La Nature
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- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE
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- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
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- LA NATURE
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- QUARANTE-NEUVIÈME ANNÉE 1921 — PREMIER SEMESTRE
- MASSON ET C‘\ ÉDITEURS
- LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
- PARIS, 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
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- 49e ANNÉE. — N° 2439.
- Ier JANVIER 1921
- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- LES PLUS VIEILLES PLANTES DU MONDE
- Combien de personnes m’ont posé cette question toute naïve : d’où vient tel animal ou telle plante? Le problème de l’origine des choses s’imposait à leur esprit... car il est rempli d’ombres et de mystères. Pourtant il ne faut point essayer d’y répondre au moyen d’hypothèses plus ou moins fantaisistes. Si la science est muette, soyons de même, sagement. 11 vaut mieux dire qu’on ne sait pas plutôt que de simuler une connaissance même rudimentaire.
- Ainsi devrons-nous manifester la plus extrême prudence au sujet de l’origine des végétaux sur notre globe. Quels que soient, en effet, les immenses progrès accomplis depuis un demi-siècle par la Paléobotanique, qui est la science des végétaux fossiles, autrement dit de leurs restes pétrifiés et conservés dans les couches du sol, nous sommes encore très loin de pouvoir donner une réponse complète et définitive à cette question : sous quelle forme a pris naissance le règne végétal ; quelles ont été les premières plantes? Cela se perd dans la nuit des temps et aucun fossile ne semble avoir pu se conserver des habitants primitifs de la Terre.
- Les plus vieilles plantes terrestres connues appartiennent au Dévonien. Tous les étages géologiques antérieurs (Silurien, Cambrien, Précambrien) paraissent dépourvus de végétaux fossiles.. Au contraire, à partir du Dévonien, les flores continentales acquièrent un prodigieux développement, jusqu’au Carbonifère dont les gisements de houille et d’an-Ihracite, formés de débris végétaux, attestent l’exubérance de végétation.
- Sans entrer ici dans des détails sur la flore du
- Fig. 2. — Sporange plein de sfores de Rliynia major. 49* Année. — 1" Semestre.
- Fig. i. — Section d'un rhizome d’Hornea Lignieri, montrant les rhizoïdes à face inférieure. >
- Carbonifère, on peut dire en quelques mots ce que furent ses principaux éléments : 1° des Fougères; 2° des Prêles analogues à la Queue-de-cheval, qui pousse de nos jours dans les bois et les prairies marécageuses ; leur tige, non ramifiée, porte de loin en loin des collerettes ou vertieilles de petites feuilles. 3° des Lycopodes, sortes de plantes actuellement confinées dans les régions montagneuses, mais surtout abondantes, comme les mousses chez nous, dans les forêts tropicales. Les tiges et les racines des Lycopodes sont ramifiées, en fourches successives et leurs rameaux, couverts d’écailles. Il est indispensable d’ajouter que les Fougères, les Prêles et les Lycopodes du Carbonifère, au lieu d’êtrede faibles dimensions comme ceux de l’époque actuelle, étaient tous de nature arborescente, atteignant 50 ou 40 m. de hauteur.
- Passant du Carbonifère au Dévonien supérieur, la flore, bien que plus restreintè, moins riche en individus et en espèces, peut encore être décrite en termes applicables aux végétaux actuellement vivants. Elle renferme notamment la gigantesque Fougère arborescente, Archæopteris hibernica, du sud-est de l’Irlande ; le grand Lycopode Bothro-dendron du même endroit, et le Pseudoborhia à larges feuilles d’Islande. Toutes ces plantes sont feuillues et peuvent être rapportées, dans leurs caractères généraux, aux Fougères, aux'Prêles et aux Lycopodes, c’est-à-dire aux Cryptogames vasculaires.
- 1. — I.
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- 2 ~-... LES PLUS VIEILLES PLANTES DU MONDE
- Il n’en est plus ainsi des végétaux extrêmement archaïques du Dévonien inférieur. Une immense lacune les sépare des précédents. Ils ouvrent un chapitre spécial de la Paléobotanique et une nouvelle classe de plantes vasculaires, les Psilophytai.es, a été créée pour recevoir ces plus anciens végétaux terrestres actuellement mis à jour.
- Avant 1913 on ne connaissait de la flore du Dévonien inférieur que le seul genre Psilophyton, établi par le géologue anglais Dawson sur de mauvais fossiles qui ne pouvaient certes pas entraîner une conviction générale. Il est vrai que des découvertes ultérieures, près du lac Roragen, à la frontière de Suède et de Norvège, permirent au Dr Halle d’affirmer l’exisLence de tiges cylindriques et épineuses, sans feuilles ni racines, mais pourvues quelquefois de sporanges terminaux et répondant assez exactement au P s il o pli y ton princeps de Dawson.
- 1913 est une date mémorable en Paléobotanique. Un gisement de plantes fossiles du Dévonien inférieur (époque du vieux grès rouge)fut trouvé en place, dans un lit de tourbe de 2 à 3 m. d’épaisseur, près de Rhynie, comté d’Aberdeen (Ecosse). Quatre plantes vasculaires silicifiées et susceptibles d’être étudiées microscopiquement dans les plus minimes détails proviennent de ce gisement désormais célèbre. Elles ont été l’objet des travaux de Kidston et de Lang (*).
- Toutes quatre appartiennent au groupe des P silo phy talc s, mais diffèrent assez les unes des autres et de Psilophyton pour être mises dans trois genres, nommés respectivement Uornea, Rhynia (2 espèces) et Asteroxylon. Les deux premiers genres ont des feuilles et des racines. Asteroxylon est sans racines et pourvu de feuilles rudimentaires.
- I. Hornca. — D’une sorte de rhizome (fig. 1) portant des rhizoïdes sur sa face inférieure se dressent quelques tiges bifurquées de 2 mm environ de diamètre et traversées dans toute leur longueur par un cylindre central avec bois et liber. Le cylindre central subit les mêmes ramifications dichotomiques que la tige qui le renferme. A
- 1. Transactions ot the Royal Society of Edinhurgh, t. XLI et LXII.
- l’extrémité des rameaux et simples différenciations de ces derniers, se trouvent des sporanges apparemment indéhiscents. Les spores sont tétraédriques.
- II. Rhynia. —• Rhynia major est plus grand et mieux conservé que le fossile précédent. Sa structure est d'ailleurs aussi simple. Le rhizome donne naissance à plusieurs tiges cylindriques robustes où le microscope révèle l’existence d’un cylindre central, d’une écorce et d’un épiderme à stomates. Ceux-ci et le tissu vasculaire prouvent que la plante en question était aérienne. Les rameaifx finissent en sporanges de 12 mm. de longueur, sans columelle et remplis de spores tétraédriques (fig. 2).
- Rhynia Gwynne-Vaughani, la seconde espèce
- du genre, est plus petite que R. major. En outre, ses tiges poussent vers la base des sortes de bourgeons pédoncu-lés, d’origine superficielle (épidermique ?) et servant à la multiplication végétative, comme des organes de même nature décrits chez quelques plantes supérieures.
- 111. Asteroxylon. — Sa base est formée d’un rhizome branchu à la manière des Stigmaria (rhizomes des Lépido.dendrons et des Si-gillaires de l’époque carbonifère), mais naturellement beaucoup plus petit puisque toutes les plantes du Dévonien inférieur, y compris Asteroxylon, étaient des plantes basses. Les tiges n’avaient que 1 cm de diamètre chez Asteroxylon Mackiei. Comme chez Uornea et Rhynia, elles étaient ramifiées en f «urches successives, soutenues par des faisceaux libéro-ligneux et terminées par des sporanges. Insistons un peu sur quelques particularités anatomiques.
- Une des figures (fig. 3) de cet article représente une lame mince taillée dans une tige silicifiée à’Asteroxylon, juste au-dessous d’une bifurcation..: Le cylindre central a du bois étoilé comme celui de certains Lycopodes. On voit extérieurement les sections de plusieurs feuilles et des faisceaux qui s’y rendent. L’épiderme est percé de stomates (fig. 4) servant au passage des gaz de la respiration et de l’assimilation chlorophyllienne. Dans une coupe longitudinale, on pourrait constater que les vaisseaux ne sont pas scalariformes, à l’inverse de ce qui a lieu chez les Cryptogames vasculaires.
- B, bois étoilé ; F, section d’une feuille ; N, faisceau se rendant à une feuille.
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- Enfin le microscope a décelé, dans les cellules corticales des liges et des rhizomes, l’existence de mycorhizes ou filaments de champignons symbiotiques, comme il y en a dans les racines de nos arbres forestiers.
- Les sporanges d'Asteroxylon sont relativement petits et en forme de poires. Leur déhiscence paraît être terminale tandis que les sporanges d'Hornea et de Rhynia étaient indéhiscents. A plusieurs points de vue, Asteroxylon, est donc plus élevé en organisation que les deux autres genres fossiles des lignites de Rhynie.
- Une comparaison des plantes précédentes avec le Psilophyton de Dawson montre qu’à l’époque du Dévonien inférieur, existait en Europe une flore remarquablement homogène, composée de plantes terrestres sans racines. Elles étaient archaïques non seulement par ce dernier caractère mais aussi par la situation et la structure de leurs sporanges.
- Les végétaux de l’époque actuelle qui se rapprochent le plus des Psilophytales du Dévonien sont les deux genres Psilotum et Tînesipteris.
- Le plus commun des Psilotum, P. triquetrum, croît dans les lieux chauds et humides des régions tropicales. C’est une petite plante sans racines. Le rhizome est couvert de rhizoïdes et bourré de mycorhizes dont le rôle est de suppléer, dans la nutrition du végétal, à la. petitesse des feuilles. Celles-éi sont en effet rudimendaires ou plutôt réduites à des bractées à l’aisselle desquelles se constituent les sporanges. Le tout, bractées et sporanges, fait saillie à la surface d’un grand nombre de tigelles que porte le rhizome et qui sont abondamment ramifiées en dichotomie.
- Tmesipteris est représenté par une seule espèce (T. tannensis) d’Australie et de Nouvelle-Zélande. 11 pousse d’ordinaire sur les troncs des fougères arborescentes. La forme rappelle celle d’un Psilotum, sauf que les rhizomes sont plus allongés et les feuilles moins rudimentaires.
- Ilollow'ay a montré que l’embryon de Tmesipteris est privé de racines dès le début de sa formation. Cela suggère l’idée que l’absence de racines est primitive et non le résultat d’une réduction secondaire.
- Avant d’aborder le difficile problème de leur
- Fig. 5. — Schéma représentant Valternance de générations d'un Cryptogame vasculaire.
- Fig. 4. — Stomate d’Asteroxylon Mackiei.
- alternance de générations, il est nécessaire de résumer les caractères communs à toutes les Psilophytales, actuelles ou fossiles. Les six genres composant le groupe des Psilophytales sont : Psilophylon, IJornea, Rhynia et Asteroxylon du Dévonien inférieur, auxquels on peut ajouter Psilotum et Tme-sipleris vivants de nos jours. Tous ces végétaux sont, vasculaires et sans fleurs ni graines. Mais ils se distinguent des vrais Cryptogames vasculaires (Fougères, Prêles et Lycopodes) par l’absence de racines. Ce caractère négatif les rapproche.des Mousses. Leur aspect extérieur et aussi quelques détails anatomiques (bois étoilé en coupe transversale) les mettent, d’autre part, à proximité des Lycopodes. Ce sont donc des types mixtes ou synthétiques, diminuant la distance depuis longtemps constatée entre les Mousses et les Cryptogames vasculaires, a II se peut, dit Bower, professeur à l’Université de Glasgow, que ces deux grands phylums de plantes terrestres aient divergé à partir d’une souche commune. Mais cette souche devait être plus rapprochée des plantes du Dévonien inférieur que d’aucun autre végétal connu. » "
- Nous avons parlé de tiges et de feuilles chez les Psilophytales. Ces termes conviennent-ils réellement en la circonstance? Servent-ils à nommer des organes homologues des vraies tiges et des vraies feuilles des plantes supérieures ? La question a été débattue par de savants botanistes. Bower (J) est d’avis que les feuilles des Fougères, par exemple, qui portent les sporanges, proviennent de l’élargissement et de l’aplatissement des tiges des Psilophytales. Les sporanges, d’abord terminaux dans les Fougères les moins élevées en organisation (Osïnun-da, Ophioylossum), comme ils sont dans le groupe des Psilophytales, parviennent à occuper chez les typés supérieurs une position centrale à la face inférieure des feuilles : simple déplacement d’importance secondaire. Mais si les tiges des Psilophytales correspondent aux feuilles des Cryptogames vasculaires et des Phanérogames, quelle valeur devons-nous attribuer aux feuilles d’un Rhynia ou 1. Philosop/iical Transactions, 1884.
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- d’un Tmesipleris ? et quelle valeur a la tige d’une Fougère? Bower émet l’idée que tiges et feuilles des végétaux supérieurs se sont différenciées simultanément à partir des liges des Psilophytales, et que les feuilles de ces derniers sont des excroissances foliaires sans homologue chez les autres plantes. Quoi qu’il en soit de cette hypothèse, le fait à retenir est que les plantes terrestres du Dévonien inférieur avaient un corps remarquablement peu compliqué : sans racines ni vraies feuilles — quelque chose comme un thalle vert.
- Chacun sait qu’une Fougère — et la même chose est vraie de tout Cryptogame vasculaire — se reproduit au moyen de spores qui naissent dans des sporanges, puis tombent sur le sol. Suivons le développement d’une de ces spores (fig. 5). Elle se gonfle et s’étend, se cloisonnant au fur et à mesure, pour constituer finalement un prothalle. Ce n’est pas encore une nouvelle Fougère. On ne peut y reconnaître la forme d’une feuille, ni d’une tige, ni d’une racine. Le prothalle n’a aucune de ces parties et pourtant il vit librement sur le sol. Des rhizoïdes et de la substance verte (chlorophylle), parfois, en oulre, des champignons microscopiques, lui permettent de s’alimenter. On dit que le prothalle est une première génération de la Fougère; et même une génération sexuée puisqu’il est susceptible d’engendrer quelques œufs. Les œufs donnent naissance à leur tour à une seconde génération qui est la Fougère adulte productrice de spores. Or les œufs éclosent à l’intérieur du prothalle, de telle sorte que la plante définitive tient au prolhalle et s’en nourrit pendant sa jeunesse. Elle ne devient libre que plus tard.
- Supposons qu’une Fougère ne se détache pas de son prothalle. Elle pourra continuer à se nourrir par l’intermédiaire de ce dernier et les racines, devenues inutiles parce qu’elles feraient double emploi avec les rhizoïdes du prolhalle, n’apparaîtront pas. L’ensemble du prothalle et de la plante feuillée sera un organisme ambigu sans racines. Or, rien ne ressemble davantage à un organisme de cette nature que les Ilornea, les Tthynia et les Asteroxylon du Dévonien. Ce que nous avons dénommé rhizome d’un Hornea (fig. 1) a toutes les apparences d’un prolhalle persistant à la base des tiges feuil-lées.
- Ajoutons que le prolhalle des Psilotum et Tmesi-pteris a été découvert en 1914, peu de temps avant la guerre. Les soigneuses descriptions qui en ont été faites montrent qu’il s’agit de lames incolores, vivant en symbiose avec des mycorhizes, sur des matières végétales en décomposition. Ces conditions d’infériorité rappellent étonnamment les prothalles des Lycopodes.
- Conclusion. — Les plus anciennes plantes terrestres connues, découvertes en 1915 dans le Dévonien inférieur d’Ecosse, appartiennent au même groupe des Psilophytaies que les deux genres actuels Psilotum et Tmesipteris. Elles sont apparentées aux Cryptogames vasculaires (plus particulièrement aux Lycopodes) par la possession de vaisseaux. Elles tiennent des Mousses par l’absence de racines, et ce dernier caractère est peut-être dû è ce que leur base a la valeur, comme chez les Mousses, d’un prothalle ou gamétophyte.
- Léon Bertin
- Agrégé de l’Université.
- L’ÉCOUTE SOUS-MARINE
- La propagation du son dans la mer. — La recherche des sous-marins. L’écoute directe et la méthode de l’écho. — Les appareils acoustiques.
- L’acoustique, la science du son, a été quelque peu négligée par les savants de la fin du xixe siècle et du commencement du xxe siècle. Elle a pris, pendant la guerre, une belle revanche. Les combattants, sur terre comme sur mer, ont été vite amenés à demander à la science d’accroître l’acuité, la sensibilité et la portée de leurs sens. On peut ainsi se rendre compte, combien nos connaissances acoustiques étaient insuffisantes. Chacun des pays belligérants mobilisa l’élite de ses savants, en vue de combler celte lacune et de résoudre les nombreux problèmes posés par la guerre. En France, on peut citer notamment les noms de Perrin, Langevin, Tissot, Broca, Abraham, Villard, Claude, Cotlon, Dufour, Weiss, en Angleterre, Rutherford, Bragg, Duddel, etc.
- De cet effort sont issues des recherches du plus vif intérêt, dont les applications pacifiques ne pa-
- raissent pas devoir être moins nombreuses que les applications guerrières.
- Énumérons les principaux problèmes posés : à terre ce fut le repérage au son des batteries d’artillerie, magistralement résolu en France, notamment la recherche des avions au son, la signalisation acoustique sur le champ de bataille, les études des sirènes, les sondages sonores de l’atmosphère, l’écoute souterraine, question ardue et encore imparfaitement résolue, etc.
- Sur mer, le problème capital posé à la science acoustique, fut le repérage des sous-marins. Une véritable armée de chercheurs s’y consacra, et un plein succès couronna leurs efforts. Les procédés imaginés et mis au point pour révéler par le son la position d’un sous-marin ennemi, gardent évidemment même après les hostilités un intérêt militaire de premier ordre, et toutes les marines
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- continuent leurs recherches pour perfectionner les résultats acquis pendant la guerre. Mais qui ne voit l’intérêt que présentent également ces méthodes à un point de vue plus pacifique : c’est pour la navigation, la possibilité de révéler la proximité d’obstacles invisibles, comme l’iceberg qui éventra le Titanic, d’éviter les collisions dans le brouillard, de se diriger au moyen des cloches sous-marines, d’explorer le fond de la mer par les sondages sonores dus à l’ingénieur français Marti.
- Dans l’exposé qui suit, nous nous proposons de faire connaître les principales méthodes d’écoute sous-marine pratiquées pendant la guerre, et les appareils utilisés à cet effet.
- Nous utiliserons principalement les renseignements contenus dans deux récentes et excellentes études, l’une publiée dans le Bulletin de là Direction des Recherches Scientifiques et Industrielles et des Inventions par M. Marcelin qui fut en France l’un des bons artisans de la lutte contre les sous-marins, l’autre, de M. Drysdale, publiée par Engineering et exposant les travaux anglais.
- I. La propagation du son dans ta mer. — Sur cette question primordiale, les données essentielles faisaient défaut. Il faut se reporter aux célèbres expériences de Colladon et Sturm, exécutées en 1826 sur le lac de Genève, pour trouver une mesure directe de la vitesse du son dans l’eau. Plus tard, Wertheim la mesura par la méthode délicate des tuyaux sonores. Rappelons que les savants genevois ont trouvé pour la vitesse du son dans l’eau à 8° le chiffre de 1455m à la seconde.
- La vitesse du son dans l’eau de mer n’avait fait jusqu’à la guerre l’objet d’aucune mesure directe connue. Il y avait là une lacune à combler; elle l’a été par le physicien anglais Bragg, qui a trouvé pour la vitesse du son dans l’eau de mer à la température de 16°,7 le chiffre de 1512 mètres. Des expériences sont encore en cours à Shandon pour déterminer la variation de la vitesse avec la température de l’eau de mer.
- La vitesse du son, dans l’eau comme dans l’air, augmente en effet avec la température. En certains points, surtout par faibles profondeurs, l’eau de mer se répartit en couches d’inégale température, le son s’y propage donc avec des vi-
- 0 ct. , tesses variables, et c’est la Fig. 3. — Sirène , . ,
- à vapeur Stoney cause de perturbations dont
- et Tel for d Petrie. l’observateur doit être averti.
- Fig. 2. — L’oscillateur Fessenden.
- Fig. i. — Les interférences sous-marines.
- Les physiciens allemands Lichle et Barkhausen ont observé que la portée des signaux sous-marins est moindre en eau de faible profondeur qu’en plein Océan. Les cloches sous-marines qui ont 50 milles de portée en plein Océan, ne se font plus entendre qu’à quelques milles par faible fond, cela est dû à l’inégale réparlilion des températures et de la salinité.
- Ils ont constaté aussi que la portée est moindre en été qu’en hiver; elle diminue dans la proportion de 10 à 7. Ceci s’explique par les considérations suivantes : lorsque la température est plus élevée à la surface qu’au fond (c’est le cas général en été), le son allant plus vite en eau chaude, il y a incurvation des rayons sonores vers le fond de la mer, qui en absorbe une partie. Dans le cas contraire, les rayons sont incurvés vers la surface et se réfléchissent contre la surface
- de séparation de l’eau et de l’air ; ils se propagént plus loin.
- Des observations analogues ont été faites en France; M. Marcelin signale que les physiciens qui pratiquaient l’écoute sous-marine constataient pour des appareils identiques des portées d’audition plus grandes en rade de Brest qu’en Méditerranée.
- Un phénomène qui a souvent embarrassé les observateurs est celui des interférences acoustiques.
- Lorsqu’une source sonore Pt (fig. 1) est située sous l’eau, les ondes sonores se réfléchissent à la surface de séparation de l'air et de l’eau ; de sorte que pour un observateur placé en Q, l’effet est le même que s’il entendait la source P et une source P' symétrique par rapport au plan de séparation émettant des sons de même hauteur.
- Les sons de ces deux sources s’ajoutent donc pour l’observateur placé en Q; mais les trajets PQ et P'Q peuvent être différents suivant la position du point Q; d’autre part, le mouvement vibratoire qui constitue le son, subit lors de la réflexion un déçu-
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- lage d’une demi-période; les mouvements vibratoires qui se composent en Q donnent donc lieu
- Fig. 4. — Dispositif Langevin.
- Fig. 5. — Dispositif Langevin.
- a, lame de quartz; a, lame de quartz; b, plaque b b', plaques métalliques; métallique; c, lame de mica; c, enveloppe étanche. ci, enveloppe étanche.
- suivant la position de ce point à des renforcements ou des diminutions d’intensité. La surface de séparation MN est ainsi une surface de silence; il en est de même pour toutes les surfaces dont les points Q obéissent à la relation QP' — QP = KX, K étant un nombre entier quelconque, X la longueur d’onde de la source sonore. Ces surfaces sont des hyperbo-loïdes; M. Marcelin montre que si l’observateur Q est à une distance D suffisamment grande de la source P par rapport à la profondeur d’immersion de celle-ci, les surfaces de silence au voisinage de l’observateur sont sensiblement des plans horizontaux ; le plus rapproché de la surface en est à la
- ’ XD , . , . « , XD
- distance le suivant a la profondeur et ainsi
- de suite.
- Ainsi un observateur qui plongerait suivant la verticale QQ', n’entendrait rien à la surface, puis le bruit perçu croîtrait progressivement, passerait par un maximum pour décroître ensuite, et revenir à
- zéro à la profondeur
- XD
- 2d’
- et ainsi de suite.
- Ces phénomènes d’interférence ont une grande importance; un observateur non prévenu placé dans une zone de silence d’un sous-marin en marche serait amené à donner des indications parfaitement rassurantes, alors que le danger est au contraire très menaçant.
- Pour remédier à ce grave inconvénient, on a proposé de disposer des écouteurs multiples en file verticale. On voit aussi qu’un sous-marin naviguant très près de la surface se trouve dans une zone de silence et sera très difficile à repérer par le son.
- Les réflexions du son sur le fond de la mer devraient théoriquement donner lieu à des phénomènes analogues ; mais le sol sous-marin absorbe
- une bonne partie des ondes sonores qui le frappent, et le son réfléchi est trop faible pour provoquer par interférence l’extinction totale du son direct.
- Un autre problème fort important, pour déterminer la portée d’une source sonore ou d’un appareil d’écoute, est de savoir dans quelle proportion l’eau de mer absorbe les diverses vibrations sonores. Pour le résoudre, il faut évidemment disposer de sources sonores, émettant des sons purs, de diverses hauteurs et dont l’énergie sonore soit mesurable ; avec des appareils de mesure appropriés, on déterminera l’intensité des sons perçus en un point quelconque.
- Des expériences de cet ordre sont encore en cours actuellement, notamment en Angleterre. Plusieurs expérimentateurs se sont servis comme émetteur de son de l’oscillateur Fessenden; cet appareil, construit par la Submarine Signal C0 de Boston, est en principe destiné à émettre des signaux acoustiques sous-marins, pour faciliter la direction des navires. La figure 2 représente une coupe de cet appareil.
- Le corps vibrant est constitué par un cylindre de cuivre épais e placé dans un champ magnétique puissant produit par l’électro-aimant circulaire a, celui-ci est excité par un courant circulant dans la bobine b. Le noyau fixe de fer doux c a le même axe que l’électro-aimant et le cylindre de cuivre, il porte un enroulement enroulé moitié dans un sens et moitié dans l’autre; on envoie dans cet enroulement un courant alternatif. Il se produit dans le cylindre de cuivre des courants alternatifs intenses, et le cylindre est soumis parallèlement à son axe à des attractions alternatives très rapides et très puis-
- Fig. 6. big. 7.
- Tube Broca. Tube C américain.
- santés. Le cylindre est en 2 pièces fixées sur l’arbre /. Celui-ci prend appui sur la membrane g, lui transmet les impulsions dont il est animé et par
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- elle les communique à l’eau. On émet par ce procédé un son puissant sur une note bien déterminée. L’appareil est naturellement entièrement étanche.
- On peut aisément calculer la quantité d’énergie absorbée par les vibrations du cylindre et par suite transmise à l’eau. On peut aussi, en modifiant la fréquence du courant alternatif, faire varier la hauteur du son émis. Cet oscillateur se prête donc très bien aux mesures quantitatives relatives à la propagation du son.
- Signalons, dans le même ordre d’idées, la curieuse sirène à vapeur fonctionnant sous l’eau construite par MM. G. Stoneyet Telford Petrie : la vapeur 'a 5 ou 6 kg de pression s’échappe d’un tube cylindrique de 1 cm environ de diamètre, qui débouche 5 quelques millimètres du centre d’un diaphragme circulaire maintenu par un dispositif convenable ; ce diaphragme est percé d’un orifice en son centre (fig. 3). Les inventeurs obtiennent par ce procédé des sons puissants, d’une note bien fixe dont ils font varier la hauteur en modifiant le diaphragme.
- IL La détection des sous-marins. — L'écoute directe. — Un sous-marin en plongée ou un navire à vapeur en mouvement peut révéler sa présence par les bruits caractéristiques qu’il émet; on a constaté que ces bruits sont des bruits rythmés dont la fréquence coïncide avec celle de la rotation des hélices.
- La méthode de détection qui se présente le plus naturellement à l’esprit, consiste 'a percevoir ces bruits au moyen d’appareils suffisamment sensibles, et à déterminer leur direction et au besoin leur intensité.
- C’est la méthode de l’écoute directe.
- Pour la mettre en pratique, malgré son apparente simplicité, on s’est heurté à de graves difficultés;
- Fig. g.
- Hydrophones anglais à 2 directions.
- Fig. JO.
- Hydrophone à une direction.
- Ces appareils ont un maximum Cet appareil présente un de sensibilité pour les sons ve- maximum de sensibilité nant de droite ou de gauche pour les sons venant de la normalement au diaphragme et direction opposée à l'écran sont sourds aux sons arrivant et étouffe plus ou moins parallèlement au diaphragme. les autres.
- les bruits à déceler sont noyés au milieu d’autres bruits de tous genres, souvent beaucoup plus intenses, dus à l’agitation des vagues, au clapotis de
- la mer, au sifflement du vent; si l’on écoute à bord d’un navire, celui-ci est lui-même émetteur de bruits ; bref, c’est une cacophonie de sons de tous genres et de toute origine au milieu de laquelle l’observateur doit distinguer le bruit particulier du sous-marin à repérer.
- Encore ne suffit-il point de le déceler, il faut aussi le situer pour que la détection soit réellement efficace.
- Pour résoudre ce problème difficile, on a imaginé, diverses espèces d’appareils acoustiques que nous décrirons plus loin avec plus de détails.
- La plupart ont pour caractéristique d’amplifier les sons venant d’une direction déterminée et d’éliminer les autres, l’oreille est alors en mesure d’analyser les sons qui lui sont transmis et de distinguer parmi eux ceux d’origine suspecte.
- Une méthode plus parfaite consisterait à créer un instrument qui étoufferait tous les bruits autres que celui du sous-marin, et au contraire amplifierait ce dernier. M. Broca a essayé d’utiliser ainsi les amplificateurs de la T. S. F.; mais l’appareil très délicat qu’il a créé ne pouvait être manié que par d’habiles spécialistes.
- Il y a, on le comprend, divers modes d’écoute; le problème change suivant que l’observateur est en station fixe, ou à bord d’un navire ; dans ce dernier cas, si le navire est en mouvement, son bruit propre peut couvrir les bruits perçus par les appareils d’écoute; il faut ralentir ou même stopper pour écouter; c’est là un grave défaut, lorsque le sous-marin ennemi est proche, la principale chance de salut pour le bâtiment chassé résidant en sa vitesse. On a donc imaginé de placer les appareils d’écoute à bord de flotteurs spéciaux remorqués par le bâtiment. Ces appareils ont rendu de grands services à la marine anglaise.
- Toutes les méthodes directes d’écoute tombent en défaut lorsqu’il n’y a plus rien à écouter; c’est-à-dire lorsque le sous-marin reste immobile. Au contraire, la méthode de l’écho permet encore de le déceler dans ce cas.
- Méthode de l'écho. — Elle consiste à émettre, de la station d’observation, des ondes sonores qui, si elles rencontrent le corps à détecter, se réfléchis-
- Fig. 8. — Microphone pour l’écoute sous-marine.
- P, plaque vibrante ; B, boîte étanche ; M, microphone ; E, presse-étoupe ; C, câble étanche; V, piles; I, interrupteur; T, téléphones.
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- sent et reviennent à la station d’émission. De très nombreuses tentatives ont été faites dans cette
- voie; on a utilisé de puissants émetteurs de son, comme l’oscillateur Fessenden, ou la sirène sous-m arine de Wrighlson ; celle-ci comme l’oscillateur fonctionne immergée; elle comporte, comme une sirène ordinaire, un disque percé de trous et entraîné par un moteur ; le disque est frappé par un puissant jet d’eau de 150 litres à la minute. Avec ces appareils on a réalisé non seulement des signaux à grande portée, mais encore on a pu obtenir des échos à grande distance. Malheureusement, lorsqu’on opère comme c’était le cas pendant la guerre sous-marine, en mers peu profondes ou à proximité d’autres bâtiments, ce procédé ne donne que des indications extrêmement confuses et inutilisables.
- Pour rendre pratique la méthode de l’écho, il fallait être à même de concentrer l’ébranlement sonore en un faisceau étroit, et mobile en toutes directions à la façon des faisceaux lumineux des projecteurs. Celte condition a été réalisée, grâce aux ultra-sons. On désigne sous ce nom des vibrations de très haute fréquence, de l’ordre de 5000 à 100 000 périodes par seconde, par suite absolument imperceptibles à l’oreille. L’emploi des ultrasons pour explorer les profondeurs sous-marines et y déceler les obstacles dangereux a été imaginé par un inventeur américain, Lexvis-Piichardson, en 1912, à la suite de la catastrophe du Titanic ; cette méthode a été particulièrement étudiée en France par M. Langevin; les résultats obtenus ont été pleins de promesses, et il semble que l’exploration par ultra-sons soit appelée à devenir un des procédés les plus sûrs et les plus précis pour éclairer la route d’un navire au milieu des dangers sous-marins.
- M. Langevin a employé comme émetteur et comme récepteur un quartz piézo-électrique (fig. 4) ; le dispositif comporte une lame de quartz dont les faces sont coupées perpendiculairement à l’axe binaire du cristal et revêtues de plaques métalliques; la lame et ses plaques forment ainsi condensateur; Jes variations de pression dues aux vibrations reçues par l’appareil donnent naissance à des variations correspondantes dans la différence de potentiel entre les deux faces ; variations qui peuvent être détectées par la méthode hétérodyne de la télégraphie sans fil. Inversement ce même cristal, si ses 2 faces subissent dt-s variations dans leur différence de potentiel, se met à vibrer avec la fréquence corres-
- |j ynicrophone cône c/e plomb
- Fig. ii. — Principe de l'hydrophone à cône.
- pondante et devient émetteur d’ultra-sons. La figure 4 représente un appareil Langevin : a est un assemblage de minces cristaux de quartz placés entre 2 plaques métalliques b, b', d’épaisseurs égales et calculées suivant la fréquence du son à émettre; le tout enfermé dans une boîte étanche c, elle-même remplie d’air ou d’un liquide isolant.
- La figure 5 représente un dispositif du même principe, mais où le quartz n’est muni que d’une plaque métallique û; l’autre lame du condensateur est formée par l’eau de mer dans laquelle l’appareil est plongé, une lame mince de mica garnit la face du quartz qui est tournée sur l’eau de mer.
- III. Les appareils d’écoute. — La méthode de l’écoute directe, fut la seule pendant la guerre à recevoir des applications pratiques et à donner des résultats effectifs.
- Revenons donc aux appareils qui l’ont rendue praticable.
- 1° Appareils non directifs. —• Les plus simples sont incontestablement les appareils désignés sous le nom de stéthoscopes ; ils comportent une capsule manométrique immergée à profondeur convenable et reliée à l’oreille de l’observateur par un long tube acoustique.
- Dans cette catégorie se classent les tubes Broca (fig. G), les premiers employés dans la marine française; leurs capsules sont de petites cellules de baromètres anéroïdes. Sur le même principe reposent les stéthoscopes Villard et Abraham, les hydrogéophones S. P. M. qui ne sont autre chose que les géophones employés à terre pour la guerre de mines et utilisés avec succès pour l’écoute à bord des sous-marins; on les applique simplement contre les tôles du bâtiment.
- Ont été très employés également les tubes C des
- Fig. i2.
- Hydrophone I. P. M en service.
- M, microphone; G, cardan ; P, P2, poulies ; V, volant; R, boîte de réception ;
- T, téléphone.
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- Américains (fig. 7). Au lieu de capsules métalliques, ces tubes comportent de simples tronçons de tubes de caoutchouc de 15 cm de long, fermés à une de leurs extrémités et emmanchés par l’autre sur un tube acoustique ordinaire.
- Les stéthoscopes ont été en particulier très employés pour l’écoute biauriculaire. Ces appareils n’atténuent pas les bruits parasites.
- On a utilisé également les appareils microphoniques : ils comprennent en principe un microphone convenablement adapté, immergé etreliéparun conducteur sous enveloppe étanche avec un téléphone placé à la station d’écoute (fig. 8). La marine française a utilisé surtout le microphone I. P. M. Cet appareil, perfectionné par M. Marcelin, est pourvu d’un disposif original qui l’insensibilise complètement aux variations de la pression hydrostatique résultant de la houle et du roulis, supprimant ainsi le bruit spécial, dit de respiration du microphone; les microphones I.P.M. sont en outre particulièrement étudiés au point de vue de l’amortissement de leur son propre.
- 2° Appareils directifs. — Les microphones ont
- Fig. 14. — Myriaphone PeiTin.
- la direction du son. Les Anglais ont employé sous le nom à'hydrophones les appareils représentés sur les figures 9 et 10. Ils consistent en un mince diaphragme métallique placé dans un lourd anneau métallique de forme lenticulaire. Au centre du dia-perrnis de réaliser d’excellents appareils indiquant
- Ftg. i5
- L'écoute biauriculaire.
- Fig. i3. — Appareil Walser.
- D, calottes sphériques; F,Fs, foyers; Mt Mj, myriaphones.
- phragme est fixé un microphoneà grenaille dans une capsule étanche. Lorsque les ondes sonores frappent presque normalement le diaphragme, l’hydrophone présente une sensibilité maxima; au contraire il est sourd aux sons qui arrivent parallèlement au diaphragme.
- Les positions du maximum et surtout du minimum sont très nettes; mais on ne peut décider si le son vient de droite ou de gauche. Cet inconvénient grave disparaît dans l’hydrophone dit à une seule direction (fig. 10). C’est le même appareil, mais en avant du diaphragme il porte un écran qui arrête les sons venant de cette direction. L’appareil ne répond donc qu’aux sons venant de la direction diamétralement opposée. Il est moins sensible que le précédent, mais on l’emploie souvent pour compléter les indications données par celui-ci.
- Les appareils directifs à microphone ont égale-meut reçu en France de nombreuses applications. Mais leur réalisation a été effectuée par MM. Perrin et Marcelin d’une façon foute différente dans /’hydro-phone l. P. M.
- Cet appareil se compose d’un cône en feuille de
- = vitesse c/u son de no Pair
- = vitesse du son c/ans Peau
- rincipe du compensateur.
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- plomb de 4 mm. d'épaisseur, de 0 m. 40 de long et de 25° d’angle. Il porte à sa partie arrière une boîte microphonique avec plaque vibrante en laiton de 1 mm. d’épaisseur et 90 mm. de diamètre efficace. Suspendu horizontalement à 5 m. de profondeur, il est orientable. Dans les premiers appareils (fig. 11), l’ouverture du cône était une section perpendiculaire à l’axe. Le cône étouffe les bruits latéraux et l’bydrophone a un maximum de sensibilité très net pour les sons parallèles à son axe. Mais il avait le même inconvénient que les bydro-phones à 2 directions anglais : il ne permettait pas de discerner si le son venait d’avant ou d’arrière ; on y a remédié en donnant au cône une section d’ouverture oblique sur l’axe.
- La figure 12 représente un de ces appareils en écoute.
- Ces instruments ont permis, à bord d’un bâtiment stoppé, par temps médiocre, de déceler à 1500 m. la présence d’un sous-marin en marche et de déterminer sa direction à 20° près.
- 5° L'appareil Walser. —
- Les hydrophones de tout type exigent l’arrêt du bâtiment écouteur, pour que l’écoute soit praticable. La recherche de la direction s’effectue en orientant convenablement les appareils, ce qui exige sur les gros bâtiments des installations assez compliquées. Aussi ces appareils ont-ils été surtout employés à bord de petits bâtiments spéciaux ou dans des stations fixes.
- Il y avait le plus grand intérêt à aménager à bord de tout navire un système écouteur pouvant entrer instantanément en action. C’est dans ce but qu’ont été imaginés les dispositifs d’écoute sur remorque mentionnés plus haut.
- C’est dans le même but qu’a été créé par le lieutenant de vaisseau Walser un appareil reposant sur un principe tout différent, indiqué par M. Perrin en 1916.
- Imaginons une calotte sphérique, en tôle par exemple, avec une face baignée dans l'eau, l’autre en contact avec l’air. Si un son se produit dans l’eau, il s’en forme une image acoustique à travers la calotte; c’est-à-dire qu’il y a un point où se concentre le son réfracté. M. Walser disposa symétriquement, sur chaque côte de la coque d’un navire, une calotte de ce genre, mais en répartissant à sa surface un grand nombre de capsules d’écoute débouchant librement à l’intérieur de la sphère (fig.l 3).
- Les images acoustiques se forment à l’intérieur de la coque dans une chambre soigneusement isolée des bruits extérieurs par des revêtements de feutre;
- En raison de la grandeur des longueurs d’ondes
- acoustiques dans l’air et surtout clans l’eau, les images sonores ne sont pas des points, mais des taches de diffraction. Aussi y a-t-il avantage à écouter non à l’oreille nue, mais avec un cornet dont l’ouverture embrasse toute la tache sonore. Un myriaphone Perrin est employé à cet usage.
- La position des images acoustiques par rapport à l’axe de la calotte sphérique détermine la direction d’où vient le bruit transmis par la mer.
- L’appareil Walser a permis de pratiquer l’écoute à bord de batiments de surface en marche lente (5 nœuds), ce qui est un très beau résultat; le Walser ne peut se monter que sur des bâtiments d’un grand tirant d’eau ; il est en effet indispensable de le placer nettement en dessous de la zone de silence qui, nous le savons, existe toujours, au voisinage de la surface de la mer ; aussi exige-t-il des bâtiments calant plus de 3 m. 50.
- 4° Le myriaphone Perrin. — Quelques mots sur le myriaphone Perrin ; cet appareil a été employé non seulement dans le Walser, mais à terre pour l’écoute nocturne des avions, et comme porte-voix.
- En voici le principe exposé par l’inventeur lui-même.
- « Un grand nombre de prises de son identiques, de simples cornets dans le cas de l’air, captent l’énergie sonore. Cette énergie sonore, pour chaque prise, s’engage dans un tuyau sonore où elle se conserve approximativement. Les divers tuyaux groupés par exemple par 7 accolent leurs extrémités en un carrelage qui forme le fond d’un cornet allongé qui peut être de nouveau conjugué avec d’autres cornets (myriaphones de second ordre), jusqu’à un cornet qui conduit le son au fond de l’oreille (fig. 14).
- « L’amplitude des vibrations près du tympan est la somme algébrique des amplitudes des vibrations séparément dues à chaque prise de son. Si ces amplitudes arrivent en phase, l’amplitude totale est proportionnelle au nombre des prises et par suite l’intensité de son au carré de ce nombre. Tout le problème consistera à faire arriver en phase les impulsions dues à la source qu’on veut écouter et en discordance de phase les bruits parasites. »
- Pour le myriaphone employé dans l’air, les bases des cornets élémentaires sont dans le même plan : les tuyaux ont des longueurs égales. « Le myriaphone amplifie alors tout bruit qui arrive dans la direction de son axe. Les bruits latéraux sont d’autant moins amplifiés qu’ils sont plus obliques et que les dimensions de myriaphone sont plus grandes. Le champ de l’appareil est donc d’autant plus réduit que l’appareil est plus grossissant.
- On tourne successivement l’appareil vers les
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- diverses directions suspectes comme on explore le ciel avec une lunette. »
- Sur le même principe que le myriaphone, MM. Perrin et Marcelin ont cherché à réaliser un plan de capsules d’écoute pour l’écoute directe en marche. Mais les intéressants essais commencés en 1918 ne paraissent pas avoir été continués après l’armistice.
- 5° L’Ecoute biauriculaire. — Si le son tombe sur 2 récepteurs séparés par une faible distance, il les atteint à des moments différents, à moins que la source sonore ne soit à égale distance des deux récepteurs, c’est-à-dire dans le plan perpendiculaire au milieu de la droite qui les joint.
- Lorsque les récepteurs sont reliés chacun à une oreille, l’on distingue nettement si la source est à droite ou à gauche de ce plan médian; lorsqu’on tourne la tige qui porte les récepteurs, la source sonore paraît à l’observateur tourner en sens inverse et il perçoit très néttement le moment où des bruits égaux lui parviennentàchaqueoreille, c’est-à-dire où la source est dans le plan médian.
- L’écoute biauriculaire offre donc un moyen très sensible pour déterminer la direction d’une source sonore. Cette méthode a donné d’excellents résultats pour la recherche nocturne des avions, mais son application à J’écoute sous-marine est plus difficile, elle se prête mal à l’emploi des microphones en raison de la difficulté de trouver 2 microphones à grenaille identiques ; aussi ne l’a-t-on pratiquée presque exclusivement qu’avec des appareils de la catégorie stéthoscope. Elle présente une autre difficulté; c’est celle d’orienter les appareils d’écoute lorsqu’ils sont fixés au navire ou à un corps remorqué.
- On a tourné cette difficulté au moyen du compensateur. On laisse fixes les récepteurs immergés; mais on peut régler la longueur de chacun des tubes acoustiques qui relient les récepteurs aux oreilles de l'observateur. On fait ainsi parcourir aux sons recueillis des trajets inégaux dans l’air de façon que l’écouteur ait l’impression que la source sonore est dans le plan perpendiculaire au milieu de la droite qui joint les récepteurs.
- La réalisation la plus simple de ce dispositif est représentée figure 15. Les tubes acoustiques qui relient aux écouteurs les récepteurs immergés A et B sont à coulisse comme les tubes d’un trombone.
- La différence de longueur entre les deux tubes à coulisse, lorsque la sensation de milieu est réalisée, permet de déterminer la direction de la source. En effet si S est la source sonore, Y la vitesse du son
- Fig. rt
- dans l’eau, v dans l’air, le son qui parvient à l’écouteur Ai par le récepteur A a parcouru le chemin SA dans l’eau et L dans le tube à coulisse de gauche;
- S 4. L
- le temps employé est + - ; de même le son qui parvient en B, a effectué ce parcours en un temps égal à ^ Les deux temps étant égaux, on a :
- SA —SB = (L'—L) -v v
- or SA — SB est sensiblement égal à A cos 0 ; A étant la distance des récepteurs AB, et G l’angle que fait la direction de la source avec la droite AB.
- La méthode biauriculaire a été étudiée en France dès 1915 par MM. Abraham et Villard. La marine américaine l’a vivement développée et s’est servie de compensateurs perfectionnés très pratiques.
- MM. Perrin et Marcelin ont employé avec d’excellents résultats, à bord de sous-marins, l’écoute biauriculaire au moyen des géophones de la guerre de mines. L’appareil est représenté figure 16. Il comprend deux lames de mica circulaires serties entre les deux faces d’un anneau A en bois et les faces internes des disques Bj B2 également en bois. Beux cavités de profondeur uniforme (1 mm au maximum) pratiquées dans les disques Bt B, limitent avec les lames de mica deux disques de faible épaisseur communiquant directement avec la ou les tétines d’écoute. Les lames de mica enserrent une masselotte cylindrique de plomb par l’intermédiaire de deux pastilles de caoutchouc C.
- Le géophone a été rendu réglementaire dès 1917 dans la marine française à bord des sous-marins. Sa sensibilité a permis de pratiquer l’écoute dirigée avec 2 géophones simplement appliqués contre la coque du sous-marin dans la position de la figure 17.
- Les géophones ne seraient pas utilisables pour l’écoute à bord d’un navire de surface, parce qu’ils amplifieraient les bruits parasites de la coque et des vagues.
- 6° Le tube Hillar. — G’est un appareil très ingénieux dont le but est de donner la direction de son. La vitesse du son est à peu près la même dans l’eau et dans l’hydrogène. Supposons donc un long tube rempli d’hydrogène, communiquant d’une part avec un écouteur et de l’autre plongé dans l’eau. S’il est dirigé vers la source à détecter, les ondes sonores qui émanent de celle-ci se propagent à l’intérieur du tube comme à l’extérieur, et sont perçues par l’écouteur sans altération ; au contraire, les ondes provenant de sources latérales ne propagent dans la direction du tube qu’une portion d’é-
- — L’écoute biauriculaire par géophone.
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- nergie sonore d’autant plus faible que leur direction s’écarte plus de celle de l’axe du tube.
- Aux températures ordinaires, la vitesse du son dans l’hydrogène est un peu plus faible que dans l’eau ; mais en chauffant l’hydrogène par de la vapeur, on peut rendre ces deux vitesses rigoureusement égales. Ce dispositif a fait preuve d’excellentes qualités directives.
- 7° Les tubes à interférence de Burgess. — C’est un dispositif qui peut trouver son application dans tous les systèmes d’écoute, en permettant d éliminer complètement un certain nombre de bruits parasites.
- Le son provenant des récepteurs se divise avant de parvenir à l’écouteur, entre deux tubes parallèles, mais de longueurs différentes ; les 2 courants sonores ainsi créés se réunissent à nouveau avant
- de parvenir à l’écouteur. Si la différence des trajets dans les deux tubes correspond à une demi-longueur d’onde pour un son de fréquence déterminée, on voit aisément que ce son sera complètement étouffé. On peut, en multipliant le nombre de paires de tubes, éliminer ainsi une grande partie des bruits parasites gênants.
- Cet aperçu des différents procédés d’écoute mis en oeuvre n’a pas la prétention d’être complet. Il fera comprendre cependant quelle somme de science et d’ingéniosité, les chercheurs ont dépensée dans ce domaine. L’œuvre n’est pas terminée ; on peut encore escompter de grands progrès. Mais dès maintenant la navigation se trouve dotée d’un sens qui lui manquait jusqu’à maintenant et qui contribuera puissamment à sa sécurité, celui de Youïe.
- A. Troller.
- météorologie et télégraphie sans fil
- Le mois de novembre 1920 marquera une étape importante dans l’histoire de la météorologie appliquée. La tour Eiffel vient, en effet, de commencer un service de 4 radiotélégrammes météorologiques quotidiens comprenant environ 100 groupes de 5 chiffres relatifs à 24 stations françaises, émis après un temps mort très court, puisque soixante-quinze minutes seulement séparent l’heure de l’observation de celle où le télégramme est transmis à travers le monde. On se rendra compte des progrès que cette nouvelle transmission réalise si l’on veut bien se rappeler que le message de la tour Eiffel ne comprenait avant la guerre que 16 groupes pour la France, donnant les observations effectuées dans 8 stations, et n’était passé à l’antenne que 5 h. 45 après le moment de l’observation. Le temps mort a été réduit de 66 pour 100 cependant que les renseignements transmis augmentaient dans la proportion de 800 pour 100. L’organisation nouvelle est le résultat de la collaboration du service radiotélégraphique militaire dirigé par le général Ferrie et du service météorologique militaire que dirige le colonel Delcambre. La France qui, pendant la guerre, a toujours montré la voie dans l’utilisation de la radiotélégraphie en météorologie et qui, grâce au général Bourgeois, membre de l’Institut, a pris, aussitôt après l’armistice l’initiative d’organiser le vaste réseau international des messages météorologiques, se maintient ainsi au premier rang, au moment où le développement de la navigation aérienne donne à la météorologie en général, une importance capitale.
- Ajoutons qu’en même temps que ce service perfectionné. la tour Eiffel a recommencé l’émission du radiogramme météorologique d’avant-guerre, organisé par le Bureau Central météorologique.
- Nous exposerons d’abord à quelle impérieuse nécessité correspond le progrès que nous signalons à
- nos lecteurs. Nous donnerons ensuite un aperçu des moyens variés qui ont permis de réduire les temps morts dans la proportion que l’on sait. Nous fournirons enfin quelques détails sur les conditions dans lesquelles s’effectue la transmission, afin de permettre aux radiotélégraphistes et aux météorologistes amateurs de recueillir les renseignements transmis.
- a) But des nouveaux radiotélégrammes. — Avant la guerre, la prévision du temps était établie dans un petit nombre de bureaux centraux météorologiques (1 par pays en général; pour la France, au Bureau central météorologique de Paris, dirigé par M. Angot). Cette prévision s’étendait à une période assez longue (24 heures le plus souvent) et les renseignements qu’elle contenait étaient d’un ordre très général. Le public trouvait ce genre de prévisions et le trouve encore dans tous les journaux auxquels le Bureau central météorologique de France en fait obligeamment le service.
- Au cours de la guerre,et depuis, à cause du développement extraordinaire de la navigation aérienne, il est devenu nécessaire de généraliser un autre genre de prévision que les bureaux centraux n’établissaient qu’exceptionnellement et qui diffère du premier par la nécessité de prévisions spéciales à chaque région, par la brièveté du délai sur lequel doit porter la prévision (souvent réduit à 6 heures), enfin par la nature même des renseignements à fournir, nombreux et précis. Yoici à ce sujet quelques éclaircissements :
- Un avion qui se prépare à prendre son vol sur une ligne aérienne définie, de Paris à Londres, par exemple, a besoin de connaître les courants aériens qui le feront dériver, la hauteur des nuages qui peuvent lui cacher le sol, la transparence de l’atmosphère, qui lui permettra de, se diriger et d’atterrir avec une plus ou moins grande aisance, les
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- phénomènes divers qui favoriseront ou gêneront son voyage : pluie, orage, éclaircies; ce sont là des renseignements précis et non plus seulement des indications générales — la prévision doit être définie localement. Comme le voyage ne durera que 3 heures, le piloté ne désire plus du tout savoir quels seront les caractères généraux du temps dans les 24 heures sur l’ensemble du nord de là France. De plus, il éprouvera souvent le besoin dé s’entretenir avec le météorologiste pour mieux interpréter sa pensée, pour le mettre au courant des remarques qu’il aura faites en l’àir ou l’informer des besoins nouveaux qu’il éprouve. On comprend ainsi sans peine,pourquoi les prévisions doivent être régionales, précises et de courte durée. Le temps exact qu’il fait sur la ligne aérienne à l’instant du départ, le sens dans lequel il évoluera pendant la durée du voyage, tel est en résumé, l’essentiel des renseignements à transmettre à l’aviateur. Us mériteraient plutôt, on lé voit, le nom d’avertissements que celui de prévisions qui évoque toujours l’idée d’aperçus à
- longue échéance. Les avertissements sont établis, comme on sait, en étudiant les cartes synoptiques. A la transformation qui s’imposait dans la forme de la prévision a correspondu tout naturellement une transformation dans l’établissement des cartes synoptiques et un renouvellement dés méthodes de prévision du temps.
- Au temps où la prévision se rapportait à une période de 24 heures, il n’y avait pas d’inconvénient à la rédiger 4 ou 5 héures après les observations, ainsi que le faisaient les centres secondaires de prévision, qui èn étaient réduits à attendre le message que la tour Eiffel transmettait 5 h. 45 seulement après l’observation. Cette pratique est devenue inadmissible. L’idéal serait de réduire le temps mort à 0. Pour décrire le temps qu’il fait, pure besogne d’observation, quelques minutes suffisent. Par contre pour décrire le temps qu’il fera, travail scientifique de prévision, il faut connaître la situa-
- l'ig. i. — Le réseau français de stations météorologiques.
- tion météorologique générale sur de vastes régions et les délais dé transmission sont nécessairement plus longs.Mais, on a pu les réduire au minimum, nous allons voir comment.
- b) Organisation du service. — Rappelons d’abord comment fonctionnait l’ancien service de la tour Eiffel : les observations faites dans les stations météorologiques étaient portées au télégraphe qui les transmettait à Paris. Comme un grand nombre de localités où se trouvaient les stations météorolo-giqués n’étaient pas reliées par un fil direct avec Paris, les télégrammes subissaient ce que les spécialistes appellent des « retransmissions » qui les retardaient. Rien peu parvenaient avant une heure au grand central télégraphique de Paris, rue de Grenelle. Lès diverses salles de cet établissement distribuées dans plusieurs étages, envoyaient par tubes pneumatiques les télégrammes météorologiques dans un local unique, réservé aux télé-grammés' officiels,après y avoir apposé des visas, ce qui exigeait encore plusieurs minutes. Là se trouvait un appareil « Morse »,
- qui par une dernière « retransmission » faisait parvenir les renseignements au Bureau central météorologique de France. Ce dernier rédigeait enfin le message et lé passait à la' tour Eiffel, située à proximité immédiate de ses locaux. Il est juste de reconnaître que, grâce à un personnel dévoué, oh tirait tout ce qu’on pouvait de cette organisation imparfaite. L’emploi rationnel du téléphone et de la radiotélégraphie Font grandemént améliorée.
- La solution adoptée ne paraîtra peut-être pas exempte d’une certaine complication à ceux de nos lecteurs qui ne sont pas encore familiarisés avec le maniement pour ainsi dire industriel du téléphone et de la radiotélégraphie; mais n’oublions pas qu’il ne s’agit pas de rechercher la simplicité pour elle-même, mais uniquement dans la mesure où elle ne s’oppose pas à la sécurité et à la rapidité.
- Principe de la méthode : La France a été partagée en un certain nombre de régions (G pour le
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- moment). Dans chacune d’elles, une station centrale régionale groupe les observations des stations météorologiques environnantes, soit au moyen du téléphone, soit par la télégraphie sans fil. La station centrale régionale transmet à son tour à Paris les observations qu’elle a réunies. Cette dernière transmission s’effectue uniquement par télégraphie sans fil. La transmission est donc une transmission à 2 degrés. Dans certains cas exceptionnels, on emploie une transmission à 5 degrés.
- A Paris, le Service météorologique militaire a organisé un important système d’écoutes et d’émissions comprenant 2 postes émetteurs de télégraphie sans fil et o postes récepteurs ('), ainsi que 5 lignes téléphoniques ; on peut ainsi recevoir simultanément les observations provenant de 6 stations différentes.
- Exemple d'une transmission uniquement radio-télégraphique : Message de Biarritz ; la station de Biarritz effectue son observation à 7 heures — elle fait partie de la région SW dont le central régional est à Toulouse. Le poste radiotélégraphique de Toulouse reçoit successivement les télégrammes des stations de sa région : l’heure fixée pour la communication avec Biarritz est 7 heures 15. — Toulouse rédige un message global contenant les observations du SW de la France et les transmet directement à Paris, L’heure fixée par Paris pour communiquer avec Toulouse est 7 heures 40 et c’est le poste récepteur n° 2 qui est chargé d’enregistrer cette émission. Paris rédige à son tour le message global pour toute la France et les pays occupés et le transmet par téléphone à la tour Eiffel. L’émission de la tour Eiffel commence à 8 heures 15. — Un perfectionnement a été prévu qui permettra de gagner encore du temps : au lieu de téléphoner à la tour Eiffel, le Service météorologique militaire commandera lui-même à distance l’émission de l’antenne au moyen d’une clef Morse située à proximité immédiate de son central radiotélégraphique. Nos lecteurs savent que c’est par un procédé très analogue que l’Observatoire de Paris commande à distance les signaux horaires qu’envoie la tour Eiffel.
- La nature des émissions radiométéorologiques appelle une remarque. Avant la guerre toutes ces émissions étaient faites en ondes amorties. Mais leur nombre a tellement augmenté que l’espace serait presque constamment rempli par les seules émissions météorologiques. Aussi, on a substitué presque partout aux ondes amorties, les ondes entretenues, qu’un poste récepteur ne peut percevoir que s’il est rigoureusement accordé avec elles. En particulier, dans le système que nous venons de décrire, l’émission delà tour Eiffel se fait seule en ondes amorties, et encore faut-il considérer que cette situation n’est que provisoire. Comme beaucoup des radiotélégraphistes amateurs ne possèdent pas le matériel spécial
- 1. Dont un spécialement réservé à l’écoule des émissions météorologiques des pays étrangers.
- qui permet de capter les ondes entretenues, ils perdront le profit des émissions régionales, pourtant fort intéressantes. Ils consentiront volontiers à ce sacrifice en pensant aux avantages que la discipline radiotélégraphique générale retire de ces nouvelles méthodes. Il en est aujourd’hui de la météorologie comme il en fut autrefois de l’électricité : dès qu’une science se perfectionne dans le domaine théorique et donne lieu à d’importantes applications pratiques, elle échappe aux amateurs,même aux plus fervents, pour devenir l’apanage de spécialistes et de techniciens.
- Faisons remarquer aussi l’avantage supplémentaire qui résulte de la création des centres radioté-légraphiques régionaux : leur émission donne les renseignements provenant d’une région égale à peu près au 1/6 de la France, c’est-à-dire de l’ordre de celles que traverse une ligne aérienne ordinaire. Gomme ces émissions ont lieu en moyenne une demi-heure après l’heure de l’observation et qu’elles peuvent être entendues par tous les terrains d’aviation situés à moins de500 km., on voit quel intérêt elles présentent pour les lignes aériennes.
- Exemple d'une transmission mixte : Observations du Pic du Midi : dans certains cas l’installation d’un poste radiotélégraphique serait trop onéreuse ou même impossible, c’est le cas au sommet du Pic du Midi par exemple. On a recours alors au téléphone pour relier la station météorologique au centre régional. Rien n’est modifié dans le reste des transmissions.
- Mesures de sécurité : Les transmissions puissantes, comme celles de la tour Eiffel, sont soumises à une discipline très stricte et aucune raison ne doit permettre d’en retarder l’heure. 11 est donc essentiel que toutes les observations qui' doivent composer le message de la tour Eiffel arrivent exactement dans les délais imposés. Dans ce but, un certain nombre de messages importants parviennent à Paris par deux voies en étant transmis aux deux centraux régionaux les plus voisins de la station météorologique. Dans cette catégorie de stations, citons Biarritz et Bordeaux, importants lors des situations orageuses, Montpellier important dans les cas de mistral.
- Un second dispositif de sécurité réside dans le grand intervalle (45 minutes en moyenne) qui sépare l’heure des communications avec les centraux régionaux de l’heure d’émission de la tour Eiffel. On pourrait, semble-t-il, réduire d’au moins 1/4 d’heure cet intervalle et lancer le message de la tour Eiffel 1 heure seulement après l’observation. L’avenir dira si ce perfectionnement est possible. Pour l’instant le Service météorologique militaire, instruit par une longue expérience, a voulu se réserver une grande marge de sécurité permettant de demander des répétitions lorsque des accidents ou des décharges atmosphériques viennent troubler les communications radiotélégraphiques.
- c) Codes et horairês. — Voici maintenant tous les renseignements nécessaires pour utiliser les émis-
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- MÉTÉOROLOGIE ET TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- sions météorologiques de la tour Eiffel depuis le 1er novembre.
- Nous rappelons que ces émissions se classent en 2 catégories :
- 1° Les émissions quotidiennes donnant a très brel délai les observations faites dans 22 stations françaises ainsi qu’à Bruxelles et à Mayence. Les radiogrammes, rédigés par le Service météorologique militaire, répondent aux nouveaux besoins nés du développement de l’aéronautique, comme il a été exposé plus haut. On remarquera qu’ils contiennent seulement les renseignements provenant de la France et des pays voisins.
- Une plus grande extension du champ des stations ne permettrait pas d’assurer une émission à si bref délai. Il n’en résulte d’ailleurs aucun inconvénient puisque les pays étrangers (Grande-Bretagne, Espagne,' Tehéco-Slovaquie, Italie, Suède, Pologne, Danemark, Allemagne,etc...) ont organisé de leur côté des émissions nationales, analogues aux émissions françaises et qu’il est possible d’entendre aisément en France. Cet ensemble d’émissions dont l’organisation première a été préconisée immédiatement après l’armistice par le général Bourgeois alors directeur du Service Géographique de l’Armée, se perfectionne rapidement.
- 2° Une émission quotidienne du même type que l’émission d’avant-guerre et correspondant aux anciens besoins généraux. Cette émission donne les observations d’une dizaine de stations distribuées cette fois dans l’Europe entière. Elle a lieu 4 h. 30 après l’observation. Elle donne de plus des renseignements en clair sur la situation isobarique et une prévision générale pour la journée du lendemain- Elle est rédigée par le Bureau Central météorologique de France.
- Pour les 2 catégories, la longueur d’onde est de 2600 mètres. Les ondes sont amorties.
- I. — Radiogrammes du type i.
- a) Horaire. — La tour Eiffel envoie 4 messages de ce type par jour.
- Ils contiennent :
- à 2 h. 45 les observations effectuées à 1 h. à 8 h. .45 — — 7 h.
- à 14 h. 15 — — 15 h.
- à 19 b. 30 — — 18 h.
- Les observations sont effectuées dans les 24 stations indiquées plus loin sur :
- a) la pression atmosphérique et la tendance barométrique (l); b) le vent au sol (direction et vitesse); c) l’état du ciel et la direction des nuages supérieurs; d) la température; e) la pluie tombée en 24 heures; /) l’état de la mer (éventuellement); g) le vent aux diverses altitudes (jusqu’à 4000 mètres et pour certaines stations seulement).
- b) Structure. — Chaque émission se compose des éléments suivants ;
- \. Variation de la pression dans les o heures qui précèdent l’observation,
- 1° Les appels de la station (F. L.) suivis des mots « MÉTÉO FRANGE » ;
- 2° Les observations des stations, précédées chaque fois d’un groupe de deux chiffres qui caractérise la station et traduites au moyen de groupes de 5 chiffres (4 groupes par station à 7 heures, 5 groupes à I heure, à 15 heures et à 18 heures) ;
- 5° Les sondages, traduits pour chaque station par deux groupes de 6 lettres.
- Codes conventionnels :
- c)
- 01 Rochefort 02 Biarritz 05 Bordeaux 04 Bruxelles 07 Dijon 08 Calais 09 Limoges 11 Sl-Mathieu
- 13 Mayence
- 14 Montpellier
- 15 Paris (Dugny)
- 18 Rennes
- 19 Strasbourg
- 21 Toulouse
- 22 Tours
- 24 St-Julien-en-Genevois.
- 27 Alençon
- 28 Amiens
- 29 Cosne
- 50 Le Havre
- 31 Istres
- 32 Metz 35 Privas
- 54 Sommesous
- Forme des observations d’une station :
- a) Observations de 7 heures.
- Elles sont traduites pour chacune des stations par 4 groupes de 5 chiffres (le dernier groupe pouvant n’avoir que 4 chiffres) dont voici le schéma :
- BBBDD FCTTN fibbPP MMmmS BBB pression barométrique en dixièmes de (mm. le chiffre 7 .des centaines de millimètre étant supprimé.
- DD la direction du vent au sol.
- F la force du vent au soi.
- C l’état du ciel.
- TT la température.
- N la direction des nuages supérieurs.
- [3 la caractéristique de la tendance, bb la tendance.
- PP la pluie tombée depuis 24 heures est exprimée en millimètres.
- MM le maximum de température depuis 24 h. mm le minimum.
- S l’état de la mer.
- Les codes détaillés sont exposés ci-dessous :
- b) Observations de 1 heure, 13 heures et 18 h. Elles sont traduites pour chacune des stations par
- 1 groupe de 5, 1 groupe de 4 et 1 groupe de 3 chiffres.
- BBBDD FCTT fibb Les lettres ont la même signification que ci-dessus.
- c) Sondages.
- Ils sont traduits pour chacune des stations par
- 2 groupes de 6 lettres.
- Symboliquement : Dt Vt D2 V2 Ds V3 D4 V,, Ds VB D„ Y0 Dt indique la direction du vent9à 500 mètres. Yp — force — 500 »
- D2 et V2 à 1000 m.
- D, et V3 à 1500 m.
- D* et Y* à 2000 m.
- D5 et Y5 à 5000 m.
- D„ et Y6 à 4000 m. -
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- 16 — MÉTÉOROLOGIE ET TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- II. — Radiogrammes rédigés par le bureau central
- MÉTÉOROLOGIQUE.
- Heure d’émission Tl h. 50.
- Le message commence par les lettres B.C.M.
- Il renferme les observations effectuées à 7 heures, dans 14 stations.
- C l’état du ciel suivant le même code que dans les autres émissions.
- Liste des stations et lettres caractéristiques :
- S Stornoway CF Clermont-Ferrand
- Y Valencia N Nice
- Hapararanda
- PÉTROGRAD
- Æcmei
- lantzig
- VARSOVIE
- Cracovie
- Çes.Treb.
- \ Strasbourg * Dijon
- 'wmond F?
- T . Milan
- Munich
- VIENNE
- Kichinev
- BUDAPEST
- frieste
- Biarritz
- BELGRADE
- fhrpignan
- SOFIA
- Cacérèi
- COMSTJ
- Nemours
- Tougourt
- Fig. 2. — Les stations météorologiques de l'Europe.
- La forme des observations d’une station est la suivante :
- ii BBDDPFC
- où i i représente une ou deux lettres qui caractérisent la station.'
- BB la pression barométrique en mm entiers, le 1er chiffre 7 étant supprimé.
- DD la direction du vent suivant le même code que dans les autres émissions.
- F la force du vent suivant le même code que dans les autres émissions.
- C Copenhague PE Perpignan
- IIF Le Ilelder BI Biarritz
- PR Prague CB La Corogne
- P Paris R Rome
- 0 Ouessant A Alger.
- Ces renseignements sont suivis de phrases en clair donnant un résumé de la situation générale et une prévision pour le lendemain en France.
- Pli. SCUERESCHEWSKY.
- Ingénieur au Corps des Mines.
- ' Ancien Chef du Service Météorologique aux Armées,
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, à Paris.
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- Frise sculpturale. — Scènes australiennes. Cliché .Vizzavonna.)
- L’INSTITUT DE PALÉONTOLOGIE HUMAINE
- Toutes les personnes ayant voyagé sur la Côte d’Azur, vers la frontière italienne, connaissent les Daoassé Rousse, ou Rochers rouges, dont les escarpements, terminant de ce côté la chaîne des Alpes, tombent à pic dans la mer, non loin de Menton, mais en territoire italien, sous l’antique village de Grimaldi.
- Ces rochers süperbes, aux colorations chaudes, sont creusés de grottes qui s’ouvrent largement sur la mer bleue, dans un paysage de rêve, et qui peuvent être considérées comme le berceau de l'Institut de Paléontologie humaine, inauguré à Paris, le 25 décembre dernier, en présence de M. le Président de la République.
- Les grottes de Grimaldi, dites aussi grottes de Menton, sont en effet depuis longtemps célèbres dans la science. C’est de l’une d’elles que M. Rivière retira, en 1872, le squelette de « l’Homme fossile de Menton », une des plus belles pièces de la galerie d’Anthropologie du Muséum.
- Le Prince de Monaco, Albert Ier, dont la noble curiosité scientifique s’exerce dans toutes les directions, s’intéressa de bonne heure aux grottes de Grimaldi. Dès 1885, il y avait travaillé lui-même et avec beaucoup de méthode. En 1895, désireux de préparer la solution d’importants problèmes d’anthropologie préhistorique qui se posaient aux Ba-oussé Rousse, le Prince ordonna des travaux d’exploration systématique. Les fouilles, conduites avec une rare habileté par M. le chanoine de Villeneuve . et i son aide Lorenzi, ont duré plus de dix ans. Elles ont fourni de. précieux résultats scientifi ques. Grâce à elles, nous sommes aujourd’hui en possession de renseignements précis sur la succession des événements aux temps quaternaires dans cette région. Elles ont livré, avec une grande quantité d’ossements d’animaux, d’innombrables produits d’industries humaines primitives et les squelettes mêmes des Hommes, auteurs de ces industries. Tous
- Fig. i. — Façade principale. (Cliché Vizzavonna.)
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- Frise sculpturale. — La mort du gorille. La chasse à l’élan.
- ces documents, aujourd’hui exposés dans le Musée anthropologique de Monaco, ont été décrits en une monographie de grand, luxe, éditée aux frais du Prince et à laquelle ont collaboré MM. de Villeneuve, Ë. Cartailhac, le professeur Verneau et l’auteur de cet article. Le Prince de Monaco, encouragé par de tels résultats, s’éprit de plus en plus de tout ce qui a trait à notre préhistoire. A ce moment, MM. Cartailhac et Breuil revenaient d’Espagne avec, dans leurs carions, les fac-similés des étonnantes fresques polychromes de la caverne d’Altamira, bieri connues des lecteurs de La Nature. Le Prince se chargea des frais considérables de la reproduction et de la publication de ces merveilles.
- Et, quelques années après, lorsqu’il put voir, dans mon laboratoire du Muséum, le squelette si impressionnant de l’IIomme fossile de La Chapelle-aux-Sainls, son esprit fut vivement frappé du contraste que présentent, d’une part, l’importance philosophique de toutes ces études et, d’autre part,la faiblesse des moyens d’aciionmis jusqu’ici au service de la. Paléontologie humaine,:s.cience éminente ment française et pourtant encore à peu près ignorée
- des pouvoirs officiels, académiques et universitaires de notre pays. C’est alors qu’il résolut de fonder un Institut, dont le but fut magnifiquement défini par la première phrase de la lettre qu’il écrivait, le 2o novembre 1910, au Ministre de l’Instruction publique pour lui annoncer ses intentions.
- « Au cours de ma vie laborieuse, disait-il, j’ai souvent regretté qu’une place plus grande ne fût pas attribuée, dans le mouvement intellectuel de notre époque, à l’étude du mystère qui enveloppe les origines de l’Humanité. A mesure que mon esprit s’éclairait par la culture scientifique, je souhaitais plus ardemment de voir établir sur une base méthodique les investigations nécessaires pour é-voquerles traces fugitives que nos ascendants ont laissées dans le sein de la terre pendant une incalculable succession de siècles. Et je pensais que la philosophie et la morale des sociétés humaines seraient moins incertaines devant l’histoire des générations, écrites avec leur propre poussière. »
- Ayant ainsi résolu de.,créer « un foyer puissant d’études basées sur des fouilles méthodiques », le
- Fig 2. — Un coin de la salle de conférences et d’exposition. (Cliché Yizzavonna.)
- Frise sculpturale. — Scènes australiennes.
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- Frise sculpturale. — La poterie. Le tissage.
- Prince de Monaco dotait le nouvel établissement d’un immeuble qu’il devait faire construire et d’un capital de 1600000 francs. Le 15 décembre 1910, VInstitut de Paléontologie humaine fut reconnu d’utilité publique par l’Etat français.
- D’après ses statuts, le nouvel Établissement a pour but le progrès de la science sur toutes les questions relatives à l’origine et à l’histoire de l’Homme fossile.
- Les principaux moyens d’action sont : 1° des laboratoires où est étudié le produit des fouilles effectuées par le personnel de l’institut ou d’autres travailleurs sous sa direction ; 2° des publications servant à faire connaître les résultats des fouilles et des recherches scientifiques ; 3° des cours et des con férences sur la Paléontologie humaine et la Préhistoire.
- L’Institut est dirigé, au point de vue administratif, par un Conseil d’administration composé de six membres de nationalité française et présidé par S. À. S. le prince de Monaco. Il est dirigé, au point de vue technique et scientifique, par un Comité de perfectionnement conoposé de douze membres, français ou étrangers. Le Directeur technique de l’Institut doit être de nationalité française. L’enseignement et les travaux de recherches sont confiés à des professeurs. .
- Sans attendre la construction du bâtiment, qui devait exiger un certain temps, l’Institut se mit au travail. Les professeurs, MM.
- Breuil et Ober-maier, entreprirent en France, en Espagne, dans l’Europe centrale, des explorations et des fouilles considérables, tandis qu’un certain nombre de chercheurs indépendants' étaient encouragés dans leurs recherches par des subven-tions. .
- Le nouvel édifice construit par M. 1 Pontremoli, architecte du Mu-
- séum, ne tarda pas à s’élever. H orne aujourd’hui de ses façades élégantes cette partie du boulevard Saint-Marcel naguère occupée par le Marché aux chevaux. Ses façades offrent toute une oeuvre sculpturale due à l’habile ciseau de M. Constant Doux et dont l’idée est due à notre fondateur lui-même. Le Prince de Monaco a voulu, en effet, que son nouvel Institut ait des dehors séduisants, d’une belle tenue artistique et révélant, dès l’abord, par le choix des motifs décoratifs, tout l’intérêt des études qui s’y poursuivent.
- De vastes sous-sols (omprennent des salles de déballage et de classement provisoire des produits de fouilles, des ateliers de préparation et de moulage. Au rez-de-chaussée se trouvent une grande salle de conférences et d’exposition, les services généraux, Direction, secrétariat, des laboratoires de photographie et de chimie, les cabinets de travail des professeurs.
- L’Institut n’est pas un Musée et ne doit pas avoir pour but d’amonceler des collections. Mais il a besoin, pour l’enseignement et pour l’étude, d’avoir des séries, aussi complètes que possible, d’objets de comparaison, dans les divers domaines de l’Ethnographie préhistorique, de 'l’Anthropologie, de l’Anatomie comparée et de la Paléontologie des dernières époques géologiques. Ces séries, dès aujourd’hui fort importantes, sont disposées et classées dans trois salles dites de comparaison qui
- entourent, au premier étage, une vaste bibliothèque et qui sont comme le complément de celle-ci : les collections d’objets d’étude, à côté des collections de livres. La bibliothèque est aménagée, en même temps, comme salle dei travail, et quelques cabinets, a ce même étage, Sont réservés à des savants de distinction qui désireraient faire un séjour à l’Institut.
- Fi;g. 3. — La bibliothèque< (Cliché Vizzavonna.)
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- LA PIÉZO-ÉLECTRJC1TÉ ET SES APPLICATIONS
- Les matériaux des fouilles, ainsi déballés, triés, nettoyés, préparés, dans les salles du sous-sol, photographiés au rez-de-chaussée, étudiés au premier étage, doivent faire l’objet de mémoires imprimés. Le deuxième étage comprend, avec une salle de dessin, des pièces où sont emmagasinées les publications.
- Conformément aux volontés du Prince de Monaco, celles-ci sont distribuées gracieusement aux établissements et aux personnes qu’elles intéressent le plus directement. Elles servent ainsi à enrichir la bibliothèque de l’Institut par voie d’échanges. Quelques exemplaires sont mis dans le commerce par l’intermédiaire de MM. Masson et Cie, éditeurs (').
- 1. Voici les principales de ces publications : Les Grotles de Grimaldi, par MM. de Villeneuve, M. Boule, E. Cartailhac, 11. Yekneau, 2 vol. in-4° avec 64 p'anclies en héliogravure. — La série, comprenant 5 vol. in-4° des Peintures et gravures murales des cavernes paléolithiques, avec un total de 217 planches hors texte, en noir ou en couleurs. — Les
- L’Institut devait être inauguré à la fin de 1914. La guerre a été cruelle pour lui comme pour tous les autres établissements scientifiques. II a dû, pendant ces six dernières années, vivre d’une vie ralentie. Espérons que son inauguration officielle, devant une assemblée d’élite, sera pour lui le point de départ d’une ère de prospérité, je veux dire d’une ère de travail intense et productif, et remercions son illustre fondateur, grand ami de la France et de la science, qui mérite si bien le titre de « Prince utile » que lui décerna un grand artiste le jour de l’inauguration du Musée Océanographique de Monaco.
- Marcelle* Boule,
- Professeur au Muséum national,
- Directeur de l’Institut de Paléontologie huma ine.
- anciens Palagons, par le ])r Verseau, 1 vol. in-4° avec 15 pl. — Le Compterendu de la 13° session du Congrès international d!Anthropologie et d'Archéologie préhistoriques, Monaco, 1906, 2 vol. in-8". — Et une petite série de Rapports annuels par le Directeur et les Professeurs.
- Frise sculpturale. — Les origines des beaux-arts.
- LA PIÉZO=ÉLECTRICITÉ ET SES APPLICATIONS
- Les propriétés piézo-électriques du sel de Seignette.
- Il est généralement connu de tout le monde que les corps à l’état de cristaux présentent des propriétés physiques bien caractérisées, à différents points de vue, et notamment vis-à-vis des rayons lumineux, domaine oit certains d’entre eux donnent lieu à des phénomènes d’une importance capitale, comme, par exemple, la polarisation.
- Ces propriétés particulières n’existent pas au même degré pour tous les genres de cristaux; quelques substances les possèdent à un degré beaucoup plus marqué que la généralité des autres corps et sont, pour cette raison, devenues classiques dans les expériences sur la polarisation et les phénomènes du même genre.
- Tels sont spécialement les cristaux de tourmaline et de quartz que l’on utilise d’une façon courante dans les laboratoires de physique et dont les propriétés particulières sont mises à profit industriellement pour des travaux de recherche, de contrôle d’un grand intérêt pratique.
- Chimiquement on donne le nom de tourmaline à des horosilicates lluorifères complexes d’alumine, dans lesquels domine tantôt la magnésie, tantôt le fer, avec accompagnement de manganèse, de chaux, de potasse, de soude, parfois de lilhine, et souvent de traces d’acide phosphorique.
- Physiquement, la tourmaline se présente en prismes rhomboédriques à six ou à neuf pans, ayant souvent une section triangulaire rappelant un triangle sphérique, de couleur variable selon les éléments qui y dominent :
- noir, brun foncé, brunâtre, vert, bleu, rouge, rose, lie de vin, et parfois de plusieurs couleurs.
- On la rencontre au milieu du granit, du gneiss, de la syénite, des schistes, chloritiques ou talqueux, de la dolomie, des calcaires cristallirls etc., dans un grand nombre de régions : en Sibérie, à l’ile d’Elbe, au Saint-Golhard, au Brésil, aux États-Unis (Massachusets), en Suède, dans le llartz, dans les Cornouailles, au Groenland, etc.
- Quant au quartz, c’est un cristal de silice du système rbomboédrique très répandu et dont-il existe des variétés extrêmement nombreuses, de formes et de couleurs distinctes, selon les matières étrangères qui peuvent y être mélangées en proportions plus ou moins considérables.
- Au point de vue cristallographique, la caractéristique de la tourmaline et du quartz est d'être hémiédrique, c’est-à-dire d’échapper à la loi de symétrie à laquelle sont soumis la plupart des cristaux ; ainsi les cristaux de tourmaline se présentent d’ordinaire sous l’aspect de colonnes prismatiques, terminées au sommet et à la base par des systèmes de faces, non symétriques, à quoi ils doivent de donner lieu à l’égard des rayons lumineux, aux phénomènes spéciaux susvisés.
- Les cristaux hémiédriques, ou du moins certains d’entre eux(ceuxà faces inclinées) se distinguent encore des cristaux ordinaires ou holoédriques par une autre propriété très curieuse : par la pyro-électricité.
- C’est avec la tourmaline que la pyro-électricité a été observée tout d’abord; en 1705, ayant chauffé des cris-
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- : LA PIÉZO-ÉLECTRICITÉ
- taux de celte espèce, sur de la braise, dans un but demeuré inconnu, un chercheur hollandais constata que les cristaux en question, après avoir été ainsi chauffés, et pendant la période de refroidissement, avaient la propriété d’attirer des parcelles légères de différents corps; cette observation fut signalée en 1707 dans un opuscule publié en Allemagne et à partir de ce moment la tourmaline reçut le nom de pierre électrique, ou aimant de Ceylan.
- Actuellement, on est porté à considérer comme probable cependant que cette propriété était connue déjà dans l’antiquité ; Pline fait allusion « à certains minéraux qui attirent les corps légers lorsqu’ils ont été soumis à l’action solaire ou frottés » et Poggendorff suppose que les minéraux en question, que Pline appelle carbun-culus, étaient des fragments de tourmaline.
- L’électrisation de la tourmaline sous l’influence de la chaleur est un phénomène très différent de celui qui se manifeste dans l’électrisation par frottement : dans l’électrisation par frottement l’un des corps frottants est électrisé positivement et l’autre négativement, tandis que dans l'électrisation de la tourmaline, celle-ci porte les deux électricités simultanément.
- Par réchauffement, il y a dans le cas de la tourmaline dissociation des deux électricités sur le corps même et, entre les extrémités de celui-ci se produit une différence de potentiel, ou si l’on aime mieux une force élec-tromotrice, comme dans le cas d’une pile électrique ou thermo-électrique, bien qu’il s’agisse en l’occurrence d’un système homogène et non d’un groupement de corps différents.
- Le phénomène peut être mis en évidence d’une façon très simple ; on chauffe des cristaux de tourmaline dans un fourneau quelconque, on les retire et tandis qu’ils sont encore chauds on les saupoudre à travers un tamis en mousseline, du mélange en poudre fine, de minium et de soufre, que l’on emploie dans l’expérience bien connue dite des figures de Lichtenberg.
- On sait que, par leur frottement l’une contre l’autre, les deux poudres s’électrisent, la première positivement, et la seconde négativement ; tombant sur les cristaux de tourmaline, le soufre adhère à l’un des bouts, ce qui en indique l’électrisation positive et le minium à l’autre bout, ce qui dénoncé l’électrisation négative.
- Plus tard l’étude attentive de la pyro-électricité a fait reconnaître que l’électrisation se lie étroitement à certaines élongations et contractions des cristaux; en 1883, Curie a découvert que les phénomènes sont soumis à la grande loi de la réversibilité de telle sorte que la tension et la compression provoquent l’électrisation; une traction exercée sur un cristal de tourmaline, dans une direction convenable, a le même effet qu’un échauffement et une pression correspond à un refroidissement ; la même chose se produit avec le quartz.
- Le phénomène de la piézo-électricité peut être mis en évidence d’une façon assez simple ; on prend un cristal de tourmaline aussi gros que possible et on en sépare une lame, par une cassure perpendiculaire à l’axe principal (allant de la base au sommet) ; sur cette lame on place une lame de laiton reliée à un électromètre, puis sur la lame, un poids que l’on presse à la main ; oh voit l’électromètre dévier dans un sens ; si l’on retourne la lame de tourmaline, la déviation de l’électromètre change de sens, indiquant un renversement de la polarité.
- L’expérience se fait de la même façon avec le quartz, mais tandis qu’avec la tourmaline la piézo-électricité ne se manifeste que*sous l’action d’une pression s’exer-
- ET SES APPLICATIONS......................... — 21
- çant perpendiculairement aux faces, le quartz y donne lieu aussi pour des pressions s’exerçant sur les côtés : Curie a étudié les lois du phénomène et trouvé, notamment que la quantité d’électricité produite est proportionnelle à la pression.
- Après lui, différents physiciens se sont livrés à des travaux étendus sur cette question ; Yoigt y consacra même un livre spécial ; il fut établi que les cristaux susvisés possèdent des axes électriques déterminés, suivant lesquels doit s’exercer la pression pour donner le maximum d’effet; celui-ci se produit sur les faces normales à l’axe électrique suivant lequel s’exerce la pression ; sur ces faces on recueille des quantités d’électricité égales et de signes contraires.
- Les quantités d’électricité obtenues, q, sont proportionnelles à la surface S sur laquelle on recueille l’électricité, à la pression P exercée par unité de surface et à un coefficient K, qu’on appelle constante piézo-électrique, de telle sorte que q=KPS; q étant exprimé en unités électrostatiques CGS, P en grammes par centimètre carré et S en centimètres carrés, la constante piézoélectrique du quartz est K =6,45. 10-8 et celle de la tourmaline K =5,71.10~8 (chiffres donnés dans le recueil des Constantes physiques de la Société française de Physique).
- Comme on le voit, les quantités d’électricité rendues disponibles sont extrêmement faibles, et malgré P intérêt scientifique du phénomène, il n’avait jamais paru qu’il pût en être fait aucune application pratique ; cèpen-d'ant, M. J.-J. Thomson a récemment proposé d’en tirer ün parti très intéressant, pour mesurer ' les pressions développées par l’explosion dans les armes à feu et dans les moteurs à explosion.
- Dans ces engins, les pressions sont développées en des temps extrêmement courts et il est très difficile de les évaluer par des procédés mécaniques ; le phénomène de la piézo-électricité, dans la tourmaline ou le quartz, permet au contraire de les observer d’une façon élégante et avec précision, suivant la disposition indiquée par M. J.-J. Thomson.
- Sur chacune des deux faces opposées d’une lame de tourmaline est appliquée une feuille de laiton ; les deux lames sont reliées à deux plaques métalliques montées dans un tube à vide ; le cristal entre ces deux lames est disposé dans le milieu dont on veut étudier les variations de pression. Sous l’effet de l’explosion, le cristal s’électrise et détermine une différence de potentiel entre les électrodes du tube.
- La question est d’observer celte différence de potentiel ; pour cela, entre les plaques du tube est envoyé un flux d’électrons produits par un filament métallique, chauffé électriquement et placé dans un compartiment du tube à vide communiquant, par un canal très étroit, avec la chambre principale, où sont placées les deux électrodes ; à l’extrémité du tube opposée au filament est placé un écran ou une plaque photographique.
- Aussi longtemps que la tourmaline n’est soumise à aucune pression, la différence de potentiel entre les plaques du tube est nulle et le flux d’électrons restant rectiligne, vient frapper l’écran centralement ; si une pression se produit, la tourmaline s’électrise, une différence de potentiel a lieu, entre les plaques, et le flux d’électrons est dévié.
- Le tout est de faire en sorte que les images données sur la plaque ou l’écran, puissent être interprétées et, pour cela, qu’elles ne se superposent pas; déplacer la plaque n’est pas possible, dans le tube ; la solution indi-
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- LES INONDATIONS DE PARIS
- quée par M. J. J. Thomson consiste à imprimer au flux d’électrons même un mouvement déterminé, en soumettant ce flux à l’action d’un champ magnétique alternatif.
- L’idée est ingénieuse et des photographies prises par M. Thomson dans ces conditions ont permis déjà de se livrer à d’intéressantes observations ; dans une conférence donnée il y a quelques mois, sur cette application, l’auteur de la méthode émettait l’espoir que celle-ci pourrait être utile dans différentes directions.
- Il envisageait également la possibilité de substituer le quartz à la tourmaline pour les expériences de ce genre, ainsi que les cristaux de sucre de canne ; il n’est pas interdit de supposer, d’autre part, que l’on pourra établir des méthodes d’observations plus faciles et plus simples, par exemple, en recourant à des procédés inspirés de ceux qui sont en usage avec les tubes à émission électronique en radiotélégraphie et en radiotéléphonie.
- Mais un champ d’étude plus intéressant encore vient d’être ouvert en cette matière par le physicien américain A. Mc. Lean Nicolson, à la suite de recherches expérimentales. sur les propriétés pyro-électriques et piézo-électriques d’autres catégories de cristaux.
- M. Mc Lean Nicolson a particulièrement étudié ces propriétés dans les cristaux du tartrate de potassium et de sodium, qui présentent sur les cristaux de tourmaline et de quartz l’avantage de pouvoir sc préparer facilement dans le laboratoire et d’atteindre aisément dts dimensions considérables.
- Le tartrate sodico-potassique, qui correspond à la formule C4H4 O6 Na K -j- 4 II2 0, est un sel bien connu dans le commerce sous le nom de sel de Seignette ou de sel de la Rochelle ; il fut découvert en 1072 par Pierre Seignette, pharmacien à La Rochelle.
- On l'obtient en saturant le bitarlrate de potassium par le carbonate de potassium ; on porte à l’ébullition 12 parties d’eau auxquelles on ajoute, par portions, 4 parties de crème de tartre et 5 parties de carbonate de soude cristallisé ; on filtre, on évapore, et on laisse refroidir; on obtient de beaux cristaux de tartrate sodico-potassique, que l’on peut purifier par une nouvelle cristallisation.
- Les cristaux dérivent du type orthorhombique ; ils sont hémiédriques ; ils polarisent de la lumière comme avec la tourmaline, le quartz, etc. ; ils sont également doués, à un degré très appréciable, grâce à leur volume, des propriétés pyro-électriques et piézo-électriques
- M. Mc Lean Nicolson a réalisé avec, ces cristaux quelques expériences d’un haut intérêt et il a construit des dispositifs extrêmement curieux qui permettent d'entrevoir de belles applications; voici, sommairement, quelques-unes de ses observations, faites au moyen de cristaux préparés de la façon susindiquée, séchés dans l’alcool, puis au four, soumis ensuite à un vieillise-ment de quelque temps et finalement montés entre deux plaques d’aluminium.
- Un dispositif de l’espèce étant soumis à une torsion convenable, on constate, entre les plaques, une différence de potentiel qui peut aller jusqu’à 500 volts ; réciproquement si on applique au cristal, monté comme il est dit ci-dessus, une certaine différence de potentiel, il se tord sur lui-même ; soumis à un courant alternatif, il entre en vibration et produit un son plus ou moins fort selon la tension appliquée.
- Avec une tension de 500-550 volts, le son se perçoit à plusieurs centaines de mètres ; mais il n’est pas nécessaire d’aller à cette tension pour que le son soit nettement perceptible; recevant des courants téléphoniques ordinaires, par exemple, le cristal les traduit en vibrations sonores et fonctionne comme téléphone haut parleur.
- L’effet est particulièrement intense,si l’on enveloppe le cristal dans une feuille de papier que l’on tord sur lui-même, les électrodes se trouvant au-dessus et au-dessous ; un tel dispositif peut servir de transmetteur, si on le soumet à des vibrations sonores dirigées sur l’enveloppe de papier, celle-ci communique les vibrations au cristal et lui fait produire dans le circuit électrique où il est inséré, par l’intermédiaire de ses électrodes, des courants qui peuvent aller actionner, à distance, comme ceux d’un transmetteur microphonique, un écouteur ou un autre cristal.
- Avec l’écouteur téléphonique les résultats sont très nets si Ton a soin d’employer un instrument d’une résistance en rapport avec celle du cristal même, par exemple un écouteur à haute résistance (12 000 ohms) du type employé en radiotélégraphie.
- Tels sont les phénomènes observés et publiés tout récemment par M. Mac Lean Nicolson ; nous ignorons s’ils ont été vérifiés jusqu’ici par d’autres expérimentateurs et, en ce qui nous concerne personnellement, le temps nous a fait défaut pour en tenter l’épreuve ; mai.s il n’est pas douteux qu’ils n’éveillent l’attention des savants et des chercheurs, et donnent lieu à bref délai à des recherches nouvelles. Henri Marchand.
- LES INONDATIONS DE PARIS
- Dans la séance du 9 mars 1920 consacrée à l’examen d’un programme de grands travaux de ports et de défense de Paris contre les inondations, le Conseil général de la Seine a évoqué ces heures tragiques de 1910 où la capitale était menacée dans son existence par l’élément que rien n’arrête : Les grandes lignes de Lyon, d’Orléans et du Havre coupées ainsi que la Grande et la Petite Ceinture, le tiers du Métropolitain inondé, les tramways arrêtés faute de courant, la moitié des fils télégraphiques hors de service, 14 000 abonnés privés du téléphone, le ravitaillement par eau interrompu pendant plusieurs mois consécutifs, elc., etc.
- UneCommissionestimalesdégàtsà 150 000 000 fr. mais les pertes de toute nature atteignirent certainement le milliard.
- Or, nous devons nous estimer heureux d’en être quittes à ce prix, quelque énorme soit-il, car le désastre aurait pu dégénérer en catastrophe.
- ï. Monographie de la crue du 28 janvier 1910. — L’amplitude exceptionnelle de la crue de 1910 fut en effet la résultante de deux événements :
- 1° Une chute d’eau torrentielle les 18, 19 et 20 janvier (4) sur l’intégralité du bassin séqua-
- 1. La hauteur d’eau tombée les 19 et 20 fut de 1 m. 45 au Pommoy, 1 m. 47 aux Seltons. 1 m, 17 à Saulieu (Morvan),
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- LES INONDATIONS DE PARIS
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- nien, déjà à l’état de complète imbibitiûn par l’effet de grosses pluies antérieures ;
- 2° Le renforcement de la crue extraordinaire correspondante des cours d’eaux de la haute vallée, par les produits de fortes pluies tombées les 23, 24, 25 et 26, principalement en deçà de la Champagne et de la Bourgogne, mais fort heureusement d’une intensité et d’une généralité bien moindres dans le bassin de l’Yonne.
- Les effets du chevauchement des deux séries de crues furent les suivants ;
- . La première crue de l’Yonne, comparable à
- Quarante-huit heures après environ, et précédé d’un flot énorme, survient le maximum de la haute Seine. Celui-ci, après avoir dépassé àBray tous ceux antérieurs connus, a été grossi à Montereau d’un afflux important de la Vanne (2e série) et à Mo-ret, d’une crue des plus volumineuses du Loing (2e série également).
- Arrivant dans la grande plaine de Juvisy, non seulement il la trouve bondée par des épandages d’eau qui l’empêchent de s’y délester à la façon de ceux de 1836 et 1866, mais encore il y reçoit les produits des puissantes sources alimentées par les
- Fig. i. — La Seine et ses affluents en amont de Paris.
- celle de 1836, passe le 25 à Juvisy, s’y superpose au débit considérable des affluents juvisiens (Q (2e série) et la décrue partielle qui aurait dû suivre, se transforme en un surhaussement du niveau de 0 m. 50 par 24 heures.
- 0 m. 82 à Langres, 0 m. 56 à Vassy, etc.... Or un quinquagénaire de Langres m’a dit « n’avoir jamais vu pleuvoir comme pendant ces deux jours ». Que penser de l’arrosage des Settons ?
- 1. Nous avons donné cette dénomination à l’ensemble des affluents à l’aval de Lagny, côté Marne, et de Moret, côté Seine, parce que Juvisy peut être considéré comme le point de convergence des trois principaux : l’Yères, l’Orge et l’Essonne. Fait curieux, surtout pour l’Yères qui draine un territoire peu perméable, ce bassin était dépourvu de stations hydrométriques.
- emmagasinements d’eau des quatre jours précédents dans toute la superficie perméable de la Beauce.
- Il conserve donc tout son relief, jusqu’à Gharen-ton, où, par surcroît, il précède seulement de quelques heures le maximum provenant de la haute Marne, qui, après avoir dépassé à Saint-Dizier tous ceux antérieurs connus, s’est, en cours de route, renforcé de ceux du Petit Morin et de l’Ourcq (2e série).
- Que serait-il arrivé si les crues extraordinaires des affluents juvisiens et du Grand Morin, écoulées respectivement depuis trente-six et vingt-quatre heures, avaient été maintenues à leur niveau par des pluies persistantes, et si, en plus, la crue de l’Yonne (2e série) avait été importante et avait amené
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- le lendemain un flot supplémentaire de 3 ou 400 mr> I par seconde, en tête de l’immense retenue constituée entre Corbeil et Paris?
- Une telle superposition des gros débits eût certainement déterminé un dépassement de la crue de 1910 de plus d’un mètre (1).
- Bien entendu, la 2e série de pluie aurait pu être suivie d’une troisième, puis d’une quatrième se succédant à des intervalles convenablement rapprochés et avec des intensités suffisantes pour maintenir les niveaux élevés (2 3).
- En pareil cas, le danger eût été extrême, car le sous-sol, détrempé à fond, aurait certainement cédé en nombre d’endroits sous le poids des lourds immeubles qui le chargent, déterminant ainsi, soit des effondrements analogues à ceux survenus en si grand nombre dans la banlieue, soit des ruptures d’égouts, de conduites d’eau et. de câbles.
- A un autre point de vue, combien terribles seraient les conséquences d’un tel cataclysme s’il se produisait au moment d’une mobilisation ou même d’une simple crise politique ou financière?
- En un mot, pour la sécurité de Paris, et par suite pour la vie de la nation, l’éventualité des inondations de la Seine est une menace inacceptable, qu’il convient d’écarter à tout prix.
- Du reste, les dirigeants se rendirent compte sur-le-champ de cette nécessité et l’on ne saurait leur imputer la responsabilité des résultats négatifs obtenus jusqu’à ce jour.
- Nota. — Pour l’intelligence de ce qui suit, rappelons que, d’une manière générale, les inondations ne peuvent être supprimées ou même atténuées en un point donné que par deux moyens : l’emmagasinement dans des réservoirs des eaux en excédent, ou bien leur amenée à la mer soit dans une dérivation spéciale, soit dans le lit de la rivière, agrandi en conséquence p) et débarrassé des atterrissements au fur et à mesure de leur production.
- Par contre,' doivent être proscrits systématiquement les ouvrages restreignant les épandages d’eau sur un parcours limité — les digues notamment — parce qu’ils augmentent de quantité correspon-
- 1. Cette constatation prouve que le fonctionnement de la dérivation de la Marne est incapable de soustraire Paris aux dangers d’une crue aussi forte que celle de 1910.
- 2. La crue de 1740 dura six semaines.
- 3. La pente nécessaire pour l’évacuation d’un débit donné est en effet d’autant plus faible que la section mouillée est plus grande. Il suffit donc d’augmenter convenablement celle-ci i partir de la mer pour éviter les épandages d’eaux sur les rives.
- dante les débits préjudiciables pour les riverains d’aval.
- II. Œuvre de la Commission des inondations. —
- La Commission des inondations, instituée par le Gouvernement au lendemain du passage du fléau avec charge de proposer les travaux susceptibles d’empêcher sa reproduction, ne découvrit aucun emplacement de réservoir approprié au rôle qui lui serait dévolu en cas de sinistre, et, d’autre part, jugea la dépense de l’approfondissement de la Seine trop élevée pour le recommander aux autorités.
- En fin de compte et par* malheur, elle attribua eette recommandation aux trois ouvrages suivants, voués par avance à l’exclusion, à cause de leur vice rédhibitoire commun : le report, sur des terrains non acquis, au mépris de tous droits et au risque de formidables indemnités, des épandages d’eau de crue dont elle proposait de préserver Paris et sa banlieue.
- 1° L’élargissement jusqu’à près de 50 m. du bras Sud de la cité, dont le débouché vers Notre-Dame s’abaisse à 27 m. La suppression de cet étranglement aurait en 1910 diminué d’une vingtaine de centimètres au plus le remous en amont de la Cité, mais, par contre, aurait surhaussé lé niveau de même quantité (1) à hauteur des quartiers beaucoup plus beaux et plus riches du Louvre, de l'Institut et du Palais Bourbon. Négatif apparaît donc le profit réel de la trentaine de millions que l’on propose d’y affecter (fig. 2).
- 2° L’approfondissement du long bief de Suresnes àBougival. Ce travail montant également à une trentaine de millions a pour objet de réaliser l’abaissement du niveau des crues au débouché du collecteur de Clichy au moyen de l’agrandissement de la section mouillée. Étant limité, il provoquerait le déplacement des épandages d’eaux et ouvrirait la portej toute grande aux demandes d’indemnités (fig. 5).
- 5° La dérivation de là Marne, d’Annet à la Briclie.
- 1. Les inondations bu épandages des crues sur les rives diminuent le débit en aval de toute la masse liquide restée en route, et leur suppression en un point donné au moyen de travaux appropriés — les digues notamment— a pour résultat infaillible d’augmenter ceux d’aval ou d’amont jusqu'à égalité de volume.
- En définitive ils améliorent la situation de certains immeubles soumis à la servitude des inondations, mais, en retour, et au risque de très grosses indemnités, ils aggravent celles d’autres immeubles et même exposent aux inondations certains autrJs qui en étaient à peu près où môme complètement affranchis.
- Comme il a été dit dans le texte, ils doivent donc être impitoyablement proscrits. Or les trois proposés par la Commission des inondations entrent tous dans cette catégorie.
- Pont
- Hôtel-Dieu
- ’îdÀrcole
- Tau Double
- leveché
- Fig. 2. — Le premier remède • de la Commission des Inondations : l'élargissement du petit bras de la Cité.
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- LES INONDATIONS DE PARIS
- suivant la corde de la grande boucle du fleuve et de son affluent entre Meaux et Saint-Denis. Cette œuvre considérable, évaluée par son auteur lui-même à 4D5 000000 de francs avec ses annexes, consiste en un canal avec plan d’eau normal a 45, accolé à celui de l’Ourcq, mais à 9 ou 10 m. en contre-bas, en passant et dessous au tournant de la Beuvronne. A partir de Sevran, où cesse l’accole-ment, la dérivation gagne la Seine à l’aval de Saint-Denis (fig. 4).
- La coupure du col de Sevran comporte une tranchée de 17 km de longueur et d’une trentaine de mètres de hauteur au point le plus haut.
- se raccorde par une ccluse avec le canal de l’Ourcq.
- La seconde, comprenant la grande tranchée longue de 17 000 m., est étroite et, au moment du débit maximum, a le plan d’eau incliné à 0,28 par kilomètre en moyenne.
- La troisième enfin, entre le barrage d’Aulnay et la Seine, consiste en un chenal de 15 000 m. de longueur, incliné à 0,50 par kilomètre, formant déversoir et à sec pendant le non-fonctionnement de la dérivation.
- e) Au point de vue de la navigation, la première section est navigable en tout temps, la seconde dans
- St Germain
- Partie ou le niveau
- St Denis
- o
- ^Débouché des égouts Glichy
- . -v [surhaussé mm
- je Userait Rabaissé t...:t
- des crues/
- I maintenu milium
- Fig. 3. — Le deuxième remède : approfondissement du bief Suresnes-Sougival.
- a) La dérivation de l’eau est déterminée par un barrage mobile éclusé de la Marne à Annet, constituant une retenue qui dépasse Meaux, et son arrêt est assuré par un autre barrage à Aulnay.
- b) Ces deux ouvrages règlent le débit sur la base, semble-t-il, du maintien dans le lit de la rivière à l’aval d’Annet de son intégralité jusqu’à 100 m3 et de la dérivation du surplus vers Saint-Denis, jusqu’à concurrence de 700 m3.
- c) Une usine hydraulique est prévue à Annet pour 1 500 HP. et une autre à Aulnay pour 8000 IIP., mais il ne semble pas que cette dernière soit exploitable, en raison de la fréquence et de la durée des chômages auxquels elle serait condamnée.
- d) Le profil en long du canal comporte trois sections.
- La première, longue de 5600 m. à partir de l’origine, est large, à faible pente et navigable même avec les plus forts débits, et à son extrémité
- les intervalles des hautes eaux, et la troisième à aucun moment.
- Le raccordement de la deuxième section avec la Seine s’effectue par un canal de navigation pure qui, à partir d’Aulnay, va, d’un côté, rejoindre le canal Saint-Denis à l’entrée de cette ville en desservant au passage le Bourget et la Courneuve.
- . Pour remédier à l’impraticabilité de la deuxième section en temps de crue, ce canal est prolongé jusqu’à celui de l’Ourcq, qui lui-même est élargi jusqu’à l’écluse de jonction avec la première section dont il a été parlé plus haut.
- En temps de basses eaux, le passage des bateaux s’effectuerait directement à Aulnay, entre le canal et la dérivation.
- En temps de crue, il serait assuré par l’intermédiaire du canal de l’Ourcq fonctionnant comme bief de partage.
- f) Au point de vue des crues, celte dérivation
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- diminuerait le débit de la Seine à Paris de la presque totalité de l’excédent du débit de la Marne et avec une crue type 1910 abaisserait son niveau d’environ 1 m. 60 au pont d’Austerlitz, mais pour le motif développé plus haut cet avantage est inacceptable.
- En 1910, son fonctionnement aurait, en amont de Saint-Denis, réduit d’environ 150000000 m3 le volume visible de l’inondation et celui invisible de l’imbibition et, à lui seul, ce chiffre donne une idée des désastres qui en eussent été la conséquence en aval, et surtout en amont, à cause du surhaussement du niveau de la Seine à son débouché.
- Ce surhaussement eut, en effet, vraisemblablement dépassé 1 m. 50 et, du fait du refoulement par les collecteurs de Clicliy, eût produit ce résultat extraordinaire d’une inondation intérieure de la Capitale déterminée par une dérivation construite à très grands frais pour sa préservation (1).
- Ainsi, la dérivation de la Marne, évaluée 495 000 000 de francs par son auteur, serait malgré cette dépense énoime condamnée au chômage dans le cas d’une inondation, tant que les effets du surhaussement du niveau à son débouché n’auraient pas été neutralisés soit par l’approfondissement de la Seine, soit par l’emmagasinement dans les réservoirs d’une fraction convenable de l’excédent du débit des crues.
- III. Œuvre parlementaire. — Les représentants de Paris acceptèrent les yeux fermés les propositions de la Commission des inondations, et, en 1946, finirent par obtenir le dépôt par le Gouvernement d’un projet de loi tendant à la déclaration d’utilité publique de l’élargissement du petit bras de la Cité et de l’approfondissement du bief de Bougiva'l.
- Grâce au patronage méritoire de M. Monestier, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et député de Florac, mais inutilement, je fus admis à exposer devant la Commission des Travaux publics de la Chambre les objections pourtant décisives reproduites à la suite du rapport Louppe, n° 2309, session 1916. — Inutilement encore en 1917 je portai ces objections à la connaissance de M. Desplas, député du Ve arondissement et ministre des Travaux publics.
- Malgré tous ces efforts, la loi du 27 juillet 1917 intervint, déclarant ces travaux d’utilité publique.
- Par bonheur, en 1919, je parvins à obtenir de M. Cels, sous-secrétaire d’État, une enquête sur le même sujet.
- Celle-ci confiée par M. Le Trocquer, aujourd’hui ministre, à M. Timel, ingénieur des Ponts et Chaussées, attaché au Cabinet, établit le bien-fondé de mes allégations, et fut sanctionnée par un « non
- 1. L’auteur du projet a affirmé le 9 mars au Conseil Général de la Seine qu’un tel surhaussement aurait été évité grâce à l’arrêt au moment opportun de l’écoulement dans la dérivation et au rejet de la totalité du débit de la rivière vers Cliarenton par le lit actuel. Les conséquences de ce rejet sont examinées dans l’annexe ci-après.
- possumus » du sous-secrétaire d’État à une demande de M. le député Leboucq de mise en train des travaux déclarés d’utilité publique.
- Toutefois, tenant à prouver sa bonne volonté, le Gouvernement prescrivit aussitôt l’étude de l’approfondissement de la Seine entre Port à l’Anglais et Rouen, susceptible, d’après son auteur, M. l’Inspecteur général Noualhac-Pioch, de procurer à Paris un abaissement de 1 m. 60 du niveau d’une crue type 1910, mais non recommandé par laCom-mission des inondations.
- Le 14 janvier 1920, M. le sous-secrétaire d’État a avisé les représentants de la Ville de Paris que les études en question avaient fait ressortir :
- 1° Pour l’approfondissement de la Seine une dépense de 550000 000 de francs (*) et l’absence de recette de nature à rémunérer une fraction de ce capital considérable;
- 2° Pour la dérivation de la Marne, une dépense de 750 000000 de francs avec absence complète de recettes (2) ;
- 3° Pour la combinaison financière capable de permettre l’exécution de l’entreprise, la quasi impossibilité d’obtenir de l’État une participation quelconque à une œuvre tant injustifiée au point de vue financier.
- IV. Conclusion. — Cette fin de non recevoir, conclusion des études officielles dés propositions de la Commission des inondations, ne laisse donc guère d’espoir d’une mise prochaine de Paris à l’abri des inondations.
- Sans doute elle sera rapportée, car la sécurité est une condition indispensable pour une bonne gestion des affaires publiques et un bien dont l’acquisition s’impose sans considération de prix et quoiqu’il soit dépourvu de recettes propres.
- Toutefois le retour des dirigeants à des vues plus justes prendra certainement beaucoup de temps, et, sans conteste possible, la question de la suppression des inondations de la Seine aurait fait un grand pas le jour où l’on opposerait des dispositions robustes et capables de « payer » à celles proposées jusqu’à ce jour, dont le moindre des inconvénients est de ne rien rapporter.
- Annexe. — Le 9 mars 1920, au Conseil général de la Seine, l’auteur du projet de dérivation de la
- 1. Cette somme doit même être considérée comme insuffisante d’abord parce que l’approfondissement de 1 mètre admis au cours des éludes devrait être augmenté sensiblement pour neutraliser le surhaussement du niveau au débouché de la dérivation de la Marne, et ensuite parce que l’approfondissement serait sans effet au delà de Poses puisqu’il serait utilisé pour la remoute de la marée en sens inverse du lleuve. 11 devrait donc y, être remplacé par une amenée spéciale à la mer des excédents de crues, sous peine de déterminer des inondations désastreuses dans le port de Rouen et le long de la Seine maritime.
- 2. Ce chiffre s’applique probablement à la dérivation de la Marne d’Annet à Conllans-Saint-Honorinc, beaucoup plus importante que celle d’Annet à Saint-Denis, mais appelée, en cas de fonctionnement, à provoquer l’inondation de la vallée de l’Oise jusqu’à Creil, en plus de celle de la vallée de la Seine.
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- LES INONDATIONS DE PARIS
- Marne a affirmé qu’en 1910, le fonctionnement de celle-ci aurait permis de réaliser un abaissement de la crue de 1 m. 80 dans la partie amont de Paris sans produire à Saint-Denis un surhaussement du niveau dangereux pour les riverains.
- À cet effet l’on aurait, dit-il, laissé la dérivation écouler le maximum vers la mer, pendant la période de croissance de la crue et par suite sans inconvénients graves. Le passage effectué, la fermeture du barrage d’Àulnay, combinée avec l’ouverture de celui d’Annet, aurait rejeté l’intégralité du débit de la rivière de son lit actuel et aurait ainsi empêché la coïncidence à Charenton des deux maxima qui fut la cause prépondérante de l’importance extraordinaire de la crue de 1910.
- Malheureusement, les effets séduisants de cette
- complète des épandages le long des rives et, en définitive, le maximum de la Marne serait arrivé à Charenton à peu près à la même heure que celui de 1910 et aurait procuré à l’intérieur de Paris une hauteur de crue plus faible que celle de 1910, non pas de 1 m. 80, mais de 0 m. 40 à 0 m. 50 au plus. Encore convient-il d’observer que cet effet utile n’aurait été obtenu qu’au prix de l’augmentation de la durée des niveaux élevés en amont et en aval de Saint-Denis. Ajoutons que ce résultat si maigre eu égard à l’énormité de la dépense— 495000000 de francs d’après l’auteur — serait même devenu nul, si la crue de l’Yonne (2e série) avait été importante ou bien si, sans avertissement, les affluents juvisiens et le Grand-Morin avaient donné une nouvelle preuve de leur turbulence.
- Tête de la retenue
- la Briche
- Sevran
- irrage é'c/ust
- CanalÀSl Denis
- Fig. 4.
- Le troisième remède :
- dérivation de la Marne, d’Annet à la Briche.
- navette du débit entre Saint-Denis et Charenton ne paraissent pas devoir se produire dans la réalité.
- Dans l’hypothèse ci-dessus, la dérivation de la Marne aurait amené le maximum de sa crue à Saint-Denis, le 27 vers 8 h. 30, quarante heures en effet avant l’arrivée de celui de la Haute Seine, mais, par contre, l’aurait superposé presque exactement à celui de l’Yonne (lre série) renforcé par la crue (2e série) des affluents juvisiens, c’est-à-dire à un flot au moins égal, sinon supérieur, à celui de la haute Seine et du Loing réunis.
- L’obligation d’éviter une coïncidence à Saint-Denis avec les flots précurseurs de l’Yonne, beaucoup plus désastreuse que celle avec la haute Seine à Charenton — à cause des indemnités, — aurait donc obligé à arrêter l’écoulement dans la dérivation quarante-huit heures au moins avant l’arrivée à Annet du maximum delà haute Marne et vingt-quatre heures avant le passage de la crue du Grand-Morin (2e série).
- Trois heures auraient suffi pour rétablir l’horizontalité du plan d’eau entre Annet et Aulnay, après quoi le débit en entier aurait pris la direction de Charenton.
- Au bout de trente heures, la reconstitution eût été
- La dérivation de la Marne ne saurait donc amener le résultat escompté par son promoteur parce quelle avancerait V arrivée à Saint-Denis du maximum de celte rivière d'une quantité exactement égale à l'intervalle séparatif des crues de l'Yonne et de la haute Seine.
- La situation est donc la suivante :
- a) Le maintien de la Marne dans son lit actuel aboutit à la superposition à Charenton de son maximum à celui de la haute Seine, et à l’inondation de Paris par l’amont;
- b) ' Déversé à Saint-Denis par la dérivation, ce maximum y coïnciderait avec celui généralement plus fort de l’Yonne et déterminerait de terribles inondations, celle notamment de Paris par les égouts;
- c) Précédemment appliqué, le jeu de la balançoire proposé pour ce maximum entre Annet et Aulnay, produirait un effet intermédiaire ; une faible réduction de la crue à Paris et une augmentation de la durée des gros débats à Saint-Denis et à l’aval.
- d) Comme il a été dit dans le texte, cette dériva-
- tion ne peut donc être exécutée en vue de cette réduction des inondations de Paris qu’après la mise en service de dispositions supprimant le surhaussement du niveau à son débouché. L. Pecii.
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- LES PRINCIPES ACTIFS DE QUELQUES PLANTES EMPLOYÉES EN MÉDECINE POPULAIRE M
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- Les travaux les plus anciens concernant la recherche des principes actifs des plantes utilisées en médecine remontent au commencement du xix° siècle.
- Le premier connu de ces principes, la morphine, a été découvert en 1805 par Dérosne, pharmacien à Paris, rue Saint-Honoré, qui l’obtint on précipitant une macération aqueuse d’opium par addition de carbonate de potasse, et qui l’appela sel essentiel de l’opium.
- Dérosne ne soupçonna pas la nature alcaline de son sel essentiel, mais il vit parfaitement qu’il avait isolé un corps nouveau, puisqu’il le désigne expressément « comme une substance particulière et comme un nouveau principe immédiat des végétaux ». Il comprit aussi que c’était le principe actif principal de l’opium, car, après avoir rappelé une opinion émise quelques années auparavant sur les extraits de plantes par Vauquelin, à savoir « que ceux de ces extraits qui jouissent de propriétés particulières (extraits d’opium, de quinquina et autres) les doivent à des principes inconnus jusqu’à présent », il ajoute : « Je pense que les propriétés de l’opium lui viennent aussi, en grande partie, de la substance saline qui y existe. « Cette substance, il le reconnaît d’ailleurs, (( n’a des caractères salins que la cristal-lisabilité, et il ne lui donne, dit-il, le nom de sel que pour éviter les circonlocutions, et faute de savoir le nom propre à lui assigner ».
- Ce n’est qu’en 1817 que Serliirner, pharmacien à Einbeck (Hanovre), 'qui, trois ans après Dérosne, avait aussi isolé la morphine, affirma, pour la première fois et démontra que la morphine était un alcali organique comparable aux bases minérales et donnant des sels avec les acides.
- Cette découverte ouvrait aux chimistes un vaste champ d’investigation qu’il était relativement facile d’explorer, car elle apportait avec elle un procédé simple d’extraction des principes analogues à la morphine qui pouvaient exister dans la nature. Traiter un extrait de plante par une hase minérale comme la potasse ou la soude, ou même par l’ammoniaque, de façon à mettre en liberté l’alcaloïde qu’elle est supposée renfermer, puis extraire celui-ci à l’aide d’un dissolvant neutre approprié, telle est, dans son ensemble, cette méthode que l’on a employée à partir de 1817 et que l’on continue à employer aujourd’hui. Le nombre des alcaloïdes végétaux qu’elle a fait découvrir s’est élevé rapidement, et Ton en connaît aujourd’hui 250 environ.
- Dans les premières années qui suivirent la publication du mémoire do Serliirner, rappelé plus haut, on appliqua sa méthode à des extraits de plants qui, comme l’opium, étaient généralement connues par leurs propriétés médicamenteuses très actives; et des pharmaciens français, Pelletier, Caventou, Robiquet. Yauquelin, découvrirent successivement l’émétine dans la racine d’Ipécacuanha“(1817), la strychnine (1818) et la brucine (1819) dans la Noix vomique, la quinine et la cincho-nine dans l’écorce de Quinquina (1820), la narcotine (1817) et la codéine (1831) dans l’Opium, la vératrine dans les graines de Cévadille (1818), la nicotine dans le Tabac, etc. Et Ton fut ainsi amené à faire des recherches analogues sur la plupart des plantes indigènes ou exotiques utilisées en thérapeutique.
- 1. Lecture faite à l’Académie de Médecine, le 30 novembre 1920.
- Mais on constata, et cela n’a pas été sans surprendre les pharmacologistes, que beaucoup de ces plantes, comme le Sureau, le Plantain, la Verveine, le Trèfle d’eau, etc., que d’antiques traditions faisaient considérer comme de précieux médicaments, ne renferment point d’alcaloïdes, alors qu’il semblait que tout principe actif végétal devait appartenir à cette classe de composés chimiques. On en vint à se demander si ces plantes n’avaient pas en quelque sorte usurpé la place qu’elles occupaient en médecine, si elles possédaient vraiment des propriétés curatives, et, peu à peu, on les vit disparaître des Pharmacopées.
- Cependant, en recherchant des alcaloïdes, le hasard avait fait découvrir quelques principes actifs d’une autre nature. Ainsi, en 1829, Leroux, pharmacien à Yitry-le-François, relirait de l’écorce de Saule un corps cristallisé qu’il appelait salicine. Naturellement, il crut qu’il avait affaire à un alcali végétal, et il l’adressa comme tel à l’Académie des Sciences. Il croyait même en avoir préparé le sulfate. Mais Gay-Lussac, que l’Académie chargea de l’étudier au point de vue chimique, montra que la salicine, qui, selon Magendie, jouissait, presque au même degré que le sulfate de quinine, de propriétés fébrifuges , était un corps neutre, incapable de donner des sels avec les acides.
- D’autres composés analogues, Yesculine, Yarbutine, etc., par exemple, furent ultérieurement découverts, d’ailleurs toujours par hasard; et comme ces composés, traités par l’acide sulfurique étendu bouillant, se désagrégeaient en plusieurs principes dont l’un était toujours du glucose, on les réunit sous une même dénomination, celle de glucosides. Parmi ces glucosides, certains sont hydrolysés par Témulsine : telle est la salicine elle-même qui, sous l’influence de ce ferment, donne du glucose et de l’alcool saligénique ; telle est encore Tar-butine, qui donne du glucose et de Thydroquinone, etc.
- En 1901, le nombre de ces derniers glucosides découverts fortuitement s’élevait à dix seulement.
- C’est à cette époque que j’ai pensé à utiliser les ferments dans les travaux de chimie végétale et, en particulier, à appliquer Témulsine à la recherche des glucosides qu’elle possède la propriété d’hydrolyser.
- La méthode que j’ai imaginée à cet effet est théoriquement fort simple. Elle repose en premier lieu sur cette donnée qui se trouvait établie par mes recherches antérieures, et que nos synthèses biochimiques de glucosides d’alcools ont plus tard confirmée, à savoir que tous les glucosides hydrolysables par Témulsine sont lévogyres. Comme dans l’hydrolyse de ces glucosides, le seul des produits formés qui soit actif sur la lumière polarisée est le glucose, et que celui-ci est dextrogyre; il s’ensuit que si Ton ajoute de Témulsine à une solution de l’un d’eux, la rotation de la liqueur, d’abord gauche, passera à droite.
- . Ceci posé, admettons que Ton veuille rechercher si les feuilles d’une plante quelconque renferment un glu-coside hydrolysable par Témulsine. On en pèse un poids déterminé, 200 grammes par exemple, ce qui suffit amplement dans la plupart des cas, et on les fait tomber par portions successives dans de l’alcool porté et maintenu à l’ébullition; on détruit ainsi instantanément tous les ferments que contiennent ces feuilles et qui pourraient gêner dans la suite des opérations. On sépare la teinture
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- alcoolique, on la distille* on reprend le résidu par de l’eau thymolée, de façon à faire 200 cent, cubes de solution, puis, après avoir pris la rotation de celle-ci, on l’additionne d’émulsine et on l’abandonne à la température du laboratoire.
- Au bout de quelques jours, on fait un nouvel examen au polarimètre, et s’il s’est produit un déplacement de la rotation vers la droite, on peut affirmer que les feuilles renferment un glucoside hydrolysable par l’émulsine ; il n’y a plus alors qu’à soumettre ces feuilles à un traitement approprié pour l’isoler.
- Telle est la méthode dans ses grandes lignes. J’ajouterai que, depuis bientôt vingt ans qu’elle est employée dans mon laboratoire, elle a été peu à peu perfectionnée dans les détails, de façon à être applicable dans tous les cas et à pouvoir être combinée avec la méthode biochimique de recherche du sucre de canne dans les végétaux que j’ai également imaginée. Elle permet aujourd’hui, non seulement de s’assurer si une plante renferme un glucoside hydrolysable par l’émulsine, mais encore d’être renseigné en quelques jours sur l’espèce et la quantité de ce glucoside et même de savoir s’il existe simultanément dans cette plante — ce qui est relativement fréquent — plusieurs glucosides analogues.
- Je ne puis d’ailleurs insister ici sur ces perfectionnements, qui ont été publiés en leur temps, et je vais passer en revue, dans l’ordre chronologique de leur analyse, les plantes employées en médecine populaire dans lesquelles la méthode a fait découvrir un glucoside, lequel a été ensuite préparé à l’état de pureté.
- I. Sureau soir (Sambucus nigra L.). Glucoside : sambunigrine. — Presque toutes les parties du Sureau : feuilles, fleurs, baies, écorce moyenne étaient autrefois employées en médecine, et il y a quelque cinquante ans on prescrivait encore souvent l’écorce moyenne de sureau en décoction comme diurétique et comme purgatif, et les fleurs en infusion contre l’angine et les catarrhes pulmonaires. Ecorces et feuilles ont disparu de toutes les Pharmacopées. Seules les fleurs sont encore inscrites dans plusieurs d’entre elles; dans notre Codex de 1818, elles faisaient partie des « Espèces sudorifiques » ; dans celui de 1908, elles entrent dans la composition des a Espèces purgatives ».
- Jusqu’en 1905, aucun principe intéressant n’avait été retiré du Sureau. La méthode biochimique appliquée aux divers organes de la plante a révélé qu’ils contiennent tous un glucoside cyanhydrique qui a été appelé sambu-nigrine. Comme l’amygdaline, la sambunigrine se dédouble, sous l’action de l’émulsine, en donnant du glucose, de l’aldéhyde benzoïque et de l’acide cyanhydrique. Mais sa molécule renferme une seule molécule de glucose, tandis que celle de l’amygdaline en renferme deux.
- On a trouvé que, pour un kilogramme d’organe frais, les feuilles de Sureau contiennent 1 gr. 55 à 5 gr. 35 de sambunigrine ; l’écorce moyenne de 0 gr. 229 à 0 gr. 638 et les fleurs 0 gr. 218 seulement.
- Au cours de ces recherches, il a été constaté que les feuilles et les écorces contiennent d’assez fortes proportions d’azotate de potassium; les premières jusqu’à 8 gr. 12 et les secondes jusqu’à 5 gr. 56 par kilogramme d’organe frais, ce qui peut expliquer leurs propriétés diurétiques.
- IL Laurier-cerise (Prunus Laurocerasus L.). Glucoside des feuilles : prulaurasine. — La découverte dans le Sureau d’un glucoside cyanhydrique différent de ceux qu’on avait isolés jusqu’alors ramena l’attention sur le glucoside .des feuilles de Laurier-cerise qu’on savait don-
- ner par hydrolyse, comme celui du Sureau, du glucose, de l’aldéhyde benzoïque et de l’acide cyanhydrique, mais que les chimistes, malgré de nombreuses tentatives, n’avaient pu extraire. Cette fois, en prenant les précautions qu’avaient enseignées les recherches précédentes, on réussit à l’isoler. C’était encore un glucoside nouveau; il reçut le nom de prulaurasine.
- La prulaurasine est un isomère de la sambunigrine ; elle dérive aussi d’un isomère de l’amygdaline, celui qu’on a appelé isoatmjgdaline, de sorte que celle-ci est une glucoprulaurasine.
- III. Cerisier a Grappes (Prunus padus L.). Glucoside: prunasine. — On reprit aussi l’examen chimique du Cerisier à grappes dont l’écorce était inscrite au Codex de '1818 et dans la Pharmacopée suédoise de 1846, écorce qu’on savait fournir de l’acide cyanhydrique, quand on la triture avec de l’eau. On réussit à retirer de ses rameaux un glucoside isomère des deux précédents.
- Ce glucoside était déjà connu sous le nom d’amygdo-nitrile-glucoside ; Emil Fischer l’avait obtenu artificiellement en 1895, en enlevant une molécule de glucose à l’amygdaline; mais on ne l’avait pas encore rencontré dans la nature. Si l’on accepte le nom de prunasine qu’on a proposé de lui donner pour rappeler sa découverte dans une espèce du genre Prunus, on voit que l’amygdaline vraie devient une glucoprunasine.
- IV. Plantain (Plantago major L., media L. et lanceo-lala L.). Glucoside : aucubine. — L’usage du Plantain en médecine remonte aux temps les plus reculés. Dios-coride ne tarit pas en éloges sur ses vertus ; Galien lui attribuait la faculté de dégorger les viscères, de guérir les dysenteries ; Celse et Pline en recommandaient l’emploi aux phtisiques. De nos jours, ses feuilles écrasées sont un remède populaire contre les piqûres de guêpes et d’abeilles. Trois espèces de Plantains, le grand Plantain, le Plantain moyen et le Plantain lancéolé, étaient encore inscrites dans les quatre premières éditions du Codex (1818, 1837, 1866 et 1884); on les a supprimées dans la dernière édition et, aujourd’hui, il n’est plus question du Plantain que dans les Pharmacopées de l’Argentine, du Mexique et Venezuela.
- Les chimistes qui ont soumis le Plantain à l’analyse ri’y ont signalé que des principes indifférents : cire, résine, albumine, pectine, oxalate de chaux, qui se rencontrent dans les autres végétaux.
- La méthode biochimique y a décelé en 1907 un glucoside, Y aucubine, que la même méthode avait fait découvrir cinq ans auparavant dans YAticuba japo-nica L. L’aucubine, sous l’influence de l’émulsine, se dédouble, en présence de l’eau, en glucose et en aùcu-bigénine, composé qui s’altère très facilement en donnant un produit noir, insoluble dans l’eau. Lorsqu’on injecte une solution d’aucubine à des animaux (cobayes, lapins), l’urine de ceux-ci prend une teinte brun noir qui persiste plusieurs jours sans qu’il se produise de troubles graves.
- V. If (Taxus baccaia L.). Glucoside des feuilles : taxicaline. — Les feuilles de l’If ont été considérées de tout temps comme, douées de propriétés délétères; aussi n’en a-t-on fait usage que très rarement en médecine. Cependant elles étaient inscrites dans la Pharmacopée autrichienne de 1855.
- Comme toutes les plantes réputées vénéneuses, l’If a été l’objet de nombreuses recherches. Dès 1856, Lucas a retiré de ses feuilles un alcaloïde, la taxine, dont les propriétés chimiques seules ont été depuis assez bien étudiées.
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- . Malgré cètte découverte, on leur a appliqué la méthode biochimique, ce qui a permis d’en extraire un glucoside nouveau qu’on a appelé tcixicatine.
- Ce glucoside, sous l’action de l’émulsine, est hydrolyse avec formation de glucose et d’un corps possédant une fonction phénolique. 11 n’a pas encore été étudié au point de vue physiologique.
- VI. VtRVELNE (Vevbena officinalis L.). Glucoside : verbénaline. — La Verveine, cette plante si commune dans les champs, et surtout sur les bords des routes, posséderait, au dire des anciens, la propriété de guérir les maux de gorge, la jaunissî, les ulcères de la bouche, les coliques, etc. Ce serait une panacée universelle. Bien qu’elle soit tombée en discrédit, on l’emploie encore en médecine populaire, sous forme de cataplasme chaud que l’on applique sur les contusions et même sur les points pleurétiques,^ et l’on a remarqué qu’elle laisse parfois sur la peau une couleur rouge, ce qui, pour le vulgaire, est un signe de l’activité du remède.
- Inscrite au Codex de 1884, elle a disparu de toutes les Pharmacopées, sauf de la Pharmacopée portugaise, qui date d’ailleurs de 187(3.
- L’étude chimique de la Verveine ne paraît pas avoir attiré l’attention. Cependant la méthode biochimique y a fait découvrir, en 1908, un glucoside nouveau qui a été appelé verbénaline et dont la plante contient au moins 10 grammes par kilogramme.
- Ce glucoside traité par l’émulsine est hydrolysé avec formation de glucose et d’un produit très peu soluble dans l’eau, possédant une fonction phénol. Sa solution aqueuse traitée successivement par l’émulsine, puis par un ferment oxydant, prend une teinte jaune brunâtre, ce qui peut expliquer la couleur de. la peau après l’emploi de la Verveine en cataplasme.
- Il peut être injecté à des cobayes à des doses allant de 0 gr. 125 à Ogr. 50 par kilogramme d?animal, sans produire de trouble manifeste, ce qui ne veut pas dire qu’il ne possède pas de propriétés thérapeutiques.
- VII. Olivier (Olea Europæa L.), Glucoside : oleuro-péine. — Les feuilles et les fruits de l’Olivier sont amers et acerbes ; on les a employés comme toniques astringents. On a même proposé d’en faire usage contre les fièvres intermittente^ en remplacement du quinquina. Les feuilles n’ont cependant. jamais .figuré dans les pharmacopées, sauf dans celles du Mexique et du Portugal. Par contre, les différents organes de l’Olivier : écorce, feuilles et olives ont été l’objet de nombreuses recherches dont quelques-unes remontent à peine à 20 ans ; mais elles n’ont abouti, en ce qui concerne l’existence de principes de nature glucosidique ou alca-loïdique, à la découverte d’aucun produit défini.
- L’application de la méthode biochimique à ces trois organes y a fait découvrir un glucoside qu’on a réussi à isoler et qu’on a appelé oleuropéine. Ce glucoside, obtenu seulement à l’état amorphe, est de saveur très amère ; il est très soluble dans l’eau froide ; il est fortement lévogyre et hydrolysable par l’émulsine.
- On en a trouvé environ 2,80 pour 100 dans les feuilles fraîches, 2 pour 100 dans de jeunes branches munies de leur écorce, et jusqu’à 11,6 pour 100 dans les olives fraîches. C’est seulement dans leur jeune âge que les olives sont aussi riches en glucoside (fin juillet aux environs d’Hyères). Les proportions de celui-ci vont ensuite en diminuant jusqu’à la maturité du fruit ; elles atteignent alors à peine 1,56 pour 100. L’oleuropéine disparaît, du reste, pendant le traitement, qu’on fait subir aux olives pour les livrer à l’alimentation.
- VIII. Petite Centaurée (Erylhræa Centaurium Pers.). Glucoside : érytaurine. — Les sommités fleuries de la petite Cenlaurée possèdent une saveur très amère et sont employées en médecine comme tonique et fébrifuge depuis la plus haute antiquité. Elles ont été maintenues dans presque toutes les Pharmacopées européennes ; et, cependant, malgré de multiples recherches, le principe qui leur donne leur amertume n’avait pu être isolé.
- La méthode biochimique a fait découvrir ce principe en 1908. C’est un glucoside nouveau extrêmement amer ; il a été obtenu à l’état cristallisé et on l’a désigné sous le nom ,d’érytaurine.
- Ce glucoside est fortement lévogyre ; il est hydrolysé par l’émulsine avec formation de glucose et d’un produit légèrement jaunâtre qui se précipite. I/érytaurine n’a pas encore été étudiée au point de vue physiologique.
- IX. Ményanthe ou Trèfle d’eau [Menyanthes 'trifoliota L.) Glucoside : mélialine. — Les feuilles de Ményanthe sont encore inscrites dans la plupart des Pharmacopées européennes, ainsi que dans la Pharmacopée japonaise ; son rhizome ne l’est que dans la Pharmacopée espagnole. Dans notre Codex, les feuilles font partie des espèces qui entrent dans la formule du sirop de raifort composé ou sirop anti-scorbutique.
- Toute la plante est fortement amère. On l’emploie en médecine et surtout en médecine populaire, depuis les temps les plus reculés. Elle est considérée comme tonique, fébrifuge, antiscorbutique, emménagogue et vermifuge.
- Dès le commencement du xix0 siècle, on a cherché à en extraire le principe qui lui donne sa saveur amère et que l’on supposait en être le principe actif. En 1861, Kromayer a retiré de ses feuilles une sorte de glucoside amorphe, précipitable par le tanin, non hydrolysable par l’émulsine qu’il a appelé ményanthine et dont les autres propriétés sont restées incertaines.
- L’application de la méthode biochimique y a fait découvrir en 1910, aussi bien dans le rhizome que dans les feuilles, l’existence d’un glucoside nouveau, différent de la ményanthine. puisqu’il est hydrolysé par l’émulsine et qu’il n’est pas précipité par le tanin ; ce glucoside obtenu à l’état cristallisé a été appelé méliatine.
- La méliatine possède une saveur amère très prononcée qui ne se développe qu’après quelques instants. Elle est assez fortement lévogyre. Sous l’influence de l’émulsine, elle est hydrolysée avec formation de glucose et de deux principes dont l’un est soluble dans l’éther et l’autre, insoluble dans ce véhicule, s’oxyde à l’air en donnant un produit bleu soluble dans l’eau.
- La méliatine est donc un glucoside assez particulier dont l’étude chimique et probablement aussi l’élude physiologique seraient intéressantes.
- X. Hépatique (Hepalica triloba Cliaix). Glucoside : hépatrilobine. — L’Ilépa tique était inscrite dans le Codex de 1818 ; elle l’a été, dans quelques pharmacopées européennes et même dans celles des Etats-Unis d’Amé^-rique ; elle n’est plus dans aucun formulaire officiel.
- On l’a employée contre les engorgements du foie, ce ijui lui a valu son nom, Elle entrait autrefois dans la composition du sirop de chicorée composé.
- 11 ne paraît pas qu’elle ait attiré l’attention des chimistes.
- La méthode biochimique y a révélé, en 1912, l’existence d’un glucoside lévogyre, de saveur amère et hydrolysable par l’émulsine ; on lui a donné le nom d’ hépatrilobine. .
- XI. Scabieuse (Scabiosa succisa L.). Çlucoside :
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- WAGONS DE CHARBON A TRÈS GRANDE CAPACITÉ (100 TONNES)
- scabiosine. — Cette plante a joui autrefois d’une grande réputation médicale. On l’a décrite dans les anciens traités comme sudorifique, détersive, dépurative et on Ta préconisée à l'extérieur en bains contre la teigne, la lèpre et autres maladies de la peau.
- Depuis une trentaine d’années, elle a disparu de toutes les Pharmacopées. Au point de vue chimique on n’en avait retiré aucun principe intéressant. La méthode biochimique a fait découvrir dans la racine de Scabieuse un glucoside qu’on a réussi à isoler, et qu’on a appelé scabiosine. La scabiosine est lévogyre, possède une saveur amère et est hydrolysable par Témulsine.
- A ces onze glucôsides dont je viens de parler et qui ont été retirés de plantes utilisées en médecine, il faut en ajouter encore quatre qui ont été rencontrés dans des espèces actuellement sans intérêt thérapeutique : la jasmiflorine dans le Jasminum nudi forum Lindl., la bahankosine dans la graine d’un Slrychnos de Madagascar, Yaibutine vraie dans les feuilles et les écorces de toutes les variétés de Poirier, et la loroglossine trouvée récemment dans le Loroglossum hircinum et dans plusieurs espèces d’Orchidées indigènes.
- La méthode biochimique a donc permis de découvrir en vingt années, dans un seul laboratoire, 15 glucôsides nouveaux, tous lévogyres et hydrolysables par Témulsine ; elle s’est donc montrée aussi féconde que la méthode employée dans de nombreux laboratoires depuis Dérosne et Sertürner pour la recherche des alcaloïdes.
- Elle a conduit en outre à établir, dans le même temps, que beaucoup de ces glucôsides existent dans plusieurs espèces appartenant parfois à des familles très différentes au point de vue botanique.
- Ainsi la syringine, découverte dans le Lilas en 1841, a été retrouvée dans diverses espèces de Troène et de Jasmin ; Tarbutine, dans la Pyrole à feuilles rondes, plante inscrite autrefois dans diverses Pharmacopées ; la gentiopicrine, qu’on n’avaiL retirée que de la racine de Gentiane jaune, Ta été de la Chlore perfoliée employée en médecine comme fébrifuge, et dans d’autres espèces de Gentianées ; la prulaurasine a été isolée des feuilles de Cotoneasler microphylla, etc.
- En fait, à l’aide de la méthode biochimique, des glucôsides ont été découverts dans 5G espèces de plantes et isolés. Mais cela n’est rien en comparaison de ce qui existe réellement.
- La méthode a été appliquée, jusqu’ici, dms mon laboratoire à 281 espèces de plantes phanérogames ; elle a révélé Ja présence de glucôsides dans 205 de ces espèces. Puisque ces glucôsides ont été retirés de 50 de ces espèces nous connaissons donc, dès maintenant, 149 autres espèces dont, le, ou les glucôsides, restent à isoler.
- Parmi ces dernières, je citerai les suivantes qui, toutes ont été employées en médecine populaire, et qui, pour la plupart, ont été inscrites dans différentes Pharmacopées :
- \‘inceloxicum officinale Asclépiade. Dompte-venin; Sambucus Ebulus L. Yèble; Lonicera periclymenum L. Chèvrefeuille sauvage; Ajuga Chamœpitys Yvette. Apéri-tive, vulnéraire ; Teucrium monlanum L., Germandrée des montagnes. —: Contre les piqûres ; Anthyllis vulne-raria L., A. vulnéraire. Résolutive; Melilotus officinalis Sturm. Aromatique et résolutive; Ononis spinosa L. Bu-grane épineuse. Rhizome diurétique; Aquilegia vulgaris L. Ancolie commune. Anti-scorbutique; Helleborus fæti-clus L. Hellébore fétide. Vermifuge; Ranunculus bulbo-sus L. R. bulbeuse. Caustique à l’extérieur; Ranunculus repens L. R. Rampante; Asperula odorata, A. odorante. Tonique et vulnéraire ; Euphrasia officinalis L. Casse-lunettes, anti-ophtalmique ; Scrophularia nodosa L. S. noueuse. Résolutive; Ÿeronica chamœdrys L. Tonique; Veronica officinalis L. Vulnéraire.
- La méthode biochimique a donc permis de constater, pour la première fois, que la plupart des plantes employées autrefois en médecine, que Ton croyait ne contenir aucun principe intéressant, renferment en réalité des glucôsides hydrolysables par Témulsine ; que, de plus, ccs glucôsides sont extrêmement nombreux dans la nature. Et je puis ajouter que, dans l’espace de quelques années, cette méthode a tracé du travail pour des générations de chimistes et de physiologistes.
- Em. Bourquiîlot.
- Membre de l’Institut Professeur à la Faculté de Pharmacie.
- WAGONS DE CHARBON A TRÈS GRANDE CAPACITÉ (100 TONNES)
- du Pennsylvania Railroad * 1
- Depuis longtemps déjà, les chemins de fer américains utilisent des wagons à grande capacité. Le Pennsylvania Railroad est certainement l’un de ceux qui ont le plus fait dans cette voie. Dans un article antérieur (*), nous avons décrit un type de wagon de charbon d’une capacité de 82 m3, correspondant à un chargement de 77 tonnes, étudié par cette grande Compagnie.
- Depuis lors, deux nouveaux types de capacité encore plus considérable ont été étudiés et construits par la Compagnie du chemin de fer de Pennsylvanie dans ses ateliers d’Altoona.
- Ces wagons sont entièrement en acier et montés sur boggies à trois essieux, en raison de leur poids total très élevé.
- Ceux de la classe II 26 ont une capacité de 99 m5, correspondant à un chargement normal de 95 tonnes.
- 1. CL La Nature, 10 août 1918, p. 48.
- Ils pèsent à vide 58 tonnes. Leur poids total, en supposant une surcharge de 10 pour 100, s’élève à 145 tonnes, soit une charge par essieu de près de 24 tonnes.
- L’intérieur du wagon comporte cinq trémies, divisées chacune en deux parties. Chacune de celles-ci possède elle-même deux portes à bascule, manœu-vrées mécaniquement à partir du côté du wagon et pouvant être maintenues ouvertes dans une position intermédiaire quelconque.
- L’ouverture de ces portes à bascule suffit, grâce à l’inclinaison des différentes surfaces de chaque trémie, et, en particulier, à l’inclinaison du fond des deux trémies extrêmes, au-dessus des boggies, à assurer la vidange du wagon. En élévation, la caisse du wagon a, à peu près, la forme d’un trapèze.
- Suivant la pratique courante du P. R. R., la construction comprend une poutre axiale, tubulaire,
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- 32 = WAGONS DE CHARBON A TRÈS GRANDE CAPACITÉ (100 TONNES)
- Fig. i. — Ün wagon de ioo tonnes de la Pennsylvania Railroad.
- composée de deux longerons en U, de cornières rivées et de plaques de recouvrement, et absorbant les efforts de traction et de compression.
- Les wagons de la classe G 25 ont une capacité de 104 m3, correspondant à une charge normale de 100 tonnes. Le fond est entièrement plat d’une extrémité à l’autre, de sorte que l’intérieur de la caisse- a la forme d’un parallélépipède rectangle, comme dans la presque totalité des wagons à marchandises. On a pu ainsi réduire la longueur du wagon et diminuer son poids à vide, ramené à 34 t, tout en augmentant sensiblement la capacité. Dans ces conditions, le poids total, avec une surcharge de 10 pour 100 atteint 144 tonnes, presque identique au nombre donné par le wagon H 2G.
- L’intérieur duwagon, divisé en trois parties qui communiquent largement entre elles, possède deux groupes de deux portes à bascule, identiques à celles des wagons H 26.
- Les boggies à six roues sont d’une construction "
- extrêmement robuste. Fig. 2. — Vue de
- Ils sont équipés du
- frein à air comprimé et d’un lrein à main.
- Le tableau suivant résume les principales dimensions des deux nouveaux types de wagons.
- Wagon H 26
- mètres
- Longueur totale..................... 16,916
- Longueur de caisse. . . . . . . . 16,558
- Largeur totale . . . . ... . . 5,099
- Largeur intérieure. ....... 2,867
- Hauteur totale au-dessus du rail . . 5,505
- moires
- Ecartement de deux essieux............ 1,571
- Empattement d’un boggie............... 2,745
- Ecartement des pivots des boggies . . 12,802
- Wagon G 23
- Longueur totale. .....................15,240
- Longueur de caisse............. . 14,783
- Largeur totale . . ................... 3,099
- Largeur intérieure.................... 2,867
- Hauteur totale au-dessus du rail. . .
- Écartement de
- 5,505
- 1,571
- 2,745
- deux essieux. Empattement d’un boggie . Écartement des pivots des boggies..........11,125
- En France, les grands réseaux avaient déjà introduit, avant la guerre, l’emploi des wagons à grande capacité (40 et même 50 tonnes) sur leurs lignes. Pendant la guerre, cet emploi s’est beaucoup étendu, du fait de l’intervention américaine. Mais, la limite maxima do charge par essieu étant fixée à 20 tonnes depuis 1915, en France, le poids total d’un wagon à deux boggies de quatre roues ne saurait excéder 80 tonnes, et celui d’un wagon à six essieux 120 tonnes. Encore y aurait-il lieu de tenir compte de ce que les ouvrages métalliques construits avant 1915 ont été calculés pour des charges maxima plus faibles.
- D’ailleurs, l’emploi de pareils véhicules supposerait l’existence, dans les gares de chargement et de déchargement, de systèmes de manutention et d’installation de puissance correspondante qui y sont actuellement inconnus. Lucien Pahin.
- 17-3001 ms3600
- /'intérieur du wagon.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, 9, rue de Fleurus, à Paris.
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- 49e ANNÉE. - N» 2441.
- 15 JANVIER 1921
- NOUVEAUX SYSTÈMES DE HALAGE ÉLECTRIQUE SUR LES CANAUX
- Le 16 février 1914, j’ai eu l’honneur d’entretenir l’Académiedes Sciences des premiers essais de halage électrique faits sur le canal de la Marne au Rhin avec le système funiculaire de la Cie Générale Electrique, et j’annonçais le projet qu’avait l’Administration des Travaux Publics d’équiper suivant ce procédé une section du même canal comprenant le tunnel de Foug et 5 écluses à la suite. Ce projet a été réalisé pendant la guerre, et le système est en fonctionnement régulier sur 5 kilomètres ; il réussit
- Irès bien pour la traversée Fig. i. — Schéma du tunnel et des tranchées d’un
- aux abords, ainsi que pour
- faciliter et accélérer l’éclusage (qui se fait en 10 ou 12 minutes au lieu de 20 à 25 avec les chevaux), mais il a paru moins recommandable dans la portion du grand bief, en raison surtout de la nécessité d’avoir sur la rive un convoyeur ou accrocheur par tronçon de 450 à 500 mètres.
- D’un autre côté, en vue du grand accroissement de trafic que recevront les canaux de la Marne au Rhin et des Houillères de la Sarre (transport des charbons de la Sarre et de la Ruhr), l’Administra-
- tion a songé à électrifier ces deux voies dans toute leur longueur. Le problème n’est pas simple, parce que ces canaux à point de partage présentent des difficultés nombreuses et variées : chemin de halage très étroit (2 m. à 2 m. 50 par places), tunnels et ponts-canaux à section très rétrécie et avec banquette de 1 m. 20de largeur, ponts à une voie avec courbes très raides du chemin de halage, échelles d’écluses très rapprochées, ports à traverser et parties à 4 voies de bateaux où on ne peut prendre appui sur les rives, etc., etc. Plusieurs constructeurs et inventeurs
- ont proposé des solutions, dont deux nouvelles semblent fort intéressantes ; la présente note a p£§rjé but de faire connaître l’état de la question etfè^UîLR progrès faits et à faire : ; vA;,
- Eléments du problème et conditions à remplir^^^ — 7° Au point de vue technique. — Je rappellerai d’abord que la résistance d’une péniche à la traction, résistance qui est fonction de la vitesse, de la section immergée et de la forme du bateau, ainsi que delà section du canal, varie dans des limites étendues
- de halage sur le bord canal.
- Fig. 2. — Canal équipé avec le système de la Société Otis-Pifre.
- 49* Année. — Semestre.
- o. — oo.
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- NOUVEAUX SYSTÈMES DE HALAGE ÉLECTRIQUE SUR LES CANAUX
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- (d’après les expériences faites à Foug avec un dynamomètre enregistreur Richard) des environs de 400 kg dans l’amarre, pour une marche en bief courant à o km. 5 à l’heure, à 800 et même 1200 ks; au démarrage ou à l’entrée dans une écluse ou un passage rétréci ; l’effort doit donc pouvoir lui-même varier dans les mêmes limites.
- Cet effort E (fig. 1) s’exerce parallèlement à la rive (dans le cas d’un moteur M la suivant), tandis que la résistance R agit suivant l’amarre M A qui est oblique vers l’axe du canal (Q et aussi vers le bas (M étant d’ordinaire à un niveau plus élevé que À). Il en résulte deux composantes parasites, l’une horizontale II (qui tend à attirer le moteur vers le canal et doit être compensée par une réaction de roulement), et l’autre verticale Y (qui l’applique, en s’ajoutant à son poids sur son support) ; il y a le plus grand intérêt à supprimer ou à réduire au minimum ces composantes 11 et V (2), par conséquent à tirer le plus près possible de l’axe du canal et le plus bas possible (fig. 1).
- Quant à l’effort de progression E, il est obtenu ou bien par iin moteur fixe (treuil, cabestan, halage funiculaire),, et un câble mobile, ou bien par un locomoteur ou tracteur se mouvant soit sur le chemin de halage ou il prend adhérence directement (cheval électrique de Donèfle et Galliot), ou en se halant sur un câble fixe (système delà Société Otis-Pifre) ou par l’intermédiaire d’une voie ferrée (tracteur des canaux du Nord ou du canal de Toltow), soit sur une poutre porteuse (monorail du système Clarke-Gérard), soit sur un câble porteur (système Chêneau) ; enfin, le moteur peut être placé sur le bateau lui-même eL se haler sur une chaîne ou un câble fixe (louage).
- 2n Au point de vue économique. — Les conditions ont subi depuis la guerre de grands changements par suite de l’augmentation considérable du prix du charbon et du courant électrique, des métaux et notamment des rails, du ciment et des matériaux de construction, enfin de la main-d’œuvre (avec aggravation pour celle-ci de la loi de la journée de 8 heures (5). Il en résulte que pour une installation pratiquement réalisable et une exploitation économique (rentable), il faut que le ou les systèmes à adopter :
- a) N’entraînent aucune transformation notable de la voie navigable, en d’autres termes qu’on passe en l’état actuel de la voie sans avoir à en modifier sérieusement l’assiette, ni les ouvrages d’art; les bateaux doivent aussi, bien entendu, être utilisés tels qu’ils sont, et sans transformations qui (comme
- 1. Pratiqucmeut l’angle EMA varie entre 140° et 180°.
- 2. D'où intérêt à avoir une longue amarre, ce qui diminue l’obliquité.
- 3. Ces changements ont affecté plus gravement encore les transports par chemins de fer que ceux par eau : grâce au principe d’Archimède, l’effort de traction sur canal est, en effet, à peine le quart de ce qulil est sur voie ferrée en palier (à Foug, en section difficile, on consomme un peu moins de 5 kilowatts-heure par bateau-kilomètre, alors qu’un train de 300 tonnes sur voie électrifiée en exige 12 par kilomètre).
- l’addition d’une hélice) obligeraient à les remettre en chantier ;
- b) N’exigent pas d’installation nouvelle trop coûteuse, notamment l’emploi de trop grandes quantités de métal : ainsi il me semble qu’une voie ferrée de 1 mètre avec des rails de 20 kg chacun, grève trop lourdement l'entreprise (*) ; de même le courant triphasé doit pouvoir être utilisé pour les lignes électriques ;
- c) Ne commandent pas pour l’exploitation la présence d’un grand nombre d’engins, ni d’agents, surtout d’agents dont le temps ne serait pas bien utilisé ; ainsi il faudrait qu’à part les électriciens surveillant et entretenant la ligne et le personnel des dépôts et ateliers de réparation à établir de distance en distance, il n’y eût sur le canal que les mariniers et les éclusiers.
- Examen des systèmes en présence (pour un canal à nombreuses écluses). — 1° Touage.— S’applique bien à la marche en convoi et pour traverser certains passages difficiles (nous avons ainsi un toueur électrique nouveau, donnant un effort effectif de 20 HP sur la corde et pouvant traîner 15 bateaux à unevitessecompriseenlre 1 km 2. et2km 2 à l’heure à la traversée du tunnel de Mauvages) ; mais il est contre-indiqué pour les parcours à nombreuses écluses, puisqu’il faudrait défaire et refaire le convoi à chaque écluse.
- 2° Système des Tracteurs des Canaux du Nord. — E''! coûteux de premier établissement, parce qu’exigeant des rails (40 kg au mètre courant), et parce qu’employant des tracteurs trop lourds (8 à 10 t.) (2), qui d’ailleurs ne passeraient pas pour les canaux de l’Est sous les nombreux ponts à une voie, dans les tunnels et sur les ponts-canaux, et qui tireraient bien trop obliquement dans les sections à 4 voies de bateaux. De plus, il serait trop onéreux d’exploitation, parce qu’exigeant autant de mécaniciens que de tracteurs (5), et parce qu’aux écluses, au nombre de 180 de la Marne au Rhin, ces mécaniciens perdraient beaucoup de temps pendant l’éclusage (12 minutes sur 14 si les tracteurs de voie courante -font le service des écluses, tout le temps de l’éclusage s’il y a aux écluses des tracteurs spécialisés, ce qui serait une nouvelle complication fort onéreuse).
- Bref, le système n’est pas, a mon avis, financièrement viable sur un canal à nombreuses écluses (4).
- 1. Pourquoi d’ailleurs chercher à accoler un chemin de fer
- à un canal? ,
- 2. Le poids de ocs tracteurs qui tirent 2 péniches de 300 t. est certainement trop fork par rapport à ceux du canal de Teltow, lesquels ne pèsent que 7 t. 5 pour tirer 2 bateaux de 000 tonnes : de même la voie ferrée devrait être moins pesanle.
- 3. Voire même le double si on veut marcher 16 heures par jour et appliquer la loi de 8 heures.
- 4. Les mêmes inconvénients existenL pour les tracteurs sans rails, tracteurs Feuillette ou tanks de guerre, avec moteurs à essence, qu’on a essayé d’atteler aux bateaux ; en outre, la destruction rapide du. chemin de halage et le coût de leur consommation d’essence en prohibent l’emploi à titre définitif
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- o° Ualage funiculaire; système de la Compagnie Générale Electrique. — Dérivé du système de Maurice Lévy, décrit dans ma note à l’Académie des Sciences de 1914 et appliqué avec succès à Foug pour le tunnel et les écluses. En voie courante, il faudrait passer automatiquement d’une section à une autre, et supprimer les convoyeurs ; de plus l’usure des câbles et des poulies parait devoir être rapide.
- Le système a donc besoin de nouveaux perfectionnements, mais il semble pouvoir se prêter à de
- Fig. 3. — Le locomoteur
- M. Derungs) (1). — Dérivé du cheval électrique de DenôÜe et Galliot et aussi du monorail Clarke, ce système a été expérimenté à St-Maurice en 1920 et a bien réussi : il répond aux desiderata ci dessus et ne coûterait guère que moitié du système des tracteurs sur rails.
- 11 consiste à installer le long du chemin de halage deux câbles fixes, et a faire circuler le long de ces câbles un locomoteur funiculaire qui tire le bateau.
- C’est en somme un toueur sur berge (fig. 2 et 5).
- re de la Société Otis-Pifre.
- nombreuses combinaisons : par exemple, le double câble mobile peut être placé en l’air dans l’axe du canal, à 5 ou 6 m. au-dessus du plan d’eau (ce qui supprime la composante H), et tirer ainsi les bateaux, tout en libérant les rives, dans les parties à 4 voies et la traversée des ports ; s’il était en mouvement continu, il constituerait une sorte de trottoir roulant pour les bateaux, lesquels n’auraient individuellement qu’à s’attacher à une des amarres pendant du câble de distance en distance. De même aux échelles d’écluse et si on suppose les échelles doubles, le câble passant entre les deux lignes d’écluses donnera aux bateaux, à l’instant voulu, la force motrice dont ils ont besoin pour les différentes phases de l’éclusage.
- 4° Système de la Société Ohs-Pifre (Ingénieur,
- Chaque câble constitue un organe de réaction élastique indépendant; l’un de ces câbles appelé primaire fournit la réaction nécessaire à l’effort de traction E ; l’autre, appelé secondaire, fournit la réaction nécessaire pour annuler la composante H, appelé effort transversal (qui était si gênant dans le cheval électrique et avait pour effet notamment de détruire la chaussée du chemin de halage).
- Le locomoteur a la forme d’un tricycle très léger et très étroit (0 m. 60 de largeur), actionné par un moteur électrique quelconque. Il se propulse en s’engrènant sur des butées fixées au câble pri-
- i. C’est déjà M. l'ingénieur Derungs qui, alors attaché à lu Compagnie Générale. Electrique, a installé le halage funiculaire de Foug et a mis ce système au point grâce à de nombreuses inventions de détail.
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- Fig. 4, — Le tracteur système Chêneau.
- maire ('), par pression progressive, sans glissement et rigoureusement dans la direction de l’effort de halage. Il est calcule pour traîner une péniche chargée à o km. à l’heure et peut même en traîner deux. Il roule sur le chemin de halage ou sur une piste quelconque ; mais il comporte un appareil breveté spécialement, appelé balancier (2), destiné à reporter automatiquement sur le câble secondaire l'effort transversal II, ce dernier étant annulé par une composante de roulement qui prend naissance dans la réaction élastique du câble secondaire.
- En principe, le locomoteur est complètement automatique et se dirige tout seul, il est lié au convoi qu’il doit remorquer et ne quitte ce convoi qu’une fois arrivé à destination (on peut toutefois l’en détacher facilement pour une raison quelconque, réparations, accident, etc.). Il peut donc être commandé par le
- t. Aux essais tic Saint-Maurice, ce câble était une lame d’acier portant à sa face inférieure de distance eu distance les butées s'engrenant dans l’organe de traction. Un voit que l'adhérence n’est plus prise sur le sol,seconde raison pour que le chemin de halage ne soit pas dégradé. .
- 2. C’est, en somme, un jeu de leviers articulés auxquels s’attachent la traction et l’amarre de remorquage et qui s'appuient sur une piste de guidage de manière que le système soit en équilibre indifférent.
- marinier depuis son bateau, au moyen de leviers et de commandes électriques passant dans l’amarre.
- Le locomoteur n’est pas seulement un tracteur, mais aussi un treuil ; en effet, le même organe qui fait avancer le locomoteur par engrènement progressif peut, si le locomoteur est retenu par un heurtoir quelconque, provoquer le déplacement d’un câble sans fin qui aurait pris la place du câble primaire. Celte disposition est très intéressante dans certains cas où le locomoteur ne peut suivre le bateau, ce dernier étant alors déplacé à distance par le câble sans fin ; ce cas se présente notamment dans certaines gares d’eau.
- Enfin, le locomoteur est assez léger (il pesait moins d’une tonne et pourra peser moins encore), pour pouvoir quitter le sol et être porté en l’air sur une poutre ou un câble, à la traversée de certains passages difficiles (tunnels, ports, 4 voies) ; on revient ainsi au monorail.
- 5° Système Chêneau. — Dérive du système Clarke où la poutre est remplacée par un câble fixe porteur (de 22 m/m 8 de diamètre, résistance à la rupture de 50 000 kg), sur lequel court un locomoteur très léger (600 kg), qui n’est autre chose qu’un moteur électrique de 10 IIP pendu au câble. Ici il n’y a plus de contact avec le chemin de halage, et le locomoteur peut passer partout et se mettre dans l’axe du canal au besoin.
- Le bâti, formant carter, qui renferme le mécanisme, repose sur le câble au moyen de 2 roues verticales. La traction est assurée par 2 paires de roues horizontales, opposées deux à deux qui serrent entre elles le câble et reçoivent leur mouvement du moteur. La pression de ces roues motrices, nécessaire à l’adhérence, est obtenue par la réaction du filin d’amarre sur le crochet d’attelage porté par le locomoteur, ce crochet faisant partie d’un système
- Fig. 5. — Essai du tracteur Chêneau sur câble.
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- de leviers qui multiplie l’effort dans la mesure voulue : les roues dans chaque paire opposée restent d’ailleurs libres de prendre un écartement plus ou moins grand suivant les surépaisseurs que peut présenter le câble.
- L’appareil est muni d’un dispositif de démarrage automatique réalisé par les contacteurs électromagnétiques, ainsi que d'un frein automatique. La mise en marche est obtenue par le s:mple jeu d’un commutateur, lequel peut être commandé à distance par le marinier, au moyen du filin de traction, attaché au crochet d’attelage dont il a déjà été parlé ; la tension de l’amarre par l’intermédiaire desTeviers lorme un contact qui par un jeu de relais détermine la mise en marche, tandis que le marinier en laissant se détendre le filin provoquera l’arrêt.
- Ce nouveau système, qui paraît répondre aussi aux besoins des canaux de l’Est, n’a été expérimenté que sur des wagonnets dans un chantier de Ncuilly (avec du courant continu à 500 volts) ; il est nécessaire de voir comment il se comportera en service
- LA PRÉVISION DU TEMPS
- Les méthodes usuelles de prévision du temps sont basées sur l’observation des courants atmosphériques et sur l’étude des variations de pression, de température et d’hygromicité. Ces prévisions ne dépassent pas un délai de vingt à vingt-quatre heures, jugé insuffisant dans la pratique courante.
- Il serait.nécessaire que celles-ci pussent être établies deux ou trois jours d’avance au moins, pour être utilisées avec profit.
- Si l’on parvenait à reculer cette limite à des semaines ou des mois, tous en tireraient le plus heureux profit, en particulier l’agriculture, la marine, la pêche, le commerce et l’industrie.
- Essayons seulement, pour l’instant, d’obtenir en toute certitude des prévisions à quelques jours d’intervalle. Les résultats obtenus dans cette direction, depuis une quinzaine d’années sont encourageants quoique encore très incomplets.
- Il résulte tout d’abord, de ces longues recherches, qu’il ne paraît guère possible de prévoir le temps local, sans remonter à son point d’origine, c’est-à-dire aux grands (roubles de l’atmosphère, qui paraissent intimement liés eux-mêmes aux perturbations solaires et électromagnétiques. C’est par voie de déductions successives que l’on parviendra à résoudre le difficile problème des prévisions à longue échéance.
- Le météorologiste de demain qui sera chargé d’établir des prévisions locales,, devra vraisemblablement procéder de la manière suivante. Il esquissera tout d’abord dans ses grandes lignes, la situation générale de l’atmos: phère terrestre; puis il précisera son élude en la limitant à celle d’un territoire assez étendu tel que l’Ouest de l’Europe. Il s’aidera dans ces recherches dés nouvelles données déduites de l'observation solaire et.des phénomènes électromagnétiques, qui lui fourniront des probabilités pour plusieurs jours d’avance et souvent même pour une durée plus longue.
- ~ L’ASTROMÉTÉOROLOGIE . 37
- re'el avec des bateaux ; M. Chêneau va faire des essais sous peu à Saint-Maurice.
- Conclusion. — L’ingéniosité des inventeurs continue à s’exercer sur le problème si délicat du lialage électrique, ce qui tient à ce que.la solution n’en est sans doute ni simple, ni unique, mais doit probablement se modifier suivant les difficultés rencontrées sur chaque voie ou partie de voie navigable. Les nouveaux systèmes proposés paraissent apporter des avantagés techniques et économiques considérables (du moins pour les canaux de l’Est de la France) (J), et méritent qu’on leur fasse subir un essai pratique sur des longueurs suffisantes de canaux en service.
- Ed. Imbeaux
- Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.
- 1. Il y aurait aussi grand intérêt à chercher la meilleure solution pour la traclion électrique sur le futur Grand canal d’Alsace (voir ma communication à l’Académie des Sciences C. R. du 5 mai '1019) entre Strasbourg et Bîde, où il s’agira de bateaux dits de 1200 t. (75 m.. Il m., 2m.) ayant à remonter un courant de 1 m. 20 par seconde ; onaura de l’énergie électrique produite par le Rhin lui-même et on .économiserait tout le charbon que consommeraient des remorqueurs.
- ET L’ASTROMÉTÉOROLOGIE
- Il établira ensuite des pronostics applicables à une région limitée, en s’aidant des méthodes méléorolo-giques habituelles, et il parviendra finalement par déductions successives à des données très précises sur l’état prochain du temps dans une localité déterminée.
- L’étude d’un grand nombre d’obseï vations sur divers points du globe, démontre très neltementque les grands troubles atmosphériques, tels que les cyclones, concordent avec des perturbations solaires et électromagnétiques, et qu’ils deviennent le point de départ de la plupart des phénomènes météorologiques. D’autre part les grandes, perturbations terrestres se manifestent toujours aux mêmes points du globe, dont la position varie du reste légèrement suivant l’époque. La date de ces perturbations peut, le plus souvent, être prévue plusieurs jours et parfois même une semaine d’avance, par l’étude méthodique du Soleil. Ces prévisions sont confirmées, plusieurs jours d’avance par des troubles électriques et magnétiques mis en évidence à l’aide d’instruments appropriés. Enfin l’observation des courants supérieurs de l’atmosphère, des .vents de surface, des pressions, de la température et de l’hygrométricité, précise le caractère des troubles prévus dans une localité déterminée. Dans un autre ordre d’idées, la connaissance des dates de retour des régions de calme solaire, et l’observalion d’un calme électromagnétique correspondant. permettent de prévoir les époques de calme atmosphérique et de beau temps probable. Remarquons, toutefois, qu’il serait un peu téméraire de croire que les grands troubles de l’atmosphère provoquent nécessairement. des tempêtes et des pluies générales, et que les époques de calme sont nécessairement liées à un beau temps général. L’état de l’atmosphère est en effet réglé dans une région assez limitée, par les grands courants, soumis à l’action directe des centres cyloniques. Ces grands courants atmosphériques acquièrent une puissance particulière pendant les périodes de troubles solaires et
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- électromagnétiques, et leur action se manifeste d’une façon très différente suivant le point de leur trajet. Dans la première partie de ce parcours (du foyer de chaleur au pôle de froid),ils donnent naissance à desoragîs, à un temps humide et à des pluies abondantes, tandis que dans la seconde partie de leur trajet (du pôle de froid au foyer de chaleur), ils produisent des vents secs et violents, accompagnés de froids vifs et de beau temps.
- Les régions des grands calmes forment une double ceinture, de chaque côté des tropiques, délimitant les grands courants atmosphériques opposés ; elles subissent l’action lointaine des grandes perturbations, mais elles n’en ressentent pas les atteintes. Nous devinons donc pour quelles raisons les grands troubles atmosphériques peuvent provoquer des actions très' diverses, opposées même, dans des régions relativement peu éloignées les unes des autres.
- Des prévisions générales peuvent souvent être établies huit à dix jours d’avance, par la connaissance des dates de retour des gros foyers solaires.
- C’est ainsi que nous. avions pu affirmer, au commencement de décembre 1920, que la période de Noël, dans l’Ouest de l’Europe, serait favorisée par un temps doux, prédiction qui s’est confirmée, malgré les pronostics contraires qui furent donnés peu de temps avant cette date, pendant une période de froids intenses.
- Il est donc nécessaire de noter chaque jour l’état de la surface solaire et d’en tirer des pronostics à brève ou à lointaine échéance, puis de relever les variations électromagnétiques sur un grand nombre de points duglobe. On doit y joindre enfin, les données météorologiques ordinaires.
- Un observatoire central recueillera l’ensemble de ces observations transmises par la télégraphie sans fil et pourra en tirer des déductions suffisamment précises pour établir des prévisions générales et régionales.
- Ce court exposé ne permettant pas d’aborder l’intéressante étude des multiples déductions météorologiques que l’on peut tirer des observations solaires et météorologiques, il conviendra de compléter cette étude, par la lecture d’exposés plus complets (•), où sont exposées les recherches de Marchand et de M. Mémery, le distingué secrétaire général de la Société astronomique de Bordeaux.
- Rappelons à titre d’exemples des déductions solaires, que la formation ou la disparition rapide des foyers solaires concordent avec de grandes perturbations atmosphériques," que les retours de foyers, après une ou plusieurs rotations solaires, sont accompagnés d’une élévation générale de la température. Les passages au méridien central se manifestent le plus souvent par des troubles électromagnétiques suivis de cyclones, d’aurores polaires, de sismes, etc. La disparition de foyers concorde avec un abaissement général de la température, etc.
- Les actions solaires à distance varient, du reste, suivant la saison.
- L’étude des variations magnétiques se fait à l’aide d’un magnétomètreh miroir très sensible, dont l’équipage aimanté est maintenu dévié dans le plan horizontal du méridien magnétique à l’aide d’un champ directeur. Les variations magnétiques rapides et rythmées, qui accom-
- 1. Essai d'Astroméléorologie et ses applications à la prévision du temps. Gautliier-Villars, éditeurs à Paris, 55, quai des Grands-Augustins.
- ET L’ASTROMÉTÉOROLOGIE r: . .
- pagnent les cyclones, les bourrasques et les sismes, sont décelées à l’aide d’une boussole magnétomètre à très faible moment d’inertie, maintenue déviée au moyen d’un champ directeur.
- Quant aux variations de charge électrique qui pré cèdent les changements atmosphériques, elles sont étudiées avec un électromètre analogue à celui de Curie, dont les quadrants et l’aiguille sont maintenus à un potentiel fixe (*) à l’aide d’une pile sèche genre Zamboni.
- On observe pendant les grandes perturbations solaires et terrestres, des oscillations fréquentes et rythmées de l’instrument, qui concordent avec celles du magnéto-mètre et qui devancent de plusieurs jours les troubles de l’atmosphère. L'accroissement de la composante magnétique horizontale, ainsi que celle de la charge électrique, font pressentir l’approche de troubles atmosphériques. Leur diminution fait prévoir le retour au calme et au beau temps; cette dernière concorde avec une période de chaleur en été et de froid en hiver.
- Une application suivie de ces méthodes a permis à la Société astronomique de Bordeaux, d’obtenir des résultats très satisfaisants ; et nous pourrons citer, à titre d’exemple, la conduite des opérations d’après les nouvelles méthodes, pour l’une des prévisions journalières faites à la fin de 1918 sur la demande du Ministère.
- Exemple. — Dans la matinée du 6 novembre 1918, un groupe de taches se forme au bord W de l’astre solaire. Les conséquences de la formation et de la disparition simultanées de deux foyers pendant les mois d’hiver, précèdent généralement l’apparition d’un temps brumeux, accompagné de pluies avec température supérieure à la normale. Le magnétomêtre était immobile en régime stationnaire et ne laissait pas prévoir de perturbation pendant les 2 ou 5 jours suivants. La position d’un foyer, au méridien central sans troubles électromagnétiques, faisait présager une température douce, accompagnée d’un temps nébuleux sans pluies immédiates. Le télégramme expédié au Ministère à midi, fut libellé de la façon suivante : « Temps probable : nébuleux couvert avec température douce pendant 2 ou 5 jours ».
- Ces prévisions se réalisèrent en tous points. Le temps resta même si nébuleux et si couvert sur la plus grande partie de la France qu’on ne put observer le Soleil pendant les jours suivants, et qu’il ne fut pas possible d’expédier de nouvelles dépêches le 7 et le 8 novembre. Celles-ci n’étaient du reste, pas nécessaires, par suite de la validité des pronostics pendant 2 à 3 jours. Ces pronostics étaient applicables à l’Ouest de l’Europe et devaient nécessairement être complétés dans chaque station particulière, par des déductions tirées des méthodes actuelles.
- Ajoutons pour terminer, qu’à la suite d’une entente entre la Société Astronomique de Bordeaux et de hautes notabilités scientifiques, il a été convenu qu’une étude méthodique des nouvelles méthodes serait entreprise avec le concours de nombreuses stations météorologiques réparties sur toute la surface du globe.
- On conçoit du reste l’intérêt de tout premier ordre qui s’attache à ces recherches, susceptibles d’amener une amélioration importante dans les méthodes de prévT
- sion du temps. Albert Nodon.
- Docteur ès Sciences Président de la Société astronomique de Bordeaux.
- -1. Ces instruments seront prochainement livrés par la Maison Richard frères ; Paris, l^5. rue Mélinguc.
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- LES TRAITES DE TRIANON,
- A la suite des élections grecques la révision du traité de Sèvres qui a attribué une grande partie des dépouilles de l’empire ottoman au royaume hellénique est réclamée par l’opinion publique et envisagée par les chancelleries. D’autre part des voix, timides il est vrai, tentent de nous émouvoir en faveur de la Hongrie et de la Bulgarie afin d’obtenir une atténuation des conditions que les traités de Trianon et de Neuilly leur ont imposées. Dans ces conditions, il importe de connaître les stipulations de ces conventions diplomatiques (J).
- Depuis le 10 septembre 1919, date àlaquelle’a été conclu le traité de Saint-Germain réglant la situation de l’Autriche, la Conférence de la Paix a signé onze traités entraînant, sauf un, des modifications territoriales :
- 1° Traité de Neuilly avec la Bulgarie (26 novembre 1919 (2).
- 2° Traité de Trianon avec la Hongrie (4 juin 1920 (3),
- 3° Décision de la Conférence des Ambassadeurs réglant le partage de l’ancien duché de Teschen et des territoires d’Orava et de Spisz entre la Pologne et la Tchéco-Slovaquie (28 juillet 1920) (4).
- 4° Traités de Sèvres (10 août 1920). Ce jour-là dans la célèbre manufacture, les Puissances Alliées et Associées ont signé pas moins de six conventions qui toutes portent le titre de traités de Sèvres : a. Traité avec la Turquie (5) ; b. Traité entre les Principales Puissances Alliées et la Grèce relatif à la Thrace (6); c. Traité entre la Grèce et l’Italie au sujet des îles du Dodecanèse (7) ; d. Accord tri-
- 1. De tous les traités il est public deux éditions, l’une in-4° accompagnée^ c*e cartcs, l’autre petit in-8° sans cartes. Par suite de l’absence de ces documents graphiques cette dernière édition ne peut servir à une étude des traités.
- 2. Traité de Paix entre leu Puissances Alliées et Associées et la Bulgarie du 27 novembre 1919. In-4° avec une carte.
- 3. Traité de Paix entre les Puissances Alliées et Associées et la Hongrie. Protocole et déclaration du 4 juin 1920. Textes français, anglais, italien. In-4°dcXX -(-523 p., avec une carte.
- 4. Sans titre. In-4°de 8 p. avec quatre cartes : 1° Teschen, Orava, Spisz,] au 200 000e (report de la carte autrichienne à la meme échelle); 2° frontière de la région de Teschen au 75 000e (report de la carte autrichienne à la même échelle) ; 2° frontière de la région d’Orava au 75 000e (report de la carte autrichienne à la même échelle) ; 4° frontière de la région de Spisz au 75 000e (report de la carte autrichienne à la même échelle).
- 5. Traité entre les Puissances Alliées et Associées et la Turquie signé le 10 août 1920 à Sèvres, texte français, anglais et italien. In-4” de IV -f- 459 p. avec 3 cartes au I 000 000° : Carte n° 1, Turquie d'Europe, Zone des Détroits, Smyrne, Les Iles ; carte n° 2. Limite sud de la Turquie d’Asie; carte n? 3. Péninsule de Gallipoli. Concession prévue à l’article 219 (cimetières militaires).
- 6. Traité entre les Puissances Alliées et la Grèce relatif à la Thrace siané le 10 août 1920 à Sèvres. In-4° de
- 20 p.
- 7. Traité entre l’Italie et la Grèce signé le 10 août 1920
- à Sèvres. *
- DE NEUILLY ET DE SEVRES
- partite entre l’empire Britannique, la France et l’Italie concernant l’Anatolie (Q ;e. Traité entre les Principa'es Puissances Alliées et Associées et l’Arménie (2) ; f. Traité entre les Principales Puissances Alliées et associées et la Pologne, la Boumanie, l’état Serbe-Croate-Slovène, et l’état Tchéco-Slo-vaque relatif à certaines frontières (3).
- Enfin le 10 août 1920, également à Sèvres, les Principales Puissances Alliées ont signé avec la France un septième traité relatif au statut politique de ce royaume et à la [rotection des minorités dans cet état (l).
- 5° Traité entre les Principales Puissancee Alliées et Associées et la Roumanie concernant la Bessarabie du 28 octobre 1920.
- Enfin le 12 novembre 1920, l’Italie et l’état Serbe-Croate-Slovène ont signé à Rapallo un traité réglant la question de l’Adriatique et le sort de Fiume.
- Quelles clauses territoriales stipulent ces différentes conventions, quel'es frontières assignent-elles à la Hongrie, à la Bulgarie et à la Turquie? c’est ce que nous nous proposons d’examiner.
- Suivantl’ordre géographique, nous commencerons par la Hongrie. De la guerre cet ancien royaume sort aussi profondément amputé que l’Autriche. Du rang de grande puissance qu’il occupait en 1914 le traité de Neuilly le réduit, comme sa voisine, à la condition d’un état de troisième ordre. Antérieurement à la conflagration mondiale la Hongrie occupait 325325 km., correspondant aux trois cinquièmes de la France ; en vertu du traité de Trianon ellen’en possède plus que 100 000 environ, soitmoins d’un cinquième de notre sol national. Ces larges désannexions, la Conférence de la Paix les a décidées, non point par esprit de vengeance à l’égard du vaincu, mais, au contraire, dans un très noble sentiment, afin de libérer des peuples opprimés. Les Magyars ne formaient guère que la moitié de la population de l’ancien royaume de Hongrie, environ 52 pour 100 ; le reste était composé de Slaves,
- 1. Accord tripartite entre la Grande-Bretagne, la France et VItalie relatif à l’Anatolie signé le 10 août 1920 à Sèvres. In-4° de 21 p. — 2 caries au 1 000 000e : Turquie d’Asie-Ouest, Turquie d’Asie-Est (Report de la carte du monde au 1 000 000° dressée par le Service géographique de l’Etal-Major général britannique et la Société Royale de Géographie de Londres).
- 2. Traité entre les principales Puissances Alliées et l’Arménie, signé le 10 août 1920 à Sèvres, in-4° de 20 p.
- 3. Traité entre les principales Puissances Alliées et la Pologne, la Boumanie, l’Etat Serbe-Croate-Slovène et l’Étal Tchéco-Slovaque relatif à certaines frontières de ces États signé le 10 août 1920 à Sèvres. In-4° de 22 p. — 5 cartes au 1 000 000e (report de la Carte du monde au 1 000 000e publiée par le Service Géographique de l’Etat-Major général britannique et la Société Royale de Géographie de Londres) : Roumanie, Serbie-Croalie-Slovénie, Tchéco-Slovaquie.
- 4. Traité entre les principales Puissances Alliées et la Grèce signé le 10 août 1920 à Sèvres. (In-4° de 2G p.)
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- Serbes, Croates, Slovaques et de Roumains que les gouvernants de Budapest tenaient asservis et dont ils poursuivaient la dénationalisation par tous les moyens possibles. Les Serbes et les Croates occupent la Croatie et l’Esclavonie, ainsi qu’à l’est du confluent du Danube et de la Drave, une large zone s’étendant au delà de la Theiss ; les Roumains habitent la Transylvanie et son glacis occidental ; enfin les Slovaques couvrent le versant méridional des Carpathes et s’étendent jusqu’au Danube entre Bratislava (Presbourg) et les environs de Budapest. Au nom du principe des nationalités les puissances alliées et asso-
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- tiennent aux Tchéco-Slovaques, le sud de la plaine danubienne aux Serbes, Croates et Slovènes, et, le quadrilatère transylvain jusqu’aux portes de Sze-gedin aux Roumains. Les Magyars se trouvent ainsi encerclés par les peuples mêmes dont ils poursuivaient l’anéantissement.
- Tracées sur les bases de l’ethnographie et de la linguistique, les limites imposées à la Hongrie par le traité de Trianon sont presque partout conventionnelles; sans souci des lois géographiques, elles chevauchent perpendiculairement à la direction des derniers contreforts des Alpes et des ramifications des Carpathes et coupent à tort et à travers les
- RUS
- Géorgie
- I1ig. i. — Le sud-est de l’Europe et l’Asie Mineure, tels que les ont partagés les derniers traités.
- ciées ont, par le traité de Trianon, délivré tous ces peuples du joug magyar; en outre, antérieurement par le traité de Saint-Germain elles avaient attribué à l’Autriche, au sud du Danube, le long de l’ancienne frontière entre les deux parties dé la monàrchiè austro-hongroise abolie, une bandé cle terre hongroise en majorité peuplée d’Allemands. Le résultat de cette œuvre de libération, c’est que tandis qu’ai'ant la guerre la Hongrie s’étendait des sommets des Carpathes aux rives de la Save dans le sens nord-sud et des crêtes des Alpes transylvaines au lac de Neusiedl en direction est-ouest, elle se trouve aujoûrd’hui réduite à un îlot dé forme trapézoïdale, isolé au milieu de la plaine danubienne, enveloppé de tous côtés par la marée slave et roumaine (fig. 2). Maintenant la rive gauche du Danube, de Bratislava (Presbourg) aux approches de Budapest, les massifs des Tatras, les Carpathes, une partie du bassin supérieur de la Theiss appar-
- cours d’eau. Ainsi la Theiss, le grand affluent du Danube sur la rive gauche, autrefois entièrement en terre hongroise, se trouve partagée entre trois états ; aujourd’hui ses sources appartiennent à la Roumanie, son cours inférieur à la Serbie-Croatie-Slovénie, tandis que sa partie moyenne est restée magyare. Sur tout le périmètre des nouvelles frontières de la Hongrie seules deux sections tant soit peu étendues épousent des accidents naturels, l’une, au nord, entre Bratislava (Presbourg) et les environs de Budapest, où le bras principal du Danube marque la limite de la Tchéco-Slovaquie ; l’autre, au sud où, sur une longueur de 170 km, le cours inférieur de la Mur, puis la Drave tracent la démarcation de la Serbie-Croatie-Slovénie.
- A noter deux particularités remarquables présentées par la physionomie de la Hongrie créée par le traité de Trianon. D’abord la position dissymétrique qu’occupe sa capitale ; aujourd’hui Budapest
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- se trouve à l’extrémité occidentale du pays, à environ 35 km de la frontière tchéco-slovaque. En second lieu, par suite de la perte de la Croatie et de Fiume, la Hongrie ne touche plus à l’Adriatique. Pour remédier à cette situation, le traité de Trianon (art. 294) lui reconnaît la liberté de transit à travers « les territoires et dans les ports détachés de l’ancienne monarchie austro-hongroise », en d’autres terme vers Trieste et Fiume.
- Parfois on essaie de nous apitoyer sur le sort de la Hongrie. On nous représente notamment qu’au mépris du principe des nationalités sur lequel le traité de Trianon est fondé, des communautés magyares nombreuses ont été annexées à la Rou-
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- Dans toutes ces questions nous devons nous garder de notre sentimentalisme habituel et juger la situation objectivement. On nous rendra cette justice, qu’à l’égard des Magyars, nous n’éprouvons et n’avons jamais éprouvé aucun sentiment hostile; loin de là, même. Mais la réciproque n’est pas vraie. Depuis quarante ans, les Magyars se sont montrés les plus fermes soutiens des Allemands et de leurs ambitions, et n’ont jamais hésité à servir leurs desseins contre nous, dans les formes les plus agressives. En 1889, au parlement de Budapest, le premier ministre magyar, le fameux Ticza, le père, n’insulta-t-il pas grossièrement la France, affirmant que son Gouvernement avait refusé de parti-
- Fig. 2. — La Hongrie.
- manie et aux états slaves voisins. Ces annexions trouvent leur justification dans la situation géographique même de ces groupes. Ainsi que dans les pays qui ont été disloqués par des phénomènes tectoniques, des terrains, d’origine et d’âge très différents, chevauchent les uns sur les autres, de même, dans cette partie de l’Europe où les populations ont été, au cours de l’histoire, soumises à de fréquents brassages, des îlots magyares se rencontrent au milieu de masses compactes, roumaines ou slaves. Donc, impossibilité matérielle de comprendre ces communautés sporadiques dans la Hongrie, à moins de maintenir sous la règle de cet état un effectif beaucoup plus nombreux de Roumains et de Slaves. Le remède eût été pire que le mal. D’ailleurs les droits des Magyars incorporés dans la Roumanie, la Yougo-Slavie et la Tchécoslovaquie, se trouvent protégés parla clause de protection des minorités insérée dans tous les traités.
- ciper à notre Exposition Universelle, par crainte que le drapeau hongrois fût à Paris l’objet d’outrages ! Lorsqu’on envisage les conditions de la reprise des relations avec les Hongrois, on ne doit jamais perdre de vue ce fait scientifique, que les Magyars n’appartiennent pas au même groupe ethnique que nous et possèdent en conséquence une mentalité différant complètement de la nôtre à tous les points de vue; ce sont des Ouralo-Altàïques, c’est-à-dire des Touraniens, comme les Turcs, les Bulgares, les Finnois de Finlande et des bords du Volga. Ces Ouralo-Altaïques font en général preuve d’un esprit très ouvert, témoignent de grandes qualités d’application et d’ardeur au travail, mais leur manque de scrupules, leur duplicité et leur habitude de considérer le succès comme la justification des moyens qu’ils emploient pour l’atteindre dépassent la mesure permise.C’est, en tout cas, un fait démonstratif que tous les Touraniens établis en
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- Europe se sont rangés du côté de l’Allemagne; remarquons que si les Finnois de Finlande ne nous ont pas déclaré la guerre comme les Bulgares, lès Turcs et les Hongrois, ils ont fourni à nos ennemis des auxiliaires de premier ordre pour les basses besognes de l’espionnage et pour l’exécution d’attentats contre nos navires dans les ports neutres, ainsi que des corps francs pour attaquer les unités françaises et britanniques préposées à la garde de la région de Murmansk.
- Ceci dit, passons à l’examen de la situation créée dans les Balkans par les traités de Neuilly avec la Bulgarie et de Sèvres avec la Turquie.
- En présence de la carte traduisant les décisions des Puissances alliées et associées, on éprouve tout d’abord l’impression de changements territoriaux considérables. Ce n’est là qu’une apparence; les frontières des différents é-tats qui se partagent la péninsule Balkanique ont bien été bouleversées, mais ce b o u 1 eversement est antérieur à la guerre; il date des traités de Bucharest (25 juillet/7 août 1915, et de Constantinople (50 septembre-15 octobre 1915), ainsi que de la Conférence de Londres tenue également pendant le même été 1915. Ces conventions diplomatiques, signées à la suite des guerres balkaniques, ont consacré le démembrement à peu près complet de la Turquie d’Europe, au profit de la Bulgarie, de la Serbie et de la Grèce, enfin la création du trop fameux royaume d’Albanie. Or, au milieu des émotions de la conflagration mondiale nous ne nous sommes guère préoccupés des modifications apportées en 1915 au statut territorial dans l’Orient proche, nos atlas ne les ont pas reproduites ; par suite nos yeux ne se sont point familiarisés avec la physionomie des états balkaniques engendrée par les événements antérieurs de quelques mois à 1914, De là l’étonnement que l’on éprouve tout d’abord devant les nouvelles frontières dans cette partie de l’Europe; en fait les changements décidés par les Alliés sont beaucoup moins considérables qu’en Autriche ou en Hongrie.
- A l’égard de l’Entente, la Bulgarie a des torts extrêmement graves. Par son intervention aux côtés des puissances centrales et de l’empire ottoman,
- elle a consolidé la situation militaire des Germano-Turcs et collaboré ainsi au maintien delà fermeture des Détroits qui nous fut si préjudiciable; de ce fait elle a contribué d'une part à la prolongation de la guerre, de l’autre à l’extension de la révolution russe. Suivant toute vraisemblance, le bolchevisme ne serait pas né ou tout au moins ne se serait pas emparé de la plus grande partie de la Russie, si pendant la guerre nous avions pu communiquer facilement et régulièrement avec notre allié slave. Néanmoins la Bulgarie se tire d’affaires sans grands dommages. En vertu du traité de Neuilly, elle cède, à l’ouest, à la Serbie-Croatie-Slovénie quatre minces bandes de terrain (fig. 5) : 1° une zone de quelques kilomètres de large, commençant un peu en amont
- de l’embouchure du Timok dans le Danube, de telle sorte que dans cette région la frontière est reportée du talweg de la rivière sur sa rive droite ; 2° la ville de Tzaribrod et ses environs ; 5° la moyenne partie des vallées de la Dragovitchtica et de la Botzicka, affluent et sous-affluent de , la Strouma; 4° le bassin moyen de la Stroumitza avec la ville du même nom. Sur sa frontière méridionale la Bulgarie subit de plus graves amputations. De ce côté on lui enlève le port de Dédé-Agatch et la façade sur la mer Egée large de 120 à 150 km environ que lui avaient donnée les traités de Constantinople et de Bucharest en 1915, puis un petit triangle de terrain dans les montagnes du Bhodope; en revanche on lui attribue au nord-ouest d’Andrinople un mince lambeau de la Thrace. Par suite la Bulgarie ne possède plus en fait de port que Varna sur la mer Noire; la perte d’un débouché sur la mer Egée qui, elle, communique librement et largement avec la Méditerranée est donc lourde ; afin de l’atténuer, les Puissances alliées et associées ont accordé à la monarchie bulgare la liberté de transit vers Dédé-Agatch et la concession à titre perpétuel d’un terrain dans le port pour les opérations de ce transit (*).
- Combien l’Entente s’est montrée magnanime à
- 1. Trailé entre les Puissances alliées et associées et la Grèce relatif à la Thrace signé à SèVres le 10 août 1920, articles 5 et 6.
- Fig. 3. — La Bulgarie.
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- l’égard de cet ancien ennemi : un simple rapprochement de chiffres le fait ressortir. Avant la guerre de 1912 la Bulgarie possédait 96 345 km2, correspondant à la Bavière et au Wurtemberg réunis ; en 1913 après les traités de Constantinople et de Bucarest, 114000 ; aujourd’hui, à la suite du traité de Neuilly, elle en compte encore 105000; elle garde aussi la majeure partie des agrandissements qu’elle avait acquis avant 1914 et de ceux qu’elle a obtenus de la Turquie pendant la guerre. D’après le Geographical Magazine de New York, actuellement la principale autorité géographique, elle perdrait seulement 412 000 habitants; par rapport à 1913, sa population actuelle serait de 4300 000 âmes.
- Depuis les élections grecques on envisagela restitution à la Bulgarie de Dédé-Agatch et de la zone égéenne dont l’a privée le traité de Neuilly. A ce sujet il y a lieu de remarquer que cette bande littorale, se trouvant séparée de l’arrière-pays par l’extrémité orientale du Rhodope, un massif montagneux très épais et dépourvu de voies de communication, ne constitue nullement un débouché maritime pour la Bulgarie. Si on veut que Dédé-Agatch devienne réellement une porte de sortie de ce royaume sur l’Égée, il est de toute nécessité de lui donner en même temps le libre usage de la ligne ferrée Philippopoli-Andrinople-Dedé-Agatch par la vallée inférieure de la Maritza. L’un ne peut aller sans l’autre.
- Passons maintenant à la Turquie. Le traité de Sèvres qui a réglé son sort se résume en deux mots : c’est purement et simplement l’abolition de l’empire ottoman. De par cet instrument diplomatique toutes ses provinces se trouvent, en effet, soustraites à l’autorité du Sultan. Avant 1914 à la suite des guerres balkaniques, la Turquie avait déjà perdu son domaine européen presque tout entier au profit de la Bulgarie, de la Grèce, de la Serbie et de la trop fameuse Albanie. Alors qu’avant ces événements elle comptait de ce côté-ci du Bosphore 157 750 km2, correspondant à la moitié de l’Italie et 6 millions d’habitants, après il ne lui restait plus que2l 600km2,moinsquelaBelgiqueetl 600000habitants. De ses possessions européennes le Sultan ne gardait que Constantinople et laThrace.En vertu du traité de Sèvres, cette dernière province lui est, à son-tour, enlevée; le Padischah ne conserve plus que
- Constantinople'et sa grande banlieue, c’est-à-dire la partie extrême de P Entre-Deux-Mers, jusqu’à quelque 55 kilomètres à l’ouest des fameuses lignes de Tchaladja devant lesquelles l’élan de l’armée bulgare vint se briser en 1912 et encore dans quelles conditions. D’abord cette possession ne lui est consentie qu’à titre précaire. L’article 36 du traité de Sèvres déclare, qu’ « au cas où la Turquie viendrait à manquer à la loyale observation des dispositions du présent traité ou des traités ou conventions complémentaires... les Puissances alliés se réservent expressément le droit de modifier la stipulation qui précède et la Turquie s’engage dès à présent à agréer toutes dispositions qui seraient prises à cet égard ». Si les Turcs ne sont pas sages on les expulsera.
- En attendant sur le lambeau d’Europe qu’on lui laisse le Sultan ne garde guère qu’une souveraineté nominale, comme nous l’expliquerons plus loin à propos des Détroits.
- En Asie, c’est également la destruction com -plète de la puissance ottomane. L’organisation politique de l’immense région qui s’étend de la mer Noire à l’océan Indien, comme de la Méditerranée orientale et de la mer Rouge au golfe Persique, est entièrement jetée bas, et, à sa place le traité de Sèvres institue une collection d’organismes indépendants et de protectorats.
- En premier lieu tous les vastes territoires situés au sud du parallèle du golfe d’Alexandrette sont détachés de la Turquie et érigés en quatre états distincts. Ce sont le trop fameux Hedjaz, la Syrie, la Mésopotamie et la Palestine. L’indépendance des trois derniers est proclamée « à la condition que les conseils et l’aide d’un mandataire guident leur administration jusqu’au moment où ils seront capables de se conduire seuls ». Comme on le sait, le mandat sur la Syrie a été attribué à la France, et ceux sur la Mésopotamie et sur la Palestine à la Grande-Bretagne. En Palestine, le traité stipule « l’établissement d’un foyer national pour le peuple juif, étant bien entendu que rien ne sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, non plus qu’aux droits et au statut politique profitant aux juifs dans tout autre pays ».
- Le traité ne donne que des indications très sommaires sur l’étendue de ces différents états, parfois
- Fig. 4. — La zone des détroits.
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- même n’en donne pas tout (fig. 4). Les frontières de la Syrie, de la Mésopotamie et de la Palestine ont été déterminées par une convention franco-anglaise ultérieure qui vient d’être rendue publique au moment où cet article était déjà en pages. Nous en ferons connaître les principales stipulations dans une note prochaine.
- Sur le plateau d’Asie Mineure le traité de Sèvres pratique ensuite des coupes sombres dans l’empire ottoman. Il en détache d’abord tout ou partie des vilayets d’Erzeroum, deTrébizonde, deVanetdeBitlis pour former l’Arménie, dont un second traité, signé le même jour à Sèvres, reconnaît l’indépendance. Aucune puissance n’ayant consenti à assumer la protection de ce nouvel état, sa création paraît devoir rester théorique. Le Kurdistan, soit les territoires situés entre l’Arménie, la Mésopotamie et la Syrie jusqu’à la rive droite de l’Euphrate, est soustrait également à l’autorité du Sultan ; le traité de Sèvres lui accorde l’autonomie locale sous la direction d’une Commission composée d’un Français, d’un Anglais et d’un Italien, tandis que l’Accord tripartite signéle même jour entre la France, la Grande-Bretagne et l’Italie, prévoit éventuellement (article 7) son indépendance. Les Hautes Parties Contractantes n’ont pas des intentions arrêtées au sujet du Kurdistan. Après cela, « soucieuses de venir en aide à la Turquie, de développer ses ressources et désireuses de satisfaire à la demande du gouvernement ottoman de se voir prêter le concours nécessaire à l’œuvre de réorganisation », la France et l’Italie se partagent une bonne partie de la bosse dessinée par l’Asie Mineure entre la Méditerranée et la mer Noire. A la France, échoit la Cilicie et la partie occidentale du Kurdistan avec Adana, Diarbékir, Sivas, à l’Italie, l’Anatolie méridionale avec Adalia, Ivonia (*) (fig. 4). Enfin la Turquie abandonne à la Grèce Smyrne et environ le tiers de son vilayet.
- L’article 67 qui formule cette cession est ainsi libellé : « La ville de Smyrne et les territoires décrits dans l’article 66 (la partie du vilayet
- i. Sur la côte de la mer Noire, l’Italie acquiert en outre un privilège sur le bassin houillcr d’Héradée « sans qu’il puisse être porté atteinte à tous droits acquis par des ressortissants alliés ou neutres au 30 octobre 1918 »(art. 7 de l’Accord tripartite).
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- cédé) restent sous la souveraineté ottomane. Toutefois la Turquie transfère au Gouvernement hellénique l’exercice de ses droits souverains sur la ville de Smyrne et lesdits territoires. En témoignage de cette souveraineté la pavillon ottoman sera hissé d’une manière permanente sur un fort extérieur de la ville. Ce fort sera désigné par les principales Puissances alliées ». Un souverain qui perd tous ses droits souverains sur un pays, mais qui n’en reste pas moins souverain de ce pays ! Evidemment Tristan Bernard a inspiré les auteurs du traité dans la rédaction de cet article.
- Ne rions pas de cette phraséologie diplomatique. Elle pourra trouver son utilité en fournissant aux chancelleries alliées le moyen de ne pas donner
- Smyrne à la Grèce, et cela en s’appuyant sur les textes mêmes. Le traité ne stipule-t-il pas que le go u ver ne ment ottoman transfère au gouvernement hellénique l’exercice de ses droits souverains sur la région en question; or, la Turquie n’ayant pas encore ratifié le traité, il s’ensuit qu’elle n’a rien transféré du tout efque ses droits sur le pays de Smyrne demeurent entiers.
- Au nord de Smyrne, autour des Dardanelles et du Bosphore, le Iraité de Sèvres soustrait à l’autorité du Sultan un nouveau territoire étendu. Instruits par l’expérience, les Alliés enlèvent la garde de ces passages maritimes à la Porte Ottomane. L’article 37 du traité proclame la liberté de navigation dans les Détroits en temps de guerre comme en temps de paix, y interdit l’exercice du blocus et en général tout acte d'hostilité, sauf dans le cas de l’exécution d’une décision du Conseil de la Société des Nations.
- Un tel principe ne vaut qu’autant que son observation peut être assurée par des moyens de contrainte. Aussi bien les puissances alliées se sont chargées de cette mission; tout d’abord elles ont tracé autour du Bosphore, de la mer de Marmara et des Dardanelles, un vaste périmètre dénommé « Zone des Détroits », et lui ont imposé un régime particulier. Cette Zone comprend Constantinople avec tout le territoire laissé à la Turquie, sur la rive européenne du Bosphore, la côte nord de la Marmara et la presqu’île de Gallipoli attribuée à la Grèce, les îles de Samothrace, d’Imbros, de Lem-
- LEGENDE >
- Frontières, delà Turquie d'Asie ! Traite de Sèvres 10 Août ig20). Etendue approximative de I l'Arménie indépendante.
- A m orce de la frontière entre la Syrie / France) et la Mésopotamie Chemins de fer lAnglet.) Ll
- Échelle
- Fig. 5. — La Turquie d’Asie.
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- . .... LES TRAITÉS DE TR1AN0N, ’
- nos, de Ténédos, de Mytilène, dépendant de ce dernier royaume, enfin la rive asiatique des Détroits et de la Marmara sur une largeur de parfois 100 km. Dans ce territoire le Sultan est dépouillé de tout pouvoir militaire ; il ne pourra entretenir que sa garde personnelle dont l’effectif est fixé à 700 hommes (l) et dela’gendarmerie; également dan s les territoires grecs delà « Zone))legouvernemenlhelléniquenepeutavoir que de la gendarmerie ; à titre exceptionnel on lui permet une garnison à Mytilène. Peut-être en présence des événements politiques dont la Grèce vient d’être le théâtre, yaura-t-il lieu de reviser cette clause? Dans toute cette région, seuls les Alliés garderont des troupes. En vertu du traité, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie, « agissant conjointement », se réservent le droit exclusif d’occupation militaire dans la « Zone » et « d’y maintenir telles forces militaires et aériennes qu’elles jugeront nécessaires pour empêcher qu’aucune action puisse être effectuée ou préparée, qui directement ou indirectement, serait susceptible de porter atteinte à la liberté des Détroits ». En langage clair cela veut dire que la France, la Grande-Bretagne et l’Italie, continueront à occuper Constantinople, le Bosphore et les Dardanelles. On sait que les Alliés sont tombés d’accord pour confier à un général britannique le commandement de la « Zone des Détroits ».
- Afin d’éviter une surprise, les forces de police turque et hellénique de la « Zone » seront subordonnées à cet officier général, et toutes les fortifications existant dans ladite zone seront rasées. De plus, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie auront le droit de préparer la destruction des lignes ferrées et des routes existant dans ces territoires et susceptibles d’être utilisées pour la mise en place de batteries mobiles. Dans les îles helléniques situéps en avant des Dardanelles aucune nouvelle voie ne pourra être entreprise sans l’autorisation de ces trois puissances.
- La police de la navigation dans les Détroits, l'éclairage et le balisage des côtes, le pilotage, etc., appartiendront à une Commission internationale qui aura un. pavillon particulier, un budget spécial et une organisation qui lui sera propre.
- Pour terminer l'énumération des sacrifices imposés à la Turquie, ajoutons qu’elle renonce aux îles du Dodécanèse en faveur de l’Italie, laquelle en a ensuite rétrocédé la plupart à la Grèce.
- Signalons, enfin, une clause très importante de l’Accorc'l tripartite. Par ce traité, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie sont convenues du régime ; à appliquer au Bagdad dans la partie de la Turquie d’Asie laissée à t’empire ottoman ainsi qu’à son embranchement sur Mersina. Cette convention ne dit rien des sections de celte grande voie situées en > Syrie et en Mésopotamie ; ce silence autorise à penser que la France et la Grande-Bretagne, qui ont i reçu le mandat d’administrer ces deux pays, auront
- 1.T00 officiers, 425 fantassins, 125 cavaliers et 50 hommes des services auxiliaires.
- DE NEU1LLY ET DE SÈVRES .. 45
- liberté de prendre les mesures financières nécessaires à l’exploitation de ces parties de la ligne.
- En vertu de l’article 4 de l’Accord précité « les chemins de fer d’Anatolie, celui de Mersina-Tarsus-Adana, et la partie du chemin de fer de Bagdad comprise dans le territoire ottoman, tel qu’il est défini par le traité de paix avec la Turquie seront exploités par une compagnie, dont le capital sera souscrit par des groupes financiers britanniques, français et italiens. Des parts de capital seront attribuées aux groupes britanniques, français et italiens en représentation des intérêts que ces groupes pouvaient respectivement posséder le 1er août 1914 sur l’ensemble de la ligne de Bagdad; le surplus de ce capital sera divisé par parties égales entre les groupes britanniques, français et italiens. Toutefois en échange de tout ou partie des intérêts que les ressortissants français possédaient le 1er août 1914 dans la ligne du chemin de fer de Bagdad, le Gouvernement Français se réserve lé droit de se faire attribuer et d’exploiter tout ou partie des lignes de chemin de fer (y compris la ligne Mersina-Tarsus-Ada (sic), qui se trouvent dans la zone où des intérêts particuliers lui sont reconnus. » Ces lignes sont la section du Bagdad située sur le versant méridional du Tarsus et l’embranchement de Mersina. Ainsi se trouve consommée la ruine de l’instrument de pénétration germanique en Orient, la grande pensée du règne de Guillaume II. Le Hambourg-Bigdad mis en marche pendant la guerre pour frapper les imaginations allemandes ne roulera plus.
- Si maintenant nous faisons le compte des provinces ottomanes annexées à la Grèce ou érigées en états indépendants théoriquement, puis de celles sur lesquelles les Alliés gardent des droits particuliers, on voit que les seuls territoires de l’empire turc conservés par le Sultan en pleine propriété sont le plateau d’Anatolie et son versant nord, c’est-à-dire la région d’Angora et le bassin du Kizil Irmak, encore l’autorité impériale y est-elle soumise à une restriction générale. Le traité de Sèvres institue en effet, pour ce que l’on est convenu d’appeler maintenant par un euphémisme diplomatique l’empire bttoman, une commission financière composée d’un représentant de la France, delà Grande-Bretagne et de l’Italie et d’un délégué ottoman, ce dernier n’ayant que voix consultative. En vertu de l’article 252,. cette commission « prendra telles mesures qu’elle jugera le plus convenable pour maintenir et accroître les ressources de la Turquie ». En second lieu, « le budget à présenter annuellement au Parlement ottoman parle Ministre des Finances devra être soumis, en premier lieu, à la Commission financière et présenté au Parlement dans la forme approuvée par ladite Commission. Aucune modification introduite par le Parlement n’aura d’effet sans Fapprobation de la Commission financière ».
- Ainsi donc la France, la Grande-Bretagne et
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- l’Italie, après avoir désarticulé l’empire turc, ont établi leur protectorat sur les lambeaux de l’ancienne puissance ottomane qu’elles ont laissé subsister. Suivant la forte et pittoresque expression de M. Lloyd George,le Sultan a été vaticanisé ». Cette solution
- de la question d’Orient, élaborée par des politiciens au mépris de l’histoire, de l’ethnologie, comme de la géographie aboutira-t-elle à des résultats pratiques, c’est ce dont il est permis de douter dès aujourd’hui Charles Rabot
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de novembre et de décembre J920.
- Un arbre à graines comestibles de Madagascar. — Voisine du Jaquier et de l’arbre à pain, une Artocarpéc du genre Treculia produit les graines dites de « katoka » importées de la grande île de l’océan Indien. Il s’agit, assure M. Henri Jumelle, d’un arbre dont la hauteur peut atteindre 30 m. ; ses feuilles sont persistantes; le limbe est coriace, anguleux ou obtus, la floraison a lieu en octobre et les fruits mûrissent en janvier et février. De la grosseur d’une petite noisette, les akènes se présentent sur le syncarpe et chacun contient, sous un mince péricarpe, une graine provenant d’un ovule courbe et qui a pour tégument une pellicule semblable à celle de l’arachide. Malgré les prévisions, il semble que l’on doive plutôt considérer ces graines de katoka comme des graines plus amylacées qu’oléagineuses. D’ailleurs, les indigènes les consomment, tandis que du bois de l’arbre,
- bois blanc et très bon, ils font de menus objets de ménage, tels que cuillers, plats et assiettes.
- La présence du chlore et du brome dans les tissas animaux. — La méthode signalée précédemment par M. Damiens, a permis au savant lillois de faire porter ses recherches sur des organes d’hommes et d’animaux dans un état physiologique normal. La présence du brome y est constante et, chez un être donné, le rapport du brome au chlore peut être considéré comme invariable, bien entendu aux erreurs d’expériences près. En tout cas, la glande thyroïde ne renferme nullement une proportion de ces métalloïdes comparable à celle de l’iode qui s’y accumule, du moins est-ce l’assurance que donne une série d’essais qui ont porté sur des chiens dont le poids a varié de 8 à 28 kilogrammes. Paul B.
- L’ASTROLABE A PRISME CLAUDE pT DRIENCOURT
- L’astrolabe à prisme est un instrument qui sert à observer l’instant où la distance zénithale d’un astre atteint une valeur rigoureusement invariable, voisine de 50 degrés.
- Plus simple que les instruments méridiens, n’exigeant pas comme eux l’installation d’un observatoire temporaire avec des piliers stables, il sert, comme eux à déterminer les positions géographiques, les positions des astres et aussi l’heure.
- La méthode mathématique appliquée dans cet appareil est celle des hauteurs égales de Gauss.
- Elle consiste, en principe, à noter les temps auxquels un nombre donné d’étoiles ont atteint une même hauteur zénithale, d’ailleurs inconnue. Si on considère les triangles formés par chaque étoile observée, le pôle et le zénith, un calcul mathématique permet de déterminer la colatitude du lieu, et l’état du chronomètre (c’est-à-dire l’heure).
- Remarquons que le sextant est un cas particulier de l’astrolabe, l’étoile étant le soleil. Mais cet appareil ne dispose que d’un très faible grossissement, il est d’un maniement assez difficile, et il ne permet d’observer que des étoiles de première ou de seconde grandeur, ce qui fait que le nombre des observations est restreint, et les intervalles entre elles sont très longs.
- L’astrolabe est fondé sur la propriété suivante du prisme équilatéral : lorsque un faisceau de rayons
- parallèles 81, ST tombent normalement à une face du prisme, ils s’infléchissent de façon à sortir normalement aux faces AC et RA, et l’angle formé par les rayons ED et FP est de 120 degrés (fig. 4).
- Si maintenant nous supposons que le rayon EP se réfléchit en P sur un miroir M, normal à la face RG du prisme (par exemple horizontal, si la face RG est verticale), le rayon PD' est parallèle au rayon ED, et ces raydns font un angle de 50° avec la face BG.
- Nous aurons évidemment le même tracé géométrique en supposant que la marche de la lumière a lieu en sens opposé.
- Donc si nous avons une étoile dont la hauteur zénithale est de 50°, elle envoie un faisceau lumineux DF, D'P. Une partie de ce faisceau tombe sur le prisme équilalère ABC dont la face RG est verticale. Il sort finalement suivant 51. Une autre partie se réfléchit sur un miroir horizontal M et sort, après réflexion sur la face BA du prisme, suivant SI.
- Si nous disposons une lunette astronomique sur le trajet 81, 81', les faisceaux émergents dont la direction est suffisamment voisine de l’axe de la lunette formeront deux images superposées.
- Un peu avant d’atteindre la distance zénithale de 30°, l’étoile fournit deux images séparées qui vont en se rapprochant, en suivant le mouvement de l’étoile pour coïncider au moment précis où
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- L’ASTROLABE A PRISME CLAUDE ET DRJENCOURT
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- la distance zénithale est de 30° (1). L’observateur note alors, à l’aide d’un chronomètre, l’heure de cette coïncidence.
- L’avantage de ce mode d’observation est que la vitesse relative des deux images est double de celle d’une image simple. La précision est donc la même que celle qu’on aurait en observant le passage d’une image au fil du réticule, avec une lunette de grossissement double. En fait, avec un peu d’habitude, on saisit la coïncidence des deux images à 1/10 de seconde près.
- Si simple que soit le principe de cet appareil, comme de tout appareil d’optique en général, les difficultés de construction, de réalisation, de réglage qu’il a fallu résoudre, sunt nombreuses et l’astrolabe de MM. Claude et Driencourt en fournit une solution particulièrement heureuse.
- Il a été construit par la Société d’optique et de mécanique de haute précision qui a bien voulu nous communiquer les renseignements techniques et les illustrations qui figurent dans cet article.
- La figure 1 montre l’appareil complet en station, la figure 3 donne une coupe montrant le trajet des rayons lumineux et le dispositif optique, la figure 2 représente l’astrolabe proprement dit.
- Comme on le voit d’après les figures, l’astrolabe comprend les parties essentielles suivantes : un plateau-support, un support de bain de mercure, un support de lunette, une lunette astronomique à deux grossissements (30 et 80 fois), un prisme à 60° avec organes de réglage, un pied support a trois branches. Nous allons rapidement passer en revue ces divers organes.
- Le plateau-support en bronze, muni de trois vis calantes, sert de maintien à l’instrument.
- Il porte sur son pourtour une couronne mobile divisée en degrés que l’on peut déplacer et immobiliser à l’aide d’une vis-pince. Tous les organes suivants sont centrés verticalement sur ce plateau, l’appareil n’a donc qu’un seul axe de rotation horizontale.
- Le support de bain de mercure repose sur le plateau-support, il peut tourner et il porte un index destiné à repérer, sur la couronne divisée, l'azimut donné à la lunette. Il se termine par une partie saillante, qui déborde la couronne divisée et sur laquelle repose le bain de mercure.
- 1. Remarquons que, par suite de la réfraction atmosphérique, la distance zénithale de l’étoile ne sera pas exactement 5UU, mais 30°-j-- réfraction atmosphérique.
- Fig. — L’astrolabe à prisme Claude et Driencourt.
- Celui-ci est constitué par une plaque circulaire en cuivre rouge dont la face supérieure est creusée en forme de cuvette à fond plat. Afin que l’on n’ait pas à employer une grande quantité de mercure, ce qui, étant donné la mobilité de ce liquide, rendrait très difficile la réalisation d’une surface parfaitement tranquille, sans rides ni vibration, le fond de la cuvette a été amalgamé par un séjour prolongé de mercure à sa surface. Dans ces conditions, en déposant dans la cuvette quelques gouttes de mercure, il se forme un amalgame parfaitement plan, et dont on peut rafraîchir la surface en passant sur la cuvette une baguette de verre en la faisant tourner entre les doigts en sens inverse du mouvement qu’elle h?' prendrait si elle roulait simplement sur les bords. i
- Les impuretés adhèrent au verre qu’on essuie ensuite. La surface étant ainsi préparée, on met le miroir en place et on le couvre avec la boite à chicanes que l’on aperçoit sur la photographie d’ensemble, et qui a pour but d’abriter le mercure contre le vent qui viendrait en rider la surface.
- Le support de lunette d’une seule pièce, en bronze, porte deux colliers destinés à recevoir la lunette, et dont l’usinage, réalisé avec la plus grande précision, assure « par construction » la perpendicularité rigoureuse de l’axe de la lunette avec l’axe vertical de l’appareil.
- Le support de lunette peut tourner autour de Taxe vertical commun au plateau-support et au support de bain et prendre ainsi, par rapport au support de bain, un petit mouvement de rotation dont l’amplitude totale est de 6° environ.
- Ce petit mouvement permet, pendant l’observa-lion, de suivre une étoile, sans déplacer le bain de mercure, ce qui pourrait le rider. La lunette peut çnfm tourner autour de son axe optique et recevoir un mouvement de faible amplitude qui entraîne à la fois le prisme et la lunette. Il sert h. amener la conjonction des deux images de l’astre observé à se faire sur une ligne verticale.
- La lunette astronomique a un objectif formé de deux verres non collés, de grand diamètre, travail-
- que les
- vant à très grande ouverture
- ~ tandis
- f
- objectifs astronomiques courants travaillent à ^
- L’oculaire double est constitué par deux microscopes l’un axial, correspondant au grossissement 80, l’autre, qui lui est parallèle et est placé au-
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- dessus, correspond au grossissement, 50. Le passage de l’un à l’autre s’obtient en agissant sur un levier qui commande un prisme servant à renvoyer les rayons lumineux dans l’oculaire supérieur.
- La lunette est munie d’un réticule composé de 4 fils en croix lormant ainsi un rectangle à l’intérieur duquel on doit observer la conjonction des images. Ces fils sont éclairés par une petite lampe électrique latérale, dont la lumière, concentrée par une lentille, fait paraître les fils brillants sur fond noir.
- De l’autre côté de la lunette, une autre lampe, par l’intermédiaire d’un miroir à 45°, donne un éclairage normal qui fait paraître les fils noirs sur fond brillant. Ce disposilii est destiné au réglage du prisme par aulocollima-tion, et doit être éliminé pendant les observations. En effet, le prisme, dont les côtés ont 57 mm, est relié à la lunette par 3 vis avec interposition de ressorts à boudin. Deux des vis sont sur une même verticale et la troisième est située sur le diamètre horizontal de l’objectif. En agissant sur deux des vis, on peut faire varier l’inclinaison de la face verticale du prisme sur l’axe optique de la lunette et l’amener à lui être normale. En agissant sur ces vis, dont la course est limitée d’ailleurs, ce qui fait
- la taille du prisme équilatéral ait été faite avec une erreur inférieure à la seconde, ce qui montre la perfection avec laquelle les organes optiques de l’appareil doivent être travaillés.
- Enfin, le pied lui-même a été l’objet d’études en
- vue de perfectionner cette partie importante, mais trop souvent négligée, des appareils d’optique. Les trois branches s’assemblent à une tête métallique, par l’intermédiaire d’articulations à rotule avec appui à ressort qui suppriment les boutons de serrage des branches.
- Dans la tête du support, trois é-vidementsontété ménagés, dans lesquels s’engagent les trois vis calantes du plateau de l’astrolabe, à la façon des boutons d’habit dans une « patience ». Une vis-pince permet de bloquer les trois vis calantes et d’assurer la ridigilé de l’ensemble.
- Nous n’entrerons pas dans les détails techniques d’utilisation de l’appareil de MM. Claude et Drien-court. Disons seulement qu’il représente, par rapport aux appareils antérieurs, un progrès considérable, qui n’a pu être réalisé que par une étude minutieuse de tous les détails, et une perfection absolue dans la réalisation aussi bien de la partie optique que de la construction mécanique. 11 était
- Fig. 2. — L’appareil en station.
- Prisme tournant
- Prisme à 60°^. Objectif
- Oculaire à petit yrosst
- \ Boite à chicanes
- Oculair
- à fortgrossP
- Bain de mercure
- M P
- big. 3. — Marche des rayons lumineux dans l’astrolabe à prisme Claude-Driencourt.
- Fig. 4 — Principe de la marche des rayons lumineux dans un astrolabe.
- qu’il ne peut se produire de grands déréglâmes, on amène la coïncidence des fils du réticule et de leur image réfléchie sur la face postérieure du prisme. C’est le réglage par autocollimation. Ajoutons, que, pour que l’autocollimation soit correcte, il faut que
- utile, avant que de nouveau la réclame étrangère cherche à nous rabaisser à nos propres yeux, de signaler cet appareil qui fait le plus grand honneur à ses auteurs et à ses constructeurs.
- H. Vigneron.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, rue de Fleurùs, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2442.
- 22 JANVIER 1921
- LE SAUVETAGE DES ÉPAVES
- L’une des plus graves conséquences de la guerre, au point de vue du rétablissement des relations économiques entre les nations, a été le bouleversement des voies de communication habituelles. Sur terre, la destruction de milliers de kilomètres de
- parait toujours unie et libre ; mais nombreux sont les points où, sous une mince couche d’eau, se dissimule le redoutable écueil d’une épave déchiquetée où viendra se crever la coque du navire qui aura la mauvaise fortune de passer au-dessus d’elle,
- Fig. là 5. — Sauvetage du Novarra, croiseur autrichien de 26 000 chevaux coulé devant Brindisi et relevé par la marine nationale française sous la direction du commandant Casimir.
- 1. I.e Novarra remonte lentement à la surface (117 ouvertures ont été bouchées pair les scaphandriers).
- 2. Le Novarra est ramené doucement vers Brindisi. — 5, Le Novarra flotte. 4. Le pont du Novarra
- après le renflouage. — 5. Le Novarra quitte Brindisi pour Bizerte.
- voies ferrées, dé canaux et de routes, a nécessité un immense effort de réfection dans le nord et l’est de la France, ainsi que dans une partie de la Belgique. Ce travail se poursuit avec activité et avance relativement vite, parce que les méthodes à appliquer sont connues et n’exigent -pas d’innovations techniques.
- Il n’en va pas de même du rétablissement normal des communications maritimes. Ici le problème est plus compliqué et les difficultés à vaincre sont plus nombreuses.
- Superficiellement, et sauf quelques cas d’exception sensibles à marée basse, la route maritime
- quoique la vigilance des Ponts et Chaussées l’ait signalée par quelque bouée flottante.
- Les plus dangereuses de ces épaves sont naturellement celles qui sont immergées par les fonds les plus hauts et qui furent torpillées aux entrées des ports.
- Mais toutes représentent des richesses perdues qu’il pourrait être intéressant de récupérer.
- Si l’on jette un regard sur les cartes établies par le service hydrographique de la marine (fig. 12 et 15), on est tout dé suite frappé du nombre de ces épaves et l’on est conduit à faire entre elles deux catégories bien marquées. ^
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- 49° Année — 1" Semestre.
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- so
- LE SAUVETAGE DES ÉPAVES
- Fig. 6. — Exemple de déchirure habituelle par torpille.
- Le Clam-Ross, navire anglais coulé en Méditerranée et sauveté par la marine française.
- Un premier examen très rapide suffit à montrer aux moins experts qu’il est des épaves qu’on ne peut songer à approcher, encore moins à relever. Pour ne parler que d’un seul groupe, disons par exemple que tout ce qui git au nord des côtes de Bretagne est destiné à ne jamais revoir le jour : en effet, tout ce qui est coulé là repose sur des fonds de 80 à 100 mètres, où il est impossible d’aller travailler.
- Jusqu’à quelle profondeur peut-on aller chercher les épaves, dans l’état actuel de nos connaissances en matière de sauvetage?
- Quand on a déterminé l’emplacement d’une cpave et quel que soit le procédé qui devra être employé pour la renflouer, il faut avant tout qu’un
- , scaphandrier puisse descendre et visiter l’épave. La question précédente doit donc se traduire ainsi : à quelle profondeur peut-on descendre et travailler utilement?
- Descendre est une chose, mais travailler en est une autre. En effet, si nous avons des exemples de scaphandriers descendus à 65 mètres ou 70 m., pour un examen rapide et superficiel, nous savons aussi que l’homme ne peut pas faire un effo: t même très faible à de telles profondeurs. Il n’est pas inutile d’en donner les raisons.
- La croyance la plus généralement répandue est que la pression constitue l’obstacle à la descente au delà de certaines profondeurs : il n’en est rien.Les éléments solides ou liquides constituant lescorps des animaux sont sensiblement incompressibles; il en résulte que toute pression exercée en un point de la surface du corps se transmet intégralement dans toutes les directions. Quand le corps de l’homme est plongé dans une atmosphère liquide ou gazeuse, toutes les pressions qu’il subit se font équilibre. Mais comme le font remarquer les D's Regnard et Portier (’) : « si les variations de pression n’influencent physiquement que dans une très faible mesure les animaux qui y sont soumis, elles ont au contraire une action très manifeste lorsqu’on se place sur le terrain chimique ».
- Il faut signaler cependant, comme accident
- 1. Influence de la pi'ession sur la vie, chapitre du Traité de, Physique Biologique », publié sous la direction de MM. d’Arsonval, Gariel, Chauveau cl Marey.
- Fig. “.— Schéma du procédé de relevage des navires coulés.
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- Longueur dQ'f^OQ
- Fig. 8 à io. — Plan, coupe, élévation d’un dock de la marine française pour relevage de sous-marins.
- physique dû à la compression, les douleurs d’oreilles occasionnées par une différence de pression entre l’oreille interne et l’oreille externe.
- Mais les phénomènes dus à la décompression sont nombreux. La gravité des accidents dépend de la profondeur atteinte, du temps de séjour du scaphandrier à celte profondeur, et avant tout de la rapidité de la décompression.
- On sait que la pression augmente d’une atmosphère par dix mèlres de profondeur. A AO mètres, par exemple, dans l’eau de mer, le scaphandrier reçoit de l’air comprimé à 4 kilos 112 grammes. Sous cette pression, il devra recevoir, pour assurer les besoins de sa respiration 212 à 213 litres d’air à la minute, alors qu’à 10 mètres, 84litres seraient nécessaires et suffisants.
- Sous ces pressions élevées, les échanges gazeux dans les poumons présentent des différences notables avec ceux se passant à l’air libre, c’est-à-dire sous la pression atmosphérique.
- La quantité d’acide carbonique contenu dans le sang varie peu avec la pression. La teneur en oxygène augmente avec elle, sans atteindre cependant, à la profondeur limite où l’homme peut descendre, un pourcentage dangereux. ; L’azote, au contraire, augmente rapidement avec la pression, en vertu de la loi de Dalton. A 5 atmosphères, le sang conservera en dissolution bien près de trois fois plus d’azote que sous une atmosphère. ,
- Dès lors on comprend aisément ce qui arrivera si le scaphandrier est remonté trop rapidement à la surface. Le gaz en excès sera libéré au fur et à mesure que la pression diminuera et, n’ayant pas le temps de venir s’éliminer au niveau du poumon, il formera des embolies un peu partout, aussi bien dans les artères et les veines que dans le cœur.
- Si, au contraire, on opère la décompression lente-
- ment, l’azote se dégagera à l’état de bulles très fines qui traverseront les capillaires sans danger et seront éliminées peu à peu par les poumons.
- La descente peut se laire à raison de 5 mètres par minute, mais la remontée exige un temps beaucoup plus long. Ce temps est fonction de la profondeur et du temps de séjour au fond.
- Les médecins de l’Amirauté britannique ont imaginé une méthode ingénieuse de décompression dite par paliers (stage décompression), qui écono-
- Fig. n. — Pompe submersible électrique employée pour les travaux de renflouement.
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- LE SAUVETAGE DES ÉPAVES
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- Fig. 12.—Les épaves delà mer du Nord et de la Manche.
- mise cinquante pour cent du temps et donne la plus complète sécurité.
- Voici traduit en mètres, un extrait de la table établie par MM. Boycott, Haldane et Damant pour les profondeurs allant de 45 mètres à 63 mètres. On y voit le temps total nécessaire pour la remontée du scaphandrier, avec la durée du repos à chaque palier, selon le temps passé au fond.
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- 1 Plus d'une heure . . . 6 21 26 50 50 35 40 40 258
- Nous voyons là que pour travailler plus d’une heure à 50 mètres de profondeur, il faudra compter sur 203 minutes pour remonter. A cette profondeur, et sous la pression de six atmosphères, un homme ne pourra guère travailler plus de deux heures, et à la condition qu’il ne se livre pas à un travail fatigant. Encore deux heures constituent un maximum, car 20 minutes de descente, 2 heures de travail et 5 h. 23 de remontée nous donnent un total de 5 h. 43. C’est beaucoup. N’oublions pas que le scaphandrier a les mains nues, autrement tout travail utile serait impossible, et que par la main le refroidissement gagne assez vite le corps.
- Mais si l’ouvrier doit fournir une dépense d’énergie, passer par exemple une chaîne sous l’épave, il sera très rapidement fatigué. Aussi la profondeur limite du travail des scaphandriers peut-elle être fixée entre 55 et 60 mètres au maximum.
- On peut donc espérer récupérer les cargaisons des épaves coulées par des fonds inférieurs à 60 mètres et, dans quelques cas, renflouer les coques elles-mêmes.
- L’extraction des marchandises des navires se fait par des moyens fort simples. Un chaland de mer est embossé sur l’épave et des scaphandriers travaillent dans les cales à l’arrimage des marchandises qui, à l’aide de mâts de charge et de treuils, sont amenées sur le chaland. On évaluera le temps nécessaire pour vider un transport chargé de 3000 tonnes, par exemple, sachant qu’un scaphandrier ne peut guère « sortir » plus de trois à cinq tonnes de marchandises lourdes par Journée de travail, une journée étant d’environ quatre heures, et qu’il est difficile de faire travailler plus de 8 à 10 scaphandriers sur une épave.
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- LE SAUVETAGE DES ÉPAVES
- Le renflouage des épaves peut être fait de plusieurs manières, dépendant du tonnage du navire coulé, de la profondeur et de la nature du fond sur lequel il repose.
- La méthode la plus simple est assurément le procédé mécanique qui consiste à passer des chaînes sous l’épave et à la relever directement. C’est ainsi qu’on peut procéder avec les docks flottants dont notre Marinenationale possède plusieurs unités (fig. 8 à 10).
- Mais ces docks ont une puissance très limitée, étant surtout construits en vue du relevage des sous-marins. Ceux de Toulon et de Cherbourg peuvent relever au maximum de 1000 à 1200 t. et en conséquence ne sont que fort peu utilisables pour les épaves qui nous occupent, la plupart des cargos, transports ou transatlantiques coulés ayant un tonnage bien supérieur d’une part, et, d’autre part, les unités d’un tonnage inférieur à 1200 t. n’ayant plus, après plusieurs années d’immersion, une. valeur qui puisse payer les frais de sauvetage.
- Quand l’épave est sur un fond de 8 à 10 mètres au maximum, on peut, après avoir obstrué toutes les ouvertures au moyen de planches et d’argile mêlée de chanvre, établir deux conduites partant de la coque et aboutissant à la surface. Dans l’une passe la manche aspirante d’une pompe d’épuisement tandis que l’eau est remplacée par l’air entrant au fur et à mesure par l’autre. L’air arrivant de cette façon est à la pression atmosphérique et c’est cette pression qui agira à l’intérieur de la coque. Mais le pont au contraire supportera une pression supérieure sous laquelle il risque de céder. Aussi cette méthode employée encore il y a quelques années est-elle peu employée aujourd’hui, sauf pour raflouage en rivière. S’il s’agit d’épuiser l’eau d’une coque à n’importe quelle profondeur, on a aujourd’hui des pompes à moteur électriques . submersibles, blindées, et dont les parties électriques sont si bien protégées qu’elles peuvent subir une immersion continue (fig. 11).
- Pour la plupart des cas de renflouage c'est l’emploi de l’air comprimé qui donne les meilleurs résultats et tend à être de plus en plus employé. Il faut tout d’abord évidemment procéder à l’obturation de toutes les ouvertures par lesquelles l’eau peut passer, et les scaphandriers procèdent minutieusement à l’inspection de la carène, bouchant les brèches ou les blessures avec des paillets,. condamnant écoutilles, panneaux, trous de soute, hublots, etc.... Cela fait, on envoie de l’air comprimé sous la pression correspondante à la profondeur à laquelle la coque est immergée et si cette opération est bien conduite, elle est généralement couronnée de succès (fig. -7).
- Mais là encore les précautions à prendre sont rigoureuses.
- Prenons le cas d’une coque immergée à 40 m. de profondeur. L’air qu’on y enverra sera comprimé à cinq atmosphères. . . .
- Seize mètres cubes d’air qui, à 10 mètres occu-
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- 54 — —... . : L'INDUSTRIE
- peront 8 m3, à 20 mètres 4 m3, à 50 mètres 2 m3, n’occuperont plus que le volume d'un mètre cube à 40 mètres de profondeur.
- Dès lors, si le navire, sous l’effort de la poussée, monte trop rapidement sans que l’air puisse sortir par des soupapes ou par des fentes ou des fissures de la coque, pont et entreponts éclateront inévitablement sous une pression formidable, 1000 m3 se dilatant pour occuper le volume de 16000 m3 en passant de la profondeur de 40 mètres à la surface.
- L’application despaillets, grands matelas lïexibles en bois garnis d’une épaisse couche de feutre, destinés à boucher les larges brèches occasionnées par les torpilles, présentent souvent de grandes difficultés d’application. L’explosion des torpilles a le plus souvent rejeté les tôles à l’extérieur de la coque (fig. 6). Il faut donc couper les saillies, les araser. Pour cela on emploie, grâce à une disposition spéciale, les chalumeaux à acétylène, formés de deux tuyaux concentriques. L’extérieur projette un courant d’air comprimé formant entonnoir, lequel cbasse l’eau de la partie à découper sur laquelle le tube intérieur projette le jet du mélange des gaz enflammés dont la pression est naturellement réglée suivant la profondeur à laquelle on opère. Jusqu’à ce jour on n’a pas pu faire fonctionner utilement le chalu-
- L’INDUSTRIE
- M. F. Presxton vient de publier, dans le Journal ofthe Society of Chemical Indiistry du 30 octobre 1920, un aperçu, tenu à jour, des progrès actuels, sur les industries du celluloïd et connexes. Celte industrie n’a fait que prospérer jusqu’ici, et l’on peut prévoir, étant données les qualités nombreuses et' les applications toujours nouvelles de ce produit, que cette prospérité ne fera que s’accentuer par la suite.
- Aux débuts du celluloïd (découverte de Ilyalt en 1855) le but n’était que l’imitation de matières chères (écaille de tortue, ivoire, etc) ; puis dans la suite, imitation de matières moins chères (corail, corne, etc ).
- Plus tard, l’esprit inventif des industriels aidés des façonniers trouva au celluloïd une infinité d’applications aux métiers les plus divers (tabletterie, ornementation, articles d’utilité courante). Bien des imita-tipns, des contrefaçons du celluloïd furent lancées; mais aucune n’eut, à vrai dire, un succès durable.
- Le celluloïd serait, en effet, une matière plastique idéale, n’était le haut prix de ses constituants ; coton nitré, et surtout camphre, qui provient principalement, du Japon et de Formose. (Le camphre a varié comme prix de 10 francs avant guerre à 120 francs ; il vaut actuellement 30 francs le kilo).
- Tout nous porte à croire que l’industrie du camphre synthétique, actuellement tentée par plusieurs firmes françaises puissantes, bien organisées, et possédant des éléments réels de succès, parviendra d’ici peu à mettre sur le marché des produits impeccables et d’un bon marché relatif. Nous sommes le pays de la térébenthine, ne l’oublions pas. Cela permettrait à nos industries
- DU CELLULOÏD ............... ...........—..... —
- meau oxy-acétylénique à plus de 8 ou 9 mètres de profondeur.
- On comprend combien sont difficiles, délicates, même scabreuses de telles opérations de renflouage. C’est qu’une fois une opération commencée les travaux ne peuvent être abandonnés sous peine de perdre le fruit de tout le travail effecLué et on est à la merci du moindre grain, d’une saute de vent....
- Elles doivent donc être dirigées rapidement et avec autorité.
- Les sociétés qui s’occupent aujourd’hui de débarrasser les routes maritimes des obstacles accumulés par la guerre sous-marine devaient avoir le souci de confier la direction de leur lourde tâche à des exécutants d’élite. Autorité, rapidité de conception, compétence technique, elles ne pouvaient trouver ces hautes qualités réunies que dans le personnel qui, de tout temps, en a fourni d’innombrables témoignages, c’est-à-dire dans le corps des officiers de la Marine nationale. Ce sont trois commandants de notre flotte qui sont aujourd’hui à la tête des trois principales sociétés qui se sont partagé la tâche de rendre libre le passage des navires de la paix à travers les routes suspectes.
- Léon Laffitte,
- Ingénieur civil.
- )U CELLULOÏD
- du celluloïd de ne plus être à la merci des hausses possibles des camphres d’Extrême-Orient.
- L’Angleterre étudie, de son côté la culture du camphrier dans ses colonies. Peut-être nous-mêmes, l’imi-terons-nous un jour prochain. L’industrie du celluloïd nitre la pâle à papier de façon à lui faire contenir environ 10,7 °/„ d’azote. Cette nitrocellulose, blanchie et' séchée, est gélatinisée par un mélange de camphre et d’alcool, qui la convertit en une gelée épaisse. C’est à ce moment que l’on ajoute les charges, pigments et couleurs. Cette pâte ou gelée est malaxée soigneusement sur des cylindres chauds, environnés d’enveloppes en vue de récupérer la majeure partie des solvants. Cette pâte est aussi transfoimce soit en blocs, soit en tubes, soit en tiges. Les, blocs sont coupés en tranches, en feuilles, et laissés à évaporer dans des étuves spéciales, afin d’éliminer l’excès de dissolvant.
- Des appareils spéciaux récupèrent ce dissolvant, au moins partiellement.
- Cette dessiccation a lieu jusqu’à ce que le celluloïd ne perde plus de poids.
- Les feuilles de celluloïd ainsi obtenues sont soumises à l’action de presses ; pour en obtenir le poli brillant elles sont pressées entre des plaques nickelées ou argentées, d’un poli parfait (poli-glace).
- Dans l’industrie du celluloïd, tous les déchets de manutention sont soigneusement recueillis et traités comme du celluloïd neuf.
- Si les utilisations du celluloïd se bornaient à des imitations d’articles de luxe, en écaille de tortue, ou en ivoire, ce serait forcément une industrie très restreinte.
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- = L’INDUSTRIE DU CELLULOÏD
- Mais ce qui fait sa force, sa vitalité, c’est son application à la fabrication d’une infinité d’articles bon marché. C’est la démocratisation du luxe. Allons dans les magasins, les bazars, nous serons étonnés du grand nombre d’articles confectionnés avec du celluloïd : poignées de toutes sortes, articles de toilette (peignes, brosses, miroirs), pompes, garde-boue, éventails, accessoires de moteurs et de cycles, embouchures de téléphones, caissettes d’accumulateurs, plaques pour estampage dans diverses industries, articles de science et de dessin, etc.
- Le cinématographe emploie aussi, pour ses films, des quantités considérables de celluloïd ; mais ce dernier est confectionné avec une cellulose beaucoup plus nitrée que celle- qui constitue le celluloïd courant. La proportion de camphre y est aussi beaucoup moindre que dans le celluloïd courant.
- Le celluloïd est malheureusement, et chacun le sait, une matière terriblement inflammable.
- Pour donner une idée de l’importance de l’industrie du celluloïd en France seulement, nous mentionnerons les firmes suivantes qui s’y livrent :
- Société générale des matières plastiques (Usines à Stains et à La Rivière St-Sauveur).
- L’Oyonnithe (Usine à Montvelle).
- Société Française du Celluloïd (Usine à Villetaneuse).
- L’Oyonnaxienne (Usine à Oyonnax).
- Société Lyonnaise du celluloïd (Usine à Saint-Fores).
- Société Petitcollin (Usine des Lilas).
- La Bellignile (Usine à Bellignat).
- Coivert et Cie (Usine à Oyonnax).
- Et il ne s’agit ici que du celluloïd proprement dit, nous ne parlons ici ni des usines fabriquant : viscose, acétates et éthers de cellulose, bakélite et connexes, agglomérés à base de gommes résines et de noms divers (ambroïne, ivoirine, roburine, radiolithe, etc.), sans parler de produits à base de maïsine.Le Japon lui-même, jusqu’alors exportateur de camphre, fabrique du celluloïd.
- Les concurrents du celluloïd sont surtout l’ébonite, les dérivés de la caséine (galalitbe et connexes), les produits à base de gélatine formolée et les composés de condensation des phénols et des aldéhydes (bakélite et connexes).
- Les galalithes et connexes ne sont pas diélectriques à proprement parler : 1 mm. résiste difficilement à 500 wolts. Quant aux bakélites et connexes, isolants incomparables à de hautes tensions, ils sont cassants, si non additionnés de plastifiants convenables. Ce sont des produits de premier ordre pour isolants moulés. Pour les peignes et articles de tabletterie bon marché, les galalithes et connexes sont de sérieux concurrents du celluloïd.
- Quant au bakélite et connexes, nul doute que la tabletterie et les articles de luxe n’arrivent d’ici peu, comme nous l’avons prévu depuis longtemps, à des résultats remarquables.
- L’ébonite, comme isolant, est de tout premier ordre ; on en fait en outre des peignes (demi-durcis) qui sont très flexibles. Cette industrie se développera en France, d’ici peu, espérons-le, sur une grande échelle.
- La viscose est altérée, dit-on, par l’humidité, et de
- plus, il paraîtrait que, jusqu’ici, la confection d’articles massifs moulés n’aurait pas donné encore de bons résultats de l’ordre commercial..
- Les acétates de cellulose sont au stade de la réalisation pratique, comme vernis et films ininflammables. La question a occupé et occupe encore de nombreux chercheurs.
- La viscose, ainsi que les acétates de cellulose, sont jusqu’ici plutôt des produits producteurs de soie artificielle (surtout la première avec laquelle on réalise des choses admirables : tissus, fils, dentelles etc.) que des matières susceptibles d’être moulées.
- Les qualités commerciales principales du celluloïd sont : sa belle coloration, sa. faible densité, sa facilité à être scié, tourné, percé, moulé, etc., sa dureté, son élasticité, son bas prix relatif, quand il est chargé convenablement, et sa composition constante.
- L’acétate de cellulose n’est pas de composition uniforme, il manque de dureté et coûte actuellement cher, à cause du haut prix de l’anhydride acétique. Ce qui ne veut pas dire néanmoins qu’il n’arrive pas un. jour, étant étudié industriellement de plus près, à être un concurrent très sérieux du celluloïd, surtout quand on arrivera à fabriquer à des prix abordables l’acétaldéhyde et l’acide acétique en partant de l’acétylène relativement bon marché extrait du carbure de calcium.
- Enfin pour manufacturer des acétates de cellulose, de composition constante, les conditions de l’acétylation doivent être soigneusement contrôlées, afin d’avoir des produits à force de rupture constante.
- Ces produits doivent posséder à la fois une certaine force à la rupture, une certaine élasticité, ne pas être cassan ts.
- Le produit ultime de l’acétylation de la cellulose est un sucre élhérifié ; bien entendu, on n’atteint pas ce terme. De la cellulose-colloïde à ce sucre élhérifié cristalloïde, une foule de produits intermédiaires sont formés.
- L’addition de « plastifiants » (phtalates, benzoales de méthyle et d’éthyle, triacétiné, etc., etc.) rend plastiques) suivant le corps employé et ses proportions, les composés acétylés trop cassants. Les Anglais donnent à la qualité de souplesse recherchée le nom de « leatheriness », néologisme qui peut se traduire par « souplesse de cuir ».
- Pour le même poids de cellulose, on a un poids plus .élevé d’acétate de cellulose que de nitrocellulo'se. Mais les produits d’acétylation sont beaucoup plus chers, actuellement, que l’acide nitrique. Les plastifiants de l’acétale de cellulose sont, il est vrai, un peu moins chers que le camphre, qui reste, en somme, le roi des plastifiants. Les succédanés du camphre n’ont jusqu’ici, à ma connaissance, donné que de médiocres résultats.
- Quelqu’un m’a dit en avoir essayé quelques centaines. Dans la fabrication des enduits pour toiles-d’avions, il est indéniable que les acétates de cellulose ont victorieusement fait leurs preuves.
- Les vernis à l’acétate de cellulose sont ininflammables; en outre, le fait qu’ils se rétractent fortement durant leur séchage est cause d’une surtension des toiles, qualité recherchée en la circonstance.
- J.-B. PÉrtÉGIUN.
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- LA RECONSTRUCTION DE L’EUROPE
- 56
- Par les traités de Saint-Germain, de Trianon et de Sèvres est consommée la destruction des empires austro-hongrois et ottoman.
- Comment avec leurs débris la Conférence de la
- • Fig. i. — LcTTchéco-Slovaquie.
- Paix a-t-elle reconstruit l’Europe danubienne et orientale? c’est ce que nous allons indiquer.
- Cette réédification a été opérée par six conventions :
- 4° Décision de la Conférence des Ambassadeurs en date du 28 juillet 1920; 2°Traité entre les Principales puissances alliées et associées et la Pologne, la Roumanie, l’État Serbe-Croate-Slovène et l’Etat Tchéco-Slovaque relatif àcertaines frontières signé à Sèvres le 10 août 1920. (Pour distinguer cè traité de celui conclu à la même date à Sèvres avec la Turquie nous le désignerons sous le titre de traité de Sèvres B); 5° Traité entré les Puissances alliées et la Grèce relatif à la Thrace signé également le 10 août à Sèvres; 4° Traité entre la Grèce et l’Italie siené le 10 août à Sèvres; 5° Traité entre les Puis-sances Alliées et la Roumanie relatif à la Bessarabie signé le 28 octobre 1920 ; 6° Traité entre l’Italie et la Serbie-Croatie-Slovénie signé à Rapallo le 12 novembre 1920.
- Cinq états ont été formés ou agrandis des dépouilles de P Autriche-Hongrie : la Pologne f1), la Tchéco-Slovaquie (2 3 *), la Roumanie, la Serbie-Croatie-Slovénie l5) et l’Italie.
- La part de la Pologne dans la succession de l’Autriche comprend un morceau de la Silésie et la Galicie jusqu’au méridien passant par le Halicz (1335 ni.) dans les Carpathes. Le sort de la « Galicie orientale », c’est-à-dire de la région s’étendant à l’est de cette cime, région habitée non plus par des Polonais, mais par des Petits-Russiens,
- 1. Les principales Paissances alliées et associées ont reconnu la Pologne comme état indépendant et souverain par un traité signé le 28 juin 1919. (Pologne. in-4e, de 13 p.)
- 2. L’indépendance de la Tchéco-Slovaquie a été reconnue par
- un traité signé à Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre 1919 par les Principales Puissances Alliées et Associées (in-4° de 33 p.). . , .
- 3. La Serbie-Croatie-Slovenie a été reconnue par les prin-
- cipales Puissances Alliées et Associées par un traité signé à
- Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre 1919.
- demeure réservé. En vertu de la Décision de Paris du 28 juillet 1920 et du traité du 10 août dernier (trailé de Sèvres B), la frontière occidentale de la Pologne mitoyenne de la Tchéco-Slovaquie (région de Teschen) commence à l’Oder, près de la voie ferrée Ratibor-Oderberg pour suivre un tracé conventionnel courant vers le sud-sud-est à travers la Silésie autrichienne jusqu’à la rencontre de l’ancienne limite entre ladite Silésie et la Hongrie, en partageant la ville de Teschen, entre les deux états limitrophes et en donnant les sources de la Vistule à la Pologne. Après quoi , la frontière Tchéco-Slovaquie et Pologne se confond avec l’ancienne ligne de démarcation de la Hongrie et de la Galicie jusqu’au Halicz (1335 m.) sauf en déux points où elle laisse à la Pologne deux lambeaux de territoire appartenant précédemment à la Hongrie. La frontière occidentale de la Pologne est déjà fixée par le traité de Versailles; vers l’est, c’est-à-dire du côté de la Russie, ses contours demeurent, au contraire, encore incertains. La physionomie territoriale de celte grande république se trouve donc-simplement esquissée. Celle delà Tchéco-Slovaquie est, au contraire, déterminée d’une manière complète et définitive par le traité du 10 août 1916 (traité B). La figure 1 est la réduction de la carte jointe à cette convention (carte n° 1, Tchéco-Slovaquie) et représentant au 1 000 000° les contours de cet état. En examinant ce document on ne manquera pas d’être frappé par la ressemblance que présente la silhouette de la Tchécoslovaquie avec celle d’une jambe de cheval, le genou étant dessiné par le secteur de la frontière bordant le Danube. Un petit district de la Silésie prussienne que lui a attribué le traité de Versailles, mis à part, la nouvelle république slave a été tout entière formée aux dépens de l’ancienne Autriche-Hongrie; elfe comprend la Bohême, la Moravie
- H OaKTI
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- LÉGENDE
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- «iS Frontières de la Serbie ->5 Croatie-Sloreniedèterminées par letraité de Serres du 10Août igzo et par le traité de Rapallo 115 Novembre 1920}
- . - , Chemins de fer Echelle g m 2001
- Fig. 2. — La Serbie-Croatie-Slovénie.
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- LA RECONSTRUCTION DE L'EUROPE
- 57
- un morceau de la Silésie autrichienne, et toute la partie de la Hongrie comprise entre les Carpathes au nord et, au sud, une ligne brisée est-ouest, joignant le point coté 1655 situé dans ces montagnes près des sources de la Theiss, à Àntonienhof, au sud de Bratislava (Presbourg), sur la rive droite du Danube. Sa superficie serait de 142 000 km2, soit un peu moins du quart de la France, et le nombre de ses habitants de 13 millions environ. La principale caractéristique géographique du nouvel état, c’est qu’il s’étend à la fois sur les bassins de l’Elbe, de l’Oder et du Danube; devant Bratislava, il possède une tête de pont sur la rive sud du fleuve et le borde ensuite jusqu’en face Gran en amont de Budapest.
- La Tchéco-Slovaquie se trouve bornée à l’ouest et au nord par l’Allemagne, au nord également par la Pologne, puis par la Galicie orientale, au sud par la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche. Du côté de l’Allemagne, sauf dans le petit secteur afférent au district de la Silésie prussienne cédé par le Reich., elle garde les frontières de l’ancienne Autriche ; de la Pologne elle est séparée par la ligne conventionnelle indiquée plus haut à travers la Silésie autrichienne, puis jusqu’au Halicz par l’ancienne frontière entre Galicie et Hongrie, sauf dans les deux petits secteurs ci-dessus mentionnés; de la Galicie orientale elle est isolée par les Carpathes entre le Halicz et le point coté 1655 vers les sources de la Theiss. Retenez celte cote 1655, c’est le point de recoupement des trois frontières de la Tchéco-Slovaquie, de la Roumanie et de la Galicie orientale. Sur sa face nord la
- l/es de la Mer Egée cedéespai la Turquie à. l'Italie et rétro cè -. déespar / ‘Italie à la Grèce Iles cédées par la Turquie à / 'Italie ‘ V
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- Fig. 4. — Le Dodécanèse.
- Tchéco-Slovaquie possède donc, en général, des limites naturelles ; il n’en est plus ainsi sur sa face
- sud. Le long de la Roumanie, la ligne de démarcation chevauche à travers les contreforts carpa-
- Fig. J. — La Roumanie.
- thiques, passant d’une manière générale entre la Theiss et son affluent, la Tur jusqu’à 1200 m. du village de Magosliget situé en plaine, au sud-ouest de la Batar, petit affluent de la Theiss. En ce point se recoupent les trois frontières de la Tchécoslovaquie, de la Roumanie et de la Hongrie à partir de là, le nouvel élat slave devient mitoyen de la république magyare et de l’Autriche.
- La Tchéco-Slovaquie se trouve isolée de la mer au milieu du continent ; pour remédier à cette situation désavantageuse, les Puissances alliées et associées lui ont assuré la liberté de transit vers Hambourg et vers Trieste et Fiume par des voies ferrées traversant les territoires allemand, autrichien et hongrois.
- La Roumanie reçoit, elle aussi, une grosse part de l’ancienne monarchie dualiste. Par le traité de Sèvres (traité B) les Puissances alliées la confirment dans la propriété de la Bukovine que lui avait antérieurement donnée le traité de Saint-Germain, et lui attribuent la Transylvanie, ainsi qu’une bonne partie du Banat de Temesvar, au total dans les 80 000 km qui auparavant appartenaient à l’Autriche et à la Hongrie. Elles reconnaissent également à la Roumanie la Dobroudja que la Bulgarie lui avait cédée en vertu du traité de Buearest(27 juillet/ 7 août J 913). Ce n’est pas tout : par un second traité signé le 28 octobre 1920 les Puissances alliées et associées reconnaissent également la souveraineté de ce royaume sur la Bessarabie, la population de ce pays consultée à cet effet s’étant prononcée en faveur du rattachement. Par suite la frontière orientale de la Roumanie est tracée maintenant par le cours du Dniester, depuis son embouchure jusqu’au point où
- vmw. LÉGENDE wau Frontières de /a'Rouman/e déterminées parles traités du 10 Août 1920 et du280ctobre1920. ....Anciennes frontières de /Empire d Autriche-Hongrie.
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- il est coupé par l’ancienne limite entre la Bukovinc et la Bessarabie. La Roumanie s’étend ainsi jusque dans le voisinage immédiate d’Odessa. Quels accroissements considérables ce royaume a obtenus et par suite combien sa situation politique a grandi, une comparaison le met en évidence. Avant la guerre, après le traité de Bucarest, sa superficie ne dépassait guère 138 000 km2, soit le quart de la France, tandis qu’aujourd’hui elle en renferme près de 250000, à peu de chose près la moitié de notre territoire national ; en même temps le nombre de ses habitants passe de 7 millions et demi à 17 millions. Son étendue et l’effectif de sa population ont donc doublé. La Roumanie monte en conséquence au rang de puissance secondaire de premier rang.
- Ce royaume dessine un vaste pentagone à cheval sur les Carpathes, dont le centre se rencontre en Transylvanie, au nord de Brasso (Kronstadt) ; il se trouve par suite limitrophe de la Galicie orientale, de la Russie, de la mer Noire, de la Bulgarie, de la Serbie-Croatie-Slovénie, de la Hongrie et de la Tchéco-Slovaquie (fîg. 3) (*). On se souvient que la Roumanie et la Serbie prétendaient toutes deux à la possession du Banat de Temesvar, le traité de Sèvres résoud ce différend. Comme cela arrive toujours en pareil cas, la poire a été partagée en deux; d’après l’article 3 de cette convention, la frontière entre ces deux états part du Danube au sud de Fehertemplom, moins inconnu sous le nom allemand de Weisskirchen, et monte, à travers la plaine, en direction nord-est jusqu’à Kiszembor, près de l’embouchure du Maros dans la Theiss, en donnant Temesvar à la Roumanie. Kiszembor est le point où se joignent les trois frontières de Hongrie, de Roumanie et de Serbie-Croatie-Slovénie.
- Le traité de Sèvres, en date du 10 août dernier (traité B), fixe ainsi les limites de la Serbie-Croatie-Slovénie : 1° au nord, du Pec, point de jonction des frontières d’Autriche, d’Italie et de Serbie, sur les Karawanken, à Kiszembor, sur la Theiss, où se recoupent les frontières de Serbie, de Roumanie et de Hongrie, la frontière fixée à l’Autriche par le traité de Saint-Germain, puis celle de Hongrie instituée par le traité de Trianon ; 2° à l’est, la nouvelle frontière de Roumanie entre Kiszembor et Fehertemplom (Weisskirchen), près du Danube ; 3° plus àl’est, le cours du Danube comme avantl914, jusqu’au confluent du Timok ; 4° ensuite la frontière de la Bulgarie fixée par le traité de Neuilly ; 5° au sud, la frontière avec la Grèce existant au 1er janvier 1914, laquelle finit sur l’isthme entre les lacs Prespa et d’Okrida. A l’ouest de ce dernier lac les limites de la Serbie-Croatie-Slovénie ne sont pas encore fixées, La Conférence ne s’est encore prononcée sur le sort ni de l’Albanie ni du Monténégro; les Serbes occupent ce dernier pays, mais ce n’est là qu’une occupation de fait.
- 1. Cette carte est laréduction d’un calque de la carte n°2, Roumanie, jointe au traité de Sèvres en date du'10 août 1920 (traité B).
- Par le traité de Rapallo conclu le 12 novembre dernier, l’Italie et la Serbie-Groatie-Slovénie ont réussi à se mettre d’accord au sujet de leur frontière commune et de l’Adtiatique. En vertu de cette convention, la limite entre les deux états part du Pec sur les Karawanken et se dirige au sud-sud-est à travers les plateaux karstiques de la Carniole et de l’Istrie en passant par le Monte-Nevoso pour aboutir immédiatement à l’Ouest de Fiume. Cette ville devient un état indépendant. De l’archipel dalmate l’Italie reçoit, dans le nord, les îles Cherso, Unie elLussin, qui bordent à l’est le golfe du Quarnero et commandent les approches de Pola et de Fiume, dans le sud, à l’entrée méridionale des canaux dalmates, l’île de Lagosta, enfin l’îlot de Pelagosa situé au milieu de l’À dria tique ; de plus, sur la terre ferme elle annexe Zara et sa banlieue immédiate. L’Italie acquiert ainsi toute l’Istrie et, dans l’Adriatique, des positions stratégiques qui lui assurent la maîtrise de cette mer; de son côté la Serbie-Croatie-Slovénie ajoute à ses domaines la Dal-matie presque entière, par suite un très large front de mer avec d’excellents ports; malheureusement la présence d’un haut et large relief dans le voisinage immédiat de la côte s’oppose à leur liaison avec l’intérieur par voie de fer dans de bonnes conditions. Ce désavantage est, il est vrai, compensé par l’incorporation dans le nouvel état slave d’une population maritime relativement nombreuse de tout premier ordre. Les Dalmates comptent parmi les premiers marins de la Méditerranée.
- Comme la Roumanie, la Serbie hérite donc d’un très gros morceau de l’ancienne Autriche-Hongrie : à savoir la Croatie-Slavonie, une partie du Banat, la Bosnie,- l’IIerzégovine, la Carniole, une portion de la Styrie et la Dalmatie. En outre le royaume slave acquiert à l’est des lambeaux de la Bulgarie. Avant 1914 la Serbie possédait 85000 km2, un peu plus du septième de la France; aujourd’hui le grand organisme qui s’est cristallisé autour de ce petit état en compte plus de 250000, la moitié de notre territoire. En même temps le nombre de ses habitants a presque triplé; de 4 millions et demi il passe à plus de 13 millions.
- La Grèce s’est également singulièrement agrandie. En vertu du traité de Sèvres entre les Puissances alliées et la Turquie elle a obtenu la partie de la Thrace enlevée par cette convention à l’Empire ottoman, soit Andrinople et la presque totalité de cette province; elle arrive ainsi aux portes de Constantinople et jusqu’à la mer Noire. D’autre part les Alliés ont attribué au royaume hellénique Dédé-Agatch avec le littoral égéen enlevé à la Bulgarie, ainsi que Smyrne et une partie de son vilayet ; enfin l’Italie a renoncé en sa faveur à presque toutes les îles du Dodécanèse (fig. 4) (1). L’Italie ne garde que Rhodes et Castellorizo.
- i. Par l’article 1er du traité de Sèvres du 10 août l’Italie abandonne à la Grèce Stampalia, Chalki avec Alemnia, Scar-panto, Gassos, Episcopi, Nisyros, Calymnos, Leros, Patmos, Lepsos, Symi et Gos.
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- La Grèce possède donc maintenant toute la rive europe'enne de la mer Egée, la presque totalité de l’Archipel et un large front maritime en Asie Mineure. L’Egée devient une mer intérieure hellénique. C’est ce rêve de l’hellénisme réalisé grâce au génie politique d’un Vcnizélos que les Grecs sont en train de détruire de leurs propres mains.
- Ainsi le gros œuvre de la reconstruction d’une bonne partie de l’Europe se trouve presque achevé et, dès maintenant, la silhouette de l’édifice si laborieusement élevé par la Conférence de la Paix apparaît dans ses lignes principales. Des modifications seront, annonce-t-on, apportées aux conditions imposées à la Turquie, mais elles n’altéreront
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- que des détails; suivant toutes probabilités elles s’appliqueront à la Thrace, au territoire de Smyrne et à la région de Dédé-Agatch. Combien la nouvelle physionomie de l’Europe est différente de l’état de choses antérieur à la guerre, la carte publiée dans le dernier numéro qui résume les décisions territoriales des. traités de Saint-Germain, de Neuilly, de Trianon et de Sèvres, le met en évidence. On n’y retrouve plus aucun des tracés qui nous étaient familiers, si bien que celte carte semble la représentation d’un monde inconnu, d’un agrégat politique provenant d’une autre planète et qui serait venu tomber à la surface de notre continent. Charles Rabot.
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- Lorsqu’un corps est réduit à un état de poudre impalpable, sa surface, pour un même poids de matières, se trouve augmentée dans des proportions énormes (dépassant souvent 1 m2 par gramme de matière) de sorte que ses propriétés physiques et chimiques sont profondément modifiées ; au lieu d’ètre la masse qui intervient dans les phénomènes, c’est la surface. Comme tous les colloïdes sont caractérisés par l’extrême division de la matière, l’étude des phénomènes superficiels, en particulier Yaclsorption, a donc une importance primordiale. Comme nous le verrons, l’adsorption., intimement liée à la chimie colloïdale, se rencontre dans un si grand nombre de cas différents, que l’on peut dire qu’il n’est pas de circonstances, même dans la vie courante, ni de domaine, si lointain soit-il a priori de la chimie, dans lesquelles elle ne joue un rôle parfois décisif.
- Nous commencerons par étudier l’adsorption des gaz, des liquides et des solides par les solides.
- On sait que les solides tendent à adsorber, ou à condenser sur leurs surfaces, tous les gaz et les vapeurs avec lesquels ils sont en contact. Suivant le solide et suivant le gaz, les résultats sont différents, c’est-à-dire que l’adsorption est spécifique ou sélective. La quantité de gaz adsorbée est d’ailleurs d’autant plus grande que la pression est plus forte et la température plus basse. C’est ainsi qu’avec un charbon animal synthétique, les adsorptions suivantes ont été constatées par Ilempel et Vater (les nombres sont des centimètres cubes de gaz,
- mesurés à 0° et 760 mm de mercure, adsorbés par
- 1 cm de matière).
- -+-20° — 78° — J 85°
- Hydrogène .... 7,5 19,5 284,7
- Azote 21 107,4 652,2
- Oxyde de carbone . 26,8 159,4 697
- Oxygène 25,-4 122,4 —
- Tait et Dewar se sont servis de cette propriété pour
- réaliser des vides très élevés, en condensant sur du.
- charbon de noix de coco refroidi dans l’air liquide les gaz restant dans les appareils à vider.
- Puisque les différents gaz ne sont pas également adsorbés, on peut réaliser, par ce procédé, une séparation partielle. C’est ainsi qu’à —'185°, Dewar, faisant passer de l’air sur du charbon, a obtenu un enrichissement de 98 pour 100 en azote, tandis que les gaz adsorbés renfermaient 55 pour 100 d’oxygène. On ne peut d’ailleurs
- formuler de règle générale concernant la façon dont se produit l’adsorption de chacun des gaz d’un mélange.
- Bien que le charbon ait une puissance de condensation tout à fait remarquable, d’autres substances jouissent de la même propriété, bien qu’à un moindre degré. En particulier, le verre retient très énergiquement la vapeur d’eau, et il faut chauffer assez fortement pour l’éliminer, ce qui a fait dire au professeur Slorley, que sécher un gaz est une opération très simple; ce qui est difficile, c’est de sécher le récipient. Le noir de platine et de palladium absorbent jusqu’à 5000 fois leur volume d’hydrogène, le celluloïd adsorbe l’acide carbonique, la laine adsorbe à la fois l’acide chlorhydrique et l’ammoniaque, etc.
- Si la pellicule d’air adsorbé sur une particule reste approximativement de la même épaisseur, quel que soit le diamètre de la particule, plus celui-ci sera petit, plus le rapport de l’air à la masse solide sera grand. Pour des poudres très fines, c’est cette gaine d’air qui permet aux grains de rouler les uns sur les autres et qui donne à la masse la mobilité d’un liquide. Avec du noir de fumée par exemple, qui adsorbe fortement l’air, 5 pour 100 du volume apparent sont occupés par le solide, le reste par l’air.
- Schuster a montré, au cours d’expériences sur la décharge disruptive à travers les gaz, que, sur l’électrode solide, se trouve une couche de gaz condensé de grande capacité inductive. Ce résultat fournit l’interprétation de phénomènes en apparence inexplicables. En particulier le détecteur électrolytique, les détecteurs à cristaux et le cohéreur utilisés en télégraphie sans fil fonctionnent grâce à la suppression partielle ou totale par une action électrique de la pellicule d’air isolante. Signalons à ce propos la remarque intéressante de Lenard que le mercure ne mouille le platine que lorsqu’il passe un courant ; dans tous les autres cas il existe une gaine d’air. De même, la fatigue photoélectrique des métaux, serait due, d’après Galien, à la modification de la pellicule superficielle gazeuse.
- Puisque les gaz sont ainsi fortement adsorbés par les solides, il est intéressant de chercher à se rendre compte de l’ordre de grandeur de la densité du gaz ainsi condensé. Mischerlich et Dewar ont trouvé que les densités apparentes sont comparables à celles des mèmès gaz liquéfiés, et sont parfois supérieures.
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- Cette concentration superficielle énorme doit avoir pour conséquence immédiate, abstraction faite de toute action catalytique.possible du support., une vitesse de réaction enlreles gaz adsorbés, beaucoup plus grande qué celle que l’on observe dans les conditions ordinaires. On n’a jamais comprimé un mélange d’oxygène et d’hydrogène jusqu’à lui faire occuper le volume de l’eau liquide, et il est possible que l’inflammation du mélange oxyhydriquepar le platine spongieux soit simplement provoquée par l’augmentation de concentration dans la masse.
- Dans d’autres cas, cette raison seule apparaît comme insuffisante, il faut faire intervenir l’action catalytique. L’adsorption joue alors également un rôle : si la substance possède une adsorplion sélective pour un des produits de la réaction, il peut en résulter la prédominance d’une réaction ou d’une autre.
- Ainsi, l’hydrogène est adsorbé énergiquement par le nickel et le cuivre, et la vapeur d’eau l’est par l’alumine pulvérulente. Aussi constate-t-on que l’alcool est décomposé presque quantitativement en hydrogène et aldéhyde acétique par passage sur du nickel ou du cuivre chauffé, et donne au contraire de l’éthylène et de l’eau quand il passe sur de l’alumine ou de la silice chauffée. Si on prend l’oxyde de titane comme catalyseur, comme il adsorbe à la fois l’hydrogène et la vapeur d’eau, les deux réactions se produisent simultanément et on peut obtenir un mélange de 16 pour 100 d’hydrogène et 84 pour 100 d’éthylène.
- D’autre part, si on ajoute à un mélange gazeux un gaz inerte fortement adsorbé, son action peut être d’empêcher la réaction de se produire : ce serait là l’explication très simple des poisons des catalyseurs. Nous renverrons à ce propos à l’article paru ici même sur la théorie de Langmuir (‘) dans lequel nous avons exposé en détail les idées et les expériences de ce savant sur l’adsorption des gaz par les filaments de métaux rares chauffés à haute température, expériences que confirme d’une façon remarquable le rôle fondamental joué par les propriétés adsorbantes des catalyseurs dans les réactions chimiques.
- De même qu’un gaz ou vapeur peuvent être adsorbés par un solide, l’expérience a montré que les liquides peuvent aussi présenter à leur égard une adsorption sélective.
- Lord Rayleigh a constaté, il y a longtemps, que deux gouttes d’eau qui se rencontrent ne se fondent pas forcément en une goutte unique. Si elles sont légèrement électrisées de même signe, l’agglomération a lieu (si la charge électrique est plus forte, les effets de répulsion tendent à les écarter). Si elles sont neutres, au contraire, l’existence, autour des gouttes, d’une pellicule d’air empêche le contact. Il en est de même pour les bulles de savon, qui sont en fait des gouttes creuses et que l’on peut faire se heurter sans qu’elles fusionnent. Le phénomène est donc comparable à celui que nous avons rencontré dans les cas des solides, et la charge électrique agit de la même façon, par destruction de la pellicule gazëuse.
- L’adsorption existe également entre liquides et solides. Si un liquide est adsorbé par un solide, il forme une pellicule liquide à sa surface, et on dit qu’il « mouille » le solide. Pour arriver à ce résultat, il faut que le liquide, l’eau par exemple, déplace la pellicule d’air qui entoure la particule matérielle. C’est ce qui explique que certaines poudres, la poudre de lycopode par exemple, sont si difficiles à mouiller.
- 1. Voir La Nature, n° 2582, 22 novembre 1919.
- Un exemple intéressant se rencontre dans l’industrie des arcs électriques. L’arc au fer fonctionne mal, car la magnétite fond à la température de l’arc, mais on peut stabiliser parfaitement la fusion en ajoutant de la chro-mite plus réfractaire, et dans laquelle la magnétite reste, comme de l’eau dans une éponge.
- C’est au même phénomène qu’il faut s’adresser pour avoir l’explication des propriétés des tissus à maille très serrée. Si on prend un tamis très fin et qu’on huile les mailles, on constate que l’on peut verser de l’eau à l’intérieur sans qu’elle s’écoule ; on a ainsi réalisé un véritable vase... à parois trouées. Ce résultat remarquable a été appliqué dans la fabrication des toiles imperméables et des bâches. Si l’on imprègne un tissu assez serré, avec de l’huile, de la paraffine ou un sel qui «repousse» l’eau, on obtient une toile qui laissera encore passer l’air, mais qui sera imperméable à l’eau, jusqu’à un certain point. Si l’eau, soit par pression, soit par frottement, est amenée à passer en un point du tissu, elle continuera à traverser l’étoffe en ce point. C’est pourquoi il faut éviter de toucher une toile de tente avec les doigts lorsque la pluie tombe. Une vibration provoque le même résultat, et c’est ce qui explique que souvent les tentes fuient à la partie supérieure, près du mât support.
- Puisque l’adsorption des liquides par les solides est sélective, un solide donné adsorbera un liquide plus fortement qu’un autre, et par suite ce dernier liquide sera déplacé par le premier. Bien que l’on n’ait pas effectué d’étude systématique de cette question, on sait que l’eau déplace le kérosène en contact avec le quartz, et que le kérosène déplace l’eau en contact avec le cuivre.
- Tout le procédé de flottaison des minerais dépend uniquement du fait que l’huile est adsorbée plus fortement par le minerai que par la gangue.
- Si nous passons aux opérations journalières de la cuisine, c’est l’adsorption qui intervient lorsque l’on graisse la poêle avant de faire des crêpes par exemple, tandis que si la poêle est en aluminium, cette opération préalable est inutile, l’air de la couche d’oxvde empêchant l’adhérence de la crêpe et du métal.
- La terre d’infusoire mouillée est excellente pour nettoyer les verres destinés à la fabrication des plaques photographiques, par suite de l’adsorption sélective très intense de l’huile et delà graisse. Les teinturiers emploient parfois sans s’en douter, le même phénomène.
- L’adsorption modifie d’une façon considérable les propriétés superficielles des corps. Tout le problème de la lubrification repose certainement sur l’adsorption. Malheureusement, n’ayant pas été envisagé sous ce point de vue, les résultats sont peu nombreux. Rappelons simplement ce fait, si connu des mécaniciens, que, suivant la nature du métal travaillé, le lubrifiant change : eau, eau de savon, huile, huile soluble, essence de térében-tine, etc., et que par exemple, on ne peut travailler l’aluminium qu’en mouillant la pièce avec de l’essence, tandis 'que tout travail de tour est impossible si on se sert d’huile. On voit ainsi d’une façon palpable et frappante, qu’il doit y avoir une sorte de combinaison superficielle instantanée du lubrifiant et du métal, modifiant profondément ses propriétés physiques.
- Dans le cas des gaz et des vapeurs, l’adsorption sélective par les solides conduit à des résultats remarquables. Un exemple très net est celui de l’ancien procédé photographique de Daguerre : l’image latente est formée sur une plaque d’argent recouverte d’iodure d’argent, et le développement est effectué à l’aide de la
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- vapeur de mercure qui, par adsorption, se condense aux endroits qui ont été exposés à la lumière.
- Si Fadsorption est très intense, elle peut provoquer des actions mécaniques considérables. La gélatine est si fortement adsorbée par le verre que, souvent en séchant, elle arrache des fragments de verre. D’autre part, la gélatine n’adhère pas au mica. Toute la théorie des adhésifs repose sur le fait que la matière de liaison doit adhérer fortement aux deux surfaces, c’est-à-dire est fortement adsorbée par les deux solides à relier.
- Les solides eux-mêmes peuvent être adsorbés par les solides. Si un métal est poli avec du rouge anglais insuffisamment humecté, le rouge adhère si fortement à la surface du métal qu’on ne peut l’enlever qu’en le retravaillant. Toutes les patines des métaux implique l’adsorp-tion, sans quoi elles disparaîtraient rapidement.
- Si on agite une poudre à grains un peu gros avec une poudre extrêmement fine, celle-ci, au lieu de tendre à occuper les vides existant entre les grains de la poudre grossière, se rassemble à la partie supérieure. Avec un mélange donné de thorine et de tungstène, Finck a obtenu une poudre non conductrice de l’électricité lorsque le tungstène était plus fin que la thorine, et une poudre blanche isolante quand c’était l’inverse. Brigg a trouvé qu’un mélange de 0,032 gr. de bleu de Prusse et de 10 gr. de dolomie peut prendre toutes les teintes du bleu foncé au blanc presque pur suivant la grosseur relative des grains des deux poudres. De même si l’on passe 10 gr. de dolomie au tamis 40, on obtient une certaine teinte grise en ajoutant 8 milligr. de noir de fumée. Si la dolomie est réduite en poudré passant au tamis 200, il faut 654 milligr. de noir de fumée, soit près de 80 fois plus que dans le cas précédent, pour produire la même teinte.
- Dans tous ces cas, les poudres ne viennent pas en contact, car elles sont séparées par une pellicule d’air qui les réunit et fonctionne comme une pellicule liquide. Par suite, des traces d’humidité augmentent l’adhérence. Steney a montré qu’une poudre très fine dans un récipient métallique devient extrêmement mobile quand le récipient est plus chaud que la poudre. Le phénomène réciproque a été observé par Tammann : la poudre de charbon chaude adhère au verre, et s’en détache quand les températures se sont égalisées.
- Nous ne dirons rien de l’adsorption des liquides par les liquides, qui intervient dans l’étalement d’un liquide à la surface d’un autre, nous renverrons à ce sujet à nos articles sur les expériences de Devaux (*) et sur la théorie de Langmuir (2).
- Un solide, mouillé par un liquide, adhère à ce liquide ; si nous avons un mélange de deux liquides, il y aura adsorption sélective par le solide et on constate alors des cas très intéressants. Si on agite du minium finement pulvérisé avec de l’eau et de la benzine ou du chloroforme, le minium adhère à la surface de benzine ou de chloroforme, et enveloppe totalement le liquide organique, si les proportions convenables de minium et de benzine ont été employées.
- Si on agite de la poudre de cuivre ou d’aluminium avec du kérosène et de l’eau, la poudre métallique passe dans le kérosène et à la surface de séparation, produisant l’impression d’un bain de cuivre ou d’aluminium en fusion.
- Le procédé Elmorè'de concentration des minerais repose sur le fait que certains sulfures métalliques peuvent
- 1. Voir La Nature, n° 2044, 27 juillet 1912.
- 2. Voir La Nature, n° 2588, 5 janvier 1920.
- être retirés de l’eau par certaines huiles, tandis que la gangue reste dans l’eau.
- Avec les solutions colloïdales, on observe également de très jolies apparences. En ajoutant par exemple de l’alcool isobutylique à un colloïde d’or, et en agitant, l’or se rassemble à la surface de séparation sous forme d’une pellicule bleu-violet par réflexion, jaune d’or par transmission.
- Nous avons, dans les pages qui précèdent, passé rapidement en revue l’adsorption des gaz et des vapeurs par les solides, par les liquides ; l’adsorption des liquides par les solides ; celle des solides par les solides, des liquides par les liquides, et des solides par les liquides.
- Nous terminerons en considérant les phénomènes d’adsorption dans les solutions, et ceux de cohésion.
- L’adsorption sélective d’une solution par un solide se traduit par une condensation du solvant ou du corps dissout. On connaît, depuis 1791, les propriétés décolorantes de la poudre de charbon; en 1874 Bottger a constaté que la terre d’infusoire retire la couleur d’un certain nombre de solutions aqueuses de teinture d’aniline. Les exemples d’adsorption préférentielle dans une solution sont nombreux, aussi nous ne donnerons qu’un exemple très simple : l’adsorption par le papier-filtre. Si celui-ci adsorbe le sel très fortement, quand on laissera tomber une goutte de solution, celle-ci, tendant à s’étendre, donnera une tache dont la partie périphérique sera de l’eau pure. Si le sel n’est pas fortement adsorbé, il s’étalera aussi loin que l’eau. De même si on trempe une partie d’une bande de papier buvard verticalement dans une solution, l’eau s’élèvera plus vite que le sel, si celui-ci est adsorbé. Par exemple, Gordon a trouvé qu’avec une solution de sulfate de cuivre 1/40 normale, l’eau s’élève de 9 cm en une demi-heure, et le sel de 5,5 cm seulement. Les encres ordinaires présentent en général le même phénomène avec du papier buvard.
- Lorsque l’on a une solution de plusieurs corps, l’adsorption se produit encore. C’est ainsi qu’en agitant une solution diluée d’acide sulfurique et nitrique avec du charbon de bois, on peut éliminer l’acide nitrique, mais il semble que l’adsorption soit moins active pour chaque corps que lorsque ce corps est seul.
- De cette propriété découle, comme dans le cas des mélanges gazeux, la possibilité de provoquer des réactions chimiques. Si un solide adsorbe une base plus fortement qu’un acide par exemple, il y aura tendance à l’hydrolyse plus.complète du sel. Une solution neutre deviendra acide si on l’agite avec un solide adsorbant plus fortement la base que l’acide. La terre de Fuller par exemple, lorsqu’on l’agite avec du chlorure de sodium et que l’on filtre, rend le liquide filtré acide au tournesol, car elle a adsorbé la base. Remarquons d’ailleurs qu’il s’agit, dans la plupart des cas, d’une adsorption d’ions. Tou1 c la théorie du mordançage, de la teinture, fait intervenir à chaque instant l’adsorption préférentielle par la soie, le coton, etc., d’un radical, d’un ion, ou d’un sel.
- Si des réactions chimiques sont ainsi possibles, il est d’autres cas où il faut faire intervenir la catalyse, mais l’importance de celle-ci est infiniment moindre que dans les cas de réactions gazeuses. L’un des exemples les mieux étudiés est celui de la décomposition de l’eau oxygénée par le platine. L’action des poisons est extrêmement intense, et il suffit, dans la solution, d’une concentration 1/20 000000 normale d’acide cyanhydrique pour réduire de moitié la vitesse de la décomposition.
- Il n’y a aucune raison pour qu’il n’y ait pas adsorption
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- d’une solution par un liquide, mais le problème se complique par la possibilité de dissolution d’un corps dissous dans le second liquide. Wilson a étudié un cas intéressant : une goutte de chloroforme est placée sous l’eau, si on ajoute de l’alcali à la solution, la goutte s’aplatit ; elle redevient sphérique si on ajoute de l’acide, le phénomène pouvant se reproduire un nombre indéfini de fois. Il est dù à l’adsorption du radical OU à la surface de séparation des deux liquides, adsorption qui diminue la tension superficielle, comme l’a montré Lerch.
- Enfin, disons quelques mots des phénomènes d’agglomération. Si deux gouttelettes de liquide sont amenées en contact, elles se fondent spontanément en une goutte plus grosse. Les petites gouttes sont donc instables vis-à-vis des grosses et, par suite, doivent s’évaporer et se condenser sur les plus grosses. (Il revient aumême de dire que la tension de vapeur est d’autant plus grande que la courbure de la surface est plus grande.)
- Si nous sommes habitués à cette conclusion, dans le cas des liquides, il n’en est pas de même dans celui des solides et, cependant, l’analogie se poursuit. Une poudre très divisée a une tension de vapeur plus grande, un point de fusion plus bas, une plus grande solubilité que la même matière à un état d’agrégation plus gros. L’oxyde rouge de mercure par exemple a une solubilité à 25°, de 50 milligr. par litre; si on le pulvérise très finement, il devient jaune et sa solubilité passe à 150 milligr. par litre.
- La raison pour laquelle deux parties d’une plaque cassée ne s’agglomèrent pas lorsqu’on les soumet à la pression est que la couche d’air superficielle empêche les molécules de venir au contact. Si on chauffe, la couche d’air diminue, et adhère moins fortement; en même temps le solide devient plus malléable, et le contact peut s’établir en un plus grand nombre de points.
- Il est possible de souder deux morceaux de platine à une température très inférieure à celle de fusion. Spring a montré que les poudres peuvent êtres agglomérées en masses compactes par emploi de très fortes pressions, qui par suite sont suffisantes pour détruire la pellicule d’air.
- Puisque les solides s’agglomèrent sous l’action de la pression et de la chaleur, il en est de même des poudres. Les briques sont d’autant moins poreuses que la température de cuisson est plus élevée. La magnésie est d’autant plus dense qu’elle a été cuite à plus haute tem-
- DES SCIENCES —......
- péralurc. L’agglomération est souvent accompagnée par une diminution de l’activité chimique : la chaux fortement calcinée réagit difficilement avec l’acide carbonique.
- À cette classe de phénomènes, se rattache l’étude de la plasticité, line substance plastique pouvant être moulée par pression. Entre les cas extrêmes d’un solide, comme un métal, et d’un liquide tel que le verre ou la mélasse, se trouve le cas intermédiaire du mastic qui est formé de blanc d’Espagne et d’huile, c’est-à-dire d’un solide entoure d’une pellicule d’huile. Si un liquide est adsorbé fortement par un solide, la petite couche qui entoure chaque particule les réunit en une masse, tout en leur permettant un certain déplacement. Une pellicule liquide agit donc comme un lien pour les solides, et rend la masse plastique.
- Les fabricants d’argile entendent la plasticité d’une autre façon : une argile plastique donne, après cuisson, une masse cohérente. Pour satisfaire à celte définition, il faut qu’il existe dans l’eau une matière de liaison, probablement à l’état gélatineux, fortement adsorbéc par les particules solides. Dans le cas de l’argile, cette substance peut être de l’alumine ou de la silice hydratée. La difficulté est de rendre compte de la plasticité restant après chauffage modéré et de la reprise de l’eau pour redonner une masse gélatineuse. Ce résultat est sans doute dù à la présence d’un sel, dont nous ignorons la nature, de sorte que nous ne savons pas actuellement pourquoi une argile donnée est plastique et une autre pa-, ni quel corps il faut ajouter à celte dernière pour la rendre plastique. Le problème est peut-être très simple, mais n’a jamais été étudié d’une manière rationnelle.
- Par les considérations que nous venons d’exposer, et les exemples empruntés à dessein à tous les domaines, depuis les plus terre à terre, comme la cuisine ou l’imperméabilisation des étoffes, jusqu’aux procédés de concentration des minerais par flottaison, en passant par la photographie et la télégraphie sans fil, nous avons' essayé de montrer la rôle considérable que joue l’adsorption dans tous ces phénomènes. Malheureusement, nous n’avons à l’heure actuelle que peu de renseignements sur celte question, et il serait désirable que les physicochimistes s’y intéressent; la moisson des découvertes scientifiques et des applications industrielles promet d’y être abondante.
- IL Vigneiion.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de novembre et décembre 1920.
- Les (jaz naturels d'Alsace^Lorrame. — MM. Moureu et A. Lepape ont analysé les produits gazeux fournis soit par les mines de potasse de Wittelsheim, soit par les gisements de pétrole de Pechelbronn, soit par les sources minérales de Niederbronn et de Soulzmatt. Pour chacun d’eux, ils se sont attachés à l’étude de l’azote brut. L’oxygène a constamment fait défaut et l’azote ne saurait être d’origine organique, il est produit par des courants souterrains ou remonte à la formation des couches géologiques où on le rencontre. Enfin le rapport hélium-argon, croît régulièrement et très vite en fonction de la profondeur.
- Les microbes passent au travers des parois clü filtre. — Pour expliquer que, lors de la culture dans du bouil-
- lon de n’importe quel microbe à l’intérieur d’un filtre (sac de roseau, de collodion, etc.), les bactéries passent toujours à l’extérieur, on pourrait croire à une solution de continuité de la paroi, ne dût-elle fournir qu’un seul porc à diamètre microbien. M. Heymans, en poursuivant ses recherches sur la vaccination anti-tuberculeuse par bacilles virulents, avait été amené à penser que les microbes peuvent utiliser des porcs infiniment plus petits qu’eux, en s’étirant à la façon des leucocytes en diapédèse. Malgré le soin minutieux d’entourer de 50 couches concentriques de collodion, sur une épaisseur totale de 5 millimètres, des sacs de roseaux, renfermant un peu de poudre sèche de pomme de terre chargée de spores, aucun lapin porteur d’un tel sac dans la cavité péritonéale n’a survécu. Il semble donc bien qu’il faille
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- admettre une sorte de germination microbienne, poussant au travers des pores des membranes sous une forme excessivement ténue ou ultra-microscopique.
- La transformation de l'ammoniac en urée. —Depuis les travaux de Schlœsing et Müntz, on connaît le processus de cette fixation d’eau sous l’action de bactéries qui fait passer l’urée à l’état de carbonate d’ammoniaque, enfin après emploi sur une grande échelle de la cyanamide calcique, on a vérifié que celle-ci évolue dans le soi en passant par la diamine de l’acide carbonique. La teneur en azote de l’urée (47 pour 100), alors que le nitrate d’ammoniac n’en accuse que 55 pour 100, en laisse prévoir l’emploi comme engrais condensé. La dernière note de MM. Matignon et Fréjacques résume une série d’expériences portant sur la transformation du carbamate d’ammoniaque en urée, tant au point de vue statique qu’au point de vue cinétique.
- Les autuniles du Portugal. — Phosphate d’urane et de chaux se présentant sous la forme de beaux cristaux orthorhombiques jaune brillant, l’aulunite signalée en France vers 1800 par de Champeaux contient 2mmg, 18 de Kd par tonne, pour 1 pour 100 de U50s. On en trouve de grandes quantités dans la région de Ouarda, au nord du Portugal, disséminées parmi des masses de pegmatite
- décomposée. De tels minerais sont le résultat de l’attaque par les agents géologiques des minerais primaires d’uranium ; il y a eu alors séparation chimique, le radium s'étant insolubilisé. Il est donc possible, connaissant la quantité d’uranium et de radium contenue dans un minerai et rappelant que la période de ce dernier est de 1750 ans environ, de calculer le temps écoulé depuis la séparation des deux éléments. Pour les autunites portugaises, MM. Muguet et Servin croient à un âge maximum de 5000 ans.
- Les formes de terrains appelées rideaux, dans le Cantal. — Ce sont là des ressauts de terrains, signalés par A. de Lapparent et M. Louis Gentil, notamment dans les pays crayeux et qui seraient alors dus à des glissements superficiels de l’argile à silex rendue plastique sous l’influence de pluies suffisamment abondantes. M. Rolland a constaté de telles formes sur le plateau de Laca-pelle-Barrès et leur donne une origine conforme à la théorie de M. Gentil : les boues glaciaires renfermaient une grande quantité d’argile préexistante ou provenant delà kaolinisation des feldspaths, les pluies abondantes ont rendu possibles des phénomènes de glissement par décollement des dépôts morainiques rendus plastiques et écoulement lent suivant les lignes de plus grande pente.
- Paul B.
- *ité*
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- Le chauffage électrique est caractérisé par cette particularité que toute la dépense de courant utilisée à faire chauffer une résistance électrique est transformée intégralement en chaleur.
- On peut donc dire que quel que soit le dispositif adopté dans les divers appareils de chauffage fonctionnant au moyen d’une résistance électrique, soit que cette résistance radie à l’air libre, soit qu’elle serve à chauffer une matière agglomérée ou l’eau d’urt radiateur, on aura toujours la même quantité totale de courant électrique consommé.
- La transformation du courant électrique en chaleur a toujours, dans tous les cas, un rendement de 100 pour 100.
- Le chauffage d’appartement, par résistance électrique, n’est cependant pas très répandu parce qu’il serait relativement très coûteux s’il devait se substituer entièrement à l’un des modes de chauffage généralement employé, au charbon par exemple.
- On peut admettre, en effet, que la combustion d’un kilogramme de charbon fournit une quantité de chaleur 5 fois plus grande que celle obtenue par la transformation d’un kilowatt-heure d’électricité en calories (5000 calories pratiquement par kilogramme de charbon au lieu de 865 calories par kilowatt-heure d’électricité) et que le prix à Paris du kilowatt-heure lumière, est double de celui du kilogramme de charbon (1 franc au lieu de 0 fr. 50).
- Ces chiffres montrent que le chauffage électrique occasionnerait une dépense au moins six fois plus grande que le chauffage au charbon et qu’il n’est pas économiquement pratiquable tant que la France, en particulier, utilisant ses merveilleuses
- ressources naturelles en houille blanche ou créant ses stations centrales sur le carreau des mines, ne pourra distribuer l’électricité à 15 ou 20 centimes le kilowatt.
- Le chauffage électrique, malgré ses avantages considérables de commodité et d’hygiène serait donc encore un grand luxe ; mais il faut remarquer que presque tous les systèmes de chauffage offrent l’inconvénient de répartir difficilement la chaleur, il y a presque toujours une grande différence de température entre les couches d’air supérieures et inférieures dans un local où il n’y a pas mouvez ment d’air et chacun connaît la sensalion d’avoir froid aux pieds dans une pièce où le thermomètre y placé à 1 m. 50 du sol, marque 18°.
- L’électricité appliquée au chauffage a reçu à ce point de vue une très intéressante adaptation grâce à la disposition maintenant si répandue du radiateur parabolique. Dans un appareil comportant une parabole parfaite et un élément chauffant bien centré au loyer, une très faible quantité de chaleur projetée en faisceaux parallèles suffit en effet à chauffer instantanément la surface voulue sans qu’il soit nécessaire d’élever tout l’air ambiant à la même température.
- . Les inconvénients rencontrés jusqu’ici dans ces radiateurs étaient la destruction rapide de l’élément chauffant et la grande difficulté, étant données les dimensions qu’on devait donner à celui-ci, de le placer exactement au foyer de la parabole.
- En effet, l’élément chauffant généralement employé était constitué par. un fil roulé en spirale et disposé soit sur un support, soit dans un tube porté
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- à l’incandescence. Ce fil, échauffé par le courant et porté à très haute température au contact de l’air, s’oxydait, cristallisait par couches successives et cessait au bout d’un certain temps de fonctionnement. 11 n’était d’ailleurs par protégé, se couvrait de poussières dégageant des odeurs désagréables à la mise en service de l’appareil, et son nettoyage était impossible à cause de la fragilité du fil résistant. En outre, l’élément chauffant, presque toujours très long, devait être place souvent en travers de la parabole ; de ce fait une grande partie de cet élément, très éloignée du point focal, ne contribuait pas à la radiation, non plus que toute sa partie face à l’extérieur de l’appareil.
- La maison Blé-riot a résolu le problème par le boulet «Blériot», à ciment radio-thermique, élément chauffant placé au foyer du projecteur qui constitue par lui-même un très grand, progrès dans le chauffage électrique. Un ciment spécial, bon isolant de l’électricité tout en étant bon conducteur de la chaleur (complètement différent à ce point de vue des ciments à base de kaolin employés dans certains éléments chauffants), enrobe complètement les fils de la résistance qui s’échauffent par le courant. Il est aisé de constater les avantages obtenus par ce nouveau procédé :
- 1° Le fil chauffé, restant isolé de l’air, ne s’oxyde pas et dure indéfiniment. .
- 2° Le ciment, très résistant, protège également mécaniquement la résistance, et le boulet constitue un bloc robuste.
- 5° L’élément chauffant, réduit au minimum, peut être placé exactement au foyer de la parabole.
- 4° Le ciment à surface noire mate a un pouvoir émissif environ 10 fois supérieur à toutes surfaces métalliques.
- De même qu’il a été possible de réaliser les lampes, à faible consommation en plaçant le filament dans un gaz dépourvu d’oxygène, de même la « Société Blériot-Phi » a réalisé le boulet chauffant à faible consommation en noyant le fil résistant
- dans le ciment 7 ! radiothermique. s ‘ ; | Grâce à sa
- longue expérience des phares, la Société « Blériot-Phi » a pu réaliser un appareil scientifiquement établi à faible consommation et à grand rendement.
- Par la fabrication soignée de sa parabole, qui de plus est très commodément orientable, par les dimensions très réduites et la disposition particulière de son élément chauffant, et par les propriétés remarquables du ciment radio-thermique, l’expérience montre qu’avec un courant de 2, 7 ampères seulement, soit une consommation de 500 watts, c’est-à-dire une dépense de 0 fr. 50 de l'heure sur courant lumière à 1 franc le kilowatt-heure, cet appareil fournit une chaleur très largement suffisante, puisqu’il est déjà presque impossible de la supporter à \ mètre de distance.
- Il a l’immense avantage, étant donnée cette très faible consommation, de pouvoir se placer sur toutes les installations d’éclairage d’appartement, sur fil lumière avec prise de courant quelconque ou sur douille de lampe ordinaire, sans qu’il soit nécessaire de prendre de précaution spéciale autre que de s’assurer que les plombs fusibles sont suffisants pour 2, 7 ampères.
- Le projecteur chauffant Blériot-Phi.
- Le Gérant : P. Massos. — Imprimerie Lahuke, 9, rue de Fleuras, à Tans.
- A. Breton.
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- LA NATURE. — N° 2443.
- 29 JANVIER 1921
- CITERNES ET CITERNEAUX
- Dans les pays ou contrées où il n’est donné de consommer en majeure partie que de l’eau de citerne, c’est-à-dire de l’eau de pluie, il est bon d’utiliser certains dispositifs collecteurs et de prendre des mesures hygiéniques. L’eau pluviale a ce grave défaut d’amener dans les réservoirs ou citernes, outre les impuretés atmosphériques dont elle peut être plus ou moins souillée, les poussières organiques et minérales que recèle toujours la toiture. Il s’ensuit que l’eau se corrompt et devient impropre à l'alimentation des gens et des animaux.
- On a proposé, pour corriger la présence possible des microbes pathogènes ainsi que celles des fermentations organiques, de stériliser l’eau par un bon filtre et de la débarrasser tout d’abord de l’excès de matières organiques en versant par 100 litres d’eau, la valeur de 0 gr. 10 de permanganate de potasse jusqu’à ce que l’eau prenne une teinte à peine rosée. En procédant de cette façon, aussi simple que peu coûteuse, il est reconnu que l’eau de citerne devient aussi bonne et aussi pure que l’eau de source.
- On peut aussi employer le procédé chimique suivant, simple et efficace qui consiste à suspendre à l’orifice de la citerne, un récipient en terre dans lequel on a versé de 50 à 100 grammes de brome. Le brome, désinfectant énergique, se volatilisant à l’air, forme bientôt un nuage de vapeurs, lesquelles étant plus lourdes que l’air, tombent peu à peu, léchant les parois de la citerne, détruisant ainsi les matières organiques. Cette descente des vapeurs de brome, au travers de l’eau, fait que celle-ci conserve pendant quelque temps une légère saveur assez désagréable sans doute, mais du moins on a obtenu une eau claire et saine.
- Comme ce sont, en fait, les premières eaux tombées qui, en lavant la toiture, entraînent les souillures, on a songé à les éliminer, en combinant des appareils à fonctionnement automatique qui ont
- la toiture passe clans un tuyau ou conduit A traversant un réservoir. Le tuyau est percé d’un orifice O, par où l’eau s’écoule dans le réservoir jusqu’à ce
- Fig. 3. — Épurateur d’eau de pluie Bellocq.
- reçu de leurs inventeurs différents noms : citerneaux, épurateurs, séparateurs, etc.
- La figure 1 nous montre un citerneau, décrit par M. Abadie dans la Ferme modèle. L’eau venant de
- que la partie B soit pleine; à ce moment, une soupape à flotteur F vient former l’orifice, et l’eau continue son chemin, sans se déverser dans le citerneau.
- On calcule la capacité du réservoir en admettant que 5U litres d’eau suffisent pour nettoyer 100 m2 de toiture. Le citerneau se vide par l’intermédiaire d’un robinet C, situé à la partie inférieure du réservoir. Le débit de ce robinet peut être, au besoin, réglé de telle sorte que le réservoir ou plutôt la partie B se vide d’ellc-même dans un temps donné correspondant à l’intervalle de deux pluies.
- Le mécanisme du citerneau (fig. 2) diffère peu du précédent ; l’examen facile de la figure nous dispense de décrire son fonctionnement.
- La figure 5 représente l’épurateur Belloc, lequel se compose essentiellement d’une caisse métallique A séparée en deux par une cloison verticale. L’un des compartiments recevra les eaux polluées du commencement de la pluie, et l’autre les eaux propres après que la toiture aura été lavée par les premières. Un chéneau B, établi en équilibre et basculant autour de l’axe C, au-dessus de la cloison transversale, reçoit l’eau du tuyau de descente G. Avant que la pluie ne commence à tomber, le chéneau basculant est incliné du côté destiné à recevoir les eaux sales provenant de la première pluie qui lave la toiture. Le compartiment correspondant de la caisse s’emplit peu à peu d’eau. Un flotteur 11 fixé à l’extrémité du chéneau est soulevé jusqu’à un certain niveau déterminé par un trou d’évacuation D dont le diamètre dépend de la surface du toit.
- A ce moment, le chéneau bascule; quand ce basculement s’est produit, l’eau qui est alors propre, est déversée par le chéneau dans l’autre compartiment de la caisse qui est en communication avec la citerne. Si le frou d’évacuation des eaux sales est d’un diamètre bien calculé, le chéneau ne sera soulevé par le flotteur que si l’eau de pluie est tombée assez violemment pour laver la surface du toit; mais si l’eau de pluie arrive trop lentement pour nettoyer la surface réceptrice, elle s’écoule au lur et à mesure qu’elle arrive dans la caisse, elle ne monte pas à un niveau suffisant, le basculement ne
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- se produit pas et l’eau n’est pas envoyée dans la citerne. Sur la figure, F indique le tuyau conduisant à la citerne.
- Cet appareil, très simple comme on voit, doit être posé horizontalement sous la descente qui doit communiquer avec la citerne ; puis, abandonné à lui-même, il doit fonctionner automatiquement. La seule précaution à prendre est de comerver le chéneau propre en le vérifiant de temps à autre.
- Voici comment fonctionne l’appareil de la figure 4 dénommé « purificateur d’eaux de pluie ». Au début de la pluie, les premières eaux qui s’écoulent de la toiture par les tuyaux de descente s’engagent (fig. 4 II) dans l’emboîtement E, et par la conduite P se déversent en S à l’égout ou au ruisseau. En même temps, une partie de cette eau s’écoule par la grille G, dans le tambour T, et en remplit les compartiments C et C\
- Lorsque ces compartiments sont suffisammènt
- neau, de même que sa section, peuvent varier suivant les besoins de l’installation et surtout d’après les dimensions de la toiture dont il doit servir à guider les eaux.
- Un flotteur D est suspendu à l’une des extrémités du chéneau basculant au moyen d’un conduit E, formé de deux parties tubulaires E, E', s’engageant l’une dans l’autre et suspendues au chéneau basculant à l’aide d’un bout de chéneau T sur lequel pivote le conduit suspenseur du flotteur de manière à garder sa position verticale pendant les mouvements du chéneau. La partie E du conduit traverse le flotteur.
- Ges dispositions ont été prises pour que les eaux de lavage soient conduites directement dans le ré?ervoir du flotteur sans éclaboussures et sans pouvoir tomber sur le ilotteur. Les dimensions de ce dernier sont calculées sur celles du chéneau basculant et son poids présumé pendant la pluie.
- Pig. 4. — Purificateur d’eau de pluie (Compagnie pour l’éclairage des villes).
- chargés, le tambour T bascule, prend la position indiquée dans la figuré 4 III et les eaux sont dirigées vers le réservoir ou la citerne en S'. La capacité des compartiments C et G' est calculée de façon que le basculage du tambour ne s’opère que lorsqu’il est tombé une certaine quantité d’eau suffisante pour assurer la parfaite propreté de la toiture et des tuyaux de descente.
- La pluie venant à cesser, les compartiments C et G' se vident par des orifices M et M' et le tambour de triage revient à la position d’attente qu’il avait au début de l’averse, prêt à reprendre sa fonction de séparation à l’averse suivante et cela automatiquement sans qu’on ait à s’en occuper. Le nettoyage de cet appareil est des plus aisé, et sa pose peut se faire par n’importe quel ouvrier zingueur .
- L’appareil suivant (fig. 5) appelé par son inventeur, M. Munier) 0 chéneau basculant » se compose simplement d’un tronçon de chéneau À tourillonné en son milieu en C, sur les bras d’un support approprié, de façon à pouvoir osciller librement. Les dimensions de ce tronçon de ché-
- Un collier de serrage G maintient les deux sections E E', solidaires, lorsque le réglage de la hauteur du flotteur a été opéré. Au-dessus de la partie centrale du chéneau basculant viennent converger toutes les conduites de descente dont on désire collecter les eaux.
- Pour remplir son rôle, le chéneau A est susceptible d’occuper deux positions : la position de lavage (fig. 5. Il), et la position de remplissage (fig. 5. III) du réservoir à eau potable. A chacune de ces positions, correspond un réservoir I ou J ; le premier est simplement destiné à recevoirdes eaux de lavage des toits tandis que le second recueille les eaux propres.
- Comme il pourrait arriver qu’un corps étranger ait été retenu sur la toiture, pour une cause quelconque, après que la communication a été établie entre la toiture et le réservoir d’eau potable, le chéneau se trouve complété, à son extrémité, par un tamis métallique précédé de deux grilles; de plus, comme les figures.le montrent, les eaux qui s’écoulent du chéneau basculant, au lieu de s’engager dans un orifice ouvert, tombent dans une sorte
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- d’eutonnoir formé d’une caisse à parois et fonds perforés, remplis de gravier. Enfin le chéneau lui-même est recouvert d’une toile métallique pour être à l’abri de l’arrivée d’un corps quelconque.
- On comprend qu’il faille régler l’appareil selon la quantité d’eau à laisser passer dans le réservoir du llotteur, avant de lui permettre d’aller au réservoir d’eau potable ; ceci dépend évidemment de la nature de la couverture (ardoise, tuiles, métallique, etc.), et des causes pouvant concourir à la
- salir (chemin de fer, roule poussiéreuse, cheminée d’usine, etc). La pratique a montré que la quantité d’eau nécessaire au lavage d’une toiture ordinaire
- établie entre le toit et le réservoir d’eau sale ou souillée, suivant le temps nécessaire à son lavage.
- Quelle capacité doit-on donner à une citerne? On conçoit qu’elle doit être telle que l’on puisse traverser sans inconvénients les périodes de sécheresse les plus longues. L’ingénieur anglais B. Denton veut qu’elle ait une contenance suffisante pour renfermer l’eau nécessaire à la consommation de cent vingt jours. Parfois on se contente de proportionner la citerne aux besoins à satisfaire à raison de 10 litres environ par personne et par jour et de quarante litres par cheval ou par tête de gros bétail. En admettant, par exemple, une période de sécheresse de tren'e jours consécutifs,, on calculerait en conséquence le cube d’eau qu’il serait utile d’avoir en réserve.
- Enfin, on peut encore calculer ce volume en se basant sur la surface de toiture nécessaire d’après les données suivantes : soit Q, la consommation annuelle établie d’après le nombre de personnes ou d’habitants, d’animaux, de véhicules, ainsi que suivant les autres besoins à satisfaire, p, S, la surface des toitures devant
- recevoir les eaux pluviales et alimenter la citerne; h, la hauteur d’eau tombant annuellement dans la région par mètre carré (chiffre mentionné dans les* bulletins des
- J?
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- • j= n
- Fig. 5.
- Chéneau basculant Munier.
- n’était pas inférieure à quatre litres par mètre carré pour un toit dans les meilleures conditions, et pouvait atteindre 6, 8 et même 10 litres pour un toit dans de mauvaises conditions; quoi qu’il en soit, il est facile de disposer le flotteur pour qu’il fasse basculer le chéneau au moment
- voulu et si, après quelques essais, on venait à constater qu’il bascule trop tôt, on le réglerait à nouveau.
- Voyons ce qui va se passer dans cet appareil, maintenant que la pluie a cessé. Il est évident que si l’on ne vidait pas le réservoir du flotteur, quand là pluie commencerait, les eaux venant de la toiture iraient directement dans le réservoir d’eau potable ; d’autre part, si l’on vidait le réservoir du flotteur aussitôt la pluie finie et qu’il repleuve peu d’instants après, la toiture n’aurait pas le temps d’être salie et c’est de l’eau propre qu’on enverrait se perdre dans le réservoir du flotteur. .
- Pour éviter tout cela, on a placé un robinet au bas du réservoir du flotteur qui, goutte à goutte, vide ce dernier; le robinet est calculé pour laisser chaque jour écouler une certaine quantité d’eau, proportionnelle, en quelque sorte, à la quantité d’impuretés déposées sur les toits; en un mot, grâce à ce robinet, on laisse la communication
- Observatoires météorologiques de
- France), étant admis que la moitié seulement de cette quantité d’eau peut être utilement recueillie, le reste se perdant par évaporation, on aura la
- formule ; S= -y-h
- Comme dans nos régions, on peut compter sur une hauteur d’eau annuelle de 0 m. 750, la formule précédente se simplifie et devient t
- S = rnwt d'où Q=Sx 0,375.
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- On peut encore simplifier et dire que l’on doit donner à la citerne comme rapacité un nombre de mètres cubes un peu supérieur au tiers du nombre de mètres carrés réprésentant la surface des toitures.
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- Comment doit-on construire et établir une citerne? Nous aurions bien voulu nous étendre sur ce point alors que cette question n’est envisagée dans les traités d’architecture ou d’hydraulique appliquée, tant au point de vue construction qu’au point de vue hygiénique, qu’avec très peu d’ampleur, mais le cadre forcément restreint de cet article ne nous le permet pas.
- Toutefois nous donnons (fig. 6. I. II) le plan et la coupe longitudinale d’une citerne jumelée d’une capacité totale de plus de 75 mètres cubes, établie par nous, il y a quelques années, dans une ferme assez importante. Celte citerne devait recevoir avec
- Fig. 6. — Citerne jumelée : plan longitudinal.
- l’eau des toitures des divers bâtiments agricoles, celle d’un tout petit ruisseau.
- Elle fut construite en maçonnerie de meulière sur radier général en béton déciment, le tout recouvert intérieurement d’un enduit et d’une échape en ciment de 0 m. 02 d’épaisseur. Dans le but d’assurer son étanchéité et pour qu’elle soit inaccessible aux eaux superficielles dont on peut toujours
- craindre la nocivité, toute la maçonnerie est ceinturée par un assez fort corroi d’argile. Les voûtes des bassins et compartiments sont en briques dures.
- Comme le montrent les deux dessins, elle comporte plusieurs bassins enterrés : un avant-bassin dans lequel vient déboucher le tuyau d’amenée d’eau k et où se produit une première décantation ; deux bassins filtrants où l’eau passe successivement de haut en bas dans le premier et inversement dans le second, les matières filtrantes étant du gravier et du sable, de grosseurs graduées ; deux compartiments complètement indépendants l’un de l’autre, pouvant parfaitement être isolés au moyen de vannes afin de procéder au nettoyage ou aux réparations sans que l’on soit complète-
- Fig. ~. — Cilerne jumelée : coupe longitudinale.
- ment privé d’eau; enfin une chamhre de vannes.
- Les accessoires comprennent trois regards de visite faisant en même temps orifices de ventilation; deux tuyaux de trop-plein D : deux tuyaux de vidange F avec leur robinets d’arrêt G ; deux tuyaux de distribution B avec robinets d’arrêt C ; enfin un tuyau de vidange et de trop-plein H.
- M. Bousquet.
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- Les moyens usuels dont nous disposons aujourd’hui pour explorer le sous-sol sont des plus limités ; la prospection de la surface du sol, l’examen des fissures accessibles, l'étude générale des roches et des formes de terrain, permettent, en s’appuyant sjur les données de la science géologique, de déduire des hypothèses plus ou moins plausibles sur la constitution des profondeurs du sous-sol'. Pour vérifier ces hypothèses, il n’y a pas d’autre moyen pratique que de procéder à des sondages; méthode manifestement aléatoire, lente et onéreuse.
- C’est ainsi cependant que l’on procède à la recherche des gisements miniers, et l’on comprend qu’il n’y ait pas d’industrie plus difficile et plus décevante.
- Aussi s’est-on depuis longtemps préoccupé de trouver dans l’arsenal de la science, des outils moins coûteux et plus maniables, capables non pas de se substituer aux sondages, mais de préciser les régions dans lesquelles ceux-ci peuvent être effectués avec chances de succès.
- On s’est servi assez fréquemment de la boussole pour déceler les gisements magnétiques ; on a pu ainsi découvrir des gisements de magnétite en déterminant les perturbations qu’ils provoquent, dans leur voisinage, sur l’intensité et la direction du champ magnétique terrestre. Ce procédé est limité évidemment à une catégorie assez restreinte de minéraux.
- D’autres méthodes basées sur la conductibilité
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- LA PROSPECTION ÉLECTRIQUE DU SOUS-SOL ====== 69
- électrique du sol ont été proposées ; leur emploi est relativement aisé, elles semblent capables dans des cas nombreux de donner de précieuses approximations sur la constitution du sous-sol jusqu’à une certaine profondeur.
- M. Schlumberger, professeur à l'École des Mines de Paris, vient de consacrer à cette question une fort intéressante étude (‘). M. Schlumberger a mis au point des appareils de mesure et imaginé des méthodes d’investigation dont il a contrôlé les résultats par de très nombreuses expériences effec-
- parmi les oxydes : la magnétite et la pyrolusite.
- Cette conductibilité n’est du reste que toute relative; elle est d’un ordre de grandeur 100 000 fois inférieure à celle des métaux purs usuels; mais par contre, elle est au moins mille fois plus grande que celle d’une roche non conductrice ; le rapport entre les conductibilités d’un minerai conducteur et d’une roche peut facilement atteindre 10 000 ou 100 000.
- Ceci exposé, voici le principe de la méthode imaginée parM. Schlumberger. Lorsqu’on applique
- se
- Fig. i. — Carte théorique des couches èquipolenlielles dans un terrain plan et homogène.
- tuées sur des gisements bien connus. Ces recherches commencées en 1912, interrompues par la guerre, ont été reprises en 1919. Elles paraissent devoir être fécondes en résultats.
- Principe de la méthode. — Les substances qui composent le sol présentent des résistances très diverses au passage du courant électrique ; certains minéraux, peu nombreux, conduisent l’électricité à la façon des métaux; les autres minéraux, minerais ou roches stériles sont des isolants plus ou moins parfaits; ils ne doivent leur conductibilité apparente qu’à l’eau d’imbibition qu’ils renferment ; ils possèdent une conductibilité électrolytique.
- Les principaux minerais à conductibilité métallique sont parmi les sulfures : les diverses pyrites, le mispickel, la galène, les sulfures de cuivre;
- 1. Étude sur la prospection électrique du sous-sol, par G. Schlumberger. 1 vol. illustré, 9i pages. Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1920.
- entre deux points quelconques À et B du sol une différence de potentiel, il s’établit entre ces deux points un courant électrique qui produit des variations de potentiel dans le sol à cause de la résistance ohmique de celui-ci.
- Si le courant s’écoule dans le sol par exemple de A vers B, le potentiel va en baissant de A jusqu’en B. Pour représenter la répartition des potentiels à l’intérieur du sol, le plus simple est de considérer des surfaces équipotentielles et de les numéroter d’après la valeur de leur potentiel. Si l’on envisage les phénomènes non plus profonds, mais superficiels, les seuls qui soient pratiquement observables, on voit que l’on peut dans toute la région intéressée par le courant, tracer des courbes équipotentielles qui sont l’affleurement au jour des surfaces équipotentielles intérieures et que ces courbes sont susceptibles de porter chacune un nombre représentant la valeur de leur potentiel. Ces lignes équi-
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- potentielles numérotées constituent une carte des potentiels de la région qui rappelle tout à fait comme principe une carte topographique où la figu-
- Fig. 2 et 3. — Influence sur les lignes équipotentielles d'une masse conductrice à gauche, isolante à droite.
- ration des altitudes est obtenue par le tracé des lignes de niveau cotées.
- Lorsque le sol est homogène et plan, la répartition des potentiels entre les prises de terre A et B peut être calculée, ce qui revient à dire que la carte du potentiel est connue a priori.
- Lorsque le sol contient des roches ou minerais de conductibilités différentes, ccs hétérogénéités modilient la répartition des potentiels et entraînent des perturbations qui se répercutent plus ou moins sur la forme ou le numérotage des lignes équipo-lentielles superficielles. Or, celles-ci pouvant être tracées et numérotées sur le terrain, on peut relever leurs déformations et induire les causes qui en profondeur les ont provoquées.
- La méthode de M. Schlumberger consiste donc à établir la carte des potentiels électriques de la région à prospecter. Pour en tirer des indications utiles, il est nécessaire d’avoir au préalable établi et étudié des cartes analo.gues dans des régions où la composition du sous-sol est bien connue. La comparaison des résultats peut alors donner de précieux renseignements.
- La prospection électrique exige donc, sans compter une grande perspicacité pour l’interprétation des résultats, une expérience préalable très développée^ et elle deviendra d’autant'plus efficace, qu’elle s’appuiera sur un plus grand nombre de recherches approfondies exécutées en terrains connus on en laboratoire sur sol artificiel.
- C’est ce travail préliminaire essentiel que M. Schlumberger a affronté au cours de ses recherches et dont on trouvera l'exposé détaillé dans son ouvrage ; nous citerons notamment la détermination de la carte des potentiels dans un terrain stratifié ledressé, et l’étude de la forme d’un amas conducteur.
- Pour faire comprendre clairement la méthode, nous nous bornerons à indiquer ici deux exemples théoriques simples.
- La figure 1 représente la carte théorique des couches équipotentielles résultant de l’établissement d’un courant entre deux points A et B dans un sol homogène et plan. Les surfaces équipotentielles au voisinage de la ligne AB sont sensiblement des plans verticaux parallèles. Supposons qu’entre A et B soit enfouie une masse Z parfaitement conductrice, les plans équipotenfiels se déformeront comme l’in-
- dique la figure 2; ils semblent être repoussés par cette masse; si, au contraire la masse Z est rigoureusement isolante, la déformation sera celle de la figure 5; les plans équipotentiels paraissent attirés par la masse Z.
- Mode opératoire. — Pour faire passer dans le sol entre deux points A et B, du courant électrique, on connecte ces deux prises de terre par une ligne isolée L aux deux pôles d’une génératrice de courant D. M. Schlumberger se sert du courant continu fourni par une petite dynamo de 1 kw environ qu’actionne un moteur à essence, ou par une batterie de petits accumulateurs.
- L’étude des différences de potentiel se fait au moyen d’une ligne volante l, qui contient un appareil de mesure g (téléphone, galvanomètre, potentiomètre) et touche le sol avec 2 électrodes è et e’ (fig. 4).
- Pour tracer une ligne équipotentielle C, on maintient l’électrode en un point fixe M et l’on late le sol en différents points P, Q, R avec l’autre électrode e’, tout en observant l’appareil de mesure. Lorsque celui-ci ne donne plus d’indication, c’est que le point Q touché est au même potentiel que H et fait partie de la courbe C cherchée.
- L’emploi du courant continu entraîne toutefois certaines causes d’erreurs graves que M. Schlum-bèrger a éliminées par un dispositif ingénieux d’électrodes impolarisables. Lorsqu’on touche le sol avec deux électrodes métalliques e, e1 réunies par une ligne / (fig. 4), on forme une pile dont le sol humide constitue l’électrolyte. La force électromotrice de cet élément, nulle avec deux électrodes identiques et un sol parfaitement régulier est d’autant plus élevée que les deux électrodes sont moins semblables. En pratique, même avec des métaux inattaquables (tiges dorées), la force électro-motrice atteint facilement plusieurs centaines de millivolts; elle provient alors en majeure partie de la polarisation produite au contact du métal et du sol par le passage du courant dans la ligne /, courant qui existe nécessairement avec la méthode de recherche indiquée ci-dessus. Cette force électro-motrice a une valeur notable, et variable. Elle apporte donc un trouble grave dans les mesures.
- Pour remédier à ce défaut, M. Schlumberger a imaginé le type suivant d’électrodes impolarisables.
- t{d>=----L-
- ^ Fig. 4. — Schéma de la mesure des différences de potentiel sur le terrain.
- Un tube T de cuivre rouge (fig. 5) est serti dans un vase poreux V qui contient une solution concentrée (avec excès de cristaux) de sulfate de cuivre et qui seul touche le sol. Ces électrodes sont impolari-
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- sables, puisque le passage du courant dans leur ligne de jonction provoque des réactions inverses, ne changeant pas la composition des corps en contact. Elles ne donnent pas lieu d’autre part à une force électro-motrice appréciable, puisqu’elles sont sensiblement identiques.
- Il est à remarquer que cette méthode s’appliquerait fort bien aussi à d’autres recherches, par exemple à l’étude des courants vagabonds, provenant des tramways électriques, et qui, on le sait, sont souvent la cause,de dangereuses corrosions sur les conduites d’eau ou de gaz placées dans le voisinage.
- En prospectant par les méthodes ci--dessüs le gisement de pyrites de Sain-Bel, M. Schlumberger a été amené à étudier un curieux phénomène déjà T
- constaté précédemment sur d’autres points par différents observateurs. Le sol au voisinage de cet amas de pyrites présente spontanément des différences de potentiel très facilement mesurables, comme si des courants électriques circulaient constamment et spontanément à travers l’amas de minerai; tous les gisements pyriteux présentent la même particularité. Si l’on fait une coupe verticale du terrain, les lignes équipoten-tielles tracées dans le plan, forment comme un dôme de potentiels négatifs au-dessus du gisement. Après étude sur place du phénomène et expériences en laboratoire, M. Schlumberger en propose l’explication suivante.
- One lentille de pyrite enfouie dans le sol, toujours plus ou moins humide, se comporte comme si elle était plongée dans l’eau. La partie supérieure est soumise à une oxydation surtout intense quand
- Fig. 5. — Électrode impolarisable.
- il y a des travaux entraînant des infiltrations, la partie profonde reste au contraire intacte. Dans ces conditions, le gisement forme pile et débite dans le sol environnant un courant dirigé du bas vers le haut, et qui dans le minerai se ferme du haut vers le bas.
- Ces phénomènes paraissent susceptibles de rendre de sérieux services dans la prospection des minerais pyriteux. ï
- On voit par cet aperçu que les études entamées par M. Schlumberger laissent entrevoir la création d’un instrument de prospection, d’une grande souplesse et d’un grand intérêt, grâce auquel les recherches minières pourraient être rendues moins incertaines qu’elles ne le sont actuellement.
- Signalons pour terminer deux autres méthodes qui ont été proposées, mais ne paraissent pas encore avoir reçu d’applications pratiques.
- La méthode téléphonique de Daft et Williams qui remonte à 1902, rappelle singulièrement la téléphonie par le sol dont il a été fait un si grand usage pendant la guerre. Au moyen d’une ligne isolée contenant une bobine d’induction, on fait passer entre deux points A et B du sol des courants rapi dement variables ; on observe le passage de ces courants dans la terre au moyen d’une ligne mobile contenant un téléphone et touchant le sol en des points variables a et b.
- MM. LôwyetLeimbachontproposéd’autrepartd’ex-plorer le sol, au moyen d’ondes hertziennes qui seraient plus ou moins absorbées par lès diverses espèces de terrains qu’elles traversent. A. Troller.
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- A travers les nuages politiques qui, de plus en plus, assombrissent les horizons du ciel d’Orient,' on entrevoit chaque jour, soit dans la presse quotidienne,' soit dans les débats parlementaires, un nom historiquement célèbre et populairement connu : Ângora !
- On jugera peut-être opportun d’en trouver ici quelques lignes de simple et brève description.
- Dans la région centrale des hauts plateaux d’Anatolie, la ville actuelle se dresse pittoresquement, vers 840 à 870 m. d’altitude, au pied d’une roche volcanique entaillée au nord par une étroite et profonde gorge.
- On attribue son antique fondation au légendaire roi Midas le Phrygien; en 278 avant J.-G., elle fut la capitale des Gaulois Tectosages qui donnèrent
- leur nom au pays de Galatie. La France est donc en droit de dire qu’elle y possède vingt-deux siècles de souvenirs ! Mais sa plus grande notoriété est due à l’empereur Auguste qui affectionna spécialement Ancyra (ou Sébaste). Elle suivit au cours des âges toutes les destinées oscillantes de l’Asie Mineure ; successivement romaine, byzantine, perse, arabe, latine (après la victoire de Dorylée qui, le 1er juillet 1097, ouvrit à la première Croisade le chemin de Jérusalem), mongole et turque, etc. Un immense incendie l’a ravagée le 13 septembre 1916; elle n’en aspire pas moins, à l’heure actuelle, à devenir une capitale. Il faut savoir que sa situation géographique est véritablement privilégiée, surtout depuis qu’en 1892, elle a été reliée par un chemin de fer de 263 km de longueur à la fameuse gare
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- Fig, i. —. Angora. — Les murailles anciennes-et la citadelle.
- de Haïdar-Pacha en face de Constantinople (I). Bien qu’elle reste encore un cul-de-sac !pour les locomotives, Angora n’en est pas moins l’entrepôt très actif et le terminus des caravanes de chameaux qui amènent, des plateaux de l’est, les céréales, les laines et le coton.
- Les ingénieurs allemands du chemin de fer de Bagdad avaient continué leur nivellement jusqu’au delà de Césarée, au sud-est, pour le prolongement de la voie vers Sivas, avec projet sur Erzeroum et l’Arménie russe. Césarée est au pied de la plus haute montagne d’Asie Mineure, le mont Argée, volcan éteint de 3905 m. de haut, dont le gouvernement autrichien avait fait dresser la carte au 1/80000% en 1902, par leD1' Penther, de Vienne (2).
- Comme accessoires du fameux chemin de fer de Bagdad, les prolongements et diramations delà ligne d’Angora avaient pour objet la mise en valeur de l’Anatolie du Nord, de l’Arménietur-que et du Kurdistan, entre les ports du littoral de la mer Noire au nord et les lignes de Mésopotamie au sud ;
- 1. L’embranchement d’Angora se détache de la ligne de Bagdad à Eski-Chéhir (l’ancienne Dôrylée) : par Afium-Kara-Hissar, il accède, à la ligne (jadis française) Ouehak-Kassaba-Smyrne. Voir pour l’Anatolie et les chemins de fer de Türquie d'Europe et d’Asie nos précédents articles sur. « Le chemin de 1er de Bagdad », n° 2009, 25 novembre 1911 ; — «Macédoine, Salonique et Thrace », n° 2063, 7 décembre 1912; —
- « Konia », n° 2126,-21 février 1914 ; « Sillé et les tapis de Smyrne », n° 2364, 19 juillet 1919; — « Hiérapolis », n° 2378, 25 octobre 1919. Voir aussi. l’Emprise austro-allemande sur la Turquie et l'Asie Mineure, conférence de la Société de Géographie en 1918, t. II, Paris. Alcan, éditeur.
- 2. Voir l’article du colonel Laussedat dansji« Nature du 1er juillet 1905, n° 1675.
- dans quel lointain avenir s’effacent maintenant tous ces beaux plans?
- Leur réalisation aurait mis à profit une région fort riche, dont Elisée Reclus disait déjà, en 188-ï (tome IX de la Géographie Universelle) : « La conquête industrielle et commerciale de l’Asie Mineure est grosse de conséquences pour l’équilibre politique du monde. »
- Les ressources extrêmement variées de l’Anatolie peuvent être considérées, en effet, comme à peu près inexploitées jusqu’à présent. Elles comprennent les bestiaux, la laine, les tapis, les céréales, les fruits, le pavot, le coton, le tabac, l’écume de mer, le sel, des richesses minières encore à peu près inconnues, les faïences, etc. L’industrie surgira d’elle-même dès que les moyens de transport seront étendus et améliorés. Mais les questions préalables se posent de savoir quand ils pourront être mis à exécution et à qui il appartiendra d’en tirer parti.
- Bornons-nous à parler d’Angora. C’est une vieille ville turque caractéristique, que domine une acropole naturelle ceinte de superbes remparts romains et médiévaux, et réellement une des plus curieuses choses que l’on puisse voir; les principaux débris antiques sont les restes du temple d’Auguste et de Rome (le célèbre Augusteum) ; sur ses murailles le regretté archéologue français Georges Perrot, aidé de M. Guillaume, déchiffra en 1861 la longuè inscription bilingue (grecque et latine) dite « monument d’Ancyre », testament d’Auguste, un des documents historiques les plus précieux qui aient subsisté.
- Notons ici ce détail que, pour l’édification des visiteurs, le Bædeker de 1905 taisait complètement
- Fig 2. — Caravane quittant Angora..
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- le nom de Perrot et citait seulement l’estampage de l’inscription en 1882 par Humann et la nouvelle traduction de Mommsen. C’est ainsi que procédait la supplantation allemande!
- Pour mieux en souligner la malveillance et la fausseté, il importe de rappeler les lignes suivantes de notre éminent et regretté compatriote. :
- « J’arrache la grande inscription aux masures qui la couvraient et la déchiffre à mesure que la pioche de nos ouvriers la rend au jour. Connue depuis le xvie siècle, l’inscription est, écrit par Auguste lui-même à l’âge de 76 ans, le résumé de ses actions, le précis de son règne, son testament politique. On n’en avait que des transcriptions hâtives et incorrectes.
- « Plusieurs maisons turques adossées au temple la dérobaient presque tout entière à la vue. » Et puis Perrot raconte comment il fallut découvrir le
- texte, en soignant les enfants turcs pour pénétrer dans les masures, et en risquant de mettre le feu aux réserves de paille avec l’humble bougie qui était le seul éclairage disponible.
- Il faut lire ces pages sensationnelles (4) pour bien comprendre toute la difficulté de l’investigation. Quant aux vieilles murailles byzan-tino-turques d’Angora *et de sa citadelle, construites avec les matériaux antiques des monuments d’Ancyre, elles con sti tueraien t une mine précieuse pour les épi-graphistes qui voudraient déchiffrer les inscriptions incorporées à tort et à travers (la plupart du temps la tête en bas) dans leur édification. Elles attendent l’examen de nos pensionnaires de l’École d’Athènes, quand il leur sera concédé.
- 1. G. Perrot. Souvenirs d’un voyage en Asie Mineure, 2S édit., 1867, p. 297 ; — Perrot, Guillaume et Dei,bet. Exploration archéologique de la Galalie,2 vol. in-f’. Didot, 1867.
- Fig. 3. — Angora. — Une rue.
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- 74 L’UTILISATION DES COURANTS DE MARÉE SUR LES CÔTES DE FRANCE
- Ce sont surtout les fameux chats d’Angora qui ont vulgarisé ce nom; mais ils deviennent de plus en plus rares, parce qu’on les vole pour les exporter et que, loin de leur terroir natal, ils meurent le plus souvent avant de s’être reproduits. Pour le lapin dit angora, il est inexistant dans lé pays, et le soyeux poil angora est en réalité fourni par les chèvres et les moutons, jolies bêtes à l’ondoyante toison, mais de petite taille. Les chameaux à leur tour, non contents d’assurer à peu près- exclusive-mmt les moyens de transport dans l’Anatolie sans chemin de fer, donnent leur laine poilue pour fabriquer des tapis grossiers et surtout de solides sacs d’emballage.
- En 1910, notre aimable consul de France à Angora, M. Perroud, d’ailleurs seul représentant diplomatique de l’Europe, se plaignait de n’avoir reçu la visite que de deux Français en trois ans, tandis que le Conseil d’administration du chemin de fer était allemand et la totalité du commerce aux mains germaniques. Depuis.. ! ! combien peu de nos compatriotes ont dû monter sur le haut plateau d’Ancyre.
- Dans les conjonctures présentes et pour s’en tenir aux conditions hélas trop virtuelles des traités
- dits de paix f1), il faut bitn admettre que l’exploitation du Bagdad et le réveil de la Mésopotamie sont, sur le papier du moins, transférés de l’Allemagne à l’Angleterre. Quant à la France, il était tout indiqué que pour restaurer en Orient son antienne influence, elle eût à ressaisir les concessions, qui lui avaient été faites jadis, d’un certain nombre de voies ferrées en Asie Mineure, notamment par l’accord franco-turc du 9 avril 1914.
- Il importe de ne pas l’oublier au moment où l’avenir de l’Anatolie semble une fois de plus mis en jeu. Angora et son arrière-pays drainent tous les produits naturels d’une région demeurée en friche économique : si les apaisements y surviennent quelque jour, sa prospérité pourra même s’accroître par des débouchés vers le Caucase et vers la Perse.
- En attendant, les seules ressources de la haute Anatolie valent bien la peine qu’on s’efforce d’en assurer la normale exploitation ; et Angora précisément est son véritable trait d’union avec le proche Orient, Constantinople et Smyrne. E.-A. Martel,
- Ancien directeur de La Nature.
- 1. Le site de l’antique Gordium est à peu de distance à l’ouest d’Angora, mais il n’y a plus d’Alexandre pour trancher les nœuds de l’histoire actuelle, plus embrouillés encore que celui du char gordien !
- L’UTILISATION DES COURANTS DE MARÉE SUR LES COTES DE FRANCE
- M. La Porte a présenté le 15 décembre dernier la Note suivante à l'Académie des Sciences :
- La plupart des projets publiés ou mis à l’étude pour l’utilisation de l’énergie due aux marées se rapportent aux mouvements verticaux de la mer. Par suite, ces projets nécessitent la construction d’appareils nouveaux plus ou moins compliqués, dont, aucun n’est encore entré dans la pratique courante-
- Il semble qu’il serait plus simple — en tout cas d’une utilisation plus immédiate — de se servir des courants horizontaux produits par le jeu des marées. Les appareils qu’on aurait ainsi à employer sont ceux qu’on utilise depuis longtemps sur les rivières et les cours d’eau, à savoir des roues et des turbines. Sans doute, l’adaptation de ces appareils au cas spécial qur nous occupe peut donner lieu à quelques difficultés d’application; mais ces difficultés ne paraissent pas au-dessus des ressources de la technique industrielle de notre époque.
- Nous nous proposons de déterminer les principaux points de nos côtes où les courants de marée seraient pratiquement utilisables.
- Les chiffres que l’on trouve dans les documents nautiques, relativement à la vitesse des courants de marée, se rapportent à des marées de coefficient 100. On admet .généralement que ces vitesses varient proportionnellement aux; coefficients. Cette règle h’est évidemment qu’approchée. Mais on peut admettre que, pour les mortes-eaux moyennes dont le coefficient est de 45, la vitesse des courants de marée est entre la moitié et le tiers de celle des courants de vive-eau.
- A l’entrée du Morbihan, un goulet, large seulement de 950 mètres, met en communication la petite mer avec la baie de Quiberon. Dans cét étroit passage, les courants de marée atteignent une - telle violence que
- l’accès en est interdit en vive-eau aux voiliers ou aux petits vapeurs qui voudraient remonter le courant. Celui-ci atteint, en effet, des vitesses de 8 nœuds (4 mètres à la secondé), même de 10 nœuds (5 mètresàla seconde) dans certains passages resserrés, comme dans le chenal entre l’île de Bender et l’ile d’Ar Gazek.
- Par suite de la grande profondeur de son goulet (11m. à 29 mètres), la mer du large pénètre par gros 1emps jusqu’à un certain point dans l’intérieur du Morbihan. Le môme inconvénient n’existe pas dans la Rivière d’Etel, vaste bras de mer situé entre Quiberon et Lorient, qui s’enfonce de près de 20 km. dans l’intérieur des terres. Celte rivière est barrée à l’entrée par un seuil sablonneux sur lequel il ne reste que quelques décimètres d’eau à basse 'mer. L’intérieur en est donc toujours parfaitement calme et dans l’étroit goulet (large à peine de 500 mètres) sur lequel on a jeté le pont Lorois, les courants de marée acquièrent une vitesse qui paraît, à vue, de même ordre que celle de l’entrée du Morbihan, et qui serait sans doute plus facilement utilisable.
- A l’entrée de Lorient, la petite mer de Gavre pourrait être également utilisée.
- A l’extrémité ouest de la presqu’île amoricaine, le Ilaz de Sein, le Fromveur, le Four sont traversés par des courants qui atteignent des vitesses de 6 à 7 nœuds (3 mètres à 5 m, 5 par seconde) dans le Raz et dans le Four ; 7 à 8 nœuds (5 m, 5 à 4 mètres par seconde) dans le Fromveur. Mais ces courants sont inutilisables à cause de la violence de la mer qui règne généralement dans cés parages.
- Il en est de même du Raz Blanchart, qui sépare l’ile d’Aurigny du cap delà Hague, où les courants atteignent une vitesse de 8 nœuds (4 mètres à.la seconde) en vive-eau,
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- La région de Saint-Malo est sur les côtes de France celle où la marée atteint sa plus grande hauteur (13 m. à 14 mètres en vive-eau). L’embouchure et le cours de la Rance présentent plusieurs passages où les courants atteignent des vitesses de 8 nœuds.
- L’estuaire de la Seine (surtout à l’intérieur des digues), l’embouchure de la Somme (à la pointe du Hourdel), offrent des vitesses moins grandes que Ips précédentes, mais encore utilisables.
- A l’embouchure de la Loire, entre Saint-Nazaire et Mindin, on trouve des vitesses qui atteignent 5 nœud» (2 m,5 à la seconde) en jusant.
- Dans le goulet de Fromentine, par suite de l’étroitesse du passage par lequel s’écoulent les eaux de la partie sud de la baie de Bourgneuf, les vitesses sont plus fortes (6 à 7 nœuds en jusant).
- Dans les Coureaux d’Oléron, les courants atteignent, en certains points, des vitesses de 5 à 4 nœuds (lm,5 à 2 mètres à la seconde).
- Ce sont des vitesses de même grandeur que l’on trouve à l’embouchure de la Gironde, près de la pointe de Grave, et à l’entrée du bassin d’Areachon.
- 11 ne saurait être question d’établir, en ces différents points, des barrages plus ou moins analogues à ceux qui
- servent sur les rivières à fournir la force motrice aux roues et aux turbines. Ces barrages seraient, en général, excessivement coûteux, et entraveraient la navigation, à moins d’élre construits dans des bras secondaires où les vitesses des courants seraient beaucoup moindres.
- Il suffirait, croyons-nous, d’après des exemples que nous avons observés, de mouiller dans Je fit du courant des navires spéciaux, munis de roues plus ou moins analogues à celles des premiers navires à vapeur. Ces roues, mues par le courant, actionneraient des machines électriques d’une puissance en rapport avec la vitesse moyenne du courant de marée. L’énergie électrique ainsi produite serait transmise à terre par des câbles aériens, et serait utilisée avec adjonction d’une machine auxiliaire destinée à suppléer aux interruptions provenant des étales de courant, étales qui, du reste, sont d’autant plus courtes en général que les courants sont plus violents.
- Ajoutons qu’avec un pareil dispositif, les machines du bord tourneraient toujours dans le même sens, quel que soit le sens du courant, le navire s’orientant delui-même, s’évitant, dans la direction de ce courant, après chaque étale.
- M. La Porte.
- GLYPHOCINEMATOGRAPHIE
- Comment j’ai été amené à réaliser la cinématographie avec sensation de relief.
- Lorsque je commençai mes études de physique médicale, il était classique, comme aujourd’hui encore, de dire que la vision binoculaire est le facteur principal sinon unique de la perception du relief.
- Cette théorie cependant était loin de me satisfaire, car :
- 1° L’observation d’images au moyen du stéréoscope entraîne rapidement fatigue et céphalée. Il semble donc que l’on exige de l’observateur un effort qu’il ne fournit pas au cours de la vision physiologique;
- 2° Le relief stéréoscopique n’est pas le même que celui perçu dans la vie courante. Nous sommes habitués à voir aux premiers plans des objets en ronde bosse, suivis de plans successifs et non une série de silhouettes sans épaisseur très détachées d’un fond constitué par un plan unique, comme il arrive au cours de la vision d’images stéréoscopiques ;
- 3° L’étude du phénomène décrit par von Helm-holtz sous le nom d’antagonisme des champs visuels nous conduit à croire que la perception totale des deux champs visuels, qui est nécessaire au cours de la stéréovision, n’est point un phénomène physiologique ;
- 4° Bien des borgnes de naissance perçoivent parfaitement le relief des objets qu’ils voient.
- Quel peut donc être le facteur qui nous permet
- Fig . i.
- Image d’un damier sur la rétine.
- avec un seul œil d’acquérir la sensation de relief?
- Je constatai au cours de mes recherches que plusieurs procédés permettent de voir une photographie avec sensation de relief et cela au moyen d’un seul œil. Voici un certain nombre d’expériences de ce genre :
- Une photographie ordinaire peut être vue avec sensation de relief au moyen d’un seul œil :
- 4° Quand étant placée plus loin de notre œil que le point le plus rapproché de vision distincte elle occupe tout notre champ visuel ;
- 2° Quand elle est examinée par réflexion dans un miroir concave (parabolique de préférence) de 1 m. de foyer environ ;
- 3“ Quand elle est vue à travers une forte lentille biconvexe ou plan convexe, dont les aberrations de sphéricité ne sont point corrigées.
- Il est à remarquer que la sensation de relief perçue au cours de ces expériences est la même que celle que nous percevons dans la vie courante. Le relief n’est point exagéré comme au stéréoscope, mais il est vrai : il nous satisfait sans nous surprendre.
- Ces divers faits constatés je fus amené à faire les déductions suivantes :
- 1° Étant donné qu’un damier rectiligne, occupant tout notre champ visuel, fournit sur notre rétine, l’accommodation étant relâchée, une image analogue
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- GLYPHOCJNEMATOGRAPH1E
- à celle-ci jointe (fig. 1), fait constaté depuis fort longtemps par von Helmholtz, Tscherning, etc. ;
- 2° Étant donné qu’une photographie plane vue avec distorsion marginale, soit parce qu’elle est réfléchie ou réfractée au moyen d’un système optique approprié, soit parce qu’elle occupe la totalité de notre champ visuel, nous fournit la sensation de relief que nous percevons en regardant les objets photographiés, ne semble-t-il pas raisonnable de supposer que les distorsions marginales de l’image rétinienne peuvent être un facteur important et méconnu de la perception du relief.
- Persuadé de l’exactitude de cette hypothèse, j’ui recherché la confirmation expérimentale suivante :
- Obtenir une image distordue qui, assez grande pour être vue de 6 à 7 m., ne paraisse point présenter de distorsions et fournisse la sensation de relief.
- On ne peut obtenir pratiquement des images pré sentant de semblables distorsions par photographie au moyen d’ob-jectiis non corrigés. Il faudrait pour obtenir une image nette en tous ses points avoir une plaque sensible qui soit courbe, comme le fond de l’œil, de façon à se confondre avec la surface focale de l’objectif.
- J’ai alors songé à calculer des écrans tels qu’une image photographique projetée sur eux fournisse à l’œil du spectateur, et par suite à son cerveau, la même impression que les objets qu’elle représente lorsqu’ils sont réellement vus remplissant le champ visuel du spectateur.
- J’ai pu réaliser de tels écrans en tendant une toile dans un cadre dont les bords sont hyperboliques dans un plan perpendiculaire à la surface de l’écran (fig. 2). Une formule assez complexe permet de calculer les paramètres des hyperboles en raison des dimensions de l’écran.
- Ces écrans auxquels j’ai donné le qualificatif de « Glypbographes » (yAu^w, je sculpte), ont servi à présenter les premières projections glyphocinéma-tographiques (Montpellier, avril 1919; Washington et New-York,décembre 1919; Berlin,novembre 1920).
- La Société franco-américaine « The Glifograph Corporation » 280, Broadway, New-York, a construit de nombreux écrans de ce genre qui sont en service dans divers cinématographes des États-Unis. Deux maisons françaises d’exhibitions cinématographiques (Fémina-Cinéma, Montpellier; Tolosa-Cinéma, Toulouse), possèdent des écrans glyphographes. C’est dire qu’à l’heure actuelle le problème de la projec-
- tion cinématographique avec sensation de relief est pratiquement résolu. De l’avis de tous ceux qui ont vu l’écran glyphographe (j’ai en main de nombreux articles américains traitant de cette question), les résultats, obtenus sont les suivants :
- 1° Les images projetées sur ces écrans fournissent la sensation vraie de troisième dimension sans distorsion apparente ;
- 2° Les images sont nettes en tous leurs points et leur éclat uniforme, puisque l’écran occupe à peu de chose près la surface focale de l’objectif de projection ;
- 5° Même vues de places très latérales et proches de l’écran, les images ne sont point vues désagréablement déformées comme avec l’écran plan ;
- 4° Il résulte de ces modifications que l’observation prolongée d’images projetées sur de tels é-crans n’entraîne plus de fatigue pour le spectateur. Ces avantages a-vaient été prévus,comme me l’ont prouvé les documents communiqués par MM. Weissmann et Marx lorsqu’il s’est agi de breveter mon procédé. Un grand nombre de chercheurs de nationalités diverses avaient fait breveter des écrans sphériques,cylindriques ou prismatiques, mais aucun de ces écrans n’a pu jusqu’à ce jour être utilisé pratiquement : tous étaient calculés au hasard et aucun n’a fourni en public de résultats satisfaisants. Je citerai les écrans de Clark, Kelly, Zechmann, Back-moor, Flâner, Tillotson, Ganzini, Glebsch, Zeht, etc.
- Aucun de ces écrans n’a fourni pratiquement les résultats espérés. La cause de l’insuccès est que tous ces chercheurs supposaient avec raison que l’écran courbe constituerait un progrès par rapport à l’écran plan parce qu’il se rapprochait de la surface focale de l’objectif, mais aucun n’avait su voir que la courbure de cet écran devait être calculée en tenant compte non des caractéristiques de l’objectif de projection mais bien de celles de l’œil humain.
- Cet exposé montre comment une série de recherches et de considérations d’ordre psychologique et physiologique m’ont permis en même temps de réaliser pratiquement la glyphocinématographie et de mettre en vue un facteur jusqu’ici inconnu de la vision en relief ; les distorsions de l’image formée sur la rétine par le système réfringent de l’œil (Société de Biologie, Paris, 21 février 1920).
- Dr J.-L. Pech,
- Professeur agrégé à la Faculté île Médecine de Montpellier.
- Fig-, 2.
- Un glyphographe, écran à courbure hyperbolique.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de novembre et de décembre 1920.
- Variations de la virulence du lait aphteux au cours des manipulations qui suivent la traite. — L’enquête menée par M. Charles Lebailly dans le pays d’élevage lui a montré que la mort par infection suraiguë des jeunes veaux ou porcs, auxquels on distribuait du lait fourni par des vaches en apparence indemnes, était beaucoup plus rare autrefois. L’explication en est probablement ceci : on distribue aujourd’hui le lait au sortir des écrémeuses, alors qu’on ne le recueillait dans les fermes qu’après la montée de la crème. Or, celle-ci s’accompagne toujours d’un début de fermentation lactique et l’acide ainsi produit, s’il ne détruit pas complètement le virus aphteux, en atténue de beaucoup la nocivité. La preuve en est fournie par les jeunes annimaux qui, malgré l’ingestion d’un lait douteux mais légèrement acide, sont restés indemnes pendant la durée de l’épidémie ou ont résisté à une atteinte sans gravité.
- Les aciers au nickel. — A l’instar du verre, ils éprouvent des déformations, passagères ou progressives, qui limitent leurs emplois métrologiques. La Note de M. Ch.-Ed. Guillaume en précise la cause : la présence du carbone qui donne lieu à la formation de cémentite. L’essentiel est donc, dans l’impossibilité où nous nous trouvons toujours, d’oblenirdesalliages ferriques exempts de carbone, d’introduire un constituant ayant pour celui-ci une affinité supérieure à celle du fer, par exemple le chrome, le tungstène ou le vanadium, de façon à former un carbure saturé. On peut déduire de ce fait une extension notable de l’emploi de l’invar dans les arts de précision.
- L’équation générale du cinquième degré. — En résolvant une seule équation du troisième degré on peut, d’après le théorème de Yerrard, ramener celle du cinquième à la forme xs = g x + (3, g et [3 étant des coefficients. Les formules établies par M. R. Birkeland permettent de trouver !a variation de l’une quelconque de ses racines, quand (3 décrit un contour quelconque et l’équation se résout ainsi d’une façon simple par certaines fonctions hypergéométriques supérieures.
- Le calcaire lulèlien. — Une Note de Mlle Aug. Hure établit que sur la rive gauche de l’Yonne, le calcaire lacustre à Lophiodion de Provins, constitue des espaces ayant occupé des dépressions synolinales qui servaient autrefois de déversoirs à d’anciens lacs plus étendus. Dans le Senonais il apparaît en bandes irrégulières, accompagnant des roches stampiennes, ces dépôts ayant pour leur direction et leur démantèlement subi l’action géodynamique de phénomènes semblables.
- La greffe des Solanum. — Des essais antérieurs avaient montré àM. Lucien Daniel que la Pomme de terre greffée sur d’autres Solanées plus ou moins voisines donne des tubercules aériens dont le nombre varie avec les espèces servant de sujet, et qui sont particulièrement abondants quand on prend l’Aubergine et surtout la Tomate. La tubérisalion dépend en même temps des organes pris comme greffons et des conditions du milieu extérieur. Les nouvelles expériences de cet agronome ont confirmé les théories déjà émises par lui en 1895, au sujet notamment de l’orientation de l’hybride dans le sens du sujet et qui avaient été contestées par Griffon.
- Election. — Dans sa séance du 29 novembre, l’Académie a pourvu au remplacement de M. Adolphe Carnot, dans la section des Académiciens libres. M. J.-L. Breton, Ministre de l’Hygiène, dont on peut citer de nombreux travaux chimiques notamment sur les sels de plomb, a été élu par 36 voix sur 68 votants.
- Les acides oxalique et iodique. — Leurs solutions aqueuses mises en présence donnent lieu à un dégagement d’acide carbonique, avec mise en liberté d’iode et d’eau. Les premières expériences ont été faites par Millon, mais sans précisions suffisantes. M. Lemoine les a reprises, pour déterminer la vitesse de la réaction d’ailleurs irréversible. Celle-ci prend en effet, après un retard plus ou moins long, un état de régime définitif, pour suivre la loi des réactions dites bimoléculaires ou de deuxième ordre. Si la vitesse augmente très rapidement avec la température, dans le cas de grandes dilutions elle est d’une lenteur excessive, et sans doute la réaction est-elle comparable pour ce point à beaucoup d’autres qui se produisent dans la nature, et que leur période d’inertie rend difficiles à percevoir.
- Les schistes lustrés au nord de Bourg Saint-Maurice. — Le massif du mont Jovet s’étend à quelques kilomètres à l’est de Moutiers; aux croupes couvertes de pâturages, avec des escarpements grisâtres montrant des strates horizontales, il sépare les vallées de l’Isère et du Doron. Marcel Bertrand, qui l’avait d’abord défini un noyau synclinal ouvert entre les deux branches étirées d’un même pli anticlinal, semblait plus tard le considérer comme un lambeau de schistes lustrés charrié sur les plis briançonnais. En septembre dernier MM. Ter-mier et Kilian ont essayé de résoudre la question et, pour ces géologues, le mont Jovet présente un lambeau de recouvrement sans intercalation bréchiforme et qui \ne vient ni du Nord-Ouest ni de l’Ouest. Il est établi dès lors qu’il appartient aux schistes sous lesquels s’enfonce à l’Est la nappe briançonnaise, et qu’il faut voir en lui le témoin d’une région où dominaient les calcaires et où le métamorphisme était resté inachevé.
- La mesure de la vitesse des navires par le tube de Pitot. — Cette question a récemment préoccupé l’Académie qui a reçu à son sujet les communications de MM. Yves Delage et Mesnager. Ayant installé sur le Pothuau l’appareil de MM. Raverot et Belly, M. Laubeuf estime que la seule méthode qui puisse donner des résultats satisfaisants consiste à faire courir le navire à différentes allures sur une basé mesurée, à déterminer les vitesses réelles, à relever pour chacune mesurée directement la dénivellation indiquée par l’instrument et à étalonner celui-ci d’après ces divers relevés en formant une table ou’-en traçant deux courbes qui donnent en regard des dénivellations manométriques, la vitesse réelle du bateau.
- Les ponts circulaires à une seule travée. — Une première Note de M. Bertrand de Fonlviolant donnait une méthode de calcul des ponts comprenant un seul contre-ventement et des entretoisements transversaux dans toute leur longueur; celle qu’il soumet à l’Académie montre qu’on peut supprimer’ ceux-ci, sauf'toutefois ceux sur appuis, à condition de munir le pont d’un second contre-
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- ventement; elle comprend les calculs relatifs aux moments de flexion et aux efforts tranchants des poutres, dans les' constructions de ce second type, [pour lesquels la répartition des efforts est tout autre que dans les ponts du premier.
- U éclairement de la Lune éclipsée et l'activité solaire. — On sait depuis longtemps que lors de son passage dans le cône d’ombre de la Terre, la Lune reste faiblement visible grâce, comme l’a montré Képler, à une réfraction dans notre atmosphère de la lumière qui l’éclaire. M. Danjou a pu établir une relation entre la luminosité de la Lune éclairée et la phase de l’activité solaire au moment de l’éclipse. Dans les deux années qui suivent un minimum d’activité du Soleil, l’ombre de la Terre est très sombre, grise ou peu colorée. Ensuite, à mesure que Ton s’éloigne de cette date, la Lune reste au cours de ses Eclipses de plus en plus éclairée et de plus en plus rouge, puis dans les trois ou quatre années qui précèdent le minimum suivant, elle se montre au cours des mêmes phénomènes très fortement éclairée, en rouge cuivre ou orange.
- Un manomètre à mercure inversable à oscillations amorties. — L’ingénieux appareil présenté par M. Pierre Ménard comprend simplement un tube recourbé que surmonte à chacune de ses extrémités une ampoule réservoir. Le sommet de celle-ci est traversé par un ajutage qui fait communiquer, avec l’air libre, les réservoirs à l’aide d’un orifice rétréci. Ce dispositif évite les à-coups de pression et joue le rôle d’amortisseur, le mercure ne s’élevant que progressivement et sa surface libre n’oscillant pas avant de s’arrêter. Bien entendu l’appareil ne peut s’utiliser que pour les basses pressions, et le mercure s’y remplace soit par l’eau, soit par l’alcool.
- Une méthode générale d'intégration électrique continue. — Etant donné une fonction y=f(x), M. Broc j construit la courbe qui donne les valeurs de sa dérivée f (x) en fonction de x. Il découpe la feuille qui la porte et en limite la surface à deux ordonnées correspondant à x0 et à xit à la courbe et à Taxe des x, puis il enroule parallèlement à Taxe des y, un fil fin isolé, de résistance convenable, dénudé suivant Taxe des x. Pour avoir d’une façon continue la valeur de
- /x0
- /v (x) dx, pour x variant entre x0 et xv
- xt
- on fait passer dans le fil un courant constant, et on mesure, au voltmètre, la différence de potentiel entre l’origine de l’enroulement et le frotteur mobile qui court le long de Ox. L’appareil indique toujours la valeur cherchée et la méthode s’applique directement si la fonction connue est la dérivée de celle qui représente le phénomène qu’on veut utiliser.
- Une combinaison complexe du thallium et de l’acide fluorhydrique. — Le métal ayant été obtenu à partir de l'acétate par déplacement au moyen du zinc pur, M. Bar-lot fait réagir sur lui, à chaud, IIF étendu. Il obtient ainsi, après évaporation complète et reprise de la masse amorphe par l’eau, des cristaux brillants, formés de prismes allongés, dessinant des contours hexagonaux réguliers. Le fluor ne pouvant être décelé par les mé-Ihodes habituelles de dosage, on doit admettre la formule de constitution Tl (F3) U2, ce qui indique deux fonctions acides, fait que confirme la courbe de neutralisation.
- L'action de certains sels sur les matières amylacées. — Tous les chlorures possèdent, à des degrés différents, la propriété d’abaisser la température à laquelle se forme l’amylopectine, vulgairement appelée empois. M. Courtonne établit le rôle joué par la solubilité du sel et la concentration de la solution, si bien que le phénomène se produit à froid seulement avec des chlorures très solubles, comme le chlorure de zinc, et employés en solution saturée ou voisine de la saturation. Les expériences ont porté sur les chlorures de Ça, de Ba, et de Mg, et mis en évidence l’action totalement contraire exercée par les sulfates.
- Le phosphore des minerais de Lorraine. — D’après M. Villuin, il atteint 2 pour 100 du poids du .fer, et M. Cayeux a cherché à déterminer en même temps que ses origines, ses modalités. Il y a tout d’abord des concrétions microscopiques de phosphate de chaux d’une part et de débris osseux d’autre part, puis les restes de vertébrés, dont la structure caractérise presque toujours le tissu des poissons, enfin et surtout des fragments de mollusques. Le phosphore des minerais lorrains est donc d’origine organique, et sa genèse n’est en somme qu’un cas particulier du problème général de l’origine des phosphates sédimenlaires.
- Paul B.
- ÉCLAIRAGE A INCANDESCENCE
- I
- PAR UTILISATION IMMÉDIATE DU GAZ DE PÉTROLE
- L’emploi, pour l’éclairage, de la combustion directe des hydrofearbures, sous la forme bien connue de la lampe à pétrole, présente de nombreux inconvénients résultant presque tous de l’impossibilité où l’on se trouve d’assurer l’oxydation intégrale et par conséquent la combustion complète du carbone qui les constitue.
- Parmi ces inconvénients, le principal est la formation d’une fumée à peine perceptible même sur une lampe bien réglée, mais absolument intolérable dès que, l’air arrivant en proportion insuffisante au contact de la flamme, la larrïpe se met à « filer » pour employer l’expression familière à tous les
- fidèles — volontaires ou involontaires — de l’éclairage au pétrole.
- Pour être le plus connu et le plus immédiatement perceptible, ce désagrément est cependant d’une faible importance économique si on le compare au mauvais rendement lumineux des hydrocarbures soumis pendant leur combustion au régime « asphyxique ». Pressées les unes contre les autres, dévalant à folle allure dans un milieu gazeux vite appauvri en oxygène, les molécules de carbone de la lampe à mèche atteignent à grand’-peine la température nécessaire pour émettre dans l’espace la lumière qu’on attendait d’elles. Celle-ci
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- ÉCLAIRAGE A INCANDESCENCE PAR UTILISATION DU GAZ DE PÉTROLE 79
- demeure toujours d’un rouge à peine nuancé de jaune et la plupart des calories ainsi consommées sont dépensées sous forme de chaleur ou, plus exactement, de lumière noire inutilisable.
- Pas plus que le pétrole d’ailleurs, le gaz d’éclairage, insuffisamment oxydé, n’est exempt de ces inconvénients et c’est de la nécessité d’y échapper qu’est né l’éclairage par incandescence dont nous avons à nous occuper ici.
- Tout le monde sait aujourd’hui ce qu’est le bec Auer et nul n’ignore qu’il doit sa magnifique luminosité : 1° à ce que le gaz d’éclairage n’y est consommé qu’a près son mélange intime avec une proportion d’air aussi élevée que possible, d’où une oxydation complète de ses molécules de carbone; 2° à ce que le pouvoir calorifique de la flamme bleue ainsi réalisée est utilisé pour porter au rouge blanc un tissu d’oxydes métalliques de très haut pouvoir émissif.
- Si cependant le problème de l’incandescence par le gaz a été assez rapidement résolu grâce au principe du bec Bunsen, il n’en allait pas de même en ce qui concerne la solution du problème par l’emploi du pétrole lourd, seul hydrocarbure dont nous ayons à nous occuper ici, laissant intentionnellement de côté les hydrocarbures volatils susceptibles de donner, en mélange avec l’air, un gaz combustible excellent mais d’un emploi dangereux pour l’éclairage domestique, en raison de leur inflammabilité.
- La solution la plus simple, celle à laquelle se sont arrêtés jusqu’à présent tous les chercheurs,
- consistait à faire brûler le pétrole sur une mèche circulaire de grande surface, puis à utiliser la chaleur dégagée par sa combustion pour produire un courant d’air aussi rapide que possible assurant l’oxygénation des vapeurs hydrocarbonées a\antleur arrivée sur le manchon éclairant.
- Tous ces dispositifs, dont certains n’étaient pas sans un réel intérêt, présentaient un inconvénient commun, celui d’exiger un réglage méticuleux de la flamme pour éviter l’enfumage du
- r c , . ., manchon. Le moin-
- Fig.-i. — Schéma dun , . ,• .
- bec à incandescence par delaut de sur-
- gaz de pétrole. veillapce entraînait,
- Fig. 2. — Lampes au gaz de pétrole.
- en les aggravant, les accidents si désagréables de la vieille lampe à pétrole et rendait ainsi toujours précaire et incertain le bénéfice si appréciable de la lumière à incandescence.
- Supprimer la mèche dont la surface d’imbibi-lion rend à peu près impossible la gazéification totale du liquide, transformer complètement celui-ci en gaz de pétrole, conduire enfin ce gaz dans un bec Bunsen pour l’utiliser de façon aussi parfaite que le fait un bec Auer, telle était la solution idéale qu’il s’agissait de réaliser.
- Nous allons essayer de voir comment on y est parvenu non sans beaucoup de tâtonnements résultant de la complexité chimique du pétrole et des difficultés que présente sa complète gazéification.
- Dans un réservoir, muni d’un bouchon de remplissage et d’une valve à air, plonge jusqu’au fond un tube abducteur portant un robinet pointeau auquel fait suite le système gazéificateur tout entier. Celui-ci se compose (figv 1) d’un tube vertical 1 garni d’un filtre 3 auquel font suite un serpentin horizontal 4 protégé par un couvercle 12 et un tube descendant 4' terminé à son extrémité libre
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- par un électeur en acier 7 dont l’ouverture rigoureusement calibrée mesure de diamètre 15/100 de millimètre. Cet éjecteur s’engage dans un tube plus
- Fig. 3. — Coupe de bec renversé à gaz de pétrole.
- A, bunsen; B, bouchon de remplissage ; B,, valve à air; B2, tube de remplissage dosé; G, tronçon de canalisation (o,6o avec raccords); D, manchon soie à bague de stèatite ; E, éjecteur; E(, écrou de serrage de l’éjecteur; F, réflecteur émaillé blanc;
- G, vaporisateur en acier avec filtre et aiguille; G,, poignée en bois; G2, manche en laiton ; G.-,, siège d'aiguille; H, corps de lampe tonte spéciale ; I,brûleur avec sa grille; J, porte-manchon à griffes ; K,
- K,, chapiteau émaillé en tôle d’acier; L, coupole émaillée en tôle d’acier ; M, manomètre; N, cheminée d’échappement ; O, tube d’aspiration avec filtre en laine; PP, réservoir couronne en tôle d’acier et accessoires brasés ; R, robinet d’alimentation ;
- S S S, flèches indiquant la sortie des gaz brûlés.
- Les flèches se trouvant à droite et à gauche de la lettre F, indiquent le passage de l’air frais pour la combustion.
- gros, le bunsen proprement dit 8, muni d’une ouverture latérale d’aération 8', bunsen qui se recourbe vers le haut 9 et conduit le mélange gazeux dans l’axe 10 et au-dessous du serpentin gazéificateur.
- L’examen de la figure montre clairement que la flamme issue de ce bunsen vient chauffer directement le gazéificateur et que son rayonnement latéral contribue dans une certaine mesure également à échauffer les tubes abducteurs, qui lui sont accolés.
- Pour assurer le fonctionnement continu de cette petite usine à gaz en miniature il suffit, après , avoir donné une pression suffisante à l’intérieur du réservoir, de porter à la température convenable le serpentin du gazéificateur avec la flamme d’un tampon d’ouate imbibé d’alcool et d’ouvrir le robinet qui commande l’arrivée du pétrole à ce gazéificateur pour voir s’allumer le bunsen.
- Celui-ci, réchauffant constamment les parties ’ métalliques qui le surmontent, provoque ainsi sa propre alimentation et le fonctionnement de l’appareil se trouve maintenu aussi longtemps que lui arrive le pétrole contenu dans le réservoir inférieur.
- Rien de plus aisé, maintenant que nous nous trouvons en possession d’un bunsen à gaz absolument semblable à celui d’un bec Auer, que de
- compléter la ressemblance en lui superposant un manchon dont l’éclat atteste immédiatement l’identité absolue des deux appareils. En simple crochet vissé au milieu du couvercle du gazéificateur permet l’accrochage de cet accessoire. Il ne reste plus qu’à transformer par quelques détails secondaires l’appareil ainsi constitué en une lampe portative aussi élégante qu’on pourra le désirer (%• 2).
- Le procédé de gazéification que nous venons d’exposer s’applique aisément, on le conçoit, à toutes les formes d’appareils d’éclairage par incandescence usitées avec le gaz d’éclairage. La lampe P.I.R., dont nous donnons ci-contre la figure et la coupe (fig. 3 et 4) montre, par exemple, comment on peut réaliser ainsi des appareils à bec renversé d’une puissance éclairante de 300 bougies ou même davantage.
- La consommation du pétrole dans ces appareils, étant extrêmement réduite par rapport à leur luminosité, il en résulte, contrairement à ce qu’on pourrait supposer, que la dépense de pression à exercer sur la surface du liquide contenu dans le réservoir inférieur est extrêmement faible. Pour une lampe de 60 bougies, quinze coups de pompe de bicyclette suffisent à assurer le fonctionnement de l’appareil pendant une vingtaine d’heures, ce qui permet d’assurer largement l’éclairage pour la plus longue séance sans intervention d’aucune sorte.
- La nouvelle forme de gazéification du pétrole lourd que nous venons de décrire constitue un progrès notable sur celles qu’on avait imaginées jusqu’ici. Elle permet de réaliser des éclairages de toutes puissances en des lieux où n’existent ni gaz, ni électricité, sans canalisation d’aucune sorte. Elle mérite à ce titre d’être signalée aux lecteurs de La Nature. A. Breton.
- Fig. _/. — Lampe P.I.R. à bec renversé.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, s Paris.
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- LA NATURE. — N° 2444. : ................. —'y: 5 FÉVRIER 1921
- L’ASTRONOMIE PRÉHISTORIQUE EN SCANDINAVIE
- La province de Bohuslân, originairement norvégienne et maintenant suédoise, contient la plus abondante collection de gravures de rochers Scandinaves de « helleristninger » suivant le terme du pays. Les dessins jusqu’ici découverts ont été réunis et reproduits par Baltzer, dans ses Glÿphes des Rochers du Bohuslân, publiées à Gothcborg en deux séries, en 1881 et 1891.
- Les savants ont longuement disculé de toutes ces inscriptions mystérieuses, cherchant des termes de comparaison dans les légendes connues delà mythologie nordique, mais les résultats ont été maigres.
- En regardant la planche 49-50 de la série I de
- à des chiens, il ne faut pas s’en étonner, le lion étant un animal étranger à la Scandinavie.
- Au-dessous, une troisième paire représente deux personnes presque identiques, tenant des bâtons et se regardant, nous pourrions les identifier avec Castor et Pollux. Un troisième personnage tournant le dos au présumé Pollux, nous fait supposer qu’il s’agit du Cocher. Un géant brandissant sa hache, un peu plus à droite pourrait être le géant Orion tandis que les deux personnes à gauche des Jumeaux seraient Hercule et le Bouvier. L’animal allongé, à droite des lions, semble être le Lynx. Un cerf au-dessous des Géniaux pourrait être le Dragon, un autre
- Taures u
- Etoile Polaire
- Grande a Duras
- Fig. i. — Gravure des rochers de Bohuslân, paroisse de Tanum, d'après Baltzer.
- Série I, pi. 49-5o.
- Fig. 2. — Constellations visibles dans le ciel de Bohuslân, du- 23 septembre au 21 octobre.
- Baker (fig. 1) je fus brusquement frappé de ce qu’elle contient une représentation évidente de la Grande Ourse et de la Voie Lactée dans leurs positions respectives, exactes. Cherchant plus bas, au-dessous d’une fente du rocher, je trouvai une série de signes rappelant pour la plupart les signes classiques du zodiaque dans leur suite régulière: le Cancer près du Petit Chien, le Poulain derrière Pégase, puis le Capricorne.
- Aucun doute ne semblant possible, il .restait à interpréter les figures situées entre ces deux groupes sur la planche de Baltzer.
- Je notai tout d’abord deux paires d’animaux se tenant vis-à-vis. Just Bing les a comparés à des pigeons stéréotypiques existant sur de nombreux monuments Scandinaves. Mais, si l’on cherche à interpréter la gravure dans le sens d’une carte astronomique, on doit rejeter cette interprétation et identifier ces deux paires d’animaux avec les deux Chiens et les deux Lions; si les deux animaux inférieurs ressemblent
- plusbasl’Unicorne; ces deux animaux étantétrangers à la faune Scandinave, leur transformation en cerfs 11’a rien que de naturel.
- Finalement, la croix au-dessus du Lynx correspondrait à la Mouche.
- Ainsi, les Constellations comprises entre la Grande Ourse et le Zodiaque seraient toutes représentées en une suite partiellement confuse. Si notre interprétation paraît discutable en certains points, sa justesse en général est appuyée par ce fait que toutes ces figures astronomiques sont visibles dans le ciel de Bohüslan du 25 septembre au 21 octobre, pendant l’équinoxe d’automne (fig. 2).
- On trouve d’ailleurs dans les œuvres de Baltzer d’autres cartes du ciel intéressantes. La figure 5 représente les planches 5 et 4, n° 45, de la série IL On y voit une longue série de signes astronomiques, dans un ordre parfaitement correct,, et sans figures accessoires entremêlées. Au milieu, la Grande Ourse vraiment parfaite : au-dessus l'Étoile Polaire; à.
- • G. — 8-1.
- 49’ Année — 1" Semestre.
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- L’ASTRONOMIE PREHISTORIQUE EN SCANDINAVIE
- Fig. 3. — Gravure des rochers de Bohuslàn, Fig. 4. —- Gravure des rochers de Bohuslàn,
- d’après Ballzer. d’après Ballzer.
- Séné II, pl. 3 et 4. Sériel, pl, 4 r.
- droite, se suivant, le Lynx, les Gémeaux, Orion; à gauche, le Bouvier; au-dessous le Cancer et le Lion, ce dernier s’étendant le long d’une figure de bateau. Si le lecteur pouvait encore concevoir un doute sur l’exactitude de notre interprétation, il lui suffirait de jeter un coup d’œil sur les trois figures symboliques à gauche de la gravure : le Serpent, la tête tournée à gauche, imitant presque exactement la position des étoiles de celte constellation; les deux Chiens, l’un debout, l’autre couché (si le dernier est moins reconnaissable, sa queue courbée est indiscutable). La carte correspond aux constellations visibles dans le ciel du 17 au 21 janvier; le choix des signes est en grande partie identique à celui de ]a gravure précédemment examinée, seuls les signes du zodiaque manquent.
- Une troisième carte apparaît dans la planche 41 de la première série de Baltzer (fig. 4). On y note : Boisson, Dauphin, Serpent, Scorpion, Archer, Renard (ou Chien?). Les quatre premiers se suivent correctement; l’Archer et le Renard semblent déplacés trop à droite, pour former peut-être une scène de chasse séparée. Les constellations correspondantes se voient dans le ciel du 9 juin au 11 juillet. La présence du scorpion, animal inconnu en Scandinavie, nous paraît concluante pour l’interprétation de ce dessin symbolique.
- Les planches 1 et 2, n° 6 de la série II contiennent un homme tenant un cheval surmonté d’un groupement de points où l’on reconnaîtra le Cocher et Cassiopée (fig. 5). Les planches o et 4, n° 15 de la même série, représentent probablement la Voie lactée, etc.
- Fig h. — Attire gravure, d’après Ballzer Série II, pl. 1 et 2.
- . Ces gravures des rochers de Bohüslan nous permettent de découvrir des cartes célestes préhistoriques au Danemark.
- L’archéologue Henry Petersen a examiné, dans ses Aarboger for nordisk Oldkyndighed, 1875, p. 402 et suivantes, les représentations astronomiques au Danemark. De ses recherches, il ressort que les images du Soleil et les dépressions en forme de coupe se rencontrent principalement dans le North Sealand, ou plus précisément dans la région autour de l’Iselfjord. C’est là aussi que fut trouvé le fameux char du Soleil de Trundholm et de très nombreuses gravures sur pierres du Soleil. Cette distribution géographique semble indiquer une influence Scandinave. Plusieurs des rochers gravés du Danemark se trouvent à l’intérieur de tombes mégalithiques et, d’après Henry Petersen, peuvent appartenir à l’âge de pierre. D’autres, comme les deux pierres, trouvées à Ods llerred, avec des images du Soleil et des bateaux, sont vraisemblablement de Page du bronze, comme la plupart des gravures de Bohuslàn.
- Nous croyons avoir découvert deux cartes célestes sur deux pierres de tombes mégalithiques. Ces pierres n’ont pas de signes symboliques, comme celles de Tanum, mais présentent trois séries de trois points comme dans la figure 5, correspondant vraisemblablement à la partie inférieure de la Grande Ourse. En outre, les deux pierres montrent le chariot caractéristique. La pierre de Venslev (fig. G), a, au-dessus de la Grande Ourse, un point isolé, l’étoile polaire et au-dessus encore, deux groupes de points moins aisément identifiables bien que l’un en carré puisse être Céphée et l’autre en
- Cocher
- • • •
- Fig. 6. — Pierre gravée de Venslev, d’après Aarboger f. nord. Oldkyndighed, i8j5.
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- LA HOUILLE BLANCHE DANS L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
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- W Cassiopée; à droite, nous notons l’image caractéristique du Cocher.
- La pierre de Dalby (fîg. 7) est placée au sommet d’un dolmen. Thorkild Gravlund, qui a découvert ses gravures, a déjà identifié quelques-uns de ses points avec la Grande Ourse. La figure stellaire entière est moins nette que sur la pierre de Venslev. Nous y reconnaissons cependant le Lynx, le Lion, la Vierge, le Bouvier, avec leurs étoiles caractéristiques. Les rapports de la Grande Ourse et du Lynx sont exacts; ceux du Lion, de la Vierge et du Bouvitr le sont également, mais la distance de la Grande Ourse au Bouvier est beaucoup trop grande.
- Il faut remarquer que les plus complètes des gravures de rochers générale-
- iSignes peu lisibles
- . Lignes ajoutées pour mettre en ét/ic/ence les constellations
- représentent ment le ciel à des moments caractéristiques de l’année : équinoxes,
- solstice d’été. Ce fait augmente leur signification religieuse et indique leur rapport avec les fêles annuelles. En outre, ces préoccupations astronomiques peuvent s’expliquer par le fait que les étoiles servaient déjà de guide au commerce mari-lime«du sud vers le nord.
- Les gravures étaient-elles faites de souvenir ou
- d’après des dessins servant de modèle? car on peut exclure, croyons-nous, la troisième hypothèse d’une gravure directe pendant la nuit, le travail étant alors trop difficile.
- La plupart ne sont pas plus exactes qu’on peut attendre d’une gravure de mémoire. Toutefois, une au moins (fig. 3), est si remarquablement correcte, qu’il semble difficile qu’elle ait été faite sans le secours d’un modèle. On pourrait donc supposer que le graveur a fait de nuit sur quelque pièce de bois un modèle qu’il a transféré de jour sur la pierre.
- Des critiques sceptiques ne manqueront pas de trouver nos hypothèses trop peu fondées. Cependant certains archéologues Scandinaves ont déjà essayé de montrer que des relations maritimes directes existaient entre le nord du Jutland du sud dès l’àge de
- Fig. /. — Pierre gravée de Dalby, d'après le croquis de.M. Gravlund.
- et les lointaines contrées pierre.
- Nous n’aborderons pas ici ce très difficile problème, mais nous espérons que cette esquisse sera suffisante pour attirer l’attention des savanis compétents sur l’énigme passionnante des gravures de rochers Scandinaves. Dr M. Sciioxfeld.
- LA HOUILLE BLANCHE
- ET L’AVENIR DE L’AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
- M. 11. Catherine a publié, dans le numéro de La I Nature du 6 novembre 1920, un intéressant article sur | la houille blanche.au Congo. Des résultats d’une dure mission hydrographique en Afrique Equatoriale, de documents publiés ou encore inédits, je crois pouvoir tirer quelques renseignements complémentaires qui ne manqueront pas d’intéresser les lecteurs de ce journal, et qui, en renforçant la thèse développée par M. Catherine, viendront, sur plusieurs points importants, la compléter très utilement.
- Si le Congo Français est loin d’être mis en valeur, on le doit aux erreurs du régime des concessions, à l’absence d’une politique de réalisation, et à l’indifférence quasi générale de la métropole. L’organisation embryonnaire des transports fluviaux dans le bassin français a laissé accréditer la légende des dangers de la navigation, et maintenu trop longtemps, avec des moyens insuffisants, un prfx de revient beaucoup trop élevé de la tonne kilométrique.
- L’exploitation des produits du sol et du sous-sol a été paralysée par les tarifs de transport, aussi bien sur la voie ferrée belge que sur les lignes de navigation : seuls les produits de spéculation (ivoire et caoutchouc, par exemple) ont pu, avant la grande guerre, sortir du Moyen Congo. Les richesses agricoles ne peuvent circuler dans ces conditions économiques désastreuses, elles sont cependant considérables, et n’attendent que l’organisation des voies de communication nécessaires.
- Les grandes voies fluviales du Congo Français ne sont pas impraticables à la navigation : le Congo et l’Ouban-gui oflrent, en effet, des profondeurs variant de 5 à 30m. sur 900 km. de longueur, et dont le minimum, au plus i bas étiage, est supérieur à 1 m. sur 1200 km. de longueur, entre Brazzaville et Bangui. L’aménagement des passages difficiles aux eaux basses, soit par fonds de sable (passe française du Stanley-Pool et cuvette centrale de Bolobo), soit par fonds dérochés (secteur Bétou-Bangui et surtout seuil de Zinga), a fait l’objet de
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- projets d’études et de travaux publiés en partie dans mon Rapport de mission (*) et approuvés en 1912 par le Comité des Travaux Publics des Colonies.
- Le matériel naval, la méthode d’exploitation, l’organisation d’un service de balisage et pilotage, ont également fait l’objet d’études insérées dans le projet d’emprunt dé 1912. Malheureusement, ce projet, préparé à la faveur de l’émotion légitime soulevée en France au moment de la signature de l’accord franco-allemand du 4 novembre 1911, a subi, comme tant d’autres, de tels délais de discussion, que l’emprunt a été seulement voté en juillet 1914, à la veille de la guerre. Tout est à. reprendre aujourd’hui, et le Gouverneur Général actuel de l’Afrique Equatoriale Française, M. Augagneur, n’aura pas trop de toute son énergie pour réaliser l’outillage économique nécessaire, dont toutes les données sont connues.
- J’ai d’ailleurs personnellement défendu depuis dix ans cette thèse, qu’avant tout il convient d’organiser au Moyen Congo les voies fluviales, en vue d’une exploitation rationnelle.
- Les études relatives à la Sanga, à la N’Goko, à l’Alima et à la Likouala-Mossaka sont encore inédites. Sans donner de détails, je dirai simplement que les vapeurs à hélice et les chalands de la Mission hydrographique, calant '1 m., sont montés en 1911 et 1913, au moment des plus basses eaux connues jusqu’à ce jour, et sans aucune difficulté, jusqu’à Bayanga dans la Sanga, Souf-flay dans la N’Goko, Bangui dans l’Oubangui, Makoua dans la Likouala, Lékéti dans l’Alima, explorant ainsi en détail plus de 3500 km. de voies parfaitement navigables et démontrant la possibilité de leur utilisation à des prix de revient très accessibles au transport des produits agricoles du pays.
- Car là est la clé de la mise en valeur du centre congolais : exploitation de la forêt par la mer et par les fleuves, et installation de cultures vivrières nécessaires à la main-d’œuvre européenne et indigène. L’élude de l’outillage industriel et agricole, les perspectives mêmes de découvertes de nouveaux produits, sont encore éclairées par les résultats de la mission hydrographique, qui comprennent un examen aussi complet que possible du régime hydraulique des fleuves congolais, et qui ont donné d’intéressants renseignements sur les crues, les courants et les débits des fleuves, ainsi que sur la permanence d’un fonds rocheux, très proche de la surface d’alluvions.et qui recèle vraisemblablement des richesses minières encore inconnues.
- Le Congo et ses. affluents au Sud de l’équateur ont .2 crues annuelles. L’Oubangui, le Sanga et leurs tributaires ont une seule crue (même régime que le INil). Si l’on rapproche ces constatations de la configuration topographique des territoires formant la cuvette congolaise, on met en évidence des moyens naturels d’irrigation formidables, et même, comme l’a montré M. R. Thys (a) en 1914, la possibilité de régulariser le régime de la navigation en constituant de puissants bassihs de chasse au niveau des sources (région des lacs centre-africains).
- J’ai montré récemment (5) comment ces réserves hydrauliques permettent d’envisager la transformation
- 1. Mission hydrographique Congo-Oubangui-Sanga, par M. II. Roussilhc, 1913, E. Larose, éditeur.
- 2. Essai sur l'amélioration du fleuve Congo. (Compagnie du Congo pour le Commerce et l’Industrie], Librairie Falk, Bruxelles.
- 3. Congrès d’agriculture coloniale, 1914, section des Irrigations. Rapport sur l’Afrique Equatoriale Française:
- L’AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
- des berges incultes de l’Oubangui, du Congo et de la Sanga en vastes rizières, et comment l’exploitation rationnelle de la foret, combinée avec l’amélioration des conditions de la navigation, permettrait de remédier à la malheureuse situation actuelle de la Colonie du Moyen Congo. J’ai eu l’occasion d’exposer cette situation à l’actif Gouverneur de cette Colonie, M. Alfassa, ainsi qu’à son chef direct, M. Augagneur. Il faut leur faire crédit, jusqu’à ce que la métropole ait consenti l’effort financier nécessaire, et jusqu’à ce qu’on ait compris la stérilité des missions temporaires, dont les études sont perpétuellement recommencées, mais dont les projets sont si rarement exécutés.
- M. Catherine a cité dans son article des différences d’altitude qu’il donne comme des seuils infranchissables, et qui ne sont en réalité que les variations normales du profil en long de la surface des eaux.
- En amont de Brazzaville, si on rapporte les altitudes à la cote déplus basétiages du Congo (289 m.), on obtient les résultats suivants : ,
- Congo. Distances. Dénivella- tions. Pente moyenne au kilomètre.
- Brazzaville-Couloir. . 3'1\ 3m,3 0”,10
- Couloir -Tchoumbiri. 204\ 22“, 4 0ra,ll
- T choumbiri-Mossaka. 17t>k. 7“,1 0“,05
- Oubangui.
- Mossaka-Bétou. . . 589k. 21”, 1 0“,04
- Bétou-Mongoumba. . 73k. 3m,2 0“,05
- Mongoumba-Zinga. . 9k. 0m,4 0m,04
- Zinga-Beauséjour. . 5k,5 85k. lm,2 ü”,55
- Beauséjour-Bangui. . 31",8 0™,04
- Sanga.
- Mossaka-N’Gombé. . 245k. 11“, 9 0“,05
- N’Gombé-Ouesso . . 269k. 18“,8 0\07
- Ouesso-Bayanga. . . 220k. 36“,8 Um,16
- N’Co/co.
- Ouesso-Tibundi. . . 62k. 3”,7 0m,06
- Tibundi-Chama. . . 70k. 9m,0 0“,14
- Seuil de Chama. . . tk. 0“,25 0“,25
- Chama-Souîilay. . . 57k. 5m,3 0“,14
- On obtient ainsi les dénivellations totales suivantes
- Tchoumbiri. . . . 23m,7 au-dessus de Brazzaville.
- Mossaka........ 52m,8 (Pointe Hollandaise).
- Bangui. ..... 62m,5
- Ouésso......... 65m,5
- Soufflay....... S0m,8
- Mais, comme je l’ai dit plus haut, ces différences de niveau, rapportées à de longues distances, ne correspondent pas à des seuils, mais à la pente naturelle des eaux. La valeur moyenne de la pente (5 à 14 cm. au km) correspond à des courants de 0 m. 50 à 2 m. à la seconde : les fleuves considérés sont donc tout à fait propres à la navigation commerciale.
- Ils constituent en outre une richesse permanente colossale ,en eaux d’irrigation : la superficie de la zone inondée par les crues (une fois par an au Nord de l’équateur, deuxfoispar an au Sud) dépasse 5 millions d’hectares, mais aucun essai n’a encore été tenté pour l’utiliser, pas plus au point de vue agricole qu’au point de vue industriel.
- L’énergie hydroélectrique n’a fait encore l’objet d’aucune étude sérieuse de la part des spécialistes. Pour la région même des rapides sitùés soit à l’amont (Zinga, Bayanga, Chama), soit à l’aval (Brazzaville) j’ai toutefois donné en 1912 quelques renseignements précis sur le régime hydraulique, qui permettent de comprendre l’imporlanee de la question.
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- LA HOUILLE BLANCHE DANS L'AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
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- En aval de Brazzaville, à quelques kilomètres en amont des premières chutes, la configuration du fleuve est la suivante :
- À l’éliagc moyen.
- Largeur de la section d’écoulement. . 'J.G00m.
- Profondeur moyenne................... 17m,7
- Surface de la section. ....... 28.267“’
- Vitesse moyenne à la seconde. ...
- Débit d’étiage moyen par seconde. . 50.000rac.
- En tenant compte des hauteurs de crues :
- Plus hautes eaux connues. . . 0”,75
- Plus bas étiage................. 4”, 93
- On en déduit : .
- Débit minimum................... 26.700mc.
- Débit maximum.................. 54..729m“.
- Le débit moyen mçnsuel varie de 87 à 129 milliards de mètres cubes. (Juillet et décembre.)
- Le débit annuel est, pour une année de crue moyenne, de 1214 mh.ua.rds de mètres cubes.
- [Je rappelle, à titre de comparaison, les éléments correspondants pour le Nil (d’après J. Barrois, les Irrigations en Égypte) :
- Par seconde.
- Débit minimum en année moyenne. . 410m“.
- Débit maximum — — . . 10.300rao.
- Le débit moyen mensuel varie de 1 à 24 milliards de mètres cubes, le débit annuel, en crue moyenne, est de 94 milliards de mètres cubes.]
- « En valeur absolue (*), la crue du Congo correspond « à une augmentation de débit mensuel qui atteint « 42 milliards de mètres cubes pour 22 seulement au « Nil, et on se rend compte de l’énorme quantité d’eau, « animée d’une vitesse variant entre 1 m. et 1 m. 5 à « la seconde, dont on peut disposer dans la région de « Brazzaville, ainsi que des ressources que représente, « indépendamment du débit d’étiage, celte colossale « réserve de force, dont l’utilisation méthodique révo-« lutionnera sans doute l’activité économique de l’Afrique « Equatoriale Française, tant dans le domaine industriel « que dans le domaine agricole. »
- Une étude analogue a été effectuée sur les seuils des terminus amont de la navigation. Elle a donné les résul-
- tats suivants :
- Sanga (à Ouesso).
- En eaux moyennes. Surface delà section. 2.727”'1.
- Courant moyen. . . 0ra, 65
- Débit. ...... 1.760”c.
- Largeur de la section, 860™.
- Profondeur moyenne. 3”, 5
- N'Goko (à Soufflay).
- En eaux moyennes. Surface de la section. 465"”1.
- Courant moyen. . . 0m, 82
- Débit, ...... 383”%
- Largeur de la section. 122”.
- Profondeur moyenne. , 3m, 8
- Oubangui (à Zinga). En aval du seuil.
- A l’étiage minimum. Surface de la section. 4.280mï.
- Courant moyen. . . 0m, 19
- Débit. . ... . . 770"”.
- Largeur de la section. 726”.
- Profondeur moyenne. ‘ 5”, 9
- Ces ressources hydrauliques sont ’ évidemment peu importantes en regard delà masse énorme constituée par le Congo entre Brazzaville et la mer. Elles peuvent cependant être utilisées concurremment pour l’amélioration des biefs navigables, l’irrigation des berges et l’outillage industriel.
- 1. Rapport sur la Mission hydrographique Congo-Ou-bangui-Sangü, Roussilhe, Tome II, pages 77-78.
- Je terminerai en disant quelques mots du Bas Congo qui permettront d’envisager une nouvelle forme de la question.
- L’Afrique Equatoriale Française, dans toute sa partie centrale constituant la colonie du Moyen-Congo, et par suite pour tout l’hinterland des Colonies du Haut Oubangui et du Tchad, est directement tributaire, pour ses transports commerciaux, du chemin de fer belge de Matadi et Léopoldville.
- Jusqu’à maintenant, en l’absence de renseignements précis sur la configuration topographique et sur le régime hydraulique du Bas-Congo, de même que sur les conditions d’exploitation du splendide réseau fluvial dont le terminus aval est à Brazzaville, on a admis que le seul moyen de relier nos possessions à la mer, et de s’affranchir de la tutelle actuelle des tarifs du raihvay belge, consisterait à construire un chemin de fer de Brazzaville à Pointe Noire (ou à tout autre emplacement voisin, propre à la construction d’un port moderne).
- Rien n’est moins démontré, et j’ai proposé, en 1919, à la Société de Géographie, d’organiser une mission d’études chargée d’explorer en détail le Congo, de Matadi (terminus de l’estuaire maritime) à Brazzaville, et de faire l’inventaire des énergies hydro-électriques qui pourraient être accumulées par des barrages destinés en même temps à rendre ce bief de 300 km praticable aux navires de haute mer.
- Si la réalisation de ce problème, dont le seul énoncé a passionné à la fois de hautes autorités coloniales et des géographes éminents, était reconnue possible, la mise en valeur du centre africain serait singulièrement transformée : ce serait en effet le cargo de 4 à 5000 tonnes venant presque toute l’année jusqu’à Loukoléla (à 1000 km de la mer) desservir les lignes fluviales annexes du Haut-Congo, de l’Oubangui, de la Sanga, des deux Likoualas, de l’Alima, de la N’Kéni et du Kassaï. Ce serait l’exportation assurée des produits de la forêt et des cultures vivrières rattachées au régime hydraulique du fleuve, ce serait, pour tout résumer,, la mise en exploitation du centre africain, dans les mêmes conditions qu’en Amérique pour le bassin de l’Amazone.
- La question mérite donc au moins d’être étudiée, et je ne puis que’déplorer qu’un projet démission d’études, élaboré avec le concours du Gouverneur du Moyen-Congo et de la Société de Géographie, avec l’appui déclaré de hautes personnalités (MM. Tardieu, Messimy, Merlin et Augagneur en particulier) n’ait pu encore être exécuté. Toute la politique économique du Moyen-Congo et de- l’Oubangui Chari-Tchad dépend de l’aménagement immédiat de la voie fluviale Congo-Oubangui-Çhari, et des possibilités du rattachement direct de cette voie à la mer, dont l’étude permettrait d’établir par surcroît le bilan des forces hydro-électriques dans cette région, et de réformer, le cas échéant, les projets d’exploitation industrielle (mines, chemins de fer, etc.).
- Il faut donc espérer, conformément aux vœux très éclairés de M. II. Catherine, que la Métropole cessera de se désintéresser de ses territoires équatoriaux, et qu’un puissant mouvement d’opinion, déclenchant à la fois les initiatives privées, les concours financiers et les moyens d’action administratifs, donnera enfin à l’Afrique Equatoriale, par l’exploitation agricole, par la navigation fluviale, et par l’électrification de l’outillage industriel, la possibilité de faire fructifier et circuler les richesses incalculables qu’elle renferme. IL Roüssilhe,
- Ingénieur hydrographe en chef de la Marine.
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- CURIEUSES RÉVÉLATIONS DE L’EXPERTISE RADIOGRAPHIQUE DES TABLEAUX
- Fig. i. — Radiographie des différents supports.
- De haut en bas : Toile encollée invisible ; toile absorbante enduite de plâtre très peu employée actuellement ;
- Madapolam (2 couches de céruse comme enduit); toile gros^rain (2 couches de cé.rûs'e). .
- L’art, des truqueurs de tableaux s’est singulièrement développé de nos jours, mais les amateurs éclairés se défient maintenant de ces chefs-d’œuvre fabriqués à la grosse et les nouveaux riches eux-mêmes ne disent plus comme ce parvenu d’un vaudeville du Palais-Royal dont j’ai oublié le nom : « J’ai acheté à l’hôtel Drouot seize toiles de maîtres ou seize mètres ide toile, je ne sais plus au juste » ! Les connaisseurs deviennent, à leur tour, de plus en plus habiles à découvrir les fraudes artistiques tandis que les experts font appel aux lumières de la science pour éclairer leurs jugements esthétiques.
- Il y a quelques années déjà, M. A. P. Laurie, professeur au « Herriot Watt College » d’Edimbourg, s’était adressé à la micrographie qui, en détaillant les coups de pinceau, caractéristiques des grands maîtres, lui avait permis d’indiquer une méthode d’identification rationnelle des tableaux, les procédés d’application de la peinture ayant relativement peu changé depuis l’Antiquité. On peignait, en effel, sur toile sous les premiers empereurs romains, avec le pinceau et la brosse. Les artistes d’alors -étendaient sur cette étoffe une impression à base
- d’huile, de gomme et de colle de taureau qu’ils vernissaient ultérieurement. Toutefois ces peintres, ignorant la différence de propriété qui existe entre l’huile pure et l’huile de lin siccative, éprouvaient de grandes difficultés pour le séchage de leurs tableaux. Par la suite, on remédia à ce dernier inconvénient en imaginant le procédé au galipol ; on broyait les couleurs à l’essence de térébenthine, puis on délayait les poudrps colorées dans un vernis composé lui-même d’une sorte de résine dite galipot et d’essence de térébenthine. Le magma ainsi réalisé séchait très rapidement, aussi le préparait-on au fur et à mesure des besoins. Au cours des siècles suivants, les enseignements des diverses écoles, les modes et les goûts esthétiques des générations purent se modifier souvent, mais la technique picturale resta presque immuable. Si les Léonard de Vinci ou les Raphaël, les Romantiques ou les Impressionnistes modernes surent tirer de leurs palettes des effets très divers, ils se servirent néanmoins d'outils à peu près identiques. Toutefois les pigments colore's employés dans la peinture varièrent selon les époques ainsi que M. Laurie put s’en rendre compte en étudiant des documents artistiques de date certaine comme lés missels enluminés de l’Ecole vénitienne ou les rouleaux du Coran conservés au Bureau des Archives de Londres et
- Fig. 2. —Installation du docteur Chéron pour radiographier les tableaux.
- Une ampoule Coohdge ordinaire est placée à otn. 5o du tableau à radi ographier. La plaque s’insère entre la toile et la table servant de support.
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- REVELATIONS DE L’EXPERTISE RADIOGRAPHIQUE DES TABLEAUX
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- Fig. 3. — Photographie d'un faux Van Ostade.
- qu’illustrent des miniatures composées de 1500 à 1700 ainsi que des tableaux de peintres du xvme siècle ou même des chefs-d’œuvre plus récents.
- Grâce à ces nombreuses investigations, M. Laurie dressa une liste chronologique des pigments. Par exemple, une couleur fabriquée d’une certaine
- Fig. 4. — Radiographie du tableau ci-dessus.
- Musiciens et danseuses ont disparu. Un aperçoit à leur place divers volatifès. La tache du milieu est un cachet
- de cire apposé derrière le tableau.
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- 88 = RÉVÉLATIONS DE L’EXPERTISE RADIOGRAPHIQUE DES TABLEAUX
- Fig. 5. — Photographie d’une Vierge de Stella.
- manière, possédant telle ou telle composition, caractérise une époque, mais cesse d’être employée quelques années plus tard. L’étude des pigments colorés d’un tableau permet donc, le plus souvent, de fixer la date approximative, tandis qu’on se rendra compte s’il a été repeint, en examinant sa surface au microscope ou même, si faire se peut, sans le détériorer, en en détachant de minimes échantillons qu’on soumettra à une plus minutieuse analyse. Enfin, comme la plupart des artistes adoptaient une série de couleurs, la présence de celles-ci constitue un argument en faveur de l’authenticité de l’œuvre considérée.
- Ce sont cependant les détails du coup de pinceau suffisamment grossis qui éclaireront le mieux la religion de l’expert. Mais il ne suffit pas d’un examen superficiel à la loupe; pour rendre les résultats comparables d’un tableau à un autre, M. Laurie s’adressa à la microphotographie. Il construisit un appareil capable de projeter sur le verre dépoli une petite portion du tableau à examiner et dont il pouvait régler le grossissement à volonté entre 1 et 6 diamètres. Naturellement il se servit de plaques orthochromatiques afin d’obtenir toutes les teintes et les moindres'détails de la peinture.
- Ce procédé microphotographique donna au chimiste anglais des indications très précises tandis que, par la simple photographie, M. IL Parenty, de Lille, sut mettre en jeu la transparence indéniable des couches picturales superficielles et reconstituer de la sorte certains détails invisibles d’anciennes toiles de Rubens, de Rembrandt, du Tiften et d’autres
- grands Maîtres. Puis divers techniciens, l’Allemand Faber et le Hollandais Heilbron entre autres, aiguillèrent l’expertise des tableaux sur une autre voie qui paraît aussi simple qu’originale. Ces savants demandèrent aux rayons X de faciliter la tâche des critiques d’art et un spécialiste français, le Dr Chéron, a réussi récemment à perfectionner cette méthode radiographique dont nous allons exposer maintenant les curieux résultats.
- Quelles sont d’abord les données du problème à résoudre? L’expertise de tout tableau comporte l’examen de trois choses : la toile ou le panneau de bois constituant le support, l'enduit qui recouvre ce dernier et les pigments colorés formant l’image. Or, au point de vue des rayons X, le support se montre toujours très transparent, la toile l’étant toutefois plus que le bois (fig. 1). Quant à l’enduit, d’après des documents historiques certains, les anciens étendaient sur le bois ou la toile un mélange de carbonate de chaux et de colle offrant un minime obstacle au passage des rayons X, tandis que les artistes utilisent aujourd’hui un enduit à la céruse beaucoup plus opaque et qui, s’infiltrant à travers les fils de la toile, contrasle avec la transparence de ces derniers.
- D’autre part, les pigments colorés de l’image offrent des degrés de transparence fort variable, en relations avec le nombre et le poids atomiques des substances entrant dans leur constitution. Certaines couleurs — le blanc par exemple — composées presque «toujours de sels lourds de plomb et de
- Fig. 6. — Radiographie du tableau ci-dessus faisant apparaître retouches et dégâts.
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- zinc empêchent les rayons X de passer. Au contraire, les noirs se laissent aisément traverser. Puis entre ces limites, s’étend une « palette radiographique » aux nuances des plus diverses depuis le carmin léger, le bleu de Gobait ou le vert Véronèse un peu plus opaques, jusqu’au vermillon anglais et au lourd jaune de chrome, qui voisine, sous ce rapport, avec le bitume foncé. Enfin plusieurs pigments colorés anciens, entre autres les rouges, étaient à base de sels minéraux alors qu’on réalise actuellement les mêmes effets picturaux soit avec de la garance ou autres matières végétales, soit avec des composés d’aniline, d’une transparence beaucoup plus grande.
- D’après ces considérations générales sur la technique des peintres, le Dr Ghéron s’est rendu compte que les tableaux anciens réunissaient bien mieux que les tableaux modernes les conditions essentielles pour obtenir une bonne radiographie, c’est-à-dire la transparence du support et de l’enduit avec les opacités graduées des couleurs. Quelquefois même les peintures contemporaines, vu l’enduit assez opaque qui recouvre leurs pigments colorés plus transparents, donnent des clichés radiographiques très peu visibles.
- Voici donc Y âge d’un tableau fixé, entre certaines limites tout au moins, au moyen d’une ampoule Coolidge ordinaire (fig. 2). Le Dr Ghéron utilise les rayons mous avec 3 à 4 cm d’étincelle, et pose de 1 seconde à 1 minute et demie en mettant le tableau à une distance de 50 cm de l’ampoule, La plaque s’insère
- Fig. 8. — Radiographie du tableau ci-dessus. Aucun detail du bouquet n’apparaît sauf 3 fleurs blanches d’une couleur assez opaque pour ombrer la céruse recouvrant le support en toile.
- Fig. 7 — Photographie d'un tableau moderne.
- entre la toile et la table servant de support.
- La radiographie décèle également les truquages et les dégâts subis par les peintures, malgré la virtuosité des truqueurs ou des pasticheurs. Comme dans ce cas l’imitation a la prétention de représenler une œuvre ancienne ou que la restauration s’opérera sur une vieille toile avec des enduits et des couleurs de fabrication différente, ces travaux se traduiront sur la plaque par des images insoupçonnables sans les rayons X ou par des taches insoupçonnées à la vue.
- Examinons par exemple ce tableau attribué jadis à van Ostade. La photographie de ce chef-d’œuvre (fig. 3) représente une petite scène flamande, genre Téniers, tandis que, sur la radiographie (fig. 4), musiciens et danseurs en goguette ont disparu, à part la tête de l’un d’eux qu’avec beaucoup de bonne volonté on distingue au centre. Nous apercevons à leur place de spendides volatiles, deux paons, deux canards et deux poules ! La tache du milieu est un cachet de cire apposé derrière la toile — sans doute pour l’authentifier ! La conclusion évidente qu’impose la comparaison des deux documents précédents est que deux tableaux se trouvent superposés sur le même panneau de bois; le plus ancien est l’œuvre d’un peintre animalier que les rayons X ont su découvrir sous le faux van Ostade d’un pasticheur moderne, employant des couleurs peu opaques et qui, par conséquent, devaient s’effacer devant celles de son modeste prédécesseur étalées sur un enduit transparent.
- Diverses radiographies obtenues par le Dr Ghéron permettent également des constatations sinon aussi imprévues tout au moins très intéressantes pour se rendre compte des additions ou des contrastes entre
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- LES HAUTES PRESSIONS
- des tableaux d’époques différentes. Témoin cette Vierge cle Stella radiographiée et photographiée (lig. 5 et 6). La première épreuve re'vèle des restaurations impossibles à soupçonner vers le bas de l’original. Un autre tableau, L'Enfant royal en prière,"de l’école française du xve siècle, qui appartient au Musée du Louvre, fut étudié de la même manière par le savant radiologue, les conservateurs supposant que le fond primitif du tableau avait subi des dégradations importantes, masquées probablement au siècle dernier, à l’aide du fond noir uniforme existant aujourd’hui. La radiographie confirma cette hypothèse, et révéla, en outre, des dégâts très importants dans le paysage plus clair
- apparaissant à travers le fond noir actuel, très transparent aux rayons X.
- Commentons, pour terminer, la photographie et la radiographie d’un tableau moderne représentant un bouquet dans un vase (fig. 7 et 8). Cette dernière est, en effet, très caractéristique. Aucun détail pictural n’apparaît sauf trois fleurs blanches, d’une couleur assez opaque pour ombrer la céruse recouvrant à cet endroit le support en toile. En définitive, grâce à l’originale méthode, récemment perfectionnée par le D1' Chéron, les radiographes pourront faciliter, dans bien des cas, la tâche des experts en tableaux et des critiques d’art.
- Jacques Boyer
- LES HAUTES PRESSIONS
- Les expériences du Dr Bridgmann.
- Nous vivons dans un monde où la pression ne varie que de très peu aux environs de la pression atmosphérique et nous sommes habitués à ne considérer les propriétés de la matière que dans les conditions ordinaires de pression. Cependant, nous savons que ces propriétés peuvent varier d’une façon remarquable lorsqu’on atteint les régions des hautes pressions ; ce n’est pas vrai seulement pour les gaz qui se prêtent plus facilement à ce genre d’expériences, mais aussi pour les liquides et les solides.
- James Thomson et son fds, l’illustre William Thomson, devenu lord Kelvin, ont montré, dès 1852, que par l’augmentation de pression, le point de fusion de l’eau s’abaissait; cette propriété est particulière aux corps qui occupent un volume plus grand à l’état solide qu’à l’état liquide; au contraire, pour ceux qui augmentent de volume en fondant, le point de fusion s’élève lorsque la pression s’augmente. C’est là un exemple remarquable des changements de propriété des liquides et solides suivant les variations de pression; mais les investigations de Thomson n’ont été effectuées qu’à des pressions relativement faibles.
- Le domaine des hautes pressions a été exploré plus tard par C. A. Parsons* et surtout par Tammann, de 1897 à 1900, qui s’est livré à des recherches très étendues, aujourd’hui classiques, sous des pressions allant jusqu’à 3000 kg par cm2.
- Un savant des Etats-unis, le Dr Bridgmann a élargi encore le domaine des hautes pressions accessible aux investigations physiques, il a réalisé des dispositifs qui lui ont permis d’expérimenter sous des pressions atteignant 20 000 kg par cm2.
- Pour donner une idée de l’ordre de grandeur de semblables pressions, rappelons que la pression développée dans l’âme des canons les plus puissants est de l’ordre de 2000 kg par cm*. La pression au point le plus profond de l’Océan est d’environ 1000 kg par cm2.
- Én supposant la densité moyenne de la croûte ter-. restre égale à 2,5, la pression de 20 000 atmosphères est celle qui régnerait à 80 km de profondeur.
- Il n’ésf pas très difficile d’exercer sur des solides des pressions de cet ordre ; mais il en va tout autrement lorsqu’il s’agit, comme se le proposait le Dr Bridgmann, d’opérer sur des liquides contenus nécessairement dans des récipients solides. ;
- M. Bridgmann a réussi à construire un tube analogue à un tube de canon pouvant résister aux pressions extraordinaires qu’il se proposait de réaliser, et à assurer à toutes pressions l’étanchéité des joints. Il a pu ainsi atteindre des pressions de 40 000 atmosphères, mais il n’a effectué de mesures précises que jusqu’à 20 000 atmosphères.
- Parmi les observations intéressantes faites à ces hautes pressions, on peut relever l’augmentation extraordinaire de rigidité éprouvée par les substances molles et plastiques dans les conditions usuelles. C’est ainsi que la paraffine sous pression de 20 000 atmosphères devient plus rigide que l’acier doux. Le caoutchouc mou, à ces pressions, devient et dur cassant, et se fissure comme du verre; de l’acier doux en contact avec le caoutchouc pénètre à l’intérieur des fissures de ce dernier, comme le ferait dans les circonstances ordinaires une substance plastique refoulée dans les fissures d’un corps dur.
- L’étude la plus intéressante exécutée par le Dr Bridgmann est celle de l’eau. Tamman avait déjà obtenu en opérant jusqu’à 3000 atmosphères des résultats remarquables ; il constata, en dehors de la glace ordinaire, l’existence de 2 espèces de glaces différentes qu’il baptisa glaces n°s II et III; la glace ordinaire ou glace n° I, est plus légère que l’eau et son point de fusion s’abaisse régulièrement quand la pression augmente. A la pression de 2200kg, le point de fusion est — 22°. Alors se forme, quand la pression augmente, la glace III qui est plus lourde que l’eau et dont par suite le point de fusion s’élève quand la pression augmente.
- Au-dessous de cette température, on observe également l’existence d’une autre espèce de glace, la glace n° II, la distinction entre la glace II et III s’établit par le fait suivant : à la température de — 55°, on observe la transformation de la glace n° I en glace ri® II sous la pression de 2100 kg; le phénomène s’accuse par un changement de volume ; mais la même glace n° I peut encore se transformer sous la pression- de 2250 kg, et l’on obtient la glace n° III, dont le volume à ces mêmes température et pression est différent du volume de la glace n° I ou n° If.
- M.. Bridgmann a repris ces expériences, mais sur un plus vaste, domaine de pression, et il a constaté l’existence de 2 autres variétés de glace qu’il'désigne sous le terme déglacé V et VI. Toutes deux sont plus lourdes que l’eau.
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- La glace Y à été observée entre —10° et 0°; la glace VI entre —10° et -f- 80°; son point de fusion est de + 80° lorsque la pression atteint environ 20 000 kg; M. Bridgmann a donc pu former de la glace à une température où d’habitude l’eau est presque à l’ébullition.
- Le Dr Bridgmann a également entrepris des études approfondies sur les transformations du phosphore sous forte pression, sur les variations de conductibilité électrique des différents métaux suivant la pression et sur la compressibilité d’un très grand nombre de corps.
- A cet égard, il a fait les curieuses constatations qui suivent : la plupart des métaux à 0° centigrade et sous des pressions de l’ordre de 12 000 kg prennent des volumes inférieurs à celui qu’ils auraient sous pression atmosphérique, à la température de zéro absolu; par contre leur résistance électrique, qui tend vers zéro au voisinage du zéro absolu, n’est modifiée que dans une faible proportion dans le métal pris à 0° centigrade sous très hautes pressions.
- A. T.
- LE GONAKÉ, SUCCÉDANÉ AFRICAIN DU QUÉBRACHO
- Depuis quelques mois, la presse coloniale publie fréquemment des informations au sujet d’essais d’utilisation d’un produit tannant africain encore peu connu, le Gonaké (*) du Sénégal, Bagana du pays bambara, Sont pods du Soudan Egyptien. La matière première en question est constituée par la gousse d’une Mimosée arborescente (Acacia arabica Willde-now), dont l’habitat s’étend à la fois sur les bassins du Sénégal, de la Gambie, du Niger et du Nil, et sur une partie importante des Indes Britanniques, où elle est connue sous le nom de « Babul ». Il existe en Afrique Occidentale deux variétés au moins de cet acacia, l’une spontanée, commune dans la zone d’inondation des fleuves, où elle forme en certains endroits des massifs importants (forêt du Gorgol, dans le bassin du Sénégal, notamment), l’autre multipliée par l’indigène, et dont on rencontre fréquemment quelques pieds à l’intérieur ou aux alentours des villages (variété adansoniana de Dubard). La première se distingue par son port plus élevé (certains sujets ont plus de 12 mètres de hauteur), et, surtout, par ses gousses très fortement étranglées entre les graines. La forme des villages donne des gousses aplaties, plus ou moins arquées et contournées, longues de 6 à 15 centimètres, larges de 17 à 20 millimètres, à bords ondulés, d’abord recouvertes d’un court duvet velouté blanchâtre, grisâtres et ridées quand elles sont sèches. Elle n’a guère que 4 à 8 mètres de hauteur à l’état adulte.
- Chez les deux variétés, l’écorce, qui renferme elle-même 20 à 30 pour 100 de tanin, est de couleur noirâtre et de structure fibreuse. Les feuilles, bipen-nées, sont accompagnées de deux épines stipulaircs blanchâtres, rigides. Les fleurs sont groupées en
- 1. Gonaké est le nom ouolof. Les Européens prononcent généralement gonakié.
- capitules globuleux, d’un beau jaune, de 15 millimètres de diamètre environ.
- D’après les nombreuses analyses effectuées par M. P. Ammann, chimiste chargé d’une mission d’études industrielles par le Gouvernement général de l’A. 0. F., les gousses de la forme sauvage récoltées avant dessiccation ont une teneur en tanin comprise entre 35 et 41 pour 100 (dosage par le permanganate). Des gousses de la variété cultivée ont donné au même chimiste 45 de tanin pour 100 de matière sèche.
- Avant la guerre, l’Angleterre recevait déjà de temps à autre de l’Ouest Africain des gousses d’Acacia arabica, sous le nom de « Gambia pods». Depuis ces dernières années, différents essais de ce produit ont été faits sur le continent, en France, en Belgique et en Italie. Les résultats ont été satisfaisants. Dans un article sur les matières tannantes coloniales, M. Paul Groux, Administrateur-délégué de la Tannerie de la Gironde, écrivait l’année dernière : «... du Sénégal encore, des échantillons de gousse de konakié, importés depuis 1914, furent examinés par des tanneries et fabriques d’extraits.. Le tanin très clair de ces gousses en fait une matière première excellente, et si le noyau contient une matière colorante violette désagréable, il n’est certainement pas au-dessus de la compétence de nos industriels d’exploiter ce produit en éliminant cette imperfection... » (*). Les tanneurs belges font actuellement l’essai des gousses du même acacia, qu’ils tirent du Soudan Egyptien, où elles portent le nom de « Sant pods », et s’en montrent très satisfaits. Enfin, ce produit est également demandé par les tanneries de Turin.
- Les gousses de Gonaké, utilisées par les tanneurs
- 1. Bulletin de la Chambre d’Agriculture de la Cochin-chine, n° 175, mars-juin 1919.
- Fig. i. — Acacia arabica Willdenow.
- Forme sylvestre (feuilles réduites par rapport aux gousses).
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- LE GONAKÉ, SUCCÉDANÉ AFRICAIN DU QUÉBRACHO
- indigènes, se rencontrent sur certains marchés des vallées du Sénégal et du Niger, mais seulement en petites quantités. Je les ai vu vendre avant la guerre à raison de 0 fr. 10 le kilo à Nyamina, 0 fr. 05 à Barouéli et 0 fr. 03 à San. Le commerce sénégalais pourrait en réunir des stocks importants, en organisant l’exploitation des peuplements spontanés, notamment dans les cercles deKaédi et de Matam (1). D’autre part, les essais poursuivis dans la vallée du Niger, par la station agronomique de Koulikoro, avec la forme adamoniana, ont montré que l’arhre se prête bien à la culture. Il se multiplie facilement par graines et se transplante sans aucune difficulté à un an. Il a une croissance assez rapide et est peu exigeant quant à la richesse du sol, Il semble se plaire particulièrement dans les terrains argilo-siliceux. Des expériences faites avec la forme indienne sur la Côte de Golconde, ont montré que la présence d’eau salée dans le sous-sol ne met pas obstacle à sa venue (2), ce qui permettrait de l’utiliser avantageusement pour le reboisement du Bas-Sénégal, dans des stations où le Filao ne réussit pas.
- Dansdebonnes conditions de végétation, un arbre de 4 ans a déjà donné plusieurs kilos de gousses ; à partir de la cinquième année, le rendement moyen, pour une plantation serrée, à 6 mètres sur 6, est de 5 kilos au minimum,, ce qui donne un rendement à l’hectare de 1387 kilos de gousses récoltées avant dessiccation mais pesées sèches (la dessiccation fait perdre aux gousses vertes 50 pour 100 environ de le,ur poids), Un arbre adulte isolé, de bonne venue, produit annuellement de 25 à 40 kilos de gousses sèches.
- M. P. Ammann,qui a expertisé des gousses récoltées dans la plantation d’essai de Koulikoro, a trouvé qu’elles contenaient 45 de tanin pour 100 de matières sèches, et donnaient une solution aqueuse jaune clair et un précipité noir bleu avec les sels de fer (3). Il considère qu’elles constituent un excellent succédané du Sumac.
- 1. Voir, à ce sujet. Acacias. à tanin du Haut-Sénégal, par Y. Henry et P. Ammann, Paris, 1915.
- 2. Annùal Administration Rep. Forest Dept,, Madras (Northern Gicle), 1909-10.
- 5. Agriculture pratique des pays chauds, n° 55. .
- On a pensé diminuer les frais de transport en séparant des cosses les graines, qui ne contiennent pas de tanin et entrent pour 32 à 33 pour 100 dans le poids total des gousses mûres. 11 n’est donc pas inutile de noter ici que deux échantillons de poudre de gousses de Sant, contenant respectivement 60,9 et 54,5 pour 100 de tanin, préparés par le Département des. Forêts du Soudan Egyptien, ont été envoyés pour examen à l’Institut Impérial de Londres en 1910 et soumis à des tanneurs et à des fabricants d’extraits. Les experts estimèrent, d’une façon générale, que le produit trouverait difficilement un débouché sous cette forme, celle-ci se prêtant mal à l’extraction du tanin et les tanneurs préférant employer un extrait solide ou liquide,
- soluble dans l’eau. Les gousses entières, au contraire, furent jugées très intéressantes, et il fut déclaré qu’elles pourraient être écoulées en Angleterre à rai-sonde 200 francs la tonne (1).
- Les gousses du Babul des Indes Britanniques, bien que riches en tanin, ne sont généralement pas utilisées surplace pour la tannerie, la liqueur tannante préparée avec elles fermentant rapidement sous l’influence d’un Mucor. Des expériences poursuivies par le Laboratoire technique du Département de l’Industrie des Provinces-Uniés des Indes Britanniques, ont montré que l’on peut arrêter la fermentation en faisant bouillir la liqueur, en la maintenant à une basse température ou en la traitant par un antiseptique, La faible activité du Mucor sous un climat tempéré explique pourquoi la fermentation ne met pas obstacle à l’emploi des gousses d'Acacia arabica en Europe (2).
- On obtiendra un produit plus riche en tanin en récoltant les gousses avant que les graines ne soient formées, car celles-ci, qui constituent 32 à 33 pour 100 du poids total des gousses mûres, n’en renferment pas. Il convient surtout de ne pas laisser les gousses sécher sur l’arbre, Bécoltées dans ces conditions, elles colorent plus ou moins fortement les cuirs et ne contiennent qu’une proportion de tanin relativement faible. J. Vuillet.
- Chef du service d’Agricullure du Haut-Sénégal-Niger
- 1. New colonial and other tanning materials. Bulletin of the Impérial Instilute, 1913, n° 3.
- 2. Bulletin of the Impérial lnstitute, 1916, n° 4. ,
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- LE PREMIER VOL EN HELICOPTERE LIBRE MONTE
- Nous sommes heureux de pouvoir signaler un événement qui marquera une date dans l’histoire de la navigation aérienne. Le premier vol d’un hélicoptère libre monté par un pilote vient d’être réalisé. C’est à un savant ingénieur français, M. Oehmichen, que revient le mérite de cette sensationnelle réalisation. M. Oehmichen est l’auteur d’un livre remarquable récemment paru, Nos maîtres les oiseaux, dans lequel il a su mettre en évidence, avec expériences à l’appui, des phénomènes essentiels de récupération qui avaient jusqu’ici échappé aux observateurs les plus fins. Ses travaux actuels ont été exécutés à Yalenligney, au Laboratoire Oehmichen-Peugeot.
- Ceci dit, nous cédons la parole à M. Oehmichen.
- « J’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai réussi, le samedi 15 janvier vers 5 heures de l’après-midi, au terrain d’expériences de mon laboratoire de Valentigney, le premier vol en hélicoptère libre monté qui ait jamais été réalisé. L’appareil, y compris le pilote qui était moi-même, pèse 356 .kg, dont il faut déduire la force ascensionnelle d’un ballonnet stabilisateur qui est de 71 kg. Ce ballonnet, rigidement fixé à l’appareil, est destiné à lui servir de flotteur d’équilibre en luttant contre les îipements latéraux et les déversements. Les deux hélices de 6 m. 40 chacune et tournant à 122 tours, soulèvent donc un poids total de 265 kg en absorbant chacune une puissance de 8,5 chevaux. Les puissances perdues se répartissent comme suit : perte à vide dans la transmission avec courroies à 4renvois = 5,15 chevaux;
- puissance absorbée par le ventilateur de refroidissement = 1,3 çhevaux; total =6,4 chevaux. La dépense totale est donc de 17 -f- 6,4 = 25,4 chevaux.
- Le moteur est un 25 chevaux d’un type très ancien à 2 cylindres en opposition (Clément-Bayard 1910, genre Dutheil-Chalmers).
- La qualité sustentatrice brute des hélices est de 0,36 d’après la formule de Bre’guet. Leur profil, tout à fait spécial, dérive en droite ligne des théories que j’ai établies relativement à la récupération dans le vol .animal.
- L’appareil s’est élevé à six reprises à des hauteurs comprises entre 1 et 2 m., en complète liberté. Des oscillations régulières se sont manifestées dont l’amplitude était à peu près de 2 m. sans qu’à aucun moment elles aient été de nature à compromettre la sécurité. L’atmosphère n’était pas entièrement calme. Il soufflait de l’est un vent dont la vitesse était comprise entre 1 m. 50 et 2 m. J’ai été à plusieurs reprises déporté de 50 à 40 m. au cours des vols effectués et en descendant le sens du vent. La durée moyenne des vols a été comprise entre 40 secondes et 1 min. 15. Les atterrissages ont tous été normaux, mais ont donné lieu, dans la plupart des cas, à quelques rebondissements difficiles à éviter. L’appareil n’a eu aucune avarie.
- Ces vols ont été précédés de 71 autres, de durée variable, effectués sans passager mais aussi sans ballon et destinés à la mise au point de l’appareil, qui était alors maintenu à bras à cause de l’absence de tout moyen destiné à assurer la stabilité. ))
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances de décembre 1920 et de janvier «921
- Bureau de VAcadémie. — Assisté des deux Secrétaires perpétuels, M. Emile Picard pour les Sciences Mathématiques et M. Alfred Lacroix pour les Sciences Naturelles, c’est M. Georges Lemoine, de la section de Chimie, qui présidera les séances de l’Académie, au cours de 1921, en remplacement tde M. Henri Des-landres.
- L’aclion de l'oxygène sur les moûts de raisins. — Très employés en Champagne, les moûts de raisins rouges peuvent être vinifiés en blancs ou en rosés par la simple intervention de l’oxygène pur extrêmement divisé par diffusion au travers d’une paroi poreuse et sans l’appui d’aucun décolorant chimique. Pour MM. Piédallu, Malve-zin et Grandchamp, il y a simple précipitation de l’œno-cyanine et des tannoïdes colorants peroxydés.
- L’Eocène au Pérou. — Un important envoi du Pr Lis-son a permis à M. Douvillé de confirmer les hypothèses émises dès 1842 par d’Orbigny, sur le saillant du. rivage qui, au nord du Pérou, sépare Tumbez de Payta. Un Nautile, h cloisons sinueuses,^ quelques espèces signalées jusqu’ici dans le Claihorium, et de nouveaux types dePirena constituent la preuve évidente que les couches tertiaires du Pérou reproduisent presque rigoureusement lesstrates de l’Eocène de Californie, également lignitiîère et pétrolifère, dont elles sont le prolongement. .
- Les schistes lustrés des Alpes Occidentales. — Un nouveau mémoire de MM. Pierre Termier et Wilîrid Ki-lian, confirme les précédentes notes de ces géologues, èn attribuant à ces schistes le caractère d’une série cristal-lophyllienne, formée surtout de calcschistes micacés et de marbres phylliteux très cristallins, et qui doit aller du Trias à l’Eocène. Cette formation qu’on ne signale dans les Alpes françaises qu’à l’état de nappes ou de lambeaux de recouvrement isolés, caractérise la masse alpine tout entière ; on la connaît, de la Corse au col du liatschberg, sur une longueur de 2000 km., tantôt charriée, tantôt autochtone, mais toujours associée au même Trias, au même système de gneiss, enfin constamment soulignée par la présence des roches vertes.
- L’accoutumance des microbes. — Pour étudier la transmission héréditaire des caractères acquis, et sans prendre parti dans la discussion que peut soulever cette question : faut-il mesurer l’adaptation par le temps écoulé ou par le nombre de générations, MM. Charles Richet et Henry Cardot ont fait porter leurs expériences sur le ferment lactique. Ils ont acquis ainsi quelques certitudes : un caractère déterminé peut se maintenir chez les microbes pendant une longue suite de générations, l’accoutumance des microbes aux toxiques équivaut à leur accoutumance aux antiseptiques. De là cette conséquence qu’il faut alterner ceux-ci, comme les médicaments et les médications, Seuls les sels de mer-
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- cure gardent leur nocivité, mais ils sont d’action très irrégulière.
- Le point de fusion de la houille. — Sur certains charbons, l’action de la chaleur produit un ramollissement, désigné parfois sous *le nom de fusion, et qui présente une importance très grande au point de vue de la fabrication du coke, puisqu’il marque l’agglomération caractéristique delà cokéfaction. Lesessais de MM. Charpy et Jean Durand ont porté sur des échantillons de La Mure, du Clapier, de Montrambert, de Bruay et de Maries, et la technique qu’ils ont indiquée à l’Académie pour déterminer ce point de fusion, a permis d’établir qu’il y a là une caractéristique du charbon indépendante de la teneur en matières volatiles et variant dans de larges limites. Enfin, une houille oxydée par étuvage a 120°, n’est plus susceptible de fondre.
- La composition de quelques gaz de fours à coke. — Ils ont été envoyés à MM. Lebeau et Damiens soit par la Société Schneider, soit par les mines de Blanzy, soit enfin par la Société normande de métallurgie, et, des résultats fournis, on peut conclure à une différence notable avec le gaz d’éclairage : proportion beaucoup plus élevée d’azote et de méthane, en échange moins d’hydrogène et seulement des traces de benzol.
- U assimilation du gaz carbonique par les plantes vertes. — Les feuilles cueillies au soleil donnent à la distillation des corps à fonction aldéhydique : un tel fait est dù à la fonction chlorophyllienne, et la présence entrevue de l’aldéhyde formique avait amené Bayer et Berthelot à émettre l’hypothèse bien connue sur la synthèse des sucres par les feuilles vertes. Les analyses de M. Mazé ont porté sur le chêne, le marronnier, le tilleul, le peuplier, la vigne, le haricot, le chou, etc. Elles n’ont Jamais signalé la moindre trace d’aldéhyde formique, mais bien l’alcool éthylique, l’aldéhyde acétique, et l’acide nitreux, par contre le haricot et le maïs renferment, par très beau temps, l’acétylméthylcarbinolple sureau, l’acide cyanhydrique libre et l’aldéhyde glyco-lique; le peuplier, l’aldéhyde lactique. Ces derniers corps se forment par assimilation de l’acide carbonique, ils varient avec les espèces végétales, comme les composés de toute fermentation avec les espèces microbiennes, et comme eux évoluent simultanément vers la synthèse des sucres, des matières grasses ou azotées et des noyaux aromatiques.
- L’épuration des eaux d'égout. — Les boues aérées par barbotage acquièrent, on le sait, la faculté d’épurer les eaux d’égout mises à leur contact, et dès que 1’ « activité r, apparaît, on observe une chute brusque de l’ammoniaque qu’on retrouve sous forme d’azote nitreux et nitrique. Les analyses de M. Lucien Cavel ont été faites en milieu alcalin, elles démontrent nettement qu’on se trouve en présence de phénomènes microbiens; ceux-ci > s’arrêtent, comme l’a indiqué Christensen, dès qu’on acidulé, même légèrement, le milieu où évoluent les nitrobacters.
- Les phénomènes de charriage dans la région d’Avignon. — Les observations faites l’été dernier par
- MM. Pierre Termier et Léonce Jolfandleur ont permis de préciser l’âge de ces mouvements tectoniques. La succession relevée aux environs d’Alais concorde avec la coupe d’Aramon et les charriagos, s’étant effectués après l’oligocène et avant le miocène, s’intercalent probablement entre le Chattien et l’Aquifanien. Par contre il n’a pas encore été possible de rapporter à une époque déterminée les poudingues à gros galets de calcaires crétacés, qui surmontent l’oligocène sur le bord ouest de la plaine d’Alais. i
- Les détails invisibles des tableaux anciens. — C’est par erreur que M. André Chéron attribue aux Allemands les premières applications des rayons X à la délermina-tion de l’âge des tableaux, car M. Parénty en avait, bien avant Faber, montré tout l’intérêt. On sait que la transparence d’un corps auxdits rayons dépend du nombre et du poids des atomes qui le composent. Or, les anciens préparaient leurs fonds avec du carbonate de chaux et de la colle, alors que leurs couleurs étaient d’origine minérale : sels de plomb, de zinc, ocres, outremers, etc. Les -modernes emploient en général la céruse et la recouvrent le plus souvent de matières dérivées du goudron de houille. Seuls ainsi, les tableaux antérieurs à 1840 fournissent une radiographie particulièrement nette sur laquelle, d’ailleurs, on peut suivre les dégradations que le temps leur a fait subir ; de plus l’apparition de certaines figures, étrangères au tableau tel qu’il se montre à l’œil nu, permettent de voir comment changeant parfois de sujet, l’artiste a modifié son œuvre au cours de son exécution.
- Les moteurs à combustion interne. — Le moleur Diesel présente, par rapport à une installation de machine à vapeur avec chaudière à combustible liquide, une économie de 30 à 05 pour 100 de combustible, une diminution d’encombrement de 30 à 50 pour 100, enfin il supprime tout le personnel de chauffe. Or, il a été longtemps difficile d’évaluer l’importance des phénomènes thermiques produits par les gaz enflammés sur les soupapes, culasses et fonds de piston. M. Dumanois s’est préoccupé d’établir un critère de fatigue générale et il en donne la valeur en fonction de la puissance, de l’épaisseur de la paroi interne, du nombre de cylindres, de l’alésage et de la course.
- Un compresseur à numbrane. — Supprimant legrais-sage en même temps que les inconvénients des presse-étoupes et des garnitures de piston (fuites, frottements exagérés, échauffement, etc.), l’appareil inventé par M. Corblin permet de monter, en une seule phase, de la pression atmosphérique à une pression de plus de 100 kg par centimètre carré. Le gaz est comprimé en lame mince animée d'une grande vitesse, entre une masse métallique et une membrane, de l’autre côté de laquelle se trouve un liquide animé lui aussi d’une grande vitesse. La possibilité de comprimer des gaz, attaquant les garnitures et les métaux jusqu’ici employés dans la construction de tels appareils, s’accompagne ainsi d’un autre avantage : la réduction de force motrice et une certaine économie dans les systèmes réfrigérants.
- Paul B.
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- UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION DU BÉTON
- Les bétons, les mortiers 'sont des compositions dont l’emploi a pris une importance extrême. Là généralisation du ciment armé, l’application universelle de ce procédé de construction ont suscité la mise au point de machines plus ou moins perfectionnées pour la confection des mélanges.
- Le temps n’est plus où, dans les chantiers, on se contentait de surfaces dressées au moyen de planches, sur lesquelles les gâcheurs de mortier procédaient aux opérations rituelles de leur art. Aujourd’hui, il n’est pas une seule entreprise moyenne qui n’utilise les bétonnières mécaniques.
- Le développement de ces appareils, qui est du même ordre que celui des tracteurs agricoles, a bénéficié également de la rareté de la main-d’œuvre actuelle*
- Il existe une variété extrêmement nombreuse de bétonnières, plus ou moins importantes suivant la nature des travaux qu’elles doivent alimenter. On rencontre le modèle minuscule pour petites entreprises, manœuvré à la main; les modèles plus forts avec moteurs indépendants, moteurs électriques ou à essence, qui peuvent atteindre des proportions et des complications considérables quand ils sont destinés à de très grands chantiers.
- Tous ces types d’appareils se contentent de malaxer simplement je sable, le gravier ou tous autres matériaux avec ce qu’on appelle les éléments liants constitués généralement par les ciments.
- Si l’on sectionne un béton ainsi obtenu pour observer sa contexture, on observe que de nombreux grains de gravier ou de sable ne sont point enrobésfcomplèlement par le ciment; on trouve des solutions de continuité qui sont cause d’une moindre résistance en ces points.
- Cette constatation a suscité l’invention d'un procédé de fabrication au moyen d’une machine nouvelle, que son inventeur, M. Sprenger, a appelée l’Aéro-malaxeur.
- Le principe de la machine consiste à jeter et à projeter le sable et le gravier humides à travers une atmosphère saturée d’éléments liants; ces-der-niers sont soufflés par un ventilateur à l’état de
- pulvérisation parfaite sur les matériaux humides, ils les enrobent complètement.
- Voici la description de la machine et de son fonctionnement.
- Elle se compose d’un cylindre de mélange légèrement incliné, qui peut tourner sur des galets.
- A la partie supérieure de ce tambour, se trouve une trémie qui sert à emmagasiner le sable et le gravier, lesquels par une chaîne à godets sont montés du sol jusqu’au sommet pour le remplissage de la trémie.
- Une arrivée d’eau réglable débouche dans la trémie, afin de mouiller les matériaux au degré d’humidité qu’on désire.
- A l’autre extrémité du cylindre, une I ré mie double doseuse contient les éléments liants : chaux ou ciment ou bien ces deux éléments réunis. Au moyen de manettes graduées, on laisse passer ces éléments dans le cylindre, dans une proportion réglée à un litre près; ils sont projetés par le courant d’air d’un ventilateur à la rencontre des grains de matériaux venant de l’autre extrémité du tambour.
- Chaque grain de sable ou de gravier étant projeté par la trémie supérieure dans le cylindre, où il est obligé de se mouvoir dans une atmosphère de liants, utilise complètement ces derniers; il est enrobé entièrement et intimement.
- Le béton fini arrive à la partie inférieure, d’où il est déversé dans un wagonnet ou dans une benne qui le conduit à l’endroit d’utilisation.
- Comme on le voit, la machine est à marche continue, complètement automatique. L’ouvrier qui conduit n’a d’autre chose à faire que d’embrayer.
- Tous les organes se commandent et sont ainsi solidaires, de façon que si la vitesse du cylindre diminue, la distribution du sable et du gravier par la chaîne à godets devient moins rapide, l’arrivée du ciment est également moins importante, de sorte que les proportions restent invariables. La main-d’œuvre est réduite au minimum d’emploi et d’importance ; on s’affranchit de ses irrégularités et les
- Fig. i.
- Installation d’un Aéro-Malaxeur grand modèle à marche continue donnant 10 mètres cubes de téton homogène à l’heure.
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- 96 ..UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION DU BÉTON
- hommes n’ont d’autre besogne que le remplissage des trémies sans s’occuper du mélange, lequel est ainsi uniforme et complet. Le béton est, toujours égal à lui-même comme homogénéité, comme résistance et consistance et également comme couleur.
- L’utilisation complète des matériaux est assurée par ce procédé, car étant donné l’enrobage parfait, il n’est plus nécessaire d’avoir une proportion déterminée de sable et de gravier l’un par rapport à l’autre.
- On peut utiliser ces éléments tels qu’ils sortent de la carrière, c’est-à-dire avec un excédent de sables ordinaires et fins, sans qu’il soit nécessaire de procéder à un triage, puis à un dosage préalables.
- On peut également employer des sables de rivière mélangés à peu de graviers, des briques concassées dans les régions à reconstituer, des sables fins et vaseux pour le béton armé, des scories et des cendres, etc.
- De ce qui précède, on peut conclure que les produits obtenus ont une résistance absolument remarquable, étant donné l’homogénéité du mélange et l’utilisation complète et rationnelle de ses éléments.
- Les essais officiels faits sur les chantiers avec des éprouvettes prélevées en pleine marche de la machine, ainsi qu’au cours des travaux de construction, ont donné des résultats parfaitement concluants.
- ' Ainsi, examinons les chiffres trouvés, concernant la résistance des briques de scories.
- Avec les procédés ordinaires, celte résistance, qui varie avec la nature de la scorie, ne dépasse guère 70 à 80 kg au centimètre carré ; les briques obtenues avec l’Aéro-malaxeur atteignent 110 à 112 kg de résistance pour un mélange comportant
- 85 kg de ciment au mètre cube. Aussi de nombreuses fabriques d’agglomérés ont-elles adopté ce procédé de fabrication,
- La figure 2 met bien en évidence la différence de structure des deux sortes de béton.
- Il existe pour le moment deux dimensions d’appareils de ce genre.
- Le petit modèle pèse 1000 kg; il ne nécessite que 1 cheval de force motrice.
- Il est monté sur un petit chariot qui permet le déplacement rapide. La figure 3 montre son aspect d’ensemble.
- Le grand modèle peut être comparé aux bétonnières ordinaires dites de 500 litres, celles-ci ont un rendement théorique de 15 m3 à l’heure; mais cette allure de marche ne dure que quelques minutes et par suite dos arrêts, on arrive péniblement à 8 à \ 0 m3.
- L’Aéro-malaxeur à marche continue assure régulièrement ce débit de 10 m3 pendant toute la durée du travail, avec une puissance nécessaire de 4,5 IIP sans aucune manœuvre, ni surveillance..
- La figure 1 montre ce modèle en fonctionnement tandis que la figure schématique 4 fait comprendre son fonctionnement.
- D’importants travaux ont été établis avec ces nouveaux appareils, qui ont l’avantage de pouvoir marcher facilement de jour et de nuit.
- On les a utilisés même en les plaçant clans un bâtiment, à la partie surélevée du chantier, de façon que le béton homogène obtenu puisse être distribué facilement par gravité, sans crainte d’engorgements ou de malfaçons.
- _ E. Weiss.
- Sacs de ciment
- 'Trémie\
- 1 ! Tambour IJtoumj/jt
- Béton fim
- Moteur
- Fig. 4.
- Schéma du grand modèle d’Aéro-malaxeur Sprenger.
- Fig. 3. — Aéro-malaxeur petit modèle.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuiuc, 9, rue dellcurus, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2445.
- 12 FÉVRIER 1921
- LA NAISSANCE D
- La rareté, ou, plus exactement, l’absence presque totale d’informations précises sur l’enfance des singes anthropoïdes, justifie les notes et observations qui suivent, relatives à la naissance d’un bébé chimpanzé survenue le 14 juillet dernier à la Maison des Singes du Pare Zoologique de New York.
- Aussi loin que remontent les recherches, il semble que ce soit la deuxième fois seulement qu’on constate cette naissance en captivité. La première date du 27 avril 1915, quand le D1' Louis Montané, professeur d’anthropologie à l’Université de La Havane (Cuba), observa le même fait chez Mme Rosalie Abreu, dans sa propriété de Quinta Palatino (État de la Havane). L’élevage d’un chimpanzé par Mme Abreu est le premier succès de toutes les 'tentatives pour obtenir la reproduction des chimpanzés en captivité.
- Les études de psychologie infantile sont relativement récentes, peu nombreuses et incomplètes, celles sur les animaux sont encore plus imparfaites. La psychologie comparée est encore à ses débuts, et c’est pourquoi les notes suivantes, quelque maigres qu’elles soient, sont publiées dans l’espoir d’ajouter à la rare littérature d’un sujet qui intéresse aussi ceux qui ont la charge du soin des anthropoïdes en captivité.
- Dans un jardin zoologique, la liste des naissances chez les mammifères fournit un très bon indice de leur santé et des meilleures conditions de leur conservation. Une longue suite de naissances est la preuve qu’un milieu adéquat a été réalisé.
- La reproduction des animaux autres que ceux à sabots, n’a jamais été soigneusement cherchée dans les parcs zoologiques, surtout parce qu’on les garde pour l’exhibition au public. Elle demande de vastes quartiers, confortables et sains, le repos et
- Fig. 2. — La mère el Venfanl.
- 49’ Anné». — 1" Semestre
- Fig. i. — Le chimpanzé Suzette, mère du 'premier pelit chimpanzé, né dans un parc zoologique. (Photo Elwin R. Sanborn).
- l’isolement, ce qui est impossible quand des milliers de visiteurs défdent chaque jour. Il est donc intéressant de noter que nous avons réussi, non seulement à faire reproduire un chimpanzé, mais aussi à élever le singe coureur japonais, le babouin à longs bras, le macaque et le lémure.
- Les ressemblances évidentes, physiques et mentales, entre l’homme et les singes, rendent l’étude de ces derniers particulièrement intéressante pour la psychologie comparée. Les attitudes d’un singe qui se sent insulté, ou qui est caressé par son gardien rappellent tout à fait celles d’un homme.
- Le chimpanzé, qui est avec l’orang-outang le plus intelligent des singes, a un tempérament particulièrement nerveux et entêté et l’intelligence la plus prompte. 11 marque une grande affection pour ses gardiens et ceux qu’il voit souvent, tandis qu’il s’irrite d’être touché par des étrangers. Il raisonne d’une manière très précise les questions relatives à son confort et à sa sauvegarde. Il interprète rapidement les motifs, les intentions et juge remarquablement le caractère. Généralement docile, il apprend rapidement ce qui est à son niveau mental. La tristesse d’un chimpanzé malade est presque aussi pathétique que celle d’un enfant, avec les mouvements nonchalants, l’air abattu, le regard morne. La terreur et la rage sont exprimées par des cris aigus, et perçants, des hurlements, et une
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- LA NAISSANCE D’UN CHIMPANZE
- sorte d’aboiement discordant, les lèvres rentrét s, les dénis visibles, les narines 'dilatées,'le poil hérissé, les bras battant l’air et parfois les mains crispées sur la tête. Un jeune chimpanzé en état d’émotion présente une curieuse ressemblance avec un enfant dans la même situation.
- Les recherches du professeur Robert M. Yerkes, de Harvard University, sur la vie mentale des singes, le travail du Dr Ilaggerty sur l’imitation des singes, fourniront beaucoup de faits intéressants à cet égard. Les expériences d’IIaggerty sur la capacité des jeunes chimpanzés de résoudre des problèmes simples et d’employer des outils, prouvent un haut degré de raisonnement chez ces animaux.
- Les parents du jeune bébé qui va nous occuper sont des chimpanzés exceptionnellement grands et bien développés, comme on en voit rarement en captivité.
- Suzette, la mère (fig. 1)
- (Pan chimpan-zee Meyer) habitait la Gambie quand elle fut acquise, le 2 mars 1918, au moyen d’un don du fonds John L.
- Caswalader. Elle était née vers 1910, ce qui lui donne environ 10 ans. Elle mesure 1 m. 16 et pèse 59 kg. Quand elle fut achetée, elle avait servi pendant deux ans à des représentations où elle se montrait une actrice accomplie, sachant monter à bicyclette, patiner, monter à cheval, jouer à la balle, etc. Malgré tout son talent, il fallut arrêter ses exploits à cause de sa tendance trop fréquente à s’enfuir, et c’est à ce moment qu’elle entra au Parc zoologique.
- Borna, le père, est un chimpanzé de Schweinfurth à tête velue (Pan chimpanzee Giglioti). Il provient du Soudan (Afrique orientale allemande) et fut acquis grâce au même fonds que Suzette. Arrivé au Parc le 21 août 1915, il avait alors 3 ans; il en a donc aujourd’hui 8. Sa hauteur est de 1 m. 11 et son poids de 65 kg. Depuis son arrivée à New-York, Borna s’est admirablement développé, mais à cause de son caractère sauvage, aucuh effort n’a été tenté pour l’apprivoiser. Pendant l’année dernière, il est devenu plus sociable envers ses gardiens, sans aller jusqu’à la familiarité.
- Le 14 juillet dernier, à 10 h. 45, le gardien Palmer, traversant la Maison des Singes, remarqua que Suzette n’avait pas déjeuné. Elle était étendue
- sur le dos et couvrait de ses mains un jeune bébé chimpanzé couché sur son ventre. Seul, Borna avait assisté à la naissance. Il était assis, indifférent en apparence, à quelque 6 mètres de Suzette. On fit entrer Borna dans une cage particulière, tandis que Suzette, son enfant, logé dans son aine gauche et attaché à ses poils, était placée dans sa cage où l’on apporta deux bottes de paille fraîche dont elle fit immédiatement un lit confortable pour elle et son bébé.* Elle s’y transporta en marchant sur les mains et le pied droit, le gauche restant plié sur le ventre et maintenant l’enfant dont la tête seule apparaissait au niveau de la hanche. Tout ceci se passa tranquillement et docilement et Suzette ne tarda pas à se coucher. Entendant Borna dans la cage voisine, elle s’agita et se leva plusieurs fois comme si’elle voulait le rejoindre.
- Quand on lui apporta sa nourriture, elle mangea comme une affamée. Le lit étant près des barreaux de la cage, on put ainsi examiner l’aspect du bébé quand sa mère ne le couvrait pas, ce qui arrivait fréquemment.
- On avait craint que l’enfant ne fût prématuré, mais il apparut normal. Il avait de nombreux che-
- veux épais sur la tête, partagés par le milieu aussi nettement que s’ils avaient été peignés. Des poils existaient également sur les épaules et les bras jusqu’aux coudes. Les yeux bruns étaient largement ouverts et semblaient voir. On estima sa longueur à 40 cm et son poids à 5 livres. Les mesures plus précises faites après sa mort survenue 9 jours plus tard montrèrent que ces évaluations étaient cor-
- rectes. Le bébé était actif, cramponné aux poils Hu ventre de sa mère. Quand elle se couchait sur le côté, Suzette avait toujours soin de placer son enfant du côté supérieur; elle le prenait doucement, soutenant sa tête et le soulevant.
- Étant présent quand le bébé poussa son premier cri, je pus noter l’effet qu’il produisit sur Suzette. Elle était alors à demi penchée et très occupée à prendre son premier repas après la naissance. L’enfant poussa un cri faible, plaintif, et Suzette s’arrêta aussitôt de manger, se dressa et écouta avec une expression d’étonnement sur sa face. Un nouveau cri et elle se précipita vers l’enfant, arrangea rapidement son lit, fit des embarras avec la paille et
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- déplaça le bébé de la hanche droite à la hanche gauche.
- Chaque fois que Suzette se couchait sans avoir placé l’enfant sur la hanche supérieure, la légère pression qu’elle exerçait amenait un cri; aussitôt la mère s’asseyait, déplaçait l’enfant et arrangeait la paille. Souvent, pendant ce temps, le bébé saisissait quelques brins de paille avec ses mains ou ses pieds; aussitôt Suzette ouvrait doucement la main et enlevait les pailles, regardant soigneusement
- leva et poussa une sorte de rire accompagné d’une vibration des muscles abdominaux qui exprime le plaisir et que les gardiens observent souvent quand ils chatouillent les chimpanzés sous les bras. L’enfant fut porté plus haut sur le ventre, toujours accroché aux poils par ses mains et ses pieds.
- Le 17, Suzette fut déprimée et s’intéressa peu à la nourriture; elle avait une toux désolante, de la fièvre et un mal de tète qu’elle manifestait en pressant ses mains sur son front; elle resta assoupie
- big. 4 et 5. — Le jeune chimpanzé, vu de face et de profil. (Photo R.-L. Ditmars.)
- entre les doigts comme si elle cherchait les brins qui auraient pu y rester.
- Le 15 juillet, la mère parut quelque peu déprimée, toussa souvent, mais mangea de bon appétit. Elle but du lait contenant des œufs crus et mangea plusieurs bananes et prunes cuites. Les mamelles n’étaient pas gonllées et il n’y avait pas d’indice de sécrétion lactée. L’enfant resta niché contre la hanche,ne remuant guère que les mains et les pieds. Tous deux dormirent souvent pendant la journée, mais Suzette se leva chaque fois que Borna appela dans la cage voisine, comine si elle .voulait le rejoindre.
- Le 16, les glandes mammaires avaient fortement grossi et Suzette marqua beaucoup plus d’attention à son enfant ; elle examina souvent ses mains et ses pieds et caressa ses pieds sans les regarder. Elle se
- presque tout le temps. Ses mamelles élargies riè montraient aucune sécrétion. L’enfant plus actif, cria, chaque cri amenant la mère à se lever, à soulever le bébé et à arranger le lit.
- Le 18, le gardien Spicer à 9 heures vit la mère portant l’enfant et le soignant. ^Suzette, plus brillante, mangea beaucoup de cacao, lait, bananes et prunes. L’enfant dormit tout le temps et parut amaigri. La mère éloigna ledit des barreaux de la cage et le refit près de sa place de repos habituelle.
- Le 19, Suzette, moins enrhumée,, ajouta à son repas quelques pommes de terre écrasées et deux côtelettes de mouton. Elle quitta rarement son lit et pour très peu de temps. En se levant pour manger, elle dut probablement presser un peu l’enfant, car il cria plaintivement, ce qui la fit revenir pour arranger le lit et se coucher. Quand elle se releva,
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- LES AVIONS GEANTS D’APRES GUERRE
- il cria de nouveau et elle revint encore le retourner et remuer la paille.
- Le 20, elle resta couchée tout le temps, ce qui rendit difficile l’observation du petit. On ne le vit plus sur la poitrine ni soigné.
- Les 21 et 22, l’enfant maigrit, devint moins actif, n’eut plus que de faibles mouvements des mains et des pieds. Sa mère lui portait moins d’attention.
- Enfin, le 22, à 9 heures, Suzette s’approcha des barreaux dès qu’elle me vit. L’enfant, immobile, relâché, venait de mourir. Presque immédiatement, la mère sembla se rendre compte que quelque chose allait mal ; elle devint inquiète, s’éloigna des barreaux et prit l’enfant flasque et sans vie. Elle s’assit, regarda attentivement sa figure, passa doucement le bout de ses doigts dans sa bouche, retourna ses lèvres, mit ses doigts dans les narines; elle le prit comme avant, mais s’asseyant fréquemment, l’examinait avec une expression anxieuse et embarrassée. Plusieurs fois, elle laissa l’enfant glisser de sa hanche par terre, puis le reprit immédiatement, et une ou deux fois le coucha sur la paille près d’elle, le regardant attentivement comme si elle espérait le voir bouger.
- Pendant un de ces moments tranquilles, alors que Suzette était attirée par l’offre de nourriture, un gardien réussit à sortir l’enfant mort de la cage. Dès que la mère s’en aperçut, elle devint furieuse, et dans sa rage s’élança, courut dans sa cage, criant et frappant le plancher et les murs. Quand Borna l’entendit, il devint aussitôt excité et joignit sa rage et ses protestations.
- Relativement à la psychologie de ce moment de la mort, M. Hornaday, directeur du Zoological Park a noté ceci :
- « La mort de l’enfant me fut apprise dès que
- j’arrivai à mon bureau par Borna lui-même. Les cris prolongés et pleins d’effrois qui partaient de sa cage et qui s’entendaient à un demi-mille alentour indiquaient clairement un fait inhabituel. Jamais je n’avais entendu de tels cris d’un animal sauvage, Après les avoir entendus cinq minutes, je me dirigeai vers la Maison des Singes, où j’en appris la cause.
- « Quand, par stratégie, les gardiens Spicer et Palmer réussirent à séparer l’enfant mort de Suzette, les cris de rage et de protestations de celle-ci [furent entendus de Borna. Le trouble de Suzette l’excita au suprême degré et sa colère ne connut plus de bornes.
- « Suzette se calma et s’approcha des gardiens en gémissant plaintivement, les suppliant de lui rendre son enfant. Ce fut très pathétique. Spicer lui montra ses mains vides et lui dit : « Je n’ai pas votre bébé, Suzette; je ne puis vous le donner ».
- « Suzette devenant fiévreuse d’anxiété et de sa maternité déçue, Borna fut admis dans sa cage. Aussitôt, les deux animaux se calmèrent, bien que la mort restât pour eux un mystère insondable. »
- La perle du bébé chimpanzé fut un de nos plus profonds désappointements. Si nous avions pu aider Suzette à apprendre les soins nécessaires à son enfant, il aurait pu être sauvé. Mais il était irapos-rible, même à ses plus fidèles amis et gardiens, de l’approcher et de lui porter assistance : cela eût été dangereux pour l’homme, le bébé et Suzette elle-même. La colère d’un chimpanzé adulte est terrible et la lutte qu’il eût fallu entreprendre pour sauver le bébé eût fini certainement en tragédie !
- W. Reid Blair,
- Vclériuaire du Parc Zoologique de New-York.
- LES AVIONS GÉANTS D’APRÈS GUERRE
- II
- Avant d’étudier ce qui a été fait dans le camp des I 1, Organes porteurs. — Tous les avions géants alliés en faveur des avions à grande capacité, nous I terrestres créés par l’Allemagnë ont été construits
- allons résumer quelles furent les tendances et les perfectionnements auquels les germaniques aboutirent après 5 années d’essais en ce qui concerne les modifications apportées aux organes porteurs, aux organes de liaison des divers éléments de l’avion, et enfin aux organes
- Fig. i. — Schéma du D F W faisant ressorti?-la position judicieuse des hélices qui ne se nuisent pas par leurs re??ious.
- suivant la formule courante allemande qui est la formule biplcine à fuselage central.
- Même à l’occasion des premiers essais dans cette voie, c’est-à-dire dès 1914-1915, des surfaces portantes biplanes de dimensions considérables ont été adoptées, de l’ordre de 300 mè-
- motopropulsëurs, cette dernière question étant celle I très carrés, et en 1918 nos ennemis sont allés dans qui paraît avoir soulevé les plus grandes difficultés. I cette voie jusqu’à 450 mètres carrés !
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- Fig. 2. — Avion D F W. — Les gouvernes arrière biplanes.
- 2 gouvernails de direction D, 2 gouvernails de profondeur P, 1 surface fixe de dérive F.
- Les techniciens allemands tenaient tellement à la formule biplane qu’ils n’ont pas hésité pour l’adopter à affronter des difficultés à première vue insurmontables, telles que de créer des avions dont l’envergure devait atteindre 50 mètres !
- Cet entêtement pour la formule biplane avait pour but de simplifier à l’extrême la construction de la cellule, et de ne pas avoir recours aux solutions triplanes ou quadruplanes généralement préconisées pour les gros avions; les Allemands les jugeaient trop complexes. Il semble que ce soit l’usage de la construction métallique qui ait permis de construire avec suffisamment de sécurité et de simplicité ces immenses cellules ; les distances d’entre plans ont été portées a plus de 5 mètres, la profondeur des plans dépassait même ces dimensions et leur épaisseur considérable (70 à 80 cm) leur permettait de constituer à eux seuls des poutres indéformables et d’une grande robustesse qui pouvaient, pour des avions moins colossaux, permettre de supprimer complètement les haubans ou les jambes de force extérieurs.
- Nous devons remarquer combien la cellule d’un de ces avions géants paraît simple, surtout si nous la comparons avec l’armature compliquée d’un avion Caproni ou d’un Voisin ^oir La Nature, n° 2546).
- À titre de comparaison, signalons que la surface du Siemens Schückert atteint 450 mètres alors que celle de son plus gros contemporain français, le Goliath, est de l’ordre de 160mètres carrés. Or c’est bien l’importance des surfaces qui, dans deux avions construits suivant des données techniques sensiblement similaires, mesure l’importance réciproque de chacun d’eux ; il paraît devoir en être de même pour la navigation aérienne que pour la navigation
- Fig. 3. — Vue intérieure du fuselage du DF W.
- Au premier plan en bas, réservoirs d’essence ; au-dessus, les 4 moteurs ; au milieu, le couloir des mécaniciens^ Au second plan, la salle des pilotes.
- maritime, le progrès technique de ces arts aboutit quoi qu’on fasse au développement des dimensions et les compagnies maritimes françaises n’ônt pu lutter contre leurs rivales étrangères qu’en adoptant leurs procédés. ' —
- L’effort fait par le constructeur Dornier pour la création d’avions géants monoplans est d’autant plus remarquable qu’il fut couronné d’un plein succès dès le début de ses tentatives, bien qu’il innovât à l’encontre de toutes les opinions couramment émises, Cette formule permit un gain de poids considérable par suite de la suppression des mâts, jambes de forces, haubans, surfaces nuisibles, etc., et elle procura un gain de vitesse très appréciable par suite d’une diminution de résistance à l’avancement qui peut être évaluée à 1 /4. • " '
- IL Organes de liaison. — Tous les avions allemands de la catégorie R sont constitués (sauf les avions marins) par une cellule porteuse biplane reliée aux organes de gouverne et de stabilité par un fuselage central. Remarquons d’ailleurs que ce principe est bien celui que nous opposaient les Allemands en 1914 à l’encontre de la formule maintenant abandonnée , mais alors en faveur en F rance, des avions sans fuselage Caudron, Voisin, Bréguet, Farman, etc., etc.
- Les organes de gouverne et de stabilité ont été généralement conçus biplans, ceci afin d’éviter de donner de trop grandes dimensions à des sûrfaèes qui dans les brusques modifications de trajectoires des avions subissent des efforts de torSiori anormaux. Néanmoins, nous notons que de grands avions., tels que le Dornier Zeppelin Rs IV, possèdent un empennage arrière strictement monoplan; si d’ailleurs l’évolution de ces organes se fait comme nous le pensons, elle suivra l’exemple de ceux des Zeppelins et des sous-marins qui tous sont devenus monoplans (La Nature, n° 2584).
- III. Organes motopropulsèurs. — Nous abordons ici le problème autour duquel tourne véritablement le développement de l’aviation. 11 suffit de considérer combien nombreuses ont été les formules adoptées,
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- essayées, réformées et reprises, en ce qui concerne l’installation de la puissance motrice à bord des avions géants allemands, pour être persuadé que c’est'vraiment en ce point que réside la principale difficulté et qu’en somme, elle est encore bien loin d’être résolue à l’heure actuelle.
- La moyenne des ’ âvions R, conforme au programme officiel, demandait une puissance d’environ 900 à 1000 HP; or les meilleurs moteurs allemands ne dépassaient pas 220 à 260 IIP par unité ; il était donc indispensable que 4 de ces moteurs au moins fussent montés sur ces avions. Nous avons même vu que le R Siemens S. en possédait 0 et que le R. DR W 1919 devait en comporter 8.
- La première difficulté que rencontrèrent les Allemands dans l’établissement de leurs avions H fut de disposer les 3 moteurs nécessaires à la propulsion de façon que leurs hélices puissent travailler l’air dans de bonnes conditions, c’est-à-dire attaquer des couches vierges, et ne pas nuire par leurs remous aux qualités portantes des plans situés dans leur proximité, ni aux autres hélices, etc. (fig. 1).
- Ces difficultés une fois vaincues, il devint nécessaire d’envisager non plus trois, mais quatre, cinq, six et enfin huit moteurs !
- Devra-t-on alors grouper plusieurs moteurs sur une hélice ou accorder à chacun d’eux une hélice propre V Ceci fut un autre problème qui fut long à mettre au point.
- Enfin les Allemands reconnurent la nécessité absolue de pouvoir réparer leurs moteurs au cours même des vols afin d’éviter ces pannes stupides qui obligent encore maintenant des avions, superbement conçus par ailleurs, à atterrir pour remplacer une bougie par exemple parce que leurs constructeurs n’ont pas groupé tous les moteurs dans une salie centrale de machines. Cette concentration de la force motrice exigeait, il est vrai, une assez grande complication technique puisqu’il fallait prévoir des organes spéciaux de transmission de la puissance des moteurs aux hélices (fig. 3 et 4), ce qui n’existe
- pas dans les anciennes formules, les hélices étant montées directement sur les moteurs..
- Nous ne pouvons pas entrer dans les détails de cette évolution mécanique, bien que tout l’avenir aéronautique lui soit subordonné, nous allons nous contenter de schématiser toutes les formules qui ont été essayées sur les avions R depuis 1914, et nous noterons simplement pour quels inconvénients elles ont été abandonnées et pour quelles raisons elles ont été adoptées et transformées (fig. 7).
- La formule n° I a été abandonnée en faveur du n° II dès le début afin de permettre à la partie centrale des plans porteurs de travailler dans un air qui ne fut point trop bouleversé par les remous de ces 3 hélices tractives.
- La formule III remplace le n° Il par suite delà nécessité d’adjoindre un 4e moteur.
- La formule IV possède un moteur de plus que le n° 111, soit 5 moteurs. Par ailleurs, 2 des hélices tractives sont supprimées parce qu’elles nuisent au rendement des hélices propulsives ; à cet effet les 2 moteurs de chaque nacelle sont décalés et attaquent un embrayage commun et une seule hélice propulsive.
- La formule V se distingue du n" IV par l’adjonction d’un 6e moteur placé dans le fuselage central et attaquant en décalage a-vec l’autre moteur du fuselage un embrayage
- et une hélice communs.
- La formule VI a été un essai destiné sans doute à attribuer à chaque moteur ?ine hélice propre, et ceci pour obvier aux inconvénients qui avaient été constatés dans la formule V, c’est-à dire que si l’un des moteurs d’un groupe s’arrête par suite d’une panne le moteur restant n’est pas assez puissant à lui seul pour entraîner l’hélice à son régime d’utilisation, d’où il résultait une nouvelle perte de rendement qui s’ajoutait à la perte de puissancedue au moteur défaillant. Néanmoins le n° VI a été supprimé à cause des remous affectant le rendement des plans dans leur partie centrale.
- La formule VII est une copie de la formule
- Fig. 4. — La commande d’une hélice avant du Siemens Schückert
- A, l’arbre de commande de l’hélice avant; B, l’arbre de l’hélice arrière; R, radiateur; P, carter renfermant les pignons d’angle de renvoi.
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- Sikorsky. Parmi ses inconvénients, notons que les moteurs sont inaccessibles pour les réparations en plein vol et que, de plus, les plans travaillent médiocrement pour les mêmes raisons que nous venons d’indiquer.
- La formule VIII est une amélioration du n° VII : les moteurs sont placés dans le fuselage.
- La formule IX est un développement de la formule VIH. Les moteurs étant 3 fois plus nombreux sont disposés pareillement dans le fuselage central ; c’est la formule appliquée sur l’avion R, le plus puissant qui ait jamais volé.
- La formule X est une variante avec 2 hélices.
- La formule XI une variante avec 4 moteurs et 4 hélices.
- La formule XII n’enferme pas ses moteurs dans une salle de machines unique ; la cause en serait le désir de supprimer les organes de transmission compliqués nécessaires pour les formules nos X, XI et IX, etc... C’est le seul exemple d’avion R ayant ses moteurs uniquement dans des nacelles latérales.
- La formule XIII groupe 4 moteurs placés dans le fuselage sur une seule hélice par l’intermédiaire d’un embrayage central. Cette formule présente l’inconvénient, en cas de panne d’un quelconque des moteurs, de faire baisser, très au-dessous de sa moyenne, le régime de l’hélice et donc son rendement. Elle présente, par contre, l’avantage de supprimer le poids et la complication des arbres de transmission des modèles multi-moteurs multi-hélices (fîg. 6).
- La formule XIV n’a pas été réalisée complètement ; chacun des 8 moteurs placés dans la chambre des machines centrale commande son hélice. Cette disposition est une réaction contre les formules 4, 5,10, 6 et surtout 13 qui prévoient moins d’hélices que de moteurs ; elle a pour avantage qu’en cas d’arrêt d’un des moteurs, la perte de puissance est limitée à cette seule perte sans affecter la marche d’un moteur voisin. Far contre, iJ est nécessaire
- d’installer 8 transmissions complètes et 8 jeux d’organes de renvoi, ce qui entraîne un supplément de poids considérable.
- Nous trouvons donc appliquées, sur deux des avions les plus modernes, les formules nos XIII et XIV qui sont les plus opposées : l’une qui consiste à grouper tous les moteurs sur une hélice, l’autre au contraire qui multiplie le plus possible le nombre des hélices. Faut-il admettre l’une ou l’autre de ces théories? elles ont chacune des avantages et des inconvénients, seule l’expérience nous pourra indiquer celle qui doit dominer l’autre.
- Néanmoins il nous est permis de croire qu’en vertu des lois de perfectionnement technique, la solution la plus simple s’imposera, c’est-à-dire celle qui n’utilisera que le moins grand nombre possible de transformateurs d’énergie. Actuellement cette évolution est gênée par la faible puissance de moteurs éprouvés, celle-ci ne dépassant pas par unité 260 à 300 HP en Allemagne et 5 à 600 HP en France. Une bonne formule consistera, à notre avis, à diviser la puissance nécessaire en trois groupes, un avion pouvant généralement continuer à voler dans de bonnes conditions avec les 2/3 de sa puissance maxima.
- Les Allemands ont eu beaucoup de mécomptes avec les formules à moteurs rassemblés, notamment au cours- des mises au point de tous les organes auxiliaires de transmissions : embrayages, groupes de pignons d’angle, vibrations des arbres, ruptures de pièces par suite de leur inertie au moment des mises en marche et des à-coups consécutifs aux pannes, etc. Certains types d’appareils dont le principe était excellent restèrent ainsi aux essais pendant des mois et des mois. Les derniers modèles créés ont cependant donné toute satisfaction et nous ne saurions trop répéter combien il fut regrettable qu’au moment du traité de paix, personne n’ait atttt-ché d’importance à la livraison- de ces monstres aériens comme nous l’avons fait pour les Zeppelins.
- Fig. 5. — Vue des 2 moteurs de droite d’un avion D F W.
- Le moteur supérieur commande l’hélice avant supérieure et l’autre moteur, l’hélice arrière inférieure. Remarquer le transmetteur d’ordre en O et l’amorce de l’arbre de l’hélice en R. A gauche, hors de la figure sont les 2 autres moteurs de gauche.
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- 104 ======= LES AVIONS GÉANTS D’APRÈS GUERRE
- Fig. 6.— Croquis d'installations des moteurs et hélices de quelques avions R.
- I. 2 moteurs actionnant une seule hélice (formules 4, 5, 6, 8, 12). — II. Quatre moteurs actionnant une seule hélice (formule i3). — III. Six moteurs actionnant 4 hélices (formule 9).
- A, B, C, D, et M, moteur; F, embrayage; E, pignon central; G, arbre de l’hélice ; P, carters contenant les
- pignons d’angle de renvoi; H, hélices.
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- Fig. 7. — Formules d'avions allemands.
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- Ceux de ces avions jR qui étaient en service ayant été détruits par les Allemands ou démontés, il nous est difficile de profiter de l’expérience qu’ils ont acquise en cette matière, car nous l’avons déclaré à maintes reprises, le plus gros obstacle au développement actuel de la navigation aérienne commerciale est cette impossibilité dans laquelle se trouvent la plupart des avions alliés de pouvoir effectuer des réparations sérieuses en cours de vol et d’être ainsi entièrement à la merci de moteurs extrêmement capricieux.
- Certains avions R ont été dès 1918 munis de turbo-compresseurs qui leur ont permis de gagner de hautes altitudes, ce qui était indispensable pour échapper à l’artillerie anti-aérienne; on nous a notamment cité le R 50 qui, équipé avec une turbine Brown (suisse), a fait passer son plafond de 4 à 6000 mètres et sa vitesse à cette altitude maxima de 130 à 160 kilomètres à l’heure. Cette turbine dans certain cas est commune aux différents moteurs et est elle-même actionnée par un moteur indépendant et spécial de 150 HP.
- Signalons que P équipement intérieur des avions R est très perfectionné, comprenant téléphone, transmetteurs d’ordres lumineux, appareils de chauffage, appareil de T. S. F portant jusqu’à 600 kil., etc.
- Nous résumons dans le tableau suivant quelques-unes des principales caractéristiques des plus modernes avions R.
- Tableau des caractéristiques des principaux avions géants allemands
- MAP,QUI-S PUIS- SANCE SUR- FACE ItAPP Mds 3 vide ORT Charge TOTAL
- Zeppelin Slaaken 4. . m* 1.040 m2 552 8.500 5.200 11.500
- — 14. . 1.300 552 10.000 4.250 14.250
- DFW R2. . 1.040 205 8.600 5.800 12.460
- A Es 1.040 260 5.500 5.700 9.000
- Zinku llull'mann.. . . 1.040 520 8.000 4.000 12.000
- Si1 mens Schiikerl . . 1.800 445 10.000 6.000 16.000
- Avialick 1.000 7 9.000 5.600 12.000
- Comparativement à quelques avions alliés :
- Triplan Caprrni 1918 . 1.200 207 4.000 5.200 7.200
- Triplan Voisin 1915. . 920 200 4.500 2.000 6.500
- Caproni 1920. . . . 2.000 ? 7 5.800 V
- Voisin 1918 1.200 155 5.500 2.200 5.7C0
- Tarraut 1919 5; 000 465 14.500 8.000 22.500
- Karman Goliath. . . . 500 162 2.000 2.500 4.500
- Handley-Pagc 1.400 278 7.000 4.500 11.500
- En somme, nous devons considérer que l’effort allemand a abouti à la création de types donnant toute satisfaction en l’état actuel de la technique.
- La crise d’après-guerre a empêché tout développement de se continuer dans cet ordre d’idées en Allemagne, mais nous pouvons être assurés que nos ennemis n’attendent que l’occasion pour repartir de plus belle et sur une base de connaissances et d’expériences techniques qu’ils sont seuls à posséder.
- Nous verrons dans un prochain article le développement des avions géants parmi les nations alliées.
- Jean-Abel Lefranc,
- Breveté mécanicien d’avions.
- UTILISATION DU GAZ PAUVRE A L’ALIMENTATION DES MOTEURS D’AUTOMOBILES
- Devant l’accroissement du nombre de voitures automobiles, devant le développement de l’aviation et l’emploi de plus en plus général du moteur à explosion à l’industrie et à l’agriculture , les sociétés scientifiques des pays non producteurs de pétrole se sont émues de la crise possible, et même probable des carbu-rantsusuels,dont les sources, cela est à craindre, iront en s’appauvrissant alors que la consommation croîtra constamment au con-
- traire. Actuellement la pénurie de main-d’œuvre, les difficultés de transport et la « crise du change »
- sont les seules causes de la hausse considérable du pétrole et de ses dérivés, et il faut dès maintenant prévoir d’autres combustibles qui pourraient remplacer les carburants liquides employés jusqu’à ce jour à l’alimentation des moteurs à explosion.
- Nos lecteurs ont été tenus au courant des différentes tentatives faites durant la guerre pour
- Fig. r. — Ce camion automobile utilise le gaz pauvre pour le fonctionnement de son moteur. A droite, on remarque le ventilateur nécessaire à rallumage du gazogène.
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- Fig'- 2.— Une embarcation de 35 pieds Fig. 3. — Détail de l’installation du gazogène
- dont le moteur est alimenté au gaz pauvre. disposé à bord de cette embarcation.
- résoudre ce problème capital, mais tous les combustibles employés sont loin d’être parfaits.
- L’alcool semble offrir une solution, mais outre que la mise au point de cetle utilisation n’est pas encore pratiquement réalisée, il est à craindre que ce liquide ne soit toujours d’un prix de revient relativement élevé,, ce qui interdit son utilisation à l’alimentation économique des moteurs à explosion.
- Les huiles minérales, telles que le pétrole sont assez difficilement utilisables du fait de leur peu de volatilité, qualité indispensable cependant pour la constitution rapide d’un mélange détonant. De plus, elles seront toujours produits d’importation, dont le prix de vente sera fonction du coût du transport et des fluctuations du change.
- Le gaz d’éclairage provenant de la distillation du charbon de terre est le produit le plus aisément em-ployable, soit qu’il ait été emmagasiné dans des enveloppes étanches, soit qu’il ait été compressé dans des réservoirs métalliques. Cependant, étant donné la pénurie du charbon, son emploi fut, en France, l’objet de restrictions sévères et le gaz d’éclairage dut être abandonné, provisoirement tout au moins.
- L’acétylène et l’hydrogène, soit employés séparément, soit combinés l’un à l’autre dans des proportions à déterminer pour obtenir un
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- Fig. 4. — Coupe du gazogène Smith.
- A, corps du gazogène; B, garniture réfractaire:
- C, grille animee d’un mouvement alternatif continu ;
- D, came; E, excentrique; F,H,P, bielles; 1, commande d’admission du combustible; J, arrivée du combustible ; K, commande d’évacuation des cendres; L, évacuation des cendres ; M, saturateur; N, canalisation amenant la vapeur au foyer; O, pompe à eau; Q, arbre relié par pignon et chaîne au vilebrequin du moteur ; R, engrenages ; S, arbres de commandes; T, vaporisateur ; U,canalisation d’arrivée d’air.
- mélange gazeux, brûlant len tement, sans dépôt de carbone, seraient peut-être dignes d’une utilisation intéressante, mais jusqu’à présent le succès ne semble pas avoir couronné les efforts des cher cheurs.
- La dernière solution proposée par les ingénieurs consiste à remplacer l’essence par le gaz pauvre qui serait produit par des générateurs peu volumineux placés sur les véhicules mêmes. Ce dernier dispositif étant sur le point d’entrer dans la phase des applications pratiques, nous allons étudier cette application en détail.
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- Le gaz pauvre résulte du passage d’un courant d’air h travers un foyer ardent, où il se charge d’un élément combustible principal, qui est de l’oxyde de carbone, et où il s’appauvrit de l’oxygène de l’air. Eu somme, 011 peut dire qu’il se produit dans les gazogènes une combustion avec insuffisance d’oxygène, ce qui donne de l’oxyde de carbone au lieu de l’acide carbonique qui se serait formé si le combustible avait pu absorber de l’air à saturation.
- Pour que la température de l’appareil ne devienne pas trop élevée, élévation de température qui aurait des répercussions dangereuses sur la conservation des briques réfractaires qui revêtent l’intérieur du foyer, on a recours à la décomposition
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- d’une certaine quantité de vapeur d'eau qui absorbe, proportionnellement à son poids, une grande quantité de chaleur en donnant naissance à de l’hydrogène, de l’oxyde de carbone et parfois à de l’acide carbonique.
- Le combustible employé peut être du charbon de terre (anthracite, coke, etc...) ou du bois.
- On pourrait s’étonner de ce que le gaz pauvre, employé depuis de longues années déjà dans l’industrie, n’ait pas été plus tôt utilisé à l'alimentalion des moteurs à explosion montés sur les voitures et les canots automobiles ou les tracteurs^ agricoles .
- Ceci tient à ce que les gazogènes étaient lourds et encombrants, ce qui compliquait leur installation à bord de certains véhicules.
- Puis l’allumage des foyers devait se faire dans un local aéré sous peine de courir des risques d’asphyxie. Ensuite la production régulière du gaz ne s’effectuant que de 15 à 25 minutes après l’allumage, il fallait attendre tout ce laps de temps pour mettre le moteur en marche. Enfin, l’entretien du feu, surtout avec les combustibles actuels de basse qualité, était l’objet d’une surveillance constante et fastidieuse.
- De plus, les conditions de fonctionnement d’un Tnoteur à explosion qui anime un véhicule quelconque ne sont pratiquement pas comparables à celles de marche d’un moteur destiné à une installation fixe. Dans cette dernière, le moteur tourne des heures durant à son régime normal, tandis que l’engin qui propulse un véhicule n’a pas une vitesse de régime invariable. Quand l’automobile escalade une côte ou que le tracteur remorque une charrue dans un sol résistant, les moteurs de ces divers appareils sont obligés de développer à certains
- moments une puissance relativement plus élevée que lorsque la voiture franchit une route en palier, que le motoculteur « travaille » un terrain sablonneux.
- Il faut que le moteur monté sur l’une de ces machines ait la faculté de fonctionner à des allures très variables, or cette « souplesse » dans le fonctionnement dépend d’une infinité de facteurs dont le principal est une bonne carburation.
- On sait, en effet, que pour tourner au ralenti, un moteur, dont la compression est alors réduite, a besoin d’un mélange très riche en carburant, tandis que pour atteindre les vives allures, au contraire, les mélanges proportionnellement plus pauvres sont préférables.
- Alors que les carburateurs à essence actuels donnent automatiquement un mélange détonant convenablement dosé, lorsque l’on substituait le gaz pauvre à ce liquide il arrivait, dans les premiers essais, que le gazogène ne pouvait pas fournir une plus grande quantité de gaz, à l’instant des « coups de collier », et le moteur alimenté par un mélange mal dosé s’arrêtait plus ou moins rapidement.
- C’est pour ces différentes raisons que les inventeurs ont dû concevoir des gazogènes spéciaux, légers, peu encombrants, d’un allumage et d’un entretien faciles et produisant sans difficulté des quantités variables de gaz.
- Ces appareils sont bien différents de ceux habituellement employés dans les installations fixes et nous allons en examiner les principaux types.
- Lig. 5. — Le propriétaire de cette voiture Ford, ayant équipé ce châssis avec un gazogène disposé sur l’un des marchepieds, emploie économiquement le gaz pauvre pour l'alimentation du moteur.
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- Fig. 6. — Coupe du générateur Hernu.
- A, cuve en fonte du gazogène; B, garniture réfractaire du foyer; G, chaudière inférieure formant surchauffeur; D, chaudière supérieure; E, conduite de vapeur allant au foyer par les conduites F, I et le canal J; G, arrivée d’air; K, support de la grille contenant les canaux d’arrivée d’air et de vapeur; L, axe supportant le plateau K et pouvant être levé par la manœuvre du volant M ; N, base du support K formant soupape pour régler l’arrivée d'air et de vapeur ; O, couronne maintenant le combustible; P, levier de manœuvre de cette couronne; Q, clapet inféiieur de la trémie maintenu parle bras R de l’axe S et soulevé par le ressort T; U, arrivée d’eau à la turbine d’épuration;
- V, ailettes de la turbine ; W, gorge recevant l’arrivée d’eau ; X, passage des gaz vers le centre des disques Y;
- Z, deuxième turbine servant à essorer les gaz.
- Le lieutenant-colonel D. J. Smith a imaginé récemment un gazogène caractérisé par la faible hauteur du combustible en ignition.
- L’extraction des cendres, l’alimentation en charbon et en eau sont commandées mécaniquement parle moteur lui-même; il en résulte une agitation permanente du combustible qui évite les cheminées.
- Le combustible frais tombant sur du charbon en combustion distille vivement et les produits sont décomposés rapidement, ce qui simplifie l’épuration, paraît-il. De plus, il ne se forme pas de mâchefer, mais uniquement des cendres, ce qui supprime la nécessité de « piquer » le feu. En ce qui concerne la souplesse du saturateur, elle est obtenue en reliant la vanne d’admission d’air à la vanne de gaz, en sorte que lorsqu’on augmente l’admission au moteur, on ferme l’admission d’air; il en résulte un
- vide dans le vaporisateur qui abaisse le point d’ébullition et accroît la production de vapeur. L’air nécessaire à la combustion est admis supplémentairement de façon à maintenir constant le mélange d’air et de vapeur.
- Pour que les inclinaisons du véhicule n’influent pas sur le niveau de l’eau du saturateur, .la pompe d’alimentation refoule par un dispositif spécial de tuyauterie.
- L’épuration du gaz, difficile lorsqu’il contient des goudrons, est plus simple avec ce gazogène, car celui-ci peut brûler de l’anthracite ou du charbon maigre à 5 °/0 de matières volatiles à condition qu’il ne cokéfie pas.
- Après de nombreux essais, l’auteur a adopté un laveur qui refroidit le gaz et retient les poussières au moyen de filtres à coke facilement amovibles. Le conducteur doit tous les jours retirer les filtres et les laver à grande eau, ce qui ne demande que quelques minutes. L’eau qui sert à refroidir les gaz est reprise par la pompe et renvoyée au saturateur ; la vapeur et l’air circulent autour du tuyau de sortie des gaz afin de les refroidir avant leur arrivée au laveur.
- La carburation s’effectue de façon semi-automatique : l’air est admis, d’une part, par une soupape à ressort taré et, d’autre part, par un boisseau percé de trous qu’on peut déplacer en regard d’autres trous percés sur le tuyau d’arrivée de gaz. On facilite le départ et les reprises du moteur en agissant à la main sur le boisseau.
- Si l’on en croit l’inventeur, le gazogène Smith offre les avantages suivants ; réduction de poids et d’encombrement de l’appareil, étant donné la petite quantité de charbon en ignition; élimination quasi totale des phénomènes de distillation avec toutes ses complications et automaticité du fonctionnement en ce qui concerne les chargements en charbon et l’enlèvement des cendres.
- Par contre, on peut reprocher à ce dispositif la complication mécanique qui résulte de la commande de certains organes par le moteur ; chaînes, arbres de transmsssion, bielles et excentriques sont autant de pièces qui nécessitent un graissage constant.
- Les essais furent assez nombreux, les meilleurs résultats furent obtenus sur une embarcation de
- Fig. 7. — Dispositif d’injection de l'air et de gaz pauvre sur tm moteur équipé avec le dispositif Hernu.
- A, canal rectiligne cylindrique; B, chambre de compression; C, soupapè d’admission; D, tubulure d’arrivée du gaz pauvre; E, arrivée de l’air; F, obturateur réglable.
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- 55 pieds dont le moteur développant 75 HP avait été alimenté par un gazogène Smith.
- Par la suite un moteur de tank Ricardo de 150 HP, un moteur d’aviation Beardmore de 160 I1P furent tour à tour montés au banc d’essai et fonctionnèrent à l’entière satisfaction de l’expérimentateur, si l’on en croit les revues techniques anglaises.
- Depuis, un châssis Belsize fut équipé, les appareils étant disposés de part et d’autre du moteur, et placés à l’extérieur du tablier.
- Afin de pouvoir établir une comparaison impartiale, ce camion fut transformé sans qu’il ait été effectué aucune remise en état du mécanisme.
- Le moteur 4 cylindres de 115 m/m d’alésage et de 127 m/m de course, fut conservé, ainsi que tous les autres organes. Seul, le carburateur à essence fut enlevé et remplacé par un mélangeur du type décrit ci-dessus, qui permet la mise en marche aisée du moteur.
- Le gazogène adapte à ce moteur d’une puissance de 50 I1P pesait au total 140 kilogrammes, soit 2 kgs 800 au HP, le poids mort total dépassant 3 tonnes ne fut donc pas accru dans des proportions considérables.
- Au cours d’essais préliminaires, on avait relevé la consommation de charbon sur un parcours de 50 milles. Les
- résultats furent les suivants :
- Consommation de pétrole par tonne
- transportée et par mille. ..... 385 gr.
- Consommation de charbon par tonnne transportée et par mille............ 650 gr.
- Sur le second châssis, un Albion, équipé avec le dernier modèle de générateur Smith placé à gauche du siège avant, à l’emplacement habituel du marchepied, on a réussi à mettre lé moteur en marche après un réchauffage qui n’a duré que de 5 à 6 minutes. Enfin, le poids du combustible et de l’eau nécessaires pour une journée de service serait supérieur de 75 pour 100 seulement à celui du pétrole.
- Depuis, d’autres véhicules ont été transformés tels par exemple une automobile Ford dont nous donnons la photographie (fig. 5).
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- Des inventeurs français ont également résolu le même problème beaucoup plus simplement.
- Après quatre années de recherches incessantes, M. Cazes a mis au point un système imaginé par lui et qui a été expérimentéravec un certain succès sur un camion militaire de 6 tonnes. Le combustible employé était du poussier de charbon de bois et le coût du fonctionnement était approximativement de 80 pour 100 moins élevé que celui de la marche à l’essence, ce qui évidemment constituait un sé-
- rieux avantage et diminuait le gros inconvénient des lenteurs de la mise en route du moteur, laquelle nécessitait un certain temps.
- Ce dernier ennui a été supprimé par un autre chercheur, M. Hernu, qui a imaginé un gazogène présentant des caractéristiques réellement originales.
- Dans les gazogènes actuellement en usage, on emploie pour fournir la vapeur au foyer, dvers procédés consistant notamment : :
- 1° A placer un vaporisateur au-dessus du feu (type à foyer réfractaire).
- 2° A entourer le -foyer d’une double enveloppe contenant de l’eau (type à foyer métallique garni ou non de matières réfractaires).
- 3° A employer simultanément les deux procédés en plaçant un vaporisateur à la base et un autre au-dessus du foyer.
- Aucun de ces dispositifs ne peut assurer une composition constante du gaz pour des débits très variables, comme ceux qu’exigent les moteurs de véhicules.
- Pour mieux comprendre la réalisation du principe sur lequel est basé le fonctionnement du gazogène Hernu, il est utile d’examiner les phénomènes qui se produisent dans un foyer de gazogène lors des variations d’appel de gaz.
- Considérons le foyer divisé, dans le sens de la hauteur, en deux parties : la portion inférieure ou zone de réaction de l’oxygène et de la vapeur sur le carbone et la zone supérieure dans laquelle se produit la distillation partielle du charbon frais.
- Dans un appareil bien établi, la zone de base doit pouvoir absorber la presque totalité de l’oxygène admis au foyer en marche normale, la partie supérieure ne devant sa combustion lente qu’à la faible quantité d’oxygène échappée à la première réaction.
- Si l’appel de gaz devient plus important, la vitesse de passage de l’air à travers la partie inférieure du foyer ne permet plus une réaction complète, et l’excès d’oxygène libre atteint la partie supérieure dont il élève aussitôt la température en activant sa combustion.
- Le gazogène Hernu comporte un foyer dont la partie inférieure est garnie de matériaux réfractaires reposant sur une couronne formant, au besoin, vaporisateur instantané au moment de l’allumage. Celte partie du foyer forme ce que l’on peut appeler le creuset de réaction.
- La partie supérieure constitue le vaporisateur, entourant et formant voûte au-dessus du foyer.
- La base du vaporisateur qui entoure le foyer dans la zone supérieure de distillation fait varier la vaporisation en raison de la température de cette
- Fig. 8.— Diagramme du nouveau cycle imaginé far M. Hernu : fonctionnement d'un moteur à gaz à combustion.
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- zone, température qui est directement fonction clés variations de volume du gaz produit, comme il a été' spécifié précédemment. D’autre part, la partie du vaporisateur qui forme voûte de foyer récupère une portion des calories entraînées par le gaz et con'tribùf', dans le même sens que la partie enveloppante, à faire varier rapidement la vaporisation. La vapeur ainsi formée maintient une température à peu près constante à la base du foyer.
- Cette vapeur passe par l’intermédiaire d’une tubulure dans un canal débouchant à l’air libre par son extrémité opposée et dont la section d’ouverture peut être réglée par une vanne.
- Le canal forme en son milieu un conduit circulaire qui le met en communication avec des canaux rayonnants pratiqués pour la facilité de construction dans les bras d’une corbeille porte-grille.
- La corbeille est portée par un axe dont la hauteur est réglée de l’extérieur par une tige filetée actionnant un levier.
- Une semelle, fixée à la partie inférieure de la corbeille, forme soupape, dont le siège est constitué par l’extrémité supérieure du conduit.
- Cette disposition permet d’abord de saturer parfaitement l’air admis au foyer par suite de l’arrivée en sens inverse de l’air et de la vapeur, disposition qui favorise leur mélange intime avant leur passage au foyer. Celte condition est indispensable pour obtenir une répartition uniforme de la température à la base du foyer dans le Lut de former un gaz de composition homogène.
- L’air saturé de vapeur peut, en outre, suivant l’allure du feu, être dirigé vers la périphérie de la grille lorsque la semelle repose sur le conduit ou simultanément sur toute la surface de celte grille, en proportion variable suivant le réglage de la hauteur de la semelle au-dessus du conduit.
- 11 est d’une importance capitale que le charbon ne puisse s’échapper de la grille par suite des trépidations du véhicule : à cet effet, une couronne de forme spéciale entoure la corbeille porte-grille.
- Le même résultat peut être obtenu en remontant la grille jusqu’à la base du foyer, de façon à le fermer, cette disposition étant réalisée en faisant porter la grille sur la couronne ou directement sur un levier ou un pivot concentrique à celui de réglage de la semelle.
- D’autre part, on donne à la grille une forme concave telle que les génératrices du talus d’éboulement à la base du foyer se rapprochent sensiblement des rayons deconcavité delà grille à la base de ce talus.
- Enfin, le dispositif est complété par un obturateur de la trémie de chargement comportant un plateau formant l’obturateur proprement dit, et porté par un faux plateau solidaire de la tige de commande. La pression de fermeture est obtenue par .un ressort central qui répartit l’effort uniformément sur toute la périphérie du plateau obturateur, tandis que la réaction sur la tige assure la fermeture du couvercle supérieur.
- Avant d’être envoyé au moteur, le gaz ainsi produit a besoin de subir une épuration absolue, condition indispensable pour l’emploi du gaz pauvre à l’alimentation des moteurs à explosion. Cette opération se produit dans un appareil où s’effectue le lavage, le dépoussiérage et le séchage du gaz en vue de son utilisation ultérieure.
- Ce nouvel épurateur centrifuge, d’ailleurs applicable à tous les gazogènes en général, comporte une turbine spéciale distribuant l’eau par une cuvette circulaire, à travers des ailettes de formes variables et disposées en quinconces, de façon à obtenir un lavage préalable et un brassage énergique du gaz admis dans l’appareil.
- Le gaz ainsi lavé traverse d’abord une cage d’écureuil où il entre par la périphérie et sort par le centre, puis est amené à une série de disques perforés animés d’un mouvement de rotation rapide. Ce système projette vers la périphérie, sous l’action de la force centrifuge, l’eau ayant servi au lavage et les matières solides ou impures contenues dans le gaz.
- Le mode d’injection est fort simplement réalisé de la manière suivante : Un canal rectilig ne (fig. 7), cylindrique de préférence, réunit toutes les soupapes d’admission, sa section libre est suffisante pour assurer au gaz une faible vitesse.
- Le gaz arrive par une tubulure placée au centre d’une lanterne montée à l’extrémité du canal. L’air pénètre dans la lanterne par un obturateur réglable percé d’orifices symétriquement disposés autour de la tubulure centrale. Le rôle exact de cette disposition sera expliqué dans les lignes ci-dessous. Dans les- moteurs fonctionnant avec le dispositif Ilernu, la combustion lente a remplacé l’explosion brisante se produisant dans les moteurs à essence.
- Dans le moteur à explosion ordinaire, le mélange très intime du gaz et de l’air, obtenu dans des proportions exactes après brassage énergique, se trouve comprimé avant l’allumage et, par suite de l’accroissement instantané du volume résultant de l’explosion, la pression s’exerce brutalement sur le piston.
- D’autre part, l’allumage du mélange se fait toujours à un point très voisin du point mort; l’avance à l’allumage, pratiquée dans les moteurs à grande vitesse, n’est qu’une avance fictive nécessitée par le fait que les organes transmetteurs de l’étincelle ne fonctionnent pas instantanément, et qu’en avançant de 20 et même de 40 degrés le point de contact de la magnéto, l’étincelle se produit encore au voisinage du point mort.
- Dans les moteurs à combustion du type Diesel, qui emploient tous les combustibles liquides, les phénomènes sont tout différents; l’air est comprimé seul, puis le liquide est injecté par pulvérisation dans la masse d’air surchauffé par compression, ce qui en assure la combustion.
- Le moteur à gaz à combustion fonctionnant selon le cycle Ilernu repose sur un princip'e entièrement
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- Fig. 9. — Un camion automobile français utilisant le générateur Hernu.
- différent des deux principes exposés ci-dessus.
- Il est caractérisé par le fait que le gaz et l’air sont bien admis en même temps au cylindre, mais en évitant leur mélange intime. Ceci se réalise en faisant arriver les deux fluides gaz et air, par veines parallèles ou concentriques, jusqu’au passage de la soupape d’admission au cylindre, laquelle présente une section suffisante pour que la vitesse des gaz soit faible de façon à éviter le brassage de ces gaz ; dans ces conditions, le mélange est assez imparfait pour qu’il ne devienne jamais explosif.
- Ce procédé est précisément l’inverse de ce que l’on cherche à réaliser dans les moteurs à explosion.
- Cette première condition remplie, il faut, pour réaliser le moteur à combustion à gaz, donner à la chambre de combustion une forme spéciale, telle que toutes les sections transversales, depuis le point où l’on provoque l’allumage jusqu’au centre du piston, soient de surfaces progressives, le point d’allumage se trouvant aussi éloigné que possible du centre du piston.
- Si l’on provoque l’allumage du mélange au point le plus éloigné du piston, en un moment bien choisi, c’est-à-dire aussitôt que la compression devient suffisante pour que la combustion puisse se propager (ce point se trouvant vers le milieu de la course de compression), il en résulte une combustion parfaite du gaz qui se propage par ondes pendant le restant de la phase de compression et se termine sous pression à peu près constante pendant une faible partie de la course de détente. Cette combustion est suivie d’une détente complète, qui se traduit par une très faible pression à l’échap-
- big. 10. — Le moteur du camion automobile.
- L’invenleur redoutant, au début des expériences, des irrégularités dans le fonctionnement de l’allumage, avait adapté un allumage par rupteurs ; depuis, ce dispositif a été supprimé, les bougies ordinaires sont employées à nouveau et le moteur fonctionne d’une manière tout aussi satisfaisante.
- pement, contrairement à ce qui se passe dans les moteurs à explosion.
- Le cycle Hernu représenté (fig. 8) en traits pleins montre que la pression est progressive et que la combustion se termine sous une pression sensiblement constante, qui se voit au diagramme suivant une droite ou une courbe très renflée, sui\ie d’une détente très complète.
- Le tracé en pointillé est celui d’un moleur à' explosion la différence des deux tracés est nettement caractéristique. Par combuslion, les pressions sont toutes progressives sur le piston ; par explosion celui-ci subit des variations de pressions instantanées très importantes qui occasionnent une grande fatigue des organes. La pression moyenne obtenue par combustion est supérieure à celle pçer explosion, bien que la pression maximum ne soit pas aussi élevée.
- Les essais entrepris par M. Hernu ont été effectués avec un camion « Berliet » à 4 cylindres de 100 mm. d’alésage et 100 mm. de course. Au début les bougies d’allumage avaient été remplacées par des rupteurs; mais, après quelques expériences des plus concluantes, les bougies furent remontées et le moteur fonctionna tout aussi bien, sinon mieux.
- La mise en fonctionnement est relativement aisée, le gaz est formé 5 minutes après l’allumage, la mise en marche du moteur peut avoir lieu en 5 ou 6 minutes, car il est bon de laisser le moteur fonctionner 1 ou 2 minutes avant le départ, afin que le gazogène puisse prendre son régime'normal, ce qui assure une souplesse bien plus grande au moteur lorsque le camion circule.
- La mise au point de ce dispositif essentiellement nouveau fut rapide. Apres deux essais effectués sur deux itinéraires différents et comportant un trajet total de 36 kilomètres, le camion pesant à vide 5000 kilogrammes fut affecté à un service industriel, et 8 heures durant, lors d’un troisième essai, il transporta des charges variant entre 2600 et 5000 kilogrammes.
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- 112 .... NOUVEAU VÊTEMENT PROTECTEUR POUR POMPIERS
- Après avoir préalablement fait le plein du gazogène au départ, le chauffeur a emporté une réserve contrôlée de 56 kilogrammes d’anthracile menu. Après 8 heures de fonctionnement continu, sans arrêt du moteur, le plein du gazogène est rétabli après un décrassage complet du foyer, la réserve était encore à ce moment de 26 kilogrammes. La consommation fut par conséquent de 50 kilogrammes, soit un peu moins de 4000 grammes à l’heure.
- La consommation contrôlée à la lin d’un quatrième essai, durant lequel le camion transporta une charge de 3200 kilogrammes constituée par des lopins d’acier, s’est élevée à 40 kilogrammes, ceci résultant du plus grand poids transporté.
- D’après des essais au banc, effectués antérieurement avec d’autres moteurs d’automobiles transformés, on peut évaluer la consommation à 400 grammes d’anthracite menu par cheval-heure, ce qui constitue
- une économie notable sur le fonctionnement à l’essence, les autres camions affectés au même service consommant en moyenne éOO grammes d’essence par cheval-heure. Avec le procédé Ilernu, l’économie réalisée était de 92 pour 100, ce qui nous dispense de tout commentaire en faveur de l’utilisation nouvelle du gaz pauvre. Il convient cependant de faire remarquer que, pour les essais effectués sur le camion Berliet, la forme des chambres de compression du moteur n’avait pas été modifiée et n’offrait pas la forme optimum permettant l’obtention du meilleur rendement. Mais les résultats des expériences prouvent que dans un avenir prochain, on pourra transformer rapidement et sans grands frais n’importe quel moteur à explosion fonctionnant primitivement à l’essence, que ce dernier soit monté sur un canot, un camion automobile ou un tracteur agricole. E.-B. Lémonon.
- NOUVEAU VÊTEMENT PROTECTEUR POUR POMPIERS
- Le service d’incendie de l'Etat de Cincinnati vient d’expérimenter un nouveau vêtement protecteur pour pompiers. Notre confrère américain « Science and Invention » donne quelques détails sur ce curieux dispositif qui permet à celui qui en est revêtu, de passer sans dangers à travers les flammes.
- Il consiste à entourer constamment le corps du pompier d’un écran d’eau, allant de la tête auxpieds, qui ne gêne pas la vue, mais protège efficacement tout le corps contre l’action directe des flammes et contre le rayonnement.
- L’équipement du pompier compte, comme d’habitude, un vêtement en tissu ignifugé, mais complété par un casque spécial, à doubles parois. Entre les deux parois circule constamment un couraht d’eau prélevé par une dérivation sur la lance d’arrosage que manœuvre le pompier. L’eau pénètre dans le casque par un tube de bronze perforé qui fait le tour du cou à l’intérieur du casque. Le vêtementdu pompier est également à double paroi, et l’eau introduite dans le casque retombe à l’intérieur des
- deux parois tout le long du corps qui se trouve ainsi placé sous une sorte de douche verticale constamment renouvelée. L’eau sort du vêtement par les doigts et les semelles.
- La protection ainsi assurée est complétée par une douche extérieure s’échappant de la partie supérieure du casque par un tube de bronze perforé ; le pompier se trouve ainsi entouré de toutes parts d’une sortedecloche d’eau extérieure qui non seulement complète sa protection, mais lui permet encore d’y faire participer les personnes surprises par l’incendie et qu’il faut arracher aux flammes.
- La respiration du pompier sous son casque est assurée ainsi : l’air extérieur est aspiré à travers un collier spécial dans lequel il est lavé, refroidi et purifié par l’eau qui coule à travers le casque. L’air expiré s’échappe à travers des orifices ménagés dans le casque.
- Avec ce vêtement un pompier peut, paraît-il, rester sans inconvénient une dizaine de minutes au milieu des flammes. R. Yiluers.
- • Pompier revêtu d'un vêtement protecteur.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2446. ' .....:.......19 FEVRIER 1921
- L’AMÉNAGEMENT DE LA DORDOGNE
- Cependant que, malgré l’urgence de la réalisation, le Sénat diffère la mise en œuvre du Rhône, la Chambre des députés a adopté, à la fin de la dernière législature, le projet de loi touchant l’aménagement de la Haute Dordogne pour l’électrification d’une partie du réseau d’Orléans.
- L’importance économique de la Dordogne ne saurait se comparer à celle du Rhône ou du Rhin, cependant, on ne saurait nier que le projet récemment voté au Palais-Bourbon ne doive avoir pour effet de contribuer puissamment au développement des régions du Centre-Ouest et du Sud-Ouest, en leur assurant de meilleures communications ferrées, des relations par eau plus favorables et des disponibilités de courant électrique considérables. L’équipement de la Dordogne apparaît ainsi comme une entreprise interrégionale de grande envergure. Mais on doit considérer aussi que la transformai ion des moyens de traction sur les lignes accidentées du Massif Central permettra seule de perfectionner les échanges entre l’Océan Atlantique et l’Europe centrale, Bordeaux et la Suisse, via Lyon. Cette circonstance donne à l’aménagement du cours d’eau périgourdin un intérêt international.
- Les conditions dans lesquelles doit s’effectuer la mise en valeur de la Dordogne diffèrent sensiblement de celles qui régissent l'équipement du Rhône ou du Rhin. M. l’inspecteur général des Ponts et Chaussées de la Brosse les a lumineusement fait ressortir dans un rapport adressé au Conseil supérieur des Travaux Publics. Jusqu’ici la navigation a été fort languissante sur la Dordogne en raison de la multiplicité des hauts fonds dans le cours inférieur et moyen de la rivière et elle s’arrête totalement à Souillac. Le. Limousin et le Périgord sont naturel-
- lement humidifiés par les pluies et l’irrigation des vallées ne doit guère préoccuper les techniciens. En outre, la vallée de la Dordogne ne comporte que des centres agricoles de second plan : Libourne, Bergerac, Argentât, Souillac, et ne dessert qu’une industrie encore dans l’enlance.
- Si donc, d’upe part l’aménagement de la Dordogne exige de moindres travaux que celui du Rhône, si le problème de la captation de la force peut faire oublier celui, beaucoup moins immédiat, de la navjgabililé de la rivière, il n’est pas moins certain que les besoins d’énergie sont singulièrement moins pressants, en ce qui touche l’industrie, pour la Dordogne que pour le Rhône ou le Rhin. Le fait que la Dordogne ne constitue pas une voie de communication internationale naturelle, comme le Rhône ou le Rhin, incline à faire douter de l’avenir industriel de ce régions. Et il semble que le sacrifice financier pourTéquipement de la rivière ne se justifierait aucunemei.t si la Dordogne ne devait fournir la force indispensable à la transformation, à la modernisation du réseau d’Orléans. C’est donc à tort que d( s compétitions locales ont voulu s’opposer à la réalisation du projet d’utilisation proposé par la Compagnie d’Orléans, et soutenu par le Gouvernement.
- Les forces réalisées actuellement. — Du Mont-Dore au bec d’Ambez, où la Dordogne rejoint la Gironde et forme un véritable estuaire marin, soit sur 500 kilomètres environ, la différence des ni veaux excède lOOOmè-tres. Pourtant, le nombre des usines jusqu’ici édifiées est insignifiant : au Mont-Dore la station du lac de Guéry (700 HP), à la Bourboule celle de l’Énergie Industrielle (600 HP), à Boit une centrale de 500 HP.
- - Ce" n’est que dans son cours infé-8.-115.
- Fig. 2. — La vallée de la Dordogm à Montvalent.
- 49' Année — 1"'Semestre.
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- H4 —— ----------------- L'AMENAGEMENT
- rieur que la Dordogne a été disciplinée pour fournir une puissance notoire : l’usine de Tuilière, près Bergerac, accuse près de 25 000 HP.
- Les tributaires de la Dordogne n’ont, d’ailleurs, pas été mieux employés. C’est à peine si l’on peut citer les usines de Saillant, sur la Vézère, qui alimentent d’électricité Limoges et Brive (5000 IIP), celle de Bar, sur la Corrèze, (4000 HP) destinée à approvisionner de courant les ateliers militaires de Tulle, la station deMeste, sur la Diège (450 HP), qui éclaire üssel, la chute d’Uzérche sur la Corrèze (240 HP), celles d’Aubas (200 HP), de Cublac (140 HP) de Longua (200 HP) et de Montignac, dans le Périgord qui desservent Sarlat, le Buisson, Terrasson, Mussidan et Montignac, et quelques autres. Au total, la puissance aménagée n’atteint pas 40 000 HP dont 4000 réservés à des industries locales (minoteries, papeteries, scierie, métallurgie).
- Cependant le bassin de la Dordogne renferme d’abondantes ressources hydrauliques, qui « feront de lui un foyer d’énergie très importante, capable de compenser dans une mesure appréciable le déficit de notre production houillère » pour employer les propres termes du rapport de M. de la Brosse.
- Le plan d’aménagement officiel. — Le bassin de la Dordogne a été divisé par les services officiels en 6 sections. La première comprend le cours de la rivière à l’amont de Yernéjoux et les bassins de la Rhue, du Chavan in, et delà Diège. Trois chutes, de 80, 85, et 82 mètres de hauteur nette, ont été prévues sur le Chavanon, devant donner respectivement 4800, 5200 et 9550 kw moyens. Quatre chutes ont été envisagées sur la Rhue. Elles mesureraient 152 mètres, 225-134 mètres, 42 m. 50 et et 58 m. 50, et pourraient fournir 1950, 12 050, 5500 et 6850 kw. Enfin, la Diège, disciplinée à Retabourg, livrerait 7250 kw sous 128 mètres de chute, et la station de Yernéjoux assurererait 26 550 kw sous 84 mètres de dénivellation. Dans l’ensemble, la section comporterait l’installation de 78 850 kw moyens, et de plus de 620 millions de kilowatts-heure par an.
- A la seconde section de Vernéjoux à Brivezac, appartiendraient les cinq chutes du Chambon (107 mètres, 50 550 kw), d’Àrgentat l (58 m. 75, 19 900 kw), d’Argentat II (6 m. 50, 5400 kw), de Vergniolle (11 m. 50, 6200 kw) et de Brivezac (15 mètres, 7000 kw). La, puissance moyenne de cette section voisinerait 124 450 kw et la production annuelle 900 millions de kilowatts-heure.
- Par contre, la troisième section, de Brivezac au confluent de la Vézère, pourrait fournir seulement 94200 kw moyens et 160 millions de kilowatts-heure annuels avec 15 chutes, tant sur la Dordogne que sur la Cère et la Meyronne. Aucune de ces chutes ne dépasserait 8 m. 57 (Beaulieu) si l’on en excepte celle de Laval de Gère, haute de 245 mètres. La plus basse : la Roque, ne mesurerait que 5 mètres. La plupart oscilleraient entre 4 et 7 mètres: La force moyenne réalisable serait de 4000 kw. La
- DE LA DORDOGNE —
- Roque ne donnerait que 2500 kw ; par contre, Laval de Cère pourrait livrer 25 600 kw.
- La quatrième section, du confluent de là Vézère à Caslillon où commence le régime maritime, peut alimenter six stations. L’une d’elles, à Tuilière (10 m. 84, 12 600 kw) a déjà été installée par l’Energie Electrique du Sud-Ouest pour la desserte de Bo.rdeaux, Angoulême et Périgueux. La même Compagnie aménage la centrale du Mauzac (4 m. 20, 5500 kw) à l’amont de la précédente, et s’est vue concéder la chute de Lalindes, située entre les deux premières (5 m. 20, 6800 kw). En outre, les chutes de Bergerac (2 m. 45), le Eleix (4 m. 20) et Juillac (5 m. 90) pourraient respectivement débiter 5500, 5700 et 5500 kw. Au total, la section serait susceptible d’accuser 59 200 kw moyens et de produire 260 millions de kilowatts-heure par an.
- Le bassin de la Vézère, qui constitue la cinquième section, paraît pouvoir, avec 560 mètres de dénivellation, fournir 50000kw, dont 5000 déjà réalisés par la Compagnie Centrale d’Eclairage et de Transport au Saillant, tandis que l’Isle n’a pas paru devoir offrir plus de 7500 kw (55 millions de kilowatts-heure), encore sauvages.
- Pour l’ensemble du bassin, les services officiels ont évalué approximativement la puissance disponible à 57 000 kw, et la production annuelle à 2680 millions de kilowatts-heure.
- Sans doute, nous sommes loin en l’occurrence des 765 000 HP et des 4 milliards de kilowatts-heure du Rhône, des 750 000 HP du Rhin. Néanmoins, il sied de remarquer que cette production de plus de 2 milliards et demi de kilowatts-heure correspondrait à la consommation de 5 millions de tonnes de charbon de qualité, brûlées dans des foyers perfectionnés, à 6 millions de tonnes des médiocres combustibles qu’il nous faut accepter aujourd’hui, et payer à des taux élevés.
- Les projets de la Compagnie d’Orléans au point de vue hydraulique. — La Compagnie d’Orléans a sollicité la concession de toute la première section à l’exception des chutes de la Diège, qui seront équipées par la Société de Pont-à-Mousson pour la création d’une usine électro-métallurgique, et de la partie du cours de la Dordogne située à l’amont de Saint-Sauves, déjà disciplinée.
- Son programme d’action se peut résumer dans le tableau ci-dessous.
- Au total, la compagnie aménagerait 7 usines, de 95 000 HP de puissance totale, ce qui permettrait d’électrifier 5000 km. des voies du réseau. •
- Ce projet exigera des travaux considérables. C’est ; ainsi que l’Orléans" a prévu l’édification à la Cellette d’un grand barrage de 85 mètres de hauteur, avec évacuateurs de crues, pouvant perméttre l’emma-gasinement de 190 millions de mètres cubes, dont 160 utiles. Ce réservoir doit noyer la route nationale 89. En aval de krstation, une prise dérivera les5 gaux du Chavanon, et les amènera au moyen d’un
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- tunnel de 10 kilomètres à Singles, où sera édifiée la seconde usine. Un souterrain de 16 km, 500 doit ensuite absorber les eaux pour les rendre légèrement en amont de Bort.
- L’équipement de la Rhue ne comporte pas d’aussi importants ouvrages. Le lac Chauvet permet d’emmagasiner 10 millions de mètres cubes, le lac de la Landie 2. Le réservoir de Chanterelle contiendrait 12 millions de mètres cubes environ, celui de Font Salée et des Granges près de 29 millions.
- A l'aval, la Compagnie d’Orléans a envisagé l’établissement d’un énorme barrage de 87 mètres de hauteur à 150 mètres en amont du Pont de \ecnéjoux, pour amasser 70 millions de mètres cubes. Cet ouvrage ferait refluer les eaux jusqu’au confluent de la Rhue.
- de Varnéjoux, à 40-50 m3 par seconde L’aménagement complet semble devoir demander 5 ans.
- 1 I
- Cliutî Chute PUISSANCES annuelle
- Altitude. brute. — i_ * ^ lîll
- nette. Minima. Moyenne, j Maxima. millions de k\v~b.
- é Réservoir du Chavanon et
- Bassin du Chavanon . l Station de la Cellette . . ) La Clidane et. Station de 712 85 80 59(0 4800 10000 58
- l Singles 025,60 97 85 4300 5200 10 000 41
- Dordogne Bort )) 103 82 8200 9350 12 500 74
- [ Lac Chauvet Il (Ri
- Lac de la Landie 1 Réservoir de Chanterelle. . 1040 890 138 132 1800 1950 5500 10
- 1 et Station de Condat. . . 838-700
- Bassin de la Rhue. . • / Réservoir de Font Salée. . 890 245 223 )
- 1 et des Granges et Station i d’Emncrl 088 153 134 ' 8900 12 050 20 ( 00 U a
- i Réservoir de Roehemont et \ Station de Piochemont. . 487,50 62,50 58,50 4000 ’ 6850 15 000 55
- Dordogne Réservoir de Varnéjoux . . y> 87 84 24300 26 550 50 000 212
- Ces opérations auront pour effet, d’après les calculs, de régulariser le débit de la Dordogne, à l’aval
- Un tel programme n’a pas manqué de susciter de vives controverses et des réclamations locales. On a semblé surtout éprouver de vives craintes de voir s’édifier des barrages de ces dimensions à l’amont d’une vallée peuplée.
- L’aménagement de la seconde section. — La Société d’Énergie électrique du SudrOuest, d’autre part, a sollicité l’attribution de la deuxième section du bassin. Son projet,soigneu-« sement étudié,comme celui de l’Or-'% léans, comporte la création de 4 barrages et de 4 stations.génératrices, dont les caractéristiques sont groupées à la page suivante.
- L’usine de Chambon serait située à 4 km du pont de Chambon. Elle serait alimentée par un réservoir de 150 hectares, pouvant contenir
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- no
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- Altitude. Chute Chute PUISSANCES Énergie annuelle
- brute. nette. Mi aima. Moyenne. Muxima. initions de kw-li.
- Réservoir du Chambon 550 » )) )) D „
- La Sumène 500 2000 , >.
- La Triouzaune L’Auze )) 109 107 )) 2 4 00 2000 » »
- La Luzègc » J 7000 » ..
- Station du Chambon.' )> * y> 50 500 55 100 100 000 450
- Arpentât I 221 49 58,75 19 900 20 700 25 000 166
- Le Doustre )) » )) » 5009 » .30
- Argentât I 181 174,50 6,50 15 0.50 Il ,50 5400 5550 12 000 5000 25 70
- Brivezac. 148 15 13 6200 ) 7000 ' 6900 7800 10 000 10 000 45 55
- 715 millions de moires cubes constitue d’un barrage de 110 mètres de hauteur, avec évacuateurs de crues susceptibles de débiter 1200 m3 à la seconde. L’ouvrage ferait refluer les eaux jusqu’à 42 km, 500 en amont, c’est-à-dire jusqu’à Vernéjoux, et il aurait pour effet de noyer Spontour, Laval, Nanzenac, Le Roffy, le Chambon, la Ferrière, Saint-Projet et la route de Mauriac à Tulle sur 12 km. Un second barrage serait construit à 4500 m. du pont d’Ar-gentat, et créerait une retenue de 40 m. de hauteur et de 56 millions de mètres cubes. À 500 mètres en amont du même pont, le Sud-Ouest se propose d’élever un barrage mobile pouvant jouer le rôle de bassin de compensation complémentaire pour atténuer les irrégularités de débit susceptibles de se produire à Argentât I. En cas de hautes crues, l’usine pourrait être arrêtée. Enfin, un autre barrage mobile serait installé à 350 m. en amont du pont de Brivezac. La retenue aurait 12 mètres de hauteur. Cet ouvrage servirait à finir le réglage du débit quotidien, de façon à évacuer vers l’aval un cube d’eau aussi régulier que possible.
- L’exécution de ce plan demanderait 15 à 20 ans, dont 10 pour la réalisation des chutes. Les autres sections, sauf la quatrième, seront équipées dans un avenir plus ou moins lointain.
- Nous n’avons pas à insister sur les avantages de ce programme. En particulier, en ce qui concerne l’Orléans, l’électrification aurait pour résultat de faciliter l’augmentation de la vitesse des trains sur des lignes à fortes rampes, celle du trafic qui pourrait être doublé, de supprimer des retards devenus réguliers, d’économiser environ 8 à 9 pour 100, et surtout d’épargner 7 à 800 000 tonnes de charbon (500 000 d’après M. de la Brosse); enfin de développer les relations. Est-Ouest ou vice versa. !
- Coût de l’entreprise. — Mais il faut le reconnaître, l’exécution des projets précités exigera des sacrifices financiers élevés, ce qui ne saurait surprendre si l’on veut bien considérer qu’il faudra construire une cincjuantaine d’usines, dresser des barrages de plus de 60 m. de hauteur, édifier des ouvrages propres à la navigation. Aux prix d’avant-guerre, les'frais auraient atteint environ 700 mil-
- lions. Il faudrait aujourd’hui compter peut-être sur 2 milliards. Cependant l’opération ne demandera vraisemblablement pas plus de 1500 millions par suite du rééquilibre progressif des prix.
- La Compagnie d’Orléans a évalué la dépense relative à sa requête à 340 millions. M. de la Brosse la fixe à 400 millions, plus 26 millions pour l’équipement des chutes de la Diège.
- D’autre part, la Compagnie du Sud-Ouest comptait dépenser 290 ou 300 millions pour l’aménagement de la seconde section. M. de la Brosse pense qu’il faudra porter le crédit à 395 millions.
- La 3e section exigera autour de 340 millions, la 4e 95 millions, les 5e et 6e sections 140 millions.
- On peut admettre que le kilowatt installé sur la Dordogne reviendra à 3000 francs et le kilowatt moyen à 4000. Si l’on suppose que les dépenses d’exploitation s’équilibreront autour de 15 pour 100 du capital engagé, et voisineront 180 millions par an, on peut croire que le kilowatt-heure se maintiendra aux abords de 6 centimes. Pour certaines usines, leprixderevient s’exagérera. Tel est le cas, par exemple, pour la station de la Cellette, où il atteindra 18 cent. 94. ACondat,ilnedescendrapas au-dessous de 9 centimes, et au Chambon au-dessous de 9 cent. 60. Par contre, à Argentât, on se tiendra au-dessous de 4 centimes et à Tuilière, du fait des amortissements déjà pratiqués, on pourra rester à 2 centimes.
- La Compagnie d’Orléans a personnellement évalue ce prix de revient du kilowatt-heure à 4 centimes. Aussi la Compagnie d’Orléans et le Sud-Ouest électrique ont-ils proposé de faire payer le kilowatt-heure au client 1^-centimes, avec barême dégressif, tout consommateur de plus de 1000 kilowatts ne devant verser qu’une taxe de 8 centimes.
- Les services publics d’État, des départements et des communes intéressés jouiront d’une réduction de 50 pour 100.
- Utilisation de l'énergie. — La Comj agnie d Orléans ne prélèvera sur li puissance totale obtenue que 560 millions de kilowatts-heure. L’Énergie du Sud-Ouest disposerait de 700 millions de killoxvatts--heure. Il restera donc à trouver l’emploi des ou 1500 millions dé kilowatts-heure disponibles. Du
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- LE RÔLE DE L’INDUSTRIE VERRIÈRE FRANÇAISE PENDANT LA GUERRE 117
- fait du médiocre essor industriel de la région traversée, ce ne sera, évidemment, pas chose facile. On peut, toutefois, envisager un épanouissement de l’éleetro-culture et la création d’industries nouvelles, Il semble, par exemple, que Jes fabrications chimiques devraient se développer dans ces vallées agricoles. La Commission d’enquête instituée par le Gouvernement a attiré l’attention sur l’intérêt qu’il y aurait à édifier une usine de nitrate de chaux, d’une capacité annuelle de 20 000 tonnes, pour l’approvisionnement du Massif Central. Cet établissement pourrait s’installer à Argentât et traiter à cet effet les calcaires de Brivezac. Il est également certain que des usines électrométallurgiques s’installeront dans la vallée, surtout après l’inauguration de l’usine de Pont-à-Mousson sur la Diège. Néanmoins, on ne saurait, pour l’instant, mesurer la quantité de force qui pourra être absorbée dans ces conditions. Il sied donc de procéder par étapes, d’exécuter le plan relatif à l’électrification du P.-O. tout d’abord.
- On devra remarquer que le projet de la Dordogne,
- à la différence de ceux du Rhône et du Rhin, se préoccupe peu de la navigation et de l’irrigation. La Commission d’enquête a protesté contre cette abstention et elle a énergiquement demandéla mise à l’étude delanavigabilitéde la Dordogne et du Chavanon. Il faut, toutefois, observer que les ouvrages prevus se prêtent mal à l’ouverture d’une voie de trafic. Comment fera-t-on franchir aux bateaux les différences de niveaux de la Collette, de Vernéjoux et du Chambon? D’autres sujétions mettent également obstacle à la création delà voie Garonne-Loire.
- Cependant, toutes précautions seront prises pour que cette voie puisse éventuellement être établie.
- D’ailleurs, même envisagé seulement sous un angle restreint, l’aménagement des forces hydrauliques du bassin de la Dordogne apparaît, ainsi que l’a très clairement démontré M. de la Brosse, comme une entreprise digne d’être poursuivie, et capable de contribuer dans une large mesure au développement économique général de la France.
- Auguste Pawlowskt.
- LE RÔLE DE L’INDUSTRIE VERRIÈRE FRANÇAISE PENDANT LA GUERRE
- Dans l’imprévision d’une guerre regardée comme possible mais à échéance éloignée, les Services Publics, au mois d’aoùt 1914, n’avaient pris, au sujet des approvisionnements nécessaires pour les besoins de la défense, aucune disposition spéciale autre que celles usitées en temps de paix. Aussi dut-on, dans les premières semaines qui suivirent le commencement des hostilités, songer à procéder à un réapprovisionnement dont les événements justifièrent l’urgence et l’importance.
- Par la multiplicité des applications qui en sont faites, l’industrie du verre devait être une des premières appelée à y concourir. Cette note a pour objet de faire connaître les efforts qui y ont été faits en même temps que les résultats qui y ont été obtenus.
- Au moment où la guerre avait été déclarée, l’industrie veriière en France pouvait être considérée comme dans un état de prospérité satisfaisant, très analogue à ce qu’il était l’année précédente. En effet, les statistiques douanières fournies par le Ministère du Commerce permettaient de constater que, si en 1912 les importations en produits, de peu de valeur vénale généralement, avaient* été de 5849 tonnes, la plupart d’origine allemande, les exportations, par contre, pour la même période, avaient été de 11 375 tonnes en produits de valeur élevée et de choix tels que glaces, verres pour optique, cristaux, verres de décoration, émaux.
- On savait d’autre part, que, d’après les carnets de commandes des principaux établissements, les demandes qui leur avaient été faites n’avaient pu être qu’incom-piètement satisfaites par suite de leur abondance même ; mais, par contre, certaines fabrications de nature spéciale avaient dû être abandonnées d’une façon presque complète, monopolisées par des verreries allemandes organisées en vue d’une fabrication intensive et économique : ces conditions étant dues, pour les unes, à l’emploi d’une main-d’œuvre laborieuse, disciplinée et
- toujours à bas prix ; pour les autres, à une utilisation de produits naturels tout spécialement appropriés par leur composition et leurs propriétés qui en avaient favorisé l’éclosion et le développement.
- Ces conditions toutefois, quoique de tous points favorables, n’eussent pas suffi si elles n’eussent été aidées par l’appui gouvernemental qui n’était que rarement refusé, en même temps que par des procédés commerciaux, variables suivant les circonstances et la nature des produits mis en jeu ; procédés toujours efficaces mais souvent de correction discutable.
- Il nous sera permis d’en donner quelques exemples :
- Pour la fabrication des cheminées ou verres de lampe à pétrole, produits d’une extrême importance par suite d’une consommation journalière presque illimitée, on employait le procédé dit du « Dumping », procédé bien connu et largement pratiqué en Allemagne pour d’autres objets de grande consommation. Ces verres, importés par wagons complets et dédouanés, étaient vendus cou" rament en France de 5 à 10,centimes, tandis que dans leur pays d’origine leur prix en était du double !
- Le Canada était un des rares pays ayant échappé à cette main mise commerciale par l’application d’un droit compensateur ramenant le prix de vente au prix pratiqué dans le pays d’origine.
- Pour les pièces de verreries devant subir un travail supplémentaire au chalumeau, telles que : les appareils pour laboratoires de physique et de chimie, les appareils de radiographie dont le développement s’accentue de jour en jour, le procédé différait.
- On persuadait à l’acheteur, peu à même, le plus souvent, de s’éclairer lui-même, par une propagande aussi active que persévérante, qu’il était impossible de concurrencer des verres fabriqués avec des produits naturels répondant aux conditions d’une fabrication irréprochable comme qualité par des verres dits de synthèse, de composition similaire répondant cependant aux conditions
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- 118 LE RÔLE DE L’INDUSTRIE VERRIÈRE FRANÇAISE PENDANT LA GUERRE
- demandées comme qualités ; les événements devaient démontrer dans la suite l’inanité de ces affirmations et leur inexactitude.
- Les-ateliers de soufflage où se terminaient les appareils précités, avaient çlù demander aux spécialistes d’origine allemande un concours indispensable; appelés à employer des verres d’origine autre que la leur, ils s’y refusaient péremptoirement sous peine d’exode immédiat.
- Les procédés commerciaux étaient les mêmes pour la verrerie dite de laboratoire, fabriquée dans les mêmes conditions et de très bonne qualité comme choix, grâce à une spécialisation appelée à en augmenter la valeur. Celle fabrication avait dû être abandonnée en France quoique inaugurée trente années auparavant.
- La concurrence à tous ces produits était rendue plus difficile encore par des prix de vente généralement beaucoup plus avantageux et'résultant des conditions de main-d’œuvre plus favorables elles-mêmes, déjà signalées.
- L’aide gouvernementale rie faisait jamais défaut, quoique sous des formes souvent différentes : s’agissait-il de verres spéciaux tels que ceux d’un emploi indispensable pour les études micrographiques par exemple, mieux fabriqués en France et dans des conditions plus économiques par l’emploi de procédés de fabrication peu connus et d’invention française, les verreries allemandes, dans l’impossibilité où elles se reconnaissaient de lutter à armes égales, n’hésitaient pas à demander à leur gouvernement un relèvement de droits à l’importation, rarement refusé, et, du jour au lendemain, les droits éydent décuplés.
- La Traité de Francfort autorisait toutes les initiatives.
- Il ne peut être parlé que pour mémoire des contestations douanières au sujet desquelles on allait jusqu’à menacer d’incidents diplomatiques en cas de désaccord ; incidents que le Gouvernement Français cherchait à éviter à tout prix.
- Cette situation anormale en temps de paix devait avoir en temps de guerre des ‘conséquences d’une incontestable gravité, et auxquelles il devait être paré sans délai le plus souvent.
- Les servicës de santé étaient les plus susceptibles de souffrir de cette situation, dans l’obligation où ils étaient d’installer dès le commencement des hostilités, et pour ainsi dire à l’imprévu, un grand nombre d’ambulances qui se voyaient, en quelques semaines, démunies d’un matériel indispensable dont les pièces de verreries formaient l’appoint le plus important et dont, par suite de la monopolisation qui en avait été faite par nos ennemis, lesmoyens de réapprovisionnement n’étaient plus momentanément possibles ! Fort heureusement, sur les indications de conseillers avertis et très au courant des travaux faits en France antérieurement sur la fabrication des verres spéciaux reconnus comme possédant les qualités indispensables ainsi que sur la capacité de production de verreries bien organisées, secondés d’autre part par des industriels eux-mêmes mis au courant de cette grave situation, la fabrication de ce matériel tout spécial était rapidement reprise et organisée, répondant dans les meilleures conditions aux exigences des services intéressés. Au bout de quelques semaines l’approvisionnement en était ainsi assuré et pouvait répondre à des besoins dont l’importance s’accroissait de jour en jour.
- La fabrication des thermomètres médicaux avait dù être abandonnée rion moins complètement. Cètte fabri-
- calion avait acquis en Allemagne une réputation justement méritée par sa perfection et le bas prix auquel ces objets pouvaient être vendus : une main-d’œuvre spécialement dressée pour cette fabrication en était l’une des causes principales. On dut néanmoins, avec un personnel insuffisant, chercher à parer au plus vile à celte situation, qu’elles qu’en fussent les difficultés et, sous la surveillance du Service de Santé, on organisa dans un des forts des environs de Paris un atelier destiné à satisfaire à ces besoins immédiats et à faire en même temps l’éducation de souffleurs de verre sélectionnés et ramenés du front, destinés à encadrer des spécialistes de cette fabrication choisis et recrutés clans les camps parmi les prisonniers de guerre.
- Les verres nécessaires avaient dù être étudiés d’une façon spéciale : essayés et contrôlés par les services du Laboratoire des Arts et Métiers ils donnaient dans la suite et avec rapidité toule satisfaction.
- Cette organisation a donné les résultats qu’on cherchait à obtenir ; cet atelier fonctionne encore actuellement dans des conditions analogues comme organisation.
- Les procédés tactiques nouveaux qu’avait adoptés l’état-major ennemi devaient donner une importance croissante aux usines destinées à la fabrication des produits nocifs nécessaires bien que d’une cruelle barbarie ; un concours nouveau des verreries était dès lors demandé d’une façon imprévue et sous une forme nouvelle : les services techniques de l’artillerie et du génie, à leur tour, décidant de l’emploi d’engins de destruction nouveaux, de plus en plus puissants, les maîtres de verrerie étaient appelés à des essais et à des expériences dont ils avaient délibérément accepté les risques : ils furent rapidement en mesure de répondre à toutes les demandes qui en furent la suite.
- La production des verres nécessaires pour la fabrication des appareils d’optique usuelle et dont la supériorité avait pu être coris'atée antérieurement par l’exportation qui en était faite, était devenue insuffisante, malgré un accroissement progressif nécessité par les conditions nouvelles dans lesquelles les hostilités se poursuivaient, la guerre de position se [substituant à la guerre de mouvement; M. le général Bourgeois, chef du service géographique, s’adressait alors aux maîtres de verrerie dont il avait été à même d’apprécier les connaissances et dont il savait la capacité de production, fous répondaient à son appel et entreprenaient patriotiquement une fabrication, quelquefois nouvelle pour eux, et non dépourvue de risques dont ils avaient accepté l’éventualité.
- Au bout de quelques mois, la production était à même de répondre aux besoins de plus en plus urgents qui s’augmentaient journellement, les armées étrangères étant dépourvues de tout matériel optique dont l’élément le plus important est le verre.
- Dès le début des hostilités, par une prévoyance qu’on ne saurait trop louer, les services de Santé avaient invité les maîtres verriers spécialistes à organiser et à intensifier même la fabrication des accessoires en verre de toute nature nécessaires pour l’application des méthodes pasteuriennes ; on on sait les heureux résultats, dont le Dr Vincent a été un des propagateurs. On a pu suffire, en tout temps, aux besoins soit curatifs, soit prophylactiques les plus urgents.
- Il sera permis de constater par ce trop long exposé l’étendue des services qu’a rendus à la patrie la verrerie française trop souvent décriée et que les. événements qui se sont déroulés pendant quatre années sur notre sol auront
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- eu pour effet de réhabiliter dans l’opinion publique mieux éclairée. Tel est, tout au moins, en terminant, l’espoir que forme l’auteur de cette note.
- . D’autre part, le rapport de la Direction des services techniques du ministère du Commerce, basé sur les tra-
- vaux du Comité Consultatif des arts et manufactures, a rendu à cette industrie un hommage de remerciement et de reconnaissance dont elle a apprécié toute la valeur.
- Un ingénieur verrier.
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- III
- Grande-Bretagne. — Les lecteurs de La Nature ont pu connaître par un de nos précédents articles publié en 1918, que nos alliés les Anglais avaient dès 1916 tenlé de réaliser ce qui réellement nous manquait, c’est-à-dire des avions a grande capacité.
- Cette tentative était faite dans le but de bombarder les villes allemandes situées trop loin de nos bases de départ pour les avions de cette époque.
- A cet effet fut construit l’avion Handley Page, bimoteur qui obtint un succès considérable et dont la formule inspira les Gothas allemands. Les Anglais entreprirent, dès 1917, la mise en chantier d’un nouveau type que nous avons également décrit : le Handley Page V à 4 moteurs, celui-là même qui devait traverser l’Atlantique si cet exploit n’avait été réalisé par le Yickers quelque 48 heures avant son propre départ (Cf La Nature, n°s 2345 et 2346).
- Si le Handley Page bi-moteur n’avait que 150 m2 de surface et 700 HP, le Quadrimoteur atteignait 280 m2 et sa puissance était de 1400 HP, ce qui le rend comparable à pas mal d’avions R allemands. Le seul défaut que nous lui trouvions est la position archaïque de ses 4 moteurs placés en tandem dans des nacelles latérales et actionnant 4 hélices
- Fig. 2. —Croquis du triplan Tarrant.
- Remarquer la curieuse méthode appliquée pour rendre la cellule indéformable. Les moteurs sont inaccessibles pendant le vol. .
- Fig. j. — Vue d'ensemble du triplan anglais Tarrant.
- 6 moteurs Napier de q5o HP, soit environ 3ooo HP. 2 en tandem de part et d’autre du fuselage et 2 entre les plans supérieurs. Remarquer l’inaccessi-' bilitè de ce s moteurs supérieurs.
- dont deux travaillent dans les remous des deux autres.
- Les Anglais ont fait l’an dernier un effort bien plus intéressant puisqu’ils ont construit et mis la dernière main à un avion géant formidable, le triplan Tarrant, véritable transatlantique de l’air, dont la surface portante atteignait 465 m2 et la puissance motrice près de 3000 HP (fig. 1).
- Ce géant, étudié par l’un des techniciens les plus en vue de Grande-Bretagne, fut détruit au cours de son premier essai, avant même qu’il ne décollât, par suite, pense-t-on, d’une fausse manœuvre de son pilote.
- Le Tarrant était un triplan muni d’un fuselage central. Les 6 moteurs placés extérieurement au fuselage étaient disposés comme suit : 4 moteurs disposés en tandem dans deux nacelles latérales fixées entre les plans inférieurs et actionnant 4 hélices : 2'tractives, 2 propulsives, les autres moteurs fixés isolément entre les plans supérieurs et actionnant 2 hélices tractives (fig. 2).
- Outre que par cette disposition, nous tombons avec excès dajis les inconvénients déjà signalés pour tous les avions à moteurs extérieurs ou isolés, nous trouvons ici une faute qui a été fatale à cet avion de même qu’aux Blériots quadrimoteurs. Nous avons, en effet, signalé dans un article précédent quel danger de déséquilibre était entraîné par la mise en route soudaine ou les variations de puissance des moteurs situés trop au-dessus de l’axe général de l’appareil ; cette disposition peut en effet donner lieu à des couples bas-culeurs très dangereux au cours des évolutions des avions.
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- Fig. 3. — Hydravion Short Bros.
- 3 moteurs de 600HP, soit 1800HP, 2 hélices tractives, i hélice propulsive. Cabine à passagers dans les coques. Remarquer combien les gouvernes arrière sont élevées au-dessus du niveau des vagues (1918).
- Le pilote du Tarrant, au moment de décoller, mit eii route les deux moteurs supérieurs alors que l’avion roulait déjà à une vitesse d’environ 100 kil. à l’heure, cette traction subite de 900 HP nouveaux faussa aussitôt le jeu et l'effet des gouvernails de profondeur qui e'quilibraient l’avion et un capotage effroyable s’ensuivit, brisant l’appareil et tuant le pilote. Nous n’avons à signaler dans le Tarrant, en dehors de ses énormes dimensions, que la construction toute spéciale de.son fuselage tout en bois monocoque constitué par des bandes de bois contreplaqué enroulées en hélices autour d’une forme.
- Cet essai sera certainement sans suite, au moins en ce qui concerne la disposition fâcheuse de la force motrice.
- L’Amirauté anglaise construisit un assez grand nombre d’hydravions de grandes dimensions, tous du type classique et moins importants que les hydravions allemands précédemment examinés.
- Notons cependant l’hydravion de Short-P>ros, dont la construction fut interrompue par l’armistice. Cet appareil, destiné aux raids de haute mer, était un triplan muni de 3 moteurs de 600 IIP, soitl800HP, les moteurs étaient fixés sur le plan médian côte à côte et actionnaient deux ‘hélices tractives et une hélice propulsive. > .
- La principale particularité de cet appareil était de posséder deux coques destinées à lui donner une meilleure tenue lorsqu'il était appelé à se poser sur les lames de la pleine mer (fig. 5).
- Italie. — L’Italie, patrie des premiers grands avions ayant pris part à la bataille, semble continuer ses efforts vers la réalisation de nouveaux progrès. Nous savons que Caproni créa vers la fin de la guerre un triplan de dimensions considérables et qui donna pour l’époque d’excellents résultats. Rappelons que sa surface portante était de 207 m2 et que sa puissance avait été portée à 1200 HP. Il devait sa
- aggaaitjmÊàmmsms
- Fig. 4. — Caproni triplan, type à passagers.
- 3 moteurs de 400HP, soit 1200 HP, 2 hélices tractives 1 hélice propulsive (1918).
- Fig. 5. — Modèle d'hydravion Ricci, triplan. .
- 2000 HP en deux moteurs, 2 hélices tractives. Cabine pour 55 passagers. Dimensions et caractéristiques du Caproni triplan. Ailes plus profondes.
- faible surface, comparativement à sa puissance considérable, à son faible poids qui à vide n’était que de 4000 kg. ; sa charge était de 3200 kg. et son poids total de 7200 kg. Plusieurs exemplaires de ces avions de guerre furent transformés en avions de paix par l’aménagement entre le plan inférieur et le plan médian d’une grande cabine spécialement disposée pour les passagers (fig. 4).
- Développant la formule Caproni triplane et bi-fuselage (cf. Nature, n° 2546), les ateliers de cette usine viennent de terminer il y a quelques mois un nouveau triplan dont la puissance a été notablement augmentée. Dans ce but, les bons moteurs
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- d’aviation italiens ne donnant guère plus de 400 HP par unité, Caproni décida de disposer ses moteurs suivant une nouvelle formule et porta leur nombre à cinq. Pour arriver à ce résultat il se contenta d’ajouter extérieurement aux fuselages deux groupes moteurs isolés à hauteur du plan médian et actionnant deux hélices propulsives. La charge put atteindre 4000 kg et la vitesse 145 km à l’heure. Malgré l’excellence . de ces résultats, nous ne pouvons réellement pas considérer cette transformation comme un véritable progrès ; en effet, la multiplicité des moteurs et surtout leur éparpillement
- présenter à nos lecteurs parce qu’ils émanent d’une personnalité technique connue et parce qu’ils sont extrêmement curieux par l’aperçu qu’ils nous font entrevoir sur les possibilités de l’avenir.
- • Partant de la formule Caproni triplane et bi-fuse-lage il a étudié un avion bicoque et triplan qui est une simple adaptation aquatique du Caproni 1919 ;
- d’une surface de 518 m2, d’une puissance de 2000 HP, cet appareil, d’après les données actuelles, pèserait au total 12 700 kg dont 6700 kg de charge (fig. 5).
- Développant cette formule, il conçoit, toujours d’après les données actuel-
- Fig. ù el — Modèle d’hydravion Ricci, quadriplan.
- 5oooHP en 4 moteurs en tandem, 2 hélices propulsives, 2 tractives. Cabine à double étag'e pour i35 passagers.
- nuira sérieusement à l’adaptation de ce type d’avion aux nécessités commerciales.
- Un autre ingénieur italien, Ricci, spécialiste d’hydravions, étudie en ce moment les différentes formules qui pourraient lui permettre de construire d’immenses lavions transatlantiques, en supposant que l’industrie des moteurs puisse lui fournir des unités allant jusqu’à 1200 HP. Il ne s’agit ici que de projets, nous nous permettons cependant de les
- les, un quadruplan de 800 m2 de surface portante, ce'qui représenterait l’importance de deux avions Siemens-Schuckert superposés* d’une puissance de 5000 HP pesant au total 52000kg dont 20000 kg de charge. Cet appareil qui n’aurait que 50 mètres d’envergure (Siemens-Schuckert, 48 mètres) posséderait une cabine placée entre les deux plans médians et susceptible de transporter 155 passagers à la vitesse de 150 km à l’heure (fig. 6).
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- Le même Ricci, combinant cette fois la formule de l’autrichien Oertz avec celle de Caproni, c’est-à-dire bifuselage et triplan en tandem, considère que, en partant toujours des données actuelles, il serait extrêmement aisé de construire un appareil identique comme rendement proportionnel à son R.5, c’est-à-dire d’une puissance de 4000 HP et d’une capacité de 150 passagers, les cabines faisant corps avec les coques, les moteurs étant situés : deux groupes à l’arrière des cabines et le troisième groupe entre les deux coques. Cette disposition de la voilure en tandem permettrait d’obtenir une grande surface portante de 7 à 800 m2 sans avoir à étendre exagérément les dimensions des cellules, soit en hauteur comme dans la formule quadruplane, soit en en-
- O !
- Fig. 8. — Modèle de SoooHP, 2 cabines pour i5o passagers. Envergure bien
- de 5 moteurs Liberty, soit de 1200 HP, Cet appareil n’a pas encore fait d’essais, sa formule comporte 5 hélices traetives qui procureront sans doute les mêmes inconvénients que celles de la formule allemande n° 1.
- France. — Au moment de l’armistice, Farman allait livrer à l’armée par grande série, l’avion qui, transformé en vue de fins commerciales, a pris le nom de Goliath. Nous savons que sa surface est de 160 m2 et sa puissance de 500 HP, ce qui ne le fait pas rentrer réellement dans une classe d’avions comparables aux avions géants allemands. Ce n’est en effet qu’un petit avion à côté de certains des géants qui atteignent 450m2de surface; néanmoins sa valeur aérodynamique est considérable eu
- en tandem, bicoque.
- : de celle du Ricci quadriplan pour une même surface.
- verguré comme dans la formule biplane et même triplane (fig. 8).
- Nous ne connaissons pas avec assez de certitude les résultats du biplan en tandem Oertz pour pouvoir porter un jugement sur les derniers projets del’ingénieur Ricci, nous pouvons en tout cas déclarer qu’ils n’ont rien d’utopique car, en sus des résultats aérodynamiques déjà acquis, ils ne supposent d’irréalisé que des moteurs de 1000 HP par unité, ce qui existe déjà en Angleterre et en France.
- Etats-Unis. — L’Amérique jusqu’à présent, quoique pays destiné par ses dimensions à adopter avec le plus grand profit les rapides et directes communications aériennes, ne semble pas avoir fait dans la voie des avions géants des progrès marqués.
- En dehors des Caproni, Handley Page,. etc., d’origine européenne, nous ne trouvons dans cette classe d’avions géants que le Lawson, appareil américain conçu suivant la formule de l’Handley Page 4 moteurs. Cet appareil transporte une vingtaine de passagers dans une cabine. Tout récemment est cependant sorti des usines américaines le LWF, grand biplan, bifuselage, muni
- égard à ses faibles dimensions et à sa puissance limitée.
- Rlériot voulut faire plus grand, par deux fois ses essais furent malheureux et ces accidents proviennent sans aucun doute de la mauvaise disposition de ses organes motopropulseurs. Nous espérons que dans sa prochaine tentative une formule plus saine sera adoptée (cf. La Nature, n°2593).
- Renault tenta de construire un avion entièrement métallique d’un millier de chevaux. Cet avion très intéressant fut malheureusemont endommagé par un incendie à la veille de ses essais et sa reconstruction fut abandonnée ; nous ne pouvons que le regretter.
- Enfin Rréguet continue de braver la chance de l’air et met la dernière main à un avion de grande capacité, le « Léviathan » (fig. 9), remarquable à bien des égards.
- Le Léviathan n’aura qu’une surface de 140 m2, c’est-à-dire comparable à celle du Goliath Farman, mais sa puissance sera d’environ 1000 HP, soit le double de celle du Goliath. La formule adoptée est celle du biplan classique à fuselage central, sa véritable innovation dans la construction française est
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- que ses 4 moteurs Bugatti de 250 IIP sont groupés dans le fuselage et attaquent une seule hélice placée à l’avant du fuselage (fîg. 9).
- Nous retrouvons là une formule qui a déjà prouvé son succès avec l’avion allemand Linke-Iioffmann. Les 4 moteurs sont placés de telle façon que leurs arbres commandent un volant commun chacun par l’intermédiaire d’un embrayage automatique. En cas de panne d’un moteur et dès que |on couple diminue au-dessous d’un minimum, automatiquement il se désembraye du groupe général et les régimes des trois moteurs restant sont poussés afin de garder à l’hélice son régime normal. Nous ne sommes pas partisan d’une pareille disposition. En premier lieu nous trouvons le groupement des 4 moteurs assez compliqué et pesant presque autant que 4 dispositifs de transmissions par arbres aux
- Le Léviathan n’est point seulement intéressant par la disposition de son groupe moio-propulseur mais aussi par son rendement exceptionnel, si nous en croyons les chiffres, qui nous paraissent extraordinaires, mais qui nous sont affirmés exacts par le constructeur.
- Cet appareil en effet ne pèserait à videque 2500 kg, soit 1500 kg pour la partie motrice et 1000 kg pour le fuselage et la voilure, mais la charge qu’il pourrait enlever atteindrait 5000 kg, soit 2 lois son poids. Les avions allemands les, plus perfectionnés n’enlèvent que 6000 kg pour des poids de 10000 kg à vide (Siemens-Schückers), ce qui représenterait un rendement quatre fois moins élevé que celui du Léviathan.
- La l.égèreté exceptionnelle du Léviathan est sans précédent dans l’histoire de la navigation aérienne
- Fig-, g. — Coupe du fuselage de Vavion Bréguet type XX Léviathan.
- A, arbre d’hélice; B, moteur Bréguet-Bugatti ; C, conjoncteur-disjoncteur; D, radiateur; E, réservoir d’huile ; F, réservoir d’essence; G, turbo-compresseur ; H, aile inférieure ; I, cabine pour passagers ; J, poste'de commande; K,' poste de télégraphie sans fil; L, cloison étanche; M, plan mobile avant de dérive; N, plan fixe central de dérive; O, plans fixes latéraux de dérive; P, gouvernail de direction; Q, plan mobile stabilisateur; R, plan fixe stabilisateur ; S, gouvernail de profondeur; T, béquille; V, plancher.
- hélices indépendantes, puis nous estimons que l’utilisation de la puissance des moteurs ne présente pas assez de souplesse.
- En effet, si l’hélice absorbe à son régime normal toute la puissance des moteurs, soit 900 à 1000 HP, si deux d’entre eux se désembrayent par suite de mauvais fonctionnement, je doute fort que les deux moteurs restant permettent de transformer leurs 500 HP utilement, étant incapables de maintenir l’hélice à un régime correspondant à son régime normal d’utilisation; si au contraire l’hélice normalement n’absorbe que 700 HP par exemple, l’un des moteurs sera constamment inutilisé, ce qui nuira au rendement de l’appareil.
- Néanmoins nous devons reconnaître que cette dernière solution a l’avantage de permettre à l’avion de voler avec de fortes chances de régularité, les moteurs à tour de rôle pouvant être surveillés et réparés, si besoin est, sans modifier le régime de l’appareil.
- Nos objections tomberaient d’ailleurs devant l’utilisation d’une hélice à pas variable qui permettrait de proportionner exactement son régime et son rendement avec la puissance disponible des moteurs.
- des engins plus lourds que l’air, elle sera le fait d’une construction métallique très étudiée ét d’une conception toute nouvelle. Le métal employé est le Duralumin.
- Grâce à ce rapport si avantageux qui unit le poids de l’avion à vide et la charge qu’il peut enlever, le Léviathan doit posséder des caractéristiques de vol remarquables qui en feront un avion de toute première valeur. Dans, le cas d’un trajet maximum, effectué avec un équipage réduit à l’extrême, l’appareil pourrait franchir la distance de 6500 km, c’est-à-dire voler facilement sans escale de Paris à New-York ou au Congo Français.
- Naturellement, le rayon d’action utile est inversement proportionnel à la charge enlevée, mais néanmoins, avec 20 passagers 1 e 'Léviathan pourrait encore voler de Paris à Alger.
- Bréguet d’ailleurs rêve de faire mieux encore ; il voudrait adapter son avion aux vols à très haute altitude, tels que nous les avions envisagés dans notre article des nos 2556 et 2357. Dans ce but, le fuselage serait clos entièrement et servirait de cloche étanche, un groupe turbo-compresseur alimenterait à la fois les passagers et les moteurs en air à pression nor-taale.
- Nous imaginons qu’une hélice à pas variable per-
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- mettrait d’utiliser, malgré la diminution de densité de l’atmosphère, la puissance, maintenue constante, des moteurs.
- Grâce à la possibilité de voler aux altitudes voisines de 10 000 mètres, le rayon d’action et la vitesse seraient considérablement augmentés, ouvrant de nouvelles possibilités à l’industrie de la Navigation aérienne française.
- Nous venons de montrer les progrès de l’aéronam tique en ce qui concerne les transports publics par le moyen d’avions dits « géants ». Bien que nous nous soyons efforcé de faire sommairement ressortir le pour et le contre de chacune des innombrables solutions présentées, nous avons dû, dans notre,désir optimiste, être entraîné malgré nous à diminuer les inconvénients et les défauts de mise au point qui rendent encore la navigation aérienne plus aléatoire que la plupart des autres moyens de transport.
- D’une manière générale, parmi les différentes difficultés qui restent encore à vaincre, il faut placer au premier plan le danger que fait courir à tout avion la nécessité d’atterrir sans délai et sans choix de terrain en cas d’avarie grave aux moteurs ; nous avons d’ailleurs vu que la tendance générale des avions à formule moderne diminuait considérablement ce risque par la création de chambre commune des machines.
- Ensuite, il y a la difficulté de venir, correctement et sans dommage pour le matériel, en contact avec le sol, difficulté d’autant plus grande que le poids de l’avion est plus élevé. Cet inconvénient est inhérent à la méthode actuelle de vol et ne pourrait être diminué que grâce à la modification radicale des formules actuelles.
- Puis nous trouvons pour manier ces avions géants de l’avenir de nouvelles difficultés qui proviennent de leur poids, de leur encombrement et de leur fragilité et également des hangars pour les garer qui devront être de dimensions considérables et très coûteux.
- A ce point de vue, le problème se pose de la même manière que pour les gros transatlantiques : il a été cependant résolu pour ceux-ci, il le sera de la même façon en ce qui concerne les avions”; des tracteurs spéciaux feront évoluer au sol les mastodontes de l’air comme les remorqueurs le font des transatlantiques dans les ports et le mieux que l’on puisse faire pour le second point est de supprimer pure-
- ment et simplement la nécessité de garer au repos les avions sous hangars.
- Les constructeurs devront donc construire leurs appareils de telle manière qu’ils puissent résister aux intempéries sans se détériorer ni se dérégler. Ils trouveront la solution cherchée dan s la construction entièrement métallique, y compris le revêtement des plans porteurs, à l’exemple des Allemands sur le Junker, le Fokker et les Dornier.
- Nous devons encore signaler le gros inconvénient suivant : sur les avions multimoteurs, il suffit d’un accident à l’un des moteurs qui peut seulement représenter i /6 ou 1 /8 de la force totale pour immobiliser pendant toute la durée de la réparation tout le reste de l’avion et rendre tout le capital engagé
- improductif.
- Ce reproche est absolument justifié en l’état actuel des choses, mais nous pensons que les moteurs devenant plus puissants par unité et plus robustesj le pourcentage des immobilisations diminuera d’autant et que la possibilité du remplacement rapide des moteurs sur les avions pourrait amener une grosse amélioration.
- Nous apprenons, au moment de mettre sous presse, que les usines Zeppelin viennent de lancer un immense monoplan terrestre, entièrement métallique, destiné au transport de 18 passagers. Sa formule est des plus curieuses; s es quatre moteurs sont placés sur le bord d’attaque du plan porteur, mais ils sont acces^-sibles grâce à un couloir ménagé dans l’épaisseur du plan !
- Le poids de l’avion atteint 9000 kg, dont 3000 kg de charge, son envergure de 30 mètres environ. Cet avion est maintenu secret pour le public et le bruit court que, désireux de frapper les imaginations, les Allemands vont tenter le raid Berlin-New York avec un équipage de 5 personnes. La vitesse atteint près de 200 km à l’heure. Nous n’avons malheureusement plus le temps matériel d'insérer la photographie de l’appareil dins ce numéro, nous la ferons paraître prochainement.
- Jean-Abel Lefranc,
- Breveté Mécanicien d'avions.
- I. Si quelques lecteurs de La Nature s’intéressent au développement de la Navigation Aérienne nous leur demandons instamment d’aider dans cette lâche l’Aéro-Club de France en s’y affiliant. Nous nous mettons à leur disposition pour faciliter leurs démarches et nous serons très heureux de leur servir de parrain. J--A. Lefranc.
- Fig. io. — Coupe de la salle des machines de l’avion Bréguet type XX Léviathan.
- Les lettres ont la même signification que sur la figure 9 dont celle-ci n’est qu’une reproduction à plus grande échelle.
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- CORPS GRAS SAPONIFIABLES TIRÉS DU PÉTROLE
- Les corps gras, selon le sens ordinaire du mut, peuvent être classés en deux grands groupes : saponifiables et insaponifiables. Parmi les graisses saponifiables se trouvent les huiles et graisses animales tnces des animaux marins et terrestres et les huiles végétales : siccatives, semi-siccatives, non siccatives et les graisses solides. Les corps gras insaponifiables sont les huiles minérales, l’huile de térébenthine, les huiles de goudron et les huiles essentielles.
- Les graisses saponifiables renferment un ou plusieurs des acides gras suivants : acide butyrique (beurre), ca-proïque (beurre de chèvre et de vache, beurre de coco), caprylique, palmitique, stéarique, oléique, linoléique et linolénique, combinés avec la glycérine sous forme d’éthers facilement saponiliables.
- Un grand nombre de ces éthers naturels, d’origine végétale ou animale, sont employés dans l’alimentation; d’autres sont employés pour la fabrication des savons, d’autres enfin sont utilisés comme lubrifiants et comme combustibles.
- Pendant la guerre, les corps gras ont manqué un peu partout, sui’tout en Allemagne; il a fallu réserver la plus grosse part pour l’alimentation ; les emplois comme combustibles et lubrifiants, ont été supprimés et il a fallu réduire considérablement les stocks à livrer à la. savonnerie. Aussi s’est-on ingénié à perfectionner les méthodes destinées à transformer en corps gras saponifiables les corps gras, qu’il est impossible de transformer directement en savons, tirés du pétrole.
- Tous les corps gras renfermant des acides gras combinés à la glycérine sous forme d’éthers sont saponifiables, c’est-à-dire capables de fournir des savons quand on les traite par un alcali, et pour obtenir des savons avec des substances naturellement insaponifiables, il faut transformer ces substances neutres en produits acides que bon pourra ensuite combiner aux alcalis. Tous les procédés institués jusqu’ici tendent à ce but.
- Selon Moore et Egloff, on peut les rattacher à quatre méthodes principales :
- 1° l’halogénation des carbures aliphatiques;
- 2° l’emploi des composés organo-magnésiens (réaction de Grignard);
- 5° l’emploi des acides naphténiques ;
- 4° l’oxydation directe des paraffines et des oléfines.
- J. Procédés d’halogénation des carbures aliphatiques.
- Les carbures aliphatiques sont les parties constitutives essentielles des pétroles américains qui renferment tous les termes, depuis les termes à 6 atomes de carbone jusqu’aux termes à 60 atomes, le point d’ébullition allant en s’élevant de plus en plus.
- Ce sont les carbures bouillants vers 500° qui sont le plus fréquemment employés, soit à peu près le terme CIlJ — (Gif2)14 — Cil5. Si le dernier groupe CH5 peut être transformé en radical acide COOll, on aura l’acide palmitique, très abondant dans toutes les huiles et graisses et c’est l’action du chlore sur le carbure qu’on peut employer pour réaliser ce premier stade de la réaction.
- La substitution, à un groupe méthyle, d’un groupe carboxyle donne donc, pour l’hexadécane CH3 (Cil2)14 CH5 l’acide palmitique C1S H31 COOH.
- L'introduction du chlore peut se faire de différentes manières. Selon la Badische anilin und soda Fabrik, par exemple, on peut produire des dérivés halogènes de
- la série paraffinique des hydrocarbures en mélangeant l’huile et l’halogène à l’obscurité, en vaporisant ensuite ce mélange et en le soumettant à l’action d’une décharge électrique silencieuse. D’autres utilisent l’action de la lumière ultraviolette. Moore et Egloff font passer à chaud, à travers une décharge électrique silencieuse, un mélange de chlore et de vapeurs de carbure auquel ils ajoutent une certaine proportion d’anhydride carbonique. Après condensation, la densité du carbure est plus grande et quand on le traite par la soude caustique, il s’émulsionne. 11 y a donc eu formation d’acides gras.
- Le passage du dérivé lialogéné à l’acide gras peut se faire par oxydation directe de ce dérivé ou en passant par l’intermédiaire de l’alcool.
- II. Réaction de Grignard.
- Le procédé de Zelinski qui peut donner, dit-on, des rendements de 00 pour 100, date d’avant-guerre. A cette époque déjà, on admettait que, par ce procédé, la production d’acides gras à partir d’hydrocarbures était réalisable industriellement, mais que le coût était encore trop élevé.
- Selon ce procédé, on traite l’hydrocarbure par le chlore, on dissout le produit dans l’éther anhydre et on fait agir du magnésium métallique en présence d’un catalyseur. Il se forme un composé magnésien que l’on traite par un courant d’anhydride carbonique; on obtient un composé d’addition qui, décomposé par l’eau,, donne un acide et un oxychlorure de magnésium.
- La méthode est coûteuse, car l’emploi de réactifs tels que le magnésium et l’éther anhydre élève considérablement le prix de la transformation.
- 111. Emploi des acides naphténiques.
- Les naphtènes sont des carbures saturés d'hydiogène comme les hydrocarbures dont il vient d’être parlé. Ils forment la majeure partie des pétroles de Bakou et de Galicie dans lesquels on trouve aussi en petites quantités leurs produits d'oxydation : les acides naphténiques.
- Ces acides y existent dans la proportion dè 0,9 pour 100 et on les retrouve dans les eaux de lavage des pétroles par les lessives alcalines.
- C’est Pyhalla qui, en 1914, a suggéré de les transformer en savons. Quand on les fait passer à l’état d’élhers de la glycérine, on obtient des produits très différents des produits naturels. Ils forment des masses plastiques, qui les rend propres à la fabrication des caoutchoucs factices.
- IV. Oxydation directe des paraffines et des oléfines.
- C’est la méthode de synthèse la plus directe et c’est aussi la plus intéressante au point de vue commercial.
- Suivant le procédé de Bénédix, on fait, par agitation, un mélange intime de vaseline ou d’huile de vaseline avec de l’eau oxygénée ou de l’eau alcaline avec du peroxyde de sodium. L’oxydation se produit lentement et on obtient un acide gras qui forme un savon avec l’alcali employé.
- On facilite l’opération au moyen d’une addition d’alcool et d’un chauffage à 80° sous pression.
- Une petite quantité d’acide gras fut également obtenue par Schultz en faisant passer un rapide courant d’air dans de la paraffine bouillante.
- Selon Schmidt et Hulsbcrg, la paraffine fondue est
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- ,26 :.. , —: CORPS GRAS SAPON1F1ABLES TIRÉS DU PÉTROLE
- traitée longtemps par un courant d’air ou d’oxygène à une température de 100 à 120°.
- La couleur devient peu à peu rougeâtre, puis jaune pâle et enfin jaune foncé. On obtient alors des acides gras dans la proportion de 70 pour 100 de la paraffine mise en œuvre. Ils sont accompagnés d’une petite quantité d’alcool, de formaldéhyde et de ses homologues que l’on sépare par distillation fractionnée.
- Pour augmenter le rendement, il est avantageux d’employer des catalyseurs tels que, par exemple, l’oxyde de mercure. Il paraît possible de transformer ainsi en acides gras 80 à 90 pour 100 de la paraffine mise en œuvre.
- De bons rendements peuvent également être obtenus en traitant tes paraffines par l’air, entre 90 et 175°, sous pression, sous l’influence des rayons ultra-violets et en présence de catalyseurs tels que les métaux à l’état très divisé.
- Il semble cependant que, au lieu d’employer des composés saturés très stables tels que les paraffines, on aurait intérêt à utiliser les oléfines, composés non saturés faciles à oxyder.
- Ces oléfines ne sont pas très abondantes dans la nature, mais il est très facile de les obtenir en partant des pétroles simplement soumis à la distillation pyrogénée (craking).
- Les décompositions suivantes se produisent successivement.
- Paraffine ( Olcfine C10 llaü
- (jaoH«-W +
- ( Paraffine G10 fl22
- O tétine G3 II10 +
- Paraffine C3H12
- Oléfinc C4 U8 Paraffine GU4
- Quand on prolonge le chauffage, on obtient seulement des produits gazeux et liquides des séries éthyléniques et acétyléniques et plus la température du craking est élevée, plus est élevé le degré d’insaturation.
- Selon le procédé de Greenstreet, les huiles minérales entraînées par la vapeur d’eau, passent à travers de longs tuyaux chauffés au rouge cerise. Il se forme ainsi des oléfines qui sont oxydées et les différents produits sont séparés par distillation. L’oxydation est obtenue par traitement à l’acide sulfurique, puis, par l’action de l’eau sur les dérivés sulfonés. On peut aussi oxyder au moyen du permanganate, de l’ozone ou du mélange chromique.
- Le traitement par l’ozone fournit des ozonides que la vapeur d’eau peut décomposer avec production d’acides gras.
- Les acides gras ainsi obtenus peuvent être transformés en savons, par l’action des alcalis, ou en éthers glycé-riques, en chauffant avec la glycérine, sous pression, à 200°, en présence du réactif de Twitchel (composé sulfo-aromatique) ou sous l’influence des enzymes.
- Les acides gras obtenus par synthèse peuvent ainsi être transformés en acides supérieurs par hydrogénation : C17II3lCOOII + 2 II = CI7I133C00II + 2*11 = C17II33C00II acide linolique acide oléique acide stéarique
- Hydrogénation des huiles. — L’hydrogénation des huiles qui se pratique de plus en plus depuis quelques années,' augmente, comme nous venons de le voir, le rendement en acides concrets. C’est en quelque sorte une synthèse partielle dont les résultats pratiques sont considérables puisqu’elle permet de transformer les huiles de valeur industrielle inférieure en produits de prix notablement plus élevé.
- Les matières grasses liquides, constituées par des acides gras non saturés : l’oléine, la linoléine et la linolénine,
- ne diffèrent des graisses solides, constituées par de l’acide stéarique, que par une ou plusieurs molécules d’hydrogène en moins et c’est par un procédé catalytique que l’on arrive à fixer de l’hydrogène sur les acides gras en augmentant leur point de fusion et en approchant plus ou moins de leur saturation.
- C’est le professeur Sabatier, de Toulouse, qui réussit le premier à transmettre de l’hydrogène à des corps non saturés sous l’influence catalytique de nickel métallique à l’état très divisé. II opérait cette synthèse en faisant passer un mélange d’hydrogène et de vapeur du produit à traiter sur du nickel divisé chauffé dans un tube.
- Un tel procédé ne pouvait devenir industriel parce que la plupart des corps gras ne peuvent se volatiliser et se décomposent à température élevée.
- Les premiers essais industriels furent faits par Normann qui fit passer l’hydrogène dans l’huile chauffée contenant le catalyseur maintenu en suspension par une agitation mécanique intense.
- Le nickel forme avec l'huile une solution colloïdale qui permet l’absorption et la fixation de l’hydrogène malgré son passage rapide.
- Les meilleurs catalyseurs que l’on puisse utiliser pour opérer cette réaction sont le nickel métallique divisé, l’oxyde de nickel et le palladium. L’oxyde de nickel est le plus généralement employé. 11 est plus facile à obtenir et moins fragile que le catalyseur nickel métallique lui-même.
- D’autre part, quel que soit le catalyseur employé, la consommation d’hydrogène est la même: environ 100"’3 par tonne d’huile transformée en graisse solide. La même quantité d’huile nécessite 5 à 6 kg de catalyseur oxyde de nickel tandis qu’il faudrait près de 20 kg de nickel métallique pour obtenir le même résultat.
- L’appareil industriel le plus communément employé est celui de Wilbuschevitsch qui se compose d’un autoclave dans lequel le catalyseur est émulsionné avec l’huile, l’émulsion est pulvérisée par un jet d’hydrogène, le tout étant maintenu sous pression et à température convenables.
- Cinq autoclaves semblables sont généralement placés en série et l’huile est mise à circuler de telle manière que son point de fusion s’élève d’une quinzaine de degrés dans chaque récipient. La température est maintenue à 150° et la pression à 9 kg.
- On récupère le catalyseur par centrifugation ou par passage de la graisse chaude au filtre-presse.
- La préparation du catalyseur oxyde de nickel se fait de la manière suivante : on prépare une solution de nitrate de nickel pur à 15° Baumé et on imprègne de cette solution, après lavage aux acides, lavage à l’eau pure et séchage, un support inerte, poreux et pulvérulent tel que du kieselguhr. On traite alors par une solution de carbonate de soude et l’on obtient du carbonate de nickel que l’on calcine pour le décomposer en oxyde.
- Si l’on veut obtenir du catalyseur nickel métallique, il suffit de réduire cet oxyde par un courant d’hydrogène vers 550° et avant refroidissement, ou englobe dans de la graisse pour préserver de l’action de l’air et conserver le catalyseur.
- L’application de l’hydrogénation au durcissement des huiles est de plus en plus répandue dans l’industrie et il est permis d’espérer que là synthèse des acides gras, complétée par l’hydrogénation, remédiera de plus en plus à la- pénurie de matières premières dont souffrent la stéarinerie et la savonnerie.
- Lucien Maücé.
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- NOUVELLES VOITURES D’ENFANTS EN OSIER ÉMAILLÉ
- Moelleusement enveloppés dans leurs chauds vêtements plus ou moins blancs, plus ou moins enguirlandés, les nouveau-nés de millionnaires ou de prolétaires citadins se différencient peu les uns des autres dans les premiers actes de leur vie. Leur nourriture et leurs occupations sont identiques : ils tètent ou biberonnent, dorment et se promènent tous dans de confortables voiturettes ! A la vérité cependant, il faut être presque un « nouveau riche » pour offrir aujourd’hui à son fils ou à sa fille un de ces petits véhicules qui coûte aussi cher qu’une charrette anglaise ou même un break avant la guerre! Aussi a-t-on cherché à simplifier le plus possible leur fabrication, de façon à pouvoir diminuer leur prix, mais malgré l’ingéniosité des constructeurs français et étrangers voilà encore un article que la vague de baisse n’a pas atteint! En attendant, un ingénieur américain, M. Marshall Durns Lloyd, sans s’inquiéter d’ailleurs du côté économique bon pour, les vieux pauvres de l’ancien monde, a eu l’idée de s’adresser à l’osier, afin de réaliser une carrosserie tout à la fois élégante et solide. La souplesse des branches de saule se prête d’autant mieux à cet usage que M. Lloyd les tisse mécaniquement après décorticage, tout comme le coton ou la laine.
- Pénétrons donc dans l’usine où se fabriquent ces originales voitures d’enfants en osier émaillé. Voici d’abord un coin de la salle de tissage (fig. 4). Là, se confectionnent la carrosserie des futures calèches enfantines au moyen des métiers dus au génie inventif de M. Lloyd; ceux de gauche tissent le corps des « baby carriages » et ceux de droite la capote ainsi que les parties accessoires. Ces machines exécutent le travail 14 fois plus vite qu’à, la main et plusieurs d’entre elles peuvent tisser l’osier sur une longueur de 9 pieds 6 pouces (2 m. 90) et une largeur de 4 pieds 6 pouces (I m. 56), tandis que d’autres tissent en même
- Fig. 2. — Une vodure terminée.
- Fig. i. — Métier Lloyd à tisser Vosier.
- temps un, deux, ou trois brins de couleurs differentes. Ce résultat s’obtient parce que la trame, ne bougeant pas, se réalise d’ordinaire en osier d’une seule teinte alors que les deux cordons de la chaîne sont colorés différemment. Les métiers les plus grands ont également leurs navettes fixes et ne se distinguent des pins petits que par la disposition de leurs organes de tissage qui se trouvent au sommet du tambour au lieu d’être en bas. Ce tambour soutient les formes à tisser, et, monté sur une vis hélicoïdale, il s’élève légèrement à chaque tour.
- En outre, le métier Lloyd est actuellement le seul capable de fabriquer une vannerie à contour irrégulier. Dans les autres machines de tissage, en effet, la chaîne textile reste fixe, tandis que le navettes renfermant la trame sont mobiles. Au contraire, dans le métier Lloyd, navettes et trame demeurent fixes et la chaîne produit les entrelacements en passant au travers des navettes porte-trame. Une de nos photographies (fi6. 1) représente les deux bobines d’osier dont les brins, après s’être enroulés sur la gorge d’une roue tendeuse, passent à travers la navette immobile, puis dans la
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- machine. La roue d’embobinage en forme d’étoile tend alternativement la trame au-dessus et en dessous de la navette fixe, ce qui permet à cette dernière d’entrelacer la chaîne avec une régularité parfaite. Au cours de cet entrelacement, des doigts métalliques dépassent la chaîne d’osier qu’ils saisissent pour la mettre à l’endroit voulu. Cit assemblage sefait uniformément,car on fixe sur chaque doigt un poids identique, pour que la machine n’en provoque pas l’avancement inopiné pendant l’opération. Le tissage mécanique du corps et de la capote ne demande pas plus d'une vingtaine de minutes, leur mise en forme et leur fixage sur la charpente réclament à peu près le même temps ; ,en sorte que la fabrication de la vannerie tout entière s’effectue
- en trois quarts d’heure environ.
- La carrosserie passe ensuite au vernissage, qui se fait au moyen d’un pinceau à air comprimé puis on la sèche au four (tig. 5). Cet émaillage a pour but de rendre l’osier imperméable à la pluie et plus résistant aux chaleurs estivales.
- De leur côté, d’autres ouvriers ont fabriqué les ressorts, les tiges et les roues qu’ils ont garnies de bandages pneumatiques. Il ne reste plus qu’à assembler ces différentes parties entre elles, à installer le corps de la voiture sur son ossature, à mettre la capote en place et à poser les capitonnages intérieurs, garnitures d’étoffes ou autres accessoires pour que l’équipage de bébé soit définitivement terminé (fig. 2).
- Jacques Boyer.
- Fig. 3. — Vernissage des carrosseries d'osier.
- Le Gérant : P. îIassox. — Imprimerie Laiiurë, 9, rue de Fleuras, à Pans.
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- LA NATURE. — N* 2447.
- 26 février 1921
- EES PHOSPHATES DU MAROC
- L’avenir économique appartient sans contredit à la nation privilégiée qui possédera la matière pre-* mière. À peine si nos statisticiens viennent de placer la France à la tête des nations pour le fer, la potasse,et la houille blanche, que la récente découverte d’un important gisement de phosphates au Maroc révolutionne les gros producteurs de ce facteur important de la politique du blé.
- Déjà on nous jalouse, et sans plus approfondir, les organes financiers en discutent la valeur; les appétits se montrent avec des dents aussi pointues que celle des sauriens dont on rencontre les fossiles dans les bancs d’El Boroudj jusqu’à Oued Zem. Déjà les intérêts étrangers crient par-dessus les mers que le bluff a présidé à cette découverte ; on chicane sur la teneur du gisement et la puissance des bancs ; on grossit les difficultés d’extraction, on exagère le coût du chemin de fer d’exploitation à établir; on reproche au port de Casablanca de ne pouvoir transiter ce produit et l’on critique la méthode étatiste projetée pour l’extraire. Bref, là où les précieuses couches affleurent à la vue, on les voudrait voir à oOO pieds sous terre.
- La violence même de ces critiques est un aveu. Les recherches méthodiques, poursuivies depuis tantôt deux ans, ont prouvé l’existence de cette richesse et il est regrettable que certaines revues, spécialisées en matière de mines et qui n’acceptent généralement que des documents sérieux dans leurs colonnes, se soient laissées aller récemment à publier à propos des phosphates du Maroc des renseignements dépourvus d’exactitude.
- Laissons donc toutes les erreurs destinées à influencer momentanément le cours du marché et plantons notre tente dans le bled aux fameux phosphates. Faisons comme le grand chef, laissons dire et étudions. Comme lui, ayons une ligne de conduite bien arrêtée, plantons bien solidement une balise à l’horizon, dirigeons-nous sur ce repère qui va nous servir de base, sans entendre les chiens des douars qui aboient dans le bled à nos trousses.
- La fameuse meseta marocaine du géologue Gentil,
- Fig. 1. — Une tranchée dans la couche de phosphates.
- qui selon lui faisait partie de l'Atlantide ennoyée, a émergé de l’Océan en laissant à sec d’immenses bancs de phosphates tribasiques de chaux. Sur une assiette très étendue de crétacé, ces bancs épais reposent protégés par des couches calcaires d’éocène qui leur servent de recouvrement. Le « toit » des marno-calcaires à phosphates est donc constitué par l’éocène, et le « mur » de ces couches précieuses est constitué par du crélacé.
- Elles atteignent des épaisseurs variant entre 22 mètres (côté Oued Zem) et 50 mètres (côté El Boroudj), recouvrement compris.
- D’une, manière générale le gisement phosphaté contient deux couches : l’une en chapeau est dure et riche en fossiles, l’autre en dessous est pulvérulente et granulée, c’est la plus riche. -Elle atteint en effet 78 pour 100 de phosphate tandis que la première ne donne à l’analyse que 40 à 60 pour 100.
- Le gisement est monoclinal N. S. et déversé O. E. Son point le plus élevé serait à la cote 850 environ, le plus bas, vers El Boroudj, affleure à
- 9. — 129.
- Fig. 2. — Oued Zem.
- 49’ Anné*. — 1" S«me8trr
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- LES PHOSPHATES DU MAROC
- 640, il s’éteint avec un banc de 3 mètres de phos-phates donnant du 77 pour 100 (fig. 3).
- D’ores et déjà, si le recouvrement calcaire assez dur ne permet d’exploitation à ciel ouvert qu’aux affleurements situés dans les talus des falaises, on sait du moins que la couche pulvérulente et riche ne nécessitera pas d’explosifs pour son exploilation. C’est un premier point.
- Mais avant d’aller plus loin, conseillons aux détracteurs de notre richesse nationale de venir avec nous parcourir le bled, ils pourront visiter les nombreuses galeries (fig. 1) (150 environ
- réparties sur 70 kilomètres, et descendre au treuil dans les puits (fig. 4) (200 dont quelques-uns seulement atteignent 50 mètres dans les profondeurs maxima).
- Les nombreux puits indigènes forés dans le plateau pour s’alimenter en eau potable indiquent tous par leurs déblais que les couches ont été traversées. A Oued Zem (fig. 2) où l’on construit beaucoup en ce moment, les maçons ne se servent pas d’autre sable pour leur mortier que du phosphate granulé. Cela fait d’ailleurs de très mauvaise maçonnerie. Nos détracteurs reviendront édifiés sur le prétendu bluff marocain, avec leurs poches pleines d’échantillons, de fossiles coprolithes peu calcaires, de dents et de vertèbres de raies, d’os de sauriens de
- l’époque. L’analyse du chimiste complétera leur çtude.
- Au moment de la moisson, ils ,;ne s’étonneront plus de voir l’hinterland compris entre Oued Zem, le Tadlaet ElBoroudj, à peine gratté parla charrue primitive de l’indigène, se couvrir pourtant de riches céréales, celles-là qui nous ont permis de faire là soudure en France pendant la guerre.
- Ces gisements, dont seulement ceux qui ne les ont pas vus peuvent nier l’importance et même l’existence, sont plus considérables que ceux de l’Algérie et de la Tunisie.
- Le bulletin mensuel du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture du mois de juillet dernier disait que la production mondiale du phosphate de chaux naturel en 1914 atteignait 7 millions de tonnes dont 3 200 000 tonnes étaient fournies par les Ltats-Unis et 2 500 000 par l’Afrique française, assurant que le Maroc pourra fournir à lui seul 10 millions de tonnes pendûnt 200 ans.
- Étendue du
- Étant donné l’état actuel de la prospection des gisements marocains, ces chiffres nous semblent pour le moins prématurés, mais le Maroc n’en fournirait-il que 2 500 000 que la France passerait en tête du marché des engrais.
- II ne suffit pas comme cet organe, de parler d’un banc de phosphates de 400 kilomètres, nous ne nions cependant pas qu’il y en ait à Chichaoua, voire à Mogador, voire sous la forêt de la Mamora à 15 kilomètres du port de Rabat lui-même., mais nous devons être prudents attendu que si le gisement important circonscrit entre Oued Zem et El Boroudj et reconnu a bien une étendue de 70 kilomètres, il n’en est pas moins vrai que les galettes marno- calcaires riches sont reliées entre elles par des bancs à teneur moins riche tout en restant mai-ehande.
- De Oued Zem à El Boroudj, les falaises sont griffées de saignées qui montrent les diverses couches, le plateau dont l’érosion fut protégée, par la calotte calcaçre recouvrant lephosphatefriableatteint une superficie de 1200 kilomètres carrés ;,iLest perforé d’un quadrillage de puits très nombreux dont quelques-uns sont encore en chantier et dans lesquels, on retrouve les mêmes strates des saignées dans les escarpements des falaises.
- Le même bulletin cité plus bapt disait encore :
- # « Au point de vue national, il semble impossible d’envisager avec faveur la conception étatiste, q,qi tend à faire,exploiter le gisement d’El Boroudj administrativement.
- A l’-origine, le Protectorat voulait mettre les phosphates en adjudication. Prévenu que le change de la livre et du dollar les ferait passer aux mains d’adjudicataires étrangers, il a prudemment excipé de Part. 112 de l’acte d’Algésiras pour s’en réserver l’exploitation. Deux procédés s’offraient à son choix, l’un, industriel et pratique, celui d’une régie cointéressée, l’autre, dangereusement étatiste : celui d’une régie administrative. C’est ce dernier que les bureaux ont réussi à faire prévaloir jusqu’ici.... »
- Sans aller plus loin dans la voie des critiques, nous sommes convaincus qu’il faut faire confiance à celui qui a si bien conduit les destinées marocaines, à celui qu’un homme d’état anglais appelle « le magicien » en donnant en exemple « sa méthode » aux dominions, à .celui dont un amiral
- Fig. 3. .
- gisement marocain.
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- LES PHOSPHATES DU MAROC — 13f
- américain disait qu’il avait transformé le Maroc en un véritable Far-West.
- Oui, le Maroc est son Far-West, et il n’est pas impossible que le Résident général qui nous a déjà évité l’écueil de l’acte d’Algésiras par lequel les Allemands comptaient bien nous lier les mains en matière de mines et de chemins de fer, obtienne de l’Office des Phosphates un rendement « industriel ». Au surplus, il faut lire le dahir réglementant l’exploitation de ces phosphates. On y verra que la Régie est autonome en même temps que strictement industrielle, et l’Office jouit de la personnalité civile. L’Office chérifien des phosphates étant dirigé par M. Beaugé, directeur des phosphates de Gafsa, qui est un technicien doublé d’un excellent administrateur, possède toutes les garanties pour fonctionner comme le Consortium des phosphatiers français qui aurait dirigé une régie cointéressée.
- Le port de Casablanca marche de pair dans ce vaste programme, ainsi que l’exploitation des immenses forêts de l’Atlas qui fourniront les traverses de chemin de fer et les bois de mine.
- L’exploitation de la houille blanche est aussi suivie de près et les cris proférés de toutes parts . montrent bien que les phosphates marocains causent une sérieuse inquiétude à leurs devanciers en exploitation. L’énergie clairvoyante du général Lyautey rendra la France indépendante dans sa politique du blé.
- A l’appui de notre optimisme, il suffit de citer un extrait du rapport du Conseil de gouvernement du 4 octobre "dernier en ce qui concerne le programme des chemins de fer et celui de l’exploitation des phosphates. Il indique que : « Dans la région du Sud, le tronçon à réaliser en première urgence est la ligne phosphatière Oued-Zem-Casablanca.
- Il importe de presser la construction de cette ligne de manière à la mettre aussi vite que possible en mesure de transporter un million de tonnes de phosphates. (Les adjudications des deux premiers lots ont eu lieu le 26 novembre dernier.)
- la couche de phosphates.
- Phosphates. — Le conseil est mis au courant de la nomination de M. Beaugé comme directeur de l’Office des phosphates. Pour ce qui est de l’exploitation de ces minerais, le directeur général des Travaux Publics se préoccupe de faire fonctionner une exploitation provisoire avec le chemin de fer actuel afin d’assurer sur le marché européen une petite quantité de phosphates marocains, ce qui permettra aux industriels de juger le produit. Le placement du gros tonnage sera ainsi facilité et le marché ouvert dans les meilleures conditions dès que la ligne à voie large Oued-Zem-Casablanca fonctionnera. Toutes dispositions d’autre part sont prévues pour que dans le cas où l’industrie privée ne se trouverait pas en mesure de produire des superphosphates, l’État supplée à cette carence et cela en vue d’assurer de toute façon à l’agriculture marocaine son ravitaillement de ce produit.
- Le programme bien défini est en exécution. Ainsi donc, pour résumer, une ligne à voie large est. projetée de Casablanca à Oued Zem, elle comportera environ 160 kilomètres de développement dont 62 viennent d’être adjugés le 26 novembre^ dernier, le reste est étudié très activement.
- D’autre part, à la voie de 0,60 qui relie actuellement Casablanca à Oued Zem (164km.) et qui a rendu des services remarquables depuis quatre ans, on va raccorder un embranchement minier partant du gisement. Cette petite exploitation se fera économiquement avec une pente dans le sens favorable au trafic.
- Bientôt la première tonne de minerai titrant 77 pour 100, en arrivant sur le marché Européen, fera cesser les polémiques et line page de plus à l’avoir du Maroc aura été remplie par son grand « magicien ».
- Henri Catherine,
- Ingénieur'des Travaux Publics.
- Fig. 5 —Le général Lyautey décidant à Casablanca la création d'une usine à superphosphates.
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- LES PLOMBS D’ORIGINE RADIOACTIVE
- Les isotopes
- Le mot « isotope », créé par le savant anglais Soddy, est de naissance récente ; il correspond à une notion accueillie d’abord avec scepticisme par de nombreux savants, mais qui prend maintenant chaque jour plus d’importance.
- Les corps simples tels que la chimie les définit sont caractérisés chacun par un ensemble bien déterminé de propriétés physiques et chimiques qui suffit toujours aies faire reconnaître parmi d’autres corps. Les poids atomiques des corps simples ont été d’autre part déterminés par des mesures très précises, mais effectuées sur un petit nombre d’échantillons très purs. Lorsque des écarts se manifestaient entre les résultats d’expérimentateurs différents opérant suivant les memes méthodes, ils étaient mis simplement sur le compte des erreurs d’expériences.
- Cependant, en ces dernières années, divers" savants sont arrivés peu à peu à la conviction que des mesures de poids atomique effectuées sur des échantillons divers d’un même corps simple, en apparence identiques, c’est-à-dire ayant les mêmes propriétés physiques et chimiques, pouvaient conduire à des résultats différents, et dont les écarts ne pouvaient être imputés aux erreurs expérimentales.
- Autrement dit, ce que nous croyons être un corps simple et homogène est en réalité un mélange de corps très proches parents les uns des autres et ne présentant d’autre dissemblance qu’un léger écart dans le poids atomique; ces corps proches parents sont dits « isotopes ».
- Nous allons montrer, d’après une conférence de M. Th. \Y. Richards, professeur à la Ilavard University, dans quelles conditions on a constaté l’existence d’isotopes et l’intérêt que présente cette notion.
- C’est l’étude des transformations successives des corps radioactifs qui a amené divers expérimentateurs, parmi lesquels il faut citer Richards, Honigschmid, Saint-Horovitz et Maurice Curie à faire la preuve décisive de l’existence de plusieurs plombs isotopes.
- On fait que l’uranium est un corps radioactif, qui se désintègre spontanément pour donner naissance au radium; celui-ci se transforme d’une façon analogue, et tout permet d’affirmer que le terme final de cette transformation est le plomb. Ces transformations s’accompagnent de dégagement d’hélium.
- En laissant de côté les produits de transition peu stables, cette généalogie peut s’exprimer dans ses grandes lignes par le tableau suivant :
- Uranium —5 Hélium \
- I ]
- Radium —>- 1 Hélium f
- \ . V 8 Hélium.
- Emanation -> 4 Hélium I
- Y 1
- Plomb (isotope) j
- Ainsi chaque atome d’uranium se transforme en un atome de radium en perdant 5 atomes d’hélium. Chaque atome de radium se transforme en un atome d’un corps semblable au plomb en perdant 5 atomes d’hélium.
- En vérité, onjn’a jamais encore constaté au laboratoire la transformation du radium ou de l’émanation en plomb. Mais l’hypothèse s’appuie sur un tel ensemble de faits concordants qu’elle semble des plus plausibles. Parmi
- ceux-ci, il faut citer la présence constante de plomb dans les gisements de minerais radioactifs dont on extrait l’uranium et le radium. Le plomb extrait de ces gisements possède toutes les propriétés du plomb ordinaire, et l’identité semblait absolue jusqu’au jour où l’on s’avisa de déterminer avec la plus rigoureuse précision son poids atomique.
- Les premières mesures ont été effectuées par le professeur Soddy, puis reprises avec toutes les précautions en 1914 par le professeur Richards sur un échantillon de plomb provenant d’un gisement radioactif de Bohème. Les déterminations montrèrent que le poids atomique de ce plomb est 206,6 tandis que celui du plomb ordinaire est de 207,2. L^écart est trop élevé pour être imputable aux erreurs d’expérience. Ces résultats publiés en Juillet 1914 furent confirmés du reste par les publications presque simultanées du Dr Honigschmid et de MM. Saint-Horovitz et Maurice Curie.
- Revenons d’autre part à l’hypothèse de la transmutation de l’uranium en plomb avpc perte de 8 atomes d’hélium, le poids atomique de l’uranium est de 238,18; celui de l’hélium est de 4. Si notre hypothèse est exacte, le plomb résultant de la dégradation de l’uranium doit avoir pour poids atomique 258,18 — 4 x 8 = 206,18.
- C’est là un chiffre bien inférieur au poids atomique du plomb ordinaire, sensiblement inférieur aussi au plomb étudié par le professeur Richards.
- Mais aussitôt que les résultats des mesures ci-dessus furent connus, le professeur Richards et ses collaborateurs entreprirent des déterminations de poids atomiques sur des échantillons de plomb, provenant des gisements radioactifs les plus divers, répartis sur tous les points du globe. Chacun de ces échantillons donne un poids atomique différent. L’expérimentateur en tira la conclusion que ces échantillons étaient des mélanges” en proportions variables de plomb ordinaire et de plomb d’uranium. Parmi les échantillons du professeur Richards, se trouvait un spécimen fourni par Mlle Gleditsch, et provenant d’un gisement norvégien pur de toute contamination par du plomb ordinaire; le poids atomique de ce spécimen fut trouvé à 206,08, ce chiffre concorde remarquablement avec le poids atomique que nous calculions plus haut, en partant de l’hypothèse de la désintégration de l’uranium.
- D’autre part le professeur Baxter a entrepris des investigations sur des échantillons de plomb provenant des minerais non uranifères et prélevés dans la plupart des gisements du monde ; pour tous ces spécimens, on trouve un poids atomique rigoureusement constant, et égal à 207,2.
- Tous ces faits permettent d’affirmer qu’il y a bien au moins deux espèces de plombs différant par leur poids atomique. Ces deux corps si semblables ne se distingueraient-ils pas toutefois par quelque autre propriété? M. Soddy, le professeur Richards ont essayé vainement de les séparer par des cristallisations fractionnées, ce qui montre que leurs solubilités sont identiques.
- Par contre les densités sont un peu différentes : 11,273 pour du plomb d’uranium pur de poids atomique 206*08; et 11,357 pour du plomb.pur ordinaire de poids atomique 207,2. L’analyse spectrale de ces deux plombs, portés à haute température dans l’arc électriqne n’a pas révélé de différence nettement perceptible, c’est là encore
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- une constatation assez curieuse si l’on songe que deux corps comme, le cobalt et le nickel dont les poids atomiques présentent une différence moindre que celle qui existe entre les deux plombs isotopes, offrent des spectres extrêmement dissemblables.
- La théorie de la désintégration de l’uranium rend bien compte de l’existence du plomb d’uranium de poids atomique voisin de 206. Mais comment s’expliquer l’existence du plomb ordinaire, de poids atomique plus élevé? L’uranium et ses dérivés, radium, émanation, ne constituent pas la seule famille de corps radioactifs que nous connaissions; le thorium, de poids atomique 232, est également radioactif. S’il venait à perdre 6 atomes d’hélium il donnerait naissance à un corps de poids atomique 208, donc assez voisin du plomb ordinaire. MM. Soddy et llonigschmid ont constaté dans les
- minerais de thorium la présence d’un plomb répondant a ce poids atomique.
- M. Richards exprime à ce propos les vues suivantes :
- Il y a deux espèces fondamentales de plomb, le plomb de thorium de poids atomique voisin de 208, le plomb d’uranium .de poids atomique voisin de 206. Quant au plomb ordinaire, ce serait un mélange de ces deux plombs fondamentaux, formé dans le chaos primitif d’où est sorti notre monde. Aucun procédé de la nature ne permettant de séparer les isotopes, le mélange se serait conservé identique depuis des millions d’années.
- Quoi qu’il en soit de ces hypothèses manifestement hasardeuses, l’existence des plombs isotopes paraît aujourd’hui très nettement démontrée, et il semble bien en outre que de nombreux autres corps présentent le même phénomène. A. T,
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- Pendant longtemps, on a cherché à faire des tuiles en mortier de sable et ciment qui, tout en étant moins chères que les tuiles en argile cuite, auraient une résistance, une étanchéité et un aspect donnant toute satisfaction. La crise charbonnière — coût onéreux du charbon et faible rendement de nos mines — celle des transports, une main-d’œuvre moins nombreuse et plus chcre mettent à nouveau à l’ordre du jour ce sujet fort intéressant pour la reconstruction aussi rapide et économique que possible de nos maisons détruites des régions du Nord et de l’Est.
- La tuile en ciment est depuis quelques années très employée en Hollande et en Allemagne, et il faut convenir qu’en général elle se comporte bien. Au début, la fabrication donna des mécomptes, c’est qu’elle s’opérait dans des moules en fer et on comprend que la compression du mélange étant sous la complète dépendance de l’ouvrier; de son intelligence, de sa régularité, les produits obtenus devaient varier presque de l’un à l’autre, surtout que cet ouvrier travaillait le plus souvent à forfait. En outre, les moules s’usaient très vite, ce qui donnait des produits de forme irrégulière.
- Devant ces inconvénients, on songea à une fabrication entièrement mécanique dans laquelle le produit serait comprimé sous une forte pression qui s’exercerait bien entendu sur toute la surface, comme cela a lieu pour les briques de sable et ciment et pour les briques silico-calcaires. Si les premiers essais de cette fabrication en grand produisirent quelques échantillons exempts de défauts,
- Fig. i.
- Mouleuse Vender.
- Fig; 2.
- Tuile en ciment.
- les autres tuiles présentaient en majeure partie des fissures à peine visibles qui les faisaient éclater ou se briser par la suite. On oubliait que l’on avait affaire à un corps non point à parements unis,.mais à forme ondulée et à onglets, et que cette pression en s’exerçant sur des plaques, métalliques, minces et profilées, dont la forme et l’épaisseur n’étaient pas d’une exactitude rigoureuse, celles-ci ne pouvaient dès lors s’ajuster exactement dans lesdits moules. D’autre part, le mélange ne pouvant être pressé qu’à l’état sec, était forcément cassant. Les matériaux de sable et de ciment (ou de sable et de chaux) ne se laissent pas, en effet, comme l’argile plastique, introduire aussi facilement dans les différents creux disposés sur les faces d’un moule par une pression venant d’une seule direction, si forte soit-elle.
- On abandonna un instant cette fabrication pour produire des tuiles de sable et de chaux à la façon des briques silico-calcaires dont nous avons parlé dernièrement ici même. Mais les mêmes défauts de compression se produisirent et de plus les petites fissures capillaires et invisibles dont il est question plus haut s’agrandissaient sous l’action de la vapeur.
- On modifia le mélange par une addition de ciment et on fit les tuiles au moyen d’une table du type à battre les tuiles en moules, en conservant toujours 3.
- le durcissement par Toiture en tuiles de ciment.
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- la vapeur. Par cette méthode, le mortier peut être employé notablement plus humide, par conséquent plus plastique et plus malléable. Malgré tout, ces sortes de tuiles n’étaient pas de qualité supérieure aux simples tuiles de ciment,- les unes et les autres à cet égard s’équivalaient, seules les premières étaient d’un prix de revient un peu inférieur.
- Aussi des fabricants de tuiles revinrent-ils à cette fabrication mécanique des tuiles de ciment. Des essais mécaniques et physiques permirent de se rendre compte que pour obtenir une tuile déformé et d’épaisseur régulières, il était indispensable de procéder préalablement à la pression, à un moulage parfait du mélange dans la forme désirée. Pour atteindre ce but, il y avait donc trois conditions à déterminer : 1° le rapport décompression du mélange à passer ;
- 2° les différentes épaisseurs que la tuile doit avoir dans chacune de ses parties après la pression; et 3° les diverses hauteurs de chacune de ces parties. Cette réalisation n’était pas sans difficultés.
- Admettons pour du sable fin un rapport de compression d’environ 1,5 : 1 ; dans cette hypothèse,
- il faut non seulement remplir le creux du fond du moule avec une épaisseur de matière égale à l’épaisseur que la tuile doit axroir après achèvement, mais il faut encore en mettre moitié en plus, suivant le rapport de compression. Dès lors toute erreur ou omission en plus ou en moins se manifeste de suite; supposons, par exemple, que sur un ou deux points, l’on ait versé plus de matière que le rapport de compression n’en exige pour l’épaisseur de la partie correspondante de la tuile. Comme la pénétration du piston de la presse dans le moule est fonction de la compressibilité du mortier sur ces deux points, quelle que soit la force de la pression, cette pénétration cessera dès cette limite de compression atteinte, alors que1 sur les autres parties de la tuile lé piston n’y aura pas complètement exercé son action. En fait, cette tuile aura en deux endroits une dureté presque de fer, et les endroits voisins (bien que le remplissage de la matière y ait été normal), seront plus ou moins résistants parce que plus ou moins pressés. Il est évident qu’une tuile ainsi produite manque d’homogénéité et ne peut donner que "des mécomptes.
- Fig. 4 et 5. — Mouleuse S. A. B.
- Le moule étant rempli de ciment, l'ouvrier le dame.
- 11 fallait donc trouver des dispositifs mécaniques de remplissage permettant de répartir très exactement et aussi rapidement que possible — ceci au point de vue économique — la matière suivant les diverses formes extérieures de la tuile. Une fois ce dispositif établi, il était aisé de réaliser une pression atteignant simultanément et également tous les points de ladite tuile.
- Concernant cette compression, nous devons dire qu’il n’y a pas accord entre les fabricants de matériel. Pour les uns, la tuile ne peut être vraiment irréprochable que si elle est imperméable ; or cette imperméabilité ne peut être obtenue que si la presse-mouleuse est munie d’un système de damage mécanique puissant capable en même temps de
- rendre la tuile parfaitement homogène et incassable. Pour les autres, un simple moulage et un lissage sont suffisants pour donner un produit parfaitement étanche.
- Bien que la tuile de ciment faite selon cette dernière méthode soit utilisée depuis longtemps à l’étranger, il nous paraît qu’il serait intéressant de G procéder en no-
- tre pays à des essais officiels qui serviraient sans nul doute à la technique de cette fabrication.
- Dans le but d’assurer plus complètement l’imperméabilité de la tuile, la plupart des fabricants procèdent à une sorte de vernissage à froid de la tuile consistant généralement en un mélange de ciment et de couleur (rouge, bleu d’ardoise, orange, verte, blanche, etc.), que l’on répartit sur toute la surface très simplement. Ce vernis doit résister aussi bien aux grands froids qu’aux grandes chaleurs. A l’heure actuelle, Pindustrie chimique produit de bonnes couleurs de sorte que l’on a l’impression d’avoir devant soi de belles tuiles en argile ondulées et à onglets. Après durcissement, ce vernissage à froid est absolument impénétrable à l’eau et résistant aux différentes températures ainsi que des essais de chaud et de froid et la pratique le prouvent.
- Il existe actuellement plusieurs types de mouleuses et de presses-mouleuses, notamment les mouleuses de la firme italienne « Vender et Cie », de la Société française « Le matériel pour céramique et agglomérés », les presses de la firme alle-
- . L’ouvrier profile la face extérieure de la tuile au moyen d’une raclette spèciale.
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- mande « Bernhardi Sohn G. E. Draenert », de la maison française « Barbier et Marx ».
- Mouleuse « Vender ». — Cette mouleuse (fig. 1) fonctionnant à la main, produit en une journée de 250 à 300 tuiles de forme rhomboïdale à avers plan (fig. 2). Le revers de la tuile comporte à la pointe supérieure deux cannelures faisant fonction d’emboîtement (fig. 5). Le moule est en bronze phosphoreux. Cette mouleuse fort peu encombrante, comme on le voit, pèse 270 kg environ.
- Le sable fin
- soigneusement ~ ~ t ~tj, , * ~ *
- lavé et le ciment x "ÿ , 4
- sont mélangés dans les proportions de 4 à 1 ; ce mélange peut être coloré à la demande.
- Le poids d’une tuile épaisse de 9 mm.
- 2,8 kg, ce qui donne à raison de 12 tuiles et demie par mètre carré une charge de 35 kg par mq de couverture, les lattes en sapin étant écartées de 0 m. 22.
- Mouleuse S.
- A. B. — Cette mouleuse que l’on a pu voir fonctionner à la Foire de Paris, stand du comptoir de la Bou-lonnerie, présentée par la Société « Le matériel pour Céramique et Agglomérés », produit environ 400 tuiles par jour ; ces tuiles ont une forme rectangulaire.
- Le moule, composé d’un cadre en fortes cornières, a son fond — face intérieure de la tuile — constitué par une plaque de tôle emboutie, indépendante, qui s’enlève du moule avec la tuile et maintient celle-ci pendant son séchage. Un mécanisme de démoulage commandé par un levier complète la machine montée sur quatre pieds. Pour mouler une tuile, on place une plaque au fond du moule, on remplit celui-ci de ciment et on dame rapidement (fig. 4). On donne le profil à la face supérieure de la tuile en raclant la surface avec une raclette profilée à cet effet (fig. 5). On saupoudre de couleur spéciale pour donner la teinte demandée et pour
- assurer l’absolue étanchéité. La tuile est moulée.
- Pour démouler, on fait fonctionner le levier soit à la main, soit au pied; plaque et tuile se trouvent soulevées par le dessous et dégagées du cadre. On met sécher à l’abri pendant 3 à 5 jours. Ensuite, on enlève la plaque, et on laisse le séchage se terminer pendant une quinzaine de jours, cette fois à l’air libre et en tas, si on le désire. La tuile est faite et immédiatement utilisable.
- L’installation complète comprenant une mouleuse
- S. A. B., un maillet, une truelle, une raclette et un tamis à couleur, coûtait l’an dernier 775 fr. Chaque plaque de montage en tôle nervurée,, 5 fr. 75 ; il faut compter un jeu de 500.à 1000 plaques par mou-leu se polir une production de 200 à 400,tuiles par jour.
- Presse-Mouleuse « Bernhardi ». — Dans cette presse (fig. 6), le moule une fois rempli de matière à l’aide d’un dispositif de remplissage breveté arrive, par un mouvement tournant de la table, sous le piston de la presse. Une très forte pression est ensuite produite. Chaque tuile est pressée sur une plaque en tôle spéciale placée dans le moule; la pression faite et la tuile retirée du moule, ces tôles sont placées sur des châssis en bois.
- La presse qui est représentée ici fonctionne à bras ; elle comporte en outre un guidage droit réglable assurant l’entrée toujours perpendiculaire du pilon presseur dans les moules ; un dispositif à levier à contrepoids facilitant le relèvement du levier de commande et des parties qui y sont raccordées ; une transmission par levier se réglant automatiquement afin de réaliser et de faciliter une forte compression. .
- La capacité de travail de ce type de. presse est de 1500 tuiles rectangulaires par jour. Une installation moyenne se compose de 3 moules, 3 matrices
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- à emboîtements, 1 plateau de presse à emboîtement avec une plaque inférieure déplaçable à volonté pour le nettoyage rapide et facile du plateau de la presse, l’appareil de remplissage, 1000 plaques de tôle acier, 1 moulin à boulets pour broyage à sec du ciment et de la couleur pour travail au bras, 1 appareil à glacer, 1 moule complet à tuiles faîtières coniques.
- On remarque que cette presse-mouleuse peut être utilisée au besoin pour la fabrication des briques de construction (sable et ciment, sable et chaux), de dalles en ciment pour carrelages et trottoirs.
- Il existe un autre type de presse différant de la précédente en ce qu’elle est commandée par courroie, ce qui fait que le long levier de commande est remplacé par un double renvoi à engrenage mû par une* poulie au moyen d’un arbre à manivelle qui fait monter et descendre la tige de traction agissant sur la genouillère de la presse. De celte façon, la compression se fait par la vapeur ou autre force motrice; on économise les deux ouvriers nécessaires a la manœuvre du long levier de commande de la presse à main tout en obtenant une compression plus continue et plus uniforme. Après chaque compression, le mécanisme presseur se dégage automatiquement, et la tahle ronde de la presse se trouve tournée ensuite à la main ; il en est dë même de l’emplissage de la matière dans les moules ainsique pour le démoulage des tuiles compressées. La production journalière de cette presse est évidemment supérieure à la précédente.
- Presse-mouleuse « Ambi ». — Cette presse à main, introduite tout récemment en France par MM. Marx et Barbier et que l’on a pu voir en fonctionnement également à la dernière Foire de Paris, dans un stand dépendant de la section du Bâtiment, produit par journée de 8 heures, 300 tuiles de formes diverses à couronne plate (fîg. 8), dimensions 0 m. 39 X 0 m. 23, poids 49 kg au mètre carré à raison de 22 par mètre carré de couverture; à rainure concave avec fermeture frontale (fig. 9), mêmes dimensions, 36 kg au mètre carré pour 15 tuiles au mètre carré de couver-
- ture; enfin le type connu, la flamande (fig. 10), de 0 m. 40 X 0 m. 25, pesant 37,5 kg le m2 pour 15 tuiles au mètre carré de couverture.
- Voici le fonctionnement de cette presse-mouleuse (fig. 7). Après avoir été empilées dans le bassin en tôle (ne 11 de la figure), les plaques-moules en fonte ou en tôle emboutie (n° 10) sont arrosées d’huile dont le surplus qui s’écoule est recueilli dans le petit bassin (n° 12) pour servir à nouveau.
- Une des plaques-moules est introduite dans la presse puis chargée de mortier de sable et ciment. La plaque à damer (n° 3) est tirée et il suffit d’un mouvement du levier (n° 4) de bas en haut et de haut en bas pour transformer
- la masse de mortier en une tuile compacte. Le recul de la plaque à damer rejette dans l’auge l'excédent de mortier qui a pu être introduit. Ensuite le tamis à couleur (n° 7) est amené au - dessus du mélange et au moyen d’un dispositif peu compliqué, la surface de , la tuile se recouvre d’une couche uniforme de couleur qui fond sur la masse humide. Le recul de la plaque relevée derrière le volet, alors que celui-ci est à sa position verticale, opère le lissage de la surface de la tuile. Le dépôt de couleur et le lissage s’effectuent à deux reprises consécutives, ce qui assure à la tuile une meilleure coloration et une plus grande homogénéité. Le coupe-arêtes (n° 6) ayant été rabattu sur la tuile, le renversement du levier à contrepoids soulève la plaque-moule etla tuile qu’elle porte à travers le coupe-arête, après quoi la plaque-moule avec la tuile achevée alors munie d’arêtes vives est retirée de la presse pour être dressée sur une étagère ou sur un meuble à casier. Après deux jours, la tuile est séparée de la plaque-moule pour être dressée en tas dans un endroit à l’abri du gel où elle séjourne suivant le climat, au plus quatre semaines. La tuile « Ambi » est alors prête à l’usage.
- Le mélangeur de couleurs, comprend un tambour creux de fer, tournant sur son axe longitudinal et contenant trois cylindres métalliques mobiles qui déterminent un mélange uniforme de couleurs sous forme de poudre fine et sèche et de ciment. Les substances à mélanger sont introduites
- big 7. — Presse mouleuse Ambi.
- 1, châssis en 1er; 2, chambre de compression; 3, plaque de dressage; 4, levier de dressage ; 5, levier de dégagement; 6, coupe-arête; 7, tamis à couleur; 8, châssis en bois; 9, auge à mortier: 10, plaques à mouler; 11, bassin à huile; 12, collecteur à huile.
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- par l’ouverture que l’on ferme ensuite. Le tambour repose sur un chevalet de bois, - avec rigole de déversement, par laquelle le mélange achevé tombe dans une cuvette. Le mélange de couleurs se fait généralement a raison de 7 parties pour 10 de ciment.
- Une installation complète comprend : 1 presse-mouleuse, 500 plaques-moules, 1 mélangeur de couleur (qui suffit pour 10 presses), 1 tamis à couleurs,
- 1 socle en bois avec auge à mortier de ciment,
- 2 bassines en tôle, 1 appareil pour fabriquer les tuiles faîtières avec 10 plaques-mouleuses (1 appareil suffit pour 10 presses), enfin 100 kg de couleurs rouge clair ou fonce.
- L’appareil pour tuiles faîtières (fig, 11) comprend un châssis A, une plaque-moule B, un fer à damer C faisant en même temps office de raclette. La plaque-moule est déposée sur le châssis et chargée de mortier de ciment. On presse fortement et on travaille la masse avec le fer à damer. On répand la couleur à travers un tamis sur ladite masse dont on lisse la surface avec le fer à damer. Une coloration et un lissage répétés donnent une teinte plus
- B
- Fig, il. — Appareil pourra fabrication ] • de tuiles faîtières Ambi.
- unie et une meilleure compacilé. La tuile faîtière est ensuite déposée avec sa plaque-moule sur une étagère pour sécher.
- Au dire des constructeurs, il faut par 1000 tuiles « Ambi », les quantités suivantes de matières, le
- Fig. 8, 9 et io. — Tuiles Ambi.
- A gauche, modèle couronne plate-, au centre, tuile à rainure concave avec fermeture frontale ; à droite, tuile flamande.
- mortier notamment étant fait dans la proportion de 1 partie de ciment pour 5 parties de sable fin :
- 565 kg de cimént, 1150 kg de sable fin et lavé,
- 5 kg 500 de couleur, 55 kg de ciment pour mélanger avec la couleur et 7 kg d’huile pour l’huilage des plaques-mouleuses. Dans ces conditions, il est dès lors possible à chacun de nous, connaissant les prix de ces différentes matières, celui de la main-d’œuvre à raison de 27 heures de travail par 1000 tuiles, l’amortissement du matériel étant évalué à environ 10 pour 100 de cet ensemble, d’établir le prix de revient de 1000 tuiles, et de la tuile à l’unité.
- Il nous apparaît que ces divers outillages peuvent rendre des services dans la reconstruction des maisons d’habitations de nos régions libérées; car ils permettent de fabriquer, sur place, des tuiles et cela rapidement et économiquement sans main-d’œuvre spéciale, sans machinerie compliquée.
- Il nous a semblé intéressant à ce titre de les signaler et de décrire la technique de cette fabrication quia été longtemps, nous le répétons/difficile à mettre sur pied. M. Bousquet.
- a quoi est due la coloration des animaux ?
- Les grands mammifères, beaux de proportions, n’ont point sur eux des couleurs intenses; mais les oiseaux-mouches pétillent de toutes leurs plumes et scintillent comme des tisons. Les insectes, encore plus exigus, sont plus précieux encore et sont posés sur les fleurs comme des gemmes sur leur velours. Dans l’infinie petitesse se retrouvent aussi les nuances les plus vives, et l’on pourrait citer tel ou tel animalcule où la pourpre étincelle. Ainsi, du haut en bas de l’échelle zoologique, resplendissent les couleurs.
- A quoi donc sont-elles dues?
- Cela dépend des cas. Chaque être utilise à sa
- façon les ressources de la physique et de la chimie. Les uns, plutôt physiciens, ont une coloration structurale. Les autres ont une coloration pigmentaire ou chimique. De là deux groupes de colorations qui peuvent, à vrai dire, se combiner, mais que nous étudierons séparément pour plus de clarté.
- Colorations structurales. — Elles sont dues à des jeux de lumière déterminés par une structure spéciale des téguments. On peut toujours les distinguer des colorations pigmentaires à ce qu’elles disparaissent quand on détruit la structure qui leur donnait naissance; par exemple en écrasant l’organe coloré. Les colorations structurales n’acquiè-
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- rent un grand développement que chez les oiseaux et les papillons. Or, ces deux groupes zoologiques, si distants l’un de l’autre, ont pour caractère commun la possession d’une cuticule très différenciée. Les oiseaux ont des plumes et les papillons des écailles (fig. 2) recouvrant leurs ailes. Or, les plumes et les écailles, vues à un fort grossissement, montrent le plus souvent à leur surface des lames parallèles, ou des stries, ou des granulations parmi lesquelles la lumière se réfléchit, se réfracte, se disperse et interfère.
- Comment se manifestent la réflexion, la réfraction, la dispersion et l’interférence dans la cuticule des oiseaux et des papillons? Nous distinguerons quelques cas, les plus importants, sans prétendre même les étudier tous.
- I. Réflexion totale. — Quand on regarde dans un miroir, on voit les images des objets environnants, mais le miroir lui-même est invisible et transparent. La même chose peut être dite de toute surface polie chez les animaux. Elles ne servent qu’à rendre plus vif un pigment sous-jacent, comme le vernis d’un meuble en montre mieux la couleur.
- Il n’y a pas de pigment blanc dans la nature. Toute couleur blanche est due à la réflexion totale et en tous sens de la lumière sur un organe formé de petites particules ou contenant des bulles d’air microscopiques. Chacun de ces petits objets, convenablement éclairé, devient le centre d’une véritable explosion de lumière qui donne l’illusion du blanc. Choisissons quelques exemples. Les plumes blanches et les poils blancs font intervenir des bulles d’air sur lesquelles les rayons lumineux se réfléchissent dans toutes les directions de l’espace. Les taches brillantes, si admirables au-dessous des ailes postérieures du Papillon nacré (Argynnis paphia), sont dues à une couche d’air entre les deux membranes de l’aile.
- II. Réflexion, réfraction et interférence par les lames minces. — Rien de plus joli qu’une bulle de savon s’élevant dans le ciel par un beau jour ensoleillé. Ce jouet des enfants reflète toutes les nuances de l’arc-en-ciel et change de couleur suivant la position dans laquelle on le regarde. On dit qu’il est irisé ou iridescent, du mot latin iris, arc-en-ciel. Une couche d’huile de naphte à la surface de l’eau produit le même effet. Beaucoup de coquillages sont également irisés — tout particulièrement l’huître perlière dont les perles et la nacre se vendent un si haut prix.
- Ces couleurs irisées de lames minces sont très fréquentes chez les papillons bleus, violets et verts, pourvu que ces couleurs soient brillantes et changeantes avec l’incidence des rayons lumineux. Mal-lock a décrit des lames minces, alternativement de chitine et d’air, dans les écailles de ces papillons. Il distingue deux types suivant que les lames sont parallèles ou perpendiculaires à la surface des écailles. La coloration passe au rouge dans le premier cas et au violet dans le second, lorsqu’on
- regarde l’aile du papillon très obliquement.
- Comme exemple de lames parallèles à la surface, on peut citer le Papilio Ulysses aux écailles bleues satinées. La cuticule est formée de lamelles visibles seulement aux plus forts grossissements du microscope.
- Tout un ensemble de papillons pourpres foncés, verts ou bleus lustrés, c’est-à-dire des couleurs iri-descentes les plus sombres, comme le Callimorpha clominula ou Tigre écarlate, le Zephyrus quercus et beaucoup d’espèces exotiques, ne montrent pas de lames minces dans leurs écailles vues au microscope. On suppose que les lamelles sont en deçà des limites de la visibilité.
- Des lames minces perpendiculaires aux écailles et d’épaisseur variant entre 0,0001 et 0,0003 millimètre ont été figurées ici (fig. 1). En particulier, chez le papillon Chlorippe laurentia, les ailes ont des taches dont la périphérie et le centre n’ont pas la même couleur, quelle que soit la position de celui qui les regarde. Or, les lames sont plus élevées au centre qu’à la périphérie. Si un rayon lumineux doit traverser trois ou quatre lames pour donner une certaine coloration, il est manifeste que cette condition sera réalisée pour une obliquité moins grande au centre qu’au bord des taches et que, pour une même obliquité, le centre et le bord n’auront pas la même couleur.
- Le plus souvent, quelque matière colorante accompagne les lames minces et modifie plus ou moins la coloration que tendent à donner ces dernières. Prenons l’exemple d’un papillon vert émeraude appelé Ornilhoplera paradisea (fig. 1). Ses écailles ont des lamelles perpendiculaires à bur surface. La couleur structurale produite est bleue. Mais le corps des écailles et des lamelles contient un pigment jaune dont la couleur, s’ajoutant-au bleu, donne du vert. Une espèce voisine, Ornithoptera urvilliana (fig. 2), est bleue en dessus et verte en dessous, ce qui tient à l’absence de pigment jaune dans les écailles de la face supérieure des ailes.
- Il est des cas encore plus compliqués où la coloration provenant de lames minces n’est visible que sous l’influence de l’humidité. On admet qu’il s’agit alors de substances avides d’eau et ne pouvant fonctionner comme lames minces qu’à l’état humide qui fait disparaître les inégalités de leur surface. Une punaise des bois (Pycaneum rubeus) est brune quand elle est sèche et d’un brillant vert pomme à l’état de vie. Les vulgaires coccinelles ou bêtes à Bon Dieu, sont dorées, sauf dans les boîtes d’entomologistes où elles sont desséchées et brunes. Une faible trace d’eau suffît pour que la couleur reparaisse.
- Dispersion. — La décomposition de la lumière solaire en ses différentes couleurs par des prismes ou des stries est réalisée chez un grand nombre d’oiseaux et d’insectes. 11 faut que les stries aient un écartement de l’ordre des longueurs d’onde. Or, on a compté sur les écailles des papillons du genre Morpho, aux magnifiques couleurs bleues irisées à
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- reflets métalliques, jusqu’à 1400 stries longitudinales par millimètre.
- Un charançon brésilien, le Scarabée diamant (En-timus imperialis) est un des rares coléoptères à écailles. On a attribué ses couleurs iridescentes à la striation des écailles. Mais on ne peut expliquer ainsi tous les jeux de lumière qui se produisent sur FEntimus. On est obligé de faire intervenir des réfractions et des dispersions dans des sortes de prismes. Michelson admet des striations en dents de scie, ces dernières tenant lieu de corps prismatiques. Les rayons réfractés et dispersés par les stries et les prismes seraient en outre l’objet d’interférences.
- IV. — Nous réunissons dans ce paragraphe toutes les colorations structurales — et elles sont la majorité — qui tiennent à la fois des surfaces polies, des lames minces, des stries et des prismes.
- Gadow (1882) a étudié la structure des plumes bleues des perroquets. Il y a vu trois groupes d’éléments (fig. 4) : 1° une couche transparente de kératine (corne) non homogène, réfléchissant et réfractant la lumière, mais trop épaisse (0,001 à 0,004 millimètre) pour servir de lame mince; 2° des bouquets de cellules prismatiques enveloppés d’une lame mince de 0,0006 millimètre environ ; 3° des stries excessivement fines à la surface des prismes. Une ligne en pointillé indique le parcours approximatif d’un rayon lumineux. Mais ce qu’on ne peut rendre par le dessin est la série des transformations que subit la couleur de ce rayon lumineux dans un système aussi compliqué.
- L’exemple des Orni-ihoptères nous a déjà fait pressentir que des pigments sous-jacents à une structure déterminée peuvent en modifier la coloration. Les cas de cette nature abondent et nous laissent l’embarras du choix;
- Le perroquet multicolore (Ara versicolor) a des plumes rouges, bleues et vertes. Une piume rouge comprimée reste rouge parce qu’elle ne doit cette couleur qu’à une substance pigmentaire. Au contraire, une plume bleue devient brune et une plume verte passe au jaune, car leur coloration structurale est surajoutée à celle d’un pigment brun ou jaune.
- /v
- Fig. i.
- Sections transversales d’écailles de papillons.
- I, écaille du centre des taches de Chlorippe laurentia\ II, écaille du bord des taches du môme insecte; III, écaille bleue de Ornühoptera urvil-liana; IV, écaille verte de O. paradisea.
- Fig. 2.
- Écaille verte de Thecla rubi.
- Les écailles vertes irisées (fig. 2) d’un papillon (Thecla rubi), assez commun sur les feuilles de ronce, présentent à leur surface un assemblage de petites cases. Celles-ci réfléchissent un vert plus ou moins intense, suivant qu’elles sont plus ou moins brunes par transparenee. La coloration structurale est donc avivée par un pigment sous-jacent.
- Le papillon Morpho cypris est bleu foncé.
- Quelques bandes sur les ailes sont bleues pâles ou blanches. En examinant attentivement, on s’aperçoit que la coloration structurale est la même dans toutes les parties, mais rendue plus vive par un pigment noir aux endroi ts bleus foncés; L’écran noir absorbe les rayons lumineux accessoires qui
- pourraient atténuer ou laver la couleur fondamentale.
- Tous ces cas d’association d’une coloration structurale avec un pigment nous conduisent à l’étude des colorations pigmentaires.
- Colorations pigmentaires. — Le nombre des travaux sur les pigments est considérable. Rien que sur les matières colorantes des animaux, un ouvrage paru en 1909 ne donne pas moins de 630 indications bibliographiques. Et pourtant, malgré cet immense labeur scientifique, les pigments sont encore bien loin d’être parfaitement connus, quel que soit le point de vue duquel on les considère : chimique ou physiologique. Essayons de dégager l’essentiel des connaissances acquises à leur sujet, ou plus exactement quelques lois générales relatives aux pigments, sans nous soucier d’être complet.
- I. -— La source de coloration de beaucoup la plus fréquente chez les animaux est la présence, dans leur peau, de pigments qui absorbent tous les rayons de lumière, excepté quelques-uns, donnant ainsi l’apparence d’une couleur particulière.
- Les pigments des animaux se présentent, soit à l’état dissous, soit à l’état de granulations dans les cellules. Certains pigments sont communs à un grand nombre d’espèces. D’autres sont spécifiques. Il arrive que mâles et femelles n’aient pas la même coloration pigmentaire.
- La couleur apparente d’un pigment n’est pas toujours sa couleur véritable. Ainsi. |e pigment noir des nègres paraît bleu quand il est situé, non dans l’épiderme, mais sous l’épiderme et vu par trans-
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- parence à travers celui-ci. Le cas se présente chez la plupart des nouveau-nés de race jaune,’ qui ont au bas du dos une tache bleuâtre, dite tache bleue mongolique, du diamètre d’une pièce de deux francs. L’effet produit est analogue à celui d’un tatouage dont les petits grains noirs d’encre de Chine sont aussi enfoncés profondément sous l’épiderme.
- IL — Les animaux tirent leurs pigments, au point de vue chimique, soit de leur propre organisme ou de celui de leurs parents par l’intermédiaire des substances de l’œuf, soit de leur nourriture. L’hémoglobine du sang engendre par sa décomposition un grand nombre de matières colorantes et notamment celles de la bile et de l’urine. La chromatine des noyaux cellulaires paraît être la source originelle de la pigmentation de la plupart des animaux. Enfin le métabolisme, c’est-à-dire les transformations que subissent les aliments à l’intérieur de l’organisme, est le point de départ de pigments très divers, tels l’acide urique des ailes des Piérides, la guanine des écailles chez les poissons, etc.
- On est en général très mal renseigné sur la composition chimique et l’origine des pigments. Seuls quelques cas ont été récemment éclaircis. Ainsi les travaux de R. Dubois sur la pourpre ont jeté une vive lumière sur les conditions dans lesquelles elle prend naissance. La pourpre est extraite-de certaines glandes de coquillages marins (Purpura, Murex) où elle existe à l’état incolore. Elle n’acquiert sa teinte spéciale qu’une fois exposée à la lumière.
- Or, cela exige l’intervention d’une cliastase. R. Dubois le démontre par une série d’expériences très simples. Des glandes à pourpre sont broyées avec du sable dans de l’alcool fort. On obtient ensuite par filtration un liquide et un résidu solide qui, pris séparément, ne virent pas à la lumière. Mais leur mélange devient rapidement pourpre, à moins toutefois qu’on n’ait chauffé d’abord à 100° la partie solide qui renferme la diastase. Les pigments noirs ou mélanines paraissent exiger également une diastase pour se révéler aux dépens de matières incolores.
- Nous venons de voir que la pourpre ne devient telle qu’à la lumière. Les rayons solaires sont en effet une condition nécessaire à la formation d’un grand nombre de pigments. Cela explique que les animaux cavernicoles soient en général incolores; que les poissons plats (soles, plies, limandes) n’aient qu’un seul flanc coloré, l’autre reposant constam-
- ment sur le sol; que l’on puisse enfin décolorer progressivement un animal en l’élevant à l’obscurité. Nous verrons, dans un prochain article sur l’étude expérimentale de la variation chez les insectes, comment on a pu changer la couleur de chrysalides en les éclairant par telle ou telle radiation.
- Il faut savoir d’ailleurs que si la lumière intervient dans la genèse de certains pigments, elle agit aussi pour les détruire, suivant son intensité. Le plus classique exemple d’équilibre entre la formation et la destruction d’une même substance colorante parla lumière est celui du pourpre rétinien ou matière photo-sensible imprégnant la rétine de nos yeux.
- III. — Nous ne croyons pas sortir du sujet de cet article, qui traite de la coloration des animaux, en montrant quelques liens indiscutables de parenté unissant les pigments du règne animal à ceux du règne végétal. Il est indispensable de saisir toutes les occasions d’affirmer l’unité fondamentale de la « chose vivante » et d’insister plus sur les phénomènes de la vie communs aux animaux' et aux végétaux que sur leurs différences.
- Des chimistes et des physiologistes ont pu dresser un parallèle entre la matière colorante des feuilles et celle du sang. La chlorophylle et Y hémoglobine, soumises à des traitements identiques, se décomposent en substances de plus en plus simples qui se correspondent deux à deux. Ainsi la phylloporphyrine etYhématoporphyrine sont probablement deux degrés d’oxydation d’une même substance (issue de la chlorophylle aussi bien que de l’hémoglobine) et présentent entre elles une analogie remarquable.
- Les patientes recherches de M. von Linden sur les papillons appelés Yanesses ont abouti à cette conclusion que leur pigment rouge se rapproche par son origine de la chlorophylle, par ses réactions de la bilirubine et de l’urobiline, par sa constitution de l’hémoglobine. Il se forme aux dépens de la matière verte des feuilles'que mangent les chenilles et chemine peu à peu, au moyen du sang, jusque dans les téguments de l’insecte. La transformation du pigment végétal vert en pigment animal rouge se fait avec une telle intensité que les excréments dés Yanesses ont une coloration pourpre, ce qui a donné lieu aux vieilles légendes superstitieuses des pluies de sang.
- R. Dubois a découvert que les cocons jaunes de certaines races de vers à soie contiennent un pigment très voisin de la carotine végétale ; et que la
- Fig. 3. — Coupe d’une phone bleue de perroquet.
- K, couche de kératine; L, lame mince enveloppant un bouquet des prismes; P, cellules prismatiques striées; G, granules pigmentaires.
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- substance verte des cocons de Saturnia-Yama-Maï ressemble beaucoup à la chlorophylle.
- Gela nous entraîne d’autre part à faire une distinction entre les pigments autochtones et ceux qui ne sont pas produits par les animaux mêmes chez lesquels on les trouve, mais préexistent tout faits dans les aliments dont ils se nourrissent ou leur sont conférés par des algues microscopiques vivant dans leurs tissus. Gomme exemple de la deuxième sorte — sur laquelle nous n’insisterons pas autrement ^ on peut citer la coloration des hydres et des éponges d’eau douce par de minuscules algues vertes (Zoochlorelles), et des huîtres de Marennes par des granules pigmentaires provenant des organismes qui leur servent de nourriture.
- IV. — Le rôle des pigments est au rang des questions les plus controversées. On a trop voulu à plusieurs reprises énoncer des lois générales qui sont incompatibles avec la complexité prodigieuse du sujet en question.
- Beaucoup de pigments ont la valeur physiologique de produits d’excrétion. En voici des exemples :
- Hopkins a extrait par l’eau chaude, des ailes des Piérides, une solution acide donnant après évaporation la réaction de Y acide urique. Les écailles et la vessie natatoire des poissons doivent leur teinte argentine du plus bel effet à la cyanine qui est, comme l’acide urique, un déchet du métabolisme des matières albuminoïdes.
- Les pigments noirs si répandus chez les vertébrés, les mélanines, ont souvent la signification d’excréta. Ainsi, au cours de ses classiques élevages de poules carnivores, F. Houssay a constaté que des phénomènes d’intoxication (arthrite) ne tardent pas à apparaître chez les sujets nourris avec de la viande crue. Or, d’une façon concomitante, naissent des pigments noirs dans le péritoine des animaux en expérience.
- Quand les très jeunes anguilles (civelles) remontent dans les rivières au printemps, elles sont transparentes et comestibles. Quelques jours plus tard, sous l'influence de l’eau douce, elles deviennent noires comme seront les anguilles adultes. L’apparition des mélanines est accompagnée d’un changement des qualités de la chair qui devient coriace, sans saveur et, pour tout dire, immangeable. Il y a coïncidence entre le noircissement des tissus et une métamorphose de tout l’organisme. Ce ii’est d’ailleurs pas un fait isolé, car les Déliés réchèrches
- big. 4. — Coupe de la peau d’un caméléon.
- C, couche cornée; M, couche de JVIalpigti; D, derme; b, iridocytes blancs; i, iridocytes bleus; /, chromo-blastes rouges.
- de Bataillon sur le développement des grenouilles ont mis en évidence un rapport absolument général entre les métamorphoses, qui sont des crises d’intoxication, et la surproduction des pigments. Il y aurait, d’après certains auteurs, à ces périodes troublées de la vie des animaux, une destruction considérable de chromatine issue des noyaux cellulaires.
- L’hémoglobine du sang des vertébrés est la source d’une grande quantité de pigments qui ont manifestement le rôle de déchets, puisqu’ils sont éliminés de l’organisme par la bile et l’urine. Ce sont la bilirubine, la biliverdine et Yurobiline. La bili-verdine donne aux coquilles des œufs d’oiseaux leur teinte bleue ou verte, tandis que Y hématoporphyrine, un autre produit de décomposition de l’hémoglobine, leur donne une couleur rouge, brune, jaune ou noire. Des coquillages sont aussi colorés par la biliverdine.
- Si l’on réserve le nom d’excréta aux substances devenues inutiles et même nuisibles à un organisme, on voit qu’il n’y a pas de pigments vraiment tels dans la nature. En cherchant bien, toute matière colorante se montre tant soit peu utile à quelque chose. Des naturalistes ont, il est vrai, exagéré les utilités des pigments, en considérant les colorations comme des moyens de se dissimuler pour l’attaque ou la défense, soit en s’harmonisant avec le milieu (homochromie) comme cela existe chez les rainettes couleur de leuillage et les poissons plats couleur de sable, soit en imitant la coloration d’autres animaux (mimétisme). Nous ne pouvons suivre les auteurs qui précèdent dans leur conception, bien souvent osée, du rôle protecteur des pigments. Il n’en reste pas moins que beaucoup de substances colorantes du règne animal ont une fonction physiologique des plus nettes.
- L'hémoglobine, par exemple, est un pigment respiratoire qui sert de véhicule à l’oxygène, depuis les poumons où elle s’oxyde jusqu’aux tissus où elle se réduit. Les mollusques et les crustacés possèdent au lieu d’hémoglobine, un pigment respiratoire bleu, Yhémocyanine, à base de cuivre.
- Toute une catégorie de pigments nommés lipo-chromes existent en abondance chez les poissons, les grenouilles, les oiseaux et les lézards. Ils sont jaunes et le plus souvent en relation avec des corps gras. On peut même dire que les lipocbromes sont de véritables graissés colorées et qu’ils jouent le
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- rôle de substances de réserve. Le jaune de l’œuf de poule leur doit sa coloration.
- Enfin plusieurs biologistes considèrent un grand nombre de pigments comme des défenses contre les poisons ou contre la lumière. Une intoxication tend-elle à se produire, aussitôt un pigment se développe qui utilise le poison lui-même, le fixe et le rend inoffensif. Qu’est-ce que le hâlage de la peau qui ne tarde pas à apparaître après quelques semaines de séjour au bord de la mer? — une pigmentation défensive contre les coups de soleil : chaque granule pigmentaire est un petit écran protecteur. Rien n’est plus dangereux pour un organisme que les radiations ultra-violettes. Aussi, quelques animaux marins d’un vert vif (Eulalia viridis, Bo-nellia virulis) sont colorés par des pigments fluorescents, ayant la propriété de transformer les rayons ultra-violets en rayons lumineux. Si on soumet ces animaux, dans l’eau de mer, à une forte insolation, ils émettent une partie de leur pigment qui colore l’eau environnante et les protège efficacement.
- Y. — « L’homme pâlit à la peur, il rougit à la honte », disait Montaigne ; mais que sont ces changement de couleur auprès de ceux du peuple caméléon ou du petit monde des épinoches ! Les caméléons passent instantanément du jaune au vert ou bleuissent ou noircissent à vue d’œil pour s’harmoniser avec la teinte du lieu dans lequel ils se trouvent.
- Les épinoches deviennent rouges sous l’influence de la colère ou verdissent de peur, suivant qu’elles sont vainqueurs ou vaincues dans les combats singuliers qu’elles se livrent incessamment.
- Un observateur était parvenu, disait-il, à connaître les sentiments de ses épinoches d’après leur coloration. En plus de l’encre noire qu’elles répandent autour d’elles, les pieuvres et les seiches, examinées en aquarium — et rien n’est plus digne d’intérêt —- ont la propriété de noircir ou de pâlir avec la rapidité de l’éclair.
- À quoi sont dus ces changements de couleur? Pouchet (*) a fait, pour répondre à cette question, l’un des plus beaux travaux de physiologie qui se puisse citer. Dans la peau de tous les animaux qui changent de coloration comme les caméléons, les épinoches et les pieuvres, il reconnut l’existence de cellules pigmentées (chromoblasles), susceptibles de contraction et de dilatation sous l’influence du
- 1. G. Pouchet était fils de F.-A. Pouchet, l’adversaire de Pasteur sur la question des générations spontanées.
- système nerveux. Un chromoblaste ne contient jamais qu’une seule sorte de pigment. Mais il peut y avoir des chromoblastes de couleurs différentes dans un même tissu. La crevette grise, par exemple, a des chromoblastes violets, jaunes et orangés. Une préparation microscopique de la peau d’un caméléon (fig. 4) y révèle l’existence d’une première couche de chromoblastes jaunes, située immédiatement sous l'épiderme ; puis de chromoblastes étoilés noirs et rouges; enfin d'iridocyles bleus et blancs qui sont des cellules particulières formées de lames minces produisant quelque phénomène d’irisation. Supposons que les chromoblastes noirs soient complètement dilatés et tous les autres contractés, la peau est noire. Si les chromoblastes noirs sont modérément dilatés et tous les autres contractés : les iri-docytes bleus deviennent visibles. L’expansion des chromoblastes jaunes transforme le bleu en vert et ainsi de suite.
- Le système nerveux préside à tous les changements de couleur par chromoblastes. Pouchet le démontre en sectionnant à un turbot (fig. 5) tous les nerfs se rendant à une partie de la peau. Immédiatement cette partie devient grise et désormais incapable de passer à telle ou telle autre coloration.
- Pour que la fonction chromatique puisse s’exercer, il faut aussi que les yeux de l’animal soient intacts. Un turbot ou une pieuvre rendus aveugles restent gris indéfiniment. D’ailleurs les chromoblastes n’existent que chez les animaux pourvus d’yeux ; et les pieuvres qui ont, de tous les invertébrés, les yeux les plus parfaits ont aussi la fonction chromatique la plus perfectionnée.
- VI. — Avant de clore l’étude des pigments il reste à dire quelques mots des couleurs métalliques sélectives, découvertes par Walter. On en sait peu de chose, sinon qu’elles consistent en ce que certaines surfaces pigmentées absorbent très fortement une partie des radiations lumineuses et faiblement les radiations complémentaires ; très fortement le rouge par exemple et à peine le vert . Il y a sélection (choix) entre les diverses longueurs d’onde. Les couleurs sélectives sont dites métalliques parce qu’elles caractérisent les métaux polis; mais on les rencontre aussi dans les couleurs d’aniline et, parmi les êtres vivants, chez quelques mouches (Chrysis ignila rouge et verte),chez les libellules,les demoiselles et plusieurs coléoptères (cétoines, scarabées).
- Les Cétoines dorées ou Éméraudines (Celonia
- big. 5.
- Changements de coloration sous l’influence des nerfs.
- Turbots auxquels on a sectionné les uerls rachidiens et sympathiques de la région caudale (I) ou d’une région limitée du flanc (II). .
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- aurala) ont attiré de tout temps l’attention des naturalistes par leur brillante coloration et l’assiduité qu’elles manifestent auprès des fleurs. Les plus austères entomologistes les traitent de charmantes créatures et leur donnent des noms évocateurs. « La plus intéressante de nos fleurs, dit Latreille,la rose, voit souvent au milieu de son sein la brillante Cétoine dorée ». Si l’on gratte au moyen d’un scalpel ou si l’on use par le frottement, avec du carborundum et de l’huile de cèdre, la surface d’une élytre verte de Cétoine dorée, on
- constate que la couleur ne change pas tant que n’est pas atteinte une mince couche pigmentée située à environ 0,0005 mm de la surface. Par contre, dès que cette couche est enlevée, la coloration disparaît.
- Les physiciens ne peuvent encore expliquer le mécanisme intime des couleurs sélectives. Cet exemple et beaucoup d’autres signalés précédemment sont bien faits pour montrer la richesse du domaine aujourd’hui plus que jamais ouvert aux investigations des biologistes. gERrfm
- Agrégé de rUniversité.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances de janvier 1921.
- A propos des tremblements de terre. — Les notes prises au cours de ces trois dernières années sur les cyclones, tempêtes, raz de marée, éruptions volcaniques et secousses sismiques, ont permis à M. Eug. Mesnàrd de constater que les tremblements de terre se produisent fréquemment un jour d’anticyclone ou d’insolation totale et mettent fin le plus souvent à une période sèche. Toutes les théories basées sur un mouvement de l’écorce terrestre et ayant ainsi un certain caractère accidentel, doivent
- être mises en doute. Il est probable qu’une sorte de marée magnétique est constamment mise en mouvement par l’apport des radiations solaires qui constituent un milieu influencé par toutes les causes extérieures provenant de l’atmosphère ou des astres, et les variations d’énergie engendrent de véritables points nodaux, 'auxquels correspondent lés séismes et les plus importants des phénomènes météorologiques.
- Paul B.
- L’ “ HYDROCYCLE-MOTOR ” VILLEMONT
- Presque dès le début de la bicyclette, les inven- j Le système le plus propre à des utilisations pra-teurs ont cherché à appliquer cette machine à la | tiques est évidemment celui qui laisse subsister la
- Fig. 1. — Coupe longitudinale de Vhydrocycle-moteur.
- C, chaîne actionnant la roue arrière par pédale; C', chaîne du moteur actionnant la roue arrière: C", chaîne actionnant le galet à gorge G ; r, courroie qui fait tourner la roue à aubes R ; S, pilier support de la roue arrière ; T, support de roue avant qui commande le gouvernail G. (Dans l’appareil à friction la chaîne C" est supprimée.)
- locomotion sur l’eau. Le tricycle nautique date déjà de nombre d’années.
- Depuis ces premiers essais on a conçu de nombreux systèmes plus ou moins ingénieux et tous les modes de propulsion ont été successivement envisagés. C’est ainsi qu’on a établi des roues à aubes et également des chaînes à palettes; l’hélice immergée, ainsi que d’ailleurs l’hélice aérienne, malgré leur valeur théorique indiscutablement supérieure, ont contre elles la complexité inévitable de la trans-missiün.
- bicyclette dans sa forme première, en lui adjoignant un dispositif distinct et amovible porté par des flotteurs, assurant la flottabilité de l’ensemble. Le bateau ordinaire de canotage ne permettant pas d’obtenir des vitesses suffisantes, il paraît nécessaire dé donner à l’esquif une forme étudiée en vue de diminuer la résistance à l’avancement d’où la combinaison de deux flotteurs effilés qui supportent lé mécanisme.
- Ainsi qu’on a pu s’en rendre compte à la dernière exhibition organisée par le, journal Y Auto, l’année
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- dernière sur le lac d’Enghien, l’hydrocycle semble sorti de la période de tâtonnements et d’essais, bien que malgré tout il y ait encore pas mal à faire.
- Certains appareils n’ont pas pris part malheureusement à ce concours. Tel est le cas de l’appareil cependant fort intéressant, construit par un inventeur d’Angers, M. Villemont, qui effectua plusieurs fois sur la Loire le voyage Angers-Nantes.
- Le premier appareil employé pour ces essais fut établi avec la bicyclette routière de l’inventeur, sans aucune modification de la machine. Celle-ci était simplement posée sur le châssis soutenu par les deux flotteurs.
- La roue avant vient s’encastrer dans une pièce de bois à gorge. Cette pièce est mobile, de manière que le mouvement de direction du guidon soit communiqué au gouvernail par l’intermédiaire de petits câbles de manœuvre, le gouvernail étant placé tout à l’arrière.
- La fourche arrière de la bicyclette vient se fixer sur deux montants verticaux, qui sont serrés sur le moyeu simplement par les boulons qui maintiennent la roue arrière. Le pneu de cette dernière forme friction sur une roue à gorge qu’elle entraîne dans son mouvement de rotation, l’adhérence étant assurée sans glissement par l’effet du poids du cycliste.
- Dans la gorge du galet, par conséquent entre ce galet etlepneu, passe une courroie qui va commander la rotation de la roue à aubes propulsives, située à l’arrière des flotteurs.
- Ainsi le mouvement des pédales fait tourner, sans mécanisme compliqué, la roue à aubes de l’hydrocycle.
- Avec cet appareil simple, M. Ville-mont a effectué, en moins de douze heures, sur la Maine et sur la Loire, le trajet d’Angers à Nantes, ce qui représente plus de 100 kilomètres.
- Encouragé par ces résultats et ces succès, dus en partie à une forme
- spéciale des aubes, il eut l’idée d’appliquer la motocyclette au même système. Afin de réaliser un fonctionnement plus sûr- et plus robuste dans ce cas, la transmission est faite par chaîne du moyeu arrière au galet, bien que le pneu forme toujours friction dans la gorge du galet et assure ainsi l’adhérence de la courroie de commande de la roue à aubes.
- Cette nouvelle . combinaison ne nécessite qu’un pignon supplémentaire sur la roue arrière de la moto. Ce pignon est placé sur le moyeu, de l’autre côté du pignon actionné par les pédales (d’ailleurs le même système a été utilisé avec une bicyclette) et il commande par une chaîne un pignon correspondant claveté sur l’axe du galet.
- En définitive le principe de conserver la machine terrestre dans son intégrité subsiste toujours, car, même dans ce dernier cas, on s’est borné à lui adjoindre un pignon supplémentaire, ce qui représente une bien légère modification.
- La simplicité de la transmission par le galet à partir de la roue arrière rend les appareils de M. Villemont particulièrement pratiques. En effet ils n’exigent pas d’entretien coûteux, leîir mécanisme étant dépourvu de toute complication. Ils sont susceptibles de rendre des services appréciables au touriste, au pêcheur qui pourront ainsi sans grandes fatigues effectuer de long parcours aussi bien Sur terre que sur l’eau.
- Enfin une utilisation plus importante encore serait celle qu’on pourrait en faire dans certaines colonies à routes inexistantes et qui possèdent des rivières de faible profondeur. L’absenee de tirant d’eau de l’hydrocycle-motor lui permet en effet de passer sur les cours d’eaux les moins importants. P. Maréchaj,.
- Fig. 3. — L’hydrocycle vu d’avant. Le Gérant ; J*. Mass'on. — Imprimerie LaAVr'e, nie de ïlfeurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2448.
- 5 MARS 1921
- COMMENT ON A REMIS A FLOT LE CUIRASSÉ ITALIEN LEONARDO-DA=VINCI DE 23 000 TONNES
- Le 2 août 1916, un incendie violent se déclarait à hord du cuirassé italien Leonardo-da-Vinci au mouillage dans le port de Ta rente et presque aussitôt les soutes à munitions de l’arrière faisaient explosion. L’immensenavire (tonnage, 25000 tonnes ; longueur, 168 mètres: largeur, 28 mètres) crevé au-dessous de .la ligne de flottaison, sur les deux lianes, s’inclinait sur bâbord et coulait lentement. En touchant le fond de vase, il se renversait, la quille apparaissait à la surface de l’eau avec
- sentiments de stupeur et d’indignation si légitimes, les autorités navales jugèrent de suite qu’il était impossible de laisser le port de Tarente encombré, presque embouteillé par l’énorme épave du Leo-nardo-dci-Vinci.
- Une Commission, présidée par le vice-amiral Amero et composée des personnalités techniques les plus compétenles, étudia plusieurs projets et adopta finalement uqe solution d’une audacieuse nouveauté. Elle consistait à faire flotter la coque du cuirassé
- Fig. i. — Le Leonardo-da-Vinci revenu à sa position normale après la remise à flot. L’inclinaison qui subsiste disparaîtra sous la manœuvre du lest liquide.
- une notable partie de la carène. Les superstructures, les tourelles des canons, les cheminées, les mâts tripodes, à demi écrasés et tordus s’enfouissaient dans l’épaisse couche de vase qui forme le fond du Mar Piccolo de Tarente où le drame venait de se dérouler. Un des plus beaux navires de guerre de l’Italie disparaissait ainsi par la trahison de deux ouvriers de l’arsenal de Tarente. Payés par l’Autriche, ces misérables avaient placé des machines infernales dans les soutes à munitions. Découverts et convaincus de leur crime ils furent fusillés.
- La catastrophe fit malheureusement, en raison de sa soudaineté, un certain nombre de victimes parmi lesquelles il faut citer le commandant du bâtiment, capitaine de vaisseau Sommi Picenardi, qui lutta jusqu’au bout pour essayer de limiter le désastre, en faisant noyer les soutes, et se trouvait au moment final près de celle qui fit explosion. Projeté à la mer et grièvement blessé, il succomba bientôt, ayant accompli noblement son devoir jusqu’au bout.
- Lorsque se furent un peu calmés les premiers
- 49* Année.— 1" Semestre.
- dans la position où elle se trouvait, c’est-à-dire la quille en l'air, et ce résultat une fois obtenu, de la conduire et de la mettre au sec dans un bassin de radoub. Elle y recevrait les réparations nécessaires après lesquelles, remorquée sur un point du large bien choisi, elle serait redressée doucement et ramenée à sa position normale, le pont en l’air, en employant des moyens étudiés et appropriés à cette opération si délicate. Ce programme constituait assurément quelque chose de si inédit et de si grandiose que les annales des sauvetages maritimes, quoique bien fournies de cas intéressants, n’offrent rien qui soit comparable à celui-ci.
- Le problème, envisagé comme il vient d’être dit, fourmillait de difficultés de toutes natures. On se trouvait tout d’abord en présence d’une coque très endommagée puisque en plus des déchirures très étendues à tribord et à bâbord de la coque, sous la ligne d’eau et qui avaient amené l’immersion du navire, le pont supérieur actuellement placé sur la vase du fond était crevé sur une longueur de 18 m. Toutes
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- les cloisons étanches avaient cédé sous la puissance de l’explosion. Celle-ci avait clé si forte qu’une partie du pont supérieur avait été projetée à une distance de 250 m. Une tourelle portant 3 pièces de 305 mm avait été arrachée de son poste.
- De plus, comme je l’ai déjà indiqué, toutes les superstructures plus ou moins faussées et écrasées étaient enfouies dans la boue. D’ailleurs, l’enfoncement de la masse du navire continua jusqu’en décembre 1916; et dans cette période s’accentua de près de 2 mètres, ce qui n’était pas pour faciliter les opérations que le Génie maritime italien se préparait à entreprendre avec un beau courage.
- La série des travaux à exécuter fut fixée par la
- du personnel empêchèrent de les pousser à fond. C’est cependant dans l’été de 1918 que fut achevé le débarquement de 700 tonnes de poudres et projectiles effectué au moyen des cloches à plongeurs, et aussi que furent tamponnées et bouchées, uniquement par les scaphandriers, les déchirures de la coque tribord et bâbord.
- On se rendit compte à ce moment qu’il serait possible de faire flotter le navire et de le conduire en cale sèche en le maintenant en surface pendant le trajet, par l’émission continuelle de l’air comprimé. On entreprit alors le très difficile travail consistant à détacher delà coque tout ce qui dépassait le niveau du pont, mâts, cheminées, block-
- Commission. Ils comprenaient tout d’abord le bouchage absolu des déchirures des flancs. On dut renoncer à fermer celle du pont supérieur qui n’était pas accessible.
- Des cloches à plongeur fixées sur le navire devaient permettre d’atteindre l’intérieur de la coque et de débarquer le plus possible des poids mobiles, munitions, machines, etc.
- En même temps on devait draguer le fond autour de l’épave jusqu’à une profondeur de 18 m. pour dégager les superstructures et aussi sous la coque même au moyen de suceuses.
- On décida la construction de 6 grands cylindres à air comprimé destinés à servir le long de la coque, comme organes stabilisateurs d’abord, puis plus tard à aider au soulèvement. De même on prépara le matériel nécessaire pour assurer l’envoi d’air puissamment comprimé dans les différentes parties de la coque. Les travaux commencèrent en janvier 1917 suivant le programme établi. Jusqu’à l’armistice, d’autres soucis et un emploi plus urgent
- haus et les 5 tourelles portant 13 canons de 505 mm, Cette opération était rendue nécessaire par le fait que la porte d’entrée du bassin était seulement 'a 12 m. de profondeur et qu’il fallait ramener à cette cote la hauteur de la coque qui devait y pénétrer.
- On entrevoit les difficultés de ces opérations qu’il fallut exécuter de l’intérieur du navire entre 14 et 17 m. sous le niveau de la mer, c’est-à-dire entre 5 et 6 m. de profondeur de vase. Là encore, on y parvint au moyen de cloches d’équilibre. Les grosses difficultés se présentèrent pour la libération des tourelles, dont les 3 plus grosses pesaient 670 tonnes. Il était en outre indispensable d’empêcher leur arrachement vers la fin du travail, sous peine de danger très grave pour les ouvriers qui travaillaient à couper les écrous et les griffes de retenue. On dut maintenir les tourelles jusqu’au dernier moment par un appareil qui permettait de les laisser aller doucement, le moment venu.
- On ne s’en est pas tenu là et le renflouement des
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- tourelles elles-mêmes a été envisagé. Leur emplacement sur le fond a été marqué par des chaînes et des bouées et de suite on a préparé deux énormes flotteurs annulaires capables de soulever et de main-
- structures métalliques avec interposition de garnitures en étoupe ou en caoutchouc.
- Tous ces travaux étaient terminés à la fin de 1919. Diverses causes empêchèrent de passer de
- Fig. 3. — Le cuirassé italien Leonardo-da-Vinci' dans un bassin de radoub à Tarenle, la quille en l’air (vue de l’arrière).
- tenir à flots un poids de 1000 tonnes. Ces flotteurs mesurent 19 m. de diamètre et 5 m. de hauteur.
- Le tamponnement des déchirures des flancs a constitué également un travail difficile.
- Elles s’étendaient sur 10 m. sur 6 à tribord, sur 8 m. sur 6 à bâbord. Il a fallu $ mois; pour obtenir une fermeture hermétique par l’application de
- suite à l’exécution de la dernière partie du programme, la plus délicate, celle qui consistait à faire de nouveau chavirer le navire, de façon à le ramener à sa position normale. Notamment, on étudia les modalités de cette opération au moyen de modèles, et toys Içs détails ey furent iyis au point. On comprend le souci que montrèrent én cette occa-
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- sion les ingénieurs qui portaient la responsabilité d’une opération de cette importance et aussi nouvelle. Enfin le 24 janvier 1921, tout était prêt. On avait creusé dans la vase de la Mar Piccolo, une fosse où l’énorme masse pourrait se mouvoir sans rien toucher. Les opérations furent commencées. 7000 tonnes de lest liquide et solide avaient été mis à bord et on les manœuvra de façon à provoquer une première inclinaison. Le redressement s’opéra sur liabord d’un mouvement relativement lent. Bientôt le bord du pont supérieur apparut a la surface et avec lui l’inscription peinte sur le pont et tirée des œuvres de Léonard de Vinci : Ogni torio si' drizza^) 1. Tout tort se redresse.
- DES DÉSERTS MEXICAINS : .....~=-
- et qui était comme la devise du cuirassé. C’est le moment que représente notre figure 1.
- Bientôt le pont tout entier fut hors de l’eau. L’opération si hardiment entreprise par le génie maritime italien avait réussi.
- Aussitôt, le pavillon royal était de nouveau arboré à la poupe du navire si ingénieusement rendu à sa destinée, et une salve de 21 coups de canon était tirée par tous les navires de la rade.
- Ajoutons que les travaux considérables du renflouement du Leonardo-da-Vinci n’ont pas coûté cher. La dépense ne dépasse pas en effet la somme de trois millions. Sauvaire Jourdan,
- C.upilainc de frégate en retraite.
- CHRONIQUE
- Les oiseaux de mer et les bateaux à moteur.
- — Notre confrère anglais Nature annonce qu’une enquête urgente vient d’être ouverte par le Ministère de l’Agriculture et des Pèches de Grande-Bretagne pour connaître les fâcheux effets du déversement d’huile sur la mer par les bateaux à moteur, question sur laquelle Sir Arthur Shipley a attiré l’attention dans le Times. D’après le Naturalist, des mouettes, des pingouins, des guillemots ont été récemment ramassés sur la côte du Yorkshire, morts ou mourants, leur plumage tellement souillé d’huile qu’il leur était impossible de s’envoler ou de plonger. De plus, de nombreux animaux sédentaires des rochers meurent, et la pêche à pied a été de ce fait, très maigre cette année. 11 semblerait donc que, si des remèdes ne sont pas apportés à cette situation, les pêches pourraient'être gênées par la multiplication des bateaux à moteur! Toutefois, au cours des discussions, soulevées par cette question inattendue, le problème est apparu fort
- L’ARBRE A CAOUTCHOUC
- Le guayule était connu des indigènes mexicains bien avant la conquête espagnole. Ils en extrayaient le caoutchouci par mastication, et l’employaient à fabriquer des balles de jeu. Mais cet arbuste n’attira l’attention de la science qu’en 1852, quand un botaniste américain, le JD1' J. M. Bigelow, attaché à une commission chargée de délimiter les nouvelles frontières entre les Etats-Unis et le Mexique, le découvrit près d’Escondido Creek (Texas) (fig. 1).
- Il fut décrit en 1859 par un professeur de l’Université de Harvard, M. Asa Gray, sous le nom de Parthenium argentatum. Son nom vulgaire signifierait « arbre à gomme » en langue aztèque.
- Pendant longtemps, on ne lui accorda d’autre valeur que celle d’un bon combustible. Les mineurs mexicains en dépouillèrent des milliers d’hectares pour le traitement de leurs minerais. Et ce ne fut que vers 1876 que l’on soupçonna la grande valeur industrielle du guayule, quand un bloc de caoutchouc extrait de cette essence figura à l’Exposition de Philadelphie.
- En 1888, un premier essai d’exploitation prit place, avec l’envoi de 50 tonnes d’écorce à New York. On en tira 18 pour 100 de caoutchouc d’ex-
- complexe. Tout d’idjord les moteurs à essence ne peuvent être incriminés, celle-ci s’évaporant rapidement; il n’v a donc en cause que les moteurs à huile lourde. Ensuite le mal paraît être localisé à quelques régions, car dans l’ensemble, si les pontes de turbots furent peu nombreuses en 1916, 1917 et 1918, les turbots furent plus abondants en 1919 et en 1920 que pendant les années précédant la guerre. Lord Rayleigh rappelle à ce sujet dans le Times les expériences de son père en 1889 qui ont montré qu’une couche d’huile continue sur l’eau peut être d’une minceur telle que tout l’océan pourrait être couvert par environ 500.000 tonnes d’huile, ce qui ne dépasse pas ia capacité de transport d’une Hotte actuelle de très grands navires.
- Quoi qu’il en soit, il est intéressant d’étudier ce nouveau problème océanographique soulevé par le développement de la navigation aux huiles lourdes... et les coulages de bateaux de la guerre sous-marine.
- DES DÉSERTS MEXICAINS
- cellente qualité. La même année, des échantillons furent expédiés en Angleterre et en Allemagne. Les chimistes teutons décrétèrent que le guayule n’aurait jamais de valeur commerciale.
- Cependant, un syndicat américain installa en 1901, à San-Luis-de-Potosi, un laboratoire d’essais. Les résultats furent si encourageants, qu’une première usine fut édifiée à Jimulco. Elle commença, en 1905, à fournir du caoutchouc brut à l’industrie. A partir de celle date, les usines se multiplièrent dans toute la région à guayule. Dès la fin de 1910, les capitaux engagés dans la nouvelle industrie formaient un total de 65000 000 de dollars or.
- L’aire du guayule est assez nettement délimitée. La plante paraît être originaire du désert de Chihuahua, qui forme la portion septentrionale du plateau central mexicain. Elle s’est répandue de là dans toutes les régions arides avoisinantes situées à des altitudes de 1000 à 2000 mètres. On la rencontre dans le Sud de l’Arizona et du New Mexico. Son habitat est d’une superficie de 21)0 000 km2‘ sur lesquels 70 000 peuvent êtçe exploités industriellement. '
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- L'ARBRE A CAOUTCHOUC DES DÉSERTS MEXICAINS ===== 149
- L’arbuste (la fig. 2 en montre l’aspect) ne dépasse pas 1 m. de hauteur. Il diffère de la majorité des plantes à caoutchouc en ce que ce produit est déposé dans certaines catégories de cellules, au lieu d’être répandu dans le latex. M. Francis Ernest Lloyd, professeur de physiologie végétale à l’Institut Polytechnique d’Alabama, qui a consacré des années d’étude au guayule, et que nous citons d’après le Bulletin of the Pan American Union, n’a pas pu découvrir jusqu’ici quel rôle physiologique les sécrétions de caoutchouc remplissent dans la vie et la croissance de la plante. Il a cependant établi que ces sécrétions sont moins abondantes en été, observation qui pourrait livrer la clé du mystère.
- À une époque où les plantations d’arbres à caoutchouc tendent à réduire leur production pour arrêter la baisse des prix, il peut paraître singulier qu’on signale l’existence d’une nouvelle source du produit. Mais le guayule présente des avantages qui doivent lui mériter l’attention de plusieurs de nos colonies.
- Il prospère sur des terrains arides et désertiques où toute autre culture échouerait, à condition que le sol contienne une certaine teneur de chaux, et s’accommode de hauts plateaux où les pluies sont rares et peu abondantes. II supporte de notables écarts de température et affronte "même les approches de 0°. Enfin, malgré son faible rendement en caoutchouc, qui est de i2 pour 100 en moyenne par rapport au poids total de l’arbuste, il peut
- prêtes pour le transport.
- Tig. i. — Aspect des collines près des sources de lEscondido Creek (Texas) où fut découvert le guayule en i852. ~
- être exploité avec profit d’un bout de l’année à l’autre.
- Le traitement n’est pas compliqué. Les usines se sont inspirées du procédé indigène, qui consiste,
- comme nous l’avons indiqué, à mâcher l’écorce et les racines. Après un lavage à grande eau, l’arbuste est é-crasé entre des rouleaux, sous une pluie fine. La masse obtenue est soumise à l’action de turbines, qui séparent le . eaout-chonc. Le produit brut est expédié aux raffineries"
- En 1914, plusieurs laboratoires, tant au Mexique qu’aux États-Unis, poursuivaient la mise au point de la domestication du guayule, qui se reproduit soit par ses graines, soit par des rejetons engendrés par les racines les plus rapprochées de la surlace. Mais la guerre arrêta ces intéressantes recherches, et, si l’on sait, grâce surtout aux travaux du professeur Lloyd, cultiver cet arbuste, on ignore*encore si l’espèce domestiquée conservera, après expatriation, sa teneur en caoutchouc.
- Deux années avant la guerre, l’Allemagne avait tenté d’introduire le guayule dans sa colonie de l’Est-Africain.
- La guerre mit fin aux expériences, comme à tant d’autres choses! Mais il n’est pas absurde de supposer qu’il existe en Algérie et au Maroc des territoires arides où l’arbuste à Caoutchouc des déserts mexicains pourrait devenir pour notre Afrique septentrionale une nouvelle source de richesse. V. Forbin.
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- NOUVEAUX PROCÉDÉS DE FABRICATION DE L’ACIDE SULFURIQUE
- ET DES SULFATES
- Pour la fabrication de l’acide sulfurique, le procédé des chambres de plomb et le procédé de contact sont les plus universellement employés; on cependant essayé, surtout pendant la guerre, de remédier à la pénurie de pyrites en s’adressant, à des minéraux plus abondants encore dans la nature, au sulfate de chaux ou gypse, par exemple, et la Baclische Anilin tmd Soda Fabrik a préparé par çe procédé d’énormes quantités de sulfate d’ammoniaque. On a aussi cherché, toujours en Allemagne, à utiliser le soufre et les sulfures résidus d’une foule de fabrications chimiques.
- Plusieurs années avant la guerre, la Chemische Fabrik d'Hônningen employait des fours llans pour obtenir du soufre par oxydation de l’hydrogène sulfuré; elle oxydait même complètement cet hydrogène sulfuré en acide sulfurique. Cette fabrication a été quelque peu intensifiée pendant la guerre.
- On obtenait l’hydrogène sulfuré nécessaire en traitant les charrées de soude. Deux procédés pouvaient être employés pour obtenir la transformation nécessaire : le procédé Schaffneret Helbig qui consiste à faire réagir le chlorure de magnésium sur le sulfure de calcium suivant la réaction :
- Ca S -f MgCI3- + H* 0 = Ca Cl2 + MgO + H*S ; le procédé Chance et Claits, ([ui consiste à faire réagir sur le sulfure de calcium de l’anhydride carbonique à forte teneur : ,
- 2 Ca S + CO2 + 1I20 = CO* Ca + Ca (SH2)
- Ca (SH2) -f- CO2 + H2 0 = CO3Ca -j- 2 H2S ; la fabrication de l’acide sulfurique au moyen de l’hydrogène sulfuré I12S peut se faire, par exemple, en faisant réagir H*S sur le sulfate de cuivre. On obtient de cette manière un sulfure de cuivre insoluble et l’acide sulfurique entre en dissolution. Il peut être extrait par décantation, filtration et concentration.
- Le sulfure de cuivre est introduit dans des tambours rotatifs portés à 300°; on le soumet à une action oxydante et l’on régénère de cette manière le sulfate de cuivre nécessaire pour un nouveau cycle. Pour arriver à un bon résultat, il faut cependant ajouter au sulfure à oxyder deux ou trois fois son poids d’oxyde de cuivre.
- En appliquant cette réaction à Venlèvement de l’hydrogène sulfuré du gaz d'éclairage, on pourrait facilement obtenir l’acide sulfurique nécessaire à la préparation du sulfate d’ammoniaque.
- C’est le but également du procédé Feld aux polythionates qui conduit à l'obtention directe du sulfate d’ammoniaque.
- Certains gaz de fours renferment jusqu’à 2 pour 100 d’anhydride sulfureux qu’il serait impossible de traiter par le procédé ordinaire des chambres de plomb; ils peuvent être récupérés pour former du soufre,, de l’anhydride sulfureux concentré ou de l’acide sulfurique.
- Le gaz sulfureux pauvre est lavé avec une solution de thiosulfate de soude et l’on obtient des polythionates de sodium que l’on traite pour former du sulfaté de soude, du soufre et de l’anhydride sulfureux concentré.
- Les polythionates obtenus en solution sont les tri, tétra et pentàthionates :
- 2 Na2 S2 O3 + 5 SO2 = Na2 S5 O6 + Na2 S* O6 4 Na2 S2 O3 + 6 SO2 = 3 Na2 S3 O6 + Na2 S3 0°.
- Au moyen de vapeur d’eau, on chauffe cette solution à 90-100° et la décomposition se fait suivant les équations suivantes :
- Na2 S3 0« + Na2 S406= 2 Na2 SO4 + 2 SO2 + 5 S 3 Na2 S3 O5 + Na9S*0B = 4NasS0* + 4 SO2 + 6S.
- En chauffant le sulfate de soude avec du carbone, on obtient du sulfure .de sodium qui sert à reconstituer du thiosulfate de soude :
- Na2 SO4 -f 2C = Na2 S -f 2 CO2 Na2SO4 + 4C = Na2 S + 4 CO.
- La reconstitution du thiosulfate se fait de la manière suivante :
- Na2S30° + Na2S40G -f- Na9 S» O» 3 Na2 S= G Na2 S2 O3
- + 3 S.
- L'hydrogène sulfuré du gaz- d'éclairage peut être récupéré d’une manière analogue :
- On lave le gaz d’éclairage brut avec une solution de tétrathionate d’ammoniaque.
- L’hydrogène sulfuré est absorbé ainsi que l’ammoniaque et l’on obtient une transformation en sulfate d’ammoniaque, hyposulfite d’ammoniaque et soufre.
- L’ébullition d’une solution contenant du tétrathionate d’ammoniaque et de l’hyposulfite d’ammoniaque donne de nouveau du sulfate d’ammoniaque en même temps que du gaz sulfureux et du soufre qui, réagissant' sur de l’hyposulfite d’ammoniaque, régénèrent le tétrathionate qui peut servir de nouveau à l’épuration. " ,
- En évaluant à 1 pour 100 la teneur du charbon en soufre, on a calculé que, pour l’Allemagne, par exemple, qui a appliqué ce procédé, les usines à gaz et cokeries pourraient ainsi extraire par an 140 000 tonnes d’hydrogène sulfuré, c’est-à-dire environ 150 000 tonnes de soufre.
- De cette manière, l’importation annuelle allemande de pyrites pourrait être réduite de 300 000 tonnes.
- Four fixer sous forme de sulfate .transportable les énormes quantités d’ammoniac que lui donnait le procédé Haber, la Badische a employé industriellement le procédé aux polythionates; elle s’est adressée surtout, cependant, à l’acide sulfurique fixé dans le gypse.
- Récupération de l’acide sulfurique du gypse. — On
- peut obtenir du sulfate d’ammoniaque en traitant le gypse (sulfate de chaux, pierre à plâtre), par le carbonate d’ammoniaque
- S04Ca + (AzIl4)2C03= (Az H4)9S0* + CaCO3 ou par ses constituants :
- S04Ca + CO2 + 2 NH3 + H2O = C03Ca -f SO4 (AzH4)2
- Ce procédé avait été breveté en France en 1910, par la Société industrielle de produits chimiques.
- Pour le mettre en œuvre, on peut, par exemple, saturer de l’eau ammoniacale par un barbotage d’anhydride carbonique et traiter cette solution par du gypse en suspension.
- La solubilité du gypse dans l’eau est assez faible, mais, étant donné que, au fur et à mesure que la réaction avance, les parties en solution sont détruites et précipitées, la dissolution s’effectue continuellement et assez rapidement, pourvu que l’on chauffe et que le sulfate de chaux soit constamment maintenu en suspension au moyen d’un agitateur mécanique.
- Selon la deuxième réaction indiquée plus haut, on peut aussi introduire simultanément, dans une émulsion
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- NOUVEAUX PROCÉDÉS DE FABRICATION DE L’ACIDE SULFURIQUE....... 151
- aqueuse de sulfate de chaux, du gaz ammoniac de provenance quelconque et de l’anhydride carbonique.
- On opère à chaud, le carbonate de chaux formé est précipité et la solution de sulfate d’ammoniaque décantée et évaporée.
- Pour éviter l’opération coûteuse de l’évaporation et obtenir des solutions de concentration élevée, à 70 kg de sulfate pour 100 kg d’eau, par exemple, il faut employer des émulsions très concentrées de sulfate de chaux.
- On peut encore opérer d’une manière différente et verser dans une émulsion de gypse, une solution aqueuse saturée d’ammoniaque, pendant que l’on fait passer un courant d’acide carbonique. Une solution saturée de sulfate d’ammoniaque, d’unvolumede cinq mètres cubes, à 20° C, est traitée par un courant de gaz ammoniac jusqu’à dissolution de 4 grammes 5 de NH3 par 100 cmc de solution ; on neutralise ensuite l’ammoniaque libre en faisant passer un courant d’acide carbonique. Dans un' récipient à agitation mécanique, le liquide, maintenu à 50 ou 40°, est additionné de 1050 kg de gypse et au bout de 5 ou 6 heures, on porte à 80°, on filtre et on refroidit à 20° (1 pour faire déposer le sulfate.
- La production peut être ainsi de 575 kg de sulfate sec et les eaux mères sont repassées en fabrication.
- La séparation de la solution de sulfate d’ammoniaque des boues fines de carbonate de chaux est l’opération la plus difficile de ce procédé; les filtres-presses, filtres à vide donnent de.mauvais résultats.
- .La Badische Anilin préconise l’emploi de filtres plongeants à succion.
- La même société a fait également des essais industriels pour obtenir l'acide sulfurique en partant du gypse, mais elle avoue elle-même y avoir eu peu de succès.
- D’intéressantes propositions ont cependant été faites à ce s'ujet,: M. Basset, par exemple, utilise l’acide sulfu-, rique du sulfate de chaux pour la préparation directe du superphosphate. Il prépare tout d’abord du sulfate d’ammoniaque par la double décomposition entre le carbonate d’ammoniaque et le sulfate de chaux que nous venons d’indiquer; puis il fait réagir ce sulfate d’ammoniaque sur du phosphate tricalcique contenu dans une chaudière à agitation mécanique. Le chauffage de ce mélange à* 400° et sous l’influence d’un courant d’acide carbonique donne du pyrophosphate ou du métaphos-phate de chaux, avec dégagement d’ammoniaque et de vapeur d’eau :
- Ca5 P2 O8 + S04(AzH4)2 = Ca2P207 + S04Ca + 2AzII3
- -f-IPO
- Ca3 P2 0« -b 2S04(AzIl4)2 = CaP206 -f 2S04 Ca + Az H3
- + 211*0
- L’ammoniaque est reçu dans une colonne à remplissage^ dissous dans le liquide d’arrosage et carbonate par une circulation ascendante de gaz carbonique, la solution de carbonate d’ammoniaque passe dans une cuve où elle est traitée par du gypse et le sulfate d’ammoniaque repasse sur une nouvelle charge de phosphate.
- Pour obtenir des orthophosphates mono etbicalciques, constituants intéressants des superphosphates, le pyro et le métaphosphates sont hydratés par mouillage dans un milieu réchauffé.
- Chambres de plomb à précipitation électrique. —
- Nous terminerons cette élude des nouveaux procédés de préparation de l’acide sulfurique par une description rapide des méthodes électriques de précipitation.
- C’est au début du xix" siècle qu’a été essayée la condensation des brouillards par l’électricité et elle est
- entrée seulement tout récemment dans le domaine delà pratique, à la suite des travaux de l’école anglo-française sur Pionisation des gaz. Les procédés connus sous le nom de procédés Cottrell s'inspirent en effet directement des dispositifs employés pour la mesure des mobililés des ions; ils en sont la réalisation à grande échelle.
- Le principe, qu’il peut être utile de rappeler, est le suivant : à l’une des bornes d’une source de courant électrique à potentiel élevé, on relie une plaque métallique; si l’on en approche suffisamment une pointe métallique reliée à l’autre borne, les particules d’air placées entre les deux électrodes se chargent d’électricité et les poussières solides ou liquides qui se trouvent dans le champ se chargent elles aussi. Elles sont violemment attirées de la pointe, ou électrode de décharge, à la plaque, ou électrode réceptrice. . •
- Ces décharges silencieuses ne peuvent être produites que par du courant conlinu. On l’obtient généralement en transformant, dans un transformateur, du courant alternatif ordinaire en courant alternatif à haute tension et en redressant au moyen d’un commutateur.
- Le Dr Cottrell fit ses premières expériences de ce procédé en condensant les fumées d’acide sulfurique d’une installation de fabrication par le procédé de contact. 11 soumettait à l’action d’un champ électrique de (3600 volts un courant de gaz de cinq mètres cubes à la minute.
- C’est aux usines Selby Smelting Company en Californie, que fut faite la première installation vraiment industrielle. L’appareil précipiter était composé d’une chambre à parois de plomb dans laquelle étaient suspendues des plaques de p’omb constiluant les électrodes réceptrices et des tiges de fer garnies de plomb formant les électrodes de décharge.
- Depuis ce temps, lès appareils employés dans l’industrie ont tiès peu varié. On utilise ;
- soit le type ^vertical tube et chaîne dont les électrodes réceptrices sont constituées par des tubes que les gaz parcourent de bas en haut et les électrodes de décharge par des chaînes tendues dans l’axe des tubes; soit le type horizontal plaque ' et chaîne dans lequel les gaz traverseront les espaces libres entre des plaques horizontales formant électrodes réceptrices. Les électrodes de décharge sont constituées par des chaînes tendues horizontalement par des poids.
- L’International Précipitation Company aux Etats-Unis donne comme principales causes de la lenteur desréactions, dans les chambres de plomb, les suivantes
- « 1° Le défaut de maintien de la température au voisinage de la température optima pour les réactions ;
- 2° L’impossibilité de produire un contact effectif des substances réagissantes;
- 5° La rétention du produit final dans les milieux de réaction, a
- La création d’un champ électrique dans ces milieux produit une rapide agglomération des particules en suspension et leur précipitation sur les 'électrodes qui peuvent d’ailleurs constituer des échangeurs de. calories Irès convenables pour l’obtention d’une, température constante.
- Un premier précipiteur enlève aux gaz de grillage toutes leurs poussières et ils sont alors traités dans une tour de Glover ordinaire par de l’acide des chambres de réaction et par de l’acide sulfurique nitreux provenant de la chambre d’absorption. . ’
- De là, les gaz sont conduits à une petite tour de réaction à pulvérisation d’eau. Ils se transforment partielle-
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- 152 LES FORÊTS DE PROTECTION ET LA CRUE DE L'ARC
- ment là en acide sulfurique et le brouillard formé est conduit dans une chambre de précipitation dont les électrodes peuvent être constituées par des fils et des tuyaux de plomb perforés tendus verticalement.
- On utilise là une différence de potent iel de 20 000 volts pour produire une décharge électrique diff use et silencieuse qui précipite toutes les particules liquides ou solides en suspension.
- La condensation de res particules est très facile sur
- les nappes de liquides ruisselant sur les électrodes collectrices.
- Un contact très efficace est ainsi assuré qui force les particules flottantes contenant les différents réactifs à se rassembler sur les électrodes collectrices. De plus, le champ électrique produit de l’ozone et des composés oxygénés de l’azote qui accélèrent l’oxydation de l’anhydride sulfureux et sa transformation en anhydride sulfurique. Lucien AIalgk.
- LES FORETS DE PROTECTION ET LA CRUE DE L’ARC
- Le 27 septembre dernier, la vallée de la Maurienne, par où passe le chemin de fer qui relie la
- " ^ . (î *“ £
- Fig. i. — Vallée de l'Arc.
- Confluent du torrent d'Ambin avec l’Arc.
- Pont de la route nationale dont la culée de gauche est emportée; pont de Bramans au Verney coupé à ses deux extrémités. Dépôts abondants de blocs et graviers dans la vallée.
- France à l’Italie par le Mont-Cenis, a été ravagée par une crue extraordinaire de l’Arc, affluent de gauche de l’Isère. Un orage d’une violence inouïe s’abattit sur le versant italien des Alpes. N’affectant qu’une minime partie du bassin supérieur de l’Arc, il déborda les crêtes à la hauteur de Modane et provoqua, à partir de ce point, des précipitations aqueuses très intenses. Vers les cimes, les condensations durent être encore plus considérables : l’échelle hydrométrique installée sur le lac du Mont-Cenis accusait dans l’après-midi du 23 septembre
- une hauteur d’eau de 1 m. 40; le 24 au matin on relevait 1 m. 77, soit 0 m. 37 de plus. Rapportée à
- Fig. 2.
- Torrent d'Ambin.
- Dépôts de graviers et destruction de la forêt dans la vallée.
- la superficie du lac qui est de 140 hectares, cette élévation du niveau de 0 m. 57 correspond à l’emmagasinement de 518 000 m3 d’eau, en faisant omission de ce qui s’est écoulé par le déversoir du lac dans le temps compris entre les deux observations.
- La rivière de l’Arc, grossie par ces violentes averses, a yu passer son débit de 500 m3 à 1600 m3 près de Saint-Jean de Maurienne par suite de l’apport de deux torrents particulièrement malfaisants, l’Am-bin et le Charmaix. Les dégâts causés ont été consi-
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- dérables : on les a calculés à 52 millions de francs dont 40 correspondent à la route nationale n° 6, de Paris à Turin.
- C’est là un événement que l’on se bornerait à déplorer, s’il élait démontré qu’il était tout à fait inévitable. Mais, si l’on peut établir qu’avec de la prévoyance et de la méthode, il eût été possible non pas de neutraliser toutes ses conséquences, mais tout au moins d’en atténuer la gravité, il ne faut pas hésiter à se saisir de cet exemple pour en tirer les enseignements qu’il comporte.
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- Reconnaissons d’abord l’impuissance de l’homme devant des phénomènes météorologiques d’une violence inusitée, du genre de celui dont la Maurienne a reçu le contre-coup en septembre dernier. La seule atténuation qu’il puisse songer à y apporter, c’est d’amortir, de canaliser leur violence et leur furie en utilisant à cet effet le concours que lui apporte la végétation.
- Dans la région des cimes, où celle-ci n’existe pas on ne peut guère combattre le dévalement des eaux. Quelques petits ouvrages rustiques destinés à prévenir l’affouillement des thalwegs peuvent tout au plus être essayés.
- Mais, dès que l’on arrive à la région des pelouses et des forêts, il devient plus aisé d’organiser une défense efficace pour conjurer les effets nuisibles du ruissellement. Dans cette région, il faut user de tous les moyens pour maintenir en bon état de conservation le manteau de verdure dont doit être couverte la montagne, si l’on ne veut pas qu’elle constitue une menace permanente pour le bas pays. Grâce à la protection qu’il lui donne, la terre est maintenue sur les pentes, tandis que lé lacis des racines et le feutrage des plantes ralentissent la vitesse des eaux d’amont qui s’attardent à imbiber les mousses et à
- Fig. 4-
- Forêt communale de Bramans. — Rive droite soumise au régime forestier, ni ravinement, ni dépôt de graviers.
- y
- Fig. 3.
- Forêt communale de Bramans.
- Rive droite,soumise au régime forestier, peuplements}!clairsemés, pentes ravinées.
- / "v-
- VN •
- saturei l’humus formé dans les massifs résineux par la couverture morte, laquelle absorbe jusqu’à 4 ou 5 fois son poids d’eau, proportion qui se double à peu près dans les feuillus. Ce prélèvement qu’opère le sol sur la masse liquide qui s’écoule à la surface alimente, pour une part, les sources, et le reste, repris par la végétation, est rejeté dans l’atmosphère par lé jeu de l’évaporation, qui est comme la respiration des plantes.
- L’existence, sur un versant, de pâturages en bon état et d’une forêt dense a donc pour conséquence immédiate une . diminution du volume des eaux qui
- parviennent au lit des torrents et une augmentation de la durée de l’écoulement, d’où atténuation du i volume, de la rapidité et de la * soudaineté des crues.
- On estime en général qu’un taux de boisement d’un tiers est nécessaire en montagne. Dans certains bassins particulièrement affectés par le phénomène torrentiel, nos voisins les Suisses, bons juges en la matière, considèrent ce taux comme insuffisant et décident d’améliorer des forêts couvrant les 2/3 de la superficie du bassin de réception.
- En Maurienne, le taux de boisement n’est guère que de 16 pour 100, en diminution de 9000 hec.
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- tares depuis 1758. Encore convient-il de faire noter que, sur les 51 626 hectares de bois qu’on y trouvée, 7252 hectares, dont 2174 hectares communaux, sont soustraits au régime forestier, c’est-à-clire voués à une disparition plus ou moins rapide.
- Ce qui est arrivé en septembre dernier ne doit donc pas surprendre outre mesure. La soumission au régime forestier constitue, en montagne, le minimum de garantie à exiger pour la conservation des bois en bon état de défense contre les phénomènes météorologiques, générateurs de crues soudaines. Là où l’exploitation n’est pas surveillée, comme il arrive dans les bois communaux non soumis à un aménagement régulier, les massifs périclitent et la protection qu’ils fournissent devient précaire et douteuse.
- N *us avons pu le constater nous-même par une simple inspection, et il suffit de jeter les yeux sur les photographies ici reproduites pour se faire une idée de l’aspect que présentent ces communaux librement exploités, à côté des bois aménagés par nos forestiers, bois qui souvent leur sont contigus.
- Quant aux pâturages, dont les pelouses constituent le système a-vancé de la défense contre la torrentialité, ceux qui, dans le bassin de l’Arc tout au moins, appartiennent à des particuliers sont, en général, bien soignés et en bon état. lien est autrement des pâturages communaux : livrés à la transhumance, les bergers provençaux qui les louent ne prennent aucun soin de leur conservation ; utilisés par les habitants, nul ne songe à les améliorer. Au contraire, par l'effet de la surcharge qui leur est imposée, ils se détériorent, les érosions se multiplient et leur dénudation affecte un caractère général. Le législateur est bien intervenu à différentes reprises pour déclarer d’ulilité publique des travaux de restauration dans le périmètre de l’Arc supérieur et de l’Arc inférieur. Mais si la dénudation des pelouses et la déforestation se poursuivent librement et impunément, on défora d’un côté ce qu’on refera de l’autre.
- La loi de 1882 permet à l’État de prendre direc-
- tement en main la restauration des périmètres classés et de contribuer par des subventions accordées à des travaux facultatifs, parla mise en défends de périmètres qu’il désigne et par la réglementation des pâturages sur les terrains communaux, à la conservation et à la réhabilitation des terrains en montagne. Son action sur ce terrain rencontre en bien des points de sérieux obstacles du fait de l’opposition des populations et des communes. L’extension trop élargie d’une domanialité d’Étal dans la zone montagneuse avec ses prohibitions, restrictions et réglementations draconiennes, réalisée par le développement des périmètres classés, n’est d’ailleurs pas absolument recommandable, car elle pousserait au dépeuplement de la montagne, en contrariant des habitudes ancestrales et en limitant l’exercice de droits auxquels les populations sont très attachées.
- Mais si en ce qui con cerne les pâturages, la conciliation de l’intérêt général et des intérêts particuliers apparaît comme plus difficile à réaliser, il semble que, pour les forêts, on devrait arriver plus facilement à s’entendre. D’abord, pour les bois communaux, il n’y aurait qu’à appliquer la loi qui ne permet de soustraire au régime forestier que ceux d’entre eux qui ne sont pas susceptibles d’aménagement ou d’exploitation régulière. Il faudra seulement se montrer plus difficile qu’on ne l’est à accueillir cette exception dont une brève enquête administrative établirait souvent le défaut de fondement. En dehors de ce rappel à l’observation de la loi, il faudrait instituer un régime d’exploitation spécial, applicable à toutes les forêts classées comme forêts de protection, régime dont l’imposition serait compensée par l’allocation d’indemnités : ce qui contribuerait à le rendre acceptable aux intéressés, particuliers, communes ou établissements publics, et permettrait à l’Administration d’augmenter la solidité du rempart qu’il faut élever contre la divagation des eaux torrentielles, en vue d’éviter des catastrophes du genre de celle dont la Maurienne a été le théâtre en septembre dernier.
- Fig. 5. — Forêt de Fourneaux.
- Canton non soumis au régime forestier, peuplement clair, entraînement des graviers et ravinement des pentes.
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- Fig. 6.
- Forêt communale de Bramans.
- Rive gauche du torrent d’Etache, forêt soumise au régime forestier.
- Ce régime doit être imaginé et organisé de manière à prévenir des dégradations, souvent produites par une exploitation normale, mais que la situation particulière de ces bois conseille d’éviter. Par cela même qu’ils seront en quelque sorte placés en dehors du droit commun, il conviendra de ne classer comme forêts de protection, que ceux-là-seuls qui réunissent toutes les conditions nécessaires, sans se laisser guider par des considérations économiques ou climatologiques qui n’ont ici rien à faire. D’ailleurs, on ne pourra en assurer efficacement la surveillance que si on ne les multiplie pas à l’excès. C’est un conseil judicieux qui s’est fait entendre au Congrès forestier international tenu à Paris en 1913, et il serait bon de le suivre. On dira, on a même dit, qu’en Suisse, on n apporte pas autant de scrupules à ce classement. Nous n’avons pas les mêmes raisons d’agir de la sorte : une simple comparaison entre le relief et les altitudes de chaque pays rapportés à son étendue totale fait vite comprendre pourquoi.
- Dans un autre camp, on se montre porté à mettre en doute l’opportunité d’une nouvelle classification et d’un régime forestier renforcé, la législation existante suffisant à prévenir le défrichement des bois qui seraient appelés à être classés comme forêts de protection. On oublie qu’en ce qui concerne ces dernières, c’est leur exploitation même qui doit être réglementée pour éviter les maux que l’on veut prévenir.
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- Pour nous résumer nous dirons qu’une prépara-
- tion rationnelle, qui ne laisse de côté aucun moyen, est indispensable pour résister sans trop de dommages à des attaques brusquées comme eelles que la nature déchaîne à intervalles plus ou moins éloignés, dans les régions de montagnes.
- Il faut que l’administration dispose des facultés et des moyens nécessaires pour organiser cette défense.
- Il semble qu’il y aurait lieu tout d’abord de renforcer ses pouvoirs pour lui permettre de passer outre aux résistances qu’elle rencontre souvent dans l’application de la loi sur la restauration des terrains en montagne et, d’autre part, on devrait, par l'établissement d’un régime spécial aux forêts de protection, lui donner un droit de regard et de contrôle sur toute exploitation forestière en pays montagneux. Il est déplorable que pour la réglementation des pâturages, des municipalités, dont Je territoire fait partie de périmètres classés, résistent à la mise en demeure de l’administration forestière tendant à la production d’un règlement de parcours qu’elles ont le devoir de dresser et que celle-là soit tenue en échec parce que la Commission spéciale appelée à suppléer à cette défaillance n’est pas réunie par le préfet. La composition de cette Commission, constituée en grande partie par des représentants des intérêts locaux, n’est pas faite d’ailleurs pour inspirer grande confiance dans l’énergie de ses décisions. Ce n’est pas nous qui critiquerons que, dans des cas semblables, l’opinion locale soit consultée de façon qu’il puisse être tenu compte des suggestions raisonnables qu’elle peut offrir. Mais ce qui nous
- Fig. 7. — Vallon d’Etache, affluent de l'Ambin.
- Rive droite soumise au régime forestier, rive gauche non soumise.
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- 156 LA FABRICATION INDUSTRIELLE DES COMPRIMÉS ALIMENTAIRES
- paraît regrettable c’est qu’en une matière où l’intérêt généial est le plus intéressé, le droit de disposition soit, en fait, laissé à l’élément local, puisqu’il a la faculté de tenir en échec les propositions de l’Administration. Sous l’ancien régime, les Parlements réglementaient ces matières, et il est certain qu’ils ne laissaient pas les communautés intéressées ignorer ou mépriser leurs prescriptions.
- U faut que les pelouses et les forêts des hautes régions soient conservées en bon état pour éviter des ravages qui peuvent entraîner même la perte de vies humaines. C’< st là le but aucjuel on doit tendre et, pour l’atteindre, il est necessaire de prendre les
- dispositions légales que réclament nos forestiers en même temps que leur fournir les ressources dont ils ont besoin.
- C’est là la leçon la plus directe qui se dégage de la catastrophe rappelée au début de cette étude.
- Certes, nous ne pensions pas nous-même lorsque nous avons déposé au Sénat une proposition de loi tendant au classement des forêts de protection, qu’un événement semblable interviendrait si tôt pour en attester la nécessité et l’urgence et fortifier en même temps les raisons qui recommandent son
- ad°Ption- D' Chauveau.
- Sénateur de la Côte-d’Or.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de
- L’action fertilisante du soufre. — Ajouté au sol à des doses convenables, ce métalloïde se comporte comme un engrais et accroît les rendements; il fournit au végétal, par son oxydation bactérienne dans le sol, de l’acide sulfurique directement assimilable et facilite d’autre part le travail des ferments nilrificateurs. Les expériences conduites par M. G. Nicolas montrent que le soufre peut encore favoriser la nutrition carbonée des plantes, car sa présence est nécessaire au développement de la chlorophylle.
- Un agent d’immunité dans la peste et le barbone. —
- janvier 1921.
- L’étude d’une épizootie de barbone qui sévissait en juillet dernier dans l’Ouest de la Cochinchine, ainsi que l’examen d’excréments de rats venus de Bac-Lieu, ont confirmé la théorie de M. d’IIérelle sur la défense de l’organismeparbactériophagie. Chaque fois qu’un organisme animal guérit d’une maladie bactérienne, chaque fois qu’un être résiste à l’infection, on peut isoler de son contenu intestinal une souche de microbe bactériophage active contre la bactérie pathogène. Ce microbe passe rarement dans le sang, et l’intestin constitue son habitat normal et permanent. *
- P AUI, B.
- LA FABRICATION INDUSTRIELLE DES COMPRIMÉS ALIMENTAIRES
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- Le prix élevé de la main-d’œuvre fait rechercher activement par les industriels, les machines automatiques qui, en simplifiant la manutention, diminuent notablement les frais généraux. Nous pensons intéresser les lecteurs de ce journal en donnant quelques renseignements sur un point peu connu de cette évolution industrielle ; l’adaptation au conditionnement des denrées alimentaires, des machines à comprimer, créées dès 1843 pour les besoins de l’industrie pharmaceutique. Nous étudierons succinctement le matériel, la technique de la compression et nous donnerons, pour terminer, les procédés de préparation de quelques comprimés alimentaires d’emploi fréquent.
- I. Le matériel. — Nous avons donné récemment (1) de longs détails sur les machines à comprimer et le matériel accessoire indispensable (mélangeurs, tamis, etc.), matériel qu’il est facile de se procurer actuellement en. France. Les organes essentiels de ces machines sont constitués par une ou plusieurs matrices et par des poinçons, comprimant fortement, dans la cavité de volume variable qu’ils délimitent, une dose de substance sèche sen-
- i. La fabrication industrielle des comprimés pharmaceutiques. Baillière, 1919.
- siblement constante pour chaque réglage de la machine.
- Nous reproduisons ci-dessous deux types de machines françaises d’emploi courant dans l’industrie des matières alimentaires : le type I (Pouré et Sauton) est à poinçon unique, le type II (Guy) est à poinçons multiples, modèle rotatif. Les machines de ce dernier type ont un rendement beaucoup plus important, mais elles sont plus délicates et représentent une mise de fonds beaucoup plus forte; leur emploi s’impose cependant nettement pour les fabrications importantes.
- A titre documentaire, nous signalerons qu’une machine à poinçon unique peut, dans neuf heures de marche, produire environ 20 000 comprimés dont le poids varie suivant les dimensions de la matrice et des poinçons. La conduite de ces machines est très simple et facilitée par les instructions écrites que donnent les constructeurs au moment de la livraison. Elles sont toutes à matrices et poinçons variables, ce qui permet l’obtention, avec la même machine, de comprimés de poids très différents (de 0 gr. 50 à 8 gr. par exemple) et de formes variables (cubes, sphères, etc.).
- II. Technique de la compression. — La princi-
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- pale difficulté réside, au début de. toute fabrication, dans la mise au point du produit destiné à l’alimentation de la machine. Bien des industriels ont abandonné l’emploi de ce matériel ingénieux et économique parce qu’ils n’ont pas entrepris les essais méthodiques qui, seuls, conduisent à l’obtention d’un produit de compression régulière et facile.
- Dans la plupart des cas, en effet, il faut, pour obtenir des comprimés lisses, de poids régulier et aussi pour éviter les accidents de machine : 1° ajouter au principe actif l'excipient nécessaire , de la gomme pour donner de la consistance au granulé, du talc pour faciliter la compression, de la fécule pour obtenir un comprimé qui se désagrège rapidement, etc.; 2° lui donner une forme granulée permettant une descente régulière dans la trémie d’alimentation. Ce granulé s’obtient par une technique variable avec chaque cas particulier : pour les poudres, par exemple, il suffit dans la généralité des cas d’ajouter 2 pour 100 de gomme arabique, de faire une pâte avec du sirop de sucre, de passer sur tamis n° 14 et de sécher à l’étuve.
- 111. Exemples, — 1° Comprimés de potages. — Ces comprimés, de forme le plus souvent cubique, ne sont pas, comme on pourrait le croire, des extraits de viande très concentrés, mais des préparations complexes, de valeur nutritive faible, qui sont indiquées comme stimulant et comme condiment plutôt que comme aliment. Ainsi, les échantillons analysés par Cook (*) renfermaient de 49 à 72 pour 100 de sel, de 8 à 28 pour 100 d’extrait de viande, de 3 à 30 pour 100 d’extrait de légumes. Ces comprimés renferment souvent de l’amidon : leur compression est facile, mais ils sont ordinaire-
- 1. Ann. des falsif., 1917, p. 159.
- ment hygroscopiques et doivent être enveloppés dans un papier isolant (étain où aluminium) qui facilite leur conservation.
- 2° Comprimés de cacao et chocolat. — Le sucre seul se comprime difficilement, mais additionné de cacao (un tiers par exemple), il donne une poudre de compression facile après granulation: il est donc possible d’obtenir par compression des produits chocolatés de formes variées. On peut même ajouter à ce
- mélange de là poudre de lait et obtenir des préparations lactées et chocolatées.
- Arends (*), par exemple, donne le mélange de poudres :
- Cacao déshuilé. 80 Poudre de lait (récente et desséchée. . 80 Sucre .... .60
- pour la fabrication de comprimés qui doivent être enveloppés dans du papier d’étain.
- 3° Comprimés de poudre d’œufs. — Depuis la guerre, par suite de la hausse énorme des œufs, la poudre d’œufs, de provenance exotique (Chine surtout), est devenue de vente courante en France : ce produit, de transport facile, est de bonne conservation quand la préparation a été soigneusement faite : la présentation sous forme de comprimés facilite la consomma-- tion en évitant les mesures approximatives ou les pesées fastidieuses. De plus, présentée sous cette forme compacte, la poudre d’œufs a moins de tendance à rancir et les moisissures s’y développent plus difficilement.
- 4° Comprimés de plantes pour infusion. — Le thé, le café, la menthe et toutes les plantes aromatiques nécessaires pour la préparation des infusions, ont été présentées sous forme de comprimés peu encombrants, surtout pratiques aux armées, notamment pour les expéditions coloniales.
- 1. Tableltenfabri talion, p. 38.
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- En général, les plantes mises en poudre grossière se compriment bien, mais comme le fait si justement remarquer la circulaire du Service de Santé du 29 décembre 1906 (à propos du thé), la détermination exacte des plantes ainsi broyées est délicate et, seul, un contrôle sérieux au moment delà fabrication peut empêcher les fraudes.
- 5° Comprimés d’infusions. — Pour éviter l’attente nécessaire pour une bonne infusion, pour éviter aussi le transport d’un matériel encombrant, il était indiqué de faire à l’avance cette infusion, de la concentrer dans le vide, et de préparer, après addition de sucre,
- éviter le transport si onéreux et l’emmagasinage si encombrant des eaux gazeuses, il était indiqué de tenter la préparation de comprimés effervescents parfumés à l’essence de menthe, à l’essence de citron, etc., donnant de l’eau gazeuse aromatisée par simple dissolution dans l’eau.
- Les essais faits dans celte direction n’ont pas donné jusqu’à ce jour de résultats intéressants. Les constituants essentiels de ces comprimés, le sucre, l’acide tartri-que, le bicarbonate de soude, sont de compression difficile, d'où : 1° des accidents fréquents de machine ; 2° l’obligation d’employer un lubrifiant insoluble, ordinairement la paraffine en solution éthérée, ce qui conduit
- Fig. 2. — Machine à comprimer Ctuy.
- des comprimés permettant d’obtenir par simple dissolution dans l’eau chaude le breuvage désiré.
- Cette technique, en effet, a été employée, dans ses grandes lignes tout au moins, pour la préparation de comprimés de café, de menthe, de camomille, d’anis, etc. Parfois, le sucre de canne est remplacé partiellement par du sucre de lait beaucoup plus coûteux, de pouvoir sucrant plus faible, mais assurant une meilleure conservation de ces comprimés qui sont ordinairement hygroscopiques et doivent être enveloppés comme les comprimés de potage.
- 6° Comprimés pour eaux gazeuses. — Pour
- à l’obtention de solutions troubles^). Déplus, ces comprimés, même bien préparés, sont très sensibles à l’action cte l’humidité, ce qui oblige à de grandes précautions pour leur préparation (emploi d’essences soigneusement séchées sur le sulfate de soude anhydre) et pour leur transport (boîtes métalliques ou tubes de verre paraffinés).
- À titre d’exemple, nous citerons cependant comme base possible pour ces comprimés le mélange :
- 1, Malgré de multiples estais, nous n’avons pu trouver, pour les comprimés de ce genre, le lubrifiant soluble, bon marché et sans action thérapeutique, qui permettrait leur facile préparation.
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- LE “ OUISTITI ’
- Bicarbonate de soude ... 600
- Acide tartrique.............540
- Sucre....................... . 560
- Il est possible de granuler cette poudre à l’alcool absolu, mais il est plus économique de granuler à part, avec de l’eau ou du sirop de sucre, le bicarbonate de soude et l’acide tartrique additionnés
- isy
- chacun de la moitié du sucre. Les deux granulés: sont mélangés après sérieuse dessiccation et l’essence et le lubrifiant sont ajoutés au moment de la compression. Il est préférable de répartir l’essence par des pulvérisations faites à la surface du granulé
- sec- M. Bouvet,
- Licencié, ès sciences physiques.
- LE “ OUISTITI ”
- Appareil pour faciliter la montée et la descente le long1 d’une corde lisse.
- Lorsque les maçons, les charpentiers, les couvreurs ou autres ouvriers travaillaient dans des endroits élevés et peu accessibles des édifices, ils se servaient jusqu’ici d’une corde à nœuds, le long de laquelle ils grimpaient péniblement grâce à des crochets qu’ils fixaient à leurs pieds. Aussi M. Paul Cans, ancien peintre en bâtiment et blessé de guerre, a-t-il eu l’idée de faciliter leur tâche en inventant le Ouistiti, qui permet de monter et de descendre sans peine le long d’une corde lisse.
- Le mécanisme de cet ingénieux appareil est fort simple. Il consiste, en principe, à arrêter le libre jeu d’un câble en un point quelconque de sa longueur, grâce à une double flexion en sens contraires et, par le fait, un double coincement. Afin d’essayer l’engin, mettons-nous dans un atelier et fixons au plafond une corde passant à travers un anneau tenu horizontalement. Quand on incline l’anneau pour l’amener dans la position veiticale, il coince la corde en deux sens contraires. L’inventeur a obtenu ces résultats de la façon suivante, ainsi que l'indiquent nos photographies.
- Bans l’échancrure d’un tube métallique sectionné sur une partie de sa longueur, il a monté une bague mobile solidaire d’un levier extérieur. Lorsque cette bague se trouve dans l’axe du tube, on peut y faire glisser une corde qu’elle coince quand le levier la fait pivoter. Le Ouistiti se com-
- pose de trois de ces organes mécaniques : deux pour les pieds et un pour les mains. En outre, le levier de la bague mobile est muni d’un étrier dans lequel s’enfilent les pieds du grimpeur, et M. Cans a calculé le poids du système pour qu’à l’état libre la douille se trouve retenue contre la corde. Le levier destiné aux mains produit un effet analogue mais n’a pas d’étrier.
- Pour se hisser, le sujet enroule d’abord autour de son corps une ceinture où s’accrochent 4 câbles d’acier ; deux supportent une sellette disposée de manière à égaliser leur tension, tandis que les deux autres passent par les extrémités d’une tringle, destinée à maintenir leur écartement, puis rejoignent le levier de la douille supérieure. Une de nos gravures, montre l’homme confortablement assis sur la sellette et maintenu automatiquement en place, grâce à cette douille. D’autres illustrations vont nous permettre de comprendre comment il va grimper ou se livrer à diverses acrobaties. Le voici chaussé de ses étriers, tel un cavalier sur son cheval ; il va alors peser sur celui de droite, par exemple. Instantanément, la bague coince la corde et l’étrier devient aussi rigide qu’une marche d’escalier. Le grimpeur élevant alors le pied gauche libère l’autre douille qui monte avec son étrier le long de la corde. Son pied gauche, une fois arrivé à la limite de l’écart possible, immobilise l’étrier correspondant et appuyé sur celle nouvelle « marche d’esca-
- Fig. — il/. Paul Cans grimpe a ta corde en manœuvrant alternativement les étriers des pieds.
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- 160 — 1 LE “ OUISTITI ”
- Fig. 2. Fig 3. — Après avoir lâché la poulie, M. P,. Cans
- Le Ouistiti porte facilement 4 à 5 personnes. peut faire des exercices d'équilibre en securité, la
- douille ou bague supérieure le relient.
- lier », l’homme recommence la manœuvre avec lé pied droit. Et ainsi de suite. Pendant,ce temps, les mains épousant la corde poussent la douille supérieure qui, tout en suivant le mouvement ascensionnel, tend le câble de sustentation.
- La descente s’opère non moins facilement. Comme chaque pied du grimpeur maintient libre la bague de son é-trier, il n’a qu’à tirer sur une corde pendue au-dessus du siège et qui, grâce à une poulie, libère la douille supérieure. Les trois douilles glissent alors et entraînent l’homme qui s’arrête à volonté, soit en lâchant la corde de la poulie, soit en pesant sur l’un des étriers ou même sur les deux.
- Avec son ü Ouistiti»,
- M. Paul Cans a pu, quoique mutilé, grimper en quelques minutes jusqu’à la première plateforme de la Tour Eiffel.
- Le jour de l’expérience, il prit place sur la sel-
- Fig. 4. — Le mécanisme des étriers du Ouistiti.
- lette, chaussa ses étriers et commença son ascension en élevant les pieds du même mouvement que le petit « ouistiti )) vendu dans les baraques du boulevard- Il s’arrêta à mi-hauteur, prouvant par maintes acrobaties, telle que sauts en avant et en arrière, suspension de la tête en bas, la stabilité et la sécurité de son appareil.
- Donc avec cet « escalier de poche », les peintres comme les plombiers, les architectes, ainsi que les pompiers monteront ou descendront confortablement le long des édifices, les forestiers escaladeront sans peine les cimes des arbres séculaires, les guides et les alpinistes franchiront aisément les passages difficiles des glaciers et les marins se hisseront sans fatigue jusqu’au sommet des mâts. En définitive, le « Ouistiti » ne tardera pas à devenir le complément indispensable des cordes d’ascension ou de descente. Jacques Boyeu.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiüre, 9, rue de Fleurus, à Paris.
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- 12 MARS 1921
- LA NATURE. — N° 2449. ...—.................-......
- LA CONSTRUCTION DES NAVIRES EN CIMENT
- La possibilité d’établir des bateaux en ciment n’a été vulgarisée que pendant la guerre, en raison de la pénurie d’aciér et en raison aussi de la difficulté de recruter la main-d’œuvre spéciale aux constructions navales ordinaires.
- On construisait depuis une trentaine d’années déjà de petits bateaux de rivière, de canaux ou des unités côtières. Les pertes de la guerre sous-marine ont incité les gouvernements et les constructeurs à envisager la possibilité d’établir des tonnages plus importants : chalands de haute mer, vapeurs petits et moyens capables d’effectuer des traversées importantes.
- La Francer, l’Angleterre, V A-mérique, la Scandinavie ont suivi cette question, qui a reçu diverses solutions plus ou moins ingénieuses quant à la manière de procéder et de conduire les travaux. Sous l’empire de la nécessité, le progrès dans cette voie a marché à grands pas et il n’est pas une nation maritime qui ne possède aujourd’hui des cargos en ciment armé.
- Dans ce genre de travaux, l’expérience seule peut conduire à des améliorations et à l’établissement de formules pratiques susceptibles de modifier avantageusement les premiers essais. Aujourd’hui, on est sorti des tâtonnements et des hypothèses du début, les craintes relatives à la fragilité ont été réduites à néant par les faits et le rapport du chargement au déplacement tend à devenir le même que pour les bateaux en acier, au fur et à mesuré qu’on aborde l’établissement de navires de tonnages plus forts que ceux construits au début, i L’étude de la question est assez avancée pour permettre le classement des divers procédés de constructions. Des indications sur tous ces procédés ont été données par le Ministère des Travaux Publics,
- au cours d’une étude parue dans le Bulletin de la Navigation et des Ports maritimes. On peut résumer les moyens employés dans le tableau synoptique suivant :
- Construction monolithique :
- 1° Moule complet pour le navire entier coulé sur place. ; *
- 2° Système cellulaire.
- 3° Armature en feuilles de métal déployé. Construction en squelette :
- 1° Système à carcasse creuse.
- 2° Armature à double enveloppe.
- 3° Squelette encastré par pièces dans lebéton.
- „ Construction par pièces :
- 1° Plaques moulées à part. Couples coulés sur chantier.
- 2° Plaques assemblées, cou-. pies moulés sur place, armature longitudinale.
- 5° Plaques pour les côtés et le fond. Avant et arrière monolithiques.
- 4° Enveloppe entière monolithique. Couples moulés à part et mis en place. Sans vouloir entrer dans beaucoup de détails, disons quelques mots de chacun de ces systèmes, qui ont tous leurs partisans et leurs détracteurs.
- Construction monolithique. — La construction monolithique donne des navires robustes, elle nécessite un boisage important et exige souvent des parois lourdes et épaisses.
- Moulage complet du navire. — Les coffrages pour la coque (fonds et flancs) et pour les couples sont établis complètement, en laissant les ouvertures pour l’accès intérieur.
- L’armature est placée à une distance convenable des parois du moule. Celle des couples, varangues, carlingues, est solidaire de la coque, ainsi que pour les cloisons étanches, les bordages, les ponts divers, les dunettes, etc.
- 11.
- Fig. i. — Construction par pièces d’un navire en ciment.
- Levée d'un panneau en ciment armé Pour les cotés du navire.
- 49’ Année, — l" Semestre.
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- Fig. 2. — Les côtés relevés, on met en place l’armature du fond.
- On bétonne au fur et à mesure à.partir du fond en assurant l’homogénéité des couches successives de ciment.
- Ce système Mouchel-Hennebique donne des bateaux solides et résistants. 11 nécessite évidemment beaucoup de boisage et demande du soin dans la coulée du béton.
- Système cellulaire ou système Williams. — Le fond et les flancs sont à double paroi. Pour le fond, les panneaux de moulage ont des tampons de bois permettant la formation des cellules. Pour les flancs, on a des tampons creux en ciment qui sont insérés entre les deux rangées d’armatures. On forme ainsi une sorte de mur avec cavités. Les cloisons verticales sont incorporées dans les couples et les parois intérieures sont unies.
- Ce système avec paroi intérieure donne plus de sécurité en cas de collision brisant l’enveloppe extérieure.
- Système d'armature en métal déployé..—: Comme dans le précédent, ce système (John Vermelin) a deux enveloppes à intérieur cloisonné.
- Les armatures diffèrent, car ce sont
- des cloisons de feuilles de métal déployé : barres verticales pour la cloison intérieure, barres horizontales pour la cloison extérieure. Une troisième cloison intermédiaire est formée de feuilles ondulées.
- Les cellules sont ménagées par des tampons, comme dans le système [.Williams. Le [ciment est
- Fig. 3. — Vue du pont avec le coffrage.
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- tassé par des appareils de damage pneumatiques. L’emploi de feuilles au lieu de barres semble donner plus de solidité à l’armature.
- Construction en squelette. — Cette méthode évite tout boisage, le fini extérieur est parfait, mais
- la solidité des parois ne Saurait être obtenue aussi complète qu’avec des coffrages.
- Système à carcasse creuse. — Ce système avait été conçu dès 1849 en France, il a été appliqué il y a 20 ans déjà en Italie pour des chalands, des bateaux à tonnage faible.
- On monte la charpente en acier complètement avec des barres, des réseaux, du métal déployé, etc. On la recouvre de chaque côté avec du mortier de ciment.
- Système à double enveloppe. — L’armature est double et le béton est coulé dans l’intervalle. Les faces sont revêtues de ciment compact et polies à la truelle.
- Système par pièces encastrées. — Ce procédé est américain. Le squelette est construit par portions, qui sont encastrées dans du béton. Contrairement à tout principe fondamental, l’armature n’est donc pas incorporée dans les masses de ciment.
- Construction par pièces. — Cette méthode est évidemment la plus rationnelle. Les pièces faites à l’avance sont assemblées par bétonnage sur place. Elles peuvent être, vérifiées soigneusement, le boisage
- Fig. 5.
- Vue de l'armature de l'avant moulée suivant le système monolithique.
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- 164 ... _ LA CONSTRUCTION DES NAVIRES EN CIMENT
- est réduit et la construction est très rapidement menée.
- Plaques et couples moulés et assemblés. — Les plaques de l’enveloppe, petites, faciles à manier, sont peu épaisses avec une armature renforcée. On les met en place en les soutenant par des cadres en bois, les couples sont coulés sur le chantier. Les rebords des plaques sont percés de .trous pour permettre le passage des barres qui forment l’armature des couples. . v'
- Ce système., appelé système Ritchie, est adopté avec„avaritage par plusieurs chantiers anglais.
- Plaques assemblées, couples moulés en place. — C’est le.système Waller qui comporte des plaques dont les armatures dépassent et s’accrochent sur des barres verticales intercalaires, lesquelles s’incorporent dans les couples. Les plaques coulées sont polies -et badigeonnées de chaux, puis une deuxième plaque est coulée sur la première et ainsi de suite.
- Ce système présente de fortes armatures longitudinales, les couples sont courbes, ce qui supprime toute colonne et tout étai dans la cale.
- La coque d’un chaland de 1000 tonnes, comportant 200 plaques, peut être établie en six semaines.
- Côtés en plaques; avant et arrière monolithiques. — Ce système breveté R. N. Stroyer est, à notre avis, le plus rationnel, chaque partie étant établie dans les conditions les meilleures. Il a été appliqué par MM. Chris-tiani et Nielsen à Tilbury.
- Les flancs et le fond sont constitués en plaques coulées horizontalement, relevées et mises en place. Les plaques ont la dimension des cales, les jointures ne se font donc qu’aux cloisons transversales ; le fond est moulé sur place.
- L’avant et l’arrière étant courbes sont établis d’après le système monolithique.
- Couples moulés à part. — On prépare les couples a plat à l’àvance, ce qui permet de leur donner à chacun une forme appropriée. On les dresse au moyen de grues à portique et on les met en place. Puis sur ces bases on établit l’ossature de l’enveloppe, les barres longitudinales passent dans les trous de ces cadres.
- Le coffrage en bois est ensuite établi pour mouler la coque et le reste de la structure intérieure suivant le système monolithique.
- Ce procédé a l’avantage d’assurer une bonne
- étanchéité de la coque, mais il a évidemment les inconvénients de nécessiter un outillage de chantier assez important pour la manœuvre des couples, ainsi qu’une surveillance sérieuse de la bonne exécution de la coque.
- Matériaux à employer. — L’acier est actuellement meilleur marché que le ciment, mais cependant, à poids égal, la capacité obtenue avec le ciment est plus importante.
- Au point de vue qualité du ciment à employer, de nombreux essais de résistance ont été faits et différents mélanges ont été préconisés.
- Le béton de scories de hauts fourneaux a une force de cohésion et d’adhésion remarquables, ce qui diminue les possibilités de fissures. Ce béton 'est cependant plus lourd que celui de sable de rivière et le tirant d’eau du navire est par suite plus faible.
- Le cimentdePortland avec cailloux pilés a une grande résistance, une bonne plasticité; il est sujet à moins de changements de volume que le ciment normal.
- Des essais faits sur du congloméré d’argile ont montré que ce ciment était résistant et léger et qu’il s’appliquait parfaitement à la construction des navires en ciment.
- Pour parer à toute corrosion de l’armature par infiltration de l’humidité, on enduit les parois avec de la peinture spéciale : une peinture au bitume on au ripolin ; un vernis au spath pour les bateaux-citernes d’huiles légères, quelquefois même une solution de fluosilicate de magnésium.
- Il est difficile de déterminer quel est le meilleur système de construction à adopter. On peut dire qu’ils peuvent tous donner de bons résultats suivant les cas particuliers, à condition d’être appliqués consciencieusement.
- Le prix de revient évidemment entre en ligne de compte et les systèmes mixtes ont à ce point de vue de grands avantages joints à une bonne sécurité. Pour les faibles tonnages, il n’y a pas grand’chose à craindre, mais pour les chalands de .haute mer, les vapeurs qu’on établit actuellement, l’usage seul pourra rendre juge du meilleur procédé.
- Pendant la guerre, on était moins difficile fatalement et les chantiers qui se sont montés ont construit à leur idée différentes unités, qui se classent d’elles-mêmes par leur durée et leurs réparations plus ou moins fréquentes.
- Type de construction par pièces. -— Pour illus-
- Fig. 6. — Coupe d’un navire de iooo tonnes en ciment armé.
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- LA CATALYSE
- trer cette étude, nous allons dire quelques mots de la construction de cinq unités pour l’Amirauté britannique aux docks de Tilbury par MM. Ghristiani et Nielsen.
- Le système employé était le procédé Stroyer. On commença par préparer une cale sèche en pleine terre et on établit une aire plane en ciment qui devait supporter les cales des cinq navires placés côte à côte.
- On commença par couler les plaques de côté, qui étaient installées de façon que, pour les mettre en place, on n’avait qu’à les relever comme les portes d’une armoire à deux battants. Les plaques moulées à plat peuvent ainsi être minces, d’une fabrication soignée facile à surveiller.
- Une fois relevées verticalement, on moule l’avant et l’arrière par construction monolithique, en même temps qu’on prépare le fond du bateau; le coffrage est fait également sur place.
- La jonction des éléments entre eux est faite par l’accrochage des parties d’armature qui dépassent; on moule également les couples, puis le pont en raccordant convenablement les différents éléments. Ce travail fut d’ailleurs exécuté en partie par des ouvrières.
- Le ciment fabriqué dans un chantier voisin était amené à chaque navire par un chemin de planches, qui courait dans l’intervalle de deux bateaux. La
- mise à flot fut faite d’une façon simple et originale.
- Le dock fut relié à la mer par un canal, avec des portes d’écluse en ciment armé et quand les bateaux furent finis, ils furent mis à flot par l’arrivée progressive de l’eau ; chaque bateau était conduit à la mer par le chenal préparé. .
- L’équipement comprenait deux machines Cochrane et la matière transportée devant être du charbon, on avait établi quatre transporteurs Temperley.
- Le navire comportait deux mâts d’acier de 25 m. La longueur du bâtiment atteignait 62 m. avec 11,65 au maître couple.
- Ce système de construction a donné d’excellenls résultats et les types de cette série (1000 t. de port en lourd) ont été les seuls navires en ciment de construction de guerre qui ont été conservés par l’Amirauté Britannique. C’est évidemment une preuve de leur qualité et de leur bon rendement.
- Le programme de construction établi par le Sous-Secrétariat de la Marine marchande en France prévoyait depuis 1918 l’établissement de chalands pour le transport de charbon entre la France et l’Angleterre. La houille a, en effet, une action corrosive sur les tôles et n’attaque pas le ciment ; par conséquent l’utilisation dans ce sens des navires moulés est intéressante, elle permet d’envisager un essor de plus en plus important pour les chantiers de constructions navales en ciment armé. E. Weiss.
- LA CATALYSE
- Parmi les notions nouvellement acquises en chimie, celle du catalyseur d’une réaction semble avoir eu un succès considérable. On ne parle guère plus que de catalyse, et le catalyseur peut apparaître au profane, comme une sorte de « Deus ex machina » auquel on s’adresse pour résoudre les difficultés.
- On annonce journellement que l’on vient de trouver un nouveau corps permettant la réalisation de réactions jusque-là impossibles et, comme simultanément, on garde un mystérieux silence sur sa nature, sa préparation, son mode d’emploi, si la curiosité est éveillée l’esprit critique est moins satisfait. Nous allons essayer d’exposer dans cet article ce que l’on sait sur les phénomènes de catalyse et nous indiquerons quelques exemples dans lesquels l’action catalytique est nette et a une importance pratique considérable.
- Limite et vitesse des réactions chimiques. — 11 faut d’abord que nous précisions deux notions très importantes en cinétique chimique; nous voulons parler de la limite d’une réaction et de sa vitesse.
- Lorsque deux corps À et B d’espèce chimique différente réagissent l’un sur l’autre, pour donner, par exemple un troisième corps G, il arrive fréquemment que la réaction n’est pas « totale », c’est-à-dire que le système atteint un état d’équilibre, aucune nouvelle transformation de matière ne se produit plus, et il existe alors en présence et indéfiniment, les produits initiaux À et B, et le produit final G. Nous dirons qu’à ce moment la réaction a atteint sa limite. On conçoit fa crient ent que cette limite ne sera pas la même i
- quelles que soient les proportions relatives des corps A et B en présence (une loi, dite loi d’action de masse régit l’équilibre qui est finalement atteint) et quelles que soient les conditions physiques (température et pression) dans lesquelles se trouve le système (la thermodynamique permet de prévoir l’influence, sur l’équilibre, de ces « facteurs d’action »).
- Le nombre des réactions qui ne sont pas « totales » est très grand, on peut même dire que les cas dans lesquels les corps A et B se transforment intégralement en corps G sont des exceptions. Toute réaction, en défL nitive, a un certain rendement, tantôt voisin de l’unité (transformation totale), tantôt très faible.
- D’autre part, l’état d’équilibre que nous venons de définir peut être atteint au bout d’un temps plus ou moins long, et nous arrivons ainsi à la conception de vitesse d’une réaction. Mais il faut définir exactement ce que nous entendrons par ce terme.
- On constate expérimentalement que la vitesse n’est pas constante pendant toute la réaction. Elle est en général grande au début, puis décroît ensuite. Le quotient de la quantité de matière transformées par le temps mis pour la transformer n’est donc pas caractéristique, puisque ce quotient dépendra essentiellement du moment ou nous aurons arrêté l’opération. De même, le quotient de la distance parcourue par un train par le temps mis pour effectuer le parcours ne nous renseigne pas sur la vitesse du train. Ce qu’il faut considérer dans l’un et l’autre cas, c’estJa « vitesse instantanée », c’est-à-dire qu’il faut i mesurer un grand nombre de fois la quantité de matière.
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- 166 .....LA CATALYSE
- transformée en un temps, assez court (ou l’espace parcouru pendant quelques secondes dans l’analogie mécanique rappelée plus haut) et chercher la loi qui réunit toutes ces vitesses instantanées, ce que les mathématiciens appellent intégrer l’équation différentielle.
- On sait par expérience que la vitesse d’un grand nombre de réactions chimiques est très lente, s’il n’y a en présence que les corps réagissants, tandis qu’elle est beaucoup plus rapide si on ajoute une certaine substance qui, à la fin de la réaction, se retrouve dans un état chimique identique à son état initial, ne semblant donc pas avoir joué un rôle se traduisant par une équation chimique ordinaire. On dit que la réaction a été catalysée, et le corps additionnel qui a ainsi accéléré l’opération est appelé le catalyseur.
- Au fur et à mesure que l’élude de la chimie s’est développée scientifiquement, on a constaté que ce genre de réactions était extrêmement général et on arrive, à l’heure actuelle à la conception que toute réaction peut être catalysée, et que chaque corps chimique est un catalyseur pour une certaine réaction, notre ignorance seule nous empêchant d’affecter à une réaction donnée le catalyseur qui lui convient.
- Avant d’aller plus loin, insistons sur les points suivants : 1° le catalyseur n’est pas modifié chimiquement, bien que sa structure physique puisse être considérablement changée, indiquant ainsi qu’il a joué un rôle actif dans le phénomène ; 2° le catalyseur n’agit que sur la vitesse de la réaction et non sur sa limite. C’est-à-dire que si, finalement, une réaction aboutit à un état d’équilibre dans lequel existent certaines proportions de corps réagissants et de corps résultants, l’état d’équilibre atteint sera le même, que la réaction se soit effectuée normalement, ou qu’elle ait été accélérée par un catalyseur. Nous n’augmentons,, pas le « rendement » de l’opération chimique, nous la produisons simplement plus vite lorsque nous opérons en présence d’un catalyseur.
- Les diverses catégories de catalyse. — Ayant ainsi défini la catalyse, le catalyseur et ses deux propriétés fondamentales, nous allons maintenant examiner les différents groupes que l’on a pu établir pour classer les phénomènes catalytiques, ce qui nous conduira à faire quelques constatations permettant ensuite d’essayer de se rendre compte du mécanisme même du phénomène.
- On peut distinguer la catalyse homogène et la catalyse hétérogène.
- Dans la catalyse homogène, rentrent les réactions entre gaz, accélérées par un catalyseur lui-même gazeux, et les réactions entre corps dissous, catalysées par une -substance également dissoute.
- Citons, comme exemple de catalyse gazeuse, l’action de la vapeur d’eau sur la combinaison de l’oxyde de carbone et de l’oxygène. Dixon a . montré que les gaz secs ne réagissent pas l’un sur l’autre, et que la présence de la vapeur d’eau était nécessaire, la réaction se produisant alors en deux temps comme le représentent les équations suivantes :
- 2 CO + 2 H*0 = 2 CO2 + 2 H*
- 2 H* + 0* = 2 H* 0.
- L’exemple classique de la catalyse homogène en solution est l’interversion du sucre de canne en dextrose et lévulose, sous l’action de l’eau. La réaction, dont la formule est la suivante : '
- O** H22 O-11 + H2 0 = C6 H12 O6 + C6 H12 O6 a lieu très lentement à la température ordinaire ; si l’on ajoute à la solution, un acide fort, l’acide chlorhydrique
- par exemple, la vitesse de transformation est considérablement augmentée; en solution étendue, elle est proportionnelle à la concentration des ions hydrogènes que donne l’acide chlorhydrique dissocié électrolytiquemenl dans l’eau.
- La catalyse hétérogène peut être divisée elle-même en deux groupes :
- 1° Catalyse d’une réaction entre gaz par l’introduction d’un corps catalyseur solide.
- 2° Catalyse d’une réaction en solution par addition de particules solides (colloïdes ou enzymes).
- Comme exemple du premier groupe, citons le procédé de contact pour la fabrication de l’acide sulfurique, dans lequel la combinaison de l’anhydride sulfureux et de l’oxygène est produite grâce à la présence de mousse de platine.
- Dans le second groupe 'rentrent toutes les catalyses organiques, en particulier l’hydrogénation des huiles par traitement au moyen de l’hydrogène en présence du nickel finement divisé.
- Le mécanisme de la catalyse.— Dans la catalyse hétérogène, l’activité du catalyseur dépend essentiellement de son état physique et, en général, l’efficacité est d’autant plus grande que l’état de division est plus avancé. C’est ainsi que le noir de platine est beaucoup plus actif que le platine spongieux, lui-même plus actif que le métal massif. Il semble que c’est lorsque le catalyseur est à un élat voisin de l’état colloïdal, que son action soit maxima.
- . Quel est le mécanisme de l’action catalytique? Un grand nombre de théories ont été proposées pour répondre à cette question, et, sans essayer de choisir entre les unes et les autres, disons simplement que l’on peut les ranger en deux classes : les théories chimiques et les théories physiques.
- Dans les théories chimiques, on suppose que la catalyse est due à la formation, puis à la décomposition immédiate, de composés instables intermédiaires. Ces théories s’appliquent particulièrement bien à la catalyse homogène.
- Donnons un exemple dans lequel on soit à peu près sùr du mécanisme de la réaction. On a constaté que, parmi les catalyseurs solubles, les ions et surtout les ions H et OH avaient la plus grande action sur la vitesse des réactions. Considérons l’hydrolyse de l’acétate d’éthyle. La réaction qui se produit est :
- CH5 CO2 C2 H» + H* 0 ^ CH* CO2 H + C* H5 OH
- AciUile d’éthyle. Eau Acide acétique. Alcool éthylique.
- Si on ajoute de l’acide chlorhydrique, HCl, la réaction est beaucoup plus rapide et on a pu montrer qu’elle s’effectuait grâce à la série de réactions intermédiaires suivantes :
- CH3 CO2 C2 H3 + HCl ^ Cil3 CO2 C2 H3. HCl Cil3 CO2 C2 113. HCl -f II* 0 ~Z CH3 CO2 C2 II3. HCl. U*0 CH3 CO2 C2 H». HCl. Il2 0 t C2 H3 OH. HCl + CH3 CO2 II C2H3 OH. HCl t C* H* OH. + HCl
- Quelque logique que puisse paraître la suite des réactions que nous venons d’écrire, elle n’en paraîtra pas moins assez arbitraire à certains chimistes et il ne leur sera pas difficile de trouver des exemples oit la méthode des composés intermédiaires conduirait à supposer l’existence de corps arbitraires et de formulé fantaisiste.
- Les théories physiques peuvent-elles nous fournir une explication plus satisfaisante? Elles expliquent la catalyse par la condensation superficielle, à la surface du
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- LA FABRICATION DES BILLES DE BILLARD EN IVOIRE :----: 167
- catalyseur, des corps réagissants ; il en résulte ainsi une augmentation énorme de la concentration de ces corps dans les pores du catalyseur et par suile des réactions peuvent alors se produire. Somme toute, les théories physiques s’appliquent particulièrement à la catalyse hétérogène et lui attribuent une origine capillaire.
- Le mécanisme serait alors le suivant : sur la surface du catalyseur, les molécules réagissantes s’adsorbentavec énergie, se trouvent en quelque sorte happées par les forces capillaires du catalyseur ; ainsi amenées au contact intime, elles réagissent' chimiquement les unes sur les autres et, à ce moment, l’attraction du catalyseur étant moindre pour cette nouvelle molécule que pour les molécules des corps réagissants, le corps formé quitte le catalyseur, une certaine partie de sa surface est de nouveau disponible, et l’action recommence.
- Le lecteur, en se reportant à notre article sur les dées nouvelles sur la nature des phénomènes physiques (*) constatera que les conceptions de Langmuir et les expériences qu’il a réalisées sur l’adsorbtion des gaz par les filaments chauffés, constituent une série d’arguments très frappants en faveur de la théorie physique de la catalyse.
- Cependant, lorsque l’on essaye d’expliquer par cette théorie la catalyse par les ions hydrogène par exemple, les raisonnements sont moins satisfaisants, et les chimistes éprouvant quelques difficultés à les admettre.
- On voit donc que si la catalyse existe, si, comme nous le verrons plus loin, nous en utilisons certaines propriétés générales, le mécanisme intime du phénomène est encore très mal connu. Somme toute, la catalyse sert moins à expliquer une réaction qu’à indiquer que nous ignorons son mécanisme ; dire qu’une réaction est catalytique, c’est au fond exprimer que nous ne savons pas pourquoi ni comment elle s’effectue.
- Dans certaines réactions, on a constaté que les substances produites avaient, vis-à-vis de cette réaction, une action catalytique. C’est ce qu’on appelle Vautocatalyse.
- Ainsi, dans l’hydrolyse de l’acétate d’éthyle que nous avons signalée plus haut, nous avons dit que l’agent catalysant était l’ion H- de l’acide chlorhydrique. Mais, dans la réaction même, il se forme de l’acide acétique qui donne des ions H* qui à leur tour accélèrent la suite de la réaction.
- De même, Yeley a montré que l’action de l’acide nitrique pur sur certains métaux, comme l’argent et le cuivre, qui est très lente, s’accélère énormément et devient violente sitôt qu’elle a commencé, parce que l’acide nitreux, qui agit comme un catalyseur, se forme dans la réaction même.
- Si on connaît de nombreux exemples dans lesquels la catalyse se traduit par une augmentation de la vitesse de
- 1. La Nature, n° 2589.
- réaction, il en est d’autres dans lesquels au contraire, le catalyseur ralentit la réaction. C’est ce que l’on appelle la catalyse négative. Par exemple l’oxydation du sulfite de soude par l’oxygène est retardée par la présence de traces de corps tels que la mannite ou l’aniline. L’alcool empêche de même la décomposition du chloroforme par l’air et la lumière.
- Cette action doit être nettement différenciée de celle d'empoisonnement du catalyseur que l’on observe fréquemment, et qui, dans l’industrie, a été une des grosses difficultés auxquelles on s’est heurté.
- Sous l’influence de quantités extrêmement faibles de certains corps, le catalyseur voit son action peu à peu paralysée,puis complètement supprimée. Dansl’article sur les théories de Langmuir rappelé plus haut, nous avons donné quelques exemples d’empoisonnement d’un catalyseur.
- Signalons que la présence de traces de thiophène dans la benzine empêche sa transformation en cyclo-hexane par la méthode de Sabatier; des traces, d’arsenic tuent le catalyseur dans la préparation de l’acide sulfurique par le procédé de contact; dans la synthèse de l’ammoniaque, le fer constituant le catalyseur doit être exempt de soufre, etc.
- Si l’existence de « poisons » pour les catalyseurs est un gros inconvénient à leur emploi, la découverte de « -protecteurs » ou d’ « activants » a permis, dans bien des cas, de diminuer les actions nuisibles des poisons. On a, en effet, constaté que, surtout si le catalyseur est un métal, son activité est augmentée par l’adjonction de petites quantités d’autres corps (en général métaux ou oxydes et sels de métaux réductibles par l’hydrogène). C’est ainsi que, dans la synthèse de l’ammoniaque, on peut ajouter du fer, de l’uranium, du molybdène, du tungstène, du borate d’alumine, du nitrate de potasse, etc.
- La simple énumération de ces corps montre qu’aucune raison théorique ne détermine rigoureusement leur choix.
- En fait, c’est le hasard seul qui, en fin de compte, permet de trouver dans chaque cas le catalyseur convenable et la forme optima à lui donner. Ainsi, aucune raison théorique valable ne peut justifier l’emploi de la pipéri-dine comme « accélérateur » dans la vulcanisation du caoutchouc, et l’activité remarquable du nickel dans les phénomènes d’hydrogénation, le cuivre étant peu actif, est également inexplicable.
- On voit donc que nos connaissances sur la catalyse ne sont pas très profondes et qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Ajoutons cependant qu’actuellement nous commençons, dans les catalyses gazeuses par exemple, à nous rendre compte de l’action probable du catalyseur.
- [A suivre.) II. Yigxekon.
- LA FABRICATION DES BILLES DE BILLARD EN IVOIRE
- La fabrication des billes de billard est une des industries les plus spéciales et les plus restreintes du monde entier. Deux ou trois usines françaises de minime importance, localisées dans la région parisienne et occupant ensemble une cinquantaine d’ouvriers, se livrent seules aujourd’hui à ce pittoresque tournage.
- Mais, avant de visiter l’un de ces ateliers, parions un peu de la matière première qu’on y travaille, de l’ivoire, jolie substance d’un aspect laiteux, familier à tous, de même nature chimique que les os, mais plus compacte et plus homogène. Il provient des défenses de certains monstres marins comme le morse, le cachalot, le narval ou de gros pachydermes
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- 168 LA FABRICATION DES BILLES DE BILLARD EN IVOIRE
- terrestres tels l’hippopotame, le rhinocéros et surtout les éléphants (fig. 1). D’ailleurs pour les mar-' quêteurs, les tabletiers et les fabricants de boules de billard, il n’existe véritablement qu’un ivoire, celui que fournissent les éléphants d’Asie ou d’Afrique et qu’ils nomment morfil en termes de métier. Selon sa provenance, l'ivoire varie de couleur et de qualité. Aussi le commerce européen en distingue-t-il plusieurs sortes dont voici les principales :
- L’ivoire de .
- Guinée ou du Gabon, très dur, très pesant, d’un grain extrêmement fin et un peu transparent, passe pour le meilleur ; car, au lieu de jaunir en vieillissant comme les autres, il blanchit et devient de plus en plus opaque avec le temps.
- L'ivoire du Cap, tantôtjaune, tantôt blanc mat, est plus tendre que le précédent, il diffère peu de l'ivoire dit du Sénégal ou d' A-byssinie souvent fendillé sur toute sa longueur, parfois même tronqué vers l’extrémité des défenses, et partant moins estimé.
- Parmi les ivoires des Indes, généralement blancs, on distingue en premier lieu Yivoire de Ceylan d’un blanc, rosé et d’une grande valeur vu son extrême rareté,' puis Yivoire de Siam chargé d’ordinaire à Bangkok, ressemblant au précédent et que les sculpteurs chinois apprécient à l’égal des professionnels du carambolage.
- L’ivoire dit de Bombay vient de la côté orientale d’Afrique principalement de Maseate et de Zanzibar ; il tend à jaunir et se montre inférieur aux autres variétés. On ne l’emploie guère, du reste, pour la confection des billes de billard.
- D’ailleurs, une défense d’éléphant sciée dans toute sa longueur apparaît diversement nuancée. On y rencontre certaines parties d’un blanc pur, d’autres possèdent une teinte jaune ou rosée et
- même lorsque l’animal a été abattu récemment, quelques endroits ont une couleur olivâtre. Les marqueteurs et les tabletiers ainsi que les sculpteurs aiment beaucoup ce dernier genre d’ivoire qu’ils nomment ivoire vert, car plus tendre il se laisse aisément travailler, puis durcit peu à peu tout en prenant une coloration d’une éclatante blancheur inaltérable à la longue. Enfin Y ivoire bleu fourni par les mammouths fossiles gelés, très abondants
- principalement en Sibérie, est presque introuvable aujourd’hui sur le marché mondial. D’ailleurs, il nous intéresse peu, au point de vue spécial des billes de billardpuisqu’on l’utilise seulement en bijoù-terie.
- La classification précédente des ivoires est purement marchande et sans caractères très nets. Cependant les spécialistes*ne se trompent guère sur la provenance de tel ou tel lot de dents éléphantines. Ils savent distinguer l’excellent ivoire africaindel’ivoire indien plus ordinaire et moins recherché.
- Ils voient tout de suite à l’élégance, à la sveltesse et à la transparence d’une défense si elle appartenait à un éléphant de la côte occidentale du continent noir ou à un de ses congénères d’une région orientale de l’Afrique. Nous nous sommes même laissé dire, au cours de nôtre enquête, qu’au simple aspect d’une défense bien conservée un expert pouvait affirmer si le pachyderme qui la portait vivait au Congo ou au Sénégal; au nord ou au sud de l’Equateur. On a remarqué, du reste, que les qualités de l’ivoire varient non seulement avec la latitude mais aussi avec l’altitude; ainsi un éléphant habitant une haute région septentrionale et sèche possède des défenses au grain grossier tandis que sous un climat chaud et humide, la finesse et la
- Fig. i. — Défenses d'élèphanls servant à fabriquer des billes de billard.
- Par terre une défense sciée en deux.
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- LA FABRICATION DES BILLES DE BILLARD EN IVOIRE ..... 169
- transparence de leur texture dentaire augmente.
- Quoi qu’il en soit, le fabricant de billes de billard doit choisir avec grand, soin l’ivoire qu’il va transformer en sphères parfaites. MM. Gobin emploient de préférence de l’ivoire de Siarn afin d’obtenir les boules bien homogènes qu’exigent les successeurs des Mangin et des Vignaux! On les tire sur la « grosseur de la dent » autrement dit en plein cœur des défenses d’éléphant aux formes et aux dimensions assez variables. Certaines d’entre elles sont presque droites mais la plupart présentent des courbures plus ou moins accentuées. Les plus grandes mesurent jusqu’à 5 m. de longueur et, sauf exceptions, les plus grosses ne dépassent guère comme poids une cinquantaine de kilos.Toutefois un spécialiste, M. Wes-tendarp, qui, en seize ans, examina plus d’un million de dents de pachydermes, en vit une qui pesait 94 kg.
- D’autre part, chaque défense présente, sur à peu près la moitié de sa longueur, une cavité conique, continuée, dans sa partie pleine, par un tube plus petit servant de gaine au nerf dentaire. Etant données ces dispositions de la matière première, il faut que le fabricant de billes de
- big. 3. — Tronçonnage des défenses ait, moyen d’une scie circulaire en blocs cylindriques, dont la hauteur égale sensiblement le diamètre.
- Fig. 2. — Traçage sur la section des blocs sciés d'un-.-trait de crayon destiné à indiquer à l'ouvrier équa-risseur le tracé à suivre dans son travail.
- billard procède au débitage de l’ivoire brut de manière à pouvoir en utiliser les moindres morceaux, surtout à l’heure actuelle ou une belle défense d’éléphant atteint sur les marchés d’Anvers ou de Londres la somme ronde de 4000 à 5000 francs!
- Gn commence par tronçonner la défense au moyen d’une scie circulaire en blocs cylindriques dont la hauteur égalé à peu près le diamètre, lequel est lui-même en rapport ayec la grosseur de la future bille (fig. 5). Puis, après avoir débité ainsi la défense en tronçons tde longueur convenable, un contremaître s’empare successivement de chacun d’eux pour tracer sur leur section un trait au crayon, destiné à indiquer à l’ouvrier équarrisseur le tracé à suivre dans son travail (fig. 2). Celui-ci emploie encore une scie circulaire pour équarrir les contours des blocs et on utilisera les petits bouts d’ivoire qui tombent comme manches de couteaux fins ou pour d’autres objets de tabletterie. Pendant ces opérations de sciage, la lame doit être constamment mouillée. À cet effet, on dispose, sous la table, un réservoir dans lequel se meut la scie où on amène le liquide au moyen de deux rot inets aboutissant de chaque côté de la lame afin d’empêcher
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- Fig. 4. — Tubage des blocs d’ivoire tronçonnés.
- Cette opération a pour but de retirer d’un tronçon d’ivoire une série de cylindres dont les premiers extraits (ceux du centre) sont pleins, mais dont les suivants forment une succession de rondelles aux dimensions croissantes.
- l’ivoire de se fendre ou de se brûler par suile dé la rapidité de la rotation.
- Du reste, les variations de courbure des défenses
- dans la direction de leur longueur, leur forme elliptique ou irrégulière, leurs parties mi-vides, mi-pleines, la diminution progressive de leur dia-
- Fig. 5. — Èbauchage de la bille avec un Iraçoir courbe.
- Appuyé sur le’bras d'une machine à détourer, un organe spécial lui fournissant un point d’appui mobile, ce merveilleux
- outil peut prendre toutes les positions sous la main de l’ouvrier.
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- mètre sont autant de particularités qui permettent à l’industriel de combiner de diverses manières, le débitage de son ivoire, de façon à avoir le moins de pertes possibles.
- Aussi quelquefois l’ivoirier « dédouble » ses dénis d’éléphants au moyen du tubage (fig. 4), c’est-à-dire qu’il retire d’un tronçon d’ivoire une série de cylindres dont les premiers extraits (ceux du centre) sont pleins, mais dont les suivants forment une succession de rondelles aux dimensions croissantes. On les prend naturellement dans le sens du fil de l’ivoire, à l’aide de fraises ou tubes cylindriques en cuivre, de diamètres appropriés au leur et armés à une de leurs extrémités de dents de scie de 1 cm environ de hauteur. La longueur totale de chacun de ces outils correspond au tronçon de défense à traverser; afin de pouvoir le manœuvrer aisément on lui donne une plus grande hauteur que celle du bloc d’ivoire et on en rentre un peu le bout non denté afin de permettre à l’ouvrier d’y appuyer la paume de la main sans se couper.
- Ces préparatifs achevés, il faut encore, avant de procéder au tubage, décolleter légèrement le tronçon autour, afin de pouvoir le fixer sur un mandrin. On creuse ensuite avec un grain d’orge dans la section de l’ivoire laissée libre, une légère cavité de même dimension que la fraise tubulaire. Celle-ci entre alors en action et l’homme l’appuie sur la gorge ménagée préalablement dans le tronçon qui tourne rapidement. Les dents de scie pénètrent petit à petit dans l’ivoire et il retire le tube de temps en temps d’abord pour le débourrer, puis aussi pour le plonger dans une écuelle pleine d’eau afin de le maintenir constamment humide pendant le travail. Une
- Fig- 7. — Polissage des déchets d'ivoire après fabrication des billes de billard pour en faire des bracelets appelés « bingles».
- Fig. 6. — Lustrage de la bille finie avec un chiffon enduit' de suif et de blanc d'Espagne.
- fois le perçage opéré par l’outil, il enlève de son intérieur le cylindre plein qu’il vient de détacher du cœur de l’ivoire et qui va se transformer en boule de billard sous de véritables doigts de fée mécaniques.
- L’ivoirier prend donc ce bloc qu’il sectionne, une ou plusieurs fois, suivant sa longueur, de façon à réaliser des cylindres dont la hauteur égale le diamètre. Puis il fixe un de ces petits cylindres, par une de ses bases, sur un mandrin carré qu’il visse sur le nez d’un tour actionné électriquement. Il fait alors sur l’autre base du bloc une ouverture circulaire de grandeur suffisante pour y introduire un traçoir courbe {fig. 5). A l’aide de cette sorte de burin connu aussi sous le nom d'outil à ouvrir, l’homme détache la bille de la masse même de l’ivoire sans endommager les parties qui l’entourent et qui serviront ultérieurement en marqueterie ou en tabletterie.
- Le travail du traçoir courbe est des plus curieux à observer. Appuyé sur le bras d’une machine à détourer ou organe spécial lui fournissant un point d’appui mobile, cet outil peut prendre, en effet, toutes les positions sous la main qui le conduit. L’ouvrier se sert d’abord d’un premier traçoir de petite dimension qui entame légèrement le bloc, puis il le remplace par un second instrument analogue, mais plus long dont la lame en pénétrant plus profondément dans l’ivoire réalise une demi-sphère. Comme pour le sciage ou le tubage, il faut projeter continuellement de l’eau sur le. point où fonctionne l’outil et, en outre, retirer fréquemment celui-ci pour le débourrer.
- Une fois la moitié de la périphérie de la bille
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- ainsi obtenue, on retourne le bloc pour le mettre en sens inverse sur le mandrin du tour et on recommence les mêmes opérations de ce côté. Quand le traçoir arrive au centre, les deux coupures en se réunissant dégagent une boule ronde qui, renfermée dans le bloc, y tourne alors librement. Pour la sortir de sa prison d’ivoire ajourée, on coupe le bloc par le milieu de sa hauteur et on en retire aisément la bille qui se trouve alors ébauchée.
- A ce moment, la fabrication, quoique encore incomplètement achevée, subit un long temps d’arrêt. On doit, en effet, abandonner les billes ébauchées dans un séchoir pendant six mois, autrement l’ivoire risquerait de se déformer, de se fendiller et même d’éclater soit au cours des opérations de finissage, soit entre les mains des joueurs.
- Après séchage, on finit donc la bille en la fixant sur un mandrin creux, puis on approche encore la machine à détourer et on la burine au tour sur toute sa périphérie. Chez MM. Gobin oùles photographies ci-contre ont été prises, le finisseur s’assure que chaque bille est parfaitement ronde, en la plaçant dans tous les sens sur le mandrin. Il approche un crayon qui ne doit pas plus l’effleurer en un point qu’en un autre de sa surface. D’ordinaire, on donne aux billes françaises de 52 à 68 mm de diamètre, tandis que celles des joueurs espagnols ont de 68 à 74 mm et que celles destinées aux Philippines mesurent jusqu’à 80 mm de diamètre.
- Quelles que soient leurs dimensions el leur des-
- tination, les billes après vérification de leur parfaite sphéricité, passent aux mains des polisseurs. On les polit au tour en les frottant d’abord avec de la ponce pulvérisée, délayée dans de l’eau, puis on achève de leur donner le lustrage voulu, avec un chiffon enduit de suif et de blanc d’Espagne (fig. 6).
- Pour teindre les billes en rouge, on les plonge, après finissage, pendant 3 minutes environ dans une solution très diluée d’acide nitrique et on les lave après à l’eau pure. On les immerge ensuite dans un bain bouillant de carmin et de safran où elles restent une minute. On les retire alors pour les rincer également à ,1’eau pure et une fois sèches, on les lustre comme on l’a indiqué ci-dessus.
- Quant aux déchets d’ivoire qui proviennent du tubage, on les emploie pour confectionner des anneaux appelés bingles (fig. 7). Ces bracelets grossiers sont alors renvoyés en Afrique ou aux Indes pour y être sculptés par des artistes indigènes et ils servent souvent de parures aux noirs et même aux Radjahs. Chose bizarre, les défenses d’éléphants africains et asiatiques viennent se vendre à Anvers, à Londres ou à Liverpool, puis après leur découpage à Paris retournent ainsi parfois dans leur pays d’origine pour y subir leur ultime métamorphose! Maintenant d’ailleurs, nos élégantes se disputent aussi, à prix d’or, les « bingles » d’ivoire et les fabricants français en exportent beaucoup moins que jadis à Calcutta, à Bombay ou au Congo.
- Jacques Boyer.
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- Si l’aphorisme « le besoin crée l’organe », a été justement contesté dans le domaine physiologique, il est admis par tout le monde dans le domaine industriel. La guerre a fait faire un grand pas à la science dans ses multiples applications, parce qu elle a créé des besoins nouveaux, impérieux, que seul le machinismepeut satisfaire à défaut de main-d’œuvre.
- La pénurie de sonneurs professionnels avait obligé, depuis quelques années, un grand nombre de curés à supprimer les sonneries à grande volée des cloches, les jours de fêtes religieuses ou nationales. Au lieu des puissantes harmonies aériennes, on n’entendait plus, surtout depuis 1914, que la voix grêle et timide d’une ou deux petites cloches tintées le plus souvent par quelque vieillard ou bien par quelque femme de sonneur mobilisé ou mort au service de la France.
- On a fait récemment appel à l’esprit inventif de nos ingénieurs électriciens dont les recherches ont été couronnées de succès. Le problème difficile qui consistait à mettre en branle des masses d’airain de plusieurs tonnes au moyen de la force électrique rédùite au minimum, pour ne pas trop grever le budget des églises, est aujourd’hui résolu avec une /mise au point remarquable.
- Il nous a été donné dernièrement de visiter le beffroi « électrifié » de l’église de Courpière (Puy-de-Dôme) dont les cinq énormes cloches se balan-ç lient majestueusement en cadence, mues par une force invisible, comme celles des légendes bretonnes, qui sonnent d’elles-mêmes durant certaines nuits le glas funèbre des marins naufragés.
- Ce spectacle nous a émerveillé et nous sommes heureux de faire connaître aux lecteurs de La Nature les détails les plus intéressants de cette nouvelle application de la force électrique.
- La plus grosse cloche du beffroi de Courpière pèse 1750 kilog. Pour la sonner à toute volée il fallait la force de cinq hommes vigoureux. Le premier coup de battant ne se faisait entendre qu’après cinq ou six minutes de balancement. De plus, pour mettre en branle les quatre autres cloches, il fallait encore six autres sonneurs : donc au total, onze hommes.
- Depuis l’équipement électrique du beffroi, un enfant de huit ans pourrait, en manœuvrant les manettes décommande mettre en mouvement les cinq ou six tonnes d’ (( airain sonnant ». Le rôle du sonneur se borne à lancer le courant dans les moteurs et à l’interrompre quand le moment est venu de faire cesser la sonnerie.
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- La force électrique pourrait à la rigueur s’adapter à toutes les cloches sans rien changer à leur système de suspension; mais comme il s’agit d’économiser le courant en n’employant que des moteurs électriques de faible consommation, il est nécessaire de substituer à l’ancien mode de suspension (fig. 1), l’ingénieux système inventé en 1880 par un prêtre lorrain, appelé : « suspension a joug cintré » (fig. 2)
- Dans l’ancien système, le centre de gravité se trouvant placé très bas par rapport à l’axe d’oscillation, l’effort de traction nécessaire pour sonner en volée les cloches dont le poids dépasse 600 à 800 kg. devient considérable, De plus, l’arc de cercle décrit par la cloche en mouvement, ayant un rayon égal à la hauteur de celle-ci, l’emplacement occupé par les grosses cloches est très grand.
- Le « joug cintré » (fig. 2) rapproche au contraire le centre de gravité de Taxe d’oscillation. La poussée horizontale qui ébranle la charpente du beffroi, est ainsi diminuée considérablement et surtout la manœuvre de sonnerie est beaucoup plus facile.
- D’autre part, le rayon des cercles d’oscillations étant réduit d’un tiers, l’espace occupé par les cloches se trouve réduit dans la même proportion.
- En raison de tous ces avantages, pour réduire au minimum la dépense de courant, on a adopté pour les cinq cloches de Courpière ce nouveau système de suspension, auquel on â joint le roulement dans des coussinets à billes.
- Il restait toutefois à supprimer un inconvénient grave du « joug cintré ». Le mouvement de la cloche étant ralenti, le battant au lieu de frapper la paroi en haut donnait plusieurs coups répétés en bas et y demeurait appuyé; il éteignait ainsi toutes les vibrations ; tout le charme et la poésie du bourdonnement majestueux et continu avaient disparu. On a obvié à cet. inconvénient en modifiant le battant de la cloche.
- Comme on peut s’en rendre compte par les figures 5 et 4, au lieu d’être suspendu directement sous la calotte de la cloche, le battant oscille à l’aide de deux tourillons supportés par une chape allongée et il est muni d’un contrepoids qui l’oblige à ralentir son mouvement, à frapper la paroi supérieure (fig. 4) et à s’en détacher, dès que le coup est donné. Les vibrations conservent ainsi toute leur ampleur jusqu’à l’oscillation suivante.
- Il importait de connaître ces détails pour bien comprendre l’économie de force qui a permis l’électrification des beffrois.
- Fig. 3. Battant à contrepoids.
- Le mécanisme des beffrois électriques est d’une extrême simplicité : c’est là une garantie de son bon fonctionnement. Chaque cloche est munie d’on moteur B dont la puissance doit en principe être
- Fig. i.
- Ancien système de suspension.
- Fig. 2. — Nouveau système de suspension par joug cintré.
- Modèle Burdin, Lyon.
- proportionnée au poids de celle-ci. Mais en réalité, dans le beffroi de Courpière on a muni les quatre grosses cloches d’un moteur d’un cheval, bien que leurs poids varient de 1750 à 850 kilogrammes. La plus petite est actionnée par un moteur de 5/4 HP.
- Ces moteurs, placés au-dessous de chaque cloche (fig. 4), sont solidement fixés sur les madriers de la charpente.
- Ils sont alimentés par un courant de 120 volts, fourni par l’usine des Forces motrices (V Auvergne. située sur la Dore, à une distance de cinq kilomètres. Ce courant alternatif devient continu après avoir passé par le transformateur local.
- Les arbres des moteurs portent un pignon denté de petit diamètre qui entraîne une chaîne de Galle C, dont un câble d’acier de 10 millimètres, relié avec elle aux points a et a' forme le prolongement. Le tout constitue une transmission sans fin qui s’engage dans la gorge de la grande roue en bois A.
- Dès que le courant est établi, la cloche se met en mouvement. Elle ferait bientôt un tour complet sur son axe, sans l’intervention de l’inverseur de courant E, fixé sur le madrier supérieur au niveau des coussinets. L’inverseur entre en action par le moyen d’une ; deuxième transmission sans fin H, composée comme la précédente d’une chaîne et d’un câble, qui s’engage dans la gorge d’une poulie métallique F, solidaire de la grande roue.
- Après une demi-oscillation, la cloche prend une position horizontale; l’inverseur la ramène à la position horizontale du côté opposé et ainsi de suite.
- La cabine des appareils de commande (fig. 6) n’est pas placée dans le clocher, comme on pourrait le croire, mais dans une nef latérale de l’église, près de la porte d’entrée. Le sonneur n’a plus ainsi à gravir des centaines de marches d’escalier
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- en colimaçon, toujours mal e'clairé, ni à s’exposer aux violents courants d’air du beffroi.
- En face de lui, cinq plaques en marbre supportent
- A
- Fig. 4. —Mécanisme du beffroi électrique.
- les interrupteurs avec leurs manettes. Elles sont munies en outre de cinq petits cadrans indicateurs dont l’aiguille, par des saccades de gauche à droite, reproduit fidèlement toutes les oscillations des cloches. Si l’une de ces aiguilles s’arrête, le sonneur est averti que le courant est interrompu ou que la chaîne de transmission du moteur est rompue ou débrayée accidentellement.
- De plus, chaque plaque de marbre porte l’indication suivante : lre cloche, 2e cloche, etc., pour éviter que le sonneur se trompe dans l’ordre des sonneries, fixé pour chaque cérémonie. Telle fête comporte une sonnerie de deux cloches seulement, telle autre en comporte une de quatre ou cinq cloches.
- Les fils conducteurs, 'en sortant de la cabine s’engagent dans un tube en fer dissimulé dans la cage d’escalier et vont distribuer le courant aux moteurs du beffroi. Des regards mobiles ont été ménagés par intervalles pour permettre les répara-
- tions et vérifier les ruptures occasionnées par les courts-circuits qui pourraient se produire.
- Telle est, dans ses détails les plus intéressants, la solution élégante et pratique du problème de l’électrification des beffrois.
- A l’heure actuelle, si nous sommes bien renseigné, une quinzaine d’églises seulement, en France, sont dotées de beffrois électriques. Mais nul doute que cette nouvelle invention ne prenne rapidement une grande extension dans toutes les villes et agglomérations importantes desservies par un réseau.
- Les frais d’installation n’ont rien d’exagéré, surtout pour les beffrois dont les cloches sont déjà munies du joug cintré, et ils seront du reste rapidement amortis par la suppression de la main-
- j c
- Fig. 5. — Cabine de commande des cloches.
- d’oeuvre et des nombreux accidents auxquels sont exposés les sonneurs, recrutés trop souvent dans un milieu où la ligue antialcoolique chercherait en vain des adeptes. J. GhAtaing,
- Membre de l’Académie des Sciences, Belles-Leltres et Arts de Clermont-Ferrand.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de janvier 1921.
- L’utilisation des Coccinelles contre les Insectes nuisibles. — Dans les districts de Californie où dominent les cultures fruitières on s’est depuis longtemps préoccupé d’élever des parasites ou des prédateurs pour enrayer la propagation désastreuse de certains insectes nuisibles. La méthode a été introduite dans le Midi de la France,
- et M. Paul Marchai a fait connaître à l’Académie les heureux résultats fournis par l’Insectarium établi à Menton, et la lutte, très heureuse pour nos Orangers, entamée avec succès par la Bête-à-bon-Dieu contre les Cochenilles.
- / Paul B.
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- LA PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE
- Les appareils Eastman
- I. Appareil automatique. — L’appareil de photo-pographie aérienne Eastman Kodak a été spécialement établi pour les applications de la photographie aérienne à la cartographie ; il est muni de tous les perfectionnements qu’a suggérés la pratique de la photographie aérienne, ainsi que de nombreux dispositifs destinés à simplifier les manœuvres et à éviter tous incidents dus à un manque d’expérience ou aux étourderies de l’équipage.
- L’appareil, dont le fonctionnement est complètement automatique comprend essentiellement le corps conique, recevant l’objectif, le magasin à pellicules, et le moteur à vent. On peut obtenir jusqu’à 100 images 18 X 24 centimètres sur une bobine de pellicule orthochromatique sans autre manipulation que celle du levier de manœuvre du moteur à vent.
- Le déchargement et le rechargement de l’appareil peuvent d’ailleurs être effectués en pleine lumière, d’où la possibilité, au cours d’un long trajet, d’impressionner successivement plusieurs bobines de 100 poses.
- La vitesse de l’obturateur plan-focal et l'intervalle entre les poses successives assurant un chevauchement convenable des images sont facilement réglables de façon à suivre les variations, des conditions opératoires (hauteur de vol, vitesse relativement au sol, etc.) et à réduire au minimum l'influence des vibrations de l’avion sur la netteté des images.
- Le corps porte-objectif est un tronc-de-cône métallique allongé dont la plus grande base s’adapte instantanément au magasin à pellicules ; on peut ainsi utiliser successivement sur le même appareil des objectifs de 50 ou de 50 centimètres de distance focale, chaque objectif étant fixé à un cône de longueur appropriée et les deux cônes étant parfaitement interchangeables. La mise au point des objectifs est faite à l’infini ; des dispositifs sont prévus pour bloquer les objectifs une fois le réglage effectué, et pour permettre éventuellement de rectifier ce réglage.
- Le magasin à pellicules rappelle, par sa forme générale, le corps arrière des appareils pliants kodak ; il comporte à chacune de ses extrémités un logement semi-circulaire pour les bobines, dont l’une porte la pellicule vierge ; après que la pellicule a été exposée à la lumière, elle est enroulée sur l’autre bobine.
- Dans la face supérieure du magasin est ménagée une porte dont la paroi intérieure est constituée par un plateau perforé relié par une tubulure d’aspiration à une trompe de Venturi disposée au-dessus du moteur à vent.
- Pendant que la pellicule est déplacée automatiquement dans le plan de l’image nette, elle est
- ainsi maintenue en contact avec le plateau du fait de l’appel d’air au travers des perforations; la pellicule ne peut ainsi ni se déformer, ni fouetter sous l’influence des vibrations. Une soupape ménagée au débouché de la tubulure d’aspiration dans le magasin permet la rentrée de l’air quand la dépression est excessive, la maintenant ainsi automatiquement au degré voulu pour assurer la planéité de la pellicule.
- Ce plateau est construit de façon à éviter les effets de l’électricité statique dus au frottement de la pellicule sur la paroi perforée. L’électricité engendrée au moment où la pellicule est dévidée de la bobine distributrice est recueillie par un balai en contact avec la bobine de film vierge qu’elle enveloppe en partie.
- L’obturateur plan focal à rideau d’une seule pièce avec ouverture fixe à lèvres métalliques d’environ 18 millimètres de largeur passe aussi près qu’il est possible de la pellicule, permettant ainsi à l’objectif de travailler à plein rendement pendant toute la durée de la pose. Le réglage de la durée de pose s’effectue par variations de la vitesse de passage de la fente, commandée par la tension plus ou moins grande du ressort moteur; un chiffre, indiquant à tout moment le degré de tension, apparaît dans une ouverture située immédiatement au-dessous de la clef permettant le réglage, de la tension.
- Douze vitesses différentes sont prévues, s’échelonnant de 1 /90e à 1/310e de seconde.
- L’ouverture inférieure du magasin à pellicules est, à l’état normal, obturée par un rideau de sûreté qui s’ouvre automatiquement au moment où l’obturateur vient d’être armé, et se referme aussitôt après que l’obturateur a fini sa course et que par conséquent la vue est prise. L’obturateur peut ainsi être armé à nouveau, et la portion de la pellicule déjà posée remplacée par une portion vierge, sans aucun risque de voile.
- Par l’intermédiaire d’un train d’engrenages lié au moteur à vent par une transmission flexible, toutes les opérations : armement de l’obturateur, escamotage de la pellicule posée, ouverture du rideau de sûreté de déclenchement de l’obturateur pour la prise d’une vue, sont effectués automatiquement ; la transmission flexible peut, au gré de l’opérateur, être reliée à deux des arbres du train d’engrenages ; dans l’une des positions, une vue est prise après 300 révolutions du moteur à vent ; dans l’autre position, l’intervalle entre deux prises de vue consécutives correspond à 600 révolutions du moteur.
- L’appareil est construit entièrement en métal, ce qui réduit notablement les risques de déformations dues aux variations d’altitude.
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- LA PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE
- Le moteur à vent, destiné à être fixé au long du fuselage, dans le courant d’air provoqué par l’hélice, est constitué par une caisse métallique dont la
- Raccord du flexible pour mouvement lent
- Raccord du flexible — jpour mouvement rapide >w^xe de la bobme ® V\ réceptrice
- Axe de la bobme distributrice.
- Clef de tension du ressort moteur de l'obturateur
- Indicateur de
- Chf pour h, manœuvre à la mg/n
- Roue e aubes
- Manchon d'accouplement du flexible—----------
- big. i.
- Détails de l’appareil de photographie
- aérienne Eastman, type K-i.
- part ie inférieure renferme une roue à aubes, reliée à l’appareil par une transmission flexible, et dont la partie supe'rieure est occupée par la trompe de Yenturi, reliée à la tubulure d’aspiration du magasin par un tube épais en caoutchouc. Sur celle des faces latérales du moteur à vent orientée vers l’avion, dans une position qui en permet aisément l’accès au pilote ou au passager, est un levier, mobile devant un secteur gradué, permettant de régler l’ouverture de la vanne livrant passage à l’air, à l’arrière de la roue à aubes, et par conséquent de modifier à volonté la vitesse du moteur.
- L’intervalle entre deux poses successives et le degré de chevauchement des vues qui en résulte, dépendent donc de quatre variables : hauteur de l’avion au-dessus du sol, vitesse de l’avion relativement au sol, vitesse du moteur à vent, et degré de multiplication dépendant de la fixation du flexible, sur l’un ou l’autre des deux arbres auxquels il peut être relié.
- Une clef, disposée sur la boîte rentermant le train d’engrenages, permet d’opérer sans intervention du moteur à air, une vue étant prise après que l’on a tourné à la main la clef de manœuvre de six tours et demi ; ce dispositif de prise image par image, outre son utilisation éventuelle en vol, rend possible l’emploi de l’appareil à terre, notamment pour des essais.
- L’appareil de photographie aérienne Eastman Kodak convient au mieux aux opérations de levers
- aériens, au contrôle des grandes exploitations forestières, et à toutes applications exigeant la photographie des grandes étendues de terrain ; après que l’on a déterminé l’altitude de l’avion et sa vitesse relativement au sol, il suffit en effet d’amener le levier de réglage de la vitesse du moteur à vent à la position convenable.
- Cet appareil, chargé d’une bobine de 100 poses, pèse 20 kilogrammes. Il est désigné sous le nom de type K-l.
- Appareil à main. — Cet appareil, destiné aux opérations photographiques de moindre importance, est une simplification de l’ancien appareil Kodak de photographie aérienne, typeA-l,dont un très grand nombre d’exemplaires ont été employés sur le front français par les services de photographie aérienne de l’armée américaine. Ce nouvel appareil type B-l, se différencie surtout du type À-l par le fait qu’il utilise exclusivement des pellicules, d’où la possibilité de recharger l’appareil en vol ; le remplacement de la pellicule posée par une portion vierge est très rapide, et s’effectue en même temps que l’armement à nouveau de la pellicule par la seule manœuvre d’un levier.
- L’appareil comporte un obturateur de plaque; le poids total de l’appareil, garni d’une bobine de 12 poses 10 X 12 1/2 centimètres n’est que de 4 kg, 500. La disposition adoptée pour les poignées permet de résister aisément à la poussée du vent, si gênante avec les appareils de grand format utilisés hors du fuselage. Une pression sur un levier ouvre d’abord le rideau de sûreté, puis déclenche l’obturateur.
- Il y a, en photographie aérienne commerciale, de nombreux avantages à l’emploi des pellicules; mentionnons notamment leur poids négligeable,
- l’enconibrement minime, l’absence de fragilité, et la facilité de recharger en pleine lumière, sans avoir à s’encombrer d’un grand nombre de magasins.
- R. Villers.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleuras,’ 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2450. .....:::. : 19 MARS 1921
- LES DERNIERS PROGRÈS DE LA CHRONOMÉTRIE
- Le 4 janvier 1908, La Nature a donné un article sur l’Évolution du chronomètre de marine. Des gravures ont permis au lecteur de se rendre compte du progrès accompli en un siècle et demi par les artistes qui ont fourni la Marine depuis Ferdinand Berthoud. Les premières horloges marines de Ber-thoud étaient de véritables monstres au regard des élégants mouvements des chronomètres modernes a suspension. Elles étaient à poids ! elles pesaient, en charge, plus d’un demi-quintal! et vous avaient l’aspect peu rassurant d’un obusier de petit calibre! Aujourd’hui, le chronomètre dit de bord, qui ne pèse guère plus de 200 gr. avec une soixantaine de centimètres de diamètre de boîte, s’offre à nous
- Fig. 2. — Échappement à ancre.
- avec la physionomie rassurante d’une honnête montre de poche. Nous l’indiquions, dans l’article cité ci-dessus, comme le chronomètre de marine de l’avenir. Il est en passe de devenir le chronomètre de marine du présent. Les derniers perfectionnements apportés à ses principes et à sa construction le rendent en effet très nettement supérieur au chronomètre à suspension, qui a régné plus d’un siècle sans conteste et qui s’éteint noblement, obéissant à la loi générale de la chronométrie de précision, en vertu de laquelle la réduction progressive des dimensions doit aller de pair avec la simplification des organes.
- Voici quelques gravures (J) dont la comparaison
- 1. Nous devons communication de ces gravures à l'amabilité de îl. Paul Ditisheim. Le lecteur trouvera dans les
- 49* Année — 1" Semestre.
- illustrera les derniers termes de cette évolution. La première représente, en double grandeur, un échap-
- b'ig. i. — Èchappem'ent à tourbillon de Bréguet.
- percent à tourbillon. C’est une invention de Bré-guet I, le système le plus compliqué qui ait été employé dans les pièces portatives de précision. L’échappement à détente est monté dans une cage fort légère qui lui fait faire, ainsi qu’au spiral et au balancier, un tour sur soi-même en une minute.
- Le but de Bréguet était d’annuler par celte rotation rapide les écarts de marche dus aux variations de position verticale de la montre. La construction d’un échappement de ce genre demande une très
- figures 7 et 8, de même origine, le processus de la fabrication actuelle du balancier compensateur Guillaume pour les montres de poche et de bord et pour les chronomètres de marine. Dans la figure 8 (chronomètres de poche ou de bord) on verra successivement, en suivant comme dans un livre, 1° la rondelle d’acier au nickel, avec l’évidage préparé pour recevoir la coulée du laiton qui doit former la lame extérieure du balancier, l’acier au nickel formant la lame intérieure ; 2° l’ébauche soudée au sortir du creuset; 3° l’ébauche tournée; 4° l’ébauche creusée; 5° l’ébauche forgée et découpée extérieurement; 6° l’ébauche creusée des deux côtés; 7° l’ébauche devenue bilame, tournée avec le bras ménagé ; 8° le balancier complètement terminé, coupé, avec ses vis de réglage.
- Dans la figure 7 on verra successivement : 1° la rondelle soudée sortant du creuset; 2° la rondelle tournée; 5° la rondelle creusée à l’intérieur; 4° l’ébauche du revidage du bras du balancier; 5° l'ébauche avec la bilame tournée, à son épaisseur définitive; 6° le balancier complètement--.-terminé avec scs deux vis, scs quatre masses et scs coupures-
- Fig. 3. — Balancier compensateur Guillaume pour chronomètre de marine.
- 12.— 177.
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- 178 . ...; LES DERNIERS PROGRES DE LA CHRONOMETRIE
- S
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- Fig. 4. — Une série de 20 balanciers avec systèmes de compensation plus ou moins compliqués.
- grande habileté professionnelle. On cite au premi r rang des fabricants de tourbillons, le père Pellaton, mort il y a quelques années, laissant des fils dignes de lui, et qui en fit environ six douzaines au cours de sa longue carrière. La montre avec laquelle M. Paul Dilisheim établit, il y a une vingtaine d’années, son premier record à l’Observatoire anglais de Kew — aujourd’hui Teddington — était munie d’un tourbillon du père Pellaton.
- La maison Bonniksen, de Coventry, simplifia il y a quelque vingt ans, le tourbillon de Bréguet en ne faisant faire à la cage mobile qu’un tour par heure.
- Aujourd’hui il est tout à fait inutile d’introduire dans une pièce de haute précision comme un chronomètre de poche ou de bord préparé en vue du bulletin de première classe des Observatoires officiels, un organe aussi difficile et aussi compliqué. L’échappement à ancre suffit. Notre figure 2 en donne une bonne perspective. On voit en haut le plateau sur lequel sont montés le spiral et son balancier chargés de lui donner le mouvement d’oscillation nécessaire.. Au milieu apparaît la fourchette, terminée par une ancre garnie de pierres, et dont les déplacements, successifs à gauche et à droite laissent échapper une à une les dents de la roue dont le dessin laisse voir la partie supérieure.
- Il parait difficile de réaliser un dispositif plus simple en vue de laisser au couple spiral-balancier le maximum de liberté.
- Dans la figure o nous reproduisons une vue du balancier Guillaume pour chronomètre de marine, remarquable par sa simplicité et sa symétrie. Dans la figure 4 on trouvera, comme pendant, une collection de vingt balanciers, communiquée par M. Rutherford, de la maison Frodsham et C°.
- Le balancier Guillaume, avec sa simplicité, réalise la compensation de l’erreur secondaire. Les vingt pièces compliquées de la figure 4 ont cherché à obtenir cette compensation et n’ont pu que l'atténuer. En modifiant la nature d'un des métaux de la bilame formant la couronne du balancier, M. Guillaume a rendu inutiles toutes ces complications.
- Ce sont les propriétés physiques de l’alliage introduit dans le balancier Guillaume qui lui permettent de réaliser la compensation, vainement demandée autrefois à des combinaisons d’effets mécaniques et à des systèmes auxiliaires délicats. Le réglage a été orienté dans une voie toute nouvelle. Faisant un pas de plus dans cette voie, M. Guillaume a récemment donné à cette question du réglage une solution plus parfaite encore et au delà de laquelle il ne paraît pas qu’il puisse y en avoir d’autres. Tirant parti de l’anomalie d’élasticité des aciers au nickel, comme il avait tiré parti de leur anomalie de dilatation, il x d’abord donné le moyen d’obtenir des spiraux peu sensibles aux variations de la température et qui, introduits dans des montres de qualité ordinaire, munies de balanciers monométalliques simples non coupés, ont amélioré la compensation dans la proportion de 20 à 1. Additionnant ensuite ces aciers de doses massives de chrome, il est parvenu à créer Vélinvar dont l’insensibilité thermoélastique est aussi complète que l’on veut, et grâce auquel les montres de précision vont maintenant bénéficier intégralement de l’avantage imparti déjà aux pièces ordinaires et de fabrication courante(1).
- 1. Il est juste de rappeler ici, après M. Guillaume lui-mème, que, si les magnifiques travaux de ce savant ont pu porter leur fruit, c’est grâce au concours éclairé de la Société française de Commentrv-Fourcliambault et de son éminent directeur général, M. Henry Fayol, qui vient récemment de
- Fig. 5. - Le premier balancier à spirale de Huyghens.
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- Fig. 7- — Processus de la fabrication d’un balancier compensateur Guillaume pour chronomètre de marine.
- Le progrès définitif accompli grâce aux découvertes et aux patientes, longues et minutieuses études de M. Guillaume, ferme élégamment le cycle de l’évolution du chronomètre, en le ramenant à la simplicité dont il avait été forcé de s’éloigner (2) pour parer aux causes d’erreur, au fur et à mesure que son avancement dans la voie de la perfection les faisait apparaître devant lui. Déjà l’échappement à ancre, robuste et sûr, de construction relativement facile, avait peu à peu éliminé l’échappement à détente, délicat et fragile, dont l’introduction en chronométrie, datait de 1748 et était due à notre génial Pierre Le Roy(3). Demain, le balancier aura dépouillé cet attirail de vis et de surcharges qui en ont fait un siècle durant l’étonnement de ceux qui mettaient le nez dans un chronomètre.
- 11 sera redevenu une simple bague monométallique presque identique d’aspect à celle des montres du bon vieux temps qui se réglaient sur le soleil au moyen d’un cadran solaire.
- Fig. 6. — Le premier système de compensation contre l’erreur secondaire.
- Cette simplification des organes, tout en assurant les montres de précision contre les incartades de la température, permettra de plus d’analyser l’action de certains agents extérieurs non négligeables et qui, plus d’une fois, masquèrent, sans qu’on y fît attention, les résultats fournis par la marche propre des appareils. Je veux parler de la pression atmosphérique et de l’influence des modes de transport.
- prendre sa retraite. C’est un exemple qu’il convient d’offrir à ceux qui prétendent l’industrie française incapable de faire, comme l’allemande, des frais en vue de l’avenir, d’escompter en quelque sorte les principes de la science.
- 2. La figure 5 représente, d'après le Journal des savants, le balancier monométallique altelé au spiral de lluyghens.
- 3. On persiste à s’étonner qu’aucun groupement horloger français n’ait encore eu l’idée de glorifier de quelque manière Pierre Le Roy, fils lui-mème d’un horloger de génie, alors qu’il y a une douzaine d’années on s’arrachait Berthoud, son rival, enl'honneur duquel de.ux Comités luttaient à coups de... bustes!
- M. Paul Ditisheim, que l’on est toujours certain de trouver sur la voie du progrès, et qui fut, avec le regretté Paul Nardin, le premier à adopter le balancier Guillaume il y a vingt ans, a communiqué récemment les résultats de marche obtenus par un chronomètre muni du spiral autocompensateur Guillaume et réglé en trois jours. Ces premiers résultats font pressentir que les espoirs éveillés par M. Guillaume ne seront point déçus.
- En attendant, il est intéressant de noter à quel degré de précision la chronométrie était déjà parvenue avant la mise au jour de l’élinvar. C’est une mise au point qui ressort très nettement d’un essai tenté cette année par M. Ditisheim en vue de déterminer la différence de longitude Paris-Greenwich.
- On sait que la chronométrie fut proprement inventée pour cet objet. Le chronomètre d’Harrison fut créé en vue de gagner le prix de vingt mille livres
- Fig. R. — Processus de la fabrication d’un balancier compensateur Guillaume tour montre de poche.
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- Fig. 9. — Montre de bord munie d'un balancier compensateur Guillaume.
- sterling offert par l’Angleterre à celui dont les instruments horaires décéléraient la longitude d’un lieu à un demi-degré près. Le problème résolu en Angleterre par Harrisson, le fut en France par Pierre Le Roy et Ferdinand Berthoud. La précision exigée par le Gouvernement anglais fut bientôt largement dépassée.
- Elle alla en augmentant au fur et à mesure des travaux des grands chronomclrnrs. La récente expérience de M. Ditisheim nous montre où elle était parvenue hier.
- Douze montres du type bord, ayant subi d’une manière extrêmement brillante les épreuves de l’Observatoire de Teddinglon(1), lurent embarquées sur un avion postal, à l’aéro lrome anglais de Wed-don Croydon et transportées à celui du Bourget. Elles firent cinq fois la navette entre les deux têtes de lignes aériennes, soigneusement examinées avant chaque départ, tantôt à l’Observatoire de Paris, tantôt à celui de Greenwich.
- Elles donnèrent lieu par suite à soixante et une déterminations dont les moyennes sont résumées dans les tableaux ci-dessous :
- L'une de ecs montres avait obtenu le chiffre tout à fait remarquable de 96 points,
- '9 sur. 100 (chiffre irréalisable et correspondant à la perfection), battant tous les records précédents d’ailleurs déjà détenus par le même constructeur. La figure 10 représente le bulletin de cétle pièce dont Pasp'ect est donné figuré 9.
- Moyenne des 5 voyages |er chronomètr e 9'2CT842
- — 2e — 9'20"856
- — 3e —• 9'20"706
- — ¥ — 9'20"816
- — 5e — 9'21"014
- — 6e _—' 9'20"818
- .— 7e — 921"126
- — 8° — 9'20"846
- — 9e — 9'20"802
- — ÎO — 9'2l"062
- — 11e — 9'21"472
- — 12e — 9'20"970
- Moyenne générale du Ie1' voyage 9'21"108
- — 2e — 9'20"882
- — 5e - - 9'20"904
- — ¥ — 9'20"841
- — 5e — 9'20"987
- La moyenne générale d’ensemble a donné pour la différence de longitude cherchée 9'20"947
- avec une erreur probable de 27 millièmes de seconde.
- La dernière détermination télégraphique exécutée par deux équipes d’astronomes opérant séparément, l’une française, l’autre anglaise, en 1902, avait donné, en ne tenant pas compte du résultat de trois séries absolument discordantes : 9/20"952.
- L écart est seulement de 5 millièmes de secc<nde(2)
- 2. L’opération entreprise par M. Ditisheim avait été tentée en 1837 par le célèbre horloger anglais Edward J. Dent, sous les auspices d’Airy et d’Àrago. M. Agar Baugh a bien voulu se donner la peine de 'rechercher la communication faite par Dent, à cette occasion, à la bibliothèque du Patent Office. Douze chronomètres furent employés à celte expérience. Après avoir été suivis sept jours à Greenwich, ils furent transportés à Douvres en voiture, et de là, par bateau à voiles, à Boulogne, puis à Paris en diligence. Ils furent observés quatorze jours à l’Observatoire de Paris, reliront le voyage en sens inverse dans les mêmes conditions et subirent de nouveau à Greenwich une observation de sept jours. La durée des transports fut de 72 heures à Palier et de 49 au retour. La différence de longitude obtenue en comparant les marches à l’aller et celles au retour atteignit
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- Fig. 10. — Certificat délivré à Teddington pour la montre qui y délient le record de la précision (96,9 points sur 1 où).
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- LA CATALYSE
- L’extrême faiblesse de cet écart est sans doute du, pour une partie, à une chance heureuse ; tou-fois cette part ne peut pas être bien grande, étant données la qualité des appareils, leur tenue remarquable à Teddington où ils sont restés en peloton en tête de liste pour la plupart, et la belle concordance des résultats relevés à chaque voyage.
- Il semble bien que la preuve soit faite, et magistralement, de ce principe que se proposait seule-nunt de mettre en lumière le distingué chrnnomé-trier de la Chaux-de-Fonds. Le chronomètre à ancre est en état de rendre aujourd’hui tous les services qu’on demandait autrefois au chronomètre de marine à suspension. Et comme il est d’un usage plus commode, d’une fabrication plus simple et d’un prix plus réduit, il est désormais qualifié pour remplacer définitivement son ainé dont les jours sont révolus et qui va s’endormir dans sa gloire centenaire.
- On peut dire que la détermination d’une différence de longitude par le transport d’un groupe de chronomètres est le véritable critérium de la précision des montres. C’est en effet dans un pareil transport que sont accumulées toutes les difficultés extérieures susceptibles de faire opposition à la régularité des marches. En 1700, la précision était inexistante. Je relève dans un curieux article publié par M. Louasse dans l'Horloger, qu’une escadre de Ouguay-Trouin n’avait, pour s’indiquer l'heure en 1705, qu’un sablier! Le sablier était très supérieur à la montre ! Au temps où Harrison enleva le prix de 20000 livres — qui vaudrait aujourd’hui plus
- / seconde 19. Tl y eut toutefois une remarquable concordance clans les résultats obtenus en tenant compte séparément des marches en cours de route et de celles aux Observatoires avant et après les voyages. Ces résultats ne différaient que de 14 centièmes de seconde. Ce qui prouve que la dureté du voyage avait laissé les instruments presque insensibles, i bes chronomètres portaient la marque Arnold et Dent. ( Edward ,T. Dent devait, quelques années plus lard, participer j avec un brillant succès aux grandes campagnes e.hronomé- | triques russes organisées par Struvc. !
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- d’un million de nos francs — on trouvait difficile à réaliser une précision de 50 milles —; plus de 50 kilomètres — dans la détermination du point par une horloge marine. En 1918, en pleine guerre sous-marine, M. Ditisheim a pu déterminer la différence de longitude Neuchatel-New York à une seconde et demie près, en employant un lot de 9 chronomètres de bord. Cette erreur de i" 1/2 a fait l’objet d’une discussion très serrée de la part de M. Stroehle, astronome à l’Observatoire de Neuchâtel. L’action des chocs et des trépidations a pour effet de faire avancer certaines montres, retarder certaines autres, mais pour une pièce déterminée, elle s’exerce toujours, semble-t-il, dans le même sens.
- C’est maintenant l’action de ces chocs et de ces trépidations, dus aux divers modes de transport, qui va solliciter l’attention de nos chronométriers, en même temps que l’étude du rôle de la pression atmosphérique. M. Dhisheim s’est depuis pas mal de temps déjà attelé à cette dernière question sur laquelle il publia en 1904 une première brochure. Ici encore il y aura collaboration intime de l’atelier et du laboratoire.
- A propos de laboratoire, on me permettra peut-être de clore cet article en sollicitant l’appui de ceux qui peuvent s’intéresser pratiquement au progrès de l’horlogerie française, en faveur du Laboratoire de chronométrie annexé à la Faculté des Sciences de Besançon. Ce Laboratoire est, je crois, le premier du genre. Il a devancé celui de Neuchâtel, seulement en train de s’organiser. Mais les fabricants suisses font en ce moment un effort vigoureux en faveur de ce dernier. Us viennent de constituer pour aider a son développement un « Fonds Guillaume ». Nos fabricants français ne pourraient-ils suivre ce bel exemple? Ce serait pour eux de l’argent bien placé.
- Léopold Reverchon.
- lTidactour en chef de l’Horloger.
- LA CATALYSE (Suite)
- La préparation des catalyseurs. — Nous allons donner quelques renseignements sur la préparation des catalyseurs les plus courants et sur quelques réactions catalytiques intéressantes. Ace propos, nous ferons tout de suite une remarque importante : c’est que si, au laboratoire, on peut réaliser un grand nombre de réactions catalytiques, il n’en est plus de même industriellement : les difficultés se présentent, insolubles à ce moment, et empêchent toute exploitation. C’est ainsi que la méthode de Sabatier et Senderens, qui permet de préparer un nombre considérable de corps au laboratoire, n’a pu, malgré tous les efforts des chimistes, être appliquée industriellement que dans des castrés peu nombreux. Ce fait tient surtout à la difficulté de préparer des masses importantes de catalyseur remplissant les conditions convenables (et d’ailleurs inconnues) pour la
- bonne marche de la réaction, et aussi à l’action possible des poisons, action qui ne se fait pas sentir au laboratoire si on emploie une grosse quantité de catalyseur pour préparer quelques grammes du produit, mais qui dans l’exploitation commerciale peut rendre le procédé inapplicable.
- Le platine sous diverses formes (massif, amiante platinée, platine spongieux, noir de platine, platine colloïdal) est l’un des catalyseurs le plus fréquemment employés. Nous n’indiquerons que deux préparations : celle du noir de platine et celle du platine colloïdal, les deux variétés les plus actives.
- Pour préparer le noir de platine, Loew ajoute 70 cc. d’une solution à 40 pour 100 d’aldéhyde formique à une solution de chlorure de platine à 50 pour Î00. Au mélange refroidi on ajoute lentement 50 grammes de soude
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- 182 y LA CATALYSE
- dissoute dans 50 grammes d’eau. On laisse reposer 12h.. le métal précipité est mis sur un filtre et lavé à l’eau jusqu’à temps que le liquide s’écoulant du filtre soit noir foncé. On arrête le lavage à ce moment pendant plusieurs heures pour que le métal précipité prenne la consistance d’une masse poreuse molle. On reprend le lavage jusqu’à élimination des dernières traces de chlorure (qui sont, comme nous l’avons vu, très nuisibles à l’activité du catalyseur), on sèche au papier buvard et on place le catalyseur dans un dessiccateur sulfurique.
- Le platine et le palladium colloïdaux peuvent être préparés très simplement par la méthode de l’aal. La stabilité de ces colloïdes est obtenue par l’emploi d’acide lysalbique ou protalbique (extraits de l’albumine de l’œuf par chauffage à 100°, avec une solution de soude à 5 pour 100, pendant une heure). On traite une solution de lysalbate de sodium par le chlorure dé platine, en présence d’un léger excès d’hydrate d’hydrazine, Au bout de 5 heures environ la solution de platine colloïdal est formée. On sèche à 100 degrés après élimination des sels. Le colloïde se met très bien en suspension dans l’eau et, même à forte concentration peut être, chauffé quelque temps sans se coaguler.
- Le nickel est le catalyseur de choix pour les hydrogénations. On peut le préparer par calcination du nitrate, puis réduction de l’oxyde à 280” ; il estalors très robuste, de même que le nickel obtenu par réduction à 450° du carbonate basique du nickel, tandis que le nickel obtenu par précipitation d’une solution de nitrate, sous forme d’hydrate, lavé, séché, puis réduit à 250°, bien qu’étant très actif, est excessivement sensible à l’action des poisons.
- Le fer, catalyseur industriel, peut souvent être employé sous forme de poudre ou même de fils fins, sans autre précaution ; mais dans certains cas, comme la synthèse de l’ammoniaque, les traces d’impuretés, présentes même dans les fers les plus purs du commerce, sont suffisantes pour paralyser son activité. Le métal doit être obtenu par combustion du fer pur dans l’oxygène, puis réduction, par de l’hydrogène parfaitement purifié, de l’oxyde formé, à une température de 450° environ. A ce fer pur, on ajoute des « activants ».
- Pour la synthèse de l’ammoniaque, il semble qu’il faille que le catalyseur contienne un premier élément capable de fixer énergiquement l’azote, et un second composant, ayant la même propriété vis-à-vis de l’hydrogène. On peut par exemple préparer un catalyseur de la façon suivante : on chauffe du molybdate d’ammoniaque de façon à le décomposer partiellement ; les grains poreux ainsi obtenus sont traités par une solution concentrée de nitrate de palladium (avec 2 pour 100 de nitrate d’uranium), en employant 20 pour 100 en poids du sel correspondant au poids de molybdate d’ammonium, le mélange est calciné jusqu’à décomposition du nitrate et réduit par l’hydrogène.
- Tous ces catalyseurs, insistons encore sur ce point qui constitue une difficulté industrielle parfois insurmontable, sont excessivement sensibles à l’action des poisons. C’est ainsi, pour ne citer qu’un exemple, que dans la synthèse de l’ammoniaque, 0,01 pour 100 de soufre dans le fer supprime son activité, un millionième de soufre dans Je mélange gazeux a la même action et l’hydrogène obtenu électrolytiquement doit.èlre encore spécialement purifié.
- Applications industrielles de la catalyse. — Quoi qu’il en soit, que le catalyseur ait pu être préparé assez robuste pour résister à ses poisons, qu’un « activant »
- approprié lui ait été adjoint, ou que la technique de la purification des gaz ait été suffisamment perfectionnée, un grand nombre de réactions catalytiques sont maintenant exploitées industriellement. Elles concernent, et le fait est assez curieux à signaler, des fabrications d’une importance telle, comme tonnage traité, qu’il semblerait que les conditions de pureté et de régularité des produits initiaux doivent être extrêmement difficiles à réaliser: acide sulfurique par le procédé de contact ; ammoniaque par les procédés Haber ou Claude, acide nitrique parle procédé Ostxvald; chlore par le procédé Deacon (catalyseur : ch1 orure cuivrique); acide chlorhydrique par le procédé Ha' greaves Robinson (catalyseur : oxyde de fer ou de cuivre/.
- Ces préparalions son' ou classiques, ou ont été l’objet d’études parues ici même, aussi nous n’v reviendrons pas, et nous signalerons seulement quelques applications de la catalyse, peut-être moins connues.
- Signalons d’abord les phénomènes d’hydrogénation, c’est-à-dire les réductions qui s’opèrent, suivant la méthode générale de Sabatier et Senderens.
- En traitant le gaz à l’eau par le nickel réduit vers 500 degrés en présence de vapeur d’eau, on obtient la pioduction de méthane, d’hydrogène et l’oxyde de carbone toxique a disparu.
- La réaction peut être représentée par :
- 5 (CO + H2) -f ll20 = 2 CH4 + 2 Il ’ + 5 CO2
- En faisant passer ce même mélange sur de la chaux à 850°, Vignon a obtenu des résultats analogues. Les réductions de dérivés nitrés qui, en chimie organique, sont si fréquentes, sont facilitées par l’emploi du cuivre comme catalyseur. C’est ainsi qu’à 250°, on peut transformer, avec un rendement de 98 pour 100, la nilroben-zine en aniline.
- Ces réactions sont effectuées à température assez haute, on peut en citer d’autres, qui s’accomplissent vers 60, 80°, comme la très importante réduction de l’indigoline (ou indigo bleu) en indigo blanc en présence du nickel réduit.
- Enfin, signalons l’hydrogénation des huiles liquides pour les transformer en graisses solides, préparation qui a pris une importance industrielle considérable. Les graisses solides sont constituées par des'mélanges de tripalmitine, ti istéarine, glycosides des acides saturés palmitique et stéarique, tandis que les huiles liquides sont à basedetrioléine, glycoside de l’acide oléique non saturé. Théoriquement, la transformation de l’acide oléique liquide en. acide stéarique solide est très simple : il suffit d’ajouter à sa molécule 1 atome d’hydrogène ; de même, la transformation des glycosides correspondantes demande l’addition deô atomes d’hydrogène. Cette simplicité a incité les chimistes à chercher des méthodes permettant de transformer, en produits marchands de grande valeur, des produits bon marché et d’un emploi très limité, comme les huiles de poissons, l’huile de phoque, etc.; par exemple, si on peut enlever à l’huile de poisson son odeur et son goût, elle devient utilisable pour la consommation et pour la fabrication des savons.
- On peut arriver à ce résultat en traitant l’huile par l’hydrogène en présence de nickel réduit. Le nombre de brevets pris, concernant cette opération, depuis une vingtaine d’années, montre que la question n’est pas si simple que Ton pourrait le penser, et, en particulier, le catalyseur primitif s’est révélé trop sensible aux poisons (chlore, dérivés sulfurés provenant des protéines). Yoici quelques-uns des corps proposés pour le remplacer : sels de cobalt, cuivre, fer (formiates,
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- LA CATALYSE : vv:::.|83
- acétates, lactates), savons de métaux lourds, chlorures de platine et de palladium mélangés de carbonate de soude, sels de métaux de la mine du platine, colloïdes inorganiques, etc.
- Les mêmes métaux qui catalysent la combinaison de l’hydrogène avec certains corps, peuvent aussi, dans des conditions de température différente provoquer la réaction inverse : la deshydrogénation. C’est ainsi que le méthane,chauffé vers 390° en présence du nickel réduit, donne du carbone ; l’acétylène est décomposé en carbone et l’hydrogène par le noir de platine à 150°.
- A ce groupe de réaction se rattache le « cracking » des pétroles qui a pris, dans ces dernières années, une importance industrielle considérable. Yoici en quoi consiste cette opération : Lorsque l’on traite par la chaleur le pétrole brut, on peut ranger les produits obtenus en 4 groupes : les gaz, les produits éclairants, les hydrocarbures aromatiques, et les combustibles liquides pour moteur à combustion interne. La proportion de ces divers corps dépend essentiellement de la température et de la pression à laquelle le traitement, le « cracking », a été effectué. On a trouvé que vers 500 degrés la tendance est à l’obtention d’un mélange de paraffines et d’oléfmes, tandis que vers 700 degrés ce sont les carbures aromatiques qui se forment.
- L’influence des catalyseurs sur cette réaction a été étudiée par de nombreux chercheurs, et il est impossible même d’énumérer les divers produits proposés. Signalons simplement que Sabatier, en 1908, en faisant passer des vapeurs d’huiles lourdes sur des métaux finement divisés portés au rouge sombre, puis hydrogénant les produits obtenus par le nickel en poudre à une température de 150 à 500 degrés, obtint une essence légère, bouillant au-dessous de 150°.
- De même, en traitant les huiles minérales ou résiduaires à 400-650° avec de la chaux renfermant du charbon, on obtiendrait des essences légères.
- Les catalyseurs proposés sont excessivement nombreux et à peu près les mêmes que ceux déjà énumérés précédemment ; cependant, le chlorure d’aluminium employé dans de nombreux procédés semble avoir une action particulièrement favorable.
- Le phénomène d’oxydation est aussi catalysé pour un grand nombre de corps. Nous ne donnerons que quelques exemples. En chauffant un mélange de méthane et d’air à 150-220 degrés, en présence d’un métal, on obtient directement la formaldéhyde.L’anthracène en milieu alcalin chauffé avec de l’oxygène sous pression vers 150°, en présence d’oxyde de cuivre par exemple, donne l’anthra-quinone.
- Les huiles dites siccatives, employées dans la fabrication des vernis et couleurs s’oxydent lorsqu’elles sont exposées à l’air, et sèchent. Pour activer le phénomène, on ajoute des oxydes de plomb, de manganèse, de nickel etc., qui agissent comme catalyseur pour la réaction d’oxydation.
- On sait, dans les laboratoires, que l’acide sulfurique chauffé à l’ébullition peut se comporter comme un agent d’oxydation, surtout si on catalyse son action par addition de sels de cuivre ou de mercure (citons comme exemple, la méthode de Kjeldahl pour le dosage de l’azote). Le même phénomène se reproduit avec l’acide nitrique. C’est ainsi que la préparation de l’acide oxalique à partir du sucre de canne est rendue possible par addition, à l’acide nitrique, de 0,1 pour 100 de vanadate d’ammonium.
- Les réactions d’hydrolyse, d’hydratation sont suscep-
- tibles, dans un grand nombre de cas, d’être catalysées. Il en est de même des polymérisations dont l’une des plus importantes est celle de l’isoprène qui conduit au caoutchouc artificiel.
- Le sodium et le potassium sont des agents catalytiques particulièrement actifs dans celte réaction, ainsi, que l’ont montré Matthewet Harris vers 1910. D’autres corps ont été proposés depuis, c’est ainsi que l’isoprène chauffé à 150° avec de l’anhydride acétique donne un produit ayant les propriétés du caoutchouc.
- Au môme groupe de réactions se rattachent les réactions dites de condensation, pour lesquelles l’acide chlorhydrique, le chlorure d’aluminium, la soude et les autres bases fortes agissent comme catalyseurs. Citons simplement : la condensation des alcools et des amines aromatiques, da condensation du citrate et de l’acétone en présence de baryte, premier stade de la fabrication de l’ionone, etc.
- Les sulfonations, les nitrations, la préparation des aldéhydes et des cétones, etc., opérations fondamentales de chimie organique, nécessitent, presque toutes, l’intervention d’un catalyseur,
- Signalons encore la catalyse de la vulcanisation du caoutchouc, découverte toute récente, puisque les premiers brevets datent de 1913. Ils ont trait à l’emploi de la pipéridine, de la benzylamine, des carbnmides, de l’amidoguahidine. Plus tard, on reconnut que le paranitrosodiméthylaniline est peut-être le catalyseur le plus actif, puisqu’il réduit à 20 minutes la durée de vulcanisation qui, sans catalyseur, demande une heure. Le glycérol qui dissout environ 25 pour 100 de potasse et un peu de sodium, ajouté à la dose de 1 à 2 pour 100, a de même été proposé récemment parTwiss (1910).
- Les enzymes. — Jusqu’à présent, nous n’avons parlé que de catalyseurs chimiques ; un certain nombre de réactions très importantes sont catalysées par des corps de nature particulière appelés enzymes (préparation de l’alcool éthylique, du maltose à partir de l’amidon, de l’acide acétique à partir de l’alcool, etc.).
- Les enzymes sont des substances catalytiques produites par des organismes vivants, et leur action est très analogue à celle des catalyseurs inorganiques, le platine colloïdal en particulier. Les enzymes sont d’ailleurs elles-mêmes des colloïdes, et leur action est spécifique,une enzyme donnée ne catalysant qu’une réaction donnée. Comme les catalyseurs ordinaires, les enzymes sont très sensibles à l’action des poisons (acide cyanhydrique, hydrogène sulfuré, chlorure de mercure, etc.) et admettent également des « accélérants ».
- Il existe cependant des différences dont la plus importante est sans doute la sensibilité des enzymes à la chaleur. Pour chaque enzyme, il existe une température optima, voisine de 40° en général, pour laquelle son activité est maxima. De plus, l’enzyme perd son pouvoir lorsqu’une certaine quantité de substance a été transformée et, souvent, elle disparaît au cours de la réaction.
- Pour terminer, nous signalerons que la catalyse doit jouer également un rôle important dans la combustion de surface et l'incandescence par les manchons de terres rares.
- On sait que la tborine pure n’est pas lumineuse lorsqu’elle est chauffée seule à température peu élevée, mais que l’addition de petites quantités d’oxydes métalliques, particulièrement de cérite, lui confère un pouvoir lumineux considérable. On ne sait pas d’ailleurs par quel mécanisme.
- Dans la combustion de surface, particulièrement étudiée par Bone, on a constaté que, dans le cas de la
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- combustion de l’hydrogène et de l’oxyde de carbone, toutes les surfaces accélèrent, bien qu’à des degrés différents, la combustion gazeuse. Celle-ci se produit dans les couches en contact immédiat avec la surface incandescente qui s'électrise. Quelle que soit l’explication du phénomène, il n’y a aucun doute que l’action de la surface incandescente sur la combustion du mélange gazeux ne soit de nature catalytique.
- Malgré la brièveté de cet exposé, le lecteur a pu se
- rendre compte de notre ignorance à peu près complète sur la catalyse et les catalyseurs, et en même temps de l’importance du rôle joué par ce phénomène dans la chimie théorique et appliquée. Insoupçonné pendant longtemps, on tend actuellement à faire sans cesse appel à lui pour réaliser les combinaisons chimiques les plus variées, et gagner un peu de ce temps dont l’économie semble être la condition même du progrès.
- 11. Vigneron.
- L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA VARIATION CHEZ LES INSECTES
- Parcourons le Bulletin de la Société entomolo-çjique de France ou de toute autre Société s’occu-
- Fig. i.
- Formes saisonnières de Vanessa prorsa-levana.
- chose en entomologie : une tache un peu plus étendue que d’ordinaire ou un poil de plus sur le corps d’un insecte suffit pour qu’ils élèvent ce dernier au rang d’une nova species.
- Nous retiendrons seulement de leurs tentatives que les insectes — comme d’ailleurs la plupart des animaux — sont essentiellement variables et ne se maintiennent que rarement dans les cadres trop étroits de la systématique. Voici des Zygènes, papillons de nuit rouge sang. Or il n’est point rare de trouver quelques individus aux ailes saumonées, plus claires que d’habitude. Les cas d’albinisme ou éclaircissement des couleurs et de mélanisme ont une extrême fréquence chez les insectes. La cause en est le plus souvent inconnue, ce que les gens traduisent par cette expression bonne à tout faire et tellement vague qu’elle n’a plus aucun sens : le hasard.
- Pourtant, lorsqu’il s’agit du criquet (OEdipodci cærulescens) à ailes bleues, assez commun aux environs de Paris, et qu’un auteur vient à signaler
- pant des insectes et nous serons frappés de l’abondance des notes intitulées : Description d’espèces nouvelles, description d’une nouvelle variété, diagnose d’une nouvelle forme géographique de tel ou tel insecte, etc... Une trentaine d’espèces nouvelles sont ainsi créées chaque année, rien que pour la faune française, par les auteurs du Bulletin dont nous parlions il n’y. a qu’un instant. On peut s’étonner tout d’abord que tant d’animaux nouveaux soient découverts à notre époque, après avoir échappé aux regards — combien cependant perspicaces — de tous les entomologistes des siècles passés. Il est ensuite permis de discuter la valeur réelle des soi-disant espèces et variétés que nos amateurs de collections entomologiques se plaisent à baptiser de nouveaux noms. Ne confondraient-ils pas en maintes circonstances ce qui n’est qu’une aberration purement individuelle de caractères avec une apparition de caractères spécifiques nouveaux ? Que penseraient-ils, ces naturalistes, de l’un d’entre eux qui prétendrait faire de chaque homme, pris individuellement, le type d’une espèce particulière ; suivant qu’il serait brun ou blond, à nez aquilin ou retroussé ? Cependant ils ne font souvent pas autre
- i
- Fig. 2. — Arctia caja {en haut) et individu provenant d'une chrysalide soumise à un froid intermittent de 8° C.
- D’après Fischer.
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- la capture de deux ou trois exemplaires à ailes jaunes ressemblant au criquet algérien (OEclipoda sulfarescens), il est déjà permis de supposer qu’une cause naturelle, le climat, intervient dans le changement de couleur.
- Dans une forêt du Brésil, un voyageur naturaliste a découvert une région nettement circonscrite où tous les insectes (mouches, papillons, punaises des bois) sont rouges et une autre où ils sont bleus. A Ceylan, presque tous les insectes sont verts. 11 semble ici encore que l’alimentation, ou la température, ou la lumière interviennent pour uniformiser la teinte générale de tous les insectes soumis aux mêmes conditions de vie.
- On pourrait multiplier indéfiniment les exemples de cette sorte. Un seul nous retiendra encore ; celui des Notonectes étudiés par Delcourt en 1909. Les Notonectes sont des punaises d’eau habitant les mares et les parties des ruisseaux où le courant se Irouve ralenti par des herbes. De l’examen de 50000 individus pêchés en différents points de la France, Delcourt conclut que les espèces Notonecta glauca, marmorea et furcala sont reliées entre elles par tous les intermédiaires possibles dans les régions méridionales. Les taches des ailes de N. glauca s’atténuent progressivement jusqu’à disparaître dans N. furcata. Au contraire, à Paris et dans le Nord de la France, N. furcata d’une part et N. glauca elgnarmorea de l’autre constituent deux groupes morphologiquement et physiologiquement bien tranchés. Il est manifeste, dans cet exemple, que les conditions de vie sont un puissant facteur de variation pour les animaux, puisque quelques degrés de latitude suffisent à troubler les affinités de trois espèces de Notonectes.
- Ainsi l’observation pure et simple, qui consiste à regarder les êtres de la nature et à noter scrupuleusement leurs caractères communs et leurs différences, suffit à faire surgir dans notre esprit l’hypothèse que. nous allons maintenant énoncer : les êtres vivants sont variables sous l’influence des dil-
- . Fig. 4.
- Ecailles des taches noires des ailes de Vanessa urticæ a, forme normale ; b, forme albinisante.
- Fig. 3. — Formes albinisanles et mélanisantes de Vanessa urticæ produites par la même élévation de température (40-450 C.).
- D’après Pictet.
- férents facteurs (température, humidité, lumière, alimentation, etc.) du milieu dans lequel ils vivent. C’est en somme le grand principe lamarckien dont une élude sur les plantes alpine* j1) nous a déjà montré la vérification expérimentale.
- Si la première méthode de toute science naturelle est l’observation, dans l’ordre d’utilisation au cours des recherches scientifiques, la seconde est l’expérience. L’observation suggère des hypothèses que l’expérience a pour but de vérifier. L’expérience vient donc après l’observation dont elle est en quelque sorte la contre-partie. Nous le ferons bien voir par toute la matière de cet article qui est justement l’étude expérimentale de la variation
- 1. Voir La Nature, n° du 4 décembre 1920.
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- chez'les insectes. Nous essaierons de juger si l’hypothèse de Faction du milieu sur les êtres vivants est vraie ou fausse, à conserver ou à rejeter.
- Le grand nombre des expériences relatives aux insectes exige qu’on les répartisse en plusieurs catégories. Il est naturel de songer pour cela à une division en expériences de température, d’humidité, de lumière, d’alimentation, etc., suivant le facteur du milieu dont on étudie Faction particulière sur lés insectes.
- I. Expériences de température. — U n’est point rare de voir voltiger en été, dans les parties humides de nos bois, un papillon aux ailes noires ou brunes foncées, avec une rangée oblique de taches blanches. C’est une Vanesse, la Vanessa prorsa des entomologistes. Ses œufs pondus à la fin de l’été, puis ses chenilles et ses chrysalides, après avoir subi toutes les rigueurs de la mauvaise saison, donnent naissance au printemps suivant, non point à des F. prorsa comme on pourrait s’y attendre, mais à d’autres Yanesses connues depuis longtemps sous le nom de F. levana.
- Celles-ci ont des ailes claires à taches noires.
- Leurs œufs évoluent très rapidement, en l’espace de quelques semaines, avec retour à la coloration de F. prorsa. Ainsi alternent régulièrement une génération de printemps aux ailes claires et une génération estivale aux ailes foncées.
- Dès 4850, le naturaliste Duponchel réalisa des élevages de ces papillons que nous appellerons désormais Vanessa prorsa-levana. Weissmann, professeur à l’Université de Fribourg (duché de Bade), reprit ultérieurement ces élevages d’un point de vue expérimental.
- Des chrysalides de la génération levana se transforment normalement en V. prorsa. Mais soumises au froid, dans une glacière, elles produisent des levana ; autrement dit il n’y a plus alternance de générations. Inversement, des chrysalides issues de la génération prorsa et maintenues en couveuses à une température élevée (15 à 40 degrés centigrades) donnent finalement, au lieu de levana, des papillons d’une nouvelle sorte (Vanessa porinia) à grandes taches noires sur les ailes et intermédiaires aux deux autres formes. Fait remarquable, les F. porirna se rencontrent quelquefois en automne à l’état de nature, quand des conditions atmosphériques particulièrement favorables ont fait évoluer rapidement les larves de la génération prorsa. La figure 1 représente schématiquement les rapports de descendance entre les trois formes.
- Sans quitter les Yanesses qui ont toujours attiré l’attention du public grâce à leurs brillantes cou-
- leurs et à l’élégance de leurs ailes, il nous est possible de relater des expériences de température effectuées de 4 886 à 4900 par Standfuss. Des chrysalides de Vanessa urticæ, ou Petite tortue, sont élevées pendant un temps plus ou moins considérable dans une étuve à 40 degrés ou dans une glacière. Sous l’influence de la chaleur apparaissent des papillons aux teintes plus foncées que d’habitude et rappelant une variété ichnusa de Corse et de Sardaigne, où le climat est chaud. Le froid produit au contraire la variété polaris, de Scandinavie, à teintes claires.
- D’autres expériences de Standfuss consistent à soumettre des chrysalides de F. urticæ à des « coups » de froid ou de chaleur, c’est-à-dire à des températures très basses (— 48° C.) ou très élevées (45° C.) pendant un petit nombre d’heures chaque jour. Les variations produites dans la couleur des Vanesses sont très prononcées, mais ne peuvent être pré\ues à Favance comme dans le cas précédent. Filles sont irrégulières et se produisent, dirait-on, au hasard. En réalité, le déterminisme des changements de coloration par l’effet des coups de froid .(gelée) ou des coups de chaud est trop complexe pour nous apparaître clairement dans l’état actuel de nos connaissances.
- L’intérêt des Vanesses de l’ortie a été pour Standfuss que ces papillons se prêtent à des études sur l’hérédité des caractères acquis. Que faut-il entendre par ces mots ? Un caractère nouveau apparaît chez un insecte par suite d’un changement dans ses conditions d’existence. Dans quelle mesure ce caractère acquis peut-il se transmettre de génération en génération par l’intermédiaire des éléments reproducteurs (œufs) ?
- Standfuss choisit des mâles et des femelles rendus anormaux par la gelée. 2 000 chenilles sont obtenues des accouplements de 8 femelles et de 50 mâles. Mais différentes maladies, presque inévitables dans les élevages en grand de lépidoptères, déciment le troupeau. 500 chenilles seulement parviennent à se transformer en chrysalides et 200 papillons sont finalement obtenus. Or, sur ce nombre, 196 sont normaux et 4 (tous des mâles) sont anormaux dans le sens du type des parents. L’expérience est donc loin d’être en faveur d’une hérédité des caractères acquis.
- Un autre entomologiste de Zurich, Fischer, a utilisé comme matériel expérimental, au lieu de Yanesses, un papillon nocturne du plus beau lustre, rouge à larges taches noires, connu des collectionneurs sous le nom d'Arctia caja. Les expériences
- Fig. 5. —Vanessa antiopa (nu centre) et individus mèlanisants produits par abaissement (-) ou élévation (+) de température.
- D’après Fischer.
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- de 1 899 peuvent être résumées de la manière suivante. 135 chenilles sont élevées en captivité. 102 passant à l’état de chrysalides et sont réparties en deux lots, dont l’un (54 chrysalides) est maintenu à la température ordinaire et l’autre (48) est soumis à un froid intermittent de huit degrés au-dessous de zéro. Tandis que tous les papillons issus du premier lot ont une coloration normale, 4l sur 48 du second lot offrent un élargissement considérable des taches noires de leurs ailes (fig. 2).
- Expérience complémentaire d’hérédité : des Arctia caja mâles et femelles, choisis parmi les plus mélaniques, sont accouplés et pondent des œufs dont on assure le développement dans des cages à la température ambiante. Tous les papillons obtenus, sauf quelques-uns, sont normaux, ce qui est une preuve nouvelle de la non-hérédité des carac-
- changements de coloration ne se produisent que sur un petit nombre de Yanesses. La moitié environ des chrysalides ne sont aucunement influencées par la haute température. Ajoutons que l’examen microscopique révèle que la surcoloration et la décoloration des ailes ont pour cause une plus grande abondance du pigment ordinaire ou une moins grande abondance de ce même pigment. Le mélanisme, par exemple, est dû au fait que la matière colorante normale se produit en plus grande quantité. La diminution de taille (fig. 4) des écailles chargées de pigment est une cause surnuméraire de l’albinisme.
- Lne des figures (fig. 6) illustrant cet article représente des Lasiocampa q-uercus mélanisants (brun chocolat intense) obtenus par élévation aussi bien que par abaissement de température. Cela
- Fig. 6.
- Formes mèlanisantes de Lasiocampa quercus produite par abaissement{—) ou élévation (-f) de température.
- D après Pictet.
- tères acquis— au moins dans les conditions de l'expérience.
- Dans l’ordre chronologique doivent être citées après les expériences de Fischer, celles du genevois Pictet. Elles constituent une vaste étude (*) portant sur plusieurs espèces de papillons qui furent soumises à l’influence d’une élévation ou d’un abaissement de température. Les expériences de Pictet, confrontées avec celles de ses prédécesseurs, vont nous permettre d’énoncer quelques lois générales sur la variation des insectes.
- De 1904 à 1911, plusieurs milliers de chrysalides de Vanessa urlicæ capturées aux environs de Genève servent à des expériences de température élevée. Chaque lot est soumis pendant un nombre d’heures déterminé à une chaleur de 40 à 45 degrés. Les phénomènes observés sont tout d’abord l’apparition de formes albinisantes et de formes mèlanisantes (fig. 3). Les variétés ichnusa et polar ris, obtenues dans les expériences de Standfuss par des actions contraires de chaud et de froid, sont ici réalisées toutes deux par la chaleur. En outre les
- 1. A. Pictet, Mém. Soc. Phys, et Hist. nat., Genève, 1912, t. 37.
- complète les observations relative$ à la Vanesse de l’ortie et constituera la matière de la quatrième loi dont nous parlerons dans un instant.
- Le moment est venu, en effet, d’énoncer quelques conclusions sur les expériences de température :
- 1° Des variations de température agissant sur les chrysalides de Vanesses ont permis à Weissmann, à Standfuss et à Pictet de réaliser artificiellement des races géographiques (variétés ichnusa et pola-ris de V. urticæ) et des formes saisonnières ( Vanessa prorsa, levana, porima). Il est donc probable que les mêmes facteurs climatériques agissent aussi à l’état de nature.
- 2° Toutes les Chrysalides ne sont pas également sensibles à la variation du milieu extérieur. Il y a peut-être un point critique, c’est-à-dire un moment précis de l’évolution nymphale où doit agir la température pour que des variations morphologiques en résultent.
- 3° Tous les changements de coloration obtenus dans les expériences de température se ramènent à des intensifications ou à des atténuations de couleur, autrement dit au mélanisme et à Yalbinisme: Il y a seulement élargissement ou rétrécissement de
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- 188 L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA
- Fig. 7.
- Formes extrêmes de Leptinotarsa decemlineata. D’après Tower.
- certaines taches sur les ailes ; jamais apparition de matière colorante nouvelle. Celte loi de la variation par mélanisme ou albinisme des parties fut émise pour la première fois par Oberlhur en 1895. Elle tend à diminuer l’importance que nous devons attribuer aux variations de couleur chez les insectes.
- ¥ Une même variation peut être produite par élévation ou par abaissement de température (fig. 5 et 6). Réciproquement deux variations opposées, une surcoloration et une décoloration, peuvent relever d'une même cause (fig. 5).
- Cette dernière loi nous conduit à parler des expériences de Tower (J) où elle se retrouve dans toute son intégrité. Tower, professeur à l’Eniversité de Chicago, a fait de 1895 à 1906 une immense enquête portant sur plus de 100000 exemplaires d’un coléoptère américain, la chrysomèle de la pomme de terre (Leptinotarsa decemlineata) et d’autres insectes du même genre. La coloration et la ponctuation des diverses parties du corps sont extrêmement variables (tig. 7) entre individus d’une même collection. Les causes de ces variations individuelles doivent être recherchées, d’après Tower, dans les variations du milieu extérieur ; c’est-à-dire de la température, de la lumière, de l’humidité et de l’alimentation qui ne sont pas les mêmes dans toutes les localités,, ni à toutes les saisons. Les espèces de Leptinotarsa qui ont la plus grande aire de répartition géographique sont aussi les plus variables, parce que leur habitat offre également le plus de conditions de vie différentes.
- Parmi les variations les plus intéressantes sont les tendances au noircissement ou mélanisme et à l’éclaircissement ou albinisme. Elles paraissent liées aux circonstances extérieures. Mais l’observation pure et simple ne peut donner de certitude à cet égard. Tower a donc entrepris un certain nombre d’expériences qui occupèrent dix années de sa vie scientifique. Des milliers de larves de Leptinotarsa decemlineata élevées en cages, à une température inférieure on su-
- t. W.-L. Tower. An investigation of évolution in cliryso-melid beetlcs (Leptinotarsa). Washington 1906.
- VARIATION CHEZ LES INSECTES ==
- périeure de plusieurs degrés à la température,ambiante, engendrent des insectes adultes plus ou moins modifiés. Or, quel que soit le sens de la variation de température (abaissement ou élévation), les résultats observés sont identiques, ce qu’expriment les graphiques de la figure 8. 11 y a toujours mélanisme quand le changement calorifique est faible et albinisme quand il est considérable.
- Quant aux expériences sur l’hérédité des caractères acquis, elles se montrent, de l’avis de Tower, absolument négatives. « Parmi les milliers de variations de couleur que j’ai produites, dit-il, dans mes expériences, aucune n’a jamais présenté la moindre indication de permanence dans les générations successives ou dans les croisements, et elles ne peuvent être sélectionnées, dès que vient à disparaître la cause qui les avait produites, » D’une manière générale, « c’est un fait sur l’importance duquel on ne peut se méprendre, que parmi des milliers de variations produites expérimentalement et relatées dans la littérature scientifique des cinquante dernières années, comme aussi dans les expériences décrites par moi, aucun cas d’hérédité certaine de telles variations n’a été décrit ».
- II. Expériences d’humidité. — Nous pouvons aborder l’exposé de ces expériences, comme nous avons fait pour celles de température, en décrivant le dimorphisme saisonnier d’un papillon. Le naturaliste et colon anglais Marshall a signalé, en effet, l’existence au Transwaal de deux formes octavia et sesamus d’un même papillon du genre Pi ecis qui doit être nommé en conséquence P. ociavia-sesa-mus. La forme octavia a des ailes saumonées ornées de taches noires ; elle fréquente pendant la saison humide, qui correspond chronologiquement à notre hiver, les lieux élevés et dépourvus d’arbres.
- La forme sesamus, au contraire, a des ailes rouges à taches bleues et apparaît en grande abondance pendant la saison sèche, dans les bois et les forêts ou au voisinage des habitations humaines. Par conséquent, différences de coloration et de mœurs
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- Fig. 8. — Graphique montrant le parallélisme des changements de coloration par abaissement [trait pointillé) et par élévation [trait plein) de température chez Leptinotarsa decemlineata.
- • D’après Tower.
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- entre les deux formes. D’ailleurs, elles sont bien parentes l’une de l’autre, puisque les œufs de P. octcivia donnent naissance à des P. sesamus et vice versa.
- Marshall n’a pas re’alisé sur les Précis d’expériences ayant pour but de préciser les données de l’observation. Mais d’autres auteurs, sur un matériel différent (Melanitis leda, etc.), ont pu produire à volonté les formes de saison sèche et de saison humide, en élevant des chrysalides dans une atmosphère desséchée ou saturée de vapeur d’eau.
- 11 semble que. dans notre pays, le Papillon nacré {Argynnis paphia) présente une variété mélanique dans les régions boisées et humides. Smith, d’autre part, rapporte qu’en Nouvelle-Zélande, à la suite d’une sécheresse prolongée, seraient apparues des variétés albinos de certains papillons. Est-ce à dire
- que l’humidité engendre toujours le mélanisme et que la sécheresse détermine constamment l’albinisme?
- Telle n’est point la conclusion d’expériences de Tower effectuées sur la chrysomèlc de la pomme de terre. Augmentations et diminutions de l’état hygrométrique produisent exactement les mêmes variations; d’abord du mélanisme, puis de l’albinisme, comme dans les expériences de température (lig. 8).
- C’est la quatrième des lois précédentes. Mais nous devons aussi ajouter une cinquième loi de la plus haute importance.
- 5° Un même changement de coloration peut être produit aussi bien par variation d'humidité que de température, dans un sens ou dans un autre. Autrement dit, il n’y a pas spécificité d’action des différents facteurs du milieu.
- (.A suivre.) Léon Behtix,
- Agrégé de l’Université.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de janvier 1921.
- Réactions de l'oxyde de carbone sur les oaydes de fer. —t)n doit <V Moissan d’avoir montré qu’il se produit successivement Fe304, Fe 0, enfin Fe, lorsque CO réduit l’oxyde ferrique. Les deux dernières réactions’ sont limitées par l’oxydation du fer et de l’oxyde ferreux due à l’anhydride carbonique. M. Georges Chaudron a repris ces expériences en utilisant un dispositif qui permet l’emploi de la méthode interférentielle pour l’analyse du mélange gazeux. Les trois phases solides coexistent en équilibre à 580 degrés, et à température inférieure l’oxyde ferreux donne lieu à un mélange de fer et d’oxyde magnétique. Cette dernière transformation est réversible.
- Décomposition des acicles chloracétiques. — Par catalyse, M. Sanderens a montré que les acides orga-
- niques donnent naissance à une cétone, avec dégagement de gaz carbonique. Il s’est proposé d’examiner la décomposition des acides halogénés, par exemple CIDCl.COOH, pour voir s’il se produit, la dichloracétone symétrique, par action de trois catalyseurs différents : la thorine, le kaolin et le noir animal. Avec l’acide mono-chloracé-tique, la thorine fournit un mélange de HCl, de CO2 et de CO et un dépôt de carbone; la décomposition se fait suivant le même processus avecles deux autres agents, mais dans le cas de l’acide trihalogéné, alors que la thorine et le kaolin le décomposent en produits complexes, le noir animal le transforme en chloroforme avec un rendement de 85 pour 100, le reste étant un mélange de C2Cl4 et de C2 Cl0 avec un peu d’acide chlorhydrique dissous.
- Paul B.
- LE DÉVELOPPEMENT MARITIME DE LA BELGIQUE
- Dans le remarquable effort assumé par la Belgique dès la fin des hostilités, en vue de reconstituer le pays dévasté et de prendre place parmi les nations jouissant de quelque autorité en matière économique, il en est un qui doit particulièrement intéresser parce qu’il prend sa raison d’être dans une extension maritime qui ne laisse jamais indifférents les pays voisins et tout particulièrement la France.
- La Belgique, dans le domaine maritime comme dans les autres, veut innover et étendre son action. Ce n’est point là exagération d’un esprit prompt aux laciles enthousiasmes. Nullement.
- La guerre et la part qu’y a prise la nation belge tout entière ont modifié sensiblement les contingences de la vie économique nationale, à la faveur d une sorte de consécration que la Belgique doit au rôle glorieux qu’elle voulut tenir, malgré les plus dures adversités. '
- Mais il y a mieux et plus prosaïque. La Belgique se reconstitue sans rien oublier des règles qu’elle a toujours adoptées en matière industrielle et commerciale. Elle était libre échangiste avant la guerre. Elle l’est plus que jamais parce que, si sa production doit augmenter, c’est aux fins d’étendre son rayonnement en dehors des frontières, le minime territoire belge étant de plus en plus.insuffisant à l’ulilisalion de sa production et sa colonie africaine n’absorbant qu’une faible partie de ses fabrications.
- C’est la raison pour laquelle la Belgique souhaite de devenir, sinon une grande nation maritime, tout au moins une nation possédant dans son réseau fluvial, ses ports et sa flotte, assez d’éléments pour favoriser l’essor outre-mer de son industrie et de son commerce.
- Comme on le faisait remarquer récemment avec
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- LE DEVELOPPEMENT MARITIME DE LA BELGIQUE
- 1P0
- quelque raison, les paroles que Guillaume adressait un jour au peuple allemand ne sont point, chose rare, des incohérences :
- « L’avenir de l’Allemagne est sur la mer », disait-il. A coup sur, en tenant ce langage, il visait la destruction de la puissance maritime anglaise et la conquête de la suprématie. Mais parallèlement il suscitait, dans la marine marchande, un essor incomparable. D’un bout à l’autre de l’Allemagne, on était convaincu de cette vérité : que son avenir était sur l’eau, et dans cet enthousiasme se trouve l’explication des progrès rapides et constants de la marine germanique, tant militaire que marchande ainsi d’ailleurs que dans le développement et l’organisation des ports.
- Ce qui était vrai pour l’Allemagne l’est encore plus pour la Belgique dont la situation géographique est., au point de vue maritime, meilleure, plus rationnelle économiquement et politiquement parlant, que celle de l’Allemagne. Le pays peut devenir la clef du mouvement maritime continental débouchant sur la mer du Nord. Il n’a à craindre ni Rotterdam, ni Brême, ni Hambourg. Mais tout dépend d’un programme conçu avec intelligence s’établissant comme un dogme à la base de la politique maritime et on sait qu’une campagne est entreprise en vue de libérer l’Escaut de la servitude imposée par la Hollande au passage vers Anvers, la grande métropole commerciale belge.
- Ce n’est là qu’un facteur du problème. A celui-ci viennent s’ajouter d’autres éléments non moins intéressants, relatifs au réseau des canaux et dés fleuves et aux autres ports du pays.
- Du réseau fluvial, nous ne dirons rien aujourd’hui. Nous bornerons notre exposé à la question des ports côtiers, parce qu’elle est la plus importante et parce qu’elle intéresse plus particulièrement les autres pays.
- La politique qui semble devoir dominer à présent en Belgique est celle des trois bases : Anvers, Zeebrugge et Ostende. L’avenir du port de Gand, s’il n’est pas à négliger, n’a pas l’intérêt mondial des autres. Quoi qu’on fasse, il faut renoncer à considérer Terneuzen comme l’avant-port d’un accès aisé, sa situation en territoire hollandais créant des obligations plutôt difficiles.
- C’est naturellement au port d’Anvers que les prévisions de la politique maritime belge accordent les plus généreuses et les plus immédiates sympathies. Il ne faut pas s’en étonner.
- Depuis l’armistice,le mouvement duportd’Anvers, malgré la rivalité de Rotterdam, manifestement encouragée par l’Allemagne, n’a fait que progresser.
- Et voici à ce propos des renseignements tout à fait récents et qui sont particulièrement caractéristiques. Durant 1920, il est entré dans le port d’Anvers un total de 7660 navires, jaugeant ensemble 10 762 067 tonnes. Parmi ceux-ci l’on compte 756 voiliers représentant 266 895 tonnes; 6910 steamers jaugeant ensemble 10 495 172 tonnes. Le
- tonnage global de cette année représente un peu plus du double de celui de 1919, qui était de 5 500 876 tonnes, parmi lesquelles le tonnage de 1012 voiliers entrait pour 228 989 tonnes, et celui de 5808 steamers pour 5 071 887 tonnes, soit en tout 4820 unités.
- Le chiffre réalisé en 1920 reste supérieur à tous ceux obtenus avant 1906, lorsque pour la première fois le mouvement du port eut atteint les 10 millions de tonnes.
- Il est notablement inférieur au mouvement de 1915 qui battait le record avec 14146 819 tonnes. De plus, durant 1920, il est entré en cale sèche 261 navires contre 205 en 1919 et 558 rn 1915. Bref le chiffre de 1920 se rapproche le plus des coefficients de la période la plus prospère de l’avant-guerie.
- Tels sont les renseignements que nous retirons des statistiques officielles que viennent de communiquer les autorités anversoises.
- On voit que se justifient les sacrifices que l’État belge et la ville d’Anvers, soutenus par les associations economiques, veulent s’imposer. Car on constate que les inconvénients, rencontrés avant la guerre et même il y a quinze ans déjà, s’opposent à l’essor du port anversois. Et si les lignes de navigation étrangères ne rencontrent pas à Anvers les facilités qu’elles trouvent ailleurs, l’avenir du port de la métropole belge est fort incertain.
- H y a, en effet, des situations graves. Les bassins du Nord du port sont desservis par une seule écluse d’accès au fleuve. Qu’un accident se produise et c’est une grande partie du port atteinte.
- Déjà, pour corriger les défauts des installations anversoises on a entrepris la construction de l’écluse de Ivruisschaus qui créera un second accès aux bassins du Nord. Cet énorme travail, qui coûtera des millions, sera terminé en 1924.
- De plus, d’autres importants travaux sont entrepris ou mis à l’étude : l’amélioration des quais, les redressements, sans compter la création d’un outillage beaucoup plus important et plus perfectionné que celui qui existe actuellement.
- Mais à l’avenir du port d’Anvers se rattachent deux autres questions : celle des canaux du Rhin et celle de Zeebrugge, avant-port d’Anvers. Il y a quelque temps le gouvernement belge a fait connaître dans un exposé très précis quelles sont ses directives et ses vœux au sujet du fameux canal qui doit relier Anvers, la métropole commerciale belge, au Rhin.
- La question intéresse tout particulièrement la France et c’est la raison pour laquelle nous croyons nécessaire de signaler la solution proposée en Belgique.
- On sait que le traité de Versailles a accordé à la Belgique, vis-à-vis de l’Allemagne, le droit d’établir un canal allant du Rhin vers la hauteur du lluhrort à la Meuse et à l’Escaut. Gette clause doit permettre à la Belgique d’alimenter son port par un trafic approprié et de relier l’Europe centrale, l’hinterland
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- du Rhin et les centres industriels rhéno-vvestphaliens, au port d’Anvers. On voit l’importance de cette clause. Il s’agit, en effet, de favoriser Anvers, de fournir du chargement aux navires qui entrent dans son port. Et tout cela suppose un hinterland très étendu et de bonnes voies navigables reliant cet hinterland au port d’Anvers.
- Enfin est-il besoin de marquer l’importance considérable du centre de Ruhrort où vient aboutir tout le trafic rhéno-westphalien et où viendra se centraliser encore le trafic créé par le fameux « Mitelland-Kanal » qui reliera le Rhin à l’Elbe, et au Weser et dont l’Allemagne attend les résultats les plus considérables. A ce propos, il est bon de montrer la valeur du port de Ruhrort. Le trafic de ce port a passé de 1910 à 1913 de 18 millions de tonnes à 25 millions, celui des ports de la Ruhr et du Rhin aux abords de Ruhrort et y compris ce port de 28 millions à 39 millions de tonnes en 1913.
- Or, jusqu’à présent, Anvers était mal relié à cet immense réseau de voies fluviales qui font de Ruhrort un centre extraordinairement actif.
- C’est la raison pour laquelle le gouvernement belge accorde une importance exceptionnelle à la clause du traité de Versailles et aux réalisations qu’elle l’autorise à entreprendre.
- Suivant les directives que vient d’exprimer le gouvernement belge, le nouveau canal sera une voie de transit. En sorte qu’il faut bien moins satisfaire les intérêts des régions traversées que celle du trafic à desservir. C’est dire que le canal doit présenter un tracé aussi direct que possible et assurer aux bateaux le bénéfice des distances réduites.
- Plusieurs projets ont été présentés. Le gouvernement belge en a retenu deux. Mais il manifeste de sérieuses préférences pour le projet Henlrich dont nous allons montrer les grandes lignes.
- Le canal prendrait naissance sur le Rhin à Urdingen-Ruhrort. Il passerait au Nord de Kempen, franchirait la Meuse sur un pont canal en amont de Veule, traverserait le Limbourg hollandais en utilisant deux de ses canaux et se dirigerait ver Roebelt où il emprunterait jusqu’à Anvers le canal de la Campine qui devrait être élargi pour recevoir des bateaux de 2000 tonnes.-
- La distance serait de 192 kilomètres. L’alimen-
- tation se ferait aisément, sans pompage, par la prise d’eau de Maestricht. Il n’y aurait que 8 écluses alors que l’autre projet exige 26 écluses. Et on sait qu’une écluse rallonge virtuellement le trajet fluvial de 25 kilomètres.
- Pris à tous points de vue, et pour les dépenses et pour la longueur du trajet et pour les facilités d’exploitation, ce projet Hentrich a des avantages considérables. Ce sont ces raisons qui ont décidé le gouvernement belge à l’adopter. Et nous ajouterons une autre raison, c’est que, par ce projet, le port de Rotterdam soutenu par l’Allemagne sera sacrifié. Et pour la Belgique et pour Anvers surtout la raison n’est pas à négliger.
- La question de Zeebrugge n’est pas moins importante. On en est venu à admettre, en effet, que
- Zeebrugge, dont les Allemands a-vaiënt fait durant la guerre la station de sous-marin que l’on sait, doit devenir, au point de vue du port d’Anvers, un facteur considérable. L’hypothèse de Zeebrugge port maritime et avant-port d’Anvers, a pour conséquence de résoudre la question du bas Escaut asservi aux exigences hollandaises. Et résolument les e'conomis'es et les hommes de science proposent que Zeebrugge et Anvers soient raccordés directement en maintenant le tracé de la voie nouvelle sur le territoire belge.
- La jonction est d’une réalisation coûteuse et longue. Elle n’est pas impossible, il s’en faut. Elle peut être exécutée sans écluse intermédiaire. D’autre part la voie nouvelle traverserait une zone populeuse desservie par des voies ferrées : Saint •Gilles Waes, Stekene-Wachlebeke-Selzaete-Eccloo-Moerhelèe ^Dudzeele sont autant de localités principales intéressantes s’inscrivant sur le tracé éventuel.
- Au surplus, les ports de Bruges et de Gand seraient mis en liaison avec la grande voie d’eau d’Anvers à Zeebrugge. Gànd ne dépendrait plus de Terneuzen (port hollandais), mais serait en contact maritime direct avec Zeebrugge, port belge.
- Le projet est d’ordre essentiellement national. 11 se lie intimement à l’existence même delà Belgique. Il commande son avenir. Le doute sur la valeur du port de Zeebrugge est enfin dissipé et les preuves abondent de sa capacité.
- En Belgique on ne serait pas si affirmatif si l’incertitude subsistait quant à la possibilité pour
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- la Belgique de posséder un grand port national à la côte même. Le dreadnought brésilien Sao Pcmlo s’est chargé de convaincre les Belges. 11 est venu accoster au môle de Zeebrugge.
- La sollicitude de la Belgique ne se limite pas aux ports d’Anvers et de Zeebrugge. Elle favorise aussi le port d’Ostende et pour des fins idenliques. Jusqu’à présent Ostende devait sa prospérité à sa station balnéaire, au transit des voyageurs de la ligne de Douvres, à l’essor de son port dépêché. A ces avantages, Ostende et l’État belge veulent ajouter celui que la ville pourrait retirer delà création d’un vaslc port de commerce.
- Notez qu’il ne s’agit pas d’une question en l’air. Il y a quelques semaines, l’administration communale d’Ostende créa une commission chargée d’étudier le problème et on sait que le gouvernement ne lui est pas hostile. Une telle unanimité ne doit pas surprendre. On reste sceptique en Belgique au sujet de la Hollande et de ses droits manifestement abusifs sur le bas Escaut.
- Il s’agirait donc de créer un port extérieur dont les accostages desservis par le chemin de fer seraient capables de recevoir, par tous les temps, les bâtiments de fort tonnage et de donner éventuellement abri aux navires dans le cas d’embouteillage du port intérieur par suite d’obstruction de son chenal d’entrée.
- Ostende occupe, au centre du littoral belge, à deux pas de l’Angleterre et de la France, sur la route des grands transatlantiques internationaux, une situation remarquable.
- Elle eut un passé maritime considérable. A l’époque où l’Europe établissait les premières relations commerciales avec l’Inde, un groupe de Belges, dont le prince de Ligne,
- constitua la Cie d’Ostende dans le but de créer un mouvement maritime entre l’Inde et Ostende. Les choses étaient en bonne voie, tellement même que la Hollande qui toujours fut l’ennemie d’une Flandre puissante et prospère et l’Angleterre en prirent ombrage.
- Leur colère ne connut pas de bornes, à ce point, dit l’éminent juriste feu Guillery, que ces deux nations firent interdiction à la Belgique de tout commerce avec les Indes et décrétèrent la peine de mort contre tout Belge ne respectant pas celte interdiction. Devant cet obstacle, la Cie d’Ostende fut dissoute.
- Le port d’Ostende était donc bien à craindre, la plus grande nation maritime, l’Angleterre, lui reconnaissait alors déjà autant de valeur qu’elle en attribue aujourd’hui à Zeebrugge.
- Ce rappel de l’histoire, pour curieux qu’il soit, n’aurait qu’un intérêt tout à fait secondaire s’il n’était appuyé par des raisons bien plus utilitaires.
- Car le temps paraît venu pour la Belgique de tenir dans l’évolution économique un rôle, sinon de premier plan, tout au moins plus en vue que celui qu’elle a joué jusqu’ici.
- Il en coûtera à la nation sœur de lourdes charges. Évidemment. Mais le peuple belge est de ceux qui ne mesurent ni les peines ni les sacrifices quand le succès est au bout de l’effort. Il l’a prouvé à suffisance et l’on peut faire crédit à sa vaillance, pour des taches plus pacifiques que celle qu’il sut assumer durant la guerre.
- Marius Renard.
- Directeur des Arts et Métiers du Hainaut, Membre du Conseil supérieur de l’enseignement technique.
- Fig. 3.
- Sur le réseau fluvial belge : un quai de chargement de charbonnage.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, 9, rue de Fleurus, à Pans.
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- LA NATURE. — N° 2451
- 26 MARS 1921
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- M. Chaix, le distingué président de la Commission de Tourisme del’Automobile-Club de France, a été le parrain de ce nom, qui, à la fois, est une désignation bien complète de ce qu’il doit être et a donné satisfaction également à nos grands chefs des chars d’assaut, qui redoutaient, ajuste raison, la désignation de « tanks » pour une invention qui, à vrai dire, est bien française.
- La Commission technique de F Automobile-Club de France a été l’organisatrice du concours des chars de montagne, qui a eu lieu les 7 et 9 février 1921, au mont Revard, à quelques centaines de mètres au-dessus de la riante station d’Aix-les-Bains.
- Je rappelle que l’année dernière, une première série d’essais analogues avait été organisée par F Automobile-Club au mont d’Arbois, au-dessus de Mégève.
- Nous avons donc vu pour la deuxième fois nos vaillants et pacifiques chars de montagne pour qui l’Automobile et le Touring-Club de France ont créé
- ce tourisme particulier de l’automobile en montagne arpentant aussi bien les pentes gazonnées et les chemins pierreux du mont d’Arbois que le Revard,
- que nous avons pu saisir à une époque, bien rare hélas de l’année, où la neige était abondante.
- On peut dire que le concours du mont Revard avait profité des leçons des essais contrôlés de Mégève.
- Le règlement obligeait les concurrents à satisfaire à 3 séries d’épreuves :
- 1° Déblaiement de la neige sur routes.
- 2° Traction sur routes d’outils destinés à l’entretien de ces routes, ceci devant intéresser tout particulièrement l’Administration des Ponts et Chaussées.
- 3° Organisation du tourisme en montagne, en particulier pendant les périodes de neige.
- C’était là le rôle de la Commission de tourisme de l’Àutomobile-Club de France dont le président Chaix s’était joint à ses collègues pour mener à bien ces épreuves.
- Le mont Revard est, on le sait, un plateau qui
- Fig. i. — Le char Citroën sur les pentes du mont Revard.
- 49* Année. — 1" Semestre.
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- domine le lac du Bourget, son altitude varie de 1500 à 1550 m. Il est vallonné et présente de vastes pâturages,-parsemés de bois.
- La hauteur de la neige au moment du concours variait de 0 m. 60 à 1 m. 50 dans les vallonnements où le vent avait accumulé des « soufflages » importants. Le mont Revard présentait pour le concours le grand avantage d’un chemin de fer à crémaillère partant d’Aix-les-Bains et nous permettant d’aboutir Sur ce haut plateau, sans difficultés pour les organisateurs, sans parler d’une route pittoresque et intéressante qui, partant de Chambéry, arrive au même terminus.
- J’ajoute que pendant les épreuves une brume assez intense empêcha pendant longtemps de distinguer la vue du lac du Bourget, mais eut pour effet de maintenir la neige en état, égale à elle-même, sans soufflages trop importants, qui auraient nui aux épreuves.
- Les essais de déblaiement de la neige ont été faits
- mont.Revard. Il s’agit en effet pour l’Administration des Ponts et Chaussées de déblayer la neige pour ouvrir le passage d’un col à un.autre, en suivant la grande route. Si un char doit assurer cette liberté, il faut qu’il entre en action immédiatement après la première chute de neige, alors que celle-ci n’a pas une épaisseur de plus de 20 à 25 centimètres.
- C’est, au surplus, la méthode qu’emploie le Service des Ponts et Chaussées pour assurer la liberté de passage des cols au moyen de chasse-neiges, traîneaux triangulaires remorqués par des chevaux, ceux-ci prenant leur point d’appui sur la couche de neige de faible épaisseur et tassée par les passages successifs du traîneau. Il en est de même, au surplus, dans les pays où la neige est fréquente; le déblayage d’une roule ou d’une voie de chemin de fer doit se faire rapidement et par étapes successives.
- C’est ainsi qu’il en est en Suisse, au Canada ou en Suède, et je me souviens personnellement d’une voie du Canada-Pacific Railway, où l'épaisseur de
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- Fig. 3. — Le mécanisme de la chenille Kegresse.
- sur la grande route du Col de Plaimpalais, en empruntant la route du Revard à Chambéry, et la descente fut assez difficile en raison de l’épaisseur de la neige. Le seul concurrent qui s’y lança dut renoncer à ce chemin périlleux pour revenir tenter l’expérience du déblaiement en remontant de Chambéry, de façon à n’aborder l'épaisseur de la neige qu’au fur et à mesure que celle ci se présentait.
- En ce qui concerne ce déblaiement de la neige sur route, seul le char Renault menant à l’avant de grands chasse-neige constitués par deux surfaces hélicoïdales raccordées pour former éperon put se présenter aux essais. Son chasse-neige était ainsi poussé par le char de montagne, dans lequel, en raison de son poids, il avait tendance à s’enfoncer et; se trouva bloqué devant, une muraille de neige.
- Dans un deuxième essai, le char Renault tenta de remorquer le dispositif chasse-neige,, en se déplaçant sur celle-ci, mais dans ces conditions ce fut le capot du char de montagne qui se bloqua à son tour dans la neige épaisse.
- Les observations qui ont été présentées à la dernière séance de la Commission technique de l’Automobile-Club de France, par le Commissaire général qui rendait compte des épreuves, signalaient que le problème du déblaiement de la neige n’était pas celui qui se posait dans les circonstances du
- neige n’était que de 75 cm, mais où celle-ci soufflée par le vent, avait été tassée de telle façon qu’un train composé de 4 voitures Pulmann et d’une locomotive Pacific se bloquait au risque de dérailler en se lançant contre cette petite muraille, très compacte, l’arrêt se produisait en moins de 5 mètres.
- Dans le concours du mont Revard, il est apparu que la solution de l’éperon poussé par un char de montagne ne pouvait pas donner satisfaction : la résistance rencontrée par l’éperon placé à l’avant du char de montagne, peut devenir rapidement si considérable que le char n’a pas la possibilité d’utiliser toute la puissance qu’il eût développée en admettant que l’adhérence lui permette une progression. , .
- La chenille, en effet, malgré les crampons dont elle est munie, se comprime dans les alvéoles et de cette contraction résulte l’effet bien connu dans la transformation en neige glacée qui diminue dans d’importantes proportions les qualités d’adhérence de l’appareil.
- Il semblerait donc résulter de ces premiers essais sur la neige que le chasse-neige traîné à la manière des chevaux est encore celui qui présente le moins d’aléas pour la solution de ce difficile problème.
- Le vainqueur de l’épreuve, il faut le dire maintenant, fut le char de montagne présenté par
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- M. Hinstin avec des voitures Citroen, munies du dispositif Kegresse (l).
- Pendant la deuxième et la troisième partie du concours du mont Revard, les deux chars Hinstin de ce modèle donnèrent d’excellents résultats avec le dispositif Kegresse. Je rappelle que celui-ci se compose de 2 poulies, sur lesquelles s’enrouleune bande continue de caoutchouc, qui porte à sa surface des nervures longitudinales et transversales, formant une surface d’adhérence de qualité parfaite. La poulie arrière reçoit son mouvement du pont arrière d’une voiture Citroen, de sorte que ce pont n’est plus porteur, comme dans le cas où la voiture est munie de ses roues ordinaires, mais qu’il est en quelque sorte suspendu au châssis de la voiture par des courroies qui limitent ainsi son déplacement vertical.
- Le poids de la voiture elle-même est porté par un essieu spécial fixé au châssis rigide à peu près à mi-distance entre les deux poulies motrices à chenilles.
- Bien entendu, des ressorts à boudins et des galets assurent la liaison de IVssieu porteur et du sol. Ce dispositif a donc été combiné pour que la chenille motrice épouse les moindres dénivellations du sol.
- M. Lumet, rapporteur général du Concours, a pu dire que sur ce point spécial de la circulation sur la neige, la chenille Kegresse a résolu le problème et a fait accorder à M. Hinstin la récompense suprême de cette compétition.
- Au point de vue technique, le char Renault a pu circuler avec 8.voyageurs à son bord et en traînant un dispositif genre toboggan du poids de 200 kg
- 1. L’invenlcur de ce dernier dispositif a pratiqué le tourisme sur la neige lorsqu’il.habitait la Russie ou l'Allemagne où il était prisonnier.
- environ, avec 12 voyageurs ; la charge, par centimètre carré de surface, ne dépassait pas 300 gr.
- Le char Hinstin portant ses 4 voyageurs, ne dépassait pas 100 gr. par centimètre carré et c’est cette pression très faible qui a permis à cet appareil de circuler sur des champs de neige dont la hauteur dépassait à plusieurs endroits I ha. d’épaisseur, de sorte qu’il ne laissait sur cette forte épaisseur que des traces à peine comparables à celle d’un ski manœuvré par un homme de poids moyen.
- De plus, la chenille en caoutchouc d’Hinstin se dépouillait instantanément de la neige qu’elle contenait lorsqu’elle se dégageait du sol et reprenait immédiatement son adhérence ordinaire.
- En ce qui concerne la direction, elle y était assurée par deux skis reliés aux roues directrices, permettant au char de reprendre l’adhérence de celles-ci lorsque l’épaisseur de la neige n’était plus que de quelques centimètres.
- Ces appareils se sont montrés J§JgJPJi d’une parfaite maniabilité, des-
- cendant en trombe des vallonnements très accentués, grimpant . avec une maestria incomparable sur
- les plus hauts buts, puisque les mesures effectuées, par M. Lumet révèlent des pentes dépassant 60 pour 100.
- Le progrès considérable de la circulation sur la neige qu’ont révélé les appareils présentés au mont Revard nous a paru dénaturé à intéresser les lecteurs de La Nature, qui deviendront, nous n’en doutons pas, des fervents de ce nouveau spoid.
- 1. Périsse.
- Ingénieur des Art;, el ManulaUures. ‘
- Fig. 5. — La chenille Kegresse.
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- L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA VARIATION CHEZ LES INSECTES (Suite)
- III. Expériences de lumière. — Elles n’ont pas donné de résultats aussi importants que ceux des expériences précédentes. Les insectes adultes, en particulier, ne subissent que rarement le contrecoup des actions lumineuses infligées aux chenilles et aux chrysalides. Maria von Linden a seulement constaté une légère variation de taille de certains papillons dont les larves avaient été élevées dans des boîtes vitrées à verres de différentes couleurs.
- Le seul intérêt des expériences actuelles est dans la confirmation de la seconde loi énoncée à propos des expériences de Pictet ; à savoir qu’il existe un moment précis (point critique) où doit agir le facteur externe dans la vie d’un insecte pour qu’une variation morphologique s’ensuive.
- En effet, si la plupart des expériences de lumière entreprises par Weismann, Standfuss, Fischer, Blanchard, Cholodkovsky, etc., n’ont donné aucun résultat satisfaisant, c’est que leurs auteurs faisaient agir les couleurs du spectre solaire sur des chenilles quelconques, sans se préoccuper du point critique dont nous parlions tout à l’heure.
- Le même reproche ne peut être adressé à Poulton dont les expériences sur toutes sortes de papillons (Argynnis papkia, Vanessa polychoros, V. io, F. urlicæ, Papilio machaon, etc.) ont acquis rapidement une incontestable célébrité.
- Quelques observations en constituent le point de départ. Ainsi les chrysalides de Grande tortue (Vanessa polychloros) sont blanches argentées sur les feuilles ou les troncs des bouleaux, tandis qu’elles ont une teinte grise lorsque le hasard les a fait se développer à la surface d’une vieille muraille. De même, le papillon Saturnia carpini a des cocons blancs en pleine lumière et noirs dans les endroits obscurs (anfractuosités des écorces). • .
- Les plus belles expériences de Poulton ont porté sur la Vanesse de l’ortie ( Vanessa urticæ), avec laquelle nous avons déjà fait connaissance à propos des expériences de Standfuss et de Pictet.
- Quand une chenille de Vanesse de l’ortie est sur le point de muer en chrysalide, elle descend de sa plante nourricière (l’ortie) et se met à la recherche d’un lieu propice à sa métamorphose. Elle s’y suspend la tête en bas et reste immobile jusqu’au moment où, la peau se fendant sur le dos et tombant, la chrysalide apparaît dans toute sa bizarrerie. Poulton nomme stade II la période d’immobilité précédant la chute du tégument larvaire.
- Si on place des chenilles à ce stade — et point à un autre — dans un tube de verre entouré de papier blanc ou mieux de papier doré, les chrysalides qui ne tardent pas à se montrer sont du plus bel or (comme, recouvertes d’une feuille d’ôr) au lieu d’être noires comme en pleine nature. Avec du papier doré le nombre des chrysalides dorées dépasse 83 pour IdO. Les 15 pour 100 qui restent sombres
- le doivent d’ailleurs à l’obscurité créée par le contact des autres chenilles dans le même tube d’expérience.
- Comment a lieu l’impression lumineuse? Est-ce une véritable photographie des couleurs? Poulton a fait voir qu’en réalité le système nerveux de la chenille joue un certain rôle. Une chenille au stadeII est suspendue dans une boite vitrée (fig. 9) tapissée de papier noir en haut et de papier doré en bas ou inversement. La chrysalide qui en provient n’est pas mi-partie noire et dorée comme on pourrait s’y attendre, mais d’une seule couleur qui est celle de la lumière ayant impressionné.la plus grande surface de la chenille. Donc le système nerveux a servi à uniformiser la teinte.
- Poulton a démontré aussi que les yeux de la chenille ne jouent aucun rôle, l’expérience réussit aussi bien avec une chenille dont les yeux ont été enduits d’un vernis opaque.
- IV. Expériences d'alimentation. — L’effet immédiat de l’alimentation étant d’assurer le développement des êtres vivants, il est évident a priori que toute modification dans la qualité ou la quantité des aliments doit être une source importante de variations morphologiques. Nous en étudierons quelques-unes — celles qui ont été obtenues chez des insectes — nous réservant même d’y revenir avec plus de détails dans un prochain article.
- Dans la définition d’une espèce on tient compte, entre autres caractères, des dimensions de l’animal. C’est que la taille ne varie, en général, entre individus et au cours des générations, que dans des limites étroites. Elle peut être considérée comme le type de ces caractères appelés fluctuants, c’est-à-dire oscillants de part et d’autre d’une valeur moyenne. Des géants ou des nains se produisent quelquefois, mais sans laisser de descendants, et tout rentre dans l’ordre.
- Ce qui précède doit faire penser que les expériences ayant pour but de modifier la taille des insectes ont eu un résultat médiocre ou nul. Cependant Kellogg et Bell (1905) sont parvenus à créer des races naines de vers à soie en les nourrissant de salade (laitue) peu substantielle au lieu des feuilles de mûrier ordinairement employées dans les magnaneries. Les vers à soie restent nains au cours des générations successives, même si on revient ultérieurement à l’usage du mûrier.
- Les variations de couleurs obtenues par changements de nourriture ont encore plus d’importance que celles de taille et surtout elles frappent davantage l’attention des expérimentateurs. Standfuss (1896) n’a-t-il pas obtenu des papillons de l’espèce Callimorpha dominula à ailes jaunes (de rouges qu’elles étaient à l’origine) en mettant à la disposition des chenilles un aliment foliacé imprégné d’une solution de sel de cuisine? L’expérience est en accord avec cette observation que les Caîli-
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- L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA VARIATION CHEZ LES INSECTES = 197
- morpha dominula du bord de la mer ont fréquemment des ailes postérieures jaunâtres.
- Poulton divise une ponte de Tryphæna pronuba en deux lots. Les chenilles du premier lot sont nourries avec des feuilles de choux entières et celles du second lot, avec des côtes complètement dépourvues de chlorophylle. Les premières chenilles deviennent rapidement vertes ou brunes comme en liberté, tandis que les autres restent incolores. Il est loisible de penser que c’est la matière colorante verte des feuilles de choux qui vient imprégner les téguments des chenilles à l’état de nature. Mais cela reste encore à démontrer aux points de vue chimique et microscopique.
- Les plus remarquables expériences de nourriture sont dues à Pictet. Elles ont porté sur plusieurs espèces de papillons et notamment sur Ocneria clispar et Bombyx quercus.
- Ocneria dispar ou Lymantria dispar ou Liparis dispar — tous ces noms sont synonymes — est un vilain papillon nocturne brun foncé auquel les cultivateurs donnent couramment le nom de Zig-Zag à cause des dessins noirs en lignes brisées qui ornent ses ailes supérieures. Les femelles ont les mêmes dessins mais sur fond blanc et sont aussi plus grosses que les mâles.
- Etant donné que les chenilles d'Ocneria dispar vivent normalement sur le chêne et sur le bouleau, on peut se proposer de changer leur nourriture pour voir ce que deviendront les papillons adultes. Tel est le plan des expériences de Pictet.
- Une alimentation en feuilles de noyer confère aux papillons mâles : 1° une taille réduite; 2° une coloration pâle, passant du brun au jaune et même à la couleur blanche ; 3°une atténuation, voire même une disparition complète, des dessins en zig-zag. Tous ces caractères acquis indiquent vraisemblablement une dégénérescence de la race. Ils s’accentuent aux générations ultérieures si l’on a soin de continuer le même régime alimentaire (noyer). Ils s’atténuent au contraire quand on fait retour à l’alimentation normale (chêne et bouleau). Nous verrons plus tard ce qu’il faut en penser au point de vue de l’hérédité des caractères acquis.
- Nourries avec du sainfoin, les chenilles d'Ocneria dispar engendrent des papillons ayant d’autres caractères spéciaux, différents de ceux qui précèdent. Il y a donc des colorations particulières et distinctes pour les diverses nourritures : chêne-bouleau, noyer, sainfoin.
- En donnant des feuilles de chêne aux chenilles de première génération, des feuilles de noyer à celles de seconde génération et du sainfoin aux che-
- nilles de troisième génération, Pictet réalise des papillons « arlequins » ayant les trois sortes de colorations superposées. Cette expérience, comme toutes les autres réalisées sur Ocneria dispar, est d’une grande netteté apparente, sans qu’on puisse cependant en extraire un argument inéluctable en faveur de l’hérédité des caractères acquis. On a trop en effet la sensation d’être en présence d’animaux malades et dégénérés par suite de troubles nutritifs intenses. La grande mortalité des chenilles n’est pas pour changer notre opinion à cet égard.
- Chez Ocneria dispar et, d’une façon générale, chez tous les Bombycides, les chenilles qui doivent donner des papillons mâles ont un aspect différent de celles qui doivent se transformer en papillons femelles. Autrement dit le dimorphisme sexuel existe déjà à l’état larvaire; avant la lettre, pourrait-on dire. En les élevant avec du noyer (alimentation pauvre) toutes les chenilles présentent l’aspect de chenilles mâles, bien qu’elles donnent naissance à des mâles et à des femelles dans les proportions ordinaires. Avec le sainfoin (alimentation iiche), toutes les chenilles ont les caractères sexuels secondaires de chenilles femelles, mais produisent, comme précédemment et comme dans la nature, une proportion constante des deux sexes. Voilà des faits qui tendent à établir l’indépendance du sexe et des caractères sexuels secondaires et qu’oublient trop volontiers les auteurs de certaines théories modernes (théorie des hormones).
- Pictet a répété sur le Bombyx quercus des expériences de nourriture analogues à celles dont nous venons de parler. Nous n’en retiendrons que la transformation des chenilles qui passent du noir au jaune avec le sainfoin, et qui ressemblent alors aux chenilles de Bombyx trifolii dont l’aliment habituel est précisément le sainfoin et le trèfle.
- Dans un même ordre d’idées, Pictet a presque réalisé le passage de la Vanessa polychloros à la Vanessa urticæ en nourrissant les chenilles de la première espèce au moyen de feuilles d’ortie.
- Nous ne croyons pas être contraire à la logique en plaçant parmi les expériences de nourriture celles de Marchai (1907) relatives à la cochenille du robinier. Elles ont permis de résoudre un captivant problème dont voici l’énoncé : le robinier, vulgairement connu en France sous le nom d’acacia, a été introduit d’Amérique en Europe, puis 'en France (par le sieur Robin, herboriste du roi Louis XIII), au xvne siècle. Jusqu’en 1881, ni dans son pays d’origine, ni dans son pays d’acclimatation, le robinier n’eut à souffrir de l’atteinte des cochenilles. Or, à partir de 1881, se propagea sur les robiniers euro-
- Fig. ç. — Chenille de Vanessa urticæ suspendue dans une boîte de verre, tapissée de papier noir en haut et de papier coloré en bas.
- Expérience de Poulton.
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- péens une cochenille qu’un spécialiste de l’époque détermina comme espèce nouvelle et nomma Lecanium robiniarum. D’où venait-elle?
- Réponse et expérience de Marchai : le Lecanium robiniarum provient de la transformation de la cochenille du pêcher (Lecanium corni). Des jeunes larves fraîchement écloses de L. corni sont mises sur une branche d’un jeune robinier. Elles se répandent en nombre immense et se suspendent aux feuilles. A l’automne un certain nombre de larves se fixent au bois pour passer l’hiver. Les autres meurent : mortalité considérable. Celles qui se sont fixées au bois deviennent l’année suivante des L. robiniarum, reconnaissables à leur taille plus considérable et à leur coloration plus foncée. Ainsi le passage d’une espèce à une autre s’ést accompli dans l’espace d’une génération. La transformation inverse est d’ailleurs impossible dans les conditions de l’expérience et il existe dans la nature des intermédiaires entre L. corni et L. robiniarum, par exemple la cochenille de la vigne (L. vini) et celle de la glycine (L. wistariæ). A chaque sorte de sève nutritive correspond une forme de cochenilles. Cela fait songer aux états d’équilibre des composés chimiques en fonction de la température et de la pression.
- Y. Expériences diverses. — L’état électrique de l’atmosphère fait partie des conditions de vie des êtres vivants terrestres. Rien d’extraordinaire à ce qu’il puisse modifier certains papillons pendant ses périodes de recrudescence ou d’exacerbation. On a remarqué, par exemple, que des Arclia caja sortant de leur chrysalide par un temps orageux présentent très souvent des anomalies de coloration. D’autres chrysalides soumises aux décharges d’une bobine d’induction se transforment en papillons mélaniques. Aucune loi ne peut être dégagée de ces expériences encore trop peu nombreuses.
- Le facteur banal par excellence qui puisse agir sur les insectes est la pression, le contact, le choc. Le professeur Mercier, de Caen, en a donné récemment un curieux exemple. Des pupes d’une petite mouche (Fucellia maritima) du bord de la mer sont placées dans des tubes de verre étroits obturés par un tampon de coton. Les mouches qui naissent ne peuvent se retourner et cherchent à sortir en insinuant leur tête entre le tampon de coton et la paroi du tube. La vésicule frontale se gonfle et se rétracte, puis se regonfle et ainsi de suite, tout le temps qu’elle est molle. Mais soudain la chitine acquiert de la rigidité et les mouches conservent désormais une corne entre les deux yeux. Ce sont des mouches à corne obtenues par la voie expérimentale. Il en existe aussi quelquefois dans la nature. Mercier en a découvert à Luc-sur-Mer, près de Caen. Il suppose que ce sont des Fucellia maritima éclos dans des lieux étroits, sous des paquets d’algues sèches.
- L’expérience des mouches à corne a, selon nous, une grande portée : 1° elle montre que les insectes
- jeunes ont des téguments malléables sur lesquels le milieu extérieur peut agir mécaniquement ; 2° à supposer que plusieurs générations successives de Fucellia maritima naissent à l’étroit dans des tubes de verre, toutes, évidemment, présenteront la corne frontale. Celle-ci sera, en effet, acquise de novo à chaque génération. Il y aura simulacre d’hérédité mais pas hérédité proprement dite, c’est-à-dire transmission du caractère acquis par l’intermédiaire des éléments reproducteurs.
- Voici des Phasmes, ces grands insectes orthoptères qui ressemblent à des brindilles d’arbres (tel le Bacillus gallicus du midi de la France). Leur aspect si étrange est dù à ce que les lémurs ont une incurvation leur permettant de mouler exactement la tête et de se placer en ligne droite avec le corps. Les courbures fémorales des Phasmes constituent des caractères spécifiques utilisés par les entomologistes. On pourrait donc croire qu’elles sont héréditaires. Or il n’en est rien. C’est dans le jeune âge de chaque individu que les fémurs encore mous, serrés contre la tête au moment de la sortie de l’œuf, s’adaptent mécaniquement au contour céphalique.
- Ainsi tous les Phasmes ont les mêmes courbures fémorales, non par hérédité au sens de transmission par l’œuf, mais parce qu’ils éprouvent tous lés mêmes difficultés à éclore. La répétition exacte de conditions de développement identiques peut tenir lieu d'hérédité.
- A partir de maintenant nous cesserons de passer en revue les différents facteurs du milieu. Nous regarderons les phénomènes sous une autre face en essayant de répondre par exemple aux questions suivantes : quelles sont les causes de l’absence d’ailes (aptérisme) chez quelques insectes? à quoi est due la viviparité de certains autres ? etc...
- 1° Aptérisme. — Rappelons que Darwin, Wallace et d’autres ont fait intervenir pour expliquer l’ap-térisme la fameuse sélection naturelle.
- Le parasitisme et le sédentarisme, d’autre part, ont été invoqués dans certains cas (Puces, Punaises, et Poux, Mélophages de la toison des moutons, etc.).
- Au point de vue expérimental, les seuls travaux intéressants ont été effectués par Dewitz et par des savants américains.
- Dewitz obtient des insectes à ailes réduites ou nulles en plaçant dans une glacière des nids de Polistes gallicus (sorte de guêpe) ou des asticots très jeunes de la mouche bleue commune (Calli-phora vomitoria). L’expérience s’accorde avec une jolie découverte de l’Expédition antarctique belge qui a rapporté de l’île Harry, en pleine région polaire, une mouche sans ailes (Belgica antarctica) et sa larve. La pupe a des ailes qui s’atrophient chez l’adulte, vraisemblablement à cause du froid.
- Des savants américains se sont demandé pourquoi les générations ailées, chez les pucerons ordinairement aptères, apparaissent en automne. Leur expérience consiste à planter une tige de rosier couverte
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- de jeunes pucerons dans du sable arrosé de diverses solutions minérales ou sucrées que les pucerons boivent avec la sève. Certaines solutions empêchent la formation des ailes tandis que d’autres la favorisent. Nous retiendrons seulement que les solutions de sucre déterminent l’apparition d’individus ailés. Ce résultat est en effet tout particulièrement instructif si l’on songe qu’à l’approche de l’hiver les plantes transforment en sucre leurs réserves d’amidon. Le froid agit donc sur les pucerons, non plus directement comme dans l’expérience de Dewitz, mais indirectement en rendant la sève sucrée.
- 2° Viviparité. Certains insectes sont vivipares, ce qui signifie qu’ils pondent leurs petits à un état plus ou moins avancé de développement. La viviparité remplaçant l’oviparité chez les insectes était attribuée jadis à des facteurs simples comme une température élevée ou une alimentation riche (notamment chez les insectes suceurs de sang). On croyait que la mouche du bétail (.Mvsca corvina) était ovipare dans le nord de la Russie et vivipare dans les provinces du sud. Mais Portchinsky, entomologiste russe, qui avait signalé ce fait, reconnut plus tard son erreur. Il y a en réalité deux espèces distinctes (Musca ovipara et Musca larvipara) qui, dans la Russie méridionale, vivent ensemble et se nourrissent des mêmes bouses.
- Yon Siebold a constaté vers 1840, sur la mouche bleue de la viande, des faits que nous allons retrouver à propos des expériences de Guyénot. Cet auteur a poursuivi de 1908 à 1914, des élevages aseptiques de la mouche du vinaigre Drosophila am-pelophila. Nous verrons mieux tout à l’heure le but de ces « recherches expérimentales siïr la vie aseptique et le développement d’uft organisme » . Qu’il nous suffise, en ce moment de relater les expériences de viviparité. Si l’on change d’une manière quelconque les conditions de vie (alimentation, température) d’une femelle de Drosophila ampelophila en train de pondre, on détermine'en général la suspension de la ponte pendant un temps plus ou moins long. Une femelle pondeuse cultivée sur de la levure de bière et transportée brusquement dans un tube neuf renfermant de la pomme de terre ou de la carotte, devient vivipare. La ^rétention des œufs est tellement accentuée qu’ils éclosent dans l’utérus maternel. La viviparité, dans ce cas, est le produit d’une alimentation insuffisante... oii peut-être du simple changement de tube. Il est impossible de ne pas conclure que le déterminisme de la viviparité chez les insectes est un phénomène extrêmement compliqué.
- YI. Conclusions. — Le problème de l’influence du milieu sur les êtres vivants appartient aux plus brûlantes questions de la biologie Contemporaine. On a fait depuis une cinquantaine d’années un nombre considérable d’expériences sur différents ani-
- maux pour voir si la température, l’humidité, la nourriture, etc., peuvent produire des variations héréditaires ou transitoires.
- La classe des insectes a fourni beaucoup de sujets d’expériences. Weismann, Standfuss, Fischer, Poul-ton, Pictet se sont servi des papillons. Tower s’est adressé à des coléoptères (chrysomèles) et Marchai à des cochenilles. Enfin les mouches ont constitué le matériel expérimental de Guyénot, de Dewitz et de Mercier.
- Quelques-unes des variations expérimentales concordent avec des variations se produisant spontané-' ment dans la nature. Elles ont de ce fait une importance explicative assez grande puisqu’elles permettent d’interpréter :
- 1° Les races géographiques (variétés ichnusa et polaris de Vanessa ; Callimorpha dominula des côtes maritimes, etc.);
- 2° Les formes saisonnières ( Vanessa prorsolevana; Précis ocla-via-sesamus, etc.);
- 5° Les formes adaptées très étroitement à certaines conditions d’existence (Lecanium rohiniarum; mouches à corne; Belgica aniarc-tica\ pucerons ailés, etc.).
- Cependant, la plupart des variations morphologiques observées au cours des expériences de température, d’humidité et de nourriture paraissent n’avoir qu’une assez médiocre importance :
- 1° Ce sont des changements de coloration par mélanisme ou albinisme. Le même pigment s’intensifie ou s’atténue sans changer de nature chimique. La gamme de variation est limitée aux couleürs sui^-vantes : blanc, jaune, rouge, brun, noir (loi d’Ober-thur) ;
- ' 2° La même variation peut être produite par n’importe quel facteur : abaissement ou élévation de température ou d’humidité, etc. Ainsi la disparition des ' lunules bleues de la Vanessa urticæ par extension de la bordure noire des ailes (mélanisme) est aussi bien le résultat d’une excitation calorifique, ou hygrométrique, ou lumineuse, ou électrique que celui d’un mouvement de rotation durant cinq minutes chaque jour au cours de la période nym-phale. Weismanri ayant voyagé en chemin de fer avec des chenilles de Pieris napi, génération d’été, obtint la génération d’hiver comme s’il avait mis les chenilles dans une glacière;
- 3° Les insectes en expérience souffrent d’une mortalité excessive. Quelles que soient les précautions prises; l’expérimentateur se trouve rapidement en présence d’animaux malades et dégénérés, autrement dit en état pathologique.
- Cette dernière remarque nous conduit à montrer tout l’intérêt, qui s’attache aux expériences de
- Fig. io. — Schéma montrant comment les cellules reproductrices (R) d’un papillon peuvent être affectées directement ou indirectement par le milieu extérieur.
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- Guyénot, sur la vie aseptique et lé développement d’un organisme (Drosophila ampelophila) en fonction du milieu.
- Nombreux sont les savants, surtout en Amérique, qui avaient étudié expérimentalement avant Guyénot les variations des Drosophiles ou mouches du vinaigre. Les yeux deviennent blancs, roses, rouges, orangés avec la plus étonnante facilité. Les ailes sont rudimentaires, tronquées, perlées, ballonnées... La nervation des ailes subit des changements inattendus.
- Nul n’a jamais nié une influence des conditions de vie sur les Drosophiles. Mais personne jusqu’à Guyénot n’avait imaginé une méthode expérimentale assez rigoureuse pour la mettre en évidence. Après deux ans d’élevage de mouches du vinaigre ayant une nervure supplémentaire aux ailes, Delcourt, par exemple, avait dû avouer en 1910 que les résultats étaient tout à fait incohérents.
- C’est alors qu’il s’associa à Guyénot dans le but d’introduire la lumière au milieu d’une telle obscurité. Le progrès à réaliser était d’obtenir la constance et la maîtrise absolue des conditions d’élevage. Toute étude expérimentale de la variation ne peut avoir, en effet, un caractère scientifique et entraîner la conviction que si le milieu où vivent les insectes est rigoureusement connu. « La connaissance appro-
- fondie des conditions du milieu, dit Guyénot, constitue la préface nécessaire à toute recherche évolutive. Sans elle, il sera toujours impossible de déceler avec certitude parmi l’invraisemblable complexité des phénomènes vitaux, ce qui relève des causes actuelles et ce qui tient à la constitution héréditaire ».
- La méthode employée par Guyénot est l’élevage aseptique. Les Drosophiles sont maintenus toute leur vie à l’abri des microbes et autres parasites qui pourraient troubler les expériences. Les cages malsaines sont remplacées par des fioles et des tubes stérilisés. La nourriture offerte aux mouches est elle-même stérilisée par la chaleur (levure de bière, pomme de terre, carotte, etc.) ou mieux encore, formée d’aliments artificiels de composition chimique parfaitement connue. Les conditions atmosphériques sont rendues invariables.
- Nous avons signalé précédemment les expériences de Guyénot sur la viviparité. Il est inutile d’y revenir, d’autant que l’essentiel des recherches sur le développement d’un organisme en milieu aseptique n’est pas tant leur résultat en soi que le principe de leur méthode. Ce principe doit tendre à devenir d’application universelle puisqu’il est la condition sine qua non, de toute étude expérimentale de la variation.
- Léon Beütw,
- Agrégé de l’Université.
- LE CONTRÔLE AUTOMATIQUE DES CONVERSATIONS TÉLÉPHONIQUES
- En attendant l’installation dans tous-les bureaux téléphoniques parisiens d’appareils automatiques ou semi-automatiques qui lui permettront de mieux servir ses abonnés, notre administration des P.
- T. T. s’efforce d’obtenir le meilleur rendement devson matériel quelque peu vieillot et certes bien indigne de la Ville Lumière !
- Parmi les innovations heureuses de ces derniers temps, nous nous proposons de signaler aujourd’hui l’ingénieux compteur de conversations en essai depuis plusieurs mois au bureau de poste de la rue Littré (fig. 1). Le nou-
- veau dispositif, mis au point par M. Roussotte, inspecteur des lignes téléphoniques, a comme organe essentiel le te'léphonomètre employé déjà dans les bureaux
- interurb ains ; mais, avant de décrire son fonc-tionnemènt et pour comprendre la simplification qu’il apporte au travail des employés, il nous faut expliquer, en deux mots, comment un abonné téléphone actuellement entre Paris et une ville des départements ou de l’étranger.
- Les circuits interurbains ou internationaux a-boutissent à des tables devant lesquelles se tiennent les demoiselles du télé-
- Fig. i. — Table de téléphoniste munie de nouveaux compteurs automatiques de conversations ou tèlèphohometres.
- L’employé, par l’inspection du signal figurant à son tableau, constate que l’occupant de la cabine vient d’engager la conversation. En actionnant un simple levier, il lance à ce moment le mouvement dujcompteur automatique qui correspond à la cabine du client.
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- Fig. 2. — Téléphonomètres ou compteurs automatiques de conversations.
- Au-dessus des cadrans, est une glace dépolie derrière laquelle s’allument des lampes correspondant à chaque cabine téléphonique.
- phone. Chacune de ces tables reçoit un nombre de circuits variables, mais dans les cas d’exploitations les plus courants, une opératrice n’a généralement pas plus de 5 circuits à desservir. En outre, des tables à'annotatrices complètent les tables précédentes et sont installées soit dans le même local, soit à un autre étage comme au bureau des Archives. Les annotatrices reçoivent les appels émanant des abonnés parisiens, puis elles établissent des fiches qu’elles dirigent ensuite au moyen de tubes pneumatiques sur les tables correspondant aux diverses villes demandées et renseignent les intéressés sur la durée de leurs attentes.
- Supposons maintenant, pour fixer nos idées, qu’un abonné de Paris demande un abonné de Lyon. Après avoir appelé son bureau, le Parisien réclame l’interurbain, à la téléphoniste qui, pouvant utiliser certaines lignes spéciales reliées aux tables des annotatrices de l’interurbain, le met en relations avec l’une de celles-ci. L’annotatrice note la communication
- Fig. 3. — Intérieur de la cabine téléphonique.
- Au-dessus de l’appareil téléphonique, un tableau optique avertit l’occupant de la cabine toutes les 3 minutes, par l’apparition des mots « A l’extinction, 3 minutes», qu’une unité de conversation va expirer.
- demandée sur une fiche, puis consulte un tableau H lumineux portant les indications relatives au temps probable d’attente sur le circuit de Lyon et avertit l’abonné qu’elle lui donnera satisfaction dans un quart d’heure ou... dans plusieurs heures! Elle coupe ensuite la ligne du demandeur et envoie une fiche par tube pneumatique à la table sur laquelle aboutit le circuit de Lyon. La téléphoniste qui dessert cette table classe alors ladite fiche à la suite des précédentes. Quand vient le tour de l’abonné parisien elle l’appelle au téléphone par l’intermédiaire de son bureau urbain, s’assure que le correspondant lyonnais est aussi au bout de son fil et établit la communication au moyen d’une de ses paires de cordons.
- Lorsqu’un habitant d’une ville de province demande un abonné parisien, les choses se passent d’une manière moins compliquée. A l’appel de la téléphoniste provinciale, sa collègue de la Capitale demande, au moyen de sa ligne auxiliaire, le bureau urbain qui dessert l’abonné. Dans ce cas, la communication s’établit donc aussi facilement qu’entre deux abonnés parisiens dépendant de bureaux différents.
- Ceci posé, examinons encore le grand meuble constitué par l’ensemble des tables interurbaines. En haut, nous apercevons les jacks généraux pour les multiplages des circuits, c’est-à-dire pour leur renvoi sur une autre partie du meuble; au-dessous, les jacks des lignes auxiliaires réunissant le central interurbain aux bureaux urbains, ensuite la rangée
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- de jacks des circuits — cinq au maximum, — accompagnés de leurs lampes d’appel et d’occupation et finalement la rangée des clés permettant l’appel et l’écoute.
- Mais pour établir la note des clients proportionnellement à la dürée d’utilisation de la ligne, on a dû munir les tables interurbaines de téléphonomètres ou compteür& automatiques de durée des conversations, dont la téléphoniste interurbaine reporte sur la fiche ad hoc les indications communiquées ultérieurement au bureau d’appel aux fins de payement. Toutefois' si le téléphonomètré du bureau central interurbain suffit pour établir le compte des abonnés qui téléphonant à partir de leur poste, possèdent une « provision », c’est-à-dire un dépôt d’argent inscrit! à leur crédit, il n’en va pas de même pour les cabines publiques où la clientèle de passage doit payer séance tenante ses communications urbaines et interurbaines, au prorata de leur durée, ce qui exige un chronométrage sur place.
- Retournons maintenant rue Littré pour assister à ce chronométrage automatique des communications téléphoniques. Il nécessite, sur la table du préposé, autant de téléphonomètres (fig. 2) qu’il y a de cabines ouvertes au public (3 dans le cas présent) et des tableaux optiques, en nombre égal installés au-dessus des appliques murales téléphoniques en service (fig. 3). Chacune des lampes de 55 volts qui éclairent ces derniers se trouve branchée sur le secteur électrique desservant le bureau. Elle est montée en série avec une lampe de même voltage qui vient illuminer au moment opportun une petite glace dépolie, sise devant le préposé au-dessus des téléphonomètres.
- Ceux-ci sont en somme des compteurs de minutes dont le mouvement intérieur ferme, toutes les 3 minutes et pour une petite période, un contact électrique. Ce contact fait partie d’un circuit local comprenant une batterie de piles sèches et l’enroulement d’un relai. L’armature de ce relai est donc attirée, toutes les 3 minutes, pendant la petite
- période en question. Elle ferme à son tour le circuit de lumière dont font partie les deux lampes en série de 55 volts chacune, qui s’allument et s’éteignent synchroniquement.
- Quand une personne se présente, le téléphoniste installé à son poste demande la communication qu’elle désire, puis une fois celle-ci obtenue, il la prévient qu’elle çntre dans la cabine. Sitôt que le client commence à engager la conversation, un voyant, correspondant au numéro de la cabine, apparaît au tableau commutateur placé sur la table de l’employé. Celui-ci actionne immédiatement la manette du téléphonomètre (fig. 1) dont l’aiguille se met en marche. Quelques secondes avant l’expiration de l’unité de communication (3 minutes), lé signal optique s’allume devant les yeux du téléphoniste tandis qu’en même temps, par suite du synchronisme des lampes de la table du préposé et des bobines, les mots à l'extinction 5 minutes (fig. 3) se peignent sur le tableau optique qui se trouve au-dessus de l’appareil téléphonique du client et avertit celui-ci qu’une unité de conversation va expirer. Au besoin, il abrège son dialogue et raccroche le téléphone dès l’extinction pour ne pas payer une taxe trop élevée ou il continue s’il le veut sa conversation, le téléphonomètre lui rappelant alors 3 minutes plus tard que sa « douloureuse » s’allonge d’une unité! Avec ce système de compteurs automatiques, le téléphoniste n’a plus besoin de noter l’heure exacte d’entrée de la personne dans la cabine ; il lui suffit d’actionner une manette et le chronomètre se chargera de totaliser la note du client, sans contestation possible.
- L’administration envisage même la possibilité d’une simplification de ce nouveau dispositif de contrôle automatique des conversations téléphoniques. En prenant les précautions nécessaires, il paraît possible d’allumer les 2 lampes, qui éclairent les tableaux lumineux, par commande directe du mouvement d’horlogerie c’est-à-dire d’éviter l’emploi d’un circuit local avec sa batterie de pile et son relai. Jacques Boyer.
- LES TREMBLEMENTS DE TERRE DU MASSIF CENTRAL (*)
- Le Massif Central de la France n’est pas une région aussi aséismique qu’on s’est plu à le répéter, et ce, parce que des observations méthodiques et régulières n’ont pas été faites, ou mentionnées dans des organes scientifiques. Il serait cependant intéressant de connaître comment se comporte actuellement ce vieux Massif, si fortement disloqué au Permo-Carbonifère et durant le Tertiaire et dont la mosaïque paraît maintenant presque • entièrement tassée.
- J’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, de signaler des ébranlements le long de la grande faille occidentale de la Limagne et de noter, comme particulièrement curieux,
- 1. Note présentée à Y Académie des Sciences le 21 février 1921.
- que la partie située à l’ouest du grand chenal houiller, aux confins des départements de l’Ailier, du Puy-de-Dôme et de la Creuse, considérée comme tranquille, avait été le siège, il v a peu de temps encore, d’une succession de plus de 50 secousses, pendant 6 mois (de juin à décembre 1913). Ces séismes provoquèrent à maintes reprises la chute de murs, de cheminées, de meubles et effrayèrent les populations. Ils étaient ordonnés autour du grand filon quartzeux (Saint-Maurice-de-Pionsat, Evaux) étudié par M. de Launay. D’autres territoires, comme les environs de Guéret, Ahun (Creuse), en relation avec des fractures hercyniennes, avaient été également ébranlés le 27 mai 1913.
- Mais c’est principalement la moyenne vallée de l’Ailier
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- CONDUITES FORCÉES EN BOIS
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- entre Issoire, Brassac et Brioude, correspondant à l’axe du synclinal oligocène de la Limagne, qui offre la séis-micité la plus marquée.
- Elle a tremblé assez fortement le 3 octobre 1920 et la zone d’ébranlement couvrit un large espace. Des multiples renseignements recueillis par une centaine de correspondants, notamment par MM. les directeurs des Mines de Brassac, de la Taupe, de Langeac, par Mlle Grenier et M. le lieutenant de vaisseau Baldit, par des instituteurs, etc., que je remercie vivement, il résulte que 1 & maximum d'ébranlement s’étendit à la cuvette houillère et oligocène de Brassac-les-Mines, Auzon (Puy-de-Dôme), à Brioude, Lavaudieu (Haute-Loire), cuvette longue de 25 km., creusée dans les terrains cristallins et traversée par l’Ailier suivant son axe. Il y eut deux secousses : l’une plus faible à 4 h., qui ne fut pas perçue par toute la population endormie, l’autre à 4 h. 57 m., beaucoup plus forte, dont la durée fut de 3 secondes (de 4 h. 57 m. à 5 h.) et dont l’intensité correspondait à une forte secousse de l’échelle de Rossi.
- Un grand nombre d’habitants de cette zone furent réveillés et secoués. Les murs, les meubles et objets meublants oscillèrent assez fortement, comme si une vague les avait soulevés. Le déplacement alternatif maximum atteignit 10 mm. d’amplitude; mais il n’y eut pas, en général, de dégâts, sauf dans de rares cas. Quelques portes furent ouvertes (Lempdes) et certaines cloches sonnèrent (Chilhac).
- Dans la partie de la ville de Brioude construite sur un terrain alluvial, la commotion fut plus forte, mais on n’observa nulle part de déplacement de terrain.
- Des observations intéressantes furent faites (fait assez rare) à 400 m. de profondeur dans les mines de la Taupe, où le bruit du séisme fut nettement enregistré et où même il se produisit quelques chutes de pans de maçonnerie.
- La zone du Massif Central qui trembla le 3 octobre est assez étendue. Elle porte surtout sur trois départements : Puy-cle-Dôme, Haute-Loire, Cantal. Les limites sont, au Nord, Clermont-Ferrand, où le séismographe de l’observatoire enregistra l’événement, avec une courbe de 8|x d”amplitude (M. Mathias), mais où les secousses furent faibles; à l’Est, Ambert, Montfaucon (Haute-Loire), Yssingeaux, Solignac-sur-Loire; au Sud, Saint-Flour et Pinols; à l’Ouest, Blesle (Haute-Loire), Murat, Neussargues, Riom-ès-Montagne, Mauriac et Aurillac. Le territoire séismique, de forme grossièrement elliptique, couvre tout le Massif volcanique du Cantal, le Cézallier, une partie des Monts Dore, le sud de la Limagne, tout le Livradois, le sud du Forez et la portion nord du Velav. Il embrasse donc des terrains cristallins, grani-
- tiques, oligocènes, et une grande partie des régions volcaniques du Massif Central.
- La zone d’ébranlement épicentrale est une cuvette houillère, oligocène et volcanique, très fracturée, située au centre et en contre-bas (390 m.-420 m.) de ces dernières (altitude de 1000 m. à 1842 m.) vers lesquelles se propagèrent les ondes séismiques.
- Il n’est pas inutile de souligner que tout le Massif volcanique du Cantal, deux fois plus étendu en surface que l’Etna, trépida entièrement. La surface d’ébranlement totale fut d’environ 7000 km2.
- La cause du séisme est due vraisemblablement à des réajustages de compartiments de la cuvette Brassac-Brioude, puisque à 400 m. de profondeur des dégâts ont été constatés, surtout dans ce territoire.
- Je rappellerai qu’un séisme de grande étendue, dont il a été cependant fait à peine mention en son temps à l’Académie, secoua tout le Massif Central le 25 août 1892, à 10 h. du soir, et le 26 août, en deux fois, à 4 h. 50 m. (secousse prémonitoire) et à 10 h, 10 m. (secousse principale).
- Ce tremblement de terre fut relativement violent. Les dégâts en Auvergne et dans le Velay furent assez sérieux. Il y eut arrêt des horloges, les cloches tintèrent, les meubles furent déplacés, notamment à Yichy, Clermont, Brioude, Le Puv, etc., les fenêtres et les portes ouvertes, beaucoup de vaisselle fut brisée et un assez grand nombre de cheminées tombèrent en même temps que des murs furent lézardés. L’ébranlement de 10 h. dura 5 secondes (‘), s’étendit au delà même du Massif Central, jusqu’à Mende (Lozère). Capdenac (Aveyron), Montélimar, Valence et Lyon, c’est-à-dire intéressa environ 100 000 km2. On ne signala cependant que quelques victimes. Plusieurs répliques à la secousse principale de ce séisme furent observées les 27, 28 et 29 août.
- D’après Ls documents que je possède, la zone épifo-cale s’étendit encore à la vallée de l’Ailier, c’est-à-dire au synclinal de la Limagne, zone la.plus profondément fracturée de tout le Massif.
- En résumé, les séismes du Massif Central, en général peu destructeurs, semblent dus à des réajustages de compartiments le long des grands accidents tectoniques anciens ou récents, ou à des mouvements de tassement d’ensemble ou locaux des cuvettes synclinales.
- Pu. Glangeaud,
- Professeur à ta Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand.
- 1. 11 me paraît intéressant de noter que des touristes qui faisaient l’ascension du Puy de Dôme et du Sancy furent fortement secoués au sommet de ces deux montagnes volcaniques, à 1465 m. et à 1886 m. d’altitude.
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- CONDUITES FORCÉES EN BOIS
- Etant donnés les prix de revient élevés du fer et de 1' acier on a cherché depuis la guerre à les remplacer par des matériaux moins coûteux. Les pays du Nord où abondent d’immenses forêts ont employé le bois à différents usages, et, toutes les fois que cela fut possible, s’en sont servi pour remplacer les métaux trop coûteux.
- Pour cette raison, l’usage des conduites forcées en bois a pris une extension considérable, et ce
- procédé, jusqu’alors peu répandu, tend à se généraliser.
- Une société qui s’est fondée à Trondbjem en 1916, la « Norsk Trœrôr K* », a exécuté au cours de ces dernières années d’importants travaux : certaines conduites ont des longueurs dépassant 1.200 mètres, et, dans de nombreux cas, il en est qui supportent des pressions sialiques de 80 m.
- Ces conduites en bois présentant certaines carac-
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- CONDUITES FORCÉES EN BOIS
- Fig. i. — Conduite de grand diamètre, support en téton armé.
- téristiques intéressantes, nous allons donner quelques détails sur leur mode de fabrication, leurs avantages et les différents usages auxquels on peut les employer.
- Ces conduites se font en général de deux types, suivant l’importance du diamètre intérieur : pour les diamètres ne dépassant pas 500-600 mm., on les constitue par des éléments de 5 m. de long fabriqués à l’usine par des moyens mécaniques ; l’assemblage de ces éléments entre eux se fait sur le chantier même, au moyen d’un manchon ou bague dans lequel viennent s’emboîter les extrémités légèrement coniques des deux tuyaux à joindre.
- Comme le montre un des croquis, ces éléments présentent beaucoup d’analogies avec les barriques et tonneaux ordinaires, et s’en différencient toutefois par un diamètre constant, tant intérieur qu’extérieur et une plus grande épaisseur des douves.
- Ces douves s’assemblent entre elles par tenons et creux, et le serrage est obtenu par l’enroulement hélicoïdal d’un fil de fer, galvanisé ou non, de 4 à 7 mm. de diamètre, solidement attaché à ses extrémités. Le manchon est fabriqué de même, et peut
- en somme être considéré comme un élément de très petite dimension.
- Pour les conduites de plus fort diamètre — et il en est qui atteignent 5 mètres — ce mode d’établissement, bien que robuste, ne serait pas pratique : d’abord parce que les éléments à transporter seraient trop encombrants, et, de plus, les joints ne présenteraient pas une sécurité suffisante.
- Aussi emploie-t-on dans ce cas le dispositif suivant (fig. 4) :
- La juxtaposition des douves, dans le sens longitudinal, se fait comme précédemment au moyen de tenons et mortaises; mais les joints transversaux, au heu de se présenter sur une même circonférence, sont croisés ; il n’y a plus ici besoin de manchon, les douves s’emmanchant bout à bout par l’intermédiaire d’un mince feuillet métallique.
- On maintient les douves au moyen de cercles de
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- Fig. 2. — Conduite de petit diamètre avec manchon rapporté.
- Fig. 3. — Accessoires divers i, rétrécissement; i, dérivation; 3, coude à qo° ; obturateur-
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- CONDUITES FORCEES EN BOIS :.....205
- fer dont la distance peut varier de 5 cm. à 40 cm. (maximum) : ceci dépend naturellement de la pression et du diamètre. Le serrage, variable à volonté, s’obtient au moyen d’un écrou vissé sur une des extrémités filetée du cercle, l’autre étant maintenue fixe.
- L’établissement de ces conduites se fait sur les lieux mêmes : on procède tout d’abord à un assemblage provisoire, facilitant la mise en place et une fois la jonction opérée, on pose les cercles auxquels on donne le serrage voulu.
- Ces conduites, à quelque système qu’elles appartiennent, se prêtent très bien, aux augmentations ou diminutions successives de diamètre, aux dérivations de conduites secondaires, aux coudes, etc... On emploie dans ces différents cas des manchons en
- Fig 5. — Conduite forcée en bois reposant sur supports en bois.
- fonte auxquels on peut aisément donner la forme désirée ; la modification apportée à la conduite se trouve donc supportée uniquement par le manchon, et la conduite n’a pas à intervenir (fig. 3).
- Le raccord manchon-conduite est des plus simples ; le manchon a une forme légèrement conique afin d’emboîter plus énergiquement la conduite et l’étanchéité est renforcée par le serrage d’un joint plastique, en chanvre, convenablement disposé.'
- Les schémas donnés montrent quelques dispositions couramment employées.
- Les supports de ces conduites ne présentent guèré de particularité ; le plus souvent elles reposent sur des cbussinéts demi-cylindriques, en bois, posés eux-mêmès sur des massifs en béton armé, sur des chevalets ou même éribbr'e sur de simples traverses
- Fig. 4. — Une conduite forcée en bois en Norvège, reposant sur des dalles en ciment.
- de bois placées à même le sol ; le syslcmc employé dépend naturellement de la nature du sol et de l’importance de la conduite.
- Les essences employées pour la fabrication de ces conduites sont le pin, et plus particulièrement le sapin. En Norvège, ces bois proviennent des immenses forêts qui font la richesse de ce pays. Après l’abatage, les troncs coupés sont assemblés et amenés par eau vers les chantiers situés dans les vallées.
- Ils sont alors débités encore humides et exposés de façon à perdre leur eau, ce qui demande, suivant le temps, 3 à 6 mois. Après quoi, on procède au rabotage des bois, opération qui demande à être faite avec un certain soin ; le façonnage des extrémités des douves qui doivent former plus tard le joint est exécuté à part et avec beaucoup de précision.
- En plus d’un prix de revient nettement inférieur à celui des conduites métalliques, les conduites en bois présentent sur ces dernières des avantages très marqués : leur montage rapide et simple à réaliser, ne nécessite qu’une main-d’œuvre fort réduite. D’une suite d’essais minutieux, il résulte que le débit comparé des conduites en bois et des conduites en fer est supérieur pour les premières ; avantage qui s’accentue nettement quand on établit la comparaison avec des conduites métalliques en service depuis quelques années déjà, dont les parois
- Fig. 6. — Conduite en cours de montage.
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- devenues rugueuses gênent considérablement l’écoulement des eaux.
- L’étanchéité de ces conduites est aussi bonne que celle des conduites métalliques, et de plus, chose appréciable pour les hautes chutes, les conduites en bois présentent une élasticité suffisante pour résister aux coups de bélier ; pareille souplesse ne se trouve qu’à un degré moindre dans les conduites en fer.
- Ges avantages expliquent le développement rapide pris par les installations de conduites en bois ; en dehors de îeuF emploi comme conduites forcées pour moteurs hydrauliques, on s’en sert, encore pour l’alimentation en eau des usines et des villes, pour le service des pompes dans les exploitations minières, comme canaux d’irrigation..., etc.
- Partout les résultats sont des plus satisfaisants.
- Enfin la gelée est sans action sur elles, et l'influence de la température étant pratiquement nulle, l’emploi de dispositifs permettant la libre dilatation devient tout à fait superflu.
- Ces installations présentant, en plus de leur originalité, un certain intérêt pratique, il nous a paru utile de les signaler.
- M. CjVZAUUIEILH.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de janvier et février 1921.
- Elections. — Au cours du mois de janvier, l’Académie a élu M. Pierre Bazy et M. Auguste Béhal qui occuperont, le premier dans la section de Médecine et de Chirurgie, le second dans la section de Chimie, les fauteuils rendus vacants par les décès successifs du D1 Guyonet du Pr Armand Gautier.
- , Les mouvements'tectoniques de l'extrémité orientale des Pyrénées. — Le retrait de la mer de 280 m. a été suivi d’une débâcle glaciaire dont les dépôts constituent, soit les anciens cônes démantelés qui s’échelonnent sur le pourtour du Roussillon et de l’Ampurdan, soit les
- éléments de sédimentation des anciens lacs de la Cer-dagne. Pour M. Octave Mengel, la régression marine s’est traduite entre la mer de 980 m. et celle de 100 m. par deux mouvements locaux simultanés, l’un orogénique, suite de l’effort de plissement longitudinal post-oligocène, l’autre épirogénique et perpendiculaire au premier.
- La chloropicrine et les graines. — Des essais de M. Miège, il résulte que la chloropicrine exerce une action certaine sur la faculté germinative, mais qui varie avec la nature des semences, la dose employée et la durée "du traitement : certaines légumineuses, nolam-
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- ment le lin, résistent de façon remarquable, alors que les céréales et la betterave montrent une grande sensibilité. Quant à la destruction des insectes parasites, comme le charançon et les bruches, elle peut être assurée par la chloropicrine, agissant pendant 24 heures, à la dose de 15 à 20 centimètres cubes pour mille litres.
- Les radiations lumineuses et Vazoiobacter. — Ayant déjà établi que c’étaient surtout les radiations jaunes qui favorisaient la fixation de l’azote, M. Kayser a vu par la suite que la quantité qui en était prise par unité d’hydrate décomposé est minimum dans le jaune où le microbe travaille avec le moins d’économie, et le pouvoir assimilateur a surtout diminué, avec la sixième génération, pour le vert, le blanc et le noir. De plus, la proportion de glucose brûlé, s’élève avec la troisième génération, sauf pour le bleu ; le taux des hydrates détruits est maximum pour les cultures exposées à la lumière blanche et jaune, alors qu’il touche à sa plus faible valeur pour le vert.
- A propos des corps faiblement conducteurs. — Traversés par un courant, ils impressionnent la plaque photographique, comme l’a montré M. Reboul. Il ne semble pas que le phénomène puisse être uniquement attribué aux gaz produits par l’électrolyse de l’eau ou des sels que contiennent tant le papier que les conducteurs en question. 11 y a par contre, comme dans le cas de l’aigrette lumineuse, une dissymétrie, car l’action est plus vive du côté du pôle positif; il semble donc qu’il se produit, aux points où sont les discontinuités de résistance, des chutes de potentiel suffisantes pour provoquer des décharges disruptives, accompagnées de l’émission d’un rayonnement très absorbable, et qui, à la façon des radiations ultraviolettes et des rayons X, agirait sur la plaque photographique sans impressionner l’œil.
- Les feuilles mortes et la germination. — Avant d’aboutir à l’humus, les feuilles mortes et les débris végétaux subissent une désorganisation progressive, sous l’influence de micro-organismes de l’espèce coli. Or, les liquides de macération obtenus par contact avec de l’eau de pluie, possèdent des propriétés réductrices particulières, exerçant des effets d’inhibition très nets sur la germination des graines. Il semble bien qu’au moment de la chute des feuilles et de la mort des plantes annuelles, lés pluies dissolvant les réducteurs imprègnent le sol de substances qui prennent l’oxygène rendant ainsi impossible toute oxydation, par suite toute levée de graines. Le labourage a donc pour première action de faire agir l’oxygène atmosphérique et le [relèvement de la température au printemps favorise la fin des réactions qui détruisent les agents réducteurs.
- M. Aug. Lumière se propose de rechercher les conditions du phénomène de biologie végétale pour pouvoir rendre à la terre, d’une façon précoce, la fécondité perdue en hiver.
- A propos d'une algue cultivée dans l'obscurité. — Dans de telles conditions d’existence, une plante perd sa chlorophylle et ne renferme bientôt que des pigments carotinoïdes. Une graine germant en l’absence de lumière, fournit, on le sait, une plantule incolore. Il n’en existe pas moins de nombreuses exceptions à la règle qui lie la production de la chorophylle à l’action de la lumière, et M. Dangeard a pu cultiver depuis huit ans une algue (Scenedesmus acutus) qui, dans l’obscurité, n’a pas cessé d’ètre verte, son milieu nutri-
- tif — solide ou liquide, suivant la proportion de gélose— comprenant pour un litre d’eau ; (AzO5)9 Ca 0,5 ; K Cl : 0,5; So4Mg: 0,5 Po4K3 0,5,Fe2Cl6 ; traces ; glucose 10, peptone 0,8. Ramenée à la lumière électrique, la plante reprend, au bout de cinq heures sa nutrition holophytique et la disparition complète de la fonction chlorophyllienne pendant des années n’a pas eu plus d’effet sur l’algue étudiée, que les heures d’obscurité à laquelle, dans les conditions de vie normale, elle est soumise chaque nuit.
- Les installations de recherches aérodynamiques. — A la suite d’une note de M. Margoulis, M. Jean Villey pense qu’il peut y avoir un intérêt sérieux à réaliser des souffleries à gaz carbonique sous forte pression et à basse température. Mais ce ne peut être là qu’un complément des installations d’expériences dans l’atmosphère, tels que les tunnels et les dispositifs auxiliaires d’étude des filets d’air. Ceux-ci sont à multiplier et on ne saurait encore songer à les remplacer pour effectuer des progrès sérieux dans la science aérodynamique.
- Les rayons rouges et les substances phosphorescentes. — Lorsqu’on projette un spectre sur les sulfures alea-lino-terreux ou le sulfure de zinc, après les avoir inso-lés, à l’aide d’une source riche en rayons de courtes longueurs d'ondes, la place où s’étalaient les rayons rouges et infra-rouges est rendue obscure. M. Maurice Curie a étudié lès phénomènes signalés par Becquerel, Lenard, Nichols et M. Perrin, en employant, simultanément des radiations excitatrices produites par une lampe à mercure — le verre filtre étant à base d’oxyde de nickel — et des radiations extinctrices dues à ‘une lampe à arc — le filtre étant fortement chargé d’oxyde de cuivre. Les résultats de tels essais semblent venir à l’appui d’une théorie récente du phénomène qui repose sur l’agitation par résonance des atomes de soufre.
- La teneur de la betterave en chlore. — Dans les fabriques qui font du sucre blanc, la production de mélasse est d’environ 4 kg par 100. de racines mises en œuvre et le chlore contenu dans les jus de diffusion passe presque pour la totalité dans les résidus incristalli-sables (80 pour 100). Une série d’échantillons prélevés en Seine-et-Oise et analysés immédiatement, a montré à M. Saillard que dans la plante entière, on peut compter 1,2 pour 100 de sucre de la racine décolletée, et que ce sont les pétioles qui accusent la teneur la plus élevée : 1,8 pour 100 de matière sèche.
- L'instinct paralyseur des araignées. — M. Etienne Rabaud ne pense pas, comme J. 11. Fabre, que les Thomises saisissent leur proie de façon à piquer droit sur un ganglion, alors que les Epeires ne cherchent aucun point particulièrement favorable. Ce qui est vrai, c’est que la paralysie survient rapidement, sans que le temps nécessaire à son établissement semble en rapport avec la taille de l’agresseur où le point d’application de la morsure. La marche de l’événement se résume ainsi : saisissant sa victime par n’importe quelle partie du corps, l’araignée frappe au hasard et plante, souvent ses ché-licères sur des téguments assëz résistants. Lorsque la proie immobilisée, la succion commence, ces téguments font obstacle ; l’animal change alors sa bouche de place, jusqu’au moment oii il rencontre une surface de moindre résistance. Quant à la façon dont le prédateur prend sa victime, elle dépend seulement de la position relative des deux individus lors de la rencontre.
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- L’HYDRO-SKY PLET
- Le transport par les mouches (les germes pathogènes. — D’après Croix, Lewis et Glynn le nombre de bactéries couramment déplacé par un seul de ces insectes peut s’élever à 500 millions : de là, malgré les travaux de Picker, de Faichine et de Marchoux, la très grande difficulté d’isoler un germe pathogène quelconque. M. Woll-
- man a repris la question par la technique des cultures aseptiques, pour en conclure que les mouches contaminées restent infectantes un temps très court, et que, éloignées de la source de contamination, elles se' débarrassent extrêmement vite de tous les germes pour redevenir aseptiques. "Paul B.
- L’HYDRO-SKY PLET
- Marcher sur l’eau ! C’est un rêve qui a tenté bien des imaginations et qui a conduit à la réalisation de multiples essais.
- Pendant la guerre, maint inventeur s’est ingénié
- supérieur droit et en dessous une courbe fuyante destinée à diminuer la résistance à l’avancement. A l’arrière se trouvent trois palettes montées sur charnières sur un plan incliné. Au moment où le
- Fig. i. — Plan et élévation de Z’hvdro-sky.
- à trouver l’appareil le plus simple, le moins encombrant et aussi le plus stable qui permît aux soldats de traverser les rivières, aux pontonniers d’y travailler, etc.
- C’est de celte préoccupation qu’est né le nouvel hydro-sky qu’a réalisé M. Plet et qu’il envisage aujourd’hui pour des besognes plus pacifiques, comme le montrent les figures ci-dessus.
- Son hydro-sky est composé de deux flotteurs allongés dans lesquels les pieds viennent se loger. Pour cela, chacun est muni d’un puits descendant Jusqu’au fond de l’appareil et bordé d’une margelle protégeant contre l’entrée de l’eau. Le centre de gravité s’en trouve abaissé et l’équilibre stabilisé.
- Autour du puits se trouve le flotteur, allongé longitudinalement. Il a, en plan, une forme rectangulaire, tandis qu’en élévation, il présente un plan
- pied avance, elles se replient vers l’arrière, diminuant la résistance au glissement, tandis qu’au moment où le pied pose, elles s’abaissent et augmentent la fixité du point d’appui.
- Chaque pied étant chaussé de son hydro-sky, on peut avancer sur l’eau, à peu près comme on marche à. terre, en appuyant le corps sur une jambe pendant que l’autre glisse en avant.
- Pour éviter l’écartement latéral qui ne manquerait pas de se produire avec des hydro-skieurs peu expérimentés, les deux flotteurs sont liés l’un à l’autre, à l’avant et à l’arrière par deux chaînettes.
- L’appareil, essayé sur l’eau, a donné des résultats satisfaisants.
- Avis aux pêcheurs et aux chasseurs de gibiers d’eau, qui circulent sur des lacs ou des eaux tranquilles ! A. B.
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- Fig. 2. — Quelques utilisations de i’hydro-sky.
- Le Gérant : F. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris,
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- LA NATURE.
- — N° 2452.
- 2 AVRIL 192!
- LA PHOTO-STÉRÉO=SYNTHÈSE
- Une nouvelle invention vient de sortir des laboratoires photographiques de Lyon-Monplaisir, où s’étaient déjà élaborées plusieurs créations retentissantes, telles que le cinématographe, le photo-rama et la plaque autochrome. C’est encore dans le domaine de l’Optique appliquée que M. Louis Lumière — un nom décidément prédestiné — a exercé l’originalité de ses conceptions et son ingéniosité de réalisateur. Il a trouvé le moyen de
- couleurs complémentaires et observées à l’aide de lorgnons bicolores (anaglyphes de Ducos du Hauron). Dans l’un et l’autre cas, la sensation du relief était interdite non seulement aux borgnes, mais à quantité de personnes dont les yeux différaient quelque peu l’un de l’autre.
- M. Lumière obtient le relief sur des plaques photographiques quelconques, sans interposition de réseaux ni d’oculaires. Son procédé consiste à pho-
- Fig. x. — Les 6 éléments d'une photo-stèréo-synthèse.
- rendre le relief des corps visible sur des images planes, sans faire intervenir les phénomènes habituellement caractéristiques de la vision binoculaire.
- Jusqu’ici, pour obtenir la sensation visuelle du relief, il fallait photographier le modèle à l’aide d’an appareil muni de deux objectifs écartés l'un de l’autre à peu près comme le sont nos yeux, ou, ce qui revient au même, exécuter à l’aide d’un appareil à objectif unique deux clichés successifs pris de deux points de vue différents. On réalisait ainsi un couple stéréoscopique, deux images légèrement différentes, qui pouvaient être juxtaposées pour être examinées dans un stéréoscope, ou enchevêtrées derrière le réseau d’une plaque lignée (systèmes Berthier, Ives et Estanave), ou tirées en deux
- 49* Année — 1“ Semestre.
- tographierle modèle plusieurs fois et de façon que, à chaque pose, la netteté de la reproduction se trouve limitée à un seul plan, ou du moins à une très faible épaisseur. Les images produites de la sorte, tirées en diapositifs, sont ensuite placées l’une devant-l'autre; et leur superposition reconstitué exactement les reliefs du modèle. Cette reconstitution a reçu de son inventeur le nom de photo-stéréo-synlhèse.
- Théoriquement, ce résultat exigerait l’exécution d’un grand nombre d’images, et même d’une infinité ; mais, en pratique, on peut se contenter d’un petit nombre d’éléments, une demi-douzaine, par exemple. La grande difficulté, dans l’application de ce principe, était de limiter à une très faible épais-
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- 210 ~.......... : LA PHOTO-STERÉO-SYNTHÈSE
- seur les tranches successives du sujet, la zone de netteté en deçà et au delà de laquelle l’image devait devenir assez floue pour ne laisser sur chaque cliché
- Fig. 2. — Marche des rayons lumineux projetés par un objectif mobile sur une plaque mobile.
- qu’une impression insignifiante. Tous les photographes savent que leurs objectifs manquent d’autant plus de profondeur de champ que l’ouverture en est plus grande. Avec un instrument très lumineux, par exemple un anasligmat fonctionnant à F : 4, si le sujet se compose de plusieurs plans assez éloignés les uns des autres, il n’est pas possible d’en obtenir une reproduction uniformément nette; car si l’on met au point l’avant-plan, les lointains seront confus, et inversement. Pour que la netteté s’étende à toutes les distances, il est nécessaire de réduire l’ouverture, et c’est pourquoi les objectifs les mieux corrigés de toute aberration n’en sont pas moins pourvus de diaphragmes, car le photographe a souvent besoin d’accroître l’épaisseur focale. Au contraire, le procédé de M. Lumière exigeait un système optique caractérisé par une profondeur de champ extrêmement restreinte ; il fallait donc employer un objectif à très grande ouverture; mais, en fait, les instruments les plus lumineux qu’aient réalisés les opticiens, les doublets de Petzval ouverts à F : 2, se trouvaient encore insuffisants pour bien réaliser les conditions requises. M. Lumière a donc été amené à agrandir fictivement l’ouverture d’un objectif ordinaire, ou plutôt à en réduire artificiellement la profondeur de champ, en lui faisant décrire, pendanL la pose, un mouvement de rotation autour d'un axe parallèle à l’axe optique principal.
- Mais, si l’on déplace ainsi l’objectif, l’image ne sera nette nulle part, à moins de compenser ces mouvements par quelque artifice mécanique ou optique. A cet effet, M. Louis Lumière a imaginé deux méthodes également ingénieuses.
- La première consiste à faire subir à la plaque sensible des mouvements appropriés. La figure 2 ne montre le principe. Soit un objectif 0 donnant du point P, situé sur l’axe principal, une image P'. Si l’on déplace l’objectif d’une quantité h, de telle façon que son axe reste parallèle à lui-même et que ses plans principaux soient maintenus immobiles dans l’espace, l’image P' viendra en P" situé dans le plan-image conjugué du plan-objet contenant le
- point P. Si, en même temps, on fait glisser, dans la même direction, le plan-image, d’une quantité H
- telle que l’on ait ^=== la position de
- l’image du point P n’aura pas changé par rapport aux limites de ce plan. On démontre facilement qu’il en sera de même pour tout autre point situé dans le plan-objet conjugué du plan-image.
- Il n’en sera pas ainsi pour les points tels que P, situés en deçà ou au delà du plan-objet. A chaque distance d de ce plan correspondra un déplacement d'de la trace de l’axe secondaire correspondant sur le plan-image, et l’image du point Pj s’étalera sur la surface sensible en une tache floue de longueur d'.
- Il est facile de voir qu’il y a intérêt à faire le
- rapport —aussi petit que possible, et à donner,
- au contraire à h une valeur élevée.
- Ces conditions théoriques ont été réalisées au moyen de l’appareil représenté par la figure 5. Deux flasques présentant chacune une large ouverture sont reliées par des entretoises (supprimées sur notre dessin). Ces flasques donnent passage à quatre axes A, D, C, D, munis à chacune de leurs extrémités d’un bras de manivelle. Sur chacune clés manivelles est fixé un tourillon, et le rapport des longueurs des bras de manivelle avant et arrière
- n
- est égal à —------Les quatre tourillons avant sont
- P -h P
- engagés dans des douilles fixées sur une platine portant l’objectif, et les quatre tourillons arrière supportent une autre platine, à laquelle est fixé le
- Fig. 3. — Appareil L. Lumière à mouvement conique.
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- LA PHOTO-STÉRÉO-SYNTHÈSE
- corps arrière de la chambre noire, Les deux platines sont reliées par un soufflet étanche à la lumière. Enfin, l’un des arbres porte une poulie par laquelle on peut, pendant l’exposition, imprimer à tout le système un mouvement de rotation. Cet appareil reçoit des plaques du format 18 X 24, et le modèle est photographié en demi-grandeur. Les manivelles antérieures ont 4 cm de rayon ; les autres, 6 cm. L’objectif décrit donc un cercle de 8 cm de diamètre, et la plaque un cercle de 12 cm. Dans ces conditions, tous les points situés dans le plan de netteté conservent sur la plaque la même position, tandis que tous les points situés en avant ou en arrière de ce plan se déplacent et n’inscrivent qu’une traînée d’autant plus floue qu’ils sont plus éloignés du seul plan nettement photographié.
- Six clichés sont successivement exécutés, sans modifier le tirage de la chambre noire, mais en changeant chaque fois la distance qui sépare l’appareil du modèle, de manière à faire progressivement passer le plan de netteté de l’avant à l’arrière du sujet. Les six négatifs ainsi obtenus, on tire de
- chacun d’eux un diapo-silif très faible, de façon que la superposition de ces six images trans-parentes forme une image composite dont l’intensité totale soit celle d’un diapositif ordinaire. Ces six plaques sont disposées l’une devant l’autre, avec un léger écart entre elles, dans un cadre en bois, qui contient aussi un verre dépoli diffuseur. L’ensemble a une épaisseur totale de 0 cm. Si on le regarde normalement aux plans des images et à une distance convenable, l’impression de relief est absolument saisissante.
- C’est par celte méthode qu’a été exécutée la photo-stéréo-synlhèsc dont la figure l reproduit les six éléments. En examinant ces photographies, on vérifiera que le plan de netteté passe de l’avant à l'arrière : sur la première image (enhaut, à gauche), le bout du nez et le milieu de la moustache sont les seules parties bien définies; tout le resté est flou; sur la deuxième, le champ de netteté se limite aux yeux et aux rides du front; puis il recule encore, sur Iss épreuves suivantes, passant tour à tour aux joues, au menton, au bouton de la veste, aux cheveux et enfin à l’oreille.
- La seconde méthode, imaginée par M. L. Lumière pour aboutir à des résultats analogues sans déplacer la plaque sensible, est basée sur l’emploi de prismes inverseurs. Soit (fig. 4) un objectif 0 muni d’un tel prisme et donnant du point P l’image P', p et p' étant obligatoirement égaux, compte tenu de l’élongation résultant de l'interposition du prisme. Si
- l’on fait subir h cet objectif un déplacement d’amplitude quelconque, en prenant la précaution de provoquer ce déplacement dans le plan de la Section principale du prisme, et ce plan, ainsi que les plans
- 0'
- Fig. 4. — Rayons projetés par un objectif mobile muni d'un prisme inverseur.
- principaux de l’objectif, restant invariables dans l’espace, la position P' de l'image du point P n’aura pas changé. Par contre, l’image de tout point situé en deçà ou delà du plan-objet subira des déplacements. Il suffira donc, pour réduire le volume focal, de munir l’objectif de deux prismes inverseurs dont les sections principales soient à 90° l’une de l’autre (fig. 5) et de déplacer l’axe de l’objeclif parallèlement à lui-même.
- La figure 6 représente l’appareil utilisé dans celle méthode. Une planchette A, pouvant glisser dans son p'an sur l’avant d'une chambre noire photographique, est assujettie à se mouvoir de telle sorte que ses côtés restent constamment parallèles à eux-mêmes, grâce au double parallélogramme articulé B C D E, F G H I. Elle porte en son centre un objectif muni de deux prismes de Porro, disposés comme le montre la figure 5, la section principale du prisme avant étant perpendiculaire à celle du prisme arrière, et le tirage de la chambre étant tel que la condition p = p' soit réalisée. L’ensemble est monté sur des rails qui permettent de rapprocher ou d’éloigner l’appareil de l’objet photographié, pour le fixer dans les positions successives correspondant à la série des plans choisis pour l’exécution des six négatifs.
- Le constructeur ne disposant pas de prismes taillés avec toute la précision requise, les images obtenues de la sorte ne valent pas celles qu’a four-
- Fig. 6. — Appareil à objectij mobile muni de pris triés.
- Fig. 5.
- Prismes inverseurs.
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- LE PROBLÈME DE LA TUBERCULOSE
- nies le premier appareil, à plaque mobile; mais ce détail d’exécution n’infirme en rien la valeur de la seconde méthode, qui paraît, au contraire, appelée à recevoir des applications plus variées ; car il résulte de la disposition adoptée la possibilité de photographier une surface d’étendue quelconque à l’aide d’un objectif de foyer quelconque, très petit, par exemple, par rapport aux dimensions de la surface photographiée.
- Limitée à la reproduction des reliefs, la photo-stére'o-synthèse ne nous semble pas devoir complètement supplanter le stéréoscope, d’application plus simple, surtout pour les sujets animés; mais c’est une invention très originale au point de vue théorique, et rendue plus intéressante encore par l’ingéniosité des moyens optiques et- mécaniques qu’a exigés sa réalisation.
- Ernest Coustet.
- LE PROBLÈME DE LA TUBERCULOSE
- Il est certain que la tuberculose représente aujourd'hui la maladie la plus répandue. On est fondé à supposer que tous les êtres humains sont atteints de la tuberculose à un degré plus ou moins élevé. D’après les observations d’un grand nombre de médecins l’examen minutieux des cadavres des malades ayant succombé aux affections les plus diverses décèle des traces de contagion tuberculeuse.
- Cependant tous ceux qui sont infectés par la tuberculose ne souffrent pas et ne meurent pas de cette maladie. Il a été prouvé que 1/7 environ seulement des cas mortels peut être attribué à cette affection. Chez la plupait des individus, c’est-à-dire chez les 6/7 de l’humanité, atteints indubitablement de la tuberculose, cette affection suit son cours sans maladie apparente, et sans qu’on s’en aperçoive.
- Ainsi donc, ces observations elles-mêmes parlent en faveur de ce que, contrairement à l’opinion généralement répandue, la tuberculose est une maladie des plus guérissables, et dont l’organisme humain a vite et facilement raison dans la plupart des cas. Ces observations indiquent aussi que l’organisme humain possède des armes naturelles, internes, des forces quelconques qui sont en état de lutte contre ce terrible parasite.
- Ce n’est que par l’existence de ces substances que peut s’expliquer le caractère chronique qu’assument les affections tuberculeuses, tant chez l’homme que chez les animaux.
- Mais, quelles sont ces forces? Où se trouvent-elles dans l’organisme? Et par quels moyens cet organisme s’en sert-il dans la lutte contre la tuberculose? Autrement dit, quelles sont les causes qui rendent l’organisme insensible ou immunisé par rapport à la tuberculose et à d’autres microbes qui pénètrent dans le sang ou dans les organes?
- La théorie géniale de Metchnikoff a remené, comme nous le savons, tous les phénomènes d’immunité à des phénomènes de digestion. Metchnikoff, le premier, a démontré que les microbes qui pénètrent dans l’organisme animal sont dévorés par les globules blancs ou phagocytes, et sont complètement digérés par eux comme le sont les bactéries ou les microbes dévorés par quelque infusoire.
- Même dans les cas où cette digestion a lieu au dehors des globules sanguins, dans le plasma sanguin, ces liquides digestifs ou ferments ont évidemment pour ori -gine les globules sanguins ou phagocytes.
- Quelles sont les causes de l’immunité envers la tuberculose ? Quels sont les ferments et les liquides digestifs indispensables à la digestion du bacille tuberculeux ?
- Voilà des questions qui présentent un énorme intérêt pratique et théorique. Au lieu de chercher des remèdes
- et des moyens radicaux contre la tuberculose, ne serait-il pas plus simple de se servir de substances qui existent certainement dans l’organisme de l’homme et des animaux possédant l’immunité contre la tuberculose ? Pour cela il faudrait avant tout étudier les causes de l’immunité, c’est-à-dire déterminer les forces et les principes dont se sert l’organisme pour se débarrasser des bacilles tuberculeux.
- Quand nous aurons reconnu ces principes qui existent dans tous les organismes, nous pourrons nous en servir dans la lutte contre la tuberculose.
- Mais, où sont ces principes, et où se trouvent-ils? Pour résoudre celte question, il est d’abord nécessaire de savoir ce que sont les bacilles tuberculeux, et en quoi ils se distinguent des autres bacilles et microbes.
- De nombreuses expériences et de nombreuses observations faites sur les bacilles tuberculeux ont démontré indiscutablement que les bacilles tuberculeux sont entourés d’une certaine capsule qui les rend extrêmement fermes et résistants. Cette capsule se compose d’une certaine substance grasse qui ressemble à la cire par ses propriétés. Celte capsule est justement la cause de la terrible propagation de la tuberculose dans le monde. Rejetés dehors avec les crachats et les sécrétions des malades, les bacilles tuberculeux ne périssent pas par la dessiccation, mais se laissent transporter partout avec les poussières. Selon toute probabilité, c’est la membrane cireuse qui est le cause de ce que le bacille tuberculeux ayant pénétré dans l’organisme humain, ne peut être digéré aussi facilement, dans les cellules et les liquides de l’organisme, que cela a lieu avec d’autres microbes, tout simplement parce que l’organisme humain n’est pas capable de digérer la cire.
- Si toutes ces suppositions sont exactes, il est certain que l’animal capable de digérer la cire et les membranes cireuses serait doué d’une immunité parfaite vis-à-vis de la tuberculose.
- Les animaux qui se nourrissent de la cire sont très rares dans le monde, mais ils existent : c’est ce qu’on appelle la mite des abeilles (Galleria mellonella) dont les larves habitent dans les ruches et se nourrissent de cire.
- C’est Metchnikoff le premier qui a eu cette idée, mais il n’eut pas le temps d’établir des expériences. Séduit par cette étude j’ai recherché cet insecte, j’en ai développé de nombreuses cultures dans mon laboratoire, et j’ai étudié son anatomie et sa physiologie (*).
- La mite des abeilles habite dans les ruches. C’est un petit papillon gris qui fait sa ponte dans les interstices des ruches.
- Les petites chenilles s’introduisent à l’intérieur de la . 1. Voir Arch. Zool. Exp. 1908.
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- LE PROBLÈME DE LA TUBERCULOSE
- ruche et commencent à se nourrir de cire. Au bout de 5 à -4 semaines, elles atteignent leur taille définitive (2 cm. 'a 2,5 cm.) et c’est à ce moment qu’elles sont le plus propre aux éxpériences. Comme l’ont démontré les observations, la cire est une partie indispensable de leur nutrition. Ces chenilles ne peuvent exister sans cire et meurent, même en présence d’une quantité considérable d’autres aliments.
- Mes premières expériences m’avaient déjà montré que ces chenilles sont douées d’une immunité étonnante vis-à-vis des bacilles tuberculeux. J’introduisais dans les cavités de leur corps des quantités énormes de bacilles tuberculeux, sans le moindre préjudice pour leur existence. Traitées ainsi, les chenilles vivaient normalement et se transformaient en chrysalides et en papillons.
- L’examen du sang et des organes internes des chenilles infectées a démontré que tout d’abord a lieu l’ingestion rapide des bacilles tuberculeux par des globules sanguins blancs ou les phagocytes des chenilles, et ensuite leur digestion à l’intérieur de ces phagocjtes. Quant aux masses considérables de bacilles tuberculeux les phagocytes les entourent de toutes parts, se collent entre eux et forment ainsi une cellule géante. A l’intérieur de cette cellule a lieu une rapide digestion des bacilles tuberculeux et leur transformation en pigment brun noir. Bientôt cette cellule s’entoure de globules blancs qui forment autour d’elle une membrane ou capsule. La masse intérieure qui contient des bacilles tuberculeux vivants est isolée par celte capsule et séparée des tissus normaux non infectés.
- Deux ou trois jours après, tous les bacilles tuberculeux se trouvent détruits ou digérés, et l’animal est complètement rétabli.
- La destruction des bacilles tuberculeux dans le sang et les capsules se passe si rapidement et d’une façon si évidente, que je puis affirmer que les chenilles de la mile des abeilles possèdent une immunité extraordinaire vis-à-vis de la tuberculose et que cette immunité est due à l’action des ferments digestifs qui se trouvent à l’intérieur des phagocytes.
- Quels sont ces ferments?
- L’étude du sang et des extraits de chenilles faite par moi avec la collaboration de Mme N.O. Zieber-Schoumov, a démontré que les tumeurs des chenilles contenaient une quantité considérable de ferments lipolytiques, c’est-à-dire de ferments qui dissolvent et digèrent les graisses. Dans mes premiers travaux, j’avais émis l’hypothèse que la lipasc est, selon toute probabilité, le ferment qui agit sur la membrane graisseuse et cireuse des bacilles tuberculeux. Des expériences et des observations ultérieures, établies dans divers pays, ont confirmé de plus en plus celte hypothèse.
- On sait que Hanriot a montré et déterminé quantitativement la présence de la lipase dans les sérums de l’homme et des animaux.
- D’après les données de Carrier, on trouve le plus de sérolipase chez le chien et chez l’homme (de 15 à 18) et le moins chez le cobaye (4). Il est possible que cette circonstance explique la grande sensibilité du cobaye à la tuberculose.
- Les quantités de lipase peuvent varier considérablement chez le même individu. Le jeûne fait tomber l’énergie lipolytique. Une alimentation abondante l’augmente, surtout quand on s’alimente avecxles graisses. Les diverses maladies influent surtout sur les quantités de lipase. Chez les tuberculeux, on observe une baisse considérable de l’énergie lipolylique en rapport avec le
- degré de souffrance et le développement plus ou moins rapide de la maladie. Il faut considérer comme une îègle générale la diminution de la lipase dans la période terminale de la tuberculose.
- Dans ces derniers temps. M. Pisniatchevskv, de Saint-Pétersbourg Q), s’est occupé du rôle de la lipase dans la tuberculose. Il en a étudié les variations quantitatives chez des centaines de tuberculeux dans les hôpitaux de Saint-Pétersbourg. Pendant que chez les individus sains la moyenne de la lipase est de 13-14, elle descend à 4 et même 2,5, chez les individus gravement atteints. Une amélioration de l’état du malade et aussi une alimentation graisseuse excessive, permettent d’observer une élévation de l’énergie lipolytique.
- Ces seuls faits démontrent que la lipase joue un certain rôle dans la tuberculose.
- La question de l’importance de la lipase dans les infections tuberculeuses a été longuement étudiée dans le laboratoire de la regrettée N. 0. Ziber-Schouinov, à l’Institut de Médecine expérimentale de Saint-Pétersbourg. Le Dr Grincw (2), qui s’est occupé de cette question et qui a étudié les variations de la lipase chez l’animal infecté, arrive aux conclusions suivantes : « La diminution de l’énergie intra-cellulaire de la lipase dans la tuberculose chronique est très grande. Dans presque tous les organes ayant servi aux expériences, elle descend jusqu’à la moitié de la quantité initiale. Dans le cœur et dans la rate, cette diminution est moindre, mais dans le foie elle atteint presque 60 p. 100. Les tissus du foie et des poumons sont les plus atteints par la toxine tuberculeuse dans celte affection. »
- Les mêmes résultats ont été obtenus par Mlle N. Kot-c-hnev, qui a étudié les variations quantitatives des ferments lipolytiques provoquées par l’injection de bacilles tuberculeux morts.
- Toutes ces expériences indiquent que la lipase joue sans aucun doute un certain rôle dans l’infection tuberculeuse.
- Pour confirmer cette opinion, il faut aussi considérer l’opinion des médecins sur l’importance que peut avoir pour les malades l’alimentation par les graisses et les aliments gras (huile de foie de morue, crème, képhir, koumiss, lard, etc.). Le lard est toujours considéré dans certains pays comme le meilleur remède de la tuberculose. C’est ainsi que ce rapport entre la tuberculose et l’alimentation grasse, expliqué par de récentes recherches, était depuis longtemps établi empiriquement par les remèdes populaires contre la tuberculose. Aujourd’hui, tous les traitements de sanatorium des malades tuberculeux reviennent à la suralimentation avec des graisses et des aliments gras, ce qui, il faut le supposer, augmente P énergie lipolytique. D’ailleurs il a été constaté plus d’une fois par les médecins que les individus qui digèrent mal les graisses sont plus exposés à la tuberculose. (Bouchard, Dabelle et d’autres.)
- A côté des travaux qui témoignent de l’existence d’un rapport quelconque entre la tuberculose et l’échange des graisses dans l’organisme, il y en a beaucoup d’autres qui démontrent que chez l’homme et même chez les animaux, qui ne sont pas complètement immunisés contre la tuberculose, il existe quelques moyens de défense contre cette affection.
- Ce n’est que l’existence de ces moyens de défense qui peut expliquer la marche chronique de cette maladie et le grand pourcentage des guérisons observées chez
- 1. Thèse russe 1916.
- 2. Arch, Sc. Biol. Pétersbourg. t. XVII.
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- LE PROBLEME DE LA TUBERCULOSE
- l’homme, surtout en considérant non seulement les tuberculeux reconnus, mais aussi tous ceux qui ont clé infectes par la tuberculose. (Ces derniers, comme je l’indiquais, représentent la majorité.>
- L’un des premiers, Metchnikoff démontra que chez les taupes spermophiles qui se distinguent par une résistance extraordinaire à la tuberculose, les bacilles tuberculeux sont dévorés par des phagocytes et des cellules géantes, à l’intérieur desquelles ils sont détruits.
- Koch lui-même a constaté la destruction des bacilles tuberculeux dans le tissu nécrotisant., et dans le pus des foyers tuberculeux.
- Dans cette dernière dizaine d’années, toute une série de travaux ont paru, qui démontrent que les bacilles tuberculeux peuvent être détruits même dans l’organisme d’animaux aussi sensibles que les cobayes (Markl, 0. Bail, Kraus, Hofer, Bergel). Le fait que les bacilles tuberculeux ne se trouvent pas habituellement dans le pus, a engagé bien des savants à rechercher les principes qui détruisent et décomposent les bactéries, non dans le sang, mais dans le pus (Q, c’est-à-dire dans les globules sanguins blancs et dans les organes hématopoiétiques. Il existe un grand nombre de travaux de ce genre (Fontes. Bergel, Fiessinger et Marie, Bartel, etc.). Fontes a étudié l’action des extraits préparés avec des ganglions tuberculeux des cobayes, sur les bacilles tuberculeux. Il a établi alors que dans ces ganglions tuberculeux existe une substance capable de détruire les bacilles tuberculeux in vitro. D’après Fonles, ce principe décompose également la cire tuberculeuse. Le résultat de cette décomposition donne de l’acide palmitique et de l’acide stéarique. Ce principe donc se rapporte à la classe des ferments (tuberculocirase). Presque en même temps que le travail de Fontes, parut celui de Bergel qui démontra que le ferment lipolytique décompose la cire et est précisément apporté dans le pus tuberculeux par des lymphocytes et des mononucléaires (2).
- Il a montré la présence d’une lipase identique dans le sérum et les exsudats obtenus après l’injection sous-cutanée d’une grande quantité de vieille tuberculine ou de bacilles tuberculeux. Que les globules sanguins blancs (5) contiennent divers liquides digestifs intracellulaires ou ferments, est aujourd’hui un fait indiscutable qui a été reconnu depuis les premiers travaux de Metchnikoff sur la phagocytose et la digestion intracellulaire.
- Le mérite énorme de Metchnikoff et de sa théorie de la phagocytose consiste aussi en ceci que lui, le premier^ a démontré l’importance de la digestion intracellulaire dans la vie de l’organisme. Aujourd’hui, il est démontré de plus en plus clairement que le rôle de la digestion intracellulaire prend une importance encore plus grande que ne le supposait Metchnikoff. Il se rapporte non seulement au processus inflammatoire et à l’immunité, mais aussi, en général, , à la nutrition et à la répartition des principes nutritifs dans tout l'organisme.
- Entre autres, ceci est indiqué par les études quantitatives dés globules blancs après l’ingestion de divers aliments. Dans leur bel ouvrage, Les ferments digestifs des leucocytes, Fiessinger et Marie présentent à l’appui plusieurs expériences intéressantes. En nourrissant des cobayes pendant 2 mois avec des blancs d’œufs, la quantité des polynucléaires ou microphages se trouve presque
- 1. Biol. Zeit. : 13, 5, 1913.
- 2. Munck. Med. Woch. 109 et Zeit. f. Tub. B. 22.
- 3. On sait que Metchnik >if distingue 3 types principaux de globules blaucs : les microphages (petits corpuscules), les macrophages (corps grands) et les lymphocytes
- i doublée, de 12 000 jusqu’à 28 000. En même temps, j l’énergie protéolytique des globules blancs augmente considérablement. Ainsi les globules blancs paraissent s’adapter à une nourriture déterminée. Si l’on fait une injection sous-cutanée de blanc-d’œuf, il se produit une affluence énorme de microphages. Le même phénomène n’a pas lieu quand on fait des injections de graisses.
- Quand on nourrit des animaux avec des graisses, c’est le nombre des lymphocytes et des macrophages qui augmente. L’injection de graisse ou de cire provoquait également l’apparition d’un grand nombre de lymphocytes et de macrophages (Erdelv, Rosenthal, Fiessinger).
- Toutes ces observations nous permettent de supposer qu’il existe chez les globules blancs une véritable répartition du travail. Les uns, les phagocytes (microphages) servent à digérer l’albumine, les autres, macrophages et lymphocytes, à digérer les graisses.
- Ceci explique pourquoi, dans certains cas, le pus ou l’exsudât ne contient que des microphages; dans d’autres cas, le pus contient une quantité énorme de macrophages et de lymphocytes, comme cela a lieu dans le cas de la tuberculose.
- En ces derniers temps, il a paru un grand nombre de travaux consacrés à l’étude des ferments intracellulaires des globules blancs (Leber, Achalme, Fiessinger et Marie, Bergel, Tchernoruzki).
- Il résulte de tous ces travaux que les microphages contiennent principalement les ferments nécessaires à la digestion des albumines, tandis que les macrophages, le ferment nécessaire à digérer les graisses. Ce phénomène est tellement constant, que, d’après Fiessinger, il est toujours possible de déterminer, d’après le pus et ses ferments, s’il existe de l’infection tuberculeuse dans le cas donné.
- En comparant l’immunité de la mite d’abeille vis-à-vis de la tuberculose, avec l’immunité d’autres animaux et de l’homme, nous pouvons dire que, chez la mite, la lutte des cellules avec l’infection tuberculeuse est très rapide; chez les animaux supérieurs, cette lutte dure un temps plus considérable, mais le processus de la lutte est à peu près le même que chez les chenilles de la mite.
- Comme il est bien connu aujourd’hui, dans l’infection des animaux supérieurs (lapins, cobayes ou souris) par des bacilles tuberculeux^ on observe d’abord une phagocytose intense. Au début, tous les bacilles tuberculeux tont englobés par les microphages, qui ne contiennent pas, comme nous le savons, de ferment lipolytique pour digérer la membrane graisso-cireuse des bacilles tuberculeux. Etant incapables de les digérer, ils cèdent bientôt la place aux macrophages et lymphocytes. Il n’est pas rare d’observer à ce moment que les gros macrophages englobent les petits phagocytes, ou bien les microphages, avec les bacilles tuberculeux qu’ils contiennent.
- Ensuite, les macrophages se fixent dans les tissus (les poumons, le foie ou la rate) où ils forment ce qu’on appelle des tubercules.
- L’examen microscopique a montré que les tubercules se composent d’une cellule géante contenant des bacilles tuberculeux, et d’une masse de cellules embryonnaires qui l’entourent. Ces cellules embryonnaires forment ensuite une membrane ou. une capsule. La cellule géante et les bacilles tuberculeux qui sont à l’intérieur, régressent progressivement et paraissent être digérés.
- Le processus de la convalescence ou de la guérison sera terminé quand tous les bacilles tuberculeux, englobés par les macrophages et les cellules géantes sont en-
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- fermés, murés à l’intérieur de ces capsules. Comme les cellules des vertébrés ne sont pas adaptées à la digestion de la cire, le processus de la digestion des bacilles tuberculeux est très lent. Dans tous les cas où les cellules de l’organisme sont affaiblies, ne sont pas assez actives et sont incapables de lutter contre les parasites, les bacilles tuberculeux prennent le dessus, commencent à se multiplier considérablement, et l’organisme périt graduellement, en poursuivant la lutte jusqu’à la fin.
- Nous voyons ainsi que chez les animaux supérieurs et chez l’homme, le processus de la lutte avec l’infection tuberculeuse est à peu près la même que chez les chenilles : phagocytose, formation d’une cellule géante et emprisonnement des bacilles tuberculeux à l’intérieur des capsules.
- La seule différence est dans la plus ou moins grande rapidité avec laquelle se forme le tubercule. Tandis que chez les mammifères, le processus est lent, chronique, dure souvent des mois et des années, chez la chenille tout se passe très rapidement en quelques heures et jours.
- Après l’étude qui précède, nous pouvons nous demander si la lutte contre la tuberculose serait possible et quelles voies et quels moyens permettraient de l’entreprendre.
- Ce qui vient d’ètre exposé nous laisse constater avant tout que l’organisme humain est admirablement constitué pour la lutte contre la tuberculose.
- Chez la plupart des individus infectés par la tuberculose, cette maladie suit son cours si bénignement que, souvent, le malade lui-même ne s’en aperçoit pas.
- Comme l’ont démontré de nombreuses observations et de nombreuses expériences sur des animaux et sur l’homme, le processus de la guérison de la tuberculose est dû à l’activité des cellules. De toutes les tentatives faites pour trouver dans les liquides, et dans les sérums de l’organisme quelques bactériolysines et antitoxines tuberculeuses, aucune n’a réussi.
- Voici pourquoi nous devons reconnaître que l’immunité anti-tuberculeuse doit être une immunité cellulaire, qui s’effectue par l’activité des cellules.
- C’est pour cela que tous les moyens qui peuvent fortifier les cellules, augmenter le nombre des phagocytes (surtout des macrophages et des lymphocytes) seront en même temps les meilleurs remèdes contre la tuberculose.
- Quels sont donc les moyens qui fortifient la cellule?
- Avant tout, des conditions favorables d’existence : une bonne et abondante alimentation, le bon air de la campagne, un travail qui n’épuise pas, la tranquillité morale.
- Comme nous l’avons vu ci-dessus, l’alimentation graisseuse augmente le nombre des macrophages et des lymphocytes, et augmente également l’énergie lipolytique du sang. C’est pour cette raison que l’on recommande aux tuberculeux une nourriture graisseuse abondante. Mais il faut agir graduellement et avec prudence. L’organisme humain est incapable de digérer une quantité illimitée de graisse. Il faut habituer progressivement l’organisme du malade à digérer de grandes quantités de graisse.
- Les expériences exécutées dans cette voie, à Saint-Pétersbourg, ont donné d’excellents résultats. Les malades étaient graduellement habitués à digérer de grandes quantités d’huile de foie de morue. Cela faisait augmenter l’énergie lipolytique du sang et améliorait en même temps l’état général du malade.
- C’est la voie que suit la science pour résoudre le problème ardu de la tuberculose. Cette voie a donné d'excellents résultats dans les sanatoriums, Mais peut-être y aurait-il une autre voie ? Ce serait la recherche des sérums curatifs et des remèdes spécifiques contre les bacilles tuberculeux. Malheureusement cette voie n’a pas encore amené les résultats attendus.
- Comme il a été dit, les bacilles tuberculeux se font parasites et vivent à l’intérieur, des cellules. Tous les principes et toutes les substances qui détruisent ou dissolvent les bacilles tuberculeux agissent encore plus énergiquement sur la cellule vivante. Il serait nécessaire de trouver un dissolvant qui agisse uniquement sur le bacille tuberculeux et son enveloppe cireuse, et qui soit en même temps inoffensif pour la cellule vivante.
- Nous l’avons déjà dit, un tel ferment spécifique et dissolvant"existe, non seulement à l’intérieur des cellules de la mite desi:abeilles qui jouit d’une immunité remarquable, mais aussi chez bien des animaux et chez l’homme.
- La question qui se pose est de savoir obtenir ces ferments intracellulaires et de savoir s’en servir comme remède. Ce problème présente des difficultés énormes et ne peut être encore considéré comme étant résolu.
- S. Métalxikow.
- LES PHARES MODERNES
- Les dispositions du système optique des phares n’ont été en réalité aucunement modifiées depuis les travaux remarquables de Fresnel. On rencontre encore les lentilles à échelons qui permettent de donner une ouverture plus grande au faisceau lumineux sans une aberration trop grande.
- Dans le même ordre d’idées, Fresnel imagina de capter les rayons inférieurs et supérieurs de la flamme, et, après des essais divers, il réalisa les anneaux catadioptriques ou portions annulaires de lentilles, qui agissent à la fois comme lentilles et comme réflecteurs (fig d et 2).
- Le principe optique est donc connu depuis de
- nombreuses années et naturellement nous le passerons sous silence puisqu’il n’a subi aucun changement. Les progrès réalisés n’intéressent par suite que la construction en elle-même, le mécanisme de fonctionnement et surtout les moyens d’éclairage. Ce sont ces points particuliers que nous nous proposons d’examiner.
- Au point de vue de la diversité des feux, chaque pays a un peu ses règles spéciales. C’est ainsi qu’en France on distingue les feux fixes qui éclairent d’une manière continue et uniforme et qui se différencient en feux d’horizon et én feux de direction ; ces derniers ne donnent de la lumière que dans un
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- secteur délimité. Les feux à éclipses ont leur lumière occultée à des intervalles réguliers ou inégaux. Enfin, les feux .à éclats se distinguent des précédents, en ce que les éclats sont courts par rapport aux occultations.
- Tous ces phares ou signaux, lumineux divers sont indiques sur les cartes marines, et permettent aux navires de déterminer leur position le long des côtes en pleine nuit. On conçoit que la multiplicité des combinaisons permet de situer et de définir le phare dont on aperçoit les feux soit fixes, soit à éclipses, soit à éclats.
- Au point de vue de leur portée lumineuse, on divise les phares en catégories ou classes, qui sont délimitées par leurs dimensions de lentilles et par l’intensité de leur source lumineuse.
- Si nous étudions la construction des phares, nous voyons que la. tendance actuelle est de constituer les tours en charpentes métalliques. Dès le début de la construction et de l’usage des phares (et ces origines se perdent dans la nuit des temps) on a construit les colonnes en pierre, mais ce n’est pas toujours chose aisée. Les premiers phares en fer furent établis il y a cinquante ans environ et ils se composaient alors d’une ossature intérieure recouverte de feuilles de tôle. On n’édifiait ainsi d’ailleurs que les petits phares et les fanaux.
- Avec les progrès métallurgiques actuels, la supériorité'.des constructions métalliques n’est plus à établir.
- Les plus surs garants de cette affirmation sont la place prépondérante prise par cette industrie, les difficultés de tout ordre qui ont été surmontées et les résultats surprenants qui ont été acquis.
- Si nous n’envisageons la question qu’au point de vue de l’établissement des phares et des signaux maritimes, on peut démontrer facilement que les constructions métalliques présentent de nombreux
- avantages sur leurs rivales : les constructions en maçonnerie et même en ciment armé.
- Tout d’abord on a immédiatement l’avantage d’obtenir une plus grande sécurité, puisqu’une construction établie d’après des calculs précis et sur des bases déterminées n’aura à supporter que des efforts prévus et fixés d’avance.
- Souvent le phare est installé dans des endroits déserts, dans des îlots isolés et presque toujours sur des emplacements escarpés : dans ces conditions la construction d’un phare métallique se fait avec le
- minimum des difficultés.
- La tour en maçonnerie exige toujours des ouvriers maçons habiles et expérimentés, qui sont souvent introuvables dans bien des régions, et une main-d’œuvre considérable qu’on ne recrute et qu’on ne fait rendre qu’avec peine dans les pays chauds, là où les naturels sont tou jours portés à l’indolence et à la paresse.
- Enfin pour exécuter de la maçonnerie, il faut disposer ' d’une • grande quantité d’eau douce et ceci parait à première vue tout simple, mais dans bien des cas cette nécessité donne lieu à de grandes difficultés, occasionne des transports importants et difficiles à agencer.
- Avec la tour métallique, on évite la majorité de ces inconvénients> car toutes les pièces dont le transport est prévu sont soigneusement repérées. Le montage devient facile eton peut le faire exécuter par des ouvriers un peu quelconques, à condition bien entendu qu’ils soient dirigés par un chef monteur : ceci réduit les frais de main-d’œuvre et par suite le prix de revient. Le phare métallique a de plus la supériorité de mieux s’adapter comme forme aux nécessités de chaque cas particulier, comme par exemple d’offrir au vent et à la mer le moins de résistance possible et ceci r est particulièrement intéressant pour les récifs isolés et battus par les flots.
- Si nous examinons les systèmes employés pour la
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- — .......LES PHARES MODERNES :::: :, v-.:---- 217
- rotation de l’ensemble optique, on constate des teau flottant, qui repose sur un bain de mercure améliorations sensibles dans le mouvement, lequel contenu dans une cuve métallique.
- Fig. 2. — Deux exemples d'optique pour phares.
- A, appareil de teu-éclair hyperradiant de 2 m. O60 de diamètre ou de 1 m. '33o de distance focale à groupe de 3 éclats blancs toutes les 3o secondes; B, appareil de feu-éclair de 4“ ordre de om.5oo de diamètre ou 0 m. 25o de distance focale à groupe de 2 éclats blancs toutes les 5 secondes.
- (Systèmes Barbier, Bénard et Turenne construits en 1908.)
- est d’ailleurs toujours produit par un mécanisme d’horlogerie à poids. Les panneaux d’éléments diop-triques et catadioptriques sont montés sur un pla-
- Le groupement des panneaux est différent suivant la nature du phare. C’est ainsi que pour obtenir un phare donnant un groupe de trois éclats, on com-
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- pose le système optique de trois panneaux, qui sous-tendent chacun horizontalement un arc de 72°.
- Si le mouvement d’horlogerie fait exécuter à l’appareil un tour-complet en 50 secondes, chacun des trois panneaux optiques émet un pinceau lumineux et toutes les 30 secondes, le navigateur aperçoit un groupe de trois éclats.
- Dans d’autres appareils on dispose des groupements symétriques deux à deux, par exemple quatre panneaux groupés par deux. Si l’appareil fait un tour complet en 10 secondes, le navigateur apercevra un groupe de deux éclats toutes les 5 secondes. Les combinaisons sont, comme on peut en juger, extrêmement nombreuses et variées et servent ainsi à identifier les différents phares et feux placés sur les côtes.
- La cuve à mercure qui sert pour ainsi dire de pivot de rotation au système, est placée sur une colonne d’un diamètre en rapport qui permet au gardien de pénétrer à l’intérieur des grands phares, afin de faire le service de la lampe.
- L’éclairage des phares est la partie qui a fait le plus de progrès à notre époque. Au temps de Fresnel, on utilisait l’huile et ce fut d’ailleurs pour étudier cette question des mèches à huile, qu’en 1819 François Arago choisit, pour l’aider dans ces expériences, un jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, Fresnel, qui végétait en province et qui s’était déjà signalé par ses belles recherches d’optique.
- L’huile a naturellement été détrônée par des produits plus éclairants : pétrole, vapeur de pétrole, acétylène et enfin électricité.
- L’éclairage à la vapeur de pétrole est produit par une double batterie de réservoirs dont un sert de rechange. Le réservoir supérieur contient le pétrole nécessaire pour une durée de marche d’au moins seize heures. Dans la partie inférieure, on comprime de l’air au moyen d'une pompe qui est fixée sur le collier et qui relie les deux parties haut et bas. Par le jeu des robinets, on peut isoler chacune des deux batteries ou les mettre en communication si on le désire. La vapeur de pétrole est dirigée sur un manchon qu’elle .rend incandescent. Un éclairage de | secours est prévu et il est constitué par un hcc à I trois mèches du système dit a niveau constant.
- L’éclairage par l’acétylène se fait avec manchons portés à l’incandescence au même titre que la vapeur de pétrole.
- Certains dispositifs de valves dites solaires imaginés par le savant suédois Dalen permettent l’allumage et,:-l’extension automatiques et l’on a fait grand cas de ce procédé pour rendre inutile le gardiennage et supprimer l’entretien. En réalité la valve solaire ne peut fonctionner que si elle est parfaitement entretenue et la sollicitude du gardien ne fait que changer d’objet.
- Au point de vue de l’allumage et de l’extinction à distance, l’électricité tient aujourd’hui le premier rang: la lutte de l’éclairage électrique contre les autres systèmes n’est d’ailleurs pas nouvelle.
- Déjà, en 1848, la Commission des phares se
- préoccupait d’appliquer l’électricité aux phares avec les piles voltaïques. En 1860, on eut l’idée d’employer pour cet usage les courants d’induction, mais le premier essai pratique fut réalisé en 1863, au phare de la llève, avec la célèbre machine magnéto-électrique de l’Alliance à 56 aimants naturels.
- Depuis ces premiers essais où l’on put constater la supériorité de l’arc comme puissance, les progrès réalisés ont suivi ceux de l’industrie électrique elle-même, qui là encore est sortie victorieuse de la lutte, reléguant le pétrole et l’acétylène pour les feux isolés et moins puissants,
- Il est en effet toujours possible, avec le transport de force, de conduire le courant sur la côte et au besoin de le fournir au phare par un petit câble sous-marin, si cela est nécessaire. L’utilisation de la force des marées aura de plus ainsi un débouché tout indiqué à pied d’œuvre; les frais d’établissement étant vite amortis par l’économie du système d’éclairage électrique qui, en l’espèce, ne coûtera rien d’autre que l’amortissement du matériel.
- Jusqu’à ces temps derniers, les phares qui doivent avoir une grande portée, qu’on appelle phares d’atterrissage, s’établissaient suivant deux types : le premier comportait un appareil optique de grand ordre et était éclairé par un manchon rendu incandescent par la vapeur de pétrole ou. par l’acétylène. Le second genre était constitué par un système optique d’un ordre moindre, mais illuminé par une lampe à arc électrique.
- La puissance lumineuse, dans un cas comme dans l’autre, était la même bien que les systèmes optiques fussent différents, car grâce à l’éclat intrinsèque de l’arc électrique, on obtient avec lui une puissance lumineuse beaucoup plus élevée.
- Malgré tout, en raison de la faible dimension de l’arc, le pinceau lumineux émis par le système optique n’a qu’une faible amplitude. Par suite dans les feux à éclats, appelés par les marins feux tournants, les éclats ont une durée très faible qui est de l’ordre du dixième de seconde et cette durée est un peu réduite pour la bonne perception de l’éclat.
- Jusqu’à ces dernières années, il ne fallait pas songer à l’emploi de la lampe électrique à incandescence, car le volume des filaments s’accroissait avec l’intensité des lampes et l’éclat intrinsèque moyen était toujours faible malgré qu’on augmentât l’intensité de la source lumineuse.
- Mais on a réalisé en ces derniers temps de très grands progrès dans la' conduction des lampes à incandescence et on peut dire que l’on dispose aujourd’hui d’une lampe à incandescence qui présente tous les avantages de la lampe à arc sans en avoir les inconvénients.
- Il résulte de cet emploi une grande simplification du service, lequel se réduit à l'allumage et à l’extinction du feu par la manœuvre de simples interrupteurs, sans qu’on ait besoin de recourir à la présence d’un gardien. Ce dernier n’est nécessaire que pour l’entretien des appareils.
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- Pour toutes ces raisons, le prix de l’unité de lumière se trouve réduit de beaucoup, ainsi que les dépenses annuelles d’entretien, et l’on a en outre l’avantage d’avoir accru l’intensité lumineuse des appareils.
- sans toutefois être égal à celui du cratère de l’arc électrique. Les différents éléments du filament sont disposes de façon que chacun des éléments prismatiques constituant l’appareil optique reçoive, dans de bonnes conditions, tout le flux lumineux émis
- Fig. 3. — Modèle dephare métallique.
- Appareil de feu-éclair de 3* ordre, tour de 3om. de hauteur avec magasin à la partie inférieure et chambre
- de gardiens au sommet.
- Les lampes qu’on emploie comportent un filament de tungstène qui est enroulé sur lui-même,' de façon qu’il ail une grande épaisseur. Chacun des boudins est resserré au plus près, de façon qu’il y ait entre eux le moins d’espace possible : on obtient alors un éclat intrinsèque qui est très élevé,
- par les filaments. Comme cesfilaments se présentent sous un volume au moins trois fois plus grand que celui du cratère de l’arc, il s’ensuit que, dans les feux tournants, l’éclata une durée supérieure d’au moins o dixièmes de seconde et ceci permet de percevoir intégralement l’intensité de l’éclat. Avec un
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- système optique normal, au foyer duquel est placée une lampe à incandescence de 4000 bougies, on obtient une intensité lumineuse d’éclat considérable dépassant même 1 million de bougies décimales.
- Les intensités que l’on peut obtenir avec les
- Fig. 4. — Phare éclairé par une A droite : vue en plan et en élévak
- venait à s’éteindre, une sonnerie électrique avertirait le gardien qui repose et quelques instants suffiraient pour remplacer la lampe.
- Enfin l’emploi d’une lampe constituée par deux ou même plusieurs systèmes de fi'aments indépendants montés en dérivation, permet, dans le cas où l’un des filaments viendrait à manquer, d’assurer quand même l’éclairage du phare. Dans les grands appareils où il y a de la place, on peut adopter un dispositif comportant plusieurs lampes. Ce dispositif est constitué de telle sorte que, lorsque la lampe en service vient à manquer, une seconde prend automatiquement la place de celle-ci et cela très facilement et en toute sécurité.
- Nous avons été à même de juger des avantages de tous ces dispositifs dans les laboratoires du constructeur bien connu de phares, M. Bénard, qui nous a fait visiter ses établissements et a tenu à nous mettre lui-même obligeamment au courant des derniers perfectionnements réalisés dans la construction des phares.
- En résumé si l’on considère les avantages précités : grande puissance lumineuse, simplicité du service, économie importante de frais de gardiennage, on peut en conclure que l’emploi de l’électricité sous
- lampe électrique à incandescence.
- du filament métallique éclairant.
- lampes à incandescence sont remarquables. Il faut considérer en outre la grande sécurité que présente ce mode d’éclairage sans exiger la présence permanente d’un gardien dans la lanterne du phare. Si, par suite de la rupture d’une lampe, le phare
- forme de lampe à incandescence est appelé à remplacer tous les modes d’éclairage jusqu’à présent en usage dans les phares, de quelque importance qu’ils soient.
- Eugène H. Weiss.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de février 1921.
- Pile à dépolarisa?il par l’air. — La difficulté d’utiliser le bioxyde de manganèse des gîtes français et l’impossibilité au cours de la guerre d’en recevoir de l’étranger, ont amené M. fëry à chercher les moyens pratiques de remplacer cet oxydant. Le premier point acquis, pour expliquer l’usure rapide du zinc, a montré tout l’intérêt qu'il y a à placer ce métal le plus loin possible de la surface du liquide excitateur, en lui donnant la forme d’une lame horizontale ; de plus le charbon doit baigner dans la solution superficielle aérée qui constitue le dépolarisant et n’être, à sa partie inférieure, distant du zinc que de quelques millimètres. Dans ces
- conditions la pile garde un rendement que ne diminue aucune usure locale; elle est constante, et présente un gros avantage du fait qu’elle ne demande d’autre dépolarisant que l’oxygène de l’air.
- Lanon-toxicilé des sels de cuivre pour le mildiou. — Depuis 1886, à la suite des travaux de Millardet, l’emploi dés sels de cuivre semblait indispensable dans la composition des bouillies anticryptogamiques. M. et Mme Ville-dieu ont déjà infirmé certaines des hypothèses jusqu’ici admises sur la formation d’un hydrocarbonate qui, se dissolvant dans l’eau de pluie, fournirait un milieu où la
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- vie des zoospores serait impossible. Leur nouvelle note montre que les conidies du mildiou germent et que les-dits zoospores évoluent, puis germent à leur tour dans une solution cuivrique. L’action des bouillies jusqu’ici employées n’est donc en rien due au métal, dont on doit envisager la suppression dans la composition des anticryplogamiques.
- Les vols en hélicoptère lib.e monté. — L’appareil de M. Œmichen est destiné à des recherches méthodiques sur l’utilisa lion des hélices suslentatrices. Tournant en sens inverse l’une de l’autre, elles ont un diamètre de G m. 40, et sont placées aux extrémités d’un châssis en bois armé portant un moteur à deux cylindres de 25 IIP. Muni d’un ballonnet stabilisateur d’une force ascensionnelle de 71 kgs, ce qui ramenait
- à 255 kgs l’effort demandé aux hélices, l’appareil a pu effectuer une série de vols soutenus, en pleine liberté, et monter même, dans un équilibre parfait, à une hauteur de 5 mètres.
- Sur le déplacement des métaux dans les solutions salines. — Existant dans une solution aqueuse de l’un de ses sels, à l’état d’ions, un métal cède la place à tout élément plus électronégatif que lui, ou, suivant Nernst, d’une tension de dissolution suffisamment élevée par rapport à la sienne. Tel est le cas du cuivre déplacé par le zinc et M. Barlot a étudié le phénomène en opérant sur une mince couche liquide homogène. Il se produit ainsi des arborisations en éventail, des « spectres métalliques » dans la formation desquels il semble que les forces électriques jouent un îôle important. P. B.
- AVIONS MÉTALLIQUES
- La construction métallique doit-elle fatalement supplanter un jour ou l’autre en fait d’aéronautique, les méthodes actuelles de construction des avions ainsi quelle le fit pour les engins de locomotion maritime ou terrestre ? Nous en sommes persuadés.
- A quelques exceptions près, nous ne concevons plus de navires modernes autrement qu’entièrement métalliques, les dernières tentatives de navires en Lois tentées pendant la guerre—on ne sait trop sous quelles influences ni dans quels intérêts— ont coûté inutilement trop de millions à nos finances publiques pour que nous ne soyons enfin avertis de leur faillite définitive. Il en est d’ailleurs de même pour le matériel terrestre; il faut notre routine traditionnelle pour que nous construisions encore aujourd’hui des wagons de bois alors que les wagons métalliques ont prouvé surabondamment à la fois, leur longue durée, leur économie d’entretien et aussi la sécurité qu’ils garantissent aux voyageurs.
- Un problème semblable s’est posé pour l’automobile ; il a été résolu dans le même sens, les au-
- tomobiles utilitaires d’aujourd’hui sont entièrement métalliques et les carrosseries de bois sont laissées
- Fig. 2.— Biplan Junkerssans haubans, blindé, entièrement métallique, moteur 220 IIP. — Au front, fin 1918,
- hig. 1. — L’avion D0-lq [1917-18), premier avion allemand entièrement métallique construit aux usines Zeppelin.
- Les plans ne sont ni haubannès, ni soutenus.
- aux véhicules de luxe. Pourquoi donc la navigation aérienne échapperait-elle à cette loi commune? Ne demande-t-elle pas pour son développement commercial la recherche de l’économie, de la robustesse et enfin de la facilité de construction ?
- Combien de milliers d’avions n’ont-ils pas été détruits à cause de leur fragilité extrême, conséquence de leur construction de bois et de toile !
- N’est-il pas effroyable de penser ----------, qu’une seule étincelle suffit à embraser irrémédiablement un avion actuel et à le précipiter vers le sol, lui et ses passagers dans un tourbillon de flammes et de fumée. Récemment, le service aérien entre Londres et Paris a été endeuillé par un grave accident, dont la gravité n’est provenue que de l’incendie qui survint après la chute et non de la chute elle-même.
- Les avions métalliques ne peuvent
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- naturellement s’enflammer et seule l’existence des réservoirs d’essence peut être dangereuse, aussi les écarte-t-on-le plus possible des moteurs et des passagers.
- A un autre point de vue, sait-on que la durée moyenne des avions de bois et de toile ne dépasse pas quelques centaines d’heures de vol, et qu’en général les sociétés de transport calculent leur amortissement sur 3 à 400 heures de service. Au delà de cette durée, les avions sont considérés comme fatigués.et de fait ils perdent, peu à peu, une partie de leurs principales qualités de vol.
- Nous sommes forcés de considérer que pour ces raisons et pour bien d'autres, les méthodes actuelles de constructions sont encore dans l’enfance de l’art. Pendant la guerre, nous n’avons jamais manqué de protester contre le gâchis et la mauvaise utilisation du matériel qui résultaient de la fragilité de la construction ; nous a-vons toujours trouvé contre cette opinion les services de l’arrière, répondant que seuls le^ avions légers procuraient la supériorité tactique dans le combat ou que le bois et la toile employés comme matériaux fondamentaux de la construction permettaient seuls une production considérable de nos usines, leur conclusion de toute façon était que la construction métallique était un leurre.
- Ce n’é!ait point alors le temps de la discussion, mais maintenant nous pouvons déclarer que le principe de la construction métallique aurait, s’il avait été adopté, permis de laire durer les avions deux ou trois fois plus de temps en service, ce qui aurait permis d’augmenter les effectifs du front de bataille sensiblement dans de semblables proportions et aussi à l’industrie aéronautique de faire appel aux méthodes de standardisation et de construction en grandes séries.
- Quoi qu’il en soit ce sont nos ennemis qui ont construit en grande série les premiers avions de guerre entièrement métalliques.
- Remarquons que nos constructeurs, au cours de l’évolution aéronautique, n’ont pas négligé de se libérer du bois fragile et capricieux, ainsi Louis Clément en 1009 construisait-il un aûon métallique, dont les premiers résultats forcement médiocres n’obtinrent pas suffisamment d’ëncourage-ment de la part de l’école alors régnante celle de la légèreté. Par la suite, les avions Rep d'avant guerre, puis les avions Schmidt, Bréguet, etc., utilisèrent partiellement le métal pour leurs fuselages..
- C’est vers la tin de 1918 que les Allemands lancèrent dans la bataille les axions Junkers métalliques destinés aux attaques contre l'infanterie.
- Nous nous souvenons encore de l’incrédulité qui régna dans les milieux techniques lorsqu’on apprit que les Anglais avaient trouvé sur le champ de bataille les débris d’un avion dont les ailes étaient recouvertes de « tôle ondulée ». On crut à de l’humour anglais ; mais les faits se confirmèrent et bientôt un autre avion Junkers intact fut capturé, puis l’armistice vint et nos ennemis furent obligés de nous en rendre des escadrilles entières.
- La construction Junker s innovait nettement sur tout ce qui avait été tenté auparavant surtout au point de vue de la méthode employée.
- Jusqu’alors tout élément d’avion, qu’il s’agisse d’un plan ou d’un fuselage ou d’une gouverne était
- constitué par une sorte de poutre rigide composée de longerons trian-gulés entre eux, puis cet élément une fois établi était recouvert de tuile ou de bois contreplaqué. Par la suite, la construction monocoque évolua vers le nouveau principe puisque la poutre rigide des fuselages était presque exclusivement constituée par l’enveloppe et à peine soutenue par quelques sections transversales.
- Junkers constitue ses poutres par une sommaire armature composée de quelques longerons en tubes réunis entre eux par des croisillons ; cette poutre serait insuffisamment rigide par elle-même si elle était recouverte de toile et c’est là que Junkers a innové: le revêtement de tôle ondulée qu’il ajoute à la poutre la rend indéformable. Cette tôle, qui devient un des éléments premiers de la robustesse, est ondulée pour lui donner une rigidité que son épaisseur très faible ne suffirait pas à lui procurer.
- Les premières recherches allemandes en ce sens qui se matérialisèrent sur un avion ayant volé, virent le jour entre 1917 et 1918 par la création aux usines Zeppelin d’un petit avion entièrement métallique' le Do-Di dont les plans furent établis par l’ingénieur Dornier (fig.1).
- Après le Louis Clément que nous avons cité le D0-Dj fut le premier avion dont les plans aient été conçus entièrement métalliques. Cet avion destiné aux combats aériens ne fut pas adopté par l’armée allemande à cause de sa lourde charge au mètre carré qui en rendait le pilotage assez dangereux.
- Nous pouvons remarquer que sur cet appareil fut faite une hardie tentative qui paraît avoir réussi parfaitement ; les plans qui supportent cependant
- I'ig.3.— Monoplan Junkers sans haubans, entièrement métallique, moteur iôo IIP. — Au front, fin iqi8.
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- une lourde charge se sont libérés entièrement des jambes de force, des haubans ou des mâts qui habituellement solidarisent les plans inférieurs et supérieurs des avions, la silhouette du Do-TL nous donne à cause de cette particularité une impression d’inachevé assez curieuse. Naturellement, les plans ont dù être calculés avec des coefficients de rigidité inacoutumés pour les avions de types courants.
- Peu après ces essais, c’est-à-dire vers le début de 1918 les Junkers de guerre furent adoptés par l’armée allemande et construits en série, les monoplans sans haubans et les biplans avec seulement une paire de mâts très proches du fuselage sans haubans (fig. 2 et 5).
- Ces appareils étaient assez lourds et ceux qui étaient pourvus de blindage furent même considérés comme dangereux par leurs pilotes ; d’ailleurs leur plafond tactique ne devait pas dépasser 1000 à 1500 mètres puisqu’ils étaient spécialisés dans les attaques des vagues d’assaut et des tranchées.
- Nous avons vu par ailleurs que les usines Zeppelin avaient lancé en 1919 un hydravion de grande dimension entièrement métallique (La Nature, n° 2150), et que cet avion avait pu rester, sans inconvénients, plusieurs mois exposé en plein anaux intempéries d’un hiver rigoureux.
- Puis en 1920, les usines Junkers mirent au point un nouvel avion métallique procédant des mêmes principes qui avaient été appliqués aux avions de combat créés par le même ingénieur, mais cette fois destiné aux transports commerciaux de passagers (fig. 4).
- Nous allons rapidement étudier cet avion, mais auparavant nous signalons, pour terminer cet exposé historique, que les usines Zeppelin viennent de lancer un avion de grande capacité également métallique, nous l’étudierons dans un prochain article.
- Les premiers avions Junkers commerciaux furent utilisés en Allemagne, puis en Hollande et enfin une
- Fig. 5. — La descente des passagers.d'un avion Junkers.
- Remarquer les ondulations de la tôle du fuselage.
- Fig. 4. —Vue en plein vol d’un avion Junkers, contient 6 passagers et 2 pilotes, vole a ta vitesse de près de 200 km. à l’heure.
- escadrille complète de démonstration a été envoyée -aux Etats-Unis.
- À titre de publicité, cette escadrille sous le patronage de John Larsen, un Américain, mais exploitée par des Allemands, réalisa pendant plusieurs semaines une liaison commerciale entre plusieurs villes américaines (fig. 5).
- Le succès de cette entreprise fut complet et 400 de ces avions furent commandés aux usines Junkers de Dessau, celles-là même qui enfreignirent cyniquement les interdictions de la commission interalliée.
- Quelques-uns de ces avions terminés étaient dernièrement à Hambourg prêts à être embarqués pour les Etats-Unis lorsque la mission interalliée mit l’embargo sur eux.
- L’avion Junkers 6 est un monoplan dont la formule serait classique s’il ne présentait la particularité d’avoir ses plans porteurs fixés à la base du fuselage, ce qui lui donne une silhouette extrêmement curieuse et nouvelle ; le fuselage paraît bien reposer sur les plans (fig. 6).
- Son autre particularité est d’être entièrement métallique, comme nous l’avons vu et ensuite de n’avoir à l’extérieur aucun câble, aucune jambe de force, ni hauban.
- La silhouette s’affirme extrêmement pure et dégagée de tout obstacle à la pénétration, de ce fait ses qualités aérodynamiques sont exceptionnelles.
- Rigidité et solidité des plans porteurs ne proviennent que de leur propre force, ces plans ne sont en effet fixés que par un point au fuselage, c’est ce qu’on appelle « plans cantilever »..
- La structure intérieure des plans est constituée par 7 tubes maintenus entre eux par des croisillons, le tout maintenu par le revêtement extérieur du tôle ondulée rivée sur les tubes longitudinaux (fig. 8).
- La puissance motrice est fournie par un moteur de 160 HP Mercedès (type 200 HP de guerre tournant moins vite) que nous avons précédemment
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- Fig. 6. — Avion Junkers, vue de 3/4avant.
- Les plans ne sont ni haubannés ni soutenus.
- décrit. Le poste de pilotage est situé à la partie supérieure du fuselage, en avant de la cabine à passagers.
- Cette cabine contient six places confortables et est éclairée par de larges fenêtres. Les gouvernes sont du type classique.
- À peine était-il arrivé en Amérique que cet avion battit les records américains de durée en parcourant d’une seule étape les 1931 km qui séparent Ohama de Lancaster ; la cabine contenant 4 passagers. La consommation fut excessivement faible bien que le voyage ait été exécuté avec vent debout et n’atteignît que 476 litres d’essence ; le prix du passage s’est révélé inférieur au prix du transport par train rapide et cet élément d’économie a frappé tout particulièrement les esprits américains.
- La vitesse atteinte fut de 180 kilomètres à l’heure. Si nous reportons ces résultats sur le trajet de Paris 'a Constantinople, nous trouverions, au prix actuel de l’essence, une dépense de combustible de 520 francs par passager et la possibilité de faire le voyage Paris-Constantinople en 1 1 heures et en une seule étape.
- Naturellement, nous admettons que les résultats du Junkers précité sont exceptionnels, mais nous devons néanmoins reconnaître qu’ils dépassent considérablement tout ce qui a été obtenu jusqu’à ce jour. T > >
- Nous supposons que des caractéristiques aussi favorables n’ont été atteintes que grâce à l’exceptionnel rendement aérodynamique de l’avion, conséquence directe de sa pureté de ligne et de la portance de ses plans.
- La suppression des mâts, des câbles, des haubans et la meilleure pénétration des dures sut faces métalliques dans l’air doivent écono-
- miser 60 pour 100 environ de la résistance nuisible des avions ordinaires.
- C’est le duraluminium, métal déjà employé pour la construction des dirigeables Zeppelin, qui permet d’obtenir autant de robustesse et en même temps de légèreté. Le dura-liminium est composé par 90 pour 100 d’aluminium, les 10 pour 100 restant étant du cuivre,
- sium et du manganèse.
- du magné-
- Fig. /.— Coupe d'un plan d'avion Junkers.
- Ce métal est de beaucoup préféré à l’acier pour la construction aéronautique ; en effet, poids pour poids un tube d’aluminium de même diamètre qu’un tube en acier peut être trois fois plus épais, ce qui est extrêmement avantageux pour résister aux torsions et aux secousses et également pour les assemblages de pièces.
- La navigation aérienne trouvera, dans l’utilisation des avions métalliques, un élément dé succès, en abaissant notablement le prix de revient de la
- tonne kilométrique, par la durée plus grande des avions, par leur haut rendement qui exige une force motrice moins élevée, par la possibilité de camper en plein air sans grands inconvénients libérant ainsi les avions - des installations coûteuses des hangars qu’il fal-
- lait disposer tout le long dés voies aériennes.
- Nous terminons par le vœu que notre aéronautique officielle stimule nettement les constructeurs français dans cette voie et qu’au moins elle se procure en Allemagne quelques-uns des avions modernes allemands afin qu’exposés à Paris, ils puissent être étudiés à loisir par tous.
- Jeax-Abel Lefrakc.
- Breveté mécanicien d’avions.
- 1 Fig. 8.
- — L’escadrille de 3 Junkers assure en Allemagne la liaison postale entre plusieurs villes.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, 9, rue deFleurus, à Paris,
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- LA NATURE.
- N" 2453
- 9 AVRIL 1921
- COMMENT SE FABRIQUE UN OBJECTIF PHOTOGRAPHIQUE
- Fig.
- Pourquoi l'optique de la chambre noire est-elle devenue si coûteuse? .Jadis, le photographe amateur pouvait se procurer un objectif simple pour deux pièces de cent sous, un aplanatpourdcux louis, et aujourd’hui, s’il veut avoir un instrument donnant, à grande ouverture, une image irréprochable, il devra prévoir une dépense d’environ 500 francs, pour le format 9 x 12. Ce prix élevé nous étonnera moins, si nous nous rendons compte des difficultés qu’il a fallu vaincre pour réaliser cet outil.
- Le premier travail de l’opticien qui enirepend de construire un nouveau type d’objectif, c’est d’en calculer les éléments. U s’agit de préciser la forme et la disposition des lentilles, ainsi que les propriétés optiques des verres à employer. Autrefois, l’empirisme était la méthode la plus usitée : on exécutait une série de modèles différents, que l’on comparait; on les modifiait, et, d’essai en essai, on finissait par arriver à peu près au résultat cherché.
- Ces travaux préliminaires ± étaient très longs. Aujourd’hui, les grandes maisons d’optique évitent ces tâtonnements, en demandant au calcul toutes les données nécessaires à la fabrication. Cette méthode n’est certes pas sai s difficulté, mais c’est la seule qui offre la précision requise.
- Ce n’est pas une petite affaire, que de concilier la luminosité nécessaire avec la correction des diverses aberrations dont l’objectif de la chambre noire était primitivement entaché. Ces défauts, il serait trop long de les expliquer ici, et l’on en trouvera l’analyse dans les traifés d’optique; mais il n’est pas inutile d’en faire le dénombrement :
- 1° Aberration de sphéricité, qui empêche de concourir au même point les rayons issus d’un
- i. — Machines à diviser rectiligne et circulaire automatique à haute précision.
- Fig. 2. — Uévolution de l'optique photographique.
- 1, lentille simple ; 3', rectilinèaire;
- même point ; 2° aberration chromatique, ou de, réfrangibilité, c’est-à-dire la non-concordance du foyer chimique avec le foyer physique (l’image,
- supposée nette sur le verre dépoli, ne l’est plus sur la photographie) ; 5° diffraction, qui é-largit l’image d’un point et le reproduit par uryj^ disque entourai?; d’anneaux ; mancpie de pro-\p fond eu r d e
- champ, qui empêche de reproduire nettement un sujet composé d’éléments situés à des distances différentes ; 5° distorsion,. qui incurve les lignes de l’image ; 6° astigmatisme, qui rend impossible la mise au point dans la direction correspondant au méridien de la plus grande courbure des lentilles ; 7° coma, ou aberration sphérique pour les rayons obliques, qui se traduit par la reproduction d’un point sous la forme d’une virgule ou d’une queue de comète ; 8° courbure du champ, qui empêche de mettre au point une grande partie de la surface d’une image plane ; 9° défaut de concordance des foyers a d’une image en couleurs, quand on se sert de plaques sensibles à toutes les radiations visibles.
- La plupart de ces aberrations sont atténuées par l’interposition d’un diaphragme, mais au détriment de la rapidité. L’objectif simple est donc nécessairement très lent, et la réduction de l’ouverture accroît la distorsion. Si le diaphragme est placé en avant de la lentille, l’image de deux traits verticaux offrira cet aspect : ( ). C’est ce que l’on
- appelle la distorsion en barillet. Si, au contraire, le diaphragme se trouve en arriéré, les mêmes traits rectilignes seront reproduits ainsi:.
- ) (. C’est la distorsion en croissant. On comprend,
- dès lors, qu’en intercalant le diaphragme entre deux lentilles symétriques, on parvient à éviter la défor-
- 15. - 225.
- 2, objectif achromatique; 4, anastigmat à 6 verres.
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- COMMENT SE FABRIQUE UN OBJECTIF PHOTOGRAPHIQUE
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- mation deslignes. C’est sur ce principe qu’est construit l’objectif rectilinéaire. Sous la forme de Yaplanat, créé en 1866, il est resté pendant un quart de siècle le meilleur instrument des photographes (f). Constitué par deux ménisques achromatiques, il fournissait d’assez bonnes images, à la condition de ne pas utiliser une ouverture supérieure à F : 6. Encore fallait-il se contenter d’une surface focale très restreinte. Si l’on voulait obtenir une image plus étendue et plus homogène, on [était obligé de diaphragmer davantage, mais alors intervenaient des troubles résultant de la diffraction, et le temps de pose devenait trop long pour les sujets animés.
- Pour réaliser des images très fines, sur une large surface, même à grande ouverture, il a fallu crccr des combinaisons plus compliquées et employer des verres spéciaux, tels que le silicate de baryum, caractérisés par une faible réfringence et un grand pouvoir dispersif (ou inversement).
- Nous ne referons pas l’historique des anastigmals, dont nous avons déjà raconté les débuts (2 * *) ; mais nous devons répéter que ces instruments perfectionnés, où la correction de toutes les aberrations n’exclut plus la luminosité, exigent des soins inusités dans la taille du verre et dans le réglage des montures. Nos opticiens, qui les produisent aujourd’hui avec toute la perfection requise, ont donc dû créer un outillage de haute précision et dresser des ouvriers habiles à ce travail délicat (5).
- Quand les études théoriques préalables d’un objectif en ont exactement déterminé les éléments, précisé les rayons de courbure de toutes les surfaces des verres à employer, leurs indices de réfraction et leurs pouvoirs dispersifs, ainsi que leurs positions relatives dans la monture, les ateliers de fabrication
- 1. Sauf pour le portrait, qui utilisait une combinaison spéciale, due à Pelzval, très rapide (sou ouverture atteignait F : 3), mais extrêmement défectueuse à tous les autres points de vue.
- 2. Yoy. n° 2197, du 6 nov. 1915, p. 501.
- 5. Les figures 1, 3, 4 et 5 reproduisent des photographies
- que la Société d’optique et de mécanique de haute,précision (125, boulevard Davout, à Paris), a bien voulu faire
- exécuter 'dans ses ateliers spécialement pour'illustrer cet article.1
- ont à faire passer dans le domaine de la réalité les données établies par le calcul.
- On choisit d’abord les matières premières, dont les propriétés optiques sont mentionnées dans les catalogues des verreries. Il faut des verres très purs et bien homogènes. Les difficultés de leur fabrication et les déchets en font des produits assez coûteux : leur prix varie, de 40 à 60 fr. le kg, pour le crown ordinaire, jusqu’à 500 fr. pour le flint extra-dense. Malgré ces prix élevés, les verres nécessaires à la construction des anastigmats présentent souvent des défauts, et il faut mettre au rebut de nombreux morceaux qui présentent des irrégularités de trempe, des fils ou des nuages laiteux connus sous le nom de neiges. Quant aux bulles, il est
- impossible de les éviter, dans l’état actuel de l’industrie du verre ; elles n’altèrent d’ailleurs pas la qualité des images et n’ont d’autre inconvénient que de diminuer dans unè infime mesure (1/5000 au plus) la clarté de l’objectif.
- Les/verres sont livrés à l’opticien sous forme de blocs rectangulaires, polis sur les deux faces opposées. Ces blocs sont d’abord débités en plaquettes d’une épaisseur légèrement supérieure à celle des lentilles qu’on se propose d’en tirer. La scie employée à cet effet est un disque de zinc dont la circonférence est entourée de petits diamants. Ce disque, constamment mouillé, reçoit d’un moteur électrique . ou d’une transmission mécanique un mouvement de rotation très rapide.
- Les plaquettes ainsi obtenues sont soumises au . fionage, qui leur donne une forme à peu près circulaire. L’ouvrier fioneur trace au crayon, sur chaque plaque, une circonférence un peu plus grande que celle qu’aura la lentille, puis il coupe la plus grande partie de l’excédent à l’aide d’une pince à fioner, dont les mors, en fer doux, sont cylindriques.
- Pour achever de donner aux morceaux fîonés la forme de disques parfaitement circulaires, on en colle un certain nombre les uns contre les autres, au moyen de résine, et la pilé ainsi constituée (en terme d’atelier on la désigne sous le nom de carotte) ëst montée sur Un tour, où le débordage
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- COMMENT SE FABRIQUE UN OBJECTIF PHOTOGRAPHIQUE = 227
- Fig. 4. — Salle de fraisage.
- est régularisé par le frottement prolongé contre une gouttière en fonte > recouverte de grès mouillé.
- Les disques décollés passent ensuite au dégrossissage, qui consiste à donner aux surfaces une courbure voisine de celle qu’elles devront avoir : dans ce but, on les use avec du grès mouillé sur des plateaux de fonte concaves ou convexes.
- Avant de donner aux lentilles leur forme définitive, il est nécessaire d’établir un calibre qui permette de contrôler très exactement les modifications que vont progressivement subir leurs surfaces. On fabrique, au préalable, deux outils de laiton en forme de coupes s’épousant exactement. Celui dont on doit utiliser la surface convexe est désigné sous le nom de balle ; l’autre, dont on utilisera la surface concave, est le bassin. Les courbures de la balle et du bassin sont approximativement celle que devra avoir la surface de la lentille. Pour que les deux surfaces métalliques soient parfaitement superposables, on les frotte l’une sur l’autre, avec interposition d’émeri de plus en plus fin. On les vérifie de temps à atitre au sphéromèlre, et les défauts sont retouchés soit au grattoir, soit à la pierre ponce. Quand le sphéromèlre ne révèle plus aucune inégalité, on se sert de la balle et du bassin pour donner la forme voulue au calibre. Deux disques épais de verre dur sont dégrossis à la courbure qu’il s’agit d’étalonner, l’un concave, l’autre convexe ; le premier est travaillé sur la balle, le second sur le bassin, en interposant de la poudre d’émeri mouillée de plus en plus fine. On les polit ensuite, on les nettoie, et on les pose l’un sur l’autre, de manière à faire coïncider les deux surfaces courbes.
- ttf
- On aperçoit alors, par réflexion, des franges d’in-
- terférences colorées, qui dessinent un ensemble de courbes plus ou moins régulières et mettent en évidence les moindres inégalités que n’aurait pu déceler le sphéromètre. Les franges d’interférences dessinent, en quelque sorte, les courbes de niveau des deux surfaces et permettent de reconnaître des inégalités de l’ordre du dix-millième de millimètre. Guidé par la forme des franges, l’ouvrier exécute les retouches nécessaires et arrive peu à peu à donner aux calibres la courbure exacte qu’il s’agit de réaliser. Le calibre concave servira à vérifier la courbure des lentilles convexes, et le calibre convexe celle des lentilles concaves.
- Les lentilles dégrossies comme nous l’avons expliqué plus haut sont usées avec des émeris de plus en plus fins. On mesure de temps en temps l’épaisseur du verre, car, si la lentille devenait trop mince, il faudrait la mettre au rebut ou l’utiliser pour un aulre formât, Ce travail du verre à l’émeri constitue l’opération du doucissage.
- Les lentilles doucies sont ensuite soumises au polissage. Le polissoir est constitué par un bloc de poix noire auquel on a donné la courbure voulue en l’appliquant à chaud sur la contre-partie du bassin ou de la balle qui a servi au doucissage. La poix est enduite de rouge d’Angleterre délayé dans l’eau, et le verre est poli sur cette surface, au moyen d’un tour à axe vertical. C’est ordinairement la surface convexe qui est montée sur cet axe, animé d’un mouvemenf de rotation rapide, tandis que la main de l’ouvrier ou un support spécial imprime à la contrepartie un mouvement de va-et-vient.
- Fig. 5. — Atelier de sertissage des lentilles d'objectifs.
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- De temps à autre, on nettoie la surface du verre avec un chiffon imbibé de benzine, on en enlève les moindres poussières, et on l’applique contre le calibre pareillement épousseté. Les franges d’interférences accusent les moindres irrégularités, et l’on peut généralement y remédier en rectifiant méthodiquement le polissage, en attaquant, par exemple, les bords de la lentille un peu plus énergiquement que le centre, ou inversement. On peut aussi creuser sur le polissoir des sillons qui diminuent la surface utile, soit au centre, soit sur les bords, et y retardent l’action du polissage. En principe, cela parait très simple ; mais, dans la pratique, la méthode est d’une application délicate. Il arrive parfois qu’après un travail très long et très minutieux, l’ouvrier dépasse le but, et que l’épaisseur de la lentille se trouve inférieure à celle que lui avait assignée le calcul; ou bitn, au dernier moment, une rayure, un éclat du verre la met hors d’usage.
- La lentille dont les deux faces ont reçu la forme voulue est livrée au contrôle. On vérifie si le poli en est parfait, si les bords sont nets et sans écailles. L’épaisseur, au centre et sur les bords, est mesurée au palmer. Les franges d’interférences observées par application du calibre doivent être régulièrement circulaires : toute frange elliptique ou irrégulière ferait refuser la lentille, qui devrait retourner au polissage. Quant aux fils et aux neiges qui auraient échappé à l’examen des plaquettes et ne se montreraient qu’après le polissage, ils feraient metlre le verre au rebut.
- Jusqu’ici, on a laissé à la lentille un diamètre légèrement supérieur à celui qu’elle aura définitivement, afin de pouvoir la centrer. Le pourtour de la lentille doit être cylindrique, et l'axe de ce cylindre doit coïncider avec l’axe optique du système. La lentille est collée, au moyen d’un bourrelet de poix tiédie, sur l’axe d’un tour horizontal. L’ouvrier observe l’image d’une flamme réfléchie sur chacune des faces du verre : si le centrage est imparfait, la rotation déplace les images, qui décrivent un cercle ; on rectifie alors le montage, en appuyant sur le verre une pointe d’ébène maintenue sur le support du tour. Quand les deux images paraissent immobiles, les centres de courbure sont bien sur l’axe du tour : il ne reste alors qu’à déborder le verre, c’est-à-dire à rogner ce qui dépasse le diamètre prévu. Les bords sont rodés à l’émeri, sur le tour, afin que les centres de courbure soient situés sur Taxe du cylindre formé par le pourtoür de la lentille.
- Certains objectifs sont composés de lentilles indépendantes, séparées les unes des autres par des lames d’air. Le plus souvent, cependant, elles sont collées deux par deux, ou trois par trois, ou même quatre par quatre. Cet assemblage se fait, d'ordinaire, au baume du Canada. Les deux surfaces à
- réunir sont époussetées avec le plus grand soin, nettoyées à l’alcool et légèrement chauffées ; on interpose une goutte de baume, on presse doucement, en imprimant aux verres un léger mouvement circulaire l’un sur l'autre, et l’on enlève l’excès du liquide sirupeux, qui forme un bourrelet sur le pourtour.
- Il est rare que les verres ainsi assemblés coïncident rigoureusement sur leurs bords : ils passent donc de nouveau au centrage.
- La lentille est sertie dans un barillet, ou bague métallique, dont la surface extérieure est filetée de manière à se visser sur la monture proprement dite.
- La monture est un tube de cuivre ou d’aluminium bien dressé, auquel s’adaptent, à l’intérieur, les barillets, et, à l’extérieur, une rondelle percée de trois ou quatre trous par lesquels passeront les vis qui fixeront l’objectif à la chambre noire. Vers le milieu du tubé est le diaphragme, généralement composé de lamelles très minces, en ébonite ou en acier, dont la forme est combinée de manière à limiter plus ou moins l’ouverture, suivant la position qu’elles occupent. Ces lamelles, dont l’ensemble est désigné sous le nom de diaphragme-iris, sont toutes reliées entre elles, de façon à s’écarter ou à se rapprocher simultanément, par le jeu d’une bague moletée entourant la monture. Un index, tracé sur la bague, se déplace en regard d’une graduation gravée sur la monture et fait connaître la grandeur relative de l’ouverture intérieure, généralement exprimée en fractions delà distance focale : E : 4,5, F : 10, F : 16, etc.
- L’objectif entièrement terminé est soumis à une série d’épreu\es. L’appareil de vérification a pour organes essentiels une mire et une sorte de lunette astronomique composée de l’objectif à vérifier et d’un oculaire pouvant se déplacer le long d’un banc en acier. L’objectif est monté sur une bague moletée, dont Taxe supposé prolongé de part et .d’autre passe par le centre de l’oculaire et par le centre de la mire. Des rondelles intermédiaires permettent d’y adapter des objectifs de tous les formats. On met au point sur la mire, en déplaçant l’oculaire, et l’on fait tourner la bague : le centrage de l’objectif n’est reconnu parfait que si l’image reste immobile. Le môme appareil sert à déterminer la distance focale exacte, qui varie quelque peu d’un instrument à l’autre d’une même série, à s’assurer de l’achromatisme et de l’absence d’astigmatisme, à mesurer la surface couverte, etc.
- L’instrument n’est livré à la vente que s’il ne laisse rien à désirer, et tout le travail, tous les soins attentifs que représente un objectif photographique irréprochable justifient amplement le prix élevé qu’il atteint.
- ErXEST CoUSTET,
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- MOTEURS ELECTRIQUES AVEC OUTILS A MAIN
- L’utilisation du moteur électrique se répand fatalement de plus en plus en mécanique. 11 existe aujourd’hui une grande quantité de modèles de petites meules montées directement sur l’arbre d’un moteur, de perceuses à main et même d’outils recti-fieurs qu’on place sur le chariot du tour.
- La perceuse à main électrique a l’inconvénient d’être fort lourde et difficile à manier quand on veut faire des travaux précis. En tout cas, il ne
- Fig. i. — Ouvrier fraisant une pièce à l’étau, le moteur est au plafond.
- serait pas commode de meuler, de polir, de fraiser avec une machine à main.
- Il est donc naturel d’imaginer un moteur fixe et un arbre flexible actionnant l’outil qui sera ainsi manié commodément. Les dentistes utilisent depuis longtemps cette disposition pour nous fraiser agréablement les dents. On retrouve aujourd’hui l’application du même principe à l’atelier.
- Le moteur peut être placé sur un chariot roulant qui permet de transporter facilement l’appareil au point d’utilisation. S’il s’agit de meuler une pièce, un pneumatique, etc., on monte un petit disque en émeri ou une petite brosse métallique pour polir, ébarber, etc.
- Fig. 2. — Ouvrier montant des vis, le moteur au plafond comporte un réducteur de vitesse.
- On peut même réduire la vitesse au moyen d’un réducteur de vitesse à engrenages monté sur le moteur, ce qui permet xle monter à l’extrémité du
- Fig. 3.
- Dispositif mécanique sur renvoi remplaçant le moteur de plafond.
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- Fig. 4.
- Moteur avec réducteur de vitesse, flexible et porte-outil sur chariot.
- Fig. 5. .
- Jeu de fraises employées dans le porte-outil.
- flexible une lame de tournevis et de placer des vis à bois, par exemple, avec une rapidité prodigieuse.
- Le même flexible peut actionner également des marteaux mécaniques, analogues à ceux qui fonctionnent à l’air comprimé et l’on peut facilement river des pièces, buriner des parties en fonte ou en acier, même forer des trous pour percer, pour préparer des scellements, etc.
- Quand le travail se fait à l’établi comme pour la finition de petites pièces, l’ébarbage soigné, la sculpture de moules métalliques, en général pour tout travail de fraisage, on utilise un emplacement original pour le moteur, qui est alors suspendu au plafond.
- Celte disposition sera adoptée également pour les ateliers dans lesquels le chariot gênerait le passage et la manutention, comme dans les ateliers de sculpture sur bois, de montage de pneumatiques, etc.
- Pour le travail de fraisage on monte alors à la poignée-outil des types de fraises très divers, dont la figure 5 peut donmr un échantillon.
- Cette disposition du moteur placé en l’air a inspiré l’idée de brancher, sur un renvoi mécanique, un engrenage conique, lequel actionne le pignon conique de commande du flexible.
- On supprime de cette façon l’emploi du moteur électrique. Une poignée simple permet de faire le débrayage très rapidement.
- Le moteur placé en l’air peut également actionner les marteaux ou les burins dont nous avons parlé précédemment.
- La puissance du moteur employé varie évidemment suivant l’usage auquel on le destine. En général 1/4 de cheval est suffisant et la vitesse est voisine de 5000 tours. Le prix de l’appareil est naturellement assez élevé, car les moteurs électriques sont aujourd’hui fort chers ; mais comme cette disposition fait gagner beaucoup de temps,
- Fig. 6.
- Meulage d’un volant avec le moteur sur chariot.
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- LES ÉNIGMES DE LA VOIE LACTÉE
- Fig. 7- — Travail d’un pneumatique avec le moteur Fig. 8. — Burinage d’une pièce métallique
- accroché à une pièce de bois. avec le marteau mécanique et le moteur au plafond.
- et qu’elle est d’une commodité remarquable, elle mérite d’être examinée, les économies qu’elle assure entrant en balance avec le prix d’achat.
- Il faut aujourd’hui perfectionner et améliorer
- constamment l’outillage, car le prix de la main-d’œuvre, et aussi sa rareté exigent qu’on économise le plus possible le temps, en employant les outils de rendement maximum. E. Weiss.
- LES ENIGMES DE LA VOIE LACTEE
- Quiconque lève les jeux au ciel par une nuit lumineuse faisant tout le tour du firmament qu’elle
- sereine ne peut manquer d’apercevoir une bande divise en deux parties à peu près égales. On dirait,
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- 232 LES ÉNIGMES DE LA VOIE LACTÉE
- à l’œil nu, un léger brouillard lumineux. C’est la Voie Lactée. Sa forme est très irrégulière; à partir de la constellation du Cygne elle se partage en deux branches qui se rejoignent dans le ciel austral vers l’étoile a du Centaure. J. H. Fabre, le grand observateur des insectes, mais qui savait aussi regarder le Ciel, la compare poétiquement à une bague dont le filet métallique se dédouble et laisse une place vide pour enchâsser une pierre précieuse.
- La mythologie grecque expliquait fort simplement la Voie Lactée : Héraclès, dit la légende, fils de Zeus et de la mortelle Alcmène, fut un jour placé subrepticement par son père au sein de son épouse Héra ; le lait d’une déesse devait lui conférer l’immortalité; le poupon se mit à téter avec une telle force que la déesse, éveillée par la douleur, écarta brusquement l’enfant; le lait jaillit et se répandit sur la voûte céleste ; ce fut la Voie Lactée. La légende a disparu, mais le nom est resté.
- Galilée en 1610 fut le premier à faire faire un grand pas aux connaissances humaines sur la Voie Lactée ; sa lunette astronomique lui permit, en effet, de découvrir dans la blanche traînée, l’assemblage d’une multitude d’étoiles. L’illustre Ilerschell, grand explorateur du ciel, tenta le premier un recensement de ces étoiles; il estimait que le total en dépassait 18 millions. Notre soleil avec son cortège de planètes appartient manifestement à la Voie Lactée; mais il n’y représente qu’une modeste individualité perdue au milieu de la foule. La plupart des corps célestes, perceptibles dans nos télescopes, se rattachent également à la Voie Lactée.
- Quelle est donc la constitution de cet assemblage de mondes? Quelle est son origine; et comment évo-lue-t-il? Quelles sont ses limites? Représente-t-il l’ensemble de l’Univers? où n’est-il lui-même qu’un simple organisme plongé dans une immensité peuplée d’autres organismes?
- Telles sont les questions que se posent naturelle-iioent, au spectacle de la Voie Lactée, non seulement les astronomes, mais tous ceux que passionnent les problèmes de l’infini. Les progrès immenses réalisés dans les méthodes d’investigations astronomiques ; photographie stellaire, carte du ciel, recensement des étoiles, analyse spectrale de leur lumière, détermination spectroscopique des vitesses radiales mesure des parallaxes, etc., ont reculé singulièrement les limites du monde sidéral accessible à nos observations, et ont multiplié les faits acquis; c’est
- donc une tâche singulièrement audacieuse que celle d’échafauder une théorie cipable, en groupant tous ces faits, de répondre aux questions posées plus haut.
- Le savant Suédois Arrhénius a tenté récemment cette entreprise; dans un livre qui vient de paraître en Allemagne sous le titre L'évolution des Planètes1, il cherche à déterminer la place et le rôle de notre système solaire dans l’Univers et il consacre cà l’énigme de la Voie Lactée un captivant chapitre que nous allons résumer ci-dessous.
- Les differentes espèces de corps célestes connus se répartissent autour de la Voie Lactée comme plan de symétrie; la plupart se pressent au voisinage de la Voie Lactée elle-même. Nous y trouvons en effet, non seulement la plupart des étoiles connues, mais encore les étoiles temporaires ou Novae, qui s’enflamment subitement, brillent quelque temps d’un vif éclat, pour s’éteindre ensuite progressivement ; elles sont presque toutes dans la Voie Lactée ou dans son voisinage immédiat ; nous y trouvons encorè les nébuleusesir-réguliëres, parmi lesquelles celle d’Orion est la mieux connue, vastes masses gazeuses qui semblent former la substance mère des étoiles ; nous y rencontrons également les amas stellaires, amoncellements denses et sphériques d’étoiles, et les nébuleuses dites planétaires qui tout au moins dans leurs parties externes visibles paraissent formées également de masses gazeuses de forme sphérique ou ellipsoïdale.
- En contraste frappant avec tous ces corps, les nébuleuses spirales se répartissent au contraire presque toutes au voisinage des pôles de la Voie Lactée.
- La distribution des étoiles dans la Voie Lactée.
- — Les étoiles se rangent également suivant leur âge par rapport à la Voie Lactée. On s’accorde généralement aujourd’hui à représenter de la façon suivante le processus d’évolution des étoiles : au début, la substance de l’étoile se trouve à l’état nébuleux et rayonne une lumière caractérisée par là présence de certains gaz incandescents : l’hydrogène et l’hélium, et un élément encore inconnu sur terre, le nébulium. Puis ces gaz se condensent et dans le spectre de l’étoile, on rencontre, à côté de leurs lignes brillantes, des lignes sombres. Cette catégorie comprend les étoiles dites de Wolf-Rayet ;
- 1. Der Lebonslauf (1er Planeten, par Sv. Arrhénius, 1 vol. Akademische Verlagsgesellschaft, Leipzig, 1919.
- , 173.
- 7848 ••
- Lactee
- Fig. 2. — Position des étoiles temporaires par rapport à la Voie Lactée.
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- LES ÉNIGMES DE LA VOIE LACTÉE
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- elles se trouvent toutes au voisinage immédiat de la Voie Lactée.
- Le stade suivant comprend les étoiles à hélium, dans le spectre desquelles dominent des raies d’absorption qui sont celles de l’hélium ; ces étoiles se serrent également autour de la Voie Lactée. Un peu plus disséminées dans le firmament, mais cependant groupées surtout dans le voisinage de la Voie Lactée, sont les étoiles à, hydrogène ; les raies de l’hydrogène y sont excessivement intenses, tandis que celles de l’hélium deviennent très faibles.
- Les étoiles à hydrogène sont à un stade d’évolution plus avancé que celles à hélium; les deux groupes forment la classe des étoiles blanches ainsi nommées d’après la couleur de leur lumière.
- Puis viennent les étoiles jaunes parmi lesquelles notre Soleil, caractérisées par la présence dans leur spectre de raies d’absorption métalliques. Elles sont plus uniformément réparties dans le ciel que les précédentes; enfin les étoiles rouges, dont les spectres de bandes révèlent la présence de composés chimiques et un refroidissement déjà avancé, sont distribuées à peu près uniformément dans tout le ciel.
- Fig. 4. — Amas stellaires.
- 1, amas d’Hercule 2, amas du Scorpion.
- Fig-3. — La Voie Lactée dans la région du Cygne.
- De cette distribution des étoiles, on peut inférer que dans leur premier stade d’évolution les étoiles se trouvent dans la Voie Lactée; elles s’en éloignent au fur et à mesure qu’elles vieillissent. Ceci éveille l’idée que les étoiles sont nées des nébuleuses irrégulières ou des masses nébuleuses amassées autrefois dans la Voie Lactée, puis peu à peu condensées. Cette supposition est appuyée par les chiffres trouvés, au moyen du spectroscope, pour les vitesses par rapport au Soleil, des divers corps de la Voie Lactée. On trouve en moyenne d’après Campbell une vitesse nulle pour les nébuleuses irrégulières,
- 4.5 km par seconde pour les étoiles'Wolf-Rayet,
- 6.5 pour les étoiles à hélium; 11 pour les étoiles à hydrogène; 15 pouf les étoiles jaunes, 17 pour les rouges, et 42 au minimum pour les nébuleuses planétaires.
- Le fait que la vitesse moyenne des nébuleuses irrégulières est nulle ne signifie pas que ces astres soient immobiles; Bourget, Fabry et Buisson ont montré que des parties tout à fait voisines de la nébuleuse d’Orion, dans là région du Trapèze, présentent des différences de vitesses de 10 km par seconde ; que la partie Nord-Est s’éloigne de nous, tandis que la partie Sud-Ouest s’en rapproche. Cette région de la nébuleuse est sans aucun doute le siège d’un puissant mouvement tourbillonnaire, tandis que le centre reste immobile.
- Ainsi, en laissant de côté les nébuleuses planétaires, la matière mère des étoiles, abstraction faite de perturbations locales, reste immobile dans l’espace, tandis que la vitesse des étoiles augmente avec leur âge, pour tendre vers une vitesse moyenne
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- LES ÉNIGMES DE LA VOIE LACTÉE
- Fig. 5. — Un type de nébuleuse planétaire.
- d’environ 18 km par seconde. Notre Soleil, on le sait, se déplace à la vitesse de 50 km par seconde vers la constellation d’Hercule.
- Quelle peut donc être la force qui met ainsi les étoiles en mouvement? Arrhénius répond : la pesanteur. Mais, puisque les nébuleuses irrégulières sont immobiles, c’est donc qu’elles sont soustraites à l’action de la pesanteur? Affirmation bien osée; pour s’y soustraire Arrhénius suppose que les particules gazeuses qui constituent ces nébuleuses sont maintenues au repos par les chocs mutuels incessants auxquels elles sont soumises. Les vitesses s’uniformisent ainsi rapidement dans toute la masse.
- Les nébuleuses irrégulières forment autour de la Voie Lactée une sorte de ceinture continue. Il en va tout différemment des astres condensés comme les étoiles qui peuvent, dans les constellations les plus denses, voyager des milliards d’années sans heurter une autre étoile. Par contre elles peuvent pénétrer dans les masses nébuleuses et être peu à peu captées par celles-ci. Les étoiles citées plus haut sont celles qui se meuvent hors de l’enveloppe nébuleuse; plus long est le temps depuis lequel elles ont conquis leur liberté et plus grande est leur vitesse:
- Les nébuleuses planétaires. —
- Les nébuleuses planétaires ont des vitesses bien supérieures à celles des étoiles ; quoique formées de gaz, elles sont donc d’une constitution différente de celle des nébuleuses irrégulières, substance mère de la Voie Lactée. Pour Arrhénius, un grand nombre de ces astres mystérieux sont attirés vers la Voie Lactée par les étoiles ou les nébuleuses qui y sont amoncelées ; ils s’y précipitent avec des vitesses croissantes et y
- frayent leur chemin au milieu de la Voie Lactée, en laissant la trace de leur passage dans ces espaces noirs, vides de toute matière visible, si nombreux au voisinage de la Voie Lactée. Un des plus beaux exemples en est fourni par la nébuleuse du Cocon dans la Constellation du Cygne (fig. 8). Arrhénius voit, dans les nébuleuses planétaires, des corps qui primitivement n'appartenaient pas à la Voie Lactée, mais qui venus de l’extérieur ont été captés par celle-ci. Notons en passant que ce point de vue n’est pas accepté par tous les astronomes parce qu’il semble se concilier malgré tout assez difficilement avec le fait que les nébuleuses planétaires se trouvent surtout au voisinage de la Voie Lactée.
- Les courants d’étoiles. — Une des plus remarquables des découvertes récentes de l’astronomie est celle faite dans les premières années de ce siècle par l’astronome hollandais Kapteyn. Il a trouvé que les étoiles qui se pressent au voisinage du Soleil forment deux grands courants qui se meuvent l’un à travers l’autre ; le premier semble provenir d’un point de la constellation d’Orion; l’autre a une direction à peu près perpendiculaire au précédent (100°).
- Le premier groupe comprend presque toutes les étoiles à hélium connues; comme celles-ci, ainsi qu’on l’a vu plus haut, sont à peu près immobiles par rapport aux nébuleuses irrégulières qui forment la base de la Voie Lactée, on peut admettre que le mouvement constaté pour ce courant d’étoiles est dû au mouvement relatif du Soleil par rapport à la Voie Lactée.
- L'évolution de la Voie Lactée. — Arrhénius part de l’existence des courants stellaires de Kapteyn pour formuler une hypothèse cosmogonique sur l’origine et l’e'volution de la Voie Lactée.
- Les Novae ou étoiles temporaires nous offrent fréquemment le merveilleux spectacle de l’éclosion d’une étoile nouvelle : subitement on voit apparaître au firmament une étoile jusque-là inconnue, bril-
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- = LES ENIGMES DE LA yOJE LACTÉE 235
- lant souvent d’un éclat très, vif; rapidement cet éclat diminue, et au bout de quelques années l’astre retourne à son invisibilité primitive. Quelquefois, avec un télescope puissant, on retrouve encore à son emplacement une étoile extrêmement faible. Le plus souvent, au bout de quelques mois, on observe, un nuage nébuleux ressemblant à une nébuleuse planétaire, puis cette nébuleuse se transforme en une étoile Wolf-Rayet. Il est intéressant à cet égard de noter une observation faite récemment par Wright que les étoiles centrales de certaines nébuleuses planétaires sont du type Wolf-Rayet. On explique les Novae, comme le résultat d’une collision entre deux corps célesLes peu lumineux ou complètement éteints; ce qui s’accorde bien avec le fait qu’elles apparaissent dans les régions célestes très peuplées d’étoiles, particulièrement dans la Voie Lactée et à son voisinage. Nous avons donc des exemples de formation de nébuleuses avec leurs étoiles centrales. On a été tout naturellement conduit à chercher dans la même voie l’origine dè la Voie Lactée, assemblage gigantesque de nébuleuses et d’étoiles.
- Une grosse difficulté apparaît dès l’abord : les étoiles dont le choc donne naissance aux « Novae » sont très petites, probablement plus petites que
- Fig-. 8. — La nébuleuse du Cocon dans le Cygne et la traînée noire qui l'accompagne.
- Fig. 7. — La nébuleuse spirale Messier 5i.
- Si on supposait un observateur placé en S, cette nébuleuse aurait pour lui un aspect très semblable à celui de la Voie Lactée pour les observateurs terrestres.
- notre Soleil, tandis que la masse totale de la Voie Lactée représente au moins plusieurs milliards de fois la masse du Soleil.
- Nous connaissons, il est vrai, des étoiles comme Àrcturus qui sont probablement plusieurs milliers de fois plus grandes que le Soleil. Mais, la réunion même de deux étoiles de pareille masse ne donnerait pas une masse égale à celle de la Voie Lactée ; et d’autre part quelle probabilité y a-t-il que deux étoiles de taille aussi exceptionnelle viennent à se rencontrer? Cette probabilité est si faible qu’elle exclut entièrement l’hypothèse d’une semblable collision.
- Les courants d’étoiles de Kapteyn, qui contiennent peut-être des millions d’étoiles semblent offrir un moyen de résoudre l’énigme deia Voie Lactée. Cés courants ont été autrefois de vastes masses gazeuses, plusieurs millions de fois plus fortes que le Soleil; leurs dimensions étaient des milliards de fois plus grandes que celles du Soleil. La probabilité de rencontre de deux pareilles masses gazeuses est relativement grande. Chacune est animée de la vitesse cosmique d’environ 20 km à la seconde. Lorsque la rencontre se produit, les mouvements primitifs propres des molécules gazeuses sont rapidement freinés, aux points où les deux masses se traversent. Il en résulte une condensation et un échauffement extraordinaires en ces régions, tandis qu’en d’autres places, les gaz restent relativement froids et dispersés parce qu’ils ont échappé au choc. Une certaine égalisation de mouvement doit évidemment se produire entre les couches immédiatement contiguës des parties qui ont subi la collision et de celles qui n’ont pas été touchées et un rapide mouvement de rotation se produit autour d’un axe perpendiculaire à la direction des mouve-
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- 236 .- LES ÉNIGMES DE LA VOIE LACTÉE
- ments primitifs. Les masses gazeuses les plus éloignées de l’axe continuent leur mouvement dans les directions originelles, les parties chaudes au voisinage dé l’axe de rotation égalisent leurs mouvements et forment un disque tournant. Les masses gazeuses situées à des distances moyennes décrivent des trajectoires dont la courbure diminue à mesure que leur distance du centre augmente. Une énorme nébuleuse spirale est née.
- C’est dans un mécanisme de ce genre qu’Arrhé-nius voit l’origine de la Voie Lactée. Celle-ci ne serait donc, conformément à une hypothèse très discutée, formulée autrefois par Easton, qu’une nébuleuse spirale en voie d’évolution. En outre, en raison de ses dimensions, celte nébuleuse aurait capté des masses de poussières cosmiques et d’autres corps de diverses dimensions errant dans le ciel comme les nébuleuses planétaires mentionnées plus haut.
- Il faut convenir que les apparences donnent raison à celte hypothèse. Si l’on suppose à la Voie Lactée une forme générale analogue à celle de la nébuleuse spirale des chiens de chasse par exemple (n° 51 du catalogue Messier), et que l’on cherche à se représenter sa perspective pour un observateur placé dans un Soleil situé en S (fig. 7), un peu au-dessus du plan de la figure, on constate que le spectacle offert à cet observateur est très analogue à celui de la Voie Lactée, vue de la Terre.
- Si l’on explique ainsi la forme générale de la Voie Lactée, il reste à expliquer comment la nébuleuse spirale primitive est devenue l’assemblage de mondes divers que nous connaissons aujourd’hui. Une comparaison frappe l’esprit d’Arrhénius : si l’on observe au microscope du lait en train de se cailler, l’aspect en rappelle étonnamment les photos de la Voie Lactée. On y distingue d’abord de petits points à peine perceptibles; ils se rassemblent en parli-culesanimées de rapides mouvements browniens, puis toute la masse s’agglomère. Un mécanisme semblable, selon Arrhénius, préside à la condensation de la nébuleuse. Les germes ensemenceurs, causes de la condensation, sont ici des poussières cosmiques venues de l’extérieur, peut-être aussi des corps de plus grande dimension : météorites ou comètes.
- Sur ces grains dépoussiéré, nécessairement à très basse température, les gaz voisins se condensent à
- l’état liquide et, grâce à cette couche extérieure liquide, les grains s’agglomèrent les uns aux autres jusqu’à former des agrégats assez gros pour que leur pesanteur devienne suffisante pour surpasser la pression de radiation qui tend à les écarter. Ensuite, gênés dans leur mouvement propre par les gaz environnants, ces centres, sous l’influence de la pesanteur, commencent à se souder les uns aux autres ; le processus d’agglomération s’accompagne de dégagement de chaleur. Ainsi naissent de petites étoiles réunies en groupes, entre lesquelles régnent des espaces sombres contenant relativement peu de matière. Ces petits astres sont comme entourés de gaz et de poussières, mais en quantité de moins en moins grande au fur et à mesure que la condensation progresse. Les photographies célestes nous montrent des larges nuages de ces poussières qui existent encore autour des grandes étoiles à hélium des Pléiades; mais la matière de ces nuages est tellement dispersée . qu’elle ne peut créer qu’un faible obstacle au mouvement des grandi s étoiles. Le processus de condensation sera grandement accéléré si une vaste nébuleuse gazeuse, analogue à celle du Cocon, vient à pénétrer dans la masse en évolution. Finalement tous les gaz sont condensés dans la nouvelle étoile; son berceau de gaz et de poussières est réduit à la plus extrême raréfaction et devient imperceptible de tout autre astre un peu éloigné. Les petits corpuscules captés plus tard, par suite du frottement desi faibles restes de l’enveloppe primitive, deviennent des satellites du nouveau Soleil et entraînent les derniers restes de matière de leur voisinage.
- Il n’a pas été parlé jusqu’ici des nébuleuses spirales que l’on aperçoit aux pôles de la Voie Lactée; les plus récentes mesures attribuent à certaines d’entre elles des vitesses formidables, l’une d’entre elles, étudiée par l’astronome américain Pease, s’éloignerait de nous à la vitesse de fi80 km par seconde. Pour Arrhénius, les nébuleuses spirales appartiennent au système de la Voie Lactée; ce seraient des formations analogues, mais de dimensions plus modestes, venues de l’extérieur, et se comportant comme des satellites de la Voie Lactée.
- Les dimensions de fa Voie Lactée. — Nombreux sont les astronomes qui ont essayé de les évaluer; nous ne disposons d’aucune méthode directe pour
- Fig. g. — La Voie Lactée représentée comme une gigantesque nébuleuse spirale d'après Easton.
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- LA CHASSE A LA BALEINE EN 1920
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- calculer la distance d’astres aussi reculés que ceux qui se trouvent aux limites extrêmes de la Voie Lactée et toutes les déterminations reposent &ur des hypothèses et des approximations assez arbitraires, elles présentent entre elles de grands écarts. L’astronome Wolf, de Heidelberg, attribuait à la Yo'e Lactée un diamètre de 40 000 années de lumière, lord Kelvin 6000 seulement.
- Tout récemment l’astronome américain Shapley, s’appuyant sur des considérations très plausibles relatives aux étoiles variables de la classe dite Cé-phéide, dont la présence s’observe dans un certain nombre d’amas stellaires, a établi que les amas stellaires se rattachent certainement à la Voie Lactée et trouvé pour le diamètre de tout ce système une
- valeur de plus de 500 000 années de lumière.
- Les amas stellaires seraient eux-mêmes des constellations de dimensions gigantesques, se rapprochant du plan central de la [Voie Lactée avec des vitesses énormes.
- Le lecteur se sera aisément aperçu que, dans tout ce qui précède, une large part est laissée à l’imagination. Il n’en est pas moins vrai qu’Arrhénius a eu le mérite d’esquisser un tableau grandiose qui groupe la plupart des faits aujourd’hui connus sur ce monde mystérieux et gigantesque, au sein duquel notre Terre occupe une place bien modeste; ses dimensions par rapport à la Voie Lactée sont comparables à celles d’un atome vis-à-vis de notre globe.
- LA CHASSE A LA BALEINE EN 1920
- La chasse à la haleine qui, pendant la guerre, avait subi un ralentissement marqué et qui même avait cessé dans plusieurs régions, a repris en 1920 une nouvelle activité. Rappelons d’abord, qu’actuellement, on ne capture plus qu’exceptionnellement de baleines franches par la bonne raison qu’elles sont devenues très rares dans toutes les mers, et que l’on ne prend guère que des bakenoptères et des mégaptères. Ces cétacés se distinguent des premiers par l’existence de plis de la peau sous une partie du ventre et par un moindre développement des fanons ; ajoutons que certaines espèces de bakenoptères ne sont point inférieures comme taille aux baleines proprement dites et même leur sont supérieures sous ce rapport. Le balænoptère de Sibbald, vulgairement appelé baleine bleue, atteint parfois une longueur de 40 mètres, tandis que la baleine du Grônland, au témoignage du célèbre Scoresby, ne dépasse pas 20 mètres. Rappelons encore qu’aujourd’hui, la chasse à ces mammifères marins se pratique au moyen de petits vapeurs armés à l’avant d’un canon lance-harpons et qu’elle est exercée presque exclusivement par des Norvégiens appartenant aux ports de Sandefjord et de Tônsberg. Ces Scandinaves possèdent, en quelque sorte, le monopole de cette industrie maritime comme l’ont eu autrefois les Basques, puis les Hollandais pour la capture des baleines à fanons.
- En 1920, la baleine a été poursuivie dans presque toutes les mers du monde, dans l’hémisphère austral comme dans l’hémisphère boréal. L’an dernier, les régions de chasse ont été dans le nord : le Spitsberg, la côte ouest de la Norvège, l’archipel des Færoer, les Shetlands, les Hébrides, la côte ouest d’Irlande, la mer du Japon, les côtes de l’Alaska et de Californie ; dans le Sud : l’Afrique australe, les côtes du Brésil et du Chili, la Géorgie du Sud et les Shetlands australes.
- Sur cette campagne, le fort intéressant rapport que le secrétaire de la Société des baleiniers norvégiens, M. S. Risting, publie dans le Norsk Fisher ilidende (1) fournit des renseignements très complets.
- En Europe, c’est aux Shetlands que les meilleurs résultats ont été obtenus. 454 baleines ont été capturées autour de cet archipel, principalement des Balænoptera musculus et des Balænoptera borealis. La chasse a été éga-
- 1. Journal des Pêcheries de Norvège, Bergen, janv. 1921,
- lement bonne aux Hébrides et sur la côte ouest d’Irlande ; dans la première de ces deux régions 192 cétacés ont été pris et 125 dans la seconde. Signalons que, l’été dernier, la Société norvégienne opérant aux Hébrides a harponné une baleine de Biscaye. Ce mammifère marin, devenu aujourd’hui fort rare, se rencontre encore parfois autour des îles de la côte occidentale d’Ecosse et même en certain nombre ; une année 24 exemplaires de celte baleine ont été tués dans ces parages. D’autre part, sur la côte d’Irlande, 12 cachalots ont été capturés, tous de vieux mâles.
- Aux Færoer, 268 bakenoptères, pour la plupart des rorquals de la Méditerranée, ont été harponnés. Au Spitsberg, depuis huit ans, ces cétacés n’avaient pas été poursuivis; on supposait donc qu’ils devaient y être devenus abondants. Dans cette censée deux bateaux ont été envoyés en 1920 dans cet archipel ; les résultats n’ont pas répondu à l’attente : 18 baleines seulement ont été prises.
- Longtemps, la côte nord de la Norvège a été le principal siège de cette industrie ; mais, depuis quelques années, à la suite des réclamations violentes des morutiers, la capture des cétacés y a été interdite. Les pêcheurs affirment que les baleines chassent le poisson vers la côte, et que leur destruction, ayant pour effet de supprimer cette migration, porte ainsi un grave préjudice à leurs intérêts. Pendant la guerre, afin de ravitailler le pays en matières grasses et en viande à bon marché, le gouvernement norvégien a passé outre à l’hostilité des morutiers qui n’est d’ailleurs nullement fondée et a organisé plusieurs stations de chasse à la baleine sur les cô’es nord et ouest de la péninsule. En 1920 deux seulement, l’une, dans le nord, sur les bords de l’Océan Glacial, l’autre, plus au sud, ont fonctionné ; leurs prises n’ont pas dépassé un total de 214, insuffisant pour couvrir les dépenses. Dans tous les pays et dans toutes les branches de l’industrie comme du commerce, l’Etat se montre un très piètre exploitant. Par contre une compagnie particulière installée sur la côte ouest de Norvège signale des résultats satisfaisants avec 120 captures.
- Au total, en 1920, dans les mers au nord-ouest de l’Europe, Atlantique, Atlantique nord et Océan Glacial, 1358 baleines ont été harponnées par 53 bateaux.
- I Dans ce total le rorqual de la Méditerranée (Balæno-
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- fiera m-usculus) tient le premier rang avec 775 unités, puis vient le Balænoptera borealis (490). Dans l’opinion des spécialistes, celte région de l’Océan renferme encore un stock très important de rorquals et de B. borealis ; cette dernière espèce serait même en augmentation.
- La côte ouest de l’Alaska et des États-Unis est devenue un centre de chasse très actif. D’après le Journal des Pêcheries de Norvège (Fiskerilidende), il y existe sept stations de baleiniers, une appartenant à une Compagnie norvégienne, les six autres à des sociétés américaines. L’an dernier elles se sont emparées de 1109 cétacés dont 160 delphinidés ; ce total ne comprend pas les prises d’une compagnie américaine installée sur la côte de Californie.
- Au Japon l’industrie baleinière est également florissante. Introduite dans ce pays par des Norvégiens, elle a passé aujourd’hui entièrement entre les mains des indigènes. En 1918, dernière année sur laquelle on possède des statistiques, 2155 delphinidés et baleinidés ont été capturés dans les eaux de l’Empire du Levant. Dans ce nombre les delphinidés comptent pour un quart et la California Greyivhale pour 205. La California Greywhale est un cétacé à fanons, dépourvu de nageoire dorsale, que l’on ne rencontre que dans le Pacifique nord.
- Autour de l’Afrique, la chasse, suspendue pendant la guerre, a repris, mais sur une moindre échelle qu’avant 1914. Actuellement, elle n’est poursuivie que par trois compagnies établies dans la baie Saldanha et à Durban. En 1919-1920 leur butin s’estélevé à 1060 delphinidés et baleinidés, dont trois baleines à fanons. Sur la côte du Brésil où avant la guerre opéraient de nombreux Norvégiens, deux sociétés indigènes seulement se livrent à cette industrie avec trois bateaux. Les résultats qu’elles obtiennent sont médiocres: en 1919, l’une de ces compagnies a pris seulement 29 baleines et l’autre environ le double. Sur le versant pacifique de l’Amérique du Sud, au large de la côte chilienne, entre le 56° et le 39° de latitude sud, la baleine est également poursuivie ; là non plus le rendement n’est guère satisfaisant ; pendant la saison 1918-1919, la société qui s’est constituée pour exploiter cette ressource de la mer n’a réussi à s’emparer que de 161 delphinidés et baleinidés, dont deux baleines à fanons.
- Les deux régions de chasse actuellement les plus productives sont la Géorgie du Sud et les Shetlands australes. Rappelons que la première est une grande île de l’Atlantique du sud située à environ 2000 kilomètres dans l’est du cap Horn et à peu près sous le même parallèle que ce promontoire célèbre, et que les secondes se rencontrent à 900 et 1000 kilomètres dans le sud de la pointe extrême de l’Amérique méridionale. A la Géorgie six compagnies (4) sont installées et battent la mer environnante avec 25 bateaux. Pendant la saison 1919-1920 elles ont capturé pas moins de 2900 baleines environ (2). Dans ce nombre le rorqual de la Méditerranée figure pour 1700 environ, le balænoptère de Sibbald pour 1100 environ, et les baleines à fanons pour 12.
- Aux Shetlands australes opèrent cinq compagnies, quatre norvégienne, et une anglaise, avec 18 vapeurs. Du 1er décembre 1919 au 1er avril 1920, elles ont pris 2610 cétacés se décomposant en 1540 rorquals, 887 ba-lænoptères de Sibbald et 182 mégaplères. Dans la zone antarctique et subantarctique américaine, durant la saison 1919-1920, 4400 baleines ont donc été harponnées.
- En résumé, en 1920 dans les mers du nord-ouest de l’Europe, sur la côte occidentale de l’Amérique du Nord, et dans les zones antarctique et subantarctique américaines, 6876 delphinidés et baleinidés ont été tués. Concernant le Japon et l’Afrique australe, on ne possède que les résultats des campagnes de 1918 et de 1919, s’élevant respectivement à 1155 et 1060 baleines. Si on prend ces nombres comme base d’évaluation du rendement de la chasse en 1920 dans ces deux régions, on arrive, pour l’ensemble des mers du monde, au total véritablement formidable de 10 000 baleines capturées, et, il n’existe aucun indice que ces mammifères marins soient menacés de destruction par cette guerre meurtrière.
- Charles Rabot.
- 1. Trois norvégiennes, deux anglaises et une argentine.
- 2. Les cinq compagnies norvégiennes et anglaises ont pris 2904 baleines. La capture de la compagnie argentine est mentionnée seulement en tonneaux d'huile ; d’après cette indication rapprochée de Celles fournies sur la production de ses concurrents, le total de ses prises peut être évalué à 450.
- ACADÉMIE DÉS SCIENCES
- Séances de février 1921.
- La recherche de l'oxyde de carbone dans l'air et les gaz de fumées. — Quand la teneur est de 2 pour 100 ou supérieure à ce chiffre, il est possible d’effectuer le dosage par le chlorure cuivreux ammoniacal ; dès qu’elle devient inférieure à ce taux, on a recours soit à l’oxydation par l’anhydride iodique, soit à la mesure du volume de gaz nécessaire pour provoquer l’apparition des bandes d’absorplion qui caractérisent l’hémoglobine oxycarbonée MM. Florentin et Yanderberghe ont repris chacune de ces deux méthodes dans le détail de leur technique. À leur dire, la réduction possible de I20s par de nombreux gaz, autres que CO, rend le procédé de M. Armand Gautier bien inférieur à la méthode au sang, celle-ci étant appliquée suivant les indications d’Ogier et de M. lïohn-Abrest.
- Les rayons X de grande longueur d'onde, — M.lIoL-
- xveek a pu réaliser, par l’étude de l’absorption des corps, pour des radiations de longueur d’onde comprises entre 1000 et 10.10-8, une liaison continue entre la lumière et les rayons X, et mis nettement en évidence le maximum d’absorption existant dans cette région du spectre.
- Une nappe d’origine alpine poussée sur la vallée du Rhône. — Antérieure au Miocène, elle a permis à MM. Termier et Joleaud d’établir une curieuse analogie entre les gîtes de plomb et de zinc de la Drôme et des Basses-Alpes, et les gîtes de la Tunisie et de l’est de Constantine. Ceux-ci sont en effet, ou primaires contenus dans le Trias, ou secondaires, résultant du transport par les eaux des minerais triasiques, alors que les gîtes de Menglon et de Brette, contenus dans le Séqua-nien, semblent fort être dus à des eaux minéralisées provenant d’une couverture du Jurassique, Paul B.
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- LA PROTECTION DES PASSAGES A NIVEAU
- par le Wig-Wag.
- On connaît les dangers auxquels sont exposés les usagers de la route, principalement les cyclistes et les chauffeurs, au croisement des lignes de chemins de fer. Le passage à niveau, qu’il soit gardé ou non, qu’il possède ou non des barrières, est un ennemi pour l’automobile qui roule à grande vitesse et devant laquelle se dresse, parfois au sortir d’un tournant, une peu visible barrière ou une simple pancarte qui, ni l’une, ni l’autre, ne sont éclairées la nuit. On a essayé d’y remédier en munissant les barrières de plaques de tôle, peintes en blanc, que les phares de l’automobile ont mission d’éclairer la nuit. Lorsque la peinture est fraîche, le moyen ne manque pas d’efficacité, mais combien vite l’avantage s’atténue-t-il, quand, avec le temps, la plaque, de blanche qu’elle était, descend toute la gamme des gris jusqu’au plus foncé. Et encore le moyen n’est-il applicable qu’aux passages à niveau munis de barrières dont le gardiennage entraîne des frais d’autant plus considérables que l’application de la loi des 8 heures et l’élévation du taux des salaires compliquent davantage les questions du personnel.
- C’est pourquoi nous trouvons les Compagnies de moins en moins accessibles aux réclamations tendant à la pose de barrières sur les lignes qui ont été concédées avec dispense d’en établir.
- Quand le passage est gardé, il importe que la barrière, assez souvent fermée, soit annoncée à l’automobiliste, sur la route, à distance suffisante pour qu’il ne risque pas de s’y heurter; dans les autres cas, il convient de prévenir l’automobiliste de l’approche du rare train dont le passage est à craindre.
- Un appareil américain qui vient de faire son apparition en France paraît fort bien répondre à toutes ces préoccupations. 11 s’agit du wig-wag que l’on expérimente en ce moment en même temps que d’autres dispositifs ayant le même objet.
- C’est un léger poteau de fer placé sur la route à distance convenable du passage à niveau et qui porte un écriteau où se voit de loin, sur fond noir, le signe distinctif du passage à niveau adopté par le Touring-Club. Cela suffit pour avertir le chauffeur qu’il va croiser une ligne de chemin de fer et l’inciter à ralentir afin de ne pas ressentir trop de secousses lorsqu’il franchira le rail. Si la barrière est ouverte, cet avertissement sera suffisant ; mais que la barrière soit fermée ou que, s’il n’existe pas de barrière, un train survienne dans l’instant, le chauffeur n’en saura rien et, en homme pressé, fera l’hypothèse la plus favorable et ne se préoccupera pas autrement du danger. Alors l’accident sera possible.
- Avec le wig-wag, rien de semblable n’est à craindre. Si la barrière est fermée ou si un train est en vue, un disque rouge portant un feu rouge (dissimulé derrière l’écriteau noir tant qu’il n’existe aucun danger), se met en branle, oscille en travers de la route comme un grand pendule, et adresse ainsi un avertissement impérieux au chauffeur ; en même temps retentit l’appel d’une forte sonnerie ou d’une trompe.
- Le chauffeur le plus inattentif ne pourra donc plus s’approcher du passage sans être averti du danger.
- Son fonctionnement. — Un circuit de voie formé de quelques rails isolés électriquement ou une simple pédale électrique placée sur la voie, ferme le circuit d’une pile tant qu’aucun train n’est proche du passage à niveau. Le courant de cette pile traverse les bobines d’un électro-aimant dont l’armature attirée maintient enclenchée derrière l’écriteau noir, loin de sa position d’équilibre, le pendule portant le disque rouge. Le passage d’un train, dans l’un ou l’autre sens, à une certaine distance du passage à niveau, agit sur le circuit de voie et coupe le courant dans l’électro-aimant ; le pendule porte-disque est alors libéré; il se met à décrire des oscillations de grande amplitude; en même temps, la lampe électrique à feu rouge dont il est muni s’illumine, ce qui rend le mouvement d’oscillation également visible la nuit. Ce mouvement d’oscillation est entretenu électriquement pour qu’il conserve la même amplitude pendant tout le temps où le train annoncé se trouve dans la zone dangereuse.
- A cet effet, deux électro-aimants disposés à hauteur de l’axe d’oscillation attirent alternativement des armatures de fer doux reliées à cet axe.
- Le déclenchement du disque provoque d’ailleurs le fonctionnement de l’appareil avertisseur sonore (sonnerie ou trompe). De plus, au-dessus de l’axe d’oscillation du disque se trouve fixée une lanterne rouge à pétrole qui est alternativement masquée et démasquée par le jeu d’un petit écran en tôle solidaire de la tige porte-disque. Cette précaution supplémentaire est utile pour la nuit; en cas de non-allumage de la lampe électrique, par suite de la rupture de son filament ou de la décharge de la batterie de piles, il subsiste toujours sur l’appareil un feu rouge dont les éclats périodiques attirent l’attention des conducteurs de véhicules.
- Dès que le train a complètement franchi le passage à niveau, le circuit de voie se referme et le courant est renvoyé dans l’électro d’immobilisation qui attire à nouveau son armature; ce mouvement enclenche lè pêndule à disque derrière le panneau
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- LA PROTECTION DES PASSAGES A NIVEAU
- qui le masque; la lampe électrique rouge s’éteint, la lampe à pétrole est éclipsée et la sonnerie cesse de fonctionner; l’appareil est au repos.
- Comme il est de règle dans tous les dispositifs de sécurité des chemins de fer, un dérangement quelconque a pour effet de placer l’appareil à la position d’arrêt; dans le cas d’un dérangement d’ordre électrique, le pendule porte-disque est forcément libéré; le mouvement d’oscillation ne se produit pas, puisque les électros chargés de l’entretenir n’agissent plus, et le pendule porte-disque s’arrête à la position médiane d’équilibre dans laquelle le feu rouge de la lanterne à pétrole se trouve démasque.
- L’appareil continue donc à donner, de jour comme de nuit, un avertissement très net.
- Il semble que grâce à tous ces ingénieux dispositifs, la sécurité de fonctionnement de cet avertisseur soit aussi complète que possible. Le vent dont on pourrait craindre l’action sur le mouvement du disque ne semble pas avoir d’effet appréciable; des
- essais faits par un vent de 30 m. par seconde, ce qui est un vent de tempête, ont simplement montré que le mouvement d’oscillation était légèrement ralenti.
- Enfin, malgré le passage continu du courant dans les électros d’immobilisation et les circuits de voie, condition nécessaire pour assurer la sécurité de l’installation, la consommation d’électricité est très faible.
- Une batterie de piles de 500 ampères-heure suffit à alimenter, pendant seize mois, l’appareil annonciateur et sa lampe électrique, en supposant que la durée totale des périodes d’oscillation du disque atteigne une heure par jour !
- Il semble donc que le wig-wag soit appelé à rendre sur nos routes les services qui lui ont valu sa vogue aux États-Unis.
- On peut en voir fonctionner un, construit par la Compagnie Générale de Signalisation, 'a la barrière du P.-O. de Sceaux-Ceinture.
- J. N.
- Fig. 2. — L’appareil, dans ses diverses positions.
- Le Gérant :T. Masson. — Imprimerie Laijuue, nie de Flcurus, 9, à Paris.
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- 16 AVRIL 1921
- LA NATURE. — N° 2454. —---------------
- L’AGE DES POISSONS D’APRÈS LEURS ÉCAILLES
- Les savants ont à résoudre, entre autres problèmes, celui de l’âge des animaux et des plantes à l’état de nature, c’est-à-dire en l’absence de tout état civil. Il peut être utile en effet, soit au point de vue de la science pure, soit à celui des recherches pratiques des agronomes et des éleveurs, de connaître le nombre d’années qui se sont écoulées depuis la naissance d’un être vivant.
- L’âge d’un arbre, chacun le sait, est égal à la moitié du nombre des couches alternativement sombres et claires, dures et tendres, qui composent le bois de leur racine principale et de leur tronc. Un cheval porte son âge inscrit sur la table d’usure de ses dents incisives. On pourrait, en s’armant de patience, compter les épaisseurs successives d’une coquille d’huître ou les zones d’accroissement d’une partie quelconque du squelette d’un vertébré. L’âge des poissons, lui, est clairement indiqué dans les écailles de ces animaux. Chacun de vous pourra s’en rendre compte en examinant une écaille de goujon, par exemple, à l’aide d’une forte loupe.
- Cela a son intérêt pour les pêches, puisqu’on peut ainsi connaître l’âge des poissons pêchés à divers moments et en divers lieux, en déduire leur vitesse de croissance et même parfois leurs migrations.
- Les écailles des poissons comptent parmi les premiers objets qui furent observés au microscope. Le hollandais Leuwenhœck au xvne siècle, puis Réaumur au xvme ont dessiné des écailles et se sont même douté que les stries concentriques visibles à leur surface en indiquent la croissance. Mais ils n’ont point songé à déterminer l’âge des poissons par ce procédé. Leurs idées étaient troublées par ce fait que les écailles des vieux poissons s’épais-
- Fig. 2. — Manière de-mesurer les écailles d'un hareng et de calculer le rapport L qui reste constant au cours de la vie du poisson.
- D’après Einar Lea.
- 49* Année — 1" Semestre.
- Fig. i. — Écailles de harengs.
- a, écaille de i an; b, écaille de 2 ans; c, écaille de 3 ans. D’après Dahl.
- sissent et deviennent opaques, avec effacement à peu près complet des stries visibles chez les jeunes.
- C’est un allemand, Hoffbauer, qui eut le premier l’idée en 1899, de l’âge des poissons d’après leurs écailles. Son travail est intitulé : La détermination de Vâcje de la carpe par ses écailles. Il y est démontré que les écailles des carpes ont des lignes concentriques dont le nombre et la distance relative sont en rapport avec la croissance du poisson. Exprimons-nous plus clairement : la vie des carpes est partagée en deux périodes annuelles ; une période d’été ou de vie active et une d’hiver ou de vie ralentie. Pendant l'été, à cause de la température élevée de l’eau favorable à leur existence, les carpes se nourrissent abondamment et se reproduisent. La saison froide, au contraire, coïncide avec un ralentissement de toutes leurs fonctions vitales, avec une sorte à'hibernation qui se traduit par un arrêt de croissance. Les écailles ne font que traduire à leur tour ou mieux enregistrer ces phénomènes. Elles ont des zones concentriques d’été et d’hiver ; celles-ci étroites et formées de stries peu nombreuses et serrées; celles-là plus larges et à stries nombreuses et écartées. 11 suffit de compter le nombre total des zones et de diviser par deux pour obtenir l’âge de la carpe.
- Cependant n’allez point vous fonder sur ce qui vient d’être dit pour essayer de déterminer avec précision l’âge des fameuses carpes centenaires de Fontainebleau. D’abord les carpes en question ont perdu beaucoup de leurs écailles ; ensuite les écailles qui restent sont tellement épaisses que vous ne pourriez y distinguer ni stries ni zones d’accroissement. Le procédé de détermination de l’âge des
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- L'AGE DES POISSONS D'APRÈS LEURS ÉCAILLES
- poissons d’après leurs é-caiiles n’est applicable en effet qu’aux jeunes poissons, ne dépassant pas quatre ou cinq ans.
- Nous passerons en revue dans la suite de cet exposé : 1° les écailles des Clupéidés (hareng, anchois, sardine); 2° les écailles des Gadidés (morue, haddock, lieu, colin, merlan) où leszones saisonnières sont le moins nettement indiquées à cause du mode de vie particulier de ces poissons ; 5° les écailles des Salmonidés et notamment des saumons où les phénomènes de migrations de l’eau douce à la mer et vice versa introduisent des complications du plus haut intérêt. •
- I. Ecailks des Clupéidés. — La première photographie illustrant cet article représente des écailles de harengs à trois âges successifs : un an, deux ans et trois ans. On y voit une, deux ou trois zones claires, sans compter la partie centrale, délimitées par des lignes sombres. Ces dernières peuvent être qualifiées de lignes d'hibernation; elles correspondent aux arrêts de croissance pendant les hivers successifs. En somme il y a des zones d’été séparées par des lignes d’hiver. Le nombre des unes ou des autres est égal au nombre des années du poisson.
- Tous les poissons de la famille des Clupéidés ont, comme le hareng, des zones d’hiver réduites à de simples lignes séparant les zones d’été. Cela traduit l’opposition la plus grande qui puisse exister entre les périodes de vie active et de vie ralentie.
- Les écailles du hareng ont donné lieu à des mesures précises. Einar Lea (1910) a montré que le
- rapport g de la longueur du revêtement d’écailles
- à la longueur d’une écaille choisie arbitrairement (écaille située, par exemple, en arrière du subopercule) (fig. 2), est constant chez tous les harengs et quel que soit leur âge. Lé rapport varie d’ailleurs entre les différentes écailles d’un même poisson, ce qui rend nécessaire de considérer toujours la même écaille, dûment repérée par rapport aux nageoires ou à l’opercule. Heincke a constaté, en effet, que les diverses parties du corps d’un hareng et par suite
- les écailles correspondantes ne croissent pas également vite.
- Supposons que pour l’écaille située en arrière du subopercule le rapport ^ soit 18,6. On peut mesurer
- Hi
- les diamètres e{, es, etc., des anneaux d’hiver successifs et en déd uire approximativement les longueurs /j, /2, du hareng à ses différents âges :
- == 18,6 X e{
- /s=18,6xe,
- L= 18,6 XE.
- On ne tient pas compte, cela va sans dire, delà variabilité individuelle qui peut cependant atteindre 7 pour 100, soit 7 millimètres sur 100 ou 2 centimètres pour un hareng de taille marchande.
- Les remarquables études de Fage ont étendu à l’anchois (1911) et à la sardine (1915) nos connaissances sur la croissance des écailles et leur rôle pour déterminer l’âge de ces poissons.
- II. Écailles des Gadidés. — Les Gadidés sont les poissons à trois nageoires dorsales et bien connus de tout le monde sous les noms vulgaires de morue, haddock, lieu, colin, merlan. L’auteur qui en a le mieux étudié les écailles est Thomson (1904), dans un travail illustré de superbes microphotographies auxquelles nous renvoyons avec plaisir les lecteurs de cet article (4). Ils y verront notamment que les zones d’hiver et celles d’été ne sont pas très diffé-
- 1. J. S. Thomson. Journal of lhe Marine Biologie al Association, London, 1904.
- Fig. 4. — Schéma théorique d'une écaille de saumon âgé de 4 ans.
- Les chiffres et les accolades désignent les années. Chacune d’elles, sauf la première, comprend une zone d’étè à stries écartées et une zone d’hiver à stries serrées. Les deux premières années se sont passées en eau douce et les deux dernières dans la mer; mais avec retour en eau douce pendant le .troisième hiver, pour la ponte (astérisque).
- Fig. 3. — Écaille de morue présentant une zone d’hiver (stries serrées) entre deux zones d’été. D’après Thomson.
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- L’AGE DES POISSONS D’APRÈS LEURS ÉCAILLES
- rentes (fig. 5). Les premières comportent seulement un plus petit nombre de stries et plus serrées que les stries d’accroissement estival. La numération des années est toujours difficile, mais plus ou moins suivant les espèces ou les races de Gadidés. Ainsi les zones d’hiver sont plus nettes chez le haddock que chez la morue; plus marquées également sur les écailles des morues norvégiennes que sur les mêmes excroissances cutanées des morues de la Mer du Nord.
- Toutes ces particularités ont pour causes :
- 1° Les différences de mœurs entre Gadidés cl: Clupéidés. Tandis que les harengs et les anchois passent la mauvaise saison au fond de la mer et sans prendre de nourriture, les morues et autres poissons de la même famille ne cessent pas de s’alimenter et de croître. La croissance du corps entraîne celle des écailles aussi bien l’hiver que l’été.
- 2° Les différences de mœurs entre Gadidés. Les morues norvégiennes, par exemple, vivent tout l’hiver à l’intérieur des fiords où la nourriture qu’elles peuvent prendre est évidemment tout autre et plus abondante que la nourriture en pleine mer du Nord à la même époque.
- Les morues pondent au printemps (février-mai) sur les côtes d’Islande et de Norvège et aussi sur les bancs sous-marins des Feroés et des Lofoten. Dès le mois de juillet, les jeunes ont de 2 à 5 centimètres de longueur et les écailles apparaissent dans leur peau. Il y aura donc plus tard autant de zones hivernales que d’années écoulées.
- III. Ecailles des Salmonidés. — Nous allons étudier sous ce titre quelques complications de la
- ^ig. 6. — Écaille de bar (Labrax lupus), .montrant quatre lignes d’hibernation.
- Il s’agit d’une écaille cténoïde.
- Fig. 5. — Écaille de saumon à la fin de sa quatrième année {comme dans la figure précédente).
- D’après Johnston.
- structure des écailles qu’on observe chez les saumons et les truites.
- Les truites vivent constamment en eau douce et sont l’objet d’un élevage delà part des pisciculteurs. Les saumons, par contre, sont des poissons migrateurs au sens vrai. Ils naissent dans les ruisseaux de montagnes, passent deux années en eau douce, puis descendent à la mer où ils achèvent leur croissance. Plus tard, vers l’âge de quatre ou cinq ans, les saumons arrivent à maturité sexuelle et remontent le cours des rivières pour aller pondre. Ensuite ils retournent à la mer. Leur cycle vital comprend donc une phase d’eau douce et une phase d’eau marine.
- Le meilleur travail sur les écailles des saumons est dû au savant écossais Johnston (1904-1900). Nous reproduisons ici une de ses microphotographies (fig. 5) qui permettra, jointe à un schéma (fig. 4), d’ailleurs purement théorique, de bien comprendre ce qui suit.
- Les œufs de saumons sont pondus, avons-nous déjà dit, en eau douce. La ponte a lieu au cœur de l’hiver, de novembre à décembre, et les œufs n’éclosent d’habitude qu’au commencement de l’année suivante.
- La première ébauche d’écaille reste toujours visible, au centre d’une écaille adulte, sous la forme d’une surface ovalaire dépourvue de stries. C'est le centre de l’écaille autour duquel se déposent ultérieurement les zones d’hiver et d’été.
- L’existence en eau douce des saumons a une durée de deux ans — non compris l’année de ponte. Elle est traduite sur les écailles par le centre dont nous parlions tout à l’heure, plusun certain nombre destries concentriques et complètes, fines et serrées, qu’il est en général facile de distinguer du reste de l’écaille.
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- Lorsque les jeunes saumons, ayant une taille moyenne de 15 centimètres, sont descendus par bandes à la mer, ils deviennent à peu près inaccessibles aux pêcheurs, car ils séjournent probablement dans les profondeurs marines. Ils ne reparaissent en eau douce, par une migration inverse de la précédente, que dans leur quatrième, leur cinquième ou leur sixième année, avec une taille variant de 30 à (30 centimètres. On a pu marquer des saumons — par une entaille à l’emporte-pièce dans leurs nageoires ou par tout autre procédé — au moment de leur première descente en mer, puis avoir la chance de les repêcher à leur retour au lieu natal. La détermination de l’àge de ces poissons est alors rigoureuse. Or Johnston a montré qu’elle concorde toujours avec la même détermination faite au moyen des écailles.
- Chaque année de la vie marine des saumons s’inscrit en effet automatiquement à la surface des écailles par une zone d’été suivie d’une zone d’hiver. En été les stries d’accroissement sont moins serrées qu’en hiver. D’autre part toutes ces stries, quelle que soit la saison au cours de laquelle elles se forment, sont plus grossières et plus écartées que les stries de jeunesse.
- Johnston a encore découvert sur les écailles des saumons la marque indubitable de la ponte (liie spciuming mark), ce qui nous donne une idée de la sensibilité avec laquelle les écailles enregistrent toutes les étapes de la vie du poisson. Supposons qu’un saumon reproducteur vienne pondre en eau douce pendant l'hiver de sa quatrième année (fig. 4).
- Il est gonflé par ses produits sexuels et ses écailles sont légèrement écartées les unes des autres. Aussitôt après la ponte, le corps diminue de volume et la peau se rétracte (1). Alors les écailles se rapprochent, s’affrontent et s’éraillent à leur bord. Il en subsistera toujours une zone étroite (comprise dans la zone hivernale de quatrième année) où les stries seront irrégulières et discontinues. La marque de ponte est donc une sorte de cicatrice. Quelques vieux saumons ont plusieurs cicatrices de cette sorte. Gela prouve qu’ils sont remontés en eau douce et ont pondu plusieurs fois de suite, à des intervalles plus ou moins longs.
- Conclusions. — L’étude des écailles de quelques poissons — et ce qui suit pourrait être étendu à tous — nous conduit aux conclusions suivantes :
- 1° Les écailles sont formées de zones concentriques et alternatives d’été et d’hiver. Les zones hivernales ont des stries plus serrées que les autres à cause du ralentissement de croissance pendant la mauvaise saison. On peut ainsi déterminer l’àge des poissons d’après leurs écailles.
- 2° Les zones d’hiver peuvent se réduire à de simples lignes d’hibernation (Clupéidés) ou au contraire se différencier à peine des zones d’été (Gadidés).
- 3° La ponte a quelquefois son retentissement dans les écailles sous l’aspect d’une « marque de ponte » (Salmonidés). Léox Bkrtin,
- Agrégé de l’Université.
- 1. Johnston a vu un saumon perdre plusieurs centimètres de diamètre au cours de la ponte.
- QUELQUES APPLICATIONS RÉCENTES DES INTERFÉRENCES
- La rigidité de la Terre. — Mesure du diamètre des étoiles.
- Le 51 mars dernier, le célèbre physicien américain Michelson a résumé à la Société de Physique, dans une attachante conférence, ses plus récents travaux. Cette conférence est du reste le prélude d’un cours qui va être professé par M. Michelson à la Sorbonne. On sait que M. Michelson a attaché son nom à une méthode de mesure des longueurs d’une extrême précision basée sur l’emploi des interférences. Les problèmes nouveaux qu’il a abordés comportent l’emploi de cette même méthode de mesure.
- M. Michelson a exposé, que depuis l’armistice, date à laquelle il a pu reprendre les études qui l’ont rendu célèbre, il s’est attaché à 5 problèmes, chacun d’un haut intérêt ; la mesure de la rigidité de la Terre, la mesure de la vitesse de la lumière, et la mesure du diamètre des étoiles ; l'énoncé seul de ce dernier problème parait au premier abord paradoxal. Mais nous verrons plus loin que les délicats procédés de mesure interféro métriques ont permis à M. Michelson de risquer, au moins dans quelques cas, cette audacieuse tentative de
- mesurer le diamètre apparent d’astres qui dans les plus puissants télescopes du monde ne nous apparaissent que sous l’aspect de l’image d’un point géométrique.
- En ce qui concerne la vitesse de la lumière, qui n’est actuellement connue qu’à 50 km près, M. Michelson se propose de reprendre les déterminations par la méthode du miroir tournant de Foucault, perfectionnée de façon à supprimer les erreurs inhérentes à la mesure de l’angle dont tourne le miroir de Foucault pendant que la lumière effectue le trajet qui sert à déterminer sa vitesse.
- M. Michelson espère arriver à déterminer la vitesse de la lumière avec une approximation de 1 à 5 kilomètres.
- La rigidité de la Terre. —En ce qui concerne la rigidité de la Terre, on sait depuis longtemps que notre globe n’est pas un solide absolument indéformable. Les déplacements des pôles terrestres le démontrent. Ils ont été mesurés et Ton peut en déduire théoriquement, moyennant certaines hypothèses, que la rigidité de la Terre n’est pas infinie,
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- QUELQUES APPLICATIONS RÉCENTES DES INTERFÉRENCES
- mais qu’elle est de l’ordre de celle de l’acier. Il y avait le plus grand intérêt à déterminer non plus par le calcul, mais par l’expérience, la valeur de la rigidité de la Terre. C’est à cette tâche que s’est appliqué M. Michelson.
- Comment peut se révéler la rigidité de la Terre? Parles déformations que font subir au globe l’attraction combinée de la Lune et du Soleil. Autrement dit, il s’agit de rendre observables et mesurables les marées terrestres.
- Or celles-ci se manifestent en chaque point par des oscillations de la verticale ; le champ terrestre, en effet, est en chaque point la résultante des forces constantes dues à la pesanteur et, à la force centrifuge et des forces variables dues à l’attraction luni-solaire. Si la rigidité de la Terre était nulle, celle-ci céderait à chaque instant aux forces qui la sollicitent; une surface qui serait surface de niveau à un moment donné se transformerait instantanément en surface de niveau dans le régime nouveau; et par suite l’observateur étant avec scs points de repère entraîné dans le même mouvement ne pourrait constater aucune modification ; il serait dans la situation du marin qui nepeutobserver la marée en pleine mer. Si, au contraire, la Terre est indéformable, les déviations verticales pourront s’observer dans toute leur amplitude. Comme la Terre n’est pas rigoureusement indéformable et que d’autre part on peut déterminer théoriquement les oscillations maxima de la verticale dans l’hypothèse de la rigidité absolue, les écarts que l’observation révélera entre la valeur théorique et la valeur réelle permettront de déterminer la rigidité moyenne de la Terre.
- Les premiers résultats obtenus dans celte voie l’ont été par Hecker à Potsdam en 1907, au moyen du pendule horizontal ; mais cette méthode n’olîre pas toute la précision désirée.
- M. Michelson place à 2 mètres au-dessous du sol un tube de 200 m. de long, à moitié rempli d’eau; il est disposé dans une chambre hermétiquement close et soustraite aux variations de température et de pression. Le niveau de l’eau donne à chaque instant la direction du plan horizontal, à l’endroit de l’expérience, et l’on observe sa variation par rapport aux repères extérieurs, par exemple les parois du récipient. Le tube est terminé à chaque extrémité par un cylindre que ferme une lame verticale de verre, accessible dans une cave d’observation. Derrière cette glace, une aiguille verticale tournée vers le haut affleure le niveau de l’eau ; elle donne par réflexion sur la surface libre de liquide une image, et l’observateur aperçoit en fait 2 aiguilles tournées en sens inverse ; la distance qui sépare les pointes de l’aiguille réelle et de l’image est le double de la distance qui sépare la pointe de l’aiguille du niveau de l’eau. Elle permet donc de mesurer les déplacements de la surface de niveau.
- La mesure de cette distance fut effectuée tout d’abord avec un microscope micrométrique; ces premières observations ayant permis de constater
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- que la méthode donnait des résultats concordants, un interféromètre fut substitué au microscope; un miroir horizontal est placé sous la surface de l’eau à très peu de distance de celle-ci. L’œil de l’observateur reçoit à la fois deux rayons lumineux émanés d’une même source, l’un réfléchi sur le miroir immergé après avoir traversé deux fois la mince couche d’eau, l’autre réfléchi sur un miroir non immergé. Ces deux rayons interfèrent et produisent des franges dont le déplacement permet de mesurer avec une extrême précision les variations d’épaisseur de la couche liquide; ces franges sont enregistrées d’une façon continue sur un film cinématographique. M. Michelson a pu ainsi déterminer le rapport entre l’amplitude réelle de l’oscillation de la verticale et son amplitude théorique dans le cas d’une terre absolument rigide. Ce rapport a été trouvé égal à 0,690; ce qui correspond à un coefficient de rigidité de 720 000 kg. par cm2, très voisin de celui de l’acier mais un peu inférieur.
- Decker avait conclu de ses mesures au pendule horizontal que la rigidité de la terre était plus grande dans le sens Est-Ouest, que dans le sens Nord-Sud. Les premières mesures de M. Michelson avaient paru confirmer celte conclusion, mais on s’est aperçu qu’il avait oublié alors une correction tenant compte de la latitude et cette rectification faite, la rigidité de la terre apparaît la même dans les deux sens.
- Ces belles recherches ont été exécutées à l’Observatoire de Yerkes près de Chicago.il y a un intérêt évident à effectuer des déterminations semblables en .plusieurs points du globe ; M. Michelson a annoncé que l’Observatoire de Mount-Wilson se préparait à les entreprendre à Pasadena, et que l’on se proposait également de les organiser à Ilonolulu (Iles Hawaï).
- M. Michelson a projeté devantses auditeurs des films montrant les franges d’interférence enregistrées par son appareil. Sur l’un d’eux on s’aperçoit que l’enregistrement a été suspendu pendant o heures. Cette perturbation était due à un tremblement de terre se produisant à plusieurs milliers de kilomètres de là. L’appareil décrit plus haut peut donc servir comme enregistreur des tremblements de terre. On étudie en ce moment son adaptation à cette utile application.
- La mesure du diamètre des étoiles. — Les
- étoiles nous apparaissent à l’œil nu comme de simples points lumineux ; regardées à travers les télescopes les plus puissants, alors que les planètes nous révèlent leur forme, les étoiles restent de simples points. A vrai dire, l’image d’une étoile à travers une lunette ou un télescope n’est pas un point géométrique, mais bien un petit disque. Mais il ne faudrait pas croire que c’est là l’effet du grossissement de l’appareil ; si l’on observe avec attention ce petit disque, on constate que dans un même instrument, il a le même diamètre pour toutes les étoiles observées, on constate en outre qu’il est toujours entouré d’anneaux lumineux concentriques
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- séparés par des espaces sombres (fig. 1); celte apparence tient non pas à un défaut de l’instrument, mais à la nature même des ondes lumineuses.
- Les ondes lumineuses qui passent à travers la lentille de l’objectif d’une lunette, ou qui sont réfléchies par le miroir d’un télescope, ne suivent pas toutes des trajets égaux cà l’intérieur de l’instrument avant de venir converger au foyer ; les ébranlements de l’éther qu’elles produisent au voisinage de ce point et dont la composition donne naissance à l’image, présentent donc les uns par rapport aux autres des différences de phase ; au centre les phases étant concordantes, les mouvements s’ajoutent et il se produit une tache lumineuse brillante, un peu plus loin, les mouvements sont en sens contraire et la lumière disparaît ou est atténuée, il y a une plage obscure et ainsi de suile.
- C’est précisément ce phénomène d’interférence que M. Michelson a songé à utiliser pour mesurer le diamètre des étoiles.
- Il a d’abord abordé un problème, un peu moins difficile, celui de la mesure de la distance angulaire entre les deux composantes d’une étoile double.
- Nous allons exposer sur cet exemple le principe de sa méthode.
- Au lieu d’utiliser, pour l’observation de l’astre, toute la surface utile de l’objectif,
- M. Michelson isole deux faisceaux de rayons marginaux au moyen d’un diaphragme à fentes rectilignes, StSs. (fig. 2). Supposons l’appareil, un télescope dans le cas de la figure, pointé sur un point lumineux. Les ondes lumineuses émanées de ce point arrivent de la direction RiSj-Rj S2 ; elles ont la forme de plans perpendiculaires à cette direction; elles frappent les fentes Sx et S2 exactement au même moment, et en même phase. Réfléchies par le miroir placé immédiatement en arrière de ces fentes, les ondes émergent à nouveau des fentes du diaphragme, sous forme d’ondes sphériques.
- Au foyer F du miroir, les distances FSj et FS2 étant égales, les deux séries d’ondes se rencontrent exactement en phase.
- Elles se renforcent mutuellement et le point F est lumineux, au point voisin A, la différence de marche AS.,-ÀSa entre les deux séries d’onde étant d’une demi-longueur d’onde, il y a extinction de lumière, puis réapparition en B et ainsi de suite. L’observateur aperçoit donc dans le plan focal une série de franges rectilignes alternativement brillantes et obscures.
- Si l’on regarde avec le télescope une étoile double non résoluble, l’ensemble des deux astres donne
- une image qui est un petit disque frangé comme dans le cas d’une étoile simple.
- Mais observons-la avec un télescope muni du diaphragme de M. Michelson; supposons le télescope pointé exactement sur l’une des étoiles, celle-ci donne naissance au système de franges rectilignes qui vient d’être décrit ; la seconde envoie des ondes qui pénètrent avec une légère obliquité dans le télescope (fig. 5) ; une même onde ne rencontre donc pas au même moment les deux fentes Sa S2, le retard se retrouvera dans les ondes réfléchies issues de ces fentes; et lorsqu’elles viendront se recomposer dans le plan focal, elles donneront naissance à un second système de franges qui pourra ne pas coïncider exactement avec le premier, et qui aura pour effet de brouiller plus ou moins l’aspect de l’ensemble des franges. Si l'on appelle a l’angle que font entre eux les rayons émanés des deux étoiles, d la distance qui sépare les deux fentes et X la longueur d’onde de la lumière envoyée par l’étoile, on voit aisément que lorsque la rela-
- a=-^est satisfaite,
- les franges brillantes de la deuxième étoile viennent se placer exactement sur les franges obscures de la première ; le disque observé dans le plan focal du télescope perd alors son aspect frangé.
- Le diaphragme est monté de telle sorte que l’on puisse faire varier la distance d, jusqu’à ce que l’on observe la disparition des franges, la relation ci-dessus donne alors la valeur de l’angle a.
- Quelle peut être l’influence des conditions atmosphériques sur l’emploi de cette méthode d’observation?
- Par suite de l’agitation des couches atmosphériques traversées par les rayons lumineux que nous envoient les étoiles, les images aperçues dans le télescope sans diaphragme ont souvent un aspect trouble et agité, qui rend les observations difficiles ou même impossibles.
- On pouvait craindre que l’observation des franges soit encore beaucoup plus difficile. On a constaté, non sans surprise, qu’il n’en était rien. A des moments où l’état de l’atmosphère empêchait toute observation astronomique, on continuait avec l’appareil muni du diaphragme Michelson à observer très nettement les franges d’interférence.
- C’est à l’Observatoire de Yerkes que M. Michelson a entrepris les premières recherches pour l’application de cette méthode ; il les a continuées au célèbre Observatoire de Mount-Wilson à Pasadena (Californie), où les observations ont été faites avec le télescope de 1 m. 50 d’ouverture, puis avec
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- celui de 2 m. 50 d’ouverture, le plus grand du monde. Dans ce dernier cas, le diaphragme a été placé non pas sur le miroir, mais près du foyer, ce qui a permis de lui donner de plus petites dimensions et de le rendre plus maniable.
- Avec l’appareil ainsi équipé, M. Anderson a observé l’étoile Capella, que des observations spectroscopiques antérieures avaient démontrée être double, mais qui n’avait été dédoublée dans aucun télescope. Il a pu déterminer avec une grande précision et à six reprises la distance angulaire qui sépare les deux composantes (la distance maxima observée était de 0",050). M. Anderson a pu ainsi tracer l’orbite elliptique de l’une des étoiles autour de l’autre. Les six observations viennent se placer avec une étonnante exactitude sur cette courbe, démontrant que la précision des mesures était de l’ordre de 1/10 000e de seconde; c’est-à-dire de l’angle sous lequel on verrait une pointe de crayon à 1000 kilomètres.
- Non content de ce brillant succès, M. Michelson s’est alors attaqué au problème de la mesure du diamètre des étoiles.
- Le principe est le même : le télescope étant pointé sur le bord d’une étoile, les rayons émanés de l’autre bord font avec les premiers un léger angle, et au moyen des deux fentes de diaphragme, on doit encore obtenir deux systèmes de franges rectilignes dont on cherchera à observer la disparition.
- Mais la réalisation est dans ce cas beaucoup plus difficile, car il faut donner une grande valeur à l’écartement des deux fentes. M. Michelson a construit dans ce but un interféromètre dont les deux
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- Fig. 2. — Marche des rayons lumineux dans l’axe d'un télescope muni d'un diaphragme à 2 fentes.
- Fig. 3.
- Marche des rayons lumineux obliques dans le même instrument.
- Fig. 4. — Interféromètre à écartement de 6 mètres monté sur un grand télescope à Mount Wilson.
- fentes'sont distantes de six mètres environ ; le dispositif est représenté figure 4.
- Sur une longue tige d’acier extérieure au télescope on a disposé 4 petits miroirs à 45° : ab a' b' ; les miroirs extérieurs a et b' jouent le rôle des fentes du diaphragme et isolent deux faisceaux marginaux distants de 6 mètres ; les miroirs b, a' renvoient ces faisceaux à l’intérieur du télescope, où ils suivent la marche habituelle.
- Inutile de dire combien la réalisation d’un semblable dispositif était délicate. Mais le succès a couronné cet effort, M. Michelson et M. Haie, directeur de l’Observatoire, ont pu déterminer le diamètre apparent d’une étoile particulièrement brillante, « d’Orion connue encore sous le nomde Bételgeuse; ils l’ont trouvé égal à 45 millièmes de seconde d’arc. On a des raisons d’estimer à 0"016 la parallaxe de cet astre, ce qui équivaut à une distance de 100 années de lumière. Ce qui donne pour son diamètre une valeur plus de 300 fois supérieure au diamètre de notre Soleil. Ainsi le diamètre de cette belle étoile est bien supérieur à la distance qui nous sépare du Soleil.
- On voit de quel puissant instrument d’investigation M. Michelson vient de doter l’Astronomie. On est en droit d’espérer qu’il aidera à pénétrer nombre des mystères que récèlent les profondeurs célestes.
- A. Troller.
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- L’HYDRAVION TRANSATLANTIQUE CAPRONI
- C’est u-n vrai latin cette fois, l’ingénieur italien Gianni Caproni qui tente de faire faire à l’aviation un nouveau bond formidable ; il vient en effet de lancer un véritable vaisseau aérien aménagé pour une centaine de passagers.
- Caproni estime que les formules actuelles des avions ont atteint, en l’état actuel de la science aérodynamique, la limite extrême de leur développement, aussi a-t-il dans le plus grand secret consacré la dernière année à élaborer et à construire un avion qui relève d’une toute nouvelle formule et d’une magnifique hardiesse.
- Ce nouvel appareil est en effet un hydravion que nous appellerons tricellulaire, tri-plan à coque.
- Cette appellation l’oppose nettement aux formules actuelles et courantes d’avions; en effet la plupart des avions sont de la classe des monocellulaires, classe qui se subdivise en monoplans (iMo-rane), biplans (Goliath : Far-man), triplan (Voisin 1916) et même quadru-plan (Fokker) ; une autre classe est bicellulaire et dans cette classe la famille biplane est représentée par l’avion Oerz (La Nature, n° 2430) ou même triplane tel que l’avion projeté par l’italien Ricci (La Nature, n° 2446). Nous avions présenté le projet Ricci avec hésitations et réserves tellement il s’écartait des formules habituelles et paraissait présenter des difficultés de construction. Je suis même certain que ceux des lecteurs de La Nature qui sont familiers avec la vie aérienne avaient jugé ces projets comme tout à lait fantasmagoriques. Or Gianni Caproni vient de dépasser très sensiblement la conception de Ricci en créant un type d’avion relevant de la classe des avions tricellulaires, c’est-à-dire dont la surface portante est répartie en trois cellules distinctes et placées les unes derrière les autres.
- Il ne s’agit plus d'un projet plus ou moins vague ou plus ou moins étudié, car cet avion formidable de dimensions a été lancé ces jours derniers et il flotte actuellement au milieu du décor enchanteur d’un lac italien, à deux pas des îles Borromees. Les épreuves de stabilité ont déjà été réussies, l’hydra-
- vion ayant atteint sur l’eau la vitesse de 100 km. à l’heure; la mise au point des si délicats organes de commandes se poursuit et d’ici quelques jours, les essais aériens seront tentés. S’ils sont couronnés de succès la navigation aérienne aura fait un véritable bond en avant, non pas que cet appareil soit parfait, il s’en faut de beaucoup, mais il nous permettrait en partant des derniers résultats techniques obtenus en Allemagne par exemple, de concevoir aussitôt la création d’un avion qui, avec des plans de Siemens Schiïckert et une portance de Zeppelin Staaken, enlèverait facilement, comme nous le verrons plus loin, une charge utile de 65000 kg!
- Je suis sûr que nos lecteurs sont sceptiques : permettons-nous de leur rappeler nos articles de 1917 et 1918 présentant les avions Caproni qui, premiers avions à grande capacité envoyés sur le front, s’acharnèrent pendant des mois et avec le plus grand succès contre les jonctions des voies ferrées de Lorraine et aussi, hélas ! contre la mauvaise volonté et même l’hostilité des sphères militaires d’alors qui n’avaient de faveurs que pour les avions légers et fragiles, avions de sport plutôt qu’avions utilitaires. Le vent a changé de sens et maintenant nous constatons que toutes les nations rivalisent à qui construira les plus gros mastodontes aériens.
- CARACTÉRIS- TIQUES CAI'no NJ 19-21 Tri cellulaire. F RA a ~ II NOS JS O s •a; 5 —- S GRANDE- BRE- TAGNE Ilandloy EugeV Zeppelin j II. 1917 / | Siemens 1 § Sclmckert 1 ÉTATS- UNIS NC. 4.
- Surface M2. . 715 165 144 278 380 445 220
- Puissance HP 3.200 500 1200 1.400 1.6U0 1.800 1.600
- Poids à vide. 15.000 2000 5800 7.020 8.500 10 000 7.380
- Charge utile. 10.000 2640 3750 4.515 4.000 6.000 5 520
- Poids total. . 25.000 4640 7750 11.535 12.500 16.000 12.700
- Pourcentage de la charge sur le poids utile total.. 40 % 55% 49 % 58 o/0 52o/0 58% 42 o/0
- Charge au M2. 35 28 52 41 32 36 57
- Charge au IIP 8,3 9 6,5 8,1 10,5 9 8
- Diverses formules d’avions. (Répartition des surfaces portantes.)
- i, monocellulaire monoplane (Morane); 2, monocellulaire biplane (Farman); 3, monocellulaire triplane (Fokker) ; 4, bicellulaire monoplane ; 5, bicellulaire biplane (Oerz); 6, bicellulaire triplane (Ricci); 7, tricellulaire monoplane; 8, tricellulaire biplane; 9, tricellulaire triplane (Caproni).
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- L’HYDRAVION TRANSATLANTIQUE CAPRON!
- Nous devons avouer qu’il nous faut toute l’autorité du nom de Caproni en matière aérienne pour que nous puissions avoir bon espoir dans le succès de cette nouvelle formule et nous sommes même obligé, tellement les innovations sont radicales, de nous répéter que jusqu’à ce jour toutes les tentatives les plus hardies de Caproni ont réussi.
- Voici quelles sont les principales caractéristiques du nouvel hydravion, caractéristiques que nous comparerons aux plus connus des plus gros avions respectils de la France, l’Angleterre, l’Allemagne et des Etats-Unis ; pour appre'cier
- des aménagements pour une centaine de passagers. Celte coque est en bois, sa forme est celle des hydravions courants et possède deux redans pour faciliter le décollage.
- A droite et à gauche sous les plans de la cellule centrale sont fixés deux flotteurs auxiliaires destinés à limiter les effets du roulis.
- Les surfaces portantes se composent donc de 9 grands plans, répartis en trois cellules triplanes et construits selon la méthode habituelle de Caproni. Nous remarquons de suite qu’il manque à cet appareil ce qu’on appelle communément « la queue »
- Fig. i. — Vue latérale d'ensemble de Vhydravion Caproni, tricellulaire triplan.
- Cette photographie fait admirablement ressortir les principales caractéristiques de cet appareil et notamment la répartition des surfaces portantes, l’absence de la « queue » habituelle des avions, l’importance de la coque cabine et l’existence des petits fuselages des cellules. Remarquer à l’avant un hydravion de dimensions courantes.
- mieux le progrès réalisé (Voir le tableau ci-c on Ire).
- L’hydravion Caproni se compose : 1° d’une immense coque servant de flotteur pour l’ensemble de l’appareil et servant de cabine pour les passagers et le poste de pilotage ; 2° de trois cellules, chacune triplane, l’une fixée à l’avant de la coque, la seconde au milieu, la troisième tout à fait à l’arrière: o° de deux fuselages très étroits qui, situés parallèlement et à la même hauteur réunissent entre elles les trois cellules et contiennent 4 des moteurs ; 4° de deux nacelles ovoïdes fixées l’une dans la cellule antérieure, la seconde dans la cellule postérieure et entre les deux fuselages précédemment cités ; ces nacelles contiennent chacune deux moteurs (fig. 5).
- La cabine coque est divisée en deux parties : à l’avant se trouve le poste des pilotes et du per-sonnnel, ensuite vient une longue cabine contenant
- de l’avion : en effet, nous ne trouvons pas d’empennage arrière.
- C’est dans la cellule arrière que sont placés les gouvernes et les organes de stabilisation qui constituent l’empennage des avions courants ; dans cette cellule : en effet, nous voyons 4 grands plans fixes verticaux qui servent de plans de dérive suivis chacun de 4 plans verticaux mobiles qui sont les gouvernails de direction. En raison de l’absence de la queue, ce qui diminue l’importance du bras de levier, ces gouvernes sont de grandes dimensions (fig. 4.)
- Ce sont les ailerons des plans qui sont utilisés par le pilote à sa volonté pour servir d’organes de stabilité latérale et d’organes de profondeur.
- Vraisemblablement le pilote peut, soit agir pareillement sur les 9 ailerons d’un même côté et contrairement sur les 9 autres pour rétablir l’avion ainsi que manœuvrent identiquement les ailerons de gauchissement des avions normaux, il peut sans
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- L’HYDRAVION TRANSATLANTIQUE CAPRON]
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- doute aussi, agir pareillement sur les 6 ailerons de la cellule avant et agir contrairement sur les 6 ailerons de la cellule arrière pour faire monter ou descendre l’avion ainsi que manœuvrent les gouvernails de profondeur sur un avion normal.
- Venons-en à la formule des groupes motopropul-seurs, celle-ci encore est tout originale, elle relève de quelques principes qu’il est. intéressant de faire connaître aux lecteurs qui ont lu notre article du n°2445 deLaNature.
- 1° Caproni a adopté le principe de la dissémination des moteurs ;
- 2° il a donc monté les hélices directement sur les moteurs ; 3° il a donné à chaque moteur une hélice, rendant ainsi chaque groupe entièrement indépendant ; il a tenu spécialement à fixer les points d’application des différents groupes à très faible distance du plan de symétrie de l’avion ; 4° il n’a enfin pas hésité à placer la moitié de ses moteurs à l’avant de l’appareil et l’autre moitié tout à fait à l’arrière.
- La force motrice se compose de 8 moteurs de 400 HP chacun (moteur Liberty), soit environ 3200 HP à plein régime.
- Quatre de ces moteurs sont situés dans la cellule avantdont trois munis d’hélices tractives et l’autre d’une hélice propulsive ; les quatre autres 'moteurs sont situés dans la cellule arrière, dont trois munis d’hélices propulsives et un d’une hélice tractive.
- Le schéma 5 montre plus clairement la formule générale adoptée.
- Ajoutons que les trois cellules sont identiques les unes aux autres, qu’elles semblent avoir un V latéral assez prononcé et que la cellule centrale est décalée en hauteur par rapport aux deux autres cellules, sans doute pour éviter que les remous produits par la cellule précédente ne diminuent pas trop le rendement de la suivante.
- La longueur totale de l’hydravion est de 24 mètres, les gouvernes arrières sont donc placées à une dis-
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- tance correcte de la cellule avant et presque à bonne distance de la cellule centrale.
- L’envergure des plans est de 33 mètres, mais leur profondeur n’est que de 2 m. 75.
- Si les calculs du constructeur sont exacts, la vitesse moyenne de voyage serait de 140 km. à l’heure, la consommation à l’heure serait de 500 kg. de combustible et l’endurance de vol avec les passagers atteindrait 6 heures, soit 850 km.
- Avec un équipage et quelques passagers,l’endurance atteindrait facilement 2000 à 2500 km.
- Nos lecteurs sont maintenant assez au courant des principaux problèmes de la navigation aérienne pour que nous puissions leur soumettre nos observations et nos rétlexions au sujet de cette nouvelle formule.
- Caproni a évidemment aperçu que l’aviation commerciale actuelle piétinait sur place et même piétinait dangereusement, car elle traverse une crise de confiance. Il s’est aperçu que les avions modernes, sauf de rares exceptions, étaient d’une trop faible capacité et d’une trop grande insécurité pour lutter
- Fig. 3. — Construction de l'hydravion Caproni. En haut, vue en plan.
- C, coque cabine; F, petits fuselages; M, moteurs; N, nacelles ovoïdes; P, plans porteurs'.
- Au milieu, vue de face; en bas, vue latérale.
- avec avantage contre les autres moyens de communications, en un mot les avantages des transports aériens ne s’imposent pas encore aux voyageurs éventuels : les avions commerciaux ne vont pas assez loin et ils sont à
- la merci des moindres pannes de leurs moteurs.
- Caproni a donc cherché à réaliser une formule d’avion, susceptible de porter la capacité utile nettement au delà de tout ce qui était en usage et il a cherché aussi à tuer les inconvénients des pannes de moteurs en multipliant ceux-ci et en leur donnant une indépendance absolue.
- Il a abandonné le développement des formules actuelles d’avions; il les juge inaptes à l’agrandissement des dimensions qu’il pense être indispensable pour le succès de l’avenir aérien ; sa formule d’ailleurs ne serait qu’à l'essai et si cet essai se montrait satisfaisant, immédiatement il mettrait en
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- L’HYDRAVION TRANSATLANTIQUE CAPRON!
- chantier des unités infiniment plus puissantes, de vrais transaériens.
- Considérons la formule de M. Caproni : au premier abord nous sommes assez étonnés devant la complexité de construction à laquelle le constructeur a eu recours pour n’obtenir qu’un avion de 715 mq. de surface; ne nous souvenons-nous pas, en effet, qu’au cours d’un article antérieur, nous présentions l’avion allemand Siemens Schückert, simple biplan classique, dont la surface atteint 445 mètres carrés, surface bien moindre évidemment mais obtenue grâce à une formule autrement simple que celle du nouveau Caproni. Avant d’en terminer avec ce problème des grandes surfaces et des difficultés de les obtenir, jetons un
- et à laquelle toutes les autres nations se rallient peu à peu.
- Les organes principaux sont conçus très robustes par eux-mêmes et toute aide extérieure provenant de câtdes, haubans, jambes de force, etc., est bannie ; toutes choses égales, les avions procédant de cette formule sont plus lourds et ne devraient qu’enlever une plus faible proportion de charge utile. Cependant cette quasi-suppression des câbles, haubans, etc., permet de diminuer, dans de très fortes proportions, la résistance à l’avancement ; la vitesse est augmentée et procure aux surfaces des qualités portantes très supérieures, ce qui rétablit la proportion de charge. En fait, nous ne constatons pas que ces derniers avions souffrent
- Fig. 4. — Vue trois quarts arrière du Caproni.
- Noter les grands plans verticaux qui tiennent lieu des plans fixes stabilisateurs arrière des avions monocellulaires et les gouvernails de directions qui leur lont suite. Remarquer la position des moteurs et des hélices de l’arrière.
- rapide coup d’œil sur la différence de conception qui sépare ces deux types d’avions.
- D’une part, nous avons la conception d’une aviation légère quoique souvent puissante, que Caproni symbolise admirablement, construction de bois et de toile, dont la robustesse des organes (plans porteurs, etc...) principaux ne tient en somme qu’aux haubannages extérieurs d’où une quantité de câbles, de haubans, de jambes de force, de mâts, etc., qui créent une résistance considérable à l’avancement et diminuent dans de fortes proportions la vitesse des avions, partant l’efficacité portante de leurs plans, donc de leur capacité utile ; cependant cette méthode de construction est plus légère, toutes proportions gardées naturellement, ce qui donne une plus grande proportion de charge utile (fig. 4).
- D’autre part, il existe une autre conception qui au lieu d’attacher autant d’importance à la légèreté, cherche à gagner de la vitesse en facilitant la pénétration de l’avion dans l’air, c’est pourquoi cette conception peut être dénommée comparativement à l’autre • aviation lourde ; c’est celle que les Allemands symbolisaient depuis le début de la guerre
- d’une faiblesse de capacité bien notable eu égard aux autres avions.
- Tout le problème se résoud donc en une question de proportions entre le poids mort, la charge utile, la vitesse, etc. Si nous supposons que les proportions des charges utiles sont semblables dans les deux formules, la formule dite lourde permet d’obtenir à puissance égale plus de vitesse, or cette dernière qualité n’est-elle pas la plus précieuse de celles qui caractérisent l’aviation ; cette formule donne de plus aux organes plus de résistance vis-à-vis de la fatigue des pièces, du déréglage et des déformations dues aux intempéries.
- Nous ne pouvons nous étendre sur cette question, mais nous déclarons, à la suite d’une assez longue expérience des choses aériennes, que toutes nos sympathies vont vers l’école qui simplifie les organes tout en les renforçant et qui procure les plus grandes vitesses.
- Ceci dit, regardons une photographie de l’hydravion Caproni (fig. 5) et imaginons-nous la quantité formidable des câbles et mâts qui s’opposent à la pénétration dans l’air ; approximativement, nous calculons que cet appareil comporte 250 mètres de
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- mâts et 2000 mètres de câbles ! N’y a-t-il pas lieu I de s’effrayer, comme nous l’étions jadis, par la complexité de la construction des avions des premières années de la guerre qui ont pesé si lourdement sur le développement de notre technique.
- N’y avait-il donc pas pour Caproni d’autre moyen d’obtenir une surface portante équivalente sans avoir recours à une solution si complexe et à perdre autant d’énergie par la seule résistance de Pair sur des organes ne participant pas à la sustentation ?
- Si nous cherchons parmi les avions modernes, nous trouvons, par exemple, un monoplan dont le plan porteur d’une envergure de 51 mètres, c’est-à-dire sensiblement égale à celle du Caproni, et accusant une surface portante de 110 mètres carrés environ, n’est hau-banné que par 2 câbles et deux jambes de force ; si nous supposions que 5 cellules tri planes aient été constituées avec neuf plans semblables à celui que nous citions plus haut, nous obtiendrions un avion conçu suivant une formule identique à celle du Caproni, ayant des dimensions moins grandes mais accusant une surface d’environ 1000 mètres carrés avec 5G0 mètres de câbles et 80 mètres de mâts ; cet avion serait peut-être quelque peu plus lourd que le Caproni, mais sa vitesse serait considérablement augmentée au plus grand profit de sa capacité et de son rendement commercial.
- En effet, le monoplan auquel nous faisions allusion, enlève en partie, grâce à sa bonne pénétration 76 kg au mq au lieu des 55 kg du Caproni et la charge totale enlevée passerait pour d’égales dimensions d’encombrement, de 25 000 kg à 76 000 !
- Ou encore; supposons que Caproni, au lieu d’utiliser ses archaïques cellules, ait emprunté le genre de cellule de l’avion allemand Siemens Schückert et se soit contenté d’une formule bicellulaire biplane, il aurait obtenu un avion d’une surface portante d’environ 900' mètres carrés avec 80 mètres de mâts et 185 mètres de câbles.
- Quelle différence avec l’hydravion qui nous intéresse, dont les mâts d’entre plans sont si fragiles qu’il a fallu pour empêcher leur flambage les hau-banner par leur milieu !
- Nous ne pouvons donc malgré la hardiesse de la création de Caproni nous déclarer partisan d’une méthode de construction qui se montre en 1921 nettement inférieure à des méthodes déjà appliquées avec succès dès 1917 et 1918.
- Pourquoi donc, n’a-t-il pas été adopté une profondeur de plan supérieure à 2 m. 75 alors que couramment de gros avions modernes ont des profondeurs de plans dépassant 5 mètres et obtiennent d’excellents résultats aérodynamiques ; la troisième
- cellule de l'hydravion Caproni aurait pu, par exemple, êlre supprimée si la profondeur des plans des deux autres cellules avait été poussée à moins même de 4 mètres ; il est évident qu’il y aurait eu gain énorme de poids et de pénétration (fig. 6).
- En somme, il nous semble que Caproni a utilisé une cellule sensiblement pareille à celles qu’il montait sur ses triplans de 1917, et si donc nous admirons maintenant la hardiesse de sa conception, nous devons reconnaître qu’il ne s’en est pas suivi un perfectionnement technique d’égale importance, puisqu’il pouvait obtenir la même surface avec une formule plus simple ou encore obtenir une surface bien plus importante en conservant sa formule, mais en utilisant des plans relevant d’une méthode de construction plus moderne.
- Au point de vue de la puissance motrice et de sa répartition, nous constatons que Caproni s’est montré adversaire résolu de la centralisation des moteurs et au contraire, partisan acharné de leur dissémination ; partisan également de la commande directe par les moteurs des hélices à l’exclusion de tout organe de transmission et sans doute de réduction de vitesse, il continue ainsi ses traditions qui s’étaient notamment affirmées lors de la transformation du triplan trimoteur en penta-moteur.
- Il en est résulté la position entre les plans de
- Fig. 5. — Vue prise ters l’avant entre tes deux cellules arrière.
- Noter la complexité de la construction Caproni, câbles, mâts, etc., qui doit entraîner une résistance à l’avancement considérable. Noter à droite l’un des flotteurs latéraux. Sur cette photo, on distingue nettement les positions respectives des 4 moteurs de l’avant.
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- nacelles et de fuselages trop petits pour qu’ils puissent contenir, du moins à ce que nous pouvons en juger, les me'caniciens nécessaires pour les entretenir ou les réparer en plein vol. Peut-être, à la rigueur, un acrobate mécanicien pourra-t-il de temps à autre aller vérifier une bougie d’allumage, mais c’est tout le travail qui nous paraît pouvoir être fait et au prix de quels dangers pour le mécanicien et pour l’avion.
- Cette solution nous parait nettement mauvaise, les inconvénients des pannes sont évidemment diminués en raison de la multiplicité des moteurs et de leur indépendance réciproque mais sensiblement peu et nous regrettons vraiment qu’un pareil effort par ailleurs ait conservé de telles lares. La force motrice de 5200 HP n’aurait-elle d’ailleurs pas pu être obtenue avec d’autres moteurs plus puissants et moins nombreux ; il existe d’excellents moteurs de 600 IIP qui, utilisés, auraient limité les groupes au nombre de 5, ce qui aurait permis de supprimer l’une des nacelles h deux moteurs et de diminuer ainsi sensiblement les inconvénients si graves de la dispersion.
- Notons encore que l’éloignement des moteurs les uns des autres complique beaucoup leur contrôle et doit nécessiter pour leurs diverses commandes (gaz, air, allumage, réglage du refroidissement, compte-tours, graissage, correction altimétrique, lancement, etc.) une complication invraisemblable de
- tubes, tiges à renvois multiples, cables, etc., qui tous partent de la cabine de pilotage pour se rendre aux différents moteurs et dont le moindre dérangement entraîne souvent l’immobilisation du moteur.
- Cette dispersion extrême empêche aussi, sans doute, les compensations éventuelles d’alimentation, c’est-à-dire l’utilisation de l’essence réservée à un moteur en panne ou au repos pour alimenter un autre moteur dont la provision pourrait se trouver épuisée ; également, nous signalons les difficultés d’accès aux moteurs qui doivent se produire au. moment des révisions ou des changements des mo-
- teurs, leurs positions nécessitent des appareils de levage qui ne se trouvent pas partout (fig. 6).
- Maintenant que ces petites critiques sont faites, nous devons considérer que M. Caproni a surtout voulu réaliser un appareil d’expérience, précurseur d’une nouvelle formule appelée par la suite à bénéficier de tous les perfectionnements de la science aérodynamique.
- Quoi qu’il en soit, cette formule est très certainement susceptible d’un immense développement et sans doute que s’il voulait répondre à nos objections, commencerait-il parles reconnaître justifiées, mais ajouterait-il qu’étant en cours d’études, il avait tout intérêt à utiliser pour la réalisation de sa nouvelle conception des éléments (cellules, moteurs), qu’il a-vait déjà eu l’occasion d’expérimenter au cours d’expériences antérieures et sur lesquelles il pouvait compter sans surprises et qu’en somme il lui importait surtout de connaître si sa nouvelle formule était viable et quels étaient ses inconvénients et ses avantages, plutôt que d’essayer d’obtenir peut-être de meilleurs résultats en courant le risque d’avoir à mettre au point en plus de la formule, les
- éléments de l’avion.
- Nous voulons terminer par un dernier exemple qui montrera de manière frappante l’intérêt de la nouvelle formule.
- Nous avons, plus haut, supposé que nous utilisions les plans du Siemens Schiickert en formule bicellulaire biplane, supposons maintenant que nous utilisions les mêmes plafls avec la formule tricellulaire triplane analogue à celle du Caproni ; nous obtenons une surface portante de 2300 mètres carrés ; supposons-lui une portance égale à celle du dernier avion Zeppelin Staaken de commerce, soit 76 kg au mètre carré, le poids total enlevé pourra atteindre 175 000 kg, ce qui donnerait une charge ulile d’environ 85 000 kg qui tirée par une puissance de 10 000 HP devrait être transportée d’un point à un autre à la vitesse de 200 km à l’heure !
- Fig. 6. — Vue prise trois quarts arrière entre la seconde et la troisième cellule.
- Remarquer le nombre considérable de câbles, haubans, mâts, jambes de force qui caractérisent la construction Caproni et nuisent considérablement à la bonne pénétration dans l’air et au rendement général, remarquer aussi l’un des deux flotteurs auxiliaires placés sous les plans inférieurs de la cellule centrale; on voit vers l’avant, le long de la coque, une poulie à gorge d’où partent les commandes.
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- 254 HUILES ET ESSENCES DE SCHISTE
- Ces chiffres fanlastiques ne sont que des applications de résultats actuellement obtenus et qui deviennent immédiatement réalisables avec le succès de la nouvelle formule Caproni.
- Nous ne pouvons que nous réjouir très sincèrement de l’effort nouveau de Gianni Caproni et expri-
- mer l’espoir de voir bientôt triompher dans cette voie, qui est la bonne, le génie latin qui une fois de plus aura consacré toutes ses forces pour conquérir la maîtrise technique de l’air.
- J.-A. Lefraxc,
- Brève Lé mécanicien d'avions
- HUILES ET ESSENCES DE SCHISTE
- Une richesse inexploitée de notre sol.
- La France est actuellement presque entièrement tributaire de l’étranger pour assurer ses besoins en essence, pétrole et huiles combustibles. Sa consommation en essence a plus que doublé depuis 1915 et a dépassé en 1920, 6 millions et demi d’hectolitres qu’elle a dû importer pour la presque totalité, sans compter près de 5 millions et demi d’hectolitres de pétrole.
- C’est là un lourd tribut qui pèse sur noire change et tout doit être mis en œuvre pour nous en affranchir le plus possible. A cet intérêt d’ordre économique s’en joint un autre d’ordre militaire, le ravitaillement en carburants de notre aviation et des services automobiles de l’armée, ne pouvant être assuré avec certitude que par nos ressources nationales.
- Le pétrole, avec ses dérivés, devient, en effet, l’un des produits les plus essentiels à la vie moderne et noire xxe siècle parait devoir êlre le siècle du pétrole et du moteur à combustion interne, comme le précédent fut celui du charbon et de la machine à vapeur.
- Celte situation a provoqué déjà la recherche des gisements pétrolifères qui peuvent être cachés dans notre sol, mais les résultats des recherches ne sont pas encore très encourageants. Le retour de l’Alsace à la France, nous procure heureusement l’apport d environ 100 900 t. de pétrole brut; telle est en effet pour 1920 la production des gisements pétrolifères de Pechelbronn; mais cet apport, bien que susceptible sans doule d’augmentation, ne peut être considéré que comme un appoint bien inférieur à nos besoins.
- Or, il existe chez nous d’autres sources d’huiles minérales insuffisamment exploitées jusqu’à présent et dont nous pourrions et devrions tirer beaucoup mieux parti : ce sont les gisements de schiste répandus çà et là sur notre territoire et sur lesquels nous nous proposons d’attirer ici l’attention en examinant la nature des essences et des huiles de schiste qu’on peut en extraire ainsi que les possibilités d’emploi et les modes de production de ces combustibles.
- Comme les pétroles, les essences et huiles de schiste sont constituées en majeure partie par des hydrocarbures. En particulier, 1rs huiles de schiste qu’on extrait déjà de la région-d'Aubin semblent composées d’hydrocarbures mëthaniques et peuvent êlre rapprochées par leur nature des pétroles américains.
- Dans la pratique, les produits schisteux se distinguent des pétroles par une odeur empyreumatique spéciale, et* pour les produits lourds, par une teinte jaune ambrée à fluorescence bleue ou bleu verdâtre. Au laboratoire, on peut aussi les distinguer des pétroles par leur action sur le permanganate qu’ils réduisent, tandis que les pétroles ne les réduisent pas. Enfin, les huiles brutes
- de schiste contiennent presque toujours des composés sulfurés dont les traces se retrouvent après distillation dans les produits épurés.
- Ceux-ci présentent des caractéristiques assez variables selon leur provenance et le traitement qu’ils ont subi. Toutefois, on peut classer à peu près comme suit les produits de distillation des huiles brutes :
- 1° Les essences de schiste de densité moyenne 0,74 commençant à disliller au-dessous de 90° ; leur pouvoir calorifique est analogue et parfois légèrement supérieur à celui des essences de pétrole ;
- 2° Les huiles légères de schiste de densité moyenne 0,80 à 0,82, commençant à distiller vers 150°;
- 5° Les huiles lourdes de schiste de densité moyenne 0,87 à 0,90 ;
- 4° Les goudrons.
- Les essences paraissent donc utilisables et sont d’ailleurs déjà utilisées, notammentdans la région lyonnaise, à la place des essences de pélrole (par exemple dans les moteurs d’automobiles) ; les huiles légères à la place du pétrole lampant (par exemple dans les moteurs fixes à explosion et les moteurs marins à pétrole) ; les huiles lourdes à la place des huiles lourdes de pétrole dites « Gaz-Qil » (par exemple dans les moteurs Diesel et semi-Diesel). ;
- La présence très fréquente de soufre dans ces divers produits a parfois fait eraindre la formation à l’intérieur des cylindres de composés acides susceptibles à la longue d’attaquer leurs parois. Mais la pratique semble montrer que celle crainte est excessive. 11 ne parait pas d’ailleurs impossible de remédier à cet inconvénient et nous devons compter sur la. science de nos chimistes pour résoudre le problème de l’élimination du soufre en question.
- . Comme nons l’avons indiqué, les huiles et essences de schiste s’obtiennent par distillation des schisles bitumineux, roches à contexture . plus, ou moins feuilletée, relativement riches en huiles minérales et dont la formation remonte à l’époque primaire.
- La France possède actuellement deux centres principaux d’extraction de ces schistes : le Bourbonnais et l’Autunois, en outre desquels il existe diverses concessions de schistes dans les Basses-Alpes, le Puy-de-Dôme, la Vendée et le Yar, mais, sauf dans cette dernière région où les mines de Boson, près de Fréjus, viennent d’étre mises en exploitation, ces concessions sont à peine exploitées.
- En 1913, d’après une statistique du Ministère des Travaux Publics, on n’extrayait en France que 221 000 t, de schiste, d’où étaient tirés 133 000 hectolitres d’huile brute, dont environ la moitié pour le Bourbonnais et
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- = LA CINÉMATOGRAPHIE ET
- l’Autunois; mais clans un rapport sur les ressources minérales de la France en carburants établis pendant la guerre par MM. Périssé et Guiselin, ceux-ci estimaient qu’on pourrait sans difficulté extraire annuellement de notre sol 420 000 tonnes de schistes donnant 500000 hl d’huiles brutes.D’après d’autres estimations plus récentes, la seule production du Bourbonnais et de PAutunois pourrait être décuplée et atteindre annuellement un million de tonnes de schiste.
- En admettant que la production des autres gisements français puisse être décuplée, comme dans le Bourbonnais et PAutunois, l’extraction annuelle des schistes en France pourrait donc dépasser 2 millions de tonnes donnant environ 1 500 000 hectolitres d’huiles brutes, en adoptant le taux de rendement actuellement obtenu de 00 à 75 litres d’huiles brutes par tonne de schiste traitée.
- Mais cette huile de .schiste n’est généralement pas employée à l’état brut. Pour l’utiliser on en sépare comme noüs Pavons vu par distillation : 1° les essences; 2° les huiles légères ; 5° les huiles lourdes ; 4° les goudrons.
- Actuellement, on extrait d’un hectolitre d’huiles brutes environ 6 à 9 litres d’essence, 19 à 25 litres d’huile légère et autant d’huile lourde. La proportion des goudrons retirés des huiles brutes atteint environ 50 pour 100 et le reste correspond à des perles.
- Sur ces bases, et en admettant l’extraction des schistes décuplée, comme il est dit plus haut, la quantité annuelle d’essence à provenir des gisements de schistes français pourrait donc atteindre 90 à 120 000 hectolitres.
- Mais il y a mieux.
- Il ne parait ‘pas douteux, en effet, que le rendement en produits légers à tirer des huiles brutes pourrait être notablement augmenté en soumettant les produits les plus lourds de la distillation à l’opération du « cracking ». Ce procédé consiste à traiter les huiles sous pression et à haute température, de façon à dissocier les hydrocarbures dont ces huiles sont composées, et à les transformer en corps à molécules plus simples et moins chargées en carbone. Les nouveaux produits sont donc plus volatils que ceux dont on est parti.
- On pourrait, peut-être tirer ainsi d’un hectolitre d’huiles brutes de 45 à 50 litres d’essence et de '15 à 20 litres d’huiles lampantes et combustibles. A cela s’ajouterait comme sous-produit une quantité notable de
- LA CINÉMATOGRAPHIE ET
- Un récent article du Dr P<.ch vient de mettre à l’ordre du jour la question du relief en cinématographie obtenu au moyen d’un écran à surface courbe.
- J’ai fait de nombreuses études sur ce sujet depuis plusieurs années, et j’ai obtenu des résultats qui concordent parfaitement avec les travaux fort intéressants du Dr Pech, mais la théorie par laquelle je l’explique est entièrement différente.
- L’expérience suivante m’a conduit, en effet, sur une autre voie ;
- Si l’on superpose deux positifs sur verre, exactement semblables, du même cliché, et que l’on regarde par transparence, l’oeil tend à amener sur
- A SENSATION DE RELIEF ........................255
- sulfate d’ammoniaque d’une valeur commerciale non négligeable.
- Calculée d’après ce taux de rendement, la production française en essences de schistes dépasserait annuellement 700 000 et atteindrait même peut-être un million d’hectolitres.
- Les nombres ci-dessus montrent tout l’intérêt qu’il y aurait à développer la production sur notre territoire des essences et huiles de schistes puisque celles-ci permettraient d’assurer, avec nos propres ressources, au moins le dixième de notre consommation actuelle d’essence, ce qui nous permettrait de réduire d’autant nos achats à l’étranger.
- La question de l’utilisation des gisements de- schiste est d’ailleurs en train de préoccuper l’Amérique elle-même où l’exploitation intensive des puits de pétrole, nécessitée par l’énorme accroissement de la consommation des combustibles liquides, fait craindre un épuisement très rapide des gisements actuellement connus. Un livre récemment paru aux États-Unis, intitulé The OU Schale Indusiry (L’industrie des huiles de schiste) y attire l’attention du public sur les ressources qu’offrent les gisements de schiste américains.
- Il nous appartient de ne pas laisser inutilisées les ressources de même nature dont nous pouvons disposer en France. Dans ce but, il serait vivement à souhaiter qu’il soit procédé :
- 1° A un inventaire précis et complet de nos gisements de schiste ;
- 2° A une étude approfondie des méthodes d’extraction les meilleures et les plus économiques à employer pour les exploiter;
- 5° A des recherches de laboratoire sur la nature intime et la composition des huiles de schiste brutes ainsi que sur la possibilité d’une part d’en éliminer le soufre, et d’autre part d’en augmenter le rendement en essences par l’emploi du « cracking » ou par tout autre procédé.
- Enfin il serait bon que, tout au moins au début, l’Etat stimule la production des carburants combustibles liquides en question par l’octroi de primes dont le régime reste à étudier. C’est à l’initiative privée cependant qu’il importe de mettre en valeur les richesses naturelles que nous possédons et parmi lesquelles les schistes sont encore malheureusement trop ignorés. p. Avisons.
- Ancien élève de l’Ecole Polytechnique.
- LA SENSATION DE RELIEF
- le premier verre le premier plan et sur le deuxième, le fond, effectuant ainsi une sorte de sélection naturelle. Cette impression est certaine et peut être contrôlée par n’importe qui ; on a une impression de profondeur, bien que fond et premier plan soient pourtant identiques sur les deux plaques. Il en est de même, et l’œil continue à faire la sélection, s’il n’y a qu’une partie de la vue sur le premier positif et le reste sur le second. Les parties du premier plan qui sont sur la première plaque tirent celles qui sont sur la seconde et les parties du fond qui se trouvent sur celle-ci suffisent à rejeter en arrière le fond tout entier, et ce, quelle que soit la façon dont l'image est répartie sur les deux plaques.
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- 256 , LA CINÉMATOGRAPHIE ET LA SENSATION DE RELIEF
- Ce résultat, peu inléressant au point de vue pratique, m’avait donné les plus grands espoirs au point de vue cinématographique. J’ai aussitôt effectué des
- fig. i. — Écrans parallèles.
- projections sur des écrans composés de plusieurs plans, et j’ai constaté que, dans tous les cas, quelle que soit la vue projetée, l’œil fait la sélection, et le premier plan est amené en avant; on a ainsi une sensation de relief extraordinaire et d’autant plus saisissante que le décalage des plans de l’écran est plus considérable. La réalisation de cet écran peut se faire de différentes façons; on peut, par exemple, (fig. 1), placer devant un écran plan ordinaire, à une certaine distance en avant, un écran formant grille composé d’éléments d’écran. On peut aussi, ce qui revient au môme, utiliser un écran unique présentant une série de creux et de saillies, comme il est figuré dans la coupe schématique 2. Enfin, une autre réalisation amusante basée sur le phénomène connu de persistance rétinienne permet de donner au spectateur la vue complète et simultanée de l’image sur plusieurs plans décalés. Elle consiste à placer devant un écran ordinaire une ou plusieurs portions d’écrans animés d’un mouvement rotatif dans un plan parallèle à l’écran fixe ; la distribution en secteurs circulaires représentée figure 5 étant une solution simple.
- Malheureusement, et c’est bien regrettable; il faut, pour regarder de tels écrans, être d’autant plus de face que le décalage des plans extrêmes est plus grand ; on le comprendra aisément : vue en tranche l’image est, en effet, coupée ou déformée.
- L’écran du D1' Pech est une réalisation heureuse de l’écran à plusieurs plans, car les bords seuls sont relevés et d’une façon faible pour ne pas gêner les spectateurs de côté; celte courbe est, au contraire, calculée de façon à compenser, au moins en partie, l’erreur d’allongement latéral qu’a précisément le spectateur de côté avec l'écran plan. Ce moyen permet donc de profiter d’un léger décalage sur les bords où sont souvent des objets fixes du premier plan de la scène. On obtient ainsi une légère impression d’épaisseur pour cesdits objets; celte impression ne peut, malheureusement, être
- Fig. 2. — Écran ondulé.
- que proportionnée à l’importance du décalage des coins qui est pratiquement limitée.
- J’espère que le D' Pech ne m’en tiendra pas rigueur, car c’est dans un but purement scientifique
- que je le dis, je ne crois pas que le phénomène de distorsion de l’image sur la rétine intervienne en rien pour cet écran. Le seul fait, en effet, que la même impression de relief puisse exister, au moins pour le spectateur du centre, avec un écran composé de creux et de bosses disposés au hasard, me semble en être la preuve. D’ailleurs le fait connu que signale le D1' Pech comme base de sa théorie, qu’une photographie regardée, soit à la loupe, soit de très près, donne une impression de relief, est, je crois, simplement dû au fait que, dans les deux cas, l’on remet inconsciemment l’œil dans les mêmes conditions que l’objectif qui a servi à prendre la photographie, c’est-à-dire au point de vue même de perspective. Dans le cas habituel, nous regardons, en effet, toujours, une photographie à une distance très supérieure à la longueur focale de l’objectif qui a servi à la prendre. Or, ce n’est que dans le cas où l’on se remet dans les mêmes conditions que l’objectif, que l’on peut voir la scène dans ses proportions naturelles, c’est-à-dire en conservant la relativité de grandeur des plans.
- A l’appui de cette même théorie, j’ai pu observer,
- Fig. 3. — Écran tournant.
- au point de vue cinématographique, que c’est du centre de la salle qu’on a la meilleure impression de réalité avec l’écran habituel. L’objectif de prise de vues, est, en effet, en général, un 50 millimètres de foyer, et le grossissement (qui varie d’ailleurs suivant les salles) est, pour une salle de 50 mètres, environ de 500 fois. Donc, les spectateurs à 500 fois 0,05, soit 15 mètres, sont placés dans les conditions exactes.
- On a pu, d’ailleurs, remarquer l’impression de tableau peint que donne l’écran vu de trop loin, par exemple du fond d’une grande salle.
- Tout cela me semble venir à l’appui de la théorie suivante : le cerveau de l’homme cherche toujours à retrouver la vision de la nature dans les images qu’on lui présente, le procédé d’écran en question ne tendant qu’à aider celte faculté.
- Je crois pouvoir dire que, sinon sur les principes que je viens d’énoncer, du moins sur d’autres plus pratiquement réalisables, on trouvera bientôt le véritable relief, non binoculaire, en cinématographie. Jcax Bmzox.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiohe, 9, rue de Flcurus, à Taris.
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- LA NATURE.
- — N° 2455
- 23 AVRIL 1921
- LA TRACTION ÉLECTRIQUE PAR AUTOMOTRICES INDÉPENDANTES
- Automotrices thermo-électriques.
- Depuis une quinzaine d’années, diverses administrations de chemins de fer ont mis en service sur certaines lignes, des automotrices thermo-électriques, indépendantes de toute usine centrale productrice d’énergie électrique.
- Ces automotrices comportent, essentiellement, un groupe électrogène ou générateur d’électricité, un ou plusieurs moteurs électriques alimentés par celui-ci, et, parfois une batterie d’accumulateurs.
- Leur principe est celui de la locomotive Heilmann, essayée sur le réseau des chemins de fer de l’Ouest, en 1890-1894, et qui comprenait un groupe électrogène à vapeur, alimentant huit moteurs d’essieu.
- Actuellement, sur les automotrices thermo-électriques, le groupe électrogène est entraîné par un moteur à explosion (à pétrole, à gazoline ou essence de pétrole, ou à benzol) ou par un moteur à combustion interne genre Diesel.
- Le moteur à explosion ne peut démarrer en charge... De plus, son couple étant sensiblement constant, pour obtenir une marche économique et éviter tout calage, il est indispensable de le faire fonctionner à une vitesse légèrement inférieure à celle qui correspond à la puissance maxirna. il faut donc interposer entre le moteur thermique et les essieux un système de transmission — mécanique, électrique ou mixte — permettant de faire varier la vitesse de la voiture, tout en laissant sensiblement constante la vitesse du moteur.
- Le moteur à explosion peut d’ailleurs fonctionner à puissance constante ou à puissance variable (par variation d’admission de gaz).
- La plupart des constructeurs ont donc réalisé des types d’automotrices à transmission électrique, sans accumulateurs, dans lesquels le moteur thermique fournit à chaque instant la puissance nécessaire.
- Ce sont des voitures basées sur ce principe, qui ont servi à la première exploitation régulière, en 1905-1906, sur le réseau des chemins de fer d’A-rad-Csanad (Hongrie) : 36 automotrices pétroléo-électriques Westinghouse et de Dion-Bouton circu-
- Fig. 2• — Automotrice benzo-électrique Pieper de go chevaux, des Chemins de jer de grande banlieue (ligne de Poissy à Saint-Germain-en-Laye).
- Fig. t. — Automotrice pélrolèo-èlectrique Westinghouse de ioo chevaux, du Great Central Railway.
- laient en 1912 sur ce réseau, d’un développement de 400 km.
- De nombreuses automotrices Westinghouse sont en service régulier sur diverses lignes européennes. Le groupe électrogène, constitué par un moteur à explosion de 60 ou de 90 chevaux et une génératrice à courant continu, est installé dans un compartiment spécial, à une extrémité de la voilure, et alimente deux moteurs actionnant deux essieux de l’automotrice, qui peut ainsi remorquer une ou deux voitures.
- En Allemagne, les sociétés Bcrgmann et A. E. G. ont fourni aux chemins de fer de l’État prussien des voitures basées sur le même principe. La voiture Bergmann mesure plus de 20. m. de long et pèse 47 tonnes. Elle renferme 100 places et atteint en palier la vitesse de 70 km-h.
- Aux Etats-Unis, les automotrices de la General Electric Co, très répandues, sont entièrement métalliques et réalisent la vitesse de 90 km-h en palier.
- Elles ont une longueur de 21,70 m.
- Enfin, l’Administration des Chemins de fer de l’État français essaie, depuis quelques mois, une locomotive pétroléo-électrique de construction américaine, pour des manœuvres en gare Saint-Lazare. Cette locomotive, qui fut utilisée surle front.en 1918, comporte deux groupes électrogènes complètement indépendants et actionnant chacun un des deux bogies.
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- 49* Année. — 1" Semestre.
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- 258 -= LA TRACTION ÉLECTRIQUE PAR AUTOMOTRJCES INDÉPENDANTES
- La Société des chemins de fer vicinaux (Belgique) et la Compagnie des chemins de fer de grande banlieue (France) ont mis en service, quelques années avant la guerre, des automotrices à transmission mixte et à récupération, système Henri Pieper : le moteur à explosion, de 90 chevaux, commande directement les essieux au moyen de cardans et engrenages d’angle. Une dynamo, connectée à une batterie d’accumulateurs, est calée sur l’arbre d;U moteur, par l'intermédiaire d’un embrayage électromagnétique, et peut fonctionner en génératrice ou en réceptrice.
- Dans une rampe, la puissance du moteur à explosion devient insuffisante : la dynamo fonctionnant
- devoir procurer une économie appréciable de combustible, grâce à l’emploi de la récupération. Les systèmes à transmission électrique, Westinghouse et autres, sont plus simples et d’un entretien plus facile ; la dépense de combustible est plus grande et la vitesse dans les rampes plus réduite.
- En pratique, il semble que les deux systèmes sont à peu près équivalents, tout au moins dans les limiLes où l’on a eu l’occasion de les employer, et il serait difficile de conclure a priori en faveur de l’un ou de l’autre système. Seules les conditions locales peuvent décider du choix à faire.
- Un progrès notable a été réalisé dans l’emploi des automotrices thermo-électriques par la substi-
- Fig. 3. — Automotrice Diesel-électrique de i'chevaux, des Chemins de fer de l’État suédois.
- en réceptrice, alimentée par la batterie, marche en parallèle avec le moteur, fournissant ainsi l’appoint d’énergie supplémentaire indispensable. En descente, au contraire, l’énergie cinétique de la voiture est motrice, la dynamo fonctionne en génératrice et débite sur la batterie, qui récupère ainsi une partie de l’énergie. Les voitures de laligne de Poissy à Sain t-Germain-en-Laye ont une longueur de 14,57 m. et pèsent 26 tonnes. Elles contiennent 50 places.
- Les-excellents résultats fournis èn Belgique par ces automotrices avaient conduit l’Administration des Chemins de fer de l’État belge à envisager, avant la guerre, F utilisation de voitures de 100 places et 150 chevaux. Les nouvelles circonstances, résultant de la guerre, n’ont pas permis, jusqu’ici, de reprendre ce projet.
- Au point de vue théorique, le système Pieper, assez compliqué et d’un entretien délicat, semble
- tution du moteur à combustion interne genre Diesel au moteur à explosion. Cette application a été réalisée pour la première fois vers 1912, sur les chemins de fer suédois. Depuis lors, quatre modèles différents d’automotrices ont été mis en service sur les lignes suédoises. Chacun de ces modèles comporte un moteur Diesel de 75 ou 120chevaux, à six ou huit cylindres, commandant directement une dynamo, et celle-ci alimente deux moteurs montés sur les essieux les plus voisins du milieu de la voiture, ou sur ceux qui sont le plus éloignés du moteur Diesel.
- Dans les deux premiers modèles, la caisse est aménagée, en allant d’un bout à l’autre, en une salle des machines, avec poste^ de mécanicien, un fourgon à bagages^ un 'compartiment postal, un compartiment de 5e classe (51 places) un W.-C., un compartiment de deuxième classe (10 places), et une cabine de mécanicien.
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- Fig. 4. — Automotrice Diesel-électrique de i5o chevaux, des Chemins de fer de l’État suédois.
- Dans les deux autres modèles, le moteur Diesel est installé au milieu de la voiture.
- Les automotrices pour voie normale pèsent 30 ou 53 tonnes, suivant le type. Leur, longueur est de 16 ou 14 mètres. Elles peuvent remorquer un train de 40 tonnes à la vitesse de 53 km-h en palier.
- Les chemins de fer saxons et prussiens ont mis en service en 1918 des automotrices Diesel-électriques de 200 chevaux, pesant 64 tonnes et pouvant transporter 80 voyageurs assis. Elles remorquent une charge de 47 tonnes à la vitesse de 10 km-h en rampe de 5 mm. par mètre.
- Les premiers résultats obtenus avec ce genre de voitures en
- Suède et en Allemagne
- Fig. 5. — Salle de machines d'une automotrice Diesel-électrique de t20 chevaux.
- semblent indiquer une consommation de combustible et d’huile de graissage nettement inférieure à celle des autres autdmotrices thermo-électriques.
- Il est permis de penser que l’emploi de ces voitures ne pourra qu’avantageusement se développer en bien des endroits, là où le trafic n’est pas intense et le nombre des voyageurs restreint..
- Ce serait le cas de nombreuses lignes françaises secondaires où d’intérêt local, où le service des voyageurs est assuré actuellement dans des conditions très défectueuses par des trains mixtes à vapeur trop rares et cependant très coûteux. .<
- Lucien Paiiin.
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- L’ENCÉPHALITE LÉTHARGIQUE
- Depuis peu, il n’est partout question que d’une nouvelle maladie, l’encéphalite léthargique, inconnue il y a quatre ans et à laquelle on attribue aujourd’hui les troubles les plus variés, depuis la somnolence invincible jusqu’au hoquet épidémique.
- Que faut-il exactement en penser?
- C’est justement la question qu’en janvier dernier le Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance Sociales avait posée à l’Académie de Médecine et que celle-ci a fait étudier par une Commission dont M. le professeur Arnold Netter vient de rédiger le rapport (Bulletin de VAcadémie de Médecine, % mars 1921).
- Nous ne saurions mieux faire que de suivre et résumer ce dernier pour mettre les lecteurs de La Nature exactement au courant de la nouvelle maladie, de ses diverses formes, de sa contagiosité et des mesures de prophylaxie qui semblent devoir être efficaces.
- L’encéphalite léthargique a été décrite sous ce nom pour la première fois le 17 avril 1917 par Constantin Economo devant la Société de Psychiatrie et de Neurologie de Vienne. 11 appela de ce nom une maladie caractérisée surtout par l’association de paralysies des muscles de l’œil et d’une somnolence prolongée, souvent accompagnée d’autres symptômes nerveux, maladie dans laquelle le cerveau et les méninges paraissent peu altérés.
- C’était alors une petite épidémie sévissant à Vienne, qu’Economo rapprocha d’une épidémie de « nona » signalée en 1890 en Italie et en Hongrie, sur laquelle on avait peu de renseignements, médicaux. Il retrouva la même encéphalite dans une épidémie survenue en 1712 à Tubingue et dans une observation suivie d’autopsie publiée en 1875 par Gayet, de Lyon. Depuis, on a identifié avec l’encéphalite léthargique les cas de chorée électrique observés en Lombardie, de 1857 à 1846, par Dubini, et il est probable que beaucoup d’épidémies de chorée, de délire, etc., rapportés par les chroniques du moyen âge s’y rattachent également.
- La maladie n’est donc pas nouvelle, si elle n’est bien connue et définie que. depuis quatre ans.
- Les premiers cas à Paris furent dépistés par Netter en mars 1918, et la description qu’il en donna permit aux médecins anglais de découvrir la même maladie dans leur pays le 20 avril de la même année.
- Depuis, l’encéphalite léthargique s’est étendue à tout le globe et a partout augmenté d’intensité.
- Le Professeur Netter résume ainsi l’évolution de l’épidémie actuelle
- 1916-1917. — C’est en l’année 1917 que l’encéphalite est signalée en Autriche, en France; en Australie. Dans les deux premiers pays, ses manifestations précédèrent de plusieurs mois la première notification, ce qui permet de fixer le début au deuxième semestre de 1916.
- Economo, dans sa première communication, analyse 7 cas typiques et quelques cas frustes, ambulatoires. Schlesinger, Redlichen citent quelques autres. Il semble que le chiffre total ait été minime. En revanche, dans sa seconde communication, Economo rapporte l’histoire d’un malade venu de Hongrie et d’un secortd en Herzégovine. Un cas de Pola parait avoir été contracté à Baden, près Vienne.
- Les 40 cas de René Cruchet et de ses collaborateurs ont été traités dans les Centres neurologiques d’armée qui ont été précisés après la guerre : Cômmefcy et Bar-
- le-Duc (*). Nous ne sommes pas renseignés plus exactement sur les localités où les militaires ont été atteints.
- Le Dr Netter rapporte à l’encéphalite léthargique l’épidémie singulière qui de février à mai 1917 a été signalée dans la Nouvelle-Galles du Sud. Elle est remarquable par sa gravité : 94 décès sur 154 malades, la soudaineté du début, la violence des réactions nerveuses, la fréquence de la contagion.
- 1917- 1918. — Alors que la maladie s’éteint en Autriche et ne réparait que faiblement en Australie (61 cas), ellle reprend avec une intensité plus grande en France où Netter la signale le 22 mars 1918. Des communications se poursuivent à la Société médicale des hôpitaux. Paris et la banlieue ne sont pas seuls touchés. L’encéphalite est signalée à Rouen, à Laval, dans la région de Bourges, dans le Nord de la France, en Algérie.
- Le 20 avril, Harris (de Londres) et Hall (de Sheffield) signalent l’apparition en Angleterre de cas singuliers, imputés au début à des intoxications alimentaires, mais que l’on identifie bientôt avec l’encéphalite léthargique étudiée dans la région parisienne. A la fin du mois de juin, le Local Government Board avait déjà reçu notification de 228 cas survenus à Londres, dans la Grande-Bretagne et le pays de Galles. Il en était signalé par ailleurs en Écosse et en Irlande.
- 1918- 1919. — Le retour de la saison froide est marqué par une reprise de la maladie. Elle ne semble pas être aussi importante en France que l’année précédente. Il n’en est pas de même en Angleterre où ont été déclarés 524 cas.
- L’Allemagne fait pour la première fois connaître son invasion. Une petite épidémie est le point de départ de communications et discussions à lviel et à Hambourg et on signale des cas également en Bavière. La première mention au Portugal a été faite en février 1919.
- La maladie est observée maintenant en Grèce et elle fait son apparition aux États-Unis, d’aborcl dans les états avoisinant l’Atlantique (octobre 1918). Les états baignés par le Pacifique ne sont atteints qu’à la fin de 1919.
- 1919- 1920. — Cette période voit une aggravation très sensible de la situation en France. Après l’avertissement donné par Netter à l’Académie de Médecine le 6 janvier 1920, les communications sc multiplient partout. On n’en trouve pas moins de 120 dans les seuls Bulletins de la Société médicale des hôpitaux. Les déclarations sont peu nombreuses, le corps médical n’ayant été sollicité que tardivement et insuffisamment. Il n’exi-te en conséquence pas de chiffres officiels. Le Dr Netter estime les cas parisiens à moins de 1500, ceux de la France entière à moins de 10000. Tous les départements sont envahis, les villages comme les villes. A Bordeaux, Lyon, Marseille, Lille, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Alger, l’encéphalite est à l’ordre du jour de toutes les sociétés médicales.
- En Angleterre il a été déclaré 578 cas le 29 mai 1920. Le chiffre en 1919 avait été de 519 à ia même date.
- En Allemagne, aux États-Unis le nombre des malades est beaucoup plus élevé que l’année précédente.
- 1. M. Cruchet a vu les premiers cas à Commercy et Verdun, en 1915-1916. M. Jean Lépine a observé, au même moment, des cas analogues. Une malade que le Dr Netter vit en 1916, à Bagnolet, était incontestablement atteinte d’encéphalite et sa maladie avait débuté à Royat, en juillet ; elle moUrut au bout de 4 mois.
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- L’Italie dans toutes ses parties est, à partir de novembre 1919, le théâtre d’une épidémie importante et grave, constituée surtout par des formes myocloniques et choréiques. Au début d’avril on avaitconnaissance de 3900cas et de 1015 décès.
- L’Autriche, où l’encéphalite n’avait pas reparu depuis l’hiver 1917, est le siège d’une poussée intense, mais dé courte durée.
- Cette fois la maladie ne laisse pas en Europe un seul pays indemne. On l’observe au Portugal, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, au Danemark, en Suède, en Norvège, en Finlande, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie.
- Des cas d’encéphalite sont signalés en Palestine, dans les Indes, au Japon ; en Egypte, au Maroc, dans l’Ouest africain français; au Canada, au Mexique, dans l’Uruguay, le Brésil, l’Argentine, le Pérou; dans l’Insulinde, les Philippines, la Nouvelle-Zélande.
- 1920-1921. — La période en cours n’est pas encore assez avancée pour que l’on puisse prévoir les proportions que doit prendre l’épidémie dont la reprise cette fois a été sur certains points précédée par une fréquence exceptionnelle des cas de hoquet déjà notée en 1919, en France (Dufour) et au Canada. L’encéphalite a paru à la reprise de la saison froide et elle est encore générale.
- A Paris les cas ayant débuté en décembre ont été aussi nombreux que lors de l’épidémie précédente. Le Dr Netter à lui seul a vu 29 sujets dont la maladie a débuté en décembre.
- En Angleterre, on pourrait redouter une reprise plus marquée que l’année précédente, ainsi que l’indique le nombre croissant des déclarations reçues à Londres :
- Tout le mois de novembre. .... 4 cas.
- Mois de décembre (par semaine)... fi à 7 cas. Semaine terminée le 8 janvier . . 13 cas.
- Semaine — . le 15 — . . 1-4 cas.
- Semaine — le 22 — . . 22 cas.
- Semaine — le 50 — . . 29 cas.
- Semaine — le 5 février . . 22 cas.
- D’après les renseignements recueillis par le professeur Netter auprès de 177 malades qu’il a soignés, sur la date du début de l’encéphalite léthargique, il résulte que c’est une maladie saisonnière, beaucoup plus fréquente pendant les mois froids. Plus de la moitié des cas ont débuté en décembre, janvier et février ; moins du septième de juin à novembre. Il en est d’ailleurs ainsi également pour la méningite cérébro-spinale et la pneumonie, tandis que la polyomélite sévit surtout pendant la saison chaude.
- La diffusion de l’encéphalite léthargique dans le monde entier, au même moment où sévissait une épidémie de grippe, ont fait penser que la première n’est qu’une forme nerveuse de la seconde. On a fait valoir leur simultanéité, leur grande fréquence pendant la saison froide, la fièvre, les angines, les bronchites, et même les pneumonies qui précèdent parfois l’encéphalite. Le D1' Netter n’est pas de cet avis. Les épidémies d’influenza sont généralement foudroyantes, l’incubation étant courte et les cas d’emblée très nombreux. L’épidémie d’encéphalite est au contraire A marche très lente et les cas disséminés. Des expériences de transmission de l’encéphalite au singe et au lapin semblent, de plus, démontrer l’existence d’un virus spécifique. Il s’agit donc bien d’une maladie nettement définie.
- Le traitement de l’encéphalite léthargique n’est pas
- LÉTHARGIQUE — -............ ................. 261
- encore nettement établi. Si certains cas sont frustes et se limitent à un hoquet persistant et fort désagréable de quelques jours, d’autres deviennent rapidement mortels. Pour ceux-ci, le Dr Netter a obtenu de bons résultats en provoquant un abcès de fixation au moyen d’injection d’essence de térébenthine. Mais ce n’est là qu’une thérapeutique de fortune, et il faut attendre encore le traitement spécifique au moyen d’un sérum ou d’un vaccin.
- Que l’encéphalite soit contagieuse, cela ne fait malheureusement aucun doute. Mais c’est une contagiosité assez spéciale, comme on en peut juger par les faits suivants que cite le Dr Netter :
- « Convaincu, dit-il, de la contagiosité de l’encéphalite, nous n’avons vu longtemps que des cas isolés alors que toutes les conditions paraissaient réunies pour mettre cette contagion en évidence. Dans une famille comprenant cinq enfants vivant dans une pièce unique servant d’atelier aussi bien que de dortoir, un enfant âgé de quatre ans est resté malade plusieurs semaines sans qu’on ait relevé aucun symptôme morbide chez les autres.
- Alors que dans nos services des hôpitaux d’enfants, les maladies contagieuses se propagent si facilement en dépit de nos précautions, nous avons été, faute delocaux d’isolement, obligé de conserver dans nos salles plus de 50 enfants atteints d’encéphalite. A certains moments, une seule salle se trouvait abriter 6 et même 8 malades à tous les stades de l’encéphalite, aucun de nos autres petits malades n’a présenté d’encéphalite même fruste, non plus que le personnel. Nous avons bien eu une surveillante atteinte d’encéphalite indiscutable en février 1920, mais elle était occupée dans le service des nourrissons où il n’y a pas eu plus de 3 enfants atteints d’encéphalite.
- Nous avons été appelé auprès d’une jeune fille atteinte d’encéphalite dans une institution comptant plus de 500 internes avec un personnel très nombreux. Il n’y avait eu qu’une autre malade.
- Le cas d’une employée des postes atteinte depuis le mois de septembre 1919 d’une encéphalite léthargique indiscutable qui persistait au mois de janvier 1921, et qui ne l’avait pas empêchée de continuer son service, a provoqué de notre part une enquête très minutieuse. Le bureau de poste auquel elle était affectée comporte un effectif de 550 personnes. Elle-même était chargée du timbrage électrique des lettres au départ et celles-ci lui étaient apportées à tour de rôle par les 23 employés chargés du tri sans qu’aucun de ces derniers, non plus que le reste du personnel, ait eu un seul malade.
- Dans les troupes de terre et de mer, les cas d’encéphalite sont restés isolés.
- A en juger par ces constatations aussi bien que par le silence des premiers observateurs, abstraction faite des médecins australiens, la maladie ne serait pas contagieuse.
- Il n’en est rien cependant et nous allons donner un certain nombre d’observations dans lesquelles la transmission de l’encéphalite a pu être suivie avec toute la rigueur désirable. Ces exemples montreront tour à tour l’encéphalite contractée auprès de malades, auprès de convalescents, longtemps.parfois après le début de la maladie, auprès de sujets sains ayant entouré des malades, etc. Nous nous appuierons de préférence sur des observations recueillies en. France, et le plus souvent par nous-même.
- L’une des plus démonstratives est celle que nous avons rapportée le 20 avril 1920 à l’Académie de Médecine et
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- 262 =:... . L'ENCÉPHALITE LÉTHARGIQUE
- qui est survenue dans une famille du XVe arrondissement dont les trois enfants furent pris tour à tour. La première était tombée malade' dans un village du département du Puy-de'Dôme dans lequel le médecin traitant observait à ce " moment d’autres cas à caractère contagieux. Elle fut ramenée à Paris, où sa maladie se prolongea pendant plusieurs semaines encore. Elle fut soignée à partir du 16 novembre, placée dans une petite chambre du rez-de-chaussée mal éclairée et aérée oit couchaient sa sœur ainée et le petit frère encore au sein. La sœur présenta les premiers symptômes d’une encéphalite mortelle le 12 décembre, le nourrisson au début de janvier.
- Dans le cas suivant, l’encéphalite a fait son apparition à peu près simultanément chez deux enfants qui se rencontraient à intervalles assez rares dans une famille. Elles devaient être demoiselles d’honneur au même mariage. La plus jeune, âgée de quatre ans, tomba malade le 26 avril en pleine cérémonie. La plus âgée avait été hospitalisée le jour même pour une encéphalite qui avait éclaté le 24. Elle avait vraisemblablement été "le point de départ de la contagion de la petite fille. En effet, elle était interne dans un pensionnat où une autre fillette avait été atteinte trois semaines auparavant. Cette observation fournirait une preuve de la contagiosité par un sujet au cours de l’incubation de l’encéphalite.
- M. René Mathieu nous a communiqué l’histoire de deux sœurs soignées à la clinique des maladies nerveuses de la Salpêtrière, l’une en janvier, l’autre en décembre 191 . Elles habitaient dans leur famille et travaillaient dans le même établissement. Ce fait tendrait à établir que la sœur prise la première pouvait encore propager la maladie onze mois après le début. Ce terme même a été largement dépassé dans l’intéressante observation suivante rapportée par M. Lemierre à la Société médicale des hôpitaux, le 31 décembre 1920:
- Un homme de 60 ans présente, au milieu de décembre 1920, les signes, non douteux, d’une encéphalite à type algique et myoclonique. Sa seconde fille, âgée actuellement de 14 ans, avait été soignée par nous, en mars 1918, d’une encéphalite grave, à la suite de laquelle elle conservait des secousses choréiques du membre supérieur. La paralysie oculaire, après avoir persisté quelques mois, avait disparu complètement pendant plus de deux ans, et fait sa réapparition en septembre 1920, témoignant ainsi d’une reprise d’activité du virus. La contagion du père, près de trois ans après le début de, la maladie de la fille, s’explique fort bien par cette réactivation de l’encéphalite.
- A côté des cas de contagion familiale, nous pouvons donner des exemples de contagion survenue dans les hôpitaux, les casernes, les écoles, cas rares, nous ne saurions trop le rappeler, mais également démonstratifs.
- -Deux fois nous avons eu deux enfants atteints, à un* intervalle de 3 ou 4 semaines, dans un internat. Ces enfants étaient en rapport direct. J’ajoute que l’un de ces établissements comptait plus de 500, l’autre plus de 100 pensionnaires. La contagion a donc été minime.
- M. Henri Claude a observé à Saint-Antoine deux cas intérieurs d’encéphalite : l’un 5 mois, l’autre 4 semaines après l’entrée dans des salles où étaient soignés des sujets atteints d’encéphalite. _
- MM. Henri Roger et André Blanchard ont soigné, à Marseille, à 15 jours d’intervalle, deux militaires atteints d’encéphalite. Ils avaient été incorporés au début d’octobre 1920, appartenaient au même peloton d’élèves
- caporaux, occupaient dans la même chambrée des lits presque voisins, avaient travaillé assez longuement dans le même bureau quelques jours avant que le premier atteint eût présenté les symptômes initiaux.
- Dans toutes les observations citées jusqu’ici, le point de départ de la contagion était un malade, un convalescent ou un sujet en cours d’incubation. Dans les observations suivantes, la conlagion est imputable à un sujet sain n’ayant pas présenté de symptômes d’encéphalite, mais ayant fréquenté un malade. Celui-ci, mort depuis plusieurs mois ou davantage, n’avait pu intervenir direcr lement dans la transmission, et la désinfection des locaux et des effets rend invraisemblable, dans les deux premières observations, l’intervention des objets inertes.
- Nous avons vu un petit garçon, le dernier pris dans une famille dont M. Pierre-Paul Lévy a rapporté l’observation à la Société des Hôpitaux, le 9 juillet 1920, et dont voici sommairement l’histoire. La fille aînée, Denise, tombe malade le 10 janvier 1920 et succombe le 18 janvier. Les deux autres enfants ont quitté l’apparte: ment le 12 janvier restant sans contact avec la malade. La maison est désinfectée au formol le 20 janvier et abandonnée par toute la.famille à partir de cette date. Le 6 février, le père, la mère, les deux enfants et la domestique partent pour Ilendaye où ils séjournent pendant 4 mois jusqu’en juin 1920. Au début de mai 1920, le fils puîné est pris à Ilendaye d’une paralysie du voile du palais et des constricteurs du pharynx pour laquelle on peut affirmer l’absence de relation avec la diphtérie. Le plus jeune enfant, à peine rentré à Paris, tombe malade le 15 juin. A la céphalée s’ajoutent le 17 des inégalités et des irrégularités du pouls et de la respiration. Le 18 juin, les mouvements provoqués sont choréo-athélor-siques, la démarche est raide, à petits pas, la fête branlante. On note quelques accès de somnolence. Le 19 juin, ces signes se sont accentués. Des secousses myoclo-niques apparaissent au niveau de la face, des membres. Pendant 20 heures, rétention d’urine. Une ponction lombaire ramène un liquide clair avec albuminose normale, 41 lymphocytes par cellule de Nageotte. Les troubles du pouls persistent une quinzaine de jours. L’amélioration est rapide, à la suite de la production d’un abcès de fixation provoqué par une injection de 1 centimètre cube d’essence de térébenthine.
- L’intervalle entre les deux premiers cas a été de 4 mois ; 1 mois s’est écoulé entre le deuxième et le troisième.
- L’intervalle a été plus long entre les deux cas familiaux suivants, dont le premier avait été également suivi de décès.
- Dans la séance du 16 juillet de la Société des Hôpitaux, nous rapportions l’histoire d’une fille de 14 ans, dont l’encéphalite remontait au 25 juin 1920. La sœur de cette jeune fille, âgée de 22 ans, avait succombé le 8 janvier 1919, à une encéphalite dont le début remontait au 25 décembre 1918. La malade de 1920 avait été éloignée dès le second jour de la maladie. L’appartement avait été soumis à une désinfection complète.
- Dans ces deux observations, on est amené à imputer la transmission à la présence du virus chez les sujets sains ayant entouré les premiers malades.
- Pareille interprétation nous semble également la plus plausible pour le malade dont MM. Georges Guillain et Léchelle ont parlé à l’Académie le 11 décembre 1920. Cet homme, âgé de 36 ans, a été pris d’éncéphalite à Paris le 4 septembre. Son père était mort le 5 février, au 9e jour d’une encéphalite myoclonique dans une ville
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- du centre de la France. Le fds n’était pas revenu dans cette ville avant le 5 août. Du 5 au 20 août, il vécut dans la chambre où était mort son père, mit en ordre ses diverees affaires, rangea les armoires, porta comme veston d’intérieur un veston de son père, fit usage de son linge, et en particulier de ses mouchoirs,!'
- M. Guillain se demande si la contagion dans ce cas n’a pu se faire par lés vêtements, le linge, les divers objets.
- 11 constate d’ailleurs que, du 5 au 20 août, le sujet a habité le même appartement que la veuve et le frère du premier malade qui avaient soigné le père, mats ne présentèrent ultérieurement aucun phénomène d’encéphalite vraie ou fruste. Dans quelques-uns des faits résumés plus haut la contagion a été vraimëitt marquée : 5 enfants sur 5 dans notre observation initiale, 3 sur 3 encore dans la famille de Pierre-Paul Lévy.
- Au cours de l’épidémie australienne, remarquable d’ailleurs par l’intensité de ses symptômes et la grande mortalité, les cas de contagion manifeste ont été très nombreux comme en témoigne le rapport de Clelancl et Campbell. La faible densité de la population a permis de mieux suivre la dissémination de l’épidémie.
- Mais il existe une observation recueillie en Angleterre, déjà résumée par nous le 16 juillet 1920, dans laquelle la contagiosité fut particulièrement forte. Elle a été recueillie par Mac Nalty dans un home de Derby habité par 19 jeunes femmes et 3 employées. Sur ce total, il y eut, du 14 au 27 août 1919, 12 malades dont 5 moururent. L’évolution clinique, les lésions anatomiques, les résultats expérimentaux, permettent d’affirmer qu’il s’agissait d’encéphalite.
- On voit que si la contagion est mise rarement en évidence dans l’encéphalite, elle joue un rôle indiscutable dans sa propagation et que la contagiosité est parfois très marquée. Cette constatation paradoxale d’une contagiosité rarement manifeste et cependant incontestable n’est pas spéciale â l’encéphalite. Elle se retrouve dans la poliomyélite dont le caractère contagieux a été longtemps méconnu,- dans la méningite cérébro-spinale où on l’a Soiivent exagéré. »
- La porte d’entrée habituelle est certainement dans les fosses nasales. La dissémination des germes se fait aussi par la même voie et la bouche. Lœwe et Hirscbl'eld ôjnt d’ailleurs pu montrer, par culture, la présence du virjus dans la bouche et le nez, llarvier et Levaditi dans!la salive; Netter et Durand ont constaté des altérations des glandes salivaires.
- Tous ces faits indiquent ce que doivent être les mesures prophylactiques dans cette maladie, pour être efficaces; il faut isoler les malades, longtemps même après leur guérison ; bien qu’on ne puisse actuellement fixer de limites précises ; désinfecter leurs linges, vêtements couverts, et, après guérison, la chambre qu’ils ont habitée ; éviter les rapports et les contacts avec les personnes qui ont entouré ou approché un malade.
- Enfin, et l’Académie de Médecine tout entière est de cet avis, il conviendrait de classer l’encéphalite parmi les maladies dont la déclaration est obligatoire. Ce contrôle existe déjà dans beaucoup de pays. Il permettrait de connaître l’étendue et l’importance de l’épidémie actuelle et de suivre plus exactement son évolution.
- P,. M.
- A TRAVERS LE GRAN CHACO ARGENTIN
- La navigation du Rio Bermejo.
- Quand le voyageur, après une longue traversée, encore obsédé par les multiples tonalités de l’azur Atlantique, entre dans le rio de La Plata, un violent contraste s’offre à ses yeux, les flots de l’Océan sont brusquement envahis par uffte eau d’aspect limoneuse, qui, plus que là vision encore incertaine des côtes, annonce l’approche de la terre de Juan Diaz de Solis.
- C’est un affluent lointain, le rio Bermejo, qui, à 1520 km de son embouchure et à travers les rios Paraguay,
- Parana, de La Plata, impose la teinte de ses-eaux, quoique très pâlie par l’énormité de leur débit.
- Le Bermejo est formé par la réunion de deux rivières du même nom qui naissent en Bolivie et qui constituent, ainsi que le 22e degré de latitude
- sud, la frontière de eet état avec la République Argenline. La distance de ce confluent au rio Paraguay est d’environ 1455 km.
- Son importance éventuelle, au point de vue de sa navigation, fut reconnue dès les premiers temps de la conquête espagnole. On y vit une voie d’accès possible vers le pays des Incas, mais cette rivière ne devait pas répondre à ce que l’on attendait d’elle alors, ni plus tard, pour unir d’une façon plus intime la côte et les régions andines du Nord.
- C’est par l’élevage exclusivement que s’est développée la contrée, tandis que se dissipaient peu à peu les rêves des premiers arrivants venus à la recherche d’on ne sait quelles mines fabuleuses ; mais -le progrès du Centre Nord Argentin a trouvé
- Km. 640 . Terminus de la navigation
- Echelle
- 400'
- Fig. i.
- Le rio Bermejo dans*, le Gran Chaco argentin.
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- une barrière infranchissable dans le Gran Chaco.
- C’est un vaste territoire qui s’étend entre les Andes et les rios Parana et Paraguay et dont les immenses forêts servaient et servent encore de refuge aux tribus indigènes, qui ne peuvent se résoudre à abandonner complètement la vie nomade
- (fig-7). .
- Le besoin de naviguer sur le Bermejo ne devait donc se faire sentir que quand la marche progressive de la civilisation arriva sur ses bords par la vallée de son affluent, le San Francisco.
- Ce furent précisément des voyages de descente sur le Bermejo, au xvin0 et au commencement du xix° siècle, qui fournirent les premières données sur le Gran Chaco.
- A une époque plus récente, la navigation à vapeur permit d’entrevoir la solution du problème, mais des tentatives infructueuses ne firent que préciser les difficultés à vaincre, jusqu’au jour où les ressources nationales donnèrent le moyen de l’affronter et cela à une époque où la construction des chemins de fer avait diminué l’importance de l’objectif caressé anciennement.
- L’éloignement du port d’attache, Buenos-Ayres, à 1100 km de l’embouchure du Bermejo et les dangers d’un voyage au milieu de tribus alors complètement sauvages, sous un climat subtropical, furent au nombre des difficultés qu’avait à vaincre la navigation à vapeur dans ses premiers essais. Mais elles étaient encore décuplées par des milliers de troncs d’arbres, d’un poids spécifique plus grand que celui de l’eau 'et d’une grande dureté, ensevelis dans le thalweg et dont les grosses branches souvent invisibles constituaient un péril extrême pour la coque des bateaux. Presque tous ceux qui entrèrent dans la rivière y trouvèrent leur sépulture, car la proportion de matières en suspension dans
- l’eau est si grande, que, se déposant dans tous les compartiments, elles rendent par la suite tout sauvetage impossible.
- Les mêmes sédiments sont un grand inconvénient pour l’alimentation des chaudières et une cause d’usure accélérée de toutes les pièces de machine travaillant en contact avec l’eau.
- Le rio Bermejo, pour ces différentes raisons, avait acquis une renommée telle qu’il était difficile à une entreprise particulière de prendre en charge sa navigation sans exiger des avantages énormes, que d’autre part le Gouvernement ne pouvait discuter sans une connaissance précise des conditions du problème.
- C’est dans ces circonstances que me fut confiée en 1903 la direction d’une mission hydrographique
- big. 3. — Nettoiement du thalweg.
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- Fig. 4. — Puerto Bermejo, base de la navigation sur le rio Bermejo avec ateliers, magasins, darse, etc.
- chargée d’explorer et d’étudier cette rivière, initiative due à M., l’Ingénieur Horacio Bustos Moron, alors sous-secrétaire au Ministère des Travaux publics de la République Argentine.
- Pendant qu’une partie du personnel s’occupait dans le Bermejo inférieur, il me fut possible avec le reste de l’expédition de remonter le Bermejo jusqu’à 1154 km de son embouchure avec un petit bateau à vapeur à roues latérales et d’atteindre avec un canot la frontière bolivienne.
- L’expédition dura neuf mois. Commencée au milieu de la décrue, elle coïncida avec l’étiage périodique, circonstance difficile pour notre navigation, mais éminemment favorable à la reconnaissance du lit de la rivière et de ses particularités.
- Le plan de travaux qui résulta de cette mission fut approuvé par le Gouvernement en 1908, avec
- Fig. 5. — Un des vapeurs embarquant des troupes à port Presidencia Roca.
- un budget de 800 000 piastres or, soit 4 millions de francs, réparti en trois années, grâce à la claire vision et à l’énergie de M. Ezéquiel Ramos Mejia, alors Ministre des Travaux publics.
- Ce projet, que je fus aussi chargé de réaliser, comprenait, en plus de la continuation des études hydrographiques, l’enlèvement des troncs qui remplissaient le thalweg, l’abatage des arbres sur les berges considérées comme affouillables pour éviter la reproduction de nouveaux écueils, la création d’une flottille dont les éléments devaient s’adapter aux conditions de navigabilité de la rivière pendant les différentes saisons et être à l’abri, des inconvénients signalés, la construction d’une ligne télégraphique et enfin l’établissement d’une base avec approvisionnements et ateliers pour les réparations nécessaires au matériel flottant, dont les services devaient s’étendre aux autres cours d’eau navigables du Gran Chaeo et spécialement au rio Paraguay.
- Régime du rio Bermejo. — Les crues de cette rivière étant dues aux pluies estivales dans la région andine, leur périodicité permet à la navigation de graduer le tirant d’eau, selon les différentes époques de l’année.
- Elles commencent à se manifester par à-coups généralement en novembre; à la fin de.décembre ce sont déjà.les hautes eaux. Elles atteignent en mars leur niveau maximum. La baisse commence lentement en avril, s’accentue en mai et continue doucement en juin et mois suivants pour revenir la période d’étiage en septembre-octobre.
- Le débit maximum observé, dans le tronçon inférieur, a été de 1582 m3 par seconde, avec une hauteur de 8 m 35 sur le zéro local, le module pendant la même année de 415 m3et le débit minimum de 55 me.
- La vitesse du courant en eaux basses varie de
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- 0 m. 40 à 0 m. 50 par seconde, 1 m. 50 à 1 m. 80 en hautes eaux ordinaires et elle atteint 5 mètres dans de rares endroits et des espaces très courts, quand la plus grande crue est à son point le plus élevé.
- La pente générale du terrain est de 0 m. 2G vers le rio Paraguay, tandis que celle de la rivière est de 0 m. 43, en moyenne, par kilomètre.
- La quantité de matières dissoutes transportées atteint un maximum de 44 kg 550 par mètre cube et est en moyenne de 6 kg 200.
- Si pour son régime, le Bermejo peut être comparé avantageusement à d’autres rivières ou fleuves d’équilibre stable qui rendent de grands services à la navigation, il n’en est pas ainsi malheureusement à cause de l’instabilité de son lit.
- Cette instabilité apparaît quand le Bermejo pénètre dans le Gran Chaco, où il serpente au milieu de ses alluvions, mais son cours devient moins hésitant quand il a parcouru le premier tiers du chemin vers le rio Paraguay.
- Les berges s’élèvent alors et permettent d’observer, au-dessous des apports récents, le terrain antérieur au creusement du lit actuel, constitué par un sol dont la compacité varie avec la proportion de ses composants, sable, argile et chaux, augmentant celle de ces derniers au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la chaîne des Andes.
- Celte couche a une dizaine de mètres d’épaisseur, elle est imperméable et ne contient aucune roche, ni aucun galet. Elle devient de plus en plus sablonneuse, jusqu’à ce que, à une quinzaine de mètres de la superficie, le sable se présente presque pur.
- Le sol traversé offre donc une inégale résistance aux effets de l’érosion pendant la période des hautes eaux, ce qui se traduit, dans certains endroits, par de brusques sinuosités du thalweg et une réduction de la profondeur dans quelques biefs, qui se trouvent élargis en conséquence.
- En général, le fond du lit est plus résistant que les berges. Celles-ci, minées par le courant dans les parties concaves, s’éboulent, entraînant dans leur chute les arbres qu’elles supportent, tandis que les parties convexes s’exhaussent par un alluvionne-ment rapide et que l’atterrissement de chaque innée forme une frange nouvelle qui se couvre d’une exubérante végétation d’alisiers.
- Cette impuissance de la rivière à creuser son lit la rend inapte à écouler de grands débits comme d’autre part la hauteur des^berges est, par les alluvions successives, plus élevée que la plaine environnante, les eaux qui débordent lors des crues, dans différents tronçons, sont l’origine de lits secondaires; qui s’acheminent vers les rios Paraguay et Parant ou qui peuvent même rejoindre en aval le même Bermejo.
- Comme résultat de l’érosion progressive, leur origine a tendance à se rapprocher du thalweg initial et à donner lieu à un phénomène de capture, tel que celui qui a été observé en un lieu au siècle
- dernier, par la formation d’un nouveau lit, le Tenco(!) sur une distance de 850 km environ, égale aux deux tiers environ du cours de la rivière à travers du Gran Chaco.
- A signaler encore une autre particularité du Bermejo. Dans certaines parties de son cours, il a une tendance à exagérer ses méandres qui le fait abandonner et creuser constamment de nouvelles boucles d’un développement extraordinaire.
- En pénétrant dans la plaine, la largeur du lit majeur formé par de nombreux chenaux peut atteindre plusieurs kilomètres, mais en s’éloignant de son cône de déjection, il se réduit bientôt à un seul de 200 à 500 mètres de largeur qui n’atteint plus qu’une centaine de mètres dans la zone inférieure.
- Dans cette région, la mobilité du thalweg disparaît dans beaucoup de tronçons à cause de la plus grande résistance des berges à l’érosion et, aussi, du rapport moins élevé des débits extrêmes.
- Topographie du Gran Chaco. — Parallèlement au Bermejo et à une distance moyenne de 450 kilomètres, coule le rio Pilcomayo, limite de l’Argentine et du Paraguay, dont le thalweg est encore plus inconstant et disparaît dans un très vaste marécage, ïedero Patino, pour se reformer avant de rejoindre le rio Paraguay.
- La topographie du Gran Chaco est la résultante du travail et des apports des eaux de ces grandes rivières et elle peut être résumée ainsi qu’il suit pour la partie argentine :
- Une plaine immense, de 675 kilomètres, depuis le confluent du San Francisco jusqu’au rio Paraguay, en pente douce vers le littoral, sillonnée d’une part par des faisceaux de rios morts et d’autre part, par une série de thalwegs, qui, de chaque côté de la rivière, naissent par le ruissellement du trop-plein des hautes eaux sur de vastes étendues.
- Sur leurs bords, une végétation de gros arbres, d’essences variées, telles que : urundays, quebra-chos, lapachos, guayacans, timbos, moras, lauriers, pour ne citer que les espèces les plus communes.
- Entre les rios morts et l’exubérante végétation de leurs bords, la prairie est souvent transformée en marécages (esteros), soit par les débordements de la rivière, soit par l’abondance des pluies estivales qui, en s’écoulant lentement à travers les hautes herbes, constituent autant de thalwegs dont le volume des eaux augmente en chemin, à l’encontre de celui du Bermejo qui, dans son cours inférieur, reçoit leur trop-plein par des saignées naturelles (desaguade-rôs).
- L’aspect général est celui d’un immense parc, dont les hautes frondaisons surplombent la prairie ou se réfléchissent dans une des lagunes. N’étaient le cri des charatas ou le lointain murmure d’une bande de singes prenant leurs ébats, le voyageur, du haut de sa monture, pourrait associer la réalité
- 1. C’est le séul qui donne passage aux eaux du Bermejo et l’ancien lit en partie comblé sert d’émissaire au grand marais du Quirquincho où se perd le rio del Yalle.
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- dé la vision à l’illusion d’une somptueuse demeure cachée momentanément à sa vue ou d’une chasse à courre débouchant derrière la gazelle que sa présence a effrayée.
- Exécution des travaux. — La réalisation du programme des travaux commença en 1909, simultanément dans toutes ses parties.
- L’abatage des arbres sur les rives, où cela fut jugé nécessaire, s’exécuta en tranches de 5 à 40 mètres de largeur selon leur degré d’exposition à l’affouillement, sur une longueur totale de 178 kilomètres.
- Pour l’enlèvement des troncs d’arbres ensevelis dans le thalweg, opération seulement praticable pendant la période des basses eaux, tout un matériel fut créé. Il consista spécialement dans la construction et l’appareillage de 22 chalands pontés, de 12 mètres de longueur, 4 m. 50 de largeur et 1 m. 10 de creux, dont une partie munie de chèvres, treuils à mains et moutlages, d’un maniement très simple, permettant un effort de 10 tonnes et en cas de nécessité, le travail combiné de 2 ou 5 éléments-(fig. 3 et 8).
- De cette manière, 16 000 t-pobes d’arbres furent enlevés du thalweg, qui, devenu- sans danger, fut ouvert à la navigation sur une longueur de 642 kilomètres, à compter de son embouchure.
- En même temps se construisait une ligne télégraphique, sur les bords de la rivière jusqu’au Km 860 avec un développement propre de 506 km 5, qui permit à la direction des travaux de maintenir un contact permanent avec le personnel en campagne, en même temps qu’avec celui des bateaux en voyage et relia ainsi même toute la région avec le reste de la République, par les voies les plus rapides.
- Service de navigalion de l'Etat. — En 1911,
- entrèrent en service trois bateaux à vapeur cons-
- I ttf»
- I ra&MggÉÉEl
- Fig-. 6. — U11 des vapeurs remorquant un train de chalands.
- fruits d’après les données étudiées à la suite de l’expédition de 1905 pour le transport des voyageurs et des marchandises ; les caractéristiques en sont résumées dans le tableau suivant :
- Nom du bateau. Lon- gueur. Lar- geur. Creux. Tirant d’eau chargé. Puis- sance HP. Capacité soutes à cliarion. Tannage dis- ponible.
- 114 B. 27,50 5,50 1,10 0,70 80 15 50 ‘
- 115 B. 26,50 5,30 1,40 0,80 125 50 40
- 116 B. 50,50 6,10 1,80 1,20 190 40 100
- Fig. 7. — Homme et femme Toba.
- Les bateaux à fond plat sont à roues indépendantes à l’arrière, actionnées par deux moteurs à vapeur horizontaux, chaudière travaillant à 12 atmosphères donnant une vitesse de 12 kilomètres à l’heure.
- Ils sont éclairés à l’électricité et un réflecteur permet la navigation nocturne ; ils disposent de cabines pour 8 voyageurs de première classe et peuvent transporter 30 à 50 voyageurs de front et exceptionnellement (militaires) de 150 à 250 (fig. 5 et 6).
- Les coques sont de tôles, d acier galvanisé et les soutes subdivisées en compartiments étanches.
- Un autre bateau du même genre fut incorporé plus tard, sous le nom de 119 B ; ses dimensions sont : longueur 33 m. 55, largeur 6 m, 10 et creux 1 m. 60. Deux moteurs à explosion de 60 HP chacun, actionnent deux hélices en tunnel.
- Ce bateau, a donné les meilleurs résultats ; ses moteurs fonctionnent bien et l’emploi du pétrole du gisement argentin de Comodoro Rivadavia a permis d’augmenter considérablement la capacité de chargement et de réduire le personnel des machines.
- En ce qui concerne le mode de propulsion, le système des roues indépendantes à l’arrière a été reconnu le plus efficace; il procure en même temps, avec les aubes et pendant la marche, aux chau-
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- 268 = LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX
- dières ou moteurs l’eau nécessaire, qui est alors débarrassée par décantation de la plus grande partie des sédiments, avant d’être aspirée et refoulée parles pompes. L’habileté dont fit preuve très rapidement le personnel de pilotes et de mariniers décida de mettre aussi en pratique la navigation par remorquage, ce qui, a priori, avait été considéré comme impossible, à cause de certaines courbes très prononcées de la rivière ; on créa un type de péniches de 12 m. 50 de longueur, 5 mètres de largeur et 0 m. 90 de creux, coque de tôle d’acier galvanisé divisée en cinq compartiments étanches, d’une capacité de 18 tonnes, dont les qualités ont été sanctionnées par la pratique (fig. 6).
- Du 1er juillet 1911 jusqu’au 30 avril 1916, 1 791 977 tonnes kilométriques de marchandises furent transportées avec 3380 voyageurs, produisant une recette de 286 189 52 piastres papier (2 fr. 20 au pair).
- La base de la navigation a été établie à Puerto Bermejo, situé sur le rio Paraguay à 17 kilomètres en aval de l’embouchure de la rivière. Là, ont été construits de vastes bâtiments et hangars pour bureaux, magasins, ateliers, avec tout l’outillage nécessaire ; une petite darse a été creusée pour abriter la flottille et y faire les réparations et améliorations indispensables (% *)• .
- 11 est difficile de pré-
- voir aujourd’hui l’avenir de la navigation du Bermejo, car le rail gagne en prestige dans les vastes plaines et les pays neufs et il faut tenir compte dorénavant des possibilités éminemment favorables qu’elles présentent pour les transports aériens ; mais la navigation s’est-imposée, comme première étape de la civilisation, elle a permis de dissiper le mystère des bords du Bermejo avec ses forêtset lagunes, repaire, disait-on, de tribus rebelles et insurmontable obstacle au progrès de la colonisation.
- Le voyageur peut observer maintenant dans beaucoup d’endroits l’élevage des bestiaux selon les procédés modernes, le développement de la culture du coton, l’industrialisation des plantes textiles qui croissent spontanément comme le caraquaia, l’installation de scieries, qui ont engagé le Gouvernement à destiner une somme de 250 000 piastres dans le budget de cette année pour augmenter le matériel flottant en service.
- Les indigènes s’approchent peu à peu de ces établissements établis le long de la rivière où ils trouvent à s’occuper et des écoles publiques convenablement distribuées et dotées de mobilier scolaire, rendent définitifs les progrès de la Bépublique Argentine sur l’immense patrimoine qui lui est échu.
- Jules Henri.
- LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX
- Nous avons exposé, dans* un article précédent (n° 2439), quelle était l’organisation actuelle des émissions radio-météorologiques à grande portée qu’effectue le poste de la Tour Eiffel.
- Nos lecteurs ont pu remarquer que les télégrammes transmis par la Tour contiennent uniquement des observations faites en France ou dans les pays limitrophes. Ils savent d’autre part, que l’établissement d’une prévision du temps, fût-elle à très brève échéance, nécessite la connaissance des élémenls météorologiques dans un rayon considérable. En particulier, pour établir scientifiquement la prévision du temps en France, il serait indispensable de recevoir au moins des télégrammes provenant de toute l’Europe occidentale et septentrionale, de l’Afrique du Nord, de l’Islande et de la moitié orientale de l’Océan Atlantique.
- Aussi, le Service Météorologique Militaire français qui a, le premier, donné l’exemple de ces transmissions rapides à grande portée, a-t-il, aussitôt après Farmistice, proposé aux nations étrangères de collaborer à un vaste service destiné à étendre à une grande partie de l’hémisphère Nord le bénéfice des méthodes inaugurées à la Tour Eiffel.
- II est à peine besoin de dire que cette initiative a reçu partout un excellent accueil et, à l’heure actuelle, les radiotélégrammes émis par la Tour Eiffel ne sont plus qu’un élément d’un vaste système qui couvre déjà l’Europe. presque entière, une partie de l’Afrique du Nord et qui, espérons-le, se prolongera prochainement sur l’Océan Atlantique.
- C’est de ce système que nous nous proposons d’entretenir aujourd’hui nos lecteurs.
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- A) Principes de l’organisation générale.
- Nous allons d’abord exposer quelle a été' l’idée londamenlale qui a présidé à l’organisation actuelle.
- a) Organisation idéale. — Un système idéal de télégraphie météorologique serait celui-ci : supposons un instant (cette supposition est actuellement invraisemblable) que chacune des stations météorologiques de l’Europe soit pourvue d’un poste radiotélégra-phique émetteur suffisamment puissant pour faire entendre ses transmissions dans l’Europe entière. 11 suffirait alors, pour permettre aux météorologistes de rédiger leurs prévisions dans le minimum de temps, qu’on réalisât l’organisation suivante : les observations seraient faites simultanément dans l’Europe entière (à 7 h. du matin, par exemple). Aussitôt après l’observation, chacune des stations transmettrait les observations qu’elle viendrait d’effectuer. Toutes ne parleraient; pas évidemment ensemble ; par exemple, les stations anglaises commenceraient le service ; aussitôt que la dernière station anglaise aurait terminé son émission, les stations françaises commenceraient à leur tour sans aucune interruption ; et ainsi de suite jusqu’à ce que la dernière station européenne ait achevé ses transmissions. On pourrait même gagner encore du temps en procédant à plusieurs émissions simultanées au moyen de longueurs d’onde différentes et d’ondes entretenues.
- Le système que nous venons d’exposer permettrait d’utiliser au mieux les propriétés caractéristiques de la radiotélégraphie. Il va sans dire qu’il est impossible à réaliser dans l’état actuel des communications radiolélégraphiques, pour la seule raison qu’il n’y a présentement en Europe qu’un nombre extrêmement restreint depostesdont la puissance soit assez grande pour que leurs messages s’entendent sans difficulté et en toute circonstance dans l’Europe entière.
- Parmi ces stations, citons :
- En France, où les stations puissantes sont relativement ((nombreuses : là Tour Eiffel, le poste Lafayettc à la Croix d’Hins, près de Bordeaux, le poste de la Doua à Lyon, et le poste en construction de Saint-Assise, près de Melun ;
- En Allemagne, les postes bien connus de Hanovre, Nauen et Norddeich ;
- En Autriche, le poste de Vienne ;
- En Danemark, le poste de Copenhague ;
- En Espagne, les postes d’Aranjuez et de Cara-banchel ;
- Fn Grande-Bretagne, les postes de Carnarvon, Clifden, Poldhu et Cleethorpes ;
- En Italie, les postes de Coltanon et Rome (Sao-Paulo) ;
- En Pologne, le poste de Varsovie;
- En Suède, le poste de Carlsberg ;
- En Tchéco-Slovaguie, le poste de Prague.
- Dans l’Europe orientale et dans l’Afrique du Nord, on peut dire qu’il n’existe encore, à l’heure
- actuelle, aucun poste donnant complètement satisfaction aux desiderata idéaux exposés ci-dessus.
- b) Organisation actuelle — On a donc dû se résigner à transformer le système préconisé plus haut en un système de transmissions à deux degrés dont voici le principe :
- Les transmissions radio-météorologiques ont été confiées en Europe à ceux des postes qui sont capables de faire parvenir leurs télégrammes aux plus grandes distances et, à leur défaut (c’est le cas de l’Europe orientale et de l’Afrique du Nord) à des postes d’une puissance plus faible, mais néanmoins assez considérable; les stations météorologiques du réseau international ont été réunies en un certain nombre de groupes et chaque groupe a été rattaché à une des puissantes stations émettrices. Il a fallu organiserune première centralisationdes télégrammes afin de faire parvenir à ces stations à grande puissance les observations des stations météorologiques de leur groupe. Nous avions fait, dans notre article précédent, un exposé détaillé de ces sortes de transmissions,telles qu’elles fonctionnent en France. Il en a été organisé de semblables dans la plupart des pays européens. Nous nous proposons aujourd’hui, non pas de décrire les services analogues qui fonctionnent dans les pays autres que la France, mais d’exposer quelles sont, à l’heure actuelle, les émissions régulièrement assurées, les codes et les horaires qui permettront à nos lecteurs de les capter et de les utiliser et enfin, point particulier et qu’il n’avait pas été utile de préciser quand nous parlions de la Tour Eiffel, quelles sont les difficultés qu’on peut rencontrer en cherchant à intercepter leurs messages. Nous terminerons notre exposé par une description sommaire de l’organisation définitive destinée à remplacer le système actuel et qui a été étudiée à Londres, à la fin du mois de novembre 1920, lors de la dernière réunion des directeurs des services météorologiques européens. Le système actuel n’est que provisoire ; toutefois, que nos lecteurs se rassurent : les indications qu’ils trouveront ici pourront leur être utiles pendant assez longtemps. Aucune des modifications qui ont été proposées à la dernière conférence internationale ne pourra,' en effet, être mise en vigueur avant d’avoir été ratifiée par le Comité météorologique international, dont la réunion aura lieu à la fin de la présente année; encore sera-t-il nécessaire que les propositions du Comité météorologique international soient, à leur tour, approuvées par les services radiotélégraphiques des différentes nations et, enfin par leurs gouvernements.
- B) Transmissions régulières à la date du j er avril 192 j .
- Les nations qui collaborent à l’organisation d’ensemble dont nous avons exposé le principe sont, à l’heure actuelle, les suivantes : (nous les citons par ordre alphabétique).
- L’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, l’Espagne,
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- la France, la Grande-Bretagne, la Hollande, l’Italie, la Norvège, la Pologne, la Suède, la Tchécoslovaquie.
- I. Allemagne : le service des transmissions météo-rologiques a été inauguré au mois de mai 1919.
- Postes émetteurs : Nauen (indicatif POZ) et Kœ-nigswusterhausen (indicatif LP).
- Ondes employées : Nauen, ondes entretenues d’une longueur d’onde de. 4700 mètres.
- Kœnigswusterhausen : ondes entretenues d’une longueur d’onde de 4000 mètres.
- Horaire des transmissions : 1° Nauen, 2 messages par jour, transmis à 9.00 et 19.40. La vitesse des transmissions est moyenne ; 2° Kœnigswusterhausen, 5 messages par jour à 6.30, 10.10 et 15.50. u : :
- Code de chiffrement : Code international.
- En voici le schéma :
- BBBDD FCTTN j3è&PP mmWà9.00 et BBBDD ECTTW à 19.40
- Les lettres ont la signification suivante’
- BBB = Pression barométrique en dixièmes de millimètre (le 1er chiffre, 7, est supprimé).
- DD == Direction d’où vient le vent :
- N.. . . : 52 E . . . 08
- NNE. . . 02' ESE. . . 10
- NE . . . 04 ' SE . . . 12
- • KNE. . . 06 : ' SSE. . . 14
- s. ;. . .. 16 W . . . 24
- ssw. . . 18 W.NW . . 26
- SW . 20 NW. .. . 28
- wsw . . 22 NNW . . 50
- = Force du vent en mètres par seconde ;
- 0 à 1 . . 0 10 à 12 . . 6
- 1 à 2. . . 1 12 à. 14 . . 7
- 2 à 4. . . 2 14 à 18 . . 8
- 4 46. . . 5 audessus de
- 6 à 8. . . •• 4'. 18 mètres
- 8 a 10 . 5 9
- —État du ciel
- sans nuages . . 0 brouillard léger.
- 1/4 couvert . . 1 épais . .
- 1/2 — . 2 neige. \
- 5/4 — :. . 3 orage. .
- couvert . : . . 4
- pluie i . . . . 5 ...
- TT = Température en degrés centigrades entiers : on ajoute 50 quand la température est négative. Pour les températures voisines de 0 on adopte la convention suivante :
- de 1°.4 à 0°,5. 51 de 0°,1 .à 0°,4. 00 de 0° 4 à 0°,0. 59 de0°,5 à l»,i. 01 N = Directions des nuages supérieurs
- Nuages observés n’ayant aucun mouvement
- appréciable . . . . : J . . . 0
- Nuages venant du NE..... •„ 1.
- — deJ’E - ..... . 2
- — SE...... . 5
- ^ S ’ . . . . . 4
- Nuages venant du SW..........5
- — W..............6
- — NW ..'... 7
- — N..............8
- pas d’observations. 9
- bJi = Variation barométrique en millimètres et en 1/10 de millimètre pendant les 3 heures qui précèdent l’heure d’observation.
- Si la tendance est négative, on ajoute 50 au nombre indiquant la direction du vent au sol.
- p — Caractéristique de la tendance (courbe du baro-
- mètre pendant les 5 heures qui précèdent l’heure d’observation).
- Stationnaire .......... 0
- Irrégulier. .....................1
- Monte............................2
- Baisse............... 5
- Baisse, puis monte . ...... 4
- Stationnaire, puis monte ... 5
- Stationnaire, puis en baisse . . 6
- En hausse, puis stationnaire . . 9
- En baisse puis stationnaire . . 7
- En hausse, puis stat. (ou en b.) . 8
- Crochet d’orage ou de grain . . 9
- PP = Pluie tombée en millimètres depuis 7 h. la veille.
- MM — Température maxima en degrés entiers.
- mm = Température minima en degrés entiers, p = État de la mer :
- Calme . . 0 Houleuse. 5 Très belle 1 Très. . . 6
- Belle . . 2 Grosse. . 8
- Peu agitée 3 Très grosse 8 Furieuse. 9
- Remarques : L’écoute est aisée, car la transmission est puissante. Elle est toutefois souvent brouillée par la Tour Eiffel à 19.40. Toutes les stations du réseau sont régulièrement transmises. Leurs noms sont passés en langage clair. Leurs emplacements sont donnés par la carte ci-jointe.
- IL Autriche : le service des transmissions météorologiques a été inauguré au mois de décembre 1920.
- Poste émetteur : Vienne (indicatif 011D).
- Ondes employées : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 5600 mètres.
- Horaire des transmissions Messages quotidiens à 10 h. et à 15.40.
- Code dé chiffrement : Code internallional (voir I).
- Remarques : L’écoute est relativement facile, vu la vitesse moyenne des émissions. Elle est parfois gênée par le poste anglais de Clifden. La transmission est aussi régulière que la transmission allemande.
- III. Danemark : Le service des transmissions météorologiques a été inauguré en février 1920..
- Poste émetteur : Copenhagué-(indicalif ONE).
- Ondes employées : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 5000 mètres.
- Horaire des transmissions : 5 messages par jour
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- transmis à 7.50 13.50 et 18.50. La vitesse de transmission est moyenne.
- Code de chiffrement : Code international (voir I). Remarque : Les conditions d’audition sont identiques à celles des postes autrichiens.
- IY. France : (Voir notre article du Ier janvier 1921). (d suivre.) Ph. Scheuesciiewsky.
- Ingénieur au Corps des Mines ancien chef du Service Météorologique aux - . Armées.
- CbRpèhae.'
- 3
- Tounhourt
- Emplacements des principales stations radiomèléorologiques européennes.
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- L’ÉCLIPSE DU 8 AVRIL
- \
- Fig. i.
- L’éclipse à 9 h. 44 (maximum).
- Le ciel très pur à Paris a permis de suivre toutes les phases de cette éclipse de la grandèur 0,829 (le diamètre solaire étant 1), dont le maximum avait lieu à 9 h. 44. La diminution de lumière a été très sensible, dès 9 h. 25, la clarté du jour atténuée se doublant de la teinte enfumée caractéristique.
- Etant donnée la grandeur de la phase, la lumière reçue alors n’est plus que celle du bord solaire, beaucoup moins intense que celle du centre, et de nuance jaunâtre.
- Celte coloration a affecté la nuance du ciel, de même que le caractère du paysage matinal ; celui-ci, vu 'a contre-jour, s’estompait avant la phase prinei-
- Fig. 3.
- Un appareil astronomique pour tous !
- pale, dans un brouillard bleuâtre qui a semblé disparaître pour laisser ressortir plus vigoureusement et plus nettement le dessin des arbres.
- Dans une lunette astronomique, le bord lunaire dentelé de montagnes recoupait le disque solaire d’une façon nette et géométrique.
- Mais il est surtout curieux d’attirer l’attention sur les apparences qui ne manquent pas de se manifester en pareille circonstance, telles que les ombres des mains orientées différemment par rapport à l’image de l’éclipse, capables de montrer cette image entre les doigts repliés (fig. 2). Du reste tout rayon solaire passant par une faible ouverture
- Fig. 2.— Ombres de mains orientées différemment par rapport à l’image de l’éclipse.
- En haut, les doigts sont dirigés vers les pointes du croissant et l’image de celui-ci se dessine projetée par le pouce replié.
- ou interstice projette une telle image permettant de suivre la marche générale du phénomène. On a recommandé à ce sujet de regarder les images projetées sur le sol à travers les feuilles d’un arbre. Ces images sont très enchevêtrées.
- Dans le même ordre d’idées, de vulgaires ustensiles de ménage, comme une écumoire, donnent un résultat beaucoup plus net (fig. 5) et c’est un instrument astronomique à la portée de tous!
- L. R
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2456.
- 30 AVRIL 1921
- L’ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 8 AVRIL
- Le beau temps a favorisé, sur une grande partie de la Francetout au moins, la visibilité de l’éclipse de soleil du 8 avril.
- Comme nous l’avons vu ici même (*) cette éclipse était annulaire pour le Nord de l’Ecosse, le Nord de la Norwège et tout le long d’une ligne courbe située en plein Océan Atlantique et se terminant à égale distance du pôle Nord et de la Sibérie.
- La zone de visibilité comme éclipse partielle couvrait le nord du Canada, l’Océan Atlantique, la plus grande partie de l’Europe, la Méditerranée, le Nord et l’Ouest de l’Afrique.
- Une éclipse partielle de soleil n’offre ni la splendeur, ni le grand intérêt scientifique d’une éclipse totale.
- L’importance du phénomène croît toutefois rapidement a\ec la grandeur de la phase.
- Celle-ci, le 8 avril, a atteint pour Paris la valeur 0,829, le diamètre du Soleil étant pris pour unité.
- Les heures des phases étaient les suivantes : premier contact à 7 h. 51 m. 5; plus grande phase à 8 h. 44 m. 0; fin de l’éclipse à 10 h. 5 m. 3.
- Les observations consistent principalement, pour les observatoires, possédant l’heure précise, à noter les moments des contacts; les différences qui existeraient entre les heures calculées et les moments observés peuvent servir ultérieurement pour une détermination plus précise du diamètre de la Lune.
- Lorsque la phase devient très grande, c’est-à-dire lorsque la partie visible du Soleil devient très petite, on peut rechercher photographiquement la couronne solaire au voisinage même du Soleil.
- Toutes les autres observations sont celles que
- 1. Voir n° 2451, du 26 mars 1921 ; Bulletin astronomique.
- l’on peut faire à l’approche d’une éclipse totale, en 4 dehors du moment de la totalité : forme des ombres, couleur des objets, variations thermométriques et aelinométriques, influence sur les plantes, les animaux, etc. Nous n'insistons pas sur ces divers points qui ont été souvent traités ici même(1).
- Dans la région parisienne, le ciel a été pur, mais un fort vent du Nord - Est agitait les images et les faisait onduler.
- Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici, avec l’aimable autorisation de M. G. Flammarion, une série de photographies parfaites de ce beau phénomène. Elles ont été prises à l’observatoire Flammarion, de Juvisy, par M. Quénisset.
- Elles représentent en quelque sorte, une cinématographie de l’éclipse (fi g. 1 à 15).
- Ces photographies ont été obtenues au moyen d’un objectif de Ora. 16 de diamètre et de 2 m. 90 de distance focale monté sur l’équatorial de 0 m. 24 de l’observatoire.
- On a employé, en raison de l’éclat des images, des plaques lentes à grain fin..
- Les clichés montrent très bien les irrégularités du bord de la Lune dues aux mon- tagnes lunaires. Mais d’autres irrégularités sont dues à l’agitation atmosphérique et viennent se superposer parfois aux premières.
- Les clichés montrent aussi quelques petites taches sur le Soleil, notamment un groupe assez important (vers le bord de la Lune dans la figure 14). On est frappé de constater la différence d’intensité entre1 ces taches — qui paraissent obscures en temps ordinaire — et la Lime, laquelle paraît d’un noir
- 1. Voir noLammcnt nos 1681, du 12 août 1905 et 2025, du 16 mars 1912.
- Fig. i à i5. — Photographie de V éclipsé partielle du Soleil du 8 avril uj2i prise par M, F. Quénisset, à VObservatoire de Juvisy.
- Heures des phases (en suivant la progression de la marche de la Lune) : 1,7 h. 32 m.; 2,75.34111.; 3, 7h.5om.; 4, 8 h. 8 m.; 5, 811.17 m. ; 6, 8h.c6m.; 7, 8 11.42 m. ;
- ' 8, 8 h. 44m. (maximum); 9, 9 h. 2 m. ; 10, gli.um'.; 11, 9 h. 20 m.; 12, 9 h. 40 m.; 13, 9 h. q5 m.;
- 14, 9 h‘. 48111.; 15, 9 h. 56 m.
- 49* Année — 1" Semestre.
- 18. — 273.
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- 274-—-:-:... L’ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 8 AVRIL
- intense. La différence s’explique Lien en remarquant que ia Lune tournant vers nous sa face obscure ne reçoit aucune lumière (si ce n’est celle de la Terre; pleine pour elle à ce moment), tandis que les taches solaires émettent une lumière propre, intense et sont seulement noires par contraste avec la photosphère. La disparition des taches derrière la
- La photographie de la phase centrale (fig. 8) permet une constatation assez intéressante. Sur l’épreuve non réduite pour la reproduction, le diamètre du Soleil, mesuré avec un décimètre, est de 54 mm. La largeur maximum du croissant solaire est de 9 mm. 2. Ecrivons le rapport de la partie cachée du Soleil au diamètre entier, nous avons :
- Fig. iô à iq. — Variations de l’éclairage pendant l'éclipse. Photographies de la coupole de l’Observatoire de Juvisy prises par M. F. Quénisset.
- à 8 h. 3e m. (t. m. Greenwich), à 9 h. 6 m.
- Lune n’a donné lieu à aucun phénomène spécial.
- On remarque encore, sur les photographies, la différence d’intensité entre le centre du Soleil et le bord, rendue plus sensible encore, par contraste, dans les vues où la Lune est très engagée sur le disque (fig. 4 à 12). L’atmosphère solaire produit une absorption très importante de lumière vers les bords où elle est vue très obliquement; les rayons solaires doivent ainsi en traverser une plus grande épaisseur qu’au centre du disque pour nous parvenir.
- à 8 h. 44 m. (maximum), à 10 h. 4 m. (après l;éclipse).
- 54 mm. — 9 mm. 2________44.mua. 8____ ^
- 54 mm. 54 mm.
- qui est précisément la grandeur de la phase calculée pour la région de Paris.
- M. Quénisset a obtenu, d’autre part, une série de photographies montrant la décroissance de lumière pendant l’éclipse (fig. 16 à 20). Le mode opératoire est simple : avec le même appareil, les mêmes plaques, on prend des vues successives, exactement avec la même exposition. On les déve-
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- LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX = 275
- loppe ensemble, pendant le même temps, dans la j même cuvette. La diminution de lumière au moment de la phase maximum (fig. 17) est très sensible.
- Un calcul facile montre, en supposant le disque du soleil uniformément lumineux, qu’au moment de cette plus grande phase, la partie non cachée du
- 1
- Soleil était réduite à environ 7-^ de la surface
- 4,b
- totale, amenant ainsi la lumière du jour à environ —7—T» de sa valeur normale. Il faut s’éloigner 4,6 0
- à la distance 2,12 du Soleil (Terre au Soleil = 1) pour réduire aimi son éclat. C'est, sensiblement celui que reçoit la pelile plant te Vcslci. Mars est plus près, à la distance 1,524. On sc rend compte ainsi que, ! sur ees planètes, la lumière solaire est encore très intense.
- En ce qui concerne les photographies (fig. 1G à 20), il convient de tenir compte de l’élévation progressive du Soleil dans le ciel, de la première à la dernière. Aussi, si l’on effectuait des mesures d’intensité sur ces clichés, n’y. aurait-il pas symétrie des éclats par rapport au milieu de l’éclipse.
- A Juvisy(') on a noté, comme à Paris, un abaissement sensible de la température. Le thermomètre enregistreur sous abri a baissé de 1°,1 au moment de la plus grande phase et le thermomètre en plein air, au soleil, à 5 centimètres du sol, de 6°,0.
- Tout le monde a remarqué la teinte blafarde du paysage et la netteté des ombres.
- Par ailleurs, on a signalé que les oiseaux sont restés silencieux pendant une dizaine de minutes au milieu de l’éclipse. Des poules, des moutons
- 4. Les observateurs étaient Mme Flammarion, 51. F. Qué-nisseîr M. Paul Le Cour, JIM. F, Robert père et fil?.
- sont restés à la prairie sans manifester aucune appréhension.
- Une éclipse de Soleil constitue pour le public line excellente leçon d’Astronomie. En général, il ne comprend pas comment les astronomes arrivent à cette remarquable exactitude dans le calcul des phases et surtout dans la prédiction des dates des éclipses. On semble ignorer que les éclipses de Soleil et de Lune constituent, en fait, une bien faible partie des événements célestes que les astronomes soumettent au calcul ; notre Bulletin astronomique, publié d'après des Annuaires dont certains paraissent plusieurs années à l’avance, est un exemple continu de cette application du calcul à l’Astronomie.
- Nous terminerons par quelques conseils pratiques. Beaucoup d’observateurs improvisés ont uti-/ lise, pour voir l’éclipse, les moyens de fortune les plus divers (nous ne parlons pas ici des amateurs possédant de petites luncLtes, avec ou sans bonnettes à verre noir, etc.). On a employé des.verres teintés, des verres fumés, de vieux clichés, des pellicules IcinLées fixées sur des cartes-réclame; on a regardé le Soleil par réflexion sur des verres noirs, oupar réflexion dans l’eau, à l’aide d’un trou d’épingle dans une carte (ce dernier procédé très mauvais), etc.
- Les prochaines éclipses parLielles de Soleil, Visibles à Paris, du 28 mars 1922, du 25 janvier 1925 (grandeur 0,75) et surtout du 29 juin 1927 (grandeur 0,91) offriront l’occasion d’appliquer ce pelit, tour de main. Celle du 29 juin 1927 sera très re-I marqualde par la grandeur de sa phase.
- I E.u. Touciiet.
- LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX (Suite)
- AC Espagne : Le service des transmissions météorologiques a été inauguré en mars 1920. .
- Poste émetteur : Carabanchel (indicatif EGC).
- Ondes : Amorties d’une longueur de 2000 m.
- Horaire des transmissions : 5 messages par jour transmis à 10.00 15.50 et 20.50. La vitesse des transmissions est moyenne.
- Code de chiffrement : Il est représenté par le schéma :
- W W B' DD FwwTT fl b' b' P' P' Ny N, N/ N'2 M ou b'B' B' B' = pression atmosphérique en 1 10 de millibars (le 1e1' chiffre 9 ou les deux premiers chiffres 10 sont supprimés).
- 1)1) = Direction du vent (code international).
- F = Force du vent (code international).
- 0
- 1
- 2
- 5
- 4
- 5 G
- 7
- 8
- WW = Temps présent suivant un code complexe comportant 100 groupes (b s groupes 00 à 49 s’appliquent à un temps sans précipitation, les groupes 50 à 99 s'appliquent!» un temps avec précipitation).
- TT = Température (code international).
- P = Caractéristique de la tendance.
- = Stationnaire ou en hausse. .
- = En hausse, puis stationnaire.
- = En hausse, puis en baisse.
- = En baisse ou stationnaire, puis en hausse.
- Irrégulier mais en hausse.
- En baisse.
- En baisse, puis stationnaire. En baisse, puis en hausse. Stationnaire ou en hausse, puis en baissé.
- Irrégulier mais en baisse,
- Le baromètre est le même ou plus haut que 5 heures auparavant.
- Le baromètre est le même ou plus bas que 5 heures auparavant.
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- 276 LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX
- b' b' = Tendance baromélrique en millibars (positive quand la caractéristique de la tendance est désignée par un chiffre de 1 a 4, négative quand elle est désignée par un chiffre de 5 à 9).
- P' P' — Pluie tombée en millimètres.
- W' W = Temps passe (même code que pour le temps présent).
- Ni = Nature des nuages bas (').
- N2 = Direction des nuages bas (2).
- N/ —Nature des nuages moyens ou élevés (3).
- N/= Direction des nuages moyens ou élevés (2).
- |x = État de la mer (code international).
- h' = Nuages à l’horizon (4).
- Remarques : La transmission est moins régulière que les précédentes. L’écou?e est, de plus, gênée assez souvent pour des essais de téléphonie sans fil et les émissions du poste de Devizes.
- VI. GiiAiNOE-BiiETACNK : Le service des transmissions a commencé en octobre 1920 et a été modifié plusieurs fois au cours de l’année qui vient de se terminer et pour la dernière fois le 1er mars 1921.
- Postes émetteurs : Aberdeen (indicatif (BYD), London (indicatif GFA).
- Ondes employées : Aberdeen : Ondes entretenues sur une longueur de 5500 mètres. '
- Londres : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 1400 mètres.
- Horaire des transmissions : 4 messages par jour transmis par Londres à 2.05, 8.05, 14.05 et 19.05 et répétés par Aberdeen 25 minutes après. En outre les postes de Poldhu, Cleelhorpes, Londres envoient respectivement à 17.00, 21.50 et 20.00 une prévision du temps Ibellée en langage clair. La vitesse d’émission est très grande.
- Code de chiffreme?it. Il est représenté par le schéma ci-dessous qui est le même pour les deux postes de Londres et d’Aberdeen.
- Le message se divise en trois parties. La première,
- 1. Sans nuages......... 0
- Cirrus....................1
- Cirro-Stral................2
- Cirro Cum,.................3
- Faux Cirrus. ...... 4
- Alto-stratus mince. ... 5
- 2. Sans nuages ..... 0
- Venant du K...... . 1
- Venant du NE...............2
- Venant d’E. ...............3
- Venant du SE...............4
- 3. Sans nuage-s .... 0
- Fraclo-Cu............ . 1
- Mammato-Cu........... . 2
- Stralo-Cu bas..............3
- Strato-Cu élevés. .... 4
- Alto-stratus épais .... 6
- Alto-stratus au-dessous de
- 5000 m. . ,.............7
- Alto-stratus au-dessus do 3000 m. ................8
- Venant du S................5
- Venant du SW...............0
- Venant d’W............... 7
- Venant du NW...............8
- Pas d’observations. ... 9
- IN imbus................. 5
- Cumulus.................. 6
- Cumulo-Nimbus..... 7
- Stratus. ........ 8
- Pas d'observations. ... 9
- 4. Sans nuages .... 0 Nmges dans la région S. .
- Nuages dans la région N. .1 . — W. .
- — E. . 2 Tout l’horizon nuageux. .
- Tout l’horizon nuageux sauf cadran N. ....................
- 4 9
- 5 G
- 7
- 8
- que nous exposerons seule d’une façon détaillée, concerne les observations ordinaires ; le second et le troisième se rapportent aux sondages aérologiques.
- Schéma du chiffrement de la partie principale. B'B'B'DD FwioTT jW'WVp. ALaN/t PPjjp Cddvv
- B'B'B' = Pression atmosphérique en millibars et dixièmes de millibars.
- DD = Direction du vent (code international).
- F = Force du vent (code international).
- WW = Temps actuel. Le premier chiffre donne le caractère général du temps, le deuxième le précise. Voici un tableau à cet usage :
- 0 Clair.
- 1 3/4 couvert
- 2 Brume ou brouillard. 5 Averses.
- 4 Bruiùc.
- 5 Pluie.
- 6 Neige.
- 7 Grésil.
- 8 Grêle ou pluie avec grêle.
- 9 Orage ou grain.
- TT = Température (Farenheit). p — Caractéristique de la tendance (voir le code espagnol].
- b" = Chiffre des unités de la tendance baro-( métrique exprimée en demi-millibars. Quand le chiffre des dizaines atteint l’unité on le fait connaître en ajoutant 55 au nombre DD qui marque la direction du vent. S’il devient égal à 2 ou à plus de 2 on ajoute 67 au nombre DD.
- W = Temps passé exprimé au moyen du tableau suivant :
- 0 Beau et clair.
- 1 Nuageux.
- 2 Couvert constamment.
- 3 Brume ou brouillard.
- 4 Brouillard épais.
- 5 Averses.
- G Pluie ou bruine
- 7 Neige ou grésil.
- 8 Grêle ou pluie avec grêle.
- 9 Orage ou grain.
- V = Visibilité horizontale exprimée au moyen du tableau suivant :
- 0 Objets non visibles à 1 —
- 2 —
- 3 —
- 4 —
- 5 —
- G —
- 7 —,
- 8 —
- 9 Visibilité supérieure à
- 45 mètres. 175 —
- 309 —
- . 1.000 —
- . 2.000 —
- . 4.000 —
- . 7.090 —
- . 15.000 —
- . 30.000 —
- . 50.00J —
- [j. = Humidité relative en dixièmes.
- A = Nature du nuage le plus bas exprimée au moyen du tableau suivant :
- 0 Stratus.
- 1 Cirrus.
- 2 Cirro stratus.
- 3 Cirro cumulus.
- 4 Alto cumulus.
- 5 Alto stratus.
- G Strato cumulus.
- 7 Nimbus.
- 8 Cumulus.
- 9 Cumulo nimbus.
- L = Nébulosité en dixièmes du nuage précédent.
- a = Nature du nuage le plus élevé (tableau A ci-dessus).
- N = Nébulosité totale en dixièmes.
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-
-
-
- LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX =
- h z— Altitude du plafond en hectomètres (couche nuageuse continue la plus basse)..
- PP — Chute de pluie dans les douze dernières heures mesurée en millimètres.
- jj — Indication variable avec la situation géographique des stations (état de la mer ou température).
- p = Heure du commencement de la pluie (0 pas de pluie. 1 : une heure avant l’observation, etc...).
- C = Nature du nuage mesuré (tableau À ci-dessus).
- dd — Direction du nuage C en dizaines de degrés (Est = 9 par exemple).
- vv = Vitesse du nuage C en kilomètres/heure.
- Remarques : L’écoute est aisée malgré la vitesse des émissions et la simultanéité de celles du Bourget. La régularité des transmissions est remarquable.
- VIL Hollande : Le service des transmissions a été inauguré en 1914 et fréquemment modifié depuis cette date.
- Poste émetteur : Scheweningen (indicatif PCH).
- Ondes employées : Ondes amorties d’une longueur d’onde de 2000 mètres.
- Horaire des transmissions : 2 messages par jour transmis à 11 h. 15 et 25 h. 15. La vitesse de transmission est réduite.
- Code de chiffrement : Il est représenté par le schéma :
- BBBDD FCTTp.
- pour les observations de 4 stations transmises en premier lieu. Les 4 autres sont transmises sous la forme :
- BBBDD FCTT
- BBB — Pression barométrique en 1/10° de millimètres.
- DD = Direction du vent (code international).
- F “Force du vent (code international).
- C — État du ciel (code international).
- TT = Température en degrés entiers (code international).
- p. —Etat de mer (code international).
- Remarques : L’écoute est aisée, mais la régularité des transmissions laisse à désirer.
- VIII. It alie : Le service des transmissions a été commencé en mai 1919.
- Postes émetteurs : Sao Paulo (indicatif IDO) et Rome (indicatif ICD).
- Ondes employées : Sao Paulo : ondes entretenues d’une longueur d’onde de 11 000 mètres.
- Rome : ondes amorties d’une longueur d’onde de 2250 mètres.
- Horaire des transmissions : 2 messages par jour transmis à 9 h. 30 et 20 h. 45.
- Code de chiffrement : Il est représenté par le schéma :
- BBBpUF' n'SNVFD'
- BBB —Pression barométrique en 1/10 de millimètre. *
- p — Caractéristique de la tendance (code international).
- U = Humidité relative (*).
- F' = Phénomène caractéristique de l’heure d’observation (2).
- n' — Nébulosité (r>).
- S = Nature du nuage dominant (*).
- N2 = Direction d’où vient le nuage (comme pour les messages espagnols).
- F = Vitesse du vent au sol (codeinternational).
- D' = Direction du vent indiquée comme celle du nuage.
- Remarques : L’écoute est très difficile. La raison essentielle en est l’irrégularité de l’émission, tant au point de vue horaire qu’au point de vue du nombre des stations contenues dans le message. Le poste de la Doua gêne de plus à certaines heures.
- IX. Norvège : Le service des transmissions a été inauguré en 1920.
- Poste émetteur : Christiania (indicatif LCH).
- Ondes employées : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 8000 mètres.
- Horaire des transmissions : 5 messages par jour transmis à 8 h. 45, 15 h. 50 et 20 h. 10. La vitesse de transmission est moyenne.
- Code de chiffrement : Code international.
- Remarques : L’écoule est assez facile et la régularité des renseignements fournis satisfaisante.
- X. Pologne : Le service des transmissions a été inauguré en février 1920.
- Poste émetteur : Varsovie (indicatif WAB).
- Ondes employées : Ondes amorties d’une longueur d’onde de 2000 mètres.
- Horaire des transmissions : 5 messages par jour transmis à 8 h. 40, 15 h. 30 et 22 h. 00 La vitesse de transmission est moyenne.
- Code de chiffrement : Code international.
- Remarques : L’écoute est aisée, malgré le brouillage dit quelquefois à la transmission de messages par le poste espagnol de Carabanchel (surtout à 15 h. 30). La régularité des transmissions et des renseignements fournis est satisfaisante.
- XI. Sgèije : Le. service des transmissions a été inauguré en 1920.
- Poste émetteur : Ivarlsborg (indicatif SAJ).
- Ondes employées : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 4000 mètres.
- Horaire des transmissions : 2 messages par jour
- 1. Humidité relative de
- 0 à 10. . 0 50 à 40. . 5 60 à 70- . 6
- 10 à 20. . 1 40 à 50. . 4 79 à 80. . 7
- 20 à 50. . 2 50 à 60. . 5 80 à 90. . 8
- 90 à 100. 9
- 2. Temps clair..........0
- Faiblement nuageux . . •. 1
- Très nuageux...............2
- Petite pluie...............5
- Pluie. . ..................4
- Neige ....................5
- Brouillard léger..........6
- Brouillard épais. ..... 7
- Tempête...................8
- Tempête en vue. .... 9
- 3. Ciel clair. 0. Les autres chiffres représentent le nombre de 1/10 de ciel couvert. Exemple 3=5/10 couvert.
- 4. Stratus Nimbus . . Strat. eu. .
- Cumulus. Cu-Nimb. Alt. Str..
- Alto-Cu.... 7 Cirro-Cu. ... 8
- Cirrus.......9
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- LES RADIOGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONAUX
- 2 78
- transmis à 8 h. 50 et 19 h. 50. La vitesse des transmissions est moyenne.
- Code de chiffrement : Code international.
- Remarques : L’écoute est assez facile mais les émissions sont irrégulières, les renseignements peu nombreux et sujets à caution.
- XII. Tcheco-Slovaquik : Le service des transmissions a commencé en juin 1920.
- Poste émetteur : Prague (indicafif PRG).
- Ondes employées : Ondes entretenues d’une longueur d’onde de 4000 mètres.
- Horaire des transmissions : 5 messages par jour à 9 h. 20, 15 h. 45 et 20 h. 50. La vitesse de transmission est moyenne.
- Code de chiffrement : Code international.
- Remarques : Les transmissions sont facilement entendues, et d’une manière très régulière.
- A noter encore, l’Esthonie, la Roumanie, la Hongrie, la Serbie et Constantinople qu’assurent des émissions régulières mais p riielles.
- XIII. Citons enfin la Russie qui, à intervalles irréguliers, a assuré un service dont la qualité n’a pas toujours été aussi bonne qu’on aurait pu le désirer. Il est inutile de dire que les accords internationaux n’ont pas pu s’étendre à la Russie.
- Pour l’Allemagne elle a pris sa place dans le Service général, à la demande de la commission d’armistice de Spa.
- C) L'organisation de l’avenir.
- L’organisation que nous venons de décrire est la première de ce genre. Elle a été organisée assez hâtivement au lendemain de la guerre. Aussi serait-il facile de lui faire un certain nombre de reproches, tant au point de vue radiotélégraphique qu’au point de vue purement météorologique.
- 1° Le point de vue radiotélégraphique : La discipline générale des transmissions météorologiques n’est pas encore parfaite. Il y a en effet, à certaines heures, jusqu’à 5 postes qui transmettent simultanément les observations météorologiques du type international à grande portée. C’est, par exemple, ce qui a lieu à 15 h. 45, heure d’émission des postes de Vienne, Prague, Christiania et Kœnigswus-terhausen. On devine sans peine que les stations météorologiques peuvent difficilement s’accommoder d’une telle simultanéité, car elles ne disposent qu’exceplionnellement d’un personnel de radiotélégraphistes suffisant; aussi a-t-il été décidé à l’avenir que les transmissions simultanées devraient être réduites à deux. On pourra ainsi profiter des avantages du système sans en sentir trop nettement les inconvénients.
- En ce qui concerne le temps mort qui sépare l’heure d’observation de celle d’émission, on remarquera que, si certains pays comme la France et la Grande-Bretagne envoient leurs messages une heure environ après l’observation, d’autres, peu nombreux il est vrai , comme l’Espagne et la Hollande, laissent s’écouler un intervalle de quatre heures et parfois
- même de six heures avant de faire connaître les observations effectuées sur leur territoire. Aussi, la dernière conférence a-t-elle décidé qu’à l’avenir la transmission des observations devra être achevée au plus tard deux heures et demie après l’instant des lectures. Il y a aussi dans plusieurs pays d’Europe des postes chargés des transmissions et dont la puissance est encore nettement insuffisante. Aussi a-t-on décidé de doubler les transmissions de ces pays par un deuxième service qui aurait lieu trois heures après les observations et serait confié à des postes très puissants. Ces postes très puissants ne répéteraient pas exactement l’intégralité des messages transmis par les stations trop faibles. Ils auraient pour mission de diffuser un schéma simplifié des observations météorologiques effectuées dans de vastes étendues, l'Europe entière par exemple. On leur confierait également la tâche de répéter les messages météorologiques des navires de l’Océan Atlantique et de communiquer des renseignements sommaires se rapportant aux côtes orientales de l'Amérique du Nord. Eli principe, le premier service de ce genre sera inauguré par la Tour Eiffel, qui transmettra un schéma général relatif à cinquante-cinq stations distribuées, dans toute l’Europe.
- 2° Le point de vue météorologique : Les renseignements fournis dans leurs messages par les diverses nations ne se rapportent pas toujours aux mêmes éléments météorologiques et certaines données fort importantes pour la navigation aérienne, comme le degré et la nature de la nébulosité ou comme les sondages aériens, n’ont pas encore été introduites dans tous les radiogrammes.
- D’autre part, les codes conventionnels suivant lesquels les observations sont transmises peuvent varier d’un pays à l’autre, lors même qu’il s’agit de traduire le même phénomène physique. C’est ainsi, par exemple, que la direction du vent est tantôt notée au moyen de nombres variant de 0 à 52, tantôt par des nombres variant de 0 à 40. Voici un second exemple : la description des états du ciel se fait, soit au moyen de 100 nombres différents, soit au moyen de 10 nombres seulement, soit au moyen de lettres, dites lettres de Beaufort. Voici un troisième exemple et on en pourrait citer malheureusement bien d’autres : la pression atmosphérique est exprimée en millimètres et dixièmes de millimètre dans les radiotélégrammes français tandis qu’elle est évaluée en millibars et dixièmes de millibars dans les radiotélégrammes anglais ; d’autres fois encore, elle est donnée en nombre entier de millimètres sans fraction. La Conférence de Londres a donc décidé d’unifier la nature des observations transmises et les codes de chiffrement.
- Il est certain que ces décisions amélioreront sérieusement le service actuel et faciliteront notamment la tâche des radiométéorologistes amateurs; toutefois, il ne semble pas qu’on puisse compter assister à leur exécution avant les premiers mois de l’année 1922.
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- LA VOITURE A SUSPENSION PROPULSIVE- - = 279
- D) Conclusion.
- Les critiques que nous-venons de formuler et les décisions qui se proposent d’en tenir compte visent bien plus la forme des radiotélégrammes météorologiques que leur fond et le principe de l’organisation internationale actuelle n’en est nullement affecté. Il est juste aussi de reconnaître que, dès maintenant et telles qu’elles sont, les transmissions actuelles sont susceptibles de rendre des services considérables. La difficulté essentielle a été de faire admettre le principe des messages purement nationaux au lieu de l’ancien principe des messages groupant les observations de nations nombreuses et éloignées les unes des autres.
- Nous espérons que les indications que nous venons de donner permettront à nos lecteurs de tracer très peu de temps après les observations des cartes isobariques ou autres de l’Europe entière; nous souhaitons surtout qu’en voyant, grâce h ces cartes, évoluer soüs leurs yeux l’atmosphère de notre continent, ils portent de l’intérêt à la science météorologique, en étudient les lois et contribuent à son perfectionnement.
- Pu. SCHERESCHEWSKY.
- Ingénieur au Corps des Mines, ancien chef du Service Météorologique aux Armées.
- Liste des stations météorologiques et de leurs indicatifs.
- 01 Boi’kum. ALLEMAGNE 06 Memel. 11 Breslau.
- 02 Keitum. 07 Aix-la-Chapelle. 12 Carlsruhe.
- 03 Hambourg. 08 Hanovre. 13 Francfort..
- 04 Swinemunde. 09 Berlin. 14 Munich.
- 05 Danlzig. 10 Dresde. 15 Vienne.
- 01 Vienne. Autriche 04 Insbrück. 07 Gtatz.
- 02 Sonhblick. 05 Salzburg. 08 Klagenfurt.
- 03 Feldkirch. 06 Linz. 09 Obir.
- 01 Copenhague. Danemark 03 Itauslolm.- 05 Ilammeren.
- 02 Skagen. 04 Fano.
- MD Madrid. Espagne VD Valladolid. AI Alicante.
- LC La .Corognc. ZA Saragosse. AL Alméria.
- SF San Fernando. MA Mahon. ME Mellila.
- BA Barcelone. BD Badajoz. TE Telouau.
- SA Sanlânder. CD Cordoue. 1Z Tcnerifle.
- 91 Rêvai. Esthonie 02 Dorpat. 03 Filsand.
- 01 Lervvick Grande-Bretagne S 35 Holyhead S 57 Andover L
- 02 Orkncy S 34 Liverpool S 58 Farnbôrough L
- 03 Stornoway S 35 Sholwich L 60 Kew L
- 04 AVick S 36 Manchester L 61 Croydon I,
- 05 Castlebay S 37 Ilowden L 62 Biggin Ilill L
- 06 Rairn L 58 Spurn llead S 63 Claoton S
- 07 Aberdeen S 42 Castle Bronwich L 64 Shooburgness S
- 09 Lenchars L 43 Notlingliam L 65 Grain S
- 10 Malin Head S 44 Cranwcll L 66 Lympnc L
- 11 Renfrew L 45 Ynrmoulh S 70 Scitly S
- 12 Leith S 46 Pulliam L 71 Falmoulh S
- 15 Eskdalemuir L 47 Felixetove S 72 Plymouth S
- 14 Goswick S 50 Valenria S 73 Portland S
- 15 Tynemouth S 51 Roche’s pt S 74 Clasbot S
- 20 Barksod Point S 52 Pembroke S 75 Beachy Head S
- 22 Donaghadee S 54 Ross on AVyr L 76 Dungeness S
- 25 Flamborough S 55 Benson L 77 Guernesey S
- 31 Birr Gastlc L 56 Larkhill L 78 Jersey S
- 52 Baldormoll L
- 01 Buda-l'est. Hongrie 03 Kaposvar. 05 Debreczeu.
- 02 Szombathely. 04 Szeged.
- 01 Le lleldcr. Hou.ande 04 La Ilague. 07 Skudesness.
- 02 Flessingue. 05 Yarmoutb. 08 Syll.
- 03 Griz-Ncz. 06 Shields.
- Itaue
- 0L Turin. 07 Florence. 13 Naples.,
- 02 Milan. 08 Livourne. 14 Brindisi.
- 05 Trente. 09 Ancône. 15 Cagliari.
- 04 Padouc. 10 Chieti. 16 Messine.
- 05 Trieste. 11 Rome. 17 Païenne.
- 06 Gênes. 12 Madilalena. 18 Yittoria,
- 01 Vardo. Norvège 04 Bodo. 07 Floro.
- 02 Spilzberg. 05 Bronno- 08 Skudesness.
- 03 Tromso. 06 Christiansund. 09 Christiania.
- 01 Posen. Pologne 04 Lodz. 07 Tarnow.
- 02 Varsovie. 05 Lublin. 08 Lembcrg.
- 03 Yilna. 06 Cracovie. 11 Zakopane.
- 01 Stockholm. Suède 04 AVisby. 07 Stoiheu.
- 02 llemosand. 05 Carlstadt. 08 Jonkôping.
- 03 Ilaparanda. 06 Sarna.
- 01 Prague. Tciiéco-Slovaquie 09 Ceska Trebova. 23 Stara Dala.
- 05 Cheb. 14 Strassnilz. 28 Prerau.
- i
- LA VOITURE A SUSPENSION PROPULSIVE
- Le gros écueil de la construction de l’automobile résulte de la suspension et du poids élevé des organes, éléments qui ont une grande importance quand il s’agit de se déplacer rapidement sur des routes mal entretenues.
- Ce problème a été étudié depuis longtemps par un inventeur M. Gauthier, quia conçu à la suite de ses essais et recherches, un mode de suspension
- particulièrement intéressant, si l’on s’en rapporte aux résultats obtenus.
- Le poids total du véhicule n’influe nullement sur la stabilité, et l’embardée d’une voiture est proportionnelle inversement au rapport de la masse suspendue à la masse non suspendue.
- . Une voiture dont la masse non suspendue est trop lourde, lient mal la route. Au moment où la
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- 280 : . LA VOITURE A SUSPENSION PROPULSIVE
- roue arrière monte sur une bosse, les ressorts sont comprimés, et le châssis ne reçoit le choc qui doit l’enlever qu’une fois que la bosse est passée. A ce moment, le châssis soulevé entraîne le pont arrière. La réaction des ressorts qui renvoie la roue au sol ne se produit pas instantanément, et la roue décrit alors en l’air une trajectoire, avant de retomber sur le sol, d’où embardée.
- M. Gauthier, partant de ces principes, a supprimé le plus possible la masse non suspendue, c’est-à-dire les ponts et les essieux ; malgré cette suppression, il faut des roues légères pour aller au fond
- Un principe de suspension rationnel demande donc que les roues glissent sur les obstacles comme si ceux-ci n’existaient pas, et que le ressort habituel ait une poussée en bout et non en porte-à-faux.
- Ce problème en apparence insoluble a été réalisé non pas par un mécanisme compliqué et par un amortisseur supplémentaire, mais par le principe naturel utilisé dans la marche, c’est-à-dire par l’articulation de la jambe et du genou.
- C’est un peu ce qui se passe dans le reproducteur du phonographe. Le disque est analogue à la route avec ses inégalités, le saphir représente la roue qui
- Fig. i. — L'intérieur de la voilure Gauthier.
- des trous le plus rapidement possible, et pour s’enfoncer sans résistance sur l’obstacle. Les roues très légères de grand diamètre n’offrent aucune solidité au démarrage devant une partie élevée, il est donc nécessaire d’avoir des roues de petit diamètre.
- La suspension à lames fonctionne, dit M. Gauthier, dans de très mauvaises conditions ; elleest faite pour absorber les chocs verticaux, comme lorsqu’une roue tombe dans un trou à une vitesse réduite.
- Si la vitesse s’élève, les conditions changent, et les chocs sur les roues tendent à agir plus horizontalement, et cela d’autant mieux que la vitesse est plus élevée ; le ressort à lames travaille continuellement en porte-à-faux, et ne iïéchit que par le grand diamètre des roues.
- Plus on diminue ce diamètre, plus les ressorts travaillent mal, plus ils fatigueront, moins ils rempliront leur but et plus la voiture sera ralentie par les obstacles.
- sonde les trous et absorbe les bosses ; il transmet par une rotule toutes les vibrations reçues à la membrane vibrante, qui n’est autre qu’un ressort horizontal.
- Malgré les vibrations multiples du saphir et de son bras, le porte-membrane n’est pas affecté ; le saphir traîne sur le disque comme un bâton que l’on tire, ce qui lui permet de glisser sur les obstacles, tandis que s’il était poussé en avant comme une roue d’automobile, il s’accrocherait, ferait des embardées, et ne reproduirait pas les sons.
- On applique donc à chaque roue le principe du reproducteur photographique, en remplaçant la membrane vibrante par un ressort, et le résultat obtenu est parfait. Même si l’obstacle est plus grand que le rayon de la roulette ou de la roue, le bras de levier tourne sur son articulation, comme une porte tourne sur ses gonds, là roulette franchit l’obstacle sans choc appréciable et en suivant toutes les sinuosités.
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- LA VOITURE A SUSPENSION PROPULSIVE ..: 281
- Le ressort est comprimé suivant le sens de propulsion du véhicule, la force qu’on emmagasine est alors récupérée en poussée propulsive au lieu de faire rebondir la voiture.
- Lès essieux et les ponts, qui étaient les plus grands obstacles en raison du poids qu’ils apportaient à la masse non suspendue, sont de ce fait supprimés, les roues sont complètement indépendantes les unes des autres. Plus les vibrations sont rapides, moins la masse suspendue s’en ressent; plus on va vite sur une route mauvaise, plus
- très grand rendement et une force considérable sous un volume très réduit.
- Une partie de la force du moteur habituellement employée est absorbée par le frottement de tous les organes en mouvement et par la force d’inertie. Ce frottement, en grande vitesse, absorbe une force considérable.
- On a plus d’intérêt, si cela est possible, à adopter un nombre de cylindres plus réduit quand il s’agit d’économiser la force le plus strictement possible.
- La chaîne qui actionne la roue motrice arrière,
- Fig. 2. — Saut exécuté par la voiture Gauthier.
- on est confortablement porté, et moins on s’aper- < çoit des inégalités de cette route.
- La roue qui franchit un obstacle, s’élève seule par suite de son indépendance, elle conserve la verticale et le tassement du ressort s’effectuant dans le sens de l’avancement, le châssis ne subit aucune répercussion ; ce dernier reste horizontal, tandis que la roue opposée n’est nullement affectée.
- La stabilité n’est pas changée, car le polygone d’appui reste le même.
- Pour utiliser ce principe, la voiture destinée à l’appliquer doit posséder la simplicité et la légèreté ; cela a été obtenu au moyen d’un bloc-moteur amovible qui se fixe par des boulons et qui actionne par une chaîne la roue arrière motrice.
- Le moteur spécial basé sur des principes nouveaux, permet d’obtenir avec un seul cylindre un
- tourne dans un carter hermétique, et le bloc-moteur est fixé près de cette roue arrière.
- La commande directe permet d’obtenir un très bon rendement, et l’emplacement du moteur contribue à réduire le poids, car la seule transmission n’est qu’une courte chaîne de 45 cm. entre-axes.
- Ainsi disposé, le moteur est accessible dans l’intérieur même de la voiture, tous les organes peuvent être visités sans descendre, ce qui évidemment est très appréciable.
- Le radiateur est situé à l’avant du véhicule et refroidit l’eau.
- Cette voiture ainsi disposée est baptisée : voiture de travail. Elle peut être employée par celui qui veut employer l’automobile non seulement pour son agrément, mais aussi pour les besoins indïspensa-
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- 282 . ... ' r= UTILISATION
- blés de déplacements rapides sur n’importe quelle route, avec un entretien minime, et un rendement
- Fig. 3. — Passage d’une voilure sur un obstacle.
- A droite, voiture Gauthier; à gauche, voiture ordinaire.
- maximum. Gomme nous le disions au début, les résultats obtenus par ce mode de suspension, sont nettement concluants, ainsi qu’en font foi les épreuves photographiques que nous représentons et qui ne sont pas le fait d’une mise en scène habile de cinéma pour figurer le saut d’un obstacle en automobile.
- Cette voiture de série étudiée pour faire une voi-turette de livraison, il y a déjà plus de deux ans, avait été lancée à la vitesse de 35 km à l’heure sur un talus de 1 mètre de haut, incliné à 45 degrés. La voiture décolla du sol, et elle s’éleva à 1 m. 50 environ pour atterrir 6 mètres plus loin. Elle arriva au sol sans aucun accident, et la voiture et le conducteur sortirent indemnes de ce périlleux exercice, qui les portait d’une rive à l’autre d’un fossé, ou par-dessus une haie ou un mur.
- UTILISATION
- Au cours de l'année 1920, le Comité d’Études et de Piecherclies Scientifiques pour l’aménagement et l’utilisation des Forces Hydrauliques, institué par le Ministère des Travaux Publics, a chargé une Commission spéciale, dite de la Houille Bleue, d’étudier l’utilisation des marées et de poursuivre l’étude de cette utilisation sur quelques points de la France.
- L’importance économique de l'utilisation des marées. — Cette Commission a fait ressortir que la houille bleue aurait sur la houille blanche l’avantage de se récolter près des portes d’entrée des matières premières, dans les ports qui les amènent d’au delà des mers et aussi près, des portes de sortie de nos exportations, fournissant ainsi la puissance utile au développement de celles-ci.
- L’auteur du mémoire fait remarquer que cette considération prend une force singulière lorsqu’on considère que notre France possède du Cotentin à l’Anjou, c’est-à-dire dans une région côtière très importante, les plus fortes marées du globe, et qu’elle y est riche en vastes gisements de fer qui permettent aux industries sidérurgiques l’espoir d’y prendre un essor important. Dans l’ouest de la France, le charbon fait malheureusement défaut; on a bien dit que le charbon du Pays de Galles n’est d’un transport ni difficile, ni onéreux, mais il a
- DES MARÉES ~
- Il est évident qu’il ne faut pas songer à faire de ces acrobaties une habitude quand on possède une voiture même munie de suspensions propulsives ; mais cela monlre nettement que ce nouveau mode de suspension permet de se déplacer sur une route mauvaise sans être obligé de ralentir, comme c’est tropsouvcnt le cas avec la suspension munie de ressorts à lames ordinaires.
- II y a là une conception intéressante qui permet d’envisager l’établissement de voitures de travail, pratiques, tant désirées de tous ceux que leur profession oblige à des déplacements fréquents et rapides.
- D’ailleurs, l’inventeur met au point une voiture de tourisme basée sur les mêmes prin-
- Fig. 4. — Le principe de la suspension Gauthier comparé à celui du phonographe.
- cipes, destinée a être exploitée commercialement.
- Pierre Maréchal.
- DES MARÉES
- l’inconvénient d’être une matière d’importation et notre change ne nous permet pas et ne nous permettra sans doute pas encore pendant longtemps, le luxe d’utiliser, dans nos hauts fourneaux, ducharbon anglais.
- Il en résulte qu’une abondante énergie hydroélectrique régionale, permettant de réduire nos achats à l’étranger et de favoriser en même temps le développement d’industries françaises, pouvant trouver leur débouché à l’étranger (notamment des industries agricoles), nous offrirait une compensation utile aux importations de houille que nous serons toujours plus ou moins obligés de faire.
- Ces considérations d’ordre économique ne doivent pas laisser dans l’ombre les raisons plus importantes de la Défense Nationale. Les gouvernants de l’Allemagne avaient calculé, lorsqu’ils résolurent de déchaîner les hostilités, que la rapide invasion de nos provinces industrielles du Nord et de l’Est nous priverait de la plus grande partie de nos moyens de soutenir la lutte militaire, puisque cette invasion devait paralyser, dès le premier mois des hostilités, nos mines de l’Est, notre grand producteur de fer, nos houillères du Nord et le vaste bassin industriel qui gravite autour de ces deux pôles. Nous avons donc intérêt à déplacer le centre de gravité de notre
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- industrie sidérurgique, trop rapproché des frontières Nord-Est et à l’écarter de toute frontière terrestre en l’inclinant franchement du côté de l’Océan. Ce déplacement du centre de gravité est possible sous deux conditions : trouver un minerai de fer en abondance dans l’ouest de la France, y posséder l’énergie électrique en quantité et à bas prix. La première de ces conditions étant remplie, grâce à la nature du sous-sol en Normandie et en Anjou, il reste à trouver le moyen de réaliser la seconde.
- Frappé par ces considérations, le vice-amiral Àmet, que le commandement d’une escadre dans les meis d’Orient ne laissait pas insensible à la recherche de la pleine exploitation de nos richesses naturelles, s’est demandé s’il n’y avait pas possibilité de mieux utiliser la force des marées qu’en l’employant à faire tourner les faibles moulins à marées qu’on rencontre un peu partout sur notre littoral - de l’Atlantique et de la Manche et qui remontent à une grande antiquité.
- La Bibliographief ran-çaise n’offrait alors que de rares opuscules sur cette question ; à peine y trouvait-on la description de quelques systèmes, que le désir d’utilisation faisait naître dans des esprits ingénieux, mais qui n’étaient malheureusement pas toujours portés à rechercher des moyens pratiques, et surtout, qui n’avaient pas les disponibilités nécessaires pour faire les essais sur place du système proposé.
- La Revue de l'Electricité, il y a quelques mois, a donné l’hospitalité dans ses colonnes à une étude rétrospective de M. l’ingénieur Meynard sur cette importante question. Elle vient en outre de publier récemment la théorie élémentaire de l’utilisation des marées que l'amiral" Amet avait établie pour arriver à se faire une opinion raisonnée sur les possibilités d’exploitation de la marée. Nous allons en donner un aperçu.
- Le mécanisme des marées. — Avant de décrire les modes d’utilisation, il me paraît toutefois nécessaire de donner à nos lecteurs quelques notions sur le phénomène de la marée que tout le monde connaît pour l’avoir observé au hasard d’un séjour au bord de la mer, mais que peu de personnes ont étudié d’une façon technique. Il convient donc de rappeler tout d’abord que la mer monte pendant le flux pour atteindre le niveau maximum de pleine mer, qu’ensuite elle baisse pendant le reflux jusqu’à atteindre le niveau minimum de basse mer: La marée fait ainsi osciller le niveau de la mer autour d’une position moyenne à peu près constante que l’on appelle le niveau moyen.
- L'amplitude de la marée est la différence entre une pleine mer et une basse mer consécutives ; on
- sait que cette amplitude varie suivant les positions astronomiques relatives de la lune et du soleil et qu’elle atteint ses plus grandes valeurs à l’époque dite de vive-eau qui se produit quelques jours après la pleine ou la nouvelle lune, pour revenir à ses plus faibles valeurs en morte-eau qui se produit lorsque la lune est dans son premier ou son dernier quartier.
- L'amplitude de la marée varie aussi à une même époque d’un lieu à un autre par l’influence de la configuration des assises sous-marines de nos côtes. Elle dépend donc d’un élément local désigné par le terme Unité de hauteur. C’est la hauteur au-dessus du niveau moyen de J a pleine mer dans le port considéré à certains jours de syzygie.
- Si l’on divise la différence de hauteur entre la pleine mer et le niveau moyen par l’unité de hauteur, on obtient le coefficient de la marée correspondant. Il résulte de cette définition que l’amplitude de la marée dans un port à un jour donné, s’obtient à peu près en multipliant le double de l’unité de hauteur de ce port, par le coefficient de la marée du jour, relevé sur des tables établies dans Y Annuaire des Marées.
- La valeur des coefficients de marée va de 0,29 à 1,19.
- Les marées de vive-eau moyennes sont celles pour lesquelles le coefficient est égal à 0,94 ; les marées de morte-eau moyenne sont celles où le coefficient descend à 0,45.
- L'Annuaire des Marées nous donne les unités de hauteur dans les divers ports, unités qu’il importe de comparer pour se rendre compte de l’influence possible qu’on peut retirer de ce phénomène constant de la marée.
- Tableau des Unités de hauteur des divers ports.
- Dunkerque . . 2,70 Saint-Malo . . 5,70
- Calais .... 5,30 Bréhat. . . . 5,00
- Boulogne. . . 5,88 Trégnier . . . 4,50
- La Somme . . 4,05 Roscoff. . . . 4,11
- Dieppe. . . . 4,44 L’Aberwrach . 3,70
- Le Havre. . . 3,50 Brest . . . . 3,21
- La Hougue . . 2,90 Audierne. . . 2,38
- Cherbourg . . 2,82 Lorient. . . . 2,27
- Diélette. . . . 4,50 Morbihan. . . 2,45
- Carteret . . . 5,04 Saint-Nazaire . 2,60
- Granville. . . 6,20 La Rochelle. . 2,70
- Cancale . 6,50 Royan . . . . 2,59
- Bien entendu, il est possible de représenter par
- des courbes les variations de coefficient des marées pendant chaque trimestre ainsi que le nombre de jours sur 100 où le coefficient de la marée est au moins égal à la valeur indiquée en ordonnées. Nous ne nous étendrons pas sur ces détails dans cette pu-
- j tu°ïæ/1-—y)__________(v>—
- Variations de la marée avec la lunaison.
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- blication, ni non plus sur la courbe de la marée qui affecte à peu près la forme d’une sinusoïde; cela permet de la mettre en une équation sur laquelle nous n’insisterons pas davantage.
- Au surplus, pour plus de précision à cet égard, nos lecteurs pourront toujours consulter l’ouvrage de l’ingénieur hydrographe en chef, Rollet de Lisle, intitulé: Observations, Etudes et Production des marées, qu’on trouve au Service hydrographique.
- Je rappelle en tout cas que l’onde de marée se propage en produisant la pleine mer à des heures qui diffèrent d’un port à l’autre : les pleines mers suivent le passage de la lune au méridien, d’un intervalle de temps qui est à peu près constant pour un port déterminé. On arrive ainsi à une nouvelle définition : Y Etablissement d’un port est l’heure vraie de la pleine mer qui suit le passage de la lune et du soleil au méridien de ce port ; plus simplement, c’est environ l’heure de la pleine mer en vive-eau. La différence d’ « Établissement » de deux ports représente donc le temps que met l’onde de marée à se propager de l’un à l’autre. On sait également que nos ports de l’Océan sont abordés presque simultanément par l’onde de marée ; cette onde arrive ensuite avec un certain retard dans les différents ports de la Manche ; le retard est par r exemple de 2 h. 1/4 à. Saint-Malo ; de 4 h. 10 à Cherbourg, de 5 h. 30 au Havre; de 7 h. 1/4 à Dieppe; de 8 heures à Calais; de 8 h. 40 à Dunkerque.
- De plus, cette onde de marée se propage plus vite en morte-eau qu’en vive-eau. Enfin la pression barométrique influe sur la hauteur des pleines mers; on a déterminé ces variations à 15 centimètres environ pour 1 centimètre de hauteur de baromètre; le vent est également un élément de différence de hauteur.
- Nos pilotes se servent pour calculer rapidement la quantité dont la mer a monté ou descendu, depuis la pleine mer ou la basse mer, de la règle pratique ci-après :
- « Le niveau de la .ner baisse ou monte d’un douzième de l’amplitude pendant la première heure qui suit la pleine mer ou la basse mer ; de 2 douzièmes pendant la deuxième heure ; de 3 douzièmes pendant chacune des deux heures suivantes ; de 2 douzièmes pendant la cinquième heure, enfin d’un douzième pendant la sixième heure. »
- L’étude qu’a présentée l’amiral Âmet à la Commission de la houille bleue, en avril 1920, avait pour but de représenter comment le problème de l’utilisation de la marée pouvait être traité et s’il était susceptible de fournir une 'solution pratique. Le résultat de ces recherches n’a pas été l’exposé de nouvelles inventions pour procéder au captage de l’énergie de la marée, mais il a abouti, très utilement du reste, à l’exposé d’une méthode graphique d’analyse des divers systèmes imaginés pour exploiter les marées d’après leur rendement, en concluant que si les spécialistes français en machines hydrau-
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- liques ne devaient pas se déclarer impuissants à établir un type de turbines capables d’écouler le grand débit de la marée, il serait certainement avantageux de tirer parti de la faveur que la nature a octroyée à la France en permettant une amplitude exceptionnelle de l’onde des marées sur nos côtes de la Manche.
- Comment on peut capter l'énergie des marées.
- — Nous n’entrerons pas ici dans l’exposé des divers procédés d’utilisation delà marée, mais nous laisserons entrevoir à nos lecteurs, comment cette énergie peut être captée, afin qu’ils puissent se faire une idée de la grandeur de celte énergie et des moyens pratiques de la mettre en œuvre.
- Pour étudier raisonnablement l’application pratique des marées, il est nécessaire de commencer par déterminer avec une certaine exactitude la grandeur de l’énergie des marées; cette énergie étant proportionnelle au carré de l’amplitude de la marée et par conséquent au carré de l’unité de hauteur, la comparaison des valeurs de cet élément pour nos différents ports montre tout l’intérêt qui s’attache à exploiter les marées de préférence dans les estuaires profonds qui se présentent dans la région de Saint-Malo, où le carré de l’unité de hauteur atteint et même dépasse la valeur de 32,50 tandis que cette valeur n’est que de 10,50 à Brest et de 6 seulement dans le Morbihan.
- Il faut se rappeler, dans tous les cas, que l’utilisation d’un bras de mer étranglé comme l’est par exemple la Rance, crée de grandes difficultés pour résoudre la question du vannage ; l’examen des courbes d’écoulement en fonction de l’aire des orifices nécessaires pour assurer le jeu de la marée montre qu’il faut compter 1 mètre carré de section d’orifice par hectare, pour assurer, par exemple, le remplissage de la Rance en vive-eau dans le temps du flux et près d’un mètre carré pour assurer sa vidange dans le temps du reflux. La surface de la Rance est indiquée par l’amiral Amet comme étant de 2256 hectares de plan d’eau à marée haute ; on voit que les vannes à placer dans le barrage représenteraient une superficie considérable.
- On ne pourrait les aménager dans un barrage, coupant normalement le bras de mer à sa sortie et qui n’aurait que 775 mètres de longueur ; on ne pourrait donc tirer de Yétroitesse de cette embouchure tout l’avantage qu’elle semble promettre, sans renoncer à utiliser toute l’amplitude des marées de vive-eam
- Le captage de l’énergie de la marée pourrait se concevoir de différentes façons; on pourrait songera exploiter la poussée du liquide, élevant lors du flux et laissant descendre lors du reflux des flotteurs dont le mouvement alternatif serait transformé par des machines appropriées.
- On pourrait songer aussi à employer la vitesse du liquide, agissant par sa force vive sur des palettes d’organes rotatifs, immergés dans le courant de Fonde de marée.
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- On pourrait enfin, et c’est le procédé qui paraît seul pouvoir être mis, actuellement, en réalisation pratique, utiliser la pression des chutes d’eau créée par la différence de niveau entre la surface de la mer libre et le plan d’eau d’un bassin naturel ou artificiel, séparés par un barrage convenable.
- Nous étudierons aussi rapidement que possible les différentes hypothèses qui ont été faites.
- 1° Hypothèse du remplissage d'un bassin unique. — Les vannes seraient ouvertes en grand quelque temps avant la basse mer pour amener le niveau du bassin à coïncider avec celui de la mer, à ce moment les vannes seraient fermées jusqu’à ce que le niveau de la mer surmonte celui du bassin d’une certaine quantité, puis l’ouverture des vannes serait réglée pour maintenir sensiblement jusqu’à haute mer la différence de niveau, et cette ouverture serait faite en grand pour permettre au niveau du bassin de rattraper le niveau de la mer lorsqu’elle commencerait à descendre; on fermerait alors les vannes jusqu’à ce que le niveau du bassin surmonte celui de la mer, et ainsi de suite.
- L’énergie fournie par la marée dans son travail
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- total au flux et au reflux serait 3 -y ou 5 iFc1, À
- 4
- étant l’amplitude de la marée, c’est-à-dire le produit de l’unité de hauteur par le coefficient de marée c; mais il est évident qu’on ne peut espérer capter par les turbines qu’une partie du travail sous hauteur de chute décroissante.
- 2° Le système à deux bassins communicants, qui a été préconisé en 1890 par M. P. Decœur, permet de résoudre en partie le problème de la continuité de la puissance captée.
- Les deux bassins sont séparés de la mer libre par une digue insubmersible et communiquant entre eux à travers une série de turbines installées dans un barrage transversal, qui permet d’établir la différence de niveau entre leurs hauteurs respectives. Le bassin supérieur est en communication avec la mer libre pendant la dernière partie
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- du flux, le bassin inférieur se vide au contraire pendant la dernière partie du reflux.
- Ce procédé impose la disposition des deux bassins au voisinage de la côte ; il a été étudié pour l’utilisation hydraulique de la baie de Seine,-il ne convient donc pas pour l’exploitation de la marée dans un bras de mer comme la Rance qu’on ne saurait diviser en deux bassins communiquant avec la mer libre, à moins de relier l’un d’eux au bassin supérieur par un canal établi spécialement.
- ' 5° Le système à deux bassins conjugués dans la même région comprend également un bassin supérieur et un bassin inférieur, comme dans le système
- précédent; mais ici l’écoulement ne se fait pas de l’un dans l’autre, tous deux sont en communication directe avec la mer et fonctionnent comme bassins uniques, mais alternativement. Ce système semble présenter un léger avantage de rendement sur le premier et, à l’inverse de ce dernier, les bassins conjugués peuvent être é-loignés l’un de l’autre, ce qui procure des avantages pour la réalisation pratique. La juxtaposition des bassins, quand elle est possible, permet de les organiser de façon à utiliser le même jeu de turbint s, ce qui offre un avantage certain.
- C’est ce système dont a rendu compte la Technique Moderne en 1913 pour l’utilisation des marées sur les côtes du Schlesxvig,
- 4° Le système ci trois bassins conjugués comprend un bassin principal à double effet, c’est-à-dire fonctionnant sous flux et sous reflux, avec arrêt de 2 à 3 heures environ en haute mer et en basse mer; les deux bassins auxiliaires entrent en action pendant cet arrêt, l’un d’eux est un bassin de retenue refoulant pendant la basse mer, l’autre un bassin de vidange ne!se remplissant que pendant la haute mer.
- Le bassin de vidange réclame, une faible déclivité des parois et des barrages partant du niveau des plus basses mers; il pourrait donc être mieux utilisé dans un fonctionnement à double effet auquel il est propre que dans un travaiL qui
- Courbe de fréquence de l'énergie de la marée dans lannée (I)
- 300 350 «0 450 500 550 600 850 700
- 100 150
- 200 250
- Utilisation en po.gr cent
- 0 10 20 30 *0 50 60 70 80 90 100
- CD Pour lire surtaxe y,l'énergie récupérable dune marée dont le coefficient à la deuxième puissance est Cz/échelle des ordonnées doit être graduée de façon que la valeur du produit oc corresponde au trait 1,0 degraduation en C 2
- Fig, 2.
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- ne fait intervenir que la moitié infe'rieure de sa capacité. C’est le défaut du système.
- 5° Le système à bassins conjugués situés en des régions d’établissements de ports différents permet d’approcher delà continuité de la puissance ainsi que de sa constance. Il nécessite toutefois de recourir à des transports importants d’énergie électrique.'
- Il faut en effet faire fournir par les stations en action dans certaines régions la puissance nécessaire aux autres régions pendant l’arrêt du fonctionnement des stations marémotrices de ces, dernières qui sont en période (Létale de la mer. La solution pourrait par exemple être envisagée par des bassins conjugués établis à Saint-Malo et à Brest.
- 6U On a pu enfin concevoir d’étendre les communications entre les stations marémotrices d’une même région et les stations thermiques et fluviales de la même région, mais cette étude dont l'importance n’échappera à personne se relie à celle du grand ensemble des stations électriques du réseau national de la distribution électrique.
- A côté de ces moyens d’utiliser la marée, il existe une série de problèmes annexes qui ont été résolus ou proposés par des moyens dont je ne donnerai ici que la nomenclature :
- a) Procédé dit de l’avant-bassin pour obtenir la constance de la charge génératrice et du débit, et par conséquent la constance de la puissance.
- b) Procédé dit de compensation entre la charge et le débit pour réaliser la constance ou le réglage à volonté de la puissance avec un rendement très supérieur à celui du procédé précédent.
- c) Procédés dits d’alimentation, de conjugaison ou d’accumulation, pour combiner le procédé précédent avec d’autres moyens de réaliser le maintien de la puissance.
- Chacun de ces procédés pourrait trouver son application suivant les endroits où cette application pourrait se présenter plus favorablement.
- d) Je ne m’étendrai pas sur l’association d’un bassin à double effet et d’un réservoir fonctionnant à simple effet en vue de soutenir la puissance des turbines pendant les périodes de morte-eau.
- Les difficultés de l'utilisation des marées. — Mais je dirai quelques mots des difficultés du problème de l’utilisation des marées qui proviennent de la variation continuelle de l’énergie de la marée suivant la valeur de son coefficient qui oscille, avons-nous dit précédemment, entre 0,‘29 et 1,49.
- L’énergie de la marée étant proportionnelle au carré de cette valeur, il s’ensuit qu’elle peut être en vive-eau exceptionnellement forte, 16 fois plus grande qu’en morte-eau, exceptionnellement amortie. Ordinairement l’énergie de la vive-eau sera 4 fois plus grande que celle de la morte-eau, et il en sera de même de la partie récupérable de celte énergie, qui est de la forme yC-, y étant une constante pour une même station marémotrice.
- Si l’on trace une courbe dont les ordonnées soient proportionnelles aux valeurs de C2, carré du coeffi-
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- cient de marée, et dont les abscisses mesurent le nombre de marées dans l’année, où le coefficient de la marée atteint la valeur C correspondant à l’ordonnée en question, la surface de cette courbe (qu’on peut qualifier de courbe de fréquence de l’énergie de la marée dans l’année) pourra servir à mesunr la qùanlité d’énergie que la station marémotrice pourrait récupérer annuellement si l’ensemble des turbines avait la puissance nécessaire pour absorber l’énergie récupérable le jour où la marée atteint sa plus grande amplitude avec le coefficient maximum C= 1,19.
- Il y aurait alors utilisation parfaite de l’énergie annuelle des marées, mais détestable utilisation de la puissance totale des turbines, puisque celles-ci ne serviraient qu’un jour par an.
- L’utilisation de la puissance des turbines serait au contraire parfaite si elle était mesurée toutjuste <a l’énergie de la plus faible marée : par contre, l’utilisation de l'énergie annuelle des marées serait alorsdesplusmédiocres; elle tomberait à lOpourlOO.
- Cette solution, qui serait en quelque sorte celle d’un simple écrémage de lcnergie des marées, peut tenter celui qui projette d’exploiter quelque bras de mer facile à barrer, moins avec l’idée d’en tirer le meilleur parti possible que de tirer le plus grand profit possible du capital mis dans des turbines coûteuses. Mais les charges de l’exploitation d’une station marémotrice devant comprendre, en outre, des charges actives, proportionnelles à la puissance, comme le sont celles d’amortissement, d’entretien et d’exploitation des turbines, alternateurs et de leurs accessoires, d’autres charges passives, celles-ci invariables, d’amortissement du barrage, des endi-guements, de certains bâtiments, etc... il s’ensuit que la puissance économique de la station marémotrice est sensiblement supérieure à la puissance strictement nécessaire pour absorber l’énergie des marées de morte-eau.
- Plus grand sera le rapport des charges passives de l’exploitation aux charges actives et plus élevée sera la pui-sance éeonomicpie de la station marémotrice. A supposer bien entendu qu’elle soit assurée de placer toute l’électricité que cette puissance économique sera capable de récolter.
- Dès l’instant où celte condition sera remplie, il y aura intérêt à constituer cette puissance économique et le calcul montre que c’est celle qui est capable au moins d’absorber l’énergie des marées de coefficient égal à 0,60 ; on utiliserait alors 58 pour 100 de l’énergie annuelle des marées.
- La charge génératrice normale des turbines devra varier suivant la région où elles seront employées, en raison des variations de l’unité de hauteur, c’est-à-dire de l’amplitude de la marée.
- Cette caractéristique devrait avoir pour valeur :
- Charge Charge Charge u minimum, normale, maximum.
- en Rance 5'" 70 21" 3m 4m 10
- à Labenvradi om70 11,1 ôO 2111 ‘2rn 65
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- Quant au débit des turbines marines, il y aura intérêt à le rendre aussi grand que possible.
- Dans le cas, qui paraît être celui de l’aménagement de la Rance, où l’on pourrait associer un bassin à marée à double effet, c’est-à-dire fonctionnant au flux et au reflux, avec un bassin de retenue fonctionnant à simple effet pendant la basse mer, de façon à utiliser le même jeu de turbines, celles-ci pourraient fonctionner pendant un peu plus de 6000 heures par an, si leur puissance totale était adaptée à l’énergie des marées de 0,60.
- On peut espérer que le prix de revient du kilowatt-heure serait alors, au plus, de l’ordre de 15 centimes si l’on pouvait réaliser le cheval-vapeur de machinerie à 2000 fr. et ne pas dépenser plus de 100 000 fr. par mètre courant de barrage aménagé.
- L’obstacle d’un barrage ne laissant pénétrer ou sortir la marée que par les vannes et pertuis, ne manquera pas d’apporter au régime des eaux d’un bras de mer que l’on aura transformé au bassin de marée une modification très sensible.
- La question a sa grande importance. Le savant mémoire sur le régime de la marée dans les estuaires, présenté il y a quelque vingt ans par M. Bourdelles, Inspecteur général des Ponts et Chaussées (Annales des Ponts et Chaussées, 5e trimestre 1900), doit en faciliter l’étude.
- Il y a là une inconnue que la pratique seule permettra de dégager pleinement. Il ne semble pas, toutefois, qu’elle doive empêcher de se lancer avec confiance dans l’entreprise de l’exploitation de bras de mer comme la Rance, parce que le trouble qu’elle apporterait au régime de son niveau serait surtout sensible en vive-eau, alors qu’il y aurait excès d’énergie de la marée, par rapport à la puissance que la station marémotrice serait capable de capter. On n'aura donc pas grand mécompte à craindre en ce qui concerne la récolte d’énergie.
- Quant au régime des courants, il serait certainement très modifié dans le bras de mer et à ses abords immédiats; la modification, toutefois, porterait sans doute plutôt sur les heures auxquelles les courants s’établissent ou changent, que sur leur violence : convenablement avisée, la navigation n’en serait probablement pas incommodée.
- La construction des barrages des bras de mer qu’il serait avantageux de transformer en bassins à
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- marée sera rendue dilicile par la force des courants de marée et par la nécessité d’établir ces barrages ; sur un fond rocheux.
- On diminuera la force des courants en commen- i çant les travaux par les endiguements des parties d’amont du bras de mer destinées à sertir de réserJ voirs pour le maintien de la puissance à basse mer: ou pour son soutien en morte-eau.
- Quant au barrage d’aval, qui devra être placé dans un endroit abrité de la houle du large, la, technique moderne des travaux à la mer est assez ; hardie et perfectionnée pour qu’on puisse espérer! qu’elle viendra à bout de sa construction à un prix, relativement modéré, en procédant par éléments: construits au rivage, soit éléments flottables, tout aménagés, en ciment armé, qu’on lancerait sur cales de construction comme des navires et qu’on viendrait couler, puis lester à leurs emplacements définitifs ; soit blocs de maçonnerie très lourds que des navires particuliers, comme les docks de relevage de sous-marins, viendraient prendre en suspension pour aller les déposer sur le fond pour y former les assises du barrage.
- L’exploitation des marées n’irait pas sans avantages indirects qu’on peut qualifier de sous-produits. Il peut être tiré parti du barrage d’un havre ou d’un bras de mer en vue de le transformer en bassin à marée, pour établir une route, une voie lerrée, pour créer ou améliorer un port ; pour rendre navigable le cours d’eau d’amont ; pour y faire de la pisciculture.
- En définitive, quoique l’énergie de la marée soit essentiellement variable, son extraction semble susceptible d’être réalisée à un prix modéré.
- La conception de la station marémotrice isolée paraît peu pratique. L’idée d’utiliser les marées semble devoir être, au contraire, très féconde, si par l’interconnexion avec d’autres stations d’énergie non seulement pélagique, mais aussi thermique et fluviale, la station marémotrice est destinée à jouer le rôle de simple élément d’un réseau de production et de distribution d’énergie électrique. Ajoutons qu’il est décidé au ministère des Travaux publics qu’une station marémotrice d’expérience sera créée à Laberbenoit, au nord du Finistère!1). L. P.
- 1. Revue de la Ligue maritime française du 25. janvier 1921.
- LES RAYONS X RÉVÈLENT LES IMPURETÉS DU MICA
- Les rayons X trouvent chaque jour de nouvelles applications. On les utilise déjà dans les industries les plus diverses, depuis la joaillerie et le mirage des œufs jusqu’au contrôle des produits métallurgiques ou des navires en ciment, armé.. Aujourd’hui nous allons les voir employés à révéler- les impuretés du mica.
- Comme on le sait, celte substance sert beaucoup
- maintenant comme isolant électrique et pour cela on la débite généralement en lames minces au moyen de clivages et de façonnages appropriés. Mais au cours de ces traitements, des poussières métalliques ou autres s’incorporent au mica et altèrent parfois, d’une manière très sensible, scs propriétés isolantes sans qu’on s’en doute. Seul, l’examen radiographique permet de déceler la présence de
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- ces corps étrangers susceptibles de causer ultérieurement de graves mécomptes dans la marche des dynamos ou autres machines, car des feuilles de mica parsemées de brindilles métalliques isolent très mal, par exemple, les lames de cuivre des collecteurs et peuvent provoquer des écbauffements intempestifs ou des courts-circuits.
- Pour procéder à un examen radioscopique des lames de mica, une firme américaine a réalisé l’installation figurée ici (fig. 1) et dont la partie principale se compose d’une grande caisse en bois munie d’écrans protecteurs en plomb. La vérificatrice accède dans cette sorte de cabinet noir par une ouverture latérale, cachée en temps habituel par un rideau opaque; elle s’y assoit devant une fenêtre munie d’une glace épaisse à base de plomb et sur laquelle viendra se peindre l’image réfléchie du mica, soumis aux rayons X. En avant du poste d’observation, on a ménagé une cabine plus petite divisée en deux compartiments dans le sens de sa hauteur. Le compartiment supérieur contient l’ampoule à rayons X, entourée elle-même d’une enveloppe de plomb et un ventilateur, qu’on aperçoit au-dessus de la caisse, assure l’aération de l’enceinte intérieure. Les radiations tombent directement, sur le mica à examiner, par une ouverture dont est percé le fond du compartiment à l’aplomb de l’ampoule.
- De son côté, le compartiment inférieur renferme un petit chariot porteur d’un écran flmrn scent, sur lequel l’opératrice pose les feuilles ou bandes de mica (fig. 2). Pour faciliter le maniement de ces dernières, on les place dans des châssis en bois sous lesquels de la toile
- blanche se trouve tendue. Un diaphragme en plomb, relié à une extrémité du chariot, obture automatiquement l'ouverture traversée par le rayonnement de l’ampoule quand le chariot ne porte pas de plateaux afin de protéger le tain du miroir réfléchissant, disposé sous un angle de 45°, à environ 30 centimètres au-dessous du plateau. De la sorte, l’image radioscopique de la feuille de mica se réfléchit directement sur la glace placée devant la vérificatrice.
- Comme l’indique notre seconde illustration, pour mettre les plateaux chargés de mica sur le chariot, celle-ci les passe successivement à travers une porte doublée de plomb et que ferme un contrepoids.
- Grâce à un jeu de bascule automatique, ce mouvement débouche l’orifice séparant l’ampoule des plateaux, l’opératrice observe alors la réflexion de l’image radioscopique sur la glace.
- Les parties homogènes des lames du mica apparaissent en gris clair; les points de densité plus faible se révèlent moins foncés tandis que les inégalités d’épaisseur se traduisent par des taches plus ou moins blanches.
- Enfin les substances métalliques étrangères se détachent, avec des contours très nets, en noir sur fond gris.
- Pour augmenter la rapidité d’examen, les plateaux portent des numéros visibles sur l’écran radioscopique.
- La vérificatrice signale donc, le cas échéant, les échantillons défectueux, à une de ses collègues restant à l’extérieur du cabinet noir et qui peut alors les mettre au rancart, au fur et à mesure. Jacques^Boyer.
- Fig. 2. — La vérificatrice dispose les châssis garnis de feuilles de mica sur le petit chariot porteur d’un écran fluorescent.
- he Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, 9, rue deFleurua, à Pans.
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- LA NATURE.
- 7 MAI 1921
- — N° 2457
- LA TERRE SE DESSÈCHE-T-ELLE ? f*
- La désastreuse sécheresse de l’hiver 1920-21 nous a attiré beaucoup de demandes de renseignements sur cette importante question. L’été dernier, de nombreux journaux quotidiens ont publié à ce sujet des interviews de divers savants : MM. Haug, l’abbé Moreux, le professeur Lowell, sir Archibald Geikie, E.-À. Martel, ancien directeur de La Nature, etc. Ce dernier, précisément, résume l’état du problème dans un très important ouvrage qui vient de paraître (*).
- Le chapitre XXVI de ce livre (qui est un exposé didactique général des connaissances actuelles sur les eaux souterraines, particulièrement d’après les audacieuses recherches exécutées depuis 1885, dans les abîmes et rivières intérieures d’Autriche, France, Belgique, Angleterre, Espagne, Italie, Suisse, péninsule Balkanique, États-Unis, etc.),est intitulé « l’Age des circulations souterraines et le dessèchement de la Terre ». Pour répondre à la curiosité de nos correspondants, nous ne saurions mieux faire que de résumer brièvement les 27 pages de ce chapitre. Voici, en substance, ce qu’y énonce l’auteur.
- D’après de nombreux faits constatés depuis moins de 25 ans, il est permis de reculer jusqu’à l’époque secondaire tout au moins, les plus anciens phénomènes connus relatifs à la circulation et au travail des eaux souterraines. Le regretté géologue Oehlert pensait même, qu’aux environs de Laval, certains calcaires carbonifères ont été creusés de poches et couloirs par la dissolution aqueuse, avant l’époque houillère. Delesse, en 1861, croyait déjà à la diminution de l’eau superficielle.
- 1. Nouveau traité des eaux souterraines, in-8°, 840 p., 584 fig., Paris, Doin, avril 4921.
- Fig. i. — Canon de la Nesque, au rocher du Cire. 49* Année. — l**" Semestre.
- Vj
- Fig. 2. — Ancien cours de la Nes.)ue, à Ventrée du canon actuel.
- Pour les oueds desséchés du Sahara, plusieurs explorateurs, notamment Flamand, L. Gentil, Henri Hubert, le capitaine Augiéras, etc., etc., admettent bien qu’aux temps quaternaires, ils écoulaient de grands volumes d’eau.
- De Lapparent a opiné qu’au fond de son grand canon, le Colorado était, à ladite époque, un courant beaucoup plus puissant que de nos jours. W. Kilian exprime le même avis pour le Guil dans les Hautes-Alpes et David Martin pour les environs de Gap. La réduction des anciens lacs Lahontan, Bonneville (Grand Lac Salé aux États-Unis), les anciennes lignes de rivages et terrasses fluvio-glaciaires, les thalwegs fossiles des Causses cévenols, des plateaux calcaires de Provence, les dessèchements de certaines régions d’Afrique et de l’Asie Centrale, etc., sont depuis longtemps invoqués par les partisans d’une dessiccation croissante de l’écorce terrestre. Mais ce sont surtout les récentes recherches dans l’intérieur même du sol, qui ont « transformé d’hypothèse en certitude la notion de la fuite progressive des eaux dans le sous-sol des régions calcaires, et de la substitution, parmi ces formations lithologiques, d’une circulation souterraine actuelle à la circulation souterraine ancienne ». M. Martel énumère et décrit de très nombreux et très curieux exemples de disparitions de sources, approfondissements de rivières souterraines, dessèchements de puits, etc., qui permettent de regarder comme inévitable la desHccalion future de notre globe : « L’humanité doit se préparer à la lutte pour la soif » .
- Entre les arguments invoqués, un des plus persuasifs est la perforation du sol des galeries supérieures des cavernes, où des rivières souterraines ont tari au cours des âges, par un véritable soutirage en profondeur. Cela a été constaté notamment dans plusieurs cavernes des Pyrénées, lors des recherches effectuées en 1908 et 1909 par M. Martel et ses col-
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- LA TERRE SE DESSÈCHE-T-ELLE?
- S'O Do/ine DuBOKl-Do
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- ~ Coupe delà Grotte-Gouffre 5t. von 5arkotic
- 650 —
- 'Siphon \ final
- Fig'. 3. — Le gouffre de Sarkotic (Monténégro) le plus profond de tous ceux explorés à ce jour.
- du Doubs et la Loue (Doubs) et dans plusieurs rivières de France : la Touvre (Charente), la Jonte (Lozère), l’Alzou (Lot), le Loiret, l’Iton (Eure), etc. La vallée de la Nesque (Vaucluse) perd maintenant à hauteur de Monieux (à l’aval de Sault), son ruisseau capturé par la fameuse fontaine de Vaucluse, et il faut de très violents orages pour qu’un torrent temporaire coule un peu au fond de la superbe cluse desséchée (v. fig. i et 2).
- Dans la craie blanche du pays de Caux et de Champagne, nombre de thalwegs extérieurs sont à sec, et les cours d'eau se retrouvent sous terre (Carrières de Cauniont, fig. 5 et Etretat, Seine-Inférieure; caverne de Trépail, Marne, etc.)'.
- Mais si l’accord est assez complet (à quelques exceptions près), pour reconnaître la plus grande puissance des eaux courantes aux anciennes époques géologiques, la contestation reste très vive sur le point de savoir si le dessèchement se manifeste réellement depuis l’époque historique.
- Tandis que Martel, Bigot, Paul Lemoine, Cvijic,
- Coupe verticale du Monténégro entre Cdtfsro et ta RjêkB
- théorique
- Adnid -
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- Fig. 4.
- Le château d'eau du Monténégro.
- laborateurs pour le Ministère de l’Agriculture. Ici même a été décrit le cours souterrain fossile de la Traun (aux cavernes du Dachstein) qui coulait jadis dans la montagne, 1000 m. plus haut qu’aujour-d’hui (n° 2104, 20 sept. 1915). À Mammoth-Cave (Etats-Unis), la plus grande caverne du monde (100 km. de développement), les galeries supérieures sont ainsi perforées de place en place par les grands trous de vidange de leurs anciennes eaux (v. fig. 6).
- En 1916 seulement,
- M. Lahner a établi, par l’exploration d’un des deux plus profonds abîmes où l’on soit descendu jusqu’à présent, la grotte-gouffre Sarkotic (515 m.), comment se sont desséchés les polje du Monténégro, entre 660 et 850 m. d’altitude (voir les figures 5 et 4).
- Des captures souterraines fonctionnent sous nos yeux entre les pertes du Danube et l’Aaeh (Duché de Bade) ; entre celles
- Mazauric, Absolon, les frères Mary, etc. « opinent nettement pour la rapidité et la visibilité tangible du phénomène », plusieurs géologues notoires, de Launay, llaug, Dollfus, de Grossouvre, Welsch, Gré-gory, Ernest Fleury, etc., estiment que la diminution de l’eau de surface n’est réellement pas enregistrable depuis les périodes historiques.
- Assurément, il est difficile de conclure définitivement, bien que les exemples de diminution d’eau contemporains soient parfois fort impressionnants. Les études devront être continuées et le§ observations accumulées pour parvenir à une certitude.
- Une autre controverse porte sur les causes mêmes de la dessiccation. Les uns, comme Martel et ses partisans, l’attribuent, au moins pour les calcaires, à l’agrandissement constant des fissures du sous-sol, ainsi d’ailleurs qu’à une diminution générale
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- des précipitations atmosphériques. Les autres ne veulent invoquer que cetle dernière cause. Quelques-uns même, comme Grégory et Haug, pensent que tous les faits d’assèchement ne proviennent que de changements régionaux dans la distribution des pluies, et restent purementlocaux, sans prendre un caractère universel; d’autres enfin acceptent bien, comme Konig, le desséchera ent progressif, mais l’attribuent au déboisement.
- Dans un tout autre ordre d’idées, Léon Po-chet, Houllier,
- Cunisset-Carnot, de Grossouvre, font intervenir la culture intensive qui diminue le ruissellement, la multiplication des fossés, des routes et des canaux de drainage, etc.
- Dans une récente étude(C.R.
- Ac. Sc., 7 mars 1921), M. Chu-deau pense que la dessiccation du Sahara, causée surtout par un changement de climat a la fin de la période glaciaire, s’est complétée par des causes mécaniques (barrages de dunes, mouvements tectoniques), sans qu’on puisse fixer, la date où l’ancien réseau hydrographique est mort.
- A propos du désert de Kalahari (Afrique du Sud), Schwarz a publié, en 1920, deux études ou il attribue le dessèchement à la capture de lacs ou maré-
- cages de bassins fermés par des fleuves voisins; il émet l’avis que certains travaux hydrauliques pourraient rétablir l’ancien état de choses et rendre le pays de nouveau habitable.
- Les missions Chevalier et Tilho ont établi, à pror pos des oscillations du lac Tchad, que si l’asséchementest lént et irrégulier, il parait incontestable. Un récent mémoire de Svanle Arrhénius (1919) « Der Le-benslauf der Pla-neten », accepte aussi la dessiccation progressive de la planète, mais il l’attribue surtout à la diminution de l’acide carbonique de l’atmosphère, peu à peu absorbé par l’oxygène.
- Quant aux astronomes et aux géophysiciens, (Læwy, Puiseux, Armand Gautier, Guébhard, Émile Belot, etc.), ils ont depuis longtemps fait remarquer que la lune, si elle a possédé de l’eau, a dû l’absorber rapidement dans son écorce par diffusion lente au cours de son refroidissement.
- Mais ici, nous touchons aux hypothèses trans-cèndentales et la conclusion pratique la plus acceptable pour le moment semble bien être celle de M. Martel.
- « En définitive, si l’on peut encore disculer sur la o possibilité de constater dans l’atmosphère et les
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- Fig. 6. — Mammoth-Cave. Galerie des Hovey’s calhedrals.
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- «climats une diminution à'échelle historique des « précipitations atmosphériques, qui serait due à « bien des facteurs, les trois points suivants ne « paraissent vraiment plus guère contestables :
- « 1° La réduction des eaux courantes est perti-« nente, au moins depuis les temps géologiques « pléistocèncs ;
- « 2° Leur travail d’usure externe, et souterraine ,« encore plus, se poursuit de nos jours Lien « plus rapidement qu’on ne le croit en général;
- « et cela malgré leur affaiblissement progressif;
- « 3° La rapidité de l’enfouissement graduel au « sein des crevasses du sous-sol est surabondam-« ment établie; elle suffit pour faire conclure à la « dessiccation fatale de l’écorce terrestre, la ques-« lion de durée demeurant, si l’on veut, réservée. » Quant aux remèdes, le plus efficace de tous, c’est la reconstitution des forêts, et la lutte énergique contre les excès des déboisements industriels.
- A. T.
- ENREGISTREMENT PAR PHOTOGRAPHIE DES RÉACTIONS CHIMIQUES
- accompagnées d’une variation de pression (Q.
- Le galvanomètre double de MM. Le Chatelier et Saladin permet d’enregistrer par photographie les points critiques des alliages métalliques en dirigeant respectivement sur chacun des galvanomètres qui constituent l’appareil : 1° un courant proportionnel à la température de l’échantillon ; 2° un courant proportionnel à la différence entre la température de l’échantillon et celle d’un corps qui ne subit pas de transformations dans l’intervalle étudié. J’ai cherché à étendre i’emploi de cet instrument et à l’adapter à l’étude de certaines réactions. Dans ce but je me suis adressé aux réactions qui s’effectuent avec un dégagement gazeux amenant une variation de pression.
- Le problème consistait à traduire une pression en courant électrique d’une intensité propre 'a actionner un galvanomètre afin d’obtenir la courbe qui relie la température et la pression. J’y suis parvenu de la manière suivante.
- L’appareil dans lequel s’effectue la réaction est en communication avec un manomètre à mercure. Dans la branche barométrique AB de ce dernier est tendu un fil de platine fin, de 1/10° de millimètre environ, d’un diamètre bien régulier, de 50 cm de longueur. Ce fil est constamment parcouru par un courant électrique et le galvanomètre qui doit enre-gistrér la pression est en dérivation aux bornes À et B du fil.
- Lorsque le mercure monte dans la branche AB, la longueur du fil parcourue par le courant diminue ainsi que l’intensité du courant dans le galvanomètre Ga. Un calcul simple montre que le cou-
- 1. Note présentée à l’Académie des Scien-cs le 21 mars ]92t.
- rant est sensiblement proportionnel à la longueur du fil extérieure au mercure quand les résistances B et IV sont grandes par rapport à celle du fil. Nous avons pris comme valeur de ces résistances B = 4 X 103 Q, B'= 150 O. (La résistance des galvanomètres est de l’ordre de 50 û). La force électromotrice P nous a été fournie par un élément Daniell et s’est montrée très suffisamment constante pendant la durée d’une expérience.
- Graduation de l appa-reil. — Le galvanomètre qui donne les températures est gradué à la manière habituelle en enregistrant des températures de fusion et d’ébullition connues. Le galvanomètre C2 a été gradué expérimentalement en mesurant au cathétomètrc la différence de niveau du mercure et en faisant décrire au point lumineux un trait à pression constante et à température variable. J’ai pris de la sorte plusieurs points; la longueur lue sur le cliché fut, à moins de 1 pour 100 près, proportionnelle à la pression.
- Dispositif de chauffage. —J’ai disposé la matière à étudier, dans un creuset G formé d’une substance appropriée. Le creuset est placé au mojen d’un tube K au centre d’un tube de porcelaine vernissée chauffé électriquement par un four F. A la partie supérieure du tube de porcelaine, on mastique une pièce de verre G donnant passage à un tube I en silice fondue transparente destiné à contenir la pince thermo-électriquê. Le mastiquage est refroidi éventuellement par un courant d’eau H. La partie inférieure du tube est fermée par un creuset de porcelaine D au fond duquel on introduit les réactifs absorbants qui peuvent faciliter l’étude de la réaction (P2O5 dans le cas de la réduction d’un oxyde
- Fig. i. — L’appareil de M. Jolibois.
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- LE SYSTEME POULSEN
- par l’hydrogène). Une soudure latérale M permet de faire le vide dans l’appareil ou d'y introduire les gaz nécessaires à l’expérience.
- Usages de l’appareil. — Cet appareil permet d’enregistrer en une seule opération là tension de vapeur d’un corps, la tension de dissociation d’un composé. En adjoignant une horloge qui interrompt périodiquement le faisceau lumineux du galvanomètre double, le temps est inscrit sur les clichés. On peut ainsi comparer les vitesses de réactions et mesurer, pour une vitesse d’échauffement donnée, la température à laquelle une réaction prend une vitesse appréciable (température de réduction par l’hydrogène, par l’oxyde de carbone, réduction d’oxydes par le charbon, etc.). De plus, quand dans une réaction il se forme plusieurs composés, les accidents de la courbe peuvent, dans
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- certains cas, permettre d’en prévoir le nombre.
- Ce dispositif qui permet d’enregistrer les pressions en fonction des températures peut encore être généralisé. J’ai établi un appareil qui permet d’enregistrer le temps sur un des galvanomètres par un principe analogue fondé sur l’emploi d’un vase de Mariotte .et d’un fd de platine dont on fait varier la longueur électriquement utile. On conçoit que chaque fois qu’on sait traduire électriquement un phénomène, le galvanomètre double en permet l’enregistrement. C’est ainsi que la conductibilité électrique des électrolytes, des alliages peut être enregistrée en fonction d’autres grandeurs. Une généralisation présentant une grande importance résulterait de la découverte d’un dispositif simple qui permettrait de traduire une masse en courant électrique.
- T. Jolibois.
- LE SYSTÈME POULSEN
- employé à la station radiotélègraphique de Bordeaux.
- L’un des appareils les plus caractéristiques de l’installation du poste radiotélègraphique géant inauguré voici quelques semaines à Bordeaux, est le générateur à arc, système Poulsen, employé pour la production des ondes servant au transport des signaux.
- Le générateur à arc Poulsen a été, comme on le sait, l’un des premiers, sinon le premier, des procédés pour la production des ondes entretenues que l’on met généralement en œuvre aujourd’hui dans les stations radiotélégraphiques et auxquelles l’on doit d’avoir pu résoudre pratiquement le problème de la radiotéléphonie.
- Bien que les premiers essais qui en furent faits eussent donné de brillants résultats, le système Poulsen resta plusieurs années peu connu dans le domaine pratique; peu à peu, cependant, les applications s’en sont étendues et, aujourd’hui, après une dizaine d’années, on peut évaluer à 10 000 en-\iron le nombre de générateurs à arc Poulsen en service de par le monde.
- Les épreuves primitives du procédé eurent lieu, en 1909, entre Lyngby et Copenhague, soit sur une distance de près de 300 km; peu après ces essais, M. Poulsen qui semble s’être consacré surtout au développement scientifique de la question, prit des arrangements avec un technicien dont le nom est désormais définitivement associé à celui de l’inventeur même, M. C.-F. Elwell.
- On peut dire que c’est à ce dernier que doit être attribué le développement technique et industriel
- du système; c’est lui, notamment qui, en 1912, construisit les grandes stations radiotélégraphiques de San Francisco et de Honolulu et les mit en communication l’une avec l’autre, grâce au générateur à arc, à travers le Pacifique, à 5400 km de distance.
- Ce résultat était d’autant plus remarquable' que les générateurs à arc Poulsen employés n’ont qu’une puissance de 50kilowatts; M. Elwell démontra, au cours d’essais officiels, que ces appareils fournissaient une portée de transmission beaucoup plus grande que les équipements à étincelles utilisés jusqu’alors.
- A partir de ce moment, les progrès du générateur Poulsen furent rapides; en 1915, M. Elwell fut chargé de fournir au gouvernement américain un générateur à arc de 100 kw ; en peu de temps, de nombreux équipements furent installés, tant en Europe qu’en Amérique ; pendant la guerre, ils ont permis d’établir des communications permanentes à des distances de 6400 km et plus.
- Parti d’une puissance de 5 kw, arrivé à 100 kw en 1915, pour le poste américain susvisé, M. Elwell a rapidement augmenté encore les capacités de son matériel ; il est passé bientôt à 550-400 kw à Lyon et enfin, pour le poste de Bordeaux, à 1000 kw, puissance inégalée jusqu’à présent par aucun autre système.
- , M. Elwell considère d’ailleurs que cette puissance ne constitue nullement la limite de ce qui lui est possible de faire et il se déclare prêt « à construire des stations radiotélégraphiques capables d!assurer
- refroidi
- rage
- éfectro
- e/ectro
- Source t de courant, continu
- Catnpde en c/iaràon
- résistance
- Fig. i. — Principe de l'arc Poulsen.
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- LE SYSTEME POULSEN :
- Fig. 2. — Générateur de 25o watts.
- un service commercial jusqu’à 10 000 km de distance. »
- L’expérience établira ce dont la station de Bordeaux est réellement capable; notons, cependant, dès à présent, que, de l’avis des meilleurs techniciens, le système Poulsen-Ehvell peut être considéré comme excellent, encore que les techniciens britanniques chargés de dresser le projet d’un vaste système radiotélégraphique impérial ne se soient pas décidés à l’adopter.
- Le principe du système Poulsen consiste à utiliser, pour la production des oscillations électriques, un 'arc à courant continu jaillissant entre une anode en cuivre et une cathode en charbon dans une chambre remplie d’un hydrocarbure à l’état de gaz ou de
- Fig. 3. — Générateur de 2 kilowatts.
- vapeur, et soufflé par un champ magnétique intense, perpendiculaire, produit par un puissant électroaimant (fig. !).
- Le mécanisme du fonctionnement de ce dispositif peut s’expliquer d’une façon assez simple, quoique, dans la réalité, les phénomènes qui y ont lieu soient relativement complexes : l’arc, alternativement éteint par le soufflage magnétique et rétabli grâce à la conductibilité du milieu, est soumis à des extinctions et rallumages consécutifs extrêmement rapides et réguliers.
- La self-induclion du système, réglée d'ailleurs à la valeur voulue par les procédés usuels, assure la
- Fig. 4. — Générateur de 5 kilowatts.
- constance et la régularité des oscillations de courant, directement dans le circuit oscillateur, formé d’une capacité, de l’antenne elle-même, et de l’inductance en série avec l’arc.
- De puissantes oscillations, non amorties, sont ainsi fournies par le système et transmises en ondes continues dans l’espace; pour qu’elles gardent parfaitement leur constance, il suffit que l’arc soit tenu bien régulier, ce à quoi permettent d’arriver les dispositions adoptées pour les électrodes. -
- L’irréprochable constance des oscillations permet de réaliser entre les circuits de transmission et de réception une syntonisation telle que le moindre écart de fréquence suffit à rompre l’accord et que la production des signaux peut se faire très simple-
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- LE SYSTÈME POULSEN
- ment, parla seule mise en court-circuit de quelques-unes des spires de la self-inductance de transmission.
- On règle les stations de telle sorte que le poste récepteur et' le poste transmetteur soient accordés lorsque la clef de transmission est abaissée et court-circuite les spires intéressées de la bobine de self ; h ce moment, le poste récepteur est donc impressionné par les oscillations du transmetteur.
- Dès que la clef est relevée, l’accord cesse et le récepteur devient sourd aux ondes ; l’écart de fréquence à réaliser entre les oscillations de repos et les oscillations de travail n’est pas supérieur à 1 pour 100.
- Le procédé de transmission est donc très commode, particulièrement en ce qu’il ne porte que sur des puissances relativement faibles et n’implique pas la fermeture et l’ouverture de circuits soumis à des intensités de courant considérables sous des tensions élevées.
- La formation des signaux peut ainsi se faire au moyen de dispositifs de manipulation peu compliqués, comprenant un petit manipulateur ordinaire et un relai à un ou deux contacts, selon les puissances employées; au besoin, on peut recourir aux appareils de transmission automatique que l’on utilise dans la télégraphie par fil ou par câble.
- Un inconvénient du procédé, aux yeux de certains spécialistes (c’est particulièrement celui qu’ont signalé les techniciens britanniques), est que le générateur fonctionne de façon permanente, pendant
- toute la transmission, que l’on envoie ou non des signaux; mais c’est un inconvénient bien faible, en vérité, car, dans un travail courant, les intervalles entre les signaux occupent peu de temps comparativement aux signaux eux-mêmes.
- Il va de soi que, de même que dans les autres procédés, les oscillations sont d’une fréquence beaucoup trop grande pour, que les courants reçus, au poste récepteur, puissent être perçus par l’ouïe ; on travaille donc par le piocédé de l’hétérodyne, c’est-à-dire en soumettant le circuit récepteur à des courants locaux d’une fréquence légèrement différente de celle des courants de travail, ce qui donne lieu à des battements de fréquence réduite, perceptibles par l’oreille.
- Les perfectionnements apportés à la construction des équipements Poulsen ont particulièrement porté sur le conditionnement des électrodes, leur agencement et le mode de réglage, sur la disposition de l’électro-aimant de soufflage et le procédé de refroidissement des bobines, sur les dispositifs d’admission et d’élimination du gaz, etc.
- Nous donnons ci-contre des vues de quelques-uns des types d’appareils établis par M. Elvvell, depuis les petites puissances de 1/4 kilowatt (fig. 2), jusqu’au générateur de 10 kilowatts (fig. 5).
- L’appareil de 1/4 kw ou 250 watts est un instrument de laboratoire; celui que montre la figure 5 est un appareil de 2 kw, au moyen duquel on peut travailler régulièrement à des distances de
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- 500 km’; d’après les déclarations du constructeur; à la figure 4 est montré le générateur de 5 kw; à la figure 5, celui de 10 kw.
- Dans tous les appareils, l’anode est en cuivre et la cathode en charbon,'ainsi que nous l’avons dit; l’anode est refroidie par une circulation d’eau; elle est isolée de la chambre où jaillit l’arc par un tube et des rondelles en porcelaine ou en micanite; comme elle s’use quelque peu par le fonctionnement, le bout en est formé d’une pièce amovible retenue par un unique écrou.
- La cathode est également refroidie à l’eau, du moins dans les appareils de grande puissance; elle tourne lentement sur son axe, de façon que la longueur de l’arc reste constante, sous l’action d’un petit électro-moteur, auquel elle est reliée par une transmission à arbre flexible ; un dispositif d’amorçage est adjoint à la cathode et permet de provoquer l’allumage initial de l’arc en amenant la cathode contre l’anode; à l’amorçage, des résistances sont mises momentanément dans le circuit; pour les grands appareils, elles peuvent être commandées à distance, par contacteurs.
- Perpendiculairement à la direction des électrodes et pénétrant dans la chambre de l’arc parles faces latérales, dans des bourrages à l’amiante, sont placés les noyaux de l’électro-aimant de soufflage ; des vis de réglage permettent de rapprocher ou d’éloigner les noyaux, de manière à faire varier la distance interpolaire.
- «N
- LE PROBLEME DE
- Où en est en paléontologie la question de l’origine de l’homme? Depuis les premières recherches
- Fig. i. - Le crâne de Calaveras.
- de Boucher de Perthes trouvant dans les alluvions anciennes de la Somme des preuves d’une industrie humaine primitive, puis celles d’Édouard Lartet
- 'HOMME TERTIAIRE —....................
- Comme il est désirable de pouvoir modifier l’intensité du champ de soufflage, selon que l’on travaille avec des oscillations de fréquence plus ou moins élevée (le champ doit être plus fort pour les hautes fréquences), les bobines d’excitation sont disposées de façon que l’on puisse régler le champ pendant le service.
- La chambre de l’arc doit être hermétiquement close ; on y maintient une atmosphère d’hydrocarbure, par exemple de gaz d’éclairage, si l’on en dispose; à défaut de gaz d’éclairage, on peut introduire dans la chambre, goutte à goutte, un hydrocarbure liquide, de la benzine, de l’alcool, du kérosène ; le liquide se vaporise instantanément sous l’effet de la chaleur de l’arc; l’alimentation se fait sous le contrôle d’un dispositif électrique ; la consommation d’hydrocarbure est faible.
- Afin d’éviter tout dégât par suite d’explosion, lorsque, à l’allumage de l’arc, celui-ci se trouve en présence d’un mélange explosif d’air et d’hydrocarbure, la chambre est munie de soupapes de sûreté et le couvercle est retenu par des boulons à ressort qui leur permettent de céder sous la pression intérieure, avant qu’elle ne soit dangereuse.
- Pour compléter la documentation photographique illustrant la présente note nous montrons : à la figure 6, la clef-relai à contact simple; à la figure 7, la clef-relai à double contact.
- IL Marchand.
- /HOMME TERTIAIRE
- découvrant dans la grotte de Sansan des débris d’un singe fossile, nos connaissances ont grandement évolué, à mesure que se multipliaient les fouilles et les mises au jour d’ossements très variés. Rappelons seulement les plus importantes : calotte crânienne de Néanderthal (1856), mâchoire de la Nau-lette (1865), squelettes de Cro-Magnon (1868), puis de Menton (1872), hommes de Spy (1887), débris du pithécanthrope (1894), ossements de Krapina (1899), squelettes de Grimaldi (1901), mâchoire de Mauer (1907), hommes de la Chapelle-; aux-Saints (1911), crâne de Piltdown (1912). Les
- Fig. 2. — Os d’Halitherium (Sirénien fossile) portant des incisions. Faluns miocènes de Maine-et-Loire. Grandeur naturelle.
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- LE PROBLÈME DE L’HOMME TERTIAIRE 297
- lecteurs de La Nature ont été tenus au courant de ces découvertes à mesure qu’elles étaient connues et nous ne voulons pas y revenir ici.
- Chaque fois, ce fut un événement sensationnel,
- Aujourd’hui, ces grandes controverses tirent à leur fin et l’on peut envisager le problème des hommes fossiles avec le seul souci de la vérité scientifique, comme vient de le prouver M. le pro-
- i, 3, silex éclatés de Thcn ay.
- 5, 6, 7, silex éclatés du Puy Cou r n y ( Cantal ).
- 2, silex brûlé et craquelé de T h e n a y.
- 4, silex éclaté d’Otta.
- /'ig. 3. — Silex tertiaires qu’on a considérés comme des produits d’une industrie humaine primitive.
- (Grandeur naturelle.)
- soulevant à côté de questions scientifiques du plus haut intérêt sur les variations de l’espèce humaine et l’extension des diverses races, d’âpres polémiques métaphysiques sur le degré de parenté des hommes et des singes et sur la parenté supposée des uns aux autres.
- fesseur Boule en faisant l’inventaire de nos connaissances à ce jour, sans passion, sans idées préconçues, simplement en mettant les faits au point et en s’efforçant de les classer selon une chronologie exacte.
- On ne peut mieux se renseigner sur cette ques-
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- 298 r:::-...——::.:.- , : LE PROBLEME DE
- lion, qui a tant fait couler d’encre, qu’en lisant le livre qu’il vient de publier (Q. À vrai dire, on ne peut'même plus l’aborder et la connaître autrement que par ce livre, chef-d’œuvre d’exacte documentation et d’interprétation prudente, de savoir et de sagesse tout à la fois.
- Bien entendu, ce n’est pas dans un pareil livre qu’on trouvera résolue la question du premier homme, sur laquelle aucun fait n’est encore venu nous renseigner, ni même nous permettre la moindre hypothèse.
- Mais à défaut d’une théorie imaginaire, on y voit, groupées en un chapitre, toute une série d’observations qui permettent de reculer l’ancienneté de l’homme non seulement jusqu’au début des temps quaternaires, mais probablement jusqu'à la fin et même peut-être jusqu’au milieu de l’époque tertiaire.
- C’est la suite des constatations qui conduisent à cette hypothèse du très grand âge de notre espèce que nous empruntons au livre du professeur Boule pour donner à nos lecteurs une idée de sa valeur.
- Depuis quand des hommes existent-ils sur la Terre?
- Au moment des premières découvertes préhistoriques et paléontologiques, on s’en tenait au chiffre de 4000 ans indiqué dans la Bible. Mais les silex taillés de Boucher de Per thés, le mammouth gravé sur ivoire de Lartet obligèrent d’admettre que des hommes avaient vécu longtemps, très longtemps avant l’histoire. Puis les ossements de Chancelade, de Cro-Magnon, de Grimaldi, de Néanderthal, de Piltdown, d’Heidelberg reculèrent cette ancienneté à travers les temps quaternaires, jusqu’au début de ceux-ci. Or, si l’on ne sait exactement combien d’années ou de siècles ils ont duré, les évaluations qu’on en a faites indiquent, rien que pour les temps post-glaciaires (pléistocène supérieur) de 8000 à 15 000 ans, pour les temps glaciaires (pléistocène moyen) de 200 à 10 000 siècles et autant pour le pléistocène inférieur; sans compter, bien entendu, les temps actuels des âges du cuivre, du bronze et du fer, et l’époque historique. Comme le dit M. le professeur Boule : « Si aucun des chiffres proposés pour la durée des temps quaternaires et pour l’antiquité de l’homme chelléen ne saurait satisfaire notre besoin de précision, aucun ne saurait nous surprendre et encore moins nous effrayer. »
- Mais l’homme est-il apparu seulement au début de Père quaternaire, ou bien n’existait-il pas déjà auparavant? A-t-on trouvé de ses traces dans les terrains tertiaires; sinon, peut-on espérer l’y rencontrer ?
- Jusqu’à quelles couches géologiques faudra-t-il chercher l’homme? M. Boule trace d’abord une limite inférieure ; il lui semble à peu près impossible que l’homme ait existé pendant la première
- 1. M. Boule. Les Hommes fossiles, éléments de paléontologie humaine, 1 vol. in-8, 491 p., 259 fig. Masson et Cie, éditeurs, Paris.
- L’HOMME TERTIAIRE
- moitié des temps tertiaires, alors que les Primates n’étaient représentés que par des Lémuriens et des singes inférieurs, et que les Mammifères différaient beaucoup des types actuels. Reste la seconde moitié de l’ère tertiaire. Dans les couches d’àge.miocène, on a déjà trouvé nombre de représentants des genres de mammifères existant aujourd’hui, notamment des singes anthropomorphes; il est donc très possible qu’un homme ou plutôt un pré-homme y soit trouvé un jour. Quant au pliocène, il a vu presque tous les genres actuels; qu’un homme y ait vécu est donc « tout à fait probable ».
- Dès le début du quaternaire, on trouve des traces de l’homme sur une grande partie du globe terrestre; il est donc naturel qu’il ait déjà existé antérieurement et l’on ne peut nier a priori la possibilité d’un homme tertiaire.
- Mais pour le paléontologiste objectif et prudent, la question n’est pas là. Elle est seulement de savoir si les découvertes déjà faites permettent d’affirmer son existence.
- Les découvertes d’ossements humains et de traces d’industrie attribuées à des couches tertiaires sont déjà nombreuses. Dès 1863, Desnoyers trouva dans les graviers pliocènes de Saint-Prest (Eure-et-Loir) des ossements striés ou incisés qu’il considéra comme travaillés par l’homme. En 1867, l’abbé Bourgeois montra des silex éclatés de l’oligocène de Thenay (Loir-et-Cher), l’abbé Delaunay des os incisés des faluns miocènes de Pouancé (Maine-et-Loire) ; Issel annonça la découverte d’un squelette humain pliocène à Savone (Ligurie) et les Américains celle d’un crâne dans les alluvions tertiaires de Calaveras (Californie). En 1875, Capellini trouva dans les couches marines pliocènes de Monte-Aperto (Sienne) des os de baleine incisés soi-disant par l’homme. En 1878, Ribeiro montra des silex taillés miocènes recueillis près de Lisbonne et Rames, d’autres provenant du voisinage d’Aurillac. Pendant dix ans, on discuta toutes ces trouvailles, de Quatrefages et de Mortillet soutenant l’homme tertiaire contre ses détracteurs, le dernier allant jusqu’à imaginer un Homosimius comme auteur des tailles des silex. En 1889, Prestwich signala des silex éclatés dans les plateaux pliocènes du Kent qui excitèrent un véritable engouement pour les pierres travaillées par l’homme, dont on découvrit des exemples un peu partout. Ray Lankester lui-même patronna les silex trouvés à la base de dépôts pliocènes du Suffolk, et il fallut une longue suite de discussions pour remettre toutes ces pierres à leur juste place.
- Que valent exactement toutes ces découvertes et quelle importance faut-il leur accorder?
- M. Boule a étudié successivement les ossements humains et les traces d’un travail intentionnel et voici à quoi il aboutit.
- Les ossements humains, qui seraient de beaucoup les plus probants de l’existence de l’homme tertiaire, ne paraissent malheureusement pas si anciens, quand on examine leurs gisements. Le sque-
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- MESURE DE LA TENSION SUPERFICIELLE DES LIQUIDES rrr= 299
- lette de Savone, les ossements de Castenedolo proviennent très probablement de sépultures plus ou moins récentes; le crâne de Calaveras semble n’être qu’une farce de mineurs; les découvertes d’Ame-ghino, en Amérique du Sud, sont attribuées par lui à des couches plus anciennes qu’elles ne sont réellement. Il n’y a donc encore aucune preuve osléolo-gique de l’existence de l’homme avant le quaternaire.
- Restent les traces de son travail. On a signalé dans les couches tertiaires des ossements d’animaux portant des traces d’une intervention humaine; une trappe-piège de chasseur; des silex brûlés, éclatés par le feu ; des silex taillés par percussion.
- Les incisions ou entailles, très nombreuses sur les os d’animaux marins ont vraisemblablement été faites par les dents tranchantes des grands squales qui vivaient à la même époque. La trappe-piège imaginée par 0. Fisher pour expliquer un gisement d’os d'Elephas meridionalis dans une fissure de la craie du Dorset et qu’il compara aux trappes que creusent actuellement les indigènes de l’Afrique équatoriale pour capturer les éléphants, n’est qu’une fissure purement érosive, à laquelle l’homme est étranger. Les silex craquelés, éclatés ou « étonnés », ceux de Thenay entre autres, où l’on a cru voir l’action du feu, peuvent être dus simplement à des changements de température, ou à des incendies de forêts, ou encore à des eaux thermales, ou même, plus simplement, à l’action prolongée des agents atmosphériques habituels, sans intervention humaine. Enfin, les très nombreux silex travaillés, qu’on considère leur bulbe de percussion ou leurs retouches, n’ont pas une plus grande signification, puisqu’ils ne sont autre chose que la sélection artificielle par les chercheurs, de quelques spécimens de forme déterminée dans un amas de pierres de toutes sortes. On en pourrait choisir de pareils dans les tas de cailloux du bord des routes, parmi les galets du bord de la mer, les silex soumis à la gelée, ou même simplement éboulés. Tous ces prétendus outils humains ne sont que des éolithes, des pierres éclatées au hasard, comme
- on pourrait en faire en brisant des morceaux de silex, comme il s’en produit par milliers tous les jours dans les usines à ciment qui délaient de la craie contenant des rognons de silex.
- « En somme, dit M. Boule, nous n’avons aucun moyen infaillible de distinguer des accidents naturels des produits d’une taille intentionnelle rudimentaire. Quand il s’agit de cailloux recueillis dans les terrains quaternaires, cette distinction est de faible importance au point de vue philosophique. Tous les préhistoriens instruits savent depuis longtemps qu’on trouve, dans les mêmes couches, avec de beaux instruments paléolithiques, et en bien plus grand nombre, des silex plus simples, de vulgaires éclats, portant ou paraissant porter des traces de travail ou, si l’on veut, d’utilisation. Mais ils savent aussi la difficulté et souvent l’impossibilité qu’on éprouve à distinguer pratiquement les effets d’un travail intentionnel rudimentaire des effets d’agents naturels.
- « La question est autrement grave quand il s’agit de cailloux provenant de terrains tertiaires, où l’on n’a jamais rencontré le moindre fossile humain. Il faut alors redoubler de prudence et bien s’assurer, au préalable, que des pierres ayant tous les caractères des éolithes ne peuvent pas être façonnées par des agents naturels. Or, tous les faits que je viens d’exposer montrent que les éolithes recueillis dans les terrains tertiaires ne nous apportent pas le témoignage indiscutable de l’existence de l’homme aux époques où ces terrains ont été formés.
- « Cette existence, je ne saurais trop le répéter, est possible pour nos pays ; elle est probable pour tels ou tels autres points indéterminés du globe, mais nous n’avons pas encore, scientifiquement, le droit de l’affirmer; jusqu’à présent nous n’en possédons aucune preuve matérielle décisive. L’opinion contraire, dans l’état actuel de nos connaissances, ne peut être qu’une opinion de sentiment. « Je suis bien fier de l’antiquité de ma famille, a dit autrefois sir John Evans-; mais j’en veux d’autres indices qu’un bulbe de percussion. » René Merle.
- APPAREIL POUR LA MESURE DE LA TENSION SUPERFICIELLE DES LIQUIDES
- La mesure de la tension superficielle des liquides prend, en biologie et en médecine en particulier, un rôle de plus en plus important.
- Les travaux de Traube, Bottazzi, Y. Henri, Kopaczewski le prouvent suffisamment.
- Les appareils les plus simples qui servent à effectuer cette mesure sont basés sur le principe deTate, et permettent de calculer le nombre de gouttes du liquide à examiner qui s’écoulent d’un tube capillaire ; connaissant ce nombre N et le nombre de gouttes N' pour un même volume d’eau distillée, ainsi que la densité D du liquide examiné, on calcule
- la tension superficielle par la formule : a = - -•
- •IN li
- Mais les appareils établis jusqu’ici présentent de nombreux inconvénients provenant, soit et avant tout de l’évaporation qui se produit lors de la formation des gouttes du liquide examiné à l’air libre, soit des variations de température en cours d’opération, soit également des variations de pression dans les appareils utilisés. Dans l’appareil de Traube en particulier, l’orifice inférieur du tube capillaire est élargi pour éviter les erreurs dues à l’évaporation ; le volume des gouttes s’en trouve considéra-
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- MESURE D2 LA TENSION SUPERFICIELLE DES LIQUIDES
- Lie ment augmenté et ainsi les graduations de l’appareil établies pour l’eau distillée ne permettent
- pas de mesurer exactement les fractions de gouttes d’un liquide différent.
- Les appareils plus précis nécessitaient un outillage compliqué, sans apporter une précision plus rigoureuse. De cette façon, l’absence d’une méthode simple, rapide et exacte, constituait un obstacle notable à la diffusion de la notion si importante de la tension superficielle en biologie et en médecine.
- L’appareil que nous avons construit, basé toujours sur le principe de Tate, permet d’éviter ces causes d’erreur. 11 est, déplus, facile à manipuler, peu volumineux, peu coûteux. Il permet de réaliser soit l’appareil portatif pratique, à la disposition des médecins par exemple, soit l’appa-du FldoclIeu7Kopaczewski. reil de laboratoire.
- 11 est constitué essentiellement par une pipette, terminée à sa partie inférieure par un tube capillaire recourbé et à bout effilé, que l’on peut mettre en communication à sa partie supérieure avec un dispositif de remplissage approprié, ou couper au contraire de toute communication avec l’extérieur. Cette pipette, percée à sa partie supérieure d’un petit trou pour faciliter le remplissage, porte des graduations appropriées. On l’introduit dans un vase clos renfermant un peu du liquide à examiner et dans lequel les gouttes à compter se forment dans une atmosphère ayant précisément la même tension de vapeur que celle du liquide examiné, à température et sous pression constante, l’appareil pouvant être placé dans un thermostat, étuve, etc., et la pression réglée à volonté par l’orifice supérieur du tube.
- L’appareil peut être ou non combiné avec un enregistreur électrique ou autre du nombre des gouttes tombées.
- La figure 1 représente l’appareil proprement dit
- et la figure 2 l’appareil combiné avec un enregistreur électrique.
- L’appareil (fig. 2) est constitué par une petite pipette a, de capacité appropriée, qui se raccorde à la partie supérieure, de manière convenable, avec un petit réservoir b séparé de la pipette par un robinet c placé dans un étranglement à la base dudit réservoir. La pipette porte au-dessus et au-dessous de la partie sphérique a' des graduations d d qui permettent de fixer, celles de dessus le point de départ de la première goutte tombante à compter, celles de dessous le point limite extrême de la dernière goutte tombante.
- La partie inférieure de la pipette est constituée par un tube capillaire e de diamètre convenable. Elle est deux fois recourbée en f et f de manière à siphonner légèrement le liquide et à dévier l’axe de l’appareil pour permettre de le combiner avec un appareil enregistreur. L’extrémité inférieure de la pipette e' est effilée de manière à amincir la paroi ; elle a été convenablement rodée pour éviter le mouillage, l’orifice de sortie étant bien poli et horizontal.
- Un petit trou g est ménagé entre le réservoir b et la partie sphérique a' de la pipette pour permettre le remplissage par le haut et le placement de l’appareil dans un vase clos.
- L’appareil ainsi constitué est monté par l’intermédiaire d’un bouchon de caoutchouc h par exemple, dans un vase clos de forme quelconque i comportant également un thermomètre j et un tube de verre h avec un robinet I.
- Le mode d’emploi de l’appareil est le suivant.
- Pour faire une mesure de tension superficielle, on verse dans le vase clos ou jaquette i un peu du liquide a examiner; on met en place le bouchon h avec sa pipette et on ouvre le robinet i. On a eu soin de mettre en b' dans l’étranglement qui est à la base du réservoir b un peu de coton hydrophile ou de coton de verre mouillé préalablement dans le liquide à examiner que l’on verse ensuite dans le réservoir b. On ouvre alors le robinet c. Le liquide, filtré au travers du coton en b', s’écoule dans la pipette a et la remplit jusqu’au niveau du trou g. A ce moment on ferme le robinet c ;
- Fig. 2. — Le même avec compteur électriqite.
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- LE CERUMEN, MOYEN D'IDENTIFICATION
- le liquide commence à s’écouler par l’orifice capillaire effilé é. On ferme alors le robinet l ; le liquide cesse de s’écouler. On note la température au bout de quelques minutes à l’aide du thermomètre j et on ouvre de nouveau le robinet l pour bien préciser le point de départ de la première goutte à compter. On laisse s’écouler alors un certain volume du liquide contenu dans la pipette (volume limité par deux divisions des graduations cl d) et on compte le nombre des gouttes qui sont tombées de l’orifice capillaire é. Ayant déterminé ce nombre de gouttes, connaissant d’autre part le nombre de gouttes données à 15° C par exemple par l’appareil pour un même volume d’eau distillée, ainsi que la densité du liquide examiné, on calcule aisément la tension superficielle de ce liquide par la formule connue de Tate.
- On peut combiner, si on le désire, cet appareil avec tout dispositif approprié d’enregistrement du nombre de gouttes tombantes.
- Pour compter les gouttes, un enregistreur électrique peut être constituéparunelame flexible d, pivo-tée en 2; cette lame comporte à son extrémité libre un godet 5 disposé au-dessous de l’orifice capillaire e'; elle es t munie également d’unepointe4 qui vient établir dans un godet de mercure 5 par exemple un contact fermant le circuit éleclrique de commande d’un enregistreur électrique 6 à aiguille et à cadran gradué. 7 est la batterie qui fournit le courant actionnant l’enregistreur, 8 est un interrupteur dont la fermeture commande le début de l’opération. Chaque goutte de liquide, en tombant de l’orifice capillaire é dans le godet 3, abaisse la lame flexible 1 et établit un contact momentané en 4-5 qui ferme le circuit de l’enregistreur et fait avancer d’une division son aiguille.
- L'influence de la viscosité peut être considérable
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- dans le cas des liquides très visqueux ou très fluides; il est donc nécessaire de modérer ou accélérer l’écoulement du liquide, desor le que le nombre de gouttes soit au maximum de deux par seconde.
- 11 est facile de modérer cet écoulement en fermant plus ou moins le robinet /, l’accélération est obtenue soit en faisant le vide par ce même robinet, soit en établissant une pression sur la surface du liquide. En clinique, il sera plus simple, quoique le cas arrive rarement, d’employer un tube capillaire de 1/2 à 1/5 njm de diamètre.
- L'influence de la température est très notable ; au laboratoire on opérera donc toujours à une température donnée, soit à 25°, soit à 57°. En clinique, on se contentera de noter la température et de faire ensuite la correction déterminée d’avance pour chaque appareil (0,4 pour 400 par degré).
- L'influence de l’état de propreté de l’appareil est formidable. Il ne laut pas oublier que la solution aqueuse de savon à 1 gr. p. 10000 produit un abaissement de tension de 25 dynes environ. C’est pourquoi l’appareil doit être après chaque^, opération soigneusement nettoyé avec de l’ammoniaque étendu, puis à diverses reprises avec de l’eau distillée, de l’alcool et de l’éther, ensuife séché à la trompe, dans l’étuve ou dans un endroit chaud.
- De temps à autre, il faut le plonger pendant quelques heures dans une solution saturée de bichromate de potasse, additionnée d’acide sulfurique et enlever ensuite leurs traces par des lavages abondanls à l’eau, à l’alcool et à lether.
- Si on a soin d’effectuer les mesures dans un endroit non soumis à des tremblements et des chocs le chapitre des précautions à prendre pour faire une bonne mesure de la tension superficielle est'épuisé.
- Dr W. Koi'aczewski.
- LE CÉRUMEN, MOYEN D’IDENTIFICATION
- Certaines professions marquent de signes particuliers les ouvriers qui les exercent. Ces signes, dits signes professionnels, peuvent donc servir à identitier ceux qui en sont porteurs. Leur nature et leur siège varient suivant les professions. Ils sont caractérisés par des épaisrisse-ments de l’épiderme, par des altérations de la peau, par des colorations anormales, par des déformations, par des troubles fonctionnels du côté des muscles, des aponévroses, des gaines tendineuses, des articulations et des os. On rencontre ces signes sur les mains, aux bras, sur le tronc, sur les jambes, sur les pieds et autres parties du corps. Tous ces signes ont été minutieusement étudiés et se trouvent décrits dans tous les ouvrages de médecine légale, mais aucun de ces ouvrages, à notre connaissance, n’indique les signes professionnels qui peuvent être fournis par la recherche des corps étrangers contenus dans le cérumen. C’est pourquoi nous avons cru utile de publier cette note.
- Toute personne qui a séjourné longtemps dans un milieu poussiéreux, garde l'empreinte de ce milieu dans
- son conduit auditif externe. Les poussières, lentement, pénètrent dans le conduit auditif, et elles s’y déposent, se mélangeant au cérumen dans lequel elles se trouvent retenues : la toilette la plus minutieuse, en effet, n’arrive jamais à débarrasser totalement l’oreille du cérumen qu’elle contient. Cette toilette, d’ailleurs, exige l’emploi d’un petit instrument (cure-oreille), dont la manipulation ne serait pas sans danger si l’on voulait procéder au curetage complet du conduit auditif. Au surplus, dans les milieux ouvriers, la toilette de l’oreille est celle dont on s’occupe le moins, et la façon sommaire avec laquelle on y procède à l’aide de la pointe d’un linge, a, le plus souvent, pour résultat de refouler vers le fond les corps étrangers poussiéreux qui se trouvent aux abords du conduit auditif. Or, ces corps étrangers, examinés avec soin après que nous les aurons retirés avec le cérumen dans lequel ils sont emprisonnés, seront susceptibles de nous indiquer le milieu dans lequel le sujet a vécu, et, par suite, pourront devenir un élément d’identification.
- Durant plusieurs années, avec le précieux concours
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- LE CERUMEN. MOYEN D'IDENTIFICATION
- d’un micrographe des plus distingués, M. Jean Maurel, chaque fois que le hasard de notre profession nous a mis en présence d’un ouvrier travaillant dans un milieu poussiéreux, nous avons procédé à l’examen du cérumen. Les résultats que nous avons obtenus ont toujours été concluants, et nous avons acquis la conviction que les signes professionnels fournis par l’examen du cérumen pourraient être appelés, dans certains cas, à rendre quelque service au médecin légiste.
- Celui-ci, par le simple examen du cérumen, pourra se renseigner sur l’industrie à laquelle appartient ou a appartenu un ouvrier, alors même, que ce dernier aurait abandonné tout travail depuis longtemps. Chez un journalier qui avait travaillé quelques mois sur les quais à décharger du charbon, nous avons très nettement constaté dans le cérumen la présence abondante de poussières charbonneuses, bien que cet ouvrier eût cessé tout contact avec le charbon depuis plus d’un an. Chez un ouvrier d’une usine à torréfaction de café, nous avons trouvé dans le cérumen des poussières végétales très caractéristiques provenant do la pellicule qui entoure le grain de café, pellicule qui, au moment de la torréfaction,' se détache et se répand dans l’atmosphère. Or, cet ouviier ne fréquentait plus l’usine depuis plusieurs mois. Nous avons aussi trouvé des segments de cheveux dans le cérumen d’un coiffeur, et des grains d’amidon dans le cérumen d’un boulanger, alors que ces deux ouvriers avaient depuis longtemps abandonné leurs professions.
- Pour que les poussières trouvées dans le cérumen soient caractéristiques et offrent une signification, il faut qu’elles soient vraiment professionnelles, et, pour cela, il est nécessaire que, par leur quantité ou par leur qualité, l’une et l’autre anormales, elles se distinguent des autres poussières ordinairement trouvées dans le cérumen, et que leur présence, par suite, ne puisse s’expliquer que par un séjour prolongé du sujet dans un milieu spécial.
- Une poussière banale par elle-même et dont la nature ne présente rien de caractéristique, deviendra nettement significative par sa grande abondance. C’est ainsi, par exemple, qu’il est rare de ne pas trouver quelques grains de poussières charbonneuses chez un ouvrier qui travaille habituellement dans une usine mécanique. Ces quelques grains de poussières charbonneuses, disséminés dans le cérumen, ne permettent pas alors de spécifier le genre de travail ; mais si, au lieu de quelques grains, nous constatons une quantité très abojidante de charbon, ce dernier alors, non par sa qualité mais par sa quantité, deviendra anormal, et nous indiquera que le cérumen examiné appartient à un charbonnier, à un chauffeur-mécanicien, à un mineur ou à tout autre ouvrier travaillant dans le charbon. De même, la constatation de quelques grains de poussières végétales ne sera pas caractéristique, mais nous serons en présence d’un signe professionnel si, au lieu de quelques grains, nous trouvons dans le cérumen des poussières végétales en très grande quantité, comme c’est le fait pour les batteurs en grange et les vanneurs, pour les dockers qui déchargent les navires chargés de graines d’arachides, de blé ou autres céréales, pour les ouvriers qui travaillent dans les scieries ou dans les usines de triturations de végétaux. D’autres fois, la poussière sera caractéristique par le seul fait de sa qualité, alors même qu’elle serait très pauvre en quantité et qu’on en constaterait à peine la présence de quelques grains. C’est ainsi, par exemple, que des poussières de cuivre, d’aluminium, de nacre, de soufre, de bauxite, de verre, etc..., ne peuvent se rencontrer que
- dans le cérumen des ouvriers qui manipulent ces matières.
- La nature des poussières sera déterminée soit à l’aide de l’analyse chimique, soit à l’aide de l’examen microscopique. Ce dernier examen nous permettra le plus souvent de déterminer les poussières végétales et aussi de constater la présence de cristaux dont les formes caractéristiques nous fixeront sur l’identité d’un très grand nombre de corps.
- Après maints essais, nous nous sommes arrêté à la technique suivante : A l’aide d’un cure-oreille, on retire de chacun des deux conduits auditifs externes une certaine quantité de cérumen. Ce cérumen est déposé sur une plaque de verre bien propre ; on le mélange de manière à former une masse homogène, et on le divise en deux lots que l’on examinera successivement.
- On prélève sur le premier lot une parcelle de cérumen que l’on dépose sur une lamelle porte-objet de microscope. A l’aide de la pointe d’un bistouri, on dilacère le cérumen, et on l’étale par petits îlots. Par-dessus, on place une lamelle couvre-objet que l’on recouvre elle-même d’une deuxième lamelle porte-objet. On rapproche les deux lamelles porte-objet en les serrant fortement entre le pouce et l’index. Le céiumen se trouve ainsi complètement écrasé, s’étale largement et forme une pellicule excessivement mince qui se prête admirablement à l’examen microscopique. Cet examen sera tout d’abord fait avec un faible grossissement (GO à 90 diamètres), puis s’il est nécessaire de mieux préciser, avec grossissement beaucoup plus fort dont le diamètre variera suivant la nature de la poussière à examiner.
- Cette première épreuve nous permettra de constater la présence de corps étrangers noirs, grisâtres, transparents, amorphes ou de forme cristalline. Les corps noirs seront des poussières de charbon ou des poussières métalliques (fer, cuivre, aluminium, etc.). Le charbon présente des arêtes vives, tranchantes, tandis que le fer, l’aluminium et surtout le cuivre offrent des bords irréguliers, déchiquetés. Les corps grisâtres seront des poussières minérales (calcaire, chaux, ciment, plâtre, etc.). Les corps transparents seront le plus souvent des cristaux de nature diverse, des poussières d’origine végétale (débris de feuilles, de fibres, de graines, coton, lin, chanvre,,etc.) ou des poussières d’origine animale (soie, laine, poils, duvet, etc.).
- La matière grasse du cérumen n’est pas un obstacle à l’action des réactifs. C’est ainsi qu’en bien mélangeant le cérumen avec une goutte d’une solution iodo-iodurée (0,50 d’iode dans une solution d’iodure de potassium au cinquantième) on arrive à colorer en violet les grains d’amidon libre. De même on colore en violet la cellulose des fibres végétales et les grains d’amidon inclus dans ces fibres en faisant agir le chlorure de zinc iodo-ioduré en solution concentrée.
- On dépose sur la lame d’un couteau bien propre ou plus simplement sur l’extrémité d’un tesson de porcelaine, le deuxième lot de cérumen, et le tout est maintenu, jusqu’à calcination, sur la flamme d’une lampe à alcool ou d’un bec de gaz. Les corps composant le résidu seront déterminés par les procédés ordinaires de la chimie ou par l’examen microscopique.
- Cette deuxième épreuve ne peut, évidemment, être utilisée pour la recherche des corps étrangers d’origine végétale ou organique. Elle sera plus spécialement consacrée à reconnaître les poussières d’origine métallique (fer, cuivre, sels ou oxydes de plomb, aluminium, etc.) et les poussières d’origine minérale (chaux, ciment, plâtre, bauxite, etc.).
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- LE PREMIER VOL EN HELICOPTERE
- Les poussières de fer, avec une goutte d’acide chlorhydrique et une goutte de ferricyonure de potassium, donneront une coloration hleu de Prusse ou une coloration verte intense, suivant que le fer se trouvera à l’état d’oxyde ferreux ou d’oxyde ferrique.
- Les poussières de cuivre, avec une goutte d’acide azotique et une goutte d’une solution de potasse, donneront un précipité bleu d’hydrate de cuivre : ce précipité sera dissout dans une goutte d’ammoniaque, et on obtiendra une belle coloration bleue.
- Les sels de plomb (céruse), avec une, goutte d’une solution d’iodure de potassium, donneront une coloration jaune d’or; s’il s’agit d’un oxyde (minium), il faudra, au préalable, ajouter une goutte d’acide acétique.
- Pour mieux distinguer les colorations obtenues, l’opération devra être faite dans une capsule de porcelaine ou sur une plaque de verre reposant sur une feuille de papier blanc.
- L’aluminium, avec une goutte d’acide sulfurique suivie d’une goutte d’une solution de sulfate de soude, donnera des cristaux d’alun. Ces cristaux sont très nettement visibles, et on peut même assister à leur formation en opérant sous le microscope. La chaux, le plâtre, le ciment et autres minéraux seront reconnus au microscope a la forme de leurs cristaux.
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- La recherche des poussières dans le cérumen présente cet avantage sur la recherche des autres signes professionnels qu’elle aura son indication dans un très grand nombre de cas. Presque toutes les industries, en effet, s’accompagnent de production de poussières, et on peut dire que chaque catégorie d'ouvriers, en général, vit dans une atmosphère qui lui est particulière, et dont on retrouve le plus souvent des traces dans le cérumen j1).
- Dr Séverix Icard.
- 1. Des poussières décelant le milieu dans lequel le sujet a longtemps respiré, doivent également se déposer dans les sinus de la face et du crâne et plus spécialement dans les deux sinus latéraux de la face qui constituent les antres d’Ifigmore. Le mouvement de l’air dans les voies nasales détermine dans ces cavités une dirinution de pression dont le résultat, à chaque mouvement respiratoire, est la sortie d’une partie de l’air des sinus et la pénétration d’une certaine quantité d’air atmosphérique. Certaines poussières, à la longue, doivent s’y accumuler, bien que plus lentement, comme elles s’accumulent dans les alvéoles pulmonaires au point d’y engendrer des maladies variant avec la nature de chaque poussière : anlhracosis (charbon), tabacosis (tabac), byssinosis (coton), chalicosis (silice), siderosis (fer), de... Nous n’émettons ici qu’une simple hypothèse, et ce sigim, s’il existait réellement, ne pourrait, au surplus, être constaté qu’apres la mort.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de février 1921.
- Jj'élat actuel dé la synlltcsé de l’ammoniac. — La Nature a consacré une longue étude aux procédés de M. Georges Claude et donné des détails précis sur l’usine de la Grande Paroisse, où ce savant poursuit depuis plusieurs années des expériences dont l’importance n’échappe plus à personne. La dernière Note présentée par lui à l’Académie résume les progrès faits depuis novembre 19120. L’hypercompresseur bâti par M. Le Rouge réunit dans une même construction les deux étapes : 100 à 500, et 500 à 900 alm., ce dernier chiffre marquant la pression finale aujourd’hui mise en œuvre. La puissance totale requise est de 510 HP., soit plus de deux mètres cubes comprimés par cheval et par heure, les fuites n’alteignent pas 0,5 pour 100, et l’appareil est prévu pour un traitement, à l’heure, de 700 mètres cubes du mélange N + II5, soit une unité de 5 tonnes d’ammoniac anhydre, c’esl-à-dire l’équivalent de 25 tonnes de sulfate par jour.
- Les propriétés mécaniques des pâtes de farine et la panification. —M. Marcel Chopin obtient une pâte homogène en pétrissant pendant huit, minutes 555 grammes de farine avec 166 cm. cubes d’eau salée à 25 degrés centigrades; ilia laisse reposer une vingtaine de minutes et découpe une rondelle de 5 millimètres d’épaisseur qu’il épanouit, par un jet cl’air comprimé, en une calotte sphérique dont les parois vont s’amincissant, et il mesure le volume d’air refoulé au moment où se rompt la mince membrane. De là la possibilité d’établir le gonflement panaire, c’est-à-dire la différence qui s’établit entre le volume spécifique du pain susceptible d’être obtenu avec une farine et le volume spécifique initial de la pâte, et de constater qu’il est proportionnel à la racine carrée du coefficient d’extension de celte pâte développée en membrane mince.
- Paui. B.
- LE PREMIER VOL EN HÉLICOPTÈRE
- L’hélicoptère Berliner.
- Dans notre numéro 2444 du 5 février 1921, nous avons annoncé que M. Oehmichen avait, le 15 janvier 1921, réalisé le premier vol en hélicoptère.
- Le commodoréMlunsakcr, de la Marine des États-Unis, nous adresse aimablement des renseignements et des photographies qui démontrent que le mérite du premier vol en hélicoptère revient non pas à notre compatriote, mais à deux inventèurs compa-
- triotes des frères Wright, M. Émile Berliner et son fils H.-A. Berliner, de Washington, déjà connus par. leurs travaux sur le phonographe.
- Voici, d’après M. Hunsaker, un résumé des principaux vols effectués par MM. Berliner :
- Le 11 novembre 1919, l’hélicoptère qui était attaché sur deux tiges à ressort s’éleva légèrement au dessus du sol avec M. H.-A. Berliner à bord. La
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- poussée totale était de 750 livres anglaises environ. La photographie 1 montre la machine volant le 12 décembre 1919. C’est la première photographie de la machine en vol.
- La photographie 2 montre le vol effectué le 2 février 1920, au cours duquel l’engin atteignit une hauteur de 12 pieds (environ 3 m. 60). Le 8 mars 1920, l'Evening Star, journal quotidien de Washington, publia une photographie analogue de l’hélicoptère Berliner volant à 4 pieds environ au-dessus du sol. Ce vol avait été également effectué le 2 février. Le 16 avril 1920, un essai fut effectué en présence d’officiers du Ministère de la Marine américaine. L’hélicoptère monté par M. H.-À. Berliner s’enleva, aussitôt le moteur mis en marche, jusqu’à une hauteur de 3 pieds (0 m. 90 environ), et aurait pu
- s’élever beaucoup plus haut si les mécaniciens n’avaient alors saisi l’appareil pour l’empèdier de monter davantage.
- Dans cette position, la machine pouvait maintenir son altitude avec le moteur au ralenti et elle parut glisser latéralement avec assez de force pour entraîner les deux hommes qui essayaient de la maintenir en place. Un vent de 52 km à l’heure empêcha ce jour-là de prolonger l’expérience. La photographie n° 3 montre un vol effectué le 20 juin 1920; deux aides essayent d’empêcher la machine de quitter le sol. Les photographies 4 et 5 montrent le dernier modèle de l’hélicoptère Berliner. Sur la première, on aperçoit l’un des inventeurs, M. Émile Berliner, sur l’autre son fils. Ce type d’appareil a une puissance ascensionnelle de 1000 livres anglaises.
- Fig. 4. ’ Fig. 5. — Autre vue du même appareil
- Vue du dernier modèle de P hélicoptère Berliner. monté par M. Il -A. Berliner fils.
- Le Gérant ; P. JIassox, — Imprimerie Laiicre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2458.
- LÀ DOMESTICATION DU RENARD ARGENTÉ
- 14 MAI 1921
- L'Ile du Prince-Edouard, qui s’appela l’Ile Saint-Jean jusqu’au moment où la France la céda à l’Angleterre avec le Canada, est située dans la partie sud du Golfe de Saint-Laurent. Sa population, qui est de 105 000 âmes, vécut longtemps de l’élevage du gros bétail et du commerce des pelleteries.
- Aux approches du long hiver, bon nombre des hommes valides émigraient sur la côte ferme, et, de bouviers, se transformaient en trappeurs, dressant des pièges aux hermines et aux renards argentés qui pullulaient alors dans les immenses forêts canadiennes.
- Avec les progrès de la colonisation et de la culture, les animaux à fourrure s’éloignèrent des lieux accessibles. Le renard argenté, plus particulièrement, se fit rarissime. On ne le rencontrait plus que dans l’extrême Nord. Pendant plus d’un siècle, la Compagnie de la Baie d’Iludson avait fixé à 200 livres sterling le prix-étalon de cette précieuse fourrure. Sa rareté grandissanteavait presque doublé ce prix.
- On pouvait prévoir, dès 1870, que le silver-fox canadien, beaucoup plus estimé que son congénère sibérien, était en voie d’extinction totale.
- Des trappeurs de l’Ile du Prince-Edouard, où celte espèce avait abondé jadis, conçurent le projet de la domestiquer. Leurs procédés empiriques n’eurent aucun succès. Confinés dans d’étroits enclos, les captifs , refusaient de se reproduire. Et l’on en conclut trop hâtivement que l’entreprise était irréalisable.
- Cependant, vers 1887, M. Charles Dalton, membre d’une vieille famille de trappeurs, très versé
- dans les études zoologiques, s’intéressa au problème. Sachant bien que toutes les espèces de. renards ont des mœurs communes, il résolut de
- faire son apprentissage avec des renards roux, de l’espèce vulgaire, et il en entreprit l’élevage sur sa ferme.
- Pendant deux années, il étudia jour et nuit ses élèves, rechercha les conditions d’habitat et d’alimentation qui leur convenaient le mieux, se familiarisa avec leurs mœurs et habitudes, accumula une somme de précieuses informations, et vit ses efforts récompensés par la naissance de plusieurs portées. Ce qu’il avait fait avec le renard commun, il allait le recommencer avec le renard argenté.
- En 1889, il acquérait, d’un trappeur de l’Ile d’Anlicosti, deux couples de renards argentés, et les installait dans l’Ile Sauvage, îlot dépendant de l’Ile du Prince-Edouard. Il s’associait avec un autre trappeur, Robert Oulton, qui, de son côté, s’était occupé activement de la question. Dès les premiers jours de 1890, leur « ferme à renards argentés », la première du genre, prenait t naissance. C’était le début d’une industrie qu’attendait un brillant avenir. ' -Dans les six mois qui suivirent, les deux femelles mettaient bas deux portées de quatre renardeaux. Le problème était donc résolu : les renards argentés pouvaient se reproduire en captivité dans certaines conditions d’habitat, de traitement et d’alimentation.
- Ces aristocrates de la gent canidée entraient dans la famille des animaux domestiques, et leur
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- Fig. i; —Le renard argenté sortant de son terrier.
- Ftg. 2..— Le renard argenté dans un parc d'élevage. Noter la touffe-blanche de l’extrémité de]la queue.
- 4-9* Année — 1“ Semestre
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- LA DOMESTICATION DU RENARD ARGENTÉ
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- élevage deviendrait aussi simple que celui du lapin de clapier !
- Grâce à l’isolement de leur ferme, Dallon et Oulton réussirent à maintenir le secret autour de leur enlreprise pendant deux ou trois ans — le temps d’amasser une enviable fortune, avec les quarante ou cinquante pelleteries qu’ils récoltèrent par année, et qu’ils vendirent facilement à raison de 230 livres sterling chacune en moyenne.
- . Puis, le mystère prit fin, et les gros chiffres lancés par la rumeur publique tournèrent la tête aux insulaires, qui se lancèrent à corps perdu dans le fox-farming. On était prêt à payer n’importe quel prix pour un couple de précieux animaux. De 800 livres sterling, le prix s’éleva rapidement à 1200.
- Continuant sa progression, il monta bientôt à 4000 livres (104 0Ô0 francs) pour une paire de jeunes bêtes, et à 7000 livres (182.000 francs) pour un couple ** de bons reproducteurs ! Nos traductions en francs sont ici basées sur le change d’avant-guerre.
- Un bon nombre des débutants n’apportèrent pas à la réalisation de leurs projets la prudence et l’esprit de méthode dont MM. Dalton et Oulton avaient donné l’exemple, et de ruineux échecs marquèrent les premiers pas d’une industrie trop jeune encore pour s’édifier sur des principes stables. Mais d’autres, mieux inspirés ou plus heureux, firent des fortunes rapides.
- En 1914, l’ile du Prince-Edouard comptait 277 fermes d’élevage, avec 899 animaux reproducteurs. Sur ce nombre, 145 établissements appartenaient à des compagnies anonymes, les 134 autres, de moindre importance, appartenant à des particuliers ou à de petites associations. Parmi celles-ci, nous en mentionnerons une, fondée par trois jeunes filles, trois sœurs, qui leur rapportait annuellemçnt 3000 livres de bénéfices nets dès la fin de la troisième année.
- D’après une statistique publiée par le Fox-Magazine, organe des éleveurs, ces 899 animaux
- reproducteurs représentaient un capital de 2 millions delivres sterling. La plus importante des compagnies avait été lancée avec un capital de 125000 livres, et payait des dividendes de 40 pour 100, alors que, la même année, une petite ferme, fondée avec un capital de 2000 livres, distribua 500 pour 100 de dividendes !
- Le succès inouï remporté par les éleveurs de l’ile du Prince-Edouard avait fait école en dehors de ses limites. Des fox-farms furent fondées sur la côte ferme, au Canada comme dans certaines parties des Etats-Unis, notamment dans le Maine. Mais les résultats, jusqu’ici, n’ont pas été encourageants.
- Ces insuccès tiennent à des causes diverses. Nous avons noté que l’ile, avant sa colonisation, abondait en renards argentés. Il n’est donc pas surprenant que les bêtes captives prospèrent sur un territoire qui fut l’un des habitats de leur espèce pendant d’innombrables siècles. Le climat de l’ile est très différent de celui de la côte ferme : humide et froid, il ne connaît pas les écarts considérables de température que l’on enregistre dans l’intérieur des terres.
- Légèrement accidentée, la surface assure un rapide écoulement des eaux de pluie, et préserve les terriers des inondations périodiques. Enfin, son sol n’est ni alcalin ni calcaire. Or, on a constaté que les renards argentés vivant dans des terrains calcaires ou alcalins, où, naturellement, ils se frottent aux matériaux du sous-sol en creusant leurs terriers, ont le poil rongé, comme brûlé par la chaux, et d’une coloration moins noire que les autres. Le grain de la peau est plus grossier, et la pelleterie manque de souplesse.
- L’expérience^ acquise durant ces trente dernières années par les fermiers de l’ile permettrait de rédiger le « Guide du Parfait Eleveur de Renards Argentés ». On y apprendrait qu’un facteur important est constitué par le caractère de l’éleveur.
- L’intelligence du renard est proverbiale, et sa sensibilité mériterait de l’être. Si son maître n’est
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- pas un ami des bêtes, si ses manières sont brutales, il ne s’habituera jamais à sa présence, restera agité et nerveux, ne mangera pas de bon appétit, se trouvera dans les pires conditions pour l’accouplement, qui est, en somme, la base de l’industrie « renardière ».
- Au contraire, un fermier qui prend la peine d’étudier le caractère de chacun de ses élèves, ses penchants, ses petites manies, établit bientôt avec eux des liens de sympathie, et triomphe de leur timidité naturelle. Ils sont satisfaits de leur sort, et le succès de l’entreprise est désormais assuré.
- laisser les animaux ensemble d’un bout de l’année à l’autre, leur vie durant, bien que certains éleveurs les séparent quelques jours avant la mise à bas, pour les réunir de nouveau après le sevrage. Mais des querelles traversent parfois les plus parfaites unions ! Il est donc sage de tenir libre un enclos où Messire Renard puisse être confiné provisoirement. Il goûtera mieux la joie d’être réuni à sa famille !
- Les renards peuvent être accouplés dès leur sixième mois. Ils vivent de onze à quinze ans. Une femelle produit généralement de huit à dix
- Fig. 4. — La ferme d'élevage de l'Ile du Prince Edouard.
- Le gros problème à résoudre est celui de l’accouplement. A l’état sauvage, la sélection naturelle intervient. Elle doit être remplacée par le discernement de l’éleveur, à l’état domestique. La difficulté est d’autant plus grande que les renards s’unissent pour la vie. Deux animaux auxquels on impose un « mariage de raison » peuvent ne pas se convenir : ici, comme ailleurs, le mariage est une loterie !
- L’éleveur doit donc connaître à fond le caractère de ses élèves, et en tenir compte dans la sélection. Si les « fiancés » n’éprouvent pas une sympathie mutuelle, il faut les séparer aussitôt, et leur chercher de nouveaux compagnons ou compagnes. Inutile d’insister ! Ils passeraient leur temps à se battre !
- Dans les bons ménages, il est préférable de
- portées comprenant de deux à neuf petits. Quand la portée est trop nombreuse, on en confie une partie à une chatte, qui se tire fort bien de son rôle de nourrice.
- Le choix d’un emplacement est un autre facteur de haute importance. La ferme doit être établie loin des centres de population et des routes fréquentées, et sur un terrain en pente légère, propice au renouvellement de l’air et à l'écoulement des eaux. Il doit être assez boisé pour protéger les renards contre les ardeurs du soleil d’été, mais assez découvert pour que les premiers rayons du soleil de printemps hâtent la fonte de la neige et de la glace.
- Une clôture en planches, qui écarte les curieux et les chiens, entoure la ferme. Une clôture inté-I rieure en grillages, séparée de la première par un
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- large chemin de ronde, est munie de nombreuses sonnettes d’alarme, sage précaution contre les voleurs de pelleteries. Sur les grandes installations, des chiens de garde circulent jour et nuit dans le chemin de ronde. En outre, la ferme est dominée par une tour, du sommet de laquelle un homme peut surveiller tout l’établissement.
- L’espace intérieur est divisé en enclos par des grillages haut de trois à quatre mètres, rabattus intérieurement à leur extrémité supérieure pour empêcher toute évasion. Ils se prolongent d’un mètre dans le sol, interdisant aux renards de pousser leurs terriers au delà des clôtures.
- Chaque cage comporte un chenil, maison d’habitation séparée en deux chambres, celle du fond servant de tannière. Elle est tapissée de liège, ou de toute autre matière isolants ; on y dispose une planche de 1 m. 50 sur Om.45 sur laquelle le couple arrange un nid avec de menues branches et des feuilles sèches.
- Sans être difficiles sur le choix de la nourriture, les renards aiment la variété, et ne boudent pas aux gourmandises. La viande crue, le biscuit dur, le pain grossier forment le fond de l’alimentation. On y ajoute des légumes, de la bouillie d’avoine, du lait et des œufs, de l’herbe et des fruits, surtout des mûres et des pommes. Un régime spécial est appliqué aux mères, pendant et après la gestation. Les animaux destinés à un prochain abatage sont nourris d’orge, d’avoine et de miel, régime qui embellit la fourrure. Il s’est fondé à Charloltetown, la capitale de l’Ile, une manufacture qui fabrique un biscuit spécial pour les renards.
- Un grave reproche fait à cette jeune industrie était — et est encore — que les pelleteries qu’elle produit seraient moins belles que celles des animaux libres. En 1910, M. Charles Dalton, devenu membre du Parlement d’Ottawa, expédia à Londres
- 25 peaux provenant de sa ferme. Vendues aux enchères à la Bourse des Fourrures, elles furent adjugées à un prix moyen de 284 livres sterling. Les trois plus belles atteignirent respectivement 500, 550, et 540 livres, cette dernière somme répondant à 14 040 francs environ. À la même époque, sur le même marché, six peaux de renards argentés, les seules qu’eût fournies le vaste Territoire du Yulcon pendant l’année, ne dépassèrent pas 240 livres, prix accordé à la plus belle des six. L’année suivante, une peau de même provenance atteignit 280 livres.
- Comme toutes les industries de grand luxe, le fox-farming connut des jours sombres pendant la guerre. Le prix moyen tomba rapidement à 200 livres, pour descendre, en 1917, à 50 livres. La plupart des éleveurs refusèrent de vendre à de tels prix. Le marché de Londres était fermé, et Saint-Louis (Missouri), qui s’efforçait de monopoliser le commerce des fourrures, s’était faussement bercé de l’espoir que les insulaires accepteraient ses conditions.
- Confiants en un avenir meilleur, ils formèrent une association pour soutenir ceux des leurs qui manquaient dê crédit, et les aider à traverser la crise. Un comité élabora des mesures tendant à améliorer la race par des sélections. Les reproducteurs de premier choix furent enregistrés sur un registre spécial et dotés d’un pedigree (généalogie), comme on agit avec les chevaux de course.
- Actuellement, d’après un écrivain canadien, M. Frederick A. Talbot, l’île possède 5000 renards argentés, et son industrie est devenue fameuse dans le monde de la fourrure. Le « renard argenté de Prince Edward Island » est considéré maintenant comme une marque de fabrique... qui n’a plus besoin de publicité !
- V. Fournis.
- LES BATEAUX A PROPULSION MECANIQUE
- Les bateaux automoteurs sont les seuls qui permettent des transports rapides et par conséquent peu coûteux.
- Sur les canaux ou fleuves ils tendent de plus en plus à remplacer les bateaux à traction animale qui ne répondent plus aux besoins de la navigation. Avec ces derniers, on ne peu t parcourir chaque jour qu’une distance limitée, ce qui augmentelesfrais. Et, autre avantage de la propulsion mécanique, pendant les nombreuses semaines où les bateaux sont immobilisés par les glaces ou les crues, les moteurs ne mangent pas d’avoine.
- La place occupée par le propulseur diminue bien un peu celle qui est destinée aux marchandises, mais ce n’est pas une objection sérieuse, car l’encombrement peut en être plus réduit que les écuries des bateaux traînés par des chevaux.
- Les moteurs à hélices ne se sont pas développés comme ils auraient pu le faire. On leur reprochait surtout de dégrader les berges par suite du remous qu’ils produisent; en raison de l’état de nos canaux, les Ponts et Chaussées en interdisaient l’emploi.
- Mais il existe actuellement des propulseurs construits pour éviter le remous et faire disparaître cet inconvénient; ce sont des pompes centrifuges avec ou sans engrenages d’angles.
- En tenant compte des perles aux engrenages d’angles — pertes qu’on peut évaluer à 5 pour 100 — on peut considérer le rendement pratique comme égal à celui de l’hélice, car le rendement théorique lui est supérieur.
- On a expérimenté l’un d’eux sur la Seine il y a quelque temps et les résultats enregistrés ont été très satisfaisants.
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- L’hélice y est remplacée par une pompe centrifuge à axe vertical dont le carter peut tourner sur lui-même, dirigeant la buse de refoulement vers l’avant ou l’arrière du bateau.
- Ce dispositif, s’il ne paraît pas très mécanique et nécessite des engrenages d’angles, permet d’obtenir la marche avant ou arrière sans changer le sens de rotation et supprime le changement de vitesse.
- Le propulseur Ilernu est construit pour l’accouplement direct au moteur, sans qu’il soit besoin d’embrayage ni de frein dont la fragilité occasionne de nombreux inconvénients. Il en résulte une économie intéressante d’entretien et de temps, obtenue parce que l’appareil possède un point mort.
- La cocfue du bateau n’est traversée que par les tuyaux du propulseur qui se trouve tout entier 'a l’intérieur du bateau et dont la conduite est facile.
- L’appareil Hernu comprend une turbine fermée tournant à grande vitesse. L’eau, que les tubulures d’arrivée amènent des côtés au centre, se trouve chassée vers la périphérie, à l’avant et à l’arrière du bateau, par l’une ou l’autre des tubulures de refoulement, suivant le mouvement du carter.
- Celui-ci est formé de deux corps ou colimaçons séparés par une partie cylindrique de même diamètre et même largeur que la turbine, ou simplement par une cloison.
- Lorsqu’il s’agit de remonter un courant, la grande vitesse de rotation occasionnant la sortie rapide de l’eau est un avantage. Pour l’arrêt, on contre-balance le courant par un débit alternatif dans les deux tubulures ; la partie cylindrique obstrue la turbine et l’on a alors le point mort.
- Les branches de la tubulure de refoulement sont
- Fig. i.
- Coupe transversale de la turbine de propulsion Hernu.
- fermées par des robinets, vannes, papillons, commandés simultanément par des leviers accouplés par une tringle. On peut aussi remplacer ce dispositif par une tubulure mobile avec chaînes et pignons, le corps du pro-
- pulseur étant fixe. pjfîiSLiü
- D’autre part, nous devons \Vô
- signaler la construction d’un Il vis.
- Fig. 2.
- Coupe suivant l’axe du dispositif de propulseur Hernu.
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- 310 -_______- VERS LES CONFINS
- propulseur se composant d’une hélice commandée par un cardan. Il est fixé à l’arrière du gouvernail et se meut avec lui.
- Le moteur à gaz pauvre qui se trouve à l’intérieur du bateau peut s’adapter à n’importe quelle péniche à traction animale et, de ce fait, augmenter beaucoup le rendement.
- Les propulseurs centrifuges dont la construction est pratique peuvent également s’adapter à toutes espèces de bateaux, mais ils semblent surtout intéressants pour les péniches.
- Dans la question du relèvement économique de notre pays, les transports occupent une place prépondérante. Il faut encourager la batellerie de manière à intensifier son rendement, en délaissant les méthodes archaïques encore en usage chez nous. L’avenir est aux machines et nous n’aurons vraiment de prospérité nationale que lorsque nous nous
- DE L’ATMOSPHÈRE
- résoudrons à moderniser notre outillage et nos transports.
- En doublant la vitesse des bateaux, on augmente d’autant le tonnage transporté. Malgré l’évidence indéniable de ce fait, nous ne voyons encore sur nos canaux qu’un petit nombre de bateaux automoteurs, surtout de ces péniches à gaz pauvre ou huile lourde qui devraient les sillonner, puisqu’elles réalisent une économie de combustible si importante dans notre situation actuelle.
- Leur multiplication soulagerait les voies ferrées trop encombrées, sans augmenter autant le prix des matières transportées.
- Les nouveaux essais officiels qui auront lieu prochainement conduiront sans doute à l’emploi plus courant des propulseurs et à l’accroissement du trafic sur nos voies navigables. Nous ne pourrons qu’y gagner. Monfier.
- VERS LES CONFINS DE L’ATMOSPHERE
- La fusée Goddard.
- Aucun homme n’a jamais dépassé l’altitude de 11 kilomètres, aucun engin scientifique humain, n’est monté au delà de 50 kilomètres. Seuls les projectiles du canon allemand qui en 1918 bombardait Paris sont montés plus haut. L’atmosphère de la terre ne nous est donc connue que sur une épaisseur fort mince. Il y aurait un grand intérêt à connaître exactement la composition et les propriétés de l’atmosphère sur toute son épaisseur, jusqu’aux confins du vide absolu. Nous savons que dans ces régions inaccessibles, elle est très raréfiée. Mais le peu de matière qu’elle contient, n’en réagit pas moins d’une façon profonde, sur nombre de phénomènes essentiels à notre existence, absorption des radiations solaires, échauiïement et refroidissement du sol, électricité atmosphérique, etc.
- En l’absence de tout moyen d’investigation de la haute atmosphère, nous ne pouvons que nous borner à formuler des hypothèses plus ou moins plausibles sur sa constitution.
- Un professeur américain, M. Goddard, s’est proposé de combler cette lacune en créant un instrument de sondage, capable d’atteindre des altitudes bien supérieures a celles que peuvent explorer les ballons-sonde, engins qui, on le
- Fig. i.
- La chambre de combustion de la fusée Goddard dans laquelle les poudres ont été essayées.
- sait, détiennent actuellement le record de l’altitude.
- Les appareils qu’il veut créer, et auxquels il a consacré une longue et intéressante série d’études préliminaires (j) publiées par la Smithsonian Institution, r— appartiennent à la classe des fusées automotrices.
- On connaît le principe du fonctionnement des fusées : un projectile portant soit une charge explosive, soit des artifices lumineux, est pourvu, en outre, d’une charge de poudre propulsive, poudre noire, ou autre, que l’on allume au départ. Les gaz provenant de la combustion de la charge propulsive sont projetés vers l’arrière de la fusée ; il en résulle que, par réaction, le corps même de la fusée est projeté vers l’avant. De même lorsqu’un obus est projeté hors de l’âme d’un canon, le canon lui-même est rejeté vers l’arrière, ce qui produit le phénomène bien connu du recul ; le recul est d’autant plus faible que la masse reculante est plus forte, mais d’autant plus considérable que la masse et la vitesse des produits expulsés sont plus grandes.
- Pour réaliser une bonne fusée, il faut donc la
- 1. A Method of reaching extreme Altitudes, by Robert H. Goddard. t brochure illustrée 69 pages, 10 planches. Publications de la Smithsonian Institution. Washington, 1919.
- Fig. 2.
- La chambre de combustion de grande capacité.
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- VERS LES CONFINS DE L’ATMOSPHÈRE
- rendre relativement légère, et surtout assurer aux gaz dont l’échappement produit la réaction propulsive une vitesse de sortie aussi élevée que possible.
- Les fusées en usage actuellement dans l’armée ou la marine ne peuvent s’élever qu’à des altitudes relativement faibles : la fusée Coston en usage dans la marine pour la signalisation ne s’élève pas à plus de 150 mètres. Toutes ces fusées utilisent la poudre noire, comme mélange propulseur; sans doute parce que les règles de fabrication qui président à la confection des fusées ont été établies avant l’apparition de poudres lentes, et que l’on n’avait pas aperçu avant la guerre d’importantes applications militaires pour ces engins dans les combats modernes. La fusée a donc peu évolué et c’est un engin moteur extrêmement, imparfait, d’un rendement plus que médiocre. Mais on peut le perfectionner.
- C’est là précisément la question qu’a étudiée M. Goddard, et ses conclusions sont nettement optimistes.
- Dans un excellent article sur les fusées publié par La Nature en 1918 (n° 2529), notre savant collaborateur, M. Nicolas Fla-mel, pseudonyme d’un savant particulièrement qualifié en cette matière, indiquait dans quelle voie devraient être orientées les recherches pour perfectionner ces engins.
- « Tenant compte, dit-il, des résultats.
- « acquis dans les turbines à vapeur, il « faudra munir les fusées de tuyères con-« venablement calculées, à orifice va-« riable ou non, de façon à faciliter l’écou-« lement des gaz et augmenter ainsi le « rendement de l’appareil. Le générateur « de gaz, la poudre en l’espèce, devra être « composé pour produire le maximum de « gaz à très hautes températures et pres-« sion pour le poids minimum. C’est dire « que la poudre noire dont plus du tiers « de poids donne des produits de combus-« tion solides est loin d’être la perfection,
- « les poudres colloïdales, les explosifs du genre « cheddite qui ne donnent que des gaz sont donc « tout indiqués ».
- C’est là précisément le programme que s’est fixé M. R. Goddard.
- Il a mesuré tout d’abord la vitesse d’échappement des gaz propulseurs d’une fusée ordinaire et d’une fusée Coston ; il a trouvé pour la première 280 m. environ à la seconde, ce qui donne pour l’engin un rendement moyen de 1,86 pour 100, et pour la seconde 310 m. correspondant à un rendement moyen de 2,21 pour 100.
- Ce sont là des rendements infimes. M. Goddard construisit alors un appareil d’essai comportant 5 modifications essentielles : emploi de poudre sans fumée; chambre de combustion en acier massif de façon a permettre l’emploi de pressions élevées, enfin
- 311
- échappement des gaz par une tuyère conique, analogue à la tuyère d’une turbine à vapeur, de façon à obtenir à la sortie de cette tuyère un jet de vitesse aussi élevé que possible (fig. 1).
- Deux sortes de poudres furent employées : là poudre de pistolet du Pont n° 5, donnant 972 calories par gramme, et la poudre « Infaillible « donnant 1258,5 calories par gramme. Avec la première poudre, M. Goddard obtint des vitesses d’échappements gazeux comprises entre 1585 et 1909 mètres par seconde, suivant le poids de poudre employé dans l’expérience; avec la deuxième poudre les vitesses sont comprises entre 1704 et 2154 m. à la seconde. Dans un deuxième appareil muni d’une chambre de plus grande capacité, en acier au chrome-nickel, ces vitesses ont été portées respectivement à 2290 et 2454 m. à la seconde. Dans ce dernier cas, le rendement dépasse 60 pour 100.
- On conçoit que ces résultats aient encouragé M. Goddard à étudier de plus près le problème de la fusée à grand pouvoir ascensionnel.
- La question essentielle peut se poser comme suit: Quelle masse initiale mi-nima faut-il donner à une fusée idéale, pour amener une masse finale de 1 kg., par exemple, à une altitude déterminée.
- Il est facile de voir que le problème dépend d’éléments complexes; gu fur et à mesure que la fusée se déplace, sa masse diminue du fait de la combustion de la poudre; d’autre part, elle est soumise à des forces constamment variables ! il y a d’abord la pesanteur, qui varie en raison inverse du carré de la distance au centre de la terre, variation dont l’influence négligeable au voisinage du sol ne l’est plus si on se propose d’atteindre des altitudes très élevées, il y a surtout la résistance de l’air qui dépend de la vitesse du projectile, de sa forme et de la densité de l’air, rapidement décroissante avec l’altitude.
- La mise en équation d’un tel problème n’est pas extrêmement difficile; sa solution rigoureuse, par contre, échappe encore aux ressources des mathématiques. M. Goddard l’a abordée par des méthodes approchées.
- Les calculs de M. Goddard le conduisent à cette conclusion, que si la vitesse d’échappement des gaz propulseurs est très grande, de l'ordre de 2000 m. par seconde, il suffit de masses initiales d’explosifs relativement faibles pour atteindre des altitudes très élevées; mais lorsque cette vitesse diminue, les quantités d’explosif nécessaires augmentent suivant une progression extrêmement rapide.
- M. Goddard a imaginé et breveté un certain nombre de dispositions pour réaliser pratiquement une fusée susceptible d’atteindre de hautes altitudes et
- —B
- Fig. 3.
- Le premier modèle de fusée Goddard.
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- 312 VERS LES CONFINS
- d’y faire automatiquement des mesures ou des prélèvements.
- La figure 3 représente une fusée double; c’est le premier dispositif imaginé par M. Goddard ; il comporte 2 fusées propulsives : lorsque la première a épuisé sa charge d’explosifs, la seconde entre en action, se dégage de la première et continue sa route vers les profondeurs célestes. A est la chambre de combustion de la première fusée, les charges C brûlent et les gaz s’échappent par le tuyau G'. La. seconde fusée est semblable, mais plus petite, elle porte une chambre E montée sur pivot et pouvant tourner librement, représentée figure 4. Elle est munie d’un gyroscope G, qu’on lance avant le départ au moyen d’une source extérieure d’électricité. En dessous du gyroscope est un instrument enregistreur IL.
- Pour maintenir la fusée sur sa trajectoire, on lui imprime un rapide mouvement de rotation sur elle-même; mais auquel ne participe pas la chambre qui contient l’enregistreur; la fixité de celle-ci est assurée par le gyroscope. Le mouvement de rotation de la fusée est obtenu par des charges de poudre placées en J dans des chambres en forme de spirale (voir coupe fig. 5). Avant le départ de la fusée, celle-ci étant placée sur un support qui lui permet de tourner librement' sur elle-même, on allume électriquement les charges J ; les jets de gaz s’échappent latéralement et la fusée se met à tourner sur elle-même. Lorsque la vitesse acquise est suffisante, on allume la charge C et la fusée part. Quand toute la
- charge C est consumée, l’amorce IL met le feu à la charge C' de la deuxième fusée ; celle-ci se dégage de la première et continue l’ascension; quand toute la charge C' est consumée, le feu gagne par une amorce une série fusée un mouvement de ^e chambres J rotation sur elle-même. disposées en spi-
- rales radiales
- comme la chambre J et munies également de poudre. Celle-ci en brûlant imprime un nouveau mouvement de rotation à ce qui reste de la fusée.
- DE L’ATMOSPHÈRE i:..:.-. ..
- Des dispositifs de parachute sont prévus pour ramener le tout au sol en toute sécurité.
- La figure 6 représente un nouveau perfectionnement de la fusée : La chambre de combustion C est relativement petite, et ne peut recevoir qu’une petite cartouche I; mais lorsque celle-ci a été consumée, une autre vient automatiquement prendre sa place comme dans un fusil à répétition ; les cartouches I sont placées dans le magasin II et tombent dans la chambre de combustion par l’entonnoir 1) ; l’introduction des cartouches dans la chambre se fait par un mécanisme qui rappelle celui de la mitrailleuse ; l’ensemble de la fusée est placé dans un carter A par rapport auquel il jouit d’une certaine liberté; la chambre de combustion et sa tuyère ainsi que le magasin à cartouches forment un tout solidaire ; la chambre es t mu -nie d’une paire de guides E qui coulissent dans des rainures à travers la culasse F qui ferme la chambre de combustion; celle-ci est maintenue appliquée contre la culasse par le ressort b ; au départ d’un coup, la chambre G est poussée par réaction contre le bloc de culasse F; le cliquet L porté par l’entonnoir passe sur la came M portée par le carter, se soulève et libère une cartouche qui glisse dans assurée électriquement par la pile K et la bobine J.
- Quelles altitudes peut-on espérer atteindre pratiquement par cette méthode?
- Pour une fusée fonctionnant avec des gaz sortant avec une vitesse de 2100 mètres environ à la seconde, M. Goddard calcule qu’il faut une masse initiale de 3 kg,6 pour élever 1 kilogramme^ 55 000 mètres de haut ; de 5 kg, 14 pour atteindre l’altitude de 111 kilomètres, de 9 kg,875 pour atteindre l’altitude de 368 kilomètres, de 12 kg,33 pour atteindre 693 kilomètres.
- Fig-. 4.
- La chambre supérieure
- de la fusée et son mécanisme gyroscopique.
- Fig. 5.
- Disposition des charges de
- Fig. 6.
- La fusée à magasin.
- la chambre. La mise de feu est
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- VERS LES CONFINS DE L’ATMOSPHÈRE :.:r^=rs 313
- En supposant une vitesse d’écoulement gazeux de d050 mètres seulement, ce qui laisse une grande marge pour le rendement de la fusée, les masses initiales nécessaires deviennent respectivement 12 kg,6 au lieu de 5 kg,6 ; 24kg,36 au lieu de 5,14 ; 89 kg, 60 au lieu de 9 kg,875; et 267 kg,70 au lieu de 12,53.
- Le même calcul effectué, en prenant le cas d’une fusée Coston par exemple, montre que, pour porter 1 kilogramme à 568 kilomètres, il faudrait réunir une masse d’explosif propulsif 12 Ibis plus grande que la masse de la terre.
- Ainsi M. Goddard espère, avec des engins d'un poids relativement peu élevé, atteindre les limites mêmes de notre atmosphère.
- Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin1? Ne serait-il pas possible de s’affranchir des chaînes de la pesanteur et de gagner d’autres mondes?
- CeLte idée n’est pas nouvelle ; sans parler de Cyrano de Bergerac, ni de Jules Verne, elle a déjà séduit nombre de savants et d’ingénieurs.
- M. R. Esnault-Belterie, il y a plusieurs années, avait déjà étudié ce problème et imaginé de faire voyager une fusée dans les espaces interplanétaires.
- Ses conclusions n’étaient cependant pas aussi optimistes que celles de M. Goddard ; car il estimait qu’aucun explosif connu n’était capable de fournir, sous un poids réduit, la puissance nécessaire à cette formidable ascension. Il pensait que celle-ci ne pourrait jêtre fournie que par la libération de l’énergie intra-atomique des corps, lorsque la science se sera rendue maîtresse du phénomène dont la radioactivité nous'offre un exemple.
- On peut raisonner comme ceci : pour soustraire un corps à l’attraction de la terre, on voit d’après les lois de l’attraction qu’il faut lui imprimer une vitesse initiale de 11 780 mètres à la seconde. C’est la vitesse avec laquelle arriverait au sol un corps tombant de l’infini sur notre globe (abstraction faite de la résistance de l’air), sans vitesse initiale. Si ce projectile pèse 1 kilogramme sur le sol, l’énergie libérée dans cette chute est égale à 6 571 105 kilo-
- grammètres; soit près de 15 000 calories. Or le mélange combustible, qui dégage le plus de chaleur, le mélange oxygène-hydrogène, ne dégage que 5860 calories par kilogramme ; et la poudre Infaillible employée par M. Goddard n’en dégage que 1258.
- Il semble donc qu’une masse d’explosif, quel qu’il soit, ne possédera jamais l’énergie nécessaire pour se propulser elle-même hors des limites d'attraction du globe, à plus forte raison pour y transporter une charge quelconque.
- Mais il faut observer que ce raisonnement n’est pas exact, il ne s’agit pas d’élever, par exemple, une masse de 1 kilogramme en dépensant l’énergie
- chimique qu’elle contient.
- Au fur et à mesure que la fusée s’élève, sa masse diminue et l’action propulsive des jets s’exerce sur une masse de plus en plus faible. M. Goddard calcule la masse d’explosif nécessaire pour soustraire à l’action de la pesanteur une fusée de
- I kilogramme, partant du niveau de la mer.
- II trouve 602 kilogrammes. En admettant qu’une semblable expérience soit possible et présente un intérêt pratique ou scientifique, comment observer le mouvement d’un tel projectile et s’assurer que l’expérience est effectivement réussie?
- M. Goddard propose d’envoyer sa fusée dans la lune; et d’en rendre le point d’impact observable en faisant enflammer au moment du choc une poudre lumineuse; il a fait quelques expériences sur une poudre Victor; il en faudrait au moins 1 kg 1 /2 pour q[ue la lueur soit visible dans un télescope de 0m,50 d’ouverture et 7 kg, pour que la lueur soit visible à l’œil nu.
- Le jour où pareille expérience sera réalisée, les idées et les calculs du Dr Goddard auront reçu une vérification qui fera taire tout scepticisme.
- Quoi qu’il en soit, le but de M. Goddard n’est pas de bombarder la lune, mais d’étudier la haute atmosphère et les météorologistes des États-Unis fondent de grands espoirs sur sa fusée.
- R. Vil le a s.
- Fig. 7.
- Comment on verrait de la Terre l’explosion d'une jusèe Goddard dans la Lune.
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- ENQUÊTE SUR LA MOTOCULTURE EN BELGIQUE
- Le Conseil Supérieur de l’Agriculture de Belgique a décidé en 1920 de procéder à une enquête auprès des cultivateurs employant des tracteurs, sur les services que ceux-ci leur rendent.
- Au 1er décembre 1920, sur un grand nombre de questionnaires envoyés aux cultivateurs qui avaient été signalés comme utilisant des tracteurs mécaniques, environ 90 étaient revenus à la Commission de motoculture avec les renseignements demandés.
- M. E. Leplae, professeur à l’Université de Louvain, que nos lecteurs connaissent par les remarquables études sur l’agriculture coloniale qu’il a publiées dans La Nature, fut chargé de dépouiller ces réponses et d’en extraire les renseignements utilisables.
- Le dépouillement de ces réponses n’est pas encore terminé ; mais les points les plus intéressants, et notamment plusieurs de ceux qui soulèvent le plus de discussions dans les milieux agricoles : facilité de maniement, fréquence des arrêts, coût des réparations, influence probable de la motoculture sur l’emploi et l’élevage des chevaux et des bœufs de trait, exécution des travaux autres que le labourage, surfaces travaillées, consommations, etc., viennent d’être communiqués à la Société Nationale des agriculteurs de Belgique.
- Le questionnaire renfermait également une série de demandes relatives au travail des animaux de trait, afin d’établir des points de comparaison entre le coût du travail par attelages et le prix de revient des mêmes opérations effectuées mécaniquement. Les réponses à ce sujet ne sont pas encore dépouillées.
- Nous empruntons au Bulletin cle Renseignements de VInstitut International d’Agriculture le résumé des enseignements qui se dégagent de cette enquête.
- 1. Satisfaction donnée par le travail des tracteurs. — On a'posé les questions générales suivantes : Etes-vous en général satisfait du travail de votre tracteur? Si vous n’êtes pas satisfait, que lui reprochez-vous? Comptez-vous continuer à employer un tracteur? Une remarquable unanimité existe dans les réponses à ces questions. Sur 45 cultivateurs qui ont renvoyé leurs questionnaires, 42 se déclarent satisfaits ou très satisfaits. Un seul n'a pu tirer bon parti de son tracteur, qui paraît être en très mauvais état. Les critiques formulées par d’autres ne portent pas sur le tracteur lui-même, mais soit sur le coût de l’essence, soit sur l’impossibilité de labourer à plat, soit, dans un cas, sur la profondeur insuffisante du labour, que ce correspondant voudrait pousser jusqu’à 30 ou 55 cm. Quant à l’intention de continuer à employer le tracteur, il y a même unanimité pour répondre par l’affirmative (45 sur 45); les 2 exceptions proviennent l’une du prix trop élevé de l’essence, l’autre du fait que le tracteur, appartenant cependant aune bonne marque, n’a jamais fonctionné convenablement et ne rend guère de services.
- 2. Importance des exploitations utilisant les tracteurs. — Pour lés 67 exploitations dont les renseignements sont parvenus, les chiffres établissent clairement que les tracteurs sont beaucoup employés par les exploitations d’étendue moyenne, ayant de 50 à 150 ha, superficie ordinaire des bonnes exploitations de la région limoneuse belge.
- Dans toutes ces exploitations, de même que dans celles de moins de 50 et de plus de 150 ha, les tracteurs ont
- donné satisfaction, à de très rares exceptions près (1 cas sur 45).
- 5. Nature des terres. — Les 42 exploitations qui ont indiqué la nature de leurs terres comprennent : 4 exploitations à terrains sablo-limoneux ; 5 exploitations à terrains limoneux légers; 11 exploitations à terrains limoneux forts; 17 exploitations à terrains argileux; 5 exploitations à terrains argileux tenaces. On voit donc que les tracteurs sont surtout employés, comme il fallait s’v attendre, dans les régions à terres fortes.
- 4. Etendue des pièces de terre. — On a exprimé la crainte que les tracteurs ne pourraient être utilisés avantageusement sur des pièces de terre de petites dimensions, ne contenant pas au moins plusieurs hectares. Toutefois les correspondants ne signalent aucun désavantage dans le travail de parcelles d’étendue relativement restreinte : 15 exploitations ont des parcelles de 3 ha, et 5 ont des parcelles de 1 à 1,5 ha. On peut admettre que le tracteur fonctionne déjà en conditions normales dans les parcelles de 1 ha. La longueur des sillons est d’ailleurs seule importante à ce point de vue : plus elle est grande, moins le tracteur perdra de temps dans les fourrières. Si l’on fait des réunions de parcelles, il faut donc chercher à allonger le plus possible les parcelles de terre.
- 5. Travaux exécutes par les tracteurs. — Le labour ou charruage est, dans toutes les exploitations, le travail principal exécuté par les tracteurs mécaniques. La profondeur de ces labours varie entre 15 cm (céréales) et 20 ou 25 cm (betteraves).
- Il était spécialement intéressant de savoir à quels genres de travaux les tracteurs étaient appliqués. Sur 45 réponses, les applications suivantes ont été relevées (pour chacune d’elles est indiqué le nombre d’exploita-
- tions où elle est signalée) :
- Déchaumage. . . . Il Moissonnage .... 18
- Extirpage, disquage. . 19 Battage................. 8
- Hersage.............17 Mouture................. 2
- Roulage............. 9 Pompage................ 1
- Extirpage, roulage et Hachage............. 1
- hersage combinés. 7 Sciage................. 1
- Semis............... 2 Traction................ 4
- Fauchage............ 3
- L’utilisation des tracteurs est déjà bien comprise dans certaines exploitations où l’on pratique notamment les travaux combinés (extirpage-roulage-hersage) et où l’on exécute au tracteur la moisson des céréales et le battage. Pour qu’un tracteur fonctionne économiquement, il faut lui donner une charge suffisante, donc soit une charrue polysoc, soit un extirpateur ou disqueur de largeur suffisante, soit une combinaison formée d’un extirpateur traînant un rouleau et une herse, soit 2 faucheuses ou moissonneuses, etc. Les tracteurs étant munis de fortes machines et développant, en général, de 15 à 20 HP, ils peuvent tous être employés pour traîner des chariots à betteraves sur champ ou sur route. On les a utilisés avec succès pour l’arrachage des betteraves au moyen d’arracheurs prenant 5 lignes à la fois.
- 6. Quantités de travail exécutées par jour. — La surface travaillée en une journée de 10 heures par un tracteur mécanique est évidemment très différente selon la nature du travail et la résistance du sol. Les
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- chiffres suivants indiquent les surfaces travaillées dans les 4-5 exploitations en question, par journée de 10 heures, par un seul tracteur :
- Labour : selon profondeur et sol, de 1 à 3 ha.
- Déchaumage : de 2,5 à 8 ha.
- Scarifiage, disquage : de 4 à 12 ha.
- Roulage : de 5 à 10 ha.
- Ilersage : de 5 à 20 ha.
- Roulage et exlirpage combinés : de 5 à 10 ha.
- Moissonnage : de 3 à 7 ha.
- Fauchage : 3 ha.
- Battage : de 120 à 200 sacs.
- Les différences très fortes entre les surfaces travaillées en 1 jour pour divers travaux légers (scarifiage, roulage, hersage, moissonnage) sont attribuables au fait que beaucoup d’exploitants attellent au tracteur les appareils de faible largeur employés pour les attelages de chevaux, tandis que d’autres emploient des appareils de grande largeur, couvrant par jour une surface beaucoup plus forte.
- 7. Combustiblss employés. Prix de ces combustibles et de l’huile de graissage. — Sur 47 exploitants utilisant un tracteur, 15 emploient l’essence et 32 emploient le pétrole. L’essence a coûté de 2 fr. à 2 fr. 40 le litre. Le pétrole a coûté de 1 fr. à 1 fr. 50 ; le plus souvent de 1 fr. 12 à 1 fr. 25. L’huile de graissage fut payée aux prix de 2 fr. 25 à 4 fr. 25, ordinairement 3 fr. 50 à 4 fr. 25. Les consommations d’essence, de pétrole et d’huile de graissage sont fort différentes, la profondeur des labours et la nature des terres variant dans de grandes proportions. Les chiffres approximatifs suivants résultent des réponses : Terre limoneuse ordinaire, labour de 20 cm : 2 ha,5 par jour, 30 à 35 litres de pétrole par ha. Terre argileuse ou limon fort, labour de 20 cm : 2 ha par jour, 55 à 40 litres de pétrole par ha.
- Les tracteurs qui emploient de l’essence consomment, en général, un peu moins que ceux marchant au pétrole ; la différence ne paraît pas dépasser 5 litres par ha, de sorte qu’aux prix actuels de l’essence et du pétrole, il y a encore un sérieux avantage à employer le pétrole. La plupart des tracteurs à essence peuvent d’ailleurs marcher au pétrole moyennant une modification du carburateur. La quantité d’essence employée par jour pour la mise en marche par les tracteurs brûlant du pétrole varie de 2 à 8 litres, mais ces chiffres ont peu de valeur, les observations n’étant pas faites avec la précision voulue ; 4 à 5 litres doivent suffire. Quant à la quantité d’huile de graissage, elle varie entre 2 et 10 litres par jour. D’aussi grandes différences sont inadmissibles et doivent provenir d’un défaut d’expérience de la part des conducteurs. L’huile étant actuellement fort coûLeuse, son économie mérite toute l’attention du propriétaire de tracteurs. D’après les chiffres donnés dans les réponses, la consommation journalière ne doit pas dépasser 3 à 5 litres et peut même être tenue au-dessous de 3 litres.
- 8. Facilité d'emploi des tracteurs. — Les réponses sont unanimes (44 sur 45) pour affirmer que les tracteurs sont faciles à conduire, beaucoup disent même trèsfaciles. La complication du tracteur est donc plus apparente que réelle et ne constitue pas un obstacle au point de vue agricole. Il en est de même d’ailleurs pour les moissonneuses-lieuses.
- 9. Ouvriers chargés de la direction des tracteurs. Salaires. — Pour être fixé au sujet des connaissances et de l’habileté requises des conducteurs des tracteurs
- agricoles, on a demandé si les exploitants faisaient conduire leur tracteur par un ouvrier de ferme ordinaire ou par un chauffeur-mécanicien.
- Sur 43 exploitants répondant à cette question, 25, donc plus de la moitié, font conduire leur tracteur par un simple ouvrier de ferme ; 4 emploient des ouvriers ayant suivi des cours de mécanique ou travaillé dans une usine de construction de machines agricoles : 7 ont engagé un chauffeur-mécanicien; 5 font conduire l’appareil par leur fils; 1 exploitant conduit lui-même.
- Les ouvriers de ferme conduisant des tracteurs reçoivent la plupart de 15 à 20 fr. par jour plus la nourriture et le logement. Quelques fermiers paient un salaire fixe (10 à 15 fr.), plus une prime (2 fr. par ha labouré,
- 0 fr. 50 ou 1 fr. par ha extirpé, hersé ou roulé). Quelques exploitants ne paient que 7 à 10 fr. plus la nourriture ; il en est même qui ne donnent au conducteur que le salaire ordinaire d’un ouvrier agricole, avec quelques avantages (habits) ou suppléments : le travail est jugé moins fatigant que la conduite d’un attelage de chevaux.
- Les ouvriers ayant suivi des cours de mécanique reçoivent les mêmes salaires que les précédents ; les réponses ne permettent pas de distinguer une différence sensible à ce point de vue, ce qui est regrettable.
- Les chauffeurs-mécaniciens touchent de 225 à 450 fr. par mois plus la nourriture, le logement et le chauffage; ces chiffres correspondent à des salaires journaliers de 9 fr. 57 à 18 fr. 74 pour 24 jours de travail par mois.
- 10. Fréquence des arrêts et accidents. Coût des réparations. — Bien que le nombre des réponses ne soit pas très (élevé et que les tracteurs en question n’aient été en service que depuis 6 mois à 1 an, il s’accuse déjà nettement que l’usure dépend du nombre d’ha travaillés. Dans une grande exploitation de 200 à 400 ha, le tracteur exécute en 6 mois ou 1 an le labourage d’un grand nombre d’ha de terre, s’use plus rapidement et entraine de plus fortes dépenses de réparations et d’entretien que s’il fonctionne dans une exploitation moyenne de 50 à 100 ou 150 ha.
- L’habileté du conducteur pouvant influer sur la fréquence des accidents, on a groupé les renseignements d’après la nature des personnes chargées du maniement du tracteur ; Les tracteurs de toutes marques conduits par de simples ouvriers de ferme et qui ne sont employés que depuis 2 à 6 mois (1920) n’ont donné lieu, en général, qu’à de petites réparations correspondant à l’entretien normal. Par contre, les tracteurs employés depuis 1 an environ (automne 1919, printemps et été 1920) dans des exploitations d’environ 100 ha ont eu en moyenne 2 à 10 accidents (pièces brisées, faussées ou usées), dont la réparation a coûté au total de 250 à 700 fr. Des tracteurs des mêmes marques travaillant dans des exploitations de 500 à 400 ha ont eu, pendant leur première année, des réparations coûtant jusqu’à 1600 fr. avec des ouvriers ayant suivi des cours de mécanique. Les accidents sont peu nombreux, sauf dans un cas où le tracteur fut immobilisé à 10 reprises', occasionnant une dépense de 1200 fr. et la perte de 1/10 du temps convenant au travail (exploitation de 400 ha). Avec les fils de fermiers, les accidents paraisssent aussi fréquents qu’avec les ouvriers ordinaires. Pour une durée de 1 an et des exploitations de 80 à 100 ha, ils ont coûté de 700 à 1000 fr. Les tracteurs conduits par des mécaniciens ne sont en service que depuis 6 mois et n’ont pas encore exigé de réparations.
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- 11. Avantages de l’emploi des tracteurs. — Les
- réponses signalent un assez grand nombre d’avantages qu’on peut classer comme suit :
- Main-ci’œuvre. — Il y a économie de main-d’œuvre, le travail de l’exploitation pouvant se faire, grâce au tracteur, avec un moindre nombre d’ouvriers conducteurs d’attelages. En effet, le tracteur laboure ordinairement 2 ha par jour, tandis que,, dans les mêmes terres, un attelage de 5 chevaux ne fait que 40 ares. Il faudrait
- 5 attelages pour faire le même travail que le tracteur. Un tracteur conduit par un seul homme remplace donc au labour 5 attelages de 5 chevaux, soit 5 ouvriers et 15 chevaux.
- Des correspondants signalent aussi que la possession d’un tracteur dispense de tenir pendant une partie de l’année, en vue des époques des travaux de presse, un nombre d’ouvriers supérieur aux besoins.
- D’autres constatent qu’ils pourraient, avec le même personnel, exploiter une plus grande superficie : c’est le corollaire de l’économie signalée ci-dessus.
- Attelages. — La plupart des correspondants signalent que le tracteur peut remplacer un certain nombre de chevaux ou de bœufs de trait. Et plusieurs ont effectué ce remplacement, quelques-uns en supprimant des chevaux, la plupart en éliminant des bœufs de trait.
- Le nombre de chevaux qui peuvent être supprimés par l’emploi d’un tracteur est estimé par les uns de 4 à
- 6 chevaux pour une exploitation d’environ 110 ha; par les autres, à 6 ou 9 chevaux. Cette suppression donnerait actuellement une économie journalière de 60 à 90 l'r. de nourriture. Cependant fort peu d’exploitants répondent qu’ils ont déjà supprimé des chevaux, tandis que plusieurs ont supprimé des bœufs de trait. Ils estiment que le tracteur remplace de 9 à 12 bœufs. L’un a supprimé tous ses bœufs dans une exploitation de 165 ha; un autre a éliminé 10 bœufs dans une exploitation de 84 ha; un troisième, cultivant 315 ha, a supprimé tous ses attelages de bœufs.
- Les correspondants insistent fréquemment sur le fait que l’arrivée du tracteur allège beaucoup le travail des chevaux, donne du repos aux poulinières et facilite notablement les travaux aux époques de labour et de récolte. Ils signalent de plus que l’allègement du travail des chevaux permet la suppression du supplément de ration donné pendant les périodes de grands travaux, supplément qui représente en ce moment, dans une écurie nombreuse, une dépense fort élevée. Un supplément de 5 kg d’avoine par cheval pendant 3 mois de l’année entraîne, en effet, pour une écurie de 18 chevaux, une dépense d’environ 5000 fr.
- Qualité des travaux. — Les avantages reconnus par, presque tous les correspondants sont la rapidité d’exécution des travaux, la possibilité de faire déchaumer chaque terre immédiatement après la moisson et de labourer et préparer les terres en temps utile.
- Ces avantages se montrent surtout lorsque la saison est défavorable par suite de mauvais temps : l’exploitant qui possède un tracteur peut abattre, en quelques jours de beau temps, une grande quantité de travail et terminer en temps voulu la préparation de ses terrains, surtout s’il emploie des instruments de grande largeur, ce que beaucoup de fermiers font déjà.
- Les correspondants sont satisfaits de la qualité des travaux exécutés .par les tracteurs. Pour le labour, 38 réponses sur 46 affirment que le travail est aussi bon, ou meilleur que celui des chevaux et signalent que la vitesse plus grande du tracteur pulvérise mieux la terre.
- Huit réponses disent que le labour est mieux fait par les chevaux et donnent comme raison que le réglage simultané de 5 charrues est plus difficile ou que les ver-soirs ne sont pas tout à fait appropriés aux terres de la région limoneuse de la Belgique; 7 exploitants constatent que le fumier long est moins bien enfoui, mais font observer que cé défaut provient de la charrue et non du tracteur.
- Au sujet de l’emploi du tracteur pour le moissonnage, 18 correspondants constatent que ce travail marche à la perfection. L’un d’entre eux estime que c’est surtout pour la moisson que le tracteur rendra de grands services, par suite de la régularité de sa traction. Une seule réponse est peu favorable et craint que l’usure de la moissonneuse ne soit trop forte, étant donnée la rapidité de marche.
- Sur les 20 correspondants qui n’ont pas encore essaxé de moissonner au tracteur, la plupart disent qu’ils le feront à l’avenir et qu’ils sont certains que ce travail se fera très bien.
- 12. Désavantages et difficultés dans l'emploi des tracteurs. — Ayant demandé quels désavantages ou quelles diificultés les correspondants avaient rencontrés dans l’emploi du tracteur, on a reçu des réponses fort intéressantes. Sur 45 réponses, 19 constatent qu’il n’y a ni désavantage, ni difficulté. Les autres signalent les difficultés ou désavantages suivants : Le prix des tracteurs est trop élevé (2 réponses); le prix des pièces de rechange est excessif (1); le coût de l’essence, du pétrole et des huiles est trop élevé (8); il est difficile de trouver de bons conducteurs mécaniciens (6) ; le mécanisme est trop compliqué ( 1 ) ; la consommation de combustible est trop forte (1) ; l’usure du tracteur est trop rapide (1); on est forcé de labourer en planches (5); le tracteur ne marche pas bien en temps humide (1); le tracteur ne travaille pas bien pour enfouir le fumier pailleux (1) ; le poids du tracteur n’est pas suffisant pour faire des charriages sur route ; le tracteur s’abîme par roulage sur une route pavée.
- 13. Résistance et amortissement des tracteurs. — Les tracteurs employés actuellement en Belgique n’ont pas fourni jusqu’ici une somme de travail suffisante pour qu’on puisse établir des prévisions au sujet de la rapidité de leur usure. Il n’est donc pas encore possible d’apprécier le taux d’amortissement qu’il conviendra de leur appliquer, et le nombre d’années pendant lesquelles un tracteur pourra être utilisé. On a touché cette question dans les questionnaires en demandant : Pendant combien d’années croyez-vous que ce tracteur pourra servir sans exiger trop de réparations? Sur 45 correspondants qui répondent à cette question, 16 déclarent qu’ils n’ont aucune opinion à ce sujet : 4 espèrent que le tracteur vivra 6 à 10 ou 15 ans; 9 tablent sur 4 à 5 ans; 12 indiquent de 5 à 4 ans; 2 n’escomptent que 2 à 5 ans. Pour différentes que soient ces évaluations, elles montrent néanmoins que les exploitants qui s’y connaissent en matière d’usure de machines n’espèrent pas, en général, que le tracteur puisse vivre beaucoup plus de 4 ans.
- Si l’on rapproche ce fait de l’usure plus grande constatée dans les tracteurs qui travaillent depuis au moins 1 an, ou sur des exploitations de grande étendue, on doit en conclure que l’économie de travail des tracteurs dépendra en très grande partie de la résistance à l’usure, et que le cultivateur a donc grand intérêt à donner la préférence aux appareils de construction soignée et solide. D. G.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de février et mars 1921.
- Elections. — Le mois de février a vu entrer à l’Académie des Sciences : M. Louis Joubin, professeur au Muséum d’histoire naturelle, qui occupera le fauteuil rendu vacant par la mort de M. Yves Delage, tandis que MM. Ernest Brown, E. Rutherford et Jules Bordet prennent rang parmi les Membres correspondants, dans les sections respectives d’Astronomie, de Physique générale et de Médecine.
- L'hydrographie ancienne du Sahara. — Dans la partie méridionale du désert, les bassins fluviaux sont mal délimités, de là une grande homogénéité dans la faune éthiopienne, fluviale ou lacustre; il semble en résulter que pareille disposition a existé jusqu’à une époque assez .rapprochée de la nôtre. Des fleuves, morts aujourd’hui, mettaient en communication le nord et le sud du Sahara et leurs bassins n’étaient séparés les uns des autres par aucun relief sérieux. Si bien que le crocodile du Nil vit encore dans le Tagant et que M. R. Chudeau en a rencontré des débris près de Taodenni, de même que des poissons nettement éthiopiens, des silures, se trouvent dans le Tassili des Ajjers.
- La susceptibilité aux agents nocifs et le nombre des animaux traités. —C’est en étudiant l’action de l’argent colloïdal sur les Convôluta, que M. Georges Bohn et Mme Anna Drzewina se sont aperçus de l’importance du nombre des animaux traités. Leurs nouveaux essais ont porté sur des infusoires, et chaque fois des individus isolés se sont montrés beaucoup moins résistants que ceux groupés en grand nombre, sans que cette différence de susceptibilité puisse s’expliquer par un épuisement plus ou moins rapide de la substance active. Des expériences en cours préciseront sans doute les facteurs qui interviennent dans ces phénomènes.
- La présence du chlore dans l’atmosphère. — Ayant étudié l’action rapide de l’iode sur une feuille d’argent battu de 5 microns d’épaisseur, M. Camille Matignon a inventé un dispositif pour déceler la présence du brome ou du chlore dans l’air atmosphérique, problème qui s’est longtemps posé sur le front des armées. Une bande d’argent de 1 centimètre de largeur et d’épaisseur égale à celle de la feuille indiquée plus haut forme un circuit électrique ; sur elle et dans le sens de la largeur, on a répandu une mince couche d’iodure de potassium humide. Il suffît dans ces conditions de '1/10 de centimètre cube de chlore pour libérer l’iode de l’iodure et amener l’attaque de la lame d’argent, c’est-à-dire l’interruption du courant que peuvent signaler des appareils avertisseurs,
- Le contrôle des variations glaciaires. — La comparaison directe de photographies successives ne suffit pas toujours à révéler les modifications de forme ou les affaissements locaux de faible amplitude. M. Mercanton préconise la vision stéréoscopique de deux photographies du front du glacier, les clichés étant pris dans un azimut normal à la direction présumée de la variation et à l’intervalle de temps voulu — par exemple une année. Si les épreuves tirées sont de teinte égale, il suffira de les examiner au stéréoscope pour voir les régions modifiées ressortir en relief sur les parties de l’image qui correspondent au ciel et aux rochers. Une telle méthode, on le sait, rend les plus grands services pour déceler les faux billets de banque, de même qu’elle permet aux astro-
- nomes de découvrir certains corps célestes, au milieu d’étoiles fixes.
- Sur quelques araignées apneumones. — Dans la grotte Sainte-Marie, près la Preste (Pyrénées-Orientales),
- M. Louis Fage a découvert une araignée minuscule, totalement aveugle, dépourvue de poumons et possédant deux paires de stigmates trachéens; les trachées sont volumineuses, armées d’un filament spiral très visible, et se ramifient presque uniquement dans le céphalothorax. Déplus, le Telema Fenella ne possèle qu’un seul réceptacle séminal médian. La disposition particulière de l’organe respiratoire n’est due en rien à une adaptation secondaire au milieu cavernicole et la découverte faite, en Afrique Orientale, par MM. Alluaud et Jeanncl d’une forme extrêmement voisine, confirme l’hypothèse de M. Fage : le Telema est le représentant d’une faune chaude qui a émigré vers les tropiques et l’espèce laissée en Europe est parvenue jusqu’à nous, grâce à l’abri que lui offraient des grottes profondes contre toute variation de température fatale.
- Un nouveau moteur d’aviation. — La principale cause de la perte de puissance que les moteurs à explosion subissent, du fait de l’altitude, est la diminution de la masse de la cylindrée admise accompagnée d’une décroissance de la compression subie par le mélange explosif. M. Witz soumet à l’Académie le projet d’un nouvel appareil à course variable, non pas que celle-ci soit réellement réduite, mais seulement rendue inopérante sur une fraction de sa longueur, à l’aide d’une soupape de décompression commandée par une capsule manométrique remplie d’air au départ du sol, capsule dont le volume suit les variations de température et de pression de l’atmosphère ambiante.
- . La formation des étoiles nouvelles. — Une despremières hypothèses émises pour expliquer la formation des Novae a été le choc direct entre deux astres condensés; l’énergie résultante serait ainsi maximum pour deux masses égales et le rayon de l’astre résultant ne pourrait dépasser le double du rayon de l’un des astres primitifs. Une telle probabilité, la rencontre de deux astres, exigerait djx mille fois plus d’éioiles, et le maximum d’éclat se produirait en quelques minutes et non en quelques jours, comme on l’a observé. La théorie dp M. Belot adoptée par M. Nordmann admet la rencontre d’un astre condensé avec une nébuleuse, mais elle ne cadre pas avec les dires de Poincaré. M. AL Yeronnet semble se rallier à une troisième hypothèse : une étoile nouvelle, «u rajeunie, provient de la fusion d’un système double, d’une étoile double, à composantes très rapprochées.
- Au sujet de Vile de Jean Mayen. — On admet en général que cette terre polaire a été découverte par le navigateur hollandais dont elle porte le nom. Le Dr Charcot, reprenant l’article publié en 1915 par un archéologue belge, M. E.Beauvois et comparant les descriptions données par la Légende latine avec les photographies prises par lui au cours de ses explorations, en vient à conclure que la terre de Jean Mayen fut bien découverte au vi° siècle par Brennain Mac Finlonga, devenu SaintBrandan, qui en fit une des portes de l’Enfer, pour en avoir vu la partie basse hérissée d’innombrables cra tères alors en éruption. Pau. B.
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- FABRICATION MÉCANIQUE AMÉRICAINE DES BALAIS DE SORGHO
- La fabrication des balais avec de la paille de sorgho (fîg. 1) n’est pas relativement ancienne. Il y a à peu près un siècle que cette plante de grande culture fut, pour la première fois, employée dans l’industrie des balais et, jusqu’en ces dernières années, cette industrie s’est fidèlement tenue aux procédés primitifs de fabrication manuelle. Cette situation semble, aujourd’hui, toucher à sa fin.
- L’emploi d’un outillage mécanique s’impose d’abord par l’économie qui en résulte sur la main-d’œuvre, ensuite pas un rendement plus important qui permet dès lors de donner satisfaction à la demande de plus en plus grande de cet accessoire.
- Grâce à cet outillage, l’industrie américaine du balai de sorgho a pris de grands développements, à tel point qu’elle a pu envi-sager fructueusement l’exportation. On peut voir, en effet, chez bien de nos épiciers et droguistes, des balais ayant traversé l’Océan Atlantique.
- Les figures suivantes représentent un de ces outillages dû à une firme dePittsburg (Pennsylvania) qui s’est spécialisée dans cette construction depuis une trentaine d’années. La figure 2 montre la machine .« Mc Combs » cousant automatiquement les balais; son encombrement est de 1 m. 25 sur 1 m. 50 et son poids est de 450 kg.
- Elle est mise en marche par une poulie dont chaque tour correspond à un point de couture complet. La vitesse régulière de la poulie est de 70 -à 80 tours par minute, pouvant aller au besoin jusqu’à 90 tours. La force motrice qu’elle consomme est inférieure à un quart de cheval.
- Le mouvement de ladite machine est commandé par un levier à pédale se trouvant en tout temps sous le contrôle de l’ouvrier dont les mains restent ainsi entièrement libres. Des aiguilles traversent alternativement le balai, ajustées qu’elles sont au degré d’inclinaison voulu pour pénétrer d’un côté sous la ficelle et sortir de l’autre par-dessus; au point de sortie, ces aiguilles saisissent la ficelle et la passent à travers le balai dans leur mouvement en arrière, formant ainsi un point semblable à celui que donne la couture manuelle.
- L’étau dans lequel le balai est maintenu et façonné
- se compose de deux moitiés semblables qui se rapprochent d’un mouvement libre pour serrer le balai, les deux moitiés restant pendant cette dernière opération dans une position verticale. Ce dispositif a pour but d’assurer au balai un profil parfaitement droit et symétrique, la forme du balai étant déterminée par les matrices ou mâchoires de différents modèles placées à l’intérieur de l’étau.
- Quand on serre le balai dans la machine, l'étau se trouve dans une position absolument dégagée de toutes les autres pièces, et repose sur un coursier d’étau. Une fois le balai serré en place, on enroule la ficelle autour du balai pour former le lien, tout comme pour un montage à la main. A l’aide d’un levier situé sur le côté droit de la machine, on rajnène l’étau dans la machine jusqu’à la position convenable pour commencer la couture, et l’on passe la ficelle dans la bague d’enfilage.
- On met ensuite la machine en marche, les aiguilles forment alors les points. L’étau avançant d’un mouvement automatique d’une quantité exactement réglée d’après l’épaisseur du balai, le point se raccourcissant dans la partie mince du balai et s’allongeant dans la partie épaisse, il en résulte des points parfaits, non enchevêtrés, quelle que soit la grosseur du balai, et qui alternent avec les pailles suivant une ligne droite, ce qui donne au balai une surface unie et lisse.
- Les matrices de l’étau qui donnent, comme il est dit plus haut, la forme voulue au balai sont abaissées après chaque couture, pour la couture suivante; à cet effet, il faut tirer l’étau en dehors de la machine et l’ouvrir. La distance entre les coutures peut être réglée pour toute largeur désirée et pour un nombre quelconque de coutures; l’écart maximum entre la première couture et la dernière est, toutefois, de 0 m. 10. Généralement on fait la première couture à 0 m. 07 ou 0 m. 08 du manche et la dernière àOm. 17 ou 0 m. 18, mais en enlevant les matrices et en serrant le balai dans l’étau ; par conséquent sans celles-ci, on peut placer les coutures à n’importe quelle distance de l’extrémité du manche.
- La machine marchant à 75 tours par minute, on peut faire de 150 à 175 coutures à l’heure, et on
- Fig. i. — Balais de sorgho.
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- FABRICATION MÉCANIQUE AMÉRICAINE DES BALAIS DE SORGHO
- peut serrer, sans réglage de l’étau, des balais de j toute épaisseur, depuis 0 m. 0012 jusqu’à 0 m. 045* I comme aussi la largeur du balai à la couture la plus voisine du manche peut varier de 0 m. 10 à 0 m. 225.
- La machine (fig. 5) sert à attacher la paille du balai au manche. La paille, triée et choisie, étant placée sur la table delà machine, son encombrement est 1 m.25x 1 m. 50, son poids de 114 kg; elle marche à une vilesse de 100 tours à la minute et ne consomme pas plus de 1/8 HP. La poulie motrice est montée sur l’arbre inférieur rapporté à l’extrémité extérieure par une console fixée au plancher.
- Le manche de balai est assujetti en position dans un mandrin situé juste au-dessous de la table et le mouvement lui est transmis par l’intermédiaire d’une courroie reliée à l’arbre de transmission.
- Si l’on exerce avec le pied une pression sur la pédale fixée à cet arbre, un tendeur est poussé contre la courroie, produisant ainsi une tension suffisante pour faire tourner l’arbre supérieur. En variant la pression du pied, on modifie, cela se comprend, la vitesse de rotation du manche.
- Le fil métallique—acier étamé de 9 à 12 dixièmes de m/m — enroulé en bobine, est mis sur le support au-dessous de la machine; il passe un certain nombre de fois autour d’une poulie concave montée sur l’arbre de tension et continue son chemin jusqu’au balai, en passant par-dessus la broche mobile montée sur la table. La tension du fil peut se régler au moyeu attaché à l’extrémilé de la courroie; de même un levier à pied placé à côté de la pédale permet de relâcher la tension.
- Le chapeau du mandrin porte-manche renferme trois coussinets que l’on serre contre le manche en vissant le chapeau au bout du mandrin; ce chapeau est également muni d’un volant à main qui permet de dégager rapidement le manche.
- La machine se construit indistinctement soit à droite, soit à gauche; la première porte un pas de
- Fig. 3. — Machine à emmancher les balais.
- vis à droite à l’extrémité du mandrin de sorte que lorsque l’ouvrier fait face à la machine, la paille
- Fig. 2. — Machine Mc Combs cousant automatiquement les balais.
- est à sa droite et le manche de balai à sa gauche. Pour la machine à gauche, c’est l’inverse.
- Le sorgho employé pour la partie extérieure des balais est toujours le meilleur et le plus fin, c’est-à-dire qu’il est choisi parmi les plantes les plus longues et les plus unies. Les meilleures pailles se trouvent à l'intérieur de la tête. Comme la séparation des pailles lisses intérieures d’avec les grosses pailles extérieures était une opération exigeant beaucoup de travail, la machine (fig. 4) a été construite en vue d’assurer mécaniquement cette besogne, ce qui permet de produire une quantité suffisante de ces pailles fines pour faire 1500 à 2000 balais par jour.
- Un couteau tournant coupe k travers la tête de la plante, juste au-dessus du point où les pailles commencent à pousser sur la tige, laissant les pailles intérieures encore intactes tenir à la tige. Ainsi coupée, la tête du sorgho passe à l’intérieur de la machine où la séparation s’opère : les pailles extérieures se détachent de la grappe intérieure et sont entraînées par la roue dentée inférieure qui les laisse tomber dans la huche placée au fond de la machine, tandis que les pailles intérieures sont conduites jusqu’à la roue supérieure qui les transporte dans l’autre huche située à l’arrière de la machine.
- Cette machine, d’un encombrement de 1 m. 25 X 1 m. 50, pesant 275 kg, marche à la vitesse de
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- Fig. 4. — Machine à couper les tiges de sorgho.
- 90-100 tours à la minute, absorbant une force de 1 /8 de II. P. environ.
- Pour le triage des têtes de sorgho, on emploie la machine (fîg. 5). Les plantes sont prises direc-
- Fig. 5. — Trieur de télés de sorgho
- tement des halles et placées sur la tahle, en face de l’ouvrier. On les fait passer une à une dans la machine, et quand les tiges sont trop longues, on en coupe tout ce qui dépasse une certaine longueur ; la paille tenant encore à quelque 10 cm de la tige, est transportée sur des courroies jusqu’au-dessus des cases, les plus courtes têtes y tombant tandis que les plus longues continuent à avancer jusqu’à l’extrémité de la machine.
- La longueur de tige restant attachée à la paille peut se régler à la demande, au moment de faire passer celle-ci dans la machine. Comme le montre la gravure il y a sept cases destinées à recevoir les différentes grandeurs; les plus petites peuvent ainsi recevoir les plantes de 0 m. 28 de longueur, les grandeurs augmentant ensuite de 0m. 05 en 0 m. 05. Un seul garçon en une journée peut aisément préparé sur cette machine de 500 à 700 kg de sorgho.
- Cette machine occupant une surface de 1 m.00 X4m. 00, du poids de 275 kg, marche à une vi-
- tesse de 100 tours environ à la minute et consomme à peu près 1/8 de II.P.
- Pour racler le sorgho, enlever les semences, la poussière ou le déchet qui pourraient y adhérer et avant de le coudre, on se sert de la machine (fig. 6) comme aussi nettoyer le balai après qu’il est formé. Son encombrement est 0 m. 65x1 m. 03, son poids de 93 kg, sa viles;e est de 1000 tours et sa consommation en force motrice est d’environ 1 HP. Le cylindre d'une longueur de près de 0 m. 50 est muni, comme on le voit, de dents métalliques et comporte un volant. La poussière est rejetée par un souffleur dans l’espace clos situé sous la machine.
- La machine (fig. 7) sert à tailler le balai à la longueur voulue après qu’il est cousu; c’est la seule qui jusqu’ici soit manœuvrée à bras. Elle est munie d’une jauge qui permet de régler la longueur du balai. Le couteau, bien que droit, donne à l’extrémité du balai une forme légèrement cintrée.
- En ce qui concerne les manches de balai, généralement d’une longueur de 1 rn. 07, ils sont fabriqués à l’heure actuelle en bois vif, desséché à la chaleur artificielle. Ils sont tous livrés percés
- Fig. 6. — Nelloyeuse.
- d’un pelit trou à cmiron 0 m. 03 de l’extrémilé inférieure, ce qui permet d’attacher solidement au manche le fil métallique du balai. L’extrémité supérieure du manche est mandrinéc ou arrondie, ce qui lui donne un meilleur aspect tout en rendant son emploi plus facile. Un outillage mécanique permet d’assurer leur fabrication avec un très grand rendement. M. Bousquet.
- Fig. 7. — . Cisaille pour tailler les balais.
- Une jauge règle la longueur du balai. Le couteau donne aux extrémités du balai une forme cintrée.
- Le Gérant : P. Masso*. — Imprimerie Lahdbe, 9, rue de Fleuru8, à Pana.
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- LA NATURE. — N° 2459
- 21 MAI 1921
- MANGOUSTES ET GENETTES
- auxiliaires méconnus.
- Pendant une campagne navale accomplie en I Revenons à notre « ratier », que je reconnus être Extrême-Orient, à bord d’un contre-torpilleur, j’ai | la Mangouste de Tourane, propre à la Cochinchine
- et à l’Annam.
- Il est intéressant de dire quelques mots de ce petit Carnassier parce qu’il m’a été donné de constater qu’il appartient à une race sans aucun doute nuisible à l’homme à l’état sau vage (il s’agit en effet d’un carnassier très avide de sang et de chair), mais qui pourrait nous rendre de très grands services, surtout au regard de l’agriculture, si l’on essayait de la domestiquer comme cela a été fait pour au moins deux de ses congénères. L’animal en ques-
- Fig. i, 2 et 3.
- i, Mangouste d'Égypte (Herpestes Ichneu-raon). — 2, Mangouste de l’Inde (Herpestes griseus). — 3, Genelte (Genetta vulgaris).
- eu l’occasion d’étudier un curieux peut mammifère, ennemi acharné des rats, qui pourrait, s’il était domestiqué chez nous, rendre les plus grands services.
- Cet animal avait été rapporté à bord, au moment de notre départ pour la France, par un matelot, je ne sais trop pour quel motif.
- Le col bleu a parfois des idées bizarres.
- C’est ainsi que d’autres matelots avaient fait emplette, avant de lever l’ancre, de quelques singes, laissés libres à bord, mais que le Commandant ordonna de débarquer à Singa-pore,notre première escale, parce que ces malicieux quadrumanes-—race éminemment burlesque — s’étaient livrés à des. farces plutôt dangereuses et qu’il devenait impossible de tolérer de pareils passagers.
- tion était laissé libre à bord. Il n’était en: vérité, nullement sauvage quoique assez défiant, dans un milieu aussi original, pour lui, hôte des bois.
- Se tenant, pendant le jour, entre la double tente du navire, il n’en sortait que le soir pour se mettre
- 21. — 521.
- 49’ Année. — 1" Semestre.
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- 322 r.: ... ;MANGOUSTES ET GENETTES
- en chasse contre les rats, très nombreux à bord.
- Qui connaît la Marine sait parfaitement que les rats pullulent à bord des navires et qu’il est très difficile d’exterminer cette vermine, en raison même des multiples recoins où elle trouve des abris inaccessibles.
- J’ai étudié minutieusement les faits et gestes de notre animal et j’ai remarqué qu’il ne prenait que très rarement la nourriture que les marins lui réservaient. J’en concluais que les rats devaient largement suffire à son appétit, vorace cependant. Nous étions, à bord, infestés de rats. C’est dire si nous avions un précieux auxiliaire en l’animal que l’idée saugrenue d’un matelot avait intempestivement placé à bord.
- Je pense quelquefois à notre Mangouste lorsque j’entends parler des fléaux que constitue, pour notre agriculture, la vermine grouillante des rongeurs (rats, mulots, campagnols et tant d’autres).
- C’est pourquoi je tiens à en causer, en même temps que je dirai quelques mots sur deux de ses proches parents que l’on a réussi à domestiquer et à utiliser. Je veux parler de la fameuse Mangouste d’Égypte et de la Genette.
- La première a rendu de signalés services aux anciens Égyptiens, hommes pratiques et sages. La seconde a fait l’objet d’essais de domestication en Espagne. Cette dernière surtout, faisant partie de la faune sauvage de notre pays, nous intéresse plus particulièrement.
- Ces trois espèces : la Mangouste de Tourane, la Mangouste d’Égypte et la Genette, font partie d’une même famille naturelle, celle des Viverridés, vulgairement Civettes, qui a joué, durant les temps Tertiaires, un très grand rôle dans l’évolution phylogénétique des mammifères carnassiers terrestres : la faune fossile de France en compte de très nombreuses espèces.
- Quelques espèces de cette même famille, quoique carnassières, présentent une réelle aptitude à s’accoutumer au voisinage de l'homme et à devenir ses auxiliaires.
- Les Mangoustes et Genettes ont une taille variant de 50 à 50 cm, la queue longue, le museau assez effilé, le corps relativement bas sur pattes : leur morphologie générale approche quelque peu de celle des Mu'stélidés ou Martes. Ces Viverridés se nourrissent surtout de rongeurs et de reptiles.
- Tous les savants s’accordent à reconnaître aux Civettes des genres Mangouste et Genette un caractère très doux, timide, par conséquent enclin à l’asservissement, et les faits corroborent pleinement ces assertions.
- On sait que les anciens Égyptiens avaient parfaitement su profiter des prédispositions d’une espèce de Civette et de son aversion pour les reptiles et les rongeurs infestant le delta du Nil. Cette espèce est la Mangouste d’Égypte, bien connue aussi sous le nom de Hat de Pharaon et qu’Hérodote appelait lehneumon. Non seulement les Égyptiens choyaient
- cet animal parce qu’il était pour eux un puissant auxiliaire, mais encore ils le divinisaient. Ils en entretenaient même dans leurs habitations comme nous avons nous-mêmes des chats. J’ignore si l’Egypte actuelle a conservé ces sages mesures.
- Au même genre que la Mangouste d’Égypte appartient la Mangouste de Tourane, qui m’a suggéré cette note et est spéciale à la Cochinchine et à l’Ànnam, où les indigènes en possèdent des individus asservis.
- La Genette, enfin, constitue un genre voisin dont l’espèce vulgaire habite la partie occidentale et méridionale de notre pays de même que l’Espagne. C’est dans ce dernier pays seulement que, à ma connaissance, ôn a tenté la domestication dé cette espèce.
- En résumé, si la famille des Civettes renferme des genres qu’il ne faut pas songer, à cause de leur caractère, réduire à la domesticité — les Civettes proprement dites en particulier sont dans ce cas — elle pourrait fournir, si l’on voulait bien se donner la peine de l’essayer, quelques excellents auxiliaires à notre agriculture.
- Il convient de se rappeler, en effet, que nous ne possédons pas, en France, de carnassiers asservis pour nous garantir des dégâts causés par la caste grouillante des rongeurs. Lorsqu’on prononce seulement le mot « Campagnol », on est tout de suite fixé sur la plaie, immense parfois, que constitue ce petit rongeur pour nos cultures et récoltes.
- Nos carnassiers sauvages : Mustélidés notamment parmi les Mammifères, Rapaces parmi les Oiseaux, Couleuvres parmi les Reptiles, en détruisent évidemment des quantités considérables; mais comme tous ces animaux sont eux-mêmes des êtres nuisibles à nos basses-cours ou a nos animaux utiles et que certains d’entre eux sont activement pourchassés et détruits parce que détestés par bon nombre de cultivateurs, de ce fait tous les efforts des gens de la campagne tendent à les délruiie, apportant ainsi une sérieuse entrave à leur rôle de destructeurs de rongeurs.
- Les chats et les chiens, au point de vue où nous nous plaçons, n’entrent pas en compte, car ils sont spécialement attachés à nos immeubles.
- 11‘nous faudrait donc dresser certains petits carnassiers sauvages, ceux dont le tempérament permet de le faire, à la chasse des rongeurs qui infestent nos campagnes et deviennent parfois si nombreux que les pertes résultant dé leurs déprédations se chiffrent par des millions de francs. Les Hindous ne sont-ils pas arrivés — pour les plaisirs de la chasse il est vrai — à domestiquer un grand félin bien connu, le Guépard?
- Dans cet ordre d’idées et sans vouloir préconiser la domestication des Mangoustes, animaux exotiques qu’il conviendrait tout d’abord d’acclimater, il nous reste la ressource de la Genette qui, avons-nous dit, appartient à notre faune sauvage et pourrait donner une race de très précieux auxiliaires.
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- EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE A GRANDE DISTANCE -n:::::::. 323
- Laisser la Genette à l’état sauvage, où nous la traitons forcément en être nuisible, c’est condamner sa race à l’extinction certaine, car tous nos efforts tendent à l’empêcher de nous nuire. Mieux vaudrait donc essayer d’en faire un auxiliaire.
- J’ai signalé cette idée dans un travail sur- les Mammifères utiles et nuisibles de la France publié en 19G9 par Y Agriculture Nouvelle; je n’ai pas la prétention d’avoir été le premier, bien que, d’une façon générale, on ne parle de la Genette qu’à son seul titre d’animal nuisible.
- Le problème offre bien des difficultés en ce sens que si la Genette peut très bien s’accoutumer à rester docile dans nos maisons rurales et y remplir sagement son rôle à côté du chat, il est clair que, abondonnée dans les champs, même après dressage, elle se trouvera parfois amenée à commettre des larcins ; mais en cela nos chats et nos chiens ne sont pas, eux aussi, exempts de reproches et l’essai n’en vaut pas moins la peine d’être étudié et tenté.
- A. Baccialox.
- EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE A GRANDE DISTANCE AU MOYEN DES RÉPÉTEURS
- La France ayant racheté les répéteurs téléphoniques que l’armée américaine avait mis en service sur notre territoire pendant la guerre, on les utilise actuellement sur un certain nombre de nos grands circuits à Chaumont, Tours, Paris et Bordeaux. Aussi, afin de montrer ces nouveaux appareils que notre Administration des P. T. T. songe à adopter, on autorisa récemment « Le Matériel téléphonique », concessionnaire de la « Western Electric Company » de New-York qui les construit, à installer plusieurs de ces relais sur des lignes
- fictives (fig. 1 et 2). Ces expériences, auxquelles nous avons pu assister, avaient pour but de montrer le fonctionnement des types de répéteurs, employés couramment aujourd’hui sur les grandi réseaux des États-Unis et qui assurent, par exemple, les communications entre New-York et San Francisco (5500 km).
- Or, pour pouvoir téléphoner à de si longues distances, il a fallu surmonter de nombreuses difficultés d’ordre pratique. On a du, en particulier) intercaler dans la ligne des dispositifs connus sous
- Fig. i. — Système de répéteurs à deux fils de la Société du Matériel Téléphonique.'
- qiomme. en écoute sur un poste expérimental correspondant aux panneaux de surveillance, de xonversalion
- et de signalisation d’un poste interurbain.) ,
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- 324 ---—- EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE A GRANDE DISTANCE
- le nom de relais, d'amplificateurs ou de répéteurs et destinés à renforcer en cours de route, grâce à une source locale électrique, le courant provenant
- B
- . , Equivalent en milles de câble Standard \ ^
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- J • fs. Distance*' géographiques équivalentes en kitom.’ j
- I {QSj'Oruùhseàudbledcmrortemtp'jpmisé (11,6*3*0km.) total .380km.
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- Exemple : Paris -Alger via Gibraltar
- Fig. 2.
- Installation de répéteurs sur circuits à 2 fils.
- de là station d’émission et affaibli par les résistances de tous genres rencontrées sur son parcours.
- Il y a une vingtaine d’années, l’électricien Pupin, d’origine serbe, mais qui fit toutes ses inventions en Amérique, réussit à corriger partiellement les déformations observées sur un long circuit téléphonique en y espaçant, de loin en loin, des bobines à noyau de fer, possédant une inductance élevée ou en d’autrès termes une forte inertie électrique. Cet habile physicien comparait une ligne téléphonique agencée de la sorte à un immense train de pesants Avagons reliés les uns aux autres par des ressorts. Les manœuvres d’accrochâge et de décrochage des véhicules de chemins de fer provoquent des ébranlements qui se transmettent très bien de la tête à la queue d’un convoi. De même, quand un circuit téléphonique est « pupinisé », c'est-à-dire lorsque l’on y a intercalé des bobines de self-induction spéciales, il devient un excellent propagateur de courants électriques. Toutefois la « pupinisation », ne remédiant qu'incomplètement à l’affaiblissement et aux déformations, on imagina des relais téléphoniques pour accroître encore la portée de transmission de la voie humaine. Les techniciens posèrent bien les données de ce difficile problème; ils se rendirent compte des conditions auxquelles devaient satisfaire les amplificateurs : d’abord la réversibilité pour qu’on soit à même de téléphoner à tout instant dans les deux sens; en second lieu, un moment d’inertie presque nul pour qu’ils puissent suivre sans retard les variations très rapides de la parole et enfin une impédance (ou résistance apparente) indépendante de la fréquence des courants afin d’éviter toute altération dans la transmission des ondes sonores. Les divers systèmes de relais, électrodynamiques, électrostatiques ou électromagnétiques préconisés jusqu’en 1906, ne répondirent pas aux'espérances de leurs promoteurs. Mais à cette époque, Lee de Forest en construisant sa lampe-audion découvrit l’amplificateur téléphonique rêvé. Toutefois, des années sè passèrent encore avant que les électriciens aient apporté à cette géniale trouvaille les perfectionnements indispensables pour une application commerciale. Aujourd’hui un audion employé comme relai téléphonique, est une ampoule où l’on a fait un vide parfait et qui contient trois élec-
- trodes : un filament, chauffé par le courant d’une batterie et qui émet des électrons; une plaque de métal qui, portée à un potentiel électrique positif au moyen d’une seconde pile locale, attire les électrons chargés négativement; enfin une grille métallique, interposée entre les deux électrodes précédents et qui, reliée à la ligne au bout de laquelle se trouve le téléphoniste, possède une charge électrique variable selon les fluctuations vocales. Les électrons émis par le filament se transportent donc à travers le vide intermédiaire grâce au champ électrique que la batterie établit dans le circuit plaque. Si la grille est positive par rapport au filament, un plus grand nombre d’électrons s’élance dans l’espace entre le filament et la grille puis, continuant son chemin à travers les mailles Je cette dernière, va augmenter le courant dans le circuit plaque. Inversement, si la grille est rendue négative. le flux électrique décroît dans le circuit plaque.
- En possession d’un amplificateur réunissant les conditions requises, il s’agit de trouver un mode de liaison avec la ligne téléphonique propre à en assurer le bon fonctionnement. Nous rappellerons simplement les deux systèmes de montage en pont désignés par les téléphonistes sous les noms de type 21 et de type 22. Le premier est un montage réversible amplifiant la transmission dans les 2 directions avec 1 amplificateur tandis que dans le second, le circuit a toujours 2 directions mais comprend 2 amplificateurs.
- Le rappel de ces généralités va nous permettre de comprendre le fonctionnement des répéteurs téléphoniques système Western Electric, montés récemment à Paris. Pour ces essais, on avait établi des lignes artificielles, équivalant comme transmission aux lignes américaines aujourd’hui en service. On monte les relais selon le type 22. Dans ce qui va suivre, on donne l’équivalent de transmission de ces lignes en milles de câble standard et en unités d’affaiblissement pour 800 périodes. On a en effet l’habitude, pour comparer les circuits au point de vue de la transmission téléphonique, de transformer la longueur de chaque ligne en une longueur équivalente d’un circuit ayant des carac-
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- Fig. 3. — Installation de répéteurs sur circuits à 4 fils.
- téristiques parfaitement déterminées. Ce circuit-type est celui d’un câble possédant une longueur de 1 mille (1609 m.), une résistance de 88 ohms et une capacité entre fils de 0,054 microfarad. Pour
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- EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE A GRANDE DISTANCE .......:: : 325
- Fig. 4. — Arrière des panneaux d'une installation de répéteurs téléphoniques pour circuits à 2 fils.
- caractériser la valeur d’un circuit, il suffira de noter que ce circuit a un équivalent de transmission de 10 milles du câble standard ou plus simplement de 10 milles standard ; autrement dit, si un circuit réunit 2 abonnés, ceux-ci entendront comme si 10 milles d’un circuit en câble, ayant les caractéristiques ei-dessus, les reliaiènt. On peut aussi définir un circuit par son affaiblissement ; un mille de câble standard produit sensiblement un affaiblissement de 0,109, les mesures étant effectuées avec un courant ayant la fréquence moyenne des vibrations de la voix humaine.
- Un circuit possédant un affaiblissement de 5,5 ou un équivalent de 50 milles standard per-
- Fig. 5.
- Panneau de mesure d’une installation à 2 fils.
- met d’échanger une conversation. Un circuit plus long ne peut en général assurer un service commercial, c’est pourquoi on considère ce chiffre de 30 milles standard comme la limite de transmission possible.
- Les lignes aériennes donnent des résultats meilleurs que les circuits en câble, de sorte qu’une ligne aérienne, de 48 km d’un type donné équivaut à un mille de câble standard. L’insertion des bobines de selfs régulièrement distribuées dans les circuits ou pupinisation augmente, comme nous l’avons vu plus haut, la distance maximum de conversations. Mais avec les circuits en câble de très grande longueur, les résultats les meilleurs et les plus écono-
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- 326 : EXPERIENCES DE TELEPHONIE A GRANDE DISTANCE
- miques s’obtiennent par l’emploi simultané de la pupinisation et 'des relais téléphoniques.
- ‘Pour sa démonstration expérimentale, « Le Matériel téléphonique » présentait d’abord des répéteurs pour circuits à 2 fils (fig. 1 » schéma 2 et fig. 4) analogues à ceux installés au nombre de 12, sur une ligne aérienne non pupinisée de 4 mm 2 entre New-York et San Francisco. Un poste à batterie locale terminait à chaque extrémité ce circuit d’essais. La première boucle de la ligne avait un équivalent de 5 milles standard (affaiblissement 0,545) et conduisait à l’appareillage terminus du circuit interurbain qui émettait’ un courant d’appel à 135 périodes. Cet appareillage^en temps ordinaire, serait situé au bureau central interurbain. Elle passait ensuite à travers un circuit équivalent à 7 milles de câble standard (affaiblissement 0,76) et arrivait au premier répéteur, relié au deuxième par un circuit équivalent à 14 milles de câble standard (affaiblissement 1,53) ; au delà de ce deuxième répéteur, le circuit se reproduisait identiquement comme dans sa première partie. On réglait les répéteurs de façon à donner un gain de 12 milles standard'dans chaque direction. Ce gain important s'obtenait grâce à l’équilibre parfait entre les lignes réelles et les lignes d’équilibre correspondantes. On rendait ainsi égal à 14 milles standard l’équivalent de transmission entre les 2 postes d’abonnés.
- Au point de vue de l’assemblage, on construit les répéteurs téléphoniques de façon à pouvoir les monter par panneaux sur un bâti de relais. Le bâti adjacent contient le panneau de surveillance et de conversation et le panneau -de signalisation (fig. 1 et 4). On organisa ce panneau de signalisation spécialement pour ces expériences avec les différents équipements permettant d’utiliser les trois dispositifs d’appel que.l’on rencontre en pratique; courant à 16 périodes relayé, courant à 135 périodes avec le même dispositif et courant à 135 périodes amplifié. (i
- Sur un panneau de l’équipement d’essai se voient également tous les organes communs à un certain nombre de répéteurs téléphoniques. Il comprend les instruments de mesure des différents courants
- d’alimentation avec les clés correspondantes, deux types d’appareils servant à la mesure des gains obtenus par les répéteurs (fig. 5), et un vibrateur qui fournit les 135 périodes pour l’appel des bureaux interurbains extrêmes. Avec des dispositifs et des clés spéciales, ce tableau permet de mesurer, d’un point central les intensités de courants et les différences de potentiel d’un répéteur quelconque de l’installation.
- Arrêtons-nous un peu devant l’appareil servant à mesurer les gains. Grâce à un vibrateur auxiliaire choisi pour donner un nombre de périodes comparables à celles de la parole, il évalue l’amplification obtenue avec un répéteur téléphonique entre deux lignes artificielles ; l’approximation des mesures est
- de 1/4 de mille. E sr ’ On utilise un am-
- plificateur-redresseur associé à un galvanomètre. Cet amplificateur-redresseur a son transformateur d’entrée à forte impédance, placé alternativement en circuit avec certaines résistances dans les lignes artificielles d’entrée et de sortie,- au moyen d’un commutateur à action rapide. On fait varier l’atténuation de la ligne artificielle d’entrée au moyen de rhéostats gradués rendant aisée l’introduction ou la suppression d’un certain nombre de shunts ; quand le gain du répéteur téléphonique neutralise cette atténuation supplémentaire. L’aiguille du galvanomètre dans les deux positions du commutateur reste immobile et le gain se lit directement sur les cadrans des rhéostats. On peut mesurer des gains de 1 à 45 milles de câble standard. Le vibrateur auxiliaire (qui en réalité est un oscillateur à tubes à vide) permet d’obtenir des fréquences de 100 à 30000 périodes par seconde.
- A côté des appareils précédents, le « Matériel Téléphonique » avait également disposédes répéteurs pour circuit à 4 fils (fig. 6, 7 et schéma 3), identiques à ceux employés aux États-Unis pour les câbles interurbains ayant 4 fils par circuit, de longueur moyenne et pupinisés avec des bobines distribuées à des intervalles d’environ 4800 m. Dans ce système, une paire de conducteur dirige la voix dans un sens, la 2e paire servant pour la transmission dans l’autre direction et les paroles choisissent automatiquement le circuit convenable. Chaque
- Fig. 6.
- Ensemble d'une installation de répéteurs pour circuits à 4 fils.
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- répéteur à 4 fils se trouve donc constitué par 2 répéteurs à 2 fils amplifiant chacun dans un sens. Le circuit d’expériences comprenait, à partir du poste à batterie locale, un circuit à 2 fils équivalant à 5 milles de câble standard (affaiblissement 0,51), puis l’appareillage terminus du circuit à 4 fils, dont l’équivalent atteignait 5 milles standard (affaiblissement 0,55). Cet appareil raccordait le circuit d’abonné à 2 fils au circuit à 4 fils et transformait le courant d’appel à 16 périodes envoyé normalement par le bureau en un courant à 155 périodes dirigé sur le câble à grande distance. Il passait ensuite à travers 15,5 milles de câble standard (affaiblissement 1,7) et arrivait au premier répéteur. On réglait ce répéteur pour donner un gain de 54 milles de câble standard (soit 5,7 en unités d’affai-blissement). A-près une ligne équivalente à 51 milles de câble standard (affaiblissement 5,4), le circuit aboutissait à un deuxième répéteur réglé de façon à fournir le même gain que le premier, soit 54 milles standard. Du transformateur de sortie de ce répéteur, on gagnait la ligne é-quivalenteà 15,5 milles de câbles standard (affaiblissement 1,7) pour parvenir à l’appareillage terminus à 4 fils ; enfin une dernière boucle à 2 fils, équivalant à 5 milles de câble standard, aboutissait au poste à batterie locale.
- Une fois les répéteurs réglés avec les gains cités plus haut, l’équivalent du circuit à 4 fils proprement dit, entre les circuits à 2 fils devient pratiquement nul. Autrement dit, les répéteurs annulaient toute la portion à 4 fils de ce circuit; on vise, en effet, à ce résultat dans toutes les installations de ce genre. D’autre part, à cet équipement se trouvaient annexés, entre autres instruments de vérification, un appareil de mesure des gains à lecture directe et un appareil de surveillance à haute impédance qui utilise un tube à vide, permettant d’écouter uneconversation en cours sans introduire un affaiblissement appréciable.
- Nous avons pu causer très bien sur la ligne artificielle équipée avec 2 de ces répéteurs à 2 fil? et qui était équivalenteau circuit Paris-Alger par Gibraltar en fils de 5 mm de diamètre. Ainsi ce circuit, qui, sans répéteurs, égale 56 milles de câble standard, devenait équivalent à 14 milles lorsque l’on
- mettait les deux répéteurs en circuit. (Un mille de câble standard représente 65 km de ligne aérienne en fils de 5 mm du type français). On jugera combien ce résultat mérite attention puisqu’on peut livrer un circuit à l’exploitation tant que l’équivalent entre postes d’abonnés ne dépasse pas 50 milles de câble standard.
- Quant aux répéteurs à 4 fils, le circuit expérimental sur lequel on les avait montés correspondait à Paris-Dakar (4200 km) en fils de 5 mm de diamètre. Ces 4 fils, étant de grosseur nettement inférieure à ceux d’un circuit à 2 fils devant assurer la transmission à la même distance, réalisent une notable économie de cuivre, tout en améliorant la transmission de 86 pour 100, c’est-à-dire que l’équivalent de transmission, qui était de 78 milles de câble astandrd, se trouve ramené à 10 milles.
- Enfin on procéda à une dernière expérience destinée à montrer que ces répéteurs n’altèrent pas le timbre de la parole humaine. Sur un circuit, équivalant à Paris-Bombay, on avait intercalé les 4 répéteurs des expériences précédentes, soit un circuit réalisé avec une portion à 2 fils et une portion à 4 fils. Nous conversâmes aisément et, sans élever la voix, nous entendions distinctement et malgré^ le passage à travers 6 lampes-audions successives, nous pûmes reconnaître le timbre de la voix de notre interlocuteur.
- D’ailleurs les 5000 répéteurs téléphoniques installés en Amérique par la Western Electric G°, sur l’immense réseau Bell, attestent mieux que ces expériences de laboratoire, la valeur pratique du système. L’Angleterre construit un réseau de câbles équipés de la sorte, — une seule de ses stations doit abriter 200 répéteurs—et la Suède est en train d'en établir 560 sur un seul câble aérien. En France, le problème est également étudié activement ; une raison d’économie nous y incite tout particulièrement. Prenons , par exemple, un circuit aérien de 800 kmcom m e Paris-Marseille ; il nécessite, sans répéteurs, 140 kg . de cuivre par kilomètre (type à 2 fils), et on doit le pupiniser, tandis que le même réseau avec répéteurs et sans pupinisation exige seulement 56 kg de cuivre par kilomètre, d’où une appréciable économie de 67 t. Jacques Boyeiï.
- Fig- 7-
- Vue arrière d’une installation de répéteurs pour circuits à 4 Jils.
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- LA TRAVERSÉE DU SAHARA EN AUTOMOBILE
- Fig. i. — Abadlct. — Poste extrême algérien sur la frontière marocaine.
- Le vaste domaine colonial que nous a-vons créé en Afrique, se répartit essentiellement en trois groupes de possessions. D’une part, l’Afrique Septentrionale Française, composée du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie et, d’autre part, l’Afrique Occidentale Fran-çaise, par abréviation A. 0. F., dénomination commune aux contrées formées par le Sénégal, la Guinée, la Côte d’ivoire, le Dahomey, la Mauritanie, le Haut-Sénégal, le Niger et son territoire militaire. Le troisième groupe, comprenant le Congo Français, FOubangui, le Chari et les Territoires du Tchad, forme l’Afrique Equatoriale Française, ou A. E. F.
- Toutes ces contrées, fort dissemblables de climat et d’aspect, constituent, de ce fait même et au même degré, de puissants réservoirs de richesses malheureusement trop peu connues et appréciées en France.
- L’Afrique du Nord Française et l’A. 0. F., sont séparées l’une de l’autre par le Sahara, comme chacun sait : la présence de ce désert, plus difficilement franchissable que la mer, est la cause de la stagnation dans laquelle végète depuis si longtemps la partie centrale de ces contrées pleines d’avenir.
- Jusqu’à ces derniers temps, les auteurs des géographies scolaires s’étaient plu à représenter le Sahara comme une immense plaine désertique, privée de toute végétation, dont les sables brûlés par le soleil forment une fine et impalpable poussière.
- Ceci n’est pas exact, tout au moins pour certaines parties du Grand Désert qui offrent un relief mo.nta- ' gneux parfois assez accentué, et présentent, près des puits, une végétation luxuriante d’une beauté sans égale.
- Le Sahara qui s’étend du 34° au 10° parallèle,
- Fig. 2. — Le Bordj de Béni-Abbés. — Au fond, les dunes.
- possède une superficie égale à peu près à celle de la moitié de l’Europe.
- L’aspect du pays est celui d’une immense solitude, composée de plateaux rocailleux, hamada ou tanezrouf, de ravins profonds creusés par des érosions anciennes, des amas de dunes, erg ou iguidi, tantôt peu accentuées, tantôt nettement mamelonnées, ici sablonneuses, là rocailleuses.
- Le Grand Erg, composé de l’Erg Ech Chache, de l’Erg Occidental et de l’Erg Oriental, a une direction sensiblement Ouest-Est (Atlantique-Golfe de Tripolitaine). Long de près de 3000 kilomètres, large de 500, le Grand Erg forme au Nord-Ouest du Sahara, longeant les confins de notre domaine sud-algérien une barrière franchissable en quelques points seulement, grâce à des couloirs ou gassi, par où les caravanes arrivent à se frayer un passage. C’est à cet obstacle que se heurtèrent les premiers explorateurs dont les rapports firent admettre en France que le Sahara, jusqu’au Niger, n’était qu’un immense et morne désert de sable.
- Certaines régions sont accidentées et tourmentées : leTademaït, l’Ahnet et le Mouydir, le Tassili, dont l’altitude varie de 200 et 1500 mètres. Au centre, le Massif duHog-.4i ‘A - , gar, avec le mont Illi-
- man, d’une hauteur de 5000 mètres, et plus au sud ceux du Timetrin, de l’Adrar des lffoghas et de l’Aïr présentent des sommets de 2000 mètres environ.
- Aux flancs de ces montagnes, un peu de vie subsiste sous la forme de palmiers chétifs, cultivés, en certains endroits, par quelques esclaves soudanais pour le compte des guerriers Touareg. Dans ces régions, l’indolence naturelle et l’ignorance des noirs, ainsi que les instincts pillards de leurs maîtres, font que
- Fig. 3.— Une automobile dans le Bled. Entre Beni-Abbès et Adrar.
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- LA TRAVERSEE DU SAHARA EN AUTOMOBILE ====== 329
- la production et les échanges sont réduits aux seuls besoins locaux. Sur le parcours des dunes, le sol moins sec donne naissance à une végétation clairsemée : c’est la région des pâturages.
- En dehors de ces étendues, dans certains points de la plaine ou des plateaux rocheux, des nappes d’eau souterraines alimentent quelques puits autour desquels pousse une végétation pittoresque et verdoyante : ce sont les oasis qui, perdues au milieu d’une mer de sable ou d’un chaos de nature sauvage, forment des. sites d’une rare beauté, uniques au monde et dont l’aspect féerique ne se rencontre nulle part ailleurs.
- Les habitants de ces oasis déploient une grande ingéniosité à capter les eaux sous-jacentes : des réseaux de galeries souterraines, appelées foggaras, longues parfois de plusieurs kilomètres, drainent les eaux et les amènent aux puits où elles sont reprises pour entretenir soigneusement les rigoles autour des palmiers, des figuiers, et des carrés d’orge verte, qui forment les étages différents de la dore saharienne, ou pour irriguer quelques pâturages où paissent chameaux et moutons.
- Dans certaines régions, la sonde artésienne a découvert d’importantes nappes d’eau sous pression, situées à de grandes profondeurs ; les ruisseaux et parfois même les petites rivières, les oued, qui en découlent apportent la fertilité à toutes les contrées environnantes.
- Les oasis les mieux cultivées jusqu’ici sont celles d’Ouargla, El Gol-lea, În-Salah, Aoulef,
- Adrar, Timmimoun,
- Beni-Abbès, tous situées dans la partie septentrionale du Sahara.
- La population totale peut être évaluée approximativement de 7 à 800 000 habitants ; les Touareg, qui se partagent, par moitié, en sédentaires vivant dans les oasis et en nomades qui fréquentent les zones de pâturages, forment les caravanes qui relient les
- Fig. 4. — Entre Adrar et Eouldj-Rey.
- oasis les unes aux autres ou les bandes de pillards.
- La description que nous venons de faire du Sahara prouvera que le désert africain n’est pas exclusivement la fournaise inhabitée que se figure l’imagination populaire. Si par des puits artésiens, nous arrivons à augmenter lé nombre des points d’eau et l’importance de ceux actuels, nous pourrons dans le centre du Sahara et dans le voisinage de nos colonies soudanaises créer autour de ces sources de grandes oasis favorables à l’agriculture et cà l’élevage. Si l’on considère la répartition des îlots actuellement habités dans l’immensité saharienne, on remarque, dans le centre, le Tidikelt, leMouy-dir et l’Anhet, le Hog-gar, le Timitrin et l’Adrar des Iffoghas formant une sorte de couloir, d’isthme ou de pont, qui se raccorde aux haul s plateaux algériens, d’une part, par la vallée de la Souara et, de l’autre, par le gassi compris entre l’Erg oriental et l’Erg occidental, et qui s’épanouit dans le M'zab, l’Oued Rhir et les Zibans. Au sud, l’isthme saharien aborde le Soudan sur le Niger, dans la région des villages de Bourem et Tosay, entre Gao et Tombouctou.
- L’idée de réunir nos possessions de l’Afrique du Nord et de l’Afrique occidentale par le rail est vieille : déjà en 1880, on avait envisagé la possibilité d’établir un chemin de fer transsaharien en utilisant le pont quî exisle entre l’Algérie et le Soudan. Le rôle de cette ligne serait double : en effet, le Transsaharien ne permettrait pas uniquement de mieux exploiter nos colonies d’Afrique, mais encore et surtout il donnerait la vie à une large zone, sensiblement orientée du Nord au Sud, dont le développement est actuellement paralysé par l’absence dé moyens de transports économiques et par le manque, en trop d’endroits, de l’eau indispensable à toute vie animale et végétale.
- Fig. 5. — Le Ksar d’Aoulef.
- Fig. 6. — Aux environs d’In-Sal'ah.
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- LA TRAVERSEE DU SAHARA EN AUTOMOBILE
- De l’avis des techniciens, la construction d’un chemin de fer transsaharien, quel que soit l’itinéraire adopté et l’écartement de voie choisi, sera un ouvrage de longue durée, plein d’aléa, exigeant en tout cas des études préliminaires approfondies. Pour les rendre possibles, il faut tout d’abord créer un réseau de pistes automobiles. L’automobile est, en effet, la seule machine, qui dès maintenant pourrait desservir régulièrement les principaux postes du Sahara.
- Quelques esprits entreprenants ont songé tà l’emploi de l’avion ; à première vue, la solution semble la plus immédiate, puisque avec l’aéroplane, point n’est besoin de l’établissement lent et onéreux des pistes indispensables aux automobiles. Mais, si l’on examine ce projet de plus près, on ne tarde pas à se rendre compte des difficultés que présenterait sa réalisation, car il faut à l’avion des terrains d’atterrissages et des postes de ravitaillement préparés à l’avance.
- Quant à la cargaison que pourrait emporter un avion, elle est actuellement encore trop limitée en poids et en encombrement et trop souvent exposée aux risques d’un mauvais atterrissage pour que l’on puisse tenter une expédition aérienne en vue d’une exploitation régulière ultérieure.
- Loin d’être un concurrent de l’avion et du chemin de fer, l’automobile saharienne complétera chacun de ces moyens de locomotion bien différents : le système ferroviaire gardant pour lui l’avantage de l’économie nécessaire au trafic commercial, l’avion offrant la précieuse qualité de la vitesse indispensable aux reconnaissances militaires, au transport rapide du courrier, des blessés et des malades, etc. En résumé, il paraît rationnel de dire que l’automobile précédera et complétera chacun de ces moyens de transport.
- L’automobile dans le moment actuel est la machine la plus apte à réussir la traversée du Sahara : bien armée, elle peut aisément résister à un coup de main, un djich ou un rezzou, toujours à craindre de la part des rebelles ou des pillards. De plus, elle peut emporter une cargaison relativement importante tout en pouvant servir d’abri aux convoyeurs. C’est ainsi qu’une automobile du type camionnette, portant 1200 kilogrammes de charge utile, peut couvrir une étape journalière de 200 kilomètres en consommant au maximum 60 litres d’essence, tandis que huit chameaux mettront quatre jours pour parcourir la même distance avec la même charge, celle-ci étant sujette, avec le transport à dos d’animal, à des pertes, à des vols ou simplement à des
- Fig'. “. — In-Salah. — Automobiles et avions.
- dégâts provenant des manipulations fréquentes que subissent les colis en cours de route. Dans ces conditions, il serait possible de former des convois automobiles homogènes transportant des voyageurs ou des marchandises, ces convois pouvant se suffire à eux-mêmes pendant plusieurs centaines de kilomètres.
- L’automobile saharienne, tout comme le rail qu’elle devance, n’aurait pas uniquement pour effet de favoriser les communications et les échanges entre nos possessions algériennes ou soudanaises, en attirant et en retenant les colons dans le Sahara central, elle permettrait l’introduction du matériel nécessaire à la mise en valeur de cette contrée neuve, d’en développer les ressources locales, d’accroître les moyens d’existence des habitants et en évitant les famines, de favoriser l’essor de la population.
- L’obstacle que trouve la voiture automobile actuellement dans son emploi aux colonies, réside dans les conditions atmosphériques et surtout dans la nature du sol lorsque des routes ou des pistes n’ont pas été établies au préalable. Les essais de locomotion automobile dans les sables du Sahara ne furent pas très nombreux avant la guerre.
- L’ancêtre de la voiture coloniale paraît être Y Aérosable du Lieutenant de Lafargue, actuellement Chef d’Escadron, qui, en 1912, conçut et expérimenta avec succès une machine des plus rustiques établie avec des pièces détachées d’avion. L’Aérosable se composait d’un bâti triangulaire en bois, reposant sur le sol par l’intermédiaire de six roues, réparties deux à deux en trois groupes et propulsé par un moteur Gnome et une hélice d’aéroplane. Evoluant à une trentaine de kilomètres à l’heure,
- ' l’Aérosable escaladait des pentes de 20 pour 100 mais, trop fragile, ce type de machine fut abandonné.
- C’est en 1916, lors de la création de l’Aviation Tunisienne, que le Capitaine de Lafargue, chargé de son organisation, reprit l’idée dont il avait poursuivi la réalisation en 1912. Pendant les hostilités la traction automobile, devenue plus forte et plus aisément adaptable aux nécessités d’un service colonial, fut préférée à l’Aérosable et les techniciens de l’aéronautique tunisienne étudièrent les transformations à apporter aux tracteurs automobiles des escadrilles africaines pour les rendre capables de se déplacer sur n’importe quel terrain non préparé à l’avance, sur la rocaille, sur le sable ou le fech-fech ou farina qui est un sol excellent pour la marche des chameaux, mais qui, pour les auto-
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- mobiles, est encore plus mauvais que le sable. Ce terrain, qualifié de « pourri » par les Sahariens, est une fine poussière, impalpable, recouverte d’une croûte légère, dont on ne peut de loin deviner -la présence; tout arrêt de l’automobile sur ce sol devient un ensablement et comme l’on ne peut cependant dépasser la vitesse de 6 km -à l’heure, les moteurs chauffent et leur fonctionnement devient des plus délicats, tandis que cette poussière impalpable s’élève au moindre souffle de vent. Dans de telles conditions l’on s’imagine sans difficulté combien est pénible la marche d’une automobile dans cette solitude où l’on n’aperçoit que l’immensité et le soleil.
- Bien des expériences furent tentées pour faciliter le roulement des véhicules sur mauvais terrains, toutes consistant à augmenter la surface de contact des pneus avec le sol par l’interposition d’une surface rigide portante, formant ceinture autour des roues.
- Un système expérimenté à Ga-bès consistait à placer devant les roues motrices un tapis constitué par des palettes de bois; ce tapis sans fin, formant en quelque sorte chenille, était soutenu par deux poulies à gorge hexagonale, fixées sur le châssis et s’interposait entre les roues arrière qui l’entraînaient et le sable. Puis un mécanicien de l’aviation tunisienne présentait un dispositif « le Sans Palette » constitué par une courroie de balata simplement interposée entre le sol et la roue.
- En Égypte, les automobilistes dégonflent les pneumatiques avant presque complètement, la pression étant réduite de 70 à 20 kg, les pneus des roues arrière étaient jumelés et garnis seulement de leurs enveloppes, sans chambres à air.
- Des essais furent également entrepris avec un système à toueur, dispositif bien connu adopté sur certains remorqueurs pour le halage des péniches et sur quelques tracteurs agricoles. Avec ce procédé l’automobile se halait sur un câble immobile, déroulé à l’avance devant le véhicule et dont l’extrémité libre était reliée à une bêche d’amarrage. Le câble de halage s’enroulait primitivement sur la jante de l’une des roues arrière, entre les deux pneus jumelés; puis ensuite sur une poulie entraînée directement par le moteur. Le procédé du
- touage n’était pas pratique, car il nécessitait de nombreuses manœuvres de la part de l’équipage et jusqu’en 1919 les voitures pour traverser les zones de terrain pourri recouraient à l’emploi de tabliers de secours : simples madriers que l’on plaçait devant les roues lors des passages difficiles.
- En résumé, tous les procédés préconisés étaient loin d’être parfaits; car, de toute évidence, le dispositif d’adhérence permettant à l'automobile de vaincre l’ensablement doit être léger, simple, robuste, placé en permanence, prêt à fonctionner sur le véhicule, ce dernier étant de plus capable de rouler sans arrêt ni perte de temps sur un terrain pourri, ou simplement sablonneux, aussi bien que sur un terrain dur.
- Malgré les difficultés de toutes sortes, les raids automobiles dans le Sud-Tunisien et le Sud-Algérien ont été relativement nombreux en ces dernières années. Parmi les plus belles performances d’un intérêt immédiat, citons la mission Saoura-Tidikelt, qui, sous la direction du Commandant Bettem-bourg, avait pour mission une pénétration méthodique dans le Sahara et la liaison par autos et avions, de l’Ouest à l’Est, des postes sahariens de Colomb-Béehar à Ouargla par In-Salah.
- Partie en Février 1919 de Colomb-Béehar, la mission devait précéder de quelques jours et rendre possible un raid aérien en préparant les escales pour les avions. Après de nombreuses difficultés, toutes surmontées, le convoi atteignit In-Salah, en passant par Beni-Abbès, Adrar et Alouef. Quarante jours après son départ la mission composée de trente Européens, montant quatre tracteurs militaires et deux automobiles de ravitaillement, regagnait Alger par Inifel et Ouargla, ayant parcouru 3700 km, dont la moitié à travers le bled, sans piste, la direction s’obtenant à la boussole. C’est au cours de ce raid mémorable que le Lieutenant Au-douin-Dubreuil, à la tête d’un convoi léger composé de trois tracteurs, atteignit le Baten de l’Ahnet, bien au Sud d’Akabli, grande coupure montagneuse située à mi-chemin d’Alger et de Tombouctou.
- Plus récemment, au cours d’une autre mission automobile, l’Adjudant Poivre atteignit Tamanrasset, dans le Massif du Hoggar, belle oasis située à 800 km de Gaô, sur le Niger, et à quelque 1600 km
- Fig. 8. — Un convoi d'automobiles qui a effectué près de 3ooo kilom. dans le Sahara.
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- 332 ===== LA TRAVERSEE DU SAHARA EN AUTOMOBILE
- big. 9• — Une piste saharienne.
- d’Alger. Le convoi, composé de 25 voitures dont la charge se trouvait être de l’essence, des pièces de rechanges et des postes de T. S. F,., avait pour mission d’organiser la traversée aérienne du Sahara, tentative que seul le Commandant Yuillemin devait réussir et au cours de laquelle le Général Laperrine devait trouver une mort tragique.
- Ces tentatives, toutes exécutées dans des conditions très dures, avec des véhicules plus ou moins bien adaptés à leurs nouvelles fonctions et toutes couronnées de succès, sont la preuve que la traversée du Sahara en automobile est dès maintenant réalisable à la condition cependant que le convoi devant tenter cette performance s’y prépare minutieusement. '
- Le seul itinéraire pratique semble être celui qui consisterait à utiliser le couloir réunissant l’Atlas et la Vallée du Niger, dont nous avons déjà mentionné la présence. Le point de départ pourrait être Ouargla, où l’on accéderait facilement soit, en venant d’Alger par Djelfa, Laghouat et Ghardaïa, soit en venant de Philippeville et Constantine, par Biskra et Touggourt. De Ouargla, il faudrait se diriger sur In-Salah, distant de 700 km environ. Sur cette route les voyageurs trouveraient trois points d’eau importants : Berkan, Inifel, et Aïn-Guettara, reliés les uns aux autres par une piste relativement bien entretenue déjà et que sillonnent régulièrement les convois automobilés qui ravitaillent In-Salah. Ensuite, il conviendrait d’utiliser le Bâton de l’Ahnet, gorge assez profonde qui sépare ce massif montagneux en deux parties distinctes.
- De là, se dirigeant toujours vers le sud, on arriverait à Tmissao, Bouressa, Tabankhort et Bourem, sur le Niger et Tombouctou.
- La partie la moins connue du trajet est celle qui se trouve au Sud d’In-Salab, soit environ 1500 km sur les 2200 km que comporte l’itinéraire Ouargla-Bourem, mais d’après les raids du Lieutenant Au-doin-Dubreuil et de l’Adjudant Poivre, les obstacles paraissent d’autant plus facilement ' surmontables qu’une piste automobile permettra au véhicule de se déplacer assez rapidement. Le tronçon Bourem-Tombouctou, par Tosay, Bamba, qui emprunterait la vallée du Niger est, paraît-il, bien connu, et
- n’offrirait pas à la locomotion automobile de grandes difficultés.
- En cas où une exploitation régulière pourrait être envisagée, il y aurait lieu de prévoir deux lignes secondaires; l’une se détachant de la ligne principale à In-Zize et se dirigeant sur Tamanrasset, ce qui permettrait de mieux exploiter les richesses inappréciées du Hoggar ; le second embranchement, partant de Bourem, rejoindrait Gaô et, peut-être Niamey.
- Pour que la traversée automobile du Sahara soit réellement utile il ne faut pas qu’elle affecte la forme d’une performance sportive unique, que des hommes particulièrement téméraires réussissent une fois; il convient, au contraire, que ce soit un voyage d’études, soigneusementpréparé, les membres de la mission connaissant toutes les questions sahariennes, particulièrement en ce qui concerne l’hydrographie, la minéralogie et la topographie. Ce doit être, en somme, une mission scientifique et non un raid sportif qui n’aurait pas une grande portée pratique.
- Le premier facteur de réussite réside, sans nul doute, dans le choix de la voiture automobile.
- De l’avis des automobilistes qui ont parcouru le Sahara, le véhicule colonial tel qu’il devrait être n’existe pas encore; certaines automobiles, appelées « coloniales » par leurs constructeurs ne sont pas des modèles spécialement étudiés pour leur utilisation dans le bled, les types actuels d’automobiles coloniales étant généralement des véhicules dont le châssis a été surélevé en remplaçant des roues normales par des organes d’un diamètre plus grand.
- Quelles sont les caractéristiques de la voiture coloniale moderne?
- Le châssis proprement dit doit être particulièrement robuste tout en offrant cependant une certaine flexibilité pour, permettre de légères déformations non permanentes ; quant à la suspension, il est indispensable qu’elle soit particulièrement résistante, les ressorts, sans amortisseurs accessoires, auront
- big. io. — Piste aménagée dans les Gorges de Guettara.
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- LA TRAVERSÉE DU SAHARA EN AUTOMOBILE ======= 333
- peu de flèche mais leurs lames seront aussi longues que possible.
- Le moteur tiendrait du moteur d’avion par sa robustesse, sa simplicité, sa souplesse, son économie en carburant et par sa puissance massique élevée. La puissance maxima qu’il doit développer est d’environ trente chevaux-vapeur. Le refroidissement serait particulièrement étudié pour éviter réchauffement du moteur lorsque le véhicule se
- Le ventilateur doit être de grand diamètre avec des pales larges très inclinées; il est préférable, en effet, de ne pas faire tourner ce moulinet à une grande vitesse, mais d’augmenter le pas des ailes de manière à donner une grande vitesse au courant d’air. L’échappement, naturellement libre, car dans le désert pour l’instant il importe peu de rechercher une voiture silencieuse, se fera par des tubulures placées à l’extérieur du capot. Le graissage doit
- Fig. il. — Le Sahara.
- déplace à allure réduite comme cela arrive fréquemment lors de passages difficiles ; pour cette raison la circulation par pompe, qui assure des débits cinq et six fois supérieurs à ceux obtenus par thermosiphon, est seule à envisager ; mais elle pourrait être combinée à un dispositif de refroidissement par l’air; à cet effet les chemises de circulation d’eau sera'ent garnies d’ailettes qui faciliteraient la radiation de la chaleur dans l’air ambiant. Le radiateur, protégé par des barres transversales, comme sur certains camions américains, sera, placé à l’avant de la voilure de manière à être aisément accessible, il sera du type tubulaire à ailettes; car c’est ce modèle qui paraît le plus solide et le moins sujet aux fuites.
- être abondant, il est donc bon de prévoir un moteur pourvu de deux systèmes différents de lubrification : l’un par barbotage et l’autre sous pression. Le changement de vitesse comportera au moins cinq ou six démultiplications pour adapter au mieux, dans toutes les circonstances, la vitesse du moteur à l’allure du véhicule, allure essentiellement variable en raison de la nature du chemin parcouru, de sa pente, etc... La transmission par chaîne, parce que plus rustique et plus aisément réparable en cas de rupture d’une pièce, est à conseiller. La forme de la carrosserie est à étudier selon la charge à transporter, mais il y a tout intérêt à diminuer le poids mort de l’automobile. Les roues métalliques
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- seront de grand diamètre, 835 mm étant un mi- I nimum ; quant aux pneumatiques, il paraît recommandable d’abandonner les profds normaux et le
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- Fig. i2. — Pneu spècial à saillies pour la marche sur le sable.
- jumelage pour adopter un type à cordes, de grosse section et du profil préconisé par M. Jandeau, qui en compagnie du Lieutenant Audoin-Dubreuil parcourut un nombre respectable de kilomètres dans le Sahara.
- Ce nouveau modèle de pneumatique qui n’a pas encore été expérimenté à notre connaissance, est appelé « pneu à saillies » par son inventeur. Il permettrait à l’automobile qui en serait munie de rouler indifféremment sur terrain dur ou sur ter rain pourri sans qu’il soit nécessaire de recourir à une manœuvre quelconque. Lés saillies (fîg. 12 et 13) s’opposent rapidement au glissement du sable sous l’action du poids du véhicule, puis leur surface s’ajoutant à celle concave du pneumatique proprement dit augmente la surface de contact entre la roue et le sol, ce qui est favorable à la propulsion, encore facilitée par le profil concave des saillies dans le sens de marche de l’automobile, s’opposant au glissement du sable sous l’effet de la rotation des roues. Il est toujours délicat de juger une nouveauté quelconque avant qu’elle n’ait été expérimentée, mais la pratique déconseillant le jumelage des pneumatiques de petites sections, même pour les roues avant, il semble que l’invention de M. Jandeau résoud le problème de la locomotion automobile saharienne. En effet, si la surface de contact des pneus jumelés est supérieure à celle d’un pneu ordinaire, cet avantage par contre est fâcheusement compensé par l’augmentation de la résistance au rouleijaént et du poids supplémentaire des jantes et des pneumatiques. En outre, le glissement du sable subsiste sous l’action du poids du véhicule et de la propulsion.
- Une voiture automobile équipée avec des pneumatiques à saillies risquerait peut-être d’être arrêtée en plein Sahara par une panne se produisant à l’un des organes du moteur, mais pourrait traverser facilement et relativement vite n’importe quel mauvais terrain, que celui-ci soit ou sablonneux ou que ce soit la « farina », jusqu’à ce jour tant redoutée par les automobilistes sahariens.
- Lors des premiers voyages, la locomotion transsaharienne ressemblera un peu à la navigation en cabotage; il y aura lieu de munir les voitures de file de cartes indispensables, de compteurs kilométriques et de boussoles analogues à celles utilisées en aviation, c’est-à-dire suspendues à la cardan avec une aiguille baignée dans l’alcool pour ne pas être influencée par les parties métalliques de l’automobile et par les trépidations.
- En tenant compte de l’état actuel des choses, on peut admettre que la traversée automobile du Sahara est réalisable dès maintenant ; il est souhaitable, à tous les points de vue, que ce soit bientôt un fait accompli. Maîtres d’un vaste tei*ritoire dont les richesses sont entre nos mains, nous ne pouvons hésiter plus longtemps devant l’effort à faire pour donner l’unité indispensable à notre empire africain. Or, nous n’obtiendrons cette unité qu’en la dotant
- Fig. i3. — Un pneu à saillie possède une surface de contact réelle plus grande que celle offerte par des jumelés.
- de moyens de locomotion rapides : l’automobile coloniale, pour l’instant, est le meilleur instrument dont nous puissions disposer.
- E.-H. Lémoxox.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances de
- La conductibilité des liquides fluorescents. — Un éclairement de quelques secondes d’une solution d’éosine, d’esculine ou de curcumine n’entraîne pas de variations de conductibilité supérieure au dix-millième, mais il n’en est pas de même si l’état de fluorescence s’accompagne d’une transformation chimique des molécules. Dans ce cas, et M. Soulan l’a vérifié après le professeur Perrin, l’éclairement prolongé se traduit par une variation de conductibilité progressive jusqu’à l’établissement d’une
- mars 1921.
- valeur limite qui correspond à la transformation complète et subsiste après retour à l’obscurité. Les dernières expériences ont porté sur des solutions des corps cités plus haut, dans l’eau, le méthylène ou l’alcool éthylique, le temps d’exposition aux rayons émanant d’une lampe demi-watt de 200 bougies ayant varié de 57 à 129 heures.
- Le dosage du maltose. — La liqueur de Barfoed se compose d’une partie d’acétate de cuivre dissoute dans
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- 15 parlies d’eau, et on opère à l’aide de 200 cm5 auxquels on ajoute 5 cm3 d’acide acétique à 58 pour 100. Les monoses, ou sucres en C6, tels que le glucose, ie lévulose et le galactose, réduisent son oxyde cuivrique, sur lequel les bioses, ou sucres en C12, tels que le mal-tose et le lactose, sont sans action. M. Legrand a fait porter ses essais sur des moûts de saccharification, des orges et des sarrasins, des germes de pommes de terre, enfin des laits plus ou moins altérés. 11 en conclut qu’on peut baser sur l’emploi de l’acétate de cuivre une méthode d’analyse. L’ensemble des sucres en CG et en C12 étant dosé à la liqueur de Fehling et les monoses par la
- liqueur de Barfoed, on a, par différence, les bioses non réducteurs.
- Les variations de volume des kaolins, argiles et bauxites, — En faisant porter des essais sur des éprouvettes comprimées à 500 kg, et chauffées de 100 en 100 degrés jusqu’à la température de fusion, M. Bigot établit que tous ceux de ces matériaux qui ne contiennent pas de silice libre commencent à prendre du retrait au-dessous de 1000°, alors que toute trace de SiO2 entraîne le gonflement avant qu’on ait atteint ce chiffre.
- Paul B.
- TOITURES SUSPENDUES
- L’époque troublée qu’a été la guerre a suscité des inventions qui n’auraient peut-être jamais vu le jour, sans les nécessités impérieuses qui ont suscité leur éclosion. L’obligation où l’on se trouvait alors de construire rapidement et d’édifier avec des matériaux un peu quelconques des constructions malgré tout durables et résistantes, a fait éclore des dispositions extrêmement ingénieuses et remarquables.
- L’édification de baraques, de hangars a donné lieu à des innovations que l’on a pu expérimenter plus facilement qu’en temps de paix. Dans ce genre, il faut noter les hangars à toitures suspendues dont l’idée première revient à M. France-Lanord et qui ont été réalisées d’abord par cet ingénieur, puis ensuite par la maison Arnodin, suivant des principes un peu différents d’ailleurs.
- M. France-Lanord a communiqué dans les Annales du Syndicat des Entrepreneurs de Travaux publics, la genèse de son invention pour en réclamer la paternité, les hangars exécutés par d’autres constructeurs ayant été édifiés seulement en fin 1915.
- L’inventeur raconte que, mobilisé à l’aviation de la 2e armée en 1914, il eut à s’occuper des tentes-abris du front de la Somme, lorsque cette armée venant de Lorraine arriva en Picardie après la bataille de la Marne.
- L’idée lui vint d’appliquer le principe de la suspension des ponts à la conception de hangars d’aviation, en cherchant a priori les avantages d’une grande portée obtenue avec le maximum de légèreté jointe à une grande résistance aux vents violents, ceci, grâce à l’ancrage des haubans fixés au sol.
- Cela se passait à la fin de septembre 1914. Une permission fut naturellement nécessaire pour aller acheter à Amiens la planche à dessin et la boîte de compas indispensables. La première étude de hangar faite au « parc » fut dénommée « Charpente suspendue », elle fut transmise par le capitaine Loubignac en octobre à l’état-major de la 2e armée. Là, examinée par le capitaine de Saint-Quentin, commandant l’aviafion de cette armée, elle fut soumise peu de temps après au général Hirschauer, directeur de l’Aéronautique à l’occasion de l’un de ses passages à l’armée.
- Le projet fut jugé très intéressant et vers la fin de décembre 1914, une dépêche ministérielle prescrivait à M. France-Lanord de se rendre à Chalais-Meudon pour réaliser l’exécution de son hangar.
- Dans cet établissement, le capitaine Soreau, vice-président de l’Aéro-Glub de France, fixa le programme des besoins de l’époque : hangar de 18 m. de portée en charpente en bois ne devant pas peser plus de 800 kg, toile comprise, afin de pouvoir être transporté sur les remorques légères eh usage à ce moment.
- Le projet terminé en quelques jours partit pour Bordeaux où il fut approuvé et revint pour exécution.
- Le premier essai fit voir très clairement tous les avantages de la charpente suspendue et quand, en février 1915, le capitaine Soreau partit en mission en Italie pour y examiner les grands biplans Ca-proni, dont l’envergure était de 25 m., l’inventeur fit immédiatement un avant-projet de hangar de 25 m. de portée.
- A ce moment, le capitaine Soreau quitta Chalais-Meudon pour le Service technique de l’aviation et il fut remplacé par le capitaine Lemaire. Ce dernier proposa la construction du projet de 25 m. sur l’aérodrome de Brou, près de Lyon, pour y abriter les premiers Caproni.
- Ce hangar mesurait 25 m. sur 25 m. et sa charpente en bois qui avait été demandée ultra-légère, pesait seulement 4 kg par mètre carré de surface couverte. Le hangar était d’ailleurs recouvert avec de la toile.
- A ce moment l’idée des constructions semi-permanentes se faisait jour et M. France-Lanord proposa un hangar de 75 m. de longueur, divisé en trois travées suspendues de 25 m. chacune, sur ' 25 m. de profondeur; il devait être bardé de planches et couvert en tôle ondulée. Deux de ces hangars construits en 1915 existent encore à Brou. D’autres, édifiés au' bord de la mer du Nord, sont encore en Belgique. Enfin, eh 1915 également, des hangars de 40 m. de portée furent construits d’après ce système.
- Après cet historique nécessaire, disons quelques mots du système au point de vue technique.
- Le principe est de suspendre la toiture par des
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- TOITURES SUSPENDUES
- Fig. i. — Toiture suspendue par des haubans avec câbles de retenue.
- câbles ou mieux par des tiges d’acier, de la même façon que le tablier d’un pont suspendu. Dans le système de M. France-Lanord ce sont les sablières qui sont suspendues et sur ces sablières sont fixées un certain nombre de fermes. Dans le procédé de la maison Arnodin au contraire, chacune des fermes
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- Fig. 2. — Toiture suspendue par des haubans sans câble de retenue.
- est suspendue, ce qui nécessite plus de baubans et d’ancrages.
- Les croquis des différents types de hangars montrent (fig. 1) que l’on peut accoupler autant de travées que cela est nécessaire en les équilibrant l’une par l’autre et en ancrant les dernières au sol. Dans une autre disposition, on équilibre les travées (fig. 2) par des demi-travées d’extrémité, ce qui permet par suite de supprimer les haubans d’ancrage.
- Dans le cas de très grandes portées,
- 50 m. par exemple, si l’on désire éviter la construction de pylônes trop élevés, on peut parfaitement employer un câble parabolique (fig. 5). Ce dispositif avait été imaginé pendant la guerre, car la construction de grands pylônes présentait alors quelques difficultés. En réalité, la suspension par haubans inclinés est beaucoup plus simple et bien plus facile à régler. Elle permet de remplacer les câbles par de simples aciers ronds qui sont plus économiques et ont moins de tendance à s’allonger. D’ailleurs tous les haubans de suspension et d’ancrage sont munis de tendeurs à leur extrémité pour en faciliter le réglage.
- Ainsi que nous l’avons déjà dit plus haut, la poutre de rive ou sablière supporte les fermes et assure en même temps la rigidité de l’ensemble de la suspension qui est tout à fait comparable à celle des ponts suspendus semi-rigides.
- Au point de vue général, les avantages de ces dispositions sont donc du même ordre, par rapport aux constructions habituelles, que ceux que l’on obtient au moyen des ponts suspendus comparés aux ponts des autres systèmes. Les toitures suspendues permettent de couvrir de grandes superficies avec un minimum de points d’appui. L’économie de matériaux qui en résulte est également très grande et, de plus, elle croît rapidement avec la portée delà ferme et la longueur du hangar. On peut l’estimer à 50 p. 100 environ pour des portées moyennes de 50 mètres. Les résultats obtenus pendant la guerre, au moyen de ce procédé, ont été des plus concluants, par conséquent les hangars à toiture suspendue doi-
- Fig. 3. — Toiture suspendue sur un câble parabolique.
- vent trouver chaque jour des applications plus nombreuses au fur et à mesure qu’elles seront mieux connues: c’est pourquoi nous avons voulu signaler celte nouveauté dsns la construction métallique et la c harpente, nouveauté éprouvée déjà pendant quelques années, durant la pénible école d’application pratique que fut la guerre. E. Weiss.
- Fig. 4. — Construction d’un hangar à toiture suspendue.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- Fig. i. — Le bâtiment principal de la Direction, à Bellevue.
- LA DIRECTION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES
- ET DES INVENTIONS
- Il est banal de dire que la dernière guerre a été avant tout une guerre scientifique, mettant en œuvre toutes les connaissances humaines. Commencée sans préparation technique suffisante, menée pendant plus d’un an sans souci de perfectionner les moyens dont on disposait parce qu’elle devait être trop courte pour permettre leur réalisation utile, elle produisit, vers la fin de 1915, une véritable mobilisation des savants et des laboratoires dont les résultats ne sont plus aujourd’hui discutés par personne.
- Le centre de ces recherches scientifiques et techniques fut la Direction des Inventions, créée par
- M. Painlevé, ministre de l’Instruction publique, puis transformée en sous-secrétariat d’Etat sous l’active direction de M. J.-L. Breton.
- La guerre finie, la démobilisation survenue, disloquant les services, fallait-il dissoudre l’organisme de recherches dont le travail s’était montré si fécond ?
- Depuis longtemps, on parlait de l’alliance nécessaire de la science et de l’industrie, on reprochait à nos savants de vivre dans leurs tours d’ivoire loin du monde réel, à nos industriels de manquer d’initiative et de pratiquer des méthodes routinières qui
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- 338 LA DIRECTION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET DES INVENTIONS
- diminuaient leur rendement. La guerre avait secoué la torpeur de tous ; elle avait montré ce que produit la collaboration étroite et continue du laboratoire et de l’usine. En prévision du proche réveil économique qui suit toutes les guerres, devant la menace de l’activité industrielle allemande, intacte dans ses biens, cherchant dans une victoire économique l’immédiate revanche de sa défaite militaire, beaucoup pensèrent que le temps était venu de réaliser autrement qu’en discours l’alliance des théoriciens et des praticiens tant désirée, tant réclamée, thème d’innombrables jérémiades d’avant-guerre. Justement les « Inventions » existaient ; leurs collaborateurs, savants et industriels, étaient encore groupés, fiers de la besogne accomplie en commun. Allait-on les laisser se disperser, perdre le précieux contact?
- lacilitant les moyens matériels de réaliser de nouvelles expériences, il en obtint un concours précieux et dévoué.
- En même temps, prenant contact avec les inventeurs et les industriels, les conseillant sur leurs droits, les guidant dans leurs découvertes, les aidant dans la mise au point de leurs idées utiles, il leur fournit ce qui manque aux laboratoires de science pure et aussi à beaucoup d’usines : des bureaux de dessins, des ateliers de modèles, des salles d’expériences et d’essais, si bien que, d’une idée générale, souvent vague, ou d’une imagination imprécise, on puisse faire sortir tout ce qu’elle peut contenir de bon, d’utile, de réalisable.
- Pour cela, il fallait à la nouvelle Direction des services organisés. Elle les a maintenant, dans un
- Fig. 3. — Le laboratoire de chimie.
- Le Parlement décida de maintenir l’organisme existant en l’adaptant aux besoins de la paix revenue. Ainsi naquit la Direction des Ilecherches scientifiques et industrielles et des Inventions. Son directeur, M. J.-L. Breton, avait sous la main une équipe de chercheurs de toutes sortes qui avaient bien compris, pendant la guerre, les multiples besoins de la nation ; il leur demanda de rester ses collaborateurs. Lui-même,- actif, entreprenant, tout dévoué à cette œuvre qui devient chaque jour un peu plus la sienne, sut choisir et réaliser les méthodes de travail et l’organisation nécessaires. Le nouvel organisme ne devait être ni un serviee exclusivement administratif dont les rouages se superposeraient à tant d’autres, ni une université qui éparpillerait encore plus les crédits insuffisants pour les laboratoires existants.
- Il s’assura la collaboration de tous les laboratoires officiels et privés, ceux des universités et des instituts techniques, les grands centres de recherches indépendants : Institut Pasteur, laboratoire Eiffel, etc. Leur apportant de nouveaux sujets d’études, stimulant leur ardeur de recherche, leur
- vaste immeuble qu’elle occupe à Bellcvue, aux portes de Paris, où elle a trouvé la place suffisante pour installer ses ateliers, ses salles de dessin, ses comités techniques, où elle peut conduire une invention depuis l’idée primitive jusqu’au modèle exécuté, prêt à fonctionner.
- Avec le concours de tous les spécialistes qui sont ses correspondants, grâce à ses services de Bellevue, il n’est guère de question à laquelle elle ne puisse apporter une solution utilisable, une réponse documentée.
- Les demandes commencent d’ailleurs à y affluer, de toutes sortes et de toutes parts. Pour y satisfaire, la Direction comporte un organisme d’examen préalable des inventions, la Commission supérieure, créée au Ministère de la Guerre de longue date avant la guerre, et un certain nombre de comités techniques chargés de l’étude expérimentale et de la mise au point.
- Les propositions des inventeurs sont d’abord soumises à la Commission supérieure qui élimine les utçpies et les projets sans intérêt "ou sans avantages, les inventions de mouvements perpétuels par
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- LA DIRECTION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET DES INVENTIONS 339
- exemple. Toutes les autres sont retenues et transmises aux comités techniques compétents qui entrent en contact avec l’inventeur, le documentent, l’aident dans ses recherches, lui facilitent la construction de modèles, les essais et les mesures de ses appareils, le guident dans ses réalisations, lui indiquent les utilisations possibles auxquelles souvent il ne pensait pas.
- Chaque semaine, les présidents de tous les comités techniques se réunissent et se communiquent les propositions qu’ils ont retenues, l’état d’avancement des études, les applications qu’ils envisagent. De cette coopération de disciplines scientifiques très diverses sortent souvent des idées nouvelles, car le plus souvent une invention touche, par quelque côté, à des branches différentes du savoir.
- Depuis la fin de 1919, plus de 500 propositions ont été soumises au nouvel organisme sous les formes les plus diverses.
- Tout d’abord il est des questions d’un ordre général et d’une importance primordiale pour l’avenir de notre pays dont la Direction a pris l’initiative de demander l’étude aux savants compétents, par exemple, les diverses sources d’énergie dont on peut disposer et, parmi elles, l’utilisation la meilleure des combustibles actuels, l’emploi du mazout dans les moteurs et pour la chauffe, la captation de l'énergie solaire et de celle des marées, l’étude physico-chimique des sols, encore peu pratiquée en France, bien que d’une importance capitale pour l’agriculture, etc. Il en est d’autres que proposent des savants connus, dont on entrevoit immédiatement l’intérêt pratique, pour lesquelles il leur manque soit des crédits, soit, plus souvent encore, des moyens de réalisation matérielle : exécution
- Fig. 4. — Une salle de dessin.
- d’appareils, essais nécessitant, la libre disposition d’une usine, d’un champ, d’un bateau, etc. La Direction, après avoir jugé de l’intérêt de pareilles propositions, s’efforce d’en faciliter Dévolution, soit par la collaboration de ses bureaux de dessins et de ses ateliers, soit par la mise en contact avec les praticiens et les industriels avec lesquels elle est en rapports. Citons pour exemples des questions d’électricité intéressant la T. S. F., d’autres d’aérodynamique intéressant l’aviation, d’autres de biologie intéressant l’industrie des pêches, etc.
- Inversement, un nombre toujours croissant d’industriels, ne disposant pas de techniciens compétents ou embarrassés par de’s problèmes théoriques liés aux progrès de leurs fabrications, ont recours à la Direction, à laquelle ils viennent demander des procédés économiques de fabrication de tel où tel produit chimique, l’analyse d’un produit étranger, conservé secret, dont ils ont remarqué les avantages, l’aide de théoriciens pour les mesures particulièrement délicates de certains des appareils qu’ils emploient, les utilisations de matières premières dont ils peuvent disposer ou de déchets de fabrication qu’ils ne savent comment récupérer, etc. En un an, la Direction a pu rendre service à un très grand nombre d’entre eux qui ont manifesté toute leur satisfaction de celte collaboration nouvelle avec des théoriciens. Les instituts techniques de province ont été largement mis à contribution pour ces recherches auxquelles les préparaient leur enseignement et leurs travaux habituels.
- Enfin, la Commission supérieure, des Inventions transmet aux comités techniques un nombre considérable de propositions d’inventions intéressant soit la défense nationale, soit la prospérité économique du pays. Souvent, il s’agit d’un inventeur isolé qui a une idée intéressante, mais qui manque de connaissances générales pour la mettre au point; la Direction lui fait connaître ce qu’on sait
- Fig. 5. — Un des ateliers de fer.
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- de la.question, les brevets déjà pris à ce sujet, lui signale les antériorités qu’il ignore trop souvent, puis, si l’idée est neuve et réalisable, le guide pour sa réalisation, fait au besoin exécuter les plans des appareils, aide à leur construction, corrige les ignorances ou les défauts de la conception primitive, conduit l’inventeur jusqu’à la mise au point définitive, jusqu’au modèle réalisé, qu’au besoin elle expérimente et même signale aux industries qui peuvent l’utiliser.
- La liste qu’on pourrait faire de ces inventions entrées dans la réalité grâce aux « Inventions » serait longue. Signalons, à titre d’exemple, les appareils de télémécanique Chauveau, l’éolienne Constantin, l’allumeur Corne, le bois artificiel Congin, la lampe Garbarini, l’avion Gastambide et Leva-vasseur, l’appareil cinématographique Toulon, les briques de silice et bien d’autres aussi variées et intéressantes.
- On en trouverait un plus grand nombre en feuilletant le bulletin mensuel que la Direction publie pour faire connaître à tous et notamment aux industriels, susceptibles de les appliquer, les inventions étudiées ou réalisées par ses soins.
- Nous ne pouvons songer à les décrire dans le cadre d’un article de revue. Beaucoup mériteraient à elles seules une éludé complète. Indiquons en passant :
- Le bateau éolien de MM. Constantin et Dalloz qui, appliquant une curieuse expérience de M. Constantin, ont résolu ce paradoxe d’avancer contre le vent uniquement au moyen de la force développée par celui-ci et captée par une turbine aérienne ;
- Les appareils électriques de commande multiple à distance au moyen d’un seul fil, de M. Chauveau, qui ont permis à une embarcation d’aller de Bel-levue à Paris et retour en passant à grande vitesse sous les arches étroites des ponts de Sèvres et de Saint-Cloud, et qui ont trouvé immédiatement des applications multiples dans l’industrie pour la commande des sous-stations électriques, des pompes, des téléphones multiples, etc. ;
- L’allumeur de M. Corne qui permet d’obtenir une flamme sous l’eau et, par conséquent, d’allumer un chalumeau dans les travaux sous-marins si nombreux aujourd’hui en vue du relèvement des épaves ;
- Le bois artificiel de M. Congin, utilisant des déchets, susceptible d’acquérir un beau poli, réalisant un grand isolement électrique et, par conséquent, pouvant économiquement servir en remplacement du marbre, de l’ébonite beaucoup plus coûteux, dans les installations de force et de lumière ;
- L’avion Gastambide et Levavasseur à surface variable qui répond au problème du vol rapide et de' l’atterrissage lent et sûr ;
- L’appareil cinématographique de M. Toulon à prise de vue continue évitant le scintillement ;
- La lampe Garbarini à arc rotatif, beaucoup plus simple que tous les projecteurs en usage, à source
- lumineuse très petite et constante, d’éclat très grand, pouvant servir à la projection, à la signalisation des chemins de fer, des avions et sur mer ;
- L’utilisation des algues marines par M. Lapicque en remplacement de l’avoine pour la nourriture des chevaux, nouvel emploi de nos richesses marines et économie pour nos cultures, etc.
- Ajoutons comme autres exemples d’activité de la Direction des Recherches et des Inventions en cette dernière année, les renseignements fournis par le Comité technique d’Hygiène à l’Office de Reconstruction industrielle sur la protection des ouvriers des hauts fourneaux et des cokeries contre l’intoxication par l’oxyde de carbone, les travaux de M. Fauré-Frémiet sur le dépistage des lésions provoquées par l’injection de substances simulant des accidents du travail qui intéressent les compagnies d’assurances et auxquelles la Réunion des Assureurs s’est pécunièrement intéressée ; la prise des vues cinématographiques pour l’étude de la fatigue industrielle et le rendement du travail des ouvriers ; de nombreux renseignements fournis sur les matériaux de construction, les produits céramiques, des recherches relatives aux gîtes pétrolifères français ; l’étude de matières tannantes nouvelles ou inutilisées; des essais de chauffage domestique au mazout; de nombreuses mesures expérimentales sur les qualités de nouveaux hélicoptères et de diverses turbines aériennes; des conseils fournis à des fabricants de lampes électriques, sur la préparation de l’azote qui forme leur atmosphère, d’autres sur la préparation du chlorure de méthyle, sur le séchage des bois, sur la composition des cuves et bains pour la galvanisation, sur des formules d’enduits sans gomme laque, etc.
- La diversité des sujets traités, les manières très diverses dont les laboratoires scientifiques ont pu collaborer avec les industriels, montrent toute l’importance et futilité de la Direction des Inventions.
- D’ailleurs notre pays n’a pas le monopole d’une pareille institution ; le Department of Scientific atid Research d’Angleterre a reçu une dotation d’un million de livres sterling et dispose d’un budget de 177 200 livres pour le même objet; le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Inde ont copié l’organisation de leur métropole ; aux États-Unis, le National Research Committee joue le même rôle, ainsi qu’en Italie le Consiglio nazio-nale di Ricerche, en Belgique l’Office de Recherches industrielles ; le Japon étudie en ce moment la création d’un service du même genre.
- On peut donc dire que l’union de la science et de l’industrie, réalisée en France par la Direction de Bellevue, correspond à un besoin général qu’on se préoccupe partout de satisfaire sous des formes voisines.
- L’organisme français ne fait que de naître à son nouveau rôle de conseiller technique et d’initiateur du développement économique du pays, et cependant il a déjà rendu d’importants services. Mais il lui
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- LA PUCE
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- manque, pour se développer et atteindre pleinement le but si utile qu’il s’est propose, de disposer librement de moyens d’action plus considérables que ceux que l’État peut lui accorder dans l’état actuel de notre budget. Actuellement, il ne peut régulièrement recevoir ni donations, ni participations aux bénéfices réalisés par des industriels grâce à sa collaboration. Il lui faut donc une organisation financière plus souple que celle d’une direction de ministère. Notamment, il lui faut l’autonomie financière et la personnalité civile qui lui permettront de percevoir des droits et de recevoir des dons. Déjà, un généreux ami des sciences, M. Barès, lui a offert deux prix annuels de la valeur de 12 500 francs
- pour encourager des inventeurs ; d’autres dons importants attendent pour se manifester la possibilité d’être versés régulièrement.
- C’est pourquoi, dès 1919, un projet de loi au Parlement fut présenté par les ministres d’alors, tendant à transformer la Direction actuelle en Office national des Recherches scientifiques, industrielles et agricoles et des Inventions, jouissant de la personnalité civile et de l’autonomie financière. La Chambre des Députés l’a déjà voté, la commission compétente du Sénat l’a approuvé et il ne reste plus que le vote du Sénat tout entier pour que cette transformation indispensable s’effectue. Espérons qu’elle ne tardera pas. R. Legendre.
- LA PUCE
- Avec les chaleurs de l’été, va reparaître — ou plutôt, augmenter de nombre — un de nos parasites les plus ennuyeux, la puce.
- Quelques mots sur cet ennemi minuscule ne seront pas, croyons-nous, inutiles, car l’évolution de ce parasite, cependant si commun, est peu connue du public, que la question intéresse pourtant. D’ailleurs, par elle-même, la puce n’est pas d’un aspect aussi désagréable que la plupart des autres parasites, et son aspect propret, la désinvolture de ses sauts lui ont même, autrefois, attiré la sympathie des poètes. Écoutez par exemple, Courlin de Cisse :
- Pucelette noirelette,
- Noirelette-pucelette,
- Plus mignonne mille fois Qu’un agnelet de deux mois,
- Et mille fois plus mignonne Que l’oisillon de Yérone,
- Comme pourra mon fredon Immortaliser ton nom?
- Boileau, le grand Boileau lui-même, n’a pas craint de consacrer à la puce line énigme célèbre :
- Du repos des humains, implacable ennemie,
- J’ai rendu mille amants envieux de mon sort,
- Je me repais de sang et je trouve ma vie,
- Dans les liras de celui qui recherche ma mort.
- Mais, aujourd’hui, on est plutôt de l’avis de La Fontaine :
- Puissant Dieu du tonnerre, extermine les puces !
- La puce (Pulex irrilans) appartient au groupe des Aphaniptères, c’est-à-dire des insectes sans ailes, que l’on considère aussi souvent comme des diptères, des sortes de mouches qui auraient perdu leurs ailes par suite de leur vie parasitaire. Le mâle a environ 2 mm. de long, tandis que la femelle, sensiblement plus grosse, a de 5 à 4 mm. en moyenne. Le corps est ovale, de couleur brune, très luisant et remarquablement résistant à l’écrasement; il est aplati latéralement, c’est-à-dire d’un flanc à l’antre, par conséquent dans un sens per-
- pendiculaire à celui de l’aplatissement des punaises. Le corps est divisé en anneaux à peu près tous semblables et se continue avec une tête arrondie munie de deux petits yeux simples et d’un rostre lui per-
- Soie Abdomen Thorax Tète Antenne
- / Œil
- dium -
- Stig- l mates V Te-
- nailles'"
- -üi Maxill
- chanter
- Fémur
- -, Tarse
- Fig-, i. — Xenopsylla cheopis, puce du rat, Iransmetteuse de la peste.
- (D après N.-C. Rothschild.)
- mettant de piquer. Le caractère de l’espèce plus particulière à l’homme — car il y a bien d’autres types voisins — est d’avoir une seule soie au bord postérieur de la tête et une autre soie placée au-dessous de l’œil. Le corps possède six pattes dont la longueur va en croissant d’avant en arrière : les pattes postérieures sont presque démesurées, avec de grosses cuisses, et ce sont elles qui servent plus particulièrement au saut de l’insecte, véritable « grain de tabac à ressort », comme l’appelait le spirituel Jules Renard.
- La puce, comme chacun sait, vit surtout à Tinté-
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- LA PUCE
- Fig. 2. — Ctenocephalus canis, puce du chien, vue au moment où elle pique.
- (Brumpt, Précis de Parasitologie.)
- rieur de nos vêtements, entre eux et notre peau, où ses déplacements continuels finissent par être horripilants. Chassée de son repaire, elle exécute des sauts pouvant atteindre 1 mètre de haut ,et ne s’arrête guère que lorsqu’elle a rencontré un nouvel hôte à importuner. Toute personne, même la mieux soignée, est ainsi susceptible « d’attraper des puces », surtout dans les endroits plus ou moins publics, comme par exemple les théâtres, les tramways et les wagons de chemins de fer, et de les rapporter à la maison, où elles rendent la vie parfois intenable, surtout s’il y a des enfants au berceau, lieu de villégiature idéal pour elles, mais non pour le marmot qui « piaille » à qui mieux mieux.
- La puce vit exclusivement de sang. Ce qu’elle préfère, de beaucoup, c’est celui de l’homme, mais, à défaut, se contente de celui de beaucoup d’animaux, les souris, par exemple, sur lesquelles on l’élève facilement pour en faire l’étude. Elle introduit son rostre à travers la peau et aspire le sang, tranquillement, puis le retire pour aller digérer ailleurs, mais, malheureusement, sans faire une sieste qui nous laisserait en repos. La piqûre de la puce est sensible, non seulement par la présence du rostre dans l’épiderme, mais aussi par celle d’une sorte de salive irritante qui l’enduit et cause une certaine cuisson. L’endroit piqué reste pendant quelque temps visible sous la forme d’un petit point rouge eutouré d’une auréole rose; chez les personnes particulièrement sensibles, il y a même, en outre, un peu d’œdème.
- La femelle pond environ douze œufs, relativement grands, elliptiques, qu’elle dépose un peu partout, dans les endroits poussiéreux et, plus spécialement dans les fentes des parquets. Au bout d’une douzaine de jours — six seulement quand il fait chaud — l’œui éclôt : la larve en sort sous la forme d’un petit ver dépourvu de pattes, mais garni de soies disséminées sous les anneaux et l’aidant sans doute à progresser. On remarque, sur le premier segment, une toute petite corne pointue : c’est grâce à elle, comme l’a montré Künckel, qu’elle a pu ouvrir la coque de l’œuf où elle était enfermée et qui se fend en deux valves pour permettre son exode. La larve se nourrit de toutes les particules organiques qu’elle rencontre et qu’elle grignote
- entre ses mandibules. Sa première alimentation préférée paraît être constituée par les déjections que la mère abandonne toujours involontairement à son voisinage et qui contiennent du sang desséché. C’est ainsi que l’on peut retrouver du sang humain dans son tube digestif — qu’il teint en rouge — bien que ladite larve ne soit pas parasite de notre corps et qu’elle ne soit pas nourrie par la mère — tel un oiseau recevant la becquée—- comme on l’a prétendu autrefois, où l’on s’extasiait sur cet amour maternel.
- Au bout de dix à douze jours de celte existence errante — période durant laquelle elle change plusieurs fois de peau — la larve s’arrête, vide son intestin, blanchit et se confectionne un cocon en utilisantles débris qui l’entoure et où, d’abord pliée en deux, elle change une dernière fois de robe et se transforme en une nymphe immobile ornée de deux pointes caudales en forme de pinces. Cette nymphe, d’abord blanche, se fonce de plus en plus et, au bout d’une douzaine de jours, il en sort une puce adulte qui sautille comme si elle était heureuse d’être libérée.
- Il y a, de par le monde, plus de 500 espèces de puces, — Ch. Rothschild et de Baker les ont cataloguées — mais la plupart vivent sur les animaux. L’homme, cependant, peut être piqué — momentanément, tout au moins — par quelques-unes d’entre elles,, qui ne font sur sa peau qu’un séjour momentané et profitent de la moindre circonstance pour rejoindre leur hôte de prédilection. Parmi ces puces qui nous honorent de leur visite intéressée, il faut particulièrement citer le Xenopsylla cheopis (fig. J), qui vit surtout sur les rats et a été transporté par eux dans le monde entier (on la distingue de l’espèce précédente par la présence d’une soie placée en avant de l’œil et par d’autres soies disposées en V au bord postérieur de la tête). Ce parasite est non seulement très désagréable, mais encore très dangereux, car il nous transmet la peste, non pas
- Fig. 3. — Pulex irritans.
- (Perner, Cours élémentaire de Zoologie.)
- A, larve; ci, antenne; Cf, corne frontale.
- B, tête d’adulte ; a, antenne; œ, œil; l, labre; ma, mandibules; mx, mâchoires; pm, palpes maxillaires; fl, palpes labiaux.
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- LES CORPS ISOTOPES
- comme on l’a cru, par son rostre piquant, mais par les déjections qu’il laisse échapper pendant qu’il effectue une succion. Quant à la puce des chiens et des chats, Ctenocephaius canis (fig. 2), facilement reconnaissable au « peigne » de 7 à 9 épines qui garnit le bord inférieur de la tête ; elle saute souvent sur nous, mais ne paraît pas se nourrir de notre sang; ses œufs tombent à terre ou, parfois, lorsque l’animal est malade, restent entre les poils et y achèvent leur évolution en s’v nourrissant de débris épidermiques. C’est cette même espèce qui vit si abondamment sur les chats; pour les expériences, on peut facilement les élever sur la souris, où elles ont une tendance à se localiser autour du cou, région, peut-être où la peau est plus fine qu’ailleurs.
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- Les moyens de destruction de puces sont peu nombreux. Pour les adultes, toujours si mobiles, il n’y a guère de procédés à leur appliquer. Mais on vient à bout des œufs et des larves par une grande propreté, en nettoyant avec soin les planchers — surtout l’intervalle des planches — et, si le pullulement est trop grand, en y projetant des poudres insecticides, par exemple la poudre de pyrèthre, si souvent employée pour la destruction des punaises ou en les brossant avec de l’eau de Javel ou de l’eau formolée à 2 pour 100. Dans les cantonnements, on recommande d’abondantes pulvérisations de crésyl à 5 pour 100 après avoir changé la paille et l’avoir brûlée.
- Henri Coupin.
- LES CORPS
- On désigne sous le nom d’isotopes des substances dont les propriétés chimiques sont identiques et qui ont cependant des poids atomiques différents.
- Le premier exemple nettement constaté d’isotopie est celui du plomb, qui a été exposé dans un article récemment publié dans La Nature du 26 février 1921. On sait comment il a été révélé : la désintégration de diverses substances radioactives fournit comme produits finaux des métaux qui possèdent toutes les propriétés du plomb ; mais dont les poids atomiques diffèrent suivant leur origine.
- Toutes les substances radioactives proviennent d’éléments à poids atomiques élevés. S’il existe des isotopes dans ces corps, pourquoi n’en existerait-il pas parmi les éléments plus légers? Certains des corps simples que nous connaissons ne seraient-ils pas des mélanges d’isotopes? On aurait là une explication des nombres fractionnaires que l’on peut relever pour de nombreux corps simples, dans la table des poids atomiques.
- M. F. W. Aston a cherché à élucider ces questions au moyen de l’analyse par les rayons positifs imaginée en. 1910 par son maître et il est arrivé à des conclusions fort intéressantes : il a mis en évidence des isotopes chez un grand nombre de corps simples ; c’est ainsi qu’il a trouvé 2 néons isotopes, de poids atomique 20 et 22 (dans le système où le poids atomique de l’oxygène est pris égal à 16) ; le chlore a deux isotopes principaux de poids atomique 55 et 57, et peut-être un de poids 59. Pour l’argon il a trouvé deux constituants, l’un de poids 40, l’autre de poids 56. Le krypton a 6 isotopes : 78, 79, 80, 82, 84, 86; le xénon en a 5 (peut-être 6), compris entre 129 et 156: le silicium en a 2, peut-être 5 : 28, 29 et 50; le bore en a 2 de poids 10 et 15; le brome en a 2 également 79 et 81 ; le mercure semble également être un mélange complexe d’isotopes; par contre le fluor est un élément réellement simple de poids atomique 19; l’iode également, contrairement à toute attente, n’a révélé qu’un constituant unique de poids 127.
- Un résultat fort remarquable des travaux du Dr Aston est que, pour tous les éléments dont il a ainsi déterminé les masses atomiques, celles-ci sont à 1/1000 près représentées par des nombres entiers. Il n’y a d’exception que pour l’hydrogène dont la masse atomique a été trouvée égale à 1,008, chiffre coïncidant avec ceux que fournissent les déterminations chimiques ordinaires. Ce résultat vient à l’appui des théories qui voient dans tous les corps, même ceux que nous appelons corps simples, des édifices plus ou moins complexes construits au moyen d’un tout petit nombre de matériaux élémentaires qui pourraient se réduire par exemple à Vélectron, particule élémentaire d’électricité négative, et à celle encore hypothétique d’électricité positive, que certains désignent
- ISOTOPES
- sous le nom de proton, qui serait par suite la véritable substance fondamentale, mère de toute matière.
- Rappelons en quoi consiste la méthode d’analyse par les rayons positifs utilisée par M. Aston (Voir La Nature n° 1988, 1er juillet 1911). ’
- Les rayons positifs se produisent dans un tube à vide de Crookes, lorsqu’on y fait passer une décharge électrique continue entre une anode et une cathode percée de trous ; à l’avant de la cathode, se dirigeant vers l’anode, se produit un faisceau rectiligne d’électrons, particules chargées négativement et projetées à grande vitesse vers l’anode positive. A l’arrière de la cathode, on voit apparaître un autre faisceau rectiligne, celui des rayons-canaux ou rayons positifs, formé de particules chargées positivement et repoussées par l’anode : beaucoup plus grosses et moins rapides que les électrons, elles sont de la matière réelle, atomes, molécules ou groupements moléculaires provenant des gaz présents dans le tube et porteurs de charges électriques positives.
- Si l’on soumet ces particules à l’influence de champs électriques ou magnétiques, elles seront déviées ; appelons y, la vitesse d’une particule lancée horizontalement en ligne droite ; m sa masse et e sa charge électrique. Soumettons-la à l’action d’un champ électrostatique et d’un champ électro-magnétique tous deux perpendiculaires à sa trajectoire primitive et qui lui impriment le premier une déviation horizontale x, le second une déviation verticale y. Ces déviations s’expriment par les formules :
- À et B sont des constantes qui dépendent des champs déviateurs ; la vitesse v est variable d’une particule à l’autre ; mais si l’on impressionne par les particules une plaque photographique perpendiculaire à la direction primitive des rayons, on voit aisément que toutes celles
- g
- pour lesquelles le rapport — est le même, tracent sur la
- plaque une parabole. Or ce rapport caractérise une espèce chimique bien déterminée ; en étudiant le faisceau de paraboles enregistré sur la plaque photographique on peut donc séparer les constituants chimiques du faisceau : on obtient une sorte de spectre dont chaque ligne se rapporte à un élément qu’il est facile de déterminer. Pour toute particule, la charge e est là charge élémentaire ou un multiple de celle-ci. L’étude de chaque parabole permet donc de déterminer la masse atomique de l’élément qui lui a donné naissance.
- C’est en étudiant des photographies obtenues par une méthode similaire que M. Aston a mis en évidence les isotopes mentionnés plus haut. A. T.
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- LES AURORES BORÉALES
- Leurs photographies.
- Point n’est besoin d’être un virtuose de la plaque sensible pour saisir les difficultés matérielles que présente la prise photographique d’une aurore boréale, ou, pour parler plus correctement, d’une aurore polaire. Le phénomène est nocturne, et sa luminosité manque de vigueur; double raison pour que l’opérateur calcule un long temps de pose.
- Bien qu’il n’ait que 46 ans, M. Cari Stormer occupe la chaire de mathématiques à l’Université de Christiania depuis 1903. Constater qu’il est ardemment épris de culture française est presque une banalité, puisque la France ne compte que des amis en Norvège. Mais, comme nous le signale un de ses disciples, M. Yiggo Brun, c’est dans notre langue
- Fig. i. — Magnifique Aurore boréale photographiée à Kristiania le i3 octobre içiô sur le Nord. Les longs rayons étaient jaune vert et les parties très lumineuses à droite avaient une belle couleur rose
- Mais l’aurore est un modèle capricieux et instable : elle modifie ses lignes et ses contours d’une seconde à l’autre. D’où la nécessité de plaques spéciales, si l’on ne veut pas transformer en chaos cet incomparable spectacle.
- La première photographie digne de la beauté du météore est due à un Norvégien, M. Brendel. Ce fut la seule qu’il obtint, parmi les nombreux clichés qu’il impressionna en 1892 à Bossekop, dans l’extrême Nord de la péninsule Scandinave. Il lui consacra 7 secondes de pose, chiffre qui semble indiquer qu’il fut redevable de ce résultat exceptionnel à tout un concours de circonstances.
- En dehors de cette unique devancière, les meilleures photographies d’aurores polaires sont l’œuvre de M. Cari Stormer, savant norvégien dont le nom est familier à nos milieux scientifiques.
- qu’il rédige ses travaux scientifiques. Il la manie, d’ailleurs* avec autant d’élégance que de clarté, à en juger par les lettres qu’il nous a fait l’honneur de nous adresser.
- À 24 ans, alors que des travaux sur la théorie des nombres et sur les séries trigonométriques l’avaient déjà rendu célèbre en Norvège, il retourna sur les bancs de l’école, mais, cette fois, à Paris, où il suivit, pendant trois années, les cours de M. C. Jordan, de M. E. Picard, et .d’autres savants français.
- « On s’aperçoit aisément, nous écrit M. Viggo Brun, de l’influence que les travaux de vos mathématiciens ont exercée sur lui. Ce n’est pas seulement dans ses publications scientifiques que l’on retrouve la clarté française, mais aussi dans les cours excellents qu’il fait à l’Université de Christiania. »
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- LES AURORES BORÉALES :.... :.... 345
- En 1902, il fut un des 50 mathématiciens qui, sur l’invitation d’un comité international, célébrèrent le centenaire de Nicolas Abel, l’immortel mathématicien norvégien, en publiant des études sur les découvertes de ce prodigieux génie, mort, à 27 ans, dans un état voisin de la misère.
- A partir de 1903, M. Stôrmer, qui suivait avec attention depuis quelques années les travaux et expériences entrepris par son collègue, M. Kristian Birkeland, physicien réputé, pour résoudre le problème des aurores polaires, résolut de l’attaquer à son tour, par la voie des mathématiques.
- Il s’attacha, avant tout, à fixer les diverses altitudes où se produisent ces phénomènes. Avant lui, on ne connaissait qu’un procédé de calcul : deux observateurs, séparés par une distance connue, visaient simultanément un point déterminé de l’aurore, point dont la position était alors obtenue approximativement par une simple triangulation. Il y avait 9 chances sur 10 que la solution fût inexacte, car il était presque impossible «le déterminer ce point sur les franges instables du météore. Et c’est bien ce qui explique pourquoi la meme aurore, observée de différentes localités, se voyait attribuer des altitudes dont les écarts se chiffraient par dizaines de kilomètres.
- M. Stôrmer décida de substituer la vision photographique à la vision humaine. A force de patience et d’ingéniosité, il vint à bout des difficultés matérielles que nous signalions à l’instant. Réduisant progressivement le ' temps de pose, il le ramena à une seconde, ce qui lui permit d’obtenir un grand nombre de clichés satisfaisants dès 1909. En 1910, il organisait sa première expédition à Bossekop, point situé dans le nord de L Norvège, à 70° de latitude, et réussissait à prendre 350 photographies d’aurores, dont plusieurs ne demandèrent qu’une
- Fig.,3. — Une autre polographie des rayons de la figure 2.
- Fig. 2. — Rayons auroraux magnétiques vers l'Ouest photographiés à 2 heures, la nuit du y au 8 mars k)t8 à Bygdo près de Kristiania. A droite on voit les étoiles Castor et Pollux et en bas l'étoile Procyon,
- Ces rayons dont la longueur est sans doute, de plusieurs centainés de kilomètres étaient d’abord bleu-jaune, puis sont devenus rouges.
- exposition d’une fraction de seconde. Ce fut au cours de cette expédition que M. Cari Stôrmer put obtenir par la photographie la détermination exacte de l’altitude et de la position d’une aurore polaire. Le procédé imaginé par le savant norvégien est d’une simplicité extrême.
- Deux stations, séparées par une distance connue (d’une vingtaine de km), sont reliées par téléphone. Le signal transmis est dûment chronométré. Simultanément, les deux opérateurs braquent leurs appareils sur la même étoile. L’observateur possède dès lors tous les éléments qu’exigent ses calculs, et détermine, aussi facilement qu’exactement, la situation du météore dans l’espace.
- En 1913, M. Stôrmer organisa une seconde expédition à Bossekop, et en rapporta plusieurs centaines de clichés. Depuis cette date, il a organisé, dans la Norvège méridionale, un réseau de stations reliées par téléphone à sa maison d’habitation à Bygdo, près Christiania, qui sert de station centrale. Ses déterminations se chiffrent désormais par milliers. Elles lui permettent de dire que la grande majorité des aurores boréales se manifestent entre 90 et 120 km au-dessus du sol. Dans quelques cas, il a pu relever des altitudes de 300 à 350 km, qui sont parfois dépassées. Ainsi, pendant la grande aurore du 22 mars 1920, qui fut visible dans la région parisienne, les rayons auroraux se prolongèrent au delà de la formidable altitude de 500 km, plus de 100 fois la hauteur du Mont-Blanc!
- Il est manifeste que ces photographies en blanc et noir de M. le professeur Cari Stôrmer ont un caractère plus scientifique qu’artistique. Elles ne
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- nous'fournissent qu’une approximation de l’étrange et captivante beauté de ces météores. Si jamais un inventeur porte la photographie des couleurs à un tel degré de perfection qu’elle puisse enregistrer cette sublime palette qu’est une aurore polaire, il aura bien mérité de l’Art ! Nous avons sous les yeux les reproductions en couleur de quatre tableaux exécutés par le peintre américain Frank Wilbert Stokes, d’après des ébauches qu’il prit sur les côtes Nord-Ouest du Groenland, reproductions qu’a publiées le Century Magazine, et qui justifient l’enthousiasme mystique qui vibre sous la plume des vieux auteurs norvégiens, quand ils tentent de décrire une aurore.
- On comprend aussi, en voyant ces tableaux, pourquoi les anciens Scandinaves prenaient les festons lumineux de l’aurore pour les Wal-kyries qui galopaient sur des monstres ailés à travers les abîmes célestes. Certaines de ces franges, teintées de toutes les nuances imaginables, mais avec une ou deux couleurs dominantes (tantôt le jaune d’or ou le rose, tantôt le bleu, le violet ou le vert), déroulent harmonieusement leurs anneaux de serpents fabuleux, ou se tordent en prenant la forme du dragon symbolique des Chinois.
- M. Cari Stôrmer supplée à l’insuffisance de la photographie en notant le plus fréquemment possible, dans sa nomenclature de clichés pris d’une même aurore, les prin-^ cipales modifications de couleurs.
- Il nous paraît intéressant de reproduire ici quelques passages d’un article publié en français dans une revue norvégienne sous sa signature, au sujet de ses observations de la grande aurore du 22-23 mars 1920. Ils donneront aux lecteurs une idée des travaux que peut coûter la détermination de l’altitude d’un de ces phénomènes :
- « Vers 7 h. 33 du soir (heure moyenne de l’Europe centrale), je découvris déjà, dans la lumière du crépuscule, à l’aide du spectroscope, la ligne principale de l’aurore, tout le long de l’horizon du Sud. Cette ligne n’était pas visible en tout autre endroit du ciel. Bientôt après, je pus distinguer dans le Sud, au-dessous de Sirius, un arc auroral fortement accusé, qui fut presque aussitôt accompagné par de longs rayons rouges, surgissant çà et là sur le ciel méridional.
- « Le travail photographique [distribué entre 7 stations reliées par téléphone, la plus éloignée se trouvant à 244 km de Bygdo, station centrale] commença vers 8 h. du soir, et continua sans interruption jusqu’à l’aube, soit 5 h. 13 du matin.
- « Les diverses stations obtinrent de belles séries photographiques de couronnes d’aurore aussi remarquables par leurs formes que par leurs changements de couleur : jaune-rouge le soir, puis, verdâtres, puis, au matin, entre 4 h. 40 et 4 h. 46, d’un bleu incomparable... »
- Suit une nomenclature des 276 observations photographiques réussies, prises à des intervalles variant entre 5 minutes et quelques secondes, les unes simples, les autres doubles ou triples, selon le succès respectif des 7 stations, l’ensemble représentant conséquemment plus de 500 plaques satisfaisantes, impressionnées en l’espace de 9 h.
- En s’attelant à un la- . beur aussi écrasant, le mathématicien norvégien ne poursuivait pas uniquement l’étude de l’altitude moyenne des aurores. Il se proposait surtout d’étudier les causes et le mécanisme du phénomène. Nous allons exposer les résultats de ses recherches, en utilisant les notes qu’il a bien voulu rédiger sur notre demande, ainsi que les communications que nous avons obtenues de la complaisance de M. Viggo Brun.
- La nature des aurores polaires est restée en discussion pendant des siècles, depuis Aristote, Pline et Sénèque. La première tentative d’explication scientifique remonte à l’an 1250, date de la publication d’un ouvrage norvégien anonyme où il est dit que l’aurore boréale est produite par la glace, qui, par rayonnement, rejette de nuit la lumière solaire qu’elle a absorbée pendant le jour. Cette théorie fut admise (et notamment par Descartes) jusqu’aux débuts du siècle dernier.
- Nous verserions dans l’encyclopédisme en parlant de toutes celles qui lui ont succédé. Il suffira d’exposer les plus récentes.
- C’est d’abord celle que formula, en 1894, un météorologiste danois, M. Adam Poulsen. D’après lui, le phénomène était dû « à la luminescence de l’air excitée par des rayons cathodiques créés dans les plus hautes couches de l’atmosphère. »
- Deux ans plus tard, M. Kristian Birkeland, le
- Fig. 4. — Couronne d’aurore boréale, photographie prise à Bygdo dans la nuit du 7 au- 8 mars içi8. Dans le fond, la constellation de la Grande Ourse.
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- physicien norvégien, reprit â son compte cette hypothèse, mais en précisant que ces rayons étaient émis par le soleil. A l’appui de cette solution il exécuta une série d’expériences extrêmement remarquables. Nous mentionnerons celle qui paraît être la plus décisive :
- Disposant une sphère magnétique dans un tube de décharge contenant de l’air très raréfié, il l’exposa au bombardement de rayons cathodiques, et put observer des phénomènes lumineux présentant une grande ressemblance avec les phénomènes auroraux.
- À son tour, en 1904, M. Cari Stormer s’attaqua au problème en lui appliquant les méthodes d’analyse mathématique. Il y apporta une énergie et une patience surhumaines.
- « Pour déterminer la trajectoire d’un corpuscule cheminant du soleil à la terre, nous écrit M. Viggo Brun, M. Stormer dut entreprendre des calculs numériques d’une étendue inimaginable. Les calculs qu’ont faits ses assistants remplissent 7600 pages in-folio... »
- Mais ce fut grâce à ces travaux qu’il put expliquer théoriquement non seulement les expériences de M. Birkeland en leurs moindres détails, mais aussi les principaux phénomènes qui accompagnent les aurores boréales.
- N’étant point, hélas ! un mathématicien, nous aurions perdu notre temps à vouloir tirer pour nos lecteurs la quintessence des soixante-dix mémoires que M. Cari Stormer a publiés sur ses remarquables travaux. Il nous a paru plus pratique de demander directement au maître de bien vouloir formuler pour le public français, par l’intermédiaire de La Nature, son opinion sur les causes de l’aurore boréale. Les lignes qu’on va lire ont récompensé notre audace :
- « D’après mes recherches, l'explication la plus vraisemblable du phénomène est la suivante :
- « Outre ses rayons lumineux, le soleil émet de
- Fig. 6. — M. Stormer en costume d’Eskimo à sa station de Bygdo.
- Le téléphone dont il est porteur lui permet dé commander 3 autres stations à 26, 64 et 140 kilomètres de là, de manière que les photographies de l’aurore soient prises simultanément en ces 4 points.
- Fig. 5. — Aurore boréale photographiée à Bygdo le 23 mars 1920 à 4 h. 28 m. (heure moyenne de l'Europe Centrale).
- Les rayons avaient une couleur bleue. La pose de la photo était de 1 seconde. Les mesures photogrammétriques ont montré que ces rayons se trouvaient à une altitude de5oo à 600kilomètres.
- longs faisceaux de rayons électriques, analogues à ceux qu’émet le radium. Ils sont composés de particules chargées d’électricité, et extrêmementpetites. (On! pourrait en ranger plusieurs millions côte à côte sur la longueur d’un millimètre.) Ces particules sont émises à foison par le soleil, et avec des vitesses formidables, qui se chiffrent par plusieurs milliers de kilomètres à la seconde.
- « D’autre part, ces rayons électriques sont déviés par le magnétisme, d’après une règle bien déterminée. Ainsi, quand un de ces faisceaux frôle la terre, qui est un grand aimant, le magnétisme terrestre agit sur lui dans des conditions qui peuvent être étudiées soit par l’expérience physique, soit par l’analyse mathématique. Déforrné par cette action, le faisceau se courbera vers les régions obscurcies de la planète, et les rayons électriques qui le composent prendront la direction des régions polaires.
- « En général, les rayons rencontrent l’atmosphère terrestre dans les ceintures d'aurore de la terre, autour des régions arctiques et antarctiques. En pénétrant dans l’atmosphère, le rayon s'enroule, comme une hélice, autour d’une ligne de force magnétique, en produisant cette luminosité qui constitue l’aurore polaire. Finalement, le rayon sera arrêté par la résistance de l’air, après avoir atteint un niveau qui, dans la majorité des cas, est ‘ de 100 kilomètres environ au-dessus du sol.
- « Pendant certaines aurores d’une amplitude exceptionnelle, la masse de rayons électriques émis
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- par le soleil est si grande, que les phénomènes lumineux sont accompagnés d’orages magnétiques qui jettent la perturbation dans tous les réseaux télégraphiques du monde entier. En même temps, l’aurore devient extrêmement active, et sa luminescence est alors visible à des distances considérables de son foyer. C’est ainsi que la grande aurore du 22-25 mars 1920 put être observée de Paris. Probablement, ce mouvement vers le Sud des lumières aurorales est causé par l’action de courants électriques circulant dans l’espace au-dessus et autour de la terre. »
- L’explication du mystérieux phénomène, telle qu’elle est formulée par M. Cari Slormer, est bien frappée au coin de cette clarté française que nous signalait l’enthousiasme de son disciple. Mais une expression a pu paraître obscure à plusieurs de nos lecteurs : celle de ceintures d'aurore. II nous paraît utile de la commenter brièvement.
- A l’encontre de ce que l’on suppose généralement,
- les aurores n’augmentent ni de nombre ni d’intensité à mesure qu’on s’avance vers les pôles. Pour les aurores boréales, la ceinture de fréquence maximum suit assez sensiblement le 70° latitude, en englobant notamment le Nord et la Péninsule Scandinave, l’Islande, le Sud du Groenland, le Nord du Canada et de l’Alaska.
- Partant de France, par exemple, un voyageur verrait l’aurore boréale se produire vers le Nord, atteindrait une ceinture d’où les marionnettes, selon l’expression des paysans canadiens, lui paraîtraient se trémousser aussi bien vers le Sud que vers le Nord, puis, en poursuivant sa route le long du méridien, devrait tourner ses regards vers le Sud pour observer le météore. A la station d’Upernivik (Groenland occidental), au 72° latitude, sur cent aurores observées, les orientations ont été classées comme suit : 81 entre le Sud-Ouest et le Sud-Est, 14 à l’Est, 1 à l’Ouest, et 4 entre le Nord-Ouest et le Nord-Est. V. Fomun.
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- Séances de mars et avril 1921.
- Le. Sahara pendant le Quaternaire. — La date à laquelle a disparu le réseau hydrographique du Sahara ne doit pas être très reculée, si l’on en juge par la conservation de certaines berges et les souvenirs laissés par les anciens habitants (tombes monumentales et meules à broyer le grain). Pour M. R. Chudeau, la mort progressive des oueds est due bien plus à des causes mécaniques qu’à des causes climatiques, et, durant le néolithique, des peuplades sédentaires ont pu se maintenir dans des vallées aujourd’hui inhabitables. La dessiccation, favorisée à la fin de la période glaciaire par un changement de climat, s’est achevée par des dunes venant barrer les oueds, la capture de certains de ceux-ci, enfin des mouvements tectoniques, ces derniers ayant agi moins rapidement dans le Sahara occidental que dans le désert de Lybie.
- Les principes de l'analyse au moyen des. flammes réductrices. — La note de M. Jean Meunier indique la connexité étroite qui lie l’analyse spectrale et la chimie analytique, car toutes les fois où un oxyde (ou un sel) entraîné par une flamme y subit une réduction, cette réaction est manifestée par le spectre de raies que fournit ladite flamme. La méthode est d’une sensibilité extrême, elle a permis à son auteur de déceler des traces infinitésimales de manganèse.
- La préparation des amines secondaires. —M. Mailbe poursuit ses recherches sur l’hydrogénation des cétazines, qui l’ont déjà conduit à un mélange d’amines primaires et secondaires. La réaction, qui a fourni des bases nouvelles, peut s’étendre à la transformation des cétazines de cétones dissymétrique S. R. COR'.
- Un classement morphologique des athlètes. — M. Alfred Thomas, observant cinquante athlètes, les a répartis en longilignes et en brévilignes, suivant qu’ils présen-
- taient une prédominance prononcée du tronc ou des membres, en les rapportant à l’un d’eux pris comme standard morphologique. De sa classification métrique, il a pu voir que la concordance entre les mesures radioscopiques et les proportions morphologiques n’est pas influencée par la nature des sports pratiqués. De plus, la part que le genre de sport pratiqué prend dans le jeu des mesures semble négligeable, du moins dans la limite de l’évolution individuelle ; l’athlète s’adonne à un exercice parce que sa forme l’y prédispose et ce n’est pas de son sport préféré que cette forme tient son caractère. Il semble qu’on peut voir dans cette première étude l’amorce d’une véritable zootechnie humaine.
- Recherches expérimentales sur le virus de l’herpès. — Des essais qu’il a poursuivis à l’Institut Pasteur d’Athènes, M. Georges Blanc a pu conclure au caractère de maladie infectieuse que présente l’herpès. Le virus, filtrant d’ailleurs, peut, suivant le lieu d’inoculation, donner une kératite ou une encéphalite, et tous ces caractères sont superposables à ceux mis en évidence par Levaditi et llarvier dans le virus de l’encéphalite épidémique.
- L’énergie agricole mécanique nécessaire aux travaux agricoles de la vallée du Niger. — On ne saurait employer à la produire le charbon, le pétrole ou le mazout, dont le transport est extrêmement coûteux, et l’usage du bois provenant du débroussement ne pourrait être, d’autre part, que d’une assez faible durée. En dénombrant, pour une exploitation de 2000 hectares, le travail demandé par le labourage, l’égrenage du coton, l’atelier de réparations et l’éclairage électrique des fermes, M. Charles Audebeau Bey préconise le développement des gazogènes utilisant les tiges, suivant l’exemple des appareils qui en Égypte fonctionnent uniquement avec la paille de fèves.
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- La teneur en zinc des animaux vertébrés. — Dans des notes précédentes, MM. G. Bertrand et R. Vladesco ont émis l’hypothèse que la variabilité de la teneur en zinc des organes du cheval devait être en rapport avec la mobilité et le rôle physiologique du métal. Leurs derniers essais ont porté sur des vertébrés : lapin, cobaye, souris, tanche, etc., et montrent que la richesse en zinc, après avoir atteint une valeur maxima à la naissance, ou peu après, diminue graduellement, se fixe plus ou moins autour d’un minimum et recommence à croître au moment de la vieillesse.
- L'emploi des bombes calorimétriques émaillées. — Dans les conditions ordinaires qui sont celles des opérations calorimétriques, des solutions nitriques étendues se produisent et l’émail del’appareil genre Malher est attaqué. M. Matignon et Mlle Merchal estiment que, lors des premières expériences qui ont pour but de fixer la valeur en eau de la bombe, soit le sixième environ de la masse en eau totale, l’erreur est de l’ordre de 1/35. Le mieux semble être de soumettre l’appareil neuf, pendant quatre ou cinq heures, à l’action d’une solution étendue d’acide (65 g. au litre), en la remplissant entièrement. Par la suite, on peut négliger l’attaque produite pendant la durée d’une combustion.
- Hydrolyse fermentaire de l’inuline. — Si répandu que soit cet hydrate de carbone, les chimistes s’entendent peu sur sa composition. Pour élucider la question, MM. Bourquelot et Bridel ont eu l’idée de recourir au procédé biochimique de caractérisation du glucose, afin de voir si l’inuline ne forme que ce seul sucre à l’hydrolyse, ou si elle le donne mélangé au fructose. Leurs essais ont porté sur l’inuline de VAlraclylis, d’ailleurs identique à celui de dahlia, d’aunée ou de
- topinambour, soumis à l’action de YAspergillus nicjer ; ils ont ainsi obtenu des produits réducteurs, qui possèdent sensiblement le pouvoir rotatoire du fructose et ne se combinent pas avec le méthylène, sous l’influence de l’émulsine. On est en droit d’en conclure que l’inu-line est uniquement constituée par l’union de molécules de fructose.
- Régénération de pattes à la place d’antennes sectionnées. — Après amputation d’un appendice, on sait que chez les Arthropodes, il repousse souvent un appendice différent, et que chez les cruslacés par exemple, à un œil succède une anlennule. Le phénomène a reçu le nom d’homœosis de substitution. M. Guénol signale le cas fourni à Schmit Jansen, par un Phasme indien, le Carausius morosus Brunn, pour lequel, après section, l’antenne est remplacée soit par une patte comprenant tibia et tarse, soit une extrémité de patte. Mais le tarse est tétramère et non pentamère comme dans le cas d’un membre normal.
- L’examen des cristaux opaques. — Le microscope ordinaire établi pour l’observation par transparence ne permet de voir que leur contour s’ils sont isolés et une masse assez informe quand ils sont groupés ou maclés. Le dispositif de M. Maurice François comprend trois parties : un miroir concave, une tache opaque et la source de lumière située dans l’axe de l’appareil au-dessous de la platine. Le miroir présente comme particularité que son rayon de courbure doit être le double de la distance frontale mesurée pour l’objectif déterminé ; les taches sont faites de petits disques de biscuit placés entre lame et lamelle, et noyés dans du baume du Canada. On observe ainsi par réflexion, et les images très brillantes présentent tous les détails des cristaux et toutes leurs facettes. Paul B.
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- Comment nous eussions pu passer le Rhin.
- Avant 1914, le Gouvernement et l’Etat-Major français envisageaient si peu l’éventualité d’une guerre de revanche qu’ils n’avaient même pas jugé utile de prévoir la constitution d’un matériel de ponts suffisamment puissant pour permettre d’approvisionner en vivres, en munitions et en artillerie lourde une armée qui aurait franchi le Rhin par des moyens de fortune ou sur des ponts d’équipage. Il n’est pas de preuve plus certaine des intentions pacifiques de la France de 1914 et du rôle purement défensif qu’elle assignait à ses troupes.
- Lorsque l’agression allemande se déclencha et que la mobilisation fut décrétée, il eût été pourtant monstrueux de priver nos armées de tout moyen d’exploiter la victoire, faute de ponts permettant d’assurer le ravitaillement de l’autre côté du Rhin. À la vérité, avec les moyens dont il disposait, chaque Corps d’armée français pouvait construire un pont de bateaux de 120 mètres de longueur pour troupes de toutes armes; mais, pour l’artillerie lourde et les gros camions automobiles, il eût été nécessaire de rapprocher les bateaux au point
- de réduire très sensiblement la largeur franchissable avec le’matériel disponible.
- En présence d’un fleuve tel que le Rhin, déjà large de 254 mètres à Strasbourg, et qui atteint plus de 500 mètres à Mayence et en aval de Cologne, ce matériel eût été absolument insuffisant. Et il ne fallait compter trouver sur le fleuve aucun moyen de passage : l’ennemi aurait certainement détruit tous les ponts fixes, coulé tous ses bateaux et tiendrait vraisemblablement encore les forteresses, à cheval sur le Rhin, qui commandent tous les affluents de la rive gauche par où il eût été possible d’acheminer des bateaux du commerce pour servir à la construction de ponts de grande puissance.
- Il n’existait donc pas de solution en dehors de celle consistant à transporter à pied d’œuvre par voie de terre ou par voie ferrée des pontons d’un tonnage suffisant.
- Si notre politique pacifique nous interdisait d’inscrire à nos budgets des crédits destinés à assurer la construction de tels pontons, il n’était défendu ni à notre Etat-major ni à nos officiers du
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- génie de se préoccuper des moyens d’y suppléer et le général Joffre n’y avait pas manqué. Aussi la Direction du matériel de guerre du génie n’a-t-elle pas été prise tout à fait au dépourvu.
- Hile avait étudié la question.
- Faute d’argent pour construire un matériel approprié* elle avait soigneusement examiné les ressources de notre batellerie et elle avait reconnu que, sur le canal de l’Ourcq, dont les écluses n’ont que 5 m. 20 de largeur, il existait un matériel spécial composé d’environ 250 flûtes de moins de
- 5 m. 10 de largeur, longues de 29 mètres, pouvant porter 70 tonnes et qui seraient vraisemblablement transportables par chemin de fer. Admettant provisoirement cette possibilité, elle avait établi un projet de pont comportant l’emploi de ces flûtes comme supports flottants. En les supposant espacées de
- 6 mètres et pourvues de petits chevalets, il était possible de leur faire porter trois tabliers dont les deux extrêmes seraient capables de résister aux plus fortes charges à condition de les construire sur poutrelles de fer de profil suffisant. Le projet prévoyait d’ailleurs les mesures à prendre pour sortir les bateaux de l’eau, les charger sur wagons, les décharger et les remettre à l’eau.
- Le procédé envisagé consistait dans l’emploi du plan incliné. Cependant notre foi dans la paix était si robuste que le ministère de la guerre n’avait même pas consenti à autoriser des essais.
- Lorsqu’au lendemain de la mobilisation, le directeur du matériel de guerre, le colonel Ozil (aujourd’hui général de division) reçut l’ordre d’y procéder, il en chargea, faute de personnel disponible, un officier en retraite pour infirmités, l’auteur même du présent article.
- 11 apparut immédiatement que les moyens prévus pour le levage des bateaux étaient insuffisants et que pour assurer rapidement le chargement des trains, il fallait disposer non seulement d’une voie ferrée bordant un quai, mais encore de grues d’une force de 50 tonnes au moins. Or il n’existait dans les ports de Paris et des environs aucun engin de cette puissance, du moins d’après les statistiques officielles. On songeait donc à faire venir à grands frais de Rouen une bigue flottante, lorsque les hasards d’une conversation apprirent que, aux ateliers et chantiers de la Loire à Saint-Denis, il y avait, envoie d’achèvement en bordure du canal, un pont roulant électrique de 40 tonnes auquel il ne manquait heureusement plus que les câbles; on ne tarda pas à s’en procurer.. En même temps, la Compagnie du Nord faisait procéder au ripage, jusqu’au bord du canal, d’une voie ferrée desservant^ l’usine et la Compagnie de l’Est faisait rallonger les traverses pivotantes de quelques wagons à bois afin de faciliter le transport des flûtes. On choisit pour les essais le chantier de construction de' flûtes de Meaux : on y prépara les chevalets à installer dans les bateaux pour supporter les trois tabliers tlu pont et on y approvisionna les poutrelles
- de bois et de fer ainsi que les madriers nécessaires au lancement d’un pont de 50 mètres sur une gare d'eau du canal. Ces préparatifs furent terminés le 51 août et on allait aboutir lorsque, par suite de l’avance rapide des Allemands, il fallut ramener au plus vite le matériel à Paris....
- Quelques jours après, nous remportions la victoire de la Marne qui eût été féconde en lendemains si les Allemands n’avaient renoncé immédiatement à la guerre de mouvement pour s’enterrer profondément dans des tranchées. Dès qu’ils eurent tourné les talons, l’ordre fut donné de reprendre les essais. Dans b s premiers jours d’octobre, un pont de 50 mètres fut construit à Saint-Denis sur le canal, éprouvé pour le passage des camions les plus lourds, chargé sur wagons, puis déchargé et enfin soumis à un voyage d’épreuve qui démontra que le matériel passerait sans difficulté dans les courbes et dans les tunnels des chemins de fer.
- Grâce à l’engin de levage puissant dont on disposait, l’opération consistant à tirer une flûte de l’eau, à la charger sur les cinq wagons plats nécessaires à son transport et à l’y arrimer, put se faire très aisément en moins de 25 minutes, alors que l’emploi du pian incliné et des vérins, prévus au projet primitif, eût exigé plus de 5 heures. Des photographies de l’opération permettent d’en saisir tous les détails. Un palonnier formé de deux cadres robustes, constitués chacun par deux traverses horizontales en fer, reliées par des montants verticaux, était suspendu au câble du pont roulant. On laissait descendre ce palonnier dans l’eau et on y engageait le bateau; puis on soulevait l’ensemble à une hauteur supérieure à celle des wagons, à l’aplomb desquels on amenait ensuite le bateau qui venait reposer doucement sur les traverses pivotantes. On dégageait alors facilement la traverse horizontale inférieure de chaque cadre en agissant sur un verrou, et, tandis que la locomotive venait prendre les wagons portant le premier bateau et en amenait d’autres, on avait eu le temps de remonter le palonnier, de le remettre à l’eau et d’y engager un nouveau bateau. L’opération n’exigeait guère plus de temps qu’il n’en fallait à la locomotive pour son voyage d’aller et de retour.
- On était dès lors certain de pouvoir former des trains chargés de 7 bateaux (55 wagons) et du matériel de pontage correspondant (15 wagons), à raison de 5 trains par jour au moins. Comme il fallait compter 5 jours pour la construction d’un pont de 500 mètres (54 bateaux), il n’y avait pas lieu de chercher à accroître cette vitesse de chargement.
- Par contre, il fallait être assuré d’atteindre la même vitesse pour le déchargement des flûtes à pied d’œuvre. Il était permis d’admettre que l’on pourrait amener les trains jusqu’au bord du fleuve, fût-ce au prix de la construction d’un embranchement de fortune ; mais on n’eût pas disposé là de l’engin de levage de Saint-Denis. La difficulté fut
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- néanmoins aisément tournée dès que, pour la résoudre, on songea à employer les grues^ roulantes de 50 tonnes dont disposent toutes les compagnies de chemins de fer pour le levage des locomotives déraillées. Ces engins se prêtaient, en effet, merveilleusement à la mise à l’eau des bateaux.
- Les essais de Saint-Denis eussent été tout à fait concluants si l’on avait possédé les remorqueurs de 100 chevaux environ qui étaient nécessaires pour la manœuvre de convois de flûtes en courant rapide et pour la conduite des bateaux du port de débarquement à l’emplacement qu’ils devraient occuper dans le pont. Or il n’existait en France aucun remorqueur
- de Saint-Denis à Angers et retour quelques flûtes qui résistèrent parfaitement aux intempéries et qui furent remises à l’eau sans nécessiter le moindre calfatage. On pouvait dès lors attendre les ordres du généralissime avec la certitude d’être prêt à répondre à son appel.
- Cependant, des esprits chagrins persistaient a douter de la possibilité de résoudre le grave problème du passage du Rhin par des moyens aussi simples. Ne pouvant mettre en cause la solidité de ces flûtes, vieilles souvent de plus de 50 ans, et qui résistaient si bien à l’épreuve de la suspension en l’air sur deux points d’appui aussi rapprochés que les
- de celte puissance qui mesurât moins de 5 mètres de largeur et lût transportable par chemin de fer : l’industrie réclamait plus de 0 mois pour en construire alors que le temps paraissait devoir presser bien davantage. On sotigea donc à munir de moteurs à pétrole des coques de 5 mètres existantes et, comme de tels moteurs n’abondaient pas non plus sur le marché, on fut heureux de recourir à des moteurs de dirigeables rebutés pour excès de poids, grâce auxquels on put transformer, en moins de deux mois, deux vedettes en remorqueurs de 100chevaux. La maison Claparède put équiper de même deux autres remorqueurs. Au mois de mars 1915, un matériel complet comportant 120 flûtes, i remorqueurs, les poutrelles, madriers, rampes d’accès, etc., nécessaires pour constituer deux ponts, de 500 mètres de longueur chacun, était réuni à Saint-Denis.
- On avait profité des grands froids du mois de février 1915 pour soumettre à l’épreuve d’un voyage
- semelles du cadre (à peine 5 mètres), ni douter de leur résistance aux intempéries après le voyage à Angers, on se prit à prétendre que les flûtes ne résisteraient pas au courant impétueux du Rhin. A la vérité elles n’avaient jamais navigué que dans les eaux calmes de la Seine ou du canal de l’Ourcq. Pour convaincre les incrédules, il fallut les faire assister à un essai sur le Rhône plus impétueux encore que le Rhin et l’on décida de lancer un pont à Vienne : 25 flûtes, ainsi que 2 remorqueurs et tout le matériel nécessaire pour la construction d’un pont de 200 mètres de longueur, furent expédiés à Givors, débarqués sur le canal et acheminés sur Vienne. Le débarquement à Givors se fit à l’aide d’une grue roulante du P.-L.-M. Le pont fut construit en 56 heures par une compagnie du génie renforcée par des auxiliaires d’infanterie, en tout 800 hommes. Le succès fut complet. Les photographies représentent le pont avec ses trois tabliers, le tablier central sur poutrelles de bois, destiné au
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- passage des troupes et de leurs équipages, les deux tabliers latéraux, sur poutrelles de 1er, destinés au passage des camions automobiles et de l’artillerie lourde. Ces dessins donnent tous les détails de construciion.
- L’armistice du 11 novembre, en ouvrant le passage du Rhin à nos armées, rendit tout ce travail préparatoire inutile; il n’avait pourtant pas été entrepris en vain, car les flûtes de l’Ourcq avaient rendu de signalés services pendant la bataille de la Somme. Les communications par canaux avec cette rivière se trouvant coupées par l’ennemi, il eût été impos-
- blessé à Frise que les médecins refusaient de le laisser évacuer par voie1 de terre, doit vraisemblablement la vie à l’existence de ces bateaux-hôpitaux.
- Les ponts de flûtes constituent assurément le plus puissant matériel d’équipage qui ait jamais été réuni.
- 11 paraît intéressant, par opposition, de rappeler le matériel le plus léger, croyons-nous, qui ait été mis en œuvre.
- Il s’agit d’une passerelle suspendue sur tablier tendu que l’on a employée au Tonkin. L’élément de
- Fig. 2. — Construction du pont de péniches.
- sible d'y réunir par eau une flottille de bateaux de commerce. Il fallait cependant utiliser la Somme pour assurer les transports considérables de matériaux d’empierrement destinés à l’entretien des routes du front et pour concourir à l’évacuation des blessés. On fut dès lors très heureux de recourir à la précieuse qualité des flûtes de l’Ourcq pour les transporter par fer jusqu’à la Somme où elles furent employées en grand nombre.
- M. l’enseigne auxiliaire Iladisson, qui avait été promu lieutenant de réserve du Génie et chargé des transports par flûtes sur la Somme, obtint là des résultats extrêmement remarquables. La flottille qui comprit jusqu’à 80 flûtes et 8 remorqueurs assura, du Ie1'juin au 15 novembre, le transport dé plus de 100 000 tonnes de matériel et l’évacuation de plus de 10000 grands blessés. Le général Sainte-Claire Deville notamment, qui avait été si grièvement
- i tablier de 10 mètres de longueur est constitué par une sorte de tissu dont la chaîne est faite de fils de fer et la trame de morceaux de bambou. Les extrémités des fils de fer se terminent par des boucles, de telle sorte qu’en rapprochant deux éléments de tablier et en passant un rondin dans les boucles, on forme un tablier de 20 m. de longueur que l’on suspend par le milieu à deux petits câbles de 6 mm tendus sur la rivière et formant main courante.
- Les éléments de tablier se roulent en forme de gabions pour le transport à dos d’homme. Le matériel d’une passerelle de 20 m. forme trois charges de 50 kg. Le lancement s’effectue en 10 minutes et la passerelle, qui pèse à peine 4 kg au mètre courant, peut livrer passage à l’infanterie en file indienne et à l’artillerie de montagne portée par des coolies. j netter>
- Capitaine du génie en retraite
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- LA NATURE. — N° 2461 .....................rr~ 4 JUIN 1921
- CONSTRUCTION D’UNE FORME DE RADOUB DE 300 MÈTRES DE LONGUEUR
- Les travaux en cours pour la construction d’une grande forme de radoub de plus de 300 m. de longueur au Havre font partie des travaux d’extension du port qui ont été déclarés d’utilité publique par la loi du 11 février 1909.
- Cette loi prévoyait la création d’un bassin de marée précédé d’un avant-port et capable de recevoir les plus grands navires - modernes. Dans ce bassin, 1000 m. de quai présentant une profondeur d’eau minimum de 12 m. à tout état de la marée
- Les 500 premiers mètres de quai à la cote (— 12,00), compris dans le deuxième lot, sont entièrement achevés et livrés à la navigation. Le prolongement de ce quai, qui doit se raccorder avec la forme de radoub, sera entrepris prochainement.
- Le troisième lot est relatif à la construction de la grande forme de radoub au sujet de laquelle nous donnons ci-après quelques renseignements qui intéresseront nos lecteurs. Celte forme de radoub comptera parmi les plus grandes du monde,
- Fig. i. — Vue du caisson métallique en cours de montage sur sa plate-forme.
- Au premier plan, un des téléporteurs à câble ayant servi à faire le montage.
- devaient être construits ainsi qu’une grande forme de radoub pour navires de plus de 500 m. de longueur.
- L’adjudication a eu lieu en 3 lots par voie de concours et l’exécution des travaux a été confiée en totalité à l’entreprise « Schneider et Cie, Yigner et Michel-Schmidt » les J0 septembre 1910 et
- 19 mai 1911. Ces entrepreneurs ont été autorisés le
- 20 février 1912 à s’adjoindre MM. Hersent (Jean et Georges) pour l’exécution des deuxième et troisième lots.
- Le premier lot, comprenant principalement environ 4000 m. de digue et les môles d’entrée du nouvel avant-port, fondés à l’air comprimé, est presque terminé. Il reste seulement à parfaire certains travaux de dragages qui sont en cours d’exécution.
- Les dimensions principales de l’ouvrage sont :
- Longueur entre la feuillure d’appui du bateau-porte
- et l’extrémité.........515 m. 000
- Largeur à la base des ba-joyers. ....... 40 m. 000
- Cote du haut radier ... 8 m. 000
- Cinq gradins de 1 m. 10 de largeur sont prévus dans les bajoyers pour l’accorage des navires et la circulation du personnel; 4 escaliers et 5 glissières serviront à la descente du personnel et du matériel dans la forme.
- L’appareil de fermeture sera un bateau-porte de forme parallélépipédique à double applique. Il faut en effet que la forme de radoub, qui débouchera dans un bassin où la dénivellation de la marée se | fait sentir, puisse fonctionner comme bassin à flot.
- 23. — 355.
- 49' Année. — 1W Semestre.
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- 354 CONSTRUCTION D’UNE FORME DE RADOUB DE 300 MÈTRES DE LONGUEUR
- Il pourrait arriver sans cela qu’un grand navire entré dans la forme au moment de la haute mer, ne puisse pas être placé en temps voulu au-dessus des tins et s’échoue dans de mauvaises conditions au moment de la marée descendante. Le bateau-porte sera donc disposé dans une rainure avec appui de chaque côté. Il pourra s’effacer latéralement par un pertuis ménagé dans le bajoyer nord. Lorsque la forme fonctionnera comme bassin à flot, ce pertuis sera’ fermé par des portes busquées.
- L’épuisement sera effectué par deux stations avec
- Le caisson métallique a 345 m. de longueur sur 60 m. de largeur. Son ossature est formée de poutres longitudinales et transversales de 6 m. de hauteur enrobées avec du béton de ciment, dont on tient compte pour [calculer la résistance de l’ensemble. Les vues ci-jointes donnent une idée de l’importance de cet ouvrage sans précédents.
- Le montage des quelques 7000 tonnes d’acier que représente le poids du caisson avant sa mise à l’eau a été effectué à l’aide de téléporteurs à câbles ; ce travail n’était pas entièrement achevé au moment
- avec les amorces des cheminées destinées à descendre dans les chambres de travail après l'èchouage.
- pompes centrifuges mues par moteurs électriques, situées à l’intérieur même des bajoyers..
- Cet ouvrage remarquable par ses dimensions exceptionnelles le sera également par le mode de construction adopté.
- Le sous-sol du Havre à l’embouchure de la Seine est assez vaseux et de très mauvaise qualité. Il faudra descendre la fondation de la forme de radoub jusqu’à la cote (—20.00) afin de trouver un sol assez résistant pour supporter un ouvrage de cette importance.
- A cet effet la forme sera fondée sur un grand caisson métallique. Ce caisson, dont le montage a été effectué sur une plate-forme à l’abri d’un vaste batardeau, a été amené par flottaison à son emplacement définitif et sera descendu par lestage progressif daqs une souille préalablement draguée jusqu’au sol résistant.
- de la déclaration de guerre et a subi de ce fait un grand retard. Cependant la mise à flot, opération qui comportait de gros aléas, en raison des dimensions exceptionnelles du caisson, a pu être effectuée avec un plein succès le 16 août 1920. Cette opération a été faite en laissant entrer l’eau derrière le batardeau au moment d’une marée de vive-eau.
- Le caisson a alors été remorqué à son emplacement définitif où il est solidement amarré. Le lestage a été immédiatement entrepris. Il consiste à bétonner et à maçonner le fond et les parois du caisson de manière à obtenir à la fin de l’opération le profil complet de la forme de radoub. Le caisson reposera alors sur le fond dragué à — 20 m. 00. De l’air comprimé sera envoyé dans les chambres de travail ménagées à la partie inférieure et on pourra niveler le sol et remplir de béton ces chambres.
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- " 1 LA SITUATION ACTUELLE
- Le cube total de maçonnerie à mettre en oeuvre atteint 292 000 m3. L’entreprise s’est outillée d’une façon très moderne pour exécuter ce travail. Le béton préparé sur le chantier à l’aide de bétonnières électriques est conduit à proximité du grand caisson par des trains circulant sur voie de 1 m. 00. Là les bennes à béton sont reprises par 6 téléporteurs à câbles de 250 mètres de portée qui distribuent le béton à l’endroit convenable dans le grand caisson.
- Il faut que la charge ainsi distribuée sur le caisson soit judicieusement répartie pour obtenir un enfoncement uniforme et régulier qui seul permet
- DU SYSTÈME MÉTRIQUE :..................: 355
- quantité ira en augmentant et l’on espère que le lestage sera terminé en 1922.
- En résumé, nous pouvons dire sans exagération que cet ouvrage exceptionnel, qui ne le cédera en rien aux plus grandes formes de radoub de l’étranger, fera honneur aux ingénieurs français qui l’ont conçu et exécuté.
- Il mettra enfin le port du Havre à la hauteur de son rôle de grand port transatlantique, en lui permettant de réparer les géants de la mer dont les dimensions sont actuellement comparables à celles de la nouvelle forme du Havre, qui pourtant sem-
- Fig. 3. — Le grand caisson flottant à. l'emplacement où il sera échoué ; sur la droite on remarquera la charpente des 6 premiers téléporteurs qui doivent amener le béton nécessaire au lestage du caisson.
- d’éviter des efforts exagérés dans l’ossature métallique.
- L’enfoncement du grand caisson est d’environ 0 m. 70 par mois, correspondant à une production d’environ 500 m3 de maçonnerie par jour. Mais cette
- blaient formidables au moment où le projet en avait été élaboré. Le grand caisson métallique a été étudié, usiné et monté par les chantiers de Chalon-sur-Saône de MM. Schneider et Cic, les grands industriels du Creusot. M. C.
- LA SITUATION ACTUELLE DU SYSTÈME MÉTRIQUE
- A la séance du 29 mars 1921, M. Ch.-Ed. Guillaume a donné communication à l’Académie des Sciences, d’un télégramme de M. Shirio Kikkawa, directeur du Bureau des Poids et Mesures de Tokyo, annonçant le vote, par le Parlement japonais, de la loi qui rend le système métrique obligatoire dans l’Empire du Soleil Levant. Cette nouvelle est d’importance. C’est en effet 77 millions d’humains nouveaux qui se rangent ainsi sous la bannière métrique décimale. S’il est vrai que, depuis le 1^ janvier 1919, le système métrique soit obligatoire dans la Russie soviétique, il y aurait à peu près exactement aujourd’hui la moitié du monde exclusivement soumise à
- ce système, l’autre moitié le reconnaissant comme légal.
- Dans cette seconde moitié, il y a d’abord lieu de faire une importante distinction. La Chine, en effet, avec ses 529 millions d’habitants peut et doit être considérée comme un pays en évolution, en marche vers le système métrique. Depuis 1908, sa législation est franchement orientée vers les mesures métriques décimales. En cette année-là, le 28 août, une pretnière loi a mis de l’ordre et introduit des rapports simples dans les unités chinoises « jusque-là, dit M. Guillaume, restées variables suivant les lieux et les métiers. Le Tche et le Leang ont été
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- LA SITUATION ACTUELLE DU SYSTEME METRIQUE
- fixés à 0 m. 52 et à 57 gr. 501. Les équivalents métriques sont écrits dans la loi. La subdivision est entièrement décimale. »
- Un peu plus tard, en 1915, le Gouvernement de Pékin a soumis au Parlement un projet prévoyant l’établissement effectif du système métrique obligatoire dans toute la Chine, et dans un délai de dix ans. Depuis le 1er janvier 1921, les chemins de fer chinois emploient exclusivement ce système.
- L’Indo-Chine française va voir prochainement, elle aussi, ses mesures unifiées dans le sens métrique. L’Égypte enfin s’achemine rapidement vers l’adoption intégrale de notre système, déjà en usage exclusif dans ses administrations publiques.
- On peut dire en définitive et sans crainte d’erreur, que seuls, les États-Unis et la Grande-Bretagne résistent encore à la poussée métrique. Ces deux pays forment un double noyau d’environ 150 millions d’habitants auquel il faut rattacher les 516 millions de l’Inde, obligés de suivre la métropole anglaise dans ses vieux errements.
- *
- * *
- La législation anglaise est hostile au système métrique obligatoire. On trouve en Angleterre des gens qui s’escriment à vous démontrer qu’il est plus facile de calculer par pieds, pouces et lignes que par mètres, décimètres et centimètres ; par livres, shillings et pence que par francs et centimes. D’autres, plus pratiques en apparence, invoquent seulement k l’appui de la conservation de Y Impérial System la dépense que, d’après eux, entraînerait le bouleversement des mesures anciennes. Mais le système métrique a des partisans résolus, même passionnés, et dont l’action incessante finira par avoir raison du conservatisme britannique.
- La défense et la propagande métriques s’exercent principalement par la Décimal Association, qui publie depuis trois ans un très intéressant petit journal, le Décimal Educator. Le Décimal Edu-cator s’ingénie à présenter les mesures métriques sous la forme la plus claire et l’aspect le plus attrayant. Il ne néglige d’ailleurs pas l’arme puissante de l’ironie et de l’humour.
- Par exemple, il montre le Prodige, présenté en ces termes par le régisseur k l’assemblée, secouée d’un fou rire : « Mesdames et Messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter un sujet d’une habileté extraordinaire. 11 est capable — ce qui semble un tour de force impossible — il est capable de comprendre et de répéter dé mémoire les diverses tables de poids et mesures en usage dans les Iles britanniques ! » Cettte annonce est soulignée par des applaudissements frénétiques (terrifie applause).
- Témoin encore les deux gravures que nous reproduisons ici, avec la bienveillante autorisation de M. Johnson, le très actif secrétaire général de la Décimal Association. John Bull et son cousin Jonathan, en route vers le marché du monde, sont montés
- sur une haridelle poussive, efflanquée et désastreusement couronnée, pendant que les représentants des nations métriques filent gaillardement en automobile sur cette route, jetant des regards curieux et narquois sur le « présent anliquated System 1 »
- Voici encore un dessin qui représente le commerce extérieur. Une troupe de chiens y trouvent des os succulents. Le chien anglais fait de vains efforts pour atteindre ce bassin. Il est retenu par sa niche disloquée et tous les vieux poids auxquels il est attaché (lied /)
- Ailleurs, c’est l’express commercial anglais dans le tender duquel sont entassés toutes les mesures hétéroclites de l’Empire. Au chef de gare qui lui dit : « Savez-vous, John, que vous êtes bien en retard », le mécanicien répond flegmatiquement : « j’ose dire que je le suis; mais comment voulez-vous faire de la vapeur avec une pareille saleté! »
- Dans le domaine sérieux, nous pouvons citer cette affiche populaire dans laquelle les données fondamentales du système métrique sont résumées aussi bien et peut-être mieux que dans le meilleur traité d’arithmétique français.
- Nous retrouverons ce genre sérieux- aux États-Unis, où les propagandistes métriques s'ingénient à faire apparaître et ressortir la simplicité des mesures dérivées du Mètre, dans des dessins popularisés par Y American metric Association, que les antimétristes ont cru nécessaire de combattre en lui opposant une American Association ofWeights and Measures, dont l’arme principale réside dans des statistiques plus ou moins fantaisistes. VAmerican metric Association est puissamment secondée par le World Trade Club de San Francisco.
- Les brochures éditées par LA. M. A. sont accompagnées de tables de réduction qui, naturellement, mettent en relief l’incommodité des mesures anglaises.
- h’American metric Association et le World Trade Club sont des groupements privés. À côté d’eux et parallèlement, l’officiel Bureau of Standards poursuit une propagande analogue. Sa circulaire 47, récemment augmentée d’un supplément, donne 78 pages de tables de comparaison et de réduction aux mesures métriques, des unités complexes des États-Unis.
- L’année dernière, le Bureau of Standards a édité une petite brochure de propagande métrique extrêmement bien faite, à la fois instructive et pittoresque.
- La dernière Conférence américaine des Poids et Mesures, a d’ailleurs émis, en 1919, le vœu suivant :
- « Nous, délégués à la 12e Conférence des Poids et Mesures, assemblés en convention, reconnaissant la simplicité intrinsèque du système métrique, et les difficultés et handicaps imposés à la population et aux industries des États-Unis par lusage persistant de l’antique et encombrant système de poids et mesures actuellement employé, nous sommes convaincus que l’adoption générale du Système métrique
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- LA SITUATION ACTUELLE DU SYSTÈME MÉTRIQUE 357
- dans les affaires, le commerce et l’industrie, serait pour ce pays un inestimable bienfait, aussi bien dans les relations intérieures que dans celles extérieures. En vue de préparer le public à l’adoption de ce système et de lui en donner une compréhension plus générale, nous recommandons de l’enseigner plus généralement dans les écoles ».
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- Il est permis de dire que les arguments au moyen desquels les antimétristes anglo-américains combattent le Système métrique sont ou enfantins, ou grossièrement sophistiques. Ils font même parfois état de documents... disons imaginaires, pour être tout à fait courtois.
- Gomment, par exemple, qualifier celte enquête faite dans les républiques de l’Amérique du Sud par un des plus ardents défenseurs du système anglais. L’auteur de cette enquête épistolaire, M. llalsey, n’hésitait pas à conclure que le système métrique a fait dans ces républiques la plus grotesque faillite (grotesque faiinre). Or, une contre-enquête conduite par la Décimal Association, de Londres, a montré au contraire le système métrique florissant dans toute l’Amérique du Sud sans exception. Il suffit, d’après les consuls interrogés par la Décimal Association, de prendre le contre-pied des données et conclusions de M. Halsey pour avoir la vérité!
- Les antimétristes ne doutent absolument de rien. Ils n’ont même pas hésité à se recommander de VAmerican Association of mechanical Engineers et à la présenter comme patronant leur propagande. Il a fallu que cette puissante société mette un frein à l’ardeur des propagandistes. Ce frein, c’est la suggestive décision du Conseil de la Société, que je traduis textuellement ici : « Un certain nombre d’articles ont paru dans diverses revues représentant la Société américaine des ingénieurs mécaniciens comme hostile au système métrique. Le Con-
- Fig. 2. — Attaché!
- Fig. i. — L’antique système actuel.
- seil de la Société, mis au courant de la chose, a adopté la résolution suivante : La Société, en tant que Société, n’a pris parti ni pour ni contre le Système métrique. Ceci sera publié dans son journal, Mechanical Engineering, et recevra toute la publicité que jugera nécessaire le président. Ç’a été l’opinion unanime des membres du Conseil aux réunions de Baltimore, des 27 février et 19 mars 1920, que, les membres de l’association pouvant avoir des opinions différentes sur la question du système métrique et de son adoption par le pays, il n’était pas désirable que la Société prît parti pour ou contre, ni pût être présentée comme telle dans les journaux. » On est confondu lorsqu’on voit Lord Balfour, dans son fameux Bapport On Commercial and industrial Policy after the War, invoquer contre le système métrique la gêne.résultant d’un changement de mesures, ou le coût de ce changement. L’honorable Lord a l’air de croire que, du jour au lendemain, l’industrie anglaise bazarderait toutes ses machines pour en prendre d’autres, ce qui, effectivement, pourrait ruiner son marché mondial. Gomme si un tour de six pouces n’était pas en état de tourner des pièces mesurées en millimètres aussi bien que d’autres mesurées en pouces! En réalité, les seules machines dont le changement s’imposerait assez rapidement seraient celles à mesurer et à peser portant des graduations. Les autres seraient remplacées au fur et à mesure de leur mise hors de service par des machines en rapport avec le système métrique. Ce n’est donc pas 5 milliards de francs dont la dépense s’imposerait à l’industrie anglaise en cas d’adoption du système métrique décimal, mais quelques centaines de mille livres tout au plus.
- . Ce gros chiffre — que l’on donne également comme celui à dépenser par les États-Unis — est un simple trompe-l’œil. Tout comme les400000 livres que l’éminent ingénieur, Sir J.-F. Aspinal, donne gravement comme le coût de l’inscription en kilogrammes des tares sur les wagons de chemins de fer! M. A.-J. Stubbs a démontré cjue, tous les 5 ans en moyenne, les wagons en question sont repeints. Dans un délai de 5 ans, tous les chiffres
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- représentant les tares auront donc été réinscrits. Et on ne voit pas qu’il en puisse coûter un centime de plus pour écrire 6285 kg que 6 tns 5 cwt 29 1b!
- Il faut qu’une cause soit bien compromise pour qu’on ait sérieusement recours en sa faveur à de tels arguments! En réalité, les mesures anglaises sont en ce moment dans une période critique. II ne faut pas oublier que la Chambre des Lords a déjà dans le temps adopté un bill métrique présenté en 1903 par Lord Belhaven et soutenu par Lord Kelvin j1). En ce moment même, le Congrès américain est appelé à discuter un bill semblable qui vient de lui être soumis par M. Fred. À. Britten. Aux États-Unis d’ailleurs, le nouveau ministre du Commerce, M. Alexander, est, comme son prédécesseur, M. Red-field, un décimaliste convaincu. Le carat métrique a été récemment adopté dans les deux pays sans la moindre difficulté. Et la guerre a familiarisé nombre d’Anglais et d’Américains avec le mètre et le kilogramme.
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- Le tableau suivant donne, aussi exactement que possible, la situation actuelle du système métrique dans le monde. Sa première partie indique les pays dans lesquels il est obligatoire; la seconde, ceux où il est en excellente situation ou en passe de devenir obligatoire; la troisième, ceux où il est simplement facultatif. Je laisse à l’écart la Russie dont nous ne sommes pas sûrs, bien que les journaux aient annoncé que la République des soviets avait décrété l’obligation à partir de 1919.
- Pays où le système métrique est obligatoire :
- <h Dates î l’obligation. Population en milliers d’hahitants.
- Allemagne. . 1872 60.900
- Autriche. . . 1876 7.000
- Belgique et belge. . . Congo 1820 et 1910 20.100
- Bolivie. . . . 1871 2.890
- Brésil. . . . 1862 26.252
- Bulgarie. . . 1892 4.338
- Chili . . . 1848 4.010
- Colombie . . 1854 7.000
- Cuba .... 1849* 2.600
- Danemark . . 1912 2.921
- Espagne. . . 1860 20.748
- Finlande. . . 1892 3.535
- France et Algérie . . 1795 et 1837 45.166
- Grèce. . . . 1920* 4.700
- Haïti .... 1920* 2.500
- Hongrie . . 1876 7.000
- Islande . 1907 85
- Italie. . . . 1861 36.546
- Japon. . . . 1921* 77.006
- Luxembourg . 1820 260
- 1. Ce bill n’échoua aux Communes par 32 voix qu’à ta
- suite d’une boutade de M. Lloyd George, affirmant que, en France même, le système métrique était à peine employé !
- Dates Populnlion en milliers
- de l’obligation. ij’habilnnls.
- Madagascar 1897 3.615
- Maurice (Ile).... 1878 584
- Malte (lie de).... 1914 244
- Mexique 1896 15.116
- Norvège 1882 2.611
- Pays-Bas et colonies . 1820 54.457
- Pérou 1869* 4.560
- Philippines (Iles) . . 1860 9.000
- Pologne 1919 49.875
- Portugal et Colonies . 1870 et 1905 15.178
- République Argentine. 1887 7.885
- Républiques de l’Amérique centrale :
- Costa Rica .... 1912 500
- Guatemala.... 1912 2.100
- Honduras .... 1912 562
- Nicaragua .... 1912 705
- Salvador 1912 1.288
- Panama 387
- Roumanie. . . . . 1884 17.000
- Serbie, Croatie, Slo- 1876,
- vénie 1885 et 1912 12.000
- Siam 1912* 8.656
- Suède 1889 5.779
- Suisse 1877 3.880
- Tchécoslovaquie. . . Tripolitaine et Cyré- 1876 13.000
- naïque 1915 900
- Tunisie 1895 1.940
- Uruguay 1894 2.548
- Venezuela ..... 1912 2.858 580-362
- Russie (?) 1919 128.000 (?)
- Pays où le Système métrique est en voie de devenir obligatoire ou l’est déjà partiellement :
- Chine............................... 329.000
- Égypte................................ 7.885
- Indo-Chine française................. 15.500
- 352.385
- Pays dans lesquels le système métrique est facul-
- tatif :
- Union Sud-Africaine............. . 5.973
- Australie. . .......................... 5.347
- Canada . .............................. 8.361
- Équateur. ............ 2.000
- États-Unis d’Amérique ............. 100.367
- Grande Bretagne et Irlande . . . . 46.089
- Inde anglaise . . .... . . . 516.000
- Maroc................................ 4.000
- Nouvelle-Zélande................... 1.162
- Paraguay. . ............................ 1.000
- République Dominicaine ..... 700
- Turquie..................... 21.009
- * Date de la loi. 512.008
- Parmi ces derniers pays, il convient de considérer comme très favorables à l’adoption du système métrique obligatoire, l’Australie et la Nouvelle-
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- LES REPTILES FOSSILES DU NATIONAL MUSEUM -—-......- 359
- Zélande. Il en est de même de l’Équateur et du Paraguay, qui ont même des lois métriques tombées quelque peu en désuétude.
- *
- * *
- Il appert de ces chiffres que la situation du système métrique est aujourd’hui prépondérante, et que, dans les pays les plus récalcitrants, l’Angleterre et les États-Unis, la propagande métrique est extrêmement active et efficace.
- Ils y viendront un jour ou l’autre.
- Les arguments antimétriques sont faibles. C’est avec des arguments de ce genre qu’on combattait autrefois les chemins de fer et la machine à vapeur.
- La meilleure preuve que les défenseurs du système anglais sentent cette faiblesse, c’est qu’ils appuient avec insistance et complaisance sur le fait que, dans les pays métriques, comme la France ou l’Amérique du Sud, on persiste à employer dans certain public des expressions se rapportant à de vieilles mesures bannies par la loi. 11 nous appartient pour notre part, à nous Français, de réduire à sa valeur, c’est-à-dire à zéro, cet argument en enterrant définitivement les dénominations de pied, de pouce et de ligne qui peuvent faire croire à l’attachement de certaines de nos industries pour les valeurs que représentaient autrefois ces termes métriquement désuets. Léopold Reverchox,
- Rédacteur en chef de l’Horloger.
- LES REPTILES FOSSILES DU NATIONAL MUSEUM
- Depuis de nombreuses années, M. CharlesW. Gil-more, curateur de paléontologie au Muséum national des Etats-Unis, poursuit patiemment la reconstitution des ossements recueillis, notamment dans les Montagnes Rocheuses, des reptiles géants de l’époque secondaire, les Dinosauriens. Chaque année, il fait connaître, notamment dans les Proceedings of the U. S. National Muséum, les progrès de ses travaux, par des monographies détaillées de chaque espèce où tous les détails du squelette sont décrits, discutés, interprétés en vue de la reconstitution de l’animal vivant, dans les attitudes exactes qu’il devait avoir d’après la forme et la position de ses os.
- Ayant ainsi recueilli un très grand nombre de documents, M< Gilmore vient de les grouper en une
- Fig. 2. — Reconstitution du Trachodon annectens, par Charles-W. Gilmore, içi5.
- étude d’ensemble * que publie YÂnnual Report of the Smithsonian Institution.
- Nous ne pouvons mieux faire que de résumer
- celle-ci, afin de présenter ces monstres des temps passés aux lecteurs de La Nature.
- Quelques millions d’années avant que les Mon-
- Fig. i. — Squelette monté de Trachodon annectens (Marsh).
- tagnes Rocheuses aient surgi, la région qu’elles occupent aujourd’hui était un pays de lacs et de rivières où croissait une luxuriante végétation. Là vivaient d’étranges reptiles, les Dinosaures, dont le nom signifie les terribles lézards. Les uns étaient relativement petits, mais d’autres étaient parmi les plus grands animaux que la terre ait jamais portés. Les uns étaient herbivores, les autres carnivores; certains allaient à’quatre pattes, mais d’autres étaient ordinairement dressés sur leurs fortes pattes de derrière ; il en était avec des pieds reptiliens et d’autres avec des pattes d’oiseaux; certains avaient de longues et fortes griffes et d’autres des ongles aplatis. Les grosseurs des têtes ne variaient pas moins, ni les apparences, quelques-uns ayant des aspects d’oiseaux, quelques autres de véritables carapaces osseuses.
- La plupart des ossements découverts sont groupés dans l’U. S. National Muséum qui a procédé à leur préparation et à leur montage.
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- 360 LES REPTILES FOSSILES
- Fig. 3. — Squelette monté de Triceratops elatusfMarsh).
- Fig. 4. — Reconstitution par Giltnore.
- Le plus ancien connu est le Trachodon annectens (Marsh) [fig. 1] appelé plus ordinairement dinosaure ornithorynque à cause de sa ressemblance générale avec ce monotrème. On en trouva en 1891 deux squelettes complets à Lance Creck, Niobrara County, Wioming, dont l’un fut monté en 1903. L’animal était dans le sable, les os en place, les jambes en position de marche, ce qui facilita sa reconstitution. Seuls quelques os avaient été abîmés avant la découverte, ayant été exposés à l’air par suite d’enlèvement du sable. C’est ainsi qu’il fallut restaurer la partie antérieure du crâne d’après un autre spécimen mieux conservé, découvert ensuite.
- Le squelette mesure 7 m. 90 de long, 3 m. 43 de haut jusqu’au, sommet de la tète et 2 m. 43 de haut jusqu’aux hanches. Le crâne est long d’un mètre, le fémur d’un mètre également. Les enjambées de cet animal devaient avoir 6 m. 50 environ. On a trouvé depuis d’autres squelettes de cette espèce atteignant et même dépassant 9 mètres de long. Chaque maxillaire avait 50 à 60 rangées de 10 à 14 dents chacune, placées verticalement l’une au-dessus de l’autre, les unes s’usant à une extrémité tandis que des nouvelles croissaient continuellement à l’autre, si bien que la bouche du Trachodon devait contenir plus de 2000 dents. La bouche devait être prolongée par un étui corné, comparable aux becs des oiseaux et des tortues, admirablement organisé pour couper les plantes d’eau dont l’animal se nourrissait ; car il était certainement aquatique, comme l’indiquent ses pieds antérieurs palmés et sa très forte queue comprimée latéralement, aussi utile pour la nage que pour la station debout. Sur -
- DU NATIONAL MUSEUM ========
- certains spécimens, on a retrouvé des traces d e peau qui indiquent que l’épiderme, mince, présentait des tubercules de deux sortes, les plus gros, comme l’a montré le professeur Henry F. Osborne, prédominant sur les surfaces exposées au soleil.
- Vivant en même temps que le Trachodon, le Triceratops ou dinosaure cornu (fig. 5) était certainement l’animal terrestre possédant la plus grosse tête que le monde ait vue. Un squelette de cette espèce a été monté en 1904 dans I’U. S. National Muséum ; c’est le seul qui existe actuellement. Il a été composé des os de plusieurs individus, la plus grande partie provenant cependant d’un seul. Ces os furent trouvés par J.-B. Hatcher dans la partie nord du Niobrara County, Wyoming, où l’on a découvert des crânes et des débris de plus de 40 individus.
- De la pointe du bec au bout delà queue, le Trice-ralops mesure 6 mètres de long; sa hauteur aux hanches est de 2 m. 45. Le crâne à lui seul a 1 m. 80 de long, soit près du tiers de la longueur totale; on en a même trouvé de 2 m. 70. Le cerveau était cependant relativement plus petit que celui de tous les autres animaux connus.
- Ce devait être un animal agressif, combattant fréquemment, si l’on en juge par les nombreuses fractures consolidées pendant la vie qu’on remarque sur ses os. Une paire de cornes exposées au National Muséum le prouve également; l’une d’elles portant la trace d’une rupture dont le tronçon a cicatrisé tandis que l’autre, énorme, est la .preuve que l’animal avait atteint un âge avancé.
- Le Triceratops devait se nourrir de végétaux : feuilles, branches basses, racines, d’après la structure de ses dents. Hatcher a décrit le pays qu'il
- Fig. 5. — Squelette de Thescelosaurus neglectus (Gilmore).
- Fig. 6. — Reconstitution par Gilmore,
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- habitait comme formé de vastes marais parcourus d’immenses cours d’eau, comparables aux Everglades de la Floride, couvert d’une abondante végétation, où habitaient dinosaures, crocodiles, alligators, tortues et petits mammifères, dont on retrouve les restes dans les dépôts géologiques de cette période.
- L’aspect vivant du Triceratops a été maintes fois imaginé. Là dernière reconstitution de M. Gilmore tient compte de toutes les découvertes actuellement connues. L’aspect de la peau est basé sur des impressions d’écailles recueillies par le Geological Survey du Canada et exposées à Ottawa. Bien qu’en-core incomplètement documentée, cette dernière restauration groupe tous les faits acquis pendant ces dix dernières années.
- En même temps que le Trachodon et le Triceratops, on a trouvé nombre d’autres espèces de Dinosaures, généralement plus petits.
- La figure 5 en représente un recueilli en 1891 dans le Wyoming. Les blocs le contenant ne furent préparés qu’en 1914 et l’on eut alors la surprise de constater qu’il s’agissait d’un type encore inconnu que M. Gilmore baptisa Thescelosaurus neglectus (neglectus, négligé par les paléontologistes qui l’avaient laissé 23 ans en caisses sans le préparer). La tête et le cou manquent, ainsi que quelques autres rares os laissés en blanc dans la figure 5, mais l’ensemble du squelette est en bonne position pour juger de l'attitude de l’animal vivant.
- Le Thescelosaurus devait avoir environ 3 m. 60 de long ; il apparaît fort et agile. La queue, très
- Fig’, g. — Squelette monté de Ceratosaurus nasicornis (Marsh).
- Fig. io. — Ceratosaurus dévorant un Camptosaurus nanus. Reconstitution par Gilmore.
- Fig. 7. — Squelette monté de Stegosaurus stenops(Marsh).
- Fig. 8. — Reconstitution par Gilmore.
- longue, occupait la moitié de la longueur totale ; elle servait d’organe d’équilibre quand l’animal se tenait ou progressait rapidement sur ses pattes postérieures, les antérieures, beaucoup plus petites, étant employées à prendre la nourriture sur le sol.
- La ressemblance du squelette avec celui d’autres Dinosaùres laisse supposer que le Thescelosaurus était herbivore, tandis que ses pieds indiquent qu’il vivait sur la terre ferme plutôt que dans les marécages. Bien entendu, dans la reconstitution représentée figure 6, la tête a dû être imaginée d’après le crâne connu d’un espèce voisine.
- Tous ces animaux ont été trouvés dans les terrains du crétacé supérieur, mais les Dinosaures existaient longtemps auparavant. On en connaît du jurassique supérieur, par exemple le Stegosaurus, pu lézard cuirassé (fig. 7), ainsi nommé à cause des plaques osseuses énormes de sa peau. C’est le plus caractéristique et l’un des plus intéressants reptiles de l’hémisphère nord, dont on connaît des formes voisines en Angleterre, en France et en Afrique orientale. En 1917, on a pu en placer un squelette monté dans le musée de Washington ; c’est celui qui est figuré ici. Il mesure 4 m. 40 de long et 2 m. 40 de haut, et provient du sud-est du Wyoming où on le mit à jour il y a plus de 30 ans.
- La filiation de cette famille de Dinosaures est inconnue. On a supposé que le Stegosaurus descend d’un ancêtre bipède et qu’il a dû son attitude et sa lenteur! de mouvements au poids énorme de son armure cutanée.
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- La cavité cérébrale n’a que 56 centimètres cubes, ce qui correspond à un cerveau d’environ 71 grammes, pour un poids corporel de plusieurs tonnes, alors que le cerveau humain occupe 900 centimètres cubes pour mouvoir seulement 70 kilogrammes. Le détail le plus curieux du système nerveux du Stegosaurus est l’énorme développement de la moelle épinière dans la région sacrée qui est près de 20 fois plus grosse que le cerveau. L’intelligence de cet animai devait donc être très réduite, et d’ailleurs sa tête est la plus petite de celles de tous les animaux, proportionnellement à sa masse.
- Les maxillaires sont pourvus de dents si petites et si faibles qu’on est forcé d’en conclure qu’il ne pouvait manger que des plantes très tendres, et d’ailleurs la forme des pieds suggère un habitat humide.
- Le dos était couvert de deux rangées de plaques
- en 1885 et 1884, déformé par la compression, surtout le crâne, ce qui obligea a le monter en bas-relief. Il mesure 5 m. 10 de long et 1 m. 50 de haut au niveau des hanches. M. Gilmore l’a reconstitué, tuant l’un de ses contemporains, herbivore et de petite taille, le Camptosaurus nanus (fig. 10); dans d’autres essais de reconstitution antérieurs, on avait supposé qu’il se nourrissait de chairs mortes, ce que semblent contredire ses griffes et ses dents.
- A côté des Dinosaures, le National Muséum possède un squelette monté de Dimelrodon gigas, appelé plus communément reptile épineux géant (fig. 11), qui est bien une des formes les plus extraordinaires de la faune éteinte de l’Amérique du Nord. Ce squelette fut trouvé dans le nord du Texas, au printemps de 1917, par M. Charles H. Sternberg, le vétéran des chasseurs de fossiles américains. Ce
- Fig. il. — Squelette monté de Dimetrodon gigas Fig. 12. — Reconstitution par Gilmore.En haut,
- (Cope). à gauche : Basiliscus plumifrons, lézard vivant actuellement.
- osseuses dermiques érigées et la queue portait deux paires d’épines osseuses. Toute la peau devait couvrir en outre des petits os arrondis formant une véritable armure protectrice et terrifiante.
- Les ossements du Stegosaurus ne sont pas rares dans les musées, mais le seul squelette monté est celui de Washington que montre la figure 7.
- Le formidable appareil protecteur du Stegosaurus# est expliqué par la présence dans les mêmes formations géologiques d’autres Dinosaures carnivores.
- L’un des plus curieux, mais non des plus grands, est le Ceratosaurus (fig. 9), à grosse tête, aux mâchoires garnies de rangées de dents fortes et pointues. Il porte sur le nez une corne unique, bien développée, que rappelle le nom dont le professeur Marsh l’a baptisé.
- Les membres antérieurs, petits, maisi à fortes griffes, ne devaient guère servir à la marche, la progression étant uniquement assurée par les membres postérieurs.
- Le squelette exposé à l’U. S. National Muséum fut recueilli près de Canon City, dans le Colorado,
- ne fut pas sans difficultés qu’on put dégager du roc des os aussi longs et aussi fragiles, et il fallut plus de 18 mois de travail pour aboutir à l’admirable présentation dont on peut juger par la figure il. Grosse tête, membres robustes et courts, arêtes dorsales énormes, atteignant 15 centimètres au cou et dépassant un mètre au milieu du dos, qui étaient réunies sur le vivant par une fine membrane, donnent au Dimeti'odon un aspect fantastique dont on ne peut guère rapprocher que celui du Basiliscus plumifrons qui vit actuellement dans l’Amérique tropicale (fig. 12).
- Le Dimelrodon était carnivorë, comme le prouvent ses fortes incisives et toutes ses dents. Son gros corps et ses courtes jambes arquées ne devaient guère lui permettre la course rapide sur de longues distances, 'mais il devait être' fort agile et, caché dans la végétation, il devait surgir brusquement et écraser sa proie de son poids avant de la déchirer de ses mâchoires puissantes. -----:
- Le squelette du National Muséum mesure 2 m. 10 de long et 1 m. 65 de (haut jusqu’au sommet des
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- TUBE TARE MOLESKI POUR LE GONFLEMENT DES BALLONS DE SONDAGE 363
- plus grandes épines. Il existait probablement de cette, espèce géante des individus de dimensions encore plus grandes. Elle vivait à l’époque permienne, dans les marais peuplés de nombreuses formes d’amphibiens et de reptiles. Le Dimetrodon est donc un des plus anciens reptiles connus.
- Ce sont les plus intéressantes des pièces récemment exposées par le National Muséum. Les lecteurs de La Nature pourront s’en faire une idée suffisante par les montages et les reconstructions de M. Gil-more qu’ils trouvent reproduits ici.
- René Merle.
- LE TUBE TARE “ MOLESKI ”
- POUR LE GONFLEMENT DES BALLONS DE SONDAGES AÉROLOGIQUES
- Quoique simple, l’opération du gonflement des ballons de sondages nécessite de la part du personnel qui en a la charge un soin et une précision indispensables sans lesquels il ne peut être fait de sondages sérieux quand on ne dispose que d’un seul théodolite.
- Puisque pendant tout le cours du sondage, la vitesse ascensionnelle du ballon est supposée constamment égale à une valeur choisie à l’avance, il est indispensable de gonfler exactement le ballon à la force ascensionnelle correspondante.
- On sait, par exemple, qu’à la force ascensionnelle de IB gr. correspond une vitesse ascensionnelle moyenne de 100 m. à la minute, qu’à celle de 150 gr. correspond une vitesse ascensionnelle de 200 m. et qu’à celle de 500 gr. correspond une vitesse ascensionnelle de 500 mètres.
- Pour effectuer le gonflement avec précision, deux
- Fig. 2. — Soupape de l'appareil Moleski.
- procédés ont été jusqu’à présent employés : le gonflement à la balance et le gonflement avec le robinet taré du maréchal des logis d’Àucourt.
- Le premier de ces procédés, qui nécessite un matériel relativement important, encombrant et onéreux, composé d’une balance à fléau creux, d’un trépied de balance et de tuyaux de caoutchouc, est celui qui a été employé pendant presque toute la durée de la guerre par le Service météorologique aux Armées jusqu’au jour où le maréchal des logis d’Aucourt a donné l’idée du gonflement au robinet taré. Dans ce cas, on utilise un robinet métallique dont le poids est égal à la force ascensionnelle qu’on se propose de donner au ballon. En se gonflant, le ballon soulève d’abord le robinet, puis une partie du tuyau de caoutchouc qui relie le robinet au tube d’hydrogène ; à partir de ce moment l’opération est terminée.
- A côté des avantages indiscutables que présente
- le gonflement au robinet taré sur l’emploi de la balance, ce procédé exige autant de robinets qu’on
- Fig. i. — L’élément de tube T,.
- est susceptible d’employer des ballons de forces ascensionnelles différentes; de plus, il implique de la part du personnel une double manœuvre d’ouverture et de fermeture du tube d’hydrogène et du robinet.
- Un appareil conçu par M. Moleski et expérimenté récemment par le Service météorologique de la Navigation aérienne permet d’éliminer ces quelques inconvénients. Cet appareil, désigné sous le nom de tube tare, se distingue surtout du robinet du maréchal des logis d’Aucourt par la possibilité qu’il offre de gonfler exactement au poids voulu, indifféremment chacun des ballons les plus couramment employés pour les sondage» aérologiques : ballons de force ascensionnelle de 18 gr., de 150 gr. et de 500 gr. De plus, son emploi simplifie l'opération du gonflement.
- Le tube taré complet comprend : une soupape S et trois éléments de tubes Tt T2 et M.
- La soupape S (fig. 1) est l’organe essentiel du
- Fig. 3. — Le tube T2.
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- ET LA BAGUETTE DIVINATOIRE?
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- tube taré; elle est constituée par un tube de laiton ouvert à ses deux extrémités, dont l’une est filetée extérieurement et à l’intérieur duquel est placé un léger ressort à boudin R terminé par un bouchon de liège B qui, à l’état normal,- obture l’orifice lisse de là soupape S.
- Le ressort R qui est amovible est maintenu par une vis Y traversant diamétralement la soupape et dont la distance à l’extrémité filetée est telle qu’à l’état de repos le ressort ne subit aucune compression, bien que le bouchon s’applique parfaitement dans l’orifice de la soupape.
- L’élément de tube Tt (fig. 2) est un tube de laiton ouvert, de même diamètre que la soupape, et qui peut s’adapter sur celle-ci grâce au filetage intérieur d’une de ses extrémités.
- L’élément de tube T2 (fig. 3) est d’un diamètre plus grand que celui de S, comme il est muni d’un filetage intérieur permettant son adaptation sur la soupape. De plus, un crochet extérieur est destiné à supporter une lanterne dans le cas de gonflement des ballons pour sondages de nuit.
- Enfin, l’élément de tube M est en plomb et peut être parfaitement introduit tout entier à'l’intérieur du tube T2.
- Le poids de chacun des quatre éléments qui constituent le tube taré a été déterminé de telle façon que les conditions suivantes soient satisfaites :
- 8-4-1!= 18 grammes.
- S + T2 = 150 —
- S-hTs+-M =500 —
- Suivant que l’on désire gonfler un ballon de force ascensionnelle de 18, 150 ou 500 gr., on groupe les éléments du tube taré suivant l’une des formules ci-dessus.
- Le gonflement s’opère alors dans les mêmes conditions qu’avec le robinet taré, avec cette différence qu’il n’est plus nécessaire de laisser échapper le
- gaz en manœuvrant la clef du robinet ; l’ouverture et la fermeture seules du tube d’hydrogène permettent ou non l’admission du gaz dans le ballon.
- En effet, l’extrémité de la soupape obturée par le bouchon étant fixée au tuyau de caoutchouc qui part du tube d’hydrogène, dès que le gaz peut s’échapper de son récipient, la pression qu’il exerce sur le bouchon comprime le ressort R et il peut ainsi accéder au ballon qui a été préalablement fixé à l’extrémité du tube choisi : Tj ou T2.
- Après fermeture du tube d’hydrogène, le ressort comprimé se détend et le gaz contenu dans le ballon exerce une pression suffisante pour obliger le bouchon B à s’appliquer fortement contre les parois de l’orifice dans lequel il est engagé, occasionnant ainsi une obturation hermétique de la soupape.
- Si le ballon a été trop gonflé, il suffit d’appuyer légèrement avec le doigt sur le bouchon, afin de permettre au gaz en excès de s’échapper.
- La construction même de la soupape permet de remplacer très facilement le ressort ou ie bouchon en cas de détérioration. Il suffit d’enlever la vis V et de remplacer l’organe usagé.
- Tout en offrant la possibilité de gonfler o catégories de ballons avec un matériel peu encombrant et réduit au strict minimum, le tube taré simplifie les opérations de gonflement, puisque son emploi ne nécessite plus que la manœuvre d’ouverture et de fermeture du tube d’hydrogène. De plus, la résistance du ressort R tendant à s’opposer à un gonflement trop rapide qui peut occasionner l’éclatement du ballon, la soupape d’admission joue en même temps le rôle de régulateur de gonflement et peut être ainsi une source appréciable d’économie de ballons et d’hydrogène.
- Enfin, cet appareil offre l’avantage d’être résistant, précis et d’un prix de revient minime.
- R. M.
- ET LA BAGUETTE DIVINATOIRE ?
- Où en est-elle depuis les articles publiés par La Nature en 1913 et 1914 f1), à la suite du Congrès du 25 au 29 mars 1913, organisé par M. Henri Mager?
- Impartialement, on doit dire que le problème continue à intriguer tout le monde, mais qu’il n’est nullement résolu. Depuis huit ans cependant, on a continué à s’en occuper de divers côtés. En France et officiellement, on n’a rien pu faire à cause de la guerre. La commission spéciale de l’Académie des Sciences, renouvelée en juin 1920,vient de reprendre des expériences (8 mai 1921), mais n’a encore rien publié. La sous-commission d’études scientifiques du ministère de l’Agriculture n’a pas pu procéder à la vérification matérielle des indications fournies par des baguettisants pour les deux communes de Mondement et de Vavray-le-Grand (Marne), parce que ces deux localités ont été détruites au cours des hostilités. Mais en Tunisie, M. Henri Mager d’une part et MM. Landesque et Larcade d’autre part se sont
- 1.N" 2081, 2082, 2085, 2120, 2127, 2141.
- livrés à des expériences couronnées de nombreux succès. En 1920, M. Mager a publié un nouveau volume (Paris, Dunod, édit.), et en 1921 une brochure où il expose ses théories sur les a champs de force » engendrés par les corps minéraux et par les eaux, et sur les applications de la baguette. 11 y fait intervenir les actions magnétiques, les vibrations de l’éther etc. : les idées ou hypothèses qu’il y énonce doivent être renvoyées à l’examen des physiciens spécialistes tels que MM. d’Arsonval, Branly, de Gramont, Mathias, etc.
- On sait qu’une tendance se manifeste à considérer les phénomènes, véritablement très suggestifs, de la baguette comme relevant de la radio-activité, dans des conditions d’ailleurs inconnues. M. Paul Lemoine a été maintenu dans cette idée, mais avec prudence, après les expériences effectuées sous ses yeux à Toulouse par les abbés Caubin et Sandrens (*),
- De son côté, M. Landesque a décrit ses recherches
- 1. Revue scientifique, mars 1912, etc.
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- dans son ouvrage Hydrologie et hydroscopie (Paris, Danod, '1920). Il a employé alternativement la baguette et le pendule, et le D’ Marage a conclu de ces expériences que (( la cause du phénomène est inconnue, mais qu’il existe certainement et qu’il est digne d’être étudié scientifiquement » (*).
- Mais c’est en Allemagne et en Autriche que, au cours même de la guerre, la question a été passionnément étudiée, avec les buts militaires de trouver de l’eau potable ou de reconnaître les cavités naturelles susceptibles d’utilisation. Le major von Graeve fut même chargé d’un service spécial de la baguette divinatoire en Turquie et en Palestine et le Ministère de la guerre Prussien a spécialement réuni les documents sur la question.
- Un cinquièmeet un sixième Congrès ont eu lieu en 1919 à Gôlitz (Silésie prussienne) et du 1er au 5 octobre 1920 à Nordhausen ; on y a obtenu l’adhésion de géologues notoires, qui ont promis de collaborer à la poursuite du problème.
- Le principal protagoniste germanique de ces études est toujours le Dr Aigner de Munich qui, en janvier 1920, dans une enthousiaste circulaire-du Verband allemand de la Baguette, déclarait que ces recherches « pourrraient concourir au relèvement du peuple allemand ». 11 est devenu, depuis octobre 1920, le directeur d’une petite revue spéciale mensuelle, Die Wünschelrule, publiée à Leipzig par le périodique das Wasser. Cette publication est indispensable pour tous ceux que la question intéresse. Elle abonde en faits et enrenseigncmeuts bibliographiques. Mais il est fort curieux d’v rencontrer, au n° de mars 1921, un article intitulé : un insuccès de la baguette divinatoire ; c’est une correspondance avec un sieur Bierbaum qui se plaint d’avoir été, en 1920, induit
- 1. Voir Dr Marage, Revue scientifique, 14 février 1920. Edmond Perrier, Le Temps, 30 juillet 1920. Depuis 1912, M. C. Sciiujmuekuer étudie les moyens de prospecter le sous-sol par le moyen des courants électriques entre 2 prises de terre (voir son ouvrage : La prospection électrique du sous-sol, Paris, Gauthier-Yillars, 1920).
- en erreur par un baguettisant, dans plusieurs forages à la recherche du lignite. Des forages pour lesquels on prévoyait une épaisseur de combustible de 8 mètres, à 40 ou 50 mètres de profondeur, ont été poussés à 82 et 90 mètres sans succès. Le baguettisant répond qu’on a pu'mal interpréter les réactions en confondant le lignite avec une autre substance, et en outre qu’il aurait fallu faire une autre expérience decontrôle avant deprocéder au forage ! !
- Ajoutons qu’en 1911, la ville de Munich avait voulu appliquer la baguette des sourciers à la localisation des pertes de conduites d’eau. 11 y eut 18 succès, 16 échecs, 12 résultats douteux, soit à peine 40 pour 100 de succès.
- A Sèvres, en 1911 ; à Lyon, en 1915 (rapport du Dr Rendu), on aboutit aussi à de véritables échecs.
- En réalité, il est nécessaire de déclarer que les expériences négatives demeurent très fréquentes, et les conclusions de 1915 ne doivent pas encore être modifiées ; on peut et on doit continuer à étudier la question; elle cache sans doute un phénomène inconnu relevant à la fois de la physique terrestre et de la physiologie, peut-être même de la psychologie humaine ; il faut se méfier des charlatans et des auto-suggestionnés ; il est nécessaire de multiplier en très grand nombre et surtout de vérifier scientifiquement les prospections.
- Et l’on se trouve toujours en présence de trois opinions : 1° les convaincus qui tombent trop souvent dans l’exagération ou la fantaisie ; 2° les sceptiques, dont le parti pris est excessif; 5° les impartiaux qui attendent que la vérité se manifeste.
- Ajoulons que l’on a découvert au musée ex-impérial de Vienne la plus ancienne figuration connue de la baguette, dans un dessin sur parchemin, sans texte, daté de 1420 et publié en 1916 par une revue industrielle de Vienne (‘).
- E. A. Martel.
- 1, Pour plus de détails et pour la bibliographie récente, voir le ch. XXVII de mon récent ouvrage, Nouveau Traite' des eaux souterraines. Paris, Doin, avril 1921-
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- Séances d’avril 1921.
- La synthèse de l’ammoniaque. — Elle est, du point de vue industriel, sous la dépendance étroite du coût de l’hydrogène. Contrairement aux principes en honneur en Allemagne, M. Georges Claude prévoit des usines à ammoniaque, comme dérivées d’installations où l’hydrogène est un sous-produit et se montant dans leurs environs immédiats. Pour la récupération du gaz, il semble qu’il faille envisager l’extraction par des solvants appropriés de tous les autres composés gazeux, tel que CO, Az,C02 qui l’ac-compagnenl. C’est ainsi qu’en utilisant l’éther à une température de —50° sous 100 atm. on obtient l’hydrogène tenant moins de 1/500 de CO.
- L’essence de térébenthine française. — L’industrie des dérivés oxygénés, comme la terpine, le terpinéol et le camphre se développant de plus en plus, il importe de pouvoir, dans un échantillon donné, doser avec précision les deux constituants : pinène et nopinène. Au dire de M.Vièze, la méthode polarimétrique de M. Darmois, légèrement modifiée, doit donner une excellente base pour l’analyse quantitative.
- La proportion des tiers contre les rayons X. — Les expériences de M. Contremoulins, à l’hôpital N.ecker, indiquent que les sources d’énergie qui permettent les intensités exigées par la radiothérapie profonde dans le traitement du cancer font courir les plus graves dangers aux habitants des centres d’agglomération urbaine : 011 prend en effet, en France 25 cm. d’étincelle pour 12-15 heures consécutives de pose; en Allemagne, 120 cm. pour 5 h. Le rayonnement ainsi engendré doit se classer à peu près au voisinage du spectre du radium.
- Les alcaloïdes de la valériane. — MM. Goris et Yis-chniac ont repris les travaux de Waliszenski sur la racine de valériane, pour en conclure qu’elle contient, en effet, deux alcaloïdes : l’un soluble dans l’éther et qui donne des sels mal cristallisés, la chatinine, l’autre soluble dans le chloroforme : la valérine. La teneur est cependant extrêmement faible : au total, 0 g. 10 par kg de racines, soit 0g.û75 de chatinine, 0,025 de valérine, si bien que ce n’est pas à ces alcaloïdes que doit être rapporté l’effet thérapeutique de la valériane. Paul B.
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- LA PROJECTION EN SALLE ÉCLAIRÉE
- Projeter en pleine lumière des vues ordinaires ou cinématographiques va devenir jeu d’enfants, grâce au nouvel appareil Dnssaud (fig. 1) qui résoud de laçon pratique et à bon marché, ce problème que plus d’un inventeur s’efforça — c’est le cas de le dire ou jamais — de mettre au point! Depuis une trentaine d’années d’ailleurs, on avait fait de nombreuses tentatives dans cette voie. Dès 1897, le caricaturiste Lemot donnait, en présence de quelques amis et dans une salle éclairée, des séances de projections. Il employait, comme écran, une toile très fine enduite de gélatine et recouverte de vernis copal. Mais les essais de cet ingénieux artiste n’eurent pas d’autres suites. Dix ans plus tard, Quantin prit un brevet qu’on exploite au Cinéma -Palace du boulevard Bonnc-Nou-velle, à Paris. Sur le fond même de la salle peint en blanc et légèrement teinté de rose, on projette des scènes fixes ou des sujets cinématographiques.
- On abrite l’écran de la lumière des rampes électriques, au moyen de rideaux coulissant i-sur des fils métalliques et que l’on peut tirer plus ou moins.
- La cabine de l’opérateur est disposée à l’autre extrémité du Cinéma-Palace et deux colonnes en fonte l’élèvent à 3 m. environ au-dessus du sol; elle abrite une lampe à arc qui, branchée sur un courant à 110 volts, marche normalement à 30 ampères, et se trouve à 20 m. de l’écran. Pour les représentations, auxquelles 550 personnes peuvent assister, on allume seulement la moitié des lampes du théâtre. De cette façon, on voit très bien les images projetées sur l’écran et le spectacle ne vous fatigue pas les yeux comme quand l’obscurité vous environne complètement.
- A peu près vers la même époque, le Belge de Mare réalisa la projection en plein jour (mars 1907). Il projetait des images fixes sur un système spécialement disposé à l’intérieur d’unJocal éclairé par deux larges baies. Le récepteur agencé en forme de scène se trouvait placé dans l’ouverture d’une porte à deux battants et la lanterne était cachée aux yeux des spectateurs. Afin de donner une démonstration encore plus probante de sa méthode, l’auteur fit
- construire en plein air, dans son jardin, une baraque où il abrita son « Without Darkness » (de Mare baptisait son système de ce nom qui signifie « sans obscurité » en anglais) et il obtint, comme dans le premier cas, d’excellentes projections. L’intensité du courant nécessaire variait entre 7 et 9 ampères, par mètre d’écran, elle s’abaisserait même à 5 ampères pour les locaux éclairés normalement au récepteur. Peu après MM. Antoine et Prosper Poch donnèrent également des séances de projections fixes et animées visibles en pleine lumière soit dans une salle éclairée, soit même à la lumière diffuse du jour. Leur invention consistait à produire l’image dans une chambre noire dont l’écran formait la face antérieure et séparait du public le système projecteur. . Une glace dépolie ou l’équivalent (le dépoli étant tourné vers les spectateurs) constituait l’écran. On illuminait ce tableau translucide seulement par derrière suivant les parties plus ou moins claires des images projetées et celles-ci apparaissaient très visibles malgré l’éclairage reçu antérieurement par l’écran.
- Dans certains cas, afin de limiter la quantité ou l’intensité de lumière arrivant, par l’avant, dans la chambre noire, à travers l’écran translucide qui formait sa paroi, on doublait ce dernier du côté des assistants par une glace légèrement fumée qui améliorait la projection en atlé-nuant la crudité des blancs. Les autres faces de la chambre noire étaient opaques ; on les formait avec une cabine obscure, par exemple. Dans l’appareil de démonstration qui seul fonctionna, MM. Poch construisirent les quatre côtés opaques avec des soufflets d’étoffes coulissant sur des tringles. Un poste cinématographique ordinaire éclairé par une lampe à arc de 15 ampères sous 110 volts projetait les images sur un écran de 80 cm sur 60 cm et on pouvait les observer par transparence. Le dispositif de MM. Poch se distinguait donc des systèmes précédents en ce que la formation des images s’opérait dans une chambre noire dont un écran dépoli, qui isolait les spectateurs, de l’opérateur, constituait la paroi antérieure. En outre, îe doublage du tableau
- Fig. Nouvel appareil Dussaud pour Japrojection en salle éclairée.
- Introduction d’un bijou qui sera projeté sur l’écran.
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- LA PROJECTION EN SALLE ECLAIREE
- de,projection par une glace légèrement fumée accolée à la face tournée vers l’assistance atténuait l’intensité lumineuse arrivant de l’extérieur et favorisait la vue des scènes projetées.
- On imagina aussi divers procédés consistant à enduire d’une préparation spéciale les surfaces réceptrices (écran Lumen, écran Janus, etc.) mais, ce sont d’insuffisants palliatifs qui permettent bien de donner des séances de projection à toute heure de la journée, sans faire l’obscurité mais avec une source très puissante. M. Dussaud s’adresse à des moyens moins coûteux, car son nouvel appareil utilise, avec une aération satisfaisante, beaucoup mieux la lumière. A l’une des dernières réunions de l’Académie des Sciences il a pu projeter, à
- 4 heures de l’après-midi, des gravures, des photographies, des corps opaques, des insectes et divers autres objets avec leurs couleurs, leurs reliefs et leurs mouvements, sur un écran atteignant jusqu’à 9 m2, avec des lampes à incandescence électrique 1/2 watt marchant au régime de
- 5 ampères sous 110 volts.
- Il obtient le maximum de rendement avec des condensateurs à une ou plusieurs lentilles dont il calcule le foyer en rapport avec celui des réflecteurs sis à l’arrière de la source lumineuse, de façon à le rendre aussi court que possible et à concentrer toute la lumière par réflexion sur le sujet à éclairer.
- Avec son amabilité coutumière, le savant physicien a bien voulu répéter devant nous, dans son laboratoire, un certain nombre d’expériences dont nous allons rendre compte afin de montrer l’intérêt de son invention.
- Le Dussaud, — tel est le nom sous lequel M. Branly a désigné l’appareil en le présentant à l’Académie des Sciences — se compose d’une caisse en tôle sur laquelle se monte l’objectif et s’adaptent plusieurs appendices (plateaux, tringles et passe-bobines) dont nous verrons plus loin l’utilité. A cette boîte métallique, s’accole de diverses façons, selon l’objet à projeter, un porte-lanterne muni d’un condensateur ordinaire, comme on en vend dans le commerce. Le système ne nécessite ni réglage ni obscurité à faire dans la salle. Il suffit de retirer une ampoule de l’éclairage journalier et de la remplacer par la prise de courant terminant le fil qu’on aperçoit sortant de l’appareil sur nos diverses illustrations.
- D’autre part, le maximum d’aération s’obtient par triple circulation d’air autour de la lampe, du
- système optique et de l’objet projeté dont la température ne dépasse guère 25° après une séance d’un quart d’heure. L’image ou l’objet se dispose sur le socle du porte-objectif, qui forme table dej laboratoire éclairée. Selon le type adopté, les dimensions de cette dernière sont de 6 cm X 6 cm, de 12 cm X 12 cm ou de 24 cm X 24 cm.
- Pour projeter, par exemple, des gravures imprimées sur une bande de papier, on enroule le document sur le cylindre avant du porte-bobine tandis qu’elle se déroule du, cylindre arrière ou vice versa.
- S’il s’agit d’oeuvres d’artistes, de monuments, de sites ou de portraits, on peut les projeter sur une toile entourée d’un cadre et donner l’illusion complète d’un véritable tableau, car on n’a pas besoin de faire l’obscurité dans la salle et on ne constate aucun cône lumineux. C'est le Musée à domicile !
- Avec un album pliant portant des photographies ou des cartes postales, on opérera à peu près de même.
- Pour projeter les illustrations d'un livre, il suffit d’écarter plus ou moins la tringle à coulisse selon son format afin de le faire passer sous le Dussaud (fig. 2.). De la sorte, toute réunion de personnes (Conseils d’ad-ministation, Commissions, etc.) pourra discuter aisément sur les documents, un état-major examinera des cartes, des vues prises en avion, un photographe montrera à ses clients l’effet d’un agrandissement et ceux-ci passeront leur commande en connaissance de cause.
- De même, un professeur ou un conférencier désire-tril projeter un instrument scientifique, une machine, des organismes vivants, un bijou, des produits naturels ou fabriqués, il ouvrira la porte de la caisse métallique du Dussaud (fig. 1), et les auditeurs apercevront les objets sur l’écran avec leurs couleurs, leurs reliefs ou leurs mouvements.
- Ces nouveaux appareils permettent aussi aux graveurs, aux antiquaires, aux orfèvres, aux financiers d’agrantir médailles ou bibelots, dentelles ou billets de banque, chèques grattés ou chlorés et facilitent ainsi les expertises de tous genres.
- D’un autre côté,' comme nous le notions plus haut, le fond horizontal de la boîte porte-objectif (fig. 1) constitue une table de laboratoire illuminée par la source éclairante; aussi toute expérience qu’on y fera avec des instruments scientifiques se
- Fig. 2. — Tirage d’une tringle pour le placement d’un livre dont on veut projeter les gravures.
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- LA PROJECTION EN SALLE ÉCLAIRÉE
- Fig. 3. — Projection d’un objet sur un mur vertical ou au plafond.
- L’opéraleur tient l’appareil à la main et donne au miroir l’inclinaison voulue.
- trouvera reproduite agrandie sur l’écran au fur et à mesure de son exécution.
- Grâce à ce materiel minuscule et peu coûteux, on transportera dans le moindre village les éléments d’une démonstration technique ou des collections d’histoire naturelle, on répétera, par exemple, devant un auditoire rural la dernière découverte sensationnelle! De même, ce fond horizontal réalise à volonté un tableau noir ou blanc sur lequel la lampe électrique viendra éclairer la main d’un dessinateur, d’un peintre, d’un sculpteur ou d’un modeleur.
- L’artiste dirige son crayon, son pinceau ou son ciseau en le regardant à travers un mica fumé serti dans un voi!e noir, agrafé au bord supérieur de l’appareil et destiné à remplacer la porte ouverte de tout à l’heure.
- Il voit ses gestes amplifiés dans la proportion désirée, depuis 1/4 de mètre carré jusqu’à 9 m2 avec une consommation électrique de 5 ampères seulement.
- Si besoin est, on construit un Dussaud plus grand, capable de recevoir un éclairage allant jusqu’à 40 ampères et projetant sur de vastes emplacements de très fines images qui permettent d’examiner de petits croquis, de minuscules ma-
- quettes ou des dessins variés à l’échelle même d’exécution.
- L’appareil étant effectivement léger et portatif, on peut le déplacer dans une salle tout en le tenant (fîg. 3) et grâce à l’inclinaison voulue donnée au miroir, les motifs ornementaux ou sculpturaux vont se peindre à leurs places respectives sur le mur, la porte, le plafond à orner.
- On juge ainsi de l’effet d’une décoration avec une illusion complète, vu l’absence d’obscurité et de cône lumineux. En outre, au lieu d’insérer un croquis ou une maquette, le décorateur peut y placer une médaille, une nature morte ou des objets réalisés à l’échelle voulue et dans leur cadre définitif.
- Si on désire projeter un objet ou reproduire une opération s’exécutant dans le plan vertical, on abaisse la béquille entourant la poignée qui sert alors de pied au Dussaud tandis que le porte-lanterne s’accole latéralement (fig. 4).
- Enfin, il suffit de modifier légèrement la combinaison précédente, en ajoutant un châssis va-et-vient pour projeter verticalement des vitraux, des plaques autochromes, des clichés sur verre ou autres objets transparents. Ajoutons qu’avec deux appareils munis de rhéostats, on obtient de très jolies vues fondantes non seulement d’images opaques mais de fleurs, d’insectes et autres objets en relief comme on les réalise habitûellement avec des clichés de verre et deux lanternes du commerce.
- Cette énumération forcément écourtée, permet d’entrevoir des applications nombreuses et variées pour ce nouveau système de projections,
- Jacques Boyer.
- Fig. 4. — Projection d’un petit tableau dans le plan vertical.
- On abaisse une béquille qui sert de pied à l’appareil, on accole latéralement le porte-lanterne et on insère le tableau dans un châssis va-et-vient.
- Le Gérant ; P. Massos. — Imprimerie Laiicke, rue de Fleuras, 9, à Taris.
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- NATURE-
- /
- N° 2462.
- 11 JUIN 1921
- LA SPECOLA VATICANA
- Observatoire du Vatican.
- 'auteur d’un livre exquis et magnifique sur Rome, Francis Wey, consacre plusieurs chapitres à ce qu’il appelle la Divine Cité du Vatican. Jamais titre ne fut mieux justifié, puisque résident là, dans leur plus haute expression, la Science, l’Art, la Sainteté, c’est-à-dire : le Vrai, le Beau, le Bien, ces trois buts „
- de l’âme hu- - - -,
- maine(').
- Malgré tout ce que l’on a dit, tout ce que l’on a écrit sur le Vatican, la matière est loin d’être é-puisée. Et c’est pourquoi nous tenterons de donner ici un aperçu de ce que nous avons admiré à la Specola Vati-cana.
- C’est ainsi que l’on appelle un Observatoire édifié à la limite de jardins, beaux sans doute, comme la plupart de ceux des palais italiens, encadrés de nobles architectures et peuplés de statues, mais bien étroits pour la promenade du Souverain Pontife. La Specola Vaticana est logée dans deux tours de cette Enceinte léonine, ainsi nommée à cause du pape Léon IV, qui la bâtit au ixe siècle, pour la défense de Rome contre les Sarrasins.
- L’Observatoire, créé par Grégoire XIV (1572-1585), dans une tour carrée qui se dresse entre la cour du Belvédère et celle de là Pigna, ne fut d’abord que météorologique. Aussi cette tour grégorienne était-elle désignée souvent sous le nom de «tour des
- 1. Rome, description et souvenirs par Francis Wey, ouvrage contenant 370 gravures sur bois par nos plus célèbres artistes, un Index général analytique et un plan; quatrième édition, augmentée et suivie de Rome italienne, notes des derniers . voyages; 1 vol. in-4°, Paris, 1880.
- 49* Année — 1" Semestre.
- Fig. i. — Le dôme de Sainl-Pierre, vu de la terrasse de la Specola.
- vents ». On y fit la réforme du calendrier, décidée par le pape (1582), lorsque le P. Danti, un dominicain, y eut construit la ligne méridienne permettant de constater matériellement l’erreur, introduite par le temps, dans le calendrier julien.
- Durant deux cents ans, l’Observatoire du Vatican demeura en
- - : : - : . sommeil. C’est à
- la fin du xvue siècle, ayant reçu divers instruments scientifiques, qu’il fut décoré par Pie VI de son titre actuel de Specola Vaticana. De 1800 à 1821, Philippe Gili, à qui l’on doit la méridienne dont le gnomon est l’obélisque delà place Saint-Pierre, y fit de nombreuses observations astronomiques. Aucun savant ne le remplaça, et même les instruments de la Specola furent donnés à l’Observatoire du Collège Romain, mieux placé, disait-on, pour l’étude du ciel, que l’Observatoire du Vatican, trop proche de la coupole de Saint-Pierre.
- Rome enlevé au pape, on n’osa retirer à l’illustre P. Secchi, la direction de son Observatoire. Mais, dès qu’il fut mort, en 1879, on expulsa du Collège Romain, les Jésuites, ses collaborateurs. Ils allèrent fonder, sur le Janicule, un petit établissement, insuffisant pour les nobles ambitions du pouvoir spirituel, et Léon XIII rouvrit la tour grégorienne à l’Astronomie.
- Ce grand pape, dont on connaissait les goûts, avait reçu, en cadeau de jubilé (1888), des instruments scientifiques : il les fit porter A la tour grégorienne et en acheta d’autres. L’Observatoire du Vatican se trouva, dès lors, en mesure de collaborer à la
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- LA SPECOLA VATICANA
- Carie du Ciel, quefondaitcheznous l’amiral Mouchez.
- Mais on ne se plaisait point dans la tour grégorienne, parce que l’on pouvait avoir mieux. On obtint d’abord de Léon XIII, la tour sud-ouest de l’en ceinte'léonine, aux murs épais de 4 m. 50, pour y installer une lunette photographique, de 4 5 pouces d’ouverture, sortie des ateliers de la maison Gauthier, de Paris. Puis, l’archevêque dePise, le cardinal Maffi, préfet delà Specola Vaticana, lui fit donner par Pie X, la tour nord-ouest, située à 400 mètres de l’autre, contre les flancs de laquelle Léon XIII avait ièoristruit un villino, pour sa villégiature d’été, au voisinage de' grands bosquets toujours verts et embaumésu dp fleurs champêtres, et composant durant ces austères vacances, des vers latins. Le mur
- passant, puisque nous nous occupons d’astronomie, cette intéressante page d’histoire du P. Stein : Calivte III et la comète de Ilalley, qui fait justice de la légende d’un pape exorcisant l’astre errant.
- Car, comme l’a dit le: cardinal Maffi; avec une juste fierté : « Certains prétendent que la coupole de Saint-Pierre est un éteignoir, sons lequel toute flamme de savoir agonise et meurt ! Eh bien, la voilà, cette coupole,'entourée d’autres coupolés, sés filles et sanctuaires de la science : partout où est la Science animatrice et souveraine, toujours sera l’Eglise. »
- Et, pour en revenir à la rotation de la terre rendue sensible par l’expérience, citons .aussi ces paroles de l’Eminence, s’adressant à Pie IX : « Dans ces jardins, peut-être dans ce lieu,' en 1535',! votre
- Fig-, 2. — Vue générale de la Specola Vaticana. — A gauche, la Tour de Léon XIII, couronnée par la coupole photographique-, au fonJ, la petite coupole et le pont de fer-, à droite, le vülino d’été de Léon XIII, liabilé maintenant par le père Hazen ettla Tour de Pie X renfermant la collèctiàn de ; météorites et surmontée de la Grande coupole. : ;
- de l’enceinte léonine et la passerelle jetée sur une brèche de 85 mètres, établissent une communication entre les deux tours.
- Mgr Maffi, lui-même savant physicien, avait, en 1906, donné pour directeur à la Specola Vaticana, l’un des plus grands astronomes de ce temps, auteur d’un Synopsis de Mathématiques supérieures et d’un important Atlas des Etoiles variables, le P. Hagen, de la Société de Jésus, qu’il enlevait à l’Observatoire de Georgetown (Etats-Unis).
- À l’Observatoire du Vatican, les travaux du P. Hagen furent plus considérables encore : témoin ses. expériences sur la Rotation de la Terre, ses preuves mécaniques anciennes et nouvelles (') ». G était, comme il le dit dans sa préface, l’éclosion et-la maturation d’un lent travail de recherches, dès longtemps en germe. L’ouvrage, traduit en français par leP. de Vregille, S. J., est sorti en 1911 de la Tipografia poliglotta Vaticana, aux presses irréprochables, où s’imprima aussi, pour le dire en
- 1. 1 volume in-4° de 190 pages avec 6 planches hors texte, Rome 1Ù11, suivi de 2 appendices avec 6 planches in-4°. Rome 1912.
- prédécesseur, Clément VII, écoutait une leçon de, Widmanstadt, qui exposait, cent ans avant le procès de Galilée, la doctrine héliocentrique: et notre mou-vementautour du Soleil, ne soulevant pas de blâme, ni le froid silence : au contraire, le pontife faisait présent à ce précurseur, d’un Code grec d’Alexandre d’Aphrodisias, aujourd’hui à la bibliothèque de Monaco de Bavière et l’honorait du titre de son secrétaire domestique et familier. Et voilà qu’après quatre siècles, la même scène se renouvelle; car, Saint Père, dans l’allégresse et l’applaudissement de tous... vous faites votre familier d’un autre astronome, en lui donnant vos livres et votre maison. »
- , Ce discours chaleureux était prononcé le 17 novembre 1940, pour l’inauguration de la Specola Vaticana, définitivement constituée, en présence du pape, du directeur de l’Observatoire, du P. Giuseppe Laïs, sous-directeur, qui gouverne l’équatorial astrographique, du commandeur Federico Manucci, assistant et d’un jeune journaliste et conférencier, qui se fait un nom dans la vulgarisation scientifique, M. Pio Emanuelli, secrétaire particulier du P. Hagen.
- Mais entrons dans l’ancien villino de Léon XIII,
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- où treize marches de marbre blanc donnent accès à la bibliothèque et à une salle où sont des horloges, des communications électriques, divers appareils enregistreurs. Le P. Hagen est l'a, souriant, qui nous accueille la main tendue. Il nous fait gravir un escalier étroit et nouspénétrons au cœur de la tour de Pie X, dans une vaste salle ronde, où Léon XIII donnait des audiences et qui, avant la guerre, avait encore ses canapés et ses fauteuils Louis X1Y.
- Maintenant les sièges d’apparat ont fait place à
- arrivé à des conclusions exposées dans un Mémoire intitulé Via Lattea e Via Nubila (*), dont nos lecteurs nous sauront gré de traduire quelques passages, après avoir remarqué, comme on l’a déjà fait, que le terme de Voie nuageuse, mis en parallèle avec celui de Voie lactée, ne sera sans doute pas maintenu, puisque, comme on va le voir, il s’agit d’un champ de nuées et non d’un phénomène étendu dans un sens plutôt que dans l’autre, celui-ci ayant pour nous l’apparence d’une ceinture.
- Fig. 3. — La salle du Zodiaque, ancienne salle de réception de Léon XIII ; le plafond est orné d'une vue de la voûte céleste dont les étoiles s'éclairent par de petites lampes électriques ; dans le meuble vitré qui en occupe le centre ainsi que sur d'autres armoires est exposée la collection des pierres tombées du ciel.
- des vitrines de collections. Malgré le jour qui entre par les profondes embrasures, le P. Hagen donne l’électricité, et la salle devient fantastique. Elle nous montre l'alpha et l'oméga de l’astronomie : au plafond constellé, le Lion s’illumine ; les autres signes du zodiaque s’animent ; et, sur les meubles, s’éclairent de mystérieuses plaques photographiques où apparaisent d’innombrables nébuleuses.
- C’est qu’après ses études sur la rotation de la Terre, le P. Hagen s’est spécialisé dans l’étude des nébuleuses. Il y aperçoit des faits bien troublants, pour ceux qui ne sont pas accoutumés à sonder l'immensité des cicux.
- « Est-ce un monde qui commence? Est-ce un monde qui finit? disait-il, en touchant la photographie d’une nébulosité obscure. Il est maintenant
- Les observations, faites avec un instrument très puissant, le télescope de 16 pouces de Merz, sont singulièrement favorisées au Vatican, par la transparence du ciel, qui n’est à son maximum que quatre ou cinq nuits par lunaison, mais alors plus belle que nulle part ailleurs. En outre, l’effet perturbant de l’éclairage électrique n’arrive pas jusqu’à la Specola.
- « Le New General Catalogue de Dreyer, dit l’auteur, servit de guide à nos observations. On sait que ce Catalogue n’est pas un traité didactique, mais une récolte d’observations, faites selon les méthodes les plus disparates, avec des instruments grands et petits, réfracteurs visuels et photogra-
- 1. Mémoires de la Société astronomique italienne, nouvelle série, vol. I (1020).
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- phiques. La récolte d’observations faites a l’aide des méthodes les plus disparates, réduites uniformément à un équinoxe unique, fut un grand mérite de Dreyer ». Mais ce guide ne fut pas suivi sans restrictions, d’autant que dans le Guide les nébuleuses obscures sont peu mentionnées.
- Or, ce sont précisément ces nébuleuses obscures, bien plus étendues que la Voie Lactée, qui ont procuré au P. Hagen ses dernières découvertes. D’un gris uniforme, semblable à celui que présente, de jour, le ciel, quand il est entièrement couvert, elles semblent s’interposer entre nous et les étoiles.
- Leurs bords indécis se peuvent d’habitude comparer à ceux de la lumière zodiacale. Il y a cependant quelques nébuleuses obscures, dont les bords sont nets en différents endroits.
- Le P. Hagen raconte l’histoire de la découverte des nébuleuses obscures antérieures à la sienne, dans la XIe publication de la Specola Vaticana.
- Ilerschell fût le premier qui s’aperçut de l’existence de ces nébuleuses. Il en publia une liste de 52, les définissant : «extension, diffu-sed milky nebidosities».
- Un siècle plus tard, Bar-nard et Max Wolf, en signalèrent d’autres (1).
- Quant' à notre auteur, il commença à s’en occuper à la fin de 1895, quand il construisit les cartes de son Atlas Stellarum Varia-bilum. Il arriva alors qu’à diverses reprises, comparant plusieurs cartes avec le ciel, l’observateur dut toujours noter que le ciel était voilé, ce qui ne pouvait évidemment provenir, par ces belles nuits, de brumes atmosphériques. Et, en effet, il s’agissait de brumes cosmiques. Dans la publication XI, dix de ces nuées sont présentées au lecteur, et depuis lors, la présence en a été constatée sur le champ d’autres cartes, spécialement autour de X du
- 1. Voyez Publications de la Specola Vaticana, n° X [ pour les renvois aux Monihly Notices et Astrophysical Journal. Dans celui-ci, le professeur Barnard a publié une liste de 182 dark markings qui vraisemblablement n’appartiennent pas à la classe des nébuleuses obscures. Ces matières, encore appelées black holes, furent relevées sur les plaques photographiques de la Voie Lactée et offrent à l’œil une tout autre image que celle des nébuleuses.
- Cancer, Y du Scorpion, SS. d’Hercule, Z de Pégase, S. du Taureau.
- « Notre révision systématique du Neiv General Catalogue ne pouvait pas ne pas relever beaucoup d’autres régions couvertes : il y a bien peu de régions dudit Catalogue, pour lesquelles nos registres d’observation notent le champ visuel comme parfaitement dépourvu de voiles.
- « Les nuées les plus denses sont hors de la Voie lactée ^et couvrent d’une façon serrée le pôle nord... C’est, comme nous le disions, un amas de nuages presque continu, mais d’une densité variant fortement d’un point à un autre, Il est çà et là, comme déchiré, ou montre des crevasses entre lesquelles s’insinuent des canaux étroits. Dans 1 d’autres parties, les solutions de continuité prennent figure de trous arrondis, bordés souvent de chapelets de petites étoiles, de la huitième à la onzième grandeur.
- ... « Nous limitant aux deux espèces de nébuleuses auxquelles nos observations se rapportent, les nébuleuses obscures et étendues et les petites nébuleuses brillantes ovales ou en spirale, voici les hypothèses que nous nous croyons autorisé à faire :
- « 1° En présence de quelques nébuleuses, en partie brillantes, comme celle d’Orion et celle des Pléiades, l’observateur voyant qu’elles s’étendent et se distribuent en nébuleuses obscures beaucoup plus vastes, ne saura se défendre de l’idée qu’elles ne resplendissent pas de leur lumière propre, mais qu’elles représentent, dans les nébuleuses obscures, les parties où arrive le plus de lumière des étoiles voisines. Cette impression deviendra plus forte, lorsqu’une grosse étoile isolée au milieu d’une nébuleuse obscure, apparaîtra, entourée d’un halo qui ne disparaît pas, si l’étoile est cachée derrière la lamelle de l’oculaire. 11 semble donc bien que l’étoile éclaire les voiles qui l’entourent.
- « Des nébuleuses ovales produisent une impression analogue, en reluisant plus au milieu que sur les bords, comme aussi les nébuleuses cométaires, qui se divisent en queues : il semble que le noyau seul ait sa lumière propre et que l’enveloppe et la queue n’en aient que le reflet ;
- Fig. 4. — Le R. P. Hagen, directeur de la Specola Vaticana.
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- « 2° L’absence d’étoiles, caractéristique des régions brumeuses, mais plus encore le fait que les lisières des nuées sont épaisses et bordées d’étoiles brillantes, mène à la conclusion que les étoiles se sont formées aux dépens de la matière nuageuse environnante, en contractant celle-ci de manière à donner lieu à plusieurs noyaux stellaires. Ainsi s’expliquerait pourquoi dans laVoie Lactée, si riche en étoiles, la matière informe se trouve réduite à de rares cirrus.
- a Si ensuite, nous voulons admettre que l’espace céleste tout entier ait été à l’origine rempli de matière nébulaire, nous pouvons logiquement retenir que la Voie Lactée a produit dans la matière elle-même une cavité ayant la même forme lenticu-' laire. Dans le plan de la Galassia, la matrice des étoiles se trouverait alors reculée de nous, nous pourrions en arriver à ne plus la concevoir.
- « 5° Dans la nouvelle conception d’une Voie Lactée tout entourée de brumes, se trouve la réponse à un problème sur lequel, depuis longtemps, s’exercent les astronomes : à savoir pourquoi les nébuleuses en spirales manquent dans la Voie Lactée. Si ces petites nébuleuses, comme l’observation le démontre, entourent d’ordinaire les grandes nuées cosmiques, il est
- naturel que, dans la Voie Lactée, où les nuages sont si loin de nous, les spirales ne se voient pas et ne se révèlent pas à la photographie. Entre elles et leurs semblables, placées au pôle de la Galassia, existe le même rapport de distance qu’entre le diamètre et l’épaisseur de la Galassia (Voie Lactée) elle-même.
- « Si ces conjectures se trouvent conformes à la vérité, nous pourrons arriver à connaître la nature des nébuleuses en spirale; mais pour l’instant, il faut nous abstenir de nouvelles inductions. »
- Des nébuleuses aux météorites, la distance est grande, mais non pas pour l’esprit devant qui la Science trace son alphabet. En un point de la Voie Lactée, la matière nébuleuse est devenue notre système solaire; les planètes, détachées de l’astre central, qui en est en quelque sorte le résidu, ont subi, étant infiniment plus petites, un refroidisse-
- Fig. 5. — Le P. Laïs, sous-directeur de la Specola et le grand équatorial photographique.
- ment infiniment plus rapide. Ainsi dans notre globe, le noyau central s’amoindrit incessamment, au profit de la croûte solide, dans laquelle se déclarent les grandes cassures (géoclases). Les satellites, plus petits encore, ont perdu toute fluidité. La Lune est parcourue de rainures annonciatrices de la rupture totale, à laquelle est arrivé l’autre satellite de notre planète, laquelle en reçoit les débris qui sont les météorites, « les .pierres qui tombent du ciel ».
- On sait combien sont précieuses les collections qu’on en a réunies et dont certains échantillons atteignent des prix marchands considérables. La collection exposée dans la galerie de Géologie du Muséum d’His-toire Naturelle, est célèbre d$ns le monde entier.
- La Specola Vaticana a été dotée de la sienne par le savant marquis de Mauroy, chevalier de Malte, qui a étudié à fond ces roches extraterrestres, et qui a pu faire, au Vatican, un don si riche, parce qu’il a réuni chez lui un nombre de spécimens le mettant à même de rivaliser avec des musées d’Etat.
- Il avait accompagné son présent d’un Catalogue qui, sous ce titre modeste, est un véritable traité des Météorites, édité par le Vatican (1911). Nos travaux communs nous avaient réunis dans une solide amitié scientifique : aussi, me pria-t-il, lors .de l’un de mes voyages à Rome, de visiter sa collection.
- Je la rangeai, au point de vue matériel ; je mis les étiquettes aux échantillons, qui sont maintenant superbement installés parmi les photographies des nébuleuses. Déjà très beau, cet ensemble est destiné à devenir d’une haute importance. Il s’y est ajouté récemment une grosse météorite, tombée en 1869, à Angra-dos-Rios, au Brésil. Un cardinal l’obtint du collège où elle était conservée. L’Église universelle pourrait, avec quelques instructions sommaires, se faire envoyer de tous les points du globe, des météorites incomprises depuis des siècles peut-être, aussi bien que celles apportées de l’espace par des chutes récentes.
- Si, après avoir visité nébuleuses et météorites, vous êtes invité, par le P. Hagen, à monter plus
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- LE RADIOMÈTRE DE CROOKES
- haut encore, vous vous trouvez sous une coupole mobile, de 8 mètres de diamètre, où règne un grand équatorial de 49 centimètres d’ouverture, que l’astronome, sans le moindre effort, peut, de sa chaise d’observation, mettre en mouvement, de même que la coupole.
- A la hase de celle-ci, au-dessus des mâchicoulis de la tour, règne un étroit balcon, d’où l’on a la vue immédiate sur le dôme de Saint-Pierre, son voisin, si blanc dans la claire atmosphère d’une fin d’après-midi, qu’on en peut saisir tous les détails. Quelle sérénité! quelle beauté! et comme votre âme vibre avec celle du P. Hagen, vous disant ses joies de contemplateur.
- Il faut voir aussi la coupole photographique où mène le haut des vieux murs et l’utilitaire passerelle, un peu trop moderne à notre goût, et quel’on voit de toute la Ville. Chemin faisant, contre la passerelle, on rencontre un bastion sur lequel est établie une coupole mobile, contenant un petit équatorial.
- C’est dans la tour Léon XIII qu’est l’équatorial astrographique, employé pour la partie de la carte
- du ciel dévolue à la Specola Valiccina, et que ses astronomes achèveront en dix ans, tant est grande leur ardeur au travail. Entre autres merveilles de patience, le P. Laïs nous a montré une photographie de nébuleuse qui a exigé vingt-neuf heures de pose non interrompue et qui révèle des particularités jusque-là insoupçonnées.
- Un joli détail à noter, c’est que trois religieuses sont chargées du minutieux repérage des étoiles.
- « Il y a mille ans, dit le P. Cény, S.J., dans les Nouvelles Catholiques, des guetteurs veillaient nuit et jour au sommet des tours de Léon IV, pour empêcher le Maure de venir envahir et piller la Ville éternelle : à présent, d’autres guetteurs veillent jour et nuit sur ces mêmes murailles, pour reculer un peu plus les limites de notre ignorance sur les choses du ciel. »
- Et qu’on me permette de terminer par une parole qui me vint aux lèvres dans une audience que S.S. Benoit XV daigna m’accorder : « U y a tous les ciels au Vatican. »
- Stanislas Meunier.
- LE RADIOMETRE DE CROOKES
- La pression de radiation.
- Plusieurs de nos lecteurs nous ont demandé de leur donner l’explication des phénomènes qui se manifestent dans le radiomètre de Crookes (fig. I).
- Cet instrument bien connu, imaginé par Crookes en 1874, est exposé bien souvent à la devanture des marchands d’appareils de physique. C’est une ampoule en verre dans laquelle est disposé un tourniquet formé de 4 palettes carrées en mica, dont une des faces est enduite de noir de fumée, l’autre restant brillante. Ces palettes sont montées sur un croisillon qui au moyen d’une chape repose sur une pointe très fine. Dans l’ampoule règne le vide.
- L’instrument excite toujours la curiosité, car en plein jour on voit le tourniquet tourner constamment, évoquant l’idée d’un véritable mouvement perpétuel. Quelle est la cause de
- ce mouvement ?
- La plupart des ouvrages classiques de physique ne contiennent aucune réponse à cette question bien que le phénomène soit depuis longtemps élucidé. Nous croyons donc que les explications qui suivent ne seront pas inutiles.
- Comme le mouvement du tourniquet cesse en général la nuit, on pourrait être porté à chercher
- son origine dans l’action des ondes lumineuses, et à y voir un effet de la pression de radiation.
- En effet en 1873, Maxwell, par des considérations théoriques, a démontré que les ondes lumineuses devaient exercer une pression sur les objets qu’elles frappent et il en a calculé la valeur. Lorsqu’une radiation tombe normalement sur une surface qui l’absorbe entièrement, la pression qu’elle exerce est égale à l’énergie contenue dans l’unité de volume de la radiation incidente. Si la surface est parfaitement réfléchissante, la superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie double la densité de l'énergie dans le volume considéré et par suite la valeur de la pression : dans le premier cas, la pression de la lumière solaire à la surface de notre globe est de 0,59 milligr. par mètre carré; dans le deuxième cas elle est de 1,18 milligr. Ce sont là des chiffres très faibles.
- En tout cas, si le radiomètre o-béissaitàla pression de la lumière, la face brillante de la palette étant soumise à une pression supérieure à celle qui s’exerce sur la face noire, on verrait le tourniquet se mouvoir, les faces noires en avant. Or, c’est précisément l’inverse
- Fig. i.
- Le radiomètre de Crookes.
- radiation
- Fig. 2. — Le moulinet du radiomètre vu en plan.
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- LE RADIOMÈTRE DE CROOKES
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- qui se produit. La pression de radiation n’est donc pas en cause. Si l’on pousse le vide l’effet observé précédemment varie.
- On se rend compte ainsi que c’est aux gaz encore inclus dans le tube qu’il faut attribuer la rotation du tourniquet. En effet le phénomène a pour origine l’agitation communiquée dans le vide aux molécules gazeuses par les faces inégalement chaudes des palettes. C’est une action purement thermique.
- La face noircie de la palette de mica absorbe plus de lumière que la face brillante, et est portée par suite à une température plus élevée. Les molécules du gaz résiduel sont renvoyées par la face noire avec une vitesse plus grande que par la face brillante; les unes et les autres vont ensuite rebondir sur la paroi, et comme leurs vitesses sont différentes, on conçoit qu’il existe une action différentielle entre les palettes et la paroi, ayant pour résultat un mouvement de rotation des palettes, la face brillante en avant. Si cette explication est exacte, il y a nécessairement une réaction sur la paroi même de l’ampoule; c’est bien ce que montre l’expérience suivante : si l’on installe le radiomètre sur un flotteur, on le voit tourner en sens inverse des palettes.
- M. Dunoyer, dans une remarquable conférence faite en 1912 sur les gaz ultra-raréfiés (*), rappelle que le phénomène du tube de Crookes a été en réalité observé pour la première fois par Fresnel, sans que celui-ci, du reste, en ait aperçu la véritable signification.
- A l’une des extrémités d’une petite aiguille aimantée (fig. 5), suspendue par un fil de cocon, Fresnel suspendait une petite plaque de mica; à l’autre extrémité il plaçait une autre plaque semblable, ou une rondelle de clinquant ou simplement une pièce de 1 centime. Près de l’une des palettes, on plaçait un disque analogue P, mais fixe. Par une très légère pression, ce disque fixe obligeait le système suspendu à s’écarter très faiblement de la direction du champ magnétique terrestre. Fresnel plaçait le tout dans une cloche sous laquelle il faisait un vide de 1 mm à 2 mm de mercure. Avec une lentille il concentrait les rayons du soleil sur une des palettes. Quand c’était la palette M qui recevait le faisceau lumineux aucune
- Fig. 4. — Expérience' de Lebedew pour mesurer la pression de la lumière.
- J. Voir les Idées modernes sur la constitution delà matière. Conférences faites en 1912 à la Société de Physique. Gautliier-Yillars, éditeur, 1913.
- déviation ne se produisait; mais quand c’était la palette M' contiguë au disque P, celui-ci semblait repousser énergiquement la palette. Quand la pa-
- 0
- P
- Fig. 3. — L’expérience de Fresnel.
- lette M était transparente en mica elle était un peu moins repoussée que lorsqu’elle était opaque, en clinquant par exemple. L’interposition entre les faces en regard d’un écran opaque, formé par exemple de deux plaques de clinquant séparées par un mince intervalle supprimait la répulsion.
- Ces expériences sont très démonstratives; les causes véritables du phénomène s’y distinguent beaucoup plus nettement que dans le radiomètre de Crookes et si elles n’ont pas été aperçues par Fresnel, c’est qu’à son époque la théorie cinétique des gaz était tombée dans l’oubli.
- Cette théorie permet de soumettre le phénomène radiométrique au calcul, au moins dans des cas simples. C’est ainsi que M. Knudsen a pu établir pour deux plaques parallèles et voisines, plongées dans un gaz raréfié, une formule indiquant en fonction des températures la pression qui règne au sein du gaz entre les deux plaques et à l’extérieur de celle-ci. Il a construit, en partant de là, un manomètre absolu d’une extrême sensibilité permettant de mesurer de très faibles pressions.
- Les savants qui se sont proposé, pour vérifier la théorie de Maxwell,- de mesurer la pression de radiation, ont dû employer des appareils analogues au radiomètre, mais en les mettant aussi complètement que possible à l’abri des phénomènes thermiques : effet radiométrique précédent et convection des gaz résiduels, qui masquent dans le radiomètre ordinaire la pression de la lumière.
- Le dispositif employé par Lebedew, qui réussit le premier à démontrer expérimentalement la pression de la lumière, est représenté figure A.
- Deux paires de disques de platine de 5 mm de diamètre sont montées à l’extrémité de deux tiges légères Bt, B2 ; celles-ci sont fixées perpendiculairement à une tige verticale en verre A A. Le système est suspendu par un fil de verre T dans un globe en verre de 20 cm de diamètre. Les disques Px Qj ont une épaisseur de 0,1 mm et les disques inférieurs P2Q2 une épaisseur de 0,02 mm. Pt et P2 sont polis sur leurs deux faces, tandis que Q1.Q2 sont enduits par voie électrolytique de noir de platine sur leurs deux faces. M est un miroir qui par la déviation d’un rayon lumineux réfléchi permet de mesurer les mouvements angulaires du système précédent. Les disques sont illuminés par la lumière
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- d’un arc électrique concentrée au moyen d’un dispositif convenable de lentilles et de miroirs.
- La pression de radiation sur les disques polis e'tant double de celle qui s’exerce sur les disques noircis, le système doit éprouver une déviation qui dépendra de l’énergie reçue,par les disques. C’est bien ce que Lebedew a mis en évidence.
- Comment s’est-il affranchi des causes d’erreur signalées plus haut? L’emploi de disques extrêmement minces réduit à presque rien l’action radiométrique qui dépend de la différence de température sur les faces opposées du disque. De plus en comparant les effets observés en illuminant indépendamment et successivement la paire de disques épais, puis celle des disques minces, on peut déterminer la correction à faire subir aux lectures pour tenir compte de l’effet radiométrique.
- Quant aux effets de convection, ils sont réduits en faisant sous le globe un vide très poussé au moyen d’une trompe à mercure.
- Cet exposé rapide permettra aux lecteurs de se
- convaincre que l’appareil qu’ils observent avec curiosité aux étalages des constructeurs d’instruments scientifiques est plus qu’un simple jouet et qu’il offre la matière de nombreuses et instructives réflexions.
- Il ne sera pas sans intérêt de rappeler à ce propos que c’est à l’occasion de recherches en apparence étrangères à la physique que Crookes a été amené à créer le radiomètre. Le grand savant anglais se proposait de déterminer avec précision le poids atomique du thallium, problème de chimie pure.
- Il imagina à cet effet une balance placée dans un récipient où il faisait le vide au moyen d’une pompe à air, ceci en vue d’éliminer toute action des courants d’air sur la balance. Lorsque le vide était suffisamment poussé, Crookes constatait certaines anomalies, qui semblaient indiquer l’existence de forces répulsives apparentes agissant sur les corps exposés aux radiations calorifiques.
- C’est alors que pour bien mettre en évidence ce phénomène imprévu, Crookes construisit le radio-mètre. A. T.
- POUR REMPLACER LES TRAÎNEAUX A CHIENS
- Le transport des voyageurs et des marchandises sur la glace et sur la neige est un problème auquel se sont attaqués de nombreux inventeurs, depuis une vingtaine d’années. Il était évident que la traction animale allait devenir insuffisante, maintenant que l’activité humaine s’apprêtait à exploiter commercialement de vastes territoires à longs hivers,
- comme ceux de l’Alaska et du Dominion canadien.
- Nos lecteurs connaissent déjà les essais réalisés l’an dernier au Mont d’Arbois, et cette année au Mont Revard.
- Avant ceux-ci, plusieurs fois, on crut avoir trouvé la solution, soit en remplaçant les roues d’une automobile par des patins, soit en munissant
- Fig. i. — Le classique traîneau à chiens.
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- POUR REMPLACER LES TRAÎNEAUX A CHIENS ======== 377
- un traîneau d’un système d’hélice qui mordait sur la neige. Ces inventions, et bien d’autres avec elles, imaginées par des chercheurs qui n’avaient pas vécu dans les pays froids, n’eurent que des succès éphémères.
- Nous ne saurions oublier que l’un de ces appareils, expérimenté au Lautaret par l’explorateur Robert Scott, quelques mois avant son départ vers les terres antarctiques, fut peut-être la cause directe de sa fin tragique. Pour atteindre rapidement le pôle, il avait compté sur ses traîneaux-automobiles, qui ne répondirent pas à sa confiance, si bien qu’il dut, avec ses compagnons, s’atteler à des traî-
- neaux, ses équipages de chiens ayant été décimés par une épidémie.
- Et ce fut une dépense de forces pour les explorateurs qui retarda leur marche, contribua à l’épuisement prématuré de leurs vivres, et provoqua la catastrophe finale.... Nous évoquons ce lamentable souvenir avant de présenter aux lecteurs un nouveau traîneau-automobile, qui, inventé dix ans plus tôt, aurait peut-être changé les destinées de Robert Scott.
- L’inventeur est un ingénieur qui habite l’Alaska depuis une quinzaine d’années. C’est indiquer qu’il est familier avec les pays froids, et qu’il en connaît
- Fig. 3. —Le traîneau automobile vu latéralement.
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- les exigences. Pour avoir parcouru des milliers de kilomètres en traîneau à chiens, il a su tirer parti de certains avantages de ce mode de transport, et les incorporer à son invention.
- Aperçu de loin par des profanes, son gasoline-slecl pourrait être confondu avec un traîneau à chiens, tel qu’indiens et Esquimaux l’emploient depuis un temps immémorial. Le cadre ou châssis est construit de lattes d’hickory (noyer spécial à l’Amérique du Nord), renforcées par des lanières de cuir brut, Les patins eux-mêmes sont en bois.
- La réelle nouveauté de l’invention est l’application du principe auquel nous devons les chars d’assaut. Les « chenilles » sont constituées chacune par trois câbles d’acier, dont le diamètre est d’un I
- pentes raides, et peut ramper par-dessus les troncs d’arbres qui, lui barrent le chemin.
- Un dispositif lui assure trois changements de vitesse avant, et un changement arrière. L’appareil traverse aisément les crevasses de neige larges de o à 4 mètres ; Pour les crevasses plus larges, il suffit de placer en travers de l’obstacle deux perches de la grosseur voulue, avec un écartement égal à celui des roues.
- La direction est obtenue à l’aide d’un disque en tôle d’acier monté à l’extrême pointe du traîneau, et contrôlé par une barre de gouvernail et un câble qui aboutit au volant d’automobile placé devant le moteur, c’est-à-dire à l’arrière du véhicule. Le conducteur est abrité dans une sorte de guérite
- Fig. d.— Le traîneau automobile secourant une automobile bloquée par la neige.
- quart de pouce (62 mm.), et qui, très flexibles, forment une chaîne sans fin. Des palettes, espacées de 2 cm. et larges de 75 mm., sont fixées sur ces câbles. Elles ne sont pas montées à plat, mais avec une légère inclinaison, ce qui empêche la neige de s’accumuler entre la chaîne et l’extrémité postérieure des patins.
- Haut et large de 5 pieds (un peu moins d’un mètre), le traîneau est long de 7 m. 60. Ces proportions lui facilitent la marche sur un terrain semé d’obstacles, qu’il peut éviter ou contourner, grâce à son étroitesse. Sa faible hauteur le rend moins sensible à l’action du vent. Sa longueur permet de répartir judicieusement la cargaison, en tenant compte de la situation du centre de gravité, qui se trouve un peu à l’arrière de la mi-longueur.
- Le moteur, d’une force de 22 ch.-v., est un modèle à 4 cylindres avec radiateur à air. Il peut marcher à des vitesses variant de 2 à 50 kilomètres à l’heure, avec pleine charge. Bien que construit pour courir sur la neige et sur la glace, le traîneau peut parcourir des espaces nus. Grâce à ses chenilles, il escalade, comme le fait un)' tank, des.
- métallique où l’air est réchauffé par la chaleur du moteur. La hauteur du disque n’est pas fixe. On peut la modifier selon l’état de la neige ou du ^terrain.
- Le gasoline-sled a donné les meilleurs résultats au cours des essais répétés qui ont eu lieu cet hiver dans la région de Nome (Alaska). Il a franchi de longues distances (de 100 à 500 km.), dans des circonstances variées, notamment après d’épaisses chutes de neige, ou lorsque la neige avait eu le temps de sécher et de durcir. Quand l’une de nos photographies fut prise, le propriétaire du traîneau avait accepté d’aller chercher dans la montagne une automobile dont une forte tombée de neige avait causé l’abandon. Il réussit à la remorquer jusqu’à la ville, sur un parcours très accidenté de 88 km.
- Par les grands froids, quand le traîneau doit s’arrêter à la nuit en terrain découvert, le conducteur le hisse (en actionnant le moteur) sur deux troncs d’arbres ou sur les perches qu’il a emportées pour la traversée des crevasses. Cette précaution le met à l’abri des dommages que pourrait causer la -basse température. Pour remettre le moteur en
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- LE VOL A VOILE
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- mouvement, il suffit de réchauffer l’intérieur de la caisse ou guérite avec une torche à gasoline.
- L’inventeur a mis au point deux autres modèles : un traîneau lourd, muni de balais d’acier, que l’on emploiera pour ouvrir les pistes après de grosses chutes de neige, et préparer la voie aux traîneaux rapides qui serviront aux transport de la matière postale, et un traîneau léger, qu’il destine aux amateurs de sports d’hiver.
- Par ces détails, on comprendra que le traîneau-automobile réalise un progrès certain, et longtemps attendu. Nous ajouterons qu’il transporte assez de combustible liquide pour franchir de ôOOà/fifiO km.
- alors qu’un traîneau à chiens doit renouveler, pour la nourriture de l’attelage, sa provision de viande tous les 80 kilomètres, ou sa provision de viande fraîche séchée et concentrée tous les 120 kilomètres.
- On peut noter encore que le conducteur d’un traîneau à traction animale doit constituer sur sa route, pour le voyage de retour, des caches de viande. Si les loups les éventent, il court le risque de rester en panne, — ce qui, dans ces solitudes, équivaut à la mort, — et c’est là un risque auquel le traîneau automobile ne sera jamais exposé.
- V. Forbin.
- LE VOL A VOILE C)
- Dans une note parue aux Comptes rendus du 2 février 1920, nous exposions nos différents travaux sur le vol à voile des vautours d’Afrique (2).
- Poursuivant cette étude dans le courant de mars dernier, au Sénégal, nous avons pu, grâce à l’emploi de cerfs-volants spéciaux et par un nouveau procédé, obtenir des enregistrements continus de la composante verticale,du vent.
- Les résultats ont pleinement confirmé les cohclu-sions de notre premier .voyage, à savoir que chaque fois que les oiseaux volaient à voile, et sans exception ils se trouvaient dans une zone où le vent avait une composante ascendante.
- Ces zones se déplaçant sans loi apparente, nous nous étions de plus proposé (voir Comptes rendus du 5 juillet 1920) de rechercher si la cause originelle de ces zones ne serait pas à chercher dans des différences de température atmosphérique.
- ïl s’agissait donc de se rendre compte si, au voisinage des oiseaux volant à voile, se produisaient des variations de température ou de pression en relation avec la composante ascendante du vent.
- Pour cela nous avons réalisé deux appareils servant à mesurer, l’un les yariations de température et l’autre les variations de pression. Ces appareils étaient supportés par le cerf-volant permettant de les placer au voisinage immédiat du point d’évolution des oiseaux ; au moyen de fils électriques courant le long du câble, on pouvait étudier du sol ce qui se passait en l’air.
- 1° Mesures des températures.
- L’appareil employé est basé sur les variations avec la température de la résistivité du platine.
- Il se compose d’une spirale en fil de platine de quelques centièmes de millimètre d’épaisseur. Cette spirale est fixée au cerf-volant et réunie au sol par des fils électriques. Elle forme l’un des bras d’un pont de Wheatstone dont les autres bras sont en constantan. Toute variation de la température près du cerf-volant se traduit par une variation de résistance
- 1. Note présentée à l’Académie des Sciences le 9 mai 1921.
- 2. Voir La Nature, n° 2406-2407, 22 mai 1920.
- de la spirale, donc, par une déviation du galvanomètre branché sur la diagonale du pont de Wheatstone.
- Toutes dispositions ont été prises et vérifications faites pour que les indications de l’appareil ne soient pas influencées par des causes secondaires (insolation, vitesse du vent, etc.).
- L’appareil était réglé de telle sorte qu’une petite division de la règle graduée du galvanomètre correspondait à une différence de température de 1 /40 de degré centigrade. De plus l’appareil, ainsi que nous l’avons vérifié au laboratoire, se met en équilibre de température avec l’air ambiant en moins de 3 secondes à 1 /40 de degré près.
- Cet appareil permet donc d’étudier avec beaucoup de précision les variations de la température atmosphérique au point où se trouve le cerf-volant et par conséquent au voisinage du vol à voile.
- 2° Mesures des pressions.
- L’appareil se compose d’un récipient clos fixé au cerf-volant, thermiquement isolé de l’extérieur (bouteille thermos). Il communique avec un manomètre à eau dont les dénivellations sont fonction uniquement des variations de la pression atmosphérique. Un procédé spécial, qui sortirait du cadre de cette note, permettait, en éliminant l’influence de l’obliquité du manomètre, d’étudier du sol les indications de l’appareil au moyen d’un galvanomètre dont les déviations étaient fonction de la variation de hauteur du liquide dans le manomètre,
- Nous avons obtenu les résultats suivants en observant simultanément la marche du galvanomètre relié à un des appareils indicateurs de température et de pression, et l’inclinaison du vent sur l’horïzom Les variations de température, faibles en général, ne deviennent importantes que quand le vent ne reste plus régulièrement horizontal. En particulier, au moment du passage d’une zone à composante ascendante (indiquée par la montée du cerf-volant), on constate presque toujours une augmentation de température quelques secondes avant la montée du cerf-volant, puis une diminution de température au moment de la descente du cerf-volant.
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- LE VÔL A VOILE
- Nous avons reporté, sous formes de courbes (fig. d), une partie des observations du courant des journées du d 6 et du 17 mars dernier : on constate, particulièrement dans la deuxième figure, la netteté du phénomène de l’élévation de température précédant immédiatement l’arrivée de l’onde ascendante, souvent accompagnée d’un groupe d’oiseaux évoluant à voile (v., v.).
- Les élévations de température au passage des zones ascendantes étaient de l’ordre de. 0°,5 à 1°,5. Nous avons trouvé, comme moyenne de vingt-sept mesures, une valeur de 0°J9. (La composante ascen-
- convection comme ceux obtenus au laboratoire et décrits dans la note du 5 juillet 1920.
- Enfin à ce dernier voyage nous avons eu par trois fois, dans la matinée, par vent fort et régulier, l’occasion de voir les plages ascendantes jalonnées par des centaines d’oiseaux (et généralement irrégulièrement distribuées), affecter la forme de bandes parallèles à la direction du vent, comme dans les tourbillons de convection obtenus au laboratoire.
- Ainsi donc se trouve confirmé le fait dont nous avons émis l’hypothèse, que l’énergie cinétique du vent due à une composante verticale, qui était la
- * * o
- Inc/ineison du vent
- Indingisoo du vent
- Temps en minute»
- Fig. i. — Courbes donnant en fonction du temps (abscisse) les variations de l’inclinaison <o du vent sur la verticale et les variations de température At.
- Les traits hachurés v, v,... indiquent que des oiseaux évoluaient à voile à ce moment au voisinage
- immédiat du cerhvolant.
- dante du vent correspondant à cette moyenne était de l’ordre de 1 mètre par seconde.)
- Les variations de pression, au contraire, étaient insignifiantes (inférieures au 1/10 de millimètre de mercure, en regard des variations de température au point de vue de la densité atmosphérique.
- Remarquons aussi que, si dans les zones mêmes à composante ascendante, la direction du vent est à peu près fixe, il y a généralement, au voisinage de ces zones, de légères déviations du vent : au-dessous de la zone d’évolution des oiseaux, le vent tend à converger vers cette zone; il tend à s’en écarter à son niveau et au-dessus. C’est bien le sens qui est à prévoir dans le cas de la formation de tourbillons de
- cause immédiate du vol à voile, avait son origine première dans des différences de température. C’est donc indirectement à une source d’énergie calorifique que l’oiseau fait appel pour se soutenir dans l’air sans dépenser de force musculaire.
- Ceci toutefois ne s’applique qu’aux voiliers des pays chauds ou du moins tempérés. En ce qui concerne l’albatros, qui vole en pleine mer dans des régions froides, de nouvelles études sont nécessaires : elles sont particulièrement intéressantes en raison du grands poids de cet oiseau, de la faible surface de ses ailes et de sa grande vitesse de vol, qui le rapproche un peu plus de nos avions actuels.
- M. Idrac.
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- LA POUCE SCIENTIFIQUE
- Les empreintes poroscopiques,
- La science étend chaque jour son domaine et trouve des applications dans des directions souvent imprévues.
- C’est ainsi que la Police emploie aujourd’hui avec succès des méthodes de plus en plus précises, et de plus en plus techniques, pour identifier par exemple les criminels, ou pour rechercher les faux en écriture.
- L’identification des criminels par les empreintes laissées sur les objets est une méthode depuis longtemps connue; elle est d’ailleurs appliquée couramment aujourd’hui, et elle donne des résultats suffisants.
- L’identification est en général admise quand dans deux empreintes, on découvre des points de repère, constitués par des naissances de lignes, des bifurcations ou des îlots, mais lorsque ces empreintes sont en partie effacées, lorsqu’elles sont mal venues, il est délicat d’affirmer une culpabilité par l’identité complète avec l’empreinte prise sur le sujet que l’on suspecte.
- Si l’on examine alors avec le microscope une empreinte, on constate toute une série de ponctuations en lignes simples ou en lignes doubles, ponctuations constituées par des gouttes de sueur qui sortent de chaque glande sudoripare.
- La quantité de ces points varie de 9 à 18 par centimètre, et leur position et leur forme même, qui est soit ronde, soit ovale, soit curviligne, sont absolument caractéristiques, suivant un individu déterminé.
- Tantôt ces points se trouvent près d’une crête ou près du bord, souvent aussi il y a deux lignes de points jumelés sur une même crête.
- La méthode d’identification d’un criminel au moyen de l’examen de ces points sudoripares est alors indiscutable, car le nombre et la disposition des pores sont constants sur un sujet, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. D’ailleurs, quelle que soit la manière dont on prenne l’empreinte, avec le doigt à plat, avec le doigt roulé, les points ont toujours une même position relative et une même forme. Il y a donc là un signe d’identité d’une valeur
- — L’expertise des écritures.
- certaine, plus certaine même que l’empreinte dont les pores font partie intégrante.
- Pour prendre une empreinte, afin d’examiner les pores, on ne peut employer l’encre typographique qui est grasse, qui obstruerait ces pores, et empêcherait de discerner leur forme primitive ; de même avec le graphite, le noir de fumée, le noir animal.
- On utilise alors des poudres légères telles que l’oxyde de cuivre noir, ou bien de lacéruse, ou bien on colore simplement l’empreinte avec des vapeurs d’iode. Quelquefois même, la photographie del’empreinte est prise sans qu’on colore. Cette photographie est obtenue au moyen d’un appareil microphotométrique. L’identification est des plus faciles. On compare la position, la grandeur et la forme des pores sur l’empreinte photographiée et sur l’empreinte obtenue directement de l’individu soupçonné. Des empreintes même peu importantes, mais nettes, sont alors suffisantes pour affirmer la culpabilité.
- Ce qui est le plus curieux, c’est que cette méthode est applicable lorsque le malfaiteur a eu la précaution de mettre des gants.
- Il est arrivé en effet que dans ce cas, une empreinte de l’avant-bras indiquait un groupement de pores qu’on a pu identifier avec l’empreinte obtenue par l’avant-bras de l’individu suspecté (fig. 3).
- Ainsi l’empreinte laissée sur une plaque de marbre a été suffisante pour identifier le malfaiteur et obtenir des aveux.
- Au point de vue de la reconnaissance des faux en écriture, la méthode imaginée et appliquée* comme la précédente, par M. le D1' Locard, directeur du Laboratoire de Police de Lyon, est encore plus mathématique et plus scientifique.
- Il est évident que l’altération d’un texte par le grattage, par surcharge, ou par décalque peut être reconnue par l’examen microscopique. On peut également établir l’âge d’un trait d’encre, découvrir le grattage d’un papier ou d’une encre par la différence de résistance électrique, mais lorsqu’il y
- Fig. i. — Empreinte inutilisable avec les méthodes dactyloscopiques ordinaires.
- La méthode poroscopique permet l’identification du criminel par le repérage de 96 pores.
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- LA POLICE SCIENTIFIQUE
- Fig. 2. — A gauche, tracé laissée par un cambrioleur sur un meuble.
- A droite, empreinte du cambrioleur ; identification par ç55 orifices sudoripares. Condamnation à 5 aus de travaux forcés.
- a eu simplement imitation d’une écriture à main libre, si cette imitation est en apparence parfaite, l’identification est difficile. C’est ce problème qu’a résolu M. le P1' Locard.
- Pour un sujet déterminé, son écriture est sujette, malgré lui, malgré un déguisement, à un certain nombre de constantes que l’on peut mesurer, et dont la connaissance permet à l’expertise des précisions qui la garantiront de toute erreur.
- Au moyen de cette méthode, dite graphométrie, on compare des mesures sur des agrandissements photographiques de l’écriture; hauteur des lettres, indices des courbures, direction des jambages, reprises de l’écriture, etc.
- Voyons comment on traduit en chiffres et en ; indices toutes ces mesures diverses :
- Rapport des hauteurs des minuscules. — Pour une lettre donnée, la hauteur moyenne reste constante par rapport aux hauteurs des autres lettres, même si l’on modifie la grandeur générale d’un écrit.
- Celui qui fait habituellement les S grandes et les i petits gardera ces mêmes proportions. L’ordre croissant des hauteurs des lettres dans les mots ou l’ordre décroissant ne sera pas modifié.
- On trace donc pour une écriture une courbe dont', les abscisses sont constituées par les lettres minuscules, les ordonnées étant proportionnelles aux hauteurs des différentes lettres.
- En comparant les courbes d’une écriture authentique et d’une écriture soupçonnée, on peut constater qu’elles sont nettement différentes.
- Variations des hauteurs des lettres minuscules.
- — On mesure les hauteurs des minuscules et en les répartissant sans tenir compte de la lettre mesurée dans les mêmes mots, on peut construire une courbe qui indique l’ordre de croissance ou de décroissance des hauteurs des lettres. 1
- Pour déterminer le sens des variations, on mesure des ensembles de 5 lettres, de 8 lettres, de
- T'ig. 3. — Empreinte d'un groupe de pores de l’avant-bras.
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- LA POLICE SCIENTIFIQUE 383
- 10 lettres constituant des mois ou des fragments de mots. Une courbe détermine le sens des Variations et permet de comparer deux écritures '(fîg. 5).
- Variations de l’écartement.’ — L’écartement des lettres est une chose très variable dans les différents écrits^ On mesure en .dixièmes de millimètre les écartements de différentes lettres* > -
- Quand on fait cette mesure sur un texte- authentique et qu’on opère ensuite sur un texte iitiité, il faut ramener la. valeur absolue' de l'écartement, proportionnellement à la hauteur moyenne des minuscules dé chaque écriture. On peut Construire alors des courbes représentant Une variation des écartements, et comparer les deux écrits. !
- Proportionnalité des largeurs des lettres. — Pour une lettre donnée, il y a un rappôrt défini entre la hauteur et la largeur. La mesure en est d’ailleurs fprt délicate,: car elle pourrait entraîner des erreurs’.
- On mesure la hauteur des lettres dépassantes, la hauteur des minuscules; celle des majuscules, et on prend ra longueur totale d’un groupe déterminé de minuscules sans comprendre le trait terminal. On obtient ainsi des proportions qu’il est facile de comparer pour les deux écritures.
- Inclinaison des lettres. — Si on mesure l’angle que forme chaque signe, soit lettre, soit jambage partiel avec les lignes de base de l’écriture, on constate facilement que cette valeur varie d’un signe à l'autre. Même dans une écriture modifiée et déguisée, même avec une écriture plus rapide, les proportions entre les différentes inclinaisons restent les mêmes.
- Si on imite l’inclinaison d’une écriture, on conservera, malgré tout, des proportions de valeurs
- Fig. 5 — Courbes des hauteurs minuscülaires comparées d'écritures authentiques et incriminées.
- Fig. 4. — En haut, faux de Vécriture authentique dans le bas.
- Noter les harpons du faux vers la droite et ceux de l’écriture authentique vers la gauche.
- d’angles particulières à l’écriture de chacun, un parallélisme plus ou moins parfait des lettres.
- Il en résulte que les axes moyens des différentes lettres n’étant pas parallèles, se coupent sur leur prolongement.
- En rassemblant tous les points d’intersection, on obtient une image caractéristique difficilement imitable. On calcule l’indice angulaire, en prenant sur un grand nombre de mots la distance moyenne des intersections aux lignes de base (fîg. 7).
- Points de reprises. — Généralement, on ne trace pus les mots d’une seule levée de plume, la main se reprend dans le courant d’un mot. Plus ou moins fréquemment, il y a donc des interruptions de traits, que l’on peut constater par l’examen microscopique. ,
- La fréquence de ces reprises caractérise un écrivain. Là encore, on peut tracer des courbes qui permettent d’affirmer l’authenticité ou la fausseté d’un écrit.
- Enfin, on peut procéder à un grand nombre de mesures analogues, ayant pour base par exemple, les hauteurs des T, les points sur les i, les intersections des jambages de l’M et de l’N. On peut imaginer toute autre mensuration, mais les principales ont été détaillées ci-dessus.
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- LA POLICE SCIENTIFIQUE
- V,
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- big. 6.
- Courbes des valeurs angulaires comparées
- De quelle manière emploie-t-on cette méthode? — Quand on veut expertiser un document, l’examen au microscope et la microphotographie décèlent les retouches, les reprises. Une comparaison de différents mots permet même de constater qu’il y a eu décalque, ce qui a été le cas pour un testament examiné au Laboratoire de Lyon.
- Si l’hypothèse du faux par décalque ou par imitation servile est éliminée, il faut employer les méthodes de mesures que nous avons décrites. Ceci s’est présenté pour une lettre venant du front de guerre, dans laquelle un post-scriptum, d’ailleurs valable, légalisé, laissait toute la succession au destinataire des lettres. On a considéré l’écriture de la lettre et celle du post-scriptum correspondant. L’examen microscopique n’a décelé aucune retouche. Les rapports des hauteurs des minuscules ont donné des courbes complètement différentes pour le texte authentique et le texte du post-scriptum. De même* les longueurs des différentes traces des mots ou des différents mots, ce qu’on appelle le « gladiolage », présentaient des différences considérables, dans la lettre et dans le post-scriptum. Les écartements des lettres étaient également changés, et on trouvait que l’écriture la plus grande présentait le moins d’écartement, ce qui était évidemment paradoxal. Le parallélisme des différents signes offrait aussi des variations importantes ; alors que dans l’original, les points d’intersection étaient assez rapprochés des lignes de base, dans le post-criptum au con-raire, ils étaient beaucoup plus éloignés.
- Une telle divergence rendait impossible d’admettre que les deux textes fussent de la même main. Enfin, on mesura également l’ouverture des boucles, le nombre et la position des levées de plume.
- Étant donné qu’il s’agissait d’un blessé grave, couché sur le dos et pénétré de l'importance des lignes qu’il allait tracer, on aurait pu concevoir qu’il modifiât son écriture en la régularisant, mais
- non pas en changeant complètement l’ordre de grandeur des minuscules, en inversant la direction des lignes de base, en modifiant le parallélisme, etc. A la suite du rapport constatant toutes ces divergences, la personne intéressée à défendre l’authenticité du post-scriptum, reconnut l’exactitude des conclusions du rapport et en accepta les conséquences.
- Il faut noter également que la graphométrie peut être appuyée par d’autres moyens, notamment par la microphotographie.
- Ainsi certains écrivains dirigent leurs traits de droite à gauche. Ceci prend une grande importance quand il s’agit du cercle d’un O par exemple, et cette remarque a servi pour reconnaître un faux admirable par déguisement, dans lequel ce détail aurait pu passer inaperçu sans la microphotographie.
- Également, on inspecte au microscope la puissance de ce qu’on appelle les harpons. Ce sont des petits crochets que l’on a l’habitude de faire, les uns à droite, les autres à gauche dans les hampes descendantes des lettres. Ceci a permis de reconnaître les lettres d’un faux chèque de 95 000 francs payé récemment à la Société Générale (fig. 4).
- On peut également procéder à l’analyse chimique de l’encre. Pour les encres de couleur, on peut considérer l’espèce du dépôt au microscope, ou la différence des sensibilités à la plaque photographique.
- Enfin, dans des cas plus fréquents qu’on ne croit, la puissance des empreintes digitales vient renforcer encore les conclusions qu’on peut tirer.
- Néanmoins, pour les imitations à main courante, il faut faire encore de prudentes réserves. Il faut tout d’abord que les textes examinés soient d’une longueur suffisante, et bien se dire que les courbes n’ont de valeur, qu’autant que sont exacts les chiffres avec lesquels elles sont construites. II faut, par suite, que ce soit les mêmes opérateurs qui mesurent les écrits et les imitations suspectées.
- Ces méthodes nouvelles mises au point par M. le Dr Locard, peuvent rendre d’utiles services, à condition d’être mises entre des mains compétentes. E. Weiss.
- Fig. 7. — Parallélisme grammalique, à gauche dans l’écriture authentique, à droite dans l'incriminée.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdre, 9, rue de Fleuras, à Para.
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- de la Compagnie Générale Transatlantique, qui effectue en ce moment sa première traversée.
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- Le paquebot-poste “ Paris ”.
- Lundi dernier, 13 juin, La Nature assistait au Havre à l’inauguration du nouveau paquebot-poste Paris qui est parti le mercredi 15 pour sa première traversée de l’Atlantique. Au moment où paraît ce numéro, il doit être à mi-route de New York.
- Le Pans (fi g. 1) est de beaucoup le plus grand paquebot français actuel. On en jugera en le comparant avec le dernier paquebot construit par la Compagnie Générale Transatlantique en 1912, la France, qui était jusqu’ici le premier.
- Paris. France.
- Longueur totale ;
- 234'" 15 217'"62
- Largeur :
- 26m 25m08
- Creux :
- 18m 16l,,10
- Tirant d’eau :
- 911150 9 n10
- Jauge brute totale :
- 33.700 t. 24.839 t.
- Déplacement en charge normale :
- Fig. 2. — Le grand hall du paquebot, vu du grand escalier.
- Port en lourd. . . Puissance indiquée.
- Pans.
- 36.696 t. 9.650 t.
- France.
- 27.192 t. 6.384 t.
- 45.000 chev. 42.000 chev. Semestre. — N0 2463. 18 juin 1921.
- C’esL le premier grand paquebot français mis en service depuis la guerre. Construit par le chantier de Penhoët, de la Société des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire, il avait été lancé en 1916. Aussitôt après, sa construction dut être arrêtée; il fallut le sortir du port de Saint-Nazaire trop encombré par les débarquements de troupes et de matériel de l’armée américaine et, la main-d’œuvre manquant, son aménagement ne put être repris qu’après la fin des hostilités. Il vient enfin d’être terminé et . d’entrer en service.
- Le nouveau navire a 9 ponts :
- Pont A, supérieur, où se trouvent les embarcations;
- Pont B, salons et promenades des 1res classes;
- Pont C, affecté dans sa partie centrale aux cabines de luxe et cà l’arrière à la promenade et à certains locaux cornu muns des 2es classes!; Pont D, qui forme à Barrière le dessus de la dm nette et qui est le premier pont continu de l etrave jusqu’au couronnement arrière. Sur ce pont se trouvent la salle à manger (partie supérieure des
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- LE PLUS GRAND NAVIRE DE FRANCE
- lres classes et la majorité des cabines de Ire classe au centre. A l’arrière se trouvent les cabines de 2es classes.
- Pont E, cuisines, offices, salle à manger inférieure des lres classes, cuisines et offices des 2CS classes, salle à manger des 2es classes, L’avant de ce pont est occupé par des cabines de lre classe, l’arrière par des cabines de 2e classe.
- Pont F, affecté aux 5es classes avec leurs locaux communs, salle à manger et cuisines.
- Pont G, étage des 50? classes et du personnel. Cet entrepont est encore entièrement situé au-dessus de la flottaison, à une hauteur de 10 m. 15 au-dessus de la quille.
- Pont H, affecté à l’avant aux 3es classes et à l’arrière aux cambuses et chambres froides.
- Enfin, il y a à l’avant et à l’arrière un dernier pont formant plateforme de cale (orlop deck) pour les bagages, les sacs postaux et les marchandises.
- La distance du pont supérieur à la quille est de 28 mètres.
- Construction. — Le navire a été construit d’une façon particulièrement robuste tout en é-tant relativement léger.
- Le pont de résistance C est à 20 m. 75 au-dessus de la quille, ce qui assure à la poutre formée par la coque une très grande rigidité. Cette partie supérieure du navire est construite en acier à haute résistance et les virures des entreponts CD et DE, également en acier à haute résistance, sont rivées à l’hydraulique avec tètes de rivets saillantes. Le pont B limite un château dont la façade est à 44 m. en retrait de l’étrave. Le pont A est lui-même en retrait de 12 m. par rapport au pont B. Le pont promenade et la passerelle sont donc défendus par une série de retraits formant brise-lames qui assurent aux passagers et au commandement une grande sécurité, même par gros temps, quand la mer déferle sur la plage avant.
- A l’arrière, les roofs s’étagent également en s’allongeant progressivement de façon à former des promenades successives de lre et 2e classes et de l’équipage en donnant plus de symétrie à la silhouette de l’avant et de l’arrière des roofs.
- Par beau temps, la promenade des 3es classes est à l’avant du pont G sur la plage, mais .cette classe de passagers a également une promenade couverte à l’avant du pont D.
- Le pont promenade des l'e classes, ou pont B, est élargi de part et d’autre en encorbellement par rapport au bordé extérieur de 0 m. 50 de chaque bord. Comme le navire n’a pas de rentrée, la lar-
- geur du pont promenade des Jre classes est de 27 m., ce qui a permis de donner une grande ampleur aux locaux qui se trouvent sur ce pont, tout en réservant pour la promenade des passagers une largeur de 6 m. 25. Ils disposent ainsi d’une piste entièrement libre de 150 m. de long sur 27 m. de large, soit plus de 500 m. de tour.
- Le navire est divisé dans le sens de la longueur en 15 compartiments par 14 cloisons étanches qui montent à l’avant et à l’arrière jusqu’au pont D et qui s’arrêtent dans la région centrale au pont E. Les chaufferies sont réparties dans cinq de ces compartiments. Cette disposition offre une grande sécurité non seulement au point de vue de l’envahissement par l’eau, mais encore au point de vue de la localisation des risques d’incendie.
- Indépendamment du cloisonnement transversal, le navire comporte, dans toute la région des chaufferies et des machines, un cloisonnement longitudinal au voisinage de la coque. Ce cloisonnement est étanche et sert à former des soutes à mazout en abord. Si une voie d’eau était provoquée dans cette région, l’envahissement serait certainement limité aux cloisons longitudinales, car l’étanchéité de ces cloisons a été particulièrement soignée pour permettre d’emmagasiner le mazout et le pont G qui limite ces soutes par-dessus est situé au-dessus de la flottaison en charge et il est lui-même étanche. L’envahissement serait donc non seulement limité horizontalement, mais aussi verticalement.
- On a pris des dispositions pour empêcher que le navire prenne de la gîte du fait de l’envahissement d’un seul bord dans le cas où l’avarie se produirait dans une soute vide; trois puissantes pompes de transfert, toujours en pression pour le service du mazout, permettraient de transporter rapidement un poids liquide quelconque d’un bord à l’autre. L’ouverture des traverses de communication permettrait encore d’accélérer ce résultat.
- Le double fond du navire est lui-même affecté sous la chaufferie au transport du combustible liquide, ce double fond ou water-ballast est divisé transversalement en 4 compartiments par la carlingue centrale et 2 carlingues latérales étanches.
- Tous ces compartiments communiquent avec les pompes de transfert, de sorte que le commandant a, là aussi, un moyen supplémentaire de redresser son navire.
- Si l’on compte tous les compartiments étanches du navire reliés individuellement par un tuyautage
- Fig. 3 — Un des salons de conversation des premières classes.
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- à une pompe, on arrive au chiffre total de 76.
- Toutes les portes étanches et en particulier celles des chaufferies sont manœuvrées à distance à l’aide du dispositif hydraulique Stone.
- Toutes ces dispositions de sécurité sont complétées par une flotte importante d'embarcations : 27 embarcations pontées Maclean de 9 m. 15 de longueur, 22 embarcations de la Seamless C° de nTême longueur. Cette flotte peut être remorquée par une grande embarcation automobile, deConink, de 9 m., pontée, avec installation de T. S. F. Ajoutons une baleinière et un canot de service, et 8 radeaux qui peuvent porter ensemble 200 passagers.
- Aménagement. — Le navire est aménagé pour transporter 561 passagers de lre classe, répartis en 8 appartements de grand luxe,
- 15 de luxe, 76 de demi-luxe, 50 mixtes et 412 chambres de lre classe; 468 passagers de 2 e classe ,1092 passagers de 5eclasse et 1118 émigrants.
- Il n’y a aucune couchette superposée dans les installations de lre classe, mais des lits élégants en bois analogues à ceux que l’on trouve dans les hôtels.
- Les lles classes comprennent 141 cabines à un seul passager,
- 165 cabines à 2 passagers et 52 cabines à 5 passagers; 89 sont
- j n avec sei
- munies de W. C. particuliers et 49 de salles
- de bains particulières; il y a, en outre, pour le services des lles classes 46 W. C. communs et 52 salles de bains communes.
- Il y a dans les 2es classes 60 cabines à 2 passagers et 86 cabines à 4 passagers.
- A l’avant du pont B ou pont promenade, se trouve la salle d’exercices (machine à rames, machine vé-Iocipédique, cheval mécanique, punchingbail, etc.). À côté de la salle d’exercices, à l’avant de la descente avant a été construite la salle de jeux des enfants.
- La grande descente du navire et les galeries annexes ont été construites et décorées d’après les dessins de l’architecte Bouwens de ‘Boijen. Elles constituent un large hall à deux étages, d’uhe taille inconnue dans tous les autres paquebots, dont le séjour sera certainement très apprécié des passagers. Le dôme et les balcons en fer forgé et lés boiseries vernies forment un ensemble d’une belle
- harmonie de lignes et d’une grande richesse d’exécution. L’ascenseur se trouve au voisinage immédiat 1% 2).
- À l’avant de la descente : le salon de conversation est en style moderne avec ses revêtements mureaux en bois violet, ses piliers de marbre clair et ses incrustations de verreries.
- A l’arrière, derrière le salon mixte décoré en style Directoire (iig. 5) se trouvent, autour d’une descente accessoire, le bar et la boutique de la fleuriste, l’accès du café fumoir. Le café fumoir est en deux étages, un étage sur le pont B et un étage sur le pont A réunis par un escalier intérieur à double révolution, l’ensemble de la décoration a été exécuté en marqueterie polie et vernie de style moderne.
- Sur le pont C se trouve le local d’embarquement des passagers de lres et 2es classes, celui des l,es classes est situé au point central dans le hall de la grande descente. Dans ce hall, les passagers trouvent le bureau de renseignements, la cabine du ' commissaire du bord et le cabinet du docteur, ainsi que la galerie d’exposition de paysages de France organisée par l’OfficeNational du Tourisme.
- En avant du hall, à bâbord et à tribord, sont situées les soutes de grand luxe, précédant un groupe de cabines de luxe pour passagers de lre classe; à . l’arrière du hall, sont groupées d’autres cabines de luxe ; à l’arrière du pont C, le salon de 2e classe et1 le fumoir de 2e classe, autour delà descente de 2e classe, ont été décorés dans üne üote très élégante et très moderne. ’
- Enfin, à l’arrière du navire une vaste promenade pour les passagers de 2e classe, s’étend sur toute la largeur du navire. ’
- ' Lj£ ponf'D reproduit en partie les aménagements jàli pont C sauf que, en avant de la grande descente, se ' trouvent' la partiel supérieure de la salle à manger des Tres classes, l«s offices et leurs annexes et par le travers de la grande descente, Ja salle à manger dès enfants. A l’avant; : cabines dé lre classe ; -à i’àrrièite- quelques cabines de seconde classe. Promenade du personnel a F arrière et promenade couverte des émigrants A l’avant.
- Le pont E contient Quelques cabines de lre classe,
- Fig. 4. — Une des quinze chaufferies du paquebot, avec ses 8 foyers.
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- les Cuisines des \re et 2e classes et les deux salles à manger principales.
- La salle à manger des i1PS classes s’étend sur 20 m. de long et 26 m. de large et comporte deux étages et une coupole, occupant en tout la hauteur de trois entreponts. 550 personnes réparties par petites tables peuvent y prendre place, ce qui permet de servir le repas en un seul service. Au fond de la pièce, une belle toile due au pinceau de Bes-nàrd représente une allégorie de la Ville de Paris. En face, un escalier en fer forgé fait communiquer les deux paliers. La voûte de la partie centrale est supportée par des pilastres en marbre noir et or sertis de ferronnerie. Le balcon et la rampe d’escalier intérieur sont également en ferronnerie ; le plafond vitré du vaisseau soutient une fine verrière serties dans les mailles d’un réseau métallique ouvré.
- Immédiatement à Barrière de la salle à manger se trouvent les offices principaux avec tous les locaux accessoires pour l’argenterie, la cristallerie, la somme 11 erie, les percolateurs, etc.
- L’espace central de l’office est réservé à* la réception des plats et à leur distribution ; cet office principal en fer à cheval est relié aux offices supérieurs par deux escaliers et deux monte-charge ; il est séparé de la cuisine par une cloison percée de guichets au-dessus d'armoires chaudes.
- La cuisine proprement dite est une vaste pièce de 17 m. sur 26 m. ; le fourneau central est absolument dégagé sur toutes ses faces et l’évacuation de la fumée se fait par dessous. Au-dessus du fourneau il y a une hotte pour l’évacuation de l’air chaud dans l’entourage de la troisième cheminée du paquebot. Le bond de cette hotte et les cloisons latérales sont garnies d’une décoration de carreaux de céramique qui égaie l’ensemble de la pièce. En outre du fourneau principal, on y trouve des grils et des rôtissoires électriques, ces dernières pouvant rôtir 18 pièces de volaille à la fois. Autour de la cuisine sont installés des locaux pour la cuisson des légumes, marmites à vapeur, étuve à vapeur, des locaux pour la préparation des poissons, crustacés, coquillages, et, enfin, toutesdésinstallations destinées à entretenir la propreté méticuleuse du matériel.1
- L’office de la salle à manger des 2es classes est à la suite de la cuisine vers l’arrière, il précède immédiatement la salle à manger des passagers de cette classe, d’une décoration très gaie.
- La cuisine des passagers des lrc et 2e classes est en relation directe par des monte-charge électriques et des descentes avec les locaux des vivres, cambuses et chambres froides. Ces locaux sont eux-mêmes situés au-dessus des machines frigorifiques.
- Le Paris réalise donc d’une façon complète l’installation maintenant classique du groupement des services des vivres, c’est-à-dire de la cuisine principale entre les deux salles à manger des lre et 2U classes se superposant aux cambuses et chambres froides avec lesquelles elles sont en communication
- directe.
- L’avant du pontEest réservé aux cabines de lre classe; c’est à l’avant de ce pont que l’on trouve des entrées auxiliaires pour les bagages de cette classe. Ces entrées sont placées de part et d’autre d’une coursive transversale. Les bagages amenés sur ce pont sont descendus dans une soute spéciale par monte-charge avec les installations nécessaires pour que les passagers puissent se servir de leurs malles pendant la traversée.
- Au pont F, exception faite de la partie arrière, se trouvent les installations principales des aménagements des passagers de -5e classe. Dans la partie centrale de cet entrepont se trouvent les salles à manger des passagers de cette classe et leur cuisine, située directement au-dessous de celles des lre et 2P classes. Tous les passagers de cette classe sont installés en cabines.
- Le pont G, qui est encore légèrement au-dessus de la flottaison, est réservé dans sa partie arrière au personnel civil et au personnel des machines ; la partie centrale est aménagée pour les 5CS classes ; les deux compartiments avant sont réservés aux émigrants.
- Au pont H, dans la partie milieu arrière se trouvent les cambuses et chambres froides; le milieu est occupé par l’appareil moteur et évapora-toire, l’avant par des compartiments d’émigrants. Au-dessous du pont II on ne trouve plus que les deux compartiments de cales de l’avant et de l’arrière.
- Fig. 5. — Le moulage d'une des turbines aux chantiers de Penhoet.
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- Machinerie.—L’appareil évaporatoire est constitué par 15 chaudières cylindriques à double façade à 8 foyers cbacuniCes chaudières ont un diamètre de 5 m. 40, unelongueurde6m.66; ellessonttimbrées pour une pression effective de 15 kg par cm. carré.
- Ces chaudières sont réparties trois par trois dans cinq compartiments étanches (fig. 4). La surface de chauffe totale est de 9070 m2. Elles fonctionnent au tirage forcé Howden.
- Les ventilateurs sont situés au niveau du pont G et puisent leur air dans des conduits verticaux placés le long de l’entourage des cheminées. Ils refoulent directement leur air dans un système de conduits en communication directe avec les réchauffeurs d’air.
- Les chaudières sont chauffées au mazout. La vapeur est prise par deux collecteurs principaux, complètement indépendants, l’un pour les chaufferies avant, l’autre pour les chaufferies arrière.
- Des traverses sont prévues pour qu’en cas de besoin on puisse se servir indifféremment de l’un ou de l’autre collecteur. La vapeur est amenée, dans le compartiment des turbines, à un système de grosses vannes qui constitue l’appareil de manœuvre commandé par des volants situés à l’avant du compartiment des turbines principales. Les turbines principales dont la puissance totale est de 46 000 chevaux effectifs se composent de quatre éléments établis sur quatre lignes d’arbres avec quatre hélices, et répartis dans trois compartiments : deux compartiments latéraux et un compartiment central. La turbine haute pression est située dans le compartiment de bâbord, la turbine moyenne pression dans le compartiment de tribord, les deux turbines basse pression, en parallèle, dans le compartiment central.
- Cette disposition qui offre de gros avantages au point de vue de la consommation de vapeur, par suite de la grande détente qu’il est possible de réaliser, a été étudiée par le Chantier de Penhoët et réalisée, pour la première fois, sur le paquebot France. Elle a, depuis, été reproduite sur Ylmpe-ralor, YÂquilania et le Leviathan (Ex-Vaterland).
- Dans le cas de la route libre, la vapèur passe successivement à travers les turbines haute, moyenne et basse pression. Au contraire, pour le
- cas de manœuvre, il existe un système de vannes automatiques manœuvrées par des brown qui permettent d’isoler complètement le côté bâbord du côté tribord, en permettant de tourner par exemple en avant de bâbord et en arrière de tribord, ou de faire toutes espèces de manœuvres commandées par la passerelle.
- En sortant des turbines à basse pression, la vapeur passe aux condenseurs principaux situés à l’arrière du compartiment central au-dessous desquels se trouvent les appareils de servitude : pompes de circulation Matthew Paul, pompes à air Weir-Dual et pompes alimentaires.
- Le compartiment qui suit immédiatement celui des appareils principaux contient différentes machines auxiliaires, en particulier trois turbo-dynarnos
- d’une puissance de 450 kwts chacun (ces turbo-dynamos échappent dans les turbines basse pression), un groupe électrogène de secours de 60 kwts avec moteur à pétrole, les réchauffeurs d’eau d’alimentation, les bouilleurs, les filtres et différentes pompes de service. Plus à l’arrière encore le compartiment des machines frigorifiques Otto Fixàry comprend les compresseurs, condenseurs et . réfrigérants. • : i ; ,
- Les communications entre la passerelle et la machine sont assurées par des appareils mécaniques du type Chadburn, par des appareils électriques du type Vialet-Chabran, chacun de ces types d’appareils étant établi en double et communiquant'aveC autant de postes qu’il est nécessaire sur la passerelle du Commandant. Il y a en outre des répétiteurs d’ordres qui permettent à la passerelle de s’assurer que l’ordre envoyé a été convenablement exécuté.
- Il existe encore sur l’avant du compartiment des turbines, différents moyens, pour le personnel qui se trouve dans le compartiment, de communiquer avec les chaufferies, soit pour donner des ordres de chauffe, soit pour contrôler la chauffe dans les différentes chaudières.
- L’appareil de démontage a été spécialement étudié pour que l’on puisse faire des visites rapides, en particulier il comporte des moteurs électriques de forte puissance.
- Il a été décidé en 1920 que le navire serait cfiauffé au mazout, ce qui supprime la fumée et les ese^Er
- Fig. 6. — L’embarquement du mazout à Saint-Nazaire pour la première sortie. En arrière-plan, le « Paris » et ses trois cheminées.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- billes et simplifie beaucoup le travail des chauffeurs et des soutiers. Le mazout (6161 tonnes) est réparti dans 16 water-ballast et 22 soutes verticales; tous ces compartiments sont réchauffés par des serpentins de vapeur et ventilés mécaniquement. La particularité de l’installation de pompage des soutes est qu’elle se fait, par un double tuyautage : le premier peut servir pour l’aspiration directe des pompes des brûleurs sans passer par les caisses de décantation. Les soutes verticales latérales sont, en effet, suffisamment hautes pour que la décantation s’y fasse naturellement sous l’action de la chaleur des serpentins; toutefois, pour la partie basse de ces soutes et pour les water-ballasts, il y a un deuxième tuyautage dans lequel aspirent les pompes de transfert pour faire passer le mazout dans les caisses de décantation d’où il est aspiré, à travers le premier tuyautage, par les pompes des brûleurs.
- Chaque soute verticale comporte donc deux prises principales de mazout. Les vannes principales placées sur le tuyautage de mazout sont pourvues d’une manœuvre hydraulique à distance du système Morin, ce qui permet, conformément au dernier règlement du Board of Trade, d’isoler une chaufferie
- quelconque en cas de danger. En temps normal, ces vannes peuvent être 'manœuvrées individuellement à la main.
- Le poste duquel on peut isoler un compartiment de chaufferie à distance a été placé à la partie supérieure du compartiment des machines, à l’entrée des logements des officiers mécaniciens.
- Telles sont les principales caractéristiques du « Paris ». Comme on le voit, rien n’y manque pour assurer la sécurité des passagers; la machinerie développe une puissance jusqu’ici inconnue sur les paquebots français; le combustible liquide consommé est un grand progrès sur la chauffe au charbon; les aménagements intérieurs, dus à nos meilleurs artistes, sont une merveille d’élégance et de confort. Nul doute que le nouveau transatlantique ne jouisse auprès des voyageurs européens et américains d’une vogue telle qu’on y retiendra ses places longtemps à l’avance.
- Félicitons la Compagnie Générale Transatlantique d’avoir réalisé un pareil navire, dans les conditions difficiles de ces dernières années, et d’avoir ainsi prouvé que la marine marchande française n’est pas en décadence irrémédiable. A. B.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances d’avril et de mai 1921.
- Électioiis. — Au cours du mois d’avril, M. E. Borel, professeur à la Sorbonne, a été élu pour occuper dans la section de Géométrie la place vacante par le décès de M. Georges Humbert.
- Les spiculés d’alcyonnaires dans les minerais de fer. — Leur haute teneur en matière organique a été, on le sait, invoquée par Zittel, pour expliquer leur absence dans les formations anciennes ; cependant le fait qu’ils contiennent surtout de la calcite, donnait à penser qu’on les retrouverait ailleurs que dans le Lias moyen de Gotha et la craie supérieure de Bohême. En étudiant des minerais oolithiques, M. L. Cayeux a découvert des exemplaires extrêmement nombreux dans le Lias supérieur : ils sont surtout fréquents dans leBajocienet le Callovien, mais disparaissent à l’Uxfordien. Monoaxes lisses, dépourvus de canal, présentant la structure fibreuse caractéristique, ils se résolvent en bâtonnets, souvent grêles, cylindriques, droits ou arqués, et leur taille est de l’ordre de grandeur de celle des spiculés d’Eponges.
- La durée de la vie chez certaines chenilles. — Del’œuf jusqu’au papillon, l’évolution de Galleria mellonella dure 14 jours à 57°, et M. Louis Destouches a eu l’idéé de soumettre : d’une part des chenilles, d’autre part des papillons, à l’expérience des températures alternantes (24 heures 5 57°, 24 à 1°) : pour les premières, il ne semble pas qu’il y ait. eu la moindre action sur leur croissance physiologique, mais pour les seconds, alors qu’un couple vivant à 57° dure 7 jours et laisse 15 œufs, un couple soumis aux températures alternantes se prolonge durant 35 jours, avec une ponte de 35 œufs. Sans doute, les repos vitaux à 1° permettent-ils un processus de réparations partielles pour les défectuosités physiologiques, compensées à l’état de croissance, mais d’action néfaste pour l’adulte dont elles abrègent la durée.
- Le poids atomique du chlore. — Le métalloïde est, d’après M. Aston, un élément complexe composé de deux isotopes de poids atomique 55 et 57, et le produit retiré du sel marin‘donne 35, 46. Mlle Irénée Gurie a été aussi amenée à rechercher si l’on trouve la même proportion des deux isotopes dans divers minéraux et ses expériences ont porté sur la sodalite (chloro-silicate de Na et Al), l’apatite chlorée (chlorophosphate de Ca), enfin sur un chlorure de l’Afrique Centrale, sans doute archéen. Il semble qu’on en puisse déduire, devant la concordance des résultats, ou qu’il y a eu un mélange très parfait des deux variétés avant la constitution des minéraux, ou qu’ils ont été dès l’origine formés en proportion sensiblement constante.
- A propos de U héliothérapie. -— M. Roux ayant remarqué que les radiations solaires sont exclusivement lumineuses et froides de 9 h. à Tl h. alors qu’elles s’augmentent, entre 12 et 14 h., de rayons calorifiques chauds, il y aurait lieu de distinguer Vhéliophotothérapie, qui convient aux malades porteurs de lésions tuberculeuses fermées, de l'héliolhermothérapie favorable plutôt aux rhumatisants.
- L’appareil Baudot en T. S. F. — Les émissions se faisant à Paris, MM. Abraham et René Plainol ont installé leurs récepteurs à Nogent-le-Rotrou. L’antenne était constituée par une nappe à trois fils, actionnée à l’aide d’un poste à lampe pour une intensité de courant voisine de S ampères, et la transmission s’est parfaitement réalisée, avec réception imprimée directe, au moyen d’appareils Baudot quadruples (le distributeur donnant 3 tours à la seconde), fonctionnant à leur vitesse normale de 7200 mots à l’heure.
- Paul B.
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- DISPOSITIFS DE CHARGEMENT ET DE DÉCHARGEMENT DE CAMIONS AUTOMOBILES
- Le camion automobile a pris pendant la guerre un formidable essor consacré au surplus par l’épopée de Yerdun. Utilisé sur une très grande échelle, grâce à
- répondre pratiquement aux besoins de chaque genre d’industrie ou de commerce et également de telle sorte que leur exploitation soit des plus économiques.
- Vv\
- Fig. i.
- Benne Fouché,
- sa rapidité, à sa souplesse et à son endurance, on a pu en maintes circonstances décupler le débitées routes du front et ainsi relever sans retard des unités, parfois même des divisions entières fatiguées ou diminuées comme aussi jeter, à temps dans la bataille de grosses masses de troupes jugées nécessaires pour arrêter et stabiliser une avance ennemie. C’est également par milliers de tonnes qu’il a amené, près des lignes, les approvisionnements divers indispensables pour poursuivre nos offensives. Sur certains fronts extérieurs, le mouvement des troupes, le transport des munitions et du matériel n’auraient pu même se faire aussi bien ni aussi rapidement sans lui. Du côté ennemi, son utilisation n’a pas été moins intensive.
- Quand on songe aussi que ce matériel, dont l’entretien laissait plutôt à désirer parce que le temps manquait et aussi les ouvriers spécialistes et qui était souvent entre les mains de soldats hâtivement instruits, a roulé jour et nuit sur des routes dont seuls ceux qui y furent peuvent décrire l’état, on ne peut s’étonner que l’industrie et le commerce aient songé, après l’armistice, à mettre à profit l’énorme avantage du camion automobile pour le transport rapide des marchandises de toutes sortes, au lieu et place des transports par chemins de fer d’ailleurs désorganisés, très réduits et dont
- Pour le commerce courant, c’est-à-dire pour le transport des marchandises légères et peu encombrantes, on fait usage plus particulièrement de la camionnette, d’une charge utile de 1000 à 1500 kg d’une puissance de 12/15 HP, ce qui ne coûte qu’une consommation assez faible de carburant. Pour les transports à grande distance, on utilise plutôt le camion rapide de 16 HP, d’une charge utile de 2 tonnes; vient ensuite le 16/20 HP, pour les transports de 3 à 4 tonnes avec une vitesse de 15 à 25 km à l’heure en palier, ce qui permet d’escalader, sans échaulfement, et par tous les temps, toutes les rampes si longues soient-elles. Enfin pour les poids lourds, le camion de 5 à 7 tonnes, d’une puissance de 25 HP.
- Il n’entre pas dans le cadre de cette étude d’examiner tous ces types de camions automobiles ni certaines marques dont la renommée est d’ailleurs connue de tous : Renault, Saurer, Berliet, Latil, De Dion, etc., mais seulement de décrire différents dispositifs de chargement et de déchargement qui ont été créés en vue de les rendre encore plus pratiques.
- Bennes et plates-formes basculantes Fouché. — La manœuvre de la benne basculante Fouché (fig. 1) qui se monte sur n’importe quel châssis à la façon d’une carrosserie, est minimum, attendu que le centre de gravité de la benne décrit une ligne ho-
- Fig. 2. — Plate-forme basculante Fouché.
- le matériel avait beaucoup souffert au cours de la guerre.
- Cet emploi se généralise de plus en plus. Aujourd’hui, les constructeurs ont établi divers types de camions avec un agencement en conséquence afin de
- rizontale et que la dépense de force correspond au roulement d’un wagon à roues métalliques sur rails également métalliques.
- La caisse de la benne est complètement métallique, montée sur six galets roulant à l’intérieur de deux
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- CHARGEMENT ET DÉCHARGEMENT DES CAMIONS AUTOMOBILES
- fers U Jormantun chemin de roulement qui présente à l’arrière du véhicule une courhe appropriée. Deux chaînes sans fin, fixées aux galets du milieu, son t mues par un treuil à main ou au moteur et passent sur des poulies de retour. Suivant le sens de rotation imprimé au treuil, on peut relever ou basculer la benne. Des béquilles de sécurité empêchent la fatigue des ressorts pendant le basculement.
- Les organes du treuil fonctionnent dans un carter à bain d’huile et les galets sont amplement graissés par un procédé fort simple, ce qui fait que l’entretien de l’engin est infime. La benne se manœuvre par le chauffeur seul en deux ou trois minutes : ainsi économie de main-d’œuvre et de temps. Ce type de benne est utilisé notamment par la Ville de Paris.
- La plate-forme basculante (fig. 2) a été créée pour la manutention de lourds colis, machines, pierres de taille, etc. Avec ce dispositif, le temps de chargement des plus lourds colis se fait en moins de cinq minutes avec le seul conducteur du camion. Son principe est de former un vaste plan incliné sur lequel il est facile de haler au moyen d’un treuil les marchandises les plus lourdes. Le treuil à vis sans fin est actionné par le moteur du camion à l’aide d’une prise de mouvement.
- Cet agencement est fait de telle sorte que l’on peut, tout comme avec un camion ordinaire, faire marche avant, marche arrière ou stop. Enfin il permet d’une part la manœuvre de basculement delà plateforme et d’autre part celle du tambour du treuil de halage. Un pont de raccordement fixé à l’arrière de la plate-forme facilite la montée des colis. Un arrêt automatique est prévu pour la manœuvre de la plateforme à la fin de ses deux courses, un frein puissant est placé sur le tambour de façon à descendre le colis sans l’emploi du moteur.
- Benne basculante Bernard. — Commandée par un seul levier placé à proximité de la main du chauf-
- feur, sur le tablier du camion, la benne (en bois ou en métal) bascule (fig. 5) sous un angle voisin de 45°, et se remet à la position normale, sans heurt ni secousse. La durée de la manœuvre (montée et descente) ne dépasse pas une minute. Lacommande de basculement de la benne est absolument indépendante des organes de propulsion du camion.
- Ce dispositif permet au conducteur de décharger les matériaux pendant la marche de son véhicule et de les étaler ainsi sur une surface plus ou moins grande. A tout moment de la montée, la benne peut être ramenée à son point de départ, permettant ainsi de ne décharger qu’une partie du chargement.
- Voici la description de ce dispositif. Un vérin hydraulique horizontal est fixé par sa hase sur une traverse solidaire du châssis; son piston est relié à un palonnier aux extrémités duquel sont attachés des câbles plats en acier passant sur des galets de renvoi, l’autre bout de ces câbles éLant fixé à l’extrémité inférieure des colonnes de poussée. Le cylindre du vérin reçoit d’une pompe placée sous le châssis et entraînée par le moteur, un liquide inconge-lable sous pression (mélange d’huile et de pétrole). Quand le piston est refoulé sur l’avant du camion, les colonnes de poussée ou de relèvement de la benne, tirées par les câbles soulèvent la benne qui bascule autour d’un axe placé a l’arrière du camion. Un robinet placé en avant du chauffeur, à portée de sa main, permet par une seule manœuvre, d’effectuer la montée et la descente de la benne.
- L’arrêt à la montée est entièrement automatique.
- Fig. 4. — Basculeur hydraulique Wood.
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- Benne basculante Wood. — Elle se compose (fig. 4) d’une benne métallique, articulée autour d’un axe situé à l’arrière du châssis. Derrière le siège du chauffeur est placé l’élévateur hydraulique se composant d’un cylindre, d’un piston et d’une pompe. La pompe envoie de l’huile dans le cylindre, le piston s’élève entraînant la benne à l’aide de câbles et de poulies en meme temps qu’il la maintient dans sa position relevée.
- La manœuvre de l’appareil est. facile et rapide. Le moteur étant en marche au ralenti, le chauffeur abaisse une des manettes, qu’on voit le long de la colonne de l’élévateur; il accélère un peu le moteur, embraye et la benne s’élève, s’arrêtant quand on veut, et dans cette situation restant en position. A fond de course l’arrêt est automatique.
- Pour la descente, il n’est pas besoin du moteur, il suffit d’ouvrir un robinet, l’huile retourne à sa réserve et la benne s’abaisse.
- Comme ce robinet sert en même temps de frein de retenue, il s’ensuit que la benne descend sans à-coups ni vibrations.
- Le déverrouillage de la porte arrière de la benne se fait depuis le siège du chauffeur par l’intermédiaire d’un levier qu’il suffit de basculer. Le verrouillage se fait par la manœuvre inverse ; les crochets de fermeture assurent à la fois l’accrochage de la porte et son serrage, le tout en un seul mouvement.
- Avec ce dispositif qui ne tient pas beaucoup de place — l’élévateur ayant environ 50 cm d’encom-
- Fig. 7- — Camion Scemia. Position de route.
- 6. — Camion Genève muni du basculeitr Wood.-Position de chargement.
- brement — on a pu décharger quatre tonnes de charbon en trente-cinq secondes, temps compté du moment où le camion s’est arrêté contre le tas de charbon et le moment où il est reparti. L’élévateur hydraulique Wood dont le poids n’est que de 96 kg peut s’installer sur n’importe quel châssis (tig. 5 et 6).
- Benne basculante Scemia. — Cette benne, actionnée par une potence, est montée sur. un châssis Schneider dont le moteur sous le siège est un 4 cylindres, 1000 tours, donnant à ce régime normal une puissance de 54 IIP, elle est en tôle à bords garnis de longrines en bois, les panneaux étant également en bois. L’axe de basculage est à l’arrière du châssis, la benne étant fermée à l’arrière par une porte métallique étanche à déverrouillage et ouverture mécanique.
- La direction est complètement réversible, à vis et secteur. Les freins présentent la disposition classique : frein à pédale sur la transmission, frein à main sur roues arrière. L’embrayage est du type métallique à disques ondulés et le changement de vitesse (système Dux). donne trois vitesses et la marche arrière sur deux baladeurs. Le graissage s’effectue sous pression. La magnéto à haute tension et avance fixe est commandée par un arbre vertical qui assure en même temps la commande de la pompe à eau, de la pompe à huile et du régulateur.
- Les câbles de basculage [passant sur des poulies fixées à la partie supérieure de la potence sont actionnés par une manivelle placée derrière le siège
- Fig.'5. — Camion Genève muni du basculeur Wood. Position de marche.
- CCrC PG: ' g ;
- Fig.
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- CHARGEMENT ET DÉCHARGEMENT DES CAMIONS AUTOMOBILES
- du chauffeur et à la portée de la main de ce dernier.
- La figure 7 représente ce dispositif de benne basculante bien connu des habitants de la capitale puisqu il est utilisé par la Ville de Paris pour ses ca-
- sont montées les poulies sur lesquelles passent les câbles servant à soulever la benne dont l’articulation de basculage se trouve fixée à l’extrémité arrière du châssis. L’enroulement du câble du cabestan passe à
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- Fig. 8. — La benne basculante du camion Scemia, type <• Ville de Paris ». capacité de 7 mètres cubes.
- Manœuvre commandée par le moteur.
- niions du service de l’enlèvement des ordures ménagères.
- Benne basoulante Fonlupt. --Ce camion (fig. 9) comporte également une grue servant au chargement et au déchargement de toutes marchandises et un cabestan pour désembourber au besoin le camion et le retirer d’une position difficile sans que l’on soit obligé de le décharger. Ce même cabestan peut être utilisé dans le cas où il s’agit d’amener au bord d’une route des arbres ou tous autres matériaux se trouvant éloignés du point de déchargement.
- L’appareil de basculage et la grue sont fixés sur les longerons du châssis, deux traverses cintrées servent à supporter la colonne de la grue ainsi que le mécanisme de commande. Sur les axes de deux autres supports en Y rigidement réunis à la colonne
- travers la colonne et sa potence pour aboutir à un crochet de levage. Les treuils placés sur chacun des côtés du châssis sont manœuvrés au moyen d’une manivelle.
- La commande de l’arbre de ces treuils et du cabestan rest faite par un autre arbre reliant le moteur à la boîte de vitesse. Le pivotement de la potence de la grue est produit à la main à l’aide d’une grande tige, permettant ainsi de prendre des marchandises sur un côté ou l’autre du camion et de les amener au-dessus de la benne, et au besoin s’il s’agit de marchandises fragiles de les déposer à terre au lieu de faire basculer la benne.
- Tout cet ensemble a été dénommé par le constructeur « Triplex » en raison de ces trois fonctions.
- M. Bousquet.
- Fig. 9. — Camion Fonlupt avec benne basculante, grue et cabestan.
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- LES MOTEURS SEMI-DIESEL
- Les moteurs du type dit semi-Diesel sont les derniers venus parmi les moteurs à combustion interne. C’est au cours de la guerre et depuis l’armistice que l’on a assisté à leur développement. La création des moteurs semi-Diesel a eu pour objet de répondre à une triple préoccupation.
- 1° Conserveries qualités essentielles des moteurs Diesel qui sont, comme nos lecteurs le savent, l’obtention d’un rendement thermodynamique é-levé (de l’ordre de 1/3) et la possibilité d’utiliser comme combustible des huiles lourdes relativt-ment peu coûteuses (mazout, huile de schiste, pétrole rectifié, certaines huiles végétales).
- 2° Eviter les inconvénients inhérents à l’emploi des moteurs Diesel et qui ont pour cause, soit les pressions élevées qui régnent dans le cylindre combustèh (50 kg par cm2 environ), soit la délicatesse de certains organes mécaniques comme l’aiguille d’injection chargée d’introduire Fig. i.
- l’huile lourde dans la chambre de combustion, soit l’importance des dégagements de chaleur par rapport au volume de la cylindrée.
- 5° Réaliser un type de moteur qui puisse être confié à des mains inexpérimentées, et, par conséquent, d’un mécanisme particulièrement simple.
- I, — Principe du fonctionnement du moteur semi-Diesel.
- Les pressions élevées qui régnent dans le cylindre des moteurs Diesel sont la cause principale des difficultés que présente l’emploi de ces moteurs. Leur construction doit être particulièrement soignée, puisque la culasse supporte des efforts d’arrachement énormes : c’est ainsi par exemple que dans un
- cylindre de 30 cm de diamètre, cet effort est de l’ordre de 70 tonnes, le poids d’une grosse locomotive. S’il se produit une surpression, on peut craindre un accident, aussi est-on souvent amené à munir la culasse d’une soupape de sûreté, ce qui est une cause de complication dans la construction de cette partie du moteur. L’étanchéité du piston doit également être l’objet de soins particuliers. 11 en est de même des dispositifs de refroidissement.
- Dans les moteurs du type semi-Diesel on a donc renoncé sys-téma tiquement auxeompressions élevées. Tandis que dans les moteurs Diesel on comprime l’air à 35 kg environ à la fin du 2e temps, la compression estlimitéeà d2ke. tout au plus dans les semi-Diesel et encore est-elle souvent maintenue au-dessous (entre 5 et 12 kg). La pression maxi-ma au cours de la combustion ne dépassepas25kg, alors qu’elle peut atteindre 50 kg/cm2 dans le Diesel.
- D’une manière générale, l’ordonnée moyenne de la pression qui, dans les moteurs Diesel se maintient aux environs de 7 kg par cm2, ne dépasse pas 5 kg 500 dans les semi-Diesel et y reste même souvent comprise entre 2 kg 500 et 3 kg. Cette modification importante permet de simplifier la construction et de supprimer en particulier la soupape de sûreté.
- L’abaissement de la compression a une répercussion sur l’allumage du mélange. En comprimant l’air à 35 kg, on élève sa température aux environs de 700°, ce qui est suffisant pour provoquer l’allumage du mélange explosif sans aucun autre dispositif. La compression du semi-Diesel est trop faible pour obtenir ce résultat. La combustion est alors réalisée au moyen de l’artifice suivant : on fait en
- Chambre de combustion
- échappement
- Air frais
- Clapet
- Automafiqt
- Carter compresseur étanche
- Entrée du combustible
- Schéma général d’un moteur semi-Diesel.
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- sorte que le fond de la culasse reste maintenu au rouge par son contact avec le mélange qui brûle. L'huile lourde que l’on injecte dans l’air préalablement comprimé est projetée contre la paroi rouge où elle s’allume. Cet artifice a fait parfois donner aux moteurs" semi-Diesel le nom de moteurs « à tète chaude ». Il donne de bons résultals et certains constructeurs estiment même qu’il a permis d’utiliser régulièrement des huiles que les moteurs Diesel ordinaires ne bridaient qu’assez difficilement.
- Il va sans dire que les avantages qui résultent de l'abaissement de la compression sont en partie compensés par la diminution de certaines des qualités du moteur Diesel ordinaire ; la puissance spécifique est évidemment moindre puisque la pression moyenne y est, comme nous l’avons vu, presque trois fois moindre et le rendement thermodynamique, tout en restant assez élevé, est moins grand. Voici quelques chiffres à ce sujet : un certain moteur semi-Diesel mono-cylindrique de 25 chevaux et à 2 temps pèse environ 80 kg par cheval. Un moteur Diesel ayant des dimensions analogues fournirait une puissance peu différente tout en fonctionnant suivant un cycle à A temps.
- Sa consommation ne serait que de 200 gr. d’huile par cheval-heure tandis que celle du semi-Diesel atteint facilement 250 et même 275 gr. par cheval-heure. Cet accroissement de la consommation de combustible est d’ailleurs causé non seulement par la diminution de la compression, mais aussi par certaines dispositions mécaniques volontairement simplifiées, sur lesquelles nous reviendrons plus loin, comme le cycle à deux temps. En faisant le bilan thermique de la machine Diesel on trouve que 25 pour 100 des calories disponibles sont emmenées par la circulation d’eau de refroidissement et 55 pour 100 par les gaz d’échappement sous forme de chaleur sensible. Dans le moteur semi-Diesel ces proportions sont inversées (25 pour 100 dans les gaz et 35 pour 100 dans la circulation d’eau). Le rendement thermodynamique peut néanmoins atteindre 25 pour 100 ; dans le moteur Diesel il peut dépasser 35 pour 100.
- En résumé, le moteur semi-Diesel est un moteur Diesel à basse pression et dans lequel l’allumage automatique par compression a été remplacé par l’allumage contre une paroi maintenue au rouge.
- On a souvent contesté la légitimité de la dénomination de semi-Diesel appliquée aux moteurs que nous étudions.
- Les objections qu’on a élevées en examinant les caractères particuliers du cycle décrit par les gaz paraissent très dignes d’attention mais nous ne nous attarderons pas ici à la discussion de ces considérations théoriques.
- II. — Dispositions pratiques,
- a) Simplicité générale. — Un caractère général des moteurs Semi-Diesel est l’extrême simplicité
- de leurs organes mécaniques. Cette simplicité qui n’est aucunement exigée par leur nature théorique a été recherchée pour les raisons suivantes : les moteurs Diesel réclament généralement les soins d’un mécanicien spécialiste, main-d’œuvre toujours coûteuse, souvent rare et qui, en fait, a conduit à n’employer les moteurs Diesel que pour des puissances assez grandes, généralement supérieures à 100 chevaux. Pour les puissances inférieures à celte limite, on s’est proposé de créer un moteur brûlant des combustibles de qualité inférieure et assez peu coûteux comme le Diesel, mais assez simple pour être conduit par un manœuvre sans compétence, quitte à payer cette simplification du mécanisme par un certain abaissement du rendement thermodynamique. L’économie que l’on fait d’un mécanicien spécialiste compense cette perte de rendement. C’est de cette idée qu’est né le moteur semi-Diesel. Il pourra fonctionner sur un chaland, sur un petitcha-lutier, dans une entreprise agricole, sous la surveillance intermittente et peu experte d’un manœuvre consciencieux. A ce point de vue, on peut dire que le moteur semi-Diesel est l’adaptation du moteur Diesel aux faibles puissances.
- Les moteurs semi-Diesel actuellement-construits sont exclusivement du type à deux temps. Comme dans la plupart des moteurs à 2 temps, la distribution est commandée entièrement par le piston lui-même sans l’aide d’aucun arbre à came ni de soupape. Le piston, parvenu vers l’extrcmité de sa course de détente, découvre des orifices percés dans la paroi du cylindre et distribués sur une circonférence. Les orifices d’une demi-circonférence servent à l’échappement des gaz brûlés, les autres qui sont découverts un peu plus tard que les précédents permettent l’introduction dé l’air frais. Cet air, dont la pression dépasse légèrement la pression atmosphérique (de 250 gr. environ par cm-) aide aussi au balayage des produits de la combustion. Le moteur a donc besoin d’un organe de compression de l’air ambiant. Dans les moteurs Diesel on a recours à cet effet à un véritable compresseur indépendant. Dans les semi-Diesel on se contente le plus souvent de procéder à la compression dans le carter sous l’action du piston lui-même. La compression est moins bien faite, ce qui est au détriment de la puissance spécifique, mais le prix de revient du moteur et son entretien sont nettement diminués. Le carter constitue un espace clos; un clapet automatique laisse pénétrer l’air extérieur et une canalisation conduit l’air comprimé aux orifices signalés plus haut.
- b) Injection du combustible. — Les particularités précédentes sont communes aux moteurs semi-Diesel et au motéur à explosion à 2 temps. L’injec-teur de combustible est au contraire un organe propre au moteur à combustion. Dans le Diesel c’est une soupape pulvérisatrice dite aiguille, organe assêz délicat, toujours construit en aciers spéciaux. L’injecteur du semi-Diesel est plus simplement constitué, tout en
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- LES MOTEURS SEMI-DIESEL
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- reposant sur le même principe. C’est en général une sorte de soupape (parfois une simple bille joue ce rôle) appuyée sur son siège et parla traction d’un ressort et par la pression des gaz du cylindre. Une petite pompe à piston plongeur pousse le combustible, permet de vaincre à un moment donné l’action du ressort et d’introduire en soulevant la soupape un peu d’huile lourde dans la chambre de combustion. Le réglage d’un tel appareil n’est pas toujours très précis, mais on réalise ainsi un injec-teur robuste qu’on peut confier à un mécanicien quelconque. En visitant une fois par jour cet organe, on évite qu’il s’encrasse et on obtient de bons résultats. Dans le moteur Diesel faut déterminer avec infiniment plus de précision le moment où la soupape se soulève et celui où elle retombe sur son siège.
- Par ailleurs la pompe d’injection est / plus complexe et la pulvérisation exige l’emploi d’air comprimé à des pressions pouvant atteindre jusqu’à 80 kg par cm2. Cet air est fourni par un compresseur auxiliaire qui n’existe naturellement pas dans le moteur semi-Diesel.
- c) Dispositifs d'allumage. — L’allumage des moteurs semi-Diesel, tout en étant très simple comme nous l’avons vu, doit être surveillé de près. La température de la culasse rougie doit être maintenue dans des limites assez étroites, principalement dans les types qui admettent des pressions maxima relativement éle\ées. La température normale est celle du rouge cerise. Une culasse trop froide empêche la combustion d’être complète. Les particules de pétrole non brûlées restent en partie dans le cylindre, même après la fin de la détente — car le balayage est toujours imparfait—et peuvent causer des explosions prématurées au tour suivant du moteur. Il en résulte que le moteur peut cogner. Ce défaut se rencontre surtout dans les moteurs à faible compression initiale (6 kg). Si, au contraire, la température de la culasse est trop élevée, la combustion se fait trop rapidement et prend une allure explosive. Comme l’injection de combustible se fait avec une assez grande avance avant le point
- mort supérieur, la pression réalisée produit contre le piston qui achève de remonter un travail résistant et ce cylindre du moteur ne« rend » pas. Ce défaut se rencontre surtout dans les moteurs à forte compression initiale (10 kg et plus). Le réglage de la température de la culasse se fait en employant simultanément ou séparément l’un des trois procédés suivants :
- 1° Refroidissement de la culasse par une circulation d’eau ;
- 2° Refroidissement de la culasse par une injection d’eau dans la chambre de combustion ;
- 5° Refroidissement de la culasse par rayonnement.
- Le refroidissement par l’eau ne présente pas de particularités. La ligure 2 ci-jointe indique nettement les parties de la culasse qui restent rouges et celles qui sont refroidies.
- Le refroidissement par injection d’eau froide se fait en injectant de l’eau au moyen d’un pulvérisateur identique à celui du combustible et a-gissant sensiblement au même instant ou bien au moyen d’un simple compte-goutte placé sur la tuyauterie d’entrée d’air frais ; on a même été jusqu’à supprimer cet injecteur spécial et à injecter directement un mélange d’huile lourde et d’eau. L’injection d’eau parait avoir encore d’autres avantages, notamment celui de diminuer dans certaines conditions la consommation de combustible.
- Le refroidissement par rayonnement est accessoire. 11 se règle delà façon suivante : la culasse est entourée d’une enveloppe percée généralement de deux ouvertures, l’une de ces ouvertures doit donner passage à la flamme de la lampe à souder dont nous verrons l’emploi dans la mise en marche, l’autre est munie d’un opercule qui permet d’en faire varier la grandeur et contribue ainsi au réglage de la température de la culasse rougie en modifiant les pertes par rayonnement. Elle permet principalement de contrôler de visa la température de la partie rougie.
- à) Régulation. — L’emballement du moteur I non chargés’évite au moyen d’un régulateur simple :
- Fig. 2. — Ensemble de la chambre de combustion d'après un modèle Bellanger.
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- LE SOLEIL ET LA PERTURBATION MAGNÉTIQUE DU 15 MAI 1921
- c’est par exemple un régulateur du type dit à inertie qui agit sur la pompe à combustible en restreignant ou arrêtant complètement son débit.
- e) Dispositif de mise en marche — Les moteurs semi-Diesel sont généralement pourvus de dispositifs de mise en marche automatique à air comprimé ou analogue dont nous reparlerons plus bas. Mais le trait caractéristique de ces moteurs est la mise en route de l’allumage. Il importe, en effet, qu’au moment où l’on introduira le combustible liquide pour la première fois dans le cylindre, la culasse ait été préalablement portée au rouge. On emploie à cet effet une lampe à souder dont on dirige la flamme sur la face extérieure de la culasse. Cette opération préliminaire diminue certes la rapidité de la mise en marche, mais en fait elle ne durera guère en tout qu’une dizaine de minutes.
- Quant au fluide comprimé, c’est, suivant la puissance du moteur, soit de l’air comprimé, soit les gaz d’échappement maintenus à la pression de l’explosion.
- Dans tous les cas, le fluide comprimé pénètre dans le cylindre au moyen d'une soupape disposée sur la culasse et qui n’est généralement pas commandée, afin de simplifier la construction. On opère en ce cas en lançant le piston, préalablement amené un peu au delà du point mort supérieur, au moyen d’une seule impulsion. Il suffit à cet effet de lancer une bouffée de fluide en soulevant la soupape à la main pendant un court instant.
- L’air comprimé nécessite naturellement l’adjonction au moteur d’un compresseur auxiliaire. Il en
- résulte une complication dans la construction, en sorte qu’on n’emploie ce mode de mise en marche que pour les moteurs semi-Diesel les plus puissants (une centaine de chevaux).
- La mise en marche au moyen des gaz de l’explosion permet d’éviter la construction d’un compresseur. Elle est donc particulièrement intéressante pour les moteurs de faibles puissances. L’accumulation des gaz dans le réservoir à fluide comprimé peut être faite automatiquement de la manière suivante :1a soupape d’admission de l’air comprimé est appuyée sur son siège par un ressort insuffisant pour résister à la pression maxima des gaz brûlant dans le cylindre. Sa course est limitée par une butée à une très petite longueur (1 millimètre environ). A chaque explosion il se produit donc alors une sorte de petite fuite qui met en communication les cylindres avec le réservoir à gaz comprimé et, sans diminuer sensiblement la puissance, permet d’accumuler dans ce dernier le fluide comprimé nécessaire. Les pressions usitées normalement varient de 5 à 15 kg par cm2. Le moteur doit pouvoir être lancé avec une pression de 5 kg/cm2 environ. Pendant la période de fonctionnement normal, on supprime toute communication du cylindre avec le réservoir en calant rigidement la soupape sur son siège.
- Ajoutons que dans les moteurs semi-Diesel employant des huiles lourdes et visqueuses comme le mazout, il convient d’effectuer la mise en marche avec un combustible léger et fluide et de ne passer au mazout que lorsque la machine est en régime normal. Pu. S.
- LE SOLEIL
- et la perturbation magnétique du 13 au 15 mai 1921
- « Il y a un énorme groupe de taches sur le Soleil depuis avant-hier. Attention aux aurores boréales vers le 14 ou 15 mai prochain. » En m’écrivant ces lignes le 11 mai, M. Quénisset, astronome à l’Observatoire de Juvisy, ne faisait qu’exprimer, avec beaucoup de clairvoyance, la conviction, aujourd’hui entrée dans l’esprit de la plupart des astronomes, que les phénomènes solaires ont une répercussion inévitable sur notre planète.
- En fait, du 15 au 15 mai, les communications télégraphiques et téléphoniques ont été partout entravées, notamment le 15 mai, les appareils magnétiques ont été influencés et on a observé, en Amérique et en France, de nombreuses aurores boréales dans la matinée du 15 mai, de lh du matin au lever du jour.
- La tache — cause apparente de tout le mal— est apparue au limbe Est duSoleille8mai. Le 10 mai, elle montrait un grand nombre de noyaux qui se réunirent en deux groupes de taches les jours suivants. Le 11, d’après les observations de M. G. Raymond,
- à Antibes, le groupe mesurait 80 000 km de longueur; 100 000 km le 12 ; 110000 km le 15!
- Le 14, le groupe qui, fait rare, était situé pour ainsi dire à l’équateur solaire, arrive au méridien central du Soleil; la première tache traverse ce méridien vers 7h 50m du matin, la deuxième vers minuit, coïncidant avec des perturbations magnétiques et des aurores boréales de grande intensité. Notre figure 1 donne l’aspect du Soleil, le 14, à 13h 20m (t. m. Gr.) et la figure 2 le détail agrandi du groupe de taches. On se rend compte immédiatement de l’énorme perturbation que constitue ce groupe de taches, dont l’étendue en longueur vaut neuf diamètres terrestres 1
- Ce grand groupe de taches, le 18 mai, s’est montré entouré de facules immenses, et le 21 au matin, il a disparu au bord solaire, entraîné par la rotation de l’astre.
- A l’Observatoire de Juvisy, M. Quénisset n’a pas eu la bonne fortune d’observer l’aurore du 15 mai, ayant vainement attendu jusqu’à minuit le 14. Un
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- LE SOLEIL ET LA PERTURBATION MAGNÉTIQUE DU 15 MAI !921
- fort clair de Lune et des nuages rendaient alors l’observation impossible.
- A l’Observatoire de Meudon, où M. Bernard Lyot installe actuellement un appareil magnétique enregistreur, une perturbation isolée assez forte avait déjà été constatée le 12 mai, de 8h à ÎO1'^). La nuit du 13 au 14 fut marquée par un mouvement continuel de l’aiguille, avec des déplacements de 25' d’amplitude de 19h le 13 jusqu’à 7h le 14. Les perturbations semblant augmenter le 14, M. Lyot
- M. Lyot fait remarquer que les perturbations magnétiques ont commencé une vingtaine d’heures avant le passage au méridien central du Soleil du grand groupe de taches et ce passage a été suivi d’une aurore boréale remarquable.
- Un membre de la Société astronomique de France, M. Humbertjean, signale qu’au central télégraphique de Dijon on a observé le dimanche 15 mai des courants telluriques d’une grande intensité, très fréquents, passant rapidement du positif au négatif,
- Fig. i. — Photographie dit Soleil prise le 14 mat iç2i à i3 h. 20 m. (/. m. Gr.) à P Observatoire Flammarion de Juvisy.
- (Photo F. Quénisset.)
- passa la nuit suivante tout entière à l’Observatoire et eut la bonne fortune, à 0h 15m, d’observer le début d’une magnifique aurore polaire. Celle-ci offrit un maximum de développement à lh 4m, à 2h 10m et à 3h 5m. Par moments, la lumière de l’aurore était assez intense pour masquer les étoiles de 2e grandeur. Nous n’insistons pas sur la description de cette belle aurore, très remarquable (2).
- La courbe de la déclinaison magnétique de la nuit du 14 au 15 mai montre des perturbations d’une vingtaine de minutes à l’Est entre 171' et22h le 14, et des écarts d’une amplitude totale de plus de 1° à partir de 23u.
- 1. Académie des Sciences, séance du 17 mai 1921.
- 2. Cette description complète est publiée dans l'Astronomie, n° de juin 1921.
- avec une intensité de 0aml,tlu,03 à 0am|)arc,05 de 7h à 9h. On a remarqué que ces courants se manifestaient d’abord sur les lignes télégraphiques orientées du Nord-Fst au Sud-Ouest, mais que les maxima d’intensité étaient obtenus sur les lignes orientées du Nord au Sud.
- Ainsi donc, nous voyons là une correspondance remarquable entre un phénomène solaire et des phénomènes terrestres. Cette correspondance est aujourd’hui ultra-démontrée par l’expérience et ne fait plus de doute pour personne.
- Mais si nous ne savons pas exactement quelsen sont tous les effets,on sait enèore moins quelle en est la cause
- Il n’est pas douteux que si l’on pouvait en permanence immobiliser une ligne électrique souterraine ou mieux deux lignes, l’une Nord-Sud, l’autre Est-
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- LE SOLEIL ET LA PERTURBATION MAGNETIQUE DU 15 MAI 1921
- Onest, de grande longueur, si l’on pouvait y. installer des enregistreurs des courants telluriques, on arriverait à cette conclusion qu’aucun phénomène solaire (tache, facule, protubérance, etc.), ne peut se produire sans que le contre-coup en soit ressenti ici. 11 est probable aussi que l’on obtiendrait des enregistrements ne correspondant à aucun phénomène solaire apparent, soit que les phénomènes leur donnant naissance aient eu lieu dans la masse solaire même, soit qu’ils aient eu lieu dans l’hémisphère opposé. M. Flammarion a souvent rappelé l’observation faite par Richard Carrington, le Ie1' septembre 1859. Cet astronome dessinait unetachesolairequand un éclair éblouissant jaillit, de 1111 18m à 11h 25ni, au milieu du groupe. Le même phénomène lumineux fut observé par un autre astronome M. Hodgson. Au même moment, une perturbation intense futen-registrée aux appareils magnétiques, toutes les communications télégraphiques furent arrêtées, des employés de télégraphe reçurent des chocs électriques,des appareils prirent feu(4), des autres boréales furent vues la nuit suivante, etc.
- Quelle est la cause de ccs phénomènes, de;
- « orages magnétiques » comme on les a appelés ?
- Elle réside bien dans le Soleil.
- Mais par quel processus l’explosion gigantesque, le tourbillon formidable de incandescents, la protubérance projetée t milliers de kilomètres peuvent-ils agir ici, à, 1 48 millions de kilomètres de distance? Quel est l’agent de transmission?
- Toutes les hypothèses ont été avancées, certaines méritent une grande attention, aucune ne donne encore la clef définitive du problème. Variation de l’état magnétique ou électrique solaire, agissant sur le magnétisme terrestre, sur les courants telluriques; courants électriques circulant dans la haute atmosphère terrestre sur lesquels agirait le rayonnement ultra-violet du Soleil ; émission d’ondes hertziennes, de rayons cathodiques, de rayons X par le Soleil ; pression de radiation de la lumière solaire, etc.
- Tous ces agents peuvent contribuer, dans une certaine mesure, à cette transmission interplanétaire.
- Un fait très important a été révélé par
- 1. Dans une certaine perturbation, on a constaté des variations de potentiel de 7 à 800 volts.
- kJtzwü
- Fig. 2. — Agrandissement du groupe de taches de la photographie précédente,montrant les noyaux des taches, les points lumineux et la pénombre irrégulière. En bas à la même échelle, le petit cercle représente la Terre.
- (Photo F. Quénisset.)
- gaz
- des
- M,. Rosier, astronome à l’Observatoire de Paris, dans un travail sur les « orages magnétiques ». Les courbes des appareils enregistreurs, brusquement déformées au début d’une perturbation magnétique, permettent de déterminer les éléments du champ perturbateur à cet instant. M. Rosier a montré qu’il n’existe pas de rapport étroit entre les coordonnées du Soleil et les éléments de ce champ. Dans chaque station le champ magnétique affecte une direction préférée, toujours la même, invariablement liée à la Terre et ne dépendant que de la nature du sol; l’heure, la saison et la position du Soleil ne l’affectent pas.
- Tout se passe comme si les orages magnétiques étaient déterminés par les courants telluriques.
- Gomment à présent, ces courants telluriques peuvent-ils subir de telles variations?
- M. Rosier admet que ces courants peuvent naître dans la masse même de la Terre, comme les courants de Foucault au sein d'un corps conducteur.
- Un champ trop faible pour se révéler par une action directe sur l’aiguille aimantée peut ainsi induire dans la croûte terrestre un courant susceptible d’être observé. Ainsi un déplacement de matière électrisée dans une tache, une facule ou une protubérance pourraient agir sur l’aiguille de la boussole sans exiger une dépense fantastique d’énergie comme lord Kelvin l’avait pensé(Q.
- Le cadre de cet article ne permet pas de nous étendre davantage sur cette question si importante et si particulière de l’action du Soleil sur la Terre (2). Qui peut dire l’inlluenee exacte du Soleil sur notre planète, nous entendons sur les organismes qui y évoluent : animaux, plantes, etc. ?
- Il n’est ni téméraire ni anti-scientifique aujourd’hui d’affirmer que parfois la destinée de l’humanité a pu se trouver modifiée par une tache solaire. Em. Touchet.
- 1. Il avait calculé qu’au cours d’un orage magnétique d’une durée de 8 heures, enregistré en 1885, l’énergie mise en jeu par le Soleil aurait dû égaler celle qu’il rayonne ordinairement en 4 mois sous forme lumineuse et caloriliquc.
- 2. Voir notamment dans VAnnuaire du Bureau des Longitudes pour 1918, notice C : « Le Soleil et le magnétisme terrestre », par Maumcjs Hamï.
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- LA NATURE. — N° 2464.
- 25 JUIN 1921
- LES PHENOMENES DU CHOC PAR CONTACT EN PATHOLOGIE
- Ces phénomènes si curieux, issus du passionnant problème de l'anaphylaxie, sont à l’ordre du jour ; bien plus, ils sont à la mode. Simple curiosité de laboratoire à son début, l’anaphylaxie pénètre peu à peu dans la physiologie et trouble nos conceptions, pourtant bien enracinées, sur la toxicité, envahit lentement la pathologie générale et devient un enfant terrible de l’immunité elle s’impose à la médecine et à la thérapeutique, et embrouille nos classifications des symptômes morbides, révolutionne nos méthodes thérapeutiques. Ce phénomène, si important à connaître, est néanmoins ignoré même du monde scientifique et médical.
- Qu’est-ce que l’anaphylaxie? Donnons la parole au créateur de ce terme, Ch. Richet : « Dans le cours d’une croisière faite sur le yacht du prince Albert de Monaco, le prince et G. Richard conseillèrent à P. Portier et à moi d’étudier les propriétés toxiques des Physalies.... Revenu en France et ne pouvant me procurer des Physalies, je pensais à étudier comparativement les tentacules d’Àctinies.... En cherchant à déterminer la dose toxique, nous vîmes tout de suite qu’il faut attendre quelques jours pour conclure, car beaucoup de chiens ne meurent que le 4e ou 5e jour, ou même plus tard. Nous gardâmes donc les chiens qui avaient été injectés par une dose insuffisante et, par conséquent, n’étaient pas morts, car nous voulions les faire servir à une seconde expérience après qu’ils seraient complètement rétablis. C’est alors que se présenta un fait imprévu. Ces chiens guéris étaient d’une sensibilité extraordinaire et succombaient à des doses faibles en quelques minutes(Q ».
- Ce premier travail de Ch. Richet, publié en 1902, établissait ainsi qu’une substance donnée, à une dose insuffisante pour provoquer des symptômes morbides chez un animal normal, détermine des accidents rapidement mortels chez un animal, à qui 1. Cii. Richet. U Anaphylaxie. F. Alcan. Paris, 1912, p. 2.
- auparavant on avait déjà administré Cette substance. Le phénomène devait fatalement attirer l’atten-
- Fig. 3. — L'anaphylaxie chez le chien.
- Fig. i et 2. — Phénomènes anaphylactiques chez le cobaye.
- tion, tellement il était paradoxal, tellement en contradiction formelle avec les faits établis par la physiologie. On connaissait, en effet, les peuplades arsénicophages, on rencontrait des gens absorbant des quantités formidables demorphine, d’opium, etc. ; et d’une façon générale, la possibilité de s’habituer aux poisons était de notoriété publique.
- Bien avant Richet, les expériences anciennes de Magendie (1859), de Behring (1893), de Koch, d’Arloing et Courmont (1896) ont signalé les effets foudroyants des injections secondes des substances protéiques diverses. Cette réaction paradoxale, cette réaction contraire à la protection (phylaxie) — l’anaphylaxie— était donc un fait établi et confirmé. Le hasard et l’observation fine ont permis à Ch. Richet de le saisir et les recherches ultérieures, excessivement nombreuses (2000notes par an), d’en fixer les détails. Examinons les faits aujourd’hui définitivement acquis.
- Après avoir pratiqué une injection hypodermique, intra-péritonéale, intracérébrale, mais de préférence intravasculaire, d’une substance protéique ou de certaines substances colloïdales non protéiques, on constate qu’une seconde injection, dite déchaînante, de la même substance à une dose inoffensive pour l’animal normal, et pratiquée après un certain temps, devient foudroyante. Le temps nécessaire pour produire cet état de sensibilité énorme, dit temps d’incubation, est d'autant plus court, que la dose d’injection préparante est plus petite. Dans certains cas, 6 jours d’incubation sont suffisants, mais alors la quantité de substance injectée doit être de l’ordre des fragments de milligramme. L’animal, une fois l’état de cette sensibilité établi, la conserve très longtemps, des mois, des années, peut-être même la vie entière. Il n’est pas nécessaire que la seconde injectionsoit faite avec la même substance; souvent d’autres corps (même l’eau distillée), peuvent provoquer des symptômes aussi rapidement mortels. La spécificité chimique n’existe pas dans la production de l’anaphylaxie.
- L’anaphylaxie a été constatée chez l’homme, le cheval, le cobaye, le lapin, le, chien, le rat* le pigeon et chez les animaux à sang froid.
- Le tableau clinique des symptômes d’anaphylaxie
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- 402 = LES PHÉNOMÈNES DU CHOC PAR CONTACT EN PATHOLOGIE
- est toujours identique, malgré la diversité chimique des substances employées; les lésions post-mortelles analogues et ceci chez tous les animaux, avec des variations insignifiantes. Voici cette symptomatologie chez le cobaye : l’animal témoigne tout de suite, après l’injection intraveineuse ou intracardiaque, de l’inquiétude, de la surexcitation ; après quelque temps (2-5 minutes), des démangeaisons et la mastication apparaissent ; l’émission d’urine et des matières fécales suit cette phase d’excitation. L’animal se calme, mais la respiration s’accélère ; la parésie du train postérieur, puis antérieur se manifeste; surviennent ensuite les tremblements, la dyspnée, les sursauts de plus en plus violents et les convulsions. Après chaque convulsion l’animal tombe inerte dans des positions invraisemblables (fig. 1 ) ; l’agonie se termine dans un hoquet terminal (fig. 2).
- Souvent ces symptômes n’aboutissent qu’à la phase de parésie avec dyspnée; mais dans le choc typique, violent; on n’a souvent pas le temps de pratiquer la ligature du vaisseau, dans lequel on a fait l’injection, que les convulsions d’une violence inouïe apparaissent et la mort s’ensuit peu de temps après ; le tout dure 45,à 00 secondes!
- C’est pourquoi on a donné le nom de choc à cette fin brusque. La violence de la réaction ne dépend pas exclusivement de la quantité injectée, mais surtout de la rapidité de l’injection.
- Chez les chiens le tableau diffère un peu : la parésie est remplacée par une phase de paralysie prolongée (fig. 5) avec polypnée, puis dyspnée, vomissements, qui font rarement défaut, et l’écume au museau ; les convulsions s’observent surtout à la fin; rarement la mort survient avant la 20e minute. Chez les lapins, la polypnée (jusqu’à 560 respirations à la minute) est très violente et la phase de paralysie prolongée. Les convulsions sont remplacées par les mouvements rapides des pattes au pas de course, l’animal étant couché sur le côté ; la mort n’est jamais subite. On voit que chaque animal agit, dans les détails symptomatologiques, à sa façon, mais le tableau est toujours dominé par les grandes inspirations asphyxiques terminales.
- A l’autopsie (fig. 4) on trouve chez tous les animaux des lésions identiques : le poumon est emphysémateux (phénomène d’Auer et Lewis) ; il remplit complètement la cage thoracique, et à l’ouverture du thorax quitte la cavité; on observe souvent des taches hémorragiques ; l’œdème pulmonaire est très manifeste ; les alvéoles sont dilatés et exsangues.Le
- cœur bat longtemps après la mort de l’animal ; tous les organes sont en état d’hyperémie intense; on trouve souvent des transsudats sanguins dans le péritoine (Graelz).
- Beaucoup plus importantes sont les modifications humorales, observées dans le choc anaphylactique : chute de la pression sanguine (Richet), incoagula-bilité du sang souvent plusieurs heures après la mort (Biedl et Kraus) ; diminution du nombre des leucocytes (Biedl > et Kraus), des plaquettes (Achard) ; hypersécrétion de lymphe et son incoagu-labilité (Calvary) ; augmentation de l’indice réfrac-tométrique du sérum et abaissement de son point de congélation (Segale); hypothermie (Pfeiffer).
- Voici, brièvement résumés, les résultats positifs, acquis jusqu’en 1914, concernant l'anaphylaxie.
- Frappés par la similitude des symptômes des différents états morbides, consécutifs à l’introduction dans l’organisme des substances étrangères, de nombreux auteurs ont classé ces états parmi les phénomènes anaphylactiques.
- L’impulsion à cette identification a été donnée par Richet à la suite de sa découverte de l’anaphylaxie in vitro. Get auteur a démontré en 1907 que, si l’on injecte le sérum d’un animal sensibilisé à un animal neuf, ce dernier se trouve immédiatement en cet état d’hypersensibilité qui caractérise l’anaphylaxie. L’acte final de l’anaphylaxie apparaît donc comme une réaction humorale.
- C’est pourquoi Biedl et Kraus ont cru pouvoir identifier avec l’anaphylaxie le choc peptonique, observé par Schmidt et Mulheim en 1888 et consécutif à l’injection de la peptone dans le sang. D’autre part, on a signalé l’analogie des lésions et des symptômes entre le choc anaphylactique et les phénomènes pathologiques, observés à la suite des injections premières des extraits d’organes, des toxines, des venins animaux et végétaux. Nous avons : en 1917 attiré l’attention sur la similitude frappante entre les symptômes et les lésions produits par le sérum de la murène et le choc anaphylactique et ce travail a été le point de départ d’une théorie nouvelle, physique, de l’anaphylaxie.
- Une autre série des faits concernant le choc provoqué par des sérums homologues ou hétérologues, accompagné de phénomènes semblables à l’anaphylaxie, a été apportée par les travaux de Gley, Stud- : zinski, etc. ‘
- En rapprochant la sjmptomatologie et les lésions qui accompagnent tous ces phénomènes du choc avec la symptomatologie des différentes maladies,
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- rien d’extraordinaire que des cliniciens les plus remarquables n’aient pas hésité à ranger à côté de l’anaphylaxie la maladie sérique (V. Pirquet), observée à la suite des injections des sérums curatifs, les maladies diathésiques (Landouzy), l’asthme (Billard), l’hémoglobinurie paroxystique a frigore (Widal), le choléra, la grippe (Segale), l’éclampsie (Weichhard), l’œdème pulmonaire, le paludisme et même toutes les maladies infectieuses (Friedberger).
- Il en est de même, d’après plusieurs auteurs, pour le phénomène du choc par l’introduction intravasculaire des colloïdes, des suspensions et des substances thérapeutiques cristalloïdes diverses. Bien plus, les réactions à la tuberculine, à la lué-tine, à la malleïne, etc., ont été également classées parmi les phénomènes dus à l’anaphylaxie. Et même toutes les idiosyncrasies alimentaires : au lait, aux crustacés, aux fraises, aux fromages, toutes les intolérances médicamenteuses à l’iodoforme, quinine, aspirine, oxycyanure de mercure, etc., trouvent aujourd’hui l’explication dans le phénomène de T anaphylaxie.
- En est-il vraiment ainsi? 11 serait trop hâtif de répondre à cette question. Mais on peut dire que cette généralisation est trop à la mode, qu’on se contente, surtout dans le monde médical, de généraliser, soit sur des bases de la symptomatologie clinique et des résultats thérapeutiques, soit en rame-nant une complexité d’ensemble à une modification isolée. Malheureusement, ce genre des constatations ne vaut point une expérience de laboratoire. Et, précisément, c’est uniquement le laboratoire qui est appelé à juger, en dernier lieu, s’il y a vraiment une identité entre tous ces phénomènes qu’on veut expliquer par l’anaphylaxie.
- Logiquement, on devrait tout d’abord tenter d’expliquer le phénomène lui-même. Quelle est donc l’explication qu’on donne à l’anaphylaxie? Jusqu’en
- Fig. 6.— Sérum du cobaye au moment du contact avec le sérum du cobaye sensibilisé.
- Fig. 5. — Sérum normal du cobaye.
- 1917 toutes les théories admettaient la formation d’une substance toxique. Le mécanisme de cette formation était soit chimique, soit fermentatif, soit enfin, physique; dans cette dernière hypothèse on invoquait tantôt un phénomène d’adsorption d’une substance, qui masque la toxicité préexistante du sérum (Doerr)* tantôt la libération d’une substance toxique nouvelle (Nolf). Mais le choc était toujours provoqué par une substance. C’était un processus d’intoxication.
- Nos recherches (1914), ont démontré que ce n’est pas une fermenlation azotée, ni, en général, une réaction fermentative ; que le rôle d’une adsorption est difficile à admettre. Par contre, nous avons constaté que le sérum, capable de provoquer le choc, possède une structure ultra-microscopique différente et que sa tension superficielle est plus forte que celle du sérum normal (1914). Les mêmes modifications ont été retrouvées ensuite dans le choc instantanément mortel, consécutif à l’injection intraveineuse du sérum de la murène. Et ces recherches nous ont conduits à émettre une hypothèse, que le choc n’est pas dû à l’intoxication par une substance, problématique et insaisissable, mais à la structure colloïdale du sérum de la murène, à ses propriétés physiques sui generis. Ces propriétés doivent être physiquement opposées à celles du sérum d’animal d’expérience, de sorte que le contact de deux sérums produit une floculation colloïdale invisible à l’œil nu (1917), mais visible à l’ultra-microscope (fig. 5 et 6). Cette floculation se produit in vivo, dans le sang d’un animal injecté, et les flocules, charriés par le courant sanguin, arrivent dans les vaisseaux capillaires et les obstruent; l’asphyxie foudroyante en résulte. Cette hypothèse nous a conduit à employer les moyens connus de la chimie.physique, pour « stabiliser » les colloïdes, donc supprimer la floculation et, par la suite, empêcher le choc anaphylactique. Cela a été réalisé en 1918-1920 par
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- l’emploi des substances qui diminuent la tension superficielle (savons, éther, alcool, etc.), ou augmentent la viscosité du sérum (glycérine, sucres, carbonates). Ce test thérapeutique a donc confirmé l’hypothèse de la floculation.,D’autres auteurs ont signalé des faits nouveaux à l’appui de cette hypothèse : l’obstruction des capillaires par des thrombus, des plaquettes (Cesaris Demel, v. Behring, etc.), l’absence de choc avec les sérums filtrés à travers la bougie de porcelaine (Schmidt), production du choc par l’injection des suspensions fines (Thieile et Em-bliton).
- Plusieurs confirmations de cette théorie ont été apportées par nous-mêmes : l’importance de la charge électrique dans la production du choc, la démonstration que ce sont les colloïdes les plus labiles du sérum qui jouent le rôle capital dans la production du choc (1).
- Notre théorie a trouvé de nombreux adhérents : Danysz (1918), Widal (1920), Billard (1920), Aug. Lumière (1921) et autres; appliquée à la pathologie humaine elle a enregistré déjà des résultats encourageants. Ainsi Lhermitte a supprimé la crise de la dyspnée paroxystique par l’injection du sérum glu-cosé (augmentation de la viscosité sanguine), Sicard a évité les accidents du choc par l’injection des arsé-nobenzènes au moyen d’injection préalable de carbonate ou bicarbonate de soude qui, ainsi que nous l’avons établi en 1920, augmentent également la viscosité du sang. Lumière supprime le choc anaphylactique par l’hyposulfite de soude qui diminue la tension superficielle, tout comme les anesthésiques, alcools, savons, sels biliaires, etc.
- Notre théorie permet d’expliquer non seulement la symptomatologie du choc, les lésions anatomopathologiques, les modificatiqns sanguines, mais aussi, et avant tout, de pénétrer plus profondément dans la nature des différents états morbides qu’on a assimilés à l’anaphylaxie. Tous ces phénomènes ont un caractère commun, savoir que la réaction qu’ils engendrent est une réaction physique : les substances n’y interviennent pas par leurs affinités chimiques, mais uniquement par leurs propriétés
- 1. W. Kopaczewski. L’anaphylaxie. L’anlianaphylaxie. Phénomènes du choc en pathologie et leurs thérapeutiques. Annales de Médecine, 1920-1921.
- physiques en apportant un trouble dans l’état physique du sang. C’est pourquoi nous avons proposé de leur donner le nom générique de « choc par contact ». A l’examen attentif, une différence capitale se manifeste tout de suite entre tous les chocs par contact : les uns produisent les phénomènes foudroyants, immédiatement après la première injection ; les autres, seulement après un certain temps d’incubation préalable. Il est évident que dans les premiers la réaction se passe dans le milieu humoral, c’est le c/ioc humoral; dans les seconds le facteur du temps n’est explicable que par l’intervention de Ja cellule. Les échanges humoro-cellulaires sont modifiés et l’équilibre physique humoral secondairement, influencé, de telle façon qu’une nouvelle injection produit le choc par floculation ; c’est le choc cellulaire (anaphylactique). Un groupe à part est constitué par les chocs observés après les injections intravasculaires des suspensions, dont les particules sont charriées automatiquement par le courant sanguin et obstruent les capillaires; donc les floculés ne se produisent pas dans le sang mais sont introduits tout préparés. Pour des raisons anatomiques, l’injection intracardiaque est alors sans effet ; c’est le choc thromho-plastique. ' '
- A la lumière de cette conception, les phénomènes s’expliquent aisément, il n’est pas besoin d’invoquer .l’existence des substances insaisissables, de les appe-_ 1er par des noms plus ou moins barbares (compléments, alexines, sensibilinogènes et aufosensibilino-gènes, etc.). Un auteur les a justement appelés « phénomènines » parce qu’elles portent les noms de phénomènes sans les expliquer et il est temps que la biologie sorte du nominalisme de la savante érudition métaphysique.
- L’application des données exactes de la chimie physique des colloïdes que nous avons tenté pour éclaircir le phénomène si passionnant de l’anaphylaxie, permettra, sans doute, d’inaugurer un jour une ère nouvelle dans la biologie, tout comme jadis l’introduction de la physique dans la botanique a permis à cette science de faire en quelques années plus de progrès que pendant des siècles précédents. \y. Koi-aczewski,
- Docteur en médecine, Docteur ès sciences.
- UTILISATION DU COURANT INDUSTRIEL DANS LES POSTES DE RÉCEPTION DE T. S. F.
- Lampes à 3 électrodes montées sur courant continu ou alternatif de secteur,
- sans accumulateurs.
- Toutes les personnes qui emploient des tubes à vide pour faire fonctionner des postes de T. S. F., connaissent les difficultés rencontrées pour fournir à ces tubes l’énergie électrique nécessaire. On s’adresse généralement à des accumulateurs dont le prix d’achat est élevé, l’entretien délicat et le re-
- chargement malaisé quand on ne dispose pas de courant industriel continu.
- En raison du développement de la distribution de l’électricité industrielle dans les villes et les campagnes, nombre d’opérateurs, professionnels ou amateurs, ont leur bureau pourvu de l'éclairage
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- électrique. Il était dès lors indiqué de chercher à emprunter à la canalisation du réseau les quelques watts réclamés par les lampes spéciales de T. S. F. Il en va d’ailleurs ainsi pour les stations d’émission, mais, pour la réception, la seule permise aux amateurs et dont nous nous occuperons exclusivement ici, la question parait moins avancée.
- Si, en effet, on alimente les lampes à vide avec du courant industriel, sans autres précautions que de le ramener au voltage convenable, on constate aussitôt dans les écouteurs un bourdonnement intense, qui rend toute audition impossible. Un poste de T. S. F. est, par définition, un détecteur extrêmement sensible des moindres variations de potentiel. Or, le courant alternatif a évidemment un voltage incessamment modifié et le courant dit
- résonance et du pouvoir sélectif des circuits oscillants convenablement accordés.
- Prenons un cas général. Une lampe de T. S. F. a son filament chauffé et sa plaque alimentée par un courant à potentiel variable, Il en résulte, comme nous l’avons dit, que le circuit filament-plaque, où se trouvent les récepteurs téléphoniques, est parcouru par des courants suivant le même rythme que les variations de potentiel. La fréquence de ces variations est relativement très faible et c’est là le point important. Pour l’alternatif, cette fréquence est voisine de 50 périodes à la seconde. Pour le continu, elle est plus élevée et dépend de la vitesse de rotation des générateurs, mais elle ne saurait dépasser quelques centaines de périodes à la seconde. Au contraire, on sait que les ondulations de T. S. F.
- A
- Ga/ène
- S 000 UJ
- Fig. i. — Amplificateur à résistances fonctionnant sur courant continu de secteur.
- continu est en réalité un courant ondulé reproduisant toutes les irrégularités inévitables des machines génératrices.
- Pour remédier à ces graves défauts, on a cherché à atténuer les irrégularités précédentes par divers artifices dont les plus usités sont l’interposition, entre le poste et le réseau, de bobines de self en série et de condensateurs en dérivation. On a aussi tenté, pour l’alternatif, de brancher la grille des lampes de T. S. F. sur le milieu d’un transformateur ou d’un potentiomètre approprié. Ces moyens conduisent, dans le premier cas, à un appareillage compliqué et aussi coûteux que des accumulateurs; dans le second cas, à un résultat imparfait quant à l’absence de bruits indésirables.
- En étudiant ces questions, nous avons été amené à penser qu’une solution meilleure pouvait être obtenue, non plus en essayant d’étouffer les irrégularités du courant industriel, mais en les empêchant de traverser les téléphones. Pour cela, nous avons offert à ces perturbations un chemin de dérivation facile tout en conservant pour les écouteurs l’intégrité des signaux de T. S. F. Il nous a suffi pour cela d’appliquer les principes bien connus de la
- ont une fréquence extrêmement élevée : 100 000 périodes à la seconde pour une longueur d’onde de 5000 m., 15 000 périodes environ pour les longueurs d’onde les plus grandes actuellement usitées par les stations puissantes.
- Dès lors, si nous plaçons, entre le filament et la plaque d’un tube à vide, un circuit oscillant accordé sur la longueur d’onde reçue par le poste, ce circuit se comportera pratiquement comme une résistance absolue à l’égard des courants ondulatoires de T. S. F. A l’inverse, ce même circuit se laissera traverser très aisément par les basses fréquences nées du courant industriel. En mettant, parallèlement à ce circuit oscillant, une dérivation comprenant un détecteur et des téléphones en série, les oscillations de T. S. F. y passeront seules et, rectifiées par le détecteur, elles seules aussi impressionneront les écouteurs. En l’absence de signaux de T.S.F., les téléphones, ne recevant rien des perturbations du courant industriel, demeureront silencieux.
- Pour mettre cette méthode en application pratique, nous avons réalisé deux montages d’essai que nous allons décrire sommairement. Le premier uti-
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- lise du courant continu de secteur à 110 volts environ, le second de l’alternatif industriel de même voltage et de 50 périodes à la seconde.
- Occupons-nous d’abord du poste sur courant continu (fig. 1). Nous l’avons établi comme amplificateur à résistances suivant un montage classique. Les tubes à vide ont leurs filaments en parallèle et sont munis d’un rhéostat R pour assurer le chauffage convenable. Ce dernier est fourni par le courant du secteur sur le fil positif duquel on interpose une lampe L à filament de carbone choisie de façon à fournir aux tubes à vide l’ampérage requis pour leur fonctionnement. En pratique, chaque tube exigeant 0,5 ou 0,6 ampère environ, nous avons trouvé que cette quantité d’électricité était fournie approxima-
- d’une self et d’une capacité réglables, absolument pareilles aux similaires du secondaire du poste. On a ainsi un circuit oscillant que l’on met en accord avec la longueur d’onde de l’émission reçue. En dérivation par rapport à ce circuit, se trouvent les écouteurs de haute résistance (au moins 1000 ohms) avec leur condensateur fixe et, en série, un détecteur à cristal dont la pointe est du côté plaque des tubes à vide. Ce détecteur est nécessaire, parce qu’on doit, autant que possible, chercher à réaliser l’amplification en haute fréquence de façon à bien séparer les ondes de T. S. F. de la basse fréquence des irrégularités du courant industriel.
- Un détecteur s’impose donc pour rendre les signaux perceptibles dans les écouteurs.
- • L Ga/ène
- 8 ooo co
- Fig. 2. — Poste de réception fonctionnant sur courant alternatif de secteur.
- tivement par une lampe ordinaire à filament de | carbone de 25 bougies. Ainsi, pour chauffer les j deux tubes à vide de notre diagramme, nous avons | inséré sur le courant industriel une lampe de 50 bougies. Il va sans dire qu’en plaçant plusieurs lampes en parallèle, on peut obtenir l’ampérage nécessaire à un poste amplificateur à plusieurs étages. Quanta la haute tension des plaques, elle est fournie directement par le positif du secteur. Nous y avons seulement placé une lampe à incandescence I/, de valeur quelconque (52 bougies par exemple). Cette lampe ne doit pas briller et elle joue simplement un rôle de protection en cas de court-circuit ou de mise accidentelle à la terre. Quant au négatif du secteur, il va directement aux filaments des tubes à vide. Des fusibles sont placés près de la prise de courant pour pallier à tout accident. L’expérience montre d’ailleurs que l’opérateur peut toucher impunément les diverses parties du poste sans recevoir de secousses appréciables.
- L’organe de supression des bruits parasitaires est figuré sur le diagramme à droite des tubes à vide.
- Il se compose, comme nous l’avons dit plus haut,
- L’appareil ainsi monté fonctionne sensiblement comme s'il était installé avec des accumulateurs. Les signaux sont de la même tonalité et intensité. On ne perçoit aucun bruissement du au courant industriel. Il suffit de supprimer la self S (sur le circuit de plaque) pour amener aussitôt un vacarme intense dans les écouteurs. Le seul inconvénient est la dépense d’électricité occasionnée par la lampe L sur le circuit de chauffage des filaments.
- Passons maintenant au montage installé sur un courant alternatif (fig. 2). Ici nous avons établi un poste à une seule lampe amplificatrice dont la grille est reliée directement à la self d’antenne. Les oscillations de T. S. F., amplifiées par le tube à vide, sont reprises par le circuit réglable S C, accordé avec les ondes reçues et placé du côté plaque de la lampe. En dérivation et, pour rendre perceptibles les signaux, on trouve le détecteur et les téléphones décrits précédemment.
- Pareil montage n’a rien d’original et l’on sait qu’il sert déjà à des buts multiples. Le circuit, en résonance assure une amplification supplémentaire et comme il se couple aisément avec le circuit
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- antenne-grille, on obtient des effets de réaction pouvant aller jusqu’à l’accrochage et l’émission d’ondes entretenues par le tube à vide. Juste auparavant, ces effets de réaction amplifient à nouveau les signaux reçus. Tout ceci est bien connu.
- Mais ce circuit S G nous sert, encore et surtout, de moyen d’élimination des ronflements de l’alternatif. Ce dernier, en effet, satisfait à tous les besoins du poste à peu près sans autres précautions. Pour le chauffage du filament, nous le ramenons à o volts grâce à un transformateur du modèle usité pour assurer la marche des sonnettes d’appartement au moyen du courant d’éclairage. Un rhéostat R fixe exactement le chauffage du tube à vide. Quant au haut potentiel de plaque, nous utilisons encore l’alternatif avec quelques complications cependant. Partant du secondaire d’un transformateur à rapport dé un sur un (qui gagnerait à être réglable), une des extrémités de ce secondaire va à une lampe de réception de T. S. F. dont la grille et la plaque sont connectées extérieurement par un bout de fil de cuivre pour n’en faire qu’une seule électrode froide. Le filament de cette lampe est chauffé à son tour par un petit transformateur identique à celui alimentant la lampe amplificatrice et donnant 5 volts avec un rhéostat de réglage RG En raison de la conductibilité unilatérale de la lampe à deux électrodes, le courant ne peut passer que de la plaque froide vers le filament chaud. Ce dernier joue donc le rôle de pôle positif et demeure connecté à la plaque du tube à vide amplificateur. La seconde extrémité du secondaire à haut voltage est un pôle négatif et se relie à ce titre au filament du tube amplificateur.
- En raison de ce que ce système ne laisse passer que la moitié du courant alternatif, il est indispen-
- sable de placer entre les fils positif et négatif, un condensateur au papier de l’ordre de un microfarad qui joue le rôle de volant régulateur. Mais ce simple condensateur suffit et il n’est pas besoin d’autres organes de régularisation, à la différence des appareils de redressement déjà construits et dont nous parlions plus haut. La raison de cette simplification est, une fois de plus, dans l’effet remarquable du circuit oscillant S C qui détourne des téléphones les ronflements rythmés nés de l’alternatif. Ajoutons que l'énergie électrique dépensée est pratiquement insignifiante.
- Comme pour le monlage sur continu, la réception est sensiblement aussi bonne qu’en se servant d’accumulateurs et on n’entend absolument rien d’anormal dans les écouteurs. Il suffit de supprimer un instant la self S pour être convaincu de son utilité. Grâce aux transformateurs, l’appareil est absolument isolé du réseau industriel et donne toute sécurité à l’opérateur. Ces transformateurs pourraient évidemment être améliorés et notamment réunis en un seul à quatre enroulements, deux à haute et deux à basse tension. Nous avons tenu à décrire ici notre installation même, telle qu’elle marche à notre satisfaction depuis plusieurs mois et nous avons pu la développer, toujours sur l’alternatif, jusqu’à quatre étages d’amplification par résistances.
- Il est entendu que tout ce qui précède sont de simples essais qui pourront être étendus et perfectionnés ultérieurement. Mais nous avons pensé que, sans plus attendre, il pouvait être agréable à de nombreux fidèles de la T. S. F. de faire fonctionner leur poste sans autre effort ni entretien qu’une simple prise de courant sur la canalisation de leur appartement. Marcel Moye.
- Professeur à l’Université de'Montpellier.
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- En 1914, un des lecteurs de La Nature, habitant la Suisse, demandait par la « Boîte aux lettres » des renseignements sur une collection d’objets d’or qu’il avait héritée d’un de ses cousins, lequel l’avait achetée à Bogota à des Indiens qui venaient s’approvisionner dans cette ville. La provenance exacte de ces objets était inconnue, mais ils semblaient être des produits de l’industrie chibcha.
- Signalés à l’attention de M. le D1' P. Rivet, assistant d’anthropologie au Muséum, bien connu par sa collaboration à la mission scientifique de l’Équateur, ses voyages et ses travaux relatifs à l’Amérique du Sud, ils lui parurent intéressants et il en fit l’acquisition.
- La guerre en arrêta l’étude qui ne put être reprise qu’en 1919. En collaboration avec M. G. de Gréqui-Montfort, M. P. Rivet vient d’en publier la description dans le Journal de la Société des Àmé-ricanistes de Paris; il y a joint celle des pièces
- métalliques de la même famille que possèdent le musée d’Ethnographie du Trocadéro et le Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain, groupant ainsi un nombre important de pièces curieuses au double point de vue archéologique et métallurgique. Nous emprunterons à ce mémoire les parties relatives aux pièces recueillies grâce à La Nature.
- Étude archéologique. — La collection acquise par le D1 Rivet comprend vingt pièces d’importance inégale.
- Une des plus intéressantes est certainement un propulseur de ilèche (fig. 1) formé d’un bâton terminé à chaque extrémité par un crochet, l’un d’eux fixé par un lien circulaire. Des objets identiques avaient déjà été rencontrés en Colombie et l’on connaît dans des tombes de la même région des figurines portant cette arme; elle est également signalée dans les récits et descriptions des anciens chroniqueurs et historiens.
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- Deux autres pièces représentent des animaux. L’une forme une plaque allongée sur laquelle deux
- serpents se détachent en relief (fig. 2) ; l’autre, mince, en partie brisée montre, en haut relief un animai qui est certainement un batracien urodèle, probablement une salamandre, devant un champ rectangulaire bordé par un fil métallique (fig. 5). Les représentations zoomorphiques sont d’ailleurs très fréquentes dans l’industrie préhispanique de la Colombie.
- Les dix-sept autres pièces sont des figurations humaines, tout à fait caractéristiques de l’industrie colombienne, et que les auteurs colombiens eux-même désignent sous le nom de tunjos. Elles sont très variées d’aspect comme de dimensions. Toutes sont formées d’une lame métallique mince, travaillée en filigrane et représentent un être humain ou une partie seulement, représentés conventionnellement et stylisés (fig. 5).
- Dans une première série, on trouve des figurines, les bras collés au corps, le coude presque au contact des genoux, l’avant-bras trop court ramené à angle aigu sur la poitrine.
- L’individu apparaît accroupi, la jambe seule étant figurée ou indiquée ou les jambes écartées, les cuisses horizontales, dans le prolongement l’une de l’autre.
- Les mains sont faites le plus souvent de deux fils recourbés en U s’emboîtant l’un dans l’autre et d’un fil simple placé au milieu pour représenter le médius. Les yeux et la bouche sont représentés de la même façon par un fil replié en U ou en ovale. Une saillie pleine, rectiligne, figure généralement le nez ; exceptionnellement, ceux de deux personnages sont creux, faits d’une pièce triangulaire rapportée et repliée sur elle-même.
- Ces tunjos fournissent d’intéressants rensei-
- gnements sur le costume des Indiens de Colombie. Les pendants d’oreilles sont très souvent représentés
- par un grand ornement circulaire, fait d’un fil métallique enroulé en spirale, auquel est parfois fixée une boucle formée de trois fils juxtaposés, ou une pièce en fer à cheval mobile dans un anneau. Au cou, pendent des colliers descendant très bas sur la poitrine et qui devaient être composés de grains de natures diverses, ou un ou plusieurs anneaux auxquels sont parfois accrochés d’autres anneaux, des pendeloques rectilignes ou renflées à une extrémité.
- On y voit parfois, en outre, une plaque pectorale ou tincullpa, filigranée ou semi-lunaire.
- Fig. 2. — Plaque ornée de serpents.
- Grandeur réelle.
- La coiffure, très variable, est souvent un simple fil enroulé autour de la tête.
- Dans certaines figurines, c’est une sorte de diadème, à pointe centrale, orné sur son pourtour de quatre autres pointes symétriques. Ces tunjos, au costume presque semblable, tiennent d’ailleurs dans
- Fig. 3. — Batracien devant un bassin.
- Grandeur réelle.
- la main gauche une flèche longuement empennée et un propulseur analogue à celui de la fig. I et dans la main droite un objet difficile à identifier qui pourrait bien être une stylisation de l’oiseau mieux reconnaissable dans une autre figure. L’uniformité de leurs attributs et leurs ornements semblent indiquer que ces individus appartiennent à un groupe social bien défini.
- Le tunjo le plus compliqué de cette série représente une femme portant sur le bras droit un enfant assis sur un siège à dossier qui doit être un porte-berceau en forme de planchette comme ceux que les Indiens colorados du groupe chibcha emploient encore à l’heure actuelle. Elle tient dans la main gauche un bâton terminé par un ornement cordiforme qui est un oiseau très stylisé. Ce curieux objet a pu être identifié par MM. Rivet et de Créqui Montfort avec celui décrit par Zerda(a), qui fut trouvé en 1883 dans les environs de Bogota; il appartenait alors à M. Antonio Pulecio de qui, pro-
- 1. Zerda. El Dorado, estudio liistorico, etnografico y arqueologico de los Chibchas, habitantes de la antigua Cun-dinamarca y de algunas otras tribus. Bogota, 1883.
- Fig. i. — Propulseur de flèche. Grandeur réelle.
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- Fig 5.
- Collection de Tunjos étudiée grâce à La Nature.
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- bablement, il fut acquis : dessin identique, même poids.
- Il est évident que cette figurine représente, comme l’a indiqué Zerda, le couple divin adoré par / les Indiens du district de Tunja. Voici d’ailleurs le mythe, tel qu’il est rapporté par le Père Simon.
- . A l’origine des choses, une femme du nom de Bachue ou Furachogue sortit d’une lagune située non loin du village d’Iguape, en compagnie d’un enfant de 3 ans, avec lequel elle descendit au point où sè trouve actuellement le village, et s’y installa avec son compagnon, jusqu’à ce que celui-ci fût en âge de l’épouser. Leur union fut extrêmement féconde, Bachue ayant à chaque grossesse 4 ou 6 enfants. Leur descendance peupla la terre. Parvenus à la vieillesse, Bachue et son mari, accompagnés du peuple qu’ils avaient engendré et auquel ils avaient donné des lois, retournèrent à la lagune d’où ils étaient issus, et, après avoir conseillé à tous de respecter ces lois, se transformèrent en deux énormes couleuvres et disparurent à jamais dans les Ilots.
- Les Indiens conservèrent le culte du couple divin. Bachue était considérée comme la protectrice des semailles, et on lui offrait des sarments de moque, fruit semblable au caprifiguier, et des résinés. Des idoles en or représentaient son compagnon. Il est donc tout à fait légitime de voir, dans les figurines du type de celle que nous venons de décrire, des images de ces deux divinités chibcha.
- Dans un autre groupe de tunjos, on peut ranger une série de statuettes pleines ou creuses, filigra-nées ou non.
- Voici d’abord une grande statuette figurant un Indien debout, remarquable par son absence complète de polissage. Elle est telle qu’elle sortit du moule. En outre, c’est le seul objet où les oreilles soient figurées d’une manière réaliste; elle porte un gros bourrelet enroulé autour de la tête, un collier de gros grains, un pagne formé d’un bourrelet. Sur les épaules, les coudes et les genoux sont des ornements rappelant des épaulettes. Ln anneau de suspension faisant corps avec la statuette se trouve au milieu du dos.
- Puis ce sont des individus accroupis, très frustes, dont un au chef orné de deux appendices quadran-gulaires; une petite pendeloque munie d’un anneau de suspension derrière la tête, figurant un ndividu assis, la tête entourée d’une sorte de passe-montagne qui se termine au niveau des épaules par un ornement circulaire et en arrière par deux lais recouvrant les bras jusqu’aux coudes; une petite tête très grossièrement exécutée sur laquelle il n’y aurait pas lieu de s’arrêter si elle ne prêtait à quelques remarques curieuses.
- Elle est représentée ici telle qu’on la reçut et telle qu’elle apparut après qu’on eut redressé les parties repliées en arrière; les ornements avaient été rabattus les uns sur les autres par martèlement,
- avant que la figure ait été placée dans la sépulture d’où elle a été extraite, rite curieux qu’on pourrait peut-être rapprocher de ceux qui consistent à percer les poteries ou à briser les armes que d’autres peuplades placent auprès des morts. Les autres figurines ne présentent pas de particularités autres que celles déjà notées.
- Le dernier objet de la collection est une lame métallique épaisse, large de 13 mm à un bout, de 10 à l’autre. Elle a été repliée à angle droit, à environ 40 mm de l’extrémité la plus large puis pliée à nouveau en son milieu de façon à amener les deux moitiés au contact. La face libre porte une face humaine filigranée (fig. 4), une saillie semblable à un serpent part du milieu du front et se continue jusque vers l’autre extrémité.
- Quel était l’usage de tous ces objets? Sauf les tunjos représentant Bachue et son mari qui rentrent dans la catégorie des idoles, la plupart doivent être probablement considérés comme des offrandes qu’on déposait à l’intérieur des temples, dans des vases, représentant un être humain, dont l’ouverture était fermée par une sorte de bonnet arrondi ou pourvu de quatre cornes, comme une barrette de prêtre, en plumes ou en argile, avec un prolongement médian servant de poignée. D’autres vases, servant au même but, étaient des espèces d’amphores (mucura) enterrées dans les temples, de sorte que l’orifice affleurât au ras du sol. Quand ces vases étaient pleins d’offrandes, les prêtres allaient les enfouir hors du sanctuaire. Plusieurs de ces vases d’of-randes ont déjà été découverts au cours de fouilles. L’un d’eux, provenant de Quetame, au lieu dit Chira-jara (hacienda de Susumuco), a été décrit et figuré par Zerda, en même temps que les nombreux tunjos qu’il contenait ; un autre a été représenté par Uri-coechea, il avait été trouvé à Neira, près de Sala-mina (Antioquia) et ne renfermait que de la poudre d’or.
- Certains de ces vases étaient en or, tel celui qui, d’après Piedrahita, se trouvait à la porte du temple d’Iraca à Sogamoso.
- Étude métallurgique. — Ce qui ajoute à l’intérêt de cette collection, c’est qu’elle a permis à M. Ar-sandaux une série d’analyses chimiques qui fournissent de nombreux renseignements sur les procédés métallurgiques des anciens Colombiens.
- Il en résulte que ceux-ci connaissaient et employaient le cuivre pratiquement pur de tout alliage, mais ignoraient le bronze. L’or pur leur était inconnu et la plupart des alliages d’or et d’argent renferment ces deux métaux dans la même proportion que les minerais du pays. On peut admettre également que l’argent pur n’était pas employé. Les Colombiens fondaient l’or natif argentifère en proportion variable avec le cuivre pur pour fabriquer des alliages de couleur bronzée dénommés lumbago,.
- Voici d’ailleurs les résultats des analyses de M. Arsandaux :
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- Or Argent Cuivre
- Figurine 0 0 100
- — zoomorphe (1). 4.5 0.9 82.8
- Tunjo 17.5 2.1 80.6
- .— . 20.8 5.0 76.2
- — 24.7 10.6 64.7
- Figurine 55.2 2.1 62.7
- Tunjo 29.8 9.0 61.2
- Figurine zoomorphe. . 50.8 9.2 60.0
- Tunjo 54.2 10.8 55.0
- — 49.7 17.1 55.2
- Tunjo 60.2 11.9 27.9
- — 75.2 15.6 9.2
- Tête humaine .... 77.5 17.5 5.4
- Tunjo 81.1 14.5 4.4
- — 76.1 19.7 4.2
- — 81.2 14.6 4.2
- Propulseur 75.7 20.5 5.8
- Tunjo 82.4 15.7 1 .9
- auxquels il faut ajouter ceux des deux petits
- objets qu’on a seulement essayés à la pierre de
- touche : 725 millièmes d’or et 4 à 500 millièmes.
- La couleur de ces alliages passe de celle du cuivre pur à celle du bronze d’alliage, puis à celle de l’or allié d’argent, à mesure que leur teneur en métaux précieux augmente. C’est probablement cette dernière coloration que recherchaient les anciens colombiens et qu’ils obtenaient par un procédé analogue à la « mise en couleur .)) des orfèvres modernes, en chauffant les objets peu de temps au rouge et les plongeant dans le suc acide d’une plante. Us préparaient ainsi, avec un alliage relativement pauvre en or, des pièces ayant l’apparence et l’inaltérabilité de l’or pur, à tel point que les Espagnols s’y trompèrent parfois et reçurent en tribut des tumbaga au lieu d’or.
- Beaucoup des objets étaient obtenus par estampage de lames métalliques minces sur des matrices de pierre sculptées en relief.
- D’autres étaient obtenus par coulée, comme le montre bien la figure d’une pièce, non retouchée conservant le grain du moule et le jet de métal du côté des pieds. Le moule devait être de sable argileux assez grossier et l’alliage coulé, la partie lourde
- 1. Plus 12 pour 100 de zinc.
- en bas. Dans plusieurs pièces, il existe un noyau de limonite ou ocre jaune très riche en oxyde de manganèse contenant aussi un peu de charbon et des grains de sable. .
- Il y a tout lieu de croire que ces pièces étaient obtenues, comme l’a suggéré Zerda dès 1885, par le procédé dit « à la cire perdue ». Ce procédé, qui peut d’ailleurs être employé aussi bien pour les objets pleins que pour les objets creux, avec cette seule différence que, pour les premiers, on n’emploie pas de. noyau intérieur, consiste à revêtir un noyau d’argile d’une couche de cire, qu’on modèle de façon à lui donner.la forme qu’on désire obtenir et qu’on recouvre d’une enveloppe extérieure d’argile. Lorsque le tout est sec, on fait fondre la cire qui s’écoule par un orifice ménagé à cet effet et on coule à sa place du métal en fusion. Une fois que ce métal est solidifié, il n’y a plus qu’à briser l’enveloppe extérieure pour dégager l’objet coulé. On obtient la fixité du noyau intérieur par rapport à l’enveloppe extérieure, à l’aide de petites travées de bois enfoncées de place en place dans l’argile du noyau, dont l’autre extrémité est prise dans l’argile de l’enveloppe. Les pertes de substance, que laissent ces travées dans l’objet coulé, sont ensuite obturées par des lamelles métalliques soudées. Suivant Zerda, le procédé à la cire perdue était encore employé dans quelques villages de Colombie, notamment àUbaque et à Guatavita, à une époque historique.
- Quelques pièces moulées présentent des morceaux rapportés . lames ou fils, indiquant que les Colombiens savaient laminer et tréfiler. Ces attaches étaient faites par soudure, dont on voit encore les bavures. Cette soudure, de même coloration que les parties à unir, était de même composition; c’était donc une soudure autogène dont nous ne pouvons préjuger le mode de réalisation.
- Outre d’autres renseignements précieux sur l’ethnographie de l’Amérique du Sud, sur lesquels nous ne voulons pas nous arrêter ici, on voit que la collection d’objets recueillie et étudiée, grâce à La Nature, a fourni les éléments d’une importante étude sur l’archéologie et la métallurgie colombiennes.
- Puissent nos lecteurs nous fournir fréquemment l’occasion de pareilles trouvailles !
- René Meri.e
- LA FRANCE DE DEMAIN
- LES CARRIÈRES DE PIERRE DU POlTOU=VENDÉE ET LEUR OUTILLAGE PERFECTIONNÉ
- L’industrialisation de l’ouest. — La Vendée, qui constituait, hier encore, une région exclusivement agricole, comme les Deux-Sèvres ou la Vienne, tend, de plus en plus, à s’industrialiser. Nous expo-r sions récemment comment une grande industrie de la vaseline venait de s’instaurer à l’ile d’Elle,
- pour parfaire à l’insuffisance de la production nationale. Le sous-sol vendéen, aussi bien d’ailleurs que celui des autres départements poitevins, est particulièrement riche en matériaux de construction et d’empierrement. Cependant, leur exploitation éiait encore paralysée par la pau-
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- 412 LES CARRIÈRES DE PIERRE DU POITOU-VENDÉE
- vreté des installations. Il semble que les leçons de la guerre n’aient point été perdues dans cette région où, contrairement à ce qu’on semble croire, l’esprit de progrès s’est substitué à un traditionalisme désuet; et l’industrie des carrières paraît devoir y jouer, dans l’avenir, un rôle de premier plan.
- Deux grands centres d’exploitation, à la Meille-raye, près dé Chantonnay (Vendée) et à Saint-Yarent, dans le Thouarsais, viennent, en effet, d’être pourvus d’un outillage perfectionné, qui les place parmi les carrières les mieux équipées de l’Europe occidentale. Au moment où les économistes préconisent, si légitimement, la mise en œuvre
- déen, célèbre à la fois par les campagnes de la Chouannerie et le pittoresque de ses horizons. Il s’ouvre, 'a quelque 6 km de Pouzauges, au pied des hauteurs de Saint-Michel-Mont-Mercure qui séparent les bassins de la Loire et du Luy, tributaire direct de l’Océan. Le sol du Bocage est essentiellement constitué par des roches imperméables, granits, micaschistes et schistes. A la Meilleraye,en particulier, on rencontre une dioritejà grains très fins, reconnue dès 1910 par une commission officielle comme l’un des meilleurs matériaux du territoire français.
- Le gite d’ailleurs, est d’une étendue illimitée. La quantité s’y ajoute donc à la qualité.
- Fig. i. — Carrières de la Meilleraye. — Le front de taille, étages inférieurs.
- méthodique de toutes nos ressources naturelles, il nous a paru nécessaire de faire visiter aux lecteurs de La Nature ces deux établissements.
- Peut-être, d’ailleurs, cet examen incitera-t-il des producteurs d’autres provinces à moderniser leur matériel. La disette de main-d’oeuvre dont nous souffrons — et la crise de chômage présente n’est, en fait, qu’un accident — nous contraint, en effet, à développer le machinisme, et le temps est passé où les petites entreprises d’extraction pouvaient prospérer et alimenter la consommation locale.
- Des salaires prohibitifs interdisent désormais les travaux restreints. Ce n’est que par la concentration des efforts et la transformation radicale du matériel employé que l’on pourra lutter, dans ce domaine comme dans tous autres, contre la cherté des prix qui éloigne l’acheteur et provoque son abstention.
- La carrière de la Meilleraye. — Le dépôt de la Meilleraye appartient à cette zone du bocage ven-
- Aussi songea-t-on à le mettre en valeur dès 1908, mais l’exploitation n’en fut puissamment développée qu’au cours de la guerre et au lendemain de l’armistice, grâce à la création d’une grande Société anonyme dont l’ancien ministre des Travaux Publics, M. Claveille, acceptait récemment la présidence.
- Lorsqu’on parcourt le dépôt, on est frappé de l’ampleur des fronts de taille. Ceux-ci sont au nombre de 4 et mesurent, au total plus de 2 km de longueur et 40 à 50 m. de profondeur. Par leurs dimensions, ces ciels-ouverts rappellent volontiers" ceux de la Côte Rouge dans le pays de Longwy, et des minières de fer du Luxembourg. On doit constater immédiatement qu’il s’agit ici non plus daine carrière telle qu’on est accoutumé de l’imaginer, mais d’une véritable entreprise minière. D’ailleurs, l’extraction n’est'pas pratiquée suivant l’ancienne formule. Tous les perfectionnements désirables ont été réalisés. A la barre à mine du carrier on a substitué
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- LES CARRIERES DE PIERRE DU POITOU-VENDÉE ===== 413
- le marteau perforateur à air comprimé, dont le fonctionnement est assuré par deux compresseurs d’air de 50 chevaux, fournissant de l’air sous 7 kg de pression. Comme explosifs, on utilise la dynamite et la cheddite
- Un câble aérien franchit la cuvette principale, parcouru par les bennes qui vont chercher la pierre au fond des fosses, pour les conduire à l’atelier de con-
- cassage. Le transporteur comporte deux câbles de 500 m. de longueur chacun, et peut véhiculer 2 tonnes à la vitesse de 5 m. 50 par seconde. En outre, une grue à vapeur permet de remonter les wagonnets à la partie supérieure. Enfin, un réseau Decauville relie les fronts de taille à l’usine de préparation. Il mesure 1700 m. de longueur.
- L’atelier de concassage, le plus remarquable sans
- Fig. 3. — Carrières de Saint-Varent. — La vallée de Thouaret et le massif de diorite à gauche.
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- 414 ===== LES CARRIÈRES DE PIERRE DU POITOU-VENDÉE
- doute de la France, comprend trois appareils, dont l’un en cours de montage et de provenance américaine. Les deux premiers, du type giratoire, ont une capacité' horaire totale de 70 tonnes. Le troisième pourra débiter 45 tonnes. Ces concasseurs sont établis spécialement pour faire du macadam.
- En dépit de la dureté des diorites extraites, l’installation n’a jamais donné lieu à des déboires. Les mâchoires ont pourtant à écraser des blocs de plus de 50 kg.
- La pierre ainsi débitée avec un personnel extraréduit est reprise par des élévateurs à godets, qui la déversent dans un couloir aboutissant à un trommel. Celui-ci trie mécaniquement et classe les matériaux, macadam, gravillon et sables qui sont dirigés automatiquement sur des silos séparés.
- Les produits qui n’ont pu être classés à cause de leur grosseur sont retournés par un rouleau sans fin aux broyeurs, pour être de nouveau malaxés.
- Les silos ont été aménagés de façon à pouvoir se déverser par des coulottes soit dans les wagons du chemin de fer, soit dans des wagonnets dans le cas où la pénurie de matériel roulant obligerait à un stockage.
- Au pied des silos, s’ouvre le port sec de la carrière qui est parallèle à la ligne de Thouars à La Roche-sur-Yon et les Sables d’Olonne, laquelle longe l’exploitation.
- Cette gare particulière a été prévue pour un trafic de 1200 tonnes par jour.
- Toutes les opérations ont été électrifiées. «A cet effet, la carrière dispose d’une machine demi-fixe Lanz de 425 chevaux et d’un moteur à gaz pauvre de 100 chevaux destinés à la mise en marche du premier concasseur, d’une seconde machine demi-fixe de 60 chevaux et d’une dynamo de 25 chevaux pour l’appareil n° 2, enfin d’un groupe de 60 chevaux pour la desserte des élévateurs et cribleurs, ainsi que des cabestans qui tractionnent les wagons du port sec. Les transports aériens sont assurés par une machine de 140 chevaux et un groupe de 4 00 chevaux de réservé.
- Ce dernier peut remplacer, au besoin, la machine demi-fixe du premier concasseur. En sens inverse la conjugaison des machines peut aussi être réalisée. Il est donc possible d’éviter, dans tous les cas, un arrêt de l’exploitation.
- En raison de l’isolement de l’établissement, celui-ci a, enfin, été doté d’ateliers de réparation, de menuiserie, de forges, de cantines et de logements pour le personnel.
- La capacité des carrières de la Meilleraye atteindra sous peu 4000 tonnes par jour plus 250 tonnes de sous-produits, gravillons et sables, pour 4.0 heures de travail, soit une production totale de 400000 tonnes par an.
- N’oublions pas que ceci représente l’expédition de 100 wagons par jour. C’est là un résultat exceptionnel qu’il convenait de signaler à l’attention à une heure où la France doit restaurer la plupart de ses voies routières.
- La carrière de Saint-Varent. — La carrière de Rochefolle, à Saint-Varént (ligne de Paris à Thouars et Niort) appartient à la même formation géologique que la précédente. La diorite, ou granulite, y forme un vaste dépôt dominant le Thouaret, à 800 m. du chef-lieu de canton poitevin.
- De longue date, les services vicinaux avaient observé que la pierre de Rochefolle, d’une remarquable homogénéité, et très brisante au cassage, s’agglomérait aisément. Aussi donne-t-elle peu de houe après la pluie, peu de poussière l’été.
- Ce n’est, cependant qu’à la fin d’octobre 1920 qu’on a pu mettre en valeur le gisement, qui occupe environ 25 hectares, et s’élève jusqu’à 35 m. au-dessus du niveau des plus hautes eaux.
- C’est qu’en effet, la carrière est séparée de la voie ferrée par les coteaux qui dominent la rive droite du Thouaret. Il a donc fallu ouvrir une tranchée de 50 m. de profondeur pour y loger le raccordement, long de 1 km 4/2, qui rattache le gite à la station de Saint-Varenf.
- De même qu’à la Meilleraye, la perforation mécanique a été généralisée, et les installations ont été demandées à l’industrie américaine.
- Fig. 4. — Carrières de Saint-Varenl. Un front de taille à ses débuts.
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- L’ALLUMEUR SOUS-MARIN CORNE
- Celle-ci a livré 4 concasseurs Worthington de 200 tonnes par jour chacun. La pierre, à la sortie des concasseurs, est criblée et déversée dans les wagons du réseau d’Etat, qui parviennent au pied de l’atelier de broyage.
- Une force de 300 chevaux fournit l’énergie nécessaire à toutes les opérations précitées.
- La puissance d’élaboration de la carrière de Roehefolle s’élève à 300 000 tonnes par an. Ainsi,
- rateurs des tourbes de la vallée de la Dives, qu’elle pourra recevoir à peu de frais.
- Les deux compagnies poitevines ont donc appliqué, dans toute leur rigueur, les principes qui devraient désormais présider à nos fabrications industrielles : réduction de la main-d’œuvre, usage d’un outillage moderne à rendement intensifié, utilisation des combustibles pauvres, production maxima en vue de diminuer les prix de revient.
- deux dépôts poitevins, grâce à une organisation supérieure, sont aujourd’hui en mesure de produire 700 000 tonnes de ballast et macadam annuellement .
- Il convient d’ajouter que, dans le but d’abaisser au minimum ses prix de revient, la Société des Carrières de Roehefolle prépare l’emploi dans ses géné-
- A ce titre, leur exemple est à méditer.
- C’est par une évolution de ce genre que la France pourra reconquérir sa richesse évanouie et rétablir l’équilibre de ses finances, détruit par la guerre.
- Auguste Pawlowski.
- «•Si*
- L’ALLUMEUR SOUS=MARIN CORNE
- On sait que l’industrie métallurgique emploie depuis déjà longtemps le chalumeau oxy-hydrique ou oxy-acétylénique pour le découpage des tôles d’acier.
- Ce procédé présente un grand intérêt quand il s’agit de découper des plaques épaisses, car l’économie de main-d’œuvre ainsi réalisée est considérable.
- M. Picard, inventeur avec M. Fouché, en 1901, du chalumeau oxy-acétylénique et directeur de
- l’usine de l’acétylène dissous de Champigny qui dépend de la « Soudure autogène Française », a eu l’idée d’appliquer ce mode de découpage aux travaux sous-marins de réparation et de renflouage des coques métalliques de navires.
- Depuis la guerre, à cause du nombre des navires coulés par le fait de l’ennemi, la question a pris une importance particulière. On peut, en effet, grâce au chalumeau Picard, dépecer, en quelque sorte, le navire métallique et récupérer ainsi beaucoup de
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- matériaux utües ou les parties précieuses de sa cargaison.
- Le chalumeau Picard a subi plusieurs modifications depuis sa réalisation. Actuellement l’appareil se compose d’un corps de chalumeau du modèle industriel avec robinets de réglage pour l’admission de l’acétylène et de l’oxygène. Pour s’adapter au nouvel usage, on a adjoint un troisième tube d’admission pour de l’air comprimé. Ce tube est muni à son extrémité d’une cloche ouverte entourant la buse de l’appareil, de manière que la flamme du chalumeau soit au centre de la cloche. Dans ces conditions, si, après allumage et admission de l’air comprimé, on plonge l’appareil dans l’eau, l’air comprimé refoule le liquide et isole la flamme qui brtde régulièrement dans la gaine gazeuse.
- L’administration delà Marine a procédé à Lorient à de multiples essais très satisfaisants; mais il est indispensable que le scaphandrier apprenne à régler parfaitement son instrument avant de pouvoir se servir convenablement du nouvel appareil. En effet, si l’eau vient à envahir la cloche, le chalumeau s’éteint et le scaphandrier n’a d’autre ressource que de remonter à la surface pour le rallumer. On sait combien de temps il faut pour cette opération (voir La Nature n°2442) et par conséquent quelle dépense elle représente.
- Or, l’extinction se produit assez fréquemment et on a remarqué que cet accident provient souvent d’un faux mouvement de l’opérateur. On sait aussi que le travail du scaphandrier est très pénible et que les montées et les descentes doivent être soigneusement évitées, car elles occasionnent des compressions et des décompressions qui augmentent beaucoup la fatigue de ce travailleur.
- De plus, le salaire d’un scaphandrier est relativement très élevé et il lui faut environ 30 minutes pour monter de! 8 mètres de profondeur et y redescendre. Il était donc très utile de créer un allumeur permettant au scaphandrier de remettre en marche son chalumeau éteint, sans avoir à sortir de l’eau. En d’autres*'termes, il fallait inventer une sorte d’allumette sous-marine, donnant une flamme au contact de l’eau.
- M. Corne a élégamment résolu ce problème à la Direction dés Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions.
- Le principe de son allumeur est basé sur la décomposition de l’eau par un métal alcalin. On sait que la réaction est très vive, accompagnée d’un grand dégagement de chaleur et souvent d’explosions dont on n’a pas encore pu déterminer exactement les causes.
- L’hydrogène, dégagé par la décomposition de l’eau en ses éléments, ne s’enflamme pas toujours. Il était donc indispensable de régulariser la réaction.
- Les métaux alcalin s purs ne donnant pas le résultat voulu, l’inventeur a eu l’idée d’adjoindre au métal alcalin employé un composé oxydant, afin que le mélange puisse brûler seul sans le concours d’un élément comburant extérieur.
- Pour composer l’allumeur, il suffit de comprimer le mélange dans un tube de laiton de faible diamètre, dont une des extrémités est fermée hermétiquement, l’autre extrémité étant munie d’évents convenablement disposés.
- Les évents sont coiffés par un obturateur détachable destiné à protéger la matière contre l’action inopportune de l’eau et de l’humidité de l’air.
- Le tube allumeur est placé et maintenu sur le chalumeau au moyen d’un support spécial articulé, permettant d’éloigner ou de rapprocher le tube de la buse du chalumeau.
- Si ce dernier appareil vient à s’éteindre il suffit de placer un tube allumeur sur le support et d’arracher l’obturateur. La tlamme jaillit, le chalumeau se rallume instantanément et le scaphandrier continue son travail comme si de rien n’était.
- Le chalumeau Picard, complété par l’allumeur Corne, constitue donc un appareil d’un grand intérêt industriel pour tous les travaux sous-marins.
- Le chalumeau oxy-hydrique ou oxy-acétylénique est aujourd’hui employé dans toutes les usines métallurgiques; le nouvel allumeur le complète utilement et viendra augmenter encore le nombre de ses applications en rendant réalisables certains travaux sous-marins pénibles, impossibles à exécuter auparavant. H. B.
- Fig. i. — Chalumeau armé de Vallumeur sous-marin Corne.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, 9, rue de Fleuras, à Paris.
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- LA NATURE
- QUARANTE-NEUVIÈME ANNÉE — 1921
- PREMIER SEMESTRE
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- A
- Académie des Sciences (Comptes rendus des séances), 46, 62, 77, 95, 145, 156, 174, 189, 206, 220, 258, 505, 517, 554, 548, 5Ç5, 590.
- Acideschloracétiques : décomposition, 19.
- — oxalique et iodique, 77.
- Acide sulfurique et sulfates : nouveaux procédés de fabrication, 150.
- Aciers au nickel, 77.
- Aérodynamique : installations des recherches, 107.
- Afrique équatoriale française : houille blanche et avenir, 85.
- Alcaloïdes de la valériane, 365. Alcyonnaires : spiculés dans les minerais de fer, 590.
- Algue cultivée dans l’obscurité, 207. Allumeur sous-marin Corne, 415.
- Amines secondaires : préparation, 548. Ammoniac : synthèse, 503, 565.
- — : transformation en urée, 63. Amylacés : action de certains sels, 78. Analyse par llammes réductrices, 348. Anaphylaxie, 401.
- Angora, 71.
- Animaux : nombre et susceptibilité aux agents nocifs, 317.
- — : à quoi est due la coloration,
- 137.
- Aphteux : variations de virulence du
- lait au cours des manipulations qui suivent la traite, 77.
- Araignées apneumones, 317.
- — : instinct paralyseur, 207.
- Arbre à caoutchouc des déserts mexicains, 147.
- — à graines comestibles de Mada-
- gascar, 16.
- Arc : crue et forêts de protection, 152. Archéologie colombienne, 407. Assimilation du gaz carbonique par les plantes vertes, 94.
- Astrolabe à prismes Claude et Drien-court, 46.
- Astrométéorologie et prévision du temps, 37.
- Astronomie préhistorique en Scandinavie, 81.
- Athlètes : classement morphologique, 548. Atmosphère : présence du chlore, 517. Aurores boréales, 344.
- Automobiles : dispositifs de chargement, 391.
- Automobile à suspension propulsive, 279.
- — : traversée du Sahara, 528. Automotrices thermo-électriques, 257. Autunites du Portugal, 63.
- Aviation : nouveau moteur, 517.
- Avions géants d’après guerre, 100, 119.
- — métalliques, 221.
- Azotobacter et radiations lumineuses,
- 207.
- B
- Baguette divinatoire, 564.
- Balais de sorgho : fabrication mécanique, 318.
- Baleine : chasse en 1920, 237. Ballons-sondes : tube-tare, 365.
- Bateaux à moteur et oiseaux de mer 148.
- — à propulsion mécanique, 308. Beffrois électriques, 172.
- Belgique : développement maritime, 189. Béton : nouveau procédé de fabrication, 95.
- Betterave : teneur en chlore, 207.
- Billes de billard en ivoire : fabrication, 167.
- Bombes calorimétriques émaillées, 549. Bridgmann : expériences sur les hautes pressions, 90.
- Brome et chlore : présence dans les tissus animaux, 46.
- c
- Calcaire lutétien, 77.
- Calorimétrie : bombes émaillées, 349. Camions automobiles : dispositifs de chargement, 391.
- supplément au n° 2164 de La Nature du 25 juin 1921.
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- 418..............................
- Caproni : hydravion, 248.
- Carrières de pierre de Poitou-Vendée,
- 441.
- Catalyse, 165, 181.
- Celluloïd : industrie, 54.
- Cérumen, moyen d’identification, 301.
- Chars de montagne, 195.
- Charriage dans la région d’Avignon, 94.
- Chenilles : durée de la vie, 390.
- Chimpanzé : naissance, 97.
- Chlore : présence dans l’atmosphère, 317.
- Chlore et brome : présence dans les tissus animaux, 46 — : poids atomique, 590.
- Chloropicrine et graines, 206.
- Choc par contact en pathologie, 401.
- Chronométrie : derniers progrès, 177.
- Cinématographie et sensation du relief, 255.
- Citernes et citerneaux, 65.
- Coccinelles : utilisation contre les insectes nuisibles, 174.
- Colombie : archéologie et métallurgie, 407.
- Coloration des animaux, 137.
- Combinaison complexe du thallium et de l’acide fluorhydrique, 78.
- Compresseur à membrane, 94.
- Comprimés alimentaires : fabrication industrielle, 156.
- Conducteurs : corps faiblement, 207.
- Conductibilité des liquides fluorescents, 334.
- Conduites forcées en bois, 203.
- Corne : allumeur sons-marin, 415.
- Cristaux opaques, 349.
- Cfookes : radiomètre, 574.
- Cuirassé Leonardo da Vinci : remise à flot, 145.
- D
- Dessèchement de la terre, 289. Direction des Recherches et Inventions, 337.
- Domestication du renard argenté, 505. Dordogne : aménagement, 113.
- Dussaud : projection en salle éclairée, 366.
- E
- Eaux d’égout : épuration, 94.
- Ecailles et âge des poissons, 241. Eclairage à incandescence par le gaz de pétrole, 78.
- Éclipse de soleil du 8 avril, 272, 273. Ecoute sous-marine, 4.
- Empreintes poroscopiques, 381. Encéphalite léthargique, 260, Enregistrement par photographie des réactions chimiques, 292.
- Éocène au Pérou, 93.
- Épaves : sauvetage, 49.
- Équation générale du 5e degré, 77.
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- Essences de schiste, 254.
- Essence de térébenthine française, 365. Étoiles : mesure du diamètre, 244.
- — nouvelles : formation, 317. Europe : reconstruction, 56.
- Expertise des écritures, 581.
- F
- Feuilles mortes et germination, 207. Filtre : microbes passant au travers, 62. Forêts de protection et crue de l’Arc, 152.
- Fours à coke : composition des gaz, 94. Fusée Goddard, 310.
- G
- Gaz naturels d’Alsace-Lorraine, 62.
- — pauvre : utilisation dans les mo-
- teurs d’automobiles, 105.
- — de pétrole ; éclairage par incan-
- descence, 78.
- Genetles et mangoustes, 321. Germination et feuilles mortes, 207. Glaciers : contrôle des variations, 317. Glyphocinématographie, 75.
- Gonaké, 91.
- Grand Chaeo, 263.
- Greffe des Solanum, 77.
- Guayule, 148.
- H
- Halage électrique sur les canaux : nouveaux systèmes, 33. .
- Havre : forme de radoub de 300 m., 553. Hélicoptère Berliner, 303.
- Hélicoptère libre monté : premier vol, 93, 221.
- Héliothérapie, 390.
- Herpès : virus, 548.
- Homme tertiaire : problème, 296. Houille : point de fusion, 94.
- Huiles de schiste, 254.
- Hydravion Gaproni, 248. Hydrocycle-motor Villemont, 143. Hydrographie ancienne du Sahara, 317. Hydro-sky Plet, 208.
- Hydrolyse fermentaire de l’inuline, 349.
- I
- Identification par le cérumen, 301.
- Ile Jean Mayen, 317.
- Immunité dans la peste et le barbone, 156.
- Inondations de Paris. 22.
- Insectes : étude expérimentale de la variation, 184, 196.
- Institut de Paléontologie humaine, 17. Intégration électrique continue : méthode générale, 78.
- Interférences : applications récentes, 244.
- Inuline : hydrolyse fermentaire, 349. Inventions : Direction, 337.
- Isotopes, 132, 343.
- K
- Kaolins, argiles et bauxites : changements de volume, 335.
- L
- Lune éclipsée : éclairement et activité solaire, 78.
- M
- Magnétisme : perturbation du 15 mai, 598.
- Maltose : dosage, 334.
- Mangoustes et genettes, 321.
- Manomètre à mercure inversable à oscillations amorties, 78.
- Marées : utilisation, 282.
- — : utilisation des courants sur les
- côtes de France, 74.
- Maroc : phosphates, 129.
- Massif central : tremblements de terre,
- 202.
- Mayen : île, 317.
- Médecine populaire : principes actifs de quelques plantes, 28.
- Métallurgie colombienne, 407.
- Métaux : déplacement dans les solutions salines. 221.
- Météorologie : radiogrammes internationaux, 269, 275.
- Météorologie et T. S. F., 12.
- Mica : impuretés révélées par les rayons X, 287.
- Microbes : accoutumance, 93.
- — : passant au travers des parois
- du filtre, 62.
- Moleski : tube-lare, 363.
- Moteur d’aviation nouveau, 317.
- — à combustion interne, 94.
- — électriques avec outils à main,
- 229.
- — semi-Diesel, 395.
- Motoculture en Belgique : enquête, 314. Mouches : transport des germes pathogènes, 207.
- Moûts de raisin : action de l’oxygène, 95. Muséum des E. - U. : reptiles fossiles, 359.
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-
- N
- Navigation du rio Bermejo, 263. Navires en ciment : construction, 161. — : mesure de la vitesse par le tube de Pilot, 77.
- Niger : énergie agricole mécanique, 348.
- 0
- Objectil'photograpluque : fabrication,225.
- Observatoire du Vatican, 369.
- Oiseaux de mer et bateaux à moteur, 148.
- Osier émaillé : voitures d’enfants, 127.
- Ouistiti, 159.
- Outils à main mus par moteur électrique, 229.
- Oxyde de oarbone : réactions sur les oxydes de fer, 189.
- — : recherche dans l’air et les gaz de fumées, 238.
- Oxygène : action sur les moûts de raisin, 93.
- P
- Paléontologie humaine : institut, 17. Panilication et propriétés mécaniques des pâtes, 303.
- Paquebot Paris, 385.
- Paris : inondations, 22.
- Passages à niveau : protection par le Wig-Wag, 259.
- Pétrole : corps gras saponifiables, 125. Phares modernes, 215.
- Phosphates du Maroc, 129.
- Phosphore des minerais de Lorraine, 78. Phosphorescence et rayons rouges, 207. Photographie aérienne, 175. Photo-stéréo-synthèse, 209.
- Pierre : carrières de Poitou-Vendée, 411. Piézo-électricité et ses applications, 20. Pile à dépolarisant par l’air, 220. Plantes : principes actifs, 28.
- — les plus vieilles du monde, 1. Plombs d’origine radioactive, 132. Poissons.: âge par leurs écailles, 241. Police scientifique, 381.
- Pompiers : vêtement protecteur, 112. Ponts circulaires à une seule travée, 77.
- — : militaires à grand rendement, 349.
- Poulsen : système, 293.
- Pressions hautes, 90.
- Prévision du temps et astrométéorologie, 37.
- Projecteur chauffant Blériot-Phi, 63. Projection en salle éclairée, 366.
- : INDEX ALPHABÉTIQUE
- Propulsion mécanique des bateaux, 308. Prospection électrique du sous-sol, 68. Puce, 341.
- Pyrénées-Orientales : mouvements tectoniques, 206.
- R
- Radiogrammes météorologiques internationaux, 269, 275.
- Radiographie : expertise des tableaux,
- 86.
- Radiomètre de Grookes, 374. Radiotélégraphie : système Poulsen, 293. Radoub : forme de 300 m., 353.
- Rayons rouges et substances phosphorescentes, 207.
- Rayons X de grande longueur d’onde, 238.
- — : protection des tiers, 365.
- — : révèlent les impuretés du mica, 287.
- Réactions chimiques : enregistrement par photographie, 292.
- Régénération de pattes à la place d’antennes, 349.
- Renard argenté : domestication, 505. Reptiles fossiles du National Muséum, 359.
- Rhône : nappe d’origine alpine poussée dans la vallée, 238.
- Rideaux dans le Cantal, 63.
- Rio Bermejo : navigation, 263.
- S
- T
- Tableaux anciens : détails invisibles, 94..
- — : expertise radiographique, 86. T. S. F. : appared Baudot, 390.
- — et météorologie, 12.
- — :• utilisation du courant industriel dans les postes de réception, 404.
- Téléphone : contrôle automatique des conversations, 200.
- Téléphonie à grande distance au moyen de répéteurs, 323.
- Tension superficielle des liquides : appareil de mesure, 299.
- Térébenthine française, 365.
- Terre : se dessèehe-t-ellc? 289.
- — : rigidité, 244.
- Toitures suspendues, 335.
- Traction électrique par automotrices indépendantes, 257.
- Traîneau automobile, 376.
- Traités dé Trianon, Neuilly et Sèvres, 39. Tremblements de terre, 143.
- — : du Massif Central, 202.
- Tube de Pitot ; mesure de la vitesse des navires, 77.
- Tube-tare Moleski, 363.
- Tuberculose : problème, 212.
- Tuile en mortier de sable et ciment, 135
- U
- Urée : transformation de l’ammoniaque, 63.
- Sahara : hydrographie ancienne, 317.
- — pendant le quaternaire, 348.
- — : traversée en automobile, 328. Sauvetage des épaves, 49.
- Savons tirés du pétrole, 125.
- Schiste : huiles et essences, 254.
- — lustrés des Alpes occidentales, 93.
- Schistes lustrés au nord de Bourg-Saint-Maurice, 77.
- Solanum : greffe, 77.
- Soleil : perturbation magnétique du 15 mai, 398.
- Sorgho : fabrication mécanique de balais, 518.
- Soufre : action fertilisante, 156.
- Specola Vaticana, 369.
- Sulfates et acide sulfurique : nouveaux procédés de fabrication, 150. Superficielles (Propriétés) des solides et liquides, 59.
- Système métrique : situation actuelle, 355.
- V
- Valériane : alcaloïdes. 365.
- Vatican : observatoire, 369.
- Vendée : carrières de pierre, 411. Verrerie : rôle pendant la guerre, 117. Vertébrés : teneur en zinc, 349.
- Vitesse des navires : mesure par le tube de Pitot, 77.
- | Voie Lactée : énigmes, 231.
- Voitures d’enfants en osier émaillé, 127. Vol à voile, 379.
- w
- Wagons de charbon à très’grande capacité, 31.
- Wig-Wag, 239.
- Z
- Zinc : teneur des vertébrés, 349.
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- LISTE DES AUTEURS
- PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- B. (A.). — Hydro-sky Plet, 208. — Le plus grand navire de France, le paquebot Paris, 385.
- B. (H.) —L’allumeur sous-marin Corne, 415.
- B. (Paul). — Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 46, 63, 77, 93, 143, 156, 174, 189, 206, 220, 238, 303, 317, 334, 348, 365, 390.
- Baccialon (A.). — Mangoustes et genettes, 321.
- Berttn (Léon). — Les plantes les plus vieilles du monde, 1. — A quoi est due la coloration des animaux, 157. — L’étude expérimentale de la variation chez les insectes, 184, 196. — L’age des poissons par leurs écailles, 241.
- Blair (AV. Reid). — La naissance d’un chimpanzé, 97.
- Boule (Marcellin). —L’Institut de Paléontologie humaine, 17.
- Bourquelot (Em.). — Les principes actifs de quelques plantes employées en médecine populaire, 28.
- Bousquet (M.). — Citernes et citerneaux, 65. — Tuile en mortier de sable et ciment, 133. — Fabrication mécanique américaine de balais de sorgho, 318. — Dispositifs de chargement de camions automobiles, 391.
- Bouvet (M.). — La fabrication industrielle des comprimés alimentaires, 156.
- Boyer (Jacques). — Curieuses révélations de l’expertise radiographique des tableaux, 86. — Nouvelles voitures d’enfants en osier émaillé, 127. — L’ouistiti, 159. — Fabrication des billes de billard en ivoire, 167. — Le contrôle automatique des conversations téléphoniques, 200. — Les rayons X révèlent les impuretés du mica, 287. — Expériences de téléphonie à grande distance au moyen de répéteurs, 325. — Projection en salle éclairée, 366.
- Breton (A.). — Projecteur chauffant Blériot-Phi, 65. — Eclairage à incandescence par gaz de pétrole, 7X.
- Brizon (Jean). — La cinématographie et la sensation du relief, 255.
- C. (M.). — Construction d’une forme de radoub de 300 m., 353.
- Catherine (Henri). — Les phosphates du Maroc, 129.
- Cazaubieilh (M.). — Conduites forcées en bois, 203.
- Chataing (J.). — Les beffrois électriques, 172.
- Chauveau (Dr). — Les forêts de protection et la crue de l’Arc, 152.
- Coupin (H.). — La puce, 341.
- Coustet (Ernest). =— La photo-stérèo-synthèse, 209.— Comment se fabrique un objectif photographique, 225.
- Forbin (V.). — L’arbre à caoutchouc des déserts mexicains, 148. — La domestication du renard argenté, 305. — Les aurores boréales, 344. — Pour remplacer les traîneaux à chiens, 376.
- Glangeaud (Ph.) — Les tremblements de terre du Massif Central, 202.
- Henri (Jules). — A travers le Gran Chaco argentin, 263.
- Icarb (Dr Séverin).— Le cérumen, moyen d’identification, 301.
- Idrac (M.). — Le vol à voile, 379.
- Imbeaux (Ed.). — Nouveaux systèmes de halage électrique sur les canaux, 33.
- Ingénieur verrier. — Rôle de l’industrie verrière française pendant la guerre, 117.
- Jolibois (P.). -» Enregistrement par photographie des réactions chimiques, 292.
- Kopaczewski (Dr W.). — Appareil pour la mesure de la tension superficielle des liquides, 299. — Les phénomènes du choc par contact en pathologie, 40L.
- Laffitte (Léon). — Le sauvetage des épaves, 49.
- LaPorte (M.). — L’utilisation, des courants de marée sur les côtes de France, 74.
- Lefranc (J.-4.) — Les avions géants d’après guerre, 100, 119. — Avions métalliques, 221, — L’hydravion transatlantique Caproni, 248. <
- Legendre (R.). — La Direction dès Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, 337.
- Lémonon (E.-H.). — Utilisation du gaz pauvre dans les moteurs d’automobiles, 105. — Traversée du Sahara en automobile, 329.
- M. (R.). — L’encéphalite léthargique, 260.
- M. (R.).— Le tube-tare Moleski pour le gonflement des ballons-sonde, 365.
- Maisons (P.). — Huiles et essences de schiste, 254.
- Marchand (Henri). — La piézo-éLectricité et ses applications, 20. — Le système Poulsen, 2(13. ‘
- Maréchal (P.). —L’hvdrocycle-motor Villemont, 143. — La voiture à suspension propulsive, 279. .
- Martel (E.-A.). —Angora, 71. -—Et la baguette divinatoire? 364.
- Maugé (Lucien). — Corps gras saponifiables tirés du pétrole. 125. — Nouveaux procédés de fabrication de l’acide sulfurique et des sulfates, 150.
- Merle (René). — Le problème dé l’homme tertiaire, 296. — Les reptiles fossiles du National Muséum, 359. — Archéologie et métallurgie colombiennes, 407.
- Métalnikow (S.). — Le problème de la tuberculose, 212.
- Meunier (Stanislas). — La Specola Vaticana, 369.
- Monfier. — Bateaux à propulsion mécanique, 308.
- Moye (Marcel). — Utilisation du courant industriel dans les postes de réception de T. S. F., 404.
- N. (J.). — La protection des passages à niveau par le Wig-Wag, 239.
- Netter (J.). — Ponts militaires à grand rendement, 349.
- Nodon (Albert). — La prévision du temps et l’astrométéoro-logie, 37.
- P. (L.). — L’utilisation des marées, 282.
- Pahin (Lucien). — Wagons de charbon à très grande capacité, 51. — La traction électrique par automotrices indépendantes, 257.
- Pawlowski (Auguste). — L’aménagement de la Dordogne, 113. — Les carrières de pierres du Poitou-Vendée, 411.
- Pech (Dr J.-L.). — Glyphocinématographie, 75.
- Pech (L.). —Les inondations de Paris, 22.
- Pérégrin (J.-B.) — L’industrie du celluloïd, 54.
- Périsse (L.). — Chars de montagne, 193.
- Rabot (Charles). — Les traités de Trianon, de Neuilly et de Sèvres, 39. — La reconstruction de l’Europe, 36. — La chasse à la baleine en 1920, 237.
- R. (L.). — L’éclipse du 8 avril, 272.
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- LISTE DES AUTEURS
- 421
- Renard (Marids). — Le développement maritime de la Belgique, 189.
- Reverchon (Léorold).— Les derniers progrès de la chronométrie. 177.— La situation actuelle du système métrique, 355.
- Roussiehe (H.). — La houille blanche et l’avenir de l’Afrique équatoriale française, 83.
- S. (Ph.). — Les moteursosemi-Dièsel, 395.
- Sauvaire-Jobrüan. — Comment on a remis à flot le cuirassé
- Leonardo da Vinci, 145.
- Schereschewsky (Pu.). — Météorologie et T. S. F., 12. — Les radiogrammes météorologiques internationaux, 269, 275.
- Schütte (Dr). — L’astronomie préhistorique en Scandinavie, 81.
- T. (A.).— Les hautes pressions : expériences du DrBridgmann, 90. — Les plombs d’origine radioactive, 132. — La terre se dessèché-t-elle ? 289. — Les corps isotopes, 343. — Le radiomètre de Crookes, 374.
- Touchet (Em.). — L’éclipse de soleil du 8 avril, 273. — Le soleil et la perturbation magnétique du 15 mai, 398.
- Troller (A.). — L’écoute sous-marine, 5. — La prospection électrique du sous-sol, 68. — Quelques applications récentes des interférences, 244.
- Vigneron (H.).— L’astrolabe à prismes Claude et Driencourt, 46. — Les propriétés superficielles des corps solides et liquides-, 59. — La catalyse, 165, 181.
- Villers (R.). —Nouveau vêtement protecteur pour pompiers, 102. — La photographie aérienne, 175. — Vers les confins de. l’atmosphère, 310.
- Vüillet (J.). — Le Gonaké, succédané africain du Quebracho,
- 91.
- Weiss (E.). — Nouveau procédé de fabrication du béton, 95. — Construction des navires en ciment, 161. — Les phares modernes, 215. — Moteurs électriques avec outils à main, 229. — Toitures suspendues, 335. — La police scientifique, 381.
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- TABLE DES MATIERES
- N. B. Les articles de la Chronique, imprimés dans ce volume en petits caractères, sont indiqués dans cette table en lettres italiques.
- I. — ACADÉMIE DES SCIENCES
- Comptes rendus des séances (Paul B.), 46, 62, 77, 93, 143, 156, 174, 189, 206, 220, 238, 303, 317, 334, 348, 365, 390.
- II. — MATHÉMATIQUES ET ASTRONOMIE
- L’astrolabe à prismes Claude et Driencourt (II. Vigneron).................................................. 46
- L’astronomie préhistorique en Scandinavie (Dr Schutte). 81 Les derniers progrès de la chronométrie (L. Reverchon). 177
- Les énigmes de la voie Lactée............................231
- L’éclipse du 8 avril (L. R.)..........................272
- L’éclipse de soleil du 8 avril (E. Todchet)...........273
- Situation actuelle du système métrique (L. Reverchon). 555
- La Specola Vaticana (St. Meunier)........................369
- Le soleil et la perturbation magnétique du 15 mai (E.
- Touchet)..............................................398
- Équation générale du 5e degré............................ 77
- Éclairement de la lune éclipsée et activité solaire. 78 La formation des étoiles nouvelles . ,...................317
- III. - SCIENCES PHYSIQUES, i. Physique.
- La piézo-éleetricité et ses applications (H. Marchand) . 20
- Les propriétés superficielles des corps solides et liquides (H. Vigneron)................................. 59
- La prospection électrique du sous-sol (A. Troller). . , 68
- Les hautes pressions (A. T.)........................... 90
- Les plombs d’origine radioactive (A. T.)..................132
- Quelques applications récentes des interférences (A.
- Troller)................................................244
- Les rayons X révèlent les impuretés du mica (J. Boyer). 287 Appareil pour la mesure de la tension superficielle des
- liquides (Dr W. Kopaczewsei)............................299
- Le radiomètre de Crookes (A. T.)................... , . 374
- Les corps isotopes (A. T.)................................343
- Manomètre à mercure inversable à oscillations amorties................................................. . 78
- A propos des corps faiblement conducteurs .... 207
- Rayons rouges et substances phosphorescentes . . . 207
- Pile à dépolarisant par l'air........................... 220
- Les rayons X de grande longueur d'onde.............238
- Conductibilité des liquides fluorescents...........334
- Analyse au moyen de flammes réductrices............348
- Emploi des bombes calorimétriques émaillées . . . 349
- L'examen des cristaux opaques......................349
- 2. Chimie.
- Corps gras saponifiables tires du pétrole (L. Mauge') . . 125
- Nouveaux procédés de fabrication de l’acide sulfurique
- et des sulfates (L. Mauge)........................150
- La catalyse (H. Vigneron)....................165, 181
- Huiles et essences de schiste (P. Maisons).........254
- Enregistrement par photographie des réactions chimiques
- (P. Jolibois)...................................292
- Transformation de l’ammoniac en urée. . . .63
- Aciers au nickel..................................... 77
- Acides oxalique et iodique.......................... 77
- Combinaison complexe du thallium et de l’acide
- fluorhydrique. . . ............................... 78
- Actions de certains sels sur les matières amylacées. 78
- Point de fusion de la houille........................ 94
- Réactions de l’oxyde de carbone sur les oxydes de
- fer.............................................. 189
- Décomposition des acides chloracétiques..............189
- Déplacement des métaux dans les solutions salines. 221 Recherche de l’oxyde de carbone dans l'air et les gaz
- de fumée..........................................238
- L’état actuel de la synthèse de l ammoniac .... 303
- Présence du chlore dans T atmosphère.................517
- Dosage du mallose....................................334
- Préparation des amines secondaires.................. 348
- Hydrolyse fermentaire de l’inuline...................349
- La synthèse de l’ammoniaque........................ 565
- L’essence de térébenthine française................ 565
- Poids atomique du chlore.............................590
- IV. - SCIENCES NATURELLES.
- 1. Géologie. — Physique du globe.
- Les tremblements de terre du Massif Central (P. Glan-
- geaud)...............................................202
- La terre se dessèche-t-elle ? (A. T.)................289
- Les gaz naturels d’Alsace-Lorraine ........ 62
- Autunites du Portugal............................... 63
- Calcaire lutétien................................... 77
- Schistes lustrés au nord de Bourg-Saint-Maurice . 77
- Phosphore des minerais de Lorraine . ............. 78
- L’éocène au Pérou................................... 95
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-
-
-
- ,, . TABLE
- Les schistes lustrés des Alpes occidentales.....
- Phénomènes de charriage dans la région d'Avignon.
- A propos des tremblements de terre..............
- Les mouvements tectoniques de Vextrémité orientale
- des Pyrénées ................................
- Nappe d’origine alpine poussée dans la vallée du
- Rhône.............. .........................
- L’hydrographie ancienne du Sahara...............
- Contrôle des variations glaciaires..............
- Variations de volume des kaolins, argiles et bauxites ...........................................
- Le Sahara pendant le quaternaire................
- 2. Météorologie.
- Météorologie et T. S. F. (P. Scherescheyvsky) .... La prévision du temps et l’astrométéorologie (A. Nouox). Les radiogrammes météorologiques internationaux (P.
- ScilERESCHEWSIu).............................269,
- Vers les contins de l’atmosphère : la l'usée Goddard (R.
- Villers).............. ............................
- Les aurores boréales (V. Forbin) .....................
- Tube-tare Moleski pour le gonllement des ballons-sonde (R. M.)...............................................
- 3. Zoologie. — Physiologie.
- La naissance d’un chimpanzé (W. Rkid Blair) .... A quoi est due la coloration des animaux (L. Bertin) . Etude expérimentale de la variation chez les insectes
- (L. Bertin)................................184,
- Lâchasse à la baleine en 19:10 (G. Rabot) ..........
- L’âge des poissons par leurs écailles (L. Bertin). . . .
- Le problème de l'homme tertiaire (R. Merle).........
- Domestication du renard argenté (V. Foiibin)........
- Mangoustes et genettes (A. Bacoialox)...............
- La puce (H. Coupin).................................
- Les reptiles fossiles du National Muséum (R. Merle). .
- Le vol à voile (M. Innu:) ..........................
- Présence du chlore et du brome dans tes tissus animaux .................. ............................
- Les oiseaux de mer et les bateaux à moteur. . . . Utilisation des coccinelles contre les insectes nuisibles ...............................................
- L'instinct paralyseur des araignées.................
- Susceptibilité aux agents nocifs et nombre des animaux ...............................................
- Quelques araignées apneumones.......................
- Classement morphologique des athlètes...............
- Teneur en zinc des Vertébrés........................
- Régénération de pattes à la place d'antennes sectionnées .............................................
- Spiculés d’Alcyonnaires dans les minerais de fer . Durée de la vie chez certaines chenilles............
- 4. Botanique. — Agriculture.
- Les plus vieilles plantes du monde (L. Bertin). . . .
- Le Gonaké (J. Ydillet) . . ........................
- L’arbre à caoutchouc des déserts mexicains (V. Forbix). Enquête sur la motoculture en Belgique (D. G.) . . . Arbre à graines comestibles de Madagascar ....
- Greffe des Solanum.................................
- Action de l'oxygène sur les moûts de raisin. . . . Assimilation du gaz carbonique par les plantes
- vertes..........................................
- L’action fertilisante du soufre....................
- La chloropicrine et les graines. ..................
- Les radiations lumineuses et l'azotobacter.........
- Les feuilles mortes et la germination..............
- MATIÈRES : :::.= .......= 423
- Algue cultivée dans l’obscurité.................207
- Teneur de la betterave en chlore. ..............207
- Propriétés mécaniques des pâtes de faiine et panification..................................... 303
- Énergie mécanique nécessaire aux travaux agricoles du Niger..................................348
- V. — GÉOGRAPHIE. - ETHNOGRAPHIE.
- L’Institut de Paléontologie humaine (M. Boule) . ... 17
- Les inondations de Paris (L. Pech)...................... 22
- Les traités de Trianon, de Neuilly et de Sèvres (C.
- Rabot).................................................. 39
- La reconstruction de l’Europe (C. Rabot)................ 56
- Angora (E.-A. Martel) . . . ............................ 71
- La houille blanche et l’avenir de l’Afrique équatoriale
- française (H. Roussiliie) .............................. 85
- Les phosphates du Maroc (H. Cathirine)..................129
- Les forêts de protection et la crue de l’Arc (Dr Chauveau). ... ................................152
- Le développement maritime de la Belgique (M. Renard) . 189
- A travers le Gran Chaeo argentin (J. Henri).............263
- Et la baguette divinatoire? (E.-A. Martel). . .... 364
- Archéologie et métallurgie colombiennes (R. Merle) . •. 407
- Formes de terrains appelées rideaux dans le Cantal. 63 Au sujet de Vile de Jean May en...........................317
- VI. — HYGIÈNE. - MÉDECINE.
- Les principes actifs de quelques plantes employées en méde-
- cine populaire (E. Bourquelot) . . ................ 28
- Nouveau vêtement protecteur pour pompiers (R. Vil-
- lers).................................................112
- Le problème de la tuberculose (S. Metalnikow) .... 212
- L’encéphalite léthargique (R. M.)..................... 260
- Le cérumen, moyen d’identilication (Dr S. Icard). . . 501
- La police scientifique (E. Weiss).....................381
- Les phénomènes de choc par contact en pathologie (Dr W.
- lvOl’ACZEWSKl).................................... 401
- Les microbes passant au travers des parois du filtre 62 Variations de la virulence du lait aphteux au cours
- des manipulations qui suivent la traite............... 77
- L’accoutumance des microbes............................ 93
- Epuration des eaux d'égout ............................ 94
- in agent d’immunité dans la peste et le charbon . 156
- Transport par les mouches des germes pathogènes . 208
- Virus de l’herpès.................................. 348
- La protection des tiers contre les rayons X............365
- Les alcaloïdes de la valériane.........................365
- A propos de Vhéliothérapie.............................390
- VII. - SCIENCES APPLIQUÉES.
- 1. Mécanique. — Industrie. — Outillage.
- L’industrie du celluloïd (J.-B. Pérégrin)................. 54
- Eclairage à incandescence par gaz de pétrole (A. Breton) 78 Rôle de l’industrie verrière française pendant la guerre
- (Un ingénieur verrier).............................. 117
- Nouvelles voitures d’enfants en osier émaillé (J. Boïer) 127 Tuile en mortier de sable et ciment (M. Bousquet) . . 133
- Fabrication industrielle des comprimés alimentaires
- (M. Bouvet).......................................... 156
- Ouistiti (J. Boyer)..................................... 159
- La fabrication des billes de billard en ivoire (J. Boyer) 167 Les beffrois électriques (J. Chataing)...................172
- DES
- 93
- 94
- 145
- 206
- 258
- 317
- 517
- 555
- 348
- 12
- 57
- 275
- 510
- 344
- 363
- 79
- 137
- 196
- 237
- 241
- 296
- 305
- 321
- 541
- 359
- 379
- 46
- 148
- 174
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- 348
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- 424 ..—......... TABLE DES
- Conduites forcées en bois (II. Cazaubieilh).............203
- Fabrication mécanique américaine de balais de sorgho
- (M. Bousquet)........................................318
- La Direction des Recherches scientifiques et industrielles
- et des Inventions (Rs Legendre) . . ..............537
- Les moteurs semi-Diesel (Pu. S.)...................... 395
- Composition de quelques gaz de fours à coke. ... 94
- Moteurs à combustion interne............................ 94
- Compresseur à membrane.................................. 94
- 2. Photographie.
- Glyphocinématographie (Dr Pech)........................ 75
- La photographie aérienne (R. Yillers). ....... 176
- La photo-stéréo-syuthèse (E. Coustet) .................209
- Comment se fabrique un objectif photographique (E.
- Coustet)............................................225
- La cinématographie et la sensation du relief (J. Brizon), 255 Projection en salle éclairée (J. Boyer)................366
- 3. Electricité.
- Projecteur chauffant Blériot-Phi (A. Breton).......... 65
- Curieuses révélations de l’expertise radiographique des
- tableaux (J. Boyer)................................... 86
- L'aménagement de la Dordogne (A. Pawlowski) .... 115
- Le contrôle automatique des conversations téléphoniques
- (J. Boyer)............................................200
- Moteurs électriques avec outils à main (E. Weiss). . . 229
- Le système Poulsen (U. Marchand).........................295
- Expériences de téléphonie à grande distance au moyen
- de répéteurs (J. Boyer)...............................320
- Utilisation du courant industriel dans les postes de réception de T. S. F. (M. Moye)...............................404
- Méthode générale d'intégration électrique continue 78
- Détails invisibles des tableaux anciens.................. 94
- L'appareil Baudot en T. S. F............................ 390
- •4. Travaux publics. — Art do l'ingénieur.
- Citernes et citerneaux (M. Bousquet)..................... 65
- L'utilisation des courants de marée sur les côtes de
- France (M. La Porte).................................. 74
- Nouveau procédé de fabrication du béton (E. Weiss) . 95
- Les phares modernes (E. Weiss)...........................215
- L’utilisation des marées (L. P.).........................282
- Toitures suspendues (E. Weiss)........................... 335
- Ponts militaires à grand rendement (,). Netter; . . . 549
- MATIÈRES ............_
- Les carrières de pierre du Poitou-Vendée et leur outillage perfectionné (A. Pawlowsiu)........411
- 5. Transports.
- Wagons de charbon à très grande capacité (L. Pahin). . 31
- Nouveaux systèmes de lialage électrique sur les canaux
- (E. Imbeaux)........................................... 33
- Utilisation du gaz pauvre dans les moteurs d’automobiles (E.-H. Lémonon)............................. . 105
- L’hydrocyle-motor Villemont (P. Maréchal)................143
- Chars de montagne (L. Périsse)...........................193
- Uydro-sky Plet (A. B.)...................................208
- Protection des passages à niveau par le Wig-Wag (J. N.) 239
- La traction électrique par automotrices indépendantes
- (L. Pahin).............................................257
- La voiture à suspension propulsive (P. Maréchal) . . . 279
- Pour remplacer les traîneaux à chiens (V. Forbin) . . 576
- Dispositifs de chargement des camions automobiles
- (M. Bousquet).............. ...................... . . 391
- Traversée du Sahara en automobile (E.-1I. Lémonon). . 328
- Ponts circidaires à une seule travée..................... 77
- 6. Aviation et aéronautique.
- Le premier vol en hélicoptère libre monté............. 93
- Les avions géants d’après guerre (J.-A. Lefranc) 100, 119
- Avions métalliques (J.-A.Lefranc). . . . .............221
- L’hydravion transatlantique Caproni (J.-A. Lefranc). . 248
- L’hélicoptère Berliner................................303
- Installations de recherches aérodynamiques .... 207
- Les vols en hélicoptère libre monté...................221
- Nouveau moteur d'aviation. . . .......................317
- 7. Marine.
- L’écoute sous-marine (A. Troli.er)........................ 5
- Le sauvetage des épaves (L. Laffitte)................. 49
- Gomment on a remis à Ilot le cuirassé Leonardo dci
- Vinci (Sauvaire-Jourdan)............................ 145
- Construction des navires-en ciment (E. Weiss) . . . 161
- Bateaux à propulsion mécanique (Monfier).................308
- Construction d’une forme de radoub de 500 m. (M. C). 353
- Le plus grand navire de France : le paquebot-poste
- Paris (A -B)........................................ 585
- L’allumeur sous-marin Corne (H. B.)......................415
- Mesure de'la vitesse des navires par le tube de Pilot 11
- FIN DES TABLES
- Le Gérant : P. Masson.
- imprimerie Lahure, rue de Fieurus, P, à Pans.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
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- N° 2439. — 1er Janvier 1921.
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- INFORMATIONS
- Supplément.
- La solubilité des métaux dans l’ammoniaque. —
- Tandis que l’eau est le solvant de prédilection d’un grand nombre de corps minéraux ou organiques, et que d’autres liquides jouent un rôle analogue vis-à-vis des corps composés, les métaux ne peuvent être mis en solution, sauf dans d’autres métaux.
- Il est donc intéressant de signaler que l’ammoniaque anhydre dissout à chaud les métaux alcalins et un certain nombre d'autres métaux.
- Weyl, puis Palmair ont obtenu des solutions de coloration différente suivant les métaux, bleue dans le cas des métaux alcalins, verte pour le plomb, rouge pour l’étain, en opérant l’électrolyse de sels organiques de ces métaux dissous dans l’ammoniaque liquide qui bout à —33°,5. D’après les expériences de Ruff et Geisel, un atome de sodium nécessite l’emploi, pour le dissoudre, de 5,87 molécules d’ammoniaque.
- L’étude de la conductibilité électrique des solutions bleues ammoniacales de métaux alcalins a permis à Kraus de déduire que le métal se dissocie en donnant un ion positif métal, et un électron négatif. Enfin, l’étude optique a montré que tous les métaux solubles dans l’ammoniaque, à l’exception peut-être du calcium, donnent le même spectre d’absorption; l’explication la plus plausible de ce fait remarquable est que l’absorption est due à des électrons se déplaçant en entraînant des molécules du solvant.
- Les gaz occlus par les métaux. — C’est Graham qui, le premier, en étudiant un fer météorique très pur, constata qu’on pouvait en retirer un volume de gaz égal à environ 2,8 fois son volume.
- L’étude de la dissolution des gaz par les métaux a pris, depuis cette époque, une importance considérable, caries gaz jouent un grand rôle dans les qualités finales des lingots coulés par exemple, la ségrégation et les soufflures que l’on constate étant souvent dues à ces gaz. D’ailleurs un alliage de fer ordinaire peut renfermer jusqu’à 200 fois son volume de gaz occlus. Aussi l’addition de certains corps ou métaux a-t-elle pour but, soit d’empêcher la dissolution des gaz, soit de faciliter leur dégagement au moment de la solidification.
- Même à froid, les métaux peuvent retenir des quantités très importantes de gaz et voir leurs propriétés considérablement modifiées. Par exemple, pour obtenir le fil clair d’acier, on lui fait subir, avant tréfilage, un décapage soit chimique, soit électrolytique. Dans les deux cas, il y a dégagement d’hydrogène qui se dissout en partie dans les couches superficielles du métal et rend la masse entière cassante.
- L’influence de la pression vient, dans un grand nombre de cas, activer encore cette dissolution. C’est ainsi que dans les procédés de synthèse de l'ammoniaque dans lesquels on opère à des pressions variant de 200 atmosphères (Haber) à 1000 atmosphères (Claude) et à température relativement élevée, il y a une très importante dissolution d’azote et d’hydrogène dans le métal chaud, et, lorsque l’on arrête l’appareil pour une raison quelconque, les gaz, en se dégageant du métal lors du refroidissement, l’effritent, le boursouflent et amènent la formation de poches qui empêchent son utilisation pour une opération ultérieure.
- Les dimensions des vagues. — A la suite de la note que nous avons publiée sur ce sujet dans notre n° du 6 novembre 1920, M. de Sagazan, lieutenant de vaisseau, nous communique les intéressantes observations qui suivent :
- « Le nc du 6 novembre 1920 de La Nature reproduit nne formule de M. Zimmermann donnant un rapport empirique entre la hauteur des vagues et la vitesse du vent. Cette formule très intéressante mérite d’être retenue. Toutes les observations montrent, en effet, que la hauteur des vagues est bien fonction de la vitesse du vent, et qu’elle se maintient toujours dans les mêmes limites, quelle que soit la longueur de la houle.
- Quant à admettre avec M. Zimmermann que la longueur de la houle est, au même litre que sa hauteur, fonction de la vitesse du vent, il serait difficile à des marins de s’y résoudre. Ils Savent au contraire que — mettant de côté le cas particulier des mers fermées — certains océans ont des houles très longues qu’on ne retrouve pas dans d’autres mers.
- Sans prétendre exposer ici une théorie complète de la houle, on peut montrer rapidement que la durée de sa période dépend uniquement de la profondeur de la mer au point où elle se forme.
- Considérons, en effet, les composantes verticales du mouvement de molécules liquides superposées depuis la surface jusqu’au fond. Le mouvement alternatif ainsi isolé est un mouvement simultané de tous les points qui présente tous les caractères d’un mouvement vibratoire longitudinal où le vibrateur aurait un point fixe (le fond) et une extrémité libre (la surface). La période d’un tel mouvement vibratoire (la même que celle de la houle) est égale au quadruple du temps que la propagation du mouvement met à parcourir le vibrateur. Mais la vitesse de cette propagation verticale est déterminée, non par une compressibilité « apparente », comme dans la propagation horizontale de la houle, mais par la compressibilité réelle du liquide ; elle est égale à la vitesse de propagation du son dans la mer, soit environ i5oo m. à la seconde.
- Si T est la durée de la période en secondes, et P la profondeur en mètres, on a donc :
- On voit que, si l’on accepte les formules de la théorie trochoïdale et la formule de M. Zimmermann donnant la hauteur de la houle, celle-ci sera connue dans toutes ses dimensions en fonction de la vitesse du vent et de la profondeur de la mer au lieu de sa formation.
- C La vitesse de propagation;
- L La longueur et H la hauteur de la houle ;
- W La vitesse du vent;
- Soient, en mètres
- (2) H = = 0,44 W, \ Formule de M. Zimmer-
- (3) L = =/ly I mann, expressions tirées de
- \3ooy \ la formule (1) et des for-
- (4) C = P 1 mules de la théorie trochoï-
- 240 ] dale.
- Exemples. Soit W— 10 . m. La formule (2) donne II r= 4 m. 40.
- Pour'P = 1000 m.
- Pour P = 4°o° m-
- Pour P=;6ooo m. j p m’
- ( C ~ 25 m.
- H j.-.
- Dans le premier cas, le rapport — étant très grand,
- on aura une mer brisante. » ,
- ( L== 11 m.
- ( C=4 m. 16.
- < L —178 m.
- ( C= 16 m. 66.
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- INFORMATIONS
- «
- Les câbles sous-ttiarins. — Le Mouvement Géographique rapporte, d’après des documents officiels, que la Grande-Bretagne exerce le contrôle sur plus de i5oooo milles de câbles, soit sur une longueur supérieure à celle de toutes les autres nations réunies. Les Etats-Unis n’exercent le contrôle que sur un peu plus de 5o ooo milles de câbles. Cependant — fait de grande importance — ils disposent des câbles de la côte occidentale de l’Amérique du Sud, sans censure, sans contrôle, jusqu’à une certaine distance de l’Extrême-Orient.
- Les câbles allemands mesuraient 23 5oo milles. Le câble transatlantique d’Emdem à New York a été coupé en 1914 par les Anglais, et l'une des extrémités détournée vers Penzance, et l’autre vers Halifax. Le second câble transatlantique allemand fut saisi parles Français en 1914; ü relie aujourd’hui New York à Brest. Les câbles allemands vers l’Afrique et l’Amérique du Sud furent également saisis par les Alliés. Les câbles allemands du Pacifique, spécialement ceux de l’île d’Yap (à l’ouest des Carolines), centra des communications radiotélégraphiques et par câble dans le Pacifique, occupée actuellement par le Japon, seront attribués par la Conférence des Communications.
- Navires au pétrole et au charbon. — Le Bulletin hebdomadaire de la Navigation et des Ports maritimes rend compte des efforts actuels du Shipping Board des Etats-Unis pour généraliser l’emploi des combustibles liquides.
- A titre d’essai, le Shipping Board a envoyé de New-York à Santos (Brésil) deux navires de tonnage égal chauffant l’un à l’huile et l’autre.au charbon. Le bâtiment chauffant au charbon a brûlé 65 y tonnes pour faire la traversée en 24 jours et i3 heures. Le navire chauffant au pétrole a brûlé 359 tonnes pour effectuer son voyage en 21 jours et i3 heures. Comme chacun de ces deux navires dépensait i5oo dollars par jour, le bâtiment à pétrole avait économisé 35 io5 dollars par rapport à son concurrent, car il avait gagné 3 journées de 24 heures, il avait employé 6 hommes de moins devant les feux et il avait embarqué 700 tonnes de cargaison de plus à 40 dollars la tonne. Le Shipping Board fait remarquer que ce steamer à pétrole avait en fait réalisé les progrès suivants : accroissement de 25 pour 100 dans le rendement des passagers et de la cargaison, augmentation de vitesse de 2 nœuds, rayon d’action passant de 45oo à 6000 milles, augmentation de 5oo tonnes en emplacement disponible pour le fret et économie de 10 hommes sur l’équipage ramené de 78 à 68 marins.
- Pour achever sa démonstration, le Shipping Board publie le tableau suivant par lequel il démontre quelle est l’économie de personnel réalisée, — et par conséquent l’économie de salaire — lorsqu’on substitue la chauffe au pétrole à la chauffe au charbon sur les navires d’un tonnage variant entre 5ooo et u 000 tonnes.
- Personnel mécanicien Personnel mécanicien
- avec avec
- Tonnages emploi du charbon emploi du pétrole
- 5.ooo.................. 16 ' 12
- 6.000.................. 17 i3
- 7.000.................. 17 i3
- 8.00D...................24 14
- 9.000...................24 14
- 10.000...................27 18
- u. 000...................27 18
- Moteur à explosion à acétylène. — M. Emile Stein-mann, de Genève, vient de rapporter à la Société suisse de Physique les essais qu’il a faits sur ce sujet. Le moteur à explosion réglé pour fonctionner avec le gaz de ville, la benzine, le benzol, etc., peut être alimenté sans autre changement avec de l’acétylène, pourvu que la prise d’air soit suffisamment ouverte.
- Les mélanges d’acétylène et d’air sont inflammables dans de très vastes limites (de 3 à 65 pour uoo en volume). La combustion n’est complète que si l’acétylène dépasse 8 pour 100 du volume total.
- L’onde explosive de ce mélange se transmet avec une très grande vitesse, ce qui produit une explosion brisante. Cet effet peut être atténué complètement par une injection d’eau (ou d’un liquide combustible quelconque), fournie par un carburateur du type ordinaire.
- Les gaz de l’explosion ne produisent aucun effet cor-
- rosif sur les cylindres et les pistons; le démontage des moteurs après un long fonctionnement en donne la preuve.
- La puissance que l’on peut tirer d’un moteur ordinaire à benzine, actionné par l’acétylène, est de 20 à 3o pour 100 inférieure à celle qu'il développe au régime de la benzine pure. Mais il n’y a pas de doute qu’avec un moteur construit et réglé spécialement pour l’acétylène, la puissance massique n’atteigne celle du moteur à benzine, la chaleur de combustion étant la même pour les deux matières.
- Au prix actuel du carbure (70 fr. les 100 kg), et de la benzine (i25 fr. les 100 kg), l’avantage économique reste à la benzine dans le rapport de a à 3.
- Quand le prix de revient de l’énergie n’entre pas en ligne de compte (petits moteurs domestiques, etc.), l’alimentation à Vacétylène dissous (dissolution d’acétylène dans l’acétone immobilisée par du sable) offre plus de commodité et de sécurité contre l’incendie que la marche à la benzine.
- Besoins de phosphore de l’homme. — M. H.-C. Sherman, en collaboration avec MM. A.-R. Rose, M. Koch, E. Matheus et E. Oesterberg, vient de publier les résultats de ses recherches sur ce sujet dans le Journal o f Biological Chemistry. La quantité de phosphore nécessaire par jour pour un homme de 70 kg varie de o gr. 52 à 1 gr. 2; elle est en moyenne de o gr. 87 pour les hommes et de o gr. 89 pour les femmes. Le besoin de substances phosphorées est donc à peu près 10 fois moins grand que celui de substances azotées. En examinant le régime alimentaire des familles des Etats Unis, on constate qu’il contient toujours suffisamment de phosphore, sauf dans quelques cas notés dans les Etats du Sud où d’ailleurs sévit la pellagre qui est peut-être en rapport avec la déficience en phosphore de la ration.
- Nouveau traitement de la fièvre aphteuse. — Le
- Bulletin de Renseignements de l’Institut international d’Agriculture signale un nouveau procédé de traitement de la fièvre aphteuse, imaginé par le professeur Terni pendant l’épidémie qui sévit en Italie en 1919 et que préconise comme efficace M. A. de Benedictis, dans la Propaganda agricola.
- Le professeur Terni conseille l’emploi des médicaments suivants : éther 100 gr. -f- alcool à g5° 100 gr. + solution physiologique (o gr. 8 de chlorure de sodium dans 100 gr. d’eau distillée) 100 gr. -|- acide phénique cristallisé i5 gr. Ce mélange est injecté sous la peau, tous les jours pendant la période aigue de la maladie (4 à 5 jours) et ensuite tous les 2 jours pendant 5 à 6 jours : 20-3o cm3 pour les gros animaux, demi-dose pour les moyens, quart de dose pour les petits.
- De simples injections sous-cutanées de solutions phé-niquées ont également donné de bons résultats : acide phénique cristallisé 5 gr. -j- solution physiologique 100 gr., aux doses de 20 cm3 pour les gros animaux, 10 à i5 cm3 pour les moyens, 5 à 10 cm3 pour les petits.
- Les inoculations doivent être pratiquées de préférence dans la région placée derrière l’épaule et devant le grasset. Il est opportun de raser le poil sur 3o cm en carré, dans ces régions, pour faciliter la désinfection de la peau à l’alcool.
- Dans les cas très graves, en plus des inoculations indiquées, il faut, pour soutenir les forces du cœur, employer des toniques cardiaques. Le professeur Terni conseille de faire des injections hypodermiques de : caféine 25 gr. -(- benzoate de sodium 34 gr. + eau distillée 100 gr., à la dose de 10 à 20 cm3 pour les gros animaux et les moyens et de 5 à 10 cm3 pour les petits.
- L’animal doit être tenu à jeun pendant la période de fièvre et remis ensuite graduellement à la ration normale. L’intestin doit être tenu constamment libre, pour éviter que le développement de fermentations gazeuses dans le rumen et dans l’intestin, à cause du séjour des excréments, entrave la circulation du sang et fatigue davantage le cœur. Pour prévenir les fermentations, surtout dans le rumen, il est utile d’administrer tous les deux jours de l’hyposulfite de soude dissous dans l’eau tiède (i5o à 200 gr. aux gros animaux, 100 gr. aux moyens et aux petits).
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- RADIOGONIOMÉTRIE — CONSTRUCTION ET UTILISATION D’UN CADRE
- Fig- i. — Orientation du champ magnétique oscillant d’une onde hertzienne par rapport à la direction de propagation.
- Radiogoniométrie. — Les ondes électromagnétiques f qu’utilise la T. S. F. se propagent dans toutes les directions autour de l’antenne d émission et créent sur leur passage un champ magnétique oscillant dont les lignes de force sont perpendiculaires au sens de la propagation.
- La figure i représente schématiquement ce phénomène : une onde hertzienne s est détachée de l’antenne
- du poste émetteur et s’en éloigne avec la vitesse de la lumière en élargissant de plus en plus l’orbe de son champ magnétique indiqué par quelques lignes circulaires qui peuvent figurer, par .convention, les |lignes de force de ce champ à un moment donné.
- Ce sont les variations du flux oscillant accompagnant le rayonnement des ondes qui induisent dans les antennes réceptrices en résonance la force électromotrice, et, par suite, le courant oscillant que révèlent les détecteurs de T. S. F. Plus les collecteurs d’ondes sont développés, plus grand est le nombre des lignes de flux qui les atteignent et plus important est le courant induit par le champ magnétique.
- Si nous imaginons maintenant deux antennes semblables, mais différemment orientées, placées dans le même champ magnétique, nous comprendrons que le collecteur dirigé vers le centre émetteur étant celui qui offre à l’effet inducteur du flux la plus grande étendue doit être, pour cette raison, le plus fortement influencé. L’antenne A de de la figure a ayant ses fils tendus dans la direction de propagation des ondes coupe dans le même champ magnétique cinq ou six fois plus de lignes de force que l’antenne B placée dans une position perpendiculaire, aussi le courant induit dans cette dernière est-il cinq ou six fois moindre que le courant induit dans A.
- Une antenne réceptrice susceptible de tourner autour de son entrée de poste permettrait donc de trouver la direction d’un émetteur puisque l’audition des signaux serait maxima ou minima selon l’orientation de cette antenne par rapport au poste transmetteur.
- Ce procédé donnerait évidemment de bons résultats, mais on se heurterait pour rendre mobile le collecteur d’ondes aérien à des difficultés de construction presque
- insurmontables, le
- Antenne B
- Antennè A
- fait même d’opérer avec deux antennes fixes en orientation inverse compliquerait encore énormément l’agencement de la station d’écoute; aussi remplace-t-on dans le même but le ré-sonateur ouvert que constitue l’antenne par un résonateur fermé comprenant quelques spires de fil conducteur disposées
- sur un cadre de petites dimensions et facile à orienter. Ce dispositif est même, en tant que résonateur fermé, un collecteur d ondes plus avantageux que l’antenne parce qu il est susceptible d’un accord très rigoureux et jouit de propriétés directives beaucoup plus accusées.
- Nous avons représenté sur la figure 2 un cadre A dont le plan d’enroulement est dirigé vers une station d émission; cette position est celle qui permet au plus grand nombre^ de lignes de force du champ magnétique où le cadre est placé de traverser l’enroulement, c’est en conséquence celle de l’audition maxima. Le cadre B
- rig.
- Cadre B
- -Résonateurs orientés dans un champ magnétique.
- dont le plan des spires est au contraire parallèle aux lignes de force n’est théoriquement traversé par aucun flux et son orientation est celle de l’audition nulle.
- En suspendant un cadre sur un axe passant par le plan des spires, on assure sa rotation pour une exploration rapide de tous les points de l’horizon. Si l’on fait accomplir alors au résonateur un tour complet sur lui-même, on constate dans cette révolution deux positions différentes pour lesquelles la réception d’une émission
- /?èception
- maxima maxima
- min {ma
- 1 I 1 1 1 I
- minima I i
- 'Station èmettrice
- Champ magnétique .osa/iant
- Fig. 3. — Importance du nombre des lignes de force d’un champ
- magnétique traversant un cadre aux quatre positions principales
- d’une rotation complète.
- prend une valeur maxima et deux positions perpendiculaires à celles-ci pour lesquelles aucune audition n’est perçue. La figure 3 représente un cadre en chacune de ces quatre positions dans un champ magnétique dont l’orientation des lignes de force est indiquée par des traits pointillés.
- Entre la position la plus favorable et celle qui coïncide avec l’extinction des signaux, il existe, bien entendu, une série de positions du cadre pour lesquelles la réception est de plus en plus faible à mesure que celui-ci fait un angle de plus en plus grand avec la direction du poste émetteur. La force de réception est propor-. tionnelle au cosinus de cet angle; elle décroît d’abord peu, puis de plus en plus rapidement quand l’angle augmente et tombe à zéro pour un angle de 900; les spires du cadre sont alors parallèles aux lignes magnétiques et ne sont plus traversées par elles. Le diagramme de la figure 4 traduit de façon moins abstraite la relation qui existe entre la valeur de la réception et le degré d’orientation du cadre.
- L’emploi du cadre pour repérer l’emplacement d’un poste émetteur de T. S. F. est la base de la radiogoniométrie. Un service radiogoniométrique fonctionnait aux armées durant la guerre et permit à notre artillerie de faire une chasse efficace aux stations ennemies.
- C’est par un procédé très simple qu’on peut déterminer en l’absence de tout indicatif l’origine précise des signaux radiotélégraphiques.
- Qu’un amateur perçoive à Tours une émission de T. S. F. avec le maximum d’intensité lorsque le cadre qu’il utilise est orienté à 400 Nord-Est, c’est l’indice que la station qui émet se trouve en avant ou en arrière du poste récepteur sur une droite faisant avec le méridien du lieu un angle de 400 Nord-Est. Ce renseignement a déjà sa valeur, mais Fig. 4. — Valeur del’in-ne fournirait, seul, qu’une indication duction dans un cadre bien vague puisqu’il ne permet pas a',x différents degres de différencier une émission de Ro- d un quart e rotation, chefort et une émission de Paris.
- Cependant qu’un second àmateur écoute à Lyon la même émission avec une orientation favorable du cadre à 35° Nord-Ouest, et cette nouvelle donnée vient nous fournir l’élément qui nous manquait pour une localisation précise du poste transmetteur ; la station entendue devant nécessairement se trouver à la fois dans les deux directions repérées à Tours et à Lyon ne peut être qu’au point d’intersection des lignes qui marquent c es directions et dont le tracé sur une carte (fig. 5) donne Paris comme origine des signaux.
- Ainsi deux postes d’écoute au moins sout indispen*
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- T. S. F. DES AMATEURS
- sables pour établir une « recoupe « radiogoniométrique. Plus ces postes sont éloignés l’un de l’autre et plus les renseignements fournis par eux permettent un repérage précis ; plus nombreux sont les postes d’écoute et plus
- Rochefort
- Fig. 5. — Détermination de l’emplacement d’une station émettrice par la radiogoniométrie.
- la moyenne de leurs indications aboutit à une approximation serrée.
- Dans la pratique, les postes radiogoniométriques n’établissent pas leurs repères de direction d’après l’orientation du cadre qui donne la plus forte réception parce qu’il est difficile pour une oreille même exercée de fixer dans la zone d’audition le moment précis où l’intensité devient maxima; c’est sur la zone de silence qu’ils règlent le compas hertzien, l’extinction des signaux correspond, en effet, très nettement dans cette zone à une position du cadre perpendiculaire à la direction de l’émetteur. Cette méthode est la meilleure et c’est ainsi que nous conseillons de procéder.
- L’amateur qui désirera déterminer la direction d’un poste, accordera et orientera son cadre pour recevoir d’abord dans les meilleures conditions d’audition l’émission de ce poste, puis il viendra chercher dans la zone
- de silence la position du résonateur correspondant à l’extinction totale des signaux; à ce moment, la station repérée se trouvera sur le prolongement de la droite passant au centre du cadre etperpendiculaire au plan des spires.
- Il est bon de fixer à la base de l’axe de rotation du cadre un index perpendiculaire au plan de l’enroulement et susceptible de parcourir avec lui dans un tour complet une circonférence divisée en 36o degrés (fig, 6). Le cadran étant orienté de telle sorte que sa ligne 0-180 Fig. 6. — Equipement goniométrique Tise le jyord géogra-
- d un cadre. phique, la lecture des
- repères goniométriques se fera rapidement et donnera en degrés la direction du poste cherché par rapport au méridien du lieu.
- L’amateur qui utilise avec son cadre un amplificateur à haute fréquence, par exemple l’amplificateur à résistances que nous avons décrit dans un article précédent, peut déterminer à lui seul, grâce à un artifice de montage, la direction réelle d’une station qui émet. Il suffit, en effet, de relier à la terre le point du dispositif commun au chauffage des lampes, au circuit oscillant et à la batterie de. plaque pour accroître de façon très
- Nord
- \
- Suci
- marquée l’effet d’orientation du cadre dans l’une des deux positions optima.
- Avec le montage que représente la figure 7, l’intensité de la réception augmente sensiblement lorsque la borne du cadre reliée au point commun se trouve orientée vers la station d’émission, elle est au contraire affaiblie pour une orientation inverse.
- Ce procédé ne fournit pas, sans doute, le moyen de trouver l’emplacement exact d’un poste de T. S. F., il a néanmoins l’avantage de permettre d’en préciser la direction avec le secours d’un seul cadre et ce renseignement suffit généralement à l’amateur pour identifier, en consultant la carte, une émission continentale
- Bien entendu, lorsque par le moyen qui vient d’être dit, on a déterminé la direction exacte d’une station, iî y a lieu de supprimer la mise à la terre et de reprendre la méthode de repérage classique sur la zone d’extinction pour obtenir une indication plus précise ; un interrupteur doit être ménagé dans ce but sur la ligne de terre.
- Réception sur cadre. — Indépendamment de l’intérêt que présente l’emploi d'un résonateur fermé pour localiser une émission, la possibilité de réaliser avec lui un collecteur d’ondes intérieur commode et précis porte de plus en plus les amateurs de T. S. F. à remplacer par un cadre l’antenne trop visible, encombrante et parfois périlleuse à installer.
- L’emploi d’un cadre permet la réception des postes les plus éloignés; les brouillages de signaux par interférence ou par induc-
- Côte a effet maximum
- Amplificateur ffF.
- 02
- Interrupteur
- /r/////////. Terre
- 7. — Montage assurant au cadre un effet maximum unilatéral.
- tion ne sont pas à craindre avec lui.
- L’amateur qui habite un appartement d’étage, celui qui ne dispose ni d’une cour ni d’un jardin pour installer une antenne aérienne , l’amateur qui a une mauvaise prise de terre sur un sol rocailleux trouvent dans ce dispositif un collecteur d’ondes idéal.
- Enfin dans les pays où la loi interdit aux
- particuliers la réception à domicile des radiotélégrammes, l’adoption d’un cadre permettra tout de même aux fervents de la télégraphie nouvelle de se livrer sans crainte à leur distraction favorite.
- Construction d’un cadre. — Les dimensions à choisir pour un cadre dépendent non seulement de la longueur des ondes à recevoir, mais aussi de la sensibilité du détecteur et des amplificateurs employés.
- L’expérience a conduit à ne jamais utiliser un cadre pour la réception de longueurs d’ondes inférieures à 3 fois sa longueur d’onde propre, cette dernière pouvant être évaluée approximativement à cinq fois la longueur de l’enroulement; un cadre portant 4° m. de fil ne devra pas être employé pour la réception d’ondes inférieures à 200 X 3 ou 600 mètres.
- On utilise, de préférence, de grands cadres avec peu de spires pour recevoir les ondes courtes; celles de 200 à 3oo m., par exemple, seront reçues sur cadre de 2 m. de côté portant deux ou trois spires distantes de 2 cm environ les unes des autres. Quant aux grandes longueurs d’ondes, elles s’accommodent mieux d’un cadre de 1 m. à 1 m. 5o de côté et ayant un grand nombre de spires; ainsi 1000.m. de fil disposés à tours jointifs en spirale plate fractionnée en huit ou dix portions égales permettent la réception sur « onde fondamentale » de toutes les émissions jusqu’à 20 000 m. de longueur d’ondes.
- Pour l’amateur qui ne tient pas à une réception aussi puissante, un cadre plus modeste, ayant 1 m. 10 de côté et portant environ-400 m. de fil assurera une réception très suffisante des mêmes émissions sur « harmoniques ».
- La sensibilité des appareils de détection est un facteur important dans la détermination des mesures d’un cadre ; plus cette sensibilité est grande et plus il est possible de réduire l’encombrement du résonateur. Avec un amplificateur à 8 lampes il est possible de recevoir tous les grands postes européens au moyen d’une bobine carrée de 20 cm de côté et 20 cm de longueur portant 200 spires de fil.
- (A suivre,) Franck Duroquier.
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- VARIÉTÉS
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- LE COMMERCE
- A cause de leur haute valeur nutritive et de leurs agréables propriétés organoleptiques, les bananes ont été rapidement appréciées dans les pays où elles ont été exportées des divers pays producteurs, et il en est résulté tout naturellement un commerce assez important que je ne veux, pour le moment, qu’esquisser rapidement en m’attachant plus spécialement aux modalités qu’il revêt pour les îles Canaries qui fournissent la plus grande partie des marchés européens. Dans ce but, j’ai mis à contribution les publications de MM. Padavera, de Saumery et H. Jumelle.
- Récolte des régimes. — Elle doit être faite très soigneusement et bien avant leur maturité complète. Le moment peut changer selon la variété et le climat, mais il faut s’arranger de manière ,que les bananes ne commencent à jaunir que lorsqu’elles arriveront à destination.
- A la Jamaïque, dit M. H. Jumelle, l’extrémité du régime est coupée à o m. io environ au-dessus de la dernière main. Les régimes cueillis ne doivent jamais être exposés au soleil ou à la pluie, on les met à l’ombre, de préférence sous un hangar où on les laisse refroidir au moins 24 heures. On les nettoie, s’il y a lieu, et on les emballe comme il sera montré plus loin.
- Nombre de régimes à l'hectare. — Aux Canaries où le Musa Cavendishii ou M. Sinensis est le seul bananier cultivé en grand, la récolte, la première année, ne donne que des fruits petits et moyens, il faut attendre 2 ans pour avoir une récolte moyenne et 3 ans pour qu’elle soit bonne. Il va de soi qu’elle est très variable en raison de la variété du sol, du climat et du nombre de pieds plantés. Une bananeraie en plein rapport, comprenant i3oo à i5oo pieds à l’hectare, produit 1600 à 2000 régimes par an (Padavera) ou même quand le bananier est planté très serré 200^ à 25oo (H. Jumelle). A la Bar-bade où la même variété est plantée à 3 m. 3o8 d’intervalle en tous sens, ce qui donne un peu plus de 1000 pieds à l’hectare, on peut obtenir annuellement 2000 régimes, quand, par touffe, se trouvent deux pieds en fructification, mais, le plus souvent, il ne faut compter pour diverses raisons que sur j5f)o régimes.
- Dans les autres pays adonnés à la culture du Musa pardisiaca qui, suivant l’écartement adopté compte 400, 800 ou 1000 pieds à l’hectare, on estime, par exemple, au Costa Rica que, sur 800 pieds, la récolte va de 200 régimes la première année à 5oo la troisième et même à i5oo la quatrième année, si les conditions se sont. montrées très favorables, toutefois, on escompte une récolte moyenne de 800 à 900 régimes à l’hectare. A la Jamaïque et au Surinam cette moyenne paraît établie à 700 régimes pour cette superficie.
- Nombre des fruits et poids des régimes. — L’un et l’autre sont très irréguliers pour différentes raisons culturales et climatériques. Aux Canaries, d’après M. Padavera dont je résume le mémoire publié dans l'Agronomie coloniale en janvier-février 1920, on divise les régimes en deux catégories : les régimes marchands destinés à l’exportation et ceux qui, ne l’étant pas, sont considérés comme déchets. Pour appartenir à la première, les régimes doivent posséder 8 volutes ou mains, mais ils en ont souvent 8-9, 10-11, ia-i3 ; à partir de 7 mains et au-dessous ils sont relégués dans la seconde catégorie ; ceux-ci se trouvent dans la proportion de 6 à 10 pour 100. Les régimes de bananes marchands sont classés, actuellement, en quatre groupes comme suit :
- Désignation des régimes. Poids des régimes.
- Géant avec a5o fruits et plus. 28 kg et au-dessus.
- Extra — 200 — — 25 kg environ.
- Premier — 160 — — 20 à 22 kg environ.
- Second — *25 — — 12 à 20 kg —
- A la Guadeloupe où le même bananier-nain (Musa Sinensis) est cultivé, M. de Saumery dit qu’il produit couramment des régimes pesant de 20 à 35 kg, et portant 160 à 325 bananes. Le poids moyen d’un régime commercial est de 20 kg, au-dessous de i5 kg il n’est plus marchand. Il doit porter de i5o à 200 fruits. M. J. de Brévans relate qu’on a récolté dans des régions très chaudes des régimes pesant jusqu’à 40 kilogrammes.
- Prix des régimes, — Aux Canaries, les régimes marchands ci-dessus atteignent à la propriété les prix sui-
- DES BANANES
- vants : Géant 21 francs; Extra 18; Premier 11; Second 8 francs. Les régimes de déchet se vendent de 2 à 4 francs. A la Guadeloupe, le coût d’un régime de 25 kg environ ne coûtait chez le producteur, selon M. de Saumery, que 1 fr. 25, soit 5 francs les 100 kg, et il paraît, toujours d’après le même auteur, que ce prix de base était plus élevé qu’à la Jamaïque où la compagnie de transport ne les achetait qu’à raison de o fr. 90 à 1 fr., mais il faut dire que c’était en igo5.
- Emballage des régimes pour Vexportation. — Il importe que les régimes arrivent au lieu de vente en parfait état de conservation et, dans ce but, l’emballage communément adopté est le suivant. Pour isoler les régimes, on les enveloppe d’abord séparément dans une feuille de coton qu’on recouvre avec plusieurs épaisseurs de journaux ou du gros papier d’emballage. On les place ensuite au nombre de deux dans une caisse à claire-voie, parfois octogonale, sorte de harasse à laquelle on donne souvent une hauteur de o m. 70 à o m. 80 et un diamètre de o m. 5o à o m. 60 suivant les dimensions des régimes. On la bourre abondamment de paille sur toutes les faces pour que les régimes y soient assez fortement calés, afin d’éviter que les bananes ne puissent être secouées au cours de la traversée, ce qui les abîmerait et leur enlèverait une partie plus ou moins grande de leur valeur marchande.
- Le coût de cet emballage, dont je ne donnerai pas ici le détail, revient entre 5 et 7 francs, régimes rendus au quai d’embarquement où leur prix s’élève respectivement à 28, 24, 18 et i5 francs pièce. Il faut encore, toutefois, augmenter chacun d’eux de o fr. 5o par caisse pour la mise à bord des navires où ils voyagent en chambre froide ou cale frigorifique afin de se mieux conserver. Les régimes de bananes-figues, à cause de la disposition de leurs fruits, de l’épaisseur de leur peau et de leur maturité plus régulière, peuvent voyager en vrac et, par suite, à tarif plus bas.
- Prix des régimes en France. — Ils sont sujets à des variations dépendant de la saison et des demandes sur les autres marchés étrangers. Les prix des caisses de deux régimes, aux Halles de Paris, oscillaient avant la guerre entre 18 et 40 francs, ils sont passés depuis entre i3o et 140 francs, et aujourd’hui un seul régime coûte, selon le nombre et la beauté de ses fruits, de 4° à 90 fr.
- Mouvement commercial. — En l’absence de documents permettant d’indiquer pour l’époque actuelle le chiffre des exportations de bananes dans le commerce mondial, je puis dire seulement que les trois pays d’Europe qui en importent le plus sont, par ordre décroissant, l’Angleterre, l’Allemagne et la France. Avant la guerre, l’Angleterre importait plus de 7 millions de régimes et l’Allemagne plus de 26 ooo tonnes dont une grande partie en provenance des Canaries. Ces îles, qui exportent au-dessus de quatre millions de régimes, en envoient trois en Angleterre, un chez nous et le reste en Allemagne.
- Pour avoir une idée assez exacte du mouvement commercial déterminé dans notre pays par les importations et exportations de bananes, j’ai relevé dans le « Tableau général du Commerce de la France avec les pays étrangers et ses colonies » les quantités portées au net au comtnerce spécial des six dernières années 1912-1917, 1917 étant le terme auquel s’arrêtent présentement ces données officielles.
- Importations. Exportations.
- Quantités en Valeur Quantités en Valeurs
- quintaux en quintaux en
- Années. métriques. francs. métriques. francs.
- 1912. • 173.992 6.089.720 3.o34 106.190
- igi3. 257.046 10.281.840 2.881 *39.645
- *9*4- . 196.143 8.826,435 1.943 *32.5a5
- 1915. • 226.779 io.2o5.o55 4.020 180.900
- 1916. 227.426 i2.5o8.43o 4.698 258.390
- * 917 - 42.782 2.566.920 528 3r.680
- Le mouvement commercial qui s’était accru dans les deux sens jusqu’en 1916, malgré la guerre, est tombé brusquement en 1917, par suite de la pénurie des navires affectés à des transports plus urgents et du haut prix du fret, Mais il est presque certain que depuis la fin des hostilités, il a dû reprendre une marche ascen-
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- VARIETES
- dante- Toutefois, malgré l’excellence de ce fruit au point de vue de l’alimentation, comme la France produit en abondance les fruits les plus variés, notamment les pommes qui sont une de ses richesses naturelles tant pour l’intérieur que pour l’extérieur, on ne peut qu’hé-
- siter à souhaiter l’accroissement de son importation, car l’on a remarqué qu’en Angleterrè et en Allemagne nos exportations de pommes ont subi un arrêt et une diminution sensible coïncidant avec l’augmentation des importations de bananes. A. Truelle.
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- QSt,,
- AVIS. — L'abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au service de la Boîte aux Lettres de Lu Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Fosses
- septiques. — Voici les adresses des constructeurs de fosses septiques décrites dans le n° 2433, 20 novembre 1920 : Société générale d’épuratiou et d’assainissement (le « Septik-tank » Bezault), 28, rue de Châteaudun, Paris ; Bureau technique d’hygiène (le « Simplex » de Gaultier), 77, boulevard Haussmann, Paris; Dr F. Bussière, directeur du Bureau municipal d’hygiène, à Montluçon (Allier) ; Barbas, Balas, Matrey et Cie, 19, rue Château-Landon, Paris; A. Girard, ingénieur-chimiste, 15, rue Saint-Vin-dent, Paris; V. Devrez, ingénieur (Caisse siphoïde), 146,rue cela Tranchée, à Tours; Compagnie d’assainissement et d’épuration résiduaires (« Siphonic » Auroy), à Saint-Amand (Cher).
- Cellule microphonique pour transmission radio téléphonique : Prix, 7 fr. 5o. Chez M. Alf. Burgunder, 48, avenue Félix-Faure, Paris (i5e).
- Communication. — L industrie de la caséine. — Nous recevons de M. A. Trillat, de l’Institut Pasteur, la lettre ci-dessous que nous sommes heureux d’insérer :
- « Dans le n° du 6 novembre 1920 de La Nature est patu un très intéressant article de M. Xavier Lafargue au sujet de l’industrie des matières plastiques à base de caséine. L’auteur a bien voulu citer mon nom à ce propos.
- J’estime toutefois que cet article demande à être complété en ce qui concerne sa partie historique, car on attribue généralement à cette industrie une origine allemande,
- Après avoir signalé, en 1891, comme l’indique M. Lafargue, les propriétés insolubilisatrices et durcissantes du formol sur les matières albuminoïdes et le parti que l’on pourrait en tirer, j’ai appliqué ce principe en 1893 dans l’usine de MM. Sordes et Huillard à Suresnes, au durcissement d’objets en gélatine et en caséine (Rapport sur les Arts chimiques de l’Exposition de Bruxelles). Mais à cette époque cette invention n’intéressa pas les industriels français ; elle fut momentanément abandonnée. Elle nous revint plus tard d’Allemagne et acquit droit de cité après ce passage à l’étranger, selon la coutume. Aujourd’hui, de nombreuses usines françaises fabriquent la caséine formolée sous divers noms ; on peut citer la plus récente et peut-être la plus considérable qui est la Compagnie générale d’électricité.
- L’industrie de la caséine formolée est doue, comme tant d’autres, d’origine française ; c’est ce point que j’ai voulu faire ressortir aux lecteurs de La Nature. »
- Réponses. — M. Arrigo, à Torino, Piémont. — i° Il n’y a pas de résidu métallurgique qui réponde à votre desideratum 2° Les cartes postales peuvent être rendues lumineuses en appliquant à la surface un vernis courant dans lequel on a délayé du sulfure de calcium, de strontium ou de baryum obtenu par l’un des procédés indiqués dans les Recettes de la Maison, page 273. 3° Nous pensons que vous voulez parler de Y automobile à vapeur Dobble, de fabrication américaine, vous trouverez tous renseignements à ce sujet dans La Science et la Vie, n° 33, juillet 1917.
- M. Capon, à Boulogne-sur-Seine. — 1° Les petites boules de verre dont vous parlez peuvent être dorées à peu de frais en introduisant à l’intérieur l’un des vernis à dorer que l’on trouve couramment dans le commerce. 20 Nous ne voyons pas la difficulté que vous avez pu éprouver à gljcériner des plumes, la glycérine s’emploie étendue de plus ou moins d’eau suivant la souplesse
- que l’on veut obtenir. 3° La pâte blanche à chaussures n’est pas autre chose que du blanc d'Espagne délayé dans de l’eau gommée et légèrement glycérinée. 4° Le mieux est de faire l’acquisition d’une étuve toute construite par exemple à la maison Neveu, rue Monsieur-le-Prince.
- MM. Reich-Amsler et P. Cordier. — Les poudres de riz du commerce ont des compositions très variables, car il peut entrer dans leur formule, outre les amidons de riz, de maïs, de pommes de terre, des carbonates de chaux et de magnésie, du talc, du kaolin, de l’oxyde de zinc, voire même du sous-nitrate de bismuth et du blanc de céruse, produits qni ne sont pas sans inconvénient.
- La condition essentielle pour qu’une poudre soit bien adhérente est d’être impalpable, ce que l’on obtient en tamisant plusieurs fois au tamis, n° 120, l’adhérence devient encore plus grande par l’addition de 10 à 20 pour 100 de l’oxyde de zinc que nous citions plus haut, enfin on la rend onctueuse et douce à l’épiderme par l’adjonction de talc ou de kaolin blanc dans les mêmes proportions. Une bonne formule inoffensive est
- la suivante :
- Amidon de riz. . ..............3oo gr.
- Poudre d’iris..................4oo —
- Kaolin........................ 100 —
- Talc...........................100 —
- Oxyde de zinc................. 100 —
- Pour colorer en rose, additionner de carmin et pour obtenir la teinte dite Rachel, employer la terre de Sienne environ 5 gr. par kilogramme, le colorant devant être soigneusement incorporé à la masse par broyage avant le tamisage final. Parfumer enfin à l’essence préférée.
- M. le Dr Stoops, à Bruxelles. — Le procédé suivaut permet de bronzer les pièces d'acier sans chauffage. On prépare séparément les solutions :
- Â. Acide chlorhydrique. ... 55 c. c.
- Bichlorure de mercure. . . 18 gr.
- Chlorure de bismuth. ... 9 —
- Chlorure de cuivre......... 9 —
- Perchlorure de fer......... 9 —
- B. Nigrosine à l’alcool .... 5 —
- Alcool à 96°...............100 c. c.
- Mélanger les deux solutions et appliquer au pinceau sur l’acier bien décapé, laisser sécher puis répéter l’opération jusqu’à obtention de la teinte désirée, rincer. Finalement brillanter au moyen d’une brosse passée préalablement sur un morceau de cire.
- M. R. Leclerc, à Paris. — Pour empêcher les vibrations d'un marteau-pilon. — Les différents systèmes employés pour remédier à l’inconvénient des trépidations et du bruit se ramènent à deux principes : disposition de fosses d’isolement vides ou pleines de matières meubles autour du massif qui supporte l’appareil vibrant, interposition de matières antivibrantes, telles que feutre, liège, caoutchouc, etc.
- Il est bon de remarquer toutefois que les fosses d’isolement ne peuvent pas toujours être creusées assez profondément et que les matières antivibrantes, d’autre part, perdent assez vite leur élasticité et se mettent à transmettre à leur tour les trépidations.
- On a essayé, pour des bancs d’essai de moteurs pour autos, l’installation de supports en bois massif, isolés, et on a fait usage comme anti-vibrants de ressorts d’acier, de lamelles de cuir et de morceaux de bois.
- En vue d’amortir le bruit et les trépidations des marteaux mécaniques et des marteaux-moutons, on a essayé aussi d’interposer sous la chabotte deux feuilles de tôle séparées l’une de l’autre par un grand nombre de petits ressorts à boudin noyés dans une masse de feutre, ce feutre n’ayant d’autre rôle que d’amortir les vibrations éprouvées par les ressorts qui, seuls, résistent à la
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- pression. D’après M. Adam, inspecteur principal des établissements classés de la Seine, ce dispositif serait à recommander.
- Vous pourriez vous adresser pour une installation de ce genre aux constructeurs suivants : G. Jolivet, z5, boulevard de la Chapelle, Paris ; Prache, 17, avenue Niel, Paris ; Hédeline, 3, rue Hégésippe-Moreau, Paris.
- M. G., à Langeais. — Nous ne voyons pas de moyens mécaniques autres que les excavateurs pour l’extraction du produit que vous indiquez. Evidemment, ces appareils sont chers, mais ils permettent aussi d’intensifier la production. Les pelles rotatives sont d’un prix trop onéreux pour votre emploi. Je crois que le mieux est de vous adresser à un spécialiste en la matière. Nous faisons parvenir votre lettre à M. Schreiber, boulevard des Italiens qui s’occupe de ces questions et vous répondra directement.
- Dr Stoops, à Bruxelles. — Le pignon denté que vous ne pouvez dévisser doit être bloqué par la rouille. Il faudrait, si possible, baigner de pétrole le joint en mouillant la roue à filet pendant quelque temps. Vous auriez peut-être des chances de pouvoir dévisser la roue.
- Pour produire un très grand effort, il faudrait faire une clef à ergot spéciale qui prendrait plusieurs dents du pignon et qui, munie d’un grand levier, permettrait d’y appliquer un effort considérable.
- M. de Tersant, à Paris. — Votre courant n’est pas assez intense parce que le transformateur que vous employez manque de puissance. Comme remède vous pouvez établir vous-même un petit transformateur d’après les données que nous avons détaillées dans la Science appliquée du n° 2408. Cet appareil pourra débiter sensiblement deux ampères sur 4 volts en bobinant le secondaire uniquement avec du fil 60 à 70/100 comportant 170 spires.
- Il existe également dans le commerce des soupapes comportant un transformateur et un vibreur, mais leur prix est trop élevé pour le but que vous cherchez, car il est supérieur à 35o francs pour l’appareil complet avec rhéostat, voltmètre, etc.
- M. Brenot, à Paris. — Nous ne voyons pas d’autre moyen d’avoir du courant continu aVèc du courant monophasé que d’employer un appareil redresseur de courant. A ce point de vue, la soupape Soulié peut très bien convenir. Pour 10 à 12 volts environ, le modèle qui charge 6 éléments serait suffisant, car il donne 5 ampères. Si cet ampérage n’était pas suffisant, vous prendriez le modèle pour électrolyse qui peut donner 12 ampères. Le prix de ces soupapes varie de 3oo à 5oo francs suivant la puissance, bien entendu.
- Académie ouvrière à Paris. — Vous pouvez vous adresser, pour obtenir les renseignements concernant les dynamos employées avec les roues à vent, à un constructeur de ces moteurs, par exemple à M. Chêne, rue de l’Isly, 9, à Paris, ou à l’un de ceux dont nous avons donné l’adresse dans la Boîte aux Lettres du numéro qui contient l’article sur les moulins à vent.
- M. G. C., à Marseille. — 10 Le fer à friser marchant sur no volts avec une lampe en série de 16 bougies, no volts, doit pouvoir fonctionner avec une lampe de 32 bougies, 220 volts sur du 220 volts.
- Si le fonctionnement ne se produit pas convenablement c’est que le voltage n’est pas exactement 220 volts ou que le fil est cassé. En montant une lampe de s 10 volts, vous grilleriez tout simplement la lampe.
- 20 Même remarque au point de vue du voltage pour le fer à repasser. Vous pouvez augmenter l’intensité en montant en série une lampe de 5o bougies, 220 volts, ou trois lampes 16 bougies en arc multiple. Cela donnera une intensité plus forte, mais il faut agir avec précaution pour ne pas griller les appareils.
- 3° Le moteur décrit dans le n° 2377 n est qu’un moteur jouet qui ne peut guère donner qu’un rendement faible. Pour le montage sur 22b volts vous pouvez obtenir 1/8 de cheval ainsi que l’jlndique l’article de la Science appliquée du n° 2899 fijui indique le montage sur 220 volts ainsi que la puissance consommée possible.
- M. J. E., Sos. BonapaBA, 5î, Bucaresti. — x° Demandez à l’Ecole de Papeterie annexée à l’Université de Grenoble (Isère) le rapport relatif aux essais de fabrication de pâte à papièr avec VFpinard en arbre du Mexique, d’une part, /:t avec les . sarments de vigne, d’autre part. Voici les Adresses des personnes qualifiées pour vous renseigner sur cette double question, comme
- en ayant fait l’objet d’études de laboratoire et d’essais industriels : M. Favier, professeur à l’Ecole française de Papeterie (précitée), M. Vidal, professeur à l’Université de Grenoble. En outre, et spécialement pour ce qui concerne la fabrication de la pâte à papier avec les sarments, nous indiquons M. J. Gaïssèt, Directeur du Syndicat agricole de Lézignan (Aude). M. L. Châptal, qui est l’inventeur du procédé de fabrication, est chef de travaux à l’Ecole nationale d’Agriculture de Montpellier (Hérault).
- 20 L’auteur — qui a décrit le procédé dans le journal Le Jardin — ne pratique pas, que nous sachions, cette fabrication de pâte à papier avec l’Epinard en arbre, la note publiée dans La Nature (n° 2418) n’est qu’une relation de ses observations d’ordx-e général à ce sujet. Voyez à l’adresse suivante : M. R. de Noter, Station d’acclimatation, Aulnay-les-Bondy (Seine-et-Oise).
- 3° Il n’y a encore rien d’entrepris en France,dans cette voie. Pour ce qui concerne la fabrication de la pâte à papier au moyen de divers végétaux, il y a les ouvrages suivants : Végétaux propres à la fabrication de la cellulose et du papier, par Rostaing et Fleury-Percie du Sert, 1 vol. 10 francs ; Le Papier, par P. Charpentier, 1 vol. 17 fr. 5o; Alfa et papier d’alfa, par H. de Montessus de Ballore, 1 vol. 4 fr. 5o (L. Dunod, éditeur, Paris, 47> quai des Grands-Augustins, 6e.)
- M. X..., à Lodelensarl. — h’interrupteur à deux directions permet d’allumer à volonté une lampe sur deux, dans un lustre par exemple. Pour comprendre plus simplement le montage, supposons que vous ayez deux lampes A et B. Chaque lampe sera reliée d’une part au fil négatif du circuit d’éclairage, d’autre part, chacune à un des plots de l’interrupteur qui ne sont enclanchés qu’isolément. Ce sont ceux qui donnent la direction du circuit A ou B à allumer. Le fil positif du circuit sera réuni directement au plot fixe de l’interrupteur. Ce plot est dans le circuit quelle que soitla manoeuvre de l’interrupteur. C’est le plot commun aux deux circuits à allumer, soit A, soit B. Vous vous en rendez compte avant de monter l’interrupteur en le faisant manœuvrer, le couvercle enlevé.
- M. Dupré, à Bruxelles. — Voir Cotton et Mouton, Les Ultramicroscopes et les objets ultramicroscopiques. Masson et Cio, éditeurs.
- M. F. Maurice, à Carlsbourg. — Votre installation de sonnerie et de voyants marchera aussi bien avec deux éléments d’accumulateurs qu’avec vos cinq piles Leclanché. Le voltage est en effet très peu différent.
- Néanmoins nous ne croyons pas qu’il y ait intérêt pour vous à employer des accumulateurs. Les piles Leclanché peuvent marcher longtemps sans entretien appréciable. Il n’en serait pas de même des accumulateurs qui doivent être surveillés fréquemment, rechargés avec de l’eau distillée, etc.
- De plus, un accumulateur se détériore plus vite quand il ne travaille pas. Le débit que vous demanderez à votre batterie d’accumulateurs est insignifiant : quelques dixièmes d’ampères par appel. Il n’y a donc pas avantage à opérer la substitution que vous projetez. Il vaut mieux se contenter de l’emploi des piles Leclanché qui sont les piles idéales pour le fonctionnement intei’-mittent.
- M. L. R., à Conan. — i° Pour extraire la fibre textile du genêt, il conviendrait de procéder à une dessiccation préalable des tiges, suivie d’un rouissage à l’eau, durant six jours, et soumettre ensuite la matière à une ébullition de douze heures dans le carbonate de soude, suivie d’un broyage et d’un lavage à grande eau. On pourrait opérer aussi comme pour l’extraction des fibres du typha (voy. n° 2376 du 11 octobre 1919, p. 227). En 1918, des essais ont été, entrepris pour extraire mécaniquement les fibres textiles du genêt. Nous ne savons, actuellement, où en est l’application de ce procédé qui, paraît-il, a dû commencer à entrer dans la voie industrielle. Vous pourriez vous adresser, pour renseignements circonstanciés, à la Revue L’Ouest industriel, 2, rue de la Pépinière, Paris, 8e.
- 20 Pour transformer en pâte à papier les déchets ligneux de genêt, on les introduit, après les avoir coupés ou hachés, dans un bain alcalin à froid (soude caustique à io° Baumé, ou un bain formé de carbonate de soude et d’un lait de chaux, ou un bain de potasse), substances alcalines à employer dans des proportions convenables pour obtenir la désagrégation. Trois ou
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- quatre jours après, enlever de la solution les liges désagrégées, les exprimer, les laver soigneusement, puis les plonger dans un bain d’eau contenant du chlorure de chaux, i à 2 pour ioo, laisser séjourner dans ce bain pendant deux ou trois jours, jusqu’à ce que les tiges deviennent friables, puis les retirer pour les introduire dans un bain de lavage contenant une petite quantité d’acide sulfurique ou d’hyposulfite de soude; enfin, soumettre au broyage dans un appareil approprié et pendant le temps nécessaire pour obtenir une pâte ayant la finesse désirée.
- M. Bouton, à Courbevoie. — Les épreuves au gélatino-bromure peuvent parfaitement être virées aux tons que vous désirez obtenir :
- i° Pour le ton bleu l’épreuve est d’abord plongée dans :
- Eau........................ioo c. c.
- Ferricyanure de potassium
- (prussiate rouge). ... 5 grammes.
- Ammoniaque.................. 5 gouttes.
- L’image y pâlit rapidement et disparaît. On lave, et on passe dans :
- k Eau............................... ioo c. c.
- Perchlorure de fer........... i gr.
- Acide chlorhydrique.......... 2 c. c.
- L’image reparaît en bleu. On lave, et l’on dissout dans un bain d’hyposulfite le chlorure d’argent qui s’est formé dans le second bain. Le bleu ainsi obtenu est très intense et d’une teinte très pure.
- 20 Pour le ton vert, l’épreuve, d’abord virée en bleu
- comme il vient d’être dit, est passée, après lavage, dans la solution :
- Eau................
- Sulfure de sodium .
- Acide chlorhydrique........... 5 c. c.
- On peut aussi virer en vert sans passer préalablement par le ton bleu. A cet effet, blanchir d’abord l’image dans une solution de ferricyanure de potassium à 5 pour 100, laver et plonger dans :
- Eau..................
- Chlorure de vanadium.
- Acide chlorhydrique. .
- Perchlorure de fer . .
- Chlorure d’ammonium.
- (Dissoudre d’abord le chlorure l’acide chlorhydrique.)
- M. Paul Meunier, à Clichy. — Pour éviter le jaunissement des épreuves au fixage, ajouter du bisulfite de soude au fixateur, qui sera alors composé de la façon suivante :
- Eau............................... 100 cc.
- Hyposulfite de soude............... 20 gr.
- Bisulfite de soude liquide.......... 2 cc.
- Le fixage est terminé au bout de 5 minutes. Employer toujours un bain neuf, à chaque séance. Laver ensuite abondamment.
- M. Guillemé, à La Roche-sur-Yon. — Vous pourrez vous procurer des châssis métalliques chez MM. Poulenc frères, 19, rue du Quatre-Septembre, à Paris.
- 100 c. c. 1 gr.
- 1000 c. c.
- 4 grammes.
- 10 c. c.
- 5 grammes.
- 10 —
- de vanadium dans
- <
- 5feD
- 7SD
- BIBLIOGRAPHIE
- OSL.
- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous tes ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages.) ______
- Cours d'hydraulique, par M. Lévy-Salvador et M. Cauvin. Livre Y. Aménagement des cours d’eau en vue de la production de l’énergie électrique. 5e édition, revue et augmentée. 1 vol. illustré, 320 pages. Librairie de l’Enseignement technique. 3 bis, rue Thénard. Paris, 1920. Prix : 25 francs.
- Ce volume fait partie des excellents cours professés à l’Ecole spéciale des Travaux publics, dont l’ensemble constitue aujourd’hui une remarquable encyclopédie industrielle.
- Les auteurs étudient successivement le régime des cours d’eau^ la mesure du débit, les éléments de l’aménagement d’une chute ou d’une rivière; ils montrent avec exemples à l’appui comment on établit pratiquement un projet de captage de forces hydrauliques, ils décrivent rapidement l’équipement des usines hydroélectriques et donnent de très utiles indications sur leur mode d’exploitation.
- Traction électrique,, par René Martin, préface de M. de Marchena. 1 vol. 784 p., 585 fig., 57 planches. Editeur : Librairie de l’Enseignement technique. Paris, 1920. Prix : 5o francs.
- Cet ouvrage comble une lacune grave de notre littérature technique; il n’existait pas sur la traction électrique d’ouvrage français complet et à jour; lacune d’autant plus gênante que la traction électrique prend dans notre vie industrielle une place chaque jour plus grande et que de son développement, notre pays doit attendre un accroissement de prospérité. Le sujet, à vrai dire, est un des plus difficiles qui soient, en raison de sa complexité et du grand nombre de solutions proposées, ou expérimentées.
- M. René Martin, dans ce domaine touffu, a su mettre élégamment en relief les traits essentiels ; son ouvrage composé avec méthode, écrit clairement, appuyé sur une indiscutable compétence, résume parfaitement tout ce que doit connaître quiconque veut abor-
- der à quelque titre que ce soit la question de la traction électrique. Yoici les grandes divisions de l’ouvrage : historique, les divers systèmes de traction et leurs conditions d’emploi. Etude du moteur à courant continu, du moteur pronophasé, du triphasé. L’accouplement des moteurs à l’essieu. Le freinage. Le système de traction à unités multiples. Le continu haute tension. Les automotrices indépendantes.
- Télégraphie multiple. Le système de télégraphie Baudot et ses applications, par P. Mercy. j vol. i4X 22 de 474 P-» avec 230 fig. Dunod, éditeur. Paris, 1920. Prix net : 21 francs.
- Ce livre donne des notions précises sur l’appareil Baudot.
- Il est divisé en trois parties :
- Dans la première sont étudiés : le principe général du système et les différents organes employés dans une installation double, triple ou quadruple.
- La seconde partie est consacrée aux réglages et dérangements.
- La troisième partie traite des types particuliers d’installations : installations pour communications échelonnées (nouveaumodèle), translations tournantes, translations par retransmetteurs et installations pour lignes souterraines.
- Un chapitre est consacré à l’adaptation du Baudot à l’exploitation des lignes sous-marines, soit par le système Picard, soit par les dispositifs de décharge de M. Lesaffre; un autre, à la méthode de transmission duplex.
- La Siris, par Berkeley. Traduction de G. Beauvalon et D. Parodi. 1 vol. in-16, 160 p. Collection des Classiques de la Philosophie. Armand Colin, Paris. Prix : 5 francs.
- Le titre complet de cet ouvrage, publié en 1744» est « Siris, chaîne de réflexions et recherches philosophiques concernant les vertus de l’eau de goudron et divers autres sujets connexes entre eux et naissant l’un de l’autre. ». C’est une suite de déductions, vraiment imprévues, qui conduij ent des propriétés des résines à leur emploi comi ie panacée universelle, puis par l’explication de leur , mode d’action aux conceptions métaphysiques les p|us élevées. On y trouve ainsi toute la philosophie spiritualiste de Berkeley se dégageant des conceptions ^scientifiques et médi-, cales du xyiii0 siècle. »
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2440 8 Janvier 1921
- INFORMATIONS
- Une nouvelle comète. — Un télégramme du Bureau central international, à Bruxelles, vient d’annoncer la découverte d’une nouvelle comète faite à l’Observatoire du Cap, le i3 décembre, par M. Skjellerup. Cette comète est d’assez faible éclat (ioe,5 grandeur) et a été trouvée dans la constellation de l’Hydre, à la position suivante (pour le i3 décembre, à 12 b. 57 m., t. moyen de Greenwich) :
- Ascension droite = 8h 55in i6s.
- Déclinaison = 90 l'fà".
- Le mouvement diurne de cette comète est de -f 4 m. en ascension droite et de -f i° 19' en déclinaison, c’est-à-dire vers le nord-ouest.
- Utilisation du flux et reflux de la mer, en 1761.
- — Au moment où la question de la houille verte ou bleue fait couler des flots d’encre dans les journaux et revues scientifiques, il n’est pas inutile de rappeler que
- Y Académie des Sciences approuva en 1761 la première invention destinée à utiliser la force des marées pour produire un effet mécanique. Elle consistait en « un petit bâtiment placé dans un endroit convenable, qui porte une grue sur le treuil de laquelle est roulée une corde assujettie au fond de la mer ; une autre corde est dévidée en sens contraire sur la roue fixée à ce treuil, d’où elle se rend aux poulies du chapeau de la grue et va de là saisir le poids qu’on veut enlever ; ce qui fait que la marée montante élevant le bâtiment, elle obligera nécessairement le treuil à tourner et à faire aussi tourner la roue qui élèvera le poids ; en ne donnant à la roue que huit fois le diamètre du treuil, on peut élever pendant une marée qui ne monte qu’à 8 pieds un fardeau considérable à 64 pieds. »
- « On a trouvé que cette machine pourrait être très utilement employée toutes les fois qu’on aurait à élever très lentement de très gros fardeaux, comme pour mâter et démâter des navires, etc. » (« Machines approuvées par VAcadémie des Sciences, année 1761. »).
- L’inventeur de cette machine s’appelait Loriot. Notons en terminant que les inventeurs, sous l’ancien régime, étaient plus favorisés que ne le sont les inventeurs du xxe siècle. Ils avaient le droit de mobiliser une Commission composée de plusieurs savants de
- Y Académie des Sciences pour examiner leurs inventions. Les commissaires, après la démonstration et les expériences, rédigeaient un rapport qu’ils présentaient au roi avec avis.favorable ou non. Si l’invention était jugée utile au « bien de l’Etat » ou au « perfectionnement des Arts », l’auteur recevait un « privilège » et une pension annuelle qui variait de 5oo à 25oo livres. C’est-à-dire 10000 à 5oooo francs de notre monnaie. Heureux temps !
- Grosseur des grêlons dangereux pour les oiseaux.
- — M. Paul Martin consacre à cette question, dans le Bulletin de la Ligue française pour la protection des oiseaux, une intéressante note que nous reproduisons ci-dessous.
- « Les grêlons dépassant un certain poids constituent par leur chute un danger réel pour les petits oiseaux. A l’approche d’un orage à grêle, tous les oiseaux cherchent un abri contre les grêlons ; souvent* néanmoins, ils en sont victimes. On a cité le cas d’orages à grêle ayant causé la mort non seulement de petits oiseaux, mais aussi de perdrix et même de lièvres.
- Lorsqu’un corps tombe dans l’air, sa vitesse augmente jusqu’à une certaine limite qui dépend de son poids, de son volume et de la densité de l’air. Sa vitesse cesse de s’accroître, et le mouvement devient uniforme lorsque la résistance opposée par l’air au moment de la chute devient égale au poids du corps tombant. Les lois de la résistance de l’air permettent de calculer la vitesse de chute des grêlons supposés sphériques.
- Dans un air à la température de i5° et à la pression de 760 mm, la vitesse de chute des grêlons arrivant à terre est donnée par la formule :
- Y = \/3'i,7 X a .
- dans laquelle V est la vitesse en mètres par seconde et a le diamètre en millimètres, la densité étant égale à 1.
- La force vive de chaque sphère, exprimée en kilo-grammètres, est donnée par la formule ;
- F — °’873 X
- I06
- Il semble résulter de quelques observations qu’une sphère de densité égale à 1, d’une assez grande duneté, assomme un animal lorsque le nombre de kilogram-mètres qui mesurent la force vive au choc est presque
- égal au - du nombre de kilogrammes qui mesurent le
- poids de 1 animal.
- C’est en appliquant cette règle que l’on détermine le poids des animaux pour lesquels un grêlon de grosseur déterminée devient dangereux.
- Ainsi, des grêlons :
- De 10 mm sont dangereux pour les petits oiseaux;
- De i5 mm pour les perdrix;
- De 25 mm pour les lièvres ;
- et, si 1 on veut aller plus loin, de 60 mm pour les hommes.
- Le diamètre des grêlons dépasse assez rarement 1 cm et le poids o gr. 5 ; toutefois, on a observé des chutes de grêlons dont le poids atteignait plusieurs décagrammes.
- Poids des animaux assommés par des grêlons de poids connu.
- DIAMÈTRE DES GRÊLONS POIDS DES GRÊLONS VITESSE DE CIIUTE DES GRÊLONS en mètres par seconde FORCE VITE AU CHOC DES GRÊLONS POIDS DES ANIMAUX assommés par la chute DES GRÊLONS
- millimètr. grammes mètres kilogramm. kilogrammes
- 10 0,024 18,1 0,00873 0,061
- I 2 0,904 19,1 0,0181 0,127
- 14 1 ; 44 21,44 o,o335 0,234
- 16 2,14 ' 22,9 0,0573 0,400
- 18 3,o5 24,3 0,0917 0,624
- 20 4-, 19 25,6 0,140 0,980
- 3o *4,19 31,3 0,708 4,95
- 40 33,5 32,6 2,24 15,7
- 5o 65,5 40,4 5,46 38,oo
- 60 113 44,3 ii,3 79,00
- Pendant la guerre, en juillet 1916, nous trouvant sous Verdun, nous avons ramassé des grêlons ayant à peu près la grosseur d un œuf et pouvant peser entre 3o et 4o grammes.
- Au Bois Bourru, près Germonville (Meuse), les tranchées étalent en certains endroits jonchées de moineaux morts. Ces infortunés oiseaux avaient été tués par la grele meurtrière et non par les gaz asphyxiants comme on l’avait cru tout d’abord.
- Plusieurs de nos camarades ont ramassé des grêlons qui pesaient jusqu’à 200 grammes! Jamais on n’a vu pareil phénomène météorologique se produire au milieu d un massif boisé. Les forêts exercent une influence bienfaisante sur les orages à grêle et sont capables d en atténuer les dégâts, soit en diminuant la grosseur des grêlons, soit en transformant la grêle en simples averses de pluie ou en inoffensives giboulées de grésil.
- L’industrie française du verre à thermomètres. — M. Léon Appert, président honoraire du Syndicat des Maîtres-Verriers de France, nous écrit :
- « J’ai lu avec intérêt dans le numéro du journal La Nature, en date du 23 octobre 1920, un article de M. le Dr^ Georges Vitoux, sur la vérification des thermomètres médicaux.
- « Je crois devoir vous signaler une légère erreur commise par l’auteur sur le retard apporté au développement de la fabrication de ces objets en France, et sur ses causes.
- f Suivant lui, en effet, l’une d’elles proviendrait de la difficulté de se procurer en France du verre de qualité convenable répondant aux besoins de cette fabrication ; il y a là une inexactitude.
- « Depuis l’année 1917, sur les sollicitations du service
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- INFORMATIONS
- de santé de l’armée, notre maison fabrique un verre spécialement destiné à la confection de ces objets très intéressants et que les Allemands étaient seuls à produire avant la guerre.
- « Ce verre, essayé et contrôlé par le Laboratoire d’essai du Conservatoire des. Arts et Métiers qui avait dû s’intéresser à cette fabrication, a été reconnu comme remplissant toutes les conditions nécessaires pour assurer la parfaite exécution de ces objets; il a été dès lors employé exclusivement dans l’atelier de souillage installé au fort de Yanves, où pour l’instruction des ouvriers souffleurs de France dont on désirait faire l’éducation, ils encadraient les prisonniers de guerre boches dont on espérait ainsi connaître les tours de main.
- « Employé actuellement par les grandes usines s’occupant des produits pharmaceutiques et de leurs accessoires, sa fabrication pourrait être décuplée au besoin, si là demande en était faite. *
- « Ce verre déposé se distingue des verres d’autre provenance par un filet jaune, marque exclusive de notre maison.
- « La principale cause du retard que signale l’auteur réside dans la main-d’œuvre inférieure en quantité et en qualité dont l’éducation professionnelle est encore insuffisante, d’où une production restreinte et onéreuse luttant avec difficulté contre la fabrication allemande. »
- Le danger du tétrachlorure de carbone. — On
- sait que le tétrachlorure de carbone est très employé pour la construction de grenades extinctrices. Leur emploi n’est pas sans danger et exige des précautions, ainsi que le démontre l’accident suivant survenu aux Etats-Unis : en août 1919, pendant la construction d’un sous-marin, un petit incendie se déclara dans l’un des compartiments du bâtiment ; on s’empressa de l’éteindre en jetant dans le foyer une grenade à tétrachlorure de carbone. Mais les hommes qui se trouvaient dans le compartiment furent incommodés, puis forcés de s’aliter et moururent au bout de quelques jours, en présentant les symptômes d’empoisonnement pulmonaire par un gaz irritant.
- A la suite de cet accident, le Bureau des Mines entreprit des investigations approfondies dont voici les conclusions ; on étudia les produits de décomposition donnés par le tétrachlorure de carbone au contact des foyers usuels et au contact de métaux au rouge. Les expériences étaient faites en chambre close; les produits gazeux mélangés à l’air étaient retenus et analysés. Une seconde méthode consistait à faire passer les vapeurs de tétrachlorure dans des tubes de fer ou de quartz, chauffés, dans lesquels on pouvait contrôler l’humidité de l’air et la température.
- Or, on put constater la présence de gaz extrêmement toxiques en quantités dangereuses : du phosgène ou oxychlorure de carbone (CO C1‘-), gaz poison extrêmement violent, du chlore libre, dont on sait la toxicité, de l’acide chlorhydrique, gaz irritant, sans parler des vapeurs mêmes de tétrachlorure de carbone qui sont un dangereux anesthésiant.
- Aussi est-il recommandable de ne pas employer les extincteurs à tétrachlorure de carbone dans des espaces confinés, ou en tout cas de ne le faire qu’en se protégeant par un masque du type employé pendant la guerre contre les gaz toxiques. »
- Les fabricants de grenades extinctrices agiraient sagement en insistant sur la nécessité de ces précautions.
- A propos du trempage des semences. — La note publiée dans le n° 9.433 de La Nature (Suppl., p. 161) fait Connaître, sur l’application de ce procédé, les appréciations communiquées à l’Académie d'Agriculture, lesquelles concluent à l’inefficacité du trempage des semences dans des solutions nutritives, tant au point de la germination que de l’augmentation du rendement.
- Cette question présentant un réel intérêt scientifique et pratique, il semble que tout en tenant grandement compte des avis formulés par de savants agronomes, on doit de même prêter attention aux résultats obtenus, sur divers points, en France, par de nombreux agriculteurs praticiens, car ce sont les essais répétés, l’expérimentation méthodique et suivie, qui peuvent fixer exactement sur la valeur de ce procédé.
- On ne peut contester, en tout cas, la portée des essais auxquels ont présidé les Directeurs départementaux des Services agricoles, dont les avis font autorité puisqu’ils
- ont, précisément, pour mission d’étudier et de propagêi4 les méthodes susceptibles d’améliorer la production agricole.
- Il faut reconnaître, d’ailleurs, qu’en ce qui concerne la fertilisation des semences par trempage dans des solutions de sels nutritifs, les opinions sont contradictoires.
- En effet, on fait cette constatation en mettant en regard des résultats négatifs auxquels fait allusion la note précitée, ceux qui tendraient à prouver que ce procédé ne doit pas être rejeté, ou, tout au moins, sans avoir été soumis à de multiples essais, dans diverses situations.
- Un communiqué de la Direction des Services agricoles des Hautes-Alpes, à Gap, fait connaître que la fertilisation des semences par trempage dans une solution de nitrate d’ammoniaque à 2 pour 100 a été expérimentée en grande culture, dans ce département, par plus de quarante agriculteurs ayant reçu, à cet effet, chacun, 2 kg de nitrate d’ammoniaque.
- Le trempage a porté sur des semences d’orge, d’avoine, de pommes de terre, de betteraves, de bettes à carde et de graines potagères diverses. Sauf pour les semences de betteraves, qui ont été immergées pendant vingt-quatre heures, toutes les autres semences furent simplement plongées pendant quelques secondes dans la solution.
- Tous les expérimentateurs jugèrent les résultats excellents et se montrant toujours très nets, à simple vue, par comparaison entre les lots ensemencés avec semences fertilisées et les lots témoins (non fertilisés).
- L’expérience faite sur une culture d’orge par M. Ey-raud, maire des Infournas, ancien élève de l’Ecole pratique d’Agriculture d’Avignon, montra notamment, dans un champ situé à n5o m. d’altitude, que là où l’on avait employé des semences fertilisées, la végétation avait plus de vigueur et les augmentations de rendement en grain étaient de i5 à 20 pour ioo.
- Dans onze départements de la vallée du Rhône ont été entrepris des essais officiels de fertilisation des semences (procédé Pion-Gand). Dans l’Isère, à la Côte-Saint-André, M. L. Rougier, Directeur des Services agricoles de ce département, a pu constater qu’un plant de cardons, dont la semence avait été traitée par une solution nutritive, pesait, exactement, le respectable poids de 47 kg5oo, alors que les plants provenant de semences non fertilisées ne présentaient qu’un développement ordinaire et un poids normal.
- Sur 25 hectares entièrement en blé, on a obtenu un rendement moyen de 225o kg de grain à l’hectare contre 900 à 1200 kg dans toute cette commune.
- Dans la plaine de la Blache, non loin de là, M. Désor-meaux a constaté une augmentation de 67 pour 100 en grain, 75 pour 100 en paille dans un champ d’avoine.
- En terrain de coteau, très négligé, M. Cauzel a obtenu une plus-value de 75 pour 100 en blé de printemps.
- MM. Relier et Barrai ont obtenu, comparativement, des augmentations de 270 pour 100 sur des maïs fourra-gers et 433 pour 100 sur des rutabagas. Tous ces résultats ont été obtenus sans fumure ni préparation spéciale, et ont été consignés par-devant témoins et constats d’huissier.
- Un communiqué de la Direction des Services agricoles des Bouches-du-Rhône donne la relation d’une intéressante expérience faite sur paumelle (orge à deux rangs) par un agronome distingué, M. Jacques Saint-René-Taillandier, domaine de la Paillade, à Saint-Etienne-du Grès (Bouches-du-Rhône).
- La fertilisation par trempage a été pratiquée à raison de 20 gr. de nitrate de potasse par kilogramme de semence. Le trempage a été fait jusqu’à saturation, c’est-à-dire jusqu’à ce que tous les grains tombent au fond du récipient. Les grains, après séchage, ont été semés en lignes espacées de 25 cm, sur une parcelle de terrain de 78 ares, et sans engrais ; profondeur du semis : 6 à 8 cm; quantité de semence employée : 78 kg; quantité de nitrate de potasse employée pour fertiliser les 78 kg de semence : 1 kg 56o valant 2 fr. 97 (à raison de 191 fr. les 100 kg). On a obtenu, des 78 kg de semence fertilisée, un rendement de 1040 kg de grain, soit un rapport de 14,a5, bien supérieur à celui des semences non fertilisées.
- Ces résultats obtenus par des agriculteurs praticiens tendraient donc à démontrer qu’avant de conclure définitivement à l’inefficacité du procédé, il serait utile d’en poursuivre méthodiquement l’expérimentation.
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- RADIOGONIOMÉTRIE
- CONSTRUCTION ET UTILISATION D’UN CADRE
- (Suite et fin)
- Nous recommandons aux amateurs l’adoption d’un cadre moyen, celui dont nous expliquerons la construction est peu encombrant, peu coûteux et permet, avec les appareils déjà décrits, une très bonne réception des
- ondes comprises entre 1600 m. et 20000 m,, c’est-à-dire dès la plupart des émissions actuelles,depuis celles des petits postes jusqu’à celles des stations d’Annapolis ( Amérique), de Lyon et de Bordeaux.
- Ébénisterie. — La figure 8 représente le ' =^[|} type de cadre dont nous conseillons la construction ; la figure 9, les différents élémeôts qui en constituent l’armature et que chacun peut confectionner soi-même très simplement.
- On utilisera pour les quatre côtés du cadre et pour
- les deux traverses des lattes de charpentier de 1 6 cm de largeur et de
- -fri 2 cm au moins d épais -
- Fig.
- • Cadre radiogoniométrique à spirale plate.
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- 9. — Détails de construction d’un support de cadre.
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- --------t4A_________^ seur découpées selon le
- > tracé et les dimensions des croquis A et B de la figure 9. Ces planchettes seront soigneusement rabotées et dressées; les croisillons porteront en leur milieu une entaille à mi-bois de 6 cm de largeur permettant de les
- assembler en X pour assurer la rigidité du cadre.
- Quatre équerres de 35 cm de côté vissées ou clouées
- aux angles du cadre maintiendront solidement les côtés et les traverses.
- Lorsque cette monture sera terminée, on passera sur tout le bois une couche de brou de noix, on laissera sécher et on vernira avec une dissolution de gomme laque dans un peu d’alcool à brûler. A défaut de vernis, une couche de paraffine fondue protégera le bâtis contre l’humidité.
- Fig. 10. Ajustage des éléments Enroulement. — L’enrou-d’un support de cadre. lement du cadre gera fajt de
- fil de cuivre isolé au coton ou à l’émail ayant environ 1 mm 1/2 de diamètre (lil 1 5/1 o) ; 3 mm sépareront chaque spire qui ne devra ni toucher ni chevaucher sa , voisine. Pour maintenir l’en-
- 1°I 1 11 l M i 1 IJLi-UJ-lilNl roulement sur le cadre, on utilisera de petits isolateurs en h') ) os sur l’axe des croi-
- 1-------——----------!--1 sillons, ou mieux quatre cré-
- w---------Æû-------*} maillères confectionnées, selon
- le croquis de la figure 11, avec Fig. II.— Crémaillère pour des planchettes de bois dur, maintenir l’enroulement chêne OU noyer, très sec et du cadre. sans nœU(j( mesurant 5o cm de
- longueur, 4 de largeur et 2 d’épaisseur. Les réglettes ainsi obtenues seront pourvues sur la tranche d’entailles parallèles de 1 mm 1/2 de largeur sciées obliquement à 3 mm les unes des autres et jusqu’à une profondeur de 1/2 centimètre.
- On confectionnera rapidement ces supports en fixant les planchettes sur un étau et en se servant d’une scie à métaux ktenue obliquement pour ébaucher chaque
- entaille qu’un trait de râpe fine élargira ensuite.
- Les crémaillères seront vissées solidement sur les diagonales du cadre et maintiendront sa rigidité.
- Enroulement. — La pose de l’enroulement sur le cadre est l’opération la plus délicate ; le fil doit être bien tendu, mais on veillera à ce que la tension se répartisse
- ta 601
- sp/re
- <? /a 30 *jp/ra
- fin de /enrou/ement du cadre
- Fie. 12.
- Jeu do plots commandant les fractionnements de l’enroulement.
- uniformément sur tout l’enroulement pour éviter une déformation du cadre qui entraînerait le chevauchement des spires.
- Le cadre portera environ cent spires, mais une manette et un jeu de plots permettront de n’utiliser que la portion nécessaire pour obtenir l’accord le plus favorable du circuit oscillant; dans ce but, une première prise sera ménagée sur la 3oe spire, une seconde sur la 6o°.
- La connexion reliant chaque fractionnement au plot correspondant du dispositif à réaliser, et que représente schématiquement le dessin de la figure 12, devra être suffisamment écartée de l'enroulement (2 cm environ) pour que le circuit utilisé ne se ferme pas sur lui-même par capacité à travers l’isolant de la connexion et une spire avec laquelle cette connexion se trouverait en contact.
- Suspension du cadre. — Pour explorer tous les points de l’horizon, le cadre doit pouvoir accomplir sur son axe une rotation complète, il est donc nécessaire de le suspendre en équilibre sur cet axe au moyen d’un émérillon fixé au plafond du poste d’écoute à proximité des appareils de réception et à portée de la main de l’opérateur.
- Comme, à la rigueur, le cadre n’a besoin d’accomplir qu’une demi-rotation pour explorer entièrement l’horizon, il est possible de lui assurer une suspension efficace en l’accrochant simplement à une porte susceptible de tourner de 180° sur ses gonds, ou en l’appuyant par un des montants verticaux sur des charnières fixées contre une cloison de bois.
- Emplacement d’un cadre. — Le meilleur emplacement pour un cadre est une cabane en bois montée au ras du sol en terrain dégagé; néanmoins, les murs de briques et de pierres n’interceptent pas suffisamment les ondes pour constituer des écrans infranchissables et d’excel-lentea réceptions radiogonio-métriques peuvent être assurées à tous les étages dans la plupart des immeubles d’une agglomération.
- Il est évident que derrière une grille, un volet de fer, sous l’influence immédiate d’un toit de zinc, à l’abri de murs en ciment armé, aucune expérience de ce genre ne saurait pratiquement réussir.
- Cadres de fortune. — Jusqu’à une distance de 100 à
- i5o km autour de Paris il est possible de recevoir les bulletins météorologiques et les signaux horaires de FL en utilisant comme cadre une petite bobine semblable à celle que représente la figure i3, constituée par 200 spires de fil avec un simple détecteur à galène et un petit condensateur fixe shuntant un téléphone ordi-i naire.
- ,îo_
- Bobine-cadre,
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- T. S. F. DES AMATEURS
- À la campagne, il est très facile de réaliser un cadre à une seule spire, utilisable pour la réception des petites longueurs d’ondes, en suspendant entre deux mâts ou entre deux arbres un triangle fait d’un fil de cuivre de 15 ou 20 dixièmes et dont la base est maintenue rigide par une perche légère de saule ou de bambou ; la suspension est assurée au sommet par un crochet isolé attaché à Un câble tendu entre les mâts (fig. 14).
- Util isation du cadre. —-La réception sur cadre peut être assimilée à une réception secondaire dont le primaire serait le poste transmetteur.
- Le couplage entre les deux systèmes est évidemment très lâche et par conséquent la résonance très aigue, ce qui implique la nécessité de réglages d’accord très précis mais assure, par contre, tous les avantages d’une sélection parfaite des émissions reçues.
- Le montage sur cadre est donc tout à fait analogue à celui du secondaire dans une réception sur Tesla.
- La figure i5 reproduit le montage le plus élémentaire qu’il soit possible de réaliser ; un détecteur à cristaux
- ----£2ar_____
- Pou/re
- Cadre à une seule spire.
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- Fig. i5. — Montage élémentaire sur cadre.
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- M§>—1
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- Fig. 16. — Accord du cadre par boBine de self réglable.
- par un apport de capacité la période du résonateur sur celles des ondes à recevoir. Nous avons dit que la résonance devait être très aiguë pour assurer une bonne réception sur cadre, il s’ensuit que la valeur de la capacité auxiliaire fournie par le condensateur variable en dérivation sur le cadre doit pouvoir varier d’une façon insensible, c’est pourquoi il est indispensable d’utiliser un condensateur variable à diélectrique air de faible capacité, auquel on associera, au besoin, pour l’accord sur les grandes longueurs d’onde, un ou deux condensateurs fixes capables de doubler ou tripler sa capacité.
- Le schéma de la figure 18 indique comment peut être avantageusement combiné un jeu de condensateurs appropriés à l’usage d’un cadre radiogoniométrique ; le condensateur variable sera de préférence du type rotatif, rapide et facile à manœuvrer, sa capacité sera comprise entre 15 et 25 dix-millièmes de microfarad, le premier condensateur fixe sera de 2 millièmes et le deuxième de 4 millièmes; deux petits interrupteurs permettront de les mettre isolément ou simultanément en circuit.
- La figure 19 est une réplique à peine modifiée du schéma de la figure 17, un détecteur électrolytique est utilisé à la place du détecteur à cristaux; le condensateur fixe K de 3 ou 4 millièmes de microfarad a pour but d’empêcher la pile de débiter à travers le téléphone et l’enroulement du cadre avec lesquels elle se trouve montée en série.
- La figure 20 montre la façon de monter un amplifi-/ 2 / 2
- Fig. 20. — Utilisation sur cadre Fig. 21. — Utilisation sur cadre d’un amplificateur BF^ d’un amplificateur HF.
- et un téléphone shunté par un condensateur fixe de( 2 à 3 millièmes de microfarad sont placés en série avec l’enroulement du résonateur. Cette disposition ne donne de bons résultats que lorsque le résonateur est spécialement adapté à la longueur d’onde à recevoir, toute correction d’accord étant impossible.
- La figure 16 offre un schéma d’une utilisation un peu
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- r7' Fig 18. Fig. ig.—Montage sur
- Montage classique [Jeu de condensateurs cadre avec détecteur sur cadre. de résonance. électrolytique.
- moins restreinte, l’appoint d’une bobine de self permettant de parfaire, dans une certaine limite, le réglage favorable du cadre. Cependant nous devons signaler au lecteur qu’il n’est pas bon d’utiliser une bobine de self avec ün cadre radiogoniométrique, le sens de l’enroulement de la self et son orientation n’étant jamais des facteurs indifférents, leur effet s’ajoutant ou s’opposant à celui du cadre au détriment de la réception.
- La figure 17 reproduit le montage classique sur cadre. Le condensateur variable C sert à accorder rapidement
- cateur à basse fréquence sur cadre; l’appareil renforçateur est tout simplement branché à la place du téléphone, tous les autres appareils restant inchangés dans le circuit de réception.
- Un amplificateur à haute fréquence, destiné à renforcer les oscillations non encore détectées et à les détecter ensuite, se monte selon le schéma de la figure 20 ; le détecteur et le condensateur fixe n’ayant plus de raison d’être sont supprimés dans le circuit oscillant.
- Ces différentes combinaisons de montage pour être les plus caractéristiques et les plus couramment adoptées ne sont pas les seules qui puissent être réalisées sur le circuit oscillant d’un cadre ; toute disposition qui convient à l’agencement d’un circuit secondaire de Tesla est également utilisable ici et l’amateur n’aura, pour ses essais, que l’embarras du choix entre mille variantes.
- La méthode pour accorder le circuit oscillant du cadre décrit plus haut est très simple et peut se résumer dans les conseils suivants :
- a) Pour recevoir les petites longueurs d’onde, utiliser seulement le premier fractionnement avec appoint du condensateur rotatif.
- b) Pour les ondes moyennes comprises entre 3ooo et 5ooo m., utiliser les deux premiers fractionnements et le condensateur rotatif.
- c) Pour les ondes de 5ooo à 10000 m., utiliser le cadre en entier avec le condensateur variable et éventuellement le premier condensateur fixe.
- d) Pour les plus grandes ondes, enfin, utiliser tout
- l’enroulement et l’ensemble des capacités. '
- Ces indications ne sont pas des repères absolus, un même accord pouvant être obtenu avec différentes valeurs de self et de capacité; elles faciliteront néanmoins, croyons-nous, au débutant la pratique si intéressante de la réception sur cadre.
- Franck Duroquiek.
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- VARIÉTÉS
- Les utilisations industrielles des pépins de raisin.
- — En France, on ne s’est préoccupé que trop rarement de tirer parti des pépins de raisin dont nos vignes fournissent cependant de grandes quantités abandonnées, la plupart du temps, avec les marcs, résidus de la fabrication du vin.
- Plus que jamais, on doit s’ingénier à réaliser économiquement l’utilisation intégrale des résidus que laissent les cultures et les industries agricoles. Le Gouvernement américain a fait procéder, en 1917, à des recherches ayant pour objet la mise en valeur des pépins de raisin, au point de vue industriel.
- Depuis quelques années, la Californie a développé l’industrie de l’égrainage du raisin, et celle-ci dispose d’énormes quantités de pépins. Sur un total de 38 000 à 40 000 tonnes de raisin égrainé annuellement, il y a un dixième, soit 38oo à 4000 tonnes de pépins.
- Comment les viticulteurs californiens ont-ils résolu le problème si intéressant de l’utilisation industrielle de ces grandes quantités de pépins ?
- Les recherches ont abouti à ces résultats : l’obtention de quatre produits différents et importants : sirop, huile fixe, extx'ait de tanin et matière alimentaire.
- Sirop de pépins. — La fabrication du sirop est facile et rapide ; le sucre étant très soluble dans l’eau, l’opération se résume en une dissolution et une concentration. Il ne faut que peu d’eau, et le lavage se fait dans des appareils centrifuges, tandis que la concentration de la solution peut se faire de préférence dans le vide, ce qui donne un sirop clair et transparent, avec l’odeur et le goût du raisin. Ce sirop qui se prête à de nombreuses utilisations alimentaires, pharmaceutiques, etc., peut donc trouver des débouchés faciles et avantageux.
- Huile de pépins. — C’est, certainement, le produit le plus important. A vrai dire, l’Italie fabrique depuis longtemps de l’huile extraite des pépins de raisin, notamment en Yénétie, où cette industrie prit naissance et accentua son importance notamment, vers l’année 1911. Aux Etats-Unis, les recherches poursuivies en 1917 ont donné des résultats qui confirment pleinement l’intérêt que l’on attache à cette utilisation des pépins en Italie.
- Les pépins de raisin contiennent en moyenne de 13,75 à I9,5o pour 100 de matières grasses. On en extrait de même que des marcs de pressoirs, une huile fixe. Les pépins lavés, séchés et passés au crible, sont broyés et traités soit par pression, soit par les dissolvants (benzine, sulfure de carbone, gazoline, tétrachlorure de carbone).
- La pression à chaud, par des presses hydrauliques, donne le rendement maximum, tandis que la pression à froid ne donne qu'une partie de l’huile, le reste passe dans le tourteau. Commercialement, les producteurs américains donnent la préférence au procédé d’extraction par dissolvant, notamment par le tétrachlorure de carbone, qui offre l’avantage de n’être ni inflammable, ni explosible. On parvient ainsi à épuiser plus complètement la matière que par la pression, surtout lorsque la proportion d’huile est faible. Néanmoins l’huile, de pression est de bonne qualité, propre à l’éclairage et même à l’alimentation humaine si elle a été convenablement fabriquée, épurée et filtrée.
- Dans nos pays méridionaux où se fabrique l’huile d’olive et où les grignons sont épuisés par les dissolvants, il y aurait intérêt à traiter semblablement les pépins de raisins.
- On obtient une huile non volatile, de couleur ambrée
- claire, à utiliser en savonnerie, pour la peinture et d’autres usages, sauf cependant, comme lubrifiant lorsqu’elle a été extraite par le sulfure de carbone, car elle retient toujours une certaine quantité de sulfure. Au contraire l’huile extraite par le tétrachlorure de carbone se prête à de plus nombreux usages ; elle est de couleur jaune d’or, inodore, et a des propriétés siccatives très appréciées. Avant la guerre, l’huile brute extraite des pépins de raisin valait 60 à 70 francs le quintal, l’huile raffinée, 80 à 85 francs. On a noté que 16 kg de marc sec et épuisé donnent 2 kg 5oo de pépins, lesquels fournissent 3oo gr. d’huile.
- On voit que, sur l’étendue considérable du vignoble français, il serait possible d’obtenir d’importantes quantités d’huile extraite des pépins de raisin, soit environ i5 000 à 18 000 tonnes, en tablant sur les chiffres précités, relatifs au rendement en marcs et en pépins. On doit remarquer que cette huile, cotée 60 à 80 francs les 100 kg, en Italie, avant la guerre, aurait actuellement une valeur commerciale beaucoup plus élevée.
- En outre, il faut tenir compte des tourteaux, résidus de la fabrication. Ceux qui ont été traités par le tétrachlorure de carbone peuvent fournir un bon aliment pour le bétail auquel on les distribue en mélange avec du son ou de la mélasse (soit pour 100 kg de tourteau moulu : sou 65 kg, mélasse 5o kg). Les tourteaux sulfurés ne peuvent être utilisés que comme engrais ou comme combustible (i). Les cendres qui en proviennent (proportion 3 pour 100) sont riches en acide phospho-rique (22,93 pour 100), en potasse (21,52 pour 100) et en chaux (28,67 pour 100), leur valeur fertilisante est, comme on le voit, très élevée. Ces cendres, dont la valeur commerciale était de 2 fr. 5o à 3 francs le quintal avant la guerre, sont utilisées par la savonnerie.
- Tanin de pépins. — Après obtention de sirop et d’huile, on peut encore extraire du tanin. Celle substance étant soluble dans l’eau, on fait bouillir la matière avec de l'eau dans des bassines, puis on traite la dissolution par compression dans le vide pour obtenir un extrait pâteux. Pour obtenir un extrait sec, on laisse sécher à l’air l’extrait pâteux.
- Ce tanin de pépins dont on produit ainsi d’importantes quantités convient au tannage des cuirs.
- Farine de pépins. — Le résidu final est constitué par une sorte de farine qui, bien qu’étant épuisée de tous ses constituants utiles, a, néanmoins, par la forte proportion de protéine qui y est contenue, une valeur appréciable; son emploi dans l’alimentation du bétail est tout indiqué.
- Ce rapide aperçu des utilisations industrielles auxquelles se prêtent les pépins de raisin montre surabondamment tout l’intérêt que l’on aurait à créer, puis à développer en France, riche pays de vignobles, ces industries annexes de la grande industrie viticole.
- Henri Blin.
- r. A propos de l’emploi comme combustible d’un sous-produit de la vigne, il peut être utile de rappeler, au moins pour mémoire, les essais qui furent faits, en 1S42, à Montpellier, en vue do remplacer la houille par le marc de raisin, pour la fabrication du gaz d’éclairage, le marc étant en partie formé de pépins. Ce procédé fut employé pendant plusieurs semaines pour l’éclairage de la ville de Montpellier.
- Récemment, les marcs de raisin furent employés avec succès, dans le Sud-Est de la France, pour le chauffage des foyers domestiques.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Réparation des foyers de poêles. — Les foyers de poêles après quelque temps d’usage se fissurent et le tirage au lieu de se faire par la grille a lieu sur les côtés, ce qui empêche la combustion régulière du charbon.
- Pour remédier à cet accident, il suffit de faire une pâte de limaille de fonte et de silicate de soude, puis d’y incorporer quelques filaments d’amiante, on applique cette pâte dans la fissure et laisse sécher. Au premier
- chauffage on prendra soin d’activer le feu pour amener la fusion du silicate et obtenir ainsi une adhérence complète.
- Pour enlever les floches d’ouate après un pansement. — Après un pansement, des filaments de coton se trouvent toujours épars sur le vêtement de l’opérateur ou du malade et malgré un brossage répété on ne peut les enlever. Un tour de main très simple consiste à
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- mouiller légèrement la brosse, les floches s’enlèvent alors avec facilité.
- Raccords de papiers peints. — Il est souvent nécessaire de remplacer une partie du papier de tenture qui s’est trouvée tachée ou déchirée. Pour que la réparation soit le moins visible possible, il est utile de prendre
- certaines précautions. Tout d'abord le papier neuf doit être exposé un certain temps au soleil pour en faire baisser le ton et le rapprocher du papier usagé. Ensuite il ne faut pas couper la pièce à rapporter aux ciseaux, mais la déchirer de façon à laisser des barbes dans lesquelles il n y a pas de points de repère. En opérant ainsi on sera surpris de l’excellence du résultat.
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- BOÎTE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante dos demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — M. de Ville d'Avray, à Courbevoie. — Nous pensons que la glycérine vous donnera satisfaction pour l’obtention de joints hydrauliques incongelables.
- M. Pierre Pingault, à Paris. — Le tétrachlorure de carbone est effectivement ininflammable et c’est sur cette propriété qu’est basé son emploi pour l’extinction des incendies. Comme il est très volatil (point d’ébullition 78° 1) ses vapeurs remplacent l’oxygène de l’air et empêchent toute combustion, autrement dit l’incendie s’arrête faute de comburant. Pour l’emploi, il suffit d’en verser 5o à 100 cm3 sur le foyer et de fermer hermétiquement le devant de la cheminée au moyen d’un drap mouillé. Le tétrachlorure de carbone se conserve très bien en bouteilles de verre, on peut préparer d’avance de petits récipients pour l’usage au moment critique. Le tétrachlorure n’est pas dangereux en petite quantité dans une pièce aérée, mais il faut éviter de séjourner dans une atmosphère qui serait saturée de ses vapeurs.
- M. Marcel Bour, à Paris. — La cellophane, lorsqu’elle est en feuilles un peu épaisses, présente en effet quelques difficultés au collage, mais vous obtiendrez un excellent résultat en vous servant simplement de la dissolution de caoutchouc dont on fait usage pour les réparations de pueumatiques, l’expérimentation que nous en avons faite sur l'échantillon soumis nous a donné une réussite parfaite.
- M. Imbert, à Saint-Etienne. — Le moyen le plus pratique d’éviter la radiation de votre tuyauterie est de l’envelopper de bandes calorifuges, vous trouverez cet article à la maison Hamelle, ai, boulevard Jules-Ferry, Paris, ii°, vous pourrez ensuite peindre au ripolin spécial pour radiateurs pour mettre au ton général de la pièce.
- M. H. Konrad, Le Puy. — Pour utiliser les sciures de bois il n’est pas nécessaire de recourir à des procédés ou appareils compliqués, il suffit de former suivant le procédé suédois Fagesta une pâte composée de 87 pour 100 de sciure parfaitement sèche et de i3 pour 100 de goudron chaud, ou moule à froid la pâte obtenue au moyen d’une presse à briques ordinaire.
- Si on veut employer le poussier de charbon ou de coke, le moulage doit alors être effectué à chaud et forte pression ou bien on peut opérer à froid comme précédemment en faisant un mélange préalable de 90 pour 100 de poussier et 10 pour 100 de ciment que l’on délaye dans une quantité d’eau suffisante pour humecter. Dans ce cas, il est nécessaire de laisser sécher à l’air les briquettes pendant une à deux semaines avant emploi.
- M. E. Vivier, à Levallois-Perret. — Pour permettre d'écrire sur les envelooppes entoilées, il vous suffira d’appliquer sur celles-ci une solution de sandaraque dans l’alcool. La concentration sera à déterminer d’après la porosité de l’étoffe, quelques essais avec des teneurs de 5, 10, i5, 20 pour 100 vous fixeront rapidement.
- M. Mejstre, à Lausanne. — Pour effectuer un tirage lithographique il est indispensable que le corps devant recevoir l’impression présente une certaine souplesse, ce qui n’est pas le cas pour le verre, il faudrait donc renverser la proposition et se servir, non d’une pierre comme cliché, mais par exemple de caoutchouc ou encore mieux de gélatine.
- M. le Dr Lohéac, à Gourin. — i° Pour nettoyer les vitres en celluloïd placées sur les capotes d’autos, il suffit, après les avoir époussetées avec un pinceau doux pour que les grains sableux de la poussière ne rayent pas, de passer légèrement un chiffon imbibé d’alcool camphré ou d’acétone. 20 Vous trouverez tous les renseignements désirés dans l’un des ouvrages suivants : Installations électriques, par Soulié. Editeur, Garnier, i5, rue des Saints-Pères; Installations électriques de force et lumière, par Curchod. Éditeur, Dunod, 47, quai des Grands-Augustins. 30 Petit outillage, Tiersot, 61, rue des Petits-Champs.
- M. Pierre Boulan, à Paris. — Les Annales de chimie analytique constituent le Journal de la Société des chimistes français, c’est bien au siège de ladite Société, 13, rue de l’Odéon, que vous pourrez vous procurer les exemplaires de cette revue.
- M. Louvet, à Lusigny. — Les cires à cacheter de qualité courante sont constituées par :
- Gomme laque............... . 400 gr.
- Térébenthine suisse .... 200 —
- Vermillon.....................2oo —
- Kaolin........................100 —
- Benjoin........................ 3o —
- Pour obtenir une cire bleue, il suffit de remplacer le vermillon par de l’outremer.
- M. J. Zmerkowski, à Paris. — Les crochets des dents artificielles ne sont pas noyés dans du ciment, mais dans une soudure composée de : ^
- Or.....................66 pour 100
- Argent.................17 —
- Cuivre................. 17 —
- La fusion en est obtenue au chalumeau et demande une grande habileté.
- M. de Choiseul-Gouffier, Les Plans-sur-Bex. — i° Machines pour la fabrication de la pâte de bois ainsi que celle du papier : Chantrenne, à Nivelle, Belgique; Escher, à Zurich (Suisse); Pallez-Vibert, à Vienne, Isère ; Thiry, à Huy (Belgique) ; Repiquet, 18, rue de la Folie-Regnault, à Paris. — 2° Usines à visiter dans votre région : Bergès, à Lancey, Isère; Aussedat, à Gévrier, par Annecy, Haute-Savoie; Barlet et Roussel, à Beaumotte, par Loulans-les-Forges, Haute-Saône. — 3° Une production de i5o à 200 kg par jour ne vaudrait pas la peine d’être entreprise.
- M. Ed. Acker, à Logelbach. — L’ouvrage tout récent, Technique du caoutchouc souple, par R. de Fleury, qui renferme des articles spéciaux sur la conduite de la vulcanisation et l’installation d’une usine à caoutchouc, vous renseignera très utilement (éditeur, Dunod, 47, quai des Grands-Augustins), voir aussi : Le caoutchouc, par Pécheux, même éditeur; Le Caoutchouc, par Maigne, édité chez Nolo, 12, rue Flaulefeuille.
- M. A. Bolluick, à Bruxelles. — Les chaufferettes dont vous voulez parler sont remplies d’acétate de soude fondu qui possède une grande capacité calorifique. Vous trouverez des articles de ce genre aux adresses suivantes : Parvillé, 56, rue de la Victoire; Clair, 146, faubourg Poissonnière; Forest, 3a, boulevard Henri IV; Gauquelin, a, rue Lécluse.
- Etablissements Goby, à Grasse. — Le laminage de la cire ne présente aucune difficulté lorsque celle-ci est à température convenable. Les maisons Repiquet, 18, rue de la Folie-Regnault, et Dehaitre, 6, rue d’Oraa, pourront vous fournir les appareils nécessaires.
- MM. Despinasse et Calvet, à Saint-Etienne. — Nous avons répondu à votre demande dans le n“ 2432 de notre journal, page 159 de la Boîte aux lettres. Veuillez bien vous y reporter. •
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- M. Bagnéris, à Bordeaux. — Théoriquement, toute pile pourrait être réversible, c’est-à-dire que par élec-trolyse on devrait replacer les éléments actifs dans leur état primitif ; mais pratiquement il ne peut en être ainsi, dans le cas particulier dont vous parlez d’une pile chargée au chlorure de manganèse, le bioxyde régénéré se déposera sur le vase poreux ou la toile de l’aggloméré, la régénération sera donc limitée à un petit nombre de fois et il est préférable alors de se servir d’accumulateurs.
- iff, de Neuville, à Paris. — Nous vous conseillons d’employer la crème suivante pour cuirs bruns :
- Faire dissoudre au bain-marie 45 gr. de cire jaune dans ioo gr. d’essence de térébenthine et d’autre part 5 gr. de savon dans ioo gr. d’eau, mélanger progressivement les deux solutions et battre jusqu’à refroidissement; suivant la teinte du cuir on colorera par une quantité suffisante de vésuvine l’eau servant à dissoudre le savon. Cette crème s’applique au moyen d’un tampon, après séchage il suffit de brosser vivement.
- Dans le cas où le cuir serait éraillé, avant d’appliquer la crème on passerait sur les parties blanchies un peu de brou de noix que l’on trouve tout préparé chez les marchands de couleurs.
- hT. de Brandner, à Bruxelles. — Le carton ivoire était autrefois obtenu avec des sels de plomb, lesquels à cause de leur toxicité sont aujourd’hui remplacés par l’oxyde de zinc; on opère de la façon suivante : Le carton est d’abord encollé à la colle de pâte, puis pressé pour chasser l’excès de colle; après séchage, on applique a la surface un enduit composé de blanc de zinc et d empois d’amidon chauffé à 4°°- Cette opération est faite mécaniquement pour assurer la plus grande régularité et donner à la couche l’épaisseur voulue. On sèche à nouveau, puis soumet à un brossage rapide très énergique, le carton étant appliqué sur une pierre lisse, finalement on procède à un épluchage pour enlever les impuretés qui se trouvent à la surface et soumet à un fort calandrage pour donner le lustre.
- M. Lagarde, à Marseille. — Un excellent moyen pour faire adhérer le caoutchouc au bois consiste à se servir d’une colle obtenue en faisant digérer pendant une quinzaine de jours 5 gr. de gomme laque en écailles dans 120 gr, d’ammoniaque liquide Ou alcali volatil; on obtient ainsi un liquide épais dont on enduit les parties à joindre que l’on maintient énergiquement en contact jusqu’à dessiccation.
- M. Genest, aux Girodons, Puy-de-Dôme. — Les fenêtres transparentes sur enveloppes de lettres peuvent s’obtenir par application au moyen d’un pochoir de la mixture qui suit :
- Huile de lin..................5oo gr.
- Cire blanche................... 3o —
- Gomme laque blanche ... 40 —
- Faire fondre à feu doux jusqu’à dissolution, appliquer tiède.
- Academia filarmonica, à Torino. — i° La matière première pour la fabrication des pierres à briquet est le résidu du traitement des sables monazités après extraction du thorium pour manchons à incandescence, ce résidu porte le nom de mischmétal. On le transforme en chlorures que l’on électrolyse à l’état anhydre. Souvent on ajoute au mischmétal pour le durcir 2 pour 100 de bismuth ou d’antimoine, au contraire, pour obtenir un métal doux on additionne de 5 pour. 100 de cuivre. Les produits pyrophoriques renferment en outre toujours du silicium qui provient des creusets. 20 D’après le procédé Appelot on obtient un celluloïd ininflammable par mélange des deux solutions suivantes :
- A) Celluloïd.................... 1 gr.
- Acétone.......................20 —
- B) Chlorure de magnésium ... 25 —
- Alcool à 90°.................5o —
- 3° Vous trouverez tous les renseignements utiles pour la fabrication des films dans l’ouvrage La cellulose, par Clément et Rivière. Editeur, Béranger, i5, rue des Saints-Pères.
- Un lecteur assidu. — Pour enlever le lustre des vêtements, on commence par dissoudre les matières grasses au moyen (jl’un chiffon trempé dans de l’eau ammoniacale au dixième. On rince, puis, après séchage, on frotte légèrement avec du papier de verre ou une toile émeri de numéro correspondant à la finesse du tissu, bien entendu il faut opérer avec précaution ponr ne pas affai-
- blir l’étoffe et ne produire qu’une action superficielle.
- M. Dotkée, à Manage. — x° Le procédé que nous avons indiqué pour souder l'ambre peut également être appliqué à l’obtention de masses importantes. Il suffit de laisser macérer les morceaux d’ambre dans une solution d’alcali caustique, soude ou potasse, puis de comprimer énergiquement à chaud dans un moule. 20 Les déchets de caoutchouc ne peuvent être utilisés qu’après dévulcanisation, ce traitement n’est pas à la portée de l’amateur.
- Gervais. — Le procédé de virage indiqué nous paraît incomplètement exposé, sinon quelque peu fantaisiste, car nous ne voyons aucun motif de faire dissoudre le bichlorure de mercure dans l’alcool, puisqu’il est directement soluble dans l’eau. La méthode suivante donne de bons résultats.
- L’épreuve, d’abord virée à l’or, fixée, lavée et séchée,
- est plongée dans :
- Eau....................... 100 c. c.
- Bichlorure de mercure ... 0 gr. 025
- Sel marin................. o gr. 5
- Elle y prend peu à peu un ton îouge vif, dit pourpre de Cassius. On lave ensuite à grande eau.
- Il ne faut pas augmenter la dose indiquée de sel mercuriel, car les demi-teintes de l’image seraient rongées par une solution plus concentrée.
- A. L. 309. — Nous vous conseillons Y Electricité à la portée de tous, par G. Claude et le Manuel du monteur électricien, de Lafîargue ; le premier ouvrage édité par Dunod, 47, quai des Grands-Augustins, Paris ; le second par Nolo, quai des Grands-Augustins.
- M, H. Navarre, à Pau. — 1° et 20 Nous faisons le nécessaire pour vous procurer d’urgence ces renseignements;
- 3° Les légères différences que vous avez constatées entre les observations traduites dans le radio Météo-France de la Tour Eiffel et les observations que publie le Bulletin International proviennent de ce que les observations transmises par la Tour Eiffel sont faites par les soins du Service Météorologique militaire qui en a seul le contrôle.
- M. Bouton, à Courbevoie. — i° L’épreuve communiquée est bien virée dans la teinte voulue. Pour avoir un ton plus foncé, il n’y a qu’à pousser davantage le développement de l’image initiale, de façon à obtenir un positif noir très intense, qui serait trop sombre s’il devait être conservé tel quel, mais qui fournira ensuite, au virage en vert, une image vigoureuse et bien nuancée; 20 Pour virer en bleu une épreuve au gélatinobromure, il faut d’abord la blanchir dans :
- Eau........................ xoo c. c.
- Ferricyanure de potassium. . 5 gr.
- Ammoniaque.................... 5 gouttes.
- L’image y pâlit rapidement et disparaît. On lave, et m passe dans :
- Eau........................ 100 c. c.
- Perchlorure de fer............ 1 gr.
- Acide chlorhydrique........... 2 c. c.
- L’image reparaît en bleu. On lave, et l’on dissout dans un bain d'hyposulfite le chlorure d'argent qui s’est formé dans le second bain. Le bleu ainsi obtenu est très intense et d’une teinte très pure.
- M. F. L., à Lodelinsart. — Etant donné que la fermentation que vous voulez déterminer est l’acte capital qui opère la transformation du moût en vin, par la décomposition du sucre en alcool et acide carbonique, et que ce phénomène est dû au développement de ferments (Saccharomices ellipsoïdeus, pastorianus, apicu-latus, etc.) qui vivent aux dépens du sucre et des principes minéraux du moût et forment de l’alcool, de l’acide carbonique, de la glycérine, de l’acide succi-nique et d’autres substances, il est évident que vous devez d’abord soumettre le moût de vos raisins à la température favorable, soit i5° à 200 C. En aérant le moût et le chauffant, au besoin, vous aurez une fermentation plus active. Mais nous ne voyons pas le but pratique de votre opération sur de si petites quantités de raisin, considérant qu’il faut 100 litres de moût (vin) pour obtenir seulement 2 litres d’alcool à 5o pour 100. En tout cas, le jus sucré peut être additionné de levure de bière pour être soumis à la fermentation; le liquide vineux obtenu est le moût fermenté dont on isole l’alcool par distillation. Notez que le jus de raisin ne tarde pas à fermenter à l’air sans qu’on ait besoin d’y ajouter de la levure de bière.
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- M. Û. P., à Roanne. — x° Nous ne pouvons pas vous renseigner utilement sur un appareil que nous n’avons pas essayé. Nous ne saurions trop recommander aux lecteurs de la T. S. F. des Amateurs de suivre rigoureusement les indications et d’adopter les mesures exactes qui leur sont proposées pour la réalisation des divers instruments de T. S. F. Une modification d’agencement, un écart de mesure qui semblent à première
- vue insignifiants, peuvent compromettre radicalement le bon fonctionnement d’un appareil délicat, tel qu’un amplificateur, un hétérodyne, etc. ;
- 2° C’est le premier condensateur de liaison qui doit avoir une capacité de 22/100000 et le second une capacité de 45/100 000.
- Conformez-vous aux schémas de montage que nous vous avons donnés.
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- BIBLIOGRAPHIE
- OSL
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- CKSC
- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io°/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. ....
- Traité de chimie analytique appliquée. Méthodes et règles pour l’examen chimique des principaux produits industriels et alimentaires. Par le professeur Yittorio Yillavecchia. Traduit en français et annoté par Paul Nicolardot, examinateur d’admission et répétiteur-à l’Ecole Polytechnique (2 volumes grand in-8°). Masson et C10, Paris. Les deux volumes ensemble. Prix net : 80 francs.
- Le tome I n’est pas vendu séparément.
- Tome II (et dernier), 1 volume de 640 p. avec io5 fi g. et 69 tableaux dans le texte. Prix net : 56 francs.
- Les colloïdes, par J. Duclaux. i vol. in-16, 288 p. Gau-thier-Yillars, Paris. Prix :
- Les colloïdes forment aujourd’hui un chapitre important de la chimie physique dont les applications ne se comptent plus : teinture, tannerie, matières plastiques, photographie, poudres, agriculture, produits alimentaires, textiles, etc. Ce volume très clai-. renient écrit contient tout ce qu’il faut savoir et rien que cela : procédés généraux de préparation; propriétés physiques, optiques; filtration; constitution; adsorption; applications biologiques ; technique d’étude. Débarrassant ce chapitre de chimie physique de toutes les hypothèses périmées, il forme un ensemble cohérent et aisé à comprendre.
- La chimie et la vie, par Georges Boiin et Anna Drzewina.
- 1 vol. in-16, 275 p., 4 fig- Bibliothèque de Philosophie scientifique. Flammarion, Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- L’étude des phénomènes de la vie ne peut être vraiment féconde que si elle est appuyée sur la mécanique chimique. Les nombreux faits que les auteurs citent à cet égard, et qu’ils empruntent tantôt à la zoologie et à la botanique, tantôt à la physiologie, à la psychologie, à la médecine, sont des plus suggestifs. Les divers problèmes de la vie en prennent un intérêt nouveau et paraissent rajeunis.
- Les auteurs se tiennent strictement sur le terrain du déterminisme physico-chimique des phénomènes biologiques et repoussent tout finalisme. Suivant l’enchaînement fatal des actions et réactions chimiques, un caractère apparaît, un autre disparaît; tantôt c’est utile, tantôt c’est nuisible, Têtre prospère ou périt ; il n’y a pas de,« but » à chercher. Cette idée se dégage avec toujours plus de force delà lecture des chapitres consacrés à la spécificité chimique des organismes, à la fécondation, au déterminisme des caractères sexuels, au. déterminisme des formes et des mouvements, à l’activité du cerveau, etc.
- La biologie chimique étant encore à ses débuts, la riche documentation de ce livre, les faits qu’il apporte, la plupart d’acquisition récente et auxquels se rattachent les recherches personnelles des auteurs, leur interprétation et leur enchaînement ne manqueront pas d’intéresser vivement le biologiste autant que le philosophe.
- Les migrations des oiseaux, par le Dr F. Catuelin. 1 vol. in-8, 168 p., n fig. Delagrave, Paris. Prix : 10 francs.
- L’auteur montre dans la Préface comment il faut aborder la question et débute par un préambule sur le vol des oiseaux, qui conditionne les migrations. Il fait ensuite une critique serrée des diverses théories émises jusqu’ici et montre le point faible des théories du froid, de la nourriture, du besoin de reproduction, de la lumière et de F instinct, qu’il remplace par la théorie plus moderne et plus scientifique des actes physiques, chimiques et mécaniques conditionnés. Il propose ensuite une théorie générale éclectique expliquant les diverses phases de la migration. L’ouvrage se termine par une série de tableaux donnant la liste des oiseaux sédentaires et migrateurs, le calendrier des voyages, lieu et date de départ et d’arrivée, mode et durée, hauteur du vol, etc.
- Les hommes fossiles. Eléments de paléontologie humaine, par Marcellin Boule, professeur au Muséum.
- 1 vol. in-8, 491 p., 23g fig. Masson, Paris. Prix : broché 40 fr., relié 45 francs.
- Coïncidant avec l'inauguration de l tnstitul de Paléontologie humaine dont le professeur Boule devient le directeur, l’apparition de ce livre est un événement qui réjouira anthropologistes, paléontologistes et aussi tous ceux qui s’intéressent au grand problème des origines de l’homme. La paléontologie humaine, science d’origine toute française, n’avait pas été depuis longtemps l’objet d’une étude d’ensemble, alors que les faits nouveaux s’accumulaient •: découverte de la mâchoire de Mauer, de l’homme de la Chapelle aux Saints, de l’homme de Piltdown, des gravures et dessins des grottes. On trouvera dans ce livre toutes ces nouveautés, classées, mises à leur plan au milieu des faits plus anciens.
- Admirablement écrit, d une lecture agréable pour le grand public, ce traité examine successivement l’histoire des découvertes et des idées relatives aux hommes préhistoriques, la chronologie des terrains, les rapports des singes actuels et fossiles, le pithécanthrope, le problème de l’homme tertiaire, les hommes chelléens, de Néanderthal, de l’âge du renne, le passage des hommes fossiles aux hommes actuels, les hommes fossiles hors de l’Europe. En une conclusion de grande envergure, se trouvent posés les problèmes généraux que soulèvent les connaissances déjà acquises en paléontologie humaine : « l’humilité des origines de l’homme et la gloire de son ascension ».
- Le rêve. Etude psychologique, philosophique et littéraire, par Yves Delage. i vol. in-8, 696 p. Lhomme, Paris.
- Le regretté professeur Delage étudiait depuis de nombreuses années le problème du rêve; il put en publier les résultats quelques mois avant sa mort, dans cët important volume où Ton trouvera l’analyse d’un très grand nombre de rêves vécus et de certains rêves littéraires. L’auteur en conclut qu’il n’y a pas imagination créatrice onirique, mais seulement reviviscence et association des idées auxquelles s’ajoute la disposition émotive du rêveur. Le rêveur est un amnésique partiel, non systématisé, dont le champ de la mémoire est restreint et sans cesse variable; toutes les fautes de bon sens, de logique et de morale du rêve tiennent à l’absence momentanée des notions nombreuses connues pendant la veille. f'
- Agréable à lire, abondamment documentée, cette dernière œuvre du grand savant apporte une contribution nouvelle et très personnelle à l’un des plus difficiles problèmes psychologiques.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2441
- 15 Janvier 1921.
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- L’avance de l’heure aux États-Unis. — En 1918 et 1919, le régime de l’avance d’une heure a duré aux Etats-Unis du Ier avril au 3i octobre, le régime de l’heure normale du 1er novembre au 3i mars. Un électricien américain, M. Preston Millar, dans un article que résume la Revue générale d’Electricité, étudie les conséquences de ce régime. L’examen des statistiques des Compagnies de distribution de gaz ou d’électricité montre que l’avance de l’heure n’a produit aucune économie de force motrice, mais une économie de 3 pour 100 environ sur les dépenses d’éclairage, ce qui représente pour les Etats-Unis une économie de charbon de 442 000 tonnes, et en numéraire une économie annuelle de 100 millions de francs environ (le dollar étant compté à sa valeur normale de 5 fr. 18).
- Partant de cette dormée, M. P. Millar cherche à estimer les conséquences réelles de l’heure nouvelle sur la vie économique et sociale des Etats-Unis. Les citadins en ont retiré un certain nombre d’avantages : facilités plus grandes pour les plaisirs de plein air, économie de combustibles et d’illuminants, développement de la culture potagère par les amateurs.
- Par contre, si l’on envisage la question du point de vue agricole, son aspect change complètement. Les agriculteurs ont fait entendre de nombreuses plaintes au sujet du changement de l'heure. S’il est vrai que les travaux agricoles se règlent d’après le soleil, il n’est pas moins vrai que certaines besognes doivent être effectuées selon l’heure d’été, et le conflit entre ces deux horaires est insupportable. Pour approvisionner les trains de lait, le cultivateur doit commencer sa journée une heure plus tôt que de coutume, il y est obligé aussi pour que ses enfants puissent partir à temps pour l’école. Le premier travail du matin achevé, il faut attendre pour certains travaux de culture ou de récolte que la rosée soit évaporée, c’est une perte de temps. Les ouvriers agricoles ne veulent généralement pas travailler une heure plus tard que ceux des autres métiers et l’on perd une partie de leur temps. Les pertes agricoles, du fait de l’avance de l’heure, sont évaluées à 1 milliard. Le bilan de cette mesure se solderait donc en définitive par une grosse perte.
- L’auteur en conclut que c’est une erreur d’imposer un tel changement au pays entier. Il préconise la diversification des heures de travail, suivant les professions.
- Création d’un office national météorologique. —
- Le Journal Officiel du 4 décembre dernier publie un décret instituant un office national météorologique rattaché au Ministère des Travaux publics (sous-secrétariat de l’Aéronautique et des Transports aériens). Le rapport préliminaire expose ainsi le rôle du nouvel organisme scientifique :
- <c Le service météorologique est actuellement assuré en France par plusieurs établissements, administrati-vemènt et techniquement indépendants. L’expérience a montré lés inconvénients de cette multiplicité d’organes ; au point de vue scientifique : les questions d’un intérêt général risquent d’être étudiées en même temps, sans accord réciproque; les études du genre de celles dont les difficultés réclament l’union des ressources de tous les services peuvent être retardées ou même ne pas être entreprises. Au point de vue de la discipline générale, la multiplicité des organes directeurs diminue leur autorité. L’instruction du personnel technique peut ne pas être faite suivant la même doctrine. Les relations avec les organisations météorologiques de l’étranger, fondamentales en météorologie, ne sont pas suffisamment définies.
- « Les inconvénients précédents ont pris une gravité particulière depuis que l’aéronautique s’est développée, car la sécurité du vol, condition essentielle des progrès de la navigation aérienne, ne saurait exister sans un service météorologique fortement constitué.
- « Pour vaincre ces difficultés, il était nécessaire de grouper les organisations qui renseignent actuellement les navigateurs de l’air : services météorologiques des ministères de la guerre et de la marine, bureau central météorologique du ministère de l’instruction publique.
- Unir les efforts et les ressources', de ces services aussi bien dans la recherche scientifique que dans le service des avertissements quotidiens, supprimer les doubles emplois, créer les organes d’intérêt commun, que les budgets individuels étaient impuissants à créer, apporter dans les négociations à l’étranger des vues simplifiées et coordonnées, telle est la mission de l’office national météorologique.
- « L’office comprendra un établissement central et des services régionaux. L’établissement central sera chargé des recherches, de l’enseignement, de la transmission télégraphique et radiotélégraphique, du contrôle technique général. Les services régionaux établiront dans la métropole et outre-mer les prévisions pour l’aéronautique et îa marine et assureront le service des grains. Pour remplir sa mission, l’office disposera de notables ressources rien qu’en utilisant rationnellement les budgets que sa création réunira.
- « Les progrès de la science météorologique conduiront à entreprendre des recherches importantes sur la haute atmosphère. C’est pour permettre à l’office de les faire en temps utile avec tous les moyens nécessaires et le minimum de dépenses que l’office est rattaché au sous-secrétariat d’Etat de l’aéronautique; les dangers de l’atmosphère peuvent causer à ce département de telles pertes en vies humaines et en matériel que pour s’en préserver il doit consacrer à la météorologie les sommes nécessaires à ses progrès. Il est plus intéressé qu’aucun autre ministère au bon fonctionnement du service météorologique. La science météorologique pourra ainsi tirer le meilleur parti des laboratoires de l’aéronautique et de l’incomparable instrument d’expérimentation que constitue l’aéronef. »
- Le Bureau central météorologique actuel deviendra la section scientifique du nouvel Office.
- L’origine des combustibles minéraux. — Dans les « Informations » de notre numéro du 4 décembre 1920, nous avons résumé un article de M. Rigaud, publié dans la Revue Scientifique, sur l’origine des combustibles minéraux; M. Rigaud nous écrit à ce sujet :
- « Vous m’attribuez, sans que je l’aie mérité, l’honneur de cette hypothèse, c’est-à-dire des réactions qui s’accomplissent dans les profondeurs du sol entre le noyau de fonte incandescente et les roches humides arrivant à son contact.
- « Cette thèse est très ancienne, et je n’ai fait qu’en préciser quelques détails. Mais puisque la note cite mon nom, je tiens beaucoup à ce qu’une note complémentaire mette en évidence ce qui m’appartient en propre dans ces questions aujourd’hui si intéressantes.
- « Ce que j’apporte personnellement à la théorie de l’origine des combustibles minéraux, c’est la constatation que j’ai faite sous les climats les plus variés, que : dans aucun cas,, aucun composé organique ne peut être enfoui dans le sol.
- <c II n’y a d’exception à cette loi absolue que pour les tourbières et les glaces polaires, phénomènes tout à fait modernes et essentiellement passagers.
- « Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que d’illustrés savants, comme Humboldt ou de Saussure, qui « ont longtemps parcouru le monde » ne se soient pas aperçus de cette impossibilité.
- « L’erreur des géologues provient d’une confusion de mots : ils ont constaté la conservation de matières organisées, c'est-à-dire de substances pierreuses agencées pour la vie en ossements, tests, carapaces ; tandis que personne n’a jamais rencontré dans le sol de matière organique, c’est-à-dire formée de carbone, hydrogène, oxygène, etc., créée par la vie grâce à l’énergie des radiations solaires aux dépens de l’acide carbonique et de l’eau.
- « Et comme la matière organique ainsi définie est la seule production de la vie pouvant donner naissance à des combustibles par ses transformations, on ne peut pas attribuer à la vie l’origine d’aucun combustible fossile. '
- a II faut donc chercher ailleurs, dans les travaux des chimistes, géologues et physiciens, les réactions pure-
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- ment minérales qui fournissent ces précieux produits, et les conclusions s’en déduisent, cessant d être des hypothèses pour devenir des constatations.
- « La théorie végétale ou minérale est bien morte : il ne reste que la théorie plutonienne avec ses conséquences. »
- Le pétrole dans le nord du Canada. — M. W. Jones, dans la revue anglaise Nature, annonce qu’à la suite d’investigations géologiques approfondies, un vaste champ pétrolifère a été découvert dans le nord du Canada. Le premier sondage effectué a permis de découvrir du pétrole d’excellente qualité 'à 60 m. de profondeur et à 240 m. on a obtenu un jaillissement intense. Suivant M. Jones, ce gisement deviendra un jour le plus important de l’Empire Britannique et peut-être du monde entier.
- Mais sa mise en exploitation n’est pas proche, car il est situé en pleine région polaire, c’est le plus septentrional des gisements pétrolifères connus. Il se trouve sur les bords de la rivière Mackenzie, à 7fi» km environ du Fort Norman, presque sur le cercle arctique, à 1600 km au nord-nord-ouest de Edmonton. Il y a plus de 2000 km à parcourir sur le fleuve avant d’arriver au chemin de fer. Les sondages ont commencé en 1919.
- La mise en valeur de ce gisement ne sera sans doute pas aisée ; mais comme le fait remarquer M. Jones, les gisements d’or du Klondyke sont placés dans des régions plus difficiles encore et cependant leur exploitation a été très rapide.
- Cuirs artificiels allemands. — On sait que, pendant la guerre, l’Allemagne manquait de cuir et qu’elle s’est ingéniée à créer des cuirs artificiels. La Ilalle aux cuirs résume comme suit les procédés qui ont été employés :
- Le meilleur ersatz était fabriqué au moyen de déchets de cuir pulvérisés et formés en plaques à la presse hydraulique sans addition d’un liant spécial. On augmente la souplesse du produit par addition d’huile.
- D’autres succédanés ne contiennent que très peu ou pas du tout de déchets de cuir. L’un deux est fait en triturant ensemble de la laine effilochée, du coton, du lin, de la pâte de bois avec un liant convenable comme de la colle forte ou de la dissolution de caoutchouc. On augmente la solidité du produit en intercalant des couches de tissu dans son épaisseur. Un autre procédé consiste à fabriquer des plaques très minces de cuir artificiel que l’on colle ensuite ensemble en intercalant des tissus entre elles. On doit encore citer comme ersatz le produit connu sous le nom de linoléum, le « pégamoïd » fait avec des déchets, de celluloïd, de l’huile de ricin et une couleur minérale quelconque et le cuir artificiel obtenu en imprégnant des tissus laineux d’une solution de viscose et de caoutchouc. Ce dernier produit aurait l’avantage de ressembler au cuir dans toute son épaisseur. D’autres succédanés ne sont enfin que du carton imprégné de vernis ordinaire ou de vernis au celluloïd.
- Un cuir artificiel est fabriqué en traitant des déchets de peaux par de l’eau de chaux jusqu’à ce qu’ils commencent à être attaqués. Ces déchets sont ensuite lavés soigneusement à l’eau, défibrés dans des broyeurs spéciaux, puis traités par un bain de sulfate de zinc. On sèche ensuite dans le vide à 700.
- Le lapin en Nouvelle-Zélande. — Jusque dans ces derniers temps, le lapin était un fléau en Nouvelle-Zélande; se multipliant avec la rapidité que l’on sait, ce rongeur menaçait de destruction les pâturages, et, par voie de conséquence, l’élevage du mouton qui constitue une des principales industries de ces îles jumelles. Pour parer à ce danger, le Parlement néo-zélandais avait imposé aux éleveurs l’obligation d’abattre chaque année un nombre de lapins proportionnel à l’étendue de leurs domaines, sous peine d’amendes très élevées.
- La peau de ce petit mammifère que l’industrie moderne maquille avec tant d’art ayant subi une hausse considérable, la situation a brusquement changé du tout au tout et la plaie qui désolait la Nouvelle-Zélande est devenue pour ces îles la source de profits considérables, rapportent les Commerce Reports des Etats-Unis.
- Ainsi, en 1919, le lapin a procuré aux Néo-Zélandais le joli denier de 43 millions et demi de francs, la livre sterling calculée au "cours actuel. Ce bénéfice est repré-
- senté par la vente en Europe et aux Etats-Unis de 14 millions de peaux valant 41 millions de francs (cours actuel) et de 1 400 000 carcasses congelées exportées en Europe. Songez que les belles peaux se sont vendues à raison de 22 à 23 francs, la livre anglaise (45o gr.), et même de 34 à 35 francs dans une adjudication. Grâce à ces prix, un chasseur de lapins avec un bon chien peut se faire des journées de 220 à 44o francs ! Aussi bien, maintenant, des propriétaires trouvent-ils plus profitable de renoncer à l’élevage du mouton et d’abandonner leurs terres au lapin pour se livrer ensuite à des hécatombes formidables de ce rongeur.
- Population des Etats-Unis. — Le Bulletin de la statistique générale de la France donne les résultats du recensement fait aux Etats-Unis le Ier janvier 1920; il porte sur le territoire continental non compris l’Alaska, les militaires et marins à l’étranger; il fait ressortir une population de io5 683 108 personnes contre 91 972 266 en 1910 et 75 994 5y5 en 1900. Avec les possessions extérieures, la population de 1920 est voisine de 118 000000 d’habitants.
- Le bétail prussien. — Le Journal Officiel publie, d’après le Bulletin de statistique de l'Institut international d'Agriculture, les renseignements résumés dans le tableau ci-après, sur les effectifs des diverses espèces animales en Prusse :
- Nombre de têtes
- Augmentation (-)-) ou diminution (—) de sept. 1920 par rapport a sept. 1919.
- 1" septembre 1" juin 1" septembre 1920*. 1920. 1919.
- Chiffres absolus. PoureenUiso.
- Classification Espèce chevaline (1) :
- 2.507 5o3 2.494.498 2.429.783 + 77.720 + 3.2
- Espèce bovine ;
- 9.272.567 9.311.799 8.731.960 -f 540.607 -j- 6.2
- Espèce ovine :
- 4.372.584 4-652.265 3.774.960 -f- 597.624 + i5.8
- Espèce porcine :
- 9.756.6947.921.776 7.344.355 -j-2.412.389 +32.8
- Espèce caprine :
- 2.955.710 3.032.275 2.811.466 + 144.244 ‘+ 5.i
- Ces chiffres sont intéressants à considérer alors que l’Allemagne discute sa capacité de restitution du bétail qu’elle a détruit pendant la guerre.
- Henry Bazin. — Ce nom de Henry Bazin est peu connu en dehors d’un cercle de spécialistes ; c’est cependant celui d’un grand savant français, réputé dans le monde entier. Henry Bazin fut en effet l’un des maîtres les plus éminents de la science française, un des fondateurs de l’hydraulique moderne, expérimentateur et observateur modèle et savant ingénieur.
- Il était né à Nancy, où son père était professeur au lycée, le 20 octobre 1829. Mais c’est à Dijon que l’ingénieur des Ponts et Chaussées fit toute sa carrière ; c’est là qu’il rencontra son maître Darcy, ce qui décida sans doute de sa vocation scientifique, et c’est sur le canal de Bourgogne qu’il pratiqua pendant de longues années ses remarquables expériences devenues classiques. C’est là qu’il établit les formules célèbres sur l’écoulement de l’eau dans les canaux, utilisées aujourd’hui par les ingénieurs de tous les pays. Henry Bazin est mort pendant la guerre le 17 février 1917 à Chenove. Un Comité vient de se former pour honorer, par un monument élevé à Dijon, la mémoire de ce grand savant.
- Ce Comité recevra avec reconnaissance toutes les souscriptions, même les plus modestes. Les personnes qui verseront au moins 20 francs recevront un exemplaire de la Notice biographique, avec portrait de M. Bazin, que prépare M. Rabut; celles qui verseront au moins 5o francs recevront en outre une médaille commémorative du monument.
- Faire parvenir adhésions et souscriptions à M. le Dr Ed. Imbeaux, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 60, rue de la République, à Nancy, secrétaire-trésorier (à titre provisoire).
- 1. Non compris les chevaux de l’armée.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *>_> Construction <«*
- Procédé rapide de construction pour économiser la charpente et la main-d’œuvre. — Les grands ateliers de la Société Franco-Belge de construction de matériel de chemins de fer, situés à Raismes (Nord), détruits par les Allemands, ont été les premiers à se reconstituer. Ainsi, leur wagonnage aide à la reconstitution du matériel roulant des divers réseaux.
- Au lieu de réédifier certains bâtiments en charpente métallique, procédé coûteux et inesthétique, la Société Franco-Belge a commandé à l’Entreprise Limousin et Cie plusieurs bâtiments du type à (deux nefs jumelées de 14 m. de portée chacune et 5i m. de longueur.
- Le délai imparti pour leur livraison étant court, il fallait faire vite. On manquait de bois pour les coffrages
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- Fig. x. — Elévation du système de cintre amovible.
- et les cintres. Il aurait fallu 80 mètres cubes de bois et une main-d’œuvre considérable.
- Au lieu de monter un cintre, lequel une fois utilisé eût été démonté pour le réinstaller en le reconstituant sous l’autre travée, ce qui nécessitait encore beaucoup de main-d'œuvre et les bois au réemploi deviennent vite hors d’usage. L'on fit donc une charpente pour une longueur de nef de 6 m. et au lieu de la démonter, on la ripa tout d’une pièce au lieu de réemploi. Ce coffrage servira donc à 8 travées, ce qui fera 7 ripages dans une seule nef sans le démonter.
- Chacun de ces déplacements ne demande qu’une heure et quatre manœuvres malgré certaines sujétions que la méthode a aplanies avec beaucoup d’ingéniosité. Déjà, l’ensemble donne l’impression d’un échafaudage réduit au strict minimum. On y a employé 6 m5 de bois seulement, économisant ainsi les 7/8” de la main-d’œuvre des charpentiers, et les 7/8“ du cube des bois nécessaires.
- On conçoit qu’avec ce procédé, plus le bâtiment à construire est long et plus on réemploiera de fois la même charpente, plus l’économie sera importante.
- Pour faciliter le déplacement de tout le système d’un seul bloc, voici comment on opère : Les Y de chaque moitié d’échafaudage sont posés sur des cales. Pour décintrer une fois le dôme cimenté, on décale les Y. Les couchis cloués sur les cerces se décollent d’autant plus facilement de la voûte cimentée qu’on les a au préalable
- enduits de savon mou, afin d’éviter l’adhérence au décintrage.
- En décalant les V, le système, une fois descendu, vient s’appuyer sur des béquilles extérieures qui soutiennent alors l’échafaudage, reposant elles-mêmes sur
- Fig. 2. — L’un des cintres amovibles est décollé de la voûta et placé sur wagonnets.
- un châssis de wagon Decauville posé sur une voie longitudinale.
- En tractionnant à la main ou bien au treuil le tout qui pèse à peine 3 tonnes et qui est réparti sur 4 wagonnets, on avance le coffrage jusqu’à la partie à ciel ouvert.
- Si l’on a soin d’établir les voies des wagonnets en rampe, l’ensemble du coffrage une fois en place se trouvera relevé peu à peu en le tractionnant, sans le secours de vérins, à tel point que l’on pourra mettre à nouveau des cales fixes sous les V, et enlever les béquilles des wagonnets qui le rendaient mobile. Le mieux est de tractionner l’ensemble au treuil au lieu du levier à main, en installant deux poulies de retour pour que les câbles soient tirés dans le sens du chemin de roulement.
- Mais dans les nefs, des tirants en ciment armé s’opposent à ce mouvement de translation. Tous les bois des fermes1 du cintre à leur hauteur ont été rendus mo-
- Fig. 3. — L’ensemble a été avancé jusqu’à la travée à couvrir, pour y être réemployé.
- biles par un système ingénieux d’éclipse ou plutôt de bascule pour livrer passage à l’obstacle fixe.
- Certains montaûts basculent donc les uns après les autres (comme le ferait une cheminée de remorqueur sous un pont dont le tirant d’air serait insuffisant) pour se redresser ensuite et reprendre son travail à la compression, pendant que la partie mobile de la ferme suivante s’abaisse à son tour.
- Cette charpente donne une impression de légèreté très grande. On a employé un minimum de bois. En
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- somme, avec des planches de 27, des bastings et des perches de 10 de diamètre, le tout entretoisé convenablement et haubanné avec des fils de fer constitue néanmoins un ensemble très rigide qui se déplace sur ses deux- voies parallèles comme le ferait un portique de pont roulant sur ses galets, sans déformation aucune.
- Fig. /|. — Vue extérieure de? uefs en ciment armé.
- Cette innovation est susceptible à notre avis de permettre la réalisation d’économies appréciables dans l’art de construire et la méthode peut être appliquée avec avantage à toute construction en ciment armé d’une surface couverte de quelque importance.
- Traction mécanique
- Le tracteur-haleur de péniches « Le Crapaud ».
- — Nous avons mentionné dernièrement (n° 2420) ce tracteur construit par les Etablissements Feuillette et dénommé par eux « le Crapaud ». Les caractéristiques de ce type de tracteur-haleur (fîg. 5) sont : empattement de 3 m. de long sur 1 m. 35 de large; poids de 1600 kg; moteur monocylindrique donnant une force de 12 HP à 1200 tours; consommation, 1 litre de pétrole au kilomètre ; double changement de vitesse à friction et engrenage, ce qui permet une vitesse approximative de 4 km à l’heure en travail (remorquage de deux péniches de 3oo t.) et de xo km à l’heure à vide ou en traction un légère.
- La transmission aux roues arrière se fait par chaîne et engrenages. Une transmission par chaîne entraîne un arbre intermédiaire sur lequel coulisse un pignon baladeur qui s’engrène, soit sur la couronne du différentiel, c’est-à-dire sur les roues motrices arrière, soit sur treuil.
- Placé au centre de l’engin par rapport aux quatre roues, ce treuil qui a la forme d’un tambour sur lequel est enroulé un câble de 45 m., porte à l’une de ses extrémités un frein puissant qui permet de régler la vitesse du dévide ment. Le câble passe dans une goût-
- Fig. 5. •— Tracteur « Le Crapaud » des Établissements Feuillette.
- tière articulée, pouvant s’orienter en tous sens ; quant à la gouttière, elle est placée sur un chariot mobile commandé par une vis permettant l’enroulement régulier du câble sur le tambour du treuil. Un dispositif de débrayage automatique arrête le treuil, tant en fin de dévidement que d’enroulement ; la rigidité de l’enroulement est obtenue par un galet à ressorts qui agit sur la dernière spire.
- L’essieu avant est articulé en son milieu sur un axe horizontal, ce qui permet aux roues avant de suivre les
- dénivellations du terrain sans entraîner le dégauchissement du châssis. Les roues motrices ont o m. 94 de diamètre; le chemin de roulement, de o m. 14 de large, est formé par une succession de pavés de bois dur, maintenus dans la jante par de solides coins métalliques, tout cela constitue une adhérence parfaite au sol sans crainte d’endommager celui-ci.
- Ce tracteur peut travailler de deux manières :
- i° En traction directe. — Le câble est amarré" au filin de la péniche, l’appareil se met en marche à petite vitesse, le treuil étant débloqué. Arrivé à une vingtaine de mètres de la péniche, le moteur ayant atteint sa vitesse de régime, le conducteur freine progressivement le treuil jusqu’à blocage complet. La tension du câble s’opère ainsi lentement et l’effort de démarrage se trouve compensé par le glissement toléré du câble sur le treuil, d’une part, et par l’extrême souplesse du changement de vitesse à friction, d’autre part.
- 20 Démarrage de la charge au treuil précédant la traction directe. — Si le poids du chargement ou la configuration du chemin de halage empêche le tracteur de faire de la traction directe, il faut, dans ce cas, haler au treuil. Le tracteur étant arrêté à une certaine distance de la péniche — 38-35 m. environ — le treuil est embrayé directement sur le moteur, et grâce à une démultiplication appropriée, le câble s’enroule sans secousse, d’une façon continue, démarrant ainsi très lentement la péniche. Le conducteur embraye alors sur les deux
- Fig. 6. — Tracteur « Le Crapaud », avec grue amovible, transportant une grume.
- roues motrices AR et met en marche le tracteur jusqu’à ce que, ayant acquis une vitesse égale à celle de la péniche, il freine lentement, puis bloque son treuil.
- Ce procédé de halage au treuil est préconisé par le constructeur pour de multiples opérations, telles que mise à quai, et surtout dans les* éclusages. La mobilité de la gouttière permet, en effet, au tracteur de s’arrêter dans n’importe quelle position et d’effectuer le remorquage au treuil, soit dans l’écluse, soit dans un passage difficile. Il supprime le danger de croisement car, si le conducteur a pris la précaution de débloquer son frein de treuil aussitôt son tracteur arrêté, la péniche descendante peut happer le câble au passage et l’entraîner. Il se déroulera de lui-même, sans crainte d’accident.
- Le tracteur « Le Crapaud » peut encore être utilisé pour d’autres travaux (fig. 6). Grâce à l’adjonction d’une grue amovible, il peut tirer d’une exploitation forestière pour les amener sur la route, des grumes de deux tonnes ; ensuite, il peut traîner sur la route un chargement de 5 tonnes. De même pour un service de minoterie, de briqueterie, etc.
- *>> Divers <«*
- Conservation des citrons et des oranges par la vaseline. — On a fait, en 1920, à Yanco Expériment Farm (Etats-Unis), des expériences très suivies en vue de déterminer les meilleures conditions de conservation des citrons et des oranges.
- De ces expériences, il résulte que pour assurer la longue conservation des agrumes, il faut vaseliner ces fruits, les envelopper ensuite et les ranger dans une caissette doublée de papier ou dans du sable.
- Les citrons et les oranges traités par ce procédé se sont conservés pendant six mois.
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- VARIETES
- La floraison hivernale des plantes à bulbe èt autres, pour la décoration des appartements. — Il
- ne s’agit pas, ici, du forçage classique qui fait l’objet d’une véritable industrie de la part de certains horticulteurs spécialistes, non plus que de l’emploi de la préréfrigération, de l'éther, du chloroforme de Y acétylène, du radium, de Y électricité, du gaz carbonique, des verres colorés, etc., mais d’un moyen simple d'obtenir la floraison en appartement.
- On choisit généralement les bulbes de Jacinthes, de Tulipes hâtives. On utilise encore les Glaïeuls (variétés blanches), les Narcisses (blancs doubles, Constantinople, Grand Monarque).
- Mais il faut préférer les variétés simples, car elles fleurissent plus facilement que les doubles.
- Les Scilles hâtives et du Pérou, l’Ornithogale à'Arabie, le Safran d’automne, le Colchique, conviennent également.
- Comme la plante va vivre seulement aux dépens des réserves qui se sont accumulées dans le bulbe, il suffit de lui fournir une température suffisante et d’entretenir ses racines dans l’humidité.
- Ainsi donc, avant d’employer les oignons les laisser tremper dans l’eau durant une journée.
- Les récipients utilisés ensuite comme support sont de toutes formes, et plus ou moins artistiques : potiches percées latéralement de trous, pyramides, carafes, et autres vases en terre poreuse ou en faïence, figurant même des animaux, etc.
- Quand il est possible, on associe les couleurs par un choix judicieux des variétés et des espèces de plantes ; on met aussi quelques fines capillaires (fougères) dans de la mousse.
- Le support étant garni d’un ou plusieurs oignons, il importe que le premier travail physiologique du végétal soit tout entier concentré sur l’émission des racines. Dans ce but, il faut d’abord tenir les vases dans un local à température modérée sans dépasser 120, ni descendre au-dessous de o°, cave ou cellier, placard même, et veiller à l’humidité.
- Quand les racines sont suffisamment longues, atteignant, par exemple, le fond de la carafe, on habitue progressivement les jeunes pousses tendres à l’air et à la lumière. On met la plante d’abord dans un endroit éloigné de la fenêtre, et on masque les pousses avec une feuille de papier; puis on la rapproche progressivement de la source de lumière. Il faut aussi pulvériser dessus un peu d’eau. La température de la salle doit être de i5 à 180 le jour, sans trop de variations et de 8 à io° la nuit (si possible porter tous les soirs dans une cave fraîche, après avoir arrosé la mousse, s’il y a lieu). Aérer toutes les fois qu’il fait beau, en évitant les courants d’air froid ; donner beaucoup de lumière pour empêcher l’étiolement; tourner les vases tous les jours, surtout quand les feuilles se montrent, pour éviter aux plantes de croître de travers. Maintenir le feuillage propre.
- Quand les fleurs se sont développées, elles se conservent mieux en tenant les oignons dans une pièce froide.
- Ces derniers ne pourront plus servir pour un nouveau forçage, mais on les plantera dans le jardin, après avoir coupé les tiges sèches. Les garantir de la gelée en les couvrant de fumier pailleux, ou de châssis. En juin, les arracher et les conserver au sec jusqu’en novembre, où on les replantera dans une plate-bande bien préparée. Il est préférsble, cette année-là, de supprimer les fleurs; les bulbes grossiront mieux ensuite.
- Pour la culture sur carafe on emploie, généralement, un vase en verre dont les bords supérieurs forment une espèce de coupe, sur laquelle on place le bulbe. Le niveau de l’eau est tel que le plateau, ou collet, de ce dernier l’affleure. S’il y a lieu, on assujettit l’oignon au vase avec un lien quelconque. Quelques amateurs mettent dans la carafe un petit tampon d’ouate, afin de fournir aux racines un point d’appui, et d’empêcher ainsi l’oignon de basculer. Mais pour hâter la floraison, certains suppriment tout, ou partie, des racines, dès qu’elles ont environ 8 cm de longueur. Dans ce cas, la stabilité est plus compromise : fixer par dés attaches métalliques diverses, suivant le degré d’ingéniosité personnelle.
- Il existe des carafes en verre à tube mobile qui faci-
- lite le renouvellement de l’eau : l’oignon est dans une espèce d’entonnoir, dont le large tube descend dans la fiole pleine d’eau.
- Les vases sont 4enus constamment pleins (eau de pluie, ou de rivière; en général, les oignons, ceux de jacinthe surtout, craignent le calcaire). On commence par laisser dans un lieu frais, obscur, jusqü’à ce que les radicelles atteignent le fond du vase. Pendant la période active du développement de la tige, et tous les i5 jours, environ, renouveler l’eau, en y ajoutant un peu de charbon de bois; laver les racines, sans trop les déranger, et nettoyer parfaitement le récipient. On évitera ainsi les algues vertes, les conferves, et la pourriture qui attaque souvent les bulbes.
- L’alimentation de ces plantes n’est pas de rigueur, mais la floraison est activée si tous les 8 à 10 jours, en renouvelant l’eau, on y ajoute par litre 1/2 à 3/4 de gramme de phosphate de potasse, et autant de nitrate de soude, ou autres sels apportant du phosphore, de la potasse, de l’azote.
- Yoici un autre dispositif, décrit par M. Faideau :
- Mettre un bulbe, de Jacinthe, tête en bas, dans un manchon en verre, dont l’ouverture inférieure forme un rebord capable de retenir l’oignon. Recouvrir de mousse, au-dessus de laquelle on place un autre bulbe, celui-là dans la position normale. Poser le manchon, garni de la sorte, sur un grand vase en verre clair, plein d’eau : les deux bulbes se développent et fleurissent, l’un dans l’air, l’autre dans l’eau.
- Pour la culture sur la mousse, mettre, autour du bulbe, de la mousse naturelle (non teinte) ; ou bien employer un vase à trous, spécial, l’œil du bulbe dans le trou. Arroser abondamment ; laisser dans un endroit obscur et tiède, un mois et demi, environ, jusqu’au développement des racines, en entretenant l’hümidité.
- On utilise, aussi, de petits vases de formes diverses, où l’on enterre les oignons dans de la mousse hachée, maintenue humide.
- Après complet développement, on peut arranger les oignons en élégantes corbeilles, ou les porter, avec la mousse adhérente à leurs racines, dans des jardinières.
- Avec la culture chinoise sur cailloux, on emploie le Narcisse Tazette, ou Narcisse sacré, Narcisse grand empereur. On prend des récipients peu profonds (5 cm), coquilles Saint-Jacques, écailles (valves) de grosses huîtres, remplis de cailloux sur 1 cm ; y placer les oignons droits, et dans les vides 'mettre aussi quelques cailloux. Puis remplir d’eau jusqu’à la hauteur du gravier.
- On peut employer également, comme supports, des betteraves, carottes, pommes de terre :
- Couper aux deux tiers la betterave, ou la carotte; rejeter la pointe; creuser dans la section un trou de 4 à 5 cm de profondeur, en lui donnant la forme de l’oignon ; piquer trois bouts de bois qui formeront support en trépied à ce dispositif; placer l’oignon (qui aura trempé un jour) avec un peu d’eau. La carotte et la betterave donneront des feuilles; la pomme de terre laissera pendre de longs fils blancs, bizarres et, d’autre part, la jacinthe fournira feuilles et fleurs.
- Mais il est aussi possible de voir fleurir des bulbes sans leur fournir de l’eau, en les mettant simplement sur un meuble ou une cheminée, autrement dit au sec.
- La floraison normale de ces plantes a lieu en automne, plus rarement au printemps. A partir de juillet-août, leurs oignons sont mûrs et renferment, outre la sève nécessaire pour la floraison, une réserve de nourriture suffisante.
- Ce besoin de fleurir se manifeste chez les oignons conservés au sec à la même époque que si on les avait plantés en pleine terre. Naturellement, les corolles sont moins belles. Elles apparaissent avant les feuilles. Après la floraison, on peut mettre les oignons en terre, pour qu’ils se refassent; mais il faut attendre au moins un an avant de les laisser fleurir à nouveau dans ces conditions anormales.
- Les espèces qui réussissent le mieux sont : lés Colchiques, les Amaryllis, les Sauromatum et JBiarum,
- Le Colchique fleurit en septembre dans les prés. On arrache les bulbes en juillet-âoût et les place sür une soucoupe, une coupe : pis donneront leurs fleurs lilas rosé en septembre,
- U Amaryllis belladone, ou belladone d’âtttoatüèj qui
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- VARIÉTÉS
- fleurit normalement en septembre-octobre, peut donner au sec des tiges atteignant plus de 5o cm, terminées par i ou 3 fleurs roses ou blanches. L’Amaryllis Formosis-sima ou Lis Saint-Jacques, qui 'fleurit normalement en mai-juin en pleine terre, donne une hampe florale sur le côté de l’oignon.
- L'Arum cornutum, ou Sauromatum guttatum, de la famille des Aroïdées, donne des fleurs sous forme de spathe, ou large cornet (qui, botaniquement parlant, n'est pas une corolle) bizarrement conformé, et dont le dessin curieux augmente encore l’originalité. Cette spathe est vert olive à l’extérieur et vert jaunâtre à 1 intérieur, avec de grandes taches irrégulières pourpre foncé. Cette organisation paraît encore plus singulière quand on la voit naître d’un oignon rond, brun et aplati.
- Le Biarum tenuifolium espèce voisine et d’origine méridionale, donne, aussi, de curieuses spathes brun pourpre foncé, réfléchies supérieurement, avec un spa-dice très long, rétréci en fllet subulé.
- La Jacinthe romaine blanche, variété méridionale très hâtive, montre ses fleurs entourées de feuilles faiblement développées.
- Un Cyclamen, d’origine italienne, le Cyclamen neapo-litanum, produit, en automne, sur ses gros bulbes aplatis, de jolies fleurs roses longuement pédonculées.
- Citons, encore, le Bégonia Bertinie.
- Le Lilas peut être mis également à contribution. En février-mars, couper obliquement un certain nombre de branches et les mettre dans un vase placé dans une chambre chauffée, à l’endroit le plus éclairé. Le vase est rempli d’eau que l'on renouvelle toutes les semaines, en l’employant un peu tiède. On arrose en même temps les branches, qui doivent toujours rester dans leur première position.
- Si, en mars on enferme des bourgeons de Lilas, laissés sur l'arbre, dans des sacs de papier, ils fleurissent une quinzaine de jours plus tôt.
- On peut, également, avoir recours à l’eau chaude. Par exemple , on prend en septembre-octobre de jeunes plantes cultivées en pot, de lilas, ou encore, d& Forsythia I
- suspensa ; on les renverse, et sans mouiller la terre on laisse les branches quelques heures (ne pas dépasser io heures) dans de l’eau à 3o°. Puis on les porte dans une pièce à température moyenne, et en pleine lumière. L’influence du bain chaud se conserve latente dans le cas où les plantes ou rameaux traités sont remis en plein air, et soumis à la température normale de l’automne et de l’hiver. Portés ensuite en chambre chaude, la floraison est tout aussi avancée. Dans bien des cas, un bain prolongé d’air humide à haute température produit le même effet que le bain d’eau chaude.
- On sait que, sur la Côte d’Azur, les forceurs de Mimosa, par exemple, coupent fin décembre les branches de cet arbre et les tiennent en chambre close que l’on sature d’humidité, en y produisant, par la chaleur, de la vapeur d’eau, le pied des branches baignant aussi dans l’eau.
- M. L. Thiriat signale qu’il a vu fleurir, au début de mars, dans une étable à vaches, des branches de Sta-phylea colchica, placées dans un vase avec de l’eau. Dans cette étable, régnaient à la fois, grâce à la présence d’une vingtaine de vaches, une douce chaleur (x8°), une certaine moiteur, et plus qn’une demi-obscurité. Les fleurs paraissaient être d’un blanc plus mat et moins verdâtres que d’habitude. Il y avait là, aussi, des branches de Lilas, mais, soit à cause d’une moins grande aptitude au forçage, soit, peut-être sensibilité aux vapeurs ammoniacales, les fleurs étaient mal venues, arrêtées dans leur croissance, et en partie comme brûlées.
- On a encore donné cette recette :
- Plonger, en hiver, dans de l’eau courante, durant i à 2 heures, une branche d’arbuste, pour détacher le givre et ramollir les bourgeons, la mettre ensuite, dans une salle chauffée, en la fixant verticalement dans un baquet d’eau, à laquelle est mélangée de la chaux vive, que l’on retire après une douzaine d’heures ; ensuite, dans de l’eau contenant un peu de sulfate de fer, pour prévenir la putréfaction. Antonin Rolet
- I n géni eu r-agronom e.
- Ecole pratique d’Antibes.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Ciment de couteliers. — Mélanger :
- Colophane en poudre. . . a5o grammes.
- Fleur de soufre.......... 8o —
- Sable fin................200 —
- On remplit la cavité du manche avec cette poudre, puis on y fait pénétrer la soie de la lame préalablement chauffée de manière à amener la fusion, après refroidissement l’adhérence est parfaite.
- Savon pour la barbe. — Prendre :
- Savon amygdalin sec pulvérisé . . 90 grammes.
- Eau distillée de roses...........55 —
- Glycérine neutre . ............ 45
- Alcool à 900..................... 10 —
- Faire dissoudre le savon dans l’eau au bain-marie, ajouter après refroidissement la glycérine et l’alcool, parfumer à l’essence de son choix environ 1 gramme.
- Teinture inoffensive pour cheveux blonds.
- Faire bouillir dans un litre d’eau jusqu’à réduction de moitié :
- Camomille................3o grammes.
- Matricaire...............3o —-
- Cachou en poudre .... 5 —
- Dégraisser préalablement les cheveux avec une eau de savon légère, rincer soigneusement, laisser sécher et appliquer la teinture préalablement filtrée.
- IgD
- BOITE AUX LETTRES
- cssr
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Halage électrique sur les canaux : Société Otis-Pifre, 161, rue de Courcelles, Paris; Chêneau, ingénieur, 35, rue Saint-Georges, Paris.
- Réponses. — M. J. Sebé, à Lodève. — Le baryum se rencontre dans la nature sous les deux formes principales de carbonate ou Withérite et de sulfate où Barytine,.on
- retire de ces minéraux les produits suivants : la baryte qui est employée pour le désucrage des mélasses et la fabrication de l’eau oxygénée, à l’état de bioxyde de baryum ; le chlorure de baryum dont on se sert en mégisserie, enfin le sulfate de baryte et son dérivé le lithopone, mélange de sulfate de baryte et de sulfure de zinc, qui remplace aujourd’hui la céruse dans les peintures blanches. Le prix de la baryte n’a pas actuellement de fixitéï suffisante pour que nous puissions le mentionner ; tout dépend des disponibilités.
- M. Virgilio Bedoni, à Rome. — Les produits lumineux employés pendant la guerre étaient constitués par du sulfure de zinc additionné de 0,4 milligr. de bromure de radium par gramme de sulfure de zinc, c’est en
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- BOITE AUX LETTRES
- effet à cette formule que l’on s’était arrêté après les essais spéciaux effectués par le National physical labo-ratory d’Angleterre qui a fait une étude très complète de la question. Des observations prolongées pendant quinze mois ont montré que la luminosité du produit ci-dessus ne diminue que de 4 à 5 pour ioo par semaine ; au bout de 6 mois, elle est encore légèrement supérieure à la moitié de la luminosité initiale.
- Ce laboratoire a en outre constaté que la teneur en bromure de radium pouvait être abaissée à o,i milligr. par gramme de sulfure de zinc sans infériorité notable.
- M. Nicolas, à Paris. — L'encre stylo graphique dont vous faites usage n’est certainement pas assez chargée en bleu de méthylène, une bonne formule qui a donné toute satisfaction à nos lecteurs est la suivante :
- Bleu de méthylène. ... 4 grammes.
- Alun....................... 4 —
- Alcool à 90°.............. io —
- Eau.......................5oo
- Faire dissoudre le bleu dans l’alcool, l’alun dans l’eau, mélanger et ajouter :
- Glycérine................. 25 grammes.
- NI. le Dr Hervochon, à Nantes. — i° Les meules en carborundum peuvent être obtenues de deux façons, soit en taillant dans les blocs provenant de la fusion au four électrique du sable et du carbone, soit en agglomérant des fragments par un liant approprié. Dans ce dernier cas, on se sert le plus souvent de gomme laque ou de résine et on peut prendre comme type la formule qui suit :
- Gomme laque.............. 120 grammes.
- Résine.................... 5o —
- Carborundum...............5oo —
- Dans un récipient en fer, on fait fondi’e à feu doux la gomme laque et la résine, puis on y incorpore le carborundum, on moule à chaud sous pression dans un moule graissé préalablement. Avant usage, il est nécessaire de décaper la surface des meules par immersion/dans un bain de soude caustique chaude à 5° B. 2° L’insuccès
- dont vous parlez dans l’obtention d’un ciment à l’oxychlorure de magnésium doit avoir pour cause l’emploi de carbonate de magnésie aux lieu et place delà magnésie réelle MgO.« On trouve effectivement en pharmacie ces deux produits sous les désignations presque identiques de magnésie calcinée et de magnésie blanche, mais qui au point de vue chimique n’ont pas la même composition, la matière à employer ne doit faire aucune efîervescençe avec les acides.
- Mme de Bretteville, à Tupiza, Bolivie. — Le procédé de préparation des peaux qui vous a été indiqué est très judicieux et conforme aux méthodes de mégissage, vous pouvez donc continuer à l’employer ; quant au durcissement, on y remédie très bien en imbibant le côté chair de la peau d’un mélange à parties égales d’eau et de glycérine. Finalement, on assouplit la peau par un étirage dans tous les sens et un battage toujours du côté chair avec une baguette, un lustrage des poils avec une brosse douce simplement graissée, mais non imbibée d’huile, terminera l’opération.
- M. Thiry, à Tomblaine, Meurthe et Moselle. — Il est assez difficile à distance d’apprécier quelle est la nature du composé noirâtre formé à la surface des objets en cuivre qui ont été enfouis dans le sol. Nous supposons qu’il s’agit d’une sulfuration, dans ce cas il suffira très probablement d’une immersion dans de l’eau oxygénée étendue de son volume d’eau et rendue alcaline par quelques gouttes d’ammoniaque pour transformer le sulfure de cuivre en sulfate, qu’un simple lavage à grande eau éliminera rapidement.
- M. Thibessard, à Yillerupt. — La formule d'encre pour machines à écrire à laquelle vous faites allusion est sans doute celle que nous avons donnée dans notre n° 2397 du 10 avril 1920, cette encre n’était pas prévue pour la copie ; pour la rendre communicative, il suffira d’y ajouter 5 gr. de sucre et de forcer la dose de violet de Paris en conséquence.
- M. Besaucèle, à Carcassonne. — Yous trouverez d’autre part dans les Recettes du présent numéro une formule de savon en pâte pour la barbe.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous (es ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages.) . —.
- Les étoiles simples, par F. Henroteau. 1 vol. in-16 de 244 P-> avec figures dans le texte. Encyclopédie scientifique. Doin, éditeur, Paris, 1920. Prix broché : 8 francs, cartonné toile : io francs.
- Jusqu’à la fin du xvme siècle, les mesures de position des étoiles furent considérées comme le but suprême de l’Astronomie stellaire. Tous ces points lumineux possèdent, cependant, des individualités bien distinctes et l’on finit par s’en rendre compte. Les découvertes se sont succédé alors avec une rapidité surprenante : on a commencé par évaluer la distance des étoiles, que l’on a trouvées tantôt voisines, tantôt très éloignées de notre planète; on a étudié leurs mouvements, qui sont loin d’être distribués au hasard; leurs surfaces, souvent très brillantes, sont aussi parfois presque dénuées d’éclat, et elles accusent des températures très différentes, s’élevant jusqu’à i3 ou 14000 degrés, tandis que, pour certaines étoiles, elles ne dépassent pas 2 à 3ooo degrés ; la spectroscopie a révélé des compositions chimiques entièrement différentes, également, et la photométrie a montré que ces astres ont un éclat apparent constant ou accusent des variations dues soit à des éclipses, soit à des explosions régulières ou soudaines, soit, enfin, à des causes encore inconnues.
- Dresser un inventaire concis de ce formidable déve-
- loppement de l’Astronomie stellaire, tel est le but que s’est proposé l’auteur.
- Cours de mécanique générale (Introduction à l’Etude de la mécanique industrielle), tome III, par Emile Cotton. 1 vol. x38 pages. Editeurs, Jules Rey à Grenoble, Gauthier-Yillars, Paris, 1920.
- La publication de l’excellent cours de mécanique professé par l’auteur à la Faculté des Sciences de Grenoble avait été interrompue par la guerre ; elle reprend avec le 2e fascicule qui contient les notions fondamentales concernant les unités, le travail, la puissance et les principes généraux de la dynamique du point et des systèmes. Cet ouvrage est destiné^ à la formation de futurs ingénieurs, qui doivent être profondément pénétrés des notions essentielles de la dynamique; aussi l’auteur s’est-il efforcé d’en donner à ses lecteurs une connaissance très nette, en éclairant ses démonstrations par des exemples d’expérience courante, et des problèmes simples et suggestifs.
- Théorie de l’Elasticité. Résistance des matériaux, par H. Bouasse. 1 vol. 563 p., 280 fig. Delagrave, éditeur. Paris, ig20.
- En une brillante préface, M. Bouasse fait le procès des mathématiques ou plutôt de l’abus des mathématiques dans la formation des ingénieurs. « Nous devons éveiller chez nos étudiants l’esprit de finesse, il est toujours temps de fourrer de l’algèbre, ce*qui est trop souvent une occupation de manœuvre inintelligent. On se trompe bien moins en regardant le phénomène qu’en regardant l'équation. »
- On se tromperait cependant si l’on s’imaginait que la lecture du nouvel ouvrage de M. Bouasse n’exige pas de connaissances mathématiques. L’auteur sait
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- BIBLIOGRAPHIE
- trop le mérite de l’outil mathématique pour se priver de ses services, mais il a soin en chaque chapitre de montrer les limites d’application de la théorie, et de regarder directement les phénomènes dont il traite.
- Ce volume traite d’abord de la théorie de l’élasticité des corps isotropes qui est exposée avec une remarquable clarté, puis de la résistance des matériaux ; l’auteur pose très nettement les questions qui relèvent de cette branche de la science appliquée, et analyse avec une grande justesse le caractère de large approximation des réponses qu’elle leur donne. On trouvera dans ce livre l’étude de la flexion : poutres encastrées, poutres sur 2 appuis, poutre continue, ponts, poutre chargée debout ; une théorie de la roue, l’étude de la torsion, une théorie simple du ressort à boudin, deux remarquables chapitres sur les déformations permanentes des solides et les déformations par torsion, l’étude de la plasticité, un chapitre sur l’équilibre résultant du frottement et un aperçu critique sur les méthodes d’essai des matériaux.
- Pendule spiral et diapason, par H. Bouasse. Tome II’ 1 vol. illustré, 518 pages. Delagrave, éditeur, Paris, 195°.
- Le premier volume traitait du pendule, des ressorts, des oscillations et vibrations, des moteurs d’horlogerie et'des rouages, celui-ci traite des échappements, de la marche et du réglage des chronomètres, de la distribution de l’heure, des diapasons et de la mesure des très petits intervalles de temps ; il examine également les systèmes à deux libertés et à plusieurs libertés, ce qui donne à l’auteur l’occasion d’étudier à fond un certain nombre de systèmes d’horlogerie des plus curieux ; l’ouvrage se termine par un chapitre sur la mécanique des cloches. Tous les sujets abordés sont traités à fond, par les méthodes de la mécanique rationnelle, avec discussion pratique des résultats obtenus. Ce livre est donc un véritable traité de mécanique appliquée à l’horlogerie ; il serait difficile de trouver, ailleurs que dans des ouvrages très spéciaux et à peu près inaccessibles aux étudiants, l’exposé des problèmes qui font l’objet du livre de M. Bouasse. L’auteur a clarifié un sujet des plus complexes et en a tiré un enseignement précieux pour les spécialistes d’abord, et plus encore pour tous les apprentis ingénieurs et physiciens.
- On peut se demander avec l’auteur pourquoi ces questions qui se prêtent si aisément à des manipulations et à des observations instructives, pour le mécanicien et le physicien, qni permettent à si bon compte de confronter la théorie avec la réalité, sont à peu près complètement négligées dans notre enseignement; elles intéressent en outre une industrie fort importante.
- M. Bouasse en écrivant ce volume à la fois didactique et plein d'une étonnante érudition a rendu un nouvel et éminent service à notre enseignement supérieur et à notre industrie.
- Les travaux du bois, à Vusage des menuisiers, entrepreneurs, ébénistes, charpentiers, charrons et commerçants, par P. Marchand, i vol. in-12, 227 p., 148 fig. Masson et O, Paris. Prix : 7 francs.
- La reconstruction des régions dévastées aussi bien que la renaissance économique de tout le pays exigent de grands travaux et un personnel exercé. Ce livre fournira aux ingénieurs et aux architectes, comme aux chefs d’atelier et aux ouvriers utilisant le bois, l’ensemble de la documentation nécessaire : matières premières, conservation et séchage ; travail à l’établi et mécanique ; outillage ; fabrication en série pour le bâtiment, la menuiserie, le meuble, l’outillage agricole, le charronnage, etc.; aménagement de l’atelier; forme motrice ; organisation financière ; législation du travail. En un seul livre, ils trouveront tout ce qui leur est nécessaire de savoir pour produire avec profit.
- Traité de chimie physique, par William C. Mc. Lewis, traduit par H. Vigneron, t. I. Théorie cinétique, 1 vol. in-8, 41® P*> 55 fig. Masson et C!o, Paris. Prix : 40 francs.
- Nous n’avons en France aucun traité de chimie
- physique ; les traductions des ouvrages étrangers de \an’t Hofï, Ostwald, Nernst, ne sont plus à jour et sont épuisées depuis longtemps. Et cependant 'les méthodes physico-chimiques ont pris, surtout en ces dernières années une importance prépondérante dans le développement de la chimie. Les nombreux articles de M. Vigneron parus dans La Nature ont familiarisé nos lecteurs avec cette nouvelle science pleine de promesses et déjà si riche d’applications utiles. A défaut de traité français, il était devenu nécessaire d’éditer dans notre langue un ouvrage bien au point de toutes les théories nouvelles et de leurs adaptations aux réactions chimiques les plus variées. M. Mc. Lewis, professeur de chimie physique à l’Université de Liverpool, vient justement de publier un remarquable traité, très clair, parfaitement à jour, dont les trois volumes traitent de la théorie cinétique, de la thermodynamique, des théories modernes et en particulier de celle des quanta. C’est cette œuvre considérable et toute neu^e dont M. Vigneron a entrepris la traduction et dont il présente aujourd’hui le tome I. Ce nouveau livre est l’instrument indispensable de tous les physiciens et chimistes, aussi bien que des biologistes et des industriels, car on ne peut plus comprendre la chimie sans connaître les lois de sa nouvelle tendance, la chimie physique.
- Les insectes. Anatomie et physiologie générales. Introduction à l'étude de Ventomologie biologique, par C. Houlbert, 20 édition revue et corrigée. 1 vol. in-16, 374 p., 207 fig. Encyclopédie scientifique. Doin, Paris. Prix : broché 8 francs ; relié 10 francs.
- Après avoir donné une définition précise du type insecte, et indiqué la place que doivent occuper ces animaux dans la classification des Arthropodes, M. Houlbert donne un résumé historique de l’Entomo-gie jusqu’à nos jours ; aucun travail aussi complet n’avait paru sur ce point spécial depuis 1838. Abordant ensuite les grandes fonctions de l’organisme, l’auteur expose, d’une façon concise et toujours très claire, l’ensemble de nos connaissances sur l’anatomie, la physiologie et la biologie des insectes. Dans le domaine des nouveautés, nous signalerons tout particulièrement le chapitre concernant la nervation des ailes, ainsi que les renseignements relatifs à la par-thénogénèse, à la classification et à la biologie des larves. La 3e partie de l’ouvrage renferme plusieurs chapitres intéressants : Les insectes dans les temps géologiques; Moyens de défense chez les insectes; Distribution géographique des insectes.
- Enfin M. Houlbert, après avoir étudié le rôle des insectes dans leurs rapports avec les religions antiques, l’alimentation, l’industrie, etc., termine par des considérations générales sur le parasitisme. Quelques pages sont consacrées aux caractères des neuf principaux groupes d’insectes et un tableau analytique de détermination permet de ranger rapidement un insecte donné dans le groupe auquel il appartient. Ainsi compris, cet ouvrage, comme son titre l’indique, est une excellente introduction à l’étude de l’Entomologie biologique.
- Traité de Vallaitement et de [Valimentation des enfants du premier âge, par le Dr A.-B. Marfan, 3e édition revue et augmentée, 1 vol. in-8, 926 p., 28 fig. Masson et Cu, Paris. Prix : 45 francs.
- Ce livre, écrit surtout à l’usage des médecins puéri-culteurs, est un traité remarquablement complet du lait, envisagé à tous les points de vue : biologique, hygiénique, médical, social. 11 débute par une étude des propriétés physiques et chimiques, puis des ferments; La sécrétion physiologique est ensuite examinée, puis les altérations microbiennes, les falsifications, l’analyse pratique, la digestion par le nourrisson. La deuxième partie traite de l’allaitement maternel, par une nourrice, artificiel ; de nombreux conseils sont donnés sur la surveillance et les incidents possibles de l’allaitement. La troisième partie est consacrée à l’alimentation des nouveau-nés débiles et des nourrissons anormaux ou malades. Enfin, une dernière partie traite de la protection des enfants du premier âge, question sociale de tout premier ordre, actuellement objet des plus grandes préoccupations.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N® 2442
- 22 Janvier 1921
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- INFORMATIONS
- La station de T. S. F, de Sainte-Assise, près de
- Melun. — La première pierre de cette station qui sera sans doute la plus puissante du monde a été posée le 9 janvier dernier. Le futur poste dont on commence la construction s’élèvera dans une quinzaine de mois à Sainte-Assise, près de Melun. Il complétera notre réseau d’émission international qui comprend actuellement les postes de la Tour Eiffel, de Nantes, de la Dona, près Lyon et de Croix-d’Hins, près Bordeaux. Il pourra assurer des communications régulières avec l’Amérique du Nord et du Sud, les Indes, la Chine et le Japon, ainsi qu’avec toutes les capitales d’Europe.
- Le poste comprendra une station d’émission européenne, disposant d’une antenne supportée par un pylône de iSo m. de haut et une station transocéanique dont l’antenne en double nappe sera soutenue par 16 pylônes de 25o mètres. La puissance mécanique installée sera de 5ooo HP. La station couvrira une superficie de 3oo hectares. Les antennes et la prise de terre exigeront l’emploi de 214 km de fils de tous genres. La superficie des bâtiments prévus est de 8ooo m2. Le poste pourra expédier 8 télégrammes en même temps et en recevoir de 7 à 14 suivant les besoins, à la vitesse de 100 mois à la minute. Il sera relié à un poste central situé à Paris, et communiquant par plusieurs fils spéciaux avec le poste télégraphique de la Bourse.
- A propos de la turbine aérienne. — Nous recevons de M. Ed. Schoenacher, curé de Nargis (Loiret), la lettre suivante à propos de la turbine aérienne décrite dans notre numéro du 23 octobre 1920-
- « Pendant plusieurs années, à partir de 1902 ou igo3, on a pu voir, et peut-être existe-t-elle encore, à Auxy (Loiret), une turbine ayant de très nombreuses analogies avec celle exposée à la foire de Paris. Elle était élevée dans le jardin du presbytère d’alors. C’était l’œuvre du curé de la paroisse, M. l’abbé Georges Jacquet. Travailleur acharné, ce prêtre modeste cherchait, depuis longtemps, à réaliser la conquête de l’air. N’ayant point de capitaux pour mettre à point ses projets, pour faire, suivant son expression, « venir l’eau au moulin )>, il chercha quelque chose de pratique, qui pût lui donner les moyens de réaliser son rêve, son utopie, selon certains. De là naquit la turbine aérienne, qu’il dénomma la Gâtinaise. Il fit d’abord exécuter un modèle réduit (1 m. environ de diamètre sur o m. 4® à o m. 5o de hauteur) par un ouvrier serrurier de Montargis. Les Mon-targois ont pu voir ce modèle exposé quelque temps, dans la rue du Longeard, je crois. Puis le modèle fut exécuté en grand (diamètre 2 m., hauteur 2 m. 5o environ) et servait à faire monter l’eau dans un bassin.
- J’ai entre les mains la photographie de l’appareil primitif, élevé sur un pylône formé par 4 madriers. »
- Recherche magnétique du minerai de fer. — Il y
- a plus d’un demi-siècle, dit Y Engineering, que des relations ont été démontrées entre les irrégularités de valeur du magnétisme terrestre et la présence de minerais de fer magnétiques dans le sous-sol. Cependant, ce n’est que tout récemment que l’on a songé à utiliser ces relations pour la recherche des minerais de fer. Dans le nord de la Suède, Cartheim et Gyllenskiold ont tiré un grand avantage des mesures magnétiques pour la recherche des gisements de magnétite. En Hongrie, Eotvos a montré que même des gisements de minerai faiblement magnétique pouvaient être décelés avec des instruments très sensibles. En Angleterre, le professeur Ernest Wilson a imaginé et construit des instruments qui facilitent la recherche des minéraux faiblement magnétiques. En Bavière, MM. Gallus, Kônîgsberger et Griesser procèdent actuellement à des recherches de minerais de fer, en s’aidant de mesures du magnétisme. Ils ont ainsi découvert en plusieurs régions des gisements à des profondeurs de 5o à 100 m. Mais les minerais à plus de 100 m. de profondeur n’ont pu être décelés, v
- L’industrie du blanc de titane. — Les emplois du titane et de ses sels étaient, jusqu’à ces dernières années, assez limités. On ajoutait le métal lui-même à certains aciers, l’oxyde servait à colorer de couleur feu certaines faïences et mosaïques, le chlorure, à l’état
- anhydre, sous le nom de fumigérile, fut employé pendant la guerre pour produire des nuages de fumée. Il est une application toute récente et qui semble susceptible d'un avenir considérable, c’est celle de l’oxyde de titane comme pigment dans les couleurs, dans lesquelles il remplace avec grand avantage le blanc de zinc ou de plomb.
- C’est surtout en Scandinavie et dans l’Oural que se trouvent les principaux gisements, dont la teneur en minerai est de 25 à 40 pour 100 d’oxyde de titane. C’est en 1909 que le professeur Farup de Trondhjem commença à étudier le remplacement des autres pigments des peintures par l’oxyde de titane, dont le pouvoir couvrant est de beaucoup supérieur.
- Les difficultés à résoudre étaient d’abord d’obtenir un produit exempt de fer, ensuite de le mettre sous une forme physique optima. On commence par traiter le minerai par l’acide sulfurique à chaud. On réduit la solution par électrolyse, le fer passant à l’état ferreux. En faisant bouillir la solution ainsi réduite, l’oxyde de titane précipite. Par lavage, on élimine le sulfate ferreux, et par neutralisation par le carbonate de baryte, les traces d’acide sulfurique.
- L’opération est très délicate, car des traces de fer (0,02 pour 100 par exemple) suffisent pour colorer d’une façon appréciable l’oxyde de titane.
- Le produit est finalement calciné et broyé à l’état de finesse convenable.
- La production annuelle est actuellement de 3ooo tonnes. Les constructions mondiales de “ tanks ” au 1er octobre 1920. — La consommation du pétrole augmentant dans des proportions considérables en raison des prix élevés du charbon, la construction de tanks est poursuivie avec activité dans les chantiers de construction navale du monde entier, afin d’assurer le transport de l’huile. D’après le Norges Handèls og Sjofartstidende de Kristiania, au i5 octobre 1920, il n’y avait pas moins de 225 tanks-réservoirs en construction représentant 2,2 millions de tonnes de portée en lourd.
- La fibre textile extraite des tiges de pommes de terre. — L’Association des industriels et des chimistes allemands, poursuivant des recherches en vue de suppléer, par des « ersatz », à la pénurie des textiles (coton, jute, etc.), que l’industrie allemande se procurait à l’étranger, avant la guerre, ces recherches ont amené les chimistes à tirer parti des tiges de pommes de terre qui, dans tous les pays, ne trouvent leur utilisation que comme engrais de peu de valeur.
- On a obtenu,, paraît-il, de 100 kg de tiges de pommes de terre, soumises à la dessiccation, des filaments textiles d’une valeur commerciale de 6 marks, lesquels filaments auraient une utilisation industrielle intéressante. En outre, comme produits secondaires, les tiges de pommes de terre fournissent une cellulose de faible valeur et un engrais particulièrement riche en potasse.
- A Glogau, l’un des plus importants centres de production de pommes de terre, s’installent les premiers établissements.
- Le « Konsortium zur Yerwertung von Ivartoffel-fasern », qui a son siège à Berlin, a fondé, notamment, la « Deutsche Ivartoffelfaserfabrick in Glogau », établissement qui a entrepris d’extraire du « Kartoffelkraut », c’est-à-dire des tiges de pommes de terre, la fibre à utiliser comme matière textile, ainsi que de la cellulose et de l’engrais.
- L’eucalyptus dans la fabrication du tissu en papier. — Une communication du vice-consul britannique à Grenade (Espagne) fait connaître qu’une firme de cette ville vient de créer une usine pour la fabrication de fil de papier destiné à la confection de tissu pour envelopper ses produits.
- La matière première employée est la pulpe de bois d’eucalyptus, essence formant d’importantes plantations sous ce climat.
- Voici le procédé de fabrication : *
- La pâte à papier est prpduite par le procédé ordinaire, puis cette pâte est découpée en rubans longs et étroits. On dévide ces rubans sur des bobines que l’on
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- INFORMATIONS
- place ensuite sur un métier de filature dont les broches tournent à la vitesse de 5ooo à 6000 tours par minute.
- Par ce procédé, le papier, tordu sur lui-même, forme un tube d’une certaine solidité. On le trempe ensuite dans une colle spéciale qui devient insolubLe une fois passée à l’air chaud et augmente considérablement la force du filé. On le soumet ensuite à la tension nécessaire pour obtenir la fermeté voulue.
- Ce fil de papier en pulpe de bois d’eucalyptus est très résistant, mais on observe qu’il est trop grossier pour être tissé comme succédané des toiles ou des cotonnades. Néanmoins, ce tissu peut se prêter à de nombreux usages.
- Les récoltes françaises en 1920. — Le Journal Officiel publie les renseignements suivants sur les résultats approximatifs des récoltes en 1920, établis par l’Office de renseignements agricoles du Ministère de l’Agriculture.
- Surfaces ensemencées quantités récoltées
- Maïs en milliers d’Ha. 1919 1920 297 331 en milliers de 1919 2.534 quintaux. 1920 4.265
- Millet 18 18 IOO 142
- Sarrasin 328 33a 2.7Ï9 3.629
- Pommes de terre . 1.256 1.35a 77.3o5 io3.155
- Topinambours. . . io5 108 10.762 i3 487
- Rutabagas et navets fourragers . . I 52 i49 20.343 22.oo5
- Choux fourragers . 199 205 45.416 52.822
- Betteraves à sucre. 74 89 12.476 20.556
- Betteraves de distillerie 20 18 4.681 4.615
- Betteraves fourragères 527 58 a 104.411 i56,oi5
- Prairies artificielles. 2.604 2.633 85.018 roi.096
- Prairies temporaires 343 34 n 9 • '’°4 T 0.276
- Fourrages verts annuels 660 644 82.654 87.176
- Prés naturels . . . 4-793 4.848 133.3‘.24 i45.565
- Lin (filasse).... 2 X 28 160 376
- Chanvre (filasse). . 7 7 66 102
- Houblon 1 1 8 10
- Tabac 9 10 l32 131
- Haricots 148 146 9-5 1 .oo5
- Lentilles 4 6 40 89
- Pois i3 I 'J. 140 121
- Fèves 34 "> O 00 276 298
- Féveroles 24 20 343 3i7
- On voit que, dans l’ensemble, les récoltes de 1920 sont nettement supérieures à celles de 1919.
- Battage des céréales par la force motrice élec trique- — Les hauts prix demandés actuellement par les entreprises de battage constituent une grosse sujétion pour les agriculteurs, car le prix de revient du battage du blé atteint un chiffre dix fois plus élevé qu’avant la guerre. Il est évident que cette majoration excessive, dont les agriculteurs se plaignent, ne peut qu’augmenter leurs charges et avoir une fâcheuse répercussion sur le bilan de la culture du blé et autres céréales. En Beauce, on a demandé 12 francs par sac de 120 kg. Pour une batteuse faisant 80 à 100 sacs par jour, les frais se chiffrent par 900 à 1200 francs. Avant la guerre, le battage du blé ne coûtait guère que 1 fr. 25 à 1 fr.. 75 par sac de 120 kg. Le compte de battage s’établissait à raison de 7 fr. 45 l’heure. Actuellement, il ressort, en moyenne, à 27 fr. 43. Dans la Vienne, on a demandé 40 et 5o francs, et dans la Charente-Inférieure, jusqu’à 70 francs 1 heure.
- Cette hausse est, pour beaucoup, la résultante du manque d’organisation de l’agriculture et notamment de l’insuffisante application de la coopération, alors qu’il serait si facile de recourir aux coopératives de battage, en mettant à profit, pour l’achat d’un matériel perfectionné, les avances consenties par les Caisses locales ou régionales de Crédit agricole mutuel.
- En ce qui concerne l’emploi d’un matériel actionné par l’électricité, une coopérative de battage créée entre les agriculteurs, à Cheny (Yonne), a fait, en août 1920, une expérience de longue durée ayant pour but de remplacer la locomobile à vapeur, actionnant la batteuse, par une locomobile électrique.
- Il résulte de cette expérience qu’il faut un moteur électrique de 10 HP pour remplacer une locomobile à
- vapeur de 7 HP. Celle-ci surmonte les difficultés provenant du bourrage de la paille dans le batteur et du fonctionnement du lieur, grâce à l’élasticité delà vapeur et aux volants entraîneurs. Il n’en est pas de même avec le moteur électrique et les moto-batteuses, dont la puissance doit être supérieure à celle de la locomobile à vapeur pour produire le surcroît d’effort exigé aux « pointes », c’est-à-dire lors du bourrage, et de l’adjonction du lieur.
- Cette expérience peut guider les agriculteurs pour un judicieux emploi de la force motrice dans le battage des céréales.
- Une construction en béton de coquilles d’huîtres.
- — Que faire des écailles d huîtres ? Le plus souvent, elles sont écrasées et ainsi données aux poules en vue de faciliter leur ponte, ou bien portées aux champs en vue d’amender les terres dans lesquelles le calcaire fait défaut.
- Un architecte anglais a eu l’idée fort originale de les employer dans la confection d’un béton destiné à un immeuble de plusieurs étages. Les proportions de ce béton : 1/7 ciment, 2/7 sable et 4/7. écailles d huîtres montrent qu’il n’a pas dû revenir bien cher, dans tous les cas meilleur marché qu’un béton ordinaire ou une maçonnerie en briques.
- Ledit immeuble sis à Galveston aurait nécessité plus de 26 000 m3 de béton où seraient entrés près de 12 millions de coquilles. C’est un chiffre sensationnel, mais il est vrai de dire qu’à Galveston on trouve des bancs formidables d’huîtres. Différemment, et s’il fallait se les procurer au hasard des poubelles, il est évident que cette collecte reviendrait assez chère.
- Une entreprise de construction mécanique féministe. — La Compagnie anglaise « Atlanta Limited », récemment formée au capital de 10 000 £, a pour objet la construction de pièces détachées pour automobiles, cycles, machines agricoles, pompes et outillage d’assèchement. Mais ce qui la distingue des autres entreprises, c’est que non seulement le Conseil d’Administration, mais les postes d’ingénieurs sont tenus par des femmes dont les diplômes et la science ont reçu la consécration de la pratique pendant la dernière guerre. La présidente de la Société est lady Parson, femme de sir Charles Parson très connu dans le monde industriel.
- Une île surpeuplée. — Scientific American signale, d’après une étude de H. L. Duke parue dans le Cornhill Magazine, l’île de Bukara, dans le lac Victoria Nyanza, qui, sur une surface de 36 milles carrés, soit g3 km-, renferme une population de igooo habitants à peu près isolés du reste du monde. Cela représente une densité de 204 habitants par kilomètre carré, alors que celle moyenne de l’Europe n’est que de 44- Seule, en Europe, de tous les états, la Belgique présente une densité plus grande : 252 habitants au kilomètre carré. Cette situation de l’île de Bukara y a produit divers effets curieux : les propriétés, très petites, sont très soigneusement délimitées ; elles consistent en jardins dont les arbres valent souvent plus que le sol où ils poussent; parfois il y a deux propriétaires différents, 1 un pour les arbres, l’autre pour la terre; les feuilles, les branches, le bois appartiennent au propriétaire de l’arbre et les voisins ne peuvent en disposer; enfin, un père peut partager un arbre vivant entre ses enfants en donnant à chacun d’eux la propriété de certaines branches.
- La production philatéliste depuis l’armistice. — L’activité des philatélistes se trouve actuellement soumise à un effort sans précédent. Depuis la première apparition des timbres-poste, jamais les émissions n avaient été aussi nombreuses ni aussi variées. D’après le Times, durant ces deux dernières années seulement, en Europe, pas moins de 2000 nouvelles figurines ont été mises en circulation, dont les trois quarts par les nouveaux Etats, créés par les traités de paix. Dans cette statistique la Pologne tient le record avec un total de 4oo timbres, puis viennent l’Ukraine avec 175, la Tchécoslovaquie et la Serbie-Croatie-Slovénie, chacune avec i3o. A Fiume, les tirages ont été très nombreux; la régence du Quarnero figure, à elle seule, dans ce tableau pour 73 types. On sait que, grâce au développement du phila-télisme, les émissions et les surcharges constituent pour les Etats un moyen très simple de se procurer des ressources relativement abondantes sans pressurer le contribuable.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Mécanique
- Construction d’un aspirateur de poussières. —
- Le nettoyage par aspiration est à l’ordre du jour et le développement des appareils aspirateurs n’est un peu paralysé qu’en raison de leur prix élevé.
- On peut établir soi-même, avec une dépense relative-vement faible, un appareil aspirateur qui n’est peut-être
- en!retoises entonnoir
- tp poussières
- L’ensemble de l’aspirateur.
- oi/ettes Fig. a. — L’aspirateur.
- pas aussi efficace que les appareils du type commercial, mais qui, malgré tout, pourra faire un excellent service
- (fig- O-
- Il est nécessaire d’avoir un moteur électrique d’environ un quart de cheval. Sur l’arbre de ce moteur, on fixe une couronne d’ailettes de ventilateur aspirant, qu’on peut découper et préparer soi-même dans la tôle mince ; on aura soin de fixer une bague support au centre, qu’on pourra faire très simplement en bois dur et assurer solidement sur l’arbre du moteur (fig. 2). La couronne d’ailettes sera assujettie sur la bague en bois
- simplement par trois ou quatre pointes.
- Le diamètre des ailes sera de 20 cm environ et leur inclinaison sera inverse de celle des ailes d’un ventilateur ordinaire, c’est-à-dire que l’air soufflé devra l’être dans la direction du moteur, au lieu de la direction habituelle.
- La figure 1 indique nettement le sens du vent produit.
- On préparera ensuite un récipient cylindrique en tôle ou en zinc, sans fond, qui devra avoir un diamètre intérieur plus grand de 2 cm environ que celui des ailes. Par conséquent, si on utilise un récipient hors d’usage : boîte à lait, fût d’essence, vieux seau, etc., on fabriquera les ailettes en rapport. De toutes façons, la longueur du cylindre choisi devra être plus grande que celle du moteur et de ses ailes, soit sensiblement le double (fig. 3).
- On fabriquera ensuite deux entonnoirs : le premier devra avoir un diamètre égal à celui des ailettes, il sera fixé à l’intérieur du cylindre par trois entretoises métalliques, de façon à être parfaitement dans l’axe et dans une position relative comme celle qu’indique la figure 1. Le moteur sera fixé également à l’intérieur sur un petit socle, de façon que son axe soit dans l’axe du cylindre et que les ailettes soient presque contre l’embouchure de l’entonnoir. Pour faciliter le montage du socle du moteur, on fixera le cylindre sur une planche de bois dur et pour éviter le bruit et les vibrations dus au moteur, on pourra interposer entre le socle et le cylindre de petites lames de caoutchouc, des morceaux de vieilles enveloppes de pneus par exemple.
- A l’extrémité du cylindre, près du premier entonnoir, on vient en souder un second, qui coiffera légèrement le premier et qui portera à son extrémité un renflement de manière à pouvoir recevoir le bout d’un tuyau en caoutchouc très rigide.
- Comme on le voit, l’ensemble des deux entonnoirs forme trompe d’aspiration, ce qui permet à la poussière de se déposer en partie, par suite de la chicane qui
- entreto/se
- Souton
- Fig. 4. — Le cylindre d’enveloppe.
- existe entre les deux entonnoirs. Néanmoins, il sera prudent d’employer un moteur du type protégé, afin de ne pas avoir à nettoyer trop soxivent le moteur et d’éviter également l’inflammation des poussières, s’il se produisait des étincelles aux balais.
- Si on emploie une vieille boîte à lait, la collerette avant permettra de donner à l’entonnoir extérieur une longueur moins grande et un diamètre plus petit. De toutes façons, il sera commode de prévoir une porte de visite sur le cylindre, porte qui sera mobile avec deux charnières, qui sera fixée par un loquet et rendue étanche par une bande de caoutchouc, qu’on collera tout autour sur le bord, afin de constituer un joint.
- L’ouverture pourra être découpée facilement à la scie. Le cylindre, les entonnoirs seront coupés dans de la tôle ou du zinc avec une petite cisaille à main. Ils seront ensuite assemblés par rivure ou simplement par soudure s’il s’agit de zinc par exemple.
- On peut également faire exécuter ce travail par un tôlier en lui donnant toutes les cotes.
- Les entretoises -de l’entonnoir intérieur seront fixées par des petits rivets de laiton, qu’on peut préparer soi-même au tour dans du laiton rond, en épaulant une queue.
- A l’extrémité ouverte du cylindre, on place un sac à poussières, de préférence en toile caoutchoutée, en moleskine, etc. Pour le fixer sur le cylindre, on pourra employer un anneau de caoutchouc, taillé dans une vieille chambre à air; on pourra également, si l’on veut quelque chose de très démontable, disposer des boutons en laiton, qu’on peut faire soi-même au tour et qui comportent une queue pour les river sur le cylindre (fig. 5). Le sac comportera des oeillets qui s’agraferont dans les boutons mentionnés ci-dessus. Cela permet évidemment d’enlever rapidement le sac pour le nettoyer et pour vider les poussières^ accumulées.
- Pour utiliser l’appareil, il faut un instrument qui pourra être du genre de ceux employés dans les appareils courants et qu’on se procurera séparément, mais il est également possible d’en fabriquer soi-même.
- Pour cela, on se procurera une brosse longue de i5 à 20 cm environ et très étroite, comme celles qu’on emploie pour le nettoyage de l’argenterie, mais avec des soies plus ou moins dures suivant la nature du nettoyage qu’on veut faire.
- On préparera, avec une feuille de laiton, un bec de la longueur de la brosse et portant une partie plate, afin de pouvoir soutenir une ou même deux brosses à côté du bec. Les soies dépasseront légèrement l’extrémité du bec ou buse aspira trice.
- A la partie supérieure de cette espèce de boîte en laiton et au milieu, on soude un tube rigide et incliné plus ou moins long, qui servira de manche au balai aspirateur et qui se prolongera par un tube en caoutchouc dur allant à l’entonnoir.
- L’avantage de cette disposition est qu’on peut Supprimer complètement la brosse quand il ne s’agit que d’aspirer (pour le nettoyage de choses fragiles), et pour cela on aura soin de garnir la buse extérieurement avec des lames de caoutchouc, qui dépasseront de quelques millimètres, ce caoutchouc provenant de vieux pneus par exemple (fig. 5).
- On peut avoir aussi des jeux de brosses, de même forme, mais plus ou moins dures, suivant la nature des surfaces à travailler : parquets, tapis, rideaux, ^soieries, etc.
- Enfin, pour terminer, indiquons que la planchette
- ôouton
- çueoe o r/ver
- Fig. 5.
- Bouton en laiton.
- tube
- Buse d’aspiration.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- support du c-jlindre sera munie de roulettes, qui seront de préférence en bois et qu’il sera facile de caoutchouter, avec les restes du vieux pneumatique dans lequel nous avons taillé et rogné au cours de notre description.
- Sur la planchette, on disposera deux bornes de prise de courant, pour amener le courant électrique au moteur. Il est néanmoins plus simple d’avoir un câble
- ôrosse
- souple torsadé à deux conducteurs, qui sera branché en permanence aux bornes du moteur et qui se terminera par une douille prise de courant à baïonnette ou à fiches, suivant le cas. Ce cable devra avoir une longueur suffisante pour permettre 1 utilisation de l’appareil dans toutes les pièces, pour pouvoir le suivre dans ses déplacements. De même, le tuyau caoutchouc devra également avoir une longueur convenable, le manche également, pour atteindre les recoins des planchers, le dessous des meubles, les encoignures des plafonds qu’ou voudra nettoyer.
- La perceuse « Idéal ». — L’apparition des mèches américaines a fait faire un énorme pas en avant à toute la mécanique en général et surtout à celle de précision; malheureusement ces mèches, outils à peu près parfaits, possèdent quelques défauts, surtout en ce moment, ne serait-ce que le prix ou la fragilité dans les petits calibres, ces désavantages se sont surtout accentués dans les foreries portatives à main dont la pression sur la mèche n’est pas constante : le moindre déplacement de l’appareil, lorsque la mèche est engagée, produit une rupture de cette dernière; on l’a si bien reconnu qu’on a cherché à obvier à cet inconvénient en faisant des adaptateurs qui transforment la machine portative en machine fixe pouvant ainsi rendre de bons services, mais le prix total est toujours très élevé puisque l’adaptateur coûte à lui seul aussi cher que la perceuse.
- La perceuse « Idéal » est une machine nouvelle possédant la puissance d’une machine fixe et produisant sa pression elle-même sur la mèche ; c’est-à-dire que d’un
- Fig. ti. — La perceuse « idéal ».
- seul coup cette machine annule tous bqs défauts des autres systèmes ; les mèches travaillent à faible vitesse, sortent de véritables copeaux du trou qu’élles percent et non de la poussière, l’affûtage se trouve réduit au minimum, car les mèches ne s’usent que' très peu, travaillant toujours à même le métal sans jamais glisser dessus, pas d’efforts à faire ; on peut travailler assis devant une table. Comme le montre la figure, elle se compose d’un bâti en fonte, d’un plateau réglable faisant
- apparition à la mèche d’un mandrin universel serrant de o à 6, d’un petit volant qui donne la pression et d’une manivelle ; sa puissance est telle qu’une pièce de fonte de i5 mm d’épaisseur est traversée par la mèche de 6 m. en 56 secondes, c’est un véritable record ; c’est en outre une machine de haute précision permettant de faire de nombreux travaux même en série, son poids est de t bg.
- En vente chez M. Bourgery, 78, rue Saint-Hilaire, Aogent-le-P>.otrou. Prix : 9.5 francs.
- — Pour placer les courroies qui poulie
- Monte-courroie.
- sont tombées d’une en marche, on emploie, dans les ateliers, une poulie avec un fer en T, qui supporte la courroie qu’on maintient ainsi sur la jante de la poulie, jusqu’à ce que la prise soit suffisante pour obtenir 1 entraînement.
- On peut modifier simplement le monte-courroie et lui donner une forme plus adaptée à son emploi.
- Pour cela on prend un disque en tôle de 95 à 3o cm de diamètre et ou fixe en son centre un cône en bois dur ou en fer soudé d’une longueur de i5 cm environ.
- Cet ensemble est assujetti par une tige filetée et bloqué par un écrou à l’extrémité aplatie et coudée d’un tube, lequel coiffe l’extrémité de la perche monte-courroie.
- On peut facilement alors soutenir la courroie tombée, dont le bord est arrêté par le disque : la partie conique facilite l’échappement de la courroie, pour passer de la perche sur la jante de la poulie.
- Cet appareil est des plus simples à établir, dans un atelier même mal outillé; il rendra beaucoup de services, car son maniement est le même que celui des monte-courroies actuellement usités et les résultats obtenus sont très nettement supérieurs.
- Objets utiles
- Cendrier pour dessinateur. — Il est très mal commode de fumer en dessinant, car on est obligé de poser sa cigarette sur la planche à dessin. Elle roule si brûle le papier ou simplement s’éteint au bout de peu de temps, én salissant tout avec sa cendre.
- Un dispositif ingénieux et bizarre prévoyait le fume-cigarette fixé sur un serre-tête.
- Un petit tuyau de caoutchouc descend jusqu’à une embouchure dans laquelle on aspire la fumée.
- C’était un narghilé frontal en réduction.
- En dehors de l’inconvénient de ne pas être à même de voir si la cigarette est bientôt finie, de supporter difficilement un cigare et encore moins une pipe, la question de la cendre n’est pas résolue et celle-ci peut impunément tomber sur la feuille du dessin et salir tout.
- Un petit appareil, plus rationnel, consiste en une mince coupelle en bois tourné, en métal, qui peut être aussi un cendrier ordinaire qu’on agrémente d’un petit tenon en bois, lequel fixe l’ensemble dans le trou du T à dessin.
- Le dessinateur a donc constamment près de lui sa cigarette posée sur la rigole-support du cendrier; la cendre ne peut tomber que dans la coupelle.
- C’est un appareil simple à établir qui est très pratique et qui pourra rendre service à quelques-uns de nos lecteurs.
- 'Support de c/oore/te en
- Fig. 10. — Cendrier pour dessinateur.
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- VARIÉTÉS
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- GOMMENT ACHETER LES FRUITS FRAIS? — LES ORANGES
- ET LES MANDARINES
- Les oranges, ces pommes d’or du jardin des Hespé-rides, sont fournies par l'oranger doux. ( Citrus aurantium) et bien qu’elles ne soient plus de nos jours aussi cultivées sur la côte provençale qu’elles l’étaient encore au commencement du siècle dernier, dans de nombreuses orangeries, elles appartiennent, cependant, à un certain degré, à nos fruits indigènes, car les statistiques indiquent une récolte moyenne de plus de io millions dans le département des Alpes-Maritimes. Toutefois, les pays d’élection pour leur production sont, en Europe, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et les pays qui bordent la Méditerranée, parmi lesquels je ne retiendrai que l’Algérie et la Tunisie. Je ne puis omettre de dire que leur aire de culture s’est étendue sur les autres continents dans les régions ensoleillées où le génie de l’homme secondant la beauté du climat et la richesse du sol a refait à l’oranger une nouvelle patrie, et qu’il en est résulté depuis plusieurs années un commerce considérable de ces fruits.
- Les mandarines sont produites par le mandarinier (Citrus nobilis) qui, plus robuste et plus fertile que l’oranger doux, possède en Provence une superficie culturale bien plus étendue que celle de ce dernier. On le cultive beaucoup dans la Ligurie, à Malte, et surtout en Algérie où on l’a introduit en i85o, et notamment dans la région de Blidah. Pour être moins développée que celle de l’oranger, son aire de culture est cependant notable aux Etats-Unis et à la Jamaïque.
- Quelle variété acheter de préférence? — Oranges. — Dans la pratique commerciale, on distingue souvent les oranges par leur provenance; c’est ainsi que pour celles qui viennent sur nos marchés, on les classe en six groupes : 1° En Espagne, les oranges de Valence, de Murcie, des Baléares; 2“ En Italie, les oranges de Sicile, de Palerme ; 3° Les oranges de Portugal; 4° Les oranges de Malte qui se caractérisent par la couleur rougeâtre de leur chair et les taches rouges de la peau, ce qui leur a valu le nom de'sanguines ; 5° Les oranges de Nice qui groupent celles récoltées sur la Côte d’Azur ; 6° Les oranges d’Algérie, de Blidah, de Beni-Salah, cette dernière a la propriété d’être très tardive.
- Bien que les oranges de ces diverses provenances présentent entre elles une grande analogie, on constate, néanmoins, suivant les orangers qui les produisent, les différences suivantes : l’oranger de Nice donne des fruits gros à peau chagrinée, à pulpe abondante, très estimés dans le commerce; l’oranger de Gênes, des fruits bien arrondis marqués de sillons à la base ; les orangers de Malte et du Portugal des fruits très gros, très rouges, constituant les sanguines. Il existe quelques variétés dépourvues de pépins ou dont le nombre est très réduit.
- Les oranges qui arrivent en plus grande abondance sur nos marchés sont celles d Espagne : les « belles Valences » ont depuis longtemps une réputation mondiale incontestée.
- Mandarines. — Ce sont des oranges de la grosseur d’une petite pomme, rondes et légèrement aplaties à leurs deux pôles. La peau rouge orangé a une odeur forte et parfois violente ; la pulpe est moins juteuse mais plus sucrée et plus aromatique que celle de l’orange, et l’on s’accorde généralement à trouver son arôme agréable.
- En Europe, les mandarines les plus réputées sont celles de Malte, puis celles de Provence qui s’en rapprochent assez. En dehors de leur saveur plus fine, elles se distinguent de celles d’Algérie en ce quelles sont moins aplaties, moins boursouflées, et que leur peau fine est légèrement adhérente à la pulpe. Ainsi que parmi les oranges, il existe une variété de mandarines sans pépins qui est localisée sur quelques points de la Provence.
- Quand et comment les acheter? — Les oranges, dont la récolte est échelonnée selon les besoins de la vente, commencent à arriver en quantité notable sur nos marchés dès le début de décembre et elles atteignent le plein de leur vente de fin décembre à la mi-février, période pendant laquelle elles courent les rues dans les grandes villes, mais ou eu trouve presque toute l'année duns les
- grandes maisons d’alimentation. Les expéditions et les modes d’emballage varient avec les pays d’origine et les soins apportés dans leur choix, car les oranges, après avoir été cueillies à bonne maturité, sont triées et calibrées à l’œil, avec un jeu d’anneaux ou au moyen de machines. On les groupe notamment en Espagne, « en extra-larges », « larges ordinaires » et « bombos ». Les emballages comprennent, suivant la qualité, des caissettes pour les plus belles sortes, papillotées dans du papier fin, des caisses pleines ou à claire-voie à 2 ou
- 3 compartiments pour les sortes moyennes, des barils, mannes, sacs où elles sont en vrac pour les sortes ordinaires.
- Les mandarines, dont la maturité moyenne est comprise entre le i5 décembre et le Ier mars, arrivent à peu près à la même époque. Les fruits de luxe des deux genres d’oranges sont expédiés dans de petites caissettes de 10, 12 ou 2S, enrobés d’une mince feuille d’étain recouverte elle-même d’un papier fin portant la marque de l’expéditeur ou du producteur; ils sont, en outre^ séparés par des papiers de dentelle. L’élégance de l’emballage et surtout du contenu varie avec les maisons d’expédition et la clientèle à laquelle ils sont destinés. Les maîtresses de maison, qui en désirent une certaine provision, peuvent se la faire envoyer de la Côte d’Azur par colis postaux de 3 kg dans des toilettes, sortes de paniers à fleurs coupées, fabriqués en roseau ou en bambou, et en colis postaux de 5 à 10 kg dans des caissettes. Les fruits absolument choisis peuvent être acceptés en toute confiance.
- Dans les achats en petite quantité, il faut veiller à ce que les fruits soient très sains, fermes et ne laissent pas au toucher une sensation molle qui indiquerait un commencement d altération. Il faut préférer les oranges bien régulières, assez grosses, de peau fine, de couleur jaune orangé vif plutôt que jaune pâle. Pour les mandarines, le choix doit se porter, en dehors des caractères ci-dessus, sur les plus gros fruits à écorce lisse et brillante très odorante et piquetée de minuscules points noirâtres. La meilleure période pour consommer les fruits va du milieu de décembre au mois de mai, ou mieux encore de janvier à mars.
- Conservation. — Toute maîtresse de maison qui fait une provision doit tenir les fruits bien séparés dans un endroit très sec pour éviter les moisissures ; elle surveillera davantage encore les mandarines qui se conservent moins facilement et moins longtemps que les oranges. On a conseillé comme moyen de protection, quand les fruits sont peu nombreux, de les enrober après les avoir bien essuyés, c’est-à-dire de les envelopper dans du papier de soie exactement appliqué contre l’écorce, de les plonger dans de la cire ou de la paraffine fondue, de laisser sécher l’enduit et de placer les fruits dans un local sec et obscur. Je pense qu’on obtiendrait plus simplement un aussi bon résultat en les immergeant à trois reprises durant 2 minutes dans de 1 eau contenant
- 4 pour 100 de formol à 40 pour 100.
- Principaux mages. — Les oranges doivent leur grande consommation aux charmants desserts dont elles ornent nos tables. Le meilleur usage qu on puisse en faire est de les manger à l’état frais parce que nul autre ne retient le goût délicieux, composé d’acidité et de parfum, qui procure au palais un sentiment de fraîcheur si agréable et si apprécié de tous ceux qui sont en bonne santé et plus encore, peut-être, de ceux qu'altère la soif de la fièvre.
- Soit qu’on les emploie entières ou qu’on ne mette en œuvre que leur pulpe, jus ou écorce, les oranges et les mandarines sont la base de différentes préparations : confiture, gelée, liqueur, marmelade, sirop, sorbet, vin, etc., mais je n’en retiendrai que trois, confiture, gelée et vin qui intéressent particulièrement les maîtresses de maison. Elles devront éviter l’amertume que possèdent certaines variétés et, à ces fins, elles préféreront celles d’origine espagnole qui sont tenues pour les meilleures.
- Confiture d’oranges en quartiers. — Prenez des oranges à peau épaisse ét mefte^-les tremper 4^*3 l’eau potable
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- VARIETES
- frpide pendant 48 heures en changeant l’eau deux fois par jour. Faites-les cuire dans l’eau jusqu’à ce qu elles se ramollissent bien sous la pression du doigt ; retirez-les pour les plonger de suite quelques minutes dans l’eau froide. Egouttez-les sur un tamis et coupez-les en tranches. Prenez d’autre part ^5o gr. de sucre par 5oo gr. de fruit égoutté et faites un sirop dans lequel, quand il sera à peu près cuit, vous jetterez les tranches d’orange, dont vous continuerez la cuisson à feu doux jusqu’à ce qu elles soient devenues transparentes et, alors, mettez en pots. On fait également une confiture d’oranges entières.
- Gelée. — On peut la préparer de deux manières parce que, comme le jus seul ne se géléifie pas bien, on est obligé, pour l’obtenir en consistance convenable, de lui ajouter du jus de pomme, de la grénétine ou de l’agar-agar. Je supposerai le cas du jus de pomme qui est le plus rationnel. Prenez des oranges à peau fine, juteuses, exprimez-en le jus, en évitant tout contact métallique, filtrez-le et prenez-en le poids. D’autre part, préparez un poids égal de jus de pommes limpide, mettez-le dans une bassine avec le double de son poids de sucre que vous ferez dissoudre à une douce chaleur; versez-y ensuitele jus d’oranges, activez le feu, et faites cuire en consistance de gelée et mettez en pots. La pro-
- portion du jus de pommes varie du quart à égalité de celui d’orange ; avec cette dernière, on est presque certain du résultat.
- Vin d'oranges. — Il existe aussi plusieurs formules de préparation, mais je choisis celle qui me paraît la plus simple, tout en étant susceptible de donner un résultat satisfaisant, car ce vin, étant donnée la compo -sition chimique des oranges, exige certaines précautions et surtout une addition notable de sucre.
- Prenez des oranges saines et mûres, dépouillez-les de leur peau, écrasez-les au-dessus d’un tamis pour retenir les pépins et les débris de pulpe et exprimez-les pour en extraire le jus. Mesurez celui-ci, faites y dissoudre à une très douce chaleur, par litre, 35o gr. de sucre, délayez-y 1 gr. de levure de bière pour ce même volume, versez le tout bien mélangé dans une dame-jeanne ou un petit baril que vous maintiendrez à une température de 200, et surveillez bien la fermentation. Si elle ne partait pas après une semaine, il faudrait y ajouter par litre o gr. 20 de phosphate neutre d’ammoniaque dissous dans 10 fois son poids d’eau. Lorsqu’elle sera terminée aux trois quarts, soutirez, collez si le vin n’est pas assez limpide et mettez en bouteilles ficelées, car il deviendra mousseux assez rapidement..
- A. Truelle.
- 1go
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- osl.
- Pour éviter de rayer un parquet ciré. — La maîtresse de maison, soucieuse du bon état de son parquet bien ciré, se montre toujours très inquiète quand on déplace sans précaution une table, un fauteuil ou même une simple chaise. Il est incontestable que cela n’a rien de bien plaisant de voir des raies ou dés traînées de pieds de meuble sur un parquet bien entretenu. Etant donné qu’il serait un peu ridicule de placer des tapis sous chaque siège et qu’on ne désire pas toujours avoir un tapis sur toute la surface d’un parquet très joli, on peut user du petit artifice suivant.
- Sous chaque pied de meuble, dont le déplacement serait redouté pour la conservation de l’encaustiquage, on collera une pelite rondelle de feutre que l’on aura v découpée dans une vieille forme de chapeau. Il faut naturellement prendre de la colle forte et employer du feutre encore suffisamment épais. De cette façon vous pourrez déplacer votre chaise sans vous exposer aux regards inquiets, peut-être même courroucés, d’une maîtresse de maison qui veille jalousement sur son parquet bien encaustiqué et parfaitement ciré.
- Papier de verre économique. — On peut préparer du papier de verre facilement avec du coke. Ce dernier est au préalable pulvérisé à la finesse voulue, suivant la grosseur du grain que l'on doit avoir pour le papier que Ton veut préparer. On tamise au préalable le poussier obtenu à travers une pièce de canevas ou de tissu suffisamment fin.
- Ce tamisage se fait au-dessus d'un morceau de papier grossier qu’on a enduit de colle forte et on dispose sur cette surface une couche suffisante de poussier. Une fois que la colle est sèche, on obtient un papier rugueux qui peut rendre sensiblement les mêmes services que le meilleur papier de verre. Il pourra être employé pour nettoyer les parties métalliques rouillées et on n’a pas à craindre la consommation de ce papier, car la matière première est à la portée de la bourse la plus modeste, le prix de la colle est peu élevé.
- La préparation demande malgré tout à être faite avec soin pour que les grains soient convenablement adhérents au> support, afin de pouvoir exercer leur action avec une puissance suffisante.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement, les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Erratum. — Les inondations de Paris (n° 3440, 8 janvier). Une erreur d’impression s’est glissée dans la note n° 1, page 22, dans les hauteurs d eau, il s’agit non de mètres, mais de décimètres.
- Page 27, %e colonne, alinéa G; lire prudemment et non précédemment.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Projecteur chauffant Blériot “ Phi Constructeur : Société Blériot, 14-26, rue Duret, Paris.
- Avis, — Aux amateurs de T. S. F. — Plusieurs lecteurs de notre rubrique de télégraphie sans fil nous demandent de les mettre en rapport avec des amateurs de leur voisinage disposés à participer à dé simples expériences, à faire échange de bons conseils pourla meilleure utilisation de leurs appareils de T. S. F., à collaborer, en un mot, amicalement pour un perfectionnement mutuel dans la pratique de leur science de prédilection.
- Nous prions les lecteurs que cette idée intéresse de nous donner leurs nom, adresse et profession ainsi que les autres renseignements qu’ils jugeront utiles et nous publierons la liste de ces correspondants éventuels dans le courrier de la Boîte aux Lettres de La Nature. Pour ceux de nos lecteurs que cette publicité gênerait, nous transmettrons simplement leur adresse à un amateur de T. S. F. de leur localité ou de leur quartier et exerçant, autant que possible, la même profession.
- Toute demande de correspondants devra être adressée à la « T. S. F. de La Nature «,“120, boulevard Saint-Germain, Paris, YI", et contenir une enveloppe timbrée portant l’adresse de l’expéditeur.
- Nous souhaitons qu’un contact amical entre nos lecteurs leur rende plus attrayantes encore l’étude et la pratique de la télégraphie sans fil et favorise en France la vulgarisation de l’une de nos plus belles et de nos plus utiles découvertes.
- Demandes. — M. Maxime Bostaing, 52, avenue de Belgique, Haïphong (Tonkin), serait heureux de connaître : i° la composition de la pâte filtrante utilisée par les liquoristes dans les sirogènes à déplacement à froid ; 2° tous renseignements utiles sur les petits métiers et
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- petites industries ne nécessitant qu’un matériel restreint pour les blessés de guerre et mutilés indigènes revenus en Indochine; l’adresse des fournisseurs de matières premières et les prix de celles-ci seraient également utiles.
- Réponses. — M. R.’Perrineau, à Pau. —• L1 essence de térébenthine est essentiellement constituée par un hydrocarbure de térébenthène C10HIÜ bouillant à i56° et de densité o,86 qui possède une odeur propre même à l’état pur, on ne peut donc chercher à supprimer cette odeur sans qu’il y ait modification de la nature et par suite des propriétés de l’essence.
- M. E. Pardoen, à Lille. — Les sulfocyanures ou rho-danates doivent plus exactement être désignés sous le nom de sulfocyanates ou sels de l’acide sulfocyanique et non sulfocyanhydrique. En effet, l’acide sulfocyanique dérive de l'acide cyanique CHAzO dont l’oxygène est remplacé par du soufre CHAzS. Le sulfocyanate de calcium est préparé de la façon la plus économique par le procédé de Brock qui consiste à chauffer dans un appareil cylindrique en fonte disposé horizontalement un mélange de sulfure de carbone, d’ammoniaque et de chaux dans les proportions suivantes :
- Sulfure de carbone.........................ioo kg
- Solution d’ammoniaque contenant AzH3 . 4$ —
- Chaux éteinte..............................200 —
- avec une quantité d’eau suffisante pour fluidifier la masse, il se produit la réaction :
- a CS2 + -2 Az H3 + a Ca (OH )2 = Ca (CAz S)2 + CaS2 H2 + 4H20.
- Le cylindre est chauffé à la vapeur vers ioo° par une double enveloppe, un agitateur mécanique brasse la masse pendant l’opération qui dure de 3 à 4 heures. Après avoir chassé l’excès d’ammoniaque par distillation, on filtre pour séparer également la chaux n’ayant pas réagi, on fait barboter de l’acide carbonique dans le liquide pour décomposer le sulfure et le sulfhydrate de calcium, il'se précipite du carbonate de calcium en même temps que l’hydrogène sulfuré est éliminé. La filtration donne une solution de sulfocyanate de calcium que l’on peut utiliser tel quel ou transformer en sulfocyanates alcalins.
- M. II. Perrin, à La Roche, Haute-Savoie. — Le procédé employé habituellement par les peintres pour dépolir les vitres consiste à délayer du blanc de céruse dans de l’huile de lin et de 1 essence de térébenthine, de manière à obtenir une peinture assez fluide dont on badigeonne les carreaux dans le sens vertical et dans le sens horizontal pour donner une couche bien uniforme. Ensuite on tamponne légèrement avec une boule d’ouate ou ce qui est préférable quelques morceaux de vieux linge recouverts d’une toile de lin, on obtient ainsi un granité de bel effet. Afin que le séchage soit rapide, il est bon d’ajouter à la peinture ci-dessus un peu de siccatif, l’application se fera à l’intérieur de préférence pour éviter la détérioration par la pluie.
- M. Luis Renault, à Sautander. — Nous pensons que vous pourriez utiliser pour la solution du problème qui vous intéresse la fluorescence du sulfate de quinine qui, invisible à la lumière blanche, devient lumineux sous l’influence des rayons ultra-violets ; nous vous rappelons que la lampe à quartz et celle à vapeurs de mercure pourront vous fournir ceux-ci en abondance.
- M. R. K., à G. — i° Les ouvrages suivants pourront vous fournir de très utiles renseignements : Manuel pratique de Vémaillage des métaux, par Millenet. La fabrication des émaux et l’émaillage, par P. Randau; éditeur, Dunod, 47? quai (^es Grands-Augustins. 2° Vous pourriez également essayer de la formule suivante :
- l’ondre au creuset et couler sur une plaque froide.
- Flint.................... 8o grammes.
- Carbonate de soude sec . io —
- Acide borique............. 7 —
- Après refroidissement, pulvériser et délayer dans du silicate de soude à 5o°, appliquer sur le métal, sécher et glacer au moufle.
- Pour rendre le produit opaque y ajouter 10 pour 100 de bioxyde d’étain.
- M, Chardin, à Pantin. — Le meilleur moyen pour raccorder les segments d’une colonne de mercure de thermomètre est encore le système de la fronde, c’est-à-dire que l’appareil étant solidement attaché à l’extrémité d’une ficelle, on lui imprime un rapide mouvement de giration pendant lequel la force centri-
- fuge porte vers la périphérie toutes les parcelles de mercure. Bien entendu, il faut opérer dans un espace libre de façon qu’aucun choc intempestif ne cause le bris de l’appareil. Au cas où vous pourriez disposer d’une centrifugeuse de dimensions suffisantes, le même résultat pourrait être atteint avec moins de risques.
- M. P. Fourtanier, à Mas-Grenier, Tarn-et-Garonne. — i° Pour nettoyer les timbres en caoutchouc, il suffit de les laver à l’alcool à brûler en frottant légèrement avete une brosse douce. Eviter de se servir d’essence, de pétrole ou de benzine qui produiraient une attaque funeste, a0 Nous avons publié cinq recueils : Recettes de la Maison, Recettes de l’Atelier', Recettes du Laboratoire, Recettes de la Campagne, Recettes sportives et sommes à votre disposition pour vous les fournir.
- M. Roussel, à La Palisse, Allier. — i° La cellulose qui entre dans la composition des filtres est nécessairement très épurée, elle peut par conséquent entrer directement dans la fabrication des produits cellulosiques ; 20 La pâte destinée à l’obtention des filtres de laboratoire, outre les épurations normales à la soude et à lacide chlorhydrique, subit un traitement à l’acide fluorhydrique destiné à la débarrasser de la silice et par suite à supprimer pratiquement les cendres ; 3° Pour les réactions concernant les celluloses, consultez : Les Matières cellulosiques, par Beltzer et Persoz; La Cellulose, par Clément et Rivière ; ces deux ouvrages sont édités par Béranger, 15, rue des Saints-Pères; 4° h’état colloïdal est une étude trop étendue pour être traitée ici; 5° Il ne peut être question de cellulose cristallisée ; 6° Le degré alcoolique d’un vin représente la quantité d’alcool pur pour too évaluée en volumes ; pour la transformer en poids, il suffit de multiplier par 0,795; 70 Eu égard aux quantités relativement minimes de caséine végéiale contenue dans les plantes, l’extraction de ce produit serait plus coûteuse que celle de la caséine animale.
- Abonné 4175, à Tarare. — Pour pouvoir résoudre la question, il serait indispensable de s’assurer que les taches sont bien dues à de l’huile minérale et non à un accident de trésalage comme cela arrive fréquemment. Nous vous conseillons de soumettre le cas au Laboratoire d’analyse des textiles de la Chambre de Commerce, rue de Viarmes, à Paris.
- M. J. Manty, à Perpignan. — Désireux de vous être agréable, nous reproduisons ci-dessous la formule du bain de nickelage au trempé :
- Sulfate de nickel........100 grammes.
- Acide borique............ 10 —
- Eau......................5oo —
- Plonger les objets à nickeler dans le bain bouillant, rincer une première fois, passer dans une solution de carbonate de soude à 5 pour 100, repasser à l’eau et sécher dans la sciure.
- M. Lagorse, à Brive, Corrèze. — 1’ Le meilleur moyen pour enlever les taches d’encre violette sur les mains est d’appliquer sur celles-ci quelques gouttes de lacide chlorhydrique du commerce désigné vulgairement sous le nom d’acide muriatique ou esprit de sel, un rinçage à l’eau enlève ensuite les traces d’acide en excès; 20 Vous trouverez de la toile d’amiante dans les maisons suivantes : Turner, 24, boulevard Voltaii'e; Deligny, 3, rue du Buisson-Saint-Louis; La Rochette, 37, rue d’Angoulême; Clémançon, 9 ter, rue Dantom
- M. Lepas, à Paris. — 1° Les gants sur lesquels vous avez opéré étaient teints avec une couleur soluble dans l’essence, il eût été préférable de se servir d’une pâte au savon, vous pourriez essayer de leur redonner la teinte primitive en opérant ainsi : Mettre les gants sur forme et les tremper dans une solution aqueuse de tanin à 1 pour 100, laisser sécher, puis immerger dans :
- Vésuvine..................... 4 grammes.
- Fuchsine..................... 4 —
- Gélatine..................... 5 —
- Eau.......................... 1 litre.
- 20 Tous les outils servant au travail des métaux peuvent vous servir pour l’ébonite.
- M. Casse, à Essonnes. — La glycérine est en effet très souvent employée à la dose de 2 à 3oo gr. par litre pour rendre incongelable l’eau des radiateurs d autos, le seul inconvénient à redouter est la légère acidité que présentent parfois les glycérines commerciales, acidité qui peut exercer une action fâ-
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- cheuse sur les parties métalliques. Il est donc indispensable de s’assurer que la glycérine dont on dispose ne rougit pas le papier de tournesol; au cas où l’acidité serait sensible, on pourrait du reste la saturer par l’addition d’un peu de carbonate de soude.
- L’inconvénient ci-dessus disparaît en substituant à la glycérine une solution saline à io pour ioo, soit de sulfate de soude, soit de carbonate, aucun de ces sels n’attaque les métaux et le résultat est identique comme abaissement du point de congélation.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Service de librairie. — Le service de librairie de La. Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages.
- L'idéal scientifique des mathématiciens, par Pierre Boutroux, professeur au Collège de France, i vol. in-16, de la Nouvelle Collection Scientifique, Félix Alcan, éditeur. Paris, 1910.
- Quelle idée les mathématiciens se font-ils de leur science, quels sont les principes directeurs de leur activité ? Pour élucider ces questions, on ne saurait se contenter de témoignages individuels. Seule l’histoire des sciences, convenablement entendue, pourra fournir les éléments d’une réponse.
- M. Boutroux passe donc en revue les tendances successives et diverses auxquelles ont obéi les sciences mathématiques depuis leur origine. Il étudie la géométrie des Grecs, le développement progressif de l’algèbre et le rôle universel que lui attribue Descartes, puis l’analyse créée au xvne siècle et développée dans les deux siècles suivants, et avec laquelle triomphe une conception synthétique des mathématiques ; celle-ci à son tour connaît la décadence.
- Aujourd'hui, il nous apparaît que ni la logique, ni l’algèbre ne suffisent à guider l’analyste dans l’élaboration de ses théories. Les faits qu’étudient les mathématiciens se présentent comme des données objectives, indépendantes du monde logique dans lequel nous les faisons entrer, et souvent rebelles à nos efforts. C’est ce caractère des faits mathématiques dont cherche à rendre compte la nouvelle doctrine intui-tionniste professée par certains mathématiciens contemporains.
- Le compas de navigation aérienne, par J. Rouch, i brochure, 72 p., 40 fig- Masson et C‘% éditeurs. Paris 1920. Prix nel : 10 francs.
- Le compas, c’est la boussole adaptée aux exigences de la navigation. Ce précieux instrument, indispensable au marin, au pilote de dirigeable, est en général peu apprécié des aviateurs. Cette défaveur tient surtout à ce que ceux-ci ignorent tout du compas, de ses propriétés, de son mode d’emploi, et par suite ne savent ce que l’on peut demander à l’instrument et comment on le lui demande. M. Rouch, lieutenant de vaisseau, ancien chef du Service Météorologique des Armées, le leur apprend dans le présent opuscule, à la fois très complet, et très clair. Il décrit les compas, leur montage, leur mode d’emploi, et les corrections à apporter à leurs indications; il prouve très nettement que leur maniement est aussi indispensable à l’aviateur qu’à tout autre navigateur. Et c’est bien ce que confirme chaque jour l’expérience des voyages aériens en avion.
- Les sous-marins allemands, par M. Laubeuf. i vol. in-8, illustré de planches et de photographies. Delagrave, éditeur, Paris, 1920. Prix broché : 6 francs.
- M. Laubeuf, l’éminent spécialiste, offre aux lecteurs qu’intéresse la question des sous-marins en général et celle des sous-marins allemands en particulier une étude extrêmement intéressante divisée en 4 parties : i° Classification des différents types de sous-marins allemands ; indication de leurs caractéristiques principales; a® Points particuliers de la construction des sous-marins allemands ; 3° Action des sous-marins allemands; 4° Lutté contre les sous-marins allemands.
- Annuaire de la houille blanche française (1920 1921), publié par A. Pawlowski. i vol. ig5 p. La Revue générale d'Electricité, éditeur, Paris, 1920.
- Ce volume contient notamment des indications statistiques sur l’état actuel de la mise en valeur de nos richesses hydrauliques, une étude de M. Tochon sur la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique en France, une étude de M. Bon-nefoy sur la législation de la houille blanche, la liste de diverses Sociétés ayant pour objet 1 exploitation de chutes d’eau avec tous renseignements les concernant, enfin des cartes par régions, des usines existantes ou projetées.
- Technique des pétroles, par R. Courau. r .vol., in-16, 420 p. avec 19 pl., i52 fig., hors texte. Doin, éditeur. Paris 1920. Prix : 16 francs.
- Livre d’actualité, s’il en fut, à une époque où la recherche et le contrôle des sources pétrolifères prennent une importance primordiale dans les préoccupations des gouvernements et des industriels.
- La première partie de l’ouvrage traite de 1 extraction de l’huile minérale (géologie, prospection, sondages, exploitation par puits et galerie, législation); la deuxième partie est consacrée au traitement de l’huile minérale (classification, chimie des pétroles, essais des produits, traitement industriel, stockage et transport). Un chapitre sur le « chauffage au mazout » et une bibliographie très documentée complètent cette encyclopédie du pétrole.
- Les questions complexes abordées dans ce travail sont exposées avec une méthode et une clarté qui en rendent l’étude particulièrement aisée et attrayante.
- The Growth and Shedding of the Antler of thé Deer, par William Macewen, i vol. in-8, 109 p.,,109 fig,., Mac Lehose, Jackson et Co, Glasgow. Prix : relié 10 sh. 6 d.
- La croissance et la chute des bois des cerfs sont mal connues. On les considère généralement comme des structures mortes. Par l’examen histologique, l’auteur suit leur développement, montre leur vie que prouvent les régénérations pathologiques et élucide le problème de ces curieux ornements qui arrivent en certains cas à peser plus que tout le reste du squelette de l’animal.
- Un type de petite ferme allemande moderne, par Albert Maupas. i vol. in-8, 108 p., 7 fig., Librairie agricole de la Maison Puistique, Paris. Prix : 6 francs.
- Ayant séjourné une année, comme prisonnier, sur une petite ferme de l’un des coins les plus riches et les mieux cultivés de la Prusse, ayant pris part à tous les travaux, regardé autour de lui, interrogé les habitants, compulsé les statistiques, lu la presse agricole allemande, l’auteur décrit les bâtiments de la ferme, les méthodes de culture, les engrais, l’élevage, l’économie rurale ; enfin les moyens employés en Allemagne pendant la guerre pour remédier à la disette des fourrages. <
- Formulaire des milieux de culture en microbiologie, par le Dr Déribéré-Desgardes. i vol. in-16, 98 pages. Le François, Paris. Prix : 4 francs :
- Recueil des formules de préparation des milieux 'de cultures préconisés pour l’étude des divers microorganismes : bactéries, champignons, levures, protozoaires ; ce petit livre constitue un bon manuel pour les laboratoires.
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- LA NATURE
- Supplément
- N° 2443
- 29 Janvier 1921
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- L’écoute sous-marine.— Nous recevons, à propos de l’article que nous avons publié sous ce titré dans notre n° 2489, la lettre suivante de M.Loth, pensionnaire de la fondation Thiers.
- « Permettez-moi de compléter les renseignements de votre rédacteur qui n’a eu, évidemment, eh main que le Bulletin officiel de'la Direction des recherches scientifiques et industrielles.
- Il existe, cependant, à la marine, une section « inventions » dont les archives contiennent des renseignements intéressants sur la question et capables d’éclairer le public. D’autre part, pendant la guerre, en dehors du centre de recherches de Toulon, d’autres centres d’études ont fonctionné à Brest et à Cherbourg. C’est dans ce dernier port en particulier, que j’ai pu obtenir, en 1917, les premiers eüregistremebts de bruits d’hélice. Ces enregistrements së faisaient sur noir de fumée. Ils ont été le point de départ deS études sur l’atonicité, la résonance et l’amortissement des plaques. Des officiers de la marine anglaise, ont d’ailleurs, à cette époque, été envoyés dans ce port pour se mettre au courant de ce qui s’y faisait. ’ '
- C’est également dans ce port, qu’ont été faits les premiers enregistrements et les reproductions de bruits d’hëlicès et dè torpilles à l’aide d’un électro-phono-graphe.
- C'est là qu’ont été créés, avec la collaboration de l’officier des équipages Fauchet, les appareils microphoniques de fond adoptés pour tous les ports et basés navales, par décision ministérielle du 28 octobre 1917. Ces appareils sont encore en Usage actuellement.
- Le 4 5 décembre i917, un capitaine de frégate était chargé de mission, pour procéder aux installations nécessaires. ' : '
- Je passe sur les antres travaux entrepris.
- , Les résultats obtenus étaient sanctionnés par un témoignage officiel de satisfaction du Ministre de la marine à la date du 8 mars 1917.
- C’est aussi à Cherbourg qu’à été imaginé le principe du réseau radiomicrophonique, réseau qui utilise la liaison étroite dù résèàu microphonique avec un posté de T. S. F. d’alerte, de façon à pouvoir prévenir, rapidement, à tout moment, les patrouilleurs, au large, de la route suivie par lés souS-marins en plongée, route décelée pàr les microphones de fond.
- On petit trouver sur les alertes dues à ces appareils et sur les pertes des bâtiments évitées, grâcë ;à eux, des renseignements complets dans lés Archives de services du front dé mer de Cherbourg.
- Ces appareils ont permis, en particulier, à Cherbourg, du ier septembre 1917 au 28 juillet 1918, les rentrées et les sorties de plus de 5ooo navires, sans avoir à déplorer la perte d’un seul bâtiment, malgré les nombreux champs de mines mouillés par l’ennemi, mais décelés et situés à temps.
- On a tenté d’utiliser ces appareils de fond sur un chalutiér. Ils ont permis sur ce bâtiment, non sur les sous-marins, l’écoute, en marche à très faible vitesse, des bruits d’hélice. Les bruits de torpille étaient entendus en marche normale et le gisement donné (essais faits à Cherbourg, début 1918, à bord du chalutier, Les Baleines). ’
- J’ai laissé jusqu’à ce jour passer tous les renseignements exacts ou non, publiés' sur cette question de l4écoute Sous-mariné, étant donné le caractère sécret que certaines recherches doivent conserver. Quelques précisions peuvent cependant être données sans inconvénient. ”' r • < * t
- Il semble que l’on oublie trop facilement les efforts de certains chercheurs et les résultats obtenus par eux. C’est’ ainsj que l’on néglige dé citer le remarquable travail sur fiécoute sous-marine fait en par
- M. Esclangon, alors attache àu Cabinet dix soub-seCré-taiée d’Etat à”la guerpè ' sous-marine, ' actuellement, Directeur de l’Observatoire !dè Strasbourg.’ »’1'' “ 1
- L’électrophonographe. — La revue américaine Science and Invention annonce qu’un inventeur fiançais, M. Làuste, installé aux Etats-Unis'où il fut le côllabo-
- } y L ÿ, t . V-1 v ; -, j, »' 4 u • U >
- rateur d’Edison, est en train de mettre au point un phonographe dans lequel l’enregistrement de la parole s’effectue non plus mécaniquement' comme dans les phonographes ordinaires, mais électriquement. Le cornet acoustique qui serf à impressionner |e disque du phonographe ordinaire est remplacé par un microphone qui, on le sait, traduit le son en modulations dam courant électrique. D’autre part, la lumière d’une lampe puissante à filament de tungstène est, au moyen de lentilles, projetée en un faisceau très fin sur le disque à impressionner. Celui-ci est recouvert d’une substance fusible d’une composition spéciale sur laquelle le faisceau de lumière trace un sillon comme le ferait le style inscripteur du phonographe usuel, mais avec beaucoup plus de finesse et sans bavures. Le faisceau lumineux inscripteur est rendu plus ou moins intense au moyen d’un diaphragme commandé par le courant microphonique ; les modulations de la voix sont ainsi transférées au faisceau lumineux et par lui au disque à impressionner. Les disques impressionnés par cette méthode sont ensuite placés sur un phonographe ordinaire à style et reproduisent la voix, selon l’inventeur, avec beaucoup plus d’exactitude que les anciens disques.
- Les pluies les plus abondantes du monde. — Il
- est classique de citer l’Inde comme le pays où les chutes de pluie sont les plus abondantes. Cherrapunji, dans
- Le mont Waialeale (Hawaï), le point le plus pluvieux du monde. Au premier plan, près du sommet, lac sacré ayant servi aux cérémonies religieuses des anciens Hawaïens (photo W. F. Martin).
- les Khasi Hills, reçoit en effet annuellement 10 m. 65 de'hauteur d’eau en moyenne.
- Les recherches hydrofinétriques pratiquées en ces dernières années aux îles Hawaï par le Geological Survey des Eiàts-Unis ont révélé dés précipitations atmosphériques encore plus intenses. Ainsi, au mont Waialeale, haut dé i54o m., dans l’île de Kani, les mesures poursuivies pendant près de cinq ans, ont donné la moyenne annuelle de 11 in. 90 d’eau, soit plus dé 4 cm par jour (a Paris : 5g cm par an).
- Le mont Waialeale étant très difficilement accessible, force à été d'interrompre les observations, faute de montagnards habiles pour assurer les visités régulières des pluviomètres.
- D’autres points des îles Hawaï sont également particulièrement humides. Pun Kukui, à i5oo m., dans l’île de Main, a reçu en moyenne pendant les sept dernières années 9 m. 20 d’eàù ’dé pluie, le maximum, en 1918, ayant "atteint 14 m. o5. Hàmàkua, à iàoo'm., dans l’île d’Hawaï même, a reçu, en 191 '4» 12 m* 60.
- Lé'maximum de précipitation ’journalière atteignit 80 cm le 20 février à Honomu, d'ans l’île' d’Hatyàï, à 36o m. d’altitude. ' 1 t
- Un fait très remarquable est les différences considérables observées en fies stations éloignées’seulémènt de quelques milles, selon leur altitude et 'leur exposi1 fi on. Ainsi à Pâli Trail, à ii milles au sud-buést du mont Waialeale et à une altitude dé 255 m. Seulement, la moyenne annuelle descend à 4° cm d’eau; à Hono-lulu, la capitale dès îles, elle n’est !què dè 77 cm; à Ivaànapalx, à 7 milles dè Pun Kukui, au bord de la mer; elle né dépasse pas centimètres.
- Ims plujèV tpmbept irrégulièrement et généralement
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- INFORMATIONS
- par très fortes averses durant au plus quelques heures. Sur les hauteurs, les matins sont généralement ensoleillés, tandis que les après-midi et les nuits sont pluvieux.
- Nous empruntons ces renseignements et la vue du mont Wâialeale au Monihly Weaiher Review.
- Une source de production de résine synthétique.
- — Aux Etats-Unis, on donne un important développement à la fabrication d’une résine artificielle, la résine para-coumarone, que l’on utilise dans diverses industries.
- MM. W.-W. King, F.-W. Bayard et F.-H. Rhodes donnent dans le Journal of Industrial and Engineering Chemistry d’intéressants renseignements sur la technique de la préparation de cette résine artificielle, sur le procédé de fabrication des vernis à la para-coumarone et sur les qualités particulières de ces vernis. C’est par la polymérisation de la coumarone et de l’indène, dans certains pétroles aromatiques, qu’on obtient la résine para-coumarone. Grâce aux perfectionnements apportés dans les procédés de fabrication, on produit une résine moins colorée et d’un point de fusion plus élevé que les qualités obtenues précédemment. Cette résine artificielle est très résistante aux acides, aux alcalis, aux solutions savonneuses, à l’alcool, aux acides des fruits et autres corps par lesquels les vernis à la résine ordinaire sont attaqués; elle résiste aussi aux agents atmosphériques, et ses qualités permettent de l’utiliser avantageusement comme vernis.
- Les pétroles aromatiques distillant entre i6o° et 200° contiennent une quantité considérable d’indène, de coumarone et leurs homologues. Agités avec de l’acide sulfurique, ces corps sont pol vméri'sés, les produits restant en solution dans le pétrole.
- Lorsque le pétrole a été séparé de l’agpnt polyméri-sateur, puis neutralisé et distillé pour éliminer les corps non polymérisés, il reste un résidu liquide qui, en se solidifiant, prend nue consistance résineuse et coustitue la résine para coumarone.
- Cette nouvelle source de résine a d’importants débouchés dans l’industrie des vernis.
- Carieuse utilisation de la levure en photogravure. — Pendant la durée de la guerre, et sous 1 influence du blocus, les tentatives allemandes de substitution, d’ « ersatz », ont principalement porté sur les substances alimentaires. C’est dans le domaine de 1 alimentation qu’ont été élaborées les formules les plus nombreuses des composés ingénieux ou baroques dont la teneur plus ou moins équivoque et l'étrangeté ont été connues chez nous par l’intermédiaire des neutres. Mais, à l’occasion, des résultats intéressants ont été acquis dans d’autres domaines industriels : tel l’emploi de la levure de bière à la fabrication des clichés de phototypie.
- C’est en Allemagne, déjà, qu’avait été lancé le galalith (ou galalithe), plus communément désigné sous le nom d’ivoire artificiel. Parmi les nombreuses utilisations industrielles de la caséine du lait, celle-ci avait eu un succès remarquable et rapide. En quelques années, le galalith a progressivement été employé à tous les usages du celluloïd ; et il présente, sur ce dernier produit, le très gros avantage d’être ininflammable. Mais, dès le début de la guerre, il fallut réserver tout le lait à l’alimentation et la caséine industrielle disparut momentanément. On ne connut plus que la caséine alimentaire. La fabrication du galalith étant devenue impossible, on s’ingénia à rechercher d’autres matières plastiques pour remplacer cet ivoire artificiel, et l’attention des chimistes allemands s’est tout naturellement portée sur la levure, résidu de brasserie des plus importants, dans un pays où la consommation de la bière est en tout temps considérable. Dans cette voie, on ne devait pas s’arrêter à la réalisation des objets normalement fabriqués en galalith. D’ailleurs, on écrirait des volumes sur les projets d’utilisation de la levure en Allemagne, de 1914 à 1918.
- Deux ingénieurs ont donc remarqué que, traitée par le formol du commerce et séchée, la levure se transforme en une poudre rappelant par son aspect la corne râpée, et qui se moule à volonté quand on la comprime à chaud. Pour obtenir une substance^ la fois plastique et résistante, on peut indifféremment traiter la levure par le formol, avant ou après dessiccation. Mais celle-ci doit être complète ; d’autre part, il importe que la compression soit énergique, et enfin la chaleur (xoo° environ) est un dernier élément absolument indispen-
- sable; en effet, quand on comprime la levure à froid, la masse se désagrège au contact de l’eau. C’est seulement quand on la comprime au-dessus de 6o° qu’elle acquiert une réelle solidité, en même temps qu’elle devient brune. L’addition d’une certaine quantité d’albumine (albumine du sang) ou de gélatine donne de bons résultats, mais elle n’est pas nécessaire.
- Partant de ces données, les inventeurs ont adopté la formule et la technique suivantes : 1 kg de levure en pâte, contenant approximativement i5 pour 100 de matière sèche, est additionnée de i5o gr. de formol du commerce à 4° pour 100. On malaxe, et si l’on veut on chauffe pour stériliser. On fait sécher et l’on broie finement. Puis l’on procède dans des moules à la-compression de cette substance soigneusement divisée, à la température de 900 et sous pression de 200 atmosphères au moins. La matière plastique ainsi produite a reçu de ses auteurs le nom d’ernolithe; pour la fabrication, on peut utiliser non seulement la levure elle-même, mais aussi le « trouble » des bacs de brasserie.
- Ce qui a donné l’idée de mettre à profit la plasticité ’ de l’ernolithe, pour le tirage des illustrations reproduisant des photographies à de nombreux exemplaires, c’est qu’on a remarqué le fait suivant : quand la poudre est comprimée dans des moules aux conditions de température et de pression qui viennent d’être spécifiées, la matière dure qui résulte de l’opération reproduit à sa surface extérieure tous les détails du moule, si petits et si fins qu’ils soient. Cette propriété permet de substituer un moulage d’ernolithe aux clichés galvanoplas-tiques de préparation si laborieuse. Quand, pour reproduire une photographie dans un journal ou un livre à fort tirage, on a fabriqué un premier cliché sur cuivre ou sur zinc, d’après épreuve photographique, il faut prendre, de ce cliché, un négatif en gutta-percha, et procéder à un nouveau moulage positif sur lequel on dépose une mince couche de cuivre par électrolyse.
- L’innovation consiste en ceci : le premier moulage négatif en gutta est saupoudré d’ernolithe et fortement comprimé à chaud. Sous l’influence de ce traitement, l’ernolithe se prend en une masse compacte, capable de résister presque indéfiniment à l’usure et reproduisant fidèlement le premier cliché. La solidité du cliché d’ernolithe est telle qu’on peut l’employer au tirage sur machines rotatives; et, après qu’il a servi à tirer 25 000 exemplaires, dit M. P. Petit, directeur de l’Ecole de brasserie de Nancy, c’est à peine s’il présente( quelque trace d’usure. Ainsi, économie de temps, économie d’argent, et suppression de la manœuvre délicate de la galvanoplastie. Des expériences faites en Angleterre et en France ont démontré que cette utilisation de la levure de bière donne des résultats véritablement pratiques.
- Francis M^rre.
- Population de l’Empire allemand. — Le Bulletin de la statistique générale de la France donne les résultats provisoires du recensement effectué le 8 octobre 191g en Allemagne. La population est de 5g 668 000 habitants contre 63 o52 000 en 1910.
- La Prusse a 36622000 habitants contre 40 i65ooo en 1910; la Bavière 7026000 contre 6887000 en 1910; la Saxe 4 ^62 000 contre 4 807 000 ; le Wurtemberg 2 609 000 contre 2438000; le grand-duché de Bade 2 186000 contre 2 143000; le grand-duché de Hesse 1 278000 contre 1 282000.
- Radeau de 60 000 m3 de bois : de la Colombie en Angleterre. — Le journal Le Progrès industriel de Vancouver annonce dans un de ses derniers numéros qu’un fort radeau de bois se dirige de la Colombie britannique vers l’Angleterre.
- Ce radeau de 60000 m3 de bois auquel on a donné la forme d’un bateau démontable avec moteur et voilure, a été ainsi construit: on a d’abord posé d’énormes blocs de bois pour faire la quille, l’avant et l’arrière dudit bateau-radeau, puis d’autres gros bois ont été placés en travers. Quand on a jugé qu’il y avait suffisamment de bois pour lui permettre de se tenir à la surface de l’eau, on a lancé le radeau au moyen d’un moteur également démontable, et on a continué à entasser les bois que l’on a fixés pour plus de sécurité, tous les 3 mètres, en profondeur par des boulons et des écrous. On espère que ces bois arriveront en parfait état et qu’ils permettront de concurrencer commercialement ceux envoyés de la même façon par la Finlande, la Norvège et la Suède.
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- science Appliquée
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- *s> Construction
- Charpentes en bois lamellaires à grande portée, — La, limite d’application des charpentes ordinaires en bois étant assez restreinte quand il s’agit de constructions à grande portée ou à fortes surcharges, devait amener des constructeurs, soit à chercher des matériaux de remplacement, soit à utiliser les anciens, mais avec une technique nouvelle. .
- C’est ainsi que l’on a, en premier lieu, établi des poutres et des arcs en treillis ; mais bien que les assemblages de ces éléments fussent des plus ingénieux, dès lors qu’ils étaient exécutés avec un matériau aussi déformable que le bois, et qu’ils comportaient aussi des pièces en tension et des liaisons entre bois et métal, ils ne pouvaient tarder à subir des tassements et des déformations.
- On s’est ensuite adressé au béton armé, et depuis quelque temps on voit ce nouveau matériau être utilisé non seulement dans l’établissement de fermes à grande portée, mais également dans lès charpentes ordinaires des maisons d’habitation, hangars agricoles, etc., en raison de la rareté et de la cherté actuelles du bois et du fer.
- Cependant quelques années avant la guerre, on voyait s’introduire et se développer en Allemagne et en Suisse un système de charpente en bois analogue à celui jadis proposé en France par le colonel du génie Emy, auteur d’un remarquable traité sur la charpente. Ce système dû à un maître-charpentier de Weimar, Otto Hetzer, se caractérisait par la mise en oeuvre de pièces de bois, droites ou cintrées, formées de lames — d’où son nom de charpente lamellaire — réunies entre elles par une sorte de ciment parfaitement résistant en même temps qu’insensible aux actions de l’humidité et de la sécheresse, et même indirectement à l’incendie.
- Ainsi cette charpente lamellaire ne comportant pas d’assemblages permet d’établir un système constructif statique bien déterminé en donnant à chacune des pièces entrant dans la ferme les dimensions absolument conformes à celles exigées par les efforts calculés; enfin, grâce à sa constitution, tous les efforts sollicitent l’ensemble des sections, aussi les déformations sont-elles de faible amplitude, et dans tous les cas comparables à celles des autres matériaux. Ces derniers points sont très importants puisqu’il est dès lors possible d’appliquer ce dispositif à des constructions pour lesquelles on devait, auparavant, avoir recours au fer.
- Par l’emploi de lames, droites et cintrées, on peut aussi bien faire des poutres à section rectangulaire et
- Fig- i. — Garage d’automobiles.
- pleine que des poutres à profils évidés en I du en T (droit ou renversé), soit rectilignes, soit cambrées ayant la forme d’un solide d’égale résistance ; on peut même faire la courbure de ces dernières poutres suivant une ou plusieurs directions, pour satisfaire à des exigences architecturales.
- On sait,d’après, la théorie des flexions de Nàvier, que les pièces ou barres soumises à des efforts d’inflexion sont exposées à la tension maxima admissible dans les
- couches de fibres intérieures tandis que la partie centrale, au voisinage de la fibre neutre, n’est exposée à aucun travail sensible. Or, comme dans une poutre taillée dans un tronc d’arbre, les fibres les plus résistantes sont précisément celles qui sont situées au centre, tandis que les bords extérieurs soumis aux efforts les
- V "a. '•>
- Fig. a. — Hall de scierie.
- plus grands sont les moins solides parce que les plus récents, ces poutres exposées à des efforts d’inflexion ne peuvent guère donner des résultats satisfaisants. Or, avec le système Hetzer, on peut établir des poutres composées, ayant par exemple, le dessus en hêtre, bois résistant bien à la compression, et le dessous en pin, bois qui résiste mieux aux efforts de traction. Entre ces deux essences de bois, on en peut parfaitement placer d’autres offrant une résistance moyenne; cette sorte de remplissage peut se faire en utilisant des bouts de n’importe qu’elle longueur. Ce dispositif est donc de ce côté économique; l’essentiel, c’est .qüè tous ces bois soient bien ajustés et bien collés. Généralement le bois le plus employé est le sapin rouge du Nord séché à l’air libre parce qué de toutes les essences c’est celle qui présente le plus grand pouvoir adhésif avec le ciment utilisé pour le collage des différents éléments.
- L’épaisseur des lames varie suivant la courbure à obtenir ; elle est la plupart du temps comprise entre o m. oa5 et o m. oi5; le plus faible rayon de courbure auquel on doit s’arrêter est celui de 2, m. Les lames, rabotées soigneusement sur leur plat, sont cimentées, posées les unes sur les autres, puis placées sous presse hydraulique pour être cintrées, à la forme voulue, à l’aide de cales et de vis de pression. A la température ordinaire, le collage est achevé au bout d’une journée. On retire alors chaque pièce de la presse où elle était tenue ; elle conserve, sans appréciable déformation, la courbure qu’on lui a donnée, et on peut immédiatement la travailler comme s’il s’agissait d’une masse de bois homogène.
- Quant âux joints, ils acquièrent, avec le temps, une solidité et une dureté plus grandes que celles du bois voisin. Des essais mécaniques faits sur des poutres ainsi composées ont montré que la résistance à la rupture de ces poutres était 3o à 40 pour 100 plus,, grande que celle des poutres en bois ordinaires. Les défauts partiels du bois se neutralisent, il travaille « moins » et,ne présente pas les inconvénients des sciages de plein bois. Dans le cas de forces agissant normalement à ha surface collée, la rupture s’est toujours produite à l’intérieur dés fibres de bois, le joint collé restant intact. Par suite, on peut réduire, en proportion, les dimensions des bois entrant dans la composition de ces sortes,.de poutres, comme aussi cela permet de donner aux pièces des longueurs considérables, grâce auxquelles on peut franchir des grandes portées sans entraits, sans tirants, ni contre-fiches ou autres pièces encombrantes qui diminuent les espaces disponibles et obstruent la vue. \
- En diminuant le cube de bois entrant dans la composition d’une semblable charpente et les travées étant plus espacées, on comprend qu’on diminue de ce fait le risque d’incendie. Au surplus, ces pièces péüvènt étrè ignifugées. Cet^ avantage a lait que ce sÿstëmë de charpente lamellaire a pu être appliqué à la constrùètidn dé halls
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- SCIENCE APPLIQUEE
- métallurgiques, de remises de locomotives, etc., au lieu de charpentes métalliques attaquées par les fumées au point d’exiger leur remplacement après un temps relativement court.
- D’après les types de charpente édifiées à ce jour, il ressort qüe les poutres lamellaires collées Hetzer peuvent être employées,
- En poutres rectangulaires :
- a) Formant une ligne continue ;
- b) Formant deux lignes s’arc-boutant l’une sur l’autre.
- En poutres à section profilée ayant la forme :
- c) D’un arc à simple courbure.
- d) D’un arc à double courbure.
- e) D’un segment de cercle (rectiligne sur un sens,courbe sur l’autre).
- f) D’un arc ou d’une barre droite raccordés à un ou deux jambages verticaux.
- De nombreuses applications de ce système ont été faites en Suisse au cours de ces dernières années, à la suite d’essais et d’études statiques concluants. En France, où il a été introduit par les ingénieurs Bringer et Pou-joulat, après des essais faits en 1918 au laboratoire d’essais physiques et mécaniques du Conservatoire National des Arts et Métiers, d’intéressants travaux ont été exécutés donnant de bons résultats.
- Nous citerons à titre d’exemple deux applications récentes : i"Un garage, avenue de la Grande-Armée, à Paris. Ce vaste garage d’automobiles (fig. i)a été édifié au commencement de 1919 sur les plans de M. Bluysen, architecte; ses dimensions sont ^longueur 49 m-» largeur 29 m. La portée des fermes est dans œuvre d’environ 27 m. 3o et leur espacement est de 8 m. Les pannes sont également en structure lamellaire. La couverture de ce garage est en tuiles mécaniques à emboîtement et comporte un lanterneau de faîtage.
- 20 Un hall de scierie, ,à Villefranche-de-Conflant. Ce hall (fig. 2) construit pour le compte de la Société des Etablissements Bessonneau (d’Angers), à Villefranche-de-Conflant, dans les Pyrénées-Orientales, a une superficie de 1000 m2, soit 40 m. de longueur sur 25 m. de largeur. Comme le montre la figure, les arbalétriers lamellaires sont cintrés. La portée des fermes est de 26 m. et leur espacement est de 7 m. g5. Deux des quatre fermes sont renforcées afin de pouvoir supporter un pont roulant pour palan de 2 tonnes.
- Comme on le voit par ce qui précède, ce genre de charpente peut, dans bien des cas, se substituer avantageusement aux fermes métalliques quand le métal est rare et coûteux, comme à l’heure actuelle, et aux fermes ordinaires en bois lorsqu'on ne peut ou ne veut avoir recours aux pièces de grandes longueurs et de fort équarrissage. M. B.
- Jlutomobilisme
- Support de sécurité pour roues amovibles. — Le
- nombre sans cesse grandissant des roues de secours journellement perdues ou volées a conduit à créer le
- Fig. 3. — Le support de sécurité « Kirby » ouvert pour montrer son mécanisme intérieur.
- support de sécurité « Kirby », qui donne une garantie absolue contre le vol ou la perte.
- Cet appareil est un faux moyeu qui, par son système
- de fermeture et d’ouverture instantané permet en 10 secondes un blocage rapide et sûr de la roue de secours-Une clef à tenons, dont les dimensions et la forme va-
- Fig. 4- — Support de sécurité « Kirbv ».
- A gauche, l’appareil en place ; à droite, le support en place, le cylindre de serrage et la clé à terre.
- rient pour chaque appareil, assure l’inviolabilité. Il ne peut se produire aucun desserrage involontaire ; la roue est maintenue d’une façon absolument rigide à toutes vitesses de la voiture et sur les plus mauvaises routes.
- Le support de sécurité « Kirby » se fixe sur le châssis, soit sur le côté, soit à l’arrière, avec une seule ferrure. Il est indépendant de la carrosserie, son poids et ses dimensions sont très réduits. Il ne dépasse pas la carrosserie. Il supprime 1 emploi des courroies, chaînettes, supports et tous autres systèmes d’attache d’un emploi peu pratique et difficile, se cassant sous l’effort, se pourrissant à l’usage et n’offrant aucune garantie contre le vol et la perte de la roue.
- Le support doit être monté sur la voiture au moyen d’une ferrure en acier se fixant au châssis et ayant une flasque d’un diamètre correspondant à celui de la flasque du faux moyeu et taraudée de trous de 10 mm. On fixe le support à la ferrure par des boulons sans écrou avec rondelle « Grower » ; la tête du boulon doit se trouver sur la flasque du moyeu; il faut avoir soin que la partie filetée du boulon ne dépasse pas la ferrure en acier. Pour desserrer, on introduit la clef dans l’ouverture du support, en ayant soin que le repère marqué sur la clef soit face au repère marqué sur le faux moyeu; on appuie à fond et tourne 1/4 de tour de droite à gauche, on retire le cylindre de serrage; la roue peut alors être enlevée. Pour bloquer, on met la roue sur le support, on introduit le cylindre de serrage, on tourne la clef de gauche à droite en serrant à fond, puis on retire la clef; la roue se trouve bloquée.
- En vente chez Kirby Beard et C,e, 5, rue Auber, Paris.
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- 'Electricité
- Emploi de transformateur Ferrix sur courant continu. — Le transformateur Ferrix est aujourd’hui bien connu des amateurs. Son principal emploi est de transformer le courant alternatif du réseau en courant alternatif basse tension pour alimenter des sonneries ou autres petits appareils fonctionnant à bas voltage.
- Mais on peut l’employer aussi sur courant continu comme réducteur de tension de la fâçon suivante. Ce sont les modèles A et C qui conviennent. On utilise la forte résistance de leurs enroulements.
- La self-induction de la résistance ainsi constituée limite l’intensité du courant à une faible valeur quand il se trouve interrompu par le trembleur de la sonnerie.
- Le mode de montage est indiqué ci-dessous. Il ne donne lieu à au-
- cune mod ification boo/Ms;
- de l’installation — de sonnerie, ni aucune consommation à vide.
- Pouréviter l’é-lectrolyse des fils, il ne faut employer ce procédé
- que dans les locaux très secs (magasins, appartements) ou avec des fils de sonnerie isolés comme pour la lumière.
- Le mode de montage indiqué pour le courant continu ne peut donner de résultats sur le courant alternatif. Pour ce dernier, le montage habituel est de rigueur.— Le Ferrix se trouve chez Lefébure, 38, boul. Saint-Michel, Paris.
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- •Fig. 5.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- osaT
- LA VOUTE CÉLESTE EN FÉVRIER J92Ï (l)
- La plus grande élongation de Vénus,,qui brille de mille feux dans le ciel du couchant, la plus grande élongation de Mercure, l’opposition de Neptune, les planètes jupiter et Saturne presque en opposition, le minimum de Mira Ceti, la réapparition des anneaux de Saturne, tels sont les principaux phénomènes qui caractérisent le mois de février. Il convient d’y joindre la comète Skjellrup, qui augmente d’éclat et s’élève rapidement vers l’hémisphère boréal. Mais, au moment de la rédaction de ce Bulletin, aucune éphéméride n’a encore été publiée, permettant de la suivre.
- L’activité des observateurs trouvera donc pleinement à s’exercer en ce mois.
- I. Soleil. — La déclinaison du Soleil, de — 170 10' le xer février, n’est plus que de — 8° 4' le 28. La durée du jour croît rapidement, et de gh 23™ le ier atteint toh53mle 28.
- L’observation de la surface solaire présente toujours le plus vif intérêt. Ainsi, en novembre 1920, les observations de M. G. Raymond, à Antibes (Alpes-Maritimes) ont donné 6g taches dans l'hémisphère nord et i3o tache3 dans l’hémisphère sud. Le nombre des taches a
- Age de la Lune, le ior février, à midi ~a3J,3; le 8 février, à midi = oJ,5. Pour les autres dates du mois, à midi, ajouter r jour par jour écoulé depuis le ier ouïe 8.
- Pour les époques intermédiaires entre deux midis, ajouter, à l’âge à midi, les valeurs indiquées dans là petite table ci-dessous :
- Heures Heures
- depuis midi Age depuis midi Age
- précédent. (à ajouter). précédent. 1 ( à ajouter)
- 7h , 0 i3h oJ,5
- 2h Oj, I i4h oJ,6
- 3h oJ, I i5h oj,6
- 4h. o.i, 2 i6h oJ, 7
- 511 Oj, 2 i7h oj,7
- 61' x 8h o*, 7
- _h j o1,3 rgh oj,8
- 8" oJ, 3 20h oJ,8
- 9" oj, 4 2l” oJ,g
- ] o1. oJ, 4 22h oj,g
- 111' os, 5 23h °J>9
- J 2 h oJ. 5 2 411 D,o
- 52m 48m 44m 40m 36” 32” 28” 24” 20” 16” 12” 8” 4” VT*1 56"’ 52” 48” 44” 40m
- 32”43” 44” 40m 36” JS” 83” 84” 20m 16” 12” 8” 4” VI* 56” 52” 48” 44"40”
- Différentes positions de Cérès du Ier au 26 février.
- paru ainsi double dans l’hémisphère sud, mais leur surface a été huit fois plus étendue (261,15 au Sud contre 4,61 au Nord). De grandes taches ont été observées les 5, 6 et 3onovembre. La surface des taches est mesurée en millionièmes de l’hémisphère visible du Soleil. Nous décrirons ultérieurement la manière d’effectuer cette mesure.
- Lumière zodiacale, lueur anti-solaire. — Par suite du mouvement de la Terre autour du Soleil, qui a comme première conséquence le déplacement apparent du Soleil sur l’écliptique, le plan de ce dernier fait un angle de plus en plus grand avec l’horizon. Il en résulte que la lumière zodiacale se présente dans des conditions très favorables pour l’observation.
- Pour les observations à faire, se reporter au Bulletin astronomique publié au n° 23g7-23g8 du 10 avril 1920.
- II. Lune. — Voici les phases de la Lune pendant le mois de février :
- N. L. le 8, à oh37m. I P. L. le 22, à 9h32m.
- P. Q. le i5, à i8h53“. |
- 1. Les heures figurant en ce Bulletin sont données en temps moyen légal, compté de oh à 24h à partir de minuit. Le temps légal est le temps moyen de Paris retardé de 9"* 21’. C’est le temps de Greenwich.
- Exemple : Quel est l’âgè de la Luüê le 26 février jqao à 18 heures ?
- Age de la Lune le 8 février, à midi.............
- Nombre de jours du 8 février midi au 26 février
- midi . ...................................... 18J‘, o
- Age pour 6 heures (de midi à 181').............. 0J,2
- Age de la Lune le 26 février à i8h..............~ 18j. 7
- Les plus grandes déclinaisons de la Lune en février seront atteintes le 3 février : —ig°i8' et le 17 : + ig°i6' (voir la figure publiée au Bulletin astronomique du n° 2412).
- Apogée de la Lune (plus grande distance à la Terre) le 5 février, à 12L Périgée, le 21, à oh.
- Comme nous le faisons chaque mois, nous insistons à nouveau ici sur l’attrait que présente l’observation physique de notre satellite, même avec un petit instrument.
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Le i3 février, occultation de 54 Baleine (gr. 6,0). Emersion seule visible à 5 711 12m.
- Le i5 février, occultation de 33 B Taureau (gr. 6,3). Emersion seule visible à 17h 13m. Occultation de 748 B Taureau (gr. 5,9) de 23h5i‘u à o1’ 8m du 16..
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- .•Sgy
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- ék,
- Le x8 février, occultation de 26 Gémeaux (gr. 5,2), de 17'' 37® à 18'1 37m.
- Le 20 février, occultation de À1 Cancer (gr. .5,5). Emersion seule visible à 171126”, Occultation de Aa Cancer ' (gr. 5,7), dé i8h 1q”“ à i911 Occultation de 60 Cancer (gr. 5,7), de 23'’ $“ à ob i3m du 21.
- Marées. — Lesplus grandes marées du mois se produiront au moment de la Pleine Lune du 22 février.
- Voici l’importance de ces marées :
- Dates. Coefficient.
- 22 février matin.......... 1ni, < >4
- — soir.............. im,09
- 23 — matin................. im,i2
- — soir............. 1m, 14
- 24 — matin............. im,i3
- — soir ...... im, 11
- 25 — matin............. im,o8
- — soir.............. im,o3
- Pour avoir la hauteur de la marée dans un port quelconque, il suffit de multiplier son « unité de hauteur » par le coefficient ci-dessus.
- Ainsi pour Saint-Malo, dont l’unité de hauteur est
- On voit que le i5 février, époque de la plus grande élongation, la phase sera de o,5o. C’est-à-dire qu’à ce moment, Mercure étant voisin de sa quadrature, il y aura les 5o centièmes du diamètre éplairés et 5o centièmes dans l’ombre. L’aspect sera celui de la Luné au premier quartier. Il faut encore remarquer que la phase o,5o ne correspond pas tbüjburs exactement avec la plus gfànde élongation, notamment pour Mercure dont l’orbite est très elliptique, mais à la quadrature.
- Au point de vue physique, nous recommandons l’observation de Mercure avec des instruments aussi puissants que poSsible. Là durée dé rotatidn de Mercure n’est pas encore connue, et il y a la une importante question à résoudre.
- Rappelons que d’après SchiàpareUi et Lowell la durée de rotation de Mercure — et également de Vends — serait celle de la révolution autour du Soleil (phénomène analogue à la rotation de la Lune pendant sa révolution autour de la Terre) tandis que d’après les mesures spectroscopiques de Belopolsky, et les observations d’autres àstronomeS, cette durée serait voisine de 24 heures.
- Vénus attire tous les regards par son brillant éclat
- Date : Lever Passage Coucher Asc en- Diamètre Constellation
- ASTRE à au Méridien de Paris. à sion Déclinaison. et VISIBILITÉ
- FÉVRIER Paris. Paris. droite. apparent. étoile voisine,
- 5 711 i8m Ï2h 4"28s l6h53“ 21*1 l 5“ — 160 p' )) Capricorne
- Soleil. . .< i5 7 r 12 1 4 58 17 Cj 21 54 — 12 46 )) Capricorne! )>
- 6 43 12 3 54 17 26 22 32 — 9 11 ))' Yerseau
- 5 7 56 l3 T 18 5 22 10 12 2.5 0' 5" 6 1 0 Yerseau Au crépuscule ;
- Mercure. .< 15 7 33 i3 12 18 5o 23 1 — 5 12 7,2 cpYerseau plus grande élongation
- 25 6 45 12 3y 18 3o 23 6 — a 9 9,6 9 Yerseau ). le i5.
- 5 8 49 i5 0 21 10 0 10 —j“ ' i o 2 23,0 «Poissons Dès l’arrivée du crépus-
- Yénus. . . < i5 8 22 14 56- 2t 29 0 45 + 6 49 2 5,6 Poissons ciile; plus grande élon-
- 7 53 i4 49 21 44 I 18 -i- 11 25 29,0 7] Poissons 4 > gation le 9.
- Mars . . . 5 i5 25 8 40 8 14 7 49 14 29 1418 ' 14 6 2° iq 20 21 20 24 23 3çj 0 7 0 38 -— 2 55 ; 0 14 3 4° 4,6 4,4 4,2 À Poissons. Poissons ( Poissons .Très peu visible après le ! coucher du Soleil.
- Jupiter . . i5 18 5i 1 24 .7 58 11 12 . + 6 44 41,0 rr Lion Toute la nuit.
- Saturne. . i5 19 27 I 52 8 16 11 3 g : -h 4 47 i7?4 fi Vierge’ Toute la nuit.
- Uranus . . i5’ . 7 25 12 40 17 54 2 2 2p — 10 19 3,2 a Yerseau J Inobservable.
- Neptune. . i5 r-5 41 23 7. 6 33 8 58 .+ 17 i5 - 2 >4' 0 Cancer Doute la nuit. Qppos.le ier.
- 5œ,67 (voir Bulletin astronomique, n° 246.2, du ier mai 1920), la marée du 23 février au soif atteindra :
- 5111,67 x 1,14 — 6m,46
- et l’amplitude totale sera le double, soit i2m,c)2. Il y aura ainsi à Saint-Malo une différence de près de i3 m. entre la pleine mer du 23 février etla basse mer suivante.
- III. Planètes. — Le tableau c.i-joint, établi au moyen des données de Y Annuaire astronomique Flammarion pour 1921, contient les renseignements les plus importants pour l’observation des planètes. Il renseigne, notamment par les heures des levers, passages au méridien et couchers des planètes, comparées à celle du Soleil, sur la période de leur visibilité.
- Mercure arriverai sa plus grande élongation du soir le i5 février, à i8°7' à l’Est du Soleil. Cettë élohgàtion — avfec celle du 16 novembre — est une des plus petites de l’année. Toutefois, en raison de la déclinaison de Mercure (70 plus au Nord que le Soleil) on pourra le trouver à l’œil nu, ou mieux avec une jumelle, une dizaine de jours avant son élongation et cinq à six jours après. Les phases de Mercure seront les suivantes en février (d’après Y American Ephemeris, reproduites par Y Annuaire Flammarion).
- Phase
- , disque illuminé,,
- Dates. (eu centièmes du diamètre).
- o,85 0,71 o,5o 0,27 0,09
- Février 5 — tq
- — 15
- — 20
- — 25
- des le, coucher, du .Soleil. Sa plus grande élongation se produira le g février, à 211’, à 46°4$' & l’Est du Soleil.
- Le tableau ci-dessous donne, comme pour Mercure, les phases de Yénus :
- Phase
- disque éclairé ,
- Dates. (eu centièmes du diamètre).
- Février 5 0,5.4
- — IO 0,51
- — 15 6,49
- ‘lÔ 0,46
- 2-5 o,4i
- L’observation physique dé Yénus est plus facile que celle dè Mercure en raison dé sOn plus grand diamètre et de son plus grand écartement du Soleil. Elle peut se faire en plein jour (employer dés verres colorés pour éteindre lé bleu du ciel). ~
- Nous venons de voir, à propos de Mercure, l’incertitude qui règne sur la durée de rotation de cette planète. <
- Mars se couche environ 3 heures après le Soleil. Son diamètre, réduit par l’éloignement à un peu plus de 4 secondes d’arc, né permet pas d’observations utiles en ce moment.
- Cérès, la première des petites planètes découvertes entre Mars et Jupiter,, est passée en opposition le 25 décembre dernier, atteignant presque la 70 grandeur. Elle est donc observable avec une très petite lunette.
- Yoici ses positions, calculées par M. Paul Ma mus (Circulaire n° 4*'2 de l’Observatoire de Marseille) :
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Dates. F évrier
- i'r 6 11 16
- 21
- 26
- 5h 47“,o 5h45ra,8 5" 45m,4 5h45m,9 5" 47®,1 5h49“,i
- Déclinaison. Grandeur.
- -j- 290 8' 7°>4
- -f- 290 16' 7°>5
- -j- 290 23' 76>5
- + 29°29' 7°-6
- -f 29° 34' 7°>8
- T 29° 3g' 7e,9
- ---J- ^ * “WUU uvjjuuui ia jJCUlC tai IC UC Ail AigUAC 1.
- On utilisera avec fruit, pour voir Gérés, le procédé de photographie stéréoscopique que nous avons décrit pour Neptune (voir n° 2438, du 25 décembre 1920).
- Jupiter, presque en opposition, est observable toute la nuit. Voir ce que nous avons dit concernant les observations physiques de la planète et sa rotation dans un récent Bulletin astronomique (n° 2434» du 27 novembre 1920). Ce même Bulletin indique le moyen d’utiliser le tableau suivant, extrait de Y American Ephemeris et qui donne, en temps moyen astronomique (commençant 12 heures avant le temps légal), les heures de passage du méridien zéro au milieu du disque de Jupiter, à la latitude de la tache rouge
- Dates. Heure du passage.
- Dates. Heure du passage.
- Février iei 2Ih Om,92 Février 16 8h 26“,43
- — 3 22h38m,87 18 ioh 4m,34
- — 6 ohi6“,8i — 20 11" 4.2m,25
- — 8 ih54m,74 — 22 13" 20rai l6
- — 10 3b32m,67 — 24 14" 58m,07
- — 12 5h iom,59 — 26 16" 21ra, 7 0
- — 14 6h 48®,51 — 28 18" i3ra,gi
- Nous avons toujours insisté sur l’intérêt que présente
- --T —iuoli vuuwm, 'U.t.o JJUC-
- nomènes du système de Jupiter. Voici ceg phénomènes pour ce mois-ci :
- DATE Février. Satel- lite. Phéno- mène Heure. DATE Février, Satel- lite. Phéno- mène Heure.
- 5 III Em. o" 3om 14 IV O.f. 21" 49m
- — I E. c. 22 26 — IV P. c. 22 11
- 6 I O.f. 22 2 16 II Em. 23 6
- — I P.f. 22 37 21 I Em. 23 i3
- 7 II 0. c. 21 53 22 III o.f. 20 1
- — II P. c. 23 4 — I O.f. 20 18
- 8 II O.f 0 43 - I . P.f. 20 32
- 11 III E. c. 22 3 7 — III P. f. ko 35
- i3 I 0. c. 2 ï 39 23 II E. c. 22 4
- — I P. c. 22 7 25 II 0. f. !9 8
- — I O.f. 23 55 — II P.f. 19 28
- 14 I Em. 21 29 28 I E. c. 22 35
- La signification de ces phénomènes est la suivante :
- P. c. et P. f. : commencement et fin du passage d’un satellite devant le disque de Jupiter.
- O. c. et O. f. : commencement et fin du passage de l’ombre d’un satellite sur le disque de Jupiter. Un observateur situé dans cette ombre assisterait à une éclipse de Soleil.
- E. c. etE. f. : commencement et fin d’une éclipse d’un satellite dans le cône d’ombre que Jupiter projette derrière lui par rapport au Soleil.
- Im. et Em. : commencement et fin du passage d’un satellite derrière le disque éclairé de Jupiter.
- Saturne, dont l’opposition arrive au milieu du mois prochain, est visible toute la nuit. L’anneau, comme nous l’avons vu au dernier Bulletin, est invisible au début du mois (face australe éclairée par le Soleil alors que nous voyons la face boréale). Mais, le 21 février, la Terre traversera le plan des anneaux du Nord au Sud et l’anneau réapparaîtra. Nous avons insisté précédem-
- ment sur 1 intérêt de l’observation de Saturne pendant cette période spéciale du passage de la Terre et du Soleil dans le plan de l’anneau.
- Eléments de l’anneau de Saturne à la date du
- 5 février :
- Grand axe extérieur . ..................... 43" 53
- Petit axe extérieur........................ _j_ o",43
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneau................................. _|_ Oo 33
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’an-neau • • • •............................... — o°5g
- .Le signe + se rapporte à la face nord de l’anneau, le signe — à la face sud.
- Titan, le principal satellite de Saturne (grandeur 8,5), est visible dans une petite lunette. On le trouvera facilement à 1 époque de ses élongations. Les voici pour février :
- Elongation occidentale, le 8 février, à 6" 2”.
- — orientale, le 16 — à 8h 4”.
- — occidentale, le 24 — à3h9m.
- Uranus sera en conjonction avec le Soleil le 24 février.
- Il est donc inobservable ce mois-ci.
- Neptune sera en opposition le Ier février. Pour le trouver, il faut connaître sa position et utiliser une bonne carte, ou encore avoir recours au procédé de photographie stéréoscopique que nous avons rapporté ici même le mois dernier.
- Dates. Ascension droite. Déclinaison.
- Février 5 8h 59m -j-i7°io'
- — i5 & 58- -4-i70i5/
- — 25 8h57m 4-17° 19'
- IV. Phénomènes divers. — Conjonctions :
- Le 8 février, à yh, Mercure en conjonction avec Uranus,
- ào° 9'N.
- 9, à 12h, Uranus en conjonction avec la Lune, à 5° 6' S.
- Le Le
- Le 11, a 10“ Le 12, à 5h Le 21, à 2h
- 9, à i6h, Mercure Mars Vénus Neptune
- Le 23, à 8h, Jupiter Le 23, à 2ih, Saturne
- la Lune, à 4°34'S. la Lune, à 3° 19' S. la Lune, à o° 17' S. la Lune, à 5° 10' S. la Lune, à 5° 12'N. la Lune, à 5° 37' N.
- La conjonction du 12 février sera intéressante à observer, en plein jour, dès le lever de la Lune, qui aura lieu à 8" 38”.
- Etoiles variables. — Minima de l’étoile Algol (p Per-sée), variable de la grandeur 2,3 à la grandeur 3,5 en 2J20h48m : 11 février, 2h28TO;,i3, 23hi7m; 16, 20h 7”.
- Le 10 février : minimum probable de Mira Ceti (0 Baleine), variable de la grandeur 3,3 à la grandeur 8,5 en 329 jours environ.
- Etoiles filantes. — Le 16 février, étoiles filantes. Radiant vers a Cocher.
- V. Constellations. — Au zénith, le rr à 2ih ou le i5 à 20h : le Cocher (14, 4 a), M. 37).
- Au Nord : La Petite Ourse (Polaire, 5, tc), Çephée (5, (x, x, \, p, 0), le Dragon (v, 0, <ij, 40, vj, 17, g, a, H. IV. 37).
- Au Nord-Est : La Grande Ourse (4, £, v, 23 h, a, Sy).
- A l'Est : Le Lion (a, y, 54, p, Ç), le Cancer (la Crèche,
- 6, t, ?).
- Au Sud : Les Gémeaux (a, p, ç, 77, ô, 61, M. 35), le Petit Chien, le Grand Chien (Amas, ç), Orion (0, M.42, ô, 42 c, p, o), le Lièvre (R).
- A l’Ouest : Persée (p, amas, s, rj), le Taureau (les Pléiades, a, v, x, 88 9), le Bélier (y, 3o, X, tc, 33), Andromède (y, tc, 56, M. 3i), Cassiopée G), 1, ip, a), la Baleine (Mira Ceti), l’Eridan.
- Les lettres entre parenthèses après le nom de chaque constellation indiquent les principales curiosités observables dans un petit instrument. Ëm. Totjchet.
- .<
- WJ
- HYGIENE ET SANTÉ
- OttL,
- Les timbres-monnaie et l'hygiène. — Faute de monnaie divisionnaire, nous nous trouvons à tout instant, aujourd’hui, obligés de recourir non seulement
- aux multiples coupons de 10, de 5, de 2, de 1 franc et de 5o centimes, mais encore trop souvent, pour rem-lacer les vieux et vulgaires sous de billon qui ont dis-
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-
- HYGIÈNE JET
- SANTE
- >JSk
- >W
- paru ni plus, ni moins que nos pièces d’argent, aux timbres-poste. f'
- 'Ceux-ci, à l’heure présente, sont donnés couramment dans les magasins pouç le paiement de menus'achats, e’t' iL n’èst' même* plus'rare' d’è voir des receveurs 'ou receveuses de tramways ou d’omnibus les accepter de's vôÿàgèurs pour l’acquit de leur place ou les leur donner
- aux lieu et place des nickels déficients. Mais l’emploi d’une telle monnaie ne va pas sans comporter certains inconvénients très réels.
- Sans compter, en effet, que les timbres sont par trop faciles à égarer ou à déchirer, ce qui est pour leurs possesseurs une cause de pertes fâcheuses, ils sont aussi, en ’raisôn mèmè de leur nature, très aisément souillés du fait de leur manipulation répétée par des mains plus ou'moins malpropres.
- Mais comment éviter cet inconvénient ?
- L’entreprise h’etalit’ point impossible à réaliser, à preuve qu’elle vient de l’être par un de nos grands établissements de crédit, quia du reste de suite trouvé des imitateurs commerçants ou industriels.
- Pour transformer les timbres-poste en véritables pièces de monnaie, le Crédit Lyonnais, qui en a fort heureusement fait une réclame en faveur de l’emprunt français, a imaginé de réaliser des jetons de la grandeur d’une pièce de io centimes en bronze, jetons constitués d’une mince lame d’aluminium portant estampée sur l’une de ses faces l’inyitation à souscrire et sur l’autre un timbre de 5, de io, ou de 25 centimes que retient en place une mince couverture de papier cristal sertie sous la bordure repliée du petit disque métallique.
- Les jetons ainsi réalisés sont légers, de volume réduit en raison de leur minceur et aussi propres qu’on les peut souhaiter.
- En ce temps de papier-monnaie crasseux à l’excès, il n’est pas sans intérêt, on l’avouera, de signaler qette heureuse tentative due à l’initiative privée pour nous doter de menues valeurs d’échange, d’usage commode et ne constituant pas un véritable défi à 1 hygiène comme le sont nos actuelles coupures trop souvent souillées de crasses, farcies de microbes et, de ce chef, susceptibles de véhiculer et de transmettre à leurs successifs possesseurs les pires affections. G. Y.
- Jtao
- Mj
- BOITE AUX LETTRES
- >«
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au service de la Boîte aux Lettres de I_a Rature oblige à limiter strictemént les réponses aux lettres présentant un' caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement.' I) est rappelé qu’en raison des réclierches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il né peut être répondu immédiatement. : ' I
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Eclairage à incandescence par gaz de pétrole : Société « Paris Ignicole », 46, boulevard de Port-Royal, Paris, 5e.
- Chauffage' deè'x immeubles par le pétrole, système Dobble. — Çes appareils sont construits par la Société française de traction et de chauffage par le pétrole, 6, rue du Faubourg Sainl-llonoré, à Paris. ‘
- Communications. — Soudure de Valuminium. — Un de nos abonnés nous écrit :
- « Je lis dans le n° du 18 décembre (Boîte aux lettres) que la soudure de l’aluminiurp'présente certaines difficultés qui né la mettent pas à la portée del’amateur, etc.
- Permettez-moi de vous indiquer la soudure autogène Odam et Cie, marque' Hàrakiri, i3i, rué d’Avron, à Paris. J’eu fais usage, souvent, et je puis vous donner l’assurance que la soudure autogène de l’aluminium est infiniment plus facile à réaliser que celle’ de n’importe quel métal. »
- Réponses. — M. Darfour, à Moulins. —A notre grand regret nous n’avôns pü trouvèr de produit plus économique que celui dont vous nous avez parlé pour la confection dès bouchons dé çan'ettes, !! faut espérer que la baisse qui se dessine permettra bientôt'à la’ porcelaine de retrouver ses anciens emplois. ' ’1
- : M.'Roger \Bàzïri, à Côndê-sur-Noireau. — Un petit procédé qui réussit souvent fort bien pour donné* à l’aluminium l’asp'ect du vieil argent consiste â “bien décaper la pièce, à l’enduire de blanc d’oeuf, jfiuis S; chauffer jSrôgressivement jusqu’à obtention de la teinte désirée, bii passe ensuite 'à’là1 surface un cliiffdii légèrement graissé et on essuie. T 1 ' un
- M. X, à Saint-Etienne. — i° Le prochain ouvrage deM. Du-roquier qui paraîtra à la librairie Masson, contiendra les renseignements utiles pour le genre d’appareil que vous désirez construire. Voyez dès maintenant l’article de cet auteur sur l’hétérodyne paru dans La Nature du 3i juillet dernier ; il vous donnera sûrement satisfaction.
- 2" Une lampe à 3 électrodes de bonne fabrication, uti-lj§é.e dans les conditions les plus avantageuses, amplifie environ çjnq fois le courant qui lui est transmis.
- 3° XJn pètit transformateur du genre « Ferrix » vous
- permettra d’utiliser le courant alternatif du secteur pour le chauffage dès filaments de vos Jampes ; mais il'faudra conserver votée battérie de 4o à 80 volts pour le courant de plaquas.
- 4° Cès renseignements ont fait l’objet d’une réponse dans la! « Boîte àux Lettres »,
- 5° L'indicatif BYZ est celui de la statjon de Malte; CTV, de Lisbonne ; OXE, de Lyngby; TSR,1 de Pétrograd.
- M. R. Gàlland. — i° Nous avous donné ces renseignements dans un précédent courrier de la « Boîte aux Lettres ».
- a0 Indépendamment du BCM qu’elle transmet à 11 h. 3o et dont nous avons donné la clef dans La Nature du i3 novembre, page 153, la Tour Eiffel envoie ses anciens » Météo France » à 8 h. 15, 14 h. i5 et 19 b. 3o.
- M. Pierre Bercovici. — i° On peut, en effet, utiliser des lampes à 3 électrodes (dans ce cas, les électrodes, filament et plaque sont seules utilisées) pour redresser uu courant alternatif. La maison Ducretet et Roger, 75, rue Claude-Bernard, à Paris, a même créé un dispositif de ce genre pour la recharge à domicilè des accumulateurs ; ’ ' >
- a0 La valve de Fleming est un détecteur formé par un tubè a vide ayant seulément un filament et Ane plaque ;
- 3° L’emploi judicieusement combiné d’amplificateurs à basse fréquence et à haute fréquence permet la réception au siphon et même' àu morse des sigüaux radiô-télégraphiques émis aux plus grandes distances’; !
- 4° Si vous diminuez la surface des armatures en regard, il fàUt dans une juste'proportion, augmenter le nombre de 'celles-ci pouf conserver la même ' valeur à là capacité de votre cbndensateur ;
- 5° Pas:'dü tout; voyez âu sujet de l’utilisation des capacités en série ou en parallèle, notre article de la T. S. F. des Amateurs consacré aux ’concïensateurs fixes ; " '’ ’
- 6° La résistance d’un écouteur téléphonique n’a rien à voir avec sa sensibilité ; elle n’est que la conséquence du plus ou moins grand nombre d’ampères-tours des bobines polaires, mais elle ne joue par elle-même aucun rôle utile. C’est ainsi qu’une résistance artificiellement obtenue par l’emploi de fil de maillechort ou de ferro-nickel compromettrait, le bon rendement d’un écouteur de T. S. F. ; ’
- 70 Reportez-vous aux précédents courriers de la Boite aux lettres, vous y trouverez le renseignement demandé »
- 4Q
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- LA NATURE
- Supplément.
- ><
- Uü : ntvl
- INFORMATIONS
- N» 2444 5 Février 1921
- La station radiotélégraphique de Nauen. —
- Chaque pays possède aujourd’hui une ou plusieurs stations radiotélégraphiques capables de transmettre des messages à grande distance. On sait le rôle important que ces grandes stations ont joué pendant la guerre; depuis la paix leur importance économique et politique n’a pas diminué. Nos lecteurs connaissent les grandes stations françaises de la Tour Eiffel, de Lyon, et la station Lafayette de Croix d’Hins près Bordeaux, récemment inaugurée.
- La station allemande de Nauen appartient à cette classe de grands postes, et ses communiqués continuent à être écoutés avec curiosité par les amateurs français de T. S. F. Voici quelques détails sur son organisation. Sa construction remonte à 1906; ce n’était alors qu’une station d’expériences; elle a été depuis entièrement remaniée, notamment pendant la guerre, puis après
- l’armistice, de façon à pouvoir correspondre avec les grandes capitales d’Europe et d’Amérique.
- Le poste de Nauen comporte deux antennes, une en T, l’autre en triangle. L’antenne en forme de T est portée par deux pylônes principaux de 2 5o m. de hauteur et huit pylônes d’extrémité de 120 m. de hauteur. Sa longueur dépasse 2 km. Une seconde antenne en triangle est portée par trois pylônes de i5o m. de hauteur. La première est alimentée par une génératrice de 4°o kw; la seconde, par une de 100 kw. La génératrice Telefunken de 100 kw est à 3o 000 périodes par seconde à la vitesse périphérique de 210 m : s. La nouvelle génératrice de 400 kw, installée en 1914. a un rotor en acier coulé de 7 t., de 1 m. 65 de diamètre à dents fraisées, tournant à i5oo tours à la minute; la vitesse périphérique est de i3o m : s. ; le nombre des dents, de 240; la fréquence, de 6000. Cette machine très robuste est en service continu depuis plus de 4 ans; elle donne 1200 ampères sous 45o volts avec un échauffement maximum de 35°. En service, elle alimente un transformateur de tension qui alimente lui-même deux transformateurs de fréquence placés en série et dont le dernier débite dans l’antenne. L’un élève la fréquence de 6000 à 12 000, l’autre de 12 000 à 24000. La station peut émettre sur des longueurs d’onde de5oooo, u5 000, 16666, i2 5oo, 8333 et 6a5o mètres.
- Les sources thermales utilisées pour produire de l’énergie. — Les sources thermales n’ont guère, en général, que des usages thérapeutiques. Elles représentent cependant un débit continu et gratuit de calories, qui sont perdues, lorsque la saison balnéaire est close, et dont il serait intéressant de tirer parti. Ainsi, la source Lymbe de Bourbon-Lancy débite par heure 482 m3 à près de 6o° C., la source de Hammam-Mes-koutine en Tunisie, 1800 ms à 95° C. M. Caufourier, dans une intéressante étude que publie le Génie civil examine comment l’on pourrait utiliser simplement cette chaleur pour la transformer en énergie mécanique. Il préconise l’utilisation de la vapeur dégagée par l’eau chaude dans des turbines à basse pression. L’évaporation se produirait dans une série de récipients spécialement disposés à cet effet, et placés en cascade les uns après les autres, chacun de ces récipients serait par suite à une température différente, celle-ci allant en s’abaissant d’un récipient à l’autre. Chacun de ces générateurs enverrait sa vapeur dans un étage de la turbine; la vapeur passerait au préalable dans un sur-chauffeur qui la sécherait et élèverait sa température de 35 à 4°°*
- M. Caufourier calcule que l’application de ce dispositif à la source de Hammam-Meskoutine fournirait une puissance de 12000 HP utiles, suffisante pour électrifier le réseau algérien Bône-Guelma. Une machine thermique équivalente consommerait annuellement 70 000 t. de houille, soit une dépense supérieure à 10 millions aux cours actuels.
- Effets nuisibles des poussières de ciment sur les arbres fruitiers. — Le Comité scientifique de la Société nationale d’Horticulture de France avait à se prononcer, récemment, sur la question de savoir si les poussières provenant des fabriques de ciment peuvent nuire aux arbres fruitiers qui se trouvent dans le voisinage. Il a conclu que ces poussières sont nocives en ce qu’elles provoquent, sans aucun doute, la mortification des végétaux dont elles empêchent la respiration et la végétation. D’autre part, M. J.-P. Anderson, dans The Plant World (vol. 17, Tuczon, Arizona, mars 1914), a formulé les appréciations suivantes que vient corroborer l’avis émis par le Comité scientifique de la Société nationale d’Horticulture de France.
- La poussière des fabriques de ciment peut recouvrir la végétation dans un rayon de plus de 3 km autour de ces usines. Elle peut diminuer la production des arbres fruitiers, par le fait qu’elle contient beaucoup de chaux qui, en se dissolvant dans les sécrétions acides du stigmate, les alcalinise et empêche ainsi la germination du pollen. Des essais ont prouvé, en effet, que la germination artificielle du pollen ne se produit pas en présence de solutions, même très faibles, de ces matières.
- Dans un ordre d’idées analogue, un rapport d’experts italiens, MM. Narini, Cuboni et Matteroli, a signalé une cause d’empoisonnement chimique des arbres fruitiers par les fumées d’usines.
- Navigation intérieure de la France. — Le Journal Officiel publie les renseignements recueillis par la Direction de la Navigation du Ministère des Travaux publics sur le mouvement de la navigation intérieure en 1920. Nous en extrayons, les données suivantes relatives aux voies navigables ayant un tonnage d’au moins
- 100000 tonnes avec leurs longueurs fréquentées.
- I. Fleuves et rivières. Km
- Aa, de Saint-Omer à Gravelines. ....... 29
- ( de l’embouchure de la Midouze au con-
- Adour. < fluent des Gaves.......................... 69
- ( du confluent des Gaves à l’Océan . 33
- Aisne, de Celles à l’embouchure de l’Oise. . . 57
- Dordogne, de Libourne à l’embouchure dans la
- Gironde ........................................ 41
- ( de Cambrai à Etrun...................... 12
- Escaut. < d’Etrun à Condé............ . ... 36
- ( de Condé à la frontière belge .... i5
- Garonne, de Castets au confluent de la Dordogne 78
- Gironde, du confluent de la Dordogne à la mer 74
- HBl 41
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- 54 146 56 72 i83 i35 34 104 15 4
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- 54 99 134
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- 17l I 25
- 9a
- 23
- 85
- 20
- 3 2
- 89
- 3.728
- 6.8i5
- II. Canaux :
- Aire, de Bauvin à Aire et embranchement de
- Nœux............................................ 44
- Aisne (latéral à 1), de Vieux-les-Asfeld à Celles 5i Aisne à la Marne, de Berry-au-Bac à Condé-sur-
- Mame............................................ 58
- Ardennes (ligne principale), de la Meuse à Vieux-
- les-Asfeld ..................................... 88
- Bergues, de Bergues-à-Dunkerque.................... 8
- f de Montluçon à Fontblisse............... 70
- Berry . < de Fontblisse à Noyers................ i4?-
- ( de Fontblisse à Marseille-les-Aubigny 49
- Blavet, de Pontivy à Hennebont.................... 6o
- Bourbourg, de Guindal à Dunkerque................. 21
- Bourgogne, de Laroche à Saint-Jean-de-Losne. 242
- Briare et Loing, de Briare à Saint-Mammès . . 107
- Calais, de West à Calais embranchements sur
- Ardres et sur Guines.................... . . 48
- Centre (ligne principale), de Chalon-sur-Saône à
- la Loire et embranchement...................... i3o
- Colme (Haute-), de Watten à Bergues............... 25
- Denis (Saint-), de Paris (la Villette), à la Briche 7
- Deùle (Haute-), de Fort-de-Scarpe à Bauvin . . 26
- Deùle (Haute-), de Bauvin à Marquette et embranchement de Séclin................................ 3o
- Deùle (Basse-), de Marquette à Deûlémont. . . 12
- / Branche Nord, de la frontière belge à
- \ Troussey.................................. 272
- Est. ; de Toul à Messein ... 28
- j \ de Messein à la Saône et
- Branche Sud. < embranchement d’Epinal 122
- I embranch. de Nancy, de V Laneuveville à Messein. 10
- Fûmes, de Dunkerque à la frontière belge. . . i3
- Garonne (latéral à la), de Toulouse à Castets et
- embranchement.................................. 2t3
- Havre à Tancarville, de la Seine au port du Havre 25
- Lens, d’Eleu à Courrières ......................... u
- Loire (latéral à la), de Digoin (Chassenard) à la Cognardière (jonction avec le canal de Briare)
- et embrambrements ...................... . 219
- Marne (latéral à la), de Vitry-le-François à l’écluse de Dizy ................................ 67
- Saône.
- Scarpe.
- Léman (lac), de Saint-Gingolph à Hermance . . y . (de l’embouchure de la Vienne à Nantes
- °lre ' ( de Nantes à Saint-Nazaire..........
- Lys, d’Aire à la frontière belge. .......
- Marne, d’Epernay à la Seine..................
- Mayenne, de Brives à la Loire................
- Moselle, de Frouard à Arnaville...............
- Oise, de Janville à la Seine...........
- Idu Parc à Lyon......................
- de Lyon à Arles.....................
- d’Arles à la Méditerranée...........
- Sambre, de Landrecies à la frontière belge . .
- de Corre à Gray.....................
- de Gray à Chalon-sur-Saône .... de Chalon-sur-Saône au Rhône . . .
- d’Arras à Courchelettes.............
- de Courchelettes au Fort-de-Scarpe.
- dérivation autour de Douai..........
- du Fort-de-Scarpe à Mortagne . . .
- De Marcilly à Mon ter eau...........
- de Montereau à la limite des départements de Seine-et-Marne et de Seine-
- et-Oise..........................
- de la limite précédente à Paris (amont)
- traversée de Paris..................
- de Paris (aval) à la Briche ......
- de la Briche à l’Oise...............
- de l’Oise à Rouen................. .
- de Rouen au Havre...................
- Vilaine, de Rennes à Redon....................
- d’Auxerre à Laroche.................
- de Laroche à Montereau..............
- Bruche, canal de la Bruche et
- partie canalisée..........
- Moselle (canalisée), d’Arnaville à Metz, traversée de Metz, embranchement d’Ars à Vaux Rhin, de Strasbourg à la Loutre Autres fleuves et rivières....................
- Seine.
- Yonne .
- Voies navigables d’Alsace et Lorraine.
- Total.
- Marne au Rhin, de Vitry-le-François à l’ancienne frontière allemande et embranchements . . . Marne à la Saône (ligne principale), de Vitry-le-
- François à Heuilley .......................
- Martin (Saint-), de Paris (la Villette) à la Seine Midi (ligne principale), canal de jonction et robine de Narbonne ............
- Mons à Condé, de Condé à la frontière belge .
- Nantes à Brest, j
- ( de Redon à Chateaulxn, . . .
- Neuffossé, d’Aire à Saint-Omer. .............
- Nivernais, de Saint-Léger-des-Vignes à Auxerre
- et embranchements de Vermenton..............
- Oise (latéral à F) et Manicamp, de Janville à
- Chauny......................................
- Oise à l’Aisne, d'Abbécourt à Bourg-et-Collin . Ourcq, de Port-aux-Perches à Paris (la Villette) Quentin (Saint-), de Cambrai à Chauny .... Rhône à Cette, de Beaucaire à Cette et embranchements ....................................
- Rhône au Rhin, de Saint-Symphorien à l’ancienne
- frontière allemande.........................
- Roanne à Digoin..............................
- Roubaix, de Marquette à la frontière belge et
- embranchements............................ .
- Sambre à l'Oise, de Landrecies à Farniers . .
- Sensée, d’Etrun à Courchelettes..............
- Somme, de Saint-Simon à Amiens...............
- Somme, d’Amiens à Saint-Valéry ..............
- Marne au Rhin, de l’ancienne frontière à Strasbourg . . Houillères de la Sarre et Sarre canalisée (section
- française) ..............
- raine..........j Rhône au Rhin, de l’ancienne
- frontière à Strasbourg,avec embranchement de Hu~ ningue, Busach et Colmar. Autres canaux................................
- Voies navigables d’Alsace et Lor-
- 224
- 5
- 279
- 5
- 95
- a65
- 18
- 178
- 34
- 48
- to8
- 93
- 98
- 186
- 56
- 71
- 25
- 93
- 63
- 107
- 76
- i85
- 5x5
- Total. .................................5.25;
- Sur l’ensemble de ces voies navigables, les embarquements effectués pendant le premier semestre de 1920 se sont élevés à 11311781 tonnes, en diminution de 43,6 pour 100 sur ceux de la période correspondante de 1913.
- A propos du trempage des semences. — L’un de nos lecteurs, M. Georges Pou, ingénieur, nous signale à propos du trempage des semences dont il a été question dans les n°‘ 2433 et 2440 de La Nature, que Virgile en parle déjà assez longuement dans le Livre I des Géorgiques :
- « Semina vidi equidem multos medicare serentes « Et nitro prius et nigra perfundere amurca « Grandior ut fœtus siquesque fallacibus esset « Et, quamvis igni exiguo, properate maderent.
- «.............
- « J’ai vu bien des laboureurs préparer leurs semences en les faisait tremper dans du nitre et du marc d’olive, afin que le grain devienne plus gros dans ses enveloppes souvent trompeuses...................................
- Il est assez curieux de constater que depuis plus de 20 siècles la question est ainsi à l’ordre du jour. »
- Un mode d’emploi des vieux journaux en Chine.
- — Les vieux journaux constituent décidément une des matières susceptibles des appropriations les plus diverses. Non seulement on les utilise avantageusement pour le vestiaire et pour le chauffage, mais encore, en Mandchourie, on les emploie comme matériaux de construction, en place de briques et de plâtre. Un châssis de tiges de millet, sur lequel on étend de vieux journaux et par-dessus le tout une couche de papier blanc, tel est le mode d’établissement des plafonds et des cloisons dans les habitations de cette partie de la Chine. Aussi bien ce pays constitue-t-ilv un large marché pour les « bouillons ». Avant la guerre, une grande quantité de papier de cette catégorie était importée de Grande-Bretagne en Mandchourie et ua moindre volume des Etats-Unis. Il était vendu à raison de o fr. 22 la livre anglaise (453 gr.). Les demandes sont toujours supérieures aux offres, rapportent les Commerce Reports des Etats-Unis.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Electrodes de soupape.
- Construction d’une soupape électrolytique. —
- Quand on veut charger les accumulateurs au moyen de courant alternatif, il faut au préalable redresser ce courant, car il doit agir toujours dans le même sens pour obtenir les actions électrolytiques des plaques des
- éléments. Ce redresse-Cuivre ..AI <& Cuivre „ p/omb “eat du courant peut
- être obtenu par des vibreurs qui agissent mécaniquement ou par des soupapes qui opèrent d’après les lois de l’électrolyse. Le rôle de ces dernières est analogue à celui d'une soupape ou d’un clapet qui ne laisserait passer le courant d’un fluide que dans un seul sens.
- Le principe de ces appareils consiste à disposer deux électrodes dans un bain : une électrode en plomb, l’autre en aluminium (fig.1). Lorsque 1 aluminium est électrode négative, le courant traverse facilement le bain; quand elle est électrode positive au contraire, le courant est interrompu grâce à la couche d alumine qui se forme et qui oppose une très grande résistance au passage du courant. Dans ces conditions il ne passe dans une soupape électrolytique que du courant toujours de même sens.
- Ce problème de la charge des accumulateurs sur le courant alternatif se présente aujourd’hui fréquemment, alors que les petites batteries sont utilisées pour l’éclairage des automobiles et il est intéressant de se rfendre indépendant en construisant soi-même une batterie de soupapes, qui permettront de procéder dans le garage même à la charge de la batterie d’accumulateurs. Cela évitera en particulier d’avoir une batterie de rechange, car on peut charger les éléments facilement pendant les moments où la voiture n’est pas utilisée.
- Pour une batterie de ao ampères-heure par exemple, on utilisera 1 installation que nous allons décrire.
- On se procurera tout d’abord quatre vases soit en verre, soit en grès vernissé et on les munira d’un couvercle en bois paraffiné. Ce couvercle sera muni d’une cloison de séparation qui descendra presque jusqu’aufond du vase, mais qui restera à une petite distance dès bords. Les dimensions approximatives des vases seront de 20 à a5 cm de hauteur sur un diamètre de i5 cm environ (fig. 2).
- Les électrodes en aluminium seront coupées dans une feuille de ce métal et devront être sans impuretés, elles auront environ 4 cm de largeur, une épaisseur de quelques millimètres et descendront à une distance un peu appréciable du fond des vases. La prise de courant supérieure sera faite au moyen d’une bande de cuivre rivée qui ne devra pas toucher l’électrolyte, il vaudra même mieux la constituer simplement par une lame d’aluminium prolongeant l’électrode et sur laquelle on viendra fixer la borne d’attache des fils conducteurs.
- Le même procédé de fabrication s’applique aux électrodes formées d’une lame de plomb et qui peuvent être remplacées par des électrodes en charbon comme celles qu’on utilise dans les piles genre Leclanché.
- Les vases ainsi préparés sont remplis d’une dissolution saturée de phosphate neutre d’ammonium.
- l^e montage des connexions pour la charge d’une petite batterie est indiqué sur le croquis 3, qui suppose
- Couverc/e bois para ffiné
- Fig. 2.
- ______tS-Üm._____________I
- — Élément de soupape électrolytique.
- qu’on utilise du courant alternatif monophasé ou une phase de courant alternatif polyphasé. Cela revient donc à brancher l’appareil comme si c’était une lampe à incandescence. Les fils venant de la soupape iront à la batterie d’accumulateurs, mais en passant par un rhéostat de lampes.
- Cette résistance sera établie d’après l’intensité du courant de charge. Le plus généralement l’intensité adoptée pour les batteries type allumage ou éclairage de voitures est de 4 à 5 ampères.
- Par conséquent on peut prendre avec du courant alternatif 110 volts une résistance, après les soupapes, constituée par 4 lampes de 32 bougies, montées en dérivation. Ces lampes à filament de charbon laissent passer chacune environ 1 ampère, on aura donc 4 ampères dans le circuit. Dans le cas où le courant serait du 220 volts alternatifs sur une phase, on prendrait seulement des lampes de ifi bougies marquées pour la tension 220.
- Au début de l’opération le courant de charge doit être plus puissant que pendant les dernières heures.
- no vo/ts. a/ternatiP
- interrupteur
- Batterie
- Fig. 3. — Schéma de montage.
- Toutes les lampes seront en circuit au début, tandis qu’à fin de charge pendant la dernière heure, on ne laissera seulement qu’une seule lampe en service.
- Il faut avoir soin de relier le pôle positif de la batterie aux électrodes aluminium, en raison du sens du courant qui vient de ces électrodes. Pour connaître la durée de la charge nécessaire, il faut se baser sur la capacité de la batterie ; ainsi une batterie de 20 ampères-heure chargée à une intensité de 4 ampères exigera au minimum 5 heures de charge. D’ailleurs, pour chaque batterie, le constructeur indique quelle est l’intensité du courant de charge qu’il ne faut pas dépasser. La charge est terminée quand on voit des gros bouillonnements à la surface des éléments d’accumulateurs.
- Le liquide des soupapes a tendance à s’échauffer, surtout si on les fait fonctionner à une intensité un peu élevée. On peut alors refroidir les vases en les plongeant dans un baquet où circule un courant d’eau froide. Quelquefois même on pourra agencer un serpentin de refroidissement avec un tube de plomb dans lequel circulera un courant d’eau. Bien entendu, ce serpentin n’entre en aucune façon dans le circuit, bien qu’on puisse lui faire jouer le rôle d’électrode, mais cela complique inutilement la question.
- Dans le cas le plus général, on n’aura pas besoin de refroidir les soupapes par des moyens aussi compliqués, car on peut charger les batteries à un courant normal, ce qui-est d’ailleurs préférable. Dans ces conditions, si les soupapes ne chauffent pas, on peut laisser la batterie se charger seule la nuit en calculant bien entendu l’intensité pour que la durée de la charge soit convenable. On aura alors la batterie toute prête à être utilisée et cela évite, comme nous le disions tout à l’heurë, de se procurer une batterie de rechange.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Bien entendu, les soupapes ont un rendement un peu faible et celle établie par un amateur ne pourra guère aller au delà de 65 à 70 pour 100, mais il faut faire entrer en ligne de compte la commodité et l’intérêt pratique, qui rendront négligeable la petite dépense de courant inutilisée pour la charge. Cette économie serait insignifiante pour les batteries que nous avons voulu envisager ici.
- Le courant redressé fourni par les soupapes dont la construction vient d’être décrite, peut naturellement être utilisé à tout usage pour lequel convient ce genre de courant, sans être limité à la charge d’une batterie d’automobile.
- Mécanique
- Petite turbine] à eau à injection. —- L’emploi de l’eau est séduisant pour produire de la force motrice en
- vue d’actionnerdes appareils de faible puissance : jouets, petites scies, petites polisseuses, etc. Il est en effet commode d’avoir un moteur actionné simplement par le robinet d’un évier, car cette source première est en général à la disposition’ de tous.
- La puissance qu’on peut recueillir est faible, il faut donc apporter tin soin particulier dans l’exécution de l'appareil» si [l’on ne veut pas que toute la force soit absorbée par les frottements.
- Il paraît donc difficile à première vue, à un amateur, de construire lui-même un tel appareil, à moins qu’il ne possède un atelier mécanique bien agencé et qu’il ait l’habitude de ces ouvrages qui demandent quelque précision.
- Mais le jeune débutant ne saurait s’en tirer avec succès, si le secours d’une vieille bicyclette usagée n’était des plus précieux en cette circonstance, car elle va nous permettre d’avoir pour l’arbre de la turbine, pour l’arbre secondaire à commandes, [des roulements parfaits puisque ce seront des paliers à billes.
- Le bâti de la turbine sera composé d’un bloc en bois dur qui sera découpé, creusé et percé comme l’indique la
- eau
- Fig. 4 — Turbine à eau actionnant un ventilateur,
- Fig. 5. — Bâti de la turbine et coupe transversale du palier.
- - figure 4- Les deux flasques qui s’appliquent sur ce bâti de façon à former une cavité sont' symétriques, de la même forme extérieure et intérieure. Elles s’assemblent toutes les deux au moyen de boulons et forment serrage sur une lamelle de caoutchouc, taillée dans une vieille chambre à air. On a ainsi une chambre qui porte à la partie supérieure une ouverture d’arrivée d’eau, un départ en bas et les trous pour les roulements de l’arbre.
- Ces roulements proviendront d’un .moyeu- de roue arrière de bicyclette. On coupera (fig. 6) l’enveloppe du moyeu et chaque roulement sera fixé sur le bâti bois au moyen de vis, qui se placeront dans les trous des rayons
- Fig. 6. — Construction de l’arbre.
- sur la collerette. Le roulement sera bloqué avec l’interposition de caouchouc pour assurer l’étanchéité (fig. 5).
- L’arbre sera coupé dans de l’acier doux à une longueur convenable, à moins qu’on utilise l’arbre de la roue de bicyclette qui sera coupé et dont les deux bouts seront assemblés par un tube manchon (fig. 6), qui servira à fixer la
- roue à aubes. manchon
- Cette roue sera constituée par un disque en bois d’épaisseur appropriée, portant en son centre une douille ou un trou pour se monter à serrage dur sur le manchon précédent ; on fixera plus solidement par une goupille.
- Deux flasques en zinc de plus grand diamètre, celui-ci presque de la cavité du corps de la turbine, seront fixées sur le disque en bois et on les réunira par des entretoises formantaubes sur lesquelles agira l’eau (fig. 7). La roue ainsi constituée remplira presque tout le vide entre les deux parties en bois du bâti de laj turbine. Le tout sera monté, par des équerres en fer, sur une planche socle en bois, suffisamment épaisse. A la place de la roue pignon de chaîne on fixera une poulie en
- zinc
- tube de /aiton
- HP \ ÔOÀS
- L—7^4-
- Fig. 7,—- Construction de la roue.
- bois, ordinaire ou à gorge, de diamètre approprié à la commande qu’on voudra réaliser.
- Pour faire agir l’eau sur la roue, onplaoe, dans le trou supérieur, une partie d’un raccord de tuyau d’arrosage par exemple; l’autre partie sera fixée à un tuyau caoutchouc, qui sera réuni à un robinet d’arrivée d’eau (fig. 8).
- Le raccord fixé sur le corps de la turbine sera préparé de la façon suivante, afin de donner un jet d’eau animé d’une grande force vive.
- On 'prépare un petit tampon conique en bois qu’on place dans le raccord, la pointe en bas, et on garnit l'intervalle avec de la soudure, de manière que lorsqu’on retire le tampon bois, on ait un ajutage conique avec un trou plus ou moins grand, à la demande de l’amateur (fig. 8).
- La poulie, au moyen de la courroie, pourra actionner un ventilateur, une petite scie circulaire, une petite meule, un petit feutre pour le polissage.
- Là aussi, il faut éviter la force perdue par le frottement et, pour tourner cette difficulté, on constitue cet arbre secondaire au moyen du pédalier de la bicyclette.
- On coupe les tubes comme l’indique la figure 9. Les parties de tubes restant servent de pieds supports à cet arbre.
- A la place des [branches dejpédales, on fixe, également par clavettes , les douilles portant la meule, la scie, etc,, ou, comme dans la (Fig. 9. — Mode d’emploi
- figure 4, simplement des du cadre de bicyclette, ailes de ventilateur.
- Ce moteur hydraulique exige que l’on ait de l’eau sous pression, c’est un appareil à une vitesse relativement élevée, qui fonctionnera bien jaar exemple avec le robinet de la cuisine. J1 ne donnerait pas de bons résultats avec l’eau venant d’une petite chute, pour laquelle il faut employer des appareils à grand débit, qu’il est également facile de construire soi-même quand on n’a en vue que des utilisations peu importantes. Nous verrons plus tard le moyen de construire ce genre de roues hydrauliques,
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- VARIETES
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- La situation mondiale du bois. — Le Bulletin de Benseignements de l'Institut international d’Agriculture signale, d’après une étude de M. A.-H. Unwin, parue dans le Times Trade Supplément, le danger d’une disette de bois dans le monde.
- Le bois provient de deux sources : les forêts ou arbres venus à l’état sauvage, les plus importants ; ceux qui sont semés, plantés ou aménagés par notre génération.
- Dans les forêts vierges, le bois provient d’arbres qui ont au moins 5oo ans. Pour autant que ces forêts ne soient pas replantées ou qu’il ne croisse plus d’arbres dans ces endroits, l’homme a fait usage du capital de végétation de la forêt, qui ne peut pas être remplacé en moins de 40 à 100 ans. Si le terrain déboisé est utilisé pour l’agriculture, il ne peut plus servir à la production du bois. Il y a donc chaque année, dans le monde entier, une constante diminution de la superficie forestière. Pour autant que le terrain soit replanté (ce qui se faisait avant la guerre sur une petite échelle en France, Belgique, Allemagne), il y a une petite augmentation de la superficie forestière mondiale, mais elle est très faible en comparaison des étendues utilisées par l’agriculture. En général, on consomme les richesses arborescentes et forestières qui se sont accumulées dans le monde pendant de nombreuses années sans s’occuper du reboisement, et l’on ne replante pas assez d’arbres pour remplacer la quantité annuellement abattue, de sorte que l’on vit sur le capital mondial de bois.
- Europe. — La Grande-Bretagne, la France (y compris la Corse), le Portugal, l'Espagne, la Belgique, la Hollande, le Danemark (y compris l’Islande et le Spitzberg), F Allemagne, la Suisse, l’Italie (y compris la Sardaigne), la Grèce et la Turquie sont d’importants pays importateurs, dont les besoins augmentent continuellement. Les principaux pays exportateurs sont la Norvège, la Suède, la Serbie (y compris le Monténégro), la Dalmatie, la Croatie et la Slovénie, l’Autriche, la Hongrie, la Finlande, la Pologne et la Russie. De ces pays on ignore si l’Autriche et la Hongrie pourront continuer à exporter du bois ; la Serbie aura largement besoin du bois qu’elle produit pour son propre usage ; la Pologne, dès qu'elle sera organisée, disposera de peu de bois pour l’expor-tation. Il ne reste donc que la Russie, la Finlande et la Suède comme pays dont on peut attendre de fortes exportations, surtout de bois tendre. Etant donné que les forêts les plus tacitement accessibles ont déjà été utilisées, toute nouvelle production de bois né pourra être obtenue que moyennant de plus grands frais d’exploitation.
- Même en y comprenant la Russie, avant la guerre l’Europe ne se suffisait pas et recevait une forte quantité de bois du Canada et des Etats-Unis. Dans plusieurs pays, comme la Grande-Bretagne, la France et la Belgique, on s'occupe de replanter les régions dévastées et de boiser dé nouvelles terres. Mais il faudra au moins 5o ans avant que les produits dé ces plantations soient disponibles pour la consommation ; d’autre part, la superficie ainsi replantée est relativement petite : seulement quelques millions d’hectares par rapport aux centaines de millions qui ont jusqu’à présent fourni les quantités nécessaires. En résumé, même avec une grande économie (imposée par la guerre), l’Ancien Continent ne suffit pas à ses propres besoins, et il est douteux que le plus complet développement des ressources de la Russie et de la Suède puisse les satisfaire.
- Asie, — En Asie il y a :
- à) Des pays importateurs de bois, comme l’Asie Mineure, l’Arabie, la Palestine, la Mésopotamie et la Chine ;
- h) Des pays qui se suffisent à eux-mêmes : Afghanistan, Perse et Java, Parmi les seconds, la Perse deviendra sous peu un pays importateur, c’est-à-dire dès que le commerce du pays se sera développé. Les quelques forêts qui restent doivent être convenablement conservées et utilisées dans toute leur étendue, En prévision de l’accroissement de la population à Java, la demande de bois augmentera, de sorte que ce pays deviendrait éventuellement importateur. Tout développement industriel, dans chacun de ces pays, occasionnera de nouvelles demandes de bois, En revanche, il y a ;
- c) Des pays exportateurs de bois, notamment l’Inde
- (y compris la Birmanie et Ceylan), le Siam, l’Indo-Chine, la Péninsule Malaise, Sumatra, les Célèbes, Bornéo, les îles Philippines, Formose, le Japon et la Sibérie. L’Inde et Ceylan exportent surtout du bois d’ébénisterie et du teck. Avec le développement du commerce intérieur, on ignore si à l’avenir il y aura un excédent de bois tendre qui pourra être exporté. Bornéo, les Célèbes et les îles Philippines exportent leurs bois surtout en Chine, Aux Philippines, il y a x5 378220 ha de forêts vierges et de forêts secondaires qui peuvent être utilisées. Ces îles sont une des rares ressources forestières qui restent encore en Extrême-Orient. Par suite de son développement industriel, le Japon cessera probablement de devenir un pays exportateur de bois.
- Australie. — Il est douteux que ce pays puisse se suffire encore plusieurs années. Mais si les forêts du territoire nord-ouest étaient exploitées, cette province pourrait devenir un important exportateur. La Papouasie constitue une grande ressource forestière jusqu’à ce jour inexploitée; on y estime la superficie boisée à 36 422 ioo ha.
- Afrique. — Actuellement, les pays qui exportent du bois y sont : Madagascar, la Côte d’ivoire, la Côte d’Or, la Nigéria, le Cameroun, la Guinée Espagnole, le Congo Français, le Congo Belge. Dans les 5 derniers pays se trouve la majeure partie de la vaste bande de forêts qui traverse presque toute l’Afrique centrale. Cette zone pourra à l’avenir être une des rares réserves mondiales de bois. Rien qu’au Congo, sur une superficie totale d’environ 233 101 45o ha, la moitié est couverte d’une forêt tropicale très dense, abondant en arbres de la plus grande valeur, mais il faut des moyens de transport et une main-d’œuvre peu coûteux sur le fleuve Congo pour qu’on puisse exporter ces bois vers d’autres parties de l’Afrique et vers l’Europe. En n’estimant la production qu à 35 m3 par ha, et en ne tablant que sur une superficie de io3 600640 ha, on atteint une quantité totale de 3 626 022 400 ms de bois.. En ce moment, la majeure partie de ces bois ne peut pas atteindre les principaux marchés du monde; on en retire seulement de petites quantités des colonies britanniques ouest-africaines et du Congo français.
- Amérique du Nord et du Sud. — Les pays de l’Amérique du Nord qui se suffisent à eux-mêmes sont le Mexique, l’Alaska, et quelques îles des Antilles. Par suite du développement de» mines et d’autres industries auxiliaires, tôt ou tard la plupart de ces pays devront importer du bois. Les Etats-Unis peuvent être considérés comme étant le seul pays se suffisant à lui-même. Bien que les états du sud et ceux de la côte nord-est exportent une grande quantité de bois, l’union nord-américaine dans son ensemble en importe des quantités croissantes, et surtout des bois pour pâte à papier, du Canada-On y a procédé rapidement à la conservation, en sorte que, sur 80 g38 000 ha réservés jusqu’ici, on abat seulement l’excédent annuel. Même en admettant une forte augmentation des réserves forestières et des plantations, la quantité de bois qui pourra être fournie par toutes ces sources sera encore insuffisante pour faire face aux besoins actuels du commerce d’exportation, ainsi qu’aux besoins toujours plus grands de la population croissante.
- Les pays exportateurs de bois sont le Canada, Terre-Neuve, le Guatémala, le Honduras Britannique, la République du Honduras, le Nicaragua, Costa-Rica, San-Salvador, Panama, Cuba et Saint-Domingue. Les Etats de l’Amérique centrale exportent surtout de l’acajou, du cèdre et d’autres bois durs, de sorte qu’ils ne sont pas aussi importants dans l’économie mondiale du bois que les régions à bois tendres des zones tempérées. Il convient de noter que les forêts de conifères de ces régions fournissent 85 pour 100 de tout le bois actuellement employé. Le Canada, et surtout la province de la Colombie Britannique, est la dernière ressource forestière en bois de l'Amérique. En Colombie Britannique, on estime que la superficie couverte de bois marchands est de 64 7_5o 400 ha, produisant 181 222 400 m3 de bois. Approvisionnant déjà dans une certaine mesure l’Australie, la Chine et le Japon, la Colombie Britannique sera bientôt appelée à exporter des quantités croissantes de bois aux Etats-Unis.
- Dans l’Amérique du Sud, les pays importateurs de
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- VARIÉTÉS
- bois sont le Pérou, l’Uruguay, l’Argentine et les îles Falkland. Si toutes les forêts de l’Argentine étaient exploitées, ce pays pourrait devenir exportateur. Bien qu’il exporte actuellement de fortes quantités de bois et d’extraits de quebracho, il a néanmoins besoin de beaucoup de bois tendres. Le Pérou pourrait aussi devenir un pays exportateur si ses forêts, très éloignées de la région de l’Amazone, étaient exploitées.
- Les pays qui se suffisent à eux-mêmes sont le Chili, le Paraguay et la Bolivie. Le Chili exporte une certaine quantité de bois, mais en importe aussi passablement. Il deviendrait probablement un pays exportateur si toutes ses forêts étaient exploitées. A cause de la situation géographique défavorable de la Bolivie, le pays ne peut pas encore exporter du bois, par suite de la trop grande distance qui sépare les forêts de la côte.
- Parmi les pays exportateurs figurent la Colombie, l’Equateur, le Vénézuéla, les Guyanes Britannique, Française et Hollandaise et le Brésil, Jusqu’à présent, on n’a surtout exporté que l’acajou, le cèdre et d’autres bois durs.
- Forêts vierges du Brésil. —Elles produisent plusieurs centaines d’espèces de bois tendres qui sont jusqu’à pré-
- sent inconnues ou peu employées. Ces essences devront être utilisées pour faire face à la demande croissante de bois du monde entier. En effet, ce pays possède une des plus grandes réserves de bois du monde entier : probablement au moins 2 5g ooi 600 ha de forêts vierges contenant environ 9061 120000 ms d’essences de diverses qualités. Mais beaucoup de ces forêts sont situées sur les bords des fleuves, à environ 4800 km de distance de l’Océan.
- Situation mondiale du bois. — En examinant la situation mondiale du bois, on voit qu’il y a deux grandes réserves : dans l’Afrique Centrale et l’Amérique du Sud, une plus petite au Canada et d’autres encore plus petites aux îles Philippines, à Bornéo et en Papouasie. Pendant la guerre, les Alliés ont tous coopéré en vue de l’approvisionnement en bois, chacun donnant ce dont l’autre avait besoin. Cet aperçu a montré que les besoins mondiaux en bois ne peuvent être satisfaits d’une façon adéquate et économique que par un rationnement mondial, et c’est vers le renouvellement de cette coopération de la guerre qu’il faut tourner les regards afin de trouver un point de départ pour les conventions commerciales suivant la paix. . A. B.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Contre la contagion. — La Direction du Service de Santé vient de publier une instruction relative à la prophylaxie des maladies infectieuses que nous tenons à reproduire ici, ces notions élémentaires, très efficaces étant encore trop souvent méconnues.
- Les rougeoleux, les scarlatineux, les diphtéritiques, les malades atteints de méningite cérébro-spinale, propagent la contagion par leurs sécrétions naso-bucco-pharyngées ; elles se répandent presque incessamment autour des malades, qui sont de la sorte surtout dangereux par eux-mêmes, pour leur entourage immédiat. Il en est encore ainsi pour les varioleux qui occasionnent également de la contagion directe, interhumaine à courte distance.
- Yis-à-vis de ces malades, l’isolement joue un rôle capital dans la lutte contre la propagation des contages. Il doit être de i5 à 20 jours pour les rougeoleux, de 40 jours pour les scarlatineux et les varioleux, de i5 à 3o jours pour les diphtéritiques.
- On veillera, en outre, à réaliser le mieux possible l’antisepsie de la cavité bucco-pharyngée et des fosses nasales des malades susdits à l’aide de l’eau oxygénée diluée, de l’eau de Labarraque étendue de moitié d’eau, de l’huile mentholée à 7 pour 100, des attouchements à la glycérine iodée à 1 pour 3o. Les crachats seront reçus dans une solution de crésyl à 2 pour 100.
- Quant aux typhoïdiques, aux dysentériques, c’est en pratique exclusivement dans leurs évacuations intestinales (et quelquefois dans l’urine des typhoïdiques) que se trouvent les germes de l’infection dont ils sont atteints; c’est donc d’ordinaire par voie indirecte que leur maladie peut être propagée.
- Désinfection des selles. — Yis-à-vis de ces malades, tout en faisant observer un isolement convenable, il s importe surtout de s’attacher à prévenir la dispersion des matières fécales et à les désinfecter au fur et à mesure de leur production au moyen de l’une des solutions suivantes :
- Sulfate de cuivre, à 5 pour 100.
- Crésyl, à 5 pour 100.
- Chlorure de chaux, à 2 pour xoo. ou encore l’eau de Javel ordinaire (à 3o°) étendue de 3o fois son volume. On n’attendra pas que les matières fécales soient accumulées en masses considérables pour les traiter par ces solutions, et on assurera le contact de celles-ci avec les matières pendant au moins deux heures.
- Désinfection du linge. — On réunira dans des récipients bien clos, ou au moins dans des sacs, le linge de tous les contagieux, puis on l’immergera pendant quelques heures dans une solution de crésyl à 2 pour 100 avant de le faire laver et lessiver.
- Désinfection des vêtements et de la literie. — Les vêtements de laine, les couvertures des lits, les matelas, passeront autant que possible à l’étuve à vapeur (dans laquelle ils ne doivent pas être trop serrés ni placés en paquets) ; on peut encore les désinfecter dans des étuves ou chambres à formol (où l’atmosphère doit être chaude et presque saturée de vapeur d’eau) ; à défaut d’un des moyens précédents, on les soumettra à une pulvérisation méthodique d’une solution de formol à 2 pour 100 poussée jusqu’au ruissellement.
- Désinfection des objets divers. — Tous les objets à usage des contagieux seront également désinfectés par un des procédés ci-dessus; les couverts, la vaisselle seront ébouillantés ; on aura soin de ne pas exposer les cuirs à la température élevée des étuves. La paille des paillasses sera incinérée.
- Nettoyage et désinfection des locaux. — La désinfection des locaux occupés par des contagieux peut être considérée jusqu’à un certain point comme superflue si ces locaux sont tenus en parfait état de propreté. On veillera avec le plus grand soin à ce que celte dernière condition soit toujours exactement remplie. Chaque jour les planchers seront très utilement balayés avec de la sciure de bois légèrement humectée par une solution de chlorure de chaux. De temps en temps, on fera exécuter un nettoyage à fond du sol des locaux, un véritable récurage avec de l’eau chaude additionnée de carbonate de soude, de savon noir et des brosses de chiendent maniées vigoureusement : cela vaut mieux que bien des procédés de désinfection. On complétera l’action de ces nettoyages par des lavages avec une solution de crésyl à 2 pour 100 ou avec de l’eau de Javel (à 3o°) étendue de 5o fois son volume sur les points où les planchers paraîtront avoir été spécialement souillés par des déjections ou excrétions contagieuses.
- Ces mêmes solutions seront employées pour les meubles, les boiseries, la partie inférieure des murs des locaux.
- On utilisera largement et fréquemment le lait de chaux (à 20 pour 100) vis-à-vis de toutes les parois qui supportent sans inconvénient les badigeonnages de ce genre; on nettoie et on désinfecte ainsi du même coup de la façon la plus efficace.
- On peut combattre les mauvaises odeurs des cabinets d’aisances par l’huile lourde de houille répandue en couche mince sur les matières fécales, par le chlorure de chaux, par le crésyl (à 2 pour 100). Avant tout, la plus rigoureuse propreté est indispensable dans ces cabinets et elle devra être maintenue, comme celle de leurs abords, par tous les moyens possibles.
- R. M.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne'peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits.— Aéromalaxeur de ciment : Couturier, Àébi et Cie, 15, rue de Sur eue, à Paris.
- Réponses. -— Mêlas, Alsace. — Nous ne pouvons vous répondre publiquement en citant les constructeurs avec le prix de leurs appareils ; l’auteur dont nous vous donnerons l’adresse vous donnera satisfaction.
- M. Cotillon, à Paris. — Histoire de la houille. Il semble que l’usage de la houille remonte à la plus haute antiquité. Théophraste d’Eressos qui vivait 351 ans avant Jésus-Christ parle déjà d’un combustible minéral qu'il appelle lithanthrax et dont les forgerons de la Grèce faisaient usage. Le plus ancien document qui constate l’exploitation de la houille en Europe est une charte latine de l’an 853 relative aux redevances dues à leur seigneur par les vassaux de l’abbaye de Peterbo-rough en Angleterre. Des historiens flamands attribuent la découverte de la houille à un forgeron de Liège nommé Hullos ; mais à une date beaucoup plus tardive, vers l’an 1200. En France, des titres qui existent à Saint-Etienne établissent que la houille était employée dans cette ville au moins au milieu du xme siècle. Ce combustible n’était du reste destiné qu’à la consommation locale. Sa fumée et son odeur en ont longtemps fait proscrire l’usage dans les villes. La plupart des houillères de France n’ont commencé à être exploitées qu’à une époque relativement récente : Anzin vers 1734, Carmeaux en 1759, Alais en 1809. C’est au début du xixe siècle que l’usage de la houille a commencé à prendre son prodigieux essor.
- DT Julia, Barcelone. — Nous vous conseillons l’ouvrage Y Automobile théorique et pratique, par Baudry de Saunier, Flammarion, éditeur, 16, rue Racine, Paris.
- J. A., Maison-Carrée. — i° Le sel ammoniacal indiqué comme éliminateur de Vhyposulfite de soude n’est pas le chlorhydrate, mais bien le persulfate, que l’on emploie en solution à 1 pour ioo et à raison de 100 cm3 pour une plaque 9X 12 ou un format équivalent.
- 2° Le persulfate d’ammoniaque n’élimine pas l’hypo-sulfite par dissolution, mais par décomposition et production de substances très solubles. Le persulfate est réduit, en présence de corps oxydables, tels que l’hyposulfite. Il se forme du sulfate d’ammoniaque, de l’acide sulfurique et de l’oxygène, suivant la réaction indiquée par l’équation :
- 2 (SO4 NH4) + H*0 = SO4 (NH4)2 + SO4 H* + O.
- L’oxygène se porte sur l’hyposulfite et le transforme en tétrathionate.
- La solution du persulfate d’ammoniaque commercial attaque légèrement l’image, par suite de la présence d’une petite quantité d’acide sulfurique libre. Il se forme, en effet, au détriment de l’argent du phototype, un peu de sulfate d’argent soluble. Si l’on neutralise rigoureusement la solution, celle-ci n’attaque plus l’image. Les citrates de potasse ou de soude, bi ou tribasiques, peuvent être employés à cet effet, et c’est sur ce principe qu’est basée la préparation du thioxydant Lumière.
- M. Ch., à Paris. — Voici les principales publications où vous trouverez de bons renseignements concernant la culture et le commerce des bananes : W. Fawcett. The Banana Industry in Jamaïca. Dans West Indian Bulletin. Barbades, 1902; — Ch. Rivière et Lecq. Cultures du Midi, de l’Algérie et de la Tunisie. Editeur, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille. Paris, 1906;
- — P. Hubert. Le Bananier. Editeurs, Dunod et Pinat. Paris, 1907; — De Wildeman. Les Plantes tropicales de grande culture. Editeur, Castaigne, Bruxelles, 1908;
- — Divers articles dans le Bulletin of the Botanical Department of Jamaïca et dans le Journal d’Agriculture tropicale, 1901-1911; — H. Jumelle. Les cultures coloniales. Plantes à fécule, 1912; Légumes et fruits, 1913. Editeurs, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille;
- — Padavera. Culture et commerce de la Banane aux Iles Canaries, dans l'Agronomie coloniale, n° 28, janvier-février 1920.
- M. Moreau, à Paris. — La préparation des bourres plastiques pour cartouches de chasse consiste à faire fondre dans une marmite en fer du suif de mouton que l’on additionne d’un cinquième d’huile de baleine, on chauffe jusqu’à ce que la masse ne crépite plus, on laisse reposer et passe au travers d’un linge pour séparer les impuretés, puis on remet sur le feu et chauffe modérément, on jette alors dans la matière grasse des bourres ordinaires et ne les y laisse qu’une seconde ou deux, aussitôt qu’elles sont imprégnées complètement on les retire avec une écumoire. Eviter que la graisse ne soit trop chaude et le séjour prolongé, ce qui causerait une altération des fibres.
- Cercle du Commerce, à Auxerre. — Le siccatif de Courtrai est surtout réservé aux peintures blanches ou celles très claires, dont on veut éviter le jaunissement, sa composition est très voisine de la suivante :
- Résina te de manganèse .... i5 grammes.
- Carbonate, sulfate de chaux . , 85 —
- M. Bassol, à Saint-Alvère. — Nous avons publié récemment dans les Recettes et procédés utiles une formule pour la réparation des poêles en fonte; s’il s’agit de tôle, aucun ciment n’est susceptible de tenir sur une aussi faible épaisseur, le mieux est alors de faire mettre une pièce rivée.
- M. P. G.-207. — Il est toujours très difficile de rendre aux objets de caoutchouc, durcis par le temps, leur souplesse première, cela dépend de la qualité du caoutchouc employé, de sa vulcanisation et de la charge qu’il a reçue, le moyen qui nous a donné la meilleure réussite consiste à faire tremper l’objet dans une solution tiède de sulfure de potassium à 1 pour 100, si le durcissement n’est pas trop avancé on obtient très souvent un excellent résultat.
- M. Picard, à Grangeneuve-Hauterive. — L’ouvrage le plus récent sur la fabrication du sucre est le Traité de Labbé, Manoury, de Grobert (1913), vous pourrez également consulter la Technologie sucrière, par Dejonghe (1910) ainsi que Le Sucre, par Charpentier (1889). Pour les analyses spéciales à cette industrie, nous pouvons vous indiquer : Analyses de sucreries, par Fribourg (I9°7)-
- M. H. C., à M. — Il n’existe pas à notre connaissance de produit pouvant directement faire disparaître Y odeur du phénol, celle-ci étant due non seulement à l’acide phénique mais aussi aux hydrocarbures, crésylols et impuretés diverses qu’il renferme telles que le thiophène, le mieux est de laver le plancher avec une solution de soude caustique à 10 gr. par litre environ pour transformer le phénol en phénolate soluble et à rincer très soigneusement. Au besoin répéter l’opération à mesure que la capillarité ramènera à la surface le produit retenu au début dans l’épaisseur du bois.
- M. Curieux, à Anvers, — La désignation que vous nous donnez de hair cream est insuffisante pour caractériser la préparation dont vous voulez parler, nous-pensons qu’il s’agit très probablement d’une huile de vaseline parfumée.
- M. A. F.-24, à Marseille. — Vous trouverez la composition des alliages industriels dans le recueil Forma les de l'Ingénieur, par François, complété par Les métaux spéciaux et leurs composés métallurgiques, de J. Escard ; Les alliages métalliques, par Guillet. Ces ouvrages sont édités chez Dunod, 47» quai des Grands-Augustins.
- M. Biget, à Rebois (Seine-et-Marne). — Si Y encre qui a servi à tracer les inscriptions est à base de fer, on peut faire réapparaître celles-ci par l’un des trois moyens suivants : i° Exposer les étiquettes aux émanations sulfureuses d’un flacon contenant du sulfhydrate d’ammoniaque ; — 2“ Badigeonner avec une solution de ferro-cyanure dé potassium à 10 pour ioo; — 3° Recouvrir l’inscription effacée d’une décoction de noix de galle à i pour 60, puis soumettre à des vapeurs ammoniacales. Dans le cas où, ce qui est très fréquent aujourd'hui, l’encre aurait été constituée par des couleurs d'aniline, eu égard au peu de résistance de celles-ci, il ne faudrait pas compter sur la réussite.
- M. Colistier, à Paris. — Une élude très complète sur la fabrication de Yalcool méthylique se trouve dans ' l'ouvrage le Bois, de l’Encyclopédie Billon, éditeur Bernard, 29, quai des Grands-Augustins, vous pourrez éga--lement consulter avec profit Industries chimiques du bois
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- (ire partie), par Dumesny et Noyer, chez Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augustins.
- M. R. Couah, à Arcachon. — Pour donner au cuit' de chaussures la teinte acajou foncé, on commence par enlever de la façon la plus complète possible l’enduit résultant de l’application antérieure de crèmes ou cirages, en frottant énergiquement avec un chiffon imbibé d’essence de térébenthine, on laisse celle-ci s’évaporer, puis lave à l’eau douce avec une éponge. Cette préparation effectuée on recouvre le cuir d’une solution aqueuse de tanin à io gr. par litre et abandonne à la dessiccation. Pendant ce temps on prépare la dissolution :
- Fuchsine....................... i gramme.
- Yésuvine. ........ i —
- Gélatine....................... 2 —
- Eau...........................25o —
- Au moyen d’un pinceau queue de morue on applique le liquide d’une manière bien uniforme, laisse sécher à nouveau et donne au besoin une seconde couche. Bien entendu les proportions de matières colorantes ne sont données qu’à titre d’indication, car la teinte finale dépendra de la couleur primitive que présentait le cuir avant tout traitement.
- M. S. B. V. — i° L'ambre se soude très bien à lui-même en humectant les fragments à recoller de soude caustique et serrant fortement jusqu’à dessiccation. Pour dresser les pièces, se servir d’une petite scie à métaux très fine, telle que l’on en trouve chez tous les dépositaires d’outillage d'amateur (Tiersot, 61, rue des Petits-Champs) ; — 20 Un moyen très simple de nettoyer les pipes consiste à faire passer dans le tuyau de la vapeur d’alcool, il suffit pour cela de fixer l’embout par un bouchon sur un tube à essai contenant de l’alcool, puis de porter celui-ci à l’ébullition; — 3° Les travaux actuellement en cours à la gare d'Austerlitz ont pour but l’exécution d’un tunnel en diagonale sous les voies pour faciliter la mise en tête des machines et éviter l’encombrement des voies principales. D’autre part, il y a transformation du pont de pierre en ciment armé et le dépôt
- qui était trop à l’étroit va être transporté extra-muros.
- Ecole normale de Tulle. — Nous pensons que le moyen le plus pratique de rendre inattaquable aux acides une table de laboratoire cimentée consiste à mélanger intimement de l’amiante en poudre impalpable avec une dissolution de silicate de soude la moins alcaline possible, puis à appliquer au pinceau deux ou trois couches de la masse fluide obtenue, en laissant complètement sécher dans les intervalles. Si vous désirez une teinte grise il vous suffira d’ajouter un peu de noir de fumée.
- M. de France de Tersant, à Paris. — La préparation des cuirs vernis est une opération minutieuse et délicate qu’il ne faut pas songer à répéter, le fendillement qui se produit à l’usage ne peut être réparé qu’imparfaitement, le mieux est de passer une couche légère et rapide de vernis Japon étendu d’environ un tiers d’alcool à g5°.
- M. Caire, à Saint-Claude. — i° Les marrons étant constitués par des graines ne présentent pas de réaction acide comme les pulpes de fruits telles que celles de groseilles, cerises, pommes, etc. Il en résulte que le sucre des confitures reste à l’état de saccharose cristal-lisable alors qu’en milieu acide elle s’intervertit, c’est-à-dire se transforme partiellement en glucose lequel reste en masse, sans former de cristaux. Pour éviter l’inconvénient que vous signalez, il vous suffira d’ajouter pendant la cuisson des confitures 1 gr. ou 2 d’acide tar-trique suivant quantité de sucre ; — 20 Pour mettre en évidence le coton qui serait mélangé à la laine dans le fil même, il vous suffira de tremper l’échantillon dans une solution chaude de soude caustique, à 5 pour 100, la laine se dissoudra en quelques minutes et le coton restera seul parfaitement visible ; — 3° Il nous a été communiqué que l’huile de laurier donnait de bons résultats, mais nous n’avons pas eu l’occasion d’en faire l’expérience ; — 4° Employez la colle de poisson telle qu’elle est vendue en tubes sous les noms de seccotine, matou-colle, etc., sa manipulation est facile et nous l’avons employée fréquemment dans le cas qui vous intéresse.
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages.) .._______
- Tables du Mouvement Képlérien, par F. Boquet, iro partie. 1 vol, 2o5 pages. Imprimerie de l’Observatoire d’Abbadia. Hendaye, Ï920. En vente chez Hermann, Paris.
- Ces tables relatives aux orbites Képlériennes elliptiques donnent pour chaque valeur de l’anomalie vraie variant de degré en degré de o à 1800, et pour chaque valeur de l’excentricité variant de centième en centième de o à 0,49 les valeurs correspondantes de l’anomalie moyenne avec 3 décimales et celles du logarithme du rapport entre le rayon vecteur et le demi grand axe, avec 5 décimales.
- Smithsonian Physical Tables, 70 édition, revue par F.-E. Fowle. 1 vol. 45o pages. Editeur, The Smithsonian Institution. Washington, 1920.
- Ce recueil de constantes correspond à notre « Recueil de Constantes physiques » publié par la Société Française de Physique. Il a l’avantage d’être revu, et mis au courant des plus récentes mesures. C’est un précieux instrument de travail pour les physiciens, les ingénieurs et les chercheurs.
- Agenda Lumiere-Jougla (1921). 1 vol. 490 p. Gauthier-Villars, éditeur. Paris 1920.
- Cet ouvrage très connu de tous les photographes est une véritable petite encyclopédie pratique. Cette nouvelle édition entièrement revue comporte de nom-
- breuses modifications et améliorations ; elle contient notamment des renseignements chimiques et pratiques sur les corps utiles en photographie, des données précises sur les objectifs, sur les formules et calculs d’optique, sur la photo des couleurs, des conseils et des recettes pratiques pour toutes les opérations photographiques.
- Utilisation scientifique et Contrôles des bois dansV Aviation et VIndustrie, par E. Pitois. i vol. illustré, 82 p. Delagrave, éditeur. Paris, 1920.
- Ce petit volume rédigé à l’usage des contrôleurs des fabrications de l’aviation sera utile à tous ceux qui utilisent industriellement le bois. L’auteur y étudie l’arbre et sa croissance, il passe en revue les défauts et les propriétés des bois, et indique comment doivent être vérifiées les différentes pièces qui entrent dans la constitution d’un avion.
- Le rôle des sciences dans Véducation, par René Paucot, i vol. in-18, 255 p., Armand Colin. Paris. Prix : 6 fr. 5o.
- Sans méconnaître les bienfaits de la culture latine, consacrés par une expérience plusieurs fois séculaire, M. Paucot montre que les sciences ont un pouvoir éducateur au moins égal à celui qui, dans l’esprit de beaucoup de gens, est l’exclusif apanage des vieilles humanités.
- Il s’élève contre les programmes actuels qui ne consentent à faire une place aux sciences qu’en considération de l’utilité immédiate qu’elles peuvent avoir, sans songer qu’elles sont aussi un instrument d’éducation de premier ordre. Dans une analyse très serrée, M. Paucot montre comment il faut se servir de cet instrument, selon l’âge et le développement intellectuel de l’enfant, afin d’en obtenir le meilleur rendes ment.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2445
- 12 Février 1921.
- INFORMATIONS
- Nécrologie : Bourquelot. — Le professeur Elie-Emiie Bourquelot est mort à Paris le 26 janvier dernier, après une très courte maladie de quelques jours. Né à Jandun (Ardennes) en i85i, il était âgé de 69 ans. Professeur de pharmacie galénique à la Faculté de Pharmacie de Paris, membre de l’Académie des Sciences, vice-président de l’Académie de Médecine, il venait de quitter les fonctions de pharmacien en ehef de l’hôpital Laënnec. Les principaux travaux qu’il laisse sont une étude sur la fermentation, parue en 1894, une autre sur les ferments solubles, diastases et enzymes, parue en 1896, et surtout l’admirable série de mémoires sur les glucosides que nos lecteurs connaissent par l’exposé général qu’en lit le professeur Bourquelot lui-même dans le n“ 2440 de La Nature du 8 janvier dernier, deux semaines avant sa mort. Avec Bourquelot disparaît un des plus grands chimistes biologiques que la France a eus.
- Téléphonie et télégraphie multiples en Allemagne. — Les derniers progrès de la technique radioélectrique ont permis de réaliser, avec les lampes à 3 électrodes, des générateurs de courants électriques de fréquence variable et d’un usage très pratique. Les procédés de la T. S. F. se sont dès lors implantés dans la télégraphie et la téléphonie avec fils et semblent devoir révolutionner ces techniques à leur tour. On peut en effet envoyer sur un même 111 et simultanément plusieurs courants à haute fréquence, chacun ayant une fréquence déterminée et servant à transmettre des messages distincts. On peut ainsi multiplier dans une proportion extraordinaire le débit d’une ligne de transmission donnée.
- Ces procédés sont actuellement à l’étude dans tous les pays. Les Annales des P. T. T. signalent, d’après une revue allemande, le succès des essais effectués outre-Rhin. Actuellement un circuit Berlin-Hanovre (3oo km) et un circuit Berlin-Francfort-sur-le-Mein (600 km) servent à la téléphonie triplex. Sur une même ligne Berlin-Magdebourg (i5o km) on peut écouler une communication téléphonique normale et 2 transmissions télégraphiques à haute fréquence en utilisant des appareils Hughes. Un circuit Berlin-Francfort-sur-le-Mein est exploité en sextuple : G liaisons télégraphiques avec des appareils rapides à haute fréquence Siemens et une liaison téléphonique ordinaire. Cette seule ligne peut écouler 4000 signaux à la minnte.
- Les ponts en arc à grande portée en béton. —
- Sous ce titre, M. Mesnager, inspecteur général des Ponts et Chaussées, répond dans le Génie civil à M. von Emperger, ingénieur autrichien, qui dans une conférence faite à Stockholm énumérait récemment les ponts en béton les plus remarquables, construits ou à construire, au point de vue de la portée et du surbaissement. Cet ingénieur mentionnait le pont du Risorgi-mento sur le Tibre à Rome, d’une ouverture de 100 m. avec surbaissement de 1/10, le viaduc de Langwies en Suisse, d’une ouverture libre de 98 m. 5o avec surbaissement de i/3, puis le viaduc en construction de Minneapolis sur le Mississipi (Etats-Unis) dont l’arche principale aura 122 m. de portée et constituera un record mondial dans cette catégorie d’ouvrages.
- S’il est vrai que le pont du Mississipi, après son achèvement, détiendra un record, celui-ci ne sera pas de longue durée, car des ouvrages analogues, mais de portée supérieure, dont les projets sont arrêtés depuis longtemps, seront sous peu construits en France.
- M. Mesnager cite tout d’abord le pont sur le Ber-nand, affluent de la rive droite de la Loire, destiné à faire franchir ce cours d’eau par la voie ferrée de Bal-bigny à Régny (Loire), non loin de Roanne. Ce pont, dont la construction a été décidée en 1913, comporte une voûte en béton dont la fibre moyenne a 170 m. de portée et 29 m. 65 de flèche, avec un vide de 165 m. entre les parements des culées. Les travaux commencés en 1914 ont été suspendus par la guerre. Ce pont dépassera donc largement le record américain.
- D’autre part, l’exécution d'un pont en béton armé de
- 125 m. d’ouverture libre sur la Seine, à Saint-Pierre-du-Yauvray, près Rouen, a été approuvée, et on ne tardera pas à passer à l’exécution.
- Les chutes de I’Yguassu. — A la suite de l’article paru dans le n° 2435 de La Nature, M. Jules Henri, l’ingénieur expérimenté des questions d’hydraulique fluviale en Argentine, qui a dirigé les études et travaux du rio Uruguay en ces trente dernières années, nous adresse la lettre suivante :
- « Je crois devoir vous signaler une erreur qui s’est glissée dans le dernier article de votre très intéressante
- Grshde Jfe c.
- Montevideo
- Buènos
- Revue sur la cataracte de I’Yguassu, au sujet de son débit qui, en dehors des grands étiages, est seulement de 400 m5 par seconde, ce qui d’ailleurs est d’accord avec la force moyenne de 25oooo HP indiquée dans le même article.
- Les études pour l’utilisation de cette force naturelle sont poussées très activement par les ingénieurs du Gouvernement argentin et je puis vous transmettre les derniers renseignements à ce sujet :
- La puissance moyenne disponible des chutes est de 76 25o kw et comme on ne la considère pas suffisante pour pouvoir être transportée économiquement à Buenos Aires, cette puissance a été fixée à i25ooo kw, pour environ 10 mois de l’année, sans surélévation du niveau supérieur et les pointes devront être sauvées au moyen des actuelles usines à vapeur fonctionnant comme éléments de réserve.
- Dans ces conditions, plutôt précaires, on est arrivé à envisager l’utilisation de l’énergie disponible du. « Salto Grande » de l’Uruguay, dont les alternatives de régime ne coïncideraient pas avec celles de I’Yguassu, au moyen de l’installation d’une usine d’une puissance supérieure à 3o 000 HP, calculée pour un débit minimum sur la rive argentihë et comme la plus grande
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- INFORMATIONS
- partie de la dépense des travaux hydrauliques pourrait être mise à la charge de l’amélioration de la navigabilité, le coût du captage de la force serait réduit d’autant et d’autre part, la ligne de transport de l’Yguassu à Buenos Aires pouvant passer à proximité du « Salto Grande », sans forcer son tracé, tous les avantages se trouveraient réunis (*).
- Il ne manque donc plus que les trois Républiques intéressées, Argentine, Brésil et Orientale de l’Uruguay, acceptent les projets étudiés et disposent leur exécution dans une convention diplomatique, pour que l’utilisation des grandes chutes de l’Yguassu et du « Salto Grande » de l’Uruguay entre dans le domaine des réalisations comme un gage de confraternité et de coopération sud-américaine. »
- Nouvel autobus à 6 roues. — On voit depuis peu circuler dans Paris où l’on procède à ses essais, un
- nouveau modèle d’autobus à 6 roues. La photographie ci-contre montre l’aspect de ce véhicule.
- Turbine à vapeur de mercure. — L’ingénieur américain Emmet a commencé en 1914 la construction d une turbine à vapeur de mercure. La Nature a signalé à cette époque cette intéressante entreprise. L’avantage du mercure dans une turbine est le suivant : en raison de son poids spécifique élevé, sa vapeur à température égale prend à la sortie des tuyères une vitesse très inférieure à celle de la vapeur d’eau, et on peut par suite l’utiliser avec un bon rendement, sur une roue unique tournant avec une vitesse bien inférieure à celle que l’on est obligé de donner par exemple à la roue unique de la turbine à vapeur d’eau de Laval. Il en résulte une grande simplification mécanique dans l’usage de la turbine.
- Le mercure sous pression atmosphérique bout à 36o° C. et avec un degré de vide de 71 cm se condense à 2 35°.
- M, Emmet a construit une machine d’essai dont le Génie civil donne la description d’après la Revue Power. Elle comporte une chaudière tubulaire spéciale à mercure, une turbine à roue unique et un condenseur. Pour utiliser la chaleur considérable qui est contenue dans le mercure condensé, le condenseur à mercure sert en même temps de chaudière à vapeur d’eau. Il contient un faisceau tubulaire traversé par un courant d’eau qui s’y vaporise. La vapeur d’eau produite est ensuite surchauffée et distribuée à une machine à vapeur d’eau à turbine ou autre. Comme la température de la vapeur de mercure est très élevée, les gaz de la combustion sont extrêmement chauds. On épuise leur calorique en les faisant passer successivement sur les appareils accessoires suivants : i" un préchaufîeur de mercure; 20 un surchauffeur de vapeur d’eau; 3° un économiseur.
- Fermeture des canaux anglais. — En France, les canaux appartenant à l’Etat, il s’ensuit que personne ne se préoccupe du résultat de leur exploitation; le budget paie le déficit. En Angleterre, il en va autrement, nombre de voies de navigation intérieure étant la propriété de sociétés ou de corporations. Aussi lorsque les dépenses dépassent les recettes, sans qu’une amélioration de la situation puisse être entrevue, les compagnies ferment leurs canaux. C’est ce que vient de décider la Sheffield and South Yorkshire Navigation C° qui exploitait un canal reliant le grand bassin industriel de
- 1. Le projet Mollard, qu’il est question d’appliquer, prévoit Un exhaussement de la chute à a3 m. 5o par un barrage dont le remous s’étendrait à i3o km et rendrait possible la continuité de la navigation sur une distance de 45o km, c’est-à-dire jusqu’au territoire de « Misioues »,
- Sheffield à l’Humber, et un autre mettant en coçimu> nication le Yorkshire méridional avec ce vaste estuaire de la côte nord-est.
- Le canal de Manchester a dû, pour la même raison, élever ses tarifs depuis le iet septembre.
- La question paraît insoluble. Si, en effet, les Compagnies élèvent les péages, font observer les Commerce Reports des Etats-Unis, la navigation devient moins active, par suite les recettes deviennent insuffisantes malgré l’augmentation des tarifs.
- Bronzageélectrolytique. — L’Optician and Scientific Instrument indique le procédé suivant que résume la Revue Technos pour procéder au bronzage électrolytique.
- Le bronze, alliage de cuivre et d’étain, peut être déposé en utilisant un bain contenant 5 pour ioo de potasse caustique, 0,00 pour 100 de cyanure de potassium, o,5 pour 100 de chlorure double d’ammonium et d’étain et i,5 pour 100 de cyanure double de potassium et de cuivre.
- Une décomposition satisfaisante des anodes en bronze est obtenue pour une température de 4° ù 5o° C. et une densité de courant de 0,4 ampère par décimètre carré.
- Le bronze peut aussi être déposé d’un bain contenant de l’oxalate de cuivre et de l’oxalate d’étain dissous dans de l’oxalate d’ammonium, mélangés avec un peu de sulfate de potassium, d’acide citrique et de citrate d’ammonium ou de sels semblables. Les anodes en bronze ne sontpas convenablement attaquées, aussi doit-on utiliser des anodes en cuivre. La teneur du bain en étain doit être maintenue en précipitant le cuivre qu’il contient au moyen d’étain métallique. La constance de la proportion de cuivre et d’étain dans le bain est nécessaire.
- La plupart des difficultés rencontrées sont causées par l’irrégularité d’attaque des anodes.
- Le port de Marseille en 1919. — A la veille de la guerre, le port de Marseille qui avait doublé son mouvement depuis 1896 présentait un chiffre global de 17000 navires entrant et sortant avec une jauge de 21 millions détonnes, et un trafic de près de 10 millions de tonnes de marchandises. L’agglomération marseillaise donnait un chiffre total de i5 millions de tonnes, ce qui représentait une production annuelle de un milliard et demi de francs, et un trafic extérieur de 4 milliards de francs.
- La guerre a naturellement porté au mouvement du port de Marseille un coup très dur.
- La plus mauvaise année fut 1918 qui ramena les chiffres, par rapport à ceux de 1913, à la moitié pour les marchandises, au tiers pour le tonnage.
- En ï 919, Marseille a repris son activité : le port offrait au commerce : 10 bassins, 3io hectares de superficie dont 100 en surface de quais, 16 km de quais utilisables sur 23 km 56 de voies ferrées et 210 appareils de manutention.
- Durant l’année 1919, les chiffres furent les suivants :
- Entrées : 5i46 navires, 5 646047 tonnes de jauge nette, 4226674 tonnes de marchandises.
- Sorties : 5oo6 navires, 5 ÜÜy 674 tonnes de jauge nette, 1 155 388 tonnes de marchandises.
- Entrées et sorties réunies : 10 i5z navires, 11 2o3 734 tonnes de jauge nette et 5382062 tonnes de marchandises.
- Sur ces chiffres, le pavillon français cômpte pour 6288 navires, 4 83g 883 tonnes de jauge et a3n63i t. de marchandises.
- Les pavillons étrangers se répartissent comme suit :
- Pavillons Jauge Marchandises
- Anglais.... 2.464•204 1.i36.323
- Japonais . . . 728.698 383.629
- Américain . . 5o8.000 38o.ooo
- Italien .... 45o.ooo 78.813
- Espagnol . . . 321.84» 238.607
- Norvégien . . 240.170 209.000
- Grec 221.541 142.395
- Au point de vue des passagers, on a noté 359 y32 entrants et 55y 286 partants. Sur ce total, 40 563 passagers seulement ont emprunté des navires étrangers.
- *SÉ 50 ;|iP
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- ><
- Borne faite avec une douille de cartouche.
- Fiche.
- «tg'&vS, 'Electricité
- Prise de courant économique. — Les prises de courant pour la téléphonie domestique, pour l’éclairage
- sont faciles à établir par un amateur avec des matériaux de fortune.
- Lfi partie qui doit recevoir la iiche sera obtenue avec une douille de cartouche vide. A
- \J&//eret/e la place de la capsule, on soudera un plot en laiton qui comportera une vis formant borne pour le fil conducteur. On peut plus
- simplement aussi souder directement le fil sur la douille (%- *)
- Cette douille a été préalablement mise à longueur suivant l’épaisseur du panneau en bois sur lequel on doit la monter. On la ménage un peu plus longue et on la place dans le panneau bois. Elle dépasse à l’avant et
- on rabat les bords pour faire une sorte de sertissage. Ce sertissage sera j)lus propre et plus solide en interposant une petite collerette ou anneau métallique entre le bois et le bord rabattu de la douille.
- La partie mobile de ia prise de courant sera prise dans une feuille de laiton de 5/io d’épaisseur et on repliera ce laiton en forme de pince à sucre, dont les extrémités épouseront, une fois rapprochées, la forme de l’intérieur de la douille (fig. 2).
- En entrant cette pièce dans la douille, les deux
- branches forment ressort et appuient à l’intérieur et forment contact parfait.
- A la poignée de la pince on soude le fil conducteur qui doit prendre le courant dans la douille.
- Si l’on veut avoir une prise de courant à deux broches pour l’éclairage, on montera deux douilles et on fixera deux pinces au même écartement que les douilles dans une pièce de bois formant poignée.
- La poignée est creusée à l'arrière et comporte un couvercle vissé pour faciliter les connexions intérieures du fil à deux conducteurs (fig. 3).
- Si l’on veut employer ce système de prise pour un réseau de téléphonie privée à plusieurs postes ou simplement pour un réseau de sonneries d’appel, on installe toutes les douilles sur un petit tableau de bois verni et les étiquettes sont placées au-dessus, en indiquant le nota de la personne, la chambre qui correspond à la prise de courant considérée
- (fig- 4)-
- Le tableau proprement fait et teinté au brou de noix, les étiquettes coupées dans du celluloïd blanc en forme de secteur de couronne et les collerettes passées au vernis sans teinte donneront un très joli aspect à ce petit poste central d amateur économique.
- Fig.
- Tableau.
- Etalonnage et paraffinage de la table des résistances et des condensateurs de liaison des amplificateurs à haute fréquence. — Le Dr Roussin, de
- Monlélimar, nous adresse l’intéressante note qui suit :
- Au cours des très intéressants articles. « T. S. F. des Amateurs », par M. Frank Duroquier, parus dans La Nature courant 1920, l’auteur conseille le paraffinage de la table des résistances et des condensateurs de liaison, pour éviter (toutes mises au point et tous étalonnages terminés) des variations inévitables sous l’influence de l’humidité et du changement de température.
- Le paraffinage des condensateurs et des petites résistances de 4 mégohms (4 000 000 w) ne présente aucune difficulté.
- Ae paraffinage des résistances de 70 000 ohms, ainsi que le fait observer l’auteur, mérite plus d’attention.
- Malgré toutes les précautions, on arrive avec de très grandes difficultés à un étalonnage précis à la fin du paraffinage.
- Un petit tour de main très simple me paraît pouvoir être utilement indiqué à ceux que tentera la construction de ces intéressants appareils.
- Il consiste à donner, dès le début, à l’empâtement de graphite une résistance sensiblement moindre que celle que l’on désire définitivement obtenir, c’est-à-dire à charger assez fortement cet empâtement, jusqu’à obtenir avant tout paraffinage, sous tension de 80 volts, au milliampère mètre, deux et même trois milliampères au lieu de un.
- On répand ensuite, sous contrôle du milliampèremètre, les premières gouttes de paraffine en suivant les indications de l’auteur et en surchargeant en graphite, à mesure du paraffinage, de façon que, tout paraffinage terminé, l’aiguille du milliampèremètre ne descende pas au-dessous de i5 dixièmes de milliampèremètre (un milliampère et demi).
- Il s’agit alors de ramener exactement à un milliampère l’aiguille de l’appareil de contrôle; pour cela il suffit de saisir dans les mors d’une pince plate une épingle ordinaire, de la chauffer à la lampe à alcool et de la planter franchement dans l’épaisseur de la paraffine au-dessus de la résistance à corriger. Au moment où la pointe chaude arrive au contact de l'empâtement du graphite, la paraffine fond autour d’elle, enrobe quelques grains de graphite, les isole et la résistance est ainsi augmentée d’une quantité infinitésimale. Au même moment le milliampèremètre accuse une baisse d’une fraction de 1/10“ de milliampère. Retirant alors vivement l’épingle dès contact et avant refroidissement, on répète l’opération le nombre de fois suffisant, jusqu’à retour de l’aiguille à un milliampère.
- Il sera prudent d’agir avec d’autant plus de précautions et de faire des touches d’autant plus légères qu’on se rapprochera plus du degré de résistance recherchée.
- Ce petit tour de main, excessivement simple, m’a permis de mettre au point ces résistances avec une précision rigoureuse, très difficile à obtenir autrement.
- ÿt> Mécanique
- Tendeur de courroie de fortune. — Quand deux arbres de transmission sont trop rapprochés, la courroie d’entraînement patine, parce que l’arc etabrassé sur la poulie n’est pas suffisant pour avoir une bonne adhérence.
- Ceci peut se présenter fréquemment dans un atelier d’amateur, où la place est souvent restreinte et dans lequel la commande des outils se fait par moteur électrique. Le moteur a fatalement une poulie de très petit diamètre, étant donnée la vitesse élevée du moteur par rapport à laperceuse, au tour ou à une autre machine, et patine sur la courroie.de commande.
- Dans ce cas, on dispose près de la petite poulie, où l’enroulement est le plus défectueux, un galet enrouleur de courroie, ce qui permet à la courroie d’embrasser un arc plus grand sur la poulie (fig. 5).
- On peut réaliser facilement ce galet enrouleur avec le moyeu d’une vieille bicyclette.
- Fig. 5. — Tendeur de courroie de fortune.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- On enlève les rayons et on monte le moyeu sur une pièce formée avec de l’acier plat coudé, ce qui constitue une fourche à chaque extrémité ; le moyeu peut donc tourner librement à billes, comme il le faisait dans la roue de la bicyclette (fig. 6).
- La fourche inférieure porte une tige qui repose sur des petites pièces en équerre formant paliers, ce qui
- Courroie
- Montage du tendeur.
- moyeu
- permet au bras de pivoter autour de l’axe inférieur.
- Un ressort de rappel, assez fort pour résister à l’action de la courroie, s’accroche d’une part au bras, de l’autre à un point fixe sur le sol ou sur le mur.
- Ce galet enrouleur fonctionne parfaitement et ne demande qu’un réglage du ressort à employer, suivant la force de la courroie qu’il s’agit d’enrouler.
- On peut, si on le désire, utiliser, au lieu d’un bras spécial, la fourche avant (fig. 7) de la bicyclette ou la fourche arrière, mais cela demande autant de travail,
- sinon plus, que de couder deux fers plats, de les percer et de les river ensemble, comme le montre la figure 6.
- Ce petit montage facilitera l’installation du moteur et des transmissions dans un atelier d’amateur ou même dans un petit atelier de mécanique ordinaire, qui se trouve souvent devant des problèmes de ce genre à résoudre.
- On peut disposer le même appareil sur un renvoi de machine-outil et prolonger alors la fourche qui porte l’axe par une tige et un contrepoids réglable, quand on a à action-nerpar exemple des perceuses sensitives, dans lesquelles la poulie de commande est solidaire de la tête mobile.
- Fig. 7 -fourcl
- Utilisation d’une de bicyclette.
- Médecine
- Ampoule auto-injectable. — Depuis que la méthode hypodermique est entrée dans la pratique médicale journalière, on a, pour l’injection des médicaments,, inventé un nombre considérable de seringues stérilisables. La seule énumération des modèles autorisés exigerait des catalogues entiers. C’est dire qu’aucun d’eux n’est parfait. La meilleure des seringues, dite du type Liier, en verre rodé, est fragile et pour les gros calibres assez onéreuse; sa stérilisation exige un minimum de 10 à 20 minutes. On voit quelle perte de temps en résulte pour le praticien appelé à faire plusieurs injections dans sa journée. S’agit-il d’injections huileuses ou lipoïdiques, l’opération se complique : difficultés d’introduction dans le corps de pompe, souillure des doigts, taches, nécessité d’un nettoyage spécial à l’éther ou au carbonate de soude, etc.
- Aussi a-t-on, depuis longtemps, mais sans grand succès, il faut l’avouer, cherché à substituer à cet
- instrument imparfait des ampoules automatiques. Celle que viennent de construire MM. Darrasse frères sur les indications de MM. E. Jousset et P. Laurent est une véritable petite merveille d’ingéniosité et de simplicité toute française.
- L’ampoule ne différé en rien au premier abord d’une ampoule ordinaire, sauf que la bulle d'air y est un peu plus volumineuse.
- Cette bulle d’air est en réalité une chambre à gaz sous pression de 3 kg qui, si l’ampoule est maintenue en bonne position, fera sur le liquide sous-jacent l’effort nécessaire à l’injection.
- Une aiguille spéciale accompagne la boîte de 10 ampoules.
- On la pique dans les téguments, la pointe obliquement ou verticalement dirigée en bas.
- L'aiguille une fois en place et bien maintenue, on adapte à fond dans son manchon la grosse extrémité de l’ampoule qu’on voit se vider progressivement de son contenu ;l’injection est terminée.
- La figure ci-dessus donne la clef du mystère.
- L’aiguille se prolonge à l’intérieur du manchon et y forme une contre-pointe qui rencontrera l’extrémité de l’ampoule.
- Cette extrémité est fermée par une membrane de col-lodion que l’aiguille perfore au moment voulu. Afin d’éviter les fuites, le bouchon membraneux se prolonge extérieurement sur le verre dont il atténue les irrégularités et où il forme joint avec le métal. Tout l’ensemble est naturellement stérilisé et la pointe collodionnée protégée par une coiffe en papier qu’on retire au dernier
- Char?iùre à gaz comprimé f3 Kga)
- Détail du
- capuchon de collodior
- V-Joint i-Oùturatci
- Fig. 8. — Ampoule auto-injectable.
- moment,
- L’aiguille en nickel est également livrée prête à servir. Après usage on l’immerge dans un tube de chloroforme où son nettoyage et sa stérilisation s’effectuent en quelques minutes.
- Avec un jeu de plusieurs aiguilles d’un prix des plus minimes (0 fr. 60) le médecin peut exécuter presque sans discontinuer une série d’injections avec une rapidité incroyable.
- Il y a là une économie de temps et d’instrumentation tout à fait remarquable.
- Cette économie est encore plus accusée pour les grosses injections (20 à 100 secondes); elle compense largement la légère majoration de prix de ces petits sparklets médicamenteux.
- jp> Divers
- naire même.
- Dans ce cas, à l’extrémité on terminera par un nœud au lieu de compter seulement sur la résistance du fil quand il s’agit de métal.
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- VARIÉTÉS
- COMMENT ACHETER LES FRUITS FRAIS? — LES CITRONS ET LEURS CONGÉNÈRES
- La famille des Aurantiacées'comprend sous le nom « d’Agrumes », en dehors des oranges et des mandarines, d’autres fruits tels que : bigarades, cédrats, chinois, citrons, limettes, pamplemousses, etc. Bien qu’entre eux il n’y ait guère que les citrons qui intéressent vraiment les maîtresses de maison, je dirai néanmoins quelques mots de leurs congénères dont elles peuvent avoir parfois l’utilisation pour la préparation de liqueurs ou de fruits confits. Je suivrai à leur égard l’ordre alphabétique.
- Bigarades. — Produites par le bigaradier (Citrus biga-radia) qui est très cultivé sur le littoral méditerranéen, notamment en Provence et dans les Alpes-Maritimes en vue de la cueillette des fleurs, les bigarades, plus connues sous le nom d’oranges amères, ne sont pas directement comestibles à cause de l’amertume de leur pulpe. Elles sont surtout utilisées par la distillerie et la pharmacie qui emploient leur écorce pour la préparation de curaçaos, de bitters ou de sirops. Bien que les plus réputées de ces écorces, qu’on appelle commercialement « curaçao de Hollande », parce qu’elles proviennent de l’île de Curaçao, possession hollandaise, soient à préférer, on en reçoit d’autres contrées et celles de notre pays peuvent concourir aussi à la confection ménagère des différentes liqueurs de ce nom : curaçao doux, sec, blanc, orangé, vert, etc.
- Les maîtresses de maison possédant un petit alambic peuvent les préparer elles-mêmes en achetant chez un droguiste des écorces d’oranges amères en « rubans secs ». Aux bigarades se rattachent les Chinois.
- Cédrats. — Ces gros fruits aux formes originales et au volume variable, petit ou très gros (jusqu’à i5 kg), à l’écorce très épaisse, verruqueuse et à la pulpe peu abondante, sont fournis parle Citrus medica, encore très cultivé dans la Corse qui en exporte plusieurs millions de kilogrammes. Ils ne sont consommés que lorsque la confiserie où les maîtresses de maison les ont transformés en fruits confits. Leur vogue, il y a plusieurs années, fut très grande en Angleterre.
- Les cédrats nous arrivent entiers ou en quartiers renfermés dans des barils remplis de saumure ou d’eau de mer, et on y en trouve de verts et de jaunes à bonne maturité. Les israélites, notamment ceux d’Algérie, passent pour en être d’importants consommateurs.
- Chinois. — On désigne sous ce nom les fruits des bigaradiers de Chine (Citrus sinensis), dont il existe de nombreuses plantations sur le littoral méditerranéen, spécialement aux environs de Savone et, plus rarement, les petites oranges du Citrus bigaradia. Ces fruits sont cueillis verts et confits au sucre après qu’on a enlevé une partie de leur peau. L’Italie en exporte beaucoup ; on les reçoit en France conservés comme les cédrats dans de grands tonneaux remplis d’eau de mer où ils se maintiennent en bon état de fraîcheur, sous trois aspects différents, verts, jaunes pâles et blonds. Les premiers servent aux confiseurs à préparer les chinois verts, les deux autres les chinois blonds et dorés après qu’ils ont subi une teinture appropriée en jaune d’or et même en rose.
- Chinois confits. — Les maîtresses de maison qui voudraient préparer des chinois confits ou à I’eau-de-\ie peuvent le faire au point de vue ménager de la façon suivante. On enlève le zeste des chinois et on les jette aussitôt dans de l’eau froide contenant un peu d’alun. On lés verse ensuite sur un tamis pour les égoutter et on les blanchit à la façon ordinaire jusqu’à ce qu’une épingle les traverse facilement. On les laisse dégorger dans l’eau potable qu’on renouvelle matin et soir pendant plusieurs jours tant qu’ils n’ont pas perdu leur amertume. On commence à les confire avec du sirop glucosé à a8°; deux jours après on porte le sirop à 3i°, puis ce même délai écoulé, à 33° ou 35° à froid et on les y laisse encore deux jours.
- Ckinois à l'eau-de-vie. — On peut opérer sur les fruits ordinaires bien brossés qu’on met dans un bocal rempli aux 3/4; on verse dessus de l’eau-de-vie à 45° de manière qu’ils y baignent complètement et l’on bouche hermétiquement avec une grosse broche en liège recou-
- verte d’un parchemin bien assujetti. Toutefois, on recommande d’employer de préférence les chinois confits et, dans ce cas, on prend les petits chinois nommés « chinois mignons ». On les traite comme ci-dessus, ou bien on les passe dans l’eau tiède et on les met dans l’eau-de-vie à 45° parfumée avec un peu de kirsch.
- Citrons acides. — Ils sont fournis par le citronnier ou limonier (Citrus Limonium) qui, chez nous, n’est largement cultivé qu’aux environs de Menton et de Cabbé Roquebrune qui en produisent 3o millions environ. La Corse, dans l'arrondissement de Calvi, en fournit aussi une certaine quantité. Les citronniers sont très répandus dans toute la zone méditerranéenne ainsi qu’en Espagne et en Portugal, mais c’est l’Italie, notamment la Calabre et la Sicile, où leur culture revêt la plus grande importance puisque, d’après H. Jumelle, sur les 9 millions de citronniers répandus dans tout le pays, on en compterait 7 millions en Sicile et 1 million en Calabre. C’est d’ailleurs d’Italie qu’est exportée la plus grande quantité de citrons sous le nom de Verdami.
- Quelles variétés acheter de préférence? — Suivant leurs variétés, les citrons sont allongés, pointus, petits ou gros, à peau épaisse ou fine, à chair juteuse ou non. Les meilleurs viennent de Sicile, de Palerme qui en est le grand centre d’exportatioù ; il en vient également de bons de Malte et du Portugal. On les reconnaît à leur peau fine, dorée et douce, à leur pulpe très juteuse contenant peu de pépins, à leur saveur acide, un peu sucrée et très agréable, à leur odeur délicate et bien parfumée. Si l’on a le choix, il faut les préférer à ceux qui viennent d’Espagne, de Tunisie, etc., qui ont l’écorce épaisse, peu de jus et de nombreux pépins.
- Quand et comment les acheter? — La principale récolte, en Italie, se fait à partir d’octobre à Syracuse et à partir de février à Sorrente (H. Jumelle). On répartit les citrons en 4 catégories d’après leur maturité : les limoni, mûrissant d’octobre à décembre, les maggiolini en mars, avril et mai, les bastardi en août et les basiardoni en septembre. Les plus estimés appartiennent aux deux premières catégories, sous les noms de première et seconde fleur, et la meilleure époque pour les acheter est comprise entre octobre et mai ; ils se conservent assez longtemps. C’est donc à cette époque que les maîtresses de maison ont le plus de raison de faire leur provision en ayant soin de ne choisir que les fruits répondant à l’ensemble des caractères indiqués plus haut, et possédant surtout une peau indemne de toute tache, indice d’une altération souvent à courte échéance.
- Fruits très délicats, les citrons demandent encore plus de précautions que les oranges et les mandarines tant pour leur cueillette qui a lieu souvent avant maturité que pour leur tri et emballage qui se fait parfois à la machine dans les grandes exploitations. Toute maîtresse de maison jqui en fait provision doit, en vue de leur bonne conservation, les entourer de toutes les précautions dont j'ai parlé à l’égard des oranges, et leur éviter surtout les endroits humides où ils se couvriraient bientôt de moisissures.
- Les citrons de choix sont exportés en caisses où on les emballe après les avoir triés et assortis avec soin. On les y dispose au nombre de 3oo à 600 par rangées serrées, et chaque fruit est enveloppé dans du papier fin. Les sortes ordinaires sont simplement serrées les unes contre les autres, et enfin celles destinées aux produits dérivés de l’industrie citricole : jus de citron, acide citrique, essence de citron, etc., sont entassées dans des tonneaux.
- Principaux usages. — Les citrons ne sont guère employés que comme condiments dans Fart culinaire où ils apportent, à côté de l’agréable acidité de leur jus, le fin parfum de leur écorce qui la fait plus facilement accepter et même, parfois, remplacer avec avantage, celle du meilleur vinaigre. On en prépare, cependant, un esprit, une liqueur et des écorces confites.
- Dans la thérapeutique simple, leur rôle est assez important, par leur jus employé seul ou associé au sucre pour former des sirops ou des limonades rafraîchissantes.
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- VARIÉTÉS
- Limettes et Lumies. — Ce sont des citrons doux récoltés sur le Citrus limetta ou sur le Citrus limetta lumia. Les limettes diffèrent peu des citrons par la forme, mais beaucoup par leur saveur qui est douceâtre, sucrée, parfumée et à peine acide. Les lumies se font surtout remarquer par le volume et la forme de leurs fruits au caractère ornemental. Bien qu’elles comprennent les unes et les autres quelques variétés comestibles, on ne les rencontre pas sur nos marchés.
- Pamplemousses. — Elles sont fournies parle pample-moussier ou pompoléon (Citrus decumana) quelque peu cultivé en Provence et davantage aux environs d’Alger, pour ne parler que de nos possessions. Selon les variétés et le pays, leurs fruits globuleux et volumineux, puisqu’ils peuvent atteindre le volume d’un melon, ne sont que rarement directement comestibles, et les pamplemousses ne reçoivent d’utilisation qu’à l’état confit ou sous forme de marmelade. A. Truelle.
- RECETTES PHOTOGRAPHIQUES
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- Papier au charbon sensibilisé d’avance. — Malgré ses qualités notoires — beauté du pigment, stabliité des images, certitude d’obtenir exactement la teinte voulue — le procédé au charbon es' loin d’avoir la vogue qu’il mériterait. La raison de ce dédain, ce n’est pas la complication des manipulations que nécessitent le simple ou même le double transfert. Ce qui rebute surtout le photographe, c’est l’obligation de sensibiliser le papier mixtionné la veille ou l’avant-veille du tirage et de le faire ensuite sécher dans l’obscurité. D’abord, l’installation généralement rudimentaire de l’amateur ne se prête guère à semblable préparation. Et puis, sait-on jamais, lorsqu’on sensibilise le papier, si l’on pourra procéder au tirage, le lendemain ou le surlendemain ? Que le temps soit trop sombre, que des occupations imprévues surviennent, et l’amateur qui ne dispose que du dimanche pour imprimer ses épreuves subit une perte, peu élevée il est vrai, mais néanmoins fort ennuyeuse si elle se renouvelle.
- M. Namias a trouvé un moyen fort ingénieux d’éviter ces inconvénients. Sa méthode est fondée sur ce fait qu’un papier imprégné d’un chromate neutre, ou mieux alcalin, est très peu sensible à la lumière et reste très longtemps inaltéré dans l’obscurité, mais qu’il acquiert la sensibilité requise dès qu’on le rend acide, transformation qui n’exige ni immersion ni dessiccation, et s’accomplit très rapidement, si l'on soumet le papier à des émanations, à des fumigations acides.
- Le procédé opératoire est très simple. On prépare d’abord une solution de bichromate de potasse ordinaire à 5 pour ioo, et l’on y ajoute peu à peu une solu-
- tion de potasse caustique à i pour ioo, jusqu’à transformation du liquide orangé en jaune citron. Un léger excès de potasse caustique n’est pas nuisible; il est, au contraire, utile à la conservation. Après addition de l’alcali, on ajoute une quantité d’eau égale au volume primitif de la solution de bichromate. Ce mélange se conserve indéfiniment. Le papier qui en est imprégné se conserve dans des pochettes et reste inaltéré au moins pendant plusieurs mois. Les essais de M. Namias sont encore trop récents pour qu’il soit possible d’aflir-mer que la conservation se prolonge pendant des années, mais tout porte à croire qu’il doit en être ainsi. Les fabricants de papier au charbon pourraient donc le vendre imprégné de chromate alcalin et faciliter ainsi la besogne du photographe.
- Le jour où l’on veut se servir de ce papier, il suffit de lui faire subir un traitement très simple : on le suspend, pendant une demi-heure, dans une boîte, une caissette qui ferme bien, au fond de laquelle on a mis une cuvette ou une soucoupe contenant un peu d’acide acétique. Les vapeurs qui se dégagent de ce composé, même à la température ordinaire, agissent sur le chromate alcalinisé et le transforment en bichromate. Le papier se trouve dès lors sensibilisé, sans aucune immersion, et il est prêt à l’emploi, dès sa sortie de la boîte à fumigations acides. Un papier au charbon, qui donnait en 20 minutes une image à peine perceptible, peut fournir, après ce traitement, une image complète en 3 minutes. M. Namias n’a pas encore essayé cette méthode sur le papier à la gomme, mais il est persuadé que celui-ci se comportera comme les papiers au charbon.
- BOITE AUX LETTRES
- Erratum. — Une erreur de composition nous a fait attribuer au Dr Schônfeld, l’article sur « l’Astronomie préhistorique en Scandinavie » paru dans le précédent numéro de La Nature. Il a été écrit et nous a été remis par le Dr Schütte. Nous prions nos lecteurs de bien vouloir rectifier la signature inexacte qui a été imprimée.
- Communications. — A propos de la grosseur des grêlons, — M. Boyat, apiculteur à Manziat, nous écrit : « Dans la note de M. Paul Martin, reproduite dans le n° 2440 de ha Nature, intitulée : « Grosseur des grêlons dangereux pour les oiseaux », l’auteur, à mon avis, oublie un facteur très important de la vitesse des grêlons et par conséquent de leur force destructive. Je veux parler de la vitesse du vent.
- Quiconque a observé un certain nombre de chutes de grêle a été frappé de la différence énorme des dégâts pour des chutes à peu près identiques quant à la quantité et à la grosseur des grêlons. Bien peu de personnes en ont recherché la cause exacte.
- La chute de la grêle a presque toujours lieu, dans nos pays du moins, sous deux régimes très différents. i° Sous une brise presque insensible; 20 sous un vent violent soufflant en courtes rafales précipitées.
- Dans le premier cas, il est clair que la grêle tombe presque verticalement et ne possède que la vitesse ré-
- sultante des deux facteurs : pesanteur et résistance de l’air. La formule de l’article de M. Martin donne approximativement cette vitesse.
- Dans le second cas, les grêlons, poussés par les rafales, ont leurs trajectoires de plus en plus éloignées de la verticale avec laquelle elles peuvent faire un angle de 45° et plus. A la vitesse normale de chute verticale s’ajoute donc une vitesse suivant la direction et la force du vent.
- Pour un grêlon de grosseur déterminée, il faut donc ajouter à la vitesse de chute donnée par la formule de l’article précité la vitesse de propulsion du vent ; cette vitesse peut être déterminée par l’angle que fait avec la verticale la trajectoire du grêlon.
- Supposons, ce qui arrive fréquemment, que cette dernière vitesse soit le double de la vitesse de chute sans vent; la force vive (proportionnelle au carré de la vitesse) sera comme 1 à 4. C’est ce qui explique la différence dans les dégâts si souvent observée et que je signalais en commençant.
- La différence dans les dégâts provient encore d’autres causes plus ou moins liées à la vitesse du vent, et que la brièveté de cette note ne me permet pas de définir. »
- Réponses. — M. Gisclon, à Mayence.— i° Pour recoller les articles en caoutchouc il suffit d’enduire les parties à rapprocher de la dissolution servant à la réparation des
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- pneumatiques, puis après évaporation partielle lorsque la masse commence à poisser de la badigeonner rapidement avec une solution contenant a gr. de chlorure de soufre par ioo gr. de sulfure de carbone. Immédiatement on applique et serre fortement; — a0 Colle pour le celluloïd : introduire dans un flacon pouvant se boucher à l’émeri io gr. d’acétate d’amyle, autant d’acétone et d’éther sulfurique, ajouter ensuite 5 gr. de celluloïd en fines râ-pures, laisser en contact jusqu’à dissolution et se servir de la masse sirupeuse pour enduire les parties à joindre que l’on maintiendra en place au moyen d’une ligature. Les deux préparations ci-dessus étant constituées par des solvants très inflammables, éviter de faire toutes manipulations à proximité d’un foyer.
- M. C. Couvreur, à Paris. — i° Un très bon procédé pour ardoiser les tableaux noirs consiste à broyer finement 200 gr. d’ardoise naturelle avec 3o gr. de noir de fumée, puis à délayer dans une quantité suffisante d’une solution de silicate de soude au huitième. On applique cette préparation d’une façon bien régulière dans les deux sens sur le tableau, laisse sécher, puis donne une seconde couche, noire, même une troisième, l’enduit obtenu permet une écriture facile à la craie et il suffit d'appliquer de temps à autre une nouvelle couche pour entretenir le tableau en parfait état; 2° Le tétrachlorure de carbone employé au moyen d’un chiffon de flanelle vous donnera très probablement satisfaction pour le nettoyage du cuir blanc, après imbibition des taches, frottez avec une flanelle propre et sèche afin d’absorber les matières grasses aussitôt après leur dissolution et éviter qu’elles ne se résorbent.
- M. Ckevigny, à Paris. — i° et 2° Z’Industrie des parfums, par Otto, éditeur Dunod, 47> quai des Grands-Augustins. 3° L’Industrie des matières colorantes, par F. Dupont. Editeur Baillère, 19, rue Hautefeuille. 4° Agenda d’Electricité, par Montpellier. Lois fondamentales de VElectrotechnique, par Deprez et Soubrier. Electrochimie et Electrométallurgie, par Levasseur. Formulaire de Vélectricien praticien, par Marée. Formulaire, d’Hospilalier et Roux.
- M. A. Hamers, à Ixelles. — L'acajou peut être imité de la façon suivante : faire bouillir dans un litre d’eau :
- Campêche ......................25 gr.
- Garance.........................5o »
- Enduire le bois à chaud, laisser sécher, puis passer à la surface une dissolution de potasse perlasse. La condition essentielle d’une bonne réussite est une préparation minutieuse du bois par passage au papier de verre n° o en frottant toujours perpendiculairement aux fibres du bois ; on met ensuite en couleur, laisse sécher, puis on ponce avec de la poudre de silex finement broyée, délayée dans de l’huile de lin et de l’essence de térébenthine à parties égales. En ébénisterie on passe à la gomme laque pour boucher les pores du bois et termine par le vernissage. 20 L’imitation de citronnier s’obtient en
- prenant :
- Curcuma en poudre............60 gr.
- Alcool à 900................. 1 litre.
- On laisse digérer plusieurs jours en remuant fréquemment et filtre avant emploi. Suivant l’intensité de coloration désirée on passe deux ou trois couches. 3° Dans la recette à laquelle vous faites allusion le chiffre 5 a été omis à la composition, il faut donc lire : cire d’abeilles 5o gr.
- M. Antoine, Château de Saint-Christophe. — Le minium peut entrer sans inconvénient dans la préparation d’une peinture genre ripolin, il suffit d’ajouter à une peinture ordinaire 20 gr. par kilog d’une dissolution de
- Caoutchouc Para. ...... 90 gr.
- Nitrobenzine..................1000 c. c.
- La peinture ordinaire s’obtient elle-même par le mélange suivant :
- Minium............................600 gr.
- Huile de lm...............200 »
- Essence de térébenthine .... 80 »
- Siccatif.......................... 2 5 »
- La peinture au minium s’emploie sur bois comme sur métal.
- M. A. Cazes, à Evreux. — Le suintement des tuyaux de poêles a pour cause principale le refroidissement au dehors du corps de cheminée non enfermé entre deux
- immeubles et exposé aux vents régnants; il se produit ainsi une condensation des goudrons comme dans un réfrigérant à reflux, quand d’autre part le tirage est faible cette condensation est maxxma surtout si le combustible employé est riche en matières volatiles bitumineuses. L’étude des conditions locales peut seule déterminer les améliorations à apporter. Pour enlever les taches, se servir de benzine et terminer par un savonnage à l’eau tiède dans laquelle on aura fait macérer du bois de Panama.
- M. A. C..., à Versailles. — La formule indiquée dans les Recettes de la maison pour le lessivage du linge à froid ne peut évidemment convenir que pour le linge simplement sali par l’usage, encore bien conseillons-nous de faire bouillir quelque peu. Lorsque le linge porte des taches de sang, il est essentiel de le dégorger au préalable dans l’eau froide en le maintenant immergé au fond du baquet par un poids de façon à éviter l’intervention de l’air, après rinçage on applique sur la tache une pincée de pyrophosphate de soude, laisse agir et savonne, au besoin on renouvelle l’application de pyrophosphate, ce sel étant sans action nuisible sur les tissus.
- M. Hervoclion, à Nantes. — La coloration brune que présentent les objets en ivoire du commerce est due à un dépôt d’oxyde dn manganèse, elle s’obtient très facilement en immergeant les pièces dans une solution de permanganate de potasse plus ou moins concentrée suivant l’intensité de la teinte que l’on veut obtenir. Afin que la pénétration du liquide se fasse régulièrement il est utile de passer les objets préalablement dans un bain léger de carbonate de soude tiède, qui enlève la graisse provenant du contact des doigts.
- M. Simons, à Anvers. — Pour amener du bois ciré teint en chêne clair, au chêne fumé, il suffit d'employer le produit appelé couramment brou de noix et qui est une dissolution alcaline de terre de Cassel, mais pour que la prise de couleur puisse s’effectuer convenablement il est indispensable d’enlever la cire existante par l’essence de térébenthine et un lavage à la potasse des peintres suivi d’un rinçage à fond, avant de faire l’application du brou de noix.
- M. Schoepf, à Genève. — La plupart des teintures mises à la disposition {des ménagères pour reteindre des vêtements sont à base . de couleurs diamines qui ont l’avantage de se fixer directement sur la fibre de coton, laine ou soie sans l’intervention d’un mordant, d’où une grande simplicité comme mode d’emploi, bon marché et bonne pénétration. Ces couleurs conservent au tissu le toucher, le brillant, la souplesse, mais elles sont le plus souvent peu solides à la lumière. D’une manière générale, le bain de teinture est monté outre le colorant avec du carbonate de soude et du sulfate de soude, lequel peut être remplacé par le sel de cuisine; quelquefois, pour les couleurs claires, on remplace le carbonate de soude par le savon qui empêche la couleur de monter au début de l’opération; le but du sulfate de soude ou du chlorure de sodium étant au contraire de faire tirer à la fin de la teinture.
- Vous pourriez prendre comme type de produit sec préparé d’avance le mélange suivant calculé pour une robe, soit 1 kg de tissu à immerger dans 20 litres d’eau :
- Teinte foncée :
- Soude Solvay................ 25 grammes.
- Sulfate de soude............100 —
- Colorant.................... 25
- Dans le cas du bleu marine qui vous intéresse, le colorant pourra être : Bleu pur diamine, Bleu azodia-mine, Bleu diamine G-, produits fabriqués par la Manufacture Lyonnaise de matières colorantes à Lyon, qui fournit également pour les autres teintes : Bleu diamine 3 B, les Bleus oxydiamdne R et G, Bleu diaminé-ral R, Bleu Chicago et Solarnine.
- Bien entendu pour un produit sec devant se conserver, il ne faudrait pas remplacer le sulfate de soude par le sel marin, celui-ci étant très hygrométrique, il se produirait rapidement une déliquescence fâcheuse qui rendrait la préparation inutilisable.
- M. Gaston Michel, à Jacmel Haïti. — La formule que vous avez trouvée, concernant Y obtention de feuilles de gélatine, nous paraît normale, mais il est préférable de ne pas mélanger l’aldéhyde formique à la masse avant
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- coulage, c’est seulement après la fabrication qu’il faut tremper les feuilles dans une solution de formol à 5 pour ioo.
- M. Scarsez, à Cologne. — Vous trouverez tous les renseignements nécessaires pour la comparaison et le titrage des matières colorantes artificielles ou végétales dans le- Traité d'analyses industrielles de Lunge, 2e volume de l’édition française, partie traitée par R. Gnehm. Dunod, éditeur, 47, quai des Grands-Augustins.
- M. Requillart, à Saint-Cloud. — L’indication, décoration en vogue sur verre est insuffisante pour nous fixer sur la question posée, veuillez préciser votre demande et nous dire par exemple où vous avez rencontré ces articles.
- M. Vittecoq, à Elbeuf. — L’échantillon que vous nous avez adresse servant a obtenir des en-tetes de lettre n’est en réalité qu’un cliché sur papier de soie sensibilisé à la gélatine bichromatée. Après [exposition, sous le modèle fourni, les parties claires sont insolubi-lisées, les parties protégées restent solubles, un lavage à l’eau ammoniacale glycérinée enlève la gélatine des parties protégées; l’encre peut alors passer facilement au travers du lacis des fils de soie et produire l’impression, tandis qu’elle ne peut traverser celles où la gélatine forme un enduit imperméable. Aucune perforation électrique n’intervient dans le procédé.
- M. Berjot, à Lion-sur-Mer, Calvados. — i° Théoriquement, d’après la formule de Pasteur, 1 kilogramme de glucose doit donner 640 cm3 d alcool à ioo°, c est-à-
- dire qu’il faudrait employer i56o gr. de glucose pour obtenir un litre d’alcool à ioo°. Dans la pratique industrielle, on admet que le rendement est excellent lorsqu’un kilog de glucose a fourni 610 cm3 d’alcool. Comme conséquence, pour relever de : i° 1 hectol. de cidre, il faut y ajouter i63o gr. de glucose; 20 La limite d’addition de glucose est celle donnée par la formation de l’alcool, pratiquement la fermentation s'arrête à la teneur de 12 à i3 pour 100, cependant on prépare aujourd’hui des levures acclimatées qui peuvent travailler en moûts riches et permettent de dépasser cette limite, mais il faut des levures spéciales; 3° Les cartouches asphyxiantes pour la destruction des renards se compo-
- sent de :
- Salpêtre....................100 grammes.
- Fleur de soufre............ 120 —
- Réalgar..................... 33 —
- Charbon de bois pulvérisé. 10 —
- Noir de fumée................ 6 —
- On broie séparément chaque substance, mélange avec une spatule de bois et charge des cylindres de carton, que l’on étrangle comme les pétards après y avoir placé une mèche longue d’un mètre.
- Foyer du Soldat, Joinville. — Construction d’un radiateur électrique, voir La Nature nos 2386, 20 décembre 1919 et 2385, i3 décembre 1919. Vous trouverez au Bazar de l’Electricité, boulevard Henri-IY, Paris, tous les accessoires nécessaires.
- >-|!g BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10% pour frais de port et d'emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. ..—
- Le chauffage électrique, par Ch. Boileau, préface de H. Herriot, 1 vol. in-8 raisin de VIII-162 pages, avec 88 fig. Dunod, éditeur. Paris, 1920. Prix : 22 francs.
- L’auteur commence par rappeler les lois qui régissent la production de la transmission de la chaleur électrique, puis il étudie la théorie de l’accumulation et de la récupération.
- Après avoir présenté sa solution du problème du chauffage, l’auteur expose les difficultés qui jusqu’à présent s’opposent à son adoption. M. Boileau démontre que si les administrateurs des sociétés de distribution restent indifférents à un projet dont la valeur sociale est indiscutable, c’est qu’ils n’ont pas intérêt à l’adopter.
- Aussi, fait-il appel aux pouvoirs publics et demande-t-il l’adoption du système de la régie municipale. A son avis, l’Administration municipale pourra seule prendre conscience de 1 intérêt supérieur de la communauté et rompre avec des habitudes d’exploitation qui ne répondent plus aux nécessités sociales.
- La Technique aéronautique. Revue Internationale des Sciences appliquées à la locomotion aérienne. Mensuelle. Paris, 89, rue de Yaugirard. Prix de l’abonnement : 16 francs par an.
- Nous enregistrons avec plaisir la réapparition de cette excellente Revue dont la guerre avait suspendu la publication. Signalons dans ce ior numéro un article de M. Létang sur la construction métallique des Avions et une notice nécrologique du lieutenant-colonel Espitallier, directeur de la Revue, sur René Chas-sériaud, qui fut un des premiers collaborateurs de la Technique aéronautique. Chassériaud, âme et intelligence d’élite, tombé héroïquement devant Verdun en 1916, à l’âge de 34 ans, fut aussi un brillant collaborateur de La Nature, pour laquelle il écrivit de nombreux articles sur l’aéronautique. Nous nous associons
- avec émotion au juste hommage que lui rend le colonel Espitallier.
- Album général des Cryptogames, par IL Coupin. 28 fascicules contenant en tout 442 planches, avec texte explicatif. Edité par l’auteur, 5, rue de la Santé, Paris, XIIIe. Prix net de chaque fascicule : 7 fr. 5o (France) ou 8 francs (Etranger).
- On se fait, en général, de fausses idees sur la signification du mot « Cryptogames ». Pour les uns, les amateurs de mets champêtres, les « Cryptogames » sont exclusivement les « Champignons comestibles ». Pour les autres, les étudiants, ce sont des végétaux dont les examinateurs abusent pour les refuser aux examens. En réalité, les Cryptogames constituent des végétaux extrêmement répandus et auprès desquels la diversité des plantes à fleurs n’est rien par rapport à leur extrême variété qui va d’espèces grosses comme la tête à d’innombrables espèces microscopiques que les disciples de 1 objectif ne se lassent pas d’admirer. Ce qui fait que leur étude n’est pas aussi répandue qu elle devrait 1 etre, c est qu elle est morcelée dans diverses publications très éloignées les unes des autres et qui, suivant 1 objet qu elles poursuivent, n’insistent que sur les grands Champignons, les Moisissures, les Maladies cryptogamiques, les Levures, les espèces pathogènes, les espèces nintéressant que les Mycologues ou les Algologues, etc. Il était temps qu’un peu d’ordre fût mis dans ce chaos. C’est la tâche à laquelle s’est attelé notre collaborateur, qui, dans son Album, a énuméré tous les genres connus en les disposant suivant leur place naturelle dans la Classification et en les représentant par des dessins en noir d’une netteté si parfaite qu un seul coup d’œil jeté sur eux permet au plus novice en botanique de distinguer lesdits genres et même la plupart de leurs espèces. Cette publication, unique en son genre, a sa place marquée dans tous les laboratoires, toutes les bibliothèques et sur la table de ceux qui se complaisent à étudier les végétaux à 1 œil nu, à la loupe ou au microscope.
- La contribution extraordinaire sur bénéfices de guerre. Evaluation des stocks industriels et commerciaux au 3o juin 1920, par Léon Batardon. G. et M. Ravisse, éditeurs, 5a, rue des Saints-Pères, Paris, 1920. Prix: 3 fr. 5o.
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- LA NATURE
- Supplément
- N° 2446
- 19 Février 1921
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- INFORMATIONS
- St.
- Destruction du R-34. — Le grand dirigeable R-34, qui le premier fit la traversée transatlantique d’Angleterre aux Etats-Unis et retour, vient d’être détruit accidentellement. Il venait d’être transformé en dirigeable commercial destiné au transport rapide des pas-* sagers d’Europe en Amérique. Le 27 janvier, avec un équipage de 40 hommes, il quittait l’aérodrome d’How-den, près de Hull, pour faire, en compagnie du i?-33 resté dirigeable militaire, une série d’essais et de manœuvres. Le soir, le R-33 rentra seul. Le R-34 signalait par T. §. F. que divers incidents étaient survenus. Le correspondant du Journal à Londres relate ainsi cette journée de péripéties et d’angoisses.
- « Toute la nuit, les 3oo hommes nécessaires à la rentrée de l’appareil dans son hangar attendirent à leur poste. Toute la nuit, dans les aérodromes environnants, on alluma, de quart d’heure en quart d’heure, des feux de Bengale. Mais pas le moindre signe du dirigeable, dont on ignorait la position exacte, encore que le contact par T. S. F. n’ait jamais été perdu. Soudain, un message redoubla les inquiétudes. Le géant des airs avait, dans l’obscurité, heurté le sommet d’un mont, dans le Yorkshire, ses gondoles avant et arrière avaient louché et les trois moteurs de v5o HP qu’elles contenaient, un à l’avant et deux à l’arrière, couplés sur la même hélice, étaient irréparablement endommagés. Il ne lui restait donc que les deux moteurs placés dans les gondoles latérales. Pis encore : un vent assez fort soufflait dans la direction de la mer.
- a Au petit jour, on signala le R-34 en pleine mer, à une centaine de kilomètres du cap Spurn. Il était, paraît-il, enveloppé d’un nuage de fumée et semblait constamment piquer du nez. De Harwich, on dépêcha deux des destroyers les plus rapides de la flotte avec mission de sauver l’équipage de 4° hommes si le dirigeable descendait en mer. D’autre part, un rigide de plus petit cube, le R-3i, prenait les airs pour voir s’il était possible de retrouver le R-34 et de le remorquer jusqu’à proximité, soit de Howden, soit de Pulhàm. Ce remorquage aérien, qui a fait l’objet de nombreuses expériences en Angleterre, est une opération des plus délicates, mais possible à condition que le vent ne soit pas trop fort. Malheureusement, il semble qu’en raison de la brume, il fut impossible aux deux navires aériens de se rencontrer,
- « A 11 heures, le R-34 survolait enfin la terre et'était aperçu à Patrington, à une vingtaine de kilomètres de Hull. En raison du vent contraire et de la faible puissance motrice dont il disposait, il mit deux heures à couvrir les 10 km qui séparent Patrington de Tunstall. Ces dernières heures furent lourdes d’incertitude. L’essence ne manquait pas, mais la réserve d’huile baissait rapidement. Il n’y avait pas de vivres à bord, et les hommes, debout depuis la veille au matin et n’ayant pris depuis qu’une légère collation, commençaient à être épuisés. /Ce ne fut qu’à t6 h. 3o, après une dernière lutte de 20 minutes pour atterrir nez au vent, que le R-34 fut ramené à terre. »
- Ne pouvant le faire rentrer dans son hangar, on l’amarra à un pylône en ciment armé pour y passer la nuit. Mais le mauvais temps s’aggravant, dans la soirée, un coup de vent le précipita contre terre par l’avant, qui se brisa. L’énorme enveloppe se disloqua alors et bientôt le navire aérien ne fut plus qu’une masse informe de débris. Fort heureusement, l’équipage put se dégager, non sans péril, en sautant parfois d’une assez grande hauteur.
- V.
- Chronique aérienne. — Nous apprenons que les Etats-Unis, par l’intermédiaire de la mission aérienne qu’ils avaient envoyée à travers l’Europe, avaient fait au début de l’année 1920 de pressantes démarches auprès du gouvernement allemand aux fins d’acquérir le dirigeable Zeppelin L-y2.
- Ce dirigeable est le plus gros que les chantiers de Friedrichshafen aient lancé, il avait été terminé vers la fin de la guerre et était, paraît-il, destiné à aller bombarder New York avec encore plus de facilité que le Zeppelin dont nous avons parlé précédemment.
- Le gouvernement allemand, enchanté d’être agréable aux Américains, ne fit aucune objection, bien au contraire, mais la Commission interalliée avisée s’y opposa formellement, le dirigeable L-72 devant être livré à la France. De fait, quelques mois plus tard, nous prîmes livraison du L-72 qui, après avoir traversé la France de part en part sous nos couleurs, fut attaché à notre service méditerranéen sous le nom de Dixmude.
- La mission américaine résolut de passer directement-une commande aux usines Zeppelin et leur demanda de faire une proposition pour ce qu elles pourraient construire de plus grand comme dirigeable rigide.
- Il fut alors déclaré par les usines Zeppelin qu’elles avaient déjà étudié le L-Z-126 qui pouvait être immédiatement mis en chantier, si la Commission interalliée le permettait. Cette autorisation fut naturellement refusée et la construction de ce monstre fut reportée au moment où les usines allemandes-de matériel aéronautique recouvreront d’après le traité de Versailles le droit de construire librement.
- Nous voyons une fois de plus combien les Allemands ont intrigué pour opposer les alliés entre eux; les Américains furent en effet furieux de cette décision.
- Il nous paraît intéressant de faire connaître les caractéristiques du L-Z- 12S qui doit évidemment représenter le dernier mot de cette technique dont les Allemands détiennent pas mal de secrets.
- Le prix du L-Z-i2Ô aurait ete de 5oo 000 dollars, soit au taux d avant-guerre 2 5oo 000 francs et au cours actuel environ 8 000 000 de francs papier.
- Nous donnons ci-dessous quelques-unes de ses caractéristiques que nous comparons avec celles du R-34 qui traversa l’Amérique.
- Capacité. . . , . .
- Longueur ...........
- Diamètre . . . . ,
- Force sustenlalrice.
- Vitesse.............
- Rayon d’action. . .
- L-Z-125. 100.000 m3 240 m. 3o m. 70.000 kgs 146 kmh 20.000 kms
- R-34.
- 55.000 m3 204 m.
- 24,4 m.
- 56.5oo kgs io5 kmh 12.000 kms
- Le L-Z-125 aurait été construit sensiblement suivant les mêmes données que les dirigeables précédents ; nous savons cependant que la forme générale de la carène aurait été sérieusement améliorée et que notamment la carcasse n aurait plus comporté de partie centrale cylindrique, comme les dirigeables de guerre.
- Cette disposition était en effet déplorable pour le bon rendement .en pénétration ét diminuait sensiblement la vitesse en raison des remous et des contre-pressions latérales que subissait la section arrière de la partie cylindrique. Les Allemands et les Anglais n’avaient pas supprimé cette partie cylindrique, même dans leürs derniers, types de guerre, en raison des facilités de construction que cette disposition entraînait parle fait d’utiliser dans la carcasse 7 ou 8 anneaux identiques les uns aux autres.
- La nouvelle forme en effet sera plus complexe à établir, étant donné qu’en principe aucun anneau ne serait semblable à son voisin, les Allemands escomptent que la vitesse ainsi gagnée ne serait pas moindre de 20 à 25 km à l’heure; les mêmes Allemands déclarent d’ailleurs que la formule qu’il est nécessaire d’étudier pour les dirigeables de demain est celle du revêtement métallique qui permettrait de gagner plusieurs dizaines de kilomètres à l’heure par l’amélioration de la pénétration de surfaces rigides dans l’air et qui permettrait aussi d’éviter les modifications énormes d’équilibre statique provenant de l’action des pluies, des brumes et du soleil sur l’absorption d’humidité par les revêtements de tissus. J,-A. L.
- Le Soleil et la prévision du temps. — Il y a une quarantaine d’années, le grand physicien américain S. P. Langley écrivait : « La détermination de la quantité de chaleur solaire reçue par la terre compte parmi les problèmes les plus importants, mais les plus difficiles de l’astronomie physique, mais elle constitue aussi le problème fondamental de la météorologie, dont
- *CEl>
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- INFORMATIONS
- presque tous les phénomènes pourraient être prévus si nous connaissions la quantité originelle et la nature de cette chaleur; si nous savions comment elle affecte en les traversant les constituants de l’atmosphère, si nous savions quelle fraction de cette chaleur atteint le sol, comment avec l'aide de l’atmosphère cette fraction maintient la température à la surface de notre planète, et comment elle est finalement renvoyée dans l'espace, diminuée en quantité et modifiée dans sa nature. »
- Cet exposé contient un véritable programme d’études solaires et météorologiques. La Smithsonian Institution dont Langley était alors le secrétaire s’est attachée à mettre ce programme à exécution et à rechercher les rapports entre les fluctuations météorologiques de notre globe et les variations de la constante solaire. Depuis plusieurs années, elle poursuit en divers points du globè avec des appareils perfectionnés des observations minutieuses de la constante solaire et l’un de ses astronomes, M. Clayton, s’est particulièrement appliqué à rechercher les rapports qui existent entre les variations ,de. la constante solaire, telles qu’elles résultent des mesures quotidiennes du Mont Wilson (Etats-Unis) et de Calama (Chili) et les températures et chutes de pluie observées en République Argentine.
- Des résultats publiés par M. Clayton (Publication 2044 de la Smithsonian Institution), il ressort qu’à Buenos-Ayres on observe des maxima de température se produisant n jours environ après les maxima de la radiation solaire. Cet intervalle n’est pas le même en toutes les stations; le fait ressort des observations météorologiques faites en 22 stations différentes. D’autre parfiMa variation de température provoquée par une variation de la constante solaire semble aussi dépendre de la latitude. Sous les tropiques, une variation de 1 pour 100 dans la radiation solaire provoque une variation de température comprise entre 0,2° C et o,8° C.
- Dans les zones tempérées, l’effet dépasse 20 C dans certaines stations.
- Les rapports entre la météorologie, la prévision du temps et l’observation de la constante solaire sont donc nettement établis ; on peut entrevoir dans leur détermination la création d’un mode de prévision du temps à longue échéance. Mais il est bien évident, pour que celle méthode puisse donner des résultats pratiques, qu’il est indispensable que les stations de mesure de la constante solaire se multiplient sur tout le globe.
- La Smithsonian Institution en a créé deux, celles du Mont Wilson et de Calama; mais, même cette dernière, quoique située dans une région favorisée par la rareté des . nuages, est assez fréquemment obligée d’interrompre ses mesures.
- La Smithsonian Institution se propose de créer une nouvelle station aux Etats-Unis et une autre en Egypte.
- Arcs-en-ciel au Maroc. — Un de nos lecteurs de Rabat, M. Fleury, nous écrit : « Le s5 novembre T920, vers 14 h. 45, à Rabat (Maroc), il m’a été donné d observer un arc-en-ciel très brillant et présentant à l'intérieur une bande supplémentaire bleue s’étendant sur le i/5 de Tare, à droite. Le violet se trouvait ainsi intercalé entre deux bleus. Le fait a été constaté par plusieurs témoins.
- « Il s’est d’ailleurs renouvelé le 11 décembre à 8 h. 3o, mais avec, en plus, cette particularité que la bande bleue supplémentaire était accompagnée, à l’intérieur, d’une bande violette, si bien que, de bas en haut, les couleurs se présentaient dans l’ordre suivant : violet, bleu, violet, bleu, vert, jaune, etc. En même temps, on pouvait observer un deuxième arc en tout semblable aux arcs de cet ordre qui accompagnent si fréquemment le premier.
- « J’avais songé à expliquer les anomalies ci-dessus en supposant qu’un arc d’ordre supérieur impair recouvrait en partie le premier; tous calculs faits, il ne semble pas pouvoir en être ainsi. D’ailleurs les bandes . supplémentaires étaient à l’œil d’un éclat aussi vif que les autres. »
- La houille blanche en France. — D’après l'Annuaire de la houille blanche, les équipements de chutes aménagées représentaient au milieu de l’année 1919 un total de i i65oooHP, fournissant une puissance moyenne de 770 000 HP. En outre, on aménage plus de 5oo 000 HP
- et l’on escompte qu’en 1 g34 le pays aura réalisé plus de 4 000 000 de chevaux moyens.
- L’assèchement du Zuy-der-Zee. — On sait que la Hollande continue avec ténacité l’œuvre entreprise depuis de longues années de l'assèchement progressif du Zuy-der-Zee. Une station de pompage qui est probablement la plus puissante en Europe a été construite récemment près de Lemmer sur la côte du golfe de Frise. Elle peut élever par minute .4000 m5 d’eau à 1 mètre. Elle comporte 8 pompes centrifuges tournant à 100 tours par minute, réunies par groupes de deux; chaque groupe est commandé par une machine à vapeur.
- De Paris au Maroc par terre. — Le rapport du Consul général des Etats-Unis à Madrid signale que le roi d’Espagne a approuvé en janvier 19191a construction d’une ligne à écartement normal(’), à traction électrique, reliant directement Irun à Algésiras par Madrid. Le nouveau tracé comporterait un raccourci de 331 km.— L’installation d’un ferry-boat ne présentant aucune difficulté en Méditerranée, les trains pourront être transbordés d'Algésiras à Tanger. Lorsque le Tanger-Fez sera construit, il -deviendra possible d’aller de Paris au centre du Maroc sans changement de voitures.
- Récoltes de fruits de table en 1920. —Le Journal Officiel indique pour les récoltes de 1920 les quantités approximatives suivantes ;
- Pommes à couteau . . . 684•800 quintaux
- Poires à couteau .... 343.i5o
- Châtaignes 1.529.240 — -
- Noix . . 3i4.400 —
- Olives . 228.640
- Pèches 172.550
- Abricots 74•660
- Cerises 216.140
- Prunes 201.770 —
- Prunes à pruneaux . . . 101,740 —
- Oranges 5.53o —
- .Mandarines 2.110 —
- Citrons i. 200 —
- Fraises 67,370
- Framboises 7.600 ---
- Cassis .21.53o
- Groseilles 9.880 —
- Amandes. 43.700 —
- Noisettes. ....... 1.060 —
- Figues 3o.470 —
- Autres productions : Truffes 620
- Production et consommation du caoutchouc* — On peut estimer la production et la consommation du caoutchouc pendantl’année 1919 par les chiffres suivants :
- Production.
- Brésil.............................. 35.000 tonnes
- Afrique Occidentale. ...... 5.000 —
- Afrique Orientale....................... 5oo —
- Amérique du Centre.................... i.5oo —-
- Indochine.......................... 3.000 —
- Malésie-Ceylan ......................189.000 —
- 334.ooo
- Stock au icl janvier 1919............ 5o.ooo —
- 384.000
- Consommation.
- Angleterre.................... 3o.ooo tonnes.
- Allemagne-Autriche................... 2.000 —
- France............................... 20.000 —
- Russie................................ i.5oo —
- Japon-Australie. ................. y. 5 00
- Italie-Espagne-Pays Scandinaves. . . 7.000 —
- Amérique-Canada......................23o.ooo —
- 298.000
- Stocks . ............................ 70.000
- Marchandises en voyage............... 16.000 —
- 384•000
- 1. Ou sait que les voies espagnoles ont un écartement de I m.-73(>, taudis que celles de presque toute l’Europe n’ont que 1 m. 4/,.
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- jgo
- T. S. F. DES AMATEURS
- 05^
- PETITS RÉCEPTEURS PORTATIFS DE T. S. F.
- Un grand nombre d’amateurs de T. S. F. bornent leur ambition à recevoir les signaux horaires et les télégrammes météorologiques émis chaque jour par la puissante station de la Tour Eiffel; ce sont, pour la plupart, des horlogers et des agriculteurs que les progrès de la radiotélégraphie intéressent beaucoup moins que son application à la correction des chronomètres ou à la prévision du temps. D autres, instituteurs ou curés exilés dans quelque lointain village où le courrier de Paris n’arrive qu’avec un retard de vingt-quatre ou de quarante-huit heures, se contentent d’enregistrer les télégrammes de presse français, pour être renseignés sans retard sur les principaux événements nationaux.
- Pour les uns comme pour les autres, la possession du plus simple récepteur hertzien est une fortune suffisante qui peut combler des vœux évidemment très modestes. Les renseignements contenus dans le présent chapitre permettront aux moins fortunés de construire eux-mêmes et à peu de frais leur appareil de réception. Afin de tenir compte des moyens et de l’ambition de chacun, nous décrirons trois modèles de récepteur assurant également, sous une forme pratique, la meilleure utilisation de dispositifs élémentaires, mais de plus en plus perfectionnés.
- I. Récepteurs de T. S F. simplifiés. — Il n’est pas indispensable, comme on le croit communément, d’utiliser une installation imposante et des instrument s compliqués pour capter les signaux de la télégraphie sans fil ; l’ingéniosité de Robinson lui eût certainement permis de trouver aujourd’hui dans les seules ressources de son île le moyen de recevoir des nouvelles de la patrie absente et de connaître dans son désert les grands événements du monde.
- Sans le secours d^aucun appareil spécial, nous avons pu réaliser tout récemment sur une plage bretonne une réception parfaite des signaux horaires français émis par la station du Champ de Mars.
- De longs rubans d’algues marines fraîchement retirées de la mer, noués bout à bout et suspendus en guirlandes aux branches d’un rideau de pins, nous servaient de collecteur d’ondes.
- L’une des extrémités de cette antenne de fortune aboutissait à une fine aiguille dont la pointe reposait légèrement sur le cuir lisse et humide d’un goémon dont toute une nappe était répandue sur le sol et rejoignait la mer.
- Nous inspirant de- la célèbre expérience de Galvani sur les grenouilles décapitées, nous avions fait de la cuisse d’une rainette suppliciée un enregistreur très sensible en reliant les nerfs lombaires de l’animal au collecteur d ondes, la patte dépouillée traînant sur la nappe de goémons.
- L’eau salée qui gonflait les lianes marines les rendait suffisamment bonnes conductrices de l’électricité pour qu’un courant oscillant induit par les ondes de la télégraphie sans fil pût s’y établir; la pointe métallique reposant sur les algues imprégnées de saumure tenait lieu de détecteur électrolytique et redressait le courant qui, dérivé vers les nerfs de la patte galvano-scopique, y révélait son passage par des tressauts rythmés suivant fidèlement la fréquence des trains d’ondes de l’émission hertzienne.
- Nous avons pu régler ainsi notre montre sur le « top » conventionnel qui donne chaque jour par T. S. F. l’heure de l’Observatoire de Paris ; quelque entraînement nous
- £couleur te/èphgn/çue
- Sornes de f_££S£J£ar
- Fig. i. — Récepteur simplifié de T* S. F.
- aurait encore permis de lire à vue les télégrammes météorologiques et les dépêches de presse.
- Ce procédé de réception tout économique qu’il soit ne saurait évidemment être conseillé qu’à titre d’expérience amusante; d’autres dispositifs plus sûrs et d’un meilleur rendement ne sont guère plus difficiles à réaliser. Les amateurs qui recherchent avant tout un appareil peu
- Tube protecteur
- Bouchon de 1/éqe
- B/ rigide
- Bouchon de hége
- Pastille détec(nce
- Fig. 2. — Petit détecteur réglable.
- coûteux le trouveront dans le modèle de récepteur simplifié que représente la figure i.
- L’agencement de ce récepteur est, en effet, des plus rudimentaires et son acquisition se réduit presque à l’achat d’uü téléphone, seul appareil dont la construction exige, avec un outillage spécial, une main-d’œuvre exercée.
- Un minuscule détecteur est monté entre les bornes d’un écouteur téléphonique respectivement reliées à un collecteur d’ondes et à une prise de terre ; une bobine portant quelques mètres de fil sonnerie est intercalée dans le circuit d’antenne pour accorder ce dernier sur la longueur des ondes à recevoir.
- Petit détecteur réglable. — Rien de plus facile à construire que ce petit appareil aussi simple que pratique en se reportant au croquis de la figure 2. Un tube de verre ou de métal mesurant 3 ou 4 cm de longueur et 1 cm 1/2 de diamètre est fermé à chaque extrémité par un bouchon de liège, l’un portant une cuvette de cristaux sensibles, l’autre un mince ressort de contact.
- La cuvette détectrice est du modèle à pied très répandu dans le commerce (pastille détectrice F. Duro-quier); un fil conducteur rigide, de 2 mm de diamètre environ, est fixé au pied de la cuvette à sa sortie du bouchon et sert à maintenir l’appareil sur l’une des bornes de l’écouteur.
- Le ressort de contact est en fil de laiton non recuit à la fois souple et résistant. Ou donne à la partie de ce ressort logée à l’intérieur du tube la forme repliée que
- Boîtier de /écouteur
- Bobine polaire
- lt/s d attache du cordon
- Fi/ de contact en laiton
- ou en p/atme
- Pastille dedeetnee.
- Cordon de /écouteur
- Fig. 3. — Détecteur simplifié monté à l’intérieur d’un écouteur téléphonique.
- montre la figure 2 ; cette disposition permet une exploration rapide de la surface de la matière détectrice et assure un réglage très stable, même avec une pression de contact légère.
- A l’extrémité extérieure du ressort affleurant le bouchon est soudé un conducteur souple relié à la seconde borne de l’écouteur.
- Le réglage du détecteur s’opère sans difficulté; le bouchon porte-ressort dépassant de 1 cm environ le tube protecteur, il est aisé de dégager et de déplacer légèrement ce bouchon pour modifier en même temps
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- T. S. F. DES AMATEURS
- la position et la pression de la pointe de contact sur la. pastille.
- Avec certains écouteurs téléphoniques dont le boîtier n’est qu’à demi occupé par l’aimant et ses bobines polaires, il est possible
- Cuvette
- [arhe/te
- M3.
- fit de co/7tect\
- Fig. — D étecteur simplifié.
- Fi/ de connev
- Fig 5.
- Petit condensateur
- fixe..
- -ML______
- de réaliser un détecteur plus simple encore et de le loger dans l’écouteur même (fig. 3). On fixe dans ce cas la cuvette à cristaux sur une lamelle métallique portée par l’une des bornes intérieures de l’écouteur (fig. 4) et le ressort de contact fait d’un simple fil recourbé, sur l’autre borne en prenant soin de maintenir la cuvette et le ressort suffisamment éloignés de la plaque vibrante pour que leur contact avec cette dernière ne compromette pas accidentellement la sonorité du téléphone.
- L’obligation d’enlever le pavillon de l’écouteur pour procéder au réglage du détecteur est ici un réel inconvénient, mais on peut y parer en ménageant au fond du boîtier, sous le ressort de contact, une toute petite fenêtre par laquelle il sera facile, à l’aide d’une allumette ou de la pointe d’un crayon, de déplacer l'extrémité du ressort sur la pastille détectrice.
- Bobine d’accord. — Une réception de T. S. F. ne saurait atteindre une valeur maxima, quelque parfaits que soient le détecteur et le téléphone utilisés, si le collecteur d’ondes auquel ces appareils sont reliés n’a pas une importance égale à celle de l’antenne d’émission ou n’est pas tout au moins accordé pour vibrer, à l’unisson de cette dernière. Fia conséquence, prévoyant le cas très frequent où le collecteur de l’amateur aura une longueur d'onde propre inférieure à celle de l’antenne du poste émetteur, nous avons fait figurer sur notre premier dessin un enroulement de fil isolé destiné à augmenter la longueur d’onde de ce collecteur. Cet enroulement est simplement constitué par quelques mètres de fil sonnerie bobiné sur un petit cy-liudre de bois ou de carton ; il joue icile mêmerôlequejouentles inductances réglables utilisées dans les Fig. 6. — Armatures et installations classiques où la valeur feuillets diélectriques de la self-induction des circuits doit du petit condensateur, pouvoir être modifiée à volonté pour permettre des réceptions sur diverses longueurs d’onde.
- La quantité de fil roulé à employer dépendra donc de l’écart existant entre la longueur d’onde de l’antenne de l’amateur et celle des signaux à capter; pour un collecteur en gril de trois ou quatre fils de 40 m.,.une trentaine de mètres de fil suffiront pour atteindre les 2600 m. de longueur d’onde des signaux horaires; unequarar-taine, les 3 200 m. des télégrammes de presse. 11 y aura avantage à régler cette quantité de fil aussi exactement que possible, en dévidant, Fig. 7. — Disposition des arma- au cours d’une réception, tares et des feuillets isolants, quelques mètres de fil sur
- une bobine intentionnellement surchargée, jusqu’à ce que l’intensité des signaux perçus atteigne un maximum impossible à dépasser.
- Condensateur auxiliaire. — Un petit condensateur fixe que représente la figure 5 et non prévu dans le montage décrit pourra être utilisé soit en shunt aux bornes du téléphone pour améliorer la sonorité des signaux, soit aux bornes de la bobine d’accord dont il augmentera la valeur corrective dans le cas où la quantité de fil bobiné serait insuffisante pour parfaire l’accord du collecteur d’ondes.
- f~eut//e d éfe/n
- feuti/e tsofante /// de connexionj
- Feu///ë~
- *fl!. deçonfi&mn/ few//e n o/<tn/\
- /feu///e__dètdtf7
- Fig. 8.— Enroulement du condensateur.
- Intercalé dans une antenne trop grande, une ligne téléphonique importante par exemple, ce condensateur est susceptible d’en corriger efficacement la longueur d’onde et de la ramener à une valeur plus voisine dp celle des signaux à recevoir.
- Deux feuilles de clinquant ou de papier d’étain mesurant 8 cm de longueur sur 3 cm de largeur constituent les deux armatures de l’appareil; deux feuilles de sparadrap ou de papier écolier mince légèrement mais uniformément enduites d’une dissolution de caoutchouc dans la benzine (dissolution pour réparer les chambres à air de bicyclette ou coller des pièces de cuir invisibles) et mesurant 9 cm de longueur sur 4 cm de largeur servent à isoler ces armatures entre elles (fig. 6).
- La figure 7 indique avec les figures 8 et 9 les différentes phases de la confection du petit condensateur auxiliaire.
- Les deux feuilles métalliques séparées par les feuilles isolantes sont placées exactement l’une au-dessus de l’autre ; Fig. 9.—Armatures l’extrémité gauche d’une armature, l’ex- et feuillets roulés, trémité droite de l’autre armature sont légèrement repliées sur une portion dénudée d’un conducteur souple destiné à servir-de fil de connexion. Un repassage au fer chaud fait adhérer les armatures et les feuilles diélectriques ; le tout est ensuite soigneusement roulé en un toron régulier et serré qu’on enferme après l’avoir ligaturé dans un petit tube protecteur en verre ou en ébonite, voire même dans un étui de bois, fermé par deux bouchons de liège ou de cire que traverse seule à chaque bout l’extrémité libre d’un fil de connexion.
- 11. Boîte de réception réglable. — L’utilisation des éléments que nous venons de décrire ne peut aboutir, quelle que soit l’habileté dépensée pour établir un montage avantageux, qu’à la réalisation d un récepteur rudimentaire rivé à une seule antenne et à une seule émission. C’est vraiment peu et la grande majorité des amateurs tiennent avec raison à posséder unappareil plus souple , pratiquement utilisable sur des collecteurs d’ondes différents ; un récepteur aussi peu encombrant que l’appareil photographique. qu’ils emportent à la campagne, à la montagne ou à la mer et cependant capable d’assurer une bonne réception des radiotélégram -mes de la Tour Eiffel et à l’occasion ceux d’un poste côtier ou de quelques stations de bord.
- La bojte de réception réglable qup représente la
- Fig. 10.
- — Boîte de réception simplifiée.
- HMIJO |»
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- figure io»répond aux conditions précédentes. Elle comprend un dispositif d’accord permettant une réception suffisamment syntonisée des ondes amorties jusqu’à 4000 m. de longueur, un détecteur à cristaux et un écouteur téléphonique shunté par un petit condensateur fixe, le tout groupé suivant le schéma de la figure 11.
- La construction des différents organes de ce récepteur est en partie connue puisque le détecteur et le condensateur utilisés peuvent être ceux du récepteur simplifié déjà décrits; seul l’établissement du dispositif de réglage appelle quelques explications.
- (A suivre.) Franck Duroquier.
- VARIETES
- Le maïs, plante sucrière. — L’idée d’exploiter le maïs comme plante sucrière n’est pas nouvelle. Il y a un peu plus d’un siècle que Parmentier reconnut dans les tiges vertes de cette graminée l’existence d’un sucre différent du sucre de canne, le seul connu et utilisé jusque-là : c’était à l’heure difficile du blocus, où le problème du ravitaillement en sucre tenait une place prépondérante dans les préoccupations de Napoléon Ior qui s’employa activement à encourager les chercheurs en vue de nous affranchir de l’étranger. Or, à la même époque, Deyeux, professeur à l’école de pharmacie, reprenant les expériences des chimistes allemands Magraf et Achard, indiqua le premier des méthodes permettant l’exploitation de la betterave comme plante sucrière. Les résultats furent d’abord médiocres. On s’intéressait surtout aux recherches de Parmentier, qui tentait d’extraire le sucre du raisin, mais quelques années plus tard, vers la fin de 1810, Deyeux présentait lui-même à l’Académie des Sciences et ensuite à l’Empereur, des pains de sucre de betterave qu’il avait obtenus en collaboration avec les pharmaciens Crespe et Drapier. Le développement et la fortune de cette industrie furent considérables, et elle n’a cessé de faire face à des besoins continuellement croissants. La betterave à sucre éclipsa donc le maïs, le sorgho, la rave, le palmier dattier, etc:, toutes plantes enfin auxquelles on avait un moment songé pour parer à l’insuffisance de la production du sucre de canne.
- Après un sommeil d’un siècle, voici que cette idée du sucre de maïs renaît avec une vigueur qui n’est pas sans inquiéter singulièrement les pays européens où la betterave à suere semblait définitivement implantée et destinée plutôt à se multiplier. C’est qu’en effet l’aire extrêmement étendue du maïs, tant dans les régions chaudes et tempérées des deux Amériques qu’en Australie, en Egypte, en Afrique occidentale, en Algérie et dans toute l’Europe méridionale, ferait de cette plante une concurrente extrêmement redoutable pour la betterave à sucre, si vraiment les renseignements qui nous viennent d’Amérique sont de tous points exacts.
- Dans le West-Moreland, en plein cœur de cette Pen-sylvanie si prodtictive en maïs, s’est constituée, au capital de plusieurs millions de dollars, une société qui compte déjà une usine où cette graminée est industriellement et complètement exploitée, en vue de la production de sucre d’abord, de papier ensuite. Le résidu de ces deux opérations est encore utilisé, soit pour la nutrition animale, soit comme engrais. Le docteur Doby et le professeur SleAvart se sont appliqués à déterminer les conditions les plus favorables.
- La culture du maïs a surtout pour but l’enrichissement de la teneur en saccharose. Encore que l’on ne puisse dire que la perfection a été atteinte dans cette voie, ces auteurs n’hésitent pas à conclure que le maïs peut être aussi riche en sucre que la canne et qu’en tous cas, sa valeur est à ce point de vue bien supérieure à celle de la betterave. Sur quelque variété qu’aient porté les expériences, si l’on détache l'épi au moment où leB grains sont encore laiteux, avant, par conséquent, que se soit produite la migration des éléments de réserve de la plante vers ses fruits, la teneur en matière hydrocarbonée ne fait qu’augmenter progressivement au point d’arriver à représenter 17 pour 100 en poids de la plante. Il est à remarquer également que la suppression de l’épi modifie profondément la vie de la-plante qui n’a désormais qu’un poids moindre à supporter. Ce n’est plus pour elle une impérieuse nécessité d’acquérir un squelette solide ; aussi, dans ces maïs désépiés, n’assiste -t-on pas à la silification progressive de la tige, comme il arrive dans les plantes ordinaires. Chez celles-
- ci, la pluie vient en effet indurer les fibres au détriment des qualités cellulosiques qui les rendent propres à la fabrication de la pâte à papier. C’est là un fait remarquable, qui ajoute encore à la valeur du maïs, plante industrielle, dont les moindres parties sont ainsi utilisables et utilisées.
- Si l’on en croit un récent Bulletin de la Chambre d'Agriculture de Cochinchine, les résultats obtenus par M. Stewart seraient de 88 pour 100 de jus pour la tige de maïs, avec une teneur moyenne en saccharose moyenne de i3 pour 100, alors que rachis, grains, plumes et pétioles renferment 20 pour 200 environ de matières fermentescibles, d’où l'on retire la moitié en alcool à g5 pour 100, en laissant un résidu riche en matières azotées qui représente un tourteau de haute valeur pour le bétail. Le rendement ainsi obtenu atteindrait 90 kg de sucre à la tonne, et un poids sensiblement égal de cellulose d’excellente qualité pour la papeterie. Si l’on rapproche de ces chiffres les poids de récolte du maïs qui varient, du Mexique aux Etats-Unis, entre i3o et 170 tonnes à l’hectare, on constate que les rendements à l’hectare oscillent là-bas entre 11 000 et iôooo kg de sucre, une quantité égale de cellulose, le dixième d’alcool et le vingtième de tourteaux. Ces chiffres portent sur une seule récolte, or, on en fait couramment deux par an, aux Etats-Unis, et trois dans le même temps, sous le climat plus chaud du Mexique.
- Jusqu’ici le maïs, utilisé seulement pour le bétail et pour la distillerie, abstraction faite de la faible quantité employée directement par l’alimentation humaine, n’occupait que la seconde place dans la production universelle de nos céréales. Mais si l’on tient pour exacts les renseignements énoncés ci-dessus, il est incontestable que cette plante va prendre brusquement une extension nouvelle. Ce fait aura d’ailleurs une répercussion profonde sur le marché des sucres et surtout sur la culture dans les pays betteraviers, en Allemagne principalement où, depuis quarante ans, la sucrerie de betterave n’a cessé de progresser et de s’imposer des frais considérables pour maintenir son outillage à la hauteur des plus récents progrès de la technique moderne. Nos départements du Nord auraient aussi à souffrir gravement de ce nouvel état de choses, car la betterave, base de leur culture intensive, et cause indirecte des énormes progrès que l’agriculture y a accomplis, ne saurait évidemment lutter contre une plante dont les rendements sont infiniment supérieurs. Tous les pays de l’Europe méridionale, le Sud de la Russie, la Turquie, la Roumanie, l’Italie, nos départements du Midi et tous les autres points de l’Algérie où l’abondance de l’eau permet l’irrigation, accroîtront encore leur culture de maïs en vue d’en faire une plante sucrière. Si l’on prend en effet pour rendement moyen 5o à 60 000 kg à l’hectare, et il n’est pas douteux qu’on n’arrive à augmenter considérablement ces chiffres par l’emploi judicieux des engrais et des irrigations, on voit que, même sous nos climats, la betterave sucrière ne pourra lutter contre le maïs-sucre en faveur duquel militent encore les deux produits très importants qui en dérivent : la cellulose et le tourteau.
- On ne peut encore juger sainement de la perturbation que cette industrie nouvelle apportera dans notre agriculture nationale^ Ces résultats sont encore trop récents et peuvent avoir été trop favorablement interprétés. U est donc prudent de réserver son opinion sur l’étendue des conséquences possibles. Mais il n’en reste pas moins établi que ces expériences sont sorties du domaine du laboratoire, puisqu’une usine a cté créée à Murriys-ville, usine qui est en pleine activité et ne traite que le maïs, et puisque rien ne nous permet de mettre en
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- VARIÉTÉS
- doute la valeur ni la bonne foi scientifique du Dr Doby et du professeur Stewart. Ce ne serait du reste pas la première fois qu’une de nos cultures industrielles aurait été victime du progrès. La garance, pour ne citer que celle-là, n’est plus aujourd’hui qu’une curiosité botanique, ce qui n’a pas empêché le Vaucluse, singulièrement atteint par la découverte de l’alizarine, de devenir une de nos régions agricoles les plus prospères. Mais il ne s’ensuit pas que l’on doive imiter la tactique de l’autruche, c’est-à-dire refuser de regarder le danger et le nier jusqu’au jour où la crise que nous n’aurons su ni prévoir ni conjurer amènera notre ruine. Il importe au contraire d’examiner froidement la situation et de s’adapter aux conditions nouvelles.
- Cette culture du maïs-sucre pourraitparfaitement être un excellent remède à la crise dont nos viticulteurs du Gard et de l’Hérault ont si durement souffert et qu’ils ont si bruyamment déplorée : dans les années normales, la surproduction les laissera toujours désarmés; tandis qu’en alliant le maïs à la vigne, ils pareraient au danger permanent que constitue pour eux la monoculture.
- Evidemment, même pour nos régions chaudes, ce ne serait pas encore la panacée désirée, car si le soleil est nécessaire, il n’est pas à lui seul suffisant. Les terres bien fraîches ou pouvant être copieusement arrosées donneront seules des résultats satisfaisants. Cette question de l’eau est d’autant plus grave que, si la quantité importe seule lorsqu’il s’agit de l’irrigation, la
- qualité joue un rôle considérable aux traitements ultérieurs, à la sucrerie et à la papeterie. En sucrerie surtout, on sait combien est nécessaire la pureté de l’eau dont la teneur en substances minérales augmente proportionnellement les déchets en « non sucre ».
- Le problème est donc encore complexe et de nature à coûter de graves insuccès à ceux qui n’en étudieront pas soigneusement toutes les données avant de passer à la pratique.
- En somme, des éléments qui sont actuellement fournis, il semble ressortir que la betterave sucrière est assez sérieusement menacée. Mais sa disparition, si elle doit survenir, ne se ferait pas sans transition et, au demeurant, il semble que notre richesse nationale ne serait pas sensiblement influencée par l’apparition du maïs-sucre.
- Nos départements méridionaux et l’Algérie surtout peuvent y gagner ; ceux du Nord pourraient accroître les surfaces réservées aux plantes fourragères, betteraves et prairies artificielles, ce qui leur permettrait de donner une part plus considérable à l’élevage à une époque où précisément la production en viande paraît à peine suffisante pour faire face aux besoins croissants de la consommation.
- L’Angleterre serait vraisemblablement, de tous les pays, celui qui aurait le plus à se réjouir de l’accroissement universel de la production du sucre.
- Francis Marre.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Savon pour la barbe.
- Savon amygdalin sec pulvérisé. . 65 gr.
- Saponine........................... 5 »
- Eau distillée de roses..............20 »
- Glycérine neutre.................... 10 »
- Alcool à 95°........................10 s
- On laisse en contact pendant quelques heures,.qrnis chauffe au bain-marie jusqu’à liquéfaction de la masse, celle-ci est ensuite coulée dans des moules cylindriques en carton que l’on peut confectionner facilement. Après refroidissement les pains de savons sont enveloppés de papier d’étain pour éviter le durcissement.
- Si on désire que le savon soit parfumé, on pourra ajouter, avant mise en moules, l’essence de son choix, environ un demi-gramme pour les quantités indiquées.
- Lotion végétale pour la chevelure, formule américaine. — Prendre :
- Feuilles de laurier commun. . 10 gr.
- Baies » » 5 »
- Ecorce de quinquinâ jaune . . 5o »
- Poudre d’iris y?............ 5o »
- Alcool à 8o°. . ............1000 c. c.
- Laisser macérer quinze jours en agitant, puis ajouter : Eau distillée de roses .... 200 c. c.
- Rendre homogène et filtrer sur papier.
- Enlèvement des taches d’encre. de Chine. —
- L’encre de Chine doit sa solidité à ce que la matière colorante est constituée par le noir de fumée ou carbone à l’état très ténu, lequel est complètement inattaquable par tous les réactifs, il ne faut donc pas compter décolorer de semblables taches ainsi qu’on le fait par exemple * pour celles ayant les encres comme origine.
- Un tour de main très simple permet cependant de tourner la difficulté.. Le tissu étant pris à T état sec, on l’imprègne d’un corps gras quelconque, beurre, saindoux, huile, de façon à obtenir une imbibition parfaite de la tache, on laisse la pénétration s’effectuer pendant un quart d’heure, puis on savonne dans une eau légèrement alcalinisée par un peu de carbonate de soude, les particules de charbon sont ainsi entraînées mécaniquement et la tache disparait.
- qui pompent l’eau du sol et la conservent au détriment des papiers de tenture et surtout de l’hygiène de l’habitation. On peut remédier à ce gros inconvénient par un enduit de mortier ou mieux encore de ciment appliqué sur une hauteur de un mètre à partir du sol, obtenu de la manière suivante :
- A 7 kg de chaux vive on ajoute progressivement pour produire l’extinction 2 kg 5 d’eau; lorsque la chaux s’est délitée il en résulte environ 9 kg de chaux éteinte en poudre fine que l’on tamise pour enlever les incuils. Puis, peu à peu, on verse sur la masse, en remuant avec un bâton, 1 kg d’oléine du commerce de façon à la répartir bien uniformément, au besoin on termine par un broyage donnant un produit homogène que l’on peut conserver très longtemps en vue de l’application.
- Pour l’usage on prend :
- Préparation ci-dessus. . . 5oo grammes. ,
- Ciment................. 10 kg
- Sable...................... 20 —
- On gâche et emploie comme d’habitude au moyen de la truelle. L’enduit ainsi obtenu est dépourvu de toute capillarité, l’ascension de l’eau ne peut plus se produire et au bout de quelques jours, quand le séchage est complet, l’assainissement de la pièce se trouve réalisé.
- Accidents cutanés causés par le bichromate. —
- Les sels de chrome sont toxiques, et leur contact risque d’occasionner des inflammations. Il ne faut jamais tremper les mains nues dans les solutions de bichromate, surtout si l’on a des coupures, car la plaie s’envenimerait, et il serait difficile de la cicatriser. On se servira donc de doigtiers en caoutchouc. Si l’on doit pulvériser le bichromate, afin d’en accélérer la dissolution, on y ajoutera quelques gouttes d’eau, afin d’éviter que la poussière atteigne les yeux et s’introduise dans les voies respiratoires. Les érosions qui se seraient déjà produites seront pansées avec la pommade suivante :
- Saindoux........................ 10 gr.
- Iodure de potassium . ........ 2 gr.
- Acétate de morphine............. o gr. 1
- L’iodure de potassium doit être préalablement dissous dans quelques gouttes d’eau, avant d’être incorporé au saindoux.
- Imperméabilisation des mortiers. — La lutte contre l’humidité des murs présente toujours de grandes difficultés, à cause de la capillarité de certains matériaux
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- Vérification de la fraîcheur des œufs. — On a
- constaté que l’œuf frais avait dans son ensemble une densité voisine de 1,073; à mesure qu’il vieillit le déve-
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES ^
- loppement de la chambre à air diminue cette densité, d’où un moyen très pratique de s’assurer de la fraîcheur de l’œuf :
- On fait dissoudre i 25 gr. de sel de cuisine dans un litre d’eau froide, puis on plonge l’œuf dans la solution; s’il est du jour, il gagne le fond, s’il a plus de cinq jours, il surnage et la coque sort d’autant plus que le moment de la ponte est plus éloigné.
- Utilisation des lampes à incandescence brûlées. — Un de nos lecteurs, M. Gaze, de Tucuman, nous écrit : « On peut, avec ces ampoules, et au moyen d’une petite bobine de Ruhmkorff, ou mieux d’une machine statique de Wimshurst, réaliser de très belles expériences dans l’obscurité, car en approchant l’ampoule, tenue à la main par le verre, d’un conducteur de la machine, elle s’illumine merveilleusement. »
- Procédé pour teindre en noir la soie tussah. — Le procède de teinture au cachou et au campêche sur un mordant du fer est imparfait parce qu’il ne permet pas d obtenir une pénétration complète du tissu.
- Voici un procédé indiqué dans Textile Mercury, de Londres, pour une soie qui n’est pas trop chargée.
- Dans 5oo litres d’eau versée dans un récipient en cuivre ou en bois, faire dissoudre 2 kg de cristaux de soude. La soie est manœuvrée dans ce bain pendant une demi-heure au bouillon, puis lavée dans une égale quantité d’eau bouillante. Après une demi-heure de travail, on retire la soie et la solution savonneuse, puis on ajoute 1 kg de vert brillant et 1 kg 5oo de rouge solide. On manœuvre la soie au bouillon pendant 20 minutes en refroidissant graduellement, ensuite on lave, on fait égoutter et sécher. Avec le mélange indiqué ci-dessus, on obtient un bon noir bleuâtre.
- Pour obtenir un noir foncé, employer une composition comprenant 1 à 6 kg de vert brillant, 2 kg de rouge solide et o kg 2S de jaune azo.
- Ce procédé supplée à l’insuffisance de la teinture au cachou et au campêche.
- Installations isolantes de fortune. — En cas d’imprévu, on peut, par exemple, porter secours à une personne atteinte par le courant électrique, en constituant un plancher isolant au moyen d’objets qui se trouvent presque toujours sous la main.
- Ainsi des expériences ont fourni une résistance d'isolement supérieure à 5 mégohms pour un couvercle de caisse placé par l’intermédiaire de quatre bouteilles type Saint-Galmier couchées sur une plaque métallique. Un seau d’eau jeté sur ce plancher, la résistance tombait à 10000 ohms, mais remontait rapidement. Lesdites bouteilles, calées bien entendu, pouvaient sans se casser supporter le poids de deux hommes.
- Quatre bols en faïence permettent de faire un tabouret fort stable pouvant, sans se briser, supporter quatre hommes, et ayant une résistance d’isolement de plusieurs mégohms. Quant à des assiettes, se brisant facilement sous le poids d’un homme, elles ne peuvent être utilisées. Quoique moins stables, dès gobelets en verre ordinaire constituent un support excellent, d’une résistance de plus de 5 mégohms, avec la possibilité de supporter jusqu’à quatre hommes.
- Utilisation des huiles usagées. — On peut utiliser encore pour des graissages peu importants l’huile déjà usagée et Salie, celle des carters par exemple. Cependant cette huile a perdu de ses qualités lubrifiantes et au bout de quelques filtrages elle est complètement inutilisable, pour le graissage tout au moins.
- Cependant on aurait tort de la jeter tout simplement, car l’huile peut brûler. Si l’on a de la sciure de bois, on peut avec cette vMlle huile, la sciure et du poussier de charbon, même corps inerte comme l’argile, constituer des briquettes appréciables par ces temps de vie chère.
- On peut également, au moyen d’un petit brûleur ou plus simplement d’un ajutage qui se dévèrse goutte à goutte dans le foyer d’un calorifère, faire ainsi un appoint de combustible élégamment économique et se rire de toutes les restrictions charbonnières que ne connaissent pas d’autres peuples plus favorisés.
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- BOÎTE. AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresse relative aux appareils décrits. — Pastille détectrice F. Duroquier, prix 9 fr. 5o, chez M. Duroquier, à Anché (Iudre-et-Loire), avec fil ressort de contact pour construire le détecteur réglable ou le détecteur simplifié décrits dans le présent numéro.
- Réponses. — M. À. Breton, à Paris. — Nous publions dans les Recettes du journal une formule de savon pour la barbe dont la préparation ne présente aucune difficulté.
- 5018, à Clamart. — i° Les capotes de voitures d’en-
- fant sont ordinairement en moleskine, il vous sera difficile de dissimuler les raccords de l’enduit; pour préparer celui-ci, délayer dans de l’huile de lin cuite la quantité de bleu de Prusse nécessaire pour obtenir la teinte désirée, corrigée au besoin par un peu de noir de fumée, ajouter environ 3 pour xoo de siccatif liquide, puis appliquer sur la capote préalablement tendue, laisser exposé à l’air jusqu’à dessiccation et donner ainsi trois à quatre couches de façon à obtenir l’épaisseur convenable; — 20 Vous trouverez dans les Recettes du présent numéro une formule de lotion végétale pour la chevelure ; — 3° Pour rendre limpide l’alcool troublé par addition d'eau, s’il s’agit d’eau de Cologne, de lavande ou autre, il n’y a pas d’autre moyen que de relever le degré alcoolique par addition d’alcool fort à 95°. Dans le cas où il y aurait eu coupage avec de l’eau calcaire, il faudrait redistiller.
- BIBLIOGRAPHIE
- c Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant eu un mandat-poste ou autre valeur sur Pavi$, augmentée de 10 % pour frais de port et d?emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- The National Physical Laboratory Collected Researches.
- vol. XIY, 1920. 1 vol, 3o8 p. illustré. Editeur :
- IL M. Slationery Office. Impérial House-Kingsvvay. Londres, WG. 2. Prix net : 25 shillings.
- Ce volume est consacré à des recherches d’optique industrielle dont voici la liste : Données pour la construction de petits objectifs de télescope, par Smith et Cheshire ; Nouvelle méthode pour le calcul de l’indice de réfraction et de la dispersion du verre dans les lentilles suivant la méthode de T.opler, par Cheshire; Mode .de calcul des divers objectifs de télescopes, par Smith ; La parallaxe chromatique et
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- BIBLIOGRAPHIE
- son influence sur les mesures optiques, par Guild ; Note sur le réfractomètre Pulfrich, par Guild, etc.
- Eclairage électrique, par Barbilliox et Bergeon. i vol. illustré, in-8, i6o.p., 87 fig. Albin Michel, éditeur. Paris 1920. Prix : i5 francs.
- C.e volume fait partie de l’excellente bibliothèque de l’Ingénieur électricien publié sous la direction de M. Barbillion, directeur de l’Institut Polytechnique de Grenoble. C’est un résumé théorique et pratique des lois scientifiques générales utilisées dans l’éclairage, des principes essentiels de la photométrie, complété par l’étude comparée des diverses sources lumineuses, électriques et non électriques. Le premier chapitre est consacré aux lampes à incandescence, à filaments de carbone, d’oxydes ou métalliques, y compris les lampes toutes récentes à atmosphère d’azote. Le deuxième chapitre est consacré aux lampes à arc; le troisième aux lampes à vapeur de mercure, le quatrième à la comparaison des diverses sources lumineuses, le cinquième à la photométrie. Cet ouvrage écrit avec concision et précision rendra de grands services.
- OU firing for Kitchen Ranges and Steam boilers, par E.-C. Boirden Smith, i vol. 102 p., 35 fig. Constable, éditeur, Londres 1920.
- L’auteur décrit l’un des procédés employés pour brûler le pétrole lourd ou les huiles lourdes de houille dans les foyers de machines à vapeur et dans les foyers domestiques. On sait qu^* ces procédés sont nombreux et variés; l’auteur se limite au procédé Scarab dont de nombreuses applications ont été faites en Egypte.
- Clouds, par Geo Axjbourne Clarke, préface de Sir Napier Siiaw. i vol., 136 p., 17 fig., 4° ph hors texte, Constable et C°, éditeurs, Londres, 1920.
- Le développement de la navigation aérienne a entraîné depuis quelques années celui de la météorologie. Un des éléments les plus importants de la prévision du temps à court terme réside dans l’observation des nuages. Il importe que les nombreux observateurs qui désormais sè consacrent à cette tâche soient guidés d’une façon sûre dans leurs notations, de façon que celles-ci soient immédiatement compréhensibles pour tout lecteur expérimenté. L’excellent précis de M. Clarke fournit tous les éléments nécessaires à cet effet; il indique quelles sont les formes des nuages, leur classification, leur dénomination, quelles sont les causes de leur formation, et quéls sont leurs rapports avec les types du temps. Des planches photographiques particulièrement démonstratives viennent à l’appui du texte et forment un véritable dictionnaire illustré, facile à étudier et à consulter.
- Devonian Floras. par E.-A. Newell Arber. i vol. in-8, 100 p., 47 fig- Cambridge University Press. Prix : relié 17 sh. 6 d.
- Les lecteurs de La Nature ont appris par un article récent (n° 2439) tout l’intérêt de la flore dévonienne récemment mise à jour. Ils trouveront dans ce livre de plus amples détails sur ces plantes, les plus anciennes actuellement connues : flore ancienne à Psilophyton, puis flore du dévonien supérieur à Archaeopteris, affinités de ces groupes, notamment des Psilophycées où l’auteur voit le passage des argues aux cryptogames vasculaires.
- L'Hérédité et le milieu, leur rôle dans le développement de l homme, par EbwiN Grant ConIclin, traduit par le Dr. Herlant., i vol in-16, 295 p., 43 fig. Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, Paris. Prix : 7 fr. 5o. j
- Tout être vivant est soumis à deux forces qui n’opèrent pas toujours dans le même sens : l’hérédité et le milieu. Le professeur Conklin a réuni dans le njjsiùe livre l’étude de ces deux facteurs du développement de l’homme en partant des données cytologiques
- et des théories mendéliennes. C’est de ce point de vue qu’il examine : La fécondation; les facteurs du développement; le mécanisme de l’hérédité; ressemblances et dissemblances héréditaires ; étude expérimentale de l’hérédité; importance relative de l’hérédité et du milieu; hérédité ou non-hérédité des caractères acquis; influence du milieu sur la production dès races nouvelles ; l’évolution humaine peut-elle être dirigée ?
- L'alimentation et l’élevage rationnels du bétail (Opinions du professeur A. Mallèvre), par J.-E. Lucas.
- 1 vol. in-4, 47° P- Lefrançois, Paris. Prix : 18 francs.
- Mallèvre, mort en 1916, professait à l’Institut National Agronomique un cours de zootechnie remarquablement documenté qu’un de ses élèves vient enfin de publier. Nous n’avions pas en France un traité exposant les principes de l’alimentation du bétail comme il en existe pour l’alimentation de l’homme. On trouvera dans celui-ci des données classiques sur la composition chimique des aliments, les méthodes d’analyses, la digestibilité normale et microbienne, la destruction des aliments grossiers et concentrés. Vient ensuite l’exposé de la méthode permettant l’étude de la nutrition en suivant les mutations matérielles et dynamiques et les résultats qu’elle fournit chez l’animal à jeun et alimenté, au repos, ou travaillant, ou donnant ses produits. Ces enseignements physiologiques permettent de fixer le rationnement des animaux domestiques, le régime de préparation et de distribution de la nourriture. Le programme du cours de Mallèvre comprenait aussi l’étude de l’hérédité, de la variation et de la défense contre les maladies contagieuses, qui sont plus sommairement traitées.
- Handbook of Aboriginal American Antiquities, par W.-H. Holmes. Part I : Introductory, the lithic Industries, 1 vol. in-8, 38o p. 223 fig. Smithsonian Institution, Bureau of American Ethnology, Bulletin 60. Government Printing Office, Washington.
- Remarquable manuel réunissant et présentant les antiquités américaines dans un ordre parfait permettant à l’étudiant de suivre et de comprendre l’évolu-
- . tion de la civilisation primitive. Ce premier volume débute par la définition de la science archéologique, de ses caractères, de ses limites, la classification des sujets qu’elle embrasse : races, origines, migrations, chronologie, territoires ethniques, etc. Vient ensuite l’étude des matériaux employés et dont on retrouve des traces, leur origine, leurs usages. Plus de 200 pages sont ainsi consacrées, aux pierres éclatées, taillées, polies, percées, sculptées, à leurs gisements, aux modes de travail tels que les pratiquent encore certains Indiens.
- L’Année Psychologique, publiée par II. Piéron, 2.1° année, 1914-1919, 1 vol. in-8, 522 p. Masson et 'Ci0, Paris. Prix : 35 fr.
- Après une longue interruption due à la guerre, l’Année Psychologique, fondée par A. Binet, reparaît, renouant la chaîne et apportant les comptes rendus des principaux travaux de la période 1914-1919. On y trouve, comme d’habitude, une série d’importants mémoires originaux, des notes et revues et des analyses bibliographiques très complètes sur les divers chapitres de la psychologie : méthodologie, histoire, théories, anatomo-physiologie, neurologie, psychologie comparée, pédologie, psycho-physiologie, sensations, perceptions, tendances, phénomènes affectifs, esthétique, habitude et mémoire, association et imagination, rêve, phénomènes intellectuels, logique, langage, musique, activité, travail, attention, personnalité, volonté, croyance, métapsychie, etc. Une place importante est consacrée aux travaux de psychologie appliquée multipliés pendant la guerre par le besoin de sélection des soldats, ouvriers, aviateurs, mitrailleurs, etc.
- Ce volume permet une vue d'ensemble des tendances actuelles de la psychologie et une mise au courant des recherches à l’ordre du jour.
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- LA NATURE
- Supplément
- N° 2447
- 26 Février 1921.
- INFORMATIONS
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- Nécrologie. — G. Humbert. — Georges Humbert, savant mathématicien et membre de l’Académie des Sciences, est mort le 23 janvier 1921. Il était né à Paris le 7 janvier 1859. Ses travaux se rattachent surtout à l’analyse algébrique et à la géométrie supérieure. M. Humbert avait professé avec éclat à l’Ecole Polytechnique et au Collège de France.
- L’étude spectroscopique des très hautes températures et les phénomènes solaires. — Les régions voisines du Soleil sont très vraisemblablement parcourues par une nuée de petits corps matériels : astéroïdes, débris de comètes ou d étoiles filantes, qui se révèlent à nous sous l’aspect de la lumière zodiacale. La densité, si faible soit-elle, de cette matière, oppose une résistance au mouvement des corps qui la traversent et amène par suite les comètes ou essaims météoriques à suivre des orbites de plus en plus petites pour finir par tomber en spirale dans le Soleil. La masse solaire éprouve de ce fait un apport continuel de matériaux.
- Un astronome américain, M. Anderson, s’est demandé par quels effets spectroscopiques se traduirait pour nous leur brusque volatilisation. L'Astronomie résume l’intéressant mémoire de ce savant publié par Astro-physical Journal.
- Toute particule pesante tombant sur le Soleil.arrive à sa surface avec une vitesse de l’ordre de 610 km à la seconde; une énergie cinétique formidable se convertit alors eu chaleur et cela dans un temps très court dont les combustions ordinairesne nous donnent aucune idée.
- M. Anderson a cherché à réaliser une expérience qui permit de se placer dans des conditions de température analogues; on saisira immédiatement la difficulté d’une semblable tentative si l’on se souvient que les plus hautes températures atteintes pratiquement, c’est-à-dire dans l’arc électrique, ne dépassent pas 36oo°, alors que l’étude spectroscopique du Soleil nous révèle des températures de 53oo°, et dans certaines étoiles des températures de 40 ooo°.
- M. Anderson volatilise un mince fil métallique dans un espace confiné, sous la décharge électrique d’un puissant condensateur. Avec un fil de 2 milligr. et une concentration d’énergie de 3o petites calories par i/ioooooe de seconde, la lueur ainsi produite correspond à une température de 20 ooo° C. et son éclat est à égalité de surface 100 fois plus grand que celui du Soleil. On voit quelles perspectives ouvre l’expérience de M. Anderson. Ce savant à étudié le spectre de la lumière émise dans ces conditions ; la nature de ce spectre dépend beaucoup de la pression initiale du gaz ambiant : à basse pression on a un spectre de raies brillantes; à mesure que la pression croît, le fond continu s’intensifie, tandis qu’apparaissent des raies d’absorption. M. Anderson a constaté que des pressions relativement peu élevées, de l’ordre de 20 atmosphères, peuvent suffire à donner un spectre pratiquement continu.
- M. Anderson a de plus étudié plusieurs métaux; il a pu ainsi reproduire différents spectres d’absorption, qui rappellent beaucoup celui du Soleil et possèdent également un fond continu allant très loin dans l’ultra-violet. On y voit même, dans le rouge et dans le jaune, une foule de raies qui, faciles à observer dans l’arc ou l etin-celle comme raies d’émissions brillantes, Savaient pas été jusqu’à présent obtenues comme raies d’absorption. Ce nouveau procédé offre, en outre, un intérêt astronomique. Le soleil et l’immense majorité des étoiles ont en effet des spectres d’absorption de haute température qui jusqu’ici n’ont pu être complètement reproduits sur la Terre, en raison du peu d'intensité de nos sources calorifiques. Leur reproduction^ expérimentale permettrait certainement de développer nos connaissances sur les conditions physiques qui régnent dans les astres.
- Curieuse pompe usitée au XVIIIe siècle. — Nous extrayons de l’ancien Journal de Physique (année 1741) l’intéressante description d’une « machine propre à élever l’eau par la rotation d’une corde vèrticale ». Le principe de cette curieuse « pompe funiculaire » avait été inventé par M. Yéra ; quelques années plus 1àrd, Landriani la perfectionna. C’est îe dessin de ce modèle perfectionné que nous reproduisons ici.
- Au fond d’un puits F, ou d’une rivière, sont enfon-
- cés solidement deux potelets B, B' à rainures. Une traverse K, munie dans son milieu d’une chape qui sert de supporta l’axe d’une poulie A', glisse librement dans les rainures par ses extrémités. Le poids H a pour fonction de maintenir la corde toujours tendue.
- Cette corde sans fin C C' est mise en mouvement par une roue à gorge T, qu’elle entoure et qui est elle-même mue à l’aide de deux mani-, velles M.
- La corde en plongeant au fond du puits s’imbibe d’eau et en vertu de la capillarité et de la grande vitesse d’ascension elle en retient sur toute sa surface une assez grande quantité.
- Le récepteur O porte à son centre une deuxième poulie A sur laquelle passe la corde, qui en vertu de la force centrifuge abandonne l’eau dont elle se trouve chargée. Cette eau s écoule dans un récipient ou dans une rigole par le déversoir D.
- Vers 1760, M. Pilatre de Rozier substitua à la corde une large sangle tressée qui retenait une quantité d’eau beaucoup plus considérable.
- Mais il fallait une force beaucoup plus grande q>our manoeuvrer la « pompe funiculaire ».
- Le grand avantage de cette curieuse invention sur nos pompes aspirantes actuelles consiste en ce que la pression atmosphérique n’y joue aucun rôle. L’eau peut être ainsi montée à toutes les hauteurs, pourvu que la force motrice soit suffisante. Le principe de cet appareil se retrouve dans les nombreux types de pompes à chaînes très employées aujourd’hui. J.-C.
- Chronique aérienne. — Vers la stabilisation automatique des avions. — Un jeune ingénieur français, M. Georges Aveline, vient d’inventer et de terminer la mise au point d’un dispositif appelé à modifier profondément les conditions du vol humain. Ce dispositif stabilise automatiquement tant dans le sens transversal que dans le sens longitudinal; nous entendons par là que la commande mécanique redresse l’avion qui penche anormalement à droite ou à gauche et qu’elle le maintient soit dans la position de vol horizontal, soit de vol ascendant ou descendant à la volonté du pilote.
- C’est malheureusement une Société anglaise qui a acquis les brevets couvrant cette invention; des essais viennent d’être faits par le Ministère de l’air anglais et parla firme Handley-Pagc, ils-auraient été couronnés d’un plein succès.
- Les conséquences d’une invention réellement pratique ayant pour but de remplacer les pilotes d’avions dans ce que leurs fonctions ont de purement machinal seraient incalculables en ce qui concerne le développement de la navigation aérienne au long cours. Notons en passant que les torpilles automobiles sont ainsi munies de dispositifs très sûrs qui les stabilisent et même qui les gouvernent automatiquement.
- Nous consacrerons prochainement à celle question un article spécial qui nous permettra d’exposer le fonctionnement de l’appareil Aveline. D’ores et déjà nous pouvons déclarer que la plupart des inconvénients qui avaient fait abandonner les stabilisateurs à pendule ou à gyroscope ont été ou radicalement supprimés ou tout au moins neutralisés dans cet appareil. Son poids serait de! 80 kg pour un avion à forte capacité et son encombrement serait très faible. ,
- En cours de vol, le rôle du pilote serait réduit au simple contrôle du gouvernail de direction. En somme, en dehors des manœuvres de décollage et d’attemssage
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- INFORMATIONS
- pendant lesquels le pilote reprendra le contrôle absolu de toutes les commandes, le pilotage aérien sera entièrement assimilable au pilotage maritime. J. A. L.
- Besoins de la France en pâtes à papier. — M. C. Ghalot publie dans Y Agronomie coloniale une statistique de nos importations de cellulose pour les besoins de la papeterie et de la cartonnerie.
- La moyenne annuelle pendant les années 1909-1913 avait été :
- Pâtes mécaniques. 211.204 tonnes valant 16 millions.
- Pâtes chimiques . 167.517 — 35 —
- Total . . 378.721 5i
- En 1919, nos importations ont été :
- Pâtes mécaniques. 161.167 tonnes valant 129 millions. Pâtes chimiques . 106.703 — 122 —
- Total . . 267.870 25ï
- Ainsi pour des quantités inférieures d’un tiers, nous avons dû payer 200 millions de plus, ce qui représente une augmentation de prix de 700 pour 100.
- Cette crise du papier pourrait être fortement atténuée par l’utilisation de nos ressources coloniales, puisque nous possédons en Indochine, à Madagascar, en Afrique occidentale, d'immenses réserves de cellulose.
- On peut rappeler, dit M. Chalot, que, jusqu’à ces dernières années, la production des pâtes à papier a été limitée à des contrées froides (Scandinavie, Canada), pays à végétation lente, qui ne peuvent donner qu’une faible production de matière première, en comparaison avec celle que l’on peut obtenir d une végétation luxuriante dans les régions intertropicales.
- D’un côté on est obligé d’abàltre la forêt; de l’autre, la plante Utilisée se renouvelle Sans cesse; dans ce dernier cas, il n’y a pas destruction de richesse.
- Déjà l’Indochine, non seulement produit une partie du papier qu’elle consomme, mais pourra peut-être, demain, fournir à la Métropole des quantités importantes de cellulose. Sans songer encore à fabriquer également du papier, le Congo et Madagascar pourraient également, et sans trop attendre, approvisionner notre industrie papetière en matières premières reconnues comme étant tout à fait intéressantes, après essais ayant porté, pour le papyrus du Gabon notamment, sur des quantités qui ont permis d’obtenir plus que des échantillons de fort beau papier.
- Production française des cidres et poirés en 1920. — Le Joïirna l Officiel publie les résultats approxima-matifs. de 1920* comparés à ceux des cinq dernières années, d’après les données de l’Office de Renseignements agricoles du Ministère de l’Agriculture :
- Pommes et poires
- à cidre Cidres et poirés
- (en milliers de quintaux) (en milliers d’IicctoL).
- 1915 37.354 29 . 507
- 1916 8.826 6 .409
- 1917 3 J.620 26, ,061
- 1918 2.082 1. , 6o5
- I9!9 36.567 22, .333
- 1920 12.545 8. 636
- On remarquera l’alternance régulière des récoltes abondantes uUe année sur deux.
- Résistance des arbres aux tempêtes. — Il est d’un très grand intérêt, pour les reboisements en régions exposées aux vents violents, soufflant en tempête, de planter des essences particulièrement résistantes à ces perturbations atmosphériques.
- D’après lés études poursuivies pendant près de cinquante ans par le Dr Yogel, études dont le journal Le Bois vient de faire connaître les résultats, les trois essences qui résistent le mieux aux vents sont : l’if, le mélèze et le chêne. Tiennent ensuite, par ordre décroissant : le tilleul, l’érable, le frêne, l’orme, l’acacia, le hêtre, l’aulne, le bouleau, le saule, le peuplier, et, en dernière ligne, le pin et le sapin.
- Là marine marchandé américaine. — On sait quel développement a pris la marine marchande des Etats-Unis depuis la guerre. L'Entente donne sur son impor-tânceau icrdécembre dernier les renseignements suivants/.
- La flotte complait 2750 vapeurs et navires à moteurs jaugeant brut 1124*480 tonneaux et 846 voiliers jaugeant 1 018802 tx, soit en tout 3596 navires et plus de 12 millions de tdttnès. Par rapport à 1914* l’augmenta-
- tion est de 2400 navires et de plus de 10 millions de tonnes.
- La grande majorité de cette flotte appartient au Gouvernement des Etats-Unis qui, sous le nom de « United States Shipping Board », contrôlé 1724 unités, totalisant 7 453 762 tx de jauge brute.
- Lës navires spécialement aménagés pour le transport du pétrole, ainsi que les navires destinés au transport des viandes congelées, comptent dans les chiffres ci-dessus pour la proportion suivante :
- Navires pétroliers. Nombre. Jauge brute.
- Vapeurs 279 1.649.244
- Navires à moteurs. . . . i 2 26.951
- Voiliers . 47 89.783
- 338 1.765.978 t.
- Cette flotte peut transporter 798 millions de gallons
- de pétrole.
- Navires frigorifiques.
- Yapeurs ..................... .18 100.688
- C’est à partir de 1916 que les Etats-Unis ont commencé à accroître de façon sérieuse leur flotte marchande, et jusqu’à présent cet effort s’est exercé d’une façon constante.
- Il faut remarquer que la statistique ci-dessus ne comprend que les navires ayant une jauge brute d’au moins 5oo tx, et représente donc des navires d’une réelle importance.
- Ajoutons que les navires, tant vapeurs que voiliers, de 5oo à 1000 tx de jauge brute, représentent 562 unités jaugeant 428969 tx et les navires au-dessus de 1000 tx de jauge brute comptent 3o3 4 unités jaugeant 11 835 313 tx.
- Les ressources du Kamtchatka. —Tout récemment on a annoncé qu’une firme américaine avait obtenu du gouvernement dès Soviets une concession considérable au Kamtchatka. Quelles possibilités commerciales et industrielles offre cette région lointaine, c’est ce que nous apprennent les Commerce Reports des Etats-Unis. Rappelons en premier lieu que le Kamtchatka forme entre la mer d’Okhotsk et la mer de Bering une presqu’île presque aussi grande que l’Italie, mais pour ainsi dire déserte; d’après le dernier recensement, qui remonte il est vrai, à dix ans, elle ne contient que 10000 habitants ! Bien que la rigueur de la température y interdise la culture des céréales, cette solitude renferme dés ressources aussi abondantes que variées. Ce sont d’abord d immenses forêts peuplées d’animaux à fourrures. Le Kamtchatka est un des pays les plus productifs de pelleteries de luxe; en moyenne, de 1911 à 1914» il a fourni 14 000 de ces pëaüx, notamment des zibelines (35oo) et des ours (2600); il y a lieu, toutefois, de remarquer qu’en raison de l’humidité du climat, ces zibelines sont de seconde qualité; en revanche, tous les ans, le stock des fourrures provenant de cette région comprend plusieurs rarissimes loutres de mer. D’autre part, le sous-sol de cette péninsule paraît très riche et les eaux qui baignent ses côtes sont extrêmement poissonneuses. Chaque été elles sont fréquentées par des bancs de saumons aussi compacts que ceux qui s’approchent dés côtes de l’Alaska, de la Colombie britannique, du Washington, de l’Orégon. Quelques chiffres sont à cet égard suggestifs. En 1914, daté de la dernière statistique, il a été capturé sur les côtés et dans les rivières du Kamtchatka pas moins de 70 millions et demi de saumons : 62 millions sur la côte oüest, 8 millions sur la côte est; le tout représente én poids environ 90 ôoo tonnes métriques.
- La majeure partie du produit de ces pêches miraculeuses est mise én boîte : aussi bien ce pays est devenu un centre de fabrication de conserves de saumon les plus actifs du monde. En 1915, Une seule maison russe a exporté près de 5 millions de boîles de45ogr., et chaque année, une compagnie japonaise, la Tsoutsoumié C°, une des principales firmes du monde entier dans l’industrie des conserves dé saumon, en livre à la consommation à peu près autant provenant de deux établissements qu'elle possède sur les côtes du Kamtchatka-. Celte pêche est jusqu’ici presque exclusivement pratiquée par les Japonais qui, en ventu d’un accord diplomatique, ont le droit de l’exercer dans les eaux territoriales. Si une firme américaine obtient une concession générale au Kamtchatka, elle acquerra le même privilège ; dès lors nul doute que sous sou impulsion, l’industrie des conserves ne prenne une extension considérable et que cette presqu’île jusqu’ici perdue ne devienne sous ce rapport la rivale de l’Alaska. Charles Rabot.
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- 00^
- PETITS RÉCEPTEURS PORTATIFS DE T. S. F. (Suite et fui)
- Fit
- Liaison des bobines entre elles.
- Dispositif de réglage. — Le dispositif de réglage est constitué par un jeu de petites bobines de self de valeur égale, susceptibles d’être insérées les unes à la suite des autres dans le ch cuit délecteur à accorder. Une des bobines est fractionnée en dixièmes qu’une manette
- spéciale permet d’ajouter successivement à chaque bobine entière pour obtenir une utilisation progressive de l’échelle d’induc-tance formée par l’ensemble des enroulements.
- Des bâtonnets de bois sec ou des tubes de carton mesurant a5 mm de diamètre et 11 cm de longueur servent de carcasses aux 11 bobines prévues pour ud appareil de moyenne importance.
- Chaque carcasse est recouverte d’un enroulement en fil de cuivre de 5/io isolé à la soie ou au coton. Pour éviter un déroulement accidentel la première et la dernière spire de chaque bobine sont retenues par une petite pointe d’arrêt.
- Il n est pas nécessaire de sectionner le fil après chaque enroulement; les différentes bobines étant montées en série, il est préférable de les confectionner toutes avec
- un conducteur continu en ménageant seulement entre deux bobines consécutives une boucle de connexion de 9ou io cm de longueur destinée à être reliée plus tard à un des plots du clavier de réglage.
- Il est très important de confectionner semblablement tous les enroulements en commençant par le haut des carcasses, de poursuivre le bobinage toujours dans le même sens et de relier les diverses unités comme le montre la figure i, c’est-à-dire en passant de la dernière spire d’une bobine à la première spire de la bobine suivante,
- La figure a représente la bobine d’appoint fractionnée en dixièmes.
- Les numéros placés en face de chaque connexion sur les figures i et a correspondent aux numéros des plots du clavier de réglage auxquels ces connexions doivent être reliées par la suite.
- Les enroulements terminés sont rangés côte à côte pareillement orientés dans une boîte mesurant i3 cm
- de longueur, i3 cm de largeur et 8 cm de profondeur (fig. 3).
- D’un côté sont groupés, soigneusement repérés pour éviter toute erreur de montage, les fils de connexion provenant des enroulements non fractionnés; du côté opposé, ceux aboutissant aux fractionnements de la :----- — m--------^ bobine d’appoint et portant éga-
- lement un numéro d’ordre.
- Pis- 3. — Disposition des. Les bobines sont ensuite arro-bobines dans la boite de sées de paraffine fondue, opéra-reception. tion qU| a pour résultat de noyer
- les enroulements dans un bloc compact garantissant à la fois le bon isolement et la solidité du dispositif.
- Le double clavier de plots destiné à permettre l’utilisation progressive des bobines se pose sur le couvercle même du coffret renfermant les inductances. Ce couvercle est de bois verni ou ciré — l’emploi de fibre est absolument à rejeter — une planchette carrée de 13 cm de côté et de i cm d’épaisseur convient parfaitement pour cet objet. 11 convient de reproduire sur la plan-
- Fig.
- _ _ J3Ü-----------
- — Tracé de la tablette réglage.
- de
- -Montage delatablelto de réglage.
- chette le croquis de la figure 4 en tenant compte des cotes indiquées et de ne procéder à la mise en place des plots, manettes et bornes qu’après s'être assuré qu’aucune erreur de mesure ou de tracé n’a été commise.
- Cette vérification faite, on perce dans le .couvercle, au moyen d’une petite vrille ou d’un foret, un canal de •>. mm de diamètre à l’endroit où chaque point de repère marque l’emplacement d'un plot. Ces canaux serviront au passage des connexions amenées sur le couvercle pour être fixées sous les plots. Les différentes bornes sont alors montées et sont reliées entre elles par un
- conducteur rigide courant sous la planchette et représenté sur le croquis de la figure 5 par un trait gras.
- Le petit condensateur fixe destiné à être branché aux bornes du téléphone peut être relié à ces dernières par deux connexions souples attachées sous la planchette et enfermé dans la boîte avec les bobines.
- Lorsque la mise en place des bornes est achevée, on procède au passage de toutes les connexions reliées aux enroulements dans leur canal respectif et on visse le couvercle sur le coffret.
- Chaque extrémité de con- Fig. 5. ducteur émergeant du, couvercle est soigneusement dénudée, réduite à deux centimètres de longueur et enroulée autour de la pointe d’un clou de tapisserie, utilisé comme plot. Le clou en s’enfonçant écrase la bou-dinette formée par l’enroulement du fil de connexion au-tour de son pied et reste en bon contact électrique avec lui ; au besoin, unpoint de soudure, une boulette de papier d’étain garnissant la calotte du plot assurent mieux encore ce contact.
- Il ne reste plus qu’à placer au centre de chaque éventail de plots deux manettes de commande reliées électriquement l’une à l’autre.
- On confectionne simplement chacune d’elles avec une languette de cuivre de i ou 2 mm d épaisseur, de 35 mm de longueur et de 8 mm de largeur (fig. 6).
- L’une des extrémités de la languette porte un bouton de manœuvre en matière isolante, os, bois ou ébonite ; l’autre extrémité est percée d’une lunette destinée au passage d’une vis à bois servant d’axe de rotation et maintenant en même temps la manette.
- La vis à bois presse sur la lame de contact par l'intermédiaire d’un petit ressort à boudin pris entre deux rondelles plates et règle ainsi le jeu de la Fig. 7. — Raccords manette en la serrant plus ou moins et connexions des sur sa base faite d’un disque moins bobines aux p’ots haut que les plots. 1)6 re8lage.
- Le diagramme de la figure 7 montre clairement l’ordre dans lequel les différentes portions d’enroulement doivent être reliées aux deux claviers do réglage. Pour faciliter la lecture de ce schéma nous n’y avons fait figurer que quatre bobines entières au lieu de dix que compte le dispositif décrit; pour,la même raison
- 6.
- Detail d’une manette.
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- Fig. 8.— Boîte de réception par induction.
- nous y avons réduit à quatre les fractionnements de la bobine d’appoint.
- Utilisation et réglage de la boite de réception. <— Pour utiliser la boîte de réception, le détecteur étant convenablement réglé, il suffit de relier la borne marquée A à l'antenne et la borne marquée T à la terre et d’accorder le circuit de réception sur la longueur d’onde
- des signaux à percevoir en intercalant dans ce circuit une portion plus ou moins grande de l’inductance bobinée.
- Ce réglage s’opère rapidement lorsque la pratique de l’appareila fourni quelques points de repère. L’ama^ teur débutant ne tâtonnera pas longtemps; ayant mis les deux manettes de réglage sur le plot initial de chaque clavier, il déplacera d’abord celle qui commande les bobines entières, en lui faisant parcourir la série de plots marqués d’un chiffre de dizaine; cette manœuvre lui permettra de trouver une position de la manette pour laquelle les signaux entendus sont le plus fort, il ne lui restera plus qu’à améliorer ce résultat en portant la manette correspondant à la bobine fractionnée sur l’un des plots marqués x, 2, 3, 4, 5, etc.
- Autant qu’on le peut, il est bon de loger le dispositif d’accord, le détecteur et le téléphone dans un petit coffret de dimensions strictement suffisantes ; on réalise ainsi un appareil aisément transportable et sans caractère apparent pouvant révéler sa destination.
- III. Boîte de réeeption par induction (montage Oudin), — La boîte de réception que représente la figure 8 et dont la figure 9 donne le schéma de montage possède sur le modèle précédent l’avantage d’un pouvoir sélectif beaucoup plus prononcé. Dans ce nouvel appareil, en effet, le circuit antenne-terre et le circuit détecteur sont en partie indépendants, leur réglage s’effectuant séparément.
- La disposition adoptée pour le montage des manettes et des plots de réglage permet d’utiliser le même clavier pour accorder les deux circuits, ce qui simplifie considérablement l’agencement du récepteur dont les dimensions peuvent être réduites à i5 cm en longueur, 12 en largeur et autant çn hauteur pour un appareil de
- moyenne importance.
- Comme pour la petite boîte de réception, le dispositif d’accord et de réglage du nouveau récepteur est le seul élément qui ait besoin d’être décrit.
- D is positif d’accord et de réglage. — Le dispositif d’accord et de réglage à réaliser
- est constitué comme celui de l’appareil précédents d’une série d’enroulements égau*, juxtaposables et d’un enroulement d’appoint fractionné.
- Un cadre formé par une caisse sans fond mesurant 14 cm de longueur, xi cm de largeur et xi cm de profondeur est utilisé comme support -des inductances entièréa,
- Du fil de cuivre de 5 ou 6 dixièmes de millimètre de diamètre isolé à la soie ou au coton est bobiné à tours jointifs sur cette carcasse ; une boucle de connexion est ménagée après chaque quinzième ou vingtième tour
- Fig. 9. — Schéma de la boîte d'induction.
- Carcasse de l'enroulement principal.
- environ en attente d’un raccord au clavier de plots d’une tablette de réglage.
- Si l’on a pris soin de percer sur un côté du cadre, en bordure d’une arête, onze œillets doubles équidistants destinés à fixer par un double passage à travers la planchette chaque boucle de connexion, l’enroulement s’opère rapidement et ne risque pas de glisser sur son support.
- Les connexions qui commandent chaque division de l’enroulement doivent avoir une longueur suffisante pour atteindre les plots de la tablette de réglage ; la première constituée par le début de Fig l’enroulement et qui se trouve arrêtée à la partie
- supérieure de la carcasse peut n’avoir que 5 ou 6 cm, mais les)suivantes dont le point d’attache est de plus en plus bas seront progressivement plus longues pour atteindre environ 17 ou 18 cm avec la dernière à la fin du fil bobiné.
- A l’intérieur de ce cadre se place une .seconde carcasse mesurant 10 cm de longueur, 6 cm de largeur et 6 cm de hauteur sur laquelle on bobine en la fractionnant en dixièmes une longueur de fil égale à celle d’une des divisions de l’enroulement principal.
- Toutes les connexions de cette nouvelle bobine ont une longueur uniforme de 5 ou 6 cm, la position de la carcasse les plaçant toutes de niveau.
- Afin que l’enroulement intérieur et l’enroulement extérieur ne puissent réagir l’un sur l’autre, il faut prendre soin de les disposer de telle façon que le plan des spires de l’un soit perpendi culaire au plan des spires de l’autre ainsi que le montre le dessin de la figure 11.
- Au besoin, d'autres dimensions données à la carcasse n8 2 permettraient d’y bobiner une plus grande qxxantité de fil. Il serait encore possible, dans les mêmes conditions favorables d’orientation des spires, de placer un troisième enroulement à-l’intériexxr du second pour réaliser un dispositif à effet plus étendu, permettant d’atteindre des réglages sur longueurs d’onde doubles de celles dont nous prétendons nous contenter ici et saus qu’il eh résulte aucune augmentation des dimensions extérieures de l’appareil; par contre, le nombre des plots du clavier de réglage devrait être augmenté.
- Les enroulements doivent être protégés par une couche de vernis à la gomme laque ; il est, de plus, indispensable de les immobiliser soit en les calant avec de petits tasseaux de liège, soit en les arrosant copieusement de paraffine fondue.
- Tablette de réglage.
- — Le croquis de la figure 12 montre la disposition et l’agencement de la tablette portant les trois manettes et le jeu de
- plots destinés au réglage des circuits oscillants,
- Les plots sont disposés, au nombre de 20, sur une circonférence de 45 mm de rayon; le chiffre qui figure en regard de chacun d’eux rappelle le numéro de la connexion qui doit être rattachée à ce plot. La disposition des bornes sur la tablette est exactement la même que celle des bornes du récepteur précédent; leui s connexions sont représentées sur ja figure 12 par deç traits gras,
- 11. — Disposition non inductive de deux enroulements.
- boîte de réception par induction,
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- La manette centrale doit avoir la forme et les dimensions indiquées par le dessin de la figure i3 ; cette manette est arquée afin de pouvoir passer par-dessus les 2 manettes latérales, sa course embrassant la circonférence entière dessinée par les plots alors que celle de chaque manette latérale est limitée à la moitié de cette circonférence.
- Les deux manettes latérales sont copiées sur le modèle de celle du petit poste déjà décrit, mais elles ont une
- longueur de 65 mm ; leur axe est fixé à x cm à droite et à gauche de celui de la manette centrale.
- La tablette de réglage est vissée sur le cadre exté-Fi?. i3.— Manette centrale. rieur (bobine n° 1, fig. il)
- qu’elle déborde légèrement tout autour. Le dispositif terminé est logé dans un coffret de dimensions appropriées ; le détecteur, le téléphone et le condensateur se placent en dernier lieu.
- Utilisation et réglage. — Il est facile de comprendre le fonctionnement de la boîte de réception par induction en se reportant au schéma de montage de l'appareil représenté par la figure g.
- L’antenne et la terre sont respectivement reliées aux bornes A et T aboutissant aux manettes latérales; le réglage du circuit antenne-terre dépend donc uniquement de la position de ces manettes sur le clavier de plots. La manette m! permet d’intercaler dans le circuit oscillant une ou plusieurs divisions de l’enroulement
- principal, la manette m permet d’y ajouter, en outre, une ou plusieurs fractions de l’enroulement d’appoint.
- La manette centrale M sert à l’accord du circuit de résonance comprenant le détecteur et le téléphone ; cet accord n’exigeant pas la même précision que celui du circuit d’antenne, aucun enroulement d’appoint n’est utL lisé pour y corriger l’écart de réglage résultant de l’insertion d’inductances insuffisamment fractionnées ; le bon rendement de l’appareil ne s’en trouve nullement affecté.
- Pour assurer une réception, on introduit dans Je circuit détecteur une valeur de selLinduction proportionnée à la longueur d’onde des signaux à percevoir en plaçant la manette centrale sur un plot manqué d’un chiffre d’autant plus élevé que la longueur d’onde utilisée par l’émission est plus grande. Puis on accorde le circuit antenne-terre en plaçant la manette m' sur un plot voisin de celui occupé par la manette centrale, réglage qu’on améliore ensuite par le jeu de la manette m. Après cela, on vérifie si la position de la manette centrale est bien celle qui assure le maximum, d’intensité à la réception afin de corriger cette position s’il y a lieu.
- Pour relâcher légèrement le couplage entre le circuit d’antenne et le circuit du déteeteùr, il suffit d’avancer la manette m( d’un plot et la manette m de quelques plots ; ce réglage complémentaire est nécessairement très limité, mais il est susceptible d’améliorer parfois une réception troublée par une émission parasite ayant une longueur d’onde voisine de l’émission écoutée.
- Franck Duroquier.
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- 05^
- LA VOUTE CÉLESTE EN MARS 1921 f1'
- Comme dans le mois précédent, l’observateur du ciel aura, en Mars, son temps bien employé. En effet, pour në citer que les principaux phénomènes, il y a lieu de mentionner les oppositions de Jupiter et de Saturne, de nombreuses occultations d’étoiles par la Lune, le plus grand éclat de Vénus et la plus grande élongation de Mercure le matin.
- 1. Soleil. — Le Soleil continue sa course ascendante de l’hémisphère süd vers l’hémisphère nord. Sa déclinaison, de — 7° 4L le ier mars, atteint -f- 4° 3' le 3i mars, après être passée par la valeur o°o' le ni mars, à 41‘-Cette date marque l’équinoxe de printemps, et l’époque , ‘t . 3
- des jours et des nuits de mèmedurée. En effet, le jour, qui était de io1* 57™ au début du mois, atteint le
- 21 mars et 1 2" 45m le 31.
- Aujourd’hui où il est très facile, notamment au moyen de l’envoi de l’heure fait par la Tour Eiffel, de se procurer l’heure exacte, on peut avoir besoin de tracer une méridienne, pour orienter un cadran solaire, un instrument,etc. Donc, ayantl’heure ' J $ a
- exacte, et connaissant 1 heure du passage du Soleil au méri-dien de Paris, c’est-à-dire
- le temps légat à, midi vrai, il sera facile par l’ombre d’un style, d’un fil à plomb, etc., de tracer la méridienne sur le sol ou sur une surface quelconque. Voici le temps légal à midi vrai pour Paris :
- Dalcs. Temps légal. Dates. Temps légal
- Mars
- 12
- 12"
- 1 12” 1 22s
- [2"
- i ih 5gm 4os
- 12" ira 9
- , Il m
- Mars 20
- - 25
- —- 3i
- 11" 58m2is n" 56“ 4</ 11" 54"’ 5gs
- 1. Los heures figurant dans ce Bulletin sont exprimées en temps moyen legal, compté de o1' à 24h à partir de minuit. La mise en service do l’heure d’été, devant avoir lieu dans le courant de Mars, avancer à partir dp ce changement tous les temps indiqués do unejienrc.
- Pour un autre lieu, en Fpance, le temps légal du passage du centre du Soleil sera celui de Paris moins ou plus la longitude, en temps, du lieu par rapport à Paris, moins si le lieu est à l’Est, plus s’il est à l’Ouest.
- Ainsi, pour Brest, dont la longitude Ouest de Paris est 6° 5o' == 27“ 205, le passage du Soleil au méridien, le 3i mars., aura lieu à nh 54™ 5gs -{- 27™ 2os = iab 22“ 19’.
- Le même jour, à Nice, dont la longitude est 4°58r = i9m52s Est de Paris, le passage aura lieu à nh54m59s — i9m52s—1 ih35m7s, c’est-à-dire 47"' i2splus tôt qu’à Brest.
- Lumière zodiacale. — Le mois de mars est particulièrement favorable à l’obser* b g- g vation de la lumière zodia-
- cale(voirnotammentlei?nf-letin astronomique pour avril 1920, n0! 2397-2198, du
- 10 avril 1920).
- II. Lune, — Les phases de la Lune en mars 1921 seront les suivantes :
- D. Q. le içr, à i4h 3m.
- N. L. le 9, à 181* gm.
- P. Q. le 17, à 3h 49m.
- P. L. le 23, à 2ohigB.
- D. Q. le 31, à 9U i3m.
- Age de la Lune, à midi, le Ie'mars 2F,5 ; le 10 mars 7= o1,7, Pour les autres dates du mois, ajouter un jour par jour écoulé depuis le itr ou le iq.
- Plus grandes déclinaisons de la Lune en mars ; le 2 =—19° 4' ; le 17 —-)-.i 8°58'. Ces dates marquent les époques ofi la Lune est à son minimum de hauteur et à son maximum au-dessus de l’horizon à son passage au méridien.
- Apogée de la Lune (plus grande distance à la Terre), le 5 mars, à 21’ ; Périgée (plus petite distance à la Terre), le 21, à i".
- Occultations d'étoilés par la Lune. — Le 14 mars, occultation de 33 B Taureau (gr. 6,3) à ?3" i3m. Immersion seule, visible, la Luné se couchant à »3h 19“.
- Le i5. mars, occultation de ô Taureau (gr. 3,9), de iGh4im à 17"9. Ce phénomène sera visible en plein jour.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- A suivre avec une assez bonne lunette. Aussitôt après, observer de 17"52” à 19" 5” l’occultation de 68 Taureau (gr. 4,3) et, de 22" 1” à 22"52” l’occultation de 119 H' Taureau (gr. 6,2).
- Le 16 mars, occultation de 119 Taureau (gr. 4>9) de 22h9m à 22" 5o” et de 120 Taureau (gr. 5,6), de 22" 42"1 à 2 3" 25”.
- Le 18 mars, occultation de 68 Gémeaux (gr. 5,2), de 2.3" i” à 24"o”.
- Le 20 mars, occultation de w Lion (gr. 5,5), de aih52m à 23"o”.
- Le 24 mars, occultation de g Vierge (gr. 5,6), de 20h ôg”1 à 21" 55m.
- Marées. — Les plus grandes marées du mois se produiront à l’époque de la Nouvelle Lune du 9 et surtout de la Pleine Lune du 23. Voici les coefficients des marées du 23 au 26 mars :
- Dates. Matin. Soir.
- 23 mars l”,02 i“,o6
- 24 — !m,09 1 ”, 10
- 2 5 im,o9 i,n,07
- 26 — im,o4 1”
- III. Planètes. — Le tableau ci-après, établi au moyen des données de Y Annuaire astronomique Flammarion
- La seconde colonne du tableau ci-dessus exige quelques „ explications. Les chiffres qui correspondent à la grandeur des étoiles sont reliés entre eux par la relation suivante :
- Grandeur : i'e 20 3° 4e 5tt 6e.
- T- -, , 11 1 1 1
- Eclat : 1 — ------ ------- -— -—-
- 2,5 2,52 2,53 2,54 2,5“
- Mais la relation peut se prolonger également dü côté des étoiles plus brillantes que la première grandeur et l’on aura:
- Grandeur: —4 — 3 —2 — 1 o ire.
- Eclat : 2,5“ 2,54 2,55 2,53 2,5 1.
- Ainsi nous voyons qu’au moment de son maximum d’éclat, Vénus sera plus de 2,5“ fois plus lumineuse qu’une étoile de irn grandeur (type Aldébaran), soit environ 98 fois plus.
- Nous avons indiqué aux Bulletins précédents les observations à faire pendant cette belle période de visibilité de Vénus. La figure 1, tracée par AI. Quénisset, reproduit, d’après Y Annuaire astronomique Flammarion, l’aspect de la phasè, en tenant compte de la variation de diamètre apparent, résultant de la distance plus ou moins grande à la Terre.
- Mars est encore visible après le coucher du Soleil,'pendant i" 1/2 environ, mais il est pratiquement inobservable. t
- Cérès, la première des petites planètes, est encore en de bonnes conditions pour être observée, son éclat étant environ de 8° grandeur ët demie. Nous avons
- ASTRE Date : MARS Lever à Paris. Passage au Méridien de Paris. Coucher à Paris. Ascen- sion droite. Déclinaison. Diamètre apparent. Constellation et étoile voisine. VISIBILITÉ
- ( 5 6" 27“ 12" 2ra22s 17"38“ a3" 2” - 6“ 9' )> Verseau 1
- Soleil. . . i5 6 7 lI 59 48 17 54 23 39 — 214 )) Poissons S »
- 25 5 46 ii 56 49 18 9 0 16 + 1 43 )) Poissons
- 5 5 56 11 3g 17 22 22 43 — 4 18 10" 8 X Verseau j
- Mercure. . i5 5 18 io 4° 16 3 2 2 20 — 8 38 9,8 0 Verseau > Le matin, à la fin du mois.
- 25 5 0 10 18 i5 35 32 34 — 9 43 8,2 X Verseau ;
- 5 7 28 14 40 21 53 I 41 -j— 14 44 3 2,2 y Bélier Magnifique, dans le cré-
- Vénus. . . i5 6 54 14 25 21 55 2 ' 5 —j— 18- 11 37» 4 a Bélier puscule.
- 25 6 15 14 0 21 45 2 19 + 20 37 43,6 aBelier Plus grand éclat le 19.
- 5 7 28 i3 57 20 26 O 57 + 5 47 4,2 Ç Poissons )
- Mars . . . 10 7 2 i3 45 20 28 I 25 -j- 8 44 4,2 p Poisson» Inobservable.
- 25 6 37 i3 33 20 3o I 52 -)- 11 3o 4,0 Baleine
- Jupiter . . i5 16 36 2317 5 57 io 58 + 88 41,4 X Lion Toute la nuit.Oppos. le 5.
- Saturne. . i5’ 17 21 23 5o 6 18 11 3i + 5 41 17,6 v Vierge Toute lanuit.Oppos.le 12.
- Uranus . . i5 - 5 34 IO 52 16 49 22 35 — 9 44 3,2 p Verseau Inobseï vable.
- Neptune. . i5 i3 47 21 14 4 ii 8 55 + 17 26 2,4 ôCancer Presque toute la nuit.
- pour 1921, donne les renseignements les plus importants pour suivre les principales planètes pendant le mois de mars.
- Mercure, au début du mois, le 3, sera en conjonction inférieure avec le Soleil, c’est-à-dire entre le Soleil et la Terre (mais il ne passera pas devant le disque du Soleil, sa déclinaison étant plus australe). Continuant son rapide mouvement, il s’écartera de plus en plus du Soleil, pour atteindre sa plus longue élongation du matin, le 3omars, à 7", à 27°47' à l’Ouest du Soleil. Cette élongation séra la plus grande de l’année, mais pas la plus favorable pour une bonne visibilité de la planète. On pourra surtout observer celle-ci 5 à 6 jours avant et après le 3o mars, et on pourra peut-être la suivre plus longtemps après. Dans des circonstances favorables, Mercure brille près de l’horizon comme une brillante étoile de irc grandeur. Sa coloration rougeâtre est surtout le résultat du voisinage de l’horizon, mais par temps pur, Mercure est blanc.
- Vénus attire tous les regards par son splendide éclat, qui ira en augmentant jusqu’au 19 mars,, date du maximum. Le tableau ci-dessous donne, de 5 en 5 jours, le disque illuminé par rapport au disque entier de Vénus et la grandeur stellaire.
- . Dates. Disque illuminé. firandeur stellaire.
- M ars 2 0,39 (- — 4,2
- —• 7 ' 0,35 — 4,3
- — 12 <>,33 -4,3
- — 17 0,28 -4,3
- ;— 22 0,23 — 4,3
- — 27 0,18' — 4,2
- publié la carte de son déplacement sur le ciel au précédent Bulletin astronomique. Voici ses positions en Mars :
- Dates.
- Mars 3
- — 8
- — i3
- — 18
- -- 23
- — 28
- On pourra rechercher Cérès avec une petite lunette (d’au moins
- Jupiter sera en opposition le 5 mars. Il se présente ainsi dans les meilleures conditions pour être observé.
- Nous continuons ici l’éphéméride, d’après The American Ephemeris, donnant, en temps moyen astronomique, les heures de passage du méridien zéro, pour les latitudes de la tache rouge, ces heures de passage étant indispensables pour faire figurer les longitudes sur les dessins de la planète :
- Dates. Passages. Dates. Passages.
- Mars 2 19h 51m, 84 Mars 19 8" 55”,76
- — 4 21"29™,77 — 21 io" 33”,84
- — 6 r» 7 11 r, m ,, 2J 7 ,/•* — 23 I2hIlm,9f
- — 9 o" 45m,69 —• 25 i3"5om,o7
- — 11 2h 23m,66 — 27 i5" 28ra,22
- — i3 4" i”,66 — 2 9 17" 6”,3<i
- — i5 5h39m,67 — 31 18"44”, 59
- — 17 71' 17“,71
- Ascension droite. Déclinaison. Éclat.
- 5" 5i“,8 + 29°43' 8°,o
- 5h 55”,2 + 290 46'
- 5h5g”,2 + 29° 49'
- 6" 3”, 3 + 290 5o' 8°, 4
- 6" 8”,9 + 29° 51'
- 6h T4”,4 + 290 5i' 8°,5
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Pour les dates intermédiaires, la rotation de Jupiter est de 36°,26 en 1 heure et dë o°,6o en 1 minute.
- Ne pas manquer, même avec une petite lunette, l’observation de ces phénomènes. Nous les avons expliqués dans les Bulletins précédents.
- Saturne arrivera en opposition le 12 mars, à iS*1. Il est donc visible toute la nuit. Nous avons vu, ie mois dernier, que la Terre est passée par le plan de l’anneau le 21 février et que nous en voyons pour le moment la face Sud, qui est encore éclairée par le Soleil. L’anneau se présenté donc, en ce moment, comme une très fine ligne luminéuse. Voici les éléments de l’anneau, à la date du ior mars :
- Grand axe extérieur........... 44^»41
- Petit axe extérieur. o",ai
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneaü. ............... o°xG'
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau ............... . .............. — o° 3y'
- Le signe — indique qu’il s’agit de la surface australe de l’anneau.
- Uranus est inobservable, sa conjonction avec le Soleil s’étant produite à la fin de février.
- Neptune pourra être récherché au moyen d’une bonne carte céleste et de sa position. Voici ses coordonnées pour trois dates de mars :
- Dalès. Ascension droite. Déclinaison.
- Mars '5 8'* 56m + i7°23'
- —• i5 8h èS"1 + 170 2G'
- — 25 8K 55ra -j- 170 29'
- IV. Phénomènes divers. — Conjonctions :
- Le 7 mars, à G\ Mercure en conjonction avec Uranus, à
- 4° 16'N.
- Le 8, à igh, Mercure en conjonction avec la Lune» à i° 7'S.
- Le 8, à 22h, Uranus Le 9, à i6h Jupiter Le 12, à 7h, Mars Le i3, à 4\ Vénus Le 20, à iol(, Neptune 'Le 22, à i3h, Jupiter Le 23, à 4k, Saturne Le 28, à i6h, Mercure Observer, les 12 et i3
- — la Lune, à 5° 1 S.
- — X Lion, ào°xo'N.
- la Lune à o° 5a' S. la Lune, à 5° 40' N.
- — la Lune, à 5° 18' N.
- — la Lune, à 5° 27'N.
- — la Lune, à 5° 48'N.
- — Uranus, à 0° 4* S.
- mars au soir, le beau tableau
- céleste formé par le rapprochement de Vénus et de la Luné. 1
- Étoiles variables. —Minima de l’étoile variable Àlgo: (P Persée) (voir la carte spéciale donnée dans le n° 2421) ; le 6 mars, à x’12m ; 8 (2111 5im) ; 11 (i8h 4°m) ; 28 (23h 36m) 3l (20h25“).
- Etoiles filantes. — Le nombre des essaims d’étoiles filantes visibles en mars, d’après M. Denning, est assez restreint. On pourra rechercher, le 7 mars, les météores de deux radiants, l’un situé près dè p Scorpion, l’autre près de y Hercule.
- Comète de Winnecke. — La comète périodique de Winnecke doit passer au périhélie; en juin prochain et s’approcher assez près de la Terre, et l’on peut espérer que son retour sera accompagné d’une chute de météores. Il est désirable que l’on puisse retrouver cette cômète le plus tôt possible. En 1915, elle avait été aperçue cinq mois avant son passage au périhélie. Voici quelques positions calculées par M, Grommelin où l’on pourra rechercher cette comète. Il y a deux positions pour chaque date, suivant l’orbite adoptée, la date du passage au périhélie variant dé quelques jours.
- Périhélie 13 juin.
- Périhélie 21 juin.
- Ascension droite.
- Mars 7 i4Ii47”44s
- — i5 i5h xmi6s
- Déclinaison.
- + 25058' -+ 28° 42f
- Ascension droite. Dëetinâistm-
- t4h i3m 18" •+ 29Û 3 if
- X4" 2im 125 -f- 32° 35'
- Pour cette recherche, une lunette très puissante est nécessaire.
- V. Constellations. — L’aspect du ciel, le i5 mars, à 2ih, est le suivant. Les lettres entre parenthèses indiquent les principales curiosités visibles avec un petit instrument.
- Au zénith : La Grande Ourse (Mizar, v, 23 h, 87) ; les Gémeaux (ô, Z, *, amas); le Cocher (14, M. 37).
- Au Nord : La Petite Ourse (La Polaire); Céphée (ô, §, x, £); Cassiopée (xj, t).
- A l Est : La Vierge (y, 84, 5.4, 17); la Chevelure; le Lion (Régulus, y, 54). Le Dragon au Nord-Est.
- Au Sud : L’Hydre (e, 54, M. 68) ; le Navire; la Licorne; le Petit Chien (a, S. 1126).
- AV Ouest,: Le Taureau (a, x, <p, M. 1); le Bélier (y, X).
- Au Sud-Est : Orion ; l’Eridan; la Baleine.
- Em. Touchet.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante dès demandes de renseignements qui parviennent au service de la Boîte aux Lettres de La Naturé oblige à limiter ^strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherchés le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il né peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — Mt V. G., rue Réaumur, à Paris. — Le procédé Pion- Gàudest caractérisépar l’emploi d’un liquide germinateur — dont l’iüvènteur n’a pas encore fait connaître la composition — concurremment avec la méthode dè culture Jean (jachère d’été avec façons culturales multiples). Pour le procédé dont il s’agit, vôyez aux adresses suivantes : M. Pion-Gaud, agriculteur à La Côte-Saint-André (Isère) ; M. L. Rôugier, directeur départemental des Services agricoles de l’Isère, à Grenoble.
- Pour la méthode Jean, voyez : M. Jean, domaine de Brû, près Carcassonne (Aude); M. G, Barbüt, directeur départemental des Services agricoles de l’Aude, à Carcassonne.
- M. D,, à Lyon. — Oxyde de magnésium (MgO). Chaleur spécifique entre 24 et ioo° C =0,244, résistivité, i^X^4 ohmS-centimètre, densité : 3,654 (oxyde anhydre fondu au four électrique). — Oxyde de cérium cristallisé, densité : 7,314 à 7,995. — Oxyde de zirconium, chaleur spécifique entre 24 et ioo0 C =0,108, densité (cristallisé) D =5,726 à 170, résistivité 1,2 X io3 ohms-centimètre. — Oxyde de lanthane, chaleur spécifique entre 24 et xoo° C =0,075. Oxyde de thorium (ThO2), chaleur spécifique entre 24 et xoo° G = o,o55, densité : D=p,2 à 9,8.
- Nous n’avons pas trouvé d’autres chiffres sur cette question.
- M. U. Lasalle, à Montaut-Betharram. — x° Le défaut que vous üous signalez dans votre machine à écrire doit provenir d’un déréglage de certains leviers frappeurs, le mieux est de remettre l’appareil entre les mains d’un spécialiste, ou de vous adresser au constructeur qui vous donnera lès instructions nécessaires pour la remise au point; — 20 Si l’encre employée est de l’encre grasse il faut se servir pour la diluer d’essence de térébenthine, s’il s’agit d’une encre d’aniline, ce qui est le plus fréquent, recourir à l’eau glycérinée; — 3° L’adresse de la maison Remington est 12, rue Edouard-VII, avec magasin 20, rue Cauïnarliu ; — 4° La Chambre syndicale des machines à écrire, 54, rue Etienne-Marcel, se met à la disposition des intéressés-pour lui fournir tous renseignements sur les modèles de machines, ainsi que sur les accessoires s’y rapportant.
- M. Charles Dervaux, à Moka (Ile Maurice). — Nous n’avons pas connaissance que des constructeurs aient établi un appareil pour la panification suivant le procédé Villon, le mieux est d’en référer à l’inventeur, 3, rue des Lions-Saint-Paul, à Paris.
- M: Jean d'Or feuille, à Nantes. —- La vieille recette que vous avez bien voulu nous transmettre, et qui a trait à la préparation d’une mixture pour nettoyer Vargenterie, se réduit en réalité à l’emploi d’un sel de mercure et d’un produit à polir, le blanc d’Espagne; Tes objets sortent de ce traitement amalgamés,- ce qui ieuiv donne un bel aspect mais non sans dommage» le même résultat serait obtenu par lui mélange de cyanure de mercure et
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- BOITE AUX LETTRES
- de craie pulvérisée, mais nous ne saurions vous le recommander; — 20 La "formule à laquelle vous faites allusion, nous a été communiquée ainsi, certains tours de main sont peut-être nécessaires pour son application, nous nous proposons dé la soumettre à l’expérimentation pour déterminer ces facteurs.
- Naturaliste, Tunis.'’1 — L’ouvrage- Technologie du caoutchouc souple, de Robert du Fleury, paru récemment chez Dunod, 47, quai des Grauds-Augustins, vous fournira des renseignements très complets sur les procédés de vulcanisation et les conditions essentielles à réaliser pour obtenir les meilleurs résultats industriels.
- M. H. G.-86. — T° Il n’y a actuellement pas d'autre utilisation des déchets d’os que là fabrication d’engrais phosphatés, si ces déchets ne permettent plus le découpage de menus objets tels que boutons, jetons, etc.; — 20 La méthode dè blanchiment la plus pratique consiste à se servir d’eau oxygénée alcalinisée par l’ammoniaque ; — 3° Vous pourrez dans une certaine mesure donner à Vos l'aspect de Vivoire en le trempant d’abord dans une solution très faible de permanganate de potasse pour faire apparaître les veines, puis, apres séchage et ponçage dans un mélange chaud de ciré blanche et d’essence de térébenthine renfermant une trace d’orcanettc.
- M. Çusset, à Grézieu-la-Varenne (Rhône). — C’est effectivement pour combler une lacune que nous avons publié à la fin des Recettes du Laboratoire un petit répertoire des produits chimiques courants; pour plus de détails, il faudrait consulter des ouvrages spéciaux, par exemple le Dictionnaire de Chimie industrielle, de Villon et Guichard; ou le Dictionnaire de Chimie appliquée dé Bouant.
- M. H. Didout, à Paris. — Nous pensons que le bronzage de votre fermoir en tôle a été obtenu par application d’une mixture analogue à la suivante :
- Bichlorure de mercure ... 35 grammes.
- Chlorure de bismuth . 17 —
- Chlorure de cuivre . . . • . l7 '—
- Acide chlorhydrique . . . 100
- Alcool à 900 90 —
- Eau ordinaire .... 1000 —
- On laisse sécher, lave à.fond, sèche à nouveau et passe un chiffon huilé.
- M. Menu, au Vésinet. — Vous trouverez le « Métal Rex » servant spécialement à la fabrication des tubes chez Bassot, 14, rue de Turenne.
- M. M. T., Le Mans. — L’étain pur doit convenir pour la soudure du bronze chinois dont vous parlez, cependant si sa température de fusion était encore trop élevée vous pourriez employer l’alliage :
- Etain............... . 40 grammes.
- Plomb ...............4° —
- Bismuth..............20 —
- qui fond à in0; comme décapant on peut se servir à volonté de chlorure de zinc ou de colophane.
- M. Papillon:— i° Le vernis pour objectifs dont nous avons donné la formule doit également convenir pour les phares d’autos en cuivre; — 20 Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’examiner le produit eu question.
- M. II. B., à Gien. — C’est effectivement du proto: chlorure de fer qui prend naissance par l’attaque des fils de couronnes au moyen de l’acide chlorhydrique, ce produit n’est pas de grande consommation courante et vous auriez probablement un débouché plus certain en le transformant en perchlorure de fer par passage d’un courant de chlore, ce perchlorure pourrait être utilisé soit en pharmacie, soit pour la fabrication des papiers au prussiate.
- M. Goulard, à Paris. — Dans le cas qui vous occupe, destruction des moisissures sur bois placé à proximité d’une toiture en zinc, le plus simple est d’effectuer un badigeonnage au lait de chaux et d’assurer d’autre part l’aération. Bien entendu ladite toiture devra être vérifiée pour éviter toute infiltration aux soudures des feuilles ainsi qu’aux chapeaux des couvre-joints, lesquels très souvent ont sauté.
- M. Changeai, à Lyon. — i° Il n’y a pas actuellement de procédé plus pratique pour le nickelage industriel que le nickelage galvanique tel que vous l’employez très probablement; — 20 Manuel de Galvanoplastie, par Brunei, éditeur, Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augus-tins ; Traité4de Galvanoplastie, par A. Soulier, édité chez Garnier frères, 6, rue des Saints-Pères.
- M. Colombier, à Paris. —- En principe, il ne faut pas
- compter redonner à des tapis usagés, leur teinte primitive, le grand ehnémi des couleurs est la lumière qui produit des modifications profondes dont le mécanisme est encore mal déterminé. On commence par débarrasser à sec le tapis des taches de graisses par le tétrachlorure de carbone, puis on le soumet à un lavage à l’eau de savon en le plaçant sur une aire dallée et frottant avec un balai-brosse, enfin on termine par un rinçage abondant. Gela fait on cherchera à raviver les couleurs par aspersion d’une solution tiède contenant 3 gr. d’acide oxalique par litre d’eau, on laissera agir pendant une heure et rincera soigneusement. Par un essai préalable sur un coin du tapis, on s’assurera avant de traiter l’ensemble que la couleur est solide et résiste à ce réactif. Si la couleur employée était une matière colorante tirée de la houille, vu le peu de résistance de celle-ci, il faudrait se contenter après dépoussiérage de frotter le tapis avec de la craie à écrire, laquelle absorbe les impuretés, puis de brosser énergiquement ; ce moyen est en tout cas inoffensif et conserve les couleurs les plus fragiles.
- M. G. Bette. — i° Ainsi que nous l’avons déjà indiqué, il suffit pour recoller l’ambre d’enduire les parties à réunir de soude caustique, on serre énergiquement par une ligature et laisse sécher; — 20 Pour polir la corne et la nacre on commence par poncer au papier de verre fin, puis avec un chiffon imprégné de pierre ponce et de glycérine, finalement avec une pâte composée de bol d'Arménie et d’acide oléique, on termine l’opération par un lavage à l’eau savonneuse, sèche et frotte à la peau de chamois; — 3° Pour répondre à votre question, il faudrait connaîtrel’ampérage de votre appareil; —40 Vous pourrez obtenir une bonne pâte à copier en prenant :
- Gélatine . ......... 40 grammes.
- Glycérine. i5o —
- Dextrine.............. i5 —
- Sucre................. 20 —
- Eau . .................100 —
- Faire ramollir la gélatine dans l’eau pendant 12 heures, chauffer au bain-marie, ajouter la glycérine, le sucre et la dextrine, puis couler à chaud dans les cuvettes appropriées.
- M. Brochier, à Lyon. — Le mélange suivant vous donnera, pensons-nous, satisfaction pour graisser des vis d’aluminium
- Vaseline brune . . . 100 grammes. 1
- Camphre................. 5 —
- Graphite pulvérisé. . i5 —
- M. le D' Blanchard, à Genève. — L'enluminure d’or se pratique ainsi : prendre de l’or en feuilles et le broyer aussi finement que possible avec du miel blanc. Etendre ensuite la pâte d’eau pour dissoudre le"miel, laisser reposer l’or en poudre, décanter l’eau miellée et laver l’or de la 'même façon deux ou trois fois. Finalement délayer l’or pulvérisé dans une dissolution composée de : Gomme du Sénégal . . . 3o grammes.
- Glycérine. .............. i5 —
- Eau..................... . 5oo —-
- Employer ensuite la préparation pour enluminer au pinceau ou à la plume suivant l’étendue du dessin.
- M. Cuvelier, à Paris. — On peut tracer des inscriptions sur le celluloïd en utilisant la propriété de l’acide acétique cristallisable d’attaquer celui-ci »et de donner des empreintes mates susceptibles de retenir une couleur incôrporée préalablement à l’acide acétique. Gomme pigment, le noir de fumée étant inattaquable par le réactif donnera les meilleurs résultats, la consistance peut être donnée à l’ensemble par une dissolution de gélatine dans l’acide acétique mise en quantité suffisante, celte solution mère pourra par exemple être constituée ainsi :
- Gélatine............100 grammes.
- Acide acétique. ... 100 —
- Alun................ . 5 —
- Faire d’abord gonfler la gélatine dans de l’eau, faire fondre à feu doux avec l’alun, incorporer ensuite l’acide acétique. Bien entendu une mise au point sera nécessaire pour déterminer les conditions optima du mode opératoire.
- M Pineau, à Limoges. — Le mode d’imperméabilisation du cuir est subordonné à l’usage que l’on veut faire de celui-ci; en dehors des procédés à l’huile ou à la paraffine, nous pouvons vous signaler l’immersion dans l’eau de savoiv concentrée qui peut-être pourra vous convenir.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N« 2448 5 Mars 1921.
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- INFORMATIONS
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- Quelques cas historiques de réfraction atmosphérique. — M. le professeur Mercanton vient de communiquer à la Société suisse de géophysique l’intéressante note suivante, que nous reproduisons d’après les Archives des sciences physiques et naturelles : « On rencontre, épars dans les nombreux et copieux récits de voyage en régions polaires, certaines observations indirectes de réfraction atmosphérique exceptionnellement forte, dont l’intérêt est notaire et qu'il vaut la peine de tirer, en les rassemblant, de l’oubli où elles risquent de sombrer. Il s’agit ici de l’avance, pouvant atteindre plusieurs jours/, du lever réel du soleil, après la nuit polaire, sur le lever astronomiquement calculé. Cette avance révèle l’existence d’une stratification thermique directe des couches d’air au voisinage du terrain, mais à gradient anormalement fort; les rayons solaires comme aussi ceux envoyés à l’œil de l obser-vateur par tout objet situé au-dessous de son horizon vrai prennent alors une concavité vers la terre anormalement accentuée, ce qui se traduit par un relèvement de l’horizon apparent. Comme les rayons solaires effectuent dans cet air un trajet plus que double de ceux donnant l’horizon apparent, il peut advenir que l’astre se montre au ras de celui-ci bien qu’astronomiquement descendu déjà au-dessous de l’horizon géodésique.
- Si l’on connaissait à cet instant les distances zénithales de l’horizon apparent et de l’astre on en pourrait tirer d’intéressantes conclusions sur la distribution thermique elle-même. C’est ce qu’a fait Biot (Mém. Cl. Math, et Phys. Institut de France, 1809), mais dans un cas moins significatif. Malheureusement la donnée manque aux observations consignées ici; il ne saurait suffire de remarquer que le relèvement de 1 horizon apparent doit être voisin de la moitié de celui du soleil, car cela ne serait à peu près exact que pour un observateur situé au-dessus des couches d’air à distribution thermique anormale; et ce n’est guère le cas présentement.
- Quoi qu’il en soit, voici, brièvemént résumées, les observations rassemblées :
- Barents et Gerrit de Veer, 1597 : Les deux navigateurs hollandais, hivernant à la Nouvelle-Zemble par 76°y N et 68° 84' E Gr, à quelque 20 m. au-dessus de la mer de Kara, ont vu réapparaître le soleil, le 24 janvier x597, vieux style, soit le 3 février, nouveau style. (Il est piquant de remarquer en passant que l’observation elle-même nous renseigne sur le calendrier employé : le 24 janvier grégorien correspondrait à une anomalie manifestement exagérée 4°>4-) Le bord supérieur de l’astre seul se montra. Mer gelée. Relèvement :
- 2°,4
- Koldewey, « Germania », 1870 : Du bord de la Ger-mania hivernant à l’île Sabine, Gronland E,, par 74° 23' N et i8°5o' W Gr, on vit réapparaître le soleil à peu près entier, le 3 février 1870. Température — 3o° 5. Sur mer gelée. Relètement : i°3.
- Nansen, «Fram », 1894 : Du Fram pris dans la banquise arctique par 8o° 3' N et environ i33° E Gr, Nansen a vu réapparaître le soleil le 16 février 1894 à midi sous l’aspect d’une superposition de bandes brillantes d’égale longueur dont deux au maximum étaient visibles par un observateur placé sur la banquise. Baromètre 7(12,8 mm; thermomètre — 44° 6. Nansen s'assura immédiatement que le centre du soleil était à cet instant réellement à 20 23' sous l’horizon-géodésique; en admettant qu’il en ait aperçu le 1/6 supérieur du diamètre, on en déduit : Relèvement : 2°2.
- Mihkelsen « Alabama » 1910 : Le soleil s’est montré aux explorateurs de Y Alabama, hivernant à l’île Shan-non, Gronland E, par 75° 19' N et quelque 180 W Gr, le 5 février 1910, soit deux jours trop tôt. Il s’est élevé ce jour-là à environ un diamètre au-dessus de l’horizon apparent. Température quelque — 35°. Mer gelée. Relèvement : 2°3.
- L’identité presque complète de trois des valeurs du relèvement observées est frappante; elle fait conclure non seulement à l’identité des conditions thermiques, mais encore à la généralité de ces conditions dans les régions polaires. Le jour polaire se trouve ainsi allongé
- d’un nombre d’heures non négligeable, car les conditions de la réfraction au début de la nuit polaire sous les latitudes élevées où l’hiver s’établit brusquement ne sont pas très différentes de celles de sa fin; Barents a vu disparaître le soleil le i3 novembre i5g6 (nouveau style) plusieurs jours seulement après son coucher théorique. »
- Transparence de l'atmosphère et prévision du temps. — Beaucoup croient que lorsqu’on peut apercevoir les montagnes à très longue distance, c’est l’indice d’un changement de temps. Schultheiss, qui a étudié systématiquement cette question, en 189.5, dans la Forêt-Noire, est arrivé à cette conclusion que la visibilité lointaine est liee à üu régime anticyclonique. M.. Albert Gockel a, depuis 20 ans, repris ces observations à Fribourg et il vient de communiquer à la Société suisse de géophysique les résultats auxquels il est parvenu. Selon lui, une vision claire des Alpes à distance n’est un présage de précipitation qu’en été; en hiver, au contraire, la visibilité est bonne par les temps de hautes pressions stables. Les précipitations suivent fréquemment de deux jours l’apparition de la vue claire.
- M. Jean Lugeon a ajouté à cette communication ses observations personnelles poursuivies à Lausanne pendant 6 ans, sur la visibilité des montagnes entourant le lac Léman.
- La transparence chiffrée de 1, net, à 10, invisible, se montre en corrélation intime avec les grandes perturbations atmosphériques : dépression sur le golfe de Gènes : 6 à 10; vents du secteur W, basses pressions au N : 1 à 4; régime stable avec anticyclone : 4 à 7; temps orageux ou après la pluie : 1 à 2. La brumosité augmente graduellement dans les périodes stables.
- *A propos de l'autobus à 6 roues. — Nous avons publié récemment la photographie d’un autobus à 6 roues, qui circule actuellement dans Paris pour y faire ses essais. La voiture à 6 roues qui a étonné quelque peu les Parisiens n’est pas en réalité une nouveauté; c est au contraire la reprise ^1 une idée déjà ancienne qui a été très agitée dans les milieux automobiles vers 1906-1908, puis délaissée on ne sait trop pourquoi. Dans une conférence faite le 8 mai 1908 à la Société d’Encouragement à l’Industrie nationale, le commandant Janvier exposait les principes d’un châssis d’autobus à 6 roues, la suspension de la voiture était constituée par une chaîne souple comprenant les 6 paires de ressorts réunis les uns aux autres par des balanciers articulés sur lesquels s’appuie le châssis; les avantages revendiqués étaient les suivants : suppression de tout effort violent pendant la marche et par suite réduction de la résistance demandée à la voiture; réduction du poids mort; réduction de l’usure des parties constituantes de la voiture, des bandages de roues, par suite de la plus grande douceur de la voiture et de la réduction de la charge ; diminution de l’usure du macadam des routes ; capacité de transport augmentée pour le véhicule à même charge par roue; grande maniabilité caractérisée par la possibilité de faire tourner une voiture à 6 roues aussi court qu’une voiture à 4 roues 2 fois moins longue.
- Influence de l’éclairage artificiel sur la ponte des poules. — On a fait, en Angleterre et en Amérique, des expériences relatives à un curieux mode de suralimentation des poules par l’éclairage artificiel d’hiver, lequel a donné, paraît-il, les résultats les plus concluants au point de vue de la ponte.
- Le but de l’éclairage artificiel des poulaillers est de raccourcir les nuits du ior septembre au 1er avril. A la* station expérimentale de New-Jersey, on a constaté que l’éclairage du malin, à partir de 4 heures, est le plus profitable, parce qu’il permet aux poules de s’alimenter au moment le plus froid de la nuit et à l’instant où elles sont dans leur période de plus basse vitalité, car la gave et les intestins étant vidés, la température décroît. L’effet de l’éclairage artificiel était donc uniquement considéré comme une simple cause de süper-nutrition augmentant la température du corps et la vitalité.
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- INFORMATIONS
- M. Ad.-J. Charon, ingénieur agricole, commentant ces expériences, fait remarquer que ce mode de suralimentation a un effet physiologique plus intéressant encore. Les botanistes ont découvert que certaines plantes peuvent être amenées à fleurir en dehors des saisons normales par un simple accroissement ou une diminution du temps d’éclairage sans changement de température. Les violettes, par exemple, qui fleurissent seulement pendant les jours de courte durée du premier printemps, peuvent refleurir pendant l’été si l’on met dans l’obscurité, le matin et le soir, la plate-bande où elles sont plantées.
- Partant de ce fait, on pense que l’éclairage artificiel des poulaillers agit, pour une part, d’une façon à peu près analogue. La lumière artificielle avance la production normale d’œüfs, au printemps, de deux mois et demi. On n’obtient que la même quantité d’œufs dans le cours de l’annéë, mais la plus grosse production est obtenue, grâce à cette curieuse méthode, au moment où les aviculteurs peuvent vendre les œufs aux cours les plus élevés.
- Amitié efttre Mammifères et Oiseaux. — La Nature a, à plusieurs reprises, publié des cas d’adoption spontanée ou, parfois, provoquée, entre animaux d’espèces différentes. Quand une Chatte que l’on vient de priver de ses petits adopte d’elle-même de petits Chieqs ou même, comme cela a été constaté, des Rats, cela n’a rien d’extraordinaire, la mère ayant un besoin presque impérieux de se débarrasser de son lait. Mais les faits sont moins expliquables, quand on voit des Chattes adopter des Poussins, à moins d’admettre que ceux-ci -— et ce n’est pas bien sûr — l’aident à se débarrasser de ses puces, ou qu’elle ait un surplus de sentiments affectifs à dépenser, ce que certains naturalistes, dont je ne suis pas, ne veulent pas admettre. Quoi qu’il en soit des causes de ces adoptions, il est bon d’en accumuler des exemples pour pouvoir en tirer, peut-être, un jour, une explication satisfaisante. C’est ce qui m’engage à faire connaître un cas très intéressant que vient de me communiquer le Dr Jean Robert, d'Auch. A la suite d’un accident survenu à une mère-oie, quelques jours après l’éclosion de sa nichée, les jeunes oisons furent réunis dans une caisse et tenus au chaud près d’un fourneau de cuisine. La vieille chatte de la maison (qui n’avait jamais eu de petits, le fait est à noter) entendit leurs piaillements et se dirigea vers eux en miaulant à la façon des jeunes mères-chattes. M. Robert eut quelques craintes, car il pensait que cette attraction subite avait une raison tout autre que celle d’adopter ces jeunes oisons. La chatte s’installa auprès d’eùx eb commença à leur prodiguer les soins maternels les plus dévoués ; elle les léchait sans césse, les attirait à elle avec sa patte et... mangeait leurs déjections (ce qui, peut-être, explique son amitié). Tous ces actes s’accompagnaient d'un interminable ron-ron de satisfaction. Cette bête se dépensait avec tant de sollicitude qu’elle n’abandonnait pas un instant ses enfants adoptifs et se contentait de leur pâtée spéciale, refusant toute autre nourriture. Les jeûnes volatiles se glissaient au chaud sous leur mère adoptive, fourrageaient sa fourrure qu’ils souillaient abominablement. Sans se lasser, la pseudo-mère réparait les désordres de sa toilette et assurait avec beaucoup de peine la propreté de son nid. Au bout de 5 ou 6 jours, on dut l’arracher à sa nouvelle famille, car elle dépérissait rapidement, ne mangeant plus (dégoûtée, peut-être par l’abondance des matières fécales) et ne pouvant qu’avec beaucoup de difficulté se tenir sur ses pattes. Cette séparation entraîna les manifestations ordinaires des mères-chattes privées de leur progéniture, miaulements désespérés, recherches de ses petits, allées et venues, etc.
- Pour compléter cette précieuse « observation », mais dans un autre ordre d’idées, le Dr Robert me signale l’attachement extraordinaire d’un Goéland pour une de ses chiennes. Il a gardé, pendant dix ans, un Goéland blessé à l’aile, qui vivait dans son jardin avec ses deux chiennes de chasse. Il affectionnait tout particulièrement une chienne pointer, alors qu’il avait pour la chienne épagneul les sentiments les plus hostiles. Il était continuellement auprès de la première, la suivait, allait la retrouver dans sa niche et, quand elle était étendue sur le gazon, promenait délicatement son bec dans ses poils comme pour lui chercher ses puces. Au
- moment de la nidification, très affairé, le Goéland ramassait tous les brins d’herbe sèche, qu’il déposait dans les pattes de la chienne étendue, en poussant un petit gloussement assez singulier. Il suivait cette chienne partout, à tel point que lorsque le Dr Robert se promenait dans la propriété avec elle, le Goéland les accompagnait tous les deux. Une certaine année, le Goéland, qui était une femelle, fit son nid sur la pelouse et pondit trois œufs. La chienne s’approchait du nid, flairait les œufs sans que le Goéland se fâchât; si, au contraire, le Dr Robert essayait de s’emparer des œufs, l’oiseau se précipitait sur lui, l’aile déployée, menaçant de son bec ouvert, en poussant un cri guttural farouche et sur un ton dont aucun de ses cris habituels ne se rapprochait. La chienne supportait le Goéland avec une patience indéfectible et semblait l’ignorer; elle ne se fâchait que lorsque l’oiseau blessé s’approchait de son écuelle et s’apprêtait à partager son repas; elle grondait alors, montrait les dents, mais là se bornaient les manifestations de son impatience. L’affection particulière de ce Goéland pour la chienne pointer se remarquait d’autant plus qu’elle contrastrait d'une façon saisissante avec l’attitude hostile qu’il affectait pour la chienne épagneul. Celle-ci ne pouvait passer dans son voisinage sans qu’il se jetât sur elle, l’aile déployée, lui pinçât la queue et les pattes, lui tirât les poils, etc., si bien que cette pauvre bête, d’un caractère très doux, l’évitait et se dérobait à ses atteintes. H. Coupin.
- Les singes de Gibraltar. — On sait qu’il existe une petite colonie de singes sur le rocher de Gibraltar. Le Bulletin de la Société Nationale d’acclimatation nous apprend que ces quadrumanes se sont un peu trop multipliés au gré des voisins de la forteresse dont ils dévalisent les jardins et où ils terrorisent les femmes et les enfants qui les rencontrent inopinément. Le gouverneur de Gibraltar a dû, sinon prescrire leur extermination, du moins diminuer leur nombre, et il enverra quelques couples de ces indésirables dans les Jardins zoologiques.
- Population de la Mésopotamie. — Dans la Mésopotamie, d’un si riche avenir, la population totale des vilayets de Bagdad, Bassorah et Mossoul est, d’après le Mouvement géographique, de 2 849 282 âmes, répartie comme suit d’après leur religion :
- Sunnites ... Chiites ....
- Juifs.........
- Chrétiens ... Autres religions
- . . i.i4G.685 . . 1.494.0x5 ; • 87.488
- . 78.793 . . 42-3o2
- Dans l’ensemble, les Sunnites sont donc dépassés en nombre par les Chiites. Ceux-ci dominent surtout dans le vilayet de Bassorah (721 4i4 chiites pour 42 558 sunnites) ; dans le vilayet de Bagdad, leur prédominance est moins forte (ySo 421 chiites pour 5^4 414 sunnites) ; par contre, dans le vilayet de Mossoul, les sunnites sont en énorme majorité (579 713 sunnites pour 29 180 chiites).
- C’est dans le vilayet de Mossoul que les chrétiens forment le groupe le plus important (55 470).
- Congrès de chauffage et ventilation en mars 1921, à Lyon. — L’Office Central de la Construction et de l’Habitation de Lyon, sous la direction de M. Rambaud, adjoint au maire de Lyon, poursuit ses travaux, et ses recherches en vue de l’aménagement technique et rationnel de la maison moderne.
- Il a organisé pour la Foire de mars 1921 un concours et un Congrès dont l’importance et l’utilité seront certainement remarquées.
- Ce concours a pour, but d’attirer l’attention des architectes, des entrepreneurs et du public sür les réalisations obtenues actuellement par les méthodes modernes.
- Les appareils seront groupés suivant la nature du combustible employé : combustibles solides, combustibles liquides, gaz, électricité et suivant les .modes d’utilisation du pouvoir calorifique.
- En même temps que ce concours-exposition aura lieu, le Congrès annuel de l’Office qui se propose d’étudier spécialement, outre le problème des habitations à bon marché, toutes les questions relatives au chauffage et à la ventilation.
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- Fig. i. —Mesure du voltage.
- Construction d’un voltmètre — L’appareil dit voltmètre sert à indiquer par simple lecture le nombre de volts qu’il y a entre deux points d’un circuit électrique. Il permet de vérifier aussi le voltage aux bornes d’une pile ou d’un accumulateur.
- Il existe dans le commerce des voltmètres plus ou moins précis, plus ou moins importants, mais leur prix aujourd’hui est fort élevé. Il faut se contenter alors d’un voltmètre forme montre beaucoup plus économique, dont la précision relative suffit néanmoins pour l’usage courant.
- Malgré cette possibilité d’achat, il est plus élégant de faire de ses mains, si on a un peu de goût et de persévérance, un voltmètre qui servira au laboratoire de l’électricien amateur et qui peut encore donner une précision suffisante pour l’établissement de petits appareils électromécaniques.
- D’abord comment branche-t- on un voltmètre pour effectuer une mesure, dans le cas qui nous intéresse ?
- Supposons que nous ayons une pile ou une source de courant P, qui débite dans un circuit R ou qui simplement même est en circuit ouvert, on branche les fils du voltmètre aux bornes de la pile et une partie du courant passant dans le voltmètre agit sur son équipage et fait dévier l’aiguille (Gg. i).
- Pour que les indications du voltmètre soient toujours comparables en circuit ouvert et en circuit fermé quelle que soit la valeur de R, il faudrait que cette résistance fût infiniment petite par rapport à celle du voltmètre, de manière à avoir une erreur négligeable. Pour approcher de ce résultat, on donne au voltmètre une très grande résistance et plus l’appareil est de précision, plus cette résistance est grande.
- En usage courant on donne comme résistance '20 000 ohms par ioo volts à mesurer sur l’échelle, mais ici nous prendrons beaucoup moins, nous nous contenterons de bobiner l’appareil à 5ooo ohms environ pour iio volts et la précision sera quand même raisonnable étant donné d’ailleurs les imperfections fatales de la construction de l’appareil par un amateur.
- Pour avoir quelque chose de facile à établir, nous utiliserons le principe du voltmètre électro-magnétique : Cette action du courant sur une armature en fer doux sera proportionnelle aux ampères-tours d’une bobine et par conséquent au voltage appliqué aux bornes.
- Bobine de châssis-support. — La bobine pourra être faite avec un tube de carton un peu fort, qu’on pourra confectionner en roulant la feuille autour d’un gros crayon de couleur ; on colle les bords et on maintient jusqu’au séchage le tube formé en enroulant du fil qui le force à rester en forme (fig. 2).
- Les joues seront découpées soit dans du bois mince de boîte à cigares par exemple, soit dans du carton ou même du métal, du laiton peu épais. On rabattra légèrement le tube pour former sertissage et on maintient l’assemblage avec de la colle, de la seccotine ou autre.
- Les dimensions de la bobine seront telles que le vide destiné à recevoir le fil aura 40 mm de haut sur 10 de large environ (fig. 3).
- On peut coller sur les parois intérieures de la bobine un peu de toile mince gomme laquée.
- Le bobinage sera fait en fil de cuivre de 1/10 de millimètre, isolé à la soie. On enroulera ce fil commodément en plaçant la carcasse de la bobine sur une machine à coudre, sur l’appareil qui enroule les canettes. Il est facile, d’ailleurs de se construire un appareil bobineur avec compte-tours et nous indiquerons quelque jour la manière de l’établir.
- Sur la bobine, on placera environ 4o 000 tours de fil de 1/10, ce qui représente à peu près a5oo m. de fil, pesant en tout 175 gr. environ et ayant une résistance approximative de 5ooo ohms. Il n’est pas nécessaire, dans le cas actuel, de compter le nombre de tours, il suffit d’embobiner franchement les 25oo m. ou mieux
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- les 175 gr. qu’on aura à sa disposition pour l’opération.
- La bobine finie on connecte le fil d’entrée et le fil de sortie à du fil souple d’un diamètre plus fort, recouvert de soie, qu’on enroule en boudin et qu’on réunit aux bornes de l’appareil, par soudure ou autrement.
- Pour donner de l’apparence à l’ensemble, on peut enrouler sur le fil bobiné une faveur verte et vernir la carcasse à la gomme laque, ce qui habille bien la bobine.
- On prépare un châssis en bois de chêne ou autre verni à la gomme laque qu’on assemble en équerre (fig. 4) aux dimensions indiquées sur le croquis.
- La bobine est placée dans l’angle à droite et, pour la maintenir, on ménage sur le bois une petite protubérance qui rentre à frottement dur, dans le tube carton.
- La bobine est maintenue avec de la colle sur cette espèce de petit ergot de faible hauteur.
- Les bornes seront de la forme qu’on désire ou qu’on possède : bornes d’une vieille sonnerie, par exemple, qui, pour la circonstance, seront passées au tripoli,
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- Fig. 3. La bobine.
- puis au vernis sans.teinte, afin d’avoir l’air un peu d’un appareil de physique (fig. 5).
- Equipage mobile, — C’est la partie délicate de l’appareil ; ici elle est simplifiée, car elle ne comporte aucun enroulement, mais seulement despièces métalliques.
- Voyons d’abord la pièce en métal qui doit être soumise à l’action de la bobine .
- Cette pièce'sera en fer doux, parfaitement recuit sur le charbon de bois ou au four électrique du laboratoire; elle sera cylindrique et formera plongeur ou noyau mobile de la bobine précédemment faite.
- Ce noyau peut être en fer massif, fait sur le tour, ou bien constitué par une feuille de fer-blanc recuit soigneusement et parfaitement, qu’on enroulera de manière à.lui dbnner la forme d’un petit noyau creux. Avec un noyau massif, on aura tendance à avoir moifis de sensibilité pour le voltmètre, par conséquent il vaut mieux, si l’amplitude de l’échelle de mesure ne va qu’à i5 ou 20 volts, employer le tube comme “plongeur ; pour
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- Fig. 7. — Le levier.
- mesurer du 110 et du 220 volts, on emploiera au contraire le noyau massif.
- Dans l’un comme dans l’autre cas, on fixe sur la tête du noyau un petit trier en laiton, qui est composé de deux petits montants et d’un axe de 2 mm de diamètre (fig. 6). Le noyau aura 6 à 8 mm de diamètre 0'j”T de manière à entrer librement dans
- la bobine.
- La partie formant aiguille sera découpée, soit dans du laiton peu épais, soit de préférence dans une feuille d’aluminium, qui pourra avoir 1 mm d’épaisseur et la forme ^ et les dimensions de la fig. 7. On
- *5'*'“ peut, si on le veut, ne faire en mé-
- Fîg. 6. — Noyau tal que la petite branche et l’aiguille
- de la bobine. en carton, mais la première indi-
- cation est préférable.
- Au point d’articulation, on emmanche à force un axe en acier à bouts pointus, qui formeront pivots. Les extrémités de la petite branche horizontale seront percées de deux trous, dont l’un à l’extrémité libre servira de passage à l’axe du noyau plongeur.
- Le trou à la pointe de l’équerre servira à accrocher le ressort, dont nous parlerons tout à l’heure.
- Pour faciliter les lectures sur l’échelle, la pointe de l’aiguille se-ra peinte en noir jusqu’à uné distance convenable.
- Les supports du pivot seront établis, comme le montre la figure 8, en laiton de 5 mm. On pourrait également les faire en bois, mais jo.-i.— —J cela serait moins exact et plus bricolage.
- La distance entre les branches est telle que l'axe pivot puisse tourner librement dans les petits logements préparés pour recevoir les pointes. On lubrifiera légèrement ces cuvettes avec de l’huile pour horlogerie où à la rigueur avec de la vaseline.
- Comme on peut le Voir sur la figure 9, étant donné
- le diamètre de la bobine, on constate que la ligne d’axe est à environ 20 mm du tableau vertical, par conséquent le support du pivot sera fixé sur une cale d’épaisseur Via convenable, afin que l’aiguille soit bien parallèle à la planche et que le noyau descende bien verticalement dans la bobine.
- Pour équilibrer le poids du noyau et rappeler l’appareil au zéro, on accroche un petit ressort à la pointe d’équerre, ce ressort est fixé dans une vis percée qui règle sa tension. Le support d’équerre de la vis est indiqué figure 10, il est en laiton
- de 5 mm. Le trou qui reçoit la vis est prolongé par une fente de manière à former serrage et à empêcher le déréglage.
- Cette équerre est montée encore sur une cale en bois, d’épaisseur ad hoc, comme on l’a vu tout à l’heure pour les pivots.
- Quelle est la force du ressort ? Affaire d’essais et et d’expérience. Il faut que l’aiguille soit au repos et équilibrée au zéro à gauche de l’échelle et le ressort antagoniste sera plus ou moins puissant suivant que
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- Fig. 8. — Supports du pivot.
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- Fig. 9. — Le voltmètre vu en plan.
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- l échelle devra mesurer un voltage plus ou moins élevé. Pour quelques volts, le ressort à boudin sera simplement en fil de laiton de quelques dixièmes de millimètre.
- L’appareil est terminé, et on le monte pour tracer l’échelle, car l’aiguille ne décrit pas un arc de cercle parfait, mais une courbe du second degré.
- On relèvera le déplacement sur un gabarit et on découpera l’échelle dans du carton ou du laiton peint ensuite en blanc. On la fixera sur le tableau et on la graduera par comparaison. C’est là que la tension du ressort intervient. Supposons qu’on veuille avoir une échelle allant de o à 16 volts.
- On règle la force de façon qu’à vide, l’aiguille vienne au o et qu’à 16 volts exactement elle vienne s’arrêter sur le chiffre ifi.
- On peut soit diviser l’arc de courbe de o à 16 en divisions égales, soit graduer par comparaison avec un voltmètre étalonné.
- Pour 110 volts ou 220 volts, le fil employé pour la bobine sera celui de 1/10 que nous avons indique, mais pour une échelle de mesure n’allant qu à 16 volts, on peut mettre un peu moins de fil ou se contenter de fil de 15/ioo par exemple, ce qui donnera environ 1000 ohms de résistance pour la bobine.
- Cet appareil ne peut indiquer le sens du courant, car quel que soit le pôle magnétique de la bobine elle attire, toujours le noyau. Il pourra servir à des mesures de résistance, comme nous le verrons ultérieurement. Le fait d’ailleurs d’avoir un ressort antagoniste pour 1 équipage mobile réalise un amortissement des oscillations parfait, ce qui facilite la rapidité des lectures comme dans un appareil apériodique ordinaire. E. Weiss,
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- Fig. 10. — Ressort de rappel.
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- Un véhicule de famille. — Pour réaliser les pro-, menades hygiéniques en famille, il n’y a encore rien de plus agréable que la bicyclette. La voiture automobile n’est pas à la portée de tous et les déplacements à pied ne permettent pas de faire de très grandes randonnées.
- Un Nantais, M. Lefeuvre, a eu l’idée d’agencer derrière sa bicyclette, deux arrière-trains de vélos ordi-
- naires sur lesquels peuvent s’installer des promeneurs.
- Ces derniers peuvent pédaler et apporter leurs efforts, à la propulsion du véhicule commun. Ils peuvent d’ailleurs s’arrêter sans inconvénient dans le cas d une fatigué ou d’une indisponibilité quelconque.
- La direction n’est assurée que parle conducteur de l’avant et les promeneurs situés derrière n’ont rien à craindre en cas de chute du conducteur. Cela permet d’avoir une grande sécurité, ce qui est très intéressant quand il s’agit par exemple d’un enfant. — Adresse : M. Leleuyrç, forgeron, 14, rue Salle-Verte, Saint-Clair-Nantes-
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- COMMENT ACHETER LES FRUITS EXOTIQUES FRAIS? — LES ANANAS
- Originaire de l’Amérique du Sud, l’ananas est très cultivé dans la plupart des pays tropicaux, dans plusieurs de nos colonies, et notamment, parmi les régions moins lointaines, dans les Açores et les Madères.
- Son fruit qui appartient aux plus délicieux que produit la nature sous tous les cieux est un fruit composé résultant de l’agglomération des baies réunies en épi avec un entourage de bractées devenues succulentes, le tout surmonté d’une touffe de feuilles lui composant une couronne. Il a la forme' d’une pomme de pin d’où son nom anglais « pine-apple », et il atteint parfois un assez gros volume puisque, selon la variété qui le produit, il pèse i à io kilogrammes.
- Il y a quelques années on le cultivait aux environs de Paris dans des forceries spéciales, mais ce mode de production a disparu en grande partie à la suite d’une importation notable et suivie de fruits frais, ou en conserves d’après les procédés de stérilisation les plus perfectionnés. On’ obtient ainsi des pays tropicaux de très beaux fruits frais à un prix relativement peu élevé et il nous en arrive aussi une certaine quantité des Açores.
- Variétés soumises à l’exportation. — D’après M. H. Jumelle à qui j’ai fait quelques emprunts, MM. Hume et Miller, en 1904, ont réparti les principales variétés d’ananas en trois grands groupements basés sur la couleur de la surface et de la chair de la baie ainsi que sur la profondeur des yeux et la longueur des bractées ; ce sont : i° le groupe Queen; a0 le groupe Cayenne ; 3° le groupe d’Espagne.
- Groupe Queen. —- C’est à lui qu’appartiennent les variétés la Reine d’Or, la Reine d'Egypte, les Rippley, le Small Natal; les fruits des trois premières sont jaunes et ovoïdes.
- Groupe Cayenne. — Sa principale variété est lë Smooth Cayenne qui, dans beaucoup de régions, comme entre autres, à Costa-Rica, aux Hawaï, au Natal, etc., est généralement considérée comme l’une des plus fines, se conservant le mieux et se transportant le plus facilement. Le fruit, qui devient volumineux puisqu’il pèse parfois jusqu’à 4 kg, est vert jaunâtre clair et cylindrique ; les bractées sont souvent teintées de rouge.
- Groupe d’Espagne — Il compte trois variétés importantes : le Red Spanish qui constitue 98 pour 100 des ananas cultivés en Floride, le Sugar loaf et le Porto-Rico. Le Sugar loaf donne un gros fruit conique pouvant peser, d’après M. Ridley, de 6 à 10 kg. On le tient pour peu propre à la fabrication des conserves.
- Parmi les autres sortes d’ananas connues il me faut citer : l’ananas de Pernambouc obtenu au Brésil de la variété abacaxi ; il est gros et bon ; l'ananas de Maurice, un peu cylindrique, à chair jaune, ferme, de saveur excessivement fine mais un peu petit; l’ananas de la Jamaïque, Black Jamaica ou Black Spanish dont le fruit un peu pyramidal est vert sombre, légèrement teinté de pourpre ou de noir, pèse en moyenne 2 kg; les ananas des Açores fournis par deux variétés cultivées en grand :1a Cayenne à feuilles lisses et la Baronne de Rothschild. Par suite de leur précocité, ils sont expédiés en Europe dès la fin de l’hiver en février et mars.
- Récolte et exportation. — J’en parlerai très brièvement. Les ananas sont cueillis mûrs à point, car l’on a observé qu’après la cueillette ils ne s’enrichissent plus en sucre dont les fruits verts ne contiennent que 2 à 3 pour 100 alors qu’à maturité complète la teneur varie entre 9 à i5 pour 100. Buignet y a dosé ij,33 de saccharose et 1,98 de sucres réducteurs, soit i3.,3i pour 100.
- On laisse les fruits exposés 24 heures à l’air avant eje les emballer dans des caisses dont-la grandeur varie en raison du nombre et de la grosseur des ananas qu’elles doivent contenir, 18, 24, 36, 42 ou 48 à la Floride ou 6,
- 8, 10 ou 12 aux Açores et même 3, si ce sont de très gros fruits. On les enveloppe séparément dans une feuille de papier souple et on les étend dans la caisse sur une bonne couche de paille de maïs bien divisée. Celle-ci sert également à remplir l’intervalle de 1 à 2 cm laissé entre chaque fruit et à recouvrir la couche supérieure. On a soin de bien tasser pour éviter le déplacement des fruits pendant le voyage et Ton veille à ce que les fruits ne dépassent pas la hauteur de la caisse au moment de clouer le couvercle, afin d’éviter de les meurtrir. [
- A Cuba, d’après M. Muiïoz Ginarta, une caisse d’ananas se vendait 7 fr. 5o en 1917, 12 fr. 5o en 1918 et 17 fr. 5o en 1919.
- Quand et comment les acheter? — Il est admis que les fruits qui arrivent sur nos marchés devraient peser 1 kg, et être choisis parmi ceux qui sont de forme ovoïde plutôt que de forme allongée en pain de sucre; aussi, est-ce aux premiers que les maîtresses de maison devront donner la préférence, après s’être assurées qu’ils possèdent intacte leur couronne de feuilles, qu’ils sont fermes, indemnes de toute tache, de consistance bien égale sur tous leurs points et surtout mûrs à point, afin de contenir le maximum de leur délicieux parfum.
- Les ananas exotiques sont relativement abondants en décembre et janvier et ceux des Açores en février et mars. On peut les acheter aux halles des grandes villes et spécialement aux Halles centrales, à Paris, où leur prix, aux époques précitées, oscille entre 8 et 20 francs pièce, selon leur grosseur et leur beauté, mais on les trouve facilement aussi dans les maisons de vente des primeurs, des produits exotiques ainsi que dans les grandes maisons d alimentation. Il en arrive également beaucoup en conserves, notamment d’Amérique et des Indes, sous trois états distincts ; entiers, en cubes et en tranches. Les premiers doivent être préférés parce qu’ils sont toujours de meilleure qualité que les deux autres pour lesquels on emploie des fruits meurtris ou inférieurs.
- Principaux usages. — L’ananas constitue un superbe et exquis dessert de luxe tant à cause du parfum délicat de sa chair que de l’originalité et de l’élégance de sa forme et de sa couronne de feuilles. Il est toujours un dessert coûteux; il l’était encore plus au temps où, produit à grands frais en serre chaude, on le servait en pot élégamment drapé sur une table richement décorée. Il coûtait alors entre 3o et 40 francs pièce, au lieu des prix actuels 8 et 20 francs. Bien qu’on le consomme le plus souvent, et avec raison, à l’état frais, arrosé d’une sauce au kirsch, au rhum ou au champagne, il entre aussi dans la confection d’un certain nombre d’entremets, compotes, gelées, marmelades, sirops, etc., pour lesquels les conserves sont particulièrement indiquées. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’ananas, comme le fruit du papayer, la papaye, contient une enzyme, la bro-méline, analogue à la pepsine et que, pour cette raison, l’ananas frais est plus digestible que celui de conserve dans lequel la chaleur a détruit l’agent de dédoublement.
- Je rappellerai brièvement que l’industrie des conserves d’ananas a pris une grande extension dans la plupart des pays producteurs, parmi lesquels les îles Hawaï se placent au premier rang. D’après Y Agronomie coloniale (n° 36, décembre 1920), la valeur de leurs exportations se chiffre comme suit, en dollars : fruits verts 27147; fruits en jus ou en sirop 52690; fruits en conserves 17 640 210.
- Entre les préparations ci-dessus, comme celle des conserves présente le plus d’intérêt, parce qu’elle peut être d’ailleurs génératrice des autres; voici un procédé ménager qui permettra aux maîtresses de maison de la confectionner.
- Conserve. —- Prenez de préférence un fruit allongé assez gros parce qu’il se débite mieux et laisse moins de déchet qu’un petit. Enlevez avec un couteau en argent, à cause de l’acidité, la couronne de feuilles, puis la première tranche et les écailles. Pour la partie centrale généralement dure, si l’ananas doit être conservé entier, il serait bon de l’enlever avec une sorte d’emporte-pièce. Cependant, comme son volume serait trop gros pour entrer dans un flacon ordinaire, il est préférable de le couper en tranches et même de sectionner celles-ci en petits cubes assez minces qui auront l’avantage de n’exiger que de petits récipients faciles à stériliser. Préparez ensuite un sirop de sucre très concentré à 38° Baume, laissez-le refroidir, mélangez-y un verre à liqueur de kirsch et versez le tout sur les cubes ou sur l’ananas entier mis préalablement, selon le cas, dans les petits flacons ou dans des bocaux. Stérilisez ensuite au bain-marie bouillant durant 1 h. 1/2 pour tles premiers et 2 heures pour les seconds.
- Vin. — On prépare depuis plusieurs années, notam-
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- VARIETES
- ment au Brésil, du vin d’ananas d'après le procédé du Dr Alfredo Salles, de l’Etat de Sao-Paulo. Le vin obtenu ainsi, tout en conservant, dit cet auteur, une saveur spéciale d’ananas, ressemble en tous points au vin du Rhin avec lequel il pourrait rivaliser avantageusement par l’arome, la finesse du goût et même par l’aspect. Conservé pendant un certain temps, ce vin donne à la distillation une bonne eau-de-vie. Mais comme la fabri-
- cation de ce vin est difficile à réaliser, il n’y a pas lieu de la conseiller aux maîtresses de maison qui devront se borner, en dehors des conserves et des marmelades, à la confection d’autant plus simple des gelées et des sirops qu’ils pourront être réussis en tout temps en employant uniquement, ou additionné d’un peu de jus de pommes, le jus sucré et parfumé des ananas conservés en boîtes. A. Truei.iiï.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Pour détruire les rats. — La Presse Médicale donne quelques recettes pour la destruction des rats qu’il convient d’ajouter à celles qui ont déjà paru dans La Nature (n° 2427).
- Eponge frite. — En passant dans la friture, l’éponge se resserre et s’imprègne de graisse. Une fois avalée par le rat, elle se distend et l’étouffe.
- Mélange de plâtre et de farine. — Ce procédé a été employé pour la dératisation des abattoirs de Saint-Etienne. On remplit des moules de plâtre creusés en forme d’augettes du mélange suivant :
- Plâtre de Paris..............6 parties.
- Farine.......................2 —
- Sucre pulvérisé.............1
- et on les dispose en grand nombre dans tous les passages fréquentés par les rats. A côté, dans de vieilles boîtes de conserves, de sardines par exemple (l’odeur du poisson attire en effet les rats), on renouvelle de l’eau tous les jours. Le rat meurt par coprostase.
- Gaz asphyxiants. — Lorsqu’on a découvert un trou de rat, on fait tomber dans ce trou quelques morceaux de carbure de calcium; on ferme le trou avec de la terre, puis on verse un peu d’eau qui pénètre dans la galerie et, au contact du carbure, dégage de l’acétylène toxique pour les rats.
- Dans les canalisations et les égouts que l’on peut rendre étanches, la destruction des rongeurs peut se faire au moyen de gaz toxique : oxyde de carbone ou gaz sulfureux, chloropicrine.
- Pour faire prendre les allumettes. — Il ne s’agit ici que des allumettes s’enflammant par frottement sur un corps rugueux quelconque et non des allumettes dites amorphes ou suédoises nécessitant un frottoir spécial.
- La difficulté que l’on éprouve très souvent à enflammer une allumette a deux causes principales : l’humidité de la préparation fixée à une extrémité et la différence de combustibilité entre cette préparation et le bois trop compact.
- Pour faire prendre à coup sûr une allumette, on commencera par frotter le bout coloré sur les cheveux qui ont un grand pouvoir hygrométrique et donnent un séchage presque immédiat; ensuite on rompra, à un centimètre et demi de la pâte, sur la moitié de son épaisseur, le bois de cette même extrémité, les canaux de celui-ci se trouvent ainsi libérés et forment cheminée d’appel.
- Il suffit alors de frotter légèrement l’allumette en maintenant le bout ainsi dégagé pour voir l’inflammation se produire sans difficulté.
- Embrocation pour chevaux. — Les embrocations sont destinées à produire une certaine congestion de la peau, elles activent ainsi la circulation dans la région “où elles sont sppliquées.
- Pour les préparer, on introduit dans une bouteille résistante quatre blancs d’œufs et un jaune avec 5oo gr. d’eau, on secoue vigoureusement, ajoute 70 gr. d’essence de térébenthine, puis après nouvelle agitation 70 gr. d’acide acétique par petites portions, en mélangeant toujours. Cela fait, on porte au bain-marie d’abord tiède que l’on amène à l’ébullition, laquelle est maintenue un quart d’heure. Le médicament doit avoir une consistance semi-fluide et un aspect blanc laiteux. On laisse refroidir, puis bouche hermétiquement pour le conserver jusqu’au moment de l’emploi.
- Cette préparation est utilisée en frictions ou mas-
- sages dans l’engorgement des tendons ou après un travail un peu dur de l’animal.
- Destruction du ténia du chien. — Faire prendre en deux fois à une demi-heure d’intervalle le mélange suivant délayé dans du lait :
- Poudi’e de noix d’arec. . . 5 grammes.
- Crème de tartre...........20 —
- Cette dose convient pour un chien de chasse, elle doit être diminuée ou augmentée suivant la taille de l’animal.
- Pour être certain de l’expulsion complète du parasite, on recommencera une ou deux fois le traitement clans le courant du mois.
- Suppression des poussières. — Toutes les fois que le plancher n’est pas ciré, un moyen très simple permet de supprimer les poussières, il consiste à arroser le sol deux ou trois jours de suite avec une solution de chlorure de calcium à 3o° B. Les poussières restant humides ne s’envolent plus et sont balayées facilement, l’action persiste pendant six mois au moins.
- Ciment imperméable à l’eau et inattaquable par les acides. — On prépare ce ciment dû à l'Electro-Chemical Society and Engineering C°, en mélangeant en proportions déterminées les produits suivants :
- i° Une matière siliceuse comme silex, cristal ou quartz, 9 parties ; 20 du phosphate de calcium trical-cique (apatite), 10 parties; 3° du silicate de sodium, 3 parties; le tout à l’état sec et pulvérisé.
- Immédiatement avant ou après la prise, le mélange est soumis à l’action d’un acide susceptible de réagir sur les éléments composants pour en faire une masse imperméable à l’eau. Les réactions qui se produisent permettent d’obtenir une masse dure, dense, imperméable, insoluble et inerte en présence de l’eau ou des acides.
- Petite pile électrique amusante. — En supposant que vous soyez en voyage d’exploration et que les piles sèches que vous avez emportées soient inutilisables, vous pourrez malgré tout les remplacer à condition que vous ayez quelques lames de zinc et de cuivre.
- La pile minuscule sera constituée par la moitié d’un citron qui formera le récipient contenant le liquide excitateur. Les deux électrodes seront formés respectivement d’une lamelle de cuivre et d’une lamelle de zinc qui seront fichées dans le demi-citron sans se toucher bien entendu.
- Le courant est produit par l’action chimique de l’acide citrique sur les deux électrodes de métaux différents. C’est somme toute l’expérience de Yolta répétée sous une forme amusante. Il n’est pas nécessaire naturellement d’être au centre de l’Algérie pour employer ce moyen original d’actionner la sonnerie électrique, qui appellera le nègre chargé du service, on peut faire cette expérience chez soi. L’intensité du courant fourni est faible, mais il est facile de former plusieurs éléments et de les coupler; un seul citron à lui seul donne deux éléments de pile. Pour supporter facilement les « vases » de pile, on agencera alors des ouvertures dans une planchette de bois ou dans un morceau de carton très épais, comme si l’on devait y placer des œufs pour un emballage fragile. Dans ces alvéoles, on placera les demi-citrons et il sera très facile de grouper en série ou en dérivation tous ces éléments de pile minuscules, pour constituer une petite batterie originale, bon marché, mais un peu éphémère malgré tout.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boite aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — M. Herpin, à Paris. — Nous allons étudier le moyen de construire un moteur pouvant se monter facilement sur une locomotive jouet et nous publierons dans la Science appliquée un article sur ce sujet.
- M. Sungé, à Bréolles. — Pour charger vos accumulateurs sur 110 volts, il vous faut un rhéostat que vous établirez facilement avec une résistance liquide. Les électrodes seront deux positifs à lame de charbon de pile électrique. Le bain sera de l’eau salée. En écartant plus ou moins les lames, vous serez maître du voltage que vous contrôlerez avec un voltmètre. Cette résistance est montée en série avec l’accumulateur sur le circuit de charge.
- Si la batterie a été abandonnée pendant longtemps déchargée, l’acide a formé un enduit blanc de sulfate de plomb. On peut y remédier en chargeant à faible intensité et longtemps (Il ne faut pas gratter ce dépôt) en remplaçant l’acide par de l’eau (Voir Recettes de l’atelier). Nous ne vous conseillons pas de recoller vous-même les bacs en celluloïd ; le collage s’effectue avec une solution dans l’acétone. (Voir les correspondances précédentes, 12 février dernier.)
- 20 Dans la petite correspondance du n° du 29 janvier dernier se trouve une communication pour la soudure autogène de l’aluminium.
- M. Le Marois, à Versailles.— Une masse plastique réfractaire vous sera donnée par mélange de terre de pipe avec un cinquième environ de fibres d’amiante. Après avoir modelé le produit à la forme voulue, de dimensions un peu supérieures à cause du retrait, vous procéderez au séchage à l’air libre, puis à la cuisson progressive. Gomme mastic se servir du même mélange, mais un peu plus fluide.
- M. Roussel, à Paris. — Les parties tendres du bois ont la propriété de se gonfler beaucoup plus que les parties dures, aussi pensons-nous que vous pourrez obtenir le résultat cherché en dressant d’abord la pièce, puis immergeant dans l’eau bouillante, ce qui fera saillir les parties molles ; vous profiterez de cette saillie pour les enlever et par séchage les parties dures seules resteront en relief.
- M. Benigno Perez, à Victoria (Espagne). — Le procédé suivant que nous devons à l’un de nos lecteurs, M. Lepage, qui l’a expérimenté, vous donnera très probablement satisfaction pour rendre dés cuves en ciment inattaquables au jus de pommes : lorsque le ciment est sec passer avec un pinceau une couche de fluate de magnésie, puis 12 heures après une autre couche. Douze heures après la deuxième couche en passer une troisième, mais étendue de 5o pour 100 d’eau, laisser sécher et les cuves seront prêtes à servir. Le fluate de magnésie est vendu par la maison Teisset-Kessler, de Glermont-Ferrand, il en faut environ 5o kg pour quatre cuves de 200 hectolitres chacune, le prix de revient serait d’environ 170 francs tous frais compris. 1
- M. Philibert, à Nice. — La préparation des agglomérés de liège varie beaucoup suivant l’usage auquel ils sont destinés. Dans le cas présent nous pensons qu’il s’agit surtout de factices-bouchons qui peuvent être préparés ainsi. Prendre :
- Gélatine ...... 20 grammes.
- Glycérine............... 20 —
- Eau.................... 100 —
- Après macération pendant 12 heures, liquéfier au bain-marie et ajouter : liège en poudre 55o gr. Puis en dernier lieu : solution de formol à 20 pour 100, 20 gr. Mouler et laisser durcir dans le moule, puis sécher à l’air. Nous ne connaissons pas d’ouvrage spécial sur la question.
- Mineur lorrain. —1° Le pourcentage de brai à employer pour agglomérer les poussiers de charbons varie considérablement avec la nature de ceux-ci, suivant qu’ils sont gras ou maigres, il est donc difficile de donner un chiffre sans connaître la matière. A utiliser à titre d’indication seule, nous pourrons admettre i5 pour 100; .—
- 20 La teneur en cendres n’est pas moins variable; celle des charbons oscillant actuellement entre 4 et 16 pour 100, tout dépend, en résumé, de la matière première ; — 3° Le ciment peut effectivement être employé comme liant, mais il diminue la puissance calorifique alors que le brai l’augmente ; 4° Consultez Les combustibles
- industriels, par Félix Colomer,-éditeur Dunod, 47» quai des Grands-Augustins.
- Société Philomathique, à Bordeaux. — L’insuccès de vos essais pour préparer des papiers de tenture lavables doit provenir de ce que les couleurs peu adhérentes de ces papiers ont été entraînées et délayées parle pinceau lors de l’application de la mixture. Il faut évidemment ne pratiquer l’opération que sur des papiers bien constitués, cependant un moyen de tourner la difficulté sera de &e servir d’un pulvérisateur et d’éviter que le liquide mis en excès ne ruisselle.
- M. Le Masson de Rancé, à Marigot (Martinique). — Scientifiquement, il nous paraît difficile qu’wne réparation de cloche puisse donner un ensemble assez homogène pour conserver au son la pureté requise, car déjà la fabrication elle-même présente de grandes difficultés et la connaissance de tours de main spéciaux. Peut-être pourriez-vous essayer une soudure autogène au chalumeau en vous servant de l’alliage pour cloches qui se rapproche de la composition suivante :
- Cuivre...........77 à 80 pour 100.
- Etain............23 à 20 pour 100.
- Nous nous souvenons qu’en 1890 un inventeur, M. Antonio, de Santerada, province de Lerida (Espagne), a breveté une soudure spéciale pour la réparation des cloches fendues, vous pourriez vous adresser à lui.
- M. Labbé, à Jeumont. — Nous avons vu employer la méthode suivante pour faire disparaître la rancidité du saindoux et elle a parfois fort bien réussi. Faire fondre la graisse à feu doux et dès qu’elle est limpide la décanter avec précaution en la faisant couler sous forme de filet dans un autre vase rempli d’eau fraîche, cela pour la diviser le plus possible. Pratiquer un pétrissage à la main et renouveler l’eau jusqu’à ce qu’elle sorte bien claire. Le saindoux est alors remis sur le feu et dès qu’il est fondu on y jette un mélange à parties égales de noir animal pulvérisé et de terre à foulon, on maintient la fusion pendant un quart d’heure en brassant. Finalement on laisse reposer et décante en passant au travers d’un linge ou d’un tamis pour retenir le mélange épurant, la graisse est alors dépouillée de sa rancidité.
- M. Léon Martin, à Paris. •— Il ne faut pas songer à obtenir une bonne teinture de bâche d’auto sans faire le démontage. Le plus pratique est la teinture aux noirs diamines dont les plus usités sont le Noir bleu, le Noir oxydiamine, le Noir jais, le Diazonoir solide BHN et le Noir Pluton.
- Par kilogramme de coton on prendra :
- Sel de cuisine. . . . 200 grammes.
- Cristaux de soude . . 20 —
- Matière colorante . . 60
- Eau................. i5 litres.
- Et on se trouvera Lien d’y ajouter :
- Thioflavine......... 5 grammes.
- On monte le bain avec la moitié du colorant et le porte aux environs de 4o° à 5o°, puis on y introduit le tissu à teindre, on élève progressivement la température jusqu’à l’ébullition, à ce moment on retire l’étoffe, ajoute le reste du colorant et introduit à nouveau le 'tissu, reporte à l’ébullition que l’on maintient à peu près une heure, on termine par un rinçage.
- Tenir compte de ce que la teinte baisse en séchant, par suite la tenir au-dessus de l’effet désiré pendant l’opération de teinture.
- T. S. P. — M. P.-A.-S. de B. — Nous vous donnons en partie satisfaction en publiant un horaire de quelques transmissions européennes et américaines susceptibles d’intéresser la plupart des amateurs. Nous compléterons par la suite ces renseignements.
- M. Rnocke-Deinze. — Nous vous conseillons de remplacer vos spirales plates par un petit compensateur comme celui que nous avons décrit dans la T. S. F. des Amateurs, lorsque nous avons parlé de la construction d’un amplificateur à résistances.
- Vous trouverez toutes les indications utiles pour le
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- montage des spirales plates dans un prochain article de notre rubrique de T. S, F.
- J. P. Kœnig, à Colmar. —- i° Un transformateur Tesla ordinaire peut être utilisé comme hétérodyne, même, quand l’enroulement secondaire n’est pas bobiné en sens inverse de l’enroulement primaire; mais on doit, dans ce cas, renverser l’ordre des connexions du circuit secondaire.
- 2° Deux cylindres de verre pouvant pénétrer l’un dans l’autre et ayant leur surface extérieure recouverte d’une feuille d’étain peuvent servir d’armatures pour constituer un bon condensateur variable.
- 3° Yous recevez très bien FL et UA sur votre fil téléphonique parce que votre collecteur d’ondes s’accorde sur ces deux postes ; pour vous mettre en accord sur les autres postes il faut que vous intercaliez un condensateur variable — et non pas un condensateur fixe — dans votre circuit d’antenne.
- M. G. Jeanne, à Saint-Sever. — i° Yous pouvez essayer de faire réagir la première et la deuxième grille l’une sur l’autre au moyen de votre compensateur.
- •2° Yos appareils d’accord ont une self insuffisante pour vous permettre de recevoir des ondes de 16000 m. ; l'appoint de condensateurs ne vous donnera pas un réglage favorable. Nous publierons prochainement un article sur la réception des grandes longueurs d’onde qui vous facilitera l’équipement de votre poste pour ce genre de réception.
- 3° Les conversations que vous avez entendues sont des essais de téléphonie sans fil entre l’Angleterre etl’Italie.
- 4° Yotre antenne n’est pas très régulière, nous lui préférerions de beaucoup un collecteur d’ondes à fils parallèles, tendu entre deux mâts. Néanmoins votre aérien vous assurera une bonne réception.
- 5° La "portée de cette transmission dépassera certainement 3o km; un simple détecteur à galène étant utilisé au poste récepteur sur une antenne de mêmes dimensions que celle que vous utilisez. Si un amplificateur est employé au poste récepteur, la portée de la transmission pourra être triplée.
- Laboratoire de l’Ecole Militaire de l'Artillerie. — Voyez notre réponse à M. G. Jeanne ; au besoin, veuillez nous communiquer un schéma de montage complet que nous vérifierons.
- M. Roger Boissier, à Valenciennes. — Le fil 65/ioo convient parfaitement pour la confection de l’appareil hétérodyne que vous désirez construire.
- M. A. Altenbach, à Belfort. —Yous pouvez sans aucun inconvénient employer du fil jS/ioo pour confectionner votre cadre.
- M. L. Rontain, à Grenoble. — C’est bien la station allemande de Nauen (iudicatif POZ) qui transmet de a3 h. 55 à miuuit les signaux horaires internationaux sur ondes musicales de 3goo m. La station du Champ-de-lVIars (FL) transmet les signaux horaires français à 23 h. 45 sur ondes musicales de 2.600 m.
- M. F. Gauthier, à Cholet. — i° Yous pouvez utiliser un fil plus fin que le i5/to pour la confection de votre cadre; mais vous n’avez pas avantage à augmenter la résistance dè votre enroulement, ne descendez pas au-dessous de 7 ,à 8/10.
- 20 Vous trouverez des feuilles d’aluminium à la Société de l’Aluminium français, 12, rue Roquépine, à Paris.
- M. R. Perrineau, à Pau. — En appliquant la formule E /T . , Voltage \
- d’Ohm 1 = ~ Intensité = ————— > vous trouverez R \ Résistance/
- qu’une résistance de 4 mégohms (4000000 d’ohms) intercalée dans un circuit de 80 volts doit laisser passer
- — de de milliampère de courant.
- 100
- M. Albert Legrand, Paris. — i° Nous préférons à votre dispositif un peu complexe l’amplificateur à résistances décrit dans la T. S. F. des Amateurs.
- 20 Yotre schéma n’est pas régulier; votre circuit secondaire n’est pas fermé.
- 3° Nous ne pouvons vous donner aucune indication sur le maximum de longueur d’onde que votre poste est susceptible de recevoir puisque vous ne nous renseignez pas sur les dimensions de votre antenne.
- 4° Voyez notre réponse à M. Thudichum à Genève, elle vous renseignera sur les conditions dans lesquelles vous pourrez recevoir les postes américains.
- 5° La fabrication d’accumulateurs par les amateurs
- ne nous semble pas une opération pratique ; ces appareils sont évidemment très chers, mais il est difficile de monter un dispositif à lampes sans un ton accumulateur de marque.
- 6° La construction d’une valve est un travail très délicat ; nous vous recommandons la lecture d’une étude des plus intéressantes et des mieux exposées sur la construction pratique des valves et tubes à trois électrodes, parue dans les derniers numéros de La T. S. F. Moderne, 11, rue de Saxe, à Paris.
- M. Ph. Gâches, à Castelnaudary. — Nous vous conseillons de conserver sans modification votre très belle antenne.
- Nous vous donnerons dans un prochain article toutes les indications pour confectionner des bobines à plusieurs couches de fil.
- L’amplificateur H. F. dont vous parlez nous donnait très lisiblement Lyon YN sur antenne de 60 m, à deux brins.
- Yous éviterez la dépolarisation de vos téléphones en renversant de temps en temps l’ordre de leurs connexions dans le circuit.
- Les petits transformateurs de l’amplificateur Duro-quier sont très faciles à construire, faites-les vous-même ; cet amplificateur doit être utilisé sans détecteur selon le schéma de la figure 77 des a Eléments de la T. S. F. pratique ». Conformez-vous très exactement aux données fournies par l’auteur.
- R. G., Le Mans. — Vous réaliserez un condensateur fixe de .oo3 microfarad environ, en utilisant pour l’une des armatures trois feuilles de papier d’étain mesurant 8 cm sur 6; et pour l’autre armature deux feuilles de mêmes dimensions. Comme diélectrique employez du sparadrap ou du papier-écolier paraffiné.
- Un condensateur variable à diélectrique air doit comprendre une quinzaine de plaques demi-circulaires de 8 cm de rayon par armature. Ces plaques ne doivent pas être éloignées les unes des autres de plus de 1 mm. Constituez vos armatures au moyen de plaques de cuivre de zinc on d’aluminium de 1 mm au moins d’épaisseur.
- M. R.-M., à Nîmes. — i° Nous consacrerons un article à la construction d’un téléphone haut-parleur; nous procédons à différents essais en ce moment.
- Un pavillon de phonographe monté sur un bon écouteur vous permettra sans doute de lire une réception forte sans vous obliger à vous coiffer du casque téléphonique, mais cet ajustement ne saurait augmenter l’intensité des signaux perçus. Adoptez, de préférence, un petit pavillon en aluminium.
- 20 Vos essais de téléphonie sur cadre ne nous semblent pas devoir être couronnés de succès. Des expériences de ce genre faites pendant la guerre à l’Ecole Radiotélé-graphique du Plessis-Belleville n’ont donné aucun résultat pratique. 11 vaut mieux que vous utilisiez une petite antenne intérieure et une prise de terre.
- 3° Dans l’amplificateur microphonique, l’un des contacts en charbon est fixé sur la plaque du téléphone, et vibre solidairement avec elle.
- 4° Le Tesla décrit dans la T. S F. des Amateurs peut être utilisé sans condensateur variable aux bornes du secondaire pour la réception d'ondes ne dépassant pas 4000 m. Avec l’appoint d’un condensateur variable, il est possible d’aller bien au delà ; nécessairement l’emploi d’une bobine de self est, dans tous les cas, indispensable dans le circuit d’antenne.
- M. le Bibliothécaire de l’Ecole Gerson. — i° Le téléphone haut parleur se monte exactement comme un écouteur ordinaire dans le circuit de réception.
- 20 Le cadre peut être utilisé avec un détecteur à cristaux dans le voisinage du poste dont on veut recevoir l’émission; pour FL il permet une réception faible mais très perceptible à plus de 100 km de Paris sur un circuit parfaitement accordé.
- M. R. Van Havre, Wyneghem. i° Avec une telle antenne vous devriez recevoir la plupart des émissions européennes. Vérifiez les connexions de votre prise de terre. Le fil de terre doit être le plus gros possible, le mieux est d’employer un ruban de cuivre ou de zinc soudé à une plaque de métal enfouie en sol humide.
- 20 Vos isolateurs sont très suffisants.
- 3e Vérifiez toutes les connexions de vos circuits et en particulier celles de votre bobine de self dont les bornes ne sont peut-être pas convenablement en contact avec les extrémités du fil bobiné.
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- LA NATURE
- Supplément.
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- INFORMATIONS
- N° 2449 12 Mars 1921
- Le service radioélectrique Paris-Londres. — Un
- service régulier de télégrammes radiotélégraphiques fonctionne actuellement entre Paris et Londres et donne d’excellents résultats, en soulageant les lignes télégraphiques usuelles, autrefois très fréquemment embouteillées. La Revue Radio-Electricité donne d’intéressants renseignements sur la façon dont sont acheminés et transmis les radiotélégrammes pour Londres.
- Tout télégramme revêtu de la mention « voie Radio-France » est dirigé par l’administration des P. T. T. sur le bureau télégraphique de la Bourse de Paris. De là, par un des fils spéciaux équipés avec des appareils rapides, le « Radio » est dirigé sur le Central Radioélectrique installé provisoirement à Paris, 79, boulevard llaussmann. Là, il est envoyé aux perforatrices, machines manœuvrées par de simples dactylographes, et qui transcrivent le télégramme en signaux Morse perforés sur une bande de papier. La bande perforée au sortir de la machine est dirigée vers un transmetteur télégraphique Wheatstone à grande vitesse qui par des (ils spéciaux directs transmet le radio à la station d’émission de Levallois-Perret. Il n’y a pas en ce point de retransmission. C’est l’appareil Wheatstone du Central qui actionne l’émission au moyen d’un relai puissant. Les radios émis à Levallois sont reçus à Chelmsford.à 5o km de Londres. Inversement, les radios émis de Chelmsford sont reçus sur cadre au boulevard Ilauss-mann. Les télégrammes sont enregistrés sur un diaphragme de phonographe qui tourne à grande vitesse pour la réception et que l’on fait ensuite tourner à moindre vitesse pour l’audition et le déchiffrage.
- Le dirigeable et la pêche. — La Revue The Aéroplane signale qu’une Compagnie américaine de caoutchouc, propriétaire d’un petit dirigeable, a trouvé pour celui-ci un emploi original et fructueux. Dans le port de San Pedro (Californie) le dirigeable entreprit de surveiller la mer à basse altitude, il découvrit bientôt une bande de poissons. Un radeau fut mis à flot; la pèche commença aussitôt et fut des plus abondantes. Le diri-geaLle a été retenu d’avance par des ax'mateurs qui comptent trouver en lui un précieux auxiliaire pour améliorer le rendement de leurs pêches.
- Les meules. — Le Ttchnieal Review résume un article publié par les Proceedings of ihe Engine ers’ Society of Western Pennsylvania sur les divers types de meules actuellement employées dans 1 industrie.
- Pour les construire, on utilise deux types d’abrasifs, les abrasifs alumineux : émeri, corindon, alundum, et les abrasifs constitués par du carbure de silicium : car-borundum, crystolon, etc. Les premiers sont obtenus au four électrique à partir de la bauxite naturelle; les seconds se préparent en chauffant dans un four électrique à résistance de la silice pure et du coke. Après broyage, les produits sont tamisés, classés par grosseurs pour être employés ensuite, soitàlaconfection de meules, soit à la préparation de produits pour le polissage.
- Les meules sont fabriquées par 4 procédés différents : vitrification ou agglomération par le silicate, parles gommes élastiques, par le caoutchouc. La vitrification, qui est de beaucoup le procédé le plus employé, s’effectue en chauffant les meules pendant 3 semaines dans des fours à la température de fusion de l’acier. Elles sont ensuite amenées à la dimension voulue au moyen d’outils en acier dur. Dans les meules au silicate, on se sert comme agglomérant de silicate de soude et on cuit à température relativement basse. C’est le mode de fabrication utilisé en général pour les roues de plus de o m. 75 de diamètre. Les deux autres procédés emploient comme agglomérants des gommes cuites ou du caoutchouc vulcanisé.
- Les meules au silicate sont très employées dans l’industrie de la coutellerie où elles remplacent les meules naturelles; les meules fabriquées par les deux dernières méthodes sont employées pour les travaux de haute précision.
- Métallisation des objets en pierre artificielle. — Ce procédé, dû à un ingénieur, M. H. Welle, consiste à recouvrir la surface des moules, avant le passage à la
- presse hydraulique, d’une faible couche d’un métal quelconque en poudre. Les parcelles de métal, sphériques ou dentelées, se soudent les unes aux autres, lors du passage à la presse ; celles qui sont en contact avec la masse du ciment entrant dans la composition de la pierre ne subissent aucune déformation. Quant au ciment, il remplit les interstices sans toutefois parvenir jusqu’à la surface.
- On obtient de cette façon des pierres artificielles absolument imperméables, résistant très bien aux intempéries et inattaquables aux acides si l’on utilise à cet effet des métaux appropriés.
- Il y a là des applications possibles pour la couverture des toits, pour l’architecture décorative et pour l’industrie chimique.
- LTn autre procédé, dû à un ingénieur hollandais, consiste en un traitement chimique produisant le durcissement des faces extérieures du bloc, et permettant en outre de le peindre non seulement en un seul ton, mais encore avec tous les efTets décoratifs désirés. Ces couleurs prennent parfaitement et sont inaltérables; elles pénètrent de 3 à 4 mm dans la pierre dont la résistance serait grandement augmentée.
- G est ainsi que des objets en béton aggloméré bronzé ont été exposés ; leur éclat métallique était si vif qu’on ne savait les distinguer des mêmes objets en bronze. Egalement des vases richement colorés à tons chauds ont donné l’illusion de poteries luxueuses.
- Habitation en blocs de paille comprimée. — Un
- ingénieur-mécanicien, M. Feuillette, dont il a été question dans cette revue à l’occasion de son procédé de rouissage biologique du lin et de son tracteur pour halage « le crapaud », voulant porter sa contribution à ce problème, à l’heure actuelle difficile à résoudre, qu’est l’habitation à bon marché, vient de faire édifier sur les données suivantes : exécution rapide et durée aussi longue que celle de toute autre habitation ordinaire, une petite habitation dont l’ossature principale est sans doute constituée par une charpente en bois, mais où la pierre ou la brique sont remplacées tout simplement par des blocs de paille comprimée.
- Les façades sont extérieurement recouvertes d’un crépi de chaux et intérieurement d’un enduit plâtré.
- Si l’on doit reconnaître que la réalisation pratique de ce nouveau procédé de construction ne peut guère convenir qu’à quelques types d habitation ou de construction, du moins l’initiative de M. Feuillette méritait-elle d’être signalée à nos lecteurs.
- Projet d’ascension du mont Everest (Himalaya). — Ce projet d’escalade de la plus haute montagne du monde, 8840 m., vient d’être, à diverses reprises, annoncé par la presse quotidienne. Voici les renseignements exacts émanant de la Société royale de Géographie et de F Alpine Club de Londres, qui vont patronner l’entreprise.
- On sait qu’à l’heure actuelle, la plus haute ascension de montagnards est celle exécutée par le duc des Abruzzes en rgog sur le Bride-Peak (Karakoram) (haut de 7654 ra.) jusqu’à 7498 m. d’altitude. (Pression barom. 3i2 mmjf1). Mais les hauteurs atteintes en aéroplane ont donné à penser qu’avec certaines précautions, il deviendrait peut-être possible d’atteindre au sommet de l’Everest. On se heurtait diplomatiquement à la défense faite par le Népal et le Thibet d’approcher de la montagne; or, sir Francis Younghusband est parvenu à obtenir la levée de cet obstacle politique.
- Un comité vient donc d’être fondé par la Royal Geo-graphical Society et l’Alpine Club pour organiser 1 expédition. Celle-ci, d’accord avec le service topographique de-l’Inde, compte, en avril 1921. gagner le pied de l’Everest par le Thibet, au Nord. Elle déterminera le point>le plus favorable pour attaquer la montagne, dont elle tentera même l’assaut, si les circonstances se présentent favorables; sinon une seconde expédition serait envoyée en 19va. Le colonel Howard Bury, explo-
- 1. Voir F. de* Fxrirri. La Spcdizionc itcl Kdrakaratri, p. 3g6, Bologne, ig 1 v», analysée dans J.a Tattire, n° 211 1, 8 nov. iqi3, par L. Rudaux.
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- INFORMATIONS
- rateur thibétain, M. Raeburn et 3 jeunes membres de l’Alpine Club conduiront l’entreprise.
- (Une vue de l’Everest, prise du Nord, a été publiée par La Nature au n° 1695, p. 3g3, 18 novembre igoî, mission Younghusband, par Maurice Reclus.)
- Le camphrier en Algérie. — L!un de nos abonhés, M. H. Sounes, juge au Tribunal Civil de Sétif, nous adresse la photographie et la note ci-dessous.
- « La Nature a, à maintes reprises, entretenu ses lecteurs de la crise du camphre et de la nécessité pour la France de se soustraire au monopole du Japon. Je tiens à vous signaler que ie littoral algérien, chaud et humide, convient très bien à la cultuçe du camphrier, bien qu’il soit à une latitude plus élevée que l'ile de Formose, terre d’élection de cet arbre.
- A titre de curiosité je vous envoie la photographie d’un Laurus eamphora qui se trouve dans ma villa des environs d’Alger (c’est l’ârbre du deuxième plan); je connais un autre exemplaire du même arbre, excessivement vigoureux, au Jardin d’Essai du Hamma. Mon
- arbre produit de petites baies qui, tombant à terre, germent spontanément et dont je suis tous les ans obligé d’arracher les pousses. »
- Le camphrier a en effet été acclimaté en Algérie en 1848 par Hardy. 11 est actuellement commun à Blidah et des pépinières existent depuis 1913 au Jardin d’Essai d’Alger. Des essais ont même été faits par le professeur Battandier sur des camphriers introduits en Algérie par le Dr Trabut pour retirer le camphre des feuilles vertes et ils ont donné de bons résultats. De nouveaux essais pourraient donc être entrepris dans notre France d’outre-mer. (Consulter Le camphrier et ses produits, par le professeur Perrot et Mme Gatin, notice n° 4 des Travaux de l’Office National des Matières premières pour la Droguerie.)
- La mahrte ou miellat du mélèze. — On sait que, sur diverses espèces de végétaux,* certains insectes produisent des sécrétions qui, souvent, sontle siège d’invasions parasitaires. Mais, jusqu’à présent, on à discuté sur le point de savoir si ces sécrétions ne sont pas plutôt d’origine végétale.
- A ce sujet, le Journal forestier suisse rapporte un fait qui mérite d’être signalé. Lé Professeur Keller, de l’Ecole forestière fédérale de Zurich, a étudié, dans les Alpes vâlâisaniies, un phénomène singulier qui n’était pas incôünu, mais dont la cause était demeurée ignorée.
- Il a constaté, sur les rameaux du mélèze, une sécrétion en masse de sucre, et il vient de prouver que ce miellat est produit par un pou, le LachnUs laricis Koch, qui suce la sève du mélèze pour la transformer en cette matière visqueuse et blanchâtre qu’il agglutine ans rameaux. C’est là une utile indication pour les sylviculteurs.
- L’action physiologique des vapeurs acides de l’air. — Dans de nombreux centres industriels, dans la banlieue des grandes villes, des usines de produits chimiques déversent dans l’atmosphère des quantités considérables de vapeurs d’acide. Dans certaines industries, le décapage, la fabrication des accumulateurs par exemple, ces vapeurs sont très, abondantes. Y a-t-il là un danger réel pour la santé publique ?
- D’après le D1' Kapff, non seulement la présence d’une petite proportion (1 à 2 décigr. par mètre cube d’air) d’acide gazeux dans l’air respiré n’est pas nuisible, mais encore empêcherait le développement des maladies des voies respiratoires.
- Le mécanisme de l’action est sans doute dû au fait que la réaction de la muqueuse est ainsi maintenue acide, et que les germes pathogènes ne peuvent se développer. Les acides chlorhydrique, sulfureux, formique et acétique expérimentés ont fourni des résultats comparables.
- Fluctuations des changes en 1920. — On parle constamment aujourd’hui des variations des changes qui ont une si grande répercussion sur toute notre vie économique, Nous croyons intéressant de reproduire ci-dessous le graphique, établi et publié par le Bulletin de statistique de l’Institut International d’Agriculture, des fluctuations observées pendant l’année 1920 à New-
- Août [Septcmb.J Octobre |NoVarobTc: P&eimbr» |
- York. Le point de départ 100 correspond à la moyenne de janvier 1920 qui était :
- Changes à New-York sur
- Londres.............
- Berlin..............
- Paris...............
- L’Italie............
- Par dollar
- 5 sh. 5 d. 61,04 Mb.
- 11,73 fr. 13,98 lire
- Le dollar au pair vaut 4 sh. 1 d. 4,xq Mk.
- 5,i8 fr.
- 5,i8 lire
- Statistique philatéliste. — Dans le n° 2442> nous avions publié des renseignements extraits du Times sur les émissions de timbres-poste depuis l’armistice, MM. Yvert et Tellier, d’Amiens, qui publient YEcho dé la Timbrologie, nous envoient le numéro du 3i décembre de leur revue qui contient une étude plus détaillée de
- la question.
- Les émissions des deux dernières années
- élevées à :
- 1919 1920
- Europe. . . . . 1.611 1.824
- Asie . 426 343
- Afrique . , . 218 io3
- Amérique . . 23 I 258
- Océanie . . . 61 68
- 2.547 2.596
- La France et ses colonies ont émis à elles sgules 325 nouveaux timbres en 1919 et x81 en 1920. Le nombre le plus considérable de, nouveautés revient comme de juste aux Etais récemment créés, aux territoires et villes occupés qui ont fourni 711 timbres en 1919 et 1084 en 1920.
- Depuis 1840, date d’apparition des premiers timbres-poste, les émissions ont toujours été en augmentant. On comptait en moyenne 833 nouveaux timbres par an entre 1.900 et 1909, 1092 entre 1910 et 1914. 894 pendant chaque année de guerre pour arriver aux chiffres prodigieux des deux dernières années.
- Les philatélistes ont décidément de quoi s’occuper et ils peuvent remplir de nouveaux albums !
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- <§»s. Automobilisme -s*®.
- Indicateur de marche et de direction pour véhicules automobiles. — La circulation de plus en plus intense des voitures automobiles sur route ou dans les villes est la cause de nombreux accidents qu’il importe, pour le développement de ce moyen de locomotion, de réduire au minimum. L’un des iucidents les plus fréquents, la nuit surtout, est la collision entre deux voilures qui se suivent, lorsque la première est amenée à s’arrêter brusquement ou à changer de direction; le chauffeur de la deuxième vuiture n’étant pas prévenu ne peut modifier sa marche en temps utile; il freine aussi vite que possible, au grand dam des pneumatiques, néanmoins la rencontre reste inévitable et il en résulte toujours pour le moins quelque avarie au matériel.
- Pour éviter ces fâcheux tamponnements, deux inventeurs, MM. Boucherot et Fourré, ont imaginé un ingénieux indicateur de marche et de direction qui signale automatiquement à l’arrière du véhicule toute manœuvre de ralentissement, d’arrêt ou de changement de direction effectuée par le chauffeur.
- L’appareil comporte essentiellement un petit coffret à la partie supérieure duquel se trouvent 2 lentilles, l’une verte, l’autre rouge, éclairées toutes deux par une petite ampoule électrique. ,
- A sa partie inférieure, le coffret est muni d’un voyant à fond blanc translucide. Au centre, le voyant est une flèche qui au repos est invisible, mais qui devient visible dès que b appareil fonctionne. Le soir, la flèche ressort très nettement sur le fond blanc translucide qui est éclairé automatiquement par-dessous (fig. 1).
- Dans la marche d’une automobile, on est amené à distinguer les 3 cas suivants :
- i° L’automobile ralentit. —• A peine le chauffeur a-t-il appuyé sur la pédale de débrayage qu’automati-quement le feu vert apparaît lumineux. Il signifie : « attention derrière, je ralentis. « Ainsi prévenu par l’apparition du feu vert, le chauffeur venant derrière ralentira également et n’ira pas tamponner le véhicule le précédant. *
- ~ 20 Vautomobile s'arrête brusquement. — A peine le chauffeur a-t-il appuyé sur la pédale de débrayage et sur celle de freinage ensuite, qu'automatiquement le feu rouge apparaît lumineux. Il signifie « attention derrière, je m’arrête. » Ainsi prévenu par l’apparition du feu rouge, le chauffeur venant derrière s’arrêtera et évitera le tamponnement. (Il est évident que ce signal n’a d’utilité que le soir et surtout la nuit.)
- 3° L’automobile tourne à droite ou à gauche. — Quelque 3o ou 5o m. avant de prendre son virage, le chauffeur appuie sur un bouton placé sur. le côté gauche de son volant de conduite; dès que la pression est exercée sur ce bouton, la flèche noire apparaît sur le voyant à fond blanc, dirigée du côté gauche. Si le chauffeur a appuyé sur le bouton placé du côté droit, ladite flèche indiquera la droite. Le chauffeur pourra appuyer très aisément sur l’un ou l’autre des boutons sans abandonner son volant de conduite. Comme la distance du volant aux boutons est négligeable, l’action sur ces boutons pourra s’effectuer avec le pouce de la main sans que les autres doigts abandonnent le volant. Il convient d’appuyer sur un bouton avant de prendre le virage et jusqu’à réalisation complète de ce virage. Le virage étant exécuté, l’abandon de la pression sur le bouton ramène automatiquement la flèche à sa position de repos.
- i° Organes relatifs à l'indicateur de marche. — Le coffret a porte à sa partie supérieure deux lentilles b, c, dont l’une, la lentille b, correspond au feu vert, l’autre, la lentille c, au feu rouge. Au-dessous des lentilles b, c sont placées respectivement les ampoules électriques b', c'. Une pile sèche ou toute autre source d’électricité est placée en d.
- Sur le plancher du siège du véhicule automobile se trouvent les deux pédales, l’une, e, de débrayage, l’autre, f, de freinage. Chacune de ces pédales peut, en s’abaissant, agir sur un bras, et les deux bras e', f, respectivement actionnés par les pédales e, f (fig. a), sont montés sur un arbre oscillant g convenablement sup-
- porté et portant en h un frotteur qui, par le fil /, est relié à la borne commune i de la pile d.
- Les courses des deux pédales e, f dans le sens vertical sont telles que la pédale de débrayage e, agissant sur le frotteur h lui fasse subir un premier déplacement, la pédale f, agissant à son tour, donnant au frotteur h un deuxième déplacement. Autrement dit, la course verticale delà pédale f est plus grande que la course verticale de la pédale e.
- Le frotteur h peut venir successivement en contact avec trois plots, jf, /, j".
- En temps normal, lorsqu’aucune des pédales n’est actionnée, le frotteur h est en contact avec le plot/ qui est un plot de repos n’établissant aucune communication.
- Lorsque le chauffeur appuie sur la pédale de débrayage e, le frotteur h, pivotant avec l’arbre g, vient en contact avec le plot j', ce qui ferme le circuit sur le feu vert.
- Du pôle positif de la pile d, le courant électrique vient, par le fil 2, à la lampe b' ; par le fil 3, le courant arrive au plot /, auquel ce fil 3 aboutit; du plot /, le courant passe dans le frotteur h et, par le fil 1, revient à la borne commune de la pile d. Le feu vert s’allume donc.
- Si, après avoir ralenti, le chauffeur reprend son allure normale, il cesse d’appuyer sur la pédale e, ce qui permet au frotteur h, sous l’action du ressort A', de revenir dans sa position normale, c’est-à-dire la position' pour laquelle il est en contact avec le plot j.
- Si, au contraire, après avoir ralenti, le chauffeur doit s’arrêter, il appuie sur la pédale de freinage fr ce qui a pour effet, ainsi qu’il a été expliqué ci-dessus, d’amener le frotteur h sur le troisième plot j". Or, ce plot /'" est relié par le fil 4> à l’une des bornes de l’ampoule c' du feu rouge et le circuit, alors, est établi du pôle positif de la pile d par le fil 2 à l’ampoule c’ et de cette am-
- Fig. 2. — Ensemble du dispositif indicateur.
- poule, par le fil 4, au plot j", de là, par le frotteur h, au fil commun 1 et au pôle négatif de la pile d.
- Lorsqu’après l’arrêt le chauffeur repart, il abandonne l’action sur la pédale f, le feu rouge disparaît, le feu vert apparaît comme un éclair au passage du frotteur h sur le plot/', ce qui n’a aucun effet nuisible; et, enfin, les deux feux s’éteignent lorsque le frotteur h est revenu, sur le plot j.
- 2° Organes relatifs à l'indicateur de direction. — Ici encore, il existe un fil de retour commun à la pile d; c’est le fil 5 qui, sur le schéma de la figure a, est
- a
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- montré eomme aboutissant au plot i. Sur le volant, on a indiqué, pour la clarté du dessin, ce fil 5 comme aboutissant à une borne commune l qui est reliée, par les fils G, à l'un des contacts de chaque interrupteur m de droite et de gauche. L’autre contact de l’interrupteur de droite est relié, par le fil 7, à l’enroulement 0 d’un électro-aimant; l’autre contact de l’interrupteur m de gauche est relié, par le fil 8, à l’enroulement 0' d’un deuxième électro-aimant. Ces enroulements 0, 0', par le fil 2, aboutissent au pôle positif de la pile à.
- Lorsqtxe le courant traverse l’électro-aimant o', le bras p est incliné dans le sens inverse de la flèche 10 (fig. 2) et ce bras, dans ce mouvement d’inclinaison, fait pivoter la flèche q (fig. 1) de façon à l’amener horizontalement, visible sur la plaque translucide r qui, la nuit, s’éclaire comme il sera indiqué plus loin. Si, au contraire, c’est l’électro-aimant o qui est parcouru par le courant, le bras p s’inclinera dans le sens delà flèche 10 et fera pivoter la flèche q de façon à l’amener vers la droite au-dessus de l’écran translucide r, visible pour le chauffeur du véhicule suivant celui sur lequel l’appareil est monté.
- Quel que soit le déplacement du bras p, c’est-à-dire que ce déplacement s’opère dans le sens de la flèche 10 ou en sens inverse, il s’établit, en fin de course, un contact entre l’extrémité p' et l'un ou l’autre des contacts t, t'. Le contact t est relié par le fil ii au fil 8; le contact t' est relié par le fil 12 au fil 7; enfin, deux ampoules à incandescence x, x' sont enfilées sur un circuit qui est toujours fermé sur la pile d, pour un déplacement quelconque du bras p.
- On supposera que le chauffeur doit tourner à gauche; il appuie avec le pouce de sa main gauche sur le poussoir m de gauche. Le coui’ant, partant du pôle positif de la pile d, passe par le fil 2 dans l’électro-aimant ô', par le fil 8 arrive à l’un des contacts du poussoir de gauche et, par le fil 5, retourne à la pile. Le bras p est alors incliné en sens inverse de la flèche 10; il vient toucher par son extrémité p' le plot t. Une dérivation est donc ouverte par le fil 8, le fil 11, le plot t, l’extrémité p’ du bras p, le bras p, le fil 13, l’ampoule x', le fil 14, l’ampoule x et le fil 2. Par conséquent, les deux ampoules x, x' s’éclairent.
- Lorsque le virage à gauche est terminé, le chauffeur abandonne le poussoir de gauche ; la flèche q sous l’action d’un ressort approprié revient dans sa position médiane et les deux ampoules x, x' s éteignent.
- Si le chauffeur doit effectuer un virage à droite, il appuie sur le poussoir m de droite : le courant venant du pôle positif de la pile d passe, par le fil 2, dans l’électro-aimant 0, par le fil 7, vient à l’un des contacts du poussoir m de droite et retourne, par le fil 5, au pôle négatif de la pile. Le bras p se déplace alors dans le sens de la flèche 10 et la flèche q se place horizontalement au-dessus de l’écran translucide ?' sa pointe dirigée à droite. En même temps, une dérivation s’établit sur les lampes x, x' par là rencontre de l’extrémité p' et du contact t'. En effet, du fil 2, le courant
- Montage de l’indicateur de raientisseinent et d’arrêt.
- arrive à la lampe x, par le fil 14 traverse la lampe x', par le fil i3 arrive au bras p, passe dans les contacts p', t' et se ferme sur le fil 7.
- Lorsque le chauffeur a terminé son virage, les organes de l’appareil reviennent dans la position de repos, j comme il a été expliqué ci-dessus.
- Adresse de Vinventeur : M. Boucherot, 48» boulevard Barbés, Paris.
- **> Cyclisme
- Sicle-car sur bicyclette à moteur. - Les bicyclettes à moteur, sont des petits engins des plus pratiques, qui rendent des services à ceux qui n’ont ni voiture auto-
- mobile, ni motocyclette et, malgré tout, il existe encore un certain nombre de gens dans ce cas.
- Généralement ces petits moteurs fonctionnent suivant le cycle à deux temps, cê qui diminue le poids du mo-
- Fig. — Side-car pour bicyclette à moteur.
- teur et simplifie beaucoup le système de distribution.
- Le type Evans américain, qui est déjà fort répandu en France, a l’avantage considérable de pouvoir se fixer sur un cadre de bicyclette ordinaire très rapidement, sans nécessiter de roue spéciale, ni aucun changement dans l’ensemble,
- La vitesse obtenue peut atteindre facilement 35 km à l’heure avec une dépense d’un litre d’essence comme consommation. Ceci n’est certes pas négligeable, étant donné le prix actuel de ce liquide.
- Une des utilisations les plus intéressantes de ce genre de véhicules est l’adaptation à la livraison rapide, à des distances relativement grandes, de menus objets.
- Pour faciliter ce rôle à la bicyclette ainsi équipée en motocyclette, le représentant français de la construction Evans a imaginé une troisième roue qui supporte une « carrosserie » et qui s’adapte instantanément à la bicyclette.
- On a ainsi un petit side-car économique, vite prêt, peu exigeant en essence, qui permet au. petit commerçant, spécialement à celui des campagnes, d’effectuer à bon compte des livraisons rapides à des distances importantes.
- C’est là une utilisation judicieuse eFpratîque du petit moteur amovible. On a ainsi un véhicule à trois fins : d’abord la bicyclette simple pour des courses ou des promenades à faibles distances, puis la bicyclette à moteur pour des courses plus éloignées et plus rapides, enfin le side-car quand il s’agit du transport de petits colis.
- Bien entendu il ne faut pas demander à cette « voiture » plus qu’elle ne peut raisonnablement donner; il faut se contenter de la charger convenablement et ne pas renouveler l’expérience du chargement de l’âne des fables de La Fontaine.
- Inventeur : M. Géo Dupuy, 3i, rue Poussin, Paris.
- Comment remplacer la poire d’une trompe de bicyclette. — Dans le cas où vous avez détérioré la poire de la trompe de votre bicyclette, il est nécessaire que vous la répariez même en cours de route, si vous voulez éviter la contravention. Mettre une pièce n’est pas toujours chose bien commode si l’avarie est importante.
- Vous pourrez constituer une poire facilement avec une petite longueur de chambre à air usagée, dont la trousse de réparation est toujours munie et que l’on peut trouver en tout cas à bon compte un peu partout. Ce petit boyau est ligaturé sur la tubulure de la trompe et on peut assurer l’éfanchéité avec du ruban caoutchouté ou chat-tertonné. Le tube a environ i5 cm et l’extrémité libre est ligaturée d’une façon étanche. On fixe d’ailleurs cette extrémité libre sur le guidon, afin qu elle ne pende pas lamentablement.
- Cette poire de fortune marche d’une façon satisfaisante et quand vous l’aurez placée provisoirement, ce sera très probablement du provisoire qui durera toujours.
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- VARIETES
- Pourquoi et comment les plantes gèlent. —- La
- science, l’expérience et le raisonnement démentent chaque jour les préjugés qui régnent en maîtres dans nos campagnes; mais ces préjugés sont si solidement enracinés que le raisonnement, l’expérience et la science ne parviennent même pas à les ébranler. Et nos paysans d’aujourd hui, comme ceux d’il y a des siècles, continuent à croire que c’est le Soleil et la Lune qui sont la cause des gelées. Et pourtant, les connaissances que l’on acquiert à l’école primaire suffisent pour comprendre tout le mécanisme de la gelée. Mécanisme très simple, qui repose principalement sur deux faits que tout le monde connaît : l’augmentation de volume de l’eau se transformant en glace, et le rayonnement de la chaleur.
- Tous les enfants apprennent-en effet dans les écoles que l’eau, en se transformant en glace, augmente de volume. Cette augmentation est d’environ un onzième, et ii litres d’eau liquide, à o°, donnent, en se congelant, 12 litres de glace (exactement n litres 979). Aucune force ne peut empêcher cette augmentation de volume. Si le récipient résiste, iL peut retarder un peu la congélation, mais finalement, quelle que soit sa résistance, il < finit toujours par être brisé.
- Des expériences ont été faites pour se rendre compte de la force dont cette augmentation de volume pouvait disposer. En voici une comme exemple. Dans un vase dont les parois pouvaient résister à une pression de i3ooo atmosphères, la congélation s’est faite, et le vase a été brisé, à 180 au-dessous de zéro (pour une surface équivalente à celle d’une feuille de journal ordinaire, 48 cm X 66 cm, cette pression correspond à un poids de plus de 42 millions de kilogrammes que l’eau a soulevé en se congelant).
- Lorsque l’eau est pure, comme l’eau distillée, la congélation a lieu exactement à o°, sous la pression ordinaire; mais, lorsque cette eau contient en dissolution un corps quelconque, cette congélation est retardée. L’eau de mer, à cause des sels qu’elle contient, ne gèle qu’à plusieurs degrés au-dessous de zéro. Le vin, lorsqu’il contient 8 pour 100 d’alcool, gèle à — 5°; s’il en contient 10 pour 100, il ne gèle qu’à —- 70.
- La sève n’est pas autre chose que de l’eau qui contient en dissolution les substances nécessaires à la vie et à l’accroissement de la plante. Et comme, suivant les plantes, la composition de la sève varie, la température où elles gèlent varie également.
- Dans les plantes, cette sève circule dans de très petits tubes, appelés vaisseaux, qui ne sont pas sans analogie avec les tuyaux de plomb que nous employons pour faire circuler l’eau dans nos maisons. Avec cette différence toutefois que les tuyaux de plomb, étant un produit de l’industrie humaine, sont loin d’être parfaits et qu ils présentent toujours des points faibles qui cèdent les premiers, tandis que les vaisseaux capillaires dans lesquels circule la sève, étant faits par la nature, sont d’une homogénéité parfaite, et quand ils gèlent ils gèlent partout et sont brisés en milliers de morceaux.
- Cette augmentation de volume qui provoque l’éclatement'se produit au moment même où l’eau se transforme en glace, c’est-à-dire au moment même du gel et non pas, comme beaucoup le croient, au moment du dégel. Cette croyance erronée tient uniquement à ce que le mal n’est apparent, dans les plantes comme dans les tuyaux de plomb, qu’au moment du dégel; et comme ce dégel se produit souvent sous l’effet des premiers rayons du soleil, c’est cet astre radieux, source de toute vie sur la Terre, qui est accusé d’avoir fait le mal qu’il ne fait que montrer.
- Maintenant que nous avons vu que c’est uniquement l’augmentation de volume due au gel qui cause le mal, voyons comment la température des plantes peut descendre assez bas pour que la gelée se produise.
- Lorsqu’une lingère veut se rendre compte de la température de son fer à repasser, elle l’approche de sa figure. Cette expérience que tout le monde a faite ou vu faire, montre clairement que la chaleur tend toujours à s’échapper du corps qui la contient, pour venir frapper et réchauffer les corps qui l’entourent. Ces corps, à leur tour, renvoient de la même façon la chaleur qu’ils ont reçue, et, pour qu'il y ait équilibre de température entre, deux ou plusieurs corps, il faut et il suffit que la chaleur que chacun d’eux reçoit soit égale à celle
- qu’il émet. Dès que cet équilibre n’existe plus, le corps le plus chaud perd continuellement de la chaleur jusqu’à ce que de nouveaux rayons caloriques viennent lui en apporter une nouvelle provision.
- C’est ce qui se passe pour la Terre, comme pour tout. Le jour, le Soleil, infiniment plus chaud que la |Terre, lui envoie une provision considérable de chaleur, source de toute vie et de tout mouvement ici-bas, mais la nuit la Terre renvoie ou rayonne vers l’infini tout ou partie de cette chaleur.
- Ici une remarque s’impose. L’air atmosphérique, lorsqu’il est sec et pur, a la curieuse propriété de se laisser traverser, sans s’échauffer, par les rayons caloriques (que ceux-ci viennent du Soleil ou de la Terre), mais il n'en est pas de même des corps qui sont en suspension dans cet air, et, en particulier, des nuages.
- Aussi, suivant l'état de l’atmosphère, le rayonnement est très variable. Dans le désert du Sahara, où l’air est presque toujours sec et pur, le rayonnement est considérable et si la température du jour est très élevée, par contre, la nuit cette température descend très bas et il y a, très souvent, 5o ou 6o° de différence entre la température maximum du jour et la température minimum de la nuit. On comprend, en effet, que si la quantité de chaleur rayonnée était, en moyenne, inférieure à la quantité de chaleur reçue, la température de ces régions monterait sans cesse.
- Ici, en France, et particulièrement dans toute la partie ouest, grâce au voisinage du Gulf-Stream, l’air contient toujours beaucoup de vapeur d’eau. Cette vapeur d’eau est le grand régulateur de la température de notre climat, et la différence entre le maximum du jour et le minimum de la nuit est loin d’atteindre celle des pays secs.
- L’abaissement de température dû au rayonnement est donc, surtout, fonction de l’état ^hygrométrique de l’air. Ainsi, par exemple, si, par une nuit claire, l’air est très humide, la température, par suite du rayonnement, baissera et il viendra un moment où l’air en contact avec la terre et les plantes sera saturé d’humidité êt déposera son eau en excès. Celle condensation libérera une quantité de chaleur suffisante pour que la gelée ne se produise pas. .
- La quantité de chaleur ainsi déposée, par la rosée, sur le sol et les plantes est en effet considérable. On sait que la chaleur latente de vaporisation de l’eau est excessivement grande (la plus grande de toutes). Elle est de 537, ce qui veut dire que le mètre cube d’eau, par exemple, qui a pu se déposer sur une prairie y a apporté une quantité de chaleur qui aurait été suffisante pour élever de i° 537 mS d'eau, ou pour porter de o à ioo° 5370 litres d’eau. Cette quantité énorme de chaleur a préservé de la gelée. C’est ce que le langage populaire exprime en disant que la gelée a tourné en rosée.
- Lorsque le ciel est recouvert d’une épaisse couche de nuages, ceux-ci, qui contiennent des quantités considérables de chaleur, la rayonnent vers la Terre et ce rayonnement (suffit le plus souvent dans nos climats à empêcher la gelée. Dans ce cas, naturellement, ni la Lune ni le Soleil ne paraissent.
- Enfin, lorsque le ciel est pur et que l’air est relativement sec (c’est-à-dire ne contenant pas une quantité de vapeur d’eau suffisante pour qu’il y ait saturation avant la gelée) le rayonnement est intense, la température des jeunes pousses descend bien plus bas que l’indique le thermomètre (parce que le mercure de celui-ci est préservé, en partie, du rayonnement par la gaine de verre qui le protège) la gelée peut se produire. Et cette gelée peut se produire malgré les nuages artificiels de fumée, parce que ces. nuages artificiels, contrairement aux nuages naturels de vapeur d’eau, ne possèdent par eux-mêmes qu’une quantité de chaleur insignifiante et doivent se borner à retourner aux plantes qu’ils veulent protéger une partie de la chaleur rayonnante qu’ils reçoivent de ces plantes elles-mêmes. En cas de gelée très faible cette protection peut être suffisante, mais en cas de forte gelée elle est inefficace. Comme, lorsque le Ciel est pur et l’air sec la Lune est très brillante, nos paysans ont vite fait de l’accuser d’être la cause de tout le mal. De plus, comme ce mal n’est apparent qu’au moment du dégel, qui, en cas de ciel pur, coïncide avec les premiers rayons du Soleil, ce dernier est également accusé.
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- VARIÉTÉS
- Nous avons dit que l’air avait la curieuse propriété de se laisser traverser sans s’échauffer par les rayons caloriques ; mais cet air, qui est si froid dans les hautes régions de l’atmosphèreT s’échauffe au contact du sol (phénomène bien visible l’été sur un champ de blé lorsque le Soleil y darde ses rayons brûlants) et s’il fait le moindre vent, il vient caresser les plantes et leur cède, par contact, une partie de sa chaleur. C’est que la surface du sol, en raison de sa masse, ne se refroidit pas aussi vite que la frêle tige qui ne possédait que quelques calories. Cette caresse de l’air suffît bien souvent à empêcher la gelée. C’est ce qui fait dire que la gelée ne prend pas quand il fait du vent. Aussi, les terrains abrités, où ce souffle ne se produit pas, sont-ils très susceptibles aux gelées. C’est cette raison de souffle ou de courant d’air qui fait que lorsque la gelée est très faible, elle paraît semée si irrégulièrement, touchant les uns et épargnant les autres sans motifs apparents.
- Ce fait que la gelée ne prend pas quand il fait du vent, semble prouver que le phénomène de surfusion ne se produit pas dans les plantes, car, s’il se pi’oduisait, ce serait justement les plantes remuées par le vent (ou par toute autre cause) qui gèleraient, tandis que les plantes immobiles ne gèleraient pas. Cette absence de surfusion tient peut-être à ce que la sève est toujours en mouvement à l’époque où les gelées sont à craindre.
- Nous avons dit que la chaleur rayonnée par les nuages était suffisante pour empêcher la gelée.
- C’est que la chaleur emmagasinée par les nuages est beaucoup plus considérable qu’on le croit généralement.
- On peut, pourtant, s’en faire une idée assez juste. Il suffit pour cela de se rappeler que chaque litre d’eau qui est aspiré de la surface de la Terre par évaporation, sous forme de vapeur d’eau, emporte avec lui dans l’atmosphère une quantité de chaleur qui serait suffisante pour porter de o à ioo° 5 litres 37 d’eau.
- Une fois répandue dans l’atmosphère, cette vapeur d’eau, lorsqu’elle arrive â une température atteignant sa saturation, se condense, pour former des nuages, ou des brouillards, ou de la rosée.
- En se condensant, celle eau libère la chaleur qu’elle avait emportée avec elle. En cas de rosée, cette chaleur est restituée au sol et aux plantes. Pour les nuages, une partie de cette chaleur se perd par rayonnement vers l’Infini, et le reste est rayonné vers la Terre.
- Quand on songe aux millions et milliards de litres d’eau qui s’évaporent chaque jour de la surface totale de notre Globe, on peut s'imaginer la quantité énorme de chaleur que les nuages peuvent rayonner.
- C’est volontairement que, dans cet article, nous n’avons pas employé le mot « Lune Rousse ». Pour nous, il n’y a et il ne peut y avoir qu’une seule et unique Lune, et nous estimons que c’est une pure naïveté que d’envisager une lunaison spéciale ayant des propriétés à part. F. Fraineau.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- CÆ.
- Teinture végétale inoffensive. — Prendre :
- Henné en poudre .... i5o grammes.
- Noix de galle............xoo —
- Feuilles de noyer .... 5o —
- Couvrir d’alcool et laisser macérer huit jours. Ensuite, épuiser par l’eau bouillante dans un entonnoir de façon à obtenir un litre de liquide, ajouter enfin Glycérine...................... 20 grammes.
- On peut parfumer à volonté par un demi-gramme environ de l’essence préférée, cette essence étant d’abord dissoute dans la glycérine.
- Cette teinture ne doit s’employer que sur les cheveux
- préalablement dégraissés par une solution de carbonate de soude à 5 gr. par litre environ.
- Ciment pour bandages d’autos. — Faire fondre à feu doux 60 gr. de gomme laque en écailles et la même quantité de gutta-percha, puis tout en remuant, ajouter 5 gr. de minium et autant de soufre pulvérisé ou encore mieux fondu préalablement, rendre la masse bien homogène et couler dans des moules froids.
- Ce ciment s’emploie à chaud et présente une très grande adhérence, s’il est appliqué sur des parties bien décapées.
- BOÎTE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boite aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Société Ci Le Beffroi électrique ”, 10, rue Nouvelle, Paris.
- Communication. — A propos du basalte fondu. — M. Chèdé, de Cali (Colombie), nous écrit :
- Dans le u° 2426, j’ai lu avec intérêt l’article consacré aux produits fabriqués avec du basalte fondu : briques, pavés, etc.
- Une fois de plus il faut redire Nil novi sub sole ; en effet, si vous .voulez bien ouvrir le tome II du Briquetier, de l’Encyclopédie Roret, vous y verrez, page 244 et suivantes que : « En i85i, M. H. Adcoclc et plus tard « M. Chance ont établi une fabrique de pierres ou briques « basaltiques artificielles dans laquelle ils emploient « comme matières premières le basalte, le trapp ou « autres roches analogues, et appartenant aux mêmes « formations géologiques.
- « Les matières sont fondues dans un four à réverbère « et lorsqu’elles sont parvenues à un état de fluidité suf-« Usante, on les coule dans des moules ensable contenus « dans des châssis en fer.
- Page 246 du même volume vous pourrez lire : «L’idée
- « d’agglutiner par la chaleur diverses roches fusibles « n’est pas nouvelle et paraît même antérieure à la « découverte des propriétés de la chaux. Dans plusieurs « parties de la France, et notamment en Bretagne et en « Alsace, se trouvent en effet des débris de construction « qui remontent aux Celtes, et qui sont formés de roches « agglutinées par la chaleur.
- <t A une époque très reculée, les premiers habitants « de notre pays ont bâti des murailles en pierre sèche « avec des roches facilement fusibles, quelquefois même « avec des porphyres ou des granits, puis les chauffant « à l’aide du bois, ils sont parvenus à cimenter ces « constructions par une sorte de vitrification à la sur-« face et à les transformer en monolithe. »
- Question à nos lecteurs. — Emaillage américain. — Nous serions reconnaissants à ceux de nos lecteurs qui pourraient nous documenter sur le procédé employé par les Américains pour émailler leurs machines, ou nous indiquer l’adresse de maisons fournissant les produits nécessaires.
- Réponses. — M. J. W., Chalais-Meudon. — Vous pourriez vous adresser à l’Institut du Radium, rue Pierre-Curie, Paris, 5°.
- Un vieux lecteur. — Un siphon ne peut servir à élever l’eau au-dessus de son niveau naturel ; il fonctionne au contraire de haut en bas.
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- BOITE AUX LETTRES
- Mi J, B,, Paris. — Vous pouvez vous adresser, pour la réalisation de votre modèle à grandeur d’exécution, à l’atelier de M. Ripault, 8, impaâse du Moulin Joli, Paris.
- Ecole Normale de Moulins. — Le dépolissage des lampes électriques peut s’effectuer ainsi : préparer les deux solutions :
- A. Eau. . . ................i
- gr.
- Gélatine blanche. . T . . 8,5
- Chlorui'e de baryum. . . 8,5
- B. Eau ....................ioo —
- Sulfate de soude , . . . 6,5 —
- Verser goutte à goutte la solution B dans la solution A maintenue chaude, agiter jusqu’à obtention d’un produit homogène. Tremper dans ce mélange encore tiède les lampes à dépolir, laisser sèche*.
- . M. Gaspar Tardy, à Kranjsko. — i° L’emploi de Veau de Javel doit s’effectuer de la manière suivante : Le linge étant préalablement lavé pour enlever les taches grasses ou albumineuses, on le plonge encore humide dans une solution ne devant pas titrer plus de o02O à o°25 chloro-métriqüe. Comme on trouve dans le commerce Veau de Javel proprement dite de i° — i°5 chlorométrique et Vextrait de Javel à a5° — 3o° chlorométriques, on se réglera sur la teneur du produit dont on dispose pour se tenir dans les limites sus-indiquées. Par exemple pour l’usage on mettra une cuillerée à bouche d’extrait dans deux litres d’eau bouillante et on laissera en contact jusqu’au moment où la tache a disparu, aussitôt après on rincera abondamment pour éliminer toute trace de chlore qui pourrait avoir un effet fâcheux sur le tissu.
- 2° Nous pensons que vous voulez parler de l’encre au noir brillant dont la formule d’après Gouillon serait :
- Noir brillant B................. 18 gr.
- Acide picrique.............. i,8 —
- — phénique.............. i -—
- — sulfurique............ 2 —
- Dextrine........................ 10 —
- Glycérine........................ 5
- Eau chaude.....................1000 —
- M. Ballor, à Saint-Raphaël. — La formule de renforçateur qui figure à la page 2G2 des -Recettes sportives présente en effet une erreur typographique : il faut lire nitrate de plomb 5 gr. et non 5o gr., la comparaison avec les formules précédentes ou suivantes d’autres renforçateurs montre du reste que les quantités de sels oscillent entre 5 et 10 pour 100.
- M. Blum, à Bône. — Vous obtiendrez une très bonne colle pour réunir le caoutchouc au cuir en saturant de gutta-percha un mélange de
- Sulfure de carbone.............5oo gr.
- Essence de térébenthine .... 55 —
- Eviter de faire cette préparation près d’un foyer, eu égard à l’extrême inflammabilité des vapeurs de sulfure de carbone. On obtient ainsi un produit visqueux dont on enduit les parties à réunir, on presse fortement et laisse sécher sous pression, cette colle présente l’avantage de ne pas être sensible à l’action de l’eau.
- M. Ilockis, à Liège. — L’huile d'os dont il est question est très probablement celle qui se dégage des os lors de leur cuisson dans la fabrication de la gélatine, nous ne croyons pas qu’elle présente de supériorité sur toute autre matière grasse pour la protection des bronzes exposés aux intempéries, le mieux serait d’employer un vernis analogue au suivant qui est d’usage courant : Gomme laque en écailles ... 80 gr.
- Laque de Florence................. 25 —
- Gomme-gutte. . , ................. 60 —
- Sang dragon....................... i5 —
- Alcool à 90.................... 1000 c. c.
- On peut, faire varier la quantité de gomme-gutte suivant la teinte claire ou foncée du bronze.
- Vous pourriez également appliquer non comme vernis mais simple enduit protecteur un mélange de
- Paraffine........................ 100 gr.
- Pétrole lourd . ..................5oo —
- M. C. B., à Beaugency. — Nous donnons d’autre part dans les Recettes et procédés utiles une formule de teinture végétale tout à fait inoffensive.
- M. P. Leplâtre, à Paris. — Les feuilles de fer-blanc très minces telles que celles constituant les boîtes à conserves prennent déjà une patine noire lorsqu’on les chauffe au rouge naissant, vous pourrez ensuite accentuer celle-ci par application d’une pâte composée d’huile
- de lin et de beurre d’antimoine à parties égales, sur l’objet chauffé; au besoin on renouvelle cette application jusqu à obtention de la teinte désirée. Pour bonne conservation donner une couche de vernis clair à la gomme laque.
- M. Cauvrit, aux Sables-d’Olonne. — i° Vous trouverez dans les Recettes de la Maison, page 238, des formules d'apprêt pour le linge; 20 II ne nous est pas possible à distance de juger du goût particulier que présente votre vin, par suite de déterminer le remède à y apporter ; 3° Nous n’avons publié la recette parue dans le n° 2437 pour enlever les taches de rouille que comme petit procédé réussissant parfois, étant entendu que la tache serait récente et ne présenterait pas de résistance ; au cas contraire, il faudrait avoir recours à des moyens plus énergiques (voir n° 243, p. 86) ; 4° Vous pourrez vous guider pour la confection des cirages à lessence sur les nombreuses formules que nous avons données dans les Recettes de l’atelier, page 277 et suivantes.
- M. Daniel Rodrigues, à Bragance. — L’échantillon de talc que vous nous avez adressé doit surtout sa coloration à des sels de protoxyde de fer, en outre il renferme, des parties quartzeuses également colorées. Il conviendrait donc d abord de faire une épuration par délayage et décantation de mauière à séparer le sable. Le lait de talc sera ensuite additionné d’acide chlorhydrique ordinaire (acide muriatique du commerce),puis, après contact de quelques heures, lavé à plusieurs reprises en procédant par sédimentation et décantation, vous obtiendrez ainsi un produit qui donnera satisfaction.
- M. Lepage, à Mas-des-Vignes, Tarascon. — i° Les vieilles chambres à air d’auto ne peuvent être dissoutes directement, il est nécessaire auparavant de pratiquer une dévulcanisation. 20 Les vieux pneus hors d’usage servent à faire des « régénérés », pour cela plusieurs méthodes sont employées : la plus simple consiste à les réduire en poudre et à les comprimer fortement à chaud, procédé qui peut être complété par l’addition d’huiles lourdes, de résines, polyterpènes, brais ou carbures divers qui provoquent une semi-dissolution et donnent une masse beaucoup plus plastique susceptible d’absorber des charges minérales. Lorsque l’on veut réellement récupérer le caoutchouc seul, c'est-à-dire le séparer des produits additionnels et en particulier du soufre, on effectue une opération mixte ; les déchets broyés sont dissous dans un hydrocarbure approprié à température élevée (huiles naphténiques, anthracéniques, phénoliques, paraffine, aniline), puis le caoutchouc est précipité par l’acétone, l’alcool, l’eau ou une base, qui retiennent le premier solvant. Enfin on peut se contenter de dévulcaniser les déchets par élimination du soufre au moyen de la soude, de la chaux des sulfures de calcium ou de baryum. Tous les caoutchoucs ainsi récupérés rentrent alors dans des fabrications nouvelles en mélange avec de la gomme neuve dans des proportions qui dépendent de leurs qualités. 3° Le plus pratique est d’employer la dissolution que l’on vend toute préparée pour le collage des pièces de pneumatiques. 4° Nous donnons d’autre part dans les Recettes et procédés utiles une formule de préparation donnant un produit analogue aux ciments du commerce.
- M. Coudray, à Paris. — Les essais auxquels nous avons procédé sur les poils de blaireaux que vous nous avez adressés, ont confirmé les vôtres quant à l’emploi des principaux décolorants, nous avons cependant obtenu un résultat plus marqué avec le peroxyde de sodium à 1 pour 100 environ, mais son application devrait être faite avec ménagement vu l’action de la soude résultante, sur les fibres animales ; un bain légèrement acide devra toujours terminer l’opération.
- M. A. Gallet, au Havre.,— Nous avons pris connaissance avec la plus grande attention de tous les détails que vous nous avez donnés sur Valtération d'une peinture en ocre jaune sur boiseries extérieures. Nous ne voyons rien dans la préparation qui puisse être cause de l’accident et d’autre part ie développement de moisissures nous paraît improbable. Vous comprendrez qu’il est bien difficile à distance de résoudre ce problème. Vous pourriez nous adresser un échantillon de la boiserie en cause, bien emballé dans l’ouate qui nous"permet-trait de faire une étude réelle de là question.
- M. Bassel, à Saint-Alvère. — Le ciment pour foyer de poêle dont nous avons donné là composition dans notre n° 2440» page i3 du suppléaient* doit convenir s’il ne
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- s’agit que d’obturer des joints imparfaits entre raccords de tôles rivées, il vous suffira de faire pénétrer le mélange de limaille de fer, de silicate de soude et d’amiante dans la partie vide. Pour donner le maximum d’élasticité ; il faudra plutôt forcer sur l’amiante et au besoin regarnir de temps à autre Yous trouverez, de l’amiante chez la plupart des marchands de couleurs, à défaut adressez-vous aux maisons Trotoux, 88, rue Saint-Maur, ou Hamelle, ai, boulevard -Jules-Ferry(XL).
- M. Legrand, à Paris. — i° Il n’existe pas de formule unique pour la fabrication des sacs destinés à protéger les fruits pendant leur maturation, chaque fabricant ayant la sienne. D'une manière générale, l’opération consiste à imprégner la fibre de tanin par macération dans une jusée obtenue eu versant 10 litres d’eau bouillante sur 7 kg d’écorce de.chêne concassée. Si on veut donner à l’étoffe un certain apprêt, il suffit de la tremper ensuite dans une solution chaude de gélatine à i pour ioo, celle-ci se combine au tanin en donnant un produit imputrescible. i° Le papier cristal ne contient aucun produit spécial, il est obtenu par un battage prolongé de la pâte dans la pile dcfileuse, il en résulte une hydratation de la cellulose qui la rend translucide et lui donne son caractère particulier. 3° Pour coller des sacs devant résister à la pluie, le papier choisi étant
- lui-même imperméable, il suffit de se servir de colle forte additonnée de 2 pour 100 de bichromate de potasse. Après séchage et exposition à la lumière, la gélatine bichromatée devient complètement insoluble.
- M. Barthélemy, à Nantes.— i° Lesindications que vous nous donnez sur le produit à clarifier sont trop réduites pour que nous puissions répondre avec précision, tout collage a pour principe la formation d’un composé insoluble aux dépens de l’un des éléments contenus dans le liquide. Comme nous croyons qu’il s’agit d’un produit pharmaceutique à base de plantes contenant presque toujours du tanin, nous vous conseillons d’essayer l’addition d’une cuillerée à bouche de lait, cette méthode réussit souvent très bien. 2° La production des nuages artificiels pour la protection des vignobles ne donne pas toujours les résultats espérés, car il faut que l’air soit calme, le produit le plus économique est le goudron. On estime qu un foyer préserve 7 à 800 m2, soit un carré de a5 à 3o m. de côté, il faut donc i5 foyers par hectare, consommant 2 à 3 litres de goudron à chaque allumage.
- La paille mouillée peut aussi être employée, le point essentiel est d’empêcher le refroidissement du sol par rayonnement, lorsque, suivant l’expression, « le temps est clair ».
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- BIBLIOGRAPHIE
- Service de librairie. *— Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10% pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. ----
- Statique, par H. Bouasse. i vol. in-8 raisin, 516 pages, 345 fig. Delagrave, éditeur. Paris, 1920.
- Ce nouveau volume de M. Bouasse est consacré à cette partie de la mécanique qui traite de l’équilibre des corps soumis à des liaisons. Les grandes divisions de l’ouvrage sont les suivantes : la statique proprement dite, c’est-à-dire l’étude purement géométrique des centres d’inertie, l’exposé du principe du parallélogramme, de celui du travail virtuel, l’étude de l’énergie potentielle, l’étude des balances, bascules, puis celle des machines simples servant à transformer les efforts : poutres, moufles, treuils, grues, etc. Une seconde partie est consacrée au frottement, au graissage, à l’adhérence, aux freins et à la mesure du travail, aux cordes et courroies. Enfin, la 3e partie est consacrée à l’équilibre des fils, systèmes funiculaires, ponts suspendus, à l’exposé sommaire de la statique graphique, et à l’éqnilibre des maçonneries. Comme dans ses autres ouvrages, M. Bouasse multiplie les exemples, tous empruntés aux applications usuelles ; il les traite à fond, mais en ayant soin de ne jamais perdre de vue le côté physique de ces problèmes pratiques. C’est la bonne méthode pour rendre la*science à la fois attrayante et maniable.
- Annuaire du Bureau des Longitudes. 1 vol. iu-i6 de vn-716 p., 98 fig., 5 caries célestes en couleurs, 3 caries magnétiques, 2 notices. Gauthiers-Yillars, éditeur. Paris, 1921. Prix net broché : G francs.
- VAnnuaire des Longitudes pour 1921 groupe sous un petit volume une vaste information numérique. Divisé en cinq chapitres principaux : Calendrier, Terre, Astronomie, Mesures légales, Données géographiques et Statistiques démographiques, il étudie les divers calendriers, fait connaître la position relative des astres, indique les marées, la profondeur des mers, lés hauteurs comparées des points du monde entier, etc. On trouve également dans cet ouvrage des renseignements sur les monnaies, les poids et mesures,
- le tonnage des navires, les tables de survie, d intérêt, d amortissement, etc. On y trouve la fin du travail de M. Bigourdan sur les cadrans solaires faisant suite aux deux parties précédemment publiées en 1918 et 1920. Deux intéressantes Notices, l’une surles vitesses radiales des étoiles, par G. Bigourdan, l’autre sur le général Bassot, par le général Bourgeois, complètent très heureusement cette petite encyclopédie imprimée avec soin et d’un format commode.
- Les oiseaux de l’est du Canada, par P. A. Taverner. 1 vol. in-8, 807 p., 5o pl. en couleur, mémoire n° jo4, du Miuistère des Mines du Canada, série biologique, Ottawa. Prix : 5o cts.
- Bonne monographie des oiseaux du Canada, écrite dans le but d’éveiller l’attention sur les études ornithologiques et de faire voir leur importance pour l’art, la science et le commerce. Chaque espèce indigène est décrite, sa, valeur économique indiquée, les questions d’utilité et de protection clairement exposées.
- Agriculture and Irrigation in Continental and Tropical Climates, par Ivinsby D. Doyle. i vol. in-8, 268 p. Constable and C°, Londres. Prix : relié 19 sh.
- Livre très pratique sur les conditions de la cul'ure dans les pays autres que l’Europe occidentale et principalement dans les climats chauds et les terres alcalines. Rassemblant toutes les données expérimentales acquises, l’auteur, ancien inspecteur de l’irrigation en Argentine, étudie le sol, les engrais, l’irrigation, le dry farming, l’élevage, les forêts, les fermes, la culture des céréales, des fruits, etc., à un point de vue économique, discutant la? valeur des récoltes, de la main-d’œuvre, des travaux et faisant de nombreux bilans des rendements qu’on peut obtenir.
- Volkserndhrungsfragen, par Max Rubner. i vol. in-8, i43 p. Akademische Yerlagsgesellschaft, Leipzig.
- Ce livre, écrit avant la guerre, étudie deux questions relatives à la nourriture du peuple, qui ont pris un grand caractère d’actualité depuis : la question du besoin minimum de 1 homme en aliments azotés et celle de l’importance économique de la nourriture des classes pauvres. On sait que Rübner, professeur à l’Université de Berlin, a été pendant la guerre le conseiller des services de ravitaillement allemands; on trouvera dans ce livre les principes qu’il avait établis auparavant et qui l’ont guidé.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2450 19 Mars 1921
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- INFORMATIONS
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- Le record de la vitesse céleste. — D’après les observations spectroscopiques faites par le Dr Slipher de l'Observatoire Lowell (Etats-Unis), la nébuleuse Dreyer n° 584, dans la constellation de la Baleine, s’éloigne de nous à la vitesse de 2000 km à la seconde.
- Rappelons que la vitesse de la terre sur son orbite autour du Soleil n’est que de 3o km à la seconde.
- Un curieux effet de la foudre. — Un de nos lecteurs, M. Munkel de Blida, nous écrit :
- « Le 3 janvier dernier, à Blida, éclatait un violent orage accompagné de grêle. Au bord de la route de la Nou-velle-Blida se trouve un cyprès de 20 m. de hauteur; sur le côté de cette route, opposé au cyprès, à 8 m. de ce dernier et 1 m. de profondeur, passe une conduite en fonte de 70 mm de section intérieure, servant à l’alimentation en eau potable du village de Montpensier.
- Un caporal de tirailleurs, surpris par l’orage, chercha un abri sous le cyprès en question, contre la partie du tronc regardant la route. La foudre tomba sur l’arbre et descendit le long du tronc, en enlevant sur son passage une étroite bande d’écorce. Arrivé à 2 m. du sol, le fluide électrique abandonna le cyprès, foudroya le caporal et rejoignit la conduite de fonte, en creusant au-dessus de celle-ci un trou dans la chaussée de 70 cm de diamètre et 1 m. de profondeur. L’eau n’arrivant plus à Montpensier, des fouilles furent entreprises, On constata que la conduite de fonte était démolie sur une longueur de 2Ôo m., 100 m. en amont et i5o m. en aval. Les tuyaux avaient éclaté dans la proportion de 1 sur 3, principalement aux joints, dont l’étanchéité est assurée par des rondelles de caoutchouc. Les dégâts sont évalués à 8000 francs.
- On recommande pourtant de relier si possible les paratonnerres aux conduites d’eau comme moyen d’assurer un écoulement certain de l’électricité; faut-il supposer ici que le choc de. la décharge produite sur une distance de 8 m. entre le cyprès et la conduite d’eau a provoqué un coup de bélier capable d’avoir brisé sur une longueur de 25o m. cette conduite en de multiples points? »
- Un gigantesque projet d’utilisation des marées en Angleterre. — Le Département des Transports d’Angleterre a établi en détail un projet d’utilisation des marées, qui, s’il est réalisé, constituera non seulement une expérience d’envergure gigantesque, mais encore réalisera la plus puissante usine hydroélectrique du monde. Il s’agit de capter l’énergie des marées dans l’estuaire de la Severn. En ce point, elles atteignent une hauteur de 10 m. environ. L’estuaire serait barré par une digue en béton armé de plus de 6 km de développement. A marée montante le flot pénétrerait à l’intérieur du bassin au moyen de vannes ouvertes au moment convenable. A marée descendante, l’eau s’écoulerait en actionnant un grand nombre de turbines établies dans la digue elle-même.
- L’objet de cet aménagement serait de fournir l’énergie électrique nécessaire pour quadrupler la capacité de transport des chemins de fer de la Great Western C°. Il y aura deux usines génératrices distinctes : la première alimentée par les turbines du barrage aura une puissance totale de machines de 1 million de chevaux ; elle fonctionnera pendant les périodes où la différence de niveau à l’amont et à l’aval de la digue sera suffisante pour faire travailler les turbines avec un rendement satisfaisant. Ces périodes sont nécessairement intermittentes et variables d’un jour à l’autre.
- Pour assurer la continuité indispensable dans la fourniture de l’énergie, il fallait donc prévoir une installation auxiliaire entrant en action, dans les périodes durant lesquelles l’installation principale reste inactive. On prévoit à cet effet la construction d’un bassin de réserve dans la rivière Wye, affluent de la Severn, qui serait à cet effet barrée par une digue.
- L’électrification du Great Western Railway absorberait 5oo 000 HP. L’énergie supplémentaire disponible à certains moments à l’usine principale de 1 000000 de HP serait employée à élever de l’eau dans le réservoir auxiliaire de la Wye. Lorsque le niveau de l’eau
- deviendrait insuffisant à l’usine principale, la chute des eaux ainsi remontées dans le bassin auxiliaire, de niveau plus élevé fournirait à son tour l’énergie électrique. L’usine hydroélectrique de la Wye aurait une puissance en machines de 5ooooo HP. Une fois l’alimentation du .chemin de fer assurée, il resterait disponible environ 5ooooo HP pendant 10 heures par jour. Cette énergie serait distribuée dans la région voisine où l’industrie est déjà très développée.
- On peut juger, par ces données, du caractère colossal du projet anglais. Reste à savoir s’il sera jamais réalisé !
- Le thermalène. — D’après le Journal of Industrial and Engineering Chemistry, M. Wolf, de Zurich, a obtenu d un mélange intime d’acétylène et d’huiles vaporisées un composé : le thermalène, ayant, pour la production de températures élevées, d’importants avantages sur les autres gaz.
- Le mélange générateur est livré en bidons, la plus grande des quatre capacités commerciales actuellement fournies donnant 200 pieds cubes de gaz. Chaque bidon est garni de couches alternatives de carbure de calcium et d’huile brute mélangée avec de la sciure de bois.
- L’addition d’eau attaquant le carbure détermine la réaction en vaporisant l’huile. L’acétylène et le gaz d’huile ainsi produits, refroidis et purifiés, se mélangent dans les tuyaux.
- Le thermalène est un peu plus lourd que l’air et son degré de chaleur spécifique est un peu au-dessus de i/8° de celui de l’acétylène. A la température ordinaire, il est liquéfié sous une pression de i5oo à 1600 Ibs par pouce carré. Une particularité intéressante est l’odeur faible, agréable, inoffensive du produit. On peut employer le thermalène à une pression relativement basse ; il ne cause pas d’effets corrosifs ou toxiques et ne peut pas provoquer d’explosions.
- Les suifs végétaux de Bornéo. — La famille des Diptérocarpées, très répandue en lndo-Chine, aux Indes, à Bornéo, comprend une flore arborescente, riche en espèces fournissant des suifs végétaux marchands d’un grand intérêt, dont les industries des corps gras peuvent tirer des produits se prêtant à de nombreuses utilisations.
- Le Shorea Hjpocra (Hance) qui croît au Cambodge (île de Phu-Quôc, province de Kampôt) contient dans ses cotylédons une matière sébacée et une résine jaune ambrée abondante. Le Minjak Tengkawang, nom donné communément aux suifs végétaux recueillis à Bornéo, de couleur blanche (Shorea aptera) ou verdâtre (Isop-tera Borneensis), fond à 3i°. Les graines contiennent des proportions plus ou moins élevées d’oléo-résine.
- Ces suifs ont une grande analogie avec le suif du Vateria indica de l’Hindoustan (arbre à copal de l’Inde) employé en Angleterre pour la fabrication des bougies. Ils contiennent 16,7 à 18 pour 100 d’acide oléique, 77,3 à 78,8 pour 100 d’acides gras, solides à la température ordinaire, et 10,9 à 11,4 pour 100 de glycérine. L’ensemble des acides gras fond à 55-63° et se solidifie à 5i-6i°.
- Voici les principales constantes de ces suifs :
- Suifs de
- Shorea aptera. Isoptera Borneensis.
- Indice de saponification. Indice de Hehner . . . I9l,2 95,5 192,2 95,3
- Poids moléculaire moyen
- des acides gras . . . 268, 256,
- Les suifs des Diptérocarpées sont encore peu connus des industriels français. Leur utilisation par la stéari-nerie parait se présenter dans des conditions fort avantageuses, et il semble que, par leur odeur agréable, quoique faible, ils pourraient être recherchés par la savonnerie, lorsque cette industrie les aura soumis à de sérieux essais.
- Les déjections du ver à soie dans l’alimentation du bétail. — Le Bulletin de renseignements de l'Institut International d'Agriculture donne, d’après une étude de Ruffoni, les renseignements suivants sur cette curieuse utilisation, fréquente dans les régions sérici-
- **1 '89 Ijh
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- INFORMATIONS
- coles d’Italie. Une once de semence produit 80 kg de déjections dont la composition varie, selon les analyses de M. Girard, entre :
- Après la l'“ mue. Après la 2“ mue.
- Eau I 2.10 9-7°
- Matières azotées . 18.21 12.55
- Hydrates de carbone 5o. 29 59.28
- Matières grasses . °-79 0.63
- Sels 8.88 8.7 2
- Cellulose 9-93 9.12
- La composition des déjections de vers à soie leur
- donne donc la valeur d’un aliment supplémentaire fort appréciable; mais, étant donné leur fort pouvoir absorbant, ces déjections doivent être administrées avec précaution. Or, on les donne trop souvent sans aucune règle diététique, ce qui fait que l’on a parfois à déplorer chez les animaux des troubles intestinaux.
- Ces excréments doivent toujours être administrés aux ruminants, mélangés avec d’autres aliments : son, betteraves, etc., à doses modérées et, de préférence, pétris dans l’eau. Les porcs peuvent en manger de 1000 à i5oo gr. par jour, seuls ou mélangés avec de la farine, mais toujours détrempés dans l’eau. Quant aux chevaux qui les préfèrent secs, on peut les leur distribuer mélangés avec de l’orge ou de l’avoine.
- Le lait en cubes. — On connaît le lait en poudre, obtenu, notamment, par un des procédés les plus récents, le procédé Just-Hatmaker. Mais la conservation du lait, en raison surtout de la crise laitière qui sévit actuellement, a donné lieu à de nouvelles recherches.
- C’est ainsi qu’en Hollande, on obtient le lait en cubes par un mode de préparation qui comporte un nouveau procédé assez simple.
- Le lait est d’abord écrémé, puis on le soumet à une forte évaporation qui lui enlève plus des neuf dixièmes de l’eau qu’il contient. La poudre obtenue par ce traitement est mélangée ensuite à la crème prélevée, puis on la comprime en petits cubes qui sont très solubles et donnent, paraît-il, un lait de bon goût, tout en se conservant longtemps.
- On conçoit l’intérêt et l’importance que présente cette transformation du lait en cubes ou lait solidifié, pour parer à la disette de lait, en procurer aux régions qui en sont dépourvues ou pour constituer des réserves dans les périodes où la production laitière est plus abondante.
- D’après le brevet d’invention, la crème peut être remplacée par des matières grasses dans cette nouvelle préparation, mais dans ce cas, en égard à la vente et à la loi de répression des fraudes, le produit devra être vendu sous une autre appellation que celle de « lait en cubes )>.
- Les étudiants de l’Université de Paris. — M. F.
- Bertillon vient de publier dans VUniversité de Paris une série de statistiques sur le mouvement des étudiants parisiens, depuis la guerre et pendant les années qui l’ont précédée. Nous en extrayons les chiffres suivants :
- Français. Etrangers.
- Hommes. Femmes. Hommes. F emmes. Total.
- igo5. . 12.214 521 I . 201 710 14.646
- 1910. . i3.oi8 953 2.099 ï.168 12. a38
- 1913. . 12.946 I . 120 2. i65 I.077 17.808
- 1914. • 2.385 938 663 271 4.257
- igi5. . 3, i5o 1.219 925 228 5.522
- 1916. . 3.345 1.482 982 216 6.025
- Ï9i7. . 4.384 1.614 *•*99 227 7.424
- 1918. . 7 .35o 1.738 1.755 i83 11.026
- 1919- • i3.071 2.137 2 . MO 443 17.761
- 1920. . 7.634 1.609 I . 622 349 M . 214
- Ces chiffres sont fort intéressants à examiner en ce moment où l’on parle beaucoup de l’enseignement -supérieur. Les années de guerre ont naturellement fortement réduit le nombre des étudiants, occupés à d’autres besognes. En 1919, la démobilisation ramena à l’Université son contingent normal, mais celui-ci ne s'est pas maintenu en 1920. Les étrangers sont moins nombreux qu’avant la guerre et surtout les femmes. Si les jeunes filles françaises sont attirées de plus en plus vers l’enseignement supérieur, les jeunes gens y viennent moins nombreux, en partie à cause du coût excessif de la vie, en partie à cause du trouble apporté dans leurs études par la mobilisation.
- Un second tableau publie par M, Bertillon montre le
- 1905. . Droit. Médecine. Sciences.
- 5.708 2.8î5 I .368
- 1910. . 6.683 3.252 I . 13 8
- I9l3. . 6.637 3.245 I i75
- 1914. . 898 636 358
- I9l5. . 1.327 788 432
- 1916. . 1.3ix 866 529
- *9*7. • 1.614 1.433 611
- 1918. . 3.080 2.126 I 0 40
- 1919 - • 1920. . 5.798 3.332 3,5m I .522 I I •999 .558
- Lettres. Pharmacie. I.a5l 1.02g
- 1.325 1.327 372 43o
- 442
- 434
- 789
- 1.247
- 907
- 620
- 562
- 12 I
- i73
- I97 202 3i5 516 315
- : pmimatcuuijueb apparaissent délaissées a cause de la pléthore des pharmaciens, le droit et la medecine ont moitié moins d’étudiants, les études littéraires sont moins recherchées également. Seules, les sciences ont un contingent croissant à cause des débouches multiples que présentent leurs applications.
- L’arboriculture en Afrique australe. — L’Afrique du Eucl, plus particulièrement la province du Cap, est en passe de.devenir un des centres de production de fruits les plus importants du monde. A la fin de 1919, d’après une statistique publiée par les Commerce Reports des Ltats-Lms, cette province possédait 6 millions de pêchers, 2 millions et demi d’orangers et de citronniers; 2,1 millions de pommiers; 1,16 million d’abricotiers ; 1,14 million de pruniers ; 789000 poiriers ; enfin 2 millions et demi d autres arbres fruitiers. Dans ces dernières années, le lransvaal, suivant cet exemple, a fait notamment des plantations de pommiers considérables.
- La plus grosse part de la récolte fruitière du Cap est sechee; en 1918 cette production a atteint 120 tonnes métriques de pommes, x65 d’abricots, i23i de pêches et 399 de pruneaux. Avant la guerre, le Cap exportait en Europe une grande quantité de fruits frais. Le cours des saisons dans l’hémisphère austral étant inverse de celui régnant dans nos pays, ces expéditions arrivaient sur nos marchés en janvier et février et de ce fait y trouvaient des conditions de vente fort avantageuses, d autant que les. fruits du Cap sont particulièrement savoureux et arrivent dans un état de fraîcheur remarquable. Interrompue par la guerre, cette exportation a repris en 1919, mais sur une petite échelle, faute de chambres froides . suffisantes dans le tonnage affecté aux services maritimes, de l’Afrique australe ; sa valeur n a pas dépassé. 1,4 million de francs, la livre sterling Pa*r- D’après un renseignement donné par lUttice. du Commerce extérieur de Norvège, le Cap pourrait envoyer en Europe 200 000 caisses de fruits frais par saison. Charles Rabot.
- Prix aux inventeurs. — M. Jean Barés, ex-directeur du Réformiste, vient de doter la Direction des* Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions d une rente de i2 5oo francs pour attribution de deux prix annuels aux inventeurs français, pères d au moins trois enfants, qui auront fait les découvertes . les plus .utiles à l’industrie française. L’un des prix est fixé par le donateur à 10000 francs, l’autre à 2Ô0O francs.
- On ne. saurait trop louer M. Jean Barés de sa généreuse initiative, qui se traduit pour les inventeurs et les chercheurs français par un encouragement des plus féconds. La science française et notre industrie nationale lui seront certainement redevables de notables améliorations et perfectionnements. Il est donc à souhaiter que le beau geste de M. Jean Barés trouve des imitateurs.
- Les demandes et dossiers concernant l’attribution de ces prix peuvent être envoyés dès maintenant à la Direction des Recherches scientifiques et industrielles et des inventions, à Bellevue, près Paris.
- On. sait que cette Direction apporte son concours aux inventeurs dont les propositions sont reconnues intéressantes et utiles. Elle leur donne toutes les indications techniques et les moyens matériels de mettre au point et d’essayer leurs inventions. Elle réalise de plus une liaison indispensable entre la science et l’industrie, entre le laboratoire et l’usine, en procurant à 1 industrie française le précieux concours technique de nos laboratoires scientifiques, les ressources de savoir, de science, d’initiative, d’invention de nos Facultés et de nos Instituts scientifiques.
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- Fig, i. — Mesure de l’intensité.
- 'Electricité
- Construction d’un ampèremètre et de son shunt.
- — L’appareil que nous avons construit précédemment comme voltmètre peut servir d’ampèremètre avec quelques modifications assez importantes.
- Voyons d’abord comment on emploie l’ampèremètre. Cet appareil sert à mesurer l’intensité, le débit du courant; par conséquent, si une source de courant P débite le courant électrique dans un circuit R (fig. i), l’appareil ne devra pas être branché en dérivation comme le voltmètre, mais en série dans le circuit, et, par suite, pour ne pas entacher d’erreurs les résultats, la résistance de l’ampèremètre devra être aussi faible que possible. Nous verrons tout à l’heure ce que signifie la résistance shunt S placée en dérivation aux bornes de l’ampèremètre.
- Nous reprendrons donc le voltmètre que nous avons établi et nous en construirons un semblable, au bobinage près. On peut, si on le veut, ne construire que la bobine, ou faire le bobinage nouveau sur l’ancien pour avoir un appareil servant tantôt de voltmètre, tantôt d’ampèremètre, mais étant donné que la force du ressort joue un grand rôle et qu’elle peut varier pour l’un ou l’autre appareil, il vaut mieux s’armer de courage et construire un nouvel ensemble.
- Le bobinage dépendra évidemment de l’intensité maximum qu’on voudra mesurer.
- Supposons qu’on veuille mesurer seulement quelques ampères, comme ce sera le cas le plus normal. On constituera le bobinage avec 19 mètres de fil de cuivre de 1 mm, ce qui fera environ 3ao tours sur la bobine. De toute façon, il faudra avoir soin de bien connaître la longueur de fil qu’on bobine. L’appareil ainsi établi sera parfait pour 3 ampères par exemple et aura une grande sensibilité. 11 fonctionnera sans échaufïement dangereux avec cette intensité qui est la consommation de 3oo à 320 bougies de lampes Osram ou celle sensiblement d’un moteur à courant continu de i/3 de cheval sous 110 volts. Il pourrait aller facilement à jo ampères.
- Il peut arriver souvent qu’on ait à mesurer des intensités plus grandes. Supposons qu’on ait à contrôler un courant de 60 ampères, c’est-à-dire 20 fois plus fort que le courant précédent de 3 ampères. Pour ne pas avoir à changer le bobinage de l’ampèremètre, nous allons nous arranger pour que le courant qui passera dans l’appareil soit 3 ampères, c’est-à-dire le 1/20 de l’intensité totale et pour cela on branchera en dérivation aux bornes une résistance ou shunt, qui aura une résistance propre de 1/19 de p, qui est celle de l’ampèremètre (fie:. 2).
- n&sist^nce p ^ 1 r >
- ûêmpér'es Par suite, des 00 amperes,
- il en passera — dans le shunt 20
- et — dans l’appareil.
- 20
- La résistance shunt pourra être constituée par une bobine. Celle de l’ampèremètre ayant 19 m. de fil de 1 mm, la bobine shunt au 1/20 aura 1 m. de fil de 1 mm eu mieux 25 cm de fil de 2 mm.
- On pourrait également établir des shunts ne laissant
- passer du courant qu’une valeur de i/5, 1/10, etc. du courant total.
- Suivant la valeur du shunt employé, les indications de l’échelle de l’appareil seront à multiplier par n, pour avoir le nombre d’ampères exact total.
- On peut établir simplement un shunt réglable, assez original, qui peut être installé sur la planchette devant l’appareil.
- La figure 3 représente la disposition générale de l’appareil avec ses détails.
- 60 fmpères
- Fig. 2.
- Vtg ç-STampères
- — Fonctionnement du shunt.
- On coupe dans du laiton étiré carré de 10 mm des bornes, qu’on prépare avec des vis bornes comme l’indique la figure 4. Deux bornes comportent chacune deux vis B, et B2 à 90° ; les deux autres, seulement une vis B,. Toutes ont une vis queue de fixation. Ces bornes
- Fig. 3 — Le shunt réglable en plan et en élévation.
- sont reliées par un fil de cuivre nu de 2 mm de diamètre et sont distantes de 135 à 140 millimètres.
- Sur ces deux fils peut coulisser un curseur en laiton avec deux vis de serrage (fig. 5). Suivant la place du curseur, on fait intervenir comme shunt, ainsi que le montre la figure 6, une longueur égale à 2 X l de fil de 2 mm. A et B sont les bornes où l’on branche le circuit dont on veut mesurer j l’ampérage.
- Si la distance l est de 125 mm, on aura 25o mm de fil, ce qui donne un shunt de 1/20.
- Pour avoir un shunt de
- 5o
- , il faudra faire intervenir
- Fig. 4.
- Bornes.
- ... -, 1 19m
- moitié de -X----------
- 4 49
- une longueur l égale à la
- soit environ 4,85 centimètres.
- Il est facile de concevoir un shunt au 1/10 ou i/5, tout dépend d’une part de l’ampérage à mesurer, de la résistance de la bobine et de la section du fil du shunt. Ainsi le fil de 2 mm de diamètre, qui représente une section d’un peu plus de 3 mm2, laissera passer difficilement déjà une intensité de 57 ampères; il ne faudra pas le laisser longtemps en circuit sous peine de le voir chauffer très fortement.
- Ce n’est d’ailleurs que rarement que l’on aura besoin de mesurer des intensités aussi considérables.
- Le plus souvent, un shunt de 1/10 sera suffisant, qui laissera passer
- 27 ampères et on pourra le constituer avec une bobine 10
- comportant — X 4. soit 8 m. 45 de fil de 2 mm de dia-
- 9
- mètre. Il ne faudra donc pas songer à utiliser un shunt de i/5o avec du fil de 2 mm, car on doit laisser passer 147 ampères, ce qui, pour un temps très court même, demande un fil conducteur de 3 mm de diamètre environ et exige comme longueur. bobine
- Fig. 5.
- Curseur.
- 19X9 5o ’
- soit 3 m. 40.
- Dans ces conditions, on diminue fortement la longueur de 19 m. de fil de 1 mm de la bo- Fig. 6. —Disposition bine, tout dépend alors de la fai- du shunt,
- blesse du ressort de rappel qu’on
- emploie pour l’amortissement et le réglage ; on peut aussi augmenter la section du fil de la bobine, ce qui diminue sa résistance.
- C’est une petite question de calcul pour laquelle notre exemple peut servir de base.
- E. Weiss,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *>> Automobilisme
- Filtre hydrophobe pour moteur à essence. —
- Depuis longtemps, les automobilistes connaissent l’inconvénient de verser directement le contenu des bidons d’essence dans le réservoir de leur moteur. Aussi de nombreux filtres ont-ils été imaginés ponr arrêter les corps étrangers au passage et notamment empêcher que les plombs de scellement, bouchons, etc., ne tombent dans le réservoir. Mais il arrive — trop souvent même — que de l’eau se trouve mélangée à l’essence et qu’une fois dans le réservoir elle cause de fâcheux ratés. On a proposé pour la séparer l’emploi de peau de chamois ou de tissu qui la retient en s’imbibant. Mais l’entonnoir ordinaire avec l’emploi d’une peau de chamois présente l’inconvénient d’un très grand encombrement puisqu’il est nécessaire de tendre une grande peau pour verser rapidement l’essence, et s’il n’est pas assez haut de bord au-dessus de la peau, il ajoute au premier inconvénient celui de permettre à l’essence de déborder; de plus, il est difficile de le maintenir en équilibre.
- L’entonnoir que représente la figure 7 remédie à ces inconvénients.
- Il est formé de deux pièces : un entonnoir proprement dit, métallique, relativement de faible capacité puisqu’à
- Fig. 7. — Le Filtre hydrophobe.
- gros écoulement en dessous, et un sac eu peau de chamois ou en toute autre peau perméable, voire même dans un but d’économie en un tissu de toile quelconque.
- Ce sac de grande capacité est fixé à une monture métallique composée d’un cylindre muni d’un tore formant collerette, percé de trous suivant sa génératrice inférieure et son équateur pour le passage de l’air s’échappant du réservoir pendant le remplissage. Un collier à brides avec deux boulons filetés et écrous fixe la peau sur le cylindre et un fourreau métallique placé en chacun des deux joints du collier empêche la peau d’être pincée. Après usage, le sac et sa monture peuvent être enfermés dans l’entonnoir muni d’un couvercle les mettant à l’abri des poussières.
- Le mode d’emploi est des plus simples : il suffit d’introduire le sac hydrophobe dans le réservoir à la façon d’ün entonnoir, puis de mettre l’entonnoir dont on dispose dans le Sac hydrophobe et verser l’essence comme d’ordinaire. Au cas où I on n’a pas d’entonnoir à sa portée on peut verser l’essence directement dans le sac hydrophobe.
- Le filtre hydrophobe est construit par MM. Mestre et Blatgé_, 46» avenue de la Grande-Armée, Paris.
- Objets utiles
- Enveloppe à ouverture instantanée. — L’enveloppe si commode, si simple, si pratique pour l’expéditeur, l'est incontestablement beaucoup moins pour le destinataire. Personne ne niera les difficultés éprouvées pour ouvrir une lettre. On ne sait par quel bout l’attaquer; et si c’est une lettre attendue les secondes sont des siècles, et il arrive souvent que nos doigts maladroits ^échirent le contenu. Cela est si vrai, que des recherches
- nombreuses ont été faites, que des brevets ont été pris, pour remédier à ces difficultés. Mais, alors, pourquoi n’avons-nous pas, dans le commerce, de ces enveloppes s’ouvrant sans difficulté et rapidement, car ce facteur est
- Fig. 8. — Enveloppe à ouverture instantanée.
- à considérer dans les maisons de commerce et les administrations qui reçoivent chaque jour de volumineux courriers. La figure 8 suffit, sans autre commentaire, à expliquer les avantages de la nouvelle enveloppe « à ouverture instantanée». Apparemment c’estune enveloppe ordinaire, l expéditeur l’utilise de la même façon que d’habitude, mais le destinataire y trouve un sérieux avantage ; aussi faut-il souhaiter qu’elle se généralise. Inventeur : M. Dehut-Leguèbe, 19, quai du Moulinet, Charleville (Ardennes).
- Supports simples pour paniers sur une échelle.
- Ces dispositifs peuvent s’appliquer pour les travaux de peinture, de plomberie, voire même pour coller des affiches, et aussi pour la cueillette des fruits.
- Le modèle de la figure 9 sera fabriqué avec du fer
- rond de 1 cm de diamètre ou même moins, si on désire seulement quelque chose de
- F>g- 9-
- moins rigide et de plus facile à faire. Ce fer sera coudé, comme l’indique la figure, à la demande de l’échelle dont on veut se servir et de la dimension du panier. On commence par faire un petit modèle gabarit avec du fil de fer ordinaire et on coudé ensuite le fer de 1 cm sur un étau, en chauffant au préalable fortement au rouge les parties à couder. Le gabarit sert à guider le coüdage. Ce travail peut se faire à froid au marteau, mais il demandé alors un étau robuste et il risque d’être fait moins proprement, surtout si le fer est un peu pailleux.
- Le dispositif de la figure 10 est un peu plus complexe,
- car il réalise en même temps une poignée de caisse, quand on le retire de l’échelle.
- Il consiste en une tige-poi-
- Flg. 10,
- güéè qui comporte, d’une part* deux tirants de suspension et de l’autre une boucle qui s’accroche au barreau de gl’échelle et qui, pour le transport, s’agrafe dans la boucle ui soutient l’autre côté delà caisse sur le barreau inférieur.
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- VARIÉTÉS
- .<SSO
- IgD
- Effet de perspective paradoxal. — Nous recevons de M. Maurice Miet l’intéressante communication suivante :
- J’ai été, un jour, surpris par l’observation accidentelle de l'effet suivant, parfaitement explicable cependant :
- Me trouvant à quelque distance d’un phare tournant de forte puissance, par une nuit légèrement brumeuse, les rayons issus de ce phare traçaient dans l’espace des lignes lumineuses émanant du foyer et dont le faisceau divergent tournait au-dessus de ma tête comme les rayons d’une gigantesque roue horizontale.
- Dans ces conditions, tournant le dos au phare, et regardant devant moi les prolongements de ces rayons
- tournants, j’eus la surprise de les voir, non pas diverger, mais bien converger, avec un ensemble parfait, vers un point situé au-dessous de 1 horizon et paraissant à l’infini.
- Ces rayons.dont la lueur demeurait visible jusqu’à l’horizon, ce qui s’explique aisément aussi,paraissaient ainsi émaner d’un phare fictif placé devant moi, au delà de l’horizon visible, et l’apparence était si frappante que je fis la réflexion qu’un pilote pourrait s’y tromper et être tenté de se diriger cap pour cap à l’opposé de sa route.
- Cette observation comporte deux explications :
- i° Les rayons visibles jusqu’à l’horizon. En effet chacun de ces rayons formait un cône légèrement divergent, et il suffisait que la génératrice inférieure de ce cône s’abaissât assez, devant mes yeux, pour atteindre la hauteur de l’horizon avant d’avoir perdu une intensité perceptible.
- a0 La convergence vers un point situé au-dessous de l’horizon et exactement sur le prolongement de la droite joignant la source lumineuse réelle à l’œil de l’observateur.
- Considérons en effet l’épure ci-dessus de perspective ainsi que le plan et la projection verticale posant les données. P est le phare, M l’observateur situé à une hauteur h au-dessous du plan horizontal des rayons, et à une distance d en avant du phare. Plaçons le plan du tableau à une distance l quelconque au delà de d.
- Soit PR un rayon quelconque,, déterminons-en la
- perspective sur le plan du tableau : l’intersection a' de ce rayon avec le plan du tableau appartient à la droite que nous cherchons. D’autre part, menons par le point M une parallèle au rayon PR, cette parallèle rencontrera la ligne d’horizon au point b', point de fuite de la direction PR, et b' fait encore partie de la perspective dePRj cette perspective est donc a'b'. Prolongeons cette droite jusqu'à son point de rencontre P' avec le plan de profil passant par M; je dis que le point P' est indépendant du choix du rayon PR.
- Appelons n le point d’intersection de la ligne de rappel aa' avec la ligne d’horizon, les deux triangles semblables b’oV et b'na' donnent :
- OP'_Ofc' a'n bn'
- D’autre part ^~
- b n ba
- et Mb et P Pi étant parallèles :
- eb cM l OP' l
- ba~^M?~d d°nC hTn~~d
- Ih
- Or a’n — h, donc OP' =— qui est bien constant quel
- que soit le rayon PR considéré.
- Donc toutes les droites telles que a'b', perspectives de rayons tels que PPi, convergent vers le point P’,
- Projection
- verticale
- phare fictif, pour l’observateur M dirigeant ses regards dans la direction opposée au phare réel.
- Et il est assez curieux de remarquer encore que, si on considère un mobile parcourant le rayon PR en s éloignant de la source P, comme la lumière elle-même, la suite des positions successives du point correspondant sur la perspective a'b' décrira cette ligne dans le sens a'b' comme l’indique la double pointe de flèche figurée sur l’épure. Par suite le point P' est la perspective commune à tous les points à l’infini, dans toutes les directions émanant de P dans le plan horizontal ; et, d autre part, la perspective du point P lui-même est à 1 infini dan s. toutes les directions à la fois du plan du tableau, puisque c’est en remontant le sens b'a' que le mobile considéré y arriverait. M. Miet.
- Perspective
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- rv
- t><
- Emploi commode de la toile d’émeri. — La toile
- d’émeri est d’un usage fréquent, soit pour nettoyer et polir des pièces, soit simplement pour les aviver en vue d’opérer une soudure ultérieure. On utilise naturellement des numéros de toile très divers, qui correspondent à des grosseurs de grains de l’émeri ou simplement du papier de verre si c’est ce dernier que l’on emploie.
- Ordinairement les mécaniciens ont l’habitude de coller une petite bande de papier émeri sur une petite planchette à poignée, pour leur permettre de faire agir plus facilement cette lime douce ainsi établie. Cet instrument a l’inconvénient d’agir sans souplesse et de ne permettre qu’avec difficulté de polir des surfaces irrégulières ou courbes.
- On peut confectionner simplement un outil spécial, qui sera bien en main et aura toute la souplesse désirée, au moyen d'une vieille enveloppe de bicyclette. On en découpera plusieurs longueurs d’environ io à i5 cm et on collera sur la surface entière de la gomme une bande de papier ou de toile émeri. En employant plu-
- sieurs grosseurs de grains on aura ainsi tout un jeu de frottoirs et de polissoirs qui seront très souples dans leur action et qui permettront d'agir sur des surfaces meme de forme bizarre. On pourra facilement enlever la rouille, polir les pièces sans user avec excès la surface rugueuse agissante, qui opère avec une souplesse se réglant elle-même d’après le travail à accomplir.
- Comment enlever un bouchon à l’émeri.____________ Nous
- n insisterons pas sur les difficultés que présente souvent le débouchage de flacons avec bouchons en verre, opération qui se termine trop fréquemment par le bris du goulot.
- D habitude on recommande d’utiliser l’action de la chaleur et le meilleur moyen est le procédé à la ficelle bien connu. Cependant on peut appliquer le1 même principe de la dilatation inégale du bouchon et du goulot, mais en utilisant l’action du froid, qui dans ce cas donné une contraction,
- On prépare un mélange réfrigérant et on y trempe le
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- bouchon, mais en ayant soin que le goulot de la bouteille ne touche le mélange en aucune façon. Au bout de quelques minutes, le bouchon s’est contracté sous l’action du froid, son diamètre est devenu plus faible et cela permet de le sortir facilement, sans aucun dommage pour le flacon.
- Per à souder rapide et commode. — Quand on veut faire une réparation avec une soudure de faible importance, il est fastidieux d’avoir à allumer un réchaud à charbon de bois si l’on ne peut utiliser un fer électrique. Cependant, le problème se pose quelquefois, notamment pour un chauffeur ou un motocycliste qui veut repartir en pleine campagne sans être obligé de recourir aux bons offices du garagiste de la localité voisine.
- On prépare donc un fer avec un petit entonnoir que traverse la tige du fer, ce dernier sort de l’embouchure de l’entonnoir à peu de distance.
- Le chauffage du fer se fait de la façon suivante : on verse de l’alcool ou de l’essence dans l’entonnoir (ce dernier est bien entendu ligaturé ou même brasé sur la tige, afin que l’essence ne puisse s’écouler). On allume le liquide et la flamme suffit pour chauffer convenablement le fer. On dispose oet entonnoir à l’emplacement voulu pour que le chauffage soit suffisant et pour que la flamme ne puisse pas gêner pendant* la confection de la soudure. Ce petit moyen de fortune pourra rendre d’utiles services à plus d’un touriste en panne, faute d’un grain de soudure à placer au bon endroit.
- Procédé de blanchiment de la soietussah. — Les
- industriels savent que le blanchiment de la soie tussah présente ordinairement des difficultés, et recherchent un procédé permettant de surmonter ces difficultés.
- Voici, d’après Textile Mercury, de Londres, un procédé qui donne des résultats satisfaisants.
- On prépare une solution de débouillissage, composée de 5 kg de savon à la benzine dans 5oo litres d’eau douce à 4°° C. Lorsque la masse est dissoute, on ajoute 1 kg 5oo à 2 kg de perborate de soude dissous dans de l’eau froide.
- La soie est travaillée soigneusement, à une température croissant légèrement (jusqu’à 700 C) ; une écume permanente absorbe la gomme. La formation de la gomme indique la bonne marche de l’opération, la gomme se trouvant ainsi enlevée sans qu’il se produise un feutrage des fibres.
- Après avoir éliminé le liquide de débouillissage, on peut procéder au blanchiment, au moyen de l’un quelconque des bains habituellement employés pour le traitement de la soie.
- Comment monter un écrou qui foire. — Un écrou foire quand les filets sont usés et qu’il ne peut plus engrener avec les filets de la tige filetée sur laquelle il doit normalement monter. On peut très simplement rendre encore utilisable cet écrou usagé. Il suffit de scier avec une scie à métaux l’écrou dans le sens de son axe sur une face, de manière à former une fente longitudinale. Cette opération est faite en serrant l’écrou dans un étau. Toujours avec l’étau, on resserre l’écrou en rapprochant légèrement les bords de la fente qu'on a faite à la scie. En montant l’écrou aiusi modifié sur la tige filetée, il forme serrage tout en gardant une certaine élasticité qui lui permet de jouer le rôle d’écrou comme avant. Il a de plus la qualité de constituer un peu un écrou indesserrable.
- Comment faciliter le départ d’un auto en hiver.
- — Souvent en hiver, quand la voiture est restée quelque temps inactive, on est obligé de réchauffer le carburateur. |
- Ceci se présente fréquemment quand on va chercher la voiture au garage. Il existe en Amérique des petits appareils électriques de réchauffage, qui ont l’avantage d’éviter les accidents que produirait le réchauffage à la flamme.
- On peut plus simplement utiliser pour cela le fer à souder électrique. Il suffit de le brancher, sur le courant et de l’approcher du carburateur quelques minutes avant de prendre le départ, pour mettre en marche facilement aux premiers tours de manivelle, quelque rigoureuse qu’ait été la nuit.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresse demandée par plusieurs lecteurs. —
- Journal of Industrial and Engineering Chemistry, 1, Madison avenue, Room 343, New York City.
- Communications. — Institut polytechnique de l’ouest (Nantes). — Du 4 avril au ter novembre, fonctionnera un cours pour démobilisés, classe 1919; bacheliers-mathématiques, ou pour candidats admis après examen.
- Ce cours sera conçu de façon à permettre aux intéressés d’entrer en a6 année, après le icr novembre, et aussi de subir l’examen du certificat de mathématiques générales à cette époque.
- Durée normale des études : 3 ans. Formation d’ingénieurs ; constructions navales ; moteurs thermiques ; électricité-construction; métallurgie et fonderie; travaux publics ; chemins de fer.
- Le tissage de l’osier. — Dans notre n° 2446, 19 février 1921, nous avons décrit le métier à tisser la vannerie, employé par M. Lloyd dans son usine de Meno-minee (Michigan).
- De renseignements complémentaires que nous communique aimablement un de nos lecteurs, M. Augis, il résulte que le métier Lloyd ne tisse pas l’osier, mais les fibres de rotin et surtout les fibres de papier. L’osier ne peut se tisser en raison de sa nature et surtout de l’irrégularité de ses branches.
- Ceci n’enlève du reste rien au mérite de la machine Lloyd, grâce à laquelle l’usine [de Menominee est deve-
- nue en un an la plus importante fabrique de voitures d’enfants aux Etats-Unis.
- Réponses. — M. Jouzier, à Rouzenac. — Il ne faut pas confondre le papier au platine, qui contient des sels de ce métal, avec certains papiers au gélatino-bromure qualifiés, à tort, genre platine ou simili-platine, etc. Ces derniers peuvent parfaitement être vires en vert ou en bleu, suivant les formules indiquées pour les épreuves aux sels d’argent. Réciproquement, les formules données pour ces papiers faussement dénommés « au platine » s’appliquent aux autres émulsions au gélatino-bromure d’argent. Il n’en serait pas de même pour le vrai papier au platine, qui comporte un traitement spécial : vous en trouverez le détail dans le Traité général de Photographie en noir et en couleur, par E. Coustet (Delagrave, éditeur), pages 236 à 240 de la 6e édition.
- M. L. D., à Rio de Janeiro. — La Natures, publié les articles suivants : Le beurre de coco, année 1907, t. II, p. 307 ; L’industrie du beurre de coco, année 1912, t. I, p. 5o. Comme ouvrages sur la question, voyez : Le Cocotier, par E. Prudhomme, 1 vol. (Challamel, éditeur, Paris, 17, rue Jacob, 6°); Beurre de vache et graisse de coco, chapitre traitant de la fabrication, par Jean Lahache et Francis Marre, 1 vol. (A. Maloine, éditeur, Paris, 25, rue de l’Ecole-de-Médecine, 6°); Fabrication des graisses alimentaires, par J. Fritsch, 1 vol. (A. D. Cillard, Paris, 49. rue des Vinaigriers, io°). Pour toutes indications de fabricants et de constructeurs français de machines pour la fabrication du beurre de coco (sas-seurs, cribleurs, ventilateurs, épierreurs, déchiqueteurs, râpes, chauffoirs à vapeur, presses à scourtins, presses hydrauliques à cage filtrante, moulins, 'etc.), voyez Etablissements A. Olier, Paris, 10, rue Beaurepaire, 1 oe ; Edouard Bataille, Paris, 11,. avenue de Malakoff, 16e;
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- BOITE AUX LETTRES
- Société des procédés « Ergho », i, place de Tende, à Nice (Alpes-Maritimes), et la revue Les matières grasses, (A.-D. Cillard, adresse ci-dessus).
- T. S. P. — M. C. Delacroix, à Cannes. — i° Le chauffage des filaments des lampes à 3 électrodes peut être assuré sans inconvénient au moyen du courant alternatif; il n’est donc pas besoin d’utiliser à la suite d’un transformateur « Ferrix » un redresseur de courant.
- a0 L’utilisation comme antenne de la canalisation électrique à laquelle vous empruntez l’énergie destinée au chauffage des filaments de vos lampes, ne vous donnera pas de bons résultats.
- 3° Voyez les conclusions de notre article sur l’Hétérodyne, vous y trouverez les renseignements que vous désirez,
- 4° Il est toujours préférable d’associer en série les téléphones de T. S. F. montés dans un circuit amplificateur lorsque la résistance des écouteurs est comprise entre 2000 et 4000 ohms.
- 5° La station de Nauen POZ transmet sur ondes amorties aux heures suivantes :
- 9 h. sur 3.900 m. : Météo-allemand, ix h. 55 sur 3.900 m. : Signaux horaires internationaux. 19 h. 40 sur 3.900 m. : Météo-allemand.
- 23 h. 55 sur 3.900 m, : Signaux horaires internationaux. La station de Coltano ICI transmet sur ondes amorties de 4.200 mètres le matin vers 5 heures.
- 6“ La station de Carnavon MUU transmet sur ondes entretenues de 14.000 m. un bulletin météorologique anglais à 2 h. 3o et à 14 h, 3o.
- 70 SX A est l’indicatif d’Athènes; REI, de Batoum; HFB, de Belgrade; YL, de Bordeaux (Croix d’Hins) ; MGD, de Ceuta; OXA, de Copenhague; REB, de Helsingfors ; FF, de Sofia.
- M. René Jourdan, à Paris. — Voici l’horaire des principales transmissions de FL. Cet horaire est sujet à de fréquentes modifications ; ne soyez pas étonné si, lorsqu’il paraîtra, quelques changements y ont déjà été apportés.
- oh. FL. 7.000 entretenues. Service avec Rome IDO 11.000 ent.
- 1 h. FL. 8.000 ent. Service avec Belgrade HFB. ah. FL. 8.000 ent. Service avec Sofia FF 3.800
- amorties.
- 2 h. 45 FL. 2.600 am. Météo-France.'
- 3 h. FL.6.5oo ent. Service avec Budapest HB 3.100
- amorties.
- 4 h. FL. 3.200 ent. Service avec Dunkerque FUD ;
- Cherbourg FUC; Lorient FUN; Rochefort FUR (tous sur i.35oam.).
- 4 h. 3o FL. 8.000 ent. Presse et service pour Moscou
- MSP 6.700 ent.
- 5 h. 3o FL. 8.000 ent. Service avec Praguje PRG 1.800
- am. et 10.000 ent.
- 6 h. FL. 8 000 ent. Service avec Belgrade 7.000 ent.
- et Varsovie WAR 2.000 am.
- 7 h. FL. 3.200 ent. Service avec Brest FUE ; Nantes
- UA (tous deux sur4-i5o ent.).
- 7 h. 3o FL. 8.000 ent. Service avec Nauen POZ 12.600
- ent.
- 8 b. i5 FL. 2.600 am. Météo-France.
- g h. 20 FL. 8.000 ent. Service avec Prague PRG 10.100 ent.
- 9 h. 55 FL. 2.600 am. Signaux horaires internationaux. 10 h. FL. 6.5ooent. Service avec Prague PRG 4-ioo
- ent.
- 10 h. 45 FL. 2.600 am. Signaux horaires français.
- 11 h. FL. 3.200 am. Presse.
- 11 h. 3o FL. 2.600 am. Bulletin météorologique B.C.M.
- 12 h. FL. 6.5ooent. Service avec Budapest HB.3.100
- am.
- 13 h. 3o FL. 8.000 ent. Service avec Prague PRG. 1.800
- am. ou 10.000 ent-
- 14 h. i5 FL. 2.600 am. Météo-France.
- 14 h. 3o FL. 8.000 ent. Service avec Belgrade HFB 7.000 ent.
- 16 h. i5 FL. 6.5oo ent. Service avec Vienne OHD. 3.5oo
- am.
- 17 h. FL. 3.200 ent. service avec Toulon FUT et
- Bizerte FUA.
- 18 h. FL. 6.5oo ent. Service avec Sofia FF. 3.8ooam.
- 18 h. 3o FL. 7.000 ent. Service avec Posen PSO i .750 am.
- 19 h. FL. 8.000ent. Presse pour la Hollande.
- 19 h. 3o FL. 2.600 am. Météo-France.
- 21 h. FL.6.5ooent. Service avec Varsovie WAR 2.100 am.
- 28 h. FL. 3.200 am. Battements musicaux.
- 23 h. 3oFL. 3 . 200 am. Battements ronflés.
- 23 h. 45 FL. 2.600 am. Signaux horaires français.
- Le ier et le i5 de chaque mois :
- 18 h. FL. 5 .000 ent. Emission sur ondes étalonnées A, puis trait de 3 minutes.
- — — Emission sur ondes étalonnées B,
- puis trait de 3 minutes. 1
- — — Emission sur ondes étalonnées G,
- puis trait de 3 minutes:
- — Emission sur ondes étalonnées D,
- puis trait de 3 minutes.
- 18 h. 10 FL. 7.000 ent, Emission sur ondes étalonnées E, puis trait de 3 minutes.
- M. J. Guary, Paris. — i° Voyez notre réponse à M. René Jourdan.
- 20 Nous ne pensons pas que vous puissiez recevoir d autres émissions que celles de FL sur votre ligne d’éclairage en grande partie souterraine.
- M. Thudichum, à Genève, — i° Votre fil i5/io isolé au coton conviendra parfaitement pour la confection d’un cadre.
- p° La réception sur cadre des grands postes américains peut être assurée dans d’excellentes conditions avec un amplificateur à cinq ou six étages et un dispositif hétérodyne. Voici les principaux postes que vous pouvez entendre :
- Annapolis (Maryland), ondes entretenues de i6 3oo m. Signaux horaires de 2 h. 55 et de 16 h. 55 Greenwich = Indicatif : NAA.
- Balboa-Darien (Panama), ondes entretenues de 7000 m. ' Signaux horaires de 9 h. 55 et de 17 h. 55 Greenwich — Indicatif : NBA.
- Marion (Massachusetts), ondes entretenues de 12000 m. travaille à différentes heures de la journée avec Stavan-ger (LCM) avec Nauen (Poz) = Indicatif : WSO.
- New-Brunswick (New-Jersey), ondes entretenues de i3ooo m. travaille avec Lyon (YN) vers q heures = Indicatif : WII.
- Pearl-Harbour (Hawaï), ondes entretenues de 11 000 m. Signaux horaires à minuit Greenwich = Indicatif : NPM.
- San-Diego (Californie), ondes entretenues de 9800 m. Signaux horaires de 19 h. 55 Greenwich™ Indicatif : NPL.
- San-Francisco, ondes entretenues de 4800 m. Signaux horaires de 19 h. 55 Greenwich = Indicatif : NPH.
- Tuckerton (New Jersey), ondes entretenues de 12 000 m., travaille avec Nauen (POZ) à différentes heures de la journée = Indicatif : NDD.
- Washington, ondes entretenues de 4000 m. Signaux horaires de 16 h. 55 et de 2 h. 55 Greenwich Indicatif : NAA.
- Les signaux horaires américains sont envoyés suivant le diagramme ci-dessous :
- L’heure est envoyée à l’aide de battements pendulaires répétés durant cinq minutes, en supprimant : i° le 29e battement de chaque minute; 20 les 5 derniers battements des quatre premières minutes; 3° les 10 derniers battements de la 5e minute. Le début d’un trait marque exactement l’heure.
- Les battements sont espacés d’une seconde.
- 3° Vous pouvez confectionner votre cadre avec du fil de cuivre nu; mais vous devrez veiller à ce que les différentes spires de l’enroulement ne se touchent pas.
- 4° Le choix judicieux d’un amplificateur doit tenir compte du résultat à obtenir; on ne peut utiliser pour la même fin un amplificateur à haute fréquence et un .amplificateur à basse fréquence ; reportez-vous à nos articles concernant ces appareils.
- M. R. J., à Bolbec. — i° N’importe quel bon crayon au graphite peut être utilisé pour la confection des résistances de 4 ou 5 mégohms et de 70 et 80.000 ohms/
- 20 Une table rectangulaire peut convenir comme support du cadre horizontal que vous désirez réaliser ; orientez la table dans le sens de la. longueur vers le poste à écouter.
- 3° Votre fil émaillé 9/10 convient parfaitement pour la confection d’un cadre; mais éviter l’enroulement à spires jointives.
- Vous recevrez ainsi les principaux postes européens sur amplificateur à 3 ou 4 lampes.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour-leur adresser tous tes ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io °/0 pour frais de port et d'emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages.) =========
- Où en est Vastronomie, par l’abbé Th. Moreux (collection des mises au point), i vol. 295 p., 67 fig. Gauthier-Villars, éditeur. Paris 1921.
- L’astronomie est peut-être la science qui a fait en ces dernières années les plus rapides progrès. Les méthodes d’investigation des profondeurs célestes se sont singulièrement perfectionnées et parallèlement le nombre des problèmes posés qui attendent encore leur solution s’est multiplié. Ce sont ces problèmes qu’expose sous une forme aussi claire qu’attrayante le savant directeur de l’observatoire de Bourges tout d’abord le soleil, l’origine encore mystérieuse de sa radiation, les variations de celle-ci et leur influence sur notre globe; puis les planètes : Mercure et ses perturbations encore inexpliquées, Vénus dont la rotation reste à fixer, la Terre et ses pulsations, la Lune et les hypothétiques explications de son relief, Mars et ses énigmatiques canaux, etc. ; quittant le système solaire, l'auteur expose les données du problème des distances en astronomie, puis apiès une étude rapide des comètes, étoiles filantes et bolides, passe au monde des étoiles, à leur évolution, leurs rapports avec la Voie Lactée, et enfin aux nébuleuses et aux amas stellaires.
- Der Lebenslauf der Planeten (l’évolution des planètes), par Svante Arrhenius. i vol. 158 p., 28 fig., 2 pl. Akademische Verlagsgesellschaftm. b. H. Leipzig 1919.
- Dans ce livre, l’éminent physicien suédois a réuni un certain nombre de conférences faites par lui en ces dernières années. Malgré le défaut apparent d’unité dans la composition de l’ouvrage, un lien solide en réunit les diverses parties et la lecture en est d’un intérêt captivant comme celle du précédent, ouvrage de cosmogonie de l’auteur : VEvolution des Mondes. Le premier chapitre est une étude historique sur l’origine du culte des étoiles, elle est un peu en dehors du sujet; le second est un magistral aperçu de l’ensemble du système galactique et de son évolution; le chapitre suivant est consacré à l’influence de la vapeur d’eau sur le climat de la Terre; l’auteur conclut à une dessiccation progressive de notre globe entraînant des variations de plus en plus considérables de température suivant les saisons, et l’extension des zones désertiques. L’auteur résume ensuite nos connaissances sur l’atmosphère des planètes, puis il étudie la chimie de notre atmosphère et développe à nouveau sa thèse bien connue sur le rôle de l’acide carbonique, sa disparition progressive au profit de l'oxygène et les conséquences de ce mécanisme qui contribue à l’extension des zones désertiques; il expose ensuite sa théorie de la planète Mars, immens^ et froid désert parsemé de formations analogues aux khévirs du Turkestan, de couleurs variables suivant les conditions d’insolation de la planète, délimitées par les lignes de rupture de la croûte martienne, c’est ainsi qu’Arrhénius explique en gros les canaux de Mars.
- Il étudie de même, à la lueur de ses connaissances physiques et chimiques, les conditions qui régnent dans Mercure, Vénus et la Lune.
- La solide documentation astronomique de hauteur, son don d’enGhaîner des faits au premier abord sans lien, son grand talent d’exposition rendent aussi attachante que suggestive la lecture de cet ouvrage.
- La métallurgie du fer dans le Nord et l'Est envahis, hier, aujourd’hui, demain, par A. Pawlowski. i vol. 288 p. Imprimerie Spéciale de l’Information. Paris 1920. Prix : 10 francs.
- M. Pawlowski dont nous avons déjà signalé la belle étude sur les houillères sinistrées réunit dans ce volume une série de monographies sur les principaux établissements métallurgiques du Nord et de l’Est.
- Ces rétablissements qui jouissaient avant-guerre d’une remarquable prospérité, fruit d’une gestion
- aussi prudente qu’avisée, ont été saccagés par l’ennemi avec un soin tout particulier. M. Pawlowski passe en revue successivement les principaux établissements, étudie leur situation d’avant-guerre, montre l’étendue des dégâts subis dans chacun d’eux et l’énergie admirable déployée pour les relever de leurs ruines.
- Cet effort, hélas, devra être soutenu pendant de longues années encore, avant que notre industrie métallurgique retrouve sa puissance d’autrefois. Mais tout permet de croire que, contrairement aux espoirs des destructeurs, elle sortira de cette épreuve plus forte et mieux armée pour la lutte.
- L’Automobile coloniale et récits de raids automobiles sahariens, par Marcel Jandau. i vol., 142 p., 62 gr., 2 cartes. Editeur : Imprimerie Coopérative, 16, rue Saint-Siméon. Bordeaux 1920. Prix : 5 francs.
- On ne connaît pas assez en France les merveilleux raids automobiles exécutés pendant la guerre, en plein Sahara, par les escadrilles d’auto-mitrailleuses.
- , Grâce à des transformations du matériel ingénieuses autant qu’improvisées, grâce surtout à l’audace enthousiaste des exécutants, au premier rang desquels il faut citer le commandant de La Fargue, d’étonnants exploits furent accomplis qui en d’autres temps eussent suffi à conférer à leurs auteurs une large renommée. M. Jandau qui participa à ces expéditions nous en donne d’émouvants récits; partant de l’expérience acquise, il indique les conditions à remplir pour réaliser l’automobile saharienne réellement pratique; il montre l’importance militaire, politique et économique de cet engin.
- La Technique moderne de Vindustrie des goudrons de houille, par C. Berthelot, 1 vol, 21X27, 104 p., 53 fig. Editeur Revue de métallurgie, 5, Cité Pigalle. Paris, 1920. Prix broché net : i5 francs.
- Le goudron, sous-produit de la distillation de la houille dans les cornues à gaz ou les fours à coke, est une substance de la plus haute importance ; ses nombreux dérivés servent en effet de point de départ à une foule d’industries parmi lesquelles l’industrie des matières colorantes, dérivée de la naphtaline, est sans doute la plus importante ; les huiles pour moteur Diesel extraites également du goudron ont des débouchés chaque jour plus étendus. Le traitement rationnel des goudrons offre donc un très vif intérêt. M. Berthelot présente à cet égard un traité complet et d’un caractère essentiellement pratique : il décrit les procédés et les installations les plus modernes, et analyse avec soin tous les éléments de leur prix de revient. Il énumère en outre tous les emplois du goudron et des produits qu’on en retire par distillation. Son étude constitue un guide précieux, actuellement unique dans notre littérature technique, pour les industriels de plus en plus nombreux, espérons-le, qui se préoccuperont de tirer le meilleur parti de la houille brute.
- Les Vernis, par Ch. Coefignier, préface de M. Haller (Encyclopédie de chimie industrielle, dirigée par M. Matignon), Grandes Encyclopédies Baillière. 1 vol. grand in-8, 640 p. 37 fig. Baillière éditeur. Paris 1921. Prix : 40 francs.
- Ce volume est le premier d’une grande série d’encyclopédie industrielle qui ne comprendra pas moins de 180 volumes, œuvre de longue haleine et de vaste envergure, qui rendra à notre industrie un signalé service.
- L’ouvrage de M. Coffignier est un traité complet de la fabrication des vernis, fabrication de grande importance et qui principalement pour les vernis gras a grandement évolué en ces dernières années, en s’orientant de plus en plus vers une utilisation rationnelle et scientifique des diverses matières premières.
- La première partie de l’ouvrage est consacrée à l’étude minutieuse des matières premières et aux procédés d’analyse. Elle est remarquablement complète. La deuxième partie est consacrée à l’étude très détaillée de la fabrication des vernis gras, les divers procédés sont examinés et comparés. L’auteur donne ensuite des formules des divers vernis employés pratiquement. L’auteur procède de même dans les 3° èt 4e parties, pour les vernis à l’essence et les vernis à l’alcool.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2451 26 Mars 1921
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- INFORMATIONS
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- Histoire de la houille. — Nous recevons de M. Polaire, bibliothécaire de l’Université de Liège, l’intéressante communication qui suit : « L’histoire de la découverte de la houille par un forgeron liégeois nommé Hullos est une légende et, soit dit en passant, les historiens qui la racontent ne sont pas des Flamands, mais des Wallons; je dis que ce récit est une légende parce qu’au xine siècle l’exploitation de la houille pour le chauffage des habitations et de la forge existait depuis longtemps. A défaut de documents écrits sur l’exploitation et l’usage de la houille je signalerai que j’ai trouvé dans les fouilles d’une villa romaine du me ou ive siècle, découverte en plein centre de la ville de Liège en 1907, la preuve que les Romains qui avaient bâti cette villa se servaient déjà de la houille. En effet, dans le foyer de l’hypocauste de cette villa se trouvaient des fragments, gros comme le poing, de coke de houille, produit par une combustion imparfaite et un gros morceau de houille (environ 3 décimètres cubes) à peine consumée sur les bords. L’analyse de la suie trouvée dans les conduits de fumée de l’hypocauste a prouvé que cette suie provenait de la combustion de la houille. Je pense que jusqu’au xiv° siècle, la houille n’a guère été employée pour l’usage industriel, en dehors de la forge, parce que le pouvoir calorifique de ce combustible était trop considérable pour le traitement du minerai de fer que le moyen âge ne savait pas utiliser lorsqu’il avait été fondu. »
- Le transport des marchandises par avion en Angleterre. —; Le Ministère de l’Air, d’Angleterre, publie d’intéressantes statistiques relatives au commerce extérieur effectué par le moyen de l’avion en 1910. On a importé en Angleterre par la voie des airs pour 677047 livres sterling de marchandises (la livre a valu en 1920 de 40 à 65 francs) ; on a exporté par la même voie pour 33g 108 livres sterling. Les principales marchandises ainsi transportées ont été des vêtements et des fourrures; c’est ainsi' que des robes de dame représentant une valeur de 307 5oo £ ont pris leur vol de Paris vers l’Angleterre; il a été importé de même pour 78000 £ de fourrures venant de France. Dans les exportations figurent des catégories plus nombreuses de marchandises; l’une des principales est les vêtements de drap pour hommes ou enfants (27000 £). La même statistique accuse un mouvement s’amplifiant d’une façon continus depuis le début de l’année 1920, et qui témoigne de la faveur croissante du public en faveur de l’avion porte-marchandises.
- Le port aérien de Nancy-Vandœuvre. — Les travaux d’aménagement qui doivent faire de Nancy un des centres d’aviation civile les plus importants de France, viennent, dit la Journée Industrielle, d’être commencés.
- La ville de Nancy s’était, depuis plus d’un an, mise d’accord avec l’Etat (Sous-Secrétariat d’Etat de la Navigation Aérienne) pour l’acquisition du terrain nécessaire au Port Aérien. Ce terrain comprend une superficie d’environ 100 hectares, en partie couverte de bois, qu’il a fallu abattre pour établir un plan d’atterrissage convenable. Malgré ces mutilations indispensables, le site reste ravissant et grandiose ; on y domine la ville de plus de 100 m. de hauteur.
- On s’occupe actuellement de monter les premiers hangars et de créer les [chaussées d’accès, raccordées à la route nationale de Chalon-sur-Saône à Sarregue-mines.
- Les avions pourront très certainement faire escale à Nancy-Vandœuvre, avec toutes les garanties de sécurité désirables, dès les premiers jours de juin de cette année.
- Dès à présent, d’ailleurs, un poste météorologique avec T. S. F. est installé à proximité : il fonctionne et rend les plus grands services, en renseignant les aviateurs qui font la traversée directe Paris-Strasbourg sur l’état local de l’atmosphère et les vents dominants. Les ligues desservies par le nouveau centre seront, pour débuter, les suivantes : i° Nancy-Strasbourg; 20 Nancy-Metz; 3° Nancy-Lille et l’Angleterre ; 4° Nancy-Orléans et les ports de la Loire; 5° Nancy-Dijon-Bordeaux.
- La propulsion des bateaux par réaction. — C’est un procédé qui a passionné déjà nombre d’inventeurs; au lieu de déplacer une embarcation au moyen d’une hélice qui visse dans l’eau, produire du bateau un jet liquide, qui donne naissance à un recul par lequel s’effectue la propulsion. Cette méthode souvent envisagée a jusqu’ici toujours été abandonnée à cause de son mauvais rendement. Un ingénieur anglais, le major Gill, dans une conférence faile récemment à l’Olympia de Londres devant FInstitute 0f Marine Engineers, propose cependant d’y revenir, mais dans un cas bien spécial, celui d’paux peu profondes, ou de cours d’eau obstrués par des herbes. Dans ce cas un bateau à hélice ne peut fonctionner. M. Gill estime que c’est alors la propulsion par réaction qui offre le moyen le plus pratique et de meilleur rendement. M. GiJl a construit sur ce principe un bateau exposé en 1920 à l’Exposition des bateaux à moteur et qui depuis a effectué plus de 200 milles sur des canaux anglais abandonnés, sans subir d’avaries. Le système Gill comporte une pompe centrifuge montée sur un axe vertical, recevant l’eau en son centre et la rejetant par deux embouchures latérales. La pompe est mobile de façon que les deux jets puissent être produits dans n’importe quelle direction. Le bateau est alors très facile à manœuvrer et obéit très rapidement à toute indication du pilote.
- Le charbon de la Sarre et la production du coke métallurgique. — Les gisements de charbon du bassin de la Sarre alimentaient avant la guerre, avec ceux de Lorraine, la puissante. industrie sidérurgique qui s’est développée dans ces deux régions. Mais ce charbon a un très grand défaut, il ne donne pas de bon coke métallurgique. On sait que la houille n’est pas employée directement dans les hauts fourneaux modernes ; elle est soumise au préalable à une carbonisation qui la transforme en carbone à peu près pur, et qui en outre doit fournir des blocs d’assez grande dimension, résistant au choc, et donnant au cours des manipulations le minimum de menus. Il y a des fours à coke dans la Sarre, où l’on cokéfie le charbon du pays, mais le produit obtenu est extrêmement fragile, ce qui en interdit le transport à grande distance et de plus le rend impropre à l’alimentation des grands hauts fourneaux modernes comme ceux de Lorraine. Dans la Sarre même, grâce à des dispositifs de manutention spéciaux, on arrive à utiliser ce coke sur place ; mais on n’a pu construire de grands hauts fourneaux ; les hauts fourneaux de la Sarre sont petits, ventrus et produisent peu. La situation créée aujourd’hui par la mauvaise qualité du coke de la Sarre est très sérieuse pour l’avenir de notre bassin industriel de l’Est. Avant la guerre, les hauts fourneaux de Lorraine annexée et même en partie ceux de la Lorraine française s’approvisionnaient aisément d’excellent coke en Westphalie. Aujourd’hui les industriels ou l’Etat allemand paralysent, quand ils le peuvent, ce ravitaillement essentiel. Nos mines du Nord et les fours à coke qui s’y développaient en 1914 ne seront restaurés que dans un délai encore assez long.
- On voit, par ces considérations, combien il serait essentiel pour notre industrie d’améliorer le coke de la Sarre; la question n’avait que peu préoccupé les industriels allemands d’avant-guerre ; elle est au contraire d’une importance capitale pour leurs successeurs français. Aussi les métallurgistes de l’Est, sur l’initiative du Service des Mines, se sont-ils groupés pour former la Société d’étude, Le coke métallurgique, dotée d’une station d’essais, dont le but est de rechercher les moyens pratiques d’obtenir du coke métallurgique avec le charbon de la Sarre. Dans l’Industrie minérale, M. Baille-Barrelle, chef de cette station, expose dans une importante étude les données, techniques du problème, le programme des recherches et les premiers résultats obtenus. Ceux-ci sont très encourageants.
- Voici les conclusions de M. Baille-Barrelle : le problème, dit-il, ne semble pas insoluble.
- i° Une amélioration assez sensible pourra être déjà obtenue par l’emploi de fours étroits marchant à as.sez basse température ;
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- INFORMATIONS
- 2° Des mélanges de charbon gras de la Sarre (fettkohl) et de petites quantités (moins de i5 pour ioo) de charbons étrangers peuvent donner de très bons cokes, si les produits d’addition sont judicieusement choisis et dosés.
- 3° La carbonisation rationnelle des « Fettkohl» peut donner directement sans aucune addition un coke de toute première qualité et des sous-produits de valeur, mais ce procédé n’a pas encore reçu la sanction de la pratique.
- L’huile de ricin et ses emplois. — L’huile de ricin a trouvé en ces dernières années un très large débouché dans l’aviation; c’est en effet l’huile qui convient le mieux au graissage des cylindres de moteurs parce qu’elle conserve sa fluidité dans des limites très étendues de température, parce qu’elle dissout peu l’essence et parce qu’elle donne moins dé résidus solides de combustion. Pendant la guerre les besoins en huile de ricin ont été très impérieux et il a souvent été difficile de les satisfaire.
- M. Berger, dans la Revue générale des Sciences, consacre à ce produit une intéressante étude. Le ricin est une plante originaire des Indes et actuellement très répandue dans les régions tropicales et tempérées, elle pousse naturellement dans nos colonies : Afrique Occidentale, Afrique Equatoriale, Tunisie, Maroc, Tonkin, Madagascar, elle est vivace dans les régions tropicales, annuelle dans les pays tempérés. Le fruit est une capsule qui s’ouvre à maturité en détachant six graines ovales et plates de 6 à 20 mm de longueur, de 7 à 1 mm de large, de 4 à 9 mm d’épaisseur.
- La culture en est très simple, la récolte des capsules se fait 4 à 6 mois après le semis, le rendement est de i5ooà2oookgà l’hectare d’où on extrait 3o à 40 pour 100 d’huile. La graine dont le derme est très résistant se conserve facilement et supporte bien les transports. En France, l’huile de ricin est fabriquée surtout à Marseille, avec des graines importées principalement des Indes (20 à 25 000 tonnes) et du Brésil (8 à 10000 tonnes). L’Indo-Chine et Madagascar, nos colonies africaines, ont fait pendant la guerre un effort pour l’approvisionnement de la métropole ; mais leur contribution totale n’a pas dépassé 45oo tonnes de graines.
- En dehors de son emploi dans l’aviation, l’huile de ricin a encore de nombreuses applications. Des essais faits à Oran par la marine en 1917 ont montré qu’elle constituait un excellent combustible pour moteur Diesel, évidemment son prix de revient actuel empêche d’envisager pratiquement une semblable application; mais si la culture du ricin se développe dans (nos colonies, le prix s’en abaissera sans doute quelque jour, et nous disposerons alors d’un véritable combustible « colonial », qui pourrait contribuer puissamment à l’épanouissement économique de notre domaine d’outre-mer.
- Indépendamment de cet usage encore hypothétique, notons que l’huile de ricin peut être employée sous forme de sulfo-ricinate dans les filatures, le tissage, la teinturerie; on peut encore l’utiliser pour la fabrication des savons de toilette transparents, pour l’assouplissement des (cuirs en mégisserie, comme succédané du camphre dans la fabrication du celluloïd, comme produit isolant après hydrogénation, pour la préparation d’un ciment très tenace par mélange avec de la chaux éteinte, comme huile comestible, comme produit pharmaceutique pour certaines qualités. Le tourteau de ricin est un excellent engrais. Aux Indes, on en extrait du gaz d’éclairage. Les feuilles servent à l’alimentation des vaches laitières. Les fibres de la plante sont utilisées dans l’industrie textile.
- Enfin on extrait des tourteaux un ferment qui a permis d’établir une méthode de tannage des peaux brutes.
- L’industrie du beurre en Argentine. — D’année en année, l’industrie du beurre acquiert en Argentine une activité de plus en plus considérable, et sa production prend sur les marchés étrangers une place de plus en plus grande. Pendant le premier semestre de 1920, cette grande république sud-américaine n’a pas exporté moins de 8 millions et demi de kilogrammes de beurre. Son principal client est la Grande-Bretagne (4,8 millions de kg) ; puis viennent les Etats-Unis et la France, chacun pour 1,1 million de kilogrammes. Cela fait sur notre marché un apport de 6111 kg par jour, et le prix du beurre ne diminue pas cependant!
- Curiosité végétale. — Que représente la photographie ci-dessous ?
- Un jeune oiseau ? un canard malformé? Non, simplement une pomme de terre de l’espèce dit « Beauvais »,
- beau tubercule de 700 gr. récolté cette année pa;-M. Collet-Mériaud, fabricant de meubles à Varennes-sur-Allier, qui a bien voulu nous en envoyer la photographie à titre de curiosité.
- Notre cheptel au 31 décembre 1920. — Le Journal Officiel publie la statistique des animaux de ferme existant en France à la fin de l’année dernière, d’après les données de l’Office de Renseignements agricoles du Ministère de l’Agriculture. Nous en extrayons les
- chiffres suivants :
- Bovins Taureaux............ 240.3oo
- Boeufs................. . 1.3-29.880
- Vaches ... ...........• . . 6.544-46°
- Elèves déplus dunan. . . 2.775.260
- — de moins d’un an . . 1.865.820
- Total.............12.755 .720
- Ovins Béliers de plus d’un an. . . 202.210
- Brebis — ... 5.792.200
- Moutons — ... 1.094.170
- Agneaux - — ... 2.288.o5o
- * Total............ 9.376 !63o
- Porcins Verrats.......................... 28.270
- Truies ......................... 680.690
- Animaux à l'engrais .... 1.688.780
- Porcs de moins de 6 moins. 2.187.540
- Total... 4.585.280
- En comparant ces chiffres à ceux de 1919, publiés dans le n" 2424 de La Nature, nos lecteurs verront que la situation de notre cheptel s’améliore lentement, sauf pour les moutons qui vont toujours décroissant, mais qu’elle est loin encore de l’état du troupeau en igx3, avant la guerre.
- L’hiver ï 920-1921 dans le nord. — Ce n’ est pas seulement dans nos régions que l’hiver 1920-1921 se montre remarquablement doux; dans le nord il est également caractérisé par l’absence de froids. A Kristiania, d’après un communiqué adressé à la presse par l’Institut météorologique de Norvège, la température de janvier (— i°,7) a été supérieure de 2°,7 à la normale, et la neige rare. Par contre, les précipitations aqueuses ont été très abondantes, en raison du temps doux qui a régné pendant la période considérée ; elles ont atteint plus du double de la moyenne, 5g Tnm au lieu de 26 mm.
- D’autre part, au début de janvier, annonce le Norges Handels-og Sjofartstidende de Kristiania, les ports du golfe de Bothnie, ordinairement fermés par d’épaisses banquises à cette époque de l’année, restaient presque tous ouverts à la navigation. L’entrée d’Helsingfors, dans le golfe de Finlande, était également libre.
- Enfin un radio du Spitsberg annonçait, à la date du 23 février dernier, que la plupart des fjords de la côte ouest de cette terre polaire, lTsfjord, le Bellsound, la King’s bay,étaient libres de glaces. La situation, quoiqu’elle se soit modifiée depuis cette date, reste encore anormale. Le 5 mars lTsfjord était encore libre dans sa plus grande étendue, ainsi que la mer au large de la King’s bay. En revanche ce dernier fjord et le Bellsound avaient été envahis par les glaces.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *»> Électricité
- Construction d’une petite machine de Whims-hurst. — Avec une machine électrostatique, il est possible de réaliser des expériences intéressantes et amusantes du cours de Physique; mais les appareils de ce
- S
- disaue c/a phonographe
- bots pomma Uÿt
- Fig. i. — Plateaux isolants.
- O
- genre sont d’un prix souvent élevé et il est intéressant d’édifier soi-même un petit appareil de cette sorte, avec des matériaux qu’on a quelquefois sous la main.
- Ainsi, il est relativement facile de construire, avec une installation d’atelier très rudimentaire, une machine de Wbimshurst à plateau d’ébonite. Voyons comment on doit procéder.
- Les plateaux isolants, sur lesquels on colle les secteurs en étain, sont constitués par deux disques de phonographe. Il est préférable de prendre des grands disques naturellement, bien qu’avec de petits disques, on édifiera une machine plus faible en proportion, mais d’un fonctionnement également satisfaisant.
- De toutes façons, on prendra de préférence les disques enregistrés d’un seul côté, afin d’avbir une face unie
- frotteurs cuivre
- Courroies fronde croiséeJ
- électrique
- Sois gomme iaqrue
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- Fi g. 2. — Coupe de la machine de Whimshurst.
- sur laquelle on collera les secteurs en étain, comme l’indique la figure i.
- Les deux disques sont assemblés et réunis par dés rondelles de bois tournées et collées, avec interposition de papier pour permettre à la colle d’adhérer fortement entre le bois et le disque.
- Les deux rondelles extérieures auront été tournées à l’extrémité, suivant un petit diamètre en forme de gorge, pour former poulie de commande de la rotation des disques.
- Les rondelles de bois auront été percées au préalable
- /lis de i
- Uns,
- anneau de cuivre
- tube de 3 % cuivre
- v tube tort cuivre
- Fig. 3. — Balai frotteur.
- d’un trou de même grosseur que celui des disques, de façon à pouvoir emmancher un axe à frottement doux; on pourra faire tourner les poulies sur cet arbre fixé immobile sur le bâti.
- Le bâti sera constitué par deux montants en chêne, assujettis solidement, sur un socle épais et solide. Une lame, hauteur des montants, aura 3oo mm environ et l’épaisseur du tout sera de 8o à 90, comme le montre la figure 2.
- L’axe qui porte les disques sera fixé solidement en haut des montants. Cet axe devra dépasser largement de chaque côté, car il devra être coiffé par les douilles des frotteurs comme nous le verrons tout à l’heure.
- En bas des montants, on dispose un jeu de deux grandes poulies à gorge, correspondant à celles qui actionnent les disques et réunies à elles au moyen d’une courroie ronde croisée, allant d’une poulie inférieure à une poulie supérieure.
- Les deux grandes poulies en bois sont assemblées par une forte entretoise en bois, goupillée sur un arbre qui, à une extrémité, se termine par une manivelle.
- Si on le désire, on peut remplacer la manivelle par une petite poulie, qu’on commandera par un petit motebr électrique; mais dans ce cas, il faudra faire attention et calculer les différents diamètres des poulies, afin que les disques ne tournent pas à une vitesse prohibitive, ce qui démantibulerait rapidement l’appareil.
- Les balais frotteurs neutres seront constitués par du tube de cuivre de 3 à 5 mm, recourbé à chaque extrémité et soudé sur une douille en cuivre, qui viendra coifferl’axe à frottement dur, de façon à être immobilisée à la position qu’on lui donnera, en faisant pivoter le bras en cuivre avec la main. Les extrémités recourbées seront renforcées avec une bague en cuivre soudée, qui servira à maintenir une petite brosse douce; cette brosse est ïaite en fil de cuivre provenant de fil souple qu’on aura décâblé. Les brosses devront être très douces afin de ne pas détériorer les segments d’étain (fig. 3).
- Les collecteurs seront fabriqués avec du fil de cuivre de fort diamètre (5 mm au moins) qui sera recourbé et soudé sur un anneau en cuivre, lequel comportera une petite vis de blocage (fig. 4)-
- Sur les branches de cette fourche, on fixera des aiguilles en laiton. Les trous seront percés de place en place dans le fil de cuivre et on y placera les aiguilles avec un grain de soudure.
- La direction des aiguilles devra être mise un peu inclinée dans le sens de la rotation des disques.
- Les bras de décharge seront également constitués par du bâton en cuivre ; légèrement recourbés, ils seront terminés par une boule et, de préférence, l’unaumoins sera articulé, de manière qu’avec une poignée isolante on puisse écarter plus ou moins les boules l’une de l’autre, suivant la longueur d’étincelle qu’il sera possible d’atteindre.
- Ces bras viennent se fixer chacun dans le gros bouchon d’un flacon à fruits bu à pickles. Le bras est solidement relié au bouchon et on enduit le dessus de cire à cacheter ou de vernis à la gomme laque.
- igui/ie
- Collecteur.
- Bras de décharge.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Fie. 6.
- Machine d: réalisée.
- Whimshurst
- Word
- Le flacon peut être agencé en bouteille de Leyde, avec une armature intérieure, afin d’avoir des étincelles plus fortes (fig. 5). On collera fortement les flacons sur le socle en bois.
- Une fois l’ensemble monté comme l’indique la figure 6, un passera la majorité des surfaces au vernis à la
- gomme laque; parties en bois, bouteilles, et même les poulies, afin qu’on ait le minimum de fuites. Les bras portant les balais seront placés respectivement à angle droit l’un de l’autre sur les deux disques, qui sont écartés seulement de 5 mm environ.
- D’ailleurs, on trouvera la meilleure position à donner aux balais par des essais successifs.
- Les balais en cuivre toucheront légèrement les segments d’étain, sans aucune pression. Les pointes des collecteurs seront placées à environ 5 à 6 mm des disques. Il est nécessaire que l’ajustage soit fait de façon que la rotation des disques se fasse sans voilement.
- Suivant le fini de l’appareil et la vitesse de rotation possible d’après la bonne fabrication, on obtiendra des longueurs d’étincelles intéressantes et le constructeur amateur aura la satisfaction d’ajouter, à sa collection d'instruments de science amusante et instructive, une pièce importante. E. Weiss.
- L'électro-magnétique terro-céleste. — Sous cette désignation, quelque peu emphatique, M. Christofleau, industriel à la Queue-les-Yve-lines, entend remettre en honneur, en la modernisant, une fort vieille méthode d’électroculture dont la première réalisation est représentée par YE-lectro-végétomètre imaginé en 1783 par l’abbé Bertholou. Cet appareil avait pour but de collecter l’électricité atmosphérique et de l’utiliser pour accroître le rendement de la végétation.
- L’abbé Bertholon utilisait un certain nombre de tiges métalliques analogues à des paratonnerres, placées très haut et réunies par un conducteur en fer avec des pointes de décharge placées au-dessus des plantes à traiter.
- Yers 1880, Grandeau et Le Clerc, puis Pinot de Maira ont démontré l’influence heureuse de l’électricité atmosphérique sur la croissance des végétaux.
- Le dispositif de M. Christofleau est particulièrement simple et facile à installer.
- Il consiste en une pointe métallique reposant sur un piquet de 1 m. à 1 m. 5o de hauteur; la pointe doit toujours être dirigée vers le nord ; l’autre extrémité de l’appareil est reliée à un fil de fer galvanisé, qui vient s enfoncer en terre sur une longueur plus ou moins grande ;
- 3 A le fil sous terre doit également être placé parallèlement à l’aiguille de la boussole ; il est 8’ u enterré de i5 à 20 cm dans
- les prés ; dans les terres labourées, on le place plus bas de façon qu’il ne puisse être atteint par le soc des charrues.
- On place les piquets et les pointes de 2 m. en 2 m. suivant le constructeur, on obtient ainsi une augmentation des récoltes, et la guérison des arbres malades. *
- Constructeur : M. Christofleau à la Queue4es*-Yvelines (Seine-et-Oise). ]
- =3 A
- Fig. 7.
- (b«
- sfiaa
- Objets utiles
- Confection rapide des paquets. — De plus en plus, dans les usines, les magasins, les bureaux, on cherche à industrialiser pour ainsi dire les moindres ouvrages afin d économiser du temps et de la main-d’œuvre.
- C est ainsi que la confection des paquets, souvent longue et fastidieuse, se trouve simplifiée par l’emploi
- F,'g- 9-
- de bandes gommées qui scellent les colis, remplaçant ou complétant avantageusement la ficelle et la cire.
- La première est coûteuse, longue à attacher, ennuyeuse à défaire, et il arrive fréquemment qu’on perde un temps précieux à essayer de dénouer une pelote qui s’est s’emmêlée. QuanUà la cire, plus rapide, elle demande certaines précautions et laisse une marque sur l’emballage.
- On voit maintenant, sur n’importe quel comptoir, de petites machines à sceller de marquesâdiverses : Ardéchoise, scelleuse Idéal, etc., simplement posées ou retenues par quelques punaises.
- Ces appareils, dont le poids n’est guère que d’un kilogramme, se ressemblent quant au principe de fonctionnement, tout en différant un peu entre eux dans les détails de construction.
- Ils comportent une bobine, rappelant par sa forme celles qui sont en usage dans les postes pour la réception des télégrammes, sur laquelle s’enroule une longue bande de papier gommé ou cellulose adhésive à triple encollage, dont la largeur varie de ïS à 38 mm.
- La bobine est parfois à demi enfermée dans une sorte de carter métallique, ou bien la cellulose s’enroule sur une poulie à double gorge. Mais, dans les deux cas, le ruban se déroule rapidement à la main; il s’humecte automatiquement au contact d’un mouilleur (fig. 9) et se coupe à la longueur voulue lorsqu’en tirant on le relève contre une petite scie (fig. 10).
- 20 à 25 cm de cellulose suffisent pour remplacer 2 m. de ficelle, et il est impossible que le ruban se détache, car il adhère avec une grande force et sa solidité le rend pratiquement indéchirable.
- Voici donc les paquets vivement etproprement scellés,
- Fig. 10.
- pour une dépense très minime, et le papier ne conserve aucune marque de serrage ou d’impression.
- Les bobines vides se remplacent instantanément par d’autres pleines, sans qu’il soit nécessaire de visser ou dévisser aucun écrou.
- U semble bien que ces* petits appareils simples et ingénieux soient appelés à se répandre dans les nombreuses maisons de commerce qui confectionnent chaque jour des quantités de colis. C’est certainement en fait d’empaquetage ce qui se fait actuellement de plus pratique et qui demande le moins de temps.
- Constructeur ; Papeteries de Yidalon, Annonay (Ardèche),
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- LA VOUTE CÉLESTE EN AVRIL Î92i {')
- On observera en avril une belle éclipse de Soleil, FI visible en de très bonnes conditions astronomiques à Paris. Ce phénomène sera le plus important du mois.
- A noter, en outre, la disparition des anneaux de Saturne, la chute des Lyrides et une importante éclipse totale de Lune, cette dernière invisible à Paris.
- I. Soleil. — Le Soleil continue son mouvement ascendant dans l’hémisphère nord, et la durée des jours augmente. Sa déclinaison, de —j— 4°^6' le ior avril, passe à -fi5°o' le 3o, La durée du jour, de i2ll49m le ïer, atteint i4h 29“ le 3o,
- Parallaxe horizontale du Soleil, le ior avril : 8",80; le 16, 8",77. Distance du Soleil à la Terre le ior avril : 14945°000 km; le 16 avril : 160090000 km,
- L’observation quotidienne du Soleil devra être contL nuée, de belles taches étant parfois visibles. Ainsi, en décembre, plusieurs taches ont été assez grandes pour être visibles à l’œil nu, bien que l’on soit en période de minimum d’activité.
- Lumière zodiacale. — La lumière zodiacale est encore observable le soir, en avril, malgré la longueur croissante des jours. (Voir le n° 2421, du 28 août 1920.)
- Eclipse annulaire de Soleil. — Une éclipse annulaire de Soleil, visible comme éclipse partielle à Paris, se produira le 8 avril. L’éclipse générale commencera à 6h5im dans le lieu de longitude i5°32' Ouest de Greenwich et de latitude -j-ij°5o' sur la côte occidentale d’Afrique. Ce point est le premier de la Terre d'où l’éclipse sera visible. La fin de l’éclipse se produira par 106016' de longitude Est et -j-5o°57' de latitude, en Asie. Ce point sera le dernier de la Terre qui verra l’éclipse. La zone annulaire de l’éclipse part du milieu de l’Oçéan Atlantique Nord, côtoie le nord de l’Ecosse, longe la côte de Norvège et passe presque à égale distance du pôle et de la Sibérie. La plus grande durée de la phase annulaire atteindra i“56?, dans un lieu situé en plein Océan Atlantique (43° 25' Ouest et -f- 45° 33'). En Ecosse, la durée sera de i“ 5T. La grandeur maxima de l’Eclipse sera de 0,988, le diamètre du Soleil étant pris pour unité.
- A Paris, on observera une très belle éclipse partielle de grandeur 0,829 (voir fig. 1), le diamètre du Soleil étant pris pour unité.
- Le tableau suivant donne, d’après Y Annuaire du Bureau des Longitudes, les heures et la grandeur de la plus grande phase, pour quelques-unes des principales villes de France, de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc :
- 1. Les heures exprimées en ce Bulletin sont données en temps moyen légal compté de oh à 24h à partir de minuit. Pendant la durée d'adoption de Vheure d'été, avancer les temps de ce Bulletin de 1 heure.
- Villes.
- Plus grande
- Commencement phase.
- Grandeur, le diamètre du Fin. Soleil = 1.
- Alger. . . . -h I2m ,1 8hai“ ,o 9h 38“ , 1 o,635
- Besançon . . 7h 3o“ .9 8''44“ 5 I0h 5“ , O O. in 0
- Bordeaux . . Brest.... p- n J f 22m 27" ,8 ,5 8h 33“ 8h 37“ 6 5 9'; 9‘ 5i” 54“ >9 ,3 0,793 0,870
- Cherbourg. . r.]) J 31 " ‘,0 811 42“ .2 IOh om ,0 O.867
- Colmar, . . 7h 33" ,4 81' 47“ ,6 lO11 8“ ,4 0,781
- Constantipe . -h / r4“ O t z 8'1 23m ,8 911 41” ,5 0,595
- Lille .... 7h 35ra ,3 8h 48“ 2 IOh m ,5 0,848
- Lyon.... 7h 27™ >4 8h 40“ 2 IOh Ora ,4 0,766
- Marseille . . 7h 2 3“ >7 8h 36“ 2 9h 56“ ,3 ' ? 4
- Metz .... _ h J 34“ ,4 8h48“, 3 ioh 8“ ,7 q,8o5
- Mulhouse. . t 32“ ,8 8h 46” 9 IOh 7“ ,8 0,776
- Nancy ... rjïl 33m t / 8k 47“ 5 IOb 8“ ,0 0,799
- Nice .... 711 25“ ,8 8h 39“ 0 9h 5q“ 0,71.4
- Oran .... ? 8“ ,4 8“ i.5“ 6 9h 3om ,9 0,646
- Paris.... 7” 31“ ,5 8h 44“ ,0 10” 3“ ,3 0,829
- Pau 7h 20" 1 a 8h 3om 7 9h 48™ ,8 o,76q
- La Kochelle. 7h 24“ ,8 8h 35“ 9h 53“ ,8 0,817
- Strasbourg . 7" 34“ ,6 8h 49m 0 IOh 9“ ,9 0,786
- Toulon . . . h 7 23“ ,8 8" 36“ 4 9h 56“ ,6 0,716
- Toulouse . . -h 2 I m >7 8h 82“ >9 9h 5i“ ,8 0,760
- Fez (Maroc). 7" 4“ ,5 s; 9m >4 9b 2 2ni >2 o,65o
- Tunis (*). . , 8’1 18“ ,0 9h28“ -7 IOh 47“ ,4 0,569
- II, Lune. — mois d’avril : Voici les phases de la Lune pendant le
- N, h, le 8, à. 9h 5“ ] P. L. le 22, à 711 49™
- P. Q, Je i5, à ioh )3“ J D. Q. le 3o, à 4h 9"
- Age de la Lune, le ier avril à midi = 22^,7 ; le 8 avril, à midi = o*,i. Pour les autres dates du mpis, ajouter 1 jour par jour écoulé depuis le ier ou le 8. Pour les époques intermédiaires, voir le n° 2443, du 29 janvier 192 ï.
- t
- Plus grandes déclinaisons de la Lune, en avril : le i3, + 18° 53'; le 26, — 18° 54'. .
- Apogée de la Lupe, le Ier avril, à 2ih : Parallaxe = 64' i5". Distance à la Terre =404200 kilomètres.
- Périgée de la Lune, le 16 avril, à i5h : Parallaxe = 59' 19". Distance à la Terre =36g600 kilomètres.
- Apogée de la Lune, le 29 avril, à 17'' ; Parallaxe = 54' i5". Distance à la Terre = 4°4 200 kilomètres.
- Occultations d'étoiles pur la Lune. — Le 11 avril, occultation de ig3 B Taureau (gr. 6,2), de 181' 46” à 1 g1’ 4o™.
- Le i3, occultation de 124 H1 Orion (gr. 5,y), de 2o"3om à aih3i. — Occultation de 292 B Orion (gr. 6,5), de 23h 27"’ à ol1 i5m du 14.
- 1. En temps légal de Tunisie, égal + 1".
- au temps legal en Franco
- AfeTdE Date : avril Lever à Paris. Passage au Méridien de Paris. Coucher à . Paris. Ascen- sion droite. Déclinaison. Diamètre apparent, Constellation et étoile voisine, VISIBILITÉ
- : 6 5h 21“ 1ih 53™i3b i8h27“ oh 5g“ -p 6°21' )> Poissons '
- Soleil. . . < 16 5 1 11 5o 32 18 42 1 36 -j- 10 2 )> Poissons ,
- [ 26 4 42 11 48 27 18 56 2 14 -j- i3 26 J) Bélier
- 6 4 47 10 18 i5 5o 23 20 6 42 6" 8 9 Poissons
- Mercure. . 16 4 36 IO 32 16 27 0 12 —- ï 3i 6,0 Poissons Le matin,
- 26 4 26 10 58 17 29 1 i3 + 5 29 5,4 p Poissons au début du mois.
- 6 5 23 i3 i3 21 3 2 20 —j— 21 3o 52,2 a Bélier
- Vénus. . . 16 4 38 12 19 19 59 2 4 4- 19 53 37,8 y Bélier ! Le soir, au début du mois,
- 26 3 55 ii 18 18 41 1 43 -j- 16 17 58,4 y Bélier ' puis invisible.
- • 6- 6 8 i3 20 20 3l 2 26 T l4 35 4,0 Baleine •
- Mars . . . 16 5 45 i3 9 20 3? 2 54 4- 16 52 3,8 0 Bélier ( Inobservable.
- ( 26 5 28 12 58 20 33 3 23 + 18 54 3,8 3 Bélier
- Jupiter . . 16 14 i3 20 59 3 45 10 47 + 9 *7 3g>4 l Lion Presque toute la nuit.
- Saturne. . 16 i5 3 qi 36 4 8 I I 23 -f 6 33 I752 a Lion Presque toute la nuit.
- Uranus. . 16 3 3g 8 59 M 19 22 4l -- 9 U 3,2 Eulre X-cr Yers, Avant l’aurore.
- Neptune. . 16 11 4° l9 7 2 34 8 54 + 17 3? 2,4 Cancer Le soir.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Le 16 avril, occultation de /. Cancer (gr. 5,i), de 17''3im à 20b42m.
- Eclipse totale de Lune. — Importante éclipse totale de Lune, invisible à Paris, le 22 avril. Elle sera visible en Amérique, dans la partie occidentale des Etats-Unis notamment :
- Entrée de la Lune dans la pénombre à . . . 4h 56m,9
- Entrée de la Lune dans l’ombre à............. 6h 3m,i
- Commencement de l’éclipse totale à . . . . 71' 23m,5
- Milieu de l’éclipse à........................ 7h44m>4
- Fin de l’éclipse totale à.................... 8h 5m,3
- Sortie de l’ombre à.......................... gh 25"',8
- Sortie de la pénombre à. ....................ioh32ra,o
- Grandeur de l’éclipse 1,073, le diamètre de la Lune étant pris pour unité.
- Marées. — Il n’y aura pas de très grande marée en avril. La marée la plus forte se produira le 22, au moment de la Pleine Lune. Coefficient : 1,00. Conséquemment, le phénomène du mascaret sera très peu sensible.
- III. Planètes. —Le tableau précédent, établi d’après les données de Y Annuaire astronomique Flammarion pour 1921, contient les renseignements principaux pour l’observation des planètes, notamment par la comparaison des heures de leurs levers et couchers avec celles du Soleil.
- Mercure, dont la plus longue élongation s’est produite le 3o mars, pourra être recherché pendant les 5 [ou 6 premiers jours du mois.
- Dates. Disque illuminé. Grandeur stellaire.
- Jupiter est encore en d’excellentes conditions pour être observé, étant visible presque toute la nuit. Nous continuons le tableau pour les observations physiques
- de la planète : Dates. Passages. Dates. Passages.
- Avril 2 20h 22m, 82 Avril *7 711 5 im, 16
- — 4 22h lm,07 — 19 9h 29ra,6o
- — 6 23h 3gm,35 — 21 nh 8m,07
- — 9 ih17“,66 — 23 . I2h46m,57
- — 11 2h 56m,oo — . 25 S41, 2 5”,09
- — i3 4h 34m, 36 — 27 i6h 3°°,64
- — i5 6h — 29 171' 42m,2I
- Avril ior o,54 + o,5
- — 6 0,61 o,3
- —. 11 0,67 -j- 0,2
- — 16 0,73 + 0,0
- — 21 o, 80 — o,3
- — 26 0,86 — 0,6
- Voir l’explication de ce tableau au n° 2447» du 26 février 1921.
- Vénus sera encore visible au début du mois, se trouvant en conjonction inférieure avec le Soleil le 22 avril, à i8h. Voir dans le numéro cité ci-dés-sus l’ordre de ses phases.
- Saturne est encore visible presque toute la nuit. Les éléments de l’anneau, à la date du 2 avril, sont les suivants :
- Grand axe extérieur........................ 44^»*3.
- Petit axe extérieur...................... — i",io
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneau............................... — x°26'
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau .......................................... — o° 7'
- Nouvelle disparition de l’anneau de Saturne le 10 avril, le Soleil traversant le plan de cet anneau du Sud au Nord.
- Ainsi, le Soleil éclairant la face Nord de l’anneau alors que nous
- voyons la face Sud, cet anneau sera
- obscur, donc invisible.
- Uranus, un peu visible avant l’aurore, est pratiquement inobservable.
- Neptune pourra être recherché au moyen d’une bonne carte céleste et de sa position.
- Yoici ses coordonnées pour trois dates d’avril :
- Fig. 1. — Plus grande de Soleil du 8 avril
- phase de l’Eclipse 3921 pour Paris.
- Dates.
- Avril 6
- — 16
- — 26
- Ascension droite. Déclinaison.
- 8h 54” 8h54“ 8* 54"
- + 170 3t' -j- 170 32' + i7<>33'
- Dates. Disque illuminé. Grandeur stellaire,
- Avril iGr 0,l4 — 4.i
- — 6 0,09 — 4.0»
- — 11 o,o5 — 3.7
- — ,6 0,02 -3,4
- 21 0,01 — 3,o
- 26 0,01 — 3,i
- Ma rs est inobservable.
- Phénomènes du Système de Jupiter.
- DATE Avril. Satel- lite. Phéno- mène. Heure. DATE Avril. Satel- lite. Phéno- mène. Heure.
- I I E. f. 2Ih 25"' 12 III O.f. a 3* 47m
- 2 I O.f. 18 46 i5 I Im. 22 4
- — III Im. 23 47 16 I P.c. 19 25
- O O II Im. 22 59 — I 0. c. 20 *9
- 5 II P. f. !9 53 ,— I P. f. 21 40
- 1Y P. f. 20 45 — I O.f. 22 35
- II O.f. 2 1 20 17 I E. f. «9 43
- — IY 0. c. 23 46 19 II P.c. 21 46
- 6 III 0. f. •9 49 II 0. c. 23 42
- 7 I . P. c. 23 11 20 III P.c. 20 38
- I O. c. 23 56 — III P. f. 23 5i
- 8 I Im. 20 ï7 21 II E. f. 2 I 40
- I E. f. 23 20 22 IV O.f. 21 25
- 9 I P. f. '9 53 —• I Im. 23 53
- I O.f. 20 40 23 I P. c. 21 i4
- 12 II P.c. >9 24 — I 0. c. 22 14
- — II 0. c. 2 I 6 — I P. f. 23 29
- II P. f. 2 2 i3 24 .1 E. f. 2 1 38
- II 0. f. 23 55 - 28 II Im. 19 16
- III P. f. 20 >9 3o IV Em. 21 3a
- — III 0. c. 20 36 — I P.c. 23 3
- IY. Phénomènes divers, — Conjonctions :
- Le 4 avril, à 1711, Yénus en conjonction avec Mars, à 70 25'
- N.
- Le 5, à 8\ Uranus en conjonction avec la Lune, à 4°59'S.
- Le 6, à 7h, Mercure Le 9, à i8h, Vénus Le 10, à 3h, Mars Le 16, à i6h, Neptune Le 18, à 17h, Jupiter Le 19, à 91’, Saturne Le 29, à 2h, Mercure Le 29, à i4h, Mercure
- Etoiles variables. d’Algol (p Persée).
- la Lune, à 5°-49'S.
- — laLune, à80,'28'N.
- — la Lune à i° 3o' N.
- — la Lune, à 5° 22'N.
- — la Lune, à 5° 36' N.
- — la Lune, à 5° 56'N.
- — Yénus, à 6° 52' S.
- — 0 Poissons, ào° 2' S.
- — Le 20 avril, à 22h8m, minimum Le 9 avril, étoiles filantes. Radiant :
- Etoiles filantes. tc Hercule.
- Du 16 au 3o avril, étoiles filantes. Radiant : ri Bouvier.
- Les 19 et 20 avril, étoiles filantes Lyrides. Radiant : 104 Hercule.
- Les 29 et 3o avril, étoiles filantes. Radiant a Verseau.
- Y. Constellations (à 2ih). — Au zénith : La Grande Ourse (Mizar, v, a3 h) \ le Bouvier (e, tc, 44, i, *) ; les Chiens de chasse (a).
- Au Nord : La Petite Ourse (Polaire, 5, u, y); Céphée (S, S. P, 0); Cassiopée (?), 1, «p, or); le Cygne monte au Nord-Est.
- A l Est : L’Aigle (se lève) ; la Lyre (a, e, ç, n, M. 57) ; Hercule (a, p, y, 93, ç, M. i3); la Couronne. Ophiuchus (36, A, p, 39, 67, 70).
- Au Sud : La Vierge y, 0, 84, 54, 17); la Balance (a, p, ç, i) ; le Corbeau (ô, 23675).
- • A l’Ouest : Le Lion, (a, p, y, ç, t, 54, go) ; Le Cancer (amas); les Gémeaux (p).
- Les lettres entre parenthèses désignent les principaux objets célestes que l’on peut observer avec une lunette de moyenne puissance.
- Em, Touchet.
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-
-
-
- ,<^D
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- OSA
- 0^
- Pour rendre le ciment hydrofuge, — On trouve dans le commerce divers produits, dont les compositions sont tenues secrètes par leurs vendeurs, et qui ont pour objet de rendre le ciment imperméable. Avant la guerre ces produits nous venaient surtout d’Allemagne. En réalité, leur composition n’a rien de mystérieux, et leur efficacité repose sur une réaction bien connue de tous les architectes. On sait, en effet, qu’en incorporant une très faible quantité de savon aux enduits de ciment, on les rend hydrofuges.
- On emploie généralement le savon mou à raison de a ou 3 kg par tonne, au maximum 5 kg, soit 1/2 pour 100. Les savons insolubles donnent des résultats très supérieurs à tous points de vue. Mais ces savons ne se trouvent pas dans le commerce; et c’est de leur emploi que provenait la réussite des spécialités allemandes auxquelles nous faisions plus haut allusion.
- Lubrification spéciale pour certains usinages. —
- On a l’habitude d’utiliser l’huile ordinaire de graissage ou l’huile soluble pour le travail mécanique du métal. Cependant, quand on doit usiner des produits spéciaux, les lubrifiants ordinaires ne donnent pas de bons résultats.
- Par exemple dans l’industrie automobile, on emploie des aciers au nickel et même avec des outils en acier rapide, il est très difficile d’avoir, en fin de travail, un très joli poli ou fini. On arrive alors à ce résultat en prenant du lait pour le graissage pendant le travail, mais pour éviter la rouille ultérieure, il faut graisser soigneusement les pièces une fois qu’elles sont terminées.
- Le perçage de l’acier fondu est facilité par l’emploi de l’essence de térébenthine, de suif fondu dans cette essence ou même dans l’essence ordinaire, d’huile de colza mélangée d’essence ou de pétrole, cela dépend de la nature exacte du métal que l’on doit usiner.
- Le travail de l’aluminium est plus connu : on sait que l’on facilite le travail de l’outil et qu’on évite l’arrachage du métal en graissant à l’huile lourde de pétrole, qui donne d’ailleurs de bien meilleurs résultats que le pétrole ordinaire dont on se sert à tort.
- »'Le lait est également utilisé pour le travail de l’acier fondu de résistance particulièrement élevée- Il faut naturellement veiller dans son emploi à ce qu’il ne prenne pas le même chemin que souvent prend le madère destiné aux sauces culinaires.
- Utilisation d’une vieille chambre à air. — Un automobiliste effrayé du prix que coûtaient des chaussures en caoutchouc eut l’idée d’utiliser pour cela une vieille chambre de voiture.
- Il en coupa deux longueurs de 3o cm environ et les extrémités furent fermées et solidement vulcanisées. Dans ce boyau ainsi préparé, il pratiqua une ouverture pour pouvoir passer le pied.
- Cette chaussure n’était pas évidemment d'une élégance rare, mais, paraît-il, ces caoutchoucs d’un nouveau modèle ont fait le meilleur usage. En tout cas, ils étaient sérieusement économiques.
- Vernis pour métaux. — Le brevet O, Ruff donne la formule suivante : enduire la surface métallique avec une solution de phénols ou de crésols, de formaldéhyde et d’alcali caustique. L’enduit est rendu insoluble en le
- chauffant après séchage (au moins à 8o°).
- Voici une formule de mélange :
- Crésol brut........................... 1 partie.
- Solution de formaldéhyde 3o pour 100. 3 parties.
- Soude caustique 8 pour 100............ 1 partie.
- On chauffe ce mélange jusqu’à ce qu’il devienne visqueux par refroidissement, bien que restant soluble dans l’eau.
- Pour l’emploi, on étend le produit avec une solution de soude caustique, et la surface métallique est décapée à l’acide, puis à l’alcali. On sèche l’enduit en le chauffant pendant 6 heures à 900. On observe que des températures trop élevées feraient écailler le vernis.
- Les appartements et les odeurs des peintures fraîches. — On sait combien est désagréable l'odeur des peintures fraîches et particulièrement cette odeur d’essence de térébenthine, extrêmement tenace au point de subsister même avec des peintures sèches.
- La revue TJ Architecture propose, pour faire disparaître cette mauvaise odeur, le procédé suivant : placer dans la chambre venant d’être repeinte un ou deux récipients (suivant surface de la pièce) dans lesquels on fera un mélange’de a5o gr. de chlorure de chaux et i5 gr. d’acide sulfurique.
- On fermera portes et fenêtres pendant une demi-journée, puis on laissera rentrer l’air extérieur en même temps qu’un peu de feu sera allumé dans la cheminée ou dans un récipient ad hoc. Moyennant cette dernière précaution, on pourra réoccuper tout de suite l’appartement sans ressentir la moindre incommodité.
- BOÎTE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. I) est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement. v
- Adresse relative aux appareils décrits. — L’hy-drosky a été inventé par M. Plet, 60, boulevard de Clichy, Paris.
- Réponses. — M. Rubin, à Belfort. — Les fissures dont vous vous plaignez proviennent de ce que la recharge s’est faite trop rapidement, à moins que le travail du ciment n’ait été défectueux. Plus particulièrement, les fissures capillaires sont dues à des alternatives de sécherésse et d’humidité.
- Essayez d’un enduit hydrofuge. Ci-dessous adresses : Geo. Roger (le fucosol), 1, square Rapp, à Paris; E. Provot (le colmatar), 24, rue d’Avron, à Gagny (Seine-et-Oise); Etablissements Brousse, 9, rue de Lagny, à Paris; Société du lithosite, 9, rue Petit, à Clichy (Seine); Ed. Bernard (enduits Caudelot), 148, rue du Faubourg Saint-Denis, à Paris; Wunner et Cio (céré-site), 9, boulevard Voltaire, à Paris; Société du Si-lexore, 7, avenue Trudaiue, à Paris; Usines alsaciennes d’émulsions, à Strasbourg.
- M. Pierre Rambaud, à Paris. — Pour raviver l’image d’un vieux daguerréotype presque effacé, il faut d’abord l’épousseter, à l’aide d un soufflet. Sous aucun prétexte on ne frottera la surface avec un pinceau ou un linge, car l’image est extraordinairement fragile et se détériore au moindre frottement. On verse alors sur la plaque de l’alcool qu’on laisse couler dans les divers sens, puis on lave sous un robinet dont le jet coule faiblement, jusqu’à ce que la surface se mouille uniformément. On prépare ensuite une solution aqueuse de cyanure de potassium à 5 pour 100, dont on prend 10 c. c. que l’on dilue à 3o c. c. On en arrose la plaque, en insistant particulièrement sur les zones les plus voilées. Si l’enlèvement du voile durait trop longtemps, on ajouterait un peu de la solution primitive à 5 pour 100. Dès que l’image s’est éclaircie, on lave soigneusement la plaque sous le 'robinet et on la passe finalement à l’eau distillée renouvelée 3 ou 4 fois, afin d’éliminer toutes les impuretés qu’aurait pu laisser l’eau ordinaire. Le séchage doit ensuite se faire très attentivement. On place la plaque de biais au-dessus d’une lampe à alcool, de manière à éviter les taches, qui obligeraient à recommencer le travail. Il faut sécher régulièrement, sans interruption et sans chauffer trop fort. Quand la plaque est sèche, il faut la remettre, dans son cadre et, pour éviter l’accès de la poussière, boucher toutes les jointures en y collant des bandes de papier.
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- BIBLIOGRAPHIE
- COL
- Service de librairie. — Le service de librairie de La. Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
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- Analyse des caoutchoucs bruts et manufacturés, par M. J. Bedin. 1 brochure in-8 de 47 pages. Béranger, éditeur. Paris, 1921. Prix net : 5 francs.
- Dans l’introduction, l’auteur passe en revue les sujets suivants : composition du caoutchouc; vulcanisation; régénérés; factices et succédanés; synthèse du caoutchouc.
- Il traite ensuite l’analyse des caoutchoucs bruts, des caoutchoucs manufacturés souples et durcis, des factices et des étoffes caoutchoutées.
- L’effort du ravitaillement français pendant la guerre et pour la paix. 1 vol. in-8, 207 p., 61 fig., 5 pl. Alcan. Paris. Prix : 20 francs.
- Etude d’ensemble du rôle des services du Ravitaillement depuis le début de la guerre jusqu’à l’année dernière, montrant comment se sont constitués ses services, à quels ministères ils ont successivement appartenu. On y trouve successivement traités : le ravitaillement pendant la guerre; efforts pour l’intensification de la production, ententes pour les importations, mesures de restrictions, propagande; le ravitaillement depuis l’armistice : baraques Vilgrain, restaurants Roy, répression de la spéculation, prix normaux ; le ravitaillement des régions libérées et envahies. L’ouvrage se termine par un bilan financier des opérations du ravitaillement, suivi de documents législatifs et statistiques fort intéressants. Il est abondamment illustré de reproductions des nombreuses affiches de propagande publiées dans les divers pays alliés.
- The Resources of the Sea, as shown in the scientific experiments to test the effects of trawling and of the closure of certain areas ofî the scottish shores, by William Carmichael Mc Intosh. 2e édition, 1 vol. in-8, 352 p., 18 pl., Cambridge University Press. Prix
- relié : 36 sh.
- La question est posée depuis longtemps de savoir si l’intensification de la pêche risque d’épuiser les ressources de la mer. Depuis la guerre, on se préoccupe beaucoup de connaître à ce sujet si les quatre années où la pêche a été fort diminuée en Mer du Nord provoquent une surabondance de poisson. La Cambridge University Press en profite pour rééditer l’ouvrage fondamental sur cette question, paru il y a 21 ans, et exposant tous les essais faits depuis 1886 sur les côtes d’Ecosse, pour étudier l’influence du chalutage sur les fonds marins, les œufs et les larves de poissons, les résultats de l’interdiction de certains fonds côtiers aux engins de fond. Leur résultat très
- net avait été de ne montrer aucune influence humaine sur le nombre et la taille des poissons. Les recherches scientifiques poursuivies depuis 20 ans dans tous les pays du Nord n’ont rien changé à cette conclusion. M. Mc Intosh les expose dans un dernier chapitre.
- Le mouvement biologique en Europe, par le Dr Georges Bohn. 1 vol. in-16, 144 p- Armand Colin. Paris. Prix : 4 francs.
- Petit livre où l’auteur rend compte des réflexions que lui suggéraunvoyage effectué en 1913 a travers diverses Universités d’Autriche-Hongrie, de Russie et d’Allemagne. Il y développe ses idées personnelles sur la valeur de l’individualisme opposé à la discipline organisatrice allemande, sur les conceptions chimiques de la biologie opposées aux tendances vitalistes, etc. Mêlé de souvenirs sur les laboratoires de Cracovie, Strasbourg, Saint-Pétersbourg, Vienne, Berlin, d’aperçus sur sa conception des biologistes, de leur formation universitaire et de la direction à donner aux jeunes, cette étude très personnelle sera lue avec curiosité et aussi avec intérêt par tous ceux qu’intéresse l’avenir de notre recherche scientifique.
- Personnalité biologique de l’homme, par Jean Friedel.
- 1 vol. in-16, 268 p. 60 fig. Bibliothèque de Philosophie scientifique. Flammarion, Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- L’auteur, en examinant les oaractères de l’orga-
- . nisme humain, comme ceux d’un animal ou d’un végétal quelconques, arrive à la conclusion que la personnalité de l’Homme repose sur une base biologique incontestable. Cette base est la combinaison des hérédités paternelles et maternelles dans l’œuf fécondé.
- Ce principe essentiel étant établi d’une manière aussi objective que possible, l’auteur passe sur le terrain de la sociologie et cherche à fixer la place de l’individu dans les sociétés humaines ; il termine enfin en risquant un coup d’œil dans le domaine mystérieux delà métaphysique; il cherche à appliquer les données de la science positive à l’examen du troublant problème de l’origine de l’âme.
- Introduction à la Psychologie. L’Instinct et VEmotion, par J. Larguier des Bancels. i vol. in-8, 286 pages. Payot. Paris. Prix : i5 francs.
- La psychologie contemporaine s’est dégagée peu à peu de la philosophie et de la physiologie. Pour en comprendre l’esprit, il est nécessaire de se rappeler ce qu’elle doit à ses devancières. Les cinq premiers chapitres exposent très clairement les renseignements indispensables à cet égard. Ils portent sur l’objet et les méthodes de la psychologie; l’âme et le corps; la conscience et le système nerveux; la moelle et le cerveau; l’activité réflexe et l’activité cérébrale. Dans les deux derniers chapitres — qui forment la seconde moitié de l’ouvrage —l’auteur discute les grands problèmes que soulèvent l’instinct et l’émotion. Faute de les poser nettement, on se perd dans l’étude de l’homme. Les hommes savent, depuis qu’ils s’observent, qu’ils sont menés par leurs instincts et qu’ils vivent de leurs passions. Reconnaître les tendances fondamentales auxquelles ils obéissent, c’est découvrir les ressorts même de l’activité sociale.
- On a pris coutume aujourd’hui de distinguer la psychologie fonctionnelle et là psychologie structurale. La psychologie structurale analyse les phénomènes, cherche à en pénétrer le mécanisme, les décrit en un mot. La psychologie fonctionnelle envisage la destination de ces mêmes phénomènes et s’efforce d’en spécifier le rôle. Il s’agit en fait de deux perspectives également légitimes, mais que l’observateur ne peut prendre à la fois. L’auteur a choisi la seconde qui lui a paru mieux convenir à une introduction.
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- LA NATURE
- Supplément.
- INFORMATIONS
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- N° 2452 2 Avril 1921
- Production française de combustibles minéraux
- en 1920. — Nous extrayons du Bulletin de la Statistique générale de la France les données suivantes sur la production des mines françaises en 1920.
- Le personnel ouvrier, de ces mines est passé de 188 000 à 224000, du mois de janvier à celui de décembre, dont 143 000 travailleurs de fond. L’extraction mensuelle de combustible a varie de io56 en mai à 2 445 milliers de tonnes en décembre (moyenne mensuelle de igi3 : 3 4o4) dont 1020 à 2365 de houille, le reste de lignite. Les mines ont consommé pour leurs propres besoins 3oo à 385 mille tonnes par mois; elles ont transformé en coke 5o à 75 et en agglomérés i5o à 197 mille tonnes de charbons mensuellement.
- Le déficit de notre production de combustibles minéraux est considérable, surtout quand on le compare à celui des autres pays, comme le montre le tableau suivant :
- Milliers de tonnes 1920 Novembre 1915 Moyenne mensuelle.
- France 2.374 , 3.4o4
- Grande-Bretagne . . 16.191 24.342
- Allemagne. . . . II. 814 i4.383
- Pays-Bas . . . . 498 i5g
- Belgique .... i.634 1.904
- Etats-Unis 53.700 43.100
- Les fournisseurs qui ont comblé notre déficit ont été par ordre d’importance décroissante : la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Sarre, les Etats-Unis, la Belgique.
- Production française de fonte et d’acier. — Le
- Bulletin de la Statistique générale de la France publie, d après les données du Comité des Forges, les renseignements statistiques suivants :
- J 913 1919 1920
- Hauts fourneaux à feu............ i3i gy 82
- — hors feu........... 3g — 72
- — en construction ou
- réparation ... — — 55
- Convertisseurs.......................100 54 84
- Fours Martin.................... i53 IOO 101
- La production de fonte qui était en 1913 de 5,1 millions de tonnes est tombée en 1919 à 2,4 et n’a fourni pendant le premier semestre de 1920 que i,3. Celle d’acier brut est passée de 4,6 millions de tonnes en igi3 à 2,1 en 1919 et 1,2 pendant le premier semestre de 1920.
- Pendant ce temps, la production des autres pays est devenue : Fonte Acier
- 1913 1920 1913 1920
- Moyenne Moyenne
- Milliers de tonnes mensuelle Novembre mensuelle Novembre
- 5k 5. i5i ?
- Grande-Bretagne. 869 410 65g
- Etats-Unis . . . 2.522 2.983 2.65o
- Allemagne. . . . 1.074 ? 1.276
- Pour la fonte et l’acier, comme pour les combustible et à cause de celà, notre production subit une réductio considérable.
- Construction des canons par expansion radiale. — Ce nouveau procédé de construction des canons a été imaginé aux Etats-Unis séparément par M. Emery et par M. Bridgman, savant bien connu par ses travaux sur les très hautes pressions. Il a été mis en pratique par la Marine Américaine pour la construction d’un canon de i55. Nous en trouvons la description dans une conférence du commodor Brown au U. S. Naval Institute résumée par la Technical Review. Le principe est le suivant : si un tube épais est soumis à une pression interne suffisante pour tendre toutes ses fibres jusqu’à la limite élastique, et qu on fasse alors cesser cette pression, les couches extérieures du tube se resserrent sur les couches intérieures et les maintiennent comprimées. On peut démontrer que la compression finale dans un tel tube est la même que celle que l’on obtienT drait pour un tube fretté par la méthode ordinaire dans les meilleures conditions possibles, conditions qui en pratique ne sont jamais remplies.
- 1 La méthode de construction est la suivante : on prend une pièce d’acier ayant comme dimensions extérieures
- celles du tube fini ; on la fore approximativement au diamètre voulu ; puis on soumet ce tube en une ou plusieurs fois à une pression intérieure suffisamment élevée; on fait ensuite cesser cette pression et on procède au finissage de l’âme. La grande difficulté pour 1 application de cette méthode théoriquement très simple a été de réaliser des moyens pour appliquer pratiquement les très hautes pressions nécessaires. Les canons ainsi construits ont donné aux essais de bons résultats.
- Le petrole en Italie. — L’Italie extrait un peu de pétrole de son territoire. La production annuelle varie de 5 à 10 mille tonnes depuis une dizaine d’années. Mais les recherches récentes que relate The Economie Review donnent de plus grandes espérances et montrent que les exploitations italiennes peuvent être largement développées.
- Voici, d’après le Mouvement Géographique qui les résume, les premiers résultats obtenus :
- Les recherches conduites en Emilie à la demande du Gouvernement, par les ingénieurs Camerana et Galdi, °nf révélé l’existence de gisements pétrolifères sur les pentes nord-est des Apennins 5 une grande analogie a été établie entre ceux-ci et les gisements des zones du centre et de l’es t de cette province. Les résultats obtenus ont amené certains syndicats à exploiter cette richesse minérale à 1 est de Baganza et à entreprendre des sondages dans les provinces de Parme, Reggio et Bologne. En Toscane, la présence d’hydrocarbures a été constatée à Buonconvento et à Pieve Santa Stefano, mais leur importance n a pas encore pu être déterminée. D’importants dépôts d’hydrocarbures et d’autres très riches d’asphalle ont été découverts dans la vallée de Pescara. Jusqu à présent les operations ont été limitées au voisinage d^e Tocca-Cassuria, mais d’autres sondages doivent encore être effectués. Les indications témoignant de l’existence d’hydro-carbures dans le sud sont nombreuses et dans quelques cas très importantes. De petites sources d’huile ont également été découvertes dans le district de Basilicate. Deux champs pétrolifères existent dans la région de Avellinese : celui de Sant Angela dei Lambardi qui comprend la vallée de Ansanto connue pour ses gaz carboniques sulfureux et hydro-earburés et celui de la haute vallée de Sele. Les tentatives d exploitation ont revele, dans le premier, l’existence d’une quantité modérée d’huile claire, riche en produits d éclairage, et dans le second de la benzine et du petrole. Les depots de la vallée de Liri sont importants; les puits superficiels ont produit des quantités considérables de pétrole, tandis que les sondages plus profonds ont dpnné une huile plus légère semblable à celle de 1 Emilie. Des opérations effectuées dans le district de Repi ont révélé la présence de pétrole. En ce qui concerne la Sicile, les perspectives sont des plus encourageantes si l’on se rapporte à l’endroit des gisements situés près de Lercara, Bivona, Cianciana, Gattolica Eraclea et particulièrement dans la vallée de Salso, province de Gatane.
- Le beurre de Polygala. On obtient du Polygala butyracea, qui croit en Indo-Chine, une matière grasse concrète, ayant l’apparence du saindoux, et qui pourrait rendre, dans l’alimentation humaine, les mêmes services que le beurre animal.
- D’après une analyse faite par M. Morange, au Laboratoire de Saigon, les graines du Polygala contiennent 3o,10 pour 100 de matières grasses.
- Ce beurre végétal est de couleur blanche, agréable au goût. Extrait par pression, il commence à fondre à 35° et fond complètement à 52°. Il représente 17,55 pour 100 du poids de la graine, et est ainsi composé .'
- Palmitine..............57,54 pour 100
- Oléine................ . 3i,5o —-
- Myristine.............. 6,155 —
- Acide palmitique libre . 4,795 , —
- Le> tégument de la graine est épais et résistant. L’exploitation industrielle de cette matière sébacée est possible et avantageuse. Des essais faits dans une fabrique de margarine, à La Haye, avec un échantillon
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- INFORMATIONS
- provenant de Java, ont démontré qu’à l’état frais ce beurre végétal pourrait être employé dans la fabrication du beurre de margarine.
- La pêche de la baleine sur la côte sud d’Espagne.
- — I ë Norges Handels-og Sjôfartstidende de Kristiania annoncé qü’tine grande compagnie pour la chasse à la baleine s’est constituée en Espagne sous la raison sociale Compania ballenera espahola. Sa zone d’opération sera principalement la cote sud de la presqu’île ibérique, au large de laquelle les balænoptères et les cachalots se rencontrent en assez grande quantité. A cet effet on a construit sur les bords de la baie d’Algesiras un chantier de dépècement, une huilerie et les installations nécessaires aux baleiniers. Pour la chasse aux cétacés la compagnie espagnole a fait l’acquisition de deux vapeurs et enrôlé un personnel exclusivement norvégien.
- Les sangliers en Auvergne. — Le Plateau 'Central est littéralement envahi par les sangliers qui se sont multipliés à un tel point pendant les quatre années de guerre, qu’on estime à plusieurs milliers le nombre de ces pachydermes, pour les seuls départements du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire.
- Des battues méthodiques organisées par les officiers de loüVeterie ont permis d’abattre en trois mois des centaines de sangliers dont un certain nombre ont été ou sont encore atteints de la fièvre aphteuse. Ces derniers ne peuvent courir, à cause des souffrances que leur occasionne aux pieds l’absence complète d’onglons due à la maladie. Aussi, se laissent-ils abattre pour ainsi dire à bout portant.
- Outre la chasse au fusil et aux chiens courants, les paysans pratiquent aussi la chasse au piège. Ils creusent des fosses profondes couvertes de branchages verts sur le passage des sangliers. La semaine dernière une laie superbe et six marcassins ont été « cueillis » sans coup férir au fond d’une même fosse. Les chasseurs font encore imaginé une chasse à l’affût originale. Ils se postent la nuit sur un arbre, près des sentiers fréquentés par les sangliers et les tirent au passage. Si cette dernière chasse ne fait courir au chasseur aucun dan-
- ger d’être blessé par l'animal, elle a par contre le grave inconvénient d exposer le Nemrod à la pleurésie, à cause du froid très vif des nuits d'Auvergne. C’est ainsi qu’un chasseur qui avait abattu onze sangliers en trois nuits est mort quelques jours après des suites d’une congestion pulmonaire.
- La population de l’Islande. — D’après un recensement effectué tout récemment, la population de l’Islande s élève à 92 820 individus. Comme terme de comparaison, rappelons que cette île possède une superficie de io3 800 km-, correspondant à un peu moins du cinquième d® la France. Sur ces 92820 habitants, près de la moitié, soit 40000 environ sont groupés dans les villes ou dans des villages de plus de 100 occupants ; le reste de la population vit dispersée dans des fermes isolées. Reykjavik compte actuellement environ 15 000 habitants,
- soit approximativement le sixième de la population de l’île.
- Découverte d’un cimetière gallo-romain. —
- M. L. Gauthier nous adresse diverses photographies intéressantes prises au cimetière gallo-romain de Blon-defontaine (Haüte-Sàône). « Ce cimetière, dit M. Gauthier, a été découvert en 1914. Il comprend deux couches de sépultures à caractères très différents : l’une a om. 70 de profondeur, gallo-romaine : sarcophages et corps isolés tous très bien conservés (fig. 1). La seconde couche, à 1 m. environ, de caractère très différent avec ossements d’animaux variés, objets en pierre polie ou taillée, etc.
- Cette nécropole paraît assez étendue, mais une grande partie se trouve dans le cimetière moderne, il en reste cependant en dehors une partie importante non encore limitée. Jusqu’ici les fouilles ont été effectuées sur une superficie d’environ i5o m2, elles avaient donné lieu à de nombreuses découvertes plus ou moins pillées comme souvenir pendant la guerre par des soldats américains campant dans le voisinage.
- Il serait intéressant de poursuivre ces fouilles, surtout au niveau inférieur, afin de déterminer l’âge des ossements qu’on y trouverait.
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- T. S. F. DES AMATEURS
- O*.,
- BOBINES D’ACCORD A PLUSIEURS COUCHES DE FIL
- ENROULEMENTS A « SPIRES CHEVAUCHANTES » - GALETTES EN « FONDS DE PANIER »
- INDUCTANCES « NIDS D'ABEILLES ”
- Les nouvelles stations radiotélégraphiques utilisent de plus en plus, pour leurs transmissions à longue portée, les très grandes longueurs d’ondes. Ainsi, pour ne citer que les nôtres, la station de Nantes (UA) transmet sur ondes de 9000 et de 11 000 m. ; celle de Lyon (YN), sur ondes de i5ooo m. et celle de Bordeaux (LY), la plus récente, sur ondes de 20000 m.
- Les ondes de grande longueur bénéficient, en effet, d’un amortissement peu rapide qui leur permet de franchir des distances importantes sans perte notable d’énergie ; d’autre part, le petit nombre des stations qui transmettent avec elles garantit leur réception contre les brouillages par interférences si fréquents avec les ondes courtes émises continuellement par des milliers de petits postes.
- Il va sans dire que les émissions de ces puissantes stations exigent des antennes radiatrices colossales dont les nappes aériennes couvrent parfois des superficies de plusieurs centaines d’hectares et que leur réception nécessite des dispositifs d’accord et de réglage autrement importants que les petits appareils récepteurs d’une table d’amateur.
- La réception des grandes longueurs d’onde préoccupe néanmoins bon nombre de sans-filistes et l’on peut affirmer qu’il n’est si modeste antenne qui ne s’ingénie pour vibrer à l’unisson des antennes géantes.
- Pour l’amateur qui dispose d’un cadre et de dispositifs amplificateurs convenables, le problème ne présente aucune difficulté, un cadre s’accordant très aisément sur toutes longueurs d’onde; mais la solution est moins simple pour celui qui ne peut utiliser qu’un petit collecteur d'ondes aérien, car les dimensions à donner aux appareils d’accord — bobine de self ou transformateur Tesla — atteignent nécessairement ici des proportions énormes qui rendent ces appareils encombrants et peu maniables.
- On jugera de l’incommodité qui résulterait de l’emploi de tels instruments dans le cas qui nous intéresse en considérant qu’une antenne bifilaire de 3o m., mesure courante d’un collecteur d’ondes d’amateur, exigerait pour être accordée sur l’émission de Bordeaux l’appoint d’une bobine de self ordinaire de 20 cm de diamètre et de 3 m. de hauteur; encore faudrait-il adopter pour l’enroulement de cette bobine un fil de diamètre assez faible — 8 dixièmes de millimètre par exemple, — un fil plus gros nécessiterait une carcasse plus longue, un fil plus fin donnerait à l’inductance une résistance ohmique trop élevée.
- Un transformateur d’induction destiné à la même réception devrait utiliser deux enroulements télescopiques à accouplement variable comprenant chacun 5oo spires bobinées sur carcasse de 40 cm de diamètre environ.
- On ne peut songer à réduire les dimensions des bobines en disposant les enroulements en deux ou plusieurs couches comme on le fait dans les selfs d’allumage ou dans les électros ; ce procédé qui est utilisable pour des bobines traversées par du courant continu ne convient pas pour des enroulements parcourus par des oscillations.
- Transformons cependant, pour expérience, notre bobine de self de 3 m. en enroulement à deux couches de même diamètre, mais de 1 m. seulement de hauteur : la disposition nouvelle conserve à la selMnduction à peu près sa valeur primitive, mais nous constatons à l’épreuve d'un ondemètre que notre dispositif modifié a maintenant une période correspondant à une onde de 100000 m. et non plus de 20000. C’est qu’en effet les deux portions d’enroulement superposées se comportent comme les deux armatures d’un condensateur inséré entre les extrémités de la bobine, elles shuntent l’enroulement de leur capacité énorme, voisine peut-être de 0,01 de microfarad.
- Nous pourrions réduire davantage les dimensions de l’appareil; mais quelles qu’elles soient, la capacité qui résulterait de l’opposition des deux couches de l’enroulement serait toujours hors de proportion avec la valeur de la self-induction et à aucun moment ne s’établirait
- 1 équation favorable qui résulte, dans un circuit oscillant de réception bien équilibré, d’une forte self et d'une faible capacité. Est-ce à dire que nous n’ayons le choix, pour la réception des grandes ondes, qu’entre l’emploi d un cadre et 1 équipement d’une antenne au moyen d appareils d’accord encombrants? Nullement, car il existe d ingénieux procédés de bobinage qui permettent de superposer les spires d’un enroulement et de confectionner pour la télégraphie sans fil des bobines de faibles dimensions dans lesquelles la self-induction prend une valeur maxima et d’où toute capacité parasite est exclue.
- Ces enroulements spéciaux de grande efficacité et de maniement commode constituent les bobines dites à « spires chevauchantes », les galettes en « fonds de pa- FiS- *• — Enroulement nier » et les inductances on deux c0lIches-
- « nids d’abeilles. »
- Enroulement
- Carcasse de carton
- I. Enroulements à spires chevauchantes. — L’artifice le plus simple pour réduire la self-capacité dans une bobine à plusieurs couches consiste à modifier l’ordre habituel
- d’enroulement des spires pour les répartir alternativement dans chacune des couches que comporte la bobine. De cette façon, les différentes rangées de spires se pénètrent mutuellement et ne constituent plus des bancs entiers se recouvrant comme les armatures d’un condensateur.
- Construction. — La figure 1 représente en coupe un fragment de bobine à double rang de spires ; les chiffres du schéma indiquent l’ordre de bobinage des spires et marquent leur place dans l’enroulement. La marche à suivre pour confectionner une bobine de ce genre est fort simple et aucune erreur de construction n’est à craindre si 1 on suit attentivement le diagramme chiffré donné par le dessin.
- L’opération peut se résumer ainsi : l’extrémité libre du fil à bobiner étant solidement attaché au bord de la carcasse, on enroule les deux premières spires en les serrant fortement l’une contre l'autre et sur la carcasse; passant alors le fil par-dessus le dernier tour on vient bobiner la troisième spire dans le sillon qui sépare les deux premières, cette troisième spire inaugure le second rang. Par un nouveau chevauchement on ramène le fil au premier rang où la quatrième spire est alignée le long de la seconde ; le fil re-
- Fig. 2. — Enroulement en trois couches.
- monte au second rang où la cinquième spire et la troisième sont jointives, puis il redescend encore afin que les différents tours de fil de la bobine alternent toujours dans chaque couche en se suivant.
- On utilise habituellement pour la confection des inductances à plusieurs couclies un conducteur à isolement épais; ainsi on donnera toute préférence au fil isolé au moyen de deux couches de coton plutôt qu’au fil isolé à la soie. Quant au fil-émail, il est de la plus grande importance de ne pas l’employer ici, la faible épaisseur de son isolant séparerait insuffisamment les spires de l’enroulement et le peu de self-capacité qui en résulterait diminuerait sensiblement le bénéfice du bobinage à spires chevauchantes.
- On peut adopter un diamètre de fil variant de 6/10 à 9/10 de millimètre.
- La quantité de fil nécessaire pour un enroulement à deux couches est d’environ les .2/2 de celle qui entrerait
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- Fig. 3. — Enroulement en quatre couches.
- dans la confection d’une bobine à une seule couche pour une même valeur de self-induction.
- La figure 2 représente un fragment de bobine à trois couches ; cette disposition permet plus encore que la précédente de réduire les dimensions d’une bobine de self; le procédé d enroulement dont elle s’inspire ne diffère du précédent que par la répartition en trois rangs au lieu de deux des spires de l’inductance, répartition que les chiffres du schéma permettront de réaliser sans difficulté.
- La quantité de fil nécessaire pour un enroulement à trois couches est de la moitié environ de celle qu’exigerait une bobine de self à une seule couche utilisée pour le même service.
- La figure 3 représente enfin le plan d’enroulement d’une bobine à quatre couches. La quantité de fil à employer n’est cette fois que le tiers de ce qu’elle serait dans une inductance équivalente à une seule rangée de spires.
- Ces trois exemples serviront de guides pour la confection de toutes les bobines à spires chevauchantes ; ils montrent que tout enroulement de ce genre débute nécessairement par un banc de spires jointives comptant autant de tours que la bobine comprend de couches et que c’est sur ce banc que s’établit ensuite la pyramide de spires initiales (ombrée sur les schémas) au flanc de laquelle toutes les autres spires de l’enroulement viennent s’appuyer en gradins.
- Utilisation. — Les inductances à spires chevauchantes utilisant à valeur égale moins de fil que les bobines ordinaires et le répartissant en plusieurs couches permettent de constituer des appareils de faible encombrement capables de réaliser l’accord d’une petite antenne sur les plus grandes longueurs d’onde ; cet avantage les désigne spécialement pour l’agencement des postes portatifs simplifiés.
- Si l’on a pris soin d’effectuer d’un même côté de la carcasse tous les chevauchements d’un enroulement à couches multiples, l’autre côté de la carcasse présentera une surface régulière susceptible d’être balayée par un curseur et l’utilisation progressive de l’inductance sera assurée de deux en deux, de trois en trois ou de quatre en quatre spires suivant le nombre des couches de fil superposées.
- Un dispositif de réglage à plots peut remplacer le curseur; dans ce cas, les boucles de connexion destinées à relier les portions d’enroulement aux plots correspondants s’établissent exactement comme celles de la bobine secondaire d’un transformateur Tesla.
- On corrige le faible désaccord qui peut résulter dans un circuit de réception de l'impossibilité d’y introduire spire à spire une inductance à couches multiples par l’appoint d’une capacité variable montée en parallèle ou en série avec la portion d’enroulement utilisée.
- II. Galettes en « fonds de panier. » — Les galettes en « fonds de panier » constituent une variété de spirales plates le mode de construction des ce ne sont pas, à
- Gorge s éords parallèles
- Ai/ette
- Fig. 4- — Carcasse pour em roulement « Fond de panier »
- différant seulement par spirales classiques de Mateucci; bien dire, des enroulements à plusieurs couches, mais leur forme se prête aisément à un montage en série grâce auquel plusieurs galettes juxtaposées peuvent composer une inductance importante sous un faible volume.
- Le bobinage de ces galettes s’établit sur un disque portant un nombre impair d’ailettes de chaque côté desquelles les différents tours de fil viennent s’appuyer alternativement à la façon des brins ff’osier sur J’arma-furp d’un fond de panier,
- Construction. — La figure 4 représente un disque plat en matière isolante, bois, carton, celluloïd ou ébonite destiné à servir de support à une galette en « fond de panier ».
- Cette carcasse comprend i5 ailettes déterminées par le partage du cerclé en secteurs de 24°; elles sont séparées les unes des autres par des gorges à bords parallèles ayant pour largeur la mesure de Vépaisseur du disque.
- La hauteur des ailettes est habituellement les deux tiers du rayon du disque.
- Celui-ci dépend évidemment de l’importance de l’enroulement à réaliser; mais d’une manière générale, on n’a pas intérêt à employer des galettes d’un diamètre inférieur à 10 cm ni supérieur à 3o.
- Dans ces limites, on peut conseiller l’emploi de disques de celluloïd (débris de bac d’accumulateurs) pour les petits enroulements en fil de 10 à i5 centièmes ; de disques de carton ou d’ébonite pour les enroulements moyens en fil de 2 à 5 dixièmes et de disques de bois pour les enroulements plus importants en fil de 6 à 9 dixièmes de millimètre.
- Toutes les variétés de fil isolé peuvent servir à la confection des bobines en « fond de panier » ; nous donnons cependant la préférence au fil isolé à la soie ou au coton.
- La figure 5 indique la façon de procéder au bobinage d’une galette plate ; le début de l’enroulement étant fixé au centre du disque sous la borne initiale, on fait passer successivement le fil derrière une ailette et devant l’ailette suivante en prenant la précaution de le tendre régulièrement mais modérément pour ne pas déformer
- Fig. 5.
- Bobinage d'un enroulement < Fond de panier ».
- Ailette (en profil)
- Enroulement
- Fig. 6. — Chemin d’une spire.
- le support. Après un tour complet, le fil repasse dans les mêmes gorges et s’y croise à angle droit', il s’appuie, cette fois, contre chaque ailette sur la face opposée à la face qu’il effleurait au tour précédent.
- Le cheminement du fil, d’ailette en ailette, est schématiquement représenté par le croquis de la figure 6; le croisement à angle droit et l’opposition de deux spires consécutives de part et d’autre des ailettes sont illustrés, de même, par le dessin de la figure 7.
- Il est indispensable que chaque tour de fil reste parallèle aux tours qui le précèdent et ne les chevauche point ; il est donc prudent de recouvrir l’enroulement terminé d’une couche de vernis à la gomme laque afin d’agglomérer toutes les spires et d’assurer la solidité du dispositif.
- Si une tension irrégulière du fil au cours du bobinage déterminait un léger gondolement de la carcasse,
- Fis.
- /Croisement ë anq/e droit de 2 spires
- — Croisement de deux spires iointives.
- il y aurait lieu de soumettre la galette à une pression uniforme assez forte pour en ramener la surface à un plan régulier.
- Cette précaution s’impose particulièrement lorsque plusieurs galettes doivent être juxtaposées soit pour constituer un couplage inductif, soit pour réaliser un groupement en série.
- (4 suivre.) Franck Duroquier-
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- 'Isa
- VARIETES
- L’industrie du sirop de betterave. — Jusqu’à présent, bien que le sirop de betterave ait les qualités d’un aliment très nutritif, sapide, hygiénique et économique, contenant pour ioo de substance sèche, soit environ 2800 calories par kilogramme, alors que le pain représente, pour le même poids, 2660 calories, sa fabrication n’avait pris que peu de développement, et principalement dans les contrées où on produisait le sirop de pomme, dont le sirop de betterave constituait un succédané.
- M. Acb. Grégoire, directeur de la Station de Chimie et de Physique agricoles du Gembloux, a signalé dans les Annales de Gembloux (Belgique) et dans le Journal des Fabricants de sucre, en 1920, les progrès réalisés dans cette industrie, notamment pour l’obtention de jus riches en substances pectiques qui doivent donner au produit son véritable caractère de sirop.
- Pour obtenir ce résultat, la betterave doit être cuite et le jus doit être extrait par pression, en évitant d’incorporer au sirop le contenu des cellules, afin que le produit n’ait pas le goût amer très prononcé, communiqué par la betterave.
- Procédés Grégoire. —Deux procédés sont en présence. Dans l’un, les betteraves, bien nettoyées, sont cuites dans une petite quantité d’eau, ensuites elles sont déchiquetées par une machine, puis la masse est passée à la presse.
- Dans l’autre procédé, les racines sont coupées en cossettes ou eû tranches minces; elles passent alors à la cuisson avec de l’eau, puis la masse cuite est soumise à la pression. Ce dernier procédé paraît préférable au point de vue de la qualité des produits. Un second traitement du résidu de la première pression et l’emploi du petit jus obtenu par la première cuisson augmentent le rendement d’environ 2,5 pour 100 de la matière première; de la sorte, moins de contenu cellulaire passe dans le jus.
- Afin de laisser dans la pulpe les substances azotées qui rendent le sirop amer, on peut essayer le mode opératoire employé par Steffen en sucrerie, lequel consiste à recevoir les cossettes ou les tranches minces, à leur sortie du coupe-racines, directement dans du petit jus bouillant; on obtiendrait ainsi une plus facile et plus complète coagulation de substances azotées.
- Comme presse, on peut recourir aux presses hydrauliques ou aux presses mécaniques automatiques employées actuellement dans la vinification. Le passage à l’épurateur élimine du jus les débris de pulpe et la terre que le lavage des racines n’enlève jamais complètement. L’épuration peut se faire à l’aide d’un appareil à force centrifuge, du genre des ëcréineuses Burg-meister et Wain.
- En procédant à l’évaporation du jus par chauffe directe, il se produit une légère caramélisation nécessaire pour donner au produit son goût caractéristique et toute sa valeur sous le rapport de la sapidité. L’évaporation à l’aide d’un appareil à triple effet peut donner un produit d’aspect plus brillant, mais moins savoureux. Le liquide impur mousse d’ailleurs Abondamment, et son passage au triple-effet n’est pas sans présenter des difficultés.
- Il faut employer un appareil rendant l’évaporation plus rapide tout en laissant la température du liquide plus basse et évitant la mousse. Cet appareil est formé d’une chaîne sans fin, constituée par des plaques de tôle réunies par des anneaux. Cette chaîne est montée sur un tambour mû par une manivelle, tandis que la boucle libre plonge dans le liquide.
- L’évaporation ainsi pratiquée exige moins de temps et le produit est de meilleure qualité'
- Le rendement en sirop — qui varie avec la qualité des betteraves employées, le mode de traitement et le degré de concentration du produit final — peut atteindre 17 pour 100 de la matière première.
- A la faveur des acides organiques du jus une petite quantité de fer peut se dissoudre et altérer la saveur du produit ; malgré la forte prédominance du. sucre, on perçoit nettement le goût particulier des combinaisons ferriques. Pour cette raison il est préférable que l’appareil d’évaporation, dans lequel le jus séjourne longtemps, soit construit en cuivre,
- Le sirop est mis en cuvelle ou dans des pots en grès. Spsa concentration est suffisante, il se conserve indéfiniment, et s’améliore même en vieillissant.
- Par une fabrication rationnelle, l’hectare de betteraves peut produire 12.000 kg de sirop. Si on suppose une production de 7.500 kg seulement, et que le coût de l’hectare de betteraves soit de 3ooo francs, frais de transport compris, on arrive à o fr. 4P pour le prix de la matière première par kilogramme de sirop.
- Si on évalue à 60 francs le prix de la tonne de betteraves, en négligeant la pulpe et si on compte sur un rendement de i5 pour 100 seulement, les frais de fabrication peuvent être évalués à o f, 40 par kilogramme de sirop, ce qui porterait à o fr, 80 le prix de revient de ce dernier.
- Procédé Alexander. — M. Henri Sullivan Alexander a fait breveter en obtobre 1918 un procédé de fabrication d un sirop de betteraves comestible concentré sans emploi de produits chimiques ni'de matières filtrantes ou décolorantes telles que le noir animal, etc., pour la filtration et la clarification, et supprimaut néanmoins le goût et l’odeur caractéristiques, peu agréables de la betterave.
- Ce procédé est caractérisé par la cuisson en autoclave, sous une pression d’environ 2 à 4 kg. des betteraves entières, découpées ou râpées. La température de cuisson correspondant à cette pression est d’environ 100 à 1400 C. Cette cuisson préliminaire produit notamment les effets suivants :
- i° Elle détermine la coagulation partielle des matières pectiques et albuminoïdes, ce qui permet la filtration du jus, sans chaulage, carbonatation ou autre traitement chimique.
- 20 Elle invertit une partie de la saccharose.
- 3° Elle caramélise le jus.
- Voici, à titre d’exemple, quelques détails pour la réalisation du procédé.
- Les betteraves sont soigneusement lavées, placées en autoclave fonctionnant à une pression moyenne de 3 kg à une température moyenne de 1200 C.
- L’autoclave est purgé des eaux condensées une fois la pression maintenue. Cette précaution est indispensable pour éviter que le sirop fabriqué ait mauvais goût.
- Les betteraves sont ensuite découpées, râpées ou écrasées et la pulpe est soumise à une première forte pression dans une presse continue (filtre-presse, presse hydraulique, à main, ou autre système).
- Le jus obtenu est filtré et concentré dans un appareil évaporatoire fonctionnant sous pression ou à vide, à 38° — 4a0 Baumé, qui est la densité du sirop cornes^ tible qu on veut obtenir. La pulpe est ensuite macérée dans un malaxeur à pulpe, et soumise à une deuxième pression, le petit jus étant refoulé à la râpe ou écraseur ou» à la première presse. La pulpe est ensuite séchée.
- Ainsi, en résumé, ce procédé industriel consiste à cuire les betteraves en autoclave, à purger celuLci des eaux de condensation une fois la pression maintenue, à extraire le jus de la pulpe sous l’action de la pression, puis à concentrer le jus ; enfin, à faire macérer la pulpe et à en extraire le petit jus sous l’action d’une deuxième pression, en vue d’épuiser aussi complètement que possible la pulpe avant sa dessiccation.
- La siroperie produit donc un sirop non cristallisé et même non cristallisable ; elle doit employer comme matière première la betterave demi-sucrière à haute production ; c’est là un facteur important pour la réduction du prix de revient. En outre, la fabrication du sirop laisse comme résidu une pulpe sucrée, très facile à dessécher, et qui constitue un fourrage de première qualité pour l’alimentation du bétail. Le travail de la betterave demi-sucrière fournit un rendement en pulpe plus que double de celui de la betterave sucrière* par unité de surface cultivée. La production de pette pulpe diminue évidemment le prix de revient du produit principal.
- L’industrie de la fabrication du sirop de betteravè et l’extension de la consommation de ce produit don en,t avoir d’heureuses conséquences pour la production betteravière et pour l’alimentation qui trouvera, dans Je sirop de betterave, un.aliment concentré, hygiénique et économique. ‘ IIkvri Blin.
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- VARIÉTÉS
- La prestidigitation
- Le portrait du diable. — Effet. — L’illusionniste présente une ardoise sur laquelle il écrit à la craie : Satan, apparaissez!... Il retourne l’ardoise, en montrant ainsi le verso blanc sur lequel est écrit, en noir : Le temps de
- en famille.
- lire ces mots et me voici!... réponse du diable, très probablement. De nouveau, l’illusionniste retourne l’ardoise, montrant ainsi le côté noir sur lequel il a écrit : Satan, apparaissez!... Mais ces mots ont disparu pour faire place au portrait ricanant de Satan lui-même.
- Explication. — L’ardoise est truquée. Au milieu de sa hauteur a été collée, à l’aide d’une bande de toile gommée (calque), mesurant à peine i cm de largeur et noire, une feuille de bristol recouvrant exactement la moitié de l’ardoise. Ladite feuille est mobile, telle celle d’un livre. La face grimaçante de Lucifer a été peinte, mi sur l’ardoise même, mi sur la feuille se trouvant alors rabattue. (Dessin très sobre, à la gouache, donnant l’aspect d’un dessin à la craie.)
- Présentation. -— Placez-vous au milieu de la scène et éloigné le plus possible du public. Montrez l’ardoise, la feuille relevée et recouvrant, par conséquent, la moitié supérieure de ladite ardoise.
- Ecrivez à ’la craie, en partant du bas, à droite, pour finir en haut, à gauche : Satan, apparaissez !...
- Elevez l’ardoise, afin que chacun voit bien cette inscription, mais tenez-la légèrement penchée du côté du décor.
- Montrez-en le verso en l’élevant, bras tendus, au-dessus de votre tête et en la tenant bien droite, à deux mains, par la partie où se trouve la feuille mobile.
- Soudain, écartant vos pouces, laissez retomber cette feuille noire d’un côté, peinte de l’autre.
- Saisissez l’ardoise à droite et à gauche, au-dessous de la bande de toile gommée qui la divise en deux parties égales et montrez que Satan a bien répondu à votre appel. Luc Mégket.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Destruction des sanves et ravenelles par la sylvi-nite. — Depuis l’an dernier, on emploie avec succès, en Alsace, la sylvinite (sel de potasse d’Alsace), pour détruire les mauvaises plantes dans les cultures, en particulier ces crucifères qui envahissent les blés et autres céréales.
- Les essais répétés ont montré que les sanves et les ravenelles ne résistent pas à l’action de la sylvinite, sel potassique des gisements du bassin de Mulhouse, qui est constitué par un mélange de chlorure de sodium et de chlorure de potassium qui, dans les terres fortes, argileuses, compactes surtout, glacent, durcissent le sol, forment à sa surface une couche imperméable à l’air et à la pluie et font périr les plantes.
- On répand la sylvinite de grand matin, sur les plantes recouvertes par la rosée, ou après une pluie. La dose à employer est de 600 kg au maximum, par hectare. On fait cet épandage au moment où les sanves n’ont que trois à cinq feuilles. L’époque la plus favorable pour les céréales est le début du tallage.
- La sylvinite agit d’autant mieux qu’elle est plus finement moulue. Les mines de potasse d’Alsace mettent en vente une sylvinite en poudre fine, spécialement destinée à la destruction des mauvaises herbes : sanves et ravenelles.
- Procédé de régénération du beurre. — Aux Etats-Unis, l’industrie beurrière met en pratique, depuis quelque temps, un nouveau procédé permettant de livrer à la consommation un beurre régénéré.
- Cette régénération s’effectue de la manière suivante :
- Au lieu de saler l’excédent des beurres d’été, on fait subir à ces beurres un traitement spécial, qui consiste à les faire fondre, puis à y ajouter, en mélange, 1 pour xoo de glycérine et 3 pour 100 de sel, après quoi le beurre est solidifié dans l’eau glacée, et on le conserve ensuite en vase clos.
- Éour ramener à son état primitif le beurre ainsi traité, on extrait, par une nouvelle fusion, le sel et la glycérine, puis on mélange le beurre à trois fois son volume de lait et on le soumet au barattage, dans les conditions ordinaires de/la pratique de fabrication du beurre.
- Ce beurre/régénéré est parfaitement pur et constitue
- par excellence un beurre de conserve qui peut être expédié, avec toutes ses qualités, en de lointains pays.
- Comment agrandir facilement un trou à la lime ronde. — Quand on doit agrandir un trou de diamètre courant, on emploie généralement pour cela une lime ronde dite « queue de rat » et il est assez délicat de donner au trou ainsi agrandi une section parfaitement circulaire. Le travail est de plus assez long et pénible si on le veut exécuter avec soin.
- On peut simplifier l’opération en utilisant un vilebrequin de menuisier. Cet outil, qui sert à percer dès trous dans le bois au moyen de mèches, est souvent employé par les mécaniciens pour visser ou dévisser des vis, le bras de levier donne plus de force à l’ouvrier pour agir sur la tète de lavis.
- Au lieu de mettre une mèche ou une lame de tournevis, on emmanchera la lime ronde dans le vilebrequin et par ce procédé il suffira d’actionner la lime, comme on le ferait d’une mèche ou mieux d’un alésoir, pour obtenir un trou agrandi qui sera parfaitement rond et cela sans aucun effort.
- Manière de serrer facilement une lame de scie dans un étau. — Il est difficile de serrer une lame de scie dans un étau ordinaire. Même avec un étau à larges mors, la scie glisse, car elle n’est pas suffisamment maintenue pendant qu’on la travaille.
- On peut combiner des mordaches d’étau en laiton ou en tôle sur les parties planes desquelles on aura rivé des ressorts à lames. On peut utiliser pour cela une seule lame par mordache et on peut se servir avec avantage de vieux ressorts d’automobiles par exemple.
- En serrant les mâchoires de l’étau, munies de ces mordaches ainsi préparées, on serre la scie sur une grande longueur, elle est parfaitement maintenue et on peut alors l’affûter facilement au tiers-point sans être obligé de la changer de place à chaque instant sur l’étau comme cela se présente sur un étau ordinaire.
- Les mordaches étant amovibles, on les retire facilement une fois l’affûtage fait et l’étau est prêt instantanément à remplir sa fonction habituelle pour le travail de I l’ajustage.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante dès demandes dé renseignements qui parviennent au Service de la Boite aux Lettres de Là Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Communication. — Pour les élèves de l'Ecole Navale Russe.— Nous avons reçu une émouvante lettre des élèves de l’Ecole Navale Russe. Ces jeunes gens* rejetés loin de leur pays par la révolution, reçoivent en ce moment l’hospitalité de la France dans un fort de Bizerte. Ils sont logés et nourris ; mais dépourvus de toutes ressources, il leur manque l’essentiel, c’est-à-dire la nourriture intellectuelle. « Nous n’avons, disent-ils, pas un livre, pas un journal ». Ils demandent qu’on leur vienne en aide et nous prient de faire appel dans ce sens à nos lecteurs : ils recevraient avec reconnaissance des ouvrages de sciences, mathématiques, physiques ou naturelles. Ils seraient également heureux de pouvoir échanger des idées avec des camarades français et de trouver des correspondants.
- Nous espérons que cet appel trouvera un écho parmi nos lecteurs. Adresser les envois ou la correspondance à l’Ecole Navale Russe, fort de Kébir, Bizerte (Tunisie.)
- Réponses* — M. Dupuyt, à Marmande. — Le fonctionnement défectueux de votre fer à souder provient sans doute de ce que les trous d’arrivée d’essence sont trop grands, étant donné que lorsque vous inclinez le fer il a tendance à se noyer.
- Il nous faudrait connaître la marque et la provenance de ce fer à essence pour vous indiquer exactement ce qu il conviendrait de faire. Si ce fer est neuf, rendez-le à celui qui vous l’a fourni en le priant de le mettre au point. Sinon essayez de régler les arrivées d’essence en les diminuant légèrement. Ce système de fer marche cependant d'une façon Satisfaisante, à condition qu’il soit bien réglé et bien entretenu.
- M. de Cagny, à Paris. — L’inconvénient des petits transformateurs de sonnerie poür l’usage que vous voulez en faire est le peu d’intensité de courant qu’ils peuvent fournir. En général, les petites batteries comme celles que vous voulez _ charger doivent nécessiter un courant pouvant aller jüsqu’à 5 ampères. Là différence de potentiel faible demande simplement qu’on rapproche plus ou moins les électrodes. Si vous voulez abaisser la tension et avoir un ampérage suffisant, il est nécessaire que vous établissiez un transformateur répondant à ces conditions particulières*
- Nous indiquerons prochainement dans la Science appliquée le moyen de construire économiquement une batterie de piles comportant un nombre élevé d’éléments et pouvant servir à l’usage dont vous nous parlez.
- M. Petry, ingénieur à Liège. — Pour la puissance que vous voulez donner à votre embrayage, nous vous conseillons de prendre l’embrayage Benn qui est construit par la maison Wyss à Séloncourt dans le Doubs et qui est aussi bon, sinon meilleur que celui que vous nous signalez. Si la question de prix est secondaire et si vous désirez un fonctionnement très progressif, vous pouvez employer l’embrayage Hele-Shaw, 126, rue de Provence, à Paris, qui est répandu dans la construction automobile et aéronautique.
- M. Courtois, à Fouquerolles. — Nous ne Vous conseillons pas d’armer vos courroies avec des rubans d’acier. Gela aurait un grand inconvénient pour leur durée. Il faut chercher à savoir pourquoi ces courroies s’allongent et se raccourcissent et cela est probablement dû à Ce que l’atelier est particulièrement humide ou soumis à l’action de vapeurs intermittentes.
- Dans ces conditions, il serait indiqué de prendre de la courroie Balata où même en poil de chameau.
- M. Jouzier, à Ronsènac. — i° La résistance d’une lampe à filament de charbon de 16 bougies est à chaud de 325 ohms, si la lampe consomme 3 watts par bougie. La résistance d une même lampe, mais de 2$ boügies, serait de 208 ohms.
- 20 Le transformateur devant fournir 25 ampères sous x volt aura une puissance déjà importante pour un appareil d’amateur. Voici les dimensions approximatives que vous pourrez donner aux différents éléments. Noyau carré de 3 cm de côté. Enroulement primaire environ
- i5oo tours de fil de 20/100 de millimètre de diamètre. Enroulement secondaire, 12 tours de fil de 4 millimètres. Il sera nécessaire de mettre une résistance en série avec l’enroulement primaire de 55o ohms, soit une lampe de 25 bougies avec une de 16 boügies montées eh série.
- M. Cordebart,.k Aubert illierS. — Le produit que vous demandez n'est autre, qu’une sorte de coulis réfractaire qui serait en effet difficile à trouver par petites quantités. Vous pouvez employer utilement un mélange d’amiante et de silicate de soude, ce qui donnera un produit ayant une bonne adhérence.
- Le fil de nickel-chrome pourra vous être fourni par le Bazar d’électricité, boulevard Henri-IV, ou par la maison Poulenc, 122, boulevard Saint-Germain.
- Il y a en effet erreur sur le croquis, et c’est bien des lampes de 3oo boügies qu’il faut employer.
- M. Gouazé, à Seysses. — Le secondaire du transformateur doit pouvoir fournir au maximum 84 watts. Vous prendrez comme dimension de noyau un carré de 4 cm de côté et l’enroulement primaire sera constitué par 85o tours environ de fil de 4/10 de mm; le secondaire par 80 tours de fil de 1 1/2 de diamètre. Il faudra intercaler sur le primaire une résistance en série de 160 ohms environ, par exemple une lampe à filament de charbon de 32 bougies. Vous pourriez vous adresser à la maison Radiguet et Massiot, 13, boulevard des Filles-du-Calvaire, à Paris.
- M. de Boyre, à Louvain. — Le courant ne traverse le bain que lorsque l’électrode d’aluminiüm est négative et il est interrompu dans le sens contraire. Il y a donc circulation du courant du plomb vers l’aluminium et, d’après le schéma, vous pouvez constater que le pôle positif de la batterie doit bien être réuni à l’électrode aluminium.
- M. Sapy, à Sausas. — D’après les indications que vous? nous donnez, il est difficile de vous indiquer les diamètres de fils à employer.
- Il faut vous placer dans les mêmes conditions que pour le fonctionnement en moteur pour être plus sûr d’arriver à un résultat, en décalant les balais dans le sens opposé à celui dans lequel ils étaient précédemment placés. Le diamètre des fils sera le même qüe celui qui était placé sur l’induit et vous vous bornerez au même nombre de tours. Pour ne pas les compter, vous pouvez vous fier au poids du fil, à la condition, bien entendu, de prendre du fil isolé de la même façon. Le fournisseur pourra vous renseigner à ce sujet. Le voltage obtenu sera le même que celui de la batterie de piles qui servait à alimenter le moteur. Les lampes employées devront avoir le même voltage.
- Vous trouverez du fil de cuivre isolé dans votre ville, chez tout fournisseur de fournitures générales pour l’électricité, Il serait intéressant, croyons-nous, d’utiliser du fil émaillé.
- M. Pélissier, à Labastide-Rouairoux. — Vous pouvez vous contenter de charger votre batterie d'accumulateurs à un courant de huit ampères, ce qui vous donnera une durée de charge de dix heures, bien qu’une intensité plus forte soit préférable. Dans ces conditions vous pourrez employer le même nombre de soupapes que celui que nous indiquions, mais en prenant des surfaces de plaques un peu plus grandes, par exemple, de plaques de 20 cm de hauteur sur 5 à 6 cm de largeur.
- M. Paul Emmery, à Bar-le-Duc. — L’adresse de M. Villemont, l’inventeur de l’hydromoto-cycle, est la suivante : M. Villemont, 23, rue Saint-Martin, à Angers (Maine-et-Loire).
- M. B. L., à^Paris, — Vous trouverez de l’encaustique à base de cire d’abeilles pure à l’Association Valentin Haüy, 9,, rue Duroc, Paris, et à la Société des ateliers d’aveugles, 9, rue de l’Echelle, Paris, ainsi qu’à l’Association V. Haüy, 13, rue Hoche, Rennes. Elle est préparée par un aveugle et vous aiderez ainsi une Société d’assistance particulièrement intéressante.
- M, Frizeau, à Branne. — Charpentes Heltzer : MM. G, Poujoulat et L. Brunger, 14» rue de la Pépinière, Paris, 8°.
- Cercle militaire de Nice. — Nous pensons que vous pourrez protéger les documents dont vous parlez, en les recouvrant d’un vernis à l’acétate de cellulose, vernis qui a l’avantage d’être parfaitement incolore. Il vous sera facile de préparer ce vernis par macération pendant
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- un jour ou deux, d’acétate de cellulose dans ioo gr. d’acétone. Gomme il y a toujours un résidu insoluble, il est nécessaire de filtrer sur un tampon de coton, l’entonnoir étant couvert, pour éviter l’évaporation du solvant. Employer ce vernis rapidement à cause de sa volatilité, soit au pinceau, soit par immersion rapide des pièces dans une cuvette photographique.
- M. Angenot, à Waulsort (Belgique). — Les maisons suivantes vendent spécialement l'ivoirine : L’Ivorine, 35, rue de Tolbiac, 13®; Ivorine Roux, 147» rue du Chemin-Vert. Vous trouverez d’autre part des feuilles de gélatine de préparations diverses aux adresses qui suivent : Boivin, ii, rue Malebranche; Choisy, 14, rue
- des Jeûneurs; Launoy, 3, place Saint-Sulpice; Mercier, 5o, rue de la Goutte-d’Or.
- M. Le Pontois, à Vannes. — i° Le dépôt blanc qui se produit dans les bouteilles ayant contenu de l’eau de Javel n’est autre chose que du carbonate de chaux, il est très facile de le faire disparaître en versant dans le récipient un peu d’acide chlorhydrique ordinaire (vulgairement acide muriatique) ; un simple rinçage à l’eau plusieurs fois répété, en ayant soin de remplir complètement la bouteille pour chasser les vapeurs de chlore, vous permettra de remettre les vases en service pour tout usage; — 20 Vous trouverez plusieurs formules de pâtes à polycopies dans les « Recettes de l’Atelier », p. 32.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de xo °/0 pour, frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. _
- Les tubes à vide, par Paul Dapsence. 2e édition, 1 vol. illustré, 5o p. Péricaud, éditeur, 85, boulevard Voltaire, Paris, 1921. Prix : 2 fr. 5o.
- Ce petit fascicule est consacré, non pas aux tubes à vide en général, mais seulement aux lampes si employées aujourd’hui en télégraphie sans fil pour la construction de détecteurs, d’amplificateurs, de générateurs d’ondes entretenues. L’auteur en expose brièvement l’histoire, et il en explique très clairement les propriétés principales, le fonctionnement et les applications ; il donne de nombreux renseignements pratiques qui seront les bienvenus pour tous les amateurs de T. S. F.
- Traité de chimie pharmaceutique organique, par Maurice Delacre, xer fascicule. Série grasse, x vol. in-8, 200 p., 12 fig. 20 fascicule. Série aromatique. 1 vol. in-8, 200 p. Doin, Paris. Prix de chaque fascicule : 16 francs.
- L’auteur a compris son ouvrage comme un chimiste qui enseigne la pharmacie. Considérant que, dans son état actuel, la chimie organique est essentiellement doctrinale, il a dressé son plan sur l’étude des fonctions et sur ce que l’on appelle la constitution de corps. L’auteur s’est attaché à ce que son livre soit un enseignement professionnel complet; c’est en ce sens que l’on peut s’y rendre compte par bien des exemples du développement qu’a pris l’industrie pharmaceutique. Il n’a pas négligé l’étude souvent ardue des constitutions d’alcaloïdes.
- Il n’est pas possible qu’un pharmacien ignore ce qui a été fait, fût-ce à un point de vue dépourvu encore actuellement d’applications pratiques, sur des produits qu’il est appelé à manier tous les jours, et sur lesquels demain peut lui apporter des résultats peut-être sensationnels.
- Dans la description des corps, autant que dans l’étude de leurs réactions, règne le même souci de rattacher les faits entre eux, d’alléger la mémoire, et de cultiver chez l’élève l’aptitude à raisonner et à corroborer les réactions et les propriétés. Le côté professionnel n’est pas négligé; chaque produit est étudié au point de vue de sa pureté; les indications qui sont données à son sujet, soit par le Codex français, soit par la pharmacopée belge, sont toujours commentées. Cet ouvrage, fruit d’un enseignement de 3o ans à l’Université de Gand, comble une lacune de la littérature chimique et pharmaceutique.
- JS in Leben der Arbeit, par Sir Henry Roscoe. Souvenirs, traduits en allemand par Rose Thesing. Introduction de W. Ostwald. 1 vol.. 362 p. 18 fig. Akademische Verlagsgesellschaft, in-8. Leipzig, 1919.
- Avant la guerre, le célèbre chimiste allemand Ostwald avait entrepris la publication d’une série de biographies détaillées de grands hommes, qui dans sa pensée devait servir de base à la création d’une biologie du génie; les hommes de génie, selon Ostwald, constituent une catégorie d’êtres, dont l’apparition et le développement peuvent s’étudier suivant les méthodes^ utilisées dans les sciences naturelles. Cette collection qui, en 1914, ne comprenait encore que les biographies de Van t’Hoff, Victor Meyer, et Abbe, suspendue pendant la guerre, s’enrichit au lendemain de la cessation des hostilités de la traduction des souvenirs du chimiste anglais Roscoe. Le choix d’un savant anglais, pour inaugurer la reprise de la collection des « Grosse Manner », paraît au premier abord surprenant, 1 on aimerait y voir le signe d’un retour à la sérénité scientifique. Mais si on lit ces mémoires, on découvre aisément les motifs de ce choix : Roscoe, ses premières études de chimie terminées à Londres, se rend à Heidelberg, au laboratoire du célèbre Bunsen; là, il se lie avec le maître d’une inaltérable amitié, il devient son collaborateur et il garde jusqu’à ses derniers jours l’empreinte de cette formation et l’admiration justifiée de la science allemande; il s’efforcera d’en faire pénétrer les méthodes dans l’enseignement anglais, jusque-là attaché jalousement à des méthodes archaïques. Aussi Ostwald montre-t-il avec fierté, dans le cas de Roscoe, celui d’un esprit anglais « fécondé parla science allemande ». L’exemple nous paraît assez peu démonstratif; les mémoires de' Roscoe d’une rare banalité témoignent d’un esprit peu original. C’est la simple énumération de l’emploi du temps du savant au cours de sa carrière; aucun détail sur le mécanisme de sa pensée et l’orientation de ses travaux; sur les nombreux grands hommes qu’il a fréquentés,Bunsen, Kirchoff.Helmholtz, Faraday, Wurtz, Pasteur, rien que des anecdotes sans portée. La partie la plus intéressante est celle qui est consacrée à l’enseignement supérieur anglais, et à sa comparaison avec les universités allemandes.
- Le mystère des abeilles, par Eugène Evrard, i vol. in-16, 393 p. Duvivier, Tourcoing. Prix : 7 francs.
- Les. abeilles montrent dans leur vie collective une organisation, un ordre qui ont déjà séduit bien des naturalistes. M. Evrard s’en est épris à son tour et conte, d’après* ses observations personnelles, toute la vie de la ruche : la maison, le labeur, la maternité, l’e.xode. Il le fait d’une manière exacte et vivante et on lit son livre comme un roman, le roman vrai d’un mystère admirable.
- Le langage de la vallée de Barcelonnette, par Arnaud et Morin. Préface de Paul Meyer. Publié par la Société d’Etudes des Hautes-Alpes. In-8, 320 p. Paris,
- Edouard Champion, 1920.
- Curieuse étude de linguistique sur le patois local de la vallée de l’Ubaye. Il est en voie de disparition par suite des habitudes d’émigration (notamment au Mexique) des habitants de la vallée. A signaler dans ce savant travail 172 dictons et proverbes patois usités à Barcelonnette. N’en citons qu’un seul : « le papier a bon dos ! »
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- LA NATURE
- Supplément.
- INFORMATIONS
- N° 2453 9 Avril 1921
- Curieuse expérience de réception d'ondes entretenues. — M. le D‘ Lagrange et M. Marcel Torcheux de Lèves, près de Chartres, nous signalent qu’ils reçoivent très lisiblement les émissions sur ondes entretenues des postes de FL, de U A et P O Z, sans tikker et sans lampes à vide en « utilisant simplement le transformateur à enroulements réactifs de M. Duroquier, équipé comme un Tesla ordinaire, c’est-à-dire avec détecteur à cristaux, condensateur fixe shuntant le téléphone, condensateur variable à air aux bornes du secondaire. »
- Ces réceptions ne sont obtenues, nous écrivent les expérimentateurs, que sur des réglages très précis.
- Deux grammes de radium pour les hôpitaux de Paris. — A la demande du IV Mourier, directeur de l’Assistance Publique, le Conseil municipal de Paris vient de décider l’achat de 2 gr. de radium pour les hôpitaux de Paris. Cette acquisition exigera une dépense de 2 millions de francs.
- L’état actuel du chemin de fer de Bagdad. — Le
- major anglais Derwent G. Heslop qui fut pendant la guerre contrôleur des chemins de fer de Bagdad, du Hedjaz et de Damas a donné récemment dans Engineer des détails sur la situation actuelle du chemin de fer de Bagdad dont la construction commencée avant la guerre par une Compagnie allemande, fut poursuivie activement pendant la guerre même.
- Le point de départ de la ligne est à Konia, cette ville est elle-même reliée par voie ferrée à Scutari d’Asie et à Smyrne. De Konia à Boulgurlu, sur 198 km, le chemin de fer de Bagdad traverse un plateau de 1000 m. d’altitude moyenne. Sur les i3o km qui suivent jusqu’à Dorlak, la ligne traverse le Taurus ; son point le plus élevé près de Oulouchichla est à l’altitude de 1480 m. ; elle traverse ènsuite pendant 14° km une plaine très basse, puis franchit en 55 km la chaîne de l’Amanus, atteint au tunnel d'Airan l’altitude de 74* m- ; puis en redescend en 147 km à travers une région accidentée, elle atteint alors une plaine facile où elle court, en traversant l’Euphrate jusqu’à Nissibin, terminus actuel de la section septentrionale du chemin de fer. Ce dernier tronçon mesure 42^ km.
- Un autre tronçon était terminé avant la guerre, celui de Bagdad à Tekrit, localité située sur le Tigre au nord de la première. Ce tronçon mesure 186 km. En 1918, lors de leur campagne contre les Turcs, les Anglais ont prolongé cette section de 80 km vers le Nord jusqu à Baiji. Ils ont employé des rails fabriqués dans les Indes et se sont servis de matériel roulant emprunté aux chemins de fer des Indes.
- En 1919-1920, ce tronçon a encore reçu une nouvelle extension vers le Nord et a été poussé jusqu’à 65 km de Mossoul. Depuis, cette partie de la ligne aurait été coupée par les insurgés de Mésopotamie.
- Entre Mossoul et Nissibin, il y a environ 190 km et le travail a été également commencé ; en tout il reste plus de 3oo km à équiper pour achever la jonction. En outre, 4 embranchements étaient prévus représentant une longueur de 140 km environ.
- Pendant la guerre, le prolongement de la ligne a été poussé assez fiévreusement, aussi les„rails et les éclisses ont-ils quelque peu souffert du passage des trains durant la construction sur des voies non ballastées. Un certain nombre de tranchées non achevées ont souffert de glissements, l’entretien a été négligé sur plusieurs points; mais dans l’ensemble la ligne est en bon état.
- Dans la section qui‘traverse le Taurus, le projet primitif prévoyait un tunnel de 11 km de longueur ; pour aller plus vite, les Allemands ont modifié le tracé, lui ont fait suivre la sauvage vallée de la rivière Ghakit et ont substitué au tunnel unique 12 tunnels successifs, répartis sur i3 5oo m. de long. Ces tunnels auxquels travaillèrent des Croates, des Autrichiens, des Grecs, des prisonniers Italiens et Russes, furent achevés en octobre 1918, un mois avant l’armistice.
- Dans la section qui traverse l’Amanus, il y a également de nombreux tunnels : 14 répartis sur une distance de 3i km et représentant une longueur de 9,5 km. L’un
- de ces Tunnels, celui de Baglché, mesure plus de 4 km de long et il a fallu plus de 6 aus pour l’achever.
- En dehors de ces traversées des deux régions montagneuses, on ne compte que 26 tunnels dont la longueur totalisée n’atteint pas 3 km.
- Parmi les autres ouvrages d’art, il faut citer le pont en fer sur l’Euphrate à Jerablus, formé de 10 arches de 80 m. de portée. Il a été achevé pendant la guerre, mais il aurait été détruit ou endommagé en..1920 par les Turcs de Kemal pacha.
- Le chemin de fer de Bagdad, entre Konia et Bagdad, mesurera environ 1600 km. Son extension a été primitivement prévue jusqu’à Koweit sur le golfe Persique, ce qui représente un tronçon de 800 km environ. Après l’achèvement de ce tronçon et des lacunes signalées plus haut, la jonction Bosphore ou mer Egée-golfe Persique sera accomplie ; la distance totale de Scutari à Koweit sera d’environ 3400 km. ; celle de Smyrne à Koweït sera d’environ 3200 km.
- Actuellement certaines sections de la ligne sont exploitées par une Compagnie placée sous le contrôle français. En dehors de l’intérêt politique et stratégique du chemin de fer, le colonel Hoslop considère que les perspectives commerciales d’avenir en sont plutôt peu encourageantes, à cause des fortes rampes de son profil, des longs parcours qu’il effectue au milieu de, régions improductives et de la mauvaise condition de la plupart des ports méditerranéens qu’il dessert.
- Formidables avions géants. — Ensuite de nos derniers articles sur l’évolution des avions à grande capacité, nous croyons pouvoir annoncer que le Ministère de la Marine des Etats-Unis vient d’agréer les plans d’un immense hydravion et qu’il a passé commande ferme de deux unités de ce type. Il s’agit d’un immense triplan marin analogue au modèle dont nous avons publié la formule page iao du n° 2446 de La Nature, mais dont la capacité et l’importance seraient sensiblement le double et qui n’aurait qu’une seule coque. L’envergure des plans dépasserait m.,la surface portante atteindrait 55o m2 et la puissance serait fournie par 9 moteurs Liberty de 400 HP chacun,, soit environ 3200 HP ! Le poids total en vol serait de 3ô 000 kg ; nous pouvons en déduire une charge utile (combustible et fret) d’approximativement 12 tonnes en supposant que cet appareil soit construit suivant les méthodes actuelles. L’endurance de vol dépassera certainement 3400 km.
- La commande a été passée aux ingénieurs Gallandet et Richardson qui pendant la guerre avaient construit un hydravion rapide de combat dont la particularité était d’avoir l'hélice placée immédiatement derrière les plans et dont l’axe était constitué par le fuselage même de l’appareil, solution curieuse qui permettait de conserver tous les avantages des avions à fuselage (excellente pénétration, etc.) et d’y ajouter les avantages des avions à hélice propulsive (avant du fuselage dégagé procurant une supériorité d’armement).
- Malgré l’ampleur de la conception adoptée par les Etats-Unis et qui nous réjouit fort, nous devons reconnaître que les Italiens sont allés encore plus loin dans la hardiesse puisqu’ils viennent d’essayer sur le lac Majeur un triplan fantastique qui d’ailleurs est tout à fait dans la note des projets que nous révélions dans notre article.
- Nous n’osions, en effet, présenter comme type d’avenir que le croquis en tandem (fig. 8, p. 122), projet de Ricci, que nous avions même hésité à commenter tant il s’écartait des formules habituelles.
- Les frères Caproni, partisans de longue date des avions géants, viennent de créer un hydravion triplan, mais muni de trois groupes successifs de voilures !
- La coque est aménagée pour 100 passagers, la voilure est sensiblement celle de trois triplans du modèle présenté dans le n° 2446 de La Nature et sa surface doit dépasser 600 m2, 8 moteurs fournissent environ 35oo HP_, le poids total en vol serait de 24000 kg, ce qui nous paraît faible comparativement aux poids et charges des avions géants allemands, ce poids concorde cependant avec la légèreté remarquable des avions Caproni.
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- INFORMATIONS
- Nous reviendrons naturellement plus en détail sur cet appareil révolutionnaire à la fois par sa formule et par sa dimension.
- Le record de la descente en parachute. —. Le record du monde de la descente en parachute appartient au lieutenant de l’armée américaine Arthur Hamilton qui, le 2,3 mars dernier, est descendu en parachute d’une hauteur de 73i5m. L’audacieux aéronaute fut pris d’une syncope au cours de sa descente, néanmoins il réussit à atterrir sain et sauf à i3 km du point au-dessus duquel il s’était élevé.
- Nouvelle expédition de Sir Ernest Shackleton. — Sir Ernest Shackleton entreprendra l’été prochain une nouvelle expédition polaire. Cette fois c’est vers le nord qu’il se dirigera. Après avoir embarqué i5o chiens dans la baie d’Hudson, le célèbre explorateur compte remonter le détroit de Davis et la mer de Baffin, puis par les détroits de Lancastre et de Wellington parvenir à la terre Heiberg, une des îles les plus septentrionales de l’archipel polaire américain,, riveraines du bassin arctique.
- De ce point quelle direction prendra Shackleton et quelles recherches entreprendra-t-il, c’est là un secret qu’il garde jalousement. En tout cas, annonce le Tidens Tegn de Kristiania, l’explorateur vient d’acquérir en Norvège le navire Phoca /, un des plus solides bateaux qui aient été- construits pour la navigation arctique.
- La protection des arbres fruitiers contre les insectes par les ceintures gluantes. — Pour protéger les arbres contre les ravages des divers insectes défoliateurs, en particulier de la phalène hiémale ou cheimatobie, l’emploi des bandes annulaires formées d’un mélange gluant et placées à hauteur d'homme autour du tronc constitue une méthode connue de longue date. Mais en raison de l’imperfection de la plupart des mélanges jusqu’ici employés qui ne résistent pas suffisamment aux variations climatiques, et perdent vite leur efficacité gluante, cette méthode n’a pu prendre toute l’extension que l’on peut en attendre,
- M. Paul Marchai, dans une Communication à 1 Académie d’Agriculture, expose que l’on emploie couramment aux Etats-Unis un mélange nommé Tanglefoot qui donne à tous égards les résultats les plus satisfaisants. Il est employé non seulement contre les phalènes des arbres fruitiers, mais pour protéger les arbres des parcs et des avenues contre les invasions de chenilles. Il a fait expérimenter en France ce produit par M. Paillot à la Station Entomologique de Saint-Genis-Laval (Rhône). Les résultats ont été absolument concluants, les arbres expérimentés ont été mis parfaitement à 1 abri des Gheimatobies, non seulement pendant l’année qui a suivi 1 expérience, mais encore pendant les deux années suivantes. On ne connaît pas exactement la composition du Tanglefoot. Les essais poursuivis à ce sujet au Laboratoire de la Répression des Fraudes n ont donné jusqu’ici que des résultats incomplets. Il semble toutefois que ce mélange comporte essentiellement de la résine, de l’huile de ricin et de la gomme copal.
- Emploi des algues pour .l’alimentation des chevaux. — L’emploi des algues pour l’alimentation des chevaux a été préconisé pendant la guerre par M. La-picqüe pour suppléer l’avoine de plus en plus rare. Les expériences effectuées à ce moment ont démontre la complète innocuité des algues, et leur valeur comme aliment d’entretien au repos.
- Ces études ont été continuées dans le courant de l’année 1920 en collaboration par la Direction des Inventions et la Direction de la Cavalerie.
- Le Bulletin de la Direction des Recherches et des Inventions publie le rapport du vétérinaire principal Brocq-Rousseau qui rend compte des résultats obtenus. Les expériences ont porté sur des chevaux hongres formant deux attelages, sensiblement du même âge et du meme poids, et fournissant le même travail; l’un des attelages recevait la ration ordinaire de la troupe: avoine, foin, paille; l’autre la même quantité de foin et de paille, mais après quelques jours consacrés à habituer progressivement les animaux à cette substitution, l’avoine leur était totalement supprimée et remplacée par des algues. Pendant 15 jours, l’attelage nourri d’algues exécuta chaque jour de même travail que l’attelage nourri d’avome ; les animaux 'restèrent en parfait état, continuèrent à tirer avec vigueur
- et même augmentèrent de poids. Ils consommaient sans difficultés leur ration d’algues. Ensuite pendant 8 jours, les chevaux furent soumis à un travail plus intense, que l’on augmenta progressivement ; les animaux nourris d’algues se comportèrent tout comme ceux nourris d’avoine. Ces expériences démontrent qu’il est parfaitement possible de substituer les algues à l’avoine comme aliment de travail, sans aucun préjudice pour les animaux.
- Le vétérinaire principal Brocq-Rousseau rappelle dans ses conclusions que les algues n’ont pas à toute époque de l’année la même teneur en sucre, et par suite la même valeur nutritive. Il faut employer des algues récoltées vers la fin d’août et septembre, et préparées de façon à garder le maximum de sucres.
- Enfin une petite préparation mécanique est nécessaire avant de servir ces plantes aux chevaux; il faut enlever le pied qui est dur et coriace, et inutile au point de vue alimentaire ; de plus, les feuilles étant très longues il faut les couper en morceaux de 3 à 4 cm.
- La mortalité infantile des départements français. — On détermine d’ordinaire la mortalité infantile en rapportant le nombre des décès d’enfants de moins d’un an à celui des enfants nés vivants la même année. Mais les résultats qu’on obtient ainsi pour chaque département sont entachés d’une grave cause d’erreur. En effet, certains départements, comprenant de grosses agglomérations, envoient une partie de leurs nouveau-nés dans d’autres moins riches et le plus souvent agricoles. Par exemple à Paris, avant la guerre, i5ooo bébés sur 45 000 naissances, soit le tiers, étaient envoyés en nourrice hors Paris. Pour obtenir une statistique correcte, il faut donc rapporter les enfants décédés à leurs départements d’origine.
- Le Bulletin de la statistique générale de la France vient de se livrer à ce travail qui lui a donné les résultats suivants :
- Mortalité infantile en 1919 pour ïooo enfants nés vivants.
- Ain 94 Loir-et-Cher . . 107
- Allier IOI Loire 124
- Alpes (Basses). . . . 115 Loire (Haute-). . 135
- — (Hautes). . . i3i Loire-Inférieure. 114
- Alpes-Maritimes. . . 110 Loiret 98
- Ardèche I2Ô Lot - 122
- Aiiège IO9 Lot-et-Garonne . 114
- Aube Il8 Lozère 1 *7
- Aude 97 Maine-et-Loire. . 113
- Aveyron i*9 Manche 112
- Belfort (Terr. de) . . 124 Marne (Haute-) . 128
- Bouches-du-Rhône. , 142 Mayenne .... 96
- Calvados i37 Morbihan. . . . 113
- Cantal 117 Nièvre 111
- Charente 112 Orne 114
- Charente-Inf 113 Puy-de-Dôme . . 113
- Cher 9* Pyrénées (Basses- )• 112
- Corrèze 99 — (Hautes- ) 109
- Corse. ....... x 18 Pyrénées-Orient. 115
- Côte-d’Or. ...'.. 127 Rhône i3g
- Côtes-du-Nord. . . 114 Saône (Haute-). . 115
- Creuse 67 Saône-et-Loire . 100
- Dordogne . 108 Sarthe . . . . . 15 3
- Doubs J2Ô Savoie 104
- Drôme I 12 — (Haute-) . 95
- Eure i36 Seine 1T4
- Eure-et-Loir. . . . . X 10 Seine-Inférieure. x58
- Finistère '. 104 Seine-et-Marne. . 94
- Gard. 145 Seine-et-Oise . . 101
- Garonne (Haute ). . n3 Sèvres (Deux-). . 97
- Gers 110 Tarn ...... 108
- Gironde 134 Tarn-et-Garonne. x3i
- Hérault X 20 Yar. . . . . . . i33
- Ille-et-Vilaine. . . . X 2 I Yaucluse .... 114
- Indre 89 Vendée 76
- Indre-et-Loire. . . . 120 Vienne 96
- Isère io5 — (Haute-) . 111
- Jura Landes 112 86 Yonne 122
- On voit que la mortalité est partout considérable, atteignant en moyenne 11,9 pour 100, Cependant, il apparaît vraiment triste que dans un département tel que la Seine-Inférieure près de x6. enfants meurent alors qu’il n’en disparaît que 6 dans la Creuse pour un même nombre de 100 naissances.
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- Q^>f<
- BOBINES D’ACCORD A PLUSIEURS COUCHES DE FIL
- ENROULEMENTS A « SPIRES CHEVAUCHANTES ” — GALETTES EN « FONDS DE PANIER
- INDUCTANCES « NIDS D’ABEILLES ” (Suite et fin)
- Fig. 8. — Dispositif-support pour l’utilisation de bobines h Fond de jtanier »,
- Secondaire
- Utilisation. — L'utilisation d’inductances plates nécessite l’emploi d'un dispositif spécial destiné à porter les galettes et à les coupler de la manière la plus favorable.
- La figure 8 représente un appareil de ce genre, des plus simples et des moins onéreux à construire pour
- un amateur; il consiste essentiellement en un panneau fixe flanqué de deux panneaux mobiles susceptibles tous les trois de recevoir une ou plusieurs galettes.
- Les extrémités des enroulements utilisés sont reliées par des connexions souples longeant le s panneaux à des bornes disposées, pour commodité, sur le socle de l’appareil.
- Lorsqu’on utilise un montage ordinaire par induction, le panneau S qui est fixe reçoit la bobine secondaire et le panneau I reçoit la bobine pri-maire. On règle le couplage des deux enroulements en faisant jouer le panneau mobile sur ses charnières.
- Le schéma de la figure 9 donne les détails d’un montage par induction réalisé au moyen de deux galettes; les inductances n étant pas fractionnées, un condensateur variable est monté entre leurs bornes et assure par un apport de capacité le réglage convenable des circuits. Le condensateur primaire K peut être monté
- en série dans l’antenne pour la réception des ondes courtes ; sa place est alors celle qu’indiquent les traits pointillés.
- La figure 10 représente un montage par induction légèrement différent du type classique ; le circuit primaire est partagé ici en deux portions qui agissent de part et d’autre de l’enroulement secondaire. Dans cette disposition les deux galettes primaires sont montées en parallèle, il s’ensuit que la valeur de leur self-induc-lion totale n’est que la moitié de celle de chacune d'elles ; il importe de tenir compte de ce fait pour établir des circuits convenablement équilibrés. On n’oubliera pas npn plus que l’inductance placée sur le panneau II agissant sur le circuit secondaire à l’inverse de l’inductance montée sur le panneau I doit avoir son champ inducteur retourné-, il suffira d’ailleurs, pour réaliser
- un montage régulier, de suivre exactement les indications du schéma.
- Au lieu de donner aux galettes en « fonds de panier » des dimensions encombrantes, on peut sans désavantage réduire leur diamètre et réaliser néanmoins des inductances importantes en juxtaposant plusieurs bobines reliées en série.
- Le diagramme de la figure 11 montre un circuit primaire et un circuit secondaire réglables composés chacun de trois galettes.
- Les lettres placées au-dessus des bobines indiquent l’ordre dans lequel chacune d’elles doit être montée pour que les deux circuits puissent fonctionner régulièrement; les chiffres servant de repères aux plots de réglage indiquent l’ordre dans lequel chaque bobine doit être successivement intercalée dans chaque circuit.
- Les galettes en fonds de panier ont de multiples appli-
- Fig. 9. — Montage par induction avec galettes simples.
- Primaire l Secondaire Primaire II
- Fig. 10. — Schéma de montage inductifavec primaire dédoublé.
- cations en dehors de celles que nous venons d’examiner. Elles peuvent être utilisées pour la confection pratique
- Primaire
- ySecondaire
- Fig. 12. — Enroulement « Nids d'abeilles ».
- Pointes sans tète
- de variomètres, d’hétérodynes et de petits transformateurs d’induction à accouplement variable pour amplificateurs.
- III. 1 nductances « nids d’abeilles».
- — On donne le nom d'inductances « nids d’abeilles » à des enroulements en couronne bobinés de telle façon que le croisement régulier des spires que comporte l’inductance donne à la surface de celle-ci 1 aspect cloisonné d’un rayon de miel.
- La figure 11 est la reproduction d’une inductance « nid d'abeilles ».
- Une telle bobine peut contenir sous un petit volume une grande longueur de fil; la valeur de la
- self induction y e'st très élevée, celle de la self capacité presque nulle, aussi ce modèle est-il précieux pour l’agencement des récepteurs portatifs et pour l’accord des antennes d’amateurs sur les grandes longueurs d’onde.
- Construction. — Les inductances « nids d’abeilles » ne sauraient être fractionnées; si l’on désire obtenir avec elles un accord précis sur des longueurs d’onde très différentes, il est indispensable d’utiliser une série de (bobines de différentes valeurs, l’appoint d’une capacité variable ne pouvant corrigerl’insufflsance de chacune d’elles que dans des limites assez restreintes.
- Nous indiquerons, en conséquence, l’étalonage approximatif des unités d’un jeu d’inductances permettant la réception des ondes de 100 m. à 25 000 m. de longueur.
- L’épaisseur de l’enroulement et l’enchevêtrement des spires assurent suffisamment la rigidité des bobines « nids d’abeilles » pour qu’il soit inutile de les pourvoir d’une carcasse. Quelle que soit leur valeur, toutes ces inductances peuvent être confectionnées sur une même matrice de bobinage.
- La figure i3 représente en perspective et la figure 14, de profil, un modèle de matrice à la fois simple et pratique dont nous avons fixé les caractéristiques et les dimensions après de nombreux essais comparatifs. Nous en conseillons l’adoption à l’ama-
- jD/sque de 6ois\
- Fig. l3.— Appareil à confectionner les enroulements « Nids d’abeilles ».
- sur le pourtour d’une matrice à confectionner les enroulements « Nids d’abeilles ».
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- .*50,v
- T. S. F. DES AMATEURS
- Fig. t5.
- — Début de l’opération du bobinage.
- Début de /enroulement
- teur désireux de construire lui-même ses inductances.
- On prend pour l’établir un cylindre de bois mesurant 6 cm de diamètre et 4 cm de hauteur.
- Sur la surface latérale de ce cylindre et à 3 mm de chaque bord on trace une ligne circulaire qu’on jalonne à intervalles égaux avec trente pointes sans tète de
- 4 cm environ de longueur, se faisant face une à une dans les deux
- Enroulement rangées ainsi constituées.
- L’aplomb de chaque pointe doit être perpendiculaire à l’axe du cylindre et former avec l’aplomb de la pointe précédente ou suivante un angle de 120. Il est facile en se servant d’un rapporteur de tracer sur les deux faces du disque des angles au centre de 120 dont es côtés marqueront exactement l’orientation des pointes.
- On peut avantageusement remplacer les pointes par des tronçons de broches à tricoter; mais il est indispensable, dans ce cas, de percer, autour- du cylindre à l’aide d’un petit foret, les trous destinés à loger le pied des broches. Ces trous doivent être percés très exactement dans une direction perpendiculaire à l’axe du cylindre ; ils auront x cm i ji de profondeur et seront de même diamètre que les broches qui doivent y pénétrer à flottement doux.
- En regard de chaque broche et sur les deux faces du disque, on inscrit un numéro d’ordre pour servir de repère de bobinage; les mêmes chiffres se répètent face à face, mais d’un côté ils sont affectés du signe prime (').
- La matrice étant convenablement établie, l’opération du bobinage n’est qu’un jeu et ne demande qu’un peu d’attention pour être réussie.
- On tapisse tout d’abord la surface du cylindre comprise entre les deux rangées de broches au moyen d’un enroulement à spires jointives de ficelle très fine dont on laisse l’une des extrémités pendre sur le côté de la matrice, puis on recouvre cet enroulement de deux ou trois tours de galon ou de toile huilée en prenant soin de coller sur eux-mêmes les deux bouts du ruban (fig. i5).
- On fixe alors, par une simple boucle, le début du fil à bobiner à la base de la broche portant le numéro i. De là, par un cheminement en diagonale, le fil traverse l’espace compris entre les deux rangées de broches et vient passer derrière la broche n° i5' presque diamétralement opposée à la première. Continuant sa course dans le même sens, ayant de nouveau traversé l’espace compris entreles deux couronnes, le fil revient vers son point de départ qu’il franchit d’un pas pour contourner la broche Fig. 16.— Canevas de bo- n» 2) ayant accompli un tourcom-
- binage d’un enrobement let de la matrice<
- w JNltl Q üDClliCS #, T-v i i « . i pi i
- De la broche n° 2 le fil gagne la broche n° 16' ; puis la broche n° 3 avançant régulièrement d’une broche à chaque spire et toujours ainsi jusqu’à épuisement de la quantité de fil à bobiner.
- En suivant les repères du canevas de bobinage que représente la figure 16, on n’éprouvera aucune difficulté pour régler convenablement le cheminement du fifautour de la matrice.
- Le bobinage d’une inductance « nid d’abeilles » doit se faire à tours bien serrés ; lorsqu’il est achevé, on imbibe copieusement l’enroulement de vernis à la gomme
- Borne Bride
- laque afin de coller toutes les spires entre elles et prévenir ainsi un déroulement accidentel.
- Lorsqu’on présume que le. vernis imprégnant l’enroulement est bien sec, on enlève l’une après l’autre toutes les broches de la matrice en opérant avec précaution et en s’aidant d’une pince.
- Pour libérer alors la bobine, il suffit de tirer sur l’extrémité pendante de la petite ficelle enroulée sur le cylindre ; celle-ci se dévide . entièrement et l’inductance n’adhérant plus à la matrice s’en sépare d’elle-même.
- On peut adopter pour confectionner différentes inductances « nids d’abeilles « un même type de fil ; nous recommandons l’emp|oi d’un conducteur isolé au coton (deux couches) de cinq dixièmes de millimètre de diamètre.
- Yoici approximativement la longueur de fil à bobiner pour réaliser des inductances utilisables sur antenne de 5o m. à deux brins pour la réception de diverses longueurs d’onde :
- Fig
- "). — Bobine « Nid d’abeilles monté sur son collier.
- pour ondes de ioo à 3oo m. environ 10 m
- pour ondes de 3oo à I .ooo m. environ 20 m
- pour ondes de i.ooo à 3 .ooo m. environ 5o m
- pour ondes de 3.ooo à 6. ooo m. environ 100 m
- pour ondes de 6.000 à 19.000 m. environ 260 m
- pour ondes de 8.000 à 2Ô.ooo m. environ 35o m
- Bien entendu l’emploi d’un
- Bornes
- l8. — Détail du talon portant les bornes de la bobine.
- condensateur variable, mon- iq Ü/s de fixation de
- té en série ou en parallèle avec chaque inductance, permet seul d’atteindre un accord compris entre les limites indiquées.
- . Utilisation. — Pour utiliser commodément les inductances « nids d’abeilles » il est nécessaire de monter Fi chaque bobine surun support spécial qui maintienne l’enroulement et porte les bornes d’entrée et de sortie du fil bobiné.
- La figure ij montre une inductance équipée avec un dispositif de ce genre.
- Le modèle est à la fois simple et pratique, il peut être réalisé sans dépense ; il comprend seulement un collier métallique fixé par ses extrémités sur un talon en matière isolante portant deux bornes de connexion.
- Le collier, mince ruban de cuivre ou d’aluminium, entoure la bobine et l’appuie contre- le talon dans une échancrure ad hoc visible sur le dessin de la figure 18.
- Les deux bornes commandant l’entrée et la sortie de l’enroulement sont placées symétriquement sur chaque base du fût demi-cylindrique constituant le talon ; leur disposition donne un peu à celui-ci l'aspect d’un double gond de charnière, il en remplit d’ailleurs exactement le rôle comme on le verra plus loin.
- II. faut prendre la précaution d’écourter les pieds filetés des bornes avant de les visser sur le talon pour éviter qu ils ne se rejoignent dans l’épaisseur du bois ou de l’ébonite et ne mettent ainsi l’enroulement en court-circuit. On doit veiller pour la même raison à ce que la bride métallique ne soit pas en contact avec les bornes.
- Pourvue du support décrit, une inductance « nid d’abeilles » peut être rapidement introduite dans un circuit de réception ou y être remplacée par une autre
- Fig. ig. — Disposit-if-support pour l’utilisation des inductances « Nids d’abeilles ».
- 48TÎÎ6]»
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- T. S. F. DES AMATEURS
- si l’on utilise pour recevoir les bobines un appareil de couplage approprié comme celui que représente la figure 19. Contre un panneau vertical sont disposés sur deux rangs six pinces ou coussinets de connexion semblables à ceux que représentent les figures 20 et 21 et dans lesquels peuvent être engagées, à la manière de gonds dans Fig.'20. leurs douilles, les bornes montées sur Pmce-connexion. le talon des inductances.
- Trois bobines peuvent être ainsi placées côte à côte sur le panneau dans une position de couplage susceptible de varier, avec la rotation des bobines sur les coussinets, d’une valeur maxi-ma à une valeur nulle.
- La confection des pinces ou des coussinets n’exige aucun outillage spécial; on découpe les petites équerres qui les constituent dans un ruban de laiton à la fois flexible ët résistant de 1 mm d’épaisseur et on les façonne à l’aide d’une pince ordinaire. L’alvéole des coussinets est emboutie en frappant le métal avec un poinçon à tête
- A/véa/es '/z sphériques
- Fig. 21.
- Coussinets-connexions,
- Antenne
- Fig. 22.—Montage élémentaire Fig. 23. —Montage élémentaire avec inductance « Nids d’a- avec inductance « Nid d’abeilles » beilles» etdétecteurà cristaux. et tube à vide.
- arrondie ayant* aussi exactement que possible la forme du sommet arrondi de la borne.
- En disposant les pinces ou coussinets sur le panneau
- il faut tenir compte, pour régler leur écartement, de l’épaisseur des bobines qui seront utilisées ; il est en effet indispensable que celles-ci se touchent par une de
- w
- Fig. 24. — Montage inductif avec inductances « Nids d’abeilles » et tube à vide.
- leurs faces lorsqu elles sont dans une position de couplage maximum.
- On tiendra compte, enfin, pour établir des connexions
- régulières, de la nécessité de retourner le champ inducteur de la troisième bobine lorsqu’on utilise un montage d’induction à primaire dédoublé.
- Le schéma du dispositif représenté par la figure 19 tient compte de cette obligation, il suffira de s’y reporter pour éviter toute erreur.
- Les figures 22, 23, 24 et 2Ô reproduisent quelques schémas de-montages avec bobines « nids d’abeilles ».
- Ces montages n’ont rien de particulier; mais, faciles à réaliser, ils permettront à l’amateur de vérifier très vite et par des essais progressivement compliqués le inductances.
- Fig. a5. —• Montage inductif à primaire dédoublé avec inductances « Nids d’abeilles ».
- avantages des nouvelles Franck Duroquier,
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- 3»
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- OSL
- csaf
- Utilisation des vieilles boîtes d’allumettes. —
- L’amateur mécanicien a besoin de petites vis, de clous de faibles dimensions, de rivets, etc. Il doit aussi avoir un approvisionnement de mèches, de tarauds généralement de petits diamètres et qui pour cette raison sont difficiles à ranger et à classer. Il est d’ailleurs presque toujours de règle de ne pouvoir les retrouver quand on doit s’en servir.
- On peut constituer un meuble classeur minuscule en utilisant des vieilles boîtes d’allumettes suédoises. On colle ensemble plusieurs*' boîtes, par exemple quatre boîtes l’une à côté de l’autre et on dispose trois rangées de ces ensembles les unes sur les autres en les collant également. On a ainsi un petit classeur à douze tiroirs qui permettront de ranger les pièces de petites dimensions.
- Pour avoir quelque chose de plus propre, on peut entourer l’ensemble de papier collé, de préférence du papier fort qui donnera de la rigidité au meuble minuscule ainsi établi.
- Il ne faudrait pas croire qu’il s’agit là uniquement d’un accessoire utile seulement à un amateur, car il existe des combinaisons de ce genre dans les ateliers de montage d’appareils téléphoniques ou autres qui exigent des pièces nombreuses, petites et diverses. Ceci constitue donc un truc d’atelier qui permet souvent de gagner du temps et qu’il est intéressant de signaler, étant donnée sa grande simplicité.
- Bien entendu on colle sur chaque boîte un numéro ou une indication quelconque de son contenu afin de
- faciliter les recherches et aussi la mise en place des objets que l’on veut classer.
- Moyen de rendre les dessins imperméables. —
- Les conducteurs de travaux, les entrepreneurs sur les chantiers ont souvent besoin de consulter des dessins et les intempéries ont vite fait de rendre les lectures de ces/ dessins absolument impossibles : la pluie, les brouillards imbibent les papiers qui se déchirent, tout au moins les caractères s’effacent et il est dès lors impossible d’utiliser le plan.
- On peut y remédier en paraffinant'les dessins et on emploie alors un mélange de cire et de paraffine analogue à celui dont on se sert pour obturer les vases de conserves de fruits. C’est une matière translucide qui ne gêne en rien la lecture du tracé.
- Si on plongeait le dessin dans le mélange fondu, évidemment il serait bien rendu imperméable, mais la t quantité de paraffine qu’il aurait à sa surface serait beaucoup trop forte et cela rendrait le dessin graisseux, tout en faisant craindre des cassures dans la couche épaisse de matière imperméable.
- Yoici un moyen de procéder qui permet de déposer une couche faible dans la texture du papier.
- Dans le mélange fondu, on plonge des pièces de cotonnade dont la surface est en rapport avec le dessin à imperméabiliser et une fois bien imprégnées de substance, on les laisse refroidir à plat.
- Le dessin à traiter est posé sur une surface plane, une planche à dessin par exemple qu’on aura soin de
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- protéger par du papier assez épais. Sur ce dessin on dispose des morceaux de coton paraffiné, de manière à recouvrir complètement la surface à protéger.
- On passe ensuite sur l’étoffe un fer à repasser qu’on aura chauffé modérément au préalable et on peut employer pour cela un fer à repasser ordinaire de blanchisseuse (un fer à repasser électrique fera également 1 affairé, mais il faut veiller soigneusement au chauffage modéré).
- En repassant ainsi pendant quelques minutes, le dessin s’imprègne suffisamment de substance sans excès et jusqu’à ce que la surface soit bien imperméabilisée.
- Pour éviter que le fer ne soit sali par la paraffine — ce qui pourrait vous attirer des reproches d’ailleurs justifiés — on peut prendre la précaution d’interposer entre le fer et les pièces de coton du gros papier gris, qui protégera la surface du fer sans nuire beaucoup à son action.
- Une petite charnière économique. — On peut très simplement faire de petites charnières en utilisant pour cela du fil de fer ou du fil de laiton.
- La charnière se composera de deux parties comme les charnières ordinaires. La première partie, qui sera placée sur'la pièce qui ne doit pas tourner de préférence, sera constituée par le fil enroulé en boudin. Cette opération sera facilitée en enroulant le fil sur une tige cylindrique en acier, dont le diamètre sera égal à celui de l’intérieur du boudin.
- Les deux extrémités de ce boudin seront agencées en forme de boucles, dans lesquelles on placera les vis de fixation de cette partie de charnière sur la pièce de bois.
- La deuxième partie de la charnière, qui sera fixée sur la pièce mobile, sera simplement formée d’un fil rectiligne qui passera à l’intérieur du boudin précédemment fabriqué et posé. De la même façon que tout à l’heure, les deux extrémités de cette pièce seront tordues en forme de boucles, qui devront servir à l’emplacement des vis de fixation sur la pièce de bois mobile.
- L’ensemble de la charnière finie est, malgré son prix de revient économique et sa construction facile, assez
- élégant pour ne pas déparer les objets : boîtes ou coffrets, sur lesquels cette charnière sera posée. Ce petit procédé pourra rendre des services pour les petits travaux d’amateur, car les charnières de modèle réduit sont actuellement assez difficiles à trouver.
- S
- Imperméabilisation des enduits plâtrés. — Yoici, d’après MM. Baudot et Givernaud, une composition d’une étanchéité parfaite destinée à être appliquée sous forme d’enduit sur les plâtres placés à l’extérieur :
- Sable fin........................20 kg
- Minium en poudre................. 1 —
- Litharge......................... 1 —
- Blanc de Meudon tamisé........... 2 —
- Huile de lin..................... 2 —
- On mélange d’abord les quatre éléments pulvérulents sur lesquels on verse l’huile de lin chauffée à l’ébullition; ensuite, on malaxe bien le tout. L’application se fait comme pour tout autre enduit.
- Colle forte hydrofuge. — Cette colle extraordinairement forte s’obtient, nous dit le Moniteur de la Peinture, en mélangeant un peu d’huile de lin à de la colle ordinaire.
- Quand on désire coller une pièce de bois, on fait chauffer l’endroit qui doit être collé ; ensuite, on applique la colle en question, très chaude. Cela fait, on laisse durcir convenablement.
- Des essais ont montré que les parties ainsi collées résistent parfaitement à l’humidité et même à l’immersion dans l’eau pendant longtemps.
- Cuivrage du fer ou de l’acier. — Nettoyer avec soin la surface métallique (fer ou acier) à recouvrir, de préférence avec ce que nos ménagères appellent « l’eau de cristaux », afin d’enlever toutes traces graisseuses. Ensuite, plonger dans une solution de sulfaté de cuivre (3oo gr. pour 1000 gr. d'eau chaude).
- Au bout de quelques minutes, nous dit la revue V Usine, on obtiendra un léger dépôt de cuivre, sans doute pas aussi durable que par le procédé galvanoplas-tique, mais ayant malgré tout une résistance appréciable.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de L.& Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Communication. — Plusieurs de nos lecteurs nous ont demandé, à la suite d’une annonce parue récemment, si une bicyclette munie d’un Cyclotracteur devait être considérée comme une motocyclette. Il n’en est rien, une bicyclette munie d’un moteur auxiliaire reste une bicyclette, plus commode et moins fatigante que la bicyclette ordinaire, mais c’est encore une bicyclette. Au surplus, pour tous renseignements sur ce point, s’adresser au constructeur : la Compagnie des automobiles de place, 19, rue Baudin, Levallois.
- Réponses. — M. L. Adam, à Bar-sur-Seine. — i° Le principe essentiel de l’ail est le sulfure d’allyle (C3 H5)2 S, vous pourriez essayer de le séparer en utilisant sa propriété d’être entraîné par la vapeur d’eau, le procédé étant • mis au point vous pourriez peut-être obtenir ainsi une sorte d’essence « culinaire » susceptible d’utilisation. En tout cas il ne faut pas envisager une cuisson qui éliminerait forcément l’arome ; — 20 La carte grise d’automobile n’est autre chose que le récépissé de déclaration de mise en fonctionnement du véhicule (décret du 10 mars 1899), elle est délivrée à Paris par le Préfet de Police et dans les départements par le Préfet, sur demande rédigée sur papier timbré portant les indications : nom, prénoms, qualité, type de véhicule et s’il peut faire plus de 3o km à l’heure, le numéro de la série à laquelle appartient la voiture, si le type a été accepté par le Contrôleur des Mines; tous renseignements vous seront donnés à ce
- sujet par le constructeur. Puisqu'il n’y a pas eu, dites-vous, de déclaration de mise en circulation, la voiture ne pouvait être au moment de l’achat accompagnée de sa carte grise, il vous suffira de remplir les formalités sus-indiquées pour l’obtenir immédiatement sur justifications.
- M. le capitaine Saint-André, à Bourges. — i°En réalité, le nickel ne peut dans les usages de laboratoires remplacer le platine, il supporte en effet très mal les températures élevées et devient cassant par carburation ; d’autre part, nombre de produits sont susceptibles de l’attaquer; c’est pourquoi nous vous conseillons, vu le haut prix du platine, de faire plutôt usage de capsules de porcelaine ou de quartz fondu, ce dernier produit étant devenu de fabrication courante; — 20 Nous ne connaissons pas de « pile Edison » et les spécialistes que nous avons consultés ne la connaissent pas davantage, il a bien été fait usage dans les formations américaines d’un élément Edison, mais c’était un accumulateur fer-fer avec solution de soude caustique lithinée, la désignation que vous nous donnez est probablement inexacte, en tout cas d’après la description, cette pile doit fonctionner avec, comme liquide excitateur, une solution à 5o gr. par litre de sel ammoniac immobilisée si besoin est par l’agar-agar (gélose ou mousse de Chine) ; — 3° La plupart des encres actuelles sont à base de couleur à’aniline, il ne faut guère compter faire réapparaître les inscriptions sur vos étiquettes. Cependant si l’encre renfermait des sels de fer vous pourriez essayer de badigeonner soit avec une solution de ferro-cyanure de potassium à 10 pour 100, soit avec une solution de noix de galle ; — 4° La saccharine peut être caractérisée par la réaction suivante : chauffée avec un cristal de résorcine et quelques gouttes d’acide sulfu-
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- BOITE AUX LETTRES
- rique concentré elle donne un mélange jaune rougeâtre, puis vert sombre, lequel après refroidissement et repris par la soude étendue donne une solution ayant une fluorescence verte intense; — 5° Quant au glycérophosphate de chaux, il suffit pour l’identifier d’en calciner i ou 2 gr., reprendre par l’acide azotique étendu, ajouter du nitromolybdate d’ammçniaque et chauffer au bain-marie ; il se forme dans ces conditions un précipité jaune abondant de phosphomolybdate d’ammoniaque très soluble dans l’ammoniaque.
- Mme Richelot, à Paris. — i° Vous trouverez tous les renseignements sur la caséine et ses emplois dans le numéro de La Nature du 6 novembre 1920 sous le titre « Utilisation d’un sous-produit du lait » ; — 2° Pour la préparation des vernis consultez -. Manuel du Fabricant de Vernis, par Coffignier; Fabrication des Vernis, par Naudin, éditeur Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augus-tins.
- M. Cambefort, à Monségur (Gironde). — i” L’humidité des murs dont vous vous plaignez est due à la capillarité des matériaux de , construction, pratiquement il n’y a que des palliatifs, le mieux est d’appliquer un enduit au ciment dans lequel vous ferez entrer la préparation indiquée dans la recette du n° 2446, 19 février 1921, page 62, « Imperméabilisation des mortiers » ; — 20 Les fissures dans le plafond proviennent du jeu du bâtiment, le rebouchage au plâtre ne présente pas assez d’élasticité, il est préférable de lui substituer une pâte de caséine (fromage blanc) et de châüx en ayant soin de mouiller les bords à joindre avant application.
- Syndicat des Mécaniciens, à Paris. — L’ouvrage suivant vous donnera tous les renseignements sur la question : TEmaillage de la tôle et de la fonte, technique de l’émaillage moderne, par Jules Grünwald, éditeur Du-nod, 47» quai des Grands-Augustins.
- M. le Dr Dussillol, à Lerm (Gironde).— Vous pouvez préparer vous-même une excellente peinture pour bois
- en prenant ;
- Blanc de zinc.........4oo grammes.
- Huile de lin..........5oo —
- Essence de térébenthine . 70 —
- Siccatif liquide ..... 3o —
- Après avoir rendu homogène, ajouter une trace de noir de fumée préalablement délayé dans de l’huile, pour donner le ton gris désiré. La peinture ainsi préparée sera grasse, brillante, bien couvrante, d’un emploi facile et couvrant normalement.
- M. Gavory, à Arras. — i° Consultez les ouvrages qui suivent : Guide pratique du distillateur, fabrication des liqueurs, chez Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augustins; Le distillateur liquoriste, par Lebeaud, chez Mulo, 12, rue Hautefeuille; Manuel général des vins, par Robinet, éditeur Nolo. — 20 Les taches qui se sont produites sur le marbre d’une statue enterrée quelque temps doivent avoir pour origine un développement cryptogamique, nous pensons que vous pourrez les faire disparaître par un bai" tiède légèrement alcalinisé à la soude caustique, suivi d’un second bain contenant 5 pour 100 d’extrait de Javel. Terminer par un rinçage abondant.
- M. Vasseur, à Paris*. —Le produit pour enluminer en or 's’obtient ainsi : broyer dé l’or en feuilles avec du miel de façon à obtenir une division parfaite, délayer ensuite dans l’eau, laisser reposer, décanter puis laver de la même façon deux ou trois fois le dépôt d’or jusqu’à disparition du miel. En dernier lieu délayer l’or broyé dans une mixture composée de :
- Eau ...... . 100 c. c.
- Gomme du Sénégal . 6 grammes.
- Glycérine............. 3 —
- On dispose si on le désire la masse épaisse en gouttelettes sur des coquilles et laisse sécher.
- M. Joly, à Eymet (Dordogne). — Le procédé le plus simple et le moins coûteux pour assécher une pièce humide consiste à placer au milieu de celle-ci un récipient contenant des morceaux de chaux vive de fabrication récente, peu à peu la chaux s’hydrate en absorbant l’humidité du local ; lorsqu’elle est complètement délitée on la remplace et renouvelle l'opération jusqu’à dessiccation complète. Ce moyen peut être appliqué utilement pour rendre habitables plus tôt les pièces dans lesquelles on vient de faire des enduits de plâtre.
- Bibliothèque municipale de Cette. — i° Le bichromate de potasse se prépare habituellement par l’une des
- méthodes suivantes : a) chauffer pendant plusieurs heures un mélange de 2 parties de fer chromé réduit en poudre et de 1 partie de nitrate de soude, on reprend la masse par l’eau, sature la dissolution par l’acide sulfurique, filtre et fait cristalliser; b) on calcine au contact de l’air du fer chromé mélangé à du carbonate de chaux, il se forme du chromate de chaux, on reprend par l’eau acidulée à l’acide sulfurique et fait cristalliser comme précédemment; — 20 Le permanganate de potasse s’obtient en calcinant un mélange de 1 partie de bioxyde de manganèse et 2 parties de nitrate de potasse ; après reprise par l’eau, on filtre sur de l’amiante et amène à cristallisation. Le nitrate de potasse peut être remplacé par le chlorate; dans ce cas, on ajoute le plus souvent un peu de potasse caustique.
- M. Mulard, à Saint-Pol. — Pour recoller l’ébonite, on commence par préparer le ciment suivant :
- Colophane..............5o grammes.
- Gutta-percha. .... 2 5 —
- La colophane est d’abord liquéfiée à feu doux, puis on y ajoute peu à peu la gutta divisée en petits morceaux. La réparation s’effectuera en enduisant du produit chaud les parties à recoller et serrant fortement. Pendant que le ciment est encore pâteux, on enlève les bavures avec un couteau, puis on laisse refroidir.
- M. A. H., h Moreuil. — Nous avons déjà à plusieurs reprises indiqué une formule pour coller le cuir, dans celle-ci entre comme composants le caoutchouc, le sulfure de carbone et l’essence de térébenthine, on peut éviter l’ennui d’une solubilisation du caoutchouc en se servant de la « dissolution » courante pour vélos à laquelle on ajoutera un peu d’essence de térébenthine, environ io pour xoo.
- M. D., à Paris. — Il n’existe pas de ciment « universel», c’est-à-dire applicable à tous les cas ; en ce qui concerne la porcelaine et la faïence, le mieux est, pensons-nous, de se servir du ciment dit « chinois » obtenu en délayant dans du blanc d’œuf un mélange à parties égales de chaux éteinte non carbonatée et de verre por-phyrisé.
- M. Jean Giraud, à Marcols-les-Eaux. — Un moyen très simple basé sur la capillarité permet de faire disparaître les taçhes d’huile ou de graisse sur les parquets : après avoir lessivé le mieux possible à l'eau tiède contenant un peu de carbonate de soude (cristaux) on recouvre la tache' de plâtre sec. Peu à peu celui-ci absorbe la matière grasse, on enlève alors le plâtre souillé et on le remplace par du neuf, à plusieurs reprises; au bout de très peu de temps la tache a disparu.
- M. Duriat, à Louroux (Allier). — Nous* vous conseillons de traiter les tâches de rouille sur le marbre de la manière suivante : mettre dans une bouteille la moitié de bisulfite de soude liquide, que l’on trouve couramment chez les marchands de couleurs, puis finir de remplir avec des rognures de zinc en morceaux contournés pour qu’ils ne se superposent pas (le vieux zinc de toitures convient parfaitement). Laisser en contact en agitant de temps à autre pendant 2 ou 3 jours. Après repos, se servir du liquide clair que l’on appliquera sur les taches; rincer et renouveler au besoin l’application jusqu’à disparition.
- M. Deveau, à Bougie. — Le ciment se comportera probablement très mal en présence d’un liquide alcalinisé à'ia soude caustique ; nous ne saurions vous conseiller semblable installation, car il est en outre à craindre que les olives ne prennent un goût désagréable.
- M. Bouly, à Paris. — Votre lettre ne nous ayant pas indiqué les maisons auxquelles vous vous êtes adressé, nous vous mentionnons les suivantes : i°- Comprimés Savy, avenue Dubonnet, à Courbevoie ; Derney, 79, avenue Philippe-Auguste ; — 20 Distillation dans le vide. Le dictionnaire de Würtz ier supplément A. F., page 666, contient un article très complet sur la question ; — 3° Machines à laver les bouteilles : Barbon, 5s, rue Montmartre; Boucher, 32, rue des Boulets; Weil, 38, quai Jemmapes ; Guyot, 4. rue Claude-Decaen ; — 4° Machines à étiqueter : Dyer, 78, rue Lafayette ;— 5° Machines à boucher : Antoine, 22, rue des Francs-Bourgeois ; Sarallier, 44i rue Victor-Hugo, à Pantin ; Loiseau, 5, rue de Proyence. D’une manière générale vous trouverez tout le petit matériel de pharmacie chez Pouré et Sauton, rue de la Révolution, à Montreùil-sous-Bois, ou Testut, 8, rue Campagne-Première. A titre
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- d’indication nous vous rappelons que l’ouvrage Fabrication industrielle des comprimés pharmaceutiques, de M. Bouvet, éditeur Baillière, contient de très utiles renseignements sur la question qui vous intéresse.
- M. V. P., à Evreux. — i” On utilise presque toujours pour la coloration des savons des solutions alcooliques d’orseille pour le rose ou de curcuma pour le jaune; — 2° Les ouvrages suivants vous donneront, pensons-nous, satisfaction : Manuel pratique du savonnier, par Cal-mels et Wiltnef, chez Nolo. 53 bis, qüai des Grands-Augustins; Corps gras industriels, de Billon, éditeur Bernard, 29, même quai.
- M. L. Ajas, à Capestang. — i° Vous pourrez vous procurer du coton d'amiante dans les maisons suivantes : Trotoux, 88, rue Saint-Maur, n0; Hamelle, 21, boulevard Jules-Ferry, 11*; 20 le suintement des lampes à pétrole n’est pas dû à la porosité du métal, mais à un phénomène de capillarité; il eBt donc inutile de chercher un métal « imperméable », une simple précaution suffît, celle de mettre une rondelle de drap au collet du pas de vis de la pièce porte-mèche avant de visser sur le réservoir; la capillarité est ainsi rompue et il n’y a plus de suintement.
- M. A. Videau, à Bordeaux. — Pour conserver les
- lainages un excellent moyen consiste à les placer dans une atmosphère de tétrachlorure de carbone, produit peu coûteux et ininflammable. A cet effet, on bourre d’ouate un petit flacon et on verse sur cette ouate quelques grammes de tétrachlorure. Le flacon étant ensuite placé ouvert dans la boîte qui contient les vêtements et cette boîte étant bien refermée, aucune éclosion de mites n’est plus à craindre si les précautions indiquées ont été bien observées.
- M. Ch. Delvoye, à Courtrai. — Les résultats d’analyse que vous nous avez soumis montrent qu’en réalité il s’agit d’une eau minérale et non d’une eau industrielle, vous pourrez très probablement éviter l’action alcaline du carbonate de soude sur la robinetterie en transformant celui-ci en sulfate de soude par addition de 46 gr. d’acide sulfurique à 66° B pour un hectolitre d’eau. Cette quantité devra être prise très exactement et vous vous assurerez que l’eau ainsi traitée n’est plus ni acide, ni alcaline au tournesol.
- Quant aux inconvénients que vous rencontrez dans le blanchiment du coton, si vous employez un savon, il doit être précipité par le chlorure de sodium, malheureusement, aucun remède ne peut être apporté à la présence de ce sel.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de libraiiie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. _
- Le formulaire de l'électricien et du mécanicien, par Hospitallier et Roux (3oe édition). 1 vol., 1520 p. Masson et Ci0, éditeurs. Paris 1921. Prix net : 45 fr.
- Le formulaire d’Hospitallier continue sa brillante carrière; sous une forme très condensée, il contient la plupart des renseignements indispensables à l’ingénieur; les chiffres en sont tenus à jour avec soin d’après les "travaux les plus récents et chaque année l’ouvrage s’enrichit /le renseignements nouveaux et précieux. Nous signalerons dans cette nouvelle édition : le développement de la partie théorique consacrée à l’hydrodynamique, enrichie des monogrammes de M. Potin, des renseignements abondants sur les divers combustibles ; des chiffres sur les câbles en aluminium, une note sur l’équilibrage des réseaux à plusieurs fils; des données sur la consommation d’énergie électrique nécessaire à la fabrication des produits électro-chimiques et électro-métallurgiques; ce volume contient en outre des documents fort importants pour tous les industriels : les conditions techniques fixées par la Chambre syndicale des constructeurs pour la fourniture de l’huile des transformateurs, les règlements arrêtés également par cette Chambre pour la valeur minima du coefficient de déphasage à pleinë charge des moteurs, les règles françaises d’unification des machines électriques arrêtées par le Comité électro-technique français ; et les nouveaux règlements officiels sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs.
- Le sympathique et les systèmes associés, _ par A.-C. Guillaume. Préface du professeur Pierre Marie. 20 édition complètement remaniée et très augmentée. 1 vol. in-8°, 3g6 p., 4° fig- (Masson et Ci0, Paris.) Prix : 18 fr.
- Bâtir à grands traits sur des bases nouvelles le schéma morpho-physiologique et pathologique du système régulateur de la vie végétative, du système neuro-glandulaire de la vie organique dont les manifestations sont si importantes et sont encore si mal connues, c’est là le but que [l'auteur s’est proposé et a remarquablement atteint. Le livre débute par un
- exposé clair de tous les faits nécessaires à la compréhension du problème en général (anatomie, physio-r logie et pharmacologie des systèmes). II montre ensuite comment la pathologie du sympathique et de ses systèmes associés s'explique grâce à la connaissance de cette doctrine morpho-physiologique, enfin comment il est possible en clinique d’examiner les malades atteints d’affections de ces systèmes et comment l’on doit interpréter les résultats obtenus.
- La deuxième édition de ce travail d’ensemble est, par rapport à la première édition, presque un nouvel ouvrage ; en effet, M. A.-C. Guillaume ne s’est pas contenté d’apporter dans cette deuxième édition nombre* d’idées nouvelles qui, dans la concision de la première, n’avaient pu trouver place, mais il a en outre ajouté huit chapitres où il traite notamment : des appareils viscéraux locaux, des centres humoraux de la vie organo-végétative, de la signification générale physiologique des divers appareils
- • neuro-glandulaires organo-végélatifs, de la sémiologie et des méthodes diagnostiques qui s'appliquent aux états pathologiques de ces systèmes, enfin de la pathologie, en envisageant successivement l’intervention de ces systèmes dans la pathologie, comme leurs réactions au cours des états pathologiques.
- Les oiseaux nécessaires à l'agriculture, à la sylviculture, à la viticulture, à Varboriculture et à l'hygiène publique, par André Godard, *9* édition, 1 vol. in-16, 121 p., 18 fig. Perrin et Cie, Paris. Prix : 3 fr.
- Nos lecteurs connaissent l’ardeur de notre collaborateur M. Godard à défendre les oiseaux utiles, nécessaires, irremplaçables. Ils retrouveront avec joie dans ce petit livre ses idées généreuses, appuyées d’arguments nombreux et convaincants. On quitte cette lecture convaincu que la protection des oiseaux ou simplement l’arrêt de leur massacre économiserait des milliards à l’agriculture.
- L’Inde mystérieuse, ses Rajaks, ses Brahmes,ses Fakirs, par Robert Chauvelot. i vol. illustré, 222 p., 80 photos. Çhapelot, éditeur. Paris, 1920.
- Le gendre d’Alphonse Daudet, M. Chauvelot, écrit agréablement et le récit de ses excursions dans l’Inde se lit avec plaisir : de ses voyages rapides du Nord au Sud du gigantesque Empire encore enveloppé de tant de mystères, l’auteur a rapporté des impressions vives qu’il fait partager à son lecteur ; il esquisse à grands traits ' la physionomie des régions qu’il a visitées et le caractère de la civilisation brahmanique, à cet égard il tient en éveil la curiosité du lecteur, mais il ne la satisfait pas toujours.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2454 16 Avril 1921
- Le pétrole canadien. — Une intéressante communi- . cation de M. H. de Clerval, attaché commercial de France au Canada, fait connaître de nouveaux détails sur la récente découverte de nouveaux gisements pétrolifères dans ce pays, par Y Impérial OU CB, filiale de la Standard Oil Company des Etats-Unis, dans la vallée du fleuve Mackenzie. Un forage fait par cette Société, à 65 km environ au sud de Fort Nortman, au delà du 64e degré de latitude septentrionale, a atteint le pétrole à environ 260 m. de profondeur.
- Le débit du puits donnerait, dit-on, environ i5oo barils par jour, soit 1600 hectolitres environ.
- Une analyse officielle de cette « huile », faite à Ottawa, a donné les résultats suivants :
- Gazoline...........................28,8
- Huile lampante.....................38,2
- Lubrifiant léger...................33,7
- Lubrifiant moyen................... 4,2
- 99.9
- C’est la première fois qu’on trouve du pétrole en quantité aussi considérable au Canada.
- L'Impérial Oil C° s’est assuré la concession de ia5ooo acres (5o 000 hectares) de terrains pétrolifères dans les territoires du Nord-Ouest et dans les provinces d’Alberta et de Saskatchewan.
- A l’Est de la vallée du Mackenzie, dans le voisinage du grand Lac des Esclaves, à Windy Point notamment, puis au Sud-Est, dans le voisinage du lac Athabasca, existent de grandes étendues de sables goudronneux; beaucoup plus au Sud, le long de ce lac et de la rivière de la Paix, on a trouvé du gaz et du pétrole.
- Le champ pétrolifère entier de l’Alberta et des territoires du Nord-Ouest s’étendrait sur 3oo 000 milles carrés, soit 780000 km2. H. B.
- L’origine des canalisations en bois. — Nous avons récemment consacré un article aux conduites forcées en bois. A ce propos, un de nos lecteurs, M. Yivien, ingénieur-chimiste, nous écrit que la confection de tuyaux en bois a été brevetée et exécutée en France, dès 1885, par M. Trocmé-Becker, pour servir à l’installation d’un transporteur souterrain de betteraves à la fabrique de sucre de M. Oger, à Mont-Bouge près La Fère (Aisne). Ces tuyaux avaient 80 cm de diamètre et les raccords de chaque tronçon étaient faits au plomb.
- Chauffage central d’un îlot d’habitations à Dundee.
- — Nous avons ici même, en une étude spéciale, montré l’énorme avantage qu’il y aurait à établir des stations centrales de chauffage. Une expérience intéressante vient d’être tentée en ce sens à Dundee (Angleterre) où une station centrale est chargée de desservir a5o maisons. Trois chaudières, dont deux sont constamment sous pression pendant toute l’année, distribuent la vapeur par des tuyaux, sous les trottoirs.
- Par groupe de 12 immeubles, deux calorifères placés dans des puits font le départ entre la circulation de l’eau chaude pour les radiateurs et pour les usages domestiques. Un système de tuyautage assure le retour vers le foyer de l’eau résultant de la condensation de la vapeur.
- Ajoutons qu’une blanchisserie publique est également organisée parallèlement pour économiser le charbon et l’avantage qui en résulte est, paraît-il, très sensible. On arrive à ne demander que 2 sh ou 2 sh 6 (2 fr. 5o ou 3 fr.) par semaine à chaque immeuble ; les particuliers dépensaient auparavant au moins 6 sh Qfr.Ao) de charbon par semaine.
- Depuis juillet dernier, aucun des locataires qui habitent les maisons de ce quartier de Dundee, ne cesse d’être satisfait de son chauffage, bien au contraire, comme aussi de la commodité et des avantages de la blanchisserie publique.
- Un nouvel emploi du canon à ciment. — Nos lecteurs connaissent le « ciment gun » ou canon à ciment; c’est une machine qui, au moyen d’air comprimé, projette sur les surfaces que l'on veut en revêtir un enduit de ciment ou de béton ; grâce à la force avec laquelle le mélange est projeté, le produit final obtenu offre une plus grande compacité et une plus grande résistance
- que le béton obtenu par les procédés ordinaires. Le canon à ciment paraît, à première vue, apte surtout à l’exécution rapide de grandes surfaces de bétonnage. On vient cependant de l’employer d’une façon imprévue aux travaux du port de Los-Angeles (Etats-Unis) pour la construction de grands pilots en béton armé, de i3 à 18 m. de haut, de 4° à 5o cm de diamètre. On a construit ainsi 1200 de ces pilots. La détérioration des pilots en béton ordinaire dans les eaux de cette partie du Pacifique est, paraît-il, extrêmement rapide, et c’est pour obtenir un béton plus compact, offrant à l’eau de mer moins de porosité, que les ingénieurs ont été amenés à utiliser pour leur construction le canon à ciment.
- „ Paris-Prague en avion. — La Compagnie Franco-Roumaine de navigation aérienne vient d’inaugurer un service régulier d’avion entre Paris et Prague. La(durée du voyage n’est que de 7 heures avec escale d’une^heure à Strasbourg. Les avions employés à ce service (sont
- des biplans Potez, faisant en plein vol 180 à 200 km à l’heure. Notre figure représente un de ces avions : il mesure 9 m. 80 de long, 14 m. d’envergure, 3 m. 3o de haut. La largeur des plans est de 1 m. 68. Il transporte 1 pilote, 4 passagers et 100 kg de bagages. Il est mû par un moteur Lorraine de 400 HP.
- Le matériel de batellerie en 1920. — Lé Bulletin de la navigation et des ports maritimes annonce qu’on apro-cédé le 29 mai 1920 à un recensement des bateaux de 5o tonnes et au dessus, sur l’ensemble du réseau national, y compris les voies navigables d’Alsace et de Lorraine.
- Yoici les résultats de ce recensement :
- I. — Bateaux ordinaires.
- Voies navigables Ancien d’Alsace et île réseau. Lorraine. Ensemble.
- Bateaux vides. . . . 5.422
- Bateaux chargés. . . 5.428
- Totaux .... io.85o
- 227 5.649
- 188 5.6i6
- 415 n. 265
- En 191-2, date du dernier recensement quinquennal de la batellerie, le nombre total de bateaux recensés s’élevait à i5 141. Mais le recensement portait sur tous les bateaux à partir de 3 tonnes et non à partir de 5o t. comme en 1920. Le nombre de bateaux de 3 à 5o t. était de 1664. Le déficit total (bateaux français et bateaux étrangers) par rapport à 1912 ressort ainsi à i3 447 — 10850—2627.
- IL — Bateaux à propulsion mécanique :
- Sur l’ancien réseau navigable..................734
- Sur les voies navigables d’Alsace et de Lorraine. 10
- Total ..................................... 744
- En 1912, on avait trouvé 738 bateaux de cette catégorie, soit une diminution de 738 — 734 = 4 unités, en 1920.
- La question de la vitesse en motoculture. — Quelle vitesse convient-il de ne pas dépasser pour la marche des machines agricoles? Cette question a été récemment examinée par M. Percival White, de la Society of Automotive Engineers (Etats-Unis).
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- INFORMATIONS
- La vitesse maxima à laquelle on labourait autrefois variait entre 2 et 3 km par heure. Qu’il s'agisse de traîner une charrue, une moissonneuse ou une semeuse, un attelage ne pouvait guère dépasser cette allure qui s’est trouvée grandement augmentée par l’emploi de la traction mécanique.
- Certains constructeurs de tracteurs estiment que l’on peut sans inconvénient doubler au moins la rapidité du travail, c’est-à-dire marcher à la vitesse d’environ 6 km à l’heure. Evidemment, plus on activera les travaux des champs, plus on augmentera le rendement des terres, mais alors il s’agit de savoir si l’avantage des allures vives ne sera pas annulé par une dépense disproportionnée de combustible et de main-d’œuvre.
- D’un autre côté, quelques agriculteurs affirment qu’il ne faut pas dépasser l’allure normale d’un cheval, tandis que d’autres s’attendent à travailler bientôt à une vitesse de 8 km à l’heure. La vérité se trouve sans doute entre ces avis contraires. Comme on le voit, la question n’est point résolue, mais il y a lieu de croire que l’on augmentera certainement la rapidité du travail'au tracteur en motoculture, mais progressivement et sans excès.
- Les diamants en 1919. — Notre confrère Nature publie d’intéressants extraits du rapport de M. Georges-F. Kung récemment paru dans Minerai Industry.
- Les importations de pierres précieuses aux Etats-Unis ont atteint io5 millions de dollars en 1919, plus du double des importations antérieures.
- Le Dominion de l’Afrique du Sud a extrait en 1919 plus de 2,5 millions de carats de diamants (environ une demi-tonne) valant environ 12 millions de livres sterling. Le carat qui valait 4 £ en igi5 a atteint i3 £ en 1919.
- Le plus gros diamant trouvé pèse i5oo carats (soit 3oo gr.) ; il provient de Premier Mine, près Prétoria, et est peut-être un fragment du fameux Cullinan trouvé en 1905.
- Le Congo belge a fourni 25oooo carats.
- Le centre de la taille est toujours Amsterdam, mais cette industrie se développe en Angleterre, notamment à Brighton où elle utilise les mutilés ?de guerre. Les Etats-Unis et l’Afrique du Sud commencent également à tailler des quantités importantes.
- Ajoutons qu’une taillerie se construit à Versailles où des orphelins de guerre français feront leur apprentissage; La Nature compte en parler prochainement.
- La nage de l’écureuil. — Le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation vient de publier une intéressante communication de M. Rollinat, le célèbre zoologiste d’Argenton, qui l’envoya à l’une des dernières séances de la Société. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire cette intéressante observation des mœurs de l’écureuil.
- « Sait-on, dit M. Rollinat, que ce petit Mammifère, plutôt arboricole, est un nageur remarquable? Voici une observation toute récente qui semble le prouver. Le 3o septembre 1920, un de mes parents, capitaine retraité et grand pecheur de carpes, de truites et de saumons, se livrait à son plaisir favori sur la rivière de Creuse, non loin de Scoury, petite localité située entre Argenton et Le Blanc (Indre) ; il était accompagné d’un domestique. Du bord opposé à celui qu’il occupait, une bète sauta dans l’eau et se mit à nager rapidement dans sa direction, traversant la rivière qui, en cet endroit, a beaucoup plus de 5o m. de largeur. L’animal l’aperçut et fit un crochet pour aborder un peu en amont, remontant le courant pourtant assez fort ; au moment où il prenait terre, le domestique le coiffa d’une épuisette. C’était un écureuil qu’on me montra le jour même ; au moment où il était entré dans la rivière, rien De le poursuivait ».
- Récents travaux à Stonehenge. — Nos lecteurs connaissent le célèbre monument mégalithique de Stonehenge, à i5 km au nord de Salisbury, en Angleterre, par la description qui en a paru dans le n° 2091 de La Nature. Les récents travaux de réparations, dont rend compte notre confrère Nature, ont permis diverses constatations intéressantes dont la plus curieuse est celle d’un monument mégalithique plus ancien que les pierres levées actuellement visibles. Il comprend un cercle de pierres fichées entourées d’un talus et d’un fossé et semble avoir perdu ses pierres qui auraient probablement servi à construire le monument actuel à l’âge du bronze. Des restes humains brûlés ont été
- placés dans les trous laissés par l’enlèvement des pierres, ainsi que dans le fossé extérieur.
- Ces constatations tendraient à rajeunir les constructions actuelles qu’on attribuait jusqu’à présent, à cause de 1 absence de métaux, à la première moitié du second millénaire avant notre ère.
- On sait que les pierres levées de Stonehenge présentent des traces de tenons et de mortaises, si bien qu’elles n’ont pu être mises en place qu’en étant soulevées, puis descendues verticalement et avec précision. Or, certaines de ces pierres pèsent de 5 à 6 tonnes. L’emploi exclusif de leviers et de plans inclinés n’eût pas suffi à les mettre en place. Enfin les pierres bleues qui le forment proviennent, d’après M. Thomas, du Service Géologique, des montagnes du Pembrokeshire.
- Tous ces faits tendent à remettre en discussion l’âge de Stonehenge qui serait moins ancien qu’on ne l’avait supposé.
- Les sociétés par actions en France et leurs émissions. — Du trouble apporté par la guerre à l’activité économique du pays, on peut trouver un indice dans l’activité des sociétés par actions en ces dernières années. Le Bulletin de la statistique générale de la France vient justement de publier le relevé des émissions françaises depuis 1907, non compris les obligations des grandes Compagnies de chemins de fer. Nous le résumons dans le tableau ci-dessous :
- Nombre de Émissions en millions
- Années sociétés. Total. Actions. Obligations.
- I9°7- • 965 1.602 1. o51 551
- 1908. . 1.247 2.121 899 1.222
- 1909. . 1. 235 1.726 1.201 525
- 1910. . t.352 2.270 1.406 864
- 19m. . i. 363 2-99i i.444 1.547
- 1912. . i.43i 2.869 2.007 862
- x9t3. . 1.336 2.688 1.53o 1. i58
- 1914. . 792 1.272 760 5i 2
- 1915. . 80 69 35 34
- 1916. . 112 315 i45 170
- *9 [7- 135 94o 486 1. o54
- 1918. . 25 I 1.334 685 649
- I9I9- - 520 8.087 2.309 5.778
- Si r on examine l!importance comparative moyenne de chaque émission et le rapport des sociétés nouvelles aux anciennes, on constate que de 1907 à 1 g 13, le montant des émissions par société reste sensiblement voisin de 2 millions pour l’ensemble; il diminue en 1914 et igiâ, puis remonte pour atteindre 16 millions en 1919 (8 seulement si l’on fait abstraction du Crédit national). Les sociétés anciennes font en moyenne des émissions 3 fois plus fortes que les nouvelles ; cette proportion, jusqu’en 1916, ne varie qu’entre 2,35 en 1914 et 4,2 en 1908. Avant la guerre les sociétés nouvelles procédant à des émissions étaient deux fois plus nombreuses que les anciennes; depuis igi6, elles sont moins nombreuses, 3 fois moins en 1919.
- On peut juger des variations d’activité des principales branches delà production en comparant les émissions des diverses catégories de sociétés pendant la période 1907-igi3 et en 1919. On arrive alors aux résultats suivants :
- Nom bi e de : sociétés. Émissions en millions.
- 1907-1913 1919 1907-1913 1919
- Agriculture 19 8 i4 54
- Mines et minières. . 80 18 I 67 02
- Industries de l’ali-
- mentation .... 94 28 71 126
- Industries chimiques. 87 34 119 184
- textiles. . 33 l4 42 38
- — du bois. . '2‘2 9 14 34
- Métallurgie et travail des métaux ordi-
- naires i3g 138 217 1.274
- 1 errassements, tra-
- vaux publics, etc. 99 48 210 384
- Travail des pierres et terreè au feu. . . 4i 16 3o «9
- Transports 97 37 314 45o
- Banques, assurances. 210 66 761 5.066
- — — sans
- le Crédit national. Autres 354 65 104 357 966 296
- Ensemble . . . . . 1. 275 520 2.3i6 8.087
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- r> 'Electricité
- Transformateur réglable avec manette à plots. — L’utilisation de courants de faible voltage, en employant comme source première du courant alternatif à no volts, nécessite, on le sait, l’emploi d’un transformateur. Le nombre de modèles de ces appareils est excessivement varié, mais leur principe est toujours le même : Le voltage du primaire et celui du secondaire sont proportionnels au nombre de tours de leurs enroulements, ou, en d’autres termes, on peut dire que, pour chaque circuit, le nombre de volts par tour est constant.
- Si le circuit primaire a 770 tours, par exemple, avec du courant à 110 volts, on aura pour chaque tour du
- . . 110 , 1 , , ,
- primaire --- soit - de volt et par conséquent dans le
- 770 o
- circuit secondaire, il faudra 7 tours de fils également pour avoir un volt aux bornes en circuit ouvert (fîg. 1).
- Naturellement, quand on connecte le secondaire sur un appareil d’utilisation, le voltage est plus faible que
- 7 7z
- Fig. 1. — Principe du transformateur réglable.
- le voltage théorique donné en circuit ouvert. Cela résulte évidemment de l’impédance du circuit, qui n’est autre que la résistance de ce circuit au courant alternatif. C’est pourquoi le choix du diamètre des fils, du nombre de tours total, a une grande importance et il faudra 7 tours 1/2 au secondaire environ dans l’exemple ci-dessus pour avoir x volt utile.
- L’échauffement du fil, si on le prend d’un diamètre trop faible, risque évidemment de détériorer l’isolement et il est préférable de lui donner une section largement calculée.
- Quand on veut avoir des voltages différents au secondaire, pour actionner des appareils divers, il est nécessaire de ne mettre chaque fois en circuit dans le secondaire que le nombre de spires correspondant et cela est relativement facile quand on veut n’avoir environ que deux voltages différents, par exemple 5 et 3 volts. Cela permet d’ailleurs d’obtenir facilement 8 volts, avec deux circuits secondaires, l’un pour 5, l’autre pour 3 et en les montant en série.
- Si l’on veut avoir un nombre de voltages réglable, de volt en volt, de o à 20, par exemple, on arrive alors à une grande complication de bornes, de bobines, avec les transformateurs en U. Il est plus indiqué de donner alors à l’appareil la forme d’un anneau. C’est ce genre d’appareil dont nous allons indiquer la construction sommaire, très simple à réaliser par un amateur soigneux.
- Le noyau du transformateur est constitué par du fil de fer ordinaire. On l’enroule de manière à constituer un anneau de 12 à i5 cm de diamètre, et le diamètre du cercle qui engendre l’anneau ayant environ i,5 à 2 cm approximativement (fig. 2). Cela peut se faire facilement
- Fig. 2.— Schéma du noyau en fil de fer.
- sur un disque en bois en deux pièces, qui présente une gorge à la périphérie.
- On fixe solidement les extrémités du fil de fer en ficelant 1 anneau de place en place avec du fil de fer excessivement fin:
- Ce noyau est recuit au rouge sur un feu de charbon de bois. Une fois chauffé, on le laisse refroidir lentement, ce qui lui enlève presque toute sa rémanence et donne un meilleur rendement à la transformation du courant.
- On enlève le plus possible les battitures du fil en le secouant et en le frappant avec un maillet, ensuite on imprègne l’anneau de
- vernis à la gomme laque très abondamment et on le recouvre d’une tresse de coton en spires jointives, imprégnée longuement de vernis à la gomme laque. On laisse sécher cette couronne ainsi finie.
- On enroulera alors le circuit primaire, qui sera constitué par du fil de 4,5 à 5'10 isolé à la soie de préférence pour tenir moins de' place et on répartira 800 tours sur toute la longueur de l’anneau en deux couches, les deux couches étant séparées l’une de l’autre par un enroulement au ruban de coton gomme laqué. Un troisième enroulement de ruban sera placé sur la deuxième couche de fil et doit recevoir l’enroulement secondaire. Les extrémités du primaire seront laissées libres suivant une certaine longueur, pour aller aux bornes d’entrée de l’appareil.
- Le circuit secondaire devra comporter 7 tours 1/2 environ pour obtenir un volt.
- Si l’on veut avoir une transformation permettant d’obtenir de 1 à 20 volts, on enroulera le fil secondaire de 1 mm environ suivant i5o tours, par sections de 7 tours et demi chacune et, entre chaque section, on fera une prise de courant au moyen d’un fil, qui se rendra aux bornes — plots dont nous parlerons tout à l’heure. Le joint de ce fil est fort soigneusement soudé de préférence et isolé à la toile caoutchoutée.
- On aura donc l’entrée du circuit secondaire et 20 fils de sorties qui correspondront dans l’ordre successivement à la prise pour 1, 2,
- 3, etc,, jusqu’à 20 volts dù circuit secondaire.
- La bobine est finie par une couche finale de ruban coton et une couche de vernis à la gomme laque.
- On prépare deux planches de bois gomme laqué, qui auront une dimension au carré plus grande que le diamètre extérieur de la bobine transformatrice.
- Sur une des deux planchettes, au centre, on disposera un axe fixé par des écrous solidement et dans lequel tournera à frottement dur une manette en laiton, comportant un bouton de manœuvre en corne, en ébo-nite ou en fibre (fig. 3).
- Cette manette se terminera par une lame ressort, en bronze phosphoreux ou simplement en laiton, qui viendra frotter sur 21 plots disposés suivant une circonférence.
- Ces plots numérotés de 0 à 20 seront constitués par
- K'. ;
- TS
- i /a couronne s une sort/e du secondaire
- à S éorne de sortie
- JEL
- Primaire ilû vo/ts
- Secondaire
- Fig. 3. — Planchette avant avec ses plots et sa manette.
- 123 »
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- une tige filetée avec une tête arrondie en laiton. Ce pourra être simplement des vis laiton à tète ronde ou à goutte de suif; les écrous serviront à les assujettir et à fixer les fils de connexion.
- Sur la planchette, on fixe quatre bornes genre bornes de sonnerie : 2 bornes pour le primaire et 2 pour le secondaire.
- Voyons comment on fait la connexion (fig. 4).
- Pour le primaire aucune hésitation : les fils d’entrée
- et de sortie viendront aboutir aux bornes du circuit primaire, où l’on amènera ultérieurement le courant à 110 volts de la source alternative.
- Pour le secondaire, le fil d’entrée sera relié à la tige du plot marqué o et successivement, dans l’ordre, les sorties 1, 2, 3... 20‘j aux tiges des plots marqués 1, 2, 3... 20. On aura ainsi du plot o au plot 1 sept tours et demi de fil secondaire en circuit et, par suite, du plot o au plot n, on aura n fois sept tours et demi et par conséquent n volts.
- Le changement de voltage
- Fig. 4--Montage dé l’anneau se fera donc facilement par
- sur le plateau avant. la manœuvre de la ma-, nette. Si la manette se trouve placée sur le plot 0, elle forme interrupteur, car ainsi le secondaire est hors circuit.
- On termine l’appareil en assemblant la deuxième planche qui formera le fond de l’appareil et en interposant entre les deux planches des cales en bois.
- Ces cales seront creusées de préférence en forme de rainure, pour bien maintenir la couronne (fig. 5).
- d’accrocher l’appareil fini à un tableau, à un mur et on le manœuvrera comme un rhéostat. On peut changer à volonté le voltage du secondaire, immédiatement, par simple manœuvre du levier.
- Bien entendu, lenombre 20 n’a rien d’obligatoire et on peut facilement concevoir toute autre gamme de voltages, même par fractions de volts.
- Néanmoins il faut se rappeler que la précision est difficile à obtenir dans cet appareil d’amateur.
- Le bobinage est forcément plus long et plus difficile que dans le transformateur en U ; il est (délicat, mais il faut bien se dire qu’on n’a rien sans peine et que le transformateur en lui-même est déjà un appareil qui exige beaucoup de soin pour sa construction et sa bonne exécution.
- E, Weiss. ,
- Redresseur de courant alternatif pour réception
- de T. S. P. — Cet appareil a été créé spécialement pour remplacer les batteries d’accumulateurs de 40 volts ou 80 volts alimentant les circuits filament plaque des amplificateurs haute fréquence en permettant l’utilisation directe d’un secteur à courant alternatif.
- Principe. — On sait que les lampes à vide employées en T. S, F. ont la propriété de ne permettre le passage du courant électrique que dans un seul sens, ce sont des appareils à conductibilité unilatérale.
- Si l’on met donc une de ces lampes en série avec le secteur, on dispose d’un courant variable interrompu mais de même sens.
- Les variations de ce courant seraient fort gênantes pour la réception des signaux de T. S. F. si l’on p’utilisqit pas uu ensemble convenable de selfs et de
- capacités qui supprime le ronronnement caractéristique du secteur.
- Description. — Le redresseur de courant se présente sous la forme d’une boîte rectangulaire de 20 cm X cm de base et de 12 cm de hauteur contenant les transformateurs bobinés et capacités nécessaires.
- Le dessus en ébonite porte la douille support de lampe, un rhéostat permet de faire varier le chauffage de cette lampe.
- Les deux bornes de gauche sont connectées aux deux pôles du secteur alternatif, les deux bornes de droite fournissent la tension continue 40 à 60 volts destinée à l’amplificateur haute fréquence.
- Gomme on le sait, il n’y a pas lieu de se préoccuper du chauffage du filament de la lampe du redresseur, celui-ci s’effectuant automatiquement dès qu’on branche le secteur.
- ‘Pour éteindre la lampe il faut donc couper le secteur, ce qu’on réalise facilement en utilisant unê prise de courant lumière.
- Un bouchon se plaçant dans une douille de lampe peut aussi être utilisé.
- Cet appareil présente l’avantage considérable de ne subir aucune usure par son emploi constant et de n’exiger aucune surveillance.
- La lampe utilisée (lampe à vide à trois électrodes) a une durée égale à celle des lampes ordinaires et dispense de l’emploi de batteries à haut voltage dont l’achat, l’entretien et la recharge sont toujours onéreux.
- Il y a lieu d’insister sur le fait que le redresseur ne remplace que la batterie de 40 volts et qu’une batterie de 4 volts est toujours nécessaire pour le chauffage des filaments de lampes des amplificateurs.
- Cet appareil est également impropre à la charge de batteries d’accumulateurs, mais on peut, dans ce cas, faire usage de clapets électrolytiques pour les charges de faible intensité ou de courte durée.
- Le redresseur ci-dessus est en vente chez Roger, successeur de Ducretet, 75, rue Claude-Bernard, Paris.
- Prix sans la lampe : 25o fr. Prix de la lampe : 20 fr.
- ctgTss, Construction
- Bandes « Moyse » métalliques et étanches pour châssis vitrés. — Ces bandes, établies pour obvier aux infiltrations d’eau inhérentes aux châssis vitrés, sont constituées par un fer plat, laminé, raboté et mis en forme selon la destination. Dans les anciennes vitreries, on cherche à unir aussi intimement que possible et à rendre solidaire l’un de l’autre le fer et le verre, oubliant que la différence D , .. .
- . 1 , , , , rareté stnee a coller
- de composition moléculaire de ces matériaux en présence ne leur permet pasunmême coefficientde dilatation, ce qui leur donne par les changements de température, soit des contractions, soit des allongements absolument inégaux et dont les effets sont la dissociation de l’ensemble, et à plus ou moins brève Fig. ü. — Bandes Moyse. échéance l’arrachement
- des parties entre elles, d’où, aux premières pluies, fuites d’eau.
- Avec le dispositif « Moyse », les verres sont reliés entre eux par des bandes (fig. 6), qui s’adaptent en procédant par chevauchement et enveloppement libre, non collées autour des fers à vitrage. Les bandes se fixent au moyen d’un sertissage simple et facile sur enduit de céruse qui forme bain et alliage adhérents par compression produisant ainsi un joint absolument hermétique, c’est-à-dire étanche aux parties de verre que recouvre la bande.
- Les fers à vitrage restant libres de leurs mouvements peuvent donc se dilater à volonté tout en étant préservés contre les intempéries par le fourreau que forme la bande quand elle est mise en place.
- Constructeur : E, Moyse, 89, rue du Ranelagh, Paris.
- entrée
- agrafes permettront
- 6ornes
- Fig. 5. — Montage de l’ensemble des deux plateaux avec les cales.
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- L’industrie des tissus en papier. — On sait que, pendant la guerre, les Allemands imaginèrent de remplacer par du papier, même dans la confection des vêtements, le coton qui leur manquait. Ils ont poussé très loin, dans cette voie, leurs recherches et leurs essais, lesquels ont abouti à la fabrication d’un tissu, dit textilose, obtenu par le tissage de fils de papier préparés industriellement.
- Contrairement à ce qu’on a pu croire, les Allemands n’ont, sous ce rapport, rien inventé, car l’application du papier à l’industrie textile date déjà d’avant-guerre, notamment en France, où une usine fut aménàgée à Rethel pour l’exploitation d’un brevet suédois concernant cette fabrication.
- La préparation des filés de papier était également pratiquée à Rochester en Angleterre, à Malines en Belgique, à Penarroya en Espagne et à Trofaretto en Italie.
- La crise cotonnière due à une sensible diminution de la production du coton aux Etats-Unis, et à ce fait que les Américains, nos principaux fournisseurs, décidèrent, dès 1918, de restreindre leurs exportations, puis la hausse des changes — qui a entraîné une forte majoration des prix du coton et même du jute, autre textile exotique — donnent à lutilisation des autres matières textiles un incontestable intérêt d’actualité.
- L’expérience a prouvé que le fil de papier peut se substituer avantageusement au chanvre et au jute. Cette constatation est d’un réel intérêt surtout lorsqu’on considère que le jute doit être importé de l’Inde et que, de ce chef, nous en recevions, en 19r3, 120000 tonnes, d’une valeur de 74 millions de francs. A l’heure actuelle, la valeur de nos importations de jute atteint environ 200 millions de francs.
- Le tissu de papier paraît appelé à devenir un succédané du tissu de jute.
- Pendant les hostilités, on vit la fabrication des tissus de papier augmenter considérablement dans les Empires centraux. En 1917, il y avait en Autriche, trois cents usines et en Allemagne deux cent cinquante usines se consacrant exclusivement à cette industrie ; quelques-unes se créèrent en Suède et en Norvège.
- Le fil de papier, constitué par une bande de papier recouverte d’un duvet cotonneux, soigneusement roulée sur elle-même, puis filée après retordage, ressemble assez exactement au chanvre et au jute, dont il a le moelleux et la souplesse. II convient tout particulièrement à la fabrication des toiles de tenture, des toiles à sac et de la voilerie. Mais on peut l’utiliser également avec le coton, et au même titre que le chanvre, pour la préparation des tissus d’ameublement. Il offre même, sur le chanvre, l’avantage de pouvoir recevoir l’impression sans aucune difficulté.
- Quoique les Allemands et les Autrichiens aient éprouvé bien des insuccès dans leurs tentatives pour transformer le fil de papier en tissu d’habillement, ils ont réussi, néanmoins, à en fabriquer des articles de lingerie (serviettes, mouchoirs, nappes, tabliers, etc.), et des vêtements de travail, assez souples et résistants pour supporter quelques lessivages et, à la rigueur, Faction de l’eau bouillante. Toutefois, comme c’était à prévoir, la textilose, à moins d’être traitée en mélange avec le coton, ne résiste pas à deux ou trois lessivages ; le tissu se déforme et se brise, ses parties constitutives devenant friables sous l’influence de l’immersion prolongée et de la température de l’eau de lavage.
- Dans une étude publiée par Le Correspondant, on fait remarquer que l’usage le plus répandu des fils de papier est la fabrication des cordages, mais, dans ce cas, il ne sert qu’à étoffer une « àme » de métal ou de chanvre. Généralement, les cordes fabriquées exclusivement en tissu de papier n’ont pas présenté une résistance suffisante. Toutefois, des bandes de tissu de papier parcheminé, cousues ensemble, ont remplacé le cuir des courroies des machines. On a obtenu de bons résultats, notamment en substituant à la gaine de jute, située entre l’enveloppe de plomb et l’armature de fer des câbles électriques, une couche de tissu de papier ayant subi une préparation chimique particulière. Le papier adhère bien à la feuille de plomb, il est souple et parfaitement imperméable à l’eau.
- L utilisation des fils de papier pour confectionner les tissus grossiers destinés à la fabrication des sacs d’emballage est certainement des plus intéressantes, et l’on sait que, durant la guerre, les Allemands, au moment où le jute et le chanvre leur faisaient défaut, eurent recours au fil de papier pour la confection des sacs à terre, bien que ceux-ci se soient montrés moins solides que les sacs de jute et plus sensibles à la gelée. On les considère comme suffisamment résistants pour l’emballage et le transport de toutes sortes de marchandises. Ils ne communiquent aux produits alimentaires aucune odeur désagréable ; en outre, leur tissu ne s’effiloche pas et ne peut adhérer aux denrées ; enfin, ils sont imperméables à l’eau, qualité précieuse déjà mise à profit pour la fabrication des câbles électriques. En Angleterre, on fait des sacs très solides, en confectionnant la trame en jute et la chaîne en papier.
- L emploi de la ficelle en papier pour le paquetage a été le point de départ de l’emploi du tissu de papier pour fabriquer des tapis grossiers, des nattes, des tresses, des sangles, des tissus d’ameublement, toiles de tente, tissus imperméabilisés, rideaux, etc.
- Le fil de papier se prête à de très nombreuses applications industrielles.
- Comment est-il fabriqué ?
- Le traitement direct de la pâte ne donne qu’un produit dont la solidité laisse beaucoup à désirer et il y a une forte proportion de déchets qui reste sans utilisation. Les usines autrichiennes travaillent le papier d’après le procédé Claviez, qui est le plus économique, car il donne un rendement bien supérieur, au double point de vue de la solidité des fils et de l’utilisation des matières premières.
- Tous les matériaux employés en papeterie peuvent servir à la fabrication du papier; mais les pâtes de bois, dites à la soude ou au sulfite., sont les plus propres à la filature. Le Correspondant — dans l’étude à laquelle nous empruntons ces détails techniques — fait remarquer que ces pâtes de bois donnent les fils les plus robustes et les plus élastiques, surtout si le traitement chimique du bois n’a pas été trop poussé et si les fibres ne sont pas trop désagrégées, conditions à observer particulièrement lorsqu il s’agit de fabriquer des papiers gris pour l’emballage, des papiers grossiers, mais très résistants.
- Pour fabriquer les fils, le papier est d’abord mis en rouleaux, que l’on découpe en bandes étroites, ayant, suivant les cas, un quart de millimètre à un millimètre et quart de largeur. Pour rendre ces bandes plus malléables, on les mouille, puis elles sont filées sur des machines analogues à celles qui servent à filer le jute. On rend les fils plus solides en les soumettant à l’action d’un bain de gélatine, tanin ou silicate de soude à la température de 5o° et ensuite à l’action d’un bain froid de formiate d’aluminium. Les procédés de teinture des fils de papier ne diffèrent pas sensiblement de ceux en usage pour teindre les fils de coton; il faut veiller seulement à ce que les bains ne soient pas trop alcalins. Lorsqu’on fabrique des fils destinés au tissage, généralement on préfère teindre la pâte avant de la travailler.
- La filature du papier, contrairement à la plupart des industries du tissu, ne produit pas de poussières et, par conséquent, elle n’est pas malsaine. Pendant les hostilités, l’Allemagne, qui produisait jusqu’à 200000 tonnes de tissu de papier en 1918 et utilisait à cet effet des papiers suédois, obtenait des textiloses, au prix de revient de 5 francs le mètre carré.
- On peut utiliser à cette fabrication les fibres de pins, les déchets de la filasse des genêts et autres végétaux ligneux croissant à l’état spontané dans bien des régions en France et restant sans utilisation pratique.
- L’industrie des textiloses peut prendre un grand développement, en raison des nombreux débouchés qui lui sont ouverts. Elle a été, jusqu’à présent, monopolisée, pour ainsi dire, par les industries autrichienne et allemande. De son côté, l’industrie anglaise s’y intéresse de plus en plus. En France, les spécialistes estiment que 1* production des textiloses est appelée à un brillant avenir, mais il faut que, dans cette voie, se révèlent et se multiplient les initiatives. Henri Bus.
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- VARIÉTÉS
- Magie moderne.
- Le bocal merveilleux. — Effet. — L’illusionniste présente un bocal vide, entièrement en verre, muni d’un couvercle également en verre. II emplit le bocal d’une eau colorée contenue dans un pichet, puis replace le couvercle.' Il montre ensuite un foulard des deux côtés et l’enroule autour du bocal, à la manière des étoffes de couleur dont on entoure les pots de planteè d’appartement. (On peut aussi, au lieu d’un foulard, employer un cylindre en papier fort avec lequel on recouvrira le
- Le bocal merveilleux. — Effet.
- bocal). L’illusionniste enlève à nouveau le couvercle et, aussitôt, du bocal, s’échappent des oiseaux. L’illusionniste en sort ensuite fleurs, banderoles, deux grandes cartes à jouer, tout cela absolument sec. Enfin, tout à coup, un feu de Bengale s’allume dans le récipient. L’opérateur enlève le foulard (ou le cylindre en papier fort). On voit la flamme de Bengale brûler dans l’eau. Lorsque le feu de Bengale est éteint, l’illusionniste prend le bocal, l’élève et le fait tourner entre ses mains, montrant ainsi au public que le récipient contient bien, en effet, l’eau colorée de tout à l’heure et rien que cela.
- Truc. -*- Le verre du bocal est à grosses côtes. Ce bocal, cylindrique, est séparé en deux parties égales, par une cloison verticale en cristal, contre laquelle on a
- dressé, l’un à côté de l’autre, deux rectangles de bristol recouvrant entièrement cette cloison.
- Sur le côté de ces. rectangles se trouvant face au public, on a collé une feuille de papier-miroir. L’autre côté représente les points d’une carte à jouer.
- Du côté où l'on placera les objets, le verre est peint intérieurement d’une couleur exactement semblable à celle de l’eau que l’on versera de l’autre côté. A la partie supérieure du récipient, le verre affecte la forme
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- ___E
- Le bocal merveilleux. — A, partie conteoant l’eau colorée;
- B, cloison de verre; C, cartes-miroir; D, partie à remplir de fleurs, serpentins, banderoles, et où se trouveront les oiseaux et le feu de Bengale; E, anneau indiquant la limite de l’eau versée dans le bocal.
- de deux anneaux. L’eau sera versée jusqu’au premier où s’arrêtera, de l’autre côté, la teinte.
- On mettra les oiseaux dans un sac criblé de trous et l’on aura soin de mettre deux ou trois allumettes dans un petit tube en papier de verre.
- Après avoir ouvert le sac, ce qui permettra aux oiseaux de prendre leur essor, l’illusionniste sortira les fleurs, — fleurs à ressort de préférence — et dans le bouquet qu’il en formera, il cachera le sac. Il extraira ensuite les deux cartes, déroulera les banderoles, sortira du petit tube une allumette, la frottera contre le papier de verre et allumera le Bengale. Il dissimulera le tube dans sa main et le posera secrètement sur la table. Luc Magret.
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. - L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Communication. — Inflammation spontanée de vapeurs d’essence. — Nous recevons de M. Ph. Legrand la lettre suivante : « Je crois intéressant de vous signaler un accident qui aurait pu être très grave et qui vient d’arriver à ma femme, l’inflammation de vapeurs d’essence, et cela en l’absence contrôlée de toute flamme apparente.
- Voici les faits.
- Ma femme, le soir après dîner, s’était retirée dans la salle de bain pour nettoyer dans une cuvette pleine d’essence minérale ordinaire divers objets de vêtement, appartenant à notre petite fille, en particulier, un petit manteau de laine. 1
- Il faisait chaud dans la pièce qui manque d’aération, mais, je l’ai contrôlé, la veilleuse du chauffe-bain (à la-
- quelle j’ai pensé tout de suite) était bien éteinte. Tout d’un coup, au moment du trempage par va-et-vient de la jaquette de laine, une flamme a jailli, et tout le contenu de la cuvette a pris feu naturellement.
- Je ne vois qu’un moyen d’expliquer ce phénomène, la formation de très petites étincelles électriques, conséquence d’un frottement, d’ailleurs très normal, des fibres de laine les unes contre les autres.
- Evidemment, un tel accident doit être très rare, par suite du concours de circonstances nécessaires, cependant, il est possible, et je crois bon de mettre vos lecteurs en garde contre une telle éventualité, cela dans le cas de la laine ou de la soie, à l’exclusion sans doute du coton, qu’on nettoie d’ailleurs rarement à l’essence. »
- Réponses. — M. Bellan, à Paris. — On obtient un papier genre carbone en préparant un mélange homogène de :
- Noir d’ivoire pulvérisé.. . 25 grammes.
- Bleu de Prusse . . . .\ . 2Ô —
- Savon mou...............j, 5o —
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- BOITE AUX LETTRES
- Il suffit d’enduire l’une des faces du papier de cette préparation et de laisser sécher quelque temps avant emploi.
- M. Tabuteau, à Bordeaux. — L’ouvrage : Technique du caoutchouc souple, par B. de Fleury, vous fournira tous les renseignements utiles pour le travail du caoutchouc et l’obtention des pièces vulcanisées.
- ,M. G. Dupuis, à Paris. — La documentation sur la fabrication de l’ambre comprimé est très réduite, nous croyons cependant qu elle ne doit pas présenter de très grandes difficultés. L’ambre étant une résine, il est très probable qu’une macération dans une solution de soude caustique de richesse appropriée le rendra assez mou pour être soumis à la compression, un léger bain acide ultérieur lui rendra sa dureté. Vous pourriez également essayer de l’ammoniaque plus ou moins diluée, laquelle étant volatile pourra après moulage s’éliminer facilement par séjour à l’étuve à basse température. Enfin, nous vous signalons que l’ambre se gonfle dans l’éther en devenant malléable, peut-être y a-t-il dans cette voie solution facile du problème comme on vous l’a fait entrevoir.
- M. de Monterré, à Laval. — Vous pourrez avoir tous les renseignements sur Y hydromotocycle Villemont en vous adressant à l’inventeur qui est M. Villemont, 8, rue Rougeard, à Angers.
- Demandes de renseignements sur les soupapes électrolytiques. — Nous publions un article complémentaire sur cette question qui a intéressé un grand nombre de nos lecteurs.
- M. Casai, à Seia (Portugal). — Avec l’échantillon de fil que vous nous avez soumis, vous pouvez employer environ 6 à 7 m., afin de constituer un fer à souder. Ce fil devra être enroulé sur un tube mica ou amiante et le fil devra être isolé soigneusement de l’enveloppe. Nous indiquerons incessamment la construction détaillée d’un fer à souder électrique, car nous ne pouvons dans la correspondance donner suffisamment d’indications.
- M, Fugère, à Auch. — Pour qu’un voltmètre puisse servir indifféremment pour le courant alternatif ou pour le continu, il faut que la mesure soit basée sur réchauffement d’un fil, c’est-à-dire qu’il faut que ce soit un voltmètre thermique.
- M. Blum, à Montrouge. — Pour que nous puissions vous fournir un schéma de l’installation5, il faut que nous sachions exactement ce que vous voulez installer comme lampe. Voulez-vous placer une lampe en C et de quel modèle sont vos interrupteurs? A priori, nous pensons qu’il ne faut pas songer à utiliser les anciens fils à moins de savoir exactement où ils aboutissent et sur quel fil du circuit ils sont branchés.
- M. Ch., Société des naturalistes de l’Ain, à Bourg. — Pour détruire les lapins qui pullulent dans les haies et fossés entourant une vigne, il faut d’abord prendre connaissance de l’arrêté préfectoral et, s’il y a lieu, demander autorisation de destruction.
- Il ne manque pas de moyens. Voici les plus pratiques :
- D’abord, le furetage à la bourse de fil tanné, en ayant soin d’éviter le bruit; puis la pose des bourses la nuit sur les terriers et la battue le matin, avec un chien entreprenant, un fox-terrier; les lapins se boursent en rentrant précipitamment dans leurs terriers. On peut aussi faire piocher ces derniers, à l’entrée, après y avoir introduit de vieux chiffons imprégnés de sulfure de carbone. Mettre, la nuit, à l’entrée des terriers, un petit piquet de fil de fer maintenant un chiffon de papier blanc trempé dans le pétrole. Les lapins ne rentrent pas, et on les tire au fusil, avec fox-terrier, basset, cocker ou encore au chien d’arrêt.
- On prend aussi beaucoup de lapins au moyen d’un terrier artificiel composé d’une huitaine de conduits en forme d’étoile, aboutissant à un cuveau de bois. Chaque conduit débouche dans le cuveau; une simple trappe permet au lapin d’entrer, mais il n’en peut sortir. Chaque matin, on lève le couvercle du cuveau et on prend les lapins. Ce cuveau peut être amorcé, en mettant, dans les conduits, du fumier de lapine domestique en feux.
- De bons furets font sortir les lapins même des plus grands terriers. Dans l’emploi du sulfure de carbone, il faut avoir soin d’opérer sans lumière, car ce liquide se volatilise très vite et prend feu comme l’éther. Les fox-terriers lancés à la poursuite des lapins leur cassent les reins.
- On obtient de bons résultats avec les pièges à palette, posés le soir et relevés le lendemain matin. Ces pièges sont disposés sur des petits monticules de terre de 60 cm de hauteur, et quand les lapins ont pris l’habitude d’y venir « perler ». Pour les pièges à lapins, voyez aux adresses suivantes : Aurouze, Paris, 8, rue des Halles, icr; Saillard, Paris, 87, rue des Petits-Champs, 2°.
- Il serait bon de protéger la vigne en enduisant tous les ceps, en bordure, d’huile de poisson qui éloigne les lapins, ou du produit spécial dit « Lapinifuge » (Clovis Floquet, 16, boulevard de Châteaudun, à Saint-Denis, Seine).
- Enfin, si l’on peut recourir à l’emploi du virus, nous indiquons le virus préparé par l’Institut Pasteur (Paris, rue Dutot), spécialement pour la destruction des lapins.
- M. H., à Charon. — Pour les charpentes lamellaires décrites dans le n° 2443 du 29 janvier, s’adresser à MM. Poujoulat et Bringer, constructeurs, 14, rue de la Pépinière, à Paris.
- Nous croyons devoir vous signaler un autre'système fort intéressant, dit fermes à rotules, établi par M. J. Farcot, ingénieur-constructeur, 37, rue des Acacias, à Paris.
- T. S. P. —- M. Jean Pouillot, à Paris. — La longueur de votre balcon est très suffisante pour vous permettre d’y installer un collecteur capable de vous donner une bonne réception de FL, UA et POZ sur ondes entretenues et sur ondes amorties en utilisant le dispositif hétérodyne décrit dans la T. S. F. des Amateurs.
- Le courant alternatif peut en effet être utilisé sans inconvénient pour le chauffage des filaments des lampes à 3 électrodes employées comme détecteurs, amplificateurs ou générateurs; un petit transformateur spécial est indispensable pour réduire la valeur du voltage à 4 volts.
- Un compensateur est tout simplement un condensateur variable à diélectrique air de faible capacité. Nous avons donné les détails de construction d’un compensateur dans le n° 2424 de La Nature.
- M. Louis Hélier, à Versailles. — Le poste de T. S. F. que vous entendez et dont l’indicatif d’appel est W G G est Tuckerton, ce poste américain correspond assez régulièrement avec Lyon et Bordeaux.
- M. J. Krick, à Saint-Laurent-Dinozé. — Un grand nombre d’amateurs emploient le courant alternatif réduit au voltage convenable par un transformateur Ferrix pour chauffer le filament d’un tube à 3 électrodes ; demandez catalogues et renseignements chez Etienne Le-fébure, 38, boulevard Saint-Michel, Paris (6e).
- M. le lieutenant Minart, à Saint-Gervais. — Utilisez comme condensateur d’arrêt deux armatures de 8 cm sur 4 séparées par une feuille mince de mica mesurant 9 sur 5 cm. A la suite de cette capacité, vous monterez votre bobine de self et votre dispositif de réception.
- Nous ne connaissons pas l’appareil dont vous parlez, mais les appareils du commerce ne valent pas souvent ceux que l’amateur fait lui-même.
- M. Ch. Larrivière, à Paris. — A Paris, vo’tre petit dispositif à cadre vous donnera entière satisfaction.
- Bobinez sur le cadre que vous possédez environ 3o m. de fil sonnerie, ou de fil émaillé 8/10 et mettez en dérivation aux bornes de votre cadre un petit condensateur fixe que vous étalonnerez approximativement, si celui dont vous disposez actuellement ne vous donne pas satisfaction. Faites vos essais de 11 heures à 11 h. 1/2 pendant la transmission de presse de F. L. en orientant favorablement votre cadre.
- M. Vandenbosche, à Montana. — Le dispositif hétérodyne décrit dans La Nature fonctionne parfaitement sur cadre.
- Nous vous conseillons l’emploi d'un amplificateur à lampes de 3 ou 4 étages. M. Duroquier a créé un modèle de table de résistances et condensateurs de liaison susceptible d’être utilisé à volonté avec 2, 3 ou 4 lampes et qui donne une très forte amplification des amorties et des entretenues ; le prix de cette petite table est de 60 francs.
- M. R. Frey, à Neuchâtel.— La station radiotélégra-phique en communication avec FL et dont l’indicatif d’appel est HB est celle de Budapest. Le poste de la Tour Eiffel travaille avec HB à 3 heures du matin sur entretenues de 65oo m. ; à midi d5, à i3 h. i5, et à 20 heures toujours sur ondes entretenues de 65oo mètres.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. —
- Théorie simplifiée des mécanismes élémentaires, par L.-E. Loche, i vol, i3,5 X ai, de xn-176 p., 160 iig. Dunod, éditeur. Paris 1920. Prix net : 14 francs.
- Cet ouvrage fait suite à un premier volume qui contenait uniquement la description des mécanismes élémentaires; l’auteur donne ici les théories simples des principaux mécanismes, théories qui permettent d’en comprendre le fonctionnement et de tracer dans chaque cas particulier les mécanismes nécessaires à la solution d’un problème déterminé. L’auteur étudie ainsi notamment les embrayages, les engrenages, les poulies, les trains épicycloïdaux, les roues de friction, le levier, les systèmes de bielle et manivelle, les cames et excentriques, la vis, etc.
- Physics oftheAir, par W.-J. Humphreys. i vol. illustré 665 p., 201 fig. Publication du Franklin Institute, éditeur, J.-B. Lippincott C°. Philadelphie, 1920.
- La météorologie, science de la description et de la prévision du temps, prend une importance chaque jour croissante. Mais en raison de l’enchevetrement et de la complexité des phénomènes qui entrent en jeu, ses progrès sont nécessairement lents. Pour être en mesure de débrouiller ce chaos, il importe avant tout de connaître exactement la nature de ces phénomènes et leurs causes. A cet égard le récent ouvrage de M. Humphreys, le savant professeur du Weather Bureau des Etats-Unis, est appelé à rendre à la météorologie les plus précieux services. Il y décrit en effet, en les expliquant à la lumière des théories modernes, les plus essentiels des phénomènes physiques dont notre atmosphère est le siège; après un bref exposé des méthodes classiques d’observation, il étudie d’abord théoriquement la thermodynamique de l’atmosphère, puis il décrit la répartition des températures aux diverses altitudes et la composition de 1 atmosphère; il étudie ensuite le mécanisme suivant lequel les radiations solaires sont transmises à notre globe et absorbées par lui; il passe alors à la circulation atmosphérique ; classification des vents, leur mécanisme, leurs causes, leurs variations suivant les saisons, l’altitude, les grands.courants atmosphériques. Après un chapitre consacré aux fluctuations barométriques, l’auteur analyse par la thermodynamique les phénomènes d’évaporation et de condensation de la vapeur d’eau. Un chapitre spécial est consacré à la description des nuages. M. Humphreys passe alors à l’électricité atmosphérique, sujet encore plein d’obscurité. 11 étudie en détail le tonnerre et les éclairs; il expose les faits et montre combien les explications classiques sont insuffisantes pour en rendre compte. Une partie de l’ouvrage particulièrement attachante est consacrée aux phénomènes optiques de l’atmosphère; scintillation des étoiles, mirages, arcs-en-ciel, halos, bleu du ciel, etc. et en donne l’explication théorique. Enfin, dans sa conclusion, il passe en revue tous les facteurs qui peuvent intervenir pour modifier le climat et en indique l’importance relative ; il est ainsi amené à exposer les théories des périodes glaciaires, l’influence du volcanisme, celle des taches solaires, etc. Bref le livre de M. Humphreys est un ouvrage de synthèse, original en plusieurs de ses parties et en tout cas dans sa composition, il groupe d’une façon claire et logique la plupart des phénomènes atmosphériques. Il est riche de faits et d’idées et néanmoins d’une lecture facile et agréable.
- Traité de chimie physique, par William C. Mc Lewis, professeur à l’Université de Liverpool. Traduit par H. Vigneron. T. II. Thermodynamique. 1 vol. in-8, 411 p., 56 fig. Masson et Cio, Paris. Prix : 40 francs.
- Nous avons dit tout le bien que nous pensons de ce
- traité à l’apparition du tome I consacré à la théorie cinétique (La Nature, n° 244*)’ sa publication était une nécessité urgente. Trois mois après le tome I, voici le tome II consacré à la thermodynamique. Parfaitement à jour et tenant compte de tous les travaux, même les plus récents, il étudie les principes de la thermodynamique appliquée à la chimie physique, les équilibres chimiques dans les diverses conditions physiques, la perméabilité et l’osmose, la règle des phases, l’adsorption, l’affinité, la photochimie.
- Il est indispensable à étudier et à consulter pour toutes les conceptions modernes de la chimie et sa traduction en français est un service important rendu à nos laboratoires et à nos chimistes.
- Habitudes et Métamorphoses des insectes, par E.-L. Bouvier, 1 vol. in-16, 3ii p. Bibliothèque de Philosophie scientifique. Flammarion, Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- Gomme l’écrivait jadis Maeterlinck, les insectes ont pu « s’emparer de la vie avec une autorité, une fécondité que rien n’égale » et cela grâce à une plasticité extraordinaire qui leur a permis de se plier aux milieux les plus divers. Ainsi s’expliquent leurs métamorphoses qui prirent naissance aux temps secondaires lorsque des convives nouveaux vinrent leur disputer la provende terrestre, ainsi s’explique également leur variété surprenante qui fait d’eux les vrais conquérants de la partie terrestre du globe : « On peut estimer, dit Lameere, qu’il existe actuellement dix fois autant d’espèces de Ptérygotes (insectes ailés) que de tous les autres être vivants réunis ».
- Ces variations adaptatives se répercutent à l’infini sur l’activité des insectes ; le savant professeur du Muséum étudie précisément ces répercussions. Et comme l’activité des insectes se manifeste par trois sortes de phénomènes : les uns consacrés à la recherche des aliments, les autres à la protection et à la défense, les derniers aux actes reproducteurs, l’ouvrage se compose lui-même de trois parties qui correspondent à chaque sorte de ces phénomènes. Ainsi se trouvent expliqués et passés en revue d’une manière très complète les actes et les industries de l’insecte depuis le moment où il sort de l’œuf à l’état de larve jusqu’à l’heure où il va périr après s’être reproduit. Et quand on fait la synthèse de tous ces actes, où souvent s’affirme un haut degré de psychisme, on arrive à cette conclusion que l’insecte confie aux mécanismes instinctifs les manifestations les plus merveilleuses et les plus essentielles de son activité, au simple discernement le soin de les adapter aux circonstances. C’est exactement le contrepied des manifestations psychiques humaines.
- Etudes sur les plantes et matières premières coloniales propres à la fabrication du papier, par F. Heim, avec la collaboration de Crolard, Maicar, Matrod, Moreau et Lefèvre, i br. in-8, 75 p. Comité d'Encouragement aux recherches scientifiques coloniales, 34, rue Hame-lin, Paris.
- Au moment où la crise du papier oblige à se préoccuper des ressources nouvelles en matières premières, cette brochure est la bienvenue. Elle expose l’état du marché des matières premières cellulosiques, puis étudie les diverses plantes coloniales utilisables et non encore exploitées : chanvre africain Dà, bagasse de canne à sucre, et diverses plantes herbacées ou ligneuses. Le dà et la bagasse sont particulièrement examinés au point de vue botanique, géographique, économique et technique ; il est rendu compte d’essais industriels de fabrication de pâte à papier.
- La Bulgarie, 1 brochure illustrée, 54 p., éditée par la Vie Technique et Industrielle, 18, rue Séguier, Paris, numéro spécial. Prix : 4 francs.
- Ce numéro spécial consacré à la Bulgarie contient une série d’articles émanant pour la plupart de spécialistes bulgares et vise à faire connaître la situation économique et financière, les chemins de fer, les ports, les routes, le commerce, l’industrie, les richesses naturelles, les ressources et les besoins du pays.
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- LA NATURE
- Supplément.
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- N° 2455 23 Avril 1921
- Observations magnétiques pendant l’éclipse solaire du 29 mai 1919. — M. L. Bauer, qui est à la tête de l’institution fondée par Carnegie pour l’étude du magnétisme terrestre, analyse les résultats des observations faites au moment de la fameuse éclipse solaire du 29 mai 1919. Les mesures ont été effectuées pendant trois jours, le 28, le 29 et le 3o mai ; elles ont bénéficié d’une période de calme magnétique et elles ont permis de vérifier un résultat qu’il était tout naturel d’attendre. Le magnétisme terrestre présente des variations diurnes et des variations saisonnières ; il eût donc été extraordinaire que la disparition soudaine de la lumière solaire pour une grande partie du globe n’ait aucune influence sur les éléments du magnétisme terrestre. On a pu constater que cette influence est bien réelle, La variation maxima de déclinaison a été observée à Sovral (Brésil) où l’aiguille de la boussole s’est déplacée de 3 minutes d’arc vers l’Est pendant l’éclipse. Le maximum d’inclinaison a été observé à Cap Palmas (Afrique Occidentale) où l’aiguille aimantée, placée dans un plan vertical, s’est rapprochée de 2 1/2 minutes de la verticale.
- L’ensemble des observations montre que les éléments du magnétisme terrestre ont varié pendant l’éclipse comme ils varient pendant la nuit.
- Météorite sur la place Saint-Pierre de Rome. — Le samedi 27 mars dernier, une « pierre de tonnerre » est tombée sur la place Saint-Pierre de Rome, ébréchant la base de l’obélisque qui en occupe le milieu. On n’a pu trouver trace de cette météorite.
- A ce propos, notre confrère Nature rappelle l’histoire des pierres du ciel qui ont déjà joué un rôle à Rome. En 204 avant J.-C., on transporta en grande cérémonie à Rome une pierre noire, de forme conique, tombée en Phrygie où elle était vénérée depuis longtemps. Tite-Live parle d’un homme qui, en 652 avant J.-C., impressionna tant le Sénat en lui montrant des pierres tombées sur le Mont Alban que neuf jours de fêtes solennelles furent prescrits. Le même auteur, dans son Histoire de Rome, mentionne d’autres pluies de pierres survenues en Italie.
- Rappelons qu’une des plus belles collections de météorites du monde entier est celle conservée au Musée du Vatican dont M. le professeur Stanislas Meunier, qui vient de la visiter, entretiendra prochainement les lecteurs de La Nature.
- Tracteur à chenilles pour mise à l’eau de canots de sauvetage. — Le tracteur à chenilles, qui a rendu
- tant de services pendant la guerre, trouve chaque jour de nouvelles et pacifiques applications. On vient d’expérimenter en Angleterre son emploi pour la mise à l’eau rapide fies canots de sauvetage. Notre figure représente cette expérience.
- Important groupement de centrales électriques
- aux Etats-Unis. — La Revue universelle des Mines signale, d’après De Ingénieur de La Haye, l’organisation d’un réseau à haute tension récemment créé aux Etats-Unis, dans les Etats de Tennessee, Caroline du Sud et du Nord, Géorgie et Alabama par le groupement des
- réseaux de sept sociétés distinctes groupant 23 centrales hydro-électriques et 18 centrales à vapeur. Les centrales hydrauliques sont situées dans trois bassins hydrographiques différents : Atlantique, Mississipi et golfe du Mexique, si bien qu’elles peuvent se prêter un secours mutuel et compenser leurs déficiences, diminuant ainsi l’intervention des centrales à vapeur. Le réseau a un développement de 7400 km et a fourni depuis 1919 1821 millions de kw-h. Les tensions sont comprises entre 44000 et 110000 volts.
- La région desservie ayant une population de n,5 millions d’habitants, la consommation moyenne par habitant a atteint par an 158 kw-h., chiffre supérieur à ceux que l’on note en Europe.
- Ce groupement n’est d’ailleurs pas unique aux Etats-Unis où de nombreux réseaux groupant plusieurs centrales existent. Le plus vaste couvre toute la Californie et une partie de l’Etat d’Orégon; il connecte 92 centrales électriques.
- Un gramme de radium offert par les Etats-Unis à Mme Curie. — Les « Femmes américaines » ont offert à Mme Curie, pour l’Institut du Radium de Paris, 1 gr. de radium d’une valeur de 100000 dollars, en témoignage de reconnaissance des éminents services rendus à la science par la grande savante. Ce don magnifique sera remis le 20 mai à Mme Curie par le Président de la République des Etats-Unis, M. Plarding et Mme Harding.
- Transformation en bitume des résidus de pétrole.
- — Les Annales des Mines de Roumanie annoncent que M. A. Manea, de l’Ecole Polytechnique de Bucarest, a découvert un procédé industriel pour transformer en bitume de bonne qualité les résidus de pétrole.
- Le bitume, qu’il ne faut pas confondre avec l’asphalte, ce dernier produit étant formé par des roches calcaires imprégnées de 8 à 12 pour 100 de bitume, est un mélange d’hydrocarbures saturés et non saturés, ainsi que d’hydrocarbures oxydés et sulfurés, et d’azote. C’est un corps solide à la température ordinaire, de couleur noire, parfois légèrement rougeâtre ; il a la remarquable propriété d’être élastique et de ne présenter que de faibles variations de dureté pour des variations de température entre o et 4o°* Il ne devient pas cassant, même aux basses températures. Ces propriétés expliquent l’emploi du bitume pour les pavages.
- Le bitume à l’état naturel est rarement pur ; il est le plus souvent imprégné dans de l’argile (bitumes de la Trinité en Amérique, de Matita en Roumanie), ou dans des sables (bitumes de Pechelbronnet de Derna-Tataros en Transylvanie). Dans ce dernier cas le bitume se trouve dissous dans des huiles qu’on extrait par distillation, après avoir éliminé le sable par ébullition avec de l’eau. Le bitume dissous dans des huiles se trouve en grande quantité au Mexique, au Texas et en Californie. On trouve du bitume presque pur au Vénézuéla où, du reste, il est peu exploité. Le bitume le plus employé pour les pavages est celui de la Trinité, malgré les 25 pour xoo d’argile qu’il contient. On en importe de grandes quantités en Europe.
- Le procédé de M. Manea pour transformer artificiellement les résidus de pétrole en bitume peut donc présenter un grand intérêt industriel.
- Construction des canons par expansion radiale.
- — Nous avons dans notre numéro du 2 avril résumé les
- travaux effectués sur cette question aux Etats-Unis par MM. Emery et Bridgmann. Nous devons signaler que le principe de l’autofrettage utilisé par ces inventeurs américains a été posé dès 1906 par un ingénieur français, le colonel d’artillerie Jacob, aujourd’hui ingénieur général d’artillerie navale. Le premier canon construit par autofrettage est une pièce de 14 cm, établie par les Etablissements Schneider en igi3. On pourra à ce sujet se reporter à la Revue d’artillerie (juillet 1920) et à l’ouvrage de M. l’ingénieur Jacob : Résistance et construction des bouches à feu. Autofrettage, 20 édition. Doin, éditeur, Paris, 1919. ,
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- INFORMATIONS |j^
- Le caoutchouc 'en Cochinchine. — Les plantations de caoutchouc en Indo-Chine sont d’organisation assez récente, dit la Revue de la Ligue Maritime, et n’occupent encore qu’une surface trop modérée sur le sol de notre colonie asiatique. Cependant le point de départ est acquis et l’Indo-Chine française est en voie de devenir une importante productrice de caoutchouc. Les capitaux actuellement dans les plantations de caoutchouc indo-chinois représentent une dizaine de millions. (En Insu-linde et Malaisie, les plantations représentaient en 1917 une centaine de millions).
- Le caoutchouc trouve un terrain très favorable dans les Terres Rouges, très riches en phosphore et donnant une épaisseur de 10 à 12 m. dans un rectangle géographique long de a5o kg et large de 3o à 60 qui va environ de Baria au Mékong.
- L’espèce cultivée en Indo-Chine est le Ficus elastica, qui en plein développement atteint jusqu’à 3 m. de tour et 3o m. de haut. L'extraction du lait commence lorsque l’arbre atteint 4 ans et elle s’opère par une incision soigneusement faite en lignes obliques, convergeant vers une ligne centrale, véritable canal collecteur.
- L’arbre, pour ce faire, est divisé en 5 sections ; chaque section est exploitée pendant un an; il faut 5 ans pour faire le tour de l’arbre et revenir au point de départ. Le latex est reçu dans un récipient en verre et porté à la manutention. Là, on le coagule au moyen du chlorure de sodium et on forme des pains qui mesurent o m. 5o sur o m. 3o. Ces pains demeurés mous sont envoyés au laminoir qui les transforme en feuilles. Celles-ci sont séchées, fumées et deviennent, au bout de trois jours de manipulation, ces feuilles minces, souples et de couleur brune que l’on expédie en Europe pour les applications industrielles.
- L’éléphant préhistorique de Chagny. — L’an dernier on découvrait dans les glaisières de Chagny (non loin de Chalon-sur-Saône) les restes fossiles de YElephas planifrons ; cet éléphant n’était jusqu’ici connu qu’à l’état fossile et dans l’Inde. Depuis cette découverte, les fouilles ont continué dans la carrière de Chagny sous la direction de MM. Depéret, doyen de la Faculté des Sciences de Lyon et L. Mayet. On annonce qu’on vient de découvrir des fragments de dents, une vertèbre du cou et une côte.
- A propos du cimetière de Blondefontaine. —
- M. L. M. Granderye nous écrit : « Je lis dans La Nature n° 2452 du 2 avril dernier, Supplément, p. 106,1 annonce de la découverte d’un cimetière gallo-romain à Blande-fontaine (Haute-Saône).
- Sauf erreur de ma part, ce cimetière, tout au moins en ce qui concerne la couche à o m. 70 de profondeur, ne doit pas être gallo-romain, mais carolingien.
- Dans une propriété que je possède dans la Haute-Saône, à Pennesières, canton de Rioz, mes ascendants et moi-même avons mis au jour une certaine quantité de sépultures (sarcophages ou murs en pierres sèches) semblables à celles représentées par les figures 1 et 2 de la page 106. La pierre, dans laquelle sont taillés les sarcophages est (à Pennesières) un agglomérat de Ryuchonella Thurmanni (ou R. spathica) si mes souvenirs sont exacts. Il serait intéressant qu'un archéologue de la Société des Sciences de la Haute-Saône s’assurât si vraiment la nécropole est gallo-romaine, ou si elle est, comme je le pense, carolingienne. Des cercueils identiques ont été également découverts à Pcrt-sur-Saône, et sont encore dans les jardins de la maison (anciennement de M. Galère). »
- Le plébiscite de Haute-Silésie. —La haute commission interalliée a publié les résultats provisoires du plébiscite du 20 mars dernier.
- Le territoire plébiscitaire se répartit nettement en deux zones. Celle du sud-est (8 cercles de campagne et 4 cercles urbains) correspond à la région industrielle et minière et a donné un résultat favorable à la Pologne. Par contre, belle de l’ouest, principalement agricole, avec la ville d’Opole (Oppeln) comme centre, a voté en majorité pour l’Allemagne. Les résultats du vote sont les suivants :
- A. Région industrielle et minière à majorité polonaise.
- a) Cercles ruraux.
- Pologne. Allemagne.
- Pless 48.600 18.400
- Rybnik 5 2.400 27.900
- Kattowitz 66.000 52.«00
- Beuthen 60.700 42,3oo
- Zabrze 48.200 45.200
- Tarnowitz 27.400 17.000
- Tost-Gleiwitz . 26.700 19.100
- Gross-Strelitz 23.100 22.400
- Total . . . 346.ioo 245.100
- b) Cercles urbains.
- Pologne, Allemagne.
- Beuthen 10.000 29.800
- Gleiwitz 8.5oo 32.000
- Kattowitz 3.800 22.700
- Kœnigshutte . ... 10.700 31.800
- Total . 33.000 i i6.3oo
- B. Région agricole à majorité allemande.
- a) Cercles ruraux.
- Pologne. Allemagne.
- Ratibor . 18.000 26.100
- Lœbschutz. . . . 200 65.100
- Cosel 16.700 69.600
- Oppeln 24.800 56.000
- Rosenberg 11.roo 23.800
- Lublinitz i3.6oo 15.400
- Ivreutzsburg 1.700 43.200
- Total . . . . 86.100 299.200
- b) Cercles urbains.
- Pologne. Allemagne.
- Oppeln 1.100 20.800
- Ratibor 2.200 22,200
- Total . . . . 3.3oo 43.000
- La majorité polonaise, dans la région industrielle et minière, est d’autant plus caractérisée qu’il faut remarquer qu’on avait admis à voter des milliers d’émigrés germanisés ; que les habitants de la région comptaient un très grand nombre de fonctionnaires et employés allemands ; qu’enfin, la propagande allemande avait disposé de moyens financiers et autres qui manquaient à la Pologne, ainsi que de l’appui du clergé.
- La Haute Commission interalliée, se basant sur les résultats du plébiscite, s’occupe de tracer la nouvelle frontière entre les deux Etats.
- Exposition de l’aluminium. — Une intéressante exposition, consacrée à l’aluminium, s’ouvrira du 21 au 29 mai prochain, à Paris, 44» rue de Rennes, sous les auspices de la Société d’Encouragement à l’Industrie nationale. Elle comprendra tout ce qui se rapporte à l’histoire, la fabrication, aux emplois et applications de l’aluminium, et également du magnésium, du calcium, du sodium et de leurs alliages. D’intéressantes conférences sont annoncées : de MM. Guillet (l’industrie de l’aluminium), Dusaugey (1 aluminium en électricité), Zetter (l’aluminium dans l’appareil électrique), Flusin (magnésium, calcium, sodium), Guérin (l’aluminium dans les industries chimiques, procédés de fabrication de matériel en aluminium), Trillat (l’aluminium dans l’industrie de l’alimentation), Grard .(les alliages légers, leur emploi en aéronautique), de Fleury (les métaux légers dans la construction mécanique).
- Jeunes filles d’hier et d’aujourd’hui. — Le Scien-tific American rapporte que le directeur de l’Education physique de l’Université de Pennsylvanie conclut, d’après les statistiques dressées dans les collèges de filles depuis 60 ans, que la taille moyenne d’une jeune fille d’aujourd’hui est de 2,5 cm. supérieure à celle d’une jeune fille du même âge, il y a 60 ans.
- En outre la jeune fille moderne pèse environ 3 kg de plus que sa devancière.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- r> Objets utiles
- Le fer à souder électrique Ferrix à basse tension.
- — La soudure électrique depuis quelques années prend un développement remarquable. Quoi de plus naturel en effet que de demander au courant électrique les hautes températures nécessaires à cette opération. Mais les difficultés rencontrées dans la pratique sont nombreuses.
- Nous ne parlerons pas ici de la soudure électrique appliquée aux grands travaux métallurgiques où elle commence à faire concurrence à la soudure au chalumeau oxhydrique ou oxyacétylénique ; nous n’avons en vue qu’une application plus modeste ; le petit fer à souder utilisé par les ouvriers ou les amateurs pour faire rapidement un point de soudure. C’est là surtout qu’il semble tout indiqué de substituer au chauffage à la lampe du fer soudant un chauffage électrique par branchement sur le secteur de distribution.
- Mais tous ceux qui ont voulu faire fonctionner directement sur les réseaux à no ou 220 volts des fers à souder électriques savent combien il est difficile de réaliser un fer dont la résistance puisse supporter longtemps les températures élevées qu’il est nécessaire d’obtenir.
- En effet, la panne en cuivre rouge d’un fer à souder doit atteindre la température de 3oo à 35o° pour que le travail soit facile. Le fil résistant qui échauffe la panne doit être isolé de celle-ci par du mica, de l’amiante ou de la terre réfractaire.
- Ces corps résistent bien à la chaleur, mais ne la conduisent que très mal. Aussi le fil résistant doit-il être porté à une température bien plus élevée que la masse de cuivre. Malgré les progrès réalisés dans la fabrication des alliages chrome et nickel, le fil de résistance, qui doit être très fin pour ne laisser passer qu’un ampère ou deux au rouge, ne peut durer très longtemps, et le fer cesse de fonctionner. Le remplacement de la résistance n’est pas toujours très facile, car les pièces de fer sont généralement oxydées, et cette résistance coûte elle-même assez chère.
- Aussi, les fers à souder électriques sont-ils employés surtout par ceux qui s’en servent peu. Il n’est pas rare de trouver des fabricants de boîtes de conserves, par exemple, qui ayant le courant électrique à leur disposition continuent à se servir de simples fers de quincaillier et de charbon de bois. Ils ont fait l’expérience, et ne veulent plus de fers électriques.
- En dehors de la fragilité de la résistance, on peut reprocher encore au fer électrique son mauvais rendement. La consommation est généralement de 200 à 25o watts, lesquels sont dissipés par rayonnement et bien peu de calories apportées par les watts passent sur l’objet à souder? Il y a peu d’appareils électriques ayant un rendement si faible.
- De plus, le poids élevé que doit avoir le fer pour permettre de loger une résistance encombrante et former volant de chaleur, rend vite fatigant le maniement prolongé de cet outil. On ne peut songer à l’employer pour les travaux délicats demandant de la précision. Les bijoutiers en savent quelque chose.
- L’emploi du bas voltage, qui donne déjà pour l’éclairage, notamment pour le cinéma, des solutions nouvelles et pratiques, va permettre de remédier à tous les inconvénients ci-dessus. La manufacture du transformateur « Ferrix », a créé un fer à souder fonctionnant sur 2 volts seulement.
- Tandis que le fil de résistance d’un fer à souder à 110 volts mesure plusieurs mètres de longueur et n’a qu’un diamètre de 25 à 3o cm de millimètre, le fil de résistance du fer à souder Ferrix n’a que 10 cm de long, et plus d’un millimètre de diamètre.
- Ce fil gros et court, donc solide et durable, va servir de plus à supporter lui-même la masse de cuivre. Cette dernière, au lieu d’être vissée sur une tige de fer qui enlève par conductibilité une bonne partie des calories fournies par le courant, ne se trouve reliée aux bornes serre-fils amenant le courant que par le fil de résistance lui-même, médiocre conducteur de la chaleur comme il l’est de l’électricité. On arrive ainsi à isoler calorifiquement la masse du cuivre du manche, et c’est un premier point important.
- La faible longueur du fil de résistance permet de constituer le fer par un simple tube de cuivre, replié en deux et aplati à la presse sur le fil. Et la faible tension employée de 2 volts va permettre de n’employer comme isolant que la simple couche d’oxyde qui se forme à la surface du cuivre rouge dès qu’il atteint 4000. Cet isolant sera suffisant et aucun courant appréciable ne traversera la masse de cuivre, bien que celle-ci soit fortement pressée sur le fil. Un tel isolant qui se forme et se maintient de lui-même assure une solidité°et une durée incomparables. Aussijle fer à souder Ferrix ne craint pas les survoltages. On peut mettre sur 4 volts le fer construit pour 2 volts, et porter ainsi le tout au rouge vif. On peut aller plus loin encore, et avec quelques précautions, arriver à fondre toute la masse de cuivre, sans brûler la résistance.
- Le fer à souder Ferrix n’a qu’une masse très faible, puisque la partie utile ne pèse que 25 grammes. Et pourtant, il est possible d’effectuer avec ce fer minuscule des travaux bien plus importants qu’on ne le croirait, tant le rendement de cet appareil est élevé. La consommation est de 20 ampères sous 2 volts, soit 5o watts.
- C’est 5 à 6 fois moins que les appareils à 110 ou 220 volts.
- De plus, la température de travail, par suite de la faible masse du cuivre, est atteinte 10 à i5 fois plus
- sgf Pointe pour cautere
- Plaque pour recuire
- Fer à souder
- ü Résistance de réglage
- /Transformâtes ;
- 'ou accumulateur''
- Fig. 1. — Fer à souder électrique Ferrix.
- vite, et au bout d’une minute de fonctionnement on peut utiliser le fer.
- Enfin l’emploi d’une faible tension permet de constituer un rhéostat très simple et pratique par une simple tige de métal résistant sur laquelle on déplace un serre-fil.
- Le seul inconvénient d’un fer à souder à basse tension est d’exiger un petit transformateur ou un accumulateur, suivant que le courant dont on dispose est alter-/ natif ou continu. Dans le cas de courant alternatif, c/ii abaisse la tension au moyen d'un transformateur Ferrix.
- Sur les réseaux à courant continu, le transformateur se remplace par un seul élément d’accumulateur donnant 2 volts, et d’une capacité de 4° ampères-heure au moins, de façon à supporter sans dommage une intensité de décharge de 20 ampères.
- La charge de cet unique élément d’accumulateur se fait très simplement en l’intercalant dans le circuit d ’une lampe ou d’un appareil éclairé fréquemment. Une simple prise de courant, montée en tension sur le circuit considéré, constitue un poste de charge très pratique.
- Un bouchon en court-circuit est placé sur cette prise pour que le courant continue à passer comme auparavant. Veut-on mettre en charge son élément d’accumulateur? On remplace le bouchon en court-circuit par un bouchon portant deux fils reliés aux bornes de l’accumulateur, et de nouveau la lampe, ou les lampes s’allument, sans autre ennui qu’une diminution de 2 volts dans la tension, ce qui, même pour une personne avertie, est bien imperceptible. L’accumulateur se trouve mis en charge chaque fois que la lampe est éclairée, sans aucune dépense de courant supplémentaire. Ce système est aussi pratique pour le courant continu, que le transformateur l’est sur courant alternatif.
- Le petit fer à souder Ferrix peut servir encore à d’autres usàges.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- En remplaçant la masse de enivre par une pointe d’alliage résistant, on obtient un thermocautère à pointe de platine qu’emploient docteurs, chirurgiens, dentistes. Comme l’appareil et son transformateur pèsent i kilo seulement, il rend possible les cautérisations à domicile.
- Cétte pointe incandescente, dont la température se règle facilement par le petit rhéostat, permet encore aux artistes en pyrogravure de reléguer dans leur boîte la pointe de platine chauffée à l’essence, et la poire en caoutchouc djun maniement fastidieux.
- Une petite plaque d’acier, qu’un fil résistant permet de porter au rouge, permettra de chauffer à cette température les petites mèches, lancettes, bijoux, etc. pour tremper, recuire, braser.
- Le fer à souder Ferrix se trouve chez Lefébùre, 38, boulevard Saint-Michel, Paris. Prix (sans le transformateur) : 20 francs.
- Couteau de poche « The Jig-ger ». — C’est une heureuse idée d’avoir imaginé une monture pour ' utiliser les vieilles lames de rasoirs de sûreté.
- Lorsqu’elles ne coupent plus suffisamment pour se raser, on ne savait plus qu'en faire. D’ingénieux couteliers avaient bien proposé de les affûter et des machines ont même été construites dans ce but, mais on ne peut
- Fig. 2. — Couteau de poche « The .Tigger «.
- leur faire subir plusieurs repassages et elles finissent toujours par être hors d’usage.
- Le « Jigger » leur fait un sort particulièrement utile. Son aspect est représenté par la figure i. Il comporte trois parties reliées entre elles par des rivets. Celle du milieu est fendue pour recevoir la lame du rasoir. Un des tranchants de celle-ci est recouvert par une bande terminée en pointe qui est destinée au nettoyage des ongles et porte sur le dos une lime à ongles. L’atitre s’emboîte dans un étui perforé en son milieu pour servir de coupe-cigares et portant à son extrémité un anneau pour le suspendre à là chaîne du trousseau de poche. Le tout, extrêmement plat et peu encombrant, forme couteau de poche et tient dans celle du gilet aisément. Il est entièrement nickelé et a bonne apparence. La lame, amovible, peut être retournée, puis changée quand elle ne côüpe plus bien.
- On a ainsi un couteau à lamé d’excellent acier qui peut servir à tous usages : taille-crayons, coupe-papier, coupe-cigares, cure-ongles, et au besoin coupe-cors oti même rasoir, etc.
- « The Jiggér » est en vente chez Kirby Beard et Gie, 5, rue Auber, Paris.
- Filtre à café Coilà. — Tout l’art du bon café réside dans cé secret : Ce doit être une infusion et non une décoction. En d’autres termes, pour obtenir du café parfumé et bien fait, il ne faut pas le faire bouillir, mais traiter la poudré par l’ëau bouillante. Les cafetières ordinaires n’assurent pas très bien ce résultat : l’eau qu’on verse sur le filtre n’est pas constamment bouillante; en réchauffant l’infusion déjà filtrée sur un feü nu, on risque de la faire bouillir. Les Cuisinières ont si peu le souci de cette préparation, qu’On a imaginé déjà divers modèles de cafetières permettant de la réaliser sur la table de la salle à manger, devant soi. Les vrais gourmets ne boivent pas d’autre café.
- Voici un nouveau modèle dé filtre de ce genre qui a l’avantage de montrer cé qui se passe, et par suite d’assurer une opération bien réglée. *
- Sur un support nickelé et de bonne forme se trouve fixé un ballon de verre, à une hauteur réglée pour qu’on puisse placer au-dessous une lampe à alcool. Le ballon est fermé par un bouchon percé d’un trou dans lequel passe un tube de verre prolongé au-dessus par un entonnoir cylindrique. Dans le fond de l’entonnoir est fixé un disque filtrant. C’est tout.
- Pour s’en servir, on verse dans le ballon la quantité d’eau nécessaire; on place le bouchon-filtre; on dépose
- Fig. 3. — Filtre à café Cona.
- sur ce dernier le café en poudre, L’appareil monté sur son support, on allume la lampe. L’eau en s’échauffant dans le vase inférieur n’a d’autre issue qüe le tube sous l’entonnoir dans lequel elle monte lentement; peu à peu, elle mouille le filtre et le café qui y repose. Elle finit par entrer en ébullition sous la faible pression de la colonne d’eau qui la surmonte, c’est-à-dire à marquer exactement ïoo° au contact du café, à l’air libre. A ce moment, on éteint la lampe. Presque aussitôt, la vapeur d’eau du ballon se condense et l’infusion du filtre, bien à point et parfaitement réussie, rentre rapidement dans le ballon. Le café est prêt et il n’y a plus qu’à le servir.
- Le filtre Cona, d’invention anglaise, est en vente chez MM. Kirby, Beard et Cio, 5, rue Auber, Paris.
- Une mandarine fait une excellente veilleuse. —
- On peut faire d’une mandarine une veilleuse d’un joli aspect grâce à Un peu de patience. Il suffit de retirer l’écorce de la mandarine, de manière qu’elle soit en deux parties formant calottes. On a soin de garder sür l’une des demi-calottes la partie centrale ou germe qu’on roule entre les doigts afin qu’elle së tienne suffisamment droite.
- On remplit alors la calotte inférieure d’huile jusqu’à Une hauteur appropriée suivant la durée qu’on veut obtenir pour la veilleuse.
- On place cette calotte ainsi préparée Sur un support constitué par un coquetier ou un verre à liqueur. On allume la ^*8’ Mandarine-veilleuse, mèche qu’on a au préalable
- imbibée d’huile et ùtt couvre la veilleuse avec l’autre demi-calotte dans laquelle on aura découpé une rondelle afin que la flamme puisse être libre.
- Cette veilleuse donne une lumière orange superbe et très douce qui peut durer plusieurs heures et qui a l’avantage d’être économique.
- Plusieurs lampes ainsi constituées sont même suffisantes pour éclairer une pièce avec un effet de lumière très décoratif.
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- VARIETES
- COMMENT ACHETER LES FRUITS EXOTIQUES? — LES DATTES
- Les dattes sont produites par le dattier (Phoenix dac-tylifera). Ce palmier dioïque prospère au point de vue végétal sur la Côte d’Azür, mais il n’y fructifie que peu et ses produits, d’après MM. Ch. Rivière et H. Lecq, sont de médiocre qualité et n’ont aucune valeur économique. Il est surtout depuis un temps immémorial l’arbre dont les groupements forment les oasis et permettent à certaines cultures dans les zones sahariennes de l’Afrique du Nord de se développer sous leurs ombrages. Il est passé de là dans la vallée du Nil, en Arabie et en Perse où existent les cultures les plus importantes qui exigent avant tout pour bien produire une température très sèche et très chaude et une abondante humidité dans*le sol, ce qui a fait dire justement aux Arabes que « le palmier doit avoir les pieds dans l’eau et la tête dans le feu ». Il est cultivé avec succès dans certaines régions de l’Algérie et de la Tunisie; on l’a introduit dans nos colonies de la Réunion et des Antilles ainsi que dans le sud des Etats-Unis.
- Classement des variétés. — Produites sur les dattiers femelles par des inflorescences formées de longues grappes nommées régimes, les dattes sont des baies longues de 5 à 6 cm, presque cylindriques, renfermant un noyau assez gros, à chair douce, sucrée, très nourrissante. Verdâtres avant la maturité, elles deviennent ensuite jaunâtres, demi-transparentes et parfois rougeâtres après leur dessiccation.
- Leurs variétés sont nombreuses ; Rivière et Lecq, qui ont étudié spécialement celles de l’Algérie, en ont dénommé une centaine qu’ils ont classées en trois grands groupes établis surtout d’après la consistance du fruit : dattes molles, demi-molles et dattes sèches.
- i° Dattes molles. — Elles sont charnues, transparentes, très sucrées et délicates. Ce sont des dattes de luxe recherchées pour l’exportation; elles ont pour type la variété Deglet Nour ou Degla eû Nour. On les trouve particulièrement dans le Souf et l’Oued Rir, en Algérie; dans le Djerid en Tunisie.
- i° Dattes demi-molles. — Elles sont mielleuses et sirupeuses et moins fines que les précédentes; elles servent à la consommation locale et leur principal type est la variété Rhars. Pressées, agglomérées et conservées dans des outres en peau de bouc, elles sont vendues en pains homogènes sur les marchés arabes.
- 3° Dattes sèches. — Elles ont une pulpe plus ou moins épaisse, dure et farineuse, à surface dépourvue de sucre; leur type est la variété Degla Beïda. Traitées comme des grains après leur dessiccation au soleil sur des claies, elles se conservent très longtemps et constituent la véritable base de l’alimentation des Arabes et notamment des Sahariens, car elles sont très recherchées par les caravanes qui sillonnent ce grand désert. Elles sont, en outre, l’objet d’un commerce très important. — Il existe entre ces trois types une foule de variétés intermédiaires.
- Récolte. — Le dattier ne rapporte bien que tous les trois ans. La variété supérieure Degla en Nour est une des moins productrices ; on sait que dans la meilleure année, elle rapporté par pied 5 ou 6 régimes pesant en moyenne 4 kg, soit en tout 20 à 24 kg, et que le rendement qui tombe à la moitié l’année suivante est nul la troisième année, ce qui met le poids moyen annuel à ïo ou 12 kg, et l’on en a établi que le produit brut annuel d’un arbre serait de 4 à 5 francs. Mais ce revenu est subordonné à la variété; Rivière dit que, au Mzab, le rendement moyen est de 40 à 80 kg de dattes valant i5 à 3o francs le quintal.
- Pour opérer la récolte ôn grimpe sur l’arbre et on coupe les régimes qu’on descend au moyen d’üne corde ou d’une liane. On les rentre dans des magasins où on les suspend à des bâtons, chevilles, etc., ou on les place sur des claies faites des grosses nervures des feuilles de palmier. On trie les dattes suivant leur qualité et leur variété; on réunit les meilleures en caisse, en couffin ou en peau de bouc sans leur faire subir d’autre préparation; quant aux dattes de qualité inférieure, on les met à part pour servir à la nourriture des animaux.
- Exportation. — MM. Rivière et Lecq ont établi que, de l’Algérie qui possède environ 2 millions et demi de dattiers, l’exportation a oscillé entre 20 000 à 28 000 quin-
- taux de 1901 à 1902, et qu’elle est montée, en igo3, à près de a millions dé francs pour 28 172 quintaux. D’autre part, M. Pensa estime que la Tunisie exporte avec ses i36ooo palmiers pour 7 à 800000 francs de dattes par an. Toutefois, c’êst le golfe Persique qui est le grand centre d’exportation pour lés marchés de consommation, attendu qu’il expédie, par an, avec ses 20 millions de dattiers, environ Sooooo quintaux de dattes.
- Importations. — Pour en avoir une idée approchée, je relaterai seulement qu’elles se sont élevées chez nous, pour les neuf premiers mois des années 1918, 1919 et 1920, aux chiffres ci-après exprimés en quintaux : 1918,91559; 1919,56789; 1920, 42 891 ; elles semblent donc en voie décroissante.
- Quand et comment les acheter? — L’arrivée des dattes en France suit leur récolte qui a lieu à l’automne dans les pays de production. Elles se vendent d’octobre jusqu’en avril aux Halles de Paris où on les reçoit en caisses de bois de 3, 5, 10 et 20 kg, et en caisses de carton de 3oo à 5oo gr. C’est à ce moment que les maîtresses de maison peuvent en faire provision, soit aux Halles, soit dans les grandes maisons d’alimentation ou dans celles qui vendent des produits exotiques. Chez ces dernières les plus belles dattes, type Degla en Nour, sont vendues dans des boîtes où elles sont superposées sous deux couches formant deux ou trois rangs séparés par un fragment de régime. Le poids de ces dattes varie entre 7 et 12 gr. avec une moyenne de 9 gr. 5o ; leur longueur va de 36 à 45 mm avec une moyenne de 40 mm. Le contenu de la boîte pèse entre 400 et 5oo gr. et son prix variable, avec la qualité des fruits, l’époque de la vente et l’importance de la maison, est compris entre 3 et 4 francs.
- Lorsqu’on achète les dattes au détail, elles sont généralement détachées de leur régime ; il faut les choisir grosses, sucrées, bien charnues, luisantes, poisseuses aux doigts et peu écrasées. Dans tous les cas, il faut délaisser celles qui, n’ayant qu’une*peau jaunâtre sur le noyau, semblent n’avoir plus que la peau sur les os, ou encores'celles qui, très écrasées et brunes, ont déjà subi Un commencement de fermentation.
- Principaux usages. — Les dattes sont des fruits qui, ainsi que les bananes et les figues sèches, possèdent sous un petit volume un coefficient nutritif élevé. Leur importance est surtout très grande pour les peuples de l’Orient et d’une partie de l’Afrique du Nord où elles forment avec le riz la base de l’alimentation. Leur valeur nutritive réside surtout dans leur richesse saccharine très notable. Ëalland, qui a analysé ces fruits, y a dosé 5i pour 100 de sucre, mais cette teneur peut atteindre 65 pour ioù.
- En France, bien que nous possédions en abondance les fruits les plus divers et les meilleurs, on apprécie cependant les dattes auxquelles on accorde une certaine place dans les desserts composés de fruits secs. On ne les consomme jusqu’à présent qü’à l’état sous lequel on les importe, mais il y aurait quelque intérêt pour les maîtresses de maison à confectionner avec elles une excellente confiture que j’ai très appréciée, et dont voici la recette que je tiens d’une de mes nièces d’origine grecque ayant habité plusieurs années à Alexandrie.
- Confiture de dattes. — Prenez de belles dattes jaunes fraîches, pelez-les, mettez-les dans un chaudron avec une quantité d’eau suffisante pour les bien recouvrir durant leur cuisson qui doit être prolongée jusqu’à leur complet ramollissement. Versez alors le tout sur une passoire posée sur un récipient destiné à recueillir le jus qu’on transforme en pâte ultérieurement. Laissez-les bien égoutter, puis extrayez le noyau en le poussant du sommet du fruit vers sa base au moyen d’une petite tige cylindrique et remplissez la câvité avec de petits morceaux d’amandes, de pistaches, d’écorce de mandarines, etc.
- Les dattes étant ainsi préparées, prenez pour 100 fruits une oca 1/2 (1 kg 875) de sucre et autant d’eau, mettez le tout dans un chaudron et cuisez jusqu’à ce qu’une goutte de confiture tombée sur une assiette ne Coule plus. Enlevez du feu, ajoutez six cuillerées à Café de jus de Citron ; portez de nouveau à l’ébullition pour obtenir le degré de concentration ci-dessus. À ce moment, les
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- VARIÉTÉS
- dattes doivent être colorées en rouge ; laissez refroidir un peu et mettez en pots à la manière habituelle.
- Pâte de dattes. — Versez dans une bassine le jus indiqué plus haut dans la proportion d’un verre pour un demi-verre de sucre et un demi-verre de farine, mélangez exactement et faites cuire, en agitant constamment pour éviter une attache, jusqu’à ce que toute l’eau se soit évaporée, ce dont on s’aperçoit aux bulles qui se dégagent de la masse. Aromatisez avec du « moustos » (jus de raisin frais) ou avec un aromate; ramenez au point de cuisson; coulez sur une plaque et, pendant que la pâte est chaude, faites tomber à la surface un mélange de petits fragments d’amandes, de noisettes et de can-
- nelle qui s’y incorporent facilement. Laissez sécher et découpez en petits morceaux de différentes formes.
- Les dattes sont parfois employées en thérapeutique comme adoucissantes et béchiques et, à ce titre, elles entrent à partie égale dans les fruits pectoraux : dattes, jujubes, figues sèches et raisins secs.
- Dans les pays d’origine, les indigènes préparent très primitivement avec les dattes de qualité secondaire un vin et une eau-de-vie qu’on fabrique en Europe par des procédés perfectionnés. Ils obtiennent aussi avec le suc du palmier un vin nommé « lagni », et, avec celui-ci, après distillation, Y eau-de-vie de dattier qu’on dit être inférieure à Y eau-de-vie de dattes. A. Truelle.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Des dents dans l’œil. — M. le professeur de Laper-sonne vient de communiquer à l’Académie de Médecine l’observation curieuse, faite en collaboration avec MM. Velter et Prélat, de dents surnuméraires développées dans l’orbite.
- On sait qu’il peut se produire, par suite de malformations embryonnaires, des kystes contenant soit des dents, soit des cheveux. On en trouve parfois en divers points de la face et de l’orbite. Le cas le plus extraordinaire connu est celui de Hildebrand dans lequel on trouva sur les maxillaires les germes de i5o à 200 dents qu’on enleva ; il en repoussa encore i5ô qu’on dut extraire ensuite.
- Cette fois-ci, il s’agit d’une jeune fille de i5 ans qui se présenta à la clinique du professeur de Laper-sonne, à l’Hôtel-Dieu.
- Grande, bien constituée, sans aucun stigmate , elle souffrait seulement d’une exophtalmie de l’œil droit, avec troubles de la vision remontant à l’enfance, mais sans douleurs, ni inflammation. On constata que l’œil était dévié en haut et en dedans et présentait des oscillations nystagmiques, surtout marquées quand l’enfant voulait regarder vers le bas. La vision était bonne, les paupières, la conjonctive, la cornée normalement sensibles, la région maxillaire supérieure était un peu plus saillante à droite qu’à gauche, mais rien n’expliquait l’exophtalmie.
- Les divers examens n’ayant rien révélé, on eut recours en fin de cause à la radiographie, et voici ce qu’elle révéla (fig. x).
- Sur le profil, on voit la partie supérieure de l’arcade dentaire supérieure droite avec ses grosses molaires normalement développées. Au-dessus commence tout un chapelet de dents surnuméraires, plus ou moins développées, présentant les unes une seule, les autres deux racines; on reconnaît facilement les parties constituantes de la dent. Quelques-unes, surtout à la partie inférieure du chapelet, semblent s’entourer d’une gaine fibreuse formant comme une ébauche d’alvéole. Ces dents se présentent dans différentes directions, soit de champ, soit de droite à gauche ou obliques sans aucun ordre. Elles semblent appliquées sur la tubérosité maxillaire.
- Arrivé dans le fond de l’orbite, le chapelet forme une accumulation de masses opaques, dans lesquelles il est tout d’abord difficile de se reconnaître.
- En examinant les radiographies de profil et de face, on vit que les dents contenues dans l’orbite sont plus volumineuses et paraissent arrivées à un développement plus complet. Elles occupent la partie profonde de l’orbite et, dans quelques épreuves, en comparant avec le côté opposé, on constata qu elle ont franchi la partie postérieure de la fente sphéno-maxillaire pour se développer au-dessus du plancher de l’orbite. C’est ce qui explique l’exophtal -mie, et surtout la déviation supéro-in-terne, par suite de la gêne dans le fonctionnement des muscles droits inférieurs et externes de l’œil.
- Il est difficile, d’après les épreuves radiographiques, d’évaluer quel est exactement le nombre de dents surnuméraires développées dans la face et l’orbite. On peut l’estimer approximativement à une douzaine, mais il est possible qu’il y ait un plus grand nombre de germes dentaires disséminés le long de ce chapelet, et surtout dans le bouquet terminal de l’orbite.
- Il s’agit donc d’une série de germes dentaires, développés dans la face et l’orbite. L’existence de ces dents surnuméraires est bien connue des dentistes qui les rencontrent, plutôt à la mâchoire supérieure qu’à l’inférieure. Elles sont plus ou moins éloignées de l’arcade dentaire, tantôt à la face externe de la mâchoire, tantôt sur la voûte palatine. Elles s’accusent par la formation de petits abcès et secondairement d’une fistule persistante ; il suffit alors d’aller à la recherche du germe dentaire et de l’extraire pour guérir la fistule. Parfois le nombre de ces germes est considérable comme dans le cas de Hildebrand.
- On peut expliquer le cas du professeur de Laper-sonne par la présence d’une lame épithéliale, partie de la portion la plus reculée du bourgeon maxillaire supérieur droit, qui s’est développée indéfiniment, donnant lieu à un chapelet de germes dentaires. Parallèlement au développement du maxillaire, cette lame épithéliale est remontée sur la tubérosité maxillaire pour aboutir à la fente sphéno-maxillaire dans sa partie postérieure, entrant dans l’orbite, avec les vaisseaux et les nerfs qui traversent cette fente. Dans l’orbite ce chapelet de bourgeons para-dentaire a donné lieti à un bouquet terminal de dents plus ou moins développées.
- Cette singulière anomalie, fort rare à cet état de développement, méritait d’être signalée. R. M.
- Radiographie de la lace vue latéralement.
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- RECETTES PHOTOGRAPHIQUES
- Développement et fixage simultanés. — Nous avons déjà donné, dans nos Recettes photographiques du 25 octobre 1919 (n° 2378), une formule de « développement-fixage », combinaison très appréciée des amateurs privés de laboratoire ou accidentellement dépourvus de luminaire inactinique. MM. A. et L. Lumière et Seyewetz ont repris l’étude de cette méthode et, après de nombreux essais comparatifs, ils préconisent les deux formules suivantes de révélateurs fixateurs :
- Formule n° 1 :
- Eau ....................1000 c. c.
- Sulfite de soude anhydre. 32 gr.
- Chloranol................... 6 —
- Soude caustique .... 5 —
- Hyposulfite de soude . . 60 —
- On peut remplacer la soude caustique par 140 gr. de phosphate tribasique de soude, en réduisant alors la quantité d’hyposulfite à 48 grammes.
- Formule n° 2 :
- Eau.......................v. 1000 c, c.
- Sulfite de soude anhydre . . 3î gr.
- Métoquinone..................... 6 —
- Phosphate tribasique de soude. 100 —
- Hyposulfite de soude .... 40 —
- Ces révélateurs-fixateurs fournissent des images d’une transparence, d’une intensité et d’une gradation comparables à celles que l’on obtient par développement et fixage séparés. Toutefois, avec la formule n° 2, les images sont un peu moins limpides. Pour assurer un fixage complet, il faut que le Volume du bain soit de 5o c. ç. par plaque du format 9x12. Sur cette donnée, il sera facile de calculer la quantité à employer suivant
- la dimension des clichés développés. L'opération est automatique et n’exige aucune surveillance ; elle peut être pratiquée dans une pièce obscure quelconque, la plaque étant Retirée en plein jour après le laps de temps voulu, soit 20 à 25 minutes pour les plaques et 2 minutes pour les papiers.
- La formule n° 1 est celle qui convient le mieux pour les plaques et papiers au chloro-bromure. Toutefois, il est avantageux de doubler la durée normale d’exposition. Dans le cas des papiers, il ne faudra pas prolonger au delà de 2 minutes l’action du bain combiné si l’on veut conserver la pureté des blancs. Les papiers ne contenant que du bromure d’argent ne doivent pas être traités par cette méthode, qui produit un voile très marqué, que n’atténue pas le bromure de potassium.
- Pour les plaques, il n’y a point d’inconvénient à prolonger la durée de l’immersion dans le bain.
- Le développement-fixage combiné permet de tirer un meilleur parti des clichés surexposés que celui auquel aboutissent les procédés habituels de développement et de fixage séparés. A surexposition égale, les images traitées par la nouvelle méthode présentent une gradation qui n’aurait souvent pu être obtenue à l’aide des méthodes ordinaires qu’en modifiant profondément la composition du révélateur en vue de la correction de la surexposition. La constance des résultats fournis par cette méthode, la simplification qu’elle apporte dans l’obtention des clichés, la possibilité de se passer de l’éclairage spécial du laboratoire, font du développement-fixage une combinaison très pratique, surtout en voyage. Ce procédé reste néanmoins inférieur au développement distinct du fixage, en cas de sous-exposition, et les formules indiquées ne conviennent pas aux grands instantanés.
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- BOÎTE AUX LETTRES
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- AVIS. — L'abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — M. Richard, à Tourcoing. — Vous pouvez trouver du phosphate neutre d'ammonium chez un marchand de produits chimiques. A Paris, nous vous signalons : Poulenc, 122, boulevard Saint-Germain.
- Le montage indiqué peut servir pour la charge de deux accumulateurs. Il suffit d’intercaler des lampes de manière à réaliser l’intensité indiquée comme celle qui est nécessaire à la charge de vos éléments.
- M. Le Masson de Rancé (Martinique). — Vous pouvez charger vos accumulateurs d’auto au moyen de votre dynamo pendant qu’elle débite le courant d’éclairage. Il suffit de monter en dérivation les accus sur le circuit, mais avec un rhéostat de lampes qui permettra de laisser l’intensité nécessaire. Vous pouvez aussi prendre une résistance liquide : deux électrodes de pile en charbon dans l’eau salée, en contrôlant si la chute de tension est suffisante. Durée de charge en général 5 heures. Si la batterie est de x ampères-heure l’intensité désirée doit
- OC
- être- ampères; voltage environ 2,5 volts par élément 5
- au début, puis moins à la fin vers la dernière heure.
- R. C., Lille. — Le ciment a précisément pour propriété de résister à la plupart des agents destructeurs et d’offrir une grande dureté. Nous ne voyons donc pas d’autre moyen pour l’attaquer que celui que vous employez.
- M. V. P., à Evreux. — Il a été répondu aux questions que vous avez bien voulu nous poser dans le numéro précédant celui-ci.
- T, S. P. — M. P. Cocheton, à La Ferté-Saint-Aubin.— Il n’y a aucun inconvénient à ce que le fil utilisé pour la confection d'un cadre soit un fil nu; mais dans ce cas des précautions toutes spéciales doivent être prises pour
- éviter que deux spires en se touchant ne mettent l’enroulement en court-ciycuit.
- Même votre fil de fer i5/io peut être utilisé.
- M. le Dt S. A. Marino, à Buenos-Aires. — L'amplificateur à résistances décrit dans la T. S. F. des Amateurs permet en Amérique une bonne réception de plusieurs postes de T. S. F. européens. Vous pouvez monter à la suite de cet appareil l’amplificateur à transformateurs dont la description a suivi celle du précédent.
- Plusieurs postes français, anglais et allemands sont reçus aux Etats-Unis sur petite antenne avec la « table de résistances et condensateurs de liaison » de M. Du-roquier.
- M. O. Rozès, à Alger. — Les indicatifs d'appel des stations européennes ont été en grande partie modifiés depuis la paix; ne vous étonnez pas si ces indicatifs ne correspondent plus exactement dans la nomenclature ancienne avec les renseignements nouveaux des revues de T. S. F. Nous vous donnerons prochainement une liste d’indicatifs à jour.
- Le prix des lampes à 3 électrodes est actuellement de i5 à 20 francs. Nous vous mettons en garde contre les lampes de mauvaise qualité, rebut de fabrication, vendues par les détaillants, Vous trouverez des lampes soigneusement sélectionnées à la Société ^Indépendante de Télégraphie sans fil, 66, rue de la Boétie, à Paris.
- M. Feffer, à Paris. <— Il n’y a, en effet, aucun inconvénient à remplacer les accumulateurs par un transformateur Ferrix pour le chauffage des lampes à 3 électrodes sur courant alternatif.
- M. Caillaux, à Orléans. — 1° Votre insuccès doit tenir au peu de sensibilité de votre détecteur, car à 120 km de Paris, il n’est pas compréhensible que vous ne receviez pas les ràdiotélégrammes de la Tour Eiffel sur votre cadre de 1 m. de côté convenablement orienté. Reportez-vous aux schémas de montage que nous avons donnés pour la réception sur cadre avec détecteur à cristaux.
- ^ , 2° Les nombreux fils téléphoniques qui passent au
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- BOITE AUX LETTRES
- voisinage de votre cadre ne sont évidemment pas sans effet sur votre réception, nous ne pensons pas toutefois qu’ils constituent un obstacle absolu à toute réception.
- 3° Les pièces polaires d’un bon écouteur téléphonique sont toujours très fortement aimantées.
- M. le Dv Béchet, à Avranches. — Un condensateur variable à air de 0,0025 microfarad sera très suffisant pour vos expériences ; au besoin, si cette capacité ne réalisait pas un accord exact, vous pourriez mettre en parallèle avec votre condensateur variable un condensateur fixe de 0,002 que vous confectionneriez vous-même très facilement.
- Vous pouvez réaliser toutes les combinaisons classiques de montages à la suite de votre condensateur d’arrêt.
- Non, vous ne pouvez pas remplacer votre capacité réglable par une bobine de self.
- Il ne faut pas trop compter sur l’élimination des courants parasites lorsqu’on utilise comme antenne une ligne d’éclairage électrique.
- La dénomination « émission musicale » caractérise une transmission sur étincelles nombreuses (au-dessus de 400) se révélant par un bruit musical dans l’écouteur téléphonique; la dénomination « émission confiée » caractérise une transmission sur étincelles rares (5o à 100 par seconde) et produisant une sorte de roulement ou ronflement dans l’écouteur.
- Il n’y a plus qne deux ou trois petits postes côtiers qui emploient encore l’émission ronflée; la Tour Eiffel ne l’utilise que pour des battements pendulaires.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io°/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- La trempe et le revenu des produits métallurgiques, par Léon Guillet. i vol. in-16, 264 pages, 122 fig. Doin, éditeur, Paris 1921. Prix : 6 francs.
- Ce volume expose d’une façon aussi précise que possible les théories modernes de la trempe en détachant bien les faits expérimentaux parfaitement établis des hypothèses elles-mêmes qui peuvent varier. Il met au courant des résultats les plus nouveaux tant au point de vue de l’influence de la trempe sur les propriétés mécaniques, physiques et chimiques, qu’au point de vue des conditions à remplir pour obtenir ces résultats.
- La question du revenu, qui a une importance aussi grande que celle de la trempe, est traitée dans les mêmes conditions et tous les industriels, que ces questions doivent préoccuper au plus haut chef, trouveront là les renseignements d’ordre théorique les plus vivants. t
- Ils verront notamment comment cette grande question des traitements thermiques, qui a fait particulièrement progresser la construction mécanique, est intimement liée à la constitution des produits métallurgiques.
- Il est à noter d’ailleurs que ce travail forme un tout qui permettra aux lecteurs de se bien mettre au courant des théories modernes.
- Les déchets et sous-produits industriels. Récupération. Utilisation, par Paul Razous, 2“ édition revue et augmentée. 1 vol. in-8. 528 p., g3 fig. Dunod, Paris. Prix : 45 fr.
- Trop souvent encore, soit par négligence, soit par ignorance, l’industrie ne tire pas de ses déchets tout le parti possible, se privant ainsi de profits commerciaux et d’avantages très appréciables au point de vue de la salubrité du voisinage. De grands progrès ont notamment été réalisés au cours des dernières années, dans cet ordre d’idées, l’auteur les mêt en évidence.
- Dans la première partie du livre, M. Razous examine l’utilisation des déchets et sous-produits communs à la plupart des usines. Dans la seconde se trouve traitée, en détail, la situation de chacune des principales industries. Nous signalerons spécialement les chapitres relatifs aux sous-produits des industries de l’alimentation : industrie laitière, minoteries, distilleries, malteries et brasseries, sucreries et raffineries, etc., où l’on trouvera une mise au point très complète de la question de l’utilisation de leurs déchets.
- Les engrais en horticulture, par A. Petit, i vol. in-16, 274 p. Baillière et fils, Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- L’ouvrage de M. Petit est un livre didactique, où tout ce qui touche à la question des engrais est exposé avec méthode et netteté. Il comprend trois parties : i° considérations sur la nutrition des plantes ; 20 le sol; 3° les engrais. Dans la première partie on voit ce qu’il faut penser de l’analyse des plantes, des tables de Wolff et de ce qu’on a coutume d’appeler les « exigences » des cultures. Bien des illusions tombent à la lecture de ce chapitre. La seconde partie est un précis très exact de tout ce que nous savons sur le sol en tant que source de nourriture pour les plantes. La troisième étudie le fumier et les engrais, et leur utilisation en horticulture.
- Enfin un dernier chapitre sur les conditions de l’emploi des engrais du commerce fournit des renseignements pratiques sur l’application des engrais aux cultures horticoles de pleine terre et aux cultures en pots.
- Les insectes, par E. Caustier, i vol. in-16, 189 p., 182 fig. Bibliothèque des Merveilles. Hachette, Paris. Prix : 6 fr.
- Le monde des insectes présente, à l’œil studieux du chercheur, des phénomènes étonnants, tant dans leurs mœurs,que dans leurs instincts ; et, en particulier, la vie sociale des insectes soulève les problèmes les plus difficiles.
- L’auteur expose très clairement comment les insectes sont faits et comment ils vivent, comment ils utilisent leurs moyens de défense, leur origine et leur évolution, leurs métamorphoses, les instincts sociaux de certains, les dangers que quelques-uns font courir à l’hygiène et à l’agriculture. Ce livre constitue un excellent ouvrage de vulgarisation et une introduction très exacte à l’étude des insectes.
- Où en est la géologie? par M. L. de Launay, membre de l’Institut, 1 vol. in-8° (200 X i3o), de vm-204 p., 57 fig. dans le texte (Collection des mises au point). Gauthier-Villars, Paris, 1921. Prix : 6 fr.
- L’auteur expose d’une façon fort attachante les idées actuelles sur la formation des sédiments et ses rapports avec l’océanographie ; sur les plissements de l’école terrestre, la naissance, la vie et la mort des chaînes de montagne, sur l’histoire des océans riche en drames analogues à celui de l’Atlantide. La géologie s’est jusqu’ici surtout développée par des méthodes dérivées de celles des sciences naturelles ; il ne semble pas quelle ait emprunté à la physicochimie et à la mécanique toute l’aide que celles-ci sont susceptibles de . lui apporter ; l’auteur montre dans quel sens cette aide peut être demandée en traitant rapidement les questions suivantes : la mort delà terre et du soleil, les évaluations géologiques en années, l’intérieur de notre globe, etc. Il aborde ensuite le côté pratique de la géologie en résumant les théories modernes sur la formation des minerais, la circulation des sources thermales, et en montrant sur quels points et par quelles méthodes il convient dans notre pays d’entreprendre les recherches de houille.
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- LA NATURE
- Supplément.
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- INFORMATIONS
- N° 2456 30 Avril 1921
- Nouvelle comète Reid (1921 a). — Une nouvelle comète a été découverte à l’Observatoire du Gap de Bonne-Espérance, le i3 mars dernier, par M. Reid. Elle était assez faible d’éclat : 9e grandeur.
- La comète a été observée à l’Observatoire d’Alger, les 18 et 25 mars, par M. Rénaux, avec le même éclat de g' grandeur.
- Ml Crommelin, utilisant les observations précédentes, a calculé une première orbite; le passage au périhélie aura lieu le io mai prochain.
- Voici quelques positions calculées par M. Crommelin, où l’on pourra rechercher la comète :
- Date Ascension droite Déclinaison
- Avril 8 20h28m5i5 -f- 2U2 3'
- — 16 2oh34m4os + 170 2'
- — 24 20h44ma9s + 39037'
- Mai 2 2ihi2m3os + 67°28'
- On voit d’après cette éphéméride que la comète s’élève très rapidement vers le nord et son ascension droite varie très peu.
- La dévastation, le sauvetage et la restauration des houillères du Nord. — Dans une séance solennelle tenue récemment par la Société des Ingénieurs civils sous la présidence de M. Millerand, président de la République, M. Guerre, ingénieur en chef des mines de Gourrières, a fait un saisissant exposé de la situation de nos houillères sinistrées du Nord.
- . Voici d’abord quelques chiffres qui résument éloquemment l’œuvre de destruction systématique accomplie par les envahisseurs dans les installations minières.
- Dégâts à la surface :
- Maisons complètement détruites. . 18000
- — partiellement détruites. . 12 000
- Voies ferrées détruites ...... 800 km
- Puissance détruite................ 38o 000 HP
- Dégâts dans les travaux de fond :
- Nombre de puits dynamités .... 140
- Volume d’eau à extraire. ...... 110 millions m3
- Galeries à rétablir............... 2 800 km.
- Conséquences et dépenses :
- Production perdue............... . 18660000 tonnes
- Dépenses pour la remise en état. . . 5 milliards
- La destruction des mines, sur certains points proches du front, fut sans doute l’œuvre du canon ; mais dans l’ensemble elle a été préparée avec une minutie raffinée et exécutée impitoyablement jusqu’au dernier jour des hostilités, sans aucune raison militaire. Les destructions ont été provoquées avec une science remarquable : outillage, puits et galeries, rien n’a échappé à cè vanda-lismé savant.
- La rupture des puits par des explosions pratiquées à des niveaux bien choisis a entraîné l’invasion rapide des exploitations par les eaux et posé pour la restauration des mines un des plus difficiles problèmes qu’aient jamais eu à affronter les techniciens.
- M. Guerre, sur l’exemple des mines de Courrières, a mis en évidence les énormes^difficultés rencontrées pour la remise en état de ces exploitations saccagées, et il a montré en même temps le merveilleux effort déployé pour ressusciter la mine.
- Immédiatement après le début delà retraite allemande, le 10 octobre 1918, les ingénieurs de Gourrières commençaient l’inspection des mines de leur concession ; le 20 octobre ils pouvaient atteindre remplacement du puits n° 9 et là se trouvaient en présence d’un véritable cataclysme. Les Allemands venaient de faire sauter le puits et à son emplacement se trouvait un entonnoir de 35 à 40 m. de diamètre dans lequel gisaient chevalement, bâtiments, machines, etc. Par les parois rompues du cuvelage, l’eau se précipitait dans la mine à raison de 52 000 m3 par 24 heures. Et l’eau montait dans tous les puits, remplissant peu à peu l’énorme vide (u5 millions de m3) que représentent les diverses galeries des travaux souterrains.
- Devant un pareil désastre., nul cependant ne désespéra. Sans perdre un instant, on entreprit de réparer som-
- mairement tous les cuvelages des autres puits de manière à permettre l’attaque du dénoyage dès que la réparation du puits n° 9 aurait pu être effectuée. Les travaux commencèrent le 20 novembre 1918; dans quelles conditions difficiles, on se le représente aisément : transports en pleine zone des armées, dans une région dénuée de toutes ressources, moyens rudimentaires.
- Néanmoins on fit l’impossible et toutes les brèches furent aveuglées avant d’être atteintes par la montée des eaux. Dix-sept puits furent ainsi sauvés, et un temps précieux était gagné. Il ne restait plus qu’à aveugler les venues d’eau du puits n° 9. On eut recours à la cimeuta-tion des terrains aquifères autour du puits, suivant le procédé inventé par M. Portier. Pour assurer la réussite de cette opération d’une envergure sans précédents, des dispositions exceptionnelles furent prises.
- Après enlèvement des débris de toute nature qui se trouvaient dans l’entonnoir, celui-ci fut remblayé.
- Quarante-huit sondages de cimentation furent ensuite entrepris, tant pour.constituer un cylindre imperméable autour du puits que pour assurer la cohésion des matériaux rapportés à travers lesquels celui-ci devait être rétabli. Commencé en août 1919 ce travail était achevé en avril 1920 après avoir absorbé 4oi5 tonnes de ciment; soit plus de i3 trains. Le 3 mai 1920 on reprenait sur ce terrain artificiellement créé le creusement du puits et l’on se raccordait avec le puits en placé le 17 octobre, date qui marquait le sauvetage définitif de la concession.
- La cimentation du puits n° 9 achevée, on put attaquer le dénoyage : huit pompes électriques de 55o HP pouvant refouler à 35o m. et débiter mensuellement 1 200000 m3 sont actuellement en batterie.
- Les travaux de dénoyage sont en cours dans toutes les mines sinistrées. L’opération est très avancée dans les mines du Nord (Ànzin, îAniche), dont les étages inférieurs seuls avaient été noyés. Dans les mines du Pas-de-Calais (Lens, Liévin, Courrières! etc.) plus directement touchées, on compte que le dénoyage sera terminé en 1922. L’ensemble du matériel pompe utilisé comporte 42 unités représentant une puissance totale de 23 700 chevaux.
- Pour assurer le service de dénoyage, on a dû créer des chevalements spéciaux pour la suspension des pompes, des cabestans puissants et des treuils. A cet effet, dans la seule mine de Courrières, on a mis en service g machines électriques de 480 HP, 3 de 280 HP, et 9 de 90 HP ; le courant est fourni par les Centrales de la Société Electrique des Houillères et par 2 centrales de secours respectivement de 800 et 1200 kilowatts installées à la mine.
- En même temps que les équipements provisoires et que le rétablissement des puits, il fallait se préoccuper d’assurer le logement du personnel; les cités ouvrières n’étaient que décombres et les villages environnants étaient anéantis. On s’est mis à l’œuvre sans retard. Au ier mars 1921, Courrières disposait de 2oi5 maisons ouvrières terminées ; 2785 seront mises en chantier dans le courant de l’année; au total : 4800 maisons sur 58g3 existant avant la guerre. Ajoutons que Courrières a pu dès la fin de 1920 reprendre l’exploitation de ses étages supérieurs, en mars 1921 la concession produisait 1000 tonneë par jour, chiffre qui sera porté à 3ooo à la fin del’année. En janvier 1921, l’ensemble des houillères sinistrées a produit 352 847 tonnes. Malgré le chemin parcouru, nous sommes encore loin des 18 millions de tonnes extraites annuellement avant guerre.
- Les mines du Nord, moins éprouvées, ont pu activement pousser leur reconstitution définitive. Leur situation matérielle s’améliore chaque mois par la mise en service de nouvelles machines ou d’outillage dont la construction se poursuit activement. Sous réserve d’avoir la main-d’œuvre nécessaire, ces concessions seront sous peu en mesure de porter leur extracfion aux a/3 du chiffre d’avant-guerre.
- Dans les concessions du Pas-de-Calais, il a fallu en raison de l’étendue des destructions recourir aux installations provisoires. L’armement définitif des sièges d’extraction a été mis en commande et les premiers équipements pourront sans doute être mis en service dans
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- INFORMATIONS
- les années 1922 et ig2i. Les Compagnies ont fait de grands efforts pour standardiser leur matériel et accélérer ainsi l’exécution des commandes. Elles ont généralisé l’emploi de la force motrice électrique, distribuée par de puissantes centrales.
- La restauration des galeries souterraines sera longue et difficile; M. Guerre pense que la plupart seront retrouvées effondrées. Néanmoins il estime que la reconstitution intégrale dés houillères pourra s’achever désormais dans un délai relativement court.
- Mais on se trouvera alors en présence d’un problème extrêmement délicat, celui de la main-d’œuvre : il y a malheureusement moins de mineurs qu’avant la guerre. Les batailles, lés maladies, les rigueurs de l’occupation ont fait de cruels ravages dans la corporation : de nombreux réfugiés ont abandonné le métier. Le déficit est suivant M. Guerre de l’ordre de 20 pour 100.
- D’autre part, le rendement individuel du mineur est pour diverses raisons tombé de 730 kg par jour en 1913 à 53o kg en 1920, soit une diminution de 27 pour 100. Pour revenir à la production d’avant-guerre, les houillères devront donc disposer d’effectifs bien supérieurs à ceux de 1914* C’est un effectif supplémentaire de 5o à 55 000 unités qu’il faudra recruter ; l’appel à la main-d’œuvre étrangère est inévitable. Le problème se compliquera de la difficulté des logements et de l’impossibilité de trouver des ressources dans les localités voisines dont le relèvement ne peut être escompté avant de nombreuses années.
- Les mines de Lens qui avaient 7500 maisons ouvrières en 19x4 devront en reconstruire 14 ou 15 000; Courrières 12 à i3ooo au lieu de 6000; Liévin 8 à 9000 au lieu de 43oo.
- Vers 192$, conclut M. Guerre, les houillères sinistrées seront en état, comme gisement et matériel, de fournir des productions de l’ordre de celles d’avant-guerre.
- Cette date est la preuve éclatante de l’énergie et du talent déployés pour la renaissance de notre bassin houiller ; la tâche était d’uné difficulté et d’une envergure sans précédents ; l’oiuvre ainsi accomplie fait honneur au pays, en même temps qu’elle inflige un cinglant démenti aux impudentes accusations de nos anciens bourreaux, qui osent nous reprocher de ralentir volontairement notre reconstitution,
- Les navires à turbines et engrenages. — On sait que la turbine à vapeur a pris, pour la propulsion des navires à vapeur, un énorme développement.
- Elle a cependant un inconvénient; c’est une machine qui doit tourner vite pour être avantageuse, et d’autre part, il faut que l’hélice du navire tourne lentement pour avoir un rendement satisfaisant. On a remédié à cette incompatibilité- en interposant entre la turbine et lhélice un engrenage réducteur de vitesse. C’est surtout sir C. A. Parsons, le grand ingénieur anglais, qui a contribué à réaliser et à développer cette solution qui se heurtait à de très graves difficultés de construction. Les turbines à engrenage ont été appliquées surtout aux navires de guerre et aux paquebots. Pour les cargos, dont là marche est plus lente, l’adaptation était plus difficile. On a été amené pour ces bâtiments à disposer une double réduction de vitesse; l’arbre de la turbine fait tourner au moyen d’un engrenage un arbre intermédiaire qui, à son tour, commande par un autre engrenage l’arbre de l’hélice.
- Cette disposition a pris en ces derniers temps un développement surprenant ; à une conférence récente de l’Institution of Naval Architects, MM. Walker et Cook annonçaient que depuis l’armistice, aux Etats-Unis seulement, 75o navires de ce type ont été construits, représentant une force motrice totale de 2 millions de chevaux, en Angleterre et dans les autres pays, il en a été construit 220 représentant un total de 1 i5oooo chevaux.
- Création d’un port franc en Finlande à Hangô.
- — Le Journal de la Marine marchande annonce que le Parlement finlandais vient de voter un crédit de 6 millions de marks finlandais pour contribuer à la construction d’un grand port franc à Hangô, à l’extrémité sud de la Finlande, à l’entrée du golfe de Finlande, au fond duquel se trouve Petrograd Le nouveau port, plus à l’ouest qu’Helsingfors, a l’avantage de se trouver au bord de la mer, si bien que, même durant les hivers les plus rigoureux, les navires peuvent y entrer et en sortir commodément, sans avoir à recourir pour la
- plupart du temps aux gros brise-glaces de l’Etat, qui se trouvent d’ailleurs constamment à la disposition des navigateurs. Les bâtiments qui utiliseront le port de Hangô n’auront donc pas besoin d’être construits spécialement pour le trafic d’hiver comme ceux qui allaient jadis à Petrograd. ,
- En second lieu, en raison de la perte de Reval et de Riga par la Russie, les marchandises à destination ou au départ de la Russie du Nord devront passer obligatoirement par Petrograd, relié à Hangô par un chemin de fer de 532 km, de même écartement de voie sur le parcours finlandais que sur le parcours russe. Le débit de cette ligne est de 800 vagons en moyenne par jour dans les deux sens.
- Enfin l'accès des quais de Petrograd n’est possible que pour les bâtiments tirant moins de 6 m. 40. Par basses eaux, le port de Hangô est au contraire accessible à quai aux bâtiments tirant jusqu’à 7 m. 5o et les marchandises peuvent être déchargées directement dans les vagons ou dans les entrepôts et magasins installés sur les quais. Lorsque les appontements du port franc de Hango seront terminés, ils seront accessibles aux bâtiments tirant 8 m. 5o à 10 mètres.
- Le nouveau port franc couvrira 141 hectares et sera bien abrité, avec des profondeurs à quai de 8 m. 5o à 10 mètres.
- Réservoirs de grande capacité, en bois. — Dans son n° 2451 du 26 mars 1921, La Nature a publié un article de M. Cazaubieilh relatif à l’emploi du bois, en Norvège, pour l’établissement de conduites d’eau.
- Il n’est peut-être pas sans intérêt de signaler, à ce propos, que pendant la guerre, l’armée américaine a utilisé le bois pour la construction de réservoirs d’alimentation de grande capacité, lesquels sont établis habituellement en ciment. Des réservoirs de cette nature existent dans les ateliers de montage de wagons installés à La Rochelle par le 35e régiment du génie américain, ainsi que dans le camp de Saint-Sulpice-Izon. L’essence employée est le pin d’Oregon (fir-Oregon) dont la texture cellulaire est extrêmement fine et qui ne présente pas de nœuds.
- Ces réservoirs, de forme cylindrique, sont montés comme une cuve ordinaire, mais leur capacité atteint 5o 000 gallons, soit environ 225 m*. Les pièces de bois formant les éléments du réservoir ont été expédiées, ajustées d’Amérique, l’assemblage étant effectué sur place, sans outillage spécial.
- Les avantages de ces constructions résident dans leur prix de revient peu élevé, résultant du débitage préalable des bois en série, dans la rapidité du montage et dans la possibilité de démonter et de transporter sans difficulté d’un point à un autre les réservoirs ainsi établis. Ces avantages peuvent être appréciés pour l’alimentation en eau d’usines ou de chantiers temporaires (constructions diverses, travaux publics, reconstitution des régions libérées, etc.).
- Le pain calcique. — Dans V Union médicale du Nord-Est, M. d'Hotel signalait, dernièrement, l’extrême fréquence dés, fractures des membres chez les hommes et les animaux, dans un village des Ardennes, accidents dus à la fragilité de l’ossature, par suite de la consommation d’eau privée de sels de chaux.
- On peut établir un rapprochement entre cette observation et le conseil de l’hygiéniste Lœw, relativement au traitement des fractures, basé sur ce fait que la chaux doit être un des éléments essentiels du noyau des cellules, et que, en tout cas, les sels de chaux sont nécessaires dans l’alimentation.
- D’après les expériences de Lœw, en ajoutant^, la ration alimentaire ordinaire 2 à 3 grammes de chlorure de calcium cristallisé ou 3 à 4 grammes de lactate de calcium, par jour, on augmenterait notablement la résistance du squelette; les lésions et fractures osseuses guériraient plus rapidement, il y aurait aussi augmentation de résistance et de vitalité des tissus, d’où l’idée de fabriquer un pain calcique avec la calcifarine, combinaison de chlorure de calcium et de farine, dont on ajouterait 5 parties à 100 parties de farine ordinaire, la fabrication et la cuisson se faisant suivant le procédé habituel.
- Ces observations tendent à démontrer, une fois de plus, la nécessité de satisfaire pleinement aux besoins de»l’économie en principes minéraux. H. B.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- <3§/3ss. "Electricité
- Rhéostat réglable. — Les dynamos et les moteurs de très faible puissance, employés pour les usages domestiques, sont en général excités en dérivation, quelquefois avec enroulement compound.
- Le fil des inducteurs est une dérivation du circuit total prise sur les balais, et un rhéostat, placé en série
- Fig. i.— Coupe du rhéostat.
- avec les inducteurs, permet de régler l’intensité du courant d’excitation, ceci pour maintenir une différence de potentiel constante aux bornes.
- Dans l’excitation compound, la partie de l’enroulement branchée en dérivation comporte également un rhéostat.
- Il est possible de construire soi-même un rhéostat réglable à manette, il pourra rendre des services à l'amateur qui a pu établir une petite dynamo-jouet ou qui, moins élégamment, s’en est procuré une.
- La résistance sera constituée par un fil de maillechort ; on l’enroule sur un anneau eu bois ou en osier, qu’on a au préalable garni de ruban d’amiante à spires jointives. L’amiante garantit contre tout échaufïement du fil ie support annulaire.
- Le socle est constitué par une pièce en bois, qu’il est facile d’établir en tournant la pièce dans un morceau de bois dur, ou plus simplement en assemblant une partie carrée formant soubassement Fig. 2.— Contact avec la pièce centrale qui soutient l’an-
- d.i bouton. neau résistant (fig. i ).
- Au centre, on fixé une tige borne qui sert d’axe à une manetle de manœuvre en laiton ou même en bronze à ressort. Le bouton en bois forme contact sur le fil maillechort au moyen d’une pièce métallique arrondie, qui peut être simplement la tête d’une vis à bois (fig. 2).
- Trois bornes sont placées sur un côté du socle : celle du centre est reliée à la borne axe de la manette, les deux autres se raccordent à chaque extrémité du fil résistant (fig. 3).
- Le fil maillechort est enroulé en hélice à spires non jointives sur l’anneau préparé à l’amiante. Les dimen.-sions de l’anneau, comme section et diamètre total, dépendront de la. longueur nécessaire pour obtenir la
- résistance ohmique qu’on désire. Cette longueur est facteur également du diamètre du fil maillechort, lequel est imposé par la condition d’ampérage maximum qui doit le parcourir.
- L’anneau préparé est monté pour réaliser un ensemble conforme à la figure 1.
- Le montage des connexions pour un rhéostat d’excita-lion se fait à la borne A et à la borne B. Quand le levier est à la position o, le ohmique nulle; en faisant tourner la manette dans le sens des aiguilles d’une montre, celte résistance croît et atteint le maximum, c’est-à-dire la valeur totale de la résistance du fil maillechort, quand la manette est à fin de course. Le montage d’une troisième borne C permet de faire servir ce rhéostat à la mesure des résistances par le procédé du pont de Wheatstone. AB et AC seront les branches du pont et on utilisera un galvanomètre du genre de celui que nous avons décrit et qu’on peut construire soi-même.
- Nous indiquerons d’ailleurs ultérieurement la manière de procéder pour mesurer la résistance ohmique avec ces appareils de fortune.
- Enfin si l’on veut quelque chose de meilleur, on peut mouler le socle en plâtre en établissant le moule en creux approprié à l’aide d’un plat creux à' œufs par exemple.
- La borne centrale pourra être noyée dans le socle, ainsi que le fil qui se rend à la borne B.
- On peut évidemment ne se servir de nos indications que comme d’un guide et établir des appareils plus ou moins parfaits et d'autant plus soigneusement finis qu’on est plus habile et qu’on dispose de moyens mieux appropriés. E. Weiss.
- Contrôleur « Détroit » pour dynamos d’automobiles. — Ce petit appareil (fig. 4) qui est une combinaison de régulateur et de coupe-circuit automatique pour les petites dynamos électriques d’automobiles a pour but de régler et de maintenir constant le courant de charge des accumulateurs, et cela quelle que soit l’allure du moteur et de la dynamo.
- Il comporte trois fils, bornes, contacts et un disjoncteur automatique qui établit ou coupe le courant entre la dynamo 1 état de charge de ces derniers. Il se monte contre le tablier, sous le capot selon les indications très simples d un schéma d installation joint à chaque appareil.
- Constructeur : Détroit Starter Company, 3o-3a East Lorned Street, à Détroit (Michigan, U. S.).
- Détecteur « Excentro ». —L’organe principal d’un poste récepteur de télégraphie sans fil est certainement le détecteur. Parmi les modèles différents existant, le plus fréquemment employé est celui à cristaux, qui, malgré l’emploi actuel des lampes Audion, reste le type préféré de l’amateur.
- Son prix minime, sa facilité de montage, son fonctionnement sûr, le rendent pour longtemps encore un accessoire indispensable dans un poste ordinaire, sans oublier que le détecteur à cristaux est d’un précieux secours en cas de panne d’accumulateurs, dans les postes à lampes.
- Malheureusement, le détecteur à cristaux n’est pas parfait, son réglage est délicat, les trépidations déplacent le chercheur du point sensible, le cristal soumis au contact des doigts, à la poussière, perd de sa sensibilité, le nouveau détecteur, « l’Excentro », dont nous allons donner les caractéristiques, vient combler ces lacunes.
- Il ne cofnporte ni levier, ni rotule, il est présenté, comme la figure l’indique, sous la forme d’un bloc. Ce bloc en matière moulée isolante protège le cristal et renferme un mécanisme fort ingénieux pour la recherche et le réglage du point sensible.
- Le mécanisme se manœuvre par un simple bouton isolant molleté, placé à la partie supérieure ; en faisant tourner celui-ci on fait pivoter le chercheur, mais ce mouvement de rotation est Fig. 5-— Détecteur « Excentro ». combiné avec un mouvement alternatif, qui éloigne ou rapproche le chercheur du cristal. On peut donc explorer la surface du cristal et graduer insensiblement la pression du chercheur sur ce dernier.
- Une cuvette amovible contient le cristal, maintenu seulement par la pression d’un ressort contre un couvercle annulaire, on peut ainsi en utiliser toute sa surface, ou le changer avec la plus grande facilité.
- La cuvette pivote autour de son axe et permet, par la combinaison de sa rotation et dè celle du chercheur, l’exploration complète de la surface du cristal.
- L’indéréglabilité se réalise par un système faisant l’objet d’un brevet. La cuvette contenant le cristal porte,
- Connexions.
- FL- 3.
- rhéostat a une résistance
- et les accumulateurs suivant
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- comme nous l’avons dit, un couvercle annulaire, mais celui-ci est muni d’un fin tamis isolant dans les mailles duquel passe et se cale automatiquement le chercheur.
- Des essais prouvent que les vibrations, les chocs n’influent pas sur le point sensible trouvé.
- En vente chez Péricaud, 85, boulevard Voltaire, Paris.
- *»> Mécanique <«*
- Centrifugeuse à équilibre automatique. — On sait qu’il est nécessaire d’équilibrer rigoureusement les Centrifugeuses lorsqu’elles doivent tourner très rapidement, de façon à éviter les vibrations et les torsions de l’axe, dangereuses pour l’instrument et même pour l’opérateur. Il en résulte une série de pesées préalables à la mise en marche, causes de pertes de temps.
- Le Dr Roulliès et M. Lacroix, d’Agen, ont tourné cette difficulté par un moyen ingénieux. Au lieu de fixer
- Fig. 6. — Centrifugeuse à équilibre automatique.
- l’équipage à centrifugation à l’extrémité supérieure d’un axe moteur vertical rigide'ils l’ont suspendu au-dessous de cet axe par l’intermédiaire d’un élément flexible. Ainsi la pièce suspendue se centre automatiquement autour de son centre de gravité et ne subit aucun effort de flexion.
- Le dispositif qu’ils ont imaginé est le suivant : soit un moteur vertical M (fig; 6) portant au bas de son axe un crochet c; on y suspend un fil métallique de 3o cm de long environ qui supporte le plateau à centrifugation. Le système se centre donc de lui-même, le fil suspen-seur traçant un cône autour de la verticale, allant du moteur au centre de gravité du système. Pour éviter les mouvements de balancement du système, on place une pièce directrice fendue B qui maintient le fil de suspension vertical du moteur jusqu’au guide B et ne permet le mouvement conique qu’à partir du point F. En élevant ou abaissant le guide B on supprime les mouvements de balancement; il suffit en effet de faire varier le point F pour arrêter une période d'oscillations croissantes.
- G’est en somme, appliqué aux centrifugeuses de laboratoire, un principe voisin de celui que çf§ Laval 3 iwagioé pour les turbines à vapeur.,
- Sabots-frein automatiques « Léon Chassy ». —
- Pour arrêter, sur les voies présentant une [déclivité, les wagons en dérive, on ne connaît et on n’emploie actuellement que des moyens de fortune. Le plus souvent ces wagons sont aiguillés, soit sur une voie de service, soit sur une voie en cul-de-sac, cette dernière se terminant par un heurtoir. Enfin si le temps manque, ou pour toute autre cause, on dispose sur la voie un obstacle quelconque, traverse, rail, etc., pour suppléer aux procédés précités.
- Le résultat de cette pratique entraîne très fréquemment des dégâts au matériel roulant, sans parler des détériorations causées aux marchandises ni des accidents à redouter pour les voyageurs ou le personnel de manutention.
- On emploie également le sabot-frein posé à la main sur le rail. L’opération qui, à première vue, paraît fort simple est dans la plupart des cas inefficace. En effet, le personnel ne se trouve pas toujours à proximité pour la pose dudit sabot. Ou bien la manœuvre est impossible, voire dangereuse, surtout lorsqu’il s’agit de plusieurs wagons partant en dérive.
- M. L. Chassy, de Firminy, a imaginé un nouveau système qui paraît remédier très efficacement aux inconvénients précités. A l’aide d’une pose automatique de plusieurs sabots, ces derniers au passage des roues d’un ou plusieurs véhicules peuvent freiner automatiquement et successivement les essieux de cette dérive.
- Le dispositif comprend un nombre variable de sabots-frein du modèle actuel auxquels certaines modifications et adjonctions ont été apportées. Par un dispositif spécial, ces sabots restent normalement couchés le long et à l’extérieur du rail, dans une position de repos qui ne
- Sens de la marche---->.
- ^ T f
- ^_________Sens du fonctionnement'
- I
- Fig. 7. — Schéma du fonctionnement des sabots-frein.
- gêne pas le passage des véhicules. L’ensemble est toujours prêt à fonctionner par l’action d’un levier manœuvré à distance et convenablement disposé.
- Ceci dit, supposons une dérive de trois wagons.
- A l’aide du levier ci-dessus, le dernier sabot est immédiatement basculé sur le rail, ce qui met en prise les sabots précédents ; à ce moment l’appareil entre en fonctionnement de la façon suivante :
- La première roue des wagons dérivés abordant le dernier sabot qu elle entraîne avec elle détermine immédiatement, par un mécanisme très simple et judicieusement approprié, le basoulage automatique du deuxième sabot sous le deuxième essieu. A son tour et dès son entraînement, le deuxième sabot agit sur le troisième pour le sabotage du troisième essieu et ainsi de suite. Dès l’arrêt obtenu, les, sabots sont enlevés à la main comme dans le cas de sabots ordinaires et remis en place. L’appareil est ainsi remonté et peut refonctionner à premièrè Occasion. Les trois wagons utiliseront donc au minimum six sabots, c’est-à-dire un par essieu et s’arrêteront presque instantanément.
- Il va de soi, que le nombre de sabots-frein du nouveau modèle, leur répartition et leur emplacement, ne sont que des questions d’espèce variables avec les gares, avec leur disposition, leur situation, leur trafic, etc. C’est-à-dire que le nombre de sabots par appareil peut varier suivant l’importance des dérives, qu’il appartient aux gares intéressées d’en déterminer le nombre et l’emplacement. Enfin, pour la protection des buttoirs, il s’agit de déterminer la zone de glissement, suivant la situation des voies, tant en plan qu’en profil.
- Le système de sabots-frein automatiques a donc le grand avantage de ralentir considérablement la vitesse d’une rame en mouvement ou d’un wagon isolé, de l’arrêter sans à-coup et progressivement avec une course relativement faible, et cela sans créer d’arrêt brusque, ainsi qu’on aura pu s’en rendre compte par l’exposé ci-dessus. On doit reconnaître l’intérêt que présente ce système qui freine successivement chaque essieu. Les essais officiels effectués sur le P.-L.-M. ont montré que l’appareil fonctionne d’une façon très satisfaisante.
- 11 est construit par MH» Chassy frères, à Firpainy (Loire), .
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- LA VOUTE CÉLESTE EN MAI 1921 (*)
- Mois moins riche que le précédent au point de vue astronomique, mais marqué par le plus grand éclat de Vénus le matin, par plusieurs occultations d’étoiles et par la chute des Àquarides.
- I. Soleil. — Le Soleil s’élève de plus en plus dans l’hémisphère boréal, conséquence du déplacement de la Terre sur son orbite. De + i5°o' le ie‘, mai, la déclinaison du Soleil atteint —1— a x° 53' le 31, presque le maximum. La durée du jour, de i4b3o“ le iei\, atteint i5h48" le 3i. Nous avons expliqué (n° 2447» du 26 février 1921) le moyen de tracer une méridienne, connaissant l heure exacte du passage du centre du Soleil au méridien, c’est-à-dire le temps légal à midi vrai. Voici ce temps pour quelques dates de mai :
- Dates. Temps légal. Dates. Temps légal.
- Mai 1" nh 47” 42s Mai 20 i ih 46” 5gs
- — 5 1 ih 47“ i6s 25 11» 47”“ ais
- — 10 i5 II1’46m 56* nh 46m 5 T — 3o 1 jh47m555
- Poursuivre les observations physiques du Soleil, soit par observation directe, soit par projection, soit par la photographie. Pour pouvoir représenter avec leurs coordonnées les taches et les facules sur le disque salaire, en les plaçant par rapport à l’équateur, il est nécessaire de connaître la position de l’axe de rotation du Soleil et les coordonnées héliographiques du centre apparent du Soleil. Le tableau ci-dessous donne ces éléments. P est l’angle de position de l’axe de rotation du Soleil, compté vers l’Est à partir du point nord du disque solaire (-}- indique que l’axe est à l’Est de ce point, —qu’il est à l’Ouest). B0 et L0 sont respectivement la latitude et la longitude héliographiques du centre du disque, c’est-à-dire du centre de la Terre vu du centre du Soleil. Les données sont établies pour midi moyen de Greenwich. Pour une date intermédiaire, une interpolation simple constituera une approximation suffisante :
- Dates. „P. B0 K
- Mai Ier 24°,25 — 4°,06 1770,59
- — 6 23®,27 — 30,54 11 i°,5o
- — 11 -fi- 22°, I I — 2°>99 45°,3g
- 16 20°, 78 2°,43 33g°,26
- — 21 — >9°, 29 — i°,85 273°, 12
- — 26 — i7°,65 — i°,ss5 206°,96
- — 31 — i5°,87 — o°,65 i4o°,8o
- La détermination du point nord du disque peut se
- 1. Les heures mentionnées dans ce Bulletin sont exprimées en temps moyen légal compté de o* à 24h à partir de minuit. Pendant toute la durée de la mise en service de l’heure d’été, avancer tous les temps indiqués de une heure.
- faire facilement par projection. En laissant 1 ’instrument immobile, l’image se déplace sur le papier par l’effet du mouvement diurne. Marquer plusieurs positions successives d’un petit détail, par exemple d’une tache solaire. Joindre ces points. La perpendiculaire à cette ligne est la direction nord-sud.
- Lumière zodiacale. -— La longueur des jours et du crépuscule du matin ou du soir rendent pratiquement impossible, en cette saison, à la latitude de la France, l’observation de la lumière zodiacale.
- II. Lune. — Phases de la Lune pendant le mois de mai :
- N. L. le 7, à 2ih im I P, L. le 21, à 2oki5m
- P. Q. le 14, à i5h 25m | D. Q.le 29, à 2ik 45“
- Age de la Lune, à midi : le ier mai — 231,1 ; le 8 mai, oJ,6. Pour les autres dates du mois, ajouter 1 jour par jour écoulé depuis le ier ou le 8.
- Plus grandes déclinaisons de la Lune en mai : le 10 8° 55'; le 23 =—i8°58'. Ces dates corres-
- pondent à la plus grande et à la plus faible hauteur de la Lune sur l’horizon, lorsqu’elle passe au méridien. Pour l’hémisphère terrestre austral, les phénomènes sont inversés.
- Périgée de la Lune, plus petite distance à la Terre, le ji mai, à 20h. Distance =367716 km. Parallaxe = 5g'38". Apogée de la Lune, plus grande distance à la Terre, le 27 mai, à nh. Distance =412801 km. Parallaxe = 54' u".
- Occultations d'étoiles par la Lune. — Le 11 mai, occultation de 41 H1 Gémaux (gr. 6,0), de 2211 2m à 22h 52m.
- Le 20 mai, occultation de v Balance (gr. 5,3); émersion seule visible à 201’ 7“. Occultation de 22 Balance (gr. 6,5); émersion seule visible à aoh i5m.
- Le 22 mai, occultation de 81 B Ophiuchus (gr. 6,1), de 2ik 4m à 22hi5m.,
- Marées, Mascaret. — Les plus grandes marées du mois se produiront au moment de la Nouvelle Lune du 7 et de la Pleine Lune du ai, mais elles seront de faible amplitude, comme on le voit au tableau ci-
- dessous : Dates. Matin. Coefficient. Soir. Coefficient,.
- Mai 8 4h 4“ , °m>94 1611 22“ ora,g6
- — 9 4h 42™ om,97 I7h 2m °m>97
- — 10 5h 24™ om,g6 i-711 45m om,g3
- — 21 3h 27“ om,87 i5h'47m o“,88
- — 22 4h 7ra om,88 i6h 26® o”>,87
- En raison de cette faible amplitude, le phénomène du mascaret ne se produira pas en mai d’une manière sensible. Cependant le faible niveau de l’eau de la Seine
- Date : Lever Passage Coucher Asc en- Diamètre i Constellation
- ASTRE MAI à Paris. au Méridien de Paris. à Paris, sion droite. Déclinaison. apparent. et étoile voisine, VISIBILITÉ
- 6 4h 24® iih47"Tis i9h nm 2h 52“ + 160 28' 3i'45"o6 Bélier •
- Soleil. . . 16 4 10 11 48 51 19 24 3 3i + 19 2 31,40,72 Taureau »
- 26 3 5g 11 47 26 >9 87 4 11 + 21 5 3i,37,29 Taureau
- Mercure. ,< 6 1 *6 26 4 23 4 25 4 48 11 34 12 16 13 2 18 45 20 7 21 16 2 26 4 0 5 25 -J— x3 37 + 21 4i -j- 25 20 5"o 5,2 6,0 ?a Baleine Pléiades ] p Taureau Inobservable, en conjonction avec le Soleil le 10.
- Vénus. . . 6 ! *6 26 3 22 2 54 2 3t 10 24 9 44 9 *7 17 26 16 34 16 3 1 38 1. 28 i 4° -f- 12 26 + 9 59 + 9 21 53,8 46,6 3g,6 y v) Poissons 0 Poissons j 0 Poissons Parfaite, le matin. Plus grand éclat le a3.
- 6 5 3 12 48 20 32 3 52 4- 20 37 3,8 Pléiades
- Mars . . . 16 4 44 12 37 20 31 4 21 + 22 2 3,8 s Taureau Inobservable.
- 26 4 28 12 28 20 27 4 5i -4-23 9 3,6 8 Taureau 1 *
- Jupiter , . 16 12 14 19 0 1 46 10 45 + 9 23 36,2 l Lion Presque toute la nuit.
- Saturne. . . 16 i3 0 19 34 2 8 11 19 -j- 6 5i 16,6 0 Lion Presque toute la nuit.
- Uranus . . 15 1 44 7 5, 12 27 22 44 — 8 48 3,4 1 Verseau Avant l’aurore.
- Neptune. . 16 marris? 9 42 17 10 U—J-* IUMWU'1 1., r 'A' L'L'I'1' 0 37 8 54 i.t|M,tfmw;wi;|i ;.M| -nu -f- 17 3o ,|l. ' » Uf Vil, 2,4 ;iui>*irJufiA^La.y,^jiLg3try! 5 Cancer ^ OMAïuwii» jwt-wws.vui utv Première partie delà nuit,
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- en ce moment peut faciliter la production du mascaret par une marée ayant un coefficient inférieur à ioo, surtout si la direction et la force du vent sont favorables.
- IY. PUnètes. — Le tableau précédent, établi au moyen des données de 1 Annuaire astronomique Flammarion pour 1921, donne les renseignements principaux pour l’observation des planètes pendant le mois de mai.
- Mercure sera en conjonction supérieure avec le Soleil, le 10 mai. Il est inobservable pendant tout le mois.
- Vénus, qui est passée en conjonction inférieure avec le Soleil le 11 du mois dernier, est à présent visible, avec un magnifique éclat, dans le ciel du matin. Elle atteindra son plus grand éclat le a3 mai.
- Voici la variation du disque et de l’éclat de 5 en 5 jours :
- Dates Disque illuminé. Grandeur stellair
- Mai ier o,o3 — 3,5
- — 6 0,06 — .3,8
- — . 11 0,11 — 4,o
- — ' 16 o,i5 — 4,i
- — . 21 0,20 — 4,»
- — 26 0,24 — 4,2
- - 31 0,29 — 4.2
- Voir l’explication de la grandeur stellaire négative au Bulletin astronomique de mars 1921 (N° 2447, du
- 26 février 1921).
- Mars, plongé dans le rayonnement solaire, est inobservable pour plusieurs mois.
- Phénomènes du Système de Jupiter.
- DATE Mai. Heure. Satel- lite. Phéno- mène.
- I 20h 10“ I Im.
- — 2 ï ^7 III E. f.
- — 2 3 33 I E. f.
- 2 49 46 I P. f.
- — 20 52 I O.f.
- 5 2 l 43 II Im.
- 7 2 I 1 II O.f.
- 8 20 53 III Em.
- — 22 I I Im.
- — 22 26 III E. c.
- 9 20 33 I O.c.
- 21 37 I P. f.
- — 2 2 47 I 0. f.
- 10 19 57 I E. f.
- i4 20 5o II O.c.
- 2 f 12 II P. f.
- — 23 38 II 0. f.
- i5 2 T 22 III Im.
- 23 53 I Im.
- 16 2 1 14 I P. c.
- DATE Mai. Heure. Satel- lite. Phéno- mène.
- 16 •2 2h 2 T I O.c.
- — 23 3o I P. f.
- 17 21 52 I E. f.
- 2 2 20 IV E. c.
- 2 I 20 55 II P. c.
- — 23 27 II O.c.
- — 23 45 II P. f.
- 23 2 I ll II E. f.
- — 23 8 I P.c.
- 24 20 i5 I Im.
- 23 47 I E. f.
- 25 l9 5i I P. f.
- — 21 5 I O.f.
- —. 21 46 IV P. f.
- 26 20 32 III 0. c.
- •—. 23 37 III O.f.
- 28 2 3 3o. II P. c.
- 3o 23 5a II E. f.
- 3i 22 9 I Im.
- \
- Jupiter se présente toujours en d’excellentes conditions d’observation, étant visible la plus grande partie de la nuit. Nous continuons encore ce mois-ci de donner, d’après The American Ephemeris, en temps moyen astronomique, les heures de passage du méridien zéro par le centre du disque, pour la latitude de la tache rouge, la connaissance de ces heures étant indispensable pour faire figurer les longitudes sur les dessins de la planète :
- Dates. Passages. Dates. Passages.
- Mai ier 19112om,8i Mai 18 8h 3om,46
- — 3 20h 59“,43 — . 20 ioh 9™,26
- — 5 22h38",o8 — 22 nh48m,09
- —. 8 oh 16m,75 — 24 i3h 26“,g3
- — 10 ih 55m,45 — 26 i5h 5m,79
- — 12 3h 34m, 17 ' — 28 i6h44m,67
- — i4 5h12m,qi — 3o 2811 23m,57
- — 16 '6h5i“,67
- Pour les dates intermédiaires, la rotation de Jupiter est de 36°, 26 en une heure et de o°, 60 en une minute.
- La « tache rouge » est, en ce moment, un objet qui .se recommande à tous les observateurs. Après être devenue très pâle et peu visible, elle est redevenue ces temps derniers un objet de premier ordre sur la pla- I
- nète. Les lecteurs possédant des instruments puissants feront bien d’entreprendre l’étude photographique de Jupiter.
- Nous rappelons que l’observation de ces phénomènes constitue pour l’amateur ne possédant qu’un petit instrument une des plus curieuses leçons d’astronomie auxquelles il lui soit donné d’assister. La marche de ces satellites évoque l’idée d’un véritable système planétaire en miniature.
- Saturne, comme Jupiter dont il est peu éloigné en perspective, est observable presque toute la nuit. La particularité la plus saillante est, pour l’instant, l’absence d’anneaux. Nous avons vu le mois précédent que le Soleil, ayant traversé le plan de ces anneaux du Sud au Nord, éclaire la face nord alors que nous sommes du côté de la face sud, obscure. Mais bien que, théoriquement, l’anneau soit invisible, il faut l’observer avec de puissants instruments, car il paraît encore comme une ligne fine, irrégulière, avec des nodosités lumineuses, etc. Cet anneau n’est pas, en effet, un solide géométrique, mais il est probablement formé de particules présentant entre elles des vides par où la lumière passe et éclaire d’autres particules situées un peu en dehors du plan général. C’est donc en cette période qu’il faut rechercher notamment tout ce qui peut se trouver au voisinage immédiat de l’anneau. Voici les éléments théoriques de l’anneau, à la date du 4 mai :
- Grand axe' extérieur.......................
- Petit axe extérieur. . . .................. — i",58
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneau.......................... — 20 8'
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau ...................................... + o° 23'
- «
- fr’ig. 1. — Position du radiant des Aquarides dans la Constellation du Verseau.
- Le signe — se rapporte à la face australe, le signe à la face boréale de l’anneau.
- Uranus se déplacera peu pendant le mois de mai. Il sera à un peu plus de i° au Sud-Est de l’étoile X Verseau. On le trouvera au moyen de sa position donnée dans le tableau des planètes pour le i5 mai.
- Neptune sera en quadrature orientale, c’est-à-dire à 900 à l’Est du Soleil, le i*r mai. Pour le trouver, une bonne carte détaillée, comme celle publiée par VAnnuaire astronomique, est nécessaire, ou encore une monture équatoriale et la connaissance de sa position. Celle-ci est donnée, pour le 16 mai, dans notre tableau des planètes.
- IV. Phénomènes divers. — Conjonctions :
- Le 2 mai, à 19*, Uranus en conjonction avec la Lune, à
- 4°56' S.
- Le 6, à 5h, Vénus en conjonction avec la Lune, à 20 55'N.
- Le 6, à i4\ Mercure Le 8, à 22h, Mars Le i3, à 2ih, Neptune Le 15, à22h, Jupiter Le 16, à 14h> Saturne Le 20, à 3h, Mercure Le 3o, à 5\ Uranus
- la Lune, à i° o'N. la Lune, à 3° 27' N. la Lune à 5° 19 N', la Lune, à 5° 28' N. la Lune, à 5° 5a' N. Mars, à i° 3' N. la Lune, à 4° Al' S.
- Etoiles variables. — En cette saison, l’étoile Algol est inobservable.
- Etoiles filantes. —Du ier au 6 mai, chute des Aquarides. Radiant vers a Verseau (Voir la carte fig. 1). Météores rapides, avec traînées lumineuses,.
- Le 22 mai, étoiles filantes. Radiant a Couronne boréale.
- V. Constellations. — L’aspect du ciel, le i5 mai à 2ih, est le suivant. Les lettres entre parenthèses correspondent aux objets célestes accessibles aux petits ins-
- i42.i»
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- truments (étoiles doubles, étoiles colorées, variables, amas, nébuleuses).
- Au zénith : Le Bouvier (e, ir, jj, 44, i, 8); les Chiens de Chasse (a) ; la Chevelure.
- Au Nord : La Petite Ourse (Polaire); la Girafe; Cé-phée (S, (3, x, £, (jl,); Cassiopée (v), t, a, H. VI. 3o) ; le Cygne (p, o, p, 61)^ . /
- A l Est : Le Sagittaire; le Scorpion (w, v, (3, a, a) ;
- l’Aigle (ri, i5 h, 11, 23, M. 11) ; la Lyre (e, Ç, yj, a); Hercule (a, x, p, 95, S, M. i3); la Couronne (?) ; Ophiu-chus (36 A, 70, 67, p, 3g, M. t4).
- Au Sud : La Vierge (y, 54, 17, nébuleuses); la Balance (S, a, p); le Corbeau.
- A l'Ouest : La Grande Ourse (?, 23 h, a, 57); le Lion Y, 54); le Cancer (1, ?, 0, M. 67); les Gémeaux (à l’horizon). Em. Touchet.
- HYGIENE ET SANTÉ
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- Les dangers du radium. — M. Mottram, du Radium . Institute de Londres, a récemment fait connaître dans les Archives of Radiology and Electrotherapy une série de faits sur lesquels le professeur Bordier, de Lyon, vient d attirer l’attention de l’Académie de Médecine. Disons tout de suite qu’il semble en résulter que le radium fait courir à ceux qui s’en servent fréquemment pour le traitement des malades, ou dans leurs recherches de science pure, les plus graves dangers, beaucoup plus redoutables que ceux provoqués par les rayons X.
- Le Dr Mottram cite en effet trois cas de mort survenus au Radium Institute chez des infirmiers ou des garçons de laboratoire ayant été longtemps en contact avec des tubes de radium. Chose grave, l’attaque de l’organisme par le radium ne se révèle pas, comme dans le cas des rayons X, par des lésions visiblés de la peau qui préviennent du danger; elle se poursuit lentement, sans aucune douleur, pour aboutir à un état d’anémie profonde, qui paraît dû à une altération profonde de la moelle osseuse et des organes producteurs des globules du sang.
- Dans le premier cas cité par le Dr Mottram, il s’agit d’une femme de 36 ans, employée au service du radium depuis huit ans, qui avait joui d’une santé excellente pendant cette période. En revenant d’un congé de deux mois, elle présenta un teint pâle qui fit penser à pratiquer la numération des globules rouges de son sang. On trouva 2 200 000 globules par millimètre cube et le taux de l’hémoglobine à 5o pour 100. L’anémie progressa rapidement et l’on ne trouva plus le 16e jour que 1900000 globules; le 26e jour, 1 600 000 ; le 33e jour,
- 1 200000; le 53e jour, 1 100000 seulement. Dans l’intervalle compris entre les deux dernières numérations, on fit à la malade plusieujjp transfusions de sang; malgré cela elle mourut soixante-treize jours après le début de son anémie. Il faut noter que le sang présentait une abondance de leucocytes, comme c'est constamment le cas chez ceux qui manipulent le radium ; les polynucléaires étaient au nombre de 5oo à 600 ; les lymphocytes étaient aussi très nombreux. Il est juste d’ajouter que cette malade avait des signes d’endocardite, mais l’autopsie ne fut pas pratiquée.
- Le deuxième cas Concerne un homme de 33 ans, employé au Radium Institute depuis trois ans. Comme dans le cas précédent, il tomba malade en revenant d’un congé d’un mois et il mourut trois mois après.
- Deux numérations de globules rouges furent faites qui donnèrent les résultats suivants :
- 24° jour, 1 3oo 000 globules, 960 leucocytes ; 36° jour, 800000 globules, i520 leucocytes.
- On avait trouvé respectivement, à chaque examen, 960 et 730 polynucléaires, 492 et 790 lymphocytes.
- Le troisième cas est celui d’un homme de 5o ans,
- employé au service du radium depuis dix ans. Son sang présentait auparavant quelques anomalies, notamment de la leucocytose. Sa maladie fut de courte durée : on diagnostiqua une anémie pernicieuse. Un examen complet du sang, fait par M. Rubens Duval (de Paris), donna entre autres résultats :
- Globules rouges . . 527.500 ) par millimètre Globules blancs . . v 85o ) cube.
- L’anémie des trois malades avait le même caractère : diminution très marquée du nombre des globules rouges; augmentation des leucocytes et notamment des polynucléaires ; absence complète de signes de régénération globulaire. Elle rappelait donc les anémies suivant les intoxications par les gaz toxiques tels que le nitrotoluol.
- Le Dr Mottram, pour vérifier que cette anémie est bien due au radium, examina alors le sang du personnel du laboratoire. La plupart des infirmiers et garçons présentent une diminution du nombre des globules rouges comparativement au sang de sujets vivant dans le même bâtiment, mais non exposés au radium : chez deux nurses, les globules rouges variaient de 3 3oo 000 à
- 3 400 000 par millimètre cube et chez trois infirmiers de
- 4 i5oooo à 4 3ooooo. Chez un infirmier, qui était resté éloigné du Radium Institute pendant deux ans et demi passés à la guerre, le nombre de globules rouges était de 5 400 000.
- De plus, des expériences sur des rats confirmèrent cette action pathologique. Un lot de ces animaux, exposé aux rayons du radium pendant des temps variant de 12 à 460 heures, dans une caisse où étaient disposés deux foyers d’émission de 80 mg de bromure de radium chacun, recouverts d’une lame de plomb de 2,25 mm d’épaisseur, montra des troubles de la moelle osseuse progressant avec la durée d’irradiation.
- Ces expériences et ces numérations montrent bien que les rayons très pénétrants du radium peuvent avoir une action destructive sur la moelle des os et les autres organes hématopoiétiques, ce que ne produisent pas les rayons X, ni les rayons p du radium.
- De graves dangers menacent donc les personnes qui manipulent souvent des tubes à radium ou qui vivent dans les salles de malades traités par le radium; ces personnes sont soumises à autant de foyers d'émission qu’il y a de tubes à radium dans le corps des malades de la salle et l’action des rayons très pénétrants peut à la longue amener un degré tel d’anémie qu’une issue fatale risque d’en être la triste conséquence.
- Il y a donc lieu de rechercher des mesures de protection efficaces auxquelles se soumettront toutes personne manipulant des tubes à radium ou vivant à côté de malades traités par le radium. ' R. M.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — T. S. P. — M, Fontaine, à Versailles. — Votre projet A'amplificateur est régulier et votre
- dispositif permettant de supprimer à volonté un ou plusieurs étages d'amplification est très ingénieux.
- Le montage d’un condensateur en série dans le cadre ne vous donnerait pas le résultat cherché.
- Le transformateur à enroulements réactifs constituant l’organe de l’hétérodyne n’a pas besoin de changer d’orientation avec le cadre, mais avec la disposition que vous adoptez, il est indispensable que le sens d’enroulement du cadre soit le même que celui du primaire de
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- ce transformateur. Nous préférerions à votre dispositif un amplificateur H F à résistances de 3 ou 4 lampes suivi d’un simplificateur BF à transformateurs de 2 ou 3 lampes.
- M. Navet, à Caen. — Les cuvettes en bois sont habituellement recouvertes d’un enduit analogue au suivant : Poix de Bourgogne. . . . . . 600 grammes.
- Vieille gutta en petits morceaux. 100 —
- Faire fondre à feu doux la gutta, y ajouter ensuite la poix, rendre bien homogène et appliquer à chaud sur le bois très sec.
- Cercle des officiers, à Bergerac. — i° La vésuvine porte encore un très grand nombre de noms, elle s’appelle également)» brun Bismarck, , brun de phénylène, brun de Manchester, brun cannelle, brun pour cuir, brun anglais, brun d’aniline; scientifiquement, c’est le chlorhydrate de triamidoazobenzène. On l’obtient en faisant réagir l’acide nitreux sur la métaphénylène dia-mine en solution aqueuse, elle contient en outre des produits plus complexes, notamment des composés biazoïques. Ces bruns sont employés pour la teinture du coton mordancp au tanin, leur pouvoir colorant est considérable, on les utilise principalement pour la teinture des velours de coton; ils servent aussi à produire par copulation avec des dérivés diazoïques sulfonés des colorants polyazoïques qui teignent directement le coton (Beuzobrun et brun cachou). 20 Le vernis au tampon est constitué par :
- Gomme laque................. i5o grammes.
- ( Benjoin.................. . ; . 3o —
- Extrait de santal................ 5 —
- Sang dragon...................... 5 —
- Alcool à g5°...................1000 cm3
- Pour l’emploi, on se sert d’un fragment d'étoffe de laine roulé en boule et enveloppé d’une étoffe de toile ou de coton assez douce pour ne pas rayer le vernis. Le bois étant exempt de taches de graisse et bien poli, on verse une petite quantité de vernis sur le tampon et on frotte rapidement mais légèrement sans s’arrêter. De temps en temps, pour faciliter le glissage du tampon, on ajoute une goutte d’huile de lin, mais pas plus et on continue. La couche de vernis doit être aussi mince que possible, on attend qu’elle soit bien sèche, en la préservant de la poussière, avant d’en poser une autre. On donne le poli définitif à l’aide d’un tampon imbibé d’abord d’alcool et d’ün peu de vernis, puis, après séchage, d’alcool pur. 3° Les crayons de pierre infernale sont le plus souvent constitués par du nitrate d’argent dit « mitigé », c’est-à-dire additionné à poids égal de nitrate de potasse. Nous ne pensons pas que la présence de ce nitrate de potasse soit nuisible pour l’argenture. 4° Vous trouverez du chlorure d’or et du sulfate de nickel chez Chenal et Douilhet, rue de la Sorbonne ; quant aux prix, ils manquent trop de fixité actuellement pour que nous puissions en indiquer.
- M. Underberg, à Nantes. — On obtient une bonne encre à tampon pour cachets de cuivre en broyant ensemble :
- Noir de fumée.................i5 grammes.
- Huile de lin cuite......... . 85 —
- Il est essentiel d’employer de l’huile de lin cuite, c’est-à-dire siccativée. Pour préparer des encres bleues ou rouges, remplacer le noir de fumée par l’indigo ou le vermillon. S’il s’agit d’encre pour timbres en caoutchouc, prendre :
- Violet de méthyle.............xo grammes.
- Alcool.......................... 10 —
- Eau .............................5o —
- Glycérine....................... 5 —
- Broyer le violet dans l’alcool et après dissolution ajouter l’eaxx glycérinée.
- M. Girard, à Paris. — i° Adresses pour tours d’amateurs : Venot, i32, rue du Temple; Peugeot, 2 bis, rue Béranger; Lhopitaux, 3i bis, rue Pierre-Curie, au Petit-Ivry ; Moreau, 25, rue Aumaire. Voir également pour tours de professionnels : Chouanard, 3, rue Saint-Denis ; Besse, 3g, rue de Lappe; Mines de Suède, 5,, rue Rochechouart ; Cochard, 6, rue Oberkampf; Nozal, 1, quai de Passy. 20 On peut utiliser pour colorer les feuillages presque toutes les couleurs d’aniline, par exemple l’éosine et la fuchsine pour le rouge, la chry-soïdine pour le jaune, le bleu de méthylène pour le bleu; éviter de faire des mélanges, les couleurs pouvant se détruire par réactions mutuelles. 3° La courbure des
- bambous s’effectue en les passant dans une flamme par un procédé analogue à celui des tonneliers pour le cintrage des douves.
- M. Cugnière, à Palesne. — Nous pensons que la formule de peinture indiquée dans notre numéro 2426 conviendra pour le cas que vous nous signalez; si la couche précédente n’est pas écaillée et adhère fortement, vous pourrez peindre directement; au cas contraire, un brûlage de l’ancienne peinture s'impose. Inutile de mettre du minium, l’essentiel est d’appliquer sur tôle bien sèche.
- M. Barabeau, à Périgueux. — 1“ Pour faire disparaître l’odeur de vinaigre que-présente votre cuve, il vous suffira de la badigeonner avec un lait de chaux à 20 pour 100 de chaux éteinte. 20 Veuillez vous reporter aux indications que nous avons données à M. Cuvellier dans notre numéro 2447» page 72 du Supplément, au sujet de la confection d’une encre pour écrire sur le. celluloïd.
- M. Demoulin, à Auray. — En cas d’urgence on peut sceller les boulons d’ancrage de machines avec l’alliage suivant préalablement fondu :
- Plomb . . . . ....... 2000 grammes.
- Zinc.......................1000 —
- Mais si la machine est légère et soumise à des trépidations, ce scellement ne peut avoir la durée d’un scellement normal.
- M. Hélie, à Versailles. — i° Vous pourrez assurer la conservation de votre glace exposée à l’humidité en recouvrant le tain au moyen d’un pulvérisateur de la mixture suivante bien filtrée :
- Gomme laque.................. 5 grammes.
- Résine copal..........• . . 5 —
- Alcool à g5°...................400 —
- 20 Nous n’avons pas connaissance que cette pâte à raser soit dans le commerce, aucun des produits qu’elle renferme n’est susceptible d’avoir une action défavorable sur la peau.
- M. Jouzier, à Ronsenoc. — Le tannage des peaux de lapins s’obtient facilement en opérant ainsi : la peau étant encore fraîche ou ramollie dans l’eau froide, on racle au moyen d’une lame mousse les restes de chair ou de membranes, puis on la fait tremper dans un bain composé de :
- Sel marin......................i5o grammes.
- Alun...........................5oo —
- Eau ordinaire................... 5 litres.
- Après 3 ou 4 jours d’immersion, on étend la peau sur une planche et on la fixe par de petits clous poil en dessus. On laisse sécher à l’ombre; lorsque la peau est presque sèche on l’assouplit en la battant avec une baguette et en l’étirant dans tous les sens. On se trouve bien de compléter ce traitement en imbibant légèrement le côté chair d’eau glycérinée au dixième.
- M. Gémain, à Bayonne. — x° Il serait certainement très intéressant pour votre marchand de couleurs de pouvoir effectuer la répétition du produit désigné sous le nom de Ripolin, mais nous ne pouvons donner satisfaction à un intérêt commercial particulier; 20 les vernis vendus en parfumerie pour donner du brillant aux ongles sont pour la plupart des solutions alcooliques de gomme laque colorées par l’éosine et parfumées à volonté. Vous pouvez prendre comme type :
- Gomme laque............... 20 grammes.
- Eosine...................... . o gr. 20
- Alcool à g5°.................. 100 cm3
- M. Claudio, S. Paulo, Brésil. — A distance et sans avoir en main le produit qui vous intéresse, il nous est difficile de répondre avec certitude; cependant, d’après l’emploi que vous signalez, nous pensons qu’il s’agit de noir d’os soit pur, soit mélangé de noir de fumée.
- Dc T., à Paris. — i° A notre avis, vous aurez plus d’avantages à revendre les écrans au platinocyanure plutôt que d’entreprendre un traitement pour en retirer le platine. 20 Pour récupérer l'argent des vieilles plaques photographiques il vous suffira de calciner la gélatine, redissoudre dans l’acide azotique, précipiter par le chlorure de sodium, puis réduire le chlorure d’argent par voie sèche en fondant dans un creuset 100 parties de chlorure d’argent, 70 de craie et 4 parties de charbon.
- M. Le Chevallier, à Requiny. — La maison Berville, 25, rue de la Chaussée-d’Antin, vous fournira les couleurs nécessaires pour peindre sur verre, ainsi que tous les ouvrages techniques sur la question. ,
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- LA NATURE
- Supplément
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- ] N FORMAT! ON S
- N° 2457 7 Mai 1921
- Au sujet des avions métalliques. — La question des avions métalliques allemands Junker, étudiée ici même)1), nous a suggéré l’idée d’indiquer les caractéristiques dynamométriques et chimiques du duralumin ondulé qui en constitue la superstructure et de comparer ces caractéristiques à celles des avions entoilés et enduits à l’acétate de cellulose tels que nous les voyons actuellement. A ndtiré connaissance, le premier avion métallique « descendu » par l’aviation alliée fut un monoplan Junker type D-I trouvé en novembre 1918 â Evère, près de Bruxelles.
- Cet avion entièrement métallique en duralumin ondulé
- Si nous mettons en regard les caractéristiques d’un avion type Gotha pour bombardement de nuit, recouvert de toile imprimée en bleu foncé et noir et enduite d’un enduit à base d’acétate de cellulose sans addition de vernis, nous avons les données du tableau II. \
- Si nous considérons également la superstructure des plans d’avions français, type S. P. A. D-7 par exemple, composés de toile de lin (toile vierge, poids moyen au mètre carré i5o gr.) recouverte de 3 couches d’enduit Slandard à l’acétate de cellulose (poids de la pellicule sèche 70 à 80 gr au mètre carré) et d’une couche de vernis gras, ou, pour les avions camouflés, de la même
- Tableau I.
- ÉPAISSEUR DU DURALUMIN RÉSISTANCE DYNAMOMÉTRIQUE
- APPAREIL NATURE DES PLANS POIDS AU M2 Charge de rupture au mètre linéaire. Allongement 0/0 OBSERVA- TIONS
- Junker DI Duralumin ondulé. 0 m/m 4 I.n4 gr. 11.607 kgs 3,3 Moyenne de 4 essais.
- Tableau II.
- APPAREIL NATURE DES PLANS ÉPAISSEUR POIDS MOYEN AU M3 RÉSISTANCE DYNAMOMÉTR1QUK Ohtirge de rupture moyenne au mètre linéaire. OBSERVA- TIONS
- Gotha. Toile imprimée et enduite à l’acétate de cellulose (teintes foncées). Toile. ... 0 m/m 21 Enduit seul. 0 ra/m 09 0 m/m 3o 3o3 gr. 1844 kgs Heures de vol inconnues.
- Tableau III.
- RÉSISTANCE DYNAM0MÉTRIQUÉ
- APPAREIL NATURE DES PLANS ÉPAISSEUR POIDS MOYEN AU M2 Charge de rupture moyenne au mètre linéaire; Allongement 0/0 OBSERVA- TIONS
- S.P.A.D. 7- Toile de lin enduite de 3 couches d’enduit Standard. Toile. . 0 m/m 14 Enduit. 0 m/m 09 Toile. Enduit Vernis • >54 gr. 72 gr. Chaîné. 1890 kg Trame. 2200 kg Chaîne. 17,1 Trame. 7,1 A la sortie des a te -liera après
- 0 m/m 23 Toile. . 0 m/m i5 Enduit. 0 m/m 10 . . 20 gr.
- Plus 1 couche vernis gras. 246 gr. 1 réception.
- 0 m/m 2 5
- S.P.A.D. 7- Toile de lin enduite à 4 couches d’enduit de camouflage de nuit. Toile. . 0 m/m 14 Enduit. 0 m/m 14 Toile. . i52 gr. Enduit.. 120 gr. Chaîne.' 1950 kg Trame. 23io kg Chaîné. 16,5 Trame. 7,2 A la sortie des ateliers après réception.
- 0 m/m 28 272 gr.
- correspondait aux caractéristiques indiquées dans un précédent article de M. Jean-Abel Lefranc/1), les feuilles de duralumin étant rivées au moyen de rivets en aluminium sur les tubes longitudinaux et les membrures également en duralumin formant l’infrastructure de l’appareil. Les caractéristiques des feuilles de duralumin sont celles indiquées au tableau I. A l’analyse le métal donne : Aluminium *. . . . 93,77 Cuivre 446 Magnésium o,5o Manganèse. . 0,28 Fer 0,60 Silicium o.3q 100.00 1 .La Nature, n° 2.452, 2 avril 1921 Les avions métalliques, par ,T.-A. Lefrano, toile recouverte de 4 couches d’enduit pigmenté à l’acétate de cellulose (poids de la pellicule sèche 100 à i3o gr. au mètre carré), nous trouvons les moyennes du tableau III, sensiblement applicables à tous les types français recouverts en lin. La résistance à la rupture des toiles constituant les voilures d’avions diminue avec le temps et principalement sous l’action des rayons ultra-violets, c’est ainsi que pour un S. P. A. D-7 ayant les caractéristiques indiquées ci-dessus, il a été constaté une perte de résistance de 11 pour 100 de la résistance initiale au bout de 70 heures de vol; il convient toutefois de faire remarquer que cette perte est un maximum et qu elle n’augmente pas sensiblement durant toute la vie de l’avion, donc son influence sur le coefficient de sécurité est infime, ce coefficient étant en moyenne de 45 à 5o. Nous venons de voir que l’une des qualités dynamométriques conférées à une toile de lin par l'enduisage
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- INFORMATIONS
- est d’augmenter de 25 à 5o pour 100 la résistance de la toile vierge, qui est de i5oo kg par mètre.aussi bien en chaîne qu en trame; et que cette résistance diminuait de 11 pour too environ apres un certain temps d insolation et de vol. Les toiles ont pour elles la souplesse et la légèreté, mais elles sont d’origine organique et recouvertes de produits organiques encore incomplètement /connus, elles subissent une foule d’influences et d’altérations ; de plus, la légèreté relative ne constitue plus une nécessité primordiale en aviation; c’est en considérant ces faits qu’il semble du plus grand intérêt d’envisager là construction d’avions métalliques et que tous les essais dans ce sens demandent à être suivis avec tout l’intérêt que réclament l’avenir de notre Aéronautique militaire et civile et notre sécurité nationale par la maîtrise de l’air. Maurice Deschiens
- Ingénieur I. C. N., Conseiller techaique de l’Aérunautique.
- Un prix de 25 000 francs pour hélicoptères. —
- L’Aéro-Club de France a décidé de fonder un prix de 25 000 francs pour le premier hélicoptère qui, décollant à la verticale d’un cylindre théorique de 25 m. de haut, atterrirait au même endroit après son envolée.
- Redécouverte de la comète de Winnecke (1921 b).
- — Nous avons signalé ici même (Bulletin astronomique, n° 2447 du 26 février 1921) le prochain retour de la comète de Winnecke et montré l’intérêt qui s attachait à sa découverte dans le plus court délai.
- M. Frost, directeur de l’observatoire Yerkes (Etats-Unis), vient de télégraphier au Bureau central des Télégrammes astronomiques, à Uccle (Belgique), que la comète de Winnecke a été retrouvée par l’astronome E.-E. Barnard, à l’observatoire Yerkes, non loin de la position calculée. Le 10 avril, à 2ih 17“o (t. m. de Gr.), sa position, sur le ciel, était de i5h54m38s en ascension droite, et de -f- 36° 38' en déclinaison, entre les étoiles t et x de la Couronne boréale. La comète avait alors un mouvement diurne de 5o' vers le Nord. Elle n’était accessible qu’aux plus grands instruments. C’est dire que M. Barnard n’a pu la découvrir que grâce au puissant matériel dont il dispose à l’observatoire Yerkes.
- La comète va se rapprocher de la Terre et il n’est pas impossible que celle-ci traverse une partie de la queue. Nous avons vu qu’une pluie de météores, en juin prochain, n’était pas improbable, au moment de cette traversée. Ajoutons que les observations que l’on est en train de faire vont permettre de calculer avec exactitude l’orbite au voisinage de la Terre, pour savoir quelle sera l’importance de ce rapprochement céleste.
- La comète de Winnecke a été découverte le 12 juin 1819 par Pons, concierge de l’observatoire de Marseille. Elle fut redécouverte par Winnecke en i858. Sa période de révolution autour du Soleil est de 5aus,892 et l’excentricité de son orbite de 0,702. Au périhélie, elle s’approche à la distance 0,97262 du Soleil (la distance Terre-Soleil étant prise polur unité). Mais, en raison de l’ellipticité de l’orbite, l’aphélie est la distance 5,55219. Ainsi, au périhélie, la comète s’approche du Soleil à une distance un peu moindre que celle de la Terre, tandis qu’à l'aphélie elle s’éloigne plus loin que Jupiter.
- La comète de Winnecke est la deuxième de l’année 1921.
- Un record automobile. — Il vient d’être établi par une torpédo de tourisme qui le 6 avril dernier a battu le précédent record Paris-Nice . de ih 24'" 17” en roulant à l’allure moyenne de 82 km a l’heure sur un trajet de 940 km. La voiture qui a effectue "cette belle performance est une voiture Voisin 18 HP munie d’un carburateur Zénith.
- Le port de Rlchborough.—' La Nature a parlé de ce port mystérieux, créé pendant la guerre pour transporter par ferry-boats entre autres, les troupes anglaises et leurs bagages sur le continent sans que les sous-marins les inquiètent. Le Journal de la Marine marchande nous apprend que le port, avec toutes ses installations, vient d être remis par le Disposai Board du Ministère des munitions à la Compagnie pour le développement du port de Rickborough, qui s’engage à l’entretenir pendant cinq années et à faire son possible ppur en accroître le mouvement commercial et en améliorer les installations.
- On envisage un service de ferry-boats sur Dunkerque ou Calais, et un autre sur Zeebrugge, pour les transports de marchandises. Ces services seraient exploités en association avec des groupes français et belges. En outre, on espère pouvoir faire de Richborough, en le dotant des installations nécessaires, un port d’exportation de charbon, si la production des mines de la région de Kent peut être suffisamment augmentée. « Il est possible, écrit à ce sujet le Lloyd’s List, que la côte nord-est d’Angleterre trouve un jour dans le comté de Kent un concurrent sérieux pour la fourniture de charbon domestique, de soutes et de charbon à gaz aux ports et aux villes situés de chaque côté de la Manche, et Londres même pourrait faire venir du combustible p^r mer à très bon marché. »
- Aspect des céréales au printemps. — Le citadin qui va aux champs en cette saison est bien embarrassé pour reconnaître les espèces de céréales qui occupent les champs. S’il ne va pas jusqu’à croire que toutes les petites pousses vertes sont de l’herbe, il ne saurait distinguer déjà le blé, l’orge, le seigle, l’avoine. Aux grandes vacances, ce sera moins difficile, les épis seront là, mais en ce moment tous se ressemblent. La Terre Vaudoise donne le moyen suivant de distinguer les jeunes plantes Gn examine la ligule ou languette à l’endroit où la gaine de la feuille quitte la tige. Si c’est de l’orge, on trouve une ligule allongée', aiguë, à dents larges, triangulaires; le bas du limbe de la feuille est garni de dents à poils raides et l’on y compte 18 à
- 24 nervures. Si c’est du blé, la ligule est encore allongée, mais arrondie, à dents aiguës; de plus, la base du limbe est garnie de deux dents à poils raides et l’on y compte seulement 10 à 12 nervures. Est-ce du seigle, la ligule est courte, demi-ronde, à dents courtes et triangulaires ; les feuilles sont rougeâtres, à poils mous, striées de 11 à i3 nervures. L’avoine se reconnaît à une ligule assez haute, ovale, à dents aiguës tandis que la base du limbe, sans dents, a 11 à 13 nervures et s’enroule à droite, tandis que dans les autres céréales les gaines des feuilles entourent la tige en s’enroulant à gauche.
- Une machine à faire les tapis. —Voilà 2000 ans qu’on fait le tapis à la main, le tapis dit à point noué qui dure indéfiniment. Toutes les industries textiles, même de luxe, ont aujourd’hui leur machine qui remplace ou multiplie le travail de l’ouvrier. Celle du tapis seule manquait jusqu’ici d’un outil de ce genre. Cette lacune est aujourd’hui comblée grâce à une ingénieuse machine due aux efforts d’un inventeur français, M. Boyer. Elle travaille avec une vitesse de l’ordre du métier Jacquard, et sans perte de laine. Ce problème avait longtemps paru insoluble aux spécialistes de la question; la machine de M. Boyer le résout par un mécanisme très simple, mais très ingénieux, dont le mouvement est rigoureusement calqué sur celui des doigts de l’artisan travaillant à la main. La même machine peut réaliser toutes les largeurs jusqu’à 3o mètres.
- Les premières conduites en bois. — [A propos de l’article sur les conduites forcées en bois et de la note parue dans les Informations le 16 avril, un de nos lecteurs, M. Pannetier, nous écrit qu’en 1879 on a mis à jour dans une tranchée de mine de charbon à Commen-try des canalisations en bois formées de longs rondins creusés de part en part suivant l’axe et enfouis, en même temps que des poteries gallo-romaines. Il est évident, du reste, que la canalisation en bois a précédé la canalisation en métal.
- Dans le cas des conduites forcées, le point remarquable est d’avoir fait en bois des canalisations devant résister à des pressions considérables.
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- Chaînes à aubes. — Quand on veut utiliser un cours d’eau assez rapide et peu profond, si l’on ne désire pas recourir à l’installation d’un barrage, d’un réservoir, etc., toutes choses.d’ailleurs subordonnées à des règlements spéciaux, on installe ce qu’on appelle une roue pendante ou flottante. ”
- C’est' une roue à aubes planes, dont les palettes viennent plonger l’une après lautre dans le courant.
- Fig. r. — Ancrage du dispositif.
- Cette roue'utilise une partie de la puissance vive que possède le courant en veitu de sa vitesse.
- La roue pendante suit les fluctuations de l’eau quand le nivéau du courant est variable. Si les outils à faire mouvoir sont sur un bateau, celte condition est facilement remplie; s’il s’agit d’outils fixes, il faut toute une combinaison de balanciers, de paliers, etc. Le système le plus simple était 'celui du tonneau de Colladon:
- Le diamètre des roues est de 4 à 6 m., la longueur dépend de la puissance désirée, la profondeur de l au-bage est comprise entre le quart et le cinquième du rayon. L’écartement de deux aubes varie de o,5o à 0,80 environ.
- Un amateur mécanicien ne pourrait généralement pas construire un appareil aussi important.
- Pour tourner la difficulté, qui réside surtout dans rétablissement de roues de grand diamètre, on peut agencer les palettes sur une chaîne sans fin qui reliera deux tambours.
- Les tambours en bois toürnent dans des paliers supports qui sont soutenus par une charpente formant radeau. Ce radeau est relié d’une façon souple aux pieux
- Fig. 2.
- Transmission entre la chaîné et la machine.
- qui sont enfoncés dans le ruisseau ; il peut suivre ainsi les dénivellations de l’eau.
- Un pieu d’ancrage maintient le radeau afin qu’il ne soit pas entraîné par le courant (fig. i). Un châssis supérieur supporte les galets guides de la chaîne et les divers arbres intermédiaires pour permettre de transmettre la rotation d’un tambour à la machine qu’il s’agit de faire tourner (fig- a).
- La chaîne peut être constituée par des éléments rectilignes articulés, constitués chacun par une planche avec des ferrures appropriées pour réunir chaque élément aux deux voisins (fig. 3), les œils portent de petits rivets non rivés et maintenus par des goupilles fendues.
- Dans ces conditions les tambours auront une forme hexagonale et l’écartement des centres sera égal à un multiple exact du rayon, bien entendu augmenté du jeu nécessaire (fig. 4)> pour ne pas avoir une chaîne trop tendue.
- Si l’on dispose de moyens d’exécution plus parfaits', on peut laisser les tambours cylindriques et les éléments d’aubes auront des parois latérales en tôle, reliées par la planche et des entretoises. La partie qui s’applique sur les tambours aura une forme concave, d’un rayon égal à celui des tambours (fig. 5).
- Les dimensions à donner à l’appareil" dépendent évidemment de trop de conditions générales pour que nous indiquions quelque donnée précise.
- La question sur la puissance obtenue est évidemmentla première que le lecteur posera.
- Elle ne peut guère être évaluée qu’appro-ximativement, car il se Tir goupille /T*
- produit une contraction
- due à la résistance Fig- 3. Une palette,
- que l’eau éprouve pour
- remplir l’intervalle de deux palettes consécutives.
- Si l’on se reporte aux formules qui régissent l’action delà roue pendante ordinaire, on constate que le travail transmis par l’eau à la roue est tel que le rendement théorique de cette rouç ne peut dépasser 5o pour ioo. Le travail maximum est donné par
- -X —
- 2 2 S
- Fig. 4. — Montage de la chaîne.
- %
- et ce maximum est atteint quand la vitesse de l’aubè est la moitié de celle du courant V. P ekt le poids d’eau qui agit sur la roue par unité de temps.
- Ce poids P est proportionnel à la surface S de l’aube immergée et à la vitesse V du courant; le tout multiplié par un coefficient de contraction K qui vaut au plus o,8 dans les meilleures conditions :
- P = KxSxVX densité i.
- Ce poids P qui agit par seconde, reporté dans la formule du travail, donne un nombre de kilogrammètres si P est exprimé en kilogrammes, Y et g en mètres par seconde.
- Si l’on veut appliquer ces équations à la chaîne à palettes, il ne faut pas croire que la puissance obtenue sera proportionnelle au nombre n de palettes recevantl’impulsion de l’eau ; ce nombre n devra être grevé d’une réduction due à la contraction du liquide, lequel ne peut agir pleinement sur » toutes les palettes La première qui est soumise à l’aclion'de courant reçoit-l'impulsion totale, la deuxième un peu moins et ainsi de suite.
- On n’a donc guère d’intérêt à augmenter le nombre de palettes, car on peut prévoir, approximativement bien entendu, que la puissance obtenue ne croît qu’en raison directe de la racine carrée du nombre n.
- Pour en revenir à la construction de la chaîne à pa-
- Fig. 5. —‘ Aube perfectionnée.
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- ,Fig. 6. — Indicateur des pôles.’
- lettes, il faut remarquer que le rendement sera d’autant plus faible qu'on aura une multiplication de vitesse et un nombre d’intermédiaires plus importants. La chaîne elle-même absorbe beaucoup de force, mais malgré tout ce moteur hydraulique pourra rendre de réels services dans quelques cas particuliers, il permettra d’actionner, des petites dynamos à faible vitesse par exemple, ou dés appareils agricoles tels que : barattes, écrémeuses, coupe-racines, etc. E. Weiss.
- *> Électricité P*
- Indicateur de pôles. — La méthode la plus infaillible pour recbnnaître la nature des pôles d’une batterie d’accumulateurs, par exemple d’une batterie de voiture automobile lorsque toute indication a disparu, est d’utiliser pour cela un indicateur de pôles à aiguille, sorte de galvanomètre avec un cadre inducteur fixe.
- Suivant le sens du courant qui traverse le bo-biuage, l’aiguille dévie soit à droite, soit à gauche. En plaçant un pôle à la masse, on étalonne l’appareil au moyen d’un élément de pile.
- Le pôle qu’indique l’aiguille du côté de la pointe
- peinte en rouge est celui de l’extrémité de l’enroulement qui n’est pas à la masse et qui touche la borne de la pile (%•. 6).
- Ainsi dans la figure, le fil touche la borne -f-et l’aiguillè rouge indique le signe positif. Inversement pour la borne négative.
- On peut construire soi-même un petit indicateur de pôle avec une boîte de pastilles en carton.
- Le cadre (fig. 7) en carton sera découpé dans une feuille de carton épaisse, suivant le gabarit indiqué figürè 8. Puis on le replie et ôn le collé de façon à le rendre rigide. , ^
- Sur cette carcasse de bobine, on enroule plusieurs spires de fil ordinaire isolé comme celui qui constitue les bobines de sonnerie trem bleus e.
- Une vingtaine de spires suffiront.
- La bobine est a(lors colléé dans le fond de la bqîte en carton, a-près qu’on y aura placé l’aiguille. '
- Cette dernière est en
- — Cadre monté.
- ‘ 'Peint en rouge ' Bois dur
- w
- uFig, 8. — Découpage du cadre.
- L’aiguille.
- acier, une moitié est peinte en rouget au centre un trou permet à l’axe en bois dur de passer (fig. 9). ’? *
- L’axe, qui est pointu à chaque extrémité qui formé pivots, s’engage dans les trous préparés de la carcasse* Il y a, somme toute, peu de frottement> à vaincre et l’action magnétique du courant permettra facilement lë mouvement de l’aiguille. ‘
- Le fil de la bobine à la masse viendra se souder: sfir une pastille métallique extérieure, le fil qui sort dfe; îâ boîte portera une pièce métallique posiiive, ’qîii1 sérvifà à prendre contact sur la borne à essayer. 1 J -
- On étalonne l’appareil et on peint sur le fond de la boîte les signés -f- ou — du côté convenable indiqué par l’essai (fig. 10).
- Le couvercle de la boîte sera ajouré et on collera dans l’ouverture une rondelle transparente qui proviendra
- Contect à /à masse pastif/e mêtaf/iyl/e
- Transparent d elui è cigù.es
- Zr < Zft ^
- Fig. 11. — Enveloppe.
- B/ de bobine de sonnerie \Sortie en fi/ s/mp/e
- / Boite de pastii/e Fig. 10. — Etalonnage de l’appareil.
- d’un étui pochette de cinq cigares, comme on en trouve dans les bureaux de tabac (fig. 11).
- L’appareil est ainsi complet et permet de polariser immédiatement et facilement un élément d’accumulateur ou de pile. 1
- On peut, si on ne désire pas avoir un pôle à la masse, ce qui d’ailleurs n’est pratique qu'avec une boîte métallique, utiliser deux fils de sortie de l’enroulement au lieu d’un.
- Dans ce cas, les sorties de fils seront placées perpendiculairement à la bobine.
- On disposera sur l’aiguille deux pastilles rondes de carton collées.
- Ces pastilles porteront l’une le signe l’autre le signe —
- (fig. 12) et seront placées après étalonnage de telle façon qu’elles indiquent la polarité de la borne de sortie, en mettant le signe approprié en regard de cette borne (fig. i3).
- Bien entendu nous avons étudié la manière la plus simple de construire cet appareil. Les matériaux employés demandent juste un canif, une paire de ciseaux et un tube de seccotine comme outillage.
- L’amateur plus adroit pourra utiliser le laiton pour le cadre de la bobine; une boîte à cirage pour la boîte elle-même.
- Cela nécessite alors des soudures évidemment très simples malgré tout.
- Enfin si l’on dispose d’un vieux boîtier de montre à remontoir, on pourra constituer un petit appareil de poche. Le fil à la masse sera soudé au boîtier. Le fil libre isolé passera à la place de la tige du remontoir et viendra se souder à une borne de contact isolée du boîtier.
- Sur cette borne, on percera un trou qui servira à mettre un fil de connexion, lequel se rendra à la borne à polariser.
- Le pivot de l’aiguille sera évidemment alors, dansées appareils, plus précis, constitué par une tige d’acier.
- En utilisant un ressort de barfllet de mouvement de montre ou même la roue a barillet de la montre hors . t
- d’usage, on pourra^ constituer un petit voltmètre de mesure pour faibles voltages bien entendu. Il suffira de placer sur la roue une aiguille d’aciér qui fera corps avec elle.
- -Par une série de lâtonuements on déterminera la tension à donner au ressort et le bobinage à agencer sur la bobine inductrice. E. Weiss.
- Fig. 12. —Indications sur l’aiguille.
- Fig. i3.— Vérification.
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- Ida
- VARIETES
- Les succédanés du sucre. — Raisinés et autres conserves de raisin. Sirop /de betterave. — Le raisin est un fruit avec lequel on peut préparer pour l’hiver des conserves qui n’exigent pas l’emploi du sucre, ce qui n’est pas sans intérêt dans l’état actuel de la culture betteravière.
- Les préparations connues sous le nom général de raisiné ne sont autre chose que le jus de raisin plus ou moins concentré par l’ébullition, pour qu’il puisse se prendre en gelée par refroidissement. Quand on y ajoute des fruits divers, on obtient le raisiné composé* par opposition au seul jus, ou raisiné simple.
- Certaines de ces compositions ont conservé leur réputation d’àntan : par exemple, les raisinés de Provence et du Languedoc, le raisiné de Bourgogne, etc. Quant aux prétendus raisinés de Bretagne, de Normandie, de Picardie, ils ne contiennent pas de jus de raisin, mais du jus de pomme, ou de poire.
- Les raisins rouges doivent être préférés pour leur couleur. Il les faut bien mûrs, bien sucrés, et à saveur parfumée. Le chasselas ne convient pas, son goût est plat. On emploie, suivant les régions : Muscats (blancs ou rouges), Panses, Cot (Malbec), Cabernet, Pienc, etc.
- On obtient le jus, soit en pressant à froid, soit en faisant d abord crever les grains dans une bassine. Mais le jus à froid filtre mieux à la passoire.
- Si l’acidité du liquide est trop élevée, elle le sera encore plus après la concentration. On emploie pour la saturer, et clarifier le jus, la poudre de marbre, de préférence à celle de craie. D’après Poutet, il en faut, pour io litres, en moyenne, 12 gr. 5, dans le Midi, et 20 gr. dans le Nord. Mais on est réellement fixé sur la dose en ajoutant le calcaire par petite quantité, et en agitant le liquide jusqu’à ce que l’on ne voie plus se dégager de bulles de gaz carbonique. Toutefois, il est utile, pour la saveur du raisiné à obtenir, de ne pas 1 faire disparaître complètement le goût acide.
- Le moût doit être traité rapidement, avant toute fermentation.
- A cause des acides, on opère toujours dans une bassine en cuivre, étamée à l’étain fin, que l’on ne remplit qu’à moitié, car le produit mousse beaucoup pendant la cuisson, et on doit l’écumer.
- Vers la fin de la concentration, il faut être plus attentif, pour éviter le goût de cuit.
- La prise en gelée, — à froid, — se produit généralement quand le volume du moût est réduit environ au quart. 11 marque, alors, en moyenne, 32° à 34° au pèse-sirop. Le produit à point coule également en nappe de la spatule.
- Il est à peine besoin de dire que lorsque ll^degré de ; concentration est obtenu, on décante après repos, ou, mieux, on filtre pour séparer le dépôt calcaire. ...
- Pour obtenir un raisiné plus fin, on fait deux parts du moût à traiter. A chaque ébullition on ajoute un peu de la moitié réservée. Quand on a écumé et terminé, on passe au tamis et continue à concentrer au point voulu.
- 5o kg de raisins donnent environ i5 kg de raisiné' simple.
- Plus le raisiné est vieux, meilleur il est. Pour mieux assurer sa conservation en pot en grès non vernissé (le plomb du vernis, ou couverte, serait attaqué par les acides), quand il est solidifié, on verse à la surface deux doigts de gelée de coing.
- Pendant la fabrication, pour abréger l’opération, on ajoute au moût la moitié de son poids de jus de pomme ; on arrête alors le chauffage lorsqu une portion du liquide prélevée se prend en gelée par refroidissement, phénomène qui est facilité par le jus de pomme. On peut même obtenir une bonne confiture en ajoutant au tout, durant l’ébullition, des grains de raisins préalablement épépinés avec un cure-dent ou une plume d oie.
- Un expérimentateur italien, M. Martinotti, soumet le moût de raisin à la congélation, qui détermine la défécation et la disparition de l’excès d’acidité, et enlève* aussi, environ le quart de l’eau ; puis à la concentration à pression très réduite et à basse température, qui enlève encoré la quantité voulue d’eau correspondant, soit à la préparation du sirop, soit à celle du « miel de raisin », produit cristallisé ayant l’aspect du miel.
- Le professeur Monti travaille1 le moût recueilli par simple foulage du raisin,’1 et le liquide obtenu en épui-
- sant les peaux pressées. Le mélange de ces deux liquides, avant ou après congélation, donne le jus concentré « intégral. »
- Mais arrivons aux préparations plus à la portée des ménagères, aux raisinés aux fruits, ou raisinés composés. On emploie, ici, des quartiers triés de poires (.Martin-sec, ou Tarquin, etc.), pommes, coings; des prunes, la partie dure de la chair des melons, et jusqu’à des betteraves, des carottes, etc.
- La cuisson peut s’opérer de diverses façons. Par exemple, on met les fruits dans le moût non encore réduit, et fait cuire le tout jusqu’à ce qu’un peu de liquide se prenne à froid en gelée. On estime qu’il faut ainsi 1 kg de fruits épluchés pour 10 kg de jus.
- Ou bien, on réduit d’abord le jus à moitié, pour ne pas avoir à cuire aussi longtemps les fruits, et éviter leur mise en marmelade.
- Ou encore, on cuit ces derniers à part, dans une petite quantité de moût, ou, même, d’eau, puis on les ajoute au reste du jus concentré.
- Le raisiné de Bourgogne se prépare surtout dans les environs de Joigny, Cerisiers, Dixmont, Piffonds. Dans le moût concentré à moitié, on met des quartiers de poires (Messire-Jean) et des coings cuits à part, et passés à l’eau froide. On continue à concentrer s’il y a lieu. On emploie aussi, quelquefois, des pommes, des betteraves râpées. Jadis, les poires prédominaient dans le mélange, qui était mis avec le jus dans une terrine exi grès, et porté dans le four de boulanger, après la sortie du pain. On cuisait ainsi à plusieurs reprises.
- En Provence, le raisiné aux fruits secs se prépare avec des figues, des raisins, des prunes, des dattes.
- Autrefois, le raisiné de Montpellier était composé de moût du raisin blanc Aspirant, et d’écorces de citron ou de cédrat. Il avait quelque analogie avec le raisiné à l'espagnole, obtenu en cuisant dans le moût des filets ‘ d’oranges pressées, et préalablement blanchies; on ajoutait au tout le jus de ces oranges.
- Dans le Vilayet de Smyrne, on prépare la pâle de raisin de la façon suivante : Filtrer le moût, le peser et en mettre à part 4 à 5 litres; faire bouillir le reste un quart d’heure ; y ajouter de la farine (un hiuitième du poids du moût entier) ; bien délayer dans les 4 à 5 litres en réserve. Mélanger parfaitement en continuant à chauffer, jusqu’à consistance suffisante. On consomme à 1 état de pâte, ou l’on sèche pour l’hiver. Dans cette saison, on utilise aussi le pèckmèze, qui n’est autre chose que du raisiné simple; le moût neutralisé est réduit à moitié de son volume.
- Les Arabes préparent ainsi une sorte de saucisson ou el abaoua : concentrer le jus de raisin jusqu’à consistance sirupeuse» Ajouter peu à peu, en brassant, de la semoule, semblable à celle employée pour faire le kouskous. Mettre dans cette pâte de petits chapelets d’amandes douces non mondées. Les retirer pour les faire sécher. Plonger à nouveau, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le saucisson ait atteint une épaisseur suffisante. On le coupe ensuite en tranches pour le consommer.
- Un autre succédané du sucre intéressant est le sirop de betterave : couper, par exemple, 35 kg de betteraves sucrières, qui donnent 70 litres de cossettes. Verser dessus 38 litres d’eau bouillante. Entourer le baril de plusieurs tours de linge, et couvrir pour conserver la chaleur. Remuer de temps en temps. Après une heure, soutirer le liquide en le filtrant sur une toile serrée. Le réduire à 6 à 7 litres sur le feu. Enlever l’écume, qui emporte une partie du goût spécial des racines, et verser bouillant dans des récipients que l’on ferme hermétiquement. Ce sirop contient 3 kg 5 à 4 kg de sucre. Pour évaporer 34 litres d’eau, il faut, au moins, 24 kg de bois. v
- On peut opérer aussi d’une autre façon :
- Faire cuire très légèrement les betteraves ; les broyer et les presser. Le jus (3o kg par 100 kg) peut" être clarifié avec 1/2 à 1 pour xoo de chaux; on chauffe à 80-90°, enlève l’écume, puis décante. Ensuite, Paddition de 1/100 d’eau oxygénée le désodorise. Si on ne lui fait pas subir ces traitements, on le filtre simplement sur un linge serré. Il ne reste plus qu’à concentrer le liquide parla chaleur. Antonin Rolet,
- Ingénieur agronome, École pratique d’Antibes.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- L’imperméabilisation des tissus. — Sur ce sujet, M. Maurice de Keghel publie une importante étude dans la Reyue de Chimie industrielle où il commence par ramener les innombrables moyens proposés à 12 méthodes :
- i° L’application sur ou entre des tissas, de caoutchouc ou de gutta-percha en feuilles ;
- 20 L’imprégnation des tissus avec une dissolution de caoutchouc ou de gutta-percha;
- 3° L’enduction ou l’imprégnation des tissus avec des mélanges contenant du caoutchouc, des huiles, des résines, etc. ;
- 4° L’imprégnation et l’enduction des tissus avec des huiles siccatives, seules ou mélangées ;
- 5° Le traitement des tissus par les goudrons, brais, paraffines, céroïdes, mazout, etc. ;
- 6° La formation sur les fibres ou l’interposition entre les mailles formées par les fibres de savons métalliques insolubles ;
- 70 La précipitation de colloïdes ou la formation sur les tissus de complexes métallo-protéiques aldéhydo- ou tanno-protéiques insolubles ;
- 8° Le traitement des tissus avec des sels métalliques facilement hydrolisables ;
- 90 L’enduction sur les tissus de solutions de pyroxy-line ;
- io° L’enduction sur les tissus de solutions à base d’éthers de cellulose avec ou sans huiles, etc. ;
- ii° L’enduction des tissus, de solutions à base de viscose ou autres préparations cellulosiques insolubilisées ;
- 12° L’enduction de mélanges à base d’huiles ou autres excipients avec des matières inertes de coloration, de remplissage, etc.
- Il juge ces douze moyens ainsi :
- Les tissus traités par les méthodes 1 et 2 sont, dit-il, généralement tout à fait imperméables à l’eau; ils sont en plus très légers, mais présentent l’inconvénient d’être aussi imperméables à l’air et à la sudation. Ils se trahissent par leur odeur. Leur usage est peu recommandable pour la confection de vêtements. Néanmoins, l’on sait qu’ils sont très employés à cet usage.
- Ceux traités par les 3e et 4' méthodes peuvent être rendus parfaitement imperméables, mais ils ont l’inconvénient d’être lourds en même temps qu’imperméables à l’air et à la transpiration. Ils sont de ce fait très peu appropriés à la confection des vêtements, d'autant plus que les tissus traités par des huiles oxydées ou cuites en présence de sels siccativants, au bout d’un certain temps sont assujettis à perdre leur propriété acquise ; les uns deviennent cassants ; les autres deviennent collants, cela tient à la mauvaise préparation des huiles. Par contre, les tissus imprégnés ou enduits d’huiles polymérisées donnent en général d’excellents résultats dans de nombreuses applications techniques autres que les vêtements.
- Les tissus traités par la 5e méthode sont en général parfaitement imperméables, mais ils sont assez lourds; leur imperméabilité est au surplus de durée limitée. Néanmoins, pour certaines applications techniques, ils rendent des services appréciables.
- La 6‘ méthode ne modifie pas les tissus de façon appréciable dans leur aspect extérieur. Ils gardent aussi toute leur souplesse et leur toucher tout en étant parfaitement imperméables à l’eau. Leur perméabilité à l’air n’est en général pas beaucoup modifiée. Bien que leur imperméabilité ne soit pas d’une durée illimitée, ces tissus conviennent par excellence à la confection des objets d’habillement mieux qu’aux applications techniques.
- Les tissus traités par la 7e méthode ne peuvent être rendus pratiquement imperméables que par l’application de couches épaisses, ce qui nécessairement les alourdit outre mesure. Ces enduits nè présentent aucun avantage, car l’imperméabilité acquise est par trop précaire.
- Le traitement par la 8e méthode ne modifie en général pas l’aspect extérieur. Les tissus restent parfaitement perméables à l’air. Bien que très souvent employé, surtout pour les tissus destinés à la confection des vêtements, ce procédé ne présente que très peu d’intérêt, parce que, à vrai dire, les tissus ainsi traités ne sont pas imperméables et ne résistent pas à l’eau.
- L’emploi de la 9e méthode donne les toiles genre cuir, celles-ci ont leurs avantages et certaines propriétés particulières. On les substitue souvent aux cuirs dans certaines applications.
- La io0 méthode donne des tissus absolument imperméables et légers dont l’aspect extérieur n’est que peu modifié. On en a fait de larges applications ces temps derniers dans l’enduction des toiles pour avions, ballons, etc. On en fait également des simili cuirs.
- Les tissus traités par la 11e méthode sont moins imperméables et très souvent il est nécessaire de compléter le traitement par un finissage au vernis à base de caoutchouc.
- Enfin, le traitement par la 12e méthode donne les toiles cirées et les linoléums.
- Traitement du vin à goût de soufre. — Le vin
- enfûté dans des barriques trop fortement mêchées (soufrées) contracte parfois le goût de soufre, lequel peut persister au point de rendre le vin imbuvable. Il ne faut pas confondre ce défaut avec l’odeur d’hydrogène sulfuré ou d’œufs pourris.
- On fait disparaître le goût prononcé de soufre en soumettant le vin au traitement suivant :
- Il faut l’aérer fortement en le fouettant à l’air libre dans des bacs largement ouverts, et en le faisant tomber d’une certaine hauteur. On peut aussi le soutirer à la pompe en se servant d’une embouchure plate, qui étale le jet. ifl Lon moyen consiste à faire fonctionner à blanc une pompe, afin d’insuffler de l’air dans le vin, en immergeant le tuyau au fond du récipient, de manière que les bulles d’air aient à traverser en remontant toute la masse du liquide. L’extrémité du tuyau peut se terminer par une crépine ou par une pomme d’arrosage en cuivre, très propre ; de cette façon, on augmente le nombre des bulles d’air.
- Il faut se garder de l’emploi d’ustensiles en fer qui pourraient déterminer le noircissement du vin.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — L 'abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les,réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — .M. Vesson, à Saiut-Hippolyte du Fort-Gard. — Vous trouverez dans la seconde partie des « Recettes du Laboratoire » une sorte de mémento-guide où sont rassemblés un grand nombre de noms de produits courants avec leur composition et no ms scientifiques, nous croyons que ce petit ouvrage vous donnera satisfaction (Masson, éditeur).
- M. Pérou, à Rèze, Loire. — i° Les taches jaunes produites sur des ustensiles en fonte émaillée par le bichromate sont dues à la formation de chromate de plomb, ce métal entrant dans la composition de l’émail, vous réussirez très probablement à enlever cette coloration par l’emploi ménagé d’acide nitrique étendu (eau forte du commerce). 20 Les concrétions qui agglutinent vos éléments Leclanché sont formées par de l’oxychlorure de zinc et non du sel ammoniac ; par expé rience nous avons constaté qu’il était préférable de regarnir à neuf les charbons avec la masse dépolarisaute plutôt que de tenter une réutilisation.
- M, Mossmann, à Vesoul. — i° Pour désoxyder les objets en plomb, employez le blanc d’Espagne délayé
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- BOITE AUX LETTRES
- dans une solution de citrate d’ammoniaque. 1° Après rinçage et séchage, pour éviter une altération ultérieure, vernir au vernis blanc français à l’alcool.
- Société des Lunetiers, à Paris. — Les rubans de machines à écrire peuvent être réencrés par la composition suivante :
- Savon mou..................... io grammes.
- Glycérine........................3o —
- Eau ......................... 90 —
- Alcool à go°.....................20 —
- Couleur d’aniline............... 10 —
- On fait dissoudre le savon dans l’eau, la matière colorante dans l’alcool, on mélange et ajoute finalement la glycérine. Comme matière colorante on peut employer la nigrosine W ou le violet de Paris. Afin de rendre copiant, ajouter si on le désire 5 gr. de sucre.
- M. J. L., 5o34- — i° La peinture sur étoffes s’exécute facilement au moyen des couleurs à l’huile vendues en tubes, il faut seulement prendre la précaution de dégorger ces couleurs en les plaçant pendant 3 à 4 jours sur plusieurs doubles de papier buvard qui absorbent l’excès d’huile, on délaye ensuite dans l’essence de térébenthine et peint comme d’habitude. 20 Yous trouverez à la maison Berville, 25, rue de la Chaussée-d’Antin, toute la bibliographie sur la question peinture d'amateur.
- M. Pesnqu, à Paris. — Pour répondre utilement à votre question, il serait nécessaire de connaître la nature des objets à cimenter ; à défaut d’indications, nous vous signalons le ciment obtenu en délayant de la litharge dans la glycérine qui est à prise très rapide et acquiert une grande dureté ; sa résistance à la chaleur dans les limites que vous indiquez répondra très probablement à votre désir.
- M. Dubourgel, à Saint-Cloud d’Algérie. — La préparation des mèches soufrées employées pour l’assainissement des futailles ne présente aucune difficulté, il suffit de tremper des mèches tressées à plat, mèches de
- lampe par exemple, dans du soufre amené à l’état de fusion (no0 C), puis de laisser refroidir en tenant suspendu. Nous vous rappelons qu’il est indispensable pour le soufrage de placer en dessous de la mèche une coupelle de façon qu'il ne tombe pas de soufre fondu dans le fond du tonneau, ce qui aurait pour conséquence de former avec le tartre du sulfure de potassium qui communiquerait au vin un goût désagréable d’œufs pourris.
- E. A. C., Saumur. — x° Le laitonisage des boucles ou anneaux en acier peut s’obtenir mécaniquement en les frottant au moyen d’une brosse dure trempée dans de la crème de tartre pulvérisée et mouillée par une solution de sulfate de cuivre (vitriol bleu). 20 Quant au laitonisage électrolytique, il s’obtient en suspendant les objets à la cathode d’un bain galvanique composé de
- A) Bisulfite de soude .... 100 grammes.
- Cyanure de potassium . . 25o —
- Carbonate de soude , . . 5oo —
- Eau......................4000 —
- B) Acétate de cuivre....... 90 —
- Chlorure de zinc neutre . 5o —
- Eau....................... 1000 —
- Verser la solution B dans la solution A, éviter l’am moniaque et employer une anode en laiton. Mettre plus de chlorure de zinc si on désire verdir le dépôt, forcer au contraire l’acétate de cuivre pour le faire rougir. Un courant trop faible produit un dépôt rouge, trop fort un dépôt blanc ou blanc bleuâtre.
- M. Besucet, à Melle-lez-Gand, Belgique. — i° Les ouvrages suivants : Analyses alimentaires, Analyses agricoles, par Guilin, édités par la librairie Baillière, 19, rue Hautefeuille, vous fourniront les renseignements désirés. 20 Le produit allemand pour coloration des ampoules auquel vous faites allusion doit être tout simplement une dissolution à 5 pour 100 environ d’acétate de cellulose dans l’acétate d’amyle additionnée, si besoin est, d’une matière colorante d’aniline.
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- BIBLIOGRAPHIE
- cstf’
- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de xo °/0 pour frais de port et d'emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- Où en sommes-nous de la géologie, par L. De Launay. Gauthier-Villars, éditeur. Paris.
- C’est par erreur que nous avons indiqué dans notre n° 2455 que le prix de cet ouvrage est de 6 francs. Le prix net est de 12 francs. ,o>
- Smithsonian Meteorological Tables; 4° édition corrigée.
- 1 vol. 262 p., publié par la Smithsonian Institution^ Washington 1918.
- Une des multiples formes de l’activité de la grande institution scientifique américaine réside dans la publication d’excellentes tables de constantes. Ce volume contient notamment des tables barométriques, des tables hygrométriques et des tables géodésiqqes, puis un certain nombre d’utiles tables numériques : conversion d’unités, réduction de la température au niveau de la mer, réduction du baromètre à la température normale, poids de la vapeur d’eau saturée à diverses températures, etc. ;
- La rigidité de la Terre d’après des expériences récentes, par M. Alliaume. 1 brochure, 24 pages. Centherik, éditeur, 60, rue Vital-Deuster. Louvain, 1921. (Extrait de la Revue des Questions scientifiques.)
- Excellent exposé de la question et des divers procédés de mesure employés jusqu’ici, notamment des plus récents travaux de Michelson.
- The National Physical *Laboratory. Collected Researches. ;
- Yol. XY, 1920. x vol. illustré 329 pages. Publié par His Majesty’s Stationery Office. Londres, 3920.
- Ce volume contient notamment une étude de M. Griffith sur la conductivité thermique des matériaux employés dans la construction des fours, une étude de MM. Griffith et Schofield sur la standardisation des pyromètres, des recherches de M W. Rosen-hain sur les applications de la métallographie, sur les ruptures des tôles de chaudières, sur la fracture intercristalline des métaux, un travail de MM. Stanton et Batson sur la résistance des métaux à l’usure par abrasion, des recherches de MM. Baker et Keary sur l’effet du mouvement longitudinal d’un navire, sur sa stabilité statique transversale, les importants travaux de M. N. Campbell sur la magnéto haute tension et le rôle de l’étincelle dans l’allumage des moteurs à explosion, enfin une étude de MM. Paterson et Walsh sur la luminosité des compositions lumineuses radi-fères.
- 1
- Hydraulique générale et appliquée, par D. Eydoux. Préface de M. Blondel, i vol. grand in-88, 5i2 p., 2i5fig. (Encyclopédie du Génie civil et des Travaux publics, dirigée par M. Mesnager). Editeur Baillière. Paris, 1921. Prix broché ; 40 francs.
- Ce volume appartient à la vaste collection d’Ency-clopédies que commence à publier la libraire Baillière, suivant un programme réellement grandiose qui embrasse l’industrie moderne dans tous ses détails. M. Eydoux, connu par ses études d’hydraulique expérimentale, exécutées avec M. Camichel et par de belles réalisations d’usines hydroélectriques pyrénéennes, à la fois savant théoricien et habile praticien, était particulièrement qualifié pour écrire le présent ouvrage. Il l’a conçu surtout comme un exposé de résultats expérimentaux destiné aux ingénieurs. Il ne se perd donc jamais dans les exposés théoriques sans intérêt pratique. Il n’a recours à la théorie que pour l’hydro-
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- BIBLIOGRAPHIE
- dynamique classique et là où elle donne rapidement des résultats indiscutables. Bref, c’est un ouvrage à la fois original et éminemment utile dont voici les principaux chapitres.
- Après un rapide exposé des théories générales de l'hydrodynamique, l’auteur aborde l’écoulement de l'eau par les conduites sous pression, en régime uniforme et en régime variable ; il expose la théorie des coups de bélier et résume la théorie des ondes soniques de M. Constantinescu. Il passe ensuite aux orifices et ajutages, dont il indique les applications pratiques, puis, aux canaux découverts. Cette partie comprend le mouvement varié et l’étude des remous, ainsi que le régime variable, avec les diverses formes d’ondes qui peuvent se produire dans les cours d’eau, depuis l’onde solitaire jusqu’aux crues ; après une étude de l’écoulement de l’eaü à travers les milieux poreux, il passe à l’étude de la houle et donne un résumé de la théorie des marées. Enfin, les deux dernières parties sont consacrées : l’une, à l’hydraulique spéciale des rivières à fond mobile et afïouillable ; l'autre* à un fort utile exposé des méthodes et appareils de mesures qui peuvent êtré employés couramment par les ingénieurs.
- 'ours pratique d'électricité, par P. Robebjot. i vol. i3 xài de iv-3ao p., 389 fig. Dunod, éditeur. Paris, 1921. Prix net : i5 francs.
- Ce volume est à l’usage des Ecoles d’industrie hôtelière, des apprentis des Ecoles professionnelles et des Ecoles primaires supérieures. Son but est de permettre à ses lecteurs d’utiliser judicieusement, de réparer, de transformer et quelquefois même de monter les nombreuses installations indispensables au bon fonctionnement d’une maison.
- Les lois fondamentales de l’électricité et leurs conséquences y sont exposées d’une façon simple et réduites à l’indispensable, tandis qu’une plus grande importance a été donnée aux montages de lumière, sonneries et tableaux indicateurs, téléphone, moteurs, etc.
- 4 Textbook of Oceanography, par J.-T. Jenkins. i vol. in-8°, 206 p., 42 fig. Constable et C°, Londres. Prix : relié, i5 sh.
- L’auteur, qui avait déjà publié un important volume sur les pêches maritimes, a reconnu nécessaire d écrire ce manuel élémentaire qui manquait dans la littérature de langue anglaise. Il y étudie les généralités sur les Océans, les dépôts de, fond, la température, la salinité, les gaz dissous de l’eau de mer, les vagues et les courants, Avec sa bibliographie sommaire, ce petit livre forme une bonne introduction, utilisable dans les écoles et préparant à l’étude des traités et des mémoires plus importants.
- Traité de la conservation et de Vamélioration des bois, par M. de Keghel. i vol. in-16 de 36o pages, 40 fig., nombreux tableaux. J.-B. Baillière et fils, éditeur, Paris 1921. Prix : i5 francs.
- Après avoir indiqué dans ses généralités l’historique du traitement des bois, l’économie de l’imprégnation rationnelle et la structure histologique des bois, M. de Keghel envisage le principe de l’imprégnation rationnelle, le caractère que doit présenter l’appareil d’injection pour son bon fonctionnement. Il donne des aperçus nouveaux et pratiques sur le choix des bois, et examine dans une série de chapitres : l’injection de bois intégralement dans la masse, le dessévage, le vieillissement artificiel ou sénilisation des bois, la conservation des bois, les bois pour
- -mines, les traverses de chemin de fer, les bois divers d’œüvre et d’industrie, l’ignifugation des bois industriels, les bois diélectriques ou électro-résistants, la teinture des bois dans leur masse, l imitation des bois rares ou exotiques, les bois de fantaisie, le séchage des bois, les bois comprimés, les bois contreplaqués, les bois armés, les bois durcis, les bois courbés, l’installation d’une usine pour l’injection des bois.
- The Origin and Development of the Nervous System, par Charles Manning Ghild. i vol. in-8, 2g6 p., 70 fig. University of Chicago Press.
- L’origine du système nerveux comme organe d’excitation, de transmission et d’intégration est encore mal connue. L’auteur utilise les expériences faites en ces dernières années sur les animaux inférieurs pour montrer, d’un point de vue physiologique, ses origines et son développement.
- Précis d'Hygiène, par Jules Courmont, avec la 'collaboration de Ch. Lesieur et Dr Rochaix. 2® édition revue et corrigée par Paul Courmont et A. Rochaix. i vol. in-8, 878 p., 2I0 fig. Collection de Précis médicaux. Masson, Paris. Prix : 31 francs.
- On connaît l’admirable Précis d’Hygiène de Jules Courmont, devenu classique dès son apparition. Sous un petit volume, il contient, clairement exposé, tout ce qu’il est nécessaire de savoir des questions d’hygiène, pour le médecin aussi bien que pour le professionnel qui doit appliquer chaque jour les règles de la science de la santé à des cas particuliers. L’auteur commence par exposer la situation démographique de notre pays, peu brillante par suite de sa natalité réduite et de sa mortalité trop forte, la loi de 1902 qui est la charte de l’hygiène en France, et l’organisation sanitaire Puis, il examine l’hygiène du nourrisson et la question du lait, la protection de la deuxième enfance et 1 hygiène scolaire, la culture physique et les sports, le vêtement. Vient ensuite l’alimentation, suivie du rappel de la législation des fraudes. Les grands problèmes urbains : habitation, établissements classés, voie publique urbaine, ordures ménagères, égouts, eau potable, hôpitaux, cimetières, puis l’hygiène du travail : ateliers, surveillance, dangers des poussières, mines, milieux méphitiques, intoxications professionnelles; législation du travail sont envisagés. La prophylaxie des maladies contagieuses occupe la dernière moitié du livre : étiologie, désinfection; maladies infectieuses et parasitaires, épidémies nécessitant des mesures internationales, grands fléaux sociaux (tuberculose, cancer, syphilis, alcoolisme).
- Les institutions musulmanes, par Gaudefroy Demom-bynes. 1 vol. in-16, 192 p. Bibliothèque de culture générale. Flammarion, Paris. Prix : 4 fr. 5o.
- La France, par ses colonies d’Afrique et par son influence en Asie, est un pays musulman. Elle doit donc connaître la civilisation islamique pour agir utilement. Ce petit livre, écrit par un professeur de
- “ l’Ecole des Langues orientales, est la mise au point très exacte écrite pour le grand public de ce qu’il faut connaître du monde arabe : son domaine, ses doctrines, son droit, ses dogmes, son culte, sa société, son gouvernement, sa vie économique et juridique, sa littérature et ses arts. Documenté, indiquant la bibliographie indispensable du sujet, il sera lu avec profit par tous ceux qu’intéresse notre action coloniale.
- Genève, siège de la Société des Nations, par Guillaume Fatio. 1 vol|in-4, 106 p., 4o pl., éditions d’art Bois-sonnas, Genève. Prix : 20 francs.
- C’est une promenade à travers Genève, guidée par un Genevois qui connaît bien sa ville et évoquée par de magnifiques photographies de M. Boissonnas. En circulant de la villa Déodati à l’Hôtel National, siège de la Société des Nations, en passant par le port, le Molard, les faubourgs, la haute ville, le lecteur pénétrera l’esprit de cette ville unique au monde, de tous temps internationale avec un caractère si particulier : séjour de sainte Clotilde, rendez-vous des marchands du moyen âge aux foires internationales, capitale delà Réforme où vint Calvin et d’où partit John Ivnox, cité du refuge, patrie de Rousseau et par là origine de la Déclaration des Droits de l’Homme, centre du mouvement philhellène, berceau de la Croix-Rouge, abri des vaincus de la Commune, siège du premier tribunal d’arbitrage international, et enfin depuis deux ans capitale de la Société des Nations. On trouve dans ce livre toute cette glorieuse histoire mêlée à des descriptions et à des vues des paysages genevois et à leur expression par les grands esprits qui y vécurent : Voltaire, Byron, Balzac, Elliot, Dumas, Théophile Gautier,.Liszt, Ruskin, etc. ’
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2458 14 Mai 1921
- INFORMATIONS
- >*—
- Les périodes climatériques et les crises économiques. — La prévision du temps serait grandement facilitée si l'on pouvait dégager dans l’ensemble complexe et variable des phénomènes météorologiques, des éléments à variations périodiques qui se reproduiraient identiques à eux-mêmes après des laps de temps égaux. Nos statistiques sont de trop fraîche date, à peine i5o ans, et trop incomplètes pour permettre des conclusions catégoriques. Leur examen donne cependant déjà quelques résultats.
- L observation systématique des taches solaires a permis d établir que leur variation présente une périodicité de ii ans, celle-ci a sa corrélation sur terre, les températures élevées correspondant aux minima des taches, les températures basses au contraire correspondant aux maxima. Cette correspondance s’observe d une façon très nette dans les régions tropicales, mais dans des latitudes plus élevées elle cesse de se manifester clairement. Il y a donc d’autres phénomènes qui se superposent à l’action périodique des taches solaires pour déterminer le caractère climatique de ces régions. Etudiant les statistiques météorologiques des Etats-Unis depuis 1790, M. Clough, dans le Monthly Weather Review, se croit fondé à dégager un cycle climatique de. période plus courte que celle des taches solaires et qui masque l’influence de celles-ci; ce cycle, suivant M. Clough, a une période de 7 ans. M. Clough rapproche de ce fait la constatation que les récoltes de céréales aux Etats-Unis varient également suivant un cycle qui est approximativement de 7 ans; les années de maximum ont été.1871, 1877, l884. 1889, 1897, *9o5, 191.4 et 1920, coïncidant avec les époques de précipitation pluviale maxima, ou tout au moins les suivant de près. M. Clough rappelle à ce propos que le cycle bien connu des crises economiques est également de 7 ans environ, et qu’il y a certainement un rapport intime entre ces crises et les phénomènes météorologiques ci-dessus.
- Industriels et financiers qui voudront prévoir la prochaine crise feront donc bien d’éludier de près la météorologie.
- La météorologie et les abeilles. — Il y a une relation très étroite entre les conditions météorologiques et la production du miel, dit M. Acloque dans la Revue du Ciel. Si, au commencement de la belle saison, les vents dominent du Sud-Est et de l’Est, le temps calme et beau favorise à la fois le travail des abeilles et la production mellifère des fleurs. Si, au contraire, ils soufflent dé préférence du Nord-Est ou de l’Ouest, ils sont chargés de brouillard et de pluie, et l’abeille reste chez elle.
- D ailleurs tout le monde sait que cet insecte redoute le froid et l’humidité.
- Si, au matin, le temps est nébuleux, avec d’instant en instant quelques rayons clairs filtrant par les déchirures bleues de la nuée, la reine détache au dehors quelques soldats de son armée d’ouvrières; ceux-là sont chargés de pousser des reconnaissances, d’inspecter le ciel, et de transmettre au reste de la population les renseignements qu’ils ont pu recueillir sur cette très-grave question.
- Lorsque le temps reste couvert, l’hésitation persiste et les ouvrières ne se risquent à sortir que par petits groupes, sans enthousiasme. Si, au contraire, le Soleil parvient à faire reculer 1 écran qui le voile, alors l’essaim tout entier quitte la ruche et par la campagne en fleurs se répandent des bourdonnements laborieux.
- L’abeille fuit la pluie, et jamais ne se laisse surprendre par les premières gouttes de l’averse, lorsque celle-ci s’est annoncée par les voies ordinaires, c’est-à-dire lorsque le ciel s’est progressivement obscurci et que la nuée a peu à peu rongé l’azur. La lumière diffuse succédant à l’éclatant rayonnement du Soleil, la température subitement abaissée, le lointain grondement du tonnerre sont pour 1 industrieuse bestiole des signaux jamais méconnus qui l’invitent à regagner le logis. Tout au plus sa vigilance est-elle en défaut lorsque le matin l’orage éclate soudain au zénith $lors que le Soleil, bas sur l’horizon, éclaire encore une partie du ciel.
- Projet d’irrigation de la vallée du Niger. — Le
- Soudan Français pourrait devenir, au voisinage du Niger une magnifique région cotonnière, à condition que l’irrigation en soit assurée d’une façon méthodique.
- M. Barrois a communiqué récemment à l’Académie d’Agriculture les grandes lignes d’un avant-projet très étudié, établi par l’ingénieur Bélime pour l’irrigation de 750000 hectares dans la vallée du Niger. M. Bélime est un ingénieur spécialisé dans la question des irrigations par un long séjour dans les Indes Françaises et de fréquents voyages d’études aux Indes Anglaises et en Egypte.
- A sa sortie du massif montagneux du Fouta-Djallon, à partir de Bamako, le Niger est un fleuve à hautes berges dont les crues restent contenues dans le lit majeur; puis les rives s’abaissant progressivement, on arrive à une région cîe plaines deltaïques, sur lesquelles se produisent chaque année des inondations qui s'écoulent. en aval dans une large cuvette à fond presque horizontal ayant comme exutoire le cours inférieur du Niger à travers le Sahara jusqu a la mer. C’est jusqu’ici la région deltaïque et la région lacustre qui avaient paru les plus aptes à être aménagées pour l’irrigation. M. Bélime estime au contraire que c’est là que les difficultés sont les plus grandes, en raison de la faiblesse ou de la nullité des pentes et des indécisions qui régnent sur le régime du fleuve dans ces parages.
- M. Bélime s’est donc posé le problème de la façon suivante : trouver dans la partie haute du fleuve, en aval de Bamako, un point propre à l’établissement de la prise d’eau d’une grande dérivation, destinée à conduire. une certaine quantité des eaux de la crue sur des terrains de la vallée choisis dans la région non soumise aux inondations et aussi rapprochés de la prise que le permettent les niveaux respectifs de la crue et du sol à irriguer.
- M. Bélime a placé la prise d’eau sur un seuil rocheux à quelques kilomètres en aval de Bamako et il a reconnu comme apte à recevoir les eaux d’irrigation une superficie de 750000 hectares situés entre la rive droite du Niger et.la rive gauche de son grand affluent, le Bani, et dont l’origine, en amont, est à 200 km environ de la prise d’eau. Il a appelé canal de Ségou le-canal de dérivation qui arrosera ces terrains.
- Le Niger a son éliage en mai. Sa crue régulière annuelle, due aux moussons équatoriales, a son maximum en septembre. Treize années consécutives d’observations journalières de hauteurs d’eau à Koulikoro, ainsi que des calculs de débits correspondant à diverses hauteurs d’eau, donnent des renseignements assez précis sur le régime du fleuve. Au zéro de l’échelle de Koulikoro, le débit est de 20 m3 seulement par seconde ; au maximum de la crue, dont la hauteur est comprise entre 5 m. i.5, année minima et 6 m. 83, année maxima, le débit varie de 4000 à 7000 et peut-être 9000 m3 par seconde. En eaux moyennes (hauteur dep m. 20 à l’échelle de Koulikoro), le Niger débite de 425 à 45o m3 par seconde; il reste pendant 200 jours par an au-dessus de cette cote, du i5 juin au i5 janvier.
- Cette crue du Niger s’adapte parfaitement à l’irrigation du coton; elle permet toutes les récoltes d’assolement du deuxième semestre : mil, maïs, riz, arachide, dolique, indigo ; elle est peu favorable aux cultures d’hiver et interdit toute récolte du printemps, saison à la fois sèche et chaude.
- Dans la région considérée, la chute de pluie moyenne annuelle est de 1 m. à 1 m. 3o de juin à octobre, puis sécheresse complète, ou à peu près, tout le reste de l’année. t
- Dans ces conditions, voici comment on peut envisager la culture de coton irrigué :
- Labours en mai, semailles en juin, pluies suffisantes pour entretenir la végétation en juin, juillet, août et partie de septembre, irrigation par l’eau du Niger jusqu’au milieu de janvier, récolte ensuite.
- Quant aux assolements, iis seraient réglés, d’une façon générale, comme il suit : coton sur le premier tiers de la surface cultivable, cultures d’hivernage sur le second tiers, pâturages sur le troisième tiers.
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- INFORMATIONS
- Le débit à prévoir pour le canal de Ségou, à raison de i litre par seconde et par hectare cultivé en coton, serait ainsi de s5o m3 par seconde ; ce volume est largement assuré par le Niger entre le i5 juin et le i5 janvier, période pendant laquelle le coton a besoin d’eau.
- Techniquement parlant, le projet Bélime comprend : i® un barrage sur les rapides de Sotuba, d’environ 1280 m. de longueur, produisant une retenue de 5 m. au moyen d’un mur plein de 2 m. 5o de hauteur et de vannes mobiles de même hauteur ;
- 2° Une prise d’eau de dérivation formée de 25 ouvertures de 5 m., commandant le canal de Ségou qui a y5 m. de largeur ;
- 3° Le canal d’amenée, dit de Ségou, qui a 200 km de longueur jusqu’à l’endroit où il affleure la ligne de faîte des terresrsituées entre Niger et Bani, point d’où partira le réseau principal de distribution.
- Le projet comporte en outre la création d’une usine hydroélectrique de 9000 ch. vap. permanents nécessitant une consommation d’eau de 63 m3 par seconde et située en face de Koulikoro.
- L’estimation du projet d’irrigation par le canal de Ségou est de 262 000 000 de francs, ce qui représente une dépense de 35o francs par hectare.
- La dépense pour l’usine hydroélectrique de N’Ga-gnalé est évaluée à 17600000 francs, soit à 194$ francs par cheval.
- La culture des lupins. — Une propagande active est faite depuis quelque temps en Allemagne en faveur de la culture des lupins, dans les terrains laissés incultes par suite du manque d’engrais ou de main-d’œuvre. Une association s’est formée pour répandre le goût de cette nouvelle culture, la « Yerein zur Hebung des Lupi-nenbanes. » Faisant valoir la situation difficile de l’alimentation en Allemagne et le change désastreux, elle rappelle que les anciens Romains utilisaient déjà le lupin et recommande son utilisation, tant pour les hommes que pour les animaux.
- Voici, d’après le Bulletin de Renseignements de VInstitut international d’Agriculture, les données que l’on possède sur cette nouvelle ressource alimentaire.
- D’après M. H. von Fehrenteil, 3 kg de lupins concassés équivalent, comme valeur nutritive, à xo kg d’avoine. En Allemagne, il y aurait 3 o63 600 hectares de terrains sableux actuellement inutilisés, qui pourraient servir à la culture du lupin à graine, laquelle pourrait très bien être suivie de celle de l’orge ou des pommes de terre. En évaluant la récolte moyenne à i332 kg a l’hectare, on obtiendrait 120 millions de quintaux d’équivalents de l’avoine.
- Les lupins privés de leur amertume, mélangés à des pommes de terre et à des carottes sèches, constituent un excellent aliment pour tous les animaux. Les eaux qui ont servi à enlever l’amertume sont supérieures, comme engrais, aux vidanges. Les essais de pétrissage, de fermentation et de cuisson de farines contenant i5 à 20 pour 100 de farine de lupin, ont donné des résultats satisfaisants.
- Durant l’été de 1920, Gerlach et Luecke ont pratiqué de nombreux essais dans ce sens à la féculerie Janikow, en Poméranie, à la demande de F « Association pour la propagation de la culture du lupin ».
- Quatre méthodes industrielles ont été expérimentées : celles de Kellner-Lôhne.rt à l’eau bouillante, celle de Backhaus à la lessive de potasse, celle de Bergell au sel de cuisine, celle de Thoms à l’acide chlorhydrique.
- Les meilleurs résultats furent donnés par le procédé Thoms, avec lequel la teneur résiduelle en alcaloïdes est extrêmement réduite.
- Müller et Prieshof ont essayé d’engraisser des porcs avec les graines traitées et ont obtenu de remarquables résultats.
- L’industrie de la marjolaine en Tunisie. — C’est à Sfax que cette industrie s’est développée, plus particulièrement, depuis 1916, époque à laquelle les feuilles sèches de marjolaine commencèrent à faire l’objet d’un commerce actif, leur prix passant de 70 à 160 fr. les 100 kg. On cultive de plus en plus la marjolaine en culture intercalaii-e dans les oliveraies, et en culture principale, notamment au sud de Mahrès. On plante, par divisions de touffes, de novembre à fin janvier; les fleurs s’épanouissent en mai et les graines mûrissent en juillet.
- Depuis 1919, le Jardin d’Essais de Sfax a livré près
- de 40000 plants de marjolaine provenant de semis. La première récolte a lieu en mai, on fait cette coupe quand les fleurs commencent à s’épanouir ; la deuxième coupe est effectuée en juillet. Les tiges sont soumises au séchage au soleil pendant 5 ou 10 jours et les feuilles détachées des tiges par battage au moyen d’un bâton, procédé défectueux qui décolore les feuilles, les rend trop friables et diminue leur arôme. Le séchage à l’ombre, quoique plus lent, est bien préférable. Le rendement varie de 25o à 5oo kg de feuilles sèches à l’hectare.
- La région de Sfax commence à être connue sur le marché européen comme un centre important de production de marjolaine. Actuellement, le prix de vente des feuilles sèches atteint 240 fr. les 100 kg.
- La marjolaine est distillée en vert pour fournir une essence utilisée en parfumerie. Les feuilles sèches servent au lavage des étoffes de laine de couleur, comme les diverses sortes de saponaires. La lessive d’origan que l’on vend en France est produite par la marjolaine de Tunisie et du Maroc. Gomme le thym, la marjolaine est employée dans l’art culinaire, au titre de condiment.
- Les importations de viande en Allemagne. — Le
- Bulletin mensuel de la Chambre de Commerce française de Rhénanie publie la statistique donnée par le Deut-scher Reichsanzeiger und Preussicher Staatanzeiger des quantités de viandes et graisses animales importées en Allemagne depuis 1913. Etant donnée la pénurie de nourriture de ce .pays pendant la guerre et le blocus allié, ce document présente un réel intérêt pour nous. Le voici, exprimé en milliers de doubles quintaux :
- 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919
- Viandes fraîches :
- Bœuf et veau. 284 228 324 u55 74 4 253
- Porc i32 35 524 343 122 6 44
- Autres. . . . 11 9 68 18 I I' 2 20
- Viandes préparées
- Bœuf et veau. i5 6 37 71 34 15 i38
- Jambon . . . 4 8 31 8 4 0 116
- Lard 6 25 90 20 7 4 648
- Porc 51 7l 347 206 135 0 471
- Autres. . . . 0 * 6 i5 35 2 2 6 8
- Graisses :
- Saindoux. . . 1077 667 22 l 79 *7 0 661
- ierjusdebœuf. 568 432 I I '1 2 2 11 2 r 51
- Margarine . . 0 0 i3g 34 11 0 216
- Artificielles. . 1 ^9 249 7 0 O - 262
- Autres. . . . 16 16 8 I 2 4 8
- On remarquera, dès le début de la guerre, la diminution marquée des matièrès grasses d’origine animale qui aboutit en 1916 à la disette et en 1918 au manque presque total. En ce qui concerne la viande, l’abatage des porcs en 1915 et 1916 est la principale ressource qui fait défaut à partir de 1917, où la disette va croissant jusqu’à la fin de la guerre.
- Exposition nationale suédoise en 1923.— Nous sommes informés que la Suède organise pour 1923 une Exposition nationale qui se tiendra du i5 mai au ier octobre à Gothembourg. La date choisie coïncide avec le 3oo° anniversaire de la fondation de ce port par Gustave-Adolphe, qui en fixa l’emplacement sur un large estuaire orienté vers l’ouest, libre de glaces et bien abrité. Gothembourg est devenu le grand port de transit de la Suède. L’Exposition comprendra une intéressante section historique qui rappellera les diverses phases de la civilisation suédoise depuis l’origine des temps historiques. Elle comprendra en outre un musée d’exportation qui mettra en évidence les ressources actuelles de la Suède et le remarquable parti qui en a été tiré. Dans cette partie de l’exposition, chaque branche industrielle formera un tout, groupant côte à côte tous les concurrents. Les industries les plus importantes de la Suède sont aujourd’hui en premier lieu celles qui se rapportent au bois : bois de construction, allumettes, pâtes à papier; l’industrie des aciers fins tient y également une grande place : grâce à la qualité des aciers suédois ; les coutelleries et la fabrication des roulements àibilles ont pris en Suède un grand développement. La Suède a également pris une place importante dans la construction des machines : turbines, essoreuses, locomotives, moteurs Diesel, machines à papier et à bois, téléphones, etc. Il convient de rappeler à ce propos que Nobel et de Laval étaient Suédois.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- «8^. Construction
- Le procédé « Stéphane » : La standardisation des matériaux de construction pour Védification rapide et économique des maisons. — La crise du logement pousse la sagacité des inventeurs à rechercher les méthodes de construction rapide et économique qui pourraient être mises en œuvre pour pallier aux difficultés de l’heure présente. Le système des blocs — naturels ou artificiels — semble avoir rallié la majorité des procédés qui prennent naissance depuis quelque temps. L’objectif vers lequel • on vise est de réduire avant tout le nombre de blocs à créer tout en cherchant à réaliser une construction aussi élastique et aussi résistante que possible. Le procédé Stéphane semble avoir atteint un minimum : il consiste en la superposition de blocs verticaux constituant les parois extérieure et intérieure de l’immeuble (fig. i ) ; ces blocs sont reliés entre eux par des crochets en fer ou des tenons en ciment armé (fig. a) qui — une fois assemblés — donnent un bloc creux avec circulation d’air. Le vide intérieur peut être rempli ou non de matériaux au choix et à la demande du constructeur et eu égard aux conditions locales. Au point de vue « édification », une fois les fondations à hauteur du sol et soigneusement nivelées, un ouvrier pose les parois extérieures, un Fig. i. — Vue de la brique autre les parois intérieures et un assemblée. troisième place les tenons et en
- coule les joints. Pour la construction en ciment armé, les armatures verticales des angles et montants d’ouvertures sont fixées dans ces fondations et se prolongent dans la partie évidée des blocs (fig. 3).
- Le coulage en ciment des armatures se fait au fur et à mesure de l’élévation des murs.
- Lorsque les murs atteignent la hauteur de l’étage on pose une rangée de blocs dits « caniveaux » (fig. 4) qui reçoit l’armature horizontale. Les tenons d’assemblage une fois posés, le coulage se fait aussitôt après.
- On peut juger j de la rapidité de
- la construction. Quant à son prix, il est des plus réduits. Ain si i m* de mortier aggloméré représente 20,8 blocs dont les parois ont 75 mm d’épaisseur et une surface de 6,24 ni2. Le prix de la façon de chaque bloc est de ofr. 90 avec son armature.Comme prix de revient de l’ap* plication en construction du bâtiment, on arrive
- pour le mètre carré à 18 fr. 64 (pose, fourniture d</ briques, ciment pour pose, coulage de tenons, etc.), alors que les prix de revient des matériaux employés jusqu à ce jour sont les suivants : béton de scorie à
- 3
- Fig 2. — Tenon de liage en ciment armé.
- Briques Stéphane disposées pour un chaînage d’angle. Suppression des coffrages.
- *r^ncs mètre cube, avec mur minimum de o m. 40 d épaisseur, le mètre carré 34 francs. Maçonnerie en
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- o'.'r.'v. O-
- * : •'•o.
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- moellons à io5 fr. le mètre cube opur mur de o m. d’épaisseur, le mètre carré 4a francs. Murs de o m. 20 en dalles de mâchefer pleines, le mètre carré 26 francs.
- Le procédé « Stéphane» dont les premiers essais de construction se poursuivent à Lyon paraît donner un résultat efficace et l’ingéniosité du dispositif employé méritait d’être signalé, car avec deux types de blocs on réalise des murs de l’épaisseur que l’on veut et une liaison très solide.
- Fig. 4. — Caniveau extensible recevant I’armaturé des chaînages et sablières. 1
- Marches de perrons en fonte et ciment. — Les
- marches d escaliers en question (fig. 5) sont constituées par une plaque de fonte percée de trous coniques que 1 on remplit de ciment lors de la posé. Ce dispositif de construction dont la pose est très facile, et dont la durée est pour ainsi dire infinie, se recommande pour tous les
- Fig. 5. — Marches en fonte et ciment.
- escaliers appelés à subir un passage fréquent ainsi que pour la réparation des escaliers en pierre très usagés.
- Dans ce dernier cas, il y a lieu d’égaliser le dessus des marches en pierre, ensuite on repique à la grosse pointe, ainsi que 1 indique le croquis (fig. 6) ; on étend un lit de ciment sur lequel on pose et enfonce les plaques de fonte; puis on lisse le ciment à la partie supérieure des trous et on laisse sécher avant'l’usage.
- Cette opération extrêmement simple évite par conse-
- ilarche en fonte
- Fig. 6. Réparation d’une marche en pierre, usée.
- quent la ..reconstruction coûteuse, parfois difficile, d'un perron ou escalier de pierre; l’économie est de ce fait importante.
- Constructeur des plaques de fonte : Société des hauts fourneaux et fonderies de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). ' ‘ ,
- *»j> Mécanique
- Les meilleures formes de turbines ’à vent. —
- L emploi des turbines à vent semble se développer, si nous en jugeons par la correspondance qu’a suscitée l’article que nous avons rédigé sur la turbine Escaffre' A ce sujet, il nous parait iuteressant de donner connaissance des améliorations proposées par un de nos lecteurs, M. Frick, ingénieur spécialiste .en turbines hydrauliques, et des remarques que ces suggestions nous ont permis d’étudier. vw
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Fig. 7. — Tôle adaptée à une turbine.
- Guidé par le principe des turbines hydrauliques, M. Frick propose d’adapter à la roue fixe une tôle, pour capter le vent et le forcer à entrer dans la turbine par toutes les ouvertures possibles. Il indique que c’est ainsi le seul moyen d’empêcher que la partie de la turbine, non soumise au vent, joue le rôle de ventilateur et consomme inutile-, ment de la force
- ! motrice.
- Naturellement, il est nécessaire que ce dispositif puisse se mettre toujours automatiquement dans la bonne position, en rapport avec la direction du vent. Notre lec-tëur propose comme solution la plus économique d’équilibrer le système par une plaque de tôle A ; le dispositif tournerait facilement autour
- de l’axe vertical. Üne grande girouette permettrait l’orientation (fig. 7).
- Une deuxième combinaison utiliserait l’action d’une petite hélice qui ferait tourner un axe vertical fixé à l’appareil. Ce moyen est d’ailleurs employé dans les types modernes de moulins à vent à ailes.
- Cet exposé est tout d’abord séduisant et fait honneur à l’esprit d’invention de notre lecteur. Ces moyens d’augmenter le rendement de la roue Escaffre ont été envisagés au cours des essais des premiers modèles, mais ils ont été rejetés a priori pour les raisons suivantes.
- Tout d’abord il faut noter qu’en raison de sa forme, la roue intérieure ne peut faire ventilateur. L’évacuation de l’air se fait sans pression, ce que l’on peut constater facilement, et la vitesse est limitée.
- En étudiant néanmoins l’action du vent et en suivant les flèches, on constate, en effet, qu’il se produit derrière un appel d’air et un vide (fig. 8). Du çôté de l’inclinaison des aubes, l’air ne peut rentrer et par conséquent ne donne aucune contre - pression à la partie dite non-active de la roue; jcette dernière ne fait pas davantage ventilation.
- Ceci dit, en supposant que le principe posé par M. Frick soit appliqué en constituant une directive avec une tôle en forme d’escargot, comme ^ans les turbines à eau, il est impossible que le vent
- _. 0 . suive le même
- rig. 8.— Filets de vent autour de Ja turbine.
- & principe que
- l’eau; en effet, le
- vent n’agit pas comme l’eau, qui suit la direction qu’on veut bien lpi donner et opère par son poids.
- En dehors de toute considération théorique, envisageons uniquement le point de vue pratique du principe de notre lecteur.
- Le problème se pose ainsi : Dans le système Escaffre décrit dans le n° 2429, la suppression de tout système d’orientation réduit la turbine à sa plus simple expression, le rehdemént avoisinant 40 pour 100 environ. Le dispositif de l’escargot donnerait sans doute 20'pour 100
- en plus, mais il faut adjoindre un organe directeur, une orientation, toutes choses qui se traduisent par une élévation du prix d’établissement et par un risque plus grand pendant une tempête. Cette amélioration, même si elle était soutenable, n’en serait donc pas une à notre avis.
- Comme conclusion on peut donc affirmer que le premier système, avec sa simplicité de construction, l’absence de toute orientation supprimant tout organe dangereux au cours d’une tempête, est préférable, bien qu’il ne donne que le rendement de 4o pour 100, ce qui est malgré tout très joli pour un moteur éolien.
- En supposant que la puissance ne soit pas suffisante, nous estimons qu’il serait préférable d’augmenter le diamètre ou la hauteur de la turbine, puisqu’on obtiendrait par là le résultat cherché, sans l’adjonction de l’amélioration considérée, laquelle aurait le grave inconvénient de ne pas assurer la même garantie de résistances aux ouragans.
- Etant donné la forme de la turbine à vent à axe vertical, on n’a pas la même limitation dans la puissance qu’avec les roues à axe horizontal. On peut d'ailleurs étager plusieurs turbines sur le même axe et réaliser ainsi des installations très puissantes.
- Voici donc la critique que nous opposons au projet, malgré tout très original qui nous a été soumis, mais qui en l’occurrence n’est pas applicable. Nous terminerons en nous excusant près de M. Frick d’avoir rendu cette discussion publique, mais nous avons pensé qu’elle serait susceptible d’intéresser nos lecteurs par l’opportunité même de son sujet et par l’importance de ses conséquences pratiques. E. Weiss.
- jl£M.
- Electricité <^*$3
- Piles transportables au fer et à la soude. — La
- description des piles faites avec une boîte de conserves, et de la tournure de fer et de la soude, a suggéré à l’un de nos lecteurs — M. Cao-Xuau-Loï, élève au lycée de Talence — l’idée d’établir d’après ce principe des petites piles transportables.
- Le résultat obtenu avec 3 éléments établis sur les données que nous allons indiquer ci-dessous, a permis au jeune constructeur d’actionnerunélectro-aimant qui soulève à une hauteur de 5 mm une lime à ongles pesant 20 gr. et de faire marcher également un petit marteau trembleur. L’intensité obtenue avec trois petites piles de ce genre dépasse celle qui est fournie par deux piles ordinaires
- se po. ouv6
- Tube en //ne à ver fond soude
- Para/Pme
- Fig. 9. — Enveloppe de la pile.
- que notre lecteur à établies d’après les indications du n° 2422 de La Nature. ,
- Voici les caractéristiques de ces petites piles.
- Le réservoir extérieur est un tube de zinc avec fond soudé, de hauteur 6 cm et de i,5 seulement de diamètre. On y entre à frottement doux un vase poreux en papier buvard, avec une couche d’étoffe interposée entre le zinc et le vase poreux (fig. 9). Ce
- dernier ne monte qu’à un de- ôLfsmce^ Gutta percha
- mi-centimètre du bord supé- *-----^
- rieur. Le fond est garni d’une petite couche de paraffine.
- On remplit l’élément avec des tournures de fer qui entourent une tige centrale en cuivre, constituée par un fil conducteur isolé, dénudé de sa gutta pour la partie qui se trouve à l’intérieur de la pile.
- La solution de soude ne doit pas dépasser le niveau du fer. _. T
- Au-dessus de la tournure, on IO‘ a P» e montée, coule une couche de paraffine
- qui bouche l’ouverture du vase et empêche le liquide de tse répandre au dehors (fig. 10).
- Trois petits éléments de ce genre groupés en série ont donné les résultats que nous avons mentionnés plus haut.
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- VAR] ETES
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- Conservation des œufs hors coquille par la dessiccation. — Les œufs conservés hors coquille nous venaient surtout de l’Orient (Bulgarie, Syrie, Turquie, Russie), de l’Extrême-Orient (Chine, Indochine), des ' Etats-Unis.
- Avant la guerre, les Chinois exportaient par an environ 3ooo quintaux de jaunes destinés à l’alimentation, et autant pour la mégisserie. En 191a, on évaluait aussi les exportations d’albumine et de jaunes de ce pays à 16889 cwts (1 cwt=:5o kg),d’une valeur totale de 1418973 dollars, or, expédiés surtout en Allemagne, puis en Belgique et aux Etats-Unis (10 pour 100), en France (9 pour 100).
- En Chine, les œufs sont recueillis principalement dans les provinces de Chantoung, Tchilli et Honan. On les apporte dans de vieilles boîtes de conserves de grandes dimensions, avec de la sciure ou du son pour les caler. L’industrie en consomme environ 34oo douzaines par jour.
- En Bulgarie on utilise pour la conservation hors coquille les nombreux œufs cassés, ou endommagés, dont le ramassage s’effectue avec des chariots traînés par des bœufs.
- La conservation du blanc et du jaune peut se faire à l’état liquide ou sec, et dans chaque cas, en mélange, ou séparément. Mille œufs donnent environ 3o kg de blanc et 16 kg de jaunes frais.
- La dessiccation peut s’opérer dans le vide sans addition d’antiseptique. M. Lindet a signalé des œufs desséchés importés de Hang-Tchéou (Chine), où le jaune et le blanc restent mélangés et qui ne contiennent pas d’agent conservateur. Il a trouvé environ 3q pour 100 (du produit sec) d’albumine soluble non coagulée, et il pense que l’évaporation de l’eau doit se faire à une température inférieure à 5o°-55° (point où l’albumine de l’œuf commence à se coaguler), probablement dans le vide à une dépression de 65 à 70 cm de mercure.
- Il est possible, dit l’auteur, que le procédé employé soit analogue à celui proposé par MM. Bevenot et Lenepveu, pour la dessiccation du lait. Ce dernier arrive par des tubes très fins dans une grande chambre chauffée, au-dessous de laquelle on fait le vide; le lait se pulvérise et se colle contre les parois.
- La composition de ces œufs est la suivante : 46,9 pour 100 de matières azotées, 42>4 de matières grasses, 3,5 de sels et 7,2 d’eau.
- Chaque boîte porte une étiquette indiquant qu’elle renferme le produit de 12 œufs. En effet, on trouve i5o gr., soit 139,2 d’œufs chimiquement secs, correspondant à 53o gr. d’œufs frais, ou 12 œufs de 45 gr.
- La conservation de cette poudre n’est pas indéfinie, la matière grasse y rancit rapidement, et il n’est pas étonnant qu à l’état brouillé ou à l’état d’omelette, les premières bouchées présentent quelquefois un léger goût de rance.
- Il était fait un grand usage de ces œufs dans les hôpitaux de Paris, où, dit-on, les pharmaciens ont tous donné un avis favorable.
- Toutefois, nous devons dire que les Dvs A. Sartory et L. Flament ont trouvé une flore microbienne importante dans de la poudre d’œuf vendue dans le commerce. Elle est, en général, aérobie, et comprend des microcoques qui ne liquéfient pas, et d’autres qui liquéfient la gélatine ; des bacilles du groupe coli, etc.
- Le blanc est plus facile à sécher que le jaune. Dans le commerce on le rencontre en plaquettes brillantes plus ou moins épaisses, transparentes, d’un jaune clair (œuf de poule, l’albumine de cane est plus pâle), ou, encore, en paillettes, en sable, on ajoute parfois, au moment du séchage, de l’acide borique ou de l’acide salicylique, etc. On sait que chez nous l’emploi des antiseptiques autres que le sel est interdit.
- Le blanc en poudûe est parfois fraudé avec de la gélatine, des colles, des gommes, de la dextrine, de la caséine (l’albumine du sang se reconnaît plus facilement).
- En Chine, les environs de Nanking, Hankow, Shanghaï, Tientsin, produisent beaucoup d’œufs. Une vingtaine d’usines les manipulent hors coquille.
- Le blanc, 'séparé du jaune, est légèrement battu pour former un mélange homogène, puis on le transvase dans un autre baril, en tamisant, pour retenir les peaux et les parcelles de coquille. Suivant la saison, on laisse ainsi un à quatre jours, jusqu’à ce que le produit soit bien
- clarifié ; puis on le soutire par l’ouverture inférieure dans de petites cuves de 12 pouces carrés, frottées au préalable avec de l’huile de thé ou de la vaseline, que l’on porte dans une étuve à i3o°, où la dessiccation s’opère en 3o heures, environ. On laisse ensuite refroidir à l’air, puis on empaquette dans des boîtes métalliques.
- A Mossoul (Mésopotamie), qui importe à Marseille des blancs desséchés, l’albumine, séparée du jaune, est additionnée de 0,75 à 10 pour 100 d’acide acétique, puis séchée en feuilles, au soleil, sur une terrasse. On emballe en caisses de i5o kg brut.
- Les usines de Thilippopoli et Sofia, en Bulgarie, sèchent les blancs d’œufs sur des plats de zinc, dans des étuves à 5o° C. Trente kilogrammes de matière fraîche donnent environ 3 kg de blanc sec.
- Quel que soit le procédé de séchage, il faut assurer un bon réglage de la ventilation des bassins de dessiccation. Il empêche l’air de se charger d’humidité provenant des œufs liquides et s’oppose à la multiplication des bactéries dans le produit en voie de dessiccation.
- L’albumine sèche remplace le blanc d’œuf en général dans tous ses emplois : biscuiterie, pâtisserie, nougats, clarification des produits pharmaceutiques, etc., et dans l’industrie pour l’apprêt des étoffes, fabriques d’indienne, etc.
- Comme le blanc, le jaune se sèche dans le vide ou à l’air, avec ou sans antiseptique ; on le laisse rarement entier, mais voici comment on peut ainsi l’obtenir.
- On laisse les jaunes 12 heures dans de l’eau saturée de sel (40 à 5o pour 100), puis on les retourne dans le liquide et les y laisse encore 12 heurps. Enfin, on les cuit sur des plaques, ou bien on les laisse sécher à une température un peu chaude. Ces jaunes ont l’aspect d’abricots confits.
- Dans la seule année 1907, il a été présenté à la douane de Marseille, et admis par elle, plus de a5 000 kg de jaunes d’œufs desséchés, propresauxusages alimentaires. Généralement ce produit est livré dans le commerce en poudre grossière, ou en granulé .(jaune porphyrisé). Il a une consistance grasse et tache rapidement le papier. On doit le conserver en lieu sec et à l’abri de la chaleur.
- Le jaune sec de poule a une belle couleur jaune clair, et un goût plus fin que celui de cane, qui est d’un jaune orangé et plus gras. On préfère parfois ce dernier dans certains usages alimentaires ; il donne un plus fort rendement.
- En Chine, on prépare surtout les œufs de cane, que l’on exporte par Shanghaï. Ils sont desséchés en les forçant à passer dans des tubes de très petit diamètre, dans un récipient où l’on fait le vide, ils y tombent en poussière. On admet que dans 1 kg de poudre il y a 180 à 200 jaunes. Pour utiliser le produit, on le mélange avec des œufs frais, laisse ainsi en contact 7 à 8 heures, puis on peut faire des omelettes.
- Dans les usines de Sofia et de Philippopoli, en Bulgarie, les jaunes sont séchés sur des plats de zinc, dans des étuves à 5o°. 16 kg de jaunes donnent environ 8 kg de produit sec.
- Les jaunes secs du commerce sont employés en pâtisserie, biscuiterie, dans la préparation des produits pharmaceutiques. Mélangés au beurre et à la margarine, ils les colorent et leur font retenir de l’eau. Ils servent aussi à la nourriture des volailles, faisandeaux, perdreaux, colins de Virginie* etc., quand leur prix est abordable.
- Mais le jaune en poudre est parfois fraudé. Au premier aspect, le granulé d’œuf naturel et le jaune artificiel, ce dernier se présentant sous forme d’une poudre fine et bien sèche, ne se différencient pas, et même, ni l’odeur ni la saveur ne révèlent l’adultération. Cependant, dans le produit artificiel il n’y a guère que de la caséine colorée avec des dérivés delà houille. MM. Bordas et Touplain, qui ont eu l’occasion d’analyser de ces produits falsifiés, ont remarqué que l’éther et l’alcool ne les dissolvent pas complètement. Il reste un résidu qui a le caractère des albuminoïdes et qui contient la presque totalité du colorant.
- En opérant de la même façon-avec des jaunes d’œufs naturels, la matière colorante, au contraire, est solubilisée en entier. Entre autres données fournies par les expérimentateurs, disons que l’analyse des cendres des
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- VARIÉTÉS
- échantillons falsifiés n’a pas décelé la présence de phosphore organique, principe qui, on le sait, se trouve dans l’œuf de poule.
- Mais MM. Bordas et Touplain ont donné un moyen plus simple de reconnaître la fraude. On fait chauffer à feu doux le produit suspect dans un flacon soigneusement bouché à l’émeri. Si l’on vérifie l’odeur à l’ouver-
- ture du flacon, elle rappelle à s’y méprendre celle du lait aigri, à cause de la caséine du lait employée dans la préparation. La poudre d’œuf véritable, traitée de la même façon, donne l’odeur cqractéristique de l’œuf.
- Antonin Rolet,
- Ingénieur agronome.
- Ecole pratique d’Antibes.
- ><
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- , Un petit four à chauffer les rivets, pratique pour un amateur. — Il arrive que l’on a de petits rivetages à faire, par exemple quand il s’agit de faire des réparations de peu d’importance en tôlerie et en chaudronnerie et que l’on doit placer des rivets à chaud. Il est alors assez peu commode de chauffer , ces rivets sans être obligé d’agencer quelque chose de spécial, car même le feu de forge ne donne guère satisfaction ; les rivets se chauffent mal et ils risquent de se perdre dans le charbon.
- On peut constituer un petit four à chauffer les rivets qui évidemment n’estpaséconomique, mais quial’avantage de ne nécessiter aucune installation de forge pour pouvoir être utilisé ainsi dans l’atelier d’amateur le plus primitif.
- Puisque ce montage s’adresse plus particulièrement, aux petits garages, nous prendrons les éléments dans les rebuts d’une voiture. Un vieux piston de moteur sera placé horizontalement pour figurer le four, et le chauffage sera constitué par une lampe à souder qui sera placée à peu de distance de l’ouverture du piston et lé.jet enflammé sera dirigé vers l’intérieur où seront disposés les rivets.
- On peut concevoir un petit montage en fer profilé pour soutenir le piston et la lampe à des hauteurs convenables et correspondantes et les rivets chauds pourront être pris commodément avec une pince. Il est facile de surveiller leur chauffage, la tête étant placée vers le fond du cylindre, caç elle doit rester beaucoup plus froide que la tige qui doit être suffisamment rouge pour pouvoir être écrasée.
- Réchaud pratique pour le camping. — Les
- grandes randonnées à bicyclette ou en voiture exigent des haltes pendant lesquelles on s’empresse de se restaurer.
- La chose est facile quand l’auberge est accueillante et voisine, mais il peut arriver que l’absence de toute habitation rende parfois la chose plus difficile. Les prévoyants emportent le nécessaire et l’attirail pourra être facilement agrémenté d’un réchaud de la manière suiArante, à condition que la bicyclette ou la voiture disposent de lanternes à acétylène.
- Le générateur sera coiffé d’un tuyau de caoutchouc qui se terminera par un tube de fer percé d’un trou très petit en son centre. Le tuyau sera supporté par deux petits chevalets en fil de fer ou même en bois de façon qu’il passe dans le corps d’une boîte en fer-blanc qui viendra le coiffer. Pour cela, ladite boîte portera inférieurement deux échancrures qui permettent de l’emmancher sur le tube.
- La boîte sert de fourneau et c’est sur sa partie supérieure que l’on viendra placer la casserole ou le plat contenant les mixtures à chauffer.
- Naturellement le tuyau est fermé à son extrémité libre et dès que le gaz arrive par le trou on l’enflamme, ce qui donnera une chaleur suffisante à condition que le trou du tube ne soit pas trop gros. Les échancrures de la boîte produisent un appel d’air suffisant pour que la combustion du gaz se fasse dans les meilleures conditions.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt génétal et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Communication. — Nous recevons la lettre suivante : « Dans le n° 24S0 du 19 mars de La Nature, vous publiez une note très intéressante de M. Miet, sur le phénomène du « phare symétrique », facile à observer, au Havre en particulier.
- Pour un observateur à terre ou à la mer, le phare réel est généralement 'plus haut que l’horizon, et le phare symétrique caché sous l’horizon. Il serait intéressant d’observer ce qui se passe pour un observateur placé, en ballon ou en avion par exemple, plus haut que le phare réel. La grande publicité de La Nature incitera peut-être des aéronautes à faire connaître ce qu’ils ont pu constater. » |
- Question à nos lecteurs. — Soudure et trempe de tôles. — MM. Chavanne-Brun à Saint-Chamond nous demandent : Quels sont les procédés de soudure (électrique ou autre) employés^pour assembler deux tôles à plat, l’une sur l’autre, sur une surface de 400 mm X 25o mm de telle façon que cet ensemble soit susceptible de se tremper sans nuire à la soudure ? Les tôles employées sont en acier mi-dur et ont chacune 2 mm d’épaisseur.
- Réponses.— M. Pingault, à Neuilly-sur-Seine. — i° Le bourrage des reliefs d'objets en étain repoussé s’obtient
- au moyen d’un ciment préparé en délayant du bioxyde d’étain (potée d’étain) dans du silicate de soude; après durcissement le mélange prend une très grande résistance. 20 Pour faire adhérer l’étain au bois, il est nécessaire de strier le métal afin de lui faire perdre son poli; dans ces conditions, les colles courantes genre seccotine, matoucolle, etc., vous donneront une très bonne adhérence. 3° Patinage de l’étain : bien décaper au carbonate de soude et plonger daùs un bain composé de :
- Sulfate de fer.................. 25 grammes.
- Sulfate de cuivre........... . 25 —
- Eau. ............................5oo cm5
- Passer ensuite dans la solution :
- Sous-acétate de cuivre .... i5o grammes.
- Eau..........................5oo cm3
- Laver avec soin et sécher dans la sciure de bois.
- M. Prache, à Ànzin. — Aucun raccord souple n’existe pour les hautes températures, le mieux est de faire souder sur vos tuyaux des brides avec vis à oreilles et de luter chaque fois les joints constitués par des rondelles de carton d’amiante au moyen d’un peu de blanc de céruse.
- M. Plassard, à Paris. — La meilleure documentation sur le tannage électrolytique vous sera donnée par M. .Tossier, Président de la Chambre syndicale de l’Industrie du cuir, 10, rue de Lancry, lequel a particulièrement étudié la question au point de vue scientifique.
- M. J. D., à Lyon. - i° Le précipité que donnent spontanément les eaux de source est le carbonate neutre de calcium résultant de la décomposition du bicarbonate avec départ d’acide carbonique. Cette précipitation peut être obtenue chimiquement en neutralisant cet acide de
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- manière à transformer le bicarbonate en carbonate neutre. Il suffit pour cela d’ajouter une quantité de lait de chaux exactement correspondante à la moitié de l’acide carbonique total. Bien entendu il faut opérer sur un volume assez grand, i ou 2 hectolitres, et laisser sédimenter avant décantation. i° Les eaux calcaires par le carbonate ne sont pas considérées comme nuisibles
- | pour l’alimentation quand la minéralisation n’excède pas | 5oo milligrammes par litre, mais si la chaux se trouve à l’état de sulfate (eau séléniteuse) elles peuvent ne pas être sans inconvénients pour les reins; dans ce dernier cas, l’épuration dojt être complétée par le carbonate de soude ajouté dans des proportions réglées par l’analyse chimique de l’eau.
- BIBLIOGRAPHIE
- G*L
- os&r
- Service de librairie. — Le service de librairie de La. Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io°/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. ________
- Eléments de géométrie, par A.-G. Clairaut (Collection des maîtres de la Pensée Scientifique), 2 vol. Gauthier-Villars, éditeurs.Paris, 1920.
- C’est une idée particulièrement heureuse que d’avoir réédité le petit traité de Clairaut au moment où la réforme de l’enseignement est à l’ordre du jour. Le grand mathématicien écrivit cet ouvrage au milieu du xviii6 siècle sur le désir de Mme Duchâtelet qui désirait acquérir les notions fondamentales de la géométrie. A cette époque les sciences faisaient sans discussion partie des humanités ». Clairaut rejette résolument les exposés exclusivementlogiques et dogmatiques encore en usage aujourd’hui, mais qui ont pour effet certain de rebuter la plupart des débutants. Pour fixer leur attention et leur donner des idées claires sur la géométrie, il faut, estime Clairaut, prendre un point de départ concret, et refaire en quelque sorte le chemin parcouru depuis l’origine par les créateurs de la science, mais en évitant leurs erreurs et tâtonnements. Ce point de départ, l’auteur le trouve dans la mesure des terrains : « Je m’attache, dit Clairaut, à faire découvrir aux commençants les principes dont peut dépendre la simple mesure des Terrains et des distances accessibles ou inaccessibles, etc. De là je passe à d’autres recherches qui ont cette analogie avec les premières que la curiosité naturelle à tous les hommes les porte à s’y arrêter ; et justifiant ensuite cette curiosité par quelques applications utiles, je parviens à faire découvrir tout ce que la géométrie élémentaire a de plus intéressant ». Un tel programme garde même de nos jours toute sa valeur.
- Méthode pratique de règle à calcul, type Mannheim, par H. Pigal, 1 vol. in-8° de 114 p., avec 61 fig. Desforges, éditeur. Paris, 1921. Prix : 7 fr. 5o.
- Effleurant simplement l’étude théorique du principe fondamental logarithmique, après un bref exposé de l’établissement de l’instrument et un aperçu historique, l’auteur montre en détails comment s’effectuent au moyen de la règle les calculs arithmétiques, logarithmiques, trigonométriques.
- Il passe ensuite aux applications industrielles et commerciales pour finir par une étude succincte des perfectionnements de la règle à calcul.
- Dictionary of the British Scientific Instruments, publié par le British Optical Instrument Manufactures-Association. 1 vol. 334 p., 3i3 fig. Constable, éditeur, Londres, 1921.
- Le dictionnaire contient la liste alphabétique, avec description sommaire des principaux instruments scientifiques construits en Angleterre; des figures complètent la description ; les noms des constructeurs sont également indiqués. C’est donc sous une forme condensée un véritable et très pratique catalogue général de toute une industrie. C’est un exemple d’excellente propagande collective, en même temps qu’un sérieux service rendu à tous les travailleurs scientifiques.
- Manuel du mécanicien et du chauffeur de locomotive à l’usage du personnel des machines et des stagiaires des écoles techniques, par Eugène Brillié. i vol. in-16, cartonné, de 180 pages, avec 107 fig-. Doin, éditeur. Paris, 1921. Prix : 10 francs.
- Description des organes essentiels de la locomotive et explication de leur fonctionnement.
- Notions essentielles sur le service de la locomotive et le rôle du chauffeur et du mécanicien.
- Première partie : La locomotive. Chapitre premier. Chaudière. Chapitre IL Mécanisme. Chapitre III. Châssis et train de roulement. Chapitre IV. Freins et manœuvres. Chapitre Y. Généralités.
- Deuxième partie : La locomotive en service. — Chapitre YI. Organisation du service. Chapitre YII. La chauffe. Chapitre VIII. Service au dépôt. Chapitre IX. Conduite du train. Chapitre X. Incidents de route.
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- Notions élémentaires de télégraphie sans fil et construction pratique de postes récepteurs (ondes amorties et entretenues), par J. Rémaur, i vol. in-8° de 116 p., 61 fig. Desforges, éditeur.Paris, 1921. Prix^: 7 fr. 5o.
- Ce volume expose sous une forme très condensée et élémentaire les principes nécessaires à la compréhension des phénomènes de la télégraphie sans fil. On y trouvera en outre la construction pratique de postes récepteurs, tickers, hétérodynes et amplificateurs, ainsi que les montages les plus simples.
- La Physique des rayons X, par MM. Ledoux-Lebard et A. Dauvillier. i vol. 442 P-, i5a fig., 10 p. hors texte. Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1921.
- Les rayons X jouent dans la science un rôle chaque jour plus considérable ; indépendamment de leurs applications pratiques, médièales ou industrielles, ils permettent de disséquer en quelque sorte la structure atomique des corps et offrent un moyen d’analyse nouveau et fécond. Dans ce domaine, de nombreux travaux ont été effectués depuis 1912 notamment, date où Laue fit la découverte de la diffraction des rayons X par les cristaux. L’apparition du tube Coolidge à la même époque a facilité les études de laboratoire et celles-ci se sont multipliées ; certaines d’entre-elles, celles de Moseley, de Bragg, par exemple, comptent parmi les contributions les plus importantes de ces dernières années aux progrès de la physique. MM. Ledoux-Lebard et Dauvilliers, auteurs eux-mêmes de travaux remarqués sur la question, se sont' proposé de rassembler les notions aujourd’hui acquises sur la physique des rayons X; ils présentent un ouvrage très complet, qui rendra les plus grands services aux chercheurs, en mettant à leur disposition l’ensemble des faits actuellement connus.
- Ils étudient successivement l’émission des rayons X, les rayons X caractéristiques des atomes, l’optique des rayons X, leur absorption, leurs rapports avec l’émission électronique, les actions chimiques ou biologiques, les procédés de mesure, et enfin les théories explicatives.
- Nouveau Traité des eaux souterraines, par E.-A. Martel, membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, collaborateur de la Carte géologique. 1 vol. in-8°, 840 p., 384 fig-, Doin, Paris. Prix : 5o francs. 1
- Ce volume est le résumé synthétique, à la fois des 38 années d’études personnelles de l’auteur (1880-
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- BIBLIOGRAPHIE
- 1920) et des connaissances actuellement acquises sur les eaux souterraines en général. Il complète et modifie surtout le grand ouvrage de Daubrée sur le même sujet, qui remontait à 1887. On sait que, depuis 1883, des investigations très hardies, au fond des abîmes et des rivières souterraines des pays calcaires d’Europe, ont révélé aux Autrichiens (Karst, Moravie, etc.), aux Français, aux Belges, aux Anglais, aux Catalans, aux Italiens, aux Serbes, etc., une quantité de phénomènes naturels ignorés, qui réfutent et forcent à abandonner beaucoup de théories de cabinet et de dogmes professoraux.
- Au lieu de refaire et de compléter l’un de ses premiers ouvrages (les Abîmes, 1894), l’auteur s’est trouvé amené, par une documentation considérable et en majeure partie inédite, à produire ce traité qui comble une réelle lacune scientifique. Basés avant tout sur des observations matérielles, concrètes et pratiques, dont beaucoup constituent de véritables révélations, les trente chapitres de l’ouvrage diffèrent essentiellement de tous les livres qui, jusqu’ici, se sont occupés d’hydrogéologie.
- Les détails nouveaux, et aussi les discussions techniques très serrées, portent principalement sur l’importance de la fissuration des roches, la pluviométrie et l’infiltration (percolation), la circulation des eaux Souterraines dans le sol, la grande diversité d'allure des terrains par rapport à l’eau, l’absence de nappes d'eau dans les calcaires, les niveaux hydrostatiques, les rivières souterraines de la craie, les inondations de grands tunnels, la porosité, la terminologie de l’ablation terrestre (dénudation), les résurgences (fausses sources), le sous-écoulement des rivières (underflow), la pratique de 1 artésianisme, les thermosiphons souterrains-, le dessèchement de la terre, la baguette divinatoire, l’hygiène des eaux potables, les observations de température, les expériences de coloration à la fluorescéine, etc.
- Pourvu d’environ 3ooo titres bibliographiques et d’une abondante illustration démonstrative, le Nouveau Traité des eaux souterraines s’adresse à la fois aux savants, aux médecins, aux professeurs, aux ingénieurs, aux étudiants, aux architectes, industriels, agriculteurs, entrepreneurs, municipalités et au public, puisqu’il part de l’origine même des eaux terrestres et souterraines pour aboutir aux applications d’alimentation en eau potable et d’utilisation de la houille blanche.
- Les noms de lieu de la France, leur origine, leur signification, leurs transformations, par Auguste Lorgnon, publié par Paul Maréchal et Léon Mirot, ier fascicule. 1 vol. 177 p. Edouard Champion, éditeur, Paris 1920.
- Les noms de lieu constituent un immense vocabulaire qui comprendrait, si l’on faisait le dépouillement du cadastre, plusieurs millions de termes. Ce vocabulaire a pour auteurs tous les peuples qui successivement sont venus s’établir dans notre pays et dont le mélange a produit la nation française; aussi forme-t-il une mine de renseignements précieux, non seulement pour le linguiste, mais plus encore peut-être pour l’historien, l’archéologue, le géographe et l’économiste. La toponomastique, tel est le nom de la science qui a pour objet de pénétrer l’origine des noms de lieu, ne s’est guère développée sur des bases rationnelles qu’à partir du milieu du siècle dernier ; M. A. Longnon lui a apporté une puissante contribution par ses leçons au Collège de France et à l’Ecole des Hautes Etudes. Ce sont ses conférences à cette dernière école qui se trouvent réunies dans le présent ouvrage ; le premier fascicule est consacré aux noms de lieu d orinne phénicienne, grecque, ligure, gauloise et romaine. ,
- Principes de botanique, par R. Chodat, 3e édition revue et augmentée. 1 vol. in-8, 878 p., 921 fig. Baillière,
- . Paris; Atar, Genève. Prix : 52 francs.
- C’est'en fait un traité de physiologie végétale, très clair et très complet où l’auteur étudie successivement la composition de la matière vivante,'la captation et la transformation de l’énergie, la cytologie, l’organogénie et l’anatomie dans leurs rapports avec le fonc-
- tionnement, les fonctions de circulation, d’élaboratiqn, de relation, de reproduction, la génésique. Les principes de classification n’y tiennent que 10 pages. Il se termine par une liste des ouvrages et des revues à consulter pour pénétrer plus avant dans la connaissance et l’étude de la biologie des plantes. Il forme une bonne introduction et un bon manuel pour les nombreuses questions de physiologie végétale, encore insuffisamment connues si on les compare aux mêmes problèmes posés par les animaux.
- The Physiology of Protein HJetabolism, parE. P.Catii-cart, ie édition, 1 vol. in-8, 176 p. Longmans,
- Green et Co, London. Prix : cartonné 12 sli. 6 d.
- Peu de questions de physiologie sont aussi complexes que celles des matière^ azotées et de leurs transformations dans le corps humain. Peu sont aussi importantes, puisqu’il s’agit de la matière vivante, des substances qui composent les cellules de nos tissus. Le professeur Cathcart en a écrit une remarquable monographie, très claire, très complète et parfaitement à jour, en un petit volume. La nouvelle édition qui vient de paraître expose en plus les travaux récents des Américains, notamment sur la question des vitamines ou substances accessoires de la nutrition, sur lesquelles la lumière n’est pas encore faite, et 1 influence des aliments non azotés sur la digestion et le métabolisme des protéines.
- La Ilaute-Silésie, par le général du Moriez. i brochure, 4o pages. Société générale d’imprimerie et d’Edition, 71, rue de Rennes, Paris, 1921.
- Cette brochure, écrite avant le plébiscite de Haute-Silésie, plaide les droits de la Pologne à la possession intégrale de la Haute-Silésie, montre ce que la Prusse maîtresse de l’Allemagne attend de cette riche contrée et les dangers qui en résulteront pour la Pologne et la France.
- Athènes ancienne. Photographies de Fred. BoissonnasJ Introduction de W. Deonna. i vol. in-40, 48 pl. Collection L'Image de la Grèce. Editions d’art Bois-sonnas, Genève et C19, Paris. Prix : édition ordinaire, 10 francs; édition de luxe, 20 francs.
- Il y a peu de mois avait paru dans cette collection Athènes moderne. Athènes ancienne fait pendant à ce dernier. Le premier montrait tout le pittoresque de la ville dont on parle tant depuis quelques années : son port du Pirée, ses rues, ses monuments, ses loustris et ses evzones. Le second, par de magnifiques photographies, rend toute la grandeur, la majesté et la beauté de l’ancienne cité de Pallas. Athènes : le paysage attique, l’Acropole, les Propylées, le Par-thénon,. l’Erechtéïon, le temple d’Athéna Nike, l’Hephaistéion, le théâtre de Dionysos, l’Odéon, l’Aéropage, le Pnyx, l’Olympiéion, l’arc d’Hadrien et enfin les merveilles de sculpture de ses musées. C’est une évocation si parfaite qu’elle peut remplacer le voyage !
- Le christianisme antique, par Charles Guignebert, 1 vol. in-16, 270 p., Bibliothèque de Philosophie scientifique, Flammarion. Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- Ce livre, écrit dans le même esprit que Y Evolution des Dogmes, du même auteur, s’attache à étudier et à expliquer la naissance du christianisme, sa croissance et sa vie jusqu’au temps de son triomphe dans l’Empire romain. En une synthèse vigoureuse et accessible à tout lecteur instruit, il orgauise les résultats de longues recherches éprouvées durant quinze années d’enseignement. Aucun ouvrage analogue n’existait encore dans notre langue et il est appelé à rendre de précieux services à quiconque veut s’initier à la connaissance scientifique du plus ancien passé chrétien.
- L énumération de ses chapitres donnera une idée de son contenu : L’initiative de Jésus ; l’échec de Jésus; l’œuvre des apôtres ; le milieu paulinien; la formation chrétienne de Paul; l’œuvre de Paul; le christianisme, religion autonome; la fondation et l’organisation de l’Eglise ; l’établissement de la doctrine et de la discipline; le conflit avec l’Etat et la Société; le sens du triomphe.
- <TÏ6Ô1»
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2459 21 Mai 1921
- INFORMATIONS
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- Train-bateau. — M. J.-L. Breton, directeur des Recherches scientifiques et industrielles et des Inventions, vient d’assister à Petit-Willebroeck, près de Bruxelles, aux essais fort intéressants d’une invention destinée à améliorer considérablement les transports dans les colonies où la création d’une voie ferrée est trop coûteuse pour être entreprise et où les cours d’eau ne sont pas navigables sur tout leur parcours. Il s’agit d’un train amphibie imaginé par deux ingénieurs belges, MM. Goldschmidt et Vanderhaegen, qui peut circuler aussi bien sur terre que sur l’eau. Pour cela, la locomotive-remorqueur, aussi bien que les wagons-péniches, sont constitués chacun par deux flotteurs accouplés latéralement au moyen d’un double joug destiné à recevoir un mécanisme de suspension à roulement sur une voie ferrée à rail unique. Celle-ci est établie sur un chemin surélevé en maçonnerie ou en charpente dont le gabarit doit s’inscrire avec un jeu suffisant dans l’intervalle qui sépare les deux coques.
- Lgi voie d’essai établie à Willebroeck consiste en un simple alignement de pieux battus en canal ou plantés en terre, reliés par une poutre continue sur laquelle est fixé le rail.
- La stabilité en navigation est très grande à cause de la largeur du système; la résistance à l’avancement n’est pas beaucoup supérieure à celle d’un flotteur simple, grâce à la coupe spéciale de l’avant qui évite la formation des vagues et leur étranglement entre les coques.
- L’équilibrage précis n’est pas indispensable, grâce à la disposition relative des centres de gravité par rapport au plan de suspension, rendant aussi la stabilité très grande sur le rail. ,
- Un convoi se compose d’un loco-remorqueur et de plusieurs remorques de i5 à 20 tonnes de charge utile, dont le nombre est déterminé par la force des moteurs employés.
- Les moteurs peuvent être embrayés indifféremment sur les hélices ou sur les roues.
- L’atterrissage se fait dans un chenal de guidage.
- La mise sur rail est assurée automatiquement par un dispositif en fourche adapté devant chaque train de roues, qui supprime toute intervention du personnel et donne à la manœuvre toute la sécurité voulue.
- Au cours des essais de la semaine dernière, le train d’expérience composé d’un tracteur et de deux wagons sur lequel avaient pris place M. Breton, les inventeurs et de nombreuses personnes, parti de terre, est descendu à l’eau, a navigué, puis eBt revenu sur le sol sans difficulté.
- Influence de la pression sur la résistance électrique des métaux. — Nous avons fait connaître les beaux travaux du Dr Bridgman sur les hautes pressions. Le savant américain, continuant ses recherches, vient de faire connaître les résultats d’une série de mesures de résistances électriques effectuées sur différents corps, sous des pressions pouvant s’élever jusqu’à 12000 kg par centimètre carré et à des températures variant de o° à 273°. Les corps étudiés sont les suivants : Lithium, Sodium, Potassium, Calcium, Strontium, Magnésium, Gadolinium, Mercure, Bismuth, Titane, Tungstène, Lanthane, Arsenic, Carbone, Silicium, Phosphore noir. Plusieurs de ces corps ont été étudiés à la fois à l’état liquide et solide. Les coefficients de pression du calcium et du strontium solides et du lithium liquide sont positifs, comme ceux du bismuth et de l’antimoine, autrement dit la résistance électrique augmente avec la pression. La résistance du bismuth liquide, diminue quand la pression augmente, il en est de même pour le gadolinium solide ou liquide. La résistance du potassium diminue de 72 pour 100 sous une pression de 12000 kg, celle du sodium de 4° pour 100. L’effet est maximum pour le phosphore noir dont la résistance sous cette pression descend à 3 pour 100 de sa valeur initiale.
- -Les exportations de houille de la Grande-Bretagne en 1920. — Au moment où la grève des mineurs anglais paralyse outre-Manche l’industrie charbonnière, si
- essentielle à la prospérité des industries et de la marine d Angleterre, il est intéressant de connaître l importance de 1 exportation de la houille anglaise.
- , Le Bulletin de l industrie minérale fait connaître, d’après une statistique officielle, les quantités de houille crue exportée par l’Angleterre en 1920.
- Le total se monte à 24932000 tonnes.
- La France a été de beaucoup la cliente la plus importante puisqu elle a reçu 11 691 000 tonnes. Tiennent en-siute 1 Italie avec 2 9o5 000 tonnes • puis la Suède avec 1 372 000, Gibraltar avec 1 134 000; le Danemark avec 1040000; l'Egypte avec 985ooo; la Norvège 801000. / L Algérie a reçu 5xoooo tonnes de charbon anglais et la./ Tunisie i3oooo. ^
- Il est à noter qu’en 1919, l’Angleterre avait exporté/ 06250000 tonnes de houille crue. ^ '
- : o 1
- Construction des canons par expansion radiale. ^
- 77. ~omîlle 8u^e aux informations que nous avons pu-bhees dans notre numéro du 2 avril et dans celui du 23 avril, nous sommes en mesure de compléter les renseignements précédemment donnés en précisant le rôle joué par l’industrie française dans cette importante question où elle a devancé, de plusieurs années l’industrie américaine. ’
- La France a, en effet, une part prépondérante dans la mise en pratique de ce procédé, que l’on désigne ici couramment sous le nom d’autofrettage.
- C’est la marine française, représentée dans l’espèce par M. 1 ingénieur en chef Malaval, qui prit l’initiative en igi3, après des essais préliminaires étendus, d’appliquer l’autofrettage à l’exécution d’une bouche à feu monobloc de 14 cm, avec la collaboration de MM. Schneider et C“. Ce canon avait commencé ses essais avec succès en 1914; interrompus par la mobilisation, ils ont été repris depuis avec des résultats pleinement satisfaisants.
- Si les brevets qui font pour la première fois mention du nouveau procédé, et qui remontent au début du pré-sent siècle, appartiennent sans conteste à un américain,
- . ce n eQ est Pas moins un Français, le capi-
- taine Charles Duquet, qui en a eu la première conception dans son ouvrage Limite d’élasticité et résistance a la rupture, publié en 1883.
- Il faut d’ailleurs reconnaître qu’au moment des essais français, la question avait été complètement perdue de vue, tant en France qu’en Amérique et aucune applicâ'-lion des brevets Emery n’avait été faite aux Etatë-Onis Pendant la guerre, les Etablissements Schneider ont réussi à surmonter les difficultés que présentait la mise au point industrielle de la construction des bouches à feu par « autofrettage » et elle a été appliquée par eux à l’exécution de nombreux canons allant du calibre de 37 nam ù celui de 22(1 mm. Us ont, en outre, appliqué ce même principe à la transformation des canons de gros calibres de la marine en canons à très longue portée. 6
- Ce sont d ailleurs les applications françaises qui ont appelé sur cette question l’attention des milieux militaires des Etats-Unis. Ceux-ci ont alors entrepris à leur tour la construction de bouches à feu par ce procédé.
- Là sécheresse et les canaux. — Le bulletin de la Navigation et des Ports maritimes nous donne de tristes nouvelles de l’état de la navigation, après la sécheresse prolongée de l’hiver dernier. Sur la branche sud du canal de l’Est, la navigation est complètement arrêtée depuis le 6 avril dans le bief de partage, l’usine éléva-toire d’Epinal ne suffisant pas à l’alimenter en eau. Sur le canal de Bourgogne, les bateaux ne passent plus entre Yenarey et Pont d’Ouche depuis le 5 décembre. Le canal du Centre n’a plus qu’une circulation très ralentie et l’on vient d’autoriser l’emploi de pompes de fortune pour remonter jusqu’au bief de partage l’eau des réservoirs situés en aval. Même situation sur le canal de Briare où l’usine élévatoire de Briare doit fonctionner 24 heures par jour. Le canal du Nivernais ne supporte plus qu’un tirant d’eau de o m 68 pour les grands bateaux et o m, 80 pour les berrichons; celui
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- INFORMATIONS
- du Rhône au Rhin n’admet plus de bateaux calant plus de x m, 45 ; celui de Huningue est limité aux bateaux de moins de 1 m. 40 de tirant d’eau.
- Sur la Seine, on a dû rendre les barrages étanches au moyen de paille pour maintenir la navigation, d’ailleurs peu active, sur la partie haute du fleuve.
- Traitement électrochimique des semences. —
- Devant la British Association for the Advancement of Science, M. A.-E. Blackburn a fait sur ce sujet une communication qui a amené une longue discussion. Le Bulletin de Renseignements de l'Institut International d Agriculture les résume ainsi : les expériences consistèrent à placer 10 ou 20 sacs de semences dans des bassins munis d’électrodes aux deux extrémités. L’électrolyte était une solution de nitrate de soude ou de quelque autre engrais. C’est surtout avec les céréales (blé, orge, avoine) que l’on obtint une augmentation de rendement en grain et en paille. Environ 5oo agriculteurs ont adopté le traitement électrique des semences, qui est suivi d’un dessèchement très soigné en étuve et qui est appliqué un mois ou deux avant les semailles.
- Dans la discussion qui suivit, M. A. Y. Daines émit l’avis que la semence sèche enterrée dans le sol se charge dans le champ terre-atmosphère d’une façon analogue à la bouteille de Leyde ; si des électrodes étaient appliquées au-dessus et au-dessous de la semence, le courant favoriserait le développement des racines ou des tiges, selon sa direction.
- M. L. Brenchley déclara que les expériences faites à Rothamsted avaient donné des résultats douteux, M. Ross Thompson appela l’attention sur l’importance de la nature du terrain; M, G.-H. Garrad estime que 1 effet bienfaisant n’est pas durable, tandis que MM. Dunn et Anderson conseillent l’électrisation des semences.
- La question semble donc aussi confuse que celle du trempage des semences, récemment discutée à l’Académie d’Agriculture. L’une comme l’autre réclament des expériences précises et variées pour être résolues.
- Les basses températures eu floriculture. — Le
- Bulletin de Renseignements de l'Institut international d'Agriculture rend compte d’une étude de M. Marino sur ce sujet, parue dans la Rivista del Freddo, qui met au point la question.
- Les différents buts que l’industrie frigorifique se propose à l’égard de la floriculture sont : i° de pouvoir retarder la croissance et, par conséquent, la floraison de la plante ; 20 de pouvoir conserver la fleur le plus longtemps possible.
- La pratique a désormais sanctionné les données suivantes :
- Le muguet fleurit rapidement, et il arrive à maturité 3 semaines environ après sa sortie du frigorifère; la spîrée arrive à maturité en 6 ou 7 semaines après sa sortie du frigorifère; l'Azalea mollis Bl. (Rhododendron molle G. Don) en 5 à 6 semaines; les différentes espèces de Lilium (longifolium auratum, tenuifolium) fleurissent, la première après x3 à i5 semaines, la deuxième après 16 à 18 semaines, la troisième après 18 à 20 ; le Lilium longifolium, empoté en été, fleurit en 16-18 semaines. En général, les bulbes du lis, empotés après la mi-septembre, peuvent fleurir x, 2 ou 3 semaines après, selon le moment de leur mise en pot, mais il ne convient pas de retarder cette opération au delà de la 2e semaine de novembre.
- Les températures auxquelles les jeunes plantes doivent être soumises sont variées. Les bulbes de Lilium can-didum sont maintenus à —2°,2 C.; ceux de Lilium Ion-giflorum se tiennent en pot à une température constante et maximum, mais qui ne doit pas dépasser i5° G., et, quand ils ont des germes, on porte la température à 180 C. dans les serres et à ax° G. au soleil. Les bulbes de Lilium auratum sont placés en pots drainés et avec de la terre sèche à + x3° G. jusqu’à ce qu'ils germent, puis à 20° C. jusqu’à la floraison.
- Le lilas et le muguet (rhizomes et jeunes plantes) devront être tenus à un minimum de —-8° C. et à un maximum de —5° C. Les rosiers peuvent être conservés de novembre à mars à 6-100 C, ; on les préserve ainsi des gelées et l’on empêche tout mouvement végétatif jusqu à des époques très avancées du printemps. Les jacinthes de Hollande (en bulbes) se consei’vent à + o°i G. Les degrés hygrométriques auxquels sont géné-
- râlement conservés les bulbes, les rhizomes et les jeunes plantes sont de 80 à 90 pour 100.
- Quant à la conservation en frigorifique des fleurs coupées, on peut dire que : l’astrée se conserve bien pendant 35 jours, degré hygrométrique 85 pour 100; le chrysanthème 4^ jours en milieu humide (90 pour 100 d’humidité et plus); l’iris se conserve difficilement; il résiste tout au plus 12 jours à 20 G. avec 85 pour 100 d’humidité relative; la jacinthe se conserve bien pendant plus d’un mois à 20 G. et 85 pour 100 d’humidité relative; le lilas blanc résiste mieux que les sortes colorées ; il se conserve 3o jours; le lis, surtout Lilium candi-dum, quand il n’est pas complètement éclos, se conserve pendant plus de 3o jours à 20 G.; degré hygrométrique_ 80 pour 100; le narcisse, l’œillet, la tulipe se conservent bien même plus d’un mois, mieux encore en boutons ou à peine éclos, à 3° G. et 85 pour 100 d’humidité relative; la rose ne résiste guère au froid; les boutons durent 8 jours à 20 G. et 85°-go° d’humidité relative..
- Les fleurs destinées à être conservées doivent être mises en frigorifique dès qu’elles ont été détachées de la plante ; elles doivent être cueillies lorsque la journée n’est ni trop chaude, ni trop sèche.
- W. C. « Touring-Club » en 1764)! — Nos lecteurs ont pu remarquer la large place que nous faisons dans nos Informations aux prétendues « nouvelles » inventions, dont un de nos collaborateurs a pris à tâche de découvrir l’origine... séculaire, au prix de longues et patientes recherches dans les bibliothèques publiques et privées. Il est curieux et triste à la fois de voir des sociétés industrielles étrangères s’enrichir en exploitant une invention « moderne » dont l’inventeur français est mort dans la misère il y a plus de cent cinquante ans ! Ouvrez par exemple n’importe quel ouvrage technique concernant les appareils d’hygiène et vous y verrez que les W. C. à chasse d’eau et à soupape sont d’invention relativement récente et d’origine anglaise.
- Lisez maintenant cet extrait del’Architecture moderne, ouvrage publié en 1764 par Jombert, libraire du Génie et de l’Artillerie, rue Dauphine, à Paris (2 vol. in-4) et vous verrez que les W. C. « Touring-Club » étaient inventés dans tous leurs détails, et en usage au xviii6 siècle. Ils comportaient même un petit accessoire « dernier cri » qu’on chercherait en vain dans les cabinets de toilette de nos plus beaux hôtels-palaces de la capitale.
- «... Le siège de ces sortes de garde-robes est semblable à une banquette ou un canapé, dont le lambris de dessus qui se lève renferme par dessous le couvercle de la lunette posé sur un bourrelet de maroquin. On fixe sous la lunette du siège un boisseau de faïence en forme d’entonnoir, encastré dans un cercle de cuivre. Une soupape entre précisément dans la feuillure de ce cercle où elle est articulée au moyen d’une charnière dont un volet tient à la bascule du siège, en sorte que toutes les fois qu’on lève le lambris, on fait ouvrir la soupape, laquelle se ferme naturellement en abaissant le même lambris. On fait dégorger un tuyau dans le boisseau de faïence par le moyen d’un robinet, et l’eau qui en sort avec impétuosité par l’élévation du réservoir lave et nettoie entièrement le boisseau et la soupape, en sorte qu’il n’y reste aucune matière.
- « Sur la même conduite on branche un autre’tuyau au bout duquel est ajusté un robinet coudé que l’on ouvre au moyen d’un registre. Ce robinet vient en même temps se placer de lui-même positivement au milieu du boisseau et jette en l’air un petit filet d’eau chaude ou froide ou de senteur, au-dessus de laquelle on se pose pour se laver. On donne le nom de flageolets à ces sortes d’ajutoires. »
- VII0 Congrès International de pêche à Santander.
- — Le Vll“‘ Congrès International de pêche aura lieu à Santander, le grand port de pêche espagnol, du 3i juillet au 7 août prochains, par décision du Gouvernement espagnol, acceptant un accord du dernier Congrès tenu à Ostendê.
- On prévoit que cette réunion aura une grande importance, non seulement parce que c’est le premier Congrès International de pêche tenu après la guerre, mais à cause des questions économiques et sociales qui seront soumises à son élude.
- Le Secrétariat général (Ministerio de Marina de Espana, Madrid)-reçoit les adhésions et travaux de ceux qui veulent y prendre part.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *t>
- 'Électricité
- Construction d’une batterie Leclanché pour
- T. S. P. — Un de nos lecteurs nous a demandé le meilleur moyen de fabriquer lui-même une batterie destinée
- à alimenter des postes à
- lampes ; nous croyons utile pour tous de répondre en indiquant la manière de préparer simplement et économiquement cës pe-tites batteries.
- ^ La consommation des plaques étant très faible, on peut employer pour cela de petites piles établies z,nc suivant le principe de la
- pile Leclanché. Acheterdes piles sèches est un moyen trop simple pour nous, commerce, pour lampe de
- Fig.
- Chardon
- Electrodes de la pile.
- . .ZS/jTL - _
- Vase extérieur.
- D’ailleurs la pile sèche du poche par exemple, est d’une durée éphémère et d’un prix dispendieux.
- Il est plus sage d’employer des piles à liquide ou à liquide immobilisé, qu’il sera facile de régéuérer après épuisement. La pile sac à liquide immobilisé, comme celle qui est indiquée dans les Recettes du mécanicien, fera parfaitement l’affaire. Ici, néanmoins, les sacs seront petits et on peut employer comme mélange dépolarisant celui de plusieurs éléments à vase poreux qu’ou aura démolis. On peut évidemment faire le mélange soi-même ; rappelons qu’il est formé de bioxyde de manganèse granulé et de charbon de cornue en poudre par parties égales. L’électrode positive sera constituée par de petites baguettes de charbon coiffées d’une borne du commerce. La plaque de zinc amalgamé se placera à côté du sac et on immobilisera le liquide excitateur habituel avec de l’agar-agar ou de la gélo-sine (fig. i).
- On peut aussi, au lieu de pile-sac, prendre le mélange venant de piles sèches grand modèle. Le charbon sera placé dedans et le zinc également, mais après qù’on aura eu la précaution d’entourer l’électrode en zinc de papier bulle en deux ou trois épaisseurs.
- Pour l’intérieur de la pile il n’y a là rien de bien nouveau, c’est la question du récipient extérieur qui est ici importante, car le nombre d’éléments nécessaire est souvent élevé.
- On peut évidemment prendre des vases en verre de petit modèle, par exemple des verrçs communs sans pied, forme gobelet. On peut aussi fabriquer des vases en carton, soit cylindriques, soit carrés. Le carton sera collé soigneusement, on pourra même faire quelques points de couture avec du fil solide. Le fond sera placé en forme légèrement emboutie, pour avoir plus de résistance, et ces vases finis seront enduits de paraffine chaude afin d’être parfaitementétanches (fig. 2).
- On peut aussi remplacer le carton par du caoutchouc et pour cet emploi on utilisera avec avantage des morceaux de chambre à air de bicyclette. La rondelle formant fond sera en bois et le haut sera rendu rigide par un fil de laiton, de fer ou d’osier, sur lequel le caoutchouc sera rabattu (fig. 3),
- Tous ces éléments seront placés dans une boîte et on pourra les recouvrir d’un couvercle afin d’éviter la poussière.
- On peut également employer une boîte à cigares que l’on aura compartimentée avec des cloisons en bois mince, assujetties à force. On enlèvera les deux fonds de la boîte à cigares, afin de mieux paraffiner tout l’en-
- 6i ”T 1 1 * \ Osier
- 1 3 Caoutchouc
- 1 1 1 1 t
- —
- //ionc/e//e bois
- Fig. 3. — Vase
- en caoutchouc.
- Fig. 4. — Batterie de pile dans une boîte à cigares.
- semble, et quand on aura replacé le fond on coulera de la paraffine dans les petites cases ainsi constituées (fig. 4)-Il est important qu’il n’y ait pas de communication électrique entre deux compartiments voisins et on essaiera cela électriquement. On remplit d’eau salée les petites cases et, au moyen de deux électrodes reliées aux pôles d’une pile, on mesure sur un galvanomètre si le courant passe d’une case à l’une quelconque des cases voisines. S'il y a une fuite, on y remédie au moyen de paraffine qu’on étendra sur les joints avec un fer chaud.
- Les dimensions de ces petits éléments seront environ 6 à 7 cm en hauteur et les électrodes auront des dimensions en conséquence. 1.es piles en carton auront une section carrée de 3 cm de côté environ.
- Celles avec la chambre à air seront déterminées par la dimension même du caoutchouc et leur hauteur sera également 6 à 7 cm. Dans la boite à cigares modèle plat, on fera trois rangées de six cases chacune avec des cloisons minces.
- Si l’on emploie de la pâte provenant de piles sèches grand modèle avec la lame de zinc garnie de papier bulle, on peut exciter le mélange en y ajoutant un peu de solution d’acide sulfurique à 10 pour 100, puis on recouvre d’une couche de sable très fin et ensuite d’une couche de paraffine fondue, ce qui rend la pile absolument insensible à la poussière (fig. 5). Quand ces éléments se sont affaiblis, on peut leur redonner de la vigueur en leur injectant, à travers la paraffine et le sable, une petite quantité de solution acide.
- Pour changer le mélange dépolarisant, cela est très facile ; les électrodes en charbon servent indéfiniment, ainsi que la paraffine que l’on peut refondre. Il faut changer la pâte et les zincs seulement.
- ' Ces petits éléments peuvent donner jusqu’à o,5 ampère en court-circuit et il sera préférable, puisqu’il, s’agit de batteries à poste fixe, d’employer des éléments à liquide ou à la rigueur à liquide immobilisé. E. Weiss.
- Fig. 5. — Montage.
- Mécanique
- Un petit pont roulant simple à construire. — La
- présence d’un pont roulant dans un atelier est une cause de temps et d’argent gagné que l’on n’apprécie vraiment que lorsque l’on possède l’appareil.
- Son prix élevé fait hésiter quand on ne doit manutentionner que des fardeaux peu importants. Cependant, même dans ce cas, le pont est utile et voici quelques indications qui permettront d’en établir un à peu de frais.
- La poulre sera constituée par un fer à double T, si possible à larges ailes, et les roulettes se déplaceront sur les ailes inférieures, tout contre l âme. Pour avoirun fonctionnement plus douxon utilisera des roulements à billes qui pourront provenir de roulements déjà très usagés. Une lige coudée en forme de V réunira lçs deux roulements et les branches en serout réunies par une traverse horizontale.
- La pointe du V supportera le crochet d’une roue de poulie ou de moufle suivant les charges à transporter.
- Bien entendu il ne faut pas donner des charges en disproportion avec la section du fer double T, ni avec les écartements adoptés entre les supports. D’ailleurs le chemin de roulement ainsi constitué pourra être soutenu simplement par la face supérieuré du fer, qui sera sans inconvénient boulonnée sur le support, sans que cela ne gêne en rien le passage du chariot.
- Par conséquent on pourra avoir une longueur quelconque pour le chemin de roulement, et suivre même un tracé avec des courbes, de manière à desservir les différents endroits d’un atelier ou d’un magasin, comme le ferait la meilleure-voie suspendue, laquelle fonctionne d’ailleurs sur les mêmes principes.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Une presse d’emballage originale. — Les matières susceptibles d’être comprimées, pour faciliter à la fois l’emmagasinage et le transport, sont aujourd’hui passées sous des machines spéciales : presses hydrauliques,
- Fig, g. — Presse articulée sur chariot qui peut se déplacer facilement.
- | trique, un moteur à essence, etc., ou même par la transmission générale d’un atelier. ,
- La machine la plus simple a été installée sur un châssis monté sur roues, ce qui permet le déplacement facile de l’ensemble pour l’amener aux points d’utilisation. La manœuvre de cet appareil se fait alors à la main.
- Les modèles fixes sont identiques, mais plus robustes, généralement actionnés par moteur. Pour certaines sub-I stances telles que la fibre de bois, les fourrages, le | jute, etc., il est nécessaire, pour obtenir des colis réguliers, de comprimer dans des boites démontables.
- Ces boîtes peuvent être constituées en bois dur ou en acier avec panneaux mobiles. Souvent alors pourries grandes productions, on utilise plusieurs jeux de boîtes montés sur chariots roulants, ce qui permet le garnissage d’une boîte ou même de plusieurs pendant le travail de compression d’une boîte déjà garnie. ^ <
- La durée de la compression est extrêmement réduite, elle n’est que de io à i5 secondes pour les petites presses, de i minute pour les plus fortes, quand on marche au moteur. Ce temps peut varier d’ailleurs suivant les matériaux et le degré de compression désiré. Le retour des bras au repos est presque instantané. Une modification intéressante est celle qui combine,
- presses mécaniques qui fournissent des blocs compacts d’une densité suffisante pour le but qu’on se propose.
- La presse hydraulique est évidemment toute indiquée pour ce genre de travail, cependant étant donné qu’il s’agit délaisser aux pistons des courses parfois excessives, que la pression à réaliser n’est souvent pas très élevée, on a conçu des presses mécaniques manœuvrées à bras ou au moteur et qui sont susceptibles de bonnes applications pratiques.
- Un de ces engins, la presse Bijoli, est vraiment original et simple par sa conception et nous nous proposons de le décrire succinctement.
- Cette presse est constituée, dans le modèle le plus courant, par une plateforme horizontale fixe inférieure. Deux montants verticaux sont articulés à leur partie basse et peuvent osciller. Ils comportent à leur extrémité supérieure un axe qui permet à un bras de pivoter: Ce bras appuie d’uue part sur un côté du plateau supérieur de compression et il est muni d’autre part d’un contrepoids équilibreur, ce qui permet, en position de repos, de maintenir le plateau à la position haute.
- On place d’abord sur le plateau inférieur les matériaux à comprimer, suivant différents agencements comme nous le verrons ensuite. Pour faire descendre le
- mqatés sur rails.
- plateau compresseur, il faut, rapprocher les deux montants verticaux de façon à faire pression sur ce plateau au moyen des bras articulés.
- Ce rapprochement s’opère simplement par un. câble qui passe sur des moufles placés en haut de chaque montant; ledit câble .est. tiré par un treuil qui se manœuvre soit à bras, soit automatiquement par un moteur élec-
- Fig. 8. — Presse renversée actionnée par un moteur électrique, avec bascule et élévateur.
- avec cet appareil, une bascule de pesage. Dans ce cas, un élévateur manutentionne les matières et la presse est montée renversée, c’est-à-dire que le plateau mobile se trouve à la partie inférieure.
- Des explications plus amples sont inutiles, car, d’après l’examen des figures, nos lecteurs saisiront parfaitement le mécanisme de ces presses qui sont susceptibles de rendre de grands services à de nombreuses industries.
- Comment vider facilement un flotteur métallique rempli d’eau. — Les flotteurs métalliques, quand ils ont été percés, présentent en général des trous très petits qu’il est facile de réparer avec un grain de soudure et cette opération n’est nullement difficile à faire.
- Cependant le flotteur est souvent rempli d’eau, tout au moins en partie et cette eau qui est rentrée facilement, a de grandes difficultés pour sortir, surtout s’il n’y a qu’un seul trou très petit au flotteur. Dans ce cas, en effet, l’air peut difficilement rentrer et il est un peu paradoxal de percer un deuxième trou dans le flotteur pour le vider facilement.
- On peut employer un autre moyen en tournant le flotteur de manière que le trou se trouve placé à la partie inférieure. L’eau ne s’écoule que très lentement et même souvent elle s’arrête tout à fait de couler. Pour activer le départ de cette eau, on place à la partie supérieure du flotteur des vieux journaux, des papiers que l’on allume. Ces flammes chauffent l’air contenu dans le flotteur et le dilatent. Par suite, cet air fait pression sur la surface de l’eau et la force à sortir. On recommence l’opération autant de fois qu’il est nécessaire, jusqu à çe que le flotteur soit complètement vidé et à ce moment on fait la réparation avec la soudure.
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- VARIÉTÉS
- LES TABACS D'ORNEMENT ET LA RÉGIE
- Parmi les plantes d’ornement auxquelles on. recourt pour embellir les jardins, les parcs et les pelouses, les Nicotiana ou Tabacs possèdent à un certain degré, dans l’ensemble de leurs variétés, la plus grande partie des caractères de décoration fleurie qui les recommandent à l’attention des divers propriétaires de ces terrains spéciaux : la robustesse de la tige, l’ampleur du feuillage, l’élégance de l’inflorescence, la beauté et l’intensité du coloris et même, jusqu’à un certain point, la finesse du parfum. Mais, par suite du monopole de l’Etat relativement au prototype de ce genre de plantés, le Nicotiana Tabacum, la culture de toutes les espèces qui le composent est interdite.
- Or, si l’interdiction totale concernant co Nicotiana est généralement connue dans le monde horticole, il s’en faut de beaucoup qu’il en soit de même pour les tabacs d’ornement, car ce fait est presque ignoré de la plupart des jardiniers et surtout des amateurs d’horticulture qui ont, à cet égard, des opinions fort erronées. La preuve m’en a été donnée assez récemment par un de ces amateurs qui m’a posé la question suivante : La culture des tabacs d’ornement est-elle permise et combien de pieds peut-on cultiver?
- Comme cette question, surtout à cette époque de l’année, m’a paru intéresser un certain nombre de lecteurs et de lectrices de La Nature désireux de posséder ces végétaux, j’en ai cherché la solution dans les divers ouvrages, notamment dans le Dictionnaire général des Contributions indirectes, des Octrois et des Manufactures de l’Etat (Aimé Trescaze), permettant de l'étudier sous ses différents côtés et spécialement dans ses rapports avec la législation fiscale et l’Administration des Contributions indirectes représentée par la Régie.
- Principales variétés de Tabacs d’ornement. — Entre les variétés ligneuses et herbacées, les plus remarquables de celles qui sont le plus souvent cultivées chez nous, quand l’autorisation en a été accordée, sont les suivantes :
- Nicotiana affinis. — Tabac blanc odorant. Jolie plante demi-naine à grande fleur blanche délicieusement parfumée.
- Nicotiana, affinis, hybride à grande fleur varié. — Plante robuste, à nombreuses fleurs tubuleuses, de coloris brillants et variés. Produit un superbe effet.
- Nicotiana Sanderæ. — Hybride du croisement du Nicotiana affinis avec le Nicotiana Forgetiana. Jolie plante aux belles fleurs d’un rouge carminé brillant. Très employé dans les parcs et jardins.
- Nicotiana colossea, connu aussi sous le nom de Nicotiana îomentosa. —Plante magnifique du Pérou à fleurs blanc-rosé, à grandes feuilles pouvant atteindre 85 cm de long sur 4° cm de large, portée sur une tige de 3 à 4 m. de haut.
- Opinions‘erronées. — Les deux opinions, qui ont le plus cours dans le monde horticole au regard de la prétendue justification de la culture du tabac d’ornement, reposent : a) sur le nombre de pieds pouvant être cultivés ; b) sur le traitement auquel ces pieds sont soumis.
- A l’égard du nombre, les uns le fixent à 3 pieds, les autres à 5 ou à io, certains vont même jusqu’à 20 pieds. Quant au traitement, un assez grand nombre de jardiniers soutiennent qu’on peut en cultiver autant qu’on veut, pourvu qu’on ne soustraie pas les plantes à leur véritable but ornemental en les soumettant à l’écimage qui empêche leurs inflorescences de se développer librement. L’interdiction n’existe qu’autant que l’on pratique cette opération en vue de concentrer l’activité végétale dans les feuilles, afin de les rendre plus aptes à la préparation par le récoltant d’un tabac sommaire de contrebande; Inutile de dire que ces^opinions sont en contradiction formelle avec la loi dont je vais rappeler les dispositions essentielles au point de vue cultural tant des Nicotiana destinés à la fabrication du véritable tabac que des Nicotiana d'ornement.
- Dispositions légales. — i° Concernant le tabac ordinaire. — D’après l’article 180 de la loi du 28 avril 1816, la culture indigène ne peut avoir lieu que dans les dépar-r
- tements autorisés par le Ministre des Finances. Nul ne peut se livrer à cette culture sans en avoir fait préalablement la déclaration et sans en avoir obtenu la permission.
- Un arrêt de la Cour de Cassation du i3 septembre 1883 a établi que l'autorisation de planter du tabac accordée à un individu est personnelle et ne peut être transmise à un tiers.
- 20 Concernant les tabacs d’ornement. — La question de leur culture a été déjà soumise trois fois à l’Administration des Contributions indirectes. Il s’agissait : a) la première fois, de la variété Nicotiana affinis dont un marchand de graines avait indiqué sur son catalogue, comme tous ses confrères d’alors, qu’on pouvait la cultiver librement. Un amateur, qui sur la foi de cette assertion en avait planté quelques pieds, s’était vu dresser procès-verbal; b) la seconde fois, de la variété dite « Géant » à grande fleur pourpre ; c) la troisième fois, d’un article publié par un journal parisien très répandu dans lequel son auteur annonçait que toute personne avait la faculté de cultiver du tabac comme plante d’agrément jusqu’à concurrence de 20 pieds.
- Cette Administration, dans une lettre adressée au Directeur général des Manufactures de l’Etat, du 3 décembre 1900, a répondu qu’elle avait résolu les deux premières questions par la négative. Quant à la troisième question, elle avait rappelé au Service, dans sa lettre commune n° 23, les dispositions du titre Y de la loi du 28 avril 1816 relatives à la culture du tabac, en ajoutant que nul n’avait le droit de se livrer à cette culture sans autorisation, pas plus dans un jardin ou un parc que dans un terrain non clos, si minime que puisse être le nombre de plants.
- Cette règle de l’interdiction absolue s’applique à toutes les variétés de tabac, sans qu’il y ait lieu de distinguer entre celles qui sont l’objet d’une culture industrielle et celles qui ne sont d’ordinaire utilisées que comme ornement. L’intérêt supérieur du monopole exige d’ailleurs le maintien de ce principe.
- Lorsque les employés constatent dans une propriété privée la présence de quelques pieds de tabac uniquement cultivés comme plantes d’agrément par un propriétaire de bonne foi, il est bien entendu qu’ils s’abstiennent de verbaliser avant d’avoir prévenu l’intéressé qu’il ait à faire disparaître ces pieds de tabac.
- Pénalités. — Dans le cas où il ne serait pas obtempéré à l’injonction ci-dessus, le contrevenant s’exposerait aux pénalités qui frappent les auteurs de plantations illicites de tabac, en vertu de l’article 181 de la loi du 28 avril 1816 : amende de 5o francs par 100 pieds, si la plantation est faite sur un terrain ouvert, et, de i5o fr.7 si le terrain est clos de murs, sans que cette amende puisse, en aucun cas, excéder 3ooo francs. Destruction des plants et semis sur l’ordre du sous-préfet. Toutefois, d’après la loi du 2.3 avril 1836, au-dessous comme au-dessus de 100, l’amende doit être en proportion du nombre de pieds.
- Conclusions. —Il résulte donc des dispositions combinées de l’article 181 de la loi du 28 avril 1816 et de l’article unique de la loi du 23 avril i836 ainsi que des letlres administratives ci-dessus que nul n'a le droit de cultiver du tabac d’ornement, si minime que puisse être lec nombre des plantst L’interdiction est formelle; aussi toutes les personnes, et elles sont assez nombreuses, qui possèdent un certain nombre de ces belles plantes, se trouvent-elles en contravention et exposées à encourir une des pénalités précitées. Mais, de même qu’avec le ciel, il est des accommodements avec la Régie, et il est fort probable qu’elle accorderait une autorisation ou nne tolérance de culture aux personnes qui la demanderaient à l’un de ses représentants dûment qualifiés.
- D’ailleurs, si la presque totalité des marchands grai-niers ont supprimé les tabacs de leurs catalogues, ceux qui les y ont conservés ont eu soin de les y faire précéder de la mention ci-contre ; « Ces Nicotiana ne peuvent être cultivés comme plantes d’ornement qu’ave»c la tolérance de l’Administration. » A. Truelle*,
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- Bain pour nettoyage des mouvements de pendules et de montres. — Le nettoyage est réalisé dans les meilleures conditions, et très économiquement, en employant, pour le bain, la formule suivante :
- Eau ordinaire............i lilre.
- Ammoniaque liquide à 2a0. . 5 grammes.
- Savon de Marseille.......5 —
- On râpe le savon dans l’eau et on agite jusqu’à dissolution complète.
- Pour nettoyer, dans ce bain, les mouvements de montres et de pendules, on les y plonge, et ils peuvent y séjourner pendant 20 à 3o minutes, après quoi, on les fait égoutter, puis on les frotte avec une brosse légèrement imprégnée de blanc d’Espagne. De temps à autre, remettre quelques gouttes d’ammoniaque.
- Ce bain offre le double avantage de ne coûter que i5 à 20 centimes et de ne pas altérer les pièces en acier.
- Réparation des seaux et arrosoirs. — Après un certain temps d’usage ces ustensiles présentent des trous ou fissures dont la réparation par un ferblantier peut être plus coûteuse que ne le comporte la valeur de l’instrument. Il existe un moyen très simple d’en prolonger l’usage, qui consiste à appliquer sur la « blessure » un morceau d’étoffe enduite de vernis copal. En prenant soin que le métal soit bien sec l’adhérence sera parfaite et une petite économie aura ainsi pu être réalisée.
- Poudre à poncer les broderies. — Le dessin ayant été décalqué sur papier fort soit par piquage au moyen d’une aiguille, soit en se servant d’une molette, on le reporte habituellement par ponçage sur l’étoffe en faisant passer par les petits trous une poudre colorée que l’on fine au fer chaud.
- Rien de plus facile et de moins coûteux que de préparer cette poudre en achetant chez le marchand de couleurs un petit morceau de résine, on y ajoute après l’avoir broyée soit du bleu de Prusse, soit du vermillon et on obtient ainsi à bon marché un produit qui ne le cède en rien aux spécialités vendues souvent fort cher.
- Nettoyage des carafes. — Lorsque les carafes ont fait quelque usage elles se recouvrent à l’intérieur d’un dépôt blanchâtre dû aux sels de chaux toujours contenus dans l’eau.
- Il ne faut pas chercher à enlever ce dépôt par des moyens mécaniques qui auraient pour conséquence de rayer le cristal et lui enlèveraient sa transparence, quelques gouttes d’acide chlorhydrique ordinaire (acide muriatique du commerce) dont le prix est insignifiant dissoudront instantanément le carbonate ou le sulfate de chaux et après un bon rinçage la carafe aura repris son éclat primitif.
- Une pile de « poche ». — Bien souvent l’amateur électricien a besoin d’un courant extrêmement faible, mais suffisant, pour déceler la continuité ou la rupture d’un fil à l’intérieur d’un appareil, ce qui est particulièrement le cas quand on veut vérifier le bon fonctionnement d’un récepteur téléphonique.
- Or chacun de nous possède dans son porte-monnaie de quoi constituer sur-le-champ et en toutes circonstances cette pile économique.
- Il suffit de déposer sur une partie isolante, planche ou table, quelques gouttes de salive, puis de placer côte à côte, sans qu’elles se touchent, sur cette salive, une pièce de bronze et une pièce de nickel, voilà la pile constituée. En établissant un léger contact de chacun des fils de l’écouteur avec chacune des pièces de monnaie, on entendra un bruissement très net comparable à de forts bruits parasites.
- Ce procédé nous a toujours donné d’excellents résultats et sa simplicité nous a engagé à le faire connaître aux lecteurs de La Nature.
- Imperméabilisation du ciment. — D’après M. Mul-ligan, son inventeur, on obtient un ciment imperméable en ajoutant au ciment un mélange de trois parties (en poids) de chaux éteinte et 20 parties (en poids) d’huile de lin brute. Ce procédé présenterait en outre
- l’avantage de fournir un produit de résistance plus élevée que celle du ciment employé pour sa préparation.
- Pour rendre le bois des caisses à accumulateurs inattaquable aux acides. — Le procédé suivant vient d’être expérimenté aux Etats-Unis en vue de rendre parfaitement résistant aux acides le bois des caisses renfermant les batteries d’accumulateurs montées sur autos et camions.
- On fond ensemble, dans un récipient en fer, 6 parties de goudron végétal et 12 parties de résine, puis on ajoute 8 parties de poudre de briques écrasées et tamisées très fin, et l’on mélange le tout intimement. On obtient ainsi, d’après la revue Scientific American, un vernis inattaquable par l’acide, qui s’applique à chaud sur la surface du bois préalablement polie et séchée.
- Comment faire une lampe balladeuse économique.
- — La lampe balladeuse est éminemment pratique pour les travaux de visite et de réparation et ceci est naturellement très fréquent chez tout possesseur de voiture automobile.
- Quand on dispose d’électricité dans le garage ou même simplement si l’on a une batterie d’accus sur la voiture, ce qui aujourd’hui est le cas général, on peut avoir facilement une balladeuse électrique qui évite tout chance d’incendie au cours de la visite.
- On peut équiper soi-même une lampe balladeuse originale en utilisant des rebuts, ce qui est toujours intéressant.
- On prendra un vieil entonnoir et c’est le réflecteur de la lampe électrique qui sera placé à l’intérieur. Les fils sortiront par le tuyau et si ce dispositif doit servir constamment, c’est-à-dire si l’entonnoir ne doit plus revenir à son utilisation première, on pourra ligaturer, solidement les fils à la sortie.
- Pour protéger la lampe du bris, on placera sur l’ouverture de l’entonnoir une armature en fil de fer que l’on agencera facilement à moins que l’on ne dispose d’un antique panier à salade dont le fond formerait une protection efficace et rapidement fixée au moyen de quelques agrafes judicieusement posées.
- Préparation d’un isolant électrique. — Un industriel anglais, M. Noël Middleton, prépare, par le procédé suivant, une composition inattaquable aux acides et constituant un isolant parfait (B. Ch. Ind.) :
- Bitume raffiné ................10 parties.
- Huile de poisson.............. 01/4 —
- Cire Carnauba ou bien cérésine . 4 —
- Suif au creton............... 6 —
- Paraffine................. 01/2 —
- Amiante bleu brûlé.......... 11/1 —
- Huile de lin, cuite deux fois . . 4 '/'2 —
- Fleur de soufre........... 1 3/4 —
- Faire fondre d’abord du bitume raffiné, par exemple dé l’asphalte, dans un récipient en fer oti en fonte, ajouter la cire Carnauba ou la cérésine, et mélanger le tout intimement.
- Ajouter à ce mélange la paraffine et laissér digérer la masse à chaleur douce.
- Dans un autre récipient, verser de l’huile de lin avec de l’huile de poisson et du soufre et chauffer jusqu’à 2000. C’est-à-dire jusqu’à ce que la masse devienne épaisse comme un sirop en refroidissant. Ajouter cette masse à la première en continuant à agiter dans un mélangeur de construction appropriée, puis additionner de suif. Quand-celui-ci est bien incorporé, ajouter l'amiante bleu brûlé. Continuer alors à opérer le mélange dans la machine jusqu’à ce que la composition prenne la consistance du caoutchouc ou de la gutta ; on peut alors la mouler à toute forme désirée. H. B.
- Papier pour dessins au pastel. — On commence par enduire l’une des faces du papier de colle forte chaude, puis au moyen d’un tamis très fin on répand bien uniformément une *eouche de pierre ponce déjà pulvérisée. On laisse sécher, ensuite au moyen d’une brosse.on enlève l’excès de poudre non adhérente.
- En mélangeant à la pierre ponce des poudres inertes, noir de fumée, sanguine, jaune de chrome, bleu de Prusse employées seules ou Combinées, on peut obtenir toutes les teintes de fond désirées.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L'abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres'de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — M. E. M., avenue des Fleurs, à Nice. — i° Préparation de la conserve de tomates pour sauces. — Choisir des tomates mûres, saines, bien charnues, les couper en morceaux, enlever les pépins ; verser les tomates dans une bassine en cuivre où on les fait cuire dans leur jus et jusqu’à ce que le liquide se soit évaporé ; ensuite les réduire en une sorte de purée; verser dans des bocaux ou des vases en grès la pulpe bien compacte et l'y laisser refroidir, après quoi on la recouvre d’une couche épaisse de saindoux à moitié fondu. Quand celui-ci est durci, boucher hermétiquement les bocaux et les déposer sur des tablettes, dans un endroit frais. Ne pas prendre des tomates trop aqueuses, ni trop acides. Cette préparation est le coulis de tomates.
- Pour obtenir la pufée de tomates, on opère de la manière suivante : couper les tomates en deux ou en quatre, suivant leur grosseur, les verser dans un chaudron de cuivre non étamé, où on les fait cuire jusqu’à ce que la pulpe soit assez amollie pour être réduite en purée; enlever alors le chaudron du feu, jeter les tomates sur un tamis placé sur une terrine pour que l’eau puisse s’écouler sans pression-, éliminer cette eau, essuyer la terrine, replacer le tamis dessus, puis, sur celui-ci, écraser la tomate avec un pilon de bois, de manière qu’il ne reste plus sur le tamis que la peau et les pépins; verser la purée dans des bouteilles, boucher et ficeler celles-ci solidement, les placer dans une bassine remplie d’eau, de façon qu’elles baignent jusqu’au goulot; poser la bassine sur le feu et porter à l'ébullition. Après trois heures de cuisson, retirer du feu, laisser l’eau refroidir, retirer alors les bouteilles et les cacheter à la ciré. En remplissant les bouteilles, avoir soin de laisser quelques centimètres de vide entre la conserve et le bouchon, pour éviter la casse.
- 2° Préparation de la confiture de tomates. — Mettre dans un plat creux des tomates de moyenne grosseur et d’une forme aussi régulière que possible; verser dessus de 1 eau bouillante en quantité suffisante pour qu’elles en soient couvertes complètement. Après un quart d’heure d’immersion, les retirer de l’eau, les couper en travers, enlever les graines et la peau. Verspr les tomates dans l’eau froide, les en retirer peu de temps après pour les faire égoutter, et ensuite les sécher en les pressant légèrement entre deux linges vieux et souples. Aussitôt, on les pèse et ou les met dans une casserole avec 750 gr. de sucre par 5oo gr. de tomates et un verre d’eau par chaque douzaine de tomates. Porter la casserole sur un fourneau à feu vif. Après un quart d’heure d’ébullition, on râpe sur la confiture le zeste d’un ou deux limons. Dès que le sirop est formé, retirer la casserole du feu et mettre la. confiture en pots.
- T. S. F. — Radio-Club Genevois. — i° Une bobine de Ruhmkorff donnant 25 mm d’étincelle vous permettra une excellente transmission à une dizaine de kilomètres. Alimentez votre transformateur au moyen de 4 accumulateurs donnant un courant total de 18 volts.
- Pour si peu d’énergie, vous n’avez pas intérêt à intercaler une self dans l’antenne, ni à shunter votre circuit oscillant par un condensateur; relier simplement l’une des boules de l’éclateur à la terre et l’autre à l’antenne.
- Nous vous conseillons de constituer votre éclateur au moyen de deux petits cylindres de zinc (bâton pour pile Leclanché) que vous fixerez à l’extrémité de deux petites tiges métalliques traversant une borne, l’une des tiges sera pourvue d’une queue en bois ou en ébonite permettant de déplacer l’électrode dans la borne pour régler la distance explosive au cours d’une transmission.
- 20 A votre antenne unifilaire de 110 m., nous préférerions une antenne de 5o à 60 m. à 2 brins. Employez pour votre antenne du fil 2/10, étamé si possible.
- Votre prise de terre devra être assez courte et faite d’un ruban métallique ou d’un gros câble, surtout si vous voulez faire de la transmission.
- 3° Votre dispositif Tesla-amplificateur a notre préférence;
- 4" Votre bobine de Ruhmkorff fonctionnera sur le courant alternatif no volts; mais l’utilisation d’un rhéostat de réduction est indispensable. Ne faites pas passer plus de 3 ampères ou 3 ampères, et demi de courant dans votre petit transformateur;
- 5° Nous ne vous conseillons pas de relier ainsi le primaire et le secondaire de votre Tesla. Voyez l’article de M. Duroquier sur les enroulements à plusieurs couches de fil ;
- 6“ Vous n’avez pas besoin de bobine d’accord pour recevoir sur cadre.
- M. Sanchez Carbonne, à Santiago. — x° Votre installation doit vous permettre une bonne réception des ondes comprises entre 3oo m. et 4000 m.; si vous utilisiez un ou deux condensateurs variables, vous pourriez sans doute doubler l’échelle des longueurs d’ondes recevables ;
- 20 La réception sur cadre sera beaucoup plus étendue que celle que vous permet votre antenne actuelle.
- M. L. Canque, 36, cours Vitton, à Lyon serait heureux d’entrer en relations avec un amateur lyonnais s’occupant de réception sur cadre.
- M. Y. Torchausse, à Paris. — Nous vous conseillons l’utilisation d’un cadre; cependant votre petite antenne intérieure devrait vous donner des résultats satisfaisants; vérifiez toutes vos connexions, et surtout celles de votre batterie de plaque. Vos accumulateurs sont-ils chargés à fond ?
- M. Georges Carrelon, à Bayonne. — i° Il y a une limite à Y amplification des signaux de T. S. F., car à partir d’un certain nombre d’étages, la déformation des sons, les réactions des circuits les uns sur les autres, la prépondérance des bruits parasites rendent impossible toute réception. Nous ne pensons pas qu’il y ait avantage à utiliser plus de huit lampes en cascade sur un même amplificateur;
- 2° Les télégrammes de presse de F. L. peuvent être reçus au morse ou mieux au siphon-recorder monté sur amplificateur à très basse fréquence. Pour la réception au morse, l’emploi d’un relais très sensible est indispensable ;
- 3° L’enregistreur dont vous nous parlez aurait très certainement un gros succès; n’en connaissant pas le principe, nous ne pouvons vous renseigner sur la valeur de la concurrence qu’il serait susceptible de faire aux dispositifs existants.
- M. Charles Vermeac, à Bruxelles. — i° On mesure la résistance d'un écouteur téléphonique au moyen d’un pont de Wheatstone et d’un galvanomètre ;
- 20 Vous ne pouvez pas monter deux appareils d'accord et de réglage sur une même antenne dans les conditions que vous nous indiquez ; mais vous pouvez relier par un long cordon un écouteur téléphonique supplémentaire au circuit détecteur, cette disposition vous permettra d’établir deux postes d’écoute assez distants l’un de l’autre; vous pourrez même, si la résistance du cordon n’est pas trop grande, converser d’un poste d’écoute à l’autre en parlant simplement devant la plaque vibrante de votre écouteur pendant que votre correspondant aura son téléphone à l’oreille et réciproquement.
- M. R. Hutet, à Lyon. — Vous trouverez tous les renseignements relatifs à l’installation d’un poste transmetteur pour petite, moyenne et grande distances dans les Eléments de T. S. F. pratique de M. Duroquier, pages 45 et suivantes.
- M. Darasse, à Tillières. — 1° L’autorisation d'installer un poste récepteur des signaux horaires et bulletins météorologiques est accordée par le Directeur départemental des postes et des télégraphes aux particuliers de son ressort. Cette autorisation est toujours accordée, elle donne.lieu au paiement d’un droit de statistique annuel de 5 francs au profit de l’Etat;
- 20 Vous apprendrez très vite à lire au son en vous servant du merveilleux çetit appareil de M. Schmitt de Bar-le-Duc, le Morsophone, c’est l’entraîneur le plus simple et le plus pratique que nous connaissions, c’est aussi le moins coûteux.
- M. P. J. C., à Biest. — i° Nous avons déjà donné dans le courrier delà «Boîte aux lettres » la signification du court message chiffré transmis immédiatement après les signaux horaires français de xo h. 45;
- 20 La correction du temps des signaux horaires est de l’ordre du centième de seconde.
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- BOITE AUX LETTRES
- M. F. Junod, à Lausanne. -— i° Votre schéma n’est pas régulier; nous vous conseillons d’adopter un des montages indiqués dans l’article de « La T. S. F. des Amateurs » consacré aux amplificateurs à résistances (La Nature, nos 242I et 2424) ;
- 2e Un transformateur Ferrix ne peut vous donner que du courant alternatif;
- 3° Nous consacrons notre prochaine chronique à la construction de relais enregistreurs.
- M. Louis Cottrelle, à Levallois. — Le faible diamètre du fil entrant dans la confection de votre cadre est certainement l’une des causes du médiocre rendement de votre dispositif ; il serait préférable d’utiliser un fil plus gros et de vous contenter de 90 à 100 spires par exemple. Ce cadre vous permettrait une excellente réception sur harmoniques des principales émissions depuis FL jusqu’à YL, bien entendu, avec l’appoint de condensateurs appropriés.
- M. Eélix Caumon, à Monnerville. — Vous pouvez utiliser en toute sécurité la planchette de pitchpin que vous possédez pour construire un support d’amplificateur, ce bois est un très bon isolant.
- M. M. L., Le Mans. — i° Nous vous déconseillons
- absolument toute expérience de transmission sur fil téléphonique. Non seulement de tels essais détérioreraient • l’installation téléphonique, mais vous pourriez blesser les employées de service au bureau central.
- Une antenne intérieure, montée par exemple dans un grenier ou suspendue dans une cage d’escalier, vous permettra aisément une portée de 1 km. Trois ou quatre fils de 5 à 6 m. de longueur constitueront un radiateur suffisant; mais il faudra que ces fils soient parfaitement isolés sur leur support et maintenus le plus possible éloignés des murs.
- 20 Une bobine de Ruhmkorff de 2 cm d’étincelle ; à vide, alimentée par un courant de 8 volts, conviendra pour vos expériences. Nous vous fournissons ces renseignements à titre documentaire, vous rappelant que les essais de transmission doivent être spécialement autorisés par la commission interministérielle de la T. S. F;
- 3° Vous trouverez dans T. S. F. des Amateurs de M. Duroquier, qui paraîtra vraisemblablement au commencement d’août chez Masson et G*0, les détails de construction* de l’amplificateur à haute fréquence à transformateurs. «.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballageTenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- Réflexions sur le calcul infinitésimal, par Lazare Carnot (Collection des Maîtres de la Pensée Scientifique), 2 vol. Gauthier-Villars, éditeur, 1921.
- Lazare Carnot n’a pas été seulement l’illustre organisateur de la victoire en 1793. C’était encore un savant des plus distingués, qui a laissé une oeuvre considérable. En 1797, quoique membre du Directoire, il put trouver le temps de publier l’ouvrage qui est aujourd’hui réimprimé. Le calcul infinitésimal introduit dans la science par Newton et Leibnitz s’était montré d’une extraordinaire fécondité ; mais les esprits rigoureux n’étaient pas satisfaits au point de vue logique des justifications, en effet un peu lâches, qui en étaient données. Carnot, par ses « Réflexions », contribua à dissiper ce sentiment de méfiance et à asseoir définitivement cette branche de la science sur des bases indiscutables.
- Mémoire sur la chaleur, par MM. Lavoisier et Lapi.ace, (Collection des Maîtres de la Science). 1 vol. 78 p., 2 pl. Gauthier-Villars, éditeur. Paris 1920.’
- Ce mémoire fut publié en 1780. A cette époque, les connaissances des savants sur la chaleur étaient encore bien confuses ; Lavoisier et Laplace ont puissamment contribué à projeter la lumière dans cette obscurité. Dans le mémoire que réimprime M. Solovine, ils posent les principes de la calorimétrie et les appliquent aux phénomènes de la combustion et de la respiration. L’élégance de l’exposé, la profondeur et la netteté de la pensée, la rigueur des démonstrations font de ce travail un modèle toujours utile à lire, à méditer et si possible à imiter. ~
- Selecied Studies in Elementary Physics, par E. Beake. 1 vol. 171 p. The Wireless Press, Londres, 1920.
- Exposé élémentaire et succinct des principes fondamentaux de la mécanique, de la physique, de l’électricité et de la chimie.
- Vindustrie textile dans les régions envahies, hier,
- aujourd’hui, demain, par A. Paweowski. i brochure, 92 p., éditeur l'Information, Paris, 1921. Prix : 4 fr.
- L’industrie textile vient, par ordre d’importance, en tête de toutes les industries françaises et l’on sait que les régions envahies contenaient le plus grand nombre des établissements qui s’y consacrent. Aussi l’ennemi n’a-t-il pas manqué de s’acharner sur Cette source de richesses; aucun prétexte militaire ne pouvait cependant ici couvrir d’une apparence d’excuse ses dévastations. M. Pawlowski en établit avec soin le bilan; son enquête a porté sur toutes lès branches de l’industrie textile et sur toutes les régions productrices. Il montre par les chiffres l’étëndue du mal, et aussi le chemin immense déjà parcouru dans l’œuvre de la restauration. Cette instructive brochure, faisant suite à celles que l'auteur a déjà consacrées aux houillères et à la métallurgie, ne saurait paraître plus à propos.
- Histoire de la formation du sous-sol de la France. I. Les anciennes mers de la France et leurs dépôts, par Léon Bertrand, t vol. in-16, 188 p., 25 fig. Bibliothèque de Culture générale. Flammarion, Paris. Prix : 4 fr. 5o.
- Les questions qui forment le sujet de ce livre ne sè trouvent exposées que dans les traités de géologie où les étudiants ne peuvent les aborder sans une sérieuse préparation. C’est pourquoi le savant professeur de la Sorbonne a écrit ce court ouvrage pour initier le public aux grandes questions de géologie que soulève l’étude des roches sédimentaires : condi-
- ... lions de leur dépôt, principaux types, phénomènes de métamorphisme, principes de la stratigraphie, histoire sommaire des déplacements géologiques des mers en France et des dépôts qu’elles y ont formés.
- Ecrit clairement et simplement, ce livre initie aux grands problèmes de la géologie et donne le goût de ces études ; il suffit à la culture générale de ceux qui ne veulent pas se spécialiser en cette science.
- L’incapacité industrielle de l’Etat. Les P. T. T., par H. Fayol. 1 vol. 118 p. Dunod, éditeur, Paris, 1921.
- M. Fayol démontre avec soin les rouages de cette immense organisation d’Etat que sont les Postes et Télégraphes, il en étudie le mécanisme et il en montre les vices essentiels que voici : chef incompétent et instable, pas de programme à long terme, pas de bilan, intervention abusive des parlementaires, aucun stimulant pour le zèle et les services rendus, absence de responsabilité. L’auteur suggère également des remèdes. Le même volume contient en outre une conférence de M. Fayol sur l’industrialisation de l’Etat.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2460 28 Mai 1921
- Comète Reid (1921 a). — La comète Reid, la première de l’année, dont nous avons précédemment annoncé la découverte à l’observatoire de Johannesburg, s’est élevée très rapidement de l’hémisphère austral vers le pôle nord et son éclat a augmenté au point qu’elle est maintenant accessible aux petits instruments, atteignant presque la limite de l’œil nu. Elle était de 9® grandeur lors de sa découverte. L’éphémé-
- ride calculée montre que l’éclat a atteint la 6e,2 grandeur vers le 3o avril. Il descendra légèrement dans le courant du mois de mai pour atteindre la grandeur 7,0 le i6 et la grandeur 7,5 vers le a5.
- La petite carte ci-jGinte (fig. 1) montre le rapide mouvement de cette comète dans notre ciel boréal. Elle sera très près de la Polaire le 8 mai. On peut la rechercher à l’aide des petites lunettes et de la carte ci-dessus.
- Aéroplane amphibie. — Il faut entendre par ces mots un avion capable de prendre son vol ou de venir se poser aussi bien sur terre que sur mer. L’appareil est à la fois hydravion et avion ordinaire. Le Ministre de l’Air d’Angleterre avait institué, en 1920, un prix de 10000 livres sterling (45o 000 francs au cours actuel de la livre) pour le meilleur appareil de ce type. Ce prix vient d’être décerné à un appareil Yickers’ Yiking.
- C’est un biplan dont la coque sert non seulement de nacelle aux aviateurs, mais encore de châssis d’amerrissage ; elle est munie de 2 roues d’atterrissage que le pilote peut relever à volonté au-dessus de la ligne de flottaison ou au contraire abaisser suivant qu’il s’agit de descendre sur mer ou sur terre. Un appareil de ce genre est appelé à rendre de grands services dans la marine puisqu’il pourra à volonté venir se poser sur mer ou sur le pont d’un navire, h'Engineering qui donne une description détaillée de l’avion Yickers, annonce que ce modèle a été adopté par les gouvernements anglais et français. Il y a quelques jours, M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d’Etat à l’aviation, a effectué le voyage Paris-Londres sur un avion de ce type.
- Traversée du Sahara occidental. — Une nouvelle liaison entre l’Algérie et le Sénégal vient d’être établie par l’Iguidi, le Hank et la Mauritanie, à travers divers territoires encore inconnus, grâce à la récente exploration du capitaine Augiéras, parti d’Alger, et du commandant Lauzanne, parti de Dakar, qui se sont rejoints au point d’eau d’El Mzerreb le jour de Noël 1920.
- Le capitaine Augiéras quitta Alger le 29 octobre 1920
- et prit’la direction du sud, avec un détachement de i5o méharistes. Il traversa le désert de sable de l’Iguidi et s’engagea dans le désert de pierres des Eglabs.
- Tout marcha bien d’abord, mais le 21 décembre la mission se trouva perdue et elle n’avait plus d’eau que pour 4§ heures. Heureusement, dans la nuit, le temps fut clair et le capitaine put faire une observation astronomique, dont le calcul rapide permit de connaître la situation avec assez d’approximation. Et le a5 décembre, jour fixé, la mission au complet arrivait au rendez-vous et y trouvait le commandant Lauzanne, arrivé depuis deux jours.
- Ce dernier venait, de son côté, de faire une exploration remarquable à travers la région inconnue du Hank où il avait pu passer sans incident, grâce aux guides Regui-bats, qui avaient consenti, non sans mal, à guider la mission.
- Les deux détachements se portèrent ensemble sur Abd-el-Malek, repaire des pirates du désert, où ils réussirent à razzier un troupeau de chameaux, mais une patrouille de sept hommes se perdit corps et biens.
- La séparation eut lieu lé 3o décembre.
- Le détachement algérien, placé dès lors sous les ordres du capitaine Ressot, reprit la direction du nord et regagna sans encombre le poste de Tabelbda le 24 janvier.
- Le détachement mauritanien, auquel s'était joint le capitaine Augiéras, traversa encore un immense désert inconnu et parvint enfin au poste d’Atar le 19 janvier.
- Le commandant Lauzanne resta à ce poste, tandis, que le capitaine Augiéras continuait sa mission transsaharienne à travers les dunes d’Ouarane. Le 5 avril dernier, il arrivait à Dakar, après un voyage de 4.5oe kilomètres.
- La carte d’ensemble que le capitaine Augiéras publiera prochainement permettra d’entrevoir la morphologie générale de l’immense région explorée. Le Sahara occidental semble avoir été le théâtre d’un mouvement tectonique d’une ampleur exceptionnelle : c’est une véritable cassure de l’écorce terrestre et d’immenses falaises gréseuses, longues de plusieurs centaines de kilomètres, marquent la zone de rupture d’où convergent des dômes granitiques.
- Compte papou à figuration concrète. — VAnthropologie publie une intéressante note récemment présentée par M. Lévy-Bruhl, à l’Institut français d’Anthropologie, sur un cas de numération concrète en Nouvelle-Guinée.
- Il s’agit d’une facture ou d’un comple apporté par des indigènes de la Nouvelle-Guinée hollandaise il y a 3 ou 4 ans, à l’appui d’une demande de dommages-intérêts après un sinistre, compte qui est maintenant conservé au Musée ethnographique de Batavia.
- Nous empruntons à l’Anthropologie la figure qui reproduit ce document. Il est accompagné de la notice suivante :
- Compte papou, provenant de Vile Japen, Baie de Geehvink, Nouvelle Guinée hollandaise.
- « A la suite d’un incendie, dont la cause avait été involontaire, ce compte a été remis parles indigènes qui avaient subi le dommage à ceux qui en étaient respbn-sables, sous la forme d’un pétiole de feuille de sago, où sont plantés différents objets.
- Un jeune homme avait été victime de l’incendie.
- Les objets fixés sur le pétiole indiquent l’espèce et le nombre des articles que les responsables du dommage doivent payer.
- La signification de ces différents objets est la suivante :
- Tiges de bambou — pièces de coton bleu (b).
- Petites couronnes de feuilles de palmier = bracelets d’argent (a).
- Larges couronnes de feuilles de palmier = bracelets de nacre (c).
- Petites couronnes de bambou = larges tabliers de corail (e).
- Courts cylindres de bambou = petits pots chinois (h).
- Larges cylindres de bambou pourvus d’une tête = grands pots chinois (1).
- Disques de bambou = rixdales (/).
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- INFORMATIONS
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- Figure d’homme en bois taillé =: indemnité pour le jeune homme qui a péri (d). »
- Le nombre des objets de différentes sortes qui sont réclamés se trouvent ainsi parfaitement exprimé, d’une façon concrète.
- L’entaille g sépare les parties de l'indemnité qui doivent être payées par différentes personnes.
- C’est un remarquable exemple d’un mode de compter primitif, employé par une peuplade ne disposant pas des noms de nombre, pour exprimer des quantités supérieures au nombre des doigts.
- Les fouilles du cap Suniutn. — On sait qu’au cours de ces dernières années, le cap Sunium a été l’objet de fouilles méthodiques, dirigées par M. Staïs, éphore du Musée national d’Athènes, qui a communiqué à la presse grecque les résultats de ses recherches.
- Parmi les trouvailles effectuées, l’une des plus remarquables est celle de la partie supérieure d’une stèle funéraire exhumée en 1915 et déposée actuellement au Musée national d’Athènes. Nous sommes heureux de pouvoir préeenter à“nos lecteurs une excellente reproduction de ce relief que, dans un album consacré aux
- l’iioto Fréd. Boissounas.
- monuments • de l’Athènes antique f1), M. W. Deonna décrit en ces termes : « Le jeune mort, pour rappeler la victoire qu’il (a remportée dans quelque concours, pose sur sa tête la couronne de bronze, reçue en prix, qui était fixée dans les trous nettement visibles. Les caractères de cette sculpture sont ceux de l’art attique au premier quart du v° siècle.... »
- Certains archéologues sont d’avis que l’objet métallique qui coiffait la tête du jeune éphèbe devait être un casque et non une couronne (2). Bien que le travail gros-
- 1. Athènes ancienne, par Fred. Boissounas et W. Deonna (Collection L’Image de la Grèce)., Genève, éditions d’art, Boissonnas, Ï92I.
- 2. Voir Jahrbuch des K. D. Archüologiseken Instituts, vol. XXXI (IlI-IV), i9I6, pf 142.
- sier de la chevelure donne à cette hypothèse quelque apparence de vérité, l’explication présentée par M. Deonna nous paraît de beaucoup la plus plausible.
- Rappelons que, en 1906 déjà, les fouilles du cap Sunium ont enrichi le Musée national d’Athènes d’un « kouros » colossal, mesurant plus de 3 m. de haut, et qui constitue un excellent exemple de l’atticisme primitif antérieur à 55o av. J.-C.
- .6
- Le système métrique et la Bible. — L’adoption du système métrique au Japon semble avoir provoqué aux Etats-Unis une nouvelle levée de boucliers contre les unités décimales. Entre autres reproches qu’on leur adresse, figure celui, bien inattendu, d’être contraire à la tradition biblique !
- C’est ainsi qu’un correspondant du Chemical and Metallurgical Engineering a communiqué à la Rédaction de ce périodique un article inséré dans un journal local, et renfermant ce qui suit :
- « ... En plus du fait que le système métrique repose sur une base non scientifique et que l’évaluation du mètre est entachée d’erreur, ce système est contraire au caractère de la race anglo-saxonne, puisque latin (français) d’origine. Ce fut une des armes employées par les Français dans la lutte qu’ils entreprirent pour effacer la religion de la terre et la remplacer par l’athéisme. C’est une infraction au système d’unités mosaïque, auquel le pouce anglo-’saxon se relie directement et dont il assure la conservation.... »
- Et le correspondant du Chemical and Metallurgical Engineering ajoute avec mélancolie : « Ainsi, chaque fois que je me suis assis devant ma balance de laboratoire, équipée avec des poids métriques, j’ai commis un péché auprès duquel la génuflexion devant une idole chinoise ne serait qu’une peccadille. Allons ! Il faut réformer ma vie! Désormais, au lieu de peser 1 gr.
- d’iodure de potassium, je pèserai d’once. J’écris
- 2o35o
- ce nombre sous la forme fractionnaire, de peur que le seul emploi de la virgule décimale ne soit une faute.... »
- Préparation aux brevets de navigation aérienne.
- — Les nouveaux règlements de circulation aérienne obligent les entreprises de transport aérien à ne faire circuler leurs avions de transports en commun qu’à la condition d’avoir à bord un navigateur breveté par le gouvernement.
- En conséquence, le service de la navigation aérienne a organisé des cours préparatoires aux examens pour les brevets de navigateur aérien. Les candidats à ces examens à qui leur résidence ou leurs occupations interdisent d’assister au cours peuvent, en s’adressant au service de la navigation aérienne, boulevard Victor, 2, bastion 68, Paris XVe, recevoir :
- i° A titre gratuit, une notice sur les ouvrages à consulter pour leur préparation et la manière de conduire cette préparation;
- 2° A titre onéreux (prix de l’impression), ceux de ces cours qui ont été autographiés par les soins du service de la navigation aérienne.
- Pour avoir droit à la notice et aux cours imprimés, les postulants devront :
- i° Prendre l’engagement de se présenter aux examens pour les brevets de navigateur aérien qui auront lieu au cours de l’année 1921 (ir° session fin mai);
- 2° Justifier des raisons qui les ont empêchés d’assister aux cours oraux.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *> "Electricité «n
- Construction d’un conjoncteur-disjoncteur. —
- Lorsque l’on charge des accumulateurs au moyen du courant fourni par une source extérieure, que ce soit celui d’une génératrice de l’usine ou bien encore celui du réseau de la ville, il est absolument indispensable,
- iSource
- Interrupteur
- gros fil
- Fig. I.— Connexions du conjoncteur-disjoncteur.
- si le courant vient à manquer, que la batterie soit mise automatiquement hors circuit.
- Si l’on n’a pas d appareil spécial pour cet usage, l’opérateur est tenu de rester continuellement tout le temps que dure la charge à côté des éléments, afin de les surveiller. Eu effet, sans cette précaution, en cas d’arrêt du courant, ce qui est assez fréquent sur les ligues aériennes, les accumulateurs se déchargent sur la ligne et on arrive vite, soit à dépasser le courant maximum, soit à décharger les accumulateurs trop à fond; les éléments se détériorent ainsi rapidement. De toutes façons cela fait toujours inévitablement du courant perdu.
- Il est facile de remédier à ces inconvénients, sans rester à côté de la batterie, en employant un appareil conjoncteur-disjoncteur qui met les accus hors circuit quand le courant vient à manquer et qui rétablit les connexions lorsque le courant est normal.
- On peut éviter d’acheter cet appareil et on en construira un soi-même avec une vieille sonnerie trembleuse bon marché, ainsi que l’a, fait un de nos lecteurs de Lyon, M. Castre.
- La sonnerie est démunie de la tige porte-timbre et on ne conserve que la palette et l’électro. On dispose deux bornes de réglage du genre de celle qui forme
- interrupteur dans la trembleuse.
- La bobine la plus voisine de l’articulation de la palette sera débobinée et on la garnira de fil sous coton ou sous soie ayant un diamètre qui pourra aller jusqu’à 20 dixièmes et qui en aura au moins 10. L’autre bobine restera Fig 2. — Comment le courant garnie de fil fin.
- est coupe. ^ ^ Les connexion8 (Je l’appa_
- reil sont celles qu indique la figure 1. On voit que l’on a trois bornes et que les deux extrêmes sont réunies à la source de courant, tandis que celle du milieu se rend à la plaque négative de l’accumulateur, la plaque positive étant réunie directement au pôle positif de la source.
- Au moment où l’on ferme l’interrupteur pour commencer la charge, le courant entre par une borne extrême et sort par l’autre, après avoir traversé la bobine fil fin. Cette bobine attire la palette, ce qui met hors circuit la bobine qui vient d’agir (fig. 2). La palette agissant
- sur les bornes de réglage supplémentaires permet au courant de passer dans 1 électro gros fil, ce qui maintient la palette armée et met ainsi la batterie dans le circuit de charge, grâce à la borne de réglage inférieure.
- Le fait d’employer un électro gros fil de faible résistance ohmique permet de dépenser peu de courant pour l’excitation de cet électro et le diamètre du fil devra donc concorder avec 1 intensité du courant que l’on veut employer pour la charge de la batterie.
- Si la source de courant vient à manquer, l’électro gros fil n’est plus excité et la palette est libérée; grâce à son ressort, elle remonte à sa place primitive et l’appareil est prêt à fonctionner, dès que le courant reparaîtra, comme au début de l’opération.
- Bien entendu, il ne faut pas demander à ce petit conjoncteur-disjoncteur plus qu’il ne peut donner et les contacts réalisés avec les bornes de réglage ne sauraient laisser passer sans inconvénient qu’un ampérage relativement faible, mais en se contentant de charger les petites batteries qu’emploie un amateur, cet appareil rendra économiquement de réels services. Combiné avec un transformateur, si l’on a du courant de réseau alternatif, puis avec un redresseur à vibreur ou avec une soupape électrolytique, on pourra résoudre la question si intéressante de la recharge des petites batteries d’accumulateur chez soi, sans être obligé de courir chez l’électricien.
- Si le nombre d’éléments de la batterie est élevé et que l’intensité du courant de charge soit trop forte, on peut renforcer les contacts des vis de réglage, monter les •éléments en tension ou bien se contenter simplement de charger de petits groupes d’éléments les uns après les autres, ce qui est facile, puisque la surveillance est désormais nulle.
- La charge avec du courant continu du réseau se fera avec un rhéostat de lampes de dimensions faciles à cal-culer. p; Yÿ
- Objets utiles
- Ligaturateur universel pour tuyaux. — La plupart des ligatures qui servaient jusqu’à ce jour à l’assem-blage des tuyaux ou à leur fixation sur des raccords métalliques étaient constituées, soit par un fil de fer que l’on serrait à la main avec beaucoup de difficulté et de temps en l’enroulant en hélice, soit par des boucles en métal avec écrous, soit avec des colliers de serrage de différentes formes. Ce genre d’assemblage avait l’inconvénient soit d’exiger un certain temps pour l’enroulage tout en employant une assez grande longueur de fil de fer, soit d’être assez coûteux lorsqu’il s’agissait d’acheter des colliers spéciaux ayant un diamètre déterminé pour le tuyau à employer.
- Les joints obtenus étaient difficilement étanches, surtout s’ils subissaient une forte pression.
- Le ligaturateur (fig. 3), obvie à ces inconvénients : il permet de supprimer les colliers de serrage, les ligatures très longues en fil de fer, en utilisant simplement une boucle-ligature rectan- Fig- 3. — Ligatureur universel, gulaire que l’on enroule en
- forme de nœud coulant et que l’on serre au moyen de l’appareil comme il est indiqué ci-après.
- Les ligatures sont faites en fil de fer souple et livrées à plat par le constructeur sous la forme approximative de rectangles allongés dont un côté a (fig. 4) est un peu plus large que l’autre côté c qui doit être introduit dans le premier pour former la boucle abc. Ces ligatures, habituellement en fer rond, peuvent également être
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Fig. 4- — Disposition du fil de fer.
- faites en fer plat ou en lame d’acier à bras sensiblement parallèles.
- Le ligaturateur qui sert à tendre cette ligature sur le tuyau est constitué par un corps creux C en cuivre portant à sa partie inférieure un pied P légèrement déporté en avant et. muni à sa partie inférieure d’une encoche permettant de le placer facilement sur la partie a de la ligature. Dans la fente antérieure du corps C se meut un écrou E dont la partie antérieure est en forme de crochet pouvant recevoir la partie libre c de la ligature.
- La partie postérieure de l’écrou se meut dans une vis sans fin munie à sa partie supérieure d’un volant Y.
- La ligature rectangulaire est choisie de longueur suffisante pour entourer le tuyau et laisser une partie libre ac assez longue pour pouvoir être prise par le crochet.
- Le tuyau à ligaturer est donc entouré tout d’abord de cette ligature en forme de nœud coulant, puis, prenant le ligaturateur. on tourne le volant V pour faire descendre l’écrou E en bas près du pied P. On place cet écrou dans la partie libre c de la ligature après avoir posé le pied P sur la partie horizontale a de cette ligature, comme dans la figure 3. On serre alors le volant Y à fond pour tendre le plus possible ; au besoin, on donne quelques petits coups de marteau sur le pourtour pour que le fil épouse bien la forme du tuyau ; un dernier coup de serrage au volant et l’on rabat tout l’appareil en avant. On desserre le volant pour dégager et enlever le ligaturateur, on coupe le fil de fer comme en L avec une pince coupante et l’on rabat les deux petits crochets formés avec un marteau. Une seule ligature suffit, mais l’on peut en placer deux pour plus de sécurité lorsque la pression intérieure du tuyau est très forte.
- Le ligaturateur universel dont le corps et le volant sont en cuivre et la vis en acier a une longueur totale de 2;> cm et une course utile de 12 cm. Son poids est de o kg 85o environ, il est donc facilement transportable. Son emploi est indiqué dans les chais pour toutes les tuyauteries, dans les garages pour les ligatures à faire près des radiateurs d’automobiles, pour toutes les pompes à vins, à jus et à liquides divers pour l’arrosage des villes ou pour réparer ou raccorder les tuyaux des maraîchers et horticulteurs,
- Il donne d’exfeellents résultats dans les mines pour les tuyaux à air comprimé des perforatrices, sur les chantiers pour les marteaux riveurs, pour les wagons de chemin de fer lorsqu’il y a à relier les tuyaux de freins à air comprimé. De même il trouve son emploi dans les appareils à vide. Un appareil du même genre, mais de course plus grande, est destiné à la confection des balles de fibre, de coton, au serrage des pièces de grand diamètre telles que foudres ou tonneaux, fascines ou fagots, bois en planches, fermeture des caisses, etc. Un appareil plus petit que le premier est destiné aux laboratoires pour la ligature des trompes à vide, des brûleurs à gaz, des fourneaux et étuves de laboratoire, etc.
- Le ligaturateur universel est en vente à la maison Manon-court, 76, boulevard Saint-Germain, Paris.
- Echelle à plate-forme « Taylor System ». — L’échelle ordinaire présente divers inconvénients, dont les principaux sont l’insuffisance de l’équilibre de l’homme qui s’est perché et l’absence de place où poser les objets, outils dont on a besoin, le manque de stabilité.
- Les établissements Tiranty ont cherché à améliorer cet instrument de travail delà plupart des corps de métiers en réalisant une échelle plus stable, plus commode et plus pratique qu’ils ont mis sous l’égide du système Taylor pour indiquer qu’elle procède des
- mêmes principes. Les figures que nous donnons suffisent à faire comprendre ses avantages. La plate-forme et les deux montants forment un ensemble mécanique solidaire, si bien que l’on ne risque pas un affaissement de l’échelle par glissement sous l’action du poids; son empattement lui donne un maximum de stabilité. La distance de la plate-forme à la partie supérieure, qui est d’environ 1 m., permet aux personnes qui se trouvent sur la plate-forme de trouver un point d’appui facile, avec une impression de sécurité complète.
- La plate-forme est assez large pour permettre tous déplacements voulus à la personne qui s’y trouve. Une petite planchette bordée permet de placer, soit les différents outils qui servent au travail à exécuter, soit les différents articles à déplacer.
- Les échelons et la plate-forme sont construits en bois dur (chêne, hêtre ou frêne), c’est-à-dire toutes les parties
- Fig. 6. — Son emploi dans un bureau,
- soumises à une usure',, rpar frottement, si bien que l’on peut être assuré d’une durée maximum de l’échelle.
- Quand on la ferme, la plate-forme et la tablette viennent se placer dans le plan de l’échelle repliée, occupant un encombrement minimum.
- L’échelle « Taylor System » est construite par les établissements Tiranty, io3, rue Lafayette, Paris.
- Ciment pour recoller la faïence et la porcelaine.
- — Un de nos fidèles lecteurs a eu la complaisance de nous faire parvenir deux flacons jumeaux dont les contenus mélangés donnent une pâte qui fixe avec une grande énergie les fragments d’objets brisés.
- L’analyse effectuée au Laboratoire de La Nature nous a montré que l’un des flacons contenait une solution de silicate de soude, l’autre tout simplement de la craie pulvérisée.
- Pour l’emploi, il suffit de mélanger les deux produits à froid en faisant une pâte très épaisse, on enduit de cette pâte les parties à recoller, que l’on rapproche, serre énergiquement et laisse bien sécher, pendant trois à quatre jours et même huit jours pour les objets devant contenir de l’eau.
- Ce ciment esttrèsfacile à préparer les éléments étant de vente courante, quant au prix il peut être considéré comme insignifiant, la valeur se réduisant à quelques centimes.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- cast.
- ozg
- LA VOUTE CÉLESTE EN JUIN *921 (‘)
- La longueur des jours restreint singulièrement le nombre des phénomènes célestes observables. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que la nuit, pour la latitude de la France, dure au maximum de cinq à six heures en cette période, compte tenu de la durée du crépuscule civil. Pour la latitude de Paris, qui est de 48° 5o', le crépuscule civil, c’est-à-dire l’intervalle qui sépare le coucher du Soleil du moment où celui-ci est abaissé de 6° au-dessous de l’horizon, est de 44 minutes. C’est alors seulement que la lumière du jour est suffisamment atténuée pour que les planètes et les étoiles de ire grandeur commencent à paraître. Mais la clarté restante nuit encore à l’observation de la plupart des phénomènes astronomiques.
- Le crépuscule astronomique dure beaucoup plus longtemps, jusqu’à ce que le Soleil soit abaissé de 180 sous l’horizon, ce qui marque l’arrivée de la nuit complète. On ignore généralement— du moins dans le public non initié aux choses du ciel — qu’à Paris, la nuit n’est pas complète du 12 au 3o juin, le Soleil, à son passage inférieur, ne descendant pas à 180 sous i’horizon (Voir notamment La Nature, «Bulletin astronomique », n° 2408, du 29 mai 1920 et « Le Crépuscule et la Tour Eiffel », n° 1628 du 6 août 1904).
- I. Soleil. — Le mouvement ascendant du Soleil dans l’hémisphère boréal se ralentit, s’arrête vers le 22 juin et change de sens après cette date du solstice d’été. La déclinaison du Soleil, en effet, de 220 i'le Ier juin, atteint 23° 27' le 22 pour revenir à 23° 12' le 3o La durée du jour, de i5h49m le ier, atteint i6h8ni les 20 et 21 pour descendre à i6h4m le 3o.
- Nous continuons ci-dessous (voir n° 2447 du 26 février 1921) de donner le temps légal à midi vrai, c’est-à-dire l’heure légale au moment où le centre du Soleil passe au méridien de Paris, pour le cas où, par exemple, on désirerait tracer une méridienne, un cadtan solaire :
- Age de la Lune, à midi : le xer juin = 24^,6 ; le 6 juin, oJ,2. Pour les autres dates du mois, ajouter 1 jour par jour écoulé depuis le ier ou le 6. Pour les époques
- intermédiaires, ajouter : -L — 0^,0417 par heure écoulée depuis le midiiprécédent.
- Plus grandes déclinaisons de (la Lune en juin : le 6, — -f- 180 56'; le 20, = — ig° o\
- Périgée de la Lune (plus petite distance à la Terre) le 8 juin, à 9h. Distance = 362 85o km. Parallaxe = 60' 26". Apogée de la Lune (plus grande distance à la Terre) le 24 juin, à 2h. Distance — 4o5 690 km. Parallaxe = 54' 3".
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Le 14 juin, occultation de g Vierge (gr. 5,6). Emersion seule visible à 20h 46“.
- Le 29 juin, occultation de p Sagittaire (gr. 4,0) de oh 39m
- à 2h3m.
- Le 22 juin, occultation de 147 B Poissons (gr. 5,9).
- Emersion seule visible à oh 25“’ Marées, Mascaret. — Les plus grandes marées du mois se produiront au moment de la Nouvelle Lune du 6 et de la Pleine Lune du 20. Elles seront d’assez faible amplitude comme on le voit ci-dessous :
- ûateà. Juin 6
- Marées du matin (Brest).
- Coeffi-
- cient.
- 7
- 8
- 9
- 20
- 21
- 3h 40“ 4h 24" 5h 11“ 5b 58™ 3n 5o“ 4h 28“
- o ,91 om,97
- om,98
- om,q5
- om,78
- om,8o
- Marée du soir (Brest).
- Coeffi-
- cient.
- o“,94
- om,g8
- °“j97
- 0m,Q2
- °m»79
- om,8o
- Fig. 1.— Position de l’étoile variable Mira Ceti dans la constellation de la Baleine.
- Dates.
- Juin
- i”
- 5
- 10
- i5
- Temps légal. nh48ra 12S I ih 48“ 5o“ 1 ih 49” 46’ -h 5om48s
- iT
- Dates. Juin 20
- --- 25
- — 3o
- Temps légal. Iih 5 tm 523 1 ih 52“ 56“ 1 xh 53m 58’
- Continuer avec persévérance les observations physiques du Soleil en prévision de phénomènes solaires soudains. Pour l’orientation des dessins, utiliser le tableau ci-après. Nous avons défini au précédent Bulletin, la signification des termes P, B0, L0 :
- utnes. Juin 5 — 13°, 96 D0 — o°,o5 74°,63
- — 10 — ii°,94 + o°,55 8°, 45
- — 15 - 9°. 83 + i°,i5 3o2°,27
- — 20 — 70,65 -f l0>74 236°,08
- 2 5 — 5°,42 + 2°,32 169°,90
- — 3o — 3«,i5 + 2°, 88 io3°,7i
- On déterminera facilement, par projection sur un écran fixé à la lunette, celle-ci étant immobile, et uniquement par le déplacement de l’image dû au mouvement diurne, le point nord du disque, dont la connaissance est indispensable pour placer l’axe solaire au moyen de l’angle P.
- Lumière zodiacale. — Le crépuscule astronomique durant toute la nuit, la lumière zodiacale est invisible. On ne pourra guère non plus rechercher, en France, la lueur antisolaire, à cause de sa faible élévation au-dessus de l’horizon (dans le Scorpion, puis dans le Sagittaire).
- IL Lune. — Voici les phases de la Lune pendant le mois de juin :
- N. L. le 6, à 6h i5” P. Q. le 12, à 201' 59™
- P.
- D. Q.
- le 28, à i3h17"
- X. Les heures mentionnées en ce Bulletin sont exprimées en temps moyen légal compté de oh à 2411 à partir de minuit. Pendant toute la durée de l’application de Y heure d'été, avancer tous les temps indiqués de une heure.
- l6h i’
- i6h 48 17h 3 5 i8h 22 i6h 10
- x6h 46
- Le phénomène du mascaret ne se produit généralement que lorsque l’amplitude delà marée dépasse imoo. Il ne faut donc pas espérer, à moins de circonstances météorologiques très favorables, le voir se produire ce mois-ci.
- III. Planètes.—Le tableau ci-après, établi au moyen des données de l Annuaire astronomique Flammarion pour 1921, donne les renseignements principaux pour l’observation des planètes pendant le mois de juin 1921.
- Mercure atteindra sa plus grande élongation du soir, le 11 juin, à 7’’, à 24° 11' à l’Est du Soleil. 11 sera très bien placé, sensiblement au-dessus du Soleil, pour être observé. On pourra le chercher quelques jours (5 ou 6) avant et après le 11 juin. *
- Dans son Annuaire, M. Flammarion rappelle qu’il serait heureux de voir les observateurs trancher la question du désaccord entre la phase observée et la phase calculée de Mercure. Voici la phase calculée :
- Dates.
- Disque illuminé.
- Éclat stellaire(‘).
- Juin 5 o,49 + 0,3
- — 10 0,39 “h 0,7
- — 15 o,3o + 1,0
- — 20 0,21 + 1,4
- 25 0,12 + 1,8
- — 3o o,o5 + 2,3
- Au moment de son élongation maximum, on voit que Mercure sera plus brillant qu’une étoile de iro grandeur.
- Vénus brille d’un merveilleux éclat dans le ciel du matin. A la fin du mois, elle sera juste à la veille de sa plus grande élongation. Nous continuons ici le tableau publié les mois précédents :
- Dates. Disque illuminé. Éclat stellaire ('J.
- Juin 5 0,3g • — 4,2
- — 10 o,36 — 4,1
- — i5 0,40 — 4,i
- •— 20 o,43 — 4,0
- — 25 0,46 — 4,0
- — 3o o,49 — 4,0
- Voir le « Bulletin astronomique ", n° 2447, du 26 février
- 192t.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- ASTRE Date : JUIN Lever à Paris. Passage au Méridien de Paris. (Coucher à Paris. Àscen -sion droite. Déclinaison. Diamètre apparent. Constellation et étoile voisine, VISIBILITÉ
- 5 3h 5i“ 1ih 48“5o‘ i9h47m 4h 52“ + 22° 31 ' 3i,34',8 Taureau
- Soleil. . . 15 3 48 11 5o 48 19 54 5 33 -}- 23 18 3i 3i,4 Taureau J»
- f 25 3 49 11 52 56 19 56 6 i5 -j- 23 24 3« 3i,2 Gémeaux
- { 5 5 17 i3 3o 21 43 6 33 + 25 9 7" 2 e Gémeaux Le soir, du 5 au 20.
- Mercure. . 1 i5 5 36 i3 34 21 3i 7 16 + 22 44 9,o ô Gémeaux Plus grande élongation
- [ 25 5 27 i3 7 20 47 7 29 + 19 5o 10,8 x Gémeaux le 11.
- : 5 2 11 9 » i5 49 2 2 + 10 9 33,8 U Baleine Splendide le matin,
- Vénus. . . ) i5 1 Si 8 49 i5 46 2 3i -j- 11 53 29,2 P Baleine > se lève deux heures avant
- , a5 1 35 8 44 i5 52 3 5 + 14 5 25,6 Baleine le Soleil.
- 5 4 i4 12 18 20 22 5 21 + 23 48 3,6 Z, Taureau
- Mars . . . i5 4 1 12 8 20 14 5 5o + 24 10 3,6 ri Gémeaux Inobservable.
- 25 3 5o 11 57 20 3 6 22 + 24 10 3,6 P Gémeaux
- Jupiter . . i5 10 28 17 10 23 5i 10 53 + 8 27 33,o x Lion Le soir, avant minuit.
- Saturne. . i5 11 6 17 38 0 11 11 21 + 6 33 i5,8 a Lion Le soir, avant minuit.
- Uranus . . 16 23 3g 5 1 IO 23 22 46 — 8 41 3,4 X Verseau Seconde partie de la nuit.
- Neptune. . i5 7 48 i5 14 22 40 8 57 + 17 20 2,4 Cancer Dès l’arrivée de la nuit.
- Nous avons souvent insisté ici sur l’utilité d’observer les détails de la surface pour essayer de déterminer la période de rotation de la planète. Cette période est encore inconnue, pouvant être de 24'* environ ou de 225 jours.
- La brillante planète est couverte de nuages très blancs. On y a vu des taches dont certaines ont paru permanentes.
- Récemment, M. Quénisset, à l’Observatoire de Juvisy, a réussi à en photographier. De plus en plus, la photographie tend à se substituer aux observations visuelles pour l’étude des surfaces planétaires. Ce qui est sûr, c’est que la période de rotation de Yénus pose, à l’heure présente, un beau point d’interrogation à la sagacité des observateurs de planètes.
- Mars est inobservable. Il sera en conjonction avec le Soleil, le 29 juin, à 6\
- Phénomènes du Système de Jupiter.
- DATE Juin. Heure. Satel- lite. Phéno- mène. DATE Juin. Heure. Satel- lite. Phéno- mène.
- I 20h 46m I O.c. 16 aoh 3o“ I Im.
- — 21 45 I P. f. 17 21 !7 I O.f.
- — 22 59 I O.f. 19 22 23 IV Im.
- 2 0 11 I E. f. 20 20 40 III Em.
- — 22 36 III P. f. — 22 25 III E. c.
- 6 21 8 II Im. 22 20 47 II P.c.
- 8 20 47 II O.f. 23 22 28 I Im.
- — 21 26 I P. c. 24 20 53 II E. f.
- — 22 40 I O.c. 20 58 I O.c.
- 9 22 6 I E. f. — 22 3 I I. f.
- 23 21 III P. c. 25 20 25 I E. f.
- i3 21 3o III E. f. 27 n 3i III Im.
- i5 20 37 II O.c. 28 n 3 IV O.f.
- 20 56 II P. f.
- Jupiter est encore observable au début de la nuit, se couchant, au milieu du mois, un peu avant minuit. Nous continuons, ci-dessous, le tableau publié par VAmerican Ephemeris, donnant les heures du passage au méridien central de la longitude o° de Jupiter :
- Dates. Passages.
- Juin 1" 20h 2m,49
- — 3 2Ih4lm,42
- — 5, 23h20“,37
- — 8 oh 59“,33
- — 10 2h 38m,3i
- — 12 4hI7œ,3o
- — 14 5h 56m,3i
- — 16 7h 35m,33
- Dates. Passages.
- Juin 18 9hi4m>36
- — 20 ioh 53“,40
- — 22 I21,32m,46
- — 24 i4hiim,5a
- — 26 I51* 5om,6o
- — 28 i7h2û“,68
- — 3o i.9h 8m,78
- Pour les dates intermédiaires, tenir compte de la rotation de Jupiter qui s’effectue à raison de 36°,26 en 1 heure et de o°6o en 1 minute.
- Nous avons signalé précédemment l’intérêt que présente actuellement la « tache rouge », devenu un objet de premier ordre sur la planète.
- On trouvera la description de ces phénomènes dans plusieurs Bulletins précédents.
- Saturne, très près de Jupiter, est observable en même temps que lui. Nous avons vu le mois dernier que l’anneau est actuellement invisible, et nous avons indiqué quelles observations il convient précisément de faire en cette situation. Nous prions donc les observateurs de se reporter au précédent Bulletin. Les éléments de l’anneau, à la date du 5 juin, sont les suivants :
- Grand axe extérieur...................... . 40", 20
- Petit axe extérieur........................... —
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneau.................................... —- 20 3'
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau .......................................... + o° 5i'
- La différence des signes des deux dernières valeurs signifie que la Terre est du côté austral de l’anneau, côté obscur actuellement, et le Soleil du côté boréal, donc éclairé.
- Uranus, à environ i° au Sud-Est de X Verseau, sera sensiblement stationnaire pendant tout le mois de juin. Le rechercher au moyen de sa position donnée dans le tableau des planètes pour le 16 juin.
- Neptune est peu visible, le soir, se couchant peu après l’arrivée de la nuit. Pour le trouver, se servir d’une carte très détaillée et de sa position. Celle-ci est donnée au tableau des planètes pour le i5 juin.
- IV. Phénomènes divers. — Conjonctions :
- Le 3, à 3\ Vénus en conjonction avec la Lune, à i°36' S.
- Le 6, à i7h, Mars Le 8, à ih, Mercure Le 10, à 5\ Neptune Le 12, à 6\ Jupiter Le 12, à20h, Saturne Le 26, à i2h, Uranus
- la Lune, à 4° 54' N. la Lune, à 6° N. la Lune à 5° 9' N. la Lune, à 5° 5'N. la Lune, à 5° 35'N. la Lune, à 4° 34' S.
- Etoiles variables. — Le 18 juin, maximum probable de Mira Ceti (0 Baleine). Observer avec soin cette curieuse étoile dont l’éclat varie de la 2e à la 10e grandeur en 331 jours environ. La période et surtout la grandeur de l’étoile au maximum d’éclat offrent des différences qu’il est important de noter (voir fig. 1).
- Etoiles filantes. — Aucun essaim caractéristique n’est noté pendant ce mois. Toutefois, comme chaque nuit on voit des étoiles filantes, ce genre d’observation devra être poursuivi, d'autant plus qu’en juin on a signalé la possibilité d’une chute de météores en connexion avec la comète de Winnecke (voir « Bulletin astronomique », n° 2447» du 26 février 1921).
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Y. Constellations. — L’aspect du ciel, le i5 juin à 2ih, est le suivant. Les lettres entre parenthèses désignent les principaux objets célestes accessibles aux petits instruments (étoiles doubles, multiples, étoiles colorées,^ variables, amas, nébuleuses, etc.).
- Au zénith : La Grande Ourse (ç, 23 h, a, 57); Le Bouvier (e, n, £, 44 L ô, e) ; les Chiens de Chasse (a); la Chevelure.
- Au Nord : La Petite Ourse (La Polaire); la Girafe; Céphée (§, (3, x, £, ^,); Cassiopée (rj, i, a) ; le Cygne (p, o, |jl, 6i*) est au Nord-Est,
- A l’Est : Le Sagittaire; le Scorpion (», v, (3, a, S); l’Aigle (v), iS h, Sj, xi, 23, M. n) ; la Lyre (e, Ç, ï),
- Yega) ; Hercule (a, x, p, g5, ô, M. 13) ; la Couronne (Ç, o-); Ophiuchus (36 A, 70, 67, p, 3g, M. 14) est au Sud-Est.
- Au Sud : La Vierge (y, 54, *7); la Balance (ô, a, p (verte) ; le Corbeau.
- A VOuest : Le Lion (7) ; le Cancer (la Crèche, 1, Z, 0, M. 67); les Gémeaux; le Cocher au Nord-Ouest.
- Nota. — Un grand nombre de lecteurs de ce Bulletin habitant les pays éloignés ont émis le vœu, en raison du délai des transmissions postales, de le voir publier un mois à l’avance. Le prochain Bulletin paraîtra donc dans le numéro du 11 juin et le suivant (Voûte céleste en août) dans celui du 25 juin. Em. Touchet.
- BOITE AUX LETTRES
- OSK..
- AVIS. - V abondance croissante des demandes de renseigne -ments qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Communication. — Pour économiser l’essence dans les moteurs à explosion. — M. Mendousse, d’Auch, nous écrit : « Le dispositif suivant permet d’obtenir facilement dans les moteurs à explosion une certaine quantité de vapeur d’eau destinée à faciliter la combinaison rapide de l’essence et de l’air. Il suffit de :
- i° Fixer à l’extrémité inférieure du tuyau de trop-plein venant du radiateur un tube en U destiné à contenir de l’eau pour arrêter au passage la vapeur émise par l’eau du radiateur, mais non le trop-plein de cette eau;
- 20 Recueillir la vapeur dans un tube soudé sur le haut du tuyau de trop-plein qu’on aura percé à cet effet, et de faire aboutir ce tube dans l’intérieur du réchauffeur ou près de la prise d’air du carburateur.
- Il est utile, pour empêcher la condensation de la vapeur, de faire passer le tube d’abduction sur les parties les plus chaudes du moteur ou du tuyau d’échappement.
- Ce dispositif, outre une marche plus régulière et un encrassement moindre, m’a permis d’économiser sur une Ford de 2 à 3 litres aux 100 kilomètres.
- Réponses. — T. S. P. — M. P. Caget, à Bonneville. — i° Votre dispositif de condensateur fractionné est très bien conditionné et vous donnera satisfaction; les différentes capacités ne s’influenceront pas mutuellement, vous pouvez conserver à votre appareil la forme et la disposition actuelles ;
- 20 L'arrosage d’une prise de terre en terrain sec ou caillouteux s’impose en été;
- 3° Vos appareils d'accord et de réglage doivent se trouver immédiatement au bas de l’antenne; mais rien ne vous empêche de munir votre écouteur téléphonique d’un cordon de 3o et même 40 m., en choisissant, bien entendu, un cordon de bonne qualité aussi peu résistant que possible.
- M. Charles Simons, à Evian-les-Bains. — Vous pouvez utiliser un transformateur d'induction ordinaire pour constituer un poste autodyne ou un hétérodyne]; les deux enroulements n’étant pas habituellement bobinés en sens inverse, vous obtiendrez néanmoins un effet de réaction de l'un sur l’autre en renversant l’ordre des connexions du schéma classique pour l’un des deux enroulements.
- Cercle des Officiers, à Limoges. — Nous avons conseillé l’emploi du Ferrix pour le chauffage des lampes à 3 électrodes, d’après les renseignements que nous ont fournis une dizaine d’amateurs qui utilisent avec succès ce dispositif; mais un bien plus grand nombre d’amateurs nous écrivent pour nous dire que ce procédé ne leur donne aucun résultat. Nous serions reconnaissants aux lecteurs qui voudraient bien nous faire part de leurs expériences à ce sujet.
- M. P. S., à Verviers, Belgique. — x° L’article paru dans les nos 2423 et 2424 de La Nature vous donnera toutes les indications et mesures poûr construire l’amplificateur que vous souhaitez utiliser;
- 20 L’alternateur en question ne peut servir qu’à alimenter un circuit-plaque à l’émission; une soupape de redressement est dans ce cas indispensable, elle est ordinairement constituée par un tube à vide possédant une électrode assez grosse et une électrode capillaire.
- M. Jacquet, à Villefranche. — i° Le courant alternatif, même redressé ne peut être utilisé pour charger un circuit-plaque de réception;
- 2° Un accumulateur donnant 4 volts et ayant une capacité de 20 ampères-heure peut servir au chauffage des filaments ;
- 3° Avec un cadre radiogoniométrique, il n’est pas nécessaire d’établir une prise de terre ;
- 4° Vous pouvez employer une solution de borate d'ammonium ou de bicarbonate de sodium comme bain électrolytique dans votre soupape ;
- 5° Votre batterie ainsi constituée aura une faible capacité, mais pourra néanmoins servir dans votre circuit-plaque. Vos accumulateurs ne seront formés qu’après plusieurs charges et décharges régulières. Vous feriez mieux de constituer une batterie de petits éléments Leclanché.
- M. Ed. Bos, à Annappes. — i° Quand l’une des faces d'un prisme en verre est convexe, elle joue le même rôle qu’une lentille convergente. L’emploi d’un tel prisme est indiqué lorsqu’il s’agit à la fois de faire converger un faisceau de rayons lumineux et de les dévier de leur direction primitive. En particulier, le prisme à base de triangle rectangle représenté par votre dessin ferait converger, à la façon d’une loupe, le pinceau lumineux, qui serait ensuite réfléchi sur la face hypoténuse et ressortirait par l’autre face plane. 20 Les prismes en quartz sont transparents pour les rayons ultraviolets, que le verre ordinaire ne laisse passer qu’en faible partie. 3° Il n’est pas exact que les objectifs rapides ne soient établis que pour le format du cinématographe. Ainsi, le Tessar, de Krauss (18, rue de Naples, Paris), comporte une série à F : 3,5 qui comprend 8 numéros, dont le plus petit couvre 1,7 x 2,3 et le plus grand i3x 18. Le Stellor F : 3,5 de la Société d’optique et de mécanique de haute précision (125, boulevard Davout, Paris) est établi en 6 numéros, depuis le format cinématographique (1,8 X 2,4) jusqu’au format « Paris portrait » (18x24). D’autre part, les Etablissements Optis (25, rue Saint-Fai’geau, Paris) ont une série ouverte à F : 2,5 et étudient une nouvelle combinaison optique dont l’ouverture atteindra F : 1,5. Quand cet objectif sera en vente, La Nature en fera connaître les caractéristiques. 4“ A pleine ouverture, ces objectifs donnent autant de fouillé dans les détails qu’un instrument diaphragmé à 1 : i5, mais à la condition que la mise au point soit très précise et que le sujet ne comporte pas des plans très éloignés les uns des autres, car les objectifs à grande ouverture manquent de profondeur de foyer et de profondeur de champ. 5° Les plaques au gélatinobromure ne donnent pas des images aussi fines que les plaques au collodion, du moins quand elles sont traitées par les révélateurs usuels. Vous obtiendrez la finesse requise par l’emploi de la paraphénylènediamine (v. Traité général de photographie en noir et en couleurs, par E. Goustet, page 149 de la 6° édition. Dela-grave, éditeur, i5, rue Soufflot, Paris).
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- BIBLIOGRAPHIE
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- 3 rService de librairie. — Le service de librairie de La Naturh se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io% pour frais de port et d'emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. .
- Cours de mécanique appliquée (Statique graphique et résistance des matériaux), par Louis Roy. i vol. in-8 (a5 X 16) de iv-216 pages, avec 86 fig. Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1921. Prix : 3o francs.
- Ce cours est professé par l’auteur depuis plusieurs années à l’Institut électrotechnique et de mécanique appliquée de Toulouse. Il est accessible à des lecteurs possédant, en mathématiques et en mécanique rationnelle, les notions inscrites au programme du certificat de mathématiques générales.
- L’auteur insiste d’une façon toute particulière sur les définitions et les questions de signes, en cherchant à être rigoureux, autant que le permet la nature du sujet. Toutefois, voulant rester dans le domaine des applications, il laisse systématiquement de côté la théorie de l’élasticité, sauf à admettre, sans démonstrations, les quelques résultats indispensables fournis par cette théorie. Il expose ainsi, sous un petit volume, toutes les connaissances de Statique graphique et de Résistance des matériaux, qui paraissent actuellement nécessaires et suffisantes à la formation de l’ingénieur.
- Cours d'organisation de fabrications mécaniques, par M. le général Gages. 2 vol., ier vol. 478 p., 4oi fig- î 2e vol. 490 P- Ecole spéciale des Travaux Publics. Paris, 1920.
- Dans le i'r volume consacré aux services de préparation, l’auteur, après un exposé général du rôle du machinisme, décrit en détail les divers outils simples employés en mécanique, puis les outils spéciaux; il montre les conditions de leur fonctionnement et les règles de leur établissement; il examine ensuite les moyens de réaliser l’interchangeabilité des produits, et analyse les conditions de la fabrication précise et en série : établissement des calibres, vérification, instruments de mesure. Un substantiel chapitre est consacré à l’installation, l’entretien, la réparation et le réglage des machines. Le 2“ volume a pour titre : Montage et exécution des fabrications mécaniques: c’est un traité aussi clair que judicieux et précis d’organisation industrielle; l’auteur y étudie les conditions d’établissement d’une usine : transports, force motrice, éclairage, organisation générale du travail; puis l’organisation d’une fabrication, la rémunération du travail et l’établissement des prix de revient. Cet excellent traité constitue un guide précieux pour les ingénieurs et industriels soucieux de travail méthodique et à bon rendement. Il témoigne de la haute qualité de l’enseignement distribué par l’Ecole des Travaux publics, qui. représente aujourd’hui, quoique organisation privée, un de nos plus précieux établissements d’enseignement technique.
- Faune de France. 1. Echinodermes, par R. Koehler. 1 vol. in-8, 210 p., 153 fig. Office central de Faunistique. Lechevalier, Paris.
- L’Office central du Faunistique de la Fédération française des Sociétés de sciences naturelles a décidé de publier une Fa une dé France dont voici le premier volume consacré aux échinodermes. Il peut être considéré comme le prototype de cette publication, destinée à fournir aux naturalistes le moyen d’identifier sûrement lés espèces de notre territoire, de la Belgique, de la Rhénanie et de la Suisse occidentale,
- ainsi que des eaux marines jusqu’à 3oo m. de profondeur.
- Ce premier ouvrage,'bien présenté et illustré, a été publié grâce aux subventions de l’Académie des Sciences. Après quelques pages consacrées à rappeler la morphologie, l’embryogénie, l’éthologie, la faunistique et les conseils pour la capture et la préparation des Echinodermes, il décrit et figure les 106 espèces de nos eaux : 23 astéries, 21 ophiures, 22 échinides, 36 hotothuries, 4 crinoïdes.
- Nous souhaitons la bienvenue à cette Faune dont la publication rapide est désirée de tous les zoologistes.
- Les coléoptères d'Europe (France et régions voisines), par C. Houlbert, t. I, Anatomie générale, classification et tableaux génériques illustrés. 1 vol. in-16, 332 p., 104 fig-, 16 pl. Encyclopédie scientifique. Doin, Paris. Prix : broché 10 francs; cartonné toile 12 francs.
- Les travaux de systématique ne sont pas rares en France ; cependant, c’est la première fois qu’un traité élémentaire d’Entomologie est exclusivement consacré à l’anatomie des Coléoptères et à leur classification. Les nombreuses Faunes Coléoptériques, dont la publication a été jusqu’ici tentée dans notre pays, ont eu, comme le dit Albert Fauvel, « bien des vicissitudes ». Sans remonter jusqu’aux ouvrages de Bois-duval et Lacordaire, de Laboulbène, toujours restés incomplets, les Tableaux analytiques de Fauconnet et d’Acloque, ainsi que le très précieux petit livre de Fairmaire, bien que relativement plus récents, admettraient déjà eux-mêmes quelques retouches. L’ouvrage du professeur de l’Université de Rennes fournit une vue d’ensemble aussi claire et aussi complète que possible des grandes subdivisions de la faune coléo-ptérique euï-opéenne : morphologie, fonctions, embryogénie, biologie, classification.
- La genèse des espèces animales, par L. Cuenot, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy. 2e édition refondue, 1 vol. in-8, 558 p., 109 fig. Alcan, Paris. Prix : 25 francs.
- Cette seconde édition, dont l’apparition a été retardée par la guerre, diffère très notablement de la première, tant par la mise au courant que par une refonte complète de la plupart des chapitres. Dans une première partie est retracée l’évolution des idées qui a conduit à l’acceptation définitive de la doctrine transformiste ; la deuxième, passant en revue les différents milieux entre lesquels se partage la faune, étudie leur peuplement et la distribution géographique des êtres qui fournit tant de renseignements sûr l’histoire passée du globe. La troisième partie est consacrée aux facteurs de l’évolution : mutation et sommation, hérédité, action des conditions de milieu, sélection et panmixie. Après cet exposé des faits concrets vient une quatrième partie, plus spécialement critique et explicative, où sont examinées de grandes questions : l’origine de la Yie sur le globe, les preuves du transformisme tirées de l’ontogénie de la paléontologie, de l’anatomie comparée, les trois problèmes de l’évolution (la formation des nouvelles espèces, le peuplement des places vides et l’origine des adaptations, les séries évolutives ou orthogénèse) ; l’auteur, qui repousse les explications générales de Lamarck et de Darwin, aujourd’hui périmées, indique ce qu’on peut mettre à leur place, sans dissimuler du reste ce qui reste encore de mystérieux. Le livre se termine par l’exposé d’un certain nombre de « problèmes transformistes », entre autres celui des atrophies (ailes et yeux) et celui des couleurs (homochromie et mimétisme). Remarquablement documenté, écrit dans un haut esprit scientifique, ce livre est le seul que nous ayons en France pour connaître les grands problèmes de biologie générale.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2461 4 Juin 1921
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- INFORMATIONS
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- La fabrication de l’ammoniac synthétique par le prqcédé Haber. — On connaît l’importance des composés de l’azote soit comme engrais, soit comme matière première pour les explosifs. Les composés nitrés se trouvent dans la nature sous forme de déchets organiques actuels ou fossiles (produits ammoniacaux des vidanges, résidus de la fabrication du sucre, nitrates du Chili, produits ammoniacaux de la distillation de la houille, etc.). En dehors des gisements de nitrates du Chili, les autres sources ont un rendement très limité et absolument insuffisant pour couvrir les besoins de la culture intensive moderne. Aussi a-t-on songé depuis longtemps à utiliser l’azote de l’air; ainsi sont nées les industries de la cyanamide et des nitrates artificiels produits au four électrique (voir La Nature n° 238o). Peu de temps avant la guerre, le chimiste allemand Haber avait réussi à rendre industrielle une autre réaction qui consiste à combiner l’azote de l’air à l’hydrogène à haute température et sous haute pression pour produire directement de l’ammoniac. La guerre survint, les consommations formidables, d’explosifs faites par les armées accrurent dans des proportions considérables les besoins des belligérants en produits azotés, et cela malgré les restrictions de consommation imposées à l’agriculture. L’Allemagne, coupée de toute relation avec l’Amérique du Sud, aurait dû, selon toutes prévisions, être rapidement atteinte par la disette de produits azotés et de ce fait paralysée dans la production de ces explosifs. Or, à la surprise générale, il n’en fut rien C’est que pour faire face à la pénurie menaçante de ces produits l’Allemagne avait su, profitant des travaux de Haber. improviser une production énorme d’ammoniaque (synthéti ue et suppléer ainsi aux importations défaillantes. De leur côté, les Alliés, lorsque la guerre sous-marine battit son plein, éprouvèrent de sérieuses craintes pour leur ravitaillement en nitrates et sentirent à leur tour li nécessité de s’affranchir de toute dépendance étrangère. En France, des usines de nitrate synthétique et de cyanamide furent commencées pendant la guerre; de plus, après l’armistice, le gouvernement, soucieux de parer pour l’avenir à toute disette d’azote, fit l’acquisition du procédé Haber qui est la propriété de la « Badische-Anilin und Soda Fabrik », avec l’intention de mettre ce procédé en exploitation dans une grande usine de la région sud-ouest de la France. Les autres puissances alliées ont manifesté également un vif intérêt pour le procédé Haber et de nombreuses missions de fechniciens de tous pays ont visité et examiné à fond l’usine d’Oppau, près de Lud-wigshafen où la fabrication de l’ammoniaque a été entreprise en grand pendant la guerre. Le professeur anglais Partington, qui a fait partie d’une de ces missions, décrit cet établissement dans le Journal of the Society of Chemical Engineers.
- L’usine d’Oppau avait été achevée en igi3; mais elle n’avait qu’une puissance de production de 20 tonnes d’ammoniac par jour. Pendant la guerre, sa capacité a été décuplée et poussée à 200 t. par jour. Une autre usine, plus puissante encore, celle de Leuna (près de Bit-terfeld), lui fut adjointe en 1916.
- Avant de réaliser la réaction qui combine l’hydrogène et l’azote, il faut tout d’abord préparer industriellement ces deux gaz à un état de pureté suffisant. Le procédé employé part du gaz à l’eau. On prépare d’abord du coke à partir du lignite, combustible bon marché ; il est carbonisé dans des fours Bamag ; douze d’entre eux, traitant chacun 20 t. de lignite par jour, sont placés le long d’une rangée de générateurs de gaz à l’eau, système Pintsch, dans chacun desquels So t. de coke sont gazéifiées par jour au moyen de passages successifs d’air et de vapeur d’eau. Le gaz obtenu contient 40 pour 100 d’hydrogène, 3o pour 100 d’oxyde de carbone, 12 pour 100 d’acide carbonique, 18 pour 100 d’azote. On fait passer ce gaz avec de la vapeur d’eau sur un catalyseur formé d’oxyde ferrique additionné d’un peu d’oxyde de chrome et porté à la température de 45o°. L’oxyde de carbone et la vapeur d’eau réagissent pour donner de l’acide carbonique et de l’hydrogène. Cette réaction s’effectue dans 24 chambres, pourvues chacune de deux échangeuri^de température et d’une chambre de catalyse,
- dont les dimensions sont 4 m. 80 X 3 m. 60 X 3 m. Le catalyseur dure deux ans. Ce mélange d’hydrogène, d azote et d acide carbonique, doit être débarrassé de toute trace d oxyde de carbone et au préalable on enlèvè 1 acide carbonique : à cet effet, le gaz est comprimé à a5 atmosphères et on lui fait traverser de bas è'n haut 8 tours d acier de 9 m. de haut, au haut desquelles de 1 eau à la même pression est iojectée. Cette eau dissout l’acide carbonique ; à !a sortie des tours on la reçoit sur des turbines Pelton qui récupèrent 60 pour 100 de la puissance en meme temps que se dégage l’acide carbonique dissous. Celui-ci est recueilli. Le gaz débarrassé de l’acide carbonique et séché passe d’autre part dans des récipients en acier où il est comprimé à 200 atmosphères en vue de 1 élimination de l’oxyde de carbone. Cette opération s effectue dans 16 tours de 9 m. de haut et o m. y5 de diamètre. Dans les 8 premières tours, on fait circuler du formiate de cuivre ammoniacal, et dans les 8 dernières de la soude caustique. L’oxyde de carbone absorbé par ces réactifs est dégagé dans une tour de 12 m. de haut et recueilli. Cette purification ne doit pas laisser même 1/10000“ d’oxyde de carbone dans l’hydrogène sous peine de paralyser les réactions catalytiques ultérieures.
- A ce stade de la fabrication, on dispose donc d’un mélange d hydrogène et d’azote purifié; mais la proportion d azote est plus forte que celle qui correspond à la réaction par laquelle s’unissent azote et .hydrogène pour donner de l’ammoniac. On ajoute au mélange l’hydrogène d’appoint nécessaire, produit par un appareil Linde. On a ainsi le mélange définitif; on le sèche et on 1 envoie aux i5 tours ou bombes daus lesquelles il est converti en ammoniac.
- Ces bombes sont formées chacune de deux tubes d’acier boulonnés l’un à l’autre de 6 m. de long, de o m. 80 de diamètre intérieur; les parois ont 18 cm d’épaisseur; le catalyseur est placé à l’intérieur de ces tubes et maintenu à 6oo° C ; c’est du fer sans doute mélangé à du molybdène. La température extérieure de la bombe ne doit pas dépasser 4000. La température est maintenue à l’intérieur au moyen d’échangeurs de chaleur constitués par un faisceau de tubes d’acier forge, de la longueur de la bombe, placé à l’intérieur de celle-ci et parcouru par un courant d’eau. Les tubes où s’effectue la catalyse sonUmontés verticalement dans des chambres en briques d’où les bombes émergent un peu.
- Potfr reèueillir l’ammoniac formé, qui est gazeux en raison de la température élevée de la réaction, on envoie dans ce gaz un courant d’eau sous pression et l’on obtient une solution d'ammoniaque à 25 pour xoo. L ammoniac sec non absorbé est renvoyé aux catalyseurs.
- L’usine d’Oppau occupe 4000 personnes dont 35o chimistes. C’est un ensemble véritablement colossal.
- On sait qu’en France, M. Georges Claude a imaginé et mis en œuvre à Montereau un autre procédé pour réaliser la synthèse de l’ammoniac à des pressions beaucoup plus élevées que celles employées dans le procédé Haber. De grands espoirs sont fondés sur ce procédé nouveau qui aurait le grand avantage d’exiger des appareils beaucoup moins encombrants que ceux de Haber.
- M. Partington signale, d’autre part, qu’aux Etats-Unis, une usine fut construite pendant la guerre à Sheffield (Alabama) pour exploiter le procédé Haber, mais sans succès. L’établissement dut fermer ses portes.
- Le moteur à huile de palme. — Le Bulletin des Matières grasses, de l’Institut Colonial de Marseille, vient de consacrer un numéro entier à l’étude du moteur à huile de palme dont M. Leplae, directeur de l’Agriculture au Ministère des Colonies de Belgique, avait signalé les avantages dans le n° 2436 de La Nature. On y trouvera une série de procès-verbaux des essais déjà effectués, d’où il résulte que l’huile de palme a un pouvoir calorifique de 9228 calories, inférieur d’un cinquième à celui du mazout. Mais ce dernier revient actuellement à 2000 fr. la tonne, rendu à Katanga (Congo belge), tandis que l’huile de palme s’achète sur place à 2S0 fr. la tonne aux indigènes ou à 5oo fr. sur le mar-
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- INFORMATIONS
- ché. Les moteurs à huile supportent très bien le nouveau combustible végétal ; la consommation est d’environ 34o gr. par cheval et par heure; il n’y a pas d’encrassement ni de difficultés du giclage. Le rendement thermique est d’environ 20 pour 100 et celui mécanique de 80 pour 100.
- On peut donc, comme le signalait M. Leplae, conserver les meilleurs espoirs de l’emploi de l’huile de palme dans les moteurs et les tracteurs des colonies tropicales et poursuivre activement la mise au point des moteurs destinés à la consommer.
- Le gros dirigeable pour le transport civil. —
- h’Aéropkilepublie la traduction d’une intéressante étude de M. Normann A. Thompson sur cette question. M. Thompson fut ingénieur-conseil de Sir William Beardmore, constructeur du fameux JR-34, et cette situation donne à ses avis une valeur particulière. M. Thompson cherche a évaluer le prix de revient d’une ligne de gros dirigeables, desservie par des bâtiments aériens de 78000 m3, fournissant une vitesse moyenne de 100 km à l’heure, et armés d’une puissance motrice de 24°° chevaux environ. Un tel vaisseau serait capable de faire régulièrement un voyage de 5o heures par semaine en transportant par voyage avec tout le confort moderne i3 tonnes de voyageurs, soit en moyenne 91 personnes, chacune avec 5o kg de bagages et 2 tonnes de marchandises. Un aéronef de ce type coûterait environ i3 millions de francs (en comptant la livre sterling à 5o fr.). Une station comprenant un hangar pour 2 dirigeables avec usine à gaz et ateliers de réparation coûterait 27500000 fr. Une ligne régulière avec' 3 ou 4 ballons et 2 stations principales exigerait donc de formidables capitaux.
- Cependant M, Thompson montre qu’en accroissant encore les dimensions des dirigeables, une semblable entreprise pourrait devenir rémunératrice. Plus grand est le dirigeable, plus forte devient la proportion de la charge payante dans le poids total; le prix de revient d’autre part n’augmente pas en proportion des dimensions.
- M. Thompson estime donc qu’il serait actuellement possible et pratique de construire un modèle de 142000 m3 mesurant 268 m. de long sur 33 de diamètre, d’un poids total de iSi tonnes dont 36 affectées aux passagers et marchandises. Sa vitesse dépasserait aisément 100 km à l’heure. Ge bâtiment se prêterait aux voyages au long cours et aux traversées transatlantiques. Cette première étape accomplie dans la construction, M. Thompson estime qu’il conviendrait alors de chercher à réaliser le dirigeable de 337 m. d-e long sur 41 de diamètre d’un poids total de 3o4 tonnes, dont 100 pour les voyageurs et marchandises. La grande difficulté- à laquelle se heurtent ces immenses navires aériens est celle de l’atterrissage. En 1919, il fallait 3oo hommes pour faire sortir le i?-34 de son hangar ou l’y faire rentrer. Le mât d’amarrage, bien connu de nos lecteurs, permet de supprimer cet inconvénient, en même temps qu’il permet de supprimer le hangar et par suite de réaliser une grosse économie, son prix n’étant que de 1 25oooo francs.
- L’araignée et le diapason. — M. E, Rabaud vient de publier dans les Comptes rendus de la Société de Biologie d’intéressantes observations sur les réactions d’une araignée, Tetragnatha extensa, qui tend ses toiles dès la fin de l’hiver, lorsqu’on fait vibrer près de celles-ci un diapason normal, donnant le la5 (435 vibrations). Dès que le diapason en vibration touche le fil le plus extérieur de la toile, l’araignée vient directement et sans hésitation jusqu’au diapason sur lequel elle monte. Si le diapason ne touche pas la toile et s’en trouve écarté d’environ un centimètre, l’araignée vient encore et lève ses pattes vers l’instrument vibrant. Si on arrête les vibrations, l’animal s’arrête, puis regagne le centre de "sa toile. On peut répéter 1,'expérience un certain nombre de fois, ordinairement de 3 à i5, avec le même effet, mais si on continue, une réaction inverse se produit; l’araignée s’éloigne du diapason dès qu’il entre en vibrations, elle gagne les feuilles voisines, y demeure de 3 à 10 minutes, puis revient au centre de sa toile et redevient alors sensible au charme du diapason. L’animal, tout d’abord attiré, devient donc réfractaire, puis
- éprouve un mouvement de répulsion, quand on répète la même excitation par les vibrations sonores.
- Population d’Alsace et de Lorraine. — Le Temps annonce que les opérations du recensement dans les trois départements reconquis ont donné les résultats suivants :
- Bas-Rhin : 645 495 habitants, contre 700938 en 1910, soit une diminution de 7,9 pour roo.
- Haut-Rhin : 466212 habitants, contre 517 865 en 1910; diminution : 9,99 pour 100.
- Moselle : 592985 habitants, contre 655 221 en 1910; diminution : 9,5 pour 100.
- La population totale des trois départements est donc ramenée de 1 874014 (en 1910) à 1704692, ce qui équivaut à une diminution de 9 pour 100.
- Les causes de cet amoindrissement sont : 1° les pertes subies du fait de la guerre ; i° la réduction des garnisons ; 3° l’émigration (volontaire ou forcée) des Allemands.
- Les pertes du fait de la guerre sont de deux sortes : les tués et la diminution des naissances pendant la période comprise entre 1914 et 1918. D’après l’Office de statistique de Strasbourg, le nombre des tués et morts de maladie s’élève, pour les trois départements, à 36620, soit i,q5 pour 100 de la population, et se répartit ainsi qu’il suit : Bas-Rhin (pays de cultivateurs), i5 22o; Haut-Rhin, 9700; Moselle, 11700. Le déchet des naissances, dans la période de guerre, est de 117 200. Par conséquent, les pertes, du fait de la guerre, sont de i53 810 personnes.
- La réduction des garnisons entre également en ligne de compte. Lors du recensement de 1910, elles se montaient, pour F Alsace-Lorraine, à 82 276 militaires. (A Strasbourg, il y avait alors i5 455 hommes. Le 6 mars dernier, il n’y en avait plus que 8000.)
- A la date du ier avril, le nombre des Allemands émigrés était de 76487 (Bas-Rhin, 47000; Haut-Rhin, 10750; Moselle, 18717); mais ce chiffre est compensé, ou à peu près, par le nombre d’annexés revenus au pays natal et de Français venus de l’intérieur.
- On a vu plus haut que le nombre, des tués forme i,c)5 pour 100 de la population. Cette proportion est très inférieure à celle des départements de l’intérieur (3,6 pour 1O0).
- Nombre des pharmacies en France. — Le Bulletin des Sciences pharmacologiques, au sujet d’une proposition de loi tendant à créer un diplôme de gradué en pharmacie, estime qué nous avons en France trop de pharmacies, trop inégalement réparties.
- En effet, dans les divers pays on compte :
- Pays, 1 pharmacie pour
- France. . . 3.ooo habitants.
- Grèce . . . 4-ooo —
- Roumanie „ 5.000 .. —
- Bulgarie. . 6 à 8.000 —
- Allemagne . 10.' 000 —.
- Russie. . . 12.000 •
- Danemark . 12.000 —
- Autriche-Hongrie . i3.5oo —
- Norvège . . 16.000 —
- Suède . . . ig.000 —
- En France, en ainsi : 1901, les pharmacies se répartissaient
- Paris; .... 14 villes de 100.000 à 1.166 soit 1 pour 2.3oo hab.
- 5oo.ooo. . 56 villes de 3o.ooo à i.o56 — 2.500 —
- 100.000. . 54 villes de 20.000 à b •ÊN. ! 2.53o —
- 3o.ooo . . * x 44 villes de 10.000 à 520 — 2.400 —
- 20.000 3.345 autres villes ou com- 896 — 2.200 —
- munes . . 5.533 — 5.ooo —
- Total. .... 10.245
- En outre, 1.555 communes étaient pourvues de dépôts de médicaments tenus par des médecins.
- En 1911, i.3oo nouvelles pharmacies s’étaient ouvertes dans les villes et les grands centres, portant leur nombre à x i.5x5. |
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- SC
- ‘Électricité
- Résistance à
- Fig. i.
- plaques de marbre
- Résistance de chauffage pour liquides. — Quand on chauffe un liquide au moyen du courant électrique, dans une bouilloire, une théière ou un autre récipient, on peut arriver à une détérioration rapide de l’appareil, si, par inadvertance, on le laisse fonctionner à sec.
- Le même inconvénient se produit avec les plongeurs qui comportent, soit une spirale de fil de nickel-chrome enroulé sur un cylindre cannelé en porcelaine, soit un fil conducteur que le courant porte au rouge et qui est protégé par une enveloppe en cuivre, laquelle est isolée électriquement des bornes et du conducteur. Une autre disposition consiste également dans l’utilisation de perles
- de porcelaine enfilées sur le conducteur chauffant.
- Pour obvier à cet inconvénient, un de nos abonnés de Constantinople, M. Cantenier, nous a indiqué le dispositif ingénieux qu’il emploie depuis plus de deux ans avec de bons résultats. Nous nous empressons d’en
- donner communication à nos lecteurs, car iis trouverontcertainement l’application de cetagen-cement, d’ailleurs facile à réaliser avec des moyens très simples.
- Cet appareil se compose d’une pièce en U en marbre de 8 X 6 X 6 cm, ayant i cm d’épaisseur pour les parois.
- Sur les faces intérieures, on dispose, de chaque côté, une plaque de pile Leclanché en charbon de cornue, qui a i cm d’épaisseur et des dimensions plus faibles que les ailes de l’U, ceci de façon à éviter tout court-circuit accidentel dans les vases en métal.
- Les plaques de charbon sont vissées sur les ailes de l’U, au moyen de vis en nickel. Le courant est amené aux charbons par des fils en nickel isolés au caoutchouc. Ces fils traversent le bloc de marbre (fig. i) et se raccordent aux vis de fixation.
- L’écartement des charbons peut être naturellement..variable, mais celui qui donne les meilleurs résultats, sous iio volts, est l’écartement de 17,5 mm entre les faces des plaques de charbon.
- Pour utiliser le dispositif on le plonge dans un récipient contenant le liquide à chauffer et on branche la prise de courant sur le réseau. Le liquide forme résistance au passage du courant et s’échauffe. C’est en somme le principe de la résistance liquide ou rhéostat réglable.
- Si le liquide venait à s’évaporer et que, par suite d un oubli, on n ait pas coupé le courant, ce dernier se trouve interrompu du fait même de l’évaporation et de plus, au fur et à mesure que le liquide baisse, la surface utile des électrodes diminue pour arriver finalement à être réduite à zéro. A ce moment, le courant électrique ne peut plus passer.
- Le premier appareil construit par M. Cantenier était en bois, mais les résultats obtenus furent mauvais, à
- âo/te mèta///que
- noyau en ,
- Fig.
- Support en. c/m en t mou/é
- Fig. 3.
- cause de l’odeur et de la teinte jaune communiquées au liquide par le bois. De plus, par suite du gonflement du bois dans le liquide, le parallélisme des plaques de charbon n’existait plus et la dépense de courant variait du simple au double. ,
- Egalement, une autre précaution à prendre est de constituer toutes les pièces métalliques en métal inoxydable comme le nickel.
- Le marbre peut être remplacé par le ciment, ce qui donne aussi de bons résultats.
- Le moulage est obtenu dans une boîte en fer-blanc, avec un noyau en bois qui “laisse subsister un fond et deux ailes dont la section peut être celle d’un ménisque (fig. 2). Le ciment un peu fluide est coulé dans l’espace vide et dès qu’il a durci, on enlève le bois et on fait tomber le monolithe en ciment (fig. 3).
- On a ménagé les passages des vis et des fils au moyen de petites baguettes de bois qu’on enlève dès que le ciment a un peu durci.
- On équipe ensuite de la même façon * P/aque en charion que pour l’appareil en marbre, mais Pmëe etpercee on a soin de limer les charbons pour leur faire épouser la courbure inté- ®‘
- rieure des ailes de l’U (fig. 4)-
- Ce dispositif de chauffage est facile à faire ; on peut lui donner même de grandes dimensions ou mettre plusieurs appareils semblables en dérivation sur les bornes du circuit, à condition bien entendu que la consommation en ampères soit possible suivant les caractéristiques de l’installation sur laquelle on se branche.
- Une application évidemment intéressante et logique d’un tel appareil sera celle du chauffage d’un bain ou d’une lessive, en général d'un volume de liquide nu peu important. E. W.
- Photographie
- Rouleau électrique pour le montage à sec dés photographies. — Les épreuves mouillées s’allongent un peu plus dans un sens que dans l’autre, et il en’résulte une légère déformation de l’image. Le montage à la colle liquide ne convient donc pas aux reproductions de précision; il provoque, en outre, le gondolage du carton^ et le seul moyen d’y remédier est le satinage, qui ne convient d’ailleurs pas aux papiers artistiques à surface veloutée. En outre, les supports souples, tels que certains cartons feutrés, ne se prêtent pas à l’humidification. Enfin, la colle liquide sert parfois de véhicule à diverses substances solubles restées dans la pâte du carton, et c’est là une cause fréquente d’altération des images.
- Ces inconvénients sont évités par le montage à sec, qui consiste à intercaler entre l’épreuve et son support
- Rouleau électrique pour le montage à sec des photographies.
- une pellicule d’adhésif fusible à une température de 70 à g5° environ. Cependant, l’application de ce procédé restait jusqu’ici assez limitée, malgré ses avantages indéniables, par suite du prix très élevé des presses spéciales qu’il exigeait. Cet obstacle, prohibitif pour beaucoup d’amateurs, se trouve supprimé par le rouleau électrique qu’a imaginé M. Chautard (fig, 5). Le courant traverse une résistance contenue dans un man-, chon de cuivre nickelé muni à chaque extrémité d’une poignée peu conductrice de la chaleur.. Une prise^ de courant permet de brancher l’appareil sur une distiibu-tion d’énergie électrique à ï 10 volts (et même à des
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- voltages supérieurs). Au bout de 10 minutes, le cylindre a atteint la température qui coi.vient au montage et qui se maintiendra régulièrement pendant toute la durée de l’opération. Celle-ci est très simple. Sur une table bien plane et bien stable, on place le carton, la feuille adhé-sive et l’épreuve dans la position requise, on applique par-dessus une feuille de zinc mince (5/io de millimètre), et l’on passe sur le tout, à deux ou trois reprises, le rouleau chauffant, en appuyant fortement à l’aide des deux poignées. Construit, en principe, pour le montage des petites épreuves, cet outil convient également aux grands formats (panoramas, agrandissements, etc.), car le rouleau étant mobile dans tous les sens, la surface de collage ne se trouve plus limitée, comme elle l’est dans les presses, par la dimension des plateaux.
- Ce rouleau est construit par M. J. Chautard, 99, rue de Richelieu, à Paris.
- Désensibilisateur pour le développement en pleine lumière. — Pouvoir développer en pleine lumière toutes les plaques photographiques même ultra-rapides et panchromatiques est une précieuse ressource que permet un nouveau produit créé par M. H. Calmels. Il suffit de le dissoudre dans l’eau ordinaire à la dose de 1/2000 pour avoir une solution qui peut servir un grand nombre de fois.
- Les plaques à développer sont immergées dans cette solution, soit à l’obscurité, soit en s’éclairant dans les conditions habituelles, c’est-à-dire au moyen d’écrans inactiniques appropriés à la sensibilité des plaques en traitement.
- Après une minute de séjour dans le désensibilisateur, la plaque est sommairement rincée' et portée dans le révélateur. Tous les révélateurs usuels peuvent être employés sans aucune modification à leur dosage ou aux modes opératoires (à la seule exception du révélateur au diamidophénol en bain acide).
- A partir de ce moment, on peut s’éclairer très largement, tout éclairage qui convient aux manipulations du papier Yélox et analogues pouvant, sans risque de voile, être employé aux manipulations des plaques, même les plus rapides, la sensibilité du gélatino-bromure étant réduite à i/ioooe environ, sans modification de l’image latente; bien qu’il soit possible de surveiller le développement à la lumière d’une bougie, il est plus avantageux d’utiliser la lanterne habituelle munie d’un verre jaune ou de deux papiers jaune, ou d’un écran jaune clair fnvicta n° 1 avec une source de lumière d’intensité pouvant atteindre a5 bougies; l’éclairage est alors extrêmement abondant et permet aisément la surveillance de l’image.
- On développe comme à l’ordinaire dans le révélateur habituel; au cours du lavage consécutif au fixage, la coloration rose de la plaque disparaît complètement en vingt minutes environ.
- Dans le cas exceptionnel où subsisterait une légère coloration de la couche, trop faible d’ailleurs pour gêner au tirage, elle disparaîtrait instantanément dans de l’eau acidulée par 1 pour 100 d’acide nitrique, que l’on peut utilement additionner de 2 pour 100 à 5 pour 100 d’alun pour éviter tout risque de ramollissement de la gélatine dans le bain acide.
- Si l’on veut éviter l’immersion préalable de la plaque dans le désensibilisateur, ce dernier peut être ajouté au révélateur à raison de 10 cm3 de solution à 1/2060° par 100 cm3 de révélateur; la lumière peut alors être donnée après deux minutes d’immersion de la plaque dans le révélateur. Pour l’application aux plaques autochromes, la coloration de la couche disparaît dans le bain de permanganate acide; en raison de la désensibilisation du bromure d’argent, il est nécessaire d’exposer assez longtemps à une vive lumière avant de procéder au second développement.
- Le désensibilisateur Calmels est en vente,i5o, boulevard Montparnasse, Paris.
- r> Divers <«*
- Appareils de distillation de l’eau pour laboratoires. — On sait que l’eau distillée parfaitement pure est actuellement indispensable dans les Laboratoires, surtout lorsqu’il s’agit de recherches analytiques de grande précision et pour la préparation de certains liquides injectables, telles que les solutions de salvarsan
- Fig. 6. —Appareil dis-tillatoire d’eau.
- et de néo-salvarsan qui exigent en outre de l’eau distillée récemment préparée. Force est dans ces cas-là de ne pas se contenter de l’eau distillée du commerce, provenant généralement des condensateurs de machines à vapeur et de distiller soi-même l’eau dont on a besoin.
- La maison Raoul Neveu vient de construire dans ce but deux appareils en verre spécial très peu soluble dans l’eau bouillante, d’une grande simplicité de fonctionnement.
- Ces appareils sont du type des appareils Soxhlet à réfrigérant.
- L’eau contenue dans le ballon A, portée à l’ébullition, va se condenser dans la boule B et s’écoule par le tube incliné C (fig. 6).
- Dans les deux modèles, la forme et la disposition du réfrigérant B, directement relié à la fiole ou au ballon A, donne le minimum d’encombrement à l’appareil distillatoire. En outre, dans l’appareil représenté (fig. 7), l’eau froide arrivant par D circule dans la chemise du réfrigérant et en sort par la tubulure E pour aller alimenter continuellement à travers le niveau constant G le ballon A, si bien qu’à mesure que la distillation s’opèré, l’eau vaporisée est automatiquement remplacée ; il suffit de régler au commencement de l’opération le courant d’eau qui arrive au réfrigérant D, pour que l’appareil fonctionne sans surveillance d’une façon continue.
- Constructeur : Raoul Neveu, 16, rue Monsieur-le-Prince, Paris.
- Modèle à niveau constant.
- Une expérience amusante sur la réflexion du son.
- — Dans Science and Invention, M. Léonard Bastin indique une façon simple et amusante pour réaliser une expérience classique sur les miroirs réflecteurs du son. Comme miroirs, il emploie simplement deux parapluies ouverts et dont le tissu a été au préalable bien mouillé. On attaçhe chaque parapluie par sa pointe au dos d’une chaise. Les parapluies sont placés à 5 ou 6 m. l’un de l’autre, se faisant bien face. Pour que leurs axes soient, ainsi qu’il est nécessaire, placés exactement dans le même alignement, on tend une tresse blanche entre les deux et on place les chaises de façon que les deux man-
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- r-
- Fig. 8. — Expérience sur la réflexion du son.
- ches de parapluies suivent exactement la direction de la tresse tendue.
- Ceci fait, deux personnes se placent dans la position indiquée par la figure 8 . Les mots prononcés à voie basse par l’une d’elles sont entendus par l’autre très distinctement; le son semble provenir, pour celle qui l’entend, non pas de sa direction réelle, mais du parapluie auquel elle fait face. Une personne placée à mi-distance entre les deux parapluies n’entend rien.
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- VARIETES
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- COMMENT ACHETER LES FRUITS EXOTIQUES? — LES NOIX DE COCO
- Les noix de coco sont fournies surtout par le Cocotier commun (Cocos nucifera) (Palmiers). Cet arbre au tronc élancé, pouvant atteindre jusqu'à 3o m. avec un diamètre dépassant parfois 25 cm, a la tête garnie d’une couronne terminale de feuilles larges de 4 à 6 m. Il est très répandu dans les îles du Pacifique, les côtes occidentales de l’Amérique centrale et dans les régions tropicales où la température humide et chaude est comprise entre 20 et 270. Il se trouve dans la plupart de nos colonies d’Asie, d’Océanie et d’Afrique qui répondent à cette dernière condition, et bien qu’il se plaise particulièrement au bord de la mer, il prospère, cependant, assez loin dans les terres, notamment dans les Indes. Les notions ci-dessous ont été tirées en partie des publications de MM. Bonâme, Bontoux, de Brévans, Prudhomme, etc., mais spécialement de celles de M. H. Jumelle.
- Variétés. — Bien qu’elles soient nombreuses, on ne retient guère, parmi celles qui produisent des fruits propres à l’alimentation, que les trois suivantes : Cocotier commun ou Cocotier des Maldives (Cocos nucifera) ; Cocotier du Brésil (Cocos buljracea) ; Cocotier des Seychelles (Lodoicera Sechellarum) qui produit des fruits de couleur olive, longs de o m. 5o, pesant jusqu’à 25 kg et de qualité assez médiocre (J. de Brévans).
- Caractère des noix. — La noix du cocotier commun est une drupe ovoïde ou globuleuse dont les caractères extérieurs et la composition diffèrent notablement selon les variétés. Sa grosseur moyenne se rapproche du volume d’un gros melon ou de celui d’une tête d’homme ; on lui a donné pour poids moyen 1 kg 5oo. QuaDt à sa coloration qui est généralement vert clair, elle se montre parfois aussi jaune, rouge, brune ou noire.
- La noix est revêtue d’une enveloppe extérieure formée d’une couche de filaments grossiers et rudes, nommée coir.
- La coque ou noix proprement dite renferme un noyau de même forme que le fruit et dont l’intérieur contient une graine creuse dont la périphérie (albumen) est un tissu d’abord comme gélatineux, mais se durcissant à mesure que la maturité s’avance, tandis que la cavité centrale est remplie d’un liquide douceâtre, un peu sucré, dont la quantité diminue en raison de la maturité du fruit et des principes qu’il cède à l’albumen. Ce liquide est Veau de coco ou lait de coco-, il forme, tant que l’albumen est encore mou, une boisson très rafraîchissante qui, à maturité complète, est plus acidulée. On obtient encore du lait de coco en pressant dans un linge l’amande fraîche râpée ou additionnée d’un peu d’eau.
- Bien mûre, cette amande est un aliment très agréable à manger à l’état frais, mais on peut la consommer également à sec. Dans ce cas, afin d’éviter toute altération, on la coupe aussitôt en tranches qu’on fait dessécher très rapidement; on a ainsi ce qu’on nomme le dessi-cated coconut dans les pays de langue anglaise, il en sera reparlé plus loin.
- Récolte et rendement. — Le cocotier ne rapporte bien qu’à la dixième ou à la onzième année de plantation, mais alors sa production, dont le maximum est obtenu vers i5 à 20 ans, est presque continue jusqu’à sa mort qui arrive entre 80 à 90 ans. Le fruit est mûr 8 ou io mois après sa floraison, et comme beaucoup de fleurs coulent, on ne compte ordinairement que 10 à i5 noix par régime. Le nombre des récoltes varie avec les régions, mais il est compris le plus souvent entre 4 et 6 par an.
- On évite de laisser tomber les fruits spontanément et l’on juge qu’ils sont bons à récolter quand ils ont pris une teinte claire et, lorsqu’en les secouant, on n’entend pas le clapotement du liquide qui ne remplit plus la cavité. A ce moment les indigènes grimpent sur l’arbre et coupent les régimes à la main. Cette façon de procéder vaut beaucoup mieux que la cueillette à la perche parce qu elle permet de se rendre compte plus exactement du degré de maturité des fruits.
- Le rendement moyen annuel paraît être, par arbre, de i5 à 20 fruits, jusqu’à i5 ans de plantation; de 3o à 4o à partir de cet âge, et il est admis que 5o cocos sont une moyenne très normale pour les arbres bien soignés en plein rapport. Le chiffre de 100 à 120 est tout à fait exceptionnel.
- Composition centésimale de la noix fraîche. — Voici une formule : eau 46 gr. 64; matières azotées 5 gr. 49î matières extractives non azotées 8 gr. 06; matières grasses 35,93; cellulose 2,91 ; cendres 0,97.
- Répartition des principales parties de la noix. — Elle diffère surtout en raison des variétés et de leur provenance :
- Poids total
- Auteurs. Provenance. du fruit. Pulpe. Noyau. Amande Eau
- Baeho-f Ceylan . . . 2M50 lk*225 247*r 956er 268p
- Bonâme Maurice . . IM 10 652 119sr 163«r 107 «
- Brévans (de) Nouvelle-Calédonie. . 1M00 600 150«‘ 400" 250e
- Lépine \ Malaisie . . 1M50 625 141 v 434»r 250s
- Cochincliine. 2ks451 934 285«r 496*r 736*
- Quand et comment les acheter? — Bien qu’il y en ait plusieurs récoltes annuelles dans les pays d’origine et qu’il en arrive un peu pendant toute l’année aux Halles centrales de Paris, c’est surtout à partir du mois de novembre qu’on peut y trouver les noix de .coco en quantité assez notable pour qu’on puisse en donner le cours qui s’établit entre 100 et 35o francs les 100 kg au début, puis assez vite entre 100 et 25o francs. Etant donnée la structure spéciale de ces fruits, ils peuvent së passer d’un emballage particulier, aussi les expédie-t-on généralement en sacs.
- Leur achat est fait un pèu au hasard quand il a lieu à l’état de fruit entier, car l’on ne peut se rendre compte que très approximativement de leur composition intérieure, c’est-à-dire de la proportion du lait de coco et de la chair ou amande, cette proportion variant, comme il a été dit plus haut, en raison de leur maturité. Toutefois, pour savoir si la noix contient beaucoup, moyennement ou peu de l’un ou de l’autre, il n’y a qu’à se baser sur la nature du clapotement qui se produit quand on secoue vigoureusement la noix près de son oreille. Si l’on n’entend plus qu’un léger bruit, c’est que la plus grande partie du lait s’est transformée en amande. Lorsqu’il s’agit de cette dernière que l’on vend parfois au détail, il faut faire attention à ce qu’elle soit d’un beau blanc bien indemne de taches jaunâtres ou grises, ce qui serait l’indice d’une altération ou d’une fermentation.
- Principaux usages. — Dans les pays de production, les noix de coco sont un aliment précieux tant pour leur lait que pour leur amande; mais chez nous, leur consommation est toute de fantaisie et, à ce titre, n’intéresse qu’indirectement les maîtresses de maison, comme curiosité. L’ouverture de ce fruit est d’ailleurs assez délicate. On enlève tout d’abord l’enveloppe fibreuse, puis l’on assujettit verticalement le fruit et on le frappe avec une hachette de manière à l’entr’ouvrir et à pouvoir retirer le lait et l’amande. Cependant, lorsqu’il s’agit de noix n’ayant pas atteint leur maturité, comme elles contiennent surtout du lait, on peut le récolter simplement en forant deux petits trous dans la coque : l’un sert à la sortie du liquide, l’autre à l’entrée de l’air. Selon la grosseur et la maturité, on en recueille 2/3 de litre à 1 litre. Ce lait, qui contient i,3 à 1,4 pour 100 de sucre, est généralement frais et bien parfumé quand on le boit immédiatement, mais l’abandonne-t-on 1 jour ou 2 à l’air, il s’y déclaûe une légère fermentation qui le rend presque pétillant et très agréable.
- L’amande fraîche peut être mangée telle quelle ou transformée en lait de coco comme il a été expliqué ci-dessus, on la consomme à l’état sec sous le nom ci-après.
- Dessicated Coconut. — D’après H. Jumelle, « on désigne sous ce nom, ou encore sous celui de « coco râpé », un produit apparu dans le commerce il y a environ 25 ans, et qui est encore aujourd’hui apporté presque exclusivement de Ceylan. L’amande de coco bien fraîche est desséchée très vite, puis débitée en copeaux (shreds) ou en filaments (strips), ou encore râpée avec addition ou non de sucre. Elle est ainsi utilisée en confiserie ou en pâtisserie ». Il y aurait peut-être lieu d’introduire chez nous cet aliment.
- Beurre de coco. — Si les noix de coco n’entrent que très peu en France dans l’alimentation sous les deux états précités, il en est tout autrement du produit provenant de la transformation de leur matière grasse débarrassée de ses acides volatils et de leurs glycérides
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- VARIETES
- en un beurre de coco que les maîtresses de maison, tout en ignorant souvent son origine, emploient très fréquemment dans leurs préparations culinaires à la place du beurre ou de l’huile sous les noms divers de « végéta-line », « cocoline », « cocose », « lauréol », «palmine », servant à désigner des marques commerciales.
- Coprah. — Le beurre de coco est extrait non plus d’amandes fraîches mais d’amandes desséchées, qui sont
- l’objet d’un grand commerce sous le nom de « coprah » contenant 60 à 70 pour 100 de matière grasse en grande partie saponifiable. Cette haute teneur explique pourquoi, à côté de leurs usages comestibles, les coprahs ont trouvé, depuis 1897, un emploi toujours croissant en savonnerie et leur tourteau une place très importante dans l’alimentation du bétail de la ferme et même dans la fumure des terres. A. Truelle.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Une loupe bon marché. — Si on place une goutte d’eau sur un très petit trou fait dans l’épaisseur d’une lame mince de laiton ou de plomb, cette goutte d’eau prend la forme sphérique et agit sur les rayons lumineux comme une lentille convergente. On dispose ainsi rapidement d’une véritable loupe qui permet d’examiner les détails d’un insecte, d’une plante, etc.
- Pâte à affiler les rasoirs. — On peut préparer très facilement une excellente pâte à rasoirs par le mélange suivant :
- Cire jaune................20 grammes.
- Axonge....................4° —
- Sanguine..................40 —
- La cire et l’axonge étant fondues à feu doux, on laisse refroidir jusqu’à consistance pâteuse, puis on y incorpore la sanguine en remuant constamment pour éviter la formation d’un dépôt. Après prise complète, on découpe en petits parallélépipèdes au moyen d’un fil de laiton et on enveloppe de papier d’étain.
- N. B. — La sanguine peut être remplacée économiquement par de l’ardoise porphyrisée.
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. U est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits. —*Appareil de projection en salle éclairée : M. Dussaud, 19, rue Guillaume-Tell, Paris.
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- Réponses. —M. Pielens à Ixelles (Belgique). — L'épuration du suint de mouton se pratique aiusi : le suint est rendu alcalin par la soude, puis la solution est additionnée de sulfate de magnésie qui précipite la cholestérine et un savon magnésien. Le produit lavé à 1 eau est décomposé par l’acide chlorhydrique qui sépare les acides gras et les dérivés cholestériques ; après fusion en présence de noir animal on filtre à chaud et laisse refroidir.
- M. Depoire, à Vaison (Vaucluse). — i° Vous trouverez des crayons Saphir chez Berville, a5, rue de la Chaussée-d’Antin. 2” Pour l'analyse complète d’une pierre à chaux on procède de la façon suivante :
- L’échantillon étant convenablement broyé et mélangé, on détermine l’humidité par perte de poids à l’étuve sur 5 gr. par exemple. On pèse ensuite 5 gr. du calcaire que l’on met dans une capsule de porcelaine avec un peu d’eau et on ajoute goutte à goutte de l’acide chlorhydrique, puis une trace d’acide azolique pour peroxyder le fer, on porte à l’ébullition et filtre sur un filtre taré, lequel'après dessiccation donne l’insoluble total ; celui-ci étant calciné fournit la proportion de silice et de silicates insolubles qui, retranchés de l’insoluble total, font connaître les matières organiques.
- Le liquide acide filtré est porté à un volume connu, ioo cm3 par exemple, sur une partie aliquote desquels on dose successivement : a) l’oxyde de fer et l'alumine par précipitation au moyen de l’ammoniaque; b) la chaux totale sur le filtrat précédent par précipitation à l’oxalate d’ammoniaque, le liquide étant acidulé par l’acide acétique ; c) la magnésie en rendant à nouveau ammoniacal le filtrat et précipitant par le phosphate d’ammoniaque sous forme de phosphate ammoniaco-magnésien ; d) l’acide sulfurique sur le liquide primitif par précipitation à l’ébullition à l’aide du chlorure de baryum.
- Le précipité d’oxalate de chaux calciné en présence d’acide sulfurique multiplié par 0.41*7 donnera la chaux totale* celui de phosphate ammoniaco-magnésien porté au rouge et multiplié par o.36 fera connaître la magnésie, enfin le sulfate de baryte simplèment calciné
- et multiplié par 0.343 donnera la quantité d’acide sulfurique calculé anhydre.
- La différence entre la chaux totale et celle afférente à l’acide sulfurique représentera la chaux à l’état de carbonate.
- Dans le cas où le produit analysé contiendrait de la chaux libre, on pourrait isoler celle-ci par digestion en solution sucrée et après filtration précipiter par l’oxalate d’ammoniaque comme il a été indiqué précédemment; 3" L’indice d’hydraulicité est le rapport des éléments de l’argile à la chaux. Par éléments de l’argile, on entend la somme de la silice combinée et de l’alumine. L’indice d’hydraulicité est pour les chaux hydrauliques de 0.25 à o.5o et pour les ciments à prise rapide de 0.55 à 0.80.
- M. Le Cap de Vilmarest, à Saint-Etienne. — Nous ne pensons pas que la réparation d'une carafe fêlée soit possible en tant que remise dans l’état primitif, l’intervention de la chaleur serait indispensable, mais déterminerait très probablement une rupture complète ; tout au plus pourrez-vous, pour la conservation, imbiber de silicate de potasse, mais la trace restera forcément visible.
- M. F. G., Marseille. — Rien de plus facile que de nettoyer des bouteilles ayant contenu de l’huile, pour cela les mettre dans un récipient suffisamment grand contenant une solution froide de soude caustique à 5 pour 100 environ, porter lentement à l’ébullition, laisser refroidir et rincer à l’eau claire.
- M. A., à Rufîec. — Les objets en laiton se patinent en les faisant bouillir pendant un quart d’heure dans la
- préparation suivante :
- Carbonate de cuivre pulvérisé. . . a5o gr.
- Sel ammoniac........................ 220 —
- Vinaigre fort........................ 80 —
- Eau ordinaire.......................1000 c.c.
- Rincer abondamment et sécher dans la sciure.
- M. Desmazières, à Sarrebruck. — i° La désignation
- que vous nous donnez est insuffisante pour nous faire connaître de quel produit vous voulez parler. 20 Veuillez vous reporter à la réponse précédente faite à M. A-Rnffec. 3° On ne peut espérer réparer l'étamage d'une glace, tout raccord serait forcément visible, le mieux est de faire effectuer le travail en entier par un miroitier. 40 Le battage du sang frais a pour but de séparer la fibrine et donne ainsi un liquide ne se coagulant pas spontanément, ce battage s’effectue au moyen d’un petit balai de sorgho et la fibrine s’attache aux brindilles; inutile de chercher à faire mousser. Pour la réparation
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- BOITE AUX LETTRES
- de la porcelaine c’est de la chaux éteinte en poudre que l’on mélange au sang défibriné. 5° Aucune réparation solide de la corne ne peut être entreprise par soudure dans les conditions indiquées, l’emprise étant trop faible sur une aussi petite surface.
- M. Herrgott, à Valdoie Belfort. — U obstruction de votre canalisation, dans laquelle s’écoulent des eaux tièdes et riches en .matières organiques provenant de lessives, doit avoir pour cause le développement d’algues sulfureuses du genre Beggiatoa ; s’il en est ainsi il est très probable que vous pourrez les détruire en taisant circuler à plusieurs reprises une solution de sulfate de cuivre (vitriol bleu) à io gr. par litre, les algues sont en effet très sensibles aux sels de cuivre et ce moyen a été employé avec succès en Amérique pour leur destruction dans les lacs.
- M. Langer, à Pontarlier. — La formule de noircissement des objets en laiton que nous donnons d’autre part dans le présent numéro sous la rubrique M. A., Ruffec, vous donnera très probablement satisfaction.
- M. F. Ovart, à Beaurechain, Belgique. — Pour détruire les vrillettes qui perforent le bois des meubles, on introduit dans les trous, au moyen d’une petite poire en caoutchouc munie d’un tube de verre effilé, la mixture suivante :
- Bichlorure de mercure ...... i gr.
- Alcool à brûler................ 100 c. c.
- Eau ordinaire.....................900 —
- Après séchage, on r_b,juche les trous avec une encaustique épaisse ou un mélange formé de :
- Cire jaune. ........................ 35 gr.
- Résine en poudre......................20 —
- Suif: ................................ 5 —
- Blanc d’Espagne.......................4° —
- On peut approprier la teinte aux meubles en remplaçant tout ou partie du blanc d’Espagne par ocre rouge ou jaune et noir de fumée.
- 31. Mercier, à Courtalin. — U amiante en fibres, malaxée avec le silicate de soude en proportions convenables, vous donnera une pâte à laquelle vous pourrez donner la forme voulue pour constituer une enveloppe calorifuge indéformable sous l’action de la chaleur. Si la température atteinte n’est pas trop élevée vous pourrez y incorporer un peu de sciure de bois qui lui
- donnera de la légèreté.
- M. Ch. Hardillier, à Talcy, Loir-et-Cher. — i° Rien ne vaut pour la conservation des bois exposés aux intempéries la peinture à l’huile; malgré la dépense, nous vous conseillons de vous y tenir. 20 Les maisons suivantes pourront vous fournir des tubes de niveau pour chaudières particulièrement résistants : Appert, 3o, rue Notre-Dame-de-Nazareth ; Grangé, 38, même rue ; Ducomet, 11, rue d’Abbeville; Compagnie du “Verre étiré, 10, rue Thimonnier.
- M. G. Brunet, à Nantes.— Le meilleur moyen pour supprimer Vhumidité de votre atelier, humidité résultant de la combustion du gaz, est d’en assurer l’évacuation au fur et à mesure sans courants d’air par l’application du système du Dr Castaingqui consiste à munir les fenêtres de deux vitres parallèles séparées par un espace de 1 cm environ. La vitre intérieure est incomplète par en haut de 5 cm et la vitre extérieure incomplète également, mais par en bas de la même quantité, l’air chargé de vapeur d’eau s’échappe ainsi d’une façon continue et tout à fait insensible.
- M. L. Blum, à Montrouge. — 1° Nous donnons dans ce numéro, aux Recettes et Procédés utiles, une formule de pâte à rasoirs facile à préparer qui vous donnera, pensons-nous, satisfaction. 20 Très probablement Vencré à stylos dont vous avez fait acquisition contient des matières en suspension qui causent une obstruction dans le canal alimentant la plume, il conviendrait donc avant usage de filtrer cette encre sur un tampon de coton. Au cas où il s’agirait d’un manque de fluidité, l’addition de quelques gouttes d’eau lui rendra ses qualités premières.
- M, Bayle, à Berck-Plage. — Les fixatifs employés pour les dessins au fusain sont toujours à base de gomme laque et analogues au type ci-dessous :
- Gomme laque........................... 1 gr.
- Résine copal.......................... 2 —
- Alcool à g5°........................ 100 c. c.
- 31. 31orel d’Arleux, à Paris. — La décoration sur verre peut s’effectuer avec les couleurs à l’aquarelle^ en se
- servant pour les délayer d’une mixture spéciale compo-
- sée de :
- Gomme arabique........................ 80 gr.
- Eau................................. 100 —
- Bile de bœuf.......................... 20 —
- Glycérine............................. 10 -—
- Bien entendu ces couleurs ne résistent pas à l’eau, une solidité parfaite ne pouvant être obtenue que par vitrification.
- M. Météjé, à Meslay-du-Maine, Mayenne. — i° Les briques en liège aggloméré pour cloisons sont aujourd’hui de fabrication courante et les maisons qui suivent peuvent vous en livrer de suite : Bailly, 6, rue Mathu-rin-Regnier; Brousse, 9, rue de Lagny ; Demuth, i5, rue de Lyon: Péridier, 83, rue de La Chapelle ; Wan-ner, 67, avenue de la République. 20 II est presque impossible de supprimer complètement la fumée des pièces d’artifices ; voici quelques formules de feux de Bengale qui vous donneront le minimum d inconvénients :
- Feux blancs : salpêtre 700. Soufre 180. Pulvérin 120.
- Feux rouges : chlorate de potasse 47$. Sulfate de strontiane 44o. Gomme laque 85.
- Feux jaunes : chlorate de potasse 6a5. Oxalate de soude 25o. Gomme laque 125.
- Feux verts -.nitrate de baryte 4i5. Chlorate de potasse 335. Chlorure de plomb 120. Gomme laque 120. Oxychlorure de cuivre 8.
- Feux bleus : chlorate de potasse 635. Oxychlorure de cuivre 342. Soufre 23.
- Feux violets : chlorate de potasse 44o. Soufre 290. Calomel 35. Nitrate de strontiane. 190. Oxychlorure de cuivre 45.
- 31. Charmolüe, à Beaugency (Loiret). — i° Nous vous remercions de l’envoi que vous nous avez fait du ciment destiné à recoller la faïence et ferons connaître d’autre part à nos lecteurs le résultat de 1 analyse,il s’agit en somme d’un mélange de craie et de silicate de soude, produits peu coûteux. 20 Pour enlever la rouille sur le manche de couteaux de nacre, l’hydrosulfite de soude doit particulièrement convenir, il est facile de le préparer en faisant digérer pendant quelques jours des copeaux de zinc dans le bisulfite de soude du commerce, un simple lavage terminera l’opération.
- 31. H. Seignoble, à Brive. — i° Il est très difficile, sans faire une analyse, c’est-à-dire sans prélever une parcelle de l’objet, de déterminer si l’on se trouve en présence d’ambre véritable ou factice obtenu soit par l’agglomération de déchets, soit au moyen de résines artificielles, les seuls caractères physiques, fusion et électrisation étant insuffisants ; nous regrettons donc de ne pouvoir vous faire connaître de moyen simple et rapide pour vous renseigner. 20 Vous pourriez essayer, pour fixer les viroles aux fume-cigarettes, du ciment à la litharge obtenu en délayant de la litharge par de la glycérine de façon à obtenir une pâte molle. Ce ciment faisant une prise' assez rapide, on ne doit le préparer qu’au moment de l’emploi.
- 31. de Pontbriand à La Croix-du-Tertre. — L’excellent ouvrage Traité d’analyse spectroscopique, de G. Salet, 180 figures et 6 planches, nous paraît répondre à votre désir; nous vous signalons également La Spectro-scopie et la Spectrométrie de J. Lefèvre, 2 volumes ; L’Analyse microchimique et spectroscopique, de Pozzi Escot, éditeur Masson.
- 31. A. P., à Avignon. — L’insuccès que vous avez éprouvé dans l’emploi de Vépilatoire indiqué page 122 des Recettes de la Maison tient certainement à ce que le sulfure de sodium qui vous a été vendu était de fabrication trop ancienne, nous vous conseillons de préparer vous-même le dépilatoire en opérant ainsi : Prendre parties égales .de chaux récemment éteinte et d’eau, en former un lait, puis faire passer dans celui-ci de l’hydrogène sulfuré jusqu’à saturation, c’est-à-dire lorsque la masse prend une teinte bleu verdâtre.
- Pour l’emploi, additionner la pâte ainsi obtenue de son poids d’amidon de blé et en appliquer une couche de l à 2 mm sur la partie à épiler, laisser en contact deux à trois minutes, laver à l’eau tiède et poudrer à l’amidon sec.
- Si le dépilatoire doit être employé sur les lèvres, prendre la précaution de boucher les narines avec un tampon dû coton pour éviter de respirer l’hydrogène sulfuré.
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- BOITE AUX LETTRES
- N. B. — L’hydrogène sulfuré se prépare très facilement par l’action de l’acide chlorhydrique sur le sulfure de fer, vous trouverez dans tous les traités de chimie une figure de l’appareil à monter. Avoir soin d’opérer au grand air à cause de l’odeur désagréable du gaz non absorbé par la chaux vers la fin de l’opération.
- M. Berland, à Gien. — La pierre humide pour copier dont vous nous parlez doit correspondre à un produit dont nous avons récemment entretenu nos lecteurs. Il s’agit simplement d’argile glycérinée. Pour le préparer on commence par laisser sécher à l’air de l’argile grise ordinaire puis on la réduit en poudre aussi fine que possible. Cela fait, on l’arrose d'un mélange à parties
- égales d’eau et de glycérine et on malaxe de manière à faire une pâte épaisse dont on garnit des cuvettes rectangulaires aux dimensions un peu supérieures à celles des feuilles de papier que l’on veut copier, la pratique de l’opération se poursuit comme pour les pâtes à la gélatine.
- M.'Cazes, à Evreux. — Le dépôt qui se produit dans votre lessiveuse à tambour en laiton doit être dû à un mélange d’hydrate de zinc et d’hydrate de cuivre, la sulfuration de ce dernier le faisant passer au gris. Très probablement il vous suffira d introduire dans l’appareil un peu d’eau vinaigrée pour amener la dissolution de l’enduit et un rinçage terminera l’opération.
- igq
- BIBLIOGRAPHIE
- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io % pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majbrations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- Le destin des étoiles. Etudes d’Astronomie physique, par Svante Arrhénius, Directeur de l’Institut Nobel de Stockholm. Traduit par T. Seyrig. i vol. in-16 de la Nouvelle Collection Scientifique, dirigée par Emile Borel. Félix Alcan, éditeur. Paris, 1921. Prix net : 8 francs.
- Nous avons déjà analysé l’édition allemande de cet intéressant ouvrage. M. Seyrig, à qui l’on doit la traduction de Y Evolution des Mondes, de Arrhénius, a rendu un grand service au public français, en traduisant ce nouvel et si suggestif essai de cosmogonie du célèbre savant suédois.
- Rappelons les chapitres essentiels de l’ouvrage : l’Enigme de la Voie lactée qui a été récemment résumé ici dans un article spécial, la vapeur d’eau et les climats, l’atmosphère des corps stellaires, la chimie de l’atmosphère, la planète Mars, Mercure, la Lune et Vénus, et un aperçu historique sur le culte des étoiles.
- La Estacion Sismologica y el Observatoria Astronomico y Meteorologico de Cartuja (Granada). i brochure illustrée, 92 pages. Editeur : Observatoria de Cartuja, Grenade (Espagne), 1921.
- L’observatoire de Cartuja a été fondé en 1902 par les R. P. Jésuites. Dans cette brochure, on trouve la liste des tremblements de terre observés dans la péninsule ibérique, depuis i356 jusqu’à nos jours, et un résumé des observations solaires faites à l’Observatoire en 1920.
- Exploitation du pétrole par puits et galeries, par Paul de Chambrier. i vol. 13,5 x 2i, 106 p., 5 fig. et i pl. hors texte. Dunod, éditeur, Pavis, 1921. Prix net : 5 fr.
- La méthode d’extraction du pétrole de Péchelbronn peut être appelée à trouver son application dans d’autres gisements pétrolifères et à augmenter considérablement leur rendement. Dans cet ouvrage, on trouvera, non seulement tout ce qui est particulier à Péchelbronn, mais aussi des notions sur l’exploitation des mines en général, et une comparaison entre le rendement des exploitations des Etats-Unis et celui de l’exploitation alsacienne.
- L’auteur donne une explication théorique du suintement de l’huile dans les galeries de drainage et a établi une méthode d’estimation des réserves contenues dans un gisement exploité par sondage. La méthode d’exploitation par puits et galeries permettra de remettre en valeur plusieurs gisements pétrolifères qui passent, à tort, aujourd’hui pour être épuisés.
- Les machines agricoles, pai* Roger Lequertier. i vol. in-16, 287 p., m fig. Garnier frères, Paris. Prix : 5 fr. 20.
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- La guerre a terriblement aggravé la crise de main-d’œuvre dont souffrait notre agriculture. Plus que jamais, l’agriculture manque de bras. Le remède à cetle situation est dans l’emploi généralisé des moteurs et des machines agricoles. L’usage judicieux des mécaniques convenables aura pour résultat d’obtenir de chaque travailleur le maximum de .rendement avec le minimum de fatigue. Voici, sur les machines agricoles, un livre bref mais complet, précis, bien que sans technicité rebutante, clairement écrit et abondamment illustré, qui traite successivement des charrues, scarificateurs, herses, rouleaux, tracteurs, distributeurs d’engrais, semoirs, sarcleurs, houes, faucheuses, moissonneuses, arracheurs, batteuses, tarares, botteleuses, presses, concasseurs, broyeurs, etc.
- Il rendra des services au cultivateur soucieux de progrès et intéressera tous ceux que ne laisse pas indifférents la mise en valeur du sol français, essentielle à la production et à la reconstitution nationale.
- Les, richesses naturelles de la Géorgie, par V. Babet.
- 1 brochure, 5oo p., 11 pl. hors texte. Durand, éditeur. Paris, 1970.
- M. Babet, géologue de Tiflis, dresse l’inventaire des ressources minières de l’antique pays de la Toison d’Or. Celui-ci fournit aujourd’hui surtout du manganèse; mais il possède aussi des gisements de cuivre, de plomb, de zinc et d’or; le charbon de terre y paraît abondant, ainsi que le naphte. Le pays est surtout riche en houille blanche: 3 000 000 H. P. environ.
- VEspagne vivante, par Eugène Joliclerc, préface de Blasco Ibaîiez. 1 vol. in-8, a33 p., 21 fig. hors texte et 1 carte. Pierre Roger, Paris. Prix : 8 francs.
- Cet ouvrage, par sa documentation précise, permet au lecteur le moins informé des choses de l’Espagne de connaître ce pays dans son état actuel, comme s’il y vivait. Toutes les questions d’économie politique, agriculture, industrie, commerce; de gouvernement et d’administration; de religion, d’art, de littérature ou de musique, sont traitées avec impartialité.
- Cet ouvrage continue la collection des Pays modernes. Le maître espagnol Blasco Ibaîiez, grand ami de la France, a écrit pour l’Espagne vivante une intéressante préface où il fait justice de nos idées èrronées sur l’Espagne décadente, l’Espagne d’opéra-comique de Carmeù, celle romantique de Don Quichotte, pour mettre en valeur sa grandeur historique et son activité actuelle.
- Nature et Liberté, par Léon Brunschwicg. i vol. in-16, 161 p. Bibliothèque de Culture générale. Flammarion, Paris. Prix : 4 fr- 5o.
- Suite d’études sur les directions initiales de la pensée moderne (Descartes et Pascal), la philosophie de la nature (œuvre d’Henri Poincaré, arithmétique et
- j théorie de la connaissance, rapports de la conscience intellectuelle et de la conscience morale) et sur la philosophie de la liberté (éducation de la liberté, culture allemande et guerre de 19141 religion et philosophie de l’esprit).
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2462 II Juin 1921
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- INFORMATIONS
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- ^^fjjjÿ^Expériences de cours sur la dilatation des aciers.
- "— La Revue générale des Sciences signale une série d’expériences de cours très élégantes et très démonstratives sur la dilatation des fils d’acier, récemment présentées à la Société française de Physique par MM. J. Lemoine etM. Garvin. Le dispositif, très simple, est représenté figure i. Il comporte un circuit à no volts muni d’un interrupteur dans lequel est intercalé le fil d’acier à étudier, choisi d’un diamètre de i mm 2 à i mm 5 et d’une longueur de 3 m. à 3 m. 5o. Le fil est tendu entre deux bornes placées sur des supports. Quand on fait passer le courant, le fil s’échauffe et s’allonge en se courbant. On peut mesurer cet allongement par la flèche de l’arc qu’il décrit.
- Avec un fil de nichrome, on observe un abaissement
- progressif atteignant 25 cm (dilatation régu-lièrej; quand on coupe le courant, le fil se redresse progressivement et revient à sa position tendue. Avec un fil de piano (acier dur), les variations sont plus irrégulières : le fil s’abaisse de i5 cm à une température voisine du rouge sombre, puis remonte de 5 cm environ, redescend de io cm au rouge cerise et atteint une flèche maxima de 20 cm; quand le courant cesse, les phénomènes inverses se produisent : remontée de 10 cm, puis descente brusque et retour au point initial. Avec un fil d’acier au chrome-tungstène, comparable aux aciers rapides, le chauffage produit les mêmes variations, moins accentuées; hors du refroidissement, revenu presque à sa position initiale, il s’infléchit une deuxième fois, puis se redresse. Si l’on refroidit très lentement, la première inflexion apparaît seule; si l’on refroidit brusquement, la deuxième seule est visible.
- Les courbes de la figure 1 montrent les divers phénomènes, tels qu’on peut les lire sur une règle placée au milieu du fil tendu.
- Ces brusques changements montrent clairement les anomalies de dilatation des aciers, dues aux points de fusion de certains de leurs constituants. Ils constituent, en même temps qu’une élégante expérience de cours, un procédé industriel d’étude des fils métalliques.
- Fig. 1. — Dilatation d'un £ü d’acier.
- La carbonisation du bois par l’échappement des moteurs à explosion. — Les gaz d’échappement des moteurs à explosion ont à leur sortie du cylindre une température de 4oo° à 5oo° C; ils se composent d’autre part presque exclusivement d’azote et d’acide carbonique, c’est-à-dire qu’ils constituent un mélange essentiellement neutre. On s’est souvent préoccupé d’utiliser la chaleur contenue dans ces gaz, qui le plus souvent est rejetée à l’atmosphère et est entièrement perdue. Une utilisation originale a été réalisée par M. Tissier, qui la décrit dans Chimie et Industrie. Il emploie ces gaz d’échappement pour carboniser du bois; il leur fait traverser une colonne de bois empilée dans un four spécial; le bois se trouve ainsi porté à une température supérieure à 25o° C. (température de distillation lente) : il distille donc sans brûler ni s’enflammer, puisqu’il est maintenu constamment en présence d’un gaz neutre. Plusieurs fours de ce type ont été installés pendant la guerre en Algérie et en Tunisie. Le but de l’inventeur était avant tout de préparer du charbon de bois bien exempt de goudron et d’acide, pour alimenter les gazogènes de moteur à gaz pauvre; l’anthracite, qui est le combustible habituellement employé, faisait complètement défaut pendant la guerre; aujourd’hui encore, il est rare et cher. Le charbon de bois épuré constitue un excellent combustible pour gazogène, de pouvoir calorifique égal à celui de l’anthracite et abîmant beaucoup moins les appareils.
- Les automobiles aux Etats-Unis. — Le recensement des automobiles aux Etats-Unis pour l’année
- 1920 révèle l’existence d un total de 9211 295 voitures à moteur de 238 146 motocyclettes. Il y a aux Etats-Unis actuellement une voiture automobile pour 11 personnes. Nul autre pays au monde ne possède un pareil effectif d’automobiles. Ce qui n’est pas moins remarquable, c’est la rapidité avec laquelle s’est développé l’automobilisme; les chiffres de 1920 sont de 22 pour 100 en progrès sur ceux de 1919; l’augmentation est de 1645849 voitures. En 1914» le total des voitures recensées n’était encore que de i 711 389. Les automobiles recensées en 1920 se décomposent : 841 960 camions et véhicules commerciaux et 8369605 voitures automobiles proprement dites.
- Ce développement formidable ne va pas sans soulever quelques inquiétudes au sujet du ravitaillement en essence de tant de véhicules. On sait que pendant la guerre les belligérants ont tous souffert de la pénurie d’essence. On peut se demander si les ressources actuelles, y compris l’essence de cracking, seront à la hauteur de la progression rapide que révèle la statistique automobile américaine.
- Mirage électrique des œufs. — Les firmes importantes qui, en Angleterre, s’occupent du commerce en gros des œufs, ont adopté, pour plus de rapidité et d’exactitude dans le contrôle et la vérification des œufs, le mirage électrique, au moyen de dispositifs aussi simples que de facile maniement. Il en existe différents systèmes.
- Dans l’un, la mireuse est composée d’une solide boîte de forme conique en métal blanc; à l’intérieur et au centre est fixée la lampe électrique. A la partie supérieure de la boîte, deux ouvertures cylindriques permettent de mirer deux œufs à la fois, en les engageant, jusqu’au tiers de leur longueur, dans ces sortes de bagues qu’ils obturent hermétiquement, les rayons lumineux ne pouvant s’échapper qu’à travers l’œuf.
- Pour constater si l’œuf est ou non fécondé, il exisle sur le côté de la boîte, et en face de la lampe électrique, un orifice muni d’un verre grossissant qui concentre et projette sur l’œuf une lumière puissante dont l’intensité permet un examen détaillé et parfait de l’intérieur.
- Dans un autre système, un réflecteur fixé au fond de la boîte projette les rayons lumineux par un orifice incliné, ainsi que le cône, sous un angle de 45 degrés, pour faciliter la rapidité du mirage. On emploie aussi une simple boîte cylindrique — par exemple une boîte de conserves — percée sur le côté d'un trou ovale, et à l’intérieur de laquelle est placée une lampe électrique.
- A côté de ces systèmes, il en est un autre fonctionnant au moyen d’une lampe à essence, en laiton, surmontée d’une cheminée cylindrique en acier émaillé ; sur le côté et au milieu se trouve l’orifice par lequel s’échappe la lumière que projette un réflecteur à travers une puissante lentille. Certains appareils sont munis d’un globe de verre rempli d’eau ayant, le double avantage, s’il s’agit de mirer des œufs à couver, de concentrer la lumière comme le ferait une lentille ordinaire, tout en empêchant le passage des rayons de chaleur qui pourraient attaquer et détériorer l’œuf, s’il était exposé trop longtemps à leur action.
- Les appareils électriques à grand travail peuvent mirer, avec six opérateurs, 5ooo œufs à l’heure.
- Le Pyrèthre et son principe actif. — La culture du Pyrèthre (Pjrethrum cinerariæ folium) est peu connue en France. La plante, aux propriétés insecticides énergiques, est le Pyrèthre de Dalmatie, et c’est cetle contrée qui, de longue date, fournit au monde entier la poudre insecticide que l’on trouve dans le commerce.
- Les éludes récentes de MM. Pasquet, Directeur des Services agricoles de l’Hérault, et Juillet, Professeur à la Faculté de Pharmacie de Montpellier, ont eu un double but : propager dans les contrées méridionales de la France, notamment dans les pays vignobles du Sud-Est, la culture du Pyrèthre insecticide, et trouver un moyen pratique de conserver au produit, à la poudre qu’on en obtient, toutes ses qualités.
- Le Pyrèthre de Dalmatie — qui est la seule espèce
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- INFORMATIONS
- fournissant des fleurs à essence abondante et réellement active — est très résistant aux longues périodes de sécheresse comme aux grands froids; il ne souffre pas de températures pouvant s’abaisser jusqu’à — to° et sa culture ne comporte, pour ainsi dire, aucun soin; elle peut se faire même en terres de médiocre fertilité, caillouteuses, calcaires ou argilo-calcaires. Le Pyrèthre ne craint que les sols humides. La seule difficulté est la production de jeunes plants; il faut multiplier cette plante par boutures, car les semis de graines ne peuvent être obtenus avec succès qu’en pépinières et par des soins particuliers. Les viticulteurs qui veulent défendre leurs vignes contre les insectes ont intérêt à consacrer un hectare à la culture du Pyrèthre, pour dix hectares de vignes.
- La poudre de Pyrèthre s’altérant rapidement et perdant, à la longue, ses qualités insecticides, MM. Pasquet et Juillet ont cherché un moyen pratique dincorporer, dans un support, le principe actif, mais volatil des fleurs de Pyrèlhre. L’essence provenant des fleurs est soluble dans différents liquides : alcool, éther de pétrole, etc. Elle peut ensuite être incorporée à des solutions aqueuses de savon; elle s’y dissout et conserve ainsi, sous cette forme, et pendant longtemps, toutes ses qualités insecticides.
- Vers à soie producteurs de cocons colorés. — Ces
- derniers temps, on a signalé, en Amérique, de curieuses et très intéressantes observations faites à la Nouvelle-Orléans, sur la remarquable aptitude que présente une nouvelle espèce de ver à soie produisant beaucoup plus que les espèces les plus productives exploitées jusqu’à ce jour, et qui plus est, pouvant donner, suivant un mode d’alimentation approprié, des cocons colorés en quelque sorte naturellement, bien que ce résultat soit obtenu par l’intervention du sériciculteur ou magnanier.
- Un naturaliste de la Nouvelle-Orléans, M. Vartan K. Osidjian, aurait réussi à obtenir, paraît-il, dans une magnanerie modèle, entretenue par un capitaliste des Etats-Unis, une nouvelle espèce de ver à soie, considéré comme ver à soie géant, filant 1800 mètres de fil, alors que les vers à soie ordinaires, des meilleures espèces, n'en peuvent filer que 1000 à 1200 mètres.
- Mais le côté curieux, et plus intéressant encore de cette découverte, serait dans ce fait que le ver à soie dont il s’agit, étant nourri de feuilles d’un arbre issu du greffage du mûrier sur l’oranger, feuilles préalablement additionnées d'un mélange tenu secret par le naturaliste précité, produit des cocons de soie colorée, et que le sériciculteur pourrait obtenir, à volonté, en dix-huit nuances différentes. Au double point de vue de l’exploitation des races de ver à soie sélectionnées et de la technique séricicole, ces observations doivent ouvrir la voie à de nouvelles études.
- Les parcs nationaux en Algérie. — Après l’Espagne qui, par décret royal du 10 août 1918, a créé deux parcs nationaux, l’un dans la montagne de Cova-donga (frontière des Asturies et du Léon), l’autre dans la vallée de Ordesa (Hautes-Pyrénées d’Aragon), l’Algérie s’émeut devant les menaces de disparition de sa flore et de sa faune autochtones.
- Le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation signale que la Chambre d’Agriculture d’Oran a émis en avril 1919 un vœu en faveur de la création de parcs nationaux en Algérie. Ce vœu, soumis à la Commission spéciale des délégations financières par le Directeur des Forêts, M. Boutilly, a reçu l’approbation de ladite Commission qui a voté, en principe, une somme de 2 millions. Le rapport final qui sera présenté à la séance plénière des délégations sera certainement adopté et le Gouverneur général, tout acquis à cette entreprise, a promis son appui pour mener à bien cette œuvre scientifique qui présente, à tous points de vue, un intérêt considérable. Il ne s’agit de rien moins que de soustraire certains sites et diverses parties du domaine forestier algérien à l’exploitation, même modérée ; les animaux sauvages qui y vivent y seront protégés et leur chasse y sera rigoureusement interdite.
- Si le projet reçoit sa complète réalisation, l’Algérie possédera une série de parcs nationaux telle que notre Afrique du Nord n’aura rien à envier, de ce chef, aux nations les plus favorisées. En voici l’énumération telle que la donne M. Ch. de Galland dans la Terre d'Al-
- gérie : la forêt de l’Akfadou en Kabylie (2600 hect.) ; la forêt de cèdres de Teniet-el-Haad (i5oo hect.); le bois de Chréa (3oo hect.) à 14 et i5oo m. d’altitude, au-dessus de Blidah; l’Haïser avec les sources de l’oued Bogni (3oo hect.); la forêt d’Aït ou Abane (3oo hect.); le massif de Mouzaïa-Médéa (800 hect.); la forêt de Chaïba (372 hect.); la forêt de Belezma et ses ruines romaines (35oo hect.); et enfin les bois de la Mahouna, sur les communes de Guelma et de Millesimo (io55 hect.).
- Les succédanés naturels de l’ambre jaune (4). — L’ambre jaune en morceaux est de plus en plus cher, et le gouvernement prussien en contrôle les exportations avec la plus grande sévérité. Le triage donne plusieurs qualités :
- i° De gros morceaux laiteux, contenant des impu- B retés.
- 20 De petits morceaux de la grosseur d’une petite fève, qui sont purs.
- 3° Les mêmes morceaux plus petits, mais troubles.
- 4° De gros morceaux clairs (Cf. Marzahn, Les Matières premières de la fabrication du caoutchouc, p. 2i3). On obtient en grandes quantités, par ce triage, de tout petits fragments de quelques millimètres de côté qui sont agglomérés comme il va être dit.
- On les réduit en poudre fine et on les agglomère à la presse hydraulique après les avoir fait gonfler au préalable dans l’éther.
- Cette pression ne doit pas être exercée à une température supérieure à 35° C.
- On peut employer, au lieu de l’éther cher, du sulfure de carbone, des benzols ou de l’éther de pétrole.
- Yoici comment on procède :
- Les déchets d’ambre sont mis à gonfler dans le solvant ; on les y abandonne jusqu’à gonflement complet, on soutire l’excès de solvant, et l’on introduit les morceaux bien égouttés dans des moules dont la forme est prismatique. Ces moules sont pressés fortement, mais en ayant soin que l’atmosphère de la pièce soit voisine de 3o° et possède une bonne ventilation. Comme on le conçoit bien, l’évaporation du corps de gonflement entraîne une forte diminution du volume du corps moulé.
- L’évaporation inégale du dissolvant est cause d’une déformation de la masse agglomérée; pour y obvier, on donne à plusieurs reprises une pression supplémentaire. On retire alors les masses des moules, et on les laisse sécher à l’air libre. Marzahn parle de « chauffage à 25o° C. desdits déchets dans des moules et sous pression >>.
- Or, à 3oo° C., il nous paraît que l’ambre serait déjà en voie de forte pyrogénation. Il nous semble qu il y a là une erreur ou tout au moins une insuffisance d’explication. En tout cas, la rareté croissante des beaux morceaux d’ambre a élevé fortement le prix des objets en ambre vrai. Un beau fume-cigare non orné coûte jusqu’à 5oo francs quand il est vraiment impeccable. L’examen des produits à la lumière polarisée est un critérium de leur origine, dit-on. '
- L’ambre vrai, placé sur le trajet de la lumière polarisée, ne montre que des couleurs d’interférences faibles comprises entre le vert rouge et le bleu orange ; l’ambre comprimé, au contraire, donne une interférence très vive, souvent de toutes les couleurs (Marzhan).
- M. de Keghel s’est attaché à produire, au moyen de copals durs, des succédanés d’ambre. Il part de copals choisis, les traite par des catalyseurs, qui sont caractéristiques de son procédé, et arrive ainsi à en élever considérablement la température de ramollissement et le point de fusion. Il a étudié systématiquement et quantitativement la pyrogénation des gommes copals dures, en vue d’obtenir des succédanés d’ambre susceptibles de toutes les applications de ce dernier, dans la tabletterie d’art et articles pour fumeurs. Gomme ambre laiteux, ses produits ne le cèdent en rien aux plus beaux des produits naturels (2),
- 1. Ambre jaune ou succin. Résilie fossile du Pituis succinifera, conifère préhistorique, contenant des insectes, molle à l’origine, et durcie par l’action du temps. Ne pas confondre avec l’ambre gris, concrétion stomacale des cachalots.
- 2 Ces produits chauffés ne présentent pas l’inconvénient des composés de condensation tormophénoliques de dégager du formol, à la température de combustion des cigares, corps qui irrite les bronches, à tel point qu’il a été question d’en interdire l’emploi pour cette utilisation.
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- JtD
- MC
- T. S. F. DES AMATEURS
- CM
- CS§C
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- ENREGISTREMENT DES RADIOTÉLÉGRAMMES
- CONSTRUCTION DE RELAIS (RELAIS ORDINAIRE, RELAIS POLARISÉ, RELAIS A CADRE)
- La réception des radiotélégrammes se fait, aujourd’hui, presque exclusivement au son, l’opérateur de T. S. F. traduisant immédiatement en lettres ou chiffres les bruissements longs ou brefs qui révèlent les signaux hertziens dans les écouteurs téléphoniques.
- Cette méthode est d’ailleurs plus simple, plus rapide et offre une plus grande sécurité que le procédé de l’enregistrement graphique; elle permet aussi, en raison de l’extrême sensibilité du récepteur téléphonique, des portées de communication beaucoup plus importantes.
- Cependant, de nombreux amateurs venus tard à la • télégraphie nouvelle demeurent absolument rebelles à la lecture au son; leur oreille paresseuse ne parvient pas à suivre la cadence des signaux entendus ou ne distingue pas le rythme musical qui caractérise chacun d’eux. Pour ces adeptes déshérités, la réception graphique demeure obligatoire.
- La puissante énergie dépensée à l’émission par les grandes stations modernes et la possibilité d’augmenter considérablement la valeur des courants de résonance au poste de réception en utilisant les lampes amplificatrices rendent possible l’inscription des messages de T. S. F. aux plus grandes distances. Nous n’en déduirons pas, toutefois, que l’enregistrement généralisé des radiotélégrammes est une expérience pratique, à la portée de simples amateurs et nous bornerons, dans ce chapitre, notre contribution à la réception graphique aux limites d’un programme comprenant seulement l’inscription au Morse des dépêches de la Tour Eiffel et de deux ou trois stations de même importance.
- L’enregistrement des signaux émis par les postes radiotélégraphiques de Paris, de Nantes, de Lyon ou de Nauen (Allemagne) est, en France, une expérience relativement aisée, lorsqu’on dispose d’une antenne convenablement accordée et d’un relais sensible.
- Le relais est l’âme de tout dispositif enregistreur; son rôle est d’ouvrir et de fermer un circuit local actionnant un appareil Morse, sous la faible impulsion d’un courant détecté.
- Un relais peut être assez justement comparé à un distributeur automatique dans lequel un choc imperceptible suffit pour déclencher un mouvement important : un courant électrique inférieur à quelques microampères commande, par son intermédiaire, un circuit électromoteur un million de fois plus puissant.'
- Un bon relais doit obéir fidèlement à l’impulsion initiale et reprendre son équilibre de repos aussitôt que cette impulsion a disparu.
- On réalise des relais électriques de trois façons différentes :
- a) En utilisant l’attraction d’une palette de fer doux — ou sa répulsion — par un électro-aimant pour fermer le circuit d’une pile sur un appareil enregistreur.
- b) En combinant, dans le même but, le double effet de l’attraction et de la répulsion d’une palette en présence d'aimants permanents et de bobines magnétisantes.
- c) En profitant enfin de la répulsion produite par l’action d’un courant sur un aimant.
- De là, trois sortes de relais : le relais ordinaire, le relais polarisé et le relais à cadre. Ces différents types conviennent également pour la T. S. F., leur sensibilité dépendant presque uniquement de l’établissement judicieux des constantes de leurs organes respectifs.
- A. Construction d’un relais ordinaire. — L’appareil que représente la figure i est un relais de construction peu compliquée et malgré cela très sensible. Convenablement réglé, il peut assurer une bonne inscription des radiotélégrammes lorsque la valeur du courant détecté atteint 4o microampères et si la cadence de manipulation ne dépasse pas celle d’une transmission de mille mots à l’heure.
- Le dispositif comprend deux électro-aimants droits eutre les pièces polaires desquels est suspendue une
- palette de fer doux reliée magnétiquement à l’un des pôles et susceptible de venir toucher un contact réglable affleurant 1 autre pôle pour fermer un circuit électromoteur actionnant un second relais, un avertisseur ou un appareil Morse. Les électro-aimants sont montés de telle façon qu’un double effet de répulsion et d’attraction agisse sur la palette pour la déplacer dans l’entrefer qui sépare les armatures polaires, dès qu’un courant traverse les enroulements.
- La figure 2 représente une coupe du relais laissant voir le détail d’assemblage des différentes parties de l'appareil.
- Bobines des électro-aimants. — Ce sont les pièces
- //s de fixation
- - j/is de 6/ocage T
- 16s porte contact
- dé iso/ant B 06/ne ê/èctro
- Connex/on
- Borne du contact
- reg/abe
- Cu/asse
- Borne du relais
- Relais ordinaire.
- capitales du relais ; chaque bobine est constituée par ,un enroulement ordinaire comprenant environ 40000 spires de fil de cuivre de 14/100 de millimètre de diamètre isole à la soie et pesant environ 600 grammes.
- Les carcasses des bobines peuvent être faites avec deux tubes de carton mince de 12 mm de diamètre intérieur et 76 mm de longueur, munis à leurs extrémités de rondelles de carton destinées à servir de joues de garde aux enroulements.
- Au besoin, il est facile de confectionner des tubes
- Relais ordinaire vu en coupe.
- rigides ayant les dimensions indiquées ci-dessus en enroulant une bande de papier bulle convenablement encollée autour d’un gros crayon.
- L’opération du bobinage, qui serait longue et fatigante poursuivie à la main, se fait très commodément à l’aide du dispositif déjà recommandé pour la confection des petits transformateurs d'amplificateur; ce procédé, qui utilise un porte-foret américain maintenu dans un étau pour entraîner une carcasse cylindrique, permet d’enrouler régulièrement et rapidement de grandes longueurs de fil.
- Le sens d’enroulement doit être différent d une bobine
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- T. S. F. DES AMATEURS
- Sens c/u courant
- Fig. 3. — Détermination d’un noyau d’après le sens du courant inducteur.
- à l’autre pour que le passage du courant y détermine des pôles inversés.
- Le diagramme de la figure 3 permet de trouver la polarité induite aux extrémités d’un noyau magnétique par un enroulement de sens connu et réciproquement de fixer le sens d’un enroulement devant induire aux extrémités 'd’un noyau des pôles déterminés : autour d'un pôle sud, vu en dessus, le courant s’écoule dans le sens des aiguilles d’une montre, tandis qu’autour d’un pôle nord, il circule en sens inverse.
- Faisant application de cette règle, connue aussi sous le nom de Loi d’Ampère, on enroulera de gauche à droite la première bobine du relais et de droite à gauche la seconde boÜine. >
- En prévision d’une rupture accidentelle, qui pourrait être irréparable, les extrémités des enroulements doivent être prolongées par une connexion souple arrêtée sur la joue inférieure de chaque carcasse.
- Il est également prudent de recouvrir les bobines terminées avec une feuille de sparadrap ou un ruban collé afin de les mettre à l’abri d’un choc ou d’une éraflure.
- La résistance totale des deux enroulements dépassant à peine Sooo ohms, c’est dans un montage en série qu’il sera le plus avantageux de les utiliser.
- Noyaux, culasse, pièces polaires. — La confection des pièces formant l'armature magnétique du relais, n’est pas une épreuve de mécanique de haute précision ; ce travail demande cependant une certaine habileté manuelle et quelque connaissance des procédés d’ajustage.
- L’adhérence mutuelle de la culasse^ des noyaux et des épanouissements polaires devant être aussi parfaite que possible, il est indispensable de calibrer exactement les parties à assembler; un raccord défectueux dans l’armature de fer doux déterminerait des pertes suffisamment importantes pour compromettre le bon fonctionnement de l’appareil.
- L’amateur trop modestement outillé confiera à un serrurier habile le dressage, le taraudage et le filetage
- des gros éléments com
- posant l’ossature du relais. Ces éléments seront établis en fer très doux, recuit à la forge et refroidi lentement pour éviter la trempe.
- Le noyau de chaque électro est un barreau de 12 mm de diamètre. Celui de la bobine de gauche (fig. a) mesure exactement 76 mm de longueur; ses deux bases portent en leur centre une cavité taraudée dans laquelle vient loger le pied d’une vis en fer par l’intermédiaire de laquelle le noyau se fixe sur la culasse et l’épanouissement polaire sur le noyau. Le barreau de la seconde bobine est légèrement plus long, il mesure 80 mm; son sommet est muni d’un pas de vis de 4 mm ayant sa contre-partie dans l’armature polaire qui le surmonte,
- La culasse est une réglette de 67 mm de longueur sur i5 mm de côté (fig. 4)* Les vis en fer qui la traversent aux deux bouts pour pénétrer dans la base des noyaux doivent pouvoir être serrées à bloc et encastrées dans l’épaisseur du métal.
- Les épanouissements polaires sont constitués par deux petits parallélépipèdes rectangles de 47 mm de longueur, découpés dans le barreau de fer doux qui a donné la culasse.
- L’épanouissement destiné à la première bobine est traversé à l’une de ses extrémités par un canal plus large de 3 mm que le pied de la vis qui bloque la pièce sur le noyau polaire (fig; 5); cette disposition permet de diminuer ou d’augmenter un peu l’espace compris entre les pôles de l’électro-airPant par déplacement de l’épanouissement Sous l’écrou de blocage.
- .LÆl-W_______£7________
- Fig. 4- — Culasse supportant les électro-aimants.
- +/S-1
- Fig. 5. — Armature polaire mobile.
- Une petite vis placée à 5 mm de l’autre bout de la pièce polaire y sert d’attache à une palette vibrante portant un contact doré ou platiné.
- La seconde armature (fig. 6) est prolongée par un dé de bois ou d’ébonite collé à la seccotine; un tunnel de 3 mm de diamètre la traverse dans toute sa longueur et renferme un tube isolant où peut glisser à frottement doux un fil d’argent porté par une vis micrométrique. La pointe du fil émergeant dans l’entrefer au voisinage de la palette platinée constitue le contact réglable du relais.
- Une borne ordinaire peut servir de dispositif de réglage micrométrique, à condition que les filets de la
- De deéon/te
- Fig. G. — Armature polaire fixe et dispositif de contact réglable.
- vis de tête soient serrés et ne glissent pas trop librement dans leurs rainures; un déplacement lent et régulier du fil de contact, une stabilité parfaite du réglage sont en effet de rigueur.
- La palette vibrante que représente en plan et de profil la figure 7 est découpée dans une plaque de tôle de Suède provenant d’un écouteur téléphonique. Un ruban de 4 cm de longueur et 8 mm de largeur est battu copieusement sur une petite enclume avec un martelet. Il n’y a pas à craindre de frapper fort, mais il faut marteler régulièrement le métal de façon que la bande s’allonge et s’élargisse d’un bon tiers sans déformation. On rétaille ensuite le feuillard que l’opération du battage a rendu très élastique pour lui donner la forme et les dimensions du croquis, puis on replie la
- I I
- mn
- Fig. 7.— Palette vibrante.
- languette sur elle-même conformément au profil représenté.
- La fourchette qui termine la queue de la palette, destinée à être engagée plus ou moins sous la petite vis placée au bord de l’armature polaire, permet de fixer la palette plus ou moins près de la face de l’épanouissement ; quant à la dent découpée à l’autre extrémité de la lame vibrante et qui est repliée à angle droit, elle sert de cale de butée pour limiter la course de la palette lorsque celle-ci revient au repos ; elle doit être plus relevée vers l’intérieur lorsqu'on rapproche la palette de la face de l’épanouissement.
- 11 est nécessaire de faire dorer ou argenter la surface de la lame vibrante qui doit venir en contact avec la pointe mousse du fil d’argent afin qu’une liaison électrique parfaite s’établisse instantanément entre eux.
- Lorsque les différentes parties du relais sont assemblées, on fixe l’appareil sur un socle mesurant 16 cm sur 8 au moyen d’une vis ou d’une tige à écrou traversant la culasse en son milieu, soit en collant celle-ci simplement sur la planchette, soit en la coinçant entre deux taquets de bois dur.
- Deux bornes respectivement reliées au fil d’entrée de la première bobine et au fil de sortie de la seconde constituent les bornes du relais.
- Deux autres bornes sont reliées l’une à l’épanouissement polaire qui porte la lame vibrante, 1 autre au dispositif de réglage du fil d’argent ; ce sont les bornes destinées à être insérées dans le circuit de 1 appareil enregistreur.
- ^ , (A suivre.) Franck Duroquier.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- LA VOUTE CÉLESTE EN JUILLET I92J
- De nombreux abonnés des pars lointains nous ayant demandé de faire paraître plus tôt le Bulletin Astronomique afin qu’ils puissent le recevoir à temps pour l’utiliser dans leurs observations, nous avons décidé de le publier dorénavant un mois d'avance. Le prochain Bulletin décrivant la voûte céleste en août paraîtra dans le dernier numéro de iuin.
- Le 2 juillet, occultation de Vénus par la Lune ; ne pas manquer cette curieuse et rare observation. Le mois de juillet réserve d’autres phénomènes astronomiques importants : plus grande élongation de Vénus, début de la chute des étoiles filantes Perséides, chute des Aqua-rides, plus grande élongation de Mercure, etc. L’étudiant du ciel trouvera à bien employer son temps.
- I. Soleil. — Le Soleil redescend et, hélas ! déjà les jours raccourcissent. Mais il est juste de penser que les phénomènes sont inverses dans l’hémisphère austral et que les habitants de cet hémisphère aspirent, eux aussi, à voir les jours rallonger. Et puis, somme toute, nous aurions bien tort de nous plaindre, nous sommes les mieux partagés. Il s’écoule, en effet, en moyenne i86J ig'1 de l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne, alors qu’il n’y a que 178-* igh de l’équinoxe d’automne à l’équinoxe de printemps. Finalement, le printemps et l’été durent 7J t6h de plus dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud, et cette constatation peut satisfaire notre orgueil. La cause en réside dans la marche elliptique de la Terre autour du Soleil. Etant plus loin du Soleil en été qu’en hiver, notre planète va moins vite et met ainsi plus de temps de l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne, que pour parcourir laütre moitié de son orbite.
- La déclinaison du Soleil, de -j- 23° 8' le Ier juillet, tombe à i8°2i/ le 3i. La durée du jour descend de T6h 4m le ier. à 15h 7“ le 31.
- Temps légal à midi vrai pour quelques dates de juillet (renseignement utile par exemple pour tracer une méridienne ayant l’heure exacte) :
- Fig. 1.
- Occultation de Vénus par la Lune, le matin du 2 juillet 1921. (Pour orienter le dessin, le placer de manière que les flèches marquées Zénith soient verticales au moment des phases correspondantes.)
- Dates. Temps légal. Dates. Temps légal.
- Juillet isr 1 ih 54“ 1 is Juillet 20 1ih 56“ 46s
- — 5 1 tb 54m 55s 25 nh56m5f
- — ' io ii1’ 55“ 44s — 31 i +56“ 52e
- — 15 1 ih 56“ 2 is
- Se reporter à tout ce qui a été dit dans les Bulletins
- précédents pour l’observation physique du Soleil, notam-
- ment pour l’emploi des renseignements du tableau ci-
- dessous :
- Dates. . P. L„
- Juillet 5 — o°,87 -j- 3°,4 2 37o,53
- — i'o — i°,4ô + 3°, 94 33i°,36
- — i5 — 3«,65 + 4°,43 265^,20
- — 20 — 5°, 86- 4- 4°. 89 I99°>°4
- 2 5 — 8°,00 + 50,32 i32°,8g
- — 3o — io°,o8 + 5°,7i 660,7 5
- Déterminer le point nord du disque, comme il a été dit précédemment. Le Soleil a présenté une très grande tache vers le milieu de mai.
- Lumière zodiacale. — En raison de la longueur des jours, la lumière zodiacale n'est guère observable en cette saison, dans l’hémisphère nord.
- II. Lune. — Voici les phases de la Lune pendant le mois de juillet :
- N. L. le 5, à i3b 36“ I P. L. le 20, à oh 8“
- P. Q. le 12, à 411 16”
- D. Q. le 28, à 211 20“
- n. Les heures figurant en ce Bulletin sont exprimées en temps moyen légal compté de oh à 24b à partir de minuit. Pendant la durée de l’adoption de l’heure d’été, avancer tous les temps indiqués ici de une heure.
- Age dé la Lune, à midi : le ier juillet =a53,2; le 6, oJ,g. Pour les autres dates du mois, ajouter 1 jour par jour écoulé depuis le iBr ou le 6. Pour les époques
- intermédiaires, ajouter : -^- = oJ,o4i7 par heure écoulée 24
- depuis le midi précédent.
- Plus grandes déclinaisons de la Lune en juillet : le 3 = —j— 18° 58' ; le 16 = — 180 55'.
- Périgée de la Lune (plus petite distance à la Terre) le 6 juillet, à i3h. Distance =358 g85 km. Parallaxe = 61'5". Apogée de la Lune (plus grande distance à la Terre) le 21 juillet, à ioh. Distance =406320 km. Parallaxe = 53'58".
- Occultations de planète et d’étoiles par la Lune. — Le 2 juillet, occultation de Vénus (gr. —3,9) de 3b5gm à 5h6“ (fig. 1). La Lune sera en fia croissant, trois jours avant la Nouvelle Lune.
- Le phénomène sera visible à Paris, en plein jour, le Soleil se levant à 4h 53““. Vénus disparaîtra derrière le bord brillant de la Lune. Très importante observation à faire.
- Noter la différence des éclats de la Lune et de Vénus.
- Observer si le contour de la Lune devant Vénus n’est pas bordé d’une ligne sombre se projetant devant la planète, comme on l’a déjà vu parfois.
- Le 17 juillet, occultation de 3g G Sagittaire (gr. 6,3) de 2ib3om à 2ih 45“-
- Courte occultation, l’étoile frôle presque le bord de la Lune.
- Marées, Mascaret. — Les plus grandes marées du mois se produiront au moment de la Nouvelle Lune du 5.
- Celles de la Pleine Lune du 20 n’auront qu’une très faible amplitude (om,8o).
- Marée du soir
- (Brest). Coefficient.
- Dates
- Juillet 6
- — 7'
- - 8
- Marées du matin (Brest.)
- 4h
- 11“
- 4h 5q“ 5h 47" 6h 35“
- Coefficient.
- °m>99
- i“,o3
- im,o3
- om,98
- i6h 35“ »7h24m
- l8il I2m
- i8h5gm
- 1 ,01
- ira,o4
- Im,OI
- ora,94
- Le phénomène du mascaret ne se produit que lorsque l'amplitude de la marée dépasse 1 m. Il sera peu sensible en juillet.
- III. Planètes. — Le tableau ci-après est établi au moyen des données de VAnnuaire astronomique Flammarion pour 1911. Il donne les renseignements principaux pour l’observation des planètes pendant le mois de juillet 19.21.
- Mercure, après être passé en conjonction inférieure avec le Soleil le 8 juillet, atteindra sa plus longue élongation du matin le 29 juillet, à i9°35' à l’Ouest du Soleil. Il sera en d’assez bonnes conditions d’observations. On pourra le rechercher quelques jours avant et après l’époque de sa plus grande élongation. Le tableau ci-dessous donne la phase calculée et l’éclat.
- Dates. Disque illuminé. Éclat stellaire( *).
- Juillet
- 5 0,01 + 2.9
- 10 0,01 + 2,9
- i5 0,06 + 2,2
- 20 o,i5 + i,5
- 25 0,28 + 0,8
- 3o 0,44 + 0,2
- Vénus brille d’un magnifique éclat le matin, se levant vers ib i5m. Elle atteindra sa plus longue élongation occidentale, le ior juillet, à 4^° 3g' à l’Ouest du Soleil. La phase et l’éclat sont résumés dans le tableau ci-dessous :
- I. Voir le « Bulletin astronomique », n° 2447, du 26 février
- 1921-
- Hfl 189 [j»
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-
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- ASTRE Date : JUILL. Lever à Paris. Passage au Méridien de Paris. Coucher à Paris. Ascen- sion droite. Déclinaison. Diamètre apparent. Constellation et étoile voisine, VISIBILITÉ
- 5 3b 55m IIh 54m55‘ igb54m 6h 56“ + 22°4g' 3i' 3l"o Gémeaux J »
- Soleil. . . ! 1 ^ 4 4 11 56 21 19 48 7 37 -j- 21 35 31 31,4 Gémeaux »
- a 5 4 i5 11 56 57 19 38 8 17 + 19 44 31 33,o Cancer ; »
- 5 4 4i 12 11 19 4i 7 12 -j- « 8 1 ii" 8 X Gémeaux iLe matin, à la fin du mois.
- Mercure. . ! 3 38 11 9 18 4» 6 51 + 188 10,8 X Gémeaux Plus grande élongation
- a5 2 56 10 36 18 16 6 53 + *9 48 8,6 C Gémeaux le 29.
- 5 1 22 8 42 16 2 3 43 -J- 16 24 22,8 X Taureau Magnifique le matin.
- Vénus. . .< 15 I 1 2 8 44 16 16 4 24 -f- 18 32 20,6 a Taureau Plus grande élongation
- 25 1 7 8 48 16 3o 5 8 -j- 10 i3 18,8 çTaureau le Ier.
- 5 3 43 11 47 19 52 6 4 6 -f 23 54 3,6 ? Gémeaux
- Mars . . .) i5 3 36 11 3y !9 37 7 *4 -j- a3 17 3,6 ô Gémeaux Inobservable.
- 25 3 3o Il 25 19 20 7 42 + 22 22 3,6 x Gémeaux
- Jupiter . . 15 8 54 i5 27 22 1 11 8 + 6 47 3o,6 X Lion Le soir, au crépuscule.
- Saturne. . i5 9 >9 i5 47 22 16 11 v 8 + 5 42 14,8 SgXion Idem.
- Uranus . . 16 21 40 3 *'2 8 23 22 45 — 8 5o 3,6 X Verseau Presque toute la nuit.
- Neptune. . i5 5 55 i3 20 20 45 9 1 + 17 5 2,4 Cancer Lesoir, dès le crépuscule.
- Dates. Disque illuminé. Éclat stellaire. Phénomènes du Système de Jupiter.
- Juillet 5 o,52 — 3,9
- — 10 0,54 —3,9 DATE Heure. Satel- Phéno- DATE Heure. Satel- Phéno-
- — i5 0,57 — 3,8 Juillet. lite. mène. Juillet. lite. mené.
- — 20 o,5g — 3,8
- — 25 0,61 — 3,7
- — 3o o,63 — 3,7 I 2ih45m I P. c. i5 20h17“ III P.c.
- 6 21 37 IV Em. 17 20 12 I P. c.
- Voir ce que nous avons dit le mois dernier au sujet 8 20 29 III O.c. — 20 25 II O.c.
- de l’observation et de la photographie des taches de la — 21 6 II Im. — « 2 1 II I O.c.
- surface. 9 20 55 I Im. — 2 1 l4 II P. f.
- Mars s’est trouvé en conjonction avec le Soleil le 10 20 28 I P. f. 18 20 40 I E. f.
- 29 juin. Il est inobservable pendant le mois de juillet. — 20 35 II O.f. — 20 26 II E. f.
- Jupiter disparaît peu à peu à l’Ouest. On peut encore — 21 3o I 0. f.
- l’observer dès le coucher du Soleil. Le tableau ci-dessous,
- reproduit d’après VAmerican Ephemeris, donne les heures du passage au méridien central de la planète de la longitude o° de Jupiter.
- Dates. • Passages.
- Juillet a 20h 47“,88
- — '4 22b26m,99
- — 7 oh 6m,n
- — 9 ih 45m,a4
- — 11 3h 24m,37
- — i3 5h 3m,5i
- — 15 6h 42m,65
- — 17 8h 2im,8o
- — >9 ioh o“,96
- — 21 1ih 4om,i2
- 23 13hiqm,28
- 25 i4h58m,45
- — 27 i6h37“,62
- — 29 i8hi6m,79
- — 3i i9h55m,97
- Pour une observation
- faite entre les dates de
- ce tableau, on aura la
- longitude du méridien
- central de Jupiter en
- tenant compte que la
- rotation de la planète
- s’effectue à raison de
- 36°, 26 en : 1 heure et
- de o°,6o en 1 minute.
- Lè nombre des phé-
- nomènes visibles à Pa-
- ris diminue considéra-
- blement avec les heures
- de visibilité de Jupi-
- ter.
- o fé-
- Fig. 2.— Aspect du ciel (eu haut, côté du Nord; en bas, côté du Sud) poulies pays de latitude —J— 15° : Indo-Chine; Iles Philippines; Slam; Hin-doustan ; Basse-Arable; Djibouti; Erythrée; Abyssinie; Soudan égyptien; Soudan français; Sénégal, Martinique; Guadeloupe; Jamaïque; Haïti; Cuba; Guatemala; Honduras; Nicaragua; Costa-Rica; Bas-Mexique. Cet aspect du ciel correspond au Ier juillet,'à 21h (heure locale); au lel amlt, à JC)h; ou bien au Ier juin, à 23h ; au 1er mai, à ih ; au Ier avril, à 3h; au Ier mars, à 5h. (Cartes dressées par M. A. Roger, S. A. F.)
- Saturne, très près de Jupiter (il se couche l5 minutes après cette dernière planète), est visible dans la soirée dès le coucher du Soleil. Les anneaux sont toujours invisibles, théoriquement, le Soleil éclairant la face nord tandis que la Terre, en juillet, est encore au sud de l’anneau. Mais c’est une raison de plus pour observer la planète, l’anneau étant généralement encore un peu visible dans cette situation spéciale, sous forme d’une ligne trcs mince, nébuleuse, avec irrégularités. La lumière ainsi visible provient soit de la tranche de l’anneau, éclairée par le Soleil, soit d’interstices dans l’anneau, dont un bord est éclairé, soit de particules en dehors du plan, etc. Les éléments de l’anneau, à la date du 7 juillet, sont les suivants : Grand axe extérieur . . 38", 09
- Petit axe extérieur . . — o",78
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan dé l’anneau. — i° 11
- ISO |£h
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-
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau .................................\ . + i02t'
- Uranus, à environ x° 1/2 au Sud-Est de X Verseau, est visible presque toute la nuit. On le trouvera au moyen de sa position donnée ci-dessous :
- Dates. Ascension droite. Déclinaison.
- Juillet 6 22h 45“ — 8045'
- — 16 22h 45ra — 8° 5o'
- — 26 22h 44m — 8° 56'
- Uranus brille comme une étoile bleuâtre
- deur environ.
- Diamètre.
- 3",6 3",6 3",6
- de 6e gran-
- Neptune se couche environ i heure après le Soleil et se trouve, ainsi; pratiquement inobservable en juillet, la conjonction avec le soleil se produisant le 6 août prochain.
- IV. Le Le Le Le Le Le Le
- Phénomènes divers, — Conjonctions :
- 2, à 6\ Vénus en conjonction avec la Lune,
- 5, à nh, Mars 5, à 2oh, Mercure 7, à i4\ Neptune 9, à 1911, Mercure 9, à 1911, Jupiter io, à 5h, Saturne Le 23, à 17h, Uranus Le 31, à i8h, Vénus
- la Lune, la Lune, la Lune, Mars, la Lune, la Lune, la Lune, la Lune,
- à o° 43' S. à 5° 48' N. à o° 34' N. à 4° 59'N. à 5° 46' S. à 4° 32' N. à 5° 8'N.
- à 40 24' S.
- à 20 8'N.
- Etoiles variables. — Minima de l’étoile variable Algol (§ Persée) : i3 juillet (1h 43m) ; i5 (22h,3im).
- Etoiles filantes. — La liste ci-après, établie par M. Wî-F. Denning, donne, pour le mois de juillet, les centres d’émanation des principaux essaims d’étoiles filantes.
- Le 8 juillet, commencement de l’essaim des Perséides. Radiant initial vers o Cassiopée. Voir la carte spéciale au Bulletin d’août 1920 (n° 2417 du 3i juillet 1920).
- Du 23 au 25 juillet, étoiles filantes. Radiant : (3 Persée. Du 25 au 28 juillet, — Radiant : 1 Pégase.
- Du 26 au 29 juillet, —
- Le 27 juillet, —
- Du 27 au 29 juillet. —
- Du 27 juillet au 4 août, — Le 3i juillet, —
- Radiant : ô Poisson.
- Austral. Radiant : ô d’Andromède.
- Radiant : ô Verseau. Radiant : (3 Triangle. Radiant : a Cygne.
- V. Constellations. — L’aspect du ciel, le i°r juillet, à 2th, pour la latitude moyenne de la France, est le suivant. Les lettres entre parenthèses indiquent les principales curiosités, accessibles aux petits instruments.
- Au zénith : le Dragon (v, (p. 0, |r). — Hercule (a, p, p, 95, 6, M. i3. — Le Bouvier (e, u, 44 *» ù)*
- Au Nord : La Petite Ourse (la Polaire). — Cassiopée (y), 1, ct). Capella à l’horizon.
- A l'Est : Le Dauphin (y, S. 2703). — La Flèche. — La Lyre (5, e, Ç, yj). — L’Aigle (i5 h, ri). — Le Cygne (p, 0, (x, 6ia). — Le Capricorne. — Le Sagittaire (e, v, 54 e1) est au Sud-Est.
- Au Sud : La Couronne (Ç, <x). -— Le Serpent (5, 0, v).
- — Ophiuchus (36 A, 70, 67, p, 3q). — La Balance (a, ô).
- — Le Scorpion (v, a>, p, a, a).
- A l'Ouest : La Grande Ourse (Ç, 57, 23 h, a). — Les
- Chiens de chasse (a, 2, M. 5t). — La Chevelure. — Le Lion (y, 1, 54, v, 88, 90, M. 65). — La Vierge (y, 84, 54, 17, nébuleuses).
- Cartes célestes pour la latitude-{— 15°. — Nous publions ici (fig. 2), une nouvelle carte céleste dressée pour la latitude de —}— 15° par M. A. Roger, membre de la Société astronomique de France. Elle servira à nos lecteurs habitant les pays marqués sous la carte. Egalement à leur intention, et sur la demande d’un grand nombre d’entre eux, nous avançons la date de publication du présent Bulletin astronomique. Dorénavant ce Bulletin sera donné un mois à l’avance afin de permettre à nos lecteurs éloignés de le recevoir en temps utile. Le prochain Bulletin paraîtra dans le n° 2464 du 25 juin 1921. Em. Touchet.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Fabrication de la textilose. — Comme suite à l’article sur /’Industrie des tissus en papier, paru dans le n° 2454 de La Nature, des indications ont été demandées concernant les détails de fabrication de la textilose et le matériel employé.
- Les procédés de préparation de filage et de tissage des matières utilisées à cette fabrication ont fait l’objet de brevets pris en ces dernières années. Dans La Revue de la Filature et du Tissage, en 1918, M. A. Breiten-stein a appelé l’attention des industriels s’occupant spécialement des textiles sur la fabrication des fils et tissus en papier, soit pur, soit additionné de fibres textiles.
- Voici les opérations successives que comporte le papier en vue de l’obtention des fils de textilose :
- Un rouleau fourni par la machine à papier est placé sur une machine à couper de même largeur; il se déroule en passant sous un cylindre garni de feutre, qui plonge dans une auge contenant un liquide, lequel doit humidifier et imprégner le papier. De là, le papier est conduit sous un assemblage de couteaux circulaires, où il est découpé en bandelettes de largeur conforme à la force du fil qu’on veut obtenir, et qui s’enroulent, en forme de disques, sur un mandrin dont elles sont détachées. Le disque de papier est placé sur une cuvette horizontale, qui se trouve au sommet et dans l’axe d’une broche et peut tourner autour de celle-ci. Les rotations de la broche et de la cuvette produisent des spires serrées, en vue d’obtenir un fil cylindrique et bien étiré. On n’obtient un bon résultat que par une humidification bien faite avant découpage.
- , Pour obtenir des fils plus résistants et plus fins, on a eu l’idée d’incorporer au papier des fibres textiles, du coton, de préférence. Une carde de coton placée devant le tamis de la machine à papier se dépose sur la nappe de pâte et les deux matières se lient intimement. Pour rendre plus intense l’action des fibres, on peut appliquer celles-ci sur les deux côtés du papier. Dans ce cas, le rouleau de papier, après avoir passé par un premier
- humidificateur, est garni à l’endroit par une première carde, puis il passe par un deuxième humidificateur, après quoi il est garni à l’envers par une seconde carde. Le voile des cardes est amené à la nappe de papier par des toiles sans fin, comme cela se fait pour l’ouate.
- Les bandelettes de papier humecté avant découpage présentent l’inconvénient que 1 humidité qu’elles contiennent, et qui est indispensable à un bon filage, s’évapore rapidement. L’imprégnation du papier est de toute importance et doit varier avec la qualité et le collage de ce papier. Il est avantageux d’ajouter au besoin des sels hygroscopiques qui conservent au filé l’eau qui lui a été donnée. On remédie à ces inconvénients en humectant à nouveau les bandes sur la broche à plateau et un peu avant leur torsion.
- Deux dispositions peuvent être adoptées et sont indiquées dans l’étude descriptive que donne M. A. Brei-tenstein des procédés de fabrication de la textilose. Dans la première disposition, la broche est creuse, et l’eau la traverse de bas en haut. Dans l’autre disposition, l’eau arrive au-dessus de la broche. Mais dans les deux cas, l’imprégnation s'opère dans un dispositif de pliage tournant avec la broche et le fil tordu traverse un appareil frotteur avant de s’enrouler sur sa bobine.
- Sur une même broche, on peut effectuer la torsion de deux ou plusieurs bandes pour l’obtention d’un fil ou d’une corde. Les bandes indépendantes sont guidées pour arriver dans un bain au sortir duquel elles sont assemblées en une bande épaisse. Cette bande est alors introduite dans un récepteur au-dessus de la broche, et dans ce récepteur elle prend une forme tubulaire.
- Le filage, la torsion et le renvidage se font par un système de broche et d’ailette analogue à celui du banc à broche. 0
- La perfection de fabrication dépend essentiellement de l’imprégnation des bandelettes par une solution appropriée à la composition du papier, afin d’assurer une torsion régulière et énergique.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Les filés de textilose, ainsi que tendent à l’établir les expériences faites en ces dernières années, et que rappelle M. A. Breitenstein, ont un avenir assuré aussi bien dans la confection des toiles d'emballage, des tapis et des étoffes d’ameublement que dans certains genres de tissus pour vêtements.
- A ces divers titres, et comme le fait remarquer La' Revue de la Filature et du Tissage, l’industrie de la textilose, encore peu répandue, sollicite l’attention et est appelée à devenir un important élément dans les innovations de l’industrie textile. Henri Blin.
- Gants antidérapants. — Quand on veut avoir une prise solide, malgré qu’on soit obligé de mettre des gants, il est commode de transformer les gants ordinaires en gants munis d’une chape antidérapante.
- S’il s’agit de gants en caoutchouc comme ceux qu’emploient les électriciens, il est facile de couper dans un vieux pneu antidérapant ou dans une vieille chape du même genre un morceau suffisant qui peut simplement recouvrir la paume du gant ou s’appliquer également sur la partie interne des doigts.
- Cette plaque de caoutchouc sera collée comme l’on met une pièce à un bandage, mais avec plus de solidité
- et on se trouvera bien d’une vulcanisation avec un appareil portatif comme il en existe beaucoup aujourd’hui.
- Si l’on veut garnir de la plaque antidérapante des gants de peau ordinaires, on peut coller également la plaquette avec la colle qu’on emploie pour les bandages en ayant soin, si ou veut avoir plus de solidité encore, de disposer des lanières très minces de peau qui peuvent former agrafage du caoutchouc sur le gant et maintenir les parties difficiles comme le sont par exemple les doigts.
- Les gants ainsi préparés peuvent rendre des services aux électriciens, car les mains ne seront pas sujettes à glisser sur les poignées diverses, ce qui occasionne parfois de fausses manoeuvres et des accidents.
- Les conducteurs d’automobiles se serviront également avec avantage de ce système, car cela leur évitera la crispation trop forte des doigts sur le volant, ce qui est fatigant à la longue quand on effectue de grandes randonnées.
- La fabrication de ce genre de gants ne demande d’ailleurs guère comme frais que la peine d’en faire l’essai en prenant un tube de dissolution et un vulcanisateur à main que tout automobiliste soucieux de la durée de ses bandages possède dans sa trousse.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. - L’ abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte' aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, fi ne peut être répondu immédiatement.
- Réponses. — M. J. Lafaurie, à Libos (Lot-et-Garonne). — La préparation des conserves d’asperges est une opération assez'minutieuse ; on doit choisir de préférence celles de primeur cueillies récemment. Après triage en trois grosseurs on les coupe d’égale longueur, après les avoir disposées en paquets dans des formes. Le nettoyage est la partie la plus minutieuse, on doit en effet racler la tige de manière à n’enlever que l’épiderme, puis on essuie les turions sans les laver.
- Les asperges réunies en bottes sont placées debout dans un panier perforé et descendues dans de l’eau salée qui ne doit baigner que la base. On donne un bouillon de 3 minutes et on ajoute de l’eau jusqu’au tiers de la tige, après une ébullition de même durée on couvre la bassine en poussant le feu. Ce ne doivent être que les bouillons soulevés qui échaudent les pointes sans les cuire. Après 8 minutes environ que dure le blanchiment on met à rafraîchir dans un bac à eau courante froide, puis on dispose les asperges dans les boîtes en faisant presser un peu le couvercle sur le masse, on remplit d’eau salée, à 20 gr. par litre, soude et passe à l’autoclave; la chauffe a lieu à no0 pendant 10 à i5 minutes suivant capacité des boîtes. Comme documentation consulter Manuel des conserves alimentaires, par R. de Noter, éditeur Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augustins ; Fabrication et conservation des denrées alimentaires, par Pellerin; Conservation des substances alimentaires, par Urbain, éditeur, Dunod, \j, quai des Grands-Augustins; Conservation des denrées agricoles par Desmoulins, éditeur Masson. Pour le matériel s’adresser à la maison Egrot, 55, rue du Théâtre, à Grenelle.
- M. Jacquemont-Moulin, au Chambon-Fougerolles. — i° Nous n’avons pas reçu votre lettre du i3 décembre. 20 Vous ne nous faites pas connaître les proportions de zinc et d’étain de l’alliage qui vous sert de type ; il nous est par suite impossible d’apprécier sa dureté pour vous indiquer l’équivalent comme alliages pouvant lui être substitués. D’une manière générale le zinc pourra être remplacé par l’antimoine ou le bismuth, l’étain par le plomb. 0
- M. Grassin, à Nice. — Il est indispensable pour effectuer une expertise de document ancien d’avoir la pièce en mains; une photographie ou radiographie ne permettrait aucune détermination utile. Les principaux
- éléments d’appréciation sont la composition du papier, son filigrane s’il en comporte un, la nature de l’encre ayant servi à l’écriture. Nous vous conseillons de soumettre la pièce au Laboratoire d’Expertise des Papiers de la Chambre de Commerce, rue de Viarmes, à Paris, qui présente toutes garanties de compétence et de sécurité.
- M. Zariffol, au Caire. — Le meilleur lubrifiant pour essieux de voitures est la plombagine ou mine de plomb en poudre très fine associée à la graisse; vous pouvez prendre comme type la formule suivante :
- Graisse de porc............ . i5oo gr.
- Poix de Bourgogne............ 1000 —
- Mine de plomb pulvérisé . . . 5oo —
- Faire fondre à feu doux la poix et la graisse, puis ajouter peu à peu la mine de plomb en remuant jusqu’à consistance pâteuse.
- M. de Veron de la Combe, à Saint-Etienne. — Veuillez bien vous reporter à la réponse que nous avons donnée dans le n° 2454 au Cercle des Officiers de Bergerac.relativement à la composition du vernis pour meubles et à son emploi, vous y trouverez les renseignements désirés.
- M. le DT 'Couperot, à Rouen. — La difficulté dans la réparation d'une fêlure consiste surtout à faire pénétrer dans l’espace toujours très étroit la matière agglutinante, l’opérateur doit donc s’attacher à cette pénétration; nous croyons que, dans le cas qui vous occupe, un mélange suffisamment fluide de silicate de soude et de craie porphyrisée vous donnera satisfaction, un peu de rouge d’Angleterre vous permettra de mettre la pâte au ton brun du vase en grès à réparer.
- M. Agnès, à Villeurbanne (Rhône). — Aucun liquide n’est susceptible de s’engager entre la tige rouillée du clapet de votre pompe et le guide en bronze pour supprimer les adhérences. Le moyen le plus pratique et courant dans les ateliers consiste à percer bien au centre de la tige de fer préalablement dressée un trou d’un diamètre un peu inférieur à celui de ladite tige, de manière à ne laisser qu’une mince couronne de fer, laquelle s’enlèvera facilement par un effort latéral avec une pointe d’acier chassée au marteau.
- M. Siersdorfed, à Paris. — Le jaunissement de la laine est très probablement dû à la présence d’alcalis, carbonate de soude, savon, etc., il ne nous est pas possible sans examen de préciser à quel moment ces produits interviennent; en tout cas l’acide sulfureux ne peut être mis en cause, car il produirait au contraire un blanchiment. La question ne peut être élucidée que par une expertise et nous vous conseillons de vous adresser au Laboratoire d'analyse des tissus, Bourse du Commerce, à Paris.
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- NATURE
- ^^upplêment.
- N° 2463 18 Juin 1921
- Effet des mouvements sismiques sur la mer. —
- L’histoire a enregistré quelques-uns des plus notables parmi les événements provoqués par l’action des mouvements sismiques terrestres sur les eaux des mers.
- Parmi ceux-ci, un des plus terribles fut la destruction de la ville de Charlotte-Amalia (Ile Saint-Thomas), aux Antilles, en 1697, par une série de lames gigantesques qui vidèrent d’abord la rade en mettant à sec de nombreux navires qui y étaient mouillés, puis, revenant en montagnes monstrueuses, noyèrent les bâtiments et leurs équipages et envahirent-la ville.
- Plus récemment, des phénomènes étranges accompar gnèrent sur la mer, le long de la côte de la Martinique, la destruction de Saint-Pierre en 1902 par l’éruption du Mont-Pelé et le tremblement de terre qui l’accompagna.
- Un navire américain, le Parrott, s’est trouvé en présence d’un phénomène du même ordre, quoique sur une échelle moindre, le 3o août 1920, au large de Gorinto Harbour, Nicaragua. Le fait est rapporté par le Bulletin hydrographique américain et se trouve donc authentifié. „
- A 9 h. 5o le Parrott appareillait par mer caln^e, ciel clair, pas de houle, et se dirigeait vers le large.
- A 10 h. 06 le commandant observa vers la haute mer une vague de hauteur inusitée derrière laquelle deux autres apparurent bientôt. La première vague brisa juste avant d’atteindre le navire. Celui-ci fut violemment projeté sur le côté et entraîné notablement vers la terre.
- La vitesse fut augmentée et le gouverüail manoeuvré de façon à prendre la seconde lame par l’avant. Celle-ci ne brisa pas, mais elle rejeta également le navire sur tribord en l’entraînant encore vers les récifs.
- La troisième vague fut beaucoup plus haute et plus large que les précédentes. L’avankdu navire s’y enfonça profondément. La crête balaya tout le pont et passa au-dessus de la passerelle.
- Immédiatement après ce phénomène, le calme revint et l’équipage du Parrott put se mettre à réparer les dégâts causés par le passage du torrent. Grâce aux précautions ordonnées par le commandant à l’apparition de la première vague, il n’y eut pas de perte d’hommes.
- Le Parrott, en approchant de La Union, traversa de larges espaces couverts de cendres jaunâtres de provenance volcanique. On apprit alors que le volcan San Miguel avait été en éruption les semaines précédentes et qu’un tremblement de terre s’était produit à Corinto le jour même où les trois vagues monstrueuses avaient été rencontrées par le Parroit*-
- L’orientation nouvelle de l’industrie du lin. —
- La culture du lin était en France-avant la guerre en pleine décadence. La France, qui avant 1870 consacrait 100000 hectares à la culture du lin et produisait 100 à 110000 tonnes de filasse, voyait en-1913'sa production tomber à 22 000 tonnes récoltées sur 3o 475 hectares, tandis qu’elle importait de Russie 80000 tonnes de filasse.
- La guerre a porté un nouveau coup à la production linière par suite des déprédations allemandes dans les centrés de la vallée de la Lys et de la région de Douai. Toutefois, en raison des besoins nés de la disparition des importations russes, la reconstitution semble avoir été assez rapide, et la production de 1920 est remontée sensiblement au niveau de 1913. Il n’en reste pas moins un énorme déficit de 80000 tonnes, qu’il serait utile de pouvoir combler avec les ressources de notre propre sol.
- M. Lindet, dans le Bulletin de la Société &Encouragement à l’Industrie Nationale, étudie cette importante question et démontre que pour atteindre le résultat cherché, il faut que la culture linière et le traitement de la fibre modernisent et industrialisent leurs méthodes.
- Pour la récolte de la paille, M. Lindet préconise l’emploi de machines arracheuses qui empoignent la paille assez haut pour ne saisir que la paille de lin, laissant en place les mauvaises herbes qui ont poussé avec elle, mais n’ont pas encore atteint au moment de la récolte la hauteur de la tige. On peut ainsi effectuer des semis serrés, nécessaires pour obtenir le maximum
- de fibre,; sans être obligé de .procéder gu sarclage à la main qui impose de gros frais. Diverses machines sont étudiées en ce moment et peuvent rendre déjà des services : celle de la <c Fibre Corporation IJmited », celle de Versot ou « Perfection Flax Pulling Machine », celle de l’American Push Tombyl modifiée par des constructeurs allemands.
- Pour le rouissage,, M. Lindet annonce que le rouissage agricole cédera la place au rouissage industriel effectué eu usine sur de grandes quantités.
- Deux procédés peuvent être. dès. maintenant suivis : celui du rouissage à l’eau chaude, celui du rouissage à l’eau surchauffée.
- Le rouissage à l’eau chaude n’est pas chose nouvelle. Mais il s’agit de le systématiser, en travaillant à température constante, d© façon à sélectionner automatiquement les races de microbes qui sont susceptibles de donner les meilleurs résultats ; c’est ce qu’ont fait Legrànd-Vansteenkiste, Coussine, Feuillette, etc. (procédé Feuillette), ou à maintenir, à bonne température, un microbe sélectionné d’ayance et maintenu à température fixe en présence d’un courant d’air.^procédé Rossi). La cuve en maçonnerie rectangulaire, qui sertde.rou-toir, reçoit l’eau chaude d’un côté et l’évacue de 1 autre; elle .contient un certain nombre de ballons qui. au moyen de palans, peuvent être déplaces progressivement, depuis le côté froid jusqu’au côté chaud, et peuvent être également basculés, de façon que les pieds et les têtes du lin se’trouvent successivement placés tantôt vers le haut, tantôt vers le bas.
- Il existe deux usines fort bien montées pour le procédé Feuillette, à Goderville (Seine-Inférieure) et à Mediez-el-Bab (Tunisie).
- Le rouissage à l’eau surchauffée a été mis au point par M. Peufaillit. Cet inventeur introduit dans les autoclaves où pénètre une cage bourrée de pailles de lin, non seulement de l’çau mais aussi du pétrole lourd. Personne n’a jamais pu-expliquer le rôle du pétrole que 1 onme retrouve pas plus après l’opération qui si on n’en avait pas-introduit.
- Le procédé Peufaillit a débuté, à Lille, dans les derniers mois qui ont précédé la guerre, et il est probable que là les Allemands l’ont connu, car ils en font usage aujourd’hui pour transformer en. rouissages industriels une centaine de centres de rouissages agricoles qu’ils avaient montés en hâte, pendant la guerre, pour combler le déficit causé: par l’absence de commerce avec la Russie. De notre côté, la Société qui exploite le procédé Peufaillit n’est pas restée inactive; elle a monté, au cours de la guerre, un rouissage à Yertaizon (Puy-de-Dôme) et créé dans cette région un nouveau centre de çullure du lin. On «trouve exploités par le procédé Peufaillit des établissements industriels à Motteville (Seine-Inférieure), à Arques (Pas-de-Calais), à Giùmdè-Synthe, à Seclin, et à Steenvoorde (Nord). Ges deux derniers établissements présentent un intérêt particulier. L usine de Seclin a été spécialement établie pour « dégommer » la ramie. On sgit quelles difficultés on a éprouvées pour obtenir la belle fibre de la ramie par les procédés mécaniques ou chimiques ; le procédé Peufaillit donne, dans ce cas, des résultats remarquables. L’mine de Steenvoorde contenait, avant la guerre, une laiterie coopérative, et c’est un rouissage coopératif qui est aujourd’hui installé. . - - ' J
- M'. Lindet estime que l’institution coopérative, tant pour le rouissage que pour toutes les industries agricoles, permet, seule, de mettre le cultivateur à'l’abri des abus exercés parles acheteurs.
- Quel système les coopératives que M. Lindet souhaite voir se former adopteront-elles ? Certainement elles auront-recour s à un procédé industriel qui offre 1 avantage qu’il peut être appliqué en tous lieüx et en tous temps; en tous lieux parce que Ton,m’a pas bet-oin de rivière pour rouir; en tous temps parce que la température extérieure n’a plus à exercer son action. Le rouissage à l’eau chaude prévaudra-t-il sur le rouissage à beau surchauffée ? Ce dernier demande plus de charbon, mais il a l’avantage qu’il n’est plus nécessaire, pour le conduire, d’avoir un ouvrier exercé ; un simple manœuvre
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- suffît pour monter et maintenir une température déterminée pendant un temps donné ; il n’a qu’à regarder le thermomètre et l’horloge.
- L’adoption de ces procédés industriels entraîne nécessairement l’emploi d’appareils qui laissent assez loin derrière eux les procédés de rouissage de la Lys. Les pailles ne sont plus séchées, en chapelles, au soleil, quand il veut bien se montrer ; elles sont essorées d’abord à’ia centrifuge, puis séchées dans une étuve à fort courant d’air chaud, sur des wagonnets qui s’approchent de la source de chaleur au fur et à mesure qu’elles se sèchent davantage ; un séchoir de ce genre peut flonner de 25o à 35o kg de paille sèche par heure. Ce ne sont plus des broies, des broyeurs à rouleaux cannelés et des moulins flamands ou irlandais, mais bien de puissantes machines, comme celle de M. Feuillette qui broie et teille en même temps, à Goderville (Seine-Inférieure). Il existe également deux teilleuses automatiques, la « Swindeau », dite Boby (Tissage mécanique du Centre, 15, rue Taitbout, Paris), et la « Swenska », dite Helsingen, chez Groquison, à Fécamp.
- Les perles cultivées. — Les journaux quotidiens ont fait grand bruit ces temps derniers des perles japonaises, récemment introduites sur le marché par une maison de ce pays. Le principe de cette production forcée n’est pas nouveau. Depuis longtemps, les Chinois pratiquent l’introduction, dans des moules d’eau douce vivantes, d’objets variés notamment de petites statues de Bouddha, qui se recouvrent peu à peu de couches de nacre aux reflets , irisés. Les perles véritables ne sont autres que l’enrobement par des couches concentriques d’aragonite d’un corps étranger, généralement la larve d’un parasite, qui a pénétré dans le manteau de l’huître, processus de défense qui a été bien étudié. On pouvait donc envisager la production forcée de perles véritables en introduisant systématiquement des corps étrangers dans le manteau des huîtres perlières. La difficulté réside en ce que la perle produite, pour avoir toute sa valeur, doit être parfaitement homogène et non attachée à la coquille par un pédicule qui serait un défaut. M. Mikimoto semble avoir résolu ce problème, après 4o ans de recherches, en insérant dans les tissus du mollusque de petits fragments de perles, puis remettant le coquillage à l’eau pendant plusieurs années; le résultat est que la proportion des huîtres perlières repêchées et contenant des perles est alors considérable. Ces perles ainsi cultivées sont parfaitement naturelles, semblables à celles que nous connaissons puisque formées par les mêmes moyens, et n’ont rien à voir avec les nombreuses imitations que l’industrie réalise. Que ces perles « cultivées » ou « japonaises » troublent le marché et diminuent la valeur des perles — coûteuses ; par leur rareté — si elles peuvent être abondamment produites, nul ne s’en étonnera.
- L’avion forestier. — Le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation rappelle que M. Luc avait préconisé l’an dernier l’emploi des aéroplanes aux colonies pour la recherche rapide des peuplements d’arbres à feuillage caractéristique.
- Au Canada, le gouvernement vient dg faire une intéressante expérience de reconnaissance aérienne au-dessus des forêts qui s’étendent au nord et à l’ouest du lac Temiskaming, dans le nord de la province d’Ontario. L’exploration aérienne de ce territoire, d’environ 1800 milles carrés, fut faite à une hauteur de 35oo pieds par MM. R.-D. Craig et S.-H. Edgecombe pour la Commission de conservation des forêts, et MM. J.-M. Swaine et M. B. Dunn pour la division de l’Entomologie du Ministère de l’Agriculture. MM. Craig et Edgecpmbe ont démontré qu’il est possible de se servir de l’avion pour situer sur la carte les essences forestières principales, les conifères, les essences dures, les forêts d’arbres mélangés, les endroits récemment brûlés, les tourbières et les clairières. Cette reconnaissance aérienne autour du lac Temiskaming a duré trois semaines alors qu’il eût fallu au moins huit mois à deux hommes opérant sur le sol même.
- MM. Swaine et Dunn, chargés du service d’Eutomo-logie, ont réussi à situer de la même façon une importante invasion de chenilles qui dévorent les bourgeons de l'Epinetté (Abies canadensis) et du Sapin baumier
- (Abies balsamea). La région infestée s’étendait sur une largeur de 25 à 5o milles et il fut facile de déterminer d’une hauteur de 35oo pieds les centres envahis par les chenilles, car les arbres attaqués ont une couleur jaunâtre ou rougeâtre qui les fait distinguer de leurs congénères indemnes.
- Les renseignements recueillis en quelques jours de vol ne l’auraient pu être qu’après six mois d’un travail pénible par des hommes à terre.
- Amitié entre oiseaux et mammifères. — La petite notice que nous avons publiée récemment sur ce sujet nous a valu une lettre d’un aimable Argentin, le Dr José B. Llanos, qui nous parle de l’amitié réciproque que se témoignaient un Carancho (Polybonus tharus), sorte de Rapace de moyenne taille et un chien. Celui-ci défendait le Carancho et montrait les crocs à toute personne cherchant à s’en emparer. D’autre part, l’oiseau apportait
- au chien les os et les morceaux de pain qu’il rencontrait dans ses promenades.
- A l’appui de ces faits, M. Llanos nous envoie la photographie ci-dessus, où l’on voit l’oiseau perché sur le flanc de son ami. H. Coupin.
- A propos des mangoustes. — A la suite de l’article de M. Baccialon (n° 2459), M. de Pontbriand a bien voulu nous écrire : « Je crois devoir signaler qu’il n’est nul besoin d'aller jusqu’aux Indes ou en Cochinchine pour étudier les mangoustes. J’ai eu l’occasion, étant dans le sud tunisien, de voir de très près et à maintes reprises une mangouste, très voisine de lTchneumon égyptien. Dans la région côtière qui avoisine la Tripoli-taine, les récollejs sont périodiquement dévastées par des bandes de rongeurs. Ceux-ci sont toujours immédiatement suivis, d’abord par des serpents (vipères à capuchon ou serpents des jongleurs), qui en dévorent des quantités. Peu après apparaissent les mangoustes, qui font la guerre tant aux survivants des rongeurs qu’aux serpents. Ce fait se reproduit tous les trois ou quatre ans, comme-je l’ai constaté de 1896 à 1907. Les mangoustes, qualifiées, comme en Egypte, de rats tachetés, sont d’élégants petits animaux, très agiles et peu farouches. J’en ai vu venir jusque dans ma tente me regarder de leurs petits yeux brillants. Des soldats des bataillons d’Afrique avaient tenté d’en apprivoiser, mais leur odeur désagréable les amenait toujours à une mauvaise fin. Dans les circonstances dont je parle, les mangoustes arrivaient par centaines, peut-être même par milliers. Elles disparaissaient avec l’été. Les gens du pays disaient qu’elles passaient l’hiver dans les villages des montagnes de l’intérieur tripolitain. Il est à noter que la température y est parfois rigoureuse, descendant à o° et même au-dessous. Un certain froid ne les effraierait donc point, ce qui serait intéressant au point de vue acclimatation. Je crois qu’à l’époque, si mes souvenirs sont exacts, M. Geoffroy Saint-Hilaire, attaché à la Direction de l’Agriculture en Tunisie, reçut plusieurs communications au sujet de ces animaux et étudia cette question ».
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- QâL
- ENREGISTREMENT DES RADIOTELÉGRAMMES
- CONSTRUCTION DE RELAIS (RELAIS ORDINAIRE, POLARISÉ, A CADRE) [Suite]
- Fonctionnement et réglage du relais. — Le fonctionnement du relais décrit dahs le précédent numéro est très simple. Quand un courant traverse les électro-aimants bobinés en sens inverse, il induit un pôle sud autour de T épanouissement qui porte la palette et un pôle nord autour de l’épanouissement que traverse le fil d’argent; la palette prend une polarité de même nom que celle de son support et se trouve repoussée par lui (deux pôles de même nom se repoussent), elle est au contraire attirée par l’armature qui possède une polarité différente (deux
- Antenne
- Bobine daccord
- Be/ais
- Bt/es du détecteur
- Fig- 8. — Montage du relais dans un circuit de réception.
- pôles contraires s’attirent) ; il en résulte un déplacement de la palette vers l’extrémité du fil d’argent.
- D’une manière générale, il ne faut donner à l’espace compris entre les épanouissements polaires qu’une largeur de 2 à 3 mm au maximum.
- La palette se trouve favorablement placée à i mm ou i mm i/a de la face de l’armature à laquelle elle est reliée ; quant à l’extrémité du fil d’argent, il ne d@it pas être distant de la palette de plus de a à 3/io de millimètre.
- Il faut que la tige recourbée servant de ressort à la palette lui assure un retour rapide contre l’armature lorsque le courant impulseur a cessé d’agir ; mais il est non moins nécessaire qu’elle n’oppose pas à son départ une résistance exagérée qui diminuerait considérablement la sensibilité de l’appareil.
- Quelques tâtonnements précéderont inévitablement une bonne mise au point du relais; que l’amateur n’en
- Lame porte-contact t
- Connexion
- Fig- 9* — Relais polarisé vu de profil.
- soit point découragé, sa patience et ses soins ne peuvent manquer de triompher.
- La figure 8 reproduit le schéma de montage très simple qui nous donne, sur une antenne de 6o in. à 3 brins, haute de iS m. environ, une bonne réception au Morse des signaux de la Tour Eiffel à 3oo km de Paris. En utilisant un amplificateur à basse fréquence pour augmenter l’intensité du courant détecté, on peut réduire les dimensions du collecteur d’ondes et étendre la portée de réception graphique d’une émission.
- B. Construction d un relais polarisé. — La figure g représente un'relais polarisé entièrement construit avec les éléments d’un écouteur téléphonique. La sensibilité de cet appareil pour être moindre que celle du relais précédent n’en est pas moins très grande et pourrait
- IO. — Relais polarisé vu de face.
- suffire, au voisinage d’une puissante station, pour équiper un dispositif d’enregistrement des radiotélégrammes de cette station. C’est en tout-cas un modèle recommandable, vu sa simplicité et son faible prix de revient, pour la réalisation d’expériences de démonstration dans les salles de cours et les laboratoires ou pour doubler un premier relais trop
- délicat pour être direc- Babette Bobine polaire
- tement utilisé dans un circuit électro-moteur important.
- La figure io représente de face le relais polarisé et montre les détails de l’appareil invisibles sur la figure 9.
- Sur un socle mesurant 12 cm de longueur et 65 mm de largeur est maintenu verticalement le double aimant demi-circulaire d’un écouteur téléphonique dont les bobines inductrices ont été montées en regard l’une de l’autre sur un même pôle. Une languette de fer doux reliée magnétiquement à l’autre pôle reste en équilibre entre les épanouissements polaires qui l’attirent également autant que nul courant ne traverse les bobines, mais se déplace dans le faible entrefer quand un courant passant dans les bobines à enroulements opposés augmente le magnétisme d’un noyau et affaiblit celui du noyau voisin. La palette peut alors buter sur une lame à contact pour fermer un circuit d’utilisation comprenant une source électromotrice •et un appareil enregistreur.
- Pour confectionner ce relais, on choisira un écouteur à aimant demi-circulaire, à double barreau autant que possible, qu’on démontera avec précaution pour' 7-îT fionde/ies
- ne pas endommager les bobines polaires. Quelle que soit la résistance électrique de celles-ci, elles pourront toujours être utilisées ; mais il est plus avantageux de disposer d’enroulements ayant une résistance comprise entre 5ooet 2000 ohms. La forme des noyaux, plate ou cylindrique, est absolument indifférente.
- Avec un écouteur à double aimant, il sera de la plus grande importance de ne pas déranger l’assiette des barreaux, les pôles de même nom devant rester assemblés.
- Les bobines polaires munies de leur noyau et de leur patte de fixation seront montées face à face sur le même pôle au moyen d’une tige à écrous embrochant également 4 ou 6 rondelles de fer doux (fig. 11 ) destinées à maintenir un écart de 2 à 3 mm entre les épanouissements polaire s tout en assurant leur liaison magnétique avec l’aimant.
- À l’aide d’une petite équerre découpée dans une bande de laiton et ayant les dimensions indiquées sur les dessins de la figure 12, on fixera ensuite l’aimant équipé sur un socle préparé à l’avance suivant le croquis de la figure i3.
- Les trous marqués des signes —f- et — sur la planchette sont destinés au logement des vis de fixation des bornes auxquelles aboutiront les connexions des bobines, du relais. 4
- Le canal R est réservé au pied du bouton moleté qui maintiendra l’équ'feitfre sur le socle et qui servira de borne ap contact de la palette*
- QQOOQ
- Ecrou
- U________40________- - Bietée
- Fig. 11. — Rondelles et tige filetée.
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- Fig. lu. — Equerre-support.
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- Fig. l'i. — Socle du relais polarisé.
- Fig. 14.
- Connexions des bobines polaires montées en parallèle.
- En R' un second bouton moleté, également utilisé comme borne, soutiendra la lame portant le deuxième
- contact du dispositif.
- Les quatre œillets rangés transversalement sur le socle serviront au passage des connexions reliant les bobines polaires aux bornes du relais et qu’il est plus élégant de raccorder sous la planchette.
- Les signes + et — marqués sur le croquis sont une indication tout à fait arbitraire, la polarité exacte des bornes du relais devra être trouvée par expérience; cette recherche sera d’ailleurs fort simple : pour un sens défectueux du circuit d’excitation, les contacts ne se rapprocheront pas.
- Les bobines polaires se montent en parallèle d après le schéma de la ligure 14 lorsque leur résistance dépasse 1000 ohms par unité; dans le cas contraire, il est préférable de les relier en série_.selon le schéma de la figure i5.
- La palette que représente la figure 16 est découpée dans la plaque vibrante du téléphone; elle sera battue ou laminée pour acquérir une bonne élasticité.
- Un œillet percé à son extrémité la plus étroite sert à la fixer par un écrou âu pôle libre de l’aimant.
- La partie large de la languette sera dorée ou argentée à moins qu’elle neporte un petit rivet d’argent; elle doit passer exactement dans l’entrefer des noyaux et venir croiser quelques millimètres en avant une lame flexible (fig. 17) portant aussi un plot de contact.
- Cette lame, visible sur la figure g, a é té omise intentionnellement sur la vue de face du relais où sa représentation eût embrouillé le dessin.
- Réglage du relais polarisé. — Le réglage du relais porte essentiellement sur le fonctionnement de la palette et sur la distance séparant les contacts.
- Ce que nous avons dit relativement à la flexibilité de la palette du premier relais s’applique encore intégralement à celle de la palette du relais polarisé : plus la tige formant ressort sera souple, plus l’attraction et la répulsion magnétiques auront d’effet sur la lame, mais, par contre, moins sera rapide le retour au repos. Pour l’enregistrement d’une émission à cadence accélérée il y aura avantage à sacrifier un peu de la sensibilité à la vitesse, surtout lorsque le relais polarisé ne sera utilisé qu’en second avec un relais de front très sensible.
- Il est très difficile d’assurer l équilibre d’une languette magnétique souple entre deux épanouissements polaires de même nom; mais il n’y aura aucun inconvénient à laisser celle de l’appareil s’appuyer légèrement contre le noyau situé du côté opposé au déplacement utile, si une mince feuille de papier collée sur la face de la , palette empêche celle-ci d’adhé-
- rer fortement au noyau. Une légère déformation imprimée à la queue de la palette peut corriger aisément la position de celle-ci dans i’entréfer.
- Le contact porté par la lame verticale doit être très
- voisin du contact mobile. Pour rapprocher ou pour éloigner l’un de l’autre les deux contacts, il suffit de faire pivoter insensiblement le relais autour du pied du bouton moleté qui cale le dispositif sur le socle.
- La figure 18 indique la position que doit occuper le relais polarisé dans un montage de réception graphique utilisant deux
- relais. Bornes c/a re/a/s
- G. Construction d’un relais à cadre. — Le relais à cadre est incontestable-ment le plus sensible des relais ; ilest aussi le plus commode à construire pour un
- amateur habile et son prix de revient se borne à peu près à l’achat d’un aimant. Cet appareil utilise, pour amener deux Contacts à se toucher, l’action répulsive d’un champ magnétique sur une boucle mobile où circule un courant.
- La figure 19 représente un modèle simplifié de relais à cadre à la fois pratique et très sensible; la figure 20 en donne un schéma de principe. Un cadre rectangulaire comprenant quelques spires de fil conducteur est monté en équilibre sur deux pivots dans le champ magnétique d’un aimant très puissant.
- Au repos, le plan du cadre demeure parallèle aux
- Fig. 18. — Réception graphique avec double relais.
- ô ô
- +• —
- Fig. i5.
- Connexions des bobines polaires montées en série.
- -----v_______
- U-----------------J
- F’ig. 16. — Palette vibrante avec plot de contact.
- r
- -1*
- Gram d argent
- =V-J,
- *__________70.
- Fig. 17
- — Lame porte-contact.
- lignes de force qui partent de N pour aboutir en S; mais sitôt qu’un courant passe dans l’enroulement, le cadre dévie pour orienter sa face droite vers le pôle nord et permettre au plus grand nombre possible de lignes de force de traverser sa boucle. (La face droite du cadre est celle qu’aurait à sa droite un nageur entraîné par le courant et regardant vers l’intérieur du cadre.)
- Une légère tige d’argent est montée sur le cadre et dévie avec lui ; elle vient buter ainsi sur un contact fixe pour fermer un circuit électromoteur.
- Pour construire un relais à cadre, on se procurera un ou plusieurs aimants à pôles peu écartés, c'est-à-dire n’ayant pas plus de 2 cm 1 /2 d’entrefer. On place ces aimants les uns sur les autres en groupant ensemble les pôles de même nom et au moyen de deux ou trois ligatures métalliques on les fixe solidement et à plat sur une planchette robuste.
- Il est nécessaire que l’épaisseur totale des barreaux atteigne environ 2 cm 1/2 afin que le cadre
- soit entièrement noyé dans le champ magnétique.
- Le cadre est l’organe délicat du relais, sa confection exige quelques soins. On découpera dans un gros bouchon un carreau de liège mesurant 2 cm de côté et 5 mm d’épaisseur qui, convenablement évidé, pourra constituer sa carcasse,.
- Au centre de deux côtés opposés de cette minuscule caisse sans fond on fixera deux courtes épingles de laiton ne mesurant pas plus de 6 ou 7 mm, traversant l’épaisseur de la mince paroi de liège de l’intérieur du
- Fig. 20.
- Principe du reluis à cadre.
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- MP
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- cadre vers l'extérieur. Ces épingles seront les pivots du cadre et l’équilibre de ce dernier ne sera satisfaisant que si elles ont été rigoureusement montées dans l’axe de la carcasse.
- On bobinera sur le cadre muni de ses pivots, dans le
- sens indiqué par le schéma
- ôouc/e en fi/ fin
- Fis. 21.
- Contact mobife
- — Cadre mobile complt tement équipé.
- de la figure 20, environ 65 m. de fil de cuivre de 6/100 de millimètre de diamètre, isolé à la soie; du fil provenant d’un écouteur téléphonique de 6 à 8000 ohms de résistance conviendrait parfaitement pour faire cet enroulement.
- La résistance électrique du cadre sera à peu près de 35o ohms.
- Les deux extrémités du fil bobiné seront minutieusement dénudées et chacune d’elles sera enroulée en deux ou trois spires à la base d’un pivot et mise en bon contact avec lui par un imperceptible grain de soudure (fig- 21).
- A l’aide d’un pinceau très fin on passera une légère couche de vernis à la gomme laque sur l’enroulement en , évilaut soigneusement de ré-
- o apport de ptvo pandre du liquide isolant sur
- les pointes des pivots.
- Le support du cadre sera ensuite préparé en s’inspirant du dessin de la figure 22.
- Ce support est formé par deux lames de laiton parallèles disposées en potences l’une au-dessus de l’autre contre une sorte de petit piédestal en bois fixé sur le socle entre les branches de l’aimant. Chaque lame est pourvue à son extrémité libre d’un petit alvéole fait d’un coup de pointeau d’horloger et destiné à servir de chape à l’un des pivots du cadre.
- L’écartement des potences doit être exactement celui des pointes des pivots ; les alvéoles seront disposées !<e à face sur une même ligne verticale.
- Fig. 22.
- - Dispositif de support sur cadre.
- .Masse/otte
- Une gouttelette de mereure lubrifiera les chapes et assurera une bonne liaison électrique des lames et des pivots sans gêner la rotation du cadre.
- Un fil de connexion reliera chaque lame aux bornes du relais.
- Au centre du cadre sera fixée, par l’intermédiaire d’une tige métallique piquée dans le support des potences, une masselotte de fer doux (fig. 23) sur laquelle viendront se fermer en un faisceau compact, au bénéfice du relais, lès lignes de force du champ magnétiques
- De même que les côtés verticaux du cadre doivent presque frôler les pôles des aimants, les bords de la masselotte seront aussi proches que possible des bords intérieurs du cadre.
- 11 ne reste plus, et le relais sera terminé, qu’à fixer à la base du cadre un léger fil d’argent qui servira de contact mobile et tout proche de lui, sur le socle, un autre fil d’argent qui sera le contact de butée où pourra se fermer automatiquement, à chaque déviation du cadre, un circuit électromoteur.
- Le contact mobile sera relié à une borne d’entrée par l’intermédiaire d’une boucle en fil conducteur très fin dont l’élasticité ramènera le cadre à sa position de repos après chaque déviation.
- C’est uniquement sur la disposition de cette boucle que reposera le réglage définitif du relais : plus elle sera longue et souple, plus l’appareil sera sensible mais lent. Une boucle de 3 cm de hauteur en fil de platine (ou en fil de laiton non recuit) de 5 à 6/100 de millimètre de diamètre, orientée perpendiculairement au plan du cadre, assurera un équilibre favorable de celui-ci.
- Le contact de butée sera relié à une autre borne, il devra être très voisin du contact mobile; un fil d’argent de 5/io de millimètre de diamètre constituera pour cela une colonnette à la fois souple et résistante.
- Si des étincelles de rupture se produisaient aux contacts des relais, il y aurait lieu de protéger ces contacts en reliant leurs bornes par une petite bobine shunt (enroulement sans self en fil très fin de ferro-nickel redoublé sur lui-même) ayant un millier d’ohms de résistance ou par un condensateur fixe de quelques millièmes de microfarad. Franck Duroquier.
- tpe support
- Fig. 23 — Masselotte de fer doux.
- asc
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- Préparation de l’encre de Chine. — On prend de la colle de Cologne que l’on fait gonfler dans l’eau pendant 24 heures, puis on la chauffe au bain-marie pendant un temps suffisamment prolongé pour qu’une goutte de la solution refroidie sur une assiette ne se prenne plus en gelée.
- Le liquide est alors amené par évaporation à consistance de sirop, puis on y incorpore 4 gr. de miel par kilogramme de colle mise en oeuvre.
- Cela fait, on prend du noir de lampe calciné que l’on broie finement à la molette et peu à peu on l’empâte avec le sirop de colle. Cette pâte est desséchée partiellement, puis roulée sur des plaques de cuivre amalgamé pour éviter l’adhérence, finalement on arrose de quelques gouttes de parfum, teinture de musc ou de camphre et laisse sécher complètement.
- Dans cette préparation, la partie délicate est celle de l’obtention du sirop de colle sous la forme convenable, la pratique seule apprend à connaître le moment propice pour l’emploi.
- Lait et crème pour chaussures blanches. —
- Prendre ;
- Savon blanc................. 90 grammes.
- Eau.........................73o —
- Glycérine.................... 90 —
- Faire dissoudre le savon dans l’eau chaude glycérinée porter à l’ébullition, puis suivant la consistance désirée y verser 5, 10 ou 20 gr. d’amidon préalablement délayé dans un peu d’eau froide, il se forme immédiatement un
- empois plus ou moins épais. Laisser refroidir complètement, puis ajouter 90 gr. d’amidon sec finement pulvérisé. Dans le cas d’une crème, on peut remplacer l’amidon employé en dernier par du kaolin, du carbonate de magnésie, voire même du blanc d’Espagne.
- Réparation des ustensiles en zinc ou fer-blanc. — Gomme complément à la recette que nous avons publiée dernièrement au sujet de la réparation des seaux et arrosoirs, l’un de nos lecteurs nous fait connaître le tour de main suivant :
- Le trou étant agrandi légèrement, on y introduit à frottement doux un grain de plomb, puis, un objet dur étant placé à l’intérieur de l’ustensile, on effectue au moyen d’un marteau un matage qui écrase 1§ grain de plomb et lui fait épouser toutes les anfractuosités.
- Sans avoir la solidité d’une soudure, ce petit procédé permet d’obtenir une étanchéité suffisante pour assurer pendant quelque, temps encore un bon service,
- Inscriptions sur bouteilles en cave. — Il est souvent nécessaire d’inscrire sur les bouteilles mises en cave une indication de cru ou d'année, non susceptible d’être altérée par l’humidité ou ne s’effaçant pas lorsqu’on enlève la poussière qui les recouvre.
- Pour obtenir des inscriptions durables, il suffit de délayer un peu de blanc de céruse dans une quantité d’essence de térébenthine suffisante pour lui communiquer la fluidité d’une encre, le liquide obtenu, employé soit avec une plume, soit avec un pinceau, donnera des caractères très nets et solides après siccativation.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. - L’ab ondaace croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boite aux Lettres de La Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qn’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut être répondu immédiatement.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Dispositifs de chargement pour camions : E. Fouché, 21g, boulevard Pereire, Paris; Etablissements Bernard, 17, rue Campagne-Première, Paris; Elévateur Wood, chez Genève, 188, rue du Château-des-Rentiers, Paris; Scemia, 9, rue Tronchet, Paris.
- Communications. — Pile Edison. — Un de nos abonnés nous a demandé ce qu’était la pile Edison.
- M. Picaret nous communique le renseignement suivants : la pile Edison a été employée par le Signal Corps Américain. C’est une pile du type Lalande et Chaperon à oxyde de cuivre-zinc ; le liquide excitateur est de la soude caustique, le voltage est de o volt 8, la résistance intérieure est faible : 0,2 à o,3 ohm.
- Réponses. — M. Gazes, à Evreux. — Nous avons répondu à votre question sur le nettoyage d'une lessiveuse à cylindre de laiton dans le précédent numéro de ce journal, veuillez bien vous y reporter.
- Ecole Normale Institutrices, à La Rochelle. — i° Les produits dont nous avons parlé dans notre n° 2446 du ia février dernier et qui sont destinés à reteindre les vêtements portent les noms les plus divers ; ne voulant . faire aucune réclame, nous citerons seulement à titre d’exemple les kabylines, mais toutes les marques en dépôt chez les marchands de couleurs sont à peu près équivalentes. La teinture s’effectue à chaud et non à froid ; on monte le bain avec la moitié du colorant et on le porte aux environs de 4o° à 5o°, puis on y introduit le tissu à teindre; on élève progressivement la température jusqu’à l’ébullition; à ce moment on retire l’étoffe, ajoute le reste du colorant et introduit à nouveau le tissu, reporte à l’ébullition que l’on maintient à peu près une heure. On termine par un rinçage. Tenir compte de ce que la teiute baisse en séchant, par suite la tenir au-dessus de l'effet désiré, pendant l’opération de teinture. 20 Pour répondre à votre seconde question : teinture'' des voiles à bateaux, il serait nécessaire de nous faire parvenir des échantillons de ces étoffes pour que nous puissions nous rendre compte des couleurs spéciales à votre région.
- M. Photakis, à La Canée, Ile de Crète. — L’ouvrage le plus récent sur la fabrication des savons est celui de R. Ehrsam ayant pour titre Fabrication moderne et applications des savons industriels, éditeur Dunod, 47,(quai des Grands-Augustins; vous pouvez également consulter : Manuel pratique du savonnier, par Calmels "et Wiltner, éditeur Nolo, 53 bis, quai des Grands-Augustins.
- M. Thomas, à Paris. — Les enveloppes des ballons employés pendant la guerre étaient constituées par des tissus de coton, rarement de soie, formés de deux étoffes séparées par une couche de caoutchouc. L’adhérence était obtenue au moyen d’une solution de caoutchouc para dans le benzène ; la même solution servait au collage des raccordements. On procédait ensuite à une vulcanisation à 35° C par le chlorure de soufre.
- M. Moreaux, Paris. — Le fer recouvert d’une couche de zinc porte le nom de fer zingué ou fer galvanisé ; il remplace ayec avantage le fer étamé ou fer-blanc, car le zinc protège le fer d'une manière plus efficace ; le fer-blanc en effet se rouille très rapidement dès qu’il se trouve une petite surface de fer à nu, le fer galvanisé au contraire est inoxydable; si l’oxygène de l’air agit sur lui, c’est' sur le zinc que se porte l’oxydation et non sur le fer qui est électo-négatif par rapport au zinc.
- L’opération du zingage est tout à fait semblable à celle de l’étamage, la lame dé fer est d’abord décapée par de l’acide sulfurique étendu, puis saupoudrée de sel ammoniac et plongée pendant quelques instants dans un bain de zinc fondu. La couche de sel ammoniac est destinée à maintenir le décapage, au sortir du bain le fer zingué est nettoyé avec de la sciure de bois pour enlever mécaniquement la couche d’oxyde de zinc qui s’est formée à la surface au mcfment de la sortie du
- bain. Le zinc qui s’est déposé sur le fer s’y est allié intimement, il le rend plus cassant en même temps qu’il déforme légèrement les tôles si elles sont minces. Ces inconvénients du zingage par immersion ne se présentent pas dans le zingage galvanique.
- M. Pozzi, à Reims. — i° Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’analyser la spécialité désignée sous le nom de O. Cedar Mop, mais d’après le mode d’emploi nous pensons qu’il s’agit tout simplement d’une encaustique à Veau, vous obtiendrez très probablement un produit analogue par une formule voisine de la suivante :
- Cire jaune...................... 3oo gr.
- Savon noir....................... 40 —
- Carbonate dépotasse.............. 3o —
- Eau non calcaire................1000 c. c.
- Le carbonate de potasse peut être remplacé par le double de son poids de crème de tartre. On fait dissoudre le sel et le savon dans l’eau chaude, ajoute la cire en menus copeaux et amène à dissolution complète celle-ci au bain-marie; au besoin, si on le désire, on colore par un peu de rocou. 20 Il nous a été indiqué, pour éloigner les chiens, d’enduire les parties à préserver d’un peu d’huile de poissons en se servant d’un pulvérisateur ; nous vous signalons le procédé sans en garantir l’efficacité.
- M. Lambert, à Jargeau (Loiret). — i° Les produits dérivés du pétrole ne peuvent se teinter que par des colorants spéciaux. Vous trouverez ces produits chez Grangé, 54. rue des Francs-Bourgeois. 20 Nous pensons que l’huile d'aspic retirée de la Lavandula Spica vous donnera satisfaction pour parfumer votre encaustique : elle possède particulièrement la propriété de masquer l’odeur du pétrole et son prix est relativement bas par rapport aux autres essences susceptibles d’être employées dans le même but.
- M. ISuard, à Angers. — A notre avis le mieux est de vous servir du ripolin tout préparé, ce qui vous évitera des tâtonnements dans l’obtention de la peinture, mais vous pouvez réaliser une sérieuse économie en opérant comme suit :
- Après séchage complet du plâtre et ponçage appliquer d’abord une couche de fond maigre de peinture ordinaire ayant la teinte désirée et en prenant la précaution de faire cette peinture avec deux tiers d’essence de térébenthine, un tiers d’huile de lin, proportions en volumes. Sur cette peinture sèche passer alors à intervalles suffisants deux couches de Ripolin. On obtient ainsi des résultats plus beaux que par l’emploi des vernis du commerce qui le plus souvent ne couvrent pas suffisamment. ^
- M. le DT Fédou, à Montastruc (Haute-Garonne). — i° Le nitidol se présente sous l’aspect d’une poudre blanche; d’après les renseignements qui nous ont été fournis elle serait constituée par un mélange de savon, carbonate et silicate de soude avec addition comme antiseptique de trioxyméthylène, en réalité son emploi n’a pas lieu à froid, mais à une température de 4$° à 5o°, il n en résulte qu’un simple lavage du linge avec désinfection, mais non un blanchiment, le fabricant conseillant lui-même de passer finalement à l’eau de Javel. Vu les conditions d’emploi et la nature des composants, nous ne pensons pas qu’il puisse en résulter d’altération du linge.
- 20 Les extraits de Javel du commerce sont des solutions d’hypochlorite de soude titrant de 200 à 3o° chloro-métriques, soit de 20 à 3o litres de chlore actif supposé gazeux par litre d’extrait; il faut prendre 5o cm3 de cet extrait pour préparer l’eau de Javel ordinaire qui se trouve ainsi avoir de i° à i°5 chlorométriques.
- Pour l’emploi opérer ainsi : le linge étant préalablement lavé pour enlever les taches grasses ou albumineuses, on le plonge encore humide dans une solution ne devant pas titrer plus de o°20 à o°25 chlorométriques. D’après ce que nous venons de dire on mettra par exemple 10 à 12 cuillerées à bouche d’extrait dans 20 litres d’eau bouillante, on laissera en contact jusqu’au moment où les taches ont disparu, aussitôt après on rincera abondamment pour éliminer toute trace de chlore qui pourrait avoir un effet fâcheux sur le tissu.
- M. Alfredo de Aranjo, Lima à Sâo Paulo. — La solution de benzoate de mercure de Gaucher est obtenue en solubilisant le benzoate par le chlorure de
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- BOITE AUX LETTRES
- sodium, or il est démontré que l’emploi de ce sel comme dissolvant transforme le benzoate en bichlorure de mercure très peu soluble, d’où trouble et même précipitation. Il est donc préférable de substituer au chlorure de sodium un sel non susceptible de faire double décom-s position.
- Les derniers travaux sur la question ont montré que l’on obtenait une excellente stabilité en prenant cinq parties de benzoate d’ammoniaque bien neutre pour une partie de benzoate de mercure.
- Société des Lunetiers, à Paris. — i° Les crayons blancs pour écrire sur verre se préparent en preuant :
- Blanc de baleine...............20 gr. 5o
- Suif............................'jo —
- Cire blanche.................... i3 gr. 5o
- Blanc de zinc...................4° —
- Faire fondre ensemble le blanc de baleine, le suif et la cire, laisser refroidir jusqu’à consistance de miel et incorporer en remuant constamment le blanc de zinc, rouler ensuite la masse pâteuse pour lui donner la forme voulue, a0 Les lampes demi-watt sont déjà réglées pour fonctionner en survoltage, vous n’auriez donc pas d’avantages à l’appliquer, l'équilibre entre l’accroissement de lumière et la diminution de vie de la lampe étant établi d’avance, tout au plus pourriez-vous essayer d’un accroissement de 1 à 3 pour 100.
- Ecole catholique de garçons, à Lausanne. — Le papier translucide auquel vous faites allusion est du papier « cristal » dont la pâte pendant son séjour dans la pile a reçu un battage prolongé, ce qui a produit une hydradation de la cellulose. Nous ne pensons pas que vous puissiez obtenir une transparence égale avec les papiers courants à base de bois mécanique et renfermant souvent une charge minérale importante. Vous pourriez cependant essayer du mélange suivant :
- Gomme laque blanche........... 20 gr.
- Baume du Canada............... 4 —
- Alcool à 9S0 G. L.............260 cm3
- Laisser digérer 3 à 4 jours en agitant fréquemment, quand la dissolution est complète, filtrer sur coton en couvrant l’entonnoir de manière à éviter l’évaporation de l’alcool, conserver la solution limpide dans un flacon pouvant se fermer à l’émeri. Pour l’emploi, immerger le papier dans cette solution, laisser sécher, puis passer à l’étuve chauffée entre 700 et 8o° ; presque instantanément la gomme laque fond et donne de la transparence au papier. Le même résultat peut être obtenu en repassant au moyen d’un fer creux à eau chaude employé pour le lustrage, en interposant une feuille de papier buvard, mais le résultat est moins parfait.
- M. E. J., à Tournai. — i° Vous pourrez vous procurer des tubes en étain pour couleurs en pâtes, dentifrices, etc., dans les maisons suivantes : Cherrier, 12, boulevard de la Villette ; Guyot, 10, rue du Parc-Royal; Dorizon, 40, rue Saint-Sabin. Krieg et Zivy, 21, rue Barbés à Montrouge (Seine). Thibaud, 5o, boulevard de la Villette ; Carré, 3 Chemin de la Tannerie, à Nantes; Chantenay-Ratelle, 51, rue Victor-Hugo, à Bagnolet, Seine; 20 L Office du Commerce extérieur de la Chambre de Commerce, place de la Bourse, à Paris, vous fournira tous renseignements sur les importations et exportations de cet article.
- M. Guilkem, à Bordeaux. — i° Lè tétrachlorure de carbone, employé pour la destruction des mites, dans les conditions que nous avons indiquées n’altère pas les couleurs. 20 La maison Chenal et Douilhet, 12, rue Lagrange, à Paris, pourra vous fournir ce produit.
- M. R. Audoir de Valter, à Sherbroolc, Canada. — Le produit vendu sous la désignation « 909 » pour remédier aux crevaisons de pneumatiques se présente sous l’aspect d’un liquide rose, qui par repos donné un dépôt abondant ; injecté dans la chambre à air, il produit une obstruction immédiate de la fissure lorsqu’elle vient à se produire. D’après les travaux de M. Faroux, rédacteur en chef de la Vie automobile et de la Technique automobile, l’action de ce produit est durable et la perte de pression par osmose normale est presque complètement supprimée. Les essais de M. Cousin, pharmacien en chef de l’hôpital Cochin.ont montré que cette préparation était sans action sur le caoutchouc et les expériences du Laboratoire d’essais du Conservatoire des Arts et Métiers ont permis de constater qu’il ne diminuait en aucune façon la résistance de la chambre à air. Nous pensons qu’il y a là une tentative intéressante.
- M. Charlier, à Glain-lez-Liège. — L’argenture du verre est toujours une opération assez délicate qui demande des essais préalables avant que I on puisse acquérir les tours de main nécessaires. Dans le cas qui vous intéresse, argenture d’une ampoule électrique, voici, pensons-nous, comment vous pourriez opérer. Après avoir recouvert le culot de vernis, bien nettoyer la surface du verre et plonger la partie à recouvrir dans une solution de :
- Solution mère argentiqne. ... 20 c. c.
- Eau distillée...................... jo —
- AIcoqI à 900................... 10 —
- Formol à 4° pour 100............... 10 gouttes.
- N. B. Le formol ne doit être ajouté que juste au moment de l'emploi.
- Le dépôt commence à se produire au bout d’une minute et demie environ et est en général terminé après 3 à 4 minutes, il est bon d’agiter le liquide pendant ce temps pour éviter des stries. Si la couche n est pas suffisamment épaisse, on peut recommencer avec une solution neuve jusqu’à obtention de l’intensité voulue, on rince ensuite à l’eau distillée et laisse sécher.
- La solution mère se prépare ainsi : Prendre.
- Nitrate d’argent................. 10 grammes.
- Eau distillée....................100 c. c.
- Ajouter goutte à goutte de l’ammoniaque jusqu’à ce que le précipité brun qui se forme d’abord soit redissous (éviter tout excès d’ammoniaque).
- Mélanger alors la solution précédente avec :
- Nitrate d’argenl.................. 2 grammes.
- Eau distillée............. . . 100 c. c.
- Et compléter au volume final de 1 litre également avec de l’eau distillée.
- Quand le formol est en trop grande quantité, il se produit un dépôt immédiat dans le liquide et non sur le verre, si le formol est insuffisant le dépôt est brun et criblé de trous, l’expérience seule apprend à connaître les doses exactes pour obtenir une réduction lente de l’argent qui en assure l’adhérence.
- M. le L>T Serny, à Hourtin, Gironde. — Nous donnons d’autre part dans les Recettes et procédés utiles de ce numéro la manière de préparer l’encre de Chine.
- M. F. Gâches, à Marseille. — Les ouvrages qui suivent vous donneront très probablement satisfaction : Le Verre et le Cristal, par Henrivaux, directeur de la Manufacture de Saint-Gobain, La Nouvelle Industrie du Verre, par Escard. Le verre et le cristal de l’Encyclopédie Fremy. Fabrication des émaux, par P. Randau, traduction Campagne. Décoration du verre, par Magne. Tous ces ouvrages sont édités par Dunod, 47> quai des Grands-Augustins, Paris.
- M. Kieffer, à Ivry. — L’adjonction de caséine n’empêcherait en aucune façon la carbonatation de votre solution alcaline de silicate de soude. Pour pouvoir répondre utilement à votre question, il serait nécessaire de connaître l’application que vous avez en vue.
- M. J. Altchidjian, à Ghailly-sur-Lausanne. — Les principales revues de chimie paraissant en France et à l’étranger sont les suivantes : Annales de chimie analytique, Revue de chimie industrielle, Revue générale de chimie pure et appliquée, Journal de V Lndustrie chimique, Chimie et industrie, Le chimiste droguiste, Bulletin de la Société chimique, Revue des produits chimiques, Revue de chimie et physique, The Analyst, Annual Reports of the chemical Society, Chemical News, Journal of the Lndustrial Chemistry, Pro-ceeding of the chemical Society, Transactions of the chemical Society, Electrochemical Society, American Chemical Journal, Journal of the american chemical Society, Transactions of the royal Society of Canada, Justus Liehig Annalen den Chimie, Berichte der deut-scken chemischen Gesellschaft, Ckemilcer Zeitung, Zeitschrift füi'çanaljtische Chemie, Zeitschrift fier Farbenin-dustrie, Anales de la Societad espafiola Fisica y Qui-mica, Atii délia reale Accademia dei Lincei, Gazzetta chimica italiana, Bulletin de la Société chimique de Belgique. Recueil des travaux chimiques des Pays-Bas et de la Belgique, Chemisch JVee'kblad, Annales scientifiques de V Université de Jassy, Bulletin de VAcadémie des Sciences de Cracovie, Bulletin de VAcadémie des Sciences de Saint-Pétersbourg.
- M. Marcadier, à Nice. — Tous trouverez d’autre part dans les Recettes et procédés utiles de ce numéro une formule de préparation de lait ou crème pour chaussures blanches, veuillez bien vous y reporter.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de io °/0 pour frais de port et d'emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. __
- Bibliographies des Séries trigonométriques avec un appendice sur le calcul des variations, par M. Lecat, i vol. 168 p. Chez i'auteur, 92, avenue des Alliés, Louvain, 1921.
- Bibliographie très complète des travaux effectués sur l’une des plus importantes questions des mathématiques.
- Cours de mathématiques générales, par E. Vessiot et P. Montel (professé à la Faculté des Sciences de Paris en 1919-1920), x a partie : Eléments d’algèbre, de calcul différentiel et de géométrie analytique, par E. Vessiot. 1 vol. 5o4 p. Librairie de l’Enseignement technique. Paris, 1921.
- Cet ouvrage développe le programme du certificat de mathématiques générales (préparatoires à l’étude des sciences physiques). Il comporte l’étude générale des fonctions, des séries, des dérivées, les développements en séries, les différentielles, la représentation des courbes usuelles et des notions de géométrie analytique.
- Recherches expérimentales sur les propriétés mécaniques des aciers qux températures élevées, par E.-L. D upüy (Thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Paris), 1 br. illustrée, 36 p. Imprimée chez Gaultier, 6, rue Garnier, Angers, 1921.
- Le sujet est d’une importance pratique considérable, puisque tous les moteurs modernes : machines à vapeur, turbines, moteurs à explosion et à combustion travaillent à des températures plus ou moins élevées. Les données précises sur la question sont encore trop peu nombreuses. M. Dupuy a étudié le mécanisme de la rupture à diverses températures sur un certain nombre d’échantillons d’acier et mis en évidence des phénomènes intéressants.
- Les progrès de la chimie eh 1919, par André Ivling. Traduction française des Annual Reports on tlie Progress of Chemistry for 1919 de la Chemical Society. 1 vol. in-8, 329 p. Gauthier-Villars, Paris. Prix : 40 francs.
- Depuis quelques années, M. André Kling a entrepris de publier la traduction des volumes successifs que la Chemical Society, en fin d’année, consacre à une revue d’ensemble périodique visant les progrès réalisés récemment dans les diverses branches de la chimie.
- Cette revue est subdivisée en huit ou dix chapitres, dont la rédaction est confiée à des spécialistes particulièrement qualifiés : MM. F. Soddy, H.-M. Dawson, C.-C. Baly, J.-C.Irviue, F.-L. Pymann, A.-W. Stewart, E.-J. Russel, T.-V. Barker, etc. On y trouve l’indication de tous les travaux parus dans l’année, classés en 7 chapitres consacrés aux diverses branches de la chimie.
- Les Algues du Globe, par Henri Coupin, tome IV. Chez l’auteur, 5, rue delà Santé, Paris. i3®. Prix : 3o francs.
- Çe volume, qui est l’avant-dernier de la collection dont nous avons dit ici même tout le bien que nous en pensons, renferme la fin des planches; en noir, consacrées à ces merveilleuses Algues marines que l’on appelle les Floridées et qui ont le rare privilège
- de passionner à la fois les naturalistes de profession — auquel l’ouvrage s’adresse — et les simples amateurs de bains de mer.
- La taille Lorette, par Louis Lorette, 3e édition. 1 vol. in-16, 23o p., 97 fig. Etablissements Truffaut, Versailles.
- Voici la 3“ édition d’un livre, paru au printemps de 1914, qui révèle un nouveau procédé de taille des arbres fruitiers, applicable en avril et en juin, qui augmente la fructification par un choix attentif des feuilles à conserver. A en juger par les photographies,
- . c’est un procédé remarquablement efficace.
- L’élevage industriel des Salmonidés, par Eugène Juillerat. 1 vol. in-8°, 2o3 p., 42 fig. Delagrave, Paris. Prix : 10 francs.
- Cet ouvrage, dû^à l’ancien chef des travaux de Pisciculture de la Ville de Paris, résume vingt années d’expériences faites dans les établissements de notre capitale. L’auteur, se plaçant au seul point de vue pratique, montre tout le parti qu’on peut tirer pour l’alimentation de l’élevage industriel des salmonidés : saumon de fontaine, truite arc-en-ciel, truite commune, etc. Il fournit les conseils les plus pratiques sur la ponte et la fécondation, l’incubation des œufs, l’alevinage, la nourriture, l’aménagement d’un établissement de pisciculture.
- Eléments de biologie générale, par Etienne Rabaud, 1 vol. in-8, 444 P- 5i fig. Bibliothèque de Philosophie contemporaine, Félix Alcan. Paris. Prix : 21 francs.
- Les questions que soulève l’étude des phénomènes vitaux deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes. Sur la plupart d’entre elles, les travaux se sont accumulés, les théories se sont multipliées et l’ensemble forme une masse considérable de faits et de discussions. Quiconque cherche à s’initier aux recherches biologiques se sent immédiatement perdu et ne s’oriente qu’avec difticulté. L’auteur a pensé qu’il convenait de faire un travail de coordination, en classant les documents, en examinant leur valeur relative afin de montrer les relations de continuité des divers phénomènes vitaux, leur unité. Pour atteindre ce but, il fallait avant tout analyser en détail la constitution de la substance vivante, telle que la révèlent les recherches les plus récentes et préciser ses propriétés. La liaison inéluctable de cette substance avec le milieu extérieur résume ces propriétés ; tous les phénomènes en découlent nécessairement : formation des organismes pluricellulaires et de l’individu, accroissement et fractionnement des individus, avec la sexualité, l’adaptation, la variation, l’hérédité, la notion d’espèce, l’activité normale des organismes, leur répartition, la persistance et la disparition des espèces, enfin l’évolution même des organismes.
- Ainsi conçu, ce livre s’adresse au public éclairé qui désire se mettre au courant de l’orientation actuelle des idées, aux médecins, aux naturalistes, aux philosophes, aux étudiants en sciences et en médecine qui y trouveront le point de départ d’études plus approfondies.
- Les Démocraties modernes, par W. Steed, G. Bougi.é, E. Doumergue, G. Lanson, E. Boutroux, Ch. Andler, P. Doumergue, etc. r vol. in-16, 281 p. Bibliothèque de Philosophie contemporaine, Flammarion, Paris. Prix : 7 fr. 60.
- Suite des conférences faites en 1917-1918 pendant la guerre, accompagnées d’études plus générales sur les origines de la démocratie. Elles l’étudient en Angleterre, en France, en Amérique, en Alsace, en Allemagne et dans ses rapports avec l’Evangile, la Réforme, la morale.
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- LA NATURE
- Supplément.
- N° 2464 25 Juin 1921
- Avis-à nos lecteurs. — Pendant la période des vacances, pour des commodités de mise en pages, le Supplément de La Nature contiendra, suivant les numéros, 13 ou 4 pages. En ûn de semestre, nos lecteurs auront <' toutefois reçu le nombre de pages habituel. Le numéro d’aujourd’hui contient 13 pages de supplément.
- A propos du procédé Haber. — Dans notre n° 2461, nous avons résumé l’intéressant article du professéur Partington sur l’usine d Oppau. M. Partington nous demande de rectifier une erreur matérielle. Son travail a paru dans le Journal ùf tke Society of Chemical Indus-try et non dans le Journal of the Society of Chemical Engineers comme nous l’avons imprimé. Il n’existe du reste pas en Angleterre de publication portant ce dernier titre.
- La téléphonie sans fil. — La téléphonie sans fil a reçu pendant la guerre de nombreuses applications militaires, notamment à bord des avions pour des communications à faible distance. Yoici qu’elle entre dans la période d’utilisation industrielle. Le Times annonce que des expériences viennent d’être faites la semaine dernière entre deux stations Marconi, l’une à Southwold (Sufîolk) et l’autre à Jaandvoort (Hollande). Les ondes employées ont une longueur de 100 m., ce qui évite toute interférence avec les ondes de 600 m. employées pour la radiotélégraphie marine. Il est à noter que déjà le téléphone sans fil est employé par la Bourse d’Amsterdam pour communiquer chaque jour les cours dans toute la Hollande.
- L’automobile dans le Sahara. — A propos de l’article publié sur ce sujet dans notre n° 2459, M. Lucien Fenouil, ancien commandant des autos sahariennes, et chef du raid qui atteignit le Hoggar en janvier 1920, aujourd’hui officier démissionnaire, nous écrit qu’il était le chef de la mission qui atteignit Tamanrasset, et non l’adjudant Poivre, qui était son second et suivait le convoi comme dépanneur. Il ajoute :
- « Je vous signale des erreurs du double ou de la moitié dans les chiffres suivants ; la moyenne d’étape quotidienne a été de 100 km et non de 200 km, ce qui est un fait fort rare et qui n’a eu lieu que sur certaines fractions de la piste tout spécialement favorables, et cela seulement avec une ou deux voitures montées par d’excellents conducteurs, rompus à la pénible conduite du bled.
- « La moyenne de consommation d’essence a été de 60 litres aux 100 km et non aux 200 km comme l’indique M. E.-H. Lémonon. Quant à la consommation de pneus^ elle peut être estimée à un train complet (8 roues) pour 4 à 5oo km, c’est un minimum.
- « Une chose pourtant bien importante est passée sous silence : une camionnette qui coûte de 3o à 5o 000 francs ne fera jamais plus de 10000 km au Sahara, c’est donc un amortissement de 3 à 5 francs par km, et je ne compte pas les nombreuses pièces de rechange utilisées ; les roues se voilent, les jantes se fendent, les bougies durent peu, les induits de magnéto, trop secoués, se détériorent, les pignons de vitesse et d’attaque s’usent avec une effrayante rapidité, et les ressorts sont fragiles, et les bielles !
- « A côté de cela, considérons la charge utile dans l’acception propre du mot; elle est réduite à 5 ou 600 kg pour une auto qui a à parcourir l’itinéraire Ouargla-In-Salah sans ravitaillement; il faut considérer que le radiateur et les conducteurs ont \ besoin énormément d’eau, que les puits sont souvent à 3 jours de distance et qu’on doit prévoir 4 ou 5 jours.
- « Je vous ai cité la consommation d’essence, celles d'huile et de graisse sont proportionnées. Notez en plus que le chargement doit comporter un outillage des plus complets pour pouvoir faire en route n’importe quelle
- réparation : changement de piston, de cardan ou de pignon d’attaque. Tout cela pèse considérablement et les pneus de rechange encombrent la voiture ainsi que les nombreux récipients de 5o litres que l’on emporte.
- « Donc, dans l’état actuel de la question, l’auto au Sahara reste un moyen de locomotion extrêmement onéreux et que l’on ne peut employer que dans des cas tout à fait exceptionnels, et qui ne peut se suffire à lui-même, les postes devant être ravitaillés par chameaux.
- « La question de sécurité n’existe nullement avec l’auto. Un rezzou qui attend un convoi auto dans un défilé, où la route aura été préalablement barrée, est sûr d’anéantir le convoi qui est obligé de marcher en colonne très espacée. Mon armement était de 3 mitrailleuses, i fusil-mitrailleur, 70 mousquetons, et cependant j’ai nettement senti que nous étions en état d’infériorité notoire lorsque nous défilions dans des gorges étroites ou des vallées encaissées, comme on en rencontre fréquemment au Sud d’In-Salah.
- « La protection ne peut être efficacement assurée que par des patrouilles de méharistes précédant le convoi. »
- Un ascenseur en 1713. — Un de nos lecteurs, M. Hottot, nous signale, parmi les « nouveautés scientifiques du xvme siècle », la suivante qui n’est pas moins curieuse que celles que nous avons déjà publiées.
- « La Reine (Marie d’Este, veuve de Jacques II Stuart, roi d’Angleterre et mère de Jacques III, alias chevalier de Saint-Georges ou prétendant) va au Luxembourg : la princesse de Condé l’invite à monter dans sa « machine » qui est une chaise disposée avec des contre-poids si justes que, se tenant assise dans son fauteuil, l’on se irouve, en tenant le cordon, monter depuis le haut de la maison et descendre ensuite jusqu’au jardin.... La reine ayant vu Mme P. y monter s’y mit après elle, et a avoué que n’y étant pas âccoustumée, elle avait eu quelque frayeur, se trouvant à quelques pieds de terre, enlevée par un trou assez obscur. »
- Extrait du volume : La Cour des Stuarts à Saint-Germain-en-Laye (1689-1718), par G. du Bosq de Beaumont et M. Bernos, au chapitre Extraits du Mémorial du Couvent de la Visitation de Chaillot pour [l’année 1713, p. 33g.
- Curieuse cucurbitacée des pays désertiques africains. — Il existe dans les régions désertiques de l’ancienne Afrique allemande du Sud-Ouest, et plus particulièrement dans le territoire de la Baleine, une curieuse cucurbitacée alimentaire, le Narrah, qui peut être considérée comme la providence de ces contrées.
- Le Narrah, contrairement aux autres cucurbitacées, a une tige totalement dépourvue de feuilles; ou plutôt, celles-ci, à peine formées, se dessèchent, tombent et sont remplacées par de longues épines, très aiguës et très résistantes, qui se développent toujours deux à deux, par paires. Les fruits du Narrah j contiennent des substances éminemment nutritives. Us constituent l’unique ressource alimentaire de nombreux nomades qui, sans cette ressource, mourraient de faim.
- Les racines du Narrah s’implantent profondément à travers les dunes de sable du désert, jusqu’à ce qu’elles rencontrent l’humidité, parfois jusqu’à une profondeur de 20 mètres.
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- Les insectes paralyseurs auxiliaires de l’agricul ture. — Dans une récente communication à l’Académie d’Agriculture, M. Bouvier signale les intéressants travaux effectués à l'Ile Maurice par M. d’Emmerez de Charmoy, entomologiste du gouvernement de cette île.
- En 1911, les plantations de canue à sucre situées dans la partie Nord de l’île furent envahies et dévastées par un coléoptère, le Phytalus Smiihigni, qui se multiplia et sévit en fléau les années suivantes. Inconnu jusqu’alors dans l’île, ce coléoptère provenait sûrement d’une importation accidentelle; il fut établi, en effet, que le Phytalus était une espèce caraïbe, signalée depuis longtemps à la Barbade où d’ailleurs elle n’était pas tenue pour un insecte redoutable. Appliquant les idées de
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- INFORMATIONS
- Riley, M. de Charmoy pensa que le Pkytalus était mis en échec aux Antilles par quelque espèce entomophage ou prédatrice, et demanda des renseignements sur ce point ; il apprit de la sorte qu’un prédateur de la famille des Scoleiides, le Tiphia parallela Smith, assez répandu sous les tropiques américains, est le principal ennemi du Phytalus, et résolut d’introduire cette espèce à Maurice où elle avait toutes chances de s’acclimater; des cocons lui furent envoyés de la Barbade et mis en insectarium où, malgré le voyage et le transport défectueux, quelques-uns donnèrent le parasite adulte. Ainsi purent etre mis en liberté quatre couples de Tiphia parallela qui se multiplièrent à merveille; leur libération avait eu lieu le 20 novembre 1914, et le 5 mai 1917 leursdes-cendants butinaient en très grand nombre sur une plante duveteuse, le Cordia interrupta, qui porte des vésicules sucrées. Et 1 Hyménoptère ne se contentait pas de pondre sur les larves de Phytalus, il s’adressait également à d’autres Scarabéides, aux Oryctes. et aux Adoretus, qui ne sont pas moins nuisibles à la canne à sucre.
- Encouragé par ce résultat, qui limitait tout au moins la malfaisance des Scarabéides, M. d’Emmerez de Charmoy entreprit une lutte analogue contre l'Oryctes taran-dus qui attaquait la canne dans le sud de l’île, et dans ce but fît un voyage à Madagascar où sont nombreuses les Scolies ennemies des Oryctes; il en rapporta six espèces qui s’acclimatèrent parfaitement à Maurice et y jouent aujourd’hui un rôle protecteur très efficace.
- Le sexographe, indicateur du sexe des œufs de poule. — La Nature a récemment parlé d'un appareil proposé pour reconnaître le sexe des œufs de poule. Il consiste en une petite boule de cuivre suspendue à l’extrémité d’une chaînette de même métal ; quand on le tient entre le pouce et l’index de la main droite au-dessus d'un œuf, il ne tarde pas à osciller comme un pendule si l’œuf est mâle ou à décrire des cercles si l’œuf est femelle.
- Les Comptes rendus de la Société de Biologie publient , une note de M. Lienhardt sur la valeur de cétte détermination. M. Lienhardt a pris i5o œufs dè poule de race Minorque pure, au hasard de la ponte d’un important élevage, et les a soumis à l’épreuve du sexographe, puis il les a mis à la couveuse. Des 92 œufs indiqués comme femelles, il naquit 64 poussins, dont 36 mâles et 28 femelles ; des 58 œufs à indice mâle, il sortit 42 poussins dont 24 mâles et 18 femelles L’expérience répétée plusieurs fois donna des résultats comparables.
- Le même sexographe est aussi fantaisiste quand il s’agit de déterminer le sexe de coqs, poules, lapins et chiens adultes. Il oscille également au-dessus d’une montre, d’une chaise ou d’une table. Il n’y a .donc pas lieu de considérer cet appareil comme sérieux.
- Le renne en Alaska. — Le* Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation signale que pendant l’été de 1890, le docteur Sheldon-Jackson, agent général de l’instruction publique dans l’Alaska, ayant fait une tournée sur le cotre de la douane, dans la mer de Behring et l’Océan Arctique, pour inspecter les villages tout le long des côtes, fut frappé du contraste entre les Esquimaux de l’Alaska menant une vie misérable de chasseurs et de pêcheurs et les milliers d’Esquimaux sibériens qui, grâce aux rennes, vivaient dans l’abondance, leurs troupeaux leur fournissant de*ia viande, du lait, des fourrures et des moyens de communication rapides par le traînage. Le docteur Jackson, à son retour à Washington, attira sur cette situation l'attention du Haut Commissaire de l’Education qui. se montra favorable à son projet de transformer en peuple pasteur les chasseurs et pêcheurs de l’Alaska, comme ‘étant le meilleur moyen de civiliser eit de faire l’éducation de ces sauvages indigènes. N’était-ce pas la phase naturelle par où avaient passé toutes les nations civilisées? Un premier fond souscrit par des particuliers permit de mettre en train l’expérience et avec 2146 dollars on fit l’acquisition de 16 rennes, en 1891, et de 171 autres, en 1892.
- En 1893, le Congrès, comprenant toute l’importance de l’entreprise, consacra 6000 dollars à l’introduction du renne dans l’Alaska et, depuis, a continué à subventionner l’entreprise par des allocations de,5ooo à a'5'ooo dollars. La somme votée pour 1919-20 est de 7500 dollars.
- Aujourd’hui le renne est l’objet d’un élevage intensif de Pointe Barrow jusqu’aux îles Aléoutiennes et l’on peut estimer à 145 000 le nombre des rennes dans l’Alaska, partagés en une centaine de troupeaux qui ont rapporté jusqu'à 97 515 dollars pour un seul exercice, dans une région qui pourra certainement en entretenir 4000000 et la viande de renne est déjà l’objet d’une importante exportation vers les villes de la côte du Pacifique aux Etats-Unis.
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- Le poumoh, fixateur d’huile. — MM. H. Busquet et Ch. Vischniac viennent de communiquer à la Société de Biologie les curieux résultats d’expériènees qu’ils poursuivent sur la destinée de l’huile introduite dans le sang. Si l’on injecte dans une veine une certaine quantité d’huile d’olive et qu’un quart d’heure après on cherche ce qu elle est devenue, on la retrouve presque totalement dans le poumon. Celui-ci en renferme alors 10 à 20 fois plus que le rein, 55 fois plus que le foie, et l’huile qu’on y rencontre est identique à l’huile d’olive introduite, qui n’a subi aucune modification. Les poumons possèdent donc un pouvoir de fixation considérable pour les matières grasses. Il reste à Chercher le rôle d’une telle propriété.
- Portrait d’un roi babylonien. — L’iconographie des anciens rois de Babylone n’est pas encore très riche. On ne connaît guère les traits que du roi Hammurabi (2000 ans avant J.-C.) par sa fameuse stèle de Suse,
- ceux de Gudea (235o), par sa statue et ceux de Naram-Sin (2600), par sa stèle de victoire, toutes pièces conservées au Musée du Louvre* Le Muséum Journal, organe du musée de l’Université de Philadelphie, ajoute à cette documentation un nouveau portrait, celui d’Ibi-sin, le dernier roi d’Ur qui commença de régner en 2210 avant J,.-C. Ce portrait est en relief sur un morceau d’argile ; trouvé dans les fouilles de Nippur, il est conservé maintenant au musée de l’Université. Ce morceau d’argile noire servit certainement de sceau, comme on emploie la cire actuellement.
- Les inscriptions cunéiformes latérales disent : « Ibi-Sin, héros puissant, roi d’Ur, roi des quatre x’égions, l’a donné à Sag Nannar-Zu, prêtre d’Enlib, son serviteur ». Au-dessus des personnages, une bande de gros caractères indique Shulpae, banquier, fils d’Erindan, nom de l’expéditeur ou du destinataire du paquet ainsi scellé (?)
- La scène montre le roi, assis, ayant en main un petit vase qu’il tend à un personnage debout vu de profil, qui est probablement le grand-prêtre. Ces personnages ont moins de 2 cm de haut. On peut juger par là de la finesse de ce sceau, de même que la photographie ci-jointe montre la grâce de cette figuration. Nous sommes heureux de reproduire la nouvelle acquisition du Musée de l’Université de Philadelphie.
- Congrès de Pêche de Santander. — Le Secrétaire général du Congrès nous informe qu’à cause de la situation internationale actuelle qui pourrait empêcher la collaboration d’importants éléments étrangers, le Gouvernement espagnol a décidé d’ajourner le Congrès jusqu’à l’année 1922.
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- Presse « Reese pier et chiffons.
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- Non seulement les déchets de papier, les chiffons, et même les copeaux, augmentent de valeur tous les jours, mais il dévient de plus en plus nécessaire de les recueillir, la matière première faisant défaut à nos usines à papier.
- La Presse « Reese » a été établie aussi bien pour diminuer le volume de tous ces déchets que pour les livrer tout empaquetés, ce qui est plus commode pour la vente et la mise en stock.
- Le fonctionnement de cette presse-emballeuse, d’une construction très robuste, est des plus simples; ses leviers ne prennent pas de place, son poids est de 113 kg.
- Constructeur : J. A. Hockett and CT, 233. South First Street, Brooklyn N.-Y. (Etats-Unis).' t
- Fig;.
- -— Presse emballeuse Reese pour vieux papiers.
- :»*>
- Photographie
- Verrou de sûreté pour châssis à plaques. — Quand on doit faire plusieurs clichés, avec des châssis simples, on a soin de les prendre dans l’ordre de leurs numéros. Mais on inscrit les châssis utilisés,,, quand on y songe, aussi se trouve-t-on embarrassé quelques jours plus tard quand il faut reprendre un nouveau châssis dont la plaque est intacte. Il serait désirable de pouvoir s’assurer de l’exposition d’une plaque sans rechercher un carnet ou un crayon, généralement oubliés quand on en a besoin.
- C’est pourquoi nous avons imaginé et construit le petit indicateur suivant qui nous donne toute satisfaction. Etant fixé au châssis, on ne risque pas de le perdre, et le coup de pouce qu’il nécessite devient vite une habitude.
- Il se compose de deux pièces, la glissière et le volet, découpées avec de vieux ciseaux dans de la tôle mince de laiton ou de cuivre.
- Les figures cn-jointes dispensent de longues explications.
- Laglissière est soudée sur le dos du châssis par ses deux extrémités (flèches de la fig. 2). La petite fenêtre laisse apercevoir le dos du châssis, - ( Glissière l/o/et peint en blanc à cet endroit, et
- rp^-r-rr-ri , (—portant le mot « exp ». (Si on
- .....,< I------> l’écrivait sur la glissière même,
- le volet, en glissant, l’aurait bientôt effacé). La queue du volet est repliée deux fois sur elle-même, suivant le pointillé, pour permettre de le manier facilement avec le pouce. En pinçant un peu les coins des petites glissières (flèches fig. 2), le volet ne risquera pas de s’échapper et restera dans sa position.
- Quand on vient de charger les châssis, on recouvre les fenêtres avec le volet. Sitôt qu’une plaque est exposée, on démasque la fenêtre, et la peinture blanche attirant l’attention évitera toute malencontreuse superposition d’images. J. Chauveau.
- fenêtre
- \
- H
- D
- i/errou termine
- Fig. 2. — Verrou desûreté pour châssis à plaques.
- 220 volts
- •+ -
- S ou pape
- Fis. 3.
- Zampe
- 4/ Pô
- — Formation d’une soupape, ^
- “Electricité
- Utilisation pratique de soupapes électrolytiques.
- — La construction d’une soupape électrique a suscité de la part de nos lecteurs un nombre élévé de lettres, relativement à l’utilisation pratique de ces soupapes.
- Tout d’abord, il ne faut pas considérer ces appareils comme étant susceptibles d’avoir un rendement supérieur à 60 ou 70 pour 100, en admettant qu’ils soient fabriqués d’une façon impeccable; encore ce rendement n’est-il possible que pour des soupapes de grande dimension.
- Pour des petites dimensions du genre de celles que nous avons indiquées , le fonctionnement est délicat, et certaines maisons même ont abandonné la construction de ce genre de soupapes pourla charge d’accumulateurs.
- Ilne faut donc voir là qu’un appareil commode, mais sans grande portée industrielle. C’est plutôt une récréation utile d’amateur qu’un appareil d’utilisation directement pratiqué. Les difficultés d’exécution pourraient décourager les amateurs par suite du mauvais rendement obtenu, si l’on n’a pas soin au préalable de former la plaque d’aluminium en la faisant traverser par un courant continu proportionnel à la surface de la plaque.
- Cette observation nous a été suggérée par la remarque d’un de nos lecteurs, M. Reynaud de Marseille, qui, après avoir essayé tous les liquides possibles, toutes les qualités d’aluminium qu’il avait pu trouver, n’était arrivé à aucun résultat appréciable tant qu’il n’avâit pas procédé à la formation de la plaque d’aluminium.
- Cette formation se fait en mettant la plaque d’aluminium en communication avec le positif d’une source de courant continu de i5o volts à 220 volts.
- Si la soupape doit normalement fonctionner à xio, le circuit est fermé par l’intermédiaire d’une lampe suffisante pour débiter l’intensité du courant voulue. La plaque est complètement formée dès qu’il y a production d’oxygène sur l’électrode aluminium. La lampe alors s’éteint d’elle-même par suite de la suppression du courant plus ou moins! complète (fig, 3).
- Le même lecteur nous signale qu’il a pu appliquer le principe de la soupape à la charge d’accumulateurs, en lui faisant jouer le rôle d’un conjoncteur-disjoncteur. L’électrode d’aluminium, en effet, arrête le courant lorsqu’elle est reliée au pôle positif d’une source d’électricité.
- Si on monte par conséquent une soupape de manière que le plomb soit en communication avec le pôle positif de la dynamo* de charge, le courant pourra parfaitement passer du plomb à l’aluminium pendant la période de charge normale de la batterie d’accumulateurs par la dynamo. Si le voltage de la dynamo baisse jusqu’à devenir inférieur à la force électro-motrice de la batte-
- rie, le courant change de sens, et les accumulateurs débiteraient du courant dans la machine s’il n’y avait pas d’appareil interposé (fig. 4).
- La machine tournera alors comme moteur, et les accumulateurs se videront. Avec la disposition de la
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- soupape, le courant ne pouvant passer de l’aluminium au plomb, la soupape forme donc disjoncteur, et évite la décharge de la batterie d’accumulateurs dans la dynamo.
- Dès que le voilage de la dynamo redevient supérieur à celui de la batterie, la soupape est toujours prête à laisser circuler à nouveau le courant. Elle forme donc conjoncteur automatique.
- C’est d’ailleurs le principe même des soupapes, ou clapets électrolytiques, de fonctionner de la même façon que le clapet de retenue d’alimentation pour une pompe.
- Pour améliorer le rendement des soupapes, il faut avoir soin de mettre de préférence l’électrode d’aluminium entre deux électrodes de plomb, afin de di minuer la résistance intérieure de
- l’appareil, et d’empêcher un échauffement trop élevé du liquide (fig. 5).
- La densité du courant sera au plus de i ampère par décimètre carré de surface d’aluminium.
- Jouets <«*
- Le « Tabola », jeu de salon. — La ferveur qu’inspirent les jeux de plein air a porté les inventeurs à leur chercher des « substituts » pour les journées pluvieuses ou la mauvaise saison.
- Nous avons eu d'abord le « croquet de salon », puis le <c tennis de table », qui constituent, réduits à cette échelle quasi-intime, des jeux aussi charmants qu’intéressants.
- L’an dernier, un inventeur lança même, si extraordinaire que puisse paraître l’expression, un « football de table ». Mais l’appareil est assez compliqué et coûteux, deux conditions qui peuvent nuire à son succès.
- Nous constaterons que le « Tabola » est loin d’être aussi handicapé que son prédécesseur immédiat dans la course à la faveur publique. Ces « boules de table » sont simples, ingénieuses, pratiques, peu coûteuses, et constituent, comme nous avons pu nous en assurer en participant ou en assistant à de nombreuses parties, un sport de salon quUne manque ni d’intérêt ni d’élégance.
- Fig. 6 — Les boules du « Tabola ».
- Nos photographies montrent la forme des « boules ». Elles sont composées de deux calottes sphériques réunies par un axe qui se continue extérieurement par de petits pivots à la tète arrondie. Un disque mobile, qui se déplace sous la pression du doigt, peut glisser sur l’axe.
- Avec le jack, ou cochonnet, qui est une petite bille de bois, c’est tout l’outillage que requiert le tabola. On y ajoute un tapis de table bien tendu, et des bandes de t - ile qui limitent le champ de jeu. Un billard de salon est le « terrain » rêvé.
- L’inventeur, M. William Miller, a voulu présenter un jeu de boules qui, sous son échelle très réduite, fût aussi intéressant que le véritable jeu, et se prêtât à
- autant de combinaisons. Il a atteint son but, et l a même dépassé, grâce à son disque mobile.
- Des deux calottes sphériques, l’une est marquée d’étoiles et d’inscriptions (nous l’appellerons la calotte A), et l’autre, qui sera la calotte B, ne porte aucun signe. L’ingénieux montage de l’objet fait que A est
- imperceptiblement moins large que B. Ainsi, quand le disque aura été pressé contre B, cette calotte le dépassera juste assez pour qu’il n’ait plus contact avec le sol. Au contraire, s'il est collé contre A, il déborde juste assez pour que le bord de A perde ce contact.
- Le joueur qui veut jouer droit glisse le disque contre A. Puis, il place le pouce et l’index sur les pivots, qu’il presse légèrement, fait rouler la boule sur le lapis dans la direction voulue, et la libère en écartant simultanément les deux doigts.
- S’il veut atteindre le cochonnet en contournant des boules déjà placées, il ramène le disque contre B. Sa boule, au lieu de décrire une ligne droite comme dans le premier cas, suivra une ligne courbe qui sera concave par rapport à A. La courbure de la marche peut être réglée, après quelques essais, en faisant prendre au disque des positions intermédiaires.
- Enfin, quand un joueur est devenu assez adroit pour toucher la boule d’un adversaire avec l’un des pivots extérieurs de la sienne, il obtient des « effets » très remarquables, et peut ainsi réussir des coups qui seraient autrement irréalisables.
- Souhaitons au Tabolale succès dont est digne 1 ingéniosité de son inventeur. Ce joli jeu prendra sa place dans notre arsenal sportif de salon.
- 7Hygiène
- Appareil à douche le « Pluviôse» — Pour installer un appareil à douche chc z soi, et ainsi réaliser le rêve de tous les ménages, une première condition en apparence indispensable est de disposer d eau sous pression. Et pour remplir cette condition, on est souvent obligé d’aménager des réservoirs surélevés, ce qui conduit parfois à des cQnstructions assez difficiles ou coûteuses.
- Cet inconvénient disparaît entièrement avec l’appàreil à douches « le Pluviôse ». Il comporte un récipient que l’on remplit d’eau chaude ; une pompe à air analogue à une pompe à bicyclette permet d’exercer sur l’eau la pression que l’on désire ; il suffit alors d’ouvrir le robinet disposé sur la colonne montante : l’eau s’échappe en un jet vigoureux. On peut ainsi prendre sa douche en m’importe quel endroit et instantanément.
- Constructeur : Etablissement Maury, 25, rue Godefroy-Cavaignac, Paris (n°).
- Fig. 8. —Le Pluviôse.
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- ifK)
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Qgt,
- LA VOUTE CÉLESTE EN AOUT J92J (*)
- Le mois d’août est sans doute celui où l’on regarde le plus le ciel — nous parlons ici d’une manière générale, et non pour les astronomes. C’est le mois des vacances, des jours très chauds, des soirées où I on s’attarde volontiers dehors pour profiter de la fraîcheur de la nuit, c’est le mois des étoiles filantes nombreuses qui toujours attirent le regard et posent, pour la plupart des observateurs non initiés, le grand point d’interrogation de leur origine. Que les lecteurs de ce Bulletin profitent donc des beaux soirs d’août pour faire des leçons d’Astronomie — combien élémentaire et com-^bien attrayante — aux personnes non initiées, hélas, si nombreuses ; ils auront ainsi rendu un grand service à la science.
- Signalons comme faits principaux de Ce mois, la réapparition définitive des anneaux de Saturne pour i5 ans, la chute des Persétdes, l’opposition de la planète Uranus.
- I. Soleil. — Le Soleil redescend de plus en plus vers l’hémisphère austral. Sa déclinaison, de -f- i8°6' le xer août, tombe à 8° 45' le 3i et la durée du jour passe de i5h 4m à i3h29ra aux mêmes dates. Par durée du jour, on entend ici l’intervalle de temps qui sépare le lever du centre du Soleil de son coucher.
- Le Temps légal à midi vrai, c’est-à-dire l’heure mar-
- voit mesure x secondes d’arc dans
- solaire, en fait sa longueur sera de —
- y/*
- Lumière zodiacale. — On pourra
- le
- x
- •et*
- ns du rayon secondes(B.
- rechercher cette
- quée par les pendules, quand le centre du Soleil passe au méridien de Paris, figure, pour 50
- quelques dates, dans le tableau ci-dessous : Ô°|
- Dates. Août ier Temps légal. I ih 56“ 49“ J
- - 5 I lh 56“ 3is 10 1
- — 10 iih55“55‘
- — i5 — 20 2 5 u1’55“ 4‘ 1 ih 54“ os 1 ih52“44‘ 11°|
- — 31 1 ih 5i“ o! 50
- 40'
- Fig. i.— Marche de la planète du Verseau, du 1er août
- L’observation physique du Soleil doit toujours être poursuivie et, récemment encore, au début du mois de mai, il
- y a eu un très beau groupe de taches solaires, la plus grande des taches ayant noooo km au moment de son passage au méridien central du Soleil. Ce groupe a donné lieu à des perturbations magnétiques considérables, à des aurores boréales, etc.
- Pour orienter les dessins, on utilisera le tableau ci-après, où P désigne l’angle de position de l’axe de rotation du Soleil, compté vers l’Est à partir du point nord du disque ; B0 et L0 sont respectivement la latitude et la longitude héliographiques du centre du disque, c’est-à-dire du centre de la Terre, vu du centre du Soleil.
- Ao û t
- Il est intéressant de savoir ce que représente en kilomètres une tache que l’on voit sur le Soleil.
- Une tache de i" mesure 725 kilomètres.
- — — jo" — 7 248 —
- — — 17",6 — 12742 — (la Terre)
- — — i'o o — 43 488 —
- Ces dimensions correspondent à une tache vue au centre du disque. Pour une tache qui ne serait pas au centre, et c’est le cas le plus fréquent, on tiendra compte de l’obliquité sous laquelle on la voit. Pour y parvenir, mesurer, avec un décimètre, la distance de cette tache au centre du Soleil sur le dessin obtenu par projection (ou sur une photographie), Diviser par le rayon. Le quotient d trouvé est, en fait, la distance apparente de la tache au centre du Soleil, le rayon du Soleil étant pris pour unité. Si la tache telle qu’on la
- I. Les heures figurant dans ce Bulletin sont exprimées en temps moyen légal compté de ob à 24h à partir de minuit, c’est-à-dire en temps de Greenwich. Pendant la durée de l’adoption de l’heure d’été, avancer tous les temps indiqués ici d'une heure.
- lueur, le matin, avant l’arrivée de l’aurore parmi les constellatious situées le long de l’écliptique, c’est-à-dire, pendant ce mois, dans les constellations du Taureau et des Gémeaux.
- IL Lune. — En août, les phases de la Lune seront les suivantes :
- N. L. le 3, à 2oh 17“ 1 P. L. le 18, à i5h28“
- P. Q. le ta, à r4hi4m | D.Q. le 26, à i2-5i“
- Age de la Lune, à midi : le i*r août = 26^9; le 4 = 0^,7. Pour les autres dates du mois, ajouter 1 jour par jour écoulé depuis le iet ou le 4. Pour les époques intermédiaires, ajouter oJ,0417 par heure écoulée depuis le midi précédent.
- Plus grandes déclinaisons de la Lune en août : le ier = -j- 180 48' ; le i3 — — 180 45'; le 28, = -j- 1803g'.
- Périgée de la Lune (plus petite distance à la Terre) le 3 août, à 2 2k. Parallaxe = 6 \ 23". Distance =357 23o km. Apogée de la Lune (plus grande distance à la Terre), le le 17 août, à i3h. Parallaxe =53' 58". Distance
- = 408 320 km.
- Occultations d'étoiles par la Lune, (pour Paris). — Le 7 août, occultation de /'Vierge (gr. 6,0) Emersion seule vL sible à 19h 36m.
- Le 8 août, occultation de h Vierge gr. (5,4), de 20hi8m à 2ih8m.
- Le 11 août, occultation de 73 B Scorpion (gr. 6,4). Emersion seule visible à 201' 3“, — Occultation de 88 B Scorpion (gr. 6,4) de 2ih4om à 22h 54”.
- Le 20 août, occultation de 14 Poissons (gr. 5,9), de
- 30
- 20r
- VIE RS EAU
- Uanv. 19ZZ „ 1 Nov.
- XXIIh 6°
- 10°
- Vénus à travers la Constellation 1921 au ier janvier 1922.
- 21“41r
- P. B0 L0
- 4 + 12°,07 + 6°,07 o°,63
- 9 + 130,96 + 6°, 18 2940,52
- «4 + i5°,75 + 6°,64 228°,42
- !9 + *7 Via + 60,86 i62«,33
- 24 + 180,98 + 7°-°4 960,26
- à 22h 52'“,
- B Taureau
- (gr. 6,4).
- Le 25 août, occultation »de 3o Emersion seule visible à 22 7™.
- Marées, Mascaret. — Les marées se produisant au moment de la Nouvelle Lune du 3 août atteindront une assez grande amplitude. Par contre, les marées de la Pleine Lune du 18 seront très faibles. Voici le tableau des fortes marées du début du mois :
- Dates. Marées du matin (Brest.) Coefficient. Marées du soir (Brest). Coefficient.
- Août 3 3h 8“ o“,9i i5h 33“ o“,97
- — 4 3h 58“ i“,o3 i6h 22“ i“,07
- — 5 4h 45“ i“, 10 »7h 9” i“,i r
- — 6 5h 3'i” i“,ii 1711 55“ »“.09
- — 7 6h 17“ i“,o5 i8h39“ 1-
- Pour avoir l’heure de la marée, dans un lieu quelconque du littoral de la Manche ou de l’Océan, connaissant l’heure de la marée à Brest, il suffit d’apporter une correction dont le signe et l’importance dépendent de la situation du lieu et aussi de la valeur de la marée (marée de vive-eau et de morte-eau). Quant à l’amplitude, elle dépend de l’unité de hauteur du lieu considéré. En multipliant cette unité de hauteur par le coefficient de la marée, on a l’amplitude réelle dans le lieu en question. Nous pourrons faire connaître ici, aux lecteurs de ce Bulletin, pour les lieux du littoral qu’ils voudraient bien nous indiquer, les corrections et unités de hauteur leur permettant de trouver les données de la marée, au moyen des éléments que nous publions chaque, mois. , • .
- Par suite de l’importance assez grande des marées du. début du mois, le phénomène du mascaret se produira en août. Voici, d’après l’Annuaire du Bureau des Lon-
- 1. On voit facilement que le nombre d trouvé n’est pas autre chose que le sinus de l’angle formé au centre du Soleil parla, ligne Soleil-Terre avec la droite qui joint le centre du Soleil a la, tache. La quantité \j 1 —d- est ainsi le cosinus de cet anglç,
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- gitudes, les heures de ce curieux phénomène, pour Quillebeuf, Villequier et Caudebec :
- Dates. Coefficient Quillebeuf. Villequier. Caudebec.
- — de la marée — — —
- Août 4 im,07 i9h 56m 20h 33,n 20h 42“
- — 5 im, 10 8" 17ra 8h 54“ 9h 3“
- — 5 - 1m, 11 20h 41“ 2Ih18“ 2lh 27“
- — 6 im,n 9h 4“ 9h 41 “ 9h 5om
- — 6 0 O a 2 lh 29m 2 211 6“ 22h l5m
- III. Planètes. — Le tableau ci-dessous, établi au
- moyen des données de Y Annuaire astronomique Flammarion pour 1911, donne les principaux renseignements pour l’observation des planètes pendant le mois d’août 1921.
- Mercure, dont la plus longue élongation a eu lieu le 29 du mois précédent, pourra être recherché du Ier au
- léger retard de dix minutes sur Jupiter. Il convient de réobserver le moment de la réapparition définitive, pour i'5 ans, des anneaux. La Terre traversera le plan de ces anneaux, du Sud au Nord, le 3 août, à i5h. On verra ainsi la face éclairée par le Soleil. Ensuite, ces anneaux s’ouvriront peu à peu jusqu’en 1928 (voir notre petite figure i du Bulletin astronomique pour décembre 1920 (n° 2434, du 27 novembre 1920). Nous continuons la publication des éléments de l’anneau. Pour le 8 août,
- on a les valeurs suivantes :
- Grand axe extérieur........................ 36",58'
- Petit axe extérieur........................... + o",i8'
- Hauteur de la Terre au-dessus du plan de
- l’anneau..................................... 4 o° 16'
- Hauteur du Soleil au-dessus du plan de l’anneau ......................................... + i°5i,
- Date : Lever Passage TConcher Àscen - Diamètre Constellation
- ASTRE AOUT à Paris. au Méridien de Paris. à Paris. s ion droite. Déclinaison. apparent. et étoile voisine, VISIBILITÉ
- 6 4h3iœ nh 56m25‘ igh 21“ 9h 4m + 16»47" 3T 36" 0 * Cancer
- Soleil. . . 16 4 45 Il 54 53 19 4 9 42 -j- 13 5o 3i 38,4 Lion ))
- 26 4 59 Il 52 28 18 45 10 19 -j- 10 3i 31 43,2 Lion
- 6 3 2 IO 48 18 35 7 49 4 20 57 6,2 . y. Gémeaux Matin, au début du mois.
- Mercure. . ï6 . 3 57 11 28 18 59 9 7 + 187 5,2 1 Cancer J Plus grande élongation
- 26 5 i3 12 6 19 0 10 33 + 10 59 4,8 p Lion le 29 juillet.
- Vénus. . .< 6 ! *6 1 8 1 16 8 57 9 6 16 46 16 55 6 4 6 52 . 4"21 22 4-21 24 17,0 16,0 y) Gémeaux ç Gémeaux ( Le matin, se lève 3h 3om avant le soleil.
- 26 1 3i 9 l5 17 0 7 41 . -j- ao 3i i5,o y Gémeaux ,
- 6 3 24 11 11 18 57 8 i5 4 20 54 3,6 •/) Cancer
- Mars . . .< 16 3 20 10 58 18 36 8 42 + *9 *4 3,6 S Cancer Inobservable.
- 26 3 16 10 44 18 i3 9 8- 4- 17 4° 3,6 ô Cancer \
- Jupiter . . 16 7 2Ï i3 43 20 6 11 3o 4 4 25 29,2 a Lion Presque inobservable.
- Saturne. . 16 7 3o i3 53 20 16 11 4° 4 4 24 i4,4 P Vierge Idem.
- Uranus . . i5 19 40 1 0 ‘6 20 22 41 — 9 12 3,6 eVerseau Toute la nuit.
- Neptune. . i5 3 59 1123 18 46 9 5 4 16 46 2,4 5 Cancer Inobservable.
- 8 août environ. Nous continuons ici, pour la période de
- visibilité., le tableau de la phase et de l’éclat :
- Dates. Disque illuminé. Grandeur stell
- Août 4 0,62 — 0,4
- — 9 o>79 — 1,0
- — 14 0,9» — i,3
- Voir l’explication de la grandeur stellaire négative au n° 2447 du 26 février 1921. Nos lecteurs voudront bien nous pardonner ces nombreux renvois à des « Bulletins astronomiques » antérieurs. Ils nous permettent — ces renvois — d’offrir ici une sorte de cours pratique complet d’Astronomie, dans le minimum de place.
- A propos de Mercure, M.'Flammarion recommande toujours aux observateurs de porter leur attention sur la différence qui existe entre la phase calculée et la phase observée et souhaite de voir une étude d’ensemble entreprise sur cette question.
- Vénus brille d’un éclat magnifique le matin avant l’aurore, se levant, tout ce mois, environ trois heures et demie avant le Soleil. Voici le tableau de la phase et de l’éclat :
- Dates. Disque illuminé. Éclat stellaire.
- Août 4 o,6ï -3,7
- — 9 0,67 —-3,6
- — 14 0,69 — 3,6
- — 19* .0,71 — 3,6
- — 24 0,73 — 3,5
- — 29 0,75 „ — 3,5
- Cet éclat stellaire, nous l’avons vu par ailleurs, équivaut à 2,5*4 soit 68 étoiles de ire grandeur environ, Lstspefct de la planète correspond sensiblement au schéma n° 8 de la figure 1 du Bulletin astronomique de Mars 1921 (n° 2447, 26 février 1921).
- Mars, encore plongé dans le rayonnement solaire, est pratiquement invisible.
- Jupiter est à peine visible, le soir, aussitôt le coucher du Soleil. Il faudra une monture équatoriale pour le trouver dans le crépuscule.
- Sqtume se trouve dans les mêmes conditions, avec un
- Le signe -j- se rapporte à la face boréale de l’anneau. Uranus, entre les étoiles 1 et g Verseau, arrivera en opposition le 3-i août. Il est donc en ce moment très bien placé pour être observé. On le trouvera facilement au moyen de la petite carte (fig. 1). Uranus ayant l’éclat d’une étoile de 6e grandeur, on peut le suivre aisément à la jumelle. Il offre, dans une bonne lunette astronomique, un petit disque bleuâtre de 3",6 de diamètre.
- Neptune sera en conjonction avec le Soleil le 6 août, par conséquent inobservable.
- IV. Phénomènes divers. — Conjonctions :
- Le 2, à 14h. Mercure en conjonction avec la Lune, à 4° 16'
- N.
- Le 3, à 5h, Mars -Le 4, à 2h, Neptune Le 6, à i2h, Jupiter Le 6, à i8h, Saturne Le 11, à oh, Mercure Lei5, à 8h, Mercure Le 19, à 2ih, Uranus Le 25, à oh, Mars Le 3o, à I21*, Vénus Le 3o, à 14h, Mercure Le 3i, à i5\ Neptune Le 31, à 2ih, Mars
- Etoiles variables.— Minima de l’étoile Algol (p Per-sée) : Le 2 août, à 3''22m; 5 (ohum); 25 (l’^So”1); 27 (22h39m).
- Etoiles filantes. — L’essaim des Perséides donne le plus grand nombre d’étoiles filantes du 9 au 11 août. Il diminue d’activité jusqu’au 22 août. Le radiant se déplace, il est voisin de r\ Persée du 9 au 11 et se trouve dans la Girafe vers le 22 (voir la carte de ce déplacement au Bulletin astronomique n° 2417 du 3i juillet 1920). Voir, en outre, dans ce même numéro, le tableau des principaux essaims d’étoiles filantes, d’après M. Denning. La Lune, au Premier Quartier le 10 août, gênera peu les observations des Perséides^, car elle se couchera à 22h4m le 9 août ; à 22h 39” le 10 et à a3h i8m le u.
- la Lune, à 6° 8'N. la Lune, à 4° 53' N. la Lune; à 3° 55' N. la Lune, à 40 3g' N. Mars, à o° 11'S. Neptune à i°26'N. la Lune, à 4° 22' S. Neptune, à i° 6' N. la Lune, à 4° 3i' N. X Lion, à o° 6' N. la Lune, à 4° 53'N. la Lune, à 5° 52' N.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Y. Constellations. — L’aspect de la voûte céleste, le i*r août, à2i\ ou le i5 août à 2011, est le suivant (les lettres entre parenthèses indiquent les principales curiosités de chaque constellation) :
- Au zénith : Le Dragon (v, Çi, 0, p) ; la Lyre (e, ç, ô, rt); Hercule (a, x, p, g5, ô).
- Au Nord : La Petite Ourse (a = Polaire). — Cassiopée 1); Andromède (y, M. 3i). Le Cocher est à l’horizon).
- A l’Est : Le Cygne (p, 0, p, 6i°); l’Aigle (y, i5 h); le Dauphin (y, 2. 2703); Pégase (u, e, 1); le Verseau, les Poissons). j
- Au Sud : Le Sagittaire (£, v, 54 el, M. 8, X, W) ; le Scorpion (a, v, p, crl, £) ; Ophiuchus (70, 67).
- A l’Ouest : La Couronne; le Bouvier (e, p) ; la
- Grande Ourse (ç, H, v, 23 h).
- Em. Toüchet.
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- VARIETES
- Amitié entre Mammifères et Oiseaux. — Comme suite à l’article de M. H. Coupin paru dans La Nature, n* 244^1 voici deux observations personnelles qu’on pourra ajouter à celles publiées à différentes reprises dans cette même revue. La première est celle d’un cas curieux de commensalisme.
- En 1910, de mai à septembre, j’ai habité l’exploitation agricole d’Ulmu (district de Braïla, Roumanie). Pendant tout l’été il y a fait une chaleur torride, et le domaine fut envahi par un nombre incalculable de mouches, qui se multipliaient à vue d’œil, à cause des énormes tas de fumier déposés autour des habitations, arrosés souvent par des pluies abondantes.
- Pour garder la propriété, une dizaine de chiens y vivaient. Parmi les types plus ou moins purs il se trouvait : un beau et méchant chien de berger roumain, à superbe robe aux poils longs, une chienne braque vive et espiègle, un griffon à poils durs, grand et vigoureux, une chienne fox-terrier, et le reste, des races mélangées non définies. Ces chiens vivaient en général en parfaite intelligence, excepté le berger roumain qui n’avait aucun ami et que tous craignaient d’ailleurs, car c’était le plus fort. Ce dernier souffrait horriblement de la chaleur et des mouches, de sorte que, pendant les heures les plus chaudes de la journée, il était encore plus irritable que d’habitude. Dans la même enceinte, vivaient en liberté des volatiles de basse-cour, de toutes les espèces : poules, dindes, oies, canards et pintades. Dès mon arrivée à Ulmu, vers la mi-mai, j’observai avec stupéfaction des rapports amicaux entre le chien de berger et quelques-uns des canards. Les mouches étaient déjà nombreuses, et le gros et méchant animal, qui ne supportait l’approche d’aucun être vivant, permettait à ces canes et canards, lorsqu’il était couché, de chasser avec leur bec les mouches qui l’énervaient en se posant sur sa toison; comme son dos se trouvait à environ 3o cm au-dessus du sol, ces palmipèdes s’accrochaient et montaient sur lui en se livrant à une véritable gymnastique. Le matin lorsqu’il faisait plus frais, les canards restaient couchés à côté de lui, sans qu’il s’en fâchât. Sur une cinquantaine de vieux canards, une dizaine seulement — qui formaient, je n’ai pas su pourquoi, clan à part — éprouvaient du goût pour ce nourrissant exercice. Les autres se dirigeaient bien quelquefois vers le chien de berger, mais il leur montrait les dents dès qu’ils osaient approcher un peu. Après de nombreuses observations précises, je pus constater qu’il distinguait parfaitement les canards — amis ou utiles — des canards indifférents.
- Vers la fin de mai ou le commencement de juin, les canetons, au nombre d’une centaine, âgés de 3 à 5 semaines, furent lâchés dans la cour. Quelle ne fut pas ma surprise de constater, une quinzaine plus tard, que ceux-ci se divisaient aussi en deux clans inégaux, et que le moins nombreux, une vingtaine, se rattacha en quelques jours au clan des vieux amis du chien. Dorénavant cette trentaine d’individus circula presque continuellement en groupe. Entre temps, comme les mouches s’étaient multipliées prodigieusement, le chien, griffon , avait été mis aussi en exploitation par cette bande de chasseurs. Leur manœuvre, quoique le soulageant, paraissait l’énerver beaucoup, bien qu’il supportât avec stoïcisme ce manège.
- Il y eut donc deux chiens sur lesquels les "canards pouvaient exercer leur talent cynégétique, lorsque les jeunes furent en mesure d’exécuter le même exercice, difficile pour ce palmipède, dont 1’éq.uilibre sur les pattes est assez instable. Alors j’assistai à de véritables
- leçons de chasse, données par les vieux aux jeunes, et cela pendant plusieurs jours de suite, jus.qu'à ce que ces derniers aient acquis la même dextérité et le même courage. Il y avait dans la cour un des autres chiens, lequel — d’après la façon dont il regardait les canards débarrasser ses congénères de mouches — paraissait très désireux de se voir appliquer le même traitement; mais les canards n’ont jamais pu se décider à 1 approcher. Pourquoi? Je ne saurais le dire, surtout que cette pauvre bête était la plus inoffensive de toute la bande.
- Cette espèce de chasse dura tout l’été, et, par des pesées systématiques exécutées à plusieurs intervalles égaux, je pus constater que les canards chasseurs avaient gagné en moyenne en deux mois ig5 gr. en plus des autres. Cela démontre quelle quantité considérable de mouches ils devaient avaler en dehors de la nourriture journalière qu’on distribuait également à toute la basse-cour. A un moment donné, au plus fort de l’été, deux des canards chasseurs moururent presque subitement. L’autopsie me fit croire qu’ils étaient morts d’indigestion, pour avoir englouti trop de mouches.
- Un second cas, et celui-ci d’adoption spontanée entre oiseaux et mammifères, ressemble à s’y méprendre au cas cité par M. H. Coupin. J’ai eu entre autres, au vignoble de Yalea Câlugâreascâ (district de Prahova) pendant plus de sept années, une jolie chatte qui a souffert pendant toute sa vie de quelque maladie, car elle n’a jamais mangé de viande et n’a jamais,eu de petits. Elle mangeait des œufs durs, du lait, du fromage, ainsi que tous les légumes employés en cuisine : aubergines, choux, pommes de terre, tomates et haricots verts. En hiver elle se contentait de pelures de pommes de terre, de feuilles de choux aigres, d œufs durs et de lait. Elle attrapait les souris, les tuait, mais ne les mangeait pas. Toute sa vie elle eut un air triste, abattu et son existence s’est passée en lamentations.
- Au printemps de 1916, la femme de ménage m’appela un jour à la cuisine pour me montrer un phénomène extraordinaire : la chatte malade venait d’adopter six dindonneaux orphelins auxquels elle prodiguait tous les soins, en copiant les mouvements et les attitudes d’une chatte mère, qui se trouvait à ce moment dans la même cuisine et qui avait trois petits. Elle se couchait sur le flanc* en s’étendant comme pour les faire téter; elle griffait ceux qui osaient s’approcher des orphelins, qu’elle essayait de lécher de temps à autre. La femme de ménage, inquiète pour ses dindonneaux, voulut — le premier moment de stupéfaction passé — les séparer de la chatte. Mais comme la chose m’intéressait, je décidai de continuer l’expérience, et je donnai l’ordre de les laisser ensemble, quitte à perdre les dindonneaux; et je fis bien, car la chatte les éleva on ne peut mieux pendant près de trois semaines. Le premier soir, vers les 5 heures, elle disparut à un moment donné; nous crûmes qu’elle s’était ravisée ; il n’en fut rien. Au bout d’une heure environ elle revenait avec une souris pour ses adoptés, qu’elle lâcha dans la cuisine. Un autre soir elle leur apporta un scarabée, une autre fois une taupe vivante et même des grenouilles vivantes. Comme le temps, cette semaine-là, était froid et humide, on était obligé de garder les dindonneaux toute la journée dans la cuisine, de sorte que la chatte avait la possibilité de s’occuper d’eux continuellement, elle-même pouvant être surveillée à chaque instant. «
- Le premier soir,, la femme de ménage, malgré mon ordre formel, n’avait pas eu le courage de coucher les petits avec cet animal sans pareil; de quoi il se lamenta la nuit entière. Mais le second sctir, sur mes insistances,
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- VARIETES
- on leur arrangea un nid dans un vieux panier suspendu près du fourneau de cuisine. La chatte se coucha aussitôt, se mit en rond, et reçut entre ses pattes avec un véritable amour les petits, quelle réchauffa jusqu’au matin. Cette vie unie dura dix jours, c’est-à-dire autant qu’il fit froid et mauvais. Le onzième jour, lorsque le temps se réchauffa, on lâcha dans la cour les dindonneaux qui avaient prospéré d’une façon étonnante. La chatte voulut les, suivre, et les voyant se disperser en différentes directions, elle fut prise d’un véritable désespoir qu elle traduisit par des miaulements pathétiques. Le soir cependant, nous continuâmes à les coucher dans le même panier où la chatte revenait régulièrement mais toujours à une heure plus tardive. Au 20e jour,
- comme j’avais constaté depuis deux jours déjà qu’elle donnait des signes évidents d’impatience et de fatigue, je résolus d’arrêter là l’expérience et je séparai la chatte des dindonneaux, lesquels avaient vraiment bien prospéré grâce à ses soins assidus.
- Cette chatte extraordinaire a eu en mai 1910 (elle était alors âgée de 7 ans) son premier petit, un seul, resté nain, qui mourut de maladie à l’âge de six mois. Deux jour après sa mère mourait aussi et les gens de la cuisine ont prétendu qu elle était morte de chagrin.
- Michel Haret Naturaliste et Géographe, Membre de la Société des Naturalistes de Roumanie.
- HYGIENE ET SANTE
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- Dangers des corps radioactifs et des rayons X.
- — .4 la suite du rapport du Dr Mottram; du Radium Insti-tute de Londres (voir La.Nature, n° 2456) et de plusieurs communications de radiologistes français, l’Académie de Médecine a chargé une Commission d’examiner la question des dangers possibles des corps radioactifs et des rayons X pour les personnes qui les emploient ou qui vivent dans leur voisinage.
- Après une déclaration rassurante du professeur Rcgaud, le rapporteur de cette Commission, le projesseur Broca, a présenté des conclusions qui ont été unanimement approuvées par l’Académie.
- M. le professeur Broca a bien voulu nous communiquer le résumé suivant de ses déclarations.
- Les dangers des corps radioactifs proviennent des rayons pénétrants qu’ils émettent et dont les principaux, comme utilité et comme danger, sont les rayons y, analogues à des rayons X ultra-pénétrants. Les atomes radioactifs se désintègrent en émettant des rayons corpusculaires chargés, en donnant lieu aux corps successifs de la famille du radium. Le premier de ces corps est l’émanation, gaz inerte, et par conséquent non toxique, mais en se désintégrant, elle donne lieu à des descendants qui émettent des rayons pénétrants dangereux. Contre l’émanation, on défend le personnel manipulateur par une bonne ventilation. Avec les quantités actuellement manipulées, il n’y a aucun danger pour les voisins.
- Les préparations utilisées en médecine étant en tubes clos, le personnel médical n’a rien à craindre de l’émanation.
- Contre les radiations pénétrantes, on se protège aisément. A l’Institut du Radium, on ne toucW jamais un tube radioactif qu’avec de longues pinces, et on ne manipule jamais les corps radioactifs que sous la protection de la table de Félix, en plomb et bois, qui protège les organes splanchniques du personnel infirmier; à a ou 3 m. des malades, il est soumis à une intensité de radiation qui ne dépasse pas celle qui existe constamment dans l’atmosphère.
- Pour les rayons X, l’éloignement à 5 m. ou 6 m. d’une ampoule protégée est suffisant. Quand on est séparé par un mur, les effets deviennent tout à fait négligeables. Le règlement qui impose aux chambres radiologiques des dimensions de 4 ni. à 5 m. est sage. Il est bon de placer l’ampoule dans la chambre voisine.
- Ces précautions suffisent, car il y a partout des émanations et des radiations pénétrantes, et il suffit de réduire ce qui vient de nos appareils à une valeur inférieure à celle du seuil d’action nocive.
- Il est prudent de soumettre le personnel manipulateur à des examens périodiques du sang, c’est le moyen de savoir si les précautions sont bien prises.
- Dr A. Broca,
- Membre de l’Académie de Médecine.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- Procédé économique pour couvrir les murs d’un stuc brillant. — Ce procédé, qui présente de sérieux avantages, est très employé en Italie.
- Voici le mode opératoire :
- On enduit d’abord de plâtre ordinaire le mur que l’on veut stuquer; quelques jours après, on applique sur le plâtre une couche, de l’épaisseur d’une pièce de cinq francs, d’une pâte faite avec parties égales de chaux et de marbre pulvérisé. On compose les teintes à volonté, en ayant soin de n’employer à cet effet que des matières minérales, car les matières organiques seraient décomposées ou altérées par la chaux.
- On couvre de mastic la partie de mur que l’on peut achever en un jour, et on passe dessus, rapidement, la truelle mouillée, par un mouvement renouvelé en tous sens, en même temps que l’on comprime.
- Pour obtenir un poli plus brillant et plus durable, on se sert de la truelle froide, et avant de passer sur le stuc, il faut mouiller celui-ci à l’aide d’un pinceau avec de l’eau de savon ordinaire. Afin que la reprise du trar vail, le lendemain, soit évitée, car le point de raccord ferait mauvais effet, on s’arrange de façon que plusieurs ouvriers fassent la totalité du travail en même temps.
- Dans les conditions ordinaires un ouvrier peut stuquer
- une surface de i5o pieds carrés en une journée. Ce stuc surpasse de beaucoup en éclat et durée des couleurs les peintures à l’huile ou à la colle et même vernies. Les murs qui en sont recouverts ne peuvent donner asile aux insectes.
- On emploie, pour l’application de ce procédé, le marbre en fragments demeurés jusqu’ici inutilisés, lesquels sont, le plus souvent, abandonnés dans les carrières.
- Procédé pour percer un tuyau dans un tronc d’arbre, avec une seule tarière. — Depuis longtemps, les paysans et les meuniers, dans la Lozère, emploient, pour transformer en tuyaux les troncs d'arbres, à défaut de tuyaux métalliques ou autres, un procédé peu connu en dehors de la région, lequel n’est qu’un moyen de fortune mais ne manque pas d’intérêt en ce sens qu’il met en oeuvre, après le passage d’une simple tarière, la combustion du bois et un élément naturel, le vent.
- Yoici comment on opère :
- Le tronc est d’abord percé de part en part avec une tarière ordinaire, après quoi, profitant d’une journée où le vent souffle avec assez de force, on dispose le tronc d’arbre de façon que le courant d’air puisse s’introduire dans l’orifice pratiqué par la tarière; ensuite on met le
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- feu dans ce trou, le bois s’allume et le souffle du vent entretient la flamme.
- Dès que la croûte charbonneuse a une certaine épaisseur. et pour entretenir la combustion, on enlève le charbon qui s’est formé. Dans ce but on utilise un racloir emmanché au bout d’un bâton, et, en raclant, on élargit aux endroits voulus l’orifice pratiqué. On arrive ainsi, de proche en proche, à évider, à volonté, le tronc d’arbre et à en faire un tuyau propre à de nombreux usages. B.
- Procédé de conservation des collections d’histoire naturelle. — J’applique particulièrement ce procédé aux champignons, mais je le crois susceptible d’être généralisé en variant les détails d’exécution.
- Habituellement, pour conserver les plantes sèches en herbier, on se sert du sublimé. C’est un moyen qui offre de nombreux inconvénients. J’ai pensé que la conservation par des gaz ou des vapeurs toxiques en vase clos serait préférable et j’ai eu recours à la benzine.
- Je me sers de sacs en « Cellophane » (cellulose dissoute) bien clos, imperméables, résistants et transparents comme du verre. (La Cellophane, usine à Bezons, Seine-et-Oise )
- Il faut d’abord dessécher doucement le champignon et, pour cela, commencer par détruire les œufs ou les larves d’insectes qu’il contient. On obtient ce résultat en l’abandonnant pendant i heure dans un récipient couvert après y avoir versé un peu de benzine cristallisable, sans qu’il y ait contact avec le liquide. Puis on le débarrasse de son eau soit à l’étuve, soit à l’air libre. Une fois sec, on le replonge 6 heures dans la vapeur de benzine et on l’enferme dans le sac en l’accompagnant d’xxne petite quantité du liquide toxique, logé dans du coton, enfermé lui-même dans un petit tube en plume d’oie ou en sureau. Cet accessoire reste dans l’enveloppe à côté de l’échantillon. Le sac est fermé en faisant, les uns sur les autres, plusieurs plis qu’on fixe au moyen d’une pince mobile dite attache métallique pour papiers, en fil d’acier. Une étiquette est collée sur le coin, intérieurement de préférence. Chaque fois qu’on examine l’objet
- à l’air libre on doit recharger le tube de benzine avant de refermer.
- La Cellophane se fait en plusieurs épaisseurs (même celle du gros papier), les unes et les autres transparentes comme une glace. J’emploie la feuille la plus mince, du prix de x fr. 20 environ le mètre carré. Pour faire le sac, car il faut le fabriquer soi-même, je me sers d un morceau de bois sur lequel j’enroule une pellicule coupée de grandeur voulue. Elle est collée à la gomme sur le côté, retirée, aplatie et achevée sur un mince carton de dimension introduit à l’intérieur afin de former les plis et de les coller convenablement.
- La benzine, poison violent pour le protoplasma et par suite pour tout ce qui vit, a le défaut d’être très inflammable. Ici l’inconvénient n’est pas grand parce que la quantité de liquide employée est faible et qu’il est enfermé dans une enveloppe d’où il s’échappe difficilement. On pourrait toutefois se servir du tétrachlorure de carbone, corps incombustible, mais dont l’effet est plus lent et moins certain. Les vapeurs de chloroforme commodes, par exemple, pour examiner des insectes, qu’on immobilise ainsi immédiatement, permettent le retour à la vie si les animaux n’ont pas séjourné trop longtemps dans cette atmosphère. Il est bon d’employer la benzine cristallisable, car le produit ordinaire est impur et souvent mélangé d’essence de pétrole.
- Par ce moyen, on peut mettre les collections de cryptogames à l’abri de la poussière, des insectes et des moisissures, tout en les laissant parfaitement visibles. Il apparaît en plus que tout objet peut se conserver de la même manière, entre autres les insectes, les coquillages et les minéraux dont les altérations les plus redoutables sont dues à des moisissures ou des oxydations. La benzine est également commode par exemple pour asphyxier les êtres dont on désire se débarrasser : chiens, chats, rats, guêpes, vers des meubles, etc. Les limaces meurent immédiatement dans une boîte contenant quelques gouttes de ce liquide. C’est un procédé commode pour les jardiniers qui s’astreignent souvent à les couper avec des ciseaux. P. Brebinaud.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. - L’abondance croissante des demandes de renseignements qui parviennent au Service de la Boîte aux Lettres de L,Ü Nature oblige à limiter strictement les réponses aux lettres présentant un caractère d’intérêt général et accompagnées d’une bande d’abonnement. Il est rappelé qu’en raison des recherches le plus souvent nécessaires et du nombre des correspondances, il ne peut êtré répondu immédiatement.
- Réponses. — M. Dubois, à Courbevoie. — Le sel chromique est constitué par un mélauge de :
- Bichromate de potasse .... 90 grammes.
- Bisulfate de potasse..........185. —
- Dose correspondant pour l’usage à un litre de liquide dépolarisant.
- Le bichromate de potasse K* Ci2 O7 peut être considéré comme constitué par K2O -f Cr2Os + O3; en présence de l’acide sulfurique la potasse donne du sulfate de potasse etl’oxyde de chrome du sulfate chromique s’y combine, d’où finalement formation d’un sel double de chrome et de potassium dans le liquide après dépolarisation.
- Le bichromate a pour poids moléculaire 294,8 susceptible de libérer 48 gr. d’oxygène, donc 294,8 : 6 = 49 gr. i3 de bichromate libèrent 8 gr. d’oxygène qui dépolarisent en fixant 1 gr. d’hydrogène mis en liberté par l’attaque du zinc.
- Or, pour libérer 1 gr. d’hydrogène, il a fallu 96 570 coulombs, on sait d’autre part que 36oo coulombs correspondent à un ampère-heure ; donc la quantité de bichromate, nécessitée par la dépolarisation d’une pile ayant produit un ampère-heui’e, sera :
- 49,i3x36oo -—7-7------= 1 gr- 83.
- 90 570
- M. Sutra, à Murat. Cantal. — Il n’existe pas d’ouvrage sur la fabrication de la fibre vulcanisée pour cette raison que chaque producteur conserve ses secrets de fabrication, il nous est donc impossible de vous donner plus amples renseignements.
- M. Charpentier, à Meyzieu. — Le tartre qui se dépose dans la bouilloire des fourneaux de cuisine a une composition très variable suivant la nature des eaux qui y sont mises. Si le dépôt est constitué par du carbonate de chaux, quelques verres de vinaigre fort suffiront 4 l’enlever. Dans le cas de sulfate de chaux, il faudra recourir à l’acide muriatique (acide chlorhydrique du commerce). Bien entendu un lavage soigné devra terminer l’opération.
- Ecole Normale d'Institutrices de l'Eure. — D’après les indications que vous nous donnez, il est fort à craindre que l’humidité du bâtiment adossé au rocher ne provienne pas seulement du contact, mais de l’ascension par capillarité de l’eau qui atteint le piètement du mur. S’il en est ainsi, aucun revêtement ou cimentage intérieur ne donnera de résultat. Le seul remède que nous avons vu employer consisterait à faire passer un trait de scie à la base du mur entre deux assises et à y placer à mesure de l’avancement une lame de plomb qui rompt la capillarité. Cette opération ne présente pas la difficulté que l’on supposerait, le tout est de trouver un ouvrier non routinier qui veuille l’essayer.
- M. Meystre, à Lausanne. — Vous trouverez tous renseignements sur la fabrication des papiers peints dans l’ouvrage Le Papier, par Charpentier, tome X de l’Encyclopédie Fremy, Dunod, éditeur, 47, quai des Grands-Augustins. Pour l’impression sur toiles, yoir Teinture et Impressions de A. Perret, chez Bernard, éditeur, 29, même quai.
- M. Vagliano, à Paris. — 1° Vous pourriez essayer d’abord d’un détachage local de votre tapis au moyen du tétrachlorure de carbone qui enlève très facilement les taches de graisse. Si ce moyen ne suffit pas, il faudrait procéder ainsi : Battre énergiquement- le tapis, puis l’étendre sur un sol dallé et lé brosser avec une solution chaude de savon noir additionnée d’un peu de
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- BOITE AUX LETTRES
- carbonate de soude (cristaux du commerce), rincer enfin abondamment.
- Pour aviver lès couleurs, asperger d’une solution composée de :
- Alun ........................... i5 grammes.
- Acide oxalique.................. i5 —
- Eau ............................. 5 litres.
- Laisser le tapis s’imprégner pendant une heure et rincer à nouveau à grande eau. S’assurer avant 1 opération, en opérant sur un coin du tapis, que les couleurs sont solides et ne dégorgent pas à l’eau tiède.
- ae L'urine produit plutôt des décolorations que des taches, c’est-à-dire qu elle détruit certaines couleurs et les amène au jaune, le plus souvent l’ammoniaque
- (alcali volatil) étendue d’eau ramène ces couleurs à leur teinte primitive, au cas contraire, il faudrait procéder par retouches, au moyen d’une couleur d’aniline de ton identique.
- M. J. d’O., à Nantes. — i° Nous avons donné dans un précédent numéro la composition du contenu des flacons jumeaux vendus pour le recollage de la porcelaine; a0 D'après la description que vous nous en donnez, ces baumes auraient une composition voisine de la suivante :
- Baume du Pérou................... 3 grammes.
- Oaguent Styrax................... 7 —
- Oxyde de zinc.................. 10 —
- Lanoline........................ 4° —
- Vaseline..................... 4° —
- 3° Le réactif de Tanret est constitué par :
- Acide picrique.................. 10 grammes.
- Acide citrique.................. 20 —
- On fait dissoudre à chaud dans environ 900 c. c. d’eau, laisse refroidir, complète un litre et mélange intimement.
- Pour doser l'albumine, on se sert d’un tube spécial vendu chez tous les pharmaciens, on le remplit d'urine jusqu’au trait marqué U, puis on complète avec le réactif jusqu’au trait R, on retourne 3 ou 4 fois le tube et laisse au repos 12 heures, puis ou lit sur la graduation le chiffre d’albumine par litre. N. B. L urine doit toujours être acide, sinon on l’acidule par quelques gouttes d’acide acétique. Quand elle est trop riche en albumine, on la dilue de 1, 2, 3 volumes d’eau et on double, triple ou quadruple le résultat trouvé.
- M. A. Andrieu, au Gasset, Ain. — i° L'altération des peintures au jaune de cadmium que vous nous signalez doit avoir pour cause une sulfuration non du sulfure de cadmium qui est incapable de se modifier dans ces conditions, mais du blanc de céruse qui constitue presque toujours la base des couleurs employées. Le plomb de la céruse, qui est un carbonate de plomb se transforme en sulfure de plomb noir, d’où le brunissement. Cet inconvénient pourrait être évité en substituant à la céruse le blanc de zinc qui est tout à fait inaltérable. 2° En ce qui concerne les couleurs ne résistant pas à l’eau, il faut envisager une addition de couleurs d’aniline de teintes très vives, mais n’ayant pas les qualités des couleurs minérales.
- M. de Bouy, à Poitiers. — Vous pourriez essayer du procédé suivant : Faire pénétrer dans la fissure une solution de silicate de soude du commerce, puis remplir le vase d’eau acidulée par l’acide chlorhydrique, celui-ci en pénétrant dans la fissure mettra en liberté de la silice qui vous donnera très probablement le résultat cherche.
- M. Rouzé, à Paris. — Il est assez difficile, sans avoir
- vu l’objet, de préjuger des traitements à lui faire subir. Cependant, nous pensons que vous réussirez à remettre votre bronze incendié en bon état par l’opération suivante : Décaper à l’acide sulfurique au dixième, rincer, puis plonger dans une solution de sulfure de potassium (sel de Barèges) à un gramme par litre environ, rincer à nouveau, sécher dans la sciure de bois et brillanter avec une brosse demi-dure, préalablement passée sur un morceau de cire d’abeilles.
- M. Lecomte de Coubert. —- Le vernis mat pour maquiller les clichés est habituellement composé comme suit :
- Ether................. 11S cent, cubes.
- Benzine..................... 5o —
- Sandaraque. ...... 10 grammes.
- Gomme Dammar................. 3 —
- Alcool...................... 20 gouttes.
- On l’étend du côté du verre et on laisse sécher, ensuite on gratte les parties qui doivent rester claires et on met en couleur aux parties à protéger, plus ou moins suivant la transparence à conserver, il est donc inutile de colorer le vernis lui-même, le travail de maquillage s’effectuant sur ce vernis pris uniquement comme support et non pour diminuer par lui-même le passage des rayons actiniques.
- M. Ballon, à Montbazon. — Pour coller les caoutchoucs dans la jante des roues métalliques, on peut se servir de la colle obtenue en faisant digérer à froid de la gomme laque en écailles dans dix fois son poids d’ammoniaque liquide concentrée. La dissolution est assez longue, quinze jours à trois semaines, mais si la gomme est de bonne qualité, on obtient un liquide épais adhérant bien au métal et au caoutchouc.
- M. Pierre, à Tain. — Vous pouvez employer le mélange réfractaire que nous indiquions le 2 avril et qui était destiné à un four électrique. Cependant, si vous voulez constituer une boîte chauffante, il est plus simple de prendre du plâtre comme armature isolante et suffisamment réfractaire. Le fil de nickel chrome ne devra pas être en contact avec la boîte métallique ainsi que vous paraissez vouloir le faire.
- Vous pourrez avoir des indications très complètes de prix et de qualités de fils pour résistances chauffantes en vous adressant à la Maison de fournitures électriques, 5o, rue de Rome. Vous trouverez de l’amiante en toile et en coton à la Maison Avtsine, i3, rue du Départ.
- M. Charpentier, à Nancy. — Vous trouverez du phosphate neutre chez un marchand de produits chimiques bien assorti. Si vous ne trouvez pas dans votre région, adressez-vous aux Etablissements Poulenc, 92, rue Vieille-du-Temple. Quant à de l’aluminium en planche, il vous faut une quantité faible et vous pourrez demander à un quincaillier ou à un marchand de métaux de vous procurer ce métal, mais ce sera comme un service que vous lui demanderez. Des fournisseurs de ce métal en plaques sont : Brossette, 67, rue des Boulets, et Goupil, 25, rue Saint-Sébastien.
- Imprimerie de la Presse. — Les perceuses décrites dans le n° 2453 du 9 avril sont celles fabriquées par The Hergi Manufacturing Company, 75 Third Street à Bridgeport, Etat de Connecticut aux Etats-Unis. Il y a à Paris des maisons qui vendent des moteurs suspendus avec flexibles, notamment le Magasin d’Electricité, 171, boulevard Voltaire.
- M. J. Mildé, à Paris. — Même réponse qu’à l’Imprimerie de la Presse.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Service de librairie. — Le service de librairie de La Nature se tient à la disposition des abonnés du journal pour leur adresser tous les ouvrages annoncés.
- Toute commande doit être accompagnée de son montant en un mandat-poste ou autre valeur sur Paris, augmentée de 10 °/0 pour frais de port et d’emballage. Tenir compte des majorations temporaires indiquées pour certains ouvrages. ..'""—
- Introduction mathématique aux Sciences techniques de l'Ingénieur, par M. Gabeaud. i vol. in-8 raisin,
- 16 X 25, 440 p., 191 fig. Librairie de l’Enseignement Technique. Paris 1920. Prix : 3o francs.
- Le but de cet ouvrage est de mettre le calcul différentiel et intégral à la portée de ceux qui éprouvent le besoin de s’initier au maniement de cet instrument sans avoir pu suivre la filière des programmes classiques. L’auteur nous paraît y avoir parfaitement réussi.
- Soucieux, avant tout de se faire, comprendre, ses explications sont nettes et convaincantes et le
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- BIBLIOGRAPHIE
- lecteur est amené progressivement à la compréhension des questions fondamentales de l’analyse mathématique, indispensables aujourd'hui à tout technicien. L’image comporte 4 parties : Algèbre, Calcul différentiel et intégral, Trigonométrie, Géométrie analytique.
- Rayons X et structure cristalline, par Sir W. Bragg et W. L. Bragg. Traduit de l’anglais par Mlle Rivière, i vol. illustré, an p , 75 fig. Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1921. Prix : 24 francs.
- La découverte faite par Laue et ses élèves de la diffraction des rayons X par les cristaux compte parmi les plus importantes de ces dernières années; elle a permis d’établir l’identité des rayons X et de la lumière et elle a ouvert la voie à de nombreuses recherches qui promettent de brillants résultats. Sir Bragg et son fils ont apporté à cette branche de la physique d’importantes contributions ; dans le présent ouvrage, après un rappel des notions sur la diffraction des rayons X et la description du spectro-mètre à rayons X imaginé par les auteurs, ils exposent avec une grande clarté les propriétés essentielles des rayons X et celles des spectres des rayons X, chapitre tout nouveau de la physique moderne, en grande partie écrit par un jeune savant anglais Moseley, tué pendant la guerre aux Dardanelles; les cristaux ont permis l’analyse des rayons X; inversement, les rayons X permettent de déceler par un examen direct l’architecture interne des cristaux et ils viennent ainsi apporter un précieux secours à la cristallographie classique; cette question fait l’objet de chapitres particulièrement attrayants. Ajoutons que l’ouvrage est écrit avec une clarté et une simplicité qui en rendent la lecture aisée.
- The Yearhooh of Wireless Telegrapliy and Telephony. 1 vol. 135S p. Editeur. The Wirciess Press Limited. 12, Henrieffa Street. WC. 2. Londres, 1921. Prix : 21 sh.
- Cet annuaire contient de précieux renseignements pour tous les adeptes de la T. S. F., notamment la liste des postes de tous pays avec leurs indicatifs et heures d’émission; les lois et règlements en vigueur dans ces pays ; en outre, il contient d’intéressantes notes techniques : un résumé du développement de la T. S. F. depuis ses origines, une étude du lieutenant-colonel Gold sur les radiocommunications et la météorologie, des résumés de MM. Eve, Robinson, Latour, Meissner, Montefiuale, sur les progrès techniques des radiocommunications au Canada, en Chine, en France, en Allemagne, en Italie, etc. ; une étude de M. Coursay sur les moyens de supprimer les parasites qui troublent les réceptions, une étude de Ballantine sur le radiocompas, un résumé des brevets de l’année.
- Notions pratiques d'orthochromatisme. 1 brochure in-8, 48 p., fig. Kodak, Paris. Prix : 2 fr. 5o.
- Notions très simples d’orthochromatisme, suivies de conseils pour l’emploi des plaques panchromatiques Wratten et des filtres colorés.
- Le cinéma, par Ernest Coustet. i vol. illustré, 192 p., 47 fig., 31 pl. hors texte. Hachette, éditeur (bibliothèque des Merveilles). Paris, 1921.
- M. Coustet retrace tout d’abord les étapès parcourues par le cinéma depuis sa naissance; il rappelle les appareils de synthèse des mouvements : thauma-trope du Dr Paris, phénakisticope de Plateau, praxi-noscope de Reynaud qui contenaient en germe l’un des principes essentiels du cinéma, et constituent aujourd’hui encore d’amusants jouets scientifiques ; puis viennent les premiers eésais d’analyse de mouvement par la photographie instantanée avec Janssen, Muÿ-bridge et Marey, et voici enfin les réalisations définitives avec Edison, Demeny et surtout les frères Lumière; sans oublier la Compagnie Eastman qui crée le film, élément indispensable du cinéma moderne. Le cinéma, dès lors, part à la conquête du monde; ses projections amusent aujourd’hui chaque jour des millions de spectateurs ; leur préparation et leur projection alimentent une formidable industrie. M. Cous-
- tet, dans un exposé fort attrayant, décrit les organes de l’appareil cinématographique moderne; il nous fait assister au travail des artistes et des industriels du film; nous entrons avec lui dans les si curieux studios des grandes maisons du cinéma, il nous initie à l’art du metteur en scène, aux trucs et ficelles, à vrai dire de plus en plus rarement employés ; quelques détails sont donnés également sur les plus récents progrès, tels que cinéma en couleur, association du cinéma et du phonographe, cinéma ultra-rapide, etc.
- Compte rendu du Congrès régional du lin, organisé par les Chemins de fer de l’Etat sous les auspices de la Société centrale d’Agriculture de la Seine-Inférieure.
- 1 brochure in-8, 88 p. Rouen. „
- Malgré l’arrêt des importations russes, la culture du lin subit en France une crise qui a provoqué ce congrès. On y a examiné en une série de rapports, le sol, la culture, les engrais, le rouissage bactériologique et chimique, la filature, la situation économique du marché du lin. On trouvera dans cette brochure toute la documentation sur,l’état actuel de cettè question. ;
- Les scieries et les machines à bois, par Paul Razous.
- 3e édition, revue et mise à jour. Yol. in-8 de 339 P- et 151 fig. Dunod, éditeur. Paris, 1921. Prix 3o francs*
- Après avoir indiqué les méthodes actuellement employées pour faire les essais de bois, M. Razous traite dans un premier chapitre des exploitations en forêt en décrivant l’outillage des scieries portatives, les procédés mécanique d’abatage et de tronçonnage -des arbres, les engins de manutention et de transport de grumes et de billes. Le second chapitre s’occupe des scieries fixes. Le chapitre III étudie les bâtiments des ateliers de menuiserie et d’ébénisterie, les procédés les plus récents de séchage des bois et les machines-outils utilisées pour le sciage et le corroyage des bois ainsi que pour l’assemblage. Les tours et les machines à couper, l’affûtage des fers à raboter et à moulurer, le ponçage des bois, l’évacuation, le transport et l’utilisation des poussières, copeaux et déchets de bois sont particulièrement développés dans le quatrième chapitre. Les chapitres Y et YI traitent des machines diverses employées, pour la fabrication des caisses et des tonneaux, pour la carrosserie, la fabrication de galoches, la préparation des poteaux de mines et des poteaux télégraphiques, la fabrication des traverses de chemin dé fer, des pavés de bois, etc. Le chapitre YII donne des aperçus sur l’outillage des industries chimiques du bois : pâte de bois, produits résineux, carbonisation e^âistillation des bois, extraits de bois de teinture, extraits pour tannage, alcool de bois. Enfin le chapitre VIII s’occupe de la prévention des risques d’accidents.
- Température Variations in the North Atlantic Océan and in the Atmosphère (Introduction Studies on the cause of Climatological Variations), par Bjôrn Hel-land-Hansen et Fridt.tof Nansen. 1 vol. .408 pages,
- 113 fig., 48 pl., traduit du suédois en anglais. Publication de la Smithsonian Institution. Washington, 1920.
- On observe dans les eaux de l’Atlantique septentrional de giandes variations de température suivant les lieux et les moments de l'année. Partant de là, de nombreux auteurs, parmi lesquels Mesnardus, Schott, Hildebrandson, Petersen, etc. ont essayé de démontrer que la climatologie de notre hémisphère était commandée par les variations du grand courant chaud du Gulf-Stream ou par celle du courant froid beaucoup moins important du Labrador. Après avoir -exposé en détail les opinions de ces différents savants, les auteurs reprennent la question en s’appuyant notamment sur les observations recueillies par le Service Hydrographique allemand et sur les observations météorologiques faites sur les côtes de Norvège et en Suède ; ils ont fait tout d’abord le dêpouille-Inent méthodique et critique de ces données, ce qui représente déjà un labeur considérable.
- Ils se croient en droit d’en conclure que les varia-
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- BIBLIOGRAPHIE
- tions de température constatées dans les eaux de l’Atlantique et dans l’air qui les surmonte sont l’effet, non des courants marins, mais de la distribution des pressions atmosphériques, autrement dit des vents. Elles sont donc intimement liées à l’ensemble des conditions météorologiques et ne peuvent s’expliquer que par une étude complète des conditions qui régissent tout l’ensemble de l’atmosphère. Les, auteurs sont ainsi amenés à passer en revue les différents travaux effectués pour rechercher et prouver l’existence de cycles climatiques, et notamment ceux qui établissent des rapports entre la météorologie de notre globe et l’activité solaire. Question infiniment complexe et encore bien obscure, malgré les nombreux travaux qui lui ont été consacrés ; si en effet la corrélation entre ces deux ordres de phénomènes est certaine, elle ne se manifesté pas dans le même sens dans toutes les régions du globe, et celles-ci, diversement influencées, réagissent ensuite l’une sur l’autre. Les auteurs ont cherché à clarifier cette question et à en mettre clairement en évidence les diverses données. Ce résumé critique des travaux effectués dans cette voie n’est du reste, ainsi que l’indique le titre de l’ouvrage, qu’une mise au point préliminaire, précédant d’autres études sur les causes des variations climatiques. Une annexe est consacrée aux travaux de MM. Abbott et Clayton sur les rapports entre la radiation solaire et les températures terrestres; les auteurs cherchent à expliquer les corrélations assez complexes établies par les savants américains, en admettant que les variations de la radiation solaire se traduisent par des changements de température, surtout dans la haute atmosphère, lesquels se traduisent par des formations de nuages et des mouvements de l’air qui modifient la répartition des pressions atmosphériques sur le globe.
- Atlas météorologique de Paris, par Joseph Lévine. i vol. in-4, 83 p., 9 pl. Gauthier-Villars, Paris. Prix 20 frs.
- Recueil de 9 planches de graphiques des valeurs annuelles des éléments météorologiques depuis l’année 1700 et des valeurs mensuelles depuis l’année 1761 jusqu’à nos jours, accompagnés de 3o tableaux numériques et d’un résumé du climat de Paris. On y trouvera groupées les observations de pression barométrique, vent, radiation solaire, température, et clairement présentées, humidité, nébulosité et insolation, brouillard, pluie, neige, grêle, orages, dont les séries s’étendant sur plus de deux siècles forment une documentation unique, indispensable pour l’étude de tous les grands problèmes météorologiques actuels : cycles du temps, influence sur les cultures, les crues et les inondations, etc. ^
- Les grèves de Roscoff, par P. de Bealchamp. i vol. in-8, 270 p., 3o dessins de M. Méheut, 74 phototypies. Lhomme, Paris.
- Modèle de monographie faunistique, ce livre étudie - la répartition des êtres vivants qui peuplent la zone des marées aux alentours du laboratoire de Roscoff. Il énumère les facteurs géographiques, géologiques, écologiques de cette répartition, puis décrit, par faciès et par niveaux, les principales associations végétales et animales qu’on y rencontre. Précieux pour le biologiste professionnel, ce livre est le meilleur ouvrage de ce genre que puisse utiliser l’amateur pendant ses vacances pour explorer le bord de la mer. Les nombreuses photographies qui l’illustrent faciliteront la reconnaissance des principales espèces ; les dessins de Méheut y ajoutent leur charme précis. Inutile d’ajouter que ces minutieuses observations faites à Roscoff s’appliquent presque absolument à toutes les côtes de Bretagne.
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- Souvenirs entomologiques. Etudes sur l'instinct et les mœurs des insectes, par J.-H. Fabre. Edition définitive illustrée, 3° série, 1 vol. in-8, 45g p., 16 pl., fig. dans le texte. Delagrave. Paris. Prix broché : 20 francs, relié genre ancien : 4o francs.
- Voici le 3® volume des 11 que comprendra l’édition définitive du chef-d’œuvre de Fabre d’Avignon, illus-
- trée de dessins dans le texte et de planches héliogra-vées d’après les photographies du fils de Fabre. C'est un livre de fond, de chevet, où l’on prendra plaisir à relire ces merveilles d’observation : les Scolies; une consommation périlleuse ; la larve de Cétoine ; le problème des Scolies; les parasites; la théorie du parasitisme; les tribulations de la Maçonne ; les Anthrax ; les Leucospis ; autre sondeur; le dimorphisme larvaire ; les Tachytes ; Cérocomes, Mylabres et Zonitis ; changement de régime ;une piqûre au transformisme; la ration suivant le sexe; les Osmies ; répartition des sexes ; le sexe de l’œuf à la disposition de la mère; permutation de la ponte.
- Les poissons comestibles de la Manche et de l'Atlantique français. Leur description, leur pêche, leur reproduction, par Ed! Le Danois, i broch. in-8, 86 p., x34 fig- Bibliothèque du Journal de la Marine Marchande. Masson, Paris. Prix : 6 francs.
- Cette faune de poissons comprend environ i3o espèces dont 75 comestibles. Pour reconnaître ces dernières, M. Le Danois donne de chacune les noms français, locaux, anglais, scientifiques, les principaux caractères : longueur, couleur, position des nageoires, forme de la bouche, etc., quelques notes sur la biologie et le mode de reproduction, l’habitat, les modes de pêche. Des dessins, très simples et très clairs, facilitent les détermihations.
- Physiologie normale et pathologique du nourrisson, par E. Le sné et L. Binet, i vol. in-8, 297 p., 16 fig. Masson et Cie. Paris. Prix : 18 francs.
- On n’avait pas encore groupé les observations et les expériences physiologiques éparses relatives au nourrisson. Beaucoup cependant complètent utilement les données anatomiques ou expliquent les phénomènes pathologiques. Les auteurs de ce livre, physiologistes et médecins tout à la fois, ont entrepris ce travail, complétant par leurs études personnelles les lacunes de nos connaissances et ils ont réussi à présenter un exposé complet de la vie du jeune enfant : sa circulation, sa respiration, le lait, comment il le digère, son excrétion, le fonctionnement de ses glandes, sa croissance, son système nerveux et ses mouvements, ses moyens de défense. C’est toute une activité, différente de celle de l’adulte, dont la connaissance est indispensable pour comprendre le développement du nourrisson et aussi ses maladies.
- De l’explication dans les sciences, par Emile Mryerson. 2 vol. in-8, 338 et 470 p. Payot, Paris. Prix total : 40 francs :
- On ne saurait trop attirer l’attention sur le nouveau livre de M. Meyerson, fruit de très nombreuses lectures et des longues méditations d’un des esprits les plus profonds de notre époque.
- Expliquer les phénomènes, expliquer l’univers, tel est, en définitive, le but suprême de la science, comme c’est celui de la philosophie elle-même. Dépassant la recherche de la loi, la tendance générale de la science, — et de nos jours cette tendance est plus manifeste que jamais, — c’est de rechercher l'explication. Quoi qu’en ait dit Auguste Comte, il ne saurait y avoir de science possible sans cette investigation. Mais pouvons-nous espérer expliquer l’univers, et ce besoin fondamental de notre esprit n’est-il pas une illusion? Il y a, en effet, antinomie entre l’instrument de notre connaissance, la raison qui ne peut procéder que par le moyen de l’identité, et la réalité du monde, qui échappe perpétuellement à l’identification et dont l’essence est d’être irrationnelle. La réalité nous est-elle donc insaisissable? Et, sinon, comment pouvons-nous connaître? Tel est le problème capital que pose et qu’élucide avec profondeur M. Emile Meyerson. Comment l’esprit humain, rationnel, dont l’unique procédé est de déduire la nature, aboutissant ainsi à la dissoudre, à la détruire, peut-il prétendre à l’expliquer,
- . c’est-à-dire à prendre contact avec l’irrationnel, c’est ce qu’on verra exposé dans ce livre, De VExplication dans les Sciences, qui devra désormais servir, pour employer une expression de l’auteur dans sa préface, de « prolégomènes à toute métaphysique future ».
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- LA NATURE
- QUARANTE-NEUVIÈME ANNÉE — 1921
- PREMIER SEMESTRE
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- TABLE DU SUPPLEMENT
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- INFORMATIONS — SCIENCE APPLIQUÉE — VARIÉTÉS — HYGIÈNE ET SANTÉ
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- I. - INFORMATIONS.
- Abeilles et météorologie...................................153
- Acétylène : moteur à explosion............................. 2
- Acides : action physiologique des vapeurs dans l’air....... 82
- Acier : cuivrage ..............................................118
- Aciers : expérience de cours sur la dilatation.............185
- Acier : production française................................. 105
- Aérienne (Navigation) : préparation aux brevets............170
- Aéroplane amphibie................. ! .............169
- Afrique australe : arboriculture............................... 90
- Air : action physiologique des vapeurs acides.............. 82
- Alaska : renne.................................................202
- Algérie .-camphrier.......................................... 82
- — : parcs nationaux..................................... 186
- Algues pour l’alimentation des chevaux...................114
- Allemagne : importations de viande.............................154
- — : population,.......................................... 34
- Alsace et Lorraine : population................................178
- Aluminium : exposition........................................ 130
- Ambre jaune : succédanés naturels............................. 186
- Amérique : marine marchande.................................... 66
- Ammoniac synthétique : procédé Ilabrr................. 177, 201
- Ammoniaque : solubilité des métaux.............................. 1
- Araignée et diapason...........................................178
- Arboriculture en Afrique australe.............................. 90
- Arbres fruitiers : effets nuisibles des poussières de ciment . 41
- — : protection par les ceintures gluantes................114
- — : résistance aux tempêtes.............................. 66
- Arcs-en-ciel au Maroc.......................................... 58
- Argentine : industrie du beurre............................... 98
- Ascenseur en 1713............................................. 201
- Assèchement du Zuy-der-Zee..................................... 58
- Atmosphère : transpamiee et prévision du temps............. 73
- Autobus à 6 roues................................. 50, 73
- Automobile : record ...........................................146
- — dans le Sahara.........................................201
- Auvergne : sangliers........................................ 106
- Avance de l’heure aux États Unis .......................... 17
- Aviation : chronique..................................57, 65
- — : port de Nancy-Vandœuvre.............................. 97
- Avion forestier.............................................. 194
- Avions géants formidables..................................... 113
- — métalliques.......................................... 145
- Avion : Paris-Prague.......................................... 121
- — transport des marchandises en Angleterre............... 97
- Babylone : portrait d’un roi. . ...............................202
- Bagdad : état actuel du chemin de fer...................... 113
- Baleine : pèche sur la côte sud de l’Espagne ................106
- Bateaux : propulsion par réaction ............................. 97
- Batellerie : matériel en 1920 ... 121
- Battage électrique des céréales............................ 26
- Bazin (Henri)................................................ 18
- Bétail : déjections du ver à soie dans l’alimentation...... 89
- — prussien.............................................. 18
- Béton de coquilles d’huîtres. ................................ 26
- Béton : ponts en arc à grande portée........................ 49 ‘
- Beurre : industrie en Argentine................................ 98
- — de Polygala.............................................105
- Bible et système métrique......................................170
- Bitume : transformation des résidus de pétrole.............. 129
- Blanc de titane : industrie. . ............................. 25
- Blondefontaine : cimetière gallo-romain.................106, 130
- Bourquelot : nécrologie....................................... 49
- Bronzage électrolytique....................................... 50
- Câbles sous-marins.............................................. 2
- Camphrier en Algérie................................' . . . 82
- Canada : pétrole.........................................18, 121
- Canalisation en bois : origine.................................121
- Canaux anglais : fermeture............... .................. 50
- — et sécheresse......................................... 161
- Canon à ciment : nouvel emploi.................................121
- Canons : construction par expansion radiale. . . 105, 129, 161
- Canots de sauvetage : mise à l’eau par tracteur à chenilles . 129
- Caoutchouc en Cochinchine......................................130
- — : production et consommation........................... 58
- Cap Sunium : fouilles..........................................170
- Carbonisation du bois par l’échappement des moteurs à explosion ........................................................ 185
- Centrales électriques : important groupement aux Etats-Unis. 129
- Céréales : aspect au printemps.................................146
- Changes : lluctuation en 192o..................................,82
- Charbon de la Sarre et coke métallurgique .................. 97
- Chaullage central d’un îlot d’habitations à Dundee..........121
- Chauffage et ventilation : Congrès à Lyon. ........ 74
- Chemin de fer de Bagdad : état actuel.................... . 113
- Cheptel au 31 décembre 1920. ............................... 98
- Chevaux : alimentation par les algues..........................114
- Chutes de l’Yguassu . ..................... ...... 49
- Cidres : production française en 1920 :..................... 66
- Ciment : effets nuisibles des poussières sur les arbres lruitiers. 41
- — : nouvel emploi du canon................................121
- Cimetière gallo-romain .................................106, 130
- Climat : périodes et crises économiques........................135
- Cochinchine : caoutchouc...........;........................150
- Coke métallurgique et charbon de la Sarre . ................ 97
- Colle l'or le hydrofuge........................................118
- Combustibles minéraux : origine..........;.................. 17
- — minéraux : production française en 1920 ............. 105
- Comète nouvelle............................................... 9
- Comète lïeid (1921 a)..........................................169
- — de Winnecke (1921 b) : redécouverte..................146
- Compte papou à figuration concrète......................137, 169
- Conduites en bois : origine....................................146
- Congrès du chauffage et de ventilation à Lyon............... 74
- Construction mécanique féminine............................... 26
- Crises économiques et périodes climatériques................. 155
- Cucurbitàcécdes pays désertiques africains................... 201
- Cuirs artificiels allemands.................................... 18
- Diamants en 1919 . ............................................122
- Supplément au n* 2464 de La Nature du 25 juin 1921.
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Diapason et araignée.......................................... 178
- Dilatation des aciers : expérience de cours.................185
- .Dirigeable et la pêche......................................... 81
- — ft-54 : destruction.................................... 57
- — gros pour le transport civil........................178
- Éclipse solaire du 29 mai 1919 : observations magnétiques . 129
- Ecoute sous-marine.............................................. 55
- Ecureuil : nage........... .................................122
- Electrophonograpbe............................................. 53
- Éléphant préhistorique du Chagny...............................150
- Enfants : mortalité par départements........................ 114
- États-Unis : important groupement de centrales électriques . 129
- Etats-Unis : population.................................. . 18
- Étudiants de l’Université de Paris............................. 90
- Eucalyptus dans la fabrication du tissu de papier........... 25
- Everest : projet d’ascension................................... 81
- Exposition de l’aluminium......................................150
- — nationale suédoise en 1925 ......................... 154
- Fer : cuivrage................................................ 118
- — : recherche magnétique du minerai....................... 25
- Fièvre aphteuse : nouveau traitement............................ 2
- Filles d’hier et d’aujourd’hui.................................150
- Finlande : construction d’un port franc à llango............158
- Florieulture : basses températures............................ 162
- Fonte : production française...................................105
- Forêts : surveillance en avion................................ 194
- Foudre : curieux ellet................................. .... 89
- Fouilles au Gap Sunium.........................................170
- France : houille blanche . . ........................ ... 58
- — : mortalité infantile par départements.................114
- — : navigation intérieure................................ 41
- — : production de cidres et poirés eu 1920 ........... 66
- — — de combustibles minéraux en 1920 . . . 105
- — — de fonte et d’acier ....................105
- — : récoltes en 1920 .................................... 26
- Froid en llorieuitme...........................................162
- Fruits de table : récolte en 1920........................... 58
- Gaz occlus dans les métaux . . .............;............... 1
- Gibraltar : singes............................................. 74
- Grande-Bretagne : exportations de houille en 1920 .......... 161
- Grêlons : grosseur dangereuse pour les oiseaux.............. 9
- Habitations en blocs de paille comprimée.................... 81
- Hangô : construction d’un port franc..........................13S
- Hélicoptères : prix de 25000 francs.........................146
- Heure : avance aux Etats-Unis.................................. 17
- Hiver 1920-1921 dans le nord................................... 98
- Homme : besoins de phosphore.................................... 2
- Houille bianche en France...................................... 58
- — : exportations de Grande-Bretagne en 1920 .... 161
- — : histoire.......................................... 97
- Houillères du Nord : dévastation, sauvetage et restaura lion . 137
- Huile de palme : moteurs.......................................177
- — de ricin et ses emplois............................. 98
- Humbert : nécrologie. ......................................... 65
- Ile surpeuplée................................................ 26
- Imperméabilisation des dessins.................................117
- Insectes parai yseurs utiles à F agriculture...................201
- Inventeurs : prix. . .......................................... 90
- Irrigation de la vallée du Niger : projet...................153
- Islande : population................................... , . . 106
- Italie : pétrole...............................................105
- Journaux : emploi en Chine.................................... 42
- Kamtchatka : ressources................................. . 66
- Lait en cubes.................................................. 90
- Lapin en Nouvelle-Zélande...................................... 18
- Levure : utilisation en photographie . . . . , ............. 54
- Lin : orientation nouvelle de l'industrie......................195
- Lupins : culture. ....................•.....................154
- Machine à faire les tapis......................................146
- Magnétisme : observations pendant l’éclipse solaire du 29 mai
- 1919. .................................................... 129
- Mammifères et oiseaux : amitié...........................74, 194
- Mangoustes.................................................... 194
- Manne ou miellat du méléze.................................... 82
- Marées : gigantesque projet d’utilisation en Angleterre ... 89
- — : utilisation en 1761................................... 9
- Marine marchande américaine.................................... 66
- Marjolaine : industrie en Tunisie..............................154
- Maroc : de Paris par terre.................................... 58
- Marseille : port en 1919....................................... 50
- Mélèze : miellat............................................... 82
- Mer : effet des mouvements sismiques. ................... 195
- Mésopotamie : population....................................... 74
- Métaux : gaz occlus .................. 4
- Métaux: influence de la pression sur la résistance électrique. 161
- — : solubilité dans l’ammoniaque...................... 1
- Météorite sur la place Saint-Pierre de Rorne.................129
- Météorologie et abeilles........................................150
- — : création d’un office national..................... 17
- Meules........................................................ 81
- Minerai de fer : recherche magnétique........................ 25
- Mirage électrique des œufs.................................... 185
- Mortalité infantile des départements français. ....... 114
- Moteur à explosion à acétylène................................... 2
- Moteurs à explosion : carbonisation du bois par l’échappement.......................................................... 185
- Moteurs à huile de palme........................................177
- Motoculture : question de vitesse...............................121
- Nancy-Vandœuvre : port aérien................................... 97
- Nauen : station radiotélégraphique............................. 41
- Navigation intérieure de la France .......................... . 41
- Navires au pétrole et au charbon............................. 2
- — à turbines et engrenages ..............................158
- Nécrologie : Bourquelot......................................... 49
- — : G. Humbert......................................... 65
- Niger : projet d’irrigation.....................................155
- Nouvelle-Zélande : lapin....................................... 18
- Œufs : mirage électrique........................................185
- Office national météorologique : création....................... 17
- Oiseaux et mammifères : amitié........................... 74, 194
- Paille : habitations en blocs comprimés'..................... 81
- Pain calcique ..................................................158
- Papier : besoins de la France en pâtes....................... 66
- Papou : compte à figuration concrète ...........................169
- Parachute : record de la descente............................114
- Parcs nationaux en Algérie.................................... 186
- Pâtes à papier : besoins de la France........................ 66
- Pèche de la baleine sur la côte sud de l’Espagne.............106
- — : 7e Congrès à Santander........................ 162, 202
- — en dirigeable......................................... 81
- Perles cultivées................................................194
- Pétrole canadien. ..............................................121
- — dans le nord du Canada ............................. 18
- — en Italie..............................................105
- — : transformation des résidus en bitume................129
- Pharmacies : nombre en France.................................. 178
- Philatélie : production depuis l’armistice. ................. 26
- — : statistique.......................................... 82
- Phosphore : besoins de l’homme................................... 2
- Plébiscite de liaute-Silésie................................... 150
- Pluies les plus abondantes du monde..................... 35
- Poirés : production française en 1920........................ 66
- Polygala : beurre...............................................105
- Pomme de terre curieuse......................................... 98
- Pommes de terre : libre extraite des tiges................... 25
- Pompe curieuse utilisée au xvme siècle....................... 65
- Ponts en arc à grande portée en béton........................ 49
- Ponte : inlluence de l’éclairage artiiieiel.................. 75
- Population d’Alsace et de Lorraine..............................178
- — de l’empire allemand................................... 54
- — des États-Unis........................................ 18
- — de l’Islande .........................................106
- — de Mésopotamie........................................ 74
- Port franc à Hango (Finlande). .................................158
- — de Marseille en 1919.................................. 50
- — de Ricbborough...................................... 146
- Poumon lixateur d’huile.........................................202
- Pression : inlluence sur la résistance électrique des métaux. 161
- Prévision du temps et transparence de l’atmosphère........... 75
- Propulsion des bateaux par réaction............................ 97
- Prusse : bétail................................................. 18
- Pyrèthre : son principe actif. .................................185
- Radeau de 60 000 m3 de bois . . . _.......................... 34
- Radium : un gramme offert par les États-Unis à Mme Curie . 129
- Récolte de fruits de table en 1920 .......................... 58
- Réfraction atmosphérique : quelques cas historiques .... 73
- ' Réservoirs en bois de grande capacité................ 138
- Récoltes françaises en 1920 .................................... 26
- Renne en Alaska................................................ 202
- Résine synthétique : source de production....................... 54
- Résistance électrique des métaux : inlluence de la pre-sion . 161
- Ricbborough : port. ... 146
- Ricin : huile et ses emplois. .............................. . 98
- — : automobile...........................................201
- Sahara occidental : traversée...................................169
- Sangliers en Auvergne . ........................................106
- Sarre : charbon et coke métallurgique ........... 97
- Sécheresse et canaux............................................161
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Séismes : effets sur la mer.................................... 195
- Semences : traitement électro-chimique. ......... 16&
- — : trempage.......................................10, 42
- Scxngraplie.....................................................202
- Shackleton : nouvelle expédition................................114
- Silésie : plébiscite ...........................................130
- Singes de Gibraltar. ........................................... 74
- Sociétés par actions en France................................. 122
- Soleil : spectroscopie des très hautes températures.......... 65
- Sources thermales pour produire de l’énergie ................ 41
- Spectroscopie des très hautes températures et phénomènes
- solaires..................................................'. 65
- Stonehenge : récents travaux....................................122
- Suède : exposition nationale....................................154
- Suifs végétaux de Bornéo....................................... 89
- Système métrique et Bible.......................................170
- Tanks : constructions mondiales au 1er octobre 1920 .... 25
- Tapis : machine............................................... 140
- T. S. F. : curieuse expérience de réception d’ondes entretenues............................................................115
- T. S. F. : service Paris-Londres............................... 81
- — : station de Nauen..................................... 41
- — : station, de Sainte-Assise............................. 25
- Téléphonie et télégraphie multiples en Allemagne................ 49
- II. —
- Ampèremètre et son shunt : construction...................... 91
- Amplificateurs à haute fréquence : étalonnage et paraffinage. 51
- Ampoule aulo-injectable ........................................ 52
- Aspirateur de poussières : construction......................... 27
- Automobiles : indicateur de marche et de direction........... 83
- Bandes Moyse pour châssis vitrés. ... ;......................124
- Bicyclette à moteur : side-car..........'. . ............ 84
- Brique Stéphane.................................................155
- Cendrier pour dessinateur....................................... 27
- Centrifugeuse à équilibre automatique ............... : . . 139
- Chaîne à aubes................................................ 147
- Charpentes en bois lamellaire................................... 35
- Châssis à plaques : verrou de sûreté.........................203
- Ciment pour recoller faïence et porcelaine ..................172
- Citrons : conservation parla vaseline. ...................... 20
- Conjoncteur-disjoncteur : construction. ........................171
- Construction : procédé Stéphane................................ 155
- — rapide pour économiser la charpente et la main-d’œuvre. 19
- Contrôleur « Detroit » pour dynamos d’automobiles. .... 159
- Courroie : monte- ..............-............................ 27
- — : tendeur de fortune................................. 51
- Couteau de poche « The Jigger »..............................132
- Détecteur Excentro............................................. 139
- Développement en pleine lumière : désensibilisateur .... 180
- Distillation de l’eau : appareils pour laboratoires..........180
- Douches : appareil Pluviôse................................... 204
- Dynamos d’automobiles : contrôleur Detroit......................139
- Eau distillée : appareils pour laboratoires..................180
- Échelle à plalc-formé « Taylor-System »......................172
- Échelle : supports pour paniers................................ 92
- Électro-magnétique terro-céleste................................100
- Emballage : presse originale. ................................ 164
- Enveloppe à ouverture instantanée............................... 92
- Faïence : ciment pour recoller .................................172
- Fer à souder électrique Ferrix à basse tension...............131
- Fil de fer : pour le tendre............................... 52
- Filtre à café « Cona » . . . ........................... 132
- — hvdrophobe pour moteur à essence . ................... 92
- Flotteur métallique rempli d’eau : pour le vider. ..... 164
- Frein : sabot automatique Léon Chassy. .........................140
- Indicateur de marche et de direction pour automobiles... 85
- Indicateur de pôles.............................................148
- Ligatureur universel pour tuyaux ...............................171
- Machine de Whimshurst : construction........................... 99
- Mandarine transformée en veilleuse..............................132
- Téléphonie sans fil.................................. 201
- Tempêtes : résistance des arbres.............................. 66
- Tétrachlorure de carbone : danger........................... 10
- Textile extrait des tiges de pommes de terre................ 25
- Thermalène..................................................... 8n
- Thermomètres : industrie française du verre................. 9
- Timbres-poste : production depuis l’armistice,.............. 26
- — : statistique........................................ 82
- Tissu de papier : eucalyptus................................ 25
- Titane : industrie du blanc ................................ 25
- Tracteur à chenilles pour mise à l’eau de canots de sauvetage. 129
- Train-bateau...................................................161
- Trempage des semences..................................10, 42
- Turbine à vapeur de mercure ................................ 50
- Université de Paris : étudiants................................ 90
- Vagues : dimensions............................................. 1
- Vers à soie à cocons colorés...................................186
- Ver à soie : déjections dans l’alimentation du bétail .... 89
- Verre à thermomètres : industrie française.................. 9
- Viande : importations en Allemagne.......................... . 154
- Vitesse céleste : record....................................... 89
- W. G. « Touring-Club » en 1764 ............................... 162
- Yguassu : chutes............................................ 49
- Zuy-der-Zee : assèchement . . . . ............................ 58
- APPLIQUÉE.
- Marches en fonte et ciment............................... 155
- Monte-courroie............................................... . 27
- Oranges : conservation par la vaseline....................... 20
- Paquets : confection rapide .... ......................100
- Perceuse idéale................................................ 27
- Perrons : marches en fonte et ciment ........................155
- Photographies : rouleau pour le montage à sec................179
- Pile Leclanché : construction d’une batterie po^h T- S. F. . 163
- — transportable au fer et à la soude..................156
- Pluviôse : appareil à douches....................................204
- Pôles : indicateur............................................. 148
- Pont roulant simple à construire................................ 163
- Porcelaine : ciment pour recoller................................172
- Presse d’emballage originale................................... 164
- — Reese à emballer les déchets de papier et. chiffons. __. 203
- Prise de courant économique...................................... 51
- Redresseur de courant alternatif pour réception de T. S. F. . 124
- Réflexion de son : expérience amusante. . • ...........180
- Résistance de chauffage pour liquides............................179
- Rhéostat réglable ...............................................139
- Roues amovibles : support de sécurité........................ 36
- Rouleau électrique pour le montage à sec des photographies; 179
- Side-car sur bicyclette à moteur............................. N4
- Son : expérience amusante de réflexion....................... 180
- Soupape éleclrolytique : construction........................... 43
- — — : utilisation pratique .........................203
- Supports pour échelle............................................ 92
- Tabula : jeu de salon . . . ....................................204
- T. S. F. : corn-traction d’une batterie Leclanché ...... 163
- — : redresseur de courant alternatif.....................124
- Tendeur de courroie de fortune................................... 51
- Tracteur-haleur de péniches Le Crapaud.......................... 20
- Transformateur Ferrix : emploi sur courant continu........... 36
- Transformateur réglable avec manette à plots.................J 23
- Trompe de bicyclette : pour remplacer la poire............... 84
- Turbine à eau à injection........................................ 44
- — à vent : meilleures formes.............................155
- Tuyaux : ligatureur universel....................................171
- Vaseline : conservation des citrons et. oranges . ........... 20
- Véhicule de famille............................................. 76
- Veilleuse faite avec une mandarine. .........................132
- Verrou desûreté pour châssis à plaques. . ...................203
- Vitres : bandes Moyse métalliques et étanches ....... 124
- Voltmètre : construction. ....................................... 75
- III.
- Le commerce des bananes (A. Truelle) . . .................
- Les utilisations industrielles des pépins de raisin (H. Blin). . La lloraison hivernale des plantes à bulbe pour la décoration
- des appartements (A. Rolet)............................
- Comment acheter les fruits frais : les oranges et les mandarines (A. Truelle)............• . . ......................
- — VARIÉTÉS.
- 5
- 15
- 21
- 29
- La situation mondiale du bois (A. B.). . : ............
- Gomment acheter les fruits frais? Les citrons et leurs congénères (A. Truelle). . :.....................
- Le maïs, plante sucrière (F. Marre)............................
- Comment acheter les fruits exotiques frais? Les ananas (A. Truelle).......................................................
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Pourquoi et comment les plantes gèlent (F. Traîneau). ... 85
- Effet de perspective paradoxal (M. Miet)....................... 95
- l/industrie du sirop de betterave (H. Blin).................... 109
- L’industrie des tissus en papier (II. Blin).................... 125
- Comment acheter les fruits exotiques? Les dattes (À. Truelle). 155 lies succédanés du sucre (A. Rolet).............................. 149
- Conservation des œufs hors coquilles par la dessiccation (A.
- Bolet) ................................................... 157
- Les tabacs d’ornement et la régie (A. Truelie)........... 105
- Comment acheter les fruits exotiques : les noix de coco (A.
- Truelle)..................................................181
- Amitié entre mammifères et oiseaux (M. Haret).............207
- IV. — HYGIÈNE ET SANTÉ.
- Les dangers du radium (R. M.).........................145
- Dangers des corps radioactifs et des rayons X (D1 A. Bkoca) . 208
- Les umDres-monnaie et i nygiene ,u. v.j................. ou
- Contre la contagion (R. M.)............................. 46
- Des dents dans l’œil (R. M.)............................134
- V. — RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES.
- Accumulateurs : pour rendre le bois des caisses inattaquable
- aux acides................................................... 166
- Allumettes : pour les faire prendre......................... 78
- Appartements et odeurs de peintures fraîches . ..... 103
- Arrosoirs >: réparation........................................166
- Autos : ciment pour bandages................................ 86
- Auto .: comment faciliter le départ en hiver................ 94
- Bain de nettoyage des mouvements de pendules et de
- montres.................................................. 166
- Beurre : procédé de régénération............................110
- Bichromate : accklfenls toxiques ........................... 62
- Blanchiment de£la soie tussah ,............................. 94
- Boîtes d’allumèt^s, : utilisation . ........................117
- Bouchon à l’emêrr ïé'êomment l’enlever......................... 95
- Bouteilles emreave : inscriptions ........................ 197
- Broderies : poudre à poncer.................................. 166
- Camping : réchaud pratique. .'.............................. 158
- Carafes : nettoyage.........................................166
- Chambre à air : utilisation.................................105
- Charnière économique........................................118
- Chaussures blanches : lait et crème.........................197
- Chevelure : lotion végétale................................. 62
- Cheveux blonds : teinture inolfensive.......................... 22
- Ciment pour bandages d’auto................................. 86
- — de couteliers.......................................... 22
- — hydrofuge...........................................103
- —^ : imperméabilisation .................................166
- — imperméable à l’eau et inattaquable aux acides. ... 78
- Collection d’histoire naturelle : conservation .............209
- Couteliers : ciment. .......................................... 22
- Crème pour chaussures blanches ................................197
- Cuivrage du fer ou de l’acier...............................118
- Dessins : imperméabilisation...............(................117
- Développement et fixage simultanés............................ 153
- Ecrou qui foire : comment le monter......................... 94
- Embrocation pour chevaux....................................... 78
- Emeri : emploi commode de la toile.......................... 93
- Encre de Chine : enlèvement des taches....................... 62
- — — : préparation.............................. ...... 197
- Enduits plâtrés : imperméabilisation...........................118
- Etau : pour serrer facilement une lame de scie..............110
- Fer-blanc : réparation d’ustensiles............................197
- Fer à souder rapide et commode.............................. 94
- Four à chauffer les rivets pour amateur........................158
- Foyers de poêles : réparation................................. 13
- Gants antidérapants............................................191
- Huiles usagées : utilisation................................ 63
- imperméabilisation du ciment...................................166
- — des enduits plâtrés............................... 118
- — des tissus..........................................150
- Inscriptions sur bouteilles en cave............................197
- Isolant électrique........................................... 166
- — de fortune............................................ 63
- Lait pour chaussures blanches . . ........................... 197
- | Lampe balladeuse économique...................................166
- Lampes à incandescence brûlées : utilisatiun................ 65
- Lime ronde : pour agrandir un trou..........................110
- Lotion végétale pour la chevelure........................... 62
- Loupe bon marché................................................182
- Lubrification pour certains usinages............................105
- Métaux : vernis........................................... 105
- Montres : bain pour nettoyer des mouvements.................166
- Mortiers : imperméabilisation................................... 62
- Mouvements de pendules et de montres : bain de nettoyage. 166
- Murs : recouvrement en stuc brillant............................208
- OEufs : vérification de la fraîcheur........................ 62
- Pansement : pour enlever les Hoches d’ouate................. 13
- Papier au charbon sensibilisé d’avance.......................... 54
- — pour dessins au pastel..................................166
- — peint : raccords........................................ 14
- — de verre économique.................................... 30
- Parquet ciré : pour éviter de le rayer ..................... 50
- Pastels : préparation du papier.................................166
- Pâte à affiler les rasoirs......................................182
- Peintures fraîches : odeurs dans les appartements...........105
- Pendules : bain pour nettoyer des mouvements................166
- Pile électrique amusante ....................................... 78
- — de poche................................................166
- Poêles : réparation des foyers ................................. 13
- Ponçage des broderies : poudre..................................166
- Poussières : suppression....................................... 78
- Rasoirs : pâte à affiler ...................................182
- Rats : pour les détruire........................................ 78
- Ravenelles : destruction par la sylvinile...................110
- Réchaud pratique pour camping...................................158
- Réparation des ustensiles en zinc ou fer-blanc..............197
- Rivets : four à chauffer pour amateur....................... . 158
- Sanves : destruction par la sylvinile.......................110
- Savon pour la barbe....................................22, 62
- Scie : pour serrer facilement la lame dans un étau..........110
- Seaux : réparation............................................. 166
- Soie tussah : blandiiinent. . '............................. 94
- — — : pour teindre en noir............................ 65
- Stuc brillant...................................................208
- Sylvinile : destruction des sanves et ravenelles............110
- Taches d’encre de Chine : enlèvement........................ 62
- Teinture inolfensive pour cheveux blonds........................ 22
- Teinture végétale inolfensive................................... 86
- Ténia du chien : destruction................................... 78
- Textilose : fabrication...................................... 191
- Tissus : imperméabilisation.....................................150
- Toile d’émeri : emploi commode.................................. 95
- Tronc d’arbre : pour y percer un tuyau......................208
- Trou : pour l’agrandir à la lime ronde......................110
- Tuyau : pour le percer dans un tronc d’arbre................208
- Vernis pour métaux. . ..........................................105
- Vin à goût de soufre : traitement...............................150
- Zinc : réparation d'ustensiles..................................197
- VI. — DIVERS.
- Bulletin astronomique (Em. Touciiet). 57, 69, 101, 173 141. 189', 205 Bobines d’accord à plusieurs couches de fil . . . Enregistrement des radiotélégramrnes ..... . . . 107, . . . 187, 115 195
- T. S. F. des amateurs (F Duroquier) : Radiogonométrie. Construction et utilisation d’un cadre; 5, 11 Prestidigitation en famille (M. Maigret) : Le portrait du diable 110
- Petits récepteurs portatifs de T. S. F 59, 67 Le bocal merveilleux 126
- FUS DE LA TABLE DU SUPPLÉMENT
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Labrre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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