Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale
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Note d’introduction au Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale
Fondée le 2 novembre 1801, la S.E.I.N. s’est donné pour but, dans la droite ligne des Lumières, de favoriser le progrès de l’économie nationale par l’encouragement à l’innovation technique et la promotion des “arts utiles” déjà appelée par l’Encyclopédie. Lors de sa création, elle a rassemblé un aréopage de hauts administrateurs et personnalités politiques, savants et professeurs, banquiers et négociants, industriels et grands manufacturiers. Elle est ensuite restée durablement marquée par cet aspect élitaire de ses origines, qui correspondait au vœu du Premier Consul de réconcilier les élites d'avant et d'après 1789. Elle a eu pour présidents successifs trois chimistes de premier plan, J.-A. Chaptal (ministre de l’Intérieur sous le Consulat), L.-J. Thenard (grand notable sous la Monarchie de Juillet) et J.-B. Dumas (ministre du Commerce sous la IIe République). A partir de 1884, les présidents seront issus des grands corps techniques de l’Etat et élus pour une durée limitée à trois années.

Très rapidement, la Société d’Encouragement a entrepris de publier un Bulletin comme support important de son activité et de sa sociabilité. Il est paru sans interruption de 1802 à 1943. Ce Bulletin a eu pour finalité première et essentielle de rendre compte, mois par mois, des travaux de son Conseil composé à l’origine de cinq Comités spécialisés (Arts mécaniques, Arts chimiques, Arts agricoles, Arts économiques, Commerce). Ces Comités remplissent une mission d’expertise des inventions et découvertes qui leur sont soumises, et d’encouragement à l’innovation par le biais de prix, concours et récompenses. Le Bulletin est très vite devenu bien davantage qu’un organe interne de la Société, comportant, en plus des rapports des Comités, des listes de brevets français et étrangers, des notices d’actualité, des comptes rendus bibliographiques et, à partir de la fin du XIXe siècle, des articles de fond.
De la sorte, le Bulletin s’est affirmé comme un instrument majeur d’information technique et industrielle. Son rayonnement est suffisamment attesté par le nombre de ses articles reproduits in extenso, résumés ou traduits dans nombre de périodiques français et étrangers. Fort de près de 500 pages dès le milieu du XIXe siècle, il s’est enrichi très fortement au début du XXe pour avoisiner les 2 000 ! Dès le début, le Bulletin a été accompagné de planches gravées sur cuivre, en hors-texte, qui témoignent de l’avènement du nouveau graphisme technique développé autour du Conservatoire des arts et métiers où il est formalisé par Leblanc (fils). A partir de 1855, des gravures sur bois sont également insérées dans le corps du texte. La photographie est régulièrement utilisée pour les illustrations au milieu des années 1890. Avec certains volumes, sont parfois reliées diverses brochures (annonces de prix et concours, liste des membres…).
La S.E.I.N. s’est attachée à rendre l’information accessible en publiant des Tables analytiques – indépendamment des tables annuelles présentes dans chaque volume. Dans un premier temps, ces tables indexent tout à la fois les matières et les noms cités dans les titres des articles (ces noms étant aussi bien ceux des inventeurs expertisés ou récompensés que ceux des rapporteurs ou auteurs d’articles de fond). Par la suite, après 1900, matières et noms seront présentées séparément. Les planches ont fait l’objet de tables spécifiques – tant annuelles que récapitulatives – depuis l’origine jusqu’à leur disparition en 1900. Les Bulletins correspondent formellement à six séries, ce qui détermine leur référencement. Néanmoins, il est plus souvent fait usage de leur numéro d’ordre absolu (la numérotation commençant en 1802) ou de l’année de parution (en notant le semestre pour les années 1900 à 1903 et 1909 à 1919). On dispose alors de dix tables (publiées entre 1820 et 1912), couvrant la période 1802‑1910.
- 1ère Série, 1802-1853 (tome 1 à 52) : tables publiées en 1820 (années 1802 à 1818), en 1838 (années 1802 à 1837), en 1851 (années 1838 à 1850) et en 1854 (années 1851 à 1853). A noter que les deux premières années ont été rééditées en 1819 avec modifications ; l’édition ici numérisée, qui est la seconde, apparaît seule dans la table de 1838.
- 2ème Série, 1854-1873 : tables publiées en 1865 (années 1854 à 1863) et en 1874 (années 1864 à 1873).
- 3ème Série, 1874-1885 ; 4ème Série, 1886‑1895 ; 5ème Série, 1896‑1900 : tables publiées en 1889 (années 1874 à 1883), en 1895 (années 1884 à 1893) et 1902 (années 1894 à 1900).
- Dernière série, 1901‑1943 : une seule table publiée en 1912 (années 1901 à 1910). Au delà de 1910, il est nécessaire de se reporter aux tables publiées annuellement.
Pour en savoir plus
- R. Tresse, « le Conservatoire des arts et métiers et la Société d’encouragement pour l’industrie nationale », Revue d’histoire des sciences, t. 5, 1952, p. 246‑264.
- P. Redondi, « Nation et Entreprise : la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, 1801-1818 », History and Technology, 5, 1988, p.193-222.
- S. Chassagne, « Une institution originale de la France post-révolutionnaire et impériale : la Société d’encouragement pour l’industrie nationale », Histoire, économie et sociétés, 3e trimestre 1989, p.147-165.
- D. Blouin, « La Société d’encouragement : lieux et étapes. I.- Les premières implantations, les premières ambitions, les premières manifestations, 1801-1812 », L’Industrie nationale, 1er semestre 1996, p. 11-22.
- M. Letté, « Henry Le Chatelier et les réformes de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale , 1884-1900 », Sciences et techniques en perspective, 2e série, t. 1, 1997, p. 347-404.
- S. Benoit et D. Blouin, « Des espaces au service d’un projet: les hôtels de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale et leurs fonctions au XIXe siècle, 1801-1914 », p. 175-191 dans A. Despy-Meyer éd., Institutions and Societies for Teaching, Research and Popularisation, Turnhout, Brepols, 2000.
- S. Benoit, G.Emptoz et D. Woronoff (dir.), Encourager l’innovation en France et en Europe. Autour du bicentenaire de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Paris, CTHS, 2006.
Fonds documentaires de la SEIN gérés par la Commission d’Histoire
Les fonds patrimoniaux (bibliothèque et archives) de la S.E.I.N. sont conservés et consultables au siège de la Société d’Encouragement : 4, place Saint-Germain-des-Prés, 75006 PARIS. Ces fonds comportent des livres et des brochures ainsi que des collections de périodiques français et étrangers, relevant pour l’essentiel du XIXe siècle et du premier tiers du XXe. Il n’existe pas actuellement d’inventaire détaillé des ouvrages. Le récolement est en cours.
Pour toute recherche, les membres de la Commission d’Histoire sont à la disposition des lecteurs pour les guider parmi les fonds. Une permanence est organisée, pour l’accueil des chercheurs, tous les vendredis de 10h à 18h. Il est aussi possible, dans certains cas et notamment dans le cas de personnes venant de province ou de l’étranger, d’obtenir des rendez-vous particuliers (le lundi par exemple).