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- TABLE DES MATIÈRES
- TABLE DES ILLUSTRATIONS
- RECHERCHE DANS LE DOCUMENT
- TEXTE OCÉRISÉ
- Première image
- PAGE DE TITRE
- TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES (p.365)
- Numéro 1er. Londres, Mercredi, 7 mai 1851 (p.1)
- Numéro 2. Londres, Mercredi, 14 mai 1851 (p.17)
- Numéro 3. Londres, Mercredi, 21 mai 1851 (p.33)
- Revue de l'Exposition (p.33)
- Suite des lettres de M. Blanqui (p.34)
- Exposition des Etats-Unis (p.35)
- Etudes spéciales sur les principales divisions de l'Exposition (p.39)
- Machines électriques et électro-métallurgiques (p.42)
- Chronique de l'Exposition (p.43)
- Chronique de Londres (p.43)
- Liste des exposants français (p.44)
- Numéro 4. Samedi, 31 mai 1851 (p.49)
- La France et l'Angleterre (p.49)
- Les passeports et lord Palmerston (p.51)
- Courrier de Londres (p.51)
- Les Economistes français à Londres (p.52)
- Lettre de M. Jules Janin (p.54)
- Chronique de l'Exposition (p.55)
- Dernières nouvelles de Londres (p.56)
- Fauteuil d'apparat ou trône des ateliers de M. Dankouski, d'York (p.57)
- Courrier de Paris (p.58)
- Bulletin scientifique (p.59)
- Ebénisterie française (p.60)
- Avantage des Expositions cosmopolites (p.62)
- Actes officiels (p.62)
- Chronique générale (p.62)
- De l'influence des mécaniques sur le prix des salaires et le bien-être du peuple (p.62)
- Numéro 5. Paris et Londres, Samedi, 7 juin 1851 (p.65)
- L'éducation professionnelle (p.65)
- Il Palazzo di Cristal (p.66)
- O journaux ! ô leçons ! (p.66)
- Les limites de l'industrie (p.66)
- Les délégués de l'industrie française à Londres (p.67)
- Application du fer à l'art décoratif (p.67)
- Revue de l'Exposition universelle (p.68)
- Courrier de Londres (p.70)
- Chronique de l'Exposition universelle (p.71)
- Les Economistes français à Londres (p.72)
- Courrier de Paris (p.74)
- Chronique générale (p.79)
- Explication des dessins (p.79)
- Numéro 6. Samedi, 14 juin 1851 (p.81)
- A chacun selon ses oeuvres (p.82)
- Simple question (p.82)
- Propriété des objets exposés (p.82)
- L'anglomanie (p.82)
- Courrier de Londres (p.82)
- L'Exposition lyonnaise (p.83)
- Appareil de Cax (p.84)
- La Famille chinoise (p.88)
- Les économistes français (p.90)
- Bulletin scientifique (p.91)
- Courrier de Paris (p.93)
- Bulletin industriel (p.94)
- Variétés biographiques (p.95)
- Numéro 7. Samedi, 21 juin 1851 (p.97)
- De la propriété et de l'exploitation des inventions (p.97)
- Bulletin industriel (p.98)
- Démonstration de la rotation de la terre par le pendule (p.100)
- Courrier de Londres (p.102)
- Les Economistes français à Londres (p.103)
- Revue de l'Exposition (p.106)
- Courrier de Paris (p.109)
- De l'influence des mécaniques sur le prix des salaires et le bien-être du peuple (p.111)
- Explication des dessins (p.111)
- Numéro 8. Samedi, 28 juin 1851 (p.113)
- Avis du gérant sur la rédaction nouvelle du Palais de Cristal (p.114)
- Bulletin industriel (A. Laya) (p.114)
- Objets d'orfévrerie (J. Engell) (p.114)
- Economistes français et étrangers (p.117)
- Escamotage du koh-i-noor (Jobard) (p.118)
- M. Michel Chevalier (p.118)
- Bulletin officiel des brevets d'invention (p.119)
- Bulletin bibliographique et de jurisprudence industrielle (p.119)
- Exposition universelle (p.121)
- Bulletin scientifique (p.124)
- Courrier de Paris et de Londres (p.126)
- Actes officiels. - Faits divers (p.127)
- Numéro 9. Samedi, 5 juillet 1851 (p.129)
- Numéro 10. Samedi, 12 juillet 1851 (p.145)
- Numéro 11. Samedi, 19 juillet 1851 (p.161)
- Numéro 12. Samedi, 26 juillet 1851 (p.177)
- Numéro 13. Samedi, 2 août 1851 (p.193)
- Groupe d'horloges (Détouche) (p.193)
- Bulletin industriel (sur la propriété industrielle) (p.194)
- Association des Lettres, des Arts et de l'Industrie (p.195)
- De l'Exposition de Londres, de la Russie (Bellegarrigue) (p.198)
- Héliochromie (Niepce de St-Victor) (p.202)
- Projet d'Exposition de dessins et modèles (Klagmann) (p.202)
- Récompenses des exposants (p.203)
- Nouvelles pompes (Bateman) (p.203)
- Courrier de Paris et de Londres (p.206)
- Numéro 14. Samedi, 9 août 1851 (p.209)
- Numéro 15. Samedi, 16 août 1851 (p.225)
- Bulletin industriel (Réforme de la loi de 1844) (p.226)
- L'Espagne à l'Exposition (p.227)
- Exposition de Londres (Jobard) (p.230)
- De la Russie industrielle (Bellegarrigue) (p.231)
- Rapport à l'Académie (Michel Chevalier-Raoetti) (p.235)
- Courrier de Paris et de Londres (p.238)
- Lettre de M. Dupin (Charles) au prince Albert) et Chronique de l'Exposition) (p.239)
- Numéro 16. Samedi, 23 août 1851 (p.241)
- Bulletin industriel (assemblée internationale) (p.242)
- Lettre de M. Jobard (p.243)
- Lettre de M. B. (des Vosges) (p.243)
- Questions industrielles (p.246)
- L'Espagne à l'Exposition (Bellegarrigue) (p.246)
- De la stéréotypie à la pâte de papier (p.247)
- Rapport de M. Michel Chevalier (p.250)
- Exposition de Londres (p.251)
- Courrier de Paris et de Londres (p.254)
- Inauguration de la statue du général Damesme (Mansard) (p.255)
- Numéro 17. Dimanche, 31 août 1851 (p.257)
- Bulletin industriel. (Préjugés contre la propriété industrielle) (p.258)
- Science et industrie agricole : De la maladie de la vigne (Dr Caffe) (p.259)
- Exposition de Londres (Jobard) (p.259)
- L'Espagne à l'Exposition (Bellegarrigue) (p.263)
- Exposition des Etats-Unis (Hausmann) (p.267)
- Belgique (p.267)
- Machine à laver (Macalpène) (p.268)
- Machine à couper ; essieux ; fire annihilator (p.269)
- Courrier de Paris et de Londres (p.271)
- Numéro 18. Samedi, 6 septembre 1851 (p.273)
- Numéro 19. Samedi, 13 septembre 1851 (p.289)
- Bulletin industriel (Des chefs d'ateliers et d'usines) (p.290)
- Règlement intérieur du comité de l'Association des inventeurs (p.291)
- Exposition de Londres (Jobard) (p.294)
- Suède, Danemark, Zollverein, Saxe, Wurtemberg, Bavière ; par M. Hausmann (p.295)
- Exposition rasse (Bellegarrigue) (p.298)
- L'Espagne (Bellegarrigue) (p.299)
- Courrier de Paris et de Londres (p.302)
- Numéro 20. Samedi, 20 septembre 1851 (p.305)
- Numéro 21. Samedi, 27 septembre 1851 (p.321)
- Numéro 22. Samedi, 4 octobre 1851 (p.337)
- Numéro 23. Mercredi 8 (pour Samedi 11 octobre) 1851 (p.353)
- Dernière image
- Première image
- PAGE DE TITRE
- La Reine inaugurant l'Exposition (pl.1)
- Le Lion amoureux (pl.4)
- La Nymphe lo et Bacchus enfant (pl.4)
- Vue intérieure du Palais de Cristal, nouveau point de vue (pl.5)
- Coffre à bijoux (pl.5)
- Le Boiler House (n.n.)
- Le Lion (n.n.)
- Plan typographique du bâtiment de l'Exposition universelle (n.n.)
- Plan typographique du bâtiment de l'Exposition universelle (n.n.)
- Vue extérieure du Palais de Cristal (pl.12)
- L'Astronomie (pl.12)
- Boîte à thé en argent (pl.13)
- Piano pour le peuple (pl.13)
- Le Pronostiqueur de tempêtes (pl.13)
- Godefroy de Bouillon (pl.16)
- La Reine visitant le koh-i-nor (pl.17)
- Fontaines et vases en bronze (pl.20)
- Salière en argent (pl.20)
- La Mendiante (pl.21)
- Boîte à bijoux (pl.21)
- L'orgue (Gray et Darison) (pl.24)
- Le Giotto (pl.24)
- Pont à air en caoutchouc (pl.25)
- Vases (pl.25)
- Baldaquin en porcelaine de Sèvres (pl.28)
- Fontaine en fer fondu (pl.29)
- Poteries du Zollverein (pl.33)
- Grue d'Henderson (3 gravures) (pl.36)
- La presse hydraulique du pont Britannia (pl.37)
- Paravent en jonc (pl.37)
- Scène de la Passion, groupe en plâtre (pl.40)
- Meubles en jonc tordu (pl.40)
- Un Baigneur (pl.41)
- Fourneaux (2 gravures) (pl.41)
- Statue équestre de la reine Victoria (pl.44)
- Libussa, reine de Bohême (pl.45)
- George de Podiebrad, roi de Bohème (pl.48)
- Bureau gothique-allemand. (Tahan) (pl.49)
- Mélodium, harmonium, orgue de Ketzeing (pl.52)
- Statue (pl.52)
- Surtout de table (pl.52)
- Surtout de burand (pl.56)
- Dessin de châle (Botticher) (pl.56)
- Amazone combattant à cheval (Kiss) (pl.57)
- Fauteuil d'apparat (pl.57)
- Nécessaire de voyage, table à ouvrage, coffre sculpté, nécessaire de voyage, table-guéridon (pl.60)
- Nécessaire de voyage, coffre de Boulle, boîte à thé, étagère, cave à liqueurs, pupitre (pl.61)
- Vaisselle de luxe (Smith et Nicholson) (pl.65)
- Candélabre en fonte de fer (Brocha, de Paris) (pl.68)
- Guéridon (Morand) (pl.68)
- Fauteuil (Janselme) (pl.68)
- Phaéton (MM. Holmes) (pl.69)
- Serre-bijoux (pl.69)
- Coupe d'ivoire (Henri Hemphill), théière, sucrier, brocs à lait et à crème, cruche à eau à l'usage de la Turquie (Wegwood) (pl.72)
- La reine Marguerite (Messenger et fils) (pl.73)
- Cheminée de fonte de fer (Vandre) (pl.73)
- Broche d'après l'antique (Waterhouse) (pl.76)
- Autre broche analogue (pl.76)
- Autre broche analogue (pl.76)
- Autre broche analogue (pl.76)
- Autre broche analogue (pl.76)
- Pince à sucre (Higgings) (pl.77)
- Bougeoir (Higgings) (pl.77)
- Cuillère à sel, manche de couteau, cuillère à sucre, celle à poisson (pl.77)
- Visite des émigrants de la Société de colonisation d'Amérique au Palais de Cristal (pl.81)
- Pompe rotative à main d'Appold (3 gravures) (pl.85)
- Fontaine d'Acis et Galathée (pl.88)
- La Famille chinoise (pl.88)
- Trophée chinois (Keith et Ce) (pl.89)
- Machines à bobines (Judkins) (2 gravures) (pl.92)
- Vitrail gothique normand (pl.93)
- Bibliothèque en palissandre (pl.97)
- Figures démonstratives de la rotation de la terre (pl.100)
- Figures démonstratives de la rotation de la terre (pl.101)
- Le Massacre des Innocents (pl.104)
- Ariane abandonnée (pl.104)
- Sainte Elisabeth de Hongrie (pl.104)
- La reine Elisabeth d'Angleterre (pl.105)
- Piecing-machine de Growley (pl.108)
- Roue à palettes en éventail (pl.109)
- Vitraux (Gallimard) (pl.113)
- Service de thé (Engell) (pl.116)
- Gobelet (Engell) (pl.116)
- Calice (Engell) (pl.116)
- Fontaine de parfum (Rimmel) (pl.117)
- Ancien pot à couvercle (Engell) (pl.117)
- Cruchon (Engell) (pl.117)
- Statue de la Reine (pl.120)
- Berceau et barcelonnette (pl.120)
- Les Anges adorant la Vierge et l'Enfant (pl.121)
- Livres reliés (pl.121)
- Vitraux (Gallimard) (pl.124)
- Famille chinoise (2 gravures) (pl.125)
- Divan circulaire (Arm. Couder) (pl.129)
- Pléiades (Ross) ; siège (Lemercier) ; coupe orientale (Morel) (pl.132)
- Brûle-parfum (Gucyton), écran (Ackermann), guitarpa (pl.133)
- Bouclier de Shakespeare (Luck Limmer) ; Paul et Virginie (Susse) (pl.136)
- Vase en argent (Elkington) (pl.137)
- Vase de fonte, cheminée (pl.140)
- Coupe en agate (Morel) (pl.141)
- Jeunes Indiennes (Roskell) (pl.141)
- Le duc de Wellington au déballage de la statue de Napoléon (pl.145)
- Vase à rafraîchir (Eichler) (pl.148)
- Sujet offert à Montefiore (Brown) (pl.148)
- Vase de chasse, Vénus et l'Amour (Joshua Wedgwood) (pl.149)
- Surtout en biscuit (Gunter), pendule (Howell) (pl.152)
- Typographie française (pl.153)
- Vue du Transept (pl.156)
- Vue du Transept (pl.157)
- Groupe de Guillaume de Nassau (Brown) (pl.161)
- Ange emportant des innocents (Gerst) (pl.164)
- Caisse à bijoux, etc. (Asprey) (pl.164)
- Vase de fleurs (Engel) (pl.164)
- Cruchon de vin (Engel) (pl.164)
- Meubles en papier mâché (Jennins et Betridge) (pl.165)
- Charité (Berry et Thomas) (pl.165)
- Corbeille de fleurs (Engel) (pl.165)
- Chambre à coucher de la Reine (pl.168)
- Ariel dirigeant la foudre. - Lit de parade (pl.169)
- Lit de parade (pl.172)
- Verres de cristal et fauteuil (pl.172)
- Visite de la Reine et du prince Albert à l'Exposition (pl.173)
- Portrait de Daguerre (pl.177)
- Globe (Johnston) (pl.180)
- Tapis (Templeton) (pl.180)
- Statue et groupe (Nickmann) (pl.181)
- Grand piano, d'Erard (pl.181)
- Bouclier, de Lepage (pl.184)
- Divan (Couder) (pl.184)
- Fusil et pistolets, cimeterre etc. (Lefaucheux et Wilkinson) (pl.185)
- Crosse de fusil (Romey) (pl.185)
- Alfred Quidant touchant le piano d'Erard à l'exposition (pl.188)
- Vierge et l'Enfant (Vander Hagen). - Perle, pincettes et devant de cheminée (Runner) (pl.189)
- Groupe d'horloges (Detouche) (pl.193)
- Hébé versant le nectar (Kahsmann) (pl.196)
- Mort du Christ (Rietschel) (pl.196)
- Tapis (Henderson) (pl.196)
- Mouchoir brodé (Brown) (pl.197)
- Tapis (Henderson) (pl.197)
- Fontaine à thé (Durand) (pl.200)
- Montres (Rotherom) (pl.200)
- Vase en bronze ; fontaine dans le désert. - Toile damassée (pl.200)
- Pompes (pl.204)
- Machines hydro-pneumatiques (Duburguet) (pl.204)
- Horloge hydraulique (Tiffereau) (pl.205)
- Machine à billets (Weiner) (pl.205)
- Fête militaire au Champ-de-Mars (pl.209)
- Objets en plaqué (Broadhead et Atkins) (pl.212)
- Tapis (Watson) (pl.212)
- Sculptures sur bois (Rogers) (pl.213)
- Frégate du prince de Galles (pl.216)
- Diadème, de Jahn et Bolin (pl.216)
- Pendule (Chopin) (pl.217)
- Cachemire (John Morgan) (pl.217)
- Piano (Collard) (pl.220)
- Vases (Meigh) (pl.220)
- Instruments aratoires (pl.221)
- Vase en malachite (pl.226)
- Buffet (Howard) (pl.228)
- Dague de Tolède (pl.228)
- Jeune fille au cerceau (Weecks) (pl.228)
- Coiffure en diamants (Lemonnier) (pl.228)
- Parure de corsage (Lemonnier) (pl.228)
- Bouquet (Lemonnier) (pl.228)
- Candélabre (Chopin) (pl.232)
- Chasse au sanglier (Lénard) (pl.232)
- Vase en porcelaine, de Péterhoff (pl.236)
- Dague de Tolède (pl.236)
- Pièces d'orfévrerie (Sazicoff) (pl.236)
- Lithographie (Lemercier) (pl.236)
- Caissons de la Bibliothèque royale (pl.237)
- Statue du général Damesme (pl.241)
- Bénitier (Knecht). - Cariatide (Cruchet). - Bannière du prince de Galles (Jankowski). - Voile de dentelle (Vander Kelen) (pl.244)
- Coupe en ivoire (Christian Franck). - Vase à boire, de Bavière. - Encrier. - Verre orné de bronze (Susse). - Ecritoire (Cob) (pl.245)
- Musique stéréotypée (pl.248)
- Nymphe et Cupidon. - Pendule. - Vases et pots de fleurs (pl.252)
- Machines à sauvetage (Lamie) (pl.253)
- Expériences au Champ-de-Mars du Fire Annihilator (pl.257)
- Pupitre portatif (capitaine Two-Penny) (pl.260)
- Objets en porcelaine (Craniger) (pl.260)
- Bibliothèque et cheminée (Holland) (pl.261)
- Groupe de chasse (San Giovarno) (pl.264)
- Hercule étouffant Antée. - Héro et Léandre (Etex) (pl.264)
- Lustre (Matifat) (pl.265)
- Presse américaine (Mammooth) (pl.265)
- Piano droit (S. Mercier) (pl.268)
- Statue du général Marceau (pl.273)
- Vase étrusque (Copeland). - Vestale voilée (Raphael Monti). - Pot de bière (Neurenther). - Vases en verre (Bacchus et fils) (pl.276)
- Argonautes et Amazones (Engel) (pl.277)
- Table dessinée par la duchesse de Sutherland (pl.277)
- Linge de table (Bivrell). - Table indienne (Hildebrand). - Coffret (Morel) (pl.281)
- Machine fumivore. - Locomotive de Crampton. - Photographotrope (pl.284)
- Porte en malachite, exposée par M. le prince Demidoff (pl.289)
- Projet d'Opéra et plans (Horeau) (pl.292)
- Cachemire (Borren frères) (pl.296)
- Appareil pharmaceutique (Volf) (pl.297)
- Cottages-modèles fondés par le prince Albert (pl.297)
- Machines agricoles (pl.300)
- Pompes de Kase (pl.300)
- Dessin d'un parapluie (pl.301)
- Gazomètre portatif (pl.301)
- Portraits de la reine Victoria et du prince Albert (pl.306)
- Nappe de communion (Gilbert French) - Burette d'église (Villemsens). - Flacons (pl.308)
- Nécessaires (Audot). - Diamant bleu (Ben Kenson) (pl.309)
- Cheminée et tasse en malachite (Demidoff) (pl.312)
- Machine électro-magnétique. - Grue voyageuse (Nicoil) (pl.316)
- Pompe à incendie. - Machine à air, de Dunn (pl.317)
- Cour des Beaux-Arts (pl.321)
- Lampes. - Verres de Birmingham. - Bibliothèque tournante (Derulle) (pl.324)
- Table de travail (Velly). - Orgue (Debain) (pl.325)
- Chevalet tournant (Leistler) (pl.328)
- Présent à lord Ellenborough (Shnets Roskeh) (pl.329)
- Machine à vapeur oscillante (pl.332)
- Machine pour bateaux à vapeur (Atherton) (pl.333)
- Ruches à miel (Peltils) (pl.333)
- Système de sécurité pour fusils (Fonteneau) (pl.333)
- Numéro 22 (pl.337)
- Attaque d'un convoi anglais par les Caffres (pl.337)
- Couteau de chasse et diverses dagues espagnoles (pl.340)
- Couteau de chasse et diverses dagues espagnoles (pl.341)
- Buffet et fauteuils (Hunter) (pl.341)
- Glace et console (Mac Léan) (pl.344)
- Chariot de Cliston (Fouler) (pl.344)
- Bibliothèque (Autriche) (pl.345)
- Tromba-piano (Greiner) (pl.345)
- Machines (pl.347)
- Groupe de Lion (Miller) (pl.353)
- Coupe en Ivoire (Frank) (pl.356)
- Nappe en damas (Beveridge) (pl.356)
- Prie-Dieu et autel (Polt) (pl.357)
- Pistolets (Devisme) (pl.357)
- Vitrine (pl.360)
- Groupe d'enfants (Jones) (pl.360)
- L'archange terrassant le démon (Duseigneur) (pl.361)
- Harmonium (Luff) (pl.361)
- L'enfant au nid d'oiseau (Emanuell) (pl.361)
- Dernière image
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LE PALAfS DE CRISTAL
LES ÉCONOMISTES FRANÇAIS A LONDRES.
Dans la lettre que nous reproduisons aujourd’hui, M. Blanqui rapporte les détails d’une excursion qu’il vient de faire dans l’un des centres les plus actifs de la production anglaise ; c’est un plaidoyer fort spirituel de notre savant compatriote en faveur des doctrines anti-prohibitionnistes dont il s’est fait le plus fervent apôtre.
VII.
Liverpool..
Monsieur, je me suis dérobé pendant quelques jours aux séductions de l’Exposition, pour venir étudier sur place certaines questions, auxquelles les réformes économiques accomplies dans ce pays donnent en ce moment un intérêt particulier. J’ai voulu voir si le grand déploiement de puissance industrielle que l’Angleterre vient de faire à Londres, et si la voie de liberté commerciale où elle est entrée depuis la mémorable ligue de Cobden étaient des symtômes réels ou trompeurs de son progrès social. .11 m’a paru enfin que c’était un devoir pour un économiste de ne point s’en tenir aux apparences et de s’assurer si réellement le peuple anglais avait gagné à toutes les réformes de douanes qui ont été le résultat d’une lutte si vive et si passionnée. L’abolition des taxes sur le blé a-t-elle été utile ou nuisible aux cultivateurs? Les ouvriers y ont-ils gagné en bien-être ce qu’on prétend que les agriculteurs ont perdu ? La réforme des lois céréales a-t-elle chance de durer? Quelles conséquences pourra-t-elle avoir?
Ce sont là, Monsieur, de graves questions par le temps' qui court, je pourrais dire des questions de vie ou de mort, puisqu’il s’agit de la nourriture des populations et de l’agitation ou de la paix des Etats. Quel désappointement amer aussi, pour nous, s’il fallait mettre au rang des chimères, des utopies, les vives espérances qui nous ont encouragés dans la lutte que nous soutenons contre les prohibitionnistes de notre pays, lutte ingrate où nous avons souvent à recueillir la haine des uns et l'indifférence des autres. Heureusement, le moment approche où l’arbitre souverain, qu’on appelle l’expérience, aura prononcé, et l’on peut dire que ce moment est arrivé en Angleterre. Vous allez en juger, et puissent vos lecteurs donnera cette sérieuse lettre l’attention que je crois qu’elle mérite!
Voici le fait dans toute sa simplicité : il y a quelques années, p’usieurs manufacturiers anglais, frappés de la détresse des classes ouvrières, en recherchèrent les causes et découvrirent bien vite que les taxes sur les matières premières et sur les substances alimentaires étaient la source principale de cette détresse. L’impôt reprenait aux ouvriers une partie de leur salaire, sous toutes sortes de formes, particulièrement sous la forme du droit d’entrée sur les blés. Il était évident que l’Etat et les grands propriétaires se partageaient le montant de ce droit, tout entier prélevé sur les classes laborieuses. Dès lors, M. Cobden et ses amis, car ce sont eux qui ont mené à bonne fin cette religieuse croisade, ne dirent point aux ouvriers : « Renversons le gouvernement et les institutions du pays ; chassons la reine et menaçons la propriété ; » ils dirent tranquillement : C’est aux lois céréales que votre détresse doit être attribuée ; supprimons les lois céréales, et les lois céréales ont été supprimées.
Quand ils se furent aperçu que cette suppression avait pour résultat une véritable augmentation de bien-être, lespromoteurs de la réforme, persuadés que le plus sûr moyen d’imprimer un nouvel élan à la production britannique, était de lui assurer le plus bas prix des matières premières, se mirent avec une ardeur nouvelle à propager cette heureuse idée et à la faire triompher. Elle a triomphé à son tour. Enfin est venu le tour des lois de navigation, qui avaient pour objet de réserver au pavillon anglais le monopole des transports et la suprématie maritime. Ces lois viennent aussi de disparaître. Aujourd’hui les Anglais peuvent acheter leur blé où bon leur semble, sans payer de droits, et les matières premières leur parviennent de tous les points du monde sans taxes, ni privilège de pavillon.
Assurément, Monsieur, jamais réforme économique ne fut plus radicale que celle-là. Elle attaquait du .même coup la propriété foncière dans ses revenus, l’Etat dans ses ressources, les susceptibilités nationales dans ce qu’elles ont de plus chatouilleux. Tout cela s’était fait sans brûler une amorce, par la seule force do la raison et du droit, par la persévérance, par la patience, ces deux grandes vertus si rares parmi nous. Mais il fallait s’attendre à une vive résistance pendant la lutte et à une réaction encore plus vive après le succès. Cette réaction dure encore, surtout de la part de l’élément agricole, et elle se complique, au moment présent, de la dépréciation extrême du prix des blés. Il était donc très-important d’étudier à sa source ce fait nouveau et digne d’attention.
Je suis allé, en compagnie de mon savant ami Michel-Chevalier, professeur d’économie politique au collège de France, dans une des fermes les plus remarquables du Lancaster, dirigée par un des cultivateurs les plus distingués de l’Angleterre. Nous avons trouvé cet habile agriculteur, inébranlable comme un roc dans sa confiance en l'avenir de l’agriculture. Il ne considérait le bas prix actuel des céréales que comme un accident où, soit à l’abondance générale des blés qui a eu beu
en Europe, soit à d’autres causes passagères, ou étrangères à la législation libérale nouvelle. 11 reconnaissait loyalement que cette réforme avait agi comme une augmentation générale des salaires, en assurant le bas prix du pain aux classes ouvrières. Quant à lui, disait-il, celte réforme le forçait de modifier ses cultures, et il venait de découvrir une nouvelle mine de richesses dans la multiplication des cochons. Nous en avons compté 4 ou SCO dans sa ferme.-Au lieu de produire du blé, M. W... produisait de la viande, et il ne doutait pas que l’abolition des lois céréales ne donnât de l’esprit à une foule d’agriculteurs qui s’étaient endormis depuis tant d’années sur l’oreiller delà protection.
C’est là, Monsieur, que nos cultivateurs pourront voir la différence qui existe entre leur immobilité séculaire et l’application des procédés de l’industrie à l’agriculture. J’avais été très-frappé, en parcourant les galeries de l’Exposition universelle, de la variété singulière des instruments d’agriculture anglais, dont la plupart sont inconnus, même de nom, en France. Nous nous étions fait expliquer souvent, mon collègue et moi, à quels usages pouvaient servir, par exemple, de jolies petites machines à vapeur agricoles de la force de cinq ou six chevaux : nous le savons maintenant. Nous avons vu, tout le long de notre route, plusieurs de ces machines dans les basses-cours des villages. Elles servent à dépiquer le blé, à hacher le foin pour les bestiaux; on les emploie à labourer, en les établissant à poste fixe sur divers points des champs, d’où elles font mouvoir les charrues. M. W... ne désespère pas de les appliquer à une foule d’usages nouveaux, et il a eu l’obligeance de faire fonctionner devant nous deux modèles de machines destinées à saicler et à lécher à la vapeur. Cette dernière est vraiment ingénieuse, et il est impossible d’imiter avec plus d’exactitude le mouvement des bras de l’homme. « Avant peu, disait M. W..., toute l’Angleterre sera bêchée et passée au rateau comme mon jardin. »
Pour bien comprendre la justesse et la réalisation probable de cette pensée, il suffit d’observer avec quelque attention les moeurs de ce pays. Le fermier qui nous a donné l’hospitalité possède trois mille arpents de (erre, et il vit avec une simplicité qui n’est pas sans grandeur. Il demeure sur le terrain de ses exploitations, il les surveille, il anime tout de son exemple. 11 ne dédaigne aucun détail important. 11 fait recueillir avec une sollicitude extrême la moindre parcelle de fumier solide ou liquide. Il parcourt les logements de ses nombreux cochons, s’informe de leur santé, veille à tous leurs besoins, C’est sa Californie à lui. Quinze mois suffisent pour voir naître et mourir ces utiles animaux, qui donnent des profits énormes à sa ferme. Mais quel ordre! quelle hiérarchie dans tous les travailleurs de cette ferme! Quelles habitudes graves et sévères! Nous avons été grandement surpris, à l’heure des repas, de voir arriver toute la domesticité mâle et femelle, portant un banc de bois blanc qui a été placé en face des fauteuils du maître et de sa famille. M. "W... a ouvert la Bible, lui assis sur son fauteuil, la domesticité sur le banc de bois; il a lu quelques chapitres, puis il s’est mis à genoux et ils se sont mis à genoux. Après la prière, les domestiques ont emporté leur banc et le maître a commencé son repas. Chacun ici respecte son semblable, le maître ses serviteurs, les serviteurs leur maître. Point de familiarité ni de hauteur. On parle peu de part et d’autre, mais on agit beaucoup.
M. W... nous a conduits à travers champs, dans toutes ses cultures. Invitez, Monsieur, les agriculteurs de vos amis à faire ce voyage. Ils verront ce que c’est que l'agriculture ici; quel art admirable, méthodique, raisonné, plein de charme; comment la terre se maintient exempte d’extrême humidité et d’extrême sécheresse par le drainage; comment les engrais pulvérulents, tels que le guano, sont déposés par une machine autour de chaque grain de blé qui descend dans la terre au moyen du semoir; comment le fourrage est pressé pour éviter la fermentation; comment on mêle la paille et le foin; comment on broie les os pour employer le phosphate de chaux qu’ils contiennent. Sur d’immenses surfaces, tous les carrés de cultures spéciales sont environnés de leur clôture; partout de petites barrières en fer ou en bois, fermant bien, à l’aide de loquets ingénieux et économiques; des mangeoires à deux fins, des râteliers, des étables, des écuries, des laiteries d’une propreté admirable; les carreaux de vitres lavés tous les jours. On daigne résider ici, Monsieur; ou sait trouver le profit et le bonheur aux champs, et les champs ne sont pas injustes. Pour nous, Paris est tout; nous y sommes cloués par les deux influences les plus irrésistibles, par celle de la politique et par celle des femmes. Que Dieu le leur pardonne! Mais j’espère bien que l’agriculture n’a pas encore dit son dernier mot, et que la République rendra le séjour des villes tellement baïssab'e, que nous serons forcés d’aller chercher la paix et les douces émotions à la campagne.
En autre traitées mœurs anglaises, c’est que la plupart des hommes qui s’occupent de culture sont généralement instruits et éclairés sur toutes les matières économiques. M. W... n’a pas seulement une rare collection d’instruments d’agriculture; il possède une excellente bibliothèque. Tous les fermiers de ce pays se tienent au courant des progrès de la chimie, de la botanique, de la mécanique, de l'horticulture. Ils auront
d’autant moins de peine à sortir de l’engourdissemen où les avaient plongés les lois-céréales, qu’il leur suffira d’appliquer au régime de la concurrence les connaissances qu’ils laissaient trop souvent sommeiller sous le régime du monopole.
Ce qui parait devoir résulter de l’abolition des lois-céréales, c’est d’abord une modification savante dans la culture anglaise, ou une diminution dans le revenu net du propiétaire. La portion de ce revenu, qui était prélevée sur le salaire des ouvriers, par la taxe sur le blé, sera réduite, au bénéfice du fermier, et peut-être celui-ci, découvrant des procédés nouveaux pour augmenter les profits de la terre, pourra-t-il continuer de payer ses fermages comme par le passé. 11 n’y aurait alors, ce que je crois probable, de la perte pour personne, et le bénéfice de la vie à bon marché serait assuré aux ouvriers, sans diminution de revenu des propiétaires. M. W... exprimait cette idée ingénieusement en me disant : « Nous tirerons plus de parti de nos terres et de « notre esprit; voilà tout; et c’est la liberté du coince merce qui aura fait ces prodiges. »
Ainsi, Monsieur, l’expérience démontre chaque jour que l’abolition de la taxe du blé n’aura fait qu’accroître les facultés productives de ce pays. Les ouvriers, devenus grands consommateurs par la faculté qu’ils ont de vivre à bon marché, réagissent sur la production agricole, en lui faisant de plus fortes demandes. Ils consomment plus de viande, de fromage, de lait, de beurre, de légumes, précisément parce qu’ils peuvent acheter leur pain à bas prix. Désormais, seulement, une partie du blé viendra de l’étranger, en échange de marchandises anglaises, et l’Angleterre fournira le reste. Elle fabriquera plus de viande et moins de blé. Ne riez pas de ces expressions vulgaires et de ces détails matériels: le genre humain vit de bonne soupe et non de beau langage, selon Molière même, et les prohibitionnistes nous mettraient volontiers au pain et à l’eau, s’ils y trouvaient leur intérêt.
Considérez donc comme une chose certaine que la cause de la liberté du commerce est définitivement gagnée en Angleterre, et que tous les efforts du régime restrictif ne prévaudront pas contre elle. 11 reste évidemment quelques abus à détruire dans l’administration des douanes,,et c’est un fait avéré que les habitudes tra-cassières de ce régime ont survécu aux modifications libérales de la nouvelle législation anglaise : mais la Chambre des communes a nommé une commission d’enquête pour y mettre un terme, et je tiens du président de cette commission même que l'enquête sera conduite dans l’esprit le plus libéral. Ce honteux régime d’espionnage, de visites personnelles, de colis brisés, de curiosité insolente, va bientôt finir. Ces brigandages connus sous le nom de préemption, de parts de prise, de récompense aux indicateurs, cesseront avant peu de déshonorer la législation des peuples, et s’en iront rejoindre tous les autres droits du seigneur. Il est temps qu’un navire arrivant sur nos côtes, qu’un père rentrant dans sa famille, qu’un négociant qui apporte la richesse dans son pays, cessent d’être considérés comme des ennemis, et d’être reçus par des percepteurs armés de carabines, lesquels se permettent de fouiller jusque dans les replis les plus secrets de nos bagages. Songez, Monsieur, que nous souffrons ces avanies depuis bien longtemps, non pas dans l’intérêt de l’Etat, qui adroit à tous nos sacrifices, mais dans le but d’assurer à quelques fabricants encroûtés la faculté de nous vendre leurs produits sans concurrence !
11 n’y a qu’un cri à Liverpool contre ces restes de bar barie commerciale, et cependant la douane y est infiniment moins tracassière qu’à l’embouchure de nos fleuves. On va et on vient à" l’embouchure de la Mersey sans être censé venir de l’Inde et de la Chine, et soumis à vérification, tandis qu’on peut se faire de graves affaires en revenant de Pauiüac et même de Racalan à Bordeaux par la rivière. La vie ardente du commerce ne se soumettra pas plus longtemps à ces entraves du passé, qu’une locomotive ne se prêterait aux allures pesantes de nos chevaux de poste. Il arrive à Liverpool environ cent navires par jour de tous les points du monde; il y en a toujours cinq ou six cents, en charge. Les chemins de fer font rayonner dans toutes les directions, avec la rapidité de la foudre, des convois chargés de voyageurs, et je'ferme cette lettre à quatre vingt-dix lieues de Londres, où je serais dans cinq heures, si je ne m’arrêtais un jour à Manchester.
Que voulez-vous opposer à de pareils torrents ? Le régime actuel des douanes disparaîtra, non parce qu’il est absurde, mais parce qu’il est impossible.
Mon honorable confrère de l’Institut, M. Léon Faucher, ministre de l’intérieur, vient de nous débarrasser à pCû près de la tyrannie des passeports; s’il devient ministre des finances, il aura une belle occasion de mettre fin aux abus du régime des douanes. 11 y aurait de quoi le faire passer glorieusement à la postérité !
Aiirécz, etc.
- Ri.anqci, de l’Institut.
P. S. A propos de chemins de fer, et malgré la bonne envie que j’ai d’être agréable à nos hôtes d’Angleterre, je dois vous dire que la tenue de nos chemins de fer est infiniment supérieure a celle des leurs. 11 n’y a rien à comparer à l’excellente direction de notre chemin du Nord sous le rapport de l’ordre, de l’exactitude et de tous les services.
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LE PALAfS DE CRISTAL
LES ÉCONOMISTES FRANÇAIS A LONDRES.
Dans la lettre que nous reproduisons aujourd’hui, M. Blanqui rapporte les détails d’une excursion qu’il vient de faire dans l’un des centres les plus actifs de la production anglaise ; c’est un plaidoyer fort spirituel de notre savant compatriote en faveur des doctrines anti-prohibitionnistes dont il s’est fait le plus fervent apôtre.
VII.
Liverpool..
Monsieur, je me suis dérobé pendant quelques jours aux séductions de l’Exposition, pour venir étudier sur place certaines questions, auxquelles les réformes économiques accomplies dans ce pays donnent en ce moment un intérêt particulier. J’ai voulu voir si le grand déploiement de puissance industrielle que l’Angleterre vient de faire à Londres, et si la voie de liberté commerciale où elle est entrée depuis la mémorable ligue de Cobden étaient des symtômes réels ou trompeurs de son progrès social. .11 m’a paru enfin que c’était un devoir pour un économiste de ne point s’en tenir aux apparences et de s’assurer si réellement le peuple anglais avait gagné à toutes les réformes de douanes qui ont été le résultat d’une lutte si vive et si passionnée. L’abolition des taxes sur le blé a-t-elle été utile ou nuisible aux cultivateurs? Les ouvriers y ont-ils gagné en bien-être ce qu’on prétend que les agriculteurs ont perdu ? La réforme des lois céréales a-t-elle chance de durer? Quelles conséquences pourra-t-elle avoir?
Ce sont là, Monsieur, de graves questions par le temps' qui court, je pourrais dire des questions de vie ou de mort, puisqu’il s’agit de la nourriture des populations et de l’agitation ou de la paix des Etats. Quel désappointement amer aussi, pour nous, s’il fallait mettre au rang des chimères, des utopies, les vives espérances qui nous ont encouragés dans la lutte que nous soutenons contre les prohibitionnistes de notre pays, lutte ingrate où nous avons souvent à recueillir la haine des uns et l'indifférence des autres. Heureusement, le moment approche où l’arbitre souverain, qu’on appelle l’expérience, aura prononcé, et l’on peut dire que ce moment est arrivé en Angleterre. Vous allez en juger, et puissent vos lecteurs donnera cette sérieuse lettre l’attention que je crois qu’elle mérite!
Voici le fait dans toute sa simplicité : il y a quelques années, p’usieurs manufacturiers anglais, frappés de la détresse des classes ouvrières, en recherchèrent les causes et découvrirent bien vite que les taxes sur les matières premières et sur les substances alimentaires étaient la source principale de cette détresse. L’impôt reprenait aux ouvriers une partie de leur salaire, sous toutes sortes de formes, particulièrement sous la forme du droit d’entrée sur les blés. Il était évident que l’Etat et les grands propriétaires se partageaient le montant de ce droit, tout entier prélevé sur les classes laborieuses. Dès lors, M. Cobden et ses amis, car ce sont eux qui ont mené à bonne fin cette religieuse croisade, ne dirent point aux ouvriers : « Renversons le gouvernement et les institutions du pays ; chassons la reine et menaçons la propriété ; » ils dirent tranquillement : C’est aux lois céréales que votre détresse doit être attribuée ; supprimons les lois céréales, et les lois céréales ont été supprimées.
Quand ils se furent aperçu que cette suppression avait pour résultat une véritable augmentation de bien-être, lespromoteurs de la réforme, persuadés que le plus sûr moyen d’imprimer un nouvel élan à la production britannique, était de lui assurer le plus bas prix des matières premières, se mirent avec une ardeur nouvelle à propager cette heureuse idée et à la faire triompher. Elle a triomphé à son tour. Enfin est venu le tour des lois de navigation, qui avaient pour objet de réserver au pavillon anglais le monopole des transports et la suprématie maritime. Ces lois viennent aussi de disparaître. Aujourd’hui les Anglais peuvent acheter leur blé où bon leur semble, sans payer de droits, et les matières premières leur parviennent de tous les points du monde sans taxes, ni privilège de pavillon.
Assurément, Monsieur, jamais réforme économique ne fut plus radicale que celle-là. Elle attaquait du .même coup la propriété foncière dans ses revenus, l’Etat dans ses ressources, les susceptibilités nationales dans ce qu’elles ont de plus chatouilleux. Tout cela s’était fait sans brûler une amorce, par la seule force do la raison et du droit, par la persévérance, par la patience, ces deux grandes vertus si rares parmi nous. Mais il fallait s’attendre à une vive résistance pendant la lutte et à une réaction encore plus vive après le succès. Cette réaction dure encore, surtout de la part de l’élément agricole, et elle se complique, au moment présent, de la dépréciation extrême du prix des blés. Il était donc très-important d’étudier à sa source ce fait nouveau et digne d’attention.
Je suis allé, en compagnie de mon savant ami Michel-Chevalier, professeur d’économie politique au collège de France, dans une des fermes les plus remarquables du Lancaster, dirigée par un des cultivateurs les plus distingués de l’Angleterre. Nous avons trouvé cet habile agriculteur, inébranlable comme un roc dans sa confiance en l'avenir de l’agriculture. Il ne considérait le bas prix actuel des céréales que comme un accident où, soit à l’abondance générale des blés qui a eu beu
en Europe, soit à d’autres causes passagères, ou étrangères à la législation libérale nouvelle. 11 reconnaissait loyalement que cette réforme avait agi comme une augmentation générale des salaires, en assurant le bas prix du pain aux classes ouvrières. Quant à lui, disait-il, celte réforme le forçait de modifier ses cultures, et il venait de découvrir une nouvelle mine de richesses dans la multiplication des cochons. Nous en avons compté 4 ou SCO dans sa ferme.-Au lieu de produire du blé, M. W... produisait de la viande, et il ne doutait pas que l’abolition des lois céréales ne donnât de l’esprit à une foule d’agriculteurs qui s’étaient endormis depuis tant d’années sur l’oreiller delà protection.
C’est là, Monsieur, que nos cultivateurs pourront voir la différence qui existe entre leur immobilité séculaire et l’application des procédés de l’industrie à l’agriculture. J’avais été très-frappé, en parcourant les galeries de l’Exposition universelle, de la variété singulière des instruments d’agriculture anglais, dont la plupart sont inconnus, même de nom, en France. Nous nous étions fait expliquer souvent, mon collègue et moi, à quels usages pouvaient servir, par exemple, de jolies petites machines à vapeur agricoles de la force de cinq ou six chevaux : nous le savons maintenant. Nous avons vu, tout le long de notre route, plusieurs de ces machines dans les basses-cours des villages. Elles servent à dépiquer le blé, à hacher le foin pour les bestiaux; on les emploie à labourer, en les établissant à poste fixe sur divers points des champs, d’où elles font mouvoir les charrues. M. W... ne désespère pas de les appliquer à une foule d’usages nouveaux, et il a eu l’obligeance de faire fonctionner devant nous deux modèles de machines destinées à saicler et à lécher à la vapeur. Cette dernière est vraiment ingénieuse, et il est impossible d’imiter avec plus d’exactitude le mouvement des bras de l’homme. « Avant peu, disait M. W..., toute l’Angleterre sera bêchée et passée au rateau comme mon jardin. »
Pour bien comprendre la justesse et la réalisation probable de cette pensée, il suffit d’observer avec quelque attention les moeurs de ce pays. Le fermier qui nous a donné l’hospitalité possède trois mille arpents de (erre, et il vit avec une simplicité qui n’est pas sans grandeur. Il demeure sur le terrain de ses exploitations, il les surveille, il anime tout de son exemple. 11 ne dédaigne aucun détail important. 11 fait recueillir avec une sollicitude extrême la moindre parcelle de fumier solide ou liquide. Il parcourt les logements de ses nombreux cochons, s’informe de leur santé, veille à tous leurs besoins, C’est sa Californie à lui. Quinze mois suffisent pour voir naître et mourir ces utiles animaux, qui donnent des profits énormes à sa ferme. Mais quel ordre! quelle hiérarchie dans tous les travailleurs de cette ferme! Quelles habitudes graves et sévères! Nous avons été grandement surpris, à l’heure des repas, de voir arriver toute la domesticité mâle et femelle, portant un banc de bois blanc qui a été placé en face des fauteuils du maître et de sa famille. M. "W... a ouvert la Bible, lui assis sur son fauteuil, la domesticité sur le banc de bois; il a lu quelques chapitres, puis il s’est mis à genoux et ils se sont mis à genoux. Après la prière, les domestiques ont emporté leur banc et le maître a commencé son repas. Chacun ici respecte son semblable, le maître ses serviteurs, les serviteurs leur maître. Point de familiarité ni de hauteur. On parle peu de part et d’autre, mais on agit beaucoup.
M. W... nous a conduits à travers champs, dans toutes ses cultures. Invitez, Monsieur, les agriculteurs de vos amis à faire ce voyage. Ils verront ce que c’est que l'agriculture ici; quel art admirable, méthodique, raisonné, plein de charme; comment la terre se maintient exempte d’extrême humidité et d’extrême sécheresse par le drainage; comment les engrais pulvérulents, tels que le guano, sont déposés par une machine autour de chaque grain de blé qui descend dans la terre au moyen du semoir; comment le fourrage est pressé pour éviter la fermentation; comment on mêle la paille et le foin; comment on broie les os pour employer le phosphate de chaux qu’ils contiennent. Sur d’immenses surfaces, tous les carrés de cultures spéciales sont environnés de leur clôture; partout de petites barrières en fer ou en bois, fermant bien, à l’aide de loquets ingénieux et économiques; des mangeoires à deux fins, des râteliers, des étables, des écuries, des laiteries d’une propreté admirable; les carreaux de vitres lavés tous les jours. On daigne résider ici, Monsieur; ou sait trouver le profit et le bonheur aux champs, et les champs ne sont pas injustes. Pour nous, Paris est tout; nous y sommes cloués par les deux influences les plus irrésistibles, par celle de la politique et par celle des femmes. Que Dieu le leur pardonne! Mais j’espère bien que l’agriculture n’a pas encore dit son dernier mot, et que la République rendra le séjour des villes tellement baïssab'e, que nous serons forcés d’aller chercher la paix et les douces émotions à la campagne.
En autre traitées mœurs anglaises, c’est que la plupart des hommes qui s’occupent de culture sont généralement instruits et éclairés sur toutes les matières économiques. M. W... n’a pas seulement une rare collection d’instruments d’agriculture; il possède une excellente bibliothèque. Tous les fermiers de ce pays se tienent au courant des progrès de la chimie, de la botanique, de la mécanique, de l'horticulture. Ils auront
d’autant moins de peine à sortir de l’engourdissemen où les avaient plongés les lois-céréales, qu’il leur suffira d’appliquer au régime de la concurrence les connaissances qu’ils laissaient trop souvent sommeiller sous le régime du monopole.
Ce qui parait devoir résulter de l’abolition des lois-céréales, c’est d’abord une modification savante dans la culture anglaise, ou une diminution dans le revenu net du propiétaire. La portion de ce revenu, qui était prélevée sur le salaire des ouvriers, par la taxe sur le blé, sera réduite, au bénéfice du fermier, et peut-être celui-ci, découvrant des procédés nouveaux pour augmenter les profits de la terre, pourra-t-il continuer de payer ses fermages comme par le passé. 11 n’y aurait alors, ce que je crois probable, de la perte pour personne, et le bénéfice de la vie à bon marché serait assuré aux ouvriers, sans diminution de revenu des propiétaires. M. W... exprimait cette idée ingénieusement en me disant : « Nous tirerons plus de parti de nos terres et de « notre esprit; voilà tout; et c’est la liberté du coince merce qui aura fait ces prodiges. »
Ainsi, Monsieur, l’expérience démontre chaque jour que l’abolition de la taxe du blé n’aura fait qu’accroître les facultés productives de ce pays. Les ouvriers, devenus grands consommateurs par la faculté qu’ils ont de vivre à bon marché, réagissent sur la production agricole, en lui faisant de plus fortes demandes. Ils consomment plus de viande, de fromage, de lait, de beurre, de légumes, précisément parce qu’ils peuvent acheter leur pain à bas prix. Désormais, seulement, une partie du blé viendra de l’étranger, en échange de marchandises anglaises, et l’Angleterre fournira le reste. Elle fabriquera plus de viande et moins de blé. Ne riez pas de ces expressions vulgaires et de ces détails matériels: le genre humain vit de bonne soupe et non de beau langage, selon Molière même, et les prohibitionnistes nous mettraient volontiers au pain et à l’eau, s’ils y trouvaient leur intérêt.
Considérez donc comme une chose certaine que la cause de la liberté du commerce est définitivement gagnée en Angleterre, et que tous les efforts du régime restrictif ne prévaudront pas contre elle. 11 reste évidemment quelques abus à détruire dans l’administration des douanes,,et c’est un fait avéré que les habitudes tra-cassières de ce régime ont survécu aux modifications libérales de la nouvelle législation anglaise : mais la Chambre des communes a nommé une commission d’enquête pour y mettre un terme, et je tiens du président de cette commission même que l'enquête sera conduite dans l’esprit le plus libéral. Ce honteux régime d’espionnage, de visites personnelles, de colis brisés, de curiosité insolente, va bientôt finir. Ces brigandages connus sous le nom de préemption, de parts de prise, de récompense aux indicateurs, cesseront avant peu de déshonorer la législation des peuples, et s’en iront rejoindre tous les autres droits du seigneur. Il est temps qu’un navire arrivant sur nos côtes, qu’un père rentrant dans sa famille, qu’un négociant qui apporte la richesse dans son pays, cessent d’être considérés comme des ennemis, et d’être reçus par des percepteurs armés de carabines, lesquels se permettent de fouiller jusque dans les replis les plus secrets de nos bagages. Songez, Monsieur, que nous souffrons ces avanies depuis bien longtemps, non pas dans l’intérêt de l’Etat, qui adroit à tous nos sacrifices, mais dans le but d’assurer à quelques fabricants encroûtés la faculté de nous vendre leurs produits sans concurrence !
11 n’y a qu’un cri à Liverpool contre ces restes de bar barie commerciale, et cependant la douane y est infiniment moins tracassière qu’à l’embouchure de nos fleuves. On va et on vient à" l’embouchure de la Mersey sans être censé venir de l’Inde et de la Chine, et soumis à vérification, tandis qu’on peut se faire de graves affaires en revenant de Pauiüac et même de Racalan à Bordeaux par la rivière. La vie ardente du commerce ne se soumettra pas plus longtemps à ces entraves du passé, qu’une locomotive ne se prêterait aux allures pesantes de nos chevaux de poste. Il arrive à Liverpool environ cent navires par jour de tous les points du monde; il y en a toujours cinq ou six cents, en charge. Les chemins de fer font rayonner dans toutes les directions, avec la rapidité de la foudre, des convois chargés de voyageurs, et je'ferme cette lettre à quatre vingt-dix lieues de Londres, où je serais dans cinq heures, si je ne m’arrêtais un jour à Manchester.
Que voulez-vous opposer à de pareils torrents ? Le régime actuel des douanes disparaîtra, non parce qu’il est absurde, mais parce qu’il est impossible.
Mon honorable confrère de l’Institut, M. Léon Faucher, ministre de l’intérieur, vient de nous débarrasser à pCû près de la tyrannie des passeports; s’il devient ministre des finances, il aura une belle occasion de mettre fin aux abus du régime des douanes. 11 y aurait de quoi le faire passer glorieusement à la postérité !
Aiirécz, etc.
- Ri.anqci, de l’Institut.
P. S. A propos de chemins de fer, et malgré la bonne envie que j’ai d’être agréable à nos hôtes d’Angleterre, je dois vous dire que la tenue de nos chemins de fer est infiniment supérieure a celle des leurs. 11 n’y a rien à comparer à l’excellente direction de notre chemin du Nord sous le rapport de l’ordre, de l’exactitude et de tous les services.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour cette page est de 98,92 %.
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