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Collection de machines, d'instrumens, ustensiles, constructions, appareils, etc. employés dans l'économie rurale, domestique et industrielle
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Grange et étable du Milanais. Ce genre de construction est généralement en usage dans le Milanais, le Parmesan, etc. Il est très-bien calculé pour l’économie et la commodité. Il est propre à tous les pays, mais surtout à ceux où l’on a d’abondantes récoltes en paille et en fourrage. On entasse ces fourrages de manière qu’ils ne dépassent pas l’alignement des poteaux, et qu’ils se trouvent abrités au-dessous du toit. On élève dans quelques endroits une muraille en briques à jour , du côté où donne le vent pluvieux, afin d’empêcher que la partie extérieure du fourrage ne soit trop fréquemment mouillée. On supplée aussi à cette muraille par des espèces de palissades formées avec des barres attachées d’un poteau à l’autre, et tressées grossièrement avec des branchages d’arbres.
- Le toit de ces granges est soutenu, ainsi qu’on le voit dans la figure, par des poteaux
- de huit mètres d’élévation, placés à la distance de 4 mètres. La largeur de la grange est de 7. m. La longueur varie selon la quantité de fourrage que l’on se propose de mettre à couvert. Les écuries ont aussi plus ou moins de longueur, selon la quantité de bestiaux qu'elles doivent recevoir. La hauteur, qui n’est que de deux mètres dans le Milanais, devrait être portée à 2 4 ou à trois, afin que les bestiaux jouissent d’une plus grande masse d’air. Elles sont percées de fenêtres des deux côtés. On place la porte de l’écurie , tantôt sur le côté de l’a-vant-toit, tantôt au-dessous. On forme ordinairement une muraille légère ou une simple palissade sur les deux côtés de cet avant-toit, afin d’avoir un lieu pour abriter les harnais ou les instruments aratoires. Le fourrage se place sur l’écurie et dans toute l’étendue de la grange jusqu’au sommet du toit.
- PLANCHE IL
- Grange octogone dont la toiture est soutenue 1 par un pilier central. Ce bâtiment est imité d’une ancienne église d’Aquilée, quia n mètres de diamètre. Il est très-propre à être employé dans la construction des granges à cause de sa forme, qui donne une plus grande capacité avec une moindre quantité de bâtisse , et qui ne demande qu’un toit léger et peu dispendieux. Il serait à propos d’établir des tirants en bois qui lieraient la partie inférieure de la toiture avec
- le poteau central, dans le cas où l’on voudrait construire une grange d’un grand diamètre , et éviter une trop grande épaisseur dans les murs. Une couverture en paille a l’avantage d’être plus légère et moins coûteuse. Cette grange pourrait remplacer avec avantage les meules, dont la construction, qui se répète chaque année, est assez dispendieuse. On a représenté la coupe du bâtiment ét la moitié de son plan.
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- CONSTRUCTIONS RURALES
- PLANCHE III.
- Fig. i. Voûte en planches. Cette figure représente la coupe et le plan d’une voûte qui mérite l’attention par la simplicité, la solidité et l’économie de sa construction. On peut en faire usage dans un grand nombre de circonstances, soit pour les habitations rurales, soit dans les logements destinés aux bestiaux et aux fourrages. On peut employer des planches de différentes dimensions, selon l’étendue qu’on veut donner à la voûte.
- Après avoir élevé les murs, et avoir pratiqué dans la partie supérieure un retrait sur lequel s’appuie la voûte, et sur lequel on pose alternativement une planche de champ, et une autre à plat, on parvient à former promptement un plancher solide, sans avoir besoin de poutres ni de solives. Pour construire cette voûte on donne à toutes les planches qui doivent être posées de champ une égale dimension en largeur, et on les coupe à la longueur de la distance comprise entre les deux retraits des murailles. On trace une courbe qui prend naissance aux deux extrémités inférieures de la planche, et qui va aboutir à une distance de i ou 2 c. m. du milieu supérieur de cette même planche. On perce au-dessous de cette courbe et dans toute sa longueur des trous qu’on garnit de chevilles, qui servent à soutenir la planche qui doit former le cintre. C’est afin de la tenir dans cette position qu’on pratique, aux deux extrémités de la première planche, quelques trous dans lesquels on fait passer des chevilles. Après avoir ainsi dis-
- posé les planches, et avoir donné à celles qui doivent être arquées la longueur du cintre, on les établit les unes après les autres, on les rapproche, et on les fixe par le moyen des chevilles. On peut former sur ces voûtes un plancher , soit avec des planches, soit avec des lattes, sur lesquelles on applique un ciment.
- Fig. 2. Voûte plate en brique. Ce genre de construction, en usage dans la Catalogne, et même dans quelques parties du département des Pyrénées-Orientales, est très-économique et très-expéditif. On forme des cintres à l’ordinaire lorsqu’on veut établir ces voûtes. On pose à plat un rang de briques qu’on lie à mesure avec du plâtre. Après avoir jeté du plâtre sur ce premier rang, on le recouvre d’une autre assise de brique, que l’on place sur les interstices des premières. On obtient ainsi, avec deux assises de briques posées à plat, des voûtes beaucoup plus solides quelles sembleraient ne devoir l’être. On jette des plâtras ou de la terre sur les côtés, et l’on forme un plancher en plâtre ou en ciment.
- La voûte dont on donne ici le dessin avait une ouverture de 5 mètres, et 1 mètre de hauteur; c’est-à-dire que la distance du sommet de la voûte, prise sur une corde tirée aux deux points de sa naissance, se trouvait être de 1 m. Les briques qui servaient à sa construction avaient 29 c. m. de long sur i4 de large , et 2 c. m. i d’épaisseur.
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- PLANCHE IV.
- Fig. i. Fumoir. L’usage des fumoirs, presque inconnu en France, est pratiqué dans la plus grande partie des ménages, chez les peuples du nord. C’est un moyen facile de conserver les viandes, qui offre de grands avantages- dans l’économie domestique des campagnes. On peut ainsi préparer les viandes et les poissons, qu’on achette, à une époque où ils ont peu de valeur, pour les consommer dans la saison où le prix s’en trouve plus élevé. On peut aussi tuer pour l’usage d’une ferme des animaux qu’il faut acheter à grands frais chez le boucher.
- Pour se procurer un bon fumoir, il S’agit d’avoir au premier étage une petite chambre dans laquelle on conduit la fumée d’une cheminée placée dans une pièce au-dessous. On pratique dans le tuyau de la cheminée une ouverture , au-dessus de laquelle on établit une soupape à coulisse A , de manière à intercepter la fumée , et à la conduire dans le fumoir. Une cheminée de cuisine peut-être employée à cet usage. Il suffira d’y entretenir un peu de feu, lorsqu’on aura une provision de viandes à préparer. Ces viandes se suspendent au plafond de la pièce ; ainsi qu’on le voit représenté dans la figure.
- Fig. 2 .Régulateurpour construire unfo urd ’une seule pièce. On est souvent embarrassé dans les campagnes, lorsqu’on veut faire des fours, par le manque de brique, ou la distance des lieux où on la fabrique. Il est facile d’en construire d’une manière fort économique, avec une terre argileuse, mélangée avec de là paille ou du foin hachés. J’ai construit un four de ce genre avec un instrument que je nomme régulateur. Il seeom-pose d’une tige D, percée de trous dans sa partie supérieure, sur laquelle tourne un quart de cercle E. Après avoir bâti une voûte en pierre, on établit sur sa surface, à l’épaisseur de 2 d. m., une couche A de terre glaise , pétrie avec de la paille hachée : on fixe au centre la tige du régulateur D. Lorsque cette couche est un peu sèche , après avoir été bien battue, on la
- recouvre d’un monceau de terre ordinaire B, que l’on bat sur toute sa surface, et auquel on donne, par le moyen du régulateur, la forme que doit avoir le four. On le fait tourner à cet effet sur sa tige, et l’on ajoute de la terre où l’on frappe avec une batte, jusqu’à ce que cette terre, qui doit former la cavité du four, ait pris une forme régulière : on releve ensuite le quart de cercle du régulateur à la hauteur de 2 d. m., et on le fixe dans cette situation par le moyen d’une cheville qui passe dans la tige. On recouvre toute cette surface avec de l’argile mélangée avec de la paille qu’on bat fortement, et on en régularise l’épaisseur en faisant tourner circulairement le quart de cercle. Il faut employer la pâte d’argile, la plus sèche possible , et la battre fortement. On forme l’ouverture qui doit servir d’entrée au four ; on retire le régulateur, et l’on vide le four de la terre B, qui avait servi de support pour la construction de sa voûte. On laisse sécher le four, ce qu’on peut hâter en y mettant un peu de braise; et lorsqu’il est bien sec, on le fait chauffer à l’ordinaire. On peut établir au-dessus de ce four des tablettes pour faire sécher des fruits ou autres objets.
- Fig. 3. Four de terre. Les habitants du rovaume de Valence font généralement usage de cette espèce de four. Ils forment en pisé un mur, ainsi qu’on le voit dans le plan A C, qu’ils élèvent à la hauteur de 1 mètre. Us remplissent l’intervalle A avec du sable bien battu, qu’ils recouvrent en briques. Ils font ensuite la voûte avec un mortier de terre mélangée avec de la paille coupée à la longueur de quelques centimètres. Ils laissent sécher cette couche de mortier, et ils en ajoutent une seconde, puis une troisième, quatrième et cinquième. Ils recouvrent le tout d’une couche de mortier à chaux et à sable. Ces fours, situes en plein air, résistent bien aux intempéries de latmospnère, et sont très-économiques. B A indique la coupe du four.
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- PLANCHE Y.
- Fig. i. Citerne pour lesfumiers liquides avec un plancher. Ces citernes sont en usage dans plusieurs cantons de Suisse, principalement dans celui de Zurich. On a représenté la coupe et le nlan de ces citernes. On leur donne ordinaire-
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- ment 12 à i5 d. m. de profondeur, une longueur de 34 sur une largeur de 26. On y établit un plancher en solive, élevé de 7 à 8 d. m. au-dessus du fond. On pratique sur ce plancher, dans un des angles, une caisse en planche A , ayant i5 d. m. sur 11, dans laquelle on laisse fermenter pendant quelques jours le fumier avec de l’eau, ayant soin de couvrir la caisse avec des planches, ainsi qu’il est représenté à la lettre A. On le retire pour le mettre égoutter sur le plancher, comme on le voit sur le plan. Lorsque les fumiers ont été ainsi dépouillés par l’eau de la partie la plus active, on les met dans des fosses, où une nouvelle fermentation leur redonne leur première vertu. C’est en faisant fermenter les urines, le suc des fumiers et l’eau, que les cultivateurs industrieux de quelques parties de la Suisse sont parvenus à sextupler leurs engrais, sans augmenter le nombre de leurs bestiaux. Ainsi ils apportent autant d’art et de soin dans cette opération, que le brasseur en met à la confection de sa bierre. Ils savent le temps et le degré de fermentation qui peuvent donner à une masse d’eau et d’urine une qualité fertilisante égale à celle de l’urine elle-même. On pourrait obtenir une quantité prodigieuse d’engrais en faisant fermenter avec l’eau des matières animales et végétales. Cet art, bien entendu, et généralisé dans un pays, en quintuplerait les produits. Il serait bien à désirer que le gouvernement français fît faire des expériences à ce sujet par des hommes habiles : mais il faudrait pour cela, et pour tant d’autres choses, une ferme expérimentale.
- Fig. 2. Fosse pour recevoir des terres schisteuses. L’observation a appris depuis long-temps aux habitants de la vallée de Chamouni un
- fait dont la physique ne s’est emparée que dans le dernier siècle. Les payans du Col-de-Balme pratiquent en terre des fosses construites en pierres sèches, dont nous donnons ici le plan et la coupe. Elles sont destinées à recevoir les terres schisteuses, noirâtres, que les eaux entraînent du haut des montagnes. Le réservoir A a 2 mètres en tout sens sur 1 et demi de profondeur. C’est là où se rendent les eaux qui entraînent les terres schisteuses. Le canal qui leur sert de conduite est désigné par une flèche. Lorsque la fosse A est remplie, on rejette la terre dans la fosse B, large de 3 à 4 mètres, où on l’entasse pour en faire usage au besoin. Un mois avant l'époque, où arrive naturellement la fonte des neiges, les paysans retirent la terre des fosses, et la répandent sur la neige : cette terre noire, étant frappée des rayons du soleil, s’échauffe, et donne en même temps passage aux rayons, qui la fondent trois semaines avant l’époque ordinaire ; de sorte que les plantes qui étaient au-dessous reçoivent les influences de l’atmos-
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- phère, et croissent plus promptement, et ont le temps de parvenir à une maturité parfaite.
- Fig. 3. Puits construit avec des tonneaux. Les jardiniers des environs de Tours, ayant à faire des puits dans un terrain peu. profond, mais composé de gravier mobile, creusent un trou au fond duquel ils mettent un tonneau D ; puis ils assujettissent dans le même creux, au niveau de terre, un autre tonneau A, qu’ils soutiennent par deux traverses ; ainsi qu’on le voit dans la coupe que nous donnons de ce genre de construction. B C indiquent la partie du puits où les terres ne sont pas soutenues. C’est pourquoi une portion de celles-ci, en s’écroulant, forme une cavité circulaire ; mais bientôt les terres se soutiennent par elles-mêmes. On retire du tonneau inférieur celles qui se sont éboulées, et l’on puise facilement l’eau, qui se trouve environ à la profondeur de 2 à 3 mètres.
- Fig. 4- Citerne pour les urines. On fait en
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- Suisse , en Toscane, en Flandre, en Espagne, et dans quelques autres pays, des citernes pour contenir les urines, les égouts des étables et des fumiers. Celle que nous présentons ici a été dessinée dans le canton de Lucerne : nous en donnons la coupe et le plan. Elle était construite en maçonnerie revêtue d’un mastic. Elle avait ï6 d. m. è de large, 6 m. de long, et
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- 12 d. m. de profondeur. Elle était couverte en grandes dalles de grès B, sur lesquelles on avait jeté de la terre, excepté aux deux extrémités, où on laisse une ouverture large de 3 d. m. > pour mettre ou retirer les urines. On les couvre avec des planches A C. On voûte ces citernes en Toscane , et l’on pratique au sommet de la voûte un trou qu’on ferme avec une pierre.
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
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- PLANCHE VI.
- Fig. i. Pinces pour enlever les pierres. Ces pinces, en forme de tenailles, portent deux petites dents à leur extrémité, afin de faciliter la prise des pierres. Il suffit, lorsqu’on veut les enlever, de tirer la corde, qui, étant fixée à l’une des branches de la pince, passe dans un anneau qui se trouve à l’autre branche. On en fait usage en Hollande pour enlever les gros blocs de pierre qui servent à la construction des digues. Les Romains employaient ce même instrument pour les pierres de taille avec lesquelles ils bâtissaient les édifices. On retrouve dans la plupart de ces pierres deux petits trous creusés dans deux côtés opposés. Je ne vois pas par quelle raison nos architectes ne font pas usage de ces pinces. On leur donne une force et une dimension proportionnée à la grosseur et au poids des pierres.
- Fig. 3. Mouton soutenu par trois perches. Il arrive souvent qu’on a besoin d’enfoncer des pilotis dans les lieux marécageux, au bord des rivières, ou dans les terrains mobiles, genre de travail qu’on ne peut exécuter à cause de la dépense qu’entraîne la construction d’un mouton ordinaire. On peut y suppléer aisément, en employant la méthode facile et peu dispendieuse que nous indiquons. Elle consiste à ficher en terre, dans une position inclinée, trois fortes perches qu’on lie avec une corde dans le point de leur intersection. 11 est plus facile et plus prompt de placer l’extrémité de ces perches dans trois pierres creusées et enfoncées en terre. Elles se trouvent retenues par ce moyen, sans pouvoir glisser. Lorsque le terrain est marécageux, on
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- assujettit leur extrémité inférieure dans un trou pratiqué au sommet de trois billots de bois qu’on enfonce dans le sol. On plante en terre et l’on attache au sommet des trois perches deux pièces de bois à rainures, dans lesquelles coulent deux saillies de bois fixées sur les deux côtés du mouton ; c’est ainsi qu’après avoir attaché une poulie au sommet de'cet appareil, on fait mouvoir par le moyen d’une corde le mouton, qui, en s’élevant et tombant successivement, enfonce en terre les pieux sur lesquels on le dirige. Cette machine peut se placer facilement sur un terrain incliné ; on lui donne des dimensions plus ou moins grandes, selon qu’on a besoin d’une plus grande puissance. Elle est en usage en Italie.
- Fig. 3 .Batte oblongue. Elle est composée d’une planche épaisse et oblongue, sur laquelle on adapte un manche formant un angle de 45 degrés. On la met en jeu, dans quelques parties de l ltalie, pour consolider les aires à battre le blé, pour les pavés, les terrasses, ou le sol des habitations fait en petits cailloux ou en ciment.
- Fig. 4- Demoiselle a deux manches. Les paveurs du nord de l’Italie s’en servent pour enfoncer les pavés. Elle est composée d’un billot de bois carré de i i à 2 d. m., sur les deux côtés duquel on cloue deux manches longs de i mètre, larges à leur extrémité inférieure, et arrondis à la partie supérieure. On consolide quelquefois ce billot par une traverse supérieure ; mais cette précaution est inutile.
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- PLANCHE VIL
- Fig. x. Manière de puiser Veau dans un puits sans descendre d'un étage élevé. Cette manière de procéder, usitée à Rome, à Nice, etc., est extrêmement commode, et dispense de descendre d’un étage élevé, pour puiser l’eau d’un puits situé à quelque distance de l’habitation. Pour parvenir à ce but, on attache, au-dessus de la croisée par laquelle on veut puiser l’eau, un gros fil de fer A, par un de ses bouts ; et de l’autre extrémité, on le fixe à une muraille contre laquelle le puits serait situé. Dans le cas où il se trouverait trop distant d’une muraille, on établit, tout contre, un poteau auquel on attache le fil d’archal, à la hauteur de 6 ou 7 pieds. On a eu soin auparavant de faire passer le fil de fer dans le porte-poulie B. On y fait également passer la corde à laquelle est attaché le seau. Celle-ci va aboutir à une autre poulie fixée au-dessus de la croisée; de manière que le seau monte à la croisée avec le porte-pordie, lorsqu’on tire la corde, ou qu’il descend jusqu’au fond du puits lorsqu’on la lâche.
- Fig. 2. Construction en pisé. Les appareils qu’on emploie généralement pour construire en pisé diffèrent de ceux que nous présentons ici. Nous avons cru qu’il serait d’autant plus intéressant de décrire ces derniers, qu’ils ne sont pas connus, et qu’ils sont plus simples et moins dispendieux que les autres. Nous les avons vus employés dans le département de l’Isère. On plante en terre trois longues perches sur la même ligne, et puis trois autres vis-à-vis des premières, à une distance égale à celle qu’on veut donner à la muraille en pisé. On attache ces perches par le sommet pour empêcher leur écartement. Pour commencer à former le mur, on pose sur le sol, contre les perches et dans la partie intérieure, deux tables en planches, pareilles à celles qu’on a représentées. On jette dans l’espace qu’elles laissent entre elles, de la terre que l’on bat à la manière ordinaire. Lors-«u’on a porté le mur à la hauteur et à la lar-
- geur des tables, on élève celles-ci au-dessus de ce mur, on les remplit de terre, etc., et ainsi successivement. Mais afin quelles ne puissent tomber par terre, on les soutient avec deux perches dont la pointe s’appuie sur les crans des deux traverses attachées contre la table dans une position inclinée.
- Fig. 3. Vase oblong pour porter le mortier. Il est formé avec une pièce de bois ronde et creusée longitudinalement, excepté à l’une de ses extrémités, où l’on fixe une poignée afin de la manier plus facilement. Cet ustensile, nommé giornello dans l’Italie où il est en usage pour porter le mortier, a une longueur de 8 d. m. sur 2 de large intérieurement. On le pose facilement sur une épaule lorsqu’on veut le porter.
- Fig. 4- Brancard a porter le mortier. On en fait usage à Florence, où on le désigne sous le nom de zagorra. Les deux bâtons qui soutiennent le plancher du brancard ont 17 d. m. de long. Celui-ci en a 7 en carré. Il est surmonté de deux traverses formant rebord, entre lesquelles on jette le mortier. Elles-sont distantes de 7 d. m. d’un côté du plancher, et de 3 de l’autre. On fait couler le mortier par ce dernier endroit, en levant le brancard du côté opposé ; c’est une bonne manière de le transporter, lorsqu’il ne s’agit pas de monter à une échelle.
- Fig. 5. Potence a échafaudage. Cet instrument mérite d’être employé dans les constructions, et surtout dans les réparations faites à l’extérieur des édifices. Il évite les échafaudages ordinaires, toujours difficiles à élever et très-dispendieux. Il est étonnant que nos architectes négligent un moyen si facile. Serait - il trop simple pour eux ? On en fait usage dans le département de Loir-et-Cher, et dans un petit nombre d’autres endroits. Il se compose d’une potence sur le montant de laquelle on applique deux planches qui portent sur les murailles. Pour la suspendre on l’attache au sommet de
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- son angle avec une corde, que l’on fixe dans le grenier ou dans une pièce de la maison. Après avoir placé, à hauteur égale, deux, trois, quatre
- ou un plus grand nombre de ces potences, selon le besoin; on y forme un plancher, sur lequel les ouvriers s’établissent pour faire leur ouvrage.
- PLANCHE VII.
- Fig. x. Arches pour soutenir les toitures. Ce genre de construction apporte une grande économie lorsqu’il s’agit d’élever de vastes bâtimens, comme des granges, des écuries, des celliers, etc. En faisant les quatre murs de la pièce que l’on veut construire, et en leur donnant la hauteur désirée, on élève de distance en distance des arches en brique sur lesquelles on pose trois soliveaux qui supportent, avec les deux murs latéraux, toute la toiture. On rapproche ou on éloigne ces arches les unes des autres, de 5 à y mètres, selon la longueur des pièces de bois dont on fait usage. On établit sur le sommet de la voûte un billot sur lequel repose une solive qui supporte le faîte du toit. On pose ensuite, d’une voûte à l’autre, deux autres solives qui se trouvent à égale distance entre cette première solive et les murs. Ce genre de construction présente de grands avantages ; il économise les bois très-dispendieux, mais nécessaires dans les charpes qui offrent une grande portée. Il dispense de donner une aussi grande épaisseur aux murs qui, sans ce moyen, auraient uû poids considérable de charpente à supporter. Il donne la facilité d élever des murs de cloison dans les étages supérieurs, sans être obligé d’en établir au rez-de-chaussée. Il est étonnant que nos architectes, qui traversent chaque jour l’Italie, n’aient pas répandu en France ce genre de construction , qui peut trouver tant d’applications heureuses.
- Fig. 2. Citerne pour conserver l’eau. Nous donnons ici la coupe d’une citerne, afin de faire voir la manière dont on les construit dans quelques endroits de l’Italie. On fait sur le sol un massif en béton qu’on recouvre en brique; et on élève sur les quatre côtés une double muraille en brique qu’on remplit à mesure en béton, c’est-à-dire avec un mortier de chaux maigre, de
- sable et de cailloux. Il faut employer ce mortier très-sec, et le battre fortement.
- Fig. 3. Vases en terre pour faire des voûtes. Ceux dont on donne la représentation ont été dessinés au cirque de Caracalla, à Rome. Ils sont posés les uns au-dessous des autres, ainsi qu’on le voit dans le dessin. Les interstices sont remplis en mortier. Ils ont 66 c. m. de long, sur 4i dans leur plus grand diamètre. Ce genre de construction, en allégeant les voûtes, permet de donner moins de largeur aux murs latéraux. Il pourrait trouver des applications utiles dans nos fabriques rurales.
- Fig. 4- Panier a brancard pour mouiller les briques. Il est usité à Rome pour mouiller les briques avant de les employer à la construction des édifices. On les met dans le panier qu’on plonge un instant dans un grand baquet d’eau. Cette méthode devrait être usitée toutes les fois qu’on bâtit en briques. Lorsqu’on les fait entrer dans la bâtisse sans les mouiller, elles happent l’humidité du mortier, et il se forme nécessairement un retrait qui empêche celui-ci d’adhérer aux briques. On doit aussi mouiller les pierres calcaires qui ne présentent pas une grande dureté.
- Les manches du brancard ont ig d. m. de long. La caisse du panier a 5 d. m. en tout sens.
- Fig. 5 et 6. Caisson pour former des pierres factices. On est dans l’usage en Toscane de faire des pierres de taille factices avec lesquelles on bâtit des maisons, mais surtout les digues qu’on veut établir le long de l’Arno pour arrêter les dégâts occasionés par les eaux de ce fleuve. On dépose pour cela sur le rivage de la chaux vive, au milieu de laquelle on jette la quantité nécessaire de sable, et de cailloux de toutes dimensions jusqu’à la grosseur du poing. On verse de l’eau, et on corroie le tout avec soin.
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- Lorsque le mortier est préparé, on en remplit le caisson, qui est sans fond et qui est un peu évasé par le bas. On le comprime par le battage , et on retire ensuite le caisson, en le soulevant par les deux poignées. On forme ainsi une suite de pierres les unes à côté des autres, et on recouvre le tout de quelques pouces de sable ou de terre, afin d’empêcher une trop prompte dessiccation. Après avoir laissé
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- ces pierres ainsi pendant six mois, on en fait usage pour les constructions. Cette méthode peut avoir de grands avantages, surtout dans les pays où l’on manque de pierres de taille. Il faut employer la chaux sèche, au lieu de chaux grasse.
- Fig. 6. Pierre factice. Elle est représentée telle quelle sort du moule ou caisson.
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- HAIES ET CLOTURES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. I. Clôture a pieux croisés et inclinés. Elle est très-solide, par la raison que les pieux qui la composent, fichés en terre, s’appuient fortement les uns contre les autres. Elle est en usage dans plusieurs cantons de la Suisse.
- Fig. 2. Clôture a pieux croisés et a fourchette. Elle est formée par des pieux qui se croisent, et qui soutiennent de longues barres de bois ; la partie inférieure est garnie par des piquets fourchus qui supportent pareillement des barres,
- et offrent une barrière que les bestiaux ne peuvent pénétrer.
- Fig. 3. Clôture à pieux croisés et à simples traverse. Elle est avantageuse, en ce qu’elle exige une petite quantité de bois, et qu’elle est d’une facile et prompte construction. Elle est très-commune en Suisse, et peut servir à diviser les portions de terrain qu’on livre au pacage des vaches et des bœufs.
- PLANCHE II.
- Fig. i. Clôtures en dalles de pierre. Elles sont en usage dans la vallée de Chamouni, et dans quelques autres lieux où l’on trouve de grandes plaques de pierre schisteuse, ou même de grès, que l’on peut enlever facilement des carrières. On les plante en terre à quelques décimètres de profondeur les unes contre les autres, et elles s’élèvent au-dessus du sol d’un mètre, ou d’un mètre quelques décimètres. Leur largeur est de 4 à 8 d. m. La durée de ce genre de clôture la rend très-économique.
- Fig. 2. Clôture avec des poteaux en grés. On dresse ces poteaux après les avoir taillés dans une dimension de 12 à i3 d. m. de haut, non compris la partie qui doit être enfoncée sous terre, sur 28 c. m. de large, et i3 d’épaisseur. On les perce, dans la partie supérieure, d’un
- trou dans lequel on fait passer' des pièces de bois qui servent de barrière pour arrêter le passage des gros animaux. On en fait usage en Toscane.
- Fig. 3. Clôture avec des poteaux en pierre. Toute espèce de pierre qui a de la consistance est propre à former ces clôtures. Le grès est cependant préférable à cause de la facilité qu’on a de le tailler en formes longues et peu épaisses. Après avoir planté en terre ces poteaux, on fixe à leur extrémité supérieure un pas de vis en fer, qui reçoit les deux extrémités des traverses en bois, qui se trouvent fortement liées les unes aux autres par le moyen d’un écrou qui les presse contre les poteaux. Le canton de Bâle offre cette espèce de clôture.
- PLANCHE III.
- Fig. 1. Mur palissade. On élève un mur à la hauteur de quelques décimètres , dans lequel
- on scelle, de distance en distance, des montants qui se lient les uns aux autres par des traverses
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- contre lesquelles on cloue des pièces de bois qui reposent sur la muraille par leur extrémité inférieure. Cette construction est employée dans plusieurs pays, pour clore les jardins ou les cours. Elle réunit la solidité à l’élégance et à la régularité.
- Fig. a. Clôture en pisé et cannes. On fait, dans le royaume de Valence, en Espagne, des clôtures de jardins avec des murs en pisé, élevés de 8 à 9 d. m., sur lesquels on implante une rangée de cannes ( arundo donax ) qui se touchent, et qui sont liées à la partie supérieure et inférieure par des cordons de sparte. On peut également employer des branches d’arbre dans les lieux où la canne ne
- croît pas. Ce genre de clôture est très-durable, lorsque le pisé est fait avec de bonne terre. Il est de la plus haute antiquité en Espagne, ainsi qu’on le voit dans le chap. XFV, 1. i, de Re rus-tkâ de Varron, qui s’exprime ainsi : Quocl ( septum. ) ex terra et lapillis compositis in formis ut in Hispaniâ.
- Fig. 3. Mur en terre, surmonté de cannes. Ce genre de clôture est usité à Murviedro en Espagne. On construit en terre une espèce de muraille haute de 16 à iy d. m. On fixe sur cette muraille des cannes inclinées les unes sur les autres, et on les unit par deux traverses liées avec de l’osier. Ce genre de construction est expéditif et peu coûteux.
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- HAIES ET CLÔTURES.
- PLANC
- Fig. i. Clôture en roseaux. On construit ce genre de clôtures dans le département des Pyrénées Orientales. On plante en terre, sur une même ligne, les roseaux (arundo donax) dont on a coupé l’extrémité supérieure, de manière que la haie puisse avoir une hauteur de i5 à 20 décimètres. On forme des faisceaux avec les extrémités, que l’on entrelace successivement sur trois points de la hauteur. Ces haies ou clôtures sont solides et durables.
- Fig. 2. Clôture a pieux tressés. Elle est très-usitée en Suisse, dans les cantons de Soleure et de Berne. On plante en terre des pieux ou des échalas qu’on entrelace avec des branches de sapin, de Saule, etc., hauteur d’un mètre, la hauteur totale^st i mètre
- PLANC
- Fig. i. Clôture a pieux croisés et a simple traverse. Elle ne diffère de celle que nous avons donnée sous le n° 3 de la planche première, qu’en ce que les pieux ne sont pas fixés l’un contre l’autre par un lien. Il faut dans ce cas que les pieux aient plus de force et soient enfoncés plus profondément en terre.
- Fig. 2. Clôture formée par des perches implantées les unes au bout des autres. On établit en ter.£e^des supports de y à 8 décimètres, sur lesquels on cheville de longues perches dont l’une des extrémités, qu’on a amincie, se fixe dans un trou pratiqué à l'extrémité d’une autre perche. Elles se trouvent ainsi assujetties les unes au bout des autres. On les fait ordinairement avec de jeunes arbres de sapin, longs dé
- HE IV.
- Fig. 3. Clôture a double support et a quatre traverses. Les supports sont liés par des chevilles en bois, sur lesquelles reposent les traverses qui forment une clôture assez compacte et assez solide pour empêcher les animaux de sortir hors de l’enceinte où l’on veut les contenir. On en fait usage dans plusieurs cantons de la Suisse. On varie la hauteur selon le genre d’animaux que l’on veut renfermer.
- Fig. 4- Clôture a traverses clissées. On fixe en terre de forts poteaux traversés par trois barres de bois que l’on clisse avec des lattes ou des branchages. Cette clôture, usitée en Norvège , présente beaucoup de solidité, et peut être employée avec avantage dans les contrées où le bois est commun.
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- ;he v.
- douze à quinze mètres. Ce genre de construction est usité dans le Wittemberg.
- Fig. 3. Clôture cl branches courbées et fchées en terre a leurs deux extrémités. Lorsqu’on veut former cette clôture, en usage dans le canton de Lucerne, on plante des poteaux fourchus , sur lesquels on pose de longues perches; puis on fiche en terre une branche de bois qu’on recourbe au-dessus de la perche, et on insinue pareillement en terre l’autre extrémité à une certaine distance de la première, et ainsi successivement. On fixe avec des liens ces branches qui se trouvent croisées les unes sur les autres. Cette construction est simple et d’une grande solidité. On donne à ces clôtures 8 ou io décimètres de haut.
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- PLANCHE YI.
- Fig. i. Clôture a double support et a deux traverses. On enfonce en terre deux supports l’un vis-à-vis de l’autre, à une distance proportionnée à la longueur des perches dont on veut se servir pour former la clôture. On entrelace la partie inférieure des pieux avec des branchages flexibles, sur lesquels on pose la première file de perches ; on forme un second entrelacs, sur lequel on établit la seconde file. Elle est en usage dans le canton de Zurich.
- Fig. a. Clôture a double support et a une traverse. Elle est du même genre que la précédente , excepté quelle n’a qu’une traverse soutenue, à la hauteur de 8 décimètres, par une cheville qui unit les deux montants. La hau-
- teur totale est de io à 12 décimètres. Elle est très-commune en Suisse et peu coûteuse.
- Fig. 3. Clôture en pieux a simple tresse. Elle est en usage dans la Biscaye. On enfonce en terre des pieux à la distance d’un ou deux décimètres , et on les unit, dans leur partie supérieure ; avec une tresse composée de trois ou quatre gaules de bois minces et souples.
- Fig. 4. Clôture en pieux a double tresse. Elle ressemble à la précédente ; les pieux sont moins forts; on se contente d’employer souvent des échalas ordinaires, auxquels on donne de la solidité par deux tresses formées avec des gaules d’un bois ployant. Ces deux clôtures sont d’une construction facile et peu coûteuse.
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- HAIES ET CLÔTURES.
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- PLANCHE VII.
- Fig. x. Clôture en lattes inclinées contenues par des piquets -verticaux. Ce genre de clôture, usité en Norvvége, ne peut être recommandé, ainsi que la suivante, que dans les lieux où le bois est très-abondant. On le forme en plantant en terre, de distance en distance, deux pieux l’un vis-à-vis de l’autre, entre lesquels on place des lattes, en les enfonçant en terre, et leur donnant une inclinaison de 45 degrés. On les retient ensemble par des liens qui vont d’un pieu à l’autre.
- Fig. 2. Clôture en lattes inclinées contenues par des piquets qui se croisent. On la trouve en Norwége et en Danemarek : elle est du même genre que la précédente, excepté que les lattes sont soutenues par des piquets qui se croisent.
- Fig. 3. Clôture en pieux contenus par une planche. On fiche en terre, à une distance convenable, des pieux ou bâtons, et on les réunit en faisant passer leur extrémité supérieure dans une planche épaisse, et taillée en pente pour faciliter l’écoulement des eaux. Elle est en usage dans le canton de Glaris.
- Fig. 4- Clôture faite avec deforts pieux. Cette clôture, qui présente beaucoup de solidité, s’établit en fixant en terre, de distance en distance, des poteaux entre lesquels on place de gros pieux : le tout est retenu par des perches qui s’adaptent à des entailles faites dans ces poteaux, et qu’on lie les unes aux autres. On en fait usage en Suède.
- Fig. 5. Clôture formée par des paquets de roseaux. Après avoir lié ensemble de petits paquets de roseaux, on les met en terre l’un à côté de l’autre, par l’une de leurs extrémités, et on les réunit par deux perches horizontales. On voit ce genre de clôture dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Fig. 6. Clôture en tige de mais. Elles sont communes dans le royaume de Valence, à cause de la facilité et de l’économie qu’on trouve dans leur construction. Après avoir creusé un sillon en terre, on y plante les tiges en les serrant les unes contre les autres, et on les soutient en les liant avec des roseaux posés longitudinalement des deux côtés.
- PLANCHE VIII.
- Fig. i. Clôture a claire-voie soutenue par un mur. Elle est pratiquée en Suède. On pose sur une muraille en pierre sèche, élevée de 3 à 4 d. m., uue solive percée de trous, dans lesquels on fixe de distance en distance de forts bâtons. Ceux-ci sont contenus à leur extrémité supérieure par une autre pièce de bois beaucoup moins forte que la solive.
- Fig. 2. Clôture composée d’une muraille dans laquelle on plante des pieux. Après avoir fixé en terre les pieux, et les avoir liés dans leur partie supérieure avec des lattes, on établit sur les 'deux côtés inferieurs, une muraille en pierre
- ! sèche, pour donner plus de solidité à ce genre i de clôture, qui a lieu en Suède.
- Fig. 3. Clôture en poteaux a coulisse et en maçonnerie. On enfonce dans la terre de forts | poteaux, et l’on forme entre ceux-ci une muraille en brique à l’élévation de 2 ou 3 d. m. On fait entrer ensuite des planches dans les rainures pratiquées à chaque poteau. Ces clôtures présentent beaucoup de solidité, et conviennent i à l’entourage des cours et des jardins, dans les i lieux où le bois est à bon marche. On les cons-| truit aux environs de Bade.
- I Fig. 4 et 5. Clôtures en pierres et en terre. Elles
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- sont très-communes en Suède, où l’on profite des blocs de pierre qui se trouvent dans les champs pour entourer les propriétés, en construisant des murailles sèches un peu inclinées, et revêtues intérieurement du champ et sur leur sommet, de terre sur laquelle on laisse croître l’herbe, ainsi qu’on le voit dans la coupe fig. 5. On cultive souvent des légumes sur le revers de ces clôtures, ou on y plante des arbres.
- Fig. 6. Clôture enpalissadeliéeparunfil defer et soutenue par une assise de pierre. Après avoir formé une assise de pierre sèche, on pose une
- PL ANC
- Fig. i. Clôture de terres en talus avec des arbres. On fait ces clôtures avec de la terre dressée en talus, contre lequel on élève intérieurement et extérieurement une muraille en gazon. On plante au sommet des charmes qui s’entrelacent et forment une haie impénétrable. On emploie aussi le bouleau, l’orme ou le chêne, qu’on taille et qu’on tient à une hauteur convenable. On en fait un grand usage dans les environs de Hambourg. On a représenté, sous la lettre A, la coupe de ces clôtures.
- Fig. 2. Clôture en pierre s'eche. On construit ces murailles aux environs de Tarragone en Espagne. Les angles et les extrémités sont élevés avec des pierres posées à plat, tandis que le corps de la muraille est composé de pierres irrégulières placées dans tous les sens, qui se soutiennent en faisant voûte les unes contre les autres; de sorte qu’on peut en ôter une sans faire tomber celles qui sont au-dessus ou à côté. Cette construction est solide et peu coûteuse.
- Fig. 3. Clôture a jour en tuiles courbes. Cette manière de former des clôtures est peu chère, agréable à la vue, et peut être appliquée dans un grand nombre de circonstances ; elle est en usage dans plusieurs lieux, surtout en Italie. On établit une assise en maçonnerie; on élève, de distance en distance, des montants en brique^ dont on remplit les intervalles avec des briques
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- solive sur laquelle on établit des pieux qui sont traversés dans leur partie supérieure par un gros fil de fer. On donne plus de solidité à cette cloison en élevant, de distance en distance, de gros poteaux. En usage en Danemarck.
- Fig. y. Clôture en palissade liée par une traverse et soutenue par une assise de pierre. Elle est usitée en Danemarck, comme la précédente, et n’en diffère que parce quelle est liée dans sa partie supérieure par une traverse au lieu d’un fil de fer.
- [E IX.
- ou tuiles concaves, en les superposant les unes sur les autres. Le tout est surmonté par une rangée de dalles.
- Fig. 4- Clôture a jour en briques. On pose des assises formées de deux briques qui se supportent mutuellement à leur extrémité, en laissant entre elles un intervalle vide. On économise les matériaux par-ce genre de bâtisse, applicable non-seulement aux clôtures, mais même aux édifices qu’il n’est pas nécessaire de fermer entièrement , comme sont les granges, les étables pour les animaux, etc. On s’en sert à Rome et dans d’autres parties de l’Italie.
- Fig. 5. Haie en cannes croisées. On plante en terre une série de cannes jointes ensemble deux à deux, l’une grosse et l’autre petite , ayant soin de leur donner une certaine inclinaison. On croise contre ces premières une autre série de manière à former des losanges, et on consolide le'tout par deux traverses horizontales composées avec quatre ou cinq cannes, qu’on lie les unes aux autres. On en fait usage en Toscane, et on leur donne 12 d. m. de haut.
- Fig. 6. Clôture en muraille recouverte en tuiles. Les murailles de clôture sont sujettes à se dégrader, lorsqu’elles sont simplement couvertes avec du plâtre ou du mortier. Pour éviter cette dégradation , on les recouvre avec des tuiles plates surmontées de tuiles concaves.
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- HAIES ET CLÔTURES.
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- PLANCHE X.
- Fig. x. Clôture a poteaux traversés par des planches. Après avoir formé une ouverture de part en part dans des poteaux, on les plante en terre, à une distance proportionnée à la longueur des planches ; et l’on fait entrer celles-ci dans les ouvertures, en les plaçant les unes sur les autres. Les poteaux ont 4 d. m. en carré sur i5 de haut. On en fait usage dans quelques parties de l’Allemagne.
- Fig. 2. Clôture en planches maintenues contre des traverses. On plante en terre des planches plus ou moins rapprochées, et on les soutient contre deux traverses doubles attachées avec des chevilles de bois. Il suffit de mettre des traverses d’un seul côté de la clôture ; on leur donne 2 d. m. de largeur. Cette clôture a de n à i3 d. m. de hauteur.
- Fig. 3. Clôture en planches fixées dans des traverses. On l’emploie en France et ailleurs, et on lui donne ordinairement une élévation de de ii d. m. La traverse supérieure, qui est plus forte que celle du milieu, a a d. m. en carré.
- Fig. 4. Clôture en bruyère sèche. Elle est en usage dans quelques parties de la France. On se sert, pour la former, de la bruyère qui est connue par les botanistes sous le nom d’erica scoparia. L. On plante des piquets en terre pour
- soutenir des lattes contre lesquelles on retient la bruyère. On plante celle-ci debout, et on lui donne une épaisseur convenable, c’est-à-dire de 2 à 2 i d. m. La hauteur est ordinairement de i4 d. m.
- Fig. 5. Clôture avec des gaules recourbées en demi-cercle. On en fait usage à Rome dans les jardins d’agrément pour mettre en espalier ou pour fixer des fleurs. On lui donne l’élévation convenable.
- Fig. 6. Haie vive en losange. On plante en terre des baguettes de bois qui prend de bouture. On les incline les unes contre les autres, à peu près sur un angle de 45 degrés et dans une direction opposée. Les losanges ont 3 d. m. d’un côté àl’autre. On donne àla haie de id à 16 d.m. de hauteur. On entaille quelquefois les baguettes dans leurs points de rencontre, et on les lie ensemble , afin de les unir et de leur donner ainsi un grand degré de solidité. Il pousse des branches latérales qui garnissent la haie de toutes parts. On la tient à une épaisseur de 4 d. m., ou plus, si on le juge à propos. On la taille par le haut. On se sert ordinairement du bois de saule. On en fait usage, dans plusieurs endroits, pour clore les champs, et surtout les jardins d’agrément.
- PLANCHE XL
- Fig. i. Escaliers pour franchir les murailles de clôture. On pratique ces escaliers en Biscaye et ailleurs, lorsqu’on veut pouvoir franchir les murailles, et interdire le passage aux bestiaux. On les forme par la disposition des pierres, dont
- la moitié se trouve incrustée dans la maçonnerie, et l’autre partie en dépasse la superficie.
- Fig. 2. Escalier en bois, pratiqué sur un talus de terre. Lorsqu’on veut empêcher que les bestiaux ne puissent monter sur un terrain en pente,
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- on y fixe, avec des chevilles, des pièces de bois disposées en gradins, qui soutiennent la terre, et en facilitent l’accès aux/hommes. Usité dans le canton de Zurich.
- Fig. 3. Echelons sur un talus en terre. On pose aussi ces échelons pour descendre dans un fossé, ou pour le remonter. On les lie au sommet par deux tenons lorsqu’ils sont doubles, comme dans le dessin, ou on les fixe en terre avec des chevilles. Usité dans le canton de Soleure.
- Fig. 4- Marchepied pourfranchir les barrières. On place à travers la barrière deux planches croisées, et soutenues par quatre pieds ou supports fixés en terre. On facilite, par ce moyen, dans le canton d’Appenzel, le passage des barrières.
- Fig. 5. Manière de fermer les barrières. On fait passer à travers les deux poteaux d’une barrière deux traverses qu’on arrête, à l’une de leurs extrémités, par des boulons, dont le supérieur reçoit dans l’un de ses bouts une verge
- PLÀNC
- Fig. i. Barrière qui se ferme d'elle-même. Elle est soutenue, dans sa partie supérieure, par un gond, et elle s’appuie, dans sa partie inférieure, alternativement, lorsqu’on la pousse en dedans ou en dehors, sur deux pièces de fer implantées à la base du poteau, au moyen d’un demi-cercle en fer qui porte à ses extrémités une espèce de fourchette, ainsi qu’on le voit à la lett. A, qui représen te en même temps la coupe d’une portion de la barrière. Le loquet de la barrière, lorsque celle-ci se rabat, s’élève sur la pièce de bois B, tombe dans une encoche quelle porte à son milieu, où il se fixe, et avec lui la porte de la barrière.
- Fig. 2. Barrière dont la porte est soutenue par un poteau. Cette porte, qui est attachée, avec des liens de bois, à l’un des poteaux, se fixe sur deux entailles faites au poteau opposé. Usité en Suède.
- Fier. 3. Barrière a, traverses mobiles. On fiche
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- l’extrémité des traverses dans les trous qui se trouvent sur les côtés d’un poteau, et l’on fait
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- de fer qui, étant percée à son extrémité, entre dans le boulon inférieur, auquel on attache un cadenas, ainsi qu’on le voit représenté sous la lett. A.
- Fig. 6. Barrière inclinée. Ces barrières usitées dans l’Oberwald, en Suisse, se composent d’un poteau, au sommet duquel on fixe une longue pièce de bois, dont l’autre extrémité repose par terre. On les établit sur les bords des chemins, afin d’empêcher les passans de frayer des sentiers dans les terres labourées ou ensemencées. Le poteau a i m, de haut, et la barre en a 4 ou 5.
- Fig. y. Fossé muni d’une muraille en pierre et en terre. Ce genre de clôture, usité en Da-nemarek, peut s’employer avec avantage dans les sols pierreux. On élève une muraille en pierres sèches, et on la revêt de terre, sur laquelle croît le gazon, ainsi qu’on le voit dans la coupe qui en est donnée.
- E XII.
- entrer l’autre extrémité dans les trous corres-pondans de l’autre poteau, par le moyen d’entailles pratiquées au-dessus et sur le côté de ces trous. On enlève les traverses lorsqu’on veut laisser passer les bestiaux. Usité dans le département des Landes.
- Fig. 3 bis. Barrière a double porte. La petite porte sert au passage des hommes et à celui des animaux de petite taille. En usage dans le département de la Haute-Vienne.
- Fig. 4- Barrière h roue. On place une roue à l’extrémité inférieure des portes des barrières, lorsqu’elles sont trop massives, et quelles ont une trop longue portée.
- Fig. 5. Barrière composée de deux poteaux et d’une traverse. Sa traverse roule sur un poteau, et se fixe dans une entaille pratiquée à l’autre poteau. Se voit dans les Landes.
- Fig. 6 et y. Barrière a bascule. La fig. 6 représente la barrière fermée. Lorsqu’on veut passer, on rabaisse avec la main l’extrémité des traverses, ainsi qu’on le voit fig. y.
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- PLANCHE XIIÏ.
- Fig. i. Barrière h traverses mobiles. Les deux montans sont en grès ou en pierres schisteuses et percés de trous, dans lesquels on fait entrer les traverses en bois lorsqu’on veut fermer le passage aux animaux. Elle est en usage dans le canton de Lucerne.
- Fig. 2. Barrière pivotante. Elle est formée par des bâtons qui passent horizontalement dans une planche verticale, et qui sont soutenus par une traverse inclinée. Elle roule sur deux pivots, dont l’un entre dans la partie supérieure du poteau, et l’autre dans la partie inférieure. On la trouve dans le canton de Fribourg.
- Fig. 3. Barrière pivotante. Elle a de l’analogie avec la précédente ; sa porte se compose de barreaux soutenus par deux traverses. On l’emploie dans le canton d’Appenzel.
- Fig. 4. Barrière tournante sur un axe. On la construit dans le département de la Gironde.
- Elle est soutenue d’un côté par un poteau sur lequel elle tourne par le moyen d une chevillé, et on la fixe de l’autre côté sur un poteau fourchu.
- Fig. 5. Barrière pivotante soutenue par un appui. Lorsqu’on veut la fermer, on la soulève par son extrémité, et on la pose sur une pièce de bois fixée contre l’un des poteaux. En usage en Hollande.
- Fig. 6. Barrière pivotante soutenue par une. traverse inclinée. Elle est en usage dans l’état ecclésiastique.
- Fig. 7. Barrière composée de deux bornes et d'une traverse. Les bornes sont en pierre. L’une d’elles est liée avec la traverse par une chaîne, tandis que du côté opposé on peut la réunir à l’autre borne, par le moyen d’un cadenas. On en fait usage en Toscane pour empêcher le passage des voitures.
- PLANCHE XIV.
- Fig. 1. Barrière a coulisse. Elle est faite, ainsi qu’on le voit dans le plan et dans l’élévation figurés, avec une double rangée de pieux A A, formant un angle aigu vers le sommet intérieur duquel on établit une autre rangée de pieux simples B B, qui doit former la clôture. De manière qu’un homme peut passer entre les deux rangées de pieux qui forment l’angle, et ceux qui se trouvent placés dans cct angle sur une ligne droite, sans que les bestiaux puissent franchir cette barrière. Ces pieux sont unis par une double traverse. En usage dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Fig. 2. Barrière fermant h clef. Elle se compose d’une traverse qui roule sur le sommet d un poteau, et va s’arrêter contre le poteau opposé. On pratique à cet effet dans celui-ci une en-
- taille A, dans laquelle vient se fixer la traverse. On établit dans le milieu de l’entaille un écrou en fer qui traverse le poteau, et qui est destiné à recevoir la vis B. On fait entrer celle-ci dans le trou a l’extrémité de la traverse, et on la visse ou on la dévisse, avec la clef C, selon qu’on veut ouvrir ou fermer labarrière.On garnit le trou delà traverse avec une pièce de bois pour lui donner plus d’épaisseur, et afin que le bout carré de la vis ne -sorte pas au dehors. Cette barrière est en usage dans le département de la Gironde.
- Fig. 3. Barrière à levier. Pour construire cette barrière, usitée en Hollande, on plante en terre deux poteaux, dont l’un, plus fort que l’autre, supporte l’extrémité d’une pièce de bois, avec-une cheville autour de laquelle elle peut tourner. Cette extrémité, plus grosse que le reste de la
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- pièce, forme un contre-poids qui tient la porte en équilibre. Des lattes clouées contre cette pièce empêchent le passage. On soulève l’autre extrémité des leviers lorsqu’on veut ouvrir la porte.
- Fig. 4- Barrière à rainures. On plante en terre deux poteaux à rainures, dans lesquels on fait couler des planches lorsqu’on veut fermer cette barrière, qui est usitée dans le département des Landes.
- Fig. 5. Barrière a deux poteaux et une traverse. Elle est pratiquée dans le canton de Berne, pour empêcher qu’on ne fraye des sentiers, le
- long des chemins, dans les terres ensemencées. Les poteaux sont à 4 mètres de distance, plus ou moins.
- Fig. 6. Barrière appuyée sur deux supports. Elle se compose de deux barres, au sommet desquelles on attache avec une chaîne deux bornes de bois qui ferment le passage en se réunissant au moyen d’un cadenas. Comme on les établit dans de larges chemins, ou dans des allées , on soutient l’extrémité de chaque barre avec un léger support en bois. On l’emploie en Toscane.
- PLANCHE XV.
- Fig. x. Clôture faite avec des solives posées angulairement. Cette manière de construire les clôtures prend beaucoup de terrain, et consomme beaucoup de bois ; aussi ne peut-elle être pratiquée , comme elle l’est en Norvège, que dans les lieux où le sol et le bois sont à très-bas prix. Elle a l'avantage de ne demander que très-peu de main d’œuvre.
- Fig. 2. Porte décorée. On peut construire avec deux pilastres en pierre une porte à claire-voie, pour orner les entrées des clôtures des jardins, etc. On fait grimper des plantes d’agrément au-dessus de detix perches qui couronnent la porte. En Allemagne.
- Fig. 3. Clôture a compartimens. On pratique
- ce genre de clôture, ou tout autre analogue, dans les jardins d’agrémens, à Florence.
- Fig. 4- Clôture avec des solives posées les unes sur les autres. On établit ces solives entre deux pièces de bois fixées en terre les unes contre les autres. Elles sont très-solides et de longue durée, mais elles ont les mêmes inconvéniens que ceux notés à la fig. r.
- Fig. 5. Clôtures en grilles de bois soutenues par des pilastres. Cette disposition présente une certaine élégance dans les clôtures des jardins ou des cours. Usitées en Allemagne.
- Fig. 6. Loquet pour arrêter une barrière. On le fixe par une cheville, de manière qu’il puisse se relever et retenir la porte de la barrière.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE
- Fig. i. Brouette à baquet. Elle est employée pour transporter la vendange et les liquides. Elle sert principalement aux irrigations des jardins dans quelques provinces méridionales de la France.
- Fig. 2. Brouette à caisson horizontal. Elle sert à transporter les grains, le sable, et autres substances de même genre. La roue est placée au centre, afin d’alléger la charge qui, dans ce cas, est supportée par le point d’appui qui se trouve au centre de la roue.
- Fig. 3. Chariot a quatre roues, dont les
- PLANC
- Fig. i. Brouette en civière courbe. Elle est propre à charrier les corps pesants et volumineux, comme les pierres, le bois, etc. La charge est garantie du contact de la roue par une cloison à claire-voie, qui se recourbe au-dessus de cette roue, et qui est soutenue par deux montants en bois, et par deux tenons en fer. On en fait usage principalement dans les villes, pour le transport des marchandises.
- Fig. 2. Brouette a deux roues placées au centre de gravité. La charge se trouvant placée au milieu du corps de la brouette, et sur deux points d’appui , l’ouvrier n’éprouve aucune
- PREMIÈRE-
- cultivateurs de Hollande font usage pour transporter leurs denrées aux marchés. Il est d’une construction assez légère pour être traîné par deux ou trois chiens. On voit dans le même pays un grand nombre de petits chariots à un seul chien, qui servent à conduire dans les villes les légumes et autres provisions. Cette méthode peut être avantageuse dans beaucoup de circonstances. Le conducteur monte ordinairement dans la voiture lorsqu’il s’en retourne à vide, et que son attelage est assez fort pour le voi-turer.
- HE II.
- charge, et le tirage est plus facile. Cette machine est utile dans le transport des corps volumineux et légers, comme les fagots , les pailles, fourrages, etc. Le plancher a 22 décimètres de long, et les soutiens placés aux extrémités 12 d. m. de haut.
- Fig. 3. Petite Brouette poussée par un homme et tirée par un chien. Cet attelage se voit fréquemment en Hollande. Il peut avoir des avantages dans plusieurs circonstances , surtout lorsqu’il s’agit de parcourir un certain espace sans décharger.
- PLANCHE III.
- Fig. 1. Brouette a caisson vertical pour les liquides. Elle est usitée par les cultivateurs qui
- s’en servent dans plusieurs cantons de la Suisse, pour le transport des urines et du jus de fu-
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- taier, fermentés avec de l’eau. Cette fermentation donne une grande abondance d’engrais qui sert à fertiliser les prairies et les champs. Le caisson est formé par quatre planches, avec un fond, qui sont fortement liées ensemble.
- Fig. 2, Brouette en civière. Elle sert au transport du bois, et autres objets en grande masse. Les deux montants situés auprès de la roue, empêchent que la charge ne gêne le mouvement de celle-ci.
- Fig. 3. Brouette a une roue centrale. La roue
- est surmontée par un plancher sur lequel on peut transporter les corps lourds qui n’ont pas besoin d’être contenus.
- Fig. 4- Brouette en hotte. On l’emploie dans le Brabant, pour porter la houille, les pierres et autres corps pesants. Elle est légère et d’une solide construction. Elle est mise en mouvement par deux femmes dont l’une pousse, et l’autre tire en avant au moyen d’une bricole. Ce moyen peut être employé pour toute espèce de brouette, surtout lorsqu’on veut transporter une lourde charge à une certaine distance.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Bâton pour porter les fardeaux sur l’épaule. On fixe deux chevilles à chaque extrémité , pour retenir des seaux d’eau ou tout autre objet qu’on veut porter. On met ce bâton, un peu aplati vers son milieu, sur une épaule, et le fardeau, distribué aux deux extrémités, se porte en équilibre. Il est en usage à Rome.
- Fig. 2. Joug pour porter fardeaux. Il est composé d’une pièce de bois creusée circulaire-ment vers son milieu, large et aplatie de manière à pouvoir être exactement adaptée sur les épaules par derrière et sur les côtés du cou. On porte ainsi le lait en Hollande et en Angleterre.
- Fig. 3. Panier de forme demi-circulaire. Ce panier, qui se porte facilement sur le bras en s’appliquant sur le côté, est très - commode pour aller chercher des provisions au marché, ou pour autres choses semblables.
- Fig. 4- Comporte pour le transport des engrais liquides. Elle est armée de deux poignées qui servent à passer deux bâtons pour en faciliter le transport. Elle est percée à son couvercle d’une bonde par laquelle on fait entrer le liquide. On emploie pour cela un vase traversé par un long manche, avec lequel on puise dans les lieux d'aisance, ou dans les citernes, les excréments fermentés avec de l’eau dont on veut arroser lès champs. Ce vase est figuré au-dessous de la comporte. Il sert à recevoir ce même liquide, qu’on fait écouler en penchant la comporte. C’est ainsi qu’on arrose le grain en Catalogne, après l’avoir répandu à la main, dans un sillon que la charrue recouvre en ouvrant la terre.
- Fig. 6 et y. Tonneau avec un seul fond pour porter les vidanges. Il est muni de deux douves qui excèdent les bords, et qui sont percées pour recevoir un petit bâton (fig. 7) attaché à un autre grand bâton, que deux hommes mettent sur leurs épaules pour porter la charge.. En saisissant le grand bâton , on insinue le petit dans les deux
- trous des douves, sans crainte de toucher aucune ordure. C’est ainsi qu’on fume les champs en Toscane avec les matières fécales délayées dans l’eau.
- Fig. 8. Panier double pour contenir la charge des chevaux. Il est en usage dans le département des Basses-Pyrénées : il sert non-seulement à transporter les marchandises et les provisions mais aussi les hommes et les femmes : chaque personne s’ajuste dans un côté du panier ; c’est ce qu’on appelle dans le pays aller en cacolet. On fabrique ordinairement ces paniers en joncs, en paille , en sparte , ou en éclisses de bois.
- Fig. 9 et 10. Esselle. On en fait usage dans le département de l’Indre et ailleurs, pour porter à dos d’animal le fumier, les denrées, etc. Elle est composée de quatre pièces de bois assujetties à leurs extrémités par deux traverses qui forment un quadre, dont les deux pièces longitudinales du milieu, distantes de 45 c. m., sont jointes par de petites traverses qui reposent sur la selle de l’animal. 'Les deux côtés de Yesselle forment, ainsi qu’on le voit dans la coupe (fig. 9), une espèce de panier double, d’une longueur de 7 d. m. et d’une largeur totale de 6 d. m.
- Fie-, ix. Panier en brancard. On en fait usage à Rome pour charger les bêtes de somme. Il est formé avec de larges éclisses de bois. On assujettit avec des cordes, sur le bât de l’animal, deux de ces paniers. Les bâtons qui dépassent, et qui forment brancard, sont très-appropriés à cet objet, ainsi qu’au transport à bras d’homme.
- Fig. 12. Tonneau pour transporter les vidanges. C’est un tonneau ordinaire, qu’on saisit avec deux crochets attachés aux deux extrémités d une corde, et qu’on transporte en faisant passer une barre au-dessous de cette corde. On peut ainsi transvaser les matières fécales liquides, et les répandre dans les champs , sans se salir. On en fait usage aux environs de Florence.
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- PLANCHE V.
- Fig. i. Panier pour affourrager les bestiaux. On l’emploie dans le département de la Gironde, pour transporter le foin du fenil aux râteliers. Il a l’avantage d’être très-léger, et de pouvoir être porté facilement. Il a g d. m. de diamètre.
- Fig. 2. Chariot a claire-voie. On l’emploie dans les fermes de la Lombardie pour transporter les fourrages des granges dans les étables, et les distribuer aux bestiaux. Il a g d. m. de haut, sur 18 de long et 12 de large.
- Fig. 3. Panier oblong aplati. Cette espèce de panier dont on fait usage à Rome pour aller chercher aux marchés les provisions de bouche, est très-commode pour cet usage.
- Fig. 4- Cercal. C’est le nom qu’on donne en Savoie à un instrument destiné à transporter le foin, soit à bras d’hommes, soit sur des ânes. Il est composé d’un quadre oblong de 22 d. m. sur 1 r, et porte, à chacune de ces deux extrémités, une corde avec laquelle on assujettit le foin dont on l’a chargé. On fixe l’une des cordes
- PLAN!
- Fig. 1 et 2. Chariot à panier. Il sert en Andalousie à transporter le fourrage qu’on distribue aux bestiaux dans l’étable. On le conduit en prenant à la main le crochet qui termine l’extrémité supérieure du montant contre lequel s’appuie le panier. Celui-ci porte sur un train, qu’on a représenté fig. 2. On lui donne plus ou moins de grandeur selon les besoins.
- Fig. 3. Panier a-fond mobile. Il est formé par trois montants longs de 6 d. m. 2 , dans lesquels on a pratiqué une ouverture longitudinale pour recevoir des cercles de bois. Il a 6 d. m. de diamètre. Il est en usage dans plusieurs lieux pour le transport des fumiers. On fixe ces paniers sur le dos d’une bête de somme, et lorsqu’on veut répandre l’engrais , on ôte la cheville qui retient le fond ; celui-ci, qui est attaché par le moyen d’une charnière, se rabat, et le fumier se répand par terre.
- Fig. 4- Traîneau en panier. On compose ce traîneau avec deux pièces de bois de longueur inégale, qui forment un angle aigu avec deux traverses , sur lesquelles on place un panier oblong.
- en la faisant passer dans la navette qui est attachée à l’autre corde.
- Fig. 5. Filet oblong a fourrage. Il est composé de deux bâtons arqués, sur lesquel se trouve fixé un filet assez profond pour recevoir une certaine quantité de fourrage ou d’autres denrées pareilles. Lorsque le filet est rempli, on rapproche ces deux bâtons l’un de l’autre, et on les lie au moyen de la corde. On en fait usage dans quelques cantons de la Suisse pour transporter à dos d’homme le foin que l’on récolte dans les lieux excarpés.
- Fig. 6. Filet soutenu par deux demi-cercles. II ne diffère du précédent que par sa forme. Après avoir jeté le fourrage sur l’un des côtés, on le recouvre avec l’autre côté, et on le fixe avec la corde. On le fait servir dans le département de la Haute-Garonne , pour porter le fourrage dans les râteliers des bestiaux.
- Fig. y. Auge a brancard. Elle est usitée pour transporteries liquides, tels que le vin, l’eau, etc.
- IE YI.
- Le tout est contenu par des chevilles de bois. Les cultivateurs de Toscane en font usage pour le transport des fumiers, récoltes, etc.
- Fig. 5. Petit chariot ci panier. On l’emploie à Florence pour voiturer à bras d’homme le fumier et autres objets.
- Fig. 6 et j. Autre petit chariot a panier. Les enfants s’en servent en Toscane pour ramasser les excréments sur les grandes routes. Il est composé de deux roulettes et d’un timon, sur lesquels on pose le panier. La fig. 7 représente une pèle à rebord et à manche vertical, avec laquelle on ramasse les excréments.
- Fig. 8. Chariot a levier. Il est composé de deux roues avec un essieu et un brancard ou levier, au milieu duquel est fixé un crochet. Celui-ci sert à suspendre un seau. Cette manière de transporter l’eau est usitée dans le département de Seine-et-Marne. On ne porte ainsi que la moitié du poids de la charge.
- Fig. 9. Brouette a deux leviers. Elle supporte deux seaux, et allège le poids, ainsi qu’on vient de le dire.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE VII.
- Fig. i. Charrette a essieu tournant. Cette espèce de charrette, en usage dans la vieille Castille, est non-seulement remarquable par son essieu tournant, mais encore par la construction particulière de ses roues.
- Trois traverses qui se terminent à la circonférence , et s’appuient à cette même circonférence contre quatre petites pièces de bois et contre deux portions de cercle, forment une roue de 12 d. m. de diamètre, à laquelle on ne met pas communément de cercle en fer. L’essieu, lettre A, est carré aux deux extrémités, afin de pouvoir être assujetti au centre de la roue. Il tourne sous la cage de la charrette B, se trouvant fixé par des coins, ainsi qu’on le voit à la lettre C.
- Fig. 2. Tourniquet de voiture. C’est un petit cadre en bois, dans lequel tourne un cylindre, auquel viennent s’attacher les cordes qui contiennent la charge d’une voiture. On resserre les cordes en les roulant sur le cylindre qu’on fait tourner avec un petit bâton : ce moyen est simple et facile.
- Fig. 3. Escalette. C’est ainsi qu’on nomme dans le département de la Gironde une machine que l’on place sur le devant des voitures pour contenir la charge, et l’empêcher d’incommoder les animaux. Elle est composée de deux
- pièces de bois longues de 23 d. m. et réunies par des traverses distantes d’un mètre. Après avoir fait entrer la partie inférieure à travers la cage de la charrette, on l’assujettit sur la flèche de la voiture par le moyen d’un soutien mobile, et en même temps avec un bâton qu’on fait passer au-dessous de la voiture dans deux mortaises pratiquées à son extrémité.
- Fig. 4- Chevron pour faciliter le chargement des charrettes. On en fait usage dans quelques départemens pour soutenir l’extrémité des charrettes qu’on veut charger lorsqu’elles ne sont pas attelées.
- Fig. 5. Charrette a tonneau pour les irrigations. Le tonneau est soutenu au milieu de la voiture par deux traverses. L’essieu est remplacé par deux bouts de fer qui s’attachent sur les côtés de la voiture , et qui, entrant dans le moyeu des roues, font l’office d’essieu, ainsi qu’on le voit à la lettre A. Usitée en Allemagne.
- Fig. 6. Tombereau a bras. On l’emploie dans le canton de Glaris pour transporteries fumiers et les récoltes. Son caisson a 12 d. m. de long-sur 3 de hauteur et 33 de largeur. Les brancards , qui portent à leur extrémité une cour-! roie pour le tirage, ont 36 d. m. de long. On i adapte sur le derrière une planche A, qu’on ; retire lorsqu’on veut décharger le tombereau.
- PLAPsCHE VIII.
- Fig. 1. Charrette a bascule. Elle est employée en Suède pour faciliter le chargement des pierres et autres corps pesans. Après avoir abaissé la charrette sur le derrière, on y roule les fardeaux, on la remet dans son état horizontal, et on la fixe parle moyen d’un crochet placé sur la traverse du devant. Cet instrument peut trouver des applications utiles.
- Fig. 2. Charrette a treuil. Le corps de la charrette étant fixé sur l’essieu de devant s’isole à volonté de l’essieu de derrière. Dans cet état, il porte à terre, et facilite le chargement des corps pesans. On la soulève alors au moyen de deux chaînes fixées à l’essieu de derrière qu’on fait tourner avec des leviers, comme cela se pra-
- tique avec les treuils ordinaires. On s’en sert en Suède.
- Fig. 3. Hoquet. C’est une espèce de tombereau, dont Perronnet, architecte français, est l’inventeur. Il est remarquable par la simplicité de sa construction , par sa légèreté, et par la facilité qu’il donne à charger et à décharger. Il est destiné au transport des terres, des pierres, de certains fruits, comme les châtaignes, les r.oix, les pommes de terre, etc., surtout lorsque les distances sont peu considérables. Un petit cheval ou un âne peut le conüuire facilement, li suffit, lorsqu’on veut le décharger , de défaire le crochet qui a été oublie par le dessinateur, et qui, étant attaché sur la tra-
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- verse du devant, tient en équilibre la caisse du haquet. Le crochet ayant été enlevé, la caisse, traversée par l’essieu sur lequel elle roule, se renverse en arrière par un léger mouvement, et laisse tomber sa charge.
- Fig. 4- Charrette a roues couvertes. Sa construction ne diffère des autres instrumèns du
- ; même genre qu’en ce que les roues, au lieu d’être placées extérieurement, se trouvent en-; gagées dans la cage de la voiture. Elles sont | recouvertes sur le côté intérieur et sur leur cir-| conférence, afin de ne pas être arrêtées dans | leurs mouvemens par les objets dont on charge I la voiture. Elle est en usage en Suède.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLAKCHE IX.
- Fig. i. Hotte demi-cylindrique. On l’emploie dans le canton d’Appenzel. Son diamètre est de 6 d. m. sur 5. Elle est commode pour porter des objets volumineux.
- Fig. a. Fétiche. C’est un instrument en usage dans le département de la Gironde pour porter les fardeaux. On fait entrer une partie de la tête dans l’ouverture supérieure , tandis que la partie inférieure porte sur les épaules. Elle se compose de deux planches triangulaires réunies par trois baguettes rembourées intérieurement, et tressées en natte de corde.
- Fisr. 3. Crochets ci cheval. Les montans ont 5 d. m., et leurs traverses en ont 4- Les crochets, qui sont ordinairement soutenus par les montans au moyen d’une corde j ont une longueur de 6 d. m. On ajuste sur le bât d’un cheval deux de ces crochets, qu’on fixe au moyen d’une corde.
- Fig. 4- Chevalet a charger les hottes. On pose la hotte sur la traverse, qui se trouvant fixée à demeure par un de ses bouts, est soutenue par l’autre au moyen d’une cheville ; de manière que l’instrument peut se ployer ou se dresser à volonté. Sa longueur est de 18 d. m.
- Fig. 5. Hotte a double support. L’un des supports se trouve placé derrière le dos, et l’autre au-dessus de la tête. On en fait usage dans le Has-seli en Suisse. Elle est construite en planches
- légères de sapin. Elle a n à 12 d. m. de hauteur, et 4 d. m. de largeur; les supports ont 3 ^ d. m. de saillie. Les bretelles se fixent avec des chevilles sur les côtés inférieurs de la hotte.
- Fig. 6. Hotte a simple support. Elle est employée en Suisse pour porter les fromages et autres objets. Sa hauteur est de g d. m. ; sa largeur de 5 d. m. à la base , et de 36 c. m. au sommet; le support s’avance de 38 c. m.
- Fig. y. Hotte en panier carré. Sa dimension ordinaire est de 4 d- m. en tout sens. Usitée dans le canton d’Appenzel.
- Fig. 8. Crochet pour porter les fardeaux. Il est fait en planches, et a deux bretelles en branches de bois tordues. Usité dans le Valais.
- Fig. g. Hotte a liquides. On l’emploie ordinairement dans les pays de vignoble pour transporter la vendange. On a figuré un bâton à crochet, avec lequel l’ouvrier la retient sur sort dos.
- Fig. 10. Trépied pour charger les hottes. La hotte s’appuie dans l’angle du trépied.
- Fig. xi. Sellette. Elle est composée d’un plateau de 66 c. m. de diamètre, soutenu par trois montans fixés sur une fourchette, qui s’élargit de manière à pouvoir être placée sur les deux épaules. On l’emploie dans le canton de Berne pour porter les fromages de Gruyère.
- PLANCHE X.
- Fig. 1. Charrette belge. Elle est garnie en dessous d’un grand panier formé avec des éclisses de bois, et soutenu par des chaînes. On ne peut en faire usage que sur les chemins bien entretenus , et alors elle offre de grands avantages pour le transport des marchandises.
- Fig. 2. Traîneau a brancard. Il a une base composée de deux pièces de bois , épaisses de 6 c. m., sur lesquelles repose, à l’élévation de 2 d. m., un plancher long de 2 mètres et large de 7 d. m. En usage dans le canton de Berne.
- Fig. 3. Traîneau ordinaire. Il est employé dans la Lombardie pour transporter le fumier sur les prairies, et éviter ainsi les ornières produites par les roues des voitures. Son plancher, élevé de 6 d. m., a 18 d. m. de long sur i3 £de
- large ; sa base se compose de deux pièces de bois doubles, larges de 2 d. m., afin de pouvoir changer l’inférieure lorsqu’elle vient à s’user.
- Fig. 4- Charrette a trois roues. Elle est employée dans le Tyrol, et peut l’être avantageusement dans le pays de montagnes. Le tirage se fait par un cheval, attelé à un palonnier qui se fixe sur le devant de la charrette.
- Fig. 5. Brancard pour le charriage des arbres. On l’emploie en Suisse pour descendre les arbres du haut des montagnes. Il se fixe, par le moyen d’une chaîne, à l’arbre où l’on enfonce un crochet : Ton ne craint point de blesser les chevaux lorsque la poutre reçoit une trop forte impulsion, comme il arriverait s’ils étaient attelés à des cordes.
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- PLANCHE XI.
- Fig. i. Brouette a deux rebords. Elle est employée dans le Milanais et autres parties de l’Italie pour le transport du mortier, des fumiers, etc. Elle a l’avantage d’être très-légère, et d’être déchargée avec facilité.
- Fig. 2. Brouette en forme de caisson. Elle est employée dans le canton de Berne pour le transport des urines des bestiaux, avec lesquelles on arrose les prairies. L’intérieur a 5 d. m. de long sur 4 de large, et 6 1 de profondeur.
- Fig. 3. Brouette a dossier élevé. Elle sert à voiturer le bois , les fagots , les échalas, les fumiers , etc. Elle a un dossier incliné sur la roue et soutenu par deux supports.
- Fig. 4- Brouette en gondole. La gondole ou caisse est composée d’un fond et de côtés en clayonnage ; quelquefois le fond est en planche. En usage dans les états de Suisse.
- Fig. 5. Brouette a dossier peu élevé. Elle est du même genre que celle du n° 3, excepté qu’elle
- n’a pas de pieds, et qu’elle a une forme courbe. Elle est principalement usitée pour transporter les pierres aux environs de Paris et en Belgique.
- Fig. 6. Brouette a caisse en éclisses de bois. Cette brouette, usitée dans le canton de Berne, est légère et facile à construire. On en fait aussi avec un clayonnage en osier.
- Fig. y. Civière a trois brancards. Comme elle est destinée à porter des pierres ou autres corps pesans, on lui donne trois brancards, afin que la charge puisse être portée par six ouvriers. Usité dans la Maurienne.
- Fig. 8. Brancard d tenons mobiles. Les deux tenons qui unissent les manches peuvent s’écarter ou se rapprocher, ainsi que les manches eux-mêmes, par le moyen de chevilles que l’on fait entrer dans les trous dont ils sont percés à différentes distances. On peut ainsi saisir des caisses ou de grands pots de fleurs, et les transporter d’un lieu à l’autre. Usité en Italie.
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- BÊCHES ET HOUES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Bêche ohlongue et étroite a sa partie inférieure. Elle est employée dans la Belgique et la Hollande pour former des rigoles ou des fossés profonds et étroits dans les prairies, ou dans les terres à grain, lorsqu’il s’agit de donner de l’écoulement aux eaux trop abondantes, qui pourraient nuire aux récoltes. Son manche a 8 décimètres de longueur. Sa lame, longue de 4 décimètres, a, dans sa partie snpérieure, une largeur de 20 centimètres et quelquefois de 2a, et de 7 à 8 centimètres à sa base. Les parties supérieures, à droite et à gauche du manche, sont ordinairement surmontées d’une plaque de fer longitudinale, qui présente au pied de l’ouvrier une surface plus large que ne serait l’épaisseur de la lame.
- Fig. 2. Bêche ordinaire avec un hoche-piedmo-fo'Zs.Dans quelques endroits, et sur-tout en Languedoc, on adapte au-dessus du fer de la bêche un support ou hoche-pied long de 8 centimètres, large de 3 et épais de 8 millimètres. Il porte à l’une de ses extrémités une ouverture ronde dans laquelle on fait passer le manche, afin de le fixer sur la douille, soit du côté droit, soit du côté gauche. On trouve un avantage à se servir d’un hoche-pied, sur-tout lorsque le fer de la bêche est usé, par la raison qu’on peut enfoncer son tranchant plus avant dans le sol. Le manche a une longueur de 9 décimètres, sur un diamètre de 3 4 centimètres.
- Fig. 3. Bêche a lame courbe. Son manche a de 16 à 20 décimètres, son fer porte une longueur de 4o centimètres sur une largeur de 22. Elle est employée en Lombardie pour creuser les rigoles d’irrigation. La courbure de la lame fa-
- cilite ce travail ; les ouvriers peuvent enlever ainsi une plus grande quantité de vase ou de terre délayée dans l’eau.
- Fig. 4- Bêche a fer élargi a ses deux extrémités. Ce fer a 35 ou 36 centimètres de long, sur 16 à 17 a ses deux extrémités, et 7^ dans la partie la plus étroite. Le manche a 9 décimètres de long. Cette bêche est usitée dans le département de la Garonne, où elle porte le nom de fureye. On l’emploie à creuser les fossés, et même pour labourer les terres compactes et humides. Elle a l’avantage d’être très-légère, et par conséquent de faciliter le travail dans ces sortes de terres.
- Fig. 5. Bêche a nervure, recourbée. La longueur du fer sur les côtés est de 24 centimètres, et de 3o depuis son sommet jusqu’à sa pointe. Sa largeur est de 23 centimètres.
- Elle est garnie de quatre nervures, qui permettent de lui donner moins d’épaisseur, et de la rendre ainsi plus légère, sans nuire à la solidité. On lui ménage une petite courbure dans la fabrication, ainsi que de petits rebords sur les côtés et à sa partie supérieure, ce qui la rend plus propre à contenir une plus grande quantité de terre.
- Cet instrument est en usage dans la Belgique pour les travaux des champs, et sur-t.out pour ceux du jardinage.
- Fig. 6. Bêche de forme triangulaire a large fer. Ce fer a trois décimètres de long, et 27 dans sa plus grande largeur. Elle est usitée aux environs de Rome, et peut trouver un emploi utile dans les terrains légers, où le sable et les graviers dominent.
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- Fig. 7. Bêche triangulaire recourbée. Son manche a 14 7 décimètres. Le fer est long de 43 centimètres. Il a dans sa partie supérieure 29 centimètres et environ 20 à son milieu. On fixe dans le manche, à une certaine élévation du fer, une cheville ou languette de fer qui ressort de 12 centimètres, qui sert à appuyer le pied, de manière à pouvoir donner une grande profondeur au labour. Procédé toujours avantageux, lorsqu’on travaille sur un fonds de bonne qualité. On peut ainsi renouveler la surface du terrain. Cet instrument est employé en Hollande.
- Fig. S. Bêche a oreilles , et a tranchant carré. On en fait usage dans les jardins de la Belgique.
- Fig. 1. Houe a fer long et étroit. Son manche, qui a 8 décimètres de long, entre dans une douille recourbée, longue de 17 centimètres. La lame, qui forme un angle très-aigu avec le manche, a 4 décimètres de long. Sa plus grande largeur est de 12 décimètres, et sa plus petite de 8. Elle est employée dans la Catalogne, aux travaux des champs et à ceux de la vigne.
- Fig. 2. Houe a fer triangulaire. On en fait usage en Espagne dans les terrains pierreux pour la culture de la vigne, pour les semis de pois, haricots j etc. Le fer a 20 centimètres à sa base, et 33 dans sa longueur. Il forme avec le manche une ouverture de 70 degrés.
- Fig. 3. Houe a fer arrondi. Cet instrument dont la lame est très-épaisse, est employé dans la campagne de Rome, au travail des terres fortes. Cette lame a3j décimètres de long, sur 3 dans sa plus grande largeur.
- Fig. 4. Houe de forme carrée. C’est la houe avec laquelle s’exécutent presque tous les travaux de jardinage et ceux des champs, dans le royaume de Valence, où la culture est portée à un haut degré de perfection. La lame a 22 centimètres du côté du manche, et 20 seulement sur les trois autres côtés. Elle est attachée au manche par une douille bifurquée, et reployée sur elle-même; son manche, qui doit être un peu plus recourbé que ne le représente le dessin, a 48 centimètres de long. La distance perpendiculaire qui se trouve entre le
- )
- Son fer a une forme recourbée et concave, ce qui le rend propreté jeter la terre à une certaine distance. Il a 20 centimètres dans sa plus grande longueur, et 18 dans sa plus petite; sa largeur est de 15 centimètres environ : le manche
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- a i3 décimètres.
- Fig. 9. Bêche a oreilles et a tranchant pointu. Les jardiniers de la Belgique s’en servent pour travailler la terre qui a reçu un premier labour. Son manche a i5 décimètres- de long. Son fer, de forme concave, a 23 à 24 centimètres dans sa plus grande longueur, et 20 dans la plus petite. Il est large de 24 centimètres.
- SE IL
- manche et le tranchant de la lame, est de 2 décimètres.
- Fig. 0. Houe a large fer rétréci a son tranchant. Elle est en usage en Catalogne. Son manche a 8 j décimètres. La longueur du fer est de 3 ^ décimètres sur 29 du côté du manche , et de 21 à son extrémité. Elle est appropriée aux terrains légers.
- Fig. 6. Houe a fer oblong. Cet instrument, qui a de l’analogie avec le précédent, est employé par les cultivateurs du royaume de Valence , aux divers travaux de la campagne. Son manche recourbé à une longueur de 8 centimètres. Il offre une distance perpendiculaire au-dessus du tranchant de la lame,de 2 décimètres. Celle-ci a 3 décimètres de long sur 22 de large.
- Fig. 7. Houe élargie sur ses côtés. On s’en sert dans le Haut-Valais pour travailler la terre que l’on ramène du bas en haut, afin de prévenir la dégradation des pentes rapides. Elle a 47 centimètres dans un sens, et 28 dans l’autre. Son manche a i3 décimètres de long.
- Fig. 8. Houe à fer orbiculaire. Elle est usitée dans le royaume de Grenade, et peut être appropriée aux terrains d’une consistance moyenne. Le manche, qui forme un angle de 45 degrés avec la lame, a 7 décimètres de long. Celle-ci a une longueur de 29 centimètres. Sa plus grande largeur est de 27 centimètres, et sa moindre de 22.
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- PLANCHE III.
- Fig. i. Serfouette a lame arrondie. Elle ne diffère de la suivante que par la forme arrondie de sa lame, qui se trouve plus propre à biner les plantes rapprochées et délicates. On donne ordinairement 15 décimètres de longueur au manche de ces instruments.
- Fig. 2. Serfouette ordinaire a lame carrée. Cet instrument, usité dans tous nos jardins, sert à biner les terres, et à détruire les herbes parasites. On lui donne diverses dimensions selon la qualité des terres ou les genres de travaux auxquels on le destine.
- Fig. 3. Pioche ovale. On l’emploie dans la culture des arbres et des autres plantes, en France et dans d’autres pays. Son fer est long de 18 à a4 centimètres, et le manche a g décimètres.
- Fig. 4• Houe a deux branches recourbées, obtuses. Cet instrument est d’un bon usage dans les terres fortes et compactes, dans les champs pierreux ou abondants en chiendent. Son manche est long de jd centimètres. Son fer bifurqué a 35 centimètres de longueur. Ses branches portent 6o à 65 millimètres de largeur, et offrent une distance de 4° millimètres à leur extrémité. Il est en usage en France.
- Fig. 5. Hoyau bifurqué 'profondément. Il est connu sous le nom de peat, dans le Médoc, où on le fait servir aux travaux de la vigne. Son manche, long de i4 décimètres , forme un angle de i3 degrés, mesuré sur le milieu delà la lame. Celle-ci a 28 centimètres dans la plus
- grande largeur, 33 dans sa longueur, et 27 dans sa bifurcation.
- Fig. 6. Hoyau a long fer, rétréci a sa pointe, ayant une petite bfurcation. En usage dans la campagne de Tarragone, pour la culture des terres fortes ou pierreuses. La longueur du fer, jusqu à la bifurcation, est de 27 centimètres; elle en a 14 de ce point à l’extrémité. Sa plus grande largeur vers le manche est de 22 centimètres. Celui-ci, qui a xi décimètres de long, forme un angle aigu, dont la base, prise sur une ligne qui s’élèverait verticalement de l’extrémité de la bifurcation, aurait 2 décimètres.
- Fig. 7. Hoyau légèrement bfurqué, peu rétréci a son tranchant. On en fait usage dans les terrains pierreux, aux environs de Tarragone. Son manche a 12 décimètres de long. Le fer, à prendre de son emmanchement jusqu’au point où il se bifurque, a 2 décimètres, et 1. de ce point à son extrémité.
- Fig. 8. Serfouette a grandes dimensions. Elle peut être employée dans les champs pour biner, et pour butter les racines et diverses autres plantes.
- Fig. 9. Houe afer-a-cheval. Elle est employée dans la campagne de Rome, pour travailler les terres fortes et tenaces. Son manche, long de 7 décimètres , se fixe dans une douille recourbée. Les deux branches, longues de 20 centimètres, présentent une surface de 12 centimètres d’un côté extérieur à l’autre.
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- BECHES ET HOUES-
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Bêche a lame en bois et en fer. Elle est usitée dans plusieurs départemens de France. La portion de la lame qui est en bois forme une seule pièce avec le manche. Elle s’insinue à son extrémité dans une gouge pratiquée dans la lame, et les côtés supérieurs de celle-ci vont se rattacher avec des clous à la naissance du manche. Le manche à 70 d. m. ; la lame a 22 c. m. de large. La portion en bois est épaisse de 2. c. m.
- Fig. 2. Bècheanervures de la Belgique. Sa lame, longue de 35 c. m. du sommet à la pointe, et large de 24 c. m., est retenue par une petite languette à crochet, longue de 8 c. m.; les nervures permettent de donner moins dépaisseur au fer sans nuire à la solidité. Il reçoit dans sa fabrication une courbure, et on ménage de petits rebords sur les côtés et près du manche, ce qui le rend propre à contenir une plus grande quantité de terre.
- Fig. 3. Fourches a bêcher. Ces fourches sont employées dans la Biscaye à labourer les champs. Elles ont un manche long d’un mètre et demi, qui s’ajuste dans une gouge fermée par la prolongation d’une des dents de la fourche. Celle-ci se lie à la seconde dent par un retour d’équerre qui sert d’appui au pied de l’ouvrier : elles ont 4o c. m. de long. On voit dans les champs de la Biscaye quinze à vingt ouvriers qui, rangés sur la même ligne, labourent la terre avec ces fourches : ils les placent verticalement, ils - mettent un pied sur la fourche à gauche, puis l’autre pied sur la fourche à droite, et ils les enfoncent en se balançant au-dessus, enfin ils soulèvent et retournent le terrain en saisissant le manche.
- Fig. 4- Bêche ordinaire. Elle est usitée aux environs de Paris.
- Fig. 5. Bêche triangulaire. On l’emploie en Italie dans les terrains très-argileux. Son fer a 32 c. m. de long sur 20 dans sa plus grande largeur. Son manche, qui a i4 d. m. de long, est garni d’un hochepied long de 14 c. m., qui sert à lui donner un plus grand enfoncement en terre. Elle est très-propre au creusement des rigoles profondes.
- Fig. 6. Bêche a lame double a sa partie su-
- périeure. Son manche, qui porte une poignée à son extrémité, s’enfonce par l’autre bout dans une cavité de la lame, et se fixe à celle-ci par deux languettes qui sont formées par une prolongation de cette lame : cette dernièrea3o c. m. de long sur 12 de large. Le manche a 1 mètre de long. On l’emploie à labourer la terre et à vanneries grains; c’est pour cela qu’on lui donne une forme courbe et un peu concave.
- Fig. 7. Bêche enforme deC’est une pelle ordinaire en bois, au bout de laquelle on adapte une forte tôle qui embrasse des deux côtés l’extrémité de la pelle. Cette lame a n c. m. de hauteur sur 22 de largeur. Le manche, terminé par une béquille de i4 c. m., a une longueur de 70 c. m. ; c’est un excellent instrument pour remuer les grains, la terre, le sable, etc. Il est usité en Belgique.
- Fig. 8. Bêche a lame ouverte dam sa partie supérieure. Le manche, long de 8 d. m., taillé à son extrémité inférieure en forme de bêche, est reçu dans la division supérieure de la lame, ainsi que l’indique la ligne ponctuée. Cette lame est longue de 23 c. m. et large de 18. Ellese termine par une languette qui se cloue contre le manche. Elle est usitée en Languedoc.
- Fig. 9. Bêche pourenlever les gazons. Onl’em-ploie dans le canton de Glarus. Sa lame, coudée ainsi que l’indique la figure A, a 21 c. m. de large et 23 de long. Sa douille, longue de 28 c. m., reçoit un manche long de 12 d. m. : la poignée est longue de 5 d. m. .
- Fig. 10. Fourche a trois dents plates. Elle est employée en Catalogne pour labourer les terres argileuses. Sa forme lui donne l’avantage sur les fourches à dents rondes lorsqu’il s’agit de soulever la terre et de la retourner. Elle pénètre plus facilement dans le sol que les bêches ordinaires.
- Fig. 11. Bêche de forme ovoïde. Sa forme lui donne une entrure facile dans la terre. On en fait usage en Allemagne.
- Fig. 12. Fourche a deux dents plates. On l’emploie dans la culture des environs de Toulouse. Elle porte une prolongation de fer dans sa partie supérieure qui facilite la pose du pied.
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- PLANCHE Y.
- Fig. i. Houe ordinaire. Elle a un fer plus large à l'extrémité qu’à la base. Elle varie dans les dimensions selon les besoins.
- Fig. 2. Houe a large fer triangulaire. De même que la précédente.
- Fig. 3. Houe a fer allongé et étroit. Elle est employée en Catalogne pour former ounettoyer les rigoles : on la nomme iocalia. Son manche a 9 d. m. : la longueur du fer est de 4 d. m. ; il a 4 c. m. é à son extrémité, et i d. m. dans sa plus grande largeur.
- Fig. 4- Houe a trois dents. Elle remplace la bêche pour le travail de la terre dans plusieurs lieux.
- Fig. 5. Houe a fer allongé et large. On s’en sert en Champagne pour travailler les vignes. Son manche à 9 4 d. m. de long, et son fer 3 {' d. m. ; sa plus grande largeur est 1 y d, m., n’ayant qu’un d. m. à son extrémité. Les bords sont un peu relevés, et la lame un peu concave, en forme de gouttière. La courbure du manche facilite le travail de l’ouvrier. On emploie au sarclage des vignes un instrument pareil à celui-ci, mais dont les formes sont moitié plus petites.
- Fig. 6. Houe a deux dents rapprochées vers leur extrémité. On s’en sert en Champagne pour le travail de la vigne, dans les sols pierreux ou argileux. On le nomme croc; sa lame a la même longueur que la précédente. La largeur moyenne des branches est de 4 ! c. m. ; leur épaisseur extérieure est de 1 centimètre, tandis que l’épaisseur intérieure n’est que de 8 m. m. Elles diminuent d’épaisseur et de largeur vers leur extrémité.
- Fig. y. Houe a trois dents écartées. Elle est en usage dans le royaume de Valence pour le travail des terres tenaces. Les dents, longues de 2 d. m., se rattachent au manche par une double
- prolongation du fer, qui se recourbe et porte une douille pour un manche long de 4'J c. m.
- Fig. 8. Houe a lame triangulaire tronquée. Son manche a 7 7 d. m. de long; sa lame, dont les bords sont relevés sur les côtés, a 3 d. m. de long, i5 de large vers le manche, et ï 1 à l’extrémité opposée. On l’emploie dans la campagne de Tarragone pour l’irrigation des jardins et des champs.
- Fig. 9. Houette triangulaire. Ce petit instrument est en usage dans le département des Pyrénées-Orientales pour arracher les plantes parasites qui croissent parmi les légumes.
- Fig. 10. Houe a large fer triangulaire. Son manche, légèrement recourbé, a iod.m. de long; le fer en a 3. La largeur moyenne de ce dernier est de 2 c. m., et la plus grande largeur, à son extrémité, de 24 c. m. Les vignes, dans le département de la Gironde, se façonnent avec cette houe. On emploie pour les binages, dans divers endroits, un pareil instrument, dont la lame , qui est beaucoup plus petite, n’a que io c. m. de largeur.
- Fig. 11. Houette carrée. En usage dans le royaume de Valence pour extirper les herbes parasites et biner les récoltes. Sa lame porte 12 c. m. sur ses côtés, excepté à son tranchant, qui n’en a que 1 o. Son manche, un peu recourbé, a 4 d. m. de long ; il entre dans une douille à peu près parallèle à la lame.
- Fig. 12. Houe a deux larges dents et a manche très-relevé. Cemanche, quiserelèveverticalement à la lame, a 7 d. m. de long. Le fer dont il est armé se divise en deux branches longues de 3 s d. m., et larges à leur extrémité de 6 à 7. c. m. La courbure de son mancherendle travailmoins fatigant pour les ouvriers. On l’emploie dans les terrains graveleux et argileux.
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- PICS.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Pic h un tranchant. Il est employé à défoncer les terres caillouteuses ou compactes et dures. La partie qui forme le tranchant est longue de 20 c. m., et celle du coté opposé, de 21. Le manche est souvent affermi par deux .languettes longues de 20 m. m., qui sont une prolongation du fer, et qui servent à donner une plus grande solidité au manche.
- Fig. 2. Pic a marteau. Il sert à enlever et à briser le roc des terrains qu’on veut mettre en culture. Le côté pointu a 3 d. m. de long. Le fer de cet instrument est ordinairement prolongé en deux lames longues de 1 5 à 2 d. m. sur 43 m. m. de large, qui, embrassant le manche, y sont fixées par des clous, et contribuent à l’établir d’une manière très-solide. Il est en usage dans plusieurs endroits.
- Fig. 3. Pic a fer tranchant et recourbé. Il estv employé dans la Catalogne à la culture du noisetier, dans des terrains pierreux. Il est formé par un double fer recourbé, dont une des lames est tournée dans le plan du manche et l’autre dans le sens contraire. Celle-ci, qui a 35 c. m. de long et 5 c. de large, sert à travailler la terre, et l’autre, un peu plus longue, est employée à couper les chicons, les racines et les pousses du pied qui doivent être retranchées : elle a 2 s c. m. de large,
- Fig. 4. Pic avec une hache. Il est employé pour la culture de la vigne dans la campagne deTar-ragone en Espagne. Son manche a 8 d. m. 5 de
- long. Le fer, qui sert à fouiller la terre, a 3 d. m. de long. La partie opposée, qui porte un tranchant propre à couper les racines ou les branches inférieures de la vigne, a 1 d. m. de long.
- Fig. 5. Pic a double tranchant. Il est employé au défonçage des terres. Les taillants, dont l’un est tourné dans le sens vertical du manche et l’autre dans le sens opposé, sont employés à couper les racines qu’on rencontre dans les terrains qu’on défriche. Le manche est affermi par deux languettes; il a 8 d. m. de long; les fers ont chacun 35 c. m. de long, avec un tranchant large de 6 c. m. environ.
- Fig. 6. Grand Pic h double tranchant. Il diffère peu du précédent, si ce n’est par ses dimensions. On en fait usage dans les terrains forts et compactes.
- Fig. 7. Grand Pic avec un tranchant. C’est un bon instrument pour défoncer le terrain tenace ou pierreux. Il demande, ainsi que le précédent, des ouvriers vigoureux. Son manche a 8 d. m. Le côté pointu a 3p c. m. Il est carré, et il porte vers son milieu, sur chacune de ses faces, 3 c. m. Le côté tranchant a 36 c. m. de long, et sa largeur vers son milieu est de 65 m. m., et de 85 à son extrémité. Il est surtout usité aux environs de Paris.
- Fig. 8. Pic ordinaire. Son fer, terminé en pointe, a dans sa grosseur moyenne 20 m. m., sur 3 d. m. de longueur. Son manche est long de 8 d. m.
- PLANCHE IL
- Fig. I. Pic a longue pointe et a tranchant. Il ! terrains graveleux aux environs de Vevey en est employé pour travailler la vigne dans des j Suisse. Son bec est long de 52 c. m. ; il a
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- 8 m. m. vers son extrémité, i5 à son milieu et 20 vers le manche. La partie tranchante est longue de ii c. m. et large de 52 m. m. Le manche a 3 d. m. de long.
- Fi-r. 2. Pic ou Pioche a marteau. Il sert à travailler la terre et à d’autres usages domestiques. Le côté tranchant est long de 12 c. m. et large de 7 c. m. Le marteau a 12 c. m. de long; le manche en a 80.
- Fig. 3. Pic ou Houette. Usité dans le Valais pour le jardinage. Son manche a 3 d. m. de long; son fer 9 c. m. de large, et 18 de long dans son plus grand côté, et 5 c. m. de long sur 4 de large de l’autre côté. C’est un petit instrument commode pour nettoyer les cultures de jardins.
- Fig. 4- ou Sarcloir. Ce petit sarcloir est usité dans le royaume de Valence pour briser la terre et arracher les herbes parasites. On le tient d’une seule main lorsqu’on travaille, et on enlève de l’autre les herbes lorsqu’elles sont arrachées. Il a un manche très-court. Sa lame est longue de i5 c. m. et large de 3 ou 4- C’est un bon instrument de jardinage , dont on se sert aussi pour ensemencer les légumes. On l’enfonce pour cela dans la terre, puis on le relève un peu en l’inclinant, et l’on jette de la main gauche la semence au-dessous de sa lame. L’ou-
- P
- vrier porte suspendu à sa ceinture un panier où sont les semences. Cette manière de procéder est très-rapide.
- Fig. 5. Pic almocafre. Instrument apporté en Espagne par les Mores. Il est usité dans une grande partie de cette péninsule pour extirper les plantes parasites dans lés jardins, et même dans les champs. L’ouvrier le tient de la main droite, et se sert de la main gauche pour
- extraire hors de terre les plantes qu’il a déracinées avec la pointe de l’almocafre. Il a la forme d’une faucille dont le fer serait large à son extrémité , et dont le plan serait perpendiculaire à l’axe du manche. Il est à regretter que ce précieux instrument ne soit pas dans les mains de^ tous nos jardiniers. Il expédie avec autant de rapidité que de perfection le travail du sarclage.
- Son manche a 11 c. m. de long. Son fer, qui décrit un demi-cercle, dont la corde a 16 c. m. de long, se termine vers son extrémité par une pointe de lance figurée à côté de l’instrument, longue de 2 d. m., et qui a dans sa plus grande largeur 6 c. m.
- Fig. 6. Pic a large fer triangulaire. Son manche a 1 mètre de long. Son fer a une largeur de 18 c. m. à la partie la plus voisine du manche, et une longueur de 35 c. m. sur les deux côtés de l’angle. La distance verticale qui se trouve entre la pointe du fer et le manche est de 2 d. m. 5. On l’emploie dans la campagne de Tarragone pour labourer la vigne et les champs. C’est un instrument recommandable dans les terres tenaces ou pierreuses.
- Fig. 7. Pic a fourchette arrondie. Cette espèce de griffe est en usage aux environs de Perpignan. On s’en sert pour arracher les herbes parasites, pour donner un léger binage à la terre, et pour arracher certains légumes. Il a 3 d. m. i ou 4 de longueur totale.
- Fig. 8. Pic a fourchette et a palette. II est employé dans le canton de Zurich pour biner la terre entre les plantes. La palette, placée à l’autre extrémité, sert à déraciner et à enlever ces mêmes plantes. ( Le dessinateur a représenté cette extrémité en forme de douille ; c’est une erreur. )
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- HERSES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Herse quadrangulaire avec un avant-train. Ce genre de herse se construit en bois avec des dents de fer, ou tout entière enfer. L’avant-train sert à la guider d’une manière plus régulière. On peut en varier les dimensions à volonté. Elle est en usage en Allemagne.
- Fig. 2. Herse carrée irrégulièrement. Elle est formée par huit pièces de bois de 12 c. m. de surface, sur 6 d’épaisseur , dont trois se croisent à angles inégaux avec les cinq autres. Elle a 14 d. m. de largeur, sur une longueur moyenne de 18 d. m. Elle est armée de dents de fer espacées de 12 c. m. Le palonnier auquel on attelle les chevaux s’attache à l’un des angles sur le devant. On en fait usage dans les pays de grande culture.
- Fig. 3. Herse a poignée. Sa longueur est de 9 d. m. Sa plus grande largeur de 7 d. i, et sa moindre de 5. La partie postérieure est garnie
- d’une pièce de bois courbée en demi-cercle, qui s’élève à la hauteur de 8 d. m., et qui est contenue à sa partie supérieure par une verge en bois fixée sur la seconde traverse. La herse est garnie de dents coudées dans leur partie supérieure. On les fait entrer plus ou moins selon qu elles s’usent. Elles sont un peu recourbées et ont 27 c. m. de long. On en fait usage dans le département des Basses-Pyrénées.
- Fig. 4‘ Herse oblongue a dents plates. Elle est composée de trois pièces de bois longues de 12 d. m., assujetties à leurs extrémités par deux autres pièces longues de 9 d. m., et fortifiées par deux pièces de fer posées supérieurement. Les dents aplaties ont une largeur de 3 c. m.) et une longueur de 2 d. m. Elle est armée de deux anneaux pour attacher les cordes de tirage. Elle se trouve parmi les cultivateurs du département des Pyrénées-Orientales.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Herse courbe. Elle est employée dans le département d’Indre-et-Loire, lorsque les terres sont disposées par billons. On lui donne une courbure et une dimension proportionnées à celles des billons, et elle n’en embrasse qu’un à la fois. Elle se compose de deux pièces de bois longues de 8 d. m., et à une distance l’une de l’autre de 5 d. m., la courbure est de i5 c. m. On attache un palonnier à l’extrémité de son manche.
- Fig. 2. Herse h double courbure. Les cultivateurs du même département font aussi agir cette herse lorsqu’ils veulent embrasser deux billons
- à la fois. Ils lui donnent quelquefois un triple rang de dents, tandis que souvent elle n’en a que deux , comme dans celle qui est ici figurée. Les pièces de bois qui portent ces dents sont jointes ensemble par une traverse à chaque extrémité , longue de 26 c. m., et par un manche auquel est adapté un palonnier. La longueur extérieure du manche est de 5 d. m.
- Fig. 3. Herse a double rateau. Les deux pièces de bois dont elle se compose ont une longueur de 3 mètres , et sont réunies à leur milieu dans une distance de 14 c- m., Par une traverse qui se prolonge et sert à atteler les animaux. On lui
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- donnerait plus de solidité en liant chaque extrémité par une traverse. Elle se trouve dans le département d’Indre-et-Loire.
- Fig. 4- Herse en planche garnie de chevilles. Elle est adoptée par les cultivateurs du royaume de Valence. Elle est composée d’une planche longue de 21 d. m., large de 32 c. m., et renforcée dans sa partie moyenne par une autre planche longue de 9 d. m., le tout garni de trois rangs
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- de chevilles ou dents de bois. On y attelle les bestiaux en attachant une corde aux chevilles qui dépassent à chacune des extrémités.
- Fig. 5. Herse-rateau, en usage dans le département d’Indre-et-Loire. La pièce de bois qui porte les dents a une longueur de 47 d. m. sur une largeur de 16 c. m. ; le manche est long de 8 d. m.
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- FAUX ET FOURCHES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Faux a support double. Elle ne diffère de la faux ordinaire que par le support dont elle est munie, et qui sert à soutenir la paille des céréales à mesure quelles sont abattues par la lame. L’ouvrier peut ainsi la coucher régulièrement sur le terrain ; on évite, par ce moyen, qu elle soit répandue confusément, et on économise le temps des ouvriers qui ramassent la récolte. Elle est surtout utile pour la coupe des avoines. Cet instrument, dont l’usage était anciennement borné à quelques cantons, commence à être aujourd’hui d’un emploi plus général parmi nous. Il apporte une grande économie dans la main-d’œuvre, et est bien préférable à la faucille.
- Pour le former, on fixe perpendiculairement à la lame, dans une mortaise pratiquée à l’extrémité du manche de la faux, une pièce de bois léger À, longue de 4 1 à 5 d. m., de 5. c. m. en carré qu’on assujettit par le moyen d’un bâton courbé C qui s’implante, d’une part, à l’extrémité du montant A, et de l’autre dans le manche de la faux, et qui est fortifié vers son milieu par une autre pièce de bois B parallèle à la première. On garnit le montant A de trois ou quatre branches O en osier, auxquelles on donne la même courbure et la même direction que celle de la lame.
- Fig. 2. Faux pour couper le chaume. Son manche ainsi que sa lame ont environ 3 è d. m. On emploie les faux cassées pour faire cet instrument. On en fait usage aux environs de Blois, pour couper les chaumes qui servent à donner de la litière aux bestiaux. On pourrait l’employer avec avantage dans les pays où l’on a
- l’habitude de couper les blés très-haut. On le fait agir avec une seule main.
- Fig. 3. Grande faux du Brabant. La lame a 92 c. m. de long, sur une largeur de 1 d. m. à son talon. Le manche, qui est recourbé, a une longueur de 1 mètre 8 d. m. ; il est muni à son extrémité d’une pièce de bois en forme de béquille, que l’ouvrier passe sous son bras droit. Il est aussi percé vers son milieu avec une cheville à laquelle est attachée une courroie de 3 c. m. de large, dans laquelle le faucheur place son poignet. C’est la grande faux dont on fait usage en Brabant. L’appui qu’on lui donne sous le bras, par le moyen delà béquille, et à la main avec la courroie, facilite l’opération du fauchage.
- Fig. 4- Planchette a repasser les faux. On en fait usage dans plusieurs lieux , surtout dans le royaume de Valence, en Espagne. Elle a 67 c. m. de long, 8 de large, et elle porte à l’une de ses extrémités une poignée longue de 12 c. m. On doit employer des bois tendres pour cet usage.
- Fig. 5. Faux à coude servant de poignée. Elle est en usage dans le canton d’Appenzel et dans quelques autres endroits. L’ouvrier empoigne la faux d’une main par la traverse placée à l’extrémité , et de l’autre par le coude fixé vers le milieu du manche. Ses dimensions sont les mêmes que celles des faux ordinaires.
- Fig. 6. Faux a support simple en toile. Cette faux a les mêmes dimensions que les faux ordinaires ; elle en diffère en ce qu’elle est munie de deux chevilles recourbées qui servent à la saisir. Elle a un support en toile B qui s’établit
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- verticalement à la lame, en courbant une baguette qu’on implante dans le manche, et à laquelle on fixe une toile grossière. Elle est en usage en Suède dans le Wermeland, et elle peut servir lorsqu’on veut couper les foins extrêmement courts, ou des plantes rares et peu longues.
- Fig. 7. Fauchoir, ou petite faux du Hainaut. Elle a 8 d. m. dans sa plus grande largeur , et 6 à 6 i de longueur. Son manche a 5 d. m. jusqu’au point de sa courbure, et 16 de ce point à son extrémité. Cette dernière partie se termine par un plateau B courbe, ovale, large
- Fig. i. Crochet a glaner. Les femmes et les enfans qui glanent dans les champs de la Suède, font usage de cet instrument pour ramasser les épis de blé. Ils évitent ainsi beaucoup de fatigue.
- Fig. a. Faucille a, demi-courbure. Elle est en usage dans quelques parties du nord de l’Europe. Elle est remarquable par le peu de courbure de sa pointe.
- Fig. 3. Doigtierpour sojer le blé. Les ouvriers de quelques parties de la Catalogne se servent de cet instrument pour préserver leurs doigts contre le tranchant de la faucille lorsqu’ils font la moisson. Il est d’une seule pièce de bois; il a une ouverture presque carrée, dont les côtés ont 6 ; c. m. ; il porte 7 c. m. de son ouverture à son extrémité ; il est un peu recourbé et se termine en pointe. On l’attache au poignet par le moyen de deux cordons.
- Fig. 4 et 5. Faux pour couper les ajoncs et la fougère. Elle se compose d’une lame longue de 4 d. m. sur sa courbure, dont la plus grande largeur est de 8 c. m., et de 6 seulement vers le manche. Celui-ci a depuis la douille jusqu’à sa coudure 3 i d. m., et i d. m. de cette dernière partie à son extrémité. Il est posé verticalement à la lame ; la figure 4 représente un crochet en bois
- de 5 c. m., qui s’applique sous l’avant-bras, et sert de point d’appui pour donner de la force a l’instrument. Elle porte une courroie qui sert à suspendre la faux. Un autre cuir A, attaché à l’avant - manche, entoure le poignet de l’ouvrier lorsqu’il travaille. On fait usage dans le Hainaut et dans la Belgique de cet intéressant instrument, qui accélère beaucoup l’abatage des moissons. Il serait à désirer que son emploi s’introduisît parmi nous. On soutient la paille à mesure qu’elle est coupée, avec un crochet en fer mince, long de 5 c. m., ayant un manche léger, long d’un mètre.
- EÏE II.
- que l’ouvrier tient de la main gauche, lorsqu’il fait agir la faux, et qui lui sert à soutenir les plantes qu’il veut couper. Le manche a 6 d. m. de long, et son crochet en a 2.
- Fig. 6. Faucille a pointe relevée. C’est une grande faucille dont on fait usage dans la campagne de Rome.
- Fig. 7 et 8. Chaumée. C’est une espèce de petite faux dont la lame peu tranchante a 4 d. m. de long. On s’en sert dans la Beauce pour ramasser le chaume. Son manche est armé d’une courroie sous laquelle l’ouvrier passe la main droite. Il tient de la gauche la fourchette, fi g. 7, entre les branches de laquelle il fait entrer le chaume à mesure qu’il le coupe ou qu’il l’arrache, et il en débarrasse la fourchette lorsqu’elle est garnie jusqu’à son extrémité.
- Fig. g. Faucille peu arquée. Elle est employée par les moissonneurs du royaume de Yalence. Sa lame a 34 c. m. de long, sur 5 dans sa largeur moyenne; son manche a 3 c. m.
- Fig. io. Faucille coudée. Sa lame, mesurée sur la courbure extérieure, a 4 d. m. de long ; elle forme un coude long de 6 c. m. ; son manche, qui a i3 c. m. de long et 3 i de diamètre , se termine par une petite éminence qui sert à arrêter la main; on l’emploie en Espagne.
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- PLANCHE III.
- Fig. i. Fourche a six dents. Elle se compose d’une pièce de bois à laquelle on adapte six dents, et un manche courbé, lettre A. Elle est d’usage pour enlever la paille après le battage , et pour les autres opérations où l’on veut soulever de petits corps.
- Fig. 2. Maniéré de former les fourches. On fait un grand commerce de fourches de micocoulier dans le département du Gard. On donne de la régularité à ces fourches, en faisant passer leurs branches dans un cadre en bois qui porte une traverse à son milieu. C’est par le moyen de celle-ci que la fourche prend l’inflexion quelle doit avoir, et les dents sont maintenues dans un écartement convenable avec de petits morceaux de bois, ainsi qu’on le voit dans le dessin. On a soin auparavant de mettre la branche dans le four pour la rendre flexible ; elle conserve la forme qu’on lui a donnée, après le refroidissement. On peut employer le même moyen avec les autres espèces de bois. On redresse le manche en le mettant dans un canal de bois.
- Fig. 3. Fourche à dents rapportées. Elle se fait en Suède avec une branche de bois amincie par le bout, et deux dents qu’on unit ensemble par trois chevilles. Elle peut trouver un bon usage dans les pays où, à défaut de bois convenable , on est obligé d’employer le pin ou le sapin.
- Fig. 4- •Fourche a trois dents et a crochet. Elle est en usage dans le département d’Indre-et-Loire pour enlever le foin et la paille. Le petit crochet dont elle est munie facilite l’opération.
- Fig. 5. Fffurche à deux dents. C’est la fourche ordinaire.
- Fig. 6. Fourche a trois dents ordinaire.
- Fig. y. Fourche a trois dents liée par des traverses. On l’emploie pour la fenaison dans le canton de Berne. Elle est composée de dents aplaties ; longue de 4 d. m., traversée et assujettie par quatre pièces de bois, dont la plus près des pointes est aplatie, et a 26 c. m. de long, et 3 i de large5 la longueur des manches est de 21 d. m.
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- MACHINES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i et 2. Machine a fabriquer des cercles de bois. Cette machine, aussi simple quingénieuse, est usitée dans le royaume de Grenade pour faire des cercles de tamis, de boîtes, etc. Elle se compose d’une table, sur laquelle on fixe une planche qui porte deux montans, au travers desquels passe l’essieu d’un cylindre en fonte. Ce cylindre est taillé en râpe, comme le sont les râpes à bois ordinaires, mais à tailles plus grossières et plus écartées. On place au-dessous du cylindre un plateau concave , qu’on rapproche plus ou moins par le moyen de coins qu’on enfonce à volonté. Lorsqu’on veut donner à une planche la forme circulaire, un ouvrier applique une de ses extrémités entre le plateau et le cylindre qu’un autre ouvrier fait tourner par le moyen de la manivelle : alors les aspérités de la râpe, en attirant la planche la forcent de passer, et l’action quelle éprouve lui donne une courbure circulaire , ainsi qu’on le voit représenté dans la coupe de la machine fig. 2.
- Fig. 3 et 4- Machine a réduire les pommes de terre en fécule. La machine à râper les pommes de terre, dont on donne la figure, a été inventée par M. le curé de Bezon, près Paris. Comme elle est très-expéditive et peu coîiteuse , elle a été adoptée comme la meilleure qui existe. Elle est composée d’un cylindre, que l’on a indiqué dans la figure par des lignes ponctuées. Il est formé d’un bois dur et traversé par un axe de fer de 26 m. m. en carré, et arrondi à ses extrémités afin de pouvoir tourner dans deux trous pratiqués à la base de la boîte où se trouve placé le cylindre. Celui-ci a 6 d. m. de long sur 3 i de diamètre. Il est recouvert d’une forte râpe en tôle, dont les trous sont espacés de 13 m. m. Il occupe la partie inférieure d’une caisse carrée
- oblongue, et il est assez rapproché de ses parois pour ne donner passage aux pommes de terre que lorsqu’elles ont été râpées. Cette boîte repose sur un châssis avec lequel elle est fixée par des écrous, et celui-ci porte sur un baquet où tombent les pommes de terre après avoir été râpées. Une partie du diamètre de la râpe doit tremper dans l’eau du baquet, afin quelle puisse être débarrassée de la pâte dont elle se couvre. Après avoir rempli la boîte avec des pommes de terre, on les charge avec le châssis figuré au-dessus de cette boîte. Ce châssis est garni, dans sa partie inférieure, d’une planche sur laquelle on met des poids selon qu’on veut obtenir une plus grande pression. Il porte dans sa partie supérieure une petite traverse qui dépasse des deux côtés, afin d’arrêter le châssis à quelques lignes au-dessus de la râpe sur laquelle il se porterait, sans cette précaution, au moment où toutes les pommes de terre auraient été râpées. Cette pression, en empêchant ces tubercules de sauter dans la boîte, permet à la râpe d’agir avec plus d’activité.
- Lorsque les pommes de terre broyées tombent dans le baquet, on a soin d’enlever l’eau, qui, sans cela, se déverserait 5 et on la jette dans des tonneaux où la fécule se précipite, et d’où on la retire après avoir décanté l’eau. On en jette de nouvelle , et on répète cette opération jusqu’à ce que le lavage soit bien fait. Quant au parenchyme mêlé de fécule qui se trouve dans le baquet, on le met dans des paniers, qu’on remue et qu’on agite dans des vases rem-, plis d’eau, jusqu’au moment où il ne reste plus que les fragments de pomme de terre que la râpe n’a pas entièrement divisés. On les fait servir à la nourriture des bestiaux. On peut faire
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- entrer dans la composition du pain le parenchyme ou la partie fibreuse de la pomme de terre, après qu’on en a extrait la fécule. On la mélange dans la proportion d’un quart ou d’un cinquième, même à moitié lorsque les circonstances l’exigent.
- Fig. 5 et 6. Machine h hacher les racines. On en fait usage dans quelques parties de la Hollande. Elle est composée de pilons qui jouent dans les trous pratiqués à deux traverses horizontales, l’une supérieure, et l’autre inférieure. Ces pilons s’élèvent ou retombent par le moyen des cames, fig. 6, dont est garni un arbre qu’un homme fait tourner avec une manivelle fixée à l’une des extrémités. Les pilons portent à leur partie inférieure une lame tranchante ayant la forme d’un S. C’est ainsi qu’ils coupent par morceaux les pommes de terre, ou les
- PLAN
- Fïg. i. Moulin a huile avec une auge circulaire. Ce genre de moulin est usité à Tarragone en Espagne. Il est composé d’un plateau d’une seule pierre, dans laquelle est creusée une auge circulaire, profonde de 2 d. m. et large de 5. La partie comprise dans la circonférence de l’auge s’incline légèrement du centre à cette circonférence , dans une proportion de g c. m. La meule à broyer les olives a la forme d’un cône tronqué, long de 18 d. m. Elle présente un grand diamètre de iy d. c., et un petit diamètre de 8 d. m. 6 c. m. Elle est accrochée au pied de l'arbre tournant, et porte à la base du cône un levier auquel on attelle un animal lorsqu’on veut la mettre en mouvement. L’arbre tourne sur son pivot dans le centre du plateau ; il est aussi contenu par une solive supérieure. On attache à sa partie inférieure, par le moyen de deux crochets, une trémie au bas de laquelle s’échappent les olives. On pratique, à cet effet, à la base de la trémie, une porte en coulisse, que l’on tient plus ou moins élevée, selon la quantité d’olives qu’on veut répandre sur le plateau. La pâte obtenue par la trituration des olives se jette dans l’auge, à mesure que le travail avance.
- autres espèces de racines qu’on a mises dans le baquet, situé au-dessous. Cette manière de procéder est très-expéditive. Les cultivateurs qui n’ont qu’un petit nombre d’animaux à nourrir, n’emploient, pour la même opération, qu’une seule lame, avec une douille dans laquelle on adapte un manche qu’on fait agir à la main. On a figuré cet instrument plus en grand sous la lettreC.Salameestlargede6d.rn. Ellea 3od.m. dans toute sa longueur. La douille en a 20. La fig. 6 représente un des pilons vu de côté avec la coupe des deux traverses, dans laquelle il joue, et la lame qu’il porte à son extrémité inférieure. On attache à l’extrémité supérieure de ces pilons une pierre lorsqu’on veut donner plus d’activité aux lames. Voyez fig. 6, où l’on a tracé la coupe de l’arbre, afin de faire voir la manière dont il élève successivement les pilons.
- HE II.
- Fig. 2. Moulin a huile sans auge. Ce moulin, dessiné au monastère de Yaldénia, dans le royaume de Valence, est remarquable par la grande inclinaison de son plateau, qui est de 22 c. m. sur une longueur de 16 d. m. Il porte à sa cireonfi une saillie de 19 c. m. d’élévation. La mt. c, de forme conique, a 3 d. m. à son petit diamètre, et une longueurde i4i d.m. de sa base à son sommet. Elle est attachée à l’arbre, qui tourne sur un pivot adapté dans une crapaudine, et sur un tourillon fixé dans une solive supérieure. Le fond de la trémie, où sont les olives, est contenu dans un petit vase de bois oblong et sans rebord à une de ses extrémités. Il reçoit, à mesure que l’arbre tourne, un mouvement de vacillation, de manière que les olives s’échappent avec régularité. Ce mouvement se produit au moyen d’une roue dentée en forme de crémaillère, et fixée au sommet de l’arbre. Celle-ci, recevant une pièce de bois enfoncée par un de ses bouts dans la muraille, lui donne un mouvement de bas en haut, quelle communique, parle moyen d’une corde, au vase place sous la trémie.
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- MACHINES.
- PLANCHE III.
- Fig. x. Levier a treuil. On l’emploie en Suède pour déraciner les arbres et pour enlever les blocs de rochers qui se trouvent dans les champs. Il porte vers son extrémité un point d’appui, et est mis en action au moyen d’un treuil.
- Fig. 2. Levier a point d'appui mobile. On l’emploie dans le même pays et aux mêmes usages que le précédent. A représente le point d’appui soutenu par une planche qui empêche l’enfoncement en terre.- Il a un manche avec lequel on le place à volonté. B indique le levier, C une pierre qu’on soulève.
- Fig. 3. Mortier en bois. Il est usité dans le canton d’Assly pour faire du gruau d’orge. Le pilon A, divisé en deux dans sa partie supérieure , afin de pouvoir être saisi plus facilement, et armé de têtes de clous à sa base, a 7 d. m. de long et 7 c. m. de diamètre. Il pourrait être utile à nos ménages.
- Fig. 4- Mortier avec un pilon a ressorts. Ce pilon est très-commode pour diverses opérations de ménage, et fatigue moins que ceux qui ne sont pas suspendus. On attache à une poutre du plancher, ou l’on fixe dans une muraille une perche , à l’extrémité de laquelle
- est attaché le pilon au moyen d’une corde.
- Fig. 5. Moulin a broyer les pois, etc. On en fait usage à Rome pour broyer le café, les pois, les grains, etc. Il peut également servir pour la moutarde ; il est composé d’une meule en pierre avec un trou au centre, par lequel on jette les grains. Elle est munie de deux anneaux qui servent à la sortir de la pierre, dans laquelle elle tourne. On lui donne le mouvement par le moyen d’une cheville fixée à sa superficie.
- Fig. 6. Moulin en porphyre. Il est employé à Florence pour pulvériser les substances odorantes et médicales. La meule A, armée d’une manivelle, tourne sur ün pivot représenté au centre du mortier dans la coupe de la gravure. Les parties subtiles s’élèvent moins facilement dans ce moulin que lorsqu’on les broie dans des mortiers.
- Fig. 7. Meule a auge droite. C’est une meule en pierre, d’un mètre de diamètre, que les ouvriers font aller et venir dans une auge longue d environ 4 mètres, en poussant la pièce de bois dont elle est traversée. On écrase ainsi le raisin dans l’état de Bareuth.
- PLANCHE IV
- Fig. i. Moulin a broyer les os. Les débris des os de la coutellerie de Thiers, département du Puy-de-Dôme, sont employés à l’engrais des terres, après avoir été broyés dans ce moulin. Il se compose d’un arbre A, mû par un courant d’eau, et qui porte à son centre un anneau d’acier taillé en râpe, ainsi qu’on le voit en D. On établit immédiatement au-dessus de cette râpe une traverse percée d’un trou C, dans lequel on place les os. On les presse contre la râpe par le moyen d’un tampon qui est attaché au levier, lettre B. Il suffit pour cela qu’un ouvrier appuie la main à l’extrémité du levier, qui est fixé à la traverse par l’un de ses bouts.
- Fig. 2. Pilon mécanique. Il est établi sur un châssis formé de six montans, et d’une plateforme qui lui sert de base. Les deux premiers montans portent une lanterne avec sa mani-
- velle qu’un homme met en mouvement. Les deux montans du milieu soutiennent une roue dont les dents circulaires reçoivent le mouvement de la lanterne. La roue porte sur l’une de ces surfaces 6 ou 8 chevilles qui élèvent et laissent tomber alternativement le pilon. Celui-ci glisse dans une coulisse pratiquée au côté intérieur des deux derniers montans. On place au-dessous du pilon un mortier de fer.
- Fig. 3. Moulin a bras. Il est composé de deux meules en pierre, l’une inférieure et immobile, et l’autre supérieure et tournante. Elles sont traversées l’une et l’autre, ainsi qu’on le voit dans la coupe du moulin, par un axe qui porte à sa partie supérieure une lanterne. Celle-ci s’engrène avec une roue dentée qui reçoit le mouvement par le moyen d’une manivelle. Le même axe porte un croisillon qui est fixé dans
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- la partie inférieure de la meule tournante, et qui sert à élever ou à abaisser celle-ci à volonté ; ce qui se fait en tournant l’écrou placé à côté de la meule, et fixé à l’extrémité du montant qui, étant attaché à la traverse qui porte l’axe, le fait élever ou baisser selon qu’on tourne l’écrou. Ce moulin fort simple, et qu’on peut faire construire partout, est employé dans les fermes de l’Andalousie pour broyer diverses espèces de grains à l’usage des hommes et des bestiaux. On lui donne les dimensions proportionnées aux besoins. On a figuré le plan de la partie supérieure de ce moulin, afin qu’on pût mieux juger sa construction.
- Fig. 4- Masse pour écraser le plâtre. C’est une pierre carrée qui a 3 d. m. sur chacun de ses côtés, et 2 ou 3 en hauteur. On y adapte un manche de bois, qui sert à la faire agir. On la fait passer successivement, sans la soulever en
- PLAN
- Fig. i. Moulin a meule verticale pour broyer le chanvre. Il se compose d’un plateau traversé par un arbre montant, autour duquel tourne la meule verticale, et qui est mû dans sa partie inférieure par une roue à eau. Des ouvriers étendent le chanvre ou le lin sur le plateau, et le disposent de manière qu’il subisse successivement Faction de la meule. Celle-ci doit avoir des cannelures profondément tracées dans le sens de la circonférence, afin de faciliter le broiement des brins de chanvre. En usage chez un particulier du Puy-de-Dôme.
- Fig. 2. Moulin ci meule conique pour broyer le chanvre. Pour le construire, on forme une aire en maçonnerie avec un rehord, et un pavé un peu plus élevé à la circonférence qu’au centre. Ce pavé est composé de pierres poligones irrégulières, de manière à laisser des interstices qui facilitent le broiement des brins de chanvre. On établit au centre de l’aire un arbre montant , avec une lanterne qui s’engrène dans une roue mue par l’eau, ou à l’aide d’un manège ; on adapte au pied de cet arbre un crochet auquel est attachée une meule conique qui tourne avec l’arbre, et qui porte, dans toute sa longueur, des cannelures circulaires. Deux femmes sont occupées à étendre sur l’aire des bottes de chanvre , à les retourner et à les secouer. En usage en Italie.
- Fig. 3. Broie a pièces de rapport. Cet ihstru-ment, usité dans le département des Landes, est d’une facile construction. On adapte sur un banc deux planchettes A, percées d’un trou. On
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- totalité, sur le plâtre répandu dans une aire. Cette manière de pulvériser le plâtre, en usage dans le département d’Indre-et-Loire, est bien préférable à la méthode absurde et contraire à la santé des ouvriers qu’on emploie à Paris.
- Fig. 5.Moulinaplâtre. C’est une meule verticale mue par un manège. Elle tourne sur un plateau où l’on met le plâtre. Celui-ci tombe, à mesure qu’il est «écrasé, dans une auge circulaire , construite en maçonnerie. Cette bonne machine est employée dans le royaume de Valence. La meule verticale a 5 et i d. m. de diamètre, et 44 c- m- d’épaisseur. Le plateau a io d. m. de diamètre, et 3 et ~ d. m. d’élévation. Il porte à son centre une crapaudine dans laquelle tourne le pivot du montant, auquel est fixé le levier qui traverse la meule. L’auge circulaire a 5 d. m. de large. La muraille extérieure de l’auge a 2 d. m. d’épaisseur.
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- a 3 planches, C, que l’on place successivement entre les deux planchettes. On pose d’abord la première, puis la double planche B, réunie par un manche, ensuite entre celle-ci une des trois planches, et enfin la dernière sur le côté opposé. On fait passer une cheville dans les trous de toutes ces planches, et cette réunion forme la broie. On la fait agir en soulevant à la main le manche qui porte la double planche 5 les trois autres restent posées sur le banc, et sont contenues par les deux chevilles.
- Fig. 4. Boutoir pour le chanvre. Cette figure représente le plan des fosses usitées en Lombardie pourrouir à la fois de grande quantités de chanvre. La coupe est figurée sousla lettre A. On creuse une grande fosse dont on revêt les bords un peu inclinés avec des planches soutenues par des pieux, afin d’empêcher que le sol ne s’éboule. On plante dans la fosse trois rangées de pieux à une distance les uns des autres de 17 d. m., observant entre les deux intervalles du milieu une distance de 20 d. m., et de i4 enti’e les intervalles des côtés. Trois trous pratiqués dans la partie supérieure des pieux servent à mettre des chevilles qui retiennent, dans une position plus ou moins élevée, les bâtons destinés à contenir les tas de chanvres qu’on dépose dans la fosse, et à les empêcher de surnager, ainsi qu’on le voit dans le plan et dans la coupe A. On attache quelquefois, au lieu de chevilles, des pièces de bois qui vont d’un piquet à l’autre, comme on l’a représenté dans la rangée du milieu.
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- IRRIGATIONS.
- PLANCHES I et n.
- Fig. i, etc. Noria. La noria est, de toutes les machines à élever l’eau, la plus simple, la plus économique, et celle qui, à égalité de forces et de temps, donne un produit plus considérable. Elle est employée de temps immémorial en Asie et en Afrique. Les Sarrasins l’ont introduite en Espagne et dans d’autres pays de l’Europe. On en fait encore usage dar s quelques parties de la France méridionale. Elle est employée a l’irrigation des jardins et des champs dans presque toute l’Espagne. Les paysans construisent eux-mêmes ces machines avec les matériaux qu’ils trouvent sous la main, et fertilisent ainsi les lieux les plus arides. Le défaut de son usage, dans le Teste de l’Europe, ne peut être attribué qu’à l’ignorance et à la routine, deux ennemis puissants de toute amélioration.
- La noria dont je donne ici la figure et les descriptions est en usage dans la Catalogne, et m’a paru la plus simple et la plus parfaite de toutes celles que j’ai dessinées en France, en Italie et en Espagne. On lui donne le nom de Puisaro dans le midi de la France. C’est une machine qui devrait être employée non-seulement dans tous nos jardins, mais aussi dans presque toutes nos fermes, pour l’irrigation des prairies, et au besoin, pour celle de différentes cultures. On en retirera d’autant plus d’avantage, que l’eau se trouvera à une moindre profondeur.
- Pour établir une noria, on commence par creuser un puits A, pl. I et IL long, de 3 m. 7 d. m. sur 1 m. i de large. On place sur ce puits la roue verticale B, qui a i3 d. m. 5 de diamètre, et porte 4o dents. Elle est formée par des jantes et 4 rayons fixés sur un arbre long de i3 d. m. y compris les tourillons. Ceux-ci sont portés par des plumards en métal fixés dans la muraille du puits. La circonférence de la roue est traversée
- de chevilles perpendiculaires à son plan. Elles s engrainent d un côté avec les dents de la roue horizontale E, et supportent de l’autre côté le chapelet garni de pots C. Elles doivent être assez inclinées pour que le chapelet ait une tendance à se porter vers le massif de la roue. Les pots ont un étranglement vers les deux tiers de leur hauteur. On leur donne une longueur de 35 c. m. et un diamètre de i4 c. m. à 1610: ouverture. Ils sont percés à leur base d’un trou de 6 m. m. ; ils sont fixés entre deux cordes de sparte, au moyen d’une ficelle qui s’attache à leur étranglement. On peut les placer à un demi d. m. l’un de l’autre. La distance à observer se règle sur la profondeur de l’eau. Plus celle-ci est profonde, plus les pots doivent être écartés, afin d’offrir moins de poids à la force qui les met en action.
- D, auge formée par cinq planches clouées les unes contre les autres, longue de 5 d. ni. sur une largeur de 2 I. Elle porte un dossier F, arrondi dans sa partie supérieure, de 7 d. m. dans sa plus grande hauteur. Ce dossier, un peu incliné du côté de la roue, sert à empêcher qu’une portion de l’eau versée par les pots ne retombe dans le puits {voj. fig. 3). L’auge est soutenue par deux pierres b b maçonnée dans la muraille.
- E, roue horizontale qui s’engraine dans la roue verticale, et qui est mise en mouvement par le levier H, à l’extrémité duquel on attèle un cheval, un bœuf, ou un âne. Elle a i3 î d. m. de diamètre, et porte à sa circonférence 4° dents qui ressortent de 2 d. m., et qui ont une longueur totale de 3 d. m. i. On les fait entrer par la partie supérieure à coup de marteau. L axe G de cette roue porte à son extrémité inférieure un pivot qui tourne dans une crapaudine. Il est arrondi dans sa partie supérieure, et tourne contre la traverse I, étant retenu par un demi-
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- cercle en bois. La traverse est supportée par deux piliet's en maçonnerie.
- Un animal, étant attelé à l’extrémité du levier, met la machine en mouvement en tournant autour du puits. Les pots montent successivement et se vident dans l’auge. L’eau s’écoule de celle-ci dans un réservoir construit en maçonnerie, sur une dimension de 3 ou 4 mètres en carré, et plus ou moins profond. On laisse échapper cette eau, et on la conduit sur les différentes parties des terrains qu’on veut arroser.
- On pratique des trous à la base des pots, afin que ceux-ci puissent se vider lorsque la noria s’arrête. Dans le cas où les pots ne seraient pas troués, on arrêtera la roue avec un bâton, pour quelle ne puisse retourner sur elle-même lorsqu’on cesse de la faire mouvoir.
- La fig. 2 représente des sacs en toile cirée de forme conique, dont on pourrait se servir au lieu de pots, afin de rendre le jeu de la machine plus facile, et de diminuer la résistance, surtout lorsqu’il faut puiser l’eau à une certaine profondeur.
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- Fig. i. Arrosoir formé par une portion de calebasse, traversée par son manche ; celui-ci est affermi par une seconde pièce de bois qui traverse la calebasse par les deux côtés opposés. On en fait usage dans la Catalogne pour vider l’eau des réservoirs. Il peut être employé avec avantage par les pauvres cultivateurs des pays méridionaux.
- Fig. i. Arrosoir en fer-blanc a manche. Il est employé en Italie ; il présente de l’avantage lorsqu’il s’agit d’arroser des plantes cultivées auprès d’un étang ou d’une pièce d’eau.
- Fig. 3. Arrosoir de calebasse de forme oblon-gue. Même usage que celui du n° i.
- Fig. 4- Pelle oblongue pour les arrosements. Elle est employée en Hollande pour arroser les toiles. On pourrait en retirer un grand avantage en l’employant pour des prairies, naturelles ou artificielles, situées sur le bord des eaux. On lance l’eau à une très-grande distance par le moyen de cet instrument.
- La fig. 2 de la planche Ire représente la forme que l’on donne à la roue horizontale et à la roue verticale, sur les bords de l’Ebre, en Espagne. La construction en est beaucoup plus facile que celles qui portent des jantes. On assemble quatre pièces de bois a a a a égales en longueur au diamètre que doit avoir la roue. On assujettit entre les quatre angles formés par cet assemblage quatre petites pièces de bois b b b b qui se prolongent jusqu’à la circonférence de la roue. L’engrenage se fait par le moyen de l’extrémité de ces différentes pièces ; mais il n’est pas aussi régulier que dans les roues que nous venons de décrire.
- On pourra placer cette machine au bord d’un étang ou d’une rivière. A cet effet, on allongera l’arbre de la roue verticale, en plaçant à son extrémité une roue à dents également verticale. Cette roue recevra le mouvement par un axe garni d’une lanterne, autour de laquelle tournera la bête de trait.
- IE III.
- Fig. 5. Arrosoir en godet. Il est de métal, et est armé d’un long manche. Il est employé en Italie pour arroser, et pour divers autres usages domestiques.
- Fig. 6. Trempoir. C’est un instrument dont les jardiniers des environs de Tours font usage lorsqu’ils veulent arroser les semis des petites graines. Il est formé de deux planches parallèles, longues environ de 4 d. m., et réunies à la distance de 2.4 c. m. par des bâtons sur lesquels on place une couche de paille. Celle-ci est assujettie par une traverse à laquelle est adapté un manche long de 7 d. m. On pose le trempoir sur le lieu qu’on veut arroser, et on verse au-dessus de l’eau qui coule à travers la paille, et se répand sur le sol sans battre la terre ni la tasser.
- Fig. 7. Pelle de forme carrée. Elle est employée aux mêmes usages que celle du n° 4 5 mais elle ne lance pas l’eau à une si grande distance.
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- IRRIGATIONS.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Écluse pour le partage des eaux. Comme les eaux forment la richesse du cultivateur , dans les pays chauds, on s’est appliqué dans ces contrées à en faire un partage combiné , de manière que chacun peut en recevoir, avec précision et sûreté, la portion à laquelle il a acquis des droits. Les Maures , habiles ; en culture, ont fait sur cet objet des travaux j dont jouit encore le peuple espagnol. Nous j allons indiquer la manière dont on procède dans le royaume de Valence.
- Lorsque deux communes, ou deux propriétaires , ont un égal droit à un cours d’eau, on le divise, en deux portions égales, par le moyen d’une muraille a D qui s’élève au niveau du sol, ou qui souvent n’a que la moitié de cette hauteur. La fig. A représente la coupe du canal, de la muraille qui le divise en deux, et la manière dont elle est construite. La fig. B représente le plan de ce même canal avec la manière dont les eaux coulent après avoir été divisées par la séparation D a. Lorsque l’eau est abondante elle passe à plein canal, et recouvre la division; mais lorsqu’elle vient à diminuer, pendant les chaleurs de l’été, et que par cela même elle est précieuse, elle se distribue également, et d’elle-même, par chaque canal. On commence par niveler le sol du canal, et on le couvre d’une maçonnerie horizontale, sur laquelle on élève les murs qui doivent former les parvis , ainsi que le mur de division , ayant soin de donner les dimensions qui correspondent à la quantité d’eau qui doit s’écouler.
- Fig. i. Canal divisé en deux bras, comme le précèdent, excepté que la muraille de division b est angulaire, comme on le voit dans le plan B, et s’élève à la hauteur des bords du canal A.
- Fig. 3. Indique une division inégale , dont
- l’une présente deux subdivisions , et l’autre quatre. Le mur de séparation est indiqué par les lettres AB, et ceux des subdivisions par les lettres d c. On forme cette combinaison, par la raison que le canal doit fournir sur un point deux portions d’eau, et quatre sur l’autre. Ainsi l’une des divisions est subdivisée en deux issues, et l’autre en quatre, afin que chaque intéressé puisse recevoir la quantité d’eau qui lui convient; le canal C , qui a droit à deux portions d’eau, les reçoit par ces deux issues ; et le canal d, à qui il revient quatre portions, les reçoit également par les quatre issues dont il se compose. On double les subdivisions pour le cas où, la quantité d’eau venant à diminuer de moitié, on puisse boucher une issue dans la division c, et deux dans la division d, et que les proportions puissent ainsi se trouver égales.
- Fig. 4, 5 , 6- Indiquent des subdivisions établies d’après les mêînes motifs, mais construites dans des dimensions différentes.
- Fig. y et 8. Représentent des pierres creusées en rond ou en carré, dans des dimensions convenues, et qui donnent issue à l’eau à travers les petites digues de partage qu’on pratique dans des canaux d’irrigation.
- Fig. g. Canal d’irrigation construit sous un torrent. Ce canal se trouve à trois ou quatre lieues de Muroiedro, en Espagne.il est fait de briques et voûté. L’eau vient de la partie a, un peu plus élevée que la partie b. On met une grille verticale dans la partie c, afin d’arrêter les corps entraînés par le courant de l’eau. On la couvre avec une pierre qu’on enlève pour retirer le sable et les ordures qui se déposent dans un creux pratiqué au fond du canal et en avant de la grille. Cette partie est construite sans plan incliné, afin que les matières étant entraînées
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- avec moins de rapidité puissent se déposer dans dans la partie opposée. G G indiquent le sol
- le creux, tandis que le courant entraîne ces du torrent, et/1 élévation de ses eaux,
- mêmes matières sur le plan incliné E , ménagé
- PLANCHE V.
- Fig. i- Canal à'irrigation passant au-dessous d'un grand chemin. Il est construit sur le même principe que le précédent. Son cours est de a en h ; ses eaux se précipitent et se relèvent sous le chemin c par un plan incliné. Le grand chemin passe dans l’enfoncement c, au-dessus duquel remonte le canal construit en briques.
- Fig. 2. Maniéré de faire couler les eaux d’un fossé qui se croise avec un autre fossé. On pratique dans ce fossé inférieur a h un conduit en bois ou en pierre; on bouche avec de la terre les deux côtés du fossé supérieur cd, qui doivent contenir les eaux. Ainsi l’eau de ce dernier peut continuer son cours sans tomber dans le fossé inférieur, tandis que celle du fossé inférieur trouve une issue à travers le canal qu’on a pratiqué. En usage dans le départ, de la Gironde.
- Fig. 3. Conduit ou aquéduc pour les irrigations. On construit dans la Catalogne de petites murailles en moellons, surmontées d’une fuite de pierres de taille dans lesquelles coule l’eau qu’on veut conduire d’un lieu à l’autre pour l’irrigation des champs. On évite ainsi la déperdition de l’eau qui pénètre la terre, lorsqu’on la fait couler immédiatement sur sa surface , et l’on remédie aux inégalités du sol en formant ces espèces d’aquéducs qui sont ordinairement à fleur de terre, et qui ne s’en élèvent que lorsque les inégalités du terrain l’exigent. La lettre A représente le canal ; et la lettre B , sa coupe.
- Fig. 4, 5 et 6. Instrumens propres a creuser des sources. Cette manière ingénieuse de former des sources artificielles est en usage dans la Lombardie. L’eau qui s’écoule des montagnes, ou des rivières plus élevées., et qui se répand dans les plaines peuinclinées entre deux couches de terre, reflue vers la surface du sol, lorsqu’on ouvre la couche supérieure qui la recouvre. Pour lui donner une issue , on creuse avec une bêche un trou dans lequel on place un
- tonneau sans fond , fig. 4 > et dont l’extrémité inférieure des douves est crénelée. Le tonneau a i5 d. m. de haut,et 5 dans son diamètre supérieur ; ses douves sont épaisses de 3 d. m. Afin de creuser plus profondément, et de faire enfoncer le tonneau, l’on remue , et l’on divise la terre qui est sablonneuse, avec une fourche en fer longue, y compris sa gouge, de 3 d. m., à laquelle est adapté un manche long de 34 d. m., fig. 6; il est traversé dans sa partie supérieure d’une cheville longue de 4 d. m., qui sert de poignée, pour faciliter son mouvement. On enlève à mesure la terre avec une cuiller à long manche, fig. 5, de forte tôle, qui a en carré 2 d. m., avec trois rebords élevés d’un d. m., son manche a 3 m. de long. En enlevant le terrain, on fait enfoncer le tonneau jusqu’à ce que son bord supérieur soit de niveau au sol. Alors l’eau inférieure est poussée au-dessus de ses bords, et s’écoule dans un canal préparé pour la recevoir. C’est ainsi qu’on se procure en Lombardie une grande quantité d’eau pour les irrigations. Cette précieuse méthode peut être employée avec un très - grand avantage dans des lieux et des circonstances analogues.
- Fig. y. Briques concaves servant de conduit aux eaux. L’usage de ces briques est commun en Catalogne pour conduire les eaux des norias dans les pièces de terre qu’on veut arroser. Elles ont à leur extrémité la plus évasée un enfoncement dans lequel s’ajuste avec exactitude l’extrémité moins ouverte d’une autre brique semblable ; elles sont vernissées intérieurement , et liées avec du ciment sur une petite muraille en maçonnerie plus ou moins élevée, selon les inégalités du sol.
- Fig. 8. Conduits en bois. Ils s’emboîtent les uns dans les autres , de la même manière que les tuiles dont nous venons de parler.
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- IRRIGATIONS.
- rLAKCHE VII.
- Fig. i. Puits a basculefixée sur un poteau par une chaîne. Ce moyen de puiser Teau, surtout lorsqu’elle n’est pas très-profonde, est commode et expéditif. Le levier, qui doit avoir un poids à son extrémité inférieure, est attaché au poteau avec une chaîne; l’extrémité opposée doit tomber verticalement sur le puits, afin que la perche puisse y descendre avec facilité. En usage dans la Castille et autres pays.
- Fig. 2. Solive a poulie pour élever Veau. Cette solive, fixée en terre et appuyée contre le bord du puits, est munie, à sa partie supérieure, d’une poulie à l’aide de laquelle on élève l’eau d’un puits. Usité dans plusieurs campagnes.
- Fig. 3. Manière de construire un puits. On forme avec des planches fort épaisses une hase circulaire , sur laquelle doit porter la muraille du puits. Après l’avoir posée sur le terrain où Ton veut creuser le puits, on élève la maçonnerie sur cette base à la hauteur de quelques âécimètres. L’on creuse ensuite le puits, soit dans l’intérieur, soit au-dessous de la rondelle, de manière que celle-ci s’enfonce insensiblement par le poids dont elle est chargée. On continue à élever la muraille et à creuser le sol
- jusqu’à ce que le puits soit terminé. Cette méthode économique a été pratiquée en Suède.
- Fig. 4- Puits à bascule et a perche brisée. Il diffère du n° Ier par le poteau fourchu qui soutient le levier, et par la perche, qui est composée de trois parties liées par des chaînons. On fait usage de ce dernier moyen lorsqu’on est obligé, à raison delà profondeur de l’eau, d’employer une grande longueur de perche. Comme celle-ci ne pourrait tomber verticalement dans le puits, si elle était d’une seule pièce, elle doit être de plusieurs, afin de se prêter à l’inclinaison nécessaire. Les trois perches avec les chaînes avaient une longueur de i3 mètres, et le poteau en avait 7.
- Fig. 5. Seau enforme de poire. Il est fait avec des douves contenues dans des cercles en fer. Il a un bec en fer-blanc pour verser l’eau, et une anse sur le côté qui sert à le pencher, une pour l’attacher lorsqu’on veut puiser l’eau. 11 est solide et commode pour le transport. Usité dans les Landes de Bordeaux.
- Fig. 6. Seau a manche. Il facilite le puisement de Teau lorsque celle-ci est peu profonde. Usité en Suisse.
- PLANCHE VIII.
- Fig. 1. Puits a roue et a tonneau. On élève Teau en faisant tourner une roue de charrette qu’on a adaptée à l’extrémité d’un essieu, sur le centre duquel est fixé un tonneau. L’essieu tourne sur deux pieux fourchus. Ce genre de mécanisme est usité dans le département de la Gironde.
- Fig. 2. Puitsformé avec des planches. Lorsque Teau est peu profonde, dans un sol sablonneux, on soutient le terrain par des planches, qu’on fait entrer dans les rainures de quatre poteaux enfoncés en terre. En usage dans les Landes.
- Fig. 3. Pompe en bois ayant une boule pour soupape. On ménage dans le corps d’une pompe, à peu de distance au-dessous du piston, un rétrécissement conique, Fig. 0, qui s'ajuste exactement avec une boule en plomb, de sorte que Teau repousse la boule, et se fait un passage par l’ouverture lorsqu’elle est aspirée par le piston ; tandis que la boule retombe par son propre poids lorsque Teau est foulée par le piston. Le
- passage se trouve alors fermé, et Teau est forcée de s’échapper par la canule ou conduit extérieur. Ce genre de pompe est peu sujet aux réparations, et convient bien aux besoins d’une ferme. Usité dans quelques endroits.
- Fig. 4. Bascule double pour puiser Veau. On en fait usage dans le Piémont pour les irrigations. Elle accélère le travail, puisqu’un homme seul peut tirer deux seaux à la fois, ou que deux ouvriers peuvent puiser en même temps lorsque le besoin l’exige. Les deux seaux doivent être fixés à une distance égale de l’extrémité de la bascule.
- Fig. 6. Puits a basculefixée sur un axe. On en fait usage dans la Biscaye, lorsque Teau se trouve à peu de profondeur. La bascule porte sur une traverse, qui tourne librement dans deux trous pratiqués à la partie supérieure de deux poteaux fixés en terre, et liés ensemble vers la moitié de leur hauteur par une autre traverse.
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- PLANCHE IX.
- Fig. i. Noria h bras. On construit ces norias dans les circonstances où l’on n’a pas besoin d’une grande quantité d'eau. Celle qu’on représente ici suffisait aux besoins d’une fabrique de faïence dans le royaume de Valence. Elle est composée d’une lanterne à manivelle, qui tourne sur deux poteaux, et qui communique le mouvement à une roue dentée. L’arbre porte, à l’une de ces extrémités, la roue sur laquelle tournent les godets qui montent l’eau, et ses axes sont soutenus par deux poteaux avec des contre-forts en bois. Les godets en fer-blanc ont 2. d. m. de profondeur, et sont attachés entre les deux cordes au moyen d’une petite anse. Une auge en bois, soutenue par deux p oteaux, sert à recevoir l’eau des godets. Cette petite machine, très-simple, très-peu coûteuse, peut trouver un emploi utile pour les besoins d’une ferme. Elle est assez élevée pour que l’ouvrier qui fait agir la manivelle ne puisse toucher avec sa tête l’arbre qui porte les roues.
- Fig. 2. Kannette. C’est une lame en fer, large de 5. d. m., employée dans le haut Valais pour détourner sur une certaine étendue de prairies l’eau des rigoles. A cet effet, un ouvrier jette avec force à travers la rigole l’instrument qu’il tient d’une main, de manière que l’eau, se trouvant interceptée dans son cours, se dirige sur la prairie. Lorsqu’une partie est suffisamment arrosée, on lève la vannette, en la saisissant par le manche et par la poignée; et on continue d’opérer de la même manière sur une autre partie de la rigole, afin d’arroser successivement toute la prairie.
- Fig. 3. Tranchoir pour les rigoles. On l’emploie également dans le Valais pour couper les gazons dans les endroits où l’on veut faire des rigoles. Ces gazons s’enlèvent ensuite avec la lame en forme de houe, placée à l’opposite du tranchoir. Celui-ci a 17 c. m. de largeur et 11 de
- hauteur. Le fer de la houe a 12 à i3 c. m, de !ong.
- Fig. 4- Roue a bascule pour élever Veau,. C’est une grande roue garnie à sa circonférence de palettes qui portent des godets ou seaux, ainsi qu’on le voit à la lettre A. Les pignons de la roue sont portés à l’extrémité de deux solives placées en équilibre, et contenues par une cheville sur une pièce de bois fixée dans une muraille. Un poteau B, planté dans la rivière entre les deux solives, sert à tenir la roue dans une position plus ou moins élevée, selon que les eaux de la rivière augmentent ou diminuent, ou selon que l’on veut faire agir la machine ou la tenir en repos. Lorsqu’on veut élever la roue, on charge avec de grosses pierres l’extrémité opposée des solives C, On retire les pierres lorsqu’on veut la faire descendre dans le courant d’eau; on fixe la roue au degré d’élévation où elle doit se trouver, au moyen d’un bâton qu’on fait passer dans les trous pratiqués dans la longueur du poteau. Le courant, indiqué par une flèche, frappe contre les palettes, et fait tourner la roue dont les godets se remplissent, et vont déverser l’eau dans une auge E établie sur la muraille. Les deux solives doivent être liées et consolidées par une traverse située près de la circonférence de la roue, etpar trois ou quatre autres traverses qui servent à soutenir les pierres. J’ai vu cette machine dans le Tyrol, au delà d’une rivière que je n’ai pu franchir; ce qui m’empêche de donner la dimension des diverses parties dont elle se compose. La roue m’a paru avoir 7 à 8 m. de diamètre. La simplicité de cette machine ingénieuse, la facilité et l’économie de sa construction, méritent l’attention spéciale des cultivateurs placés dans des circonstances où ils peuvent en tirer parti pour l’irrigation des prairies.
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- CULTURES DIVERSES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i • Maniéré d’écobuer la terre. L’écobuage ' des terres a trouvé un grand nombre de contradicteurs. La pratique qui a lieu en Catalogne, depuis un temps immémorial, prouve que cette méthode, lors même quelle est pratiquée annuellement , est un grand moyen de procurer la fertilité au sol. On écobue la terre tous les ans dans quelques parties de la Catalogne, et dans d’autres, tous les trois ou quatre ans, surtout dans les terrains argileux. Et cette opération , dispendieuse dans un pays où le bois est cher, procure chaque année de bonnes récoltes.
- Après avoir labouré un champ, on place, de distance en distance, de petits fagots de broussailles , autour desquels on ramasse la terre avec l’instrument représenté fig. 2. On jette ensuite avec cet instrument, sur les fagots, les plus grosses mottes, et puis les plus petites ; enfin on recouvre le tout de terre, en se servant d’une large houe. Pendant le temps de la combustion, on jette de nouvelle terre sur ces monceaux , nommés formigas. Us ont ordinairement 1 m. de diamètre à leur base, sur 5 d. m. d’élévation. On en fait aussi de forme oblongue. On répand la terre sur le champ lorsqu’elle a été brûlée, et on donne un labotir avant d’ensemencer. La terre, ainsi préparée, est aussi fertile que si elle eût été bien fumée. C’est une pratique importante qui demande à être tentée, et dont l’introduction parmi nous pourrait fertiliser des terres qui restent improductives par défaut de fumier.
- Fig. 2. Houe h huit dents. Elle est employée pour l’écobuage.
- Fig. 3. Rames pour les tomates. On les établit avec quatre roseaux liés à leur sommet. Les tomates, les courges, etc., étant élevées au-dessus du sol, mûrissent plus facilement. Usité en Espagne.
- Fig. 4- Rames pour les pois. On plante en terre deux piquets fourchus, sur lesquels on pose une traverse. On enfonce en terre, à une certaine distance des côtés de cette traverse, des lattes qui viennent s’y appuyer, et après lesquelles grimpent les haricots ou les pois. C’est la manière de les ramer dans quelques parties de l’Allemagne.
- Fig. 5. Culture d’’asperges. On emploie dans le royaume de Valence , pour faire blanchir les asperges, des portions de canne ( arundo donax. L. ) qui sont ouvertes par un bout, et fermées par un nœud conservé à l’autre extrémité. Lorsque les asperges sont élevées hors de terre à la hauteur d’un d. m. k, on les fourre dans la canne, qui défend tout accès à l’air et à la lumière. C’est ainsi qu’on les fait blanchir. Les morceaux de canne, longs de 2 d. m., sont taillés en biseau, afin qu’on puisse les enfoncer plus facilement.
- Fig. 6. Couteau à couper les asperges. C’est avec cet instrument que les cultivateurs des environs de Paris coupent la tige dès asperges à y ou 8 c. m. au-dessous de la superfie du sol. La lame, longue de 5 d. m., a, dans la partie courbe de son extrémité, des dents inclinées vers le manche. Elle est épaisse de 4 à 5 m. m. et large de 2 c. m., et de 2I dans la partie dentée.
- PLANCHE II.
- Fig. i. Fauchon pour couper les ajoncs et les bruyères. Il a une lame fort épaisse, longue de
- 3 d. m., et large de 16 c. m. vers le manche. Elle est nommée dayat dans le département
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- des Basses-Pyrénées, où on en fait usage. Son manche a 12 d. m. de longueur. Il est muni, vers le milieu, d’une poignée coudée, longue de 3 d. m.
- Fig. 2. Couperet pour tailler les broussailles.
- 11 est usité dans l’Andalousie pour couper les camerops humilis. L., très-communs dans les champs. La lame a 22 c. m. de long sur 14 de large. Le manche a 8 d. m. de long.
- Fig. 3. Tranchoir pour les bruyères. On le nomme indar dans le département des Landes, où il est employé pour couper la bruyère. Sa lame a de 25 à 35 c. m, de long sur 8 ou 16 de large.
- Fig. 4- Tranche-gazon. Son manche à béquille, long dé i3 d. m., s’attache à la gouge d’une lame longue de 4 d. m. et large de 11 à
- 12 c. m. Lorsqu’on veut enlever des garous pour faire des rigoles, on désigne l’alignement avec un cordeau ; et, après avoir coupé l’herbe et la terre avec cet instrument, on dégage avec une bêche.
- Fig. 5. Support pour les citrouilles. C’est un panier en entonnoir, à la base duquel est fixé un piquet qui s’enfonce en terre. On y pose les citrouilles, aux environs de Rome, pour qu’elles ne soient pas gâtées par l’humidité du sol. R a une ouverture de 38 c. m. et une longueur de 26.
- Fig. 6. Faucille a transplanter. Les cultivateurs des environs de Valence en font usage pour couper la terre et une portion des racines d’une plante qu’ils veulent transplanter. Le tranchant se trouve sur la courbure extérieure de la lame ; il a 3 2 d. m. ; le manche a 22 c. m,
- Fig. y. Batte a manche. On s’en sert pour battre les aires de grange, les allées, etc. Elle est faite avec un billot de bois, long de 35 c. m., large de 20 et épais de g, et un manche incliné, long de g d. m.
- Fig. 8. Crochet pour esherber entre les pavés. Il est employé à Paris pour déraciner les herbes qui croissent dans les cours entre les pavés. Son manche a 7 d. m. Son fer a 10 c. m. de sa pointe à sa coudure, et 15 de. cette partie à son extrémité supérieure.
- Fig. g. Épée pour tailler les feves. Les cultivateurs du royaume de Valence engraissent leurs rizières avec la tige des fèves faba equina. L., qui parviennent, à la fin de mars, à une élévation de i4 à i5 d. m. Alors un ouvrier, en faisant agir, à droite et à gauche, une large épée tranchante des deux côtés, taille les tiges des fèves en trois longueurs à peu près égales. La lame a 6 d. m. de long. Ce genre d’engrais pourrait remplacer avec avantage les fumiers.
- Fig. 10. Cuiller pour enlever les yeux des ponnnes de terre. L’économie des matières nutritives est toujours une chose importante dans les temps de disette. Et comme l'œil de la pomme de terre est susceptible de reproduire la plante, on enlève ces yeux avec célérité, en I employant une petite cuiller en fer, de forme semi-sphérique, à bords tranchans,
- Fig. 11. Batte-gazon. Il est employé pour affermir les gazons que l’on dispose pour former des bancs. C’est un billot de bois, long de | 2 d. m., large de 11 c. m., et épais de 8 c. m. Il a une poignée longue de 12 c. m.
- Fig. 12. Pincettepour ramasser les châtaignes, Elle est faite avec un morceau de roseau fendu en deux, et courbé par le moyen de la chaleur. On l’emploie en Toscane pour ramasser les châtaignes qui sont couvertes de leur enveloppe piquante. Cette pince, très - élastique, s’ouvre d’elle-même lorsqu’on cesse de la presser.
- Fig. i3. Tabouret pour égruger les panicules de mais. On y adapte une lame de fer dont les bords sont posés dans un sens vertical. En ouvrier, assis sur le tabouret, prend à deux mains un pa-nicule de maïs, qu’il égraine en frottant contre le bord supérieur de la lame. On en fait usage dans le département des Hautes-Pyrénées.
- Fig. 14. Sac pour cueillir les feuilles. On fixe à son ouverture un cercle en bois avec une corde, à laquelle on attache un petit crochet. L’ouvrier, monté dans un arbre, suspend le sac à une branche par le moyen du crochet, et il le remplit de feuilles à mesure qu’il dépouille les branches. En usage dans le duché de Parme.
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- CULTURES DIVERSES.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Tracoir. On fait usage de cet instru-ment dans le département des Hautes-Pyrénées pour tracer les lignes sur lesquelles on doit semer le maïs. Il est composé d’une flèche à laquelle on attelle les bœufs à l’une des extrémités, et qui se fixe par son autre extrémité à une longue traverse de bois, qui porte un nombre plus ou moins grand de chevilles ou traeoirs. Cette traverse est surmontée de deux manches, qui servent à diriger le tracoir. Lorsqu’on a parcouru la longueur du champ, on fait passer dans la dernière ligne une des chevilles placées à l’extrémité de la traverse, afin d’obtenir par toute la pièce de terre des distances égales.
- Fig. 2. Plantoir garni en tôle. Sa longueur totale est de 20 c. m.
- Fig. 3. Plantoir a poignée. II a 8 d. m. de long. Il est garni d’un fer à son extrémité. Sa poignée, large de 12 c. m., facilite beaucoup l’opération du plantage. En usage en Hollande.
- Fig. 4- Plantoir obtus a son extrémité. Il ressemble à celui de la fig. 2. Mais il est plus gros à son extrémité, étant employé pour les plantes à racines touffues.
- Fig. 5. Plantoir pour les arbres. On le fait plus ou moins gros ou long, selon les besoins. Il sert à planter les osiers, les peupliers, les saules, etc. La cheville placée à son extrémité supérieure sert à l’enfoncer en terre ou à le retirer.
- Fig. 6. Plantoir a cheville. Cette cheville sert à déterminer la profondeur du trou qu’on veut faire.
- Fig. 7. Plantoir ordinaire.
- Fig. 8. Plantoir en fer renfé a son extrémité. Il sert pour planter les arbres d’une certaine grosseur. On en fait usage en Italie.
- Fig. 9. Plantoir en fer avec un anneau au sommet. Il sert en Espagne, ainsi que dans le dé-
- partement des Pyrénées-Orientales, pour planter les arbres et la vigne. On l’enfonce ou on le retire de terre par le moyen d’une verge de fer qu’on fait passer dans l’anneau qu’il porte à son extrémité. Il a 12 d. m. de long, et 5 à 6 c. m. de diamètre.
- Fig. 10. Plantoir pour les pommes de terre. C’est une espèce de brouette qui porte à sa roue des plantoirs longs de 12 c. m., ayant 10 c. m. dans leur plus grand diamètre, et 3 à' leur extrémité. Ils sont placés sur la circonférence de la roue dans une distance proportionnée à celle que l’on veut conserver entre les plans de pommes de terre, de sorte que souvent on ne met que 5 plantoirs au lieu de 9. Les deux bras à crochet qui tournent sur un boulon à l’extrémité du brancard, et qui ont 9 d. m. de long, servent de traeoirs pour régler les distances à observer entre les rangées. On les relève à volonté par le moyen d’une corde qui s’attache aux chevilles placées sur le côté des brancards. Us sont distans l’un de l’autre de 9 d. m. La roue a 7 ; d. m. de diamètre. Cet instrument, usité en Suède pour le plantage des pommes de terre, est très-bien imaginé, surtout dans les terrains légers. On le charge avec des pierres lorsque les plantoirs n’enfoncent pas assez profondément.
- Fig. 11. Plantoir a plusieurs chevilles. C’est une pièce de bois carrée, longue de x 2 d. m., sur laquelle sont fixées sept dents, et qui porte une poignée élevée de 6 d. m. On l’emploie dans le canton de Zurich pour semer ou pour planter les légumes.
- Fig. 12. Plantoir en fer. Il est analogue à celui de la fig. 9, et a 12 d. m. de long. On en fait usage à Malaga, où, après avoir creusé des tranchées pour planter la vigne, on forme au fond de ces tranchées , avec le plantoir, un trou de
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- 8 d. rn. de profondeur. On y met le plan, et on y jette de la bonne terre, qu’on fait descendre avec une baguette de fer.
- Fig. i3. Plantoir en fer avec an arrêt. Il a i mètre de cet arrêt à la pointe, et 2 d. m. de ce dernier point au manche. Celui-ci a y d. m. de long, et la cheville qui sert d’arrêt a 2 c. m. On l’emploie à Rome pour planter la vigne. On en fait également usage à Pise, où l’on a coutume de jeter du sable dans le trou après qu’on y a mis le sarment, ce qui facilite le développement des germes.
- Fig. i4- Plantoir a plusieurs chevilles et en béquille. Il est du même genre que celui représenté à lafîg. ix.
- PLANl
- ' Fig. 1. Houe à bras. Cet instrument est très-propre à donner des labours aux plantes disposées par rangées. Il se compose d’un avant-train et d’un arrière-train réunis par une charnière. La roue en fer est fixée à l’une des extrémités de l’arrière-train, qui se termine, ainsi que l’avant-train, par un manche en béquille. Le fer de houe se fixe dans l’arrière-train à peu de distance de la roue. Lorsqu’on veut travailler la terre entre les rangées, un ouvrier placé à la partie antérieure tire la houe, tandis qu’un second la pousse par l’autre extrémité On pourrait la disposer de manière quelle fût tirée par un petit âne.
- Fig. 2. Ravale en caisson. C’est un instrument destiné à égaliser la surface du sol, en enlevant la terre des parties trop éminentes, et en la transportant dans les parties creuses. 11 est composé d’un fond en planche, armé dans sa partie antérieure d’une lame de fer pour couper et prendre plus facilement la terre. Ce fond est garni, par-derrière et sur les côtés, de planches liées avec des tenons, et servant à retenir la terre. Un manche qui traverse la planche du derrière, et qui se fixe sur le fond, sert à guider 1 instrument. 11 est tiré par un cheval qu’on attelle au palonnier, attaché sur les côtés de la caisse par deux chaînes. Lorsqu’elle est suffi-
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- Fig. i5. Plantoir en planche. C’est un plateau en planche auquel on fixe des chevilles qui forment autant de trous. A cet effet on le pose sur le sol, on monte au-dessus, et on le soulève avec une corde à laquelle il est attaché : on varie ces dimensions selon les graines ouïes plantes qu’on veut confier à la terre. Il est en usage en Suède.
- Fig. 16. Plantoir en fer et en vrille. On l’emploie en Catalogne pour faire les trous dans lesquels on plante les ceps de vigne. On pose ceux-ci en files à la distance de 9. d. m. les uns des autres, et cha que file est séparée par un intervalle de 36 d. m. Son manche a 5 d. m. de long, et le fer a 10 d. m. de long et 2 r c. m. de diamètre.
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- samment remplie de terre, l’ouvrier appuie sur le manche de manière à soulever la partie antérieure. Il la conduit ainsi dans le lieu où doit être versée la terre. Elle est en usage chez quelques bons cultivateurs du nord de l’Europe.
- Fig. 3. Ravale ohlongue. Elle ne diffère de la précédente que par sa forme et ses dimensions. Elle a i3 d. m. de long, sur 20 c. m. de large. Son grand rebord a 7 c. m. de hauteur. Le manche , mesuré extérieurement, a 42- c. ni. de long. Sa plus grande largeur est de i5 c. m. Il est percé à son extrémité, afin de donner prise à l’ouvrier. On le construit quelquefois sans lame. On l’emploie dans le royaume de Valence, non-seulement pour égaliser les terres labourables, mais surtout pour niveler les champs qui doivent être soumis à l’irrigation.
- Fig. 4- Ravale de forme carrée. Le bord antérieur a 7 d. m. d’ouverture, et le fond en a 6 de long et 1 d’élévation. Les côtés ont 6 d. m. de longueur. Le manche a 4 d. m. Les anneaux sur les côtés servent à atteler un cheval. Cet instrument, en usage dans le royaume de Valence , pourrait , étant construit sur de plus petites dimensions, être très-utile pour commencer à creuser les fossés.
- Fig. 5. Crochet pour faucher. C’est le crochet dont il est parlé dans la série Faux et Fourches,
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- pl. ire, fig. 7, et qu’on a oublié de figurer en son lieu.
- Fm. 6. Tracon. Il sert à tracer au cordeau
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- les lignes où l’on doit semer ou transplanter; c’est une perche armée d’une pointe de fer, qui sert en même temps de mesure. On indique par de petits clous les différentes parties des mesures.
- Fig. 7. Serpe a couper les chardons. On l’emploie aussi en Andalousie à tailler les broussailles. La lame, non compris la douille, a dans sa plus grande courbure 2.6 c. ni.. et 8 dans sa plus grande largeur.
- Fig. 8. Truelle pour enlever les ognons. Elle est employée dans les jardins d’agrément pour les ognons de fleurs ou les petites plantes. Le manche a i3 c. m. de long, et la lame 12, sur 6 c. ni. dans sa plus grande largeur.
- Fig. 9. Truelle pour transplanter. On en fait usage dans les jardins aux environs de Valence en Espagne. Elle est commode , soit qu’on veuille déraciner les plantes, ou les enlever avec la terre pour les transplanter. Sa lame a 2-d. ni. de long, la partie qui forme le coude a 5 c. m., et le manche 2 à d. m.
- Fig. 10. Spatule a remuer la terre. On s’en sert pour donner un labour à la terre des pots et des caisses à fleurs. Sa lame a 14 7 c. m., et son manche 17.
- Fig. ir. Truelle carrée. Elle est employée pour remplir de terre les pots de fleurs. Son
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- manche a 4 c. m. de long, et son collet en retour d’équerre en a 7. La longueur de la lame est de 20 c. m., sa plus grande largeur de i5 c. m., et sa plus petite de 8 c. m.
- Fig. 12. Transplantoir. C’est un instrument de fer, en forme de gouge, d’une plus ou moins grande dimension, qui sert à enlever de terre les plantes que l’on veut transplanter.
- Fig r3. Echardonnoir. C est une pince en bois avec laquelle on saisit les chardons à fleur de terre, et on enlève leur profonde racine, qui ne repousse plus, ainsi qu’il arrive lorsqu’elle se trouve brisée à peu de distance de la superficie du sol. Ses deuxbranches ont i5 d. m. de long-, et la partie qui forme les pinces est dentelée, et aune longueur de 18 à 19 c. m.
- Fig. 14. Rabot pour égaliser le terrain. C’est une planche que l’on assujettit au bout d’un manche, et qui est surtout employée pour égaliser le sable dans les allées.
- Fig. 10. Porte-cordeau. On emploie cet instrument lorsqu’on veut empêcher qu’un cordeau tiré à une grande distance ne traîne sur le terrain ; car dans ce cas il serait difficile de bien prendre l’alignement. Il est composé d’un piquet qui porte à sa partie supérieure une potence avec deux chevilles entre lesquelles repose le cordeau. Celui-ci est garni de nœuds qui servent à régler les distances qu’on veut donner aux plantes.
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- CULTURES DIVERSES.
- PLANCHE V.
- Fig-, i. Routoir en béton. Ces routoirs sont très-nombreux aux environs de Valence en Espagne, où on les nomme balzas. Pour les construire , on fait dans les champs des fossés de la profondeur, de la largeur et de la longueur qu’on veut donner aux murailles du routoir; puis l’on remplit ces fossés avec du mortier à chaux et à sable, mélangé de cailloux de rivière de la grosseur d’une noix jusqu’à celle du poing et au-dessus. On commence par jeter le mortier, puis des cailloux par couches peu épaisses, et l’on bat les cailloux à chaque fois avec une demoiselle. On élève une partie de la muraille à la hauteur de 45 à 65 c. m., et oh laisse sécher pendant quatre ou cinq jours. L’on continue l’ouvrage de manière à reprendre au-dessus de la portion qu’on avait terminée quelques jours auparavant : on forme ainsi une solide et très-durable construction, connue sous le nom de béton, qu’on élève à fleur de terre. On enlève ensuite la terre qui se trouve dans l’intérieur des murailles jusqu’à leur base, après quoi l’on forme le sol en jetant le même mélange de mortier et de cailloux.
- Ces réservoirs durent cent et cent cinquante ans, et se maintiendraient des siècles, si l’eau âcre dans laquelle le chanvre a macéré ne corrodait les pierres et surtout le ciment employé à leur construction. Les cailloux quartzeux qui entrent dans le béton ne sont pas susceptibles d’être corrodés : on les voit aussi ressortir à la surface des murailles. On remplit les balzas en détournant l’eau d’un ruisseau ou de tout autre manière : on les vide avec des seaux. On en trouve où l’on a construit un puisard à l’extérieur des murailles, avec une communication intérieure. C’est par ce puits qu’on vide l’eau. Les habitans des campagnes tiennent ordinairement ces réservoirs remplis d’eau dans le courant de l’année, et ils s’en servent pour laver le linge.
- L’intérieur du routoir a i3 m. de long sur 4 de large, et i mètre i de profondeur. Les murailles ont ordinairement 4 d. m. de largeur. Elles sont recouvertes en dalles. A. Canal par lequel on donne entrée à l’eau : il a 26’ c. m. de large ; sa longueur est plus ou moins considé-
- rable. Les deux murailles qui le forment portent à leur entrée une rainure dans laquelle on met une planche pour arrêter l’eau, ou qu’on enlève lorsqu’on veut quelle coule à travers le routoir. Ce canal se divise à droite et à gauche , et conserve la même largeur jusqu’au point où, ces deux branches reprenant la direction primitive du canal, se rétrécissent et portent seulement 18 c. m. de large. Cette division est formée par un massif en maçonnerie long de i3 d. m. et large de 4- 0° pratique aux deux extrémités de ce massif, ainsi qu’à l’entrée du canal, des rainures qui reçoivent une planche lorsqu’on veut arrêter le cours de l’eau. L’eau sort du routoir par une ouverture qui se prolonge jusqu’en B. Cette issue, large de 3 d. m., et formée par un abaissement de quelques c. m. que reçoit la muraille dans la longueur de 18 d. m. Elle porte une rainure qui sert également à arrêter les eaux par le moyen d’une planche. C Indique deux pierres posées le long de ce canal, distantes de 8 d. m, ayant en hauteur 4 d. m. et 9 de longueur. Elles servent à placer le chanvre, et à le faire égoutter à mesure qu’on le retire du routoir.
- Fig. 2. Maniéré de former des cercles-pour les cuves. On fabrique sur les Apennins des cercles qui ont de y à 10 c. m. de largeur sur 2 d’épaisseur. A cet effet on fend des arbres de hêtre en 4, 5 ou 10 bandes, qu’on façonne ainsi qu’on va dire. On creuse en terre une étuve ou fosse, longue de 11 mètres, large de 5 ou 6 d. m., et profond de 3. On garnit les côtés de cette fosse de pierres plates, ainsi qu’on le voit dans une partie de la figure 2, B. On recouvre cette fosse de pierres plates, comme on l’a représenté à cette même figure. On forme ainsi un canal souterrain large de 4 d. m., et élevé de trois. On établit au-dessus de celui-ci deux murailles en pierres plates, qu’on recouvre comme les précédentes; mais avec des petites pièces de bois, fig. 2,C ; de manière qu’on forme un canal supérieur ayant les mêmes dimensions que le canal inférieur, et on recouvre le tout avec de la terre, comme on le voit dans la coupe, fig. 2, A. On boucheries deux canaux à l’une de leurs extrémités , de manière cependant que la fumée du
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- feu qu’on allume à l’autre extrémité puisse remonter dans le canal supérieur et sortir au-dessus de l’ouverture où l’on fait le feu. On met dans le canal supérieur des cercles qui, étant échauffes par la chaleur, se ploient facilement et prennent la forme circulaire qu’on veut leur donner.
- Fig. 3. Lorsqu’on a fendu les arbres, on façonne les pièces de bois en les fixant avec des coins dans des entailles faites à deux gros poteaux plantés verticalement en terre : les deux
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- traverses horizontales représentent la position des cercles.
- Fig. 4- Lorsque les cercles ont reçu une première façon, on les termine avec la plane en les faisant passer dans un creu carré qu’on a pratiqué à travers un tronc d’arbre.
- Fig. 5. Cette figure représente un cercle auquel on donne au sortir de l’étuve, par le moyen de piquets plantés en terre, la courbure qu’il doit avoir.
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- RECOLTES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i et 2. Rouleau cannelé ci dépiquer les grains. L’art de battre les blés et d’économiser la main-d’œuvre est une des parties de l’économie rurale qui a mérité depuis long-temps l’attention d’un grand nombre de cultivateurs. Les Suédois, les Italiens, les Anglais et les Français, ont fait beaucoup de tentatives dans ce genre. Les Anglais ont composé des machines trop dispendieuses et trop compliquées pour être adoptées dans les petites fermes. Nous donnerons quelques-unes des machines qui sont d’une exécution assez facile pour être imitées par tous les cultivateurs.
- Celle qui est représentée sous la fig. i et 2 est en usage dans les environs de Plaisance, en Italie. Cest un cylindre cannelé, composé d’une seule pièce de bois, ou d’un cylindre rond, sur lequel on cloue les parties saillantes qui doivent former les cannelures. Sa longueur est de 1 m. i à 2 m. Le cylindre, a prendre de la base des cannelures, a 2 d. m. de diamètre. Ces cannelures, au nombre de sept, sont fermées par des parties saillantes de 11 c. m., larges à leur base de 8 c. m., et à leur superficie, de 5 i c. m. Le rouleau porte à ses extrémités un axe ou un boulon en fer, qui tourne dans deux pièces de bois longues de 5 d. m. i, auxquelles on attache les cordes qui doivent servir au tirage.
- On étend sur l’aire les gerbes à demi redressées, et on les. fait fouler par un, deux ou trois chevaux, qui tirent chacun un rouleau, et qui sont conduits, au moyen de longues cordes, par un ouvrier qui se place au centre de l’aire.
- Fig. 3. Chariot carthaginois pour le dcpicage. Cet instrument, qui est en usage dans la Basse-Andalousie , remonte à la plus haute antiquité. Varron en parle en ces termes : Fit ex axibus dentatis cum orbiculis, quod vocant plostellum
- pœnicum, in quo quis sedeat atque agitet, quœ trahunt jumenta, ut in Hispania citeriore et aliis locis faciunt. ( Var. lib. I, cap. lix). On retrouve dans cette description des axes ou cylindres dentelés, distribués par petites sections orbiculaires, cum orbiculis; enfin, une espèce de chariot,plostellum, sur lequel est assis le conducteur qui presse ses chevaux. C’est en effet ce qui a lieu aujourd’hui en Espagne. Un homme, assis sur la tablette qui surmonte les rouleaux, conduit avec assez de rapidité les mules qui traînent cir-culairement sur l’aire le chariot carthaginois. Ce passage a été mal compris par les interprètes, faute de connaître l’instrument dont il s’agissait : ils ont mis le mot assibus (planche), au lieu de axibus, rouleaux.
- Il est formé par cinq rouleaux (Jîg. 3 et 4 ) de 1 mètre de long et de 22 c. m. de diamètre. Chaque rouleau est armé de lames de fer dentelées, les unes posées transversalement autour du cylindre, les autres longitudinalement. Les premières, au nombre de six rangées, ont une longueur de 5 c. m. Les lames longitudinales, posées entre les premières, ont un d. m. de long sur 3 à 7 m. m. d’épaisseur. Elles entourent le cylindre, au nombre de dix, par rangée.
- Les axes des cylindres sont reçus dans deux pièces de bois parallèles, et surmontées d’un cadre avec lequel elles sont liées par quatre montants. Les deux montants postérieurs soutiennent un plancher qui est porté en avant par deux autres montants placés vers le milieu du cadre. On charge ce plancher avec les pierres, lorsqu’on veut donner plus de poids à la machine. Il sert en même temps de siège à l’ouvrier qui conduit les mules. Celles-ci sont attelées par le moyen de deux cordes qui s’attachent à la partie antérieure des deux traverses.
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- PLANCHE IL
- Fig. i. Machines avec deux cylindres dentelés four battre le blé. C’est un des meilleurs instruments de ce genre dont on fait usage en Suède. Il est composé de deux cylindres ou rouleaux, en forme de cônes tronqués, fixés dans un châssis courbe. Cet appareil s’attache, par le moyen d’une chaîne ou d’une corde, au levier qui est agrafé à un arbre vertical, autour duquel se fait le mouvement circulaire. On attèle les chevaux aux chevilles du levier, et on les force de marcher toujours dans la même direction, en leur attachant un bâton devant le poitrail. On n’a représenté qu’un seul appareil de rouleaux, en supposant qu’il en existe un autre à l’extrémité du levier opposé ; on a aussi figuré un rouleau sans dents, afin d’en déterminer plus exactement la forme. Ces rouleaux ont treize rangs longitudinaux de dents, chaque rang ayant cinq dents longues de 17 c. m., et espacées de la même distance. Le grand diamètre des cylindres est de 7 d. m., et le plus petit de 5. Leur longueur est de 12 d. m.
- La fîg. 2 représente le profil d’un des rouleaux.
- Fig. 3. Fléau ci trois pièces. Il est usité dans les landes de Bordeaux, et se compose d’un
- manche rond, du diamètre de 3 c. m., long de 6 d. m. La partie qui sert à battre est composée de deux pièces, dont l’une, qui s’attache au manche , a 8 d. m. de long : elle est de forme plate, ayant 3 c. m. i de largeur sur i î d’épaisseur. L’autre partie, fixée à celle-ci par des lanières, a une longueur de 8 d. m. sur un diamètre de 4 c. m. à ses deux extrémités, et de 6 c. m. dans son plus grand renflement. Ce fléau, qu’on nomme fiagcl dans les Landes, a une très-grande élasticité, et peut être employé avec avantage.
- Fig. 4i 5 et 6. Trillo. C’est le nom qu’on donne en Espagne à une table en bois, garnie en dessous de pierres à fusil ( fig. 4 et 5) incrustées dans le bois. Les planches qui forment la table sont retenues par deux traverses {fig. 5 ), à l’une desquelles est fixé un crochet où l’on attache les traits des chevaux. Cet instrument est relevé en avant {fig- 4); afin de glisser plus facilement sur les gerbes. Il est employé dans presque toute l’Espagne pour battre les blés que l’on étend sur une aire. On le garnit quelquefois de pièces de fer au lieu de pierres. Il a une longueur de 18 d. m. et une largeur de 12, excepté à l’extrémité antérieure, où il n’a que io d. m. de largeur.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Séchoir pour les récoltes, 'vertical et avec un petit toit. Il est usité en Suède pour faire sécher les gerbes de blé, les pois, les haricots, etc., dans les années pluvieuses ou dans les contrées humides. On établit sur des pieds trois montants, qu’on traverse de part en part avec des hâtons, et on recouvre le tout avec un petit toit qui abrite en partie les gerbes ou les légumes, qu’on pose sur les bâtons pour faire sécher. Ce moyen peut être employé dans les contrées où le bois est abondant, et dans les années où les automnes sont pluvieux.
- Fig. 2. Séchoir en perches, inclinées les unes sur les autres. Ce genre de séchoir est d’une facile construction. Il est également employé en Suède. On commence à arran ger sur les barres inférieures
- les gerbes, dont les épis se recourbent en dedans, de manière à- former une espèce de toit qui ne permet pas à l’eau de traverser et de mouiller le grain et l’intérieur de la paille. C’est tout ce qu’on peut faire de plus simple en ce genre.
- Fig. 3. Ratissoire pour ramasser le grain. C’est un instrument dont on fait usage dans la plupart des contrées où l’on bat le grain en plein air. Il se compose avec une planche longue de 8 d. m. 7 c. m., et large de 4 d. m., et un manche de i m. è de long.
- Fig. 4- Pelle a grain. Elle est employée dans le Milanais pour ramasser les grains, et les entasser sur l’aire ou dans les greniers, ou pour les jeter dans les mesures. Elle a une largeur de 22 c. m., et des bords élevés de io c. m.
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- RÉCOLTES.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Maniéré de cribler les grains. On assujettit trois perches, au sommet desquelles on attache une corde qui soutient un grand crible, dans lequel un ouvrier jette les grains, tandis qu’un autre ouvrier agite le crible. Cette méthode , usitée dans les pays méridionaux, est assez expéditive.
- Fig. a. Aiguille pour sonder les meules de grain. Lorsqu’on a sujet de craindre qu’une meule de paille ou de fourrage qui a été mouillée ne s’échauffe, on fait passer dans un trou formé à l’extrémité pointue de cette aiguille, un fil de laine qu’on enfonce jusqu’au centre de la meule : on le laisse dans cet état pendant quelques heures , et l’on juge, en le retirant, s’il y a du danger pour la meule; car, dans ce cas, la laine se trouve elle-même avariée, et comme si elle avait été saisie par le feu. Cette aiguille a 3 mètres de long. On en fait usage en Hollande.
- Fig. 3. Pelle a trois bords. En usage en Italie pour remuer le blé.
- Fig. 4- Cabane portative. On l’établit dans les champs en Italie, et on y fait coucher un
- garde pour empêcher qu’on ne vole les récoltes pendant la nuit. Elle est portée sur deux tréteaux.
- Fig. 5. Claie pour battre le mais. On pose sur cette claie, qui est soutenue par deux tréteaux, les panicules de maïs, que des ouvriers battent avec des gaules pour en détacher les grains.
- Fig. 6. Fléau a gros bout, aplati d'un côté. Il est en usage dans le département d’Indre-et-Loire. Son manche estlong de 12 d. m.; le battoir a 6 d. m. de long, 8 d. m. de large.
- Fig. y. Rabot a grains. Il est em Suisse pour ramasser les grains, après les avoir battus. Le rabot a 43 c. m. de long et i3 dans sa plus grande largeur. Le manche est long de i3 d. m.
- Fig. 5. Crible a brancards. On l’emploie en Andalousie pour nettoyer le blé. Deux ouvriers le saisissent à cet effet par les brancards, et l’agitent en divers sens. Le crible , dont le fond est fait avec une peau percée de trous, a 12 d.m. de long sur 5 d. m. de large, et i5 c. m. de profondeur. Les manches du brancard ont 4 i d. ni. de long.
- PLANCHE V.
- Fig. 1. Réservoir a huile. Les réservoirs usités en Toscane se font avec cinq grandes ardoises mastiquées soigneusement, et fermées avec un couvercle en bois, au milieu duquel est une petite ouverture qui sert à puiser l’huile. On en fait avec de grandes pierres de grès creusées en auge. On retire l’huile par un robinet, au-dessous duquel on pratique en terre un trou pour mettre le vase destiné à recevoir l’huile. Celui qu’on représente ici était d’une seule pierre longue de 35 d. m., large de 17, et haute de ïS.Les parois étaient épaisses de 12 c. m. Les réservoirs où se conservent les huiles du commerce à Livourne et à Gênes sont faits avec des ardoises.
- Fig. 2. Fosses à conserver les grains. Ces fosses, usitées en Sicile, dans les parties méridionales de l’Espagne, dans le royaume de Naples, dans la Toscane, à Malte, sur les côtes d’Afrique, en
- Asie, et en plusieurs autres lieux, dans les temps anciens et dans les temps modernes, doivent être préférées à tout autre moyen de conservation , lorsqu’elles sont construites avec précaution et avec intelligence. Les limites étroites dans lesquelles je dois me renfermer dans cette collection ne me permettent pas d’entrer dans des détails à ce sujet, ainsi que je l’ai fait dans l’ouvrage intitulé : Des fosses propres a la conservation des grains , et de la manière de les construire; publié par la décision de Son Exc. le ministre de l'intérieur, prise en conseil d'agriculture. Paris, de l’Imprimerie Royale, 1819, 1 vol. in-4°.
- Celle dont on donne ici la coupe a 4 mètres de diamètre sur 6 de profondeur. Elle est représentée avec son couvercle A, et la poulie B, qui est fixée au haut des perches en chevron qui sont employées pour l’extraction du grain.
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- Fig. 3. frases coniques pour conserver l’huile. j On en fait usage dans le département de la Dor- , dogne. Ils sont d’une seule pierre, ayant 17 d. m. de haut et 5 dans leur diamètre intérieur.
- Fig. 4- Paniers en canne pour conserver les i grains. Ces paniers qui n’ont point de fond sont en usage parmi les petits cultivateurs de la Catalogne et du royaume de Valence ; ils ont 1 et : à 2 mètres de haut sur 1 mètre de diamètre. On les revêt en toile, lorsqu’ils ne sont pas d’un tissu assez serré. On garnit leur hase avec du plâtre lorsqu’on les remplit de grains.
- Fig. 5. Caisse pour conserver les grains et les légumes. Elle est portée sur 4 pieds pour éviter l’humidité, et elle est renforcée vers sa partie inférieure par deux pièces de bois liées par des ! tenons. Elle ferme avec un couvercle. Les Toscans en font usage.
- Fig. 6. Vaisseau en liège pour le grain. Les Catalans, après avoir enlevé l’écorce du liège, la réunissent avec une couture en osier. Ils y adaptent un fond de la même écorce, et forment des vases de 10 d. m. de haut sur 5 ou 6 de diamètre.
- PLANCHE VI.
- Fig. 1. $échoir pour le maïs. On plante dans la terre des perches hautes de 6 mètres, auxquelles on en fixe d’autres transversalement à une distance de fin c. m. ; c’est à cet appareil qu’on accroche les panicules de maïs, dans le département d’Indre-et-Loire.
- Fig. 2. Supports mobiles. Chaque support est fait avec une pierre semi-sphérique ayant un trou carré, dans lequel on fixe un poteau garni de chevilles sur un de ses côtés. Après avoir placé ces supports à une certaine distance les uns des autres, on établit sur les chevilles , à différens étages, des cadres garnis de traverses, et l’on pose au-dessus de ceux-ci des claies ou des nattes sur lesquelles on fait sécher les raisins, les fruits, ou d’autres objets. On les emploie aussi pour l’éducation des vers à soie. Les pierres ont 14 c. m. d’élévation et 3o c. m. dans leur plus grand diamètre ; les montans ont 2 mètres de haut, 6 c. m. dépaisseur et 8 île largeur. Les cadres ont ordinairement 2 mètres de long sur 18 d. m. de large. Cet appareil, usité en Toscane, peut être d’une grande utilité dans l’économie rurale et domestique.
- Fig. 3. Crible a passer le plâtre. Il est aussi employé au criblage des terres dans les jardins,
- et à d’autres usages analogues. Il est construit en osier.
- Fig. 4- Séchoir pour les grains. On en fait usage en Norwége et en Suisse, dans les lieux froids et humides, pour faire sécherles gerbes, qu’on couche sur les lattes transtersaies, et dont on recouvre souvent le sommet avec de la paille.
- Fig. 5. Claie en roseaux. On lie deux pièces de bois par le moyen de traverses; on garnit celles-ci avec des cannes, et on obtient ainsi de bonnes claies pour faire sécher les fruits. Lsité en Toscane.
- Fig. 6. Claie en paille. Après avoir formé un cadre garni de petites traverses, on entrelace celles-ci avec des cordes de paille. Ces c laies, employées dans la Haute-Vienne pour faire sécher les pruneaux, ont x mètre et demi de long-.
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- Fig. 7. Meule de tiges de maïs. On conserve ainsi dans le département d’Indre-et-Loire les tiges de maïs avec leurs feuilles, qu’on fait manger aux bestiaux pendant , la mauvaise saison. On les entoure avec des cordes de pailîe, afin qu’elles ne soient pas dérangées par le vent.
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- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Cuves en maçonnerie, revêtues en briques vernissées. Ces cuves sont usitées dans un grand nombre d’endroits, en Espagne. Celle dont nous donnons ici la description a été dessinée en Catalogne. Elle était faite en pierre de taille, revêtue intérieurement en briques vernissées, posées de cliamp, carrées de 3 décimètres sur leurs côtés. On les construit, le plus communément , en briques liées par un ciment de sable et de chaux. La chaux maigre est toujours préférable pour la confection de ces cuves. Celle dont il s’agit avait 18 décimètres de profondeur, à prendre de l’endroit le moins élevé de la voûte, et 20 décimètres ~ du plus élevé. La longueur était de 4 mètres 2 décimètres, sur une largeur de 22 décimètres.
- La lettre A indique une ouverture d’un mètre en carré, par laquelle on descend dans la cuve avec une échelle. Elle a un rebord intérieur qui sert à soutenir des planches étroites et placées les unes à côté des autres, sur lesquelles on jette la vendange que les ouvriers foulent aux pieds, et qu’ils font tomber ensuite dans la cuve. On adapte à ces cuves un robinet B par où coule le vin dans une auge de pierre, placée en terre, au-dessous du robinet. On voit, dans la coupe du dessin, les briques vernissées qui tapissent les parois de la cuve. Les briques en faïence seront très-propres à cet usage, lorsqu’on pourra s’en procurer à bon marché.
- On construit ordinairement ces cuves contre une muraille, ou, encore mieux, dans l’auge d’un cellier. Il suffit de donner aux murs de la cuve, adossés contre les murailles, une épaisseur de 2 décimètres ^, et aux murs de face 5 décimètres à la base, allant en diminuant jusqu’au sommet qui aura 4 décimètres d’épaisseur, en conservant la perpendicularité dans
- l'intérieur. On ménage dans le fond une petite inclinaison vers le robinet, afin de faciliter l’écoulement du liquide.
- Une bonne manière de construire ces cuves, et de leur donner une grande solidité, en les rendant imperméables, c’est de les faire en béton, genre de travail qui est malheureusement trop négligé parmi nous, et qui trouverait une foule d’applications utiles. La nature de cet ouvrage ne me permettant pas d’entrer dans tous les détails qu’exige la description de cette espèce de bâtisse, je renverrai dans cette circonstance, comme dans plusieurs autres, aux gens de l’art, ou aux ouvrages qui traitent spécialement de ces sujets. Je me contenterai de faire observer qu’on ne peut avoir une construction bien conditionnée, qu’en employant de bons matériaux et en leur donnant une bonne manipulation. Il faut, par exemple, avoir des briques bien cuites, un sable quar-tzeux qui ne contienne pas de terre, ou bien le laver à grande eau, s’il en est imprégné. La chaux maigre est infiniment préférable à la chaux grasse. Le mortier employé dans le béton doit être très-sec, de manière qu’il présente une pâte dure lorsqu’on le pétrit entre les mains. Les couches qui se forment dans l’encaissement, les unes après les autres, à la hauteur d’un décimètre, seront fortement comprimées par le battage, et le travail sera exécuté avec promptitude pour que ces couches n’aient pas le temps de se dessécher. On aura soin de les tenir humides avec de la paille mouillée, pendant la suspension du travail, et de les arroser avec du lait de chaux, lorsqu’on les superposera les unes sur les autres.
- Ce genre de cuve peut servir non-seulement pour faire fermenter la vendange, mais aussi pour conserver le vin, au lieu de tonneau,
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- ainsi que nous le dirons à la fin de cet article ; il a l’avantage d’être d’une grande économie, puisqu’il n’exige aucune réparation, et qu’il a une durée indéterminée. Il occupe beaucoup moins de place que les cuves ordinaires, et mérite d’être adopté par tous les cultivateurs , à une époque où le bois devient rare et dispendieux. On peut construire plusieurs cuves placées longitudinalement les unes à côté des des autres, en établissant des murs de séparation. Un autre avantage, c’est de pouvoir les employer, comme réservoirs à grain, dans les années où la vendange est peu abondante, ainsi que je l’ai vu pratiquer en Toscane.
- Fig. 2. Cuve en maçonnerie, sans voûte. Cette cuve a été dessinée aux environs de Tarragone en Espagne. Elle avait 6 mètres de long sur 4
- PLAN'
- Fig. i. Cuve ou citerne a trois divisions pour conserver le vin. Son élévation.
- Fig. 2. Son plan. On trouve ces réservoirs dans quelques campagnes de la Toscane. Celui qu’on représente ici était divisé en trois capacités contenant environ quatre mille bouteilles chacune. Leur dimension est de 16 décimètres sur 16. Elles ont à la partie supérieure une ouverture de 6 décimètres en quarré, dans laquelle on fait entrer, après y avoir versé le vin, un couvercle en bois qu’on scelle avec du plâtre. On voit dans la partie antérieure trois ouvertures de 3a centimètres en largeur
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- sur 55 en hauteur, ayant un peu plus d’évasement dans l’intérieur que dans la partie extérieure , de manière que la porte qui est taillée en biseau s’adapte parfaitement dans l’ouverture , et est repoussée en avant par le moyen d’un bâton qu’on fait passer dans un anneau fixé au milieu de cette porte, ainsi qu’on le voit dans le dessin. Trois autres petites ouvertures, placées à côté des premières , se bouchent avec un bondon, et servent à tirer le vin sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir les grandes portes. La hauteur de la cuve , à prendre de la partie inférieure des portes au sommet, est de 22 décimètres. Elle est portée sous un soubassement voûté, haut de 9 décimètres. La distance entre
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- de large et 5 de profondeur. On les construit ordinairement en brique, ainsi qu’il a été dit dans l’article précédent. Elles sont revêtues de ciment, au lieu de briques vernissées. On fixe dans la partie supérieure des solives A, A, A, sur lesquelles on pose des planches mobiles B, B, assez rapprochées les unes des autres pour que le jus des raisins puisse tomber seul dans la cuve lorsqu’on écrase la vendange avec les pieds. On voit dans l’angle C une espèce de puits formé avec deux planches percées de trous par le bas. Il sert à puiser le vin avec des seaux, dans le cas où le robinet viendrait à se boucher. Cette cuve a, ainsi que la précédente, un robinet D, et une auge en pierre pour recevoir le vin.
- IE II.
- chaque voûte est de centimètres, et celle comprise entre le sommet de la voûte et le rebord du soubassement est de 27 centimètres.
- Ces cuves où l’on fait cuver le vin, et sur-tout où on le conserve, servent aussi,dans beaucoup de circonstances, à conserver les grains.
- Fig. 3. Réservoir a conserver le vin. Il a été dessiné en Catalogne, où son usage est établi dans plusieurs endroits. Il a 16 décimètres de profondeur, 16 de large et 17 de long. Le fond offre une pente pour l’écoulement du vin. Les murailles, construites en pierres liées avec du ciment, sont revêtues intérieurement et extérieurement d’une couche du même ciment. On pratique dans la partie supérieure, une entrée large de 2 décimètres ^ sur 3 T de long, qu’on ferme avec la porte, fig. 5. La face antérieure de la cuve, offre deux trous qu’on débouche lorsqu’on veut faire couler le vin. Une auge, placée au-dessous du trou inférieur, sert à recevoir la liqueur.
- Fig. 4- Représente le plan de la partie supérieure.
- Fig. 5. Porte ou couvercle, armée d’un anneau et de deux poignées, dans lesquelles on passe le bâton, fig. 6, qui sert à presser fortement la porte contre les bords de l’ouverture.
- Fig. 6. Bâton dont l’usage vient d’être indiqué.
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- FABRICATION DU VIN.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Pressoir h cage. Ce pressoir est usité en Toscane. Il se compose de deux fortes jumelles carrées, assujetties en terre, et d’une traverse qui les réunit dans la partie supérieure. La hauteur des jumelles, à prendre de la mai du pressoir jusqu’à la traverse, est de 18 d. m., et de 7 d. m. de plus jusqu’au sommet. La traverse , percée à son milieu pour recevoir la vis, a 11 d. m. de long sur 4 i d’équarrissage. La vis a 12 d. m. à de long. La cage C, composée de douves amincies sur différentes parties de leurs longueurs, afin de laisser des interstices qui doivent donner passage au suc de raisin, a i m. de haut sur 6 d. m. de diamètre. Elle est fixée par des demi-cercles de fer liés ensemble, d’un côté, par des charnières, et terminés, aux autres extrémités, par d’autres charnières qui se ferment par le moyen d’une verge de fer, et qui s’ouvrent lorsqu’on veut retirer le marc du raisin.
- Cette cage est posée sur une mai en bois, dans laquelle on pratique un conduit circulaire qui va aboutir au-dessus de la fosse E. C’est dans cette fosse qu’on place le vase destiné à recevoir le moût, après y avoir mis le panier D, dans lequel s’arrêtent les pépins, ou autres parties grossières qui s’échappent de la cage. Lorsque celle-ci est remplie de raisins, on fait entrer à sa surface la rondelle O, sur laquelle on pose le billot, fig. 4 , et par-dessus ce dernier, la tra-
- Fig. i et 2. Pressoir a cage. Il diffère des précédens, en ce que les planches sont réunies les unes aux autres avec des charnières. Il est usité en Catalogne. La mai du pressoir est for-
- verse A, dont les extrémités entrent dans une rainure pratiquée à la partie intérieure des deux jumelles. La petite traverse reçoit, dans un trou pratiqué à son milieu, le pivot de la vis, qui se trouve ainsi assujettie. Ce pressoir est employé également à presser les olives.
- Fig. 2. Cette figure représente une cage pour contenir le raisin , du même genre que la précédente. On en fait usage dans le royaume de Grenade. Les planches dentelées qui la composent sont maintenues par des portions de cercle de fer de 5 d. m. de large, qui se lient ensemble avec des chevilles de fer. Les cages sont ordinairement divisées en trois portions, et les planches qui les composent sont clouées contre les cercles, de manière qu’en les rapprochant les unes des autres, et les fixant par le moyen des chevilles, on forme la cage, qui a 4 d. m. de diamètre. Les planches ont 11 d. m. de haut et 12 c. m. de large.
- Fig. 3. Plateau circulaire qui se place sur les raisins.
- Fig. 4- Billot qu’on pose sur le plateau à mesure que les raisins s’affaissent par la pression. On en met plusieurs les uns sur les autres. Il a 4 d. m. de diamètre et autant de hauteur. On lui donne deux anses, afin de pouvoir le saisir plus facilement.
- HE IV.
- mée par une seule pierre, fig. 2, dans laquelle est creusée une rainure circulaire qui se prolonge au-dessus d’une auge en pierre A au niveau du sol; celle-ci est destinée à recevoir le vin
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- à mesure qu’il coule du pressoir. La cage est composée de planches unies et d’égales dimensions. Elles ont 4 à 5 c. m. de largeur sur une épaisseur de 3 c. m., et elles sont liées les unes aux autres par deux rangées de charnières. Le pressoir est en outre composé de deux jumelles, surmontées d’une traverse portant a son milieu un écrou dans lequel tourne la vis. Lorsqu’on veut presser la vendange, on place la cage dans la rainure de la mai du pressoir, et on la fixe en faisant passer une broche de fer dans les trous des charnières. On peut ainsi ouvrir ou fermer la cage à volonté. On met sur la vendange un plateau circulaire, avec des traverses de bois ou des billots, ainsi qu’il a été dit.
- Fig. 3. Pressoir a jumelles vissées. Ce pressoir est employé par les cultivateurs du royaume de Valence. Il est composé d’une mai soutenue par deux tréteaux et deux jumelles taillées en vis. Ces jumelles passent dans des trous pratiqués aux extrémités d’une traverse, qui produit une pression sur la vendange par le moyen de deux écrous en bois que l’on fait tourner successivement avec deux bâtons, ainsi qu’on le voit figuré dans le dessin. A mesure que l’on dispose la vendange sur la mai, on l’entoure avec une corde
- qui sert à la contenir lorsqu’elle est soumise à la pression.
- La mai a 12 d. m. de large, la traverse est longue de i3 ; les pièces de bois qui portent les écrous en ont y à 8.
- Fig. 4- Pressoir en caisse. On en fait usage chez les petits cultivateurs dans le département de la Dordogne. Il est peu dispendieux ; il peut être construit facilement, et peut servir non-seulement pour la fabrication du vin, mais aussi pour d’autres usages économiques.
- Il est fait en forme de caisse, ayant un fond et quatre côtés en planches qui se lient les unes aux autres par des tenons. Il est soutenu par trois solives posées horizontalement. La pression s’opère par le moyen d’un fort levier B qui se tient à une hauteur plus ou moins grande, par le moyen d’une cheville qui traverse deux mon-tans fixés en terre A. On attache à l’autre extrémité une corde qui se tourne autour de l’axe d’un treuil C, de manière à opérer la pression à mesure que l’on fait tourner celui-ci avec une barre de bois. Après avoir mis les raisins dans la caisse, on les couvre avec des planches et des solives croisées, sur lesquelles doit appuyer le levier.
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- FABRICATION DU VIN
- PLANCHE Y.
- Fig. i. Double pressoir. Il se compose de deux pressoirs séparés par une mai, qui sert à jeter la vendange lorsque les pressoirs sont chargés de raisin ou de marc. Ceux-ci étant débarrassés, on y rejette la vendange avec des pelles, ayant soin de couvrir avec des planches la séparation qui se trouve entre la mai et l’un des pressoirs; ce qu’on a indiqué par deux planches qui sont posées sur cette séparation. Ces pressoirs, usités aux environs de Bordeaux, se placent contre les fenêtres d’une muraille, par lesquelles on jette la vendange au moyen d’un conduit en planches, comme on le voit dans le dessin.
- Chaque pressoir, ainsique la mai, ont 2 6 d.m. en tout sens, avec des rebords de 3 : d. m.; ils sont à une ou à deux vis dont le pas a au moins 1 d. m. de diamètre sur g de longueur, non compris la partie qui est sans pas de vis, longue de 5 d. m.
- Lorsqu’on veut presser la vendange, on la couvre avec le plancher A, quia 17 d. m.dans tous les sens, et qui est garni de quatre chevilles qui servent à le porter, ou à l’attacher, et à l’enlever, par le moyen d’une corde qui passe dans une poulie attachée au plafond , ainsi qu’on l’a représenté dans le dessin. On fait entrer ensuite les deux vis dans les trous de la traverse B, puis deux rondelles C, et enfin l’écrou D, qu’on tourne avec la clef E. Le pressoir à une seule vis, porte sur ses cotés deux jumelles surmontées d’une traverse, reçoit la vis, laquelle est mise en action par le moyen d’un levier qu’on fait entrer dans le trou qui se trouve à sa partie inférieure.
- Fig. 2. Tonneau a porte. On fait ces portes aux grands tonneaux pour qu’un homme puisse y entrer et les nettoyer. Elles sont d’une seule pièce de bois, et taillées en biseau, de manière qu’on ne puisse les ouvrir qu’en les poussant du dehors en dedans. On les fixe par une traverse de bois qui passe dans deux anneaux de fer, et qui s’applique sur le fond du tonneau.
- Fig. 3. Plancher pour écraser le raisin. Il est usité dans le royaume de Grenade : il se compose de fortes planches réunies par des traverses , et de deux anneaux qui servent à le trans-
- porter : il a 12 d. m. en tout sens. Après avoir jeté la vendange sur un plan en pierre avec des rebords, on l’écrase avec ce plancher, sur lequel montent des hommes.
- Fig. 4- Fouloir pour la vendange. C’est une caisse longue, d’un mètre 200. m., dont le bord antérieur a moitié moins d’élévation que les trois autres, afin qu’on puisse y jeter plus facilement les raisins. Les deux extrémités sont garnies d’une porte en coulisse, qu’on ouvre pour rejeter dans la cuve le raisin qu’on a écrasé avec les pieds. Le jus s’échappe à travers les trous pratiqués dans les planches du fond : on a oublié de les indiquer dans la gravure. Le brancard, sur lequel la caisse est fixée, sert à la maintenir sur la cuve. En usage dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Fig. 5. Couloir pour le vin. Cet instrument, employé dans les caves de l’Andalousie, est très-propre à empêcher que le vin qu’on verse dans un tonneau ne trouble par sa chute rapide la lie qui se trouve dans le fond. On le fait entrer par la bonde, où il est retenu par le rebord qu’il porte dans sa partie supérieure. Lorsqu’on y verse le vin, cette liqueur, suivant la ligne courbe, descend avec moins de rapidité, et s’échappe doucement à travers les trous qui se trouvent à la partie inférieure de l’instrument : il est construit en fer-blanc.
- Fig. 6. Egrenoir. On en fait usage dans le royaume de Grenade pour égrener le raisin. Il est composé de 4 planches larges de 1. c. m. et assujetties les unes aux autres, ayant une longueur de 12 d. m. Le fond est garni de baguettes en bois, portant 3 c. m. d’équarrissage, et laissant des interstices de 1. c. m. On soutient ordinairement ces baguettes par deux traverses plus fortes, qui se croisent.
- Fig. 7. Panier pour recevoir le vin au sortir dupressoir. Il est usité aux environs de Bordeaux. Il est soutenu par ses deux 'bras au-dessus du vase dans lequel tombe le vin, et il retient les pépins et les pellicules de raisin. Le panier a 28 d. m. de profondeur, et 4 d. m. sur 3 s d. m. dans les autres dimensions.
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- PLANCHE YI.
- Fig. i. Cuves a 'vendange. Elles ont 16 d. m. de profondeur, 16 dans ieur diamètre supérieur, et 20 à leur base. On les vide par le moyen d’un conduit qui se cramponne sur les bords de la cuve, et qui va se poser sur un baquet dans lequel tombe la vendange. Usitées à Bordeaux. La lettre A indique les pièces de bois dont sont formés les cercles de la cuve. Ce sont des sections de cercles de y c. m. d’épaisseur et d’un c. m. s de largeur, qui s’ajustent les unes au bout des autres, et s’accolent deux ensemble l’une sur l’autre pour former un cercle.
- Fig. 2. Fosse a cuves. On fait dans le département des Pyrénées-Orientales des fosses revêtues en ciment et carrelées dails le fond, creusées de quelques décimètres, dans lesquelles on place les cuves où doit fermenter la vendange : c’est afin qne le vin ne se perde pas, dans le cas où une cuve viendrait à crever : le fond est en pente vers le centre , où se trouve un petit creux, qui sert à puiser le vin. On y descend par un escalier.
- Fig. 3. Châssis pour recevoir les pièces de vin. Ces châssis ont quelquefois deux étages pour recevoir trois rangées de tonneaux; ils sont renforcés par des montans et par des traverses. On construit souvent en ciment, dans la partie inférieure au-dessus du sol, une gouttière concave pour recevoir le vin des tonneaux qui viendraient à se rompre. Il se rend alors dans un réservoir creusé à cet effet dans un coin de la cave. Cette méthode, usitée dans le royaume de Valence, estutile pour renfermer une grande quantité de vin dans un petit espace.
- Fig. 4- Entonnoir pour les tonneaux. Son dàz.-mètre supérieur est de 4 d. m. et 2 - à la partie inférieure; il a 3a c. m. de profondeur : il est garni vers le centre de son fond d’un tuyau en fer-blanc.
- Fig. 5. Godet pour puiser le vin dans les tonneaux. Il est en fer-blanc, avec un long manche. Usité dans le royaume de Valence pour goûter le vin.
- Fig. 6. Comporte a poignée. C’est une espèce de petit tonneau de 6‘. d. m. de haut, de 4. à 5 d. m. de diamètre, traversé par un bâton long de 2 mètres, que les ouvriers placent sur leurs épaules lorsqu’ils veulent porter la vendange
- d’un lieu à l’autre , ou sur le dos d’un cheval. Employé dans le département de la Gironde.
- Fig. y. Soufflet a transvaser le vin. On en fait usage dans le département de la Gironde. On place à cet effet le soufflet sur le tonneau vide, auquel il se fixe par le moyen d’une double pointe C, longue de io c. m. dont on a figuré le plan supérieur à la lettre D, et qui s’ajuste sous le côté inférieur du soufflet par le moyen de deux languettes de fer, représentées sous la lettre B. On fait entrer le tuyau coudé, qui termine le soufflet, dans le tonneau rempli de vin, et on l’assujettit sur ce tonneau par un crochet, après avoir fermé hermétiquement la bonde, en entourant le tuyau du soufflet avec du linge. On établit une communication entre les deux tonneaux, par le moyen d’un tuyau en cuir qui s’attache à leur canule. Un ouvrier met ensuite le soufflet en action ; et l’air, en refoulant le vin, l’oblige à passer dans le tuyau et à remonter dans le tonneau vide.
- Le soufflet long de y c. m. est garni d’un manche de même dimension. Le crochet qui sert à le fixer est long de 35 c. m.
- Fig. 8. Cuves bordées d'un plancher supé- s rieur. On dispose ainsi les cuves, et on les entoure, dans la moitié de leur diamètre, d’un plancher sur lequel les ouvriers montent par un plan incliné. Cette disposition, en usage dans le département de la Garonne, est très-commode pour le travail des ouvriers.
- Fig. 9. Tire-bondon. Il est composé d’une poignée longue de 2 d. m., et d’une tige dont la partie unie a 6 c. m. de long et le pas-de-vis y c. m. Celui-ci entre dans un écrou dont le fer se coude et se termine en pointe à ses deux extrémités. Après l’avoir fixée sur les côtés de la bonde, on saisit celle-ci, et on l’enlève en tournant la vis. On le trouve dans le département de la Gironde.
- Fig. 10. Bondon à soufrer les tonneaux. Il est traversé par une verge de fer, longue de 2 è d. m., et crochue à ses deux extrémités. On-attache à son extrémité inférieure une mèche soufrée qu’on allume, et qu’on fait entrer dans le tonneau, qui se bouche avec le bondon. On en fait usage à Bordeaux.
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- LuÀcy. c/e C-. c/e Z/ctdt,.
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- ANIMAUX.
- PLANCHE
- Fig. i. Entrave, billot suspendu au cou. On met des entraves aux animaux, soit pour les contenir ou les arrêter dans leurs mouvements lorsqu’ils sont trop fougueux, soit pour les empêcher de s’écarter au loin, de franchir les haies ou les clôtures. Lorsque les taureaux sont méchants , et qu’on craint qu’ils ne poursuivent les hommes, on leur suspend au cou un gros billot qui les empêche de courir, de manière qu’il est facile de se soustraire à leur poursuite.
- Fig. 2. Muselière courbe à piquants. On en fait usage en Hollande pour guider les- bœufs qui labourent ou qui conduisent des charrettes. Un seul homme peut par ce moyen conduire un attelage avec des rênes qu’on fixe aux anneaux de la muselière. Elle est en fer, armée sur les côtés de petites pointes, et d’une forme demi-circulaire ; elle pose sur le museau des bœufs, où elle est fixée par deux cordes , dont l’une embrasse la partie moyenne de la tête^ et l’autre s’attache derrière les cornes.
- Fig. 3. Bandeau pour retenir les animaux. Ce bandeau doit être employé pour arrêter la fougue des bestiaux de toute espèce qui peuvent se jeter sur les hommes ou se nuire entre eux. On en met aussi en Hollande sur les yeux des vaches, des chevaux, des beliers et des brebis qu’on fait paître dans les champs autour des habitations, afin qu’ils ne s’écartent pas, et qu’ils ne puissent franchir les barrières peu élevées.
- Fig. 4- Entrave fixée au cou et a la jambe. On emploie cette espèce d’entrave dans les dé-
- PLAN
- Fig. i. Sellette pour empêcher les chèvres de franchir les clôtures. Il est bon défaire connaître, dans un moment où l’on s’occupe de multiplier
- PREMIERE.
- partemens du Puy-de-Dôme et du Cantal, pour contenir les chevaux qu’on abandonne dans les pâturages. Elle fatigue moins ces animaux que celles qui les prennent par les deux jambes ; ils se promènent et ils pâturent librement, sans pouvoir courir, ni franchir les haies ni les barrières. On passe dans le cou du cheval un collier fait avec une pièce de bois ; il est attaché par le moyen d’une chaîne ou d’une corde à un bracelet également en bois, dans lequel on fait entrer une des jambes de devant; on fixe le collier et le bracelet par le moyen d’une baguette qui porte un bouton à l’une de ses extrémités et un trou à l’autre : ce qui se fait au moyen d’un cuir qu’on passe dans le trou.
- Fig. 5. Muselière en crémaillère. Elle est usitée en Italie lorsqu’on ferre ou qu’on traite des chevaux indociles : elle est de fer, et porte un anneau qu’on accroche aux crans de la crémaillère , de manière à pouvoir serrer plus ou moins les naseaux du cheval.
- Fig. 6. Muselière droite a piquants. Elle est formée par une pièce de bois armée de pointes de fer et de deux anneaux aux extrémités; une corde fixée à l’un des anneaux passe dans l’autre, et sert de rêne au conducteur, qui la tire selon qu’il veut diriger les bœufs. La muselière reste suspendue par le moyen d’une corde qui va se rattacher derrière les cornes de l’animal. Cette muselière, usitée en Toscane, est très-défectueuse , en ce quelle presse toujours de ses pointes le museau des bœufs. Celle de la fg. 2 est bien préférable.
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- la race des chèvres du Thibet en France, un des moyens qu’on peut employer avec avantage pour prévenir les dégâts occasionés par ces
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- animaux. Nous avons vu pratiquer ce moyen dans quelques parties des petits cantons de la Suisse. On leur met sur le corps une sellette composée de deux pièces de toile grossière sur lesquelles on fixe deux planchettes, qui sont soutenues par une courroie placée sur le corps de l’animal, et par deux sangles, dont l’une embrasse la poitrine et l’autre le derrière. Deux montants en bois, attachés à la partie intérieure des planchettes, sont traversés à angles droits par une autre pièce de bois. Le tout offre une résistance à la chèvre lorsqu’elle s’efforce de traverser les haies et les clôtures, et ne lui permet pas de passer outre. On pourrait maintenir par ce moyen peu coûteux, un certain nombre de chèvres dans des pâturages enclos.
- Fig'. 2. Entraves en bracelet. Elles sont for-
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- mées par deux bracelets en bois qui s’ouvrent et se ferment par le moyen d’une cheville, ainsi qu’il a été expliqué à la fig. 4? pl- i. Les bracelets, qui se mettent ordinairement aux jambes de derrière, sont réunis par une chaîne.
- Fig. 3. Entrave oblongue. C’est une pièce de bois flexible que l’on amincit aux extrémités, après en avoir creusé la partie moyenne. En la repliant sur elle-même, on a une entrave qu’on ouvre pour prendre la jambe du cheval, et qu’on ferme au moyen d’une ficelle. Elle a 4 d. m. de long sur une épaisseur de 5 c. m. i. On en fait usage en Toscane.
- Fig. 4- Entrave en bracelet pour les oies. Lorsqu’on veut empêcher que les oies ne s’écartent trop loin des habitations, on leur met à la pâte, une petite entrave qui se fixe par le moyen d’une cheville. -Les petits propriétaires font usage en Danemarck de ce moyen, qui peut, dans plusieurs circonstances , être employé par nos cultivateurs,
- Fig. 5. Muselière en bois. Elle est composée de deux pièces de bois à dents, réunies à l’une de leurs extrémités par deux anneaux. Elle est employée en Espagne pour maîtriser les mules qui ne veulent pas se laisser ferrer. On saisit la lèvre supérieure de l’animal entre les deux pinces, et on la tient comprimée en rappro-
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- chant les deux extrémités qu’on lie avec une corde.
- Fig. 6. Entrave ou Collier pour les cochons. Il est composé d’une traverse aux extrémités de laquelle on fait entrer obliquement deux montants, qu’on lie par une corde dans la partie supérieure, après avoir saisi le cou de l’animal. On en fait usage dans les départements méridionaux de France, pour empêcher les cochons de s’écarter au loin, de traverser les baies et les barrières.
- Fig. y. Nasière en tenaille. C’est une espèce de tenaille ou pince dont les extrémités sont émoussées, et la poignée garnie de deux anneaux à l’un desquels on fixe une corde qui passe librement dans le second anneau. On insinue les pinces dans les naseaux des bœufs à travers le cartilage qui les sépare : l’on conduit et l’on guide par ce moyen les bœufs, soit qu’ils labourent, soit qu’ils tirent des fardeaux. On en fait généralement usage en Toscane. Les branches ou poignées de cette nasière ont une longueur d’un d. m. Les pinces forment un arc dont la corde a 7 c. m., et dont le rayon est de 5 c. m. 2. Ce moyen pourrait être employé pour conduire d’un lieu à un autre les taureaux qui sont dangereux.
- Fig. 8. Muselière de forme ovoïde tronquée. On la construit avec des éclisses de bois que l’on fixe avec des pointes. Elle est employée en Suisse pour empêcher les veaux de téter leur mère, et dans beaucoup d’endroits pour empêcher les bestiaux de manger lorsqu’ils doivent travailler. Elle a 26 c. m. dans son plus grand diamètre, et autant de profondeur. Les éclisses de bois dont elle se compose ont de 3 i à 4 * c. m.
- Fig. g. Collier d ressort. Il est employé dans quelques endroits pour attacher les bœufs et les vaches à l’étable. Il se fait avec une pièce de bois qu’on reploie sur elle-même, et qu’on retient dans cet état par le moyen d’une traverse ayant un bouton à l’une de ses extrémités et une languette à cran de l’autre. C’est en ôtant et en remettant cette traverse que l’on peut retirer ou poser le collier au cou des animaux.
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- ANIMAUX.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Piquets avec une corde pour faire pâturer les chevaux. On enfonce deux piquets en terre, à une distance proportionnée à la quantité de pâturage qu’on veut livrer à un cheval. On fixe de l’un à l’autre une corde qui passe dans un anneau. Celui-ci est attaché à une seconde corde qui tient au licou de l’animal. Ainsi le cheval peut parcourir une bien plus grande surface de pâturage que s’il n’était attaché qu’à un seul piquet. Cette méthode est usitée en Danemarck.
- Fig. 2. Piquetpour tenir les chevaux alacorde. Il faut changer les chevaux plus souvent de place lorsqu’on fait usage de ce moven au lieu du précédent. La méthode de faire pâturer les bestiaux au piquet tient le milieu entre celle de faucher l’herbe et de la leur donner en vert, et celle de les laisser pâturer en liberté. Elle est préférable à la première, en ce qu’elle est beaucoup moins dispendieuse, et elle n’a pas l’inconvénient d’abîmer et de perdre beaucoup d’herbe, comme dans la seconde. Elle pourrait s’appliquer, dans beaucoup de circonstances, aux chèvres du Thibet, qui vont se propager en France.
- Fig. 3. Museliere pour contenir les bestiaux. Lorsqu’on attache au piquet des animaux vifs ou impatients, on les empêche d’arracher les piquets ou de casser la corde, en leur mettant à l extrémité de la tête cette muselière ( Voyez %• 2) ? qui est composée de deux morceaux de bois retenus à deux extrémités par une corde, et traversées aux deux autres par une seconde corde à laquelle l’animal est attaché, de manière que celui-ci ne peut tirer à lui -sans se sentir fortement pressé ; ce qui l’oblige de rester tranquille.
- Fig. 3. Martingale pour empêcher les vaches de manger les branches darbres. Elle prend au licou de l’animal, et va se fixer sous le ventre à une sangle qui entoure son cou, et qui est retenue sur le derrière par une autre sangle. On en fait usage en Normandie pour empêcher les vaches de lever la tête et d’atteindre les branches inférieures des pommiers, dont les champs sont ordinairement couverts.
- Fig. 4- Moutons attachés avec un bâton. Les petits propriétaires de Holland, qui font paître des moutons autour de leurs habitations, les accouplent avec un bâton attaché à une corde qui leur entoure le cou, de manière qu’ils ne peuvent s’écarter au loin et se perdre. J’ai vu dans le comté de Middelbourg des chèvres accouplées de la même manière. C’est encore le cas, pour les propriétaires qui voudront avoir quelques chèvres du Thibet, de les faire paître en l.es attachant ainsi.
- Fig. 6. Etrille en pointes de cardes. Cette étrille est composée d’aiguilles fixées sur un cuir, lequel est cloué sur une planche ayant une poignée. Elle est absolument faite comme les cardes pour la laine et le coton. Elle a 24 c. m. de long et 12 de large. Sa poignée est longue de i3 d. m. On en fait usage en Languedoc et en Suisse. L’étrillage ne devrait pas être négligé par les fermiers qui veulent soigner leurs bestiaux.
- Fig. 7. Auge a pivot tournant. Elle se trouve dans le canton d’Appenzel. Ses pivots forment une espèce d’axe qui tourne sur deux montants en bois fixés dans le sol. Lorsqu’on veut la vider, après l’avoir nettoyée, il suffit delà pencher sur un de ses bords. Elle sert à abreuver les bestiaux.
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- Fig. 8. Cloche en bois. Les bergers qui font paître les vaches dans les immenses bruyères , situées à peu de distança de la Loire, attachent
- ces cloches au cou de ces animaux. Elles sont en bois ainsi que leur battant. Elles ont 15 c. m. de hauteur, et 10 dans leur plus grand diamètre.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Hache-paille adapté sur un tonneau. \ Il est composé d’un tonneau, sur lequel on établit deux lames larges de y c. m., dont l’une, inférieure, est fixée sur les deux bords du tonneau , au moyen- de coudures formées à ses extrémités , ainsi qu’il est indiqué dans la gravure. La lame supérieure est attachée par un boulon à la lame inférieure, et porte à son autre -extrémité un manche qui sert à la faire agir. Lapaille tombe d'ans le tonneau à mesure quelle est coupée. Ce hache - paille est d’une facile construction. On l’emploie dans le département d’Indre-et-Loire.
- Fig. 2. Coupe-foin ci manche coudé. On l’emploie en Toscane pour cou?per le foin en meule. Sa lame, en forme de cœur, a i8c.ra. de long sur 19 dans sa plus grande largeur; la coudure est de 8 c. m., et le manche a 4 d. m. Cet instrument est commode pour couper le foin entassé en meule. On l’a représenté vu de profil, afin de mieux faire concevoir la forme qui lui est propre.
- Fig. 3. Billot pour faire manger du sel aux moutons. Il est composé d’un bloc de bois un peu concave dans sa partie supérieure, et de quatre montants qui font l’office de pieds, et qui, en permettant aux moutons de passer la tête, les empêchent de monter par-dessus, et de répandre ou de salir le sel. Les montants, cloués au bloc de bois, le soutiennent par le moyen d’entailles pratiquées dans leur partie inférieure. Ce billot, que les moutons ne peuvent renverser, est très-commode pour leur donner du sel dans les étables.
- Fig. 4. Coupe-foin en forme de bêche toute de fer. Elle a 67 c. m. de son sommet à la cheville sur laquelle on met le pied pour couper le foin, et 4 c. m. de cette partie à la lame. Celle-ci a 3 d. m. de long sur 2 dans sa plus grande largeur. Elle est tranchante jusqu’à la moitié de sa
- longueur. Le manche a 67 c. m. Elle est usitée en Hollande pour couper par morceaux les meules de foin. On l’emploie en appuyant le pied au-dessus de la cheville, qui est pareillement en fer.
- Fig. 5. Coupe-foin lanc forme. On en fait usage en Lombardie pour couper le foin en meule. La lame a 25 c. m. de long, et 20 de large. Son manche a 6 d. m.
- Fig. 6. Coupe-foin en forme de bêche. Il se trouve chez les cultivateurs des environs de Rome. Sa lame a 36 c. m. dans sa plus grande largeur sur 3o de long. La gouge en a 20, et le manche 100.
- Fig. 7. Coupe-foin a tranchant circulaire. On le trouve dans le Milanais, et dans le Valais en Suisse. Sa lame a 22 c. m. de large sur 26 de longueur. La douille en a 3i de long, et la cheville en fer sur laquelle on appuie le pied a 6 c. m. et le manche 60.
- Fig. 8. Hache-paille. Les cultivateurs de Toscane s’en servent habituellement pour couper en morceaux la paille des céréales, les tiges de millet et de maïs, dont ils nourrissent leurs bestiaux. Il est composé d’une lame courbe et dentelée, soutenue à ses deux extrémités par deux montants en bois , fixés sur un banc. On place quelquefois un troisième support vers le milieu de la lame, lorsque celle-ci n’est pas assez forte. Le banc a 16 d. m. de long, les supports ont 26 c. m., et la lame 7 d. m. L’ouvrier, assis sur le banc, prend les tiges des plantes, et il les coupe en appuyant sur la lame qui est dentelée.
- Fig.'9. Sellette. Elle est destinée, en Andalousie, pour poser les paniers dans lesquels on fait manger aux bestiaux la paille et l’orge. On peut la faire servir à exhausser les baquets pour la lessive, et pour d’autres usages analogues. Elle a 9 d. m. de haut, et 7 d’un pied à l’autre.
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- LAITAGE.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. x et 2. Sellettes en usage parmi les bergers suisses, lorsqu’ils traient les vaches. La première a la forme d’un champignon , et la seconde est composée avec une planche demi-circulaire. L’une et l’autre portent un piquet qui sert de soutien, et des sangles qui se bouclent ou des cordes qui s’attachent au corps de la personne qui trait les vaches. Elle porte ainsi à son derrière, en allant d’une vache à l’autre, la sellette sur laquelle elle se repose pendant le trayage. La première, fig. i, a 24 c. m. de diamètre et 33 c. m. en hauteur.
- Fig. 3. Vase à traire employé dans presque toute la Suisse. Il est formé par des douves avec une poignée de 24 c. m. de longueur à prendre des bords du vase. Celui-ci a 26 c. m. dans son plus grand diamètre, et 15 dans son plus petit , sur 3o de hauteur. Il est très-commode pour l’opération à laquelle on le destine.
- Fig. 4. Seau pour traire les vaches, employé
- dans la Lombardie. Il a 3 d. m. de haut, 3 4à son diamètre supérieur, et 3 à l’inférieur.
- Fig. 5. Comporte en usage dans le Lodésan pour transporter le lait des pâturages dans la ferme. Elle a 6 d. m. { de haut, 6 à son diamètre supérieur, 5 à l’inférieur.
- Fig. 6. Seau à transporter le lait. Il est en usage dans le canton de Zuric. L’anse, fixée par une baguette qui traverse deux douves saillantes , peut s’enlever à volonté. Elle sert aussi à assujettir un couvercle en bois, dont on se sert dans les longs transports.
- Fig. y et 8. Rondelle sur laquelle on pose le vase, fig. 8, qui sert à contenir le laitage. On fait usage de vases de cuivre en été, et de bois en hiver. Ils ont 8 d. m. de diamètre, et 1 9 c. m. de hauteur. Ils sont employés dans le Milanais.
- Fig. 9. Vase a transvaser le lait. Il est en cuivre, d'un diamètre de 4 7 d. m. sur 23 de hauteur.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Vase a passer le lait. Il est de fer-blanc , et quelquefois en bois. Il a 21 c. m. à son orifice, 4 à sa base , et 21 de hauteur. Il s’emploie en Suisse, où l’on met au fond de l’intérieur une poignée d’herbes , ordinairement la clématite (Clematis vitalba.)
- Fig. 2. Couloir a passer le lait, avec son support. Il est en bois, et il est percé à sa base de trous qu’on recouvre d’une toile lorsqu’on veut
- couler le lait. Il a 4 d- T dans son plus grand diamètre , et 22 c. m. de haut. Son support a pd. m. de longueur. Le diamètre de l’ouverture dans laquelle on place le couloir, est de 3 d. m. 7.
- Fig. 3. Moule a cèrat, second fromage qu’on retire du petit lait. II est fait avec une planche très-mince , courbée circulairement et contenue par une corde que l’on serre plus ou moins
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- par une crémaillère en bois. Il a deux d. m. de hauteur sur 3 de large. Il est en usage en Suisse.
- Fig. 4- Chaudière a lait. Elle est accrochée à une potence mobile par le moyen de laquelle on met ou l’on retire le lait de dessus le feu. Elle est employée dans toute la Suisse. Elle porte en hauteur 7 d. m.
- Fig. 5. Couvercle delà chaudière. 11 est percé d’un trou qu’on ouvre ou qu’on ferme par le
- moyen d’une planchette qui tourne sur une cheville à laquelle elle est fixée.
- Fig. 6. Passoire en cuivre avec laquelle on enlève et l’on fait égoutter le caillé, avant de le mettre dans les moules. Elle a a3 c. m. de diamètre, et son manche i5 de long.
- Fig. y. Couteau en bois qui sert à couper le caillé dans la chaudière. Il est long de 4 d. m. et large de 4 c- m-
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- LAITAGE
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- PLANCHE III.
- Fig. i. Tablepour faire égoutter lesfromages. Cette table, en usage dans leLodesan, est portée par deux supports en briques, dont l’un est un peu moins élevé que l’autre, afin de tenir la table inclinée à son extrémité angulaire, où elle est percée d’un trou pour l’écoulement du petit-lait. Elle a 17 d. m. de long sur 7 de large, avec des rebords de 12 c. m. On peut lui donner quatre supports en bois, ainsi que cela se pratique en Suisse.
- Fig. 2. Petit moule circulaire a fromages. Il est formé par une planche très-mince, longue de 10 d. m. et large de 22 c. m. On la resserre par le moyen d’une corde que l’on tourne autour de sa circonférence. Usité dans le Lodesan.
- Fig. 3. Toile pour mettre sous les moules. C’est une toile ordinaire de chanvre, qui sert à retenir le caillé, et à donner passage au petit-lait.
- Fig. 4- Fourchette en fer. Elle sert à étendre la toile, n° 3, qu’on'pose sous le moule, n° 2, afin de permettre au petit-lait du fromage de trouver une issue pour s’échapper. Elle a une longueur de 24 c. m.
- Fig. 5. Moule carré. Il est employé en Suisse pour faire les seconds fromages qu’on retire du petit-lait, et qu’on désigne sous le nom de tome. Il a un fond percé de trous.
- Fig. 6. Moule a fromage de Gruyère. Il se fait avec une planche longue et mince, sur laquelle on fixe une petite pièce de bois qui règle la fermeture que doit avoir le moule, afin de maintenir tous les fromages dans un égal diamètre. On donne une plus grande étendue au moule lorsqu’on le remplit de caillé, et on le
- resserre à mesure que le fromage se rapetisse par l'écoulement du caillé. On le fixe au moyen d’une corde.
- 7- Réseau en ficelle. On le pose au-dessous des moules pour faciliter l’écoulement du petit-lait,
- Fig. 8. Moule h fromage en forme de tour. H est usité dans le Grindelwald en Suisse, pour faire le sérac ou féré, fromage extrait du petit-lait. II est formé de quatre planches, dont les deux opposées sont percées de trous. Il est évasé par le bas, et contenu dans le haut par une bande en bois. La planche carrée , qui se voit sous le même numéro, est un fond mobile retenu par deux petites traverses, qu’on fait passer dans les trous inférieurs.
- Fig- 9 Moule circulaire d’une seule pièce. Il est en bois, et a un fond percé de trous. La capacité et les formes de ces moules peuvent varier à volonté.
- Fig. 10. Moule de fromage figuré. Cette méthode d’imprimer sur les fromages différentes figures se trouve pratiquée dans le royaume de Grenade. On grave sur une planche les formes et les figures qu’on veut donner aux fromages, dans les dimensions dont on a besoin. On fait sur la même planche un ou plusieurs fromages, en entourant les moules de bandes nattées en sparte, dans lesquelles on jette le caillé. Ces formes peuvent servir également à figurer des pains de beurre.
- Fig. 11. Table ronde a, saler les fromages. Elle a 8 d. m. de diamètre. On a ménagé sur les bords un petit trou dans lequel on met le sel.
- On voit, sur le côté droit de la table, n° 1,
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- deux figures qui représentent deux fromages, dont le supérieur est enveloppé dans un tricot à mailles lâches, et accroché contre une muraille. C’est ainsi que l’on dispose, dans quelques endroits des Pyrénées, le caillé de seconde cuite, pour en former des fromages. On le pétrit aussi,
- et après lui avoir donné la forme d’un melon on le traverse de part en part avec une cheville, et l’on forme sur sa circonférence, des côtes, par le moyen d’une corde que l’on serre un peu, et qu’on tourne alternativement sur les deux extrémités de la cheville.
- PLANCHE IV.
- Fig. i et 2. Fourneau a faire chauffer le lait. On a représenté sa coupe sous la figure i, et son plan sous la figure 2. Il est construit en brique ; il a une forme conique, excepté d’un côté où il est ouvert. On y descend par une pente ménagée à cet effet, figure 2. La chaudière, aussi de forme conique, est suspendue à une potence qui tourne sur son pivot, et dans une pièce de bois fixée dans le mur. Ce genre de construction , qui se pratique dans le Lode-san pour la fabrication des fromages, est avantageux; car il économise le combustible en concentrant la chaleur, et il donne la facilité de retirer la chaudière de dessus le feu lorsqu’on veut manipuler le laitage. La potence, ainsi que son bras, a un mètre de longueur. Le grand diamètre de la chaudière est de 12 d. m., et le plus petit de 5 è, et sa profondeur de 12 d. m.
- Fig. 1. Manière de couler le lait. On forme en bois une fourche aplatie, qui porte à son talon un montant à crochet, auquel on adapte un vase conique. La fourche qui maintient ce vase est posée sur un baquet, dans lequel tombe le lait, après avoir coulé à travers des feuillages de sapin ou d’autres plantes. Cet appareil est généralement employé en Suisse. On attache quelquefois une toile de crin à la base du couloir. Celui-ci a 4 d. m. a son orifice, sur une hauteur de 3~ c. m.
- Fig. 2. Seau a traire les vaches. Il est fait de petites douves, retenues par deux cercles de bois. L’anse s’attache avec deux chevilles, et se rabaisse intérieurement sur les bords du vase. On le trouve dans la vallée de Chamouny.
- Fig. 3. Moule pour les fromages de chèvre.
- C’est un vase percé de huit trous, dont le diamètre supérieur est de 17 c. m., et le diamètre inférieur de i3 c. m. Sa hauteur est de 5 c. m. On l’emploie dans les laiteries du Cantal, pour faire des fromages de chèvre très-estimés.
- . Fig. 4. Vase a support. Il a la forme d’une écuelle : il est garni à son centre d’un support, sur lequel on pose le moule précédent. Il sert à recevoir le petit-lait qui s’écoule du fromage. Il a 3 c. m. de haut.
- Fig. 5. Brassoir a crochet pour le laitage. Cet instrument est employé en Suisse pour diviser le caillé qu’on laisse former dans une chaudière. Il est fait avec une branche de bois dont les rameaux sont taillés en crochet. Les deux derniers de la partie supérieure sont recourbés en demi-cercle et fixés dans la tige. La longueur de la tige occupée par les crochets est de 7 d. m., et la partie à nu est de 8 d. tn. Les crochets ont 9 c. m. de long.
- Fig. 6. Brassoir a chevilles. Il est en usage dans le Lodesan pour la fabrication des fromages. Il est composé d’un bâton long de 18 d. m., perce dans une longueur de 0 d. m., de treize trous croisés dans lesquels on fait passer des chevilles longues de 33 c. m.
- Fig. 7. Battoir a disque. C’est un bâton long de 17 d. m., qui porte à son extrémité un disque en bois, dont le diamètre est de 28 c. m. Il est bombé dans sa partie inférieure. Il sert à soulever et à agiter le caillé.
- Fig. 8. Bâton à remuer le caüle. Il sert également, dans le Lodesan, à agiter le petit-lait dans la chaudière lorsqu’on veut obtenir un second fromage.
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- LAITAGE.
- PLAKCHE Y.
- Fromage de Schabzieger. La' fabrication de ce fromage, qui a lieu dans le canton de Glaris, est toujours combinée avec celle du beurre. Après avoir enlevé toute la crème du lait, on fait bouillir celui-ci ; lorsqu’il monte, on y verse du petit-lait aigri; on remue, et lorsque la masse est prise, on la jette dans des sacs de toile, pl. 6, fig. 3, ou dans des boîtes faites d’écorces de sapin , fig. 4 ; et l’on continue ainsi chaque jour, jusqu’à ce que les sacs soient remplis; on les laisse égoutter dans un lieu' frais. On peut les conserver dans cet état pendant 3 ou, 4 mois, avant d’en faire usage. On emploie aussi cette pâte de fromage que les Suisses nomment séré, aussitôt quelle sort de la chaudière; mais, dans tous les cas, elle doit être séparée de tout le petit-lait quelle contient : c’est pour cette raison qu’on lui fait subir une pression avant de l’employer. On met à cet effet les sacs sur un plancher, fig. 3, pl. 6, par couches de deux sacs placés transversalement les uns sur les autres. On forme ainsi des piles de 8 sacs, qu’on recouvre avec des planches sur lesquelles on pose de grosses pierres. On laisse le tout dans cet état jusqu’à ce qu’il ne s’écoule plus de petit-lait. Les sacs pèsent de 3o à 3a kilogrammes.
- Pour procéder à la confection du Schabzieger, on jette surfaire dumoulin, fig. 7, et 8, pl. 5-, le séré contenu dans un sac, et on ajoute sur cette quantité deux mesures et demie de mélilot (Melilotus officinalis, L.) et deux mesures de' sel blanc. Cette mesure a 18 c. m. de diamètre sur 10 de hauteur. On jette quelquefois sur laire du moulin 65 à y5 kilogrammes de séré, sur 5 mesures de mélilot. On fait alors tourner ( la meule pour triturer le tout jusqu’à ce que j les deux matières soient bien mélangées, opé- i
- ! ration qui dure environ deux heures. Il faut 1 observer que le mélilot a été auparavant bien j séché et réduit en une poudre très-fine; on ; remet ensuite la pâte dans les sacs, et on la ; porte au lieu où doivent se faire les fromages.
- . On a à cet effet des moules ou petits vases de bois, fig. 11, pl. 5, dans lesquels on met une toile \ dont les bords se replient sur la partie extérieure i du vase fig. 4 Æis, se fixent avec une corde ; j on y jette une certaine quantité de pâte, qu’on ; frappe fortement avec un pilon aplati par ; le bout, fig. 13 ; on réitère cette opération : jusqu’à ce que le moule soit rempli de pâte bien tassée, et l’on donne la dernière compres-: sion avec une batte de bois, fig. 12 ; alors on j retire ces fromages de leurs moules, et on les j place sur des tabettes, fig. 1. Aprèslesavoirlaissés ! dans cet état pendant quelques jours, on arron-; dit leurs angles avec un couteau, fig. 4; on fait ! cette opération sur le tour fig. g. On les laisse sur les tabettes afin de les faire sécher et durcir.
- | On les expédie au bout de 3 ou 4 mois , époque où ils sont suffisamment secs. Ils sont d’autant meilleurs qu’ils sont plus secs et plus vieux. Ils ont atteint au bout d’une année toute leur maturité.
- Le seul soin qu’on doit donner aux fromages qu’on a déposés dans des magasins, cest de brosser une ou deux fois par semaine les planches sur lesquelles on les dépose. Le prix courant des fromages de Schabzieger dans le canton de Glaris est de 5 à 5 ; florins le quintal poids de marc. Il serait facile d’introduire en France ce genre de fabrication, utile pour la marine.
- Fig. 1. Tabettes pour conserver le fromage de Schabzieger: elles sont distantes les unes des autres de 3 d. m.
- Fig. 2. Sonde pour les fromages. Lorsqu’on
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- veut goûter les fromages et en reconnaître la qualité, on l’enfonce en tournant, et l’on apporte un petit cylindre de fromage en retirant l’instrument. La partie concave a i4 c. m. de Ion?, et le manche en a 5 t.
- Fig. 3. Sonde pour les pains de beurre. Elle est plus longue que la précédente , et elle est employée aux halles de Paris. Sa gouge a 13 c. m. de Ion»'.
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- Fig. 4- Lame de couteau pour nettoyer les fromages.
- Fig. 3. Couteau pour nettoyer les fromages. Sa lame, longue de 37 c. m. sur 5 dans sa plus grande largeur, a un manche long de 12 c. ni. ; il est employé dans le canton de Glaris et dans le Lodésan pour racler les fromages de temps à autre.
- Fig. 6. Balai pour les fromages. Lorsqu’on a raclé les fromages avec un couteau, on les nettoie avec ce balai. On s’en sert aussi pour enlever les ordures des tabettes. Il a 4 d. m. de long.
- Fig. 7. et 8. Moulin pour le fromage de Schab-zieger. La première figure représente la coupe du moulin, et la seconde son plan. Il est composé d’une mai ou meule en pierre de 2 mètres de diamètre, entouré d’un rebord en planche qui s’élève de trois d. m. au-dessus de la superficie de la mai. Au centre s’élève un arbre dont l’axe supérieur tourne dans un trou pratiqué au plancher. A ce montant se trouve fixé un levier qui traverse la meule verticale, et à l’extrémité duquel on attelle l’animal qui fait tourner la meule. On attache sur ce même levier un cadre en bois, posé verticalement sur les deux côtés de la meule, et sur deux points de sa circonférence. Le cadre sert à faire retomber la pâte du fromage qui s’attache à la meule. On établit à la base de l’arbre une racloire formée par une pièce de bois demi-circulaire quia 16 d. m. dans sa courbure
- extérieure, 20 d’épaisseur et 17 de largeur; elle sert à écarter la matière caseuse du centre et à la ramener à la circonférence ; tandis qu’une planche haute de 24 c. m. et longue de 58 fait dans le sens inverse la fonction de racloire, et ramène la matière de la circonférence au centre. Elle est fixée dans une rainure pratiquée à l’extrémité d’une pièce de bois carrée longue de 10 d. m. qui s’attache à la base de l’arbre montant. La meule verticale en pierre qui sert à broyer le fromage a i4 d. m. de diamètre et 16 c. m. d’épaisseur. Elle rouie dans un encaissement en bois dont on a donné la coupe à la fig. 7, et qui est destiné à empêcher que le fromage ne se répande hors du moulin. Il est placé à 5 c. m. de la meule, et à une élévation de 93 c. m.
- FiS- 9- Tour sur lequel on façonne les fromages. Il est composé d’un billot de bois long de 23 c. m. soutenu par trois pieds longs de 8 d. m. ; il a à son centre supérieur une cheville qui reçoit un plateau de 2 d. m. de diamètre, et armé de trois chevilles qui servent à le faire tourner.
- Fig 10. Tour sans plateau.
- Fig. 11. Vase qui sert de moule. Il est pareil à celui de la figure i4 (4)? excepté qu’il n’est pas garni de linge. Il a 22 c. m. de haut, et 23 dans son plus grand diamètre. On varie ces dimensions.
- Fig. 12. Batte pourfrapper lesfromages .Elle a 12 c. m. de diamètre, son manche a 60 c. in, de long.
- Fig. i3. Pilon pour tasserlapâte desfromages. Il a 4- d. m. de long, sur 4 c. m- de diamètre à sa base.
- Fig. 14. (4)- Moule avec un linge.
- Fig. i5. Cuveau. II sert à placer le tour et à recevoir les rognures qui tombent lorsque 1 ouvrier arrondit les fromages avec un couteau.
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- PLANCHE VI.
- Fig. r. Presse a levier pour les fromages. Elle. se compose d’une table à rebords avec une échancrure pour laisser tomber le petit-lait. Cette table est soutenue par deux tréteaux, et reçoit à • son centre le moule dans lequel est le fromage qu’on veut presser. On couvre le fromage par un plateau qui porte une traverse mobile, percée à son milieu d’un trou dans lequel on met une barre ; celle-ci produit la pression par le moyen d’un levier auquel elle est attachée. Le levier, fixé à une poutre du plancher A , est chargé à l’une de ses extrémités d’une grosse pierre. Lorsqu’on veut faire cesser la pression, on abaisse l’autre extrémité du levier par le moyen d’une corde B, qui s’attache à une cheville enfoncée dans une muraille. Le moule a 6. d. m. de diamètre et i de hauteur. La table a 8 d. m. dans sa plus grande largeur, et 19 de long. Usitée en Suisse.
- Fig. 2. Presse en table pour lesfromages. Elle est formée par une table épaisse, légèrement creusée sur sa surface, et soutenue par quatre pieds. On ménage sur l’un de ses bords une gouttière pour laisser tomber le petit-lait. Après
- PL A NC
- Fig. i. Machine a battre le beurre. C’est une baratte ordinaire, dont la batte est fixée à un levier en forme d’équerre, et qui est suspendue à un poteau par un boulon en fer. On le place souvent entre deux poteaux. L’ouvrier fait mouvoir le levier en le baissant et le levant alternativement , après avoir saisi de ses deux mains la cheville qui se trouve à son extrémité; cette cheville se place plus ou moins en avant du levier, selon la taille de la personne qui bat le beurre. On élève aussi plus ou moins la batte par le moyen d’une autre cheville, selon que la baratte est remplie d’une quantité plus ou moins considérable de crème. On l’emploie en Hollande.
- Fig. 2. Baratte enforme de tonneau raccourci.
- y avoir placé an fromage entouré de son moule, on le recouvre avec une planche d’une dimension semblable à celle de la presse, et qui est percée de trois ouvertures dans lesquelles on fait entrer trois montans en bois fixés sur la table. Ces pièces de bois servent à retenir la planche et à empêcher qu’elle ne vacille. On la couvre de pierres plus ou moins lourdes, selon ce qu’on veut opérer de pression.
- Fig. 3. Maniéré de presser le Schabzieger. Il en a été parlé dans l’article précédent.
- Fig. 4. Boîte d écorce de sapin pour conserver le fromage. On en fait usage en Suisse, dans les lieux où l’on fabrique le Schabzieger.
- Fig. 5. Table à roulettes pour échafaudage. Elle est usitée en Lombardie pour nettoyer les fromages qu’on tient sur des tabettes dans les fromageries. On la fait aller d’un lieu à 1 autre vis-à-vis des tabettes. Un homme monte au-dessus, prend les fromages, les racle avec un couteau et les frotte avec un balai, après les avoir posés sur le tabouret. La table a 19 d. m. de long sur 7 de large, et 12 d’élévation.
- IE VII.
- Elle est traversée d’un axe qui porte sur deux montans à pied, réunis par une pièce de bois. Elle est mise en mouvement au moyen d’une manivelle fixée à l’une des extrémités de l’axe. On y jette la crème par une ouverture qui se ferme avec une porte. Elle est usitée en Allemagne. Elle a de 8 à 9 d. m. de diamètre et 3 à 4- de largeur.
- Fig. 3. Écrémoir. Il est en bois avec un petit manche recourbé. On en fait usage en Suisse. Il a à peu près la même forme dans le Lodésan, et il est en métal..
- Fig. 4. Baratte en forme de tonneau. Elis est traversée par un axe en fer dont les extrémités sont coudées en forme de manivelle. Cet axe est assujetti dans un trou carre pratiqué à deux
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- pièces de bois posées sur les fonds du tonneau. Ces deux pièces sont remplacées quelquefois, et avec plus de solidité, par deux croix en fer. Cette baratte, dans laquelle on peut faire ioo liv. de beurre à la fois, a i m. de long sur 5 d. m. dans son plus grand diamètre. L’ouverture par laquelle on jette la crème, a 16 c. m. de diamètre. On la bouche avec un bondon couvert de linge, et assujetti par le moyen d’une cheville qu’on fait passer dans les trous de deux gâches en bois placées à côté de l’ouverture. On pratique aussi dans le tonneau un trou de 2 c. m. i de diamètre qui sert à laisser écha-per le petit-lait, et à introduire l’eau nécessaire au lavage du beurre. La lettre A indique une planchette de io c. m. de hauteur qu’on Exe dans l’intérieur du tonneau ; on en place deux diamétralement opposées l’une à l’autre. Elles servent à rompre la crème. On fait usage de cette machine dans le pays de Bray en Normandie.
- Fig. 5. Baratte cylindrique. On établit au-
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- dessus de l’ouverture une coupe percée, afin d’empêcher lejaillissemcnt de la crème à l’extérieur. La lettre A représente la forme de la batte.
- * On peut varier selon le besoin les dimensions de cette baratte, qui est le plus généralement usitée dans les fermes.
- Fig. 6. Baquet a crème. Il est employé dans le Lodésan. Il a 6 d. m. de long sur 4 dans sa plus grande largeur, et 5 4 de haut.
- Fig. y. Vase a conserver le beurre. Cette forme conique est importante ; car le beurre, en s’affaissant, remplit tous les interstices, et interdit ainsi l’accès à l’air, qui le corromprait.
- Fig. 8. Vase pour faire monter la crème. Il a 6. d. m. de diamètre, et xo ou 12 c. m. de haut. Une grande surface et peu de profondeur favorisent l’ascension de la crème. Il est usité en Suisse,
- Fig. g. Niche a faire sécher les fromages. Elle est en usage dans la Belgique, où on l’établit dans le milieu des cours. Elle ferme à clef, et on y monte avec une échelle.
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- VOLAILLE.
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- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Nids de poules en briques. On construit, en Andalousie, ces sortes de nids pour faire couver les poules. A cet effet, on applique, à angles droits, contre une muraille, deux tuiles ou briques qu’on recouvre avec deux autres en forme de toit,- on continue ainsi de suite, et l’on pose sur le devant une rangée de tuiles qui forment le nid. On cimente le tout avec du plâtre. Ces nids sont d’une construction peu dispendieuse, et peuvent être entretenus avec propreté.
- Fig. 2. Cage pour porter la 'volaille au marché. Elle est faite avec un cercle en bois , percé de trous pour donner de l’air, avec un fond en bois ou en toile, et recouvert d’une toile en forme de cône. On laisse une ouverture par le haut pour faire entrer les oiseaux.
- Fig. 3. Entonnoir pour gorger la 'volaille. Il est en fer-blane, taillé en bec de flûte à son extrémité. Il a 33 c. m. de long et une ouverture du diamètre de 8 c. m., et de i c. m. vers son extrémité. On l’emploie à Toulouse pour faire avaler la nourriture aux oies mises à l’engrais.
- Fig. 4- Poulailler formé avec une échelle. On plante quatre poteaux dans une cour, sur lesquels on assujettit une échelle, et on établit au dessus une toiture en paille. On y adapte une échelle formée avec une perche traversée de bâ-
- PLAN
- tons. Se trouve dans le département des Landes.
- Fig. 5. Poulailler formé avec une roue de charrette. On prend , dans le même département, une vieille roue de charrette, qu’on assujettit au haut d’un poteau,- on y met un toit, sous lequel la volaille va coucher au moyen d’une échelle.
- Fig. 6. Cages pour la volaille ou pour les oiseaux. On les constrait, en Catalogne, avec 1 ’arundo calamagrostis. L., sur des dimensions plus ou moins grandes. On a, à cet effet, un plancher rond , aux bords duquel on attache avec des ficelles les joncs qui se croisent en losange.
- Fig. y. Juchoir incliné pour la volaille. On fixe, sur le sol et contre une muraille, dans un poulailler, deux pièces de bois entaillées, et posées dans un plan assez incliné pour que les volailles ne soient pas verticalement les unes au-dessus des autres. On place d’une entaille à l’autre des perches qu’on assujettit avec des clous. Usité aux environs de Paris.
- Fig. 8. Juchoir horizontal pour la volaille. On établit, aux deux extrémités d’un poulailler , deux piquets, sur lesquels on fixe une traverse, et l’on cloue, d’une traverse à l’autre, des perches sur lesquelles se pose la volaille. On s’en sert dans le Milanais.
- HE II.
- Fig. i. Pots a faire nicher les moineaux:. Dans la commune de Savigny, département de Seine-et-Marne, on prend les moineaux en garnissant les arbres avec des pots, dans lesquels ces oiseaux destructeurs viennent faire leurs nids.
- Fiff. 2. Poulailler ambulant. On a la cou-tume, dans plusieurs villes de Hollande, de construire ces petits poulaillers qu’on conduit, pendant le jour, dans les rues ou sur les places. Ils ont environ 8 d. m. d’élévation. Les poules entrent et sortent à volonté par une petite porte
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- ABEILLES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Huche deforme carrée oblongue. On en fait usage dans le canton d’Assly en Suisse. Elle a 4 décimètres de long sur n~ de large et 2 de haut. Le trou, par lequel entrent les abeilles, peut s’ouvrir ou se fermer à volonté, aujnoyen d’une planchette qui tourne sur une cheville de bois. Ces petites ruches sont d’une construction facile et peu coûteuse, sur-tout dans les pays où le bois est commun.
- Fig. 2. Ruche déformé carrée oblongue, supportée par quatre pieds. Elle ressemble à la précédente, et offre une égale simplicité dans sa construction. On forme une caisse dont les parties , unies par des chevilles, se fixent sur un plateau au moyen d’autres chevilles. Ce plateau est élevé au dessus du sol par quatre supports. Elle est usitée en Toscane, bille présente une longueur de 8 décimètres, sur une largeur de 38 centimètres, et sur une hauteur de 3o.
- Fig. 3. Ruche en liège. On emploie le liège pour faire des ruches dans tous les cantons de l’Espagne où cet arbre est commun. Après avoir pris un cylindre formé par son écorce, on couvre l’ouverture supérieure avec une plaque de liège, et on la fixe avec des chevilles de bois. On ouvre un petit trou dans la partie inférieure, et on pose la ruche sur un plateau de pierre. Le liège est une substance très-propre à garantir les mouches à miel du froid, ou d’une trop grande chaleur.
- Fig. 4- Manière defaire voyager les mouches a miel. L’usage défaire voyager ces insectes remonte à l’antiquité la plus reculée. Les habitants de la haute Egypte disposaient des ruches sur des ba-
- teaux , qu’ils faisaient descendre dans la partie basse de cette riche contrée ; les Espagnols ont conservé cet ancien usage, qui leur avait été communiqué par les Romains. On le retrouve dans quelques parties de la France, où l’on emploie pour cela des charrettes; maisles cahots que cette manière de voyager donne aux abeilles, trouble leur tranquillité et nuit à leurs travaux. Tandis que l’allure et la démarche des ânes est douce, et ne fatigue pas ces insectes. C’est aussi pour cette raison que l’on emploie les ânes pour faire voyager les abeilles transumantes qui sont transportées chaque année de la Manche, en Espagne, dans le royaume de Valence, où elles séjournent pendant l’hiver, et retournent au printemps dans cette première contrée. On emploie les ruches de liège, dont nous venons de donner la description , comme étant plus légères. Le fond de chaque ruche est fermé par une natte de Sparte, assujettie par le moyen de quatre cordes qui se lient sur la partie supérieure de la ruche. On met, sur le dos d’un âne, dix ruches qu’on fixe avec des cordes. Un homme conduit ordinairement deux ânes ainsi chargés. 11 marche la nuit, et il s’arrête au lever du soleil ; il décharge alors les ruches, les pose sur deux rangs les unes contre les autres; il ouvre le trou par où elles doivent sortir; et aussitôt elles se répandent dans la campagne pour butiner. Le soir elles reviennent à leurs ruches; et, lorsqu’il commence à faire nuit, le conducteur charge ses ânes et continue sa route. Il parcourt un trajet dey lieues dans vingt-quatre heures.
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- PLANCHE IL
- Fig. i. Ruche villageoise. Cette ruche mérité detre adoptée dans nos campagnes, à cause des avantages qu’elle présente pour la cueillette du miel et de la cire, sans être obligé de tuer les abeilles. Elle est représentée couverte d’un manteau de paille et d’un pot placé sur le sommet.
- Fig. 2. Cette ruche se compose du corps de la ruche, du couvercle, et de la base sur laquelle elle repose. Elle est faite de cordes de paille, contournées avec des bandes d’osier. Elle a 33 centimètres de diamètre, 4 décimètres de hauteur. On met une double corde de paille aux rebords supérieur et inférieur, afin que le cou-verclepuisse s’unirplus exactement avec le corps de la ruche, et celui-ci poser exactement sur la table qui sert de support. On adapte, à l’ouverture supérieure de la ruche, une planche octogone , percée à son centre d’un trou de 3 centimètres. Cette planche se fixe par le moyen de clous sur le double rebord en paille du corps de la ruche. Lorsqu’on enfume les abeilles, elles se rendent dans.la partie supérieure. Le corps de la ruche se lie à la partie supérieure par le moyen de deux bâtons qui traversent l’un et l’autre. On fixe dans l’intérieur deux baguettes croisées, à la distance d’un décimètre; on les retire lorsqu’on veut dépouiller la ruche. Elles servent à soutenir les rayons. Cette ruche, perfectionnée par M. Lombard, s’est répandue aux environs de Paris et dans plusieurs de nos départements, et mérite d’être adoptée généralement.
- Fig. 3. Ruche de sparte. Ce genre de construction est adopté dans un assez grand nombre de localités en Espagne , sur-tout dans le royaume de Valence. On l’exécute en tressant, avec des brins de sparte , un cylindre qui a lés dimensions d’une ruche ordinaire. On lui donne communément 25 centimètres de haut sur 36 de diamètre.
- Fig. 4- Ruches en planche de forme carrée. Cette ruche qui se compose de quatre planches clouées les unes contre les autres, et d’un couvercle également en planches, est d’une construction facile et peu coûteuse. On en fait usage dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Fig. 5. Ruche en bois a hausses horizontales. J’ai vu cette ruche en Suède. Elle est composée de quatre hausses posées sur un banc, et liées ensemble par des tringles de fer qui passent dans des anneaux, et retiennent les hausses dans une position solide. Je laisse aux amateurs d’abeilles à décider quel avantage on peut retirer de ce genre de combinaison.
- Fig. 6. Ruche conique en terre. On emploie dans quelques campagnes, aux environs de Bordeaux, de grands moules de pains à sucre, au lieu de ruches ordinaires. Ces vases en terre cuite ont y décimètres de haut. On les pose sur un plateau soutenu par trois pieds, après avoir formé, sur le rebord, le trou qui doit donner passage aux mouches, et on les met à l’abri de l’ardeur du soleil avec un capuchon de paille.
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- POISSONS, INSECTES, etc
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Epouvantail. On l’emploie dans le canton d’Appenzel pour épouvanter les oiseaux. Il est fermé par un poteau surmonté de deux pièces de bois en croix longues de 4 d. m., à l’extrémité desquelles sont suspendues par une des cordes quatre planchettes longues de 2 d. m. Le bruit qu’elles produisent, étant agitées par le vent, épouvante les oiseaux.
- Fig. 2. Manière de prendre les mulots. On suspend horizontalement une planche, au moyen d’une corde, et on y met des mets empoisonnés. En usage dans les jardins près Paris. On a figuré au pied de la muraille un pot qu’on enterre à fleur du sol, et dans lequel on met à moitié d’eau. Les insectes et les souris, qui ont l’habitude de courir le long des murailles, s’y laissent tomber, et ne peuvent plus sortir de ces pots, qui sont vernissés intérieurement, et dont les bords sont penchés intérieurement; ils ont 27 c. m. de diamètre et autant de profondeur.
- Fig. 3. Sac à prendre les insectes. Ce sac est cousu autour d’un cercle de 3 d.m. de diamètre, auquel on attache un long manche. On emploie cet instrument dans le royaume de Valence pour prendre les insectes qui dévorent la luzerne. On le passe rapidement sur la surface de ces plantes.
- Fig. 4- Réservoir en pierre pour le poisson. On construit ces réservoirs en Suisse pour conserver la provision de poisson : ils sont formés d’une seule pierre, ou d’une caisse en bois. On les recouvre d’un toit en planche, dont une portion se lève en manière de porte et se ferme à cadenas. Une partie du réservoir est couverte d’une grille de fer qui donne passage à l’air et à l’eau. Celle-ci s’échappe à l’autre extrémité à mesure qu’elle est fournie par le robinet de la fontaine placé au-dessous du réservoir.
- Fig. 5. Réservoir en poterie avec des anses. C’est un vase percé de trous, à gouleau rétréci. Il a6 d. m. dehaut. et 4 dans son plus grand diamètre. On en fait usage dans le golfe de Salerne.
- Fig. 6. Réservoir en poterie. On le place dans l’eau, aux environs de Lyon , pour conserver le poisson. Il a 5 d. m. de hauteur sur 3 i d. m.
- Fig. 7 et 8. Vivier pour les huîtres. Les viviers ou réservoirs où l’on élève les huîtres remon-
- tent à une haute antiquité. Nonnius en parle en ces termes : Ostreariurn est oslrearum vivarium. Tanta autem illorum cura erat apud veteres, ut etiam vivaria illis extruxerint, ne unquam prœ-clara illagulœ excitamenta deessent. ( De Reb.cib., 1. iii, c. 37.) Celui que nous décrivons est situé dans le lac Fusaro, à Bayes, près Naples, où il en existait du temps des Romains, ainsi que le prouve ce passage de Pline : Ostrearum vivariumprimus omnium Sergius Or ata invenit in Ba-jano, œtate Crassi oratoris, ante Marsicum bel-bum, nec gulœ causa sed avaritiœ, magna ves-tigalia tali ex ingenio suopercipiens. (Hist. nat., 1. xviii, c. 54-) Macrobe, Sat. 2. 11, dit que ce même Sergius avait aussi établi des viviers d’huîtres dans le lac Lucrin. Sestini a donné, dans son ouvrage intitulé Illustrazione di un vas antico di velro, trovato pressa Populonia, une gravure qui représente un vivier séparé de la mer par des pilotis, avec une maison. On y voit aussi les cannes disposées en rond, sur lesquelles les huîtres viennent déposer leurs œufs ; Ce que Sestini n’a pas fait observer. On lit sous ce vase, Stagna Palatin.; et plus bas, Ostrearia.
- Le vivier dont nous donnons la représentation est établi dans le lac Fucino à Bayes; lac qui communique avec la mer, et qui en reçoit ses eaux, comme on l’a indiqué dans le dessin. On a construit sur ce lac, près du rivage, une habitation pour les personnes qui soignent les huîtres, et qui les vendent aux marchands de Naples, ou a ceux qui veulent les manger sur les lieux. On voit, à côté de la maison, un parc ou réservoir d huîtres formé par des pieux, et surmonté d’un toit. Il communique avec la maison au moyen d’un pont. Les cercles désignés dans le lac sont des roseaux plantés circulairement, dont le sommet paraît au-dessus des eaux. On a figuré ces cercles de roseaux au coin du dessin, sous la lettre A. Le frai des huîtres s’y attache; ces animaux y croissent et y parviennent à l’état de grosseur où ils peuvent servir d’aliment. Les gardiens du vivier visitent successivement ces aifférens cercles; ils arrachent, l’un après l’autre, du fond de l’eau les roseaux dont ils se composent, ils les examinent, et en détachent les
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- huîtres qui sont assez grosses. Deux années suffisent pour qu’elles parviennent à une dimen-ordinaire. Ils les mettent ensuite dans de grands paniers qu’ils disposent dans le parc, d’où ils les retirent lorsqu’ils en ont besoin pour la vente.
- a )
- Ce genre d’industrie, imaginé par les anciens Romains, et pratiqué assez imparfaitement par leurs descendons, pourrait être imité avec avantage sur nos côtes, dans les localités qui se prêteraient à une disposition analogue.
- FIN BD PEEMIER VOLUME.
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- ÉCONOMIE DOMESTIQUE.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Lit ci Vespagnole ou a tréteaux. On fait usage dans presque toute l’Espagne de ce bois de lit, qui consiste en deux tréteaux, sur lesquels on pose des planches détachées, et on étend sur ce plancher un ou plusieurs matelas. Les tréteaux ont 46 d. m. de hauteur et i m. i d. m. de largeur. Leurs pieds ont une longueur de 32 c. m. sur une largeur de 6 c. m. Les planches, au nombre de six, sont larges de 18 c. m. On adapte une petite languette ou rebord en bois à l’extrémité des tréteaux, pour empêcher que les planches ne tombent. Ce genre de lit simple et peu dispendieux, a l’avantage de pouvoir être facilement préservé des punaises. Il serait à désirer qu’il fût adopté par les habi-tans de nos campagnes.
- Fig. 2. Crachoir. La propreté qui règne en Hollande ne permet pas qu’on crache sur les parquets. On a des crachoirs portatifs dans lesquels on met du sable. On les fait avec une boîte supportée par quatre pieds. Une pièce de bois, longue de 6 d. m., clouée en dedans sur l’un des côtés, sert à les prendre et à les transporter. Les côtés ont 4 ou 5 d. m. de longueur.
- Fig. 3. Ramasse pour les ordures. C’est un instrument de ménage très-commode, et en usage dans tout le nord de l’Europe. Il sert à ramasser les balayures des appartemens et autres immondices des maisons, et à les transporter facilement dans les lieux destinés à cet usage. Il est composé d’un plateau de bois bordé de trois planchettes, avec un manche cloué sur le rebord du fond. On pousse avec un balai les ordures
- sur la ramasse, et on les transporte sans les répandre. Cet ustensile serait utile dans nos ménages, et surtout dans les campagnes.
- Fig. 4- Lit en caisse. Il se trouve dans quelques parties de la France et dans la Lombardie. Il a 2 m. de long sur 7 d. m. de large. Ses rebords sont élevés de 3 d. m., et ses quatre pieds de 3 d. m. Les roulettes ont 20 c. m. de diamètre.
- Fig. 5. Décrottoire. C’est une pierre de taille, formée angulairement dans sa partie supérieure, avec une lame de fer fixée à son sommet. On en fait usage en Italie.
- Fig. 6. Décrottoire en arêtes. On met ces dé-crottoires à l’entrée des appartemens dans quelques lieux de la Suisse. Elles sont faites avec une planche épaisse et taillée en arêtes, et ont l’avantage d’être moins coûteuses, et de durer plus long-temps que les nattes de paille.
- Fig. 7. Lit en forme de banc. Les habitans des campagnes, dans le Danemarck, la Suède et la Norwége, ont l’habitude de coucher dans ces lits, qui, le jour , servent de bancs. Ils sont composés d’un coffre avec un couvercle à charnière qui s’appuie , pendant la nuit, contre le dossier du banc. On met dans l’intérieur un matelas, sur lequel on dort.
- Fig. 8. Porte-manteau mobile. Il est fait comme un porte-manteau ordinaire, à l’exception qu’il a deux anneaux, avec lesquels il s’attache à deux crochets fixés dans une muraille. Il a 17 d. m. sur 23 c. m. Il est commode, en ce qu’il peut être facilement changé de place.
- PLANCHE IL
- Fig. 1. Pétrissoir a double levier. C’est une j nativement la portion du levier C, par le moyen table portée par quatre pieds, sur laquelle on j de la poignée adaptée à son extrémité. Lautre pétrit la pâte en haussant et en baissant alter- ‘ partie du levier qui est fixé sur la table par 1 un
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- de ses bouts, est contenue dans son action par deux montans «, et va se rattacher par la pièce de bois b à la pièce c. Toutes ces pièces jouent autour des chevilles qui les réunissent, de manière à faciliter le travail de l’ouvrier. On en fait usage dans le Boulonnais pour pétrir la pâte du pain. On la nomme gramola.
- Fig. 2. Pétrissoir a simple levier. Sa table s’appuie contre une muraille, par le moyen d’un crampon. Elle a i3 d. m. de long. Les pieds sur lesquels elle porte sont élevés de 34 c. m. Elle n’a qu’un simple levier, long de 20 d. m. sur une largeur de 8 c. m. et une épaisseur de 6 c. m. Les Italiens en font usage pour les macaronis.
- Fig. 3. Passoire en terre. C’est un vase en terre, à rebord et percé de trous, à travers
- PLAN
- Fig. 1. Etuve. Cette étuve, qui sert dans l’office à faire les confitures, et à d’autres usages du même genre, consiste dans une armoire garnie de tablettes, sur lesquelles on met les préparations, ou les objets qu’on veut faire sécher dans un court espace de temps. Le fond est percé d’une ouverture sous laquelle on met une bassine A, remplie de charbon allumé. On perce deux trous sur les côtés de l’étuve, dans la partie supérieure, afin de donner une issue à l’air humide produit par l’évaporation.
- Fig. 2. Réchaud en grés. On creuse et on taille des morceaux de grès en Toscane, et on en forme des réchauds pour les usages de la cuisine.
- Fig. 3. Réchaud d'argile. Les paysans des environs de Valence font, pour leur usage, des réchauds très-économiques. Ils recouvrent d’argile des fonds de pots cassés, en formant à la partie supérieure trois divisions qui servent à soutenir le vase qu’on veut mettre chauffer.
- Fig. 4. Couloire en toile. Elle peut être utile pour diverses opérations de ménage, pour les confitures, pour l’extraction des sucs, etc.
- Fig. 5. Pot pour cuire d Vétouffée. On l’emploie dans les ménages de Bordeaux. Sa forme est avantageuse, en ce que les bords du pot étant élevés et surmontés d’un couvercle qui descend
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- desquels s’écoule l’eau des légumes qu’on jette dans la passoire après les avoir fait cuire.
- Fig. 4- Mâchoire pour comprimer les bouchons. Cet instrument est employé par M. Apers pour ramollir les bouchons des bouteilles et des bocaux dans lesquels on veut conserver des substances alimentaires. Ces bouchons entrent ainsi plus facilement, et bouchent mieux. L’intérieur de la mâchoire est taillé en lime.
- Fig. 5. Tonneau a presse. Usité dans le canton de Berne pour la salaison des viandes. Lorsque la viande est salée et arrangée dans le tonneau, on la couvre avec la rondelle A, qui a 28 c. m. de diamètre, et sur laquelle agit la pression de la vis. Le tonneau a 4i c. m. de haut, 34 de diamètre à sa base et 29 à son orifice. Ce petit appareil facilite les salaisons.
- HE III.
- bien plus bas que ces bords, la vapeur, ne pouvant sortir que difficilement, se concentre, et opère plus facilement la cuisson. L’arum de la viande se conserve mieux.
- Fig. 6. Billot pour hacher la viande. II porte, sur les trois côtés, des rebords en planches, qui contiennent la viande lorsqu’on la hache. Usité en Lombardie.
- Fig. y. Marmite pour faire cuire a la vapeur. Le vase A a un fond percé et supporté par trois pieds. Son rebord est garni de deux anses, qui servent à le mettre dans la marmite A. On la remplit, dans cet état, avec des racines ou des légumes quelconques, après y avoir mis la quantité d’eau nécessaire, sans cependant quelle touche le fond du réceptacle. On ferme ensuite la marmite avec le couvercle C.
- Fig. 8. Gril à, deux battans. Il est construit avec deux cadres de fer, réunis par deux charnières et garnis d’un treillis en fil de fer. C’est sur une des parties de ce gril qu’on pose la viande, en rabattant l’autre partie. On retourne le tout ensemble lorsqu’on veut faire cuire l’autre côté de la viande. Chaque portion du gril est munie, à cet effet, de quatre petits pieds destinés à la soutenir. Usité en Savoie.
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- JARDINAGE.
- PLANCHE
- Fig. i. Echelle a marchepied. On l’emploie, dans les Landes de Bordeaux, pour monter aux arbres dont on veut extraire la résine. Elle peut trouver une application utile dans l’économie rurale. Elle est très-légère, et se transporte facilement. On pique dans la terre sa pointe, qui est armée d’un fer, et on appuie contre l’arbre la partie convexe de l’autre extrémité. On la forme avec une pièce de bois que l’on amincit, en conservant les parties qui doivent servir de marchepied. On les entoure avec unfild’archal, lorsque le bois a des fibres peu tenaces.
- Fig. 2. Echelle a gradins et a reposoir. Sa hauteur est de 2 ni. i ; le reposoir a 6 d. m. sur 8.
- Fig. 3. Échelle d reposoir pour cueillir les feuilles des arbres. Elle est en usage dans le royaume de Valence pour la récolte des feuilles de mûrier. Elle a quatre montans, longs de 17 à 18 d. m., écartés, à leur base, de i3 d. m. d’un côté et de 8 i sur l’autre côté. Ces montans sont
- PLAN<
- Fig. 1. Tonneau pour faire croître la salade. On en fait usage dans les voyages maritimes. On le remplit alternativement d’une couche de sable et d’un lit de racines de chicorée, ayant soin que le collet des racines soit placé à l’ouverture des trous : celles-ci poussent des feuilles qui donnent une salade connue sous le nom vulgaire de barbe de capucin. On peut faire trois coupes dans quarante jours. Les diamètres des trous, ainsi que leur distance respective, sont de 7 c. m.
- Fig. 2. Bâche économique. Pour'construire ces bâches, dont on fait usage en Espagne pour avoir des primeurs, il faut creuser en terre un trou dont on revêt les côtés en maçonnerie. On plante dans la hache, du côté du nord, un rang de pieux fourchus à leur extrémité, et d’une
- PREMIÈRE-
- liés par des traverses qui servent d’échelons. Le reposoir a 2 d. m. de large sur 7 de long.
- Fig. 4- Echelle a crochet. Elle a deux chevilles à sa partie supérieure, qui servent à l’accrocher aux branches. Elle est aussi employée pour monter contre les murailles des espaliers, sans endommager les arbres ni les fruits ; mais, dans ce cas, les chevilles sont posées à angle droit.
- Fig. 5. Échelle pyramidale. En usage en Toscane pour cueillir les feuilles des mûriers, et les raisins des ceps qui grimpent sur les arbres.
- Fig. 6. Echelle à support. Elle est soutenue par une perche fixée sur une pièce de bois qui tourne à volonté, et facilite l’écartement de la perche. Elle est très-commode dans le jardinage.
- Fig. 7. Echelle ordinaire, longue, légère. On en fait usage dans la vallée de Montmorency pour cueillir les fruits. Elle est faite de perches très-minces , longues de 60 d. m., écartées de 16 c. m. par le bas et de 14 par le haut.
- ÎE II.
- certaine longueur : on établit à fleur de terre, du côté opposé, un égal nombre de piquets fourchus, et l’on place, d’une fourche à l’autre, des lattes qui, se trouvant inclinées, servent à soutenir les paillassons, dont on se sert pour couvrir la bâche pendant la nuit, ou lorsque le temps est à la gelée. La partie située du côté du nord, ainsi que les deux extrémités, sont garnies de planches ou de paillassons. On peut construire ces bâches à peu de frais.
- Fig. 3. Couches en briques. On fait, dans le royaume de Valence, des couches avec des briques , qui forment des carrés dans lesquels on met du fumier, et où l’on sème les graines des plantes que l’on destine à la transplantation. La coupe est indiquée par la lett. A.
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- Fig. 4- Couches en cannes. Elles sont en usage à Gandia, dans le royaume de Valence. On plante en terre des roseaux les uns contre les autres ; on en forme un carré long, dans lequel on sème les graines des plantes qu’on veut transplanter. On les recouvre de paillassons pareils à celui qu’on a représenté au-devant de la couche.
- Fig. 5. Couche portative. C’est une caisse soutenue par quatre pieds, qu’on place à l’exposition du midi, et qu’on peut rentrer dans des
- étables pour lui procurer de la chaleur. On en fait usage dans le canton de Glaris et dans la Suède, pour se procurer des plants hâtifs.
- Fig. 6. Ados pour les primeurs. Les jardiniers des environs de Florence forment des ados inclinés de 4o degrés, et exposés aux rayons du soleil, soit vers le midi, soit vers l’orient. Ils plantent sur le sommet de l’ados une haie, ordinairement en sureau, afin d’abriter les jeunes plantes contre le froid et les vents. Ils se procurent ainsi des primeurs sans aucun frais.
- PLANCHE III.
- Fig. x. Paniers pour garantir les arbres. Ces paniers, qui n’ont point de fond, sont construits avec des cannes, et ont 12 d. m. de haut sur 2 d. m. de diamètre. On les enfonce en terre, après y avoir fait entrer les jeunes arbres qu’on veut garantir contre les bestiaux. On en fait usage en Catalogne.
- Fig. 2. Pieux placés triangulairement pour conserver les arbres. On les réunit à leur sommet par trois planchettes. Canton de Glaris.
- Fig. 3. Doubles pieux pour préserver les arbres. On les réunit par deux traverses. Se voit dans le canton d’Appenzel.
- Fig. 4- Pommette pour cueillir les fruits, a six branches. Elle se compose de six branches de fer fixées par une gouge à une perche de 2 ou 3 m. de long. On saisit avec la pommette le fruit dont on a fait passer la queue entre les branches, et on le détache en tournant un peu l’instrument. On s’en sert dans le royaume de Valence pour cueillir les oranges.
- Fig. 5. Griffes a tige pour grimper sur les arbres. Ce sont des étriers A, bifurqués, à leur extrémité, en forme de griffes, et ayant une tige qui s’attache à la jambe. On pose les pieds entre la griffe et la tige, et l’on fait entrer au sommet de celle-ci une courroie double qu’on attache à la jambe. Ayant ainsi une griffe à chaque jambe, on grimpe avec une grande facilité au sommet des arbres les plus élevés, sans aucun danger. La tige a 24 c. m. de long,-à prendre de la coudure inférieure, et 5 c. m. de
- celle-ci au talus. La partie sur laquelle repose le pied en a 9. Le bout des griffes est écarté de 3 c. m. La courroie, qui porte une boucle, est longue de 45 c. m.
- Fig. 6. Griffes sans tige. Elles ne diffèrent des précédentes qu’en ce qu’au lieu de tige elles ont des griffes sur les deux sens. On les attache aux pieds avec une corde. On fait entrer dans le tronc de l’arbre la vis de l’anneau A, pour reposer les pieds, lorsqu’on veut s’arrêter dans une partie de l’arbre.
- Fig. y. Crochet a cueillir lesfruits. Il ne diffère du suivant que par la longueur du manche et par la forme du crochet en bois. Il est usité en Suisse pour la récolte des fruits.
- Fig. 8. Crochet a cueillir les fruits. Il se compose d’un crochet en fer , emmanché d’une perche de 2 m., ayant à son extrémité une planchette longue de 2 d. m., garnie d’une cheville. Elle recule ou avance sur la perche sans pouvoir en sortir, à cause du bouton qui est au bout de celle-ci. Lorsqu’on est monté sur un arbre, on saisit les branches avec le crochet; on les attire à soi, et on les retient dans cet état en accrochant la planchette à une autre branche. On en fait usage dans le Valais.
- Fig. 9. Pommette en panier. C’est un petit panier de 12 c. m. de diamètre et de 7 de hauteur, dont les bords supérieurs sont garnis de dents longues de 4 c. m. Il est armé d’une perche légère. On en fait usage dans le canton de Zurich. Il sert à cueillir toute espèce de fruits.
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- JARDINAGE.
- PLAKCHE IV.
- Fig. i. Ebourgeonnoir a lame et a serpette. Son manche, long de 16 d. m., porte un fer long de 2 d. m. jusqu à la courbure formée par la serpette ; ' celle-ci est de 9 c. m. mesurée circulairement. ; La lame tranchante dans sa partie supérieure a j 5 d. m. de long. En usage aux environs de Paris. :
- Fig. 2. Croissant a crochet. Il est employé ; dans le département des Landes pour tailler les haies. Le crochet qui est placé sur le dos du croissant sert à ployer les branches et à les entrelacer dans les haies.
- Fig. 3. Couperet pour la taille des arbres. Il sert en Andalousie, non-seulement pour couper les branches élevées des arbres, mais aussi les broussailles qui croissent dans les champs. Le manche, qui est fixé à la lame par le moyen d’un anneau, a a3 d. m. de long. La lame a une longueur de 24 c. m., sur une largeur de 10.
- Fig. 4- Croissant a double lame, dont l’une obtuse. Il est formé par un fer dont la courbure est longue de 34 c. m., et dont la plus grande largeur est de 5 à 6 c. m. Le manche a 3 m. Il e§t employé dans le royaume de Valence.
- Fig. 5. Double croissant. Il sert en Andalousie à la taille des arbres. Sa lame est longue de 2 d. m., et a 6 c. m. dans sa plus grande largeur. Son manche est long de 2 3 à 3 d. m.
- Fia'. 6. Sabre h tondre les arbres. Il est usité en Hollandè et dans la Belgique. On le fait agir de haut en bas, ou de bas en haut. Sa lame est longue de 7 d. n*., et large de 45 ou 5o m. m. La douille est longue de 13 c. m., et le manche de 14-
- Fig. y. Serpe a lame longue, étroite et peu recourbée. Elle est fort en usage dans le canton de Zurich pour la taille des haies. Sa lame a 70 c. m. de long; le manche en a 36.
- Fig. 8. Serpe à lame longue et large. Elle sert pour la taille des haies à Rome.
- Fig. 9. Serpe triangulaire a languette tran-
- chante. Elle est employée dans la campagne de Tarragone pour la taille de la vigne. Son fer est tranchant sur les deux côtés de l’angle intérieur, ainsi qu’à l’extrémité de la languette quelle porte sur le dos. Celle-ci a 8 c. m. de long. La lame, a partir du manche jusqu’au bout de la courbure extérieure, a i5 c. m., et 8 de l’angle intérieur jusqu’à la pointe.
- Fig. 10. Serpe cl double lame. Son manche a 4 c. m. de diamètre sur 1 d. m. de long. Elle est formée de deux lames, dont la plus courte a une longueur de i3 c. m., à prendre du manche au tranchant, et une largeur de 16 c. m. dans cette partie. La seconde lame a une longueur de 35 c. m., et une largeur de 4 c. m. à son extrémité, qui seule est tranchante. Cet instrument remarquable, usité à Xérès, est très-bien calculé pour la taille des vignes, dont les pieds acquièrent beaucoup de grosseur.
- Fig. n. Serpe h double tranchant. Elle est employée en Espagne pour la culture des mûriers. Sa lame, longue en ligne droite de 12 c. m., a 3 à 4 c. m. dans sa plus grande largeur. Elle est tranchante non-seulement dans la partie de sa courbure, mais aussi sur le dos.
- Fig. 12. Serpe a hachette. Cet instrument, en usage dans le département du Gers pour la taille de la vigne, m’a été communiqué par M. Dareik, cultivateur distingué à Tasque, qui lui a donné le degré de perfection dont il jouit. Il serait à désirer que l’usage s’en introduisît dans nos vignobles. La lame a 12 c. m., à prendre du sommet de l’angle intérieur jusqu’à la pointe du bec, et autant de cet angle au tranchant de la hachette située au côté opposé. Celle-ci sert à couper les grosses branches ou les bois morts. La partie renflée de la lame a 8 c. m. de large. L’épaisseur du dos est de 2 m. m. Le manche est renflé vers son extrémité, ce qui
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- donne plus de facilité pour le retenir dans la main. Il est fixé par une prolongation de la lame qui va se river à son extrémité, et par un anneau qui entre dans le corps de la lame. Cette serpe se nomme Poudadaure dans le pays.
- Fig. i3. Serpe oblongue ci hachette. Elle est employée en Italie pour tailler la vigne et les broussailles. Sa lame a 3 d. m. de long, 3 2 de
- largeur moyenne, et 6 I dans la partie où $e trouve la hachette.
- Fig. i4. Serpe a très-longue lame. On l’emploie en Italie pour tailler les haies et les broussailles , et même la vigne. Sa lame a 4 d. m. de long, 3 c. m. dans sa plus petite largeur, et 5 dans la plus grande; son manche a i3 c. m.
- PLANCHE Y.
- Fig. i. Serpe a tranchant sur le dos. Elle est faite d’après les mêmes dimensions que celle de la planche précédente, n° 13. Elle est destinée à la taille des arbres élevés, et est munie, à cet effet, d’un manche long de 3 à 4 mètres.
- Fig. 2. Coin a greffer. Il est en fer; il s’emploie dans le royaume de Valence à tenir ouvertes les fentes qu’on fait aux arbres pour les greffer.il est long de i4 c. m. et large de 18 m. m.
- Fig’. 3. Échelle double a roulettes. Elle est em-ployée dans les jardins d’agrément pour la taille des grands arbres. On l’établit sur des dimensions plus ou moins grandes, selon le besoin.
- Fig. 4- Greffoir a manche de fer. La partie qui forme la lame a 17 c. m. de long, sur 2 1 dans sa plus grande largeur. La poignée a i c. m. s de longueur. Royaume de Valence.
- Fig. 5. Croissant pour la taille des arbres. Cet instrument est employé pour la taille des charmilles et autres arbres dans les jardins. Cette courbure est très-favorable à cette taille. Sa grandeur prise sur le dos de la lame est de 5 à 5 è d. m. Le manche a de 3 â 4 î mètres.
- Fig. 6. Greffoir a double équerre. Il est usité anx environs de Valence, en Espagne. Il consiste dans une pièce de fer qui se prolonge en forme de coin tranchant à l’une de ses extrémités , et qui porte à son milieu une lame en forme de hache. On pose cette hache, ou lame, sur l’arbre qu’on veut greffer en couronne, l’on frappe au-dessus avec un marteau; on ouvre la fente par le moyen de l’extrémité du greffoir taillé en biseau. Sa plus grande longueur est de 48 c. m. Il est de forme carrée à l’une de ses extrémités, où il a 17 m. m. sur chacun de ses côtés; il
- diminue d’épaisseur à l’autre extrémité. La lame en forme de hache porte à son origine 45 m. m. de large, et 60 à son extrémité. Sa longueur est de 60 m. m. Cet instrument mérite d’être adopté par les jardiniers.
- Fig. 7. Large scie a main. Quelques jardiniers l’emploient dans l’élagage des arbres, pour abattre les grosses branches. Ils la nomment Egoine. Sa largeur est de 12 c. m. à son extrémité, de i4 au milieu, et de 13 du côté du manche. Le manche a i4 à 10 c. m. de long.
- «5
- Fig. 8. Couperet des forestiers. Il est employé pour marquer les arbres qui doivent être abattus. Son manche est long de i4 c. m. Sa lame de 20, sur une largeur de 11 c. m. à son milieu, et 12 à son extrémité.
- Fig. 9. Croissant a talon. Cet instrument est composé de plusieurs parties servant à différents usages. La forme du croissantes! telle, que l’ouvrier peut abattre des branches d’arbre non-seulement de bas en haut, mais aussi de haut en bas. Il porte une douille dans laquelle se visse un manche A ; on peut adapter également à celui-ci un fer tranchant B de 6 à 7 c. m. en carré ; une scie C, et une pince D. Le fer sert à couper les branches dans les parties de l’arbre ou le croissant ne peut agir: la scie, longue de 25 c. m. et large de 3, sert dans certains cas à abattre les branches : la pince, composée de deux branches qui se serrent en faisant couler un anneau, sert à saisir des mèches de soufre enflammé qu’on emploie pour détruire les chenilles. Le croissant forme un arc^ dont la corde a 37 c. m. Sa plus grande largeur est de 6 c. m. La longueur du talon est de 1 d. m., et celle de la douille de i3 c. m.
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- TABLE ou ORDRE
- DANS LEQUEL DOIVENT ÊTRE ARRANGÉES LES PLANCHES ET LES FEUILLES DE TEXTE DE CE
- PREMIER VOLUME.
- Constructions rurales,planches i, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.
- Haies et Clôtures,/?/. 1, 2,3, 4, 5,6,7, 8,9, 10, 11, 12, i3, i4, i5. Machines de transport,/?/, i, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11.
- Bêches et Houes,/?/. 1, 2, 3, 4) 5.
- Pics,/?/, i, 2.
- Herses,/?/, i, 2.
- F AUX ET F OURCHES, /?/. 1,2,3.
- Machines,/?/, i, 2, 3, 4, 5.
- Irrigations,/?/, i, 2, 3,4, 5,6, 7, 8, g.
- Cultures diverses , /?/. 1, 2, 3, 4, 5.
- Récoltes,/?/, i, 2, 3, 4? 5, 6.
- Fabrication du vin, pi. 1, 2, 3, 4, 5, 6.
- Animaux,/?/, i, 2, 3, 4*
- Laitage,/?/, l, 2, 3, 4, 5, 6, 7.
- Volaille ,/?/. 1,2.
- Abeilles,/?/. 1, 2.
- Poissons , Insectes , /?/. 1.
- Economie domestique,/?/, i, 2, 3.
- Jardinage ,/?/. 1, 2, 3, 4, 5.
- un de la table du premier volume.
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TOME 2
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- |Pji Ucrtto n j-
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- MAC HINES Ü lASTRrMÉAS
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- USTENSILES CONSTRUCTIONS APPAREILS
- employé
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- d ’ocp'ceà teé deS-iu w ~JoutA r/ru>,) _ c/s've rJtxi^i s/rùsk) (/&
- PAR LE COMTE DE LA STE YM 1E
- TOME SEC ON
- et-
- PARIS
- /its/ts*’ e//< f(>/Wr de /scs-Jfr s/r/'*
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Inclinaison des toits en Italie. Les toits inclinés exigent dans leur construction une quantité moins considérable de matériaux en raison de leur moindre inclinaison ; ils ont d’ailleurs l’avantage de pousser moins fortement les murs en dehors. Aussi les préfère-t-on en Italie; d’ailleurs les maisons présentent un aspect bien plus agréable à la vue. Les neiges des Apennins n’empêchent pas qu’on ne donne très-peu d’inclinaison aux toits ; et les pluies, quoique moins durables dans ces climats qu’en France, tombent cependant avec une grande abondance. On détermine l’inclinaison des toits en tirant une ligne horizontale qui part du sommet de la muraille et va aboutir au milieu du bâtiment. Après avoir divisé cette ligne en 6 parties, on élève une ligne perpendiculaire à son extrémité, c’est-à-dire , au point qui correspond au faîte du toit. Cette ligne, divisée en deux parties, dont chacune est égale à celles de la première ligne, donne l’élévation du toit, et par conséquent sa pente. Ainsi, en divisant en 6 parties la longueur qu’on veut couvrir, et prenant deux de ces parties pour hauteur du faîte, on aura l’inclinaison du toit. Lorsqu’on veut couvrir un bâtiment qui a peu de largeur, on divise, ainsi qu’on l’a fait dans la figure n° i, la ligne horizontale en y parties, dont deux forment la hauteur de la perpendiculaire. Mais dans ces deux cas, la couverture doit être disposée avec soin, afin d’éviter la filtration des eaux. On établit une proportion de 5 à 2 dans les constructions où les murailles présentent une grande distance. Enfin, la pente la plus rapide qu’on donne aux toits en Italie est réglée sur une proportion de 4 à 2, ainsi qu’on le voit à la figure 2.
- Fig. 2. Charpente propre h couvrir les bâti-mens dont les murailles ont une grande portée. L’inspection de cette charpente fait voir que toutes ses parties se soutiennent mutuellement, et sont liées avec les poutres de manière que cet ensemble présente une résistance et une solidité qu’on peut comparer à celles d’une voûte.
- Cette construction, dont on fait usage en Italie, peut trouver son application dans les granges qui ont une certaine étendue.
- Fig. 3. Manière de couvrir les maisons en Toscane. On a deux manières de garnir les chevrons qui doivent soutenir les tuiles. Tantôt c’est avec des planches, et dans ce cas les chevrons sont écartés les uns des autres; tantôt on emploie de grandes tuiles plates, qui portent d’un chevron à l’autre, ainsi qu’il est représenté sous la figure i. Ces tuiles sont liées les unes aux autres avec du mortier, de manière qu’on se trouve abrité contre les vents et les autres intempéries de l’air: aussi les gens delà campagne habitent-ils immédiatement au-dessous. On recouvre ces tuiles avec une autre espèce de tuiles à rebord j figure 5, plus étroites à la partie inférieure qu’à la partie supérieure, de manière qu’elles s’emboîtent facilement les unes sur les autres. Leurs rebords, posés les uns contre les autres, sont recouverts avec des tuiles courbes, fig. 6. Cette méthode, usitée à Rome, à Florence et dans plusieurs autres lieux d’Italie, est celle qui était pratiquée par les anciens Romains. Elle a été imitée à Paris dans ces derniers temps. Elle permet de donner moins de pente aux toits ; elle empêche plus facilement l’infiltration des eaux, et est moins dispendieuse.
- Fig. 4- Tuile plate et unie, pour être mise d’un chevron a l’autre. Elle a 32 c. m. de long sur 16 de large, et 2 c. m. d’épaisseur.
- Fig. 5. Tuile à rebord. Elle a 49 c. m. de long sur 38 à son extrémité la plus large, et 31 à la plus étroite. Les rebords ont 2 c. m. d’élévation et son épaisseur est de 2 c. m. On leur donne quelquefois une longueur de 52 à 53 c. m. Les anciens qui donnaient, la même forme à leurs briques, les faisaient sur de plus grandes dimensions. J’en ai vu plusieurs en Italie qui avaient 60 c. m. de long, 5i de large et 6 c. m. i d’épaisseur, avec des rebords de 2 i c. m.
- Fig. 6. Tuile courbe. Elle a 45 c. m. de long sur 20 de large.
- PLANCHE II.
- Fig. 1, 2,3. Habitation rurale des cultivateurs toscans. La première figure représente l’élévation , la seconde le plan du rez-de-chaussée et Tom. II.
- la troisième le plan du premier étage. Il n’existe aucun pays en Europe où ces habitations soient construites avec plus de goût, de solidité et de
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- convenance qu’en Toscane. Le cultivateur y trouve pour lui, pour sa famille, pour ses bestiaux et pour ses instrumens, tout ce qui est nécessaire à son exploitation, à ses besoins, à la facilité de ses travaux et à la salubrité. Ces petites fermes sont construites d’une manière très-solide à chaux et à sable, avec des pierres de différentes grandeurs.
- Fig. 2. Le rez-de-chaussée se compose d’une pièce d’entrée ou portique A, formée par une arche dont les bas côtés offrent une largeur égale à celle du portique, c’est-à-dire, de 5 mètres. La profondeur de cette pièce est de 56 d. m. C’est dans ce lieu qu’on dépose les instrumens aratoires et autres objets qui servent journellement à l’exploitation rurale. On voit dans le fond de cette pièce une porte qui donne entrée dans un atelier B, où s’exécutent divers travaux et diverses opérations rurales. Cette pièce communique à droite avec le cellier F, long de 56 d. m. sur une largeur de 5 mètres ; c’est là où sont les cuves, les pressoirs, etc. Du même côté, en entrant par le portique, est l’étable à porc G, qui a une largeur de 25 d. m. ; le poulailler K, qui se trouve situé du même côté, a une porte extérieure. On divise souvent cet espace en deux portions, dont l’une sert à divers autres usages. Le fournil, indiqué par la lettre H, a 19 d. m. de large ; il est entouré par un escalier d’un mètre de large, qui sert à monter au premier étage, et dont la porte, qui n’a pas été figurée dans le dessin, donne sur le portique. La pièce C, D, E a pareillement une entrée qui communique avec le portique ; elle sert d’étable pour mettre les
- PLAN(
- Fig. 1. Crèche a compartimenspour faire manger V av aine aux chevaux. On établit une crèche soutenue par des poteaux, auxquels sont clouées des planches à une élévation de 4 d. m. au-dessus de terre. C’est derrière cette cloison qu’on rejette la litière. La crèche a en tout 11 d. m. de haut. Elle est divisée par des mangeoires circulaires , du diamètre de 24 c. m., dans lesquelles chaque cheval mange séparément la portion qui lui est assignée, sans crainte d etre troublé par son voisin. Les interstices, larges de jj d. m. et longs de 8, peuvent servir à donner aux chevaux de la paille hachée. Le râtelier, élevé d’un mètre, reçoit les fourrages ordinaires. On en fait usage à Rome.
- Fig. 2. Crèche soutenue par deux arches. On établit en brique et en maçonnerie un massif
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- bœufs, les chevaux et les moutons; elle est divisée en trois parties par des arches en briques au-dessous desquelles on pose des cloisons en treillis pour séparer les diverses espèces d’animaux. La largeur de chacune de ces trois pièces est de 36 d. m.; ce qui forme une profondeur de bâtiment de 108 d. m. et leur longueur de 5 mètres : l’élévation du rez-de-chaussée est de 33 d. m.
- Fig. 3. Premier étage. Son élévation est de 28 d. m.; l’escalier vient aboutir à un second portique A, dont l’arche est un peu moins ouverte que celle du rez-de-chaussée, et qui sert à différons travaux du ménage. On y place aussi des ustensiles de diverse nature. Il communique à la pièce B, qui sert de cuisine. La cheminée est placée vis-à-vis la porte, et la pierre pour le lavage de la vaisselle, dans le coin à gauche. De la cuisine on passe dans la chambre F, destinée au mari et à sa femme ; elle a 5 mètres sur 56 d. m. La chambre C est réservée pour les filles, et la chambre D pour les garçons. Les pièces E et G servent à serrer les récoltes et les provisions, ou à l’éducation des vers à soie. Un petit escalier, placé dans cette dernière pièce , conduit à un grenier au-dessus de la partie centrale de la maison, qui est éclairé par deux fenêtres. Lorsque les besoins de la ferme l’exigent, on construit, outre la maison que nous venons de décrire, des hangars et des granges pour les fourrages, pour le bois, etc. Les cultivateurs ont aussi souvent un petit jardin où ils cultivent quelques légumes.
- 3E III.
- sur lequel on fixe, au moyen de deux crampons en fer, une planche qui forme une crèche ou mangeoire; des barres de bois attachées par une chaîne à cette planche servent à séparer chaque animal. On les suspend par l’autre extrémité aux poteaux qui sont plantés vis-à-vis et à une certaine distance de la crèche. On attache les chevaux avec des anneaux fixés dans la muraille au-dessus de la crèche, à la distance de 8 à 9 d. m. et à la hauteur de 18 d. m. au-dessus du sol. La planche a 34 c. m. de hauteur ; la crèche en a 29 de profondeur sur 4§ de largeur; l’épaisseur des arches arches est de 9 d. m., leur hauteur de 63 centimètres ; leur largeur inférieure de 14 d. m.; et la partie intérieure du massif qui se trouve entre deux arches a 32 c. m.
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
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- PLANCHE IV.
- Fig. i. Habitation des cultivateurs aux environs de Valence en Espagne. Ce genre de construction peut être imité avec avantage dans les lieux où l’on éprouve la rareté ou la cherté des matériaux, ou lorsque les propriétaires peu fortunés cherchent à apporter une grande économie dans les bâtimens nécessaires à leur exploitation. La terre qui se trouve sur les lieux, un peu de paille et quelques pièces de bois mises en œuvre par les cultivateurs eux-mêmes peuvent suffire à former des habitations saines, commodes et à très-bon marché. C’est ainsi que les gens de la campagne construisent, dans plusieurs lieux du royaume de Valence, leurs maisons qu’ils nomment barracas. Ils font des fondemens de 8 d. m. environ, dans lesquels ils jetent la terre mélangée avec de la paille menue, en guise de mortier. On élève le mur avec ce mortier par assises de 3 à 4 d. m., qu’on laisse sécher avant d’en poser une nouvelle. On continue ainsi successivement jusqu’à ce qu’on soit parvenu à l’élévation totale, qui est ordinairement de 22 à 20 d. m. On donne à ces murs de 5 à y d. m. d’épaisseur à leur base, en diminuant jusqu’au sommet, où ils n’ont que 4 d. m. Ces constructions durent 60 et même i3o ans, lorsqu’elles sont faites avec soin , et qu’elles se trouvent bien abritées contre les eaux de pluies. Elles sont fraîches en été et chaudes en hiver, lorsqu’on les couvre en chaume ou en roseau, ainsi que cela se pratique aux environs de Valence. On est dans l’usage de les blanchir à la chaux intérieurement et extérieurement, ce qui les rend plus saines et
- les préserve contre les injures de l’air. Ce blanchiment a lieu quatre fois pjr an. Aussi ces habitations sont parfaitement propres et tenues * avec soin intérieurement.
- La maison dont on donne ici le plan avait ni d. m. de long : elle était divisée en deux principales parties, l’une comprenant la cuisine A avec sa cheminée a, lecurieB, l’étable à porcs C, qui est fermée par une simple palissade en bois. La seconde partie est séparée de la première par un intervalle, et communique de la pièce A à la pièce O , qui est une espèce de galerie dont la porte d’entrée se trouve située à Test. Elle sert dans l’été à faire circuler un courant d’air qui rafraîchit là maison. On y exécute aussi différens travaux, et elle sert de dépôt poulies instrumens aratoires, etc. E chambre à coucher, F salle à manger et à coucher, G magasin pour les provisions, H escalier qui conduit au grenier ; ce grenier sert à l’éducation des vers à soie, à la conservation des récoltes et de divers ustensiles ou instrumens. Le four, dont nous avons donné la description dans le premier volume , est placé à peu de distance de la maison. La cuisine et l’écurie sont situées vers le nord, et fSs chambres d’habitation vers le midi.
- Fig. 2. Crèche en planches. On construit ce genre de crèche en Andalousie pour faire manger la paille broyée et l’orge aux mules. La place de chaque animal est déterminée par des traverses de bois, afin que le plus fort ne puisse troubler le plus faible.
- PLANCHE Y. -
- Fig. 1. Râtelier double a auges séparées. Les bâtons du râtelier sont fixés dans une position inclinée sur un massif en maçonnerie, avec deux auges dans lesquelles tombent les graines des fourrages, et qui servent aussi à donner aux moutons les racines, le son ou les grains dont on les nourrit. La longueur des barreaux est de 6 d. m. Les deux plans inclinés qui forment le fond du râtelier ont i4 c. m. de large. Le fond des auges est de 18 c. m., et leur rebord antérieur est de 11 c. m. sur une épaisseur de 4 c. m. ; 1 élévation de ce rebord au--dessus du sol est Tou. II.
- de 36 c. m. On en fait usage aux environs de Paris.
- Fig. 2. Râtelier double a une seule auge. On forme avec des planches une auge qui règne dans toute 1% longueur de la bergerie, et Ton y pose un râtelier dont les côtés ainsi que le fond sont fermés par des barreaux de bois. C’est dans ce râtelier qu’on met le fourrage destiné aux moutons. La situation verticale du râtelier empêche que ces animaux ne salissent leurs toisons. Les semences et les brins des plantes tombent dans l’auge , et servent, étant mélangés avec la paille
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- hachée, à nourrir les vaches; de manière que les alimens ne sont ni perdus ni gaspillés. On trouve ee râtelier dans quelques parties de la Prusse. Il a 3 ~ d. m. de large, et l’auge en a 11.
- Fig. 3. Râtelier portatif. On s’en sert en Angleterre pour affourrager les bestiaux de tout genre, lorsque les pâturages sur lesquels ils restent toute l’année ne leur offrent pas une nourriture suffisante. Il est couvert d’un toit en planches, afin que le fourrage soit à l’abri des pluies.
- Fig. 4- Mangeoire a ouverture verticale. Ce
- genre de mangeoire, en usage dans quelques endroits de l’Italie pour les moutons et pour les bœufs, joint à l’avantage d’une facile et économique construction celui d’empêcher la perte et le gaspillage des fourrages. Il suffit de planter en terre près des murs d’une étable, de distance en distance, des doubles poteaux, entre lesquels on fait passer une large planche qui forme la mangeoire. On fixe au-dessus de cette planche une traverse assez élevée pour que les animaux puissent entrer leur tête danslaman-
- PLANCHÉ VI.
- Fig. 1,2 et 3. Elévation, plan et section dune étable a porcs. Ce genre de construction est composé de toits à porcs A, A, fïg. 2, dont on peut augmenter le nombre selon les besoins, et d’une cour B, B, située au devant de chaque toit : b, b sont les portes qui communiquent des toits aux cours, et C,C celles de l’extérieur ; a, a indiquent les auges dans lesquelles on donne à manger aux cochons. On doit situer ces étables à l’exposition du midi, afin d’éviter l’humidité, et de tenir les animaux chaudement. On les pave en briques, et on leur donne une pente légèrement inclinée pour l’écoulement des urines; on a soin même en Angleterre de laver ces étables à grande eau, afin de les maintenir dans une propreté constante, car les cochons aiment à être tenus proprement, ce qui est très-favorable à leur santé et à leur prospérité. Le mur du fond est en maçonnerie, les côtés et le devant sont
- en planches peintes à l’huile ou goudronnées le toit est ordinairement couvert en paille, ce qui tient les étables fraîches en été, et chaudes en hiver. On pratique souvent des poulaillers au-dessus de ces étables. Les auges sont couvertes en planches, afin de les abriter contre les eaux de pluie, qui gâteraient les alimens qu’on donne aux cochons. Elles sortent extérieurement de io pouces, ainsi qu’on le voit en C, fig. 3, de manière qu’on peut y mettre la nourriture des porcs, sans être obligé d’entrer dans les cours. La lettre A de la même figure indique la coupe de l’étable, et B celle de la cour. L’intérieur de la cour et la face de l’étable avec sa porte sont représentés par les lettres a, b, fig. i; a, c indiquent la face antérieure de la cour avec la porte d’entrée. On donne aux étables 3 mètres de long sur 2 de large, et aux cours une profondeur de 2 ^ mètres.
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
- PLANCHE VII.
- Fig. I, 2, 3, 4, 5, 6 et 7. Maniéré de fendre les blocs de pierre. Il se trouve dans quelques contrées, au milieu des champs, de gros blocs de pierre qui non-seulement nuisent à la régularité du labour, mais qui occupent même un terrain susceptible de productions. On peut débarrasser les champs de ces masses de pierre, et les rendre utiles aux constructions, en les fendant par morceaux assez réguliers et d’un transport facile. On les fait éclater, dans quelques endroits, en les entourant de feu, ou en-employant la poudre. Ces méthodes sont dispendieuses, et ne produisent que des éclats irréguliers qui ne conviennent pas à certaines constructions. La méthode de fendre par tranches les blocs de pierre au moyen de coins, consiste à former une rainure, fig. 1 , 2, 3, large de 10 c. m., et profonde de 10 à 12, après avoir débarrassé la terre qui entoure ces pierres, et avoir tracé avec du charbon l’épaisseur qu’on veut donner aux tranches. On creuse cette rai- i nure à la profondeur de 5 à 6 c. m., avec le pic fig. 3 , et on la termine avec celui qui est représenté sous la fig. 2; on pose ensuite contre les parois de la rainure, à la distance d’un dé-cimettre et demi à 2 décimètres, des lames en tôle, représentées fig. 6, entre lesquelles on fait entrer avec le marteau, fig. 7, des coins de fer, 1 fig. 5, ainsi qu’on le voit représenté fig. 4- On frappe ces coins l’un après l’autre, d’abord à coups modérés et lents, et l’on continue ensuite i à les heurter avec force et vitesse; et bientôt la 1
- pierre se fend dans le sens de la rainure, et dans une épaisseur uniforme. Ces plaques de pierre sont très-propres à construire les ponts dont on va donner la description.
- Fig. 8. Polissoir pour unir les'carreaux. C’est une pierre de grès avec une entaille dans sa partie supérieure, lettre A, un peu évasée à sa base, dans laquelle on fait entrer une pièce de bois, qu’on assujettit au moyen d’un coin, ainsi qu’on le voit représenté sous la fig. 8. On ajuste à cette pièce de bois, au moyen de deux chevilles, un manche courbe, qui sert à la conduire et à la promener sur le carreau d’un appartement, afin d’en égaliser et d’en unir la surface. On en fait usage en Italie.
- Fig. 9. Batte a écraser l'argile, etc. C’est un billot de bois , cerclé dans sa partie inférieure avec une bande de fer, et garni à son sommet d’un manche incliné. On l’emploie ponr écraser le plâtre, l’argile destinés à corroyer les bassins, etc.
- Fig. 10. Coin avec sa poignée. Lorsqu’on a des pierres, des souches d’arbres ou autres corps difficile à fendre , on soutient les coins qui servent à cette opération, au moyen d’un bâton dont la fente est arrêtée avec deux liens.
- Fig. 11. Gâchoirepour le mortier. On emploie à Rome cet instrument pour faire dissoudre la chaux, et pour la mélanger avec le sable. Sa lame très-recourbée est garnie d’une douille, à ! laquelle on adapte un long manche.
- ' PLANCHE VIII.
- Fig. 1. Pont établi sur des chevrons. Ces sortes de ponts , qui sont peu dispendieux, s’établissent sur des toirens et sur les rivières rapides et peu profondes, lorsqu’on n’a pas les moyens d’en construire de plus solides. On place à cet effet, dans la largeur de la rivière, une suite de che-vrons que l’on forme avec une poutre et deux pieds, ainsi qu’on l’a représenté sous la fig. x. On cloue au sommet de ces chevrons une pièce de bois taillée en forme de coin, de manière à corriger l’inclinaison des chevrons. Les planches qui doivent servir de passage sont fixées sur ces pièces de bois, de manière que leur position se
- Tom. II.
- trouve horizontale. On établit contre ces planches une rampe qui sert de garde-fous. Les chevrons se placent à la distance de trois mètres et demi, plus ou moins. Usité en Suisse et dans plusieurs autres pays.
- Fig. 2. Pont en bois. On a représenté la coupe de ce pont qui a été dessiné sur la Glies, près Perpignan. Il est d’une construction simple et solide, On enfonce dans la rivière , de distance en distance, des pièces de bois dans un écartement proportionné à la largeur que 1 on veut donner au pont. On réunit ces pièces de bois par des traverses qui soutiennent le plancher du
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- pont, et on les lie par deux autres pièces de bois croisées, dont l’extrémité supérieure s’appuie au bout des traverses, et la partie inférieure contre deux pilotis presque à fleur d’eau.
- Fig. 3. Pont a bascule construit avec une seule planche. On peut former ce pont sur des ruisseaux qui ont peu de largeur. On enfonce à cet effet, au milieu de l’eau, quatre poteaux qui soutiennent une traverse un peu plus élevée que les deux bords du ruisseaux, de manière que
- ^ la planche qui forme le pont appuie seulement i sur la traverse et sur l’un des rivages, et pré-; sente une bascule que les bestiaux n’osent fran-i chir.
- j Fig. 4- Pont a escalier. On forme ces ponts sur les canaux pour donner passage aux bateaux chargés, où dans les jardins d’agrément, pour produire un effet pittoresque. On a représenté la coupe de ce pont avec sa rampe ; il est vu de face sous la lettre À.
- PLANCHE IX.
- Fig. i et 2. Pont en pierres bruttes. La fig. i représente le plan du pont, et la fig. 2 la coupe de son élévation. Ces ponts, qui offrent autant de solidité que d’économie, peuvent être très-utiles dans la conduite des petits courans d’eau. On forme sur les deux côtés de l’eau, avec des pierres de différentes formes, des murailles, dont l’étendue est proportionnée à la largeur qu’on veut donner au pont. On pose sur ces murailles de longues pierres plates, dont on bouche les interstices avec de petites pierres ; on recouvre le tout avec de la terre; on établit un pavé, et enfin on met une borne à chaque coin du pont. Ces ponts peuvent avoir une largeur de i à 2 mètres, selon la longueur des pierres qu’on a à sa disposition. Ils ne sont sujets à aucune réparation lorsqu’ils sont bien construits.
- Fig. 3. Plancher servant de pont. On le construit avec de fortes planches, et on l’emploie dans quelques fermes aux environs de Paris, pour faire passer les charrettes dans les champs sans être obligé de combler les fossés. On le traîne au lieu où l’on veut en faire usage, au moyen de deux anneaux en fer, destinés à attacher les traits des chevaux.
- Fig. 4- Pont soutenu par deux pieux. On peut établir sur un ruisseau d’une certaine largeur, au moyen d’une longue planche, un pont
- solide et peu coûteux. On enfonce à cet effet, dans la largeur du ruisseau, deux pieux, sur lesquels on pose une planche. Celle-ci est fixée sur les deux bords opposés avec quatre chevilles en bois. On élève un garde-fou avec une perche et deux pieux, l’une enfoncée au milieu du ruisseau, et les deux autres aux extrémités de la planche.
- Fig. 5. Pont en bois dont les extrémités sont en talus. Ces espèces de ponts se construisent sur les canaux ou datis les jardins d’agrément. La construction en est simple et facile à concevoir par l’inspection de la gravure.
- Fig. 6. Pont pour le passage des petits courans deau. 11 suffit pour former cos ponts de placer de grosses pierres dans le courant, à de certaines distances, et de poser de lune à l’autre des pierres longues et plates.
- Fig. 7, Pont a double échelle. On trouve ces ponts sur les canaux àVénise, dans les endroits où le passage est peu fréquenté. On élève une solive sur deux poteaux fixés verticalement aux deux bords du canal, et l’on forme un garde-fou avec deux perchesetnne traverse. On monte et on descend avec deux échelles appuyées aux extrémités de la solive. Un des côtés des échelles est plus allongé, afin de présenter un appui aux personnes qui montent ou qui descendent.
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- CONSTRUCTIONS RURALES.
- PLANCHE X.
- Fig. i. Poêle hongrois. La construction de ce poêle est si facile, si simple et si économique, qu’il serait à désirer qu’elle fût connue parmi les habitans peu fortunés de nos campagnes, qui pourraient, en l’adoptant, se proeurer une douce température dans leurs logemens pendant la saison rigoureuse. Lorsque les habitans de la Hongrie veulent construire ces poêles, ils forment une espèce de panier en gros clayonage, avec de petites branches d’arbres, dans les dimensions convenables. On pose ce panier sur une pierre élevée au-dessus du sol, et on l’enduit extérieurement à l’épaisseur de 5 ou 6 c. m., d’une couche de terre à brique, mélangée avec de la paille ou du foin haché ; on adapte au poêle un tuyeau pour l’issue de la fumée, et un conduit pour allumer le feu, dont la porte se trouve placée extérieurement. Lorsque la terre qui forme le poc'e est bien sèche, on la cuit, en allumant intérieurement un feu gradué et actif.
- Fig. 2. Serre de jardin avec un rucher. On est dans l’usage de construire dans les jardins potagers des serres, pour conserver les instru-mens, quelques légumes, et on utilise le grenier de ce genre de construction, en le disposant pour recevoir des paniers à mouche à miel. On pratique, à cet effet, dans la muraille qui soutient la partie la plus élevée du toit, de petites ouvertures de 6 ou y c. m. en carré, contre lesquelles on place intérieurement l’entrée des
- ruches. On fait avancer le bord du toit sur cette partie de la muraille, afin de mieux abriter ces ouvertures contre la pluie. Les paysans de quelques parties de l’Allemagne ont l’usage de placer ainsi les ruches dans leurs greniers. Les Suisses établissent, contre les murailles de leur habitation, des tablettes sur lesquelles ils posent les ruches ; elles se trouvent abritées par des toits fort avancés.
- Fig. 3 et 4- Pigeonnier soutenu par deux poteaux. La première figure représente le pigeonnier vu sur l’un des côtés où sont placés les cases, et la figure 4 en représente la coupe. Ces sortes de pigeonniers, qui sont d’une construction peu dispendieuse, se placent au milieu des cours de ferme. On forme une charpente composée de deux forts poteaux liés intérieurement et sur les côtés, dans le haut et dans le bas, par des soutiens en bois, et l’on pose sur cette charpente un plancher carré, au-dessus duquel on élève le pigeonnier. On pratique en planche, sur deux côtés opposés, des cases dans lesquelles on met les nids des pigeons. Chaque case a son ouverture avec une petite planchette sur laquelle les pigeons viennent se poser. L’espace contenu entre les deux côtés garnis de cases , ne doit avoir que la largeur nécessaire pour qu’un homme puisse entrer dans le pigeonnier, et visiter les nids ; ce qui se fait au moyen d’une échelle et d’une porte placée sur l’un des côtés.
- PLANCHE XI.
- Fig. 1.2 et 3. Hangar et cour pour les bestiaux. Ces figures représentent le plan, l’élévation et la coupe de ce hangar. On a reconnu les avantages de laisser les bestiaux en plein air , en leur offrant un abri contre les intempéries des saisons , au choix de leur instinct. Ils deviennent ainsi plus robustes, et sont moins sujets aux maladies. Ces abris forment, y compris la cour, un carré, fig. i., dont la moitié est couverte par un toit supporté intérieurement par trois poteaux, fig. 2 ; l’autre portion est entourée de murailles avec deux portes d’entrée , fig. i et 3.
- Fig. 4- Râtelier pour les moutons. On établit au-devant des murs d’une bergerie des râteliers
- Tom. II.
- ordinaires dans une position verticale, en laissant assez de distance pour contenir la quantité de fourrage nécessaire aux moutons, et en formant un fond avec des planches. On place vis-à-vis de ces râteliers de petites auges dans lesquelles tombent des portions de fourrages, et qui servent aussi à donner aux animaux des grains ou des racines.
- Fig. 5. Auge pour les moutons. On pose dans quelques bergeries, devant les râteliers, des auges mobiles qui sont faites en planches.
- Fig. 6. Râtelier construit en plein air. On établit ces râteliers sur deux poteaux, et on les recouvre d’un toit en planche, dans les pays où Ton est dans l’usage de tenir les bestiaux
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- dans les champs , même pendant la mauvaise saison. Ils viennent y prendre la nourriture dont ils ont besoin.
- Fig. 7. Auge composée de deux planches. Ces auges servent à donner des racines ou des grains
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- aux bestiaux qu’on tient dans les champs. Elles sont composées de deux planches soutenues par des piquets enfoncés en terre, sous un angle de 45 degrés.
- PLANCHE XII.
- Fig. 1. Muraille par assises de briques et de terre. Ces murailles, d’une construction bonne et économique, durent très-long-temps lorsqu’on a soin de les réparer. On les emploie dans le royaume de Valence pour habitations et pour clôtures. On les construit alternativement d’une assise de briques A et d’une assise de terre, et quelquefois d’une assise de mortier et d’une assise de briques. On mélange une grande quantité de gravier soit à la terre soit au mortier. On donne aux assises de terre d’un demi d. m. à un d. m., et on les enduit d’un revêtement de mortier, en laissant paraître les briques. Ces murailles ont une aussi longue durée que celles qui sont entièrement en briques , lorsqu’on a soin de rétablir le mortier qui se dégrade.
- Fig. 2. Porte a demi-hauteur. On construit ces portes pour éviter la dépense d’une porte entière, et on garnit leur sommet de pointes de fer, afin que les hommes et les bestiaux ne puissent les franchir.
- Fig. 3. Porte d claire-voie et a coulisse. Elle est formée par un treillage en bois qui se lève et se baisse dans une coulisse pratiquée sur les côtés de la porte, au moyen de deux poulies et dun contre-poids attaché au bout d’une corde. On les emploie surtout pour les étables à cochons. Ces animaux ne peuvent pas les ouvrir, ainsi qu’il arrive aux portes qui ne ferment pas bien.
- Fig. 4- Escalier a double marche. Cet escalier, d’origine anglaise, et dont j’ai donné la description dans ma traduction du traité des constructions rurales, a été depuis imité en France. Il peut être employé avec avantage dans les cas où l’on est gêné par l’espace, puisqu’il en occupe la moitié moins que les escaliers de même
- dimension à marches ordinaires. Mais il est incommode lorsqu’il s’agit de monter et de descendre avec une charge pesante. Il est formé de deux séries de gradins accolées l’une à l’autre, de manière que la partie antérieure d’un gradin est plus enfoncée de moitié que celle dont elle est précédée, et que tous les rebords sont disposés sur un même plan. Le plain-pied de chaque gradin se trouve de cette manière situé à la moitié du gradin supérieur, de sorte que le pied droit suit toujours la série placée du côté droit, et le pied gauche celle qui est située du côté gauche. On conçoit que deux marches étant contenues dans la largeur et dans la hauteur qu’on donne ordinairement à une seule, l’escaher dont il s’agit doit occuper un espace moitié moindre.
- Fig. 5. Briques a emboîtement pour couvrv-les murailles. On leur donne la largeur des murailles au sommet desquelles on les place. Comme elles sont emboîtées les unes dans les autres, elles se fixent avec plus de solidité. En usage en Toscane.
- Fig. 6. Tuiles en forme de S. On s’en sert pour couvrir les murs et les toits, en les disposant ainsi qu’il est figuré sous la lettre A. On en fait usage à Paris depuis quelques années.
- Fig. j. Tailes concaves a recouvrement. Elles se recouvrent les unes les autres par leurs extrémités, et elles garantissent bien de la pluie et de l’infiltration des eaux, les murailles qui en sont couvertes.
- Fig. 8. Planchette a couvrir les maisons. Elles sont employées dans une grande partie de la Suisse à couvrir les maisons, et peuvent 1 être avec avantage dans les pays où le bon bois est commun. Elles ont 12 à i5 c. m. de long.
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- HAIES ET CLÔTURES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Haie dé épine blanche entrelacée. Pour rendre les haies d’épine blanche d’une plus forte résistance contre les hommes et les bestiaux, on les taille de manière à ménager, sur trois points de la tige, des branches plus fortes et plus longues qu’on entrelace horizontalement, et qui présentent un obstacle insurmontable. Elles sont garnies dans toutes leurs parties par les pousses des tiges et par celles des longues branches ; on leur donne i mètre de haut sur i à 2 d. m. d’épaisseur. Elles occupent ainsi peu de terrain.
- Fig. 2. Clôture en. terre avec des pieux entrelacés de ronces. Elle se compose d’une muraille de terre en talus et revêtue de gazon, sur laquelle on plante une rangée de pieux qu’on entrelasse avec des ronces. Elle peut être employée avec avantage dans les lieux où la pierre est rare et où le bois est cher. Usitée en Dane-marck.
- Fig. 3. Haie préservée par une double barrière. Pour garantir les plantations de haies, dans le comté de Durham en Angleterre, on forme une éminence de 3 d. ni. d’élévation et large d’un mètre, en se servant de la terre qu’on retire du creusement de deux fossés. (Voyez la coupe de
- cette formation sous la lettre A. ) On plante des épines au milieu de cette éminence, et on les garantit par une double palissade.
- Fig. 4- Haie dépines courbée transversalement. Lorsque la haie décrite sous la figure précédente est parvenue à l’âge de cinq ou six ans, on coupe les pieds alternativement, un sur deux, à la hauteur de 8 d. m.; on abat ensuite les petites branches des autres pieds, et on les fléchit dans une inclinaison de 25 dégrés , au moyen d’une entaille faite à leur pied. Ces tiges sont fixées dans cet état contre des pieux, et contre une traverse supérieure.
- Fig. 5. Clôture faite avec des branches d'arbre, soutenues par des traverses. On en fait usage en Angleterre, et leur construction est peu dispendieuse.
- Fig. 6. Haie de troncs d'arbres verds renforcée avec des traverses. Cette haie est plus durable que la précédente, et offre encore plus de solidité.
- Fig. y. Clôture tressée en osier. On plante en terre des pieux qu on soutient avec un triple tissu en osier, en branches de chêne, ou tout autre bois flexible.
- PLANCHE II.
- Fig. 1 .Clôture fermée par une muraille, de la terre, une haie a son sommet et un fossé. Ce genre de clôture est surtout avantageux lorsqu’on veut garantir les plantations des attaques extérieures, les haies vives ne pouvant croître assez promptement pour former une barrière impénétrable. On donne à la muraille 1 mètre -j-; le terrain est plus élevé dans la partie extérieure que dans l’intérieur. On en fait usage en Ecosse.
- Fig. 2. Clôture avec un talus en terre, une haie et un fossé. La disposition de ces haies est facile ; on pose sur le terrain où doit être la haie une suite de plans ou de branches d’épine, et on les recouvre à l'une de leur extrémité avec la terre qui provient du creusement du fossé.
- Fig. 3. Clôture avec une muraille au fond d'un fossé. Ce genre de clôture se pratique dans les parcs, lorsqu’on veut se ptocurer un point de
- Toji. II.
- vue. Le sommet de la muraille se trouvant au niveau du sol, l’œil peut jouir de la beauté des sites qui se présentent.
- Fig. 4. Clôture en pierre et terre, avec deux fossés. On fait usage de ces espèces de clôture en Angleterre, lorsque le terrain est humide, et qu il est necessaire de procurer un écoulement aux terres. On leur donne 12 ou i3 d. m. d’élévation , sur 2 mètres de base.
- Fig. 5. Clôture fermée -par un talus en terre et une muraille, sur le côte extérieur de laquelle est plantée une haie. La muraille a i3 à 14 d. m. d’élévation; la haie est plantée à 3 ou 4 d. m. au dessous de son sommet; on peut se dispenser de la tailler. On donne, tant à la muraille qu’à la terre, un mètre de base.
- Fig. 6. Clôture en muraille a parapet. On élève au fond d’un fossé une muraille recou-
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- verte de dales, à hauteur d’appui, et l’on se ménage ainsi la vue des sites agréables, sans craindre les accidens qui pourraient arriver, si la muraille n’était élevée qu’à fleur de terre.
- Fig. 7. Clôture composée d’un double talus, de deux haies et dt un fossé. Le talus a 24 d. m. à sa base 5 ces clôtures deviennent très-fortes avec le temps, mais elles occupent un grand espace de terrain.
- picr. 8. Digue servant de clôture et de chemin. Ces digues se construisent aux environs de Bordeaux , sur les bords de la Garonne, pour arrêter les débordemens de ce fleuve. Elles servent en même-temps de chemins, elles séparent les héritages, et sont garnies sur les talus d’arbres ou d$ haies. On creuse sur les deux côtés des fossés pour faciliter le dessèchement du sol et pour servir d’écoulement aux eaux.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Chariot belge. Ce chariot est usité non-seulement dans la Belgique, mais aussi en Hollande et dans quelques parties du nord de l’Allemagne. Le bec-à-corbin qui tient lieu de timon diffère, dans quelques endroits. La caisse élevée au-dessus des essieux est construite avec légèreté; elle est susceptible de recevoir une grande charge. Elle est contenue à l’extrémité postérieure par une planche inclinée qu’on lie sur les côtés de la caisse par le moyen de deux chaînes. Les habitans des villes s’en servent pour aller à la campagne avec leur famille. On suspend à cet effet, dans l’intérieur, des bancs rembourrés et soutenus par des courroies.
- Fig. i et 2. Roue pleine et sans moyeux. Ce genre de roue, qui est formé par une planche circulaire, est en usage dans la Biscaye et autres parties de l’Espagne. On lui donne 70 c. m. de diamètre ; la fig. i montre le côté intérieur de
- la roue qui est garnie d’une forte pièce de bois transversale, maintenue par 8 tenons; elle est percée à son milieu d’un trou carré dans lequel se fixe l’extrémité de l’essieu, de sorte que celui-ci tourne avec la roue. La figure 2 indique le côté extérieur fortifié par deux pièces de bois placées transversalement aux fibres du bois.
- Fig. 3. Roue soutenue par des traverses a angle droit. Ce genre de construction se pratique en Biscaye : l’intérieur de la roue est formé par une pièce de bois qui la sépare en deux portions égales, et qui reçoit l’extrémité de l’axe dans un trou carré pratiqué à son milieu ; elle a 17 c. m. de large, elle est croisée à angle droit par deux traverses de i3 c. m. de large, qui vont aboutir aux jantes. On garnit avec des bandes de fer non seulement l’extérieur des roues, mais aussi les côtés. On leur donne 12 d. m. de diamètre.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Charrette romaine. Elle est en usage chez les cultivateurs des environs de Rome; la construction en est simple et facile. On dit qu’elle a été adoptée d’après le dessein qu’en avait donné Michel-Anse.
- Fig. 2. Charrette russe. On fait usage de cette charrette dans quelques endroits de la Russie. Elle est remarquable par la dimension de ses roues, qui ont jusqu’à 2 m. -j de diamètre. Les côtés de la cage sont consolidés par des chaînes placées verticalement entre chaque barreau; elle reçoit un prolongement sur la partie antérieure, en ajoutant aux deux côtés quelques barreaux moins élevés qui servent à soutenir une plus grande charge.
- Fig. 3. Charrette de montagne. On trouve cet instrument dans les montagnes de l’Espagne, et dans les lieux rocailleux. L’essieu, en tournant, donne le mouvement à la roue qui est fixée à
- son extrémité; elle a 8 d. m. de diamètre et 1 d’épaisseur. Ces roues se font avec trois pièces de bois d’orme; deux composent la circonférence, et une la traverse, le tout assemblé par de profondes mortaises. Un trou carré, percé dans la traverse, reçoit l’essieu ; de manière que la traverse de l’une se trouve dans une position verticale au terrain, tandis que celle de l’autre lui est parallelle. Le tour est garni d’une bande de fer ou de gros clous à tête carrée, rapprochés les uns des autres; ces roues sont très-solides, et durent fort long-temps sans avoir besoin de réparation. Le corps de la voiture se pose sur l’essieu, et y est retenu par deux grosses chevilles qui ne laissent à cet essieu que le jeu nécessaire pour tourner. Ces chevilles s usent promptement, mais il est facile de les renouveler.
- PLANCHE III.
- Fig. 1. Trnîneau a roues. Cet instrument de transport est usité dans le Bolonais en Italie. Les roues adaptées à sa partie inférieure en rendent le tirage moins pénible pour les animaux, Tom. IL
- Sa longueur facilite le chargement; on peut le faire tourner avec aisance au coin des rues. Ses roues sont simples et d une construction facile à exécuter. L’avant-train, indiqué par la lettre
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- E, se compose de deux pièces, dont la plus longue sert de timon. Elles sont réunies dans la partie antérieure par une cheville, et par une traverse B dans la partie qui traîne sur le sol. On adapte au milieu de cette traverse, ainsi que sur l'essieu, un montante, C percé de trous, afin d’assujettir avec des cordes les fardeaux dont on charge le traîneau.
- Fig. 2. Arriere-train du traîneau. Il est vu par derrière, avec deux montans courbes D, D, qui servent à empêcher que la charge ne touche les roues.
- Fig. 3. Selle pour les chevaux de limon. Elle est surmontée d une sangle A, qui sert à fixer les brancards sur le corps de l’animal.
- Fig. 4. Tombereau belge. Sa construction est suffisamment indiquée par l’inspection de la
- gravure. Le tirage se fait par le moyen de deux chaînes qui se rattachent au collier du cheval. Dans la Belgique, où l’on emploie souvent les bœufs, on attache les deux chaînes à une planche rembourrée B, qui porte sur le front de l’animal.
- Fig. 5. Diable. On donne ce nom à un petit chariot usité à Paris pour le transport des quartiers de pierre, ou pour celui des caisses d’orangers. Il est composé de trois fortes pièces de bois liéesles unes aux autres par des traverses, et d’un essieu aveedeuxpetites roues massives. On adapte à la flèche un ou deux bâtons à angle droit, pour servir de point d'appui aux ouvriers qui tirent le chariot. On se sert quelquefois de bricoles pour ce tirage, et dans ce cas on peut employer un plus grand nombre d’ouvriers. La flèche a 3 m. de long.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Charrette ordinaire. Elle est en usage aux environs de Paris et dans une grande partie de la France. Elle est composée de deux timons de 4 t à 6 m. de long, et de io à i3 c. m. de circonférence, qui forment en même temps le brancard et les deux côtés du fond de la charrette. Ceux-ci sont joints par. quatre ou six épars ou traverses longues de 16 d. m., sur lesquelles on pose les planches du fond. Les ridelles ou côtés de la charrette sont faits avec des pièces de bois soutenues par quatre montans placés aux quatre extrémités.
- Fig. 2. Représente l’élévation delà charrette précédente, vue par-derrière. A est une des tréselles qui servent à empêcher l’écartement des ridelles.
- Fig. i. Haquet fardier. Il est employé à Paris pour le transport des poutres et des troncs d’arbres. C’est une longue charrette sans ridelles que Ton charge par-dessous en soutenant les poutres avec une chaîne et des cordes. La poutre A est suspendue au moyen d un rouleau et une chaîne B, fig. 2 , et d’un levier qui passe entre la chaîne et le rouleau. Elle est également suspendue à l’extrémité postérieure par des cordes fixées sur l’extrémité du levier.
- Fig. 2. Plan du haquet fardier. On voit au-dessous la poutre suspendue par la chaîne et les cordes.
- Fig. 3. Haquet a bascule. Cette espèce de charrette est usitée pour le transport des tonneaux
- Fig. 3. Guimbarde. Sa construction est analogue à celle de la charrette ordinaire. Elle est beaucoup plus longue, et elle est garnie en avant et en arrière de cornes pour retenir la paille, le foin, ou autres objets dont on la charge à une certaine élévation. En usage dans les fermes aux environs de Paris.
- Fig. 4- Tombereau ordinaire. On a supprimé la roue antérieure pour laisser voir les pièces qui composent la caisse. Cette caisse est faite en planches, afin de la rendre propre au transport des terres, graviers, légumes, etc.
- Fig. 5. Elévation du côté postérieur du tombereau précèdent. Ce côté s’ouvre et se fermé au moyen d’un assemblage en planches, qu’on retient avec un épars et deux chevilles.
- he y.
- Elle est composée d’un brancard mobile, au-dessus duquel est placé un moulinet A, qui sert à serrer la corde qui retient les tonneaux. Les deux poulins ou pièces longitudinales qui forment le corps du haquet, sont taillés à plan incliné sur leur face supérieure, ainsi qu’on le voit sous la lettre B, fig. 4- Le brancard est attaché au corps du haquet au moyen d’un bouton de fer avec ses écrous, de manière que celui-ci fait la bascule, et se baisse sur le derrière pour faciliter le chargement.
- Fig. 4- Plan du haquet a bascule. L’inspection de cette figure facilitera l’intelligence de celle qui précède.
- PLANCHE YI.
- Fig. x. Brouette en trémie. Elle est composée de deux brancards longs de 18 d. m., liés ensemble par deux traverses destinées en même temps à soutenir la caisse ou trémie. Le dessinateur a négligé de représenter dans la figure ces deux traverses. La caisse est fixée en outre contre deux montans longs de 7 d. m., et qui servent en même temps de pieds. Elle a 10 à 12 d. m.
- Tom. II.
- de long sur 6 de large dans la partie supérieure. On peut l’employer au transport des matières liquides, des sables, etc.
- Fig. 2. Vases a transporter les liquides au moyen des anses. Les vases, quelle qu en soit la forme, peuvent servir à transporter les liquides en faisant passer un bâton dans les anses dont ils sont garnis.
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- Fig. 3. Civiere a bascule. Elle se compose d’un châssis à brancard, lettre A, soutenu par quatre pieds, et d’une caisse qu’on suspend au moyen d’une verge de fer qui traverse les brancards et la caisse ou trémie. Celle-ci est arrêtée par un crochet qu’il suffit d’enlever lorsqu’on veut décharger des matières qu’elle contient. On a donné la vue intérieure de la caisse sous la lettre B, et sous la lettre C, celle du côté où le crochet se trouve attaché. Cette civière, usitée dans quelques jardins aux environs de Paris,
- est très-commode pour le transport des terres et autres objets.
- Fig. 4- Civiere ordinaire. L’inspection de la figure indique suffisamment sa forme. On lui donne une dimension plus ou moins grande, selon l’ohjet auquel on la destine.
- Fig. 5. Vase a transporter les liquides au moyen dune corde. Lorsque les anses ne sont pas assez élevées pour faire passer un bâton, on y substitue une corde.
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- MACHINES DE TRANSPORT.
- PLANCHE VII.
- Fig. i, 2 et 3. Charrette surmontée d'un cadre. Ce cadre est représenté dans le plan de la voiture fig. i. Il sert à offrir une plus grande surface pour le chargement de la charrette, et à empêcher que ce chargement ne touche les roues. Il est fixé à la partie inférieure de la voiture par quatre boulons à écrou, de manière à pouvoir être enlevé à volonté ; ce qui a lieu lorsqu’on veut transporter des corps lourds et peu volumineux.
- La fig. 2. représente le profil de la même voiture. Elle est garnie de planches dans le fond et sur les cotés, ce qui empêches la perte du grain , qui aurait lieu sans cela dans le chargement et le déchargement des gerbes. Cette charrette a l’inconvénient de porter trop en arrière le centre de gravité, défaut auquel il est facile de remédier dans sa construction. Comme la ligne de tirage ne peut être la même pour deux chevaux attelés l’un devant l’autre à la même voiture, et que les efforts du premier augmentent la charge du second, on a imaginé, en Angleterre, de fixer à l’axe des roues une poulie C, dans laquelle passe une corde B, attachée par l’une de ses extrémitées au collier du du cheval de brancard, et par l’autre à celui
- du cheval mis en avant. Les deux animaux sont par ce moyen réunis entre eux , de manière que si l’un se ralentit, les efforts de l’autre produisent une pression sur son collier, et l’obligent à agir, ou à être porté en arrière; mouvement qui est réglé par un crochet A, lequel est attaché d’une part au collier du cheval de brancard, et qui glisse dans une tringle fixée sur chaque brancard , et sert ainsi à indiquer les efforts comparatifs des deux chevaux.
- La figure 3 représente la charrette vue par derrière. On y voit le cadre supérieur soutenu par des montans ou boulons en écrou ; les roues sont inclinées en dehors ; ce qui a lieu en donnant aux extrémités de l’essieu une inclinaison désignée par les angles ponctués à chaque extrémité.
- Fig. 4- Charrettefaisant office de brouette. On peut la tirer en avant comme une charrette, ou la pousser comme une brouette. On emploie ordinairement une bricole dans le premier cas. Ses deux côtés sont fermé par une table qui s’enlève ou se fixe à volonté, au moyen de gâches en fer clouées sur le châssis de la voiture. Usitée dans la Belgique.
- PLANCHE VIII.
- Fig. Charrette a cage légère. Elle a un plancher dont les montans latéraux sont faits avec des bâtons très-espacés. Elle est traînée par un seul cheval, et est employée au transport des objets volumineux, tels que pailles, fagots , fumiers, etc.
- Fig. 2. Roue d'une seule pièce percée de quatre trous. On en fait usage en Angleterre pour les charrettes destinées au transport du charbon de terre.
- Fig. 3. Tombereau léger. Les deux bords latéraux sont surmontés d’une galerie propre à retenir une forte charge. Il est généralement usité en Angleterre.
- Fig. 4- Charrette légère en gondole. Les deux côtés longitudinaux sont fermés par des pièces de bois, qui se prolongent et se relèvent aux deux extrémités, de manière à pouvoir augmen-
- Toji. II.
- ter la charge au besoin. Ces pièces sont affermies l’une à l’autre et sur le corps de la voiture, avec des barres de fer à boulon. La partie inférieure est garnie de planches sur les côtés, pour mieux contenir les petits objets. On la renverse sur le derrière au moyen d’une bride A, percée de trous ; il suffit pour cela d’enlever la cheville qui la retient. Cette bride sert aussi a fixer le centre de gravité, lorsque le chargement est fait. Ce moyen ingénieux mérite d’être imité. Une chaîne fixée sur le brancard empêche que la charrette ne se renverse sur le derrière. On adapte à l’extrémité du timon un joug à collier pour les bœufs. Elle est usitée en Angleterre pour le transport des moissons , des fourrages, du fumier, etc.
- Fig. 5. Charrette couverte. On en fait usage en Belgique pour le transport des grains et des
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- autres denrées qu’on veut garantir de la pluie. Les côtés et le toit sont garnis en toile peinte à l’huile.
- Fig. 6. Tombereau a trois roues. La caisse, soutenue par deux roues, s’unit à un châssis demi-
- circulaire , au centre duquel on fixe la roue de devant. Cette roue est quelquefois beaucoup plus petite que les deux autres. On l’emploie, aux environs de Bruges, pour le transport du fumier, etc.
- PLANCHE IX.
- Fig. i. Brouette a baquet. Les brancards sont relevés aux deux extrémités, afin de tenir le baquet peu élevé, et de faciliter le service. Celui-ci est assujetti sur la brouette, au moyen de deux crochets en fer.
- Fig. 2. Brouette en forme de trémie. Les brancards, liés par trois traverses, sont soutenus par deux pieds, dont le prolongement forme quatre montans qui servent à retenir les objets dont on charge la brouette. Elle est d’une construction très-simple, et peut servir au transport des objets légers et d’un certain volume.
- Fig. 3. Civière ordinaire. Elle sert à transporter les pierres et autres corps pesans.
- Fig. 4- Civière a caissons en claire-voie. Elle peut être employée à divers usages, surtout pour porter aux bestiaux la paille , le fourrage,, les racines , etc. On lui donne des dimensions proportionnées à l’emploie qu’on veut en faire.
- Fig. 5. Brouette a compartimens. On en fait usage à Alicante, pour porter et vendre dans les rues l’eau contenue dans des vases à rafraîchir, nommés alcarrazas.
- Fig. 6. Brouette ordinaire des environs de Paris. Elle est composée d’une caisse faisant corps avec les deux brancards, et consolidée par deux montans sur les côtés, et ordinairement avec deux appuis sur le derrière. Le fond de l’extrémité du caisson est plus élevé que les deux autres côtés, afin de soutenir la charge qui se porte sur le derrière. L’essieu est en fer.
- Fig. y. Brouette en forme de charrette. Les montans des extrémités servent à retenir les objets dont elle est chargée. On l’emploie à Paris, pour le transport du foin , de la paille, des fagots, etc. On place souvent contre et au-dessus des roues une rampe pour empêcher le contact de la charge avec celles-ci.
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- BÊCHES ET IIOUES
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Pelle concave. On fait usage, dans le département du Puy-de-Dôme, de cette pelle, dont la lame concave est en fer, pour remuer le blé et pour prendre le sable et autres objets de même nature.
- Fig. 2. Pelle ordinaire, armée en tôle a son extrémité. Elle est un peu concave. Son plateau en bois de hêtre, long de 35 d. m. et large de 20, s’emboîte dans une plaque de fer, large de xo d. m. Son manche a 11 à 12 d. m. de long. Elle est employée dans le département de la Garonne.
- Fig. 3. Pelle en tôle. Sa lame en tôle s’attache, au moyen de deux languettes, sur un manche dont l’extrémité est reçue dans une petite douille ménagée dans l’épaisseur de la lame. Celle-ci a une longueur de 3 d. m. sur une largeur de 2 -U Elle a 2 m. m. d’épaisseur. La longueur totale de cet instrument est de 18 d. m. Il est employé à remuer le blé et autres corps de même nature.
- Fig. 4. Pelle ordinaire en bois. Elle est faite de bois de hêtre, et on l’emploie aux environs de Paris pour remuer le blé , les terres, les pierres , etc. Son manche a 84 e. m.; son plateau en a 34 de long sur 27 de large à sa partie supérieure , et 3i à son extrémité. Elle est un peu concave, et elle présente vers son milieu un renfoncement de 5 c. m.
- Fig. 5. Pelle coudée, a manche chevillé. On en fait usage dans quelques départemens de France pour divers travaux. Elle est d’une facile construction , quoique peu solide.
- FU. 6. Pelle coudée, a manche cloué sur une
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- lame ferrée. Elle est dans le genre de la précé-
- dente , et elle sert aux mêmes usages dans le département des Basses - Pyrénées. L’une et 1 autre peuvent être employées lorsqu’on n’a pas la facilité de se procurer des bois qui aient les dimensions nécessaires pour fabriquer les pelles ordinaires. La planchette est large de 26 c. m., et épaisse, vers le manche, de 2 c. m. ; elle a une longueur de 38 c. m., y compris la ferrure.
- Fig. 7. Bêchon. On en fait usage lorsqu’il s’agit de retirer la terre des trous que l’on creuse pour le plantage des arbres. C’est pour faciliter ce travail qu’on ne donne au manche que 5 d. m. de long. Le plateau de la pelle, arrondie à son extrémité, a 25 c. m. de long, et 21 dans sa plus grande largeur.
- Fig. 8. Bêchette. Elle est formée par une lame de fer qui se divise en deux parties vers la moitié de sa hauteur, lettre A, et dans laquelle se fixe l’extrémité du manche terminé en pelle, et concave, ainsi que l’indique la fig. B. Son manche est long de 8 d. m. ; son fer, long de 26 c. m., se prolonge par deux languettes de 20 c. m., qui servent d’attaches. Sa largeur est de 14 c. m. On en fait usage pour divers travaux de jardinage.
- Fig. 9. Pelle a manche cloué et recourbé. Elle est d’une forme concave, et sert à différens usages dans le département de la Gironde.
- Fig. 10. Bêche a hoche-pied coudé. Cet instrument, employé dans le midi de la France, est composé d’un manche qui entre dans l’ouverture supérieure de la lame, et s’y fixe au moyen de deux languettes. L’ouvrier appuie son pied sur un support coudé qui entre dans le manche et s’appuie sur la lame.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Houe ordinaire. Elle est composée d’un fer un peu concave, long de i3 à 14 c. m., et large de 8; son manche est long de i5 d. m.
- Fig. 2. Houe a lame percée et a tranchant arqué. On en fait usage aux environs de Durach.
- Fig. 3. Bêche a fer concave. Elle est usitée dans le royauume de Naples pour labourer la terre et pour exécuter d’autres travaux. Salante, dont on a représenté la courbure, a, dans sa partie
- supérieure, une surface de 18 d. m. de large sur 23 de long; son manche a 8 d. m. de long.
- Fig. 4- Bêche légèrement coudée. On l’emploie dans le département du Puy-de-Dôme pour bêcher la terre. Ses côtés sont ordinairement un peu relevés ; son fer est large de 27 c. ni. et lonçr de 33: Son manche a 8 d. m. de long.
- Fig. 5. Houe recourbee pour creuser les rigoles d’irrigation. L’inspection de la figure suffit
- Tom. II.
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- pour saisir sa construction. Son fer est un peu arqué.
- Fig. 6. Houe à défricher. En usage dans la W estphalie pour couper les gazons et ies bruyères qui servent à faire des compostes pour l’engrais des terres.
- Fig. y. Houe h ouverture triangulaire. Elle est employée en Portugal pour labourer les terres pierreuses.
- Fig. 8. Houette à lame ovale. Elle sert à biner les récoltes et à buter les racines. Le fer forme avec le manche un angle de 4° degrés. Elle a une lame arrondie et un peu concave. On lui donne des dimensions plus ou moins grandes.
- Fig. 9. Grande houe a fer arrondi. Elle est usitée dans plusieurs de nos départemens. Sa lame a 3 4 d. m. de long sur 2 de large.
- PLANCHE III.
- Fig. 1. Houette a deux dents. Elle est employée à biner et à remuer la superficie de la terre dans les petites cultures.
- Fig. 2. Binette. On s’en sert aux environs de Paris pour donner un léger labour aux récoltes, pour extirper les plantes parasites, et pour buter les pommes de terre. Sa lame a i5 c. m. dans sa plus grande largeur.
- Fig. 3. Houealame debéche. Onl’emploie dans le département de la Gironde pour labourer la vigne. Son manche, recourbé et long de 13 d. m., forme avec sa lame un angle de i4 degrés, à prendre du milieu de celle-ci. Elle a 36 c. m. de long, et 25 dans sa plus grande largeur.
- Fig. 4. Croc à trois dents. Il est principalement usité pour remuer les fumiers et les décharger de dessus les charrettes.
- Fig. 5. Croc à deux dents. On le fait servir aux mêmes usages que le précédent.
- Fig. 6. Fourche a trois dents de fer. On l’emploie pour arranger les fumiers et les charger sur les charrettes, et dans quelques endroits , pour labourer les terres argileuses.
- Fig. 7. Hoyaux a lame étroite et longue. Il est employé au défoncement des terres et au labour des terrains pierreux ou très-tenaces. Son manche, long d’un mètre, forme un angle presque droit ; ce qui facilite le travail, et empêche que les ouvriers ne prennent une attitude trop courbée.
- Fig. 8. Houette a fer triangulaire. On l’emploie en Allemagne pour le plantage des choux ; on fait les creux d’une main, et l’on plante de l’autre. On l’emploie aussi à d’autres travaux analogues, ainsi qu’au binage. Son manche n’a que 4 t d. m. de long.
- Fig. 9. Houe d trois dents. On s’en sert dans plusieurs contrées pour le labour des terres argileuses , pour arracher le chien-dent et pour biner la terre. Son manche a 7 d. m. de long; les branches de son fer ont 23 c. m. La distance moyenne de l’une à l’autre est de 9 -t c. m.
- Fig. 10. Houette a deux dents et a pic. On l’emploie dans quelques cantons pour travailler la vigne dans les terrains rocailleux.
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- CHARRUES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i, 2 etc. Charrue a buter les pommes de terre. Cette charrue, en usage aux environs de Freyberg, en Allemagne, est ordinairement tirée par deux femmes, et conduite par un homme qui tient les manches. On pourrait y employer des bestiaux, et la faire servir de cultivateur pour les plantes ordonnées par rangée. A, flèche à laquelle est adapté le soc sous le n° 6. Ce même soc est représenté sous la fig. 3, vue en face lettre A, vu en dessous B, et vu de côté lettre C ; le coutre F placé en avant du soc ; le double versoir, fig. i et 6, lettre E. La fig. 8 indique la partie intérieure des deux versoirs qui s’appuient contre une pièce de bois carrée, ou mieux triangulaire; ils sont tenus à l’écart
- par leur autre extrémité, avec une traverse clouée sur la flèche ainsi que sur les versoirs. On en voit la figure sous le n° 3. Les deux manches, fig. i et 2, sont fixés par une entaille à l’extrémité postérieure de la flèche, et liés par une bande de fer ; ils sont en outre retenus par deux barres latérales en fer. La longueur totale du soc est de 55 c. m.; sa lame, qui se courbe en avant, et qui est en fer de lance, a a5 c. m. de long; elle a 12 c. m. dans sa plus grande largeur. Elle porte à sa partie postérieure une rainure dans laquelle entrent et s’appuient les deux versoirs, qui sont recouverts par a planchettes laissées en blanc dans le dessin. Le soc ouvre la terre qui est rejetée sur les côtés par les versoirs.
- PLANCHE II.
- Fig. i,2,3. Charrue de Norwége. Cette charrue , qu’on nomme dans le pays Falkenstener, est remarquable par la simplicité et la solidité de sa construction. Elle est légère et forme de bons labours. Elle se compose d’une flèche A, fixée au cep, fig. 3, dans sa partie antérieure par un tenon, et à son extrémité postérieure par un manche recourbé E. Le versoir C est fait avec deux planches qui reçoivent une inflexion bien combinée, et qui sont garnies à leur ex-
- trémité antérieure d’une plaque de tôle. La planche inférieure est entièrement recouverte de tôle ; elles sont maintenues dans l’écartement qu’elles doivent avoir au moyen d’une verge en fer, fig 4, lettre H. On voit dans la même figure, lettre A, la mortaise qui reçoit l’extrémité de sa flèche ; celle-ci est arrêtée par un boulon qui porte sur deux fortes plaques de fer. Le soc B reçoit dans sa partie inférieure l’extrémité du cep.
- PLANCHE III.
- Fig. 1, 2. Charrue de Danemarcîc. Elle est d’une grande simplicité, quoique ayant un avant-train. Sa longue flèche est fixée au cep par le moyen du manche et d’un tenon. Le versoir est formé par une planche d’une courbure peu avantageuse. On voit la formé du coutre à la fig. 2.
- Fig. 3. Fourchette de deux pièces pour traîner une charrue. Lorsqu’on 11e peut se procurer une branche fourchue pour reposer la charrue et empêcher que le soc ne traîne sur les chemins,
- on emmanche deux morceaux de bois l’un dans l’autre en forme de fourche.
- Fig. 4- Fourchette d’une seule pièce pour traîner la charrue. Elle sert à l’usage qui vient d’être indiqué.
- Fig. 5. Racloir de laboureur. Lorsqu’on laboure dans des terrains argileux, tenaces et humides, on détache avec cet instrument la terre qui adhère au versoir et aux autres parties de la charrue. Il est composé d’une petite pelle en fer armée d’un manche.
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- CHARRUES.
- PLANCHE IV.
- Fig. i et 2. Houe a cheval a trois socs. La première figure représente le profil de cette houe, et la figure 2 son plan. La lettre A indique la fléché à laquelle sont fixées toutes les autres pièces ; B les manches qui se rattachent à l’extrémité postérieure de la flèche, et qui sont unis par une traverse vers le milieu de leur lon-
- fueur ; D,0 les deux socs postérieurs, qui portent eux tiges dontla partiesupérieureentre dans les mortaises de la traverse E, F , et s’y attache au moyen d’écrous, dans un écartement plus ou moins'considérable, selon la largeur du terrain qu’on veut labourer. Le soc, de forme triangulaire, ainsi qu’on le voit dans la fig. 2^porte une tige un peu inclinée, qui est fixée contre la flèche au moyen d’une verge de fer à crochet; C, le soc antérieur situé au-dessous de la flèche, et soutenu comme les précédens avec une verge de fer. H , H sont deux lignes ponctuées qui indiquent les positions respectives des socs de derrière et de celui de devant. La roue en fer placée à l’extrémité de la flèche peut se hausser et se baisser au moyen des trous percés dans la bande de fer sur laquelle elle est montée. Le palonier I est accroché par une bride au régulateur , qui se hausse ou se baisse selon qu’on veut donner plus ou moins d entrure aux socs. Il est fixé à l’extrémité de la flèche au moyen d’un boulon autour duquel il est mobile. On l’arrête dans la position convenable avec une cheville qui passe dans l’un des trous ouvert à la tête du régulateur, et dans un autre trou correspondant qui traverse la flèche.
- Cet instrument est excellent pour sarcler les plantes disposées sur des lignes droites, telles que les pommes de terre, le maïs, les haricots, etc. Il n’a besoin que d’un homme et d’un chevalpour être mis en activité, et la quantité de travail qu’il produit apporte une grande économie dans
- la main-d’œuvre. On attache quelquefois sur le derrière des socs un petit rateau qui divise la terre, et entraîne les herbes dont les racines ont été coupées. On peut disposer le même instrument à recevoir au lieu de trois socs, un soc unique garni de deux versoirs, qui en rejetant la terre de deux côtés sur le pied des plantes, leur donnent nn bon butage.
- Fig. 3. Charrue du Brabant. L’emploi de cet instrument dans un pays où l’agriculture a été portée à un haut degré de perfection, démontre ses avantages. Elle est surtout bonne pour les terres fortes, quoiqu’elle soit également employée dansles terrains sablonneux. Elle retourne bien le sol et forme des raies très-profondes. Elle se compose d’un soc A en fer forgé, qui s’ajuste au versoir B, et qui se fixe au cep C par le moyen d’un crampon. Le versoir est assujetti par des étançons en fer boulonnés sur la flèche, sur le manche et sur le cep. Ce dernier est garni de plaques de fer, afin d’empêcher qu’il ne s’use trop promptement. Un plateau en bois D, -maintenu contre la flèche et sur le cep, et placé du côté opposé au versoir, sert à réunir les principales pièces de la charrue et à leur donner une grande solidité. Le coutreE, de forme courbe, se fixe dans la flèche au moyen d’un coin. F, sabot en bois adapté à une tige qui traverse également la flèche. Il se lève, ou se rabaisse, selon qu’on veut donner plus ou moins d’entrure au soc de la charrue. On place à l’extrémité antérieure de la flèche une bride de fer G, qui porte une bande percéede neufà dix trous danslesquels on fixe le palonier, selon qu’on veut diriger le soc du côté droit ou du côté gauche. Le manche unique H est armé d’un mancheron qui donne au laboureur le moyen de mieux diriger la charrue. Il est consolidé contre le cep par un tenon enfer.
- PLANCHE V.
- Fig. 1, 2 et 3. Charrue écossaise perfectionnée. Cet instrument, originaire d’Ecosse, a été porté à un haut degré de perfection par les soins d’un ingénieux mécanicien nommé Small. L’emploi de cette charrue, qui a été généralement adoptée dans les trois royaumes de la Grande-Bretagne,
- Tom. IL
- prouve qu’elle est vraisemblablement la plus parfaite de toutes les machines de ce genre; et les défauts quelle peut avoir sont peu sensibles, comparativement aux inconvéniens quiseren-contrentdans les autres charrues. Elle peut, avec deux chevaux, former un labour parfait dun
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- acre anglais ( 4° ares 4 centiares ) en huit ou neuf heures, sans trop fatiguer les animaux. Il es t à regretter que son usage ne soit pas répandu en France.
- Les inanches A s’élèvent d’un mètre au-dessus du sol, et sont réunis par une traverse. Le manche principal, qui se trouve en ligne droite avec la flèche, et qui est plus fort que l’autre manche, a i a d. m. à prendre du point où il se réunit à la flèche. On lui donne jusqu’à i3 d. m. ce qui, en prolongeant le levier, facilite la direction de la charrue. Ces deux manches sont liés par deux et même quelquefois par trois traverses , et maintenus à 6 d. m. dans leur plus grande distance. On construit la flèche E en forme courbe, afin de l’éloigner à une plus grande distance de l’extrémité du coutre , et afin que les racines qui se portent vers le haut par l’effet du tirage ne puissent pas être retenues aussi facilement. On lui donne une grande force, afin que les mortaises dont elle est percée ne puissen t l’affaiblir. Elle a une longueur de 16d .m. Le versoir B a 37 c. m. de hauteur dans sa partie antérieure, et 43 de longueur à sa partie supérieure ; il est fixé avec des boulons contre le manche et les autres parties de la charrue. Le soc C a une longueur totale de 5o c. m. Il se
- replie sur les deux bords de sa partie postérieure, à prendre de l’angle formé par le tranchant, et présente une douille qui reçoit l’extremité du cep K. Celui-ci à 55 c. m. de longueur. Le soc vient se réunir aux pièces H, I, K. La première, qui est enfer, se recourbe sur le versoir, et forme un angle aigu, ainsi qu’on l’a indiqué à la lettre M, fig. 2. La lettre L représente un tenon qui traverse la flèche et la réunit au cep. Le coutre D passe dans une mortaise de la flèche, et reçoit un degré d’inclinaison convenable au moyen d’une tige de fer à boulon. La fig. 3 représente la charrue écossaise dessinée en perspective. Elle porte à l’extrémité de sa tige un étrier F qui sert à contenir une chaîne G. Le palonier se rattache au crochet qui se trouve à l’extrémité de celle-ci. On adapte plus communément à l’extrémité de la flèche, au lieu de l'étrier, une bride de fer , au moyen de laquelle la ligne de tirage peut êtreélevée ouabaissée, ou être portée à droite ou à gauche. Le coutre D doit former un angle de 45 degrés avec le cep et un angle droit avec la ligne de tirage. Toutes les parties de cette charrue, si l’on en excepte la flèche et les manches, sont construites en 1er battu et en fente. On en fabrique même en Angleterre qui sont entièrement en fer.
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- CHARRUES.
- PLANCHE VI.
- Fig. i, 2 et 3. Charrue légère. Cette charrue est considérée comme la meilleure de celles qu’on emploie pour labourer la terre entre les rangées des plantes disposées à une égale distance de 6 d. m. ou plus ; tels que les pommes-de-terre, les choux, le maïs, les betteraves, etc. Lorsque l’instrument est destiné à rejeter la terre du milieu des rangées sur le côté des plantes , on le construit avec deux versoirs ; on ne lui en donne au contraire qu’un, lorsqu’on veut enlever la terre qui borde les deux rangées, pour la porter au milieu de l’intervalle qui les sépare. Cette charrue est employée dans les sols tenaces, au lieu de la houe à cheval, qui serait trop faible pour bien ameublir la terre dans cette espèce de terrain. Elle est composée d’un double manche, Â fig. 3, lié par une verge de fer, d’une âge B, d’une semelle en fer qui s’ajuste au soc F, d’une petite bande de ferO, qui, étant sujette à s’user, peut se changer au besoin. Le versoir, G fig. 2 , est recouvert par une forte plaque de tôle contre laquelle s’appuie le contre E ; le côté opposé au versoir est garni par une lame en fer H fig. i, qui repose sur la bande D. La lettre I indique un tenon qui unit l’âge à la semelle, et la lettre R un crampon qui sert à arrêter un arc-boutant à charnière au moyen duquel on donne plus ou moins d’écartement au versoir. L boulon qui traverse l’âge, le manche, et les
- unit avec la semelle ou sep. M., sep de la charrue.
- Fig. 4- Charrue taupe. Cet instrument a été imaginé en Angleterre pour dessécher les terrains trop humides ; il est composé d’une âge traversée par un montant en fer qui fait l’office de coutre, et qui porte à son extrémité inférieure une pièce de bois A ronde, un peu conique , et taillée en biseau à sa partie antérieure. On la hausse ou on la baise à volonté, au moyen d’une cheville qui traverse l’âge, et on forme ainsi les trous souterrains plus ou moins profonds. Elle est précédée d’une roulette en fer qui sert à couper les racines des plantes et à faciliter le passage du montant. L’âge porte à sa partie antérieure une petite roue qu’on peut élever ou baisser, selon la profondeur à donner aux trous ou tranchées qu’on veut pratiquer sous terre. On emploie quelquefois un avant-train au lieu d’une simple roue.
- Les eaux du terrain se rendent dans les tranchées ou rigoles formées par cet instrument, et elles s’écoxüent suivant la pente du terrain et la direction qu’on leur a donnée : on ne peut établir ce moyen d’écoulement pour les eaux que dans les prairies ou les champs dont le sol est assez compacte pour ne pas s’ébouler, et pour conserver pendant un certain temps les cavités formées par la charrue.
- PLANCHE VIL
- Fig. i, 2. Charrue perfectionnée par M. F. E. Molard. M. Molard, qui a établi à Paris un atelier d’instrumens aratoires, où l’on trouve les meilleurs instrumens français et anglais, a combiné cette charrue de manière à la rendre propre à exécuter les labours avec tout le perfectionnement qu’on peut désirer dans ce genre de travail. La fig. i représente la charrue vue du côté opposé au versoir, et la fig. i la fait voir par-dessus ou à vol d’oiseau ; elle se compose d’un corps de charrue A en fonte de fer, d’un versoir B également en fonte, d’un soc C pareillement en fonte, d’un coutre O mis en position au moyen d’un coin et d’un anneau de fer; elle
- a deux manches en bois ; l’un E s'appuie sur la semelle avec deux boulons à écrous dont le plus long H traverse l’âge, le manche et la semelle; l’autre manche F s’adapte contre un des côtés de l’àsre.Une barre de fer I sert à maintenir avec
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- plus de solidité le manche gauche contre l’âge ou flèche, le sep est désigné par la lettre G. L’entrure du soc est réglée par une roue en fer, K, qu’on peut hausser ou baisser à volonté, et placer d’après la ligne de tirage. L indique une bride ou régulateur qui permet de donner à la charrue une direction plus ou moins forte vers la droite ou vers la gauche ; cette charrue est dessinée sur un douzième de sa grandeur.
- Tom. II.
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- PLANCHE VIII.
- Fig. i. Hou a cheval simple. Elle sert à buter les pommes de terre, et autres plantes semées par rangées ; elle porte une semelle de fer dont la pointe se courbe en avant, et fortifie la partie antérieure des versoirs; le régulateur placé à l’extrémité de l’âge permet de donner au soc plus ou moins d’entrure. Cet instrument porte
- aussi le nom de cultivateur : son action remplace les travaux à la main qui se font dans les champs pour le binage des plantes, et il apporte une grande économie dans la main d’œuvre.
- Fig. 2. Cultivateur. Vu par dessous.
- Fig. 2. Le même. Yu par derrière.
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- CHARRUES.
- PLANCHE IX.
- Fig. i. et 2. Charrue a deux -versoirs.. La première figure représente la charrue à vue d’oiseau; et la fig. 2 l’indique dessinée sur le côté. Cet instrument est caractérisé par deux versoirs, dont les extrémités s’écartent ou se rapprochent à volonté, au moyen de deux quarts de cercle, percés de trous, qui se fixent avec une cheville en fer. On écarte ou on rapproche les versoirs, selon qu’on veut rejeter la terre de la raie à une plus ou moins grande distance sur les côtés. Cette charrue est employée au lieu du cultivateur ordinaire, ou de la houe à cheval, lorsqu’il s’agit de donner un fort buttage, ou plusieurs buttages de suite aux plantes disposées par rangées, surtout lorsqu’il s’agit d’élever la terre à une grande hauteur au-dessus du fond de la raie. Elle est principalement destinée à la culture des choux et des pommes de terre. On l’emploie aussi pour tracer dans les champs des rigoles pour l’écoulement des eaux pluviales, et même pour former des fossés.
- Fig. 3. Extirpateur. Cet instrument est généralement adopté en Angleterre à cause des grands avantages qu’il présente pour la culture de la terre. Il est principalement utile pour la destruction des herbes nuisibles, dont il coupe les racines et empêche la germination. C est pour cette raison qu’on s’en sert principalement pour donner le labour qui doit précéder les semailles. Il remplace souvent les labours, et a l’avantage d’expédier l’ouvrage dans les momens de presse, puisqu'il marche aussi vite que la herse, et produit par conséquent une grande économie. Il conserve, à la partie inférieure du sol, l’humidité si nécessaire à la végétation, surtout
- dans les terrains légers. IL s emploie très-utilement sur les terres en jonchères : on le fait passer sur les pommes de terre et autres semences avant qu’elles ne sortent de terre. Enfin il est très-propre à ameublir la terre dans une profondeur de 3 à 8 c. m. On peut le construire dans une dimension assez grande, pour qu’il embrasse dans son travail une largeur de i mètres : dans ce cas, il est armé de 11 socs ; 5 sur le devant et 6 sur le derrière, en face du point qui correspond au milieu des précédens, de sorte que le sol se trouve entièrement remué par ces onze socs. Ils sont bombés, et portent une tige, au sommet de laquelle est un pas de vis et un écrou, qui sert à les fixer sur le châssi, ainsi qu’on le voit aux lettres A, B, C. La première lettre indique le soc avec son montant vu par côté; la lettre B, le même vu par côté, et la lettre C, le soc vu par-dessus. Ce châssis porte deux manches, qui servent à diriger l’instrument , et une flèche avec son avant-train.
- On fait des extirpateurs qui n’ont que sept dents placées sur deux rangs, et d’autres qui en ont cinq sur la même ligne. Ils remuent le terrain sur une largeur d’un mètre. Ces instrumens offrent une si grande économie et de si grands avantages dans une exploitation rurale, qu’il serait à désirer que l’usage en devînt général. On peut avec le grand extirpateur produire autant de travail au moyen de quatre chevaux, qu’on en obtient avec six charrues à deux chevaux : c’est un excellent instrument pour détruire les herbes parasites si nuisibles aux récoltes. M. Gesrg d’Hertforushire en est l’inven-leur.
- PLANCHE X.
- Fig. x. et 2. Charrue a creuser les rigoles. Elle est composée d’un double contre d’une seule pièce avec le soc : celui qui est indiqué par la lettre B s’élève presque à la hauteur de la flèche, et s’appuie contre le versoir. Le second C est isolé, et n’a que la moitié du précédent. Tan-Tom. II.
- dis que la terre est coupée horizontalement par le soc, et fendue verticalement par les deux contres,elle s’élève sur le plan incliné antérieur du sep E, et elle est rejetée sur le côté par le versoir. La fig. 2 fait voir le côté gauche de cette charrue. On adapte, sur le devant de la
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- HERSES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Herse aJleche sans dents. On fait usage de cet instrument en Toscane , pour briser les mottes dans les terrains légers et aplanir le sol. Il se compose d’une forte traverse en bois, longue de deux mètres , au milieu de laquelle on adapte un double manche A, long de 8 s d. m., et une flèche longue de 3i d. m., dont l’extrémité se fixe au joug des bœufs. Deux pièces de bois, longues de i5 décimètres, servent à lier la traverse avec la flèche. On les arrête à cet effet avec des chevilles. Cette construction est facile et peu dispendieuse.
- Fig. i. Herse a râteaux inclinés et parallèles. Les cinq râteaux dont se compose cette herse sont soutenus parallèlement par des traverses dans une position inclinée, et avec des dents disposées de manière que les traces que celles-ci forment sur le terrain se trouvent parallèles les unes aux autres, et à des distances égales ; condition requise pour toute herse bien construite, afin que l’émiettage des mottes puisse avoir également lieu sur toute la surface du sol. Les traces des dents de la herse sont indiquées par des lignes ponctuées.
- Fig. 3. Herse en forme de long parallélogramme. Elle est construite avec trois râteaux, longs de 2 i mètres, liés ensemble par quatre traverses longues de 9 d. m. Les deux traverses intérieures sont souvent en fer, afin de donner plus de solidité à la herse. Les dents, longues de 2 d. m., et aplaties sur une largeur de 3 c. m., sont situées de manière à former des traces à une égale distance. Deux anneaux servent à attacher deux palonniers pour l’attelage d’un pareil nombre d’animaux. Elle
- est employée dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Fig.^ 4- Herse double a râteaux inclinés et parallèles. On a imaginé , en Ecosse , de réunir plusieurs herses sur une ligne parallèle , afin de remédier au piétinement des chevaux , qui nuit à la végétation des semences, et détériore le sol dans les terrains naturellement humides, ou trop mouillés par les pluies. On herse ainsi une grande largeur de terrain, et on n’a besoin que de deux chevaux, qui n’occasionnent aucun dégât en passant dans les raies qui se trouvent entre chaque plate-bande. On embrasse une étendue de terrain plus ou moins considérable, jusqu’à une longueur de 5 mètres, en réunissant un nombre plus ou moins grand de herses.
- Lorsqu’on n’emploie que deux herses , on se contente de mettre un palonnier attaché avec deux chaînes , ainsi qu’on le voit dans la figure ; mais lorsqu’on réunit 3 ou 4 herses, on les dirige au moyen d’un avant-train formé par un essieu de deux pièces en bois, qui s’écartent ou se rapprochent à volonté, et se fixent avec un boulon à écrou. Il porte, à chacune de ses extrémités, sur un châssis auquel on adapte une roue et un brancard pour l’attelage d’un animal. Dans ce cas , chaque herse est attachée à l’essieu de l’avant-train avec une chaîne, et se trouve réunie par deux verges de fer boulonnées. On a indiqué un des râteaux des herses vu de côté avec ses dents. Un ouvrier, placé derrière ces herses, peut facilement conduire les chevaux et leur donner la direction convenable, au moyen de l’avant-train. Cette herse est en usage en Ecosse et en Angleterre.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Rouleau a briser les mottes. Il est composé d’un arbre cylindrique, long de 2 mètres et demi, muni de deux axes en fer, qui entrent dans deux tréseilles liées ensemble par une traverse et deux petits tenons. On l’emploie aussi pour affermir le sol et pour rouler les blés au commencement du printemps. Il est en usage dans la plus grande partie de nos dépàrtemens du Nord.
- Fig. 2. Herse enéchelle. Ce sont deux pièces de bois carrées, plus ou moins longues, qu’on réunit par des barreaux. On y attache deux anneaux avec des cordes pour le tirage. On l’emploie dans la Catalogne pour aplanir et comprimer un terrain dans lequel le blé est parvenu à la hauteur de quelques centimètres.
- Fig. 3. Herse composée de branchages. Elle sert dans le Milanais pour unir les terres qu’on
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- veut mettre en prairies. Elle est composée de deux pièces de bois, longues de i4 d. m., larges de 12 c. m., réunies par deux forts bâtons longs de i5 d. m. On fixe à la pièce de bois antérieure deux anneaux qui servent au tirage. Après avoir rangé sur cette pièce le gros bout des branchages , on les arrête au moyen d’une seconde pièce de bois qu’on cheville avec la première, et l’on fait passer l’extrémité des branchages sôus la traverse postérieure , de manière qu’elles excèdent de 10 à 12 d. m. Le tout forme une herse qui égalise et unit parfaitement le terrain.
- Fig. 4- Herse faite avec une planche. On l’emploie dans la Catalogne et dans presque toute l’Espagne, pour briser les mottes et unir le sol ; et dans le royaume de Yalence, pour égaliser le
- terrain fangeux dans lequel on sème le riz. Elle est longue de 26 d. m. et large de 3. Elle est tirée par un animal qu’on attelle avec des cordes aux anneaux placés à ses extrémités. Un homme, debout sur cette planche, tient les rênes et conserve son équilibre en prenant dans l’une de ses mains la corde qui est fixée vers le milieu de la herse.
- Fig. 5. Herse en clayon. Elle est en usage dans la Hongrie, la Bohême et la Moravie, pour couvrir le blé ensemencé sur les labours. Elle est formée par un châssis garni de barreaux entre lesquels on entrelace des baguettes dont les extrémités passent en dessous. Elle est très-bonne pour l’usage auquel on la destine. On a représenté son profil sous la lettre A.
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- HERSES ET RATEAUX
- PLANCHE III.
- Fig. i. Herse sans dents. Elle est formée par un double châssis fait avec de fortes pièces de bois, dans une dimenssion qui varie à volonté. Elle a deux anneaux qui servent à l’attelage. On l’emploie pour chausser les céréales après l’hiver. Elle écrase les mottes, resserre la terre autour du pied des jeunes plantes; et, en tassant le sol, elle le préserve duhâle.
- Fig 2. Double herse courbe. Elle est usitée sur les champs labourés en sillons ; chaque herse étant courbe, ses dents atteignent toute la superficie des billons, qu’elles parcourent successivement de deux à deux. Elles sont liées ensemble par deux anneaux, et fixées au palonier par une double chaîne. Elles portent à leur extrémité deux cordes , avec un bâton qui sert à les diriger ou à les soulever, lorsqu’il est besoin de les débarasser des herbes qu’elles entraînent avec elles.
- Fig. 3. Herse a cylindres. Elle est composée d’un châssis armé de pointes, dans lequel roule deux cylindres également garnis de pointes ou dents. On a représenté à la partie antérieure les dents du châssis vues dans leur élévation. Le tirage de cette herse se fait au moyen de cordes attachées à deux anneaux. On la guide avec un double manche placé à l’extrémité opposée. On donne à ses herses une longueur de 2 mètres ou plus, et 5 d. m. de diamètre aux cylindres ; souvent on ne les compose que d’un
- cylindre. Elles sont d’un bon usage pour les terres fortes et tenaces.
- Les dents , en tournant auprès les unes des autres, se dégagent de la terre qui s’y attache.
- Fig. 4- Râteau a avant-train. Cette machine se compose d’un râteau, uni à l’axe de l’avant-train par deux pièces de bois assujetties avec deux autres pièces latérales et une traverse longue de 12 d. m., le même axe porte le brancard auquel on attèle un cheval. Le râteau, qui a 23 d. m. de long, est armé de deux manches qui servent à le diriger. Les roues ont 6 d. m. de diamètre. Les dents du râteau ont 4 d. m. de long, et sont au nombre de i5 ou 25. On les espace plus ou moins , selon le genre de travail auquel on destine cet instrument. On s’en sert en Angleterre pour enlever le chaume de dessus les champs , pour ramasser le foin ou le fourrage sur les prairies, etc.
- Fig. 5. Râteau à support pour ramasser le foin. Il est formé par un peigne long de 12 d. m., portant 4° dents en bois, longues de 2 d. m. Il est surmonté, à la hauteur d’un d. m., d’un bâton servant de support pour retenir le foin. Son manche courbe et bifurqué a i5 d. m. de long. On l’emploie aux environs de Parme, pour ramasser le foin répandu sur les prairies. C’est un instrument d’une facile construction, et qui économise le travail.
- PLANCHE IV.
- Fig. 1. Râteau a triple emmanchure. Il est formé par un manche long de a mètres, dont l’extrémité, fendue en trois divisions, s’adapte à une pièce de bois un peu arquée, longue de 4 d. m. 4- On tire un anneau en fer à l’endroit oü le manche se divise, afin d’empêcher qu’il ne se fende plus avant. On en fait usage en Suisse.
- Fig. 2. Râteau emmanché avec des baguettes circulaires. Ce râteau usité dans le canton de Berne, réunitla légèreté à la solidité. Le manche long de 21 d. m., est traversé par trois baguettes qui se rattachent au peigne.
- Tost. IL
- Fig. 3. Râteau a double rangée de dents. Son manche porte à son extrémité une bifurcation, qu’on arrête au moyen d’un fil - de - fer. Le manche , non compris la bifurcation , est long d’un mètre, et celle-ci de 4 d. m. Le peigne a 6 d. m. de long, et ses dents 1. d. m.
- Fig. 4. Râteau à grosses dents. On forme ces dents en sciant à distance égale une pièce de bois, de manière à avoir des dents courtes et carrées. On en fait usage dans quelques contrées méridionales , pour remuer le blé , après l’avoir lavé et 1 avoir fait sécher sur une aire.
- Fig 5. Râteau avec une bricole. Il est usité
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- en Suède pour ramasser le foin, arracher le chaume ou les herbes après le labourage des terres.
- Fig. 6. Râteau en fer a dents rapportées. Il se compose d’une lame de fer, contre laquelle on rive les dents. On l’emploie aux environs de Rome, dans le jardinage.
- Fig. 7. Râteau en fer. Il ne diffère du précédent que parce que les dents et la lame de fer
- sont d’une seule pièce. Il est employé dans le même pays, aux mêmes usages.
- Fig. 8. Râteau à longues dents. Son manche a 1 mètre de long. Le peigne a 4- d. m., et ses dents ont 14 c. m. Elles sont au nombre de dix. On en fait usage dans le royaume de Valence pour décroûter la terre , pour enlever le chiendent, etc.
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- MACHINES.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Moulin a cidre a maie simple. Cette maie est formée par des madriers, que l’on soutient par trois forts tréteaux ou par des solives. Elle est un peu creusée intérieurement, et elle orte une gouttière pour l’écoulement du suc es pommes. On fixe au centre un montant avec un anneau attaché au cône qui sert à écraser les pommes. Ce cône en pierre est garni d’un axe, auquel on attelle l’animal qui doit le faire tourner; l’ouvrier qui surveille le cheval a soin de ramasser les pommes avec le rabot représenté sur la maie, et de les ramener sous le cône. Ce moulin peut servir à divers usages économiques dans une ferme; on l’emploie en Normandie et dans d’autres départemens.
- Fig. 2. Moulin a auge circulaire pour le cidre. L’auge circulaire B, dont le grand diamètre est de 4 à 5 mètres, est construite en pierres de taille creusées à la profondeur de 35 c. m., et dans une largeur de 45 c. m. à la partie supérieure, et de 26 à 27 dans le fond. Cette auge, nommée pile, est construite quelquefois avec des
- pièces de bois rapportées ; et dans ce cas la meule est en bois. La meule A en pierre doit avoir 1 mètre 3 d. m. de diamètre sur 22 c. m. Elle est traversée par un levier, à l’une des extrémités duquel on attelle un animal, tandis que l’autre extrémité se trouve fixée dans un arbre vertical, qui tourne sur son pivot au centre du moulin, et sur son tourillon fixé au plancher supérieur. Un rabot en bois B, attaché au levier de la meule , suit la marche de celle-ci , et fait retomber le marc au fond de l’auge, à mesure qu’il se répand sur les côtés. On a donné la vue perspective, le plan et la coupe de ce moulin , afin de mieux faire concevoir sa construction. On en fait usage en plusieurs lieux de la France. Souvent on forme avec des planches, dans le centre de la pile, des cases ou divisions, dans lesquelles on met les pommes, qu’on sépare ainsi d’après leurs qualités, pour les faire entrer en proportions déterminées dans la confection du cidre.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Chevalet pour travailler le bois. Cet instrument, dont font usage les tonneliers et les layetiers, est fort utile dans une ferme pour exécuter différens ouvrages en bois. Il est composé d’une forte planche, soutenue par quatre pieds, et au-dessus de laquelle se trouve une planche inclinée B, fixée sur deux appuis, dont l’un C est plus élevé que l’autre. On pratique dans le banc et dans la planche inclinée un trou longitudinal, à travers duquel on fait passer une tige en bois, qui porte une cheville à sa base, et une forte entaille à son sommet A. Elle doit être suspendue par une autre cheville , qui la traverse ainsi que le banc, de manière à ce qu’on puisse élever ou baisser sa tête à volonté. A cet effet l’ouvrier, qui est assis à cheval sur le banc du côté C, fait entrer dans 1 entaille la pièce de bois qu’il veut travailler, la presse et la maintient fixe, en appuyant ses pieds contre la cheville inférieure.
- Fig. 2. Chevalet a contre-poids pour scier le bois. Ce chevalet, qui soulage beaucoup le tra-Tom. IL
- vail de l’ouvrier, est originaire de Russie, d’ou il a passé en Allemagne. Les avantages dont il jouit en ont fait adopter généralement l’usage dans le nord de cette contrée. Un homme débite par son moyen presque autant de bois que deux pourraient le faire ; l’action du sciage devient plus aisée et moins pénible ; car il suffit que la main , sans avoir besoin d’appuyer, fasse le mouvement de vas-et-viens ; d’ailleurs un seul ouvrier peut scier des pièces de bois qui exigeraient l’emploi d’une scie à deux mains. Cet instrument mérite donc d’être adopté parmi nous. Celui dont nous allons donner la description est établi sur de grandes proportions; il sera facile de les réduire. Ce chevalet est fait comme celui dont on fait usage en France pour scier le bois à brûler, excepté que deux des pièces qui forment les chevrons s élèvent au-dessus des autres, ainsi qu on le voit en A. Elles ont trois mètres de long, tandis que les deux autres n’ont que 18 d. m. Sa hauteur, au point où ces deux pièces se réunissent, est de 9 à
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- i, J. ni.; on peut régler cette hauteur d’après la taille de l’ouvrier qui doit faire le sciage. Les traverses qui unissent les chevrons ont y décimètres. On établit au sommet de la partie la plus élevée des chevrons une traverse , qui se meut sur ses deux axes lorsqu’on exécute avec la scie le mouvement de vas-et-viens; de sorte que le billot B, qui donne une pression sur la scie, s’élève ou s’abaisse; action qui se produit au moyen d’un montant C, lequel s’attache à la queue de la scie D, et forme avec elle un angle droit. Ce montant a un mètre et demi de long ; il est percé de trous , ainsi que la queue de la scie, afin de pouvoir, au moyen d’une cheville, élever ou abaisser la scie, l’avancer ou la reculer. La pièce de bois B doit avoir une pesanteur proportionnée à la pesanteur qu’on veut produire sur la scie.
- Fig. 3. Romaine pour peser les voitures, les bestiaux, etc. Cet instrument, qui est employé en Italie pour peser les voitures chargées, pourrait être d’un bon usage dans une ferme où l’on voudrait se rendre compte du produit de ses
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- récoltes, du poids des bestiaux, etc. Pour construire cette romaine, on fixe dans la muraille d’un bâtiment une forte solive C , que l’on soutient au moyen d’une potence D ; on attache au-dessous de celle-ci un anneau de forme allongée, dans lequel passe.l’extrémité du levier de la romaine E ; l’autre extrémité, qui est soutenue par un crochet fixé au bout de la solive, porte quatre chaînes, avec lesquelles on attache la voiture, de manière à pouvoir la soulever. On établit, au niveau d’une fenêtre A, un plancher avec des solives, qu’on fixe dans la muraille. Lorsqu’on veut peser une charrette, on la saisit avec les chaînes qu’on fait passer au-dessous, et qu’on réunit au moyen d’un crochet qu’elles portent à leur extrémité. Un homme placé sur le plancher, suspend au crochet qui se trouve à l’extrémité du levier, les poids nécessaires, et il trouve sur les marques qui y sont gravées la pesanteur de l’objet. On pourrait peser des animaux , en les enlevant au moyen de sangles, ainsi que cela se pratique lorsqu’on veut les mettre à bord des bâtiinens.
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- MACHINES.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Chevalet pour soulever les fardeaux. Il est composé de deux principales pièces de bois liées à leurs extrémités par deux traverses, et soutenues par deux autres pièces de bois moins longues. Il porte à sa partie supérieure un treuil auquel on fixe la corde qui doit servir à enlever le fardeau. En tournant le treuil avec les deux leviers qui passent dans son axe, on soulève les objets qu’on veut enlever. On adapte à la traverse supérieure un cliquet qui porte sur le pignon du treuil, et l’empêche de tourner en sens contraire. Usité en Suède.
- Fig. 2. Pressoir a huile. Il est fait de deux madriers A, qui sont traversés à leurs extrémités par des vis à écrou, D, D, C, C. On a représenté le profil et le plan de ce pressoir. La roue B, qui sert de levier, est fixée sur l’axe de la vis, de manière que les deux madriers doivent se rapprocher ou s’écarter, selon le sens dans lequel on la tourne. On place entre les deux ma-
- driers un cylindre creux de i3 d. m. de diamètre sur 3o de longueur; et après l’avoir rempli des graines dont on veut extraire l’huile, on adapte à ces deux extrémités deux petits cylindres pleins , qui produisent la pression des graines, à mesure qu’ils sont poussés par le rapprochement des madriers. On en fait usage en Hongrie.
- Fig. 3. Presse a tabac. Elle est employée en Amérique pour comprimer les feuilles de tabac dans des tonneaux. On peut la faire servir à d autres usages économiques. On plante en terre un fort poteau auquel on adapte, au moyen d’une cheville, un levier qui peut se baisser ou se lever^ On donne la pression en fixant à l’extrémité du levier un poids qu’on soulève, lorsqu’il est nécessaire, au moyen d’une chaîne attachée à l’extrémité d’un levier ou bascule, laquelle est soutenue par une pièce de bois plantée en terre.
- PLANCHE IV.
- Fig. i. Moulin a moudre le riz. La grande quantité de riz cultivé dans le royaume de Valence a conduit les habitans au perfectionnement des moulins nécessaires pour séparer le grain de son enveloppe. Celui dont on fait usage dans ce pays est bien supérieur à ceux d’Italie, et il remplit d’une manière plus parfaite et plus prompte l’opération qu’on se propose.
- Il est mû par une roue horizontale A, figurée sous le numéro 2. Cette roue est formée par une seule pièce de bois creusée en huit divisions qui reçoivent le mouvement par un courant d’eau horizontal. Le pivot de la roue tourne dans une crapaudine qu’on fixe au milieu du support B. Ce dernier repose sur une assise en pierre C, par l’une de ces extrémités, et il est soutenu à l'autre extrémité par un montant D qui traverse la voûte sur laquelle le moulin est posé, et que l’on élève ou que l’on abaisse au moyen de coins placés dans la mortaise E, et selon que l’on veut exhausser ou abaisser la meule supérieure I, L. La roue à eau reçoit au centre de son arbre une barre de fer F, assu-
- jettie avec des liens également en fer. Cette barre traverse la meule inférieure G, et se fixe dans la fusée K, qui soutient la meule supérieure I, L, et lui communique le mouvement de rotation. La meule inférieure en pierre est immobile et repose sur un massif. Elle est percée à son centre d’un trou garni d’un cylindre de bois ( voyez fig. 4 ), dans lequel tourne l’arbre de fer. On ajuste au-déssus de ce cylindre, et l’on cloue une rondelle de tôle du diamètre de 22 d. m., lorsqu’on craint que le riz ne s’échappe entre i’intérieur du cylindre et l’arbre. La meule inférieure est encadrée dans un châssis en bois ( voyez fig. 4), et recouverte de plaques de liège H, H, H ; celles-ci sont formées de pièces qui vont en s’élargissant du centre à la circonférence ; elles sont maintenues par des planches de bois, ajustées aux quatre angles du cadre. Les plaques de liège ont 26 à 27 c. m. de largeur vers la circonférence.
- La meule supérieure I, L est d’un grès de couleur jaune, à grains moyens, très-serrés et très-durs. Elle est percée à son centre M pour
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- laisser tomber le riz sur la meule inférieure, et elle porte une entaille ( voyez fig. 3) <jui reçoit la fusée K, au milieu de laquelle se fixe l’arbre en fer. Le diamètre de cette meule est de ’j'i mm., et son épaisseur de i5 c. m. environ. Elle porte vers son centre une excavation M, dont le diamètre est de 24 c. m. Elle a, ainsi qu’on le voit dans le dessin, des rainures en arc de courbe tracées du centre à la circonférence, profonde d’un centimètre, et distantes de 3
- c. m.On creuse aussi de petites rainures obliques et peu profondes qui croisent les premières. Quatre petites gaules, placées dans le trou de la meule, servent à chasser le riz à mesure qu’il tombe, et à le rejeter sur les plaques de liège. Elles doivent sortir un peu au-dessous de la meule supérieure, et s’appliquer sur la meule inférieure. Après en avoir attaché deux ensemble à leur partie supérieure, on les fait passer au-dessous de la fusée, l’une d’un côté et l’autre de l’autre, et on dispose les deux autres de la même manière.
- L’espace occupé par les meules est recouvert d’un encaissement en planches N, élevé de 4
- d. m.. La lettre O indique la trémie destinée à recevoir le riz. On place, au-dessous un petit auget P, auquel est attaché un morceau de bois Q qui porte sur la meule. Il sert à agiter l’auget et à produire la chute régulière du riz.
- Pour que le mondage du riz soit exécuté parfaitement, il est nécessaire que la meule supérieure tourne dans une situation exactement horizontale. Il faut à cet effet que l’arbre montant soit placé verticalement. On vérifie cette position en faisant entrer à l’extrémité supérieure de l’arbre une pièce de bois dont la longueur égale le diamètre des roues. La position de l’arbre sera verticale, lorsque, en le faisant tourner, la pièce de bois conservera une égale
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- distance sur tous les points de la circonférence, relativement à la meule inférieure. On peut donner aussi du parallélisme à la meule en calant la fusée avec des cartes.
- Lorsque le riz sort de dessous les meules, on le vanne pour en séparer l’enveloppe et la poussière. On emploie pour cette opération le van fig. 5. On le passe ensuite dans un crible en peau dont les trous ont 6' m. m. de diamètre, afin d’en séparer les grains qui n’ont pas été décortiqués , et on les fait passer de nouveau sous la meule. On termine le nettoiement du riz en le jetant, au moyen d’un van, à une distance de 7 à 8 mètres, de manière que le riz lancé au loin forme un tas, tandis que la balle en forme un autre plus rapproché de l ouvrier. On sépare enfin les différentes qualités au moyen de cribles percés de trous d’un diamètre plus ou moins grand. Les cribles moyens ont des trous de 3 m. m. Trois meules en activité donnent un produit en riz mondé de 5o charges.
- Fig. 2. La roue à eau. Ce genre de roue est généralement usité en Espagne.
- Fig. 3. La meule supérieure vue en dessous avec ses tailles, avec la ramure qui sert à retenir la fusée.
- Fig. 4- Meule inférieure avec son encadrement. Elle est recouverte de plaques de liège que l’on taille, et que l’on ajuste les unes contre les autres. Elles se trouvent pressées et maintenues par le cadre et les planchettes qu’on assujettit aux quatre coins.
- Fig. 5. Vart pour nettoyer le riz. Il est formé par un châssis en fil de fer, surmonté d’une trémie, et soutenu par deux supports qu’on rapproche ou qu’on écarte, selon qu’on veut donner plus ou moins d’inclinaison au van. Le châssis est Ions de 16 d. m. : les fils de fer dont il est garni sont écartés de 2 m. m.
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- MACHINES D’IRRIGATION.
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- PLANCHE Y.
- Fig. i. Pompe h chapelet. On emploie ces pompes dans plusieurs endroits pour élever l’eau nécessaire aux irrigations des jardins. Elles en fournissent une assez grande quantité. Elle est composée d’un roue A, mue par un cheval, dentée, horizontale, et qui engraine avec une autre roue verticale B; celle-ci porte à l’extrémité de son arbre une lanterne G, sur laquelle est posée la chaîne D, qui passe dans un corps de pompe : cette chaîne est formée par des rondelles de fer de n c. m. de diamètre, entre chacune desquelles on fixe deux pièces de cuir épais, qui sont de forme ronde, et dont le diamètre est plus grand que celui des rondelles de manière qu’elles dépassent un peu celles-ci. Une des rondelles G est percée à son centre d’un trou oblong, et l’autre E est armée à sa face inférieure d’un demi-cercle en fer ; elle est trouée comme la précédente. Ces rondelles tiennent les pièces de cuir comprimées par le moyen d’une pièce de fer F, dont l’une des extrémités se termine en forme d’anneaux, et l’autre est aplatie et percée d’un trou. Lorsqu’on veut fermer la chaîne on fait passer cette pièce de fer à travers le trou pratiqué au centre des rondelles et des cuirs, et on l’assujettit par une lame de fer qu’on fait entrer avec force dans le trou inférieur de la pièce F, et qu’on replie pour l’empêcher de tomber. L’on dispose ainsi toutes les rondelles, et on les unit avec des anneaux de fer ; de manière que l’anneau inférieur des chaînons passe dans l’ouverture supérieure de la pièce G, et leur anneau supérieur dans le fer demi - circulaire dont est garnie la rondelle E, ainsi qu’on le voit à la lettre D ( il est à remarquer qu’on n’a mis qu’un anneau aux deux chaînons qui devraient en avoir plusieurs ).
- On fait entrer cette chaîne dans le corps de pompe qui descend jusqu’au fond de l’eau ; et on l’a fixe autour de la lanterne. Lorsque la machine est mise en mouvement, les rondelles sont accrochés par les barreaux de la lanterne, de sorte que la chaîne est entraînée, et monte continuellement dans le corps de pompe; les cuirs qui pressent légèrement contre les parois intérieures de la pompe soulèvent l’eau , et la versent par le gouleau qui est adapté à la partie supérieure de cette pompe. La machine qu’on
- Tom.II.
- vient de décrire était mue par un petit cheval, et avait coûté de 700 à 800 francs.
- Fig. 2. Noria a godets de cuirs coniques. Cette machine que nous avons vue sur la rivière d’Orbe en Suisse, a été décrite dans la seconde partie du tome II des Mémoires de la société de Lausanne. Elle nous paraît mériter l’attention par sa simplicité, par le peu de dépense d’établissement et d’entretien qu’elle exige, et par l’application qu’elle peut trouver dans différentes circonstances ; elle est composé d’une roue A, recevant le mouvement par un encaissement d’eau qui est amenée d’une rivière F.Une ouverture à pêne porte au moyen d’un conduit l’eau sur les ailes de la roue ; l’arbre de cette roue est garni d’un tambour à baguettes, qui donne le mouvement d’ascension aux godets remplis d’eau, au moyen de la corde C, à laquelle ils sont attachés ; cette corde tourne en même temps sur un second tambour B, fixé à la partie supérieure où l’on veut monter l’eau; les godets se vident dans un réservoir G, placés au-dessous de ce tambour ; et l’eau se rend de ce réservoir à la partie H, ou dans tout autre lieu où on veut la diriger. Les deux tambours ont i3 d. m. de diamètre; la corde a 14 m. m. de diamètre , et dans sa longueur totale 72 mètres ; elle se tend au moyen d’un nœud coulant. Les godets se remplissent en passant sous le tambour inférieur qui tourne dans un baquet rempli d’eau; cette eau est rapportée par un conduit qui part du canal O ; les godets s’attachent sur la corde à leur base, au moyen d’une ficelle, et à une distance de i5 à 3o c. m., selon l’élévation où l’eau doit être portée, ou d’après la force motrice dont on peut disposer, etc.
- Comme les cordes pourraient, former une trop grande courbure si les godets étaient trop chargés d’eau, et que cette courbure pourrait nuire dans certaines circonstances, on évitera cet inconvénient en les tenant à de plus grandes distances les uns des autres, ou en mettant deux cordes garnies de godets, au lieu d une ; ceux-ci élèveront une plus grande quantité d eau, en raison que leur position approchera de plus près de la verticale. On a figuré deux de ces godets pour faire mieux concevoir la manière-dont ils sont fixés sur la corde. Cette machine
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- telle quelle est ici décrite, élève 700 pintes de Paris par heure, à une hauteur verticale de 26 mètres. On-pourrait l’employer avec beaucoup d’avantage pour élever l’eau d’un puit ordinaire, et la faire servir aux irrigations des jardins. Un ouvrier produirait dans un jour, par son travail, une grande quantité d’eau : on pourrait aussi se servir d’une corde en fil de laiton , qui durerait un très-grand nombre d’années, au lieu d’une corde ordinaire qui s’use promptement. On rendrait les godets presqueincorruptiblesenles frottant avec un mélange de résine et d’huile rendue siccative avec la litharge;aprèsavoirpassé à la brosse une forte couche de cet induit très-chaud, on expose les godets à l’action du feu, ou seulement à celle d’un soleil d’été, et on remet une seconde couche, et puis une troisième , jusqu’à ce qu’on voie que le cuir n’absorbe plus de matière.
- Fig. 3. Compas de nivellement. Ce compas, qui a une hauteur de 3 à 4 mètres, est muni d’une corde attachée par l’un de ses bouts à l’angle supérieur du compas et ayant un aplomb à son autre exrémité; cette corde, qu’on a oublié de représenter dans le dessin, est unie à deux autres petites cordes qui sont attachées vers le milieu des branches du compas. On reconnaît que le
- PLAIS
- Fig. 1. et 2. Pompe a bascule. La simplicité de cette machine, et l’application utile qu’elle peut avoir dans diverses circonstances, nous a engagés à la faire connaître, quoique nous ne l’ayons jamais vue opérer ; elle a été couronnée par la société d’encouragement de Londres. Elle se compose d’un corps de pompe ordinaire avec un bec G, auquel on ajoute des tuyaux pour conduire les eaux dans le lieu de leur destination; la verge qui porte le piston est garnie d’un cylindre métallique plein C, du poids de 120 kilogrammes environ; il est destiné à former contre-poids au seau D, et à refouler le piston lorsque le seau vient à se vider, mécanisme qui s’opère au moyen de la bascule B, à laquelle est attachée d’un côté une chaîne qui soutient la verge du piston, et de l’autre une perche avec son seau. On dispose au-dessus du seau un courant d’eau, de manière que le seau venant à se remplir, il descend, et soulève dans sa chute le piston delà pompe : une soupape, placée au fond du seau, s’ouvre au moyen d’une corde attachée à la pièce de bois E; ce qui a lieu lorsque le seau est prêt à toucher le sol. Lorsqu’il s’est vidé , il remonte entraîné par le poids du cylindre opposé : alors la soupape se ferme, le seau se remplit de nouveau, et la pompe est
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- terrain sur lequel reposent les deux branches du compas, est de niveau lorsque les deux cordes latérales sont également tendues. On peut par ce moyen déterminer facilement le plus ou moins d’élévation du terrain, et régler le nivellement qu’on veut donner au cours de l’eau.
- Fig. 4- Niveau ordinaire. C’est un piquet plus ou moins long qui porte à sa partie supérieure une planchette large de 23 c. m., et haute de 15, divisée en deux portions horizontales , dont l’une est peinte en blanc et l’autre en noir ; on l’emploie pour fixer les points de nivellement.
- Fig. 6. Tuyau pour laisser écouler ou pour retenir les eaux. Le tuyau ( auquel on a négligé d’assigner un numéro de figure sur la planche 1 est formé de quatre planches et d’une porte à charnière placée à l’une de ses extrémités ; on le met au - dessous des digues destinées à contenir le débordement des rivières et des ruisseaux. Lorsque les eaux viennent à refluer contre la digue, elles pressent la porte, et elles la ferment. Dans le temps où les eaux de la rivière sont basses, celles qui se trouvaient retenues par la digue cherchent un écoulement entrent dans le tuyau , ouvrent la porte, et s’échappent. En usage en Angleterre.
- }HÈ VI.
- mise en jeu par ce mouvement de bascule.
- Fig. 3. et 4- Roue a corde. Cette machine est la même que celle de Terra, inventeur ou imitateur, qui l’a ' fit connaître à Paris, peu d’années avant la révolution. Celle dont je donne la description existait 3o ans avant cette époque, dans un couvent de franciscains de la ville de Vinares en Catalogne, où je l’ai vue en activité : elle est composée d’une roue B, de 16 d. m. de diamètre, sur laquelle tourne une eorde C, après avoir passé sur deux poulies , dont l’une est située en D, immédiatement au-dessous delà roue, et l’autre au fond d’un puits représenté par E; eette roue est enfermée dans un encaissement en planches, lettres A A, dont on voit la coupe figure 4- Lorsqu’on tourne la manivelle, la roue entraîne dans son mouvement de rotation , la corde qui se trouve chargée d’une colonne d’eau; eette eau, en rencontrant la poulie supérieure, se détaebe delà eorde, jaillit et retombe dans l’auge F, qui occupe le dessous de la roue, et qui joint bien avec l’encaissement : elle est portée dans un réservoir par une ouverture placée à 1 autre extrémité. Cette machine fournissait toute 1 eau nécessaire aux besoins d’un eouvent nombreux; le puits avait 10 à 12 mètres de profondeur.
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- MACHINES.
- PLANCHE VII.
- Fig. i. Moulin tournant sur deux bateaux. Ce genre de moulin a ses avantages, toutes les fois qu’on a à sa disposition une rivière assez rapide pour mettre en mouvement une roue, et qu’on veut éviter la dépense des digues et des écluses. On établit le moulin dans un bateau d’une capacité suffisante, et on a un second bateau plus petit, qui sert à soutenir un des arbres de la roue, et qui porte un pont de communication ; on lie ces bateaux l’un à l’autre, et on les attache au rivage avec des chaînes : c’est ainsi que l’on établit les moulins à grain sur le Tibre, et sur d’autres rivières.
- Fig. 2. Pont a 4 roues. Cette espèce de pont est usitée dans quelques rues de Naples, où les ruisseaux deviennent très-abondans par l’effet des pluies ; ils sont formés par un plancher soutenu sur les essieux de quatre roues, et ont leurs deux extrémités, qu’on relève lorsqu’on veut les tramer d’un lieu à un autre , et qui s’abaissent pour faciliter le passage; une traverse soutenue par trois montans sert de rampe
- PLANCi
- Fig. x. Pressoir a coins. Il est composé de deux jumelles fixées en terre et liées par un chapeau à leur extrémité supérieure ; une mai creusée en forme d’auge se trouve placée entre les deux jumelles ; la pression s’opère au moyen d’une traverse A , que l’on fait descendre avec des coins B B, qui entrent dans une rainure pratiquée dans les jumelles. Avant de mettre dans la mai la substance qu’on veut preser, on pose les deux rouleaux C, sur son fond, puis la planche D , percée de trous ; on recouvre la matière avec la planche B, et on presse après «avoir placé des billots de bois F.Usitée en Suède.
- Fig. 2. Pilons pour broyer l’ajonc. Cette machine , dont on fait usage dans quelques parties de 1 ancienne Bretagne , pour hacher et broyer l’ajonc, ulex europeus, consiste en deux ou trois solives qu’on plante en terre, qu’on adosse contre une muraille, et qu’on recouvre d’un toit en planches pour abriter, contre la pluie, l’ouvrier qui la met en activité. Les solives sont liées à leur sommet, et contenues par une tra-
- Toji. II.
- pour les passagers ; les ruisseaux sont quelquefois assez rapides pour qu’il soit nécessaire de fixer le pont avec deux chaînes accrochées à deux anneaux scellés dans le pavé de la rue.
- Fig. 3. Presse a levier serré par un cabestan. On fixe sur une longue pièce de bois fort épaisse deux montans dans l’un desquels est fixée l’extrémité d’un levier, tandis qu’elle est contenue dans l’autre, afin qu’elle ne puisse s’écarter ni à droite, ni à gauche ( on n’a pas donné assez d’élévation à ce dernier montant dans cette figure). Après avoir élevé le levier, et avoir placé sur la pièce de bois les objets qu’on veut presser, on attache une corde à l’extrémité du levier et on serre en tournant le cabestan sur lequel s’enveloppe la corde.
- Fig. 4- Pont a deux roulettes.C’estune planche avec deux petites roulettes, dont on fait usage dans les rues de Paris, pour passer les ruisseaux grossis par l’abondance des eaux de pluie ; on emploie rarement le petit tréteau placé à l’extrémité opposée aux roues.
- E VIII.
- verse. Deux forts pilons coniques, armés à leur base de lames tranchantes, sont fixés à une pièce de bois qui est suspendue par une corde. L’ouvrier, debout sur cette pièce, et se tenant à la corde, fait descendre et monter alternativement les pilons, en penchant son corps tantôt à droite, tantôt à gauche, et broie ainsi l’ajonc qui est contenu dans une auge de bois circulaire. Il a à côté de lui un crochet avec lequel il retourne l’ajonc sans avoir besoin de descendre. Il monte sur la machine au moyen d’échelons placés à l’une des solives.
- Fig. 3. Moulin d moutarde. Le moulin est composé de deux meules en pierre, maintenu par un tambour en bois , et mis en mouvement au moyen d’un bâton A, fixé au plancher par l’une de ses extrémités , et par l’autre dans un trou pratiqué à la surface de la meule supérieure. La meule inférieure C repose sur le fond du tambour, tandis que la meule supérieure B tourne sur celle-ci. Cette dernière est percée d’un trou dans lequel on jette la graine de mou-
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- tarde, qui passe entre les deux meules, et qui est réduite en pâte au moyen du mouvement de rotation que l’ouvrier donne au bâton. On verse dans le trou un peu d’eau ou de vinaigre pour réduire la moutarde en pâte. Celle - ci
- coule par une rainure et un trou pratiqué au tambour, et va se rendre dans un pot placé sur la table au-dessous du trou. La lettre D indique le couvercle que l’on pose sur le moulin , lorsqu’on n’en fait pas usage.
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- IRRIGATIONS.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Irrigation des champs a surface inclinée. Cette méthode, en usage dans le royaume de Valence, se pratique non-seulement lorsque le terrain est en pente dans le sens de la longueur A, B, mais aussi dans le sens transversal en supposant une pente vers B, B. Dans ce cas on élève de petites digues longitudinales, en formant des parallélogrammes allongés dans la direction que doivent prendre les eaux. On établit sur la longueur de ces digues, dans la partie la plus basse au terrain B, B, de petites digues qui tendent à ramener vers la partie opposée l’eau qui se porte vers l’angle le plus ouvert de ces digues. Si l’on n’avait soin de disposer ainsile sol, l’eau s'écoulerait toute entière dans la partie la plus basse, et elle n’arroserait qu’une portion du terrain comprise entre les grandes digues. Le canal d’irrigation indiqué avec une flèche fournit, par l’ouverture A, les eaux qu’on arrête lorsqu’elles sont sur le point de parvenir à l’extrémité de la plate-bande, afin que la partie supérieure ne reçoive pas une trop grande quantité d’eau. Les grandes digues auxquelles on peut donner une étendue plus ou moins considérable sont distantes dé 33 d. m., et les petites de 20.
- Fig. 2. Irrigation des champs a surface horizontale. On arrose les blés dans le royaume de Valence et dans la Catalogne, lorsque le terrain est à peu près horizontal, en formant le long d’une rigole, indiqué dans le dessin par une flèche, des digues qui se prolongent à angle droit aussi loin que le permet la surface des champs. Les digues, distantes les unes des autres de 4 à 5 mètres, se font avec la terre, qu’on relève à la hauteur d’un ou 2 d. m. On arrose la première plate-bande en faisant une ouverture par laquelle l’eau du canal se répand entre les deux digues longitudinales. Lorsque 1 eau est sur le point d’atteindre l’extrémité inférieure, on bouche cette première ouverture, et l’on
- conduit l’eau sur la seconde plate-bande, et ainsi successivement.
- Fig. 3. Irrigation des jardins par petits carreaux. On voit dans cette figure, à la lettre A, une double bascule dont nous avons donné la représentation t. I, fig. 4, pl. 8, des Irrigations. B indique le puits. Le réservoir, situé entre deux et construit en brique, communique avec les canaux ou rigoles longitudinales, dans lesquels le cours de l’eau est désigné par des flèches. On élève à angle droit, entre ces canaux, de petites digues qui servent à contenir l’eau. On fait entrer celle-ci successivement dans chaque carré en pratiquant une ouverture dont la terre est rejetée dans le canal pour en arrêter l’eau. Ce genre d’irrigation se pratique à Alexandrie, dans le Piémont. Un ouvrier, faisant agir les deux bascules, verse dans le réservoir l’eau qui coule dans les rigoles, et qui est dirigée successivement dans les carrés par un second ouvrier. Les rigoles ainsi que les digues ont 2 d. m. de largeur; les carrés ont 18 d. m. sur 8.
- Fig. 4- Prise des rigoles dans les canaux d'irrigation. Lorsqu’on a des déviations de ruisseaux ou de canaux dont les bords présentent une pente trop escarpée, on ménage et on modère l’écoulement des eaux en formant une rigole longitudinale qui reçoit immédiatement l’eau du canal, et la distribue au moyen de petites rigoles secondaires, de manière quelle puisse couler sur toutes les parties de la prairie. Le canal, dans cet exemple, est tracé en ligne droite, tandis que la grande rigole suit les inégalités du terrain qui forcent d’en varier le cours pour conserver le niveau nécessaire. Ce système est suivi dans la vallée de Campan, où les prairies sont parfaitement soignées. L’habileté consiste à arroser toute la surface d’un pré, en ne creusant que les rigoles absolument nécessaires. On forme des canaux de décharge pour l’écoulement des eaux superflues.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Arrosement des prairies a surface inégale. On fait une prise à la rivière E, E, au moyen d’une écluse qui fournit l’eau aux deux canaux de conduite A, A. De ceux-ci elle passe à volonté Tom. II.
- dans les rigoles B, B, etc. qui sont tracées sur les parties les plus élevées du terrain, et elle arrose la prairie en se répandant également sur les deux côtés de la rigole. C, C, etc. sont des
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- canaux de décharge qui reçoivent le surplus des eaux, et qui deviennent, sur un terrain plus bas, rigoles d’arrosement. D représente up fossé pour recevoir les eaux surabondantes d, .s les lieux bas où elles ne pourraient trouver d écoulement. Ce modèle d’irrigation est pris en Suisse.
- Fig. 2. Irrigation d’une prairie a surface égale. Lorsque la surface d’une prairie est égale et sa pente uniforme, on ouvre des rigoles B, B, etc. sur le canal de conduite A, A, et on les prolonge dans le sens de la pente, de manière à répandre les eaux sur toute la surface de la prairie. La surabondance des eaux s’écoule par la pente naturelle du terrain. On établit en Suisse la dis-
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- tance de ces rigoles à 12 ou i3 mètres, sur des lignes parallèles.
- Fig. 3. Irrigation d’une prairie a plan horizontal. Lorsqu’on a en Suisse un terrain parfaitement horizontal qu’on veut soumettre à l’irrigation , on le divise en rigoles parallèles et d’une étendue plus ou moins prolongée. Les rigoles C, C qui reçoivent l’eau du canal de conduite B, B, sont faites par un léger exhaussement du terrain, tandis que les rigoles alternantes O , O reçoivent les eaux qui s’écoulent après l’arrosement, et les portent dans un fossé. Le canal de conduite reçoit, au moyen d’une écluse, les eaux de la rivière indiquée par une flèche.
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- IRRIGATIONS.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Pantano. C’est le nom que les Espagnols donnent aux réservoirs ou grands bassins qu’ils forment dans les gorges des vallées, pour conserver les eaux pluviales et les faire servir aux irrigations des champs. Ils sont redevables de ce genre de construction aux Romains et aux Maures, qui l’avaient trouvée établie de toute antiquité dans les contrées de l’Asie. Les Indiens en pratiquent dont la digue a un quart de lieue, une demi-lieue, et même une lieue de long, et qui fournissent l’eau nécessaire aux irrigations des terres cultivées par 5o à 60 villages. Des terrains, couverts de rizières et d’autres produits, demeureraient incultes et déserts s’ils n’étaient vivifiés par ces eaux. Les Arabes ne sont pas moins industrieux sous ce rapport que les Indiens ; ils réunissent les montagnes par des digues en pierre de taille de 4° à 5o pieds d’élévation; et ils forment ainsi dans les vallées des réservoirs qui fécondent au loin les sols les plus arides. Niebuhe parle de ce genre d’industrie si commun en Arabie. L’un des bassins qu’on prétend avoir été construit du temps de la reine de Saba, et qui fertilisait une vaste plaine à une demi-journée d’étendue de droite et de gauche, est encore regardé aujourd’hui comme une merveille du pays. Sa digue étant venue à se rompre , les habitans de la plaine furent obligés d’abandonner leurs champs, qui depuis cette époque sont restés stériles. Les Turcs ont conservé une grande partie des bassins d’irrigation que leurs prédécesseurs avaient construits. Les eaux qui servent aux besoins de la ville de Constantinople viennent encore aujourd’hui des réservoirs élevés par les Empereur grecs. C’est par ce moyen que sont alimentés les fontaines et les bains que l’on trouve dans plusieurs villes et villages. Procurer des eaux pour les besoins de l’homme et pour ceux de l’agriculture, est considéré dans la ioi de Mahomet comme un acte religieux et méritoire : genre de dévotion qui devrait honorer également tous les cultes.
- J’ai vu plusieurs pantanos en Espagne qui tous portent l’abondance dans la contrée qu ils dominent; les uns sont de construction ro-
- Tom. II.
- maine, les autres arabe, et d’autres enfin sont restaurés ou élevés par les Espagnols. Il en existe encore aujourd’hui un du premier genre à une lieue de Mérida, que Ton nomme dans le pays albufera ou étang. Il portait une grande quantité d’eau dans cette ville au moyen d’un aqué-duc dont il reste encore un grand nombre d’arches. Les Romains avaient élevé entre deux coteaux une forte digue qui se rétrécit par gradins du côté des eaux, et qui est soutenue par de forts massifs distans les uns des autres de i3 m. Elle est appuyée extérieurement par une jetée de terre qui a 35 mètres de large à sa partie supérieure, et qui se termine en talus de 45 degrés dans la vallée par laquelle s’échappent les eaux. Les gradins en pierre de taille ont 12 c. m. de largeuf. La largeur de la digue offre à sa partie supérieure un massif de plus de 3 mètres de large ; elle ^434 mètres de longueur ; il y a deux ouvertures d’échappe-mens pour les eaux, auxquelles on parvient en descendant par 59 gradins de 17 c. m. de hauteur, pratiqués dans des trous. Les Romains avaient construit, outre cette grande digue, une muraille large de 27 d. m. à sa base, et de 17 à son sommet, afin de retenil une plus grande masse d’eau, qui, sans cela, se serait échappée sur l’un des côtés où le terrain se trouvait trop bas de quelques mètres. Ce magnifique ouvrage, digne de la grandeur romaine , donne encore aujourd’hui des eaux qui ne sont destinées à d’autre usage qu’à faire tourner un moulin, à laver des laines, et arroser quelques jardins.
- Le Pantano dont nous donnons ici la figure, et sur le modèle duquel sont construits presque tous ceux d’Espagne, sert aux irrigations de la Huerta d’Alicante. Il a été construit sous le règne de Philipe II. On a profité de deux collines dont les masses de rochers solides sont situées au débouché d’une vallée profonde , sinueuse et bordée de rochers qui retiennent les eaux dans une longueur d’une lieue et demie. La distance de ces collines où se trouve élevée la digue est de 6 mètres à la base, et va en s écartant jusqu à la partie supérieure de la digue, où elle 378 m.
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- Celle-ci a 84 palmes de large à son sommet, | i44 à sa base, et 196 d’élévation. Elle est cons- ] truite, dans sa partie intérieure, avec de petites pierres et du mortier, et revêtue extérieurement en pierre de taille. Elle a une forme circulaire bombée du côté des eaux, afin de présenter une plus grande force à leur pression : circonstance qui n’a pas été bien indiquée dans le dessin. L’eau destinée aux irrigations s’échappe par un puits pratiqué dans l’intérieur de la digue, et dont l’ouverture prend au sommet. L’eau entre dans ce puits par des ouvertures établies deux à deux de distance en distance, afin qu’elle puisse sortir sans trouver un obstacle par le dépôt de la vase. On règle la quantité d’eau qui doit sortir du puits au moyen d’une vanne soulevée par un treuil. L’eau s’échappe alors avec une impétuosité inexprimable, à travers une ouverture carrée, taillée dans le roc et vient se briser avec fracas contre le rocher. On a pratiqué en maçonnerie une seconde ouverture à côté de la première, ainsi qu’on peut le voir dans la figure. Elle est voûtée, large de 33 d.m., élevée extérieurement de 24 palmes, et elle va en diminuant jusqu’à son issue intérieure, qui a 16 palmes d’élévation. C’est par cette issue qu’on nettoie le pantano, et qu’on le vide de la vase qui s’y accumule à une grande éléva-
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- tion. Ce travail a lieu environ tous les quinze ans. Cette ouverture se ferme avec une porte appuyée contre des solives qui sont elles-mêmes soutenues par d’autres solives en contre-forts. Lorsqu’on veut dégager la vase qui obstrue l’ouverture, on laisse tomber une pesante barre de fer qu’on relève au moyen d’un treuil. On a soin de pratiquerdans la partie supérieure deladigue une ouverture large de quelques mètres, afin de donner passage à la surabondance des eaux. Le bassin de Sainte-Féréole, qui sert de point de partage pour les eaux du canal de Languedoc, est construit dans le même genre que lespan-tanos d Espagne. Les digues qui forment ces bassins doivent être établies avec beaucoup de solidité et entretenues avec une surveillance particulière. J’en ai vu une en Espagne qui ayant crevé par la négligence des architectes, a laissé échapper une masse d’eau qui a renversé un grand nombre d’habitations et d’arbres, et ruiné une vaste étendue de terrain.
- Fig. 2. Perche pour sonder la profondeur de [eau. Elle porte à l’une de ses extrémités un disque en bois avec lequel on appuie au fond de l’eau pour en connaître la profondeur. Ce qui est indiqué par les divisions métriques marquées sur la perche. Cet instrument peut trouver son usage dans diverses circonstances.
- PLANCHE IV.
- Fig. 1. Irrigation pratiquée entre deux coteaux a plans irréguliers. Lorsqu’un ruisseau parcourt le fond d’une vallée en pente, et dont les côtés présentent des élévations irrégulières, on forme des digues dont les distances sont calculées d’après la pente et l’étendue du terrain. On ouvre au-dessus de ces digues des canaux A, A, A, etc. de 2 à 3 pieds de large sur ijà2 de profondeur, selon la distance à laquelle ces canaux doivent porter les eaux. On les dirige en suivant une pente douce , et en les contournant d’après les élévations de terrain qu’on rencontre, et d’après l’élargissement de la vallée. Ces canaux se rétrécissent à mesure qu’en s’éloignant des prises
- d’eau : ils se répandent par le moyen des rigoles sur toute la surface de la prairie. Le surplus rentre dans le canal inférieur, ou retourne au ruisseau par un canal de décharge creusé à l’extrémité de la prairie. Les rigoles se tirent du canal à angle droit ou dans une direction qui doit être déterminée d’après la pente du terrain. On ouvre sur leur côté de petites saignées qui finissent de donner aux eaux le cours qu’elles doivent avoir pour couvrir la surface du terrain. M. du Bretail, correspondant du conseil d’agriculture, a appliqué ce système avec succès dans le département de l’Ailier.
- PLANCHE Y.
- Fig. 1. Maniéré d affermir et d'étendre les rives d'un terrain marécageux. En supposant que l’on veuille étendre la surface du terrain sur les bords d’un étang , qu’on supposera être dans la partie K, K, K du dessin, on choisit sur une autre partie des bords de l’étang qu’on suppose être en A, A, A, et dont le sol est composé de racines de roseaux ou d’autres plantes maré-
- cageuses; ces racines, entrelacées les unes dans les autres, présentent des masses solides, mais qui n’adhèrent au fond que par leur extrémité. On coupe ce terrain en parallélogrammes, ainsi qu’on le voit sous les lettres B, G, G. Après avoir formé une tranchée sur trois côtés, on fait passer dans le fond de cette coupe une corde C, D, E, que l’on enfonce avec une fourche,
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- plus ou moins profondément selon lepaisseur qu’on veut donner aux pièces de terre. Des hommes saisissentles deux boutsde la corde, et rompent en tirant les racines qui ne tiennent que légèrement au sol inférieur, et ils entraînent à eux la pièce, après l’avoir détachée, et la font flotter sur l’eau, ainsi qu’on le voit en G, G, G. Ils conduisent ces pièces le long du rivage qu’on veut étendre, et les consolident par quatre pieux qui traversent les quatre coins, et les enfoncent dans le sol inférieur, ainsi qu’on le voit en K, K, K. Les plantes qui poussent de
- nouvelles racines remplissent les interstices, pénètrent dans le terrain inférieur, et forment une masse solide. En supposant que Y, Y représente un canal, on peut en rétrécir la largeur en conduisant ainsi sur ses bords les pièces de terrain enlevées à la manière indiquée. La langue de terre H, H, H a été formée par ce procédé, et elle a servi à séparer les eaux de la partie X, de celle de la partie Y, et à former un canal qui ne communique pas avec le marais ou étang X. Ce dessin m’a été donné par un propriétaire qui avait exécuté ce genre de travail.
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- IRRIGATIONS.
- PLANCHE VI.
- Fig. i. Puits a bascule a deux cordes. Pour puiser l’eau avec plus de facilité et de célérité, on peut établir une mécanique qui consiste à élever sur les deux côtés opposés d’un puits, deux poteaux liés ensemble à leur sommet par une traverse. On adapte au milieu de celle-ci un boulon, sur lequel joue un levier ou bascule , garnie d’une poulie à chacune de ses extrémités ; on pose ensuite contre les poteaux, et au-dessus du puits , deux potences également garnies de poulies. Deux cordes, qui portent chacune un seau , passent sur les poulies des potences, sur celles du levier , et redescendent ensuite à la partie inférieure des poteaux, où elles sont retenues par une cheville. Cet appareil étant ainsi établi, il suffit de tirer la corde à laquelle est attaché le seau supérieur, pour le faire descendre, et pour faire monter le seau inférieur rempli d’eau. On proportionne la longueur de la bascule, et celle des cordes à la profondeur du puits ; la longueur totale de la bascule doit avoir un peu plus du tiers de la profondeur du puits.
- Fig. 2. Houe pour former les rigoles dirrigation. Son fer, un peu recourbé, a 3. d. ni. de long, et une largeur égale à celle des rigoles qu’on veut creuser.
- Fig. 3. Pompe a bascule. On charge l’extrémité de la bascule ou levier qui porte la tige du piston, d’un poids proportionné à la distance que ce dernier éprouve à descendre. Ce petit mécanisme facilite l’action des pompes ordinaires. Usitée en Suisse.
- Fig. 4- Compas de nivellement. Il est formé avec deux branches de bois réunies à leur sommet
- par une cheville de fer. On fixe vers le milieu du compas , au moyen de deux chevilles , une règle mobile, qui porte des divisions régulières, celles du mètre , par exemple ; et l’on attache la corde d’un aplomb à la partie supérieure du compas. Lorsqu’on veut faire le nivellement d’un terrain, on porte successivement les pointes du compas sur toutes les parties qui sont à parcourir, et on indique la pente qu’on veut avoir avec des piquets qu’on enfonce en terre à la hauteur nécessaire. Si l’on voulait, par exemple, se ménager une pente de 2 c. m. sur deux mètres, on poserait une des pointes du compas sur le point de départ, et l’autre sur un des points de la direction qu’on veut faire prendre aux eaux. On tiendrait cette dernière pointe à un niveau inférieur au premier 7 de 2 c. m., et l’on marquerait avec un piquet cette élévation; l’cn prendrait successivement le même niveau en faisant tomber la cordc de l’aplomb sur la même division de la règle où elle aurait d’abord été. On observera que la corde doit, pour donner un niveau horizontal, être parallèle à la division qui sépare par le milieu les deux côtés de la règle.
- Fig. 5. Bascule pour épuiser Veau. Lorsqu’on veut épuiser l’eau contenue dans une localité de dimension moyenne, on établit une bascule sur un poteau qui porte un pied à sa base. On dipose cette bascule, de manière que le seau, attaché au bout d’une perche , puisse plonger dans l’eau. Des. cordes attachées à l’autre extrémité du levier servent à faire monter le seau rempli d’eau, tandis qu’un ouvrier le vide à mesure qu’il se remplit.
- PLANCHE VII.
- Fig. r. Vanne a bonde. Elle est composée d’un patin de charpente avec deux jumelles liées par une entretoise et un chapeau, dans lequel passe la queue du pilon A , qui doit boucher le trou de l’auge B. On adapte du côté de l’étang une planche percée de trous, que l’on voit derrière la bonde.
- Fig. 2. Vanne ordinaire a queue. Elle a une
- Tom. IL
- queue percée de trous, que l’on soulève avec un levier, et que l’on arrête avec line cheville.
- Fig. 3. Fourche pour nettoyer les pièces d'eau. Elle a cinq dents avec douille pour recevoir un long manche. Elle sert à enlever les pièces de bois, les grosses pierres, etc., qui se trouvent au fond de l’eau.
- Fig. 4. Vanne a planches. C’est une suite de
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- planches avec leurs anneaux, qui se posent les unes au-dessus des autres dans les rainures de deux montans, et que l’on enlève selon la quantité d’eau que l’on veut laisser échapper.
- Fig. 5. Poche a récurer les pièces d’eau. Elle se compose d’une bande de fer circulaire avec une douille dans laquelle, on adapte un long manche. On attache à la bande de fer, percée de trous, un filet en forme de poche. C’est avec cet instrument qu’on va chercher au fond de l’eau les petites pierres et les ordures qui s’y trouvent. On en fait usage en Hollande.
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- Fig. 6. Vanne a tourniquet. Elle a une porte qui glisse entre deux coulisses, et qu’on soulève au moyen d’une chaîne et d’un tourniquet. Elle a sur l’un des montans un trou qui reçoit une clef, pour pouvoir la fermer à volonté et pourprévenir qu’on ne détournel’eau des irrigations.
- Fig. 7. Vanne ordinaire. On la soulève au moyen d’un anneau quelle porte à sa partie supérieure. Elle s’emploie dans les petits cour-rans qui servent aux irrigations.
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- CULTURES DIVERSES
- PLANCHE I.
- Fig. i. Traçoir a cheval. Il est composé d’un châssis, auquel on fixe un brancard parle moyen d’un axe. La partie postérieure du châssis est armée de deux montans, qui servent de manches, et qui sont consolidés par une tringle de fer qui s’attache sur une traverse. On rapproche ou on éloigne les chevilles de fer destinées à former les raies, au moyen des trous plus ou moins nombreux qui se trouvent sur le côté postérieur du châssis. Lorsqu’on veut planter ou semer des légumes, des racines, etc., à des distances égales, on conduit l’instrument, attelé d’un cheval, sur toute la surface du champ, dans deux sens contraires et à angle droit. Les raies ouïes points de jonction formés par l’instrument , indiquent les espaces où doit être faite la plantation.
- Fig. 2. Maillet pour briser les moles. On en fait usage en Suisse pour briser, après le labour, les grosses motes dans les terrains argileux.
- Fig. 3. Faucille et crochet pour la récolte des feves. L’ouvrier tient de la main gauche le crochet avec lequel il embrasse une certaine quantité de tige ; alors, il les coupe en frappant avec la faucille qu’il porte à la main gauche. Cette manière de procéder, très - expéditive, est en usage dans l’île de Thanet.
- Fig. 4- et 5. Plan. et.coupe d'une fosse à fumier. Il est de la plus grande importance de ramasser, de conserver, et de bien préparer les substances soit solides, soit liquides, qui peuvent contribuer à augmenter la quantité et la
- qualité des fumiers. Il est donc indispensable d avoir des fosses à fumier bien construites : il faut pour cela les creuser dans la terre, les paver, les entourer de murailles, donner accès aux voitures par une pente qui facilite à l’écoulement des liquides dans un trou pratiqué à l’un des coins. Une pompe placée sur ce trou sert à arroser et à humecter la masse du fumier de temps à autre.
- Fig. 6. Panier pour semer le blé. On l’emploie en Angleterre dans le comté de Durham. Il est tissu en paille comme les ruches. Le semeur le suspend au devant de lui, en passant la couroie derrière son cou. Il le soutient par une poignée placée sur son bord antérieur.
- Fig. 7. Crochet pour le transport des caisses de jardins. La lettre A indique un double crochet, et la barre qui sert à le porter avec sa charge ; B un crochet simple. Us ont l’un et l’autre 6 ou 7 d. m. de long, et la barre en a 17. Lorsqu’on veut soulever une caisse, on pose contre l'un de ces côtés la calle E, dans l’échancrure de laquelle on fait passer le levier P. Lorsqu’elle est un peu élevée de terre, on insinue contre son fond les extrémités du double crochet, ou celles de deux crochets simples. On réitère la même opération du côté opposé de la caisse, et deux ouvriers peuvent alors la transporter au moyen de deux bâtons. On peut ainsi employer des crochets garnis de cordes, lettre C, ou simplement deux barres F avec une corde qu’on fait passer sous les pieds de la caisse.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Melons en espaliers. J’ai vu en Sicile : un particulier qui avait eu l’idée de cultiver des melons en espalier, et qui avait obtenu une plus ; grande abondance de fruits. Cette méthode me paraît devoir présenter de bien plus grands avantages dans notre climat, et mériter d être tentée. Onsèmedes melons le long d’un mur; on étend et on arrête les branches avec des crochets contre une palissade, et on met des supports en bois un peu concaves sous les fruits les plus rapprochés du sol. S
- To.11. II.
- Fig. 2. Châssis pour faire voyager les jeunes plantes. C’est une caisse couverte avec des lates en forme de berceau et remplie de terre. Elle a deux poignées pour faciliter le transport. On la couvre avec une toile lorsqu’on veut l’abriter contre un soleil trop ardent. C’est le moyen que l’on emploie pour faire faire des voyages de long cours aux plantes.
- Fig. 3. Ceinture de jardinier. L’ouvrier s en sert pour placer sa serpe, les joncs à lier les branches d’arbres, et autres instrumens dont il
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- a besoin. Elle porte un crochet long de io à 12 c. m.
- Fig. 4- Serpe a hachette. On l’emploie en Toscane, et elle est bien combinée pour la confection de différens travaux de la campagne, et peut tenir lieu de plusieurs autres instrumens. Les vignerons taillent la vigne avec le bout de la serpe, et ils abattent le vieux bois avec la hachette. On s’en sert pour façonner les échalats, émonder les arbres, couper du bois, tailler l’olivier, les mûriers, etc., et même pour remuer la terre avec le plat de l’extrémité de la lame. Le manche, recourbé à son extrémité, en facilite le maniement.
- Fig. 5. Ciseaux pour la taille des branches d'arbres. Les manches ont 23 c. ni. de long, et la partie tranchante des lames en a 28. Leur largeur moyenne est de 3 c. m.
- Fig. 6. Pot pour abriter les plantes. C’est un pot ordinaire ouvert sur la moitié de sa circonférence , avec lequel on abrite contre l’ardeur du soleil les plantes délicates ou nouvellement transplantées.
- Fig. y. Panier à palissader. Les jardiniers de Montreuil, près Paris, qui en font usage, le fixent sur le devant du corps au moyen d’une sangle. Ils y mettent les clous et les loques de
- draps avec lesquelles ils palissadent les espaliers. Il a i5 c. m. de profondeur.
- Fig. 8. Cordeau a nœuds. Il porte de nœuds espacés de 3 c. m., qui servent à régler la distance qu’on veut mettre entre les rangées des plantes que l’on confie à la terre. Les piquets ont 23 c. m. de hauteur.
- Fig• 9- Melon suspendu par une corde. On conserve dans le royaume de Valence les melons à chair blanche et à peau verte, jusqu’au mois de mai et de juin, en les suspendant aux plafonds des appartemens.
- Fig. 10. Serpe à crochet. On en fait usage dans les département de l’ouest, pour la taille des arbres et des haies. La lame a une longueur de 3 d. m. et une largeur de 7 c. m. La douille a une longueur de 7 c. m. et un diamètre de 3 à 4 c. m. Le crochet a i3 c. m. de longueur, et son écartement de la lame est de 4 c. m. Le manche varie de 1 à 3 mètres de longueur. Le crochet sert à enlever les branches coupées, ou à repousser dans la haie celles qui doivent la
- Fig. 11. Toise de jardinier. Elle a 2 mètres de long. On garnit ses extrémités en métal, et on trace sur l’un des côtés les divisions décimales , qui servent à régler les distances dont on a besoin.
- PLANCHE III.
- Fig. 1. Herce pour ramasser le foin. Lorsqu’on veut ramasser le foin étendu sur la prairie, on emploie dans quelques parties de la Hollande, une herce ou rateau à deux rangées de dents, tirée par un cheval, et on forme ainsi de petits tas , que l’on réunit en employant l’instrument fig. 3.
- Fig. 2. Lin mis en fermentation. On a l’habitude dans le Cémonais, de compléter le rouissage en formant des tas avec des bottes de lin, quelques heures après qu’on les a retirées de l’eau. On dresse les bottes les unes contre les autres, et on les recouvre avec d’autres bottes en forme de toit. On laisse le lin dans cet état pendant un à trois jours, jusqu’à ce qu’il commence à s’échauffer; ce qu’on reconnaît en pénétrant avec le bras par la partie supérieure. Dans tous les cas on le retire au bout de cinq jours , et on le fait sécher en déliant les bottes, qu'on plante verticalement sur le sol.
- Fig. 3 et 4- Châssis a trois parties pour ra-
- masser le foin. Lorsqu’on a ramassé le foin avec la herce ou double rateau, et qu’on en a formé de petits tas, on réunit tous ces tas avec le châssis ployant, aux extrémités duquel on at-tèle deux chevaux. Les opérations du fanage et la rentrée des foins , s’exécutent très-promp-tement au moyen de ces instrumens.
- Fg. 5. Echardonoir a crochet tranchant. Il est usité dans quelques-uns de nos départemens. Sa lame porte un crochet tranchant, et une extrémité en forme de pèle.
- Fig. 6. Binette a lame et a dents. Ce petit instrument est très-bien calculé pour biner, pour remuer la terre, et pour arracher les plantes et les racines qui croissent dans les jardins.
- Fig. 7. Êchardonoir a échancrure simple. Sa lame a i5 c. ni. de long, et sa douille autant. Le manche a i3 d. m. Il est employé comme le précédent. L’échancrure sert à retirer les chardons lorsqu’ils sont coupés.
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- RECOLTES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i et 2. Machine a battre le blé. Elle est en usage sur les Apennins, où on la nomme Bat-tidore. Elle est composée de plusieurs planches épaisses réunies par une traverse, et armées à leur extrémité de trois grandes fourchettes émoussées et applaties, et de 14 plus petites. Elle porte, dans sa partie moyenne, une planche double en longueur qui tert de timon, et qui porte sur la sellette d’un avant-train, fi g. 2, auquel elle est fixée au moyen d’une corde qu’on attache à un ferrement placé à l’origine du timon. Après avoir attelé des bœufs à cet appareil, et après avoir disposé les gerbes en rond sur une aire, on fait mouvoir circulairement la machine, de sorte que l’extrémité des fourchettes, en traînant sur la paille, en détache le grain.
- La planche du milieu qui sert de timon a, dans la partie où elle est réunie aux autres planches, une longueur de 9 d. m., et de xo dans la partie où elle se trouve isolée; elle a 26 à 3o c. m. de largeur. La plus grande largeur du battoir est de 17 4 <L m.; ses deux côtés ont au point où ils commencent à se rétrécir, 46 c. m. de long; l’épaisseur des planches est de 5 c. m. Les trois grands ferremens ont une longueur totale de 5g c. m., et les 14 petits, cellede 20 4c. m. La portion qui, dans les grands comme dans les petits, forme la fourchette, a une longueur de 8 c. m. Chaque branche de cette fourchette est large de 3 c. ni., et présente un intervalle angulaire dont la base a 2 4 à 3 c. m. Il serait utile d’essayer en France cette machine, dont la .construction est simple, facile et peu dispendieuse.
- Fig. 3. Battoir en pierre pour le blé. Il est composé d’une pierre triangulaire dont la base a un mètre de long, ainsi que la perpendiculaire
- élevée sur cette base ; son épaisseur est 12 c. m, Le timon, long de 3 mètres, est attaché à la pierre par le moyen d’une cheville. On fixe son extrémité au joug des bœufs, et on fait ainsi passer la pierre sur les gerbes disposées circulairement. Cette méthode de battre le blé, quoique moins parfaite qne la précédente, est également usitée sur les Apennins.
- Fig. 4- Claie pour battre le maïs. C’est un cadre en bois sur lequel on cloue des lattes, de manière à laisser des vides en losanges. Elle a 16 d. m. de long, sur 10 de large : on là pose sur des tréteaux lorsqu’on veut battre les panni-cules de maïs pour en détacher les grains. Elle est usitée dans le royaume de Valence.
- Fig. 5. Crible monté pour vanner les grains. La fourche sur laquelle est fixé le crible a 1 y d. m. de hauteur, avec un écartement de 9 d. m. Un ouvrier tient verticalement cette fourche, et l’agite par un mouvement de vas - et - viens, tandis qu’un autre ouvrier fournit le grain qui doit être vanné. Se voit en Italie.
- Fig. 6. Van pour le blé. Le van de forme concoïde est tissu en osier, et armé de deux poignées qui servent à le tenir et à l’agiter. Il est usité pour vanner le blé et les autres graines.
- Fig. 7. Panier en paille pour conserver le grain. Il est fait avec de la paille contournée circulaire-* ment et fixée avec des bandes d’osier. On donne en Toscane à ces paniers 1 mètre à 1 mètre et demi de haut sur 8 à 10 d, m. de diamètre. Le blé s’y conserve parfaitement, lorsqu’on a soin de les bien couvrir. Leur usage pourrait être utile aux petits cultivateurs pour conserver non-seulement le blé, mais aussi les pois, les fèves et autres graines.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Magasin à blé. Où fait usage de ces magasins dans quelques lieux de la Suisse. On fixe en terre des poteaux surmontés de pierres plates, sur lesquels on établit les magasins destinés à la conservation du grain. Les murailles en sont faites avec des troncs d’arbres que l’on superpose les uns aux autres, et que l’on re-
- Tom. II.
- couvre comme les maisons ordinaires. On ménage une porte d’entrée, à laquelle on parvient avec une échelle, et on forme des compartimens en planches pour recevoir le grain. Le blé, entassé dans ces magasins, où 1 humidité et les insectes n ont aucun accès, et dans un pays ou la chaleur est peu élevée, se conserve parfaite-
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- ment bien. Les pieux sont surmontés de pierres plates, afin d’empêcher que les souris ne puissent monter sur le magasin et y pénétrer en corrodant le bois. La partie inférieure sert d’étable pour les bestiaux.
- Fig. 2. Meule accolé a une grange pour le battage. Le danger auquel on est exposé d’être surpris par les pluies, au moment où l’on démolit une meule dont on -veut battre le blé, ainsi que les frais occasionnés par le transport, ont fait imaginer, en Angleterre, de donner aux meules une forme oblongue, qu’il est facile de prolonger à volonté, et de construire une grange mobile qu’on applique à l’une des extrémités de la meule , et qui sert à battre le blé. Cette grange est montée sur un plancher soutenu par six roulettes ; elle est faite en planches légères et couverte d’un toit en chaume. On voit par le plan, lettre B, qu’elle est divisée en deux parties ; l’une dans laquelle entre une portion de la meule, et l’autre qui est destinée au battage. Les ouvriers prennent les gerbes à mesure qu’ils avancent leur travail, et poussent la grange mobile lorsqu’ils ont achevé de battre la partie qu’on avait fait entrer sous la grange. Celle-ci sert encore à recouvrir l’extrémité des meules, lorsqu’on a lieu de craindre la pluie, avant quelle ne soit couverte.
- Fig. 3. Echafaudage pour construire les meules a grain. On forme un cadre oblong en forme d’échelle, ainsi qu’on le voit sous les lettres A, A. On fixe à la partie supérieure des deux montans deux crochets et une chaîne, que le dessinateur a oubliés dans le dessin, et on les attache à deux bandes de fer clouées à une planche figurée en grand sous la lettre C. On adapte au côté opposé à ces bandes deux chevilles en fer, qui entrent dans les montans du cadre au-dessous des chaînes, de manière à former un plancher solide sur lequel on jette les gerbes avec une fourche. Un
- ouvrier, établi sur ce plancher, les fait passer à celui qui construit le haut de la meule.
- Fig. 4- Manière de retenir la paille sur les meules légèrement couvertes. On fait, dans le département de la Gironde, des meules de paille de forme oblongue et peu élevées. On les couvre avec delà paille jetée confusément, et on fixe cette paille avec des gaules, à l’extrémité desquelles sont suspendus de gros bâtons. On fait, dans le midi de l’Europe, de petites meules qu’on recouvre avec quelques centimètres de terre bien battue.
- Fig. 5. Meule de chanvre. On conserve, dans la Catalogne, le chanvre roui, en l'entassant en meules rondes, de petites dimensions, et le couvrant avec de la chènevotte, ainsi que le représente cette figure.
- Fig. 6. Enclume a battre les faux. Elle est garnie, vers le milieu de sa longueur, de quatre bandes de fer, qui l’empêchent de pénétrer trop avant en terre, lorsqu’elle est frappée par le marteau. Elle est longue d’un pied, et son sommet a 5 c. m. sur tous les sens.
- Fig. y. Marteau à battre les faux. Il est long de iô‘ c. m., et sa tête a 3 c. m. 4 sur tous les sens. Son manche est long de 3 d. m.
- Fig. 8. Coffin. C’est le nom qu'on donne à un vase cylindrique en fer-blanc, dans lequel les faucheurs mettent la pierre avec laquelle ils aiguisent leur faux. ; ils la suspendent à leur ceinture au moyen d’un crochet. Ce vase a 5 d. ni. de diamètre, et 20 de longueur.
- Fig. g. Forme de la pierre qui sert a aiguiser les faux.
- Fig. 10. Crochet pour arracher la paille des meules. Il est usité dans quelques-uns de nos dé-partemens méridionaux, où on lui donne le nom de Peladou. Son manche est long de 12 d. m., et son fer de 37.
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- FABRICATION DU VIN.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Vue d'un coteau dont le terrain est disposé en terrasse pour la culture de la 'vigne. On est dans l’usage , en Catalogne, de disposer en terrasse le sol des coteaux, rapides et pierreux. On trouve souvent 5o et même 100 ter-rasses les unes au-dessus des autres. Elles sont d’autant plus rapprochées que les pentes sont plus rapides , et elles suivent en amphithéâtre tout le tour des coteaux. On laisse des ouvertures ou chemins pour monter de l’une à l’autre. Cette méthode est excellente pour conserver la terre sur le penchant escarpé des montagnes et des rochers. On arrête ainsi l’effet désastreux des courans d’eau en coupant leur cours par ces murailles, et on prévient l’éboulement des terres. Les petits plateaux que l’on forme par ce procédé sont soutenus par des murailles en pierres sèches, et on leur donne une largeur plus ou moins considérable, selon que le coteau est plus ou moins escarpé. C’est sur ces plateaux que l’on cultive, en Catalogne , avec beaucoup d’intelligence, la vigne , l’olivier et même diverses espèces de grains. La France nous offre plusieurs exemples de ce genre d’industrie.
- Fig. 2. Vigne cultivée en palissade. Cette méthode est usitée dans le Médoc. Elle présente plusieurs avantages. Elle demande une consommation bien moins grande d’échalas , et moins de main-d’œuvre. Elle permet, en outre, de laisser entre les ceps des intervalles où l’on cultive différentes plantes. Ces palissades sont formées par des échalas que l’on plante sur la même ligne , et auxquels on attache de longues lattes , contre lesquelles on palissade la vigne.
- Fig. 3. Crochet pour provigner la vigne. On
- fait usage de cet instrument, en Champagne, pour assujettir contre terre les ceps de vigne lorsqu’on veut les provigner. A cet effet on pique sa pointe dans le sol, de manière que le crochet retient le cep dans la direction qu’on veut lui donner. Il est en fer et porte une longueur de 4 1 d. m.
- Fig. 4- Fourchette pour soutenir les ceps de vigne. On emploie à Xérès ces petites fourches, qui sont en bois , pour soutenir et tenir élevés de terre les ceps lorsqu’ils sont chargés de raisins. C’est afin d’empêcher que les raisins ne se pourissent, s’ils venaient à être en contact avec le sol. Cette méthode est utile dans les pays chauds, où le tronc de la vigne acquiert une certaine grosseur, et où, en laissant ramper les branches, on évite la dépense occasionée par l’usage des échalas. Ces fourches ont 4 d. m. de haut. On les fait à plusieurs branches, afin de donner aux raisins la hauteur convenable.
- Fig. 5. /Treilles pour les allées de jardins. Pour utiliser les allées, on élève, sur les deux côtés, des poteaux, au sommet desquels on asujettit un treillis horizontal, sur lequel on fait monter la vigne. On laisse à jour les entre-deux des poteaux, de manière à permettre l’accès de l’air et des rayons du soleil. On se contente de dresser, à la partie inférieure, des ceps de vigne en espalier.
- Fig. 6. Erable servant de soutien a la vigne avec un tuteur en pierre. Lorsque les érables, qui soutiennent les vignes en Toscane, se trouvent trop faibles , on les maintient avec des pierres minces et longues de 12 à i3 d. m. Les grès et les schistes se prêtent à cet usage.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Pressoir a étiquet. Ce pressoir , qui peut servir pour la fabrication du vin comme pour celle du cidre, est le moins dispendieux et le plus commode de tous ceux dont on fait usage. Il oecupe d’ailleurs moins de place que les pressoirs à arbres formant levier, avec une cage chargée de pierres. Il donne une aussi forte pression que ceux-ci, et demande moins d’ouvriers pour être mis en action. Il est com-Tom. II.
- posé de deux jumelles fixées en terre, liées dans leur partie supérieure par une traverse et une grosse pièce de bois dans laquelle est creusé l’écrou. La vis qui traverse cet écrou est garnie, à sa partie inférieure , d’une roue sur laquelle tourne la corde. On voit au-dessous de la tête de la vis le mouton, qui est fixé à ses deux extrémités dans une rainure pratiquée sur le côté intérieur des deux jumelles. U appuie sur les
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- madriers posés transversalement sur le marc. Celui-ci porte sur la mai, qui elle-même est soutenue par un chantier fait avec des solives. On place au-dessous de la gouttière de la mai un vase pour recevoir la liqueur qui coule par l’effet de la pression.
- Au lieu de la roue sur laquelle se développe la corde, on pratique souvent, à la tête de la vis, deux trous qui servent à recevoir le levier avec lequel on tourne la vis. Mais on peut donner une pression bien plus forte, en établissant un arbre vertical A, ou moulinet, qui tourne dans une crapaudine à sa partie inférieure, et dont l’axe supérieur s’engage dans le trou d’une poutre du plancher. En tournant cet arbre avec le levier B, on tire la corde enveloppée autour de la roue , et l’on produit ainsi une pression très-considérable. On adapte sur le côté d’une des jumelles, lorsque la position l’exige, un petit tourniquet, qui, en tournant à mesure qu’on tire la corde, empêche la friction de celle-ci.
- Fig. 2. Pressoir en caisse. Usité en Andalousie, chez les petits cultivateurs. Il est formé par
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- un plancher soutenu par deux forts tréteaux, et bordé de quatre planches liées ensemble à leurs angles par quatre tenons. Il a 26 d. m. de long sur chacune de ses faces. Les rebords ont 4 d. m. de haut. On pratique vers le milieu du côté antérieur , avec deux petites planchettes longues de 2 d. m., une gouttière qui sert à l’écoulement de la liqueur. La vis est placée au centre, et est arrêtée par une clavette au-dessous de la mai.
- Après avoir jeté la vendange sur le pressoir, on la couvre avec le plancher A , au centre duquel passe la vis, puis avec un fort billot B composé de deux pièces. Enfin on donne la pression en tournant l’écrou C. On croise des planches et des pièces de bois les unes sur les autres, lorsqu’il est nécessaire d’élever le point de pression. L’écrou est formé par une pièce de bois un peu concave, longue de 6 d. m., aux extrémités de laquelle sont fixées des chevilles longues de 24 e. m. C’est à ces chevilles qu’on attache les cordes qui servent à donner la pression.
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- FABRICATION DU VIN.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Egrugeoir pour le raisin. Cet instrument , en usage dans le département de la Meurthe , a été communiqué au conseil d’Agriculture du ministre de l’intérieur, par M. Val-court aîné. Il est composé de deux cylindres G, F en bois, de i4 c. m. de diamètre et de 8 d. m. de long, soutenus parallèlement à la distance de i 4 c. m. par un châssis horizontal B, C, D, E, enveloppé d’un treillis de gros fils de fer, qu’on attache avec des clous. Le cylindre F, auquel se fixe la manivelle H, porte à son extrémité un pignon en cuivre ou en fer, qui s’engraine avec une autre roue d’un plus grand diamètre placée à l’extrémité du second cylindre G. De sorte que l’un des cylindres tourne plus vite que l’autre. La trémie A est posée sur le châssis destiné à recevoir les raisins. Un seul ouvrier suffit pour écraser tout le raisin d’une vendange considérable. On évite ainsi l’opération longue et dangereuse du foulage dans la cuve , et la fabrication du vin en est meilleure.
- Fig. 2. Cuve carrée en bois. Ce genre de cuves, quoique peu usité , mérite cependant d’être employé à cause de l’économie de construction et de réparation. On les forme avec de fortes planches qui portent à leur extrémité inférieure des jables ou rainures dans lesquelles on fait entrer les planches dont se compose le fond. Les planches des côtés doivent être un peu plus étroites sur leurs bords intérieurs qu’aux bords
- extérieurs. Les quatre coins sont d’une seule pièce de bois taillée à retour d’équerre. On réunit toutes ces pièces par des bandes en bois de i d. m. d’épaisseur et de i5 c. m. de large, et placées à une distance les unes.des autres de 3o d. m. Elles se serrent à volonté au moyen de coins qu’on chasse dans les tenons qui traversent la mortaise de la bande correspondante.
- Fig. 3. Tonneau dé formé allongée. On en fait usage dans la Lombardie pour transporter le vin dans des charrettes.
- Fig. 4- Chevalet pour placer les petits tonneaux. On 1 emploie pour placer les petites pièces où l’on conserve le vinaigre et autres liquides.
- Fig. 5. Cuvier a vendange. On le destine à Bordeaux pour le transport de la vendange sur des charrettes; il a i mètre de profondeur; i mètre dans son diamètre supérieur, et 8 à son diamètre inférieur.
- Fig. 6. Tonneau de petite taille. On le fait servir à la conservation du vinaigre, de la bière et des vins de liqueurs. L’ouverture qui reçoit le bondon est formée par une élévation qu’on a conservée à la planche destinée à cet objet.
- Fig. 7. Tranchoir pour couper le marc de raisin. Il est employé dans le département de la Gironde. Sa lame a 3 d. m. de long, sa gouge en a deux. Sa plus grande largeur est de i4
- c. m., et sa plus petite de 10. Le manche à 7
- d. m. de long.
- PLANCHE IY.
- Fig. 1. Foudre a faire cuver le vin. M. Val-court, dont nous venons de parler, a donné connaissance au conseil d’Agriculture du ministre, de la méthode introduite depuis peu dans le département de la Meurthe pour faire cuver le vin. Elle consiste à employer, au lieu de cuve, des foudres ou de grands tonneaux contenant ordinairement 4o hectolitres, et dont on fait usage pour conserver le vin dans les caves. Non-seulement on économise la dépense des cuves qui sont inutiles hors du temps des vendanges, mais on n’a pas besoin d’un si grand local, et on bonifie la fabrication du vin. On pratique, dans la partie où se trouve ordinairement le bondon du tonneau, une ouverture
- carrée , large de 22 c. m. sur 32 de long, que l’on ferme avec une porte A pareille à celle du fond des tonneaux. On fait au centre de cette porte un trou dans lequel on met un bondon ordinaire. Avant de jeter dans le tonneau les raisins qu’on a écrasés, on met, pour les contenir plus facilement, une trémie sur l’ouverture, et on remplit le foudre, ayant soin de laisser un vide d’environ 28 à 3o c. m. On le bouche avec la porte, et on tient ouvert le trou du bondon, de crainte que l’air dilaté par l’expansion des gaz ne fasse crever le tonneau. Lorsque la fermentation est achevée, on retire le vin doux par le robinet, puis on ouvre la porte inférieure ; on fait sortir le marc pour le porter
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- sur le pressoir, et après avoir nettoyé le tonneau, on le remplit avec le vin nouveau. On conçoit le grand avantage que procure cette méthode, puisque la qualité et la quantité du vin augmentent en raison de la moindre évaporation du gaz acide carbonique qui s'échappe par la fermentation. L’évaporation qui peut avoir heu par le trou d’un bondon est presque insensible, tandis qu’elle est prodigieuse lorsqu’elle a lieu par la surface d’une cuve découverte. On pourrait même diminuer cette évaporation en établissant dans le trou du bondon une soupape ou régulateur, qui ne s’éeverait que lorsque la quantité de gaz serait trop comprimée.
- Fig. 2. Maillet de tonnelier. C’est un instrument nécessaire dans un cellier. Il a 2 d. m. de long sur 3 c. m. de large. Son manche a 4- d. m.
- Fig. 3. Poulain u moulinez. Il sctomjjusc de deux pièces de bois garnies de deux supports qui soutiennentun treuil ou moulinet. Lorsqu’on veut descendre des pièces de vin dans une cave, on les fait glisser sur l’escalier au moyen de cordes qu’on lâche en tournant le moulinet. On appuie cet instrument contre la muraille.
- Fig. 4- Poulain en échelle. On le place sur l’escalier des caves pour faire glisser les ton-
- neaux , et empêcher qu’ils ne tombent par secousses sur les gradins.
- Fig. 5. Poulain en traîneau. Où il sert au même usage que le précédent. Il a i3 d. m. de long.
- Fig. 6. Fouet pour le collage du vin. On fait entrer cet instrument parle bondon du tonneau, en le tenant par l’anneau, et on l’agite, afin de bien remuer le vin qu’on vient de coller. Il est fait avec une verge de fer longue de 7 d. m. Il est garni d’une touffe cylindrique de crins. L’anneau a de 7 à 11 c. m. On l’emploie à Bordeaux.
- Fig. 7. Râteau double pour égrener le raisin. On établit sur une cuve le treillis fig. 8. On y jette les grappes de raisin, qu’on agite avec le râteau. Les deux parties du râteau qu’on a représentées fig. A sont liées ensemble par deux traverses. Les dents, longues de 5 c. m., doivent être assez larges à leur base pour ne pas entrer dans les mailles du treillis. Le manche est dans une position inclinée.
- Fig. 8. Treillis pour égrener le raisin. Il est formé par un châssis octogone à rebord, et il est garni d’un fond en fil de fer. Les mailles doivent être assez ouvertes pour donner un libre passage aux grains de raisin les plus gros.
- PLANCHE Y.
- Fig. 1. Broc pour transvaser le vin. Il est fait avec des douves cerclées de fer. Le bec est souvent garni en fer, ainsi que l’anse qui sert à le porter. Ce vase, eu usage à Paris, est très-solide et très-commode pour l’objet auquel on le destine.
- Fig. 2. Pompe a transvaser le vin. On plonge dans le tonneau qu’on veut vider le corps de pompe, et l’ajutage A dans celui qu’on veut remplir. On donne plus ou moins de longueur au tuyau supérieur de l’ajutage. Selon que la distance des vases est plus ou moins grande, la partie inférieure du corps de pompe est percée de petits trous.
- Fig. 3. Bidon pour transvaser le vin. Ce vase, qui est en fer-blanc, et qui a la forme d’un arrosoir, est en usage dans le département de la Gironde. Il a 22 c. m. de hauteur et 19 c. m. dans son diamètre moyen.
- Fig. 4- Fontaine pour le vinaigre. C’est un petit baquet avec son couvercle et un robinet; on en fait usage pour conserver ce liquide.
- Fig. 5. Entonnoir en forme de baquet. Il est en douves cerclées, oblong, et est garni à son centre d’un tuyau en tôle.
- Fig. 6. Entonnoir en forme câauge. C’est une petite auge ayant un tuyau à son centre, et à ses extrémités deux pieds qui portent sur la circonférence du tonneau.
- Fig. 7. Baquet a anse pour transvaser le vin. Il a 4 d. m. de diamètre à sa base et 3 à sa partie supérieure. Sa hauteur est de 23 c. m.
- Fig. 8. Fontaine en forme de baril. On l’accroche contre une muraille ainsi que le précédent, fig. 4, et on le fait servir aux mêmes usages.
- Fig. 9. Siphon pour transvaser le vin. On en emploie à Bordeaux, et on en fait en verre ou en cuivre. On leur donne plus ou moins de courbure. Son area 16 d. m. de long, et une corde de 9 d. m. Le diamètre de son tube est à l’une des extrémités de 2 c. m., et de 3 à l’autre.
- Fig. 10. Siphon a aspiration. C’est un tube de fer-blanc qui se replie en formant deux angles droits. La tige la plus courte qui s’insinue dans le tonneau est percée de petits trous à son extrémité; l’autre tige, plus allongée, est garnie d’un robinet au-dessus duquel s’élève un petit tube qui sert à aspirer la liqueur lorsqu’on veut la faire couler d’un vase dans 1 autre.
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- ANIMAUX.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Étable a engraisser les cochons. Elle est composée d’un plancher A, supporté par quatre poteaux élevés environ d’un mètre. On laisse une petite distance entre les planches , afin que les excrémens des animaux puissent tomber par terre. Les côtés de l’étable sont faits en planches , ainsi que le toit. On ménage sur l'une des extrémités une porte par laquelle on fait entrer les animaux, et sur le devant, de petites ouvertures fermant avec des planches à coulisse. On établit vis-à-vis ces ouvertures une auge à division dans laquelle on donne à manger aux porcs. Ce genre de construction est usité en Danemarck.
- Fig. 2. Épinettepour engraisser les oies. L’inspection de la figure indique suffisamment la manière dont on peut faire ces épinettes. Elles sont montées sur 4 ou 6 pieds ; et elles ont des ouvertures pour laisser passer le cou des oies lorsqu’elles veulent prendre la nourriture qu’on met dans l’auge située vis-à-vis.
- Fig. 3. Étable à engrais pour les cochons, h ouvertures elliptiques. Ce genre de construction diffère peu de celui de la figure i, et il est destiné aux mêmes usages. On en fait usage en Danemarck, afin de tenir les porcs à l’abri de l’humidité et dans un certain état de propreté, lorsqu’on n’a pas de paille pour leur faire la litière.
- Fig. 4- Abri pour donner du sel aux bestiaux. On construit en Allemagne , avec quelques perches, des traverses et de la paille, un abri que l’on place dans les pâturages ou dans les cours de fermes, afin que les vaches ou les moutons puissent y venir lécher du sel gemme qu’on pose sur une petite planche à rebord.
- Fig. 5. Niche a chien. On élève ces niches en France à la porte des fermes ou des maisons de campagne pour donner aux chiens de garde un abri propre et salubre. On plante à cet effet un.pieu en terre, sur lequel on établit un plancher avec quatre côtés et un toit, le tout en planches. Le chien qui est attaché par une chaîne peut se tenir dans sa loge ou en sortir lorsqu’il veut.
- Fig. 6. Râtelier pour les moutons. On construit dans plusieurs de nos départemens ces râteliers avec deux longues perches maintenues à leurs extrémités par deux traverses. On fixe ensuite, dans des trous qui se correspondent d’une perche à l’autre, des baguettes de bois que l’on courbe, afin de présenter un espace dans lequel on met le fourrage. La lettre A représente la coupe du râtelier. On le suspend au plancher avec des cordes, ou on le soutient par des montans au degré de hauteur qu’il doit avoir : cette méthode est fort économique.
- PLANCHE II.
- Fig. i. Manière d'habituer les animaux au | tirage. On trouve quelques animaux qui refusent de se prêter au tirage auquel on veut les soumettre. Le moyen le plus prompt et le plus facile de les ployer à ce genre de travail, est de les habituer graduellement au tirage par le besoin de nourriture. A cet effet, on les attache à une crèche au moyen d’une corde qui coule dans un anneau, et à l’extrémité de laquelle est attaché un poids, de manière que l’animal puisse s’approcher ou s’éloigner de la crèche. On lui met un collier avec deux cordes fixées à un palonier ; on attache une autre corde B qui passe sur une poulie G, et qui porte à son extrémité un poids de 5g kilogrammes, qu’on peut augmenter ou diminuer à volonté. Les choses étant ainsi disposées, on met du four-
- Tom. IL
- | rage dans le râtelier. L’animal, qui se sent pressé par la faim, fait des efforts pour approcher du râtelier; il soulève le poids , et le tient dans cet état aussi long-temps qu’il veut manger , ce qui l’habitue au tirage. Il est libre de cesser ses efforts , car lorsqu’il recule, le poids repose par terre : il contracte facilement l’habitude du tirage dans l’espace de i5 jours.
- Fig. 2. Travail ordinaire pour ferrer les chevaux. C’est un appareil commode pour ferrer les chevaux indociles, ou pour contenir ceux auxquels on est obligé de faire quelque opération douloureuse. On peut le construire d’une manière fort simple. Il suffit de fixer en terre quatre forts poteaux dont les deux de devant sont plus élevés ; on les réunit sur les côtés par des pièces de bois, de manière que l’animal ne
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- soit pas maître de ses mouvemens ; on fait passer dans deux forts anneaux une barre qui retient le cheval par-derrière, et on lui attache les pieds à cette barre pour l’empêcher de remuer : on peut aussi le contenir par une corde qu’on passe sur le devant.
- Fig. 3. Travail en cage pour ferrer les chevaux. IL est formé, ainsi que le précédent, par quatre poteaux d’égale hauteur, liés sur
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- les quatre côtés supérieurs par des pièces de bois. On fixe à droite et à gauche deux autres pièces de bois B, B qui retiennent le cheval; une barre mobile A, posée sur le derrière, sert à lui attacher le pied; on emploie aussi une chaîne lorsqu’il est nécessaire , soit sur le derrière , soit sur le devant : ces dessins sont pris dans la Belgique.
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- ANIMAUX
- PLANCHE III.
- Fig. i. Limaconniere. Dans le canton de Lucerne, où il se fait un grand' commerce de limaçon, qu’on envoie dans des tonneaux en Allemagne pour la consommation des couvens de moines, on établit dans les champs, avec des planches, un carré de 5 à 6 mètres sur toute ses faces. On plante à cet effet des piquets en terre pour soutenir les planches des côtés, auxquelles on donne une élévation de trois décimètres. On établit avec des planches posées longitudinalement sur les premières, des abris sous lesquels les limaçons viennent se reposer. On disposeaussi, dans l’intérieur de l’enceinte, d’autres planches soutenues par des piquets, qui forment également des abris contre le soleil. Il s’y trouve quelquefois des arbres qui servent de promenade aux limaçons. On jette chaque jour dans ce local des herbes propres à alimenter ces animaux. Les femmes et les enfans vont les cueillir dans les champs, et ils font de temps à autre des visites pour rattrapper les limaçons qui auraient franchi les limites prescrites.
- Fig. 2. Parc de moutons dressé avec des filets. On parque ainsi les troupeaux voyageurs de l’Italie. Les bergers plantent des piquets élevés hors de terre de 7 d. m. et à la distance de trois mètres, et ils attachent leurs filets au moyen de cordes de 6 m. m. de diamètre , qui
- passent dans les mailles des bords supérieurs, et dans celles des bords inférieurs. Les mailles ont de 8 à 11 c. m. sur leurs côtés, et les ficelles qui en forment le tissu 4 m. m. de diamètre.
- Fig. 3 et 4- Huche d conserver le poisson. On conserve le poisson dans les étangs, les rivières et même dans les marres, au moyen de cette espèce de caisse, afin de pouvoir en être pourvu au moment du besoin. Elle est faite en planches de chêne, percées de trous et clouées aux angles sur des chevrons de 10 c. m. d’écarrisage. On les couvre avec une trappe fermant à clef. On les assujettit au bord de l’eau avec des pieux, et on y arrive avec une planche qui sert de pont. Elles ont un double fond fig. 4 , que l’on élève au moyen d’un montant qui est retenu par une traverse et une cheville. On choisit facilement à la main le poisson qui se trouve forcé de venir à la surface avec le double fond.
- Fig. 5 et 6. Limaconniere construite dans la terre. La fig. 5 indique la coupe, et la fig. 6 le plan de cette litnaçonmère, usitée en Allemagne. On creuse une fosse de 2 mètres ou plus sur les côtés, et profonde de 8 d. m. On revêt les côtés avec des planches soutenues par des pieux, et l’on recouvre avec des planches mobiles, assez rapprochées pour que ces animaux ne puissent s’échapper. On leur jette les débris des jardins qui leur servent d’alimens.
- PLANCHE IV.
- Fig. 1. Etable a. vaches hollandaise. Les étables à vaches sont divisées en trois parties longitudinales, à l’extrémité desquelles se trouve une porte. La première division, située du côté de la tête des animaux, est destinée à placer le fourrage qu’on donne chaque jour à ces animaux , en se servant de brouettes pour le répandre où il est besoin. On pratique quelquefois des auges destinées à le recevoir. La partie du milieu est celle où se tiennent les vaches. Elles ont chacune leur place déterminée par deux poteaux, où elles sont attachées, ainsi que l’indique la fig. 2. La troisième division est composée d’une espace pour recevoir les excrémens, Tom.IL
- et d’une rigole pour l’urine. Cette dernière coule dans un réservoir extérieur destiné à la recevoir. C’est dans une partie de cette division qu on fait entrer les brouettes pour enlever les ordures. Afin de tenir plus proprement ces animaux , on leur soulève la queue en 1 air au moyen d’une corde qui passe dans une poulie, et qui est garnie d’un poids à son autre extrémité. On ne leur donne jamais de httière.
- Fig. 2. Manière d’attacher les vaches a l'écurie. On fixe au collier des vaches , au moyen de deux anneaux, deux chaînes garnies de deux autres anneaux qui passent dans les rnontans que l’on voit représentés dans la figure précé-
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- dente; de sorte que les vaches ne peuvent s é-carter ni à gauche ni à droite, ni s’inquiéter les unes les autres.
- Fig. 2 bis. Mufeliere garnie de pointes. C’est une pièce de forte toile garnie dans sa partie inférieure de clous pointus, qu’on suspend aux cornes des vaches par le moyen de deux cordes à coulans , et qu’on attache sur le museau au-dessous des yeux, pour empêcher les veaux ou les vaches elles-mêmes, de téter les autres vaches.
- Fig. 3. P are-vue. C’est une planche qu’on suspend aux cornes, et qu’on attache sur le derrière de la tête des taureaux ou des vaches , lorsqu’ils sont méchans et qu’on a à craindre quelque danger.
- Fig. 4- OEilTcre. Ce sont deux morceaux de cuir de la forme de l’œil, qu’on attache à la tête des animaux, ainsi qu’on le voit dans le
- PLAN!
- Fig. I. Retranchement à cloisons et a portes pour nourrir et engraisser les veaux. On renferme les veaux en Hollande dans des cloisons, ainsi que l’indique cette gravure.
- Fig. 2. Retranchement avec une palissade. On est dans l’usage en Hollande de ne pas laisser téter les veaux etde les enfermer dans les écuries, en construisant des retranchemens, où on les nourrit en leur apportant du lait dans un sceau.
- Fig. 3. Râtelier mobile. On construit dans les lieux où l’on tient habituellement les bestiaux en plein champ , des râteliers portés sur quatre roues, et couverts d’un toit en planches. On remplit ce râtelier de fourrage, durant la mauvaise saison, et on le conduit avec un cheval partout où il est nécessaire.
- Fig. 4- Cage pour donner a manger aux moutons. On a l’usage dans quelques contrées de l’Angleterre, de donner à manger aux moutons dans des cages dont la circonférence inférieure a 3 mètres. Elles sont fermées dans le genre de celles où on élève les poules, ayant des bâtons distans de 2 y c. m., de sorte que deux agneaux peuvent prendre leur nourriture dans l'espace contenu entre deux barreaux. La partie inférieure est entourée d’un clayonnage élevé de 32 c. m. Il est destiné à contenir le fourrage que l’on jette par l’ouverture supérieure de oo d. m. de diamètre. La hauteur totale est d’un mètre.Cette mangeoire, qu’on place où l’on veut, a l’avantage d’économiser le fourrage, qui ne peut être gâté par les animaux.
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- dessin. Cette précaution est prise contre les animaux fougueux.
- Fig. 5. Collier en forme de châssis. On fait entrer le cou des animaux dangereux dans ce collier, pour les empêcher de courir après les hommes. On les retient au moyen de la traverse supérieure et de deux chevilles.
- Fig. 6. Collier d piquant. Ce sont deux pièces de Lois semi-circulaires, qui se joignent et se fixent au moyen de deux tenons. Elles sont garnies extérieurement de pointes et de quatre pièces de bois latérales, qui empêchent les vaches de se lécher, habitude qui leur donne naissance à des égagropiles.
- Fig. y. Joug pour les animaux mis au pâturage. C’est une traverse suspendue avec deux cordes au cou de deux vaches, afin qu’étant liées ensemble, elles ne puissent s’égarer dans les pâturages.
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- Fig. 5. Joug simple. On attache ce joug sur le front et aux cornes des bœufs. Il doit être préféré au joug double qui gêne les mouve-mens des animaux. L’attelage se fait au moyen de deux cordes attachées aux extrémités du j oug. On l’emploie en Bavière.
- Fig. y. Joug a écartement. Il est composé de deux pièces qui se rapprochent ou s’écartent, selon que l’on veut former des sillons plus ou moins écartés les uns des autres. On s’en sert dans le département de la Garonne , pour labourer entre les rangées de vignes ou de maïs. On le fixe avec un boulon et deux chevilles.
- Fig. y. Collier double. Il est en bois, et réuni par un châssis, au milieu duquel on fixe le timon par le moyen d’une cheville. On le met au cou des chevaux ou des mulets, qu’on tient ainsi à la distance exigée pour le labourage du maïs. On en construit de moins écartés pour les cultures ordinaires. En usage dans le même dé-parlement.
- Fig. 8. Collier en joncs. Cette espèce de collier, qui est fait avec des joncs tressés, est très-léger , très-économique, et assez durable. Les cultivateurs de l’île de Fionie en font généralement usage.
- Fig. g. Houlette de berger. Elle est garnie à l’une de ses extrémités, d’un crochet qui sert à arrêter les moutons par la jambe, et l’autre extrémité porte une lame à bord recourbée, avec laquelle le berger jette de la terre aux moutons.
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- LAITAGE.
- PLANCHE I.
- Fig. i. Maniéré de pétrir le fromage. Lorsqu’on veut exprimer le fromage, et rendre la pâte plus compacte, on a l’usage dans quelques parties de la Hollande de le mettre dans un baquet , et de le fouler avec les pieds. Les fromages du Cantal sont foulés avec les genoux.
- Fig. 2 3 et 4- Barate a balançoire. C’est une caisse dont le fond a une coupe circulaire, et qui est garnie sur deux de ses côtés de mon-tans B, au sommet desquels est fixé un manche mobile A. Elle a quatre poignées C, qui servent à la transporter d’un lieu à l’autre ; son couvercle est formé par une planche qui s’enlève au moyen d’une poignée. On adapte à la partie inférieure un robinet pour l’écoulement du petit lait. L’intérieur est garnie d’une grille en bois D , fig. 4) que l’on met ou que l’on retire au moyen d’une coulisse. Cette figure donne la coupe transversale de la barate avec la grille, les montans et le manche A. On place quelquefois dans l’intérieur deux grilles distantes de ao c. m. Elles servent à rompre le lait dans le mouvement qu’on lui donne : à cet effet on place la barate sur un châssis à rainures intérieures, fig. 3 ; et on la balance, et lui donnant avec le manche un mouvement de vas-et-viens, dont les oscillations doivent être réglées à peu près comme celles du balancier d'une pendule. Elle ne doit être remplie qu’à moitié. On en fait usage dans quelques fermes de l’Angleterre.
- Fig. 5. Barate verticale a manivelle mue par un levier. Elle est composée de quatre pièces de bois qui s’élèvent sur un plancher, et qui portent à leur sommet un cadre sur lequel repose un axe muni à l’une de ses extrémités d’une
- roue à balancier, et à l’autre d’une manivelle. Celle -ci se trouve engagée dans la mortaise d’un levier fixé par l’un de ces bouts à un des angles du cadre. La barate étant placée sur le plancher, et étant garnie de la batte qui doit agiter le lait, on attache l’extrémité de celle-ci à la manivelle, après avoir fixé le couvercle au moyen de la traverse B. Alors il suffit pour battre la crème de hausser et de baisser alternativement l’extrémité du levier, ainsi qu’on le pratique pour faire jouer une pompe : action qui produit un mouvement de rotation dans la manivelle, et par conséquent le haussement et l’abaissement de la batte. La roue à balancier est faite pour rendre le mouvement plus uniforme, ce qui facilite et accélère la conversion de la crème en beurre. Cette machine est usitée en Angleterre.
- Fig. 6. Barate a roues et à manivelle. Cet instrument est composé d’un tonneau à volens à clair-voie, montés sur un axe dont le pivot est placé au centre du tonneau, et porte à son extrémité supérieure une lanterne qui s’engraine dans une roue à dent. Le tout est mis en mouvement au moyen de deux manivelles, ainsi qu’on le voit dans le dessin qui donne la coupe du tonneau. Les barreaux des volans sont aplatis, afin d’offrir moins de résistance à la crème, lorsque la machine est en mouvement. On peut les enlever et les remettre, selon que la crème ou le beurre qui commence à se former offrent de la résistance. L’ouverture du tonneau se forme par un couvercle divisé en deux. Lorsque le beurre est confectionné, on en-lèvel’appareil intérieur, et on nettoie le tonneau.
- PLANCHE II.
- Fig. i. Barate mise en action par une perche. C’est une barate ordinaire dont la bâte est attachée à une perche qui se baisse et se lève par le moyen d’une corde que fait agir tin ouvrier.
- Fig. 2. Barate a- levier coudé. Une femme, par un mouvement de vas-et-viens, fait agir un levier coudé qui hausse et baisse alternativement la bâte.
- Tom. IL
- Fig. 3. Barate mue par une roue a tourne-broche. Cette roue, que fait tourner la marche d’un chien, s’engraine avec une lanterne , dont l’axe élève et baisse alternativement la batte d’un baril dans lequel on met la crème. Ces divers instrumens sont employés en Hollande.
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- ECONOMIE DOMESTIQUE.
- PLANCHE PREMIERE.
- Fig. i. Poêle revêtu en ardoises. On fabrique ces poêles dans le canton de Glaris. On pose sur le sol une grande dale de pierre soutenue par quatre petites pierres , puis on forme l’intérieur soit avec des dales de grès, soit avec des briques. On revêt cette fabrique avec de grandes ardoises maintenues par des châssis de bois. Ces ardoises ont i à x i c. m. d’épaisseur. La hauteur du poêle est de 12 d. m., et la largeur de 9 d. m. sur une longueur de 14- Les quatre montans qui s’élèvent au-dessus du poêle servent à tendre des cordes pour faire sécher le linge.
- Fig. 2. Chasse-mouches. C’est une espèce d’éventail en plumes, avec un long manche, dont l’extrémité, en béquille, joue entre deux pièces de bois attachées à une poutre du plancher. On place cet instrument au-dessus des tables, dans les cuisines , pour chasser les mouches : ce qui se fait en le mettant en mouvement au moyen d’une corde. Usité en Italie.
- Fig. 3. Perçoir. C’est une verge de fer pointue dont les habitans du département de Seine-et-Oise se servent pour faire des trous dans le bois, après l’avoir rougie au feu. Ces petits instru-mens sont souvent très - commodes dans l’économie domestique.
- Fig. 4- Manteau de roseau. Les campagnards de la Lombardie font, avec des feuilles de roseau, des manteaux qu’ils attachent sur leurs épaules avec une corde, ainsi qu’on le voit dans
- le dessin. Ils s’en servent pour se garantir de la' pluie. Ces manteaux , longs d’un mètre sur 4 i d. m. de large, pourraient être utiles aux bergers dans quelques-uns de nos départemens.
- Fig. 5. Veilleuse. C’est un vase en faïence, sous lequel on met une petite lampe, dont la fumée sort par trois petites lucarnes. Il a la forme d’un cône tronqué, ouvert par ses deux extrémités. Sa hauteur est de 21 c. m. ; il en a i3 dans son plus grand diamètre , et 9 dans son petit. On peut cacher la lumière en couvrant l’ouverture supérieure, et faire chauffer de l’eau en y plaçant un vase. Cet ustensile est en usage dans les ménages du département de la Garonne.
- Fig. 6. Parapluie fait avec des joncs. Les pêcheurs de Gandie, en Espagne, se mettent à l’abri de la pluie et du vent sous cette espèce de parapluie. Ils en couvrent leurs têtes et leurs épaules, lorsqu’ils se transportent d’un lieu à l’autre, et ils le posent par terre et s’assayent au-dessous , lorsqu’ils veulent se reposer. Il est fait avec des joncs liés ensemble par des ficelles. Il pourrait être utile pour abriter la classe indigente des pêcheurs , exposée à toutes les vicissitudes de l’atmosphère.
- Fig. y. Calebasse ficelée. On ficelle les calebasses dans le royaume de Valence, pour leur donner plus de solidité et de durée. On en fait usage pour transporter l’eau et le vin dans les champs, ainsi que dans quelques-uns de nos départemens.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Banquette pour laver le linge. Elle est faite avec une planche longue de 9 d. m. et large de 3 d. m., supportée par deux pieds longs de 6 d. m. Elle est creusée circulairement à son extrémité supérieure, afin que le corps puisse s’y appliquer plus immédiatement.
- Fig. 2. Mai pour laver le linge. Elle est usitée dans le royaume de Valence. On lave ou 1 on savonne le linge sur l’une des deux planches mobiles placées aux deux extrémités , et on le pose sur l’autre lorsqu’il est lavé : on met dans la mai l’eau nécessaire au lavage.
- Fig. 3. Vase en pierre pour la lessive. On en
- Tom. II.
- fait usage dans le département de la Dordogne, Il a 6 d. m. de haut, 1 mètre dans son diamètre intérieur, et 1 d. m. d’épaisseur. Ces vases sont plus économiques que les cuveaux en bois.
- Fig. 4- Calebasse a transvaser Veau. Cette espèce de calebasse a le col recourbé. Lorsqu’elle est sèche, on y fait une ouverture sur le côté, vers les trois quarts de sa hauteur, et après l’avoir vidée , on s’en sert pour transvaser l’eau, pour faire la lessive, pour arroser, etc. Se cultive et s’emploie dans le royaume de Valence.
- Fig. 5. Banquette croisée. On en fait usage dans les ménages pour différens besoins, pour
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- exhausser les baquets à lessive ou autres vases. Les paniers de fruits et de légumes qu’on expose dans les marchés de Lucerne sont posés sur ces banquettes.
- Fig. 6. Cuvier a savonner le linge. Les blanchisseuses de Venise lavent le linge dans un cu-
- vier sur lequel est posée une planche soutenue dans un plan incliné par l’extrémité de trois douves qui dépassent les bords du vase. On voit à l’un des bouts de la planche une petite boîte qui sert à mettre le savon.
- PLANCHE III.
- Fig. i. Four a pâtisserie. Ce four, en tôle ou en cuivre, a la forme d’une caisse soutenue par quatre pieds. Après avoir enlevé le couvercle qui le couvre, et y avoir placé les pâtisseries qu’on veut faire cuire , on remet ce couvercle, et puis celui qui est figuré en A, et on allume du charbon au-dessus et au-dessous.
- Fig. a. Réchaud en grès. On fait, en Toscane, des réchauds en grès, auxquels on donne une forme carrée ou ronde, avec deux poignées pour les transporter. Cet usage , qu’on pratique aussi en Suisse , pourrait être imité avec avantage, le grès étant une pierre qui résiste très-bien à l’action du feu.
- Fig. 3. Chenet servant de four. On a figuré sous la lettre A la coupe du foyer d’une cheminée , dans laquelle on voit un chenet ou caisse en tôle entouré de briques. B représente le plan du foyer, dont la bâtisee du milieu indique la caisse en tôle couverte en briques. On forme un massif incliné entre le four et l’un des côtés de la cheminée, sur lequel on allume le feu. C représente la porte du four. Ce genre de construction est pratiqué en Savoie. Le four a i 2 d. m. de hauteur sur 22 de largeur; la longueur est plus ou moins considérable, selon la localité ou le besoin.
- Fig. 4. Casserole 'a cuire les côtelettes. Cette espèce de casserole est en fer-blanc, d’une forme ronde, et très-aplatie. Après y avoir mis les côtelettes , on la ferme avec son couvercle ; et en l’exposant à un feu très-léger , on fait cuire la viande très-promptement. Usité à Paris.
- Fig. 5. Potence pour les crémaillères. Le montant de cette potence a 3 à c. m. de diamètre. Il est placé sur le côté de la cheminée, et soutenu par deux crampons à collier dans lesquels il roule. Il est lié au bras de la potence par un support qui le maintient horizontalement. Ce bras , dont la longueur est presque'égale à la largeur delà cheminée, doit être placé plus bas que le manteau de cette cheminée, afin de pouvoir être ramené en avant, pour la commodité du service. Il porte, dans sa partie supérieure, des crans qui servent à fixer les crémaillères au point d’écartement où on veut les placer. On peutainsi suspendre sur le feu un nombre de vases égal
- à celui des crémaillères. A cet effet on amène la potence en avant et hors de la cheminée ; on accroche les chaudrons ou marmites aux crémaillères, qu’on repousse ensuite sur le feu; on prévient , par ce moyen, les brûlures ou les acei-dens qui arrivent en accrochant les vases aux crémaillères ordinaires. On peut aussi examiner avec facilité l’état des substances soumises à la cuisson. Cet appareil, qui offre beaucoup de commodités , m’a été communiqué par M. J. Darex, cultivateur éclairé de Plaisance , département du Gers , où il est généralement usité.
- Fig. 6. Cuisinière. Cet ustensile en fer-blanc, usité dans un grand nombre d’endroits en France, a une forme demi cylindrique, dont les extrémités sont fermées. On suspend dans la partie intérieure, au moyen d’une broche, la viande qu’on veut faire cuire. Mais on a imaginé, depuis un certain nombre d’années, une méthode beaucoup plus économique ; c’est de placer cette cuisinière contre une muraille, vis-à-vis d’un trou dans lequel on fixe une petite grille à rebords ; ce trou a une forme concoïde ou celle du quart d’une sphère, dont les côtés sont allongés. On fabrique en terre des coquilles de ce genre, qu’on place dans le creux de la muraille. Après y avoir allumé du charbon, on accroche la cuisinière contre ce foyer, au moyen de deux crochets placés à l’une de ses extrémités, de manière qu’on peut l’écarter ou la rapprocher du mur à volonté, ou l’enlever tout-à-fait. On pratique une porte sur la partie convexe delà cuisinière, de manière à pouvoir examiner l’état de cuisson de la viande. On tourne de temps à autre la broche , et on la fixe en faisant entrer un petit crochet dont elle est munie, dans les trous formés sur l’un des côtés de la cuisinière. Il serait à désirer que cet appareil, très-économique, très-commode, et qui cuit parfaitement la viande, fut en usage dans tous les ménages.
- Fig. 7. Coquille qui sert de foyer aux cuisinières. On les forme avec du plâtre et du mortier dans l’intérieur d’une muraille, lorsqu on ne peut se procurer des coquilles en terre ou en fonte. On leur donne un petit renflement dans leur milieu, lorsqu’elles doivent avoir une certaine longueur.
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- ECONOMIE DOMESTIQUE
- PLANCHE IV.
- Fig. i et 2. Lit économique. Ce lit est de l’invention de M. de Rumford, et peut être employé avec utilité dans les fermes et chez les petits cultivateurs. La fig. i représente le lit posé sur le sol, et la fig. 2 la coupe de ce même lit dressé contre la muraille. Il est formé d’un châssis de 2 mètres de long sur i mètre de large, élevé, du côté de la tête, de 48 c. m., et seulement 22 du côté des pieds ; de sorte que la tête repose sur un plan plus élevé que celui où se trouve le corps ; ce qui a lieu en tendant une forte toile au moyen de cordes qu’on passe dans les trous indiqués tout autour du châssis, à une distance de 8 ou
- 10 c. m. des bords supérieurs. Il n’est pas besoin de matelas dans cette espèce de lit. Le corps repose aussi mollement sur la toile, et il éprouve un degré de chaleur suffisant, par le réchauffement de l’air contenu au-dessous de la toile. Il suffit, pour le rafraîchir, d’ouvrir une porte en coulisse A pratiquée à l’extrémité supérieure. Ce lit est commode, peu coûteux, sain, et peut se tenir propre facilement. Il a en outre l’avantage d’occuper peu de place, car on le relève sur le dossier contre un mur, et dans cet état
- 11 peut servir de siège au moyen d'une planche à coulisse B qui repose sur deux tasseaux, et qu’on retire en avant. On fait aussi servir le dessous du siège à serrer les hardes de nuit, en y établissant un coffre.
- Fig. 3. Cercle à crochet pour conserver des fruits. Plusieurs ménagères sont dans l’usage, en France, de conserver des raisins, des cerises et autres fruits, en les suspendant à des cerceaux auxquels on fixe de petits crochets en fil de fer. On attache ces cerceaux au plancher au moyen de trois cordes qui se réunissent à un centre commun.
- Fig. 4- Perches a crochet pour conserver les fruits. Souvent, et surtout lorsqu’on veut conserver une grande quantité de fruits, on attache au plancher, avec des cordes, un nombre plus ou moins considérable de perches garnies de crochets auxquels on suspend les fruits.
- Fig. 5. Filtre a charbon. On a souvent besoin dans le ménage de filtrer des liquides. On emploie , pour cette opération, un appareil qui se compose d’un tube en fer-blanc dont la partie supérieure a la forme d’un entonnoir, tandis que la partie inférieure, étant coudée, va aboutir dans une caisse de fer-blanc qui porte un robinet vers le bord supérieur. On remplit le tube et la caisse de charbon pilé, et l’on vide le liquide dans l’entonnoir; il remonte au haut de la caisse, et il sort par le robinet après s’être filtré.
- Fig. 6. Vase a filtrer diverses matières. Le bord de ce vase est muni de quatre crochets auxquels on fixe un linge qui sert à recevoir les matières qu’on veut filtrer. Cet appareil peut servir dans plusieurs opérations de ménage.
- Fig. y. Trépied a tige pour porter une lampe. On fait usage de ce petit meuble dans les campagnes de Rome. La tige, ordinairement en roseau, porte à son extrémité inférieure une rondelle en pierre maintenue par trois pièces de bois qui servent de pieds. La lampe se met à une hauteur convenable au moyen d’une cheville à crochet que l’on fixe dans les trous de la tige. Le poids de la pierre empêche que la lampe ne soit renversée par une trop forte secousse.
- Fig. 8. Cerceau a filet. On l’emploie à Rome pour faire sécher les figues et autres fruits.
- PLANCHE Y.
- Fig. 1. Chevalet double pour sécher le linge. On emploie en Hollande cette machine dans les petits ménages, pour sécher le linge qui se lave à la maison.
- Fig. 2. Chevalet simple pour sécher le linge. On fait usage en Toscane de ce chevalet, qui se compose de deux longs bâtons, garnis à distances égales de chevilles sur lesquelles on place Tom. II.
- des perches qui servent à étendre le linge. Les bâtons sont appuyés contre une muraille dans un plan incliné.
- Fig. 3. Manière de faire sécher le linge a la fenêtre. On attache les extrémités d.’une corde à deux crochets fixes sur les cotes d une fenetre. On tend cette corde en lui faisant former un angle au moyen d’un long bâton, dont 1 une
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- des extrémités appuie vers le milieu de la corde, tandis que l’autre extrémité se met dans un trou pratiqué au-dessous de la fenêtre, de sorte que le bâton et la corde se maintiennent dans une position horizontale. On a soin, avant de disposer ainsi cet appareil, de faire passer la corde dans un certain nombre d’anneaux en cuivre, à chacun desquels on a fixé un petit ruban en fil. Lorsqu’on veut faire sécher le linge, on attache chacune des pièces avec le ruban d’un ou même de deux anneaux, lorsque le linge demande à être développé; on fait ensuite couler les anneaux jusqu’à l’extrémité de la corde, en se servant pour cela d’une gaule avec laquelle on les retire pareillement lorsque le linge est sec. Cet usage se trouve dans plusieurs lieux de l’Italie, surtout à Rome.
- Fig. 4- Chauffoirpour le linge. On forme avec des lattes de bois une espèce de dôme, au-dessous duquel on met un vase rempli de braise. On étend au-dessus du dôme le linge qu’on veut chauffer, et on le recouvre avec un drap ou une couverture. Cet appareil est commode pour les malades.
- Fig. 5. Cassolette a maintenir lejilou laficelle. On fait usage de ce petit meuble en Allemagne, dans l’économie rurale et culinaire. C’est une cassolette ou boîte ronde en bois, dont les deux
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- parties se réunissent entre elles au moyen d’une vis, et sont destinées à contenir un peloton de ficelle. La partie inférieure est percée d’un trou par lequel on fait passer le bout de la ficelle, ainsi qu’on le voit dans la coupe. On suspend la boîte dans un lieu convenable, e! on tire la ficelle lorsqu’on en a besoin.
- Fig. 6. Garde-papier. On a souvent besoin, dans un ménage ou dans une ferme, de trouver sous la main des notes, des comptes et autres papiers. On a imaginé pour cela un petit instrument très-commode. Il est composé d’un plateau en bois, au milieu duquel est fixé verticalement un tube de métal, et dans lequel entre une tige en fer, recourbée en forme de crochet à sa partie supérieure. Lorsqu’on veut conserver des papiers, on les enfile avec la pointe crochue de la tige et on les fait descendre sur le plateau. Lorsqu’on a ainsi une certaine quantité de papiers, et qu’on veut en retirer un, on fait la recherche de ce papier, et lorsqu’on l’a trouvé, on le fait remonter au haut de la tige, avec ceux qui sont au-dessus ; on retire celle-ci hors du tube, ainsi qu'on le voit en A. On prend le papier, et on remet la tige dans le tube garni d’une portion de papiers, et représenté sous la lettre B. Il faut que le sommet du tube soit taillé en biseau, afin de faciliter l’entrée des papiers.
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- ECONOMIE DOMESTIQUE.
- PLANCHE VI.
- Fig. i. Fourneau pour griller lé café. Il se compose d’un cylindre et d’un fourneau en forme de caisse oblongue, l’un et l’autre en forte tôle. Le cylindre a une porte à crochet que l’on ouvre, pour mettre ou retirer le café, et pour examiner son état de rôtissage. Il est traversé par une broche carrée qui le dépasse à ses deux extrémités, et qui s’appuie et tourne sur les bords du fourneau; elle porte à l’un de ses bouts une manivelle qui sert à le faire tourner. Le fourneau est monté sur quatre tiges en fer liées les unes aux autres par des traverses ; il est percé sur sa face antérieure et postérieure de deux trous qui servent à donner de l’air ; on le transporte au moyen de deux poignées fixées à ses deux extrémités. On place dans l’intérieur une grille qui sert à soutenir le charbon ou le bois. Elle est posée sur quatre pieds qui la tiennent élevée de quelques centimètres au-dessus du fond.
- Fig. 2. Étoufjoir pour la braise. C’est un cylindre en tôle avec deux anses pour le transport, et un couvercle A. Les boulangers font usage de cet instrument, qui peut être employé dans le ménage des campagnes pour éteindre la braise du four. Il suffit pour cela de le fermer avec son couvercle, lorsqu’on y a jeté la braise. On le fait plus ou moins grand, selon sesbesoins.
- Fig. 3. Rouable pour tirer la braise du four. C’est un instrument dont le crochet est fait avec une lame de fer ; une portion de son manche est en bois.
- Fig. 4. Pelle a feu. Elle sert dans les mé-
- nages à transporter la braise d’un lieu à l’autre. Elle sert aussi pour le transport des ordures. Elle est en tôle, avec trois côtés et une manche.
- Fig. 5. Fourneau en terre. Il est en terre cuite ; il a dans la partie inférieure un cendrier, surmonté d’une grille, et il est percé de trous à sa circonférence, afin de donner une libre circulation à l’air. Cette forme de fourneau est bien combinée pour la combustion du charbon. Il est muni de deux anses pour faciliter son transport. On en fait usage à Paris.
- Fig. 6. Chenet en grés. Le grès qui soutient parfaitement l’action du feu, est employé à Rome pour faire des chenets dont on donne la forme sous cette figure. C’est un ustensile qui pourrait être employé dans nos fermes avec économie.
- Fig. y. Chaufferette en boîte. C’est une boîte percée de trous, avec un couvercle également percée, le tout doublé de plaques de tôle. On met dans l’intérieur une terrine avec de la braise, qu’on fait entrer soit sur l’un des côtés, soit par le couvercle, qui, dans ce cas, s’ouvre au moyen de charnières. Les trous ont 2 c. m. de diamètre.
- Fig. 8. Petit fourneau pour griller le café. C’est le fourneau dont on se sert communément dans les ménages à Paris. Il est formé sur les mêmes principes que le précédent.
- Fig. 9. Pelle a feu à l’usage des boulangers. Elle est destinée à porter et à conduire le feu dans un four.
- PLANCHE YII.
- Fig. x. Baignoire en bois. Ce genre de baignoire est très-commode pour les habitans des campagnes qui ne peuvent pas toujours se procurer des baignoires en métal. Elle est construite en douves, et cerclée en bois.
- Fig. 2. Fauteuil pour promener les personnes malades ou infirmes. On peut avec le secours de ce fauteuil faire prendre l’air, et donner de
- I exercice aux malades qui n’ont pas assez de force pour se transporter d’un lieu à 1 autre.
- II est soutenu par un cylindre et par deux petites
- roulettes sur le devant. Il porte un timon à l’extrémité duquel est une traverse qui sert au tirage. Il est construit de manière à ne pouvoir verser.
- Fig. 3. Pot h huile. Il est usité par les habitans des campagnes dans quelques lieux de II-talie. Il a un tuyau un peu au-dessous de ses bords, afin de verser l'huile avec plus de facilité. Il porte de l’autre côté une poignée qui sert à le soulever.
- Fig. 4. Cylindre a baignoire. C’est un vase en
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- cuivre jaune, avec deux tuyaux qui partent de la base, et s’élèvent un peu au-dessus des bords. Ces tuyaux servent à faire circuler intérieurement l’air nécessaire à la combustion du charbon. On met ce vase, garni de charbon allumé, dans l’eau d’une baignoire à laquelle on donne ainsi la température nécessaire. On doit être très-soigneux de faire circuler l’air de la salle à bain , où l’on a fait brûler du charbon ; ce défaut de précaution a causé la mort de plusieurs personnes.
- Fig. 5. Vase a rafraîchir T eau. C’est la forme arabe que l’on donne dans le royaume de Valence aux vases dans lesquels on fait rafraîchir l’eau. Ces vases sont assez poreux pour que l’eau puisse légèrement transsuder. Se trouvant ainsi baignés sur toute leur surface, et étant exposés à un courant d’air, il se fait une évaporation extérieure qui produit le refroidisse-
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- ment du liquide contenu dans le vase. On donne ainsi à l’eau, pendant les plus grandes chaleurs de i’été, une fraîcheur plus considérable de deux ou trois degrés que celle des puits les plus profonds.
- Fig. 6. Berceau en osier. Ces berceaux peuvent être tenus plus propres, et ils sont plus sains que ceux en planche dont font usage ordinairement les habitans des campagnes. Il serait à désirer qieon pût les substituer à ces derniers.
- Fig. 7. Chauffe-linge. C’est un panier en osier haut de io à 12 d. m., large à sa base de 5 d. m. Lorsqu’on veut chauffer le linge, on place dans l’intérieur du panier un vase rempli de braise. On développe le linge sur le panier, et on le recouvre avec un drap ou une couverture. Le linge se sèche et s’échauffe facilement par ce moyen.
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- JARDINAGE.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Treillis pour espalier. On établit dans les jardins de la Hollande, soit le long des allées, soit à quelque distance des murs d’un jardin, des espaliers en treillis. On assujettit en terre à cet effet deux pieux réunis par deux longues traverses, contre lesquelles on cloue des lattes. On plante et on palissade, des deux côtés, des arbres fruitiers, ce qui donne un double espalier, Fig. 2. Paillassons pour abriter les arbres. On forme ces paillassons avec trois pieux, contre lesquels on assujettit un lit de paille, au moyen de baguettes liées avec les pieux. Ceux-ci étant pointus à leur base, on les plante en terre contre les arbres qu’on veut garantir de la gelée. Cet usage est pratiqué en Allemagne.
- Fig. 3. Puits décoré avec une vigne. On orne les puits, dans les jardins soignés des environs de Paris, avec une vigne, ou avec d’autres plantes grimpantes. On élève à cet effet des montans en fer ou en bois, qui contiennent une poulie, et qui servent de support aux plantes de décoration.
- Fig. 4. Espalier formé au-dessus d'une muraille. Lorsqu’on veut étendre un espalier, ou orner quelque partie d’un jardin, on plante contre les murs des arbres fruitiers et des vignes. On élève celles-ci au-dessus de la muraille, et on les palissade contre un treillis fixé au-dessus des murs.
- PLANCHE II.
- Fig. 1. Espalier formé avec des poteaux et des lattes. Lorsqu’on a des murailles faites avec des pierres d’une certaine dimension, et assez dures pour que les clous ne puissent les pénétrer, on établit, pour palissader les arbres fruitiers, des poteaux aussi élevés que la muraille, et situés à la distance de deux à trois mètres ; et on y cloue de longues lattes, contre lesquelles on dispose et on attache les branches des arbres. Les espaliers sont usités dans les cantons de Berne.
- Fig. 2. Vigne élevée contre le toit d'un bâti- I ment. Lorsqu’on a un bâtiment peu élevé, dont i on destine les murailles pour des arbres fruitiers j
- en espaliers, on peut se procurer une treille productive, en faisant monter une vigne au-dessus du bord du toit, et en la soutenant avec une palissade fixée contre des poteaux. La réverbération du soleil qui frappe le toit, contribue à la maturité des raisins. Cette méthode est pratiquée dans quelques endroits de la France.
- Fig. 3. Mur de terrasse garni de vignes. On met à profit, en Toscane, les murailles construites pour soutenir les terres,'en y ménageant des creux, dans lesquels on plante des ceps de vignes, que l’on palissade contre la muraille. Cette pratique contribue à l’ornement d’une propriété, et en augmente le revenu.
- PLANCHE III.
- Fig. x. Transplantoir cylindrique. C’est un cylindre en tôle ou en fer-blanc, ouvert à ses deux extrémités, un peu plus étroit dans sa partie supérieure , et fortifié par une bande de fer, à laquelle sont adaptées deux poignées. On en fait de diverses dimensions. Lorsqu’on veut enlever une plante pour la transplanter, on enfonce le plantoir dans la terre; on dégage avec un instrument celle qui se trouve extérieurement et au-dessous du plantoir ; et on soutient celle de l’intérieur avec la planche A , de manière à enlever la plante avec la terre qui entoure ses Tom. II.
- racines. On la dépose ainsi dans le creux qu’on lui a préparé.
- Fig. 2. Vase conique pour blanchir le céléri. Ce vase, en terre cuite, a 32 c. m. de haut, 21 de diamètre à sa base et i3 à son sommet. Il est employé dans le département des Pyrénées-Orientales pour faire blanchir le céléri. On le pose debout sur la terre, après y avoir fait entrer les feuilles et les tiges de la plante.
- Fig. 3. Forme a pain de sucre pour blanchir les salades. On emploie dans le département de la Gironde les formes en terre qui servent à
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- raffiner le sucre, pour couvrir les salades et autres plantes que l’on veut faire blanchir en les privant du contact de l’air et de^ la lumière.
- Fig. 4- Contre-Sol. C’est un pot en terre, ouvert par son milieu dans les deux tiers de sa longueur supérieure. Il sert à abriter contre les rayons du soleil les plantes nouvellement transplantées; on l’emploie aussi contre les vents du sud.
- Fig. 5. Palette en bois pour remplir les pots. Elle sert, dans les jardins d’agrément, à prendre la terre qu’on veut jeter dans les pots où l’on transplante les fleurs. Son manche a i5 c.m. de long ; la palette en a 20, sur une largeur de 10.
- Fig .6. Crémailtèrepour exhausser lesvitreaux des châssis de couche. On la dresse sur les rebords de la couche, par le moyen d’une entaille profonde de 4 c. m., qui se trouve à sa base. On soutient le vitreau sur l’un des trois supports
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- longitudinaux, selon qu'on veut donner plus ou moins d’ouverture.
- Fig. 7. Crémaillère pour les cloches. On pique en terre cette crémaillère, et l’on soutient avec l’une de ses coches le rebord de la cloche, de manière à donner de l’air aux plantes qui sont au-dessous. Elle a i5 c. m. de long.
- Fig. 8- Curette en bois. On l’emploie à nettoyer les bêches, lorsque le terrain est humide et argileux; l’ouvrier la place dans une de ses guêtres , afin de l’avoir à sa portée. Sa longueur est de 16 c. m., et sa largeur de 4i-
- Fig. 9. Spatule a nettojer les pots. Elle a environ 3 d. m. de long sur 5 c. m. de large. On l’emploie pour faire tomber la terre qui reste au fond des pots, lorsqu’on peut y en mettre de nouvelle.
- Fig. 10. Grande palette a remplir les pots. Elle est destinée aux mêmes usages que celle du n° 5; son manche a trois d. m. : sa lame, un peu concave, est longue de i5 à 16 c, m.,et large de 10.
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- JARDINAGE.
- PLANCHE IV.
- Fig. i et 2. Orangerie d’été et dhiver. Ce genre de construction est en usage à Florence pour conserver les orangers, et les abriter contre les gelées pendant l’hiver. On élève à quelques pouces de terre un mur qui forme un carré plus ou moins long, sur une largeur de 2 mètres. On pose sur ce mur, de distance en distance, des pierres A, percées d’un trou dans lequel entre l’extrémité des poteaux B. Les poteaux placés sur le devant ont une hauteur de 2 mètres, et ceux du derrière, de 6 d. m. seulement. On fixe sur le sommet de ces poteaux des traverses qui les tiennent assujettis, et l’on établit sur celles-ci d’autres solives en forme de toiture qu’on recouvre d’abord avec des planches, puis avec des paillassons épais de 1 décimètre, enfin avec des tuiles, ainsi qu’il est représenté fig. 2. On garnit pendant l’hiver, avec de forts paillassons, les quatre côtés de l’orangerie, de sorte que les arbres se trouvent bien abrités- contre les froids de la saison. Lorsque la chaleur du printemps commence à se faire sentir, on enlève les paillassons de la toiture, et les orangers restent à découvert. On peut également enlever toutes les pièces de bois. C’est une méthode assez économique de conserver au milieu des jardins les
- filantes qui ne sont pas susceptibles de supporter es froids de nos hivers.
- Fig. 2. Coupe de l’orangerie.
- PLAN
- Fig. 1. Serpette a crochet. On l’emploie en divers lieux pour la taille des haies; le crochet sert à faire rentrer dans l’intérieur de la haie les branches d’épine qui doivent remplir les vides. La longueur de la lame et de sa gouge est de 3 d. m. Le crochet a 1 d. ni. et la lame a 7 c. m. de large.
- Fig. 2. Rabot pour unir les allées. On emploie cet instrument, qui est fait avec la douve d’un tonneau, pour unir les allées après les avoir piochées ou y avoir répandu du sable.
- Fig. 3. Échelle a tige simple. Sa tige est garnie par le bas de deux pièces de bois qui forment latéralement un angle aigu, et empêchent que
- Tom. II.
- Fig. 3. Muraille d’espalier garnie de haut-vent. Pour abriter les arbres en espalier, on est dans l’usage, aux environs de Paris, de planter à un mètre de distance, dans les murailles contre lesquelles on attache les arbres, immédiatement au-dessous du chaperon qui les recouvre, des bâtons ou des lattes larges de 5 à 6 c. m., et longs de 4 d. m. On attache sur ces bâtons des paillassons qui garantissent les arbres de la gelée.
- Fig. 4- Tonnelle couverte en planches. On forme ces tonnelles dans les jardins pour se mettre à l’abri du soleil et de la pluie. On garnit les côtés avec de la vigne ou d’autres plantes grimpantes qui donnent des fleurs et une verdure agréable à la vue.
- Fig. 5. Arrosoir en cuivre. On donne, aux environs de Paris, cette forme aux arrosoirs dont les jardiniers font usage. La plaque de métal qui ferme la moitié de l’ouverture sert à retenir l’eau lorsqu’on penche l’arrosoir, et a le porter dans certaines circonstances. Le goulot en forme de champignon est percé de petits trous à son extrémité, afin que 1 eau soit répandue plus également et avec une chute moins rapide. Il a 40 c. m. de haut sur 24 de diamètre.
- Fig. 6. Arrosoir deJer-blanc. Sa forme diffère un peu de la précédente, et son goulot reçoit à volonté un ajustage par lequel l’eau se répand en guise de pluie.
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- l’échelle ne verse sur les côtés. Elle est traversée dans toute sa longueur par des échelons, et elle porte à son sommet une pièce de bois dans la même direction que ces derniers, qui sert d’appui lorsqu’on la pose contre les murailles.
- Fig. 4- Echelle double. Comme on lui donne souvent une très-haute élévation, ses montans reçoivent un certain écartement dans la partie inférieure. Les deux échelles sont réunies ensemble par une verge de fer qui les traverse à leur sommet, et permet de les dresser dans une position convenable.
- Fig. 5. Rouleau en pierre. Il est monté en fer et il est garni à sa partie intérieure d’un fort
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- bâton, contre lequel s’appuient dans le tirage les ouvriers qui le conduisent. Il est employé dans plusieurs endroits à raffermir les allées de jardins ou de parcs. Il pèse 700 kilog.
- Fig. 6. Batte à gazon. Lorsqu’on forme des bancs de gazon on emploie cette batte pour raffermir les pièces dont on les compose. Elle est de forme arrondie, et elle a de 18 à 24 c. m. de diamètre.
- Fig. 7. Batte h allée. Elle sert à affermir le sol des allées, celui des aires à battre le blé, etc.
- Fig. 1. Claie en fil de fer. On fait usage de cet ustensile dans les jardins pour passer la terre, lorsqu’on défonce un terrain pour le rendre plus propre à la culture des arbres ou des plantes potagères. C’est un cbâssis de bois de 5 c. m. qu’on tient incliné par le moyen d’un support. Il est garni de fils de fer horizontaux à la distance de 6 m. m., et soutenu par deux fils de fer d’une plus grande force. Elle a 16 d. m. de haut sur 10 de large.
- Fig. 2. Claie en lattes. Elle sert pour le même usage, et elle est employée aux environs de Paris, ainsi que la précédente. On la fait le plus communément en osiers , au lieu de lattes,- on lui donne 18 d. m. de hauteur sur i4 à i5 de large etmême plus;lesratervalles sont de id à 21 m.m.
- Fig. 3. Trousse de jardinier. C’est une poche qu’on attache autour du corps avec une ceinture à boucle. Elle est garnie intérieurement de deux petites poches indiquées par des lignes ponctuées. Elle servent à mettre les clous et les loques ou morceaux de draps à palissader. L’ouvrier porte dans sa trousse tous les instrumens dont il a besoin pour son travail. Il suspend aux deux anneaux attachés à sa ceinture un marteau et des tenailles. En usage aux environs de Paris.
- Fig. 4. Scie de jardinier. Sa construction est la même que celle des scies ordinaires. On
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- Elle a 4 d. m. sur 22 c. m. Son manche a 9 d. m. de long.
- Fig. 8. Crible pour passer la terre. Il est tissu en osier, et il a la forme d’une corbeille. On l’emploie dans les jardins pour passer la terre qu’on veut mettre dans les pots ou les caisses, ou celle qui est destinée à des cultures soignées. On s’en sert pour couvrir de terre les graines de plantes qui demandent d’être à peine enterrées. Il a 3 d. m. de diamètre.
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- l’emploie pour abattre les grosses branches, le bois mort, etc.
- Fig. 5. Greffoir. C’est un couteau qui porte à l’extrémité de son manche une languette d’os ou d’ivoire , dont on se sert pour tenir ouvertes les fentes qu’on a faites auxbranches, ou pour en détacher l’écorce.
- Fig. 6. Couteau a scie. Il sert à couper les branches dans les circonstances où l’action de la serpette est difficile. On en fait dont la lame se reploie sur le manche.
- Fig. 7. Plantoir pour les choux, les betteraves, etc. Il est préférable, dans les terres fortes, à celui dont on fait usage communément. Ce dernier tasse trop la terre argileuse ou humide; l’extrémité de cet instrument a été mal représentée dans ledessin. Elle a la forme d’une lame aplatie au lieu d’être conique, elle porte une tige en fer ronde, recourbée, et garnie d’un manche en bois. Cette lame étant aplatie, on écarte et on soulève plus facilement la terre ; et celle-ci se trouvant moins tassée, les racines des plantes transplantées prennent plus facilement.
- Fig. 8. Marteau de jardinier. Sa tête arrondie sert à enfoncer dans les murailles les clous à palissader. Il porte à l’autre extrémité une pince pour arracher les clous.
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- JARDINAGE
- PLANCHE VII.
- Fig. x. Galère a cheval. C’est une ratissoire avec deux brancards auxquels or. attelle un cheval ou un âne pour ratisser les allées. Elle a deux manches sur lesquels l’ouvrier appuie selon qu’il veut entrer plus profondément en terre.
- Fig. 2. Ratissoire a roue. Elle est construite comme la précédente, excepté quelle porte sur le devant une petite roue qui en facilite l’action. La lettre A représente la lame vue de profil, avec l’écrou qui lui sert d’attache. Usitée dans les jardins aux environs de Paris.
- Fig. 3. Ratissoire à cheval avec une roue. Elle porte une flèche, à l’extrémité de laquelle est
- un anneau qui sert à l’attelage. On adapte à cette flèche une roue qui s’élève ou s’abaisse, selon l’entrure qu’on veut donner à la lame. Celle-ci est ajustée sur la traverse qui porte les manches. Elle est employée dans les champs, entre les cultures disposées par rangées, pour détruire les plantes parasites et biner la terre.
- Fig. 4- Ratissoire a manche bifurqué. L’ouvrier s’en sert en la poussant au-devant de lui.
- Fig. 5 Ratissoire a simple manche. On la fait agir comme la précédente.
- Fig. 6. Ratissoire recourbée. Le travail se fait avec cet instrument en tirant à soi.
- PLANCHE VIII.
- Fig. x. Tracoir a deux pointes. Cet instrument est destiné à tracer des lignes sur la terre ou Ion veut disposer les plantes par rangées. C’est une pièce de bois à laquelle on fixe un manche long de i3. d. m. et des dents longues de 8 à 9. c. m. On en fait à 3 et à 4 dents, espacées selon les distances qu’on veut obtenir.
- Fig. 2. Rouleau en pierre, monté en fer. Le cylindre varie dans ces dimensions. On diminue son diamètre lorsqu’on veut lui donner plus de longneur. Il est employé dans les jardins d’agrément à unir les gazons et les allées. On en fait en fonte dont le cylindre est creux
- Fig. 3. Rouleau d cylindre et a châssis en bois. On l’emploie aux mêmes usages que le précédent, ainsi qu’à la culture des terres.
- Fig. 4- Support triangulaire de Marcotte. On réunit trois longs piquets par un triangle en bois, sur lequel on place les pots qui doivent recevoir les branches d’arbre qu’on veut marcotter.
- Fig. 5. Cage enfils de fer pour préserver les plantes. On en fait usage dans les jardins d’agrément et dans les écoles de botanique pour préserver les plantes contre les animaux.
- Fig. 6. Cloche d carreaux rapportés. On leur donne 4 d. m. de diamètre, sur une élévation d. 3 d. m.Un des carreaux est disposé de manière à pouvoir être relevé lorsqu’on veut donner de l’air aux plantes.
- Fig. 6. Cloche d’une seule pièce de verre. Elle est usitée, ainsi tque la précédente, par les maraîchers de Paris. Elle est formée dans les dimensions de la précédente.
- Fig. 7. Cage en osier pour abriter les plantes contre le soleil. Elle a 45 c. m. de haut et 3o de diamètres; l’ouverture a 20 c. m. de large. On varie les proportions, et on en construit à claire-voie, pour tempérer les rayons du soleil. On ménage dans leur construction trois pieds, qui servent à les fixer sur la terre.
- PLANCHE IX.
- Fig. 1. et 2. Pot a marcotte d large ouverture par-dessous et sur le côté. La fig. 1. représente les sections A. B. de la fig. 2, qn’on réunit par un fil de fer. Il a 16 c. m. de haut sur 20 d’ouverture, et varie en grandeur selon les besoins. Il est divisé en deux sections , afin que la branche à marcotter puisse y être placée à volonté.
- Fig. 3. Pot d marcotte d une seule ouverture Ton. II.
- inférieure. Il ne diffère du précédent que parce qu’il n’a pas d’ouverture latérale pour recevoir les branches.
- Fig. 4. Caisse d’oranger ordinaire. Elle a un mètre en carré. Les pieds ont i5 c. m. de hauteur. Ces dimensions varient.
- Fig. 5. Caisse dé oranger d panneau mobile. Elle est construite en planches comme la précédente, excepté qu’un des panneaux est fixé
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- contre les montans, au moyen de deux barres en fer qui s’enlèvent à volonté. On peut ainsi ôter le panneau et remplacer un arbre par un autre. Ses dimensions sont pareilles à celle de la précédente.
- Fig. 6 et 8. Pot a marcotte. La première de ces figures représente le pot avec deux poignées qui servent à le fixer sur les arbres qu’on veut marcotter ; et la fig. 8 donne la coupe du même vase, où l’on voit une ouverture inférieure.
- Fig. 7. Terrine a semis. Elle a i5 c. m. de haut sur 35 d’ouverture et a5 de base. Elle est percée d’un certain nombre de petits trous.
- Fig. 9 et io. Terrine avec une ouverture cylindrique. Cette ouverture à ro c. m. de diamètre, sur i4 d’élévation. Le vase a à sa partie supérieure un diamètre de 5 d. m. et 35 c. m. à sa base. On lui donne une élévation de i5 c. m. Il est employé pour marcotter à la fois un certain nombre de branches d’arbre.
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- ARTS ÉCONOMIQUES.
- PLANCHE PREMIÈRE.
- Fig. i. Fabrication, de la résine. On sait que les landes de Bordeaux, fournissent une grande quantité de résine au commerce. Il n entre pas dans notre plan de décrire la méthode employée pour l’obtenir du pinus maritima qui la donne. On la récolte en faisant usage de l’échelle décrite dans la section Jardinage, PI. i. fig. i de cet ouvrage. On la porte dans un lieu du bois où l’on a construit un fourneau A avec sa chaudière. C indique le cendrier, et B la porte par laquelle on met le bois. Après avoir fait fondre la résine produite par les arbres, on en remplit un tonneau E , au moyen d’une auge D, dont une extrémité porte sur le fourneau, et l’autre sur le tonneau. On puise la résine dans la chaudière avec un poêlon à long manche, et on la verse sur de la paille qu’on a placée au-dessous de l’auge, au moyen de petits bâtons posés transversalement. Cette paille arrête les morceaux de bois et autres immondices qui se trouvent mélangés à la résine ; celle - ci, après avoir filtré à travers la paille, tombe dans l’auge, et se rend dans le tonneau par un trou et par un canal placé à l’extrémité. La première figure représente le plan du fourneau, de l’auge et du tonneau ; celle indiquée par A, B, C est la coupe du même fourneau. La chaudière a 9 d. m. de diamètre à son ouverture, et 5 ou 6 de profondeur ; elle est garnie de deux anneaux, pour pouvoir la retirer à volonté.
- Fig. 2 , 3 et 4- Grandes jarres pour conserver le vin, Vhuile, etc. On sait que l’usage du tonneau en bois était très-rare dans l’antiquité. Diogène Laërce rapporte que Speusippe fut chez les Grecs l’inventeur des tonneaux faits avec des douves. Les Romains conservaient leurs vins dans des vases, ainsi que cela a lieu dans quelques endroits de la Grèce, des Etats du Pape et de l’Espagne. Pline et Columelle disent qu’on enterrait ces tonneaux ou grandes jarres dans la terre, lorsqu’il s’agissait de conserver des vins peu liquoreux. Imbecilla vina demissis in terram doliis servanda, valida expositis. (Pli. 1. 14-, et 27, éd. Hardui. ) En effet les vins généreux supportent sans inconvéniens le chaud et le froid. On les tient dans les greniers en Toscane, et en Espagne on les conserve dans des celliers et dans des
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- jarres couvertes avec une planche percée de trous. Le vin se trouvant plus exposé aux variations de l’atmosphère dans des vases de terre que dans ceux de bois, on remédierait facilement à cet inconvénient en enterrant les jarres à fleur du terrain, ainsi qu’on le pratique dans quelques endroits en Espagne pour conserver l’huile. On pourrait par ce moyen substituer de grandes jarres qui peuvent durer des siècles, à nos tonneaux qui ne durent que quelques années, et qui consomment une quantité prodigieuse de bois. La diminution du vin dans nos tonneaux produit un déchet considérable qui n’a pas lieu dans les jarres, lorsqu’elles sont en poterie de grès ; dans le cas contraire on peut remédier à toute infiltration en induisant les jarres avec de la cire, ainsi que le pratiquaient les anciens, et qu’on le fait encore aujourd’hui dans la Grèce. Ce sont ces considérations qui nous ont engagés à donner un aperçu de la fabrication de ces vases.
- Les Espagnols se servent des jarres qu’ils nomment xarras ou tinajas, pour la conservation du vin, de l’huile et de l’eau. J’en ai vu qui avaient 28 d.m. de haut, et un grand diamètre de 17 d. m. Il y en a de beaucoup plus grandes qui contien-nentjusqu’à quatre et cinq mille livres d’eau. Elles ont une durée très-longue et ne cassent que par accident. J’en ai trouvé dans une seule cave une vingtaine qui avait plus de 200 ans. Si elles vien-nentà se fendre, on les rajuste avec des tenons de fer, et on enduit la fente avec de la poix. On a reconnuen Espagne que l’eau conservée pendant une année dans ces jarres acquiert des qualités salubres. C’est pour cette raison qu’à Murcie et dans quelques autres villes on a des celliers avec des jarres où l’on fait sa provision d’eau. On a trouvé en démolissant le palais de l’évêque de cette ville, une jarre remplie d’eau que l’on présumait avoir 200 ans, et qui était très-bonne à boire.
- La jarre sous le numéro 2 a 23 d. m. de haut, sur 21 dans son plus grand diamètre; son ouverture a 4 t d. m. ; les bourrelets dont elle est garnie sont à la distance de 3 d. m. environ.
- Fig. 3. Autreforme de jarre.
- Fig. 4. Autreforme de jarre. Elle avait 26d. m.
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- de haut, 16 dans son plus grand diamètre, et i ces jarres deux trous l’un au-dessus de l’autre, 3 c. m. d’épaisseur; elle contenait trois mille j dont le plus bas est élevé au-dessus du fond de cinq-cents livres de vin. On fait ordinairement à I 3 à 4 c. m. ; ils servent à soutirer le vin.
- PLANCHE IL
- Fig. 1,2,3. Four a cuire les jarres. Les jarres les plus estimées d’Espagne sont celles de la Manche et du royaume de Murcie. On emploie pour leur cuisson les fours dont on fait usage dans le pays pour la poterie ordinaire, excepté qu’on leur donne de plus grandes dimensions en hauteur et en largeur ; on les fait ordinairement ronds , et quelquefois ils ont la forme d’un parallélipipède. Nous donnons ici la description d’un petit four ordinaire dont on pourra augmenter les dimensions si l’on veut construire de grandes jarres. Celles dont on fait usage en France pour l’huile sont très-petites , les plus renommées se fabriquent à Biot, à quelque distance d’Antibes. Les grosses jarres remplissent presque toute la capacité des fours en Espagne, et ne laissent que quelques centimètres de distance entre elles et les murs. On n’en met ordinairement qu’une dans le four, et on garnit les vides avec de la poterie ordinaire. On en fait entrer cependant jusqu’à quatre dans les grands fours.
- On choisit les argiles selon les localités, et on les mélange d’après leur nature. On les prépare et on les bat comme pour la poterie commune, on commence à former sur le tour la base du vase, et on élève ensuite les côtés par assises successives, donnant à la dernière assise le temps de sécher avant d’élever la suivante. On tient cependant la partie supérieure humide en la couvrant avec une bande de toile mouillée, afin que la nouvelle assise puisse s’unir parfaitement avec la précédente. On les forme avec des rouleaux d’argile gros comme la jambe, que l’ouvrier applique, fait prendre et forme avec la main, en leur donnant l’épaisseur que doit avoir le vase. Il emploie pour se guider plus sûrement une planche qui est taillée d’après la forme extérieure que l’on veut donner
- à la jarre. Il bat ensuite avec un battoir, et à plusieurs reprises, les parois extérieures avant qu’elles soient entièrement sèches. Il les racle et les unit avec un couteau de canne long de 2 d. m., il les polit ensuite à la main; après avoir laissé sécher la dernière assise, il élève les autres successivement jusqu’à ce que le vase soit entièrement formé. On donne aux grandes jarres qui contiennent 200 arrobes ou 3ooo kilogrammes de liquide une épaisseur de 3 à 4 c. m. Ces vases coûtent environ 100 francs; leur cuisson dure 48 à 60 heures.environ; ils ne sont jamais vernissés.
- Le petit four dont nous donnons la description est composé du foyer A, construit en partie au-dessous du sol, et d’un étage B où l’on met cuire la poterie. Les murs, en hrique, sont épais d’un mètre ; le foyer a 12 décimètres de haut sur 23 de diamètre. La porte d’entrée, placée en C, a un mètre environ de haut sur 8 d. m. de large ; la voûte a vers son centre une épaisseur de 18 e. m. et de 25 vers sa circonférence, elle est construite en briques et percée de 18 trous, E, E, fig. 1 et 2, dont la longueur est de i5 à 16 c. m., et la largeur du côté de la circonférence de 11 c. m., et celle vers le centre de 9 c. m. Elle est percée de plusieurs autres trous ronds du diamètre de 3 c. m., et distans les uns des autres de 3 c. m. environ. On forme ces trous avec des pièces de bois qu’on intercalle dans la maçonnerie. L’étage B, où l’on fait cuire les jarres, est surmonté d’une voûte fig. 1 et 3, percée à son centre d’un soupirail F, de 4 d. m. de diamètre, qui est formé par des portions de cylindre en terre cuite. Il est entouré de huit trous G, G, d’un diamètre plus petit. Cet étage élevé de 16 d. m. a une porte H au niveau du sol dont la hauteur est de i3 d. m., et la largueur de 8 à 9 décimètres.
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- ORIGINE DES INSTRUMENT ARATOIRES.
- Les peuples modernes, parvenus, après une longue série de siècles, à un certain degré de civilisation , jouissent des inventions et des perfectionnemens que l’esprit humain a apportés dans les arts, sans réfléchir combien il a fallu de temps, d’efforts, de combinaisons, de circonstances heureuses, pour découvrir et perfectionner un si grand nombre d’instrumens et de, machines, qui aujourd’hui centuplent nos f orces. Quelle distance immense entre les deux bâtons employés par l’Indien du Chiloé pour soulever la terre, et entre la charrue de Small P Quelle économie de force et de temps ! quelle différence dans les produits !
- Si Ion remontait à l’origine des arts, si l’on en suivait les progrès ; si l’on examinait l’influence que les sciences ont eue sur la civilisation, on reconnaîtrait qu’en développant et en perfectionnant la raison humaine, elles peuvent seules élever l’homme, le conduire à un ordre social plus parfait, et à un degré plus éminent de vertu et de bonheur.
- L’oubli des bienfaits que nous avons reçus de nos prédécesseurs , les déclamations contre les lumières, contre les perfectionnemens et les nouveautés utiles dénotent l’ignorance, l’é-goïsmeoulamauvaisefoi.C’estainsiquerhomme a été retenu si long-temps dans les liens de l’enfance ; qu’il a été contraint de s’alimenter pendant un grand nombre de siècles avec des fruits ou des animaux sauvages, de se couvrir avec les dépouilles de ces mêmes animaux, de se loger et de vivre comme eux. La vraie civilisation, à laquelle nous ne sommes pas encore parvenus, la vertu, la morale ne peuvent se perfectionner ou s’accroître parmi les hommes que par la culture de l’esprit. Le bonheur des individus, but de toute association humaine, sera d’autant plus grand chez unenation, que les arts et les sciences seront cultivés par un plus grand nombre d’individus, et qu’ils auront atteint un plus haut degré de perfection. Vérité qui ressort à chaque époque de l’histoire des nations, et plus encore de celle des arts, et qui réclame une réforme dans l’en-seignemeut barbare de nos écoles européennes, où en général les mots et les phrases sont substituées aux faits et aux notions positives. J’observerai en passant que l’enseignement mu-Tosi. II.
- tuel, lorsqu’il sera bien compris, et qu’on voudra en faire l’application à de bonnes méthodes, offrira un moyen d’instruction qui produira des résultats incalculables.
- Mais suivons la marche de l’esprit humain dans l’invention et le perfectionnement des in-strnmens aratoires. L’homme commença par observer qu’une graine tombée en terre se reproduisait, et donnait des fruits. Il chercha à mul. tiplier celles qu’il avait reconnues propres à sa nourriture. Il les recouvrit de terre pour empêcher qu’elles ne devinssent la proie des animaux. Il aperçut que la végétation était plus active et les produits plus nombreux , lorsque le sol avait été remué. Il façonna un pieu pour soulever le terrain. Il trouva qu’en employant deux pieux à la fois, il accélérait son travail. Ainsi il fit usage de la méthode usitée encore aujourd’hui par les Indiens du Chiloé dans l’Amérique méridionale. Les peuplades grossières et ignorantes de cette contrée labourent la terre en tenant de chaque main un pieu dont elles placent la pointe contre le sol, et qu’elles enfoncent en appuyant avec leur corps, sur l’extrémité supérieure. {Voyez plancher, fig. i.) Elles soulèvent ensuite la terre, et la retournent comme elles peuvent. Cette manière de labourer a peut-être donné naissance à celle dont on fait encore usage aujourd’hui dans la Biscaye, et dont nous avons présenté la description, article bêche, fig. 3, planche 4 du dernier volume , et qui consiste à employer deux fourches pour soulever la terre.
- L’expérience apprit à quelques hommes que ce mode de procéder était long et pénible ; et probablement il leur falut un grand nombre de siècles pour passer d’un instrument aussi imparfait à un autre qui ne l’était guère moins, puisque l’industrie des Indiens du Chiloé n’a pu encore faire un pas qui nous paraît si facile. Une branche de bois crochu forma le premier hoyau dont les hommes se soient servi ( Voyez fig. 2 ). Ce hoyau est figuré sur une médaille de Syracuse où l’on a sans doute conservé le type du premier instrument qui ait été en usage dans une île qui passe pour être le berceau de l’agriculture.
- L’insuffisance de cet instrument en fit imaginer
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- un autre plus durable et mieux approprié au but qu’on se proposait, celui dont les Indiens du Pérou et plusieurs autres sauvages de 1A-mérique font usage. ( Voyezfig. 3.) Il est compose d’une pierre ou d’un os en forme de pic : lié vers sa partie supérieuree à l'extremite d un manche , et maintenu vers son milieu à ce même manche, avec une corde qui l’empêche de vaciller. Des terrains moins pierreux et plus légers firent imaginer ailleurs d’employer une pierre tranchante , plus large et moins longue. [Voyezfig. 4.) Cette pierre, qui se termine par un biseau tranchant, a a5 c. m. de longueur, et 4 d’épaisseur. Le manche est long de 6 4 d. m.
- Nous retrouvons, chez les Égyptiens, la marche que l’esprit humain a suivi dans d’autres contrées. Lafig. 5, dessinée d’après les anciens monumens de ce peuple, a une grande analogie avec le pic ou houe des sauvages d’Amérique, {fig. 3 ). Les mêmes besoins et les mêmes circonstances ont enfanté à peu de chose près les mêmes résultats. Le pic trouvé sur des tombeaux étrusques, [ fig- 6) est du même 'genre ; il offre une transition à la charrue, ainsi que nous l’expliquerons, et poruait servir, comme le précédent, avec l’addition d’un manche, au labourage à bras, et à celui qui s’exécute avec des bestiaux. Ces instrumens étaient employés dans les combats aux temps héroïques ou barbares , ainsi que l’atesttent les monumens anciens. Sam-gar, l’un des juges d’Israël, combattait avec une charrueles ennemis de sa nation. Maisavant d’inventer la charrue, qui devait un jour être d’un si •grand secours à l’homme, on perfectionna le pic et la houe, ainsi qu’on le voit par les fig. 7 et 8, que Muratori a recueillies sur des tombeaux. La dernière a une grande analogie avec la houe dont nous faisons usage aujourd’hui; elle porte une tête qui servait de marteau. Enfin la lame de cette houe, ( fig. 9), futdivisée en deux pointes pour faciliter le travail dans les terrains pierreux. Cette espèce de bidens, gravé sur une pierre antique publiée par Vinckelmann, t. 1, n, 34 5 de ses Monumenti antichi, se trouve rarement parmi nos instrumens modernes, tandis que la charrue à deux divisions et à deux pointes, dont nous parlerons plus bas, paraît avoir été inconnue aux Grecs et aux Romains. Enfin nous trouvons parmi les instrumens des anciens un pic et une pioche pareils à ceux dont nous faisons usage, (Voyez fig. 10 et u.) Les Romains employaient aussi le hoyeau à deux dents pour le labourage des terrains pierreux, in saxoso bi~ dentibus, ainsi que s’exprime Pline. On le trouve représenté dans le manuscrit de Térence du Vatican ( Voyez la fig. 12}. Cet instrument, réduit
- à de plus petites dimensions et employé au binage des terres, se nommait sarculus bicomis. Il est probable que les hommes, avant de connaître l’usage des métaux, avaient formé des houes à lames en bois, larges et applaties ; et que lorsqu’ils eurent découvert l’art de la métallurgie, ils garnirent en fer l’extrémité de ces lames, ainsi que nous le voyons par la fig. 13 qui représente une houe employée au travail des terres dans quelques cantons de la Chine. La charrue reçut plus tard un soc en fer, et les Grecs furent redevables de cette invention à Cérès. Prima Ceres ferro in Grœtiam vertere in terram instituit.
- Les hommes, après avoir fouillés la terre avec un pieu ou une branche crochue, s’aperçurent qu’ils pouvaient accélérer leur travail en employant une pièce de bois large et aplatie. Telle fut l’origine de la bêche qui était parvenue chez les Romains à peu près au même degré de perfection où nous la voyons aujourd’hui, ainsi que le démontre la fig. i4, sculptée sur le tombeau d’un chrétien du premier siècle, et publiée par Fabretti. Le bois s’usant promptement par un froissement continuel contre la terre, on essaya, lorsque l’usage des métaux fut connu, de garnir l’extrémité de cette bêche avec une lame de fer; et on forma un instrument pareil à celui qu’on emploie encore aujourd’hui et qui se trouve décrit dans cet ouvrage, article sur les bêches, planche 4, fig. 1. Bientôt on reconnu qu’il était plus avantageux de fabriquer avec du fer la lame entière et on lui donna la forme qui exigeait le moins de matière, pour exécuter le travail qu’on avait en vue, et on forgea des lames en demi-lune, telles que celles dont les nègres de Guinée font encore usage aujourd’hui. ( Voyez fig. i5.)
- Après avoir fait usage du pic, de la houe et de la bêche, l’homme qui avait appris à dompter le cheval et le bœuf, et qui en avait fait les compagnons de ses travaux, essaya de leur faire partager avec lui les fatigues du labourage. Les Égyptiens, les Grecs et les Romains ont indiqués comme auteurs de cettê heureuse invention Osiris, Tripterne, Bacehus, Buzyges, Cérès, Minerve, Pallas, etc. Mais tous ces inventeurs , sortis de la tête des poètes, doivent être rangés parmi les êtres fabuleux, et les absurdités dont la poésie a souillé l’intelligence humaine. Il faut croire sur ce point Servius, qui dit que « l’usage de la charrue n’a pas été ensei-« gné dans tout l’univers par un seul homme;
- « mais qu’il l’a été en divers lieux par différentes « personnes. » Non unus aratrum in toto orbe monstraoit, sed diversi in diversis locis.
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- Il est facile de concevoir, en étudiant la marche des inventions humaines, que les premières charrues furent construites avec une branche d’arbre recourbée. Mais l’histoire nous a transmis la vérité de ce fait. Strabon nous apprend que les Albaniens, peuple qui habitait les bords occidentaux de la mer Caspienne, ne labouraient point de son temps avec un soc de fer; mais ils se servaient pour charrue d’une seule pièce de bois. Volney rapporte que le même usage existe encore dans quelques cantons de la Syrie, pays autrefois si florissant, et rétrogrades à l’enfance des sociétés humaines, par l’effet du despotisme et du fanatisme religieux. Les premiers inventeurs ajustèrent donc a un attelage d’animaux le pic ou la houe ( Voyez fig. 2 et 6), qu’ils avaient d’abord fait agir avec la seule force de leurs bras. Ils reconnurent, dans l’usage de cet instrument, qu’il serait plus facile de le diriger, si l’on ajoutait un manche à sa partie postérieure. Mais combien fallut-il de siècles pour parvenir à cette découverte? Nous voyons seulement que ce moyen, qui nous paraît si simple'et si facile à imaginer, n’a pas toujours été mis en usage; car il existe plusieurs monumens de l’antiquité, où les charrues n’ont point de manches, ou en ont de très-incomplets. Lorsque les hommes sont dans une ignorance absolue de tous les arts, et que les objets qui frappent leurs sens sont très-bornés, une invention de ce genre ne peut être produite que par un génie qui, dans d’autres circonstances, aurait pu inventer une vis d’Archimède ou une pompe à feu.La^zg-. iônediffère duhoyeau, {.fig- 6), que par l’addition d’un manche. Elle est copiée d’après un camée antique, publiée par Ménétrier dans ses Simbolica Diance Ephesiœ. Emblème du travail et de l’industrie, elle donne des leçons à l’opulence oisive, qui consomme sans produire. On voit, sur une médaille de la Ville d’Enna en Sicile, publiée par Combe une charrue du même genre tirée par deux serpens consacrés à Cerès. ( Voyezjig. iy. Mais la fig. 18, trouvée sur un tombeau antique, et publiée par Spon, présente une transition immédiate de la houe à la charrue. On a lié vers la partie inférieure de la première, un timon ou flèche, qui donne une charrue propre à être tirée par les animaux. La houe représentée sur une médaille de Syracuse, que nous avons donnée sous la fig. 2, et celle dont se servent les sauvages de l’Amérique ,fig. 3, sont la représentation fidèle d’une charrue étrusque, que j’ai dessiné d’après un bas-relief qui se trouve au collège romain de la ville de Rome, et que l’on voit ici sous lafig. g. La seule différence remarquable est qu’on a ajouté à
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- cette dernière une pièce de bois qui sort de soc et de sep, et un manche très-court en forme de croix. La charrue publiée par Niebuhr, dont les habitans de la basse Égypte et les Arabes leurs voisins font usage {fig. 20), représente le pic auquel on a mis un manche avec une ralonge à la flèche. On trouve même une pierre onix dans le Mufiorentinum, qui offre une charrue dont la flèche, le soc et le manche sont formés par une seule pièce de bois. {Voyezfig. 21).
- L’Inde, qui a enfanté sur la terre les élémens de toutes nos connaissances et de toutes nos erreurs, conserve encore aujourd’hui son antique charrue avec ses préjugés. La forme et l’ajustage présentent quelques variétés, selon les diverses positions de cette vaste contrée. Celle que nous représentons ici, sous la fig. 22, a été dessinée par un brame : le sep, dans une position rapprochée de la ligne verticale, garni sur sa face antérieure d’une plaque de fer qui sert de soc, se trouve fixé à l’extrémité de la flèche, où s’élève un manche presque vertical. La charrue des Arabes de l’Yemen {fig. 20), qui est probablement d’une haute antiquité, représente aussi la forme d’une houe, dont la coudure a été prolongée pour recevoir un montant qui sert démanché, et l’ancien manche fait les fonctions de flèche. L’une de celles que l’on voit figurées sur les monumens de la haute Égypte, est encore usité aujourd’hui dans cette contrée; la flèche forme avec le sep un angle aigu, et elle a un manche composé de deux montans fixés sur les deux côtés du sep, l’un devant l’autre. La traverse avec laquelle il sont unis dans la partie supérieure, sert de prise au conducteur qui marche sur le côté. { Voyezfig. 24.) On emploie dans la basse Égypte une autre charrue qui a quelque analogie avec celle des Arabes et celle de Perse dont nous allons parler. Elle a deux montans placés l’un à côté de l’autre et fixés à l’extrémité du sep. Ce dernier est uni à la flèche au moyen d’une cheville en fer.
- Nous donnerons ici la description de la ehar-ruepersanne {fis,. 23), qui nous a été communiquée par M. Michaux père qui l’avait dessinée aux environs de Erzerum. Elle diffère des charrue indiennes et arabes, en ce qu’elle présente un manche composé de deux montans comme celle d’Égypte, tandis que dans les deux autres le second montant a peu de longueur, et il est seulement destiné à tenir la flèche au sep. Cette charrue est composée d’un sep long de 5o c. m. et large de 13. Il est un peu bombé dans sa partie supérieure. Le soc a 22. c. m. dans sa longueur totale. La flèche longue de 12. d. m. est unie au sep par deux montans qui la traver-
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- sent. Elle est arrondie, ayant une circonférence de i5. c. m., et se lie avec le palonier au moyen d’une mortaise. Elle est élevée au-dessus de la pointe du soc de 32. c. m. Elle prend une inclinaison plus ou moins grande, au moyen de quatre chevilles qui la maintiennent sur les montans. On lui donne cette inclinaison en garnissant l’espace compris entre elle et les chevilles d’un ou de plusieurs tours de corde. La cheville supérieure du montant situé près le soc est élevéede 14. c. m. au dessus du sep, et l’autre n’en est distante que de 7. La cheville du second montant est élevée seulement de 3. d. m., les montans distans dans leur partie inférieure de i5. c. m., et de 11 à la partie supérieure, sont réunis par une traverse longue de 22. c. m. Ils sont élevés de 62. c. m. leur épaisseur est de 2 , c. m-, et leur largeur de 7. On voit en Perse quelques charrues qui ont trois montans au lieu de deux ; mais, dans ce cas, les deux grands montans sont plus près du talon du sep, et le troisième, situé, près du socs’élève moitié moins que les autres, traverse la flèche, et porte deux chevilles qui règlent l’inclinaison qu’on veut donner à la charrue.
- Cet instrument, destiné aux terrains légers, est tiré par un bœuf, un cheval ou un âne. L'animal ainsi que le conducteur marchent sur la partie du sol qui n’est pas labouré. Ce dernier, placé sur le côté des montans, appuie la main droite sur la traverse, et tient les guides de la main gauche; celles-ci sont attachées à un trou pratiqué au haut du montant antérieur.
- Les charrues arabes ont passé en Espagne avec les Maures, qui, en faisant la conquête de ce pays, avaient su fertiliser ses campagnes. On en retrouve le type dans presque toutes les provinces. La seule différence remarquable consiste dans l’inclinaison en arrière du manche et dans deux chevilles adaptées au sep, qui font l’office de versoir. Celle qui est en usage aux environs de Malaga ( fig. 26 ), est absolument la même , malgré que l’âge, soit un peu plus relevé en partant du sep , et que le soc soit plus allongé. Le sep a 5 d. m. de long, et le soc plus de 4- Le manche vertical, qui en a 8 d élévation , porte une poignée longue de 2 d. m. L’âge , à partir du sep jusqu’aux montans antérieurs, a 4 d. m., et 6 depuis le dernier point jusqu’au bout où il se lie avec une flèche longue de plus de 2 m. La distance de l’âge au sep , prise contre les montans, est de 16 c. m. La charrue du royaume de Grenade ne diffère de celle de Malaga que par son manche, qui est dans une situation inclinée.
- L Italie offre encore aujourd’hui des charrues
- dans la simplicité primitive. L’araire, dont on fait usage aux environs de Pestum et de Rome, diffère peu des anciennes charrues de Sicile. La première {fig- 27), se compose d’un sep qui, y compris le soc, a 11 d. m. de long; d’une flèche longue de 3o d. m., et d’un manche long de 10. La flèche est liée au sep par un montant qui présente une ouverture de 2 d. m. L’araire romain {fig- 28 ), porte un bâton vertical qui fait l’office de manche. La flèche est unie au sep comme dans le précédent.
- Nous avons vu jusqu’ici les hommes disposer le pic ou la houe simple, de manière à l’employer au labourage , en se servant de la force des animaux. L’usage de la houe bifide, ou du hoyau à deux branches, dut aussi trouver une application semblable dans quelques circonstances ; et quoique les monumens de l’antiquité ne nous laissent aucun modèle d’une charrue bifurquée, il est probable que son usage remonte à une haute antiquité. Ceci est d’autant plus vraisemblable, que les Livoniens, les Estoniens, les Finlandais , et les Ortrobothniens , qui paraissent être originaires de l’intérieur de l’Asie se servent aujourd’hui de cette espèce de charrue ; ils emploient aussi une houe bifide pareille à celle que nous avons donnée sous la figure 9. En considérant la charrue indienne, on conçoit que les hommes qui en faisaient usage, et qui ont voulu produire un travail analogue à celui de la houe bifide, auront construit un instrument pareil à la charrue finlandaise ( fig, 29 ) ; le manche de la première aura disparu, pouvant être remplacé plus commodément par les deux extrémités de la traverse d’où part le sep et le double soc. Cette bifurcation est couverte d’une lame de fer, comme dans la charrue indienne. Elle offre de la solidité au moyen de deux chaînes ou cordes qui s’attachent aux brancards. On adapte souvent à l’un des brancards un coûtre dont la lame est tantôt plate, tantôt un peu courbée longitudinalement, tantôt en forme de pelle. La Bothnie orientale, pays riche en blé, ne fait pas usage d’autres charrues. Un instrument construit sur le même principe, mais avec des accessoires mieux combinés, et traçant deux sillons à la fois , pourrait avoir dé l’avantage sur nos charrues à un seul soc, pour le labourage des terrains pierreux et caillouteux.
- Il était naturel que les premiers inventeurs qui connaissaient l’usage de la bêche, cherchassent à la transformer en charrue , [ainsi qu’on avait fait ailleurs pour le pic, la pioche, et la houe bifide. C’est en effet ce qui a eu lieu. Nous donnons ici {fig- 3o), la représentation d’une bêche chinoise transformée en charrue.
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- Elle diffère entièrement de toutes celles dont on se sert dans les autres régions du monde ; elle a une lame dont l’un des côtés suit la direc- I tion du manche, en se courbant un peu et se terminant en pointe, tandis que l’autre côté présente à sa partie supérieure une largeur sur laquelle l’ouvrier pose le pied. La figure 31 nous offre ce même instrument, au manche duquel on a adapté un châssis dont l’une des pièces, qui descend jusqu’au-devant de la lame, s’y fixe par une attache, et porte une chaîne à laquelle on accroche le palonier.Une autre pièce du châssis se prolonge à angle droit avec le manche, et sert comme de gouvernail à l’ouvrier qui dirige la charrue en marchant sur l’un dç ses côtés. Cette combinaison singulière est pareillement remarquable, en ce que le point de tirage est placé au point de résistance. Je possède une autre charrue chinoise où le même principe est observé. Je la ferai connaître dans l’ouvrage sur Y Economie rurale et domestique des Chinois, que je compte publier incessamment.
- Nous trouvons en France l’application du fer de bêche faite à la charrue '.fig. 3a), qui est employée dans les départemens voisins de la Garonne, pour buter le maïs. j'Ce fer est absolument le même que celui de la bêche (fig. 15), avec laquelle les nègres de Gorée travaillent la terre.
- La Chine nous fournit encore deux exemples du même emploi. La figure 33 représente une bêche dont on a recourbé le manche en y adaptant une flèche pour l’atelage des hommes ou des bestiaux. La charrue {fig- 34 ) est encore plus remarquable , puisque le fer dont elle est armée , et qui lui sert de soc , a la même forme et les mêmes dimensions que celui de la bêche la plus répandue en Europe. On trouve dans Pline les traces d’une charrue dont le soc avait la forme d’une bêche ; c’est celle dont se servaient les anciens Gaulois qui habitaient le Vé-ronais. Cuspidis effigiem palœ habet. PL, 1. 18, c. 16, § 48- ,
- Les auteurs du grand Voyage d’Egypte disent que la charrue des environs de Rosette est garnie d’un soc fait en forme de bêche.
- Après avoir trouvé le moyen de substituer la charrue au pic, à la pioche, au hoyau (et à la bêche, instrumens manuels de labourage, les hommes conservèrent sans doute pendant un long espace de temps ces charrues primitives , quoique très-imparfaites ; car nous les retrouvons encore en usage dans presque toutes les contrées du monde. On reconnut cependant, qu’en déchirant la terre et en la soulevant, au lieu de la verser sur les côtés, on ne remplissait
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- pas toutes les conditions nécessaires a un bon labour : on imagina alors les versoirs, que nous retrouvons dans l’antiquité. H est vrai que les anciens monumens de sculpture ou de peinture n’en laissent paraître aucun indice, ou du moins des indices très - incertains. Virgile décrit» le versoir dans le vers suivant :
- Binœ aures duplici aptantur dentalia dorso.
- Palladius parle de la charrue à versoir, qu’il désigne sous le nom d’aurita. L. i. tit. 43 , et il ajoute qu’on l’employait dans les pays de plaines. La première idée fut de fixer sur le sep deux chevilles qui renverseraient sur les côtés la terre soulevée par le soc. On retrouve encore aujourd’hui l’usage de cette espèce de versoir dans plusieurs contrées, et le plus généralement en Espagne. Nous donnerons comme exemple de ce genre de construction la charrue du royaume de Valence ( fig. 35 ), qui est remarquable sous d’autres rapports, ainsi que nous l’exposerons plus bas.
- Il est certain que le versoir dont les Romains faisaient usage n’était pas de simples chevilles mais bien des planches ou pièces de bois disposées comme elles le sont dans l’araire des pays méridionaux. On s’en servait principalement pour recouvrir la semence , pour fermer les sillons en ados, et pour tracer les rigoles qui devaient favoriser l’écoulement des 'eaux pluviales. Cum tabellis additis ad -vornerum simul et satum frumentum operiunt in porcis , et sul-cantfossas, quopluvia aqua delabatur. Varron.
- Les deux dernières pièces qui devaient compléter le système de la charrue , telle que nous l’avons aujourd’hui, étaient les roues et le coûtre.
- La charrue à roues était d’une invention moderne du temps de Pline, qui en attribue la découverte aux habitans de la Gaule cisalpine. Non pridem inventum in Rhœtia Gallice, ut duas adderent alii rotulas, quod genus vocant-planorati.
- Virgile paraît avoir connu cette charrue, en usage dans le pays où il était né ; du moins il semble l’indiquer par ce vers des Georgiques :
- Silva quequœ cursus à tergo torqueat imos;
- et cette opinion est énoncée par Servius, son commentateur.
- Les monumens de l’antiquité parvenus jusqu’à nous ne nous offrent, à ma connaissance , que quatre ou cinq exemples de charrue à roue et on les trouve chez les Grecs. La première {fig. 36 ), représente un prêtre qui exé-
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- cute la cérémonie du labourage ; elle n’est composée que d’un soc et de deux manches presque verticaux. La flèche est remplacée par des traits attachés au collier desjbœufs. Le soc est fixé à l’axe des roues, et pourrait se baisser ou se lever , selon le plus ou moins d’entrée qu’on voudrait lui donner. Ce genre de charrue, remarquable par sa simplicité, serait susceptible de trouver un heureux emploi, par l’addition d’un coùtre, et au moyen de quelques autres modifications.
- La seconde charrue ( fig. 3j ), a été publiée par Caylus, t. 5 , pl. 83, n° 6, de son Recueil cCantiquités. Elle est composée d’une bêche ou d’une houe à deux manches, et d’un âge soutenu par un avant-train. Cet habile antiquaire pense que le travail de la pierre , d’après laquelle il a donné ce sujet, appartient à un artiste romain. Les imperfections du dessin lui ont fait porter ce jugement. Il paraît cependant que les Romains ne connaissaient pas le coûtre que nous adaptons à nos charrues , tandis que cette figure en donne parfaitement la forme et la position.
- On le retrouve sur une pierre antique grecque qui ne diffère de la première que par le soc qui est plus étroit, et les manches plus écartés à leur base et qui n’a pas de soc ( voyez, fig. 38 ).
- Je suis porté à croire que les Romains ne connaissaient pas notre coûtre, parce qu’on ne le voit sur aucune de leurs anciennes moulures ou sculptures ; ce qui n’aurait pas lieu s’il eût été connu ; d’autant plus que cette partie de la charrue est caractéristique, et se prête aux effets de l’art. En second lieu, il est à'remarquer que le mot culter ne se rencontre dans aucun des anciens auteurs qui ont parlé d’agriculture, excepté dans Pline, où certainement il n’a pas la signification que lui donnent les interprètes. Voici le passage de Pline que je citerai en entier, puisque mon sujet me conduit à parler de la forme des socs chez les Romains, autre sujet qui n’a pas été bien compris : Vomerum plura généra : culter vocatur, prcedensam , priusquam proscindatur, terrain secans ,futuris sulcis vestigia prcescribens, insisuris quas resupinus in aran-do modérât vomer. Alterum est genus vulgare, rostrati vectis. Tertium in solo jacïli, nec toto porrectum dentali, sed exiguâ cuspidie inrostro. Latior hœc quarto generi, et acutior in mucronem fastigial a, eodemque gladio seindens solum, et acie laterum radices herbarum secans. Je traduis ainsi ce passage : « Ily a plusieurs espèces de socs :
- « lesocàcoutean porte un tranchant, qui, ouvrant « une terre tenace avant qu’elle ne soit déchirée , « tracela limite que doivent avoir les sillons; tante dis que le soeproprement dit coupe la terre hori-
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- « zontalement. Uneautre espèce desoe, la plus « commune, est munie d’une queue en forme de le-« vier.Le troisième, usité dansles terrains légers, « ne s’adapte qu’a une partie du sep , et se ter-« mine par une courte pointe. La quatrième es-« pèce présente une forme plus large et plus « allongée, très-aiguë vers sa pointe, qui pé-« nètre dans le sol, et qui coupe de son tranchant « les racines des plantes. »
- Les traducteurs etles interprètes ont distingué, dans ce passage, le coûtre du soc, et ont formé deux parties bien différentes d’un seul et même objet; ce qui est évidemment contre le sens et contre l’énoncé de l’auteur. Pline annonce qu’il va décrire les diverses espèces de socs, vomerum plura généra. Il range dans la première classe le vomer culter, ou soc à couteau, dont on faisait usage de son temps , ainsi que cela se pratique encore dans les états romains. ( Voyez lafig. 3g). Ce soc a la forme d’un triangle dont l’un des côtés présente une ligne courbe, tandis que le côté opposé situé vers la terre qui doit être labourée , est surmonté d’une saillie en forme de couteau. Elle commence vers la pointe du soc, et s’élève insensiblement jusqu’à la hauteur de huit à dix d. m. Tel devait être le vomer culter dePline, ou soc à couteau, qu’on retrouve encore dans l’ancien Latium, malgré les changemens qu’a apportés dans la culture de ce pays la domination successive des barbares. On en voitmême des traces dans les charrues auxquelles on adapte quelquefois un coûtre ordinaire. Si le coûtre romain ne fendait pas la terre aune grande épaisseur, il facilitait au moins le renversement du sol enlevé parle soc, et remplaçait avec quelque avantage notre coûtre inconnu aux Romains. La seconde espèce de soc décrite par Pline est celle dont la partie triangulaire en fer de lance, que les Romains désignaient sous le nom de rostrum, était munie d’une longue queue ou levier. Ce soc qui était le plus commun du temps de Pline, se trouve dans plusieurs charrues modernes, mais d’une manière plus marquée dans l’une de celles du royaume de Valence; (fig. 53 et 4o). Son levier A a plus de 6 d. m. de long, et le rostrum B 2 Je reconnais la troisième espèce , soit dans un soc que j’ai trouvé à Vol-terra, soit dans un instrument analogue découvert dans une ville romaine située près de Saint-Didier. Le premier soc (figure 41 ) 1 a en longueur , 2 d. m. dan s la courbure de ses rebords ; la partie anguleuse A qui est le rostrum de Pline, fn a 1 j. La largeur est de [2 c. m., et 1 épaisseur de 17 m. m. Le trou qui servait à le fixer sur le sep, a 3 c. m. Le second soc (fig^ 42 ) aune longueur de 10 c. m., depuisl’extrémité
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- A, où l’on aperçoit une fente, jusqu’au rebroussement des côtés. La partie intermédiaire en a 13 , et la partie triangulaire ou le rostrum B en a 12. Sa plus grande largeur est de 11 c. m. Les rebords ont 2 ou 3 c. m. d’élévation. Le passage de Pline convient parfaitement à l’un ou l’autre de ces deux socs. Il a parlé dans la description du précédent soc d’une queue qu’il désigne sous le nom de levier, pour indiquer une longueur pareille à celle du sep : il dit ici : Nec totumpor-rectum dentali, pour exprimer un soc qui n’est adhérent qu’à l’extrémité du sep : passage que je ne trouve bien exprimé nulle part. La quatrième espèce de soc dont parle Pline me paraît convenir parfaitement à celui de l’araire romain qui a été figuré en perspective {fig. 28), et que je donne ici vu de face, {fig. 43). En effet il aune lame allongée, large à sa base, aiguë vers sa pointe, et tranchante sur les côtés.
- Pline, en décrivant la charrue à roues des Gaulois Rhétiens, dit que son coûtre avait la forme d’une bêche. Gette cinquième espèce de soc pouvait avoir de l’analogie avec celui qui a été représenté aux figures 32 et 37, ou ressemblait à un soc à levier dont la lame présenterait une certaine largeur à son extrémité.
- La dernière partie de la charrue dont il me reste à parler dans cette dissertation sur les ins-trumens aratoires des anciens peuples, est celle qui compose l’âge, et que les auteurs romains désignent sous le nom de buris. Nous allons chercher à fixer la signification de ce mot qui nous paraît généralement avoir été mal entendu. Un des anciens commentateurs de Virgile définit ainsi ce mot : Buris,pars aratri curva. Mais cette définition ne dit rien, car les âges sont courbes dans presque toutes les charrues. M. Monge, dans les deux savans mémoires sur les instru-mens d’agriculture des anciens qu’il a publiés dans les recueils de l’Institut, et dont j’ai profité pour ce travail, dit que Virgile désigne par le mot de buris un morceau de bois plié comme un genou, qui forme à la fois une partie du timon et une partie du sep. Voici le passage du poète latin :
- Continuo ïn sîlvis magna vi rejlexa domalur
- In burim et curvi formam accipit ulmus aratri.
- Huic a stirpe pedes temo protentus in octo.
- Virgile conseille aux cultivateurs de ployer avec force l’ormeau qui croît dans les forêts, et de lui donner la forme courbe que doit avoir cette partie de la charrue qu’il désigne sous le nom de buris. Il n’est pas question ici de coudure, ni d’une simple courbure telle qu’on la voit dans un grand nombre de charrues , à l’extrémité de la flèche qui s’aj uste sur le sep. Le mot buris
- indique un âge de forme demi-circulaire A qui se lie par l’une de ses extrémi tés B au sep, et qui s’attache de l’autre à la flèche C ou timon, comme on le voit dans une charrue du royaume de Valence , dont la représentation a été donnée sous la figure 35. Le mot huic se rapporte à buris, et non pas à aratri, ainsi que l’explique Servius; car Virgile dit qu’il faut ajouter à l’extrémité de l’âge recourbé, huic a stirpe, une flèche ou un timon long de huit pieds, ainsi qu’on le voit dans la charrue du royaume de Valence, qui semble avoir été sous les yeux du poète, lorsqu’il en faisait la description dans ses beaux vers. L’âge recourbé de cette charrue AB, qui a 17 d. m. de long, se joint par un lien à l’extrémité inférieure de la flèche C. Cette dernière qui a 23 d. m. de long se fixe par son autre extrémité D au joug des animaux. Il est à remarquer que la longueur que j’ai trouvée à cette pièce, diffère peu sensiblement de celle que Virgile indique ; car le pied romain antique , je parle de celui quej’ai mesuré au capitole de Rome, a exactement 29 c. m. et demi; ce qui donne, pour 8 pieds, 236 c. m. La flèche de la charrue de Valence ayant une longueur de 23o c. m., la différence ne se trouve être que de 6 c. m.
- Ce genre de construction prouve la sagacité des Romains, qui donnaient à l’âge de leurs charrues une forme courbe , afin que son extrémité B se trouvant placée à peu de distance du soc, et dans la ligne directe du tirage , leur charrue éprouvât moins de frottement, et que les animaux eussent moins de résistance à vaincre. En effet, le point de la plus grande résistance placé sur la lame du soc, est en ligne droite avec le point de tirage, ainsi que l’indiquent les lignes ponctuées E, qui varient selon que l’extrémité du timon se trouve plus ou moins élevée. Le soc F de cette charrue, dont la queue G, désignée par des points, est très-allongée , est garnie sur ces deux côtés de deux couteaux H, H, formant le prolongement de l’angle de ce même soc, et servant à couper une bande de terre plus ou moins considérable, selon qu’on veut donner plus ou moins de largeur au sillon.
- Toutes les charrues anciennes que nous avons représentées, et celles des temps modernes qui leur ressemblent, sont bien éloignées du degre de perfection auquel nous sommes parvenus dans ces derniers temps ; et les Romains, malgré leur habileté dans l’art agricole, avaient comme nous des instrumens très-defectueux. Us employaient dans quelques cantons d’Italie, ainsi que cela a heu en France, huit bœufs sur la même charrue. Ciim ; midtifianam in Italia
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- octoni boves ad singulos 'vomeres anhelent, PI. 1. iB, c. 47-
- Après avoir parlé des instrumens de labour, il est à propos de décrire la manière dont les anciens attelaient les animaux à la charrue. On sait qu’ils préféraient généralement, pour ce travail, le bœuf aux chevaux, aux mulets et aux ânes, quoique ces animaux, et même les vaches , fussent employés dans quelques circonstances. De là vient l’adage latin, equus in quadrigis, in aratro boves.
- Plutarque a dit, d’après Hérodote , que les anciens Egyptiens jetaient la semence sur leurs champs aussitôt que les eaux du Nil s’étaient retirées , et que pour recouvrir la semence, ils y lâchaient des troupeaux de cochons qui foulaient et retournaient la terre avec leurs pieds et leurs museaux. On a cherché à prouver ce récit en citant l’exemple des habitans de l’xle de Timon, qui font piétiner leurs rizières par des troupeaux de buffles. Mais les circonstances et le but qu’on se propose dans les deux pays, diffèrent totalement. Les Égyptiens jettent la semence sur des terres encore fortement humectées après la retraite des eaux du Nil. Des troupeaux de cochons, non-seulement ne soulèveraient pas le sol avec leur grouin, et n’enterreraient pas les grains, mais au contraire les dévoreraient; tandis que dans les rizières qui sont fangeuses, et couvertes de quatre décimètres d’eau, les troupeaux de buffles, parle piétinement , divisent la terre, la mélangent avec l’eau, et produisent à peu près le même effet qu’une charrue qui remue un terrain innondé.
- Les anciens attelaient les bœufs par le cou ou par les cornes, comme cela se pratique de nos jours. Cicéron , qui était plus habile en éloquence qu’en histoire naturelle, prétend que le cou des bœufs est formé pour le joug, et leurs larges et fortes épaules, pour tirer la charrue. Cervices autern natœ ad jugum ; tum vires hu-merorum et latitudines ad aratra extrahenda. Ce passage prouve au moins que les Romains attelaient généralement les bœufs par le cou. Columelle, en parlant des deux méthodes, approuve cette dernière, et donne, avec beaucoup de sagacité, les raisons de son opinion , qui était partagée par tous les bons agriculteurs de son temps : Plus enim, dit-il, queuntpecu-des collo et pectore conari quant cornïbus.
- Pline nous apprend que les vaches des Alpes, qui produisaient beaucoup de lait, quoiqu’elles fussent assujetties au travail, étaient attelées par les cornes et non par le cou. La manière de fixer le joug sur le cou des bœufs était aussi variée chez les anciens que parmi nous.
- Nous donnerons {Jig. 44 ) > pour modèle de joug antique, celui qui est représenté parmi les peintures du Térence du Vatican. M. Mon-gez croit |qu’il est de l’espèce de ceux qu’on mettait sur le cou des animaux. La largeur et la forme des deux courbures qu’il porte à ses extrémités me paraît plutôt destinée à être appliquée sur le front des bœufs que sur leur cou. On pourra en juger par la figure 45 , qui représente celui dont on fait usage aujourd’hui dans la campagne de Rome, et qui s’adapte sur le cou de ces animaux. Il a une longueur de 16a c. m., c’est-à-dire i3 c. m. de A en B, 20 de B en C , 27 de C en D , et x 1 de D en E. Son épaisseur est de i3 c. m. et sa largeur de 10. Deux morceaux de bois retenus sur le joug par une corde, et réunis par un lien dans la partie inférieure, font la fonction de collier. Le joug de Toscane diffère peu de celui de Rome; il s’assujettit contre le cou des bœufs avec une plaque en fer d’un côté et une corde de l’autre. On se sert de cordes dans d’autres endroits. Les anciens Romains et les Grecs employaient à cet usage de larges couroies. Mais on doit toujours préférer les colliers qui ne fa-tiguentpas les animaux comme le joug, et qui ne portent que sur le sommet du cou. Nous donnons (fg. 46 ) un joug antique qui s’appliquait sur le cou, et qui se fixait par des courroies. Il est tiré d’une peinture d’Herculanum, où il est employé à l’attelage de deux cerfs.
- Nous allons parler des instrumens relatifs aux récoltes de grains, et à leur battage. Les premiers cultivateurs, qui vivaient dans des climats tempérés, et qui trouvaient dans toutes les saisons de vastes pâturages pour la nourriture de leurs troupeaux, négligèrent de recueillir les pailles, et se contentèrent des épis qui devaient servir à leur nourriture. Les monumens de la plus haute antiquité nous offrent en effet des moissonneurs qui coupent les épis, et laissent la paille dans les champs. Cette opération se trouve représentée fidèlement dans une peinture de l’ancienne Elethyia en Égypte (fi%- 46 )•
- Les hommes, qui avaient d’abord employé une lame ordinaire ou un couteau pour couper les tiges de blé, ainsi que le prouve un passage de la vie de Cléomène par Plutarque, trouvèrent que ce genre de travail devenait plus expéditif en donnant une courbure à la lame, et en y adaptant un manche incliné. Ils reconnurent ensuite qu’une courbure demi - circulaire était encore plus favorable. On retrouve cette forme ( Voy.jïg. 47) , sur le revers d’une médaille d’un des rois des Lagides, publiée par Pellerin. Enfin on découvrit qu’une lame à dent
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- remplissait parfaitement le but qu’on se proposait. On voit ce genre de faucille sur les dessins qui ornent les anciens' manuscits d’Hésiode. £llê est analogue à celle que nous avons donnée à 1 article des faulx. PI. n ,fig. 2, t. x.
- L utilité qu’on pouvait l’etirer de la paille s étant fait sentir , on coupa les tiges de blé vers le milieu de leur hauteur, et l’on rései’va la partie supérieure avec les épis adhérens. Le besoin de fourrage ou de litière devenu plus pressant, on faucha le reste des pailles qu’on avait d’abord abandonné dans les champs. Ces divers procédés sont consignés dans le traité de Larron sur l’agriculture, h, c. 5o. Metitur utstra-mentum medium subsecent, quod manu sinistra summum prehendunt : infra manum stramcntum, quodterrœhœret,posteasubsecant. Contra, quod cum spica stramentnm hœret, corbibus in aream defertur. Bientôt on trouva plus expéditif de ne faire qu’une seule coupe au lieu de deux. Mais avant de connaître l’art de battre les récoltes, on avait imaginé de séparer les épis, et d’en extraire le grain. Après avoir couché des tas de paille sur la terre, on coupa sur place les épis dont ils étaient chargés, ainsi que cela se pratiquait encore entlmbrie du temps de Var-ron. Ubi eos fecerunt multos (Manipulos) , itérant persensent, ac de singulis sécant inter spi-cas et stramentum : spicas conjiciunt in corbem atque in aream emittunt. Les épis étaient portés sur une aire, où ils étaient battus avec des bâtons. La coupe des épis devenantlongue et fastidieuse, on imagina deles détacher aumoyen d’un peigne, opération qui est représentée sur les peintures des souterrains de la ville d’Elethgia. Ce peigne if g- 48.) est formé par des dents taillées à l’extrémité d’une planche, posée dans une situation inclinée. Elle est retenue par le pied de l’ouvrier qui engage la paille dans les dents du peigne et qui en détache les épis en tirant fortement à lui.
- Cette manière de procéder aura fait imaginer deux autres méthodes analogues que nous trouvons consignées dans les auteurs anciens. Colu-melle s’exprime ainsi à ce sujet, 1. 2. c. 20. n.° 3. Sunt autem metendigénéra complura. Multifal-cibus veruculalis, atque ii vel rostratis vel den-ticulatis medium culmen sécant. Mutti mer gis, alii pectinibus spicam ipsam le g tint, idque in rarâ segete facillimum, in densâ difficillimum est. Quod sifalcibus seges cum parte culmi demersa sit, protinus in acervum, vel in nubilarium con-geritur, et subind'e oppoitunis solibus torrefacta proteritur. Sin autem spicce tantummodo recisœ sunt, possun in horreum conferri, et deind'e per hiernem, vel baculis excuti vel exteri pecudibus.
- L’auteur indique dans ce passage trois ma- ;
- Tom. IL
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- nières de faire la récolte des grains, avec des faucilles ou des faux, qui étaient avec ou sans supports, et qui tantôt étaient terminées en bec-arrondi , et tantôt avaient des dents en forme de scie. Dans la seconde manière on faisait usage des mergœ. Dans la troisième des pectines. Ces deux expressions, surtout la première, ont présenté de grandes difficultés aux interprètes et aux commentateurs. En effet les monumens anciens ne nous laissent aucune trace d’une manière de procéder inusitée de nos jours. Je ne trouve nulle part une explication bien satisfaisante du mot merga; je crois cependant pouvoir lui donner sa vraie signification, en le traduisant par une pelle armée de dents en forme de peigne. Mais comment un ouvrier pouvait-il enlever les épis avec cet instrument? d’autant plus que Pline, 1. 18. sect. y2. dit qu’on arrachait les épis entre deux mergœ. Stipulœ alibi mediœ falce prœciduntur, alibi inter duas mer-gas spica distringitur. On voit aussi, par un passage de Plaute, que les mergœ étaient employées à faire la récolte des blés. Et mergas datas... ut.frumentum metat. C’est pour cette raison que je pense qu’il faut rejeter la version de atque inter adoptée par le père Hardouin au lieu de alibi inter, que l’on trouve dans quelques manuscrits. Deux ouvriers tenant en main un de ces instru-mens, (voyezfigure 49), saisissaient une certaine quantité de paille avec les dents, qu’ils rapprochaient les unes contre les autres, inter duas mergas, ainsi que s’exprime Pline ; ils ramenaient au-dessus d’un panier ces épis, qu’ils arrachaient de la paille , spica distringitur, et qu’ils faisaient tomber dans le panier en agissant avec les manches dans un sens horizontal. Cette interprétation, qui rend intelligible le sens des deux passages que nous venons de citer, me paraît plus juste que celle où l’on suppose que les mergœ étaient des fourches dans les dents desquelles on faisait passer la paille coupée, pour en détacher les épis ; il n’est pas en effet question dans les deux passages de cette dernière opération, mais seulement de celle qui constitue proprement la moisson.
- On peut aussi observer que le mot merges tire son origine du mot merga, quoique le premier soit employé par Pline dans le même sens que le dernier ; celui-ci désigne l’instrument avec lequel on saisissait une poignée de tiges de blé, et l’autre indique plus particulièrement une gerbe ou la réunion de ces mêmes poignées, sens qui donne l’interprétation de ces deux vers de Vir-giie :
- Aut fœtu pecorum, aut cerealis mergite culmi,
- Provenluque oneret snlcos, atque horrea vincat.
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- Le mot pecten, qu’on trouve dans Columeile, désigne le même instrument dont "V arron parle sous le nom de batillum. Altero modo metunt, ut in piceno ubi lignum habent incurvum batillum, in quo sit extremo serrula ferrea. Hœc cum comprehenditJascem spicarum, desecat et slra-menta stantia in segete unde tollantur in acer-vum.
- Le pecten était un peigne à une rangée de dents ou même à plusieurs, que l’ouvrier tenait à la main au moyen d’une poignée, ainsi que nous le représentons, {figure 5o c).Il était aussi employé dans les Gardes pour la récolte du panic et du millet. Panicum et milium singulatimpectine manuali legunt Gattiœ. Pline, liv. 18, cap. 3o.
- Le batillum était une petite pelle recourbée, à poignée ou plutôt à manche-très-court. L’extrémité opposée au manche était garnie de dents en fer, et formait une espèce de peigne comme dans le précédent; voyez (figure 51) .Louvrier le faisait agir d’une main ; il arrachait les épis, ou il les faisait tomber dans un panier en coupant la paille avec une faucille. II paraît aussi que la hase des dents était armée d’une lame tranchante qui coupait la paiile, ainsi que l’indique le mot desecat. La pelle, proprement dite, servait à retenir les épis lorsqu’on les avait détachés de leur tige. Une petite charrette légère, ou plutôt un panier monté sur quatre roulettes, que l’ouvrier traînait aDrès lui, servait à recevoir les épis. Spicas conjiciunt in corbem, atque in aream mittunt. Columeile, 4i c. 49-
- On trouve dans Palladius et dans Pline la description d’une méthode et d’un instrument pour la récolte des blés, usité chez les Gaulois; voyez la ( figure 5z). Voici comment s’exprime le premier de ces auteurs, liv. y , tit. i , sect. 2 : Pars Galliarurn planior hoc compendia utilur ad me-tendum, et prœter kominum labores, unius bo-vis opéra spatium tolius messis absumit. Sit itaque vehiculum, quod duabus rôtis brevïbus fertur. Hujus quadrata superficies tabulis munitur quœ forinsecus réclinés in summo reddant spatia lar-giora. Jb ejusfroute carpenti brevior est altitudo tabularum. Ibi denticuli plurimi ac rari ad spicarum mensuram constituuntur in ordinem, ad superiorem partem recurvi. A tergo vero ejusdem vehiculi duo brevissimi temones figurantur, relut amiles Bastenarurn. Ibi bos capite in ve-hiculum verso, jugo aptatur et vinculis, man-suetus san'e, qui non modum compulsons excédât. Hic ubi vehiculum per messes cœpit impel-lere, omnis spica in carpentum denticulis com-prehensa cumulatur, abruptis et relictis paleis. Altitudinem vel humilitatem plerumque bubuclo
- modérante > qui sequitur; et ita per paucos itus et reditus brevi horarum spatio tota messis imple-tur. Hoc campestribus locis et œqualibus utile est et iis , quibus necessaria palea non habetur.
- « On fait usage, dans les plaines de la Gaule. « d’un appareil au moyen duquel un seul bœuf « peut terminer une récolte entière» C’est un « chariot porté sur deux petites roues. Ses « quatre côtés sont fermés par des planches « dont l’inclinaison présente une plus grande « capacité à la partie supérieure. Le côté anté-« rieur, moins élevé que les autres, est armé de « dents relevées par en haut, et assez rappro-« chées pour arrêter les épis. On ajuste sur le « derrière deux courts brancards, pareils à ceux « d’une litière. C’est à ces brancards qu’on at-« tache le joug ou collier du bœuf. Cet animal,
- « qui doit être doux et obéissant à la voix de * son conducteur, a la tête tournée contre le « char. Lorsqu’il pousse le char, la paille s’en-« gage entre les dents, se rompt, et abandonne « les épis. Le bouvier qui dirige l’opération « élève ou abaisse les dents selon qu’il est néces-« saire, et en parcourant ainsi successivement « la superficie du champ, il en récolte tout le « grain dans l’espace de quelques heures. Cette « méthode est utile dans les plaines et dans les « lieux où l’on n’a pas besoin de conserver la « paille ».
- Pline est plus concis en parlant de la même opération : Galliarurn latifundis, dit-il ,1. 18, c. 3,5., valli prœgrandes dentibus in margine injertis duabus rôtis per segetem i/npelluntur, jumento in contrariumj'uncto; ita direptœ in val-lum codant spiœ. «Dans les vastes champs des « Gaules , on conduit à travers les moissons « des voitures à deux roues attelées d’un ani-« mal sur le derrière, et garnies de longues dents « sur le rebord antérieur. Les épis se trouvant « ainsi arrêtés, tombent dans la voiture ».
- Les deux passages cités nous donnent une idée assez juste de la méthode employée par nos ancêtres, quoique nous ne trouvions la représentation de ce char parmi aucun monument de l’antiquité. J’ai cherché à y suppléer, en donnant la figure sous le n° 02. On y voit cette espèce de charrette ou tombereau léger, garni sur le devant de dents en fer, relevées , et formant un angle de 20 à 22 d. avec l’horizon ad superiorem partem recurvi. Tandis qu’il est poussé en avant par le bœuf, les tiges de blé s’engagent entre les dents, les épis sont attirés sur le bord du chariot, à la base des dents ; elles se détachent par l’effet de l’impulsion , et elles tombent dans le chariot. Le conducteur, portant un petit rabeau à la main , facilite leur
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- dégagement lorsqu’il est nécessaire. Je crois que 1 expression ad superiorem partent recurvi, ne signifie pas, ainsi qu’on l'ainterprété, desdents crochues ou recourbées par en haut, mais bien des dents qui sont plus relevées à leur pointe qu’à leur base ; car cette position facilite l’action des dents, tandis qu’une courbure à leur extrémité y met obstacle. Les dents sont fixées sur une traverse qui peut s’élever ou s’abaisser, selon que les épis s’élèvent à une hauteur plus ou moins grande ; c’est pour faciliter ce changement de position que le bord antérieur du chariot est moins élevé que les trois autres.
- 11 serait utile de faire l’essai de cette manière de récolter le blé; elle apporterait de l’économie dans la moisson; elle permettrait de cueillir dans un- très-court espace de temps les grains d’une vaste culture ; et elle empêcherait que l’humidité des années pluvieuses ne les pourrisse. Les pailles pourraient se faucher et s’enlever à loisir. Au reste on voit, d’après la lecture des auteurs anciens que l’usage de récolter les épis avant la paille était assez commun.
- On trouve dans l’antiquité une méthode de récolte employée par les premiers cultivateurs qui auront voulu utiliser la paille : ils l’arrachaient au lieu de la couper, ainsi que cela se pratique pour le chanvre dans quelques cantons de l’Espagne. Cette méthode était encore en usage du temps de Pline. Alibi ab radice vel-lunt, 1. 18 c. 3o.
- L’antiquité nous offre plusieurs manières de battre les grains, qui toutes sont encore pratiquées de nos jours. Le premier homme qui récolta des épis de blé les froissa dans ses mains ; cette opération trop fastidieuse le porta à les battre avec une verge, des perches ou des bâtons. Virga, perticis , baculis , ainsi que l’expriment les auteurs de re rustica : de là l’origine du fléau, auquel on substitua dans les climats chauds des moyens plus expéditifs. On répandit les épis seuls ou avec leur paille sur des aires préparées en plaine campagne, et exposées à l’ardeur du soleil.
- Etmedio tortas œslu terit areafruges.
- Et on les dépouilla de leur grain, en les faisant fouler sous les pieds des animaux ; l’âne , le mulet, le bœuf et le cheval furent consacrés à ce travail ; mais le cheval fut préféré par les anciens, ainsi qu’il l’est par les agriculteurs modernes. At si compelit ut in area tera-tur frumentum , nïhil dubium est quin equis melius quant bobus, ea res conficiatur. Col., l.a.c. 2i., s. 72.
- La figure 53 indique la manière dont s’exé-
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- cute le foidage du blé par le moven des chevaux. Après avoir rangé circulaireinent les gerbes de blé sur une aire, un homme placé au centre, et tenant par des longes les chevaux attachés les uns avec les autres , les conduit successivement sur toute la surface, en les faisant aller au trot. Non-seulement le piétinement de ces animaux détache le grain de son épi, mais il brise la paille dans une longueur de 2 à 10 c. m. C’est cette paille qui, mélangée avec de l’orge , forme la seule nourriture des bœufs et des chevaux dans les pays méridionaux. Cette manière de battre est la plus expéditive de toutes, surtout lorsqu’on emploie dix ou quinze chevaux sur une même aire. On a le soin dans ces temps modernes de déferrer ces animaux, afin qu’ils puissent se soutenir, et ne pas glisser sur la paille.
- Les anciens employaient trois autres procédés pour battre les grains. Ils se servaient de la traha , de la trïbula ou tribulum, et du plos-tettum. Le premier instrument était de deux sortes : une pierre large et plate , à laquelle on fixait un timon pour le tirage, telle que celle dont on a donné la description à l’article des récoltes ( tome 2, pl. 1, fig. 3 ), et dont on fait encore usage sur les Apennins. Le second était formé par une lourde pièce de bois qu’on traînait également sur les gerbes, d’où est venu le nom de traha. Il était armé quelquefois sur l’extrémité de son bord de bandes ou dents en fer, tel que celui que nous avons décrit et représenté à la planche indiquée ci-dessus ( fig. 1 Ses formes et ses dimensions ont pu changer selon les temps'ou les lieux; mais cela n’a jamais été une herse, ainsi que l’ont pensé quelques auteurs. Il a quelques rapports avec le traîneau à dépiquer le grain , que les Latins nommaient tribulutn ou tribula, que les Italiens désignent sous la dénomination de treblia , et les Espagnols sous celle de trillo. C’est le dernier nom que nous lui avons conservé en français , lorsque nous avons représenté cet instrument sous les figures 4 , 5 et 6 de la seconde planche des récoltés, tome 1 de cet ouvrage.
- Servius, mettant en opposition la tribula avec la traha, dit que la première avait des roues et. que la seconde en était privée. La première assertion , qui est fausse , a entraîné tous les commentateurs, et Scheider lui-même, et a fait confondre ces deux instrumens avec le plostel-lum. Varron, de re rustica, 1. 1, c. 02 , donne cependant une description de ces deux instrumens très-exacte et très-claire pour les personnes qui connaissent les instrumens usités dans divers climats et appliqués aux différentes cultures.
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- E spicis in aream excuti grana : quod Jit apud alios jumentisjunctis, ac tribulo. Idfit e tabula lapidibus aut ferro asperata , quo imposito au-riga, aut pondéré grandi trahitur jumentis junctis ut discutiat e spica grana : « C’est sur une « aire qu’on dépouille des épis. Ce qui s’exé-« cute avec une table hérissée de pierres ou de « fer, à laquelle sont attelés des animaux : le « conducteur ou tout autre corps dont elle est « chargée, produit une pression qui détache le « grain de l’épi. » Cette explication, qui ne présente aucune obscurité, indique clairement le trillo espagnol que nous avons décrit.
- Le passage dans lequel Yarron parle du plos-tellum pœnicum n’a été entendu par aucun des interprètes ou des traducteurs, à ma connaissance , ainsi que je l’ai observé à la description que j’en ai faite, tome Ier de cet ouvrage, fig. 3 et 4, planche ire des récoltes. Les uns lui ont donné des roues, sans faire attention que cette addition ne permettait pas à l’instrument de remplir le travail auquel il était destiné ; les autres ont changé en planches les cylindres qui le constituent ; enfin on en a fait une herse dentée.
- Le vannage des grains s’est exécuté de tout temps par le procédé employé de nos jours dans tous les pays méridionaux, avec une pelle et un van tissu de branches d’arbres. Les Romains connaissaient aussi l’usage du crible.
- Aussi long-temps que la culture des blés fut peu étendue, les grains se conservaient facilement; mais l’abondance des récoltes présenta de grandes difficultés; ce qui fit imaginer des silos ou fosses, dont l’invention remonte à la plus haute antiquité. On peut en voir la construction à la pl. 5, fig. a, art. récoltes, tom. ier : le traité que nous avons donné sur cette matière, nous dispense d’entrer dans de plus grands détails {i\
- Le premier qui fit usage du blé le tritura sous la dent, ainsi que le pratiquent les sauvages pour le Maïs. Bientôt on chercha à le réduire en farine, et à le délayer dans l’eau pour en composer une bouillie ; alors on l’aura broyé entre deux pierres; on sera enfin parvenu à le piler dans un mortier, ce qui apporta une grande facilité dans ce genre de travail. Le mortier aura donné naissance au moulin à double cône, qui paraît avoir été le seul en usage dans 1 antiquité, au moins chez les Romains. Voyez {figures 54, 55 et 56 }. On creusait dans un bloc de pierre deux cônes opposés l’un à l’autre, ainsi
- (-0 Des Josses propres à la conservation des grains, et de la manière de les construire,'etc. Paris 1819, de l’Impri-jnerie royale.
- qu’on le voit dans la coupe, fig. 55; le cône supérieur servait à recevoir le grain qui tombait dans le cône inférieur à travers l’espace circulaire compris entre ce dernier et un noyau en pierre, également conique, fig. 56. Cette partie restait immobile au centre d’une auge circulaire, dans laquelle tombait la farine. Elle était fixée au plancher supérieur par le moyen d’un montant en bois. L’autre partie du moulin portait deux leviers, qui servaient à la faire tourner. Ces moulins, retrouvés en France, en Espagne et surtout en Italie, étaient faits avec des laves spongieuses très-propres à moudre le grain, soit à cause de leur dureté, soit à cause de la grande quantité de petits trous dont elles sont remplies.
- Le blé réduit en farine servit d’abord à faire de la bouillie polenta, puis du pain sans levain, qu’on faisait cuire sous des cendres chaudes, avant qu’on eût trouvé l’art de construire des fours. La première invention de ce genre fut un creux en terre, dans lequel on alluma du feu, ainsi que le pratiquent encore quelques peuplades à demi-civilisées.
- Nous avons trouvé l’origine des instrumens oratoires, nous avons suivi les différentes opérations qui ont été successivement employées pour obtenir un aliment sain de la plante qui forme la nourriture de la majeure partie des hommes. Voyons comment on sera parvenu à extraire du fruit de la vigne la boisson la plus généralement usitée.
- La vigne, dans l’état de nature, présentait ses rameaux à l’homme qui, formant avec un pieu un trou en terre, propagea cette plante dont le suc devait un jour animer les plaisirs du sage , et éteindre chez l’homme abruti le flambeau de la raison. Dans les climats favorables à la culture, tels que l’Espagne, il suffit, pour la propager et pour en obtenir des fruits, d’employer l’instrument dont nous parlons; il a été décrit dans le 1e1 volume de cet ouvrage, article cultures diverses, pl. 3, fig. 8 et 9. La taille de la vigne fut d’abord aussi défectueuse que sa culture. La lame de fer qui avait servi à couper le blé fut aussi employée à trancher les sarmens. Elle fut ensuite recourbée, et elle prit enfin la forme et les différentes parties d’une serpe perfectionnée, telle que celle dont Columelle nous a transmis la description.
- Le raisin légèrement comprimé donne un suc rafraîchissant et agréable au palais. L’expérience aura appris que sa conservation était non-seulement facile, mais qu’elle lui communiquait des qualités qui le rendaient encore plus flatteur au goût. Ces essais primitifs ont donné
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- naissance à la culture de la vigne et à la fabrication du vin. Les premiers vignerons, peu habiles en mécanique, auront extrait le suc des raisins, en les écrasant sous de lourdes masses; il semble que l’antiquité ait voulu nous conserver 1 origine de cette opération dans un bas relief de composition grecque. (\'oyezfigure 5y) ; on y aperçoit un grand panier rempli de raisins, sur lequel des faunes s’efforcent de placer un gros bloc de pierre : tandis que celui-ci est dirigé par deux de ces faunes, les trois autres le soulèvent avec un levier pour le faire tomber sur les raisins. Le même monument représente un faune qui apporte une outre remplie de raisins; on a cru mutile de le figurer ici.
- Bientôt les difficultés et les imperfections de cette méthode firent imaginer une machine à pression plus régulière et plus active. Les effets physiques du coin, déjà connus, reçurent une application heureuse. On forma, avec des madriers , un cadre dont la base fixée en terre présenta une grande résistance à l’effort des coins. On ajouta une mai pour recevoir les raisins ; on chargea ceux-ci avec des solives et des coins posés alternativement. Enfin l’on obtint une forte pression en frappant avec le marteau. Tel est le pressoir ( figure 38 ) trouvé parmi les peintures d’Herculanum. Il a une grande analogie avec celui dont on fait encore usage aux environs de Portici. Les Romains connaissaient aussi le pressoir à cage ou à arbre, et le pressoir à étiquet ou à vis.
- Nous retrouvons dans les auteurs et parmi les monumens de cette nation les vases employés pour conserver et transporter le vin. Les outres furent les premiers dont on fit usage. Les vases en terre, qui demandaient plus d’habileté dans la fabrication, vinrent ensuite; les tonneaux, ustensiles plus compliqués et plus difficiles dans la construction, furent inventés beaucoup plus tard. La lourdeur des grands vases en terre et les accidens auxquels ils sont sujets dans le transport firent donner la préférence aux outres, même après l’invention des tonneaux, dans les pays où les chemins n’étaient pas praticables. De là, l’usage de transporter les vins dans des outres, sur des bêtes de somme. On en construisit d’une grande capacité en employant des peaux de bœufs, et on les voitura sur des charrettes, ainsi qu’on le voit représenté ( figure 09 ), sur un bas-relief antique, publié par Pœtus de Mensuris. Cette outre, uter vinarius, remplit la capacité du char qui est traîné par deux bœufs : on transporte encore aujourd’hui le vin et l’huile dans des outres et à dos de mulets dans quelques dé-
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- partemens de France et dans presque toute lEs-pagne.
- Le vin se conservait dans des tonneaux ou des amphores qu’on déposait dans des celliers. Ces tonneaux , nommés dolia Jîctilia , étaient en terre, d’une forme ronde ou ovale, et d’une plus grande capacité que les amphores. La forme de ces dernières était cylindrique, quelquefois ovoïde , et toujours très-allongée. Elles avaient deux anses à leur sommet, et une ouverture très-étroite : l’extrémité inférieure était conique et se terminait en pointe. Ces vases, dont la fabrication était répandue dans toutes les campagnes, variaient en forme et en grandeur. Quœ etiain in villis habent multi, quœfigulifaciunt m.ulto aliter atque alia. Varron, de,R. R. ,1.3, c. i5.
- Les do lia avaient la forme qui est représentée figures 60 et 61 ). Pætus, qui donna le dessin du dernier vase, dit qu’il avait en hauteur 3 pieds 4 pouces de l’ancienne mesure des Romains, et 2 pieds huit pouces de largeur. Le premier, trouvé à Pourzole, avait 5 pieds 6 pouces de France de hauteur , 5 pieds de diamètre et 4 pouces d’épaisseur ; Caylus, qui l’a fait graver dans le quatrième volume de ses Antiquités , lui donne le nom d’amphore , et dit, page 174 , qu’elle est le résultat d une opération de l’art des plus compliqués par son volume , et que nos modernes, par cette raison, ne pourraient peut-être pas imiter ou repéter. Il ajoute qu il ne peut concevoir les moyens dont on s’est servi pour l’exécuter et pour la cuire. Caylus a raisonné ainsi, parce qu’il ne connaissait pas les dolia, ou jarres, que l’on fabrique en Espagne, dont j’ai donné la représentation, figures 2 , 3 et 4 de la planche première, Arts économiques , tome 2 de cet ouvrage. On trouVera celle des fours à la pl. 2. Ce savant antiquaire aurait été bien plus étonné , s’il eût vu des dolia de 28 d. m. de haut, c’est-à-dire qui surpassent de 10 d. m. celui de Pourzole, dont il ne peut concevoir la fabrication. On peut voir à ce sujet ce que j’ai dit dans la description de l’article cité ci-dessus. Ces vases, qu’on avait la coutume de poisser, pour les rendre imperméables, étaient destinés à mettre non-seulement le vin , mais encore le vinaigre, les marcs de raisins, l’huile, le blé , les olives, les raisins secs, etc., ainsi que l’indiquent les épithètes suivantes, doliapicata, vinaria, aceta-ria, acinaria vinacea, olearia, amurcaria ,fru-mentaria.
- Les amphores, plus petites que les dolia, se fixaient plus ou moins profondément dans la terre , demersa humi, ainsi que s’exprime Co-lumelle, c’est dans cette situation quon en a
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- trouvé un grand nombre dans une cave de i Pompeïa. EJles semblent différer essentielle- 1 ment, sous ce rapport, des do lia, quoique les unes et les autres servissent également à conserver le vin. Celles que j’ai vues à Pompeïa avaient de 6 à 11 d. m. de hauteur ; elles étaient destinées au même usage que les précédentes ; elles se trouvent représentées {figures 62, 63, 6'4 , 65 ). J’ai dessiné la dernière à Rome, dans le cabinet du collège romain. Sa hauteur est de 11 d. m. et demi, et son plus grand diamètre, de i5 c. m.
- Les tonneaux en douves maintenues avec des cercles de bois, étaient bien connus des Romains et des Grecs, quoiqu’ils n’en fissent pas un usage aussi général que de nos jours. Nous donnons fig. 66 ) la représentation d’un tonneau tiré de la colonne trajanne, où l’on en aperçoit un grand nombre, ainsi' que sur la colonne anto-nine.
- On voit au collège romain une lampe de terre, avec un bas-relief où se trouve un tonneau. Plusieurs pierres gravées offrent la même représentation. Lafigure 67 représente un tonneau placé dans une charrette sculptée sur un tombeau découvert à Langres. Pline, 1. 14, c. 21, parle du tonneau des Gaules, dont l’usage paraît avoir été, de son temps, général dans ce pays. Circa alpes ligneis vasis condunt, circulisque cingunt.
- Les Romains fabriquaient une espèce de vin qui contenait une grande quantité de lie, et ces vins étaient souvent d’une telle épaisseur, qu’il
- était nécessaire de les mélanger avec de l’eau pour les rendre potables. Alors il fallait les couler, et on avait imaginé, pour faciliter cette opération, des vases percés de petits trous, qu’on recouvrait souvent avec une toile. Le couloir figure 68) a une forme ovoïde, avec deux anses rattachées sur les bords , qui présentent une ouverture de moyenne grandeur. Une espèce de bec évasé et percé de trous sert à recevoir la liqueur qu’on veut clarifier.
- La figure 69 offre un couloir d’un plus grand diamètre, et qui pouvait servir non-seulement pour le vin , mais aussi pour séparer l’eau dans laquelle on avait fait cuire des légumes ; le couloir {fig- 70 ) avait la même destination que le précédent, et se posait sur un autre vase. Son diamètre est de 17 c. m. et demi, et sa profondeur de 4 c. m. et demi.
- La longueur de ce chapitre, et les bornes que je me suis prescrites dansl’annonce que j’ai faite de cet ouvrage me défendent d’étendre mes recherches sur l’origine de plusieurs autres ins-trumens aratoires et économiques. J’aurais aussi pu essayer d’éclaircir plusieurs passages des auteurs anciens, qui n’ont pas encore été, à mon avis, expliqués d’une manière satisfaisante. J’entreprendrai ce travail si mes occupations le permettent, et je donnerai, dans un ouvrage spécial, les figures des instrumens employés dans l’agriculture et l’économie des Grecs et des Romains , d’après le texte des auteurs et d’après les autres monumens de l’antiquité qui sont parvenus jusqu’à nous.
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- TABLE ou ORDRE
- DANS LEQUEL DOIVENT ÊTRE ARRANGÉES LES PLANCHES ET LES FEUILLES HE TEXTE DU
- SECOND VOLUME.
- Constructions rurales , planches i, 2,3, 4, 5, 6, 7, 8,g, ie, 11, 12. Haies et Clôtures, pl. 1, 2.
- Machines de transports,/?/. 1, 2, 3, 4,5, 6, 7, 8, 9.
- Bêches et Houes,/)/. 1, 2, 3.
- Charrues, pl. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.
- Herses , pi. 1, 2, 3,4-Machines, pi. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.
- Irrigations,/)/. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7.
- Cultures diverses, pi. 1, 2, 3.
- Récoltes, pl. 1, 2.
- Fabrication du vin , pl. 1, 2, 3, 4, »•
- Animaux, pi. 1, 2, 3, 4 , 5.
- Laitage,/)/. 1,2.
- Economie domestique,/)/. 1,2, 3, 4, 5, 6, 7.
- Jardinage,/)/, i, 2, 3,4, 5,6, 7, 8,9.
- Arts éconojiiques, pl. 1, 2.
- Origine des instrumens aratoires,/>/. de 1 à 10.
- TIN DE LA TABLE DU SECOND ET DERNIER VOLUME.
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