La Nature
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- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
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- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
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- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
- TRENTE-NEUVIÈME ANNÉE
- I9II
- DEUXIÈME SEMESTRE
- MASSON ET C", ÉDITEURS
- libraires de l académie de médecine
- PARIS, no, BOULEVARD S A1 N T - G E R M AI N
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- 39° ANNÉE. — N° 1984.
- 3 JUIN 1911.
- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- UN APPAREIL POUR PESER LE CHARGEMENT D’UN NAVIRE
- Jusqu’à présent le seul moyen que l’on possédât de connaître le poids de la cargaison d’un navire consistait à peser successivement chacun des éléments qui composaient cette cargaison. On se rend compte, sans qu’il soit nécessaire d’y insister, des inconvénients d’une méthode aussi primitive, inconvénients parmi lesquels il faut placer en première ligne le retard que la lenteur de ces opérations causait forcément à la disponibilité du navire.
- C’est ainsi par exemple que lorsqu’un bâtiment doit embarquer du charbon pour sa propre consommation ou comme fret, si on ne s’en rapporte pas au cubage des soutes, qui donne des résultats trop approximatifs, il faut procéder à la pesée de tout ce combustible, sac par sac, ce qui n’est pas fait pour accélérer l’opération de l’embarquement déjà fort longue par elle-même.
- Il semblait cependant qu’un pareil problème était bien fait pour tenter les inventeurs et on peut s’étonner qu’il ait fallu attendre tant de siècles, depuis que la navigation existe, pour que soit enfin découvert l’appareil, fort simple en somme, que nous allons décrire succinctement et au moyen duquel on connaît désormais par la simple lecture d’un nombre sur une règle graduée, le poids exact des matériaux ou corps quelconques placés à bord d’un navire.
- C’est à un ingénieur italien, M. Emilio de Lorenzi, qu’est due la solution du problème. Son instrument qu’il a baptisé poThydromètre, est basé sur le principe d’Archimède en vertu duquel tout corps plongé dans l’eau perd une partie de son poids exactement égal au poids du volume d’eau qu’il déplace.
- Le poids de la cargaison placée à bord d’un navire peut donc s’évaluer, si on arrive à mesurer le poids de l’eau déplacée en excédant par le fait de l’embarquement de cette cargaison.
- Voici comment est disposé l’appareil qui permet d’effectuer cette opération :
- Dans la partie centrale du navire et dans son axe on installe un cylindre qui descend verticalement du pont jusqu’à la quille. Ce tube est mis en communication avec la mer par un tube plus petit, de telle sorte que l’eau pénètre dans le cylindre central et s’y tient toujours à la même hauteur que sur les lianes du navire.
- Dans l’intérieur du cylindre est placé un flotteur, nommé par l’inventeur aéromètre, qui est la partie importante de l’appareil.
- Ce flotteur est, en effet, de forme telle que la surface de sa flottaison propre est, pour les différentes immersions auxquelles il est soumis, exactement proportionnelle aux surfaces de flottaison du bâtiment lui-même aux mêmes immersions. Il a
- Fig. i. — Le porhydromètre installé sur un steamer (d’après Scieutific American) : A, tube cylindrique : B, petit tube faisant communiquer le cylindre K avec la mer; C, flotteur [aéromètre); D, E, F, Leviers de transmission des mouvements.
- 3ÿe année. — 2e semestre.
- i. — 1
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- 2 :. LES CUIRASSEMENTS SIMPSON
- donc à tout moment un déplacement exactement proportionnel à celui du navire, et par la mesure relativement facile du déplacement de ce corps de dimensions restreintes, on obtient, en tenant compte de la proportion, le poids des corps qui ont clé ajoutés au poids même du navire ou qui ont été retranchés.
- La perte de poids éprouvée par le flotteur à mesure qu’il enfonce davantage dans l’eau affecte l’équilibre de leviers appropriés; on rétablit cet équilibre, et on enregistre cette perte de poids du flotteur en faisant mouvoir des petites masses de métal sur le fléau d’une balance romaine. C’est la pesée ordinaire. Une lecture sur la règle de la balance permet de connaître avec une grande exactitude le poids des objets embarqués ou débarqués.
- Cet instrument est si sensible qu’au cours d’expériences exécutées à Cardiff, il a indiqué le poids d’un visiteur monté par hasard à bord d’un petit navire de 180 tonnes.
- Sur le steamer Procido de 7000 tonnes, on embarqua le contenu de 4 wagons de charbon. Pour chacun des trois premiers wagons le porhydromètre marqua un poids de 10 tonnes, mais pour le quatrième, il enregistra 12 tonnes, ce qu’on savait être inexact. Vérification faite on découvrit qu’une partie
- du fond du wagon avait suivi le charbon et fourni un supplément de poids que l’appareil avait fidèlement enregistré.
- Le tube étant fixé au centre même du navire, l’inclinaison que peut prendre le bâtiment pour une cause quelconque n’a pas d’effet sur l’exactitude de ses renseignements.
- Le porhydromètre peut être très aisément installé sur toute espèce de navire, de mer, de rivière, ou même sur de simples chalands. Il rendra partout les mêmes services. Son coût est d’ailleurs assez faible et, comme il permet la vérification scrupuleuse d’opérations jusqu’ici faites un peu à l’aventure, il est vraisemblable qu’en s'en servant, on
- r e t r o u v e r a rapidemen t la somme qu’on aura consacrée à son installation.
- Le Gouvernement italien a contrôlé minutieu-sement l’invention de M. de Lorenzi, et l’a adoptée officiellement. Il a déclaré notamment (pie la Douane accepterait comme exacts les poids des cargaisons fournis par le porhydro-mètre, et notre confrère le Yacht ajoute que dans les ports italiens les droits de ports des navires munis de cet appareil sont réduits de 22 cent., 5 la tonne à 0 cent., 25. Sauyairu Jourdan.
- Capitaine de frégate de réserve.
- Fig. 2. — Balance où se lisent les indications du porhydromètre.
- LES CUIRASSEMENTS SIMPSON
- C’est une nouvelle phase de l’éternelle lutte entre l’obus et la cuirasse. L’obus a pris ces derniers temps, dans la marine, de brillants avantages. On sait les effets extraordinairement destructifs expérimentés en France sur de vieux cuirassés au cours du tir des nouveaux obus. Mais voici que la cuirasse se perfectionne à nouveau et que la lutte redevient égide. Les cuirasses actuelles de tous les bâtiments militaires sont Lûtes en acier « llarveyé » ; elles sont constituées par une plaque épaisse d’acier doux dont on a durci la surface extérieure par cémentation. Ce procédé de durcissement a l’avantage de laisser tout l’ensemble de la cuirasse parfaitement homogène et d’éviter ainsi les ruptures, les fentes et autres avaries qui pourraient se produire sous l’effet du choc violent des projectiles. Mais devant les nouveaux projectiles très puissants, la mince couche très dure qui constitue la surface de la cuirasse devient insuffisante.
- On est donc revenu à une idée ancienne, qui n’avait pu être réalisée jusqu’ici ; former les cuirassements avec deux plaques, l’une d’acier extra-dur à l’extérieur, l’autre d’acier doux; on peut ainsi donner à la couche dure toute l’épaisseur nécessaire. Mais la grande difficulté est d’assurer la soudure parfaite de ces deux
- plaques; faute d’un, joint irréprochable, chaque plaque se comporte comme si elle était seule, et l'ensemble ne forme plus qu’une cuirasse très insuffisante. C’est celte difficulté que M. Simpson, un métallurgiste anglais, serait parvenu à vaincre. Yoici, d’après Scicnlijic American, par quel moyen : l’inventeur, au cours d’expériences de laboratoire, avait constaté que le cuivre et l’acier, dans certaines conditions, sc mélangent pour former une solution solide. L’idée lui vint d’utiliser cette propriété pour assurer la soudure parfaite de deux plaques d’acier ; il sépara ces deux plaques par une mince lame de cuivre, puis il plongea l’ensemble dans un mélange de carbone, de sucre brut et d’eau ayant la consistance delà neige comprimée; et enfin il porta toute la masse à une température d’environ 1250° G. ; le cuivre fondit entre les deux plaques d’acier et forma une soudure parfaite, car non seulement il fut impossible de fendre la plaque à l’endroit du joint, mais le cuivre eut encore l’effet d’augmenter la ténacité de l’acier. De plus, il semble y .avoir continuité absolue de l’une à l’autre plaque d’acier. Des essais auraient déjà été tentés sur des plaques de 6 pouces (2 pouces d’acier dur, 4 d’acier doux) et auraient donné, sous Je tir de canons de C pouces, des résultats très satisfaisants.
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- STATUE MONUMENTALE A ESPALY (HAUTE-LOIRE)
- Il y a quelques semaines, on inaugurait à Espaly, aux environs de la ville du Puy, une statue monumentale personnifiant saint Joseph, qui offre ceci de particulier qu’elle est entièrement faite de ciment armé.
- L’idée d’élever des statues colossales dans le but d’honorer une divinité ou un personnage célèbre, ou encore de consacrer un symbole, remonte à la plus haute antiquité.
- Certaines de ces œuvres, notamment celles de
- l’ancienne Egypte, étaient sculptées dans la pierre et souvent d’un seul bloc (statue de Ramsès-le-Grand).
- Les Grecs eurent recours au bronze ou aux métaux précieux. Le colosse de Rhodes, qui mesurait une quarantaine de mètres, était en airain; pour en augmenter la stabilité on avait rempli l’intérieur de pierres.
- Sous l’empire romain le sculpteur Xénodore éleva une statue de Néron qui mesurait 110 pieds. On cite aussi de lui une statue de Mer-curè érigée au sommet du Puy de Dôme, qui fut détruite en l’an 264, et dont la hauteur, au dire de Pline l’Ancien, égalait celle du colosse de Rhodes.
- Parmi les statues plus modernes, nous citerons celle de saint Charles Borromée qui fut élevée en 1697 aux bords du lac Majeur ; la Vierge du Puy (1860), dont le bronze provient des canons pris à Sébastopol ; la Bavaria, à Munich ; la statue d’Àrminius, en YVestphalie, et enfin la célèbre, statue de la Liberté due au sculpteur Bartholdi, qui fut érigée à New-York pour commémorer le centième anniversaire de l’Indépendance des États-Unis. Cette œuvre gigantesque mesure'46 m. de la base au sommet du llambeau.
- Elle est constituée par une mince enveloppe de cuivre repoussé, soutenue à l’intérieur par une charpente métallique qui assure sa rigidité. Les pieds
- Fig. i.
- La statue vue d’Espaly.
- Fig. 2. — Coupe de la statue montrant Vossature.
- de cette charpente sont solidement ancrés dans le soubassement en maçonnerie, le poids seul de l’ouvrage ne suffisant • pas à assurer sa
- stabilité.
- Le monument d’Espaly présente, au point de vue construction, une certaine analogie avec celui de la Liberté de Bartholdi.
- Comme lui, il se compose d’une mince enveloppe soutenue par une charpente, mais il offre ceci de remarquable que l’enveloppe et la charpente, de
- même que le piédestal, sont d’une même matière et sont soudés les uns aux autres de manière à former un seul bloc.
- C’est à l’initiative de l’abbé Eon-tanille que l’on doit l’érection de cette statue qui consacre un pèlerinage; ce fut lui qui songea au béton armé pour, la réaliser, convaincu par avance du succès.
- Il s’adressa aux établissements llennebique à qui l’on doit de remarquables travaux d’art dans cette spécialité, et ceux-ci, avec la col-v laboration deM. Debert pour la partie artistique, surent mener à bonne fin cette entreprise difficultueuse.
- Le monument est situé au sommet d’un rocher basaltique escarpé qui domine le petit bourg d’Espaly ; il fait face à la célèbre Vierge du Puy qui se dresse au sommet du rocher Conleille.
- La maquette est l’œuvre du sculpteur Besqueut. Le saint est représenté debout à côté de son établi de menuisier ; il lève la main droite au ciel et, du bras gauche, il soutient l’Enfant-Jésus qui est posé sur l’établi. Le piédestal qui supporte le groupe est en forme de tour crénelée avec sept pans séparés par des pilastres ; l’intérieur, qui est aménagé en chapelle, est muni de deux galeries circulaires étagées, que soutiennent sept colonnettes qui montent jusqu’à la plate-forme. La hauteur totale du monument est de 22,10 m., dont
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- 4 : . STATUE MONUMENTALE A ESPALY
- 7,40 m. pour le piédestal et 14,70 m. pour la statue. Gomme nous l’avons dit, le principe adopté pour
- Fig. 3. — Vue prise pendant la construction.
- la construction de la statue a consisté à faire ‘une ossature résistante, sur laquelle vient s’appuyer une mince enveloppe dont. les contours extérieurs forment l’image à reproduire.
- L’ossature, que l’on voit représentée sur la coupe ci-jointe, se compose essentiellement d’une tour mi-ovale et mi-circulaire cerclée extérieurement par neuf plateaux distants d’environ 1 m., lesquels se prolongent jusqu’à l’enveloppe avec laquelle ils sont soudés.
- Cette tour est surmontée d’un tube de 0,60 m. de diamètre qui traverse la tête et permet d’accéder au sommet. Une charpente spéciale, qui prend appui sur le plateau supérieur, sert de soutien au bras droit.
- La tour repose à la base sur un plancher circulaire porté lui-même par une cloison cylindrique ajourée qui prend appui sur la plate-forme du piédestal. Huit contreforts assurent la rigidité de cette cloison et son ancrage avec le piédestal. La confection du piédestal et de l’ossature fut confiée à MM. Chaussât et Tabard, entrepreneurs à Saint-Etienne.
- Le travail le plus long et le plus délicat consista dans l’exécution de l’enveloppe. Ce fut M. Debert, sculpteur et auteur de procédés nouveaux de décoration, qui en fut chargé. La première partie de ce travail s’exécuta dans ses ateliers à Paris, pendant que se faisait le montage de l’ossature à Espaly.
- La maquette du saint fut agrandie au sixième et soigneusement, mise au point. Il fallait la reproduire grandeur d’exécution pour pouvoir en prendre un moulage.
- A cet effet, on la divisa en plusieurs parties : la tête, le bras droit et l’Enfant-Jésus furent séparés du corps qui fut lui-même divisé en trois morceaux. Chaque partie devait être agrandie six fois pour être aux dimensions voulues. Au moyen de repères, on établit, pour chacune d’elles, une carcasse en bois donnant la silhouette générale de l’agrandissement ; on la recouvrit d’un grillage en fer qui la précisa et sur celui-ci on étendit la terre à modeler qui permit d’obtenir les formes exactes.
- Nous avons reproduit ici deux photographies qui montrent les différentes phases du travail que nécessita le modelage de la tête.
- Une fois le modelage fini, on a procédé au moulage qui consiste à prendre l’empreinte en plâtre du modèle et à la découper en une série de plaques ayant environ 1 m. de superficie.
- Toutes ces plaques qui devaient constituer les moules de la statue, après avoir été renforcées par des armatures et soigneusement repérées, furent transportées à pied d’œuvre. Là on coula par terre le ciment dans lequel on noya un quadrillage en fil de fer. On laissa la prise se faire, puis on procéda à la mise en place des moules assise par assise, chacune d’elles correspondant à l’intervalle de deux plateaux. Après avoir soigneusement vérifié la position de chaque assise, on coula du ciment dans les joints verticaux des plaques de ciment en ayant soin d’em-
- ' Fig. 4. — La tête modelée et prêle à être moulée.
- prisonner les fers des grillages qui dépassaient de celles-ci. On relia par le même procédé les pla-
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- L’ART DE FAIRE DU FEU
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- teaux de l’ossature avec les joints horizontaux des plaques, des armatures en fer assurant la liaison.
- Une fois ce travail terminé on procéda au démoulage et on retoucha les joints au fer de manière à faire dis-paraîtr e leur trace et à donner à l’ouvrage l’aspect d’un véritable monolithe.
- Ajoutons que le poids de la statue (sans le piédestal) est de 80 tonnes; qu’elle nécessita 170 moules dont le poids' atteignit 20 tonnes.
- Pendant la construction, la plate-forme du piédestal supporta donc cette charge totale de 100 tonnes sans présenter la moindre trace de fatigue ; ce qui constitue -une épreuve rassurante pour l’avenir. „
- Le. nouveau procédé de construction offre de nombreux avantages sur ceux que l’on a employés jusqu’ici. Comme aspect, il présente la finesse de la pierre sculptée sans en avoir la friabilité ; l’absence complète des joints, que l’on
- n’arrive pas à dissimuler dans les statues en métal, donne l’apparence d’un imposant monolithe. Sous le
- rapport de la durée l’ouvrage n’a rien à redouter, l’inaltérabilité du ciment aux agents atmosphériques lui assurant une conservation indéfinie et dispensant de tout entretien.
- Au point de vue de la résistance le béton armé a fait ses preuves et l’on sait que, loin de diminuer, celle-ci ne fait qüe s’accroître avec le temps.
- Enfin, tout en étant d’une certaine légèreté, le monument possède un poids propre suffisant pour permettre d’assurer sa stabilité sans avoir recours à de puissants ancrages.
- Signalons encore l’économie résultant du prix peu élevé des matériaux comparé à ceux du cuivre ou du bronze et aussi la facilité d’exécution surtout appréciable dans les endroits difficilement accessibles, p. Bouquerel.
- Ingénieur civil des Mines.
- Fig. 5.
- Modelage de la télé.
- L’ART DE FAIRE DU FEU
- Parce que le briquet, tel que le débite l’État français, constitue le moyen le plus moderne d’obtenir du feu, il ne s’en suit pas que l’allumette chimique, vieille maintenant d’un peu plus d’un siècle, et dont l’apparition fut considérée à l’époque comme un prodige scientifique, soit sur le point de tomber dans le discrédit. Les clients qu’elle perdra dans les pays civilisés, elle pourra les retrouver au centuple dans les pays retardataires où la « fabrication du feu » entraîne l’emploi d’un matériel relativement compliqué.
- On a eu raison de dire que la marche du progrès suit la spirale, et qu’il a comme un regret de s’éloigner de son point de départ. Nous le constatons une fois de plus avec l’engin nouveau, puisqu’il n’est, en somme, qu’une amélioration du: briquet à amadou et à silex dont l’emploi s’était généralisé quand Chancel proposa son allumette dite à oxymuriate, qui s’incendiait au contact de l’acide sulfurique.
- Le briquet à silex lui-même avait subi au cours des âges d’innombrables transformations, avant de parvenir à la forme que lui donna un ingénieux ar-
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- L’ART DE FAIRE DU FEU
- tisan du xvne siècle : un chien de pistolet qui, en heurtant son silex sur une lame d’acier, laissait tomber des e'tincelles dans une petite boîte à amadou formant corps avec l’objet.
- Et que nous voilà loin déjà du briquet primitif dont se servent encore de nos jours certaines tribus de l’Afrique Centrale, de l’Amérique du Sud et du massif de l’Hima-laya, qui choquent une pierre de silex contre une pierre de pyrite, et en tirent des étincelles qui enflamment de la mousse séchée au soleil et réduite en poussière !
- Si simple qu’il nous apparaisse, ce procédé constitue cependant un réel progrès, par comparaison avec les moyens généralement employés par les sauvages, et
- crure où le second morceau peut s’adapter exactement. S’installant au-dessus d’une matière inflammable (mousse desséchée, écorce pulvérisée, amadou, elc.), il frotte rapidement ce second morceau de bambou dans l’échancrure comme s’il maniait une scie. Il produit ainsi une poussière fine qui ne tarde pas à s’enflammer et à mettre le feu à l’amadou.
- Ce procédé est encore d’un usage courant dans l’intérieur de l’Indo-Chine, de la Birmanie, de l’IIindoustan, mais n’a jamais été signalé dans la Malaisie, bien que des peuplades de l’Archipel des Philippines, d’origine malaise, le pratiquent depuis un temps immémorial. Quand les morceaux de bambou sont bien secs, une minute de « sciage »
- Fig. t. — Les différents types de la fabrication du feu chez les peuples sauvages; par sciage, frottement et vrillage.
- qu’il est possible de classifier dans l’une des trois catégories suivantes :
- 1° Le sciage;
- 2° Le frottement en rainure ;
- 3° Le vrillage.
- La première de ces méthodes (fig. 1, en haut) se pratique particulièrement dans les régions asiatiques où croît le bambou. L’indigène se sert de tronçons provenant de branches de 2 à 3 cm de diamètre et qu’il partage par moitiés dans le sens de la longueur Il taille sur le bord d’un des morceaux une échan
- [Photographies de démonstration reproduisant en laboratoire les procédés ethnographiques.)
- suffit pour obtenir du feu. Un voyageur a constaté que, dans la Haute-Birmanie, certains montagnards produisaient ainsi du feu en moins de 40 secondes.
- On a cru longtemps que ce procédé n’était possible qu’avec le bambou, et que, conséquemment, il n’était pratiqué que dans les régions où croît cette essence. Cependant, il est d’un usage courant chez plusieurs tribus australiennes, notamment chez les Urabunnas, qui se servent dans ce but d’un bouclier de bois et d’un javelot. Le premier, posé sur le sol,
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- L’ART DE FAIRE DU FEU
- est maintenu immobile par la pression dn pied d’un homme qui, secondé par un compagnon, passe et repasse vigoureusement le javelot sur une partie en relief. Le frottement produit bientôt une rainure d’où s’échappe une fine poussière, qui ne larde pas à enflammer l’amadou maintenu en bonne place par une troisième personne.
- I Des voyageurs ont signalé dans le nord de l’Australie une autre méthode. On fend une branche sèche et on maintient l’écartement en y insérant une pierre. On loge de l’herbe sèche ou autre matière in-llammable au fond de la fourche, et la branche est maintenue ferme contre un pieu par le pied de 1 opérateur qui, introduisant un long bâton entre les deux bras de (jette fourche, le fait aller et venir rapide-
- L'opérateur dispose d’une étroite planchette de hois tendre et sec, longue de 50 à 60 cm, et qu’il rend immobile soit en la fixant sur un support massif, soit en s’asseyant sur une de ses extrémités. Saisissant à deux mains une baguette de bois dur, longue de 25 à 50 cm, et terminée en forme de tiseau,il la frotte sur le milieu de la planchette par un mouvement de va-et-vient en lui conservant une inclinaison de 45°. Il ne tarde pas à creuser ainsi une . , rainure, à l’extrémité
- de laquelle s’accumule une poussière noire, qui commence à fumer. Pour peu ' v qu’il continue,le petit - , • tas de poussière s’illu-
- mine intérieurement, et il ne lui reste plus qu’à approcher de l’étincelle ainsi produite un corps inflammable. En une minute environ, l’opé-
- Fig. 2. — Quelques types de la fabrication du feu au moyen du briquet et de la pierre à feu :
- ment, comme s’il sciait. La poussière de bois ainsi produite s’échauffe rapidement et enflamme la mousse desséchée dans la minute qui suit.
- Le deuxième procédé, moins! répandu peut-être que le précédent, est pratiqué dans la Polynésie. S’il a disparu de la Nouvelle-Zélande depuis que tous les Maoris sont civilisés, il s’est maintenu dans l’intérieur de l’Australie. Voici (fig. 1, 2me photographie) en quoi il consiste.
- Le porte-briquet.
- La boîte à feu, [trois modèles).
- Le briquet-pistolet.
- ration est terminée.
- Les deux procédés que nous venons de décrire sommairement se retrouvent respectivement sous une forme unique, et chez des races restées relativement voisines. Il n’en est pas de même du troisième procédé qui, imaginé ou adopté par d’innombrables peuplades dispersées dans les deux hémisphères, se présente sous des formes très variées.
- Pour en exposer le principe, nous décrirons de
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- L’ART DE FAIRE DU FEU
- quelle façon plusieurs tribus du Nouveau Monde (Àpaches, Çherokees, Utes, Zunis, Klamaths, etc.) obtiennent du feu. Les deux engins employés sont : 1° une baguette ronde de bois dur (cœur de cèdre
- pas à entrer en ignition. En cette forme primitive, le procédé est répandu sur toute la surface du globe, notamment dans les deux Amériques, dans l’Afrique australe, en Australie, et jusque chez les Aïnos de
- Fig. 3. — L'obtention du feu au moyen des allumettes chimiques [le procédé le plus perfectionné jusqu'à l'invention du briquet automatique).
- ou d’orme, par exemple), longue de 50 à 60 cm, de la grosseur du petit doigt, et taillée en pointe à une extrémité ; 2° une planchette de bois tendre, longue de 50 cm environ, large de quelques centimètres, épaisse de 1 cm tout au plus, et que l’on pose r~T
- sur une surface massive j
- (table, tronc, madrier) où l’on a creusé une entaille destinée à recueillir la poudre de charbon qui est produite au cours de l’opération.
- Les deux « bâtons à feu », comme les appellent les Indiens, se manient de la façon suivante. La planchette est posée à plat contre l’entaille, et l’opérateur, plaçant la baguette debout sur la planchette, et aussi près que possible du bord, la fait tourner rapidement en frottant les paumes des mains l’une contre l’autre (fig. 1, en bas). Le frottement des deux pièces produit aussitôt une fine poussière charbonneuse qui tombe dans la rainure et ne tarde
- Shakaline et de Yéso. Mais il s’en faut qu’il donne partout les mêmes résultats.
- Jusqu’à preuve du contraire, on peut considérer l’Indien Pueblo comme le plus habile à manier les « bâtons à feu », car, suivant de nombreux observateurs, il lui suffit de 50 à 40 secondes pour allumer son foyer par ce procédé. Les Australiens s’en tirent avec un minimum de 2 minutes. Les nègres africains, qui n’ont recours au procédé que dans un but religieux (pour se procurer du feu nouveau), ont désappris l’usage des baguettes, et il leur faut en général plus d’une demi-heure pour en tirer des résultats. Quant aux malheureux Aïnos, les voyageurs affirment qu’il ne leur faut pas moins d’une heure et demie d’efforts, et qu’ils s’y mettent à trois ou quatre, en se repassant la baguette.
- Comme nous l’indiquions plus haut, le procédé
- Fig. 4. — Le type le plus simple du briquet pour fabriquer le feu.
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- LE TENSION-MÈTRE LARG1ER
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- du vrillage a été modifié et perfectionné par de nombreuses races, et l’on peut saluer ces modifications comme de véritables inventions mécaniques. Nous ne décrirons ici que les plus caractéristiques de ces transformations.
- L’un des premiers perfectionnements qui se présenta à l’imagination du primitif inventeur lui fut probablement, inspiré par le désir d’alléger sa besogne en se faisant aider par un camarade,.d’où l’emploi d’une corde enroulée à la baguette, et que l’un des hommes lire successivement dans les deux sens,, en imprimant ainsi un rapide mouvement'de rotation à la baguette que l’autre homme maintient debout en l’appuyant sur la planchette: On rencontre, ce procédé un peu partout, notamment. en Australie, dans le Nord de l’Alaska, chez plusieurs tribus des États-Unis et du Canada, chez les Esquimaux du Groenland,, en Sibérie. Il s’est d’ailleurs modifié selon les différents pays. Ainsi, les Esquimaux possèdent un véritable allumoir de poche qui ne tient guère plus de.place qu’une blague à tabac, et que l’indigène porte : constamment sur lui. La : planchette est faite en. forme de bateau, et l’extrémité supérieure de la baguette est.coiffée d’une pierre trouée ou d’une vertèbre d’animal qui permet de la maintenir aisément pendant qu’elle pivote sous l’action de la-corde. Chez plusieurs peuplades, l’opérateur se
- passe d’un aide en attachant le • bout de cette corde au milieu de celle d’un arc convenablement placé.
- Signalons une dernière modification, qui, malgré ses complications relatives, se retrouve chez les Tchouktchis de la Sibérie et chez les Indiens, Canadiens et Américains du versant de l’Atlantique, notamment chez : les derniérs Iroquois, qui la pratiquent encore dans leurs fêtes religieuses. La baguette est pourvue, à quelques centimètres au-dessus de son extrémité inférieure, d’un disque de bois ou d’écorce qui fait office de volant et en régularise la rotation. L’extrémité supérieure porte une encoche où l’opérateur insère le. milieu de la corde d’un arc, fait d’une branche d’osier et d’une mince lanière de cuir brut. En appuyant des deux mains sur la branche, puis, en la laissant se détendre, et en répétant ces mouvements rythmiques, il fait pivoter rapidement la baguette de droite à gauche, de gauche à droite. Comme dans les cas décrits plus haut, la pointe inférieure, posée sur le bord d’une planchette, produit presque instantanément, une poussière noirâtre qui fume dans les vingt secondes. Si l’opération est. convenablement menée, cette poussière entre en ignition avant que la minute soit écoulée. ' .
- " è . V. Foiuu.w
- LE TENSION-MÈTRE LARGIER
- Appareil pour mesurer la tension des câbles d’aéroplanes.
- Ce petit appareil est extrêmement simple, et c’est là sa qualité essentielle. A ce titre, il est appelé à rendre d’inappréciables services à l’aviation d’abord,
- culier jouent un rôle essentiel dans la solidité de l’appareil en plein vol, et il est capital pour la sécurité de l’aéroplane et de ses passagers, que ces fils
- Élévation Coupe a, b
- ......4 ......a
- Sc 1 i D =3===—: i P
- i i—- * rFdIf
- 4— i b
- nu A R | A
- ^Jfi c n
- AI
- B K Plan 111 B' dytfotî/Lc
- Le tension-mètre du capitaine Largier. — Élévation. —. Plan et coupe.
- et sans doute aussi à bien d’autres industries, qui ont besoin de connaître rapidement. la tension de câbles de tous genres; par exemple : ponts suspendus, fils télégraphiques, téléphoniques, etc.
- Le tension-mètre a été imaginé par le capitaine du génie Largier, pour combler une lacune dont l’aviation souffre gravement. On sait que toutes’les pièces d’un aéroplane travaillent à un taux de résistance fort élevé ; on emploie donc pour les construire des matériaux de toute première qualité, soumis au préalable à des épreuves de réception très sévères. Les haubans et fils tendeurs de tout genre en parti-
- ne puissent présenter le moindre risque de rupture. Or, il ne suffit-pas qu’ils aient satisfait à toutes les épreuves préliminaires de laboratoire, d’autant plus que ces épreuves, épreuves de traction et de rupture, ne portent jamais sur le câble même qui sera utilisé dans la construction, mais seulement sur un échantillon aussi semblable que possible à ce câble. Tous les fils métalliques de l’aéroplane sont tendus avant le départ, et leur résistance dépend en partie du degré de cette tension; or, celle-ci, jusqu’ici, n’était jamais déterminée ; on s’en rapportait à l’expérience des ouvriers monteurs ; bref, on précédait à l’aveu-
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- LE TENSION-MÈTRE LARG1ER
- glette; et l’on a de bonnes raisons de croire que quelques-uns des nombreux accidents qui ont décime' les aviateurs en ces derniers temps, sont dus à des ruptures de câbles, trop tendus et forcés, par suite, à certains moments de travailler à un taux incompatible avec leur résistance.
- Le petit appareil du capitaine Largier, très pratique, d’un emploi extrêmement simple, est donc appelé à rendre les plus éminents services. Pour mesurer la tension d’un câble mis en place, il s’appuie sur des lois physiques bien connues qui relèvent à la fois de l’acoustique et de l’élasticité, les lois des vibrations transversales des cordes. Elles
- se résument dans la formule NI
- _1i M
- J 2 y ~d
- où N
- représente le nombre de vibrations par seconde, L la longueur de la corde vibrante, t la tension par unité de surface de la corde, d le poids spécifique de cette corde, g l’accélération de la pesanteur.
- Pour un câble construit avec un métal déterminé
- on a NL = K \/t, K étant une constante.
- Cette formule contient toute l’explication de l’appareil du capitaine Largier. On fera porter l’expérience sur une longueur L de câble, déterminée de façon que la corde rende en vibrant un son déterminé, toujours le même, le laz, du diapason normal par exemple, donné par un diapason portatif, note dont on connaît le nombre de vibrations par seconde. On mesurera la longueur du câble qui donne cette note. La formule précédente permet d’en déduire immédiatement la tension cherchée.
- Le tension-mètre effectue, bien entendu, lui-même ce petit calcul et il suffit d’en lire le résultat.
- Cet appareil, dont nous empruntons la description à l’inventeur lui-même, se compose en principe d’une règle double AA', BB', à laquelle est adjointe une caisse de résonance D et qui porte deux chevalets dont l’un C est fixe, l’autre c mobile et peut se rapprocher ou s’éloigner du premier. Pour s’en servir, on le suspend au fil métallique ou hauban F â l’aide de deux ressorts à boudin r, r, qui appuient fortement le fil sur les deux chevalets ; on fait vibrer la partie du fil qu’ils limitent en la frappant légèrement avec, au besoin, un simple crayon de poche, et on déplace le chevalet mobile de façon que la note produite par le choc soit à l’unisson avec le la~. On lit sur la règle le point de la graduation où s’arrête le chevalet mobile, et l’on a en kilogrammes la tension cherchée.
- Le résultat est approximatif, car la formule utilisée ne s’applique rigoureusement qu’à des cordes fines et flexibles, sans raideur. Mais l’approximation est de 1/10 environ, très suffisante pour les besoins de la pratique, elle est du reste toujours par excès ; et l’erreur, si erreur il y a, ne donnera jamais qu’un surcroît de sécurité. L’appareil que le capitaine Largier destine aux aviateurs comporte deux graduations, l’une de 10 à 30 kg, l’autre allant jusque 150 kg; cefte dernière permettra de faire en plein
- vol des observations. Ces deux graduations donnent les tensions de tous les fils et câbles du diamètre de 1,5 mm à 5,5 mm avec une approximation suffisante.
- Le même appareil pourrait être établi de façon à donner des résultats très précis et rigoureux; il faudrait alors établir une graduation spéciale pour chaque diamètre en tenant compte de la raideur du métal. Mais ce sont là des mesures de haute précision, qui ne s’imposent que pour les recherches théoriques, et à la rigueur pour des épreuves de réception.
- Le tension-mètre Largier permettra donc de régler facilement, rapidement et sûrement les aéroplanes ; il rendra très aisée une partie des essais de réception des machines volantes. Il permettra aussi, nous l’avons déjà dit, de noter, en plein vol, les tensions des divers fils ; c’est là peut-être la plus importante des futures applications du tension-mètre. On ne procédera pas tout à fait comme pour le réglage au point fixe. Le pilote et même les passagers, ont suffisamment de préoccupations pour n’avoir pas le loisir de manœuvrer une planchette et un diapason, sans compter que le bruit du vent et du moteur gênerait singulièrement l’opérateur. Pendant le vol, on suspendra simplement l’appareil au fil à interroger après avoir rendu invariable la position des chevalets ; la longueur vibrante restera donc constante; la note donnée par le fil, seule, variera; on produira des chocs légers, par exemple à l’aide d’un petit tourniquet mû par le vent et produisant, le soulèvement alternatif d’un frappeur. Les sons résultant de ces chocs sont liés à la tension l par la formule N= K, \J1, N étant le nombre de vibrations par seconde, Kt une constante. Ils pourront être transmis à un phonographe enregistreur; le diagramme obtenu permettra d’étudier à loisir, après le vol, les tensions subies par le câble en question. On a ainsi un moyen sûr de faire, pendant le vol de l’aéroplane, des observations mécaniques précises sur les efforts subis par les diverses pièces de l’appareil.
- Espérons que l’on commencera le plus tôt possible ces précieuses investigations d’où peuvent sortir à bref délai pour l’aviation, sécurité et progrès.
- Ajoutons, en terminant, que l’auteur entrevoit pour son appareil toute une autre série d’applications d’un intérêt pratique moins immédiat peut-être, néanmoins fort intéressantes : le tension-mètre permet de connaître à chaque instant la tension des câbles de tous genres existant sur un aéroplane : on peut en déduire les efforts qui s’exercent sur les surfaces portantes de l’appareil. On dispose donc, théoriquement tout au moins, d’un nouveau moyen pour étudier au laboratoire des surfaces portantes d’aéroplanes ; le tension-mètre fournira peut-être un jour, comme le fait actuellement la balance Eiffel, d’utiles données a priori sur la valeur d’une aile d’aéroplane.
- A. Troller.
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- L’UTILISATION ÉLECTRIQUE DU VENT
- Il est fort tentant d’utiliser la forcé motrice du vent. L’air en effet, jusqu’à nouvel ordre, échappe à toute taxe et cède son énergie cinétique aux moulins à vent sans grand frais d’installation, d’entretien, ni de surveillance. Enfin, le vent contient des réserves d’énergie réellement gigantesques, et que, chose curieuse, l’on utilise de moins en moins.
- C’est qu’il échappe aussi à toute loi régulière et ne travaille que par intermittence. Depuis longtemps déjà les ingénieurs agronomes lui font remplir, par l’intermédiaire de pompes, des réservoirs pour l’irrigation. Les ingénieurs électriciens s’occupent maintenant de lui faire charger des accumulateurs pour l’éclairage et la force motrice. Si l’on réussit quelque jour, par l’un ou l’autre de ces artifices, à capter à bon compte l’énergie aérienne, un grand problème sera résolu qui mettra à la disposition de l’humanité une source nouvelle de force motrice, comparable à la houille blanche.
- Pour l’instant, il semble que la solution électrique soit celle qui offre le plus d’avenir, bien qu’elle ne
- Fig. 2. — Coupe d’un moulin à vent électrique.
- soit pas encore la plus répandue. Elle permet, en effet, des installations moins encombrantes et plus souples.
- Nous allons étudier comment se pose le problème
- d’une installation de moulins à vent électriques. Il ne s’agit pas, on n’en est pas encore là, de créer
- Fig. i. — Moulins à vent produisant du courant électrique (système Childs).
- une usine énorme, comme celle qu’entrevoyait le professeur américain Fessenden, dans un récent discours. Le moulin à vent électrique aura pour but le plus' souvent d’alimenter en force motrice et en courant électrique une petite usine ou une propriété à la campagne.
- Le moulin à vent employé sera, en général, du type américain à disques. Le type à 4 ou 6 ailes présente un meilleur rendement par vent moyen, mais le type à disques permet l’utilisation de vents très faibles. Il doit se régler automatiquement dans le vent, de façon à ralentir avant que sa vitesse n’imprime au pylône des vibrations exagérées. Le réglage par l’orientation des aubes introduit un mécanisme
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- UTILISATION ÉLECTRIQUE DU VENT
- coûteux et délicat et le prix d’achat est très important pour des installations de ce genre destinées à une production limitée. On préfère souvent le réglage par l’orientation du disque lui-même. Le moulin, grâce à son gouvernail, se place normalement aux bons vents, fuit devant la bourrasque et finit par caler et ne présenter que son profil à la tempête.
- La détermination du meilleur emplacement et de la hauteur du pylône exigent une grande habitude. On fait couramment des pylônes de 12 à 15 m., car il est reconnu qu’il faut largement dépasser les obstacles environnants (murs, arbres, épaulements de terrain) qui, même éloignés de 2 à 300 m., ont une grande influence sur la force et la vitesse du courant d’air en un point.
- La charge des accumulateurs exige un courant d’une tension bien constante. C’est là que gît la difficulté de l’installation électrique des moulins à vent. Une dynamo compound ordinaire fournit une tension qui est très sensiblement proportionnelle à sa vitesse de rotation. Elle Varierait donc au gré du vent. Il .faut, par suite, une génératrice d’un type différent dont la tension soit indépendante de la vitesse. Le pro-
- tourne au maximum admis de sa vitesse, il ne se produit ainsi pas de surtensions, et la dynamo peut sans inconvénient débiter dans la batterie. Si le vent tombe et que la tension de la dynamo baisse exagérément, un commutateur automatique entre en jeu afin d’empêcher que les accumulateurs ne fassent fonctionner le moulin à vent en simple ventilateur. La batterie assure seule alors l’alimentation du réseau. Si la tension vient à remonter, le commutateur remet dynamo et batterie en parallèle.
- L’interrupteur ou relais La Cour a été spécialement destiné par son inventeur à ce double usage. Le contact intermittent se fait par une tige de
- Fig. 3. — Dynamo à courant continu et à tension constante pour moulins à vent (système Oerlikon).
- Fig.
- 4. — Interrupteur " La Cour ».
- blême a déjà été résolu pour l’éclairage des wagons par des dynamos actionnées par les essieux. Il y a plusieurs dispositifs en usage : on peut, par exemple, insérer sur le circuit inducteur des résistances croissant avec la vitesse de rotation. Un procédé élégant consiste à utiliser pour régler la tension d’excitation la torsion du champ magnétique due à la réaction de l’induit. Mais, si une telle méthode s’applique bien dans les dynamos des wagons de chemins de fer qui débitent sur une résistance invariable, il en serait sans doute autrement si on cherchait à l’employer pour l’éclairage domestique.
- En général, on impose aux inducteurs un enroulement supplémentaire, qui désaimante les pôles à mesure que la rotation s’accélère. Quand le moteur
- cuivre plongeant dans un godet de mercure. Aucun déréglage n’est possible, car la commutation n’est plus commandée mécaniquement par la vitesse de rotation, mais électriquement par la différence de tension entre dynamo et batterie. De cette façon jamais le circuit ne s’ouvre qu’au moment où il n’y circule pas de courant — aucune étincelle intempestive ne se produit. En outre lorsque l’interrupteur a joué et coupé le circuit principal (gros fil) il a laissé subsister un circuit fil fin et, grâce à une ingénieuse disposition des connexions, le très faible courant que les accumulateurs y débitent excite légèrement les inducteurs et assure d’un amorçage régulier après des semaines d’inaction, ce qu’on ne pourrait exiger à coup sûr de l’aimantation rémanente (Voy. fig. .5).
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- UTILISATION ÉLECTRIQUE DU VENT ................. 13
- La capacité totale des accumulateurs se calculera d’après la comparaison entre l’énergie moyenne utilisée et l’énergie moyenne recueillie, en tenant compte des plus longues périodes de calme plat auxquelles on doit s’attendre.
- Bien des déboires, en particulier en France, sont dus à ce qu’on n’a pas su baser, sur ces quantités délicates à déterminer, le choix judicieux du moteur de la dynamo et des accumulateurs. C’est là un problème qui exige le concours de la météorologie. Mais les précurseurs de la « houille blanche » ont eu des déboires analogues lors des premières utilisations de grandes chutes d’eau.
- D’une façon générale il semble établi qu’on doive utiliser l’énergie électrique à basse tension (15 à 50 volts) et voici pourquoi : comme la dynamo n’est mise en circuit par L’interrupteur
- gies. On aura donc peu d’éléments à la batterie.
- Par contre ils seront plus gros à égale capacité. Or, pour une même capacité, un gros élément coûte moins cher que deux petits. L’inconvénient de la basse tension saute aux yeux. Elle exige pour une même énergie disponible un gros débit, par conséquent des conducteurs de grand diamètre. Le prix de revient des câbles devra intervenir dans le choix de l’emplacement du moulin et imposera une limite à son éloignement.
- Au point de vue technique, une dernière question se pose : celle de la régulation de la tension du réseau d’éclairage. La force motrice est moins exigeante, mais il faut éviter qu’une chute de tension ne vienne faire baisser les lampes ou qu’une surtension ne les noircisse et ne les détériore. On emploiera soit le régulateur Thury qui a fait ses
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- Fig. 5. — Installation d'éclairage électrique par moulin à vent avec interrupteur « La Cour » {système Oerlikon). — A, réducteur automatique; B-E, accumulateurs; CIN^-CN rupteurs « La Cour »; D, dynamo à tension constante; F, résistance en fer; M, moteur du réducteur; Tc, réseau à tension constante;
- Tv, réseau à tension variable.
- La Cour qu’à partir du moment où sa tension atteint la tension d’utilisation, on mettra à profit des vents très faibles pour lesquels, avec une tension de 100 à 150 volts, on laisserait la machine tourner à vide. Mais dira-t-on, lorsque le moulin tourne à sa vitesse maximum admise, c’est-à-dire fournit à la dynamo une énergie maximum, une grande partie de cette énergie est dépensée dans l’enroulement modérateur de tension. C’est vrai, mais l’expérience prouve qu’on y gagne encore. Les constructeurs de pompes sont arrivés aux mêmes constatations et, en général, un moulin-pompe à faible débit offre un moins bon rendement par vent fort, mais un meilleur rendement annuel qu’un moulin-pompe à gros débit.
- Un autre avantage de la basse tension, c’est que les lampes à filament métallique à basse tension coûtent moins cher que les lampes à haute tension. De plus, à basse tension, on peut en fabriquer pour des éclairements moindres que 16 bou-
- preuves, soit des réducteurs automatiques du même genre, dont le moteur, commandé par la tension aux bornes du réseau, retire du circuit un certain nombre d’éléments, ou les y remplace suivant les besoins. Le grand écueil est la possibilité d’un calme plat, prolongé. Même dans les pays à vents réguliers, comme le Danemark, la Suède, la Norvège, où les stations anémo-électriques se sont développées sous l’impulsion du professeur La Cour, de Copenhague, on a été obligé d’installer un moteur de secours, à Zeurol, par exemple, pour éviter de donner à la batterie des dimensions de sécurité trop exagérées. On voit donc, par suite de la nécessité d’acheter un moteur de secours, que la question se pose -de la façon suivante : Est-il plus avantageux d’installer un moulin à vent pour la charge des accumulateurs que de faire fonctionner constamment le moteur à benzol? L’économie réside dans la suppression du mécanicien et des frais de combustible. Jusqu’à présent les expériences ont été faites
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- 14 ::: .ACADÉMIE DES SCIENCES — LES PYRITES DE SAIN BEL
- couramment pour des petites puissances de 2 à 10 chevaux. Pour de grosses puissances l’économie serait évidemment plus forte. Malheureusement la charge d’une batterie d’accumulateurs d’une certaine capacité est, jusqu’à nouvel ordre, une opération délicate et qu’on ne peut abandonner à la fantaisie du vent. La dynamo précédemment décrite réalise une très ingénieuse disposition pour adapter le fonctionnement d’un moulin à vent aux exigences d’une batterie. Mais ces exigences ne sont pas pleinement satisfaites.
- Étant donné le nombre d’essais qui chaque jour
- ont lieu, il est probable que l’on arrivera à une solution plus générale. Actuellement, il semble qu’une telle installation ne soit réellement avantageuse que pour des puissances ne dépassant pas une quinzaine ou une vingtaine de chevaux, à la condition d’étudier très soigneusement le moulin, et pour cela de connaître à la perfection le régime des vents au lieu considéré.
- Dans ce cas, les installations anémo-électriques sont susceptibles de rendre de grands services dans les châteaux, villas et les installations agricoles.
- R. Debré.
- ACADÉMIE DI
- Séance du 22 mai 1911. —
- Utilisation à distance des eaux minérales. — M. le professeur d’Arsonval présente une Note du D' Boudry, de La Bourboule, sur une nouvelle méthode d’utilisation à distance des eaux minérales thermales, et l’appareil permettant de l’appliquer. Cette méthode permet : 1° de conserver à l’eau thermale sa température initiale au griffon jusqu’à son utilisation thérapeutique ; 2° de conserver aussi jusqu’à ce moment tous les gaz de la source emprisonnés par un mode d’embouteillage et bouchage sous l’eau au griffon même; 5° de mettre enfin l’eau thermale à l’abri de l’influence de l’air et de la lumière depuis son embouteillage au sein de l’eau thermale jusqu’à son absorption. Et, pour ces raisons, d’assurer au médicament thermal, pris à distance, une valeur thérapeutique sinon égale, au moins se rapprochant très sensiblement de celle du médicament pris à la source.
- La tension artérielle des aviateurs. — M. Delage analyse une Note de M. Pierre Bonnier sur la capacité manostatique chez les aviateurs dans laquelle l’auteur démontre l’existence dans le bulbe des centres manosta-
- LES PYRITES
- Chacun sait quelle importance présente l’industrie de l’acide sulfurique. La consommation de cet acide a pu être quelquefois considérée comme caractéristique de l’activité industrielle d’un pays. Aussi 11’est-il pas étonnant que la production des minerais de soufre, dont la fabrication de l’acide sulfurique constitue l’un des débouchés les plus importants, ait suivi une marche ascendante très rapide.
- En 1881, on consommait, en chiffres ronds, 700000 tonnes de soufre dans le monde; actuellement on dépasse 1 800 000. Sur ce total, 800000 t. environ sont fournies par des minerais de soufre proprement dits, le reste par des pyrites de fer. La France qui possède un des grands gisements pyri-teux du monde, celui de Sain Bel dans le Rhône, en tire une partie importante du soufre destiné à sa consommation, dans laquelle entrent de plus environ 150 000 t. de soufre de Sicile et des pyrites étrangères. L’extraction des pyrites de Sain Bel, qui renferment approximativement moitié de leur poids en soufre, était de 165000 t. en 1883; elle a été de
- ES SCIENCES
- Présidence de M. Gautier.
- tiques ayant pour fonction d’équilibrer notre pression intérieure aux variations de la pression extérieure et la possibilité de réveiller, chez les sujets dont la tension artérielle s’est écartée de la normale par suite de la défaillance de ces centres nerveux, l’activité de ceux-ci par de légères cautérisations nasales en un point conjugué à la région bulbaire où se trouvent ces centres. Le retour à la normale de la tension artérielle est souvent immédiat et semble durable. La torpeur, qui s’empare de certains aviateurs dans les montées et les descentes trop rapides, impose la nécessité à tout aviateur de faire contrôler sa tension artérielle et sa capacité manostatique et de faire régler celles-ci avec autant de soin que son moteur. L’auteur rapproche le cas d’un jeune aviateur qui souffrait d’oppressions et de troubles circulatoires à chaque descente d’aéroplane et qui n’éprouve plus qu’une gène insignifiante depuis que sa tension artérielle a été réglée il y a quatre mois de 22 à 16, tension qui s’est maintenue normale depuis. Ch. de Yilledeuil.
- (A suivre. )
- DE SAIN BEL
- 280000 t. en 1908. C’est dire l’intérêt de ce gisement, qui présente, en outre, des particularités géologiques curieuses sur lesquelles nous allons insister.
- Cette mine de Sain Bel1, située à environ 20 km N.-O. de Lyon, près la petite ville de l’Arbresle, appartient, depuis 1872, à la grande compagnie de Saint-Gobain, dont récemment on retraçait l’ancienne histoire ici même2. Par une évolution très logique, mais dont le résultat final peut surprendre d’abord, la manufacture de glaces primitive a été amenée à fabriquer, d’abord de la soude et autres produits chimiques connexes, puis de l’acide sulfurique : donc à exploiter des gisements pyriteux à Sain Bel pour produire son acide et à faire le commerce des superphosphates pour utiliser l’acide en excès. Sur le prolongement présumé de la zone pyriteuse de Sain Bel, le gîte de Chessy avait dès longtemps attiré l’attention par sa teneur en cuivre, que des réac-
- 1. Le nom, assez singulier de Sain Bel, et non Saint-Bel, était, paraît-il, orthographié Saintis Belis sur d’anciens actes.
- 2. N» 4930, 21 mai 1910.
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- LES PYRITES DE SAIN BEL
- 15
- ont fourni des quoi, la
- lions superficielles avaient augmentée sur certains points des parties hautes. Il y a eu là des exploitations romaines, puis, vers 1450, des travaux dû fameux banquier de Charles VII,- Jacques Cœur; En 1809, on était à 215 m. de profondeur et la teneur diminuait notablement, quand on trouva une dernière poche d’enrichissement, dont les produits, célèbres parmi les minéralogistes, échantillons à tous les musées. Après mine épuisée de Chessy fut abandonnée; Il ne pouvait être, à ce moment, question des pyrites de fer non cuivreuses que l’on • - - -
- ne savait pas utiliser. Mais quand, en 1857, Michel Perret eut trouvé le moyen de substituer les pyrites au soufre pour la fabrication de l’acide sulfurique, les deux Perret,
- Michel et Jean-P>ap lis le, commencèrent bientôt l’exploitation des amas de Sain Bel.
- La masse dite du pigeonnier joua un moment un grand rôle : puis, en 1862, on découvrit par hasard, en creusant un puits, l’affleurement très restreint du grand filon qui constitue une des plus belles masses py-riteuses du monde et sur . lequel porte aujourd’hui la majeure partie de l’exploitation. Ce « grand filon » a une longueur totale de 600 m. avec une largeur qui, nulle à l’aflleuremcnt, était de 14 à 18 m. à 50 m. de profondeur, de 20 à 25 à 60 m. et de 18 à 44 à 106 m. : niveau atteint en 1901 par les travaux. Un approfondissement de 1 m. correspond donc à l’enlèvement de 60000 tonnes, ou 12 000 m3 de pyrite : c’est-à-dire que la section est de 12 000 m2. D’après les exploitants, les travaux de recherche, faits à 166 m. de profondeur, n’accuseraient pas de réduction dans les dimensions. Jusqu’ici, on a extrait de cette lentille environ 6,5 millions de tonnes de pyrite. L’exploitation est continuée avec
- Vue de la-, lentille Saint-Gobain supposée dépouillée de son enveloppe schisteuse.
- modération de manière à ménager pour longtemps l’avenir de ce gîte précieux et, dans ses usines des ports, la Compagnie de Saint-Gobain emploie par suite de préférence delà pyrite étrangère.
- — Le grand filon et la masse du pigeonnier ne sont pas les seuls amas pyriteux de Sain Bel. Comme dàris la plupart des grandes zones pyriteuses ana-lôgues, dans le Sud de l’Espagne, en Norvège, etc., une; série d’amas analogues s’alignent à la suite les uns des autres, formant, au milieu des terrains schisteux, un chapelet d’énormes boules aux formes
- compliquées. Je reproduis ici deux . belles photographies de la lentille Saint-Gobain que la Compagnie a bien voulu faire, exécuter pour moi d’après un modèle en relief ayant figuré à l’Exposition universelle de 1900. Elles fournissent une image parlante originale, et peut-être unique dans son genre, d’un phénomène très remarquable, très important pour les industries du soufre, du cuivre, du nickel et même de l’or (car les pyrites contiennent souvent des quantités utilisables de ces divers métaux) et encore fort mal expliqué. Comment et à quel moment ont pu se constituer, au milieu des schistes métamorphiques qui les encaissent toujours, ces énormes lentilles pyriteuses qui, malgré leur limitation générale en profondeur, peuvent, dans certains cas, représenter 50 ou 100 millions de tonnes de pyrite compacte et s’allonger (comme à Rio Tinto) sur 2 km de long? On a quelquefois parlé d’une précipitation chimique contemporaine de la formation des terrains encaissants, qui assimilerait ces grandes masses aux petits nodules pyriteux, gros comme des noix, dont nos vases et nos craies renferment des échantillons. On a pensé aussi à de véritables filons. Ni l’une ni l’autre des deux hypothèses
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- LES PYRITES DE SAIN BEL
- ne supporte un examen approfondi et j’ai été amené à imaginer la pénétration d’un magma igné venu cristalliser en profondeur - dans les bâillements des schistes produits par les mouvements orogéniques, comme pouvaient le faire ailleurs les intrusions de roches ignées telles que le granit.
- La masse de SainBel est entièrement formée de pyrite de fer : compacte grenue et non zonée, remarquablement pure et exempte de toutes substances étrangères, (ce, qui est d’une grande importance pour la fabrication de l’acide sulfurique). À
- de pyrite sur une section totale de 160 à 200 000 m2, divisée en trois amas. À Tharsis, dans la même région, on compte 50 à 55 millions ; à San Domingos, en Portugal et à Fahlun en Suède, une vingtaine. Sain Bel vient immédiatement après dans la liste des grands gisements connus.
- L’exploitation se fait par étages de 60 m. divisés en une série de tranches de 5 m., que l’on enlève l’une après l’autre en descendant et remblaye au fur et à mesure. Pour desservir tout l’étage, dont l’enlèvement demande 12 à 15 ans, on a un plan
- Vue en longueur de la lentille Saint-Gobain.
- peine est-elle mélangée d’une très faible proportion de silice, dont le rôle insignifiant peut être apprécié par ce fait que la mine vend commercialement de la pyrite garantie à 50 pour 100 de soufre. Exceptionnellement, on y trouve, en quelques points, un peu de cuivre, mais dans des conditions telles qu’on n’en tire pas parti. Les statistiques officielles évaluent le prix moyen de la tonne de pyrite prise sur place à environ 16 francs. .
- J’ajoute, comme terme de comparaison, que le gîte fameux de Rio Tinto dans le Sud de l’Espagne est estimé avoir contenu 170 à 200 millions de tonnes
- incliné avec chaîne flottante, mené parallèlement au filon dans le stérile. On trace, à chaque niveau, dans l’axe de la section pyriteuse, une grande galerie de roulage, parfois branchée en deux quand la pyrite atteint 40 m. de large et, tous les 20 m., on mène des recoupes perpendiculaires, qui constituent ensuite le canevas d’un dépilage méthodique. L’extraction intensive est menée à raison de près de 1000 tonnes par jour. Ajoutons que les mineurs gagnent en moyenne 5 francs par jour. Au jour, la pyrite passe dans des concasseurs et broyeurs, puis descend à Sain Bel par chaîne flottante. L. D. L.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1985.
- 10 JUIN 1911
- ESSAIS D’ÉLECTRIFICATION DES LIGNES DE LA Cie P.-L.-M.
- Dans le but d’actionner les moteurs destinés à la traction électrique sur les chemins de fer et les tramways on peut, comme on sait, employer trois sortes de courants : le courant continu, le courant alternatif triphasé ou le courant alternatif monophasé. Nous ne reviendrons pas sur les avantages ou les inconvénients de ces différentes natures de courant, La Nature, s’étant longuement étendue sur cette question dans son numéro du 6 août 1910. Nous rappellerons seulement que le moteur en série à courant continu offre le précieux avantage d’avoir une grande souplesse ; sa vitesse de marche
- grand éloignement entre les sous-stations. Son emploi est donc plus simple et plus économique que lorsqu’on fait usage du courant triphasé qui exige deux fils aériens, ou du courant continu qui, lui, nécessite pour le moteur des courants intenses et des conducteurs d’amenée de grande section. Aussi son application semble-t-elle tout indiquée pour , la traction électrique sur les grands réseaux de chemin de fer:
- Le moteur à courant alternatif monophasé jouit des mêmes propriétés de souplesse et de simplicité que le moteur sérié à courant continu. Mais, pour
- Fig. i. — La ligne électrique près de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes).
- s’adapte automatiquement à l’effort résistant et, au démarrage, il produit un couple moteur très grand. Au moyen, soit de la mise en série ou en parallèle des moteurs, soit du shuntage des inducteurs, il est possible d’obtenir sans difficulté les variations de vitesses nécessaires. Le moteur en série à courant continu présente donc de grands avantages sur le moteur à courant alternatif triphasé, comme cela a été dit dans l’article précédemment cité. C’est ce qui le fait préférer dans nombre de cas.
- Dans ces dernières années, l’emploi du courant alternatif monophasé a commencé à .prendre une certaine extension. Dans ce cas, le courant est amené par un seul fil aérien à la locomotive, sous une tension élevée (7 à 12 000 volts) ; la section du fil peut donc être faible, tout en permettant d’avoir un plus
- ' 3$)° année. — ae semestre.
- la même puissance, il est plus lourd et nécessite de plus grandes dimensions que le moteur à courant continu. Cet inconvénient, peu sensible pour des moteurs de petite puissance, devient sérieux lorsqu’il s’agit de moteurs de locomotive dont la puissance devient considérable. Aussi, a-t-on cherché de divers côtés à conserver comme moteur une dynamo en série à courant continu tout en alimentant le fil aérien par un courant alternatif monophasé qu’on transforme dans la locomotive en courant continu, comme nous l’indiquerons tout à l’heure.
- En résumé, le courant alternatif monophasé peut être appliqué aux locomotives de trois manières différentes :
- 1° Le courant monophasé amené à haute tension
- 2. — 17
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- dans le fil aérien a sa tension abaissée au moyen d’un transformateur statique installé dans la locomotive. De là il est amené, toujours sous la forme de courant monophasé, dans les moteurs monophasés, actionnant par un dispositif, variant suivant le type de locomotive, les essieux moteurs et couplés de celle-ci. C’est la disposition adoptée en Angleterre par la Cie du Midland et par celle du L. B. and S. C. ltay, pour le chemin de fer du Lôtsehberg et par la Cie du Midi pour ses lignes à électrifier.
- 2° Le courant alternatif monophasé dont la tension est abaissée au moyen d’un transformateur statique placé dans la locomotive actionne un moteur monophasé qui, de son côté, met en mouvement une dynamo génératrice à courant continu, servant à alimenter les moteurs également à courant continu de la locomotive. C’est la disposition adoptée, il y a quelque temps déjà, par la Société Œrlikon. Quelques ingénieurs reprochent à ce système la complication, le poids et l’emplacement considérable que nécessitent les appareils transformateurs de la nature du courant.
- 3° Le courant monophasé a encore sa tension abaissée au moyen d’un transformateur statique placé sur sa locomotive. Mais ici la transformation du courant monophasé en courant continu, s’opère au moyen d’un seul organe étudié par MM. Auvert et Ferrand, auquel on a donné le nom de Redresseur-Régulateur et qui a pour but de transformer le courant alternatif monophasé en un courant toujours dirigé dans le même sens et, par conséquent, redressé, c’est-à-dire continu. Un dispositif qui consiste à modifier la position des bornes de courant du redresseur permet de donner à ce courant redressé une tension pratiquement constante. Le redresseur régulateur est actionné par un moteur synchrone et c’est ce courant continu produit par lui qui sert à alimenter les moteurs en série à courant continu, destinés à actionner les roues de la locomotive. Nous ne pouvons, faute de place, nous étendre > plus ^longuement sur cet intéressant organe de transformation de courant dont on trouvera une description complète dans les numéros d’octobre 1905 et de juin 1911 de la Revue générale des chemins de fer.
- C’est avec une locomotive munie de cet appareil que le P.-L.-M. vient d’effectuer, sur les 7 km 5 séparant Grasse de Mouans-Sartoux, des essais, d’électrification dans des conditions presque identiques à celles d’un service réel. C’est la Société « Énergie électrique du littoral méditerranéen » qui fournissait le courant produit par son usine de la Siagne. Mais à cause des nécessités du service, les expériences avaient lieu pendant la nuit. Le courant arrivait, sous une tension de 50 000 volts, à un poste établi à Pré-du-Lac (7 km environ de Grasse), dans lequel il était transformé en courant alternatif monophasé à 12 000 volts. Celui-ci parvenait à une autre sous-station sise à Grasse où des appareils enregistreurs très précis système Hartmann et Braun permettaient de mesurer la tension, l’intensité et la puissance de
- l’énergie électrique utilisée dans les essais de traction. En outre, deux conducteurs partant de là aboutissaient, près de la gare de Grasse, l’un au fil aérien de prise de courant et l’autre aux rails de la voie et à un conducteur auxiliaire.
- La locomotive, construite sur les plans de MM. Auvert et Ferrand parla Société Alioth,pèse 156 tonnes. Elle se compose de deuxtrucks moteurs semblables, montés, chacun, sur un bogie à roues de 1 m. et sur deux essieux moteurs à roues de 1 m. 50. Chaque truek comporte : 1° une cabine avec les organes de commande relatifs aux prises de courant, aux interrupteurs haute tension, au changement de marche et aux instruments de réglage de la vitesse de ses moteurs ; 2° les logements des transformateurs et de leurs annexes.
- Un premier transformateur statique muni d’un interrupteur automatique haute tension fournit le courant alternatif nécessaire aux moteurs synchrones actionnant les redresseurs et à un générateur auxiliaire. Un autre transformateur donne le courant alternatif aux redresseurs-régulateurs du truck; il est pourvu également d’un interrupteur automatique. On trouve encore, sur chacun des trucks (accouplés cabine par cabine à l’aide d’un attelage de tender et constituant des demi-locomotives identiques comme l’indique la photographie ci-jointe), une bobine de self-induction pour le courant redressé, deux redresseurs régulateurs qu’actionne directement un moteur synchrone, une pompe à air, un générateur auxiliaire monophasé continu, pour le lancement des moteurs synchrones et pour la production du courant continu nécessaire à différents appareils accessoires. De plus, deux pantographes système Westinghouse pour la prise du courant surmontent l’avant et l’arrière de la machine.
- La dynamo, qui actionne chaque essieu moteur, est à courant continu à excitation série, à six pôles. En marche normale, elle peut développer, durant une heure, 400 chevaux effectifs à 650 tours sous 500 volts, ce qui correspond à une vitesse de 63 km à l’heure. Son axe est disposé perpendiculairement à l’essieu qu’il attaque par l’intermédiaire de roues d’angle et d’accouplements élastiques.
- » Les deux redresseurs de chaque truck, montés en série, débitent normalement 1200 ampères et la tension totale du courant redressé y atteint 600 volts quand les balais mobiles se trouvent dans la position du décalage maximum. Grâce à un dispositif spécial, le mécanicien peut régler à volonté le petit servomoteur assurant le décalage et par suite le eouraut qui traverse les moteurs d’essieux. De la sorte, les démarrages s’effectuent très vite et sans à-eoup.
- Le changement de marche s’obtient grâce à un appareil manœuvré à l’air comprimé, et qui intervertit le sens du courant dans les inducteurs des moteurs. L’air comprimé permet aussi au wattman de commander à distance les interrupteurs à haute tension, de relever ou d’abaisser les pantographes de prise du courant, quoique ces derniers soient
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- pourvus de ressorts destinés à appuyer les frotteurs sous le fil aérien. D’autre part, le mécanicien a devant lui, indépendamment des appareils de mise en route et de contrôle du générateur et des moteurs synchrones des redresseurs, un ampèremètre et un voltmètre lui indiquant l’intensité et la tension du courant redressé sur la demi-locomotive qu’il monte. D’ailleurs, grâce au fonctionnement simultané des servo-moteurs, l’autre demi-locomotive aune marche électriquement identique.
- Les pantographes reçoivent le courant d’alimentation sous la tension de 12000 volts, 25 périodes, par un fil de cuivre de 80 mm2 de section dont la hauteur au-dessus du rail varie de 6 m. en pleine voie jusqu’à 4 m. 50 au passage de certains ponts. Des compensateurs de dilatation assurent une ten-
- marrage s’opère sans à-coup, très rapidement et très régulièrement, ainsi que la théorie l’indique. En second lieu, la mise en marche d’un train même en pleine rampe n’exerce aucune perturbation sur la station centrale. Troisièmement l’énergie électrique que doit fournir cette dernière, sous forme de courant à haute tension, très faible au commencement du démarrage, croît régulièrement avec la puissance mécanique développée. Enfin le rendement total du système, autrement dit le rapport de la puissance mécanique à la jante des roues de la locomotive à la puissance électrique à haute tension mesurée au poste de Grasse, oscille de 78 à 80 pour 100, en pleine marche.
- Quant aux redresseurs-régulateurs, ils fonctionnent très bien comme convertisseurs de courant ; de
- Fig. 2. — La locomotive électrique Auvert et Ferrand remorquant un train.
- sion constante de ce fil en dépit des variations de température. D’autre part, les rails forment l’autre conducteur de distribution.
- Maintenant que nous connaissons la locomotive et la ligne nous relaterons, d’après les documents qu’a bien voulu nous fournir M. Auvert, l’ingénieur principal à la Cie P.-L.-M. qui dirigeait ces essais, les principales caractéristiques du nouveau système.
- Les trains d’expériences comprenaient un nombre variable de voitures et fourgons munis du frein continu Westinghouse. En outre, uu wagon-dynamomètre enregistrait les efforts de traction au crochet de la locomotive quand la circulation s’effectuait dans le sens de la montée, de Mouans-Sartoux à Grasse. L’étude des graphiques obtenus a permis diverses constatations intéressantes. D’abord le dé-
- même leurs moteurs synchrones marchent normalement en dépit des variations de fréquence et de tension de la ligne qui les alimente, quand on emploie des amortisseurs puissants et qu’on accouple électriquement les induits entre eux de façon spéciale. En définitive, ces remarquables essais, poursuivis méthodiquement sur une ligne où l’on rencontre des rampes de 20 mm et des courbes ayant 500 mètres de rayon, prouvent qu’avec le système Auvert et Ferrand, le remorquage électrique des trains s’effectue aisément avec un rendement élevé et' une grande souplesse. S’autorisant des résultats de ces expériences, la C'e P.-L.-M. projette, du reste, la création d’une locomotive de ce genre très puissante, dans laquelle le nombre des organes se trouverait diminué de moitié et le châssis fortement allégé. Jacques Boyeu.
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- LA MUSIQUE CHEZ LES CHIPPEWAYS
- En présentant aux lecteurs de La Nature le Musée de la parole du à l’initiative de M. Ponge, on signalait brièvement que des tentatives de collection phonographique de fragments musicaux avaient été faites, entre autres, par le Bureau d’ethnologie américaine de la Smithsonian Institution. Je voudrais insister sur la plus récente de ces collections, fai Le par Miss Frances Densmore et publiée dans un Bulletin de ce bureau1. C’est le premier bel ensemble musical que l’on ait sur un peuple de civilisation barbare, et, en outre, l’auteur a encadré les textes mêmes qu’il publie, d’observations précises, indiquant l’idée que se fait de la musique un tel peuple, et le rôle social qu’il lui attribue. Les faits publiés par Miss Densmore ont été recueillis dans la portion des Indiens Chippeways qui se trouvent sur le territoire des Etats-Unis, au Sud des grands lacs.
- La musique des Chippeways est essentiellement une musique vocale, c’es t-à-dire du chant.
- Les instruments dont ils se servent pour accompagner leurs très simples mélodies, sont rudimentaires et peu nombreux. Ils sont tous représentés sur la figure 2. Ce sont, comme on voit, le tambour et le tambourin, avec leurs accessoires. Le tambour, qui a une cinquantaine de centimètres de hauteur, est fait d’un corps de bois évidé, sur le sommet duquel est tendue une peau de daim non tannée, mais préparée avec soin sous l’action alternée de l’eau et de la chaleur, soit du feu, soit du soleil. Il porte gravés sur ses flancs des dessins schématiques qui représentent des esprits protecteurs (des manido) et en particulier ceux de la Mide, institution dont il sera question tout à l’heure. — Le tambourin est un petit tambour de bois, plat, sous la peau duquel
- 1. Fr. Densmore. Chippewa Music. Bureau of american ethnology, Bulletin 45. Washington, 1910.
- on a, au préalable, introduit quelques pierres.
- Miss Densmore donne à la fois la notation musicale et les paroles des chansons qu’elle a enregistrées. Ces paroles sont très pauvres : ce sont quelques mots, formant une courte phrase qu’on répète presque indéfiniment, en y mêlant de temps à autre des onomatopées sans signification. Le chant n’est pas moins simple : c’est une mélodie à mouvement continu, se mouvant dans l’intervalle d’une octave, et commençant en général par les notes les plus élevées pour descendre graduellement jusqu’aux
- plus [basses ; après quoi la voix ressaute aux notes de départ. Ces chants se chantent toujours avec l’accompagnemen t du tambour ou du tambourin; mais, chose assez curieuse, Miss Densmore assure que d’une façon presque constante, le rythme du chant et le rythme de l’accompagnement ne sont pas synchrones, mais tout à fait indépendants.
- Il ne semble pas niable que les chants des Chippeways aient un caractère esthétique, c’est-à-dire qu’on prenne du plaisir à les chanter. Mais, tandis que dans nos civilisations le plaisir pris à la musique est le caractère essentiel de cette activité, chez les Chippeways, au contraire, ce point de vue esthétique est très subordonné, et peut être même complètement secondaire. Pour eux, ce qui prime, c’est de toute évidence le caractère sacré, le rôle efficace de la chanson. D’abord, les chants doivent se chan-.ter seulement chacun pour une circonstance rigoureusement déterminée, et se chanter sans variantes, avec une précision toute rituelle. De plus, l’usage, même dans les circonstances voulues, n’en est pas libre pour tout le monde : chaque chant est la propriété d’un individu, ou d’un groupe d’individus qualifiés et en général qualifiés par des conditions d’ordre religieux. Cela est particulièrement net pour les chants qui sont l’usage exclusif de la Mide : on désigne par ce mot, qui veut dire « la grande médecine », une confrérie de caractère à la fois reli-
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- Un « musicien-médecin » au chevet d’un malade, chez les Chippeways (d’après Fr. Densmore).
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- LA MUSIQUE CHEZ LES CHIPPEWAYS
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- gicux et médical, dont l’activité tend à procurer à ses membres santé et longue vie, et qui emploie la musique comme moyen essentiel de parvenir à cette fin. Les membres de la société de « Le pas de l’ours » ]a Mide (midewiwin) sont à la fois des hommes et des femmes. De l’entrée de la société à l’obtention des plus hauts grades, il y a huit degrés d’initiation et de pouvoir, auxquels on accède moyennant des donations déterminées, et en recevant certaines instructions. La société tient des assises régulières au printemps de chaque année, et c’est à ce moment qu’ont lieu la majorité des initiations, en même temps que le renouvellement, pour les membres anciens, de leurs pouvoirs spirituels. Tous les participants possèdent, à des degrés divers, le don de guérir et sont par là « médecins » quoique d’ailleurs il y ait chez les Chippeways bien d’autres médecins ou sorciers-guérisseurs, parfaitement étrangers à la Mide.
- La figure 1 montre un des docteurs de la Mide en consultation, ou plutôt en opération, au chevet d’un malade. On remarquera qu’il tient de la main droite un tambourin, sans lequel il ne pourrait absolument rien faire. Il tient de la gauche un petit os poli, et il a à côté de lui, dans une coupe, un autre os semblable, qui sont non moins nécessaires. Pour traiter le malade, le procédé est le suivant. Le docteur avale ses petits os, que sans doute il tient simplement cachés dans sa bouche et qu’il escamote ensuite, et qui sont censés aller se loger dans sa poitrine et lui donner le pouvoir de diagnostiquer où est logé le malaise du patient. Tout en donnant sans doute les soins qu’il juge à propos, il chante ensuite trois chansons spéciales, qui ne manquent jamais, paraît-il, de produire bon effet. Évidemment, et le
- docteur, et le malade, et la société tout entière attribuent à la chanson et à tous ses éléments — à la mélodie, aux paroles, à l’accompagnement sur le tambourin — une vertu propre, une efficacité, qui sont pour nous incompréhensibles et tout imaginaires, mais qui sont indubitables pour eux.
- Ces faits sont très instructifs.
- On ne saurait être trop prudent, quand on se trouve en présence d’une manifestation de l’activité des peuples primitifs ou barbares qui nous frappe comme purement esthétique, avant de lui attribuer ce caractère. Dans bien des cas, il y a de fortes chances pour que ce caractère, qui est le seul à nous frapper d’abord, soit justement le seul qui n ait pas existé pour les acteurs de cette manifestation. Là où nous voyons avant tout un jeu, ayant pour résultat, et, croyons-nous, pour fin, la beauté, ils ont vu, au contraire, une action sérieuse, mettant en usage des forces mystérieuses, souvent redoutables, et dont il ne vient pas- du tout à leur esprit qu’on puisse s’amuser. Ce n’est pas à dire qu’il n’y ait chez eux ni plaisir de jeu ni plaisir d’art, et qu’ils soient vides de toute émotion esthétique ; il faut seulement se garder de la leur attribuer dans les circonstances où il nous semble à nous le plus naturel de la rencontrer, et s’attendre à la découvrir chez eux là où il nous semble impossible de l’imaginer1. J.-P. Lafitte.
- 1. Les trois petits dessins ci-dessus sont la reproduction de dessins Chippeways qui servçnt à indiquer les chansons de Mide : chaque chanson a son dessin, qui est compris de tous les membres de la Mide, et qui en dit brièvement le sujet. C’est une écriture rudimentaire, réservée à cet usage.
- « Wenabojo et sa grand?mère. »
- Les instruments de musique Chippeways : tambour, tambourin, accessoires (d’après Fr. Densmore).
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- L’AVIATION EN JUIN 1911
- Au moment où commencent les grandes épreuves d’aviation, nous croyons utile de jeter un coup d’œil sur l’état de l’industrie aérienne, qui se développe actuellement en France avec une remarquable rapidité. Nous passerons en revue rapidement les principaux appareils qui affrontent ou se préparent à affronter les dangers des prochains voyages au long cours.
- Nous avons établi une carte des principaux voyages
- une nouvelle prouesse vient effacer le souvenir des précédents exploits.
- Au 31 janvier 1910, l’Aéro-Club de France avait délivré 554 brevets de pilotes aviateurs. Sur ce nombre il y a 272 Français, dont 4 dames, 27 Russes, 10 Anglais, 7 Hollandais, 4 Allemands, 4 Américains; les autres appartiennent à des pilotes de diverses nationalités. Signalons également les tenta-
- ( LONDRES-MANCHESTER)
- Fig. i. — Les grands voyages aériens.
- aériens effectués jusqu’ici par les aéroplanes; elle nous permettra d’éviter le rappel de chacune de ces étapes et nous n’aurons à ajouter que peu de chose pour établir une ligne de démarcation entre l’acquis et les prochaines performances. Les records actuels sont les suivants : hauteur, Iloxey (Los Angeles), 5474 m. ; parcours sans atterrissage, Tabuteau, 584 km; durée, Henri Farman, 8h13m; voyage avec passager, Blériot (8 passagers) ; vitesse, Nieuport, 120 km à l’heure. Quant aux records des voyages, il est presque impossible de les suivre ; chaque jour
- tives, couronnées de succès, effectuées par Ely sur biplan Curtiss, pour prendre son vol du pont d’un croiseur, atterrir sur le sol et revenir sur le croiseur. Curtiss a également réussi à s’envoler, à deux reprises différentes, avec un appareil à flotteurs reposant sur une nappe d’eau.
- Paulhan. — L’appareil type M, le dernier construit, a été établi en vue de réaliser des conditions de sécurité aussi grandes que possible ; il est démontable et les pièces sont interchangeables. Les organes ont été simplifiés et le nombre des pièces réduit au
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- L’AVIATION EN JUIN 1911
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- minimum ; des f”
- haubans en acier i
- tréfilé et câblé \
- remplacent les fils d’acier. D’autre ,
- part, le constructeur n’a pas hésité à employer le métal de préfé- *
- rence au bois dans j
- toutes les parties essentielles de son appareil.
- L’aspect général de la machine est celui d’un biplan pourvu
- d’une queue stabilisatrice fixe à l’arrière et d’un équilibreur à l’avant. Le premier organe permet d’éviter les ondulations pendant le vol et le second donne instantanément au pilote la notion exacte de l’effet des manœuvres qu’il effectue. La membrure des ailes est constituée par des tubes d’acier ne comportant aucun trou foré pour recevoir des goupilles, aucune brasure ni soudure. Ces tubes sont entretoisés de traverses en bois léger souple. Leur point d’appui sur la membrure est recouvert électrolytiquement d’une protection en cuivre. Enfin elles sont instantanément démontables. Sur cette carcasse est tendue la voilure en simili-soie fil biais de première qualité, ne s’allongeant ni ne se contractant sous l’iufluence de la température ni de l’humidité. La toile est maintenue sur les pennes par des lacets cousus à des goussets enveloppant les pennes. Cette voilure peut se replier presque instantanément à l’aide de quatre moufles qui servent également pour la tendre ensuite.
- L’appareil est porté par quatre roues montées sur un essieu en tube armé de bois; les roues sont orientables et la vigueur du rappel est réglable à la main. Au moment de l’atterrissage, ces roues soulèvent un levier qui démultiplie l’effort qu’elles subissent et un long amortisseur fait de mille brins de caoutchouc absorbe une puissance vive considérable. Chaque paire de roue est solidaire d’un patin cintré en hickory.
- L’équilibreur avant est commandé par un levier suspendu à la cardan agissant sur une bielle ; le même levier actionne les ailerons par des câbles doubles.
- Cette commande est disposée de telle sorte que le pilote peut passer le levier à son compagnon de
- Fig. 2. — La machine Paulhan en plein vol.
- Fig. 3.— Le biplan militaire Maurice Farman.
- route sans agir sur aucune commande. Cet appareil se distingue également de la plupart des aéroplanes actuels par l’installation d’une véritable carrosserie. L’une de ces carrosseries dites Torpédo remplit un peu les fonctions de pare-brise et ne laisse à l’air que la partie supérieure du corps de l’aviateur. L’autre, la limousine confortable, est complètement fermée et peut contenir l’aménàgement d’une automobile. Les deux modèles sont très fuselés et offrent fort peu de résistance à l’avancement.
- Les caractéristiques de la machine à voler type M sont les suivantes : surface portante 44 mètres carrés, poids en ordre de marche 595 kg; envergure 15m.; longueur totale 9 m. Moteur Gnome à 7 cylindres de 50 CY; une seule hélice propulsive de 2,60 m. de diamètre, 1,40 m. de pas, tournant à 1100 tours. La stabilisation transversale s’effectue par l’intermédiaire d’ailerons.
- L’appareil a également été construit en vue d’un transport facile sur route. Après avoir démonté les patins qui prennent place dans des logements préparés pour les recevoir sous la voilure inférieure, il suffit de démonter deux tendeurs et trois mou-flages pour ramener les poutres en bois creux portant l’équilibreur et la queue le long des plans. L’appareil peut alors être traîné sur le sol dans toutes les directions, l’écartement des roues étant ramené de 4 m. en ordre de vol à 1,20 m. L’encombrement total n’est plus alors que de 2 m. de largeur, 5 m. de hauteur et 15 m. de longueur. Le démontage total, en vue de l’emballage, s’effectue en deux heures environ.
- Maurice Farman. — Nous dirons peu de chose de l’appareil Maurice Farman dont l’aspect général est devenu populaire. On sait qu’il est un biplan
- porteur d’ailerons conjugués de deux stabilisateurs placés l’un à l’avant, l’autre à l’extrémité de la nacelle arrière. La direction dans le sens horizontal est obtenue par deux gouvernails placés à l’extrémité de la cellule
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- arrière et actionnés par des pédales. Le train d’atterrissage comporte quatre roues avec amortisseurs de caoutchouc, adaptés à un système de patins allant jusqu’au stabilisateur et permettant l’atterrissage dans les mauvais terrains. La direction est horizontale; elle est constituée par deux poignées agissant sur un arbre carré coulissant sur des galets à billes pour les mouvements horizontaux et tournant sur lui-même pour actionner les ailerons. Les mouvements de ce gouvernail concordent avec les réflexes. Signalons encore la longueur inusitée des patins qui constitue une protection à peu près absolue dans les atterrissages trop rapides.
- C’est sur le dernier modèle construit par M. Maurice Farman que nous avons reçu, à Bue, sous la direction du célèbre aviateur, le baptême de l’air.
- La trop courte durée de ce voyage aérien nous a cependant permis de constater combien la manœuvre est simple et de nous assurer que la sécurité paraît absolue. Il est vrai que les impressions sont trop nombreuses pour que l’on puisse songer un seul instant au danger. Lorsque l’on assiste, pour la première fois, au défilé des champs, des arbres, des gens et des bêtes sous ses ailes, on est seulement convaincu que l’homme est bien le roi de la création.
- Zodiac. — Ces aéroplanes viennent de faire leurs débuts à Issy-les-Moulineaux. Ce sont des biplans remarquablement simples de construction. Les ailes, rectangulaires, ont 10 m. d’envergure et 2 m.. de large; on ne leur a donné qu’une faible courbure
- deux patins oscillants. Les commandes s’effectuent par un seul volant agissant, par translation, sur le gouvernail de profondeur et par rotation, sur les ailerons ; le gouvernail vertical est actionné par une pédale au pied. La même Société, nouvellement venue cà l’aviation, procède aussi à des études de monoplans.
- Sommer. — Tout en continuant la construction des biplans, M. Sommer nous avise que les épreuves
- Fig. 5. — Les essais du biplan canard de Voisin.
- (84 mm à 640 mm du bord d’attaque). La nacelle, véritable fuselage, est portée par le plan inférieur ; elle a été entoilée et reçoit le moteur à l’arrière. Deux plans horizontaux fixes placés à l’arrière assurent la stabilité de route; le gouvernail vertical est monté entre eux. Quatre ailerons permettent de réaliser la stabilité latérale. Le gouvernail de profondeur sé trouve à l’avant. Le châssis d’atterrissage repose sur deux paires de roues combinées avec
- Fig. 4. — Le monoplan Sommer monté par Kimmerling.
- prochaines seront suivies par lui avec des monoplans. C’est avec un de ces appareils que Kimmerling a effectué le beau raid Troyes-Brignoles.
- Le biplan actuel, qui sert à M. Sommer pour battre tous les records du poids enlevé a 17 m. d’envergure; la largeur des ailes est de 2,10 m. et la longueur totale de l’appareil de 15 m. Le poids de l’aéroplane est de 450 kg. Le moteur a une puissance de 70 CV. Quant au poids enlevé, il serait, d’après le constructeur, de 650 kg sur 1 km.
- Voisin. — Les frères Voisin, qui construisent toujours leur biplan que tout le monde connaît, ont créé cette année un nouveau type auquel le public a donné le nom significatif de canard. C’est encore un biplan, mais les constructeurs ont reporté tout l’arrière à l’avant, il paraît donc voler à rebours. Il a 9,50 m. de longueur, 11 m. d’envergure, 1,25 m. de largeur d’ailes. Le moteur est placé à l’extrémité arrière du fuselage qui porte la partie motrice et les roues. Les deux roues d’avant sont dirigeables et obéissent à la même commande que le gouvernail vertical. Cet appareil a été établi en vue de pouvoir prendre également son vol sur l’eau. À cet effet il porte, sous les grands plans, deux flotteurs solidaires de montants qu’une commande descend ou soulève à volonté, et un troisième à l’avant. Cet avant de l’appareil a reçu un plan horizontal remplissant les fonctions de gouvernail de profondeur, et, latéralement au fuselage, deux gouvernails verticaux.
- Les commandes s’effectuent par un volant unique que l’on pousse pour descendre, que l’on amène à soi pour monter, que l’on tourne à droite pour aller à droite, à gauche pour aller à gauche. Dans l’appareil à deux places les commandes sont conjuguées.
- Le type militaire des frères Voisin a 17 m. d’envergure, 1,50 m. de largeur d’ailes et 10 m. de longueur Le poids total en ordre de marche est de
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- 900 kg dont 300 de poids utile. Cet appareil s’est élevé à 400 m. de hauteur en 9 minutes. Il est à deux places côte à côte.
- Bréguet. — Nous avons déjà décrit avec détail le double monoplan Breguet (v. n° 1953, 29 oct. 1910). Nous n’y reviendrons pas pour l’instant malgré le vif intérêt que présente cet appareil dont nous aurons certainement à reparler dans le courant de l’année.
- Monoplans. Deperdussin. — Les monoplans Deperdussin se caractérisent par une grande légèreté, une finesse extrême dans les lignes. Ces appareils viennent à peine de naître; cependant ils se sont imposés dès leurs premières sorties. Le 13 février l’un d’eux réalisait une vitesse de 100 kilomètres en 1 heure lm avec passager; le 10 mars un autre enlevait quatre, puis cinq personnes.
- Les ailes sont caractérisées par leur courbure géométrique très faible étudiée en vue des grandes vitesses, leur peu de largeur qui assure une bonne sustentation, leur partie arrière flexible qui leur donne toute la souplesse désirable pendant les remous. Les longerons, en hickory, et les nervures en frêne constituent l’ossature recouverte ensuite d’une toile de lin vernie. Le haubanage est assuré par des câbles d’acier ; celui du longeron arrière de l’aile a été spécialement étudié en vue d’empêcher toute déformation dans les remous et de réaliser une commande de gauchissement d’une grande correction mécanique.
- Le fuselage, très effilé, est fait de quatre longerons reliés par des montants et des traverses. Il comporte, à l’avant, une coque marine démontable faite de très fines ef très étroites lamelles de bois collées les unes à côté des autres. Deux surfaces, constituées par des lamelles semblables appliquées en sens contraire, puis entoilées en dedans et en dehors constituent cette coque d’une grande solidité et très légère. Le pilote et les passagers prennent place à l’intérieur de cette coque et le moteur est fixé à l’avant. A barrière le fuselage se termine par un empennage horizontal prolongé par le gouvernail
- de profondeur. Le gouvernail de direction fait également suite à une quille verticale triangulaire fixée sur la queue du fuselage. La suspension est assurée par deux roues très écartées, placées au centre de l’appareil et prenant leur point d’appui sur deux patins très courts : cet ensemble appartient à deux trapèzes indéformables dont l’un en diagonale se termine par un patin en avant de chaque roue.
- Ajoutons enfin que la coque est reliée aux montants par une ceinture de câble souple, ce qui permet d’éviter l’usage des boulons ou rivets toujours susceptibles de provoquer des dislocations au moment des atterrissages.
- Les commandes s’effectuent à l’aide d’un-volant monté sur un pont articulé, à sa partie inférieure, sur la coque. Le déplacement avant ou arrière du pont agit sur le gouvernail de profondeur : en tournant le volant à droite ou à gauche le pilote gauchit les ailes en faisant inte^enir toute la longueur du longeron arrière.
- M. Deperdussin construit plusieurs types d’appareils à une place, à deux places en tandem ou côte à côte, à trois places. Le type le plus petit mesure 8,90 m. de longueur et d’envergure, et la surface des ailes est de 16 m2 seulement. Récemment ont été expéri-
- Fig. — L'avant du monoplan Deperdussin et son hélice à 6 pales.
- mentées des hélices à six branches ; elles ont donné, paraît-il, un rendement supérieur aux hélices à deux branches.
- Esnault-Pelterie. — Les monoplans REP ont subi quelques modifications intéressantes cette année. Rappelons que le corps est entièrement fait de tubes métalliques qui rendent le fuselage très robuste. La charpente de chaque aile est constituée par deux poutres en frêne évide'es reliées par des
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- nervures ; un croisillon en bois le'ger recouvre le tout et soutient la toile. Ces ailes sont fixe'es au châssis par des articulations métalliques évitant le cisaillement; leur incidence est réglée par des haubans, deux au-dessus, deux au-dessous. Les premiers sont constitues par une double bande d’acier. La queue comporte un empennage horizontal très développé donnant une bonne stabilité longitudinale ; il se termine par le gouvernail de profondeur. L’empennage vertical, disposé perpendiculairement au premier, est prolongé également par le gouvernail vertical. Ces organes sont en toile tendue sur des cadres en tubes d’acier et les gouvernails montés sur billes.
- Les commandes s’effectuent à l’aide de deitx leviers; celui delà main gauche actionne, par le mouvement d’avant en arrière, le gouvernail de profondeur et de droite à gauche le gauchissement des ailes, le levier de la main droite agit sur le gouvernail de direction.
- La principale nouveauté de l’appareil REP réside dans le châssis d’atterrissage. Il comprend deux roues parallèles distantes l’une de l’autre de deux mètres; chacune de ces roues est montée sur un essieu coudé, articulé sur le châssis, et supporte ce dernier par l’intermédiaire d’une jambe de force et d’amortisseurs en caoutchouc.
- Entre ces roues est disposé le patin d’atterrissage en bois creux constituant caisson, entoilé, avançant sous l’hélice et monté d’une part sur le piston d’un frein ole'o-pneumatique, d’autre part sur le tube de quille du fuselage par l’intermédiaire d’une glissière. Le frein oléo-pneumatique est capable d’amortir les plus grands chocs ; d’ailleurs le patin n’entre en fonction que dans les atterrissages trop brusques ou encore dans les mauvais terrains. Dans ces cas le choc est amorti par le frein et la grande surface du patin lui permet de glisser sur le sol quels que soient les terrains*
- Blériot. —- Les appareils à grande vitesse de
- M. Louis Blériot se modifient assez peu; les types se suivent et se ressemblent. Les changements portent sur l’épaisseur des ailes et les gouvernails. C’est aussi que le dernier créé, l’appareil 21 à deux places côte à côte, se distingue seulement des autres par l’empennage de queue qui embrasse toute la partie arrière du fuselage et se termine par un unique gouvernail horizontal (auparavant il existait deux gouvernails placés l’un de chaque côté du fuselage).
- Les caractéristiques de ce monoplan sont : longueur 8,50 m. ; envergure 11 m.; surface 25 m2. Par contre M. Blériot construit un appareil militaire très différent des monoplans qui jusqu’ici ont remporté de si glorieux succès. Cet appareil spécial doit enlever un grand nombre de passagers. Il est à ailes rigides, le gauchissement s’effectuant par des ailerons et porte un gouvernail de profondeur à l’avant comme les biplans Farman. Du reste dans son ensemble il ressemble beaucoup à un biplan à fuselage, à qui l’on aurait supprimé des ailes inférieures.
- Le moteur est très haut au-dessus des ailes ; c’est cet appareil qui enleva 10 personnes à Pau.
- Nieuport. — Les premiers aéroplanes Nieuport se présentèrent l’an dernier au meetingde Reims où ils prirent place immédiatement parmi les meilleurs voiliers connus. Depuis, leur forme générale a peu varié ; seule la queue de l’appareil a subi une transformation de peu d’importance d’ailleurs.
- Ce sont des monoplans trapus ; bas sur châssis, fuselage court, ailes larges et puissantes, telles sont les caractéristiques qui les distinguent de la plupart de ceux que l’on s’est habitué à admirer. Le fuselage, entièrement recouvert de toile, est constitué par quatre longerons assemblés d’après la méthode ordinaire, c’est-à-dire tà l’aide de montants et de tirants. A l’avant il se termine par une section nette sur laquelle s’adapte le moteur; puis il s’élargit rapidement pour laisser un espace suffisant au
- Fig. ç. — Le nouveau monoplan Blériot qui emporta 8 personnes à Pau.
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- pilote et aux passagers et les longerons ont vite fait de se rassembler à la queue.
- Ce fuselage traverse une très solide construction entièrement métallique se présentant sous l’aspect d’une cage polygonale et qui constitue le châssis porteur de l’ensemble. Les quatre tubes verticaux de ce châssis sont compris dans le fuselage ; ils sont entretoisés par d’autres tubes horizontaux d’une résistance à toute épreuve.
- De leur partie supérieure partent quatre autres tubes plus faibles se réunissant au sommet de la pyramide dont ils sont les arêtes ; du sommet de cette pyramide partent les haubans qui soutiennent les ailes au repos. Les deux tubes avant sont ensuite prolongés par deux autres tubes qui se rejoignent pour porter par son milieu le ressort-essieu des roues porteuses. Ce ressort-essieu est une vraie trouvaille, car il permet la suppression d’organes lourds et encombrants; il supporte toute la charge de la machine. Par le point de liaison du ressort et des tubes obliques passe encore le patin d’atterrissage, gros tube métallique légèrement relevé vers l’avant et maintenu à l’arrière par les deux autres tubes obliques du châssis quittant les tubes verticaux arrière et se réunissant à ce point.
- Dans les modèles destinés à porter plusieurs passagers, la cage est allongée et reçoit deux tubes supplémentaires dont les prolongements viennent se rattacher au patin central dans les mêmes conditions que les premiers. La carcasse des ailes est entièrement faite en bois ; ici encore nous sommes obligés de constater que le principe de leur construction diffère totalement de celui généralement admis, puisqu’elles pèsent 25 kg par mètre carré alors que celles des appareils Blériot pèsent seulement 16 kg. M. Nieuport ne cherche donc nullement la légèreté des organes, mais uniquement leur solidité. L’ensemble de l’appareil, d’ailleurs, n’est pas plus lourd que les autres à cause de la réduction du nombre des organes et de la méthode de grou-
- pement. Ajoutons encore que les ailes présentent deux courbures : celle de l’avant et celle de l’arrière; la partie arrière est, en effet, quelque peu relevée et aussi renforcée parce que l’on a constaté que si la vitesse augmente, le centre de poussée est chassé vers l’arrière.
- L’empennage de queue est constitué par deux plans/horizontal et vertical, bien visibles sur notre
- photographie.
- Les organes de commande ont été également réduits à leur plus simple expression. Le gauchissement est obtenu par la manœuvre d’une sorte de balancier au pied agissant sur un levier qui traverse diagona-lement le châssis d’atterrissage et agit sur les câbles de commande. Les deux gouvernails de profondeur et de direction sont commandés par un levier unique, fait en laiton, poussé d’avant en arrière et de droite à gauche. Rappelons que le monoplan Nieuport détient le record officiel de 120 km à l’heure sans passager avec un moteur de 28 CY, enlevé à Mourmelon au commencement du
- mois de mai. Le record des 162 km lui appartient également, mais il n’est pas officiel. Avec un moteur de 50 CV un autre modèle a pu atteindre 105 km à l’heure avec deux passagers, soit trois personnes à bord. Voici les caractéristiques du type IID équipé avec un moteur Darracq à deux cylindres opposés faisant 20 CV, surface portante 14 m2; envergure 8,40 m.; largeur des ailes 2,10 m. et 1,60 m.; longueur
- 7.50 m. ; hauteur sur roues 1,70 m. ; poids sans pilote 225 kg ; encombrement de l’appareil emballé
- 6.50 m., 1,80 m. et 2,20 m. ; hélice 2 m. de diamètre et 1,35 m. de pas. Le type IVG, moteur Gnome de 50 CY, a 25,50 m2 de surface portante; 11 m. d’envergure (largeur des ailes 2,50 m. et 1,75 m) ; longueur 7,50 m. ; hauteur sur roues 2,475 m. ; diamètre de l’hélice 2,50 m. par 1,75 m.; poids de l’appareil sans pilote 525 kilogrammes.
- Fig. ii. —Le monoplan Train, l'auteur involontaire de la catastrophe d'Issy-les-Moulineaux, où périt M. Berteaux, ministre de la Guerre.
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- Morane. — Le monoplan Morane, qui se classe dès maintenant au premier rang des aéroplanes, est caractérisé par un empattement très réduit. Celui que pilotait Védrines dans la course de Paris-Madrid a seulement 6,70 m. de longueur pour 9,50 m. d’envergure. La surface portante est de 17,50 m2.11 pèse nu 200 kg seulement. .
- Le fuselage est quadrangulaire, en frêne; l’avant, qui- a 0,60 m. de côté, est entoilé, l’arrière a 0,25 m. seulement et demeure nu. Le châssis d’at-terrissàge, monté sur deux roues, pèse 19 kg seulement; il comporte deux patins en frêne placés à 1,45 m. l’un de l’autre et reliés au fuselage par quàtre jambes de force!, en frêne, entretoisées par des tubes d’acier.
- Les roues sont montées folles sur le même essieu; celui-ci est relié aux patins par des bagues en caoutchouc. À l’arrière du fuselage se trouve une sorte de béquille
- faite en frêne courbé. Les ailes sont placées dans le prolongement l’une de l’autre; elles ont 1,80 m. de largeur et sont pourvues d’un haubanage assujetti, à la partie supérieure de l’appareil, à une pyramide tubulaire et au châssis pour les haubans inférieurs.
- Le fuselage porte l’équilibreur constitué par deu^t ailerons, mobiles fixés de chaque côté d’un empennage fixe; l’envergure totale de ce système est de 5,50 m. et sa largeur de 0,80 m. Le gouvernail vertical est placé perpendiculairement à ce dispositif. Ajoutons enfin que, à surface portante égale, l’appareil Morane est plus léger que les
- monoplans Blé-riot et Nieuport : il vole également avec un angle d’attaque extrêmement faible. Il est actionné par un moteur Gnome de 50 CY, qui commande une hélice cà deux branches de 2,60 m. de diamètre et 1,80 m. de pas, tournant à 1100 tours. Lucien Fournier.
- t
- Fig. 12. — Le monoplan Morane, monté par Védrines, à son arrivée à Madrid.
- LE RÉGIME DU CORPS DE MAÎTRE ALDEBRANDIN1
- . Vous êtes-vous quelquefois demandé ce que devait être dans les temps passés, lointains, la vie dans notre doux pays de France? Bien des choses ont changé, si ort l’envisage du point, de vue politique ’ et social et l’histoire est là pour nous en donner les phases successives de siècle en siècle et pour fixer les bouleversements qui se sont produits chez nous et nos voisins/Mais du point de vue de la vie pratique, familiale, de la vie animale, pourrais-je dire, il n’y a peut-être pas encore de bien grosses différences, réserve faite des découvertes admirables réalisées par la science, vapeur, électricité, et toutes les merveilleuses applications qui en découlent.
- Ces réflexions me venaient l’autre soir en lisant le bel ouvrage que viennent de publier le savant doyen de la Facilité de Médecine, le professeur Lan-douzy et son élève le Dr G. Repin. Ils ont, par de patientes recherches dans les fonds de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal, retrouvé la presque totalité des : manuscrits du maître Aldebrandin de Sienne et ils ont pu recon-
- 'I. Le Régime du corps de maître Aldebrandin, de Sienne, texte français du xme siècle, publié pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal par Landouzy et G. Repin (in-8° raisin, 262 pages), librairie B. Champion.
- stituer, pour la grande joie des bibliophiles, des linguistes et des médecins le premier ouvrage d’hygiène médicale publié en français il y a sept siècles, en 1256.
- Aldebrandin, né à Sienne, avait été appelé à la cour de Provence par la comtesse Be'atrix de Savoie, belle-mère de saint Louis, roi de France. A l’occasion d’un voyage entrepris pour aller voir ses filles, la reine de France, la reine d’Angleterre,, la reine d’Allemagne et la comtesse d’Anjou, le médecin italien, devenu français d’adoption, composa, sur la demande de la princesse, le traité dont nous avons le texte complet.' Ce n’est pas, à proprement parler, un traité didactique : on n’y,trouve ni formules médicamenteuses, ni recettes1 destinées à guérir les maladies. C’est un ensemble de préceptes-hygiéniques qui ne dépareraient pas nos, traités, modernes. Le savant maître, qui devait se fixer et finir ses jours dans la Champagne, à Troyes, enseigne simplement les moyens de tenir le corps en santé et d’esquiver les maladies.
- C’est, disais-je, le premier ouvrage médical publié en français. La chose est d’autant plus curieuse qu’à cette époque, et bien des siècles plus tard, toutes les œuvres médicales étaient rédigées en latin. On peut expliquer cette dérogation aux us et coutumes du
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- LE REGIME DU CORPS DE MAITRE ALDEBRAND1N
- temps par ce fait que le Régime du corps avait été composé pour une princesse qui, ceci dit sans offenser sa mémoire, ne devait pas être très versée dans
- la connaissance du latin. Àldebrandin le dit lui-même : Si le fist faire che livre por porter avec li et por garder. Et la belle comtesse Béatrix, mère de tant de reines, trouvait dans ce recueil pour elle et pour son cortège tous les préceptes utiles sur tous les détails de la vie, sur les soins du corps,
- La récolte des plantes.
- de la bouche, des dents, sur le boire, le manger.
- Tout en rédigeant son livre en français, Àldebrandin a gardé une langue un peu personnelle. Comme le fait remarquer le savant professeur de
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- philologie romane, M. Antoine Thomas, dans la préface qu’il a écrite pour cet ouvrage, sa langue a une couleur dialectale très marquée et s’éloigne beau-
- La pêche.
- coup de celle qu’on écrivait dans l’Ile-de-France. À première vue on la dirait picarde, mais à ce caractère se surajoute un trait phonétique spécial au dialecte wallon. Àldebrandin avait-il séjourné en Flandre? Avait-il un secrétaire d’origine wallonne? Autant de questions difficiles à résoudre.
- Il semble, au premier abord, que le maître champenois ait imité, dans les grandes lignes, le fameux traité de l’École de Salernc. On trouve, en effet, les mêmes conseils sur la saignée, la purgation, le bain, les ventouses; mais tandis que les commandements de l’École de Salerne émanent directement des œuvres de Galien et d’Hippocrate, le régime d’Aldebrandin se rattache plutôt à la médecine arabe, et certains paragraphes sont tirés textuellement d’Avicenne.
- Je ne veux pas m’appesantir sur tous les chapitres de cet ouvrage relatifs aux soins du corps et qui
- offrent bien leur intérêt, tel celui relatif au bain qui semble plus répandu et plus fréquent d’usage à cette époque qu’il ne le sera plus tard, et à l’hydrothérapie. Signalons cependant celui qui s’in-
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- 30 ...-.. LE RÉGIME DU CORPS DE MAITRE ALDEBRANDIN
- titule : Gomment on doit le corps garder en chaque âge.
- Quels sont, d’après Àldebrandin, les meilleures choses à manger et quel breuvage est le meilleur? En parcourant les pages consacrées à l’énumération des chairs d’animaux, des céréales, des fruits, des légumes on peut reconstituer en quelque sorte l’ali-
- Dègustation du vin.
- mentation de nos pères. Le blé, l’avoine, l’orge, le millet étaient des produits récoltés comme de nos jours, mais on trouve dans la nomenclature des variétés que nous ne voyons plus guère, la segine (Sorgho), le far (épeautrc amidonnière). Le porc, le bœuf, le mouton et le gibier figuraient sur les tables; mais il faut savoir choisir les morceaux. Le cœur, les poumons sont des viandes de second ordre : ils sont froids et de moiste nature; le rognon donne mauvais nourrissement et se corrompt moult légèrement.
- Les fèves, les pois, le pois-chiche, les lentilles, le lupin figurent sur l’échelle des aliments ; mais nous n’avons plus l’orbe (orobus vernus). Par contre nos aïeux ne connaissaient pas notre bon haricot de Soissons ou d’autres lieux. Aldebrandin parle des fasoles et le terme patois de fayot qu’on emploie dans mon pays Bressan et ailleurs semblerait se rapprocher des fasoles. D’après M. Repin le fasole n’est pas le haricot qui est d’importation américaine et n’a été introduit en Europe qu’au xv° siècle. Le fasole est un légume qu’on n’a pu identifier.
- Quant aux fruits, ce sont toujours les mêmes, ceux qu’on récolte encore dans notre beau pays, la figue, le raisin, la poire, la pomme, la pêche, les prunes, les cerises, les noix, etc., rien ne manquait à nos pères de ce qui fait les délices de notre table comme dessert.
- Aldebrandin ne craint pas de nous donner certains détails d’accommodement des mets et de nous renseigner ainsi sur les habitudes culinaires de cette époque. C’est ainsi que le faisan est meilleur que la poule faisane ; on doit le manger à la sauce came-
- line qui se composait, d’après le viandier de Taille-vent, de gingembre, cannelle, girofle, macis, poivre long, etc., le tout trempé en vin aigre. La cervelle donne grand nourrissement, mais il faut aussi la manger à saveur de vin aigre, de poivre, de gingembre, de cannelle, de menthe, de persil et autres ingrédients similaires. Les épices entrent pour mne large part dans l’assaisonnement des mets ; c’est du reste une tradition qui s’est maintenue jusqu’à nos jours dans les pays méridionaux.
- L’eau et le vin sont 'les boissons courantes ; le cidre n’est pas connu de notre docteur. Il met en garde contre l’usage des eaux impures (troubles et salées) qui peuvent engendrer les maladies : l’origine hydrique des maladies est en germe dans ces préceptes. Les eaux minérales sont déjà employées et on peut, ajoute-t-il, fabriquer celles-ci par artifice. Pour le lait, il recommande, car on ne connaissait pas les procédés de stérilisation, de le prendre le plus tôt possible après la traite ; il le défend aux gens qui ont la fièvre et à eut li flanc boivent et enflent : ce lait se convertit légèrement à la manière des mauvaises humeurs.
- On voit, par cet aperçu succinct que les hygiénistes émettaient, il y a sept siècles, les mêmes préceptes que de nos jours; que nos pères se nourrissaient et vivaient de la même façon que nous, avec probablement, je pourrais dire sûrement, moins de fraudes et de falsifications alimen-
- taires et que le vrai moyen de se conserver la santé, était, comme aujourd’hui, d’être sage et mesuré en tout1. Dr A. Cartaz.
- 1. Les clichés de ces figures que nous devons à l’obligeance du D1' Landouzy ne donnent qu’une idée imparfaite des miniatures qui ornent les manuscrits d’Aldebrandin ; leurs couleurs bleue, rouge, jaune pâle sont admirablement conservées et ces dessins nous renseignent sur l’habillement du temps de saint Louis, en même temps qu’ils sont la représentation au naturel des médications usuelles de l’époque aussi bien que des soins du corps et des conditions de la vie.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 22 (suite) et 29 Mai
- Production d’eau oxygénée par la lumière ultraviolette. — La lampe à vapeurs de mercure, et l’étincelle jaillissant entre fils d’aluminium, sont des sources riches en lumière idtra-violette. Cette lumière agit sur l’eau pour la décomposer en hydrogène et eau oxygénée. M. Tian, à Marseille, a recherché quels sont les rayons qui produisent cette décomposition. 11 a constaté que ce sont des rayons de l’ultra-violet extrême (1850 angstrôm). La mesure de cette longueur d’onde a été exécutée à l’aide d’un spectroscope tout en fluorine ; le verre et le quartz auraient été trop absorbants pour les rayons ultra-violets employés.
- Force électromotrice de filtration. — La filtration d’un liquide est une source d’électricité. Si l’on comprime de l’eau pure de manière à la chasser à travers une paroi poreuse, on crée, comme l’on sait, une sorte de pile dont le pôle négatif est dans l’eau comprimée, et qui donne la force électro-motrice, peut-être de plusieurs volts. L’addition d’un sel conducteur, tel que le sulfate de cuivre, fait tomber cette force électro-motrice presque à 'zéro. M. Riety, à Nancy, a constaté que le phénomène électrique se produit même malgré l’addition du sel métallique, à condition d’opérer avec de fortes pressions (90 atmosphères). Cette pression a été produite à l’aide d’une pompe Caiiletet. La paroi poreuse a été remplacée par un tube de verre effilé. Dans ces conditions, l’intensité du courant électriqueresteproportionnelleàlapression.
- Propriété de la substance cérébrale. — M. Roux présente une Note de M. Marie sur une propriété de la matière cérébrale. Quand on traite cette matière par de l’eau additionnée d’acide acétique, le liquide se charge d’une substance qu’on peut précipiter par le chlorure de sodium. Si l’on ajoute une portion de cette substance à une émulsion de cerveau rabique, on obtient un liquide qui peut être'inoculé au lapin..Ils ont d’ailleurs constaté que cette substance est plus abondante dans le cerveau des animaux immunisés que dans le cerveau des animaux normaux.
- Les dénivellations causées en Provence par le séisme de 1909. —*• L’Académie des sciences ayant pris l’initiative de demander au Ministre des Travaux publics de faire procéder par le service du nivellement de la France à une nouvelle détermination des altitudes des repères des lignes de nivellement traversant la région éprouvée» par le tremblement de terre de 1909 en Provence, ce travail a été effectué et M. Lallemand en communique les résultats. On sait que des dénivellations importantes sont quelquefois observées dans les tremblements de terre. Un séisme survenu au Japon en 1881 a révélé une dénivellation de plus d’un mètre, sur une grande étendue; plus récemment, un affaissement de 0,66 m. était
- 911. — Présidence de M. A. Gautier.
- contraire, le dernier tremblement de terre de Californie ne produisait pas de changements d’altitude. Le séisme de Provence paraît être dans le même cas. Les opérateurs n’ont pu relever que des variations de ± 0,05 m. Or, comme teUe est la limite de précision des nivellements, on ne peut rien conclure. On a seulement trouvé à Rognac et à Pellissanne, dans la zone la plus éprouvée, deux accroissements d’altitude de 0,04 m. Peut-être y a-t-il eu en ces deux points voisins de l’épicentre un soulèvement de 0,0-4 m. affectant deux petites plages elliptiques.
- Effet du mouvement sur le développement d’un bacille. —M. Roux résume un travail deM. Lucet relatif à l'influence de l’agitation sur le développement de l’agent pathogène du charbon, le bacillus anthracis, dans un milieu liquide. L’auteur a reconnu que le mouvement favorise l’évolution du bacille. Les cultures sont plus riches et le bacillus prend, non point la forme filamenteuse, mais celle de bâtonnets comme dans le sang des animaux infectés de la maladie du charbon. Il est probable que l’agitation augmente la production des endotoxines que le microbe fabrique et favorise leur diffusion dans le milieu où ils végètent.
- Nouveau procédé d’enregistrement de la voix. — M. d’Arsonval décrit un appareil d’enregistrement de la voix qui est une combinaison du téléphone et du phonographe. Le dispositif imaginé par MM. II. Lioret, F. Du-crètet et E. Roger, permet d’enregistrer la parole à une distance quelconque en utilisant une ligne téléphonique. Pour la transmission, on utilise le poste téléphonique haut parleur connu sous le nom de Gaillard-Ducretet. Le récepteur est ajusté exactement au moyen d’un tube de raccord au lieu et place de l’embouchure ordinaire dont est généralement muni le porte-diaphragme enregistreur. Entre, la membrane du récepteur et la membrane du phonographe, se trouve interposée une chambre à air communiquant avec l’extérieur par un très petit trou. Les vibrations de la membrane du récepteur sont transmises par l’air de la chambre au diaphragme du phonographe. Le déclenchement du mouvement du phonographe se fait automatiquement à distance, dès que le correspondant commence à parler. Un orateur peut ainsi enregistrer son discours à distance, sans être assujetti à parler devant une embouchure fixe.
- 'Le spectre de l’étincelle électrique. — M. Lippmann communique une Note de M. Hemsalech sur le spectre de l’étincelle électrique. En faisant tomber un courant d’air comprimé sur une étincelle électrique on entraîne les vapeurs métalliques qui proviennent des électrodes. On obtient un trait de feu qui donne le spectre de lignes de l’air ou de l’azote suivant les conditions de la décharge. Cn. de Yilledeuil.
- constaté sur une ligne allant de Reggio à Messine. Au
- L’ÉLEVAGE DE L’AUTRUCHE EN FRANCE
- Nous avons déjà publié deux articles sur l’élevage de rÀutruche en Allemagne1, dans le merveilleux jardin zoologique de M. Hagenbeek, près de Hambourg.
- Afin d’encourager les Français qu’un essai d’acclimatation pourrait tenter, voici ce qu’un propriétaire
- 1. Voy. n° 1900, du 25 décembre 1909, et n° 1964, du 14 janvier 1911.
- des environs d’Angoulême a réalisé. M. François S..., ancien colon en République Argentine, a acheté 8 à 9 francs pièce et a rapporté de la Pampa onze autruches nandous, de cinq à six mois, dont deux mâles et neuf femelles.
- Elles ont été mises sur le pont du bateau dans deux caisses de bois à claire-voie. Pendant une traversée de vingt et un jours, elles furent nourries
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- 32 ====== L’ELEVAGE DE L’AUTRUCHE EN FRANCE
- avec du foin, des débris de salade, de légumes, et des croûtes de pain.
- Elles ont été débarquées le 18 avril 1909 et expédiées en grande vitesse de Bordeaux à Angou-lême.
- À l’arrivée, on les laissa en liberté sur un parcours d’un demi-hectare de terre labourée, légèrement caillouteuse, et de prairie artificielle, sans abri jour et nuit.
- Leur nourriture a consisté pendant l’été et l’automne en beaucoup de luzerne, soit pâturée, soit hachée, et en pain sec. Ni avoine, ni orge, ni maïs. Les autruches boivent peu : cependant, elles avaient de l’eau à discrétion.
- En hiver, elles reçu- k*--. - — - - tv *
- rent des pâtées cuites de be tteraves, navets, choux, pommes de terre, mêlées à une petite quantité de gros son.
- Ces onze convives mangeaient environ 50 kilogrammes de pâtée, sans compter les croûtes qu’on leur jetait deux fois par jour. Les repas étaient distribués en trois fois : matin, onze heures et fin de l’après-midi.
- Elles auraient passé la nuit dehors, n’eût été la crainte des voleurs ; afin de les protéger contre les maraudeurs plutôt que pour les garantir des intempéries, elles ont été abritées sous un hangar.
- Vers la fin d’avril 1909,
- M. S... vendit sept autruches ; la huitième était morte, mutilée par un chien. 11 restait deux femelles et un mâle.
- Aux, premiers jours de mai; dans un champ d’avoine, en grattant la terre et en yJ disposant des débris de paille, le mâle prépara un nid où l’une des femelles déposa son premier œuf, le 15 mai. Tour à tour, les deux femelles vinrent y pondre onze œufs.
- Le 24 ou 25 mai le mâle se mit à les couver avec une inlassable assiduité, menaçant ses compagnes si elles faisaient mine de le déranger.
- L’incubation dura trente jours. Malgré les pluies et même les rafales de grêle qui auraient pu déranger plus d’une mère poule, dix autruchons furent éclos,à la Saint-Jean (24 juin).
- Un onzième petit, vivant, mais en retard, fut sacrifié dans l’œuf à l’impatience et à l’indécision de voir craquer la coquille.
- Voilà les « poussins » en plein champ, sous la conduite du mâle seul qui les a couvés.
- Au rôle de mère couveuse et de gendarme, ce bon père ajoutait celui de « nurse » infatigable, entouré de ses enfants, accourant, l’air menaçant, au-devant du moindre danger.
- Les pondeuses s’approchaient-elles, il.leur donnait la chasse et leur arrachait des plumes.
- On distribua aux petits la même pâtée qu’aux père et mère : iis pâturaient la luzerne, gobaient les mouches au vol en allongeant le cou et se haussant sur leurs jambes ; ils recherchaient avec avidité les insectes, les escargots, faisaient trois repas par jour « mangeant comme des ogres » au dire d’un quidam, tellement ils paraissaient affamés, insatiables, et ils dormaient à la belle étoile, abrités sous les ailes paternelles.
- M. S... éleva ses dix autruches pendant trois mois; puis ne pouvant plus les garder, faute d'espace, il vendit le père, les deux femelles et les dix autruchons, en fin septembre, à un amateur déjà possesseur, depuis deux ans, d’un couple improductif.
- Afin de donner une preuve de la vitalité des élèves de M. S... nous ajouterons que le mâle, vigoureux et portant beau, sauta en arrivant dans son nouveau domaine sur le mâle de M. X... et le tua à coups de pattes.
- La conclusion est que l’élevage de l’autruche nandou réussirait en France, pour peu que les conditions élémentaires du succès fussent réunies : ne pas lésiner sur la nourriture et le parcours et... éloigner les chiens qui font mauvais ménage avec ces farouches volailles. Les autruches sont craintives, mais elles s’habituent facilement à la personne qui les soigne et qui peut les prendre à pleins bras.
- La récolte des plumes a lieu en mai-juin.
- Sur les autruches d’Angoulême, âgées de moins d’un an, les plumes des ailes étaient arrivées à une dimension de 0,60 m. à 0,70 m., avec 0,45 m. de longueur d’empenne sur 8 à 9 cm. de largeur.
- P. Ciiauox.
- Vélérinaire-inajor.
- Ex-chef de service à Madagascar.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
- Une autruche et sa proghülure à Angouléme,
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- LA NATURE. — N° 1986.
- 17 JUIN 1911
- LES GARES COLOSSALES DE NEW=YORK
- La nouvelle gare du Pennsylvania Railroad, inaugurée récemment au cœur même de New-York, jouit du privilège, avec ses 11 hectares de superlicie, d’être la plus vaste station de chemin de fer du monde « construite sous un même toit », privilège qu’elle n’aura pas conservé longtemps, puisqu’on inaugurera dans la même ville, probablement en 1915, une autre gare qui aura plus de 18 hectares de superficie.
- La Pennsylvania Station, dont notre photographie montre l’ensemble architectural, n’est à proprement parler qu’un terminus, où les trains, qui peuvent traverser désormais le lleuve Hudson grâce au tunnel achevé il y a trois ou quatre ans, débarquent et
- l’importance de l’œuvre entreprise : après achèvement, elle aura coûté 180 millions de dollars, soit plus de 900 millions de francs.
- Cette somme aurait été dépassée de beaucoup si les deux compagnies alliées ne possédaient pas déjà les trois cinquièmes des terrains qu’occupera la gare. Alors que le Pennsylvania Railroad dut créer son terminus de toutes pièces, acquérir à des prix fantastiques le moindre pouce du terrain nécessitaire, et indemniser les propriétaires pour avoir le droit de creuser des passages sous leurs immeubles, les deux compagnies alliées n’auront eu qu’à agrandir et à moderniser une gare déjà existante. Cette condition n’était pas d’ailleurs entièrement à leur avantage,
- " L,
- La gare du Pennsylvania Railroad à New- York.
- prennent voyageurs et marchandises. Le manque d’emplacement a contraint la compagnie à conserver scs dépôts de locomotives et de wagons sur la rive droite du lleuve. En somme, cette vaste et imposante station joue vis-à-vis de sa compagnie le rôle que remplit la gare d’Orsay pour la Compagnie d’Orléans.
- Il n’en sera pas ainsi de la gare gigantesque dont deux compagnies alliées, la New-York Central et la New-York-New-Haven-and-Ilaven-and-Hartford, ont entrepris la construction entre les 43e et 50e Rues. Tandis que le terminus de la Pennsylvania ne peut pas emmagasiner de voitures et que l’ensemble de ses voies n’est que de 26 km, la nouvelle Grand Central Station sera sillonnée par 52 km de voies et pourra recevoir 1149 wagons. Les matériaux d’acier qui entreront dans la construction de cette; gare (halls et immeubles) pèseront 80000 tonnes, soit près du double de la quantité d’acier qu’a exigée la gare de la Pennsylvania. Un dernier chiffre montrera
- 3ç)° armée.
- puisque les ingénieurs ont dù poursuivre leur œuvre de construction et de transformation sans interrompre ou gêner la circulation de trains qui débarquent journellement un million de passagers en comprenant dans ce chiffre les services de banlieue.
- Il va sans dire que les constructeurs du Grand Central se sont efforcés de faire mieux que leurs devanciers. Nous indiquerons quelques-unes des innovations les plus remarquables qu’ils ont adopte'es. Les trains arriveront par deux étages de voies, l’étage des lignes à longue distance comprenant 42 voies, et l’étage des lignes de banlieue, situé en dessous, 17 voies. Vers leur terminus, toutes ces voies seront reliées par des tronçons en boucles qui, passant sous le bâtiment principal, aideront considérablement à assurer une bonne circulation en permettant d’évacuer les trains vides immédiatement après leur arrivée.
- Dès qu’un train aura débarqué ses passagers, il sera aiguillé sur une courbe où l’on détachera ses
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- semestre.
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- 34 = LE DEVELOPPEMENT ACTUEL
- wagons de bagages, qui seront poussés sur une voie spéciale adjacente à des ascenseurs qui monteront les colis dans les salles de bagages. Continuant sa route, le train se rendra sur une voie de garage où s’effectueront le nettoyage des voitures, le recharge-mént des batteries électriques des locomotives et le réapprovisionnement des wagons-restaurants. S’il s’agit d’un train de banlieue qui doit repartir immédiatement, le système des boucles évitera la perte de temps qu’occasionne le changement de machine.
- De vastes dressing-rooms (vestiaires) seront à la disposition des voyageurs qui, durant le cours de la journée, voudront changer de vêtements pour aller au théâtre ou assister à quelque cérémonie. En arrivant le matin à la gare, ils loueront un cabinet, y déposeront leur valise, reviendront y faire leur toilette, et reprendront leur bien à n’importe quelle heure, en regagnant leur logis. Cette innovation sera particulièrement agréable aux abonnés de la banlieue, en les dispensant de louer une chambre d’hôtel chaque fois qu’ils ont à échanger leurs habits de travail pour une toilette plus soignée.
- On signale une autre innovation non moins curieuse : la kissing-gallery, terme qu’il serait inopportun de traduire ici. Elle consistera en un spacieux
- LE DÉVELOPPEMENT ACTUEL
- Au mois d’octobre dernier s’est tenu à Vienne (Autriche) le 2e Congrès du froid. Nous pouvons, d’après les nombreuses communications faites à ce Congrès, et notamment d’après le rapport très documenté présenté par l’Association française du froid, nous rendre compte, avec chiffres précis en ce qui concerne la France, du grand développement qu’ont pris actuellement les installations frigorifiques.
- L’application la plus ancienne du froid artificiel est la fabrication de la glace artificielle pour laquelle ont été créées les premières machines frigorifiques. 11 y a maintenant 420 fabriques de glace artificielle en France. .
- Depuis les travaux de Pasteur et de ses disciples, l'utilité de maintenir les.cuves de fermentation à une température basse par . une circulation de saumure refroidie, est reconnue universellement dans la brasserie, dont les fabriques possèdent toutes depuis longtemps des machines frigorifiques (certaines datent de 1883 à 1884), on en compte 275 en France. Dans les pays grands producteurs de bières tels que la Bavière, la Hollande, le Danemark, l’Autriche, les installations frigorifiques de brasserie sont encore plus nombreuses et plus anciennes, puisque quelques-unes remontent à 1875.
- Beaucoup d’applications frigorifiques sont ignorées. Qui se douterait qu'il y a en France 55 chocolateries .employant des machines frigorifiques, et cela depuis 7, 8 et même 10 ans 1 Le froid produit paires machines sert au démoulage du chocolat (fig. 5) qui se trouve grandement facilité quand les moules chauds
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- balcon dominant les portes de sortie des voyageurs des grandes lignes, et où prendront place les parents et amis venus pour leur souhaiter la bienvenue.
- Mais l’innovation la plus remarquable est celle qu’un de nos confrères new-yorkais a appelé la capitalisation of'the air rights, la mise en valeur des droits aériens. Et c’est là une idée bien américaine de vouloir tirer parti du « sur-sol », après avoir criblé de tunnels le sous-sol du terrain pour y loger les voies. Plus d’espaces à ciel ouvert en arrière des gares, comme cela s’est toujours pratiqué jusqu’ici ! Sur les voies et les cours recouvertes s’élèvera une ville nouvelle de skyscrapers gigantesques ! Une puissante association, le « Merchant’s and Manufacturées Exchange », a déjà fait choix d’un emplacement pour élever une maison de vingt étages. L’exemple a été suivi par un club d’employés de chemin de fer affiliés à une ligue religieuse, et par des sociétés qui projettent l’érection d’hôtels luxueux au-dessus de la voie ferrée. On parle même d’y ériger un théâtre, deux music-halls, une église !
- Le lecteur voudra bien nous passer ce mot de la fin : à notre connaissance, c’est la première fois que l’on vend des terrains à bâtir qui ne soient encore que des... terrains aériens! Y. Forbin.
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- sont saisis par un courant d’air à —f— 4° ou + 5°.
- Le froid artificiel est employé dans toutes les fabriques de soie artificielle, de création récente il est vrai. On en fait usage, depuis quelques années déjà, dans beaucoup de stéarineries et de margarine-ries pour obtenir la prise rapide de la matière grasse ; dans les usines de caoutchouc pour la fabrication de la feuille anglaise ; dans la fabrication des couleurs, des parfums, des colles et gélatines, du benzol et de certains produits pharmaceutiques, pour dessécher le vent des hauts fourneaux, etc.
- Dans beaucoup d’industries chimiques ou analogues, il y aurait avantage à employer le froid artificiel en remplacement du refroidissement lent à l’eau.
- Avant d’aborder la question de la conservation proprement dite des produits alimentaires, nous signalerons que le froid industriel commence à être appliqué dans la fabrication de bon nombre d’entre eux, le plus souvent à la place du froid naturel.
- Il est inutile de rappeler la fabrication des sorbets ou glaces, mais on ne sait peut-être pas que le froid est utilisé dans la fabrication des biscuits et des bonbons ; fi fabriques françaises ont installé dans ce but des machines frigorifiques. 11 y a en France 50 fabriques de salaisons ou charcuteries qui emploient des machines frigorifiques souvent très puissantes, pour obtenir des températures relativement basses (-F- 4° à + 7°) dans les salles de préparations des viandes et saumures.
- Le froid artificiel est appliqué depuis quelques années dans un certain nombre de fabriques de vins
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- de Champagne (14 en France) pour faciliter le dégor-geage du vin mousseux (fig. 6). D’autres applications analogues commencent à se faire jour. Un fabricant de quinquina de Vichy se sert du froid pour clarifier ses vins. En Italie, le procédé est appliqué à la fabrication des vermouts. On pourrait même, par un
- qu’on pouvait encore améliorer et régulariser la qualité du fromage en soumettant pendant quelque temps, en cours de fabrication, le fromage à une température voisine de 0 dans des chambres parcourues par la saumure de machines frigorifiques. Neuf fabriques de la région ont réalisé depuis
- Fig. i. — Réfrigération de paniers de beurre dans des cellules à circulation de saumure.
- froid prolongé, vieillir artificiellement les vins et les concentrer. M. Lecomte a parlé au Congrès d’un procédé analogue par lequel il fabrique de la poudre de lait concentré en soumettant le lait à une tempé-
- quelque temps des installations de ce genre.
- Le froid artificiel peut être aussi appliqué avantageusement dans la fabrication d’autres fromages, ainsi qu’on l’a fait dans une fabrique de fromage
- Fig. 2. — Chambres froides avec fabrication de glace pour les industries laitières.
- rature de — 20° et en agitant le liquide; les parties nutritives du lait se congèlent avant l’eau et fournissent après essorage et dessiccation une poudre ayant une grande puissance alimentaire.
- La qualité des fromages de Roquefort est due, comme on le sait, à une fermentation lente, opérée dans des caves naturelles très fraîches. On a reconnu
- bleu de l’Ain, dans une fabrique de camembert de la Ferté-sous-Jouarre et dans une ferme du Nord.
- La laiterie et la beurrerie nous offrent l’exemple d’une industrie complètement transformée depuis peu par l’emploi du froid artificiel; il existe actuellement 156 installations disséminées un peu dans toutes les régions de la France où l’on fait usage
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- des machines frigorifiques, et comme bon nombre d’entre elles datent de 1909 et 1910, il est à présumer que c’est au Congrès du Froid de Paris, en 1908, qu’on doit leur création. Naguère on cherchait bien à maintenir le lait et le beurre dans des endroits aussi frais que possible jusqu’au moment de leur expédition, mais on se contentait du rafraîchissement naturel qui, en été, faisait complètement défaut; le beurre, et surtout le lait, ne pouvaient donc être distribués que dans un rayon très restreint. Plusieurs grandes sociétés ont réussi, il y a quelques années, par des méthodes scientifiques, à assurer l’approvisionnement des grandes villes en lait provenant de fermes très éloignées, 150, 200 km et même plus (en 1905, à la suite de circonstances particulières momentanées, on a amené à Berlin du lait venant du Danemark, à plus de 600 km). Les résultats ainsi obtenus, et auxquels le Congrès du froid de Paris a certainement contribué à donner une grande publicité, ayant été excellents, l’exemple a été suivi, non seulement par toutes les entreprises existantes moins importantes, mais encore par des entreprises nouvelles qui, grâce à la coopération, se sont créées dans diverses régions écartées, lesquelles sont parvenues ainsi à tirer un bien meilleur parti de leur production.
- Le lait est maintenant soumis à un véritable traitement dans des locaux devenus des usines, où il est amené de divers côtés. On lui fait subir l’opération de la pasteurisation, consistant à le porter à la température de H- 70°, qui, sans lui enlever aucune de ses qualités, le débarrasse de ses germes de fermentation. Comme il faut bien avoir recours au froid artificiel pour le ramener ensuite à une température normale, on en profite pour le refroidir d’un coup à-{-4° ou + 5° dans des chambres frigorifiques (desservies par des machines à froid) jusqu’au moment de son expédition; pasteurise et refroidi, il peut alors se conserver longtemps et supporter sans dommage, même en été, des trajets assez longs en chemin de fer, sans même avoir besoin de faire usage de wagons réfrigérants.
- On commence à faire usage également de la réfrigération dans la fabrication du beurre, non seulement pour donner de la fermeté à la masse après barattage et malaxage (par un séjour de 24 heures
- dans les caves à.-f-4°), mais aussi pour refroidir à H- 12° la crème soumise comme le lait à une pasteurisation à H- 75° qui permet au beurre de se conserver frais bien plus longtemps. On peut opérer, soit dans de grandes chambres (fig. 2) refroidies par des tuyaux à saumure, soit dans des cellules autour desquelles circule de la saumure. Dans ces dernières installations, telles que celle du type de la maison Douane représentée sur la figure 1, les pertes par rayonnement sont très faibles et la réfrigération est plus rapide.
- La conservation des denrées alimentaires qui est une des plus anciennes applications du froid (la plus ancienne si l’on considère les glacières), est pourtant celle qui s’est le moins développée et où le champ des applications possibles reste le plus vaste.
- L’emploi des armoires froides pour la conservation des viandes, volailles et mets divers se répand de plus en plus chez les bouchers, marchands de comestibles, hôtels, restaurants. Un certain nombre de ces négociants ont reconnu qu’il était plus économique pour eux, au lieu de refroidir leurs armoires avec de la glace dont le remplacement finit par devenir onéreux dès que la glacière est un peu grande, de le faire au moyen de machines frigorifiques actionnées mécaniquement, généralement par des moteurs électriques : on a créé dans ce but un grand nombre de petits modèles de machines peu coûteuses et d’un emploi commode. L’Association française du froid a relevé 55 installations de ce genre dans des boucheries et 29 dans des . hôtels et restaurants sans compter celles qui ont pu lui échapper.
- Le froid peut rendre de diverses manières des services considérables pour la conservation des viandes, etc. ; c’est pourtant dans cette voie que, sauf en Angleterre, on rencontre le moins d’applications.
- En Angleterre, pays froid, où l’alimentation carnée est très en faveur, l’élevage national est devenu insuffisant pour répondre aux demandes toujours croissantes de la consommation, et l’on a fait appel, en 1880 environ, à l’importation de viandes abattues provenant de pays d’outre-mer et conservées par le froid. Cette importation formait en 1909, 50 pour 100 de la consommation totale et représentait 500 000 bœufs et 2 millions de moutons. Elle pro-
- Fig. 3.— Armoire glacière avec appareil frigorifère.
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- LE DÉVELOPPEMENT ACTUEL DES APPLICATIONS DU FROID
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- venait au début des États-Unis qui, ayant fourni des expéditions peu soignées, ont été de plus en plus délaissés en faveur de l’Argentine dont les envois ont été constamment en augmentant (ils forment maintenant les deux tiers des arrivages). L’Australie a commencé depuis quelques années à entrer en ligne de compte. ppj
- Dans tous les autres pays d’Europe, la viande frigorifiée n’a pu arriver à pénétrer jusqu’ici (à peine y a-t-il eu récemment quelques importations en Italie par Gênes), soit parce qu’elle y est interdite officiellement, soit par suite de droits de douane ou de formalités prohibitives.
- Le Congrès de Vienne a émis le vœu que « tous les abattoirs et halles centrales devraient être munis obligatoirement d’installations frigorifiques ». Or, en France, il y a en toutuet pour tout Tl abattoirs frigorifiques dont 2 seulement importants, ceux de Dijon et de Sois-, sons (celui de Paris à la Villette sert à conserver du beurre, des œufs, etc., mais jamais de viande). Le transport des bêtes sur pied par voie de terre ou d’eau qui est onéreux et condamné par
- fiées, même entre l’Algérie et la France; un essai de transport de moutons abattus, d’Oran à Marseille, tenté par la Société navale de l’Ouest, n’a pas eu de suite. Par contre, il est assez curieux de constater
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- Fig. 5. — Appareil frigorifique à dégorger le vin de Champagne.
- tous les vétérinaires est encore uniquement employé. Sauf la Société générale des transports maritimes à vapeur qui a commencé à équiper de petits navires frigorifiques amenant de l’Amérique du Sud des viandes réfrigérées, aucune Compagnie française de navigation ne fait des transports de viandes frigori-
- Fig. 4. — Meuble frigorifique pour démoulage dit chocolat.
- que la Société des Chargeurs possède 4 grands navires équipés pour le transport en Angleterre de la viande congelée de l’Argentine. Quant aux transports frigorifiques de viandes par chemins de fer, ils sont si faibles que ce n’est pas la peine d’en parler.
- Le commerce des volailles est organisé d’une façon beaucoup plus moderne que celui de la boucherie, probablement parce qu’il comporte beaucoup moins d’intermédiaires. Il a su en particulier utiliser judicieusement le froid. Plusieurs négociants de Paris et de grandes villes ont installé de grands entrepôts frigorifiques (à Lille l’un d’eux peut contenir 100 000 volailles et 60000 pièces de gibiers) où ils reçoivent les bêtes abattues et les écoulent au fur et à mesure des demandes.
- Le commerce du poisson, cette denrée si fragile, peut tirer un grand parti du froid et a déjà commencé à entrer dans cette voie. Le transport des poissons par chemins de fer se fait toujours dans de la glace et quelquefois dans des wagons-glacières. Dans les grandes villes le poisson est souvent conservé dans des installations frigorifiques. Enfin des installations intéressantes ont été
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- LES CANAUX DE MARS
- faites à Boulogne-sur-Mer et à Lorient pour conserver avant son expédition le poisson pêché : le poisson est mis dans de la glace, mais en outre, disposé dans des chambres où l’on maintient une température de — 5° qui empêche la glace de fondre et évite ainsi la détérioration du poisson par l’eau de fusion de la glace. En Amérique la conservation du poisson par le froid artificiel a une grande importance.
- Aux États-Unis, où les pays producteurs de fruits et de légumes, tels que la Californie et la Floride sont très éloignés des centres de consommation, on a étudié minutieusement la question de la réfrigération de ces produits qui est très délicate et exige des conditions variant un peu pour chaque produit. D’une manière générale, on a reconnu avantageux de refroidir assez fortement, de saisir en un mot, les légumes avant leur expédition et même dans les wagons avant leur départ. Si le trajet n’est pas trop long il n’y a pas .besoin de mettre de glace dans les wagons frigorifiés. En France, on commence à employer le froid pour la conservation et le transport des fruits ; il y a depuis peu sept entrepôts frigorifiques pour fruits installés, soit dans le Midi, au pays de production, soit à Paris, chez les commissionnaires. En outre, de nombreux navires appartenant aux principales Compagnies maritimes françaises ont été aménagés avec des machines frigorifiques pour le transport des primeurs d’Algérie dans des chambres maintenues à -4- 2° et ventilées convenablement. Pour le transport des bananes, qui se fait maintenant en,grand, la température doit être maintenue à -f- 12°, de sorte que les chambres ont besoin quelquefois en hiver de recevoir de l’air légèrement chauffé.
- L’attaché commercial à l’Ambassade française de Berlin signalait récemment qu’en Allemagne on
- faisait un grand commerce de fleurs coupées au moment de la floraison et conservées par îe froid pour être vendues très cher aux époques où elles sont rares, et appelait l’attention de nos horticulteurs du Midi sur l’intérêt qu’ils auraient à imiter cet exemple. M. Corbett a signalé au Congrès des applications de ce genre faites aux États-Unis sur des roses et des œillets.
- Quelques agriculteurs d’Allemagne, d’Angleterre, et quelques horticulteurs français de Vitry-sur-Seine utilisent le froid artificiel pour le forçage des plantes, c’est-à-dire pour retarder à volonté le développement des plantes et le faire porter ensuite sur un espace très court. Il est à signaler à ce propos que le fait avait été observé et consigné dans un brevet dès 1869, par M. Gaston Menier,Je fabricant de chocolat bien connu, qui l’avait expérimenté sur les betteraves dont il est aussi producteur.
- Nous terminerons par les applications biologiques du froid.
- M. Przibram a présenté au Congrès les résultats qu’il a obtenus en soumettant à des températures variables à volonté de —f- 20° à— 15°, dans un laboratoire de Vienne dénommé Vivarium, différents organismes vivants; l’action du froid produit des effets curieux tels que changement du pelage, raccourcissement des membres, accroissement de poids, etc. Le froid tend à être délaissé comme agent anesthésique, mais en revanche il peut être employé comme agent curatif. D’après M. H. Lorenz, le grand froid aurait dans le traitement de certains abcès ou tumeurs la même action que les rayons Bôntgen ou le radium. Le Dr Quéry a signalé au Congrès les excellents résultats qu’il a obtenus depuis deux ans en traitant certaines maladies de peau, telles que eczéma, pelade, verrues par l’air
- Ch. Jacquin.
- LES CANAUX DE MARS
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- Parmi les problèmes si variés que nous pose Mars, la planète la plus voisine de la Terre, il en est un qui a toujours particulièrement passionné les étudiants du ciel, à savoir celui des fameux canaux observés par presque tous les observateurs à la sur-1 face de cette planète : le phénomène de gémination, ou dédoublement de ces canaux, est, lui aussi, fréquemment observé ; mais, à cet égard, les témoignages sont assez divers. Voilà un bien mauvais présage pour les relations que nous devons avoir, paraît-il, dans un avenir prochain, avec les habitants de cette planète1 : les discussions sur la nature des canaux portent déjà la discorde dans le camp des astronomes.
- « L’existence des canaux et de leurs dédoublements est certaine : vous n’avez qu’à diaphragmer suffisamment », disent les uns.
- « Les meilleures lunettes, de grande ouverture,
- 1. Voir la remarquable Notice consacrée à Schiaparelli par E. Picard, G. R. t. 151, p. 1175.
- ne montrent que des points séparés : vous vous extasiez devant des phénomènes de diffraction », répliquent les autres.
- C’est une bien vieille leçon, que le départ est parfois difficile entre les éléments subjectifs et les éléments objectifs de la connaissance; puis, n’est-il pas indispensable de définir avec précision les bases et, alors, qu’est-ce donc exactement qu’un canal1?
- - é L’entente n’est pas encore faite : nous dirons ïplus, l’entente ne peut pas se faire immédiatement, car il est malaisé de préciser le sens du mot « canal » d’une manière uniforme pour tous les observateurs. Pour Schiaparelli, dont le nom reste attaché au réseau des canaux et à sa découverte, un canal est une bande ou ligne grisâtre des régions dites continentales de Mars, affectant toutes espèces de formes, et ayant une longueur plus considérable que celle
- 1. Voir : J. Mascart, Les problèmes de Mars, Bull, de la Soc. belge d'astronomie, janvier 1910.
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- LES CANAUX DE MARS
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- des taches plus ou moins elliptiques dénommées lacs : sous cette forme, assez vague, tous se jugent d’accord, et l’on ne saurait alors révoquer en doute l’objectivité de toutes les bandes appelées canaux par un besoin de nomenclature.
- Si l’on cherche à préciser, les difficultés commencent : Jarry-Desloges propose une division en trois classes qui paraît insuffisante; E.-M. Antoniadi conclut à une division en huit classes qui est certainement préférable.
- Encore faut-il écarter à juste titre de la nomenclature les lignes droites fugitives, appelées souvent aussi canaux : elles auraient trop fréquemment leur origine dans de pures illusions d’optique.
- d’observateurs exercés. Pour telle date, un dessin nous frappa : il était dù à un observateur très habile et différait entièrement des autres ; bien mieux, la trace d’un satellite le reportait, nécessairement, àipi autre jour. L’observateur reconnut très volontiers sa bévue. Mais si l’on peut se tromper de date, on conçoit qu’il est malaisé de s’imposer des heures rigoureuses, une discipline absolue dans les nota-, lions : or, précisément, l’expérience à laquelle nous
- faisons allusion fut sans grand profit, faute de discipline.
- Revenons à Mars.. Pour les uns, nous l’avons dit, l’existence objective des canaux semble bien probable.
- Mais on peut encore soutenir que les
- D’après Schrôter 19 sept. 1
- D’après Beer et Madler, i83o.
- D’après Warren de la Rue,
- 20 avril i856.
- Aspect général de la carte de Mars d’après Proctor, 1867.
- Divers aspects de Mars, avant la découverte des canaux.
- On serait en présence, de la sorte, d’une première base de classement. Mais encore faudrait-il que les observateurs s’accordassent systématiquement, et ce ne sera pas très facile : les formes et les aspects desdits canaux varient à l’infini; puis c’est 1111 état d’âme assez rare que de se soumettre à une méthode, à une discipline imposée !
- Une anecdote le fera mieux comprendre. Nous avions entrepris, pour la Société Astronomique, le dépouillement d’observations simultanées de la surface de Jupiter, dessins dus à un grand nombre
- canaux sont des alignements subjectifs par lesquels la vue relie des points isolés qui parsèment le sol de la planète, et n’apparaissent qu’à la limite de visibilité ; la gémination des canaux reste encore douteuse. On peut ainsi garder une position solide en ne voyant là qu’une apparence produite, soit par l’interposition de l’atmosphère martienne, soit par celle de la terre, soit même par une simple illusion d’optique. Et le thème sceptique se trouve renforcé par une expérience récente : familiarisé depuis longtemps avec l’aspect des canaux de Mars, Cerulli fut fort
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- LES CANAUX DE MARS
- Aspects de Mars, d’après Schiaparelli.
- Canaux simples et dédoublés.
- surpris, en- regardant un jour la Lune avec une jumelle d’ope'ra, d’y de'couvrir un réseau de lignes noires ; or, de pareils canaux lunaires, d’apparence toute semblable au réseau géométrique des canaux de Mars, ne pouvaient être assurément qu’une illusion d’optique. A travers une telle jumelle, la Lune se trouve à peu près ^aussi rapprochée de nous que ^lars lorsque l’on observe cette planète à l’aide d’un important 'télescope; l’observateur crut donc pouvoir généraliser son observation, et conclure que le phénomène des canaux de Mars est une illusion de même nature, causée sans doute par une tendance instinctive de l’œil à coordonner, à grouper en réseaux, des taches disséminées qui pourraient peut-être apparaître discontinues avec de plus forts grossissements.
- Ainsi les canaux ne seraient que des alignements de taches plus ou moins précis; mais il est difficile, au point de vue scientifique, d’accepter une illusion réelle pour preuve d’un phénomène douteux.
- Quelles sont alors les hypothèses permises sur la nature du sol martien?
- Celles de Pickering et Lowell semblent s’accorder assez bien avec l’ensemble des observations : dans les espaces sombres, ces auteurs voient la présence de régions couvertes d’une végétation, qui est entretenue par des courants d’eau provenant de la fusion des neiges polaires. Or, ici, le spec-troscope devrait nous renseigner utilement.
- Lowell affirme bien la présence de •
- 1. Voir l’intéressant article de J. Bosler,
- Rev. gén. des Sc., 15 février 1911.
- 2. Publiée en 1909 par Gauthier-Yillars.
- Aspect de Mars, (9 octobr
- bandes de vapeur d’eau dans la partie rouge du spectre de Mars, fait favorable à l’habitabilité de la planète. Mais il y a encore, là, des divergences d’opinion. D’ailleurs l’hypothèse des zones de végétation se heurte à une objection très grave, celle de la température, qui semble devoir être notablement inférieure à la température du sol terrestre ; d’autre part, l’ensemble des phénomènes saisonniers s’accorde assez mal avec l’hypothèse que Mars soit à l’état de monde glacé. Il y a là une contradiction certaine.
- Les astronomes qui veulent y voir un monde plein de vie s’ingénient à trouver des raisons qui pourraient expliquer un relèvement important de la température ; les autres, par ailleurs, persistent à douter ou à nier et, en tout cas, à se méfier d’observations qu’ils croient entachées de nombreuses illusions visuelles.
- Lowell s’est fait l’avocat aussi ardent que spirituel de l’habitabilité de cette énigmatique planète 1 ; par de suggestives déduo tions, il est amené à conclure à l’existence sur notre voisine d’êtres intelligents — mieux que cela, d’agriculteurs consommés...; les Martiens sont pour lui presque des amis, tant il met de conviction à nous décrire leurs exploits. Un fait est hors de doute : Lowell a choisi pour son observatoire de Flag-staiï une station d’altitude, un climat sec et désertique, où tout contribue à donner d’excellentes images ; mais ses théories trop complètes sur Mars ont peu d’écho.
- Dans son deuxième volume sur La planète Mars3, Flammarion ne cache pas son optimisme : il se
- d’après Lowell e i8ç6).
- . Mars,^d’après Niesten (5 mai 1888):
- Mars, d’après Perrotlin (Obs. de Nice, 8 mai 1888).
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- LES CANAUX DE MARS
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- complairait très volontiers à étendre jusque sur la planète voisine les lois physiques de notre globe.
- Mais... il sent le danger d’une pareille extension, et la discussion de tous les faits d’observation reste sans conclusions formelles.
- De son côté,
- Pickering expose avec une réserve très scientifique son opinion sur l’existence d’êtres pensants à la surface de la planète Mars, habitants dont les fameux canaux sembleraient être une preuve de vitalité.
- Pigourdan s’exprime, ainsi :
- épondre à An-le savant directeur de l’Observatoire de Lyon, un des plus éclairés et des plus redoutables adversaires des théories des . canaux : or, après une argumentation très serrée1, André ne craint cependant pas d’attaquer,lui, et de conclure :
- « La canalisation de Mars n’existe pas.
- « Rien de ce que l’on a imaginé pour décrire le mode de vie intellectuelléet physique des habitants supposés de la planète Mars n’a aucun fondement de réalité. » Et toute la faute, suivant cet auteur, serait due à
- Différence d'appréciation de deux observateurs.
- Mars vu au même instrument, grand équatorial de VObs. Lick, par MM. Keeler et Holden, le 2~ juillet 1888.
- D’après Cérulli.
- Divers aspects de Mars. D’après Brenner.
- D’après Fauth.
- « Toute la. question des canaux, de ces canaux immenses dans lesquels on voudrait voir la preuve d’une civilisation avancée des Martiens, n’est pas résolue au point de vue scientifique.
- « Au télescope, je n’ai jamais vu les canaux. »
- Il n’y a rien à reprendre, au point de vue scientifique, dans la réserve de telles paroles.
- Mais les esprits sont légèrement échauffés : cette négation, cette simple constatation d’un fait expérimental, valut à son auteur dés critiques agressives de la part d’un amateur passionné dont la discussion s’écarta du sujet, et même du terrain scien tifique. - ! "
- Ainsi les meilleurs observateurs ne peuvent pas, sans péril, donner leur opinion !
- Si l’on moleste les sceptiques, on n’a jamais osé, d’autre part,
- un phénomène de diffraction. L’inconvénient de ce parti, c’est qu’il n’explique pas davantage les apparences : faire appel, d’une façon vague et imprécise, aux phénomènes de diffraction, c’est un peu remplacer la difficulté du mot canal par le mystérieux du mot diffraction.
- Mais il y a mieux. Dans un article récent et extrêmement piquant8, André réfute plus vivement que jamais les arguments de Lowell en faveur de sa thèse. Pourquoi réduire l’ouverture de l’instrument, condition indispensable, suivant Lowell, à la bonne visibilité des détails? Et voilà pourquoi Haie et Barnard, aux observatoires du mont Wilson et
- 1. Dans l’ouvrage remarquable : Les planètes et leur origine,- Gau-thier-Yillars, 1910.
- 2. Académie des Sciences, Belles-Letlres et Arts de Lyon, séance du 24 mai 1910.
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- de Yerkes, ne virent pas les canaux : ils opèrent avec de trop grandes lunettes !
- Cependant, d’après les travaux mêmes d’André, c’est plutôt le centre de l’objectif qu’il faudrait diaphragmer, ou certaines zones circulaires centrales, si l’on veut augmenter la définition de l’appareil; et les astronomes qui pensent aux alignements subjectifs de petits détails objectifs, ont bien le droit de conserver toute leur ouverture pour parvenir, précisément, à-la séparation des détails.
- Et, maintenant, il nous faut signaler les conclusions de plusieurs observateurs assidus de la planète, lors de sa dernière opposition en 1909. Les assistants de Jarry-Desloges signalent que les canaux ne devinrent perceptibles qu’à la fin de la période d’observations, et qu’ils étaient pour la plupart à la limite de visibilité ; Jarry-Desloges lui-même avoue n’avoir jamais pu voir un canal sûrement double. Jonckheere est plus heureux : il confirme tous les canaux observés par Schiaparelli et Lowell, et en signale 25 nouveaux. J. Comas Sola, au contraire, bien qu’ayant vu très souvent, les canaux, dit avec précision :
- « Cette opposition, à mon avis, peut être considérée comme la déroute définitive du réseau géométrique des canaux, et pendant toute cette apparition, je n’ai pas vu un seul canal offrant l’aspect d’une ligne nette et géométrique. »
- E. M. Antoniadi observe une cinquantaine de canaux avec l’objectif de 0,85 m. de Meudon, mais il ne prononce même pas le mot de dédoublement et voici la conclusion de son étude détaillée :
- « Cependant le réseau compliqué de lignes droites fugitives doit être illusoire; et, à sa place, la grande lunette révèle la structure ondoyante de marbrures complexes ou bien celle d’un échiquier informe. »
- Et, plus loin : « Ainsi la géométrie de Mars s’annonce comme une pure illusion. »
- Un problème nouveau se soulève : Quelles sont les meilleures conditions pour de telles observations? Outre la question de l’influence du jugement de l’observateur, qui est fort délicate à traiter, on n’a jamais tenté, sur Mars, de collaboration effective, de contrôle permanent des observateurs les uns par les autres : il est fâcheux que l’entente n’ait pas été possible, car le manque de discipline des observateurs, le défaut de contrôle, enlèvent toute valeur documentaire aux dessins individuels.
- Puis l’influence de notre atmosphère et de son état local est considérable et, pour écarter autant que possible cette première cause de perturbation, il semble que la parole revienne, en premier lieu, aux observatoires de montagne : nous reconnaissons, à cet égard, la valeur de l’installation de Lowell.
- Déjà la difficulté est assez grande de dessiner d’une manière détaillée les singularités d’une surface planétaire. Elle est augmentée par le peu de nos connaissances sur les instruments eux-mêmes, leurs qualités et leurs défauts, la façon la plus
- rationnelle de les utiliser. Récemment, Wadsworth conclut — à l’appui de Lowell — qu’il convient d’augmenter l’ouverture d’un objectif destiné à l’observation oculaire des détails planétaires, tels que les canaux de Mars : cependant, il ne faudrait peut-être pas dépasser une ouverture de 50 à 55 pouces (donc 85 cm environ) à cause des aberrations provenant de l’atmosphère, et dont l’influence devient alors trop considérable.
- Il était aussi tout naturel de s’adresser à la photographie : cette méthode se révèle avec toute sa supériorité de multiplier les images, de fixer en quelques secondes une image complète delà planète, de réunir des documents impersonnels qui permettront de travailler ultérieurement d’une façon utile. Déjà, en 1909, au Pic du Midi, de la Baume-Pluvinel et Baldet ont obtenu une intéressante série de clichés, dont les détails ténus ne supportent malheureusement pas la reproduction; et, quoi qu’on puisse penser des idées théoriques et philosophiques dont Lowell se constitue le brillant champion, il n’est pas douteux que ses méthodes et ses instruments représentent un important perfectionnement : de toutes façons, les photographies planétaires de Lowell sont parmi les meilleures — et peut-être sont-ce les meilleures — qui aient été obtenues.
- Jusqu’à présent, pour aller vite, pour fixer des détails délicats, on a recours à des plaques dont la sensibilité n’a aucun rapport avec celle de l’œil; en revanche, les grains sont assez gros ce qui gêne l’étude des agrandissements. Mais on perfectionnera les procédés; on aura recours à des plaques dont la sensibilité est aussi voisine que l’on veut de celle de la rétine ; de jour en jour, la photographie s’impose pour arbitrer le conflit soulevé par les canaux de Mars.
- Il reste une dernière façon d’envisager le problème des canaux de Mars.
- Les observateurs, d’une part, opèrent toujours à la limite de visibilité : or, pour faire leurs dessins, pour garder les contrastes relatifs, ils sont conduits à exagérer singulièrement les teintes observées. Ils dessinent trop bien : c’est une tendance contre laquelle il est impossible, aujourd’hui, de réagir. D’autre part, les détracteurs des canaux, partisans des alignements de diffraction, ont institué quelques expériences qui paraissaient leur donner raison, notamment avec des enfants : mais, ici aussi, on opère avec des contrastes violents, et les conditions n’ont aucun rapport avec la réalité.
- Il doit être possible, en laboratoire, avec de faibles contrastes, d’étudier le pouvoir séparateur des instruments, et les impressions de la rétine : c’est ce qu’ont fort justement pensé deux jeunes physiciens, E. L. Chapeau et A. Danjon1, qui entreprirent à cet égard les expériences les plus intéressantes.
- Le pouvoir séparateur des instruments, comme
- 1. Voir Bulletin de la Société astronomique de France, 1911, pp. 191 et 252.
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- UNE MAISON FAITE AU MOULE
- cela pouvait être prévu, se montre d’autant plus grand que les intensités lumineuses forment un contraste plus violent; de plus, les observateurs reconnaissent la tendance de l’œil à attribuer un aspect géométrique aux objets qu’il voit mal. Sur un écran blanc, bien uni, éclairé, on pourra faire apparaître des ombres très faibles, à la limite de visibilité : la limite des contrastés perceptibles est alors 1/40 de l’éclairement général.
- Une bande peu épaisse apparaît alors, par frac-lion de seconde, comme une ligne légère et fine, correspondant aux filaments fugitifs sur Mars. Une bande grise plus large paraît‘dédoublée, blanche à l’intérieur, comme deux traits nets à l’extérieur et dégradés à l’intérieur : c’est exactement l’apparence notée dans la gémination des canaux de Mars. Pour la phase de transition, avec une largeur convenable, la gémination de la bande est très fugitive : or, point fort troublant, le diamètre apparent de cette bande correspond alors sensiblement à celui des canaux de Mars dont la gémination est en discussion.
- Les mêmes auteurs ont fait des expériences, sur le bord d’une grande plage grise, qui apparaît uniquement comme une ligne, sur les alignements de
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- taches et sur les croisements en croix. Leurs conclusions sont du plus haut intérêt.
- Ils montrent les origines physiques des apparences fugitives; ils établissent qu’il est impossible d’affirmer si un canal qui apparaît, dédoublé ou non, provient d’un seul canal réel, dédoublé ou non; certains canaux peuvent provenir d’alignements de taches1, de limites à deux plages de teintes différentes ; des continents blancs seront de pures illusions; les lacs ne pourront pas être l’illusion qui provient d’un croisement de deux canaux.
- Les expériences sont délicates, quand on veut pousser jusqu’aux déterminations numériques indispensables. Mais elles ont une portée très élevée : il faut savoir grand gré à Chapeau et Danjou d’avoir défini le problème au point de vue expérimental et, de leurs connaissances en optique, nous devons attendre le plus grand profit, tant au point de vue physique qu’au point de vue astronomique.
- Les longues controverses seront bientôt closes et cela est indispensable : on va pouvoir, dans le laboratoire du physicien et d’une manière définitive, étudier avec précision les canaux de Mars.
- Jean Mascart.
- UNE MAISON FAITE AU MOULE
- La Nature a déjà signalé qu’Edison avait eu l’idée de faire construire des maisons en ciment construites au moule. Il ne semble pas que ce projet ait pris corps _ _ ___ _______
- en Amérique, F H-mais il a passé l’Atlantique.
- Voici que la Hollande possède une maison faite « au moule ».
- Elle a été construite sous la direction de l’ingénieur Harmsqui, seul, paraît-il, possède le secret de combiner le liquide exigé, et qui, également, est l’inventeur des moules spéciaux.
- Jusqu’ici avec les ingrédients ou « béton » liquides combinés selon l’indication d’Edison, on ne pouvait construire que des murs peu élevés, à cause du ciment trop compact et qu’on devait jeter en moule étage par étage.
- La maison de Sautpoort (Hollande), dont M. Ber-lage est l’architecte, est construite d'un seul coup.
- Le moulage a pris tout au plus six à neuf heures
- et au bout de deux jours on a pu retirer les moules.
- On a, naturellement, beaucoup commenté le pour et le contre de cette nouvelle mode de construire.
- Le contre sembla monotonie et l’aspect peu esthétique d’une ville construite de maisons faites au moule, donc toutes identiques.
- Mais, a dit M. Berlage, on peut fort bien faire plusieurs moules différents, entremêler ceux-ci, ce qui éviterait la monotonie ; on peut également donner différentes nuances au liquide et aux ornementations.
- On peut aussi faire des groupes de petites maisons dans un style et d’autres dans un autre style.
- Les bâtiments ainsi construits sont, incombustibles, hygiéniques, propres, solides et bon marché.
- M. de la Chapelle.
- 1. Suivant les documents que j’ai sous les yeux, Rudaux a déjà développé cette idée en 1894.
- La construction au moule d’une maison en ciment à Sautpoort.
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- LE JARDIN PALÉONTOLOGIQUE D’HAGENBECK
- M. Hagenbeck vient d’installer dans son parc zoologique de Stillingen, bien connu de nos lecteurs, une collection de statues représentant quelques-uns des types les plus frappants de la faune paléontolo-gique, et dont nos photographies donnent une idée.
- On a déjà signalé ici, en 1906, les tentatives de reconstitutions d’animaux disparus qui ont été faites aux Etats-Unis, surtout parle sculpteur Ch. Kniglit, sous la direction de M. Osborn, et, qui sont installées au Musée américain d’histoire naturelle (n° 175o, 29. décembre 1906). On a souvent et beaucoup médit des essais de ce genre, et assurément rien n’est plus facile que de les déprécier en montrant
- raison de deux reconstitutions honnêtes faites à vingt ans de distance, par exemple, permet de juger en un coup d’œil des progrès accomplis, — parce que, aussi, la présentation de l’animal fossile sous l'aspect d'un animal vivant est le seul moyen d’attirer la large attention du public sur la science paléonlo-logique, qui lui est autrement fermée.
- Les reconstitutions du parc de Stillingen sont dues.au sculpteur Y. Pallenherg qui a, paraît-il, pris conseil de bons paléontologistes, et qui, par là, est resté dans la direction de Ch. Knight et d’Osborn. Il faut bien dire toutefois, du moins d’après l’aspect des photographies, qu’il a opéré avec moins de
- Fig. i. — Le Diplodocus.
- toute la part d’imprécision qu’ils comportent nécessairement : si l’on ne veut pas faire de reconstitution d’un animal disparu avant d’avoir tous les renseignements nécessaires, on n’en fera jamais, — et eùt-on même tous les renseignements anatomiques et morphologiques désirables, il restera toujours quelque, chose' à souhaiter, qui est précisément introùvable, c’est l’aspect, l’allure, la façon de se comporter de l’animal vivant, ce rien du tout qui fait la ressemblance d’un portrait quand on le possède, et qui rend tout portrait impossible quand on ne l’a pas. Par contre si l’on quitte ce terrain absolu, il faut reconnaître que les reconstitutions de fossiles sont utiles et possibles : possibles jusqu’à un certain point, parce qu’on peut, avec quelque habileté scientifique, faire facilement le départ entre ce qu’on sait et ce qu’on imagine; utiles, parce que la compa-
- rigueur et moins de prudence scientifiques que ceux-ci. Les nécessités delà science n’ont.pas été ses seules raisons de sculpter d’une façon ou d’une autre, il n’a pas oublié qu’il travaillait pour, M. Hagenbeck, et il a satisfait aussi aux nécessités de l’exhibition ; si la vérité n’est pas délibérément sacrifiée, elle est toujours alliée, et parfois visiblement subordonnée, à l’effet, qui est souvent un peu gros, un peu mélodramatique. Ce ne sera pas un mal, si les visiteurs de Stillingen, au sortir de cette promenade rétrospective un peu caricaturale, ont soin de se renseigner dans des ouvrages précis, — et même ne le. feraient-ils pas, il restera du moins, pour le très gros public, l’idée confuse, mais neuve, de tout cet univers ancien si généralement ignoré.
- Je crois bien inutile d’entrer dans une description détaillée des animaux exposés à Stillingen à l’état de
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- LE JARDIN PALEONTOLOG1QUE D’HAGENBECK == 45
- reconstitution. Comme il fallait s’y attendre, ce sont surtout des Dinosauriens, cet immense groupe de reptiles, aujourd’hui complètement disparus, qui ont été en gros à l’àge secondaire ce que les mammi-
- au bain, qui paraît l’ensemble le plus réussi de toute la série, — et il faudrait y ajouter un combat, un peu sommaire, de Stegosciurus et de Ceratosanrus, — des Plésiosaures, des Mosasaures, des Ichtyo-
- fères ont été à l’àge tertiaire. Nos lecteurs paléontologistes reconnaissent sur les gravures ci-contre : un AUosauras occupé à dévorer les restes d’un Bronto-
- saures, — sans parler naturellement de l’inévitable Iguanodon, dressant sa petite tête au bout de son corps à station d’oiseau, jusqu’à 8 mètres de hauteur.
- Fig. 3. — Allosaurus dévorant les restes d’un Brontosaure.
- saure, ce géant des dinosauriens, dont la longueur atteignait jusqu’à 20 mètres, et dont le poids est évalué parfois jusqu’à 20 tonnes, — un admirable type du populaire Diplodocus dans un paysage peu à son échelle, — toute une famille de Triceratops
- Une certaine place a d’ailleurs été faite à d’autres types à côté des Dinosauriens : on a figuré par exemple Y Archæopteryx, quelques Àmphibiens du trias, des insectes du carbonifère, des mammifères tertiaires, etc.
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- Quelque réserve qu’on puisse et qu’on doive faire au point de vue rigoureusement scientifique au sujet de la plupart de ces reconstitutions, il est certain que dans l’ensemble, comme instrument de culture
- la satisfaire dans ses plus grandes lignes, l’initiative de M. Hagenbeck est très heureuse et doit être féconde. Il est à souhaiter que son oeuvre puisse se développer et qu’elle suscite des imitations.
- J.-P. L.
- populaire, comme moyen d’exciter la curiosité et de
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 6 et i 2 juin 1911.
- U assainissement de la Corse. — M. Laveran expose que la cote orientale de la Corse est basse, qu’elle présente des marécages, que le paludisme y règne avec une telle intensité qu’à une certaine époque de l’année la popiüation se réfugie dans les montagnes, que par suite la culture des terres est très entravée et que le maquis envahit la plaine. En lisant les projets élaborés pour l’assainissement de cette partie de l’ilc, M. Laveran a constaté que l’on donnait une place trop prépondérante aux grands travaux. Sans doute, il est utile de dessécher les marais, régulariser les rives des cours d’eau, drainer le sol et le mettre' en culture, .mais cela est insuffisant. 11 faut encore détruire les moustiques sur terre et atteindre les hématozoaires du paludisme dans le sang des personnes malades. On peut, en effet, par ce dernier moyen, assainir plus sûrement et plus rapidement les localités palustres qu’au moyen de grands travaux. Les exemples d’Ismaïlia et de La Havane sont probants à cet égard ; on peut y ajouter les magnifiques résultats obtenus à Casabianda dans la partie la plus insalubre de la Corse par le Ministère de l’Agriculture. Là se trouvait un pénitencier qui avait dû être abandonné en raison de l’intensité du paludisme; l’application de la prophylaxie rationnelle a transformé ce coin de terre en un domaine d’une prospérité remarquable. La généralisation des moyens prophylactiques s’impose d’autant plus en Corse que les grands travaux envisagés demanderont pour leur exécution une quinzaine d’années. Une Commission d’assainissement composée d’ingénieurs, de médecins et d’agriculteurs rendrait de grands services en adoptant le programme suivant : rechercher les gîtes des anophèles, détruire les moustiques par suppression des mares ou pétrolage de celles-ci, protéger les habitations contre l’entrée des moustiques, organiser le traitement préventif du paludisme par la quinine, rechercher les mesures à prendre pour mettre les terres en valeur. Enfin, une loi empruntée à l’Italie devrait prescrire la distribution de quinine aux travailleurs agricoles par les employeurs et la distribution gratuite aux indigents.
- Géologie des environs de Savone. — MM. Pierre Ter-mier et Jean Boussac présentent une Note sur les mylonites (roches écrasées) de la région de Savone. Le massif cristallin ligure, massif de gneiss, granité et amphibolite, qui s’intercale aux environs de Savone entre les schistes lustrés et le permien métamorphique est un massif écrasé et broyé ; tout ou presque tout y est à l’état de mylonilè. Tout indique que ce massif a été introduit de façon violente, à la façon d’un coin entre la série apennine à l’Est et le pays alpin à l’Ouest. Nulle part encore les roches écrasées n’avaient joué un pareil rôle en géologie tectonique.
- Les rayons ultra-violets et le saccharose. — M. Dastre résume une série de recherches de MM. Bierrv, Yictor Henri et Albert Ranc relatives aux actions des rayons ultra-violets sur le saccharose. Sous l’influence de ces radiations le sucre de betterave subit une véritable
- - Présidence de M. A Gautier.
- fermentation. Comme sous l’influence de la levure, il se dédouble en glucose et en lévulose. Mais l’action dégradante se poursuit plus loin en donnant de l’aldéhyde formique et de l’oxyde de carbone.
- La viscosité et les phénomènes diastasiques. —
- M. Edmond Perrier présente une Note de M. Achalme traitant de l’influence de la viscosité sur les actions diastasiques. L’auteur déduit des expériences qu’il a antérieurement publiées avec M. Bresson une série de lois simples expliquant les contradictions que l’on avait jusque-là relevées entre l’action des catalyses biologiques et celle des catalyses ordinaires. Ces lois viennent corroborer une hypothèse personnelle de M. Achalme sur la constitution des diastases à l’action desquelles se réduisent en dernière analyse les phénomènes vitaux les plus e importants. D’après cette hypothèse les diastases seraient formées de particules chargées électriquement par les ions provenant de la dissociation électrolytique des sels de l’organisme. Agités par le mouvement brownien, ces granules se comportent comme des charges en mouvement, c’est-à-dire comme des courants électriques. L’énergie irradiée par ces particules provoque des phénomènes de résonance dans l’édifice moléculaire de la substance passive et y amène des modifications en produisant ou en détruisant des liaisons atomiques. Les phénomènes vitaux peuvent ainsi s’expliquer directement par les données relativement simples de la physico-chimie.
- Carte aéronautique internationale. — La fédération internationale des sociétés aéronautiques s’est préoccupée de la question de la publication d’une carte répondant aux besoins des aviateurs. Elle a constitué une Commission spéciale pour étudier cette question. Cette Commission s’est réunie les ‘JG et 27 mai derniers à Bruxelles. Sept nations sur quinze, dont les Sociétés ont adhéré à la fédération, étaient représentées par des délégués civils et militaires, ces derniers étaient désignés par les états-majors généraux des grandes puissances. L’état-major général français, faute d’avoir été avisé, n’avait pas envoyé de délégué militaire. La présidence de la Commission a été offerte au prince Roland Bônaparte. Il a été tout d’abord décidé de séparer la question cartographique de celle du repérage des routes aériennes sur le sol. En ce qui concerne l’échelle de la carte, la fédération a déjà adopté le 1/200000® également choisi par le Service géographique de l’armée pour l’exécution d’une carte aéronautique. En ce qui concerne les accidents du sol ou objets à y figurer, l’entente n’a pu s’établir à la Commission. Un seul point est définitivement acquis, c’est la convenance de figurer les lignes transport électrique à haute tension d’énergie. De plus, il est apparu que les cartes les plus anciennes, telles que celles de Cassini, répondaient le mieux au goût des aviateurs qui recherchent une vue générale, en quelque sorte schématique du terrain. La perspective cavalière des églises a été demandée au lieu et place d’un signe conventionnel. Quant au repérage des trajets aéronautiques sur le sol, il n’a
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- pas été proposé moins de 95 systèmes. Aussi a-t-on ajourné toute solution jusqu’à ce que l’expérience ait fourni quelques données. Le seul desideratum qui s’est dégagé nettement, c’est celui de voir inscrire les noms des stations sur les gares de chemins de fer. À ajouter à ces renseignements que la carte aéronautique du Service géographique exécutée par ordre du chef de l’état-major de l’armée sera expérimentée aux prochaines manœuvres pour être mise au point. Les signaux conventionnels adoptés répondent aux besoins réels des aviateurs.
- Carte botanique, forestière et pastorale de VAfrique occidentale. — Le prince Roland Bonaparte présente une carte botanique, forestière et pastorale de l’Afrique occidentale française dressée par M. Auguste Chevalier. Au cours de six voyages successifs effectués dans l’Afrique tropicale, M. A. Chevalier a pu établir, sur un parcours de 50 000 km, la répartition de la flore. Il distingue cinq zones : 1° la zone sahélienne au contact du Sahara contenant des steppes et des terres d’inondation à proximité du Sénégal et du Niger; 2° la zone soudanaise avec un district de plaines à brousse clairsemée et des districts d'inondation le long du moyen Niger, du Bani et de leurs principaux affluents ainsi que le long de la Yalta, enfin un district de plateaux avec brousse et savanes à graminées ; 5° la zone guinéenne comprenant des plateaux d’altitude moyenne avec rivières bordées de véritables galeries forestières où croissent des fougères dont quelques-unes sont arborescentes, une région montagneuse également lâche en fougères arborescentes et aussi en plantes épiphytes (orchidées, bégonia, peperonna) ; -4° la zone des basses plaines couvrant surtout le Baoulé, le bas et moyen Dahomey, le Lagos ; 5° la grande forêt vierge couvrant le sud de la Guinée française, la République de Liberia, une partie de la Côte d’ivoire, de la Gold-Coast. Plus de 4:00 espèces d’arbres, y croissent et ces espèces appartiennent aux familles les plus variées. Elles sont associées à de nombreuses lianes.
- La caisse des recherches scientifiques. — M. Darboux analyse le rapport rédigé par M. Dislère sur le fonctionnement de la caisse des recherches scientifiques en 1910. Depuis sa fondation, cette utile institution a dépensé pour les travaux biologiques ou d’ordre médical 900 000 fr., pour les travaux intéressant les autres sciences 100 000, pour les travaux relatifs à l’épuration des eaux résiduelles 400 000 francs.
- Les lignes de nivellement de la surface terrestre. — M. Charles Lallemand présente une Note sur l’état général des travaux de nivellement dans les différents pays. 11 existe actuellement 500 000 km de lignes nivelées sur la surface terrestre. La France a été la grande initiatrice du mouvement. Un tiers des lignes terrestre de nivellement est situé en France.
- Le rôle du latex en physiologie végétale. — M. Guignard analyse un travail de M. Gerber sur le rôle physiologique du latex. En général, le latex est plutôt considéré comme un produit d’excrétion que comme une substance pouvant servir à la nutrition de la plante. Le caoutchouc et la gutta-percha par exemple sont manifestement des produits non assimilables. Mais cette opinion ne peut être généralisée et les expériences de Gerber sur le mûrier à papier (broussonelia papyrifera) montrent que le latex de cette plante joue un rôle important dans la nutrition. Ce latex, en effet, renferme trois diastases distinctes qui agissent respectivement sur les graisses, les hydrates de carbone et les matières albuminoïdes, c’est un véri-
- table suc pancréatique végétal. Au printemps, les substances de réserve accumulées dans le végétal pendant la période de végétation antérieure sont solubilisées par ces diastases pour la formation des inflorescences et des jeunes feuilles. Le latex en automne et surtout en hiver diminue beaucoup d’activité. Sous plusieurs égards ses diastases se comportent comme celles des graines au moment de la germination.
- Organes des champignons microscopiques. —M. Guignard dépose une Note de M. Fernand Guéguen sur de nouveaux organes produits par un champignon microscopique de la famille des Mucorinées. Ces organes qui se produisent en abondance sur tous les milieux nutritifs solides consistent en rameaux irrégulièrement dilatés qui bientôt constituent des tubercules lobés visibles à l’œil nu. Au terme de leur évolution, ils deviennent le siège d’une dégénérescence des noyaux, s’emplissent de gros lobules gras et renferment, tant dans leur intérieur que dans leur membrane, des hydrates de carbone voisins des dextrines et de l’amidon. L’auteur incline à les considérer comme des organes d’élimination de certains produits sécrétés par le champignon.
- La contamination par la poliomyélite infantile. — M. Roux communique un travail de MM. Landsteiner, Levaditi et Pastia sur La recherche du virus de la poliomyélite infantile dans les organes d’un enfant mort de cette maladie dans un hôpital de Vienne. Ils l’ont trouvé dans les amygdales, dans le pharynx et dans la moelle. Gomme la maladie avait débuté par une amygdalite, il est naturel de conclure, que la porte d’entrée du microbe a été les amygdales. Cette opinion corrobore les notions acquises sur la contamination par les muqueuses nasales.
- L’aspergillus niger et V aspergillus fumigatus. — M. Roux présente ensuite une Note de M. Sautoir relative à deux champignons voisins, Y aspergillus niger et V aspergillus fumigatus. Les spores du dernier sont toxiques quand elles germent dans l’organisme ; les spores du premier sont inoffensives parce qu’elles ne germent pas dans l’organisme. En traitant les spores de Yaspergillus fumigatus par le chloroforme on en extrait un principe qui reporté sur les spores de Yaspergillus niger rend celles-ci susceptibles de germer dans l’organisme. L’observation peut s’expliquer en admettant que l’on a enrobé les spores de l’aspergillus d’une matière qui a rendu la phagocytose impossible.
- La toxicité de corps analogues à Y acide cyanhydrique. — M. A. Gautier expose les recherches de M. Desgrez sur la toxicité du eyanacétylène et du sous-azoture de carbone. Ces corps sont deux nitrites récemment découverts par MM. Moureu et Bongrand. Ils présentent une toxicité élevée qui s’explique par leur analogie de constitution avec l’acide cyanhydrique et le cyanogène. Toutefois, alors qu’il suffit de 1,9 milligramme d’acide cyanhydrique pour tuer un lapin, il faut 15 milligrammes de eyanacétylène et 75 milligrammes de diacé-tylène. Fait intéressant, l’hyposullite de soude injecté avant le sous-azoture de carbone exerce sur les animaux une action anti-toxique préventive marquée vis-à-vis de l’intoxication par ce dinitrite. La même action immunisante 11e se produit pas contre le eyanacétylène. M. A. Gautier, au sujet de l’effet de ces poisons, signale que l’on peut quelquefois rendre à la vie l’animal foudroyé par l’acide cyanhydrique en excitant les centres nerveux de manière à ramener la respiration. Le chlore peut utilement être employé à cette occasion. Cm de Villedeuil.
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- LE CUIR ARME
- 6®H
- L’emploi du cuir dans l’industrie s'accroît de jour en jour; pour satisfaire à une consommation de plus en plus considérable, on a du recourir à des procédés de tannage plus expéditifs que par le passé et, sans vouloir médire des résultats obtenus par l’emploi des extraits ou de substances diverses, on peut néanmoins affirmer que la qualité des cuirs ainsi obtenus reste inférieure à celle des cuirs tannés à l’écorce de chêne, avec un long séjour eii fosse, ce procédé étant devenu l’exception. Il est manifeste que, dans ces conditions, un intérêt de premier ordre s’attache à tout moyen propre à augmenter la résistance à l’usure du cuir sur ses surfaces de frottement.
- L’usage très ancien des clous pour les chaussures , tend à obtenir ce résultat.
- Ce principe élémentaire est aujourd’hui appliqué d’une façon moins barbare et plus élégante dans le cuir armé. Le cuir armé, tel qu’on le prépare actuellement, est muni
- d’une armature métallique légère, souple et invisible, mais en même temps résistante et inarrachable.
- Prenons par exemple le cuir armé, appliqué aux semelles de chaussures : l’armature métallique du cuir est obtenue par renfoncement dans le cuir, quelles que soient son épaisseur et sa consistance, de peti ts arceaux métalliques en forme d’U. Ces arceaux sont faits en fil d’acier trempé,
- rond ou méplat et dont le diamètre peut varier entre quelques dixièmes de millimètre et 2 ou 3 millimètres.
- Les extrémités des pointes d’acier viennent affleurer la surface du cuir à protéger, elles supportent la plus grande partie du frottement de cette surface
- celle du cuir ainsi armé.
- Fig. i.
- Fig.'2. — Coupe d’une jante d'automobile comportant une enveloppe, en cuir-acier formant anti-dérapant.
- sur le sol, et c’est leur résistance propre qui devient
- Le simple examen des figures 2 et o permet de se rendre compte qu’une bande de cuir armée dans ces conditions reste souple, légère et que l’armature est inarrachable.
- Les arceaux métalliques sont fabriqués par une machine spéciale (fig. 1) qui sectionne le fil, le replie et l’enfonce consécutivement dans le cuir : elle est actionnée au moteur et fonctionne à grande vitesse (2 ou 3 arceaux à la seconde).
- Le cuir à armer est placé sur un plateau dont le déplacement est obtenu dans un sens par la machine elle-même et dans le sens perpendiculaire par l’opérateur.
- La combinaison de ces deux mouvements permet de répartir les arceaux avec un espacement régulier sur la surface à bouter. La machine permet de varier l’écartement et la longueur des branches de ces arceaux.
- Le plateau de boutage qui peut également prendre toutes les orientations convenables, est garni d’une semelle de plomb qui reçoit l’extrémité des arceaux qui ont traversé le cuir. Un léger meulage sur des meules au carbo-
- rundum produit errtg^i
- l’affleurement parfait des pointes avec la surface du cuir, dans les cas où il n’y a pas intérêt à les con- Semelh server saillantes.
- La semelle ainsi établie a reçu de son fabricant le nom de cuir-acier.
- Outre les applications aux semelles et à la chaussure en général, le cuir ..armé peut trouver des emplois avantageux comme pneumatiques, fers à cheval, etc., où il doit assurer une sérieuse économie. E.-H. Weiss.
- — Machine à fabriquer le cuir armé dite « machine à bouter ».
- Remplissage en liègt
- Enduit imperméable
- Fig. 3.
- Coupe d’une chaussure comportant une semelle en cuir armé [système cuir-acier).
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiitjive, rue de Fleurus 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1987.
- 24 JUIN 1910.
- LA MISSION HYDROGRAPHIQUE CONGO-OUBANGUI-SANGHA
- Nos vastes possessions de l’Afrique Equatoriale, qui ont tellement préoccupé l’opinion publique ces temps derniers, sont actuellement le théâtre d’une activité inusitée. Tandis que nos troupes se consacrent à l’établissement de la. paix française, des techniciens ont déjà entrepris, sur toute l’étendue du territoire, les grands travaux nécessaires au développement économique de la colonie. La question qui se pose avant toutes les autres, dans cet ordre d’idées, est l’amélioration des communications, qui n’existent actuellement que de façon rudimentaire, et de nombreuses missions ont été constituées pour
- d’eau, que des crues annuelles d’une grande intensité compliquent singulièrement;
- 2° Les études d’aménagement des passages dangereux ou simplement difficiles, tels que les seuils rocheux qui encombrent la rivière en aval de Bangui, Àudard ou les ensablements qui existent dans la basse Sangha, et qui interdisent l’accès d’Ouesso aux vapeurs de trop grand tonnage pendant toute la durée des basses eaux ;
- o° L’étude de projets de ports à Brazzaville, Ouesso et Bangui, points terminus de la grande navigation. Le résultat de ces travaux serait donc de per-
- élablir des routes, des voies ferrées ou des lignes télégraphiques et pour étudier les moyens propres à favoriser la navigation sur le réseau fluvial.
- Ce sont ces dernières études qui ont été confiées à la Mission hydrographique Congo-Oubangui-Sangha, dont , le chef est M. Roussilhe, ingénieur hydrographe de lre classe, secondé par cinq enseignes de vaisseau, MM. Planchàrd, Lefranc, Dehrahant, Àrdon et Baules et par un lieutenant de l’artillerie coloniale, M. Vie. Le programme de la Mission comporte :
- 1° L’hydrographie du Congo entre Brazzaville et l’embouchure de rOubangui, de l’Oubangui jusqu’à Bangui, de la Sangha jusqu’à Bayanga et de la Ngorto jusqu’à Ngoila. Cette hydrographie comprend, outre l’étude des fonds, celle du régime des cours
- 3ÿc année. — semestre.
- mettre une navigation plus active et plus économique, en rendant possible la mise en service de navires de plus fort tonnage, ou tout au moins en donnant à ceux qui existent actuellement le moyen de naviguer avec sécurité pendant une plus grande partie de l’année, sinon pendant l’année entière. La création de ports bien aménagés, particulièrement à Brazzaville, nous dispenserait de rester tributaires du port de Léopold ville, auquel nous sommes obligés d’avoir recours pour réparer nos navires.
- La Mission est organisée d’une façon modèle ; son personnel comprend, outre les officiers, vingt Européens, dont un dessinateur civil, deux seconds maîtres, et dix-sept quartiers-maîtres et marins ; enfin, neuf travailleurs sénégalais et une cinquantaine d’indigènes recrutés sur place concourent à la manœuvre
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- LES ENGRAIS CATALYSEURS
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- et ail service du bord. Le matériel comprend un grand vapeur fluvial, YÀlberl-Dolisie, quatre chalands en acier, remorqués chacun par une chaloupe à vapeur, et une vedette à pétrole ; une riche eolleo tion d’instruments scientifiques a été mise à la disposition de la Mission, qui poursuit ses études dans les circonstances les plus favorables et meme avec un confort inconnu jusqu’alors au Congo.
- Après avoir procédé à son travail d’organisation et au montage de son matériel, la Mission a quitté Brazzaville, le 25 janvier dernier, pour faire un premier voyage de reconnaissance sur le réseau lluvial du Moyen Congo. A cette époque où les eaux sont voisines de l’étiage, le Dolisie n’a pu remonter l’Oubangui que jusqu’à Béton, à 200 km environ en aval de Bangui. Au cours de ce voyage, on a procédé au lever au compas du cours d’eau, avec sondage de la route suivie; on a également établi en plusieurs points des échelles de crue, dont l’observation a été confiée à des Européens résidant dans les localités traversées, et dont les renseignements seront des plus précieux pour l’élude ultérieure des régimes lluviaux. On a procédé à Bétou à la mesure d’une base et posé des signaux de triangulation tout le long de la rivière, jusqu’à Zinga, à 100 km en
- LES ENGRAIS
- Les essais de fertilisants nouveaux tentés au cours cle ces dernières années par chimistes, botanistes et agronomes du monde entier ont été extrêmement nombreux et, dans leur ensemble, ont abouti à de très remarquables résultats que nous croyons utile de faire connaître. Les expérimentateurs furent guidés dans leurs recherches et par la connaissance plus exacte des phénomènes de la fertilité naturelle, et, en outre, par les récentes découvertes de chimie biologique sur le rôle et la formation des diastases. Les lecteurs de La Nature connaissent déjà l’étonnante action stimulante de ces substances, employées en proportions infimes.
- Les engrais manganés1. — Ce sont les agronomes japonais qui, guidés par les vues théoriques de M. G ah. Bertrand, tentèrent les premiers de fertiliser le sol à l’aide des combinaisons du manganèse. MM. Lœw et Sawa constatèrent que le sulfate de manganèse épandu à l’état de dissolution sur des cultures de choux, de haricots, de blé, de pois, produit une surabondance de végétation très marquée (1902). L’année suivante, M. Nagaoka fit à l’Institut agronomique de Tokio plusieurs séries d’essais méthodiques sur la culture du riz : les résultats obtenus furent extrêmement démonstratifs, on voit nettement que l’apport d’engrais manganés jusqu’à une certaine dose, relève sensiblement les poids de récolte. Sous l’influence de doses plus fortes, la récolte reste stationnaire; elle peut même baisser si l’on ajoute à l’hectare plus de 50 kg de manganèse (calculé en Mu O3).
- M. Nagaoka, l’année suivante, sans nouvel apport d’engrais,, constata encore une augmentation cle végétation (moindre il est vrai que la première année) dans les parcelles manganées. '
- 1. D’après les Annales de la Science agronomique, de M. Grandeau, 1909, p. 82.
- amont. M. Roussilhc, accompagné de MM. Yié et Lefranc, a poussé son voyage de reconnaissance jusqu’à Bangui, d’abord sur une de ses chaloupes qui a pu le conduire jusqu’à Zinga, puis sur un petit vapeur, le Watel, qui fait le service entre Zinga et Bangui. Les rapides de Zinga eux-mèmes ne peuvent être |)assés qu’en baleinière à cette époque de l’année, et leur aménagement fera l’année prochaine l’objet d’un travail important.
- Quittant l’Oubangui, la Mission a remonté la Sageta, et est parvenue jusqu’à Ouesso, où elle séjournait en avril-mai. Elle y a établi une triangulation complète et exécuté des sondages aux abords de cette localité avec un soin tout spécial. On a établi en même temps la topographie de la région et procédé à des études du sous-sol, au moyen de l’appareil Arrault, que la photographie ci-jointe représente en station.
- La Mission a quitté Ouesso le 8 mai pour reconnaître la Ngoko et reviendra y séjourner, pour achever d’étudier la région de la Sangha qui se trouve immédiatement en amont. Elle retournera ensuite à Brazzaville, pour étudier en détail le Pool et le Couloir; puis vraisemblablement vers novembre, elle ira terminer l’étude de l’Oubangui.
- CATALYSEURS
- Eu France, des essais furent laits sur des champs d’avoine par MM. Bertrand et Thoinassin (1905); on constata une augmentation de 17 pour 100 pour les grains et 26 pour i 00 pour la paille.
- En Angleterre, M. Wœlker (1904 et 1905) essaya d’abord en petit l’influence des chlorure, iodure, carbonate, azotate et phosphate de manganèse sur l’orge et le froment; puis, après constatation des bons effets, fit des expériences en grande culture avec le sulfate de manganèse. La production de froment passe de 150 parties (parcelle témoin) à 158 (25 kg de sulfate à l’hectare) à 156 (50 kg) puis à 154 (100 kg). Les chiffres correspondants respectivement aux poids d’orge récoltée dans les parcelles traitées de même façon furent de 72, 75, 80 et 81. Comme on le voit, il y eut, surtout pour le blé, une influence nocive duc à l’excès d’engrais manganés.
- MM. de Molinari et Ligot employèrent également en Belgique (1907) le sulfate de manganèse dans la fumure de l’avoine : l’augmentation de récolte produite atteignit 7, puis 15 pour 100, pour retomber ensuite avec de plus fortes doses à 5, [mis 4 pour 100 environ. De même, comme l’a constaté M. Garola à la Station agronomique de Chartres (1907) les sels de manganèse et surtout le chlorure, ont une action très favorable sur le rendement delà betterave et du lin (M. Garola), delà vigne (M. Fontaine), des prairies (M. de Tersac).
- Nous devons enfin mentionner un curieux mode de mise en œuvre du fertilisant mangané : l’injection dans les tissus de la plante de solutions aqueuses de sels de manganèse. Employées avec succès en arboriculture, ces injections pourraient sans doute être appliquées avantageusement dans la pratique culturale des plantes à tubercules ou à racines charnues.
- Comme le donnaient à prévoir les travaux de M. Ga-
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- LES ENÎGRA1S CATALYSEURS ~---..........51
- Jji iel Bertrand sur le rôle physiologique du manganèse, le manganèse ajouté sous forme d’engrais est assimilé. C’est ainsi que les feuilles et tiges du lin contiennent 0,15 pour 100 de manganèse dans la parcelle témoin, 0,51 pour 100 quand il y a épandage de chlorure de manganèse et 0,16 pour 100 dans le cas de sulfate, c’est-à-dire de 10 à 20 fois plus. Et il y existe sous forme üxalrice d’oxygène, comme l’ont constaté Lœw et Savva. Enfin, cette assimilation est indépendante de la teneur en manganèse du sol : on n’ajoute sous forme d’engrais qu’une quantité de ce métal Bien inférieure à celle contenue naturellement dans la partie de la terre où peuvent pénétrer les racines. C’est, comme nous l’avons vu, que le rôle joué par cet élément varie considérablement selon l’état de la combinaison où il se trouve. De fait, les expérimentateurs (M. Giglioli, en Italie, par exemple) qui employèrent le manganèse comme engrais à l’état de bioxyde (forme sous laquelle il préexiste dans le sol) n’obtinrent aucune fertilisation. On doit donc employer une fumure manganée, quelle que soit la teneur du sol en manganèse environ 25 kg (calculé en Mn2 O3) de sulfate, chlorure ou carbonate mangané.
- Les ferments métalliques. — On sait que les sels de certains métaux usuels : cuivre, plomb, sont toxiques, non seulement pour les animaux, mais pour les végétaux. L’arsenic, par exemple, stimulant à faible dose, devient poison à dose plus forte, de même les sels de cuivre, de zinc, peuvent nuire ou stimuler la végétation : à l’état de traces, ils jouissent de pouvoirs-ferments favorisant les synthèses de la vie végétale. D’autre part, il peut y avoir fertilisation” indirecte par action toxique exercée sur des spores de champignons parasites par exemple.
- C’est ainsi que M. Bréal (1904) constata qu’on obtenait des excédents notables de récolte en recouvrant les semences d’un enduit cuivrique obtenu en les enrobant d’une couche d’empois d’amidon fait avec une solution à 5 pour 100 de sulfate de cuivre. L’augmentation de poids provoquée de cette façon dans la culture du maïs, par exemple, atteint jusqu’aux 85/100 de la récolte témoin. On constate en même temps une augmentation notable de la faculté germinatrice, ce qui semble démontrer une action anti-parasitaire.
- Dans les essais de M. Javilliers, on constate au contraire de la façon la plus nette, le rôle physiologique du métal parfaitement assimilé. La végétation des variétés de mucédinées cultivées est stimulée par la présence de quantité extrêmement faible de zinc (un cinquante millionième), la récolte de mycélium croît proportionnellement à la teneur du zinc du bouillon de culture jusqu’à une certaine limite (de 1/10 000 000 à 1/25 000), au delà de laquelle la plante souffre. Quant à l’assimilation du zinc, elle est telle que le végétal absorbe tout le métal si la teneur est inférieure à 1/250 000; mais pour des teneurs plus fortes, la proportion s’abaisse très vite (11 pour 100 à 1/5000). Nous devons d’ailleurs ajouter que l’emploi des sels de zinc en grande culture sur différentes variétés de végétaux supérieurs ne donna à M. Nakamura aucun résultat ; de même que des essais analogues qu’il avait tentés en même temps avec des sels de nickel.
- Le magnésium peut également stimuler puissamment la végétation; des récoltes d’avoine obtenues en Allemagne par Meyer (1904) eurent respectivement des poids de 100 kg (engrais complet sans magnésium) 151 kg (carbonate magnésien), 160 kg (sidfate) et 180 kg (nitrate). À noter que le carbonate de magnésie employé à doses
- trop fortes peut nuire aux végétaux. En Belgique, M. Rigaux (1908) lit également des essais d’application de fumures magnésiennes sur la betterave sucrière, les céréales, les prairies ; dans la plupart des cas, il put constater des augmentations de rendement.
- M. Strohmer constata que l’apport de faibles doses de chlorure de sodium sur des cultures de betteraves provoquait à la fois une augmentation de poids et un relèvement de la richesse saccharine.
- Les sels d'aluminium existent dans les cendres de tous les végétaux à doses généralement faibles, mais qui cependant, dans certaines plantes, peuvent atteindre 20,40 et même jusque 70 pour 100; ils doivent donc être utiles aux végétaux qui les assimilent ainsi. M. Yamano, de Tokio, observa une action stimulante exercée par l’alun à faible dose sur les jeunes plants d’orge et de lin. Toujours comme dans la plupart des essais précédemment rapportés, le sel fertilisant devient nuisible à forte dose (solutions à 2 pour 100). M. Stocklasa, de Prague, obtint également de bons résultats par l’emploi du sulfate d’alumine sur cultures de betteraves, le rendement en sucre augmentant de'2 à 6 pour 100.
- Les éléments rares. — Si, d’après les essais de M. Aso, les sels de cérium sont sans action fertilisante, si ceux de thorium sont nuisibles, par contre le lithium permit à M. Nakamura d’obtenir des augmentations de récolte (riz) variant de 7 à 14 pour 100 sous l’influence d’apports de carbonate à doses de 0,0001 et 0,00001 pour 100 de terre. Le même savant essaya en même temps d’employer le carbonate de cæsium ajouté à pareilles doses ; il y eut également fertilisation bien marquée; le poids de récolte passant de 56 parties à 61 et 65.
- Employés sans succès par M. Ilollrung, à la Station agronomique de Halle-sur-Saale, sur des cultures de betteraves sucrières, le brome et le fluor donnèrent, au contraire, des résultats bien marqués aux savants japonais. Le bromure de potassium employé à doses variant de 10 à 500 mgr par kg de terre dans la culture du riz et du haricot, stimule puissamment la végétation à dose minimum ; mais, à doses plus élevées, l’augmentation de poids est réduite, puis il y a diminution. Les essais de fertilisation par le fluorure de sodium donnèrent lieu à de pareilles constatations.
- Quant à Yiode, employé par MM. Aso et Susuki à raison de 25 à 250 gr. à l’hectare d’iodure de potassium, dans les cultures du radis, du pois, du riz et de l’avoine, il est stimulant, mais plus dans le cas de la première dose qu’à dose décuple.
- Notons enfin l’effet de Y arsenic sur l’avoine ; M. Stoklasa ne constata aucune action fertilisante, quoi que pussent faire penser de l’élément, les travaux de M. Armand Gautier sur le rôle physiologique et l’état de dissémination de cet élément.
- Les résultats acquis témoignent suffisamment de l’efficacité des nouveaux fertilisants, pour que l’on puisse penser que la généralisation et la commodité de leur emploi n’est qu’une question de mise au point.
- Dès lors, l’agriculteur disposera d’un nouvel agent aux qualités extrêmement précieuses : tandis que les fumures naturelles ou à base d’engrais chimiques « aliments a sont très coûteuses, la fertilisation à l’aide de « stimulants » catalyseurs sera de prix minime. Leur emploi sera en outre fort commode : un simple et rapide arrosage remplaçant les manipulations dix ou cent fois plus pénibles de l’épandage des superphosphates ou des gadoues. 11. Rousskt,
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- LES DERNIERS TYPES DE CUIRASSÉS
- Comparaison de leur valeur.
- Le capitaine Luigi Barberis, Ingénieur des Constructions navales de la Marine Royale italienne, vient de publier dans la « Revista Maritima » une fort intéressante étude sur les quatre derniers types de cuirassés du genre Dreadnought, qui ont été mis à l’eau ou vont prochainement descendre des chantiers où ils ont été construits. Les navires en question
- chantier simultanément le 15 juin 1909 aux chantiers russes de la Baltique et Obukov.
- Le Wyorning et Y Arkansas (États-Unis) ont été commandés à des chantiers privés respectivement le 14 octobre et le 25 septembre 1909. Les argentins Rivadcivia et Moreno ont été commandés à deux maisons américaines le 21 janvier 1910.
- NOMS DES NAVIRES LONGUEUR en mètres. LARGEUR en mètres. TIRANT D’EAU maximum. DÉPLACEMENT en tonnes. CHARRON
- Normal en tonnes. Maximum en tonnes.
- Rivadavia. . . . ; 183 29,2 8,21 27 533 1600 4000 -f- 660 pétrole.
- Wyorning. . . . . 164,6 28,4 8,50 25 298 2500 -f- 400 tonneaux de pétrole.
- Jean-Barl1 .... 165 27 9,012 25 467 906 2706 -j- pétrole.
- Sévastopol .... 172,5 27,1 8,32 25 000 ? 9
- sont le Sévastopol (Russie, 4 unités semblables), le Wyorning (États-Unis, 2 unités), le Rivadcivia (Argentine, 2 unités), le Courbet (France,2 unités).
- Cette ctude est basée sur des données officielles, dont la connaissance a été longtemps retardée. 11 est de règle en effet, maintenant dans plusieurs marines, de tenir secrètes aussi longtemps qu’il est possible, les caractéristiques et surtout la composition de l’armement des bâtiments nouveaux ; on s’évertue
- Quant à nos jean-Rart et Courbet ils sont depuis le 16 avril et le 7 mai en construction dans les arsenaux de Brest et de Lorient. (Coût 66 millions chacun.)
- Le tableau ci-dessus indique les principales caractéristiques des 4 bâtiments types.
- Nous plaçons tout d’abord sous les yeux de.nos lecteurs pour chacun de ces types d.e cuirassés trois schémas1 représentant le premier une vue verticale donnant la disposition de la cuirasse et de l’artil-
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- Wyorning », américain.
- Fig. i. — Diagrammes montrant le champ de tir et la concentration des canons de 3o cm sur chacun des quatre cuirassés. — Les nombres inscrits en caractères gras dans les aires ombrées ou claires indiquent le nombre de canons de 3o cm qui peuvent tirer en même temps dans ces aires.
- même à entretenir le doute sur ces points en laissant circuler des renseignements inexacts. Il ne faut donc point, par le temps qui court, prendre comme définitifs les bruits qui volent sur la valeur des, navires en chantier ou en préparation. Je dois ajouter que jusqu’à présent la marine française s’est abstenue de celte pratique, que rendraient d’ailleurs très difficile les débats publics et si étendus auxquels nos députés se livrent sur tous les sujets maritimes avec une ardeur que n’appuie pas toujours une suffisante compétence.
- Le cuirassé russe Révastopol et ses 5 similaires Petropavlosk, Gcingut, Poltava, ont été mis en
- 1. Chiffres de la loi du 13 avril 1911.
- lerie, le second une projection horizontale montrant le champ dans lequel chaque tourelle peut tirer, la troisième une autre projection horizontale permettant de voir la répartition de l’artillerie secondaire.
- La comparaison de l’artillerie de ces 4 unités est rendue facile par le fait que toutes portent des canons de 505 mm. Un coup d’œil jeté sur les schémas montre que le cuirassé français a sur ses rivaux une infériorité apparente, du fait que dans le combat par le travers il ne met en ligne que 10 pièces de 505 mm. alors que les autres peuvent faire feu de leur douze canons. Mais il faut ici remarquer que pour atteindre ce but les russes ont
- 1. Reproduits du Scientiftc American.
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- LES DERNIERS TYPES DE CUIRASSES
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- placé o pièces dans chacune de leurs tourelles, et que les argentins font état d’une tourelle placée fort loin du bord où l’on Lire. Ce sont là deux innovations sur la valeur desquelles l’expérience manque encore, et nous n’avons pas voulu faire nous-mêmes cette expérience.
- Enrevanche, si nos cuirassés présentent deux canons de moins par le travers, pour le combat en pointe, c’est-à-dire celui dans lequel les batiments se présenteront par l’avant ou par l’arrière, nous prenons l’avantage. Le Jean-Bart et le Courbet mettent alors en ligne 8 pièces de 305 mm. contre 5 russes, 4 améri-
- puissent être reçus par le feu d’un nombre sinon égal, du moins suffisamment imposanL de pièces. Il
- caines et 6 argentines.
- La quantité de munitions d’artillerie, élément très important de la valeur d’un navire de combat, est la suivante. Le Jean-Bart porte un approvisionnement normal de
- Fig. 2. — Le cuirassé russe « Sévastopol ». Déplacement 2 3 ooo tonneaux : vitesse 22 nœuds 5; Armement : 12 pièces de 3o cm, 16 pièces de 11 cm.
- Fig. 3. — Le cuirassé américain «. Wyoming ». Déplacement : 25 3oo tonnes; vitesse : 20 nœuds 5; Armement : 12 pièces de 3ocm, 12 pièces de i3 cm.
- 100 coups par pièce de 505 mm et de 275 par pièce de 14 centimètres; le Rivadavia 80 coups par grosse pièce (avec des soutes pouvant en contenir 120), 500 coups par pièce de 15 centimètres et 550 par pièce de 10 centimètres ; le Wyoming porte le même nombre de projectiles, au moins pour les canons de 50 centimètres. Pour le Sévastopol les chiffres ne sont pas connus.
- L’armement secondaire, destiné uniquement à la défense contre les torpilleurs, comprend 21 pièces de 15 centimètres chez les américains, 16 pièces de 11 centimètres chez les russes,
- 22 pièces de 14 centimètres chez les français, 12 pièces de 15 centimètres chez les argentins. L’efficacité de cet armement consiste principalement dans la disposition adoptée pour sa répartition et sa protection. Il importe en effet surtout que, quel que soit le point de l’horizon où se présenteront les torpilleurs, ils
- importe non moins que cette artillerie soit abritée derrière une cuirasse, qui assure qu’elle sera encore en état de remplir son rôle et n’aura pas été démontée et mise hors d’usage dès le début d’un combat à la fin duquel, comme il s’est vu au cours des rencontres entre les escadres russes et japonaises, les torpilleurs entreront en ligne.
- Ces conditions ont éLé à peu près également remplies à bord des 4 types de navires qui nous occupent. Il semble, cependant que nous ayons un peu trop sacrifié, dans la répartition de notre artillerie secondaire, la protection de l’avant de chaque bord. On ne trouve en effet pour défendre cette partie du navire, sur laquelle il est à penser que les attaques des torpilleurs se produiront souvent, que 5 canons de 14 centimètres.
- Fig. 4. — Le cuirassé français « Jean-Bart ». Déplacement : 23467 tonneaux; vitesse : 20 nœuds; armement : 12 pièces de 3o cm, 22 pièces de 14 cm.
- Pour ce qui est de l’armement en torpilles, l’avantage est au Jean-Bart qui porte 4 tubes lance-lorpilles sous-marins contre 2 seulement au Wyo-
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- LES DERNIERS TYPES DE CUIRASSÉS
- ming et au Rivadavia et 0 au Sévastopol. Toutes les tendances en cette matière sont ainsi représentées.
- Le Jean-Bcirt et le Rivadavia ont encore le monopole d’un gaillard d’avant, si on peut donner ce nom à un pont spécial qui s’e'tend pour chacun de ces bâtiments sur les deux tiers de la longueur totale. La hauteur du pont supérieur, ce qu’on appelle en termes de marine le franc bord, est un élément intéressant en ce sens qu’il donne une idée de la valeur du navire au point de vue de la tenue à la mer et aussi du commandement des canons.
- Le tableau suivant donne ce renseignement et aussi la hauteur maximum et minimum à laquelle se trouvent les pièces.
- Fig. 5. — Le cuirassé argentin « Rivadavia ». Déplacement : 2~ 5oo tonneaux ; vitesse : 23 nœuds; armement : 12 pièces de 3o cm, 20 pièces de i5 cm.
- FRANC-BORD
- HAUTEUR DE JL AXE DES CANONS
- DES NAVIRES
- à l’avant uTarrière maximum minimum
- en met. en met. en met. en met.
- 7,92 5,18 12,19 6,85
- 7,15 4,87 11,58 0,42
- 7,40 5,50 11,26 7,61
- 5,40 5,40 8,84 8.85
- Jean Bart.
- L’examen de ce tableau montre que le cuirassé russe est moins défendu contre la grosse mer que ses camarades.
- Si nous pensons à la protection contre les obus, nous constatons, à l’inspection des chiffres inscrits sur les schémas, que le bâtiment argentin porte la cuirasse la plus épaisse et la plus complète, suivi de près, quant à F étendue de la protection, par le navire russe. Les auteurs de leurs plans se sont rangés en cette matière à l’idée moderne qui tend à protéger la plus grande quantité possible des flancs. Cependant pour le Sévastopol, une bonne partie est couverte seulement de plaques de 70, 100, 150 mm, qui sont notoirement insuffisantes contre les gros projectiles.
- Le Jean-Bart paraît au capitaine Barberis celui des 4 bâtiments dont la répartition des épaisseurs de cuirasse est la plus rationnelle. Il présente seulement, en effet, une cuirasse d’une certaine épaisseur (260 mm.) contre les obus de percement et une autre (180 mm.) contre les obus ordinaires.
- Quant à la protection horizontale, celle au moyen de laquelle on défend les organes vitaux des navires, machines, soutes à poudre, appareils à gouverner, contre les éclats des obus qui ayant pénétré dans la coque viennent éclater à l’intérieur, elle est assurée
- par 2 ponts blindés sur les navires argentins, américains et russes. Les nôtres doivent, dit-on, porter 5 ponts cuirassés. Peut-être a-t-on voulu, par cette disposition nouvelle, prévoir la chute des projectiles lancés verticalement par des aéroplanes. Le cuirassement ou tout au moins la protection de la coque sous l’eau contre les explosions de torpilles, n’a plus la vogue. Les Argentins y ont consacré cependant 670 tonnes d’acier, sous la forme d’un compartimentage cuirassé. La France et la Russie y ont renoncé complètement. En matière de vitesse, deux écoles sont représentées.
- Les navires argentins donneront 25 nœuds, les russes 22 nœuds 5, les américains 20 nœuds 5; quant à nous, nous nous déclarons satisfaits avec 20 nœuds officiels, qui seront d’ailleurs suivant la coutume, sensiblement dépassés. Le capitaine Barberis fait observer que les ingénieurs russes auraient économisé 2000 tonnes et les argentins 5000 s’ils s’étaient contentés de la vitesse du Wyoming et du Jean-Bart.
- Une autre considération très intéressante au sujet de la puissance d’un navire de combat est celle qui a trait aux arcs de feu, c’est-à-dire aux aires horizontales dans lesquelles peuvent tirer le plus grand nombre possible de pièces. La comparaison de cet élément important est donnée clairement pour les 4 types de navires qui nous occupent par la figure 1. Chaque arc de ces cercles montre la partie de l’horizon qui est battue par le nombre de pièces indiqué par le chiffre inscrit en blanc dans l’arc.
- Ainsi on voit que le Jean-Bart pourra tirer avec 10 pièces de 505 mm. sur une aire de 90° par le travers (45° de chaque côté de l’axe transversal du navire), qu’il pourra utiliser 6 pièces sur l’avant et l’arrière dans un champ de 80° (40° de chaque côté de l’axe longitudinal).
- Le Sévastopol, lui, pourra faire feu avec 12 canons sur 150° par le travers, et avec 5 seulement sur 50° par l’avant.
- En résumé le capitaine Barberis estime qu’au point de vue de la puissance fournie par la grosse artillerie, le navire russe vient en tête et le navire français en dernier (à cause de la disposition des tourelles et de la médiocre étendue des champs de tir). En revanche, la défense contre les torpilleurs, c’est-à-dire la disposition de l’artillerie secondaire, a été le mieux comprise sur le Jean-Bart, et le moins bien sur le Sévastopol. Pour la protection générale,
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- ALIMENTATION ÉLECTRIQUE DES LIGNES PYRÉNÉENNES ...: 55
- les argentins ont le meilleur et les russes le moins bon.
- Au point de vue technique general, les plans russes combinent avec un grand art et réunissent les éléments d’une très grande puissance offensive, d’une
- protection suffisante, et d'une forte vitesse, dans un déplacement très modéré. Pour le reste le capitaine Rarberis donne la palme aux navires américains.
- Sauvaire Jourdan.
- Cnpilainfi de l'régnle de réserve.
- L’ALIMENTATION EN ENERGIE ELECTRIQUE DES LIGNES PYRENEENNES
- de la Compagnie du Midi.
- Au moment où va s’achever le hcl ensemble des travaux d’aménagement des lacs pyrénéens de la
- lomètres de voies ferrées. À la suite d’accords conclus avec l’Etal, la Compagnie des Chemins de
- Lignes à traction électrique
- en construction/ ou, concertées.
- à. 1normale, à, 1—,, _ étroite,
- Lignes à traction à vapeur éleetryïcabLoTL, prévue, ^ ^
- ------/,------- éventuelle,
- à, - voies normales
- '.t, Autres hxpies à traction, à, vapeur dont Vélectrifiïcalionj ni est pas prévue,.
- Fig. i. — Carte des lignes électriques et à électrifier sur le réseau du Midi.
- vallée d’Aure, entrepris par l’État dans l’intérêt de fer du Midi va substituer la traction électrique à la l’agriculture1, une œuvre non moins intéressante traction à vapeur sur la ligne de Toulouse à Bayonne,
- laison de ttarde
- Usine/du
- Fig. 2. — Plan de l’usine électrique de Soulom.
- Fig. 3.
- Prise d’eau du Gave de Pau ait pont de ta Reine.
- s’accomplit qui utilise, comme la première, les richesses hydrauliques des Pyrénées : elle consiste dans la création de puissantes usines qui bientôt distribueront l’énergie électrique sur plus de 500 ki-Voir La Nature n° 1974, du 25 mars 1911.
- entre Montréjeau et Pau ; sur les embranchements de Montréjeau à Luchon, de Lannemczan à Arreau-Saint-Lary, de Tarbes à Bagnères-de-Bigorre, de Lourdes à Pierrefitte, de Pau à Oloron et à Laruns, qui, partant de la première ligne, desservent les
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- ALIMENTATION ELECTRIQUE DES LIGNES PYRÉNÉENNES
- hautes vallées, et sur celle de Foix à Àx-les-Thermes. La traction électrique est, en outre, prévue sur les lignes à l’étude dTIagetmau à Pau et d’Àuch à Lan-neme.zan, et sur les lignes transpyrénéennes en construction d’Oloron à Jaca et d’Àx-les-Thermes à Ripoll. La ligne électrique de Yilleîranche à Bourg-Madame, en Cerdagne, est déjà en exploitation. Grâce au; nouveau mode de traction, des économies importantes seront réalisées dans l’exploitation du réseau, et la vitesse des trains sera augmentée. En outre, sa prévision diminue beaucoup les frais d’établissement des lignes transpyrénéennes en donnant plus d’élasticité à leur tracé. Tandis que les locomotives à vapeur franchissent péniblement les rampes supérieures à 35 millimètres par mètre, des rampes de 6 centimètres ont été couramment adoptées sur la ligne de Villefranche à Bourg-Madame, qui, dans un parcours de 33 kilomètres s’élève de l’altitude de 435 mètres à celle de 1577 mètres (rampe moyenne 34 millimètres) pour franchir le col de la Perche.
- Cette entreprise de traction élec-
- descente rapide, et un bassin de mise en charge, d’où elle se précipite dans les conduites forcées qui alimentent les turbines. Ce bassin prévient les variations horaires ou diurnes du débit. Mais il faut aussi en prévenir les variations saisonnières et annuelles : pour cela, le plus souvent, on crée de grandes réserves d’eau, qui atteignent des millions de mètres cubes. On cherche dans la haute vallée une dépression qui soit un lieu de convergence important pour les eaux de la montagne, on la ferme par un barrage, et les eaux la remplissent peu à peu formant un lac artificiel. Des robinets de prise sont placés à la base du barrage. Un autre procédé con-
- Fig. 5. — La Grande Bouillouse après la construction du barrage. (Phot. Labouche.
- trique exige une puissance disponible considérable. Cinq usines sont prévues pour la fournir : celle de Soussouéou, dans la haute vallée d’Ossau, celle de Soulom, au confluent des gaves de Cauterets et de Pau, celle d’Eget, dans la vallée d’Àure, celle de Porté, dans la vallée de l’Ariège, et celle de la Cassagne, dans la vallée de la Têt. Le courant monophasé à 55/60 000 volts sera envoyé à 5 sous-stations situées à Montréjeau, à Lannemezan, à Tarbes, à Lourdes et à Pau, qui le distribueront à 11/12000 volts.
- Les ouvrages qui précèdent les usines comprennent en principe une prise d’eau, faite sur un torrent au moyen d’un barrage, un canal établi sur le flanc de la vallée, où l’eau dérivée s’écoule suivant une faible pente, tandis que le torrent continue sa
- Fig. 4. — La GrandeJBouillouse avant la construction du barrage.
- siste à creuser un tunnel sous l’émissaire d’un lac naturel, de manière à y faire une prise au-dessous du niveau ordinaire des eaux ; le volume liquide compris entre les deux niveaux devient alors disponible. Cette solution est évidemment employée aussi souvent que possible à raison de l’économie et de la sécurité qu’elle procure. Le programme de la compagnie du Midi comporte la création de grandes réserves d’eau pour toutes ses usines, sauf pour celle de Soulom.
- Pour l’usine de Porté on aménagera le lac Lanoux, sur le versant sud du massif du Carlitte ; ce lac est le plus grand des Pyrénées, il a une superficie de 84 hectares au niveau du plan d’eau.
- Pour l’usine du Soussouéou, on va créer au moyen d’un barrage un réservoir qui recueillera les eaux d’un bassin versant de 58 kilomètres carrés de superficie. Une deuxième réserve sera constituée en amont de la première par le lac d’Artouste, dont les parois sont à pic et qu’il suffira de munir d’un tunnel de vidange pour être en mesure de lui demander un supplément d’eau. Le canal d’amenée, entièrement souterrain, aura 4 kilomètres de longueur, et la chute sera de 600 mètres.
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- ALIMENTATION ÉLECTRIQUE DES LIGNES PYRÉNÉENNES
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- Les travaux de ces usines ne sont pas commencés.
- On commence ceux relatifs à l’usine d’Eget ; on va créer, par la construction du barrage de l’Oulle, un réservoir de 6 millions de mètres cubes de capacité, qui recueillera les eaux d’un bassin versant de 27 kilomètres carrés de superficie. La chute sera de 750 mètres, et la puissance d’environ 20 000 chevaux. La chambre d’eau aura une capacité de 4000 mètres cubes et constituera un réservoir horaire.
- Enfin, Fusine de la Cassagne est en service,
- Fig. /.— Au Pont de la Reine : creusement du nouveau lit.
- et celle de Soulom est en cours de construction.
- L’usine de la Cassagne a une puissance d’environ 5000 chevaux. Elle utilise les eaux de la Tèt avec une chute de 420 mètres. Le débit de la Tèt a été régularisé par la construction près de son origine du réservoir de la Bouillouse, à 2000 mètres d’altitude, sur l’emplacement d’un marais dont nous montrons l’aspect antérieu rement aux travaux. Ce bel ouvrage est constitué par un mur en maçonnerie de granit d’environ 360 mètres de long, enraciné à chacune de ses extrémités dans les flancs de la
- Fig. g.
- Le Gave de Pau envahit son nouveau lit.
- Fig. 8.— Démolition du batardeau et ouverture du nouveau lit.
- montagne. La retenue d’eau est d’environ 14 m., et la capacité du réservoir de 13 millions de m3. C’est l’ouvrage le plus important de ce genre qui ai tété étudié en France depuis la catastrophe de Bouzey, et la préoccupation de protéger le
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- 58 —- : LA BIOLOGIE
- mur-barrage contre les infiltrations a conduit les ingénieurs à le flanquer d’un masque, formé de voûtes en maçonnerie qui supportent directement la pression de l’eau et s’appuient sur le mur par des piliers. On a ainsi, dans l’intervalle des piliers, une série de puits dans lesquels tombent les eaux d’infiltration. Un large drain, régnant sur toute la longueur du mur, les recueille et les conduit au déversoir. L’exécution d’un pareil ouvrage à 2000 mètres d’altitude, dans une région où la campagne ne durait pas plus de 4 à 5 mois, n’a pas été sans difficultés. Pour la construction de la partie du barrage qui contient la galerie de manœuvre, on a détourné la Tèt en lui creusant un nouveau lit, qui a été comblé dès que la tuyauterie de distribution a été posée dans la galerie et a pu servir au passage des eaux.
- L’usine de Soulom disposera d’une puissance de 20 000 chevaux, qui lui sera fournie par deux prises d’eau faites, l’une sur le Limaçon, au gave de Cau-terets, et l’autre au pont de la Reine, sur le gave de Pau, au-dessous de la route de Pierrefitc à Luz. Celle-ci est la plus importante. Elle empruntera au gave un débit de 6 mètres cubes environ, et l’eau sera amenée à la chambre de mise en charge par un canal souterrain de 6,4 km. de longueur, établi le long de la muraille escarpée qui forme la berge rive gauche du gave. La chambre de mise en charge aura une capacité de 25 000 mètres cubes; elle constituera un réservoir horaire et journalier. Nous
- DE L’ANGUILLE —--------------.... =
- donnons quelques photographies des travaux de la prise d’eau du pont de la Reine. Elles montrent que pour construire le barrage, on a, comme à la Bouil-louse, chassé le torrent de son lit. Le lit nouveau a été creusé dans le roc, à l'abri d’un batardeau. Le 5 février 1911, on a démoli le batardeau en même temps que l'on fermait le lit naturel par une digue en enrochements. Peu à peu les eaux ont docilement changé leur cours, et maintenant les travaux du barrage se poursuivent sans difficultés.
- Tous ces travaux, si intéressants au point de vue technique, auront-ils pour effet d’enlaidir nos montagnes, et doivent-ils être maudits des touristes? Nullement. Grâce à la création des grands réservoirs dont nous avons parlé, on ne verra plus, en certaines saisons, les gaves presque desséchés. Les usines elles-mêmes mettront dans le paysage une tache gaie : avec la houille blanche pas de cheminées géantes ni de fumées sales ! Enfin, auprès de chaque barrage établi dans la montagne, sera la maisonnette d’un gardien, auquel les ascensionnistes pourront demander abri en cas de mauvais temps ; et sans doute de confortables installations pour les estiveurs seront-elles créées au bord des beaux lacs pyrénéens devenus plus accessibles. Au total, l’œuvre poursuivie par la Compagnie du Midi avec le concours de l’jAat sera utile et féconde ; elle rendra lés Pyrénées plus hospitalières encore qu’elles ne le sont, et ne diminuera en rien leur pittoresque. E. Mti.let.
- LA BIOLOGIE DE L’ANGUILLE
- L’anguille a été très longtemps un animal mystérieux pour les naturalistes : on ne savait presque rien de sa biologie, on ignorait tout de sa reproduction. Pendant longtemps même on a pris pour une espèce distincte, qu’on appelait le Leptocéphale, les jeunes de l’anguille qui vivent dans la mer.
- Les anguilles qu’on trouve dans les eaux douces sont exclusivement des femelles qui ne deviennent mûres qu’à la condition de retourner à la mer.. Les mâles, qui n’en sortent jamais, sont fort différents d’aspect et notamment plus petits, ne dépassant pas 40 centimètres. La ponte a lieu dans la mer, dit M. R. Perrier, dans son Cours élémentaire de Zoologie, et c’est après l’éclosion des œufs, qui flottent dans l’eau, (pie les jeunes qui en sont sortis se réunissent en grandes troupes de femelles qui remontent les fleuves. Les intéressantes recherches faites en 1905, dans l’Atlantique, à bord du Thor, ont permis de tirer enfin au clair toute cette histoire, fort bien ré-
- sumée ensuite dans un travail de M. Schmidt1.
- Une des premières difficultés dans l’étude de l’anguille a été la croyance, en apparence basée sur l’observation, à un assez grand nombre d’espèces distinctes d’anguilles. Ce n’est que tout récemment
- que von Siebold, Darcher, Colleste, Morieau et Lill-jeborg ont, d’un commun accord, reconnu qu’en Europe, il n’y en a qu’une seule espèce, Y Anguilla vulgaris, sans toutefois s’expliquer d’ailleurs sur les différences existant entre les formes diverses qu’elle présente. Et ce n’est qu’après un long examen comparatif d’un grand nombre d’anguilles jaunes (que l’on considérait comme sédentaires, parce qu’on les trouve toute l’année) et d’anguilles argentées (lesquelles
- 1. J. Schmidt, Contribution to the life-hislory of lhe Eel (Anguilla vulgaris), Copenhague 1906. {Rapport et procès-verbaux du Conseil permanent international pour Vexploration de la mer, t. Y). Voir aussi : H. de Yaricny, dans \sTRevue maritime, juillet, à septembre 1908.
- 0“ OO-J
- Fig. i. — A, œuf et embryon d'anguille, trouvé dans la baie de Naples; B, tête de la larve considérablement grossie.
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- LA BIOLOGIE DE L’ANGUILLE . . ' .: 59
- quittent les eaux douces pour aller se reproduire en mer) que le Danois Leth fournit enfin la première explication de ces diverses formes. Il remarqua, en effet, que les jaunes deviennent argentées, par endroits d’abord, puis en totalité. « L’anguille argentée, dit-il, est, non une espèce spéciale, mais la forme apte à la reproduction de l’anguille jaune. » En 1896, cette mue fut confirmée par J. Petersen, qui établit définitivement que l’anguille jaune est une anguille en état de croissance, dont les organes digestifs fonctionnent et sont bien développés, tandis que l’argentée a le tube digestif atrophié, mais les organes reproducteurs plus développés. Elle ne se nourrit pas et émigre en automne et en hiver. Sa couleur argentée est une livrée spéciale, annonçant une reproduction prochaine. Cette anguille est évidemment plus avancée en âge que la jaune, puisqu’on ne trouve pas de femelles argentées ayant moins de 42 centimètres, alors qu’il y en a beaucoup de jaunes si petites qu’il est difficile d’en discerner le sexe. On ne rencontre pas non plus de mâles argentés de moins de 25 centimètres, mais on en trouve des jaunes.
- Pour Petersen, il est donc certain que l’anguille argentée va à la mer pour se reproduire, mais la plupart de celles qu’on rencontre dans l’eau douce ou dans la mer, près des côtes, sont souvent si peu développées, qu’elles semblent s’être mises en route bien avant la reproduction ou, tout au moins, qu’elles ont, avant
- d’arriver aux frayères, un long parcours à fournir. La question se pose donc de savoir où elles vont, puisque, dans la région côtière, elles ne sont pas encore aptes à la reproduction.
- Sur la plupart des côtes d’Europe, on fait, de temps immémorial, la pêche à l’anguille au moment de sa migration d’automne et d’hiver à la mer,
- dans les rivières et dans les estuaires ; mais il n’en est pas dé même dans la Baltique où une pêche très importante est faite à l’anguille en mer. Alors, en effet, que, sur nos côtes, l’anguille qui sort de la rivière disparaît totalement, dans la Baltique elle reste accessible; aussi, depuis longtemps, la pêche-
- Métamorphoses de l’anguille commune (Anguilla 1-2, ire phase; 3-6, 2e phase; 7-8, 3e phase;
- 4e phase; 11-12, 5e phase; i3, 6e phase.
- t-on jusqu’à six ou sept brasses de profondeur, avec des nasses disposées le long de la côte. De la direction donnée à ces nasses, quelques naturalistes ont conclu que les anguilles d’automne de la Baltique sont des poissons venus des rivières avoisinant cette mer et cherchant à sortir de celle-ci, pour gagner les eaux profondes et salées de l’Océan, supposition qui, depuis, a été confirmée par l’observation directe : les anguilles arrivées à l’extrémité occidentale de la Baltique franchissent réellement le Kattegat et le Skagerrak pour entrer dans la mer du Nord.
- Dès que l’anguille est partie ainsi de la Baltique, elle ne se promène pas le long des côtes de l’Océan ou de la mer du Nord, comme elle l’a fait dans la Baltique; elle disparaît entièrement, c’est-à-dire, de toute évidence, qu’elle gagne des eaux que nous ne pouvons explorer avec nos moyens de pêche habituels. — De nombreux faits montrent que cette hypothèse est fondée et que c’est bien au large qu’a lieu la reproduction de l’anguille. Déjà, en 1892, une femelle mesurant 75 cm. fut capturée dans la Manche. — En 1895, deux naturalistes italiens prirent des anguilles d’eaü douce dans le détroit de
- Fig. 2. — vulgaris), 9-ro,
- Fig. 3. — Stades divers du développement d’une larve d’anguille.
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- 60 —.......... ........... = LA BIOLOGIE
- Messine et, plus re'cemment encore, une anguille fut trouvée dans l’estomac d’un cachalot capture' dans l’Atlantique,-au voisinage des Açores.
- L’anguille quitte donc les rivières, gagne les côtes et va en pleine mer se reproduire. — Après avoir considéré la phase de l’existence de l’anguille, précédant sa reproduction, voyons maintenant quels sont les premiers stades du jeune.
- Pressenti dès 1861 et 1864 par Carus et Th. Gill, le caractère larvaire de ce qu’on croyait, sous le nom de leptocéphale, une espèce distincte de poisson, fut définitivement démontré en 1895 par Grossi etCalan-druccio, qui prouvèrent que le leptocephalus brevi-rostris est la 'forme larvaire de l’anguille d’eau douce. Non seulement l’anatomie des formes et le nombre des vertèbres concordent, mais ils virent ces leptocéphales, élevés dans un aquarium, se transformer en anguilles. Vers la même époque, en 1888, on commençait à avoir des données positives sur les œufs destinés à donner les anguilles remontantes et que l’on observa d’abord dans la baie de Naples sans savoir encore à quelle espèce de poisson les attribuer.
- Tel était sommairement l’état des connaissances sur l’anguille lorsque commencèrent en 1902 les croisières du Thor. Ce fut surtout celle de 1905 qui se montra féconde à ce sujet.
- Après avoir croisé autour de l’Irlande, le Thor descendit vers les Hébrides et se mit à chercher le leptocéphale. Le succès ne se fit pas attendre. Entre Saint-Kilda et Rockall on en prit plusieurs dans des eaux ayant de 1000 à 1500 mètres de profondeur (par 57°52 nord et 9°55 ouest). Continuant vers le sud en suivant la ligne de fond de 1000 mètres, on constata qu’en descendant vers l’Irlande, on en trouvait toujours. C’était donc bien dans l’eau atlantique profonde qu’il fallait chercher. Passant par-dessus le banc d’Irlande, le Thor se dirigea ensuite vers le sud, où les leptocéphales furent capturés en abondance par 50, 40, 70, à l’embouchure de la Manche, dans des eaux ayant de 1000 à 1500 mètres.
- Les formes de la larve sont très différentes suivant le moment où on les récolte. En juin on rencontre des leptocéphales types, ne différant de ceux de la Méditerranée que par une taille un peu plus grande. Ils sont transparents comme le verre; leur bouche possède une dentition caractéristique, qui ne sert plus d’ailleurs, le tube digestif étant vide : la larve a cessé de se nourrir et se trouve dans la condition où sont tant d’animaux à métamorphoses, avant la transformation. En septembre, la métamorphose a commencé, il est donc certain qu’elle se fait en mer dans l’Atlantique. Dans aucun cas on ne trouve en septembre de larves pareilles à celles qu’on observe en juin.
- Si l’on groupe les divers exemplaires de leptocéphales recueillis jusqu’ici, on peut les classer en six stages distincts. (Voir les fig. 2 et 5.)
- 1° Atlantique, à la surface (Teaux profondes, de mai en août, 265 individus. — Corps comprimé
- DE L’ANGUILLE ......:.... ==:
- en forme de feuille de laurier, museau avec 18 dénis environ, dans chaque moilié de la mâchoire supérieure. Pas de pigment.
- 2° Septembre; circonstances semblables, 4 exemplaires. — Forme du corps sensiblement, la même. Presque toutes les dents sont tombées.
- 5° Mêmes circonstances, trois individus. -— Corps moins élevé au centre, la tête plus dégagée, pas de dents. Un peu de pigment apparaît à la hase de la nageoire caudale.
- 4° Mêmes circonstances, septembre à novembre, deux exemplaires. — Hauteur du corps très diminuée. Pointe antérieure de la nageoire dorsale déplacée, pigment à la queue, mais pas encore au cou.
- 5° Près des côtes, en eau moins profonde, de novembre en mai, plusieurs milliers d’individus. — A cette phase, le leptocéphale est presque identique à notre civette ou pibule, qu’on pêche à l’entrée des estuaires pour servir au repeuplement des viviers. Hauteur et épaisseur du corps diminuées ; du pigment au cou et sur tout le dos.
- 6° Près des côtes, en eau salée peu profonde, et en eau douce, au jirintemps et en été. — Dernière phase de la métamorphose, précédant celle où le poisson, qui tout ce temps n’a rien mangé, va recommencer à se nourrir, après un jeûne de près d’un an. Le corps est cylindrique et presque tout pigmenté.
- Il est certain que le leptocéphale de l’anguille commune n’est nullement un organisme de fond. C’est un organisme pélagique. Parmi les individus capturés en septembre près de Saint—Ivilda, il y en avait appartenant aux phases II, III et IV. L’individu appartenant à cette dernière, très différent des larves plus jeunes, se déplaçait avec une vitesse extrême, semblait beaucoup plus vigoureux et plus agile, ce qui donne à penser que jusqu’à la fin de la quatrième phase, les leptocéphales vivent pélagi-quement, près de la surface, entre deux eaux, de jour, et à la surface pendant la nuit, mais toujours dans les eaux offrant une grande profondeur, la navigation vers les côtes semblant ne commencer qu’une fois le stade Y atteint.
- Quant à la ponte même des œufs qui donnent naissance aux leptocéphales, on ne sait pas encore exactement où elle se fait.
- Le trait le plus frappant en résumé dans la biologie de l’anguille c’est que, pour se reproduire, elle entreprend de grandes migrations, allant, par exemple, du fond de la Baltique jusqu’à l’Atlantique au large de la France et de l’Angleterre. Un autre trait est la diversité des circonstances dans lesquelles vit ce poisson qui, né dans les eaux profondes et salées, vit et grossit dans les eaux douces et saumâtres, sans profondeur.
- En ce qui concerne les migrations le cas de l’anguille n’est pas unique. On connaît de nombreux poissons qui se livrent à des migrations fort étendues. On a souvent cité celles de la morue, du hareng et d’autres espèces. Beaucoup de poissons qui le
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- LE CHRONOMETRAGE SPORTIF .. 61
- reste de l’année s’accommodent de conditions très diverses, ont besoin à l’époque de la reproduction de conditions précises et bien définies ; et c’est pour les rencontrer qu’ils semblent entreprendre leurs voyages.
- Il ne faut pas oublier, d’autre part, que tous les poissons d’eau douce sont d’origine marine et descendent de formes qui vivaient dans les eaux salées, et il est bon de noter encore que les poissons de mer les plus voisins de l’anguille par leurs caractères anatomiques sont, la plupart, des poissons d’eaux profondes.
- Le symphobranchc vit par 1500 à 2500 m. de profondeur et ses leptocéphales ont été pêchés par 1000 m. de fond, à l’Ouest des Féroé. Il a de grandes analogies avec l’anguille ; comme cette dernière, il se reproduit dans les eaux profondes; tous deux ont leurs leptocéphales vivant d’une vie
- pélagique dans les couches d’eau très profondes ; la différence consiste en ce que les leptocéphales de l’anguille viennent se métamorphoser et s’accroître dans les eaux côtières peu profondes, alors que ceux du symphobranchc se métamorphosent et s’accroissent au fond d’eaux très profondes.
- En résumé, l’anguille a beau vivre une grande partie de son existence dans l’eau douce ; dans la période la plus critique de sa vie, celle de la reproduction, c’est seulement dans l’eau de mer qu’elle trouve les conditions qui lui conviennent exactement. En dépit de ce que peuvent être par ailleurs ses mœurs, biologiquement elle demeure un poisson de mer. Elle donne ainsi au naturaliste une image exacte de ce qu’a dû être la vie de la plupart des espèces de poissons chaque fois que l’une d’elles a tenté de s’échapper à la mer, son milieu originel, pour aller s’adapter à l’eau douce. Marcel Blot.
- LE CHRONOMÉTRAGE SPORTIF
- Feu de personnes se rendent compte de ce qu’est le chronométrage et de son importance pour la constatation des résultats acquis dans les tournois sportifs qui passionnent nos contemporains.
- Le chronométrage, pensent-ils, est une occupation qui intéresse certains individus jouissant de quelque considération de la part des sociétés vélocipé-diques, hippiques ou aéronautiques ; et ceux-ci, par dévouement ou par intérêt, exercent ces fonctions avec le titre de chronométreurs officiels. Eh bien, non, le chronométrage est devenu de nos jours, non pas une occupation, non pas un amusement, mais un métier; et pour l’exercer, il faut posséder de très nombreuses qualités dont je vais vous donner un aperçu.
- D’abord, pour être reçu chronométreur officiel et prendre les temps dans les courses, il faut : 1° passer un examen sous la surveillance d’une commission désignée par les sociétés les plus sérieuses ; 2° avoir chronométré un certain nombre de courses ; 5° être muni d’un chronomètre avec chronographc dédoublant et rattrapant avec bulletin de lre classe d’un grand observatoire (Besançon, Genève, Kew).
- [Jn ou plusieurs chronométreurs assistent donc à toutes les courses, à toutes les tentatives de records, de vol, etc... et les résultats écrits, communiqués par eux, font foi pour l’allocation des prix.
- Voyons maintenant comment opère le chronométreur. Pour la bonne règle et en vue de l’homologation des records, il doit prendre les temps tour par tour, dans les vélodromes par exemple, et c’est là que s’exercent ses facultés de sang-froid, comme on va le voir.
- Au Vélodrome d’IIivor, un tour représente. ‘250 m.
- Au Vélodrome Buffalo, un tour représente. 500 m.
- A la piste municipale de Vincennes, un tour représente..................... 500 m.
- Au Parc des Princes, un tour représente. 666 m. 66
- Ainsi une course de 100 km représente donc :
- Au Vélodrome d’IIiver........... 400 tours.
- Au Vélodrome Buffalo............ 533 tours et 100 m.
- À la piste municipale de Vincennes. 200 tours.
- Au Parc des Princes............. 150 tours.
- Quand les coureurs marchent derrière une motocyclette, ils couvrent le tour de piste, au Vélodrome d’hiver, en 12, 15, 14 ou 15 secondes. Le chronométreur ayant au départ du starter, déclenché l’aiguille de son chronomètre, doit à chaque tour de piste, arrêter la rattrapante, lire le temps, l’inscrire et reclencher son chronographc, en 12 secondes, quelquefois moins, et en même temps suivre la course, car il faut qu’il sache la place occupée par chacun des coureurs et la distance qui les sépare pour le cas où le deuxième rattraperait le premier. Dans certains cas cette rapidité d’enregistrement tient du prodige. Par exemple, l’an dernier, à Buffalo, dans une tentative de record du coureur Lavalade sur 10 miles anglais, soit 16,095 km, M. Bazin, le chronométreur bien connu, a dû prendre un temps devant lui, un autre 100 m. plus loin et en dernier 95 m. après; les 195 m. ont été couverts par Lavalade en 9 secondes 2/5, soit dans un si court espace de temps, trois déclenchements, trois lectures, trois inscriptions et trois reclenchements 1
- Les épreuves de vitesse sont moins difficiles pour les chronométreurs, parce que les grands premiers sujets : Friol, Ellegaard, Kust, Kroener, etc., ne marchent vraiment vite que dans les derniers 200 m., où, couvrant cette distance en 12 secondes, ils obtiennent du 60 km à l’heure, tandis que le stayer, se faisant entraîner par un engin mécanique, arrive à parcourir des vitesses phénoménales. Ainsi le vieux coureur français Guignard a battu sur la piste de Munich, en Bavière, le record du monde de l’heure par 101,625 km (101 625 m. en 60 minutes), soit 28,21 m. à la seconde. C’est inouï et c’est réel !
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- 62 ~--—---........ LE CHRONOMÉTRAGE SPORTIF
- Les chronométreurs officiels chronomètrent les courses de chevaux, les ballons, les aéroplanes, les canots automobiles.
- À Bétheny, en 1909, le chronométrage officiel fut organisé savamment par M. Surcouf, commissaire désigné à cet effet et ce fut une joute inoubliable, celle où l’on vit dans l’air et au même moment des hommes tels que Latham, Paulhan et autres, pendant plusieurs heures, exécutant leur tour de piste dans un temps toujours régulier à quelques secondes près !
- En 1910,1e progrès était encore plus appréciable, car on a chronométré jusqu’à 18 aéroplanes évoluant dans l’air en même temps, et comme les records de distance ou de vitesse jouaient un grand rôle, pour l’obtention des prix, les chiffres des différents chronométreurs comparés entre eux avaient une importance capitale.
- Les grandes épreuves du yachting de Monaco sont chronométrées par M. Richard, depuis plusieurs années, puis, c’est M. Sautin, qui a eu le plaisir de chronométrer l’arrivée de M. Rénaux, au Puy de Dôme, gagnant la coupe Michelin.
- M. Maurice Martin a chronométré les exploits de nos officiers aviateurs à Pau et dans l’Ouest de la France.
- Enfin cette année les régates de Nice ont été chronométrées en temps décimal sous l’inspiration de M. J. de Rey Pailhade, l’apôtre infatigable de la « décimalisation du temps ».
- Au point de vue des qualités requises pour chronométrer une course, j’avoue avoir été émerveillé par l’habileté d’un des maîtres chronométreurs, M. Bazin, que j’ai vu l’hiver dernier, rester à son poste pendant 6 heures consécutives, enregistrer 949 tours de piste, soit environ 257 km et remettre au contrôle des feuilles indiscutables, devant lesquelles les coureurs les plus récalcitrants devaient s’incliner.
- Remarquez qu’au milieu des cris étourdissants de la foule, la musique faisait chorus et Bazin la main sur sa dédoublante, donnait encore des renseignements à la presse et à l’afficheur du tableau qui renseigne le public !
- Voici maintenant comment se fait l’inscription
- des temps sur le carnet de chronométrage :
- Tour de pis le Km. Heures. Min. Sec. 1/S. Coureurs.
- = 250 m. — — — —
- 1 0 0 Ü 25 2 Guignard.
- ‘2 0 0 0 59 4 Darragon.
- 5 0 0 0 56 5 Sérès.
- 4 1 0 I 10 1 Darragon.
- et ainsi de suite ; on a donc à chaque tour le temps de l’homme de tète.
- Il me reste à dire comment le chronométreur se sert de son chronographe dédoublant et rattrapant :
- Au départ d’une course (vitesse au fond) c’est-à-dire au signal du départ donné par le starter au moyen d’un coup de revolver, le chronométreur déclenche son chrono, en appuyant sur le bouton de remontoir, dès qu’il aperçoit le coup de feu. Les deux aiguilles de secondes partent donc ensemble. Au moment où le premier coureur passe devant le chronométreur, celui-ci appuie sur le bouton qui se trouve à gauche en regardant la montre. Ce déclenchement ayant arrêté la dédoublante, il lit le temps, minutes, secondes, cinquièmes, l’inscrit sur son carnet et appuie à nouveau sur ce même bouton pour que l’aiguille dédoublée tout à l’heure rattrape celle qui n’a pas cessé de marcher et qui doit toujours continuer à marcher. Le chronométreur •recommence l’opération tour par tour jusqu’à la fin de la course. Ainsi dans la course de 6 heures citée plus haut, soit pour 949 tours de 250 m., soit 257 km et une fraction, le chronométreur a arrêté 949 fois son aiguille, l’a reclenchée 949 fois, soit 1898 opérations, 949 inscriptions, sans compter les incidents qui auraient été de nature à attirer son attention, s’il avait manqué de sang-froid.
- J’ajoute que pour opérer avec autant de certitude, il faut que le chronométreur ait dans son chronomètre une confiance absolue. Une fonction peut être dérangée, un ressort peut casser, aussi nos professionnels du chronométrage ont-ils généralement deux chronomètres marchant toujours ensemble ; le deuxième toujours prêt à remplacer le premier. Les sociétés sportives exigent également que le bulletin d’observatoire soit renouvelé tous les deux ans.
- Chronographe dédoublant et rattrapant pour chronométrages officiels.
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- CHEMIN DE FER SUSPENDU DE L’AIGUILLE DU MIDI —............ 63
- Celle limite est peut-être un peu courte, mais jusqu’à présent, elle est observée très scrupuleusement.
- dessus, qu’il faut une grande habileté et une pratique éprouvée pour prendre les temps sur une piste où de nombreux coureurs se disputent des prix importants. L. Leroy.
- Tout le monde peut s’amuser à chronométrer, mais on peut juger par les quelques exemples ci-
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 19 juin 19J1. —
- La production des rayons ultra-violets. M. Chauveau résume un travail de MM. J. Courmont et Th. No-gier sur la diminution progressive du rendement en rayons ultra-violets des lampes en quartz à vapeur de mercure fonctionnant à haute température. Il 11e faut pas compter obtenir de ces lampes un rendement constant en rayons ultra-violets lorsqu’elles fonctionnent dans ces conditions. Plus les lampes sont usagées, plus leur rendement diminue. Il en est de meme des effets physiologiques, physiques, chimiques et abiotiques. Pour remédier à cet inconvénient, il faut éviter l’élévation de température du quartz pendant le fonctionnement des lampes.
- L'empoisonnement par l’oxyde de carbone. — M. Bouchard expose les recherches entreprises par MM. Baltha-zard et Maurice Nicloux, relatives à la quantité d’oxygène île carbone"fixée par le sang dans le cas où l’animal succombe. Les auteurs ont recherché cet oxyde de carbone dans l’hémoglobine, et ils ont trouvé que cette matière contenait toujours une quantité de gaz représentant très sensiblement les 2/5 de ce qu’elle peut absorber. Ces recherches établissent un point très important, c’est le degré de modification du principe actif du sang qui le rend incapable de servir à la respiration. Ainsi en matière d’expertise légale, pour affirmer qu’un homme est mort empoisonné par l’oxyde de carbone, il 11e suffit pas de constater que le sang est chargé d’oxyde de carbone, il faut que l’hémoglobine de ce sang contienne la proportion de 60 pour 100 définie plus haut.
- Présidence de M. A Gautier.
- 1 Entonnoir filtrant. M. Roux présente des entonnoirs filtrants construits par MM. Grenet et Boulanger. Ces entonnoirs ont un revêtement de pâte appliqué sur toute la surface interne du cône ; si le tube d’écoulement est mis en relation avec un récipient dans lequel 011 fait le vide, on peut arrêter sur le filtre les substances salines en dissolution, telles que le sulfate de baryte.
- Glycosurie et saccharosurie. — M. Legoff a déjà appelé l’attention sur le parallélisme qui paraît exister entre l’accroissement de la consommation du sucre et l’accroissement de la fréquence du diabète. M.; A. Gautier présente aujourd’hui le résultat d’une expérience importante à ce point de vue. M. Legoff a fait prendre à plusieurs sujets sains et non diabétiques lût) gr. de sucre et a constaté chez la plupart delà glycosurie et chez tous de la saccharosurie très nette. Une partie du sucre absorbé est donc sortie du corps sans avoir été utilisée. Cette constatation a un grand intérêt au point de vue de l’alimentation des personnes ayant une tendance à devenir diabétiques.
- Élections. — Sont élus correspondants, M. Cosseral dans la section de géométrie en remplacement de M. Merav décédé; M. Levi Civita, de Padoue, dans la section de mécanique en remplacement de M. Zeuner décédé; M. Paul Wagner, de Darmstadt, dans la section d’économie rurale en remplacement de M. Houzeau
- décéclé- Cil. DE VlLLEDEUIL.
- (A suivra.)
- CHEMIN DE FER SUSPENDU DE L’AIGUILLE DU MIDI
- Le chemin de fer suspendu, employé depuis des temps immémoriaux dans les mines et ailleurs pour le transport du charbon, des minerais, du bois, etc., est plus indépendant de la configuration du sol que les chemins de fer ordinaires e.| présente de sérieux avantages sur les funiculaires.
- Le chemin de fer suspendu de Chamonix à l'Aiguille du Midi rendra accessible la chaîne du Mont Blanc à tous les touristes. Cette installation qui, par sa longueur et la hauteur de la station terminus, dépasse de beaucoup les rares installations antérieures, sera achevée dans le courant de cette année.
- Sous sa forme originale, le projet prévoyait, dans la section inférieure, jusqu’au glacier des Bossons, un funiculaire stationnaire. Ce projet a été remplacé par deux sections de chemins de fer suspendus, système Ceretti et Tanfani-Strub, commençant à Chamonix, à 1000 mètres d’altitude et qui conduisent à La Para et, de là, au glacier des Bossons, à 12500 mètres au-dessus du niveau delà mer. La première section,
- de 1870 mètres de longueur horizontale, atteint une hauteur de 750 mètres; la seconde section escalade la même hauteur, sur une longueur horizontale de 1190 mètres. La rampe moyenne est donc d’environ 50 à 60 pour 100. Le tracé épouse aussi étroitement que possible la configuration du terrain ; les cables tracteur et porteur sont supportés par de robustes chevalements de fer espacés en général de 40 à 90 mètres (en deux endroits seulement il a fallu employer des portées de 200 mètres). Les troisième et quatrième sections du chemin de fer suspendu mènent jusqu’au Col du Midi à 5500 mètres et la cinquième et dernière section jusqu'au point terminus, le sommet de l’Aiguille du Midi (à 5845 mètres au-dessus du niveau de la mer). Bans les dernières sections plus escarpées, 011 a dù, en raison de la forme du terrain, recourir à des tensions de câbles plus considérables.
- Ce chemin de fer suspendu est actionné par trois câbles, le câble porteur, servant do chemin de rou-
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- 64 ...—— CHEMIN DE FER SUSPENDU DE L’AIGUILLE DU MIDI
- lément aux bogies supportant la voiture, le câble tracteur sans fin, de 50 mm de diamètre, disposé en dessous et le câble de freinage (du même diamètre). Ces derniers câbles passent, à la station'inférieure, sur deux poulies-guides verticales et de là sur des poulies antagonistes ; à la station supérieure, qui comporte le mécanisme de commande de la section, ils entourent les poulies motrices et antagonistes.
- Tous les câbles, aussi bien que les pièces faisant corps avec eux, ont été calculés avec un coefficient de sécurité très fort, égal à 10.
- Les voitures (provisoirement au nombre de deux par section pour la montée et la descente) peuvent facilement contenir 20-24 personnes (18 places assises) ; elles pèsent 4 tonnes, complètement chargées. Le dispositif de propulsion se compose de quatre roues de roulement accouplées, deux dans un châssis à ressort. En cas de rupture du câble tracteur, le câble de freinage entre automatiquement en fonction par suite du poids de la voiture, serrée immédiatement contre le câble. Le frein peut être manœuvré aussi par le conducteur de la voiture. •. - ' ,
- D’autre part, on ' a disposé aux stations motrices des freins automatiques" pour arrêter le câble tracteur et, par conséquent, la voiture; le premier arbre de renvoi derrière le moteur supporte les poulies d’un frein à main. Le frein automatique entre en activité dans les cas suivants :
- 1. Lorsque la voiture, à la fin de sa course, dépasse une position donnée; 2, lorsque la vitesse
- dépasse une limite donnée; 5, en cas d’interruption du courant électrique; 4, volontairement comme frein à main.
- L’action du frein interrompt automatiquement
- l’apport de courant électrique. Un indicateur, disposé sous les yeux du conducteur, renseigne celui-ci à tout moment sur la position variable de la voiture.
- Les moteurs électriques servant à la propulsion du chemin de fer agissent immédiatement sur un arhro horizontal à rédacteur de vitesse, d’où leur énergie est transmise par une seconde paire de roues dentées
- au second arbre de renvoi et de là, par des roues coniques, à l’arbre principal portant les poulies de propulsion.
- Tous les signaux relatifs au service du chemin de fer sont donnés sonneries électriques; les stations c o m m u n i q u e n t en tr e elles et avec les voitures par un système téléphonique.
- Immédiatement au-dessous du sommet, on construira, à 5800 mètres d’altitude, dans les rochers de la montagne, un somptueux hôtel surmonté, comme d’un belvédère de 50 mètres de , hauteur, par le sommet proprement dit.
- On installera un petit ascenseur menant en bas vers la Vallée Blanche aux- grands glaciers et névés, situés à 5564 mètres de hauteur et (pii, tout à fait impraticables en hiver, ne sont actuellement accessibles en été que par une longue escalade des plus difficiles.
- Dr À. Gradenwitz.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lauüre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
- c.
- Fig. i. — Le trajet du chemin de fer suspendu-du Mont-Blanc.
- Fig. 2. — Une voilure du futur chemin de fer suspendu.
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- LA NATURE. — N° 1988.
- I" JUILLET 19.11
- UNE MOMIE DE DINOSAURIEN
- M. W. L. Beasley signale dans le Scienlific American (20 mai) — à qui nous empruntons les ligures
- sans que de nouveaux types vinssent s'ajouter à ceux qui étaient déjà connus. Le Trachodon, signalé
- Le Trachodon momifié du Muséum américain.
- Fig. i. —
- ci-jointes — une très belle trouvaille paléonlolo-gique faite en 1908 dans l’Ouest des Etats-Unis.
- On sait que toute la région des Montagnes Rocheuses s’est montrée particulièrement féconde en fossiles de vertébrés tout spéciaux à la faune du Nouveau Continent, et surtout en dinosauriens, ces grands reptiles bien connus qui ont été à l’époque secondaire ce que les mammifères ont été au tertiaire, c’est-à-dire les rois de la création. Ces formidables animaux pullulaient, notamment pendant tout le cours du crétacé supérieur, dans la région indiquée ci-dessus, et, depuis les très belles descriptions qu’en a données le paléontologiste Cope, il ne s’est pas passé d’année
- 3ÿe année. — ic semestre.
- par notre confrère d’outre-Àllantique, est une de ces nouveautés et c’est en même temps un des
- fossiles les mieux conservés qu’on ait depuis longtemps découverts : le squelette se trouvait, en effet, encore recouvert de sa peau, fossilisée naturellement, mais présentant encore — comme le montre la figure 5 — des caractères assez nets pour que l’étude en fut possible.
- Ce fossile fut découvert par un vétéran de la « chasse » paléon-tologique, bien connu en Amérique, M. C. IJ. Sternley, et presque immédiatement acquis par le musée d’histoire naturelle de New-York, grâce aux fonds merveilleusement inépuisables de la fondation Jesup. Le directeur de cet établissement,
- 5. - 05
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- 66 UNE MOMIE DE D1NOSAUR1EN =
- M. OsLorn, Ta aussitôt fait monter et sous sa direction, M. Knight en a exécuté une reconstitution peinte que donne notre figure 2.
- Comme on le voit, l’animal avait l’attitude bien connue de l’Iguanodon, et il lui ressemblerait même assez étroitement s’il ne différait par la forme de la tête, qui a une vague apparence chevaline.
- Très probablement, le Trachodon avait des mœurs en grande partie aquatiques, ce que semble indiquer la minceur relative de sa peau, et ce que confirme la structure terminale des membres antérieurs : leurs doigts, en effet, ne sont pas libres, mais réunis par une large expansion membraneuse qui constitue
- et au grand soleil, peut-être sur un banc de sable à sec émergeant au-dessus du courant d’une rivière ou d’un lleuve, dans une situation telle, en tout cas, que sa peau, au lieu de se corrompre, subit un véritable tannage naturel, qui dut se prolonger jusqu’à la fin de la saison des basses eaux. A ce moment, les pluies ayant recommencé et amené des crues, le squelette, enveloppé dans le sac de cuir formé par cette peau tannée et durcie, se trouva recouvert par une couche des sédiments en suspension dans l’eau, un mélange de sable fin et d’argile qui donnèrent un moulage parfait delà surface du corps.
- Le moulage, en effet, est si excellent, que toute
- Fig. 3. — Fragment du moulage fossile de la peau du Trachodon.
- une véritable palette natatoire. On n’a malheureusement pas de renseignements de ce genre pour les membres postérieurs, dont la peau n’a pas été retrouvée, ni pour la queue, qui était également à l’état de simple squelette.
- Comment se fait-il qu’un reptile de grande taille ait pu nous être conservé presque intact, momifié, depuis une date aussi ancienne que le crétacé? M. Osborn émet l’hypothèse suivante qui paraît extrêmement plausible. Par suite d’une circonstance quelconque, l’animal échappa à la dent des mangeurs de charognes. Dans cette condition, il demeura vraisemblablement assez longtemps exposé à l’air libre
- la structure de la peau apparaît à l'œil nu : elle consiste en tubercules de deux tailles, des grands et des petits, disposés de manières différentes suivant les régions du corps. Les plus larges de ces tubercules abondent notamment sur' les parties qui étaient naturellement exposées au soleil, c’est-à-dire, sur les faces externes des membres, sur les lianes, et en particulier sur le dos où ils atteignent le maximum de fréquence : M. Osborn croit pouvoir en conclure que l’animal n’avait pas une couleur uniforme, mais une robe diversement colorée et dont il pense qu’on pourrait reconstituer le dessin.
- M AJ! cia B LOT.
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- LES DIFFICULTÉS DU CANAL DE PANAMA
- Les glissements de terre dans la tranchée de la Culebra.
- Dans un précédent article, La Nature a décrit assez longuement les différents travaux en cours d’exécution au canal de Panama. Nous croyons intéressant de compléter ces renseignements en disant quelques mots des difficultés presque inextricables que rencontrent les ingénieurs américains, pour lutter contre les glissements de terre qui se produisent dans la tranchée de la Culebra, point de partage des eaux entre l’Atlantique et le Paci-iique.
- Cette tranchée de grande profondeur et de plus de lu km de longueur est ouverte au travers d’une masse d’argile rouge sans aucune cohésion lorsqu’elle est saturée d’eau pendant la saison des pluies. Cette masse épaisse d’argile repose sur une couche rocheuse formée de trapp qui, au premier abord, présente l’aspect d’un rocher solide, mais qui se décompose à l’air et n’offre qu’une Résistance très variable, à tel point qu’en certains endroits elle cède sous la pression des doigts. De plus elle est fissurée et traversée par des couches de lignite de quelques centimètres d’épaisseur n’offrant aucune résistance et très glissantes. Sur un tiers environ de la longueur de la tranchée, ces couches s’inclinent vers la vallée au fond de laquelle est creusé le canal.
- 11 résulte de ces conditions peu favorables que, si on vient à creuser une tranchée dans cette masse instable, l’équilibre se trouvant rompu, des glissements se produisent inévitablement. C’est, du reste, ce qui était déjà arrivé au début des travaux sous la direction des ingénieurs français. Ceux-ci, pour vaincre la difficulté et arrêter ces glissements qui venaient obstruer la tranchée et augmentaient le cube de terre à enlever, avaient tenté de drainer les eaux superficielles en les empêchant de saturer la masse d’argile rouge. Mais les résultats furent négatifs. Vouloir empêcher la saturation des argiles dans un pays où les pluies pendant la saison humide sont si intenses est impossible. Pendant la saison sèche, la couche d’argile s’assèche à sa partie supérieure. 11 se forme alors, dans la masse, des fissures qui se remplissent d’eau pendant la saison des pluies, eau qui vient saturer la masse d’argile en pénétrant jusqu’à la couche rocheuse sur laquelle celle-ci repose.
- Lorsque les ingénieürs américains reprirent les travaux de la tranchée de la Culebra, en 1907, de nouveaux glissements se produisirent. Jusqu’au 1er janvier 1910, environ 15 pour 100 du cube des terres extraites de la tranchée provenait des glissements. Mais, depuis, ceux-ci sont devenus de plus en plus abondants çt il est à craindre qu’ils ne prennent encore plus d’importance au fur et à mesure de l’approfondissement de cette tranchée.
- Jusque vers le milieu de l’année 1909, les glissements provenaient seulement de la masse supérieure d’argile rouge qui s’éboulait dans la tranchée. Mais, en approfondissant celle-ci, on atteignit la masse rocheuse sur laquelle repose cette masse d’argile. Cette couche rocheuse peu résistante, comme nous l’avons dit, n’ayant plus alors, au fond de la tranchée, un poids de terre suffisant pour la maintenir dans le sens vertical, cédaiLsuus les énormes pressions latérales et se soulevait en certains endroits en formant des boursouflures au milieu de la tranchée.
- Comme nous l’avons dit précédemment, c’est seulement sur un tiers de la longueur de la tranchée, c’est-à-dire sur 5 km, qu’apparaissent ces glissements ; mais,
- en réalité, les glissements les plus sérieux ne se produisent que sur une partie seulement de ces 5 km.
- Le glissement le plus important est celui de Cucaracha qui commença à se produire dès 1884 pendant les travaux de la Compagnie française. La surface de terrain en mouvement est aujourd’hui de 20 hectares et ce mouvement s’étend jusqu’à une distance de 550 m. à partir de l’axe de la tranchée. A différentes époques l’extrémité de la masse de terre en mouvement atteignit le milieu de la tranchée, et plusieurs fois cette masse de terre vint obstruer le canal d’évacuation des eaux creusé au centre de la tranchée. Depuis la reprise des travaux par les Américains, plus de 2 millions de mètres cubes ont été extraits de cette masse en mouvement et, aujourd’hui encore, des excavateui's enlèvent les terres qui bouchent en partie le canal.
- A Goldhill, un glissement qui a commencé à se produire il y a environ deux ans, continue à s’accentuer. Le 9 février 1911, il s’étendait à une distance de 360 m. à partir de l’axe de la tranchée et occupait une surface de 8 hectares. En face, au village de Culebra, un glissement occupe aujourd’hui une surface de 9 hectares et s’étend à une distance de 800 m. de l’axe de la tranchée. Il est à craindre que ce glissement prenne encore de plus grandes proportions et oblige à déplacer le village de Culebra où sont établis les bureaux de l’administration du canal et dont les maisons sont menacées.
- Le cube de terre extrait de ces deux éboulemeuts est actuellement de 3 millions de mètres cubes et on estime à 2 millions de mètres cubes la masse de terre encore en mouvement.
- Quels moyens peut-on mettre en œuvre pour s’opposer à ces glissements? Nous avons vu que le drainage des eaux superficielles employé par les ingénieurs français n’avait pas donné de résultats, et nous en avons indiqué la cause.
- Pour établir des murs de soutènement il faut, tout d’abord, se rendre compte de la poussée qui agit derrière le mur et, pour cela, connaître le poids spécifique de la masse en mouvement, l’angle de repos des terres et le coefficient de frottement, toutes choses difficiles à déterminer même approximativement pour des terrains aussi peu homogènes que ceux qu’on rencontre à la Culebra, surtout en ce qui concerne le coefficient de frottement. De plus, le rocher sur lequel devrait s’appuyer ce mur de soutènement n’a qu’une résistance précaire et tend, comme nous l’avons vu, à se soulever sous l’effort des pressions latérales. La construction d’un mur de soutènement présenterait donc de grands aléas et ne pourrait offrir qu’une sécurité très relative.
- Dans ces conditions, les ingénieurs américains ont employé le seul moyen pratique, qui consiste à enlever les terres qui s’éboulent, au fur à et mesure qu’un glissement se produit et à laisser ensuite les terres prendre leur talus naturel. Dans ce but on surveille avec le plus grand soin les talus de la tranchée aux différents endroits où les glissements sont à redouter et aussitôt que. des signes extérieurs, tels que la chute de pierres, vienilent indiquer qu’un glissement est sur le point de se produire, on évacue le chantier et on met les excavateurs et les trains de matériaux à l’abri. Malheureusement ces glissements se produisent souvent inopinément et sans aucun signe extérieur donnant le temps nécessaire pour mettre
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- 68 SYSTÈME TÉLÉGRAPHIQUE MERCADIER-MAGUNNA
- à l’abri les engins de terrassement qui, alors, comme cela est souvent arrivé, se trouvent enfouis sous les terres éboulées. .
- On estime qu’il s’écoulera encore au moins une année avant que les travaux du barrage de Gatum ainsi que ceux des écluses, permettent de remplir le lac de Gatum à un niveau suffisant pour assurer la profondeur d’eau voulue dans la tranchée de la Culebra. Déplus, au 1er mai 1911 il restait encore à extraire de cette tranchée 21 millions de mètres cubes pour atteindre le niveau prévu du plafond du canal qui se trouve actuellement à environ 16.m. au-dessus de celui-ci. Lorsque ces travaux seront terminés et que l’eau remplira la cuvette du canal,
- on espère que le poids de celle-ci pourra produire une contre-pression, permettant d’équilibrer la pression des terres des talus et de s’opposer ainsi, sinon en totalité, tout au moins dans une certaine mesure, au glissement des terres. Mais ceci n’est qu’une prévision qui peut-être ne se réalisera pas et, il est très possible que de nouveaux glissements se produisent après l’achèvement complet du canal. Aussi les ingénieurs américains font-ils construire une très puissante drague à godets qui permettra de draguer les terres provenant des éboulcments et cela sans gêner la circulation des navires dans le canal, la largeur de celui-ci, du plan d’eau, étant de 90 m. R. BoüxlnV
- LE SYSTÈME TÉLÉGRAPHIQUE MERCADIER-MAGUNNA,
- Ce système de télégraphie, qui est une suite aux travaux.de Paul Laco.ur, Élisha Gray et Mercadier, repose sur l’emploi des courants ' ondulatoires. Il
- Fig. i.
- Schéma montrant le principe de Vemploi des courants
- ondulatoires dans la télégraphie.
- B
- possède la propriété de permettre la transmission simultanée, sur un même fil, d’un nombre de dépêches théoriquement aussi grand qu’on le veut. Le principe du système, qui réside dans l’emploi des courants ondulatoires, remonte à une communication de l'abbé Laborde en 1860 à l’Académie des Sciences.
- Une lame métallique À (fig. 1 ), parexemple, effectue 50 vibrations par seconde. Elle est reliée à l’un des pôles d’une pile P et son extrémité libre se termine par une pointe plongeant dans un bain de mercure M. Dès que cette lame entre en vibrations elle produit des envois et des interruptions de courant, par l’intermédiaire du mercure, dans un électro-aimant E faisant par.Lic du circuit de la pile P. Si, en face du noyau de cet électro, nous disposons une seconde lame métallique B capable de donner également 50 vibrations par seconde, cette lame se mettra à vibrer d’elle-même sous l’action des courants traversant l’élcctro. Mais si la période de vibration de B diffère de celle de A, si B ne peut donner que 40 vibrations par exemple, ou bien si elle en donne 60, les courants envoyés par l’intermédiaire de la lame A n’auront plus aucune action sur B. Pour qu’un système télégraphique basé sur ce principe puisse fonctionner, il est donc indispensable que les deux lames transmettrice (A) et réceptrice (B) soient accordées comme le sont, par exemple, deux diapasons donnant le la. Le courant envoyé dans le circuit par l’intermédiaire du vibrateur A reçoit le nom de courant vibré ou ondulatoire.
- Les courants ondulatoires jouissent de la propriété de pouvoir circuler en nombre considérable sur un
- fil télégraphique, et sans se nuire mutuellement^ à la condition que leur fréquence réciproque soit assez différente. On peut donc les employer pour envoyer un grand nombre de dépêches sur une même ligne, à condition de pouvoir les séparer à l’arrivée. On voit que l’emploi de lames vibrantes réceptrices accordées sur les lames vibrantes transmettrices permettra de résoudre le problème. C’est en se basant sur cette constatation que M. Mercadier imagina déjà, il y a une quinzaine-d’années, un système télégraphique qui a inspiré celui dont nous allons parler. Mais il n’était appliquable qu’à la télégraphie Morse avec récepteur acoustique. On pouvait transmettre douze dépêches à la fois sur circuit à deux conducteurs. M. Magunna a repris ces travaux et il est parvenu à faire fonctionner les appareils impri-
- Fig. 2. — Schéma du dispositif de transmission et . réception par courants ondulatoires adapté à un appareil Hughes. F, électro-diapason producteur de
- courants vibres ; [B G, boîte à goujon ; C H, chariot ;
- T O, touche (appartenant à l’appareil Hughes)] ;
- R, relais monophonique; EP, électro-aimant polarisé; P1 P2,piles locales; ER, électro-récepteur ;
- RO, roue des types de l’appareil Hughes.
- meurs Hugues et Baudot sur un fil unique, ce qui constitue un progrès considérable.
- Le système Mercadier-Magunna est basé sur l’emploi simultané du courant continu et des courants ondulatoires circulant dans les deux sens sur le même conducteur. Le courant continu est utilisé pour le service d’un Baudot quadruple et les courants ondulatoires sont affectés à six appareils
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- Hugues ordinaires, dont trois sont employés à la diapason et alimenté par le courant de la batterie, réception et trois à la transmission. Donc sur un fil Ces branches sont munies de lames platinées; en
- Fig. 3. — Installation d'essai du système Mercadier-Magunna, dans les Laboratoires de l'École Polytechnique.
- de ligne unique sont groupés : quatre claviers Baudot, six Hughes; dans chaque poste deux claviers Baudot et trois Hugues transmettent pendant que deux récepteurs Baudot et trois au très Hughes reçoivent.
- Nous n’insisterons pas sur l’emploi du courant continu affecté au Baudot qui ne présente -aucune particularité ; disons seulement qu’à l’arrivée un appareil séparateur dirige le continu dans son installation spéciale et les courants ondulatoires aux Hughes récepteurs. Étudions maintenant ces derniers.
- Le courant continu issu d’une batterie d’accumulateurs est transformé en courant ondulatoire par un appareil que M. Mercadier a appelé électro-diapason. Il est constitué par un électroaimant d’entretien placé entre les branches d’un
- vibrant elles ouvrent et ferment alternativement le circuit d’enlretien sur lequel est monté en dérivation le primaire d’une bobine transformatrice. Le circuit d’entretien est relié d’une part avec la bobine d’entretien, d’autre part avec la masse du diapason. On obtient ainsi une succession de courants ondulatoires qui donnent naissance, dans le transformateur, à d’autres courants de même fréquence. Ces derniers remplacent, dans le circuit de l’appareil de transmission, les courants continus employés jusqu’ici. A chaque appareil Hughes sera affecté, bien entendu, un courant ondulatoire spécial, caractérisé par sa fréquence ou si l’on veut par sa note qui est celle du diapason intercepteur qui lui donne naissance (fig. 5).
- Notre schéma (fig. 2), montre le dispositif d’en-
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- semble de transmission et de réception par courants ondulatoires adapté à l’appareil Hughes. On voit que l’installation du système n’intéresse en rien le mécanisme; à la transmission les courants passent par chaque goujon, par le chariot, et se rendent sur la ligne.
- Ils sont reçus dans un relais monophonique avant de se rendre à la terre. Ce relais monotéléphonique, traversé par les
- divers courants ondulatoires, en fait le tri. Il comporte un aimant à pôles concentriques, système d’Arsonval, placé à l’intérieur du socle de l’appareil et dont les pôles de même nom sont ramenés au centre en une masse unique C (fig. 6) sur laquelle est montée une bobine. Au-dessus des pôles de cet aimant est disposée une plaque vibrante P à paramètres magnétiques et acoustiques variables; elle est faite en acier ou en tout autre métal et porte, en dessous, une armature de fer doux très rapprochée de la masse polaire ; sur sa face supérieure est placée une plaquette de contact. Cette plaque vibre soüs l’action dés courants ondulatoires reçus dans k bobine ; mais pour ceux d’une fréquence déterminée seulement, tous les autres courants de même nature traversent la bobine sans exercer la moindre action sur la plaqué. C’est ainsi que le monophone n° l (500 vibr. par sec.) recevra les courants ondulatoires’ transmis par l’appareil Hughes n° 1 (500 vibr. par sec.) mais demeurera insensible à
- l’action des courants ondulatoires de fréquences différentes émis par les Hughes n° 2 (575 vibr.’ par sec.) et n° 5 (650 vibr. par sec.). Ces derniers seront respectivement reçus dans les monophones 2 et 5 seulement. On peut donc dire que ces appareils sont en même temps des trieurs de courants.
- Un contact spécial appuie sur le centre de la plaque; il est fixé à l’extrémité d’un bras de levier et son appui est réglable à l'aide d’une masse mobile
- Fig.5.— L’électro-diapason. A,diapason; B,Interrupteur à excentrique ; C, lames platinées ; D, glissières pour régler l’attaque du diapason par Vélectro; E, interrupteur unipolaire; F, èlectro d’entretien; G, pont réunissant les’deux interrup-teurs pour donner la rigidité.
- appartenant à l’autre bras du levier. La plaque et le levier appartenant à un circuit de pile locale P (fig. 2) comprennent un électro-aimant polarisé EP (relais Baudot) dont l’armature est attirée au repos ; dès qu’un courant vibré traverse les bobines du relais l’armature se met sur le bouton de travail et la pile P' envoie un courant dans l’électro-récepteur de l’appareil Hughes, lequel provoque l’impression d’une lettre.
- Les courants ondulatoires n’ont donc d’autre fonction que de permettre l’envoi, à l’électro-récepteur, de courants locaux actifs. Leur rôle est limité à l’action du monophone. Mais ils présentent l’avantage énorme de pouvoir circuler simultanément en nombre quelconque sur le fil télégraphique, pourvu qué la fréquence de chacun d’eux soit suffisamment éloignée de celle de ses voisins. Dans l’installation préparée pour le poste céntral de Paris, six appareils Hughes seulement travailleront par leur intermédiaire, en même temps, nous l’avons dit, qu’une installation Baudot quadruple à courant continu.
- Une telle installation est, en réalité, plus compliquée que ce que nous pouvons en dire, car il y a toujours lieu de craindre l’action d’un, monophone sur ses voisins, ou les influences des courants les uns sur les autres. M. Magunna est parvenu à localiser suffisamment les phénomènes de ce genre par de judicieuses combinaisons de circuits induits et d’enroulements différentiels.
- Un exemple numérique nous permettra de saisir l’importance que présente l’introduction du système télégraphique Mercadier-Magunna sur les réseaux. Un appareil Hughes fournit un rendement de 1800 mots à l’heure; en duplexant la ligne, deux hughistes travaillent alors en simultané et le rendement de la ligne est doublé. Une autre ligne desservie par un sextuple Baudot possède un rendement maximum de 1550 mots-heure par
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- clavier, soit, pour les six claviers '9500 mots. Huit télégraphistes sont nécessaires, pour desservir les quatre Hughes duplexés; six:employés, outre deux dirigeurs, assurent le service' du 'Baudot sextuple.
- Avec le système Magunna on obtient le résultat suivant :
- Quatre claviers Baudot :
- , 1550x4 = 6200 mots.
- Six Hughes :
- 1880x6 = 9600 mots.
- Soit 15 800 mots à l’heure par un seul fil.
- Le personnel nécessaire se répartit comme suit : quatre bau-dotistes et un dirigeur à chaque extrémité du fil, soit 10 employés ; six liu-ghistes à chaque extrémité du fil; un dirigeur du système Mercadier-Magunna à chaque extrémité du fil. Total : 24 employés pour desservir un seul conducteur. Le rcnde-
- Fig. 7• — Le relais monophonique, vu de dessus.
- des réseaux s'effectue, en effet, par Tinterventio'n de trois agents qui sont. : le télégraphiste, l’appareil, la ligne. Chacun de ces éléments possède un rendement maximum qu’il importe d’atteindre. L’employé
- donne, actuellement, tout ce qu’il peut au Hughes et au Baudot. De ce côté donc plus rien à tenter. Restent l’appareil et la ligne.
- Tous les techniciens s’accordent à reconnaître que l’un et l’autre de ces facteurs peuvent être mieux utilisés. Les uns encouragent le rendement appareil, les autres le rendement ligne. De là deux écoles. À la première appartiennent les systèmes nouveaux : Siemens et Halske, Pollak-Virag, qui grâce à la
- Fig. 8. — Vue de Vélectro-diapason Mercadier-Magu nna.
- F
- Fig. 6. — Le relais monophonique. P, plaque monophonique ; F, armature de fer doux; AA A ,3 prismes maintenant la plaque sur la ligne nodale; B, pièce polaire des pôles; CC, aimants concentriques; D, plate-forme mobile supportant la plaque; E, bras de levier; F, contrepoids de réglage; G, contact.
- ment moyen par employé est donc de 650 mots à l’heure, ce qui est très satisfaisant.
- Ajoutons que d’autres appareils à grand rendement s’efforcent, eux aussi, de convaincre les administrations télégraphiques en leur faveur. L’exploitation
- rapidité de la transmission, utilisent également la ligne dans les meilleures conditions. Mais ces systèmes exigent une préparation préalable de la bande de transmission, car ils sont automatiques.
- Avec le système Mercadier-Magunna le rendement
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- 72 = INSTALLATIONS MÉCANIQUES DES SALINES D’AÏ GUES-MORTES
- ligne seul est vise'. Les appareils Hughes et Baudot, sont utilisés comme dans l’exploitation actuelle, mais leur groupement à chaque extrémité du conducteur permet à ce dernier d’écouler un trafic maximum. On ne supprime ni un appareil, ni un employé, mais la ligne est mise à la disposition d’un plus grand nombre de ces unités-travail. Dans ces conditions on évite la pose de nouveaux conducteurs sans toucher au mode d’exploitation actuel.
- Les appareils extra-rapides comme le Pollak-Virag, le Siemens et Halske, ont un rendement ligne égal
- ou supérieur ; mais nous ignorons combien d’agents sont nécessaires pour préparer la bande de papier perforée afin d’assurer un écoulement intensif du travail. Au premier abord il semble que le rendement général ne doive pas être supérieur à celui du système Mercadier-Magunna, lequel présente l’avantage de conserver les appareils avec lesquels les télégraphistes sont familiarisés. C’est Là sans doute des raisons qui ont milité en faveur de sa mise en service courant.
- Lucien Fournier.
- LES INSTALLATIONS MÉCANIQUES DES SALINES D’AIGUES-MORTES
- Entre la Méditerranée et la petite cité d’Aigues-Mortes enserrée dans ses curieux remparts merveilleusement conservés, s’étend une région de lacs
- étant complète, une simple décantation suffit à enlever l’eau en excès (car les couches les moins chargées en sel se trouvent à la surface par diffé-
- Fig. i. — Récolte du sel.
- salés (étangs de la Ville, du Roi, de Repausset, etc.) que leur situation topographique et climatérique semble avoir prédestinés à la production du sel. Ces lacs, en effet, ne communiquent avec la mer que par des infiltrations lentes ou des canaux éclusés construits artificiellement. Leur eau, sous l’action active du chaud soleil de Provence, se concentre donc par évaporation naturelle et atteint une teneur moyenne en sel de 6 pour 100, alors que la mer n’en contient que 5 pour 100 environ. Aussi la récolte du sel s’est-elle pratiquée à Aigues-Mortes depuis un temps immémorial et un acte historique — le plus ancien qui ait été retrouvé sur ce sujet — nous apprend qu’en 1141 l’industrie saline y était déjà très florissante.
- La « saunaison » s’est, à toutes les époques, effectuée, à peu près par les mêmes procédés : on fait écouler, au printemps, l’eau des étangs successivement dans des bassins, puis dans des réservoirs moins étendus où elle s’enrichit progressivement par concentration; puis,' à la fin de l’été, la saturation
- rence de densité) et le sel cristallisé se dépose sur le sol des bassins sous une épaisseur de 5 à 8 cm. Une armée d’ouvriers procède alors à sa récolte, brise avec des pelles en bois la couche solide qui présente une curieuse teinte rosée, la broie, l’amoncelle en petits tas coniques sur la surface des « tables salantes ». Il faut ensuite transporter ce sel sur les bords des bassins, où on l’entrepose en l’accumulant en grandes masses prismatiques appelées « Camelles » de 7 m. de hauteur et dont le volume varie de 800 à 1500 m3. Cette dernière opération, nommée travail du levage, se faisait autrefois à la main et elle ne laissait pas que de présenter, dans ces conditions, plusieurs inconvénients : elle exigeait, d’abord, un personnel considérable, qui ne pouvait être employé que pendant quelques semaines, puis elle péchait par lenteur, alors qu’elle ne saurait s’effectuer trop rapidement afin de mettre, au plus tôt à l’abri de la pluie, la récolte qu’un orage peut anéantir entièrement en quelques heures. Accélérer le travail par des pro-
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- INSTALLATIONS MÉCANIQUES DES SALINES DAI GUES-MORTES = 73
- codés mécaniques a donc constitué un grand progrès ; mais il n’a pu être réalisé que le jour où la transmission de l’énergie par l’électricité a permis de répartir économiquement la puissance très divisée exigée sur la vaste surface des six salines
- une hauteur de 80 cm du sol. L’échelle déverse son contingent de sel au-dessus de la Gamelle où d’autres ouvriers procèdent à « l’arrimage ». L’appareil tout entier peut se déplacer parallèlement à lui-même. Il est, en effet, monté sur un chariot monorail qui
- Fig. 2. — Débarquement d’un chaland à l’usine.
- appartenant à la Compagnie des Salins du Midi. Ce premier problème résolu, la Compagnie s’est attachée à utiliser également l’électricité pour la manutention et la trituration du sel à son usine, de même que pour ses différents services annexes, et elle a créé ainsi des installations mécaniques qui témoignent d’un souci de perfectionnement constant.
- Pour la mise en tas du sel sur les entrepôts, chaque saline possède actuellement 2 « échelles de levage » de 52 m. de longueur, munies de toiles transporteuses sans fin, actionnées par un moteur électrique de 12 chevaux (fig. 1). La culée de l’échelle, contre laquelle est adaptée une plate-forme avec trémie, repose sur le sol de la table salante, tandis que le bec s’élève sur l’axe de l’entrepôt à une hauteur de 7 m. Les ouvriers n’ont donc plus qu’à rouler de plain-pied leurs brouettes et à les vider sur la plate-forme de l’échelle qui n’est qu’à
- supporte la plus grande partie de son poids et la culée suit parallèlement au rail en glissant sur des madriers en bois posés sur la surface des tables salantes. Ce précieux engin qui a supprimé le travail le plus pénible du levage, a permis de réduire de 50 pour 100 le nombre des ouvriers, tout en abaissant dans de notables proportions le temps nécessaire à la récolte.
- Les Camelies, une fois terminées, sont recouvertes soit en chaume, soit en tuiles et les côtés en sont protégés par des planches de façon à mettre leur contenu à l’abri de la pluie; elles sont alors abandonnées pendant plusieurs années pour assurer une dessiccation du sel aussi complète que possible. Puis, au fur et à mesure des besoins, les tas les plus anciens sont éventrés et leur sel transporté par chalands à l’usine où se font la trituration et la mise en sac. Pour faciliter ce transport, parallèlement aux entrepôts, courent des canaux qui viennent aboutir
- Fig. 3. — Pesage et ensachage du sel brut.
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- CHRONIQUE
- devant l’usine même. Le déchargement de ces chalands — de 100 tonnes — se fait automatiquement par un déchargemvélévateur (fig. 2). L’appareil est monté sur une robuste charpente en bois qui roule sur deux rails. Le déchargeur proprement dit est constitué par une chaîne à godets en fonte émaillée qu’un pont roulant déplace constamment en hauteur et en largeur, de façon à lui permettre d’attaquer successivement toutes les parties du chaland. L’élévateur est formé de toiles sans fin qui viennent déverser, sur une autre toile conduisant dans l’intérieur de l’usine et perpendiculaire à la première, la masse blanche du sel extrait par le déchargeur. Déplacement de tout l’appareil sur ses rails, mouvements horizontaux et verticaux du déchargeur, mise en action des toiles sans fin s’effectuent au moyen de 4 servo-moteurs indépendants dont la commande est centralisée, dans la petite cabine du conducteur. L’appareil peut décharger 150 tonnes par jour, quantité suffisante pour alimenter l’usine.
- Celle-ci sert, d’une part, à la mise en sac du sel brut et, d’autre part, à la trituration.
- La première opération est représentée par la figure 3. Le sel, accumulé dans un foudre, coule directement dans le sac, lorsque l’ouvrier peseur ouvre la trappe qui ferme le « couloir » venant du foudre. Ce sac est suspendu à l’un des fléaux d’une balance dite « Romaine » qui bascule sitôt que le poids fixé (50 ou 100 kg) est atteint. Le peseur arrête alors d’une main l’écoulement du sel tandis que, de l’autre, il dégrafe le sac; celui-ci tombe sur un transporteur à petite vitesse qui le conduit au chaland en charge, pendant que deux hommes, montés sur le transporteur, le lient et le plombent. Pour accélérer le travail, les Romaines sont au nombre de 4, fixées à égale distance à une couronne circulaire mobile autour de son centre, et les sacs, agrafés au préalable par un ouvrier, viennent se placer successivement sous le couloir par un mouvement de la couronne de 90°. Il n’y a donc aucune perte de temps.
- Outre le sel brut, la Compagnie des Salins du Midi lh're également du sel de quatre grosseurs différentes et doit donc triturer le produit dans son usine même. Après passage à travers des cribles, le sel est réduit en poudre dans des appareils de mouture à grande vitesse, d’une puissance moyenne de 8 chevaux, et dont les cylindres broyeurs sont en porcelaine lisse. Pour obtenir les différents grains, on fait passer successivement le sel dans
- une série de moulins (à cylindres de plus en plus rapprochés) dont le nombre peut atteindre 5 pour l’obtention du sel fin de table. Toutes ces opérations se font automatiquement, de sorte qu’en définitive, depuis le moment où il est extrait du chaland d’expédition, le sel a été transporté, trituré, pesé et ensaché sans qu’aucune de ces manipulations ait exigé son maniement par les bras de l’homme. Les installations de l’usine sont complétées par des ateliers de réparations, de menuiserie, de forge, etc., le tout actionné par moteurs électriques.
- Enfin, l’électricité joue un rôle prépondérant pour assurer les mouvements d’eau de bassins à bassins; elle a permis, en effet, de placer, facilement, aux endroits les plus favorables, les pompes chargées de ces mouvements. Pour éviter l’action corrosive de l’eau salée sur les métaux et en particulier sur la fonte, on a simplifié le plus possible le mécanisme de ces machines élévatoires ; actuellement elles sont, presque toutes, du type « rouet hydraulique », roue verticale à ailettes hélicoïdales tournant dans un puits cylindrique en ciment; la roue, placée au niveau de la couche d’eau inférieure et animée d’un mouvement de rotation rapide, refoule l’eau vers la partie supérieure. Ces appareils sont préférés dans les salines aux pompes ordinaires à cause de leur débit très considérable, de leur entretien minime, et de l’absence presque totale, dans leur construction, de pièces métalliques, celles-ci étant limitées à l’arbre et à la roue.
- En définitive la • Compagnie des Salins du Midi réalise une exploitation modèle : l’homogénéité des appareils et de la distribution électrique, l’ingéniosité des dispositifs de manipulation, la manière rationnelle enfin dont tous les détails sont coordonnés concourent à assurer une organisation parfaite. Les améliorations qu’elle a apportées à l’industrie saline ont eu, à un autre point de vue, une très heureuse répercussion : en réduisant le nombre des hommes nécessaires pour la récolte, elles ont supprimé l’intrusion des ouvriers étrangers dont la foule envahissait temporairement le pays, y.fomentant la discorde et créant des conflits souvent terminés par des rixes sanglantes ; et voilà pourquoi Aigues-Mortes, la vieille cité de saint Louis, que son allure moyennageuse semblait devoir rendre réfractaire au progrès, a, tout au contraire, accueilli avec joie l’introduction de ces perfectionnements et de ces machines qui ont ramené, pour tout jamais, la tranquillité dans son sein. GEonr.Es Taudy.
- CHRONIQUE
- Le pois-sabre. — Le pois-sabre des colonies (caria-vnlia ensiformis), qui avait été considéré par certains auteurs comme suspect ou même vénéneux, est cependant très bien accepté par les animaux et par les hommes à l’île Maurice, ce qui détruit la légende de sa toxicité. Il en est de même pour le pois-cochon ou pois-manioc [Pachyrrhizus anguletus) dont les graines sont réputées
- vénéneuses, sans qu’on puisse citer un seul cas d’empoisonnement. La culture du pois-sabre est des plus aisées, et c’est une plante à végétation luxuriante, qui peut rendre les plus grands services, comme engrais vert, ou fournir un aliment de première valeur. Les cosses vides peuvent également être utilisées comme engrais. C’est là évidemment une exploitation à encourager.
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- L’OREILLE INTERNE, L’ESPACE ET LE TEMPS
- M. E. de Cyon,le physiologiste, russe, vient de ré-
- sumer dans un ouvrage récent1 les recherches qu’il a poursuivies depuis près de quarante ans sur l’oreille interne, et dont il avait déjà exposé l’intérêt psychologique et philosophique dans un autre livre2, antérieur de quelques mois.
- Le résultat de ses travaux est aujourd’hui classique3. Ils sont cependant fort peu et fort mal connus, non seulement du public, mais de ceux mêmes qui ont parfois entrepris de les réfuter, le plus souvent d’ailleurs pour des raisons toutes théoriques.
- La thèse de M. Cyon peut se résumer en quelques lignes. Pour lui l’homme et aussi, tout au moins, les vertébrés supérieurs, possèdent non seulement les cinq sens connus — ouïe, vue, odorat, goût, toucher — mais un sixième sens, le sens « de l’espace et du temps », l’organe de ce sens étant l’oreille interne, et en particulier les canaux semi-circulaires.
- On sait que l’oreille se divise en trois parties : oreille externe, oreille moyenne, oreille interne. L’oreille externe comprend le pavillon et le canal auditif, l’oreille moyenne la caisse du tympan, qui est un appareil de transmission et de résonance.
- L’oreille interne, ou labyrinthe, est le véritable siège des propres phénomènes auditifs. Elle comprend deux groupes de pièces : le limaçon, qui part
- de l’ouverture de 2-
- la caisse du tympan appelée la « fenêtre ronde », fait deux tours et demi en s’enroulant sur lui-même en spirale, et aboutit
- 1. E. de Cyon. L’oreille, organe d’orientation dans le temps et dans l’espace. Paris, Alcan, 1911.
- 2. E. de Cyon. Dieu et Science, essais de psychologie des sciences. Paris, Alcan, 1910.
- 7>. Nous empruntons nos deux figures au Traité d’anatomie humaine de Poirier et Charpy. Paris, Masson.
- à la cavité dite « vestibule » ; les canaux semi-circulaires, qui communiquent également avec le vestibule. Ce sont trois canaux membraneux, enfermés dans une gaine osseuse, et qui ont chacun la forme d’un croissant ; ces trois canaux sont rigoureusement situés dans trois plans, perpendiculaires entre eux, et correspondant ainsi à ce que l’on appelle les trois directions de l’espace : l’un est dans un plan horizontal, les deux autres dans deux plans verticaux perpendiculaires, dits l’un le plan vertical, l’autre le plan sagittal. Ce qui est vrai d’une oreille étant d’ailleurs vrai del’autre, il y a ainsi six canaux semi-circulaires, deux horizontaux, deux verticaux, deux sagittaux. Tout l’appareil labyrinthique est enfin rempli d’un liquide chargé de cristaux microscopiques et en relation étroite avec le système nerveux.
- Pour M. de Cyon, l’intensité des sensations reçues par chaque canal semi-circulaire règle immédiatement l’intensité de la réaction nerveuse qui en résulte. Chacun d’eux est en somme un e'nergomètre,
- mesurant les sensations dans un plan déterminé et donnant une réaction proportionnelle au résultat de cette mesure. Comme ces sen-Limaçon sations, transmises par le canal auditif, se classent ainsi dans les canaux semi-circulaires suivant trois directions, il y a trois sensations spécifiques de direction, chacune correspondant à chaque canal. Le système des canaux circulaires constitue donc à l’intérieur de chacun de nous ce qu’on pourrait appeler un « espace physiologique » tout semblable à l’espace extérieur. Ou, pour parler plus exactement, pour dire la vraie pensée de M. de Cyon, c’est parce que notre espace intérieur, notre espace physiologique est construit, suivant trois directions, que nous attribuons de
- Fig. i. — Coupe à travers l’oreille de l’homme: P,pavillon; Cae, conduit auditif externe; T, membrane tympanique; et, caisse du tympan; te, trompe d’Eus-tache; L, limaçon osseux; es, canaux semi-circulaires; A. nerf acoustique;
- R, rocher.
- Branche commune
- . Can. semi-circ. supérieur
- . Ampoule supérieure
- ..Fenêtre ovale
- Canal semi-circ. .-’w'. horiz.
- Amp. du can. horiz.
- Amp. du can. postér.. '
- Fenêtre ronde
- Vestibule Limaçon
- Labyrinthe osseux.
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- 76 ====== L’OREILLE INTERNE, L’ESPACE ET LE TEMPS
- même trois directions à l’espace extérieur : nous voyons ainsi le monde à l’image, suivant la struc-lure, dans la forme même, de notre anatomie.
- Ce n’est pas là une doctrine imaginée dans l’abstrait, ni une considération toute hypothétique basée sur la forme des canaux semi-circulaires, mais le résultat que M. de Cyon, lentement et peu à peu, a dégagé d’observations et d’expériences longues et précises, en poursuivant une lignée de recherches qui remonte, comme il le reconnaît lui-même fort loyalement, à la fin du xvme siècle. La préface de Y Oreille donne le résumé de ces travaux antérieurs, et il est bon de le reproduire ici, parce qu’il montre comment la question s’est posée et par quelle méthode elle pouvait être résolue.
- Le physicien Yenturi, de Bologne, est le premier, au xvme siècle, que M. de Cyon reconnaisse parmi ses prédécesseurs. Il avait publié des Refles-sioni sulla conoscenza dello Spazio che noi pos-siamo ricevar delV audito (Réflexions sur la connaissance de l’espace que nous pouvons recevoir de l’ouïe) où, dit M. de Cyon, il relatait des expériences portant sur la détermination des directions des sons : « Comment donc, se demandait-il, l’oreille nous indique-t-elle cette direction? Et quel rapport y a-t-il entre le sens de l’ouïe et la connaissance des différents lieux de l’espace? De grands génies ont traité un semblable problème à l’égard de la vue ; l’éclairer de même à l’égard de l’ouïe ce serait avancer d’un degré l’analyse des sentiments et la connaissance de nous-mêmes ». Vers le même temps, en 1794, lé célèbre abbé Spallanzani faisait pésenter à l’Académie de Turin le récit d’expériences d’où il croyait pouvoir conclure à l’existence, chez les Chauves-Souris, et dans leur oreille, d’un sixième sens, celui d’orientation : il ajoutait, il est vrai : « qui nous manque et dont nous ne pouvons avoir aucune idée ». Authenrieht, quelques années plus tard, toujours en s’appuyant sur des expériences, annonçait que l’oreille, et notamment les trois canaux semi-circulaires, nous fournissent des sensations de direction, qui permettent de nous diriger dans l’espace. Ces recherches et ces conclusions semblent ensuite avoir été oubliées ou leur importance méconnue. La raison en est peut-être, et c’est ce que paraît penser M. de Cyon, que l’expérimentation, qui était à leur base, portait sur la direction des sons et non sur les organes eux-mêmes.
- Ce fut Flourens qui les remit dans la circulation scientifique, en opérant directement sur les organes de l’oreille : « La solution des problèmes de l’espace, écrit M. de Cyon, se trouvait déjà en germe dans la belle découverte que la section des canaux semi-circulaires provoque des mouvements forcés des animaux dans la direction correspondant au plan de chaque canal opéré. » Ces recherches sont le point de départ de celles de M/ de Cyon, et il les a commencées lui-même suivant la technique de
- Flourens, en opérant sur les canaux semi-circulaires.
- Sans entrer dans le détail, qui nécessiterait une place énorme, on caractérisera suffisamment la méthode de M. de Cyon en disant qu’elle a consisté à couper ou à enlever, chez un animal donné (la grenouille par exemple), soit une paire de canaux semi-circulaires, soit toutes les paires, et à observer ce qui se passe ensuite. Le résultat a toujours été des mouvements désordonnés chez l’animal, et dans un mode toujours correspondant à la nature des canaux coupés, c’est-à-dire au plan dans lequel ils étaient situés. Par exemple, après la section de ses deux canaux horizontaux, la grenouille, au lieu de nager en ligne droite et le corps dans un plan horizontal, nage en se balançant autour de son axe longitudinal, et, quelquefois, en cercle,- « en manège », comme dit M. de Cyon. Si on lui a coupé les canaux verticaux, elle fait des sauts convulsifs en hauteur et en ligne droite. Si ce sont les canaux sagittaux, elle prend dans l’eau l’attitude verticale, et nage en tournant sur son axe longitudinal, dans des mouvements qui ressemblent à des mouvements de valse. On obtient des résultats analogues chez les pigeons, chez le lapin.
- A ces expériences, M. de Cyon en a ajouté d’autres, non moins probantes, dont la technique consiste à imposer à un animal des mouvements de rotation forcée qui aboutissent au vertige.
- Mais surtout, après avoir élaboré sa théorie,^, il l’a vérifiée, contrôlée, en expérimentant sur des animaux ne possédant pas trois paires de canaux semi-circulaires, mais seulement une ou deux, la lamproie par exemple, ou les souris japonaises. Dans les deux cas, les animaux considérés se comportent comme des êtres pour qui n’existerait qu’un espace à une ou à deux dimensions, suivant le cas, c’est-à-dire suivant le nombre de leurs canaux.
- Le cas des souris japonaises est le plus intéressant. Ce sont des souris dansantes, qui ne possèdent qu’une seule paire de canaux semi-circulaires, les sagittaux, les autres n’existant qu’à l’état rudimentaire. Elles ont la plus singulière façon de se déplacer : elles ne marchent jamais droit devant elles en ligne droite, mais en diagonale, et en définitive par trajets circulaires. De plus elles passent une partie considérable de leur temps à valser frénétiquement en tournant sur place, avec une rapidité vertigineuse, cela pendant des heures entières. M. de Cyon, par des expériences simples, a pu s’assurer qu’elles ne connaissent pas la direction verticale : elles sont tout aussi incapables de se déplacer dans la direction verticale, par exemple sur une planche inclinée à 45°, qu’en avant ou en arrière, et elles paraissent en définitive, des trois directions de l’espace, n’en connaître qu’une seule : à droite ou à gauche, c’est-à-dire dans le plan de leurs canaux semi-circulaires.
- Ce n’est pas seulement le sens de l’espace que M. de Cyon attribue à l’oreille, c’est aussi le sens du
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- .........—------ NOUVELLE METHODE
- temps. Je n’entrerai pas dans l’examen détaillé de ses raisons qu’il ne me semble pas possible de faire clairement connaître en peu d’espace. Le fait sur lequel il s’appuie est que, dans la réponse des canaux semi-circulaires aux sensations classées en trois directions, il y a mesure précise de la force excitatrice qui convient à chaque muscle, de telle sorte que tout se passe comme si l’oreille, indépendamment et au surplus de sa propriété de classer des sensations suivant leur direction, était encore capable de les apprécier une à une au point de vue de leur intensité et de leur durée, comme si elle avait en un mot des appareils de calcul. Ce sont ces appareils de calcul dont le rôle semble à M. de Cyon joué par cette partie du limaçon qu’on appelle l’organe de Corti. De sorte que, pour lui, le sens du temps résulterait d’une association entre des sensations de direction des canaux semi-circulaires d’un côté, et les appareils de calcul de l’organe de Corti de l’autre : les canaux circulaires, en particulier les sagittaux, fourniraient la direction avant et derrière, le limaçon fournirait le nombre, c’est-à-dire les sensations de durée et de rythme.
- L’oreille serait donc l’organe d’un sixième sens, celui tout à la fois de l’espace et du temps — et, dans l’oreille interne, une partie (les canaux semi-circulaires) serait plus spécialement responsable du sens de l’espace (ou sens géométrique), une autre (le limaçon) plus spécialement responsable du sens du temps (ou sens arithmétique).
- Il va sans dire que les découvertes de M. de Cyon n’expliquent pas immédiatement pourquoi nous avons les idées de temps et d’espace : celles-ci sont le résultat de la réflexion et de l’abstraction. M. de Cyon montre simplement que ces idées ne se seraient pas formées, et ne se seraient pas formées avec les caractères quelles ont, si cette réflexion et cette abstraction ne s’étaient exercées sur des données fournies en fin de compte par notre anatomie. En ce qui concerne l’espace en particulier,
- m NOUVELLE MÉTHODE
- Le grand savant anglais, J. J. Thomson, vient de déduire de ses récentes recherches sur les rayons positifs une curieuse méthode d’analyse chimique, qui l’emporte en sensibilité sur toutes les méthodes connues jusqu’ici, y compris la plus sensible de toutes, l’analyse spectrale.
- Le nouveau procédé d’analyse ne met en jeu que des décharges électriques dans des tubes à gaz raréfiés ; il ne nous fait pas connaître seulement la nature chimique des gaz présents en quantité infime dans ces tubes, il nous révèle encore l’état atomique ou molécidaire de ces gaz : s’il s’agit d’oxygène par exemple, nous saurons si le gaz se trouve dans le tube à l’état d’atomes simples, ou sous une modifi-
- 1. D’après un discours prononcé par Sir J. J. Thomson à la « Royal Institulion » le 7 avril 191t.
- D’ANALYSE CHIMIQUE ===== 77
- on a souvent montré qu’il n’v a pas de raison de considérer notre espace à trois dimensions comme plus ou moins rationnel qu’un espace à 2, 4 ou n dimensions, et cette constatation a servi de base aux géométries non-euclidiennes. M. de Cyon montre que ce n’est pas son plus ou moins de rationalité qui nous a fait adopter l’espace à 3 ' dimensions ; c’est simplement que notre structuré, les trois plans des canaux semi-circulaires, nous imposent de penser l’espace avec 3 dimensions, et nous interdisent de le penser autrement.
- M. de Cyon a fort bien marqué l’importance philosophique de ses recherches et de ses découvertes. Il les présente notamment comme le coup de grâce porté aux doctrines des partisans des idées innées. Et ses travaux montrent bien, en effet, que ni le temps ni l’espace n’existent en nous à la façon d’idées antérieures à toute expérience, mais seule-ment à la façon de cadres, dans lesquels nous rangeons nos sensations, à la façon, en un mot, de formes a priori de notre connaissance. À cause de cela il semble difficile d’admettre, malgré M. de Cyon, que ses résultats soient contradictoires avec la doctrine de l’espace et du temps que Kant a présentée dans la Critique de la raison pure. Pour M. de Cyon, Kant aurait conçu le temps et l’espace comme des concepts a priori, c’est-à-dire des idées innées. Mais en réalité Kant n’a jamais admis les idées innées, et en particulier, pour le temps et l’espace, il y a vu des « formes a priori de la connaissance ». C’est la formule même qui vient de nous servir à résumer la pensée de M. de Cyon. Ce qui est vrai, c’est que Kant n’a pas vu pourquoi ce sont là des formes a priori de la connaissance, et que M. de Cyon l’explique par l’anatomie. Ils sont donc au fond profondément d’accord, et la réserve que nous avons cru devoir faire sur ce point, n’empêche pas, bien au contraire, de reconnaître une valeur de premier ordre aux résultats acquis par ce dernier. Jean-Paul Lafitte.
- D’ANALYSE CHIMIQUE1
- cation allotropique telle que O3 ou tout autre groupement d’atomes plus complexe encore.
- Rappelons d’abord ce que sont les rayons positifs. Ils se produisent dans les tubes à vide de Crookes que nos lecteurs de La Nature connaissent bien : lorsque l’on y fait passer une décharge électrique continue, on sait qu’à l’avant de la cathode est projeté un faisceau de particules électriques chargées négativement, lancées à très grande vitesse et qui constituent les rayons cathodiques. Les physiciens sont d’accord pour voir dans ces particules autre chose que de la matière au sens usuel du mot ; ce sont des charges électriques élémentaires, des atomes d’électricité négative, ce que l’on nomme électrons’, la masse d’un électron est 1770 fois plus faible que celle de l’atome d’hydrogène (le plus léger de tous).
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- A l’arrière de la cathode, lorsque celle-ci est percée de trous, se manifeste un phénomène tout différent : on voit apparaître un autre faisceau lumineux, le faisceau des rayons-canaux ou rayons positifs formé de particules projetées par l’anode et portant une charge positive : beaucoup plus grosses et moins rapides que les négatives, elles sont de la matière réelle : atomes, molécules, ou groupements moléculaires provenant des gaz présents dans le tube.
- C’est ce flux positif qu’analyse J. J. Thomson : il détermine, graphiquement pour ainsi dire, la masse
- Fig. i.— Spectre parabolique de l’azote atmosphérique (mêlé d’argon, etc.).
- atomique ou moléculaire de chaque particule constituante : ce nombre, comme on le sait, caractérise chimiquement un corps.
- Voici maintenant le principe sur lequel repose la méthode opératoire du savant anglais :
- Un flux de particules chargées électriquement constitue un courant électrique, et peut subir des déviations sous l’influence de champs électriques ou magnétiques. Appelons v la vitesse d’une particule lancée horizontalement en ligne droite, m sa masse, et e sa charge électrique, évaluées en prenant pour unités la masse de l’atome d’hydrogène et la charge électrique élémentaire; faisons subir à une telle particule et perpendiculairement à sa trajectoire une déviation électrostatique horizontale x et une déviation électromagnétique verticale y ; ces déviations s’expriment par les formules :
- A, 13 étant des constantes dont la valeur peut se calculer a priori en appliquant les lois de T électrodynamique.
- Les rayons différents dont se compose le faisceau positif sont donc déviés de leur trajectoire rectiligne et séparés les uns des autres selon leur nature chimique. S’ils tombent sur une plaque photographique perpendiculaire à leur trajectoire primitive, leur point d’impact est enregistré comme sur une cible, et, après développement, on peut mesurer la déviation des trajectoires, et en déduire la valeur numé-
- rique du rapport — caractérisant chacune d’elles.
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- Si, par exemple, on trouve un rapport — égal à
- 40 fois celui qui caractérise l’atome d’hydrogène, la charge e étant la même pour tout atome, on en conclura que le corps en question a un poids atomique de 40; c’est l’argon.
- Les rayons d’une même nature chimique ont
- tous le même rapport—, mais pas nécessairement
- la même vitesse; aussi ne donnent-ils pas sur la plaque un seul point d’impact, mais une courbe. Les formules précédentes qui donnent les coordonnées x et y du point d’impact montrent que si la vitesse varie, le point décrit la parabole
- m B2 x
- e A y2
- Chaque constituant chimique trace sa courbe sur la plaque photographique : celle-ci montre donc, après développement, une sorte de spectre parabolique. Le nombre des paraboles indique immédiatement le nombre d’espèces de particules physiquement ou chimiquement distinctes présentes dans le
- OC
- tube. On mesure sur la parabole — d’où l’on déduit m . , .
- — et par suite la nature du corps comme il a ete dit plus haut.
- Les avantages de cette technique sont nombreux : il suffit pour l’employer d’avoir la matière à étudier, à l’état gazeux, en quantité presque impondérable (1/100e de milligramme suffit largement) et la sensibilité reste cependant telle que l’auteur a décelé de l’hélium dans un mélange gazeux où le spec-troscope ne pouvait le mettre en évidence. 11 n’est
- Fig. 2. — Spectre parabolique de l’oxyde de carbone.
- pas nécessaire d’avoir des matières pures, puisque chaque matière est caractérisée par son spectre parabolique propre. On pourrait donc ainsi faire l’étude des produits de désagrégation des substances radioactives, et même en déterminer (à 1 pour 100 près) la masse atomique.
- Gomme l'enregistrement des raies se fait en moins d’un millionième de seconde, on peut aussi mettre en évidence dès formes transitoires de la matière au cours de réactions chimiques. On voit par là quelle nouvelle voie est ouverte aux recherches en vue d’élucider les mécanismes des réactions et la nature de la combinaison chimique.
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- Résumons rapidement les principaux résultats auxquels J. J. Thomson est déjà parvenu. D’abord les gaz étudiés sont tous beaucoup plus complexes qu’on aurait pu le supposer; l’oxygène donne :
- O2, O, 0 +, O +I+, O O2 +, O3 + et O8 +,
- les signes -+- et — en indice désignant le nombre et la nature des charges électriques élémentaires supportées par l’ensemble d’atomes considérés. En outre on rencontre aussi les électrons libres.
- Avec l’hydrogène on trouve :
- H, 112, H+,H_, H2 + ;
- avec Fazote
- Az, AzL, A.z4_, A* j. -j-, Az- + ; avec le chlore
- C1,C12,C1+, C1 + +,C1_; avec le carbone
- C+,C + +, C_;
- avec le mercure
- Hg, Hg+, Hg + +, et peut-être Hg+ + +, etc.
- Les figures ci-dessous sont relatives, la première à l’azote atmosphérique, la seconde à l’oxyde de carbone.
- De même avec les gaz complexes on trouve divers produits accessoires : l’oxyde de carbone CO donne C + +,0 + +,C+,C_,0+,0_,C0+, C02 + ; le méthane CH4 donne
- G, CH, CH2, CH5 et CH», etc. Fréquemment on trouve deux paraboles correspon-
- Tïl
- dant à — = 1,5 et 3 qui n’ont pas été identifiées. e
- Cette complexité explique probablement la variation des spectres des différents gaz, correspondant aux divers modes possibles d’ionisation de ceux-ci, chaque spectre étant une superposition des spectres élémentaires correspohdant à chaque espèce de particule chargée ou non.
- Un phénomène très intéressant est constitué par l’apparition de particules chargées . négativement, formées, par suite de l’assemblage d’atomes neutres et d’un électron au moins. Le travail nécessaire à la
- que celui qui permettrait de déplacer la charge élémentaire dans un champ de 3 volts par centimètre, et est du même ordre de grandeur que l’énergie qu’exige la dissociation de plusieurs des composés chimiques les plus stables. Les seules particules négatives observées sont :
- II _, C_, G_ et Cl_;
- il est singulier d’y rencontrer l’hydrogène et le carbone, considérés d’ordinaire comme éléments électropositifs. Il est également surprenant de ne trouver parmi les particules négatives que des atomes libres et jamais de groupements d’atomes ou molécules.
- Les propriétés précédentes permettent de concevoir plus aisément l’activité chimique plus grande de divers corps à l’état naissant; un corps naissant n’a, en effet, pas terminé l’évolution qui le met en dernier lieu dans son état ordinaire stable.
- Ôn peut, par contre, formuler une objection sérieuse à cette méthode ; elle met, en effet, en jeu l’ionisation des gaz, et n’étudie par suite qu’une matière transformée par le passage continu de particules électrisées avec une très grande vitesse. Il n’est donc pas surprenant que la complexité observée soit si grande, et il est probable que dans les conditions ordinaires la réalité est beaucoup moins compliquée. Une autre objection est inhérente aussi à cette
- méthode : on ne détermine qu’un rapport —,
- de sorte qu’on pourrait multiplier simultanément par un même nombre m et e et retrouver la même parabole.
- Cette difficulté ne peut être éludée qu’en se rapportant aux formules qui donnent x et y, et vérifiant qu’elles donnent pour v des valeurs admis-
- DX
- sibles, étant choisie la valeur de — • Néanmoins une
- e
- incertitude peut subsister de ce chef.
- En résumé, nous avons là une méthode extrêmement ingénieuse et séduisante, dont l’emploi, nécessairement limité dans la pratique, suggérera cependant des recherches nouvelles et permettra sans aucun doute d’acquérir des notions plus précises sur la constitution de la matière. M. Oswald.
- séparation de cet électron est à peu près le même
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- Séances des 19 [suite) et 26 juin J911. — Présidence de M. A. Gautier.
- L1 importance réelle des phénomènes glaciaires. — M. E.-À. Martel adresse une Note sur l’exagération des théories glaciaires (pouvoir excavateur de la glace, forme des vallées, dépôts dits glaciaires, marmites...). La théorie du creusement des vallées par sciage glaciaire n’est pas exacte; conformément aux idées de M. Vallul, les glaciers se sont bornés à polir les roches, élargir et rectifier les vallées. Dans les glacières naturelles ou puits à neige, la glace ne touche pas la roche : toujours il y a un vide de quelques centimètres. Ce n’est donc pas la glaoe qui use la roche, mais celle-ci au contraire qui, par sa 'température propre, fait fondre la glace.
- M. Martel a montré qu’aux cavernes de l’Ariège les apports granitiques (blocs et sables) ont été introduits sous la forme torrentielle. Il faut donc reconnaître que l’action glaciaire est indirecte dans le creusement des vallées, et il faut laisser aux torrents de fusion des glaciers leur vrai rôle. Les cassures préexistantes, l’érosion mécanique et la corrosion chimique sont les vrais facteurs du travail de creusement. Le glacier n’a été qu’un épisode accidentel ajoutant ses effets locaux, passagers et très aisément dérangeables (moraines, stries, polissages...). Il faut renoncer surtout à la distinction des vallées à profil en U et des vallées à profil en Y ; le profil dépend de la nature
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- de la roche. Pour avoir applique la faussé théorie de la vallée/en U. à la vallée de la Kander, on a abouti à la catastrophe du tunnel de Lotschberg en 1908.
- L’héloderme est venimeux. — M. Perrier présente une Note de Mm.8 Phisalix au sujet cle l’unique lézard venimeux, Thélodërme du Mexique et de l’Arizona. Ce lézard peut atteindre jusqu’à 1 m. de longueur, son corps est couvert de verrues rouges ou noires. Or, le Muséum possède un de ces animâux, long de 0,50 m., qui passe pour maniable. Mme Phisalix l’ayant pris, a été mordue au doigt cruellement. Cinq minutes plus tard elle a été prise de sueurs profuses et phénomènes nerveux très graves. Il n’est donc pas douteux que l’héloderme ne soit réellement venimeux. Encore faut-il constater qu’une seule des dents venimeuses de l’animal: avait porté! Ces dents sont placées. sur la mâchoire inférieure et assez reculées.
- Le lac Tchad. — M. Lallemand présente un ouvrage de M. le capitaine Tilho sur la région du lac Tchad. Le Tchad n’est point un lac, mais bien un véritable marais dont - l’étendue varie avec l’importance des pluies. Le capitaine Tilho a, d’autre part, découvert une étendue importante de terrains situés au N.-E. du lac Tchad et dont la cote est à 80 m. au-dessous de celle du Tchad. C’est le fond desséché d’un ancien lac disparu.
- L’acide- carbonique et les plantes. — M. Maquenne a entrepris des expériences relatives à la suspension des phénomènes de décomposition de l’acide carbonique par les parties vertes des plantes. En même temps que la lumière décroît, l’activité chlorophyllienne décroît, de telle sorte qu’il arrive un moment où il y a équilibre entre cette action et l’émission d’acide carbonique. À ce moment, la plante paraît ne plus décomposer l’acide carbonique atmosphérique. Tel est le cas de l’aspidistra, plante d’appartement bien connue, pour un certain éclairage.
- Signaux sonores pour les sous-marins. — M. d’Ar-sonval expose qu'actuellement dans la direction des sous-marins on utilise les signaux sonores émis de certains centres, sous l’eau. Pour reconnaître d’où vient le son les marins n’ont d’autre ressource, que d’appliquer l’oreille contre la coque du navire. M. d’Arsonval décrit un appareil imaginé par M. Gardner et construit par MM. Ducretct et .F. Roger, qui amplifie les sons parvenant au navire et étouffe les sons parasites. L’appareil utilise les phénomènes de résonance. Une boîte métallique épaisse est appliquée sur la coque, de chaque côté du navire. Elle porte un anneau métallique qui entre en vibration à l’unisson de la cloche sous-marine. Ces cloches rendant l’ut5, l’anneau entrera en vibration pour les sons ayant le même nombre de vibrations de l’uts et pour eux seulement. Un microphone est fixé sur l’anneau et amplifie les sons rendant l’utB tout en restant sans action sous l’effet des autres sons. On éteint donc les sons parasites. Un téléphone permet d’écouter alternativement le bruit de l’un ou de l’autre anneau. Lorsque le bruit de l’un des appareils est plus fort, cela veut dire que le bateau se présente de flanc aux ondes émises par le signal. On le fait alors tourner sur place, et lorsque les bruits sont égaux on peut être sûr que l’axe du navire est dirigé sur le signal. 1 ; y. ...
- L’identification des empreintes digitales. — M. Bouchard présente, un mémoire de M. Balthazard sur le degré de certitude tpie présente l’identification par5 les empreintes digitales. L’auteur agrandit ces empreintes dans la proportion de 1 à 5 et divise méthodiquement l’image en carrés, afin d’étudier dans chaque carré l’inter-
- ruption des crêtes, leur bifurcation, le sens de leur courbure. Puis.il a recherché expérimentalement le nombre d’individus qu’il fallait examiner, pour retrouver dans chaque carré 2, 3, 4, 5 caractères communs. lia trouvé ainsi que, pour observer 2 caractères communs, il fallait examiner 16 personnes, pour 3 caractères 64 personnes, pour 4 caractères 256 personnes. L’application du calcul des probabilités montre que pour réunir 17 caractères communs il faudrait examiner 17 milliards de personnes: Chose inouïe, on a pu rencontrer 2 empreintes présentant 2 caractères communs. C’étaient deux frères jumeaux il est vrai. Cette observation ' est. extrêmement intéressante, parce qu’elle met en évidence la force de l’hérédité. Au point de vue de l’identification des individus, le système des empreintes digitales offre donc une sécurité incomparable si l’on réunit un groupe de caractères communs important.
- Machine électrostatique très puissante. — M. Yillard dépose en son nom et au nom de M. Abraham une Note décrivant une machine électrostatique de puissance extraordinaire construite sur les indications de MM. Villard et Abraham par M. Roycourt. Elle peut développer 520000.volts. A puissance modérée elle donne 2,5 milliampères. A puissance maxima elle fournit 250 watts. Son étincelle mesure 0,60 m.
- Utilisation agricole des eaux d’égout. — MM. Muntz et Lainé décrivent leurs recherches sur l’utilisation agricole des eaux d’égout. Celles-ci ont une valeur 40 fois plus grande que ce qu’on paie pour l’eau d’arrosage des rivières ; par suite, elles supporteraient facilement, pour être conduites au loin, des dépenses qu’on engage couramment pour de simples eaux d’arrosage. Ayant fixé les quantités des éléments fertilisants nécessaires aux diverses cultures, ils calculent le volume d’eaux d’égout que demanderait chacune d’elles et arrivent à cette conclusion que de vastes régions pourraient être amenées à une extrême richesse agricole, si on y conduisait les eaux d’égout comme on conduit les eaux de rivières.
- La décomposition des sucres par les ferments. — M. Muntz présente un travail de M. Kayser dans lequel l’auteur montre l’influence des humâtes sur la décomposition des sucres par les ferments alcooliques, lactiques et par ceux du cidre gras. On voit qu’un des facteurs contribuant à propager la graisse des’ cidres peut résider dans les pommes souillées dé terre et mal. lavées.
- Les pluies au Soudan.— Le prince Roland Bonaparte communique un travail de M. Henry’ Hubert, sur le mécanisme des pluies et . des nuages . au Soudan. En Afrique occidentale, aii Nord du 12° parallèle, lés pluies viennent généralement de l’Est. 11 y a là une anomalie d’autant plus intéressante que les régions centrales de l’Afrique, à . partir de ce parallèle, sont désertiques. Les observations de M. Henry Hubert, entre 8° 50' et 14° 50' de latitude Nord au cours de deux années d’exploration, permettent d’expliquer cette anomalie. Les orages sont dus à un conflit qui s’établit entre un vent dit harmatton venant du Nord au Nord-Est et Ta mousson venant du Sud au Sud-Ouest. Lorsque l’harmatton est le plus fort,, il refoule vers le Sud ou le Sud-Ouest les masses de vapeur d’eau apportées de l’Atlantique. Cette vapeur se condense et donne la pluie. La vitesse de translation des orages a pu être'établie entre deux stations de la bouche du Niger, San' et lvoury, : distantes de 180 km'et reliées télégraphiquement; elle serait dé 60 à 75 km à l’heure. La trajectoire serait sensiblement rectiligne. '
- ‘.........../ -, r Cil. DE YlLtEDEUIL.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, rue de Fleuru's, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1989.
- 8 JUILLET 1911.
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- LA PHOTOGRAPHIE INTÉGRALE
- Voici déjà un peu plus de trois ans1, M. A. De-tœuf, exposait dans La Nature le principe d’une découverte des plus intéressantes deM. le professeur Lippmann, celle de la photographie intégrale dont le but est « la reproduction intégrale de l’impression visuelle que nous donne directement la. nature ».
- , Mettant à profit cette particularité des lentilles utilisées en optique d’ètre des appareils réversibles, M. Lippmann s’était avisé que, s’il réunissait côte à côte plusieurs lentilles, de façon à recueillir sur une même surface sensible une série d’images d’un même objet, l’œil se trouvant ensuite placé au foyer
- sait une couche serrée à la surface d’une plaque sensibilisée.
- Mais la difficulté d’isoler de ses voisins chacun des objectifs constitués par un globule obligeait à abandonner ce procédé, encore que l’expérience eût montré à M. Lippmann qu’il n’y avait point impossibilité réelle d’y recourir.
- Dans d’autres essais, M. Lippmann utilisa de petites lentilles à court foyer, telles que ces loupes servant à grossir les toutes petites photographiés que l’on enchâsse dans l’épaisseur du manche de certains porte-plumes. Cette fois, il n’y avait plus de
- Fig. i. — Épreuve photographique multiple servant à donner l'illusion du relief dans l'appareil Lippmann.
- commun de ces lentilles apercevrait simultanément toutes ces images et aurait de ce fait l’impression d’une image unique, en relief et de même grandeur que l’objet dont elle est la représentation.
- Mais comment, en pratique, réaliser un dispositif répondant à toutes les données du problème?
- M. Lippmann songea tout d’abord à une solution particulièrement élégante dont l’avantage eût été de réduire pour ainsi dire à une simple plaque pelli-culaire sensible tout l’appareil instrumental nécessaire à la photographie intégrale.
- À cet effet, en guise de lentilles, il imagina d’utiliser ces minuscules globules de verre connus dans le commerce sous le nom de semence, dont il de'po-1. Yoy. La Nature, n° du 26 mars 1908, p. 252.
- difficulté pratique pour isoler les unes des autres les diverses lentilles de façon que les images qu’elles fournissent sûr la couche sensible demeurent chacune nettement délimitées. Le. résultat, cependant, n’étant pas suffisamment satisfaisant, l’inventeur se résigna à combiner un dernier appareil de dimensions beaucoup plus considérables mais qui, lui, donne en revanche toute satisfaction.
- Ayant réuni sur une même monture douze lentilles de même longueur focale et coupées rectangu-lairement de façon à pouvoir se disposer exactement les unes à côté des autres, M. Lippmann réalise ainsi un système de douze appareils photographiques — ce nombre est du reste purement arbitraire, il peut être réduit ou augmenté sans que rien soit
- 3pe année.
- a' semestre.
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- LE PROBLÈME DU CHANGEMENT DE VITESSE
- changé clans la réalisation de la photographie intégrale — destinés à fonctionner simultanément et à donner sur une meme plaque sensible douze clichés juxtaposés du sujet photographié. Le négatif ainsi obtenu est utilisé pour la préparation d’un positif sur verre destiné à l’examen.
- Celui-ci se pratique de façon fort simple. Le positif préparé comme nous venons de l’indiquer est introduit dans l’appareil au lieu et place de la glace sensible. Cela fait,l’observateur s’installe en avant de l’objectif multiple, en un point voisin du foyer commun.
- Dans cette position, en raison justement du phénomène de la réversibilité, les yeux récoltent tous les rayons émanant des douze images et, de ce chef, reçoivent l’impression d’une image unique, en relief de grandeur naturelle et d’aspect variable suivant le point précis d’où se fait l’observation. Ainsi, en examinant la partie inférieure de la plaque, on voit plus de plancher que de et c’est l’inverse que l’on constate si l’on
- Fig. 2. — L’appareil Lippmann servant à prendre, une épreuve stéréoscopique multiple.
- regarde la région supérieure de la photographie1.
- 11 semble, en un mot, que l’objectif multi-lenli-culaire soit comme une fenêtre pourvue de plusieurs vitres au travers laquelle et de quelque distance l’on contemple un sujet plus ou moins éloigné.
- Telle est la réalisation, véritablement merveilleuse, <[uc vient d’effectuer M. le professeur Lippmann.
- Cette soluLion si élégante du problème de « la
- photographie intégrale » ouvre un champ tout nouveau et encore inexploré aux innombrables ama-, leurs de photographie. On ne saurait en effet imaginer rien de plus prestigieux que ce dernier mode de reproduction photographique qui dépasse singulièrement en intérêt la photographie stéréoscopique usuelle.
- Aussi, la photographie intégrale
- ne saurait-elle larder à entrer dans le domaine de la pratique. Soit exécution est aisée; les constructeurs d’appareils ne manqueront pas pour en faciliter l’accès aux amateurs. D1' Georges Vitoux.
- LE PROBLEME DU CHANGEMENT DE VITESSE
- La transmission universelle Janney
- Le problème général du changement de vitesse peut se formuler comme suit : étant donné un arbre moteur animé d’une vitesse de rotation déterminée, transmettre sa puissance à un second arbre entraîné par lui, à l’aide d’un organe intermédiaire qui permette d’imprimer à volonté à l’arbre conduit une vitesse quelconque comprise entre un maximum donné et zéro, dans le même sens que le premier arbre ou en sens contraire. Ce problème se pose, on peut le dire, à chaque instant, en mécanique : c’est le cas par exemple d’une automobile forcée de monter une côte un peu forte ; si la vitesse restait constante, la puissance à fournir par le moteur dépasserait ses moyens. Il faut donc ralentir, et l’on sait par quel jeu, un peu barbare, d’engrenages on y parvient. Le changement de vitesse des automobiles n’est qu’une solution très grossière du problème dont nous avons posé plus haut l’énoncé.
- La transmission universelle de M. Janney que. nous décrirons plus loin en est, an contraire, une solution
- parfaite, d’une remarquable ingéniosité. Un comprend de suite tous les services qu’elle pourra rendre.
- Le principe sur lequel elle repose est très simple, très banal même. Mais les difficultés d’exécution qu’il a fallu vaincre pour établir un appareil d’usage pratique ont été considérables, elles ont été abordées et résolues par M. Janney avec une originalité et un bonheur qui augmentent encore l’intérêt qui s’attache à son appareil.
- Le principe de l’appareil Janney et de beaucoup d’autres transmissions hydrauliques que l’on peut imaginer sur le même thème est le suivant :
- Si l’on siqjpose un moteur donnant, à une vitesse constante, une puissance constante et que ce moteur conduise une pompe, on peut imaginer que la pompe débite soit un grand volume à faible pression, soit un petit volume à haute pression. On aura par exemple, au rendement près, pour un moteur de un cheval donnant 75 kilogrammètres par seconde,
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- LE PROBLÈME DU CHANGEMENT DE VITESSE :.. -- 83
- 75 kg d’eau élevés à 1 ni., ou au contraire 1 kg d’eau élevé à 75 m. *
- Si maintenant nous nous arrangeons en sorte que la pompe et le moteur tournant toujours à une vitesse constante on puisse faire varier à volonté le débit et la pression, de façon à toujours absorber le travail disponible, nous aurons un appareil qui pourra, entre deux limites, donner tous les débits à toutes les pressions. De fait, il existe toute une série de dispositifs permettant de faire varier à volonté le débit des pompes ; parmi eux il nous
- Moteur
- M Coulisse
- tfecepteurk évites se ^variable ,
- \ Pompe
- Récepteur)
- Fig. i. —• Schéma théorique d'une pompe à débit réglable.
- système complet dans lequel la vitesse du moteur primaire et du générateur hydraulique étant constantes, la vitesse du récepteur hydraulique sera au contraire variable selon 1’elfort qu’il doit fournir. Lorsque nous aurons à soulever un poids léger à grande hauteur, nous ferons donner à la pompe son débit maximum et le récepteur tournera
- Schéma simplifié du fonctionnement de la pompe à débit 'réglable de l'appareil Janney.
- suffira de citer les excentriques variables ou les pompes dont la commande sc ferait par une coulisse analogue à celle qui s’emploie pour la manœuvre des tiroirs de machines à vapeur. C’est ce que nous avons supposé dans la figure 1. Dans la position figurée sur le croquis supérieur, le débit est maximum ; dans la position figurée sur le croquis inférieur,
- à la même vitesse que le moteur; lorsque, au contraire, nous aurons à vaincre une lourde charge, nous réduirons le débit en augmentant la pression et notre récepteur tournant moins vite donnera un effort multiplié, en sorte que le travail demeurant constant, l’effort soit d’autant plus grand que la vitesse est plus petite.
- t) Arbre
- Fig. 3. — Schéma simplifié du changement de vitesse Janney.
- De droite à gauche, les trois organes essentiels : la pompe à débit réglable, mue par l'arbre moteur, le distributeur, le récepteur à vitesse variable entraînant l'arbre conduit.
- il est nul : il est aisé de comprendre qu’entre ces deux limites, tous les débits sont possibles par variation progressive ; lorsque le débit se réduit on peut augmenter la pression d’autant sans surcharger le moteur à la seule condition que le débit en litres multiplié par la pression (en mètres de hauteur) ne dépasse jamais le nombre de kilogrammètres disponibles. Si maintenant nous imaginons que le débit de notre pompe communique avec l’admission d’un moteur rotatif quelconque, dont le débit soit constant, nous aurons un
- Mais, le principe fort simple tel que nous l’avons exposé serait d’une réalisation mécanique fort difficile. .
- Yoici comment M. Janney a résolu le problème par un mécanisme simple.
- Sur l’arbre moteur destiné à recevoir la puissance à transmettre, il a monté une pompe génératrice ainsi conçue (fig. 3) : Dans un carter fixe, fermé et plein d’huile, l’arbre moteur porte claveté sur lui un disque qui contient tous les cylindres disposés
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- parallèlement à l’arbre moteur. Ces cylindres alésés de part en part dans le disque, tournent naturellement dans le carter à la même vitesse que l’arbre sur lequel ils sont fixés. Les pistons sont tous également fixés parallèlement à l’arbre moteur sur une couronne C qui est elle-même entraînée par le mouvement de ce même arbre sur lequel elle est fixée au moyen d’un montage à la cardan : pistons et cylindres tournent donc ensemble, sans que leurs positions respectives varient dans le plan P P. La couronne peut cependant se déplacer avec les pistons dans le plan P' P' à droite ou à gauche, autour du cardan, le déplacement s’obtient sous l’action de la commande E' qui forme point fixe et qui agit par l’intermédiaire d’une butée à bille, pour déterminer la position de la couronne et la variation de son angle a (fig. 2) par rapport à Farbre. Dans ces conditions E' joue très exactement le rôle d’un plan incliné : lorsque l’arbre tourne, chaque piston part de A pour arriver en B avec une course et un débit correspondant qui sont fonction de la position du point E'.
- Si E' recule et vient à être dans une position telle, que l’angle a soit nul, la course et le débit deviennent nuis. Si a devient négatif, c’est-à-dire si E' recule au delà du point de débit nul, les pompes, au lieu d’achever leur course
- de refoulement en face de E', opèrent à l’inverse et y achèvent leur course d’aspiration. Nous avons ainsi le schéma d’une pompe à débit variable et réversible.
- Mais comment recueillir ce débit sans soupapes ni distributeurs compliqués? Voici :.(fig. 7) la paroi du carter forme glace parfaitement dressée et le bloc des cylindres tourne en formant joint sur cette glace simplement perforée de deux ouvertures pour l’aspiration et le refoulement. En effet E et E' étant les points morts, c’est en face de chacun d’eux que se terminent respectivement les courses de refoulement et d’aspiration. Si la rotation des cylindres est celle de la flèche,
- l’aspiration aura toujours lieu entre 0 et 0' et le refoulement entre R et R'. Dès lors deux orifices percés dans la glace du carter pourront toujours suffire au débit successif des cylindres qui viendront automatiquement chaque fois en temps utile devant l’orifice voulu.
- Imaginons maintenant que le refoulement et l’aspiration de l’appareil que nous venons de décrire soient en relation avec un appareil identique, mais dans lequel le point E' occupera une position fixe de façon que le débit de ce second appareil soit constant; il est facile de comprendre que ce récepteur, situé à T endroit où l’on désire agir, recevant d’un côté le fluide comprimé par le premier appareil
- Fig. 5.— L’appareil démonté; on voit le distributeur et la couronne mobile portant les pistons du récepteur à vitesse variable.
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- et échappant de l’autre vers son’ aspiration, va se mettre à tourner en entraînant l’arbre sur lequel il sera monté ; il tournera à une vitesse et en développant un effort qui seront fonction de la position occupée par E' dans le premier appareil. Si
- cette mise au point que nous voudrions insister rapidement ici pour montrer comment a pu être réalisé un appareil dont le rendement égale et dépasse celui des meilleures machines électriques, puisque de la puissance reçue sur l’arbre primaire on recueille en
- E' vient occuper successivement les positions de la ligure 2, nous aurons un système de transmission dans lequel l’arbre moteur, tournant toujours dans le même sens, pourra donner sur l’arbre récepteur un sens de rotation direct
- ou inverse à la vitesse ...............
- voulue; si l’on fixe E' dans la position de débit nul, on aura l’équivalent complet de la marche en débrayage, le moteur continuant cà tourner.
- Ce que nous venons de dire suffit amplement à démontrer que l’appareil Janney répond bien théoriquement à toutes les conditions du problème.
- Seulement, encore une fois, il existe théoriquement bien d’autres solutions possibles et même élégantes ; l’intérêt de l’appareil que nous venons de décrire c’est qu’à sa conception ingénieuse à l’extrême vient s’ajouter une réalisation tout à fait remarquable
- qui présente un intérêt au moins aussi réel que la conception de l’appareil décrit.
- En effet, M. Janney a réussi à mettre parfaitement au point cet appareil, dont un des premiers exemplaires galopait et trépidait nous disait-il, à Londres, « avec un bruit de cheval emballé » et c’est sur
- Fig. 7. — Le distributeur du changement de vitesse.
- pratique jusqu’à 80 et 87 pour 100 en travail effectif sur l’arbre mené! (voy. tableau des rendements.)
- D’abord une première question se posait : il fallait plusieurs cylindres non seulement pour éviter le point mort, mais pour éviter les à-coups dans le débit et les chocs excessifs qui en seraient résultés. Ce premier point a été réalisé jusqu’à obtenir un appareil parfaitement silencieux en calculant convenablement le nombre, les caractéristiques et-la position des pistons employés de façon à annuler les variations de débit et de couple M. Janney a réalisé ainsi un appareil dont - les 9 éléments différents donnent une régularité presque parfaite, qu’un nombre beaucoup plus considérable d’éléments symétriques ne permettrait pas d’atteindre.
- D’autre part, chacun des appareils é tant le siège de réactions importantes, il devait en résulter, sur la paroi fixe formant distributeur, des pressions considérables tendant à coller à cette paroi le disque porte-cylindre avec d’énormes frottements. M. Janney a très ingénieusement tourné la difficulté en prévoyant, outre le distributeur et le disque porte-cylindre, des
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- capaciles d’équilibrage qui réduisent la pression au strict minimum nécessaire pour maintenir l’étanchéité.
- Le liquide utilisé" étant de l’huile, il en résulte naturellement que cet équilibrage assure en même
- Fig. 8. — Coupe d’un cylindre mobile, du piston et de la genouillère par laquelle il s’articule sur la couronne mobile.
- temps le graissage parfait et sous pression entre le disque et les cylindres.
- Pour la commande des pistons il y eût eu de grosses difficultés à employer des axes et des bielles. M. Janney a eu l’ingénieuse idée d’y substituer une sorte de bille formant genouillère et pour labienlubré-11er, il a simplement percé le piston et percé la bille, en sorte que- l’huile graisse à la fois et à haute pression les deux articulations de chaque pis-lon (lig. 8).
- 11 y a dans cet appareil tant d’ingéniosité, de soin , et d’habileté, qu’on aurait trop à faire à vouloir y insister en détail; nous avons seulement voulu montrer, par ces quelques exemples, comment l’in-veuleur a pu arriver aux rendements qu’il obtient et comment un appareil qui au début était, comme il nous le disait lui-même, « aussi bruyant qu’un cheval emballé » a pu arriver au degré do perfection qu’il a al teint.
- Les applications d’un appareil du genre de celui que nous venons de décrire sont fort nombreuses.
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- Un emploi très heureux en a été fait pour l’artillerie et la commande des tourelles dans les principales marines de guerre du monde et les plus grandes manufactures de canons se sont intéressées dès le début à l’appareil Janney (le Creusot, Krupp, Vick ers et Maxims, etc.). Mais, en dehors de ces applications belliqueuses, le champ est vaste des applications fécondes (appareils de traction, machines élévatoires de tous genres, machines-outils, etc.). C’est, ainsi que M. Richard signalait récemment à la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale, l’application de la transmission universelle Janney à la manœuvre du rideau du nouveau théâtre de Mexico.
- Au reste l’intérêt de la question est si évident que l’émulation s’éveille parmi les ingénieurs et les inventeurs en sorte qu’on a déjà proposé de multiples appareils devant donner les mêmes résultats que l’appareil Janney.
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- Fig. g.— Courbe indiquant le rendement de l’appareil en fonction de la vitesse de vola- lion de l’arbre moteur.
- Nous reviendrons sur cette question du changement de vitesse et des projets les plus intéressai! I s auxquels il a donné lieu dans ces dernières années.
- J.-G. Séatli/es.
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- Le couronnement d’un roi d’Angleterre n’est pas de ces faits scientifiques auxquels nous réservons en principe l’accès. de nos colonnes. Mais il nous a paru qu’à son occasion, nous pouvions mettre en relief quelques chiffres et quelques faits intéressants.
- Roi de Grande-Bretagne et d’Irlande et des Dominions d’outre-mer, et empereur de l’Inde, le nouveau souverain se trouve être le chef de plus de 400 millions de sujets, la plus grosse fraction d’humanité qui ait jamais été réunie sous la même domination; et c’est là, déjà, un phénomène historique et sociologique digne de retenir l’attention. Comme ces 400 millions d’àmes qui totalisent la population de l’Empire britannique sont répartis dans les cinq parties du monde, le formidable ensemble présente forcément toute une série de contrastes.
- Cette dispersion peut être mise en relief à l’aide de.quelques chiffres. Tandis que la superficie totale
- L’EMPIRE BRITANNIQUE
- de l’Empire est de près de 12 millions de milles carrés (cette mesure équivalant à un peu plus de 2 kilomètres carrés et demi), celle du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Irlande, Galles) n’est que de 121 089 milles carrés. En ajoutant à ce chiffre la superficie de F île de Man et des îles Anglo-Normandes, assimilées à des colonies autonomes, et celle de Gibraltar et de Malte, on peut dresser le tableau suivant, où se trouve répartie en chiffres ronds la superficie de l’Empire britannique pour chacune des cinq parties du monde :
- Europe. ... 125.095 milles carrés.
- Asie . . . . . 1.915.000 —
- Afrique .... 2.644.000 —
- Amérique . . . 4.059.000 —
- Océanien . . . 5.184.000 •—-
- On voit que la balance l’emporte pour le Nouveau
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- Monde, grâce aux vastes étendues du Canada, et que la superficie totale de l’Empire est presque cent fois plus grande que celle des Iles Britanniques.
- Si les possessions britanniques du Nouveau Monde l’emportent par la surperficie, elles sont reléguées dans les derniers rangs quant au chiffre de la population, qui peut être représenté comme suit pour chacune dos cinq parties du monde :
- Europe. ..... 42.082.000 âmes.
- Asie. ..:... 500.570.000 —
- Afrique........... 45.050.000 —
- Amérique.......... 7.528.000 —
- Océanie................. 5.195.000 —
- On se doute bien que le nombre d’habitants par mille carré varie considérablement dans toute l’étendue de l’Empire. Les îles Anglo-Normandes et l’Australie nous présentent les deux extrêmes, les premières, avec 496,5 habitants par mille carré, la seconde avec 1,5. La densité de population du Canada (1,4) est comparable à celle de l’Australie, tandis qu’elle s’élève à 172 pour l’Inde, et à 461,7 pour les -autres possessions asiatiques. Pour l’Empire, elle offre'une moyenne de 55,5 habitants par mille carré.
- Il est impossible de dresser ici la liste des races et sous-races qui entrent dans la composition de cet Empire. Ce qu’on peut dire avec précision, c’est que, sur les 400 millions de sujets britanniques, on ne compte que 50 millions de personnes de race blanche, les 550 millions restants étant fournis par les races dites de couleur, noire, jaune et rouge. Au point de vue religieux, on peut faire une remarque qui n’est pas sans analogie avec la précédente. L’Empire britannique, bien que considéré comme partie intégrante dé la chrétienté, compte plus de mahométans que la Turquie, et plus de bouddhistes que le Japon.
- A ce même point de vue, nous trouvons dans les derniers recensements des chiffres et des renseignements aussi instructifs que curieux. La force du nombre appartient à l’hindouïsme et, à ses différentes sectes, avec 208 millions de croyants. Le deuxième rang appartient aux sectateurs de Mahomet, qui, dans tout l’Empire, sont au nombrë de
- Fig. i.— Les peuples de l’Empire britannique : Types de femmes du Pays de Galles.
- 94 millions. Les chrétiens ne viennent qu’en troisième rang, avec 58 millions, suivis de loin par les bouddhistes (12 millions) et par les sikhs (2 500 000). Les idolâtres (fétichistes, etc.) forment un ensemble de 9 millions, et un nombre quasi-illimité de religions non chrétiennes et de médiocre importance numérique offrent un total de 14 millions.
- On comprend que les recenseurs de l’Empire soient parfois fort embarrassés pour réunir par groupes des croyances que désignent des noms aussi bizarres que les suivants : les canopistes, les hylo-zoïstes, les astronomicaux, les antinomiens, les cala-thumpiens, les dippers, les immortalistes conditionnels, les auroristes du millénaire, les tunkers, les tipons, les soung-quongs.
- Une étrange anomalie est présentée par ce fait que l’Empire, qui est en train de conquérir à l’anglais le rang de langue universelle, n’a pas réussi cependant à effectuer l’unité linguistique du petit territoire dont il est issu. On né parle pas moins de cinq langues distinctes dans les Iles Britanniques : anglais, gallois, écossais (gaélique), irlandais, français. Dans le Pays de Galles, près de la moitié de la population (46 pour 100) parle gallois, et une importante fraction de la population rurale (14 pour 100) ne connaît pas d’autre langage. Des journaux quotidiens à 8 ou 12 pages rédigés en cette langue celtique se publient dans les principales villes de la principauté.
- Une étude intéressante serait de rechercher les contrastes en civilisation que présente le vaste empire. Cette tâche dépasserait les limites d’un article, et il suffira de dire que tous les degrés de l’échelle y sont représentés, depuis l’existence affinée des classes dirigeantes anglaises jusqu’à la sauvagerie des nègres australiens, depuis la culture intellectuelle d’un parsi jusqu’aux grossières superstitions d’un montagnard hindou du Nilgiri, qui pratique encore les sacrifices humains.
- Une constatation qui ne surprendra pas les philosophes, c’est que les bienfaits de la paix et de la civilisation tendent à abaisser partout dans l’Empire le taux de la natalité. Ce taux, qui était de 14,5 pour tout l’Empire en 1876, est tombé successi-
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- i. Guerrier Massai (Afrique orientale). — 2. Guerriers de Tonga (Océanie). 3. Musicien Basuto (Afrique du Sud). —4. Indigènes du Lagos. — 5. Zoulous du Cap.
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- Fig. 3. — Les peuples de VEmpire britannique : i. Chypriote. — 2. Birman. — 3. Parsi {Inde). — 4. Types tibétains.
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- 90 ' ~ CE QUE DEVIENT L’OR NOUVEAU
- vement, de dix en dix ans, à 11,6, puis, à 8,6. Dans certaines parties de l’Inde, notamment dans les Native States (Etats'indigènes autonomes), on avait même enregistré une diminution de la population de 5,5 pour J 00 à l’avant-dernier recensement (période 1891-1901). Mais celui du 10 mars dernier accuse un notable relèvement du taux d’accroissement (12,9) de la population de ces mêmes districts, tandis que ce même taux pour les autres régions indiennes n’indique qu’une légère augmentation (de 4,7 à 5,4).
- Au point de vue du mariage, l’Inde et les Antilles présentent dans l’Empire un contraste significatif. Sur 1000 Hindous, on compte 465 personnes mariées et 116 veufs ou veuves, tandis que, dans les Antilles Anglaises, on trouve 760 célibataires pour 1000 habitants. L’Inde est donc le pays où l’on se marie le plus volontiers (la coutume y veut que les filles soient mariées avant l’agc nubile), tandis que la Jamaïque (185 personnes mariées par 1000 habitants) est le pays où l’on se marie le moins.
- La proportion numérique entre les sexes offre, elle aussi, des contrastes curieux. Les deux extrêmes sont fournis par l’Angleterre proprement dite, avec 48 hommes pour 51 femmes, et par la colonie de Hong-Kong, avec 72 hommes pour 27 femmes, soit presque trois fois plus d’hommes que de femmes. En règle générale, les pays d’émigration ont beaucoup plus de femmes que d’hommes, ceux-ci émigrant plus volontiers, tandis que les pays d’immigration présentent le phénomène inverse. Ainsi, dans l’Australie occidentale, où, en un demi-siècle, la population a passé de 5000 âmes à près de 200000 du fait de l’immigration, on compte presque, comme à Hong-Kong, trois hommes pour une femme (112 875 contre 71 249).
- Nous pourrions pousser plus loin cette collection de contrastes. Ceux que nous venons de citer suffiront à montrer combien hétérogène est cette masse d'humanité qui forme la population du plus vasle Empire que l’histoire ait jamais connu.
- Victor Forbix.
- CE QUE DEVIENT L’OR NOUVEAU
- L’or est une marchandise assez particulière, qu’une longue habitude nous fait considérer comme beaucoup plus spéciâlè encore qu’elle ne l’est en réalité. C’est pourtant une marchandise. Et quiconque a un peu réfléchi à cette question s’est rendu compte que, lorsqu’on échange de l’or contre du blé, du coton ou un autre métal industriel, les deux produits du sol, troqués l’un contre l’autre, sont, en réalité comparables. Comme disait Montaigne, quand je joue avec ma chatte, qui sait si ma chatte ne se joue pas de moi. Nous payons le blé avec de l’or; mais, inversement, l’or se trouve payé avec du blé. Marchandise, l’or est donc soumis aux lois de l’offre et de la demande et son cours doit varier suivant les moments. Nous nous en apercevons peu parce que l’étalon d’or se trouve actuellement à peu près universellement admis, en sorte qu’une convention commode nous conduit à attribuer à l’or un cours fixe (les petites modifications que l’on voit figurer dans les cotes des affineurs n’étant pas à considérer ici) ; toutes les autres substances ont l’air de varier par rapport à cette seule valeur fixe. C’est une simple question de mouvement relatif; mais l’accident qui est arrivé à l’argent, autrefois doué du même privilège, pourrait un jour arriver à l’or, de même que le platine pourrait conquérir plus tard un avantage semblable. Théoriquement il est facile de concevoir que la hausse de l’or doit se traduire par une baisse simultanée et proportionnelle de toutes les substances payées en or. Pratiquement tant d’autres facteurs influent dans ces mouvements des cours que les économistes ont souvent peine à en démêler le sens exact, la portée et l’origine. Il n’en est pas moins vrai que, lorsque, chaque année, les mines viennent jeter sur le marché pour deux milliards et demi .d’or nouveau, il faut que cet or trouve un débouché. Comment le trouve-t-il? Où passe-t-il? Que devient-il? Ce sont des questions que plus d’un de nos lecteurs s’est certainement posées et auxquelles nous voudrions essayer de 1. Emplois industriels des métaux précieux. Elude économique et juridique. Paris, Giard et Bière, i vol. in-8°.
- répondre sommairement en utilisant sur quelques poinls une intéressante enquête récente de M. André Touzet1.
- Sur 2428 millions d’or produits en 1910, on sait qu’il en est sorti 807 du Transvaal, 497 des États-Unis, 550 d’Australie, 06 de Rhodésia, 59 du Canada, 55 des Indes-Britanniques, 19 de l’Afrique Occidentale, 7 de la Guyane anglaisé : soit au total, 1850, ouïes trois quarts, des pays de langue anglaise. Cette seule remarque suffirait déjà à expliquer comment le marché de l’or brut est presque exclusivement à Londres, malgré quelques efforts tentés depuis la guerre du Transvaal pour en attirer une parlic en France ou en Allemagne. Il faut ajouter la rapidité plus grande des lignes de navigation anglaises et enfin une très vieille organisation commerciale qui, à Londres même, tend à restreindre peu à peu le nombre des affineurs pour monopoliser le commerce de l’or en un très petit nombre de mains. Presque tout l’or brut commence donc par- venir passer à Londres par les mains des quatre ou cinq affineurs (refiners), qui transforment les barres ou la poudre d’or à teneur variable en un métal homogène, prélevant pour la fonte, l’affinage, l’essai et le monnayage, des droits assez élevés qui montent à près de i 2 fr. le kg. C’est de là que l’or se dirige vers ses deux grandes applications, les emplois industriels et les monnaies, dont nous devons commencer par rechercher la proportion.
- 1° Les emplois industriels de l’or varient chaque année, suivant d’abord, en moyenne, la loi ascensionnelle qui se produit pour une substance quelconque avec l’augmentation du nombre des individus humains aptes à l’utiliser, et subissant d’autre part de très manifestes fluctuations périodiques avec les périodes de prospérité ou de crise; Il est très difficile d’évaluer exactement cette consommation industrielle qui est considérable, d’abord parce cpi’il s’agit d’industries privées échappant à tout contrôle, Ou cherchant même, quand il existe des taxes, à les éviter, ensuite parce que ces industries mêmes auraient souvent J’ai traité moi-même celle question en détail dans l’Or dans le monde (Armand Colin).
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- LA DESSICCATION DE L’AIR DES HAUTS FOURNEAUX 91
- peine à estimer la proportion dans laquelle elles emploien t de l’or nouveau, de vieux objets refondus ou des monnaies repassées à la fonte. En France, la principale maison faisant le traitement des métaux précieux est le Comptoir Lyon-Allemand, dont les ventes brutes en 1908 sont montées à 20 454 kg d’or. On peut défalquer moitié de ce. chiffre pour obtenir les ventes nettes; mais, d’autre part, il faut ajouter à peu près autant pour tenir compte des autres maisons. On arrive ainsi, en résumé, à l’idée que la consommation française a pu partir d’environ 10 000 kg en 1885 pour monter à 20 000 en 1908. En Allemagne, les affineries sont au nombre de quatre : à Francfort, Hambourg, Freiberg et Pforzheim. La consommation nette était d’environ 10 000 kg en 18ft8; elle est montée à 17 000. Il est à remarquer que la refonte des vieilles matières intervient en Allemagne dans une proportion bien moindre qu’en France, l’Allemagne étant un pays de richesse plus récente. Aux Etats-Unis le total actuel peut être de 50 000 kg, la consommation par habitant surpassant celle de tous les autres pays, même aujourd’hui la France. Nous trouvons encore 11000 kg en Suisse, 5000 kg en Autriche-Hongrie, 8600 en Russie, etc. J\Tour arrivons ainsi, pour l’ensemble des pays, en 1907, à un minimum de 200 000 kg représentant 692 millions, soit environ 30 pour 100 de la production.
- Ce chiffre est certainement à augmenter. H existe, en effet, en Extrême-Orient, pour les métaux précieux, une puissance d’absorption, dont les chiffres ci-dessus ont seulement essayé de tenir compte pour l’Inde et qui fait le désespoir des statisticiens. Tout Hindou thésaurise sous la forme métallique, ne se fiant pas suffisamment aux autres formes de richesse usitées en Occident. D’après certaines évaluations, il y a peut-être là 50 milliards d’or enfouis et qui se dissimulent, augmentant toujours. En Chine, il paraît, d’après lioswag, qu’une autre coutume est propre à faire disparaître des chiffres d’or énormes. Les Chinois, dit cet auteur, brûlent, dans certains événements importants de la vie, une feuille d’or de deux centimètres carrés environ collée sur une feuille de papier en forme de voûte sur deux autres. Cela pourrait correspondre à une consommation de plusieurs francs d’or par Chinois et par an. Des remarques de ce genre, même en réduisant les chiffres par lesquels on les apprécie, peuvent expliquer bien des anomalies.
- 2° Nous arrivons enfin à l’emploi monétaire, qui est loin, comme on vient de le voir, d’être le seul, mais qui, néanmoins, dans certaines périodes et, en particulier, dans celle qu’on a traversée pendant vingt ans jusqu’en 1907, absorbe , des quantités d’or directement comparables à la production totale des mines. Si l’on additionne,
- en effet, les chiffres donnés par les Hôtels des Monnaies du monde, on arrive à cette conclusion paradoxale que la frappe a été, pendant ces vingt ans, supérieure à la production des mines. Si l’on ajoute la consommation industrielle dont il vient d’être question, on voit que, jusqu’en 1907, avec une production d’or annuelle qui s’est élevée peu à peu à 2 milliards par an, on n’est pas arrivé à étancher la soif d’or croissante du monde civilisé : il a fallu puiser dans les réserves antérieures et accumuler les déficits. C’est depuis 1907 seulement qu’une légère surproduction semble commencer à combler les vides ainsi creusés. L’or trouve donc encore un débouché très facile et immédiat et nous sommes loin du temps où Michel Chevalier pouvait prédire une baisse probable de l’or en insistant sur la disparition progressive de ses emplois industriels. La forte production d’or est, malgré les apparences premières, pour peu de chose, sinon pour rien, dans l’accroissement actuel du prix de la vie, déterminé un peu partout par une modification sociale.
- En résumé, de 1880 à 1900, tandis que la production et les monnayages triplaient, la consommation industrielle augmentait d’un tiers. Mais alors qu’en 1880, elle semblait prélever 66 pour 100 des matières neuves, elle arrivait progressivement à n’en plus prendre que 20 pour 100 en 1900. Elle s’accroissait d’année en année, mais sans suivre une marche aussi soudainement accélérée que la production ou que la frappe, sans d’ailleurs en être gênée ni gêner celle-ci.
- Maintenant, si nous revenons à la question posée en commençant, que devient l’or nouveau, on voit qu’une proportion, allant entre moitié cl. un tiers suivant le taux de l’extraction, variable d’ailleurs suivant les modifications de la prospérité publique, passe dans l’industrie. Quant au reste qui est frappé en monnaies, il en vient finalement une proportion formidable dans les coffres des grandes banques d’Etat. C’est ainsi que, dans les dix années de 1900 à 1910, sur une extraction lof ale de 19 milliards, plus de 9 milliards venaient grossir ces réserves, les portant de 12 à près de 22. La France passait de 2540 à 5224 millions, les États-Unis de 5088 à 6581, la Russie de 1888 à 5261. Et si, aux banques d’Etat, on ajoute les grands établissements de crédit du monde entier, on arrive à se rendre compte qu’une proportion très faible de l’or extrait va dans.les bourses des particuliers, ce qui correspond d’ailleurs avec cette idée économique si naturelle de considérer l’or comme un simple gage d’une nature, d’une forme et d’une concentration particulièrement commodes, tous les échanges d’une certaine importance devant être réglés au moyen des instruments de crédit. L. De Launay,
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- par le chlorure de calcium.
- On n’a pas sans doute perdu le souvenir des polé-miques très ardentes qui divisèrent les sidérurgistes de l’ancien et du nouveau continent quand furent publiés les premiers résultats de l’application de la dessiccation à l’air insufflé dans les hauts fourneaux. Des économies considérables de combustible tà la tonne de fonte, des augmentations importantes de la production journalière des appareils avaient été signalées aux Isabella Furnaces. Bien que les économies réalisées et les augmentations de produc-
- tion aient été dues en grande part - à un chauffage plus avancé de l’air introduit dans le fourneau, il paraissait néanmoins que la diminution de l’humidité introduite avait eu une influence sérieuse sur la marche des appareils.
- Pourtant jusqu’ici les applications de la dessiccation ont été peu nombreuses en Europe et même en Amérique, pays natal du nouveau procédé. Pour nous limiter aux pays plus rapprochés dé nous, nous pouvons signaler que la première installation
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- de dessiccation en Europe fut faite à l’usine Guest, Keen, Vettlefolds à Cardiff en 1908 et qu’en Allemagne une installation' analogue fonctionne aux usines de Deutscher Kaiser à Bruckhausen, en Westphalie.
- 11 faut en voir une cause primordiale dans les frais e'ieve’s que causait l’installation du seul procédé connu pratique de dessiccation, celui par refroissement préalable (procède' Gaylev). Pour un haut fourneau de 150 tonnes de production journalière, il ne faut pas, en effet, compter sur moins de 500 000 fr.
- Les grandes usines de la Westphalie ou de la Lorraine capables de plus de 1000 tonnes de fonte par jour devaient donc envisager des immobilisations très grossés pour l’application du système.
- Aussi comprend-on que de nombreux chercheurs aient tenté de réaliser un procédé plus pratique et plus économique de dessiccation de l’air d’insufflation et qu’en particulier on ait eu l’idée de s’adresser à des substances avides d’eau pour purger l’air atmosphérique de son humidité. Mais il’ne" suffisait pas de trouver un pareil corps ; le problème n’eùt en effet présenté aucune difficulté et on aurait eu plutôt l’embarras du choix. Il fallait aussi que la substance qui aurait absorbé l’eau pût être facilement régénérée, c’est-à-dire ramenée à son état initial de façon qu’elle put resservir sans diminution appréciable de ses capacités absorbantes.
- Tout récemment les usines de Differdange dans le Luxembourg ont mis à l’essai un procédé basé sur l’emploi comme substance dessiccatrice du chlorure de calcium, procédé étudié par deux ingénieurs français, MM. Daubiné et Roy; le dernier congrès de la grande association des métallurgistes anglais, l'Iron and Steel Institute, a reçu d’ailleurs de ces deux personnes une communication relative à ces expériences et nous nous proposons dans les quelques lignes qui vont suivre d’indiquer très sommairement les conditions dans lesquelles les usines de Differdange ont effectué leurs essais.
- Rappelons tout d’abord que le chlorure de calcium forme par l’eau plusieurs hydrates dont les conditions d’équilibre avec la température ont été étu-
- Fig. i. — Coupe transversale de F appareil dessiccateur Daubiné et Roy, installé à Differdange.
- diées avec un certain nombre de physiciens, en particulier par Roozeboom et Muller Erzbach. La considération des courbes de ces corps a permis alors de se rendre compte que la dessiccation par le chlorure anhydre ne pourrait s’obtenir qu’avec une grande lenteur, ce qui était contraire à une opération industrielle comme celle que l’on envisageait ; ceci amenait à considérer une température limite dans la période de régénération, c’est-à-dire qu’il y avait une température qu’il ne fallait pas dépasser si l’on ne voulait risquer de produire un corps se rapprochant trop du chlorure anhydre, ou même du chlorure mono-hydraté, soit 255°.
- En second lieu pour réaliser une bonne dessiccation, il fallait se maintenir autant que possible aux environs de la température ambiante et en tout cas ne pas dépasser la température de 40° où fond l’hydrate à quatre molécules d’eau. Gomme l’absorption d’eau par le chlorure de calcium est accompagnée d’une élévation de température, on devait s’arranger de façon que cette augmentation de température fut corrigée par un refroidissement de la couche de sel en action.
- Il faut aussi remarquer qu’à la température ordinaire le mélange Cad2 + 8H20 est liquide; il ne faut donc pas par suite dépasser par l’absorption d’humidité cette concentration en eau, ce qui conduisait, au bout d’un temps d’autant moins long que l’air envoyé est plus humide, à cesser l’arrivée d’air et à commencer la régénération. Ce sont là les différentes conditions que nous allons trouver réalisées à l’usine de Differdange.
- La Société de Differdange est une des plus importantes du Zollve-rein ; elle possède des charbonnages à grosse production en Westphalie, des mines de fer en Luxembourg, des hauts fourneaux, des aciéries et des ateliers de construction, soit en Luxembourg, soit en Westphalie. Sa participation dans les grands syndicats du charbon et de l’acier la met en très bonne posture sur le marché allemand.
- L’essai y fut fait sur un haut fourneau de 150 tonnes de capacité journalière, nécessitant 50 000 m3 d’air à l’heure. Trois appareils cylindriques de dimensions identiques dont l’un sert à dessécher l’air, pendant que le second subit la régénération du chlorure et que le troisième est en refroidissement ont été construits. Chacun comporte à son intérieur dix pla-
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- teaux parallèles superposés et supportant le chlorure; l’air à dessécher arrive par un tube central, est réparti sur les dix plateaux, y traverse la couche de chlorure de haut en bas et s’échappe dans le vide annulaire laissé entre les plateaux successifs.et la par.oi extérieure de l’appareil. Un tuyau général d’arrivée permet à l’air d’atteindre le tube central du cylindre, tandis qu’une canalisation à la partie supérieure permet l’évacuation de l’air desséché.
- L’épaisseur de la couche de chlorure est de *24 cm pour chacun des plateaux et le poids total de la substance atteint 24 000 kg par appareil. La surface laissée libre pour le passage de l’air dans chaque cylindre est de 100 ni2. L’élévation de température par l’absorption d’eau est corrigée par le système de refroidissement que. nous verrons plus loin.
- An point de vue de la dessiccation obtenue dans ces conditions, les premiers essais ont permis de se rendre compte qu’avec de l’air initialement à la teneur de 6 à 9 gr. d’eau au mètre cube, le passage dans le cylindre abaissait la proportion d’eau à 1,5gr.; l’appareil pduvait fonctionner dans de telles conditions pendant des durées de 6 à 8 heures consécutives, sans que l’on constatât entre le commencement et la fin de l’opération une diminution de l’efficacité. Ces premiers essais avaient du reste été effectués pendant les six mois les plus froids de l’année où l’humidité de l’air est minimum.
- Au bout de 6 heures de marche, il tend à se former à la surface des morceaux de chlorure de calcium une mince pellicule liquide d’hydrate supérieur; si l’on poursuivait la dessiccation de l’air plus longtemps, il pourrait arriver que la partie liquide vienne à couler et que les morceaux inférieurs ne puissent la retenir, ou qu’en tous cas la régénération devienne plus délicate. Aussi ne poussc-t-on pas en général plus longtemps l’effet dessiccateur ; on met alors l’appareil hors circuit en dirigeant le courant d’air atmosphérique vers l’un des deux autres où la régénération et le refroidissement sont terminés.
- La régénération demande 4 heures pour être complète; elle consiste en un échauffement progressif de la niasse qui revient ainsi par perte de l’eau absorbée à son état initial. Il faut donc trouver à ce moment un procédé de chauffage économique ; pour cela, on s’est tout simplement adressé aux chaleurs perdues des appareils Cooper ou des gaz brûlés sous des chaudières. On a alors affaire à une source de chaleur qui en somme ne coûte rien sous la réserve que les gaz après la régénération du chlorure soient encore dans des conditions telles que le tirage ordinaire des cheminées de l’usine suffise à les évacuer au dehors.
- Les gaz de haut fourneau contiennent en général
- des quantités de poussières appréciables et ceci pourrait être un inconvénient : les poussières se fixeraient, en effet, sur les pellicules humides et après séchage on n’aurait plus des surfaces nettes de chlorure de calcium bien capables d’absorber à nouveau l’humidité ; l’inconvénient s’aggraverait avec le nombre plus grand de régénérations et on serait conduit à changer fréquemment les matières dessé-chantes. Aussi l’idée initiale de MM. Roy et Dau-biné était-elle de réaliser un chauffage par conductibilité et non par contact direct; il suffisait pour cela de disposer sur chacun des plateaux porteurs de chlorure des canalisations creuses noyées dans la masse du sel, qui seraient en temps utile parcourues par les gaz chauds. On n’a pas cru pourtant à Differ-dange nécessaire de recourir à cette complication des installations; on pouvait disposer, en effet, eu quantités suffisantes de gaz brûlés contenant moins de 400 millig. de poussières au mètre cube et dans ces conditions l’effet à craindre était très atténué.
- On se contente alors de faire circuler dans l’appareil, en sens inverse du courant précédent d’air frais, les gaz de chauffage ; ils arrivent par la partie annulaire extérieure, traversent de bas en haut les couches de chlorure et s’échappent par le tuyau, central. On commence avec une température de 30° seulement
- Fig. 2. — L’appareil Daubiné et Roy, installé à Differdange pour dessécher l'air insufflé dans les hauts fourneaux (vue extérieure). '
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- et on élève successivement cette dernière jusqu'au maximum. La basse température initiale est réalisée simplement en mélangeant les fumées des appareils Cooper ou des chaudières avec une certaine quantité d’air frais.
- 11 faut refroidir après celte dessiccalion le chlorure de calcium ; on a disposé dans ce hut au-dessus de chaque plateau et noyée dans la masse du sel une canalisation en spirale que l’on fait parcourir par un courant d’eau. La surface totale de contact de ces tnhes et du chlorure de calcium atteint par appareil 170 m2, soit donc 17 m2 par plateau. Dans ces conditions le refroidissement est largement assuré. La même canalisation sert au refroidissement pendant l’absorption d’eau initiale.
- On voit donc qu’au total deux appareils pourraient suffire à la grande rigueur par fourneau; le troisième .est pourtant là pour parer à tout incident de marche ou à tout retard dans une des opérations de régénération ou de refroidissement. Ceci naturelle-
- ment dans les conditions de période hivernale ; pour les mois d’été où la proportion d’eau dans l’air peut arriver à 15 gr. par mètre cube, les appareils précédents ne paraissent pouvoir marcher en allure dessiccalrice ([ue pendant 4 heures'environ et les trois appareils sont alors nécessaires pour une marche continue.
- Les frais d’établissement des appareils précédents pour le fourneau de 150 tonnes de production journalière n’ont, pas dépassé 50 000 francs; ils sont donc six fois moindres que ceux d’un appareil de puissance correspondante du type de Gaylev. Il apparaît aussi que les frais de service sont moins considérables qu’avec les appareils frigorifiques. 11 reste à démontrer maintenant que les effets de l’air desséché sur la marche des hauts fourneaux en Europe sont de nature à justifier de pareilles installations. Une plus longue période d’expériences apportera sur ce point les éclaircissements nécessaires.
- IL A N .NI Tl'.
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- Séances des
- Uéclairage électrique à faible dépense tVélectricité. — M. Branly présente une' Note de M. Dussaud décrivant une lampe électrique à filaments de tungstène, de volume très réduit, fonctionnant sans survoltagc et procurant une économie considérable dans l’éclairage usuel. Qu’on fasse usage du courant du secteur ou du courant d’une petite pile à bas prix, la dépense est 20 fois plus faible qu’avec les lampes à filament de charbon. Cette lampe trouve son application tout indiquée dans la cinématographie en permettant de supprimer l’arc voltaïque, ce qui en outre diminue considérablement les chances d’incendie.
- Contexture de coquilles fossiles. — M. Stanislas Meunier adresse une Note relative à la production d’une variété de silice fibreuse dans le test de certains fossiles.
- Rapport du bassin du Tchad et du bassin du Nil. — M. Bouvier présente une Note de MM. Solland et Tilho sur les conséquences de l’existence dans le Tchad d’une crevette caractéristique du bassin du Nil, le Palœmon niloticus. Ce crustacé a été découvert par M. Gaillard, médecin de la mission Tilho. Or, on sait que les larves des Palæmonklés sont extrêmement délicates, elles ne peuvent rester hors de l’eau même pendant un temps court, ce qui exclut toute hypothèse d’une dissémination du Palœmon niloticus par l’mlfvr-médiaire des mammifères ou des oiseaux aquatiques. On est donc en présence d’une preuve décisive de l’existence de relations fluviales récentes entre le lac Tchad et le Nil, car le passage de ce crustacé n’a pu se faire que par voie d’eau. M. Tilho signale dans ce fait un nouvel argument en faveur de l’hypothèse d’un déversement du Tchad dans le Nil, par le Sud du désert lybique, déversement qui se serait effectué par un ancien cours d’eau dont le thalweg sera sans doute découvert plus tard.
- Destruction de la Cochylis. — M. G. Bonnier présente une Note de M. de Varènnc donnant la description"
- Présidence de M. A Gautier.
- d’un procédé de destruction de la Cochylis de la vigne. Les larves de cet insecte menacent cette année de causer de grandes dévastations dans le vignoble de Bourgogne. L’auteur emploie un mélange de benzine ou d’essence minérale avec de l’huile d’œillette (4 parties de benzine ou d’essence pour 1 partie d’huile). Il suffit de mettre une ou deux gouttes de ce mélange sur les points du grain de raisin attaqués. Ce traitement évite une nouvelle invasion plus considérable. La dépense, y compris la main-d’œuvre, ne revient qu’à une dizaine de francs par hectare.
- L’eau salée el les végétaux. — M. G. Bonnier présente également le résumé d’expériences de M. Pierre Lesage sur les caractères des plantes arrosées avec de l’eau salée. Ces expériences confirment ses recherches antérieures sur les plantes littorales. Le cresson alénois, par exemple, accomplit sa végétation plus rapidement sur un sol arrosé avec de l’eau salée que sur le même sol arrosé avec de l’eau douce. Dans le premier cas, les plantes sont d’abord beaucoup plus vertes [»uis prennent une coloration jaunâtre.
- La réaction de T organisme contre la fatigue. — M. Lippmann présente une Note de M. Amar démontrant que l’organisme humain se repose après le travail, suivant la loi qui régit le rafraîchissement d’un corps chaud. La formule de Newton qui régit la vitesse de refroidissement d’un corps chaud règle aussi la vitesse de repos. En conséquence, on doit trouver, et l’expérience le prouve, que le repos est plus rapidement obtenu quand le travail a été plus rapide.
- Appareil de sondage. — S. A. le prince de Monaco décrit un appareil imaginé par M. A. Berget, professeur à l’Institut, océanographique, pour pratiquer des sondages jusqu’à une profondeur de 2500 m. Cette machine simple, robuste, peu coûteuse, pouvant être embarquée
- juin (suite) et 3 juillet 1911.
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- aussi Lien sur un canot que sur un navire, offre un dis-jxjsitif nouveau quant au débrayage automatique du compteur de tours au moyen duquel on détermine la profondeur atteinte par le plomb de sonde. Dès que ce plomb a louché le fond, le débrayage a lieu et toute erreur est impossible sur la longueur du lil d’acier déroulé.
- Carte des mollusques comestibles des côtes de France. --- S. A. le prince de Monaco présente ensuite deux feuilles nouvelles présentant la distribution des mollusques comestibles sur les côtes de France. Ces feuilles s’arrêtent au cap de la Hague. M. Joubin qui les a dressées, montre que les bancs d’buitres de Cancale sont encore abondants dans le fond de la baie, mais ils s’épuisent à mesure que l’on remonte vers le Nord. Au cap de la Hague on n’en trouve plus. La distribution des autres mollusques comestibles : moules, coquilles Saint-Jacques, palourdes, couteaux, buccins, bigorneaux est également indiquée et fait ressortir une abondance médiocre dans la région des deux feuilles.
- Action du venin de cobra sur tes matières de l'œuf. — M. Roux analyse un travail de M. Delezenne et de Mlle Ledel relatif à l’action du venin de cobra sur le vilellus de l’œuf. Dans un précédent travail les auteurs ont déjà étudié l’action de ce venin sur le sérum du sang de cheval. Ils ont trouvé que l’action sur le
- vilellus est analogue à celle sur le sérum. 11 se forme une substance avant un pouvoir hémolytique considérable. Celle substance résiste à l’ébullition ; elle est soluble dans l’eau et dans l’alcool, le pouvoir hémolytique ne présenle pas de maximum. Cela tient à ce que dans le sérum il doit y avoir un ferment. Ce venin agit comme catalyseur et il n’est pas altéré. La substance active est formée aux dépens de la lécithine ; il y a un dédoublement de celle matière. Sur les albuminoïdes le venin de cobra agit à la manière d’un ferment ; il donne naissance à une substance qui est un poison foudroyant lorsqu’elle est injectée en quantité suffisante à des animaux.
- Le caoutchouc artificiel. — M. Haller résume un travail de M. Richard sur un homo-caoutchouc obtenu par polymérisation d’un homologue de l’isoprène, le diméthyl-butanediène. Ce produit se vulcanise, mais il donne par pyrogénation, non pas du dipenlène et de l’isoprène comme le caoutchouc naturel, mais du diméthylpentèno et du diméthylbutanediène.
- La rotation de Vénus..— M. Bigourdan présente une Note de M. Belopolski sur la durée de la rotation de Vénus. M. Belopolski en employant le spcctroscope et la méthode Doppler-Fizeau, vient de trouver que la durée de rotation de cette planète était de 1 jour 4-4. Cette durée se rapproche de celle de Mars.
- Cil. DE Y ILLEDEl'lL.
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- Ou sait que la vie des insectes se partage en trois phases successives bien distinctes : au sortir de l’œuf, ils sont d’abord larve, puis nymphe, puis adulte. Linné', à qui l’on doit la nomenclature des divers ternies qui servent à dénommer ces états caractéristiques, avait appelé la forme adulte l’imago, Limage, l’aspect sous lequel on doit représenter l'insecte sur les gravures. Dans les stades antérieurs, il considérait que cette image, cette vraie forme de l'insecte, était masquée, et c’est pourquoi il appelait le premier larva, ce qui veut dire masque, et le second, où l’insecte est emprisonné dans sa surface tégumentaire, dont les segments représentent les bandelettes d’une momie ou d’un maillot, pupa, c’est-à-dire la poupée.
- 11 y a, en général, une très grande disproportion entre la durée de l’adulte et la durée des formes antérieures. « En général, dit M. Henneguy1, la vie de l’adulte est très courte, beaucoup plus courte <{ue celle de la larve et de la nymphe. Les éphémères adultes ne vivent que quelques heures, le temps de s’accoupler et de pondre ; la plupart des papillons, sauf ceux qui hivernent, ne vivent que quelques jours, une quinzaine, un mois tout au plus. 11 y a cependant des exceptions : ainsi l’évolution embryonnaire, larvaire et nymphale de YAnthonomus porno-rum dure à peine un mois, pendant la floraison des Pommiers, et l’adulte représente seul l’espèce durant tout le reste de l’année. Une reine d’Àbeille peut vivre cinq ans, et une reine de Fourmi jusqu’à huit ans, d’après Lubbock. »
- 1. Les insectes. Paris. Masson, 1904, |). 432.
- La Cigale américaine (Cicada seplemdecim) est très probablement l’insecte chez qui cette disproportion est le plus marquée : alors que le stade adulte dure tout au plus quelques semaines, la période larvaire et nymphale se prolonge pendant 17 années. Nous empruntons les détails sur ses mœurs — ainsi que les photographies ci-jointes — à une intéressante étude que, dans le Sciejitific American, vient de lui consacrer M. L. 0. Howard, chef de la division d’entomologie, au ministère d’Agriculture des États-Unis.
- Cette cigale apparaît tous les dix-sept ans dans certaines localités du Nord des Etats, et tous les treize ans dans le Sud. Cette année, par exemple, on sait qu’elle apparaîtra dans les Etats de Maryland, de New-Jersey et dans la Pennsylvanie orientale, où elle était apparue en 1894. Ces apparitions périodiques ont pu être suivies d’ailleurs pendant assez longtemps pour qu’il n’y ait pas de doute sur leur régularité. Ainsi on les a relevées tous les dix-sept ans depuis 1724 dans le Connecticut, et, dans le New-Jersey, depuis 1875. La même chose est vraie pour la forme qui apparaît tous les treize ans. Chose curieuse, il semble bien qu’à chaque nouvelle génération d’adultes — tous les dix-sept ou tous les treize ans — le nombre des individus soit moindre qu’à la génération précédente ; il faut évidemment tenir compte dans ce fait des changements considérables apportés dans les conditions de vie de l’insecte par le développement de la civilisation, et sans doute aussi des méfaits du moineau anglais, dont on a signalé ici même la prodigieuse extension en Ame-
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- rique du Nord, où il est devenu un vrai fléau social.
- * L’apparition des Cigales cause en général une profonde appréhension, qui semble d’ailleurs fort peu justifiée : l’animal, en effet, ne se nourrit pour ainsi dire pas, et les seuls dégâts qu’il cause sont au moment de la ponte des œufs.
- La femelle les injecte en quelque sorte isous l’écorce tendre des jeunes rameaux, sur des arbres quelconques, et en nombre assez considérable pour déterminer- rapidement le dessèchement et la mort' des parties attaquées, qui tombent sur le sol. En juillet, lors de l’éclosion, la jeune larve qui est de suite très active, quitte son abri végétal et s’enfonce dans le sol même, où elle vit des matières organiques qu’elle rencontre, sans s’attaquer le moins du monde aux racines. Elle mène cette vie souterraine pendant près de dix-sep t ans, et, c’est .seulement au bout de ce stage qu’elle se transforme en nymphe.
- Contrairement à la règle la plus générale, cette nymphe n’est pas immobile, mais tout aussi active que la larve d’où elle est issue. Elle ne sort pas encore du sol, mais elle s’élève jusqu’à sa surface, et y bâtit de petits cônes de terre, ayant un vague aspect de cheminées, qu’elle perfectionne et entretient pendant des semaines en attendant le moment de l’éclosion définitive. On a essayé d’expliquer cette bizarre pratique comme étant destinée à assurer, grâce à un espace clos, la chaleur néces-
- AMER1CA1NE ...
- saire à l’insecte sous sa fragile forme transitoire.
- Lorsqu’enfin le moment est venu, toutes les nymphes sortent brusquement de leurs chambretles provisoires et vont fixer leur vol sur quelque tronc d’arbre, d’où elles s’élèvent peu à peu jusqu’aux
- branches supérieures, où elles se fixent soli-d ement. Cette ascension commence au coucher du soleil et se ter-vers 9 ou 10 heures du matin. À peine sont-elles établies depuis une heure à leur point d’arrivée, que leur peau commence à se fendre le long du thorax, " et laisse lentement passage à l’insecte adulte, comme le m o n t r e la figure 2. Il faut environ de 20 minutes à une heure pour que la sortie soit complète, c’est-à-dire aboutisse au stade marqué par la figure 5. Il reste ensuite à l’insecte à étaler ses ailes, qui sont fripées, et à les laisser se sécher et durcir, et prendre enfin leur coloris caractéristique, d’un brun sombre : cette besogne est toute achevée le lendemain matin.
- Dans cet état dernier, la cigale adulte vivra quelques semaines, emplissant toute la campagne de ce désagréable grincement qu’on appelle sa chanson, pondra ses œufs et ne lardera pas à mourir : c’est seulement dix-sept ans plus tard que les œufs qu’elle aura pondus donneront à leur tour de nouveaux adultes qui viendront passer quelques jours au soleil, se reproduire et disparaître.
- Marcel Blot.
- i-. La Nymphe. — 2. L'adulte commence à sortir de la nymphe. 3. Fin de la sortie.— 4. L’adulte au moment de l’éclosion. 5. La cigale adulte.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, rue de Fleuras 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1990.
- 15 JUILLET 1911
- LES HOLOTHURIES OU CONCOMBRES DE MER
- Lorsqu’au bord de la mer, à mare'e basse, on I tain nombre d'élégants panaches et se trouve par-retourne les grosses pierres qui ,y abondent sur les I couru d’un bout à l’autre par cinq lignes de mi-
- Types divers d’holothuries :
- i, holothurie de nos côtes;
- 2,-Psolus squamatus;
- 3, type des profondeurs ;
- 4, Orieirophanta alternata.
- côtes rocheuses, il n’est pas rare d’y rencontrer des animaux que les zoologistes ont nommés holothuries, mais que les marins désignent d’une façon plus pittoresque sous le nom de concombres de mer.
- Ce sont bien, en effet, de véritables petits concombres, tant par leur taille qui varie de celle du pouce à celle d’un couteau de table, que par la forme dont les courbures rappellent ces modestes cucurbitacés. Leur corps se termine en avant par une bouche munie d’un cer-
- Types divers d’holothuries :
- 5, Rhopalodina sur ses deux faces ; 6, Rhopalodina ; 7, Ypsilothuria ;
- 8, type de haute mer.
- nuscules ventouses appelées ambulcicres et servant à la locomotion. Quant à l’orifice servant à l’expulsion des résidus de la digestion, il se trouve tout à l’extrémité postérieure du corps, de telle sorte que si, par la pensée, on la réunit par un axe rectiligne à la bouche, l’animal se trouve avoir une symétrie rayonnée, comme cela, d’ailleurs, est la règle dans l’embranchement des Echinodermes auquel appartiennent les holothuries. Cela n’est vrai que pour quelques espèces. Les
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- LE TRA1NOMÈTRE
- études récentes ont en effet montré que, chez d’autres, la symétrie est absolument bouleversée par suite de leur genre de vie et, qu’à cet égard, elles se montrent d’une plasticité que l’on ne rencontre véritablement aussi parfaite dans aucun autre groupe.
- C’est ainsi que, parmi les espèces littorales, il y en a un certain nombre qui, à force de ramper sur le même côté du corps, ont acquis une face ventrale — pourvue de trois lignes de ventouses — et une face dorsale — pourvue seulement de deux lignes de ventouses — de sorte qu’on peut facilement leur reconnaître une symétrie bilatérale, bien que les deux orifices de la digestion soient encore situés aux deux extrémités du corps. Mais cette symétrie se montre encore plus nettement dans la genre Psolus, où la bouche est rejetée sur la face dorsale, au sommet d’une petite cheminée verticale, ce qui donne à l’animal l’aspect d’une petite locomotive sans roue, et dont les tentacules très ramifiés représenteraient la fumée.
- Pour voir des adaptations encore plus variées, il faut — comme M. Rémy Perrier l’a montré — étudier les holothuries des grandes profondeurs de la mer. Là, abondent les espèces rampantes, dont la symétrie bilatérale est rendue manifeste par la présence de la bouche à la face inférieure du corps, soit comme un simple orifice (Bathyplotes), soit comme un véritable mufle (Penigone). Quant à la face ventrale elle est nettement différenciée de la face dorsale, soit par la forme aplatie, soit par la nature des appendices qu’elles portent. Ceux-ci consistent parfois en petites ventouses, tantôt en larges tentacules n’ayant rien de locomoteurs (Oneiro-phanta). Il en est même qui n’ont plus d’appendices d’aucune sorte et qui rampent simplement sur leur ventre à la manière des limaces.
- Dans les grandes profondeurs, en outre des espèces rampantes que nous venons de citer, il en existe d'autres qui vivent enfoncées en partie dans la vase,
- où elles ne se déplacent pour ainsi dire pas ou demeurent même complètement immobiles. De ce fait,.leur corps a été absolument changé quant à la symétrie. Chez les Ypsilothurici, il a pris la forme d’un U de manière à amener les deux orifices de la digestion à la surface libre de la vase, c’est-à-dire dans l’eau de mer elle-même. Mais l’adaptation à la vie « enfouie » est encore plus curieuse chez la Rho-palodina où les deux orifices sont si voisins qu’ils sont presque contigus, tandis que la région qui les porte est amincie en forme de col et se continue insensiblement avec le corps, très renflé : l’holothurie n’est plus un concombre, c’est une sorte de gourde, encore une cucurbitacée....
- Les holothuries dont nous venons de parler avaient des mœurs paisibles. Il en est qui ont rêvé de vastes espaces et d’une plus grande liberté. Elles sont devenues nageuses ou, comme on dit, pélagiques ; elles ont gagné la haute mer et se sont laissé doucement balancer par les flots. Des conditions de vie si différentes devaient, on le comprend, retentir profondément sur la structure de leur corps. Aux espèces de fond il fallait la lourdeur, à elles convenaient la légèreté et la souplesse. Et c’est ainsi que les holothuries se sont transformées en véritables méduses par l’élégance de leurs appendices, par la transparence de leur corps, par la délicatesse de leur tissu. On en a décrit plusieurs espèces récoltées par les expéditions de la Valdivia et du prince de Monaco. Nous en représentons l’une d’elles, où fou voit la bouche entourée d’un cercle de tentacules, les uns dressés, servant à la capture des proies, les autres rabattus, retenus entre eux à la base par une large palmure et servant exclusivement à la locomotion. Qui pourrait croire qu’un animal si élégant esl, le proche parent des lourdauds « concombres de mer », si l’anatomie comparée n’était pas là pour nous éclairer do ses rayons lumineux?
- Henri Coupin.
- LE TRAINOMETRE
- Si l’on considère que le principe du distributeur automatique a été appliqué aux usages les plus variés, et si l’on songe, d’autre part, à la place de plus en plus exigeante que l’amour de la vitesse prend dans nos mœurs modernes, on estimera que l’invention que nous allons décrire sommairement vient bien à son heure, puisqu’elle applique cet ingénieux principe à la satisfaction de ce penchant si exigeant.
- Comme son nom l’indique pittoresquement, le Irainomètre permet de mesurer instantanément la vitesse d’un train. Hâtons-nous de dire qu’il ne s’agit pas ici d’un de ces appareils techniques installés sur les locomotives, et dont l’usage est exclusivement réservé aux agents des Compagnies. L’invention, aussi simple qu’ingénieuse, de M. H. Wav-mouth Prance, ingénieur civil anglais, est, au
- contraire, exclusivement destinée aux passagers, qui, soit pour tromper la monotonie d’un long trajet, soit pour interpréter l’horaire en connaissance de, cause, voudraient se rendre compte de la vitesse à laquelle ils marchent dans un moment donné.
- Nos illustrations montrent les parties essentielles de l’appareil, dont la seule partie qu’aperçoivent les passagers est un petit cadre, fixé sur la paroi intérieure du wagon, soit dans un compartiment, soit dans le couloir. Ce cadre métallique présente une fente pour l’introduction de la pièce de monnaie qui déclanche les leviers, un cadran sur lequel une aiguille indique le nombre de kilomètres parcourus à l’heure, et enfin un bouton. Ce cadre couvre une boîte métallique qui renferme un indicateur de vitesse, différent des indicateurs basés sur le principe centrifuge, et qui comporte un dispositif qui
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- LE CINEMATOGRAPHE ET LES RAYONS X r-: --- 99
- assure la protection des organes mobiles quand ils entrent en action.
- L’appareil est complété par des leviers qui établissent à volonté le contact entre l’indicateur et le mécanisme à griffe fixé sous le plancher du wagon, mécanisme dont notre figure 3 indique les détails. A la partie extérieure de cette griffe est fixée une première poulie, une seconde étant fixée sur l’essieu des roues ; les deux poulies sont reliées par une courroie de transmission. Un ressort (qu’on aperçoit sur le dessin) règle la tension de cette courroie.
- Voici comment se manœuvre l’appareil. Dès qu’une pièce de dix centimes est insérée dans la fente, elle déclanche une prise, ce qui a pour effet de rendre le bouton sensible à la pesée de l’opérateur. Cette pesée actionne un fil JBowden (ou tout autre fil mé-lallique) enfermé dans un petit tube disposé le long de la paroi du wagon, et le résultat produit est que les deux parties de la maintenues écartées normalement par un ressort, se rapprochent graduellement l’une de l’autre et s’engagent. Le mouvement de la poulie montée sur la griffe se transmet alors, par l’intermédiaire d’un arbre flexible, à l’indicateur de vitesse, qui actionne aussi-lot l’aiguille du cadran.
- Tant que le doigt de l’opérateur exerce une pression sur le bouton, la connexion persiste entre l’indicateur et l’essieu. Dans l’instant où cette pression cesse, les deux portions du mécanisme à griffe
- se séparent, et le bouton retourne à sa position normale. Il faut donc, pour le déloger de cette position, introduire dans la fente une nouvelle pièce.
- L’inventeur, qui a déjà pu procéder à des essais très satisfaisants, fait remarquer que l’indicateur n’est exposé à l’usure que pendant les moments de mise en action de l’appareil, puisque tous ses organes sont stationnaires sauf quand une pression est exercée sur le bouton de déclanchement. On n’a donc pas à redouter de bruit insolite. La seule partie de
- l’appareil qui soit toujours en action est la poulie de la griffe, placée sous le plancher ; mais il est aisé de la graisser convenablement et d’éviter ainsi tout grincement. Ce mécanisme extérieur est protégé contre la poussière par une boîte métallique.
- La mise en place du trainomètre est donc des plus aisées. Il suffiI simplement d’attacher à la paroi du wagon la boîte de l’indicateur, de faire passer à travers le plancher les tubes contenant le fil métallique et l’arbre flexible, et de fixer le mécanisme à griffe sous le plancher. Il ne reste plus qu’à mettre en place sur l’axe des roues la poulie de transmission ; et cette poulie est formée de deux demi-disques qui se boulonnent l’un à l’autre.
- Souhaitons que nos grandes Compagnies françaises mettent à l’essai cet ingénieux appareil, qui, sur les longs trajets, deviendra pour les voyageurs une amusante diversion à la monotonie du paysage.
- V. Forbin.
- /, L’installation du trainomètre dans un wagon; 2, Vue extérieure de l'appareil; 3, Le mécanisme de commande.
- LE CINÉMATOGRAPHE ET LES RAYONS X
- L’idée d’allier cinématographe et rayons X remonte aux débuts mêmes de la radiographie. La découverte de Rœntgen nous a donné le moyen, dans certaines conditions, soit d’apercevoir des objets dissimulés sous une enveloppe opaque, soit d’en reproduire l’image sur une plaque photographique ; il était tout naturel de songer au cinématographe et à ses photographies à succession rapide, pour reconstituer le mouvement ou la vie intime de ces objets. Il a cependant fallu, avant d’en arriver là, près de 15 années de progrès parallèles dans les
- techniques du cinéma et des rayons X. Le problème de la radiocinémalographie vient seulement de recevoir une solution complète. Elle est due aux travaux de MM. Comandon et Lomon. M. Comandon n’est pas un inconnu pour nos lecteurs qui n’ont pas oublié comment, voici quelques mois, il réussit à cinématographier le mouvement des animalcules hypermicroscopiques et à reconstituer sur l’écran de projection les drames de la vie des infiniment petits (Aroy. n° 1902, 6 novembre 1909).
- En avril dernier, MM. Comandon et Lomon don-
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- 100 ======== LE CINEMATOGRAPHE ET LES RAYONS X
- naient aux membres de la Société de Radiologie, la primeur d’un spectacle tout aussi curieux : ils leur firent apparaître un singe pour ainsi dire disséqué vif ; les mouvements du squelette, la vie interne des divers organes, battements du cœur, ascension et descente du diaphragme, etc., e'taient rendus visibles d’une façon saisissante.
- Un malheureux cobaye, dont l’intestin avait été au préalable rempli de bismuth, révéla aux assistants les mystères du travail digestif.
- Comment; ces résultats ont-ils été obtenus? C’est ce que nous allons exposer. Il nous. faut tout d’abord indiquer les difficultés du problème.
- Puisque les rayons X impressionnent la plaque photographique, la première idée qui se. présente à l’esprit est de les recevoir sur, le film cinématographique, après leur traversée du corps opaque à l’intérieur duquel on veut photographier. Mais n’oublions pas que les rayons X ne se réfractent pas ; il est donc impossible de les concentrer par le moyen d’une lentille, et l’on est condamné, par ce procédé, à employer des films ayant exactement la taille de l’objet à photographier : la chose est possible lorsqu’il s’agit de petits animaux comme des grenouilles, des souris; mais on est bien vite arrêté dans cette voie par l’impossibilité mécanique de mouvoir à l’allure de 16 photographies par secondes, un film de dimensions un peu considérables.
- Les rayons X jouissent de la propriété de rendre fluorescentes un certain nombre de substances ; la plus employée dans la confection des écrans radioscopiques est le platino-cyanure de baryum : les radiations qu’émet une substance fluorescente impressionnée par les rayons X, sont de nature toute différente des rayons excitateurs qui leur ont donné naissance : elles sont des rayons lumineux ordinaires; une lentille les réfracte; elles forment une image sur le fond de notre œil ou sur la glace dépolie d’uri appareil photographique. Voici donc, semble-t-il, la solution ; on cinémato-graphiera les images formées sur l’écran fluorescent, comme l’on ferait d’iine scène animée ordinaire. Une nouvelle difficulté se présente : la fluorescence des écrans au platinocyanure de baryum donne surtout des radiations verdâtres, agissant très mal sur une plaque photographique : le temps de pose qu’elles exigent dépasse de beaucoup le 1/52 de seconde dont on dispose pour chacune des photo-
- graphies élémentaires du film cinématographique.
- M. Lomon a eu l'idée de recourir à une autre substance, lë tungstate de calcium employé depuis quelque temps en radiographie, dans les écrans dits renforçateurs. Le tungstate de calcium devient également fluorescent sous l’action des rayons X, les images qu’il donne sont beaucoup moins lumineuses que celles au platinocyanure, mais elles sont beaucoup plus riches en rayons violets et ultra-violets, elles ont une action beaucoup plus puissante sur la plaque photographique.
- Même avec le tungstate de calcium, pour obtenir des photographies suffisantes en moins de 1/32 de seconde, il faut recourir à une source de rayons X de puissance exceptionnelle, afin de porter au maximum la fluorescence violette de l’écran. Autre condition nécessaire : il faut que l’objectif photographique transmette la plus grande quantité possible de rayons violets et ultra-violets; on le taillera dans le quartz, la substance la plus transparente aux rayons actiniques.
- Examinons une à une les 5 parties dont se compose le dispositif de MM. Comandon et Lomon1 :
- 1° Le dispositif producteur de rayons X ;
- 2° L’écran fluorescent au tungstate de calcium;
- 5° L’appareil de prises de vue cinématographique avec objectif spécial.
- Production des rayons X. — MM. Comandon et Lomon emploient, pour donner naissance aux rayons X, les ampoules de Crookes, de la forme, universellement utilisée aujourd’hui en pareil cas. Mais, afin d’obtenir une source intense de radiations, ils emploient un courant électrique de forte intensité : 40 à 60 milliampères, sous une tension de 60 000 à 100 000 volts : ce courant est obtenu par transformation du courant alternatif du secteur dans un transformateur statique, muni d’un redresseur à contacts tournants de Delon.
- Sous un régime d’une pareille intensité, aucune ampoule ne pourrait débiter de rayons X d’une façon continue sans être mise, en très peu de temps, hors de service. Afin de ménager les tubes et de prolonger la prise de;vue cinématographique, MM. Comandon et Lomon ont imaginé un ingénieux interrupteur grâce auquel le courant ne passe
- 1. Nous empruntons ces détails à un article de MM. Comandon et Lomon publié par la Presse Médicale.
- . Fig-. /. — Radiographie animée de souris.
- (Film Pathé.)
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- Fig. 2. — Quelques cinématographies radiographiques. — I. Les mouvements d'une main humaine. II. Tibia et fémur de singe. — III. Coude de singe. — IV. Le travail de la digestion chez un cobaye [les intestins remplis de bismuth apparaissent en noir).— V. Les mouvements internes d’un cobaye.
- (Films Pathè.)
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- dans l’ampoule que pendant les temps de pose du lilm cinématographique : celui-ci, on le sait, reste immobile, et exposé aux rayons lumineux pendant 1/32 de seconde; après ce laps de temps, l’objectif est obturé, le fdm se déplace par une saccade qui dure également 1/32 de seconde, une portion neuve de la pellicule vient se placer derrière l’objectif, prête à recevoir l’impression photographique. Dans l’installation que nous décrivons, l’ampoule de Crookes se repose donc durant la fraction de seconde où l’objectif est obturé. Grâce à l’interrupteur dont nous venons de parler, on a pu faire fonctionner des tubes au régime de plus de 25 milliampères et pendant un temps relativement très long, 55 secondes.
- L’écran, — Ainsi que nous l’avons dit, il est en tungstate de calcium. Il émet des rayons violets et une forte proportion de rayons invisibles ultraviolets. MM. Comandon et Lomon ont en outre constaté, que l’intensité de la radiation fluorescente augmente proportionnellement à l’énergie électrique mise en œuvre dans l’ampoule de Crookes, ce qui
- démontre très nettement Futilité d’opérer avec des sources aussi puissantes que possible.
- Le cinématographe et les films employés furent ceux de la maison Pathé.
- L’objectif est en quartz, à l’ouverture de 1 à 1,55; il a été fabriqué par les établissements Lacour-Berthiot.
- Pour terminer, nous ne saurions mieux faire que d’emprunter aux auteurs leur propre conclusion.
- a II nous manque encore beaucoup d’intensité lumineuse pour enregistrer les phénomènes rapides. Il est permis d’espérer que des écrans d’un rendement meilleur, des ampoules plus résistantes, des émulsions plus sensibles permettront d’y arriver.
- « Nous venons à peine de franchir la période des essais et de l’organisation matérielle. Le champ des recherches physiologiques et anatomo-pathologiques s'entr’ouvre ; c’est là que réside l’intérêt de la ciné-radiographie et que l’on doit porter ses efforts. »
- IL Villeks.
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- Les Bushongo sont connus de nos lecteurs : on doit à ce peuple congolais la statue en bois de Shamba Bolongongo, un de ses rois, dont j’ai publié la photographie l’année dernière1, grâce à l’obligeance du directeur de la section d’anthropologie au British Muséum, M. Joyce; elle avait été rapportée, avec bien d’autres pièces2, par M. E. Torday, correspondant au Congo de l’Institut d’anthropologie de Grande-Bretagne et d’Irlande. Ces deux auteurs viennent de publier un volume sur les Bushongo dans les Annales du musée du Congo belge3.
- Leur travail est une simple monographie scientifique, et cependant sa portée dépasse le peuple qu’il décrit. Ce n’est pas qu’il ajoute rien d’essentiellement neuf à nos connaissances générales, déjà acquises, sur les peuples de langue bantou, qui forment la masse indigène de toute l’Afrique moyenne et méridionale4; mais le tableau qu’il trace de l’un d’eux est fait avec assez de soin, de clarté, et est assez complet, pour qu’on puisse, en le prenant comme type, donner au public une idée suffisante de ce qui caractérise surtout ce grand en-
- 1 Histoire d'un roi nègre, n° 1925, 16 avril 1910.
- 2. En juin 1910, M. Joyce a bien voulu me montrer toutes ces pièces, qui étaient encore pour la plupart en dépôt dans les sous-sols du British Muséum : qu’il me soit permis de le remercier de son bon accueil.
- 5. Annales du Musée du Congo belge (Ministère des colonies). Ethnographie, Anthropologie. Série III : Documents ethnographiques concernant les populations du Congo belge : t. II, fascicule I. Notes ethnographiques sur les peuples communément appelés Bakuba, ainsi que sur les peuplades apparentées. Les Bushongo, par E. Toiiday et Ti ï. Joyce. Bruxelles, in-4°, 1911.
- 4. ïi n’y a pas lieu de tenir compte, dans cette vue d’ensemble, des Hottentots et des Boscliimans, différents de langue et de civilisation.
- semble humain et détermine sa place sur l’échelle des civilisations.
- Les très nombreuses peuplades nègres de langue bantou varient beaucoup entre elles par leur grandeur, comme par la complexité et par la puissance de leur organisation; mais, en même temps, des plus hautes aux plus basses, elles présentent toutes assez de traits communs dans leurs institutions, pour qu’il soit légitime de passer sur ces différences et d’en parler comme d’un ensemble. Ainsi considérés, les peuples nègres (nous parlons des nègres bail-tous, mais la même chose est vraie des autres populations, nigritiennes, de l’Afrique) représentent le dernier type de ce qu’on appelle les « peuples primitifs » ; ils forment comme un troisième stade dans le large développement de ceux-ci, les deux premiers étant représentés par les Australiens et par les tribus de l’Amérique du Nord; et ce troisième stade confine directement aux civilisations de type barbare, qui sont immédiatement antérieures aux nôtres.
- Deux grandes nouveautés caractérisent cette situation des peuples nègres :
- 1° La famille est organisée suivant la descendance paternelle, ce qui veut dire que l’enfant reçoit le nom de son père et non plus, comme dans les deux stades précédents, celui de sa mère (descendance utérine, famille maternelle) ; à tout le moins, là où cette révolution n’est pas accomplie, elle est en train de se faire.
- 2° Le totémisme, et comme croyance et comme organisation sociale, est soit disparu, soit en voie de décomposition rapide : partout, une autre organisation, une autre structure, se substituent ou sont en train de se substituer à la division en phratries
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- cl, en dans — c'est-à-dire à la division en familles ou en groupes de famille— qui est la caractéristique des organisations totémiques australienne et peau-rouge.
- (Test la civilisation nègre qui réalise la première cette substitution, mais ce n’est pas elle qui l a ébauchée : elle l’a été, au contraire, dès le stade représenté par les tribus nord-américaines, mais d’une façon toute différente et qui n’a pas abouti. Chez eelles-bi en effet, du moins chez les plus élevées d'entre elles, par exemple chez les peuples des Pueblos, quoique l’organisation totémique existe encore et fonctionne en toute vigueur, il se forme, à la fois dans cette organisation et au travers d’elle, en concurrence et ____________________________________
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- aristocratique, c'est-à-dire par une hiérarchie de classes sociales dont le sommet est une noblesse. La grande innovation réalisée dans l'histoire humaine par la civilisation du type nègre est, en un mol, l’invention de la structure politique, se substituant à celle des deux stades précédents, qui, même dans les théocraties peaux-rouges, n’est pas autre chose qu’une structure familiale, reposant sur une classification des parentés. Dans ci; type nouveau, il y a toujours en principe deux classes, les nobles et le peuple, et, à la tète des nobles, une famille d’une noblesse particulière, qui fournit le roi. Ainsi, non seulement les civilisations nègres sont celles qui ont créé Y État, mais elles l’ont créé sous la forme de
- la monarchie.
- Lorsque Fou considère d’ailleurs les types les plus rudimentaires de cette organisation politique, on voit
- — comme, par exemple, dans certaines tribus de l’Afrique du Sud décrites par Fritsch
- — que la puissance du roi, qui à ce moment n’est qu’un petit chef, n’y est pas autre chose et n’y a pas d’autre origine que le pouvoir du chef de famille, c’est-à-dire du père : la connexion est ainsi évidente entre la création de l’Elat-monarchie et la révolution f a m i-liale qui a fait passer la descendance de la lignée
- maternelle à la lignée paternelle. En même temps, par la différenciation de classes sociales (noblesse, peuple) le régime primitif de la propriété est bouleversé, elle perd son caractère collectif, et tend de plus en plus à la libération, à la croissance et à l’indépendance des propriétés individuelles.
- Le stade de civilisation des peuples nègres accomplit donc en résumé la plus profonde révolution dans la structure de la société humaihe, — puisque, d’un côté, il liquide les anciennes structures et que, de l’autre, par la nouvelle forme familiale, par l’État-monarchie, par la transformation de la propriété, il jette les premiers fondements de ce. qui reste encore notre structure actuelle. Ce schéma est, bien entendu, extrêmement simplifié, et, dans chaque cas particulier, il se forme, entre les institutions
- en symbiose, un considérable développement de confréries religieuses, qui, tout en res-|)ectaut les croyances et les cadres totémiques constituent une organisation extra-totémique; car elles tendent et quelquefois arrivent à constituer un clergé, puissant et organisé, lequel, en définitive, possède la réelle puissance sociale dans ces sociétés. Ce second stade des civilisations primitives, celui des tribus nord-américaines, reste en somme semblable au premier stade (Australiens) par le type de famille et par le totémisme, mais il en diffère par l’élaboration, sous forme de clergé, d’une puissance sociale théo-eratique. Dans ce stade comme dans le précédent, l’organisation sociale reste d’ailleurs démocratique, c’est-à-dire que le gouvernement y est direct; et d’autre part la propriété collective du groupe, clan, phratrie, tribu, semble toujours y avoir nettement le pas sur la propriété individuelle, soit celle des groupes subordonnés, soit celle des individus proprement dits. La nouvelle structure sociale, celle que le troisième stade substitue définitivement à la structure totémique, et qui est élaborée par les peuples nègres, est au contraire toute différente. Elle: n’est pas seulement antagoniste à la structure totémique, elle lui: .est contradictoire et hostile, et, de plus, elle remplace la démocratie par le régime
- Fig. i. — Vase en bois Bushongo.
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- anciennes et les nouvelles, des compromis qui peuvent être inextricables.
- Les Bushongo, décrits par MM. Joyce et Torday, nous fournissent un bel exemple, d’un type très élevé, de ce que la civilisation nègre a été capable d’accomplir dans la voie que nous venons sommairement d’indiquer comme la sienne propre1.
- Les Bushongo habitent le district du Congo belge
- y a environ vingt-cinq ans, lorsqu'on 1884 ils furent visités'par Wolf, membre de l’expédition Wissmann, ils formaient encore un peuple puissant, conscient de sa force, très attaché à ses traditions : « Si, écrivent MM. Joyce et Torday, si l’on avait dit, il y a un demi-siècle, à un Bushongo que son pays serait un jour subjugué par des étrangers, il aurait accueilli cette prédiction avec 'le même dédain qu'un Romain du temps
- Deux types de tissu Bushongo.
- Fig. 2 et 3. —
- qui est borné à l’E. et au N. par le Sankuru, à l’O. par le Rasai. C’est une véritable nation, comprenant une vingtaine de tribus distinctes, qui toutes sont soumises à l’autorité d’un grand chef, résidant dans la partie occidentale du territoire, dans une ville que l’on appelle le Mushenge, c’est-à-dire la capitale. Depuis qu’elle est en contact direct avec les Blancs, cette nation est en pleine décadence; mais, il
- 1. M. Donnell a décrit, dans les Bavili du Loango, un type fort voisin : voir l’article publié ici même sur : la philosophie des nègres bantus, n° 1795, 5 octobre 1907.
- d’Auguste, à qui l’on aurait annoncé l’invasion des Barbares. » Un signe très remarquable de cette stabilité puissante et de la confiance qu’avaient en elle les Bushongo, est l’existence chez eux d’une série de traditions remontant jusqu’à des événements très anciens, traditions qui, quoique non écrites, se présentent pourtant avec assez de véri-dicité pour mériter, dans leur ensemble, le nom d’histoire. C’est ainsi qu’ils possèdent, sans lacunes, la liste des 121 rois (dont 9 reines) qui se sont succédé à leur tête jusqu’au monarque
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- actuel, et, en môme temps que cette liste, des notions précises sur les événements qui se sont produits pendant chaque règne : l’article qui a été consacré ici au 9oe de ces rois1, Shamba Bolongongo, qui régnait au début du xvne siècle, a montré jusqu'à quel point de précision peuvent aller ces traditions. 11 est vrai que Shamba a été le plus grand roi des Bushongo, qu’il marque l’apogée de leur puissance; mais l’exactitude des souvenirs historiques n’est pas moindre , pour les autres que pour lui : tous les grands faits de l’histoire Bushongo sont rapportés, sinon à une date (ce qui n’aurait pas de sens pour ce peuple) du moins à un règne déterminé,
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- cial, le Moaridi, est chargé de les empêcher de tomber dans l’oubli et de les transmettre, et c’est une assemblée du chef et des principaux dignitaires qui les a contées à M. Torday. Cette attention à la tradition n’est pas un fait exceptionnel, et la charge même du Moaridi a plus d’un parallèle ethnographique : toutefois le cas des Bushongo est remarquable et peut-être unique par son ampleur, et celle-ci ne peut sans doute s’expliquer que par l’ancienneté d’une forte organisation politique.
- Il y a défait chez eux un véritable gouvernement, au sens temporel que nous donnons à ce mot et qui n’a pas d’application dans les civilisations plus
- Fig. 4. — Le roi des Bushongo, au milieu de sa cour.
- par exemple l’invention (ou l’adoption) de l’art de construire les maisons, la découverte du fer, l’institution des quatre principaux ministères d’état, l’invention du filet de chasse, celles du feu par la friction, du tissu d’écorce, de la statuaire en fer (figures d’hommes et d’animaux), l’organisation des métiers avec représentation à la Cour, sans compter les faits politiques proprement dits : guerres, lois, migrations, etc. D’après les calculs fort modérés des auteurs, tout ce corps de tradition permettrait de remonter avec quelque certitude jusqu’au début du vie siècle de notre ère. La nation attache d’ailleurs, du moins chez ses dirigeants, un grand prix à la conservation de ces histoires : un fonctionnaire spé-i. Histoire d’un roi nègre.
- basses, gouvernement constitué par toute une hiérarchie de fonctionnaires, qui se répète, en se simplifiant, autour de chaque chef de tribu vassale. L’empire ou la royauté Bushongo est en effet du type d’une féodalité organisée, où les petits chefs et leurs tribus, jouissant d’ailleurs d’une grande autonomie, sont en rapport de vassalité avec le chef suprême,leur suzerain, et avec tout l’ensemble de la nation.
- Le siège de la souveraineté est à Mingenja, le Mushenge ou capitale : c’est là que réside le Nyimi, grand chef et juge suprême, le dieu sur la terre. Ces titres montrent que théoriquement le Nyimi est un monarque de droit absolu et divin ; pratiquement, et ce n’est pas là un trait propre à la royauté
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- Bushongo, c’est surtout un personnage représentatif <|ui a à se débattre entre les brigues des grands de sa Cour, appuyés sur leurs richesses ou sur la puissance de leur situation. La mère du Nyimi vit auprès de lui, et, quoique ne possédant aucun pouvoir exécutif, exerce sur lui un certain ascendant : lorsqu’ils se rencontrent, c’est elle qui lui adresse la parole la première, privilège des supérieurs.
- Immédiatement autour du Nyimi, habitant la Cour, sont les six grands dignitaires ou Kolomos, qui ont le droit de porter des robes descendant jusqu’à la cheville. Ces ministres sont, suivant leur ordre de préséance :
- Le premier ministre et grand juge : il prend la place du Nyimi pendant son absence, il marche en s’appuyant sur un jeune garçon dont il enserre le cou 'avec la main.
- Les quatre représentants administratifs des quatre provinces du royaume, ayant chacun des insignes spéciaux : haches de forme particulière, barre de fer, râteau à quatre dents, coiffure de peau, etc.
- Le ministre de la guerre ou commandant en chef, qui est aussi le juge en cas d’assassinat commis avec une arme tranchante.
- Ses insignes sont : une cloche de fer suspendue à l’épaule gauche par une courroie de peau, une cloche différente à la ceinture, un bracelet de cuivre à chaque bras, une canne sculptée. — Il y a à la Cour deux dignitaires femmes, sortes de princesses du sang, sœurs ou filles du Nyimi, qui cotnmandent à toutes les femmes, et qui sont en égalité avec les six ministres. L’une d’elles, la Katenge, porte à la ceinture une cloche semblable à celle du ministre de la guerre, une houe, et, en temps de paix, une corde d’arc autour du cou : lorsque la guerre est déclarée, le Nyimi prend cette corde à la Katenge et la remet au ministre- de la guerre.
- Tels sont les six ministres qui forment le Conseil royal. Sous leur autorité s’étage la foule des autres fonctionnaires. Sans entrer , dans le détail, il est possible de montrer en quelques mots combien leurs fonctions sont précises, variées, et comment elles témoignent d’un organisme politique
- complexe et différencié dans toutes ses parties.
- Voici, par exemple, les fonctionnaires judiciaires qui relèvent du premier ministre et grand juge. Ce sont : le juge pour les crimes commis autrement qu’avec des armes tranchantes (les crimes avec les armes tranchantes concernent, on l’a vu, le ministre de la guerre), — le juge pour les affaires matrimoniales, — le juge pour les vols, — le juge pour les suicides, qui prononce les amendes contre les parents de suicidés, — le juge pour les sorcelleries,
- — l’administrateur du poison pour les épreuves de culpabilité ou d’innocence, —• tous les assistants de ceux-ci, des juges subalternes, des appariteurs, dont Tun, en quelque sorte préfet de police de la Cour, a pour fonction d’arrêter les gens du Nyimi qui voudraient s’enfuir de la capitale, etc.
- L’organisation militaire n’est pas moins élaborée. Sous le ministre, commandant eu chef, il y a : le commandant en second, — le chef des déserteurs, qui doit les rallier et les envoyer rejoindre le reste de l’armée au champ de bataille,
- — toute une série de commandants,
- — trois trésoriers hiérarchisés^ dont le premier reçoit les présents (ou tributs) offerts au Nyimi, et le troisième les taxes funéraires.
- Ce sont là des « fonctionnaires de l’Empire » ; il y a, à coté d’eux, une ..véritable,^ foule, masculine et féminine, de courtisans, qui sont attachés spécialement à la Cour 'et à;;la personne royale, et dont le nombre et la diversité de fonctions montre combien la royauté avait d’importance chez les Bushongo. Ce sont, outre les héritiers présomptifs, portant chacun des titres qui marquent leur distance à la dignité royale, outre les princesses du sang et les femmes de ministres, et outre encore ceux qui, sans fonction précise, forment une sorte de Conseil des anciens,
- — ce sont : des hérauts de sang royal, — le Moaridi, conservateur et conteur en chef des anciennes légendes (il est de sang royal et a le pas sur tous les autres du sang), — le conservateur des vieilles histoires, — le collecteur des dons au. souverain, — le gardien de la porte,~ le sonneur de cloche, ;— le. porteur de la coupe, — le coureur du roi, qui
- Fig. 5. — Quelques types de sculpture sur bois Bushongo.
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- LA ROYAUTE CHEZ LES BUSHONGO
- écarte les obstacles et les pierres de son pas, — le chef des animaux apprivoisés, surtout des aigles à crête, •— le gardien des femmes, — les joueurs de marimba, et leur assistant, — celui qui étend les nattes du roi, — les batteurs de tambour, — le grand veneur, — le surveillant des travaux, — le charmeur de serpents, — le crieur de ville, lequel est toujours un jumeau, — le chef des esclaves,
- — le chef de la garde, — l’esclave sur le dos duquel le roi s’assied, car il ne doit jamais fouler le sol, et il lui faut des tapis à ses pieds et un homme à quatre pattes pour son siège, — la maîtresse du harem,
- — celle qui punit les femmes désobéissantes en leur mettant du poivre rouge dans les yeux, — la m a 11 r e s s c de chant, — la femme-chef du village des femmes, qui a les cheveux coupés comme un homme, etc., etc.
- Mais l’ensemble le plus intéressant est celui des fonctionnaires administratifs, ou, comme disent MM. Joyce et Torday, représentatifs. On a vu plus haut qu’à leur tête sont les quatre ministres du Conseil qui représentent les quatre provinces administratives de l’Empire. Sous eux viennent une douzaine de dignitaires représentant des tribus et sous-tribus. « Ces représentants, disent nos auteurs, peuvent être comparés aux agents généraux des colonies britanniques ; ils parlent au nom des tribus qu’ils représentent et introduisent les membres de ces tribus auprès du Nyimi. » — À côté de ces représentants de territoires géographiques ou tribaux,. il existe une vingtaine d’autres fonctionnaires qui représentent chacun une industrie ou un métier : sculpteurs, sur bois, bonnetiers, tisserands, forgerons,
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- corroyeurs, chanteurs, musiciens, danseurs, fabricants de sel, pêcheurs, chasseurs, constructeurs de canots, fabricants d’huile, fabricants de nattes, fabricants de Jilets, tailleurs, cordiers1. Cette institution, créée au xvne siècle par le roi Shamba Bolon-gongo, est très remarquable; quoiqu’il en existe d’autres exemples ethnographiques, je ne pense pas qu’il y en ait de comparables à ce qu’elle est chez les Bushongo, par l’importance et le nombre des
- métiers représentés. On ne peut guère la comparer qu’aux représentation s des « corps de mé-tier » ou « du travail » dans des ci vilisations beaucoup plus élevées. Il faut d’ailleurs se garder à leur sujet d’une confusion facile : il n’y a pas d’ouvriers chez les Bushongo, mais seulement des artisans, c’est-à-dire que l’homme d’un métier y travaille seul, pour son compte, et n’est pas groupé avec d’autres du même métier, pour le compte d’un patron; le système Bushongo n’est donc ni une représentation syndicaliste, ni même une représentation de corporations du type des corporations du moyen âge ; c’est la simple représentation d’une sorte de syndicats d’artisans. Même vue dans ces proportions assez humbles, cette représentation des métiers et des arts non seulement à la Cour, mais dans le système politique Bushongo, est digne d’attention. Que ce soit la reconnaissance officielle qu’en a faite Shamba qui ait contribué au développement des métiers, ou au contraire leur développement qui ait amené Shamba à cette reconnaissance — deux hypothèses qui ne s’excluent pas —celle-ci témoigne en tout cas
- 1. Il existe aussi un « représentant des pères de frères jumeaux ».
- Fig. 6. — Le premier ministre Bushongo.
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- de toute l’importance qu’ils avaient prise chez les Bushongo et qu’ils leur ont reconnue. L’état monarchique et aristocratique était d’ailleurs un terrain de choix pour le développement des techniques. En brisant l’égalité démocratique, en remplaçant la pauvreté de sociétés à propriété collective par des fortunes individuelles parfois considérables, en ramassant sur certains hommes tout le prestige de grandes charges lucratives ou honorifiques, la civilisation de type nègre installait pour la première fois dans la société humaine ces différences de condition sociale et ces concentrations individuelles de richesse qui permettaient seules au besoin de luxe à la fois de naître et de se satisfaire : il semble ainsi que la triple révolution, politique, familiale et économique, dont on a plus haut rendu responsables les civilisations de ce type, devait en meme temps, par là, entraîner nécessairement pour la première fois le développe-
- A SONDER :•.............-.........—......
- ment actif et fécond des techniques. La photographie de la statue de Shamha, publiée ici l’an dernier, a montré en effet que, dans l’art de la sculpture sur bois tout au moins, les Bushongo se sont élevés à une incontestable maîtrise. 11 suffit de feuilleter le livre de MM. Joyce et Torday pour voir que ce n’est pas là seulement et comme par hasard qu’ils ont excellé. Ce sont surtout des tisserands et des sculpteurs et ornemanistes sur bois de premier ordre, doués d’un très grand sens décoratif. La description de leurs procédés et de leur outillage pourrait faire l’objet de plusieurs éludes pleines d’intérêt, qu’on ne saurait malheureusement donner ici ; à leur défaut, quelques-unes du moins des gravures ci-contre, empruntées comme les autres au livre des auteurs cités, permettront de juger approximativement de la haute valeur des résultats où ils parviennent. Jean-Paul Lafitte.
- MACHINE A SONDER
- Le sondage scientifique, tel qu’il se pratique dans les expéditions océanographiques, exige des appareils spéciaux, à la fois rustiques pour résister au service à la mer, et précis à cause de l’importance des données qu’ils sont appelés à fournir.
- Différents appareils ont été imaginés pour remplir ces conditions. Rappelons d’abord que la corde en chanvre est aujourd’hui délaissée et remplacée universellement par le câble fin en acier, offrant bien moins de-'prise aux courants de profondeur qui tendent à incurver la ligne de sonde, et présentant une résistance à la rupture beaucoup plus grande.
- Parmi les « sondeurs » en usage, les uns sont destinés aux grandes profondeurs océaniques : tels sont le sondeur de Sigsbee et la remarquable machine construite par l’ingénieur Le Blanc sur les données de S. À. S. le prince de Monaco qui l’a installée à bord de son yacht Y Hirondelle IL Ces machines permettent de sonder jusqu’à des profondeurs de 10000 mètres et même davantage (la plus grande profondeur trouvée à ce jour est 9636 m.,
- dans l’Ouest du Pacifique). Elles sont actionnées par des moteurs à vapeur ou électriques.
- À côté de ces machines, il y a les machines pour
- le sondage de petites et moyennes profondeurs (0 m. à 2500m.), très employées tant pour les expéditions océanographiques que pour les sondages nécessités, par la pose des câbles sous-marins. Les prix élevés qu’atteignent certaines de ces machines, excellentes d’ailleurs, m’ont incité à en construire une, plus simple, très robuste, très précise et qui présente certains dispositifs absolument nouveaux.
- L’appareil est caractérisé par un balancier supérieur B, placé au sommet d’un bâti F, formé de deux flasques de fonte entre lesquelles est logé le tambour T, sur lequel sont enroulés 2000 m. de fil d’acier câblé, de 1 mm de diamètre, résistant à une charge de 85 kg, et pesant environ 5 kg par kilomètre. Le fil, à la suite du tambour, passe sur une poulie métrique M dont la circonférence fait exactement 25 cm. Cette poulie engrène par un pignon d’angle E avec un compteur de tours C. Il suffira donc de diviser par 4 les
- La machine à sonder de M. A. Ber gel.
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- RESSORTS TUBULAIRES 109
- indications du compteur pour avoir, en mètres, la profondeur mesurée.
- Dès que le poids de sonde (10 kg) est attaché au fil, il fait fléchir les ressorts r r qui maintiennent le balancier en arrière et fait pencher celui-ci en avant : aussitôt le fil se déroule et le compteur enregistre le nombre de tours de la poulie M ; mais dès que le poids touche le fond, le balancier, soulagé des 10 kg du poids de sonde qu’il n’a plus à supporter, obéit à l’action des ressorts r r qui le font relever en l’attirant par l’arrière. Aussitôt, un doigt D débraie le compteur et un frein P, formé d’un coin, est enfoncé par la pression du ressort, entre
- l’axe du tambour et une pièce fixe. Le tambour est alors bloqué.
- Il n’y a plus qu’à remonter le poids en actionnant le treuil à l’aide d’une manivelle calée sur l’axe R, munie d’une roue à rochet.
- Cette machine ne pèse que 20 kg, et ses dimensions sont 30 cm sur 40 cm. Elle est très pratique et très solide. Ajoutons que deux vis Y permettent de régler à volonté la tension des ressorts de rappel r r.
- Le principe du balancier et du débrayage du compteur s’applique, d’ailleurs, à des appareils de plus grandes dimensions avec autant de facilité.
- Alphonse Berget.
- RESSORTS TUBULAIRES
- Voici une curieuse tentative qui, sans doute, a été suggérée par les exigences de l’aviation. Il faut pour les aéroplanes des matériaux donnant le maximum de résistance sous le minimum de poids ; les inventeurs se sont donc pris à étudier en détail les divers éléments des appareils, et à rechercher les moyens d’employer avec le meilleur rendement la matière qui les constitue. M. Ernoult a porté ses efforts sur les ressorts; il est arrivé aux ressorts tubulaires qui font l’objet de ce bref article. Voici comment raisonne M. Ernoult : A égalité de poids, une barre métallique creuse est plus avantageuse qu’une barre pleine ; on sait, en effet, que dans une barre pleine et homogène, les fibres de métal qui fatiguent le plus et par suite déterminent la limite de résistance se trouvent à la phérie. Les fibres travaillent de moins en moins au fur et à mesure que l’on se rapproche du centre ; au centre la fibre neutre ne travaille pour ainsi dire pas. Donc en supprimant la matière qui est au centre, on obtiendra une barre plus légère que la barre pleine, et donnant une résistance à peu près égale. C’est le principe des cadres de bicyclettes et de bien des pièces d’automobiles. M. Ernoult a eu l’idée de l’appliquer également aux ressorts. Il a construit des ressorts creux qu’il a comparés à des ressorts en
- fil plein. Les expériences semblent avoir donné des résultats très intéressants. Il ressort d’essais faits au Laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers que, à dimensions extérieures égales, le ressort creux subit une déformation permanente moindre que le ressort plein, qu’il est plus souple, fléchit davantage et revient mieux à sa forme initiale. A force égale, le ressort tubulaire pèserait environ la moitié du ressort plein.
- Cette légèreté semble devoir assurer aux nouveaux ressorts de nombreuses applications ; la plus immédiate est la construction des amortisseurs employés sur les trains d’atterrissage des aéroplanes. Actuellement ces amortisseurs sont en caoutchouc, substance très légère il est vrai, mais très coûteuse et s’usant rapidement. Le ressort tubulaire, s’il donne les résultats qu’en attend son inventeur, permettra pour ces pièces particulières de l’aéroplane de revenir à l’acier, c’est-à-dire à la substance, en définitive, la plus économique et la plus sûre dont dispose la construction mécanique.
- En dehors de l’aviation, d’autres emplois paraissent réservés aux ressorts tubulaires qui pourront rendre des services sur les automobiles, les canons, et en général tous les appareils portatifs et mobiles.
- R. V.
- Ressort tubulaire de M. Ernoult.
- CHRONIQUE
- Pouilles à Pæstum. — Un archéologue italien, M. Vittorio Spinazzola, directeur du Musée San Martino, de Naples, a entrepris une série de recherches et de fouilles, dont le programme s’étend sur toute l’ancienne Grande-Grèce, et doit prochainement s’attaquer à Sybaris,
- à Crolone, à Metaponte. Les résultats les plus beaux ont déjà été atteints à Pæstum, où l’on a mis au jour une statue de l’époque romaine, représentant le grand prêtre Drusus en costume de sacrificateur, statue très, belle d’environ 2 m. de hauteur. Elle a été trouvée au cours
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- 110 .......ACADÉMIE DES SCIENCES
- de recherches pour reconstituer lè plan de l’ancienne Pæstum qui ont été elles-mêmes très fructueuses. M. Spinazzola a pu, en effet, établir très précisément l’emplacement de la porte Sud et de la porte Nord de la ville, au milieu des ruines du mur d’enceinte. En creusant ensuite sur l’alignement entre ces deux points extrêmes, il est arrivé au pavé de la grande rue primitive, enfoncée de quelques mètres en dessous du niveau actuel du sol, et dont les pavés et les trottoirs sont encore en place. Cette rue longe les deux célèbres monuments de Pæstum, la basilique de Neptune et le temple de Gérés, et il semble bien démontré maintenant que ces temples étaient élevés sur une série de gradins et de terrasses, et que la colonnade tant admirée aujourd’hui était plus belle encore lorsqu’elle surgissait au-dessus de la ville à sa véritable hauteur. On escompte d’intéressantes trouvailles dans les ruines des maisons qu’on pourra exhumer de chaque côté de la rue. Dès à présent, en plus de la statue de Drusus, on a trouvé des vases, des terres cuites, des têtes de lion, le tout d’un beau style grec, et même, à un niveau plus bas, de nombreux objets de pierre, de bronze, de fer, couteaux, poignards, anneaux, bracelets, attestant un étabhssement préhistorique antérieur à la ville de l’époque romaine.
- L’assurance contre la pluie. — Ciel cl Terre (juin 1911) signale une singulière innovation récente de l’esprit pratique anglais : il s’agit de la création de polices d’assurances contre la pluie, imaginée par Excess insu-rance Company. Il y a, paraît-il, quatre polices : Pluvius-policy A, assurant pour une période déterminée contre plus de deux jours de pluie, à 0,20 pouce de pluie chacun ; pluvius-policy B, s’appliquant à tous les jours pour lesquels la pluie dépasse 0,125 cm ; pluvius-policy C et D pour des cas exceptionnels.
- La pisciculture contre la malaria. — La Revue scientifique signale l’emploi, tenté en Italie, de la pisciculture comme moyen de combattre la malaria : les poissons dévorent, en effet, les larvés d’Anophèles, et, partant de là, on essaie en ce moment dans la vallée du Pô de peupler en carpes la région des rizières qui est surtout infectée par la maladie. On met ces jeunes carpes dans les rizières à la fin de juin. Le procédé, peu coûteux en lui-même (4 à 5 francs par hectare pour le prix d’achat des alevins) semble même entraîner un bénéfice direct : dans les rizières où la carpe a été introduite, on récolte en effet, paraît-il, de 5 à fi quintaux de plus par hectare que dans les portions non assainies.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du îo juillet 1911. — Présidence de M. Lippmann.
- Un produit alimentaire de la réyion du Niger. — M. Muntz présente une Note de M. de Gironcourt relative à des échantillons d’un fromage fabriqué par les Touareg du Moyen Niger. Ces échantillons ont été analysés par MM. Ammann, Heim et Sartory qui ont constaté un degré de dessiccation non encore signalé sur de pareils produits. Cette dessiccation assure au produit en question une conservation de très longue durée et facilite son transport à de très grandes distances. La maturation de la pâte n’est qu’ébauchée sous l’action des germes myca-tiques; les principes nutritifs se sont maintenus au sein de la masse avec leur valeur intégrale. La haute teneur en beurre et en matière azotée en fait une matière alimentaire fort appréciable. Ce fromage des Touareg constitue donc un produit fort intéressant des régions semi-désertiques sahéliennes s’étendant de la Mauritanie au Tchad ; sa fabrication ne peut que se développer avec le bien-être des populations, car c’est une matière d’échange précieuse pour les nomades.
- Effets du goudronnage des routes sur la végétation. — M. Mangin analyse une Note de M. Gatin relative à l’influence du 'goudronnage des routes sur la végétation des arbres du bois de Boulogne. L’allée des Sablons et l’allée des Acacias sont goudronnées sur une partie de leur longueur, de sorte qu’il est facile à tout promeneur de comparer l’état des arbres bordant la section goudronnée à l’état des arbres bordant de même la section non goudronnée. Le voisinage du goudron produit un rabougrissement de la végétation; les feuilles sont plus petites et moins nombreuses; elles sont même souvent déchiquetées et tachetées. Quelle est la part qui revient aux vapeurs dans ce dépérissement? Quelle est celle qui revient aux poussières? Le rabougrissement ne se produit pas d’ailleurs sur la végétation bordant toutes les allées goudronnées. Les arbres de l’allée de Bagatelle et
- de l’allée des Fortifications qui sont ombragées et peu fréquentées ne paraissent pas jusqu’ici avoir souffert du goudronnage. Il semble donc que, pour qu’un effet nuisible se produise, il faut que la route soit ensoleillée et très fréquentée.
- La recherche des traces de sang. — M. Guignard résume un travail de M. A. Sartory, sur l’efficacité du réactif dit de Meyer pour la recherche des traces Vie sang en biologie et dans les opérations de médecine légale. La sensibilité très grande de ce réactif est basée sur une réaction peroxydasique. En présence de ce réactif et de l’eau oxygénée, un liquide contenant du sang prend rapidement une coloration rose, puis rose rouge,' enfin rouge. Quand on verse du réactif de Meyer et de l’eau oxygénée dans une eau distillée parfaitement pure, aucune coloration n’intervient, mais si l’on ajoute une solution de bicarbonate de potasse ou de soude, on voit apparaître en 10 secondes la gamme des colorations que donnerait le sang. Les eaux minérales naturelles de Yichy, de Chàtel-Guvon donnent la réaction, l’eau de Seltz également. Les bicarbonates alcalins semblent jouer dans ces réactions un rôle prépondérant. Les résultats sont les mêmes quand on se place dans les conditions ordinaires des recherches du sang dans les étoffes. Des morceaux de toile imbibés d’une solution de bicarbonate de potasse ou de soude, séchés au soleil, puis traités par l’eau distillée abandonnent une quantité suffisante de sel pour produire la réaction type du sang avec le réactif de Meyer et l’eau oxygénée. Ce réactif ne saurait donc être considéré comme un réactif spécifique du sang et son emploi en médecine légale ne doit être admis que pour corroborer les indications obtenues par d’autres moyens,
- Effets physiologiques des décharges électriques. — M. Dastre présente un travail de M. et Mme Lapicque sur l’excitation électrique au moyen des décharges de con-
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- LE PAQUEBOT EXPRESS « NEWHAVEN » ===== 111
- densnteurs. Habituellement on se sert pour ces expériences de la grenouille. Mais alors les phénomènes nerveux sont si rapides que les instruments de physique ne peuvent les suivre, car ils durent moins de 1 millième de seconde. Avec l’escargot, on a les memes lois, mais on dispose de plusieurs centièmes de seconde. Dans ces conditions M. et Mme Lapicquo ont pu vérifier une conséquence intéressante de la théorie physico-chimique d’après laquelle l’excitation n’est, qu’une polarisation de membranes.
- La nappe d’eau souterraine égyptienne. — M. Roux résume un travail de M. Audebeau, ingénieur en chef
- des domaines égyptiens, traitant de la nappe d’eau souterraine égyptienne, de ses fluctuations, de son influence sur la culture du coton, de l’évaporation et de la température du sol. L’auteur indique un ensemble de mesures à prendre pour parer aux inconvénients de cette double nappe souterraine et préconise en particulier la création d’un barrage sur la branche de Rosette et l’exécution du réservoir deWafli Rayan étudié par M. Cope 'Whitehouse.
- Élection. — M. Renaut est, élu correspondant de la Section de zoologie et anatomie en remplacement de M. A. Sabatier. Cm de Yiixedeuil.
- LE PAQUEBOT EXPRESS « NEWHAVEN »
- L’administration des chemins de fer de l’État, qui assure, de concert avec- la Compagnie du London Brighton Railway, le service maritime via Dieppe et Newhaven, vient de mettre à flot un nouveau steamer dont les performances méritent de retenir l'attention. Lors des essais officiels, en effet, lesquels ont eu lieu les 26 et 27 mai, la distance de 65 milles qui sépare les deux ports a été franchie on 2lld3m28s, autrement dit à une vitesse voisine de 2L nœuds.
- Ce beau résultat fait honneur à la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée, dont les chantiers du Havre ont construit le Newhaven, et permet de classer ce bateau comme un des plus rapides des paquebots français actuellement en service. Et il ne s’agit pas là d’un simple record occasionnel, puisque les premières traversées régulières effectuées le mois courant, malgré les sujétions d’un temps peu favorable et d’un trafic particulièrement chargé, ont été effectuées en moyenne en 2h45,n,soit avec une réduction de 30 minutes sur l’horaire habituel moyen.
- Les éléments caractéristiques du Newhaven sont
- les suivants :
- Longueur hors tout............. . 92 mètres.
- Longueur entre perpendiculaires... 89 —
- Largeur au fort..................10,55 m.
- Creux sur quille.................. 6,75 m.
- Tirant d’eau maximum.............. 2,95 m.
- De même que la vitesse réalisée a été supérieure à celle que prévoyait le cahier des charges, de même le tirant d’eau, point important à considérer pour un navire obligé d’entrer et de sortir à heure lixe par un chenal souvent ensablé, ne fut, aux essais, que de 2,916 m., bien que le steamer, complètement armé, muni de tout son matériel, caisses d’eau et soutes pleines, ait emporté son lest maximum de, 30 tonnes.
- Le Newhaven, dont les lignes harmonieuses, la forme allongée et robuste, la silhouette extérieure du pont-promenade, suggèrent par plus d’un côté l’aspect général d’un transatlantique en miniature, comporte un spardeck, un shade-deck et un roof central. Ce dernier, placé sur le pont-promenade, contient le fumoir, l’escalier d’accès aux premières
- classes, les cabines de luxe et le petit salon des dames. Notons aussi que les coursives latérales de l’avant ont été établies de manière à se rejoindre derrière un masque en tôle, muni de glaces, à l’abri duquel les passagers peuvent, très confortablement installés, jouir de la vuè de la mer, sans avoir à redouter les embruns ou les coups de vent fâcheux.
- Le nombre des passagers pouvant être transportés est d’environ 1000. Les premières classes occupent la partie avant du bateau, les secondes classes, la partie arrière. Il y a huit compartiments étanches, séparés au moyen de sept cloisons transversales, lesquelles ne comportent, en tout et pour tout., que deux ouvertures. Celles-ci, qui mettent en communication la chambre des machines et le tunnel, sont fermées par des portes manœuvrées à distance, du pont-promenade, par l’intermédiaire d’une commande électrique.
- Réparties en deux groupes de quatre générateurs munis de réchauffeurs-économiseurs d’eau, les chaudières du type Belleville, timbrées à 17 kg, ont une surface de chauffe totale de 1990 m2. Elles produisent la vapeur nécessaire à la mise en action de trois turbines Parsons; l’une, à haute pression montée sur l’arbre central, les deux autres, à basse pression, calées sur les arbres latéraux. À l’intérieur de ces dernières sont aménagées les turbines de marche arrière. Les arbres tribord et bâbord sont extérieurs à la coque, dans la partie arrière. Chacune des turbines principales actionne une hélice, en bronze Stone, montée sur cône.
- Ajoutons que tous les organes de commande ont été groupés de telle façon qu’ils puissent être manœuvrés par un seul mécanicien à son poste de quart, placé à hauteur du pont dans une sorte de roof intérieur.
- Le navire est entièrement éclairé à l’électricité, y compris les machines, chaufferies, postes, coursives, cales et feux de position. Quant au chauffage, il sera assuré, pendant la mauvaise saison, par un calorifère à vapeur à basse pression desservant toutes les parties du steamer.
- Pour accroître la stabilité du Newhaven, sa coque a été pourvue de quilles de roulis, et pour augmenter sa résistance aux coups de mer, on a disposé sur le gaillard d’avant, deux brise-lames successifs
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- 112 ..... ..: LE PAQUEBOT EXPRESS « NEWHAVEN »
- en tôle, inclinés de 30°, et consolidés par de robustes jambes de force.
- . Malgré la très grande vitesse de ce paquebot, on a remarqué — et les essais à toute puissance ont confirmé1 le fait— qu’en dehors de la partie arrière ou les hélices projettent l’eau contre la coque, il ne se produisait,, à bord du Newhaven, aucune espèce, de trépidation. Ce résultat, si rarement atteint sur les bateaux à turbines, est dû à la solidité générale, ainsi qu’à la bonne liaison longitudinale de tous les éléments de la coque, que les constructeurs n’ont pas craint de renforcer encore au moyen de deux ceintures de défense supplémentaires.
- À présent, il nous faut décrire, au moins en quelques, lignes, les aménagements intérieurs du Newhaven, qui en font le plus confortable et le plus
- Le paquebot « Nervhaven » construit
- Dans l’entrepont, le centre du navire a été réservé aux dépendances, cuisines, offices, chambres des chauffeurs et du mécanicien, bureau du steward, en sorte que les passagers sont absolument isolés du personnel.
- Quoique moins luxueux, les aménagements des deuxièmes classes constituent un ensemble à la.fois élégant et confortable: On y remarque une salle à manger, avec trente places., assises astable et canapés mobiles, un fumoir en noyer verni et pitchpin blanc, un salon-dortoir pour les hommes, comme en première classe, et un pour les dames, vaste, clair, lambrissé jusqu’au plafond de panneaux en bois peint gris bleuté deux tons. De vastes salles de toilette, munies des appareils les plus perfectionnés, complètent ces installations.
- effectuer la traversée Dieppe-Newhaven.
- luxueux des navires de la flotte internationale franco-anglaise.
- Les passagers, de première classe ont à leur disposition : un fumoir, un petit salon-boudoir pour les dames, sept cabines de luxe dont l’une, qui occupe la largeur entière du roof, constitue à elle seule un appartement véritable; dans l’entrepont, se trouvent, en outre, la salle à manger, les lavatories, et plus haut, sur la plate-forme, le salon-dortoir des dames et le salon-dortoir des messieurs. '
- Tous ces locaux, bien aérés, bien ventilés, ornés d’un appareillage électrique approprié, ont été décorés avec le meilleur goût. Nous mentionnerons, en particulier, les belles ébénisteries du fumoir, l’ameublement sobre et harmonieux du dining-room, les tentures et tapisseries du ladies’sitting-room, comportant 48 couchettes, et des boiseries de toute hauteur, style Louis XVI, au ton crème, avec rechampis vert clair et motifs sculptés.
- Le transport des automobiles étant devenu, depuis quelque temps, un élément de trafic important pour la ligne de Paris à Londres par Dieppe, le nouveau steamer a été doté, de chaque côté du pont-promenade arrière, d’un dispositif spécial, composé d’une plate-forme et de boucles d’amarrage, permettant d’embarquer quatre voitures du. plus fort modèle. Enfin, des appareils de télégraphie sans fil assurent continuellement les communications, soit avec la côte française," soit avec le littoral britannique.
- Maximum de stabilité, de confort et de vitesse, tels sont les trois principaux avantages réalisés' par 1 e Newhaven. Ils méritaient bien, ce nous semble, d’être signalés à l’actif de notre marine marchande, qui, quoi qu’on en dise, sait aussi, quand besoin est — mais, toujours avec discrétion et sans,tam-tam — s’adjuger d’intéressants records. . •'
- Edoüard Bonnaffé.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. - N° 1991.
- 22 JUILLET 1911.
- ENGINS DE LEVAGE MODERNES DANS LES CHANTIERS DE BÂTIMENTS
- Dans la construction des vastes édifices qui caractérisent actuellement les grandes villes, ôn fait usage de plus en plus, comme engins de levage, de grues à mat, ou de derricks. Ces engins donnent aux chantiers de construction un aspect inconnu voici quelques années et qui ' ’ .
- n’a pu manquer de frapper nos lecteurs. Ce moderne outillage offre en comparaison des procédés ordinaires de nombreux • avantages dus notamment à ce qu’il est susceptible de produire non pas un mouvement, mais parfois trois et quatre mouvements : levage vertical de la charge prise sur le chantier ou sur le fardier ; inclinaison variable au moyen du derrick ; rotation de tout l’ensemble autour du chariot; enfin déplacement le long de la façade du futur immeuble sans qu’il soit nécessaire d’installer sur la voie de roulement une plaque tournante.
- Ces appareils dont certains ont une puissance de six tonnes, sont néanmoins assez légers et se démontent facilement en éléments dont la longueur est telle qu’il est possible de les transporter sur un camion. La grue Michot que représente notre. figure est un de ces appareils ; on l’a établi selon deux principaux types correspondant à ces deux largeurs d’encombrement déterminées par les règlements de voirie eu égard à la largeur des rues,
- c’est-à-dire 5 mètres à 5,50 m.'et o mètres. .Nous ne décrirons que le premier de ces modèles.
- Le type à 5,50 m. d’encombrement de largeur est certés préférable à cause de sa grande stabilité lorsqu’il s’agit d’importantes bâtisses demandant, par conséquent, des pylônes très élevés et également s’il faut manutentionner de lourdes charges. Il se com-
- Une grue à mât en fonctionnement sur un chantier parisien.
- 39e année.
- ae semestre.
- pose d’un chariot muni d’essieux automatiques pour la translation sur voie ferrée de 3 mètres, s’il ne doit fonctionner que sur une seule façade de l’immeuble, pour œuvrer sur plusieurs façades, le chariot doit avoir doubles essieux qui ; . sont croisés avec le mécanisme nécessaire à leur mise en action. Le changement de voie s’opère par l’intermédiaire de vérins placés aux angles qu’ils soulèvent au niveau des boudins de roues, ^ sous lesquelles se fixe/iîT ront deux raccords rails ; sur ces dernieil viendra reposer la grue) de cette façon surélevée à la hauteur voulue pour le’ passage d’une voie à l’autre. Ce mode de procéder a Davantage de supprimer, sur la voie de roulement, toutes pla-qùes tournantes dont le prix est toujours coûteux, outre qu’il 11’est pas toujours possible de les placer dans l’espace disponible aux abords des bâtiments à édifier. Le changement d’une voie à l’autre se fait sans difficulté en moins d’une demi-heure.
- La flèche a, dans le type à grand encombrement, cette portée de 5,50 m. qui est plus que suffisante pour toute charge; elle est munie d’une poulie de retour avec crochet de suspension des charges pour le moullage du câble souple en acier, s’enroulant sur le tambour du treuil de charge. La hauteur du pylône varie avec les besoins et les lieux ; parfois de forme conique sur 18 à 22 mètres, ensuite en travées carrées de façon, à pouvoir placer la flèche à la hauteur voulue sur ces travées interchangeables et qui peuvent se monter suivant les exigences jusqu’à 36 mètres de hauteur. Sur le chariot, vient pivoter la plaque tournante, qui porte elle-même le pylône et sa flèche. Toute la partie mécanique actionnant la
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- 114 == COMMENT L’ON PÈSE LE DIX-MILLIONIÈME DE MILLIGRAMME
- grue-: moteur, treuils de rotation, de translation et de charge, ainsi que. le lest nécessaire à son équilibre, sont lixés sur la plaque tournante qui est supportée à son tour par un cercle de roulement reposant sur le chariot, et maintenue au centre par un pivot en acier au travers duquel passe l’arbre de commande de la translation. Le lest, étant de l’eau, est des plus économiques.
- Les vitesses d’ascension sont 9 mètres à la minute, pour des charges de 5500 kg et 4,50 mètres à la minute pour des charges allant de 5500 à 6000 kg ; la vitesse de rotation est de un tour par minute et celle de translation de 5 à 6 mètres par minute. Ces vitesses sont reconnues les meilleures par la pratique et évitent tout accident. La production est de 120 à
- 150 tonnes par jour, élevées à 20 mètres de hauteur. Les treuils de charge, étant à plusieurs vitesses et descente rapide, accélèrent ' le travail. Les moteurs, sonL des moteurs spéciaux à essence, par suite très peu encombrants et pouvant être appliqués partout tel le Gnome, de préférence aux moteurs électriques, parce que neuf fois sur dix on n’a pas de courant électrique à sa disposition; leur puissance varie suivant la force de la grue, c’est-à-dire de 6 à 10 chevaux.
- En résumé, ces nouveaux instruments de levage, faciles à installer, légers, peu encombrants, ont pour effet d’accélérer singulièrement l’édification de nos maisons; ils en réduisent aussi le coût que tant d’autres raisons tendent à élever.
- M. Bousquet.
- COMMENT L’ON PÈSE LE DIX-MILLIONIÈME DE MILLIGRAMME
- Le compte rendu de l’Exposition annuelle de la Société française de physique signalait aux lecteurs de La Nature1 une balance merveilleuse, grâce à laquelle le professeur Sir W. Ramsay avait pu atteindre une sensibilité de 2 à 5 millionièmes de milligramme. Nous nous proposons de donner aujourd’hui une description succincte de cet appareil, après avoir indiqué comparativement la précision •à laquelle on peut prétendre actuellement, dans les mesures pondérales qui se présentent au laboratoire.
- Un sait qu’un expérimentateur habile arrive à peser le dixième de milligramme ( 10 ~gr. ) à l’aide d’une bonne balance de précision. D’autre part, les essais qualitatifs permettent de mettre en évidence et. de caractériser des quantités de matières infiniment, plus petites. C’est ainsi qu’on peut reconnaître, par l’analyse spectrale, des dix-millionièmes de milligramme (10 10 gr.) de gaz, et que l’élec-
- troseope permet de faire choix, avec confiance, entre deux échantillons de roches radifères qui ne diffèrent entre eux que de un dix-millième de millionième de milligramme (10~13gr.) de substance active par gramme de minerai.
- Il semblait téméraire, il y a quelques années encore, d’espérer pouvoir jamais arriver quantitativement à une sensibilité de l’ordre de grandeur de celle du speetroscope : c’est pourtant le résultat que Sir W. Ramsay a exposé lui-même, dans sa conférence du 20 avril dernier.
- . On sait que toute balance se compose essentiellement d’un fléau (aux extrémités duquel on suspend, d’.ùh côté,-les poids marqués _et de l’autre le corps., à
- 1. Voy. -La Nature, n° 1981 du 13 mai 1911.
- essayer] et d’un couteau, portant le fléau, et posant sur un plan parfaitement dressé : le système oscille autour de l’arête du couteau. Dans la nouvelle balance, construite par M. Whytlaw-Gray, le fléau est constitué par cinq baguettes de fil de quartz (ï, bvb.2,b5 et bk, soudées ensemble suivant le profil de plus grande résistance, comme l’indique notre figure. À l’extrémité inférieure de [1, et dans son prolongement, est soudé, par sa base, un petit cône très effilé, également en silice fondue, dont la pointe repose sur je plan support defléau H : le système est donc libre d’osciller autour de cette pointe de quartz, soigneusement aiguisée, ce qui assure une parfaite mobilité à l’appareil.
- A l’extrémité Et du fléau est suspendu un contrepoids massif de silice P : c’est la tare, par rapport à laquelle on effectuera les pesées. A l’autre extrémité Ea est soudé un fil de quartz f, qui supporte une petite ampoule a et, plus bas, un petit crochet c, tous deux en silice fondue. L’ampoule a est remplie d’air à une pression et' une température connues, puis fermée à la lampe. On suspend au crochet c les objets à peser.
- Tout ce système est placé dans une boîte hermétique en laiton B, dans laquelle on a ménagé : 1° une fenêtre F, obturée par une plaque de verre soigneusement rodée ; 2° le passage d’un tube de verre T dans lequel joue l’ensemble de l’ampoule a et du crochet c ; 5° le passage d’un tube de verre t, qui conduit d’abord à un manomètre M, puis à un robinet à 2 voies R. Ce-robinet R-permette faire varier la pression dans Teneeinte -B : -on peut, en effet, par le tube G mettre B en communication avec un ré-
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- La balance ultra-sensible de M. Whytlaw-Gray. Les pesées s'opèrent par variations de la pression de l'air à l'intérieur de la cage.
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- . QUELQUES MINES
- cipient contenant de l’air comprime', et par avec un récipient où règne un vide avancé. Pour repérer la position exacte du fléau, celui-ci porte un petit miroir de silice platinisée, disposé de façon à amplifier dans les proportions convenables, suivant la méthode optique bien connue, les mouvements du système.
- Ceci étant posé, il est facile de concevoir le fonctionnement de l’appareil : supposons, pour fixer les idées, que l’atmosphère intérieure de la boîte de laiton soit à la pression atmosphérique et supposons, dans ces conditions, que le contrepoids P (de volume extérieur négligeable) fasse exactement équilibre à l’ampoule et au corps à peser. Si l’on vient à diminuer la pression dans la boîte, la poussée de l’air sur l’ampoule diminue (principe d’Archimède), l’ampoule s’alourdit, et le fléau s’incline de son côté. Si, au contraire, on augmente la pression, la poussée sur l’ampoule augmente, l’ampoule devient plus légère, et le fléau penche du côté du contrepoids P. Tout se passe donc, par le jeu convenable de la pression intérieure, comme si l’on ajoutait ou soustrayait des poids du côté de l’ampoule a : mais ces poids sont extrêmement petits, puisqu’ils sont représentés par les variations pondérales d’une très petite masse d’air, corrélatives de variations aussi petites que l’on veuL de la pression dans l’enceinte B. On, peut, d’ailleurs, se rendre compte, d’une façon plus précise, de l’ordre de grandeur du phénomène.
- Considérons une des expériences de Sir W. Ramsay, dans laquelle le poids de l’air contenu dans l’ampoule a était de 0,027 milligr. à 0° et 760 : une compression de 1 mm de mercure dans l’atmo-
- QUELQUES MINES
- La Zambezia est un territoire portugais enclavé entre la Rhodesia du Sud et la Rhodesia du Nord, et qui a pour capitale la petite ville de Tête, sur le Zambèze. J’ai visité une partie de cette région en septembre dernier; partant de Salisbury, capitale de la Rhodesia, j’avais mis seize jours et demi pour arriver à Tête, en faisant plus de 400 km.
- Il y a plusieurs groupes d’anciennes mines d’or en Zambezia, soit au Nord de Tète, soit tout à fait à l’Ouest. Les premières seules ont été reprises.
- Pour aller au Nord, il y a une grande piste qui part de Tête et va jusqu’à Fort Jameson en passant au voisinage de trois anciennes mines d’or : Machinga, Chifumbazé et Missale.
- On passe d’abord à Machinga, qui est à moins de 100 km de Tète ; grâce à la piste, on peut faire le trajet, porté en filanzane, en deux jours et demi. Il est même possible à des charrettes de transporter du matériel, car il n’y a pas de rivière à traverser.
- Les anciens travaux de Machinga s’étendent sur plus de 1 km de longueur : ce sont des fouilles profondes de 5 à 10 m. dans une veine de quartz
- D‘OR EN ZAMBEZIA —.................. 115
- sphère de l’enceinte corréspond à une diminution de 0 (H7 ,
- poids de l’ampoule de = 0,0000555 milligr. ;
- comme, d’autre part, sur l’échelle de la méthode d’amplification optique précitée, 10 divisions correspondent à 1 mm de pression, une division de l’échelle enregistre 5 millionièmes de milligramme. :
- Il nous reste à indiquer comment on construit le fléau de la balance. A cet effet, on grave, à l’aide d’une aiguille à tricoter, le profil du fléau dans une plaque de graphite bien plane : on dispose chacune des baguettes de quartz dans le petit canal qui lui correspond, et on dirige le dard d’un chalumeau aux points de jonction, pour y faire fondre la silice et souder ensemble 2 baguettes concourantes. C’est aussi à l’aide du chalumeau qu’on règle la masse du contrepoids P, soit en volatilisant la quantité convenable de silice, soit en y recollant.le poids nécessaire.
- Cette courte description permet de se rendre compte des services que cet appareil a pu rendre à Sir W. Ramsay, soit qu’il ait voulu évaluer la perte de poids, dans le temps, d’un corps radioactif, soit qu’il ait cherché à déterminer les densités des gaz rares. Mais cette balance ne peut donner tous ses résultats qu’entre les mains d’expérimentateurs particulièrement habiles et soigneux : le moindre grain de poussière, la moindre gouttelette de condensation qui vient se coller sur l’ampoule ou sur le corps à essayer, faussent les mesures. 11 n’est pas donné au premier venu de « voir l’invisible, de tâter l’inLangible et de peser l’impondérable », suivant l’expression même de l’éminent savant anglais. André Conté.
- D’OR EN ZAMBEZIA
- encaissée dans le granit : il reste des amoncellements de débris de quartz contenant encore un peu d’or et pour le broyage desquels on a installé deux petites batteries, de 5 et de 5 pilons : en même temps, on poursuit le développement du filon en profondeur.
- A propos de l’or en Zambezia, il est intéressant de citer un moine Portugais, Frei Joao dos Santos, qui a décrit le pays dans son livre, Y Éthiopie orientale, paru en 1609 : « Les noirs, écrit-il, prétendent que le soleil fait une telle impression sur les terres par l’influence de ses rayons que, en outre de les purifier et de les convertir en or (comme si ce n’était là que l’accessoire), il faisait pousser ce même or sur la terre avec autant de force, que si c’était une plante voulant naître. Cela se montrait clairement où existaient de grandes mines, parce que sur ces points, on voyait la terre crevassée en beaucoup d’endroits, et c’est dans les crevasses.que se trouvaient de petits morceaux d’or/ » C’est, ainsi qu’on retrouve en Zambezia la même croyance naïve que chez les Malgaches, pour qui l’or est vivant, et
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- recherche les terres chaudes, car s’il a froid, il se cache, on ne le trouve plus.
- Ce moine dos Santos pre'tend que la Zambezia est le fameux, pays d’Ophir, celui où Salomon envoya ses. navires à la recherche de l’or. On sait qu’on a cru également trouver Ophir aux ruines de Zimbabwe, en Rhodésia; malheureusement il n’existe dans ces ruines aucune inscription ancienne. Nous allons en trouver en Zambezia à Chifumbazé.
- De Machinga à Chifumbazé, il faut 4 à 5 jours de marche en filanzane. On . traverse une région de collines sans eau, puis on quitte la route de Fort Jàmeson. Chifumbazé se trouve dans le creux d’un
- Fig. i. — Les inscriptions
- vallon, où il fait très chaud l’été. C’est un Allemand, M. Wiese, qui a mis à découvert les anciens travaux de mines, et installé une petite batterie de broyage, de 5 pilons lourds.
- Chifumbazé est remarquable par ses anciennes mines, les plus considérables de touteTa Zambezia, mais surtout par une inscription gravée dans un rocher, et que personne n’a pu encore déchiffrer. Les mines remontent à une époque immémoriale, arabe ou même phénicienne. Le nom de Chifumbazé n’appartient pas à la langue indigène actuelle (comme Tête qui signifie roseaux - et Missale, canne à sucre). Les vieux travaux s’étendent sur plusieurs kilomètres, et sur diverses veines : il y a d’abord une grande veine qu’on est en voie de reprendre en
- travaux souterrains, et ensuite une sorte d’amas ou stockwerk formé d’un granit veiné de quartz qui contient de l’or ; les anciens ont enlevé, à force de patience, les parties riches de ces veines, où l’on a trouvé encore de beaux échantillons d’or natif, mais actuellement on reprend toute la masse en lexploi-tant à ciel ouvert, comme une carrière. L’or étant natif, presque pur,Tes indigènes n’avaient aucune peine à le séparer de la. roche, et même à le travailler pour en faire certains ouvrages d’orlevrerie, comme ils en font encore.
- Quant à la fameuse inscription, elle ne se trouve pas à côte des vieilles mines, mais à une petite
- de la roche de Chifumbazé.
- distance, en haut de la montagne qui domine le vallon. Le rocher servait sans doute le but poursuivi par les auteurs de ces sortes d’hiéroglyphes. Cette inscription commence à une hauteur de 5 ou 6 m. au-dessus du sol, et finit à 2 m. environ, comme ori le - voit par la taille d’un homme qui figure sur une des photographies ci-jointes1 : mais rien n’indique s’il faut la lire en partant d’en haut ou d’en bas. On dirait, à première vue des essais de dessin très gauches, même enfantins : il y a des mains et dés râteaux, de sorte que ce serait de Técriture: pictographique. D’ailleurs ces dessins sont rangés systématiquement, et, gravés comme ils
- 1. Ces photographies m’ont élc communiquées par M. Portugal Durao, directeur de la Campanha da Zambezia.
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- QUELQUES MINES D’OR EN ZAMBEZ1A r.:: 117
- Fig. 2. — La région des mines de Chifumbazé.
- sont dans un rocher vertical de gneiss dur et poli, à une hauteur telle qu’il faut un échafaudage pour les atteindre, il est certain qu’on ne les a pas mis là sans raison sérieuse.
- Ces signes sont d’autant plus importants qu’ils sont uniques. Les anciennes ruines sont nombreuses en Rhode-sia, au Sud de la Zam-bezia, et le vieux temple de Zimhabwé a fait l’objet d’études et d’ouvrages spéciaux. Or, nulle part, on n’a trouvé d’inscriptions : on n’a pas même découvert les cimetières où devaient être enterrés les anciens habitants de ces ruines,. de sorte qu’on ignore encore à quelle race ils appartenaient. L’inscription de Chifumbazé pourrait jeter une grande lumière sur ce sujet, les essais faits jusqu’ici à Berlin et à Paris ont été infructueux.
- Disons, à propos de ce fameux Zimhabwé, qu’on a récemment découvert des débris d’or fondu : il semble que c’était, un poste fortifié, un centre où l’on apportait l’or de
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- Fig. 3. — La roche à inscription de Chifumbazé.
- toute une vaste région pour le fondre : comme on a aussi découvert plusieurs ruines qui jalonnent un itinéraire entre Zimhabwé et la côte, on a conclu que l’or était expédié par cette voie sur l’océan Indien, à Sofala surtout.
- À deux journées de marche vers le Nord se trouvent les mines de Missale, tout près de la frontière de la Rhodesia du Nord, et à un jour de Fort Jameson.
- La fin de l’exploitation des mines de Missale ne paraît pas remonter à plus de cinquante ans. Elles sont à 280 km de Tête, dans une région montagneuse à 1100 m. d’altitude. On a essayé ces
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- dernières années de reprendre les travaux, et de faire des broyages avec une petite batterie et une arras-tra, et on a déjà retiré un peu d’or ; mais il faudrait entreprendre des travaux coûteux avant qu’on puisse réellement connaître l’avenir de ces mines. N’a-t-on pas mis une vingtaine d’années en Rhodesia pour trouver des gîtes importants? C’est qu’il y a de grandes différences entre les gîtes d’or que les anciens recherchaient autrefois et ceux que demandent les entreprises modernes : autres temps, autres mœurs.
- On trouve dans un rapport de la Ca da Zambezia quelques détails au sujet de Missale : il est fait mention d’un nègre nommé Nhanja qui découvrit l’or, et d’un commerçant, Rodriguez, qui s’enrichit en faisant exploiter les mines par des esclaves. Ce Rodriguez fut expulsé de Missale par le chef nègre Rombé-Dombé, qui à son lour exploita les mines. Ce successeur de Dom-hé-Dombé fut contemporain de la découverte des diamants de Kim-berley, en 1882.
- Il existe en outre de l’or d’alluvion dans les rivières de cette région, surtout dans le Yubué, qui passe au pied de Chifumbazé; ce fut la principale source de l’or exporté autrefois en Europe par les Portugais. Le frère Joao dos Santos, déjà cité plus haut, estime que par le Zambèze, alors appelé Cuama, les Portugais transportaient chaque année 100 000 ma-licaes d’ôr, c’est-à-dire 568 kilogrammes d’or, ou 1.500.000 francs au cours actuel de l’or. Si cette production a longtemps duré, on conçoit qu’elle ait fortement appauvri les rivières, et les quartz de la surface. L’Anglais Baines n’estime cependant qu’à 25 millions de francs le total de l’or exporté par les Portugais au moyen du Zambèze, et provenant d’un peu partout en Zambezia.
- Le fait suivant donnera une idée de la superstition des noirs au sujet de l’or. On avait trouvé à
- Chifumbazé une pépite d’un poids tel qu’il fallait quatre hommes pour la porter. Elle fut portée au roi nègre du pays, auquel on demanda ce qu’il fallait en faire. Celui-ci réunit ses sorciers qui, après mûre délibération, déclarèrent que la pépite était la mère de l’or, et que par conséquent il fallait la remettre à sa place pour que l’or ne vienne pas à tarir. C’est toujours, on le voit, la légende de l’or vivant.
- Passons maintenant à la région de Zumbo, tout à fait à l’Ouest de la Zambezia. Il y a une piste de Tête à Chicoa en amont des rapides de Cahora-Bassa. De Chicoa, où, dit la légende, il y eut autrefois une mine d’argent, on peut remonter le Zambèze jusqu’à Zumbo, tant qu’il y a de l’eau, sinon on va en filan-zane.
- Les mines d’or anciennes sont à Pemba, à deux petites journées au Nord-Est de Zumbo ; elles ne
- paraissent pas remonter très loin comme exploitation. Les Portugais ont extrait de l’or de Pemba vers 1760 ; ils avaient établi un vieux fort dans le voisinage. L’endroit manque d’eau, ce qui devait empêcher de travailler toute l’année. La roche aurifère est un schiste assez dur imprégné sur plusieurs mètres de puis-r sance : les noirs laissaient la roche se désagréger au soleil et aux pluies, puis ils la brisaient, la réduisaient en poudre et la lavaient comme du sable d’alluvion aurifère ; il y a de grandes excavations, dont une, en forme d’ellipse, a 270 m. de longueur, mais ne dépasse pas 12 à 15 m. de profondeur.
- Telles sont les principales mines d’or actuellement connues en Zambezia, mais la prospection du pays est si peu avancée, qu’il est fort possible qu’on en découvre d’autres, et que, de même qu’en Rhodesia, les futures mines d’or soient tout à fait différentes de celles qu’exploitaient les Anciens.
- Albert Bordeaux.
- 5^0 Lacé ^ /Vj/assa'
- ^ FtJamjeson,
- Chifuml)cfeç-ji Pemba-ZAMBEZIA
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- Fig. 4. — Carte de la Zambezia.
- LE MOTEUR DIESEL ET LA NAVIGATION EN HAUTE-MER
- Dans le numéro du 19 novembre 1910 de La Nature, nous avons décrit le moteur Diesel à quatre temps, montré ses avantages au point de vue thermique et économique et indiqué les applications nombreuses qu’il avait reçues comme moteur fixe. Nous ajoutions que le champ du moteur Diesel était plus vaste et que son application à la navigation lui
- réservait un grand avenir. C’est de cette dernière application dont nous nous occuperons dans cet article en montrant l’état actuel de la question, les progrès considérables réalisés dans ces derniers temps non seulement en Allemagne grâce aux efforts constants de la Maschinenfabrik Augsburg-Nurenberg, mais aussi en France sous l’impulsion
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- LE MOTEUR DIESEL ET LA NAVIGATION EN HAUTE-MER —---- 119
- des chantiers et ateliers Augustin Normand, du Havre, des Chantiers de la Loire, de la société Sauttor Harlé et Cio et de M. Bochet qui, depuis plusieurs années, ne cesse de préconiser avec tant de zèle l’emploi du moteur Diesel pour la propulsion des navires de haute-mer.
- Les avantages du moteur Diesel. — L application du moteur Diesel à la navigation doit offrir, en effet, d’immenses avantages. Par suite de la consommation réduite par cheval-heure de ce moteur (0,200 kg) le poids du combustible embarqué se trouve, pour une même puissance, réduit du quart au cinquième de celui nécessaire pour un moteur à vapeur. Le rayon d’action du navire est donc, de ce fait, augmenté dans une proportion considérable.
- Les chaudières et les tuyauteries de vapeur sous pression disparaissent et avec elles, de sérieuses sujétions ; en même temps on diminue notablement remplacement occupé par l’ensemble de la machinerie. Le personnel de la chaufferie devient inutile.
- Le combustible liquide arrivant aux cylindres automatiquement, le service des moteurs se trouve de beaucoup simplifié et le personnel de la machine Irès réduit.
- Au point de vue de la sécurité le moteur Diesel offre toute garantie. Il consomme, en effet, des huiles lourdes, difficilement inflammables, arrivant jusqu’aux cylindres à l’état liquide et ne nécessitant aucun appareil d’allumage, ni la formation d'aucun mélange détonant comme avec le moteur à gaz. De plus, comme à la sortie des cylindres la combustion des gaz est complète, toute trace de fumée disparaît, chose très importante pour les navires de guerre. A ce dernier point de vue la puissance et l’efficacité de l’artillerie peuvent être considérablement augmentées, par suite de la diminution de poids et d’encombrement de la machinerie. Le dégagement du pont facilite également le service.
- Comme on le voit, les avantages du moteur Diesel appliqué à la navigation sont indiscutables et reconnus par tout le monde. Malheureusement le moteur Diesel Juquatre temps qui, comme moteur ^ixey donne' d'é si bons résultats offre le grave inconvénient de manœuvrer moins bien que la machine
- à vapeur en avant et en arrière, qualité primordiale pour un navire. De plus, il nécessite des volants de grands poids et encombrants. Il fallait donc, pour la marine, trouver un moteur Diesel d’un fonctionnement se rapprochant le plus possible de celui de la machine à vapeur et, par suite, étudier un moteur à combustion à deux temps à simple et double effet. C’est ce à quoi M. Bruns, ingénieur de la Maschi-nenfabrik Augsburg Nurenberg, s’est ingénié, en créant tout d’abord le moteur à deux temps et simple effet que nous allons décrire d’après les renseignements fournis dernièrement par M. Bochet à la Société des Ingénieurs Civils.
- Le moteur Diesel à deux temps. — Ce moteur du type vertical (fig. 1) se compose d'un cylindre moteur A à l’intérieur duquel se meut le piston I! qui, par l’intermédiaire de l;i bielle c, actionne, au moyen de la manivelle D, l’arbre moteur M. Suivant la section ab du cylindre les parois de celui-ci sont percées d’ouvertures qui communiquent avec le tuyau d qui vient déboucher dans le collecteur e par où s’échappent les gaz de la combustion, comme nous l’expliquerons tout cà l’heure.
- Au-dessous du cylindre moteur A se trouve un second cylindre E de plus grand diamètre que celui-ci formant glissière pour la tête de bielle et à l’intérieur duquel se meut le piston D. Celui-ci fixé au piston moteur B suit donc le même mouvement que ce dernier et constitue la pompe de balayage dont nous verrons plus loin l’usage. L’air aspiré par le piston P dans l’espace annulaire N est ensuite refoulé dans un réservoir ménagé dans le bâti de la machine d’où il est amené par une tuyauterie à la soupape d’admission d’air placée à la partie supérieure du cylindre moteur. La pression de l’air ainsi emmagasiné dans lé réservoir est de 0,400 kg par centimètre carré.
- Le cylindre moteur A est entouré d’une enveloppe annulaire O où circule l’eau de réfrigération de ce cylindre refoulée par une pompe actionnée par l’arbre moteur M.
- A la partie supérieure du cylindre se trouvent trois soupapes, l’une servant à l’admission de l’air destiné au balayage, la seconde destinée à l’injection du combustible et de l’air comprimé servant à pulvériser celui-ci, la troisième destinée cà l’admission
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- 120 = LE MOTEUR DIESEL ET LA
- Fig. 2. — Vue en bout d’un des moteurs Diesel de 3oo chev. à deux temps et simple effet du Quevilly, montrant le levier de manœuvre du changement de marche et de réglage de débit du combustible liquide.
- de l’air comprimé pour le lancement du moteur et son changement de marche. Les différentes soupapes sont actionnées au moyen de cames fixées sur l’arbre horizontal L recevant son mouvement d’un arbre vertical actionné lui-même par l’arbre moteur.
- Un compresseur d’air refoule celui-ci à la pression de 60 kg par centimètre carré dans un réservoir. C’est cet air qui sert à la pulvérisation du combustible, au lancement du moteur, au démarrage et au changement de marche.
- Quant au combustible liquide, il est refoulé dans le cylindre au moyen d’nne pompe dont le débit est réglé par un mécanisme qui tient soulevé le clapet d’aspiration pendant un temps plus ou moins long de la course. Le mécanisme est manœuvré à la main, mais est également soumis à l’action d’un régulateur centrifuge.
- Passons maintenant au fonctionnement du moteur. Supposons le piston moteur à bas de course. À ce moment le cylindre A est rempli d’air. Ce piston en prenant sa course ascendante comprime cet air et, lorsqu’il est arrivé à la partie supérieure cle sa
- NAVIGATION EN HAUTE-MER ... -i..................-
- course, la pression de cet air sera d’environ 50 kg par centimètre carré et sa température de 550°, c’est-à-dire supérieure de beaucoup à celle nécessaire pour l’inilammation du combustible liquide. C’est le premier temps.
- Au moment où le piston va commencer sa course descendante, la soupape d’injection s’ouvre et le combustible liquide pulvérisé par l’air comprimé introduit en même temps que lui par la même soupape, brûle, au fur et à mesure de son introduction, dans l’air porté à la température de 550°, pendant une partie de sa course. Puis, après cette combustion graduelle, les gaz se détendent jusqu’à la fin de la course. Mais un peu avant cette fin de course le piston démasque les ouvertures dont nous avons parlé plus haut et les gaz brûlés s’échap-. pent par le tuyau d et le collecteur e. En même temps la soupape d’admission d’air s’ouvre et celui-ci, refoulé à la pression de 0,400 kg par centimètre carré par la pompe P dans le réservoir, pénètre dans le cylindre en balayant les gaz brûlés et en introduisant de l’air pur dans le cylindre A. C’est le deuxième temps.
- Le cylindre se trouve donc à nouveau rempli d’air et un nouveau cycle identique au premier se reproduit.
- Le lancement du moteur au démarrage, ainsi que les manœuvres de changement de marche, se font au moyen de l’air comprimé emmagasiné dans le réservoir par le compresseur, au moyen d’un procédé très simple et très ingénieux imaginé par M. Bruns. Nous ne pouvons malheureusement qu’en indiquer le principe, la Société d’Augsbourg n’ayant encore donné aucune description complète de cet appareil.
- La soupape d’admission d’air comprimé placée, comme nous l’avons dit, à la partie supérieure du cylindre moteur, n’est pas actionnée directement par | la came de l’arbre de distribution, mais bien par de
- Fig. 3. — Le voilier pétrolier.: Quevilly.-
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- LE MOTEUR DIESEL ET LA NAVIGATION EN HAUTE-MER = 121
- Fig. 4.— Vue d’un des moteurs Diesel à deux-temps, simple effet et six cylindres du Quevilly.
- l’air comprimé agissant sur un petit piston fixé à la partie supérieure de cette soupape d’admission.
- Deux petits tiroirs distributeurs munis de pistons servent respectivement pour la marche avant ou la marche arrière du moteur en envoyant de l’air comprimé, comme il convient, an-dessus du piston de la soupape d’admission d’air comprimé.
- A l’état normal de marche, des ressorts agissant sur les pistons de ces liroirs distributeurs tiennent ceux-ci éloignés des cames correspondantes fixées sur l’arbre du distributeur. Le piston de la soupape d’admission d’air comprimé ne subit donc aucune pression et celle-ci reste immobile sous l’action d’un ressort. Mais en envoyant de l’air comprimé sur le piston de l’un ou de l’autre distributeur, ce dernier vient en contacL avec la came de distribution correspondante qui, à son tour, distribue, comme il convient, l’air comprimé au-dessus du piston de la soupape d’admission. On obtient ainsi soit la marche avant, soit la marche arrière, suivant la came avec laquelle le distributeur est en contact. Cette admission de l’air comprimé sur l’un on l’antre des pistons des distributeurs s’obtient en manœuvrant à droite ou à gauche un levier de manœuvre qu’on voit sur la figure 2. Ce même levier règle en même temps la quantité de combustible débité par la pompe. Cet heureux dispositif permet d’actionner sans effort les organes de manœuvre des moteurs Diesel à cylindres multiples les plus puissants. De plus, des dispositifs de sûreté simples et sûrs écartent toute crainte de fausse manœuvre.
- Fig. 5. — Vue de l’arrière du Quevilly montrant les tuyaux d’échappement des gaz brûlés des moteurs Diesel. (Suppression complète de toutes fumées.)
- Aussitôt que le moteur Diesel à deux temps et simple effet que nous venons de décrire fut créé, il fut immédiatement adopté pour la propulsion des navires de tonnage moyen. Mais pour les grandes puissances, il fallait faire un pas de plus et créer le moteur à deux temps et à double effet qui, du reste, dérive du premier. C’est ce qui a été fait par la Masehinenfabrik Augsburg-Nurenberg, comme nous le verrons plus loin lorsque nous parlerons des applications du moteur Diesel à la navigation.
- Mais, avant de parler de ces applications, il nous paraît utile de dire deux mots d’une question qui est loin d’être sans importance. Quel est le nombre minimum des cylindres à adopter par moteur pour obtenir un moment de rotation aussi régulier que possible de l’arbre d’hélice? Yoici à ce sujet les résultats que donnent les calculs et confirmés par l’expérience. S’il s’agit d’un moteur Diesel à quatre temps, le nombre des cylindres doit être de six; pour un moteur à deux temps et simple effet ce nombre est réduit à trois et pour un moteur à deux temps et double effet,- le même nombre de cylindres,
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- c’est-à-dire trois, doit être maintenu afin de permettre le démarrage des moteurs.
- / Une autre et dernière question est celle relative à la puissance maximum qu’il est possible d’obtenir dans un seul cylindre. 2000 chevaux, comme nous le verrons tout à l’heure, est la plus grande puissance atteinte à l’heure actuelle. Mais ce n’est là qu’un chiffre d’attente et il y a tout lieu de penser que dans un avenir rapproché il sera dépassé. M. Bruns a parlé dernièrement à Y Institution of Naval Architects, d’une puissance de 2500 chevaux par cylindre. Mais, à ce sujet, il est hon de remarquer, comme l’a fait observer M. Diesel à cette même réunion, que les vibrations du navire sont difficiles à éviter avec des moteurs munis de cylindres de grande puissance et en petit nombre.
- Applications du moteur Diesel. — Quoique le moteur Diesel à quatre temps ne soit pas, pour les raisons indiquées plus haut, l’idéal du moteur de navigation, nous ne pouvons, cependant, passer sous silence l’application de ce type de moteur à un navire pétrolier, le Vulcanus, construit par une société de construction hollandaise et dont les moteurs d’une puissance de 500 chevaux, à 6 cylindres ayant un diamètre de 0,40 m. et une course de 0,60 m., ont donné en service toute satisfaction.
- Depuis qu’on est parvenu à rendre pratique le moteur Diesel à deux temps et simple effet, c’est à ce dernier moteur, comme nous l’avons déjà dit, qu’on a recours actuellement pour la propulsion des navires soit sous-marins, soit de surface.
- La première application de ce moteur paraît être celle faite sur un navire construit par les chantiers Riunti d’Ancône dont les machines motrices construites par Sulzer de Zurich, développent une puissance de 400 chevaux en marchant à la vitesse de 230 tours à la minute.
- Pour la propulsion des sous-marins les applications du moteur Diesel à deux temps et simple effet sont déjà nombreuses en France et il y a actuellement en construction un sous-marin dont les moteurs Diesel d’une puissance totale de 5000 chevaux actionnent deux arbres d’hélice. Chacun des moteurs de 2500 chevaux se compose de 6 cylindres dont les deux pompes de balayage sont placées à chacune des extrémités du moteur.
- Comme navires de surface nous avons d’abord à citer les chantiers et ateliers Augustin Normand du Havre qui ont en construction 2 moteurs Diesel de chacun 650 chevaux et un bâtiment colonial muni d'un moteur de 400 chevaux. Les chantiers et ateliers de la Loire construisent également 2 moteurs du même type ayant chacun une puissance de 650 chevaux et, de plus, 2 moteurs de 2400 chevaux chacun.
- Mais une application toute nouvelle, fort intéressante et pleine d’avenir, de ce type de moteur Diesel est celle que viennent de faire les chantiers et ateliers Augustin Normand sur un voilier pétrolier à quatre mâts, le Quevilly, appartenant à une
- société dont les directeurs sont MM. Prentoul-Leblond et Leroux, de Rouen. En munissant ce voilier de moteurs Diesel on a voulu créer un navire mixte et revenir ainsi au type de navire qui, au début de la navigation à vapeur, était un type courant et rendait de grands services, mais qu’on abandonna petit à petit pour diverses raisons dont les principales sont les suivantes.
- Tout moteur auxiliaire adjoint à un voilier doit remplir une condition essentielle. Il doit être toujours prêt et n’exiger aucune dépense pendant son arrêt. Or, malheureusement., la machine à vapeur est loin de satisfaire à ces conditions. Si la brise vient à tomber, il faut allumer les feux et mettre la chaudière en pression : il arrive souvent que lorsque ces conditions sont remplies et la machine à vapeur prête à fonctionner, ce qui demande un certain temps, la brise souffle à nouveau et la machine auxiliaire n’est plus d’aucune utilité. Lorsque le navire est au mouillage et qu’un coup de vent se produit, le temps de mettre en marche la machine à vapeur peut mettre le navire en danger et le jeter à la côte. De plus, la machine, les chaudières et les soutes à charbon prennent une place qui serait beaucoup mieux utilisée pour des marchandises. Le moteur Diesel supprime ces inconvénients. Il est toujours prêt à être mis en marche et il n’occupe qu’un faible espace dans le navire. Dans les mers où les vents sont irréguliers, le moteur Diesel permet de donner au voilier une grande régularité de marche qui assure une exploitation économique. Le voilier avec le moteur Diesel offre donc une grande sécurité qui permettra de faire baisser les assurances au-dessous de celles appliquées aux vapeurs. Enfin les frais de remorque sont notablement réduits. Il ne paraît pas exagéré d’escompter un brillant avenir aux voiliers munis d’une machine auxiliaire Diesel.
- Ceci dit, revenons au QuevilUj dont nous décrirons brièvement rinstallation du moteur, d’après les renseignements fournis par M. Bochet à la Société des Ingénieurs civils.
- Ce navire (fig. 5) aune longueur de 94,30m., une largeur de 13,90 m. et un creux au maître-couple de 8,10 m. Sa jauge brute est de 3200 tonneaux et sa portée en lourd de 5900 tonneaux de pétrole d’une densité de 0,801 à 0,802. Son déplacement est de 6500 tonnes. Les deux grands mâts ont une hauteur qui dépasse 50 m. au-dessus du pont et la surface de sa voilure est de 4500 m2.
- Les machines motrices (fig. 2,4,7et 8) se composent de deux moteurs Diesel à deux temps et simple effet, semblables à celles que nous avons décrites précédemment, d’une puissance de 500 chevaux chacune, soit une puissance totale de 600 chevaux. Chaque moteur qui marche à la vitesse de 500 tours à la minute comporte six cylindres. Un dispositif de débrayage permet de laisser tourner librement l’hélice pendant la marche sous voile et un frein immobilise celle-ci au moment du réembrayage. Les gaz brûlés (fig. 5)
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- sont évacués à l’arrière du navire et au-dessus de la dunette. Des réservoirs, disposés dans la salle des machines, emmagasinent l’air comprimé destiné à la mise en marche et à la manœuvre de ces moteurs et refoulé dans ces réservoirs par les compresseurs des moteurs Diesel. En cas d’arrêt de ces moteurs, un autre petit compresseur indépendant, actionné par un moteur à pétrole, permet le rechargement de ces réservoirs.
- Avant leur installation à bord du Qiievilly, ces moteurs ont été soumis, à l’usine, à des essais dont les résultats ont été très satisfaisants. On a fait produire à chacun de ces moteurs, et cela pendant 50 heures, leur puissance maxima qui a été de 520 chevaux pour chacun d’eux à l’allure de 500 tours par minute. Aucun incident ne s’est produit. La consommation de combustible par cheval-
- un voilier d’un aussi grand tonnage. Le 26 mars, après avoir pris son chargement de pétrole, le Quevilly reprenait la mer et arrivait à Rouen dans le courant d’avril. Pendant ces deux voyages, quelques imperfections de détail ayant été remarquées dans les moteurs, on fit les retouches nécessaires et le Quevilly vient de repartir pour son second voyage à New-York. C’est, il faut bien le dire à l’honneur des armateurs français, le premier bâtiment d’un aussi grand tonnage muni de moteurs Diesel qui ait encore effectué régulièrement d’aussi longs voyages.
- Comme on le voit, c’est la France qui occupe le premier rang pour l’application à la navigation de haute mer des moteurs Diesel à deux temps et simple effet de faible et moyenne puissance. Mais pour les moteurs de grande puissance, c’est, à
- Fig. 6. — Pièces détachées du moteur Diesel du Quevilly. — A gauche : ensemble du cylindre moteur. — Au milieu : bielle motrice. — A droite : le piston moteur et le piston de la pompe de compression de l’air de balayage.
- heure effectif a été de 215 grammes et la dépense d’huile de graissage de 2,5 kg par heure de marche pour chaque moteur. A la fin de janvier 1911, après l’installation à bord des moteurs, ceux-ci furent soumis à des essais définitifs en mettant en marche les deux moteurs pendant six heures et à toute puissance. Avec un déplacement de 5370 tonnes la vitesse obtenue a été de 6,5 nœuds, les moteurs marchant à la vitesse de 300 tours.
- Quelques jours après, le Quevilly partait pour New-York sous le commandement du capitaine Lagnel qui utilisa très avantageusement les moteurs pour sortir de la Manche et, tout en naviguant sous voile, les fit fonctionner le plus souvent possible afin de se rendre compte de la meilleure utilisation de ces engins. Après avoir pris un pilote de New-York, le Quevilly s’engagea dans le chenal qu’il remonta jusqu’au port sans le secours d’aucun remorqueur, au grand étonnement des Américains qui voyaient pour la première fois naviguer ainsi
- l’heure actuelle, l’Allemagne qui tient la tête, mais alors avec des moteurs à deux temps et double effet dont le régime est identique à celui des machines à vapeur et permet d’obtenir la même régularité de marche. Ainsi la Maschinenfabrik Augsburg-Nurenberg construit en ce moment pour l’Amirauté allemande un moteur de ce type d’une puissance de 12000 chevaux composé de six cylindres produisant chacun, par conséquent, une puissance de 2000 chevaux. Cette machine marche à la vitesse de 170 tours à la minute, vitesse réduite permettant une bonne utilisation des hélices.
- La même usine de Nurenberg et les ateliers Blohm et Voss, de Hambourg, construisent chacun, en ce moment, un moteur Diesel à deux temps et double effet, entièrement semblable au précédent, mais ne comportant que trois cylindres produisant 1000 chevaux, c’est-à-dire 333 chevaux par cylindre à l’allure de 140 tours à la minute pour une vitesse de 12,5 nœuds. Ces deux machines, d’une puissancé
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- totale de 2000 chevaux, sont destinées à la propulsion d’un cargo de 9000 tonnes appartenant à la Compagnie Hamburg America.
- L’Angleterre, très en retard à l’heure actuelle, se préoccupe très vivement de l’application du moteur
- Fig'. 7. — Coupe longitudinale de Varrière du Quevilly montrant la disposition des moteurs Diesel.
- Diesel à la navigation, et il n’est pas douteux que, dans un avenir très prochain, elle entrera dans la même voie que la France et l’Allemagne.
- Mais à côté des avantages indéniables du moteur Diesel appliqué à la navigation de haute mer, celui-ci a un inconvénient qu’il est utile de signaler ; il présente de réelles difficultés d’exécution. Ce moteur demande, en effet, une exécution très soignée, l’emploi d’excellents matériaux et d’ouvriers très soigneux et habiles pour leur mise en œuvre. Il en résulte que la construction de ces moteurs est, à l’heure actuelle, forcément coûteuse, ce qui, dans certains cas, devient un obstacle à leur emploi, surtout lorsque les dépenses de premier établissement doivent être réduites à la dernière limite. Le personnel du service des machines doit être également recruté avec le plus grand soin.
- Avant de terminer cet article déjà bien long, il nous paraît, cependant, utile de dire quelques mots d’une question qui préoccupe à juste raison les promoteurs du moteur Diesel pour la navigation de haute mer. La production du combustible liquide nécessaire à. ces moteurs sera-t-elle suffisante dans l’avenir?
- Tout d’abord il faut se rappeler que le moteur Diesel consomme les combustibles les plus variés : pétroles ordinaires, mazouts, huiles de schiste et de goudron : tous produits abondants.
- Au point de vue des pétroles seuls, voici, d’après M. Bochet, l’état de la question. En 1889, la production mondiale était de 7 millions.de tonnes, en 1899 elle était de 17 millions de tonnes et en 1909
- de près de 40 millions de tonnes. D’après les relevés statistiques, on estime qu’elle a été en 1910 de 45 millions de tonnes. Si, sur cette production totale on ne prélève que les huiles lourdes, peu utilisables en dehors des moteurs Diesel et qui représentent environ 10 pour 100 de l’huile brute, on arrive à une disponibilité annuelle de 3 à 4 millions de tonnes de combustibles. D’un autre côté, si on admet un moteur Diesel consommant 0,200 kg par cheval-heure ayant un fonctionnement annuel de 2000 heures à pleine charge, ce qui suppose un service extrêmement actif, cela représente une consommation par cheval-aû de 400 kg de combustible et, par conséquent, pour une disponibilité de 4 millions de tonnes de combustible, une puissance de 10 millions de chevaux. En tenant compte, comme, du reste, les statistiques le démontrent, de ce que la production des pétroles va en croissant suivant les besoins, on peut donc dire que l’insuffisance du combustible pour les moteurs Diesel n’est pas à redouter, même en ne supposant que l’emploi des pétroles lourds, tout au moins pour une période assez longue.
- A quel prix revient le cheval-heure avec le moteur wv
- Fîg. 8. — Coupe transver sale-de l'arrière du Quevilly montrant la disposition des moteurs Diesel.
- Diesel appliqué à la navigation de haute mer, en ne tenant compte, bien entendu, que du combustible? Cette dépense dépend évidemment du prix du combustible variable lui-même suivant l’importance du tonnage fourni sur les lieux d’utilisation. Pour les usages à la mer ce prix, d’après M. Bochet, peut
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- être estime' à 58 fr. la tonne en Europe pour un combustible ayant une puissance calorifique de 10 000 calories, ce qui, pour une consommation de 0,200 kg de combustible par cheval-heure pour le moteur Diesel, représente une dépense de 0 fr. 0116 par cheval-heure correspondant à un prix de charbon de 12 fr. 80 la tonne pour des machines à
- vapeur consommant 0,90 kg de charbon par cheval-heure.
- Pour le Quevilly qui achète ses huiles en Amérique au prix de 58 fr. la tonne rendue à bord, le cheval-heure revient à 0 fr. 0076 correspondant à du charbon coûtant 8 fr. 44 la tonne.
- Pi. Bonnin.
- PARCS NATIONAUX ET RÉSERVES FORESTIÈRES
- Les incendies qui viennent de ravager encore l’Amérique du Nord sont une occasion de rappeler qu’un des derniers Messages du président Roosevelt au Congrès des Etats-Unis contenait, sur la question des National Parks, des recommandations qui ont, en somme, une importance internationale, car le monde entier est intéressé à la conservation des merveilles de la nature.
- Les parcs nationaux américains étaient alors au nombre de six :
- 1° Yellowstonc (1872) 3544 milles carrés, en Wyoming.
- 2° Mont Rainicr (1000), en Washington.
- 3° Yosemite, 34 milles sur 48, en Californie.
- 4° Général Grant.
- (Grands arbres), en Californie.
- 5° Séquoia et Ma-riposa (Grands arbres), en Californie.
- 6° Dakota méridional autour de Wind-Cave (Caverne. des Yenls) (liill de janvier 1903).
- On ne peut qu’approuver l’énergie avec laquelle s’élevait M. Roosevelt contre les tentatives faites par des spéculateurs pour accaparer une grande partie des eaux qui forment les cataractes du Niagara, et qui ont déjà été mises largement à contribution comme force motrice d’usines et de machines génératrices d’électricité. R aurait voulu voir les chutes devenir propriété fédérale, faire partie d’un nouveau Parc national, analogue à celui du Yellowstone. Mais il est extrêmement peu probable que l’État de New-York, après avoir créé une « réservation » au Niagara, la cède bénévolement au gouvernement fédé-
- 1. Disons-le cependant à sa louange, la législature d’Albany a repoussé, en 1905, une proposition de loi ayant pour objet de prélever sur les chutes la valeur de 400 000 « chevaux électriques », soit à peu près 900 mètres cubes d’eau par seconde, ce qui, s’ajoutant aux centaines de mètres cubes déjà détournés, réduisait les fameuses cataractes à peu de
- ral, comme la Californie l’a fait pour la Yosemite Valley et la région des « Gros Arbres ». La législature de The Empire State, en effet, est connue pour être fort jalouse de ses prérogatives, et peu disposée à faire des dons improductifs1.
- Dans le même message, M. Roosevelt exprime aussi le désir de voir organiser en Parc national le fameux grand
- canon du Colorado, en Arizona.
- Il existe, il est vrai, au grand canon, comme en beaucoup d’autres endroits de l’Ouest, ce qu’on appelle des réserves forestières; mais toute l’action du gouvernement central s’y borne à protéger les arbres. Le gibier, les animaux rares, les rochers, lacs et autres curiosités échappent à la surveillance des . agents fédéraux. Un fait qui montre bien la différence entre les deux espèces de « réservation » est le conseil donné par le président au Congrès au sujet du Yellowstone : le chef de l’État voudrait voir englober dans le parc proprement dit une portion des foresl reserves adjacentes assez vaste pour permettre la protection des élans qui, l’hiver, quittent le territoire du parc pour les forêts voisines où les braconniers les massacrent impunément, et sans prévoyance aucune.
- On nous saura gré, peut-être, de donner ici une liste des foresl reserves des États-Unis. Elle fait ressortir avec quel soin le Gouvernement fédéral s’est
- chose. Actuellement, l’énergie électrique fournie par le Niagara est répartie ainsi qu’il suit : 1° service du Niagara proprement dit (Ville de Niagara Falls, tramways, trente usines : 45 000 chev.); 2° service Canadien (2000 chev.); 5° service à longue distance, 30 000 chev., dont 24000 pour la seule ville de Buffalo. On a estimé la puissance totale des chutes à 900000 chev.
- 2a Ji&rerve- fbrepti&re-
- Parc national/
- Parcs nationaux et réserves forestières des États-Unis.
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- CHRONIQUE
- rais — sur le tard ! — à préserver le berceau de ses grandes rivières et les plus intéressants spécimens des arbres indigènes (Voir, la carte).
- ( Yeüowslone. i 'Vlonr,ill«' )
- I Région \ Lewis et Clark. Idabo, Montana, i 12 000 000
- des Montagnes < Bitter Root (4millions d’ac?'es). I d'acres
- Rocheuses, j Priest River. {Idall0- ( (dc40arcs).
- [ Flathoad. i ]
- V Galatin (Montana). I
- Les principaux arbres de cette région sont : le western pine (pinus monticola), le spruce (sapin), le cèdre, le coniorlci, le larch (mélèze). Les mélèzes atteignent une hauteur de 150 à 200 pieds, sur un diamètre de 5 à 7 pieds à la base. On le voit, cette espèce est différente de celle qu’on trouve en Europe.
- II Région du Pacifique
- Ici domine le douglas spruce, ou oregon pine (pseu dotsuga taxi folia), remarquable par sa forme absolument droite et sa hauteur (250 à 400 pieds).
- 111 Région C Pake Talioe.
- de Nord < Stanislans.
- Californie. ( Sierra (4 000 000 A’acres).
- La réserve de la Sierra, où se trouve la source d’un
- Washington. Mont Ramier. Olympie. Cascade.
- Bull Run. Ashland.
- Washington.
- Orégon.
- 12 500 000 d’acres.
- grand nombre de cours d’eau californiens, a une importance considérable.
- IV Région de Sud Californie.
- San Gabriel.
- San Bernardino. San Jacinta. Trabuco.
- Pine Mountain.. Santa Ynez.
- 2 000 000 d’acres.
- V Région du Grand Canon.
- Arizona. 2 000 000 d’acres (Pins jaunes;.
- i San Francisco (Mls) Black Mesa.
- Gilon.
- Prescott.
- Pecos River. Wichita.
- | Arizona.
- | Arizona, New-Mexico.
- New-Mexico.
- Ocklahoma.
- VII Région de PUtah.
- y Uinta.
- < Fisli Lak. ( Paysan.
- iWhilc River, Battlement Mesa. South Plalte. Plum Creelc. I’ike’s Peak.
- IX Région de Wyoming (Est).
- Bighorn. Crow Creek. Black Hills.
- En terminant, nous exprimerons le regret que le système des « Parcs nationaux » n’existe pas encore en France.
- Geokues Nesteek Tkicocjie.
- CHRONIQUE
- La sidérurgie électrique. — D’après The Mining Journal, il existe actuellement 115 fours électriques en activité pour la fabrication de l’acier. Ils se répartissent comme suit : 28 en Allemagne, 22 en France, 13 en Norvège, 10 ên Italie, 8 en Suède, 8 en Autriche, 8 aux États-Unis, 5 en Angleterre, 2 en Suisse, 2 en Belgique, 2 en Russie, 2 au Canada, 1 en Espagne, 1 au Brésil, 1 au Mexique.
- Prêts de radium à Berlin. — L’Académie des Sciences de Berlin vient d’inaugurer un service de prêt de radium, grâce aux libéralités d’un Mécène de la science, le Dr Henri Bôttinger, d’Eberfeld (né en 1848, successivement négociant, banquier, brasseur, directeur de fabriques de couleurs chimiques, voyageur, etc,., anobli en 1907). On doit au professeur Otto Hahn de l’Institut chimique à l’Université de Berlin, un nouveau procédé de préparation du fameux métal. Depuis plusieurs années, appliqué à l’étude des produits de transformation du thorium, qui sert à la fabrication des manchons pour l’éclairage au gaz par incandescence, il y découvrit différents éléments radioactifs, dont le principal, isolé par lui, reçut le nom de mésothorium. Ce corps combiné avec le brome forma un sel blanc renfermant 20 à 25 pour 100 de bromure de radium et émettant les mêmes rayons que ce dernier produit chimique. La seule différence c’est que les rayons § (rayons cathodiques) et les rayons, y (rayons Rôntgen) sont très abondants, tandis que les rayons a (atomes cl’hélium chargés d’électricité positive) et l’émanation radiale sont faibles.
- ' Ce nouveau sel a été présenté par le directeur de
- l’Institut chimique, M. Emile Fischer, le jour de la constitution de la société Kaiser Wilhelm au ministère des cultes devant l’Empereur lui-même. La radioactivité du produit s’accroîtra jusqu’en 1914, époque où elle atteindra 150 pour 100 de sa valeur actuelle. Dès lors elle diminuera et tombera en 1931 à 50 pour 100 du chiffre présent.
- L’avantage du bromure de mésothorium, c’est qu’il coûte environ trois fois moins que le bromure de radium, ce qui ne signifie pas, toutefois, qu’il soit bon marché ; les 100 premiers milligrammes ont coûté 11 000 marks (13 750 fr.). Mais il sera possible d’extraire chaque année des déchets de la manipulation du thorium une quantité de sel de mésothorium, correspondant à plus de 10 gr. de bromure de radium pur. C’est à peu près la provision de ce dernier sel aujourd’hui disponible dans l’univers entier.
- Conformément aux termes de la fondation Bdtlinger, les savants allemands, désireux d’obtenir du radium à titre de prêt, n’auront désormais qu’à s’adresser à l’Académie des Sciences de Berlin, en exposant par écrit la quantité qu’ils souhaitent, exprimée en milligrammes de bromure de radium pur, le but qu’ils poursuivent et la méthode qu’ils veulent appliquer. S’il s’agit de recherches médicales, il faut joindre les capsules destinées à recevoir le sel de radium, ou tout au moins indiquer exactement les dimensions des capsules que l’on désire. Le dosage est effectué au prix de 10 marks l’unité, outre le prix des capsules si elles n’ont pas été jointes, par un chimiste de la maison Knôflerà Plôtzensee près de Berlin, qui travaille d’après le procédé de Hahn
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- et sous le contrôle de ce dernier. Le prêt dure régulièrement six mois, mais sur demande, il peut être prolongé. L’emprunteur délivre un reçu indiquant le chiffre de milligrammes de bromure de radium pur qu’il a reçus et s’engage à les restituer intégralement en toute hypothèse, même en cas d’accident imprévu. L’Académie est en droit d’exiger une caution.
- Grâce à cette nouvelle institution, les Allemands restés jusqu’ici inférieurs aux chimistes français et autrichiens, dans les études relatives au radium, vont chercher à entrer en lice avec eux, pour le plus grand profit de la science. Louis Boiteux.
- L’industrie automobile en Allemagne. — En
- 1900, l’industrie automobile n’occupait en Allemagne qu’une dizaine de fabriques et un millier d’ouvriers; d’après une statistique officielle que reproduit la Revue industrielle, cette industrie a pris depuis un développement considérable : en 1910 le nombre des fabriques était de 100, occupant 30 000 ouvriers, distribuant 30 millions de salaires, et produisant pour plus de 100 millions de marks par an.
- La germination des graines de maté. — Dans l’article que nous publiâmes récemment sur le maté, nous disions qu’aucun des nombreux procédés de reproduction culturale de la plante n’avait donné de bons résultats. Un de nos compatriotes et lecteurs, M. Charles Thays, directeur du Jardin botanique de Buenos-Ayres, fait remarquer à ce propos que la méthode qu’il imagina,
- adoptée après essais concluants par un grand nombre de planteurs argentins, est très efficace. Elle consiste tout simplement à plonger les graines de Yllex paraguayens™ dans l’eau chaude à 80° G., renouvelée de 6 heures en 6 heures pendant une durée de quatre jours. On ramollit ainsi suffisamment les téguments de la graine, si bien que sur une centaine semées en pleine terre, il en germe de 40 à 00 pour 100. Phénomène particulièrement curieux : les arbres issus de graines ainsi échaudées produisent ensuite des graines capables de germer sans aucune préparation spéciale. La découverte de M. Thays est du plus haut intérêt pratique et ne peut manquer de révolutionner les conditions de production du maté : à la période de récolte des végétaux développés spontanément en forêts succédera la période de culture. Or de telles transformations, si elles sont peut-être regrettables au point de vue pittoresque, avantagent toujours et le producteur et le consommateur sous les multiples rapports du rendement, du prix et de la qualité.
- Miroir antique. — Les' peuples anciens ne se servaient pas exclusivement de miroirs métalliques polis, ainsi qu’on le croit généralement. On a découvert dans des fouilles romaines un petit nombre de miroirs de verre. L’un d’eux, examiné par MM. Dafert et Miklauz, provient d’un tombeau d’un cimetière romain de Laibach et date du ne ou du m0 siècle après Jésus-Christ; il consiste en une feuille de plomb collée sur une mince plaque de verre.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du ) y juillet 191 i. —
- La vie et l’œuvre de M. Lippmann. — M. Darboux présente un nouveau fascicule de l’ouvrage de M. Ernest Lebon consacré aux savants du jour. Cette nouvelle notice expose la vie et l’œuvre de M. Gabriel Lippmann. « Elle est composée, dit-il avec le même souci de l’exactitude et selon la même méthode que les notices précédentes. Nous y signalerons plus particulièrement les détails si intéressants et si curieux que donne M. E. Lebon sur la jeunesse et les premières études de notre illustre confrère, sur les séjours qu’il a faits dans les universités étrangères, sur l’accueil qu’il y reçut des savants les plus éminents, de Iürchoff et d’Helmoltz en particulier. Je me souviens encore que lors d’un passage à Paris, llelmoltz prit plaisir à nous signaler celui qu’il avait vu à l’œuvre dans son laboratoire, comme un de ceux qui devaient sans retard être pourvus d’un enseignement magistral à la Sorbonne. M. E. Lebon ne néglige pas de nous faire connaître la genèse des plus belles découvertes de Gabriel Lippmann; il nous donne, une longue liste des travaux qu’il a inspirés et qui ont été accomplis dans son laboratoire de la Sorbonne ». Cette nouvelle notice aura certainement le succès et la faveur qui ont accueilli les précédentes.
- La glucosamine. — M. Roux présente un travail de M. Rogoziciski sur les propriétés de la glucosamine. Ce sucré azoté existe dans les matières protéiques. Il était intéressant de savoir s’il peut donner dans l’organisme naissance à du glycogène. Si l’on introduit de la glucosamine dans l’organisme d’un-lapin et-si l’on sacrifie ensuite l’animal, on ne trouve point d’autre glycogène
- Présidence de M. A. Gautier.
- que le glycogène normal. De même sur la poule l’expérience donne un résultat négatif. Les végétaux peuvent-ils détruire la glucosamine? L’auteur a essayé Faction de levure de bière, le résultat a été également négatif.
- La condensation de la vapeur d’eau et les ions. — M. Bouty résume une Note de M. Besson, professeur au collège de Saint-Dié, relative à l’influence des ions positifs ou négatifs sur la condensation de la vapeur d’eau. On commence par produire lés ions' à l’aide dès rayons X, puis on arrête les ions positifs ou négatifs à volonté et l’on soumet la vapeur d’eau à une détente identique pour les ions négatifs ou positifs. L’auteur a ensuite photographié les dépôts de buée qui se forment dans chaque cas sur une plaque de verre. Il n’est pas douteux que le dépôt est beaucoup plus abondant dans le cas des ions négatifs.
- Identification d’un fruit fossile. -- M. Zeiller présente une Note de M. Laurent relative à un fruit fossile sur la nature duquel on avait hésité et qu’on avait finalement considéré comme un intermédiaire entre le fruit du noisetier et du charme. L’auteur, qui a trouvé ce fruit dans le tertiaire de Menât (Puy-de-Dôme), montre qu’il s’agit en réalité du fruit de l’atriplex qui est une plante appartenant à un genre dépendant de la famille des Chénopodées.
- La surface du corps humain. — M. D’Arsonval adresse un travail de M. Roussy relatif à la surface du corps humain. L’autëur a imaginé une méthode très' simple, sûre et pratique, consistant à dégager, au moyen de mesures très faciles à prendre avec un ruban métrique
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- LA PROTECTION DES OISEAUX CITADINS
- de précision, le périmètre moyen Pm et la hauteur périphérique moyenne du corps Hm. La surface est ensuite obtenue au moyen du produit Pm x Hm. Cette méthode s’applique avec le plus grand succès, aussi bien aux plus petits corps humains qu’aux plus grands; elle donne également la surface des cadavres humains. Cette
- formule dérive, dit l’auteur, d’une loi géométrique qu’il fera connaître prochainement.
- Élection. — M. J. Bernstein, de Halle-sur-Saale, est élu correspondant de la section de médecine et de chirurgie en remplacement de M. Engelmann.
- Cil. DE VlLLEDEUlL.
- LA PROTECTION DES OISEAUX CITADINS
- Les Parisiens se sont amusés des pancartes récemment plantées dans plusieurs carrefours de la capitale, et qui invitent le public, et en particulier les
- mesure de la consommation, comme dans les mangeoires des cages à serins.
- En sa bienveillance attentive, la ligue a prévu les
- Deux types de mangeoires abris pour les oiseaux, à Berlin.
- charretiers,.à traiter avec ménagement les animaux domestiques.
- Les Berlinois ont fait mieux. Laissant aux agents de police le soin de protéger les chevaux contre la brutalité de leurs conducteurs, ils ont fondé une ligue dans le but de protéger les oiselets de leurs jardins publics contre les rigueurs de l’hiver.
- Cette ligue, qui n’a encore que deux années d’existence, compte déjà de nombreux adhérents et commence à disposer d’un budget important qu’elle emploie... au mieux des intérêts de ses protégés. Les promeneurs voient à chaque pas, dans les grands parcs berlinois comme dans les plus petits squares, des marqués de son activité.
- Tantôt, ce sont des miniatures de hangar qui, sous leur toiture à double pente, abritent une spacieuse mangeoire où les agents de la ligue viennent déposer chaque matin une ample provision de grain. Tantôt, ce sont des augqg fort bien conditionnées, qui, montées sur des poteaux dissimulés par de la verdure, laissent s’écouler leur contenu au fur et à
- moindres détails, pour ajouter au confort de ses pupilles ailés. Ainsi, une spacieuse plate-forme s’étend devant l’ouverture des trémies d’où s’écoule le grain, et la mangeoire, montée sur pivot, et
- munie de deux planchettes verticales faisant office d’ailes, se tourne dans le vent, protégeant ainsi les petits affamés, durant leur rapide repas, contre les souffles hostiles de la bise.
- Les passereaux berlinois n’ont pas accueilli avec un enthousiasme débordant la nouvelle mangeoire, trop moderne et trop compliquée à leurs yeux, et les gardiens chargés d’en ravitailler les auges ont rencontré dans cette besogne d’agréables sinécures. L’effronté pierrot lui-même se hasarde rarement dans cette salle à manger trop mobile à son gré.
- Mais on s’habitue à toutes les innovations, dans le monde des bêtes comme dans celui des humains. Et plusieurs saisons ne se seront pas écoulées que ces mangeoires perfectionnées n’auront plus à se plaindre de l’indifférence de la clientèle.
- Y. Forma.
- Abri pour les oiseaux, dans les jardins de Berlin.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdhe, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE.— N8 1992.
- 29 JUILLET 1911.
- LA MÉTÉOROLOGIE EN VACANCES
- A l’époque où beaucoup de personnes partent à la campagne, excursionnent dans la montagne ou au bord de la mer, il nous a paru intéressant d’appeler l’attention des amateurs qui ont la curiosité des phénomènes naturels, sur l’intérêt ou l’importance d’observations qu’ils peuvent effectuer, au cours de leurs loisirs, avec des instruments très simples.
- Parmi celles-ci, l’évaluation de la sensation thermique éprouvée par le corps humain, est d’une appréciation délicate; et il serait intéressant de rechercher quelle relation existe entre la sensation éprouvée par le corps et les conditions atmosphériques.
- Il existe une méthode d’observation très simple, qui permet d’apprécier indirectement nos sensations thermiques. Préconisée autrefois par un médecin anglais W. Heberdeen1, elle a été reprise, il y a quelques années, par M. J. Vincent, directeur scientifique du service météorologique à l’Observatoire royal d’Uccle2.
- La détermination exacte de la chaleur que nous ressentons, exige que nous mesurions la température superficielle d’une partie de notre corps exposée à l’air, celle de la main par exemple. Cette mesure exige, pour être utilisable, que nous nous trouvions constamment dans des conditions physio-
- ANÊHOMte-
- fr.UONOMIDZl
- Fig. 2.
- logiques normales, au moment de l’expérience. M. J. Vincent a trouvé que la formule
- . p = 30,1+ 0,2 t — v (4,12 — 0,13/) (1) permet de calculer la température superficielle ]j de
- 1. W. Heberdeen. An account of the heat of July, 1825, together with some rgmarks upon sensible cold., 1826.
- 2. J. Vincent. Nouvelles recherches sur la température climatologique, 1907.
- 39e année.
- la main, à l’ombre, lorsque l’on connaît la température t de l’air et la vitesse v du vent exprimée en mètres par seconde1.
- Le tableau ci-après présente, d’après M. J. Vincent, la concordance entre les sensations thermiques
- Fig. 1. — Anémomètre à main J. Richard.
- estimées et les températures superficielles calculées par la formule précédente. 1
- Sensations
- Température Je la peau. correspondantes.
- 57°,5 et au-dessus .... Très chaud.
- de 57°,4 à 54°,5........... Chaud.
- de 34°,4 à 32°,4........... Tiède.
- de 32°,3 à 27°,0........... Tempéré.
- 26°,9 et au-dessous. . . . Frais.
- On remarquera que l’humidité de l’air n'intervient pas dans la formule.
- Le programme de ces recherches consistera à déterminer la température de la peau et à apprécier la sensation thermique d’après l’échelle ci-dessus. Le premier de ces éléments se calculera commodément par la formule (1) si l’on connaît la température de l’air et la vitesse du vent.
- Un anémomètre et un petit thermomètre constituent donc le matériel nécessaire.
- Le premier de ces appareils se compose d’un petit moulinet en aluminium extrêmement léger. Un arbre, vis sans fin, engrène avec une petite roue dont l’axe est assez long pour transmettre son mouvement à un compteur totalisateur (fig. 1).
- On peut improviser soi-même un anémomètre, du type G. Daloz par exemple (fig. 2).
- Cet appareil est formé d’un pendule constitué par une sphère en aluminium qui oscille dans le plan d’un secteur divisé ; chaque division donne la vitesse du vent en mètres par seconde. Ce secteur est monté sur une tige qui traverse le manche de l’appareil, et qui est supporté, en bas, par un pivot, en haut par un roulement à billes.
- 1. On ne doit recourir à celte formule que lorsque t est supérieur à 17°; au-dessous de ce point, l’équilibre ne s’établit pas, il faut se couvrir de vêtements chauds ou s’adonner à un exercice pour combattre le refroidissement éprouvé par l’organisme. On sort alors des conditions dans lesquelles les expériences ont été faites.
- 2® semestre.
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- LA* METEOROLOGIE EN VACANCES
- L’appareil s’oriente de lui-même dans le vent; un contrepoids fixé à la tige, ramène- le centre de gravité de l’ensemble mobile dans l’axe de la tige.
- Sa graduation s’établit de la façon suivante :
- On choisit. une . sphère. creuse très, -légère. On mesure avec soin son diamètre, et on la .pèse.
- D’un point éleVé, qn air parfaitement calme, on la laisse tomber, en chute, lij)re. Sa vitesse qui va en s’accroissant d’abord, tend ensuite vers une valeur limite constante v qui dépend uniquement de son poids et de son diamètre. A partir de ce moment, la partie de la courbe qui représente le mouvement de la sphère est très voisine de l’asymptote et peut être considérée comme une droite (fig. 5), sans erreur pratique sensible 1.
- On est donc fondé à écrire l’équation suivante représentant que, pour cette période de chute, l’action de l’air II est égale au poids de la sphère P.
- l' =
- d’ou
- R = K S fl2
- KS
- (2)
- Maintenant, si l’on suspend par une tige équilibrée cette sphère et qu’on l’expose dans un vent de vitesse Y, le pendule ainsi constitué dévie et sa tige fait avec la verticale un certain angle que nous appelons a. A ce moment, la sphère est soumise à deux forces : son poids et l’action du vent (fig. 5). Ces deux forces ont une résultante commune située dans le prolongement de la tige de suspension et l’on peut écrire :
- R = K S Y2 = P tang a
- _P
- KS
- d’où Y2 = tang a
- et en remplaçant — par sa valeur trouvée dans Ko
- l’équation (2), on a :
- Y2 = i>2 tang a
- (5)
- qui donne la vitesse Y en fonction de la vitesse limite fl.
- Pour a =45° tanga = 1 et Y— fl,
- 1. On a alors v —- en désignant par e l’espace parcouru pendant le temps 0. On obtiendra donc v en mesurant e et 0.
- ce qui signifie que la vitesse qui donne une déviation de 45° à la sphère est précisément égale à la vitesse limite de cette sphère.
- Par ce qui précède, on voit que la graduation de l’appareil est parfaitement déterminée et que pour l’établir il suffira d’inscrire aux points d’angles oq, a2..., etc., les valeurs de Y déterminées par l’équation (5).
- Le thermomètre-fronde est un thermomètre à mercure de petites dimensions, que l’on attache, par l’anneau terminant sa tige, à un cordon que l’on enroule autour de l’index de la main droiLc. On se place alors dans un lieu découvert, autant que
- possible à l’ombre, face au vent, et l’on fait tourner rapidement l'instrument en fronde, dans un plan vertical en ayant bien soin de ne pas lâcher la corde ni de heurter le thermomètre contre les corps voisins. Au bout d’un insLanl, une ou deux minutes, on arrête le mouvement de rotation et l’on elïeclue la lecture du thermomètre, vivement, pour que la chaleur du corps n’ait pas le temps de l’influencer. On recommence deux ou trois fois l’opération et l’on prend la moyenne des lecturçs (fig. 4).
- Il faut s’assurer que le réservoir du thermomètre est bien sec, car s’il était mouillé, la température notée pourrait être notablement trop basse.
- En dehors de ces observations de « température climatologique », il peut être intéressant de connaître la plus haute et la plus basse température de chaque jour.
- Les instruments nécessaires sont un thermomètre ci maxima (Negretti, fig. 5) et un thermomètre à minima (Rutherford, fig. 6).
- Le thermomètre à maxima est un thermomètre à mercure dont le canal intérieur présente une partie étranglée près du réservoir, à la naissance de la tige. Le mercure peut franchir l’étranglement pendant l’ascension de la température sans pouvoir retourner au réservoir lorsque la température baisse, de sorte que le maximum est indiqué par l’extrémité de la colonne thermométrique la plus éloignée du réservoir.
- Le thermomètre à minima est un thermomètre à alcool incolore1. Dans le liquide baigne un index en
- 1. flans les thermomètres à alcool coloré, la matière colo-
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- LA MÉTÉOROLOGIE EN VACANCES
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- émail. Lorsque la température s’élève, l’alcool glisse sur l’index sans l’entraîner ; lorsque la température baisse, l’alcool descendant dans la tige entraîne l’index par suite de l’adhérence qui se produit entre l’extrémité de celui-ci et le ménisque que présente la colonne liquide.
- La température minima est donc donnée par l’extrémité de l’index la plus éloignée du réservoir.
- On devra faire choix de thermomètres dont l’échelle est gravée sur la tige même, à l’exclusion de ceux fixés sur des montures portant la graduation. Ces derniers sont, en effet, sujets à fournir des indications erronées en raison de déplacements accidentels qu’ils peuvent présenter par rapport à leur support1.
- On disposera les thermomètres sur un même cadre en laiton de forme rectangulaire portant deux fils doubles placés à quelques centimètres des petits côtés et sur lesquels glissent des œillets qui permettent de les maintenir légèrement inclinés, les réservoirs plus bas que les sommets des tiges et de côtés opposés. On les protégera du soleil par un abri tel que celui représenté figure 6, composé d’un double toit à quelques centimètres d’intervalle.
- d’un sol gazonné, face au Nord, et en avant d’une grande planche inclinée le protégeant du Soleil ou encore sous un arbre isolé peu épais de feuillage., pa le voisinage d’un mur
- On
- Fig. 4. — Une mesure de température avec le thermomètre-fronde.
- expose au
- midi.
- On fera les lectures à une heure telle qu’on soit assuré que le minimum et le maximum se soient produits.. On choisira, par exemple, 9 heures du matin pour le premier, 7 heures du soir pour le second. Si l’on veut se dispenser de faire deux lectures par jour, on peut les effectuer simultanément dans la matinée, mais il est évident que le maximum relevé correspondra alors à la date de la veille.
- Après chaque lecture, on remettra immédiatement les thermomètres en état pour l’observation du jour suivant. Pour cela, on décroche le cadre, on l’incline et on le secoue légèrement (le réservoir du thermomètre à maxima étant en bas et celui du thermomètre à minima en haut), jusqu’à ce que l’index du thermomètre à minima vienne toucher le sommet de la colonne d’alcool et que le mercure du thermomètre à maxima, provenant des dilatations précédentes, soit rentré dans le réservoir.
- I
- 1
- Fig. 5. — Thermomètre à maxima Negrelli. Fig. 6. — Thermomètre à minima Rutherford.
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- On peut facilement construire soi-même cadre et abri. On assujettira l’abri à 1,80 m. environ au-dessus
- raille forme à la longue un dépôt qui Unit par les rendre inutilisables.
- 1. Pour faire une lecture on place l’œil de façon que le
- Si l’opération a été convenablement effectuée, les indications des instruments après la remise
- rayon visuel passant par l’extrémité de la colonne mercurielle ou de l’index, soit perpendiculaire à la tige du ilier-momètre.
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- 132 r~..... :: LA MÉTÉOROLOGIE EN VACANCES
- en état, doivent être sensiblement les mêmes1.
- Le baromètre métallique sera le compagnon indispensable du touriste en montagne.
- Dans le choix d’un instrument on rejettera ceux
- Fig. 7- — Abri thermométrique improvisé.
- dont l’aiguille ne se déplace pas très près du cadran ou bien oscille lorsque l’on frappe légèrement sur la boîte de l’instrument. Enfin, l’élasticité des métaux étant influencée par la température, on donnera la préférence aux baromètres dits compensés qui sont, grâce à un artifice de construction, à peu près indépendants de l’effet des variations de la température.
- L’appréciation des hauteurs se fait ordinairement à l’aide de formules compliquées. Les deux formules suivantes sont d’une application extrêmement simple et elles ont l’avantage de ne nécessiter qu’une seule observation, à la station supérieure :
- (4) ( a = 10 a? -+- 0,011 x%
- (5) ( A = a -f-0,001 a (0,01 a-f-4î).
- La relation (4) donne une altitude approchée a, en désignant par x la différence 760 — h, h étant la pression atmosphérique. La relation (5) donne l'altitude correcte A en fonction de a et de la température t.
- Les résultats qu’elles fournissent ne s’écartent que de quelques mètres de ceux que l’on obtient à l’aide de formules beaucoup plus compliquées. Elles pourront être appliquées avec avantage pendant les excursions.
- 1. Au bout d’un certain temps, les divisions de la tige des thermomètres finissent par ne plus être apparentes. On les fait réapparaître en frottant la tige avec la mine d’un crayon.
- On trouve dans le commerce des baromètres altimétriques tels que ceux du modèle du colonel Goulier qui donnent immédiatement, par une simple lecture, l’indication en mètres de l’altitude (fig. 8).
- Le cadran se compose de deux cercles portant chacun une graduation : l’une d’elles, fixe, indique la pression barométrique ; l’autre, mobile, la hauteur à laquelle on se trouve au-dessus du point de départ. Avant chaque montée on a soin de faire tourner le cercle des graduations d’altitude pour amener son zéro en face des chiffres de la pression atmosphérique au départ de telle sorte que, par la suite, les lectures se font directement sans calcul1.
- Pour faire une observation, on commence par donner avec le bout des doigts quelques petits chocs sur la boîte de l’instrument afin de vaincre l’inertie des pièces du mécanisme et les résistances dues au frottement, mais en évitant de le secouer trop fortement, car on le déréglerait bien vite. Sous l’influence des trépidations, la vis de réglage qui sert à déterminer la position de l’aiguille sur le cadran et les autres vis qui règlent la position des axes transmettant les mouvements de la boite à l’aiguille, se desserrent, en effet, peu à peu, de quantités très petites, il est vrai, mais qui, en raison de l’amplification considérable du mouvement de flexion transmis à l’aiguille impriment à celle-ci des déplacements permanents qui peuvent devenir considérables.
- Fig. 8. — Baromètre altimétrique Goulier (J. Richard, constructeur).
- On fait ensuite la lecture en millimètres et dixièmes de millimètres en plaçant l’œil de façon que le rayon visuel, passant par la pointe de l’aiguille, soit normal au cadran.
- 1. Les constructeurs ont la plupart du temps la malheureuse coutume d’inscrire sur le cadran diverses indications telles que tempête, grande pluie, pluie ou vent, variable, beau, beau fixe, etc. Ces indications n’ont aucune valeur. Une remarque très simple,permet d’ailleurs de s’en rendre compte. L’altitude faisant varier la pression, un même nombre lu sur deux baromètres situés à des altitudes différentes n’a évidemment pas la même signification au point de vue des pronostics à en tirer pour la prévision du temps.
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- LE CIRCUIT DES ALPES FRANÇAISES
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- Enfin, la photographie aujourd’hui si répandue, constitue un précieux moyen d’investigation. Elle permet de recueillir avec exactitude et impartialité des documents authentiques. On trouvera dans le
- l’occasion de photographier les météores dont notre atmosphère est le siège, qui leur paraîtront rares ou sembleront présenter quelques particularités remarquables tels que nuages, éclairs, trombes, etc....
- Fig. 9. — Développement d’un cumulus nimbus orageux. Photographies prises à quelques minutes d’intervalle. (Phot. Rudaux.
- n° 1940 du 30 juillet 1910, des indications détaillées sur la photographie météorologique.
- On ne saurait trop conseiller aux personnes qui s’occupent de photographie de ne jamais manquer
- Elles réuniront ainsi une collection de documents dont l’utilité ne saurait être contestée en même temps qu’elles occuperont agréablement leurs loisirs. J. Loisrx.
- LE CIRCUIT DES ALPES FRANÇAISES
- Deux faits des plus intéressants pour les touristes ouvrent bien opportunément la saison d’été '1911, dans le Sud-Est de la France, au début des vacances scolaires.
- Le premier est l’organisation, à la date du 1er juillet, par la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M., de plusieurs services d’automobiles qui vont faciliter singulièrement la visite des Alpes françaises entre itvian et Nice.
- Le second est la mise en exploitation, à la date du_5 juillet 1914, du tronçon de la ligne des chemins de fer du Sud (de Nice à Digne), compris entre Annot et Saint-André-de-Méouilles, par le tunnel de la Colle Saint-Michel. Par la combinaison de ces nouveaux services, la Savoie, le Dauphiné et l’arrière Provence vont se trouver bien plus aisément parcourables. D’abord les automobiles du
- P.-L.-M. permettront de se rendre d’Evian à Nice en cinq jours seulement (avec variantes) : Evian au Fayet (Chamonix et Saint-Gervais) ; — du Fayet à Chambéry ou Albertville; — de Chambéry ou Albertville à Briançon ; — de Briançon à Barcelonnette ; — de Barcelonnette à Nice.
- La Compagnie P.-L.-M. prélude ainsi, de la plus heureuse manière, au projet mis en avant en 1908 par M. Empereur, député (actuellement sénateur) , et désormais connu sous le nom de grande route des Alpes; ce projet ajoutera, à ce qui va se faire dès 1911, la traversée du col du mont Iseran. en Savoie, et celle du col de la Cayolle au Sud de Barcelonnette.
- Pour le mont Tseran, une lacune de viabilité de 16 km (à vol d’oiseau, 25 en développement) seulement existe entre les extrémités respectives des
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- On a estimé la durée des travaux pour le col du mont Iseran à 5 ou 6 ans et la dépense toi ale à 4 millions de francs dont 5 à fournir par l’Etat ; à la séance du Sénat du 16 juin 1911, M. Empereur a fait remarquer que ce chiffre était bien élevé, et qu’on devra le réduire sensiblement, en ne donnant aux nouveaux tronçons qu’une largeur de 7 à 8 m., ce qui sera amplement suffisant.
- 11 est certain aussi que quatre cols de plus de 2500 m., encombrés par les neiges du 1er octobre au 1er juillet, exigeront un fort coûteux entretien (120 000 francs par an) et des réfections fréquentes. Mais toutes les routes de montagnes présentent les mêmes exigences, et pour cette longée des Alpes il sera toujours facile de dévier, en cas d’intempéries, par les passages plus bas, situés à l’Ouest (les A ravis, à 1500 m.; Luz-la-Croix-Haute, à 1160). Quand on aura achevé la voie ferrée de Barcelonnette à Chorges2 l’intercireulation avec les grandes lignes du P.-E.-M. sera des plus faciles.
- deux hautes vallées de l’Isère (Tarentaise) et de l’Arc (Maurienne). Mais il s’agit de faire passer là, à 2769 m., une route qui sera la plus élevée de l’Europe (10 m. de plus que celle du Stelvio, au pied dol’Ortler, d’Italie en Autriche). Actuellement, de Val d’Isère (1849 m.) à Bonneval (1855 m.), le contour de la Yanoise, pour les voitures, est de 226 km.
- Au col de la Cayolle (2552 m.) c’est un chemin muletier qui sera remplacé en 1912 par une chaussée, de Barcelonnette à Entraunes1.
- Pour la partie qui traverse les Hautes-Alpes, la mise en état des routes exigeait une dépense de 576000 fr., que ce département se déclarait hors d’état de supporter; avec sa générosité coutumière, le Touring Club de France offrit, en 1909, la moitié de cette somme, soit 188 000 fr. et demanda au ministre des Travaux publics d’accorder la même somme à titre de subvention, ce qui fut agréé le 2 juin 1909 par M. L. Barthou.
- Fig 4-
- Tunnel el col du Galibier (255o et 2658 m.).
- Fig. 3.
- Crevasses rocheuses et Lapiaz du Parmelan.
- On a calculé qu’en son état présent, tel que les automobiles de la Compagnie P.-L.-M. la pratiquent pour 1911, la route des Alpes a 560 km de long, 7565 m. de montée et 7954 m. de descente, du lac de Genève (571 m.) à la Méditerranée. Bans son état futur elle cumulera 10175 m. de montée, à pente moyenne de 7 pour 100.
- On a envisagé aussi l’éventualité d’une variante par le col du Bonhomme, pour aller directement de Saint-Gervais-les-Bains à Bourg-Saint-Mauricc en
- J. Une jolie carie très claire de tout le Sud-Est de la France (avec profd, roules, chemins de ter et montagnes) se trouve dans le dépliant illustré La route des Alpes, publié à l’occasion de l’organisation du service d’auto-cars P.-L.-M. et envoyé sur demande.
- 2. Ce qui permettra de monter au Lapiaz si singulier de YOitcane de Chabrières (Vov. La Nature, 11" 1655, 28 janvier 1905).
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- le Circuit des Alpes françaises
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- Tarentaisc. 11 n’cst pas désirable .que ce projet soit réalisé : le passage du double col du Bonhomme eL de la Croix-du-Bonhommc n’est vraiment pas parmi les plus beaux des Alpes; la descente du Yal des Glaciers est monotone. Le passage par Mégère, Com-
- françaises (avec crochets latéraux innombrables et merveilleux), il est maintenant loisible d’effectuer parmi les plus beaux sites de France, dont beaucoup presque inconnus ont été révélés depuis peu d’années dans La Nature elle-même.
- Fig. 5. — Vue du Col du Galibier : aréle de la Meije (à droite) et formation d’un orage sur la Barre des Ecrins (au milieu).
- bloux, l’Arly, la Tarcntaise restera toujours incomparablement plus joli.
- Quant à l’achèvement de la ligne Digne-Nice, il est capital, car, ainsi que nous l’avions déjà expliqué ici même1, elle ouvre l’accès du haut Verdon; et, surtout, elle permettra, dans la saison d’été où
- Presque au sortir de Thonon ou d’Evian, les défilés de la Dransc sont remarquables au pont du Diable; le col des Gets (1172 m.) descend à Tan-niges à proximité de Sixt et de l’amphithéâtre calcaire du Fer-à-Cheval; le col de Chàlillon (852 m.) mène à Cluses dans la vallée de l’Àrve, où Sallanches
- Fig. 6. — Murs et fossés de Briançon.
- la température de Nice est moins tempérée qu’en hiver, d’éviter la chaleur du littoral et de boucler la boucle d’un complet voyage circulaire dans les Alpes en revenant par Sisteron et Grenoble.
- Yoici, en effet, quel incomparable circuit des Alpes
- offre la plus belle vue d’ensemble du massif du Mont Blanc (fig. 1): le Lapiaz du désert de Plalé est au-dessus, et Chamonix va offrir cette année son «nouveau chemin de fer aérien de l’Aiguille du Midi1. Entre Saint-Gervais et Mégève (1125 m.), le village
- 1. Voy. n° 1834, 18 juillet 1908, p. 103.
- 1. Voy. n° 1987, 24 juin 1911.
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- 136 ============= LE CIRCUIT DES ALPES FRANÇAISES
- de Combloux expose aux regards le plus harmonieux de tous les tableaux du Mont Blanc ; en quittant les gorges de l’Àrly à Plumet, lès auto-cars du P.-L.-M. escaladent les Aravis (1500 m.) pour revoir les Alpes dans toute leur majesté' ; ils longent encore Annecy, le pied de l’immense Lapiaz du Parmelan (fig. 2 et 5), aussi curieux et plus facilement accessible que le Plate'. Par le lac d’Annecy, et le site trop peu fréquenté de Seythenex1 on regagne Albertville.
- En attendant la route de l’Iseran, le chemin de fer et la remontée de la Basse-Maurienne doivent être le prétexte d’une excursion à Saint-Colomban des Yillards, pour y voir les étranges costumes sarrasins (?) que les femmes y revêtent encore le dimanche.
- Peu de spectacles sont plus saisissants que l’issue
- Fig- 7- — Pont Baldy sur la gorge de• la Cervey relie, près Briançon.
- du tunnel du col du Galibier, révélant brusquement le grand rempart glacé delà Meije et l’éventail des Écrins (fig. 5) ; la scène dépasse de beaucoup l’Iseran en splendeur. Il faut noter que la route et le tunnel (fig. 4) du Galibier sont à 2550 m., et non pas, comme on l’imprime trop souvent, 2658 ; cette dernière cote est celle du col même, où il faut monter (100 m. plus haut) pour dégager la vue vers la Roche du grand Galibier à l’Est et les cornes des Aiguilles d’Arve à l’Ouest. Le Lautaret confine à la Grave, belvédère de la grande Meije.
- 1. Yoy. n° 1580, 5 sept. 1903.
- 2. Yoy. nos 1625, 16 juillet 1904; 1822, 25 avril 1908.
- 3. Yoy. n° 1729, 14 juillet 1906.
- Fig. 8. — Pic de Rochebrune (3324 m ) Casse des Oulles et Col d’Izouard.
- Briançon (fig. 6), ses cluses2 et ses forts comptent parmi les grandes étrangetés de la France ; la vallée de Cervières (fig. 7) et le col d’Izouard (2588 m.) (fig. 8) font voir les pyramides de fortifications de la célèbre place de guerre (jusqu’à 2700 m. de hauteur) et surtout les casses sauvages, grandioses par leur désolation même, de la croulante pyramide de Rochebrune ; le Queyras est verdoyant ou majestueux de Château-Queyras (fig. 9) à Guillestre (avec la rue des Masques de Mont-Dauphin)3, désolé vers Aiguilles, et fermé par une scène sublime, le Viso vu de l’Alpe de la Médille (fig. 10).
- Le col de Yars (2115 m.) accède au haut bassin montagneux de la riante Barcelonnette ; et celui d’Allos ou Velgelaye (2250 m.) passe près du joyau du lac d’Allos (2237 m.) enclavé dans l’écrin des Grandes-Tours, et pourvu d’un écoulement souterrain.
- La mise en viabilité du col de la Cayolle est justifiée par la sauvagerie du Îlaut-Var, les roches de Guillaumes (avec détour obligatoire aux Aiguilles de
- Fig. 9.
- Château-Queyras.
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- LE CIRCUIT DES ALPES FRANÇAISES
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- Fig. io. — Le Mont Viso, vu de l’Alpe de la Mèdille au fond du Queyras.
- Péone) et surtout par la fantasmagorie de la Cluse de Daluis1.
- Si, en été, on redoute de descendre à Nice, il faut au moins, du Pont de Gueydaan pousser (par Entrevaux) jusqu’à Touet de Beuil et aux gorges du Cians2, puis rétrograder vers Ànnot aux grès puissants3. La source-cascade du Coulomp'* est à proximité.
- C’est d’Ànnot que part la portion remontante de la boucle; en voiture d’abord par la romantique due de Rouaine, le col de Toutes-Aures et un crochet sur Castellane et l’entrée des gorges du Yerdon5 à Rougon. De Saint-André-de-Méouilles, o ou 4 jours seront employés aux gorges de Saint-Pierre-de-Beau-vezer (fig. 11), à Thorame, à Colmars, au lac d’Allos ; puis le chemin de fer ramènera par Digne, les Pyramides des Mées, Sisteron, la triomphale porte d’entre Dauphiné et Provence, les cheminées des fées de Vallauria6 (près Gap), Luz-la-Croix-Haute, l’imposant Canon du Trièves avec son fantomatique Mont Aiguille (fig. 12) et la Mure.
- Fig. 12.
- Silhouette du Mont Aiguille en Vercors.
- De Grenoble, le tour du Yercors se greffera circu-lairement par Sassenage, la Bourne et ses monumentales cavernes7, les Grands-Goulets, le Royannais, la Forêt de Lente, peut-être la plus belle de France, pourvue d’un hôtel depuis 1910. Nous consacrerons un prochain article à cet ensemble extraordinaire de gorges sauvages, falaises majestueuses, futaies imposantes de hêtres et sapins, grottes, abîmes et rivières souterraines qui méritent de devenir une des gloires des Pré-Alpes calcaires. Au retour.il restera à visiter Saint-Marcellin et Saint-Antoine-du-Dauphiné, à la splendide église. Voiron, les défilés du Crossey, la grande Chartreuse, les Echelles, Chambéry, Aix-les-Bains, le lac du Bourget : ainsi se refermera le circuit qui aura déroulé le cycle entier
- Fig. ii.— Gorges de Saint-Pierre de Beauvezer dans le haut Verdon.
- des Alpes de Savoie, Dauphiné, Provence ! Merveilleux voyage, s’il en fut, par la grandeur et le charme, le nombre et la variété de ses scènes changeantes à chaque heure 8 !
- E.-A. Martel.
- Membre du Conseil supérieur de l'Office national du Tourisme.
- 1. Yoy. n» 1853, 28 novembre 1908.
- 2. Yoy. n° 1620, 11 juin 1904.
- 3. Yoy. n° 1834, 18 juillet 1908.
- 4. Yoy. n° 1950, 8 octobre 1910.
- 5. Yoy. n° 1712, 17 mars 1906.
- 6. Yoy. n° 1807 du 11 janvier 1908.
- 7. Yoy. n» 1677, 15 juillet 1905.
- 8. Photos E.-A. Martel (fig. 1 à 12).
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- LA THÉORIE COSMOGONIQUE DE LAPLACE
- On sait que, dans l’hypothèse cosmogonique de Laplace, on suppose qne la nébuleuse primitive, en se contractant, abandonne une série d’anneaux d’où dérivent ensuite les différentes planètes. On peut se demander quelles sont les conditions de stabilité de ces anneaux, et quelle est la cause de leur destruction.
- Les travaux les plus importants qui aient été faits sur ces matières sont incontestablement ceux de Roche, pour déterminer, par l’analyse, les conditions de la formation des anneaux : on suppose alors que la nébuleuse est très fortement condensée au centre et se compose d’un noyau sensiblement sphérique et d’une atmosphère très raréfiée. Enfin, les analogies mécaniques sont très élégamment illustrées par la célèbre expérience de Plateau dans laquelle un tore fluide se détache d’une masse liquide en rotation.
- Bien que les études cosmogoniques aient été négligées en France, pour des raisons étranges mais qu’il sérail trop long d’exposer ici, quelques auteurs se sont efforcés d’apporter d’importantes modifications à l’idée de Laplace : Faye, par exemple, renverse les processus et considère le Soleil comme formé, dès l’origine, avant les planètes, mais sa théorie n’a pas encore été appuyée par une analyse approfondie. A part quelques travaux spéciaux, Comme ceux de Kirkwood, J. Mascart, etc. sur l’intéressante zone d’instabilité des petites planètes et les marées produites par Jupiter, ces théories sont restées en l’état avec les recherches de Laplace et Roche. Bien entendu, ici, nous n'avons pas en vue de négliger quelques théories nouvelles qui ont certes été proposées récemment : elles sortent de notre cadre, d’abord, et, en outre, n’ont pas encore entièrement acquis droit de cité.
- Les travaux de Roche viennent de recevoir une écla-
- tante confirmation pour les belles recherches de 11. Poincaré; reprenant les calculs de Maxwell ainsi que ses propres recherches antérieures sur l’anneau de Saturne, cet auteur examine la stabilité des anneaux une fois formés, et leur désagrégation possible sous la forme d’une planète unique. Il considère que, dans la nébuleuse de Laplace, les courants de convection étaient très faibles : ils n’ont pu contre-balancer l’influence du frottement mutuel des diverses particules, maintenant l’uniformité de la rotation et, par suite, le processus a dû être excessivement lent.
- Nous ne pouvons suivre ici le savant auteur dans ses développements analytiques et nous devons nous borner à ses conclusions dans le mécanisme cosmique. L’anneau, une fois formé, ne tarde pas à se subdiviser en parties indépendantes, qui circulent chacune de leur côté conformément à la loi de Képler; décrivant des orbites peu différentes, ces parties finissent par se choquer et se réunir en une seule.
- Le sens primitif de la rotation de la planète sera détermine par les conditions du choc des diverses parties de l’anneau quand, après s’èlre séparées l’une de l’autre, elles entrent en collision et se fusionnent en un sphéroïde unique : à ce moment, les parties obéissent séparément aux lois dq Képler; les plus externes auront donc une vitesse linéaire moindre que les plus internes, de sorte que le sens primitif de la rotation sera tovjours rétrograde.
- Les rotations ne pourront devenir directes que par l’action des marées et par le mécanisme imaginé par Roche.
- Ce mémoire de cosmogonie est fondamental : il précise, il complète la théorie de Laplace qui reste, jusqu’à présent, l’hypothèse la plus simple, la plus belle et la plus féconde. J. Mascart.
- LA PHOTOGRAPHIE EN AÉROPLANE
- La chambre photographique a fait son apparition à bord d’un aéroplane le jour où les perfectionnements apporte's à la direction de ces appareils ont permis au pilote la liberté d’une de ses mains,,et mieux, le transport d’un passager. Les premiers clichés en aéroplane ont été pris, croyons-nous, à bord du biplan de Wilbur Wright, au camp d’Àuvours, vers la fin de 1908. Dans le courant de l’année 1909, par temps calme et à une hauteur relativement grande pour l’époque, M. Louis Paulhan, au moyen d’un petit appareil stéréoscopiqùe 45x107, obtint plusieurs photographies très réussies. Divers clichés furent pris, peu après, à l’époque du meeting de Reims, par un reporter, passager de M. Latham, au camp de Châlons. Ce sont là les débuts de la photographie effectuée à bord d’un aéroplane en plein vol.
- Les voyages avec passager sont devenus aujourd’hui très fréquents, et assez nombreux sont les clichés pris par le passager au cours de ces envolées. Mais un nombre assez élevé d’entre eux présentent des imperfections résultant des conditions nouvelles où l’on opère, imperfections auxquelles il est facile de remédier par l’observation de quelques conseils sur lesquels nous reviendrons plus loin.
- En plus des vues prises au cours d’un vol, et que l’on conserve comme un souvenir du voyage, il existe une série de photographies offrant une grande utilité : celles permettant d’établir la topographie d’une région.
- On sait les services que sont appelés à rendre, en temps de guerre, les modernes machines volantes, notamment au point de vue des reconnaissances. La plaque photographique, qui fixe en une fraction de seconde tous les objets figurant dans un vaste périmètre du paysage que traverse l’aéroplane, est indiquée pour rapporter au camp une mine de renseignements précieux qui apparaîtront au développement. Rappelons à ce propos une épreuve d’une admirable netteté, prise il y a quelques mois, de 300 mètres de hauteur environ, au-dessus des troupes rebelles au Mexique, et révélant tous les détails et agencements du camp ennemi.
- La conduite d’un aéroplane exige, on le sait, une grande attention, et ce n’est que très exceptionnellement que le pilote aura la liberté nécessaire à la manœuvre d’un appareil photographique, manœuvre assez longue et qui pourrait être cause pour l’aviateur des pires catastrophes.
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- Nous nous en tiendrons donc, par prudence, et actuellement, à la solution qui consiste à faire prendre les vues par un passager, le pilote étant exclusivement occupe' de la conduite de l’acroplane, quitte à convenir préalablement — il n’est pas facile de s’entendre en plein vol à cause du bruit du moteur — du choix des sujets à photographier.
- Certains sujets mériteront, comme dans la photographie ordinaire, d’être reproduits plusieurs fois sur la plaque sensible, et il sera parfois utile de décrire autour ou au-dessus d’eux une ou deux boucles, de manière à les obtenir sous des aspects différents.
- Quel appareil employer pour prendre des vues en aéroplane?
- On pourrait répondre n’importe lequel, puisqu’il s'agit de représenter le paysage. Cependant il faut compter avec les difficultés spéciales qui surgissent.
- Tout d’abord, la place dont on dispose est bien minime parce que, en général, le passager est placé tout contre le dos du pilote. De ce fait, l’emploi d’appareils de grand format est, actuellement, à peu près exclu. D’autre part, la proximité des premiers plans (mats, longerons, stabilisateur, tendeurs, etc.), sous risque de conduire à un flou très désagréable, nécessite l’usage, d’un objectif à très court foyer, donc couvrant un petit format.
- On pourrait essayer de fixer une chambre de format assez grand au bâti de l’aéroplane, mais il conviendrait alors de la régler au départ de manière à n’avoir aucune pièce de l’appareil dans le champ, et, d’autre part, il y aurait lieu de compter avec les vibrations du mo-
- teur, lesquelles sont considérablement amorties lorsque l’appareil est tenu à la main.
- Un viseur est indispensable. Une mise en plaque sur verre dépoli serait évidemment illusoire dans l’air, même calme, en raison de la mobilité du véhicule aérien.
- L’aéroplane, par sa vitesse, produit un vent relatif plus ou moins considérable, mais toujoui s gênant pour le photographe, qui devra s’équiper de manière à avoir la liberté absolue de ses mains. Cette vitesse du vent relatif et en même temps le danger (dans les biplans) de voir un objet rencontrer l’hélice, conduit à la suppression des châssis séparés. Si l’on ne peut faire autrement, on devra les manœuvrer avec la plus grande précaution, et les replacer dans le sac de l’appareil que l’on conservera contre soi, solidement attaché, et que l’on fermera à chaque fois. On nous excusera d’insister de cette manière sur des détails qui pourront paraître insignifiants; mais un objet, un châssis, etc., venant rencontrer l’hélice pourrait causer une chute d’une extrême gravité. Pour la même raison, il est utile d’attacher après soi, par une courroie, l’appareil photographique lui-même qu’un remous violent ou un geste maladroit peut faire échapper des mains.
- De ce qui précède, nous concluons que seul un appareil à magasin est à conseiller au photographe-aviateur.
- C’est à l’aide d’un appareil de ce genre (chambre stéréoscopique 6 X15 à magasin) qu’ont été obtenues les vues qui illustrent cel article. Elles ont toutes été prises â bord d’un biplan Maurice Farman par notre collègue M. Albert Senouque, très connu par ses. travaux de photographie astronomique,
- Vol par la brume au-dessus de l'aérodrome de Bue (Seine-el-Oise).
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- photographe de la dernière expédition Charcot. Elles ont valu à leur auteur un prix et la médaille du Photo-Club au 6e concours « Jacques Balsan » de
- Arrivée à Toussus-le-Noble (Seine-et-Oise).
- photographie aéronaulique organisé par l’Aéro-Club de France.
- Les essais, très nombreux et de plus en plus parfaits, ont eu lieu à l’aérodrome de Bue (Seine-et-Oise). Des précautions spéciales ont dû être prises en raison du déplacement rapide de l’aéroplane. Au début, en effet, les vues étaient prises à bord d’un biplan très rapide et toutes celles obtenues à une faible altitude n’étaient pas nettes dans les parties du sol les plus rapprochées de l’opérateur.
- En augmentant la tension du ressort de l’obturateur, ce défaut a disparu. On aurait pu craindre une sous-exposition résultant de la plus grande rapidité de l’obturateur. Mais en s’élevant au-dessus du sol, une lumière plus vive baigne le paysage et c’est un fait bien connu en ballon que plus on s’élève, plus on doit diaphragmer.
- On obtient des effets très pittoresques en prenant des vues non plus vers l’avant de l’aéroplane, mais sur le côté, entre les plans, ou encore, comme l’a fait M. Se-nouque, secondé par une gymnastique atmosphérique délicate, vers l’arrière à travers la cellule formant empennage.
- L’hélice tournant à toute vitesse devant le paysage est absolument invisible et n’a introduit aucun flou dans le cliché. Cette constatation a sa valeur pour les épreuves prises en monoplan, vers l’avant de l’aéroplane.
- Dans le cas des appareils à obturateurs de plaque, il est possible que l’hélice apparaîtrait, pour le
- moins sur une partie de la plaque. C’est un essai à tenter.
- Par suite de l’emploi d’obturateurs de très grande rapidité, l’usage des plaques de sensibilité extrême est indiqué.
- MM. Maurice Farman et Senouque ont, depuis, tourné la difficulté du flou des premiers plans résultant de la vitesse, en prenant les vues à bord d’un biplan de faible vitesse, marchant avec moteur ralenti. Ainsi l’emploi d’un appareil photographique sans modification d’aucune sorte devient possible, et les résultats ont été parfaits.
- Mais, en général, on ne se trouvera pas dans de telles conditions, la tendance actuelle étant au contraire de construire des aéroplanes de plus en plus rapides1.
- Les photographies prises avec une chambre quelconque peuvent être utilisées pour la topographie puisqu’il est possible d’orienter le cliché par l’horizon, et d’y figurer la trace de l’axe principal de l’objectif. Les opérations deviendront d’une grande précision et la restitution topographique sera complète si l’on dispose d’une chambre spécialement établie avec repères d’axes et niveau à mercure (niveau du commandant Jardinet). Nous renverrons le lecteur que cette question intéresserait à une étude très remarquable du capitaine J.-M. Saconney parue en 1909 dans YAérophile sous le titre : « Con-
- Ferme de Villaroy.
- seils pratiques de photo-topographie aérienne ». Poursuivant ses études sur la même question et
- 1. On peut encore, si l’on va très vite, s’élever plus haut, mais alors les premiers plans perdent de l’importance et. de l’intérêt
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- ses applications pratiques, M. le capitaine Saconney a présenté à la section Laussedat de la Société française de Photographie (Séance du 19 mai de la Société) diverses considérations sur l’intérêt qu’il y aurait à obtenir, au cours de reconnaissances militaires en aéroplane, des vues photographiques positives directes des régions traversées, de manière à procéder, sans aucune perte de temps, à l’opération de la restitution photographique.
- Une solution pratique réside dans les méthodes d’inversion indiquées en 1896 par Iiuillard et en 1906 par Balagny.
- Ces méthodes sont employées couramment dans la manipulation des plaques à réseau polychrome de la photographie des couleurs. Les émulsions ultra-rapides, nous l’avons vu, sont nécessaires ; coulées en couche mince, pour donner une image négative dans toute l’épaisseur et éviter ainsi que la couche de bromure d’argent non impressionnée, voisine du verre, donne un voile à l’inversion, elles semblent devoir résoudre le problème. L’éten-dage d’émulsions en couches minces est réalisé aujourd’hui d’une façon courante dans les plaques à réseau coloré, et M. Mattey a réussi, avec le concours de divers fabricants, à obtenir de semblables plaques à émulsion mince qui ont fourni, par inversion, d’excellents positifs directs.
- Le seul défaut rencontré dans l’emploi de ces
- fauts disparaîtront évidemment dans une fabrication courante en grand.
- M. Monpillard, dont on connaît la compétence
- Vue
- Au-dessus d’un troupeau de moulons. Ombre de l’aéroplane sur le solb
- plaques provient des inégalités d’épaisseur de la couche, inégalités qui produisent des bandes plus sombres dans certaines parties de l’image. Ces dé-
- ). Les gravures de cet article sont faites d’après des photographies de M. À Senouque.
- prise sur la droite de l'aéroplane Maurice Farman, vers Guyancourt (Seine-et-Oise).
- dans toutes les questions photographiques, a proposé de substituer, dans les reconnaissances à bord des aéroplanes, aux plaques sur verre le papier au bromure, plus léger et moins fragile. Il attire l’attention des fabricants sur ce point.
- Il convient également de signaler ici les travaux de M. Moussard, récemment communiqués à la Société française de Photographie, sur la téléphotographie en dirigeables et en aéroplanes.
- Le cinématographe avait sa place indiquée à bord d’un aéroplane. La première application en a été faite au camp d’Àu-vours, par M. L.-P. Bonvillain, directeur du service scientifique de la maison Pathé, sur le biplan de Wilbur Wright. Quelques mètres de films furent enregistrés au cours d’une envolée qui ne dura pas plus d’une minute et Lune de ces vues fut reproduite dans le numéro de Noël de 1909 de La Vie au Grand Air.
- Dans le même ordre d’idées, mais cette fois au point de vue des reconnaissances militaires, le colonel Eslienne, directeur du service d’aviation au camp de Yin-cennes, a fait prendre, à bord d’un biplan Farman à deux places, piloté par l’enseigne de vaisseau Delage, et entre 150 et 200 mètres de hauteur, une bande cinématographique au-dessus d’ouvrages militaires. L’appareil cinématographique était fixé sur une planchette boulonnée à un des mâts de l’aéroplane.
- La photographie en aéroplane se révèle ainsi la
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- branche la plus imporlanlc de la photographie aérienne. L’aéronaute, dans sa nacelle, est emporté au gré du vent et ne peut reproduire qu’une fois les sites au-dessus desquels il est poussé. L’aviateur, au contraire, comme l’opérateur au sol, peut
- choisir scs sujets et y revenir s’il le juge utile. Ainsi la photographie en aéroplane semble appelée à rendre de nombreux services, la Terre, vue d’en haut, offrant à nos objectifs un immense champ d’exploration. Em. Toucuet.
- CHRONIQUE
- Le « linge américain ». — Tout le monde a déjà remarqué ce linge, ou plutôt cette imitation de linge extrêmement, économique qui consiste en des morceaux de papier apprêtés, collés et assemblés de façon à former cols, manchettes et plastrons. Quoique assez employé, paraît-il, en Angleterre et en Amérique, le produit l’est d’ailleurs assez peu en France, surtout depuis la concurrence redoutable du simili linge en celluloïd qui, s’il est beaucoup plus cher, dure beaucoup plus longtemps. 11 n’est pas moins intéressant, à titre de curiosité, de connaître le procédé de préparation du (( linge » en papier.
- La matière première est un fort papier d’assez bonne qualité : la rame (1 m. X 40 eentim.) pèse près de GO kg. Les feuilles sont vernies de façon à être a la fois bril-lantées et. rendues moins sensibles à l’humidité, on les sèche ensuite dans une étuve à vapeur. Pour donner au papier l’aspect grenu de la toile, on procède au gaufrage, non pas comme d’ordinaire avec des rouleaux métalliques gravés, mais en quelque sorte de façon naturelle : on empile les feuilles de papier en interposant entre chacune un morceau de mousseline de même dimension. Quand on a rangé ainsi alternativement 10 ou 15 000 feuilles environ, on lamine le tout entre les rouleaux d’acier d’une calandre extrêmement puissante ; un seul passage suffit pour mouler à la surface du papier en fac-similé très exact de l’aspect du tissu.
- Le papier subit alors l’action de brosses mues mécaniquement qui terminent le polissage, après quoi on procède au découpage. On met sous presse environ 80 feuilles de papier qui, sous l’action d’un emporte-pièce mû par un volant, sont transformées d’un seul coup en morceaux de formes et de dimensions convenables.. Sur chaque ébauche de col ainsi obtenue, on colle alors au milieu et aux deux extrémités des petites pièces ovales de mousseline empesée, les endroits où seront percées les boutonnières sont ainsi rendus plus résistants et le col risque moins d’être déchiré à l’usage. Le tout se fait à la machine, ainsi que le poinçonnage des boutonnières et la piqûre bordant le papier de façon à parfaire l’imitation du col de toile. Une machine à estamper permet finale-
- ment de mouler et courber cols et manchettes de façon qu’ils s’adaptent facilement.
- Très prospères pendant les premières années de leur existence, les usines de pseudo-linge en papier le sont maintenant beaucoup moins : leur clientèle, en effet, préfère souvent les cols et manchettes en celluloïd et même depuis un ou deux ans, en tissu cousu comme à l’ordinaire et recouvert finalement d’un émail à base de collodion. Ces articles coûtent notablement plus que ceux de papier, mais leur durée est très grande en raison de leur propriété de se salir très difficilement et de pouvoir être lavés à l’éponge.
- Influence de la lumière sur le blanc de plomb noirci par l’hydrogène sulfuré. — On sait qu’un des inconvénients du blanc de plomb ou céruse, employé en peinture, consiste dans son noircissement sous l’influence des émanations sulfhydriques à peu près impossibles à éviter, même dans les milieux les mieux ventilés, noircissement qui est dû à la formation de sulfure de plomb noir. On a constaté cependant que le blanc de plomb, employé dans la peinture à l’huile, lorsqu’il a été noirci par l’hydrogène sulfuré, redevient blanc au bout de quelque temps, par suite sans doute, de l’oxydation du sulfure de plomb, amenant sa transformation à l’étal de sulfate de plomb blanc. Cette oxydation paraît due à l’action de certains principes contenus dans l’huile de la peinture et servant de transporteurs, de convoyeurs d’oxygène. Le danger de noircissement des tableaux à l’huile par l’hydrogène sulfuré doit être très minime puisque, quand l’huile n’est pas encore très sèche, elle fait blanchir le sulfure de plomb par le mécanisme que nous venons d’indiquer, surtout en présence de la lumière; et que, quand l’huile est sèche, elle forme obstacle, par le vernis qui prend naissance, au noircissement des composés de plomb qu’elle met ainsi à l’abri des influences atmosphériques. Cette constatation doit ainsi rassurer les amateurs de tableaux qui craindraient que leurs œuvres d’art fussent altérées par les émanations délétères sulfhydriques.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 24 juillet 1911. — Présidence de M. Troost
- Végétaux fossiles de Madagascar. — M. Zeiller fait connaître qu’il a eu l’occasion d’étudier des empreintes de végétaux fossiles qui ont été rapportées de Madagascar. Ces empreintes proviennent de formations sédi-mentaires. Les deux gisements reconnus étaient placés à la base dans des roches gréso-schisteuses de 80 m. à 200 m. de puissance. On croyait que ces roches appartenaient au permien ; or, la flore que révèlent les empreintes est caractéristique du trias.
- La transformation du thorium en carbone. — M. Vil-lard résume une Note de M. Herschfinkel relative à l’effet de l’émanation du radium sur le thorium. On avait été conduit à supposer que sous cet effet le thorium donne du carbone. M. Herschfinkel montre .que les traces d’acide carbonique observées proviennent de traces d’acide oxalique mélangé à l’azotate de thorium dont on s’est servi pour l’expérience. Cet acide oxalique par oxydation peut donner de l’acide carbonique.
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- MACHINE A ÉCRIRE POUR LES AVEUGLES ====== 143
- La lainière de la lampe à vapeur de mercure. — M. Villard présente ensuite un travail de MM. Buisson et Fubry sur l’intensité propre des radiations émises par la lampe à vapeur de mercure. Ils ont trouvé qu’une consommation de 1 watt correspondait pour les radiations vertes à une intensité de 55 bougies, pour les radiations jaunes à 50 bougies, pour les radiations violettes à 5 bougies.
- Palhogénie de Vartériosclérose. — M. Roux résume une Note de M. Manouclian sur les conséquences de la suppression de filets nerveux aboutissant à l’aorte. Du plexus solaire par exemple partent des filets nerveux aboutissant à l’aorte abdominale. Si l’on supprime ces lilets sur un chien et si l’on sacrifie l’animal, au bout de 20 jours, on aperçoit, au niveau des filets supprimés, des |)laqucs de l’aorte dites athéromes. L’auteur conclut que les lésions nerveuses jouent un rôle important dans la patliogénie de l’artério-sclérose.
- U adaptation chromatique complémentaire. —M. Mangin résume une Note de M. Danjeard sur une manifestation de celte propriété que possèdent certains organismes de prendre la couleur complémentaire des rayons qu’ils reçoivent. On ne connaissait jusqu’ici que deux ou trois exemples de ce phénomène. M. Danjeard en signale un nouveau cas chez le lyngbia versicolor, sorte d’algue colorée normalement en jaune. Cette algue, sous l’action des rayons rouges, devient d’une belle couleur verte. M. Danjeard a déterminé les conditions de ,cc changement de couleur et montré qu’il est en rapport avec la fonction chlorophyllienne. La couleur ne peut donc, chez ces organismes, être considérée comme un caractère spéci-lique puisqu’elle dépend des conditions si variables d’éclairage.
- Un myriapode des habitations. — M. Edmond Perrier présente une Note de M. Ivunckel d’ilerculais relative à un myriapode que l’on rencontre souvent dans les maisons, la Scutigère colcoplrée. Ce myriapode est remarquable par ses pattes qui sont longues et grêles comme celle du faucheur et qui sont aussi très fragiles. Il se nourrit de mouches qu’il chasse la nuit et capture quand elles sont endormies. La Scutigère est très craintive; elle abandonne par autotomie un certain nombre de ses
- trente pattes entre les doigts qui la saisissent pour s’enfuir avec les 15 ou 20 pattes qui lui restent, plutôt que de se défendre en inoculant par morsure le venin que renferment ses glandes. On connaît un cas de morsure accidentelle; l’effet est comparable à celui produit par la piqûre d’une guêpe. Ces animaux ne sont donc pas à redouter puisqu’ils n’attaquent point. Comme on les rencontre le plus souvent dans les cabinets d’aisance, cela avait donné créance à la possibilité d’un parasitisme de l’intestin. Mais la présence de la Scutigère dans l’appareil digestif de l’homme est un fait dont on ne connaît que deux observations qui mériteraient d’être exactement contrôlées.
- Comète visible à l’œil nu en 1911. — M. Baillaud expose que, d’après une éphéméride calculée par M. Kobold, directeur des Astronomische Nachrichten, la comète 1911 b sera, le 17 août, à sa distance minimum de la Terre. Son éclat sera, aux environs de cette date, de 51,0 ; elle sera donc visible à l’œil nu. On pourra l’apercevoir pendant la première quinzaine d’août quelques heures avant le lever du soleil.
- Limite au pouvoir ascensionnel (les aéroplanes. — M. Lecornu présente un mémoire de M. Jarlowski sur les conditions dans lesquelles s’effectue le vol des aéroplanes lorsque ces appareils s’élèvent dans l’atmosphère. Lorsqu’un aéroplane vole à grande hauteur en conservant le même angle d’attaque de l'atmosphère, la raréfaction de l’air exige que sa vitesse soit augmentée pour conserver la même force de sustentation. La résistance à l’avancement proportionnelle au poids n’est pas modifiée ; l’hélice et le moteur fonctionnent plus vite. M. Jarlowski appelle délestage relatif la diminution de pression atmosphérique divisée par la pression au niveau du sol, et décharge relative la différence des puissances développées par le moteur divisée par la puissance dans l’air. Il trouve que la décharge relative est égale au délestage relatif. Et il conclut de là qu’un appareil donné ne peut s’élever au delà d’une hauteur déterminée. Il fait d’ailleurs observer que sa formule n’est qu’approximative parce qu’elle ne tient pas compte de l’effet produit sur le moteur par la variation de température dépendant de l’altitude. Cil. de Villedeuil.
- MACHINE A ÉCRIRE POUR LES AVEUGLES
- Le louable souci de venir en aide aux malheureux privés de la vue semble avoir guidé les premiers inventeurs de machines à écrire. M. J. Roussel1 signale qu’en 1808 un Italien du nom de I-ellegrino Turri, pour distraire la fille aveugle de son ami le comte Fantoni, imagina une machine avec laquelle l'infirme put faire sa correspondance. En 1842, un aveugle-né, Foucault, imagine, à l’usage de ses compagnons d’infortune, un très ingénieux appareil où l’on retrouve nombre de dispositions devenues d’un emploi général sur les machines modernes.
- Depuis lors, la machine à écrire a fait d’étonnants progrès ; mais les chercheurs qui se sont acharnés à 1. Les machines à écrire (Encyclopédie Lcauté). Paris, 1911.
- la perfectionner, ont oublié le point de départ des premiers inventeurs, ils n’ont plus guère songé qu’aux voyants et semblent s’ètre désintéressés des aveugles dont la clientèle, fort heureusement, est en somme assez restreinte. La machine à écrire, admirablement mise au point pour les premiers, est inutilisable pour les seconds. Et cependant quel beau débouché elle leur offrirait ; la dactylographie est une des carrières où les aveugles paraissent pouvoir le mieux réussir. Faute d’un instrument mécanique approprié, elle leur reste fermée.
- En ces dernières années, on s’est remis à l’étude de la machine à écrire pour aveugles. Un inventeur, qui fut lui-même momentanément atteint de cécité, M. A. Cciyzergues, nous a soumis une machine qui
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- 144 ===== MACHINE A ÉCRIRE POUR LES AVEUGLES
- semble satisfaire aux conditions essentielles du problème.
- Quelles sont ces conditions? Pour que l’aveugle puisse manœuvrer la machine comme un voyant, il faut que les touches des claviers portent en relief l’indication des lettres ; c’est une condition nécessaire, mais nullement suffisante; l’aveugle doit pouvoir suivre et relire sa copie ; bien entendu pour tirer pratiquement partie de son talent dactylographique, il faut que les copies soient exécutées en écriture ordinaire, à l’usage des voyants. D’où la nécessité de créer une machine produisant simultanément deux copies en deux écritures : l’écriture
- tion initiale et ce mouvement fait tourner le rouleau porte-feuille d’une quantité déterminée qui assure l’espacement des lignes.
- La machine de M. Cayzergues comporte deux chariots : l’un à l’avant correspond à l’écriture Braille, l’autre, le chariot arrière correspond à l’écriture ordinaire. Chaque levier aboutissant à une touche du clavier porte deux frappeurs-imprimeurs : l’un frappe sur le rouleau du premier chariot, et y produit des caractères Braille en relief, l’autre frappe sur le rouleau du deuxième chariot comme dans une machine ordinaire.
- L’espacement des lignes se fait à la main, en
- La machine à écrire mixte pour aveugles de M. Cayzergues.
- Braille en relief pour l’aveugle, et l’écriture ordinaire.
- C’est ce qu’a réalisé très ingénieusement M. À. Cayzergues.
- Sa machine est l’accouplement de deux machines travaillant simultanément et solidaires l’une de l’autre.
- En principe, toute machine à écrire comporte les deux organes suivants : un jeu de leviers correspondant aux divers caractères de l’alphabet et qui viennent frapper sur une feuille de papier pour y produire l’impression des lettres; un chariot mobile portant la feuille sur laquelle se fait l’impression. A chaque coup sur l’un quelconque des leviers, le chariot se déplace de droite à . gauche, d’une longueur déterminée qui assure l’espacement des lettres ; lorsque le chariot est à bout de course, la ligne commencée et achevée, le chariot doit être ramené à sa posi-
- abaissant un chien qui fait tourner de la quantité voulue le rouleau aveugle et donne au papier le mouvement d’entraînement correspondant. Ce mouvement est transmis au deuxième rouleau par deux engrenages coniques, une transmission à la cardan, et deux engrenages hélicoïdaux.
- Les deux chariots avant et arrière glissent chacun sur une crémaillère; chaque fois que l’on abaisse une touche du clavier, ils avancent tous deux d’une dent sur leur crémaillère.
- Ajoutons que la machine comporte d’ingénieux dispositifs, pour permettre à l’aveügle de vérifier sa copie en cours d’exécution ; enfin un mécanisme permet de désolidariser les deux parties de la machine, et d’en faire, à volonté, soit la machine mixte que nous venons de décrire, soit une machine écrivant exclusivement en caractères Braille, soit enfin une machine à écriture ordinaire. R. Yillers.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1993.
- 5 AOUT 1911.
- L’INDUSTRIALISME AU JAPON
- Depuis que la guerre de Mandchourie a classé définitivement le Japon parmi les grandes puissances, le cauchemar: d’une invasion guerrière du monde occidental' par les hordes asiatiques a'cédé la place à une autre hypothèse : l’invasion commerciale des marchés européens et américains par les produits de l’industrie japonaise. Il'reste à savoir si ceLte nouvelle forme du Péril Jaune est aussi peu redoutable que l’ancienne.
- tisseur, 1 fr. 10; ouvrier de ferme, 0 fr. 97; tisseuse, 0 fr. 60. Dans les grandes filatures de coton les plus prospères, la moyenne des salaires pour une journée de 11 heures est de 1 fr. 10 pour les hommes, et de 0 fr. 67 pour les femmes; et ces mêmes établissements emploient des enfants qui reçoivent 0 fr. 25 par jour. Dans une grande fabrique de mousseline de soie d’Osaka, qui emploie un personnel d’élite, la moyenne des salaires varie
- Une fabrique de soierie japonaise.
- Le principal argument mis en avant par les créateurs de cette hypothèse leur est fourni par le bas prix de la main-d’œuvre japonaise. Et l’argument est très impressionnant, car. on ne pourrait effectivement citer nulle part ailleurs des salaires industriels aussi modiques. Voici quelques-uns des chiffres que nous empruntons à un document officiel, aux statistiques pour 1910 publiées par le Ministère des Finances de l’Empire.
- Un charpentier gagne 2 fr. par jour dans de grandes villes comme Tokio, Osaka, Yokohama,"et le salaire quotidien d’un forgeron ou d’un serrurier dans ces mêmes villes ne dépasse pas 1 fr. 70. Pour les autres métiers les plus répandus, nous trouvons les chiffres suivants : cordonnier, 1 fr. 57 ; typographe, 1 fr. 27 ;
- 35e année. — ac semestre.
- entre 1 fr. 15 pour les femmes et 2 fr. 50 pour les hommes.
- On comprend donc que certaines industries japonaises aient réussi à inonder les marchés d’Extrême-Orient. Par exemple, l’allumette japonaise, les cotonnades japonaises, et bien d’autres marchandises manufacturées, ont supplanté en Chine et aux Indes les produits analogues de fabrication européenne. Mais un ensemble de faits tend à prouver que l’industrie nipponne, à peine éclose, s’achemine rapidement sinon vers la décadence, du moins vers un grave arrêt de son développement, et que la menace d’une conquête commerciale des marchés asiatiques, et, encore moins, des marchés européens, par les usines japonaises, n’est, en
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- L’INDUSTRIALISME AU JAPON
- somme, qu’une éventualité probablement irréalisable.
- Le jeune Empire- commence à comprendre la profonde sagesse de l’axiome américain : cheap labor is never cheap, la main-d’œuvre à bas prix n’est jamais bon marché. Même dans les pays pauvres, où le bas prix d’un article fait passer sur ses mauvaises qualités, les produits japonais ont beaucoup perdu de leur vogue, après l’engouement du premier moment. Prenons le cas des allumettes japonaises, fabriquées principalement à Kobé dans de vastes usines munies d’un outillage perfectionné, imité d’ailleurs des usines belges ou Scandinaves. Ouvrez une boîte au hasard, et vous serez stupéfaits du pourcentage des allumettes de mauvaise fabrication, soit qu’elles manquent de phosphore, soit que le bois se brise au moindre effort. Si vous considérez que, sur 100 allumettes, il en est 40 inutilisables, vous constaterez que vous n’aurez pas fait une brillante affaire en achetant une boîte de kobe's, bien que vous l’ayez payée 50 pour 100 meilleur marché qu’une boîte de suédoises.
- Sauf dans le domaine artistique, le Japonais ne fournit à l’industrie moderne que des ouvriers insuffisants. Tous les étrangers qui ont résidé dans l’archipel savent avec quelle négligence les grands services publics sont conduits, exception faite de l’armée et de la marine. Les voies ferrées sont insuffisamment entretenues, et les trains n’ont aucun respect pour
- les horaires. A Tokio, les employés de tramways semblent ignorer l’usage de l’huile et de l’oint, et les roues grincent atrocement sur leurs essieux. Le service du téléphone est mené d’une façon qui épuiserait vite la patience, pourtant inaltérable, ou presque, d’un abonné parisien. Quant au télégraphe, un voyageur qui lance une dépêche pour annoncer sa visite à un ami demeurant dans une ville distante d’une trentaine de lieues ne sera pas surpris d’atteindre la maison de cet ami une heure ou deux avant l’arrivée de son message, même s’il a pris un train omnibus.
- Autant de manifestations de l’insuffisance de la main-d’œuvre japonaise dès qu’elle sort des vToies ancestrales : de l’industrie d’art et de l’agriculture. Cette insuffisance n’a pas échappé à l’attention de tous les industriels, indigènes ou étrangers, établis
- Un atelier de sculpteurs sur bois.
- au Japon, comme le constatent des rapports consulaires anglais et américains. Le directeur de la Ivanagafuchi Spinning Company, la plus puissante filature de l’Empire, déclare qu’il lui faut mettre quatre hommes à un métier qu’un seul ouvrier anglais pourrait diriger. Un patron anglais constate que cinq ouvriers, japonais font à peine la besogne qu’exécuteraient deux ouvriers européens. Un directeur de journal quotidien,, qui a résidé aux Etats-Unis, avoue que ses. compositeurs au linotype sont deux fois moins actifs qu’un compositeur américain. Dans ces allumetteries de Kobé dont nous parlions plus haut, un seul ouvrier de race blanche fait plus de besogne que six ouvriers indigènes. Citons encore l’opinion de l’Annuaire Officiel du Japon (Japan Year-Book), qui constate « que le rendement de trois ouvriers japonais expérimentés correspond à celui d’un ouvrier étranger. ))
- Ainsi, le bon marché de la main-d’œuvre japonaise est plus conventionnel que réel. S’il nous faut chercher maintenant l’explication de cette insuffisance, nous la trouverons aisément. Notons avant tout combien il était imprudent de conclure que les succès militaires des Japonais prédisaient leurs triomphes industriels. Ces succès ne surprirent que ceux qui ne connaissaient rien de l’histoire de celte race, qui, depuis des siècles innombrables, n’avait d’égards que pour les choses de la guerre. A ses yeux, le commerce était une occupation vile, et, parmi les industriels, seuls trouvaient grâce devant elle les artisans et les artistes, producteurs de choses rares et précieuses.
- Transporté brusquement d’un milieu féodal en plein industrialisme, l’homme du peuple se trouve complètement dépaysé. Il n’entre à l’usine qu’à contre-cœur, et il s’en sauve dès qu’il le peut. Un rapport du Ministère du Commerce et de l’Agriculture constate que le personnel des usines se renouvelle en moyenne tous les 22 mois, c’est-à-dire que les ouvriers ne restent pas deux ans dans un même atelier. Dans les filatures de la Compagnie Kanagafuchi, dont nous parlions plus haut, et qui est réputée pour la façon humaine dont elle traite son personnel, le séjour des ouvriers n’est que de deux ans et demi à trois ans. Dans une grande usine d’Osaka, qui emploie 2500 personnes, et qui fait
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- L’INDUSTRIALISME AU JAPON
- tous scs efforts pour les retenir, la proportion des ouvriers qui sont à l’usine depuis trois ans n’est que de 20 pour J00. On comprend dès lors l’insuffisance professionnelle des ouvriers japonais, et le manque d’uniformité dans la qualité qui marque la production manufacturière de ce pays.
- 11 faut ajouter qu’on compte sept femmes pour un homme dans la main-d’œuvre japonaise. Toutes, sans exception, sont d’origine campagnarde, car les citadines préfèrent se placer comme domestiques, métier où les gages ont subi en huit ans la formidable hausse de 81 pour 100. Or, ces paysannes n’émigrent dans les villes qu’avec la ferme intention de n’y demeurer que deux ou trois ans, jusqu’à ce que leurs parents les rappellent pour les marier aux jeunes gens qu’ils ont eux-mèmes choisis. Et, malgré la précaution que prennent les industriels de leur faire signer des contrats à leur entrée dans l’usine, elles préfèrent abandonner une partie de leurs salaires quand le mal du pays les prend avant l’expiration du contrat.
- Le sort de ces malheureuses ouvrières est d’ailleurs peu enviable. Si elles sont nourries et logées par les usiniers, elles le sont dans des conditions déplorables. Ces établissements travaillent nuit et jour, d’où la nécessité de constituer deux équipes qui se succèdent devant les métiers sans interruption, ce qui explique, soit dit en passant, l’usure rapide de la machinerie, cause partielle de la mauvaise fabrication japonaise. Mais les pauvres machines humaines ne s’usent pas moins vite. Ainsi que le constate le Bureau sanitaire (administration officielle), « un grand nombre d’ouvrières sont contraintes de renoncer au travail, parce que leur santé est irrémédiablement perdue après deux ou trois années de travail nocturne, et c’est par milliers que la tuberculose fait des victimes dans le personnel des usines ».
- Un autre facteur à considérer dans une étude de l’industrie japonaise est ce fait étrange (et tout à fait anormal, par comparaison avec les races européennes), que les hommes sont beaucoup plus nombreux au Japon que les femmes, bien que les premiers forment presque exclusivement le contingent d’une émigration qui se chiffre annuellement par plus 150 000 têtes. Le recensement de 1910
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- départage comme suit la population du Japon proprement dit : 25 659 581 hommes, 25 112 558 femmes. Soit un surplus d’un demi-million de mâles, différence qui n’est pas en faveur d’une industrie basée sur l’emploi du travail féminin. Le désavantage nous apparaît plus manifeste si nous songeons, d’une part, que la femme ne peut travailler dans les usines qu’avant son mariage; d’autre part, que 1 esprit de famille est très développé au Japon, que les parents ont hâte d’avoir des descendants, qui honoreront plus tard leurs mânes, et que, dans ce but, ils cherchent à marier leurs fils le plus lot possible. Moins nombreuses déjà que les jeunes hommes, les jeunes filles mariables sont donc très recherchées, d’où une première cause de diminution des « réserves laborieuses » auxquelles les usines demandent leur personnel. La domesticité, de mieux en mieux payée, épuise de son côté ces réserves. Enfin, la fondation d’écoles supérieures de jeunes filles dans les principales villes de l’Empire est en train d’élargir considérablement le marché du travail féminin, en fournissant au commerce et aux administrations publiques ou privées des employées de toutes catégories.
- Il est bien évident que l’industrie japonaise, qui ne doit ses premiers succès qu’au bas prix de ses productions, c’est-à-dire à l’emploi de la main-d’œuvre féminine, payée moitié moins cher que la main-d’œuvre masculine, s’achemine rapidement vers une pénurie de personnel. De 1898 à 1910, le nombre des ouvrières d’usine a passé de 261 218 à 400 925. Mais ce remarquable développement semble avoir atteint scs limites. Un des grands filateurs d’Osaka, qui emploie 2500 femmes, projeta l’année dernière de doubler le nombre de ses métiers. Il y renonça en constatant l’impuissance de ses agents recruteurs à lui fournir de nouvelles ouvrières.
- Si conventionnel qu’il soit, comme nous croyons l’avoir démontré, le bon marché de la main-d’œuvre japonaise est, à son tour, sérieusement menacé. Les idées socialistes font leur chemin dans cet Empire où règne un descendant des dieux, et les grèves sont chaque année plus fréquentes, aussi plus implacables. D’après l’Annuaire financier et économique japonais (année 1910), 46 corps de métier ont obtenu, durant ces huit dernières années, des aug-
- Fabricanls d’éventails japonais.
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- 148 LE TRUQUAGE DES TAXIMÈTRES
- mentations de salaires variant entre 50 et 81 pour 100. Un rapport du consul de Grande-Bretagne à Osaka enregistre qu’en l’espace de trois ans, les ouvriers des usines ont obtenu une augmentation de 50 pour 100, et les ouvrières, 25 pour 100. Et cette hausse des salaires n’est qu’à son début, car elle devra forcément suivre celle du prix des denrées, qui ne fait, elle aussi, que s’indiquer. Depuis la guerre de Mandchourie, le peuple japonais est celui qui paie les plus forts impôts du monde, par tête d’habitant; sous forme de taxes directes ou indirectes, il paie, selon les uns, 50 pour 100. de son revenu, et 55 pour 100 selon les autres (déclaration de M. Wakatsuki, ancien commissaire financier du Japon en Europe). À ces charges formidables est venue s’adjoindre la hausse du prix du sel et du tabac, depuis que le gouvernement a monopolisé à son profit la vente de ces produits. Et le sucre, à son tour, a presque doublé de prix, depuis que le gouvernement, pour encourager les planteurs de Formose, a imposé lourdement les sucres étrangers.
- Avec la hausse constante des salaires, qui leur est imposée par les grèves et par la cherté croissante de la vie, comment les usines nipponnes pourraient-elles maintenir leurs bas prix? et quels moyens emploieront-elles pour conserver les quelques marchés asiatiques dont la conquête les avait gri-
- sées? Sentant gronder l’orage, le gouvernement s’est engagé dans une politique de privilèges et de subsides, qui ne lui a guère donné que des mécomptes. Les efforts inouïs qu’il a tentés pour monopoliser la production mondiale du camphre lui ont coûté des centaines de millions, dépense rendue stérile par la découverte récente des chimistes européens, qui savent enfin fabriquer le camphre, comme aussi par la constatation, faite un peu partout dans le monde, que le camphrier s’acclimate admirablement hors du Japon et de Formose. Poursuivant la même politique, l’ambitieux et imprévoyant Empire s’apprête (juillet 1911) à frapper de droits prohibitifs de nombreuses catégories de marchandises manufacturées et de matières premières, qui, s’ils doivent protéger plusieurs industries nationales, augmenteront encore la cherté de la vie et gêneront celles de ces industries qui demandent ,à l’étranger leurs matières premières.
- On voit que la menace d’une invasion commerciale de l’Europe par les producteurs japonais relève du domaine de l’imagination. Pour aborder la réalisation d’un rêve aussi audacieux,, ils devront avant tout constituer dans leur pays une population ouvrière, c’est-à-dire attendre le lent effort des générations. Et tout nous porte à croire que nos arrière-petits-neveux eux-mêmes n’auront pas à s’alarmer d’une pareille menace. V. Fonmx.
- CHRONIQUE
- Les automobiles à Berlin. — D’apres Y Annuaire statistique de Vempire cYAllemagne pour 19 Fl (Stalis-lischcs Jahrbuch für das deulsche Reich), édité par le bureau de statistique impérial, Berlin possédait à la date du 1er janvier 1911, 6597 automobiles, soit une proportion de 11 pour 100 par rapport à l’Allemagne entière et de 20 pour 100 par rapport à la Prusse. De ces véhicules 5512 étaient affectés au transport des personnes, savoir 717 molocycles, 1172 voitures d’une force de 8 chevaux et au-dessous, 1789 de 9 à IG chevaux, 1615 de 17 à 40 chevaux et 21 de plus de -40 chevaux. Seules, dans toute l’Allemagne, la Bavière et la Saxe ont un chiffre de véhicules analogues légèrement supérieur à celui de Berlin qui représente près de 10 pour 100 du contingent
- de P Allemagne et plus de 18 pour 100 de celui de la Prusse.
- Pour le transport des marchandises la statistique accuse à Berlin 1085 automobiles, dont 700 de 8 chevaux et au-dessous, 229 de 9 à 10 chevaux, 147 de 17 à 40 chevaux et 9 de plus de 40 cheVaux. Le pourcentage ainsi obtenu est de 25 pour 100 du contingent total allemand et 44 pour 100 du contingent prussien. Aucun autre état allemand ne le dépasse.
- Il faut entendre toutefois sous le nom de Berlin, non seulement la ville même, mais en outre les faubourgs : Charlottenbourg, Schoneberg, Wilmersdorf, Rixdorf, Lichtenberg, Boxhagen-Rummelsburg et Stralau qui pris ensemble forment le Grand Berlin (Gross-Berlin).
- LE TRUQUAGE DES TAXIMÈTRES
- Que de critiques saluèrent l’apparition du taximètre ! Les cochers craignaient que l’invention ne vînt diminuer leur gain et les voyageurs pensaient que la réforme allait s’opérer à leurs dépens. Cependant les deux camps finirent par s’entendre et l’emploi du nouvel appareil se généralisa si bien que tous les autos et 95 pour 100 des fiacres de Paris en portent maintenant. Ce système — théoriquement plus équitable pour tous que l’ancien tarif de l’heure et de la
- course — favorise tantôt les uns, tantôt les autres. Pour les petites courses, il fonctionne à l’avantage du client, tandis que pour les longues pérégrinations ou les stationnements prolongés, il augmente démesurément la note du wattman. Mais, somme toute, on n’aurait pas de reproches sérieux à faire à ce compteur, si certains chauffeurs ne grossissaient pas leurs bénéfices au moyen de truquages malhonnêtes. Témoin les trois wattmen qui, condamnés le 17 juil-
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- let 1911 par la 8e chambre correctionnelle de la Cour de Paris, avaient par un « pompage » excessif porté jusqu’à 146 francs la « douloureuse » de leurs clients.
- Comme on le sait, le taximètre, dont il existe de nombreux modèles, a pour objet d’établir automatiquement le prix que le voyageur doit payer.
- Actionné soit par l’intermédiaire d’une transmission flexible s’adaptant au moyeu de la roue, soit par un mouvement d’horlogerie, il inscrit des chiffres proportionnels à la distance parcourue ou au temps écoulé. Quand la voiture est libre, un drapeau surmonte verticalement le cadran. Lorsqu’on le prend à la course, l’automédon incline ce drapeau dont la hampe se place horizontalement, la flamme en bas. La roue de l’au-lomobile actionne alors le compteur, le tarif est kilométrique. À une des fenêtres du taximètre, apparaît le prix initial de 0,50 fr. ou de 0,75 fr. qui reste fixe jusqu’à 900 ou 1200 m. et s’accroît de 0,10 fr. par 200, 250 ou 500 m. suivant le tarif.
- Si le voyageur prend le cocher à l’heure, celui-ci dispose son drapeau verticalement, la flamme en bas. Le mouvement d’horlogerie se met alors en marche, c’est le tarif horo-kilométrique qui fonctionne. En cas d’arrêt de la voiture, le cocher embraye le mouvement d’horlogerie qui marche à raison d’une vitesse fictive de 8 km à l’heure. Indépendamment de la fenêtre du tarif, le cadran est muni d’une lucarne où s’inscrivent les suppléments.
- Enfin un compteur totalisateur enregistre toutes les sommes marquées sur les guichets de l’appareil.
- Telle est la marche normale d’un taximètre. Mais le génie inventif de certains wattmen chercha, dès le début, à frauder les voyageurs et les Compagnies. Les premiers truquages furent d’une simplicité presque enfantine. À l’origine, par exemple, les chauffeurs brisaient, de temps en temps, la glace des guichets. Si le voyageur distrait ne se rendait pas compte de la supercherie, l’indélicat conducteur en profitait pour actionner à la main le tambour des décimes. Quand le client s’en apercevait, il prétextait un accident et le tour était joué. Les constructeurs parvinrent aisément à remédier à cette fraude en remplaçant le verre par une feuille de mica disposée à l’intérieur du guichet et qu’on ne pouvait briser sans qu’elle gardât des traces d’effraction. Les fabricants durent aussi substituer, à l’entraînement primitif par simple toc fixé à la roue, une liaison pneumatique et plus tard Yes-cargot actuel (fig. 4).
- Mais pour expliquer les fraudes plus compliquées, il nous faut examiner les rouages d’un taximètre. Choisissons, par exemple, le modèle de la « Société générale des compteurs de voitures » que la figure 2 montre sorti de sa boîte rectangulaire. Un voyageur l’examinant de l’intérieur de l’auto, voit apparaître, à travers les guichets de la partie supérieure, les chiffres indiquant la somme à débourser. Derrière la fenêtre triangulaire du centre, tourne effectivement un disque plat partagé en cinq secteurs diversement colorés et portant Tune des indications : Libre -1-2-5- Panne. Le drapeau commande directement ce voyant et, sui-
- Fig. i. — La roue qui porte l’escargot.
- A, bandage; B, poulie du frein; C, C, escargot.
- Fig. 2. — Compteur-taximètre sorti de sa boîte. A, disque ou voyant; B, barillet de l’Jiorloge; S, tambours des suppléments; T, T', T", tambours des dizaines, francs et décimes.
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- Fig. 3.— Le même compteur-taximètre vu de côté. A, axe du drapeau; B, levier d'arrêt du drapeau.; C,, cœur de remise à zéro des décimes;
- C2, cœur de remise à zéro du supplément;
- D, carré de remontage de l'horloge; L, fenêtres des totalisateurs.
- vant sa position, remplit l’office de levier de changement de vitesse ou d’organe de débrayage. Le secteur bleu porteur du chiffre 1 indique que l’auto marche à 0,33 fr. le kilomètre (tarif 1); le secteur blanc avec le chiffre 2 correspond au "payement de 0,40 fr. le kilomètre (tarif 2) et enfin le secteur rouge avec le n° 3 signifie au voyageur que sa « douloureuse » s’augmente de 0,50 fr. par kilomètre (tarif 3). Le passage du drapeau de l’une à l’autre de ces positions, change la multiplication de la commande qui unif ia roue aux tambours.
- Lorsque le mot panne apparaît, le drapeau débraye la commande reliant l’horloge ail compteur; enfin, quand on le replace à la position libre, le compteur se remet, en outre, au zéro ou pour mieux dire à 0,75 fr. Ce chiffre de « prise en charge » est un minimum représentant le prix d’une certaine distance, variable selon les Compagnies. Par exemple, au tarif 1, elle correspond d’ordinaire à 900 m. ou bien au temps équivalent, si l’auto marche à une allure inférieure à la vitesse-limite. Les tambours, ne commencent donc leur révolution qu’une fois ces 900 m. parcourus.
- La remise au zéro complique le mécanisme du taximètre. Il faut, en effet, lin dispositif spécial pour qu’à l’instant où le drapeau s’abaisse depuis la position libre jusqu’aux positions 1, 2 ou 3, l’embrayage soit retardé d’une certaine quantité corres-
- pondant aux900 ou 1200premiers mètres. Au-dessous de la lucarne des secteurs et du même côté de l’appareil on remarque une seconde rangée de guichets abritant les tambours des suppléments que le wattman manœuvre à l’aide d’une clef spéciale et dont le mécanisme est indépendant du taximètre.
- Sur la face opposée de l’appareil (fig. 3) se voient encore des petites ouvertures où viennent apparaître les indications des totalisateurs. La lecture de ces divers chiffres permet au loueur de savoir le nombre des kilomètres parcourus en maraude ou en charge, les sommes perçues et les pannes. .
- Ceci posé, détaillons la commande du tambour des décimes réalisant le tarif horo-kilométrique, que bénit plus d’un fraudeur. Ainsi que nous le disions plus haut, l’une des roues de la voiture porte un escargot constamment en prise avec une étoile (fig. 4) dont le support se fixe à l’essieu et dont un flexible relie l’axe à celui d’une came solidaire de la roue et qui représente l’élément « distance » tandis que l’horloge se rapporte à l’élément « temps ». Par l’intermédiaire d’un levier, celte came actionne un cliquet qui, à chaque tour, faiL avancer d’un cran une roue à rochets, commandant elle-même le tambour des décimes. Un autre cliquet, mû par l’horloge, peut aussi l’entraîner. Quand l’auto marche lentement, c’est le cliquet du temps qui pousse la roue à rochets ; car, en ce cas, le cliquet de la distance trouve devant lui, à chaque tour, le rochet qu’il ne peut donc pas pousser. Le contraire se produit lorsque l’automobile dépasse la vitesse-limite.
- Sur chaque taximètre, il existe d’ordinaire trois roues à rochets de diamètre différent, montées solidairement avec trois cliquets correspondant aux trois tarifs (fig. 5). Une pièce constituée par trois tambours s’enroule sur l’axe du drapeau et paralyse les deux cliquets qui doivent demeurer inactifs. Aussi, quand
- Fig. 4. — Détails de la commande par la roue. A, étoile; B, flexible; C, sabots du frein.
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- le drapeau est au tarif 1, le wattman peut augmenter ses gains, de façon illicite, de la manière suivante. Il appuie sur le bouton supplément (fig. 8) et en donnant des petits coups de poing répétés à l’arrière de la boîte, il provoque le déclanchement de plusieurs unités ou dizaines en dépit de la puissance des ressorts de rappel qui se fatiguent à la longue.
- Quand le compteur marque 0,95 fr., 1,95 fr., 2,95 fr., etc., il peut encore voler son client en pratiquant un « pompage ». Autrement dit, il saisit le drapeau abaissé (fig. 9) puis en le ramenant vigoureusement en arrière et ensuite très rapidement en avant, le total de la note à payer par le client augmente ainsi de une ou de plusieurs dizaines qui, ne se trouvant pas portées au totalisateur, échappent à la retenue de 75 pour 100 au profit de la Compagnie. Il faut toutefois un certain tour de main pour réussir ce truquage, car si notre homme ne ramène pas assez vivement le drapeau en avant, le total disparaît et le voleur est pris à son propre piège !...
- D’autre part, le levier qui porte les rochets actionne le totalisateur des kilomètres grâce à une commande assez compliquée dont une roue à rochets et son cliquet constituent les parties essentielles. À chaque tour de la roue à rochets, le compteur avance d’un kilomètre. En outre, cette roue à rochets porte un toc qui commande le totalisateur des kilomètres parcourus en charge et qui, à chaque révolution, le fait également avancer d’un kilomètre excepté quand le drapeau est levé. En ce cas, le toc maintient la coulisse en arrière cl l’empêche d’actionner le tambour. On remarque encore sur le taximètre débarrassé de sa boîte (fig. 5 et 5) quatre cœurs de remise à zéro menacés par des leviers à tête pointue (un correspondant au tambour des décimes, un pour ceux des francs, un pour les
- Fig. 5. — Autre face du compteur-taximètre.
- A, roue à rochets des totalisateurs kilométriques; B1? Bo, Bs, cliquets des 3 tarifs; C, cœur de remise à zéro des francs; D, triple roue à rochets.
- suppléments et un pour la prise de charge). Relevons le drapeau qui les commande. Ces leviers attaqueront immédiatement toutes ces cames en acier formées de deux demi-spirales accolées et les entraîneront. Mais chacune d’elles se dérobera jusqu’à ce qu’elle offre à la tête du levier, son arête creuse d’intersection des deux demi-spirales. Cette position correspond au zéro pour le tambour sur Taxe duquel elle se trouve fixée. Dans certains types de taximètres, des vis sans fin remplacent les cliquets.
- Au tarif horo-kilométrique, une des fraudes courantes consiste à bander fortement les ressorts du mécanisme d’horlogerie, la pendule avance alors et le client paye... les trois quarts d’heure aussi cher que l’heure. Pour opérer à l’aise, le conducteur avance ou retarde les aiguilles afin que le client ne s’aperçoive pas de la supercherie. Lecteurs, méfiez-vous donc des chauffeurs dont les pendules marquent sept heures (au coup de midi !
- Parmi les autres vols commis par les wattmen propriétaires de leur auto, distinguons encore le célèbre truquage
- Fig. 6. — Compteur universel démonté. A, pièce supportant ta plaque des tarifs.
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- LE TRUQUAGE DES TAXIMETRES
- qu’ils ont baptisé du pittoresque nom d’« astiquage à la ficelle » dans leur langue imagée. Ils le réalisent en imprimant, au moyen d’une corde, un va-et-vient au flexible (fig. 7), ce qui fait avancer le tambour des décimes.
- Le chauffeur-patron peut également tondre à jet continu les voyageurs. Il lui suffira, par exemple, d’échanger ses roues pour des roues d’un diamètre inférieur ou de remplacer l’étoile par une autre possédant une dent de moins, changeant ainsi la multiplication. Toutefois à ce truquage, il joue gros jeu, car un procès-verbal d’agent peut le conduire sur les bancs de la correctionnelle. De même, en décrochant la petite pièce supportant la plaque où se trouvent inscrits les divers tarifs du,taximètre (fig. G), le conducteur laisse croire à son client qu’il marche au tarif 1, alors que les tambours du tarif o aclion-
- . nent toujours son compteur. Il risque moins en gonflant médiocrement le pneu de la roue qui porte l’escargot. Le diamètre de Roulement se trouvera réduit par ce fait' et il fera payer à son client une distance de 10 centimètres de plus par tour de roue. Mais ce truc ne s’emploie guère qu accidentellement, car les pneus s’usent très vite à ce manège. Le wattman préfère simuler une réparation pendant un stationnement du promeneur.
- Fi/g. —’ U « astiquage à la ficelle ».
- Fig. 8. — Le coup-de-poing du « supplément ».
- Fig. g. — Le « pompage » au drapeau.
- Tout en déballant sa trousse, il soulève la roue du compteur, puis met le moteur en marche et comme une des roues est immobilisée à terre, celle qui marche à vide tourne deux fois plus rapidement, grâce au différentiel. À la vue du voyageur ou d’un agent, un énergique freinage abrège la scène. D’ailleurs, il ne peut faire « ronfler » trop vite la machine, l’essieu étant en porte-à-faux sur le cric. Suivant les conseils d’un chauffeur roublard qui a bien voulu nous documenter sur ce point, il ne faut pas dépasser la vitesse de 20 km à l’heure. Une « représentation » de ce genre, n’excède guère un quart d’heure et rapporte environ 1,65 fr. au tarif 1. Dans la banlieue, elle devient souvent plus lucrative, car V « acteur » peut la faire durer plus longtemps....
- Pour ne pas allonger cette énumération, relatons pour terminer un dernier truquage, exercé cette fois au détriment du « patron ». En décrochant les quatre boulons qui relient à l’essieu de la voiture la pièce supportant l’étoile (voy. fig. 4), celle-ci ne frictionne plus la roue et rien ne se trouve marqué au compteur qui reste toujours à 0,75 fr. Aussi un chauffeur « complaisant » conduit parfois des clients à forfait pour 10 fr., par exemple, du centre de Paris jusqu’au Casino d’Enghien. Il revissera les boulons avant de rentrer au dépôt et s’octroyera pour la peine 9,25 fr. C’est une « honnête » commission dont il peut se contenter, même si le voyageur ne lui donne pas de pourboire! Jacques Boyer.
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- L’ENDOSCOPIE
- L’éclairage
- des cavités intérieures du corps humain, s’il a fait de grands progrès dans ces dernières années, n’est pas une découverte récente. Ce besoin pour le chirurgien de porter ses investigations jusqu’au plus profond des organes, pour
- Fig. i. — Cystoscope de Luys.
- préciser son diagnostic, remonte à la plus haute antiquité ; et déjà les Hébreux et les Romains se servaient d’instruments destinés à explorer l’intérieur des cavités naturelles du corps.
- Sans remonter aussi loin, on peut dire que c’est Bozzini (de Francfort), qui, en 1807, inventa un instrument éclairé à l’aide d’une bougie, et destiné à nous renseigner sur l’état anatomique et pathologique ^ des diverses cavités de l’organisme de l’homme et de l’animal vivants. Bozzini attendait de cette méthode plus même qu’elle n’a donné de nos jours : il espérait qu’elle pourrait montrer le mode de, sécrétion des glandes, les mouvements du tube ' digestif, le fonctionnement des voies biliaires, etc. Il ne semble, pas que Bozzini ait pu se servir de son appareil, mais il n’est pas moins vrai que son esprit génial avait prévu toutes les applications ultérieures de l’endoscopie.
- En 1826, Ségalas montra à l’Académie des Sciences, un tube permettant de voir à l’intérieur de la vessie et qu’il croyait également apte à explorer les voies digestives.
- Cette communication était tombée dans l’oubli quand en 1855, Désormeaux présenta à l’Académie de Médecine un endoscope (le mot est de lui) qui permettait d’explorer les cavités vésicales et intestinales. Cet instrument se distingue de tous scs devanciers en ce qu’il put être réellement utilisé : le grand retentissement qu’eurent les résultats obtenus, les belles aquarelles de calculs vésicaux qui terminent son livre De l’Endoscopie, prouvent qu’on peut regarder à juste titre Désormeaux comme leqpère de cette méthode d’exploration.
- Désormeaux s’éclairait à l’aide du gazogène (alcool et essence de térébenthine) : un tube livrait passage aux rayons lumineux, en maintenant ouverte la cavité à explorer, et un miroir percé à son centre était placé obliquement en face de ce tube pour projeter parallèlement à son axe le
- faisceau lumineux émané d’une source placée latéralement. Pour augmenter l’éclairage une lentille plan-convexe étant placée entre la lumière et le miroir percé.
- A côté de Désormeaux, un grand nombre d’auteurs tentèrent des innovations plus ou moins heureuses. Briick (de Breslau) crut en 1867, par l’incandescence d’un fil de platine porté dans l’intestin terminal, imaginer dans la diaphanoscoine toute une méthode qui n’eut pas de lendemain. ’ ,1
- Cruise, de Dublin (1865), Stein(1874), Griinfeld, de Vienne (1824), Boisseau du Rocher, de Paris, créèrent également de nouveaux appax;eils.
- Les modes d’éclairage Avariaient à l’infini ; c’est ainsi qu’on employa successivement le pétrole, le gaz, le gazogène, le magnésium, le platine, enfin même les vers luisants. ' ...
- En 1876, : Nitze, de Berlin, apporta une idée nouvelle qui eut l’importance d’une révolution. Au lieu de se servir d’un éclairage à lumière externe : il imagina de porter la source lumineuse dans la cavité à explorer, la vessie eml’espèce, de même qne .« pour éclairer une chambre, on doit y porter avec soi une lampe ». Mais, en raison de l’étroitesse des voies d’accès dans la cavité vésicale, il fallait trouver un procédé permettant d’agrandir le champ visuel. Un.jour qu’à l’hôpital de Dresde, Nitze voulut changer l’objectif de son / microscope, il regarda à travers l’objectif une église voisine, pour se rendre compte s’il était bien clair. Ce fut un trait de lumière; Nitze pensa aussitôt qu’avec un système de lentilles, il devait facilement obtenir un agrandissement du champ visuel. Ses recherches aboutirent bientôt à un système constitué par les lentilles combinées avec un prisme. Comme source d’éclairage, Nitze se servit d’abord d’un fil de platine
- Fig. 2. — Cysloscope d’Albarran avec (S) la sonde urétérale.
- incandescent, mais une circulation d’eau était nécessaire pour éviter les brûlures de la paroi vésicale.
- Les’choses en étaient là quand survint la découverte de la lampe Edison. Nitze l’adapta aussitôt à son appareil et cette modification capitale apporta un immense progrès à l’instrumentation primitive ; en 1887 Nitze construisait son cysloscope à prisme dont tous les modèles actuels ne sont qu’une répétition plus ou moins modifiée.
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- 154 .L’ENDOSCOPIE
- Le cysloscope à prisme cle Nitze est constitué par un tube métallique long de 20 cm, à extrémité recourbée en béquille, cette extrémité porte une petite lampe électrique destinée à éclairer les parties correspondant à la concavité de l’instrument. Actuellement ces lampes, du moins quand elles sont neuves, sont tout à fait froides, même quand elles sont allumées. Des deux fils destinés à amener le courant à la lampe, l’un est inclus, isolé sur toute sa longueur, dans la paroi de l’appareil, l’autre est en rapport avec la paroi métallique même de l’instrument. Le courant est amené par une pince en forme de double fourche qui s’applique par simple contact à deux anneaux situés sur le pavillon du cystoscopé. Le corps de l’instrument qui est droit renferme, dans son intérieur, une série de lentilles destinées à agrandir les images. Enfin, près de l’union de la portion droite avec la portion béquilléc de l’instrument, se trouve un prisme à réflexion Lotale sur lequel viennent se réfléchir les images des parties de la vessie éclairées par la lampe.
- Après avoir injecté environ 150 gr. d’eau bouillie dans la Aressie, on introduit le cystoscopé préalablement stérilisé. On adapte ensuite au pavillon de l’instrument la fourche qui amène le courant et on allume la lampe qu’on maintient toujours à une certaine distance de la paroi vésicale. On aperçoit alors une surface considérable de la vessie, et s’il existe une tumeur, on voit ses rapports, sa surface et parfois son mode d’implantation.
- Mais celte cÿstoscopie à prisme a des inconvénients : elle déforme et renverse les images, l’eau dans laquelle baigne la lampe doit rester constamment transparente ; or cette condition est souvent difficile à réaliser dans le cas de suintement purulent ou hémorragique, et malgré des lavages répétés de la vessie, on est parfois obligé de renoncer à tout examen.
- Aussi est-on récemment revenu à l’instrumentation primitive, perfectionnée, qui consiste à examiner la vessie directement sans renversement d’images, à travers un simple tube droit. C’est la cÿstoscopie à vision directe ; remise en honneur par Grünfeld (1881), Kelly (1893), Lewis (1900), Cathelin, Luys (1905). Le champ de vision est plus restreint, mais l’image est plus nette, droite; la vessie qui n’est plus distendue par du liquide, montre sa coloration normale. On peut facilement examiner des vessies enflammées, contenant du sang ou du pus ; extraire aisément les corps étrangers de la vessie, porter, sous le contrôle de la vue, une fine tige de galvano-cautère pour cautériser une ulcération de cystite, pour détruire une tumeur de la paroi.
- Ce ne sont pas les seuls avantages de la cÿstoscopie. Non contents d’explorer la vessie, on a voulu aller plus loin et introduire par les orifices urétéraux une sonde dans les uretères, ces conduits qui, du rein, déversent l’urine dans la vessie. Grâce à des cystoscopes spéciaux de Nitze, de Casper, d’Albarran
- on peut conduire des sondes jusque dans le rein lui-même, recueillir l’urine de chaque rein isolément, et par l’analyse se rendre compte du fonctionnement normal ou pathologique de ces deux organes d’excrétion.
- Les résultats obtenus avec la cÿstoscopie incitèrent les médecins à utiliser la vision directe dans les voies respiratoires et digestives supérieures.
- C’est Kussmaul, de Fribourg-en-Brisgau, qui, en 1868, fit le premier des recherches sur Tœsopha-çjoscopie directe. En. introduisant dans l’œsophage des tubes analogues à l’urétroscope de Désormeaux, il dépista directement une tumeur cancéreuse située dans le canal alimentaire au niveau de la bifurcation des bronches. Ainsi, l’œsophagoscopie procède de la cÿstoscopie et l’école allemande fribourgeoise ne fait que suivre la route ouverte par un chirurgien français. Kirstein ensuite appliqua cette méthode à l’examen du larynx et il institua la laryngoscopie directe.
- Mais c’est encore de Fribourg-en-Brisgau que nous Aient le couronnement de ce mode d’investigation. Killian, en 4897, reprit la méthode de Kirstein et fixa les règles de l’examen direct de la trachée et des bronches. C’est lui qui est le véritable père de la trachéobronchoscopie directe. Sa méthode fut reprise et perfectionnée par van Schrôtter, Jackson, Briinings (1908) et actuellement il existe une instrumentation complète de bronchoœsophagoscopie simple, facile à manier et dont l’usage s’est vite répandu de tous côtés.
- En France, la méthode fut connue grâce aux travaux de Moure, de Guisez, de Lombard, et le 23 décembre 1903, Guisez, dans le service de Lermoyez, parvenait à extraire un clou fixé dans une troisième ramification bronchique; c’était le premier cas de corps étranger des bronches extrait en France par la bronchoscopie. L’instrumentation s’est modifiée et perfectionnée avec les .années, mais elle se compose toujours essentiellement d’appareils d’éclairage, de tubes d’exploration et d’instruments d’extraction.
- Les sources lumineuses sont des lampes électriques très puissantes, soit fixées sur le front de l’opérateur au moyen d’un large bandeau, soit contenues dans le manche même de l’instrument comme dans l’appareil de Kasper ou dans celui, plus récent, de Brünings.
- Les tubes endoscopiques sont des tubes gradués en cuivre nickelé dont le calibre varie de 8 à 11 mm suivant l’âge du sujet et à l’intérieur desquels on peut enfoncer des tubes-rallonges jusqu’à ce que l’on découvre le corps du délit.
- Les instruments d’extraction consistent en crochets émoussés, en pinces à mors, à inclinaison variable, en tenailles, en électro-aimant pour attirer les corps étrangers métalliques.
- Nous serons brefs sur l’introduction des tubes endoscopiques dans l’œsophage et dans la trachée. Sauf chez l’enfant où l’anesthésie générale est néces-
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- saire, on peut se contenter de l’anesthe'sie locale à la cocaïne du carrefour aéro-digestif. Le malade peut être assis ou couché. Dans la position assise, c’est la technique de Lavaleur de sabre. Dans la position couchée (qui est nécessaire pour la bronchoscopie, le malade est étendu sur le dos, la tête pendante, hors du lit. On introduit rapidement le tube soit dans l’œsophage qui se laisse facilement déplisser, soit dans la trachée très souple qui se déplace et se redresse à volonté pour épouser la forme et la direction du tube. L’introduction des tubes se fait d’ailleurs en quelques secondes dès que l’opérateur est entraîné et le malade accoutumé.
- Grandes ont été les conséquences de la broncho-œsophagoscopie. Autrefois les bronches et l’œsophage étaient comme un territoire caché pour nous. Le diagnostic des affections de la trachée et de l’œsophage, celui des corps étrangers de ces conduits étaient fort aléatoires et ne reposait que sur des notions vagues. C’est ainsi que, pour les corps étrangers, souvent la hase principale du diagnostic était le récit du malade : or, tout médecin est convaincu
- Fig. 3. — Manœuvre pour extraire une épingle de sûreté ouverte dans Vœsophage avec l’appareil de Guisez. — A, Vanneau est glissé au delà de l’épingle; B, l’épingle est fermée avec Vanneau et va être retirée avec l’œsophagoscope.-
- du peu de cas qu’on doit faire des renseignements fournis, les corps étrangers sont le plus souvent ou bien insoupçonnés ou bien imaginaires. La radiographie est parfois d’un grand secours, mais souvent
- aussi elle demeure impuissante en présence d’un corps de densité faible comme un noyau de fruit.
- Aujourd’hui l’endoscopie nous donne la vue non pas de l’ombre, mais de l’objet lui-même, elle nous fait
- B
- Fig. 4. — A, la région pylorique vue au gastroscope ; B, le pylore fermé vu par la gastroscopie directe.
- voir la nature de ce corps étranger, s’il est libre ou enclavé, si les parois du conduit sont lésées; elle nous montre aussi les altérations pathologiques de l’œsophage comme de la trachée et des bronches. Nous pouvons nous rendre compte de visa des rétrécissements et des déviations de la trachée ou de l’œsophage, du siège et de la nature des tumeurs ou des ulcérations de la paroi des conduits. Que de tumeurs intra-thoraciques méconnues jusqu’alors (goitres intra-thoraciques, anévrismes de l’aorte) ont pu être diagnostiquées grâce à la méthode endoscopique !
- Grâce au contrôle de la vue le traitement des corps étrangers des voies digestives et respiratoires s’est fort amélioré : il était il y a quelques années d’une pauvreté désespérante. Quand on avait essayé de de quelques moyens d’effet douteux, vomitifs, renversement du corps, secousses du tronc, ingestion de bouillies épaisses destinés à faire descendre dans l’estomac le malencontreux corps étranger, le médecin prudent se bornait là. Certains, plus hardis, introduisaient à l’aveugle des instruments (crochets de Graefe, parapluie de Fergusson) dans le conduit et s’évertuaient en tentatives vaines et dangereuses,
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- car elles amenaient plutôt la mort que le corps étranger.
- D’autres chirurgiens, plus entreprenants encore, proposaient d’arriver sur l’œsophage ou sur les bronches en traversant tout le thorax, opération sans doute élégante, mais dont les résultats étaient peu encourageants, puisque la mortalité était de 100 pour 100.
- Actuellement, grâce à l’endoscopie maniée par un opérateur habile, nous sommes en possession d’une méthode de traitement rationnelle sûre et inoffensive. Quand le tube endoscopique a été introduit jusqu’au corps étranger, il est facile d’y introduire un électro-aimant, une pince, ou tout instrument spécialement construit en vue de retirer certains corps étrangers (instrument brisé, os, anneau, épingle de Guisez) et de retirer sous le contrôle de la vue, sans briser les parois du conduit, le corps du délit (fîg. 5).
- Les résultats obtenus avec l’œsophagoscopic ont incité les médecins à pousser plus loin leurs investigations et de pénétrer jusque dans l’estomac d’une part, dans le gros intestin de l’autre. La gastroscopie et la sigmo'idoscopie étaient créées.
- L’exploration de l’estomac se fait à jeun, l’estomac ayant été lavé et insufflé. L’image de la cavité gastrique peut se comparer à celle de la vessie. On peut se rendre compte de visu de la coloration rouge clair et des plis de la muqueuse stomacale normale
- et on peut assister aux mouvements de fermeture et d’ouverture du pylore, ce sphincter qui fait communiquer l’estomac avec le duodénum. Enfin on peut examiner les diverses lésions pathologiques de l’estomac, comme l’ulcère gastrique qui apparaît comme une irrégularité de la muqueuse tapissée de sang; ou bien le cancer de l’estomac qui se présente au gastroscope comme une tumeur saillante, blanc jaunâtre, en chou-fleur.
- On conçoit l’importance des renseignements que peut donner la gastroscopie dans les cas où le diagnostic est délicat : aussi l’exploration gastroscopique est-elle en train de prendre une place définitive parmi les méthodes courantes d’examen.
- Voici donc que la découverte de Désormeaux modifiée et perfectionnée nous a permis de lever le voile qui nous dissimulait jusqu’ici les cavités -internes de nos organes. Grâce à cette technique nouvelle, nous pouvons actuellement rectifier ou affirmer un diagnostic autrefois difficile, et instituer un traitement rationnel ; tant il est vrai, comme le dit Lermoyez, que, quelle que soit la sagacité des cliniciens ou leur don d’observation, les grandes évolutions de la médecine ne se sont jamais faites que de deux manières : vers l’erreur, à la faveur des doctrines philosophiques et vers la vérité, grâce à des techniques nouvelles.
- Dr R. Burnier.
- LA RÉSISTANCE DE L’AIR ET LA LOCOMOTION
- Tous nos véhicules sont assujettis à se mouvoir clans un fluide, air ou eau, qui leur oppose une certaine résistance. Dans toute l’histoire de la locomotion, et jusqu’à des temps très récents, cette résistance a été entièrement négligée par les ingénieurs; les artilleurs seuls avaient à la considérer pour leurs projectiles. Ceci vient de ce que la locomotion rapide est chose toute moderne1, et que la résistance à l’avancement ne devient sensible qu’avec la vitesse.
- Mais alors les lois physiques montrent qu’elle devient rapidement énorme. Et c’est pourquoi la recherche de solutions capables de la vaincre, après n’avoir jamais, pendant des siècles, retenu l’attention des ingénieurs, passe aujourd’hui au premier plan de leurs préoccupations.
- En décuplant à peu près la vitesse des transports (du cheval de trait au train rapide) le dix-neuvième siècle a, toutes choses égales d’ailleurs, multiplié par” 1000 les pertes d’énergie par résistance à l’avancement. On pourrait donc dire que là où un cheval sacrifiait un
- 1. Au point de vue militaire, par exemple, où la rapidité des mouvements a toujours été considérée par les grands capitaines comme primordiale, il est à remarquer que Napoléon faisait la guerre avec les mêmes moyens que Jules César. Les armes seules différaient.
- Aujourd’hui, les chemins de fer existent; mais aussi la résistance de l’air intervient actuellement dans.les mobilisations, d’une manière qui pourrait aisément se chiffrer en évaluant le prix total de la force motrice qu’elle absorbe.
- dixième de sa force; il faut prévoir aujourd’hui cent chevaux supplémentaires.
- Si un vent debout violent s’ajoute au vent relatif créé par la marche, c’est une bien autre affaire : à certains jours, dans la vallée du Rhône, le « mistral » arrête les trains.
- Pour l’ingénieur, cette puissance perdue représente une économie possible, qu’il ne peut d’ailleurs songer à réaliser intégralement.
- Jusqu’à présent, les efforts faits dans ce sens ont consisté essentiellement à modifier la forme de l’avant et de l’arrière des véhicules, de manière à déterminer un mode d’écoulement plus favorable du fluide le long des parois. Ce procédé a abouti à des résultats très appréciables; les expériences du Colonel Renard ont montré qu’une carène dont la longueur est égale à trois fois le diamètre de la section du maître-couple, présente environ 50 fois moins de résistance à l’avancement qu’un disque plat de meme diamètre : d’où les formes allongées données à nos dirigeables, aux capots de certaines automobiles, etc.
- On conçoit aisément les raisons du succès de ce procédé : tandis qu’une surface plane rebrousse brutalement l’air qu’elle frappe, une proue convenablement allongée se borne à écarter, sans remous, les particules fluides. On en voit aussi les inconvénients et les limites d’application : un véhicule qui serait d’un profil par trop effdé ne pourrait plus rien contenir, et toute concession faite sous cette forme à la résistance de l’air se traduit presque nécessairement par un encombrement inutile.
- Il est donc vraisemblable qu’on continuera, malgré les
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- LA RÉSISTANCE DE L'AIR ET LA LOCOMOTION ======== 157
- très intéressants résultats obtenus clans celte voie, à construire les véhicules de manière qu’ils aient une capacité de transport maximum, quitte à dépenser plus de puissance motrice pour leur propulsion.
- Ce que l’on se résigne à perdre ainsi, peut-on le récupérer dans quelque mesure d’une autre manière?
- Dans un article paru ici même le 18 mars dernier, nous exposions la solution proposée à cet effet par M. Constantin : l’importance des discussions qu’elle a soulevées, l’attention qui lui a été accordée dans les milieux techniques, enfin les nombreuses communications provoquées par la publication de cette méthode nous invitent à y ajouter quelques mots.
- Nous rappellerons brièvement qu’il s’agissait de placer à l’avant clés véhicules un moulin à vent ou une turbine qui, tournant sous l’influence du « vent relatif » créé par la marche, actionnait les roues motrices dans le sens correspondant à l’avancement, tout en protégeant la proue. Cette disposition, que M. Constantin propose d’appliquer à des véhicules pourvus d’une puissance motrice propre, il l’a tout d’abord réalisée clans un petit chariot sans moteur (fig. 1) qui démarre contre un courant d’air avec une énergie très singulière.
- En poursuivant ses expériences sur ce petit modèle, M. Constantin a pu se faire quelque idée de la diminu-
- Courant d'air
- Direction de la vitesse prise par le chariot.
- Fig. J.
- lion de vitesse relative que le passage à travers la turbine (qui est ici réduite à une sorte de moulin à vent) impose à l’air, et il a pu l’estimer grossièrement à 50 pour 100.
- Voyons comment ce chiffre, si on l’admettait provisoirement, permettrait de poser le problème :
- La vitesse relative de l’air arrivant sur la proue étant réduite de moitié, la puissance nécessaire à la pénétration de cette proue est diminuée non pas de moitié, mais comme le carré de 2, qui est 4 : ainsi on ne perd plus sur la proue cpic le quart de la puissance qu’on perdait sans la turbine.
- Les trois quarts restants sont remplacés par l’énergie dépensée par l’air sur la turbine protectrice : mais de cette énergie une partie seulement est nuisible (celle qui correspond à la résistance à l’avancement de la turbine) ; l’autre au contraire (celle qui correspond à la rotation de celte turbine) est restituée au moteur du véhicule, et vient se retrancher de la première. C’est ce que l’inventeur exprime en disant que, sur la turbine, il remplace une somme par une différence.
- L’analyse qui précède est sommaire : elle ne tient pas compte en particulier des frottements qui se produisent autour du véhicule et entre les couches d’air animées de vitesses différentes. Une analyse complète est d’ailleurs impossible; les derniers arguments pour ou contre, on ne peut les demander qu’à des expériences.
- M. Eiffel a bien voulu en faire exécuter quelques-unes à son laboratoire du Champ de Mars, où se sont poursuivies déjà tant de recherches aérodynamiques de première importance. La question principale était en somme celle-ci : que l’action de l’air sur le moulin à vent puisse
- communiquer aux roues un travail utile, personne ne le conteste : mais, ce que l’on gagne ainsi sur la jante des roues, ne va-t-on pas le perdre par une augmentation exagérée de la résistance à l’avancement? Or les mesurés
- O •
- faites au laboratoire de M. Eiffel ont montré que cette résistance à l’avancement était non pas augmentée mais diminuée par la présence de la turbine en rotation.
- D’autres expériences ont été faites par l’inventeur en immobilisant la turbine protectrice, rendue indépendante des roues. Les résultats qu’elles ont donnés sont particulièrement curieux ; mais, avant de les mentionner, nous dirons quelques mots de différents dispositifs qui nous ont été signalés de divers côtés comme se rattachant à la récupération par l’emploi de la turbine en mouvement.
- M. E. Allary, de Brest, a imaginé toute une série de systèmes de propulsion des véhicules par le vent : plusieurs ont été combinés en vue de l’utilisation du vent debout (par des moulins à vent orientés d’une certaine manière) ; l’un d’eux fonctionne au contraire quelle que soit la direction du vent : il a suffi pour cela de disposer le moulin horizontalement èt de remplacer ses ailes par des godets ou cornets ; on sait qu’un tel moulin tourne dans le même sens à tous les vents et par suite fait avancer le véhicule sauf par calme plat. Bien que le rendement mécanique d’un pareil moteur ne puisse être bon, il mérite de retenir l’attention, comme fournissant un exemple très simple de la transformation d’un mouvement de direction quelconque en un mouvement de sens bien déterminé.
- D’autres correspondants ont rappelé que le moteur à vent a été de bien des manières proposé pour la propulsion des véhicules : traîneaux d’expédition polaire, navires (des aubages placés au haut des mâts actionneraient l’hélice motrice par l’intermédiaire d’une transmission : un système analogue, appliqué à une périssoire, a permis, nous signale-t-on, de remonter le courant de la Seine), etc. Autant de curiosités intéressantes qui pourraient former un chapitre spécial à ajouter à l’article remarqué que M. J. Debré a récemment consacré ici même à l’utilisation de la force motrice du vent.
- Mais on voit la différence essentielle de tous ces dispositifs avec celui qu’a proposé M. Constantin : dans celui-ci la force de l’air se trouve directement opposée à elle-même. C’est en un mot, suivant la formule très juste qui nous est suggérée par M. Norbert Lallié : « la résistance de l’air vaincue par l’air ». C’est le même air qui résiste et qui fait avancer, et ces deux actions contradictoires sont inséparables parce que le moulin à vent ou la turbine masque la proue et la protège. Cette protection sera d’autant plus efficace que l’air, après son passage dans la turbine, sera rejeté à la périphérie et non directement en arrière; des expériences faites par M. Constantin, il résulte que les choses se passent bien ainsi.
- Mais voici une autre proposition de M. Allary, qui se rapproche beaucoup plus des conceptions de M. Constantin. M. Allary a considéré un cas particulier : celui d’un moteur rotatif tournant à l’avant d’un aéroplane. La résistance à l’avancement due à la situation et surtout à la rotation de ce moteur est certainement notable. Pour « diminuer cette résistance et même jusqu’à un certain point la transformer en une force utile », M. Allary propose de faire en sorte (par exemple en les entourant d’une enveloppe appropriée) que la section des cylindres se présente extérieurement non pas sous la forme circulaire mais sous une forme ellipsoïdale, le grand axe des | ellipses étant oblique par rapport à l’arbre du moteui;, de
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- façon à figurer en quelque sorte les ailes d’une grossière hélice, constituée par le moteur rotatif lui-même. Au lieu de disperser l’air dans tous les sens,, les cylindres, ainsi déformés, pourraient le laisser écouler régulièrement, au besoin même produire une certaine poussée utile, qui ne dispenserait pas, bien entendu, de l’emploi du propulseur ordinaire. Il ne s’agit nullement d’ailleurs d’examiner ici la possibilité de réaliser pratiquement cette disposition, mais d’indiquer l’intérêt tout au moins théorique qu’elle présente.
- D’autres conceptions, dont la réalisation mécanique serait décevante, dérivent néanmoins de principes très justes sur la récupération possible de la puissance de pénétration.
- C’est l’application des idées de M. Constantin aux véhicules aériens pourvus d’une puissance motrice propre (dirigeables ou aéroplanes) qui semble avoir rencontré le plus de résistance. Dans un article publié peu après, un critique expéditif l’a traitée allègrement d’(( absurdité mécanique )). Or il suffit de se rappeler que, dès qu’un mobile est animé d’une vitesse propre, le fluide ambiant est en mouvement relatif par rapport à lui, et que dès lors il y a possibilité de récupération, que le mouvement ait lieu sur le sol, ou entièrement dans l’air, ou entièrement dans l’eau.
- Quant à faire progresser contre le vent un navire aérien sans puissance motrice propre, c’est un problème qu’on ne peut évidemment résoudre qu’en apparence, par exemple par l’artifice proposé par M. Allary : un ballon est amarré à une torpille immergée. A bord du ballon un moulin à vent actionnerait une dynamo : cette dynamo à son tour actionnerait, par une transmission électrique souple, un moteur situé dans la torpille : celle-ci avancerait alors en entraînant l’aérostat. Mais on voit qu’il s’agit ici en réalité d’actionner, non pas un aérostat pur et simple, mais un véhicule complexe, mi-aérien,.mi-marin.
- Proue supplémentaire. — Il nous reste maintenant à dire quelques mots d’un nouveau dispositif qui fut suggéré à M. Constantin précisément au cours des études expérimentales qu’il poursuit sur la protection des proues par la turbine.
- Voici comment l’inventeur en formule l’énoncé :
- Si l’on place, à l’avant d’un véhicule et à une certaine distance, une proue de forme convenable et telle que sa section maxima soit inférieure au maître-couple du véhicule, on diminue, dans des proportions qui ne
- Fig;. 2. — Véhicule à proue plane, Proue supplémentaire conique.
- sont nullement négligeables, la résistance à l’avancement de l’ensemble.
- Quelle est la raison de ce phénomène? 11 est sans doute actuellement impossible d’en dire rien de précis. Tout au plus peut-on constater que la présence de la proue supplémentaire modifie évidemment le régime d’écoulement de l’air déplacé par le véhicule, et qu’il n’y a rien de paradoxal à ce qu’une forme d’écoulement soit plus avantageuse qu’une autre ; le contraire seul serait surprenant.
- Mais enfin il y a ici une différence très marquée. L’inventeur, en plaçant simplement à l’avant d’une voiturette automobile une petite proue conique en zinc, a pu obtenir une économie de puissance de 20 pour 100 environ.
- Les expériences sur ce deuxième dispositif ne sont encore qu’à leur début; néanmoins clics ont dès maintenant mis en évidence plusieurs points curieux : si la proue du véhicule est conique, une proue supplémentaire
- Fig. 3. — Véhicule à proue conique. Proue supplémentaire plane.
- plane est plus avantageuse qu’une proue supplémentaire conique, et inversement (fig. 2 et 5).
- Mais le plus remarquable résultat est le suivant : c’est en calant en avant de son véhicule d’essai le moulin à vent protecteur (mais immobilisé cette fois de manière à ne pouvoir tourner, et rendu, naturellement, indépendant des roues), que l’inventeur a obtenu les meilleurs résultats. Il en déduit que la meilleure proue supplémentaire, ce serait encore la turbine calée.
- On voit les conséquences très intéressantes de cette constatation : si, par exemple, la turbine récupératrice placée sur un véhicule en marche subit une avarie, ou une « panne », il suffit de supprimer (c’est un problème mécanique bien simple à résoudre) sa liaison avec les roues motrices, et de l’immobiliser pour qu’elle continue à protéger le véhicule d’une manière efficace. On sera dans ce cas privé de la puissance récupérée, mais la résistance à l’avancement restera inférieure à ce qu’elle serait sans turbine. '
- Dans une première mesure improvisée faite au laboratoire de M. Eiffel, cette chute de résistance fut trouvée de 14 pour 100.
- Et maintenant nous résumerons ainsi les lignes précédentes :
- La résistance de l’air est devenue, avec les véhicules rapides, une cause importante de perte de puissance, donc de combustible et par suite d’argent. Il devient urgent de la combattre. A cet effet, deux sortes de moyens .ont été proposés. Nous les appellerons les procédés statiques et les procédés dynamiques.
- Les procédés statiques comprennent actuellement le fuselage des proues et des poupes, déjà connu, ou la proue supplémentaire de M. Constantin ; leur caractéristique générale est de reposer sur l’emploi de pièces fixes.
- On n’a jusqu’à présent proposé qu’un seid procédé dynamique, c’est-à-dire reposant sur l’emploi de pièces mobiles : c’est la turbine de M. Constantin, à la fois protectrice et récupératrice.
- Ce dernier ingénieur a publié lui-même l’exposé technique de ses conceptions dans la Technique aéronautique.
- Quant aux conséquences pratiques qu’aurait un système efficace de récupération, une fois qu’il serait adopté sur tous les véhicules, on peut en dire seulement qu’elles seraient incalculables.
- R. Chassériaud.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 3i juillet 1911, — Présidence de M. le Général Bassot.
- Crânes anciens révélant une déformation. —M. Marcel Baudouin préconise dans un mémoire l’étude des cerveaux préhistoriques à l’aide de moulages inlra-craniens. En 1905, il a découvert à Saint-lIilairc-du-Riez, dans une dune postnéolithique, à 0,50 m. de la surface du sable, 15 squelettes sans cercueils, au milieu de poteries. D’après leurs formes, ces poteries ont pu être datées. A 50 ans près, elles remontent au m° siècle de l’ère chrétienne. Or en considérant 9 crânes bien conservés, M. Baudouin a reconnu qu’ils présentaient tous, à des degrés divers, la deformation annulaire due au port d’un appareil spécial pendant l’enfance. Il a déjà signalé cette déformation dans le bassin de Paris à l’époque de la pierre polie. Il conclut que les Gallo-Romains de Yendée, en pleine civilisation romane, avaient conservé l’habitude de déformer le crâne de leurs enfants, comme cela se pratiquait encore en Poitou et surtout à Toulouse au début du xix8 siècle. L’un des crânes mis à jour provient d’un enfant très jeune. Au niveau de la déformation on ne trouve pas la moindre trace de protubérances; la surface est lisse. Toutes les circonvolutions sont également très apparentes ailleurs. Les bandes, en pressant fortement l’os pariétal presque mou sur la surface du cerveaii, ont empêché les circonvolutions, non point sans doute de se développer, mais d’imprimer leur trace sur la face interne du crâne.
- Tables nouvelles du mouvement de la Lune. —- Les tables dont il s’agit sont déduites de la théorie du mouvement de la Lune exposée par M. Delaunay. Le calcul en était déjà commencé il y a 39 ans lorsqu’en 1872 M. Delaunay fut enlevé à la science par un malheureux accident. M. Tisserand assuma la charge de continuer le travail et mourut sans avoir terminé. M. Radau prit alors la responsabilité de mener le travail à bien. Il a réussi. Les dernières positions de la Lune, publiées dans la Connaissance des temps par le Bureau des longitudes, ont été calculées au moyen des tables nouvelles.
- Électromèlre enregistreur. — M. Villard décrit un électromètre enregistreur qu’il a imaginé. Cet appareil répond fort bien au besoin de la météorologie parce qu’il
- ne demande pas un support invariable et parce qu’il n’est pas très volumineux. Il se compose essentiellement d’un filament de lampe à incandescence placé entre deux plateaux reliés à une pile de charge, comme dans l’électromètre de Hankel. Les variations de potentiel de ce filament qui joue le rôle d’une aiguille indicatrice, se traduisent par des déplacements. Il est porteur d’un tout petit miroir, du poids de 0,02 milligr. qui donne un trait lumineux. Ce trait est pointé par un microscope qui amplifie les déplacements. On reçoit ceux-ci sur une échelle graduée ou, dans l’appareil enregistreur, sur un cylindre enregistreur.
- Action de Veau chargée d'acide carbonique sur les alliages d’étain et de plomb. — M. Lavcran résume un travail de M. Barillé relatif à l’action de l’eau de Seltz sur les alliages d’étain et de plomb. Ces deux métaux sont attaqués plus fortement par l’eau de Seltz lorsqu’ils sont engagés dans des alliages que lorsqu’ils sont isolés, parce que dans le premier cas, il y a une action électro-lytique qui intervient. Au bout d’un certain temps la réaction cesse de se produire. L’eau de Seltz stannifère a une «saveur très désagréable; aussi est-on averti, alors que l’eau de Seltz chargée de plomb 11’a pas de saveur très appréciable. Toutes les deux sont d’ailleurs nocives. En Allemagne le métal des siphons peut contenir 1 pour 100 de plomb et 10 pour 100 d’antimoine. L’antimoine est également nocif. En résumé, quelle que soit la teneur en plomb de la garniture de métal des siphons, il y a dissolution de plomb à la même dose au bout de quelque temps. D’où la nécessité de 11e consommer que des eaux de nouvelle fabrication. Dans les boîtes de conserves, au lieu d’acide carbonique on trouve des acides organiques comme l’acide sarcolactique autrement énergique. Il s’effectue au contact du couple étain-plomb des réactions susceptibles d’occasionner par un usage fréquent des intoxications alimentaires redoutables.
- Le spectre du glucinium. — MM. Lecoq de Boisbaudran et de Gramont décrivent le spectre de bandes du glucinium non étudié jusqu’ici et montrant ses analogies avec celui de l’aluminium. Ch. de Yilledeuil.
- L’ORGANISATION DU SAUVETAGE DANS LES HOUILLÈRES AMÉRICAINES
- Par une étrange anomalie, le pays du monde où les accidents de mine sont le plus fréquents était le seul où l’organisation méthodique des secours n’avait pas encore été tentée. C’est, en effet, la grande république du Nord-Amérique qui détient depuis longtemps le lugubre record des accidents miniers mortels. Tandis que, dans les charbonnages d'Europe, la proportion des ouvriers tués n’est que de 1 pour 1000, elle varie de 3 à 5 p. 1000 aux États-Unis. Durant les vingt dernières années écoulées, l’extraction de la houille dans ce pays a coûté la vie à 50000 hommes, en a blessé 100000 autres et a fait 11 000 veuves et 50000 orphelins. Dans
- le seul mois de décembre 1907, 4 explosions coûtèrent la vie à 700 mineurs, et, durant cette même année 1907, le nombre total des morts fut de 5125.
- Ces effrayantes hécatombes s’expliquent en grande partie par ce fait que la main-d’œuvre employée est fournie presque exclusivement par l’immigration. En général, le personnel ouvrier des houillères américaines se recrute parmi les milliers de paysans hongrois ou slaves qui débarquent annuellement en territoire américain. Leur idéal est de profiter des gros salaires offerts par les compagnies houillères pour amasser en deux ou trois ans un petit pécule qui leur permettra d’acheter un lopin de
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- 160 ....- SAUVETAGE DANS LES HOUILLÈRES AMÉRICAINES
- terre et de reprendre le métier ancestral : l’agriculture. Ils ne connaissent donc rien au travail des mines. D’autre part, les mines, en s’approfondissant, ont de plus en plus à compter avec le grisou, auquel elles ne pensaient pas.
- Depuis plus de dix ans, un des géologues les plus connus aux Etats-Uuis, le docteur Joseph.-À. Holmes, géologue officiel de l’Etat de la Caroline-Nord, menait une ardente campagne pour diminuer ces hécatombes de vies humaines en pressant les compagnies de prendre exemple sur l’Angleterre, la France, la Belgique et l’Allemagne. Les catastro-
- Virginie. Dans les cinq minutes qui suivent l'annonce télégraphique d’un désastre,.ils peuvent être attelés à une locomotive et se mettre en route. Ils servent à la fois d’ambulance et d’infirmerie, contiennent tous les objets et articles (civières, sacs d’oxygène, etc.), employés pour les premiers soins à donner aux blessés, et servent, en outre, de demeure volante à des agents choisis parmi les mineurs les plus expérimentés, et qui ont appris à se servir des appareils de sauvetage les plus perfectionnés. Six agents commissionnés sont attachés aux services de chaque car. En outre, les compagnies ont accepté
- L’intérieur d’un wagon américain organisé pour apporter d’urgence du matériel de secours, en cas d’accident de mine.
- phes de 1907 finirent par émouvoir le Parlement fédéral, d’autant plus que la plus meurtrière était survenue dans une mine réputée pour son bon entretien et son exonération presque complète de grisou : la mine de Monongah (Virginie orientale). Un crédit de 750000 francs fut voté en vue de la création d’un laboratoire spécial (Bureau of Mine s), dont la direction fut confiée au docteur Holmes, et qui fut installé à Pitsburg (Pennsylvanie), c’est-à-dire au centre même de la région carbonifère.
- Le Bureau dispose désormais de six wagons, d’une construction spéciale, et qui sont normalement stationnés dans autant de centres de la région carbonifère, qui s’étend sur la Pennsylvanie et la
- de détacher périodiquement un certain nombre de mineurs qui subissent un stage de trois à quatre semaines dans ce corps de sauveteurs.
- Ces wagons, construits aux frais du Gouvernement, sont appelés à rendre des grands services. Dans la seule année 1910, et bien qu’ils ne fussent encore qu’au nombre de trois, ils ont sauvé cinquante vies humaines, leurs équipages étant arrivés à temps pour descendre dans les galeries emplies de gaz délétères et en retirer des mineurs évanouis. Ces résultats ont enfin triomphé de l’apathie des compagnies, et cinquante d’entre elles ont organisé des corps de sauveteurs, qu’elles ont pourvus de casques à oxygène. J. d’IziER.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiüre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE.
- N° 1994.
- m
- 12 AOUT 1911.
- SOUVENIRS D’UN DESSINATEUR NATURALISTE
- Mélanie, Mignonne et Pacha
- Toul animal est supérieur à l'homme pur ce qu’il y a en lui do divin, c’est-à-dire par l’instinct. (Tiiéodoue de Banville.)
- C’était au Muséum, vers J 887, un matin, dans la vieille galerie des animaux féroces.
- Couchée sur la planche haute où elle semblait une personnification de la déesse Kali, la petite tigresse rouge du Bengale, Mignonne, se réveilla, bailla, s’étira, puis d’un bond léger descendit sans bruit. Elle en avait assez de ce lit incommode et voulait profiter à son tour de la paille fraîche où s’étalaient les robes somptueuses de. ses deux compagnons de captivité.
- Avec d’infinies précautions
- droit convoité. Une nouvelle menace irritée de la Cambodgienne à l’intruse, puis lentement tout s’apaisa, se tassa en plissements onduleux, dans un frisselis de paille remuée, comme-se groupent gracieusement de petits chats dans une boite à Cil. La
- C'èiail au Muséum, dans la vieille galerie des animaux féroces.
- elle insinua silencieusement au milieu du groupe endormi une première patte, puis une seconde et attendit : rien ne bougea.
- Enhardie, elle évolua lentement pour se glisser tout entière, mais alors elle s’arrêta avec un joli geste de recul. La tigresse du Cambodge s’était réveillée, hargneuse, ouvrant tout grand, prêt pour la gille, l’éventail monstrueux de sa patte où brillaient lés cinq griffes. Pour la calmer, Mignonne soupira gentiment au nez de la mécontente, câlinant de sa fine tête le mufle au rictus féroce et avança doucement quand même son corps souple vers l’en-
- tête de Mignonne, yeux mi-clos, s’allongea voluptueusement sur le dos de sa terrible compagne et, de nouveau, dans le calme profond, les trois grands fauves s’assoupirent.
- Tous les matins cette scène d’intérieur se reproduisait, les animaux captifs ayant des habitudes d’une étonnante régularité. Ces trois magnifiques bêtes faisaient bon ménage. A côté de Mignonne, nommée sans doute ainsi pour la finesse de ses formes, se dressait la plus fière silhouette d’impératrice de la jungle qui ait jamais été offerte à l’admiration des artistes fréquentant alors en grand nombre la Ménagerie. Que, marchant à pas rapides, elle1 s’arrêtât brusquement, guettant de ses yeux sombres et durs la course légère des gnous dans le parc voisin ; qu’elle offrît au soleil en des torsions langoureuses la tache éblouissante d.e son ventre, blancheur de neige largement barrée de velours noir, ou que, rendue haineuse par l’approche de son gardien elle se repliât, grondante, dos arqué, oreilles couchées, queue frémissante, prête à l’attaque enragée, au rugissement furieux s’éteignant en râles
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- 162 - . SOUVENIRS D’UN DESSINATEUR NATURALISTE
- profonds, elle était toujours superbe (voir figure).
- Cadeau royal de Norodom, cette majestueuse captive avait reçu, on n’a jamais su pourquoi, le nom éminemment plébéien de Mélanie. Quant au troisième habitant de la cage, il se nommait logiquement Pacha. C’était un grand tigre de Cochinchine, haut sur pattes, d’allure fatiguée et sournoise, à la tête busquée trop longue, à l’œil faux, regardant toujours de côté ; au fond, peu sympathique. Mélanie, très autoritaire et Mignonne, fort dédaigneuse traitaient de haut, sans ménagements, ce prince consort. Pacha, paresseux et fataliste, en bon oriental qu’il était, aimait surtout sa tranquillité et, pour l’obtenir, avait accepté depuis longtemps la suprématie féminine. Quand on les faisait passer de la cage intérieure à celle du dehors, les tigresses sortaient d’abord, vives et impérieuses et Pacha suivait nonchalamment, poursuivi par une volée de malsonnantes
- tigre que du lion nous lui en gardions quelque rancune, on en a pour de moindres causes, mais sûrement aussi le caractère hautain, distant du tigre prisonnier froisse notre amour-propre que flatte, au contraire, la facile familiarité du roi des déserts. Mettant la fierté pour nous-même au rang des vertus premières, nous exigeons la servilité chez ceux que nous appelons sans modestie nos frères inférieurs et nous détestons leurs révoltes. N’avons-nous pas exalté la touchante lâcheté du chien léchant la main qui le frappe?
- Enfin le Grand Rayé n’est-il pas l’enfant redoutable de l’Orient mystérieux, somptueux et perfide, comme l’est aussi sa célèbre cousine la panthère de Java, bête fabuleuse à la robe lissée de nuit? Incompréhensibles pour la plupart des Occidentaux, comme l’âme même de l’immense Asie, nous les haïssons parce qu’ils nous inquiètent, échappant â
- Sommeil.
- épithètes que lui distribuait le gardien, furieux de son indolence.
- La caractéristique du tigre en captivité est son indifférence absolue pour tout ce qui l’entoure. Il n’a que rarement de la haine, toujours justifiée d’ailleurs et jamais d’affection pour personne. La foule qui passe devant sa cage peut l’admirer ou l’outrager, l’exciter absurdement de toutes les manières, sans obtenir de lui l’aumône d’un regard. Il ne déteste pas, il n’aime pas, il ignore, insulte suprême. Aussi l’homme, blessé au vif, a-t-il prodigué à cet altier personnage les qualificatifs les plus injurieux et lui a-t-il fait une réputation détestable et imméritée. Nous avons, en effet, dit et écrit beaucoup de mal du tigre, que nous affirmons être cruel et sanguinaire, alors que le lion bénéficierait presque dans l’histoire d’un certificat de générosité. Nous savons aujourd’hui que c’est de la fable, rien de plus, et que leur férocité est en tout semblable. Quelle est donc la raison de ces jugements si différents sur les deux potentats? Il se peut que l’homme étant de nos jours bien plus souvent la proie du
- toute influence et sachant, libres ou captifs, rester eux-mêmes avec sérénité.
- Quelquefois Mélanie, debout près de nous, regardait l’horizon restreint qui s’étendait autour d’elle, paraissant chercher quelque chose au delà des grilles rouillées et des arbres vétustes, songeant peut-être aux proies craintives que lui fournissaient ses chasses d’autrefois dans la jungle profonde. Elle était en ces moments plus que jamais absente et lointaine. On s’approchait d’elle et le plus hardi d’entre nous, très fier de son courage, caressait doucement du bout des doigts le menton blanc aux poils rudes. Alors, quittant leur rêve, les grands yeux fauves tachés d’or, sous la frange noire des paupières, fixaient l’imprudent de si implacable façon que notre audacieux retirait hâtivement sa main, semblant balbutier des excuses, Gavroche confus d’avoir outragé une souveraine.
- Comme tous leurs congénères que nous avons connus au Muséum ou ailleurs, nos trois félins ne semblèrent jamais s’apercevoir de notre présence et, pendant des années, nous pûmes tous les matins
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- travailler à côté d’eux sans que rien changeât dans cette attitude. C’était bien le dédain complet ; et seul leur gardien, en les dérangeant souvent pour des soins de propreté, pouvait par cela meme exciter leur colère. Encore était-ce subordonné à certains détails. Si le bruit de ses sabots claquant sur le pavé, son apparition en costume de travail, le choc brutal du râteau de fer dont il se servait pour nettoyer les cages déchaînaient leur fureur, il n’en était plus de même dès qu’il avait, l’après-midi, revêtu le costume d’ordonnance et la casquette galonnée d’argent. Mélanie elle-même ne lui prodiguait alors ses aménités rancunières qu’après quelques excitations et, gouailleur,. l’homme lui promettait en remerciement de ses gentillesses, une petite visite un de ces jours : il la lui fit sans le vouloir.
- Le gardien qui soignait les « féroces » à cette époque avec un autre collègue était un vétéran d’Italie, bâti en colosse, très brave homme et adorant les dangereux camarades confiés à ses soins. Un
- et dansaient d’autres lueurs. La porte de la cage était grande ouverte et, plus loin, bien tranquille, l’autre gardien sifflait un air de marche.
- Et cela dura quelques secondes ! — Quelques secondes pendant lesquelles face à face, la patte énorme frôlant les reins frissonnants, l’homme et le tigre causèrent. Injures de l’un, grondements de l’autre, conversation brève, mais éloquente. Cependant les oreilles se couchaient sur la tête vipérine, des plis menaçants fronçaient le masque cruel qui semblait rire ; cela se gâtait, mais en cet instant si court l’homme s’était ressaisi et, d’un geste prompt comme l’éclair, il empoignait le seau d’eau, le jetait à la tête du monstre qui reculait sous l’averse. Un bond fou en arrière, la grille tirée se refermant sur l’ennemie, claquant dans la galerie sonore un aboiement de délivrance et l’homme, brisé, anéanti, s’écroula sur les dalles pendant que les habitants de la cage, à peine revenus de leur stupeur, tournaient en tous sens, inquiets et méfiants autour de
- Le repas de Mélanie.
- matin d’hiver, bien avant le jour, il pénétra dans la galerie. Sa lanterne éclairait vaguement la longue enfilade des cages où les animaux s’agitaient, réveillés par son arrivée. Comme tous les jours, dans un tonnerre de jurons et de rugissements, il fit entrer ses trois pensionnaires dans la loge voisine de celle où ils avaient passé la nuit ; puis, la cage vite ouverte, il y déposa sa lanterne, un seau d’eau et se mit en devoir de procéder au nettoyage> Éponge et brosse en main, notre homme s’était mis à genoux et frottait ferme depuis un certain temps quand, s’étant arrêté, il perçut nettement tout près de lui un bruit léger qui lui était bien familier, le pas ouaté, presque imperceptible, du tigre en marche : au même instant un souffle court lui chauffa la nuque. Immobilisé par l’horreur, l’homme fouilla l’ombre de ses yeux effarés. À peine visible dans le clair-obscur, ses épaules fermant l’étroit passage dont le gardien avait oublié de refermer la trappe, son mufle abaissé flairant le malheureux trempé d’une sueur d’angoisse, Mélanie le fixait de ses yeux flamboyants et lui soufflait au visage un sourd grognement, précurseur de la colère. Derrière elle s’impatientaient d’autres êtres
- la lanterne restée prisonnière, éclairant de sa lueur falote cette ronde fantastique. Ce fut, croyons-nous, Coquette, la chienne bouledogue de la galerie, qui ranima notre rescapé en lui léchant la figure.
- « Je l’ai échappé belle, nous disait-il quelques heures après, si c’eut été Pacha, j’y passais, ce vieux sournois ne m’aurait pas manqué ; mais puisque Mélanie m’a épargné, elle y gagnera un fameux bifteck. » Et l’après-midi, elle eut en effet, en remerciement de sa modération, un cuissot choisi, beaucoup plus tendre peut-être que ne l’eût été l’homme qu’elle avait épargné. Preuve rare et indiscutable que tout acte méritoire amène à son auteur une infaillible récompense.
- Le plus singulier de l’histoire fut, pour qui connaissait notre héroïne, qu’elle n’eût pas attaqué l’homme détesté quand celui-ci, véritable souris sous la patte d’un chat, hurla son épouvante. Il est bien probable que notre gardien dut son salut surtout à l’étonnement extrême de la tigresse, à sa méfiance devant ce fait inattendu qui la fit hésiter. Elle chercha à se rendre compte de ce qui se passait et perdit ainsi heureusement un temps précieux.
- Que sont-elles devenues, les bêtes superbes dont
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- 164 ' ...... LA SECURITE EN AEROPLANE
- nous avons tant de fois, il y a vingt-cinq ans, contemple' les souples attitudes? Comme tous les êtres faits de force élégante, captifs en ces cages trop étroites, elles n’échappèrent point à la loi inéluctable de la décrépitude rapide et ce fut particulièrement douloureux, la fin de notre pauvre Mélanie, devenue presque aveugle et paralytique, passant à l’état de « chat de jungle galeux », suivant la rude expression de Rudyard Kipling.
- Enfin, un jour, sur une table de laboratoire nous trouvâmes, suspendu à un croc de fer comme un bœuf à l’étal, un grand félin dont la fourrure rayée, toute souillée de sang, était déjà aux trois quarts séparée du corps. C’était le splendide modèle que nous avions Lant admiré jadis et sans en rougir, un peu ému, nous eûmes pour elle le mélancolique regret que laisse en nous le souvenir de toute Beauté parfaite quand elle disparaît. A. Millot.
- LA SÉCURITÉ EN AÉROPLANE
- Le stabilisateur automatique Doutre.
- L’aéroplane serait, dès maintenant, l’engin de grand tourisme par excellence si sa conduite n’exigeait des hommes exceptionnels : habileté professionnelle accomplie, sang-froid sans défaillance, énergie morale et résistance physique à toute épreuve, telles sont les qualités indispensables aux pilotes de grands raids ; pour se développer comme sport ou comme moyen de locomotion, l’aviation doit pouvoir
- fions atmosphériques, 54 à des imprudences de pilotes, de spectateurs ou à des causes mal connues. Les défauts de construction iront en diminuant très rapidement, à mesure que l’on connaîtra mieux les efforts que subissent les diverses parties de l’appareil ; c’est le rôle des laboratoires de les préciser : ils s’y appliquent avec une belle ardeur. De bons règlements mettront un frein aux imprudences.
- Fig. i. — Vue d'ensemble du stabilisateur Doutre installé sur un biplan Maurice Farman.
- se contenter, chez ses adeptes, de vertus moins héroïques. Aussi lui faut-il aujourd’hui avant tout s’appliquer à rendre plus aisée et moins périlleuse la tâche de ses pilotes.
- Sur 148 accidents d’aviation survenus dans les années 1909 et 1910, M. le colonel Bouttieaux en attribue 4a à des imperfections de construction, 42 à des erreurs de pilotage, 29 à des perturba-
- Mais comment réussir à supprimer les erreurs de pilotage et les désastreux effets des brusques perturbations atmosphériques?
- Dans un air parfaitement calme, ou ce qui revient au même pour l’aéroplane, dans un air animé d’une vitesse uniforme et invariable, un appareil bien équilibré et pourvu d’un moteur d’une puissance bien constante se déplacerait suivant une trajectoire
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- rigoureusement horizontale; sa conduite n’offrirait aucune difficulté; le pilote n’aurait guère à s’inquiéter que de l’envol et de l’atterrissage. En fait, l’aéroplane a toujours des mouvements fort complexes ; le plus souvent sa course est faite d’une alternance de mouvements de montée et de descente. En meme temps, il est sujet à des oscillations de divers genres : oscillations de tangage autour de
- N AÉROPLANE —-.........................165
- vague qui passe. De même l’aéroplane, pour ne pas être renversé ou plaqué par les vagues aériennes, doit se laisser en quelque sorte porter par elles, et les franchir au bon moment comme le canot franchit la vague marine.
- D’ou la nécessité pour le pilote de se prêter, dans une certaine mesure, aux mouvements de roulis et de tangage; de là ces incessantes manœuvres de
- Fig. 2. — Les organes du stabilisateur Doutre.— En avant, la palette mobile représentée en transparence; en arrière, vues à travers le carter : les masses mobiles et leurs ressorts équilibreurs ; le servo-moteur.
- l’axe transversal, oscillations de roulis autour de l’axe longitudinal. Si, pour une raison quelconque, l’un ou l’autre de ces mouvements s’exagère, l’équilibre est compromis, l’appareil est en danger.
- Parmi les nombreux inventeurs que préoccupe la sécurité des aviateurs, beaucoup se sont posé le problème en des termes qui les ont conduits à de graves erreurs de principe : ils se sont attachés à assurer à l’aéroplane, quelle que soit l’agitation de l’atmosphère, une trajectoire parfaitement horizontale et un mouvement, sans roulis ni tangage de forte amplitude. Dans cet ordre d’idées ont été conçus divers mécanismes à gyroscopes ou à pendule, qui ont tous complètement échoué. Il est facile de le comprendre : rendre invariable la trajectoire d’un aérophne, c’est le condamner à une catastrophe fatLa comparaison classique avec la torpille ou le sous-marin est ici injustifiée, les milieux étant tout différents ; il serait bien plus exact d’assimiler l’esquif aérien à une petite embarcation à moteur voguant sur l’Océan : une trajectoire rigidement rectiligne ferait engloutir le canot par la première
- gouvernail et d’équilibreur indispensables pour se plier aux mouvements invisibles du ff uide sur lequel l’appareil prend appui. Si un jour l’on possède des aéronefs plus grands et plus rapides, des paquebots aériens, sans doute ces manœuvres se simplifieront; mais avec les appareils actuels, elles sont inévitables. Il n’en est pas moins vrai qu’elles imposent aux pilotes une tâche dont la difficulté fait précisément le principal danger de l’aviation.
- Pour assurer la sécurité de la navigation aérienne, il faut donc chercher des dispositifs qui simplifient la tâche de l’aviateur et se substituent à lui pour exécuter automatiquement tout ou partie des manœuvres du vol ; il faut adjoindre au pilote une sorte de pilote mécanique qui ne soit sujet à aucune défaillance ou maladresse.
- C’est dans cette voie que s’est engagé M. Doutre; elle l’a conduit à un. stabilisateur automatique, qui libère complètement le pilote du souci de la stabilité longitudinale. Le dispositif Doutre, expérimenté récemment à Villacoublay, devant une commission militaire, sur un biplan Maurice Farman, a donné
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- LA SÉCURITÉ EN AÉROPLANE
- gouvernail
- pleine satisfaction ; il s’est révélé comme un précieux auxiliaire qui réduira singulièrement les difficultés et les périls du pilotage.
- L’appareil Doutre est fort simple : c’est, en principe, un servo-moteur qui, sur les indications combinées d’un anémomètre et d’un accéléromètre, commande mécaniquement les mouvements de l’équilibreur, autrement dit du
- de profondeur.
- Les forces qui intéressent l’équilibre longitudinal sont le poids de l’appareil, la force de traction de l’hélice, la résistance de l’air sur les surfaces portantes et les résistances passives opposées par les surfaces non portantes. N’oublions pas que la résistance de l’air est une force à peu près normale à la surface sur laquelle elle s’exerce, qu’elle est proportionnelle au carré de la vitesse relative de la surface par rapport à l’air ambiant, et qu’en outre elle dépend, pour les plans sustenta-teurs, de leur angle d’attaque. Ces forces sont, les unes et les autres, constamment variables ; mais les aéroplanes sont construits de telle façon que les faibles variations des forces agissantes aient pour effet de ramener l’appareil automatiquement à la position d’équilibre. Nous n’avons donc à nous inquiéter que des perturbations assez violentes pour exiger l’intervention immédiate de forces nouvelles et la mise en œuvre du gouvernail équilibreur.
- Fig. 3. — Coupe du stabilisateur Doutre. — P, palette mobile; A, A, tiges fixes de coulissement; B, C, carter; D, tige de liaison; M, masses mobiles; Rt, R2, ressorts équilibreurs des masses mobiles; R5, ressorts équilibrant la palette; S, servo-moteur à air comprimé; E, tige de piston du servo-moteur.
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- Fig. 4. — Schéma expliquant le fonctionnement du stabilisateur. — P, C, palette mobile; M,M, les masses mobiles; R, R, les ressorts équilibreurs ; au centre, le servo-moteur commandé par les masses
- l’aéroplane par rapport à l’air ambiant (par exemple défaillance progressive du moteur ou de l’hélice) ; dans ce cas, la force sustentatrice, faute de vitesse, diminue très rapidement ; il faut récupérer cette vitesse en empruntant à la pesanteur un excès de
- force propulsive et en esquissant un vol plané ;
- 2° Les chocs, dus aux changements brusques de vitesse : rafales avant ou arrière, coups de vent ascendants ou descendants ; là encore une manœuvre immédiate et appropriée de l’équilibreur est nécessaire.
- L’appareil Doutre va se substituer au pilote pour ces diverses manœuvres, avec cet avantage qu’il perçoit sans retard les variations de vent relatif et les chocs, et qu’il agit dans chaque cas sans hésitation ni erreur.
- Il se compose, comme nous l’avons dit plus haut, d’un anémomètre et d’un accéléromètre combinés. L’anémomètre est constitué par une palette P, recevant normalement le vent relatif. Elle est équilibrée par des ressorts R. La pression exercée par le vent sur la palette varie dès que ce vent relatif varie lui-même.
- Lorsque le vent relatif a une vitesse égale ou supérieure à celle nécessaire à la sustentation, la pression exercée sur la palette sera égale ou supérieure à la force des ressorts, la palette viendra s’appliquer sur une butée. Cette position correspond à la position normale du gouvernail de profondeur.
- 4r
- 3-
- -mr
- la palette mobiles.
- et
- Fig. 5 à 7. — Fonctionnement du stabilisateur.
- Fig. 5. — Accélération brusque et dangereusè de la vitesse d’avancement. — La palette n'agit pas; les
- masses M mettent le gouvernail E à la montée.
- Fig. 6. — Diminution de la vitesse relative.— La palette P met le gouvernail à la descente.
- Fig. 7- — Arrêt du moteur. — Le gouvernail est mis. à. la position du vol plané.
- Ces perturbations peuvent être évidemment fort complexes ; nous ne tenterons pas ici une analyse qui nous entraînerait trop loin. Avec M. Doutre, nous les répartirons en deux classes : •
- 1° Celles qui font diminuer la vitesse relative de
- Lorsque le vent relatif devient insuffisant pour la sustentation, la pression exercée sur la palette diminuera dans le même temps et deviendra insuffisante pour maintenir le ressort. La palette sera repoussée par le ressort et les positions successives
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- qu’elle occupera et dont chacune correspondra à une valeur donnée du vent relatif indiqueront les positions successives que doit occuper le gouvernail de profondeur pour amorcer le vol plané dans la mesure nécessaire.
- Quant à l’accéléromètre, il consiste essentiellement en deux petites masses M, mobiles chacune sur une tige placée dans la direction du sol, de manière à pouvoir se déplacer dès qu’une accélération ou un ralentissement se manifeste dans la marche de l’aéroplane. Ces masses, d’autre part, sont équilibrées par des ressorts, de telle sorte que lorsque l’aéroplane s’incline sur son axe, l’action de la pesanteur est insuffisante pour vaincre celle des ressorts.
- Ces deux organes, palette d’une part et masses mobiles de l’autre, donnent des indications instantanées, indépendantes, et dont la résultante se transmet au servo-moteur à air comprimé. Elles provoquent ainsi le coup de gouvernail dans le sens exigé par l’équilibre; bien plus, elles lui donnent la durée et l’intensité nécessaires.
- Toute variation dans l’angle d’attaque amène nécessairement une variation correspondante dans
- la vitesse de déplacement de l’aéroplane, de sorte que le stabilisateur corrige, s’il est nécessaire, l’effet de son propre coup de gouvernail dans le même temps que l’appareil lui obéit.
- L’ensemble de l’appareil est très léger et peu encombrant. L’air comprimé est à 2k&,5 de pression et est fourni par le moteur de l’aéroplane.
- Comme on le voit, le stabilisateur Doutre substitue aux réllexes lents et incertains du pilote, ceux autrement délicats et prompts d’un appareil à la fois très sensible, très robuste, et qui ne connaît ni fatigue, ni distraction.
- Il reste donc au pilote à assurer la stabilité transversale (M. Doutre a trouvé également, paraît-il, un dispositif automatique à cet effet, qu’il met actuellement au point) et la direction.
- L’appareil Doutre constitue un très important progrès : en diminuant dans des proportions considérables l’insécurité de la locomotion aérienne, il en facilite l’accès à une foule d’amateurs, qu’écartaient jusqu’ici des risques par trop excessifs ; par là, il prépare à l’industrie aérienne une belle période de prospérité. À. Troller.
- PARCS NATIONAUX ET TOURISME
- Au dernier Congrès des Sociétés savantes, M. Georges Harmand a de nouveau appelé l’attention sur l’intérêt qu’il y aurait à créer en France de véritables parcs nationaux (Journal officiel du 22 avril 1911, p. 241), à l’effet de consacrer efficacement les efforts de la Société de protection des paysages et de son président, M. Beau-quier, pour la conservation des richesses pittoresques de la France. On a vu ici même comment les États-Unis ont résolu (n° 1991), depuis longtemps, cette question et comment la Suisse, de son côté, vient de créer un parc national au val Cluoza (Enga-dine). L’Allemagne, toujours soucieuse de préserver ses intérêts publics et nationaux, est vigoureusement entrée dans la même voie. Depuis une dizaine d’années, sous l’impulsion de H. Conwentz, elle a entrepris, sur tout son territoire, la protection des monuments naturels (Na-turdenkmalpflege). Des libéralités dues à des particuliers, à des communes, à
- Fig. i. — Gorge du Loup. Éboulement du 20 novembre /907.
- des provinces, voire à l’administration forestière ou supérieure, ont déjà réalisé en grand nombre la préservation de sites, rochers, arbres, etc. remarquables. Tel lac de la Forêt Noire est désormais assuré que les coupeurs de bois ne lui enlèveront pas sa ceinture d’arbres ; une antique forêt d’Oldenburg est exclue de toute exploitation ; à la Porta-Westfalica de la Weser, l’extension des carrières est à l’avenir interdite; ailleurs, les roches remarquables sont défendues aussi contre les carrières. Jusque dans les écoles on affiche de grandes images murales pour faire pénétrer dans l’esprit des enfants le respect des phénomènes naturels. Et précisément l’heureux auteur de ce mouvement bienfaisant vient de publier un premier volume, donnant la liste de tout ce qu’on a déjà pu sauver1. La ligue germanique de la Heimatschutz (protection du sol natal) s’étend non
- 1. II. Conwentz. Beitrâgemr Naturdcnkmalpflege. (Born-traeger-Bcrlin.)
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- Fig. 2. — Gorge du Loup. — Emplacement de " Vèbôulement du 20 novembre 1907.
- seulement à la sauvegarde des forêts et des paysages, mais à celle des animaux et des plantes rares. D’ailleurs, dès 1803, la ville de Bamberg, en Bavière, transformait une belle propriété privée en promenade publique ; sur les rives du Danube, on a depuis longtemps interdit les ouvertures de carrières aux points pittoresques ; la loi forestière de 1852, en Bavière, soumet les bois particuliers au contrôle de l’État; en beaucoup d’endroits, on a posé sous terre de simples fils téléphoniques; la Saxe a interdit un certain funiculaire de montagne qui aurait gâté un panorama; une loi prussienne de 1905 sévit contre les affichages; en Angleterre une souscription de 25 000 francs (1909) a soustrait au pic des carriers la belle gorge des Cheddar Cliffs (Somerset) (voy. n° 1698, 9 déc. 1905).
- En France, les meilleures intentions et les plus louables efforts demeurent pour ainsi dire sans résultats; malgré la loi Beauquier sur la protection des paysages, — malgré la Commission des sites et monuments du Touring-Club, — malgré la loi du 22 avril 1910 contre les affiches-réclames inesthétiques, — l’indiscipline du public, la désinvolture des entrepreneurs et de leurs ouvriers, l’avidité des intérêts privés font lettre morte de toutes interdictions, précautions, protestations et réclamations : il ne se passe pas un été sans que l’insouciance ou la négligence des fumeurs (en dépit d’avis partout multipliés) ne provoque de graves incendies dans la forêt de Fontainebleau (encore ravagée le 23 juillet),
- Voy. nos 1677 (15 juillet 1905) et 1815 (22 février 1908).
- que trop peu de gardes surveillent aux jours de fêtes et congés parisiens ; — pour avoir des pierres à bon compte, les constructeurs de travaux publics éventrent des monts, sapent des falaises, comme ceux qui, pour le port de Cannes, ont mis une tache ineffaçable (et d’ailleurs dangereuse pour la solidité de la route) aux pointes de Théoule dans les Alpes-Maritimes; — le désastre irréparable'de la vente et du dépècement de la forêt privée de Marchenoir (Loir-et-Cher) est d’hier, et demain encore on apprendra la destruction d’autres bois de France, vendus à l’étranger qui épargne ainsi les siens et découvre notre territoire!
- Même le développement, en principe si ulile, du tourisme, qui amène très heureusement la prospérité dans nombre de districts dépourvus d’autres sources de richesses, risque de provoquer des sinistres, si ses progrès sont insuffisamment réfléchis : dans la fièvre de la pénétration à outrance, du passage quand même en certains points, dont la sauvagerie et la difficulté d’accès constituaient une des réelles beautés, on a commis déjà et l’on se prépare encore à commettre les plus regrettables erreurs. Je me suis déjà, ici même, nettement expliqué sur ce sujet1. J’y reviens à propos d’une route autour de laquelle on a récemment mené grand bruit, celle des gorges du Loup, à l’est de Grasse. Jusqu’à ces dernières années, les piétons seuls pouvaient admirer le site singulier de la cascade qui descend de Courmes et passer derrière la colonne d’eau,
- Fig. 3. — Gorge du Loup. Destruction de la roule en aval de la cascade de Courmes.
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- dans le cadre étrange dont la photographie a figuré ici (p. 187 du n° 1815) ; un petit sentier avait été, avec discrétion, évidé à même la roche : les automobilistes, et les inaugurateurs ont tenu à combler la lacune qui empêchait les véhicules de circuler entre le viaduc du Loup et le pont de Bramafan (475 m.) en amont du Saut du Loup (410 m.). Alors le pic, la mine et la truelle ont tout saccagé : la chaussée passe en dessous du sentier de la cascade de Courmes; celle-ci est endiguée dans une hideuse maçonnerie ; l’ancien chalet-restaurant et les garde-fous tombent en ruines disloquées ; la jolie chose est devenue laide, additionnée au surplus d’un tunnel et d’un pont de pierre (fig. 4). Et la grandiose issue des gorges du Loup sur la plaine montre aujourd’hui superposés : la route de voitures de Grasse à Yence, celle de la gorge, l’usine de force motrice de Pataras, son canal d’adduction et de chute d’eau emprunté au Loup, le canal alimentaire de Grasse (source du Foulon), et celui (en construction) de Cannes, enfin le viaduc (fig. 5). C’est ainsi que, en application, notre artistique pays comprend et réalise la préservation de ses beaux sites !
- Ce n’est pas tout, on a si bien voulu tenter l’impossible que, en amont de cette cascade de Courmes et sur la rive droite du Loup, une plaque commémorative rappelle qu’ « ici a eu lieu la terrible catastrophe du 20 novembre 1907, qui coûta la vie à M. Paul Faraut, entrepreneur, âgé de 41 ans et à 15 de ses ouvriers. Priez pour eux. » En effet, pour avoir
- Fig. 5. — Sortie des gorges du Loup. Viaduc, usine de Pataras, conduites d’eau.
- Fig. 4. — Gorge du Loup. Pont en amont de la cascade de Courmes.
- voulu laisser un trop raide profil aux calcaires fissurés, l’entrepreneur provoqua un éboulement qui ensevelit 14victimes (fig. 1 et 2).D’autres chutes de rocs ont suivi d’ailleurs : à l’aval de la cascade de Courmes, la chaussée sur la rive gauche a été en partie emportée (hiver 1910-1911) par la descente d’un surplomb trop audacieux. La photographie ci-contre (fig. 5) suffit à montrer aux ingénieurs et entrepreneurs qu’il ne faut pas demander aux calcaires une cohésion et une stabilité dont ils sont dépourvus, à cause de leur fissuration. Je n’ajoute aucun commentaire!
- Mais cet enseignement, comme bien d’autres, sera certainement perdu, tant qu’on ne réglementera pas et ne surveillera pas mieux les initiatives irréfléchies et les exécutions imprudentes.
- La meilleure de ces réglementations consisterait précisément à créer, en France, des parcs nationaux à l’américaine : il est infiniment regrettable que le prix des terrains en général ait empêché jusqu’ici de les établir.
- Il y a un coin de la Provence où il est pour ainsi dire tout fait : c’est l’Estérel, que depuis longtemps j’ai baptisé de Parc national1 et décrit ici même2 comme une merveille de la France ; l’Estérel, en
- 1 Voy. E.-A. Mautel. Le Trayas et l’Estérel, p. 12, Pari?, Dclagravc, 1899, in-12.
- 2 Voy. nos 1207, 18 juillet 1896 et 1307, 18 juin 1898.
- . Voy. aussi n° 996, 2 juillet 1892, l’article de M. Zürclier.
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- CONSERVATION DES ŒUFS
- effet, appartient déjà presque tout entier, comme domaine forestier, à l’État, qui devrait y accroître les précautions contre toute déprédation publique et surtout contre les risques d’incendie, auxquels les automobiles et les fumeurs exposent ces inflammables bois de pins que trop fré-quemment allume un bout de cigare ou une flammèche. On sait quels désastres s’ensuivent : une étincelle anéantissant un demi-siècle de vie végétale! Mieux que cela, l’Amérique sait réglementer le conflit inévitable entre la protection des sites d’un côté et la curiosité du promeneur, l’intérêt de l’aubergiste ou voiturier d’un autre côté.
- Elle a interdit de jeter du savon dans les geysers du Yellowstone qu’épuisait cette excitation artificielle; et cent autres mesures pareilles. La dira-t-on moins libérale que la française République: non certes, mais mieux entendue en ce qui touche le culte de la nature et la préservation de ses trésors. La constitution bien réglementée des parcs nationaux en France serait, envers et contre tous avis opposés, un réel bienfait public, en même temps qu’un premier pas salutaire vers une esthétique nécessité1.
- E.-À. Martel.
- Membre du Conseil supérieur de l’Office national du Tourisme.
- Fig. 6. — Gorge du Loup. Construction de l’aqueduc de Cannes en içii.
- CONSERVATION DES ŒUFS
- C’est un problème d’une haute importance, à la fois économique et hygiénique que celui de la conservation des œufs. L’œuf est un aliment de haute valeur dont la consommation est formidable. On mange en France, en moyenne, 500 millions de kilogrammes d’œufs par an, dont 500 millions produits en France, et 200 millions importés.
- La production des œufs n’est pas uniforme sur tout le cours de l’année; il faut donc absolument recourir à la conservation ; or, celle-ci donne parfois de graves mécomptes. On a attribué aux œufs conservés divers accidents plus ou moins graves d’intoxication.
- Le Dr Miramond de la Roquette vient de lire, au récent Congrès de Dijon, une remarquable communication où il examine les causes diverses d’altération des œufs; partant de là il se livre à une étude critique des divers procédés de conservation; nous croyons utile d’en résumer ici l’essentiel.
- En général, quand l’œuf vieillit, normalement, l’altération essentielle est une déshydratation qui se traduit par une perte de poids moyenne, à l’air libre, de 10 à 15 centigr. par jour. Cette perte de poids varie avec l’épaisseur de la coquille, les conditions de température et d’humidité extérieures. Cette dessiccation progressive est la cause primordiale du changement de goût et des autres modifications de l’œuf; l’œuf qui a perdu par évaporation 1/10 de son poids, ne peut déjà plus être mangé à la coque; après une perte de 1/5, il est franchement mauvais et inutilisable. Ce vieillissement s’accompagne de modifications chimiques encore assez mal connues.
- Les altérations de l’œuf par putréfaction ou moisissures sont relativement rares, 7 à 8 pour 100 seulement;
- elles sont dues, le plus souvent, à des germes qui ont pénétré à travers la coquille, et qui se fixent tout d’abord sur les membranes. À la ponte, l’intérieur de l’œuf est pratiquement aseptique.
- Pour conserver les œufs, on devra donc se proposer le but suivant : éviter le contact de l’air et des souillures, empêcher l’évaporation, supprimer les causes externes d’infection.
- Avant tout, il faut vérifier l’intégrité de la coquille : une fissure, si infime soit-elle, est une porte ouverte aux germes; un œuf fendu ne doit jamais être conservé.
- Dans les campagnes, on emploie beaucoup les procédés de conservation à sec dans des tas de blé, dans du son, ou du sable sec. Ce sont là des moyens simples, qui donnent de bons résultats, si l’on se contente d’une conservation de durée limitée : 2 à 3 mois au maximum pour le sable sec ou le blé; 5 à 4 mois pour le son. Dans ce dernier cas, les moisissures sont assez fréquentes.
- La poudre de talc retarde le vieillissement jusqu’à 4 ou 5 mois : mais le talc est coûteux et se laisse pénétrer par les moisissures. La craie conserve pendant 2 mois environ. La chaux éteinte met l’œuf à l’abri de l’infection; mais la déshydratation est de 8 à 10 gr. par jour : dans ces conditions, le vieillissement est presque aussi rapide qu’à l’air libre.
- Industriellement, on conserve les œufs en grande quantité, et jusqu’à 4 ou 5 mois, dans des frigorifiques où la température est comprise entre 0° et 2° ; on s’oppose bien ainsi à la déshydratation et au développement des bactéries, mais sans avoir des garanties absolues. Au sortir du frigorifique, les œufs doivent être progressive-
- 4. Photos E.-À. Martel.
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- LA LUTTE CONTRE LE CHOLÉRA ....: 171
- ment réchauffés, et ne se conservent plus qn’un temps très court à l’air libre. Le frigorifique ne donne pas sensiblement de meilleurs résultats que les procédés de ménage. Rappelons que M. Lescardé a préconisé un traitement mixte, qui semble plus satisfaisant, par le froid et l’acide carbonique sous pression.
- L’immersion dans la graisse animale ou végétale est un moyen excellent, mais coûteux et peu commode, et qui doit être réservé à quelques cas particuliers; il importe de stériliser au préalable la coquille et les enveloppes en plongeant l’œuf une minute dans l’eau bouillante. Cette dernière pratiqué, au surplus, est excellente dans tous les cas : elle a pour effet de coaguler l’albumine sur une épaisseur de 1 mm et de créer ainsi une couche protectrice interne contre la dessiccation et l’infection. Mais elle exige des manipulations assez délicates.
- C’est l’immersion dans certains liquides aseptiques, non toxiques, qui a donné au Dr Miramond de la Roquette, les
- meilleurs résultats : l’eau salée, l’eau boriquée ne conviennent pas. Les solutions mixtes de silicate de potasse et de soude à 90 pour 100 d’eau, très employées, paraît-il, en Amérique, permettent une conservation très longue, mais donnent parfois à l’œuf un léger goût alcalin.
- La conservation dans l’eau de chaux est, en France, le procédé le plus employé industriellement et dans les ménages; en définitive, il semble que ce soit encore le procédé le plus satisfaisant : on fait une bonne solution avec 8 à 10 pour 100 de chaux vive; ou 20 pour 100 de chaux éteinte. Energiquement antiseptique, sans’ être toxique, ce liquidé ne pénètre que peu ou pas la substance de l’œuf et ne lui donne aucune propriété nuisible. L’œuf y conserve son poids et la plupart de ses propriétés naturelles pendant un temps considérable, 10 mois au moins.
- Les œufs, bien entendu, doivent être pris très frais ; il faut qu’ils soient complètement immergés, les maintenir au frais et à l’abri de la lumière.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 7 août 1911. — Présidence de M. le Général Bassot.
- Les mouvements du sol. — M. Michel Lévy présente une brochure de M. Claude Gaillard, relative aux mouvements de l’écorce terrestre.
- Photolyse des alcools. — M. Müntz dépose une Note de MM. Daniel Berthelot et Gaudechon sur la photolyse des alcools.
- Les venins de Cobra. — M. Dastre résume un travail de M. Artus relatif à la spécificité des sérums antivenimeux. L’auteur s’est occupé particulièrement du venin de trois variétés de. naja, le naja tripuclians ou Cobra et deux autres variétés dont le buncligarus ceruleus connu sous le nom de Krait. Il a d’abord examiné l’action propre de chacun de ces trois venins et a constaté qu’il y avait identité d’action. Aussi a-t-il pu faire des mélanges de venins. L’action physiologique présente des phénomènes de trois ordres qui se produisent successivement. Le phénomène primaire consiste dans un affaissement de la pression sanguine. Si l’on mesure cette pression à l’aide d’un appareil enregistreur sur un animal intoxiqué, on constate une chute brusque de la pression. Le phénomène secondaire consiste dans une altération de la respiration. Il est évidemment plus difficile à mettre en évidence, mais il est certain. Le phénomène tertiaire consiste dans une altération de la fluidité du. sang qui est capable de se coaguler en masse instantané-
- ment ; il ne se produit que si l’on prolonge la vie de l’animal en pratiquant la respiration artificielle. Le sérum antivenimeux de l’Institut Pasteur de Lille est efficace contre le venin du Cobra; il agit également contre le venin des deux autres serpents, mais il est nécessaire d’employer des doses de sérum 15 ou 20 fois plus grandes. Il résulte de laque dans la pratique il est difficile d’employer utilement le sérum antivenimeux pour soigner les personnes mordues par ces deux variétés de serpents.
- L’osmose des tissus vivants. — M. Dastre présente ensuite une Note de M. Pierre Girard relative aux propriétés osmotiques des tissus vivants.
- Immunisation antituberculeuse par la voie intestinale. — M. Chauveau dépose une Note de MM. Courmont et Rochaux dans laquelle les auteurs exposent qu’ils se sont proposé de vérifier que l’immunisation antituberculeuse pouvait être obtenue par la voie intestinale. Ils ont donné à des cobayes des lavements répétés à 4 ou 5 jours d’intervalle, constitués par des émulsions de bacilles tuberculeux tués par la chaleur. Ils ont ensuite effectué une injection sous-cutanée de bacilles virulents et ont fait absorber à certains animaux une émulsion de bacilles, suivant le procédé Calmette. L’immunisation a été trouvée nulle. Ch. or Yilledeutl.
- LA LUTTE CONTRE LE CHOLÉRA
- Au moment où la France est menacée d’une septième épidémie de choléra, il est intéressant de préciser le mode de propagation et d’extension du fléau et les mesures prophylactiques qu’on doit lui opposer.
- Le choléra asiatique était inconnu en Europe avant le xixe siècle, mais il existait à l’état endémique dans l’archipel malais, au Tonkin, en An-nam et en Indochine depuis de longs siècles ; c’est dans l’Hindoustan qu’on le trouve signalé, dès les temps les plus reculés, puisqu’on le voit men-
- tionné dans les livres sanscrits. La région de Calcutta, placée entre le Gange et le Brahmapoutre, est le lieu préféré de l’endémie cholérique.
- C’est en 1817, que débuta la première grande invasion du choléra indien. De Jessore, où le choléra fait 6000 victimes en quelques semaines, les fugitifs transportent le fléau à Calcutta, puis à Bombay, toute l’Inde est bientôt contaminée. L’épidémie s’étend par voie maritime au Siam, à l’Indo-Chine et en Chine, et, du côté de l’Europe, elle pénètre dans le
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- fond du golfe Persique (1821), gagne Bagdad, envahit la Perse (1822), traverse la mer Caspienne et s’arrête à Astrakan (1823). L’Europe fut cette fois préservée : il avait fallu au choléra 6 ans pour aller de Calcutta à Astrakan.
- Le deuxième exode du choléra (1827-1837) fut la première épidémie européenne. Parti de l’Inde en 1827 avec les caravanes, le fléau s’étend par voie de terre à travers le Thibet (1828), la Perse (1829), puis se dirige, d’une part, vers la Mecque, l’Égypte et le nord de l’Afrique, d’autre part, le long de la Volga vers Saint-Pétersbourg (1831), la Finlande, Berlin, Londres, Edimbourg, Calais et la France (1832).
- par la mer Caspienne, remonte la Volga et gagne Saint-Pétersbourg (1848), Berlin, Hambourg, l’Angleterre, entre en France par Dunkerque (15 octobre 1848), envahit Paris (mars 1849). Des émigrants irlandais transportent aux États-Unis le fléau qui s’étendit dans toute l’Amérique du Nord jusqu’aux Antilles.
- En France, l’épidémie de 1848-49 fit 100000 victimes. A Paris, le chiffre des décès fut de 19184 pour 1053 986 habitants.
- En 1851, le choléra se réveille en Silésie, diffuse à l’est vers Moscou et Astrakhan, à l’ouest vers la France (1853), l’Angleterre, les États-Unis et pour la prc-
- ! S1 Peters bourg J831,1848,1892.1905
- „ Moscou
- 1831,1848,1892
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- Fig. i. — Carte des invasions de l’Europe par le choléra.
- Puis il traverse l’Atlantique, envahit le Canada, les États-Unis (1833), revient en Espagne, à Marseille (1854), en Italie (1856-57), gagne le Tyrol, la Bavière et la Russie du Sud (1856-57).
- En France, l’épidémie de 1852 fit plus de 100000 victimes. A Paris, il y eut 18 402 décès pour 785 860 habitants.
- Le premier exode du choléra s’était fait uniquement par voie maritime, le deuxième exclusivement par voie terrestre, le troisième exode (1841-1854) va se faire par les deux voies à la fois. De Calcutta, le choléra gagna la Chine et les Philippines; de Bombay, il traversa le golfe Persique, envahit la Mecque, l’Égypte, le nord de l’Afrique, le Sénégal.
- Par voie de terre, le choléra suit la route des caravanes : Afganistan, Perse, pénètre en Russie
- mière fois dans l’Amérique du Sud. Paris fut atteint en février 1854, et eut 7626 décès. En France, l’épidémie de 1855-54 fit 145478 victimes; elle accompagna nos troupes en Turquie et en Crimée. De 1865 à 1875, le choléra fit une nouvelle incursion en Europe, il semble être parti cette fois de l’archipel malais. Des pèlerins mulsumans de Java transportent le choléra à la Mecque (1865). De là, il gagne Suez et toute l’Égypte. A Alexandrie, la population affolée s’enfuit en tous sens par les navires en partance pour les divers ports méditeran-néens qui sont ainsi atteints par le choléra. Marseille fut ainsi envahi en juin 1865. Le 21 juillet, le fléau était à Paris, l’épidémie causa 11 000 décès.
- Cependant; la Russie envahie en 1865 présente une recrudescence en 1871 : au sud, le fléau gagne
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- Constantinople; à l’ouest, traverse l’Allemagne du nord (1872), arrive en juin 1875 au Havre et en septembre à Paris. Du 4 septembre au 50 novembre il y eut à Paris 854 décès pour 1 851 182 habitants.
- Nouvel exode de choléra de 1880 à 1885. Transporté en 1880 à la Mecque, le choléra atteignit l’Égypte par Damiette (1885) : les différents points de la Méditerranée furent bientôt atteints : l’Espagne, l’Italie. En France, la porte d’entrée fut Toulon (15 juin 1884). Des individus fuyant Toulon, apportèrent le choléra à Marseille : la mort de l’un d’eux, fut, le 27 juin, le signal de l’explosion cholérique dans cette ville et dans tous les départements limitrophes. Paris fut atteint le 4 novembre et du 4 au
- à Constantinople (1894), à Lisbonne (1895).
- En 1900, le choléra reprit à Bombay et Calcutta une intensité nouvelle : il se dirigea vers l’est, à Singapore (1901), puis aux Philippines, en Chine, au Japon, en Mandchourie (1.902). À l’ouest, le choléra accompagna l’exode des pèlerins indiens, jusqu’à la Mecque en mars 1902 et envahit l’Égypte (1902), puis la Palestine, infectant Jérusalem, Damas (1905) ; gagna Bagdad (1904), la Perse et envahit la Russie par Bakou.
- En automne 1904, le choléra séjourne dans le Caucase, il remonte le long de la Volga, touche 5000 personnes et en tue 2000. En avril 1905, il surgit inopinément en Pologne, où il fait 400 vic-
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- p Foyers chu cholércu indien @ Foyers chu choléras malais ___Voies maritimes ++++ Voies de- terre.
- Fig. 2. — La marche du choléra à travers le monde depuis le début du dix-neuvième siècle.
- 50 novembre, il y eut 957 décès pour 2 250000 habitants.
- La dernière épidémie parisienne fut celle de 1892. Parti en 1889 d’Hurdwar, lieu de pèlerinage indien, le choléra pénétra en Syrie, en Perse, en Russie par Bakou (1892), puis gagna rapidement Moscou et Saint-Pétersbourg. Des émigrants russes importèrent la maladie à Hambourg où elle fit un grand nombre de victimes. Ce choléra indien fit sa jonction en Belgique, avec un choléra plus bénin né à Nanterre, et qui envahit surtout la banlieue de la Seine en aval de Paris. Paris fut atteint le 21 avril et de cette date au 51 décembre, on compta 906 décès pour 2 424 705 habitants.
- Quelques cas isolés, reparurent en 1895 en Bretagne dans le midi de la France, comme d’ailleurs dans toute l’Europe, surtout à Liège (1894),
- times, et apparaît aux portes de Berlin, à Oranien-hurg.
- En 1907, le choléra se réveille à Astrakhan, suit le cours de la Volga, du Don et du Dnieper,, atteint Saint-Pétersbourg et cause 6000 décès.
- C’est de nouveau l’époque du pèlerinage du Edjaz, 4000 décès sont signalés à la Mecque.
- En 1908, le lléau rayonne en Russie, hors de son foyer d’Astrakhan, fait 50 000 victimes et 14000 morts. Dès les chaleurs de 1909, l’activité reprend. On note 21 000 cas et 9000 décès.
- En avril 1909, un cas de choléra est constaté à Stockholm chez un voyageur venu de Russie. Quelques jours plus tard, des cas se déclarent chez des mariniers de Rotterdam, apportés de Saint-Pétersbour par VElberfeld. Le choléra s’étend en Hollande 18 kilomètres de Rotterdam; mais en chaque point,
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- il n’existe qu’un très petit nombre de cas. La l’russe orientale, Kônigsberg. et neuf autres villes allemandes sont aussi atteintes. En Belgique, le choléra frappe 9 personnes du hameau de Boom à 20 kilomètres d’Anvers. Mais l’épidémie est bientôt circonscrite.
- En 1910, le choléra se réveille à Odessa, et en Russie, on compte 216 091 malades et 101002 décès. A la fin de l’été 1910, il y eut en Turquie 1750 malades et 807 décès. En Italie la région des Pouilles, de Naples et de Gaserte a surtout été atteinte.
- En 1911, des foyers cholériques persistent toujours en Russie, en Turquie (Constantinople, Smyrne, Salonique). Mais c’est en Italie que le fléau sévit avec le plus d’intensité, surtout à Naples, et en Sicile. Dp 22 juin au 6 juillet 1911, les statistiques officielles accusent 751 cas nouveaux avec 219 décès : chiffres sans doute bien inférieurs à la réalité. A Naples ville, on note 158 cas nouveaux et 45 morts, à Naples campagne 129 cas et 45 morts ; à Palerme 248 cas et 59 morts. Ce sont d’ailleurs les bas-fonds sordides et populeux, où l’eau potable est inconnue, qui sont la proie du fléau. Il s’agit d’une population qui ignore les conditions hygiéniques les plus élémentaires de propreté d’habitation et d’alimentation. Les égouts n’existent pas, la pratique du « tout à la rue » y est la règle. Enfin l’esprit même du peuple, mélange d’impulsivité méridionale et de fatalisme oriental, insouciant devant le danger, mais défiant contre tout ce qui choque ses préjugés, prompt à se porter aux manifestations excessives, même contre les médecins, cet esprit, dis-je, est un obstacle à toute action prophylactique méthodique. Malgré les mesures prises en Amérique, contre les émigrants italiens, quelques cas de choléra ont été signalés à New-York. Des cas isolés ont été signalés également dans le Midi de la France, à Marseille, à Auch, à Cette, à Montauban, à Montpellier et à Lyon.
- Nous venons d’étudier la marche envahissante du choléra, il nous faut maintenant déterminer le mode suivant lequel se fait cette extension.
- L’agent de la propagation du choléra, c’est Y homme. Dans la marche générale des épidémies de l’Inde vers l’Europe par voie de terre ou de mer, dans chaque foyer épidémique européen, partout on retrouve l’homme en jeu.
- L’intestin du cholérique est infecté par le microbe découvert par Koch pendant l’épidémie d’Égypte de 1885, le vibrion cholérique ou bacille virgule, mais ce vibrion persiste dans les selles des sujets guéris pendant 2 à 5 mois. Le cholérique guéri assurera par conséquent la propagation et la transmission du fléau durant ce laps de temps. Bien plus, les personnes saines, vivant dans un milieu où sévit le choléra, peuvent présenter le microbe dans leurs selles, sans en éprouver le moindre trouble. Ces « porteurs de germes » sont plus dangereux que les malades, car ils vont, viennent, vaquent à leurs
- occupations habituelles et disséminent mieux que les cholériques, le germe du fléau.
- On comprend, puisque c’est l’homme qui est l’agent de transmission principal, comment l’amélioration des moyens de transport a retenti sur la marche des épidémies. En 1852 et 1848 le choléra a mis deux ans pour parcourir la route d’Astrakhan-Paris; en 1892, quelques mois lui suffirent.
- On conçoit aussi le danger des agglomérations humaines, caravanes, pèlerinages, foires, etc.
- Déjà dangereuses quand elles se composent d’hommes vivants, les caravanes qui transportent des cadavres, exposent aux plus graves périls les régions qu’elles traversent. Les mahométans chiites, nombreux en Perse et dans l’Inde, sont contraints par leur religion de transporter leurs morts dans les villes saintes de l’Euphrate : Kerbela et Nedjef. A ces cadavres portés à dos de chameaux, sous un soleil brûlant, s’ajoutent les corps des pèlerins tombés en route si bien que les caravanes deviennent à la fin de véritables charniers vivants (Fauvel). Blême les maisons servent de tombeaux et la terre qu’on en retire pour faire place aux morts, se débite en gâteaux talismaniques aux pèlerins. On comprend la facilité avec laquelle se propagent les épidémies dans ces caravanes.
- Les pèlerinages musulmans sont également un mode de transmission fréquent du choléra. Ilurdwar, la grande ville sainte hindoue, où s’assemblent des millions d’individus, a été le point de départ du choléra en 1785 et 1867. En 1867, le pèlerinage commença en avril, le 12 eut lieu la cérémonie du bain, le 15, huit cas de choléra furent hospitalisés, le 15, la multitude se dispersa, emportant le choléra avec elle ; les routes étaient bondées de cholériques, les cadavres furent jetés dans les rivières, abandonnés sur les routes. Tout l’Hindoustan fut envahi par le fléau.
- Biais c’est la Mecque qui fait courir à l’Europe les plus grands dangers. La Mecque, capitale du Iledjaz, est le lieu de pèlerinage des musulmans du monde entier, 400 000 pèlerins y arrivent tous les ans, soit par mer, de Chine, de Perse, d’Égypte, de Turquie, d’Algérie, du Maroc, soit, et c’est le plus grand nombre, par voie de terre, en suivant les routes principales : celles de Syrie, du Caire, de Biésopotamie, de Nedjed et de l’Yémen,
- En mettant le pied sur la terre du Iledjaz, tout pèlerin doit avoir la tête et le torse nus ; aussi les cas d’insolation sont-ils fréquents. En 1890, on en compta 2500 cas le jour de la prière d’Arafat, montagne sur laquelle Adam et Eve vinrent se réfugier après avoir été chassés du Paradis terrestre. Le lendemain de la prière d’Arafat a lieu la fête des Courbans (sacrifices), en souvenir du sacrifice d’Abraham, dont Allah arrêta la main à Blina. Ce jour-là des centaines de mille d’animaux sont égorgés : les riches tuent 8 à 10, parfois 20 chameaux, les pauvres un mouton ou une poule ; le sang ruisselle partout dans la vallée et il ne faut rien moins
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- que la chaleur torride du Hedjaz 'pour assécher le sol et s’opposer à la putréfaction de ces nombreux cadavres. Vers la fin du troisième jour, après des orgies sans nom, les pèlerins qui n’ont pas encore visité le tombeau de Mahomet se rendent en caravane à Médine ; puis tout le monde repart dans son pays. Le chiffre des décès est impossible à connaître exactement. Alix l’évalue à 20 pour 100 en temps ordinaire, à 30 pour 100 en temps d’épidémie. En 1890, il y eut environ 30000 décès par choléra et 68 000 décès par d’autres maladies. On conçoit le danger que constitue pour l’Europe le pèlerinage du Hedjaz et combien Hart a eu raison d’appeler la Mecque la station de relais du choléra entre le Bengale et l’Europe. Les pèlerins qui rentrent dans le bassin de la Méditerranée sont bien envoyés au lazaret de El-Tor, mais cette quarantaine est illusoire. En 1902, par exemple, quarante jours après que les Iladjis eurent quitté la Mecque, après une désinfection rigoureuse au lazaret, l’épidémie éclata en Égypte dans une bourgade où venaient de rentrer une douzaine de pèlerins. La notion des « porteurs de germes » donne la clef du problème.
- L’infection cholérique se fait par voie digestive ; mais pour passer de l’intestin du cholérique au tube digestif deg individus sains qu’il va infecter, il faut que le bacille virgule emprunte divers véhicules. Ce sont : l’air, l’eau, les aliments, les effets.
- L’air n’est qu’un véhicule secondaire et sans grande importance du germe cholérique. L’eau est, au contraire, un mode de propagation fréquent du choléra. Un exemple proljant est fourni par l’épidémie de Hambourg de 1892. La mortalité fut à Hambourg de 142 pour 10000 habitants, tandis qu’à Altona, ville contiguë à la partie ouest de Hambourg, elle ne fut que de 21,3. Cependant les deux villes prenaient leur eau dans l’Elbe et Altona est en aval d’Hambourg, mais l’eau consommée à Hambourg n’était pas filtrée, tandis que la prise d’eau d’Altona était épurée par des filtres.
- L’épidémie de la banlieue parisienne de 1892 fournit également la preuve du rôle joué par l’eau polluée (Thoinot et Dubief). L’eau de Seine aval, fournie par les machines de Boulogne, Suresnes et Neuilly (eau qui a reçu les pollutions dans la traversée de Paris), alimente Boulogne, Suresnes, Puteaux, Neuilly, Courbevoie, Levallois, Clichy, Asnières, Gennevilliers, Colombes, Nanterre. Une autre ma-
- chine de Saint-Denis, située en aval du collecteur parisien, alimente Saint-Ouen, Saint-Denis, Épinay. Quant à l’eau de Seine amont, elle alimente 29 communes de la banlieue Sud. L’eau de Marne alimente 22 communes de la banlieue Est. L’Oise fournit 2 communes de la banlieue Nord. Enfin Bobigny, la Courneuve, Drancy, Stains, n’ont que des puits.
- Toutes les communes desservies par le service aval furent contaminées (100 pour 100); celles de la Seine amont furent touchées dans une proportion de 45 pour 100; celles de la Marne, 54 pour 100;
- celles de l’Oise 0 pour 100. Les foyers les plus virulents furent ceux qui recevaient l’eau de la machine de Saint-Denis. Aubervilliers, qui normalement reçoit de l’eau de Marne, resta indemne pendant deux mois, malgré ses déplorables conditions hygiéniques. Mais l’eau devenant insuffisante par suite de la sécheresse de l’été de 1892, la Compagnie donna de l’eau de Seine aval : le choléra éclata aussitôt avec intensité (54 décès par 10 000 habitants).
- Les aliments souillés par le germe cholérique : lait, beurre, crudités, peuvent devenir des véhicules du choléra. Nous devons attirer ici l’attention sur les mouches, qui passent avec insouciance des matières fécales polluées sur des aliments quelconques et y disséminent le vibrion cholérique; mais elles
- • Gros foyers cholériques © Foyers moyens O Communes indemnes Zone, desservie-parla, Seine , aval, (Machines de- Si Fards. )
- (Machines de Suresnes, Sèvres , Neuilly)
- 3 Zone- desservie par l'eau, de livMarne 111,11 Zone desservie, par lou Seine, amont>. Fig. 3. — Le choléra et les eaux de Paris et sa banlieue en 1892.
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- ne sont, pas aptes à le transporter dans un pays lointain, lenr' contamination 'ne durant güère plus de 24 heures. •, r ' '
- !.. Les effets de tout genre souillés par les cholériques .sont également un véhiculé efficace de la contagion ; leur pouvoir de transmission est d’autant plus durable et puissant qu’ils sont .soustraits à l’air.
- Les mesures prophylactiques contre le choléra dérivent des modes, de propagation du fléau.
- La prophylaxie internationale est assez désarmée : la surveillance du golfe Persique et de la mer Rouge et surtout l’assainissement des villes du Hedjaz et de l’Égypte permettront d’enrayer la marche progressive du choléra.
- La prophylaxie nationale aura pour devoir de s’opposer, sur les frontières maritimes et terrestres, à l’extension du fléau, c’est-à-dire à l’entrée de tout malade, de tout linge fraîchement souillé. Les voyageurs suspects seront signalés au maire de la localité où ils se rendent et visités dans les cinq premiers jours qui suivront leur arrivée.
- La prophylaxie urbaine consiste à fournir de l’eau pure aux habitants, à exiger la déclaration même des cas suspects et à désinfecter rigoureusement les excreta. La victoire ne sera obtenue que par une lutte de tous les instants contre la matière fécale avant, pendant et après l’épidémie.
- A ce propos, il est intéressant de constater que la lutte contre les excreta a été une des principales préoccupations des religions orientales : islamisme, judaïsme, religions indiennes. Moïse et Mahomet avaient pressenti dans les excreLa. humains la cause de nombreuses maladies et ont entouré l’acte de la défécation de toute une série de rites. Tout musulman qui porte sur lui une trace de matière fécale ne peut faire valablement ses prières sans avoir effectué une nouvelle ablution. Mais si Moïse et Mahomet avaient prévu la prophylaxie individuelle, ils ignoraient tout de la prophylaxie urbaine. Pour le musulman, la matière fécale devient du fait des rites un objet si répugnant que tout croyant se garde d’en approcher ; elle règne , donc en maîtresse dans le sous-sol et même sur le sol des cités musulmanes et 'personne n’aurait garde de venir la déplacer (Chantemesse).
- La lutte de la Hollande contre le choléra en 1909 est un exemple de ce qu’on peut obtenir, par une prophylaxie urbaine bien comprise. Toute personne qui pouvait avoir connaissance d’un cas suspect devait le déclarer sous peine d’amende et de prison. Tout suspect;,était isolé,.ainsi que toute la maison, jusqu’à ce que Fexamen bactériologique fût trouvé
- •négatif. S’il était positif, la maison, était évacuée-, désinfectée, gardée par la police pour éviter les vols. Si les sujets isolés étaiént porteurs de bacilles, l’isolement persistait jusqu’à ce que toute trace d’infection ait disparu. On isola ainsi 114 personnès pour un seul cas. Les individus en observation étaient nourris aux frais de l’Etat et recevaient leurs salaires comme s’ils avaient travaillé normalement. Cette méthode est coûteuse, difficile parfois à appliquer, mais les résultats en furent prodigieux et, somme toute, les dépenses furent inférieures à celles qu’eût provoquées une épidémie véritable. On ne nota à Rotterdam que 14 décès sur'250 000 habitants et un seul cas fut observé à Amsterdam sur 550 000 habitants.
- Quant à la prophylaxie individuelle, elle repose sur deux principes : empêcher le microbe du choléra de pénétrer dans l’organisme et l’empêcher de manifester sa présence si, malgré tout, il a pu se glisser dans les voies digestives.
- L’eau, pouvant être contaminée, devra être bouillie pour la boisson et la toilette ; les aliments devront être cuits. On les placera à l’abri des mouches et on ne mangera : aucun mets froid ou conservé du matin : il faudra toujours le faire chauffer avant de le replacer sur la table. Les aliments susceptibles d’avoir été contaminés par les mouches.(pâtisserie, charcuterie) et qui ne peuvent être chauffés chez soi, devront, être proscrits. Le lait sera bouilli; On se lavera les mains. au savon avant chaque repas. On se protégera contre les mouches en les détruisant, en grillageant : les fenêtres des vvater closets, et, selon le mot d’un Américain, c’est un reproche plus grave pour une maîtresse de maison d’avoir des mouches chez elle.' que d’avoir des punaises dans son dit. . c > ; .. >
- Si malgré tout (nous sommes A la merci d’un hasard) le microbe se glisse dans notre organisme, il faut mettre, cet organisme en état de résister. On évitera tout refroidissement causant une diarrhée, tout excès amenant une indigestion, tout aliment pouvant donner des coliques (melons, fruits .verts). En un mot, il faut conserver son équilibre intestinal : on résistera ainsi au choléra, même si le microbe a infecté notre organisme.
- Enfin, on se rassurera, en se disant que le choléra est une maladie évitable. Il ne sévit guère que dans des milieux où la malpropreté et l’absence d’hygiène favorisent son éclosion.
- . Dans une épidémie de choléra, l’ignorance et la peur font certainement plus. de victimes, que le bacille lui-même. D1 R. Burnier.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. - N° 1995.
- 19 AOUT 191
- LES TOUAREG OU IMAGEREN
- d’origine
- Les régions sahariennes parcourues par lés nomades imageren comprennent des zones désertiques et des déserts véritables.
- Les unes, recouvertes d’une végétation assez maigre, se prêtent à l’élevage des chameaux, des bœufs, des ânes, des moutons. Les autres comprennent des montagnes arides primaire ou primitive, des plateaux desséchés de latérite rouge, des étendues sableuses dénudées, on peut difficilement y faire vivre des chameaux et quelques chèvres.
- En tout cas, la pauvreté des pâturages est telle, que les troupeaux ne peuvent
- 3° Les tribus ineslimen ou marabou tiques.
- Les premières recevaient autrefois l’impôt payé par les- autres. Les Ineslimen sont des éleveurs paisibles, ils ne portent pas d’armes.
- A côté des tribus blanches, il faut citer les « iraouellen » formées d’anciens captifs noirs libérés par leurs maîtres avant notre occupa-... ;v lion même.
- La tribu est commandée par - v un « amrar » pris dans la fa-
- mille cheffale, élu par les chefs de tente.
- Lorsque plusieurs groupements se sont réunis, sous l’autorilé d’un chef plus important, ce dernier
- séjourner longtemps dans un même endroit. Les éleveurs doivent être nomades.
- Le Targui se déplace continuellement. Il vit sous la tente. Celle-ci est faite ou de nattes tressées avec des fibres de palmiers et placées sur un berceau ayant 1,50 m. de hauteur, ou d’une peau de bœuf tendue sur des
- piquets de bois, ou de tissus de laine à la mode arabe.
- La réunion de plusieurs tentes constitue F « amez-zar », village nomade. Les familles qui l’habitent appartiennent en général à une même tribu, c’est-à-dire à un groupement d’individus se réclamant des mêmes origines ancestrales.
- Il existe trois sortes de tribus de race blanche :
- 1° Les tribus imageren ou nobles ; -
- 2° Les tribus imrad ou vassales ;
- 3g' année. — a* semestre.
- En haut : Préparatifs d’une course.
- En bas : Porte du poste d’Agadès. Fête du 14 Juillet.
- prend le titre de tambarL Enfin il existe des confédérations de tribus obéissant à un « amen oit al », roi ou sultan.
- Les Touareg qui dépendent des territoires soudanais se divisent en :
- 1° Oulliminden de l’Ouest ; 40 tribus dépendant d’un amenokal ;
- 2° Kel1 Air. et, Kel Oui ; 60 tribus obéissant à l’aménokal d’Agadès ;
- . 3° Oulliminden de l’Est ;
- 4° Kel Gress ;
- 5° Iforas de l’Adrar.
- Outre ces confédérations principales il existe un grand nombre de groupés moins importants mais indépendants toutefois.
- Cette organisation. politique des Imageren est à
- . '. ' . . »
- I. Kel signilîo ceux de, ou habitants de.
- '12. — 177
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- 178 - . : LES TOUAREG
- peu près connue de tout le monde, l’occupation de leurs terrains de parcours est presque complète maintenant. Les troupes sahariennes de l’Algérie ont soumis les tribus du Nord (Hoggars, Àdzgers), les sections méharistes soudanaises ont reconnu et pacifié celles qui occupent le Sud Saharien.
- Cependant le Targui reste encore entouré d’un certain voile de mystère.
- Duveyrier l’a présenté comme un individu brave, noble, loyal. Les relations de quelques voyageurs, les rapports ethnologiques de différents officiers souvent contradictoires dans leurs conclusions n’ont guère solidement assis une opinion exacte sur le caractère des Touareg.
- Il est très difficile pour un explorateur ou un officier commandant une reconnaissance de porter un jugement bien sérieux sur ces nomades assez mystérieux par la vie bien spéciale qu’ils mènent. De leur seul aspect on emporte une vive et désagréable impression.
- « Les Touareg sont d’une terrible allure, maigres et haut sur leurs jambes, tout en nerfs, portant la tête droite..., la figure voilée jusqu’à mi-nez d’un chiffon de tulle noir, d’où émergent deux yeux sinistres brillants et fouilleurs. »
- Le guerrier se présente toujours armé jusqu’aux dents, il porte une lance de fer, un long sabre pendu à un baudrier, un poignard retenu par un bracelet au poignet. Souvent il est perché sur son dromadaire, « sa monture diabolique ». Tout cela inquiète étrangement l’Européen.
- Lorsque, par curiosité ou par devoir, on prend contact avec le Targui, en causant avec lui, on croit trouver devant soi un être souvent arrogant, toujours renfermé, impénétrable. Il sait éluder les questions ennuyeuses, il répond assez vaguement pour ne rien promettre, ment effrontément, et demande sans pudeur la récompense immédiate de toute marque de soumission ou d’obéissance.
- Les populations noires autrefois asservies aux pillards imageren ont gardé un effroi terrible de leurs anciens maîtres ; si l’on veut s’aider des renseignements des nègres pour connaître le Targui, on voit s’épaissir encore le mystère qui l’entoure.
- « Le Bourdane (hyène du désert), dit-on couramment, est cruel et menteur, il fonce comme le fauve dans la nuit et disparaît au jour. Le vent efface sa trace. Nul ne peut le suivre dans les pays où l’on ne trouve plus d’eau et où n’existent pas de pistes. »
- L’histoire de notre occupation elle-même n’offre guère d’éléments qui nous permettent de définir le caractère targui.
- Le massacre de la colonne Bonnier fut un combat de surprise bien préparé, conduit avec ruse, mais au cours duquel les assaillants ne montrèrent pas de qualités bien brillantes.
- Durant les démonstrations vers Tombouctou qui précédèrent et suivirent cette affaire, on n’entrevit que des essaims de guerriers fuyant au premier contact sérieux.
- OU IMAGEREN :........... . ..... : .==
- Par contre, les Kel Gress de l’Est chargèrent sept fois à l'arme blanche et se firent brillamment massacrer en plein jour.
- Les Touareg de la boucle du Niger firent preuve en 19U8 d’un courage intrépide. Les Anciens des tribus voulant ménager les existences des jeunes, prêchaient la soumission et montraient l’inutilité d’une lutte inégale où ils devraient peu nombreux combattre avec leurs armes blanches contre les troupes françaises bien armées : « Si nous ne luttons pas, nos fiancées ne nous embrasseront plus ». Les jeunes gens, se cachant entièrement la face avec leur litham, retenant dans leurs dents ce voile baissé sur les yeux, chargèrent désespérément le carré de nos tirailleurs jusqu’au contact des baïonnettes.
- Un long séjour en pays saharien, une patiente étude de la vie du nomade permettent seuls de comprendre et définir le caractère complexe de cet indigène.
- Le Targui est un être orgueilleux mais retors.
- Le souci d’assurer sa vie matérielle, le désir de s’enrichir le rendent diplomate rusé et peu scrupuleux, mais son amour-propre exagéré, sa nervosité extrême peuvent lui dicter des gestes du désintéressement le plus admirable et des actes de la plus chevaleresque bravoure.
- L’habillement des Imageren, leur équipement, leur caractère rusé, leur froideur apparente, leur courage particulier sont des résultantes ou des fonctions de leur vie spéciale au désert.
- Il est enfantin de croire que c’est pour mieux cacher ses traits et dissimuler ainsi plus facilement ses sentiments que le Targui garde la face toujours voilée. Lorsque ces Berbères furent repoussés dans le désert par l’invasion arabe ils ne portaient pas le litham. Les Numides de Jugurtha dont certains sont les descendants directs avaient le visage découvert.
- Pour combattre la soif, le Targui se met un morceau d’étoffe devant la bouche. Le vent sec et chaud du Sahara gerce les lèvres jusqu’au sang. Il faut se garantir contre lui en portant un voile pendant les journées brûlantes de marche dans le désert.
- Le nomade dut aussi se confectionner une espèce de visière en étoffe descendant jusqu’aux yeux, pour diminuer les effets de la réverbération intense du sable.
- Plus tard cet accoutrement, indiqué par les nécessités de la vie au Sahara, devint une partie du costume exigée par la mode et la pudeur. « Il est indécent pour un homme de montrer sa bouche. »
- Le Targui n’enlève jamais son litham, il le garde même lorsqu’il se couche, et en mangeant. Il doit porter ses aliments à la bouche en soulevant très discrètement ce voile. Il dissimule le plus possible sa figure lorsqu’il rencontre des femmes ou qu’il veut marquer son respect au passant.
- Le guerrier est armé constamment, mais cela ne
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- LES TOUAREG OU 1MAGEREN
- signifie nullement qu’il soit un forban prêt à tuer à tout instant. Certes il a le coup de sabre facile, mais il doit surtout par mode porter toujours ses armes même dans son campement. Nos seigneurs moyenâgeux n’en faisaient pas autrement chez eux'.
- On ne doit pas s’en laisser imposer par cet accoutrement spécial.
- La morgue, la froideur, la duplicité sont des défauts apparents mais non réels du Targui.
- En pays nomade, le temps ne compte pas. La conversation constitue un passe-temps très apprécié.
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- Souvent dans les expéditions guerrières les Ima-geren cherchent à ramasser du butin. Pour cela ils doivent procéder par surprise, ils profitent de l’obscurité pour reconnaître le campement à razzier, ils savent patiemment attendre l’occasion la plus propice; dès qu’elle se présente, ils tombent en essaim sur l’amezzar, semant l’effroi par des cris aigus.
- Ils se replient vivement en enlevant les troupeaux et les femmes. Ils ne songent pas à vaincre une résistance un peu acharnée. «Quand les hommes
- Pourquoi se presser? Pourquoi aller de suite au but et terminer vivement une discussion intéressante? Il faut d’abord causer pour ne rien dire, tout ce que l’on dit alors ne doit pas être pris au sérieux.
- Certains officiers ignorant cela se plaignaient que leurs ordres restassent inexécutés. Or ils avaient souvent indiqué vaguement leurs volontés dès le début du palabre, ce qui constituait une première faute, puis s’étaient engagés dans une discussion sans conclusion nette. Leurs interlocuteurs très intelligents se contentant de demi-concessions assez vagues attendaient une nouvelle réunion pour continuer la joute oratoire au cours de laquelle ils espéraient à force de ruse obtenir de n’avoir rien à faire tout en étant récompensés.
- Mais lorsqu’on donne ses ordres avec fermeté et qu’on sait faire sentir que toute discussion est inutile — les Imageren savent se taire et obéir — on peut alors être sûr que les promesses faites seront exécutées ponctuellement et loyalement.
- se défendent, les femmes se sauvent avec les troupeaux, le butin est nul ». Les Touareg organisent un rezzou, comme les corsaires préparaient autrefois
- une croisière, c’est une opération commerciale d’un genre spécial.
- Mais le Targui sait combattre désespérément lorsqu’il défend les siens et lorsqu’il lutte contre l’envahisseur.
- Les femmes excitent par leurs invectives et par leurs chants ces nomades fiers et nerveux qui se battent avec la plus grande bravoure. Les chansons célèbrent les héros tombés à la guerre et conservent leur mémoire.
- a Durant le printemps, l’hiver, l’été »
- L’imzaden1 criait à l’armée, à l'armce:
- Les guerriers sont partis,
- Aucun n’est revenu,
- Allah couvre de mépris çelui qui pense Que les souvenirs de cette année n’arriveront pas jusqu’à l’année prochaine.
- (Chanson .targui).
- Ll Laibe.
- 1. Imzadcn (violon monocorde dont s’accompagnent les femmes en chanlanl). ' • d :
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- LE STABILISATEUR ANTI-ROULIS SYSTÈME FRAHM
- La durée des périodes du roulis d’un navire concorde généralement avec celle de son oscillation pendulaire propre et elle est d’autant plus grande qu’il y a synchronisme entre la durée des oscillations propres du navire et celle des vagues que ce navire peut rencontrer. Il faut donc pour diminuer l’amplitude de ce roulis éviter ce synchronisme. On y parvient dans une certaine mesure en diminuant la hauteur métacentrique du navire, en augmentant son moment d’inertie, et en disposant des quilles de roulis longitudinalement au navire.
- Un autre moyen plus efficace a été étudié par M. Otto Schlick : il est basé sur l’action gyrosco-pique d’un volant tournant avec une grande vitesse et disposé d’une certaine façon dans le navire. Nous ne reviendrons pas sur cet appareil qui a déjà été décrit assez longuement dans le n° du 16 janvier 1909 de La Nature.
- Dernièrement M. Fralnn a cherché une solution du problème en combattant ce synchronisme, dù à un phénomène de résonnance, en produisant dans le navire un phénomène d’anti-résonnance, c’est-à-dire de roulis
- ment de la masse d’eau ABC sous l’action du roulis. Donc les phases résultant des oscillations de cette masse d’eau seront elles-mêmes décalées en retard de 90° sur celles du navire et l’eau dans les réservoirs atteindra son niveau maximum ou minimum un quart de période en retard sur l’inclinaison maximum du navire d’un bord ou de l’autre. Il y aura donc une différence totale de.
- phases entre les oscillations des vagîtes et celles de la masse d’eau ABC de 90° -f- 90° — 180° et alors cette dernière agira par son poids en sens inverse de l’action de ces vagues et redressera le navire.
- Quant à la valve régulatrice D, placée sur le tuyau «De, elle a pour but: 1° d’arrêter tout mouvement de la masse d’eau ABC, lorsqu’elle est fermée ; 2° de modifier par son ouverture plus ou moins grande, la résistance de l’air dans la conduite a c et les pressions dans les réservoirs A et B et, par suite, l’amplitude des oscillations de la masse d’eau ABC, suivant l’état de la mer.
- Le stabilisateur anti-roulis ayant été installé, ces temps derniers, sur trois navires de la marine marchande allemande nous dirons quelques mots de cette installation
- Fig. i.
- Schéma du stabilisateur anti-roulis.
- Robinet de décharge d‘eau
- o cV
- MQC
- Coupe transversale.
- u Coupe bb
- Coupe a a
- Coupe suivant bb d a a.
- Fig. 2. — Installation du stabilisateur anti-roulis à bord du Corcovado et de Z’Ipiranga.
- asynchrone avec celui du navire. Il obtient ce résultat au moyen d’une masse d’eau ABC (fig. i) dont les deux réservoirs latéraux qui la contiennent sont réunis à leur partie supérieure par un tuyau aDc muni en son milieu d’une valve régulatrice D. Voici alors ce qui se produit.
- D’après les lois de la résonnance, les oscillations d’un navire sont décalées en retard de 90° sur celles des lames qui les produisent, c’est-à-dire que l’inclinaison maximum du navire se produit un quart de période après (pie la vague qui le frappe a pris elle-même son inclinaison maximum.
- La même loi de résonnance s’applique au mouve-
- ainsi que des résultats obtenus, d’après le mémoire publié dans les Proceedings of the Institution of Naval Architects.
- La maison Blohm et Voss, de Hambourg, a disposé ce stabilisateur sur deux navires, le Corcovado et Ylpiranqa faisant le service entre Hambourg, Buenos-Avres et le Mexique.
- Ces navires de 135 m. de longueur, de 16 m. 50 de largeur et d’un tirant d’eau en charge de 7 m. 50 déplacent 14000 tonnes. Leur vitesse est de 13 nœuds.
- La figure 2 représente l’installation du stabilisateur.
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- LE STABILISATEUR ANTI-ROULIS SYSTÈME FRAHM
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- 5 m. de largeur relies transversalement au navire
- Chaque groupe est formé de deux ré-par un tuyau DaC de
- 11 se compose de deux groupes de réservoirs l’un à l’avant, l’autre à l’arrière, servoirs de 2 m. 70 de hauteur et de 0 m. -45 de hauteur. Dans le sens de l’axe longitudinal du navire ces réservoirs ont une longueur de 7 m. 50. A leur partie supérieure ces réservoirs sont reliés par une conduite d’air MÏN munie d’une valve régulatrice. Chacun des réservoirs qui est muni de guides et de déflecteur dans le Lut d’amortir le clapotis de l’eau contient 04 tonnes d’eau produisant un mouvement stabilisateur pour les deux réservoirs de 840 mètres-tonnes.
- Un pendule décrit plus loin et installé près du stabilisateur permet de relever sur un diagramme l’amplitude du roulis de ces navires.
- Des observations ont été faites pendant des voyages réguliers de ces navires entre Hambourg et Buenos-Ayres. Il résulte de ces observations que ces stabilisateurs réduisent l’amplitude des oscillations de roulis de 11° à 2°,50 et temps, de 18° à 5° ou 4°. Une autre installation semblable a été faite sur
- Installation du stabilisateur anti-roulis à bord du General.
- Stabilisateurs non en fonctionnement^ Stabilisateurs en fonctionnement —
- IOMARSio^3 1911
- 11 MARS 1 1911 ,
- -Stabilisateurs non en fonctionnement —
- "^ViV/T i* - r-v—
- I
- 30 35 40
- Stabilisateur arrière_ en fonctionnement
- 20
- 35
- 40 Minutes
- Fig. 4. — Diagramme montrant les amplitudes du roulis.
- 2° et, par gros un navire allemand General de 15 040 tonneaux, qui fait le service de l’Afrique du Sud. Cette installation est représentée sur la ligure 5.
- Les résultats obtenus en mars 1911 ont été également concluants, comme l’indique la ligure 4 qui montre les amplitudes des oscillations dans trois cas : 1° Les stabilisateurs ne fonctionnant pas; 2° les deux stabilisateurs en fonctionnement; 5° un seul stabilisateur en fonctionnement.
- D’après M. Fralim il est préférable de placer les stabilisateurs au milieu du navire et leurs réservoirs ainsi que leurs connexions transversales autant que possible au-dessus du centre de gravité du navire. L’aciion de l’eau de ces connexions vient alors s’ajouter à celle des réservoirs.
- Mais cette disposition n’est pas toujours possible et lorsqu’on est amené à placer les connexions transversales au-dessous du centre de gravité on est conduit à augmenter de beaucoup les dimensions des réservoirs.
- En terminant cet article nous apprenons que le stabilisateur Frahm'a été installé sur le Laconia que la Compagnie Cunard vient de faire construire.
- Ce navire a une vitesse modérée (25 nœuds); son déplacement est de 25 000 tonnes, il a une longueur de 190 m. 65 et une largeur de 21 m. 96.
- 11 est muni de deux hélices actionnées par des machines pilon à quadruple expansion.
- Pendule inscripteur du roulis. — Le pendule A figure 5 se compose de deux poids identiques BB dont on abaisse le centre de gravité à 0 mm 8 au-dessous du couteau C au moyen d’un petit poids D.
- La fréquence des osciUalions doubles de ce pendule est de 0,98 par minute de telle sorte que, par suite de sa grande inertie et sa faible excentricité, il reste sensiblement vertical malgré le roulis du navire. L’amplitude des oscillations du navire est inscrite au moyen du renvoi F, par un style G sur le tambour E entraîné à une vitesse constante par la dynamo H. R. Boxxix. '
- Fig. 5. — Pendule inscripteur du roulis.
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
- « L’aiguille, disent les dictionnaires, est une petite lige de fer, ou d’acier poli, appoinlie à une extrémité, percée d’un trou à son autre extrémité, dont on se sert pour coudre. » Rien n’est plus simple que cette définition, et il semblerait, à la lire, que le petit instrument qu’elle décrit doit être d’une fabrication aussi simple que celte définition elle-même.
- 11 n en est rien, cependant, et le minuscule outil de la couturière, que l’habile ouvrière passe et
- Tune des plus curieuses qu'il soit possible de voir. Pour faire assister nos lecteurs aux diverses phases de cette fabrication, nous les conduirons près de Laigle (Orne), à Saint-Sulpice-sur-Rille, dans la très importante usine appartenant à MM. Benjamin Bohin fils. Un nombre important de machines, dirigées par plusieurs centaines d’ouvriers et d’ouvrières, y fabriquent l’aiguille et l’épingle et déversent annuellement, dans tout l’univers, des milliers dè kilogrammes de ces petits instruments.
- Fig. i. — Phases successives de la fabrication des aiguilles.
- repasse avec tant d’agilité dans'les plis de.l’étoffe, et qui laisse, à son index gauche, les glorieux stigmates du travail, nécessite, avant d’arriver à l’état sous lequel nous le connaissons, une foule d’opéra-lions pratiquées par de nombreux ouvriers ou ouvrières, et toutes plus intéressantes les unes que les autres, et la multiplicité de ces manipulations est telle que, de tout temps, cette fabrication a été donnée comme exemple de ce que peut produire la division du travail.
- Bien que les machines perfectionnées dont l’industrie dispose aujourd’hui restreignent de plus en plus la main-d’œuvre et simplifient dans une large mesure la. suite des opérations nécessaires pour transformer en aiguille le fil d’acier venant de la tréfilcrie, cette fabrication n’en reste pas moins
- Cinq à six qualités d’acier, dont la valeur varie de 0 fr. 75 à .5 fr. 50 le kilogramme, suivant provenance et qualité, sont employées pour la fabrication des aiguilles. Constatation pénible, ce fil est importé d’Allemagne, nos tréfileries françaises n’ayant pu encore fournir aux fabricants français un lil présentant à la fois toutes les qualités requises pour être employé par cette industrie. Les rouleaux de fil sont posés sur des tournettes semblables à celles qui sont employées pour la fabrication mécanique des chaînes1, et le fil, entraîné parla machine, passe tout d’abord entre des tiges de fer, dressées verticalement sur une tablette, en lignes obliques,
- 1. Fabrication mécanique des chaînes. La Nature, n°4976, S avril 191 J.
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
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- munies d’une poignée à leurs deux extrémités, introduit la lame médiane entre les deux anneaux, de façon qu'elle repose sur le milieu des tronçons, les deux autres lames appuyant, de chaque côté de la partie extérieure des anneaux, sur les extrémités de
- et qui ont pour lonction de taire sunir a ce lit un redressage grossier. Cette machine, fort compliquée d’ailleurs, coupe automatiquement six tronçons à la fois, chacun d’eux ayant une longueur double de celle de l’aiguille qui doit être fabriquée. Son débit
- Fig. 2. — Machine à couper. — Machine coupant 6 tronçons à la fois, et à la minute 900 tronçons, qui donneront 1800 aiguilles.
- moyen est d’environ neuf cents tronçons à la minute.
- Malgré le premier dressage que la machine a fait subir au fil, ces tronçons présentent généralement une courbure plus ou moins accentuée. Avant de poursuivre la fabrication des aiguilles, il est indispensable de redresser à chaud ces tronçons.
- Pour cela, ils sont réunis en paquets et introduits dans deux anneaux de fer placés debout l’un à côté de l’autre et séparés par un léger intervalle. L’ensemble formé par ces deux anneaux et par le paquet de tronçons qu’ils supportent est introduit dans un four à gaz et chauffé à une température de 800°.
- Le tout est alors retiré et posé sur une table de fer, et un ouvrier, s’armant d’un instrument appelé râpe, et formé de trois lames parallèles réunies et
- ces tronçons. Pressant alors fortement sur la râpe, l’ouvrier lui donne dans le sens de sa longueur un mouvement de va-et-vient qui a pour résultat de faire rouler ces anneaux. Les tronçons, pressés et
- entraînés par le mouvement des anneaux, roulent eux-mêmes les uns contre les autres, et quelques secondes de ce travail suffisent pour obtenir un dressage parfait.
- Il est alors procédé à l’empointage des tronçons, qui se fait également à la machine. Un paquet de ces tronçons est déposé dans une sorte d’augette ou réservoir appelé trémie qui vient se terminer contre une poulie ou rouelle recouverte sur sa périphérie d’un bandage de caoutchouc et tournant contre une demi-circonférence de même rayon qui lui est concentrique et
- Fig. 3. — Dispositif pour le dressage à chaud des tronçons et des aiguilles.
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
- garnie elle-même intérieurement de caoutchouc. L’intervalle, entre les deux circonférences extérieure et intérieure est réglable à volonté, suivant la grosseur des aiguilles à empointer, de telle sorte qu’il ne puisse passer qu’un tronçon à la fois entre les deux revêtements de caoutchouc, et ces deux circonférences sont très légèrement désaxées par rapport l’une à l’autre.
- Le monceau de tronçons étant appliqué contre la roue caoutchoutée, la machine est mise en marche. La roue entraîne un premier tronçon qui, légèrement serré entre les deux lames de caoutchouc, roule sur lui-même pendant le parcours qu’il a à effectuer contre la demi-circonférence intérieure. L’une des extrémités, pendant ce trajet, appuie contre une meule d’émeri, tout d’abord très peu, et de façon que la pointe seule soit attaquée, puis de plus en plus, grâce au léger manque de parallélisme entre les axes des deux circonférences, et de telle sorte que la pointe s’affine et s’allonge de plus en plus jusqu'au moment où, le tronçon étant rejeté par la roue et ayant achevé son parcours, cette pointe est complètement terminée.
- Il va sans dire (pie chaque tronçon entraîné est immédiatement suivi d’un autre, l’ouvrier n’avant
- qu’à pousser les tronçons avec la main pour les appliquer contre la roue caoutchoutée qui les entraîne automatiquement, de sorte que cet empointage se fait sans arrêt, et que l’intervalle entre les deux circonférences extérieure et intérieure est toujours garni de tronçons serrés les uns contre les autres, en nombre plus ou moins grand suivant la grosseur de ces tronçons, et présentant toutes les phases de l’empoinlage, depuis l'attaque de l’extrême pointe, au moment où chaque tronçon est
- entraîné par la roue — jusqu'à la terminaison de la pointe — au moment où cette roue rejette le tron-
- ,. ua cou. Grâce à celte continuité
- empointer. - Les Iron- £ dans le lravai1’ ccttc ma‘
- çons entraînés par la |J chine peut empointer jusqu à
- rouelle garnie de caoul- \ , 450 aiguilles à la minute.
- chouc présentent leur ex- , Lorsque tout le paquet de
- trémilé a une meule qui - 1 1 1
- fait la pointe. Ils sont ensuite retournés et em-puinlésde Vautre bout. —
- Fig. 5. — Machine à percer sur laquelle les tronçons sont entraînés par une vis sans fin.
- Fis. 6.
- Le brunissage
- s'effectue a l'aide d'une meule de peau de chamois et de poussière d'émeri.
- tronçons est passé dans la roue, il est repris par l’ouvrier, replacé en sens contraire, et entraîné à nouveau, de façon à obtenir l’empointage de l’autre extrémité.
- Il est alors procédé au blanchissage des tronçons, qui a pour but d’enlever, sur la partie centrale de chacun de
- ces tronçons, l’oxyde de fer qui s’y est déposé, afin de faciliter l’estampage, qui suit cette opération Pour le blanchissage, les tronçons empointés sont déposés encore dans une trémie, comme cela se pratique pour l’empointage, et ces tronçons, entraînés par deux disques parallèles garnis également de caoutchouc, et tournant, comme ci-dessus, contre la partie intérieure d’une demi-circonférence garnie, elle-même, de caoutchouc, sont blanchis en leur milieu, pendant ce parcours, par une meule tournant entre les deux disques, à une vitesse beaucoup plus grande que ces disques. Au cours de cette opération, l’oxyde de fer seul est enlevé, et la diminution du diamètre du tronçon n’est pas supérieure à un centième de millimètre.
- . C’est alors qu’ont lieu les deux opérations les plus curieuses qu’il soit possible de voir au cours de cette fabrication.
- Là première est Y estampage, au cours duquel chaque tronçon, amené par un distributeur et appliqué contre une matrice fixe, reçoit le choc d’un mouton portant à son extrémité1 une autre matrice absolument semblable à la première. Lorsque l’on songe à la finesse de certaines aiguilles, qui est telle que dans le numéro le plus petit, le 12, le nombre de ces aiguilles est de 40000 au kilogramme, on reste véritablement confondu, stupéfié, en voyant avec quelle précision s’accomplit ce travail. La délicatesse des matrices, dans ce cas, est telle qu’on 11’en saisit que- très difficilement les détails à la loupe sans laquelle
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
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- l’ouvrier qui, à Fusille, est chargé de les établir, ue pourrait mener à bien ce travail. El, malgré cela, au moment du choc, ces deux matrices coïncident parfaitement dans tous leurs détails et impriment sans aucun raté, sur la partie médiane du tronçon, les deux dépressions qui seront percées tout à l’heure pour donner Y œil ou chas. Malgré la délicatesse de ce travail, les machines perfectionnées qui en sont chargées peuvent estamper, à la minute, 100 tronçons, soit 200 aiguilles.
- Les tronçons estampés sont portés à l'ouvrier chargé du perçage qui les dispose, là encore, dans une trémie ayant en largeur la dimension de ces fronçons. La machine étant en marche, l’ouvrier guide les tronçons, de façon qu’ils ne passent qu’un à un. Ils tombent alors sur une vis sans lin qui les (utraîne, tout en les appuyant contre une pièce appelée guide et qui est pourvue d’une arête sur laquelle s’applique la partie estampée et aplanie du tronçon, entre les deux dépressions qui vont être percées.
- Le guide force cette partie estampée à rester horizontale, et, en même temps, empêche le tronçon de dévier à droite ou à gauche de la bonne direction.
- Fig. — Banc de polissage. — Les paquets d’aiguilles (on en voit un au premier plan entouré d’une lanière de cuir) roulent entre une table et un rouleau dé bois.
- de tronçons entre les mâchoires d’un étau, pique sur les pointes de l’autre moitié un paquet de chiffons assez analogue à celui qu’emploient beaucoup de repasseuses pour tenir la poignée du fer. Poussant et tirant alternativement sur la partie supérieure, libre, de chaque groupe de tronçons, il Huit par les casser tous, en leur milieu,, et chaque paquet enlilé est alors séparé en deux paquets d’aiguilles, encore grossières, appelées aiguilles enfilées, réunies chacune par un seul lil passant dans tous les trous.
- Ces aiguilles enfilées sont remises alors aux ouvriers chargés du limage ou ébarbage de la partie estampée. Cette partie, en effet, présente, de chaque côté de l’œil, ou chas, un méplat produit par l’estampage, et appelé joue. Le paquet d’aiguilles enfilées, serré entre les larges mâchoires d’une
- pince, est présenté à une meule " tournant à grande: vitesse, de chaque côté, et cés méplats •sont' rapidement limés, cependant qu’une véritable gerbe d’étincelles jaillit à chaque contact sur la meule. Le paquet est alors présenté à la meule perpendiculairement à la tangente passant au point de contact, puis, de chaque côté, un peu obliquement à cette tangente.
- Amené par la vis sans lin, chaque tronçon vient se présenter à son tour sous deux pointes légèrement aplaties, ce qui leur donne la forme de minuscules ciseaux, qui, glissant entre chaque frappe dans un feutre gras, viennent tomber exactement, de chaque côté de la partie centrale du tronçon, au milieu des petites cuvettes creusées à l’estampage. Chose merveilleuse, malgré la délicatesse de ce travail, chaque machine peut percer 550 tronçons, soit (100 aiguilles à la minute.
- Ces tronçons, remis à des ouvrières travaillant au dehors, sont ensuite assemblés par paquets de 100 à 150, suivant leur grosseur, à l’aide de petites liges ou lamelles de fer appelées fils à enfiler introduites dans les trous qui viennent d’être percés, d’où le nom d'enfilage des tronçons donné à cette phase du travail.
- Les tronçons ainsi réunis, appelés paquets enfilés, ou tronçons enfilés, sont rapportés à l’usine où un ouvrier, prenant une des moitiés de chaque groupe
- C'est le limage des tètes, qui se trouvent, ainsi, taillées grossièrement en biseau de chaque côté du chas. Cette opération, autrefois, se pratiquait à la main, à l’aide d’une lime, d’où le nom de limage, encore employé aujourd’hui, alors (pie le ternie propre serait plutôt meulage.
- A ce moment seulement sont enlevés les fils qui réunissaient les aiguilles, et enfin, apparaissent, combien informes encore, les petits instruments si délicats que nous avons accoutumé de voir aux mains de la couturière. Oxydées partout, sauf pour les parties qui viennent d’être meulées, quelques unes, de plus, ont été tordues au cours des diverses manipulations qu’elles ont du subir. 11 faut alors les redresser à chaud, opération qui 11e diffère en rien de celle qui est pratiquée pour les tronçons.
- Les aiguilles redressées, réunies en paquet sur une feuille de papier, sont alors déposées sur une plaque de fer qui est ensuite portée dans un .four à gaz. Elles y sont chauffées à une température de
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
- Fig. 8. — Tallage. — Classement des aiguilles par longueur. L’ouvrière sent entre ses mains les aiguilles plus longues et les retire entre ses paumes.
- 750°, puis trempées dans l’huile de poisson. Après celte trempe, qui leur donne de la dureté, mais les rend trop cassantes, elles sont soumises à un recuit, appelé renient, dans un bain d’huile, à une température de 180 à 200°.
- Mais cette trempe, et ce recuit, ont rendu plus rugueuse encore la petite tige d’acier qui doit, pour l’usage, présenter un poli parfait. Les aiguilles sont déversées à la pelle dans une boîte à fond ondulé, appelée boîte à appéris-saije, et qui est posée elle-même sur une planchette inclinée.
- L’ouvrier, placé à la partie inférieure de la boîte, donne à celle-ci divers mouvements qui ont pour but de : répartir les aiguilles à peu près uniformément sur le fond. Il imprime alors à la boite un mouvement de va-et-
- vient dans le sens longitudinal, qui est le sens des ondulations, et bientôt les aiguilles viennent se placer uniformément dans les rainures. Soulevant alors d’un coup sec la partie inférieure de la boîte, il fait sauter du même coup les aiguilles réunies à cette parlie inférieure, et d’autres aiguilles, descendant pendant que les premières sont soulevées, viennent prendre leur place, de sorte que les premières retombent dessus.
- Après quelques mouvements de ce genre, toutes les aiguilles sont rassemblées à la partie inférieure de la boite, entassées comme les bûches d’un tas de bois. Elles sont enlevées à l’aide d’une lame de tôle, et déversées avec précaution, de façon que le monceau reste bien régulier, sur une bande de Loile. D’autres monceaux d’aiguilles, après avoir subi même manipulation, sont déposés à côté du premier. Lorsqu’ils sont en nombre suffisant, ils sont enroulés dans la toile avec un mélange de savon et d’émeri. La toile elle-même est alors entourée d’une courroie de cuir qui a pour but de la maintenir solidement, et les deux extrémités du rouleau ainsi formé sont armées d’un cercle de fer, enfoncé à coups
- Fig. 9-
- Rouleau d’aiguilles prêt pour le polissage.
- de maillet, et qui porte, en sa parlie centrale, et extérieurement au rouleau, une sorte de poignée qui se trouve ainsi dans l’axe de ce rouleau.
- Les rouleaux d’aiguilles sont alors portés sur le banc à polir, composé d’une plaque mobile de fonte, portant de profondes ondulations dans le sens transversal, au-dessus de laquelle sont des rouleaux de bois munis à leurs extrémités de tourillons. Les
- cylindres de 'toile renfermant les aiguilles sont placés sur la plaque inférieure, et sous les rouleaux de bois, les axes ou tourillons des cercles de fer enfoncés aux extrémités de ce rouleau d’aiguilles étant engagés dans des glissières verticales. La machine, mue par une bielle à l’aide d’un excentrique, est alors mise en marche. Elle entraîne les cylindres renfermant les aiguilles, qui roulent entre la plaque ondulée et les rouleaux de bois, et ces aiguilles, tournant les unes contre les autres, usées par l’émeri, lubrifiées par le savon, perdent un peu de leur rugosité.
- Au bout de 24 heures de ce traitement, les , aiguilles sont sorties de leur
- enveloppe de toile et lavées, puis elles y sont replacées avec le même mélange que ci-dessus pour une nouvelle période de 24 heures. Cette opération est répétée de 5 à 0 fois, suivant dureté de l’acier employé et qualité de l’aiguille, et c’est un spectacle curieux que de voir, dans la même salle, dix bancs à polir, semblables à celui que représente notre gravure, fonctionnant avec un bruit assourdissant.
- Lorsque le polissage est terminé, les aiguilles sont brassées dans l’eau de savon, pour le nettoyage, et séchées dans la sciure de bois. Elles passent ensuite au brunissage qui se pratique sur une meule eû peau de chamois, recouverte de poussière impalpable d’émeri, les petites tiges d’acier, comme pour l’empointage et le blanchissage, étant entraînées par une rouelle recouverte de caoutchouc.
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- COMMENT ON FAIT UNE AIGUILLE
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- Les aiguilles sont alors terminées, mais, au cours des multiples manipulations qu’elles ont dù subir, il s’est fatalement produit quelques accidents. Les unes n’ont plus de tète, les autres plus de pointe. Il est alors procédé au triage, qui se fait à la main, les aiguilles étant étalées.
- Ensuite a lieu le tallage, opération qui consiste à retirer, dans'chaque numéro, les aiguilles restées un
- Ainsi qu'on a pu le .voir par ce bref résumé, le nombre des manipulations que doit subir l’aiguille est fort grand, et la perfection des machines employées est remarquable. Il faut ajouter qu’il’est fait usage, chez MM. Bohin, d’une autre machine, dont l’inventeur est M. Bohin père lui-même, et qui, à elle seule, remplace toutes celles qui sont utilisées pour les premières phases de la fabrication, depuis le dressage et coupage du fil jus-ques et y compris, le limage des aiguilles sur les joues et sur la tète.
- Nous donnons de cette merveilleuse machine, produisant en moyenne 75 000 aiguilles par jour, et pour laquelle des brevets ont été pris dans toutes les parties du monde, une vue d’ensemble et une vue des principaux organes.
- Fig. io. — Nouvelle machine à fabriquer les aiguilles pouvant en-donne r ~5 000 par iour.
- peu plus longues. Pour cela, une pile d’aiguilles du même numéro est disposée sur un support de bois un peu moins large que leur longueur, et une ouvrière, les deux mains ouvertes de chaque côté de la pile, soulève par la tête et la pointe, qui se piquent légèrement dans l’épiderme, les aiguilles dont la longueur , est supérieure à celle des autres. Celles qui restent ayant toutes même longueur sont alors remises à d’autres ouvrières, chargées de l'empaquetage, qui les piquent soit sur papier, pour les qualités ordinaires, soit sur étoffe, pour les qualités supérieures, par 25 à la fois.
- Elles sont mises ensuite par paquets de 40 qui contiennent, par conséquent, chacun mille aiguilles.
- Il est aussi fait des assortiments comprenant, le plus souvent, cinq numéros d’aiguilles, ainsi que des pochettes, des portefeuilles, en carton, celluloïd, cuir, dont la diversité;varie à l’infini. _
- Fig. 11. — Table de la nouvelle machine.— A, forgeage des télés; B, perçage des yeux; C, disque d’entraînement; D, encoches du disque saisissant les aiguilles pour les porter à la meule d'empoin-lage; E, coupage du fil par longueur d'aiguilleN..................
- Telle est, dans ses grandes lignes, cette curieuse industrie qui fait vivre, à Laigle et aux alentours, plus d’un millier d’ouvriers et ouvrières. Le poids du métal employé annuellement dépassant 50 tonnes et le nombre d’aiguilles par kilo de métal étant d’environ 40 000 pour le n° 12, le plus fin, 4000 pour le n° I, le plus gros, 8000, 9000, 10 à 11 000, pour les nos 4, 5 et 6, les plus courants, on peut se faire une idée approximative du nombre de ces petits instruments fabriqués annuellement à Laigle.
- Georges Lanorvime.
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- ACADEMIE DES SCIENCES
- Le compte rendu de la séance paraîtra dans le prochain numéro.
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- UN NOUVEL ÉBULLIOMÈTRE
- On sait qu’à la pression atmosphérique normale de 760 mm l’eau bout à 100° C. et l’alcool à 78° C.
- Les mélanges de l’un et l’autre liquide entrent en ébullition à des températures intermédiaires se rapprochant d’autant plus de 78° C. que le produit contient moins d’eau. Dans ces conditions, il suffit, pour déterminer la quantité d’alcool contenu dans un vin, de plonger un thermomètre dans le liquide bouillant et de voir à quelle hauteur s’arrête le mercure.
- Ce mode d’analyse extrêmement simple ne
- Aussi, en pratique, l’ébulliométrie est-elle toujours pratiquée à l’aide d’appareils spéciaux : ébul-liomètres et ébullioscopcs dont il existe de nombreux modèles. Le premier en date fut imaginé par un savant de Montpellier, M. Tabarié, en 1855, mais ne fut guère employé pratiquement, les vignerons et négociants de l’époque n’étant pas obligés comme maintenant de doser l’alcool de leurs vins. D’autres inventeurs modifièrent ensuite l’appareil en le munissant, qui d’un thermomètre à cadran, qui d’un lhermomètrc à maxima, qui d’un uou-
- Fig. i à 3. — Divers genres d’ébullioscopes les plus employés. — i. En verre, pour laboratoires. 2. De Vidal-Malligand. — 3. Double, de Dujardin.
- peut toutefois donner de résultats exacts qu’à condition d’observer certaines précautions. C’est ainsi qu’on n’opérera pas sur des vins de liqueur, car la forte quantité de sucre en dissolution élève notablement le point normal d’ébullition. C’est ainsi que l’essai sera nécessairement fait dans un récipient à réfrigérant pour la condensation des vapeurs ainsi reconduites dans le liquide bouillant, sans cela, l’alcool se vaporisant plus rapidement que l’eau, la composition du vin serait altérée dès le début de l’opération. C’est ainsi enfin que chaque détermination sera faite dans le même moment et sur le vin à essayer et sur l’eau, pour tenir compte des variations dues à l’influence de la pression barométrique.
- veau mode de chauffage. 11 serait peu intéressant d’examiner le détail de ces inventions, d’autant plus que nous retrouverons chaque innovation intéressante conservée dans les ébullioscopcs employés maintenant.
- Il existe, en effet, plusieurs types d’appareils pour l’ébulliométrie employés concurremment selon le genre des travaux à faire et les préférences des essayeurs. On en construit entièrement en verre (fig. 1), à l’usage des laboratoires, et pour déterminer les points d’ébullition de toutes sortes de liquides, aussi bien des mélanges d’acides minéraux que d’eau et d’alcool. Pour les essais de degrés alcooliques des vins, on préfère généralement les modèles métalliques, plus rustiques et rapidement
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- UN NOUVEL EBULLIOMETRE 189
- chauffables; un des modèles les plus employe's est celui de Yidal-Malligand (fig. 2) à thermomètre coudé horizontalement, et à chauffage par thermosiphon dans lequel circule activement le liquide sans
- RéFrlgérant
- -Eau Froide
- - Condensation des vapeurs
- Thermomètre - Vin à analyser Tube de cbauFFage
- .Lampe à alcool
- Fig. 4. — Coupe de Vèbulliomètre Contassot.
- que la flamme puisse échauffer le reste de l’appareil.
- Un autre ébulliomètre très commode et fort employé à l’analyse des vins est celui de Dujardin-Sallcron dont il existe des modèles simples, mais dont le type perfectionné comporte une réunion de deux chaudières, deux réfrigérants et deux thermomètres (fig. 3).
- De la sorte, au lieu de faire un essai avec l’eau, après ou avant chaque dosage d’alcool, on peut eîîectuer les deux mesures à la fois : c’est évidemment beaucoup plus rapide et c’est aussi plus exact, car on évite ainsi les petites erreurs dues aux variations barométriques pouvant se produire dans l’in-lervalle de deux opérations.
- Un inventeur parisien, M. À. Contassot, vient de faire breveter un ingénieux ébullioscope qui réunit les perfectionnements imaginés antérieurement à de nouvelles particularités très intéressantes. Son appareil (fig. 4 et 5) se compose de deux chaudières à tubes inférieurs de chauffage venant passer l’nn près de l’autre dans la flamme d’une petite lampe à alcool placée en arrière. Sur ces chaudières qui, au début de chaque essai, sont remplies l’une du vin à analyser, et l’autre d’eau, on fixe, à l’aide de trois vis basculantes, deux thermomètres et le récipient contenant l’eau de réfrigération. Chaque thermomètre est recourbé horizontalement, l’un à gauche, l’autre à droite, les tiges étant supportées par une solide traverse métallique.
- Dans ces conditions, et c’est ce qui surtout fait l’intérêt du nouvel appareil, la correction due à la pression atmosphérique peut se faire de façon absolument automatique. En effet, le curseur de gauche que l’on fait coïncider avec l’extrémité
- de la colonne mercurielle du thermomètre à eau est solidaire, par l’intermédiaire de vis à pas inversés placées sur la tige de commande, d’un curseur placé à droite. Au moment de la lecture, on place au niveau de l’index le point O (eau pure) d’une réglette coulissante mobile. Il suffit de lire à quelle graduation de la réglette arrive le mercure du thermomètre de droite (côté où bout le vin) : on a directement le pour 100 d’alcool contenu dans le vin soumis à l’essai. La réglette de l’appareil Con-lassot est en effet graduée pour indiquer directement la richesse alcoolique des vins, ce qui permet une lecture bien plus commode qu’avec les appareils où les degrés thermométriques doivent être transformés en pour 100 d’alcool à l’aide de tables ou de règles à calcul spéciales.
- Ces avantages seront d’autant plus appréciés que les ébullioscopes en général sont surtout employés aux essais rapides faits par les vignerons et commerçants en vin. On préfère en effet, pour les analyses de laboratoires où le maximum de précision est indispensable, prendre le degré densimétriquo au pèse-alcool Gay-Lussac du mélange d’eau et d’alcool, séparé des autres constituants du vin par un petit alambic Salleron. Or, l’appareil Contassot permet une manipulation extrêmement rapide ; en effet, le démontage est presque instantané, les chaudières jumelées permettent d’effectuer l’essai de correction
- Fig. 5. — Vue extérieure de l’appareil Contassot.
- en même temps que l’essai principal, enfin le dispositif pour l’obtention directe du pour 100 d’alcool fonctionne automatiquement.
- A. C.
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- CORRESPONDANCE
- À propos de l’article sur l'Endoscopie, du Dr R. Burnier, paru dans le n° 1995, du 5 août, p. 155, nous recevons une lettre du Dr Boisseau du Rocher (Paris), dont nous publions à titre documentaire les passages relatifs à cet article :
- Paris, 5 août 1911.
- « Parlant d’endoscopie à lumière externe, l’auteur de l’article, le Dr Burnier, dit : « Omise, de Dublin (1865), « Stcin (1874), Grunfehl, de Vienne (1824), Boisseau du « Rocher, de Paris, créèrent également de nouveaux « appareils. » Il s’agit là, pour l’auteur de l’article, d’endoscopes à lumière externe. Il ajoute : En 1876, Nitze, de Berlin, apporte une idée nouvelle.... Il se servait d’un fil de platine intravésical porté à l’incandescence, l’enveloppe étant refroidie par une circulation d’eau ; et il agrandit le champ visuel par un système optique sur lequel le Dr Burnier ne donne du reste pas de détails. Il ajoute qu’en 1887 Nitze construisit son cystoscope à prisme dont tous les modèles actuels ne sont qu’une répétition plus ou moins modifiée.
- « En réalité, en 1885, j’ai fait connaître le système optique complètement nouveau, qui me permettait de voir une grande étendue de la muqueuse vésicale (voy.
- les Comptes rendus de VAcadémie des Sciences, n° du 24 juillet 1885). Il ne s’agit donc pas là d’endoscopie à lumière externe.
- (( A cette époque, Nitze se servait d’un système optique analogue au système optique employé dans les longues-vues, et n’avait, qu’un champ trop restreint. Avant de m’occuper d’endoscopie, j’avais fait venir d’Allemagne tous les documents nécessaires pour ne pas tomber dans les mêmes errements que mes devanciers. Du reste, le Dr Burnier donne la date de 1887 comme étant la date d’apparition de l’endoscope de Nitze. En réalité, il ne fut connu en France qu’en 1890. Il n’y a donc pas d’erreur possible sur le point d’antériorité, même en adoptant la date de 1887 donnée par le Dr Burnier.
- (( En 1885 également, j’employais, comme éclairage, la lampe à incandescence intravésicale.
- « Le Dr Burnier oublie aussi de mentionner les endoscopes que j’ai fait connaître pour le cathétérisme des uretères. Il ne cite que Nitze, Casper, Albarran.
- « Le point capital est le suivant : le système optique qui a permis de réaliser l’endoscopie à lumière interne, a bien été fait en France par moi, et a été connu en 1885 plusieurs années avant que Nitze ait fait connaître son système optique analogue au mien. »
- LA SEMAINE DE MOTOCULTURE DE MELUN
- 2-9 juillet 1911
- Grâce à l’heureuse initiative de M. Henri Germain, le dévoué Secrétaire du Syndicat agricole de Melun, secondé par l’Association française de Motoculture
- tourne à la vitesse de 250 tours. Ce tracteur remorquait une charrue Mogul à 5 socs, exécutant des labours de 15 à 22 centimètres de profondeur sur
- et la Société horticole de Seine-ct-Marne, une Exposition internationale de machinisme agricole, vient d’avoir lieu à Melun. Une particularité digne de remarque .signala cette intéressante manifestation. Dans des champs voisins, des tracteurs, des labou-reuses automotrices, des houes automobiles, des moto-batteuses et autres moteurs fonctionnaient sous les yeux du public compétent qui pouvait ainsi se rendre compte de leur valeur.
- Distinguons d’abord parmi les tracteurs exposés, celui de la Compagnie internationale des machines agricoles qui obtient l’adhérence au sol par son poids de 8000 kilogrammes. Son moteur de 55 chevaux, horizontal, tà allumage par pile et magnéto,
- 1 m. 50 à 2 mètres de large, dans les' terrains les plus difficiles. •
- Les essais se firent pendant 4 jours consécutifs en différents endroits. Malgré la résistance considérable opposée à l’avancement des socs, vu l’état de sécheresse des terres, le labourage fut parfait.
- On exécuta également des expériences de moissonnage avec-le même tracteur, qui, en remorquant 5 lieuses Osborne, put couper et lier environ 8 hectares d’avoine en 6 heures.
- Pendant ces quatre journées, la machine fonctionna avec une régularité unanimement constatée,* sans arrêt et sans panne, tout en marchant au benzol.
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- LA SEMAINE DE MOTOCULTURE DE MELUN ===== 191
- Le tracteur CIMA sert aussi à remorquer des véhicules sur les routes, des faucheuses, etc. C’est, en outre, une locomobile capable d’actionner les appareils de battage, ainsi que tous les instruments .d’intérieur et d’extérieur de ferme.
- on ne put juger à Melun de leur vrai mérite, car ils n’étaient pas munis d’instruments de culture ou de récolte, qui auraient rendu probante la démonstration.
- La houe automotrice de Mesmay, grâce à son
- Ces qualités lui valurent le premier grand prix du Concours.
- Toutefois ce tracteur très répandu aux Etats-Unis, où le pétrole se vend bon marché, ne perdra-
- dispositif d’avant-train moto-directeur, est d’un maniement aisé. Le virage s’effectue, dans un rayon égal à l’empattement de l’appareil, par un simple braquage des roues avant que Ton fait tourner
- t-il pas son avantage en France où ce produit coûte cher? De plus, son poids môme ne îe rendra-t-il pas inutilisable sur un terrain détrempé?
- D’autres tracteurs qui figuraient au Concours, comme celui de l’ingénieur Lefebvre de Rouen, obtiennent leur adhérence au sol par des moyens plus ingénieux et plus pratiques. Malheureusement,
- de 90°, comme T avant-train d’un camion ou d’un simple chariot.
- La marche arrière s’obtient sans disposilif mécanique supplémentaire, en faisant tourner les roues de 180°, autour de leur pivot, véritable cheville ouvrière.
- Quatre boulons relient au châssis la houe proprement dite dont les rasettes sont réglables et orien-
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- 192 LA SEMAINE DE MOTOCULTURE DE MELUN
- tables dans tous les sens, leur serrage se faisant par un simple écrou.
- La voie des roues avant et arrière est également réglable afin de corriger les différences que présentent, d’une contrée à une autre et souvent d’un champ à celui d’à-côté, l’écartement des lignes de betteraves ou de maïs, par exemple. Le relevage de l’ensemble des fers, pouvant travailler jusqu’à 0 lignes, s’opère au moyen d’un levier placé à portée du conducteur.
- Une fois le châssis de sarclage démonté, le cultivateur a en sa possession, une véritable petite lo-eomobile souple et économique immédiatement en flatterie. Il commande aisément le hache-paille, la batteuse, la presse à fourrage ou la pompe au moyen de son dispositif de poulies étagées, qu’un débrayage permet d’actionner à volonté. Il pourra également atteler derrière la houe, devenue tracteur, la fau-
- force produite et utilisent le surplus pour la commande des organes creuseurs du sillon. Dans sa charrue automotrice, Hubert Linard fait travailler les socs eux-mêmes. Cette machine rendra-t-elle les services qu’en attend son inventeur? En tout cas, elle a besoin de quelques modifications pour être au point comme le montrent les récentes expériences de Melun. Notamment, M. Hubert Linard devra munir sa charrue à socs percutants d’un changement de vitesse et remplacer son embrayage en cuir par un embrayage métallique plus souple et plus progressif.
- De son côté, M. Marcel Landrin a fait marcher le dimanche 9 juillet à Dammarie, sa charrue automobile qu’il perfectionne depuis deux ans. Il a en particulier consolidé les disques dans leur attache et muni les roues de palettes mobiles, commandées par une excentrique.
- Notons encore dans le même ordre d’idées, la bi-
- eheuse, la déchaumeuse, la moissonneuse-lieuse ou le rouleau .
- Comme on le voit, ce n’est plus ici un châssis automobile auquel on a ajouté les outils de sarclage ; ce n’est pas non plus l’ancienne houe à cheval munie tant bien que mal d’un moteur automobile et d’une transmission quelconque, mais bien une machine issue d’un principe nouveau.
- Cette houe, qu’actionne un moteur « Abeille » monocylindrique, peut sarcler quotidiennement 10 à 12 hectares de betteraves, faucher 5 à 6 hectares de verdure, battre 5 à 0000 gerbes ou presser 35 000 kilogrammes de fourrage en balles de 60 à 70 kilogrammes; a ,
- Les appareils de motoculture Hubert Linard et Marcel Landrin apportent une solution nouvelle au problème des labours. Ces ingénieurs n’emploient à la. propulsion de la machine qu’une partie de la
- nemc automobile Baurhe et Monnier applicable aux vignobles et aux pépinières. Avec son moteur de 4 1/2 chev., cet, instrument monté sur trois roues, dont deux motrices à l’avant, et la troisième à l’arrière simplement porteuse, effectue, moyennant 10 à 12 francs, un travail qui coûte manuellement 60 francs l’heclare.
- Parmi les autres nouveautés agricoles du Concours de Melun, signalons encore les photographies exposées par M. Lébert qui reproduisaient les détails de son exploitation d’Arcachon, où l’électricité actionne .tous les instruments agricoles. Une modeste chute d’eau .fournit, à hon marché, l’énergie nécessaire à quelques turbines, tandis qu’un moteur électrique sur chariot la transporte dans les champs du domaine, où charrues, herses, moissonneuses, bal-. teuses et autres machines l’utilisent.
- Jacques Boyer.
- Le Gérant : P. M.tssox. —- Imprimerie Laiiure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 1996. 26 AOUT 1911.
- NOUVEAUX INSECTES CHAMPIGNONNISTES
- On connaît depuis longtemps le cas curieux des fourmis qui cultivent véritablement des champignons, qui créent des champignonnières où leurs larves trouvent abondante nourriture. On connaît depuis peu celui des termites1 où les champignons qui se développent dans leurs gigantesques demeures .jouent un rôle nutritif important. Il est intéressant de constater que ces deux exemples ne sont pas isolés, ainsi que'M. J. Beau-verie vient de le montrer2 en rassemblant des travaux épars de ses devanciers et y ajoutant une importante contribution. Lorsqu’on examine, en effet, les parois des cavités que les coléoptères du groupe des Bostrychides creusent dans le bois de nos arbres, ou celles qui existent dans les galles des mouches du genre Asphondylia, on y trouve une sorte de croûte blanche, qui parut être, aux premiers observateurs, une simple excrétion saline, que l’on désigna sous le nom d'Ambrosia. Ce n’est qu’en 1844 que liarlig reconnut que cette prétendue croûte saline était en réalité constituée par un champignon et que c’était à la présence de celui-ci qu’était dû le brunissement des parois des cavités.
- Ledit champignon il y a en réalité plusieurs
- espèces, que M. J. Beauverie a étudiées — n’est pas une simple moisissure, c’est-à-dire inutile ou même nuisible à l’insecte. Il est en réalité très utile en constituant pour les larves une nourriture saine et
- 1. La Nature. N° 1923 cl n° 1969 (Iuform.).
- 2. Annales des sciences naturelles. Zoologie, 9° série, LXI.
- abondante; ce qui le prouve c’est que celles-ci se développent d’autant mieux que le mycélium est plus abondant, fait qui s’explique, d’ailleurs, en ce que
- les filaments du champignon se terminent du côté de la cavité de la galerie par des globules riches en glycogène et en huile. De plus, les champignons des galeries des Bos-tryches ont pour ceux-ci l’utilité de drainer en quelque sorte dans le bois les matières azotées et de les mettre à la portée des larves. On remarque d’ailleurs que les Bostryches creusent leurs galeries seulement dans le bois assez frais cl dans l’aubier, car, dans ces conditions seulement, le champignon trouve l’eau et les aliments nécessaires à son développement, en même temps qu’une suffisante aération. Ces
- conditions sont si bien adaptées au champignon que le gazon qu’il forme constitue véritablement une culture pure.
- Les premiers germes du champignon semblent apportés par des insectes adultes, soit qu’ils existent à la surface de leur corps, soit qu’ils soient déposés en môme temps que leurs déj eclions. Cet ensemencement a évidemment lieu en dehors de la volonté de l’animal; mais tous deux, néanmoins, tirent parti de leur association : c’est une véritable symbiose, car le champignon, quoique « brouté » par place, se trouve placé, du fait de l’insecte, dans un milieu très favorable, et, d’autre part, l’insecte trouve dans son compagnon une nourriture suffisamment tendre pour ses faibles mâchoires.
- Henri Coüpin.
- Fig. i. — Galeries creusées dans le bois par des Coléoptères du groupe des Bostrychides.
- Fig. 2. —Portion, très grossie, du champignon qui recouvre les galeries des galles de f Asphondylia Mageri.
- 3 y- année.
- 1e semestre.
- 13, — 193
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- LES COURS ET L’HYGIENE DES MAISONS
- Ou peut dire, sans exagération aucune, que l’aération est le meilleur des assainissements, et l’on doit bien reconnaître que la pratique s’en est introduite de plus en plus dans la vie moderne; de plus en plus on prend l’habitude d’ouvrii' largement les fenêtres, au moins un certain temps de la journée, et innombrables mêmes sont les gens qui dorment la fenêtre ouverte. A la campagne et dans les petites villes, cette aération est moins néces-
- !dôjÿimàn t
- Ancienne disposition d’une maison en façade.
- saire, parce que la faible agglomération des habitants rend les chances de contagion plus rares, en même temps que l’aération est plus facile.
- Dans les grandes villes, c’est tout le contraire, et il y a une multitude de pièces, même dans les appartements chers et confortables, qui ne donnent pas directement sur la rue. On pourrait s’imaginer qu’on ne perd pas grand’chose à ne point respirer directement l’air des
- Disposition ancienne et vicieuse.
- rues des grandes villes; mais qu’on ne s’y trompe pas.
- 11 y a entre l’air d’une rue de Paris et celui d’un appartement une différence énorme au point de vue de la pollution, et, dans des expériences célèbres, on a constaté qu’un appartement renfermait quelque 5000 germes dans un même volume d’air qui n’en contenait que 800 si on le prenait dans la rue sur laquelle donnait cet appartement. L’air des rues se renouvelle constamment, grâce au vent et grâce aussi aux améliorations que l’on a apportées à ces voies, dont la largeur, encore insuffisante,
- est du moins relativement proportionnée maintenant à la hauteur des maisons qui les bordent. Nous sommes heureusement loin tics rues de 2,40 m. de large; et, à Paris en particulier, on a décidé, par exemple, que les maisons n’auraient pas plus de 12 m., sans leurs combles, pour une rue de 7,80 m., et de 18 m. pour une voie atteignant 20 m., etc. En fait, on ne s’en lient pas au principe qui voudrait que la maison ne lut jamais plus haute que la
- ;---<---. -------
- Vent ~ 'dofffinâ'nt
- Nouvelle disposition proposée par M. lley.
- rue qu’elle borde n’est large, et il s’en faut que le soleil arrive à toutes les fenêtres qui sont même en façade.
- A plus forte raison en est-il ainsi de celles qui ouvrent sur les cours ménagées dans les pâtés de maisons, ou entre les corps de bâtiments donnant sur la rue et ceux qui sont par derrière. Cette question des cours est des plus importantes dans l’hygiène des grandes villes, et, à ce point de vue, on pourrait trouver insuffisante la formule
- jV f/y ijf
- /pt' '/S;- /// L*
- v v / /
- T
- Disposition nouvelle assurant Vaération des cours.
- connue qui dit que (( la rue » est P unité hygiénique de la Ville. 11 y a quelque temps un architecte de talent, M. Augustin Rev, s’est occupé du problème de façon fort originale, dans la Presse Médicale, et il est assurément, utile de faire connaître la solution qu’il propose pour trancher la difficulté en face de laquelle on se trouve : urgence de faire disparaître la pratique des cours, fermées on peut dire à tout renouvellement de l’air, et où, pourtant, une foule d’appartements . et de pièces sont censés prendre leur aération ; économie d’espace, modification des plans ordinairement suivis, combinaison permettant des cours
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- LES COURS ET L’HYGIÈNE DES MAISONS - — — 195
- ouvertes sans qu’on perde de ce terrain si coûteux dans les grandes agglomérations.
- Il est Lien certain qu’on vit de tradition, que les propriétaires ne demandent pas du nouveau à leur architecte, surtout parce que les locataires ont pris l’habitude de se contenter de ce qu’on leur offre; mais le mieux est d’éclairer les uns et les autres, car leurs intérêts sont vraiment connexes, et la transformation peut se faire sans l’intervention législative, toujours trop rigide. Il ne
- jp Cour \ |É1 fermée lUl (Air stagnant)
- ç----Vent
- ouverture double aux deux extrémités de la cour et sur toute la hauteur des bâtiments. Autrement dit, il faudrait s’arranger de façon que, entre des bâtiments qui sont placés les uns devant les autres, il y eût des sortes de rues, ou au moins des ruelles, communiquant avec les voies principales, et jouant le rôle d’une véritable ramification de conduites amenant de l’air, qui viendrait lécher toutes les façades, renouveler l’atmosphère de< toutes les pièces.
- Disposition vicieuse pour un terrain d’angle. Disposition nouvelle pour terrain d’angle.
- faut pas, du reste, perdre de vue qu’il existe une réglementation sur les cours dans Paris, et que les dimensions miniina imposées en la matière sont tout à fait insuffisantes au point de vue de l’hygiène. Ces dimensions sont normalement de 5 m. sur (3, exactement : on prévoit qu’une cour doit avoir 50 m. de surface pour des bâtiments montant à 18 m., et un peu plus de 56 m. pour ceux qui atteignent 20 m. Or, nous pouvons mettre sous
- Un arrière-corps ne sera ventilé, au point de vue auquel nous nous plaçons, que si le bâtiment de devant n’est composé que d’un rez-de-chaussée, et cette solution n’est praticable que pour ceux qui peuvent sacrifier des sommes considérables en terrain, ou bien là où ce terrain ne coûte pas cher.
- Or, M. Rev semble avoir trouvé une solution à la fois pratique et élégante, qui ne présente guère d’inconvé-
- _ Cour
- .ouverte
- Ventilation insuffisante pour le bâtiment de derrière.
- Bâtiment ventilé grâce à l'existence d'un seul rez-de-chaussée.
- es yeux du lecteur la section d’un bâtiment à deux corps, avec cour intérieure réglementaire : si nous envisageons deux corps de 20 m. de haut, sans les combles, enfermant une cour qui atteint pourtant 8,65 m. sur 6,66 m., nous constatons avec M. Rev que les vents, même violents, ne pénètrent pour ainsi dire aucunement dans ces cours et ne peuvent en chasser ou en renouveler l’air. Et les choses ne se modifieraient guère si l’on élargissait sensiblement la corn", car la masse d’air de cette dernière a tendance à demeurer inerte, sans se laisser appeler par le courant qui la frôle superficiellement. R faudrait un courant ascendant, ou plus simplement une
- nients. Naturellement, il a dû chercher pour arriver à ce résultat, et nous ne pouvons songer à expliquer par le menu les plans tout nouveaux qu’il a su combiner pour répondre aux exigences qui se présentent dans la pratique. Nous donnerons, toutefois, quelques exemples caractéristiques, qui montreront, dans des situations diverses, la maison telle qu’on la construit encore actuellement, et celle qu’on peut assez aisément lui substituer, au cas de reconstruction.
- Voici l’exemple le plus ordinaire : une maison en façade sur une rue rectiligne, comprise entre deux maisons mitoyennes et adossée à une maison donnant sur
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- une autre rue parallèle à la première. Seule, la partie de devant de l’avant-corps a de l’air, nous entendons l’air de la rue; tandis que la moitié arrière et le corps de batiment . postérieur ne sont
- point aérés. M. Rey propose la ------------
- solution qui est figurée ici, à côté de la disposition primitive, et où l’on trouve appliqué ce principe de passages s’étendant sur toute la hauteur des bâtiments, se reliant aux voies publiques, formant circulation continue d’air, peut-être même trop au gré de ceux qui craignent exagérément les courants d’air.
- De la sorte, on se débarrasse au dehors, suivant l’expression pittoresque de l’auteur, de ces courettes, de ces puits malsains dont l’air ne se renouvelle pas; et l’on peut voir qu’un calcul assez simple de la disposition en plan des bâtiments permet de trouver la même surface habitable
- qu’avec la maison conçue suivant la première disposition.
- S’il s’agit d’un terrain isolé de toutes parts, c’est-à-dire triangulaire et entouré de rues sur ses trois côtés, nous trouvons une solution analogue -"'U-'-sÙ-izY-U-'-'CS aussi heureuse. La maison du type classique comportait une cour intérieure sans aération : nous voici en présence maintenant d’un bâtiment doté de deux cours ouvertes, qui apportent air et même lumière à toutes les pièces des divers corps. Pour un terrain d’angle, la disposition est un peu plus compliquée, mais elle est néanmoins parfaitement pratique, et la cour de derrière est bien aérée, parfois violemment balayée, par les deux passages verticaux qui la mettent en relations avec les deux rues de l’angle; aussi bien, la forme nouvelle de'la construction jette un peu de variété dans l’aspect de la rue. Daniel Belleï.
- Un bâtiment avec cour intérieure réglementaire.
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- On sait avec quelle rapidité ont été mises en valeur, dans ces dernières années, les richesses en houille blanche que recèlent les Alpes françaises. Toute la vaste région pittoresque et montagneuse qui s’étend depuis le lac de Genève jusqu’à la Méditerranée, estdevenue, grâce aux installations hydroélectriques, un intense foyer d’industrie, créateur de richesses. L’énergie des chutes d’eau qui, autrefois, se perdait en inutiles frottements sur les roches qu’elles dégradaient, est employée aujourd’hui aux usages les plus divers : les centres habités, dans un rayon de plus de 200 km., y puisent force motrice et lumière ; c’est ainsi que Saint-Etienne et Roanne s’alimentent partiellement en courant électrique aux usines de la Roysonnc près de la Mure, et d’Eau d’Olle sur la Romanche, en plein cœur du Dauphiné; c’est ainsi encore que Marseille, Arles et Toulon font appel aux usines de la Rrillanne et de Ventavon, sur la Ilaute-Durance. Des industries métallurgiques très prospères se sont installées dans les hautes vallées alpestres et emploient le courant électrique, soit pour force motrice, soit comme source d’énergie thermique ou chimique; ce sont les industries des ferro-alliages, de l’aluminium, de F électro-sidérurgie ; ailleurs, ce sont les industries électro-chimiques : carbure de calcium, carborun-dum, chlorates, explosifs, phosphore, sodium, etc. La fabrication de la pâte de bois et la papeterie se sont également développées intensément.
- Le service des grandes forces hydrauliques de la région dés Alpes que dirige M. l'Ingénieur en chef de la Brosse, vient de dresser la statistique exacte de toutes ces installations. Il en a condensé les résultats dans une carte (récemment publiée par la Direction de l’hydraulique et des améliorations agricoles du Ministère de l'Agriculture), qui montre d’une façon
- frappante, l’activité industrielle d’une contrée où, voici 50 ans, l’on ne connaissait guère que des industries pastorales.
- Aujourd’hui, la puissance des usines hydroélectriques des Alpes atteint, au total, 475000 chevaux-vapeur installés ; le total des puissances minima disponibles aux plus basses eaux est de 180 000 chevaux. Les installations se répartissent comme suit :
- 200 000 chevaux-vapeur dans le bassin de l’Isère.
- 95 000 — — de la Durance.
- 54 880 — — de l’Arvc.
- 22 000 — — du Rhône (Jonagi
- 14 700 — — du Guiers.
- 8 000 — — de la Siagnc.
- 8 550 — — du Var.
- 12 555 chevaux-vapeur dans divers bassins.
- Ces 475000 chevaux ont la destination suivante : 210000 pour la métallurgie, 155000 pour les distributions de force et de lumière; 60000 pour les produits chimiques; 50 000 pour la papeterie, la cartonnerie et l’industrie du bois; 10000 pour la traction; 8000 sont consacrés à des usages divers.
- Les usines réunissant le plus grand nombre de chevaux-vapeur sont :
- Largeniière, à la Société électro-métallurgique française sur la Durance, 59 000 chevaux-vapeur, on y fabrique de l'aluminium (voy. p. 207).
- Ventavon, à la Société des forces motrices de la Haute-Durance sur la Durance, 24 000 chevaux, usiné pour transport de force vers Aix et Marseille.
- Calypso, à la Société des produits chimiques d’Alais et de la Camargue sur la Valloirette, 22 000 chevaux, fabrication d’aluminium.
- Saint-Jean-de-Maurienne, même société, sur
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- l’Arc, 20200 chevaux, fabrication d’aluminium.
- La Brillanne, à la Société l’énergie électrique du littoral, sur la Durance, 17 500 chevaux, transport de force vers Marseille.
- Il ne faudrait pas croire que toute la puissance hydraulique des cours d’eau alpestres soit dès maintenant mise en valeur; de très importants établis-
- sements sont encore en projet ; 80 000 chevaux sont concédés; des installations, dont le total s’élèverait à 700000 chevaux, sont à l’étude ou projetées. Parmi ces dernières, la plus importante de beaucoup est celle de Génissiat sur le Rhône, qui capterait plus de 220 000 chevaux destinés à un transport de force vers Paris. À. Troi.i.f.r.
- LA BOUSSOLE GYROSCOPIQUE
- Les énormes masses de fer qui entrent dans la construction des navires modernes, ainsi que les déplacements de masses de fer à l’extérieur du
- Fig. t. — Appareil gyroscopique.
- navire occasionnés par la rotation des tourelles autour de leur axe lors des tirs, enfin les canalisations électriques avec leurs variations de débit donnent naissance à une série de forces qui agissent sur l’aiguille aimantée et par conséquent gênent la marche du compas. Aussi le besoin d’un appareil de direction ne fonctionnant pas sous l’influence du magnétisme terrestre s’était-il fait sentir depuis déjà assez longtemps, lorsque l’invention et le développement rapide de la navigation sous-marine ont donné à ce besoin un caractère d’urgence nouveau, en raison des difficultés que présente l’emploi de la boussole dans cette navigation.
- Disposer d’un repère fixe à la surface de la terre, qui soit toujours pointé quoique invisible, tel était le problème qu’il fallait résoudre pour remplacer le pôle magnétique vers lequel tend l’aiguille aimantée, en tout lieu.
- Depuis longtemps, le gyroscope offrait à cet égard une solution théoriquement parfaite indiquée par l’illustre Foucault, vers le milieu du siècle dernier. Mais la réalisation pratique se heurtait à de nombreuses difficultés.
- Un gyroscope, rappelons-le, est un solide de révolution, doué d’un grand moment d’inertie et tournant à très grande vitesse autour de son axe de révolution (fig. I). Cette rapidité de rotation lui confère les plus curieuses propriétés. A la surface de la terre, le corps participe à deux mouvements de rotation, le sien propre et celui du globe terrestre. Mais ce dernier (un tour en 24 heures) est fort lent, insensible à côté du mouvement propre du gyroscope et
- n’influe pas sensiblement sur lui. Il arrive donc ceci : si le gyroscope est suspendu par son centre de gravité, et n’est soumis à l’action d’aucune force extérieure autre que la pesanteur, l’axe du gyroscope se comporte comme s’il n’était soumis à aucune force; il reste, à quelques oscillations près, immobile dans l’espace ; quelle que soit la direction initiale qu’on lui ait imprimée, il la garde et semble démentir les lois ordinaires de la pesanteur. S’il est pointé vers une étoile fixe, il restera pointé continuellement vers cette étoile. Mais si l’on veut agir sur l’axe du gyroscope pour modifier sa position, il oppose des résistances orientées d’une façon bien déterminée; ainsi, si on le force à rester dans un plan horizontal, plan fixe par rapporta notre globe, mais continuellement mobile dans l’espace, l’axe du gyroscope contraint, en quelque sorte malgré lui, à participerai! mouvement de rotation terrestre, subit des réactions dont la mécanique permet de calculer la valeur, et qui l’orientent dans le plan horizontal suivant la direction de la méridienne, c’est-à-dire la direction du Nord-Sud.
- Nous ne chercherons pas à démontrer théoriquement ce fait qui relève d’une théorie trop ardue ; qu’il nous suffise de savoir que Foucault l’a mis en évidence expérimentalement avec une parfaite netteté.
- Le gyroscope, maintenu dans un plan horizontal, indique de lui-même, en tout point du globe, la direction Nord-Sud. Il offre donc bien la solution du problème posé, il réalise la boussole sans aimant.
- Fig. 2. — Coupe verticale du gyro-compas dégagé de son support.
- Voyons, plus en détails, comment pratiquement cette solution a été mise au point. Nous décrirons l’appareil deM. Anschutz Ivaempfe, de Kiel, récem-
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- ment présenté au Congrès de l’Association technique maritime.
- Pour forcer l’axe du gyroscope à se maintenir dans un plan horizontal, le centre de suspension de l’appareil ne coïncide pas avec le centre de gravité. De la sorte, l’action de la pesanteur n’est pas annulée, elle intervient donc pour ramener constamment l’axe dans un plan horizontal. Le centre de gravite' est au-dessous du point de suspension et au repos l’axe se place de lui-même horizontalement.
- Ce gyroscope est enfermé dans une caisse métallique B (fig. 2) soutenue par un tube traversant le fond d’une cuve à mercure cylindrique K placée au-dessus dont le fond est remonté dans sa partie centrale, comme le fond d’une bouteille. Le tube se rattache à un flotteur S en forme d’anneau dont la section olfre l'aspect d’un triangle à côtés courbes. Ce flotteur plonge dans la cuve à mercure ; il suit de là que la caisse contenant le gyroscope est suspendue par l’intermédiaire du tube et peut tourner librement. Il suit encore de là que le gyroscope peut prendre toutes les directions horizontales possibles.
- Une pièce métallique fixée à la partie supérieure du tube s’incurve vers le bas et supporte une rose des vents centrée sur l’axe du tube, de telle sorte (jue tout déplacement de l’axe du gyroscope, pour se maintenir pointé vers le Nord, se manifeste par une rotation de cette rose; un niveau à eau est également fixé à la partie supérieure du tube. La cuve cylindrique est fermée à sa partie supérieure par une glace qui permet d’apercevoir la rose des vents comme dans le compas ordinaire.
- La masse tournante du gyroscope est constituée par le rotatif d’un moteur électrique à courant triphasé. On aperçoit en À les enroulements fixes du stator. Le courant est amené par une fiche ST et par des contacts à mercure. Ainsi, lorsque l’on enfonce la fiche, le gyroscope se met de lui-même
- Fig. 4. — Vue de bas en haut de l'appareil dégagé de son support. O11 aperçoit l’ensemble du mécanisme gyroscopique.
- Fig. 3. — Vue d’ensemble du gyrocompas.
- en mouvement et, grâce à la parfaite construction du moteur, on peut obtenir, comme nous allons le voir, des vitesses de rotation très régulières et très élevées.
- Le « rotor » est à cage d’écureuil, un « stator » bobiné est fixé aux parois de la boîte B. Cette disposition a l’avantage de supprimer le bobinage sur le rctor même, et cet avantage est considérable, car un semblable bobinage se détériorerait très rapidement, d’abord sous l’influence de la chaleur engendrée, ensuite sous l’action des forces nées de l’extrême vitesse périphérique résultant de la rotation si rapide réalisée.
- De plus le coefficient de friction est réduit à un minimum puisqu’il devient inutile de recourir à des balais indispensables dans le cas d’un moteur à courant continu. La construction du gyroscope est d’ailleurs une opération très délicate, puisque indépendamment des difficultés d’ordre mécanique, il est nécessaire d’employer des matières d’une homogénéité parfaite, capables de résister aux énormes efforts développés.
- La vitesse de rotation du gyroscope est en effet d’environ 20 000 tours par minute ; néanmoins l’usure des paliers à billes porteurs del’axe,quiseuleimporte, est très lente si l’appareil est graissé régulièrement ;
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- des appareils ayant fonctionne' pendant 4000 heures ne présentent aucune usure appréciable. D’ailleurs le remplacement de ces paliers peut s’effectuer au prix d’une dépense sans importance.
- La figure 4 ci-dessous reproduit une vue de l’appareil prise d’en dessus, afin de montrer le gyroscope en place; la figure 5 reproduit une vue suivant une direction un peu inclinée sur l’horizon, afin de donner une idée de l’aspect de l’ensemble. On distingue sur le côté droit de la caisse du gyroscope (fig. 4) un pendule coudé qui sert à obtenir l’amortissement des oscillations du système consécutives de chaque déplacement azimutal de l’appareil. Ces oscillations dureraient très longtemps, car le frottement du flotteur contre le mercure serait insuffisant pour les freiner. Par un dispositif extrêmement ingénieux, M. Anschutz utilise, pour réaliser ce freinage, la réaction de l’air aspiré par le gyroscope et qui sort de la caisse par deux buses entre lesquelles, quand la rose des vents est horizontale, se place un obturateur porté par le pendule coudé, c’est-à-dire quand l’axe du gyroscope est dirigé Nord-Sud. À chaque oscillation de l’axe correspond une oscillation de la rose des vents, et, consécutivement, un déplacement angulaire par rapport à la verticale, du pendule coudé dont l’obturateur vient fermer plus ou moins une des deux buses. La réaction de l’air sur l’obturateur crée un couple agissant en sens contraire de la rotation de la rose et ce couple a pour effet d’amortir très rapidement les oscillations.
- Quant au niveau à bulle d’air dont il a été question plus haut, c’est simplement un appareil accessoire de contrôle.. L’instrument ne donne le Nord que si l’axe du gyroscope est horizontal; le niveau étant fixé parallèlement à cet axe permet de vérifier que cette condition est satisfaite.
- Le gyrocompas a sur le compas ordinaire le très grand avantage d’être affranchi de la variation magnétique terrestre comme de toute autre influence magnétique. Il comporte cependant deux corrections, mais ces corrections ne sont pas propres à chaque appareil. Elles peuvent donc être calculées d’avance. La première est fonction de la latitude et varie très lentement; elle est presque constante dans un idtervalle de 10°. On peut, en déplaçant la ligne de foi du compas au moyen d’une clé, rendre inutile l’application de cette correction dans une zone de 10°. La deuxième correction est fonction de la latitude, de la vitesse et de l’angle de route; on peut la tirer immédiatement, sans calcul ni erreur possible, de tables numériques construites à l’avance.
- Le gyrocompas n’indique le Nord vrai que trois heures après sa mise èn marche; il faut l’actionner, deux heures au moins avant d’appareiller, pour qu’il puisse donner des indications assez approchées pour satisfaire aux besoins ordinaires de la navigation. '
- Mais il est à remarquer que ce faible inconvénient a sa contrepartie fort appréciable; car le gyroscope une fois lancé, ayant pris; sa position d’équilibre, c’est-à-dire indiquant le Nord, la conserve par sa force vive, sans déviation, pendant an moins un quart d’heure. Par conséquent, en cas d’avarie' des conducteurs électriques ou d’arrêt du courant, on a un répit pour opérer une réparation, tout:en étant assuré de l’exactitude des indications dc; l’appareil.
- L’obstacle que rencontre le prompt emploi' exclusif du gyrocompas sur tous les vaisseaux de guerre èt sur les navires des grandes Compagnies de navigation est son prix élevé. Mais cet obstacle sera certainement surmonté, en raison des grands avantages assurés. Ch. de Villedeuil.
- LA NOUVELLE STATION DE DESINFECTION DES RECOLLETS
- Le 25 juin dernier, on a inauguré rue des Ré-collels, à Paris, une nouvelle usine de. désinfection qui répond à toutes les exigences de l’hygiène moderne. Jusqu’à présent, dans les diverses stations similaires de la Capitale, pour désinfecter le linge ou autres objets contaminés, on les traitait seulement par la vapeur. Cette méthode présentait un grave inconvénient : il fallait laver à la main toutes les taches d’origine albuminoïde sous peine de les voir maculer le linge d’une façon indélébile après sa sortie de l’étuve. Avec le système actuel, cette manipulation, non seulement répugnante, mais dangereuse pour le personnel, va disparaître.
- La nouvelle station comporte cinq catégories d’appareils. Dans la première, se rangent les appareils destinés aux objets qui peuvent supporter la vapeur surchauffée. La seconde est destinée aux objets que la vapeur surchauffée tache ou détériore et qu’on aseptise^ sans inconvénients par un lessivage. On classe dans la troisième catégorie les objets
- qu’abîment la vapeur surchauffée et le lessivage. La quatrième englobe ceux qui ne résistent ni à la vapeur surchauffée ni au trempage dans l’eau. Enfin les objets qu’il s’agit simplement de débarrasser de parasites rentrent dans la cinquième catégorie.
- La station des Récollets comprend trois corps de bâtiments : l’un consacré aux objets infectés, le second aux travaux de désinfection, le troisième aux ateliers et magasins. Ces trois parties de l’établissement sont absolument indépendantes. Avant de prendre leur travail, les employés laissent, en effet, leurs vêtements de ville dans une des armoires du vestiaire et endossent la tenue de désinfection qu’ils quittent pour se rhabiller non sans avoir pris une douche dans une salle de bain très confortablement installée. Ils ne passent jamais du service contaminé au côté désinfecté ou vice versa sans se dévêtir et se désinfecter eux-mêmes.
- Pénétrons dans la salle des objets infectés (fig. 1).
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- Nous y apercevrons d’abord trois étuves à vapeur sous pression de la maison Geneste et Herscher. Ces appareils comportent, outre la machinerie reglementaire trop connue pour avoir besoin de la décrire, des enregistreurs de pression et de température pour suivre et contrôler les opérations. On y met des matelas, couvertures et vêtements de la première catégorie. La désinfection complète s’y effectue en moins d’une demi-heure. En sortant de l’étuve, les objets sont chauds et humides. Pour opérer leur assèchement et assurer leur aérage, on les porte au séchoir à air libre. C’est un hangar fermé de trois
- mosphère remplie de vapeurs formoliques. À droite et à gauche de l’étuve, régnent deux compartiments dans lesquels se trouvent deux hacs formolateurs, au-dessus de deux serpentins pour le chauffage.
- Extérieurement, un grand réservoir à alimentation automatique, envoie, pendant l’opération, le formol dilué servant à la désinfection. Sous l’influence de la chaleur, le formol se dégage et entraîné dans toute la capacité de l’étuve, effectue un énergique brassage.
- Pendant toute la durée de la désinfection, on emploie un excès d’aldéhyde formique, de façon à être sûr de ne jamais en manquer, mais à la fin, un dispositif spécial permet de récupérer cet excès qui servira ultérieurement.
- Un thermomètre à cadran placé en haut de la chambre sert à noter, à chaque instant, la température de l’enceinte. D’ailleurs, le fonctionnement est automatique, et l’opération dure, soit 2 heures à 75°, soit 3 heures à 65° (cas des objets délicats).
- côtés par des murs pleins et en avant par des grilles métalliques coulissant sur des rainures. On y dispose les matelas et autres objets de literie sur des claies actionnées à Laide d’un treuil et superposées les unes aux autres dans toute la hauteur du hangar. D’autre part M. le Dr Henry Thierry, directeur des services techniques d’hygiène de la Ville de '
- Paris, a fait installer dans la nouvelle station, une grande étuve à formol, système Geneste Herscher d’environ 6'm5 de capacité (fig. 2) pour la désinfection en profondeur de tous objets tels que fourrures, caoutchouc, cuir, chaussures, livres, jouets d’enfants, etc., que l’on ne pouvait pas jusqu’à ce jour soumettre au traitement dans les étuves à vapeur, sous peine de graves détériorations.
- Cette étuve en maçonnerie comprend une cage intérieure entièrement métallique, et que l’on peut clore hermétiquement; deux portes débouchent, l’une du côté des objets infectés, l’autre sur celui des objets désinfectés.
- Un chariot coulissant permet de pendre les objets à traiter et évite aux ouvriers le séjour dans l’at-
- Fig. 2. — L'étuve à formol.
- Enfin, une vanne de rentrée d’air, et un aspirateur de gaz, marchant à la vapeur, permettent d’expulser au dehors toutes les vapeurs de formol comprises dans l’étuve, de façon à désodoriser les objets, qu’on rend alors au public immédiatement après leur désinfection.
- La deuxième chambre à formol en maçonnerie également, a été construite par M. Lequeux. On l’aperçoit sur la figure 3 à côté de la précédente. Elle sert aux désinfections plus longues (6, 7, et 8 heures) et à température moins élevée. On l’emploie pour les objets particulièrement fragiles, mais elle fonctionne aussi comme la première à 75n-80° Dans la chambre à sulfuration ouverte sur notre gravure, on soumet aux vapeurs sulfureuses obtenues
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- soit par la combustion du soufre, soit par dégagement d’acide sulfureux liquide, les objets qu’il s’agit simplement de débarrasser de parasites.
- La désinfection des linges se fait dans une laveuse désinfecteuse (fig. 4) séparée en deux parties par une. cloison longitudinale. Elle se compose d’une enveloppe extérieure en tôle galvanisée et d’un cylindre intérieur en laiton perforé. Les linges s’y introduisent par la porte sise du côté des objets contaminés. Puis, au moyen de robustes vannes permettant d’envoyer à volonté l’eau chaude, l’eau froide, la lessive ou la vapeur d’eau, on s’y
- liquide désinfectant à la température nécessaire indiquée par des thermomètres à cadran ; on les lave ensuite et on les rince dans la laveuse-désinfecteuse. Finalement on les sèche.
- Terminons par la description du slérilisaleur pour les eaux usées qui complète le cycle des opérations et qu’a imaginé le Dr Thierry afin d’écarter tout danger de contamination des égouts. Ce stérilisateur se compose d’un récipient de 800 litres en fer forgé pour supporter une pression de 6 kg. Les eaux usées s’y introduisent par une vanne, puis sont soumises pendant 50 minutes à un traitement par la vapeur sous pression à 147°. On les évacue en passant au préalable par un refroidisseur. Un manomètre, une soupape de sûreté et un indicateur magnétique de niveau complètent l’appareil.
- Des générateurs à vapeur verticaux d’environ 40,5 m. et un moteur à vapeur de 6 chevaux suffisent à assurer le fonctionnement
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- operations
- 1° Essangeage à l’eau froide ou tiède ; 2° Lessivage et désinfection à 102° au moyen d’une lessive spécialement préparée; 5° Rinçage à chaud ; 4° Rinçage à froid.
- Ces traitements durent environ 45 minutes. Les linges sont ensuite retirés par la porte qüi se trouve du côté des objets désinfectés; ils sont alors placés dans une essoreuse centrifuge qui élimine la presque totalité de l’eau qu’ils contiennent.
- Enfin le travail de lavage et de désinfection se termine par le séchage des linges dans un séchoir à air chaud situé en face des chambres à formol et dans lequel la température ne dépasse pas 70°.
- On peut se rendre compte par ce qui précède, qu’avec le nouveau traitement, les linges contaminés qui sont confiés à la station de désinfection de la rue des Récollets, sont complètement désinfectés sans subir la moindre altération.
- Les flanelles, lainages et linges de couleur, qui ne peuvent être soumis sans détérioration à ce lessivage, se mettent dans des bacs fermés en ciment armé où on les immerge pendant 12 ou 24 heures dans un
- Fig. 4. — La laveuse désinfecteuse.
- de tous ces organes si habilement agencés par M. le R1' Thierry dans ces locaux dont M. l’architecte Foucault dressa les plans. Comme on le remarque sur nos photographies, les murs des salles de la nouvelle station des Récollets portent un revêtement de carreaux de faïence émaillée et blanche faciles à tenir propres. Enfin, pour mettre quelque ordre dans la tuyauterie très compliquée, les canalisations de vapeur, d’eau chaude, d’eau froide, d’eau de source et d’eau de rivière, les conduits reliant les appareils de trempage aux bacs de lessive, celles évacuant les ea'ux usées,les tuyaux cà formol, etc., sont peints de couleur différente; de la sorte le personnel les distingue sans peine dans tout leur parcours.
- Jacques Boyer.
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- LES NOUVEAUX TRAVAUX DU PORT DE SOUTHAMPTON
- Le port de Southampton sert de point d’attache ou d’escale aux navires des nombreuses compagnies anglaises, allemandes ou américaines faisant le
- est entoure de magasins pour le dépôt des marchandises.
- En 1892, l’administra l ion du port passa dans les
- Fig. i. — Vue du « New Deep Waler Dock •> au. moment où on commençait les fondations des murs du quai (avril igog).
- transit avec les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Extrême-Orient. Son trafic ne fait qu’augmenter chaque jour et le port de Southampton est devenu un des plus importants de la Crande-Bretagne.
- Antérieurement à 1890 le port de Southampton qui était administré par la ville se composait, comme le montre la figure 5, d’un avant-port de 7 hectares de superficie et dotit la profondeur d’eau aux plus basses mers est deom90.
- Trois cales sèches de dimensions différentes, mais trop faibles pour recevoir les navires actuels, même de dimensions-modérées, occupent le côté Sud de cet avant-port. En arrière de celui-ci et séparé par une écluse se trouve un bassin à flot de .4,5 hectares de superficie eL dont la profondeur d’eau est de 8,50 m, Ce bassin
- mains de la compagnie du London and South Western Ray, dont le réseau relie Southampton avec Londres et le reste de l’Angleterre. Cette puissante compagnie, comprenant tout le bénéfice qu’on pourrait tirer des avantages que présente le port de Southampton au point de vue maritime et économique, prit la résolution d’entreprendre de nouveaux travaux et de créer de nouveaux bassins pouvant recevoir .des navires de grand tonnage et de grand tirant d’eau. Situé au confluent delà rivière Itchen et delà rivière Test et en arrière de Tile de Wight, le port de Southampton reçoit deux ondes successives de marée : l’une venant de l’Ouest et l’autre du Sud en contournant l’ile de Wight, de telle sorte que la » haute mer dure environ 4 heures. Ce précieux
- Fig. 2. — Vue intérieure des nouveaux hangars construits sur les quais du « New Deep Water Dock ».
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- 204 LES NOUVEAUX TRAVAUX DU PORT DE SOUTHAMPTON
- avantage a permis d'établir les nouveaux bassins sans e'cluses pour l’entrée, et la sortie des navires, ce qui simplifie la manœuvre et diminue les pertes de temps. Le premier bassin, construit dans ces conditions
- sur les bords de la rivière Itclien des quais munis de magasins pour le dépôt des marchandises, le long desquels on a g obtenu, au moyen de dragages, une pro- g fondeur d’eau de 8,50 m. aux
- Fig. 3. — Vue du « New Deep Waier Dock » pendant les travaux. Au fond les murs de quai terminés. Au premier plan les murs de quai en construction (mars içio).
- par la Compagnie du London and South 'Western Ray, a été Y « Empress Dock » d’une surface de 8,3 hectares et dont la profondeur d’eau est de 7,93 m. aux plus basses mers. Ce bassin, qui communique directement avec la rivière Itchen, est entouré de magasins pour le dépôt des marchandises. Au Sud de ce bassin et près de son entrée se trouve une cale. sèche (Prince of Wales Dock) de beaucoup plus grandes dimensions que les premières mais, cependant, encore insuffisante pour les navires géants actuellement en service ou en construction.
- Par suite de l’augmentation constante du trafic, ce nouveau bassin devenant insuffisant, on construisit
- plus basses mers. De même au bord de la rivière Test on a construit des quais avec magasins le long
- desquels la profondeur d’eau atteint 12,20 m. aux plus basses mers, suffisante pour recevoir les plus grands navires actuels.
- Mais ceci n’était encore pas assez et, en 1907, la Compagnie du London and South Western Ray se décida à construire un nouveau bassin prenant accès sur la rivière Test (New Deep Water Dock). Ce bassin, aujourd’hui entièrement terminé et dont la forme est celle d’un parallélogramme, a une longueur de 520 m, et une largeur de 122 m. ; aux plus basses mers de vive eau la profondeur d’eau est de 12,20 m.
- Fig. 4. — Vue montrant le quai Nord-Est du « New Deep Water Dock » terminé.
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- et aux hautes mers de 16,20 m. Comme nous l'avons dit ce bassin communique directement avec la rivière Test sans interposition d’aucune écluse, la profondeur d’eau étant toujours suffisante pour la flottaison, même aux plus basses mers, des plus grands navires actuels. La profondeur du chenal d’accès de ce bassin qu’on drague en ce moment sera de 10,60 m. aux plus basses mers.
- Les murs de quai sont en bé'ton (fig. 3) et, pour atteindre le sol solide, on a dû descendre leurs fondations (fig.l ) à 22,50 m. au-dessous du niveau de ces quais. Des magasins très spacieux et à un seul étage couvrent les quais Est et Ouest de ces bassins (fig. 2) et despasserelles très bien disposées permettent le débarquement et rembarquement des passagers des navires en partance (fig. 4). Les quais de ce nouveau bassin, comme, du reste, ceux de tous les
- autres, sont munis de voies reliant ceux-ci avec le réseau du chemin de fer.
- A l’Ouest du « New Deep Water Dock » on avait construit, en 1905, une cale sèche (Trafalgar Gra-
- ving Dock) ayant une longueur de 266,87 m., une largeur de 27,45 m. et dont la profondeur d’eau aux- basses mers était de 10,06 m. Ges dimensions devenant insuffisante s , surtout comme longueur et largeur, pour les navires actuels appelés à fréquenter le port de Southampton, on prit la résolution d’augmenter les dimensions de cette nouvelle cale sèche en portant sa longueur à. 273,58 m. et sa largeur de 30,50 m. avec une profondeur d’eau de 10,67m. Ces derniers travaux sont en cours d’exécution, sous la direction deM. Wentworth-Sheilde à qui nous devons les photographies des travaux du New Deep Water Dock. R. Bosnin.
- Fig. 5.— Plan du porl de Southampton.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances des 14 et 21 août 1911. — Présidence de M. A. Gautier.
- Explorations géologiques de Madagascar.—U. Dou-villé présente une Note relative aux renseignements qu’ont apportés sur la géologie de Madagascar, les explorations de M. Perrier de la Bàlliie. Cet explorateur a étudié, d’une manière très complète, les grès et les schistes qui se développent sur le pourtour du Massif Central; ils comprennent à la hase les schistes à reptiles, puis des psammiles avec estheria minuta et flore tria-sique remplacés au Nord par les schistes à septaria avec ammonites du trias inférieur. Au-dessus s’étend une puissante masse de grès grossiers de couleurs vives, sans fossiles, recouverts au Nord et au Nord-Ouest par des couches fossilifères, lias supérieur, bajocicn et bathonien. Les couches de houille signalées dans les schistes à reptiles sont très minces, très schisteuses; elles paraissent localisées et sans continuité.
- La haute atmosphère solaire. — M. Deslandres expose que la • période de beau temps que nous traversons a permis d'observer le Soleil à l’Observatoire de Meudon pendant 42 jours consécutifs. Bien que le Soleil ne présente pas de tache on peut apercevoir dans les hautes régions- de son atmosphère des lignes noires fines. M. Deslandres et M. d’Arambuja ont entrepris de suivre jour par jour ces lignes; ils ont également entrepris de déterminer leur vitesse de rotation qu’ils ont trouvée supérieure à celle des taches. De plus cette vitesse varie en différents points d’une même ligne.
- Un pseudo-œil des escargots. — M. Delage présente une Note de M. Yung relative à de prétendus organes visuels des escargots. On admet que les points noirs qui se trouvent à l'extrémité de deux longs tentacules placés
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- sur le sommet do la tète sont des yeux. Ces corpuscules ont effectivement la structure d’un œil rudimentaire. Que voit eet œil? est-il impressionné parles objets lumineux? L’auteur a effectué des expériences nombreuses et précises pour résoudre cette double question et de ces expériences il résulte que cet œil ne transmet aucune perception lumineuse, qu’il n’est pas sensible à la lumière. C’est un organe visuel qui a perdu sa fonction et qui sert pour le tact. Si l’on a pu se méprendre sur le rôle de cet organe, c’est parce que, dans les expériences, on n’avait point séparé le rayonnement calorifique et son action desséchante auxquels les escargots sont très sensibles.
- Vinstinct maternel des guêpes solitaires africaines. — On est assez bien renseigné, remarque M. Bouvier, sur les habitudes des guêpes solitaires d’Europe, mais on ne sait rien sur les guêpes solitaires africaines. M. Rou-baud actuellement à Tombouctou comble cette lacune dans une Note. Chez les guêpes solitaires africaines, l’instinct maternel affecte quatre modalités : approvisionnement accéléré des larves avec des proies entassées et murées dans la loge avant l’éclosion de l’œuf, approvisionnement ralenti s’achevant après l’éclosion de l’œuf, approvisionnement des larves au jour le jour avec des proies entières, approvisionnement au jour le jour avec des proies broyées. Ce dernier moyen est celui employé par nos guêpes sociales; la guêpe solitaire africaine qui le pratique est la Synagris cornuta. M. Roubaud montre que chaque espèce a un mode d’approvisionnement qui lui est propre, mais que, dans des conditions anormales, notamment sous l'influence de la disette, elle peut en acquérir un autre.
- Etoiles filantes d'aspect remarquable. — M. Baillaud fait connaître que, dans la nuit du 21 au 22 juillet, M. l’abbé Verscliaffei, astronome lie l’Observatoire d’Ab-badia, a vu une superbe étoile filante double allant assez lentement de l’Ouest à l’Est. Les coordonnées du lieu d’apparition étaient : Æ = 22u D — —- 55°. Le plus gros des deux corps avait un éclat 8 à 10 fois plus considérable que l’éclat de Yénus; le plus petit brillait connue cette planète. La distance des deux étoiles filantes était de 4° environ; les deux étaient blanches; la plus brillante laissa seule une traînée brillante derrière elle. M. Baillaud signale, à ce sujet, une observation de M. Frantz, directeur de l’Observatoire de Breslau, parue dans les Astronomische Nachrichten. Ce savant a aperçu lç 22 juillet à 1M5 du matin une nébulosité à mouvement
- rapide, telle qu’une comète dont la distance à la terre n aurait pas atteint le triple de la disLance de la terre à la lune. Les coordonnées de celte nébulosité étaient : JR = 4h1o D == 20°30' ; elle avait un diamètre de (F et son éclat correspondait à la 6e grandeur. Elle progressait de l’Ouest à l’Est; son ascension droite augmentait de 5 minutes en 0 minutes de temps, de telle sorte qu’elle a pu parcourir tout le ciel visible en un peu plus d’un jour. Elle a d’ailleurs été vainement cherchée le lendemain par les astronomes de Kiel et le 24 par ceux de Hambourg. M. Baillaud relata encore qu’une personne habitant les Sables d’Olonnc a vu vers l'lh 5/4 une sorte de petite comète filant vers l’ile de Ré. La forme de cet objet était celle d’une grosse fusée verte laissant une longue traînée lumineuse visible pendant 2 à 3 minutes. Il explique que la persistance d’une traînée lumineuse pendant 2 à 3 minutes n’est pas un fait qui doive parailre suspect a priori. Il se rappelle parfaitement avoir vu à Montauban, vers 1868, une traînée lumineuse qui a persisté pendant un temps bien plus long.
- Une nouvelle variété de pomme de terre. —M. lleckel communique les résultats culturaux qu’il a obtenus en 11)11 avec les produits très précoces de la mutation gemmaire des tubercules sauvages du solaneum maglia ou pomme de terre du Chili. Ces tubercules très murs le 8 août sont uniformément violets comme la violette de La Bergerie et ont la même forme. Leur poids varie de 330 à 380 gr. ; chaque pied de la plante a donné 2 kg de tubercules en moyenne. Ces plantes mutées résistent aux maladies eryptogamiques qui envahissent les plantations de vieille pomme de terre. L’agriculture devra y recourir ainsi qu’aux semis pour résister aux parasites qui accablent cette culture et la menacent sérieusement. M. lleckel annonce qu’il a déterminé M. Verne, professeur de l’Université de Grenoble, à entreprendre un long voyage dans l’Amérique du Sud pour y récolter des pommes de terre sauvages du littoral et des grandes altitudes (3000 à 4000 m.) des Andes. M. Verne a visité l’Uruguay, l’Argentine, le Brésil, le Chili, le Pérou et la Bolivie. Il rapporte des spécimens d’une grande quantité de variétés de tubercules sauvages qui vont être soumis d’après la technique de M. lleckel (superfumures par les engrais de ferme) à la mutation gemmaire culturale. Les expériences culturales sur le Maglia ont été effectuées dans la propriété de M. Bellon, à Saint-Gérôme, banlieue de Marseille, et cet agriculteur distingué leur a donné ses soins éclairés.
- Les matériaux de la comète de Iüess. — M. Baillaud présente une Note de MM. de la Baume-Pluvinel et F. Baldet sur la constitution chimique de la comète de Kiess. Ils ont obtenu, à l’aide du prisme objectif, des clichés des spectres des différentes parties.de la comète. La tète a donné le spectre du cyanogène ainsi qu’un spectre dit de SWAN probablement dû au carbone; la queue extrêmement faible laissait à peine soupçonner le spectre de l’azote et le spectre de doublets si caractéristiques dans la comète de Moorehouse. M. le professeur Fowler a retrouvé récemment un spectre dans celui de certains composés gazeux du carbone à basse pression de telle sorte que ce spectre porte maintenant le nom de Fowler. En résumé les résultats fournis par la comète de Moorehouse sont confirmés, savoir que le spectre du cyanogène et celui de Swan proviennent uniquement de
- la tète de la comète, tandis que les spectres de l’azote et celui de Fowler proviennent seulement de la queue. On est conduit à penser que, lorsque la comète s’approche du soleil, le cyanogène est décomposé en ses éléments; l’azote est chassé du soleil par une force répulsive quelconque et le carbone donne le spectre de Fowler.
- La fièvre typhoïde du cheval. — M. Laveran analyse un travail de M. Basset sur la lièvre typhoïde du cheval. Cette maladie sévit souvent sous la forme épidémique et cause de grands ravages. C’est à tort que l’on avait cru pouvoir la rattacher à la fièvre typhoïde de l’homme. M. Basset a constaté qu’elle était transmissible du cheval au cheval en injectant dans une veine d’un cheval sain 100 cm3 de sang d’un cheval atteint de la maladie. L’infection s’est produite. En outre M. Basset a constaté que
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- le. .sérum de cheval malade conservait après tiltration ses propriétés infectantes. Le micro-organisme de la lièvre Ivphoïde du cheval est donc très petit. La même particularité a déjà été signalée à propos du micro-organisme de l’anémie infeelieuse du cheval; et il y a donc à rechercher si les deux micro-organismes ne sont pas identiques.
- Uarb-utine dans le poirier. — M. Bourquelot adresse un Mémoire relatif à la recherche de Parbutine dans le poirier. Toutes les parties du poirier, jeunes pousses, feuilles, écorce, racines contiennent de Parbutine. A la vérité, cependant, on ne trouve point dans le poirier autant d’arhutine que dans le raisin d’ours ou busserole dont on tire habituellement cette substance. Le pommier ne contient pas trace d’arbutine. C’est là un argument .sérieux contre la réunion dans un môme genre des pommiers et des poiriers.
- Les porcs de Sardaigne et de Corse. — M. Edmond Perrier présente une Note cle M. Trouessart sur les porcs
- de Sardaigne et de Corse. L’auteur, après avoir décrit avec la plus grande précision les caractères des porcs de ces deux îles, conclut qu’ils ne sont pas issus des sangliers qu’on y trouve.
- Les parasites du Calanus. — M. Bouvier dépose une Note deM.Chatton sur les protistes parasites d’uncopépodo marin, le Calanus finmarchii. Ces protistes sont nombreux bien que le Calanus soit un animal de très petite dimension ; M. Chatton les a identifiés.
- Décès. — M. le Président fait.part à l’Académie de la mort de M. Ladenburg, correspondant de la section de chimie qui fut recteur de l’Université de léna. Il rappelle que M. Ladenburg attira sur lui l’attention, dès 1864, par des recherches sur les analogies du carbone et du silicium, qu’en 1884 il a indiqué pour l’hydrogénation des composés organiques Un procédé dont les résultats ont été considérables. M. Ladenburg fut un des correspondants les plus distingués de l’Académie.
- ; Cil. Dli VlLLEDEUIL.
- CHRONIQUE
- La colle d’Euphorbe contre les tsétsés. — '
- C’est la Deutsche Kolonial Zeitung (4 mars 1911) qui signale ce curieux procédé de lutte contre la maladie du sommeil. Il consiste à employer une colle produite par une Euphorbe particulière à la région d’Àsambara et qui contient un poison très violent. On se sert pour cet usage d’ànes de peu de valeur, qu’on enduit de cette colle, et qui servent ainsi à recevoir les tsétsés qui "viennent sur eux s’engluer et mourir. En une semaine, un àne ainsi préparé et mené vers les eaux d’abreuvoir, tue . dans les premiers jours 1500 à 2000 mouches et vers la fin encore 15 à 20!
- La main-d’œuvre à Panama.— Nous trouvons à ce sujet de curieux détails dans France-Amérique. En août 1910, 45 000 ouvriers étaient employés dans les chantiers. Cinq cents à peine étaient américains. Les autres, pour la plupart, sont Grecs, Italiens, Espagnols. On employait à cette date quelques ouvriers des Barbades et de la Jamaïque; ouvriers du reste peu travailleurs. En septembre 1910, l’effectif s’élevait encore à 55 569 hommes. On les divise suivant les races, afin d’éviter les rixes; l’administration surveille leurs conditions d’existence de façon toute paternelle. Ils sont logés en des maisons modernes; l’eau, le bois, l’éclairage, les soins médicaux, les médicaments leur sont fournis gi'a-fuitement.
- On a organisé, pour eux, de vrais clubs dont ils peuvent faire partie sans autres frais qu’une cotisation annuelle aussi basse que possible, le gouvernement se
- chargeant de l’ameublement des locaux du cercle, des abonnements aux revues et journaux. Les écoles sont ouvertes à tous, sans frais. Enfui, l’assistance religieuse elle-même est gratuite : car les États-Unis pourvoient à l’entretien des ministres du culte des principales religions connues.
- Le cay-voiig. — Le cay-vong est un arbre de grande taille île l’Indo-Malaisie que l’on rencontre également en Australie et en Océanie et dont le nom botanique est YErylhrina indica Lamk. Les feuilles sont très prisées des indigènes en Indo-Chine, soit en le taillant comme arbre support pour le bétel, soit comme plante alimentaire ; les jeunes feuilles se mangent crues entourant la viande et se mastiquant avec elle. On fait également avec les graines un remède contre la morsure des serpents. Le bois, extrêmement léger, pourrait servir à fabriquer les casques coloniaux; il sert dans le pays à certains rites religieux.
- Population d’Autriche-Hongrie. — D’après le récent recensement, la population austro-hongroise atteint le chiffre de 51 504 249 habitants, soit 28 507 898 pour les pays de la couronne autrichienne, 20 840 678 pour la Hongrie et 1 895 075 pour la Bosnie-Herzégovine. Dans cette dernière partie de la monarchie, l’accroissement a atteint en dix ans une proportion de 21 pour 100, soit 527 000 habitants. L’augmentation est pour l’Autriche de 9,2 pour 100, soit 2 417 000 habitants et pour la Hongrie 10,5 pour 100, soit 1 620 000 habitants.
- UN SIPHON GIGANTESQUE
- Nous sommes habitués à chercher bien loin de nous, en Amérique notamment, l’exemple de l’audace en matière d’art de l’ingénieur. Notre industrie cependant, sur ce point, ne le cède en rien à l’industrie étrangère ; elle est assez sûre d’elle-même, de ses calculs et de son expérience, pour ne pas
- reculer, lorsqu’il le faut, devant les solutions hardies, voire grandioses. Tel est le cas du siphon lancé par les établissements Joya, au-dessus des gorges profondes de la Haute Durance. Il a 64 m. de portée et passe à 95 m. au-dessus du lit de la rivière.
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- Ce siphon fait partie des canalisations hydrauliques qui alimentent la grande usine hydroélectrique de Largentière-La Bessée, tout nouvellement construite, et qui, avec ses 40 000 chevaux, détient en France le record de la puissance pour ce genre d’usines.
- L’usine située un peu en aval du confluent de la Gyronde et de la Durance utilise les dérivations combinées de ces deux cours d’eau. Le siphon représenté sur notre figure a pour but, nous apprend notre confrère La Houille Blanche, de réunir les eaux captées à Yallouise sur la Gyronde aux eaux de la Durance captées à Prel-les.
- Les eaux de la Gyronde sont amenées par un tunnel de 7 km sur la rive droite de la Durance ; là elles se trouvent en présence d’un profond précipice qu’il faut franchir pour rejoindre le tunnel qui vient de Prel-les sous la rive gauche.
- Faire suivre aux - canalisations les sinuosités du ravin, il n’y fallait point songer. Comment faire descendre de puissantes tuyauteries jusqu’à 95 m. de profondeur et les faire remonter à même hauteur de l’autre côté du gouffre? On s’est donc décidé à franchir la gorge par un arc à grande portée. Le travail était fort délicat, à cause de la grande hauteur des échafaudages nécessaires, et de la v iolence des vents qui soufflentdans cet étroit et abrupt couloir.
- Notre ligure montre que l’on n’a rien négligé pour assurer la solidité de l’échafaudage. Il prend appui au fond du torrent et sur les parois rocheuses ;
- il est fortement contrcventé contre celles-ci. Sur cet échafaudage avait été installé un portique roulant muni d’un treuil pour amener les tronçons de la conduite à leur emplacement et permettre leur emboîtage.
- Le diamètre de la conduite est de 2 m. 650 intérieur, les épaisseurs dans la partie en arc varient de 16 à 19 mm. La canalisation peut donner passage à 15 nf* d’eau par seconde aux hautes eaux.
- Une passerelle a été disposée à la partie supérieure du tuyau pour la surveillance de l’ouvrage. De plus une nacelle permet de peindre et même de réparer en cas de besoin. Elle est suspendue à un chemin de roulement muni de crémaillères et placé de chaque côté de la conduite. La manœuvre se fait de l’intérieur de la nacelle qui peut ainsi franchir le ravin, en passant directement sous la canalisation.
- Les eaux, après le passage du siphon, ne tardent pas à se joindre à celles qui viennent de Prelles. Peu après leur réunion, elles
- sont captées par 4 conduites forcées qui les conduisent aux turbines, et que l’on aperçoit sur notre ligure 2. Ces 4 conduites descendent sur le flanc de la montagne et traversent de nouveau la Durance près de l’usine en formant 4 arcs parallèles d’un très puissant effet. Ces canalisations ont chacune 1 m. 660 de diamètre intérieur : elles peuvent débiter 25 m3 par seconde sous une chute de 175 m.
- Le poids total des conduites de cette installation atteint près de 4000 tonnes. B. Yii.lers.
- Fig. i. — Traversée des gorges de la Durance par dérivation de la Gyronde (siphon métallique : hauteur ç5 m., portée 64 m., diamètre 2 m. 65o).
- Fig. 2. — Deuxième passage des conduites forcées de Vusine de la Bessée au-dessus de la Durance.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuke, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N” 1997.
- 2 SEPTEMBRE 191.1.
- LES GEOMYS OU RATS A POCHES
- Les curieux Rongeurs que la ménagerie du Jardin des Plantes doit à la générosité de M. Sigismond Skrzynski', préparateur à lTnstitut.Pastcur, qui les a rapportés;de Costa-Ricà, dans l’Amérique Centrale, sont très probablement les premiers de leur espèce que l’on ait vus vivants dans les jardins zoologiques d’Europe. Ils appartiennent à une famille caractérisée par des abajoues externes, tandis que chez les autres Mammifères, les' abajoues, quand elles existent, sont toujours à l’intérieur de la bouche,
- • La famille des Geomydés est exclusivement américaine, et Lien que plusieurs espèces du genre type (Geomys) aient pénétré jusqu'aux Etat-Unis, on
- qüi tous font allusion à la conformation de leurs abajoues, mais Geomys est le nom le plus ancien, qui leur a été donné par Rafinesque, en 1817, lorsqu’il reconnut que ces animaux devaient être distingués du genre Rat (Mus) dans lequel les anciens naturalistes les avaient classés. Les Anglo-Américains les appellent « Gopher » ou « Pocket-Gopher. »
- L’espèce type, et la plus anciennement connue du genre, le Mus bursarius de Shaw, n’est pas rare dans la vallée du Mississipi, et a donné lieu aux méprises les plus singulières. Les premiers spécimens rapportés en Europe étaient des peaux gros-
- Fig. i. — Les Geomys de la ménagerie du Muséum en train de dévorer une banane. (Un tiers de grandeur naturelle.)
- peut affirmer que ce type est caractéristique de la région néotropicale, c’est-à-dire de l’Amérique chaude. Les représentants de cette famille1 sont répandus depuis le sud du Canada jusque dans l’isthme américain ; ils présentent une assez grande variété de formes : les Geomys et les Thomomys sont de véritables Rats-Taupes aux formes ramassées, tandis que les Dipodomys et les Perodipus ont les membres élancés et les allures des Gerboises, et que les Perognathus et les Ileteromys ressemblent à nos souris ; mais tous ces animaux sont pourvus d’abajoues externes semblables à celles des Geomys.
- Ceux-ci, qui sont les seuls dont nous ayons à nous occuper ici, sont aussi connus sous les noms de Di-plostoma, Saccophorus, Pseudostoma, Ascomys,
- 1. En y comprenant les Hétéromydés qui en diffèrent très peu.
- sièrement bourrées par les indigènes qui, pour leur donner plus de prix, s’étaient avisés de distendre d’une façon exagérée les poches des joues en les bourrant de terre. C’est d’après ces spécimens que Shaw, en 1800, décrivit et figura l’animal, dans les Transactions of the Linnean.Society, avec des poches, de chaque côté de la bouche, gonflées comme des vessies et traînant sur le sol. On s’imaginait que les Geomys se servaient de ces poches pour porter au dehors la terre qu’ils retiraient' de leurs galeries, et l’on trouve encore trace de cette légende dans des ouvrages relativement récents.
- Les Geomys vivent à la façon des Taupes et des Rats-Taupes dans des terriers où ils creusent de longues galeries pour aller à la recherche de leur nourriture. Leurs incisives larges, épaisses et fortement cannelées,' teintes en orangé sur leur face
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- LES GEOMYS OU RATS A POCHES
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- antérieure, leur servent de pioches dans ce travail de mineur ; elles sont surmontées d’un petit boutoir noir et calleux. Les pieds antérieurs, armés d’ongles falciformes dont le médius surtout est très allongé, leur servent à repousser la terre en arrière, opération qu’achèvent les pieds postérieurs qui ont conservé une forme normale : il y a cinq doigts à tous les membres. Quand une certaine quantité de terre est ainsi accumulée derrière lui, l’animal se retourne et relevant ses mains, la paume en avant, pousse ces déblais jusqu’à l’une des ouvertures qu’il a ménagées et qui lui permettent de les rejeter au dehors. Ces ouvertures ressemblent en plus grand à celles de la Taupe : ce sont de petits monticules avec une étroite cheminée au centre.
- Les terriers de l’espèce de Costa-Rica sont mal connus, mais ils doivent ressembler beaucoup à ceux du Geomys barsarius des Etats-Unis, qu’Àudubon ctBachman ont pu étudier à loisir dans ce dernier pays. La galerie principale, dans un jardin, était à une profondeur de 30 cm, plus grande quand elle passait sous une allée. Dans les parterres, un grand nombre de plantes avaient péri, l’animal en ayant rongé et coupé les racines au ras du sol. Ce couloir s’embranchait sur un second couloir qui conduisait jusqu’aux racines d’un gros hêtre dont le Gopher avait rongé l’écorce. Les galeries menaient à plusieurs chambres dont un certain nombre étaient placées hors du jardin, dans les champs et dans une forêt voisine, cl le tout constituait une ville souterraine d’une étendue considérable, œuvre sans aucun doute de plusieurs Geomys. Les tas de terre rejetés à la surface du sol ont 50 à 40 cm de haut et sont très irrégulièrement distants les uns des autres : ils sont ouverts à leur partie supérieure et recouverts de gazon et de diverses plantes qui les masquent en partie. Souvent ils ne sont séparés que par une distance de 1 m.
- Le donjon, ou chambre principale, est placé entre les racines d’un arbre, à environ 1,50 m. de profondeur.' Les couloirs y aboutissent en formant une spi-rale1’. Ce donjon est grand, tapissé d’herbes molles comme un nid de marmottes, et c’est là que l’animal dort ou se repose. Le nid où la femelle met bas est semblable mais distinct et tapissé de poils dont elle se dépouille. Une galerie spéciale mène à la
- 1. Ceci établit" un rapprochement avec le mystérieux fossile du Nebraska désigné sous le nom de « Tire-bouchon du Diable ». [Dæmonelix), et que l’on considère aujourd'hui, comme le moule d’un couloir du terrier de quelque Rongeur éteint.
- chambre aux provisions que l'on trouve remplie de racines, de pommes de terre, de noix et de graines. Les Geomys ne sortent guère de leurs galeries que pour recueillir l’herbe dont ils tapissent leur nid ou pour se chauffer au soleil. Dans le Nord, ils paraissent s’endormir pendant l’hiver comme les autres rongeurs à habitudes souterraines, et c’est probablement la raison des grands amas de provisions qu’ils font pour s’en nourrir au réveil.
- Toute la conformation des Geomys est en rapport avec leur genre de vie qui se passe presque entièrement dans des galeries obscures. Toutefois leurs yeux sont relativement plus développés que chez les Rats-Taupes de l’Ancien Continent et surtout chez les véritables Taupes.
- Une particularité intéressante des Geomys, c’est qu’ils peuvent marcher en arrière aussi facilement qu’en avant. Ils semblent avoir contracté cette habitude dans leurs galeries étroites, où il leur est difficile de se retourner; ainsi pour porter les provisions à leur magasin ils marchent à reculons, répétant plusieurs fois celte manœuvre qui rappelle le mouvement du piston d’une machine à vapeur. Par suite aussi, sans doute, de cette habitude, leur courte queue est devenue un organe de tact très délicat ; cet organe esL nu, dépourvu d’écailles et couvert de poils très fins qui laissent voir la couleur rosée de la peau. Lorsque l’animal marche à reculons dans ses couloirs obscurs, elle l’avertit de la présence d’un obstacle ou d’un ennemi : les serpents notamment font la guerre à ces petits rongeurs.
- Dans la marche ordinaire, le Geomys s’appuie sur le bord cubital de la main, les griffes étant tournées en dedans ; il se sert de ces griffes pour manger et nettoyer son museau. C’est seulement, lorsqu’il creuse, qu’il tourne la paume en dehors, rapprochant les poignets sous la gorge et rejetant la terre de chaque côté du corps.
- Le Geomys ne peut se passer de ses mains pour se servir de ses poches ou abajoues externes. Ces poches ne sont en réalité que des replis de la peau, car elles sont poilues aussi bien en dedans qu’en dehors. Leur ouverture est linéaire et se voit à peine sur les joues. 11 va sans dire qu’elles ne servent jamais à porter la terre et qu’on ne peut les retourner sans rompre les muscles et le tissu conjonctif qui les fixe, en arrière, aux épaules et à la colonne vertébrale. Le naturaliste américain, Vernon, étudiant les Geomys en captivité, au Texas, a vu comment l’animal utilise ces organes.
- 11 n’y introduit que des morceaux de petite dimem
- Fig. 2. — Tête de Geomys vite par-dessous, pour montrer les dents sillonnées el Vouverture des abajoues (d'après un spécimen naturalisé sur lequel celle ouverture a été trop dilatée).
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- sion. Si on lui donne, par exemple, une pomme de terre, il commence par la prendre entre ses mains et en détache avec ses incisives une parcelle qu’il réduit à la dimension voulue en la retournant, en avalant une partie, puis il fourre le reste dans l’une des poches. Tout cela se fait avec une rapidité extrême : c’est un véritable escamotage que dissimulent les griffes qui se rejoignent en avant du museau. Le morceau est poussé sur les côtés par un mouvement de frottement qui le fait entrer dans la poche. D’ordinaire une seule main suffit ; mais si le morceau est un peu gros, les griffes d’un côté tendent l’ouverture de la poche en la tirant par le bas, tandis que celles de l’autre côté enfoncent le morceau.
- Pour vider les poches, les deux mains sont portées simultanément en arrière des joues jusqu’à la hauteur du fond de la poche, puis l’animal, les appuyant fortement, les porte rapidement en avant. D’ordinaire elles sont vidées d’un seul coup; quelquefois ce mouvement doit être répété deux ou trois fois.
- La conformation de l’ouverture buccale est très particulière. On sait que chez tous les Rongeurs les incisives forment une saillie en avant de la bouche, de telle sorte que les lèvres, trop courtes, laissen| ces dents à découvert. Chez les Geomys, cette conformation est encore exagérée, s’il est possible, car la cavité buccale est divisée en deux chambres par une bande de peau qui, reliant les deux joues en arrière des incisives supérieures, s’étend sur la von te du palais, et sépare les incisives des molaires, formant un véritable diaphragme entre ces deux sortes de dents. L’orifice de la bouche est ainsi réduit à une étroite ouverture inférieure qui se ferme à volonté par le rapprochement des lèvres poilues, ne laissant voir qu’une fente verticale que la langue, épaisse, courte et charnue, achève de boucher. Cette confor-
- mation est admirablement adaptée à l’usage que l’animal fait de ses larges incisives pour fouir et. creuser ses galeries, puisqu’elle laisse ces dents libres pour ce travail, tout en fermant hermétiquement la bouche, de manière que la terre, les graviers et d’autres substances dures ne puissent y pénétrer.
- Les dégâts causés par les Geomys sont considérables. Dans les régions de culture ils sont très nuisibles aux pommes de terre et aux autres tubercules, rongeant en outre les racines des arbres fruitiers. Dans les champs de blé et les prairies à fourrage ils causent beaucoup de dommage par l’énorme étendue de leurs terriers et des monticules de terre retirés de leurs galeries. Au Mexique, ils s’attaquent à la canne à sucre. ^
- Nos Geomys de Cosla-Rica, qui appartiennent au genre ou sous-genre Macroyeomys dç Merriam,’ atteignent la taille d’un Surmulot ou d’un Campa-, * gnol aquatique. Ils sont vêtus d’un pelage ras et.y lustré d’un brun-marron foncé, sauf sur le sommet de la tête où se voit une tache losangique, à bords " irréguliers, d’un blanc parfait.'Leur queue n’a que, le tiers de la longueur totale de ranimai.
- i Je rapporte provisoirement ces animaux au Macroyeomys coslaricensis Merriam, mais il est possible qu’il s’agisse du M. cherriei (Allen), les deux espèces habitant Costa-Rica, portant également une tache blanche sur la tête, et ayant été décrites toutes deux d’après des spécimens n’ayant pas atteint tout leur . développement. Les différences qui les séparent, d’après Merriam, sont des caractères crâniens, que l’on ne pourra vérifier que par l’autopsie, et l’on sait combien, chez les Rongeurs, la forme du crâne se modifie avec l’âge. Il serait donc, possible que ces deux espèces n’en forment en réalité qu’une seule. E. Tliouessaut,
- Professeur au Muséum national de Paris.
- UNE MINE DE CHÊNE
- Nous empruntons cette curieuse note à un récent numéro de la Revue forestière de France (août 1911). La mine dont il s’agit, et qui se trouve dans le sud de la Russie, ne donne pas, à ceux qui l’exploitent, de l’or, du fer, des diamants, ou même, plus modestement, du charbon, mais du bois, du chêne, en excellent état de conservation. Un grand marchand de bois a découvert fortuitement, il y a quelques semaines, cette mine bizarre, en faisant des dragages dans le lit d’une rivière. Des recherches subséquentes lui ont permis de constater
- l’existence, à une petite profondeur, et sur une superficie de 200 kilomètres carrés environ, d’une vaste forêt de chênes submergés. On en a déjà extrait des troncs de 40 à 00 mètres de hauteur, mesurant 55 centimètres, en moyenne, de diamètre et, détail imprévu, de teintes extrêmement variées, allant du brun foncé au rose pale, en passant par le bleu et le jaune. Le propriétaire estime que sa « mine » lui fournira au moins 150 000 chênes polychromes, dont l’ébénisterie ne manquera pas.de tirer parti dans la construction des meubles « modem style ».
- <*§'9nVS'«,§}5
- CINÉMATOGRAPHE A MAIN « L’AÈROSCOPE »
- On a remarqué que dans les vues cinématographiques anciennes l’image était souvent défectueuse par suite des mouvements imprimés à l’appareil par l’opérateur en tournant la manivelle. Le mécanisme des premiers appareils présentait une certaine résistance et il était presque
- impossible de ne pas remuer tout l’ensemble pendant la prise d’une bande.
- On a remédié d’abord à cet inconvénient en séparant complètement la manivelle do l’appareil et en actionnant le mécanisme de celui-ci au .moyen d’une transmission
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- llexible ; puis, plus tard, on a perfectionné le mécanisme jusqu’à le rendre assez doux pour que l’opérateur n’ait plus à vaincre aucune résistance de nature à empêcher un mouvement uniforme et sans secousses. Mais il est
- Fig. i. — Appareil cinématographique à main Z’Aéroscope. Partie contenant le film et son mécanisme d’entraînement.
- toujours indispensable pour cela de fixer l’appareil sur un pied bien solidement établi sur le sol.
- M. Proszynski s’est proposé de rendre le cinématographe tout à fait portatif, de façon à en faire un véritable appareil à main avec tous les avantages attachés à cette classe d’appareils pour la prise des images instantanées, dans toutes les conditions où l’on peut se trouver, même à cheval ou en voiture, sans aucune installation sur un pied quelconque et, bien entendu, en obtenant quand même des bandes parfaites. L’inventeur est parvenu à ce résultat après de nombreux tâtonnements en perfectionnant d’abord l’obturateur, ainsi que nous l’avons déjà exposé ici, dans un précédent article, et en supprimant l’action de la manivelle. Il a eu recours pour cela à un minuscule moteur à air comprimé qui agit sur le mécanisme. L’appareil est divisé en deux compartiments; dans l’un (tig. 1) on trouve le film enroulé sur sa bobine, passant sur tous les organes destinés à son entrainement, à son passage derrière l’objectif et l’obturateur et à son emmagasinement sur une bobine réceptrice. C’est dans ce compartiment que se trouve également un lourd volant, tournant à une grande vitesse, formant gyroscope de façon à donner la stabilité de tout l’appareil. ; .
- Dans l’autre compartiment (fig. 2) on voit le moteur, les tubes servant.de réservoir, à l’air comprimé et un régulateur très ingénieux qui a pour but 'de donner une pression uniforme sur le piston du moteur aussi bien quand les réservoirs viennent d’être mis sous pression, que quand ils arrivent à épuisement. L’air est comprimé
- dans les tubes réservoirs au moyen d’une petite pompe à main analogue à celle qui est utilisée pour les bicyclettes.
- On peut régler à volonté, sans ouvrir l’appareil, la vitesse du moteur, qui doit être plus ou moins grande suivant les circonstances et suivant le genre de vues à enregistrer; on peut obtenir 15 ou 20 images à la seconde. La quantité d’air emmagasinée est suffisante pour le déroulement d’une bande de 150 m. Le poids de l’appareil , est d’environ 5 kg ; ses dimensions sont 15 X 22 X 29 cm, on voit que, malgré l’emploi du moteur et du gyroscope, il reste très portatif.
- En fait, il a déjà servi à prendre dans bien des cas des bandes qu’il eût été impossible d’obtenir autrement, faute de pouvoir installer un appareil sur pied, soit par suite du manque de place, du refus d’autorisation, ou toute autre cause.
- L’appareil fonctionnant automatiquement, peut aussi être abandonné à lui-même dans un endroit déterminé, et déclanché à distance à un moment donné. C’est ainsi qu’en aurait usé aux Indes un explorateur naturaliste, M. Kearton, qui serait parvenu à'obtenir dans la jungle tics bandes représentant les allures des fauves à l’état sauvage. Il est évident que de telles entreprises seraient impossibles avec un appareil ordinaire, car il faut s’approcher assez près de l’animal pour que les images soient
- Fig. 2. — Appareil cinématographique à main Z’Aéroscope. Partie contenant le moteur et lés tubes formant réservoir d’air comprimé.
- à une échelle suffisante pour être intéressantes; la vie de l’opérateur serait fort exposée. Mais sans envisager ce cas exceptionnel, il est certain que les entrepreneurs de vues cinématographiques auront tout intérêt à utiliser un appareil à main, s’ils veulent être à même d’opérer partout et dans toutes les circonstances. G. M.
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- Parmi les constructions gigantesques .qui s’élèvent en si grand nombre à New-York, depuis une vingtaine d’an-ne'es, l’un des plus vastes et des plus modernes sl,i/ scrapers est constitué par les bâtiments du terminus de l’IIud-son and Manhattan Railroad Company, au point d’aboutissement des tunnels percés sous la rivière de l’Hudson.
- Cet édifice, situé dans la partie sud de la ville, au cœur même du quartier commercial et financier, est occupé par des bureaux ou offices commerciaux. Il se compose de deux bâtiments jumeaux de.25 étages, dont 22 au-dessus du niveau de la rue ol 5 en sous-sol. Il ne bat donc pas le record de la hauteur, mais il établit probablement celui de la surface en plan, puisqu’il couvre une superficie de 7000 m2, et celui de la capacité puisque 10 000 personnes y vaquent chaque jour à leurs affaires.
- Quelques chiffres donneront une idée de limpor-Lance de cet ouvrage : Hauteur totale : 115 mètres; surface totale des planchers,
- 100000' mètres carrés ; volume intérieur disponible, 420000 ms ; cube total de déblai pour les fondations, 240 000 mètres cubes ; béton de fondation,
- 8000 m3 ; poids total d’acier,
- 27 000 tonnes;
- 17 000 000 de briques.
- Les businessmen ayant là leurs occupations appartiennent aux professions les plus diverses et l’on y trouve
- un peu tous les corps de métiers : représentants de commerce, ingénieurs, avocats, dentistes, dactylographes, tailleurs, détectives, etc. Si l’on ajoute à cela les magasins de nouveautés, les restaurants,les bureaux de poste qui se trouvent au rez-de-chaussée, les terrasses du der-^ nier étage, et la station de chemin de fer du sous-sol, on voit que l’ensemble de cette construction constitue une véritable cité, susceptible de répondre à toutes les exigences de commodité et de luxe de la vie américaine moderne,
- Les moyens de communication y sont assurés par 59 ascenseurs à grande vitesse, dont 22 « express » jusqu’au onzième étage, plus 6 ascenseurs à marchandises pour la manutention des bagages dans la station de l’Hudson and Manhattan Railroad.
- Outre la gare souterraine et les nombreux tramways qui circulent au niveau de la chaussée, il a été ménagé un passage accédant directement à YEIevated Raihvay ou « L », comme l’appellent les
- New-Yorkais, qui suit la rue à la hauteur du deuxième étage. Ajoutons enfin que 5000 téléphones desservent les différents offices et bureaux,
- L’Hudson Terminal building a été exécuté suivant la méthode de construction employée couramment en Amérique, c’est-à-dire au moyen d’une carcasse métallique rigide sup-^ portantjtoutes les charges, y corm
- L’ « HUDSON TERMINAL BUILDING » A NEW-YORK
- Fig. i. — Vue d'ensemble de V « Hudson Terminal Building.
- Fig. 2. —L' « Hudson Terminal Building « en cours de con-. strucUom On remarquera Vabsence de tout échafaudage extérieur,
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- pris celle des murs qui ne sont, suivant l’expression consacrée, que des cui'tain walh ou « murs-rideaux » ne jouant, aucun rôle dans la stabilité' de l’e'difice.
- Deux des étages souterrains sont affectés à l’accès et aux quais de la station de l’Hudson and Manhattan Railroad ; le troisième, situé en contre-bas des voies, contient la-machinerie qui fournit à l’ensemble du « building » le chauffage, l’éclairage et la force motrice nécessaire au fonctionnement des elevators.
- Les fondations ont été le problème capital de la construction, problème particulièrement difficile, en raison des charges considérables à supporter, et de la nature défavorable du sol sous-jacent. Celui-ci était, en effet, formé de sable imbibé d’eau, formant un banc de 24 m. d’épaisseur, au-dessous duquel on trouvait ensuite le rocher.
- Sans entrer dans des détails techniques qui nous entraîneraient trop loin, nous dirons seulement que le troisième étage souterrain est à 17 m. au-dessous de la chaussée, et à 12 m. au-dessous du niveau de la nappe d’eau. Les fondations ont été exécutées au moyen dè 166 caissons à air comprimé, dont 51 formaient une digue d’enceinte étanche autour de la base de l’édifice.
- Si:lés constructions américaines sont remarquables par leurs dimensions inconnues en Europe, elles ne le sont pas moins par leur rapidité d’exécution : en ce qui concerne l’Hudson Terminal Building par exemple, onze mois ont suffi pour achever l’érection
- COMMENT ON FA
- « Que nul mestre ne mestresse ne puisse acheter fil cher pour fere espingles, se ce n’est à ceus du dit mestier, sus peine de l’amande ». Ainsi s’exprimait, du xni® siècle, le « Livre des mestiers ». Ce devait être alors, avec les moyens rudimentaires dont on disposait,- une chose ardue que la fabrication des épingles.
- Aujourd’hui, grâce aux machines si perfectionnées dont est pourvue l’industrie moderne; rien ne semble plus facile que d’obtenir ces petites'pointes métalliques, munies d’une tête, dont l’emploi est pour ainsi dire universel. Rien que dans la région de Laigle,— berceau de cette industrie, — on compte cinq fabricants d’épingles. La plus importante de ces maisonSest l’usine Benjamin Bohin fils, à Saint-Sulpice-sur-Rille, qui, en dehors des épingles de modèle courant : épingles d’acier, de fer, de laiton ; épingles à tête de verre, produit encore les épingles à cheveux de Lous modèles, ainsi que les épingles de sûreté, dites épingles de nourrice.
- Bien que la fabrication des 'épingles soit moins compliquée que celles des aiguilles, qui se font également dans la même usine, elle n’en donne pas moins lieu à des manipulations assez nombreuses.
- . 1. Voir : Comment on fait une aiguille, dans le n° 1995, du 19 août 1911.
- de la structure métallique, c’est-à-dire la mise en place de 20 000 tonnes d’acier, occupant une hauteur de plus de 100 m., et dont certaines pièces pesaient jusqu’à 25 tonnes.
- Il est assez curieux de noter, en terminant, que ces immenses bâtiments ne sont en somme qu’un « accessoire » de la station souterraine au-dessus de laquelle ils s’élèvent. Le projet primitif comportait, en effet, un simple vitrage formant un grand hall au-dessus des voies. La construction du building n’a été décidée qu’après coup à cause de la possibilité qu’elle offrait de rémunérer par un gros chiffre de loyers le capital considérable engagé par le seul achat des terrains. Le prix moyen de ceux-ci s’élevait de 2200 à 2400 francs le mètre carré, soit plus de 15 millions pour la superficie totale occupée par la gare. L’espace disponible en hauteur a donc reçu ainsi une meilleure utilisation.
- C’est d’ailleurs là, la raison principale de la multiplication actuelle des s kg scrapers à New-York, non seulement pour des « offices buildings », mais aussi maintenant pour des maisons d’habitations : ne pouvant s’étendre en largeur, la cité s’élève vers le ciel, toujours plus haut. Il en résulte un accroissement invraisemblable de la densité de la population, qui n’est pas sans augmenter les difficultés du problème dont souffre actuellement New-York : T encombrement des rues et le besoin incessant de nouveaux moyens de communication. Jacoijes R a rut
- .Ingénieur dos Constructions civiles.
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- Les épingles d’acier sont de plus en plus demandées par le commerce. Néanmoins, la plupart des épingles sont encore faites en laiton ou en fer.
- L’usine achète, tout préparés, les fils d’acier et de fer qui Tui sont nécessaires pour la fabrication de ses épingles, mais elle produit elle-même le fil de laiton qu’elle emploie, et les procédés mis en œuvre pour l’obtenir ne manquent pas d’une certaine originalité.
- On sait que, dans la plupart des cas, la préparation du métal qui doit être transformé en fil se fait par fonte donnant des billettes de 80 cm environ sur 0,08. Celles-ci sont dégrossies soit dans un train de'grossisseur, soit par laminage, soit par martelage, jusqu’à ce que la barre puisse être mise au banc de tréfilerie, où on la réduit petit à petit au diamètre désiré.
- Le procédé employé à l’usine Bohin est tout autre. Tout d’abord, cuivre rouge et zinc, dans les proportions de 62 pour 100 pour le cuivre et de 58 pour 100 pour le zinc sont introduits dans des creusets pouvant contenir 50 à 55 kg de métal. Le. mélange obtenu par la fusion est coulé dans des moules en plaques de forme ovale. Le calcul et l’expérience, en effet, ont prouvé qu’on gagne une passe de laminage et un recuit en employant des
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- plaques ovales au lieu de plaques circulaires.
- Celles-ci, au laminoir, sont rendues à peu près circulaires. Elles ont alors un diamètre d’environ 75 cm, avec une épaisseur moyenne de 4 mm. Le centre en étant déterminé grossièrement, elles sont portées sur une machine, appelée cisaille circulaire, qui permet de donner à ces plaques une forme exactement circulaire.
- Il est alors procédé au découpage du fil de cette plaque. Pour cela, elle est engagée entre les deux branches d’une sorte de pince massive, et une pointe, fixée à l’extrémité de la pince supérieure, est descendue à l’aide d’une vis au centre de cette
- Il est alors facile de comprendre ce qui se,passe : le dévidoir, en tournant, tire sur le fd qui entraîne la plaque de laiton que les galets de la cisaille forcent d’ailleurs à tourner, et au fur et à mesure que le diamètre de cette plaque diminue, le poids qui entraîne le chariot l’applique contre les cisailles, qui la découpent sans arrêt, jusqu’à ce que celte plaque soit réduite à un diamètre d’environ45 mm. La longueur du fil donné par chaque plaque varie entre 100 et 120 m.
- Le fil ainsi obtenu de section carrée passe au banc de tréfilerie. L’extrémité, appointie. au marteau ou à la lime, est engagée dans la filière, qui
- Fig. i. — Machine à faire le fil, transformant une plaque circulaire de laiton, de ~5 centimètres de diamètre, en ioo à 120 mètres de fil de section carrée. En haut, en cartouche : Pièce curieuse, montrant, sans solution de continuité, comment la plaque de laiton se transforme en épingles. A l’extrémité du fil
- est faite la lête de Vépingle.
- plaque de laiton. Cette pince est portée par un chariot muni de 4 roues à gorge roulant sur des rails, et le chariot est entraîné, du côté libre de la plaque, par un poids de 50 kg soutenu par une chaîne roulant sur une poulie (fig. 1).
- Dans cette position, le bord de la plaque vient s’appliquer contre la partie tangente de deux cisailles circulaires actionnées mécaniquement et tournant en sens inverse. Là machine étant mise en marche, les cisailles attaquent la périphérie de la plaque, découpant un fil de laiton tout d’abord appointi, mais bientôt de section carrée dont un ouvrier se saisit et qu’il accroche à Lun des montants d’un dévidoir qu’il embraye à ce moment.
- est en acier pour les premières opérations de dégrossissage, et saisie par le chien attaché au tambour d’entraînement sur lequel le fil vient s’enrouler. Peu à peu, sans aucune perte de matière, et simplement par suite du passage du fil dans les filières, ce fil de section carrée se transforme en fil de section ronde. Lorsque, à la suite de passages successifs à la filière, le diamètre du fil de laiton n’est plus que de 1,5 111m, il est porté sur une machine à tréfiler multiple, de type circulaire, au milieu de laquelle se trouve le dévidoir, sur lequel le rouleau de fil est posé, et qui comporte dix filières, séparées chacune de la filière suivante par un tambour d’entraînement sur lequel le fil fait deux ou trois tours avant
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- de passer au travers de la filière qui le suit (fig. 2).
- Chaque tambour est cale' sur un axe qui, sous le banc proprement dit, porte un pignon dont le nombre de dents va en diminuant, du premier au dernier, afin que la vitesse du tambour soit plus
- Fig. 2. — Machine à tréfiler multiple, de type circulaire, où le fil de laiton venant du tambour central passe par dix filières avant de s'enrouler sur le tambour placé à la périphérie.
- grande, en raison de l’accroissement de longueur du fil, proportionné à la diminution du diamètre de sa section. Sur tous ces pignons court une meme chaîne, semblable à la chaîne des bicyclettes.
- Les filières, à partir d’un diamètre de 1,5 mm et au-dessous, sont constituées par un diamant noir enchâssé dans une monture d’acier. Le perçage de chacun de ces diamants demande, en moyenne, une quinzaine de jours, et son prix est d’environ 150 francs.
- La partie supérieure du banc de tréfilerie forme une sorte de cuvette remplie d’une eau savonneuse dans laquelle plongent les filières et le fil à étirer, et qui a pour but de lubrifier ce fil. Après chaque passage au banc, le fil est décapé dans un bain d’acide sulfurique à 10 pour 100, lavé à l’eau pure, puis à l’eau de son, et séché.
- Le fil, qu’il soit d’acier, de fer ou de laiton, est alors porté en rouleaux, et déposé sur la tournette qui accompagne chacune des machines qui vont le transformer en épingles. Entraîné entre des liges qui ont poür but de le redresser, il vient présenter son extrémité à un petit mouton, muni d’une minuscule bouterolle, qui, en trois coups donnés avec une rapidité déconcertante, forme la tête. Une
- cisaille sectionne alors l’épingle qui tombe dans une glissière inclinée portant une' petite fente où s’engage le corps de l’épingle qui n’est .plus retenue que par sa tête.
- En raison de l'inclinaison de cette glissière, l'épingle descend et vient tomber à la partie inférieure, dans une sorte de trémie où;elle est encore retenue par sa tête dans une position verticale le corps passant au travers d’une fente. Au-dessous de la trémie, et frôlant la rangée d’épingles, ünc meule longue tourne à grande vitesse autour d’un axe horizontal.
- A eè moment intervient une règle d’entraînement animée de 4 mouvements. En premier lieu, elle est repoussée en arrière, s’éloignant du corps de la machine. Un second mouvement, transversal celui-ci, la porte du côté de la glissière où descendent les épingles qui viennent d’être sectionnées. Un troisième mouvement, contraire du premier, la rapproche de la machine et la fait appuyer contre les épingles suspendues verticalement par leur tête dans la trémie, les appliquant contre la meule. Enfin, un quatrième mouvement, contraire du second, la ramène à son point de départ. Pendant ce quatrième mouvement, la règle force l’épingle à avancer en tournant sur
- Fig. 3. — Une des machines à fabriquer l’épingle, pouvant en débiter 180 à la minute.
- elle-même. Elle recommence ensuite ces quatre mouvements.
- L’axe'de la meule longue n’étant pas parallèle au fond de la trémie, les épingles au sortir de la glissière, n’appüient sur cette meule que par leur extrémité. Au fur et à mesure qu’elles avancent
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- dans la trémie, sous l’action de la règle d’entraînement, l’axe de la meule se rapprochant du fond de la trémie, l’épingle appuie sur une plus grande longueur sur cette meule. Arrivée à l’extrémité de la trémie, lorsqu’elle tombe dans la caissette disposée
- Ces épingles ne sont pas employées telles qu’elles sortent de la machine, car elles ne larderaient pas à s’oxyder et seraient rapidement hors d’usage. Pour empêcher cette oxydation, les épingles de cuivre, ou les épingles de fer et d’acier préalablement lai-
- Fig. 4. — Salle de fabrication des épingles, ou 120 machines, sous la direction de i5 ouvriers et ouvrières, peuvent donner près de treize millions d'épingles par jour.
- pour la recevoir, elle est entièrement terminée, et a pris la forme que nous lui connaissons. Quelques instants ont suffi pour faire cette épingle, puisque la machine, en moyenne, en débite 180 à la minute.
- L’ensemble de la salle de fabrication des épingles, avec ses 120 machines fonctionnant toutes à la fois, offre un spectaèle infiniment intéressant.
- Au milieu d’un tapage infernal, qui fait qu’on ne peut
- qu’en'sé criant à l’ôreillé, les moutons frappent sans relâche, les règles d’entraînement vont et viennent, les meiiles tournent, tout cela sans arrêt, sous la surveillance d’ouvriers et d’ouvrières dirigeant chacun 8 machines. Si les 120 machines decette salle pouvaient travailler à la fois, sans interruption, pendant une journée de 10 heures, elles pourraient donner, en un seul jour, 180x600 Xl20, soit douze millions neuf cent soixante mille épingles, ce qui représente déjà un volume.
- Lonise'es par la galvanoplastie, sont blanchies à chaud, dans un bain de sel d’étain.
- Cette opération se fait, par la galvanoplastie, dans des tonneaux en bois. La composition des bains ne diffère pas de celle qui est ordinairement employée.
- Lorsque l’opération est terminée, le contenu des tonneaux est versé dans des baquets disposés en avant. Des conduites souples, amenant à profusion l’eau de la Rille, qui coule au bas des murs de la salle de galvanoplastie, permettent de faire rapidement et bien tous les lavages nécessaires.
- Les épingles sont ensuite déversées, avec de la sciure de bois, dans des tonneaux tournants où elles séjournent pendant 5 à 40 minutes, puis le contenu des tonneaux est vidé dans la trémie d’une sorte de tarare, —présentant beaucoup d’analogie avec ceux qui sont employés dans la culture, — et .qui rejette la sciure au dehors pendant que les tiges métalliques
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- tombent dans un récipient placé à la partie inférieure.
- Les épingles sont terminées. Il est alors procédé à leur encartage. Pour cela, elles sont déversées dans un réservoir métallique adapté à une machine appelée machine à bouter.
- De ce réservoir, l’ouvrière, à l’aide d’une petite brosse, les fait descendre sur une sorte de grille, qui porte d’ailleurs ce nom de grille et qui compte
- 39 barreaux dont l’écartement est tel que le corps de l’épingle, mais non la tête, peut seul y pénétrer. Les épingles se trouvent ainsi retenues par la tète, la pointe en bas. Lorsque la grille est remplie d’épingles, l’ouvrière place une longue feuille de papier entre deux rouleaux, puis actionne la machine. Alors, un couteau se soulève, et laisse passer une rangée d’épingles. A ce moment, une seconde pièce, appelée en fonce-têt es, descend, appuie sur la tête des
- 40 épingles, et les pique dans le papier. C’est l’opération appelée boutage. Puis, le couteau se relève, le papier est un peu entraîné par les rouleaux, l’enfonce-têtes redescend, piquant à nouveau une autre rangée de 40 épingles, et le travail continue ainsi jusqu’à ce que 12 rangées de 40 épingles aient été piquées sur la feuille, ce qui ne demande pas une minute.
- Les épingles sont vendues pour le commerce en gros par 2 boîtes de chacune 12 feuilles, soit 11 520 épingles. Les opérations d’emballage proprement dites varient suivant le client et l’importance de la commande. Une bonne bouteuse pique par jour jusqu’à 300 000 épingles.
- Bien que cette fabrication nécessite moins de manipulations que celle de l’aiguille, elle n’en présente pas moins beaucoup d’intérêt. La perfection des machines employées, là encore, est très grande, et l’on s’en rendra compte facilement lorsqu’on saura qu’un kilogramme de métal peut fournir, pour le numéro le plus petit, — le 5-0 — jusqu’à 50 000 épingles. Le même poids de métal n’en fournit plus que 2500 .pour le n° 12, le plus gros, et 9000 environ pour le n° 2 1/2, le plus courant.
- L’usine Bohin, avons-nous dit, produit également les épingles à cheveux de tous modèles, ainsi que les épingles de nourrice ou épingles de sûreté. Pour ces dernières, les tronçons de fil sont déposés dans une sorte de réservoir vertical placé sur la machine, les calottes dans un autre réservoir, et chaque tour du volant donne une épingle terminée.
- Une fabrication plus curieuse est celle des épingles à tête de verre. Celles-ci, préalablement em-pointées, sont déposées dans un réservoir aboutissant sur le côté d’une roue tournant verticalement et creusée, sur tout, son pourtour, d’encoches pouvant contenir chacune une épingle. Chaque encoche, en passant contre la masse des épingles, se charge d’une de ces épingles, et l’entraîne en tournant. Lorsque cette épingle arrive à la partie supérieure de la roue, son extrémité non empointée vient frôler l'extrémité inférieure d’une longue tige de verre, généralement coloré, sur laquelle se concentrent les flammes de trois chalumeaux à gaz. Une vis sans fin fait descendre automatiquement cette tige de verre, et, son extrémité étant continuellement à l’état de fusion, chaque épingle s’y charge, en passant, d’une gouttelette de verre fondu qui se refroidit aussitôt que l’épingle est sortie de la flamme. Cette épingle tombe, par son propre poids, dès qu’elle commence à se trouver sur la moitié' inférieure de la périphérie de la roue.
- Cette machine, en moyenne, peut coiffer d’une petite houle de verre environ 4000 épingles à l’heure.
- Il nous a paru intéressant de montrer à nos lecteurs, par ce rapide exposé, comment, en peu de temps, et par quelles transformations successives, les blocs informes de cuivre et de zinc, déposés dans le creuset, deviennent ces petites pointes brillantes dont la coquette « tirée à quatre épingles » fait un usage si fréquent pour l’édification de sa luxueuse toilette.
- Fig. 6. — Phases successives de la fabrication de Vépingle, depuis le fil de section carrée venant de la plaque, jusqu'aux épingles boutées sur papier. A u centre, épingles non empointèes, empointées et blanchies.
- Georges Lanouvelle.
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- LES VEHICULES AUTOMOBILES DES POIDS LOURDS
- Épreuve militaire d’endurance (1911).
- - L’épreuve d’endurance militaire, qui vient de se dérouler aux environs de Versailles, du 15 juillet au 15 août, est certainement le plus gros événement industriel automobile de l’année.
- Cette épreuve a pris, depuis 1909, une importance particulière, parce qu’elle a pour but de déterminer parmi les véhicules destinés au transport des marchandises, ceux qui sont aptes à être primés par le ministre de la guerre.
- Chaque année, une commission militaire, nommée par le ministre, est chargée d’examiner les concurrents, d’après un programme nettement établi d’avance, et de dresser ainsi la liste des engins dignes de toucher les primes à l’acheteur accordées par lui, et qu’il nous paraît utile d’expliquer.
- L’armée, qui a besoin, en temps de guerre, d’un nombre très important de camions automobiles pour assurer les transports de l’arrière, ne pouvait songer
- rigoureusement aux modèles primés, reçoit à rachat une prime de 5000 francs, et, pendant trois ans consécutifs, une prime annuelle d’entretien de 1000 francs si le camion présenté à une commission régionale est reconnu en bon état de conservation et d’entretien. C’est donc pour l’acheteur une somme totale de 6000 francs, qui lui est remboursée par l’Etat, sur le prix de son camion. C’est aussi, pour
- Le camion Bayard-Clémcnt.
- Le même type, montant la côte de Chanteloup : essai de béquille.
- à se les procurer par des achats du temps de paix. Il lui aurait fallu engager, des dépenses colossales, pour s’exposer à n’avoir au moment du besoin, que des véhicules démodés ou en mauvais état de conservation. Afin qu’à la mobilisation la réquisition puisse lui fournir les éléments qui lui manquent, il a fallu d’une part, orienter l’industrie automobile vers la construction d’un certain nombre de types moyens répondant parfaitement aux besoins du commerce, et de puissance compatible avec la résistance des chaussées ou des ouvrages d’art ; et d’autre part, inciter les industriels à acheter ces modèles d’engins, en leur offrant des avantages suffisants.
- A cet effet, tout acheteur d’un véhicule conforme
- le constructeur, une garantie morale et effective de la valeur de ses engins, dont il peut se prévaloir auprès de ses acheteurs éventuels.
- Ges primes ne sont accordées aux types de camions présentés, que pour deux ans environ, aussi les constructeurs sont-ils obligés de faire primer de nouveau leurs modèles tous les deux ans. Cette mesure a pour but de pousser aux recherches de modèles nouveaux, et de permettre de profiter sans cesse des perfectionnements de l’industrie.
- D’après le règlement, trois catégories principales sont prévues :
- 1° Les camions porteurs, destinés à transporter seuls toute la charge ;
- 2° Les camions tracteurs porteurs, qui, tout en transportant une charge utile importante, sont destinés à traîner derrière eux une remorque chargée ;
- 5° Les trains automobiles, dont le train Renard était le type, et qui sont constitués par un locomoteur où se produit la force motrice et un certain nombre de voitures possédant chacune au moins un essieu moteur actionné par une transmission. Les divers essais tentés jusqu’ici, trains Renard à transmission mécanique, trains Siemens à transmission électrique, etc,..., n’ont pas donné de résultats suffisamment • encourageants, pour inciter
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- 220 LES VÉHICULES AUTOMOBILES DES POIDS LOURDS
- Camion Malicel et Blin, avant-train du camion Latil.
- les constructeurs à s’engager dans cette voie, et aucun modèle n’a été présenté.
- Nous n’examinerons donc que les engins des deux premières catégories.
- Les camions porteurs doivent pouvoir transporter une charge utile minimum de 2000 kg, et en aucun cas leur poids à vide ne doit dépasser 3250 kg. Le rapport de la charge utile au poids total, doit être au moins égal à 45 pour 100.
- Enfin en charge le poids d’aucun essieu ne doit dépasser 4500 kg.
- Les bandages peuvent être en caoutchouc ou en métal, mais pour permettre aux véhicules montés sur bandages ferrés de circuler sans dommage pour les roules, il est spécifié, que la largeur des bandages métalliques doit être au moins de. un centimètre-par 150 kg de charge (0 m. 20 par roue pour un'essieu chargé à 5000 kg).
- La puissance du moteur doit permettre de réaliser une moyenne de 12 km à l’heure, sans dépasser une vitesse maximum de 25 km, et de gravir en charge à l’allure de 4 km à l’heure une rampe de 12 pour 100.
- Les tracteurs-porteurs ne doivent pas dépasser comme poids mort 5600 kg, le rapport de la charge
- Convoi de camions rentrant à Versailles<
- utile au poids total doit être au moins égal à 50 pour 100, sans que le poids d’aucun essieu puisse dépasser 5000 kg.
- Leur puissance doit être telle, que chargés de manière à présenter un poids total de 8000 kg, ils puissent remorquer, en une ou plusieurs voitures, un poids total de 7000 kg, en réalisant une vitesse moyenne de 8 km à l’heure, et en pouvant gravir une rampe de 10 pour 100.
- Les tracteurs sont obligatoirement munis d’un treuil actionné par le moteur, ils doivent pouvoir en charge gravir, sans leur remorque, une rampe de 12 pour 100, s’y immobiliser, et hâler au moyen du treuil leur remorque de 7000 kg.
- Les épreuves ont consisté à parcourir, autour de Versailles pour centre, 22 étapes journalières de 100 cà 140 km, sur des routes à profils accidentés comportant de nombreux kilomètres de très mauvais pavage, et dans un laps de temps correspondant à la vitesse moyenne à réaliser.
- Au cours de ces étapes absolument obligatoires,
- Camion Peugeot.
- tous les incidents étaient rigoureusement notés par un commissaire, le remplacement non prévu d’une pièce défectueuse, la réparation d’une avarie par des moyens autres que ceux du bord, le réapprovisionnement en eau ou. en combustible supérieur aux chiffres fixés, le retard à l’arrivée, etc., pouvaient constituer autant de causes d’élimination. Il est facile de se rendre compte que dans ces conditions, lorsqu’un véhicule est primé, il a fait réellement preuve de sérieuses qualités.
- Nous nous bornerons à résumer très brièvement les caractéristiques moyennes des véhicules engagés.
- Tous les moteurs à explosions étaient des quatre-cylindres verticaux moyennement longs (80 X 120; 90x150; 90x150; 100x140) dont la puissance variait suivant les modèles de 12 à 50 chevaux, à part un ou deux types pour lesquels la vitesse de régime était de 1600 tours à la minute, le régime le plus généralement admis avec raison, était voisin de 1000 tours.
- À part les camions Saurer, sur lesquels on est
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
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- resté fidèle à la magnéto à basse tension avec transformateur séparé, tous les constructeurs avaient adopté pour rallumage la'magnéto à haute tension à étincelle directe.
- Pour le refroidissement, la circulation d’eau était assurée soit par pompe, soit par thermo-siphon avec une légère majorité dans le second type, qui offre moins de chances de fuites d’eau et évite les ennuis inhérents à la pompe.
- Les embrayages par cônes garnis de cuir, et les embrayages métalliques à disques multiples, se partageaient à peu près également les concurrents ; d’une manière générale, ils ont donné l’un et l’autre toute satisfaction. Cependant, malgré leur complication et leur prix de revient plus élevé, les em-brayages à disques semblent convenir tout particulièrement aux engins de poids lourds. (Ils existent exclusivement sur les autobus parisiens.)
- Quant aux boites de vitesses et aux transmissions, elles n’ont donné lieu à aucun incident, en raison de la qualité même des matériaux employés, et du iini de leur exécution.
- Sur tous les modèles le graissage était assuré mécaniquement partout.
- Un fait qui mérite d’être signalé, est l’emploi très large fait par tous les constructeurs, des roulements à billes. Chez Saurer, tout est monté sur hilles, même le vilebrequin du moteur' et les essieux; chez les autres constructeurs, Peugeot, Delahaye, Malicet et Blin, de Dion, Berliet, les mécanismes et les roues à bandages de caoutchouc- sont avec roulements à billes.
- •L’industrie de ces roulements a fait de tels progrès, que l’on peut les utiliser en toute sécurité partout ; on réalise ainsi des paliers presque inusables n’éxigeant à peine aucun entretien, alors que les paliers lisses nécessitent un graissage journalier.
- Un très grand progrès a été constaté dans la qualité des roues et des bandages en caoutchouc. Malgré une période ininterrompue de sécheresse et de chaleur torride, deux roues seulement, soit 1 pour 100, ont dû être changées, et aucun bandage n’a souffert.
- Tous les véhicules se faisaient remarquer par une très grande accessibilité de tous leurs organes, et une très grande simplicité dans les moyens de con-
- duite. Cela est d’autant plus important, que ces engins sont destinés à effectuer un travail journalier intense, entre les mains de conducteurs en général fort peu mécaniciens.
- Quant à la consommation, elle a été remarquablement faible, 0 fr. 05 à 0 fr. 045 à la tonne kilométrique utile, alors que les chiffres limites fixés par la Commission, étaient 0 fr. 08. pour les camions à bandages caoutchouc et 0 fr. 10 pour les camions à bandages ferrés.
- Pour l’épreuve de cette année, 56 véhicules se sont présentés à la première étape, et 48 ont effectué tous les parcours. Sur ce nombre quelques-uns encore ont du être éliminés pour divers incidents de route contraires au règlement, mais n’entachant en rien leurs qualités de bonne construction. On peut donc dire que c’est un très réel succès pour l’industrie automobile du poids lourd.
- Il reste à ajouter deux mots sur les véhicules à vapeur. Depuis la mort de Serpollef, nous avons assisté à la disparition du générateur à vaporisation instantanée, allié à un moteur marchant avec condenseur, il n’est resté sur le marché que des engins employant des générateurs à timbre à peu près fixe (chaudière Field, chaudière Purrey, etc....) avec des moteurs marchant à échappement libre. Sur ces véhicules, il faut prévoir un approvisionnement d’eau considérable, 800 à 1000 litres pour un parcours de 30 km ; il en résulte, tant en caisses à eau, en combustible, chaudière, foyer, etc..., un poids mort considérable, qui rend fort difficile rétablissement d’un camion léger. Cette question, jointe aux difficultés même des ravitaillements en eau pure tous les 50 km ont empêché jusqu’ici les camions à vapeur de réussir à se faire primer. On n’a pu réaliser que des camions de très fort tonnage, 15 à 20 tonnes en charge, qui ont une action désastreuse sur les chaussées, et dont la disparition s’impose dans l’intérêt même de la circulation et de la conservation des routes.
- L’avenir est au camion de tonnage moyen, 10 tonnes en charge au maximum, employant le moteur à explosions qui règne déjà en maître incontesté sur la voiture de tourisme.
- Capitaine Renaud.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 28 août 1 c> 11. — Présidence de M. A. Gautier.
- La carte mondiale au millionième. — M. Ch. Lallemand rappelle qu’une entente internationale s’est produite au sujet de l’établissement d’une carte mondiale au
- millionième. Il était intéressant de déterminer quelle erreur dans la représentation des longueurs et des angles, le système de développement choisi introduirait. M. Ch. Lallemand a déterminé des formules qui indiquent l’erreur commise si l’on mesure un arc de méridien sur la carte, ou un arc de parallèle. La longueur mesurée représente avec une erreur maximum de 0,5 mm la longueur réelle de l’arc de méridien compris dans une feuille et avec une erreur maximum de 0,2 mm la lon-
- gueur de l’arc de parallèle. D’autre part, la mesure de l’angle de deux directions données sur la carte coïncide à moins de G' avec la mesuré de l’angle des deux directions dans l’espace. De telles déformations sont inférieures à celles résultant de l’impression même des feuilles, car le papier est toujours plus ou moins hygrométrique. On peut donc dire que les déformations sont négligeables.
- Perfectionnement apporté à la cartographie coloniale. — M. le général Bassot présente un Mémoire de M. le colonel Bourgeois, chef de la section de géodésie du Service géographique, sur un perfectionnement apporté par cet établissement scientifique à la cartographie colo-
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- 222 —r. • : LA PROTECTION ELECTRIQUE DES ŒUVRES D’ART
- male. La topographie délinitive d’un pays est appuyée sur une triangulation. Mais, dans les vastes territoires 'ouverts à la colonisation, il s’agit d’abord de procéder rapidement alin de répondre axix’besoins immédiats. Dans ce but, des explorateurs sillonnent ces territoires et, pour donner des bases à leurs levés d’itinéraires, ils font te point aussi souvent que possible. La détermination des latitudes à l’aide des théodolites, môme de petit modèle, est aisée. Mais la détermination des longitudes reste un problème dont la solution est très souvent incertaine à cause de la difficulté de transporter le temps du méridien initial, car il faut connaître, à l’aide du chronomètre, l’heure de ce méridien au moment où l’on détermine l’heure locale. L’introduction de l’astrolabe, dans la pratique des observations d’exploration, a donné plus de sûreté et de commodité à la détermination de la latitude et de l’heure locale. Pour éliminer la difficulté provenant du transport de l’heure à grande distance et après un long temps, le colonel Bourgeois a pensé à utiliser la
- télégraphie .sans fil. Un récepteur, muni d’une antenne que l’on dispose facilement à une grande hauteur au moyen d’une échelle développable imaginée par le capitaine Durand, de ce Service, permet de recueillir les signaux émis par un poste initial bien outillé. En pénétrant dans la zone où portent les signaux on peut déterminer l’heure et la latitude en autant de points que l’on voudra. La précision des résultats est en rapport avec celle dont on peut avoir besoin pour des cartes à grande échelle. Une démonstration de cette précision vient d’être faite. S. M. le roi des Belges s’intéressait à la question. Un poste récepteur, tel que ceux qu’a combinés le Service géographique, a été installé à Laeken. Les signaux de Paris ont été reçus sans aucune difficulté. L’heure locale a été déterminée à l’aide de l’astrolabe. La valeur île la longitude a été obtenue avec une exactitude qui a été reconnue très satisfaisante. Le procédé sera peut-être, à la suite de cette épreuve, employé au Congo belge.
- Cil. DE VlLLEDKUlL.
- A PROPOS DE LA JOCONDE
- LA PROTECTION ÉLECTRIQUE DES ŒUVRES D’ART
- Au moment où « l’enlèvement » de la Joconde émeut et passionne l’opinion publique, il n’est pas sans intérêt d’examiner ici le côté technique de la question et les moyens qu’ont imaginés les ingénieurs électriciens pour nous protéger contre l’audace des cambrioleurs modernes.
- La question présente des aspects assez distincts suivant la nature des objets qu’il s’agit de protéger. En effet tantôt il faut défendre l’accès d’un immeuble-. Tantôt il suffit de garder un coffre-fort. Tantôt, enfin, il faut assurer l’inviolabilité d’objets précieux sans les altérer en rien, et c’est le cas des œuvres d’art. Enfin le problème se présente encore différemment suivant qu’il s’agit de réaliser la protection de nuit seulement ou la protection même pendant le jour comme cela serait nécessaire pour les trésors de nos musées et de nos églises.
- 11 existe naturellement des types assez divers d’appareils avertisseurs, mais ils se réduisent en somme à deux systèmes principaux :
- Une première série d’appareils est basée sur l’établissement d’un contact entre deux fils reliés aux pôles d’une pile ordinaire : le courant passant par un interrupteur actionne une sonnerie. Lorsque l’appareil est armé, c’est-à-dire prêt à fonctionner, l’interrupteur agit dès qu’une cause étrangère le déclanche; par exemple, on aura dans une villa des persiennes fermées qui établiront le contact dès que le cambrioleur tentera de les ouvrir et dès lors la sonnerie retentira pour avertir le gardien ; une clef permet dans la journée de couper le courant et de ne le rétablir que la nuit. Seulement le défaut de ce système, c’est qu’il suffit d’un fil coupé pour que rien ne fonctionne plus et vraiment c’est une protection bien précaire que celle qui est ainsi à la merci d’un coup de pinces.
- Devant les inconvénients de ce genre d’avertisseur, les inventeurs ont cherché mieux et ils ont construit depuis quelques années des appareils moins faciles à mettre hors d’usage : dans ces appareils, le courant passe d’une façon continue dans tout le-circuit et dans un galvanomètre dont toute variation importante de courant fait dévier l’aiguille en déclanchant la sonnerie, : il y a ici un double circuit, l’un qui sert à la protection et l’autre à avertir. Les objets à protéger sont montés de telle sorte que leur mouvement rompe le circuit protecteur, et l’ai-
- guille,, en tombant à zéro, rencontre une borne, ce qui ferme le circuit avertisseur. Si l’on coupe un fil, le résultat est le même; si, au contraire, on met le courant en court circuit ou si l’on fait un pont par une dérivation qui isolerait le rupteur gênant, le courant passant plus facilement et par conséquent en plus grande quantité faisant ainsi dévier l’aiguille qui bute sur un autre contact, la sonnerie s’établit.
- Seulement ces conditions de sécurité, idéales en théorie, présentent des inconvénients graves en pratique, eL si l’on risque avec le premier système de n’être pas averti si un fil est coupé, on risque avec le second, d’être averti sans cesse à tort et à travers.
- En effet, le courant de la pile varie avec l’usure, la résistance des contacts est sujette à varier et, dès lors, constamment l’alarme sonne. En outre le réglage est délicat, enfin il y a encore un circuit que l’on peut couper impunément, c’est celui de la sonnerie principale elle-même.
- C’est dans ces conditions qu’a été imaginé, il y a quelque temps, un appareil nouveau qui, tout en ayant les. avantages de simplicité du premier type, réalise d’une façon fort ingénieuse l’inviolabilité propre au second et ceci par un procédé assez élégant qui a consisté à imaginer un « câble inviolable » qui supprime dès lors toute crainte de sabotage du circuit avertisseur.
- Cet appareil dénommé « Self Protector » consiste en une boîte hermétique qui contient tous les éléments essentiels du système dont elle est en quelque sorte la tête. Cette boite, reliée par des fils inviolables aux points ou aux objets à protéger, est placée dans un endroit convenable et est d’ailleurs elle-même ainsi construite que toute tentative d’ouverture ou de destruction déclancherait immédiatement l’alarme.
- Ceci dit, la boite contient, avec les piles et un timbre avertisseur, un système de déclic tel que le contact moinentané établi au point menacé déclanche un commutateur auxiliaire, en sorte que l’alarme retentit dès lors sans arrêter. En même temps une petite lampe donne assez de lumière pour permettre de voir à peu près clair.
- Entre cette boite et les points à protéger courent des câbles « inviolables », en ce sens que toute tentative de
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- CHRONIQUE
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- rupture donnerait aussitôt l’alarme même lorsque U appareil est désarmé. Ces câbles sont construits au moyeu de zones concentriques de dis conducteurs lissés. Chaque zone, isolée de la suivante, est reliée à un pôle de la pile de signe contraire à celui des deux zones voisines. Toute tentative de coupage donne dans ces conditions naissance à un courant par l’établissement du contact entre deux zones de signe contraire. Le câble est construit de telle sorte qu’avant môme que la coupure ait eu lieu, la compression exagérée du câble donne déjà le contact voulu.
- Reste à expliquer comment, lorsque l’appareil principal est désarmé, la coupure du câble donne pourtant l’alarme. Voici : les premières zones restent toujours en communication avec les pôles de la pile et dès lors toute communication entre elles déclanche la sonnerie, le réseau protecteur du câble avertisseur est ainsi toujours « de garde ». Au contraire l’âme du câble, formant le réseau avertisseur en communication avec les appareils à protéger, peut être isolé au moyen d’une clef qui le met hors circuit. S’ilVagit d’une villa la clef tournée le matin permet de circuler et de tout ouvrir sans alarme, mais si quelqu’un voulant préparer durant le jour l’opération de la nuit prochaine lente de détruire le câble, on en est immédiatement averti.
- Etant donnés boîtes et câbles inviolables, restait encore à imaginer des appareils de protection des points à garder, qu’il soit pratiquement impossible de mettre hors d’état : c’est ce qu’a réalisé le « Self Protector » au moyen
- de dispositifs fort ingénieux sur le détail desquels il serait trop long d’insister. Signalons seulement la façon de rendre par exemple un mur inviolable, au moyen de papiers conducteurs isolés les uns des autres et reliés à des pôles contraires. Ceci contre les perceurs de muraille. De même un tapis de contexture spéciale rendra certains passages infranchissables sans alarme.
- Enfin sans insister sur la protection assez simple des serrures des coffres-forts et des portes, nous signalerons pour terminer la protection des tableaux qui est trop d’actualité pour être passée sous silence. L’appareil invisible logé dans le mur est tel que non seulement l’enlèvement du tableau cessant d’appuyer sur le mur déclancherait l’appel, mais qu’il avertirait encore si un indiscret touchait l’œuvre d’art. En effet, dans le premier cas, la pression moindre crée le contact; dans le second, la pression plus grande le crée aussi.
- Il fut question d’installer des avertisseurs de ce genre au Louvre, qui eut ainsi suivi l’exemple de certains marchands de tableaux qui s’en trouvent bien. 11 est incontestable que des avertisseurs de cette sorte protégeant les tableaux d’un groupe de salles permettraient au gardien d’être immédiatement au point menacé, soit de jour, soit de nuit. La Joconde est partie, mais contre la folie des maniaques qui lacèrent les tableaux, ou contre l’audace stupéfiante des voleurs de Joconde, il serait bon d’utilisdr les armes défensives que nous offre la science.
- J.-C. Séaiixes. !
- CHRONIQUE
- Les turbines marines avec réducteur de vitesse par transmission électrique. — M. Mavor a imaginé, pour l’accouplement rationnel des hélices et de l’arbre moteur à bord des navires un système électrique qui vient d'être appliqué en Angleterre à un petit navire Y Electric Arc, construit par M.M.Maclaren Brothers de Dumbarton. Le principe de ce réducteur de vitesse est le suivant. Un moteur actionne un alternateur triphasé et le courant ainsi produit sert à actionner un moteur également triphasé fixé sur l’arbre de l’hélice. Le moteur biphasé est muni de deux ou trois enroulements et, par conséquent, de deux ou trois séries de pôles qui permettent en y envoyant le courant triphasé produit par l’alternateur de donner à ce moteur électrique et, par suite, à l’arbre de l’hélice deux ou trois vitesses différentes. Ce moteur est réversible et la marche avant ou la marche arrière peuvent s’obtenir sans aucune difficulté. Quant à l’alternateur triphasé il peut être actionné par une machine à vapeur, une turbine à vapeur ou un moteur à combustion interne. Pour un navire avec deux ou trois arbres d’hélice on peut employer deux ou trois alternateurs triphasés actionnant chacun, le. moteur .triphasé,correspondant fixé . sur l’arbre d’hélice. Pour la marche à vitesse réduite on peut ne faire usage que.d’un seul alternateur et répartir le courant triphasé ainsi produit entre les deux ou trois moteurs. Dans ces conditions la machine motrice de l’alternateur peut toujours marcher à la vitesse correspondant à sou rendement maximum. L’jElectric Arc, sur lequel ce réducteur de vitesse par transmission électrique est installé, est un petit navire ayant une longueur de 15,25 [m. entre perpendiculaires, une largeur de 5,60 m. et un tirant d’eau de 1,55 m. La puissance de la machine motrice est de 45 chevaux. Cette machine motrice est un moteur à pétrole à six cylindres faisant
- 800 tours à la minute actionnant l’alternateur triphasé. Au-dessus de cet alternateur est montée la dynamo à courant continue servant à l’excitation de l’alternateur. Cette dynamo est mise en mouvement par une courroie conduite par une poulie fixée sur l’arbreyde l’alternateur. ....
- Au moyen de résistances on peut fane varier le courant d’excitation et, par conséquent, faire également varier le courant produit par l’alternateur. Quant à la constance de vitesse du moteur à pétrole elle est obtenue au moyen d’un régulateur. Le stator de l’alternateur est muni de deux enroulements donnant des périodicités différentes et le moteur qui actionne l’arbre d’hélice est également muni de deux enroulements donnant deux quantités différentes de pôles. La première combinaison d’enroulements de l’alternateur et du moteur donne la vitesse maximum de 7,25 nœuds et la seconde combinaison donne les deux tiers de jla vitesse maximum, c’est-à-dire 5 nœuds. Pour un navire de plus grandes dimensions on serait probablement amené à employer deux groupes indépendants d’alternateurs et de moteurs. A la vitesse maximum les deux groupes seraient mis en marche, tandis qu’à la vitesse réduite on ne se servirait que d’un seul groupe. Lors des essais de Y Electric Arc, qui ont eu fieu le 51 mai dernier, la vitesse moyenne de marche a été de 7,5 nœuds, d’après les renseignements fournis par Engineering. Le navire marchant à sa vitesse maximum a pu être arrêté en 25 secondes et, en 15 secondes, on a pu passer de la vitesse maximum avant aux 2/5 de la vitesse maximum arrière. Pendant ces essais la puissance sur l’arbre d’hélice a été de 24,7 chevaux et le rendement global de la transmission électrique indiqué par les constructeurs étant de 70 pour 100, la puissance produite par la machine à pétrole, mesurée sur son arbre, était de 55 chevaux.
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- TRAVERSEE DE LA MANCHE PAR 70 AUTOMOBILES
- Lors de la récente Coupe Prince Henri, la navigation eut à faire face à une tâche sans précédent, à savoir le transport, sur un paquebot ordinaire, de
- Le chargement des automobiles à bord du Grosser Iiurfürst.
- 70 automobiles dont plusieurs de dimensions fort respectables, et qui avec leurs conducteurs, leurs propriétaires et les amis de ceux-ci, devaient traverser la Manche pour continuer sur le sol d’Angleterre et d’Ecosse, la course commencée en Allemagne.
- Pour ce transport en masse, accompagné de 232 passagers de première classe, membres de l’Automobile Club Impérial avec leurs amis, et de 96 passagers de deuxième classe, chauffeurs et domestiques, avait été loué.le paquebot Grosser Kur-fürst du Llyod de l’Allemagne du Nord à qui l’on fit subir un aménagement spécial.
- On construisit des plates-formes en bois suspendues au cable de grue de façon à pouvoir obtenir l’inclinaison exigée par la longueur des voilures et les dimensions de l’e'coutille. Sur ces plates-formes, on fit monter les voitures : les roues antérieures maintenues contre une poutre de bois transversale portant des sacs de sable pour protéger les pneumatiques ; des barres de guidage réglables empêchaient tout glissement latéral. C’est ainsi que les voitures, sans être autrement attachées à la plate-forme, pou-
- vaient être descendues dans la cale ou retirées de celle-ci, sous un angle quelconque.
- Dès leur arrivée à Bremerhaven, les automobiles vinrent se ranger sur une rampe longeant le navire, là elles furent numérotées et réparties entre les différentes écoutilles; puis leurs propriétaires, sans abandonner leur conduite, les conduisirent dans un hangar voisin du quai.
- A partir de ce moment, chaque voiture à son tour d’appel, monte sur la plate-forme ; là on vide son bassin d’essence et le cabestan, soulevant la plateforme, vient déposer son fardeau dans la cale. Le chargement des voitures, grâce à cette discipline, a pu être opéré sans le moindre accroc en 6 heures environ, ce qui est d’autant plus remarquable ,que les automobiles n’arrivaient que fort irrégulière^ ment.
- Le déchargement des voitures à Southampton se passa également sans le moindre incident malen-
- Le déchargement des automobiles a Southampton.
- contreux et à l’aide exclusive des dispositifs de levage du paquebot.’.Cette opération dura également 6 heures environ. Lés voitures étaient prêtes à continuer la course sur le territoire anglais.
- ........,, D1' A. Ghadükwitz.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuhe, rue ile Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE.
- 9 SEPTEMBRE 1911-.
- — N° 1998.
- L’AURORE POLAIRE
- . L'aurore polaire était connue: des Grecs et des Romains, mais ils la considéraient comme un prodige envoyé aux hommes en avertissement. Son apparition suscita bien des terreurs jusqu’à la fin du xvue siècle1, et le phénomène ne fut envisagé scientifiquement qu’à la suite des observations de Leibnitz, Gassendi, Cassini.
- Dans l’hémisphère Nord on lui donne le nom d’aurore boréale2, dans l’hémisphère Sud, celui d’aurore australe.
- Les aurores polaires se montrent sous des aspects différents. Quelquefois, elles sont formées d’un arc
- ronne boréale. Le centre de celte couronne paraît voisin du point du ciel vers lequel se dirige l’aiguille d’inclinaison.
- Enfin les rayons peuvent se grouper en massés ondulantes qui offrent l’aspect de rubans ou de draperies flottantes. C’est la plus belle forme de l’aurore*. La figure 1 est une reproduction d’une aurore boréale en forme de draperie lumineuse.
- Les peuples du Nord prétendent que l’aurore polaire est accompagnée d’un bruissement particulier, mais les observations sont peu certaines à cet égard.
- Jusqu’à ces dernières années les tentatives pour
- Fig. t. — Aurore boréale en draperies.
- lumineux jaunâtre, d’apparence homogène. Très souvent cet arc paraît compose de fibres ou rayons perpendiculaires à la direction générale de l’arc; la longueur de ces rayons n’est;pas partout la même et peut varier rapidement; dans ce cas les couleurs sont- plus vives et les rayons sont généralemént rouges ou roses vers le bas, bleuâtres ou verdâtres à la partie supérieure, qui est terminée moins nettement. : ' > i
- Au lieu de se réunir en arcs, les rayons peuvent être dispersés; ils parlent quelquefois d’un mêrno point et, quand ils sont nombreux, forment autour de ce point une sorte de couronne : c’est la cou-
- 1. E. Giiellois. Météorologie religieuse et mgslique,
- p. 181.
- 2. Le nom d’aurore boréale paraît avoir été employé pour
- la première fois par Gassendi en 1621. •• - -
- 3ge année. — 2e semestre.
- fixer l’image photographique des aurores avaient presque complètement échoué en raison de -leur luminescence très faible et très variable et de leur mobilité, parfois extrême. Quelques bons clichés ont été pris par M. Brendel à Bossekop (Finlande)2 en 1892, puis par M. Westmann3 au Spitzberg, et tout récemment, M. C. Stôrmer,' dans un voyage d’exploration à Bossekop, a obtenu 800 photographies dont 400 parfaitement nettes.
- La hauteur des aurores au-dessus du sol peut varier dans de très grandes limites. Les mesures effectuées par la mission suédoise pendant l’hiver 1899-1900 à Akureyri (Islande), sous la direction de M. À. Paulsen-, ont toujours fourni d’énormes
- 1; A; Angot. Instructions météorologiques, p. 108-109.
- 2. Voy. Meieorologische Zeitschrift, 1900. .
- rii. La Nature, n° 1733. du Tl août 1906. . •
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- 226 —......... ‘ - L’AURORE POLAIRE
- altitudes (400 km) pour les arcs relativement tranquilles1. M. C. Stôrmer, en photographiant l’aurore simultane'ment de deux stations et en comparant les
- à photographier 22 raies aurorales occupant un peu toutes les régions du spectre, dont 16 étaient jusqu’ici inconnues et des expériences comparatives
- «Svt-
- Isochasmes Ligne neutre _—_____Méridiens magnétiques
- Fig. 2. — Distribution géographique des aurores boréales.
- positions relativement aux étoiles environnantes sur l’tine et l’autre plaque, a trouvé pour certains points des altitudes de 100, 120, 190 km et 200 km2.
- Le spectre de
- ces lueurs a été 6h 9h 12h 15h
- étudié pour la première fois par K. Angstrôm en 1866 ; c’est essentiellement un spectre de raies.
- Avec un petit spectroscope, le spectre se réduit à une ligne jaune située entre les deux raies D et E du spectre solaire. L’expédition suédoise dirigée par M. À. Paulsen a réussi
- 1. A. Paulsen. Rapport présenté an Congrès international de physique, t. III, p. 438, Paris 1900.
- 2. C. R., 13 juin 1910. .
- i . jL . h K. ».
- V iP ï r
- Fig. 3. — Perturbation de la déclinaison magnétique du 3i octobre igo3 (Observatoire du Val ' Joyeux).
- ont révélé qu’il existe un accord intime entre! le spectre auroral et celui de la lumière bleuâtre qui entoure la cathode d’un tube contenant de l’oxygène
- .. et de l azote rai’é-
- ,8h 2,h 8 fié. C’est surtout
- dans la partie du spectre corres-pondant aux rayons les plus réfrangibles que la coïncidence est sensiblement absolue.
- La fréquence des aurores polaires n’est pas la même en tous les points de la surface terrestre. La carte que montre la figure 2 donne la forme des lignes isochasmes., c’est-à-dire des lignes joignant les points de la terre, où, en moyenne, on observe annuellement le même nombre d’aurores. Les
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- L’AURORE POLAIRE .-----: 227
- chiffres placés sur les courbes indiquent ces nombres moyens.
- On voit qu’il existe une zone de fréquence maximum des aurores, au nord et au sud de laquelle leur nombre va en diminuant.
- La ligne pointillée est la ligne neutre. Au Nord de cette ligne, au Groenland ou au Spitzberg par exemple, les aurores apparaissent dans la partie Sud du ciel; au Sud de cette ligne, au contraire, elles se montrent toujours dans la partie Nord du ciel1.
- Souvent l’apparition des aurores polaires coïncide avec d’autres phénomènes, notamment des troubles magnétiques subits, plus ou moins importants, appelés par Ilumboldt, orages magnétiques, qui se font sentir sur une grande étendue du globe, et des courants telluriques, c’est-à-dire la production dans les lignes télégraphiques de courants spontanés, complètement étrangers à ceux qui circulent n ormalement, parfois assez intenses pour entraver ou même annihiler complètement leur action 2.
- C’est ainsi, par exemple, que le 25 septembre 1909, une magnifique aurore se déployait dans le ciel irradiant à la fois du pôle Nord et du pôle Sud. Son apparition a coïncidé avec une violente perturbation magnétique générale. A l’Observatoire du Yal Joyeux la déclinaison (moyenne 14°,50) a oscillé entre 15° et 16°. C’est la plus forte perturbation enregistrée jusqu’à ce jour à cette station. La plus grande qui y avait été observée jusqu’alors est celle du 31 octobre 1903 où la déclinaison a montré un écart de 2°,4. La figure 5 représente dans ses détails les variations de la déclinaison d’après les courbes enregistrées par les appareils du Yal Joyeux, le 51 octobre 1905. Enfin, durant une partie de la soirée, du 25 septembre 1909, le service de la transmission des dépêches a été complètement interrompu en Europe, en Asie, en Amérique, en un mot à la surface du globe entier3 *.
- 1. Nous avons ajouté sur la carte les Méridiens magnétiques, c’est-à-dire les lignes qui réunissent tous les points ayant la même déclinaison et nous avons marqué le pôle magnétique boréal.
- 2. Ces manifestations sont quelquefois aussi accompagnées de troubles sismiques.
- 3. Les messages par télégraphie sans fd n’ont subi aucune
- perturbation (C. Flammarion. Annuaire astronomique pour
- 1912).
- La fréquence des aurores offre une périodicité annuelle bien marquée. Elle présente deux maxima qui se produisent au printemps et à l’automne et deux minima, l’un en hiver, l’autre en été.
- Enfin, leur nombre annuel éprouve une variation périodique d’environ il années. Les éléments magnétiques du globe subissent une oscillation identique.
- Les opinions formulées pour expliquer ces phénomènes sont très nombreuses : théories cosmiques, théories optiques, théories magnétiques, théories électriques1. Celles émises durant ces dernières années semblent devoir être fructueuses pour l’intelligence et la synthèse théorique de ces manifestations ; mais nous devons avouer, cependant, quelles n’en fournissent pas encore une explication pleinement satisfaisante.
- L’étude du spectre de l’aurore a conduit M. A.
- Paulsen à penser que celle-ci est lé résultat d’une phosphorescence de l’air due à un phénomène cathodique se produisant dans les régions supérieures raréfiées de l’atmosphère terrestre2. Mais, comme l’a fait remarquer Svante Arrhénius, cette suggestion n’explique pas la formation des rayons cathodiques.
- Un fait incontestable parce qu’il découle directement de l’observation, c’est qu’il existe entre les aurores polaires, les variations de l’aiguille aimantée et l’importance relative des taches du Soleil un parallélisme bien net. J’ai donné dans le n° 1983 de La Nature du 27 mai dernier, un diagramme d’après M. Wolf, de Zurich, qui montre avec évidence cette correspondance des trois phénomènes pour une période de cent années (1778-1878).
- Il semble donc naturel de rechercher l’explication des deux premiers dans une action directe de l’astre central de notre système. D’ingénieuses hypothèses ont été émises dans cet ordre d’idées. Mais, si la liaison apparaît comme très vraisemblable, elle est, en revanche, plus complexe qu’une simple relation de cause à effet5. Le mécanisme qui relie les variations magnétiques et les aurores polaires à celles
- 1. Yov. A. Angot. Les aurores polaires', Paris, 1897.
- 2. Sur la nature et l’origine de l'aurore boréale (Bulletin
- de l'Acad. des Sc., de Copenhague, 1894). j L ,
- 3. On observe parfois, par exemple, des taches importantes sans troubles magnétiques; d’autres fois de fortes agitations des barreaux se produisent alors que le Soleil est absolument dépourvu de taches, même très petites.
- Fig. 4. — Action d'un faisceau, de rayons cathodiques sur une sphère magnétique.
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- de l’activité solaire elle-même (et non pas à l’une quelconque de ses manifestations, telles que taches, facules ou protubérances, comme on a coutume de le faire)1, ne se dégage pas encore de l’examen des faits connus jusqu’à ce jour et reste bien mystérieux2.
- Svante Arrhénius admet que la surface solaire est le siège d’éruptions continues de gaz, et que ces gaz sont ionisés. En se condensant, ils forment des particules qui sont repoussées, si elles sont suffisamment petites, par le Soleil, dans tous les sens (pression de radiation, force de Maxwell-Bartholi) avec des vitesses varia-blés, et, comme la condensation a lieu surtout, d’après certaines expériences, autour des ions négatifs, ces particules seront électrisées négativement.
- Ces corpuscules négatifs seraient pour ainsi dire de petites cathodes qui, en pénétrant dans les régions supérieures de l’atmosphère, émettraient des rayons cathodiques.
- Ceux-ci demeureraient invisibles parce que l’air, trop raréfié, ne pourrait devenir phosphorescent, mais ils produiraient des modifications dans l'intensité des courants électriques généraux et corrélativement dans l’intensité du magnétisme terrestre. Ces rayons, déviés par le champ magnétique terrestre, auraient une tendance à suivre les lignes de force de ce champ ; ils pénétreraient donc dans les parties inférieures de l’atmosphère
- 1. D’après M. E. Marchand [Congrès international de Météorologie. — Mémoires, p. 148) les facules constituent le phénomène fondamental, et les taches le phénomène secondaire. Ce serait au voisinage des époques où une région active du Soleil (partie de sa surface ou existent à un moment donné soit des groupes de facules, soit des facules avec lâches) est amenée par la rotation de l’astre le plus possible en face de la Terre que se produisent les manifestations. M. Yeeder [American meteor. Journal, 1895) les rattache au contraire à l’apparition des taches ou des facules au bord oriental du Soleil. Une tache ne saurait produire de variations brusques, et M. Lockyer admet que les protubérances solaires sont la cause des phénomènes.
- 2. On a cherché à rattacher cette influence à une intervention dynamique du Soleil. Le calcul montre (Lord Kelvin) que la plupart des perturbations magnétiques exigeraient, dans cette hypothèse, que cet astre produisît en quelques heures autant d’énergie mécanique qu’il en rayonne sous forme de chaleur et de lumière dans l’espacé de plus de
- quatre mois.
- en même temps que ces lignes, c’est-à-dire dans les régions polaires ; là ils rencontreraient un air moins rare et ils se traduiraient par des phénomènes lumineux. Ce serait là l’origine des aurores polaires1.
- D’autres savants, M. Deslandres2, d’abord, puis 51. Birkeland 3 ont exprimé comme une conséquence de l’origine électrique de la chromosphère solaire, reconnue par son spectre, l'idée que les couches supérieures raréfiées de l’atmosphère du Soleil émettent directement des rayons cathodiques \
- En 1896, 51. Birkeland découvrit le phénomène de la « succion des rayons cathodiques vers un pôle magnétique. » Un aimant puissant placé sous une ampoule de Crookes fait converger les rayons cathodiques comme une lentille fait converger un faisceau lumineux vers un foyer. L’explication théorique du phénomène a été donnée par 51. II. Poincaré en utilisant un résultat analytique obtenu par 51. Darboux relativement à l’intégration des équations du mou-vement des corpuscules en question.
- 51. Birkeland est revenu à diverses reprises sur cette expérience, et il s’est efforcé d’en déduire une explication de l’aurore polaire. Il a essayé de vérifier ses conceptions en soumettant un faisceau de rayons cathodiques à l’action d’un petit globe magnétique représentant la Terre et recouvert d’une couche de cyanure double, de platine et de baryum pour rendre visibles les endroits frappés par les rayons cathodiques. La figure 4 est une reproduction de l’une de ces expériences. Le pôle magnétique Sud tourné vers le haut est marqué d’une croix. La figure 5 est un essai de reproduction expérimentale, d’après M. Birkeland, de la distribution géographique des aurores. Les rayons cathodiques en frappant sur le globe donnent naissance à deux bandes phosphorescentes entourant
- 1. Sur la cause de VAurore boréale. Annales de Drudc, 1902.
- 2. Observations de l’éclipse totale du Soleil de 1893 au Sénégal. — C. R., t. CXXYI, p. 1323. — C. R., t. GXXXIY, p. 527.
- 5. Archives de Genève, 1896, juin.
- 4. Le Soleil émettrait donc un rayonnement par ondulations et un rayonnement par émission.
- Fig. 5. — Reproduction expérimentale des zones de fréquence tnaxitnum des aurores.
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- TYPES RÉCENTS DE LOCOMOTIVES
- 229
- les pôles magnétiques qui rappellent les ceintures de maximum de fréquence des aurores.
- Lorsque M. Deslandres a exposé l’hypothèse cathodique, la théorie régnante reposait sur un rayonnement d’induction électrique du Soleil.
- Celte idée a été reprise il y a quelques années, sous le nom plus moderne de rayonnement hertzien, par M. Ch. Nordmann1 qui admet « que la surface du Soleil doit émettre des ondes hertziennes et que cette émission doit être particulièrement intense dans les régions où se produisent de violentes éruptions superficielles et aux époques où l’intensité de ces éruptions est maxima, c’est-à-dire dans la région des taches et des facules et au moment du maximum de l’activité solaire ». M. Nordmann
- ACADÉMIE D
- Séance du 4 septembre 1911. -
- Une variation nouvelle du pêcher de Montreuil. — M. Prillieux présente une Note de M. Griffon sur un cas singulier de variation observé sur le pêcher. En 1908 on avait vu apparaître sur un pêcher de Montreuil un rameau nouveau sur une branche charpentière : ce rameau était un rameau d’amandier. L’arbre appartenait à la variété produisant la « grosse mignonne » ; c’était un pêcher greffé sur amandier. En 1910, une autre pousse d’amandier est apparue à côté de la première et une autre branche charpentière plus basse a donné des pousses d’amandier et de pécher. Un deuxième arbre voisin a produit aussi des pousses d’amandier. Ce sont des arbres de 60 à 80 ans palissés. En 1911 une pousse a fourni des fleurs blanches plus grandes que les fleurs roses du pêcher. Ces fleurs ont fructifié, mais les amandes sont tombées avant d’être arrivées au terme de leur croissance. On a multiplié ces pousses sur pécher et sur amandier. M. Griffon se propose de rechercher si les greffons resteront fixes ou varieront afin de s’assurer s’il v a eu réellement apparition d’une variation nouvelle.
- Larves parasites de Vhomme. — M. Bouvier résume
- rapporte à ce rayonnement hertzien la production des aurores polaires et des tempêtes magnétiques.
- Tout récemment enfin, M. G. Stôrmer, en parlant des lois connues pour le mouvement d’une particule électrisée dans un champ magnétique, a pu retrouver, par l’analyse mathématique, les traits principaux des phénomènes observés par M. Birkeland et a donné une explication théorique de la formation des draperies1.
- Les hypothèses, comme on le voit, sont nombreuses. Nous devons avouer cependant qu’aucune n’est bien solide et que chacune soulève bien des objections. Elles n’en sont pas moins intéressantes et dignes de fixer l’attention. J. Loisel.
- 5 SCIENCES
- Présidence de M. A. Gautier.
- un travail de M. Roubaud sur une forme de mouches dont les larves sucent le sang des mammifères à peau lisse. Ces diptères sont africains; on n’en connaissait qu’une seule espèce, V auchmeronvyia jaune dont les larves appelées « vers de cases » sont parasites de l’homme. Une telle spécialité ne pouvait être que le résultat d’une adaptation progressive nécessitant des hôtes et des parasites intermédiaires. M. Roubaud a eu la bonne fortune de trouver les uns et les autres. Les hôtes sont les phagochères, sangliers de l’Afrique tropicale, et les oryctéropes, édentés africains ; le parasite appartient à un genre nouveau que l’auteur appelle choeromyia. Les choeromyies se distinguent des auchméromyies notamment par leur abdomen qui, au lieu d’être étroit et allongé, est court, trapu et ovalaire. Les larves du Choeromyia ressemblent tout à fait aux larves des Cases ; elles pullulent dans la terre humide du terrier, cl attirées par la chaleur du corps de l’hôte du terrier, elles viennent sc fixer verticalement sur sa peau et se gorgent de sang. Au besoin elles piquent l’homme et M. Roubaud a pu les élever complètement sur lui-même. Ch. de Yilledeuil.
- TYPES RÉCENTS DE LOCOMOTIVES DES CHEMINS DE FER DU P.-L.-M.
- Depuis la mise en service des locomotives com-pound à bec à deux et trois essieux couplés que connaissent bien nos lecteurs ainsi que des puissantes machines d’express à trois essieux couplés et roues motrices de deux mètres de diamètre qui ont été ici même antérieurement décrites2, la compagnie de Lyon a mis en circulation plusieurs autres types de locomotives qui ne seront pas, nous le pensons, sans intéresser nos lecteurs, car ils nous représentent de quelle façon remarquable ont été résolus les différents problèmes qui se posaient aux ingénieurs de cette Compagnie.
- Satisfaite des résultats donnés parles locomotives
- 1. C. R. t. CXXXIY, p. 273. — C. R. t. CXXXIY, p. 530. Rev; gên. des Sciences, 30 avril 1902.
- 2. 1905, tome I, page 22a.
- compound à quatre cylindres et roues de deux mètres, type 4-6-0 (série 2601 à 2620) la compagnie décida d’en construire une série s’étendant jusqu’au n° 2740 dont quelques-unes (n° 2689 à 2700) sont munies d’un surchauffeur Schmidt dans les tubes ; celles-ci ne diffèrent des précédentes que par une augmentation du diamètre des cylindres à haute pression (580 millim, au lieu de 540millim.) et par une diminution de la surface de chauffe 153 m. 3 au lieu de 221 m.), conséquence du type de surchauffeur adopté (surface de chauffe du surchauffeur 53 m. 6). Le foyer a, dans les deux types, la même surface de grille, soit 5 m2. Gomme sur
- 1. Alli ciel IY Congrcsso intcrnazionalc dei Malematiei, Rome 1908.
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- 230 ::.....:::.........TYPES RÉCENTS
- lous les types récents de locomotives construits en l'rance, le poste du mécanicien est reporté à gauche pour favoriser la vue des signaux.
- Pour assurer sur les lignes comprenant des rampes de plus de 5 pour 100 le service des trains express lourds : Laroche-Dijon, Dijon-Pontarlier, Amhérieu-Modanc la compagnie a fait construire dans le courant de l’année dernière une série de locomotives à peu près semblables aux précédentes mais à diamètre de roues motrices moins élevé, 1 m. 850 au lieu de 2 m. et à diamètre plus grand de cylindres et par conséquent donnant un plus grand
- DE LOCOMOTIVES r....-----------
- tation toujours croissante du trafic des marchandises, la compagnie mit en service deux types nouveaux de locomotives compound à quatre cylindres destinés à remplacer les machines séries 5200 et 4000, ce sont les séries 4700 et 4400, ces dernières toutes récentes: leurs chaudières sont identiques aux types précédemment décrits sauf quelques détails ; les cylindres ont les dimensions suivantes : haute pression 580 X 650 et basse pression 600 X 650 ; ces deux types ont des roues motrices du diamètre de lm.500, les premières qui forment la série 4701 à 4952 sont munies d’un boggie et
- En haut : Type 25oo à voyageurs compound à 4 cylindres. — En bas : Type 4400 à marchandises compound à 4 cylindres et à bissel.
- effort de traction, ce sont les locomotives de la série 2500 dont les caractéristiques sont les suivantes : cylindre haute pression 570 X 650, cylindre basse pression 590 X650, pression de la chaudière 16 kg, surface de grille 5 m. 08, surface de chauffe totale 241 m. 75, poids en ordre de marche 71 600 kg. La sablière est reportée sur le corps cylindrique pour pouvoir plus facilement conserver le sable sec. Cette pratique est maintenant à peu près générale sur les chemins de fer français et les réservoirs à sable placés dans quelques machines anciennes sur les tabliers sont au fur et à mesure du passage aux ateliers reportés sur la chaudière.
- Depuis l’année 1907, pour répondre cà l’augmen-
- peuvent par conséquent donner une certaine vitesse, leurs poids est de 76 T, les autres qui ont un bissel-boggie système Zara sont destinées aux lignes de montagnes ; elles sont munies du frein à air comprimé et, par suite de la suppression du boggie, sont plus légères (75000 kg au lieu 76000 kg).
- Pour remplacer dans le service de banlieue les locomotives trop faibles de la série 111 à 400,' 25 locomotives-tender compound à quatre cylindres puissantes furent livrées pendant les années 1908 et 1909 (série 5501 à 5525), ce sont actuellement les plus lourdes locomotives-tenders à voyageurs de l’Europe (poids en marche 104 T). La chaudière timbrée à 16 kg est identique aux types précédents,
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- TYPES RECENTS DE LOCOMOTIVES
- les cylindres ont les diamètres 'suivants : hp 570 X 650 Bp 580 X 650, le diamètre des roues motrices a été ramené à 1 m. 660 pour favoriser les démarrages rapides.
- Enfin pour réaliser le programme qui s’imposait de remorquer à une plus grande vitesse les trains de plus en plus lourds de la ligne Paris-Nice, deux locomotives type « Pacific)) ont été construites par
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- deux chaudières sont similaires et d’une contenance totale de H m. 820, les roues motrices ont deux mètres de diamètre, ce qui est le plus grand diamètre usité en France pour les machines de ce type pour une pression de J 6 kg ; les cylindres de la machine compound ont les dimensions suivantes : hp, '590 X 650, Bp 640 X 650 et, pour la pression de 12 kg, ils ont pour la machine à surchauffeur 480 de
- En haut : Type 4~oo à marchandises compound à 4 cylindres et à boggie. — Au milieu : Type 55oo de Banlieue compound à 4 cylindres. — En bas : Type Pacific à voyageurs compound à
- 4 cylindres (type d’essai).
- la Compagnie dans ses ateliers de Paris ; elles sont remarquables à plusieurs points de vue, car elles mettent en présence deux systèmes différents : l’une n° 6001 estcompound à4 cylindres et l’autren° 6101 à simple expansion et 4 cylindres égaux et le surchauffeur Schmidt, la surface de grille des deux locomotives, est de 4 m. 250 ; celle de chauffe totale 218 m. J 1,1a surface de surchauffe étant de 64,51 le poids en ordre de marche est d’environ 93 T, les
- diamètre pour 650 de course. A la suite des résultats des essais 50 machines du deuxième type ont été commandées.
- Par ces notes forcément succinctes nos lecteurs verront comment, avec une chaudière toujours à peu près identique, sauf toutefois pour le type « Pacific», ont été résolus les problèmes de plus en plus divers que nécessite l’exploitation actuelle des chemins de fer. M. M.
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- LA NOUVELLE ARTILLERIE DE MONTAGNE
- Au cours dos divers ' événements militaires qui viennent de se dérouler au Maroc, l’artillerie a joué uii rôle des plus importants, et, au nombre des batteries employées, figuraient des pièces de montagne de 65 mm à tir rapide, d’un nouveau modèle adopté' par l’artillerie Française. Ces pièces ont ainsi reçu
- chargement utile 110 à 120 kg. 11 faut donc décomposer le matériel en plusieurs parties, portées chacune séparément par un mulet. D’autre part, l’unité de combat, la batterie de quatre ou six pièces, ne doit pas occuper une longueur trop grande en colonne de route, et comme les mulets ne doivent pas être surchargés, cela oblige à se limiter beaucoup dans le poids total à transporter.
- Il résulte de tout cela, que pour la guerre de montagne on éprouve les plus grandes difficultés à augmenter la puissance des bouches à feu. On se trouve ainsi amené fatalement à employer, soit un projectile de poids restreint et par suite dépourvu d’efficacité, soit un projectile
- Fig. r. — Affût rigide du canon de montagne de Ëange de 8o mm. : A, affût; B, rallonge d'affût, C, roues; D, poignées pour te démontage.
- le baptême du feu, et la consécration du champ de bataille.
- Nous nous proposons de voir comment on a été amené à faire un tel choix, en examinant très rapidement quelles sont-les difficultés du problème spécial, si bien résolu encore cette fois.
- Parmi toutes les bouches à feu variées qui composent le syslèmc d’artillerie d’une grande puissance militaire, le canon de montagne, malgré sa petite taille et son air modeste, n’est pas celui qui a été le plus facile à établir, tant s’enfaut.
- Destiné à opérer en pays très accidenté ou dans des régions d’accès très difficile, c’est la légèreté qui doit primer toutes les autres considérations.
- En présence des perfectionnements si considérables qu’a reçus le matériel d’artillerie de campagne des diverses armées modernes, on était en droit d’espérer réaliser, pour le canon de montagne, un type réellement supérieur aux modèles généralement en service jusque-là.
- Pourtant, l’artillerie de montagne, en raison même des conditions spéciales où elle se trouve, paraissait difficilement susceptible de recevoir toutes les améliorations dont a pu profiter le canon de campagne, et qui semblent indispensables pour lui permettre d’opérer sérieusement en présence des fusils perfectionnés de l’infanterie.
- Le matériel de montagne est habituellement porté et non traîné ; l’animal que l’on choisit pour cette tâché est le mulet, en raison de sa dureté à la fatigue et de son aptitude particulière à gravir les pentës escarpées.
- - Le poids à admettre par animal est de 120 à 150 kg en y comprenant le bat, soit au plus pour le
- animé d’une vitesse initiale très faible, dont la portée est insuffisante et les éclats peu dangereux.
- Or, c’est précisément en pays de montagne, (pie l’artillerie doit le plus se plier au terrain pour le choix de ses positions de batterie, en occupant tel plateau ou tel endroit accessible. Par suite, si son canon a une portée trop faible, il ne pourra être installé sur sa véritable position, souvent trop éloignée du but à atteindre, et se verra forcé de se placer beaucoup trop près de l’infanterie ennemie qui décimera rapidement le personnel. En outre, un tel canon devient incapable de lutter sérieusement avec des batteries de campagne, et cesse même de rendre aucun service en dehors de la zone montagneuse proprement dite.
- Nous verrons que c’est précisément l’entrée en scène, dans le domaine de l’artillerie de campagne, des affûts à déformation, des freins hydrauliques à récupérateur élastique, etc., qui a permis de résoudre fort honorablement le difficile problème dont il s’agit.
- Pour les canons datant d’une quinzaine d’années, on partait de ce principe que la pièce proprement dite devait constituer une seule charge de mulet, et peser par suite 100 kg environ, le reste s’en dédui-
- Fig. 2. — Canon Krupp de montagne à bêche élastique : A, canon; B, affût; C, rallonge de flèche; D, bêche élastique; E, roues.
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- LA NOUVELLE ARTILLERIE DE MONTAGNE ===== 233
- sait; le calibre oscillait entre 70 et 80 mm, pour un projectile de 4 à 5 kg tiré à une vitesse initiale au plus égale à 300 mètres, on ne pouvait songer à augmenter ce rendement balistique, sous peine de causer des avaries graves aux affûts, qu’il était impossible de renforcer pour les laisser transportables.
- Certains inventeurs avaient cherché à faire des canons démontables, mais étaient arrivés à des résultats inacceptables dans la pratique.
- En France, alin de simplifier les approvisionnements, on avait adopté un canon, dû à de Bange, du calibre de 80 mm, tirant le même projectile que les batteries de campagne du même calibre. Comme ce projectile pesait a kg 600, on avait dû limiter la vitesse initiale à 257 mètres et allonger la flèche de l’affût au moyen d’une rallonge démontable, pour éviter le renversement. Le canon pouvait pratiquement effectuer des tirs très convenables jusqu’à 2500 mètres, sa portée limite était de 4500 mètres environ.
- Pour le transport, le matériel se décomposait eu trois charges de mulet : bouche à feu 105 kg; corps
- Fig. 4. — Canon de montagne Déport a lancer :
- I, canon armé; II, canon au moment du départ du coup; k, affût en deux parties ; B, glissière; C, masse mobile solidaire du canon; D, ressort de lancement; E, roues; F, boucliers.
- d’affût 115 kg: roues, rallonge de flèche et limo-nière 102 kg.
- Les munitions, réparties en caisses de 7 projectiles, étaient portées elles-mêmes à raison de deux caisses par mulet, formant une charge de HO kg.
- Ce canon, tout en étant plus puissant que la plupart des matériels de montagne étrangers,, était encore manifestement trop faible pour être conservé. La guerre Russo-Japonaise a montré d’une façon
- évidente que les balles de 10 grammes, contenues dans les schrapnels des canons de campagne, laissent beaucoup à désirer vers 4000 mètres, pour des vitesses initiales voisines de 400 mètres. Cet inconvénient peut devenir très grave avec le matériel de montagne, qui tire à très faible vitesse initiale.
- On pourrait compenser un peu cette infériorité en adoptant des obus spéciaux garnis de balles de
- 12 grammes par exemple. Dans ce cas, l'augmentation de masse compenserait le manque de vitesse, et on pourrait, avec une vitesse initiale de 550 mètres, avoir la même efficacité que celle des balles de 10 grammes des projectiles tirés par les canons de campagne. Il a donc fallu se décider à créer de toutes pièces un nouveau matériel de montagne, en s'inspirant des données ci-dessus, et en y appliquant le plus possible les perfectionnements reconnus indispensables dans une artillerie moderne : canon à tir rapide, liaison élastique entre le canon et le sol, boucliers de protection pour le personnel, etc.
- C’est dans cet ordre d’idée que trois solutions principales se sont présentées : 1° canon de montagne à bêche de crosse élastique; 2° canon de montagne à recul sur l’affût; 5° canon de montagne à recul différentiel ou canon à lancer.
- Vers 1902, Krupp avait présenté un matériel de montagne à bêche de crosse élastique, par analogie avec le matériel de campagne adopté en 1896 par l’armée allemande . et qui a dû être abandonné depuis.
- La pièce était du calibre de 75 mm, elle tirait, à une vitesse initiale de. 275 mètres, un projectile de 5 kg 500, la portée utile ne dépassait pas 5400 mètres.
- Au départ du coup, la bêche de crosse s’accrochait au sol, laissant l’affût reculer en déformant élastiquement les ressorts de liaison avec la bêche, ce qui adoucissait le choc. A la fin du recul, les ressorts ramenaient le canon en batterie en prenant appui sur la bêche..
- La vitesse de tir ne peut guère dépasser 8 à 10 coups à la minute avec un tel matériel, à cause des dépointages considérables qui se produisent à chaque coup.
- Quant au transport, il exigeait quatre mulets par canon : canon avec culasse 124 kg. Partie avant de l’affût 82 kg. Partie arrière avec limonière 87 kg. Essieu et roues 75 kg.
- Les munitions exigeaient un mulet par deux
- Fig. 3. — Canon de montagne Krupp à recul sur l’affût : A, canon; B, frein à récupérateur ; C, affût en deux pièces ; D, bêche de crosse; E, roues.
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- caisses de 8 coups chacune, formant un poids de 128 kg.
- Ces chiffres montrent que ce matériel était à peine supérieur au canon français de Bange cité plus haut.
- Le matériel à recul sur l’affût, en revanche, réalise un progrès considérable, il est organisé d’une manière absolument analogue aux canons de campagne à tir rapide actuels, et nous nous bornerons à en rappeler très brièvement le principe.
- Dans ce système, l’affût proprement dit, rigide, s’accroche au sol par une bêche de crosse lixe ; le canon, au contraire, peut reculer sur l’affût, auquel il est relié par un frein d’absorption à récupérateur élastique. Au départ du coup, l’affût se fixe au terrain par sa bêche, tandis que le canon recule sur lui en agissant sur le frein, et en comprimant le récupérateur, dont la détente ramènera les choses en état à la fin du recul. Ici, l’affût est très stable, la remise en batterie automatique peut être assez précise, pour limiter à presque rien la durée du repointage, et permettre une très grande vitesse de tir.
- Dans cette classe nous citerons, à titre d'exemples, le matériel de montagne Portugais actuellement en service, et un matériel plus lourd établi par le Greusot sur les données du colonel grec Danglis et connu sous le nom de matériel Schneider-Danglis.
- Le matériel Portugais est du calibre de 70 mm, il Lire, à la vitesse initiale de 550 mètres, un projectile de 5 kg 100, la portée limite dépasse 5000 mètres; la vitesse pratique de tir est de 12 à 15 coups à la minute, elle peut atteindre 25 coups.
- Pour le transport on compte cinq mulets par canon : bouche à feu et culasse 109 kg. Berceau frein 116 kg. Tète d’affût 125 kg. Queue d’affût et roues 116 kg. Bloucliers de 5 mm d’épaisseur 116 kg. Un mulet par deux caisses de munitions de 8 coups 112 kg. *
- Le matériel du Creusot est plus puissant encore, mais beaucoup plus lourd, ce qui exige près de 50 pour 100 de mulets en plus. Il diffère en particulier du précédent par ce fait que la bouche à feu proprement dite est en deux parties, séparées pour le transport et réunies pour le tir. La partie intérieure, composée d’un tube fretté, porte la chambre et les rayures, la partie extérieure, servant de manchon à la précédente, contient le logement de la culasse, l’extracteur et les organes destinés à la liaison.
- Dans ces conditions les caractéristiques sont les suivantes :
- Calibre 75 mm., projectile de 6 kg 500, vitesse initiale 550 mètres, portée limite 6500 mètres, vitesse de tir analogue au précédent.
- Le transport se fait par six mulets : tube central 107 kg. Manchon 105 kg. Berceau et frein 120 kg. Affût, et essieu 115 kg. Queue d’affût et roues 120 kg. Boucliers 104 kg. Un mulet par groupe de deux caisses de munitions à 8 coups chacune pour un poids de 117 kg.
- Ce matériel égale presque en puissance certains modèles de pièces de campagne, le démontage et le remontage, avec des hommes exercés, peut se faire en deux minutes, il n’a contre lui que son poids relativement élevé.
- En France, après de nombreuses expériences, on a préféré une solution tout à fait spéciale, particulièrement séduisante, précisément pour établir un matériel léger comme le canon de montagne. On a appliqué le principe connu sous le nom de canon à recul différentiel ou de canon à lancer.
- On s’est arrêté au calibre de 65 mm, avec un obus de 5 kg environ, tiré à la vitesse de 550 m, et un poids pour le canon de 105 kg.
- Ce matériel étant encore relativement secret, nous nous bornerons à en donner le principe.
- L’idée est la suivante : si au départ du coup, la bouche à feu, au lieu d’être au repos, se trouvait animée d’une certaine vitesse vers l’avant, la vitesse absolue du recul serait précisément égale à la différence, de la vitesse de lancer vers l’avant, et de la vitesse qu’imprimeraient les gaz au canon vers l’arrière, si celui-ci était au repos au départ du coup.
- Pratiquement on réalise un tel matériel de la manière suivante : le canon peut se mouvoir sur une glissière ; en le ramenant à bras vers l’arrière sur celle-ci, on comprime un ressort récupérateur, et un système de verrou permet de maintenir le canon à cette position, qui est celle qui correspond au canon prêt à tirer.
- A ce moment, le canon étant chargé, pour faire partir le coup, en agissant sur une poignée on dégage le verrou, et le ressort lance le canon en avant; pendant ce mouvement, et à un moment convenable, un levier commandant le système de percussion vient heurter un butoir, en déterminant ainsi le départ de la charge; à ce moment, la vitesse de recul se trouve diminuée de la vitesse dont le canon est animé vers l’avant. On règle la force du ressort de telle manière, que lorsque le recul est terminé, le canon soit précisément revenu à la position qu’il occupait avant le départ du coup, c’est-à-dire à l’arrière de la glissière, le ressort bandé, et accroché par le verrou.
- Cette solution permet d’alléger considérablement le matériel, puisqu’on supprime le frein d’absorption toujours assez lourd ; elle offre, en outre, l’avantage de s’affranchir de tous les joints compliqués des freins hydrauliques.
- En revanche on lui reproche comme inconvénients d’exiger avant le premier coup une manœuvre pour armer le matériel. Dans le cas de raté accidentel le canon, lancé en avant, vient buter contre l’extrémité avant de la glissière, ce qui exige un ressort amortisseur supplémentaire; un tel raté offre en outre l’inconvénient de dépointer la pièce, et d’exiger une nouvelle manœuvre d’armé du ressort. Si au lieu d’un raté on avait un long feu, il pourrait en résulter un danger pour les troupes amies, parce que le canon en butant d’abord contre
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- le ressort amortisseur avant, se dépointe, et peut lancer le projectile dans une direction imprévue.
- En pratique, avec la qualité actuelle des munitions, ces inconvénients sont plutôt chimériques, et il n’y a guère lieu de s’y arrêter. C’est pourquoi, en balançant les avantages et les inconvénients, on a compris que le matériel à lancer était particulièrement recommandable pour avoir un canon de montagne puissant.
- A titre d’indication, nous donnerons les chiffres suivants qui ont servi de base à un matériel d’étude de 65 mm comparable à notre canon de montagne.
- La bouche à feu pesant 100 kg tire un projectile de 5 kg, à la vitesse initiale de 325 m.
- Le poids de la masse reculante est de 180 kg, le ressort récupérateur pèse 16 kg, il a une tension initiale de 400 kg, la vitesse du lancer est de 5 m., celle du recul de 10 m., la longueur du lancer est de 0 m. 40, celle du recul 0 m. 40.
- Le colonel Déport, auquel on doit déjà le canon de campagne de 75 mm, a pris de nombreux brevets pour des canons à lancer, c’est un sur garant de la valeur d’un tel matériel. Capitaine Renaud.
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- Les temps antiques considéraient la cécité comme une marque de la colère des dieux : le moyen âge tourna en ridicule ceux qui en étaient afiligés. Si nous ne partageons plus ces préjugés cruels, le monde des aveugles, l’aveugle et sa psychologie nous sont généralement peu connus.
- Voilà pourquoi il n’est pas rare de rencontrer encore des personnes qui s’étonnent d’apprendre qu’il existe en France une bibliothèque pour les aveugles, et que cette institution est pleine d’intérêt. Chacun sait que les aveugles peuvent lire et écrire. Mais bien des gens ignorent qu’ils aiment passionnément la lecture. On imagine volontiers qu’une bonne partie des mots n’offrant pour eux aucun sens ou qu’un sens figuré, presque toujours incomplet, ces infortunés sont, moins que d’autres, avides de rêve et de littérature. — Il suffit, pour Se convaincre du contraire, de faire une visite au siège de l’Association Valentin Haiiy. On y peut voir que, parmi les divers services de cette œuvre philanthropique, la bibliothèque est un des plus importants. C’est avec peine qu’on y satisfait aux demandes de livres qui parviennent de tous les points de la France. Et le nombre des aveugles, dans notre pays, est de 40000 environ.
- La lecture leur est un très grand besoin. La plupart ont eu la vue jadis et s’en souviennent. Les autres, les aveugles-nés, comblent par l'imagination les lacunes qu’un sens en défaut a laissé subsister en eux. Possible que l’image qu’ils se créent des choses, dans la chambre noire de leur cerveau soit, la plupart du temps, erronée. Elle n’en est pas moins une image et les figures plaisent aux simples. — Un aveugle-né racontait un jour le plaisir d’une promenade qu’il avait faite à travers la campagne : « Voilà des sapins, me disais-je, en aspirant l’odeur de la résine; voilà des arbres à fruit, un champ, un herbage ; et, venant de là-bas, l’arome des foins coupés. » Par ces lignes, on comprendra le mécanisme assez analogue de la lecture. Il reconnaissait la résine à son odeur. Il avait appris qu’elle était tirée des arbres; et, par les descriptions qui lui avaient été données des végétaux, il s’en représentait la forme, la grandeur variable selon les espèces, etc. Leur couleur, qu’il ne pouvait concevoir, était un
- élément de mystère pour lui. Mais les mystères bercent et charment les contemplatifs. Et peut-être l’utilité des arbres — une notion qui ne lui échappait pas — se traduisait en son esprit par un sentiment de reconnaissance et d’enthousiasme, hymne fervent à la nature dont il découvrait ainsi la poésie parmi le cantique ailé des insectes et le murmure des eaux.
- Il faut tenir compte, encore, que les personnes auxquelles on applique la dénomination d’aveugles ne sont pas, pour la plus grande majorité, entièrement privées de la vue. Il n’y en a pas plus d’un tiers dont les yeux soient absolument dépourvus de sensibilité. Pour elles, la nuit est perpétuelle. Les autres, aveugles incomplets, éprouvent quelques impressions visuelles. « Les plus favorisés, nous dit un aveugle, M. Ch. Grimont, dans une des pages les plus émouvantes qui aient été écrites sur les aveugles, sont ceux qui, dans la rue, voient les passants s’approcher d’eux comme des ombres pour disparaître à deux ou trois pas ». Nul doute qu’à ceux-ci la lecture ne soit plus indispensable encore. On s’efforce donc de leur apporter cette consolation.
- Il nous a paru inutile de placer sous les yeux de nos lecteurs les caractères de l’alphabet Braille, le système d’écriture aujourd’hui en usage dans le monde entier. Par contre, nous présentons un curieux et rare spécimen du Nouveau Testament, imprimé suivant les procédés primitifs de Valentin llaüy. Lorsque ce généreux novateur tourna son activité vers les aveugles, il résolut de mettre la lecture à leur portée. Il lui apparut qu’on ne pouvait rien imaginer de plus commode que de soumettre au toucher des aveugles l’alphabet vulgaire en ayant soin d’agrandir les caractères et de leur donner un relief suffisant pour les rendre perceptibles au doigt. Ce système n’était pas sans inconvénients. Les lettres vulgaires s’accusent mal au toucher; en outre, l’écriture était fort lente à tracer. Voilà pourquoi Louis Braille, en 1827, alors qu’aveugle, il était encore élève à l’Institut National, eut l’idée de tirer parti d’un appareil qui permît de tracer sur le papier, à l’aide d’un poinçon, des séries de points en relief disposés suivant des formes géométriques très simples.
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- Fig. i. — Fragment du Nouveau Testament, imprimé dans le système de Valentin Haiiy.
- Ainsi qu’on peut s’en rendre compte par notre photographie, l’outillage nécessite' pour cette opération est des plus sommaires. Les caractères Braille, composés d’un nombre de points variable de 1 à 6, se différencient les uns des autres, non seulement par le nombre des points, mais aussi par la place que ceux-ci occupent dans le rectangle affecté à chaque caractère. Pour former des points saillants sur une des faces du papier, il faut, cela va sans dire, les creuser sur l’autre face. La feuille de papier est posée à plat sur une tablette métallique munie de rainures en creux ; on rabat sur le papier un châssis qui encadre la tablette et assujettit le papier. Les bords latéraux de ce cadre sont munis de trous régulièrement espacés de haut en bas et qui ont pour but de maintenir dans les positions qu’elle doit occuper successivement une lame de métal appelée guide. Ce guide est percé d’ouvertures rectangulaires destinées à recevoir les signes imprimés à l’aide d’un poinçon. Il régularise la position des points et l’espacement des caractères et des lignes.
- Pour rapide qu’il soit sous ,les doigts de toute personne qui en possède la pratique, ce moyen d’écriture n’en est pas moins fastidieux quand il s agit d’accomplir un travail de copiste. Ce travail serait fort onéreux s’il devait être exécuté aux conditions du salariat ordinaire. La grosseur des caractères en relief rend les livres très volumineux, l’épaisseur du papier aussi. Un des numéros de La
- Nature, imprimé en Braille, aurait aisément dix fois le volume d’un fascicule de cette publication. Ceci se traduit par une question de gros sous. Il en résulte qu’une bibliothèque pour les aveugles, comme celle de l’Association Valentin Ilaüy, serait donc impossible sans la collaboration bénévole et intelligente de plus de 600 personnes, typhlopb i le s zélés, dont beaucoup de femmes du monde, qui se sont familiarisées avec le Braille et transcrivent les livres à communiquer aux aveugles. Mais, quand un long emploi a mis ces volumes hors d’usage, ils sont recopiés par les aveugles eux-mêmes.
- Une fois la copie achevée, ses feuillets sont transportés à l’Association et des aveugles se chargent de leur brochage et de leur reliure. Leur habileté, dans ces dernières opérations, est comparable à celle des meilleurs praticiens. Mais ce qu’il convient surtout d’admirer, c’est l’organisation et le bon ordre de la bibliothèque, local spacieux qui contient actuellement plus de 10000 volumes. Elle occupe trois étages du bâtiment. Nous n’y risquons nos pas qu’en tâtonnant. En effet, ses étroites allées ont l’obscurité d’une cave, et c’est là notre première surprise.
- Mais à quoi servirait l’éclat des lampes? Comme ses aides, le bibliothécaire principal est un aveugle. Derrière lui, vous apercevez les couloirs sombres où il va diriger ses pas réfléchis. D’espace en espace, des pancartes aux caractères en relief situent les séries d’ouvrages. Nulle hésitation chez le bibliothé-
- Fig. 2. — Transcription d’un livre pour les aveugles dans le système Braille.
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- caire. On le suit avec peine dans ce dédale et, à le voir si actif, on songe involontairement à l’abeille qui fournit sans relâche son travail inconscient parmi les alvéoles sans jour de la ruche.
- Le catalogue n’est pas moins curieux à examiner. Chaque ouvrage correspond à une fiche sur laquelle on marque ses entrées et ses sorties.
- Ce classement des fiches s’opère au secrétariat ; plusieurs aveugles y travaillent aussi à la correspondance occasionnée par les prêts et les envois d’ouvrages. Ces volumes circulent par toute la France et à l’étranger, soit au moyen de colis postaux, quand il s’agit d’aveugles isolés, soit encore au moyen de bibliothèques roulantes expédiées dans un certain nombre de localités où se trouvent des aveugles instruits.
- Ils ne sont pas encore fort nombreux. « Depuis un siècle à peine, a-t-on pu écrire, les aveugles, grâce à Valentin Haiiy, ont commencé à devenir autre chose que des êtres encombrants ; aussi n’est-il point encore dans nos mœurs de leur donner libéralement instruction et travail ni de les admettre volontiers aux emplois qu’ils peuvent remplir. » Il y a là une lacune à combler. Au dire des personnalités compétentes, la première éducation de l’enfant
- Fig. 4. — Un aveugle travaillant à la reliure de livres en système Braille.
- Salle de lecture de la bibliothèque pour les aveugles.
- aveugle, jusqu’à l’âge où il entrera dans une institution spéciale, ne peut être accomplie par les parents seuls. Son admission dans les écoles primaires, pratiquée avec succès dans plusieurs communes, est donc à préconiser. « A cette condition, combien ne sera-t-il pas profitable au petit aveugle de sé trouver journellement en contact avec des enfants de son âge I A force d’entendre les élèves réciter des leçons et le maître donner ses explications, il en retiendra lui-même une bonne part, pourvu qu’on stimule son attention en l’interrogeant de temps à autre. » Plusieurs instituteurs dévoués, après avoir étudié l’écri-tude Braille, ont réussi à l’enseigner aux enfants qui leur étaient confiés.
- Nul doute que cette formation intellectuelle, dès la prime jeunesse, ne porte les plus heureux fruits. On l’a vu par bien des exemples, les aveugles sont en bien des cas fort susceptibles d’égaler les clairvoyants. L’activité mentale de certains d’entre eux est remarquable. Ils sont, comme nous, capables de création et même les qualités d’organisateur ne leur sont pas toujours étrangères. Le fondateur de l’Association Haiiy, reconnue d’utilité publique, M. Maurice de la Sizeranne, est un aveugle. Par ses soins attentifs, la pensée de nos plus illustres maîtres, dans les lettres et dans les sciences, va éclairer bien des foyers où nulle autre lumière n’aurait su parvenir. Par ses soins encore, deux périodiques, le Louis Braille et la Revue Braille, apportent aux déshérités l’un, des conseils et des renseignements spéciaux qu’ils ne sauraient trouver ailleurs ; l’autre, un compte rendu de tout ce qui paraît dans le terrain des sciences, de la musique, de la littérature et de la politique en France et à l’étranger. Ces bulletins sont rédigés par les « intellectuels » de la maison, une trentaine d’aveugles qui traduisent les documents adressés en toutes langues à l’Association. Nous pouvons noter, à titre historique, que ces deux journaux spéciaux furent les premiers du genre. Cet exemple fut d’ailleurs suivi puisque la Société de la
- Fig. 3.
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- 238 .- LES BOUGIES FILTRANTES
- presse espe'rantiste publie, depuis 1904, une revue mensuelle imprime'e à Paris en caractères Braille et rédige'e en espéranto, l’Espéranto Ligilo. Citons enfin notre confrère le Daily Mail, de Londres, qui a entrepris, en 1907, la publication d’une feuille hebdomadaire, cahier de huit pages, imprimées en Braille au recto et au verso, The Daily Mail, édition for the hlind.
- Outre les indications utiles et les informations fournies aux aveugles, les bulletins de l’Association servent aussi de point de contact entre les personnes qui se consacrent aux soins à donner aux aveugles. Malgré de longues années d’efforts, la typhlopédagogie est encore une science en enfance et les découvertes qui marquent ses étapes doivent être centralisées. A l’Association, c’est la tâche d’un groupe technique où sont expérimentés des procédés et des appareils nouveaux, où sont discutées les méthodes et classés les résultats obtenus.
- Or, tous les amis des aveugles s’entendent à re-
- ET L’ULTRA-FILTRAT]ON =========
- connaître pour eux les bienfaits et la nécessité de l’éducation par le livre. Nul doute, à leur avis, que cette culture ne se traduise par une élévation correspondante de la personnalité. Les aveugles, comme les clairvoyants, ont besoin d’être secondés en cela. M. Ch. Grimont, que nous citions plus haut, et qui a si bien pénétré leur psychologie, a écrit : « Par les contraintes qu’elle apporte, la cécité peut bien faire subir aux caractères des hommes de légères altérations, mais elle n’en change pas le fonds. Elle ne leur confère pas davantage, comme beaucoup se plaisent à l’imaginer, la profondeur de pensée et la tendance au recueillement dont certaines personnes ont fait honneur à tous les aveugles. » Non. Ils ont surtout besoin de patience et d’oubli. Et le livre les leur apporte. Le livre seul peut aider à dissiper la misère affreuse de l’aveugle-né qui s’écrie : « Ah ! si je pouvais voir seulement un jour, seulement une heure !... pour savoir au moins ce que c’est !... »
- André Savtgnon.
- LES BOUGIES FILTRANTES ET L’ULTRA-FILTRATION
- L’idée d’employer des pâtes poreuses pour la filtration n’est pas nouvelle; on construit depuis très longtemps des fontaines de ménage formées d’une pierre naturellement poreuse. Mais c’est seulement en 1876 que Pasteur essaya de séparer, par passage sur des plaques de plâtre, les microbes des liquides où ils vivaient; ensuite le l)1’ Roux employa de vulgaires tuyaux de pipe; enfin quelques années plus tard Chamberland devait amener l’appareil à un degré de perfection en rendant 1’usago tout à fait pratique.
- Onsaitqueles bougies des filtres actuel-I emen t, employés son t des sortes de cylindres creux fermés d’un coté et reliés de l’autre à un tube. Que l’on plonge un tel cylindre, dans l’eau, et le liquide pénètre à l’intérieur où, en raison de la finesse des pores, il arrive dépouillé des microbes qu’il contenait : on obtient par le tube de sortie une eau micro-biologiquement pure. Quant à la substance même de la paroi filtrante, elle est faite soit de porcelaine « dégourdie », c’est-à-dire dont la cuisson est arrêtée avant vitrification de la masse, soit de composition à base de « terres d’infusoires », formée de carapaces microscopiques fossilisées.
- Comment agissent les bougies filtrantes? Quel est le mécanisme de l’arrêt des microbes? On croyait autrefois qu’il y avait là un phénomène purement mécanique : les pores de la cloison étant trop fins pour que les microbes y puissent pénétrer. Cette hypothèse est inexacte, car
- au bout d’un certain temps de service, les microbes passent à travers la bougie : ils étaient au début retenus simplement par adhérence et capillarité.
- On sait, en effet, que les argiles sont naturellement avides de liquide, elles « happent » la langue, c’est-à-dire la dessèchent en absorbant l’humidité. Cette propriété est même mise à profit par les médecins qui emploient des pansements socs (poudres argileuses stérilisées) absorbant
- très bien les sécrétions des plaies. Les microbes qui pénètrent dans les per lui s capillaires de la bougie, soumis de très près à l’influence des parois, sont retenus et immobilisés ou presque. La valeur hygiénique d’une bougie filtrante serait donc dans ces conditions en rapport étroit avec l’attraction capillaire de ces'porcs.
- M. Gre.net fut amené fortuitement à découvrir le moyen de déterminer expérimentalement l’intensité de cette attraction. En plongeant une bougie dans l’eau, il remarqua la naissance d’un vif courant d’air à là sortie, ce qui peut facilement être apprécié en coiffant l’objet d’un ballonnet de caoutchouc qu’on voit se gonfler (fig. 1,1.) ou en y adaptant un tube recourbé formant manomètre (fig. 1, IL). Ce dernier moyen permet de se rendre compte que la pression est parfois très notable : il n’y a donc pas simplement dégagement d’air causé par la pénétration du liquide dans la bougie, en application du principe des vases communicants. IL s’agit si peu de cela que, si on emplit la bougie de mercure et qu’on y adapte un long
- Jfhteaw du mi'/'cicre.
- 111
- Mercure. E
- Fig, i. — Expérience de M. Grenel, pour mettre en lumière la pression exercée par Vattraction capillaire des parois des bougies filtrantes.
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- L’AEROPLAGE DE M. BLÉRIOT
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- tube de verre (fig. 1, III.), on voit le mercure monter très rapidement, aussitôt après immersion dans l’eau, à des hauteurs variant de 20 centimètres à 2 mètres. Dans ce dernier cas, la pression développée à l’intérieur de la bougie est de plus de deux atmosphères et ferait équilibre à une colonne d’eau de plus de 25 mètres de haut.
- En expérimentant méthodiquement pour analyser le singulier phénomène, on fut amené à constater que les pressions ainsi développées étaient toujours égales pour une même bougie, et d’autant plus hautes que les bougies étaient à pores plus petits. Il s’agissait évidemment de pression capillaire. On sait en effet, depuis que Borelli fit l’expérience en 1670, que des tubes très fins plongés dans un liquide, en absorbent une certaine quantité qui s’élève au-dessus ' du niveau normal, d’autant plus que le tube: est plus fin,, plus capillaire. Le physicien Jurin a ensuite déterminé une formule qui permet de déterminer la hauteur d’élévation dans les tubes, ou pression capillaire en fonction du diamètre de ces tubes. De sorte qu’en considérant les parois poreuses des bougies filtrantes comme une réunion de canaux capillaires, et en inversant la formule Jurin, il devient facile, étant donnée la hauteur d’élévation du mercure dans les tubes adaptés aux bougies, de calculer la finesse des pores de ces dernières. On conçoit qu’un tel procédé permettait de régulariser la fabrication des pâtes à bougie et de perfectionner les procédés de préparation pour obtenir à volonté des pores plus ou moins fins.
- M. Grenet fut moins heureux dans ses essais pour calculer le débit des bougies, en fonction de la finesse des pores et de la viscosité des liquides. La formule de Poiseulle, d’ordinaire utilisée pour ces calculs, ne donne, en effet, de résultats exacts qu’autant que les tubes où passe le liquide sont rectilignes, et ce n’est pas le cas pour les pertuis enchevêtrés des matières poreuses.
- L’obtention de bougies à pores extra-fins permet d’appliquer ces dernières, non seulement à la filtration bactériologique parfaite, mais à l’analyse extrêmement sensible des eaux. Filtrées sur des bougies de forte pression capillaire, certaines eaux très limpides ne laissant d’ordinaire aucun dépôt, se révèlent alors chargées de boue qui eussent passé complètement inaperçues par les procédés usuels. Il est même possible de faire mieux encore et d’obtenir une surface filtrante donnant de l’eau optiquement pure à l’ultra-microscope en employant des bougies collodionnées.
- Les sacs de collodion sont depuis longtemps employés dans les laboratoires pour la dialyse ; mais l’usage n’en était guère pratique : si on laisse sécher, la paroi perd scs propriétés, si' on chauffe dans un liquide à 100° G, le pouvoir dialyseur est notablement diminué. Au contraire en enduisant extérieurement une bougie Cliamberland,
- non pas de collodion ordinaire qui sécherait rapidement et se séparerait alors en écailles friables, mais de collodion glycérine, on obtient un élément filtrant très rustique, ne se desséchant pas, pouvant supporter une pression de 4, 5 et 6 kg, tandis que les sacs crèvent très facilement. Cet enduit préserve parfaitement la substance des bougies de toute pollution ; les microbes n’arrivant pas jusque-là ; il n’est pas attaqué par les eaux qui ne contiennent normalement jamais de variétés anaérobies pouvant seules altérer le collodion ; enfin il permet de filtrer au besoin de l’acétone et de l’éther, après lavage.
- dans une solution de sulfure de sodium qui transforme, le pyroxyle en simple cellulose1.
- Remarquons à ce propos que la superposition de deux parois ultra-filtrantes : pâte poreuse, et membrane col-lodionnée, peut paraître inutile. De fait, la bougie de porcelaine ne servant alors que de support pourrait être remplacée par une armature à la fois moins coûteuse et plus solide. C’est ce qu’ont pensé MM. Fouard et de Tonnay-Charente, qui constituent leurs nouvelles bougies filtrantes par un cylindre de treillis métallique, tout simplement garni de collodion par immersion dans un bain. Dé telles bougies en collodion « armé )> (fig. 2) supportent aisément une filtration sous pression de trois atmosphères, et peuvent alors fournir, pour une surface de 150 environ, douze litres d’eau absolument stérile par vingt-quatre heures. On voit qu’en groupant convenablement plusieurs de ces éléments, on aura un filtre susceptible d’application tout à fait pratique.
- Cela est si vrai qu’on songe déjà à employer les ultra-filtres collodionnés, non seulement à la purification des eaux potables, mais encore au traitement des liquides industriels. Au dernier congrès des chimistes de sucrerie, M. Fouard remarquait, en effet, que le mode actuel d’épuration des jus de betteraves : chaulage et carbonatation, avait surtout pour effet de débarrasser les liquides des matières pectiques et albuminoïdes qu’ils contiennent.. Or le simple passage sur paroi de collodion arrête totalement toutes ces impuretés. Dans ces conditions on peut songer à remplacer l’épuration chimique par une ultra-filtration, ce qui transformerait étrangement et heureusement les procédés modernes de la sucrerie. Aussi M. Fouard étudie-t-il la réalisation de plateaux-filtrants, qui, larges d’un mètre et empilés par centaine, comme ceux des filtres industriels actuellement en usage, permettraient de filtrer par jour 56 m3 de jus sucre de betteraves. On ne peut évidemment encore rien présumer de la valeur pratique de cette méthode ; mais il n’est pas téméraire d’espérer qu’il en sera de l’ultra-filtration comme pour tant d’autres découvertes qui, nées au laboratoire, puis perfectionnées et transformées, rendent à l’usine métamorphosée, tant, de services considérables. A. Chaplet.
- Fig. 2. — Bougie filtrante en collodion armé, système Fouard et Tonnay-Charente.
- L’AÉROPLAGE DE M. BLÉRIOT
- Le véhicule à voile est vieux comme le monde. Et, depuis une vingtaine d’années, il a fait de fréquentes incursions sur le domaine sportif, tantôt sous la
- 1. On trouvera des renseignements détaillés sur les intéressants travaux de M. Grenet, dans une conférence faite a la
- forme de « bicyclette à voile », tantôt sous celle d’un chariot muni de deux mâts et d’une voilure assez compliquée.
- Société d’encouragement à l’Industrie nationale, le texte en sera publié prochainement dans le bulletin de cette société.
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- L'AEROPLAGE DE M. BLERIOT
- En appliquant son esprit inventif à ce vieux procédé de locomotion, M. Louis Blériot, le sympa-
- tenir le maximum de stabilité, et il Fa 'obtenu' en' donnant un grand écartement aux deux roues avant,;
- et aussi en .assignant à : celles-ci un plan de révolution incliné, formant angle aigu avec le sol. Là roue arrière' fait office de gouvernail, et est commandée de l’avant par un volant.disposé comme celui d une automobile. Comme on peut le voir par les photographies publiées, M. Blériot a voulu se rendre compte de. la rapidité de marche de son aéroplage, et il a complété son agencement, en installant un enregistreur de vitesse près de la roue de droite.
- La plage de Hardelot, qui servit si souvent de champ d’expérience aux premières tentatives aériennes, de
- thique aviateur et constructeur, a imaginé un engin éminemment sportif, et qui peut être destiné à un brillant avenir, bien qu’il ne l’ait imaginé que pour le plaisir de ses enfants, pendant leur villégiature annuelle sur la belle plage de Hardelot (Pas-de-Calais).
- h’aéroplage, car tel est le nom pittoresque que lui a donné son créateur, consiste en un châssis
- L’aéroplage de M. Blériot évoluant sur la plage de Hardelot.
- métallique monté sur trois roues, et surmonté d’une sorte de potence qui sert de mât pour le support et là fnanœuvre d’une voile latine, semblable à celles des yachts de coürse. L’inventeur s’est efforcé d’ob-
- M. Blériot, ne pouvait que se prêter admirablement au nouveau sport. Du Portel à l’embouchure de la Canche, elle offre, sur une longueur de 35 km, avec une largeur moyenne de 500 à 600 m., une piste admirable qui ne présente aucun obstacle, et dont lé sable se solidifie si rapidement après le retrait du flot que c’est à peine si une bicyclette y imprime une trace.
- Sur cet aérodrome naturel, Faéro-plage atteint aisément des vitesses que ne mépriseraient pas les auh> mobilistes les plus enthousiastes. Les . jeunes enfants de M. Blériot obtiennent normalement une vitesse de 50 km à l’heure, et sans courir le moindre danger. Et l’inventeur lui-même, en mettant à la voile par un grand vent, a pu enregistrer des vitesses de 100, èt même de 1 l.j[j km «à l’heure ! ; y FoRmx
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE.
- N° 1999.
- 16 SEPTEMBRE 191 L
- LES OISEAUX MIGRATEURS
- Nous ne croyons pas qu’on ait'jamais écrit, sur la C’est par âges géologiques. qu’il. faut mesurer le
- migration des oiseaux, une étude aussi magistrale
- temps que mirent ces espèces à fixer leurs habitudes migratoires et à choisir leurs routes. Ajoutons que les oiseaux se laissèrent plus volontiers guider dans leur choix par la recherche d’un itinéraire offrant d’abondants moyens de subsistance que par la longueur des étapes. ; , ,
- Fig. i. — Les grands oiseaux migrateurs d’Amérique : i, l’hirondelle de rivage (Co-tile riparia); . 2, un passerait (Dendroica striata); 3, le pluvier doré (Charadrius do-minicus); 4, le pluvier océanien (Sterna mae-rura); 5, le robin, grive d’Amérique (Tur-dus migratorius).
- que celle que vient de publier M. Wells W.
- Cooke, du Bureau d’En-quête biologique du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis dans le National Géographie Magazine.
- Pour comprendre la migration des oiseaux, il convient avant tout de la considérer comme une évolution volontaire. Tous les mouvements migratoires ont dù commencer par des changements d’habitat, qui furent d’abord de peu d’importance. Ils profitèrent si bien aux individus ou à leur postérité que la migration devint une habitude fixe, et que la distance parcourue s’augmenta graduellement.
- Mais il est plus que probable que tous les « bonds en avant » ne furent pas marqués par un succès égal.
- Avant d’arrêter leur choix sur une route définitive entre leur séjour d’hiver et leur séjour d’été, les hordes ailées éprouvèrent plus d’une déconvenue.
- 3ÿe année. — semestre.
- Les routes de migration du Nouveau Monde.— Il suffit de jeter un coup d’oeil sur la mappemonde pour comprendre que l’hémisphère occidental se
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- 242 -........LES OISEAUX
- prête mieux que l’ancien Continent à l’étude de la migration des oiseaux. Il constitue la plus longue section longitudinale de l’écorce terrestre, section (jue prolongent de part et d’autre les terres arctiques et le^Continent antarctique.
- La première des cartes dressées par M. Wells W. Cooke (fig. 2) nous montre les principales routes que prennent les oiseaux pour traverser ou contourner la région inhospitalière que forment la mer des Antilles, le golfe du Mexique et FAmérique Centrale. La route de beaucoup la plus fréquentée est celle qu’indique la partie teintée, et que nous appellerons la route n° F.
- Les oiseaux qui passent l’été entre les monts Alle-ghany et le rivage de l’Atlantique s’envolent dans la direction du sud-ouest en suivant une ligne parallèle à ce rivage, quand le moment de la migration est venu, et, fidèles à cette même orientation, ils traversent le golfe du Mexique pour atterrir en Amérique Centrale. Ceux de la vallée du Mississipi sont guidés vers les mêmes parages. Ceux du bassin du Missouri et du Canada, qui ont également pour but les Amériques Centrale et Méridionale, viennent aboutir aux mêmes points de départ, où s’offre à eux la route la plus directe.
- En résumé, la très grande majorité des migrateurs américains préfèrent traverser le golfe du Mexique en sa partie la plus large, et bien que cette route leur impose un vol d’une seule traite dont la longueur varie entre 800 et 1150 kilomètres.
- La route n° 5 réduit considérablement la distance du voyage, et elle offre en outre deux importantes escales : Cuba et la Jamaïque. Elle n’est cependant fréquentée que par une soixantaine d’espèces, dont le plus grand nombre passe d’ailleurs l’hiver dans l’ïlc de Cuba. Une trentaine de ces espèces détachent de petits contingents qui s’aventurent jusqu’à la Jamaïque. Mais on ne connaît que dix espèces qui aillent jusqu’au bout de la route et effectuent le long vol d’une seule traite entre la Jamaïque et la Côte ferme.
- La route n° 2, plus courte que celle du golfe de Mexique, et qui emprunte la chaîne formée par les Bahamas, les Grandes et les Petites Antilles, offre cet avantage, que l’on aurait cru inappréciable, que les oiseaux n’y perdent jamais la terre de vue. Elle est pourtant délaissée. Quelques milliers d’individus appartenant à vingt-cinq espèces l’empruntent jusqu’à Porto-Rico, et six seulement de ces espèces envoient des représentants dans les Petites vVntilles. Le nombre des individus qui vont hiverner jusqu’en Amérique du Sud est insignifiant. Cette abstention est suffisamment expliquée par ce fait que des îles comme la Martinique, la Guadeloupe, la Dominique, seraient hors d’état, en raison de leur superficie médiocre, de nourrir des hordes de visiteurs.
- La route n° 5, qui s’allonge à quelque distance du littoral oriental mexicain, est surtout fréquentée par de petits chanteurs qui se nourrissent exclusivement de vers. Quant aux routes n° 6 et n° 7, elles
- MIGRATEURS .....................:..... . -; :
- servent à des espèces qui, venant du Far-West cL du littoral du Pacifique, hivernent au Mexique et en Amérique Centrale, sans pousser jusqu’à l’isthme de Panama.
- Enfin la roule n° 1, dont nous reparlerons plus loin, et qui, partant de la Nouvelle-Ecosse, aboutit au Venezuela, n’est pas fréquentée par des espèces terriennes. Mais elle est très populaire parmi les espèces aquatiques.
- Quelques contrastes en migration. — Les deux cartes suivantes (fig. 5 et 4) nous représentent les deux extrêmes des routes directes et des routes détournées qu’emprunte la migration, et la comparaison entre l’itinéraire du black-pool warbler (Dendroica striata, petit passereau dentirostre) et celui du cliff' swallow (Coûte riparia, hirondelle de rivage), deux espèces qui hivernent dans l’intérieur de FAmérique du Sud pour regagner au printemps les régions boréales, forme un contraste des plus frappants. La première espèce ne saurait guère prendre une ligne plus directe entre les forêts brésiliennes où elle hiverne et les sapins de l’Alaska où elle accroche ses nids, tandis que la seconde, partant de la même région, n’atteint ses falaises natales de la Nouvelle-Ecosse qu’après avoir décrit un énorme arc de cercle qui augmente de plus de 3200 kilomètres la distance que représenterait la ligne droite.
- Pourquoi l’oiseau chanteur prend-il la route la plus directe et l’hirondelle la route la plus détournée? Les mœurs des deux espèces nous apportent la réponse. Le warbler est un migrateur nocturne.. 11 ne prend son vol qu’après la. tombée de la nuit cL pour filer à tire-d’aile vers une station, distante de. plusieurs centaines de kilomètres, où il est assuré de trouver une nourriture abondante. 11 s’y repose pendant quelques jours, pour repartir vers la station suivante. Sa migration consiste donc en une série de longs vols exécutés d’une station à l’autre, et, naturellement, il choisit le chemin le plus direct entre ces étapes, où il prend son temps pour se refaire.
- Au contraire, l’hirondelle est un migrateur diurne, qui règle son exode sur le principe : peu et souvent. Partant de ses quartiers d’hiver plusieurs semaines avant le warbler, elle commence chaque journée par deux ou trois heures de lentes évolutions qui, tout en l’acheminant vers le but final, lui permettent de pourchasser les insectes volants qui forment sa nourriture, et elle suit précisément la ligne du rivage parce qu’elle y rencontre des quantités de ces insectes.
- Comment les oiseaux se guident-ils? — Gomment l’oiseau réussit-il, au cours d’un voyage qui se chiffre parfois par des milliers de kilomètres, à retrouver 4e chemin de son lieu d’origine, alors que les régions traversées n’offraient souvent aucun repère?
- On a prétendu que les routes de migration suivaient invariablement les cours des fleuves et les chaînes de montagnes, que l’oiseau reconnaissait aisément pendant son voyage de retour. Mais cette
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- LES OISEAUX MIGRATEURS ......... 243
- théorie est fréquemment mise en défaut, comme dans, le cas suivant. Le palm-warbler (Dendroica palmarum) hiverne dans la Louisiane et dans les Grandes Antilles pour passer ensuite la saison des
- Fig. 2. — Les principales roules de migration à travers VAmérique du Nord.
- nids dans toute l’étendue du Canada, depuis le Labrador jusqu’à la vallée du Mackenzie. L’espèce est partagée en deux groupes qui, suppose-t-on, ne se mélangent jamais : le warbler de Louisiane et le warbler des Antilles.
- Selon cette théorie, le premier groupe devrait s’engager dans la vaste et spacieuse avenue que forme la vallée du Mississipi et la remonter jusqu’aux sources du fleuve, pour gagner de là ses terrains de nidaison, tandis que le second groupe choisirait comme guide la chaîne des monts Alle-ghany. Or, leur migration ignore absolument ces routes, comme on peut le voir par la carte (fig. 5). Le groupe des Antilles va construire ses nids dans le Canada central, et le groupe de la Louisiane donne la préférence à Terre-Neuve et au Labrador.
- Le cas du warbler dit de Connecticut, espèce beaucoup plus rare que la précédente, ne s’accommode pas mieux de cette même théorie. Tous les individus de l’espèce hivernent dans l’intérieur de l’Amérique du Sud. Quand ils retournent vers leurs forêts natales du Canada méridional, ils suivent une route unique par les Antilles jusqu’à la base de la presqu’île de Floride, d’où ils gagnent la vallée du Mississipi, pour essaimer (fig. 6) dans leurs quartiers d’été.
- Mais ils adoptent une route toute différente pour leur migration de l’automne, qu’ils commencent en filant dans la direction Ouest-Est vers la Nouvelle-Angleterre, pour suivre ensuite le rivage de l’Atlantique dans la direction du Sud-Ouest jusqu’à la Floride, crochet qui augmente leur voyage de 1600 à 1800 kilomètres. Dans ces conditions, on ne saurait soutenir que les jeunes oiseaux nés dans la région des grands lacs canadiens soient guidés dans leur voyage de retour par des paysages familiers.
- Le plus long vol continu : 4000 kilomètres. — Les foutes elliptiques de migration, comme celles que
- nous venons de mentionner, sont exceptionnellement employées par les espèces terriennes, tandis que les espèces aquatiques leur donnent généralement la préférence. Le cas le plus caractéristique est celui du pluvier doré (Gharadrius dominicus), qui forme deux groupes distincts qu’il est d’ailleurs très difficile d’identifier. Les deux couvent dans les parages du détroit de Behring, mais l’un passe l’hiver dans le bassin de l’Atlantique, l’autre, dans celui du Pacifique. Nous ne nous occuperons pour le moment que du pluvier de l’Atlantique.
- Cet échassier, de formes plutôt lourdes et massives, niche sur les rivages américains de l’océan Glacial Arctique, de l’Alaska à la haie d’Hudson, et remonte dans le Nord au delà de l’archipel Parry. Dès que les petits sont en âge de voler, une première mobilisation concentre les pluviers au nord-ouest de la baie d’Hudson, et ils émigrent en masse sur les rivages du Labrador, où les baies et fruits sauvages leur offrent une abondante nourriture. Ils y passent plusieurs semaines à s’engraisser, puis, traversant le golfe du Saint-Laurent, se rassemblent dans la Nouvelle-Ecosse, point de concentration avant leur extraordinaire traversée de l’Atlantique (fig. 7).
- Ils se lancent alors au-dessus de l’Océan en s’orientant exactement sur le Sud, et, si le temps est favorable, ils couvrent d’une seule traite les 4000 kilomètres qui les séparent de la Guyane anglaise, leur région d’atterrissage. S’ils rencontrent une tempête en route, ils se réfugient sur les rivages de la
- U»N I S
- Fig. 3. — La route de migration du « black-pool warbler ».
- Nouvelle-Angleterre, pour repartir dès la première accalmie ; ou encore ils peuvent être contraints de s’arrêter pour quelques jours „&o:it aux. Bermudes, soit à la première des Petites Antilles. Mais ce ne sont là qu’autant de pied-à-terre éventuels, et il
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- faut une violente tempête pour les contraindre à s’en servir. Parvenus en Côte ferme, ils traversent l’immensité du Brésil en conservant leur orientation
- 10 Avril
- E^yiTa^/E u. <SÎt
- Fig. 4. — La route de migration de Vhirondelle de rivage.
- Nord-Sud, et atteignent enfin leur hivernage de l’Argentine, après avoir franchi environ 13 000 kilomètres depuis leur départ des terres arctiques !
- Mais voici une constatation plus étonnante encore. Quand le pluvier doré a passé six mois en Argentine, c’est par une route toute différente de la première qu’il regagne les parages du pôle Nord. Traversant la Bolivie, le Pérou, l’Ecuador et la Colombie, il franchit deux fois la chaîne des Andes, puis le golfe du Mexique, et aborde enfin la vallée du Mississipi, qu’il remonte lentement, pour atteindre enfin, dès les premiers jours de juin, les rivages de l’océan Arctique.
- L’évolution d’une route de migration. — D’après M. Cooke, l’étude comparée des deux routes du pluvier doré de l’Atlantique nous permet de comprendre quelques-unes des lois qui régissent la migration des oiseaux. Vers la fin de la période glaciaire, la Floride était encore submergée, et les terres libérées de leur manteau de glace ne formaient, dans le sud-est de l’Amérique du Nord, qu'une superficie de médiocre étendue. Les pluviers qui, venus du Sud, suivaient la retraite de la glace, étaient confinés à une route terrestre qui traversait l’Amérique Centrale, le Mexique et le Texas pour déboucher (voir route n° 1, fig. 7) dans la partie occidentale de la vallée du Mississipi.
- La glace continuait à se retirer, découvrant vers l’Est de plus vastes étendues de terrains qui élargissaient l’habitat du pluvier, et il fut amené à allonger sa route de migration vers le Nord-Est, jusqu’à l’époque où toute la vallée du Mississipi et la région des grands lacs devinrent habitables.
- A mesure que la route de migration s’allongeait et que la capacité de vol se développait, les pluviers éprouvèrent une tendance à raccourcir et à redresser leur ancienne route (n° 1). Une heureuse tentative de vol au-dessus du fond du golfe du Mexique
- (route n° 2) les enhardit, et les points de départ et d’atterrissage s’écartèrent graduellement vers l’Est. Le grand détour par le Texas était définitivement supprimé et la route de migration printanière avait terminé son évolution.
- Cependant , la glace continuait son mouvement de retraite et le domaine du pluvier s’augmentait des immenses plaines du Canada. Notre voyageur découvrait une énorme étendue de rivages (ceux du Labrador) qui offraient à l’automne une inépuisable moisson de mûres et autres fruits sauvages, mais qui, au printemps, étaient encore couverts de glace et enveloppés de brouillards. Comme les vents tièdes (les Chinooks) qui soufflent en avril et mai à Test des Montagnes Rocheuses favorisent singulièrement la migration dans l’intérieur du continent, les pluviers furent amenés à dédoubler leur route. La route de la migration printanière resta immuable, tandis que celle de la migration automnale, influencée par les mûres du Labrador, eut tendance à dévier vers l’Est (route n° 4, 7).
- Graduellement, la nouvelle route automnale s’étendit jusqu’au golfe du Saint-Laurent (route n° 5). Puis, fidèles à leur amour de la ligne droite, les pluviers cherchèrent à raccourcir le détour que leur imposait la courbe du rivage de l’Atlantique, et ils tentèrent une traversée de l’Océan (route n° 6), avec escales dans diverses îles, pour adopter finalement, après complet développement de leur capacité de
- l2ioojso
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- Fig. 5. — Les routes de migration du « palm-warbler ».
- vol, la route actuelle (route n° 7) avec ses 4000 kilomètres d’une seule traite.
- Les pluviers découvrent Honolulu. — Abandonner le pluvier américain en faveur du pluvier océanien, c’est passer de merveille en merveille. Nous
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- LES OISEAUX MIGRATEURS — ..- . . . 245
- avons admiré le premier, en constatant qu’il avait su se tracer une route de 4000 kilomètres au-dessus de l’Océan. Le second a fait mieux : partant également des régions arctiques, il a jeté son dévolu, comme station d’hivernage, sur l’archipel le plus isolé que l’on connaisse, les îles Hawaï, distantes de 3200 kilomètres de la Californie, vers l’Est, de 3900 kilomètres de l’Alaska, vers le Nord, et de 6000 kilomètres du Japon, vers l’Ouest. Or, chaque automne, des milliers de pluviers traversent, entre l’Alaska et les Hawaï, ces 5900 kilomètres d’une mer dénuée de toute île, de tout rocher, et rebroussent chemin par la même route à chaque printemps pour regagner leur habitat arctique.
- Nous voyons déjà que le pluvier du Pacifique doit franchir d’une seule traite une distance qui n’est inférieure que d’une centaine de kilomètres au vol continu que fournit le pluvier de l’Atlantique entre la Nouvelle-Ecosse et la Guyane. Mais ce dernier a la ressource, en cas de mauvais temps, de se réfugier en Côte ferme, ou de gagner certaines escales, tandis que le premier est à la merci des éléments. On est donc en droit de se demander : comment les
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- Fig. 7. — Les trajets du Pluvier doré de VAtlantique.
- pluviers de l’Alaska ont-ils pu découvrir une station d’hivernage aussi écartée?
- On pourrait imaginer qu’un détachement de pluviers, pris dans une tempête, ait été emporté loin de sa route vers les rivages hawaïens ; mais ces oiseaux
- n’auraient pas pu changer en une seule saison les habitudes héritées d’innombrables générations et adopter d’emblée une route de migration radica-
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- Fig. 6. — Les migrations du » warbler du Connecticut ». a, territoire nutritif; b, migration d’automne ; c, migration de printemps.
- lement différente. Mais nous avons déjà indiqué que les routes de migration actuelles sont des évolutions provenant de changements apportés, au cours des âges géologiques, à des routes plus anciennes. Le problème se résume donc à rechercher la route dont l’itinéraire actuel a dérivé naturellement.
- Ces échassiers couvent sur les rives septentrionales de la Sibérie orientale, entre les îles Liakhof et le détroit de Behring, et aussi sur la rive de l’Alaska que borde ce détroit. Ils hivernent dans le sud-est du continent asiatique, dans la moitié orientale de l’Australie et dans toutes les îles océaniennes, de Formose au Liou-Kiou dans le Nord-Ouest, et jusqu’aux Touamotous, dans le Sud-Est. Leur aire de nidaison offre un front est-ouest de 2700 kilomètres, alors que leur aire d’hivernage embrasse, de l’Inde à l’île Gambier, près de la moitié du pourtour équatorial du globe, soit environ 47000 kilomètres.
- 11 est probable que les premières routes de migration de ces oiseaux étaient orientées nord-sud entre leur habitat sibérien et leurs quartiers d’hiver en Asie méridionale. En se multipliant, ils étendirent leur aire de nidaison Arers l’Est, à travers le détroit de Behring, en même temps que leurs domaines d’hivernage se développaient dans la même direction, c’est-à-dire en Indo-Chine, en Malaisie, en Australie et dans les îles polynésiennes.
- Si ces extensions d’habitat s’effectuèrent avant que
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- les pluviers songeassent à raccourcir et rectifier leurs routes de migration, ceux qui nichaient en Alaska avaient à parcourir (fig. 8, route n° 1) un trajet de 18000 kilomètres avant d’atteindre l’archipel Toua-motou, alors qu’un trajet direct n’eût été que de 8500 kilomètres.
- Il est plausible de supposer que, peu de temps après qu’ils eussent annexé à leur domaine la longue chaîne d’îles polynésiennes, ils cherchèrent à raccourcir cet immense circuit en s’élançant des îles les plus septentrionales de ce groupe vers les rivages de l’Asie orientale, et, finalement, vers le Japon. Pal-myra, la plus septentrionale de ces îles, n’est éloignée de l’archipel Marshall que de 3200 kilomètres. Partant de là pour le Japon, les voyageurs n’avaient plus qu’à parcourir 5000 kilomètres, avec la possibilité de nombreuses escales (archipels des Marianne et de Magellan).
- Désormais, la découverte des Hawaï était à la portée des pluviers. Une série de tempêtes fit probablement dévier de leur route, entre Palmyra et les Marshall, un de leurs détachements qui, pour gagner le Japon, rencontra (route n° 3) une chaîne d’îles qui s’étendaient sur une longueur de 2800 kilomètres dans la direction voulue. Du point extrême de cette chaîne, le petit groupe des îles Midway, ils n’étaient plus séparés du Japon que par un vol continu de 3200 kilomètres, exploit qui n’était pas au-dessus de leur endurance.
- Une fois habitués à cette route des Midway au Japon, ils s’appliquèrent, sollicités par un instinct ancestral, à rectifier le trop long détour en choisissant sur le continent asiatique un point d’atterrissage situé à la fois plus au Nord et à l’Est, et, graduellement, la route n° 3 obliqua vers la longue barrière des îles Aléoutiennes (route n° 4). L’impulsion de ce même instinct les amena subséquemment à reporter encore plus vers l’Est leur itinéraire, et, finalement, ils aboutirent à la route actuelle (n° 5)~
- Avant d’abandonner le chapitre des pluviers dorés, mettons en relief une constatation étrange. Les deux groupes dits de l’Amérique et du Pacifique forment manifestement une seule et unique espèce, et les différences que l’ornithologie relève entre eux sont d’une telle insignifiance qu’on hésite à les classer en deux variétés. Séparés au cours des âges géologiques, les deux groupes revinrent graduellement à la rencontre l’un de l’autre, l’un en étendant son domaine du Canada vers l’Ouest, l’autre en étendant le sien de la Sibérie vers l’Est. Leurs quartiers respectifs de nidaison ne sont séparés que par un intervalle de 150 à 160 kilomètres. Mais, s’ils voisinent ainsi durant l’été, la migration automnale met fin à toute ébauche de relations amicales, puisque ceux des pluviers qui nichent au nord du détroit commencent alors un voyage de 5000 kilomètres vers l’Est, préface de leur gigantesque raid de 10000 kilomètres vers le Sud, pendant que leurs congénères gagnent à tire-d’aile leur hivernage des Hawaï.
- Le champion de la migration. — Si extraordinaires que nous apparaissent les moeurs migratoires du pluvier, réservons le summum de notre admiration pour celles de la sterne arctique (Sterna mae-rura). Ce palmipède, vulgairement désigné sous le nom d’hirondelle de mer, élève sa nichée tout près du pôle Nord, et revient passer l’hiver tout près du pôle Sud !
- Ce n’est qu’après une longue série d’observations recueillies par les explorateurs polaires que l’ornithologie s’est décidée à admettre l’existence d’un phénomène aussi prodigieux. La sterne est probablement la créature qui s’approche le plus près du Pôle pour fonder une famille : on a rencontré ses nids à 7°,5 du sommet de l’axe terrestre; chacun abritait un nouveau-né tout enveloppé de duvet, et les parents avaient grand soin de balayer la neige fraîchement tombée, qui finissait par former une muraille circulaire. Cette sterne arctique est un véritable oiseau-fantôme, que l’on voit apparaître et disparaître tantôt à un pôle, tantôt à l’autre, mais sans qu’on ait encore réussi à surprendre ses allées et venues. Dès que les petits sont en âge de voler, les parents les entraînent loin des terres arctiques, et, quelques mois plus tard, d’épaisses bandes de sternes sont aperçues sur les rivages du continent antarctique. Quelle route suivent-elles pendant ce prodigieux trajet de 18 000 kilomètres? C’est un mystère qui reste impénétrable, bien qu’on croie avoir remarqué quelques groupes de sternes arctiques qui suivaient le littoral de la Nouvelle-Angleterre.
- Ces étranges voyageurs font leur apparition dans les terres arctiques vers le 15 juin, et en repartent vers le 25 août, ce qui fixe à quatorze semaines la durée de la période de nidaison. On suppose que leur séjour dans l’Antarctique est plus long de quelques semaines ; il ne leur reste donc qu’une vingtaine de semaines pour effectuer leur voyage aller et retour, soit 36 000 kilomètres. Conséquemment, il leur faut parcourir en ligne droite 240 kilomètres par 24 heures, et ce chiffre doit forcément être multiplié par leurs zigzags et leurs circuits, tandis qu’ils cherchent leur nourriture.
- M. Cooke fait remarquer que la sterne arctique jouit plus de la lumière du jour et de l’éclat du soleil que n’importe quel autre membre de la création. Quand elle arrive près du pôle Nord, le soleil de minuit a déjà fait son apparition, et il ne se couche pas durant ses 14 semaines de séjour. D’autre part, elle ne voit pas un coucher de soleil pendant deux mois de son séjour dans l’Antarctique, et, le reste du temps, l’astre ne descend pas profondément derrière l’horizon, si bien que la nuit reste presque aussi claire que le plein jour.
- Ainsi, les sternes arctiques jouissent de 24 heures de lumière solaire durant huit mois de l’année, et, durant les quatre autres mois, elles ne sont plongées dans les ténèbres que pendant une fraction de la nuit.
- La grive, thermomètre vivant. — La vitesse de marche des oiseaux migrateurs est loin d’être con-
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- LES OISEAUX MIGRATEURS ~------_______- 247
- slanle pour la même espèce; elle varie considérablement durant les différentes phases de l’exode, selon la rapidité de marche du printemps vers le Nord. Deux faits règlent simultanément l’avancée de la plupart des migrateurs et la disparition de l’hiver dans le nord du nouveau continent : 1° l’intérieur de ce continent s’échauffe plus rapidement que le littoral ; 2° l’arrivée du printemps est accélérée dans l’Ouest par l’influence du courant japonais qui baigne les côtes du Pacifique, et est retardée dans l’Est par celle du courant polaire.
- Les résultats de ces deux causes sont curieusement mises en évidence par l’étude des routes de migration du robin (Turclus micjratorius), la grive d’Amérique, telle que les ornithologues du Ministère de l’Agriculture l’ont résumée dans la carte ci-jointe. Elle montre que l’oiseau adopte exactement pour horaire celui du printemps.
- Ici encore nous nous trouvons en présence de deux groupes, qui ne se différencient que par une légère variation de coloration. L’un hiverne dans le sud de la Colombie britannique, et n’a que quelques centaines de kilomètres à parcourir pour gagner ses quartiers d’été dans la province canadienne d’Alberta. L’autre, qui passe l’hiver dans la basse vallée du Mississipi, se répand au printemps dans toute la largeur septentrionale du continent, de Terre-Neuve à l’Alaska.
- A quelque groupe qu’elles appartiennent, les grives ne quittent leurs quartiers d’hiver que lorsque le thermomètre indique 4° ou 5° au-dessus de zéro, c’est-à-dire quand la neige a commencé à fondre et que des symptômes de débâcle s’annoncent dans les lits des rivières, mais avant que la végétation n’ait
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- Fig. g. — Les routes du Pluvier doré à travers le Pacifique.
- donné des signes de réveil. Ces conditions ne se réalisent dans le centre du continent (Etats de Kansas et de Missouri) qu’à la mi-février, et ce n’est que vers le 1er mars que le printemps et les grives font
- ensemble leur apparition dans le sud de l’IoAva.
- Les oiseaux mettent tout un mois pour gagner le centre du Minnesota, en se contentant de franchir
- Fig. 8. — Schéma indiquant tes étapes probables de révolution des routes migratrices du Pluvier doré.
- chaque jour une vingtaine de kilomètres. Puis, accélérant leur vitesse pour avancer de concert avec le printemps, ils ne mettent que dix jours, en avançant de 40 kilomètres par 24 heures, pour atteindre le sud du Canada.
- Parvenus à cette étape, il leur faut prendre une décision importante. Au Nord et au Nord-Est s’étend une immense région qui, refroidie par le voisinage des eaux encore congelées du lac Supérieur et de la baie d’Hudson, ne s’éveille que lentement sous les rayons du soleil, tandis que, vers le Nord-Ouest, les courants tièdes des vents Chinook dissipent les brumes hivernales.
- Ceux qui choisissent la route du Nord-Est vers Terre-Neuve savent qu’ils n’ont pas à se hâter, car le printemps de la Nouvelle-Angleterre est proverbialement retardataire. Ils n’avancent qu’à petites journées de 27 à 28 kilomètres et atteignent leurs terrains de nidaison vers le 6 mai. Il en est autrement de ceux qui vont nicher jusqu’à Alaska. Pour ne pas se laisser dépasser par la rapide avancée du printemps, il faut que leur route diagonale s’effectue à la vitesse de 80 kilomètres par jour, soit quatre fois plus de distance qu’ils en parcouraient dans l’Iowa. Et, durant leurs dernières étapes, ils doivent franchir 120 kilomètres par 24 heures.
- Mieux partagées, les grives du groupe occidental peuvent se contenter d’une marche journalière de 15 kilomètres pour arriver dans l’Alberta en même temps que le printemps. V. Forbin.
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- LES TRAVAUX DU PORT DE NANTES
- Le port de Nantes, à la fois maritime et fluvial, est situé sur les bords de la Loire à une distance de 50 kilomètres de la mer. Ce fleuve dont le bassin a une surface de 179000 kilomètres carrés avec une population de 12 millions d’ha- f
- bitants, c’est-à- !
- dire le tiers de i
- celle de la France, prend sa source dans une région presque complètement déboisée. Traversant sur tout son parcours des terrains d’üne nature très fiable, la Loire û^rrie des quantités considérables de sable qui viennent obstruer son lit; de plus elle est sujette à des crues d’une grande intensité.
- Autrefois il se faisait un trafic important sur la Loire ; mais, à la suite des déboisements successifs de son bassin, les bancs de sable qui se sont formés dans son lit et dans son estuaire ont rendu presque impossible la navigation de ce fleuve. De plus, la concurrence des chemins de fer, qui se sont successivement établis parallèlement à lui, ont réduit presque à rien le trafic de la Loire au grand détriment de Nantes et des villes importantes situées sur . son parcours. Le port de Nantes ne pouvait plus recevoir que des navires d’un tonnage maximum de 300 tonnes.
- C’est alors que fut créé à l’extrémité aval de l’estuaire de la Loire, le port de Saint-Nazaire, dont la prospérité ne cessa de s’accroître, tandis que celle de Nantes déclinait chaque jour. Les armateurs et négociants de cette ville s’émurent de cette situation et, après une lutte qui dura plusieurs années, firent décider la construction du canal maritime de
- la Martinière indiqué sur le plan ci-joint (fig. 4). Ce canal de 19 kilomètres de longueur, avec un tirant d’eau de 5 m. 80, a pour but de permettre aux navires naviguant entre Saint-Nazaire et Nantes
- d’éviter la partie du fleuve où, par suite des bancs de sable, les profondeurs d’eau sont les plus faibles et la navigation la plus difficile. A partir de l’extrémité amont du canal maritime jusqu’au port de Nantes des travaux d’endigue-ment ont depuis longtemps déjà amélioré le cours du fleuve.
- Dès l’ouverture de ce canal à la navigation le trafic du port de Nantes prit une progression ascendante très rapide. En 1893, le tonnage total des marchandises reçues et expédiées était de 542 000 tonnes; en 1900 il était de 996 500 tonnes et, en 1910, il atteignait le chiffre de 1533 700 tonnes. Il avait donc
- triplé en dix-huit ans. Il est bon de remarquer que cette augmentation provient uniquement du canal, le trafic par le fleuve étant sans importance.
- Mais, à l’heure actuelle, par suite de l’accroissement constant du tonnage des navires qui fréquentent le port de Nantes, les dimensions des écluses du canal maritime deviennent insuffisantes. Elles n’ont, en effet, qu’une longueur de 120 m. 17, une largeur de 16 m. 77 et, comme nous l’avons dit, un tirant d’eau de 5 m. 80.
- Pour remédier à cet inconvénient et, en prévision de l’avenir, on prit le parti d’améliorer le lit même du fleuve en créant un nouveau chenal dont la profondeur devra être au minimum de 8 mètres. Ces
- Fig. i. — Vieux port de Nantes, vice vers l’aval prise du pont transbordeur. (Photo E. Poussard.)
- Fig. 2. — Drague à godets et à succion servant aie creusement du nouveau chenal maritime.
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- ............... ..LES TRAVAUX DU
- travaux, aujourd’hui en cours d’exécution, sont indiqués sur le plan ci-joint (fig. -4). A partir du point A, un peu en aval de l’écluse amont du canal maritime et jusqu’à l’île de la Maréchale, et l’île Pipy, on ouvre au fleuve un nouveau lit limité à droite et à gauche par des digues en enrochements. A l’amont la largeur de ce chenal sera de 500 mè-
- PORT DE NANTES -........................:,.:..=rrt 249
- deur prévue minimum de 8 mètres, suffisante pour des navires de 8000 tonnes.
- Ces importants travaux ont été confiés à une société anglaise de dragage, qui a fait construire pour leur exécution une drague représentée figure 2. Cette drague à godets et à succion a une longueur de 55 mètres, une largeur de 9 m. 76, un tirant
- Fig. 3. — Vue générale de Nantes, vers l'amont, prise du pont transbordeur. (Photo E. Poussard.)
- très et, à l’aval, près de l’île de la Maréchale, cette largeur atteindra 800 mètres. Toutes les îles et les bancs de sable qui se trouvent sur le parcours du nouveau chenal seront dragués et les produits de ces dragages seront déposés de chaque côté en
- d’eau de 2 m. 52; son déplacement est de 4000 tonnes. Elle est munie de deux machines à vapeur à triple expansion actionnant chacune soit une hélice, soit un des appareils de dragage. Cette machine qui développe une puissance de 500 che-
- Fig. 4. — Carte de l’estuaire de la Loire montrant les nouveaux travaux en cours de construction et ceux projetés.
- dehors des digues. Le cube de sable à draguer est d’environ 10 millions de mètres cubes et on estime que ces travaux seront terminés dans un délai de trois ans. La dépense sera de 25 millions de francs.
- Lorsque ces travaux seront achevés les courants de flot et de jusant pourront circuler librement dans ce nouveau chenal et il y a tout lieu de penser que, sous leur influence, on pourra maintenir la profon-
- vaux imprime au navire une vitesse de 8 nœuds. On peut, avec la chaîne à godets, extraire 800 mètres cubes de matières à l’heure. Ces matières ainsi draguées peuvent être déversées dans un chaland, ou bien refoulées en arrière des digues au moyen de tubes flottants articulés d’un diamètre de 0 m. 61 et dont la longueur peut atteindre 1000 mèlres. En outre de cette drague puissante, d’autres dragues de
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- moins grande capacité sont également employées à ces approfondissements.
- En même temps qu’on exécute ces travaux de dragage dans l’estuaire, des améliorations importantes ont été et vont être apportées au port de Nantes. Tous les anciens quais ont été élargis au moyen de piles en béton armé foncés du côté du fleuve, à une profondeur suffisante pour permettre d’obtenir au moyen de dragages, le long de ces quais, une profondeur d’eau de 6 m. 70. Un nouveau quai en béton armé de 500 m. de longueur a été construit à Roche-Maurice. Il dessert la nouvelle gare maritime que vient de construire la Compagnie du chemin de fer d’Orléans et destinée principalement à la réception de ses charbons. Une forme de radoub de grande dimension va être construite. Enfin, afin d’augmenter le volume d’eau amené à chaque marée et entretenir ainsi la profondeur d’eau dans le port, les vieux ponts de Nantes qui forment barrage seront remplacés par de nouveaux ouvrages donnant libre écoulement aux courants de flot et de jusant. Tous ces travaux sont évalués à la somme de 28 millions de francs.
- Grâce à ces travaux il n’est pas douteux qu’a-près leur achèvement il en résultera une grande amélioration pour le port de Nantes. Une seule chose reste, cependant, à craindre, c’est le dépôt dans la traversée de Nantes des matières apportées de l’estuaire par le courant de flot, au moment où la Loire se trouve dans la période des basses eaux, ce qui aurait pour conséquence grave une diminution de la profondeur d’eau dans le port et ferait perdre tout le bénéfice des nouveaux travaux entrepris à si grands frais.
- Pour parer à ce grave inconvénient on projette de transformer la partie du fleuve où se trouve le port de Nantes en un véritable bassin à flot de 5 ou 11 kilomètres de longueur limité à l’aval etàl’amont de Nantes par des barrages munis d’écluses.
- Deux projets sont en présence. L’un étudié par l’Administration des ponts et chaussées et le second par M. Huau, ancien officier de marine et directeur du Pilotage.
- LE CARAT
- L’adoption générale d’un carat unique, d’une valeur de 2 décigrammes1, n’est plus aujourd’hui qu’une affaire de temps,et même de peu de temps; on le conclura aisément de sa situation actuelle, sommairement exposée ci-après, dans les pays qui ont envisagé sa réforme.
- En Belgique, la loi est déposée ; la Chambre l’a mise à l’étude, et sa discussion sera prochainement entreprise.
- 1. Yoy. La Nature, nos 1676, du 8 juillet 1905, p. 82; 1745, du 5 novernbre 1906, p. 563; 1823, du 2 mai 1908, p. 348...
- MÉTRIQUE
- Le premier projet, dont la dépense est estimée cà 50 millions, consiste à établir sur la Loire à l’aval, au point B indiqué sur le plan et un peu au-dessous de la Haute Indre, un barrage avec une écluse de 220 mètres de longueur pour le passage des navires de mer. Un second barrage, muni également d’une écluse pour le passage des bateaux fluviaux, serait établi en amont du port de Nantes. Ce second barrage servirait à régler le débit des eaux du fleuve et, surtout, à empêcher le dépôt dans le port des sables charriés par la Loire pendant les crues. Un canal de déviation indiqué sur le plan en traits ponctués, d’une largeur de 500 mètres et d’une longueur de 11 kilomètres, partirait du point B, près du barrage aval et permettrait la libre circulation des courants de flot et de jusant ainsi que de celle des eaux de la Loire pendant les crues.
- Le second projet consiste à reporter plus à l’aval le barrage projeté en B par l’Administration des ponts et chaussées. Celui-ci serait établi près du point A à environ 200 mètres en aval de l’écluse amont du Canal Maritime et, par conséquent, à 6500 mètres du quai le plus en aval du port de Nantes, ce qui, suivant les promoteurs de ce projet, laisserait une très grande marge pour l’extension future du port de Nantes. Le barrage serait muni d’une écluse de 200 mètres de longueur établie sur la rive gauche du fleuve. Les portes de cette écluse ainsi que les divers organes du barrage seraient manœuvrés électriquement au moyen de l’énergie fournie par l’usine électrique qui actionne actuellement les portes de l’écluse du Canal Maritime.
- Malgré les avantages de ce second projet, permettant le développement presque indéfini du port de Nantes, on peut se demander si l’établissement d’un barrage à l’extrémité amontdu nouveau chenal, en offrant un obstacle au libre passage des courants de flot et de jusant, n’amènerait pas un ensablement graduel de ce nouveau chenal en construction.
- Aucune décision n’a, du reste, encore élé prise pour la construction de ce bassin à flot.
- R. Boxnm.
- MÉTRIQUE
- En Bulgarie, le nouveau carat est inscrit dans la loi sur les poids et mesures, du 10 avril 1910, fort remarquable d’ailleurs par la correction absolue des définitions qu’elle donne pour toutes les grandeurs mesurables, géométriques, mécaniques, thermiques ou électriques. '
- Au Danemark, en Espagne, en France, les lois spéciales au carat portent respectivement les dates des 1er avril 1910,11 mars 1908 et 22 juin 1909. En Hollande, la loi est déposée ; en Italie, elle a été adoptée le 7 juillet 1910, et n’attend que le règles ment d’exécution.
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- LE CARAT METRIQUE
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- La loi est du 11 novembre 1909 au Japon, du 27 mai 1910 en Norvège, du 19 avril 1911 au Portugal, du 5 mars 1909 en Roumanie, du 10 juin de la même année en Suède, enfin du 24 juin 1909 en Suisse. La plupart de ces lois prévoient l’obligation au plus tard pour le 1er janvier 1911.
- Mais la réforme est un peu plus avancée que ne semble l’indiquer l’énumération qui précède. En effet, si elle n’est pas encore réalisée dans la République Argentine, en Russie et en Serbie, c’est que le nouveau carat est prévu dans la révision générale de la loi sur les poids et mesures, actuellement en préparation, et qui exige de minutieuses études.
- On pourrait s’étonner de ne pas voir figurer l’Allemagne
- parmi les Etats ayant adopté le nouveau carat; la question y a été résolue très simplement, grâce à la forme particulière de la législation impériale sur les poids et mesures. Déjà la loi de la Confédération de l’Allemagne du Nord interdisait le carat usuel ; or la loi nouvelle, tout en imposant les unités métriques, est muette à l’égard de la nomenclature ; on peut donc employer le nom de carat, mais à la condition de l’appliquer à une unité représentée par un poids métrique autorisé. Comme, Fig. 2.
- d’autre part, les associations de joailliers
- se sont fortement déclarées en faveur delà réforme, celle-ci s’est effectuée sans que le Gouvernement eût eu à intervenir, autrement que par une déclaration.
- C’est à peu près dans le même sens que la question a été résolue au Mexique. Le Gouvernement des États-Unis s’étant, d’autre part, déclaré très disposé
- à adopter la réforme, on peut espérer d’autre part la voir s’effectuer à bref délai dans les pays anglo-saxons .
- Revenons à la France. La loi a été élaborée en
- deux décrets, du 7 juillet et du 15 décembre 1910. Le premier stipule que « la forme des poids carats est celle d’un tronc de pyramide quadrangulaire ou d’un cylindre surmonté d’un bouton. Toutefois, les poids carats inférieurs à 1 gramme sont constitués par des lames de métal coupées en forme de carrés. Les dénominations sont inscrites en creux et en caractères lisibles : celles en grammes sur la face inférieure ; celles en carats métriques, suivies de l’abréviation C. M., sur la face supérieure ».
- La loi devait en-janvier de cette année; mais, pour éviter toute difficulté résultant d’une organisation hâtive, la tolérance a été étendue jusqu’au
- 1er juillet.
- Comme toute réforme nécessitant une accoutumance nouvelle, celle du carat devait entraîner, pour les intéressés, de petits inconvénients passagers. On s’est efforcé de les réduire dans la mesure du possible, en facilitant la conversion de l’ancienne unité dans la seule légale aujourd’hui. L’adoption d’une valeur métrique entraînait d’elle-même la division décimale ; celle du carat ancien était binaire ; la conversion devait donc se faire non seulement par une échelle de proportionnalité, mais pour chacune des fractions usuelles. Pour cette conversion, des tables étaient ^nécessaires ; elles ont été dresséés par M. Paul Robin, vice-président de la Chambre syndicale de la bijou-
- trer en vigueur le Ie
- Le convertisseur de M. Bourck. Mode d'emploi.
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- 252 ... LE CARAT MÉTRIQUE
- terie, de la joaillerie et de l'orfèvrerie de Paris, et publiées par les soins de cette Association, qui, dès l’annonce de la réforme, s’était nettement prononcée en sa faveur. Ces tables donnent, pour les carats entiers et pour les soixante-quatrièmes de l’ancien carat, les valeurs en fractions décimales du carat métrique, en même temps que les équivalents inverses et la transformation correspondante des prix. Ce livret sera fort utile à tous ceux que touche la réforme.
- D’autre part, les échelles graphiques peuvent être utilisées, tout comme les tables numériques, pour l’établissement des correspondances : une division de l’un des systèmes, rectiligne ou circulaire, est amenée en coïncidence avec une échelle de l’autre système ; la lecture de la position de l’un des traits d’une échelle par rapport à la division de l’autre donne alors l’équivalent cherché.
- Or ce procédé, irréprochable en principe, comporte dans la pratique un assez sérieux inconvénient : si l’on veut utiliser une division permettant la lecture de quantités minimes, celles-ci doivent occuper sur l’échelle un espace suffisant ; mais alors, pour servir à la conversion de grosses quantités, l’instrument doit posséder une étendue considérable.
- Cette difficulté a été très habilement surmontée par l’application d’un principe que l’on pourrait appeler celui de la conversion des excédents, imaginé par M. James Conti, et que M. Bourck a utilisé à la construction d’un convertisseur tout à fait pratique.
- Un disque et sa couronne (fig. 1), susceptibles de tourner l’un par rapport à l’autre, portent deux échelles ; l’une, à l’intérieur, se compose des centièmes successifs de deux carats métriques, l’autre comprend quarante carats anciens, suivis de la division binaire de ce carat, dont la valeur usuelle était de 205 milligrammes.
- La flèche marquant le début du carat métrique étant placée en regard du départ de la division binaire, les deux échelles qui s’étendent à la droite des zéros établissent les correspondances. Le carat ancien déborde le carat métrique de 0,025 de la valeur de celui-ci, équivalant aux 5 milligrammes d’écart entre eux.
- Si maintenant nous marchons sur la couronne vers la gauche du zéro, nous rencontrons des divisions dont l’écartement correspond à 0,025 du nouveau carat ; si donc nous amenons la flèche en regard du trait 1 dè cette division, nous ajoutons, à tous les équivalents lus par la coïncidence des deux échelles à droite du zéro, la quantité dont un carat ancien excède le nouveau; la conversion sera ainsi obtenue pour toutes les quantités comprises entre 1 et 2 carats anciens. Poussant la flèche jusqu’au trait 2 à gauche du zéro, nous ajouterons 0,05 à
- toutes les lectures, et convertirons entre 2 et 3 carats, et ainsi de suite.
- Plaçons, par exemple, l’index en regard du chiffre 10: En face du trait marqué 7/16, nous trouvons sur le disque le trait 70, et nous lisons (fig. 2) : 10 7/16 carats anciens = 10,70 carats métriques.
- Une seule petite difficulté pourrait encore surgir pour les personnes distraites. Le carat ancien déborde le carat métrique d’autant plus que l’on convertit un plus grand nombre de carats; ainsi, dans la dernière position supposée, l’extrémité du carat métrique vient très près du trait 47 de la couronne, à partir duquel la division du carat métrique recommence. On comprendra aisément qu’il faille alors ajouter aux dix carats un. carat métrique entier, avant de s’occuper de la subdivision. Ainsi, la coïncidence 53-10 devra être lue :
- 10 53/64 carats anciens = 11,10 Carats métriques.
- Mais il faut compter avec les inadvertances. Pour en prévenir les effets, le constructeur a marqué en rouge les traits du deuxième carat; ainsi, toute erreur peut être évitée à moins d’impardonnable étourderie.
- La limite de l’échelle des carats entiers amène à l’équivalence.
- 40 carats anciens = 41 carats métriques.
- Après cette coïncidence des valeurs entières, le cycle recommence. Pour faciliter encore le calcul, l’instrument porte au dos la table de conversion des multiples de 40 et de 41.
- Revenons à la réforme en elle-même. Le carat ancien, de valeur diverse et mal définie, entraînait dans le commerce des gemmes des complications et des incertitudes auxquelles était liée une extrême facilité de fraude, puisque, si les négociants pouvaient connaître à la rigueur les innombrables carats usuels, le public en était forcément ignorant. Entre commerçants, le carat était conventionnel; mais, n’étant nulle part défini dans la loi, il ne donnait aux acheteurs aucune garantie de quantité.
- Assurément la réforme du carat n’est point de celles qui passionnent; tout ce qu’on peut en dire, c’est que le public l’a accueillie avec faveur comme une sécurité et un élément de clarification. Après l’avoir chaleureusement appuyée, les négociants intéressés, heureux de la voir accomplie, se sont eux-mêmes employés à la faire aboutir, de sorte que, lorsque les Pouvoirs publics eurent à l’imposer, ils se trouvèrent en présence d’une approbation presque unanime. Dans un petit nombre de pays, la routine entraîne quelques lenteurs dans- son adoption ; mais leur isolement les rangera bientôt avec la majorité déjà compacte des États où le carat métrique est seul légal. Son emploi universel constitue dès maintenant un nouvel élément de progrès et de pénétration pour le système métrique lui-même.
- Ch.-Ed. Guillaume.
- Correspondant de l’Institut.
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- UN TUNNEL GIGANTESQUE SOUS L’ELBE A HAMBOURG
- La ville de'JIambourg est séparée en deux par le cours de l’Elbe. Les nombreux projets, formulés depuis de longues années, pour relier le quartier cen-
- dessous du niveau moyen de la rivière ; la distance entre les axes des deux puits verticaux est de 448 mètres. Les tubes horizontaux se composent
- Fig. i. — Forage du tunnel. — a, bouclier ; b, chambres de travail; c, vérins hydrauliques ; d, dents du bouclier; e, cuirasse du bouclier; f, échafaudage mobile; g, échafaudage pour le rivetage; h, radier; i, sas d’entrée du personnel; k, sas des déblais; 1, passerelle.
- tral de Hambourg avec la rive méridionale de l’Elbe, avaient été rejetés l’un après l’autre, et ce n’est qu’en 1906 que le gouvernement décréta définitivement la construction d’un tunnel gigantesque.
- Ce tunnel, destiné au trafic des passants et des voitures, croise la rivière à l’endroit où elle est le plus étroite entre Saint-Pauli et Steinwerder.
- En raison des conditions locales, on a préféré à un tunnel en rampe, un tunnel à ascenseurs : il comporte deux puits d’entrée verticaux de 22 mètres de diamètre intérieur des deux côtés du lleuve et deux tubes de connection horizontaux d’un diamètre extérieur de 6 mètres, espacés de 8 mètres entre leurs axes, et qui débouchent dans les puits verticaux.
- Le fond du tunnel se trouve à 20 mètres au-
- d’anneaux en fer laminé, assemblés par des rivets et garnis de béton; les joints intermédiaires sont
- fermés par du plomb.
- Ce garnissage a donné des résultats excellents au point de vue de la résistance et de l’imperméabilité ; un important avantage sur les garnitures en fonte généralement utilisées en Angleterre et en Amérique et qui, dans le cas d’une compression, sont sujettes à se briser, c’est que le fer laminé résiste aux fatigues d’inflexion sans le moindre risque de rupture.
- Le forage du tunnel a été effectué par l’air comprimé, à l’aide de boucliers protecteurs dont la construction fort pratique a grandement contribué au succès de l’entreprise.
- Le puits de Steinwerder a été foré comme caisson, à l’aide de l’air comprimé, celui de-Saint-Pauli,
- Fig. 2. — Coupe à travers le puits de Steinwerder pendant les travaux de fonçage. — a, revêtement du puits; b, extrémité coupante dm caisson; c, fond des caisses à sable; d, plancher de travail; e, voie ferrée pour wagonnets ; f, conduites d’air; g, sas d’entrée du caisson de travail; h, sas des déblais; i, moteurs électriques ; k, conduit d’aspiration; 1, grue; m, treuil; n, sable.
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- UN TUNNEL GIGANTESQUE SOUS L’ELBE A HAMBOURG
- creusé dans l’argile solide, a été construit selon la méthode nouvelle. Chacun des deux puits contient six ascenseurs, de trois grandeurs différentes, disposés symétriquement par rapport à son axe.
- Les deux ascenseurs centraux, d’une capacité de 10 000 kilogrammes chacun, permettent le transport des voitures les plus lourdes, les deux suivants (de 6000 kilogrammes chacun) servent aux voitures de dimensions moyennes et les deux extérieurs (étudiés pour 2360 kilogrammes chacun), au transport des passants.
- En forant le puits de Steinwerder,
- Fig. 3. — Fonçage d'un puits d’accès.
- Fig. 4. — L'entrée d'un tunnel pendant les travaux de construction.
- Fig. 5. — Le débouché des deux tunnels dans l'un des puits d'accès.
- on a enlevé la terre à l’aide d’une écluse, tout en garnissant de béton les parois du puits au-dessus du caisson; tant par son poids, que par les travaux de terrassement faits par les hommes d’équipe dans le caisson, la masse s’est graduellement enfoncée à des profondeurs croissantes. Aux grandes profondeurs, la pression de l’eau souterraine atteignait des valeurs considérables et l’on a dû augmenter sans cesse la pression d’air artificielle à l’intérieur du caisson, afin d’enlever l’eau et de permettre aux ouvriers de travailler à sec. .
- Ce tunnel, qui vient d etre ouvert à la circulation, se classe sans contredit parmi les œuvres les plus grandioses de l’art de l’ingénieur ; sa construction a nécessité une dépense de 12 millions 1/2 de francs.
- L’usine Philipp Ilolzmann et Cie, à Francfort-sur-Main, chargée par l’état de Hambourg de la construc-
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- 1h
- mm
- tion de ce tunnel, a mené à bonne fin cette œuvre imposante.
- Il faut au surplus ajouter que c’est là un très bel exemple de ce que l’on peut faire, dans le domaine technique, pour améliorer les conditions, aujourd'hui si complexes, de la circulation urbaine.
- Toutes les capitales, et Paris en particulier, auraient le plus vif intérêt à ce que leurs édiles s’inspirent de travaux de ce genre : les résultats de cette imitation ne sauraient être qu’excellents.
- D1’ A. Gradenwitz.
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- ACADEMIE DES SCIENCES
- septembre 191 1. — Présidence de M. A. Gautier.
- Séance du 1 1
- Dosage du carbone dans Vacier. — M. Carnot présente une Note de MM.Mahler et Goûtai sur l’emploi de la combustion sous pression pour doser le carbone dans les aciers. Ce nouveau procédé présente des avantages très importants sur ceux qui ont clé employés jusqu’à ce jour, tant au point de vue de la rapidité que de l’exacli-lude. La combustion sous pression s’opère dans un obus Mahler. La quantité de matière essayée peut être portée à 2 gr. Cette matière est réduite en copeaux. L’allumage est obtenu à l’aide d’un fil de fer très fin parcouru par un courant électrique. La combustion du 1er et du carbone est rendue complète par l’addition d’un peu d’oxyde de plomb aux copeaux d’acier. Cet oxyde doit être très pur ; la masse est placée dans une petite capsule en terre réfractaire. La pression initiale de l’oxygène est de 5 atmosphères ; elle pourrait être plus grande. L’évacuation linale et le dosage de l’anhydride carbonique au moyen de la baryte et d’une solution titrée d’acide oxalique permet d’arriver à des résultats très précis. L’opération tout entière n’exige pas plus de 3 à 4 heures et ne comporte l’emploi d’aucun appareil de chauffage. Cette méthode est de nature à rendre les plus grands services dans l’analyse clés aciers ; les auteurs s’occupent de l’appliquer aux ferro-alliages.
- Les causes des variations des races. — M. le Pré-
- sident À. Gautier donne lecture d’un Mémoire sur les causes des variations des races et espèces. Ces variations ne peuvent être continues et successives comme le veulent les théories de Darwin et de Lamarclc ; elles ont toujours lieu subitement, par bonds, et sont dues à deux causes principales : 1° l’action des plasmas fécondatifs croisés naturels sur l'ovule végétal ; 2° la coalescence ou symbiose, c’est-à-dire le fonctionnement simultané de deux plasmas conjugués. Souvent cette deuxième espèce de plasma, excitateur de modifications subites d’où naissent des races, est apportée par des piqûres d’insectes, par le mycélium de certains champignons agissant sur les parties extrêmes de la plante, par des zymases, comme il arrive pour l’animal quand il est modifié par l’influence de certains virus. Toute modification de race est accompagnée, comme le démontre M. A. Gautier, par une modification de tous les produits de l’individu modifié. Il faut donc conclure à la modification de la structure de ses plasmas.
- L'agent pathogène du typhus. — M. Roux adresse un travail de MM. Nicolle Conor et Conseil sur la nature et l’origine de l’agent pathogène du typhus exanthématique. Le virus de cette maladie se trouve dans les globules blancs.
- Cil. be Villedeuil.
- CHRONIQUE
- Durée de la vie des bactéries. — Combien de temps vivent les bactéries? D’après la revue Bioloyica, la durée de l’existence des organismes à l’état de vie active est très limitée, mais lorsque les phénomènes vitaux sont ralentis, comme dans les graines et les spores, la possibilité de la réviviscence s’étend sur une période beaucoup plus longue. Il n’est cependant nullement certain qu’on ait réellement observé la germination des grains d’orge retirés des tombeaux égyptiens. En effet, il est permis de supposer que les Arabes qui les ont vendus avaient mélangé, à ces graines vieilles de plusieurs milliers d’années, des graines jeunes et par suite susceptibles de germer. En revanche, on a pu établir d’une façon absolument scientifique que les spores, de certaines moisissures conservent leur vitalité pendant plus de vingt ans. M. A. Nestler a essayé de déterminer combien de temps les spores des bactéries restent capables de germer.
- Migula avait trouvé pour les spores de bacillus lepto-sporus, desséchées sur une lamelle de verre, une durée de vie de cinq ans. Celles du bacille de la pomme de terre, conservées à sec dans un tube scellé, étaient encore vivantes au bout de huit ans. En 1879, Bail, de Prague, a desséché sur du plâtre des spores du bacille charbonneux, En 1898, soit dix-neuf ans après, il
- injecta un peu de cette poudre sous la peau d’une souris et provoqua, vingt-quatre heures après, une infection mortelle. ‘
- M. Nestler a étudié, au point de vue bactériologique, les mottes de terre restées attachées à des mousses conservées dans un herbier depuis 1852. Quoique cette terre ait toujours été dans un état de siccité absolue, elle renfermait par gramme 89 200 spores vivantes. C’est surtout le bacille de la pomme de terre qui s’est développé en masse. On le rencontre toujours dans la terre et on savait déjà que ces spores se distinguent par leur grande résistance à la dessiccation, aux changements de température et aux agents chimiques. Dans ces échantillons, elles avaient donc survécu cinquante-huit ans.
- Mais il y a mieux : un autre exemplaire de mousse, conservé depuis 1824 dans une enveloppe en papier, c’est-à-dire à l’abri des germes atmosphériques, a donné 19 000 bactéries par gramme. C’est encore le bacille de la pomme de terre qui prédominait; dans ce cas, il a atteint l’àge de quatre-vingt-huit ans. Cette durée extrême de l’existence est d’autant plus remarquable 'qu’il s’agit d’organismes très petits et que inconsciemment on. est toujours tenté d’établir une sorte de parallélisme entre la taille d’un être vivant et la durée de son existence individuelle.
- LES TIGRIDIES
- Les Iridées sont en général des plantes au beau feuillage et aux ileurs élégantes, que ces mérites décoratifs font facilement admettre dans les jardins ; les tigridies de l’Amérique centrale, dont on lira peut-être l’histoire avec intérêt, ne trahissent point
- ce caractère esthétique de leur famille, et en augmentent au contraire la valeur par leur beauté qui peut lutter sans désavantage avec celle de certaines orchidées légitimement estimées..
- Un coup d’œil jeté sur le portrait accompagnant
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- ces lignes, encore qu’il soit privé de l’attrait de l’éclatant coloris dont la lleur est vêtue dans la nature, suffit à mettre en lumière tout le mérite des tigridies, et à justifier l’attachement que leur témoignent ceux qui les ont une fois accueillies dans leurs jardins. J’y ajouterai quelques détails botaniques, historiques et culturaux.
- Les liens de parenté des tigridies avec les autres iridées se révèlent ’ par la forme en glaive des feuilles, et par la structure des pièces florales, à six divisions sur deux rangs. Les pièces extérieures sont amples et étalées; les trois intérieures, bien plus petites, sont curieusement rétrécies au milieu en forme de violon. Les trois étamines se soudent par leurs filets en un tube, d’où sort le style filiforme, terminé par trois stigmates bifides. Les fleurs, de nuance très vive, sont couvertes au centre de macules très tranchées, irrégulièrement éparses sur les divisions intérieures, et sur la base des extérieures.
- Ce sont cos lâches qui donnent à la fleur son caractère de distinction un peu étrange.
- Les Tigridia sont des espèces mexicaines. Le Tigridia pavonia, type du genre, croît indigène dans les environs mêmes de Mexico. Il est à présumer que cette fleur brillante attira de bonne heure l’attention des étrangers qui venaient dans ce pays en aventuriers ou en colons. Dès 1576, le célèbre botaniste flamand Mathias de l’Obel (Lobelius) la signala, en joignant à sa description une vignette sur bois, d’après un dessin colorié fait sur les lieux et que lui avait envoyé de Mexico un certain Jean de' Brandon.
- En 1651, la plante fut de nouveau signalée aux botanistes par l’Espagnol Hernandez, sous son nom mexicain d'Ocoloxochitl et sous le vocable latin de flos tigris, employé d’abord par Lobelius. Elle n’entra dans les cadres de la nomenclature régulière qu’en 1781, dans 1 e Supplementum planta-rum, ouvrage posthume de Linné ; elle y portait le nom de Fer varia pavonia, par une confusion
- erronée avec les vrais Ferraria du Cap. Redouté la peignit dans ses fameuses Liliacées.
- La Tigridia pavonia, que sa grande taille désigne plus particulièrement aux soins des horticulteurs, leur offre deux variétés principales, qui, paraît-il, peuvent assez aisément s’hybrider entre elles ; l’une est à fleurs jaunes, l’autre est à fleurs rouges. C’est la première qu’avait dessinée Jean de Brancion ; mais la seconde fut seule connue dans les jardins jusqu’en 1824, époque où fut introduite en Angleterre la variété jaune.
- La culture des Tigridia demande certains soins, mais ne comporte pas de difficultés de nature à rebuter les amateurs que tenteraient ces belles plantes. Ce sont des espèces bulbeuses, dont on peut espérer la floraison, dans nos climats, en juillet ou en août, suivant que le soleil se montrera prodigue ou avare de ses rayons. Il convient de planter leurs bulbes, par groupes de six à huit, vers la fin d’avril, quand les gelées ne menacent plus.
- Tout sol leur est bon, pourvu qu’il soit très perméable; l’humidité stagnante leur serait pernicieuse. L’exposition devra être aussi chaude que possible, et il faudra veiller à ce que les rayons solaires puissent venir directement jusqu’à la base de la plante. En octobre, on arrache les bulbes, mais avec les plus grandes précautions pour ne pas les'blesser, car la brièveté de nos étés fait qu’à cette époque ils sont rarement bien mûrs ; ces bulbes doivent passer l’hiver à l’abri, isolés et soustraits à l’action de l’humidité.
- Les Tigridies ont, à côté de leurs brillantes qualités, un défaut; leurs fleurs sont éphémères, et durent à peine une journée. Mais elles en produisent successivement plusieurs sur la même tige, et ainsi se fait la compensation. Quelle estla chose si parfaite qui n’offre aussi quelque tache? A. Acloque.
- • Le Gérant : P. Masson. ;
- ‘ Paris. — Imprimerie Laihjre, rue de Fleurus, 9. ' '
- Tigridie (Tigridia pavonia).
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- LA NATURE- — N° 2000.
- 23 SEPTEMBRE 1911.
- LE CHEMIN DE FER DE LA BAIE D’HUDSON
- Depuis fort, longtemps, mais dans ces dernières années surtout, l’élevage et la culture du blé ont pris un développement considérable dans les provinces du Nord-Ouest du Canada. Le blé, dont la plus grande partie est expédiée en Europe par les ports de l’Atlantique, est d’abord amené à Winnipeg (fig. 2) pour de là être transporté à Montréal, soit par chemin de fer, soit d’abord, par le même moyen, à Port-Arthur sur le lac Supérieur et ensuite par bateau à Montréal. Malheureusement, par suite des faibles dimensions des écluses du canal Welland qui relie le lac Erié avec Montréal on ne peut employer que des navires de faible dimension, ce qui limite la capacité de ce dernier mode de
- navigation, par suite des glaces, est très difficile et même dangereuse. De plus, le passage du détroit dTIudson, situé par 60° de latitude servant d’entrée à la baie, présente de très grands dangers, même pendant la bonne saison, à cause des glaces, des brouillards et des courants très violents qu’on y rencontre. Dès le milieu d’octobre, quoique les ports de la baie d’Hudson restent encore ouverts jusqu’à la fin de novembre, aucun navire n’oserait s’aventurer dans le détroit d’Hudson. Enfin, il faudrait dépenser des sommes considérables pour baliser les chenaux et établir les phares absolument nécessaires pour assurer la navigation. En présence de ces objections d’une réelle valeur le projet fut abandonné.
- Fig. i. —
- Vue prise sur les bords de la baie d’Hudson.
- transport. Aussi est-ce pour remédier à ce grave inconvénient, que le gouvernement Canadien projette la construction d’un canal à grand trafic entre Georgian-Bay, sur le lac Huron et Montréal.
- Il y a quelque dix ans, par suite de l’impossibilité où se trouvait à cette époque le réseau de chemins de fer reliant Winnipeg avec Montréal ou le lac Supérieur, de suffire à l’importance du trafic, on proposa de construire une ligne de chemin de. fer reliant Winnipeg avec un des ports de la baie d’IIudson. De ce port, oh devaient être installés des magasins de blé, celui-ci devait être transporté par navires jusqu’à Liverpool distant de 3200 milles de Fort Churchill sur la haie d’Hudson, tandis que. la distance entre Montréal et Liverpool est de 3000 milles.
- A ce projet, on fit les objections suivantes. La navigation dans la baie d’Hudson ne peut avoir lieu que pendant trois ou quatre mois-de l’année. Cette
- année. — a5 semestre.
- Depuis cette époque, de nombreuses lignes nouvelles de chemins de fer ont été construites au Canada. Comme le montre le plan, trois grandes lignes partant de Winnipeg et rayonnant à l’Ouest jusqu’à Edmonton ont été construites, ainsi que d’autres se dirigeant à l’Est, vers Port-Arthur sur le lac Supérieur. De plus, la grande ligne qui relie Winnipeg avec l’Atlantique va être très prochainement doublée et peut-être même triplée. Enfin, dans un avenir prochain, deux nouveaux réseaux relieront Winnipeg avec les côtes du Pacifique et viendront faciliter le transport du blé dans la direction de l’Ouest.
- IJn progrès très sensible s'est donc produit, dans ces dernières années, au Canada, pour le transport du blé aussi bien dans la direction de l’Ouest que dans celle de l’Est.
- Quoi qu’il en soit de ces progrès, une nouvelle agitation s’est produite dans le courant de 1008 et,
- 17. — 257
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- sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement Canadien se décida à faire une éLude complète du chemin de fer devant relier le réseau actuel avec la baie d’Hudson, ainsi que des ports devant donner accès aux navires. Ce chemin de fer (fig. 2) part de The Pass sur la rivière Saskatchewan.
- Deux lignes ont été étudiées : la première, de 763 kilomètres de longueur, se termine à Fort Churchill sur la baie d’Hudson; la seconde, de 650 kilomètres de longueur, se termine à Port Nelson.
- Suivant la première direction on traverse, sur les premiers 200 kilomètres à partir de The Pass, une contrée presque plate mais très marécageuse. Sur les 200 kilomètres suivants le sol devient onduleux et granitique et des tranchées nombreuses deviennent nécessaires. Sur la troisième section de 200 kilomètres, ce chemin de fer traverse le massif qui sépare le bassin de la rivière Nelson de celui de la rivière Churchill et des travaux de terrassement considérables devront être exécutés. Enfin, dans la dernière section, qui se termine à Fort Churchill, les terrassements seront peu importants, mais le tracé traverse une quantité considérable de marécages bordant la baie qui nécessiterait de grandes dépenses.
- M. Armstrong, l’ingénieur en chef chargé de l’étude de ce chemin de fer, estime cà 174 millions de francs la dépense de construction de cette ligne se réparlissant comme suit : 141 millions pour le chemin de fer, les stations, remises, ateliers de réparation, matériel roulant et deux magasins à blé et 55 millions pour le port de Fort-Churchill.
- Le second tracé quitte le premier près de Spilt Lakc à 400 kilomètres de The Pass et traverse, dans cette dernière partie, une région boisée et moins accidentée que dans le tracé précédent. Comme dans
- le premier tracé, les déclivités ne dépassent pas 6 millimètres par mètre.
- Les dépenses pour ce deuxième tracé sont estimées par M. Armstrong à 455 millions de francs dont 25 millions pour le port de Nelson.
- M. Armstrong donne la préférence au second tracé se dirigeant vers Port Nelson, d’abord parce qu’il est plus court, ensuite parce que les travaux sont moins importants et, enfin, parce que le port se présente dans de meilleures conditions pour l’accès des navires.
- La construction du chemin de fer de la baie d’Hudson olïrira-t-elle un avantage commercial quelconque au transport des blés vers l’Europe? La réponse à cette question paraît douteuse et, même pour un grand nombre de gens compétents, négative, surtout en présence de la’ construction pro-jelée du canal entre Georgian-Bay et Montréal.
- Si le parcours par chemin de fer et celui en plein Océan est à l’avantage du nouveau mode de
- transport, le très court espace de temps pendant lequel peut se faire le passage du détroit d’Hudson et les dangers que courent les navires, même pendant la bonne saison, comme nous l’avons déjà fait remarquer au début, seront toujours un obstacle au développement d’un service -régulier suivant cette roule. De plus, même en admettant une exploitation très intensive du chemin de fer, il paraît bien difficile de pouvoir expédier par cette voie le blé récolté pendant l’année avant la fermeture du port par les glaces. Ce blé devra donc être emmagasiné dans des silos et supporter les frais de magasinage pendant près de neuf mois, sans compter les assurances très élevées que demanderont les Compagnies en présence des risques plus grands de la navigation. R. Boxxnx.
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- Fig. 2. — Carte indiquant le réseau actuel des chemins de fer canadiens et le chemin de fer de la baie d'Hudson.
- LES PRIX DE L’AÉRO-CIBLE MICHELIN
- JNous avons indiqué dans le n° 1997 (Informations), avec quelle générosité les frères Michelin avaient mis à la disposition de l’Àéro-Club de France, une somme de 150 000 francs, pour constituer quatre prix « dits de F Aéro-cible Michelin » à distribuer, à raison de deux en 1912 et deux en 1915, et nous avons exposé succinctement les conditions même du concours, réservé d’ailleurs aux seuls aviateurs français.
- Jusqu’ici l’aéroplane militaire n’a guère été envisagé que comme un organe de reconnaissance. Les donateurs des prix ci-dessus ont eu l’idée de pousser à en faire un engin de destruction, capable de produire des effets comparables à ceux de l’artillerie, contre les ouvrages de l’ennemi, contre ses approvisionnements, contre des villes fortifiées, contre ses colonnes, contre des ouvrages d’art importants, toutes les fois que leur situation ou
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- leur éloignement les rendraient invulnérables ou inaccessibles aux coups de l’artillerie.
- Nous nous proposons d’examiner rapidement s’il y a là une idée féconde, et comment, le cas échéant, on peut concevoir un programme des expériences à faire.
- Tout d’abord, nous ferons observer qu’il ne saurait être question, comme certains l’avaient rêvé, d’employer l’aéroplane à déverser, d’une certaine hauteur, des balles ou des projectiles de faible poids sur les troupes elles-mêmes, la résistance de l’air a une action trop importante pour être négligée, et elle limite très rapidement la vitesse de chute de ces faibles poids, à une valeur tellement réduite qu’elle les rend à peu près inoffensifs.
- On pourrait démontrer facilement, qu’une balle sphérique de 15 grammes, tombant en chute libre dans l’air, ne dépasserait pas la vitesse de 100 mètres par seconde, et qu’elle n’atteindrait cette limite qu’après une chute de plusieurs kilomètres ; tombant de l’altitude généralement adoptée par les aéroplanes, un tel projectile serait absolument inoffensif; pour produire une blessure grave, il lui faudrait une vitesse supérieure à 150 mètres. Nous ne considérerons donc que l’emploi de projectiles lourds, absolument comparables à ceux de l’artillerie de siège.
- 11 faudra donc déterminer, tout d’abord, le poids limite de munitions qu’un aéroplane peut pratiquement emporter (100 kilogrammes par exemple), adopter ensuite le poids le plus convenable de chaque projectile (10 ou 20 kilogrammes) en se basant, d’une part, sur la maniabilité de telles masses à bord, et d’autre part sur l’influence que peut avoir sur la stabilité même de l’aéroplane l’abandon brusque de l’une d’entre elles. Il y a intérêt à employer des poids considérables, pour être certain d’obtenir, cl’un seul coup, une destruction importante.
- Ce choix, fait à la suite d’un certain nombre d’expériences, il faudra déterminer la précision même du tir en opérant avec des projectiles rigoureusement semblables, comme forme extérieure et comme densité, à ceux que Ton devra utiliser à la guerre. Cette précaution est indispensable, comme nous allons le voir, pour l’éducation même de l’opérateur.
- Au moment précis où le projectile est abandonné dans l’air, il est animé horizontalement de la vitesse même de l’aéroplane, et il se trouve soumis aussitôt à l’action accélératrice de la pesanteur, et à l’action retardatrice de la résistance de l’air. Sous l’influence de ces diverses actions, il va décrire une trajectoire de forme parabolique, qui rencontrera le sol à une distance d’autant plus grande de la verticale de lancement, que l’aéroplane ira plus vite, qu’il sera plus élevé, et que la résistance de l’air sera plus importante. Les deux premières conditions dépendent seulement de l’aéroplane; la dernière, au contraire, ne lient compte que de la forme et de la densité du projectile. Par suite, afin que l’aviateur puisse arriver à apprécier, pour une hauteur et une vitesse déterminées de son appareil, à quel moment il doit abandonner un projectile pour atteindre un but, il est indispensable qu’il n’ait pas à tenir compte de la variation des effets de la résistance de l’air, ce qui n’est possible qu’en employant toujours des projectiles identiques.
- Si on s’arrête au poids de 20 kilogrammes, pour éviter à bord une manipulation pénible à l’aviateur et pour assurer des lancements successifs comparables, il sera bon
- d’organiser un système de suspension à déclenchement individuel, qui permettra d’abandonner instantanément tel ou tel projectile, par la manœuvre d’une simple commande.
- Pour les altitudes considérées, qui varient de 200 à 1000 mètres, on ne pourra dépasser comme vitesse au choc, un chiffre compris entre 50 et 100 mètres par seconde, très inférieur aux vitesses restantes1 des projectiles lancés par le canon, il faudra donc compter surtout sur l’importance de la force explosive. C’est pourquoi, puisqu’on n’a pas dans l’établissement de ces projectiles à tenir compte des efforts auxquels sont soumis au moment du tir, dans la pièce même, ceux de l’artillerie, on pourra réduire au minimum l’épaisseur de leurs parois, au profit de la charge intérieure. On construira ainsi, pour un même poids total, des projectiles sensiblement plus gros, contenant une quantité d’explosif ou de poudre incendiaire, beaucoup plus considérable.
- On devra sans doute les munir de fusées spéciales, s’armant par déclic au moment même du lancement, et destinées à assurer l’explosion, soit au moment du choc, soit avec un certain retard qui laissera plus de chances à l’aviateur de ne plus se trouver dans la zone ébranlée par l’explosion.
- Il est bon de rappeler que pour permettre de manipuler sans danger à terre, les projectiles explosifs de toute nature, les fusées dont ils sont munis comportent un dispositif de sécurité qui s’arme seulement au moment du tir, soit par inertie dans le tir au canon, soit par déclic dans le lancement à la main.
- En se reportant aux effets de destruction connus des projectiles explosifs, ou des charges de mélinite, contre divers objectifs, on pourra facilement prévoir les effets probables des projectiles adoptés, et par suite les missions que Ton pourra confier à l’aéroplane.
- En fait, l’organisation des projectiles, leur arrimage à bord et l’opportunité de leur emploi sont des questions simples et faciles à mettre au point. Ce qui domine la question, c’est la précision même du tir proposé, il faut avant tout savoir quelle probabilité a un aviateur d’atteindre un but, lorsqu’il ne dispose que d’un nombre très restreint de projectiles.
- Il est indéniable que les prix offerts par les frères Michelin ont une réelle importance, parce que certainement ils pousseront les aviateurs à s’exercer à ce genre de tir, qui exigera de leur part une appréciation exacte de leur vitesse, de leur altitude, de leur dérivation duc au vent, et aussi de la distance horizontale à laquelle ils se trouvent du but à atteindre.
- Au premier abord, un tel problème paraît beaucoup trop complexe pour laisser place à une solution quelque peu précise, mais il n’est pas absurde d’espérer que les chercheurs sauront trouver un appareil spécial de visée qui permettra de déterminer d’un seul coup le moment précis où il faudra, dans chaque cas, abandonner le projectile. Un tel appareil, en éliminant les erreurs d’appréciation de l’aviateur, rendrait relativement facile le tir proposé; il pourrait même, en le munissant de correcteurs convenables, permettre d’employer indifféremment plusieurs types de projectiles.
- Capitaine Renaud.
- 1. Oa appelle « vitesse restante » d’un projectile à un moment déterminé la. vitesse dont il est animé à ce moment.
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- LA COMÈTE KIESS ET LA PHOTOGRAPHIE COMÉTAIRE
- 'J La comète Kiess vient de disparaître de notre horizon et, api'ès les observations laites dans l’hémisphère Sud, il est impossible, jusqu’à présent, de dire quand nous reverrons cet astre : il n’est pas encore permis, en effet, de savoir si cette comète est parabolique ou elliptique ; on doit vivement souhaiter cette dernière éventualité, car l’astre semble se prêter à d’importantes recherches.
- Par bonheur, la transparence de l’atmosphère fut assez favorable cet été, car les conditions générales d’observations ne furent pas très propices, on va le voir.
- Cette comète 1911 b fut découverte par C. C. Kiess, le 6 juillet, à l’observatoire Lick, alors que cet astronome recherchait la comète Encke qui devait être aperçue pour la première fois à Alger par notre collègue M. Gonnessiat : elle était alors de septième grandeur, visible avec une simple jumelle, et son éclat augmentait rapidement. II. Ivobold1 en calculait bientôt les éléments et les trouvait fort semblables à ceux de la comète de 1790, découverte par la sœur de W. Herschel, Caroline, et dont on ne possède que quatre observations, du 9 au 21 janvier 1790.
- La connaissance de l’orbite2 n’était déjà pas très l’assurante, car le passage de l’astre au périhélie avait eu lieu depuis le 50 juin : il s’éloignait donc du soleil, mauvaise condition pour l’augmentation d’éclat et les transformations rapides. Il est juste de dire que la comète se rapprochait de la Terre et que la plus grande proximité, égale à 0,2 devait se présenter le 17 août. Mais cette circonstance favorable était compensée par la présence de la Lune, qui allait absolument empêcher les observations ; puis la comète rentrerait peu après, dans les lueurs de l’aurore.
- D’une manière générale, à l’œil, la comète Kiess se présentait comme une nébulosité assez brillante, sans noyau, et avec condensation centrale mal définie. Cependant, le 17 juillet, J. Guillaume5 note une nébulosité circulaire d’environ 2’,5 de diamètre, bleuâtre, plus brillante au Nord qu’au sud, avec noyau stellaire de onzième grandeur excentré au sud. Le diamètre est de 5' vers le 20 juillet. L’éclat total devient celui d’un astre de grandeur 5,5, à la limite de la visibilité. Fait caractéristique, la queue est toujours restée très faible, ou même invisible, à la vision directe.
- Cette comète est essentiellement photogénique et va ressembler par bien des points à la comète Morehousc. Sur la plaque photographique, le noyau parait globulaire. Lagrula et II. Chrétien4, qui ont obtenu trois clichés,
- 1. Cf. Astronomische JSachrichlen.
- 2. Pour plus amples détails, voy. n° 1985,10 juin 1911.
- 5 et 4. Confies rendus, 7 août 1911.
- notent, soit une queue évanouissante, soit une queue rectiligne avec déformation sinusoïdale vers le milieu. A Juvisy, F. Quénisset a pu obtenir 21 photographies de la comète avec les détails les plus intéressants et des transformations qui rappellent encore celles que le même auteur avait mentionnées sur ses belles épreuves de la comète Morehouse : nous renverrons le lecteur aux descriptions détaillées de F. Quénisset1 sans insister ici.
- Au début du mois d’août, du 5 au 5, la comète nous offrit un spectacle rare et curieux en glissant devant le si beau groupe des Pléiades.
- Au point de vue de son spectre, la comète Kiess n’est pas moins intéressante. Le spectre commence par la bande du cyanogène, qui constitue la condensation la plus intense de toute la région photographique; on y distingue des granulations très nettes répondant aux tètes
- de bandes. Il se continue par une suite de condensations faibles, et difficiles à repérer, pour se terminer par la bande bleue des hydrocarbures, qui est très fortement accusée et où l’on retrouve des granulations correspondant aux tètes de bandes.
- D’une manière générale, le spectre de la comète Kiess appartient à la classe la plus nombreuse des spectres co-métaires : en particulier, il est tout à fait semblable au spectre de la comète 1902 b 2.
- La méthode la plus précieuse, pour ces recherches, est celle du prisme-objectif, qui a été utilisée à cette occasion par A. de la Baume-Pluvinel et F. Baldet3 : les clichés ont révélé la présence du cyanogène et du spectre de Swan (dit probablement au carbone) dans la tête de la comète, tandis que la queue, extrêmement faible relativement, laissait soupçonner l’azote.
- Dans les conditions de ces observations, la comète Kiess ne présente pas de spectre continu sensible et offre quelques différences profondes avec les spectres de certaines comètes récentes : au contraire, la comète de Johannesburg (1910 a) donnait surtout un spectre continu avec des condensations peu marquées. La différence est encore plus frappante entre la comète Kiess et la comète Morehouse (1908 c) : dans le spectre de cette
- 1. Bulletin de la Société Astronomique de France, août 1911, p. 566; septembre 1911, p. 402.
- 2. Gf. Comptes rendus, 25 mars 1905. Ce qui caractérise les images photographiques des spectres de ces comètes ce sont deux condensations intenses, l’une dans le bleu (X 4735) qui correspond à la quatrième bande du spectre de Swan, l’autre au commencement de l’ultra-violet (X 5882) produite par la radiation caractéristique du cyanogène incandescent.
- 5. Comptes rendus, 21 août 1911.
- Fig. i. — A gauche : Photographie agrandie 2 fois de la comète de Iialley, obtenue le 20 avril igio à Ténérife, épreuve directe.
- A droite : Épreuve renforcée par contacts successifs.
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- LA COMÈTE KIESS ET LA PHOTOGRAPHIE COMÉTAIRE -.. 261
- dornière comète, les images monochromatiques les plus intenses se présentaient sous forme, de doublets que le professeur Fowler a pu reproduire récemment avec quelques composés gazeux du carbone aux basses pressions; le spectre cathodique de l’azote était aussi représenté, et Tune de ses bandes (X 59'1A) était même très intense. De la Baume-Pluvincl et Baldet ont déjà indiqué* que ces gaz sont propres à laqucue des comètes.
- Enfin, dans la comète Morehouse, les gaz de la queue donnaient aussi un spectre du noyau, tandis que dans la comète Kicss on ne les trouve pas dans le noyau pour n’en apercevoir que des traces au commencement de la queue.
- Ces résiütats ont conduit les observateurs à imaginer des processus légèrement différents pour expliquer les transformations des comètes à l’approche du Soleil.
- Dans la comète Morehouse, la décomposition du cyanogène était très active et, en se dégageant, les gaz entouraient la tète : d’où la présence des spectres de Fowler et de l’azote, aussi bien'dans le noyau que dans la queue. Dans la comète Kiess, au contraire, la décomposition du cyanogène serait plus lente,les gaz provenant de la décomposition ne s’échappant qu’à l’arrière, par rapport au Soleil, en donnant naissance à une queue très fine et très faible : dans ce cas les gaz n’entourent pas le noyau et, dans le noyau, on ne retrouve plus les spectres de Fowler et de l’azote.
- La belle photographie de la comète Kiess que nous donnons ici, due à F. Quénisset, appelle une fois de plus l’attention sur un des problèmes les plus utiles et les plus délicats de la photographie astronomique. Bien entendu, la simili-gravure ne permet pas de reproduire tous les détails de l’épreuve sur papier; l’épreuve sur papier est elle-même très inférieure au cliché original. Or, pour les études cométaires, sur les queues par exemple, on ne peut avoir en mains les originaux obtenus sur toute la surface de la terre, et souvent il faut bien s’en tenir soit à des positifs sur verre obtenus par contact, mais déjà inférieurs à l’original, soit à de simples reproductions.
- Comment faire ?
- Examinons d’abord ce qui se passe dès le début. Le cliché d’une comète renfermera des détails très ténus et très délicats, grâce aux plaques ultra-sensibles que l’on sait aujourd’hui réaliser. Au développement, l’opérateur est enchanté : il voit apparaître mille finesses. Mais sa
- 1. Comptes Rendus, 22 mars 1909.
- joie est de courte durée : au fixage et au lavage, la moitié de la queue d’une comète pourra disparaître et seule, rester la partie la plus lumineuse. C’est déjà là un premier écueil qu’il faut signaler aux photographes : c’est à eux de trouver la solution de ce problème, pour nous permettre des documents plus complets.
- Ce n’est pas tout. Le cliché peut encore être très bon : mais, dès que l’on voudra passer aux épreuves sur papier, puis à la reproduction, de nouveau toutes les délicatesses de la photographie vont disparaître.
- C’est ici que je me permettrai d’attirer l’attention sur un petit tour de main qui peut rendre, à mon avis,
- quelques services au point de vue scientifique. Jele dirai succinctement, sans entrer dans les détails de technique, modifiables selon les besoins, car chacun sait suffisamment les procédés employés, soit pour le renforcement des clichés, soit pour augmenter les contrastes.
- On prend, j’imagine, le négatif d’une comète : par contact, on en tire un positif sur verre ; par contact de ce positif, on obtient un nouveau négatif, dont on tire également un positif ; et ainsi de suite. Au bout de quelques opérations, les contrastes seront bien supérieurs et le tirage sur papier permettra de montrer les détails en beaucoup plus grand nombre avec, évidemment, un peu de flou qui va résulter de toutes les petites réfractions irrégulières.
- Mon attention fut particulièrement attirée sur ce point par le fait suivant: le 20 avril 1910, j’obtenais àTénérife une photographie de la comète de Ilalley dont la queue possède une vaste et curieuse inflexion, rappelant les singularités de la comète Morehouse — et c’est, je crois, la première particularité que l’on ait ainsi signalée pour la comète de Ilalley. Jusqu'à présent, hors du cliché original, il m’avait été impossible de bien mettre cette particularité en évidence.
- Grâce au procédé que j’ai indiqué ci-dessus, sans abîmer le cliché original, on peut espérer faire ressortir la singularité indiquée : quelles que soient les imperfections de la reproduction, on verra le progrès entre l’épreuve directe et l’épreuve après deux clichés intermédiaires par exemple (positif et négatif).
- Je serais trop heureux si, par un tour de main analogue au mien, on pouvait répandre les échanges d’épreuves sur papier et développer encore ainsi la solidarité scientifique et internationale. T „
- ^ Jean Mascart.
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- L’ADAPTATION DES VÉGÉTAUX A LA SÉCHERESSE
- Les Xérophytes1.
- Aucun contraste n’est plus frappant cpie celui qui nous est offert par l’organisation des plantes terres-
- L’eau est en effet, en raison de son utilité primordiale, le facteur dont l’action retentit le plus
- Fig. i.— a) Codonanthe picla, Gesnèracèe èpiphyie ; —b) Section d'une vieille feuille de Codonanthe sp. avec tissu aquifère volumineux, grossis. 55 diam.; — c) Mesembryanlhemum Forskalii, plante à feuilles succulentes du désert Égyptien -, — d) section transversale d’une feuille, d’après Volkens-, — e) Sesuvium Poriulacastrum (Ficoidée), plante succulente des rivages humides salés des tropiques-, — f) Section
- transversale d’une feuille.
- très'adaptées à la ’ sécheresse (Xérophytes), comparée à celle des plantes adaptées à la vie plus ou moins aquatique (Ilydrophi/les). i. Xérophytes = du grec ses; <p-jTov, plante.
- profondément sur la structure interne et externe de la plante. Cet élément lui est indispensable à plus d’un titre :
- Tous les protoplasmas et toutes les membranes
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- ADAPTATION DES VÉGÉTAUX A LA SÉCHERESSE :......263
- cellulaires sont imbibés d’eau. La présence de ce liquide est nécessaire comme suc cellulaire dans les vacuoles et son rôle est essentiel dans la croissance normale, la turgescence, source des mouvements. C’est le véhicule indispensable à toute absorption de nourriture, à tout processus osmotique. En particulier, l’assimilation de l’acide carbonique est retardée quand la plante n’est pas absolument turgescente, les stomates étant clos ; la respiration du végétal, la régularisation de la transpiration sont sous la dépendance de l’humidité.
- La plante résiste aux températures extrêmes, en raison inverse de son contenu en eau. Les parties sèches des plantes sont les plus résistantes.
- On comprend pourquoi le végétal déploie pour se procurer et pour conserver l’eau, une richesse, une variété de procédés que l’on serait tenté de qualifier d’instinct. En ce qui concerne la quantité nécessaire de ce liquide il y a, pour chaque espèce, un optimum ; l’adaptation prolongée
- au milieu dans lequel elle est appelée à vivre a développé, chez la plante, une organisation anatomique et morphologique que l’hérédité a fixée et qui ne lui permet pas de végéter dans un substratum trop différent. Les Xérophytes ne tardent pas à périr, lorsqu’elles sont placées dans une station trop hu-
- mide, de même que les Ilydrophytes ne supportent pas un degré de sécheresse trop accentué. Les premières ont acquis une structure qui contrarie la sortie de'l’eau absorbée, les secondes, au contraire, sont organisées de façon à favoriser cette sortie.
- Nous avons vu par quels procédés les Hy-drophytes sont adaptées au milieu aquatique, voyons maintenant comment les Xérophytes1 parviennent à combattre la sécheresse.
- La sécheresse physiologique, chez la plante, est causée par des facteurs externes qui réduisent l’absorption de l’eau, ou qui favorisent une rapide évaporation ; le plus souvent ces deux influences combinées interviennent. Si nous les examinons séparément, nous voyons que c’est surtout la rareté d’eau libre dans le sol qui réduit l’absorption. Nous entendons par eau libre celle qui est moins attirée par les molécules du sol que par les racines des végétaux. Il suit de là que la nature physique du sol joue ici un rôle prépondérant. Quant à l’évaporation elle acquiert une telle importance chez les Xérophytes que nous devrons nous y arrêter tout particulièrement.
- Les processus principaux déployés par les Xérophytes pour lutter contre le défaut d’eau libre dans le sol sont : l’allongement des racines, la mulliplE 1. Vov. le n° à979 du 29 avril 1911.
- Fig. 3. — Raoulia mamillaris (Composée de la Nouvelle-Zélande, //6° grand, nat.)
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- 264 —ADAPTATION DES VÉGÉTAUX A LA SÉCHERESSE
- cation des vaisseaux et la constitution de réservoirs aquifères au sein de certains organes ;
- L’allongement des racines, qui aide le végétal à puiser l’eau, souvent à de grandes profondeurs, est un caractère à peu près général des plantes des lieux très secs : dunes, déserts. On comprend que l’accroissement du nombre des vaisseaux facilite la circulation de l’eau. Les réservoirs d’eau sont fréquents chez les Xérophytes; ils manquent complètement chez les Hydrophytes. L’utilisation de ces réserves pour l’assimilation et autres fonctions permet aux Xérophytes de supporter la sécheresse de l’air et du sol.
- Le Phormium tenax présente des bandes longitudinales de cellules aquifères s’étendant dans toute l’épaisseur de la feuille.
- Les exemples les plus connus de cette adaptation se voient ches les plantes grasses ou succulentes, billes peuvent emmagasiner une grande quantité d’eau qu’elles pompent très lentement, aussi leur dessiccation est-elle très difficile (lig. 2).
- Les pseudo-bulbes des orchidées épiphytes qui persistent longtemps après la chute des feuilles, servent alors de réservoirs d’eau et contiennent souvent un suc mucilagineux.
- Fig. 4. — a) P holmia integrifolia (Rosacée de Java)-, — b ) Section transversale de la surface inférieure de la feuille ; c) Section transversale de la surface supérieure; gross. 200 diam.\ — d) Catlleyci bicolor (Orchidée épiphyte du Brésil, grand, nat.).
- Le véritable tissu aquifère est composé de membranes minces, il contient de l’eau, mais pas de chlorophylle ; il est dépourvu de lacunes intercellulaires, vu l’absence d’échange gazeux dans ce tissu, et ses cellules sont ordinairement très grandes (fîg. 1). Il est susceptible de s’affaisser quand l’eau qu’il contient est extraite et de se dilater quand les cellules absorbent de nouveau le liquide. Le tissu aquifère peut se former sous l’épiderme de la feuille ; il joue alors, en dehors de son rôle de pourvoyeur d’eau, celui de protecteur contre les rayons calorifiques et par suite de modérateur de la transpiration. Ce tissu aquifère peut aussi se former à l’intérieur du tissu chlorophyllien (Cactées, Euphorbiacées succulentes, Mesembryanthemum).
- Les plantes bulbeuses et tubéreuses doivent être considérées en connexion avec les plantes succulentes, car elles trouvent dans leurs organes souterrains non seulement des réserves de nourriture, telles que l’amidon, mais aussi des réservoirs d’eau pour lutter contre la dessiccation.
- Mais il ne suffit pas à la plante de se procurer de l’eau, il faut qu’elle la conserve pour ses besoins et elle doit lutter pour cela sous un climat ou dans un sol sec contre la transpiration intense engendrée par un tel milieu.
- Quelques explications concernant cette importante fonction sont ici nécessaires.
- La transpiration des plantes consiste dans l’émission d’une quantité variable de vapeur d’eau. Il
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- s’établit ainsi une sorte de courant, à travers la plante entière, entre l'eau absorbée par les racines et celle évaporée, courant, qui transporte à toutes les parties de la plante les matières absorbées dans le sol, contribuant ainsi à favoriser la nutrition. On comprend que chez les plantes complètement submergées la transpiration est impossible. Chez les plantes terrestres un juste équilibre doit régner
- m ince et perméable, tandis que celui des Xérophytes, est, au contraire, épais, souvent cutinisé, luisant, parfois complètement imperméable, comme on le voit chez les arbres tropicaux (fig. 4).
- Des excrétions de cire se produisent au commencement de la saison , sèche à la surface des feuilles de certaines Xérophytes, empêchant complètement la transpiration.
- Fig. 5 et 6. — A gauche : Franklctndia ficifolia (Protéacèe. Eucalyptus giganteus, d’après Tschirch, coupe montrant rabaissement protecteur des stomates); A droite : Un-stomate vu de face.
- entre les deux fonctions : absorption et transpiration.
- Une transpiration trop supérieure à l’absorption conduit le végétal au dessèchement; au contraire, une absorption trop supérieure à la transpiration engendre la pourriture. Or, chez les Xérophytes, le premier de ces deux excès est seul à craindre, voyons donc comment elles parviennent à conjurer ce danger.
- Mais, tout d’abord, quels sont les facteurs qui accélèrent la transpiration ?
- Ce sont, :
- 1° Une atmosphère sèche. — Elle active la transpiration aussi bien que l’évaporation, la saturation de l’atmosphère entraîne la dépression de la transpiration ; sa eheresse l’accélère ;
- 2° Une température élevée. — L’effet produit s’explique de lui-même ;
- 5° La lumière.
- — La transpiration augmente avec l’intensité de l'éclairage;
- 4° Le vent. — Dans une atmosphère calme, l’air environnant les plantes devient humide et la transpiration est par suite ralentie; au contraire le vent, même quand l’atmosphère est humide, entraîne une forte transpiration. Mais plus l’air sera sec et plus le vent sera fort, plus l’action desséchante sera grande.
- La transpiration a lieu par la cuticule, c’est-à-dire par l’épiderme foliaire, mais surtout par les stomates.
- \f épiderme des Hydrophytes est, en général, très
- La production du liège, fréquente chez les arbres des régions très sèches, ralentit la transpiration.
- La ramification très dense et le mode de croissance en touffes confèrent aux Xérophytes un avantage qui leur permet de lutter contre l’action desséchante du vent dans les contrées arctiques, sur les
- montagnes et , même sur nos côtes maritimes; leurs jeunes pousses sont de cette façon plus abritées ; elles se protègent les Unes les autres et sont à leur tour protégées par les pousses plus âgées (fig. o). Bonnier a montré que certaines espèces qui, dans les plaines,, ont des rameaux à longs entre-nœuds, produisent des rosettes de feuilles quand elles croissent à des altitudes alpines. Mais ce sont les stomates qui remplissent le rôle le plus actif dans la transpiration. On sait que ces organes consistent en deux cellules accolées l’une à l’autre, laissant entre elles une petite ouverture nommée : ostiole. Les stomates sont admirablement adaptés, par leur mobilité et par leur structure à régulariser la transpiration : ils se ferment quand la plante est menacée d’une transpiration excessive et se rouvrent quand ce danger n’existe plus. Il y a là un phénomène extrêmement curieux de « self-régulation » ; une impressionnabilité voisine de celle de l’animal, ou si l’on veut une sorte d’instinct (fig. 6).
- Le nombre des stomates est en rapport avec la
- Fig. 7. t— Helianlhemum Kahiricum. (Cistinée du désert Egyptien. Coupe transversale d’une feuille très poilue; grossis. 40 diam. d'après Vol-kens.)
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- ADAPTATION DES VÉGÉTAUX A LA SÉCHERESSE
- nature de l’environnement. Plus l’habitat est sec, moins les stomates sont nombreux. C’est ce que démontre la comparaison.entre espèces alliées ayant un habitat différent. Chez les Xérophytes les stomates sont le plus souvent protégés par leur situation. Chez les graminées des steppes par exemple, ils sont situés uniquement dans des sillons longitudinaux, à la face supérieure des feuilles dont les bords sont souvent plus ou moins garnis de poils. Quelquefois même, ils sont complètement renfermés dans une sorte de tube formé par l’enroulement de la feuille. Chez certaines Ericacées (Ledum palustre,. Andro-meda poli folia), les feuilles sont d’autant plus petites et ;
- plus enroulées qu’elles sont plus exposées au vent et à la sécheresse. Chez d’autres Xérophytes, les stomates sont confinés dans des cavités situées au-dessous du niveau de la surface de la feuille (fig. 5) ; ils sont souvent accompagnés de poils.
- Le contraste est grand, sous le rapport du vesti-mentum, entre les Hydro-phytes, qui sont généralement glabres, et les Xérophytes, souvent revêtues d’un coton gris ou blanc formé de poils laineux ou brillants soyeux. Les poils morts contiennent de l’air et cet air est si complètement logé dans leur cavité, ou entre eux, que la circulation en est difficile, ce qui réduit la transpiration. Des espèces glabres ailleurs deviennent velues dans les lieux secs. Les plantes des rochers de la Corse, des steppes, des déserts ou des Alpes sont généralement très tomenteuses (fig. 7).
- La réduction de la surface transpirable est le moyen le plus radical, pour la plante, de se protéger contre la dessiccation ; aussi les Xérophytes sont-elles en général pourvues de feuilles étroites, tandis que les Hydrophytes ont des feuilles de grande dimension. La même espèce peut offrir ces deux sortes de feuilles suivant qu’elle croît sur un sol sec ou humide. ( Urtica dioica, Viola canina, Erodium cicti-tarinvi). Un certain nombre de plantes désertiques produisent de grandes feuilles au commencement de la saison pluvieuse et de petites plus tard ou pas du tout. Enfin, certaines especes xérophytiques perdent leurs feuilles pendant la période très sèche. Celles-ci sont souvent remplacées par des épines d’une struc-
- Fig. 8. — Spinifex hirsutus. (Graminée du désert Australien.) — a) rameau végétatif-, — b) fructification 2/3 grand, nat.
- ture riche en tissu scléreux ne transpirant que faiblement ou pas du tout. 11 a été constaté que des plantes épineuses peuvent perdre leurs épines par la culture sur un sol amélioré. On a considéré les épines comme des organes de protection contre les animaux, mais si toutefois elles remplissent réellement cette fonction, elle est secondaire par rapport à celle que nous venons d’indiquer (fig. 8).
- Ajoutons que les Xérophytes à feuilles pinnées ont la propriété de replier automatiquement Lune sur l’autre les deux moitiés transpirables de leurs folioles. Ces folioles mobiles s’ouvrent sous l'influence de 1’éclairage modéré du matin, ou par un jour sombre et se ferment sous une insolation intense pour prévenir la transpiration abondante qui en résulterait.
- Le fait que des plantes à feuilles pinnées, relativement larges et minces, peuvent végéter côte à côte avec des plantes aphylles, dans les régions les plus sèches, prouve suffisamment la perfection de l’adaptation protectrice que nous venons de décrire.
- Les plantes annuelles trouvent dans la rapidité avec laquelle elles accomplissent le cycle complet de leur végétation une protection plus efficace encore qui les dispense même complètement de recourir à des procédés défensifs contre la sécheresse. Au désert, on voit apparaître un haut pourcentage d’espèces annuelles ou tout cà fait éphémères qui accomplissent dans le court espace de un ou deux mois, auquel se réduit la durée de la saison pluvieuse, le cycle entier de leur existence. Elles germent, fleurissent, répandent leurs graines et meurent, passant ainsi la saison sèche sous la forme d’un embryon renfermé dans la graine. Les plantes bulbeuses, tubéreuses, sont dans le même cas, aussi bien que certaines plantes vivaces dont les racines souterraines servent à la fois de réservoirs de nourriture et d’eau pendant la saison sèche. Au cours de cette période, les organes épigés disparaissent avec leurs surfaces évaporatrices extensives et la vitalité latente est confinée dans les organes souterrains. Dès que l’humidité reparaît, ces espèces se hâtent de produire à la lumière de nouvelles pousses et des Heurs.
- Émile Gadeceal.
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- LE POINTAGE AUTOMATIQUE DES CANONS DE MARINE
- Les journaux anglais ont fait savoir récemment qu’on expérimentait à Lord du cuirassé Neptune, de la Home Fl cet, un appareil permettant de pointer automatiquement cl simultanément toutes les grosses pièces d’artillerie de ce Man of war, pièces qui sont au nombre
- Blockhauss d'où se fait le pointage automatique
- Fig. i. — Plan, élévation et disposition de l’artillerie du cuirassé anglais Neptune.
- de '10, du calibre de 505 millimètres réparties deux par deux comme le montre la figure 1 en 5 tourelles cuirassées. Deux de ces tourelles, quoique placées de part et d’autre de l’axe longitudinal, sont disposées de façon à pouvoir tirer indifféremment d’un bord et de l’autre. Si bien que le Neptune peut utiliser à la fois par le travers toutes ses pièces de 505 millimètres. Le pointage simultané de tous ces canons est opéré par une seule personne placée dans le blockhauss cuirassé, et le feu est mis à toutes les charges en pressant un unique commutateur. Le rôle, des servants enfermés dans les tourelles se réduit uniquement à nettoyer les pièces et à les recharger. Ces hommes no voient meme pas le but sur lequel on tire.
- Les appareils installés à bord du Neptune sont de l’invention du conlre-amiral Percy Scott, à qui la marine anglaise est redevable de très grands progrès tant dans l’art d’installer les canons que de les utiliser. Les premiers résultats fournis par ce système sont, paraît-il, excellents, et on pense déjà doter un certain nombre de navires des appareils Percy Scott.
- C’est là une nouvelle sur l’importance de laquelle il n’est pas nécessaire d’insister. La mise en œuvre, par une seule main, de toute la formidable artillerie dont sont armés les cuirassés modernes, doit produire des cffols de destruction terribles. En effet, si le pointage donné par l’unique officier enfermé dans le blockhauss est bon, tous les projectiles iront au but, et on se figure l’effet que produira sur la coque de l’ennemi l’arrivée de cette trombe d’acier, formée de 10 obus du poids de 450 kilogrammes environ, animés d’une vitesse initiale de 900 mètres à la seconde. Tandis qu’avec le système du pointage individuel, le succès de chaque coup de canon dépend de la valeur du canonnier qui l’a pointé, et il est évidemment plus difficile d’avoir dix fions pointeurs qu’un seul.
- Les avantages de ce système sont si évidents que depuis longtemps on cherche à résoudre le problème qu’il comporte et qui se décompose en deux parties : 1° Faire que le canon qu’il s’agit de pointer exécute dans un plan vertical les mêmes déplacements angulaires qu’un appareil placé dans le blockhauss; 2° Faire tourner
- la tourelle d’angles égaux à ceux que décrit, dans un plan horizontal, le même appareil ou un autre appareil également placé dans le blockhauss.
- En réalité il y a longtemps que la solution de ce problème a été trouvée pour les projecteurs électriques de nos navires de guerre et appliquée à leur manœuvre.
- Ces projecteurs sont placés en différents points du bâtiment et jusque dans les hunes des mats militaires. Leur rôle principal est d’éclaire’r les torpilleurs ennemis. Mais on ne s’en sert pas pour chercher ces torpilleurs, à qui leurs éclats donneraient de précieuses indications sur la position de l’objet de leurs recherches. Ce sont les officiers et hommes de veille à qui incombe le soin de scruter la mer et l’horizon et d’v découvrir le panache de fumée, la tache blanche de l’écume d’un sillage qui décèleront l’approche du torpilleur. A ce moment précis, les projecteurs doivent entrer en action et le plus promptement possible pour montrer aux canons à tir rapide le but sur lequel ils doivent, faire pleuvoir leurs obus.
- De la promptitude de cette action des projecteurs peut par conséquent dépendre le sort du cuirassé et on comprend combien il est important de ne pas perdre de temps en ordres criés dans le vent, lesquels ont bien des chances de n’arriver à l’homme chargé de la manœuvre du projecteur que dénaturés, tronqués ou trop vagues. On emploie donc depuis longtemps à bord de nos navires de guerre un appareil qui permet à un officier placé sur la passerelle et qui est à même de voir les torpilleurs, de pointer lui-même en direction et en hauteur les projecteurs.
- J1 est hors de doute que le système employé par l’amiral Percy Scott est basé sur le même principe que celui qui permet ainsi le pointage à distance des projec-
- Arbre du moteur électrique
- Fig. 2. — Dispositif de pointage horizontal d’un projecteur. Il est assuré automatiquement par un moteur électrique commandé à distance.
- tours, et il m’a paru bon de donner de ce dernier une description sommaire.
- Pour le projecteur, tout comme pour le canon, il s’agit de lui faire exécuter deux mouvements, l’un horizontal qui amène son axe dans la direction du but, l’autre vertical qui mette l’axe du foyer lumineux directement sur ce but.
- Le premier, ou pointage horizontal, est obtenu par un petit moteur électrique dont l’arbre, à vis sans fin a (fig. 2) engrène avec un pignon b j\ axe vertical, lequel .fait tour-
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- 268 . POINTAGE AUTOMATIQUE DES CANONS DE MARINE
- ner, par l’intermédiaire d’un autre pignon r, une couronne dentée d sur laquelle le projecteur P est monté.
- Il s’agit de commander le moteur électrique, d’un
- point plus ou moins éloigné, pour le faire tourner dans un sens ou dans i’autre.
- Au poste d’observation sont installés deux boutons poussoirs (fig. 5) qui permettent d’envoyer l’électricité fournie par le courant général du bord dans deux relais inverseurs r r. Quand on appuie sur un des boutons on actionne à distance le relai inverseur correspondant qui ferme le courant principal du moteur dans le sens convenable. Quand on lâche les deux boutons, les deux relais inverseurs retombent et les deux balais du moteur sont mis en court circuit, ce qui arrête instantanément le moteur M et par conséquent le projecteur.
- Pour le pointage en hauteur, l’inclinaison du projecteur dans le sens vertical est obtenue au moyen d’un moteur électrique M (fig. 4) placé dans le socle S qui porte le projecteur P. Son arbre a engrène par l’intermédiaire d’une vis sans fin v qui le prolonge, avec un écrou fixe r. Celui-ci fait monter ou descendre, suivant le sens dans lequel le moteur tourne, un bras de pointage articulé n,n,n.
- Il suffit donc, pour commander à distance le pointage vertical, de mettre en marche le moteur électrique dans un sens ou dans l’autre. On a jugé utile de fournir à l’observateur le moyen de faire varier la vitesse du mouvement de pointage, et le dispositif adopté réalise la mise en marche dans les deux sens avec 5 vitesses. La poignée À (fig. 5) placée dans la commande à distance peut être amenée de part et d’autre d’une position horizontale
- correspondant au zéro, dans 5 positions donnant 5 vitesses au moteur du projecteur suivant le voltage fourni par le potentiomètre C D.
- La poignée A permet de déplacer une section du cy-
- lindre B sur lequel elle est montée, devant un contact a. Sur cette section de cylindre, des lames de cuivre mettent en communication par des frottoirs le contact a avec un des deux balais du moteur de pointage vertical, tandis que d’autres frottoirs font communiquer le balai opposé avec le pôle + de, la source générale d’électricité. Le pointage vertical s’obtient donc avec la vitesse que l’on désire.
- En outre des dispositions qui viennent d’être décrites succinctement, il existe encore une autre installation qui permet d'asservir le pointage horizontal, c’est-à-dire de faire suivre au projecteur exactement les mouvements que l’on donne sur la passerelle à une alidade ou viseur que l’on dirige sur l’objet à éclairer. Nous n’v insisterons fias pour ne pas
- a !
- A rbnedu moteur
- Fig. 4. — Mécanisme du pointage en hauteur du projecteur: P, projecteur ; S, socle ; n,n,n, bras de pointage articulé ; M, moteur électrique. —
- — A droite : Détail de l’accouplement entre l’arbre du moteur et le bras de pointage: a, arbre du moteur; v, vis sans fin; n, bras de pointage; r, écrou fixe.
- compliquer des explications déjà un peu trop techniques. Le système employé par l’amiral Percy Scott pour permettre le pointage simultané des canons et des tourelles du Neptune, de la passerelle, doit selon toute vraisemblance ressembler au mécanisme employé pour la commande à distance des projecteurs que je viens de décrire sommairement.
- Seulement, au lieu d’un simple cylindre de cuivre, il s’agit ici de mettre en mouvement des masses énormes1, douées d’une inertie considérable; il est absolument nécessaire, en outre, de faire prendre au canon et à la tourelle des positions correspondant mathématiquement à celles qu’indique la hausse calculée par l’officier de tir. Ces considérations rendent la solution de la question notablement plus compliquée. En fait la commande élec-' trique donne naissance chez l’objet commandé à des oscillations plus ou moins amples, lorsque cet objet arrive aux approches de la direc-
- La partie mobile d’une tourelle portant deux pièces de 305 mm pèse plus de 450 tonnes, avec la partie fixe le poids dépasse 700 tonnes.
- 7. (fi/:
- Résistance
- Fig. 3. — Mécanisme de commande électrique à distance du moteur assurant le pointage horizontal du projecteur.
- Moteur de pointage - 'horizontal
- Relais -p inverseurs
- Boulons poussoirs de la commande
- •a -
- Fig. 5. — Dispositif réglant la vitesse du pointage vertical : A, poignée de commande ; CD, potentiomètre réglant le voltage du moteur ; r, 2, 3, Positions de la poignée correspondant aux trois vitesses de pointage ; B, frottoir ; a, contact.
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- LES SERVICES DE L’AVIATION MILITAIRE ........ .... 269
- lion qu’on veut lui donner. Cet inconvénient reste minime s’il s’agit du projecteur dont on rectifie aisément la position à la main, mais il rend le système inacceptable lorsqu’il faut l’appliquer à des poids de 450 tonnes, qu’il importe d’amener dans l’espace de temps minimum à une position donnée, laquelle n’est utile que pendant un moment très fugitif. Les éléments qui constituent la hausse varient, en effet, incessamment et de quantités telles que les indications qui sont bonnes à un moment précis ne le sont plus du tout quelques dixièmes de secondes plus tard.
- Si, comme les nouvelles discrètes qui arrivent sur les tirs du Neptune le permettent de croire, l’amiral Percy Scott est arrivé au résultat désiré, s’il a vraiment pointé lui-même et tiré toutes ensemble un certain nombre des 10 pièces de 505 millimètres qui forment l’armement de
- ce cuirassé, c’est très probablement qu’il aura trouvé un moyen de supprimer les oscillations de la tourelle et du canon et amené mathématiquement leur mouvement à ceux des viseurs qu’il manœuvre de la passerelle.
- Dans ce cas c’est une révolution qui se prépare dans l’utilisation de l’artillerie navale. Déjà on est porté à croire qu’une installation du genre de celle qui nous occupe a été faite sur un cuirassé américain qui a effectué, il y a deux mois environ, des tirs dont les résultats ont été sensationnels.
- Cette question du pointage automatique des canons prend donc une importance considérable et intéresse au plus haut point toutes les nations maritimes. A ce titre il a paru bon d’en parler aux lecteurs de La Nature.
- Sauvaire Jourdan.
- Capitaine de frégate de réserve
- LES SERVICES DE L’AVIATION MILITAIRE
- Il nous parait intéressant, au moment où les manœuvres viennent de prouver les grands progrès accomplis en un an par l’aviation militaire, de montrer comment est organisé aujourd’hui cet important service de notre armée.
- Les établissements d’aviation militaire, les centres d’instruction et les troupes qui y sont attachées sont placés sous le commandement du général Roques, inspecteur permanent de l’aéronautique militaire, qui a pour mission de surveiller les progrès et les ressources de l’aéronautique en général, d’en étudier et diriger les applications militaires.
- Le service de l’aéronautique militaire est assuré par :
- 1° Les troupes de sapeurs-aérostiers comprenant six compagnies dont quatre sont à Versailles et deux à Reims avec détachement au camp de Chàlons. Dans chacune de ces garnisons se trouve un dépôt de matériel aéronautique qui pourvoit à tous les besoins de l’école d’aviation voisine.
- Des détachements de sapeurs-aérostiers sont mis à la disposition des divers établissements et centres d’aviation.
- 2° La direction du matériel aéronautique militaire de Chalais-Meudon, qui comprend deux établissements. Celui du matériel aéronautique militaire est chargé des achats et réceptions d’appareils, des réparations importantes et de la constitution d’approvisionnements de matières. L’autre, le Laboratoire que dirige M. le commandant Renaud, est chargé des études et expériences intéressant l’aéronautique militaire, telles que les calculs et essais sur les hélices aériennes, les mesures des poussées de l’air sur les surfaces par la méthode du wagon, etc. Le capitaine Dorand est chargé de ces expériences et il en effectue d’autres en plein vol à Yillacoubray. C’est au Laboratoire de Chalais qu’appartenait le capitaine larron qui avait étudié en particulier les causes d’accidents d’aéroplanes et élaboré un projet de stabilisation automatique. Une mort tragique a interrompu ses travaux.
- o° L’établissement d’aviation de Yincennes, qui possède un terrain d’aviation et auquel sont confiées des études théoriques et pratiques relatives aux appareils nouveaux, aux services que les machines volantes sont appelées à rendre à l’artillerie, à leur rôle offensif. Le capitaine Lucas-Girardville y étudie un système de stabilisation automatique, par le gyroscope dont La Nature a déjà parlé.
- 4° Enfin des établissements secondaires sont installés sur divers points du territoire pour servir de centres d’instruction de pilotes militaires. De nombreux officiers de toutes armes y sont détachés.
- Le département de la Guerre ne construit pas d’aéroplanes ; il les achète 'à divers constructeurs dont les modèles ont fait leurs preuves. Les appareils acquis jusqu’à ce jour appartiennent à deux catégories : les monoplans à une place et les biplans à deux places. Actuellement des monoplans à deux places sont en préparation chez les cons truc leurs. On voit que l’acheminement vers le type capable de rendre des services aux armées en campagne, se fait progressivement. Il n’était pas possible jusqu’à présent, en effet, d’imposer un type défini d’aéroplane militaire. Par l’étude des appareils à une, puis à deux places, on arrive normalement à celle de l’appareil' à trois places effectives capable, en outre, de grandes randonnées. On est donc parvenu à dégager de la science nouvelle une formule pratique relative à un modèle appelé à jouer un rôle militaire.
- Cette formule est nettement établie dans le programme du concours institué par l’armée en vue d’amener les constructeurs à créer le type militaire qui paraît devoir satisfaire le mieux aux différents besoins d’une armée en campagne. Les conditions imposées aux constructeurs sont très dures; cependant, loin de les décourager, elles ont produit une émulation qui ne peut être que très profitable, non seulement à l’armée, mais aussi à l’aviation en général. Ces conditions ont été publiées en leur temps dans La Nature.
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- 270 ACADÉMIE DES SCIENCES
- Le puissant cncûuragcmcnt que l’industrie de l’aviation reçoit de la Guerre, oblige les constructeurs à des efforts soutenus' dont ils eussent été peut-être incapables si le plus lourd que l’air était demeuré purement sportif. Les conditions rigoureuses du concours militaire de cette année ont été imposées en connaissance de cause; elles résument le maximum de ce que l’aviation est capable de donner actuellement.
- D’après ce qu’il nous a été donné de voir au cours de nos visites dans les principaux ateliers d’aviation, il règne en ce moment une fièvre provoquée d’abord par les grandes épreuves sportives, si passionnément
- disputées à cause des nombreux prix qu’elles comportent et du renom qui doit fatalement rejaillir sur les appareils vainqueurs. Mais cette fièvre qui, aujourd’hui que la saison sportive est achevée, aurait pu tomber, se maintient grâce au concours militaire. L’armée, en effet, a besoin d’aéroplanes pour son service de renseignements et elle favorise l’industrie naissante par les moyens qu’elle a en son pouvoir. Et les machines volantes étant peut-être appelées à jouer un rôle moins passif dans les luttes futures, se mettront nécessairement au niveau des nouveaux besoins.
- L. Four,mer.
- CHRONIQUE
- Le Musée Technique de Vienne (Autriche). —
- On vient d’achever à Vienne (Autriche), en face du palais de Schœnhrunn, un grand musée technique d’industrie et métier (Technische Muséum für Industrie miel Gewerbe) dont la première pierre avait été posée par S. M. l’empereur François-Joseph Ier le 20 juin 1909.-U a pour objet d’exposer les progrès industriels tant de l’Autriche que du monde entier ; sa création est due à la collaboration de l’industrie privée avec l’Etat et la ville de Vienne. Le musée aura une surface de 20 000 mètres carrés.
- Des expositions périodiques en feront un musée vivant des progrès industriels et des découvertes scientifiques du monde civilisé. La réunion de grandes et précieuses collections, appartenant à l’Etat et jusqu’alors éparses, est en train de s’y réaliser.
- Les représentants des sciences exactes, biologiques, techniques et industrielles sont priés de venir en aide au Musée Technique de Vienne, pour lui procurer des objets caractéristiques : ustensiles, machines, appareils, modèles, matériaux, des démonstrations de travaux et de produits, de même que plans, dessins, livres, traités, illustrations et manuscrits.
- L’adresse du bureau du Musée Technique est : Vienne (Autriche) I. Ebendorîcrstrasse 0.
- C’est en somme un établissement analogue à notre musée du Conservatoire des Arts et Métiers et qui sera partagé en 14 groupes : 1. Section scientifique (mathématique, physique, chimie, mesures, etc.); 2. Mines; 3. Métallurgie ; 4. Machines; 5. Electrotechnique ; G. Pierres et. terres ; 7. Bois, meubles, instruments de musique; 8. Textiles; 9. Cuir, gomme, papier, celluloïd; 10. Vêtements; 11. Industrie chimique; 12. Alimentation; 15. Trafic; 14. Construction, hygiène, eaux potables, assurances, elc.
- La rage en 1910. —Les Annales de VInstitut Pasteur viennent de faire paraître la statistique des vaccinations antirabiques pratiquées à l’Institut Pasteur de Paris en 1910. Le nombre des personnes traitées s’élève à 401, dont 500 Français et 11 étrangers. Il a considérablement et graduellement diminué depuis 1880, date de la fondation de l’Institut, où il était de 2071. La raison en est tout d’abord à la fondation d’instituts analogues dans un certain nombre de pays étrangers qui traitent maintenant leurs nationaux au lieu de les envoyer à Paris. Mais, d’autre part, il n’est pas moins certain qu’en France même nous Assistons à une décroissance progressive de la rage. En 1910, pour la première fois, la mortalité a été nulle parmi les personnes traitées.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du j8 septembre 1911.
- Les glossines du Soudan. — M. Bouvier présente une Note de M. Iloubaud sur les glossines de la région soudanienne. Au delà du parallèle de 11° de latitude Nord les glossines disparaissent à l’exception de deux d’entre elles dont la glossina morsitans (mouche Tsétsé). Cette persistance de ces deux glossines aussi loin de l’équateur tient à des particularités biologiques qui leur permettent de s’adapter à ces régions moins chaudes. L’auteur décrit ces caractères d’adaptation.
- Le pain visqueux. — M. Müntz dépose une Note de M. Kayser sur le pain visqueux. Celte altération du pain a été relativement assez fréquente l’année dernière ; elle est occasionnée par un microbe. M. Kayser, comme d’autres savants, a réussi à isoler ce microbe. 11 le décrit. Pour prévenir l’altération du pain, il conseille d’en pro-
- Présidence de M. A. Gautier.
- longer la cuisson. De plus, on peut ajouter à la pâte un peu de lait aigri qui agit par l’acide lactique qu’il contient.
- Indice de réfraction des liquides cristallisés. — M. Wallerant résume un travail de M. Gaubcrt sur l’indice de réfraction des liquides cristallisés. Celle détermination a exigé une technique spéciale. M. Gaubert a complètement réussi ; il a même opéré sur des mélanges de liquides cristallisés.
- Communications diverses. — M. Faes adresse une Note sur la contamination des vignes par le mildew. M. Poincaré envoie un nouveau travail de M. Blondel sur l’armortissement des ondes en radiotélégraphie.
- Cil. I)E VlLLEDEUIL.
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- INGENIEUX DISPOSITIF POUR SOUFFLERIE D’ORGUE
- Ce n’est pas d’hier que l’on a essayé de remplacer le personnel des souffleries d’orgues, si difficile du reste à recruter et à manier, par une utilisation plus ou moins ingénieuse des forces de la nature, en particulier de l’eau et de F électricité.
- A l’heure actuelle un certain nombre de dispositifs sûrs et économiques ont été définitivement établis, et fonctionnent à la pleine satisfaction des intéressés. Pourquoi faut-il donc qu’ils soient encore si peu connus et si peu répandus? J’avoue pour ma part que je puis difficilement entendre un morceau d’orgue, surtout un morceau brillant, sans me représenter malgré moi les deux . ou quatre souffleurs, enfermés dans une chambre très peu hygiénique, trépignant sur leurs pédales, transpirant, s’épongeant et quelquefois pestant, avec une brutale éloquence, contre l'organiste inhumain, qui gaspille follement le vent, sans penser à la sueur qu’il coûte. Et il pourrait se faire que je ne sois pas seul à subir ces impressions qui empêchent, n’est-il pas vrai, de goûter, comme ils le méritent, les plus beaux morceaux de la musique religieuse ou profane.
- Et dire que très souvent, au-dessus de ces monuments passent des canalisations électriques, auxquelles il suffirait de brancher une dérivation pour éviter bien des fatigues humaines, obtenir un meilleur rendement et parlant réaliser une économie appréciable.
- Ces pensées ou d’autres semblables ont sans doute ému le cœur de plusieurs curés de la ville de Caen, puisqu’il est fortement question, paraît-il, d’adopter dans plusieurs églises le dispositif très ingénieux et vraiment des plus simples, inventé il y a plus de deux ans par M. l’abbé Lepelletier, curé-doyen de Saint-Etienne, et expérimenté presque aussitôt, avec un plein succès, sur la soufflerie du grand orgue de son église.
- L’église Saint-Etienne de Caen, plus connue des étrangers sous le nom d' Abbaye-aux-liommes, est un bel et vaste édifice des xie et xiC siècles, dont la longueur n’a pas moins de 110 mètres. Pour rem-
- Fig. t. — Soufflerie d'orgue, manœuvrèe électriquement. En haut et à gauche : le contrepoids supérieur P. Le Levier automatique a été artificiellement soulevé pour montrer les pointes métalliques et mieux faire comprendre le mouvement de bascule.
- plir convenablement un pareil vaisseau, il fallait des orgues puissantes; celles qui surplombent le portail principal, avec leurs 4000 tuyaux, avec leurs trois claviers à mains et leur clavier de pédales, avec leurs 50 jeux commandés par 65 registres, sont vraiment dignes du monument.
- Mais pour faire parler ces milliers de bouches, il fallait une forte soufflerie. Installée dans un des étages de la tour de droite, que représente en section la figure 2, elle est constituée par deux corps de soufflets SS, à double réservoir chacun, que jusqu’à ce jour quatre hommes avaient peine à remplir et qui maintenant obéissent docilement aux volontés de l’organiste, par le simple mouvement d’une manette M, située sur le buffet de l’orgue, à côté des claviers.
- Cette manette permet en effet de lancer le courant triphasé de la ville À dans une dérivation qui aboutit aux trois bornes d’un moteur électrique D, de 210 volts, 12 ampères, capable de fournir un travail utile de 4 chev. environ et d’entraîner, dans un mouvement rotatoire de 1400 tours par minute, les ailes d’un puissant ventilateur Y, calées sur le prolongement de l’axe de son anneau. Par la double conduite CC, l’air est canalisé jusque sous les soufflets dans lesquels il s’engouffre et qu’il remplit en moins de 10 secondes à la pression voulue.
- Mais il fallait trouver le moyen de donner à la dynamo un mouvement intermittent, en rapport avec les besoins des soufflets. On y est arrivé en intercalant, en I, dans la dérivation, un levier automatique de commande, qui constitue précisément l’originalité de ce dispositif.
- Sur l’un des montants de l’une des souffleries, est vissée par deux équerres (fig.. 5) une tablette AB qui porte en C deux godets à mercure, reliés par une lame de cuivre aux deux bornes DD, et munie en EE de deux oreilles qui forment les points d’appui d’un levier à forme spéciale. Ce levier est constitué par une planchette EG, munie à son extré-
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- 272 ....... INGENIEUX DISPOSITIF POUR SOUFFLERIE D ORGUE
- mile de deux pointes métalliques KK plongeant dans le mercure et reliées par une lamelle de cuivre aux Lorries supérieures LL de plus, tout près des points d’appui,' se dresse une double pièce verticale MNM' N',
- WMWÆWÆ.
- L'ig. 2. —La chambre des souffleries. On remarquera la double corde qui relie le poids supérieur P de chacun des soufflets au levier automatique J, assurant ainsi aux deux soufflets SS leur part nécessaire dans la commande du, cou-r'anl; A, fils électriques; CC, conduites d’air;
- M, manette de commande; D, moteur triphasé,
- Y, ventilateur.
- ' N
- dont la forme et la hauteur ont été calculées de façon à empêcher, par la brusquerie des mouvements, les étincelles de contact et de rupture. Or par le talon F
- Face.
- Fig. 3. — Les détails du levier automatique de commande.
- de ce levier, passe une simple corde (fig. 4), qui porte à ses extrémités deux masses dont la supérieure P est [dus lourde que l'inférieure Q, et sur sa longueur, en M et i\, deux nœuds, exactement cal-
- culés pour déterminer au moment utile les contacts et les ruptures.
- 11 est dès lors facile de comprendre comment les choses vont se passer. Quand les soufllels sont à peu près aplat, les pointes KK du levier FG (fig. 5) plongent dans le mercure des godets CC. Si donc l’organiste abaisse sa manette, la dynamo entre en mouvement, l’air est envoyé dans les vastes soufflets (fig. 4) dont la partie supérieure s’élève progressivement, entraînant dans son ascension le contrepoids P ; par suite la corde descend dans le sens de la flèche, et quand les soufflets sont sur le point d’être remplis, le nœud de rupture M fait basculer le levier FG comme l’indique le pointillé et inter-
- Fig. 4. — Action des soufflets sur le levier automatique au moyen de la corde à nœuds.
- rompt le courant. La dynamo ralentit progressivement sa marche, les soufflets se vident, le contrepoids P s’abaisse, faisant remonter le nœud de contact N, qui lorsqu’il en sera besoin fera retomber les pointes dans le mercure des godets. Et ainsi de suite, tant (pie le courant passera et que les soufflets travailleront.
- Tout cela est fort simple et donne pourtant de parfaits résultats. Nous avons tenu, avant d’en parler au public, à nous en rendre compte par nous-même, et nous avons pu constater, même en tirant tous les jeux à la fois, ce qui de fait n’arrive jamais pour l’exécution des morceaux, que le 'débit de vent était irréprochable. ^ ]JüJ{0S(,
- l’rofoseur à l'Ecole Supérieure de Théologie de Buyeux.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laudee, rue dé Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2001. : - - ~ . _______. --— 30 SEPTEMBRE 19! I.
- QUE FAIRE DES VIEUX CUIRASSÉS ?
- Le prix des cuirassés modernes avoisine 70 millions. El comme ils grandiront encore suivant toutes probabilités,-comme les engins innombrables qu’on place à leurs bords deviennent tous les jours plus perfectionnés, plus délicats et partant plus
- une proposition qui ne laisse pas que d’être fort originale.
- Il propose de transformer les cuirassés trop âgés pour pouvoir former des escadres de seconde ligne, en forts fixes placés à l’entrée des ports ou rades
- Fig. i. — Installation d'un cuirassé démodé en fort fixe.
- coûteux, le chiffre que je viens de donner ne peut que tendre à augmenter.
- Par ailleurs, les progrès constants réalisés dans Part de la construction navale, dans l’avancement des navires et le rendement des machines, privent de toute valeur militaire appréciable un navire qui
- et qui contribueraient ainsi puissamment à la défense du littoral.
- Voici comment on pourrait opérer. On choisirait quelque banc ou haut fond, convenablement placé à portée de la rade ou du chenal qu’il s’agirait de protéger (nos ports du Pas-de-Calais, les embou-
- Fig. 2. — Construction du lit où repose le cuirassé.
- a plus de. 20 ans. C’est une bien courte échéance pour un instrument qui a coûté si cher.
- Il serait donc très intéressant de soustraire au marteau des démolisseurs ces navires assurément démodes, mais qui représentent néanmoins une grande puissance militaire, et dont les coques sont d’ailleurs si solidement construites qu’elles pourraient durer presque indéfiniment, et de trouver une utilisation acceptable d’un matériel si coûteux. Notre confrère Scienti/ic American fait à ce sujet
- 3ge année. — 2e semestre.
- chures de nos fleuves offrent à ce point de vue toutes espèces de facilités), on creuserait dans ce banc un lit où le cuirassé viendrait plus tard s’échouer. Si le banc était de sable ou de vase, on y enfoncerait des séries de pilotis destinés à supporter le poids du bâtiment. À l’occasion d’une marée propice, le navire serait conduit au-dessus de la fosse, puis échoué dans une position telle que son arlillerie battrait la plus grande étendue possible de l’horizon ou des passages à défendre.
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- 274 ~...' QUE FAIRE DES VIEUX CUIRASSES 1
- On comblerait alors la fosse avec du sable ou des matériaux quelconques, en les enterrant autour des lianes du navire jusqu’à hauteur de sa cuirasse, et en les couvrant d’une épaisse couche de ciment de façon à garantir contre les obus les parties non protégées de la coque, c’est-à-dire celles qui sont ordinairement baignées par l’eau.
- Dans la construction de la fosse, des tunnels seraient
- Fig. 3. — Vue en plan du port.
- ménagés dans l’épaisseur du revêtement, au-dessous de l’eau. Ils serviraient à loger les tubes lance-torpilles auxquels on amènerait les torpilles préparées dans les faux ponts du navire. Les grandes portées auxquelles atteignent actuellement ces engins (4 et 5000 mètres) et la précision ‘ qu’on obtient dans leur tir en font de puissants auxiliaires de l’artillerie qui augmenteraient'“notablement la valeur du fort. 1 • ‘ ~
- En‘outre de l’utilisation très effective d’un matériel prêt à être mis au rebut, le procédé en question offre des avantages très réels au point de vue de l’efficacité d’une défense ainsi constituée.
- Les principaux de ces avantages sont les suivants :
- Le cuirassé-fort présente, bien entendu, une plateforme parfaitement stable, très favorable au tildes grosses pièces dont il est armé, alors que les navires qui seront ses adversaires ne jouiront pas de cette stabilité et auront un tir sensiblement moins juste.
- Les revêtements en terre et en ciment, dans lesquels il sera assis,-lé mettront à l'abri'de~toutes attaques de torpilles et autres ^projectiles dans les parties basses, le cuirassement des tourelles et la coque supérieure assureront l’inviolabilité de l’artillerie et la complète sécurité du personnel.
- L’enlèvement des machines et des chaudières principales permettra de disposer d’emplacements très vastes, parfaitement abrités, aérés parles nombreux et puissants moyens dont les navires de guerre disposent à cet effet, et où la garnison du-fort sera logée très confortablement. Toute la machinerie accessoire nécessaire pour l’éclairage, la ventilation, la manœuvre de tourelles, étant placée
- sous les ponts cuirassés ne craindra quoi que ce soit des coups de l’ennemi.
- Le cuirassé-fort semble donc bien réaliser un type très puissant de fortification pour la défense des cotes, et apte à faire réfléchir très sérieusement le commandant d’une escadre, qui songerait à entreprendre quelque opération contre un port, ou une entrée de rivière défendue par quelques vieux bâtiments de ce genre convenablement placés.
- La gravure que nous reproduisons ci-contre, d’après le Scientiftc American, montre comment pourrait être entendue l’installation d’un cuirassé-fort. Une sorte de petit port créé autour de lui, à peu de frais, recevrait les bâtiments destinés à le ravitailler et même quelques torpilleurs et sous-marins de grand’garde, qui attendraient ainsi dans d’excellentes conditions le moment d’agir.
- A la vérité, il semble bien que ce genre de forts, avec son artillerie formidable admirablement protégée, sa grande capacité permettant d’accumuler un stock énorme de munitions et de vivres, ses machines à distiller l’eau de mer, ses appareils de signaux pour télégraphie sans fil et autres et toutes les autres installations militaires, constituerait une fortification à laquelle bien peu d’autres pourraient être comparées pour l’efficacité.
- Elle serait en outre économique puisqu’elle utili-.serait un matériel hors d’usage et qu’elle n’occasionnerait pour ainsi dire aucune dépense d’entretien.
- Nous avons 'vendu depuis quelques années un nombre imposant de vieux • navires cuirassés, dont le seul tort consistait à n’être plus aux goûts du
- Fig. 4. — Installation des tubes lance-torpilles.
- jour, comme vitesse et comme armement, mais dont les coques étaient excellentes. On a bien fait d’en débarrasser nos arsenaux qu’ils encombraient et le budget de la marine, auquel leur entretien coûtait un nombre respectable de millions. Mais peut-être aurait-on pu en réserver quelques-uns pour les immobiliser à l’entrée de certaines de nos ! rades métropolitaines ou coloniales dont ils renforceraient singulièrement la protection.
- En tout cas, il est possible d’y songer pour l’avenir. Sauvaire Jourdan.
- Capitaine de Irégatc de réserve.
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- «k-'.'M.
- A PROPOS DE L’ORIGINE DES DOLMENS
- On n’est pas encore fixé sur l’origine des dolmens. Pendant longtemps on crut que les envahisseurs néolithiques les avaient importés d’Orient en Europe occidentale ; mais nombre de trouvailles nouvelles font de plus en plus justice des conceptions, baptisées mirage oriental, qui attribuaient aux pays du Soleil Levant une influence artistique et civilisatrice excessive1. Et on est arrivé, à peu près unanimement, à faire naître les dolmens en Occident, voire meme dans l’Afrique du Nord2.
- Leur provenance orientale, en tout cas, est réfutée par ce qu’on sait maintenant de ceux de Corée et du Japon; ils sont beaucoup plus travaillés et beaucoup moins anciens
- Fig.
- De trois quarts.
- Fig. j. — De profil.
- que les dolmens de Bretagne et d’Irlande (les plus frustes de tous). 11 en est qui forment de vraies chapelles funéraires avec un sarcophage au centre, et Munsterberg répète qu’en Corée et au Japon « on rencontre jusqu’au vne siècle le tombeau royal
- à grandes dalles, à couloir d’accès et chambre centrale qui rappelle nettement les dolmens et allées couvertes de l’Europe et de l’Asie occidentaler\ »
- 1. Yoy. 0. Munstehuerg. Influences occidentales dans l'art de l’Extrême-Orient. Exil’, de la Bévue des études ethnographiques et sociologiques, 1909. Paris. P. Geuthuer, et analysé dans La Nature du 20 nov. 1909 (n° 1904).
- 2. Yoy. Paul Camus. Bull, de la Soc. préhislor. de France, 28avril 1910, p. 226.
- 5. Yoy. sur les dolmens du Japon et de Corée : .... Congrès préhistorique de France à Pe'rigueux m 1905; Hitchcock. The ancient hurlai mounds of Japon. Smilhsoniau Institut, 1895; Gowland. The dolmens of Japon. Japan Society, 1897 ; Gowland. The dolmens and burial mounds in Japan. Soc. of antiquaries; Kaudyuhe. Asiat.. Society. 1880, VIII, 5;
- Fig. 3. — De face. Le pseudo-dolmen de Kerouel (Finistère). -
- (Clichés E.-A. Martel).
- Archaologia, IV, p. 459-o24; Satow. Ancient sepulerchral mounds in Gowland. The burial mounds and dolmens of thecarly emperors of Japon. Journ. of th. Roy. Anlhrop. Institut. Londres, 107. Bull. XXXIII; Mdnro. Prehisloric Japan. Londres, 1908, 421 lig. ; Émile Bouiidvult. Note sur les dolmens de la Corée. Bull. Soc. anthropologie de Lyon, 1905, 5 p.
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- 276 —- --r....—— L’AVIATION E'
- Dans le Caucase Occidental j’ai rencontré moi-même des dolmens bien mieux travaillés que ceux de l’Europe de l’Ouest, et notamment à Touapse (sur la mer Noire)’, un dolmen-sarcophage1, taillé à même la roche en place, et qui évoque forcément la supposition d’une influence grecque. Il y a là un fait de transition précise et précieuse entre les grossiers et puissants dolmens bretons et irlandais, et les caveaux dolméniques et artistiques du Japon, relativement modernes.
- Or, j’ai récemment relevé en Bretagne certains faits qui me paraissent dignes d’attention. Dans la partie Sud du Finistère, à Kerouel, sur la route de Pontaven à Concarneau, on montre aux touristes un dolmen, qui m’a suggéré les remarques suivantes :
- Il n’est pas fermé au fond et 3 blocs seulement le composent; les deux montants verticaux sont les portions d’une roche de granit en place, mais fendue. 11 est possible que la troisième pierre soit rapportée comme table, qu’elle ait été posée là artificiellement ; mais on connaît, et j’ai vu des dalles granitiques en position naturelle analogue parmi les granits si fissurés et si accidentés du Portugal, de la Haute Castille, du fameux plateau du Sidobre (Tarn), et surtout dans ceux de la pointe du Raz (Finistère) près de l’Enfer de Plogoff (baie des Trépassés). Enfin le célèbre chaos granitique du lluelgoat en Bretagne encore, au point dit le Ménage de la Vierge, montre aussi une table de granit sur deux supports naturels !
- De là à conclure que, si le dolmen de Kerouel n’est pas entièrement un caprice de la nature, il n’est tout au moins artificiel que pour partie, pour la pose de sa table, il n’y a qu’un pas ; et ce pas est certainement moins ample à franchir que la plupart de ceux, auxquels se livrent trop souvent les écarts d’imagination des .archéologues en matière de théories préhistoriques. Les trois photographies ci-
- L’AVIATION ET
- D’incontestables progrès ont été réalisés dans ces derniers temps sous le rapport de la vitesse des aéroplanes et de la puissance des moteurs. Malheureusement la sécurité des appareils d’aviation laisse encore beaucoup trop à désirer. Les accidents sont journaliers et tous à peu près calqués sur le même type.
- Voici par exemple l’aviateur Schendel qui se tue le 11 juin à Johannisthal : « il voulut descendre en vol plané, lorsque brusquement on vit l’appareil prendre une position à peu près verticale ; cependant
- 1. Voy. Congrès jiréhistor. de France en 1905 et mon ouvrage sur la Côte d’Azur russe, Paris, Delagrave, 1908. Le dolmen de Touapse prouve péremptoirement par sa position topographique que l’hypothèse de M. A. de Morlillet, sur l’ensevelissement originaire de tous les dolmens sous des tumulus et monceaux de pierrailles, est fausse ou tout au
- LES INSECTES ..... —
- jointes de l’objet, prises de profil, de trois quarts et de face, posent la question plus nettement qu’une longue explication. Pour moi, je crois fermement à la disposition naturelle, peut-être avec arrangement et déplacëment artificiel de la dalle supérieure ; pour les supports il n’y a aucun doute, le bloc était primitivement unique et sur place, les deux parois de la cassure se raccorderaient parfaitement si on pouvait les rapprocher; la brisure est aussi nette et symétrique que celles de nombre de grès rompus en forêt de Fontainebleau, ou de granit en Sidobre et surtout l’intervalle médian est trop restreint (bien plus étroit que dans les réels dolmens) pour que le monument ait jamais pu remplir l’office d’un véritable tombeau. On ne saurait voir là qu’un pseudo-dolmen, tout au plus une ébauche de ces sortes de constructions. Et les préhistoriens, si nombreux, qui sèment tant d’hypothèses, souvent stériles, parfois fécondes, dans les larges champs de l’interprétation, de la reconstitution, de la stylisation, me permettront de leur demander si ces curieux blocs de Kerouel ne pourraient pas être considérés comme un prototype, un rudimentaire essai des dolmens?
- Et alors ceux-ci ne seraient-ils pas d’origine bretonne, du pays même où subsistent les plus beaux de tous?
- N’est-il pas loisible de penser que la vue de dispositifs naturels, présentant comme à Kerouel, Plogoff, lluelgoat une table sur deux montants de granit, a pu inspirer aux dolméniques l’idée première, le point de départ de leurs énigmatiques tombeaux (ou cimetières)? Semblable supposition est-elle plus hardie que celle qui fait dériver les dolmens de l’imitation d’une caverne, ou grotte funéraire, laquelle n’a jamais pu montrer, aux préhistoriques, des cotés et un plafond aussi plans, aussi réguliers, aussi architecturaux que les blocs de Kerouel, Plogoff, lluelgoat?
- Simple question? ' E.-A. Martel.
- LES INSECTES
- Schendel réussit à remettre son appareil en équilibre, lorsque le monoplan capota de nouveau. Cette fois les efforts de l’aviateur furent vains, on vit l’aéroplane tomber en ligne droite sur le sol où il s’écrasa. »
- Tel est • le type presque constant des accidents d’aéroplanes; les décollements d’hélice sont très rares et les explosions de moteur rarissimes.
- Or, si l’on observe les animaux qui volent, on n’en voit aucun qui soit sujet au capotage. Ceci doit donner à réfléchir, et nous porte à penser qu’il
- moins fort exagérée. Yoy. A. de Moutieeet. Distribution géographique de dolmens et menhirs en France. Revue de 1 École d anthropologie, février 1901. Les monuments mégalithiques de la Lozère. Paris, Schleicher, 1905, in-8°, p. et pl. Etude sur quelques dolmens de l’Hérault. Revue de l’École d’anthropologie, septembre 1907.
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- L’AVIATION ET LES INSECTES
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- y a dans la construction actuelle des aéroplanes quelque chose de défectueux. Ce quelque chose qui fait défaut, c’est un bon équilibre aérien qu’ils ne possèdent pas et dont sont doués tous les animaux qui volent. C’est donc du côté des conditions qui réalisent un équilibre aérien parfait qu’il convient de chercher, et ce sont ces conditions que j’ai étudiées avec soin dans un mémoire publié déjà anciennement sur les fonctions du balancier des Diptères.
- A l’époque où ce travail parut, il ne semblait pas qu’il fût susceptible d’applications pratiques, et il passa inaperçu, sauf du membre de l’Institut Larrey, qui, avec perspicacité, m’écrivait que la connaissance du vol des insectes aurait peut-être dans l’avenir d’heureuses conséquences. Ses prévisions se sont réalisées, car ce travail aujourd’hui un caractère d’actualité.
- Jusqu’ici les aéroplanes ont tous été calqués sur le type de ce monoplan, que lança Langley en 1897 sur la baie du Michigan, ou sur le type des biplans que les frères Wright apportèrent au camp d’Au-vours en 1908. Le succès de ces appa-reils fit abandonner définitivement la /
- voie dans laquelle /
- des constructeurs /
- français de grand . /
- mérite, tels que /
- Tatin, Ader, Marey, / s’épuisaient en vains / efforts, cherchant à /
- réaliser la locomo- m _____________________________
- tion aérienne en imitant le vol des
- Fig. i.— Volucella pellucens grossie six fois, b b, balanciers; à gauche, un des balanciers isolé et très grossi.
- reprend
- dont le vol se rapproche beaucoup de celui d’un aéroplane, ce sont les insectes. Quel est l’écolier qui n’a regardé voler les mouches, surtout pendant la classe de mathématiques ? Je n’y échappai point, et il faut croire que j’avais déjà l’esprit d’observation développé, car je fus frappé de la
- différence entre leur vol et celui d’autres insectes, en voyant la singulière propriété qu’elles ont de décrire tout à coup des crochets si rapides que l’œil a peine à les suivre.
- J’appris plus tard que les mouches, les volucelles, notre ennemi le moustique, les tipules, etc., sont rangés sous le nom de Diptères parce qu’ils ne portent que deux ailes. En revanche, ces insectes sont munis d’un petit appareil qui représente la seconde paire d’ailes. C’est ce que les naturalistes ont appelé le Balancier, lequel consiste en deux petites tiges rigides terminées par un bouton arrondi. On voit très bien cet appareil chez les tipules où il ^ v est assez développé.
- ..- ji faut plus d’attention pour le découvrir chez les mouches ou les volucelles (fig. 1).
- Les nombreuses expériences que j’ai faites sur cet organe m’ont montré que les Diptères privés de balanciers ne perdent pas la faculté de voler, mais qu’ils ont perdu seulement le pouvoir de diriger leur vol, lequel est devenu fatalement descendant. Yoici une des plus concluantes de ces expériences1.
- S
- Fig. 2. — Volucelle dont les balanciers ont été enlevés. Placée au bord d'une table, elle prend son vol, décrit une oiseaux. courbe descendante et tombe à terre à la renverse.
- Il semble que tous
- ceux qui ont tenté de frayer les routes de l’air, à commencer par Icare, aient été hypnotisés par le vol des oiseaux et aient cherché à le reproduire. En raison des conditions très particulières et de la complexité anatomique de ces animaux, c’était le plus mauvais modèle qu’on pût choisir et le plus irréalisable.
- Il y a d’autres animaux qui volent, et très bien,
- On sectionne les deux balanciers d’une volucelle saisie avec précaution. L’opération ne semÈle pas douloureuse, bien que certains mouvements des pattes donnent à penser que néanmoins l’organe jouit d’un faible degré de sensibilité. Mis en liberté au bord de la main, l’insecte se frotte à plusieurs
- 1. Ces expériences demandent à être faites à une température supérieure à 25 degrés.
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- L’AVIATION ET
- reprises la partie coupée, éprouve un peu d’hésitation, enfin, ouvrant, les ailes, s’élance dans le vide ' d’un vol rapide. À partir du moment où il a quitté son point d’appui, il décrit précipitamment une trajectoire parabolique et va tomber à 1* mètre environ, sur le sol, la tête la première, culbutant et se retrouvant sur le dos (fig.2). Une fois à terre, il se relève sur ses pattes un peu étourdi ;'puis, après quelques pas, essaye de voler de nouveau. Mais cette fois les'choses ne se passent pas comme précédemment : tout à l’heure il était sur un lieu élevé d’où il n’avait qu’à s’élancer; maintenant il est à terre ; c’est à lui à prendre son essor. Il bondit en l’air au moyen d’une brusque détente des pattes et des ailes; cet effort l’élève de 6 à 7 centimètres, les ailés vibrent, on le croirait parti. Il n’en est rien, le même mouvement de descente parabolique entraîne l’animal, qui va frapper violemment le sol, la1 tête la première, à 10 centimètres à peu près de
- LES INSECTES ............=
- ses ailes par deux points nommés centres d'action (fig. 4, 5, G, 7, p). Cette ligne qui forme le point d’appui de l’insecte est Yaxe de sustension (fig. 4 et 7, pp), c’est autour d’elle que l’axe du corps oscille, et ce sont ces rapports avec le centre de gravite' de l’insecte (fig. 4, 5, 6, 7, g), qui déterminent la direction de l’axe du corps, par conséquent l’allure de l’insecte.
- Chez ces animaux, le centre de gravité est placé vers la partie inférieure de la base du thorax. Il n’est que très peu mobile chez les Diptères, dont l’abdomen est étroitement uni au thorax, mais chez les Hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons, etc.) l’abdomen étant pédiculé et très mobile (fig. 7), le centre de gravité peut se déplacer dans une assez notable proportion soit en avant, soit en arrière.
- Or, pour que la stabilité dans le vol soit assurée, il importe que, par un mécanisme ou par un autre, le centre de gravité puisse toujours être au-dessous
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- Fig. 3. — Volucelle privée de balanciers essayant de voler et capotant.
- l’endroit d’on il était parti. Le choc est si rude qu’il est encore renversé sur le dos. Il finit par se relever. Après deux ou trois tentatives dont l’insecte reconnaît l’inutilité, il se résigne à marcher à terre sans essayer de reprendre son vol. Cependant si on fait semblant de le prendre, il s’élance de nouveau, mais toujours le même résultat se produit. Le vol horizontal et le vol ascendant sont irrévocablement abolis (fig. 5).
- En lisant cette description il est impossible de ne pas penser à ce qui arrive à un aéroplane qui capote. Ceci est déjà instructif.
- Il reste maintenant à chercher pourquoi l’ablation dés balanciers peut faire capoter une mouche, en d’autres termes comment la suppression de ces petits organes abolit l’équilibre aérien si nécessaire à la stabilité de l’insecte. Pour résoudre cette question, il est nécessaire d’étudier les conditions qui régissent ce vol chez les animaux de ce genre. C’est ce que j’ai fait avec détails dans mon mémoire, je me bornerai à donner ici succinctement les résultats de cette recherche.
- Un insecte qui vole peut être considéré comme’ suspendu par une ligne théorique qui traverserait
- immédiat de l’axe de sustension, ou y revenir rapidement s’il s’est déplacé un instant. C’est ce qui est réalisé chez les Diptères et chez les Hyménoptères, mais par un mécanisme différent. Chez les Diptères le centre de gravité est fixe, c’est l’axe de sustension qui par sa mobilité, grâce à l’action des balanciers, peut se porter en avant ou en arrière. Chez les Hyménoptères, le contraire a lieu, le centre de gravité est mobile grâce aux inflexions de l’abdomen et des pattes, et l’axe de sustension est fixe, l’aile ayant toujours la même amplitude de vibration.
- Le déplacement de l’axe de sustension chez les Diptères est obtenu au moyen du balancier. Le rôle de cet organe, ainsi que mes expériences le démontrent, consiste à diminuer la course de l’aile en arrière plus ou moins, à la manière d’un frein; l’axe de sustension peut ainsi à la volonté de l’insecte être reporté ou en avant ou en arrière du centre de gravité, ou se trouver au-dessus de ce dernier.. Dans ce cas le vol est horizontal, mais si la volucelle usant de son balancier raccourcit en arrière la course de l’aile et diminue par conséquent Faire de vibration, l’axe de sustension vient en avant du centre de gravité, lequel se trouvant par conséquent en arrière,
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- revient immédiatement sous l’axe de sustension; le corps bascule, son axe se redresse et l’alluré du vol devient ascendante (fig. 4 et 5, n° 2).
- imprévue vient à rompre ces relations, l’animal les rétablit aussitôt.
- Tel est le mécanisme de la stabilité aérienne si
- \ f
- y
- 1 2 3
- Fig. 4. — Positions respectives de l'axe de sustension (axe pointillé) et du centre de gravité (point noir) chez les Diptères. Elles maintiennent sous les diverses allures l'équilibre résultant de la position constante
- du centre de gravité sous l’axe de sustension. i, vol horizontal ; 2, vol ascendant; 3, vol descendant et capotage.
- Fig. 5. — Même légende qu’à la figure 4. P, projection de l’axe de sustension ; G, centre de gravité. — Le diptère volant est vu de profil.
- Lorsque la volucelle ne se sert pas de son balancier, la course de l’aile en arrière est au maximum, l’axe de sustension vient se porter en arrière du centre de
- remarquable que possèdent les Diptères et qui les met à l’abri de tout accident.
- Ces principes sont si exacts qu’ils s’appliquent à
- Fig. 6. — Position respective des centres de gravité et de l’axe de sustension chez les Hyménoptères. Ici l'axe de sustension P est fixe, le déplacement du centre de gravité est obtenu par les mouvements de
- l'abdomen {voir la figure 7, a a'a").
- tous les insectes. Les Hyménoptères, par exemple, volent sous toutes les allures au moyen des changements de rapports réciproques du centre de gravité avec Taxe de sustension. Chez les guêpes la course vibratoire de l’aile est toujours la même, Taxe
- gravite, 1 axe du corps s incline en avant, le vol est descendant (fig. 4 et 5, n° 5).
- Remarquons que, dans tous ces cas, quelle que soit l’allure, le centre de gravité est toujours au-dessous de l’axe de sustension, et si quelque circonstance
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- de sustension est donc fixe, mais la mobilité de leur abdomen permettant au centre de gravité de se porter à volonté en avant ou en arrière de l’axe de sustension, l’animal prend ainsi le vol ascendant ou descendant à son gré (fig. 7).
- S’il restait quelque doute au sujet de la théorie du vol et de la stabilité aérienne que nous exposons, une contre-expérience bien simple le lèverait, car il nous est possible de rendre à un insecte privé de balancier la faculté de reporter son centre de gravité en arriéré de l’axe de sus-tension. J’avais essayé td’ajyoM d’alourdir l’ab-domehivâ’une volucelle en y collant de petites ïloulettes'.de cire, mais le volume de ces parcelles gênait la vibration .des ailes, je dus avoir recours à un autre moyen.
- Ayant donc excisé les
- balanciers à une volucelle très vigoureuse et l’ayant lâchée à plusieurs reprises, je m’assurai que l’insecte était dans l’impossibilité de s’élever et qu’aussitôt qu’il prenait son essor, il retombait à terre en exécutant les culbutes caractéristiques. Je pris alors un de ces forts crins de cheval dont on fait les archets, long de 10 centimètres et bien droit. Au moyen d’une colle à dessiccation rapide je fixai ce crin à la partie terminale et dorsale de l’animal. On doit éviter dans cette opération de mettre de la colle aux ailes ou aux pattes, ce qui arriverait infailliblement si l’on n’avait pas soin de détourner l’attention de l’insecte pendant le temps du séchage, afin que ses pattes ne se portent point sur le dos pour frotter le crin et le déranger. Il ne reste plus alors qu’à trouver la longueur suffisante pour déplacer le centre de gravité de la quantité, nécessaire. On lâche l’insecte qui tombe à terre le crin le premier, ce qui prouve qu’il est trop pesant. On le reprend et on raccourcit le crin jusqu’à ce que l’insecte puisse s’envoler. On observe alors que la volucelle s’enlève et d’iin vol presque horizontal va se poser au rideau de la fenêtre. Si à ce moment on raccourcit encore Un peu le crin, on a la satisfaction de voir l’insecte,
- Fig. p. — Schéma des diverses allures du vol chez les hyménoptères. Pose de sustension fixe, l'amplitude de vibration de l’aile d e étant toujours la même. — g g' g", divers déplacements du centre de gravité obtenus par la flexion de Vabdomen ; g', vol horizontal, direction du vol b c, le centre de gravité g' est sous l'axe de sustension; g, vol descendant quand g est venu se placer au-dessous de p; g", vol ascendant quand g" est au-dessous de p.
- s’élançant d’un vol absolument normal, parcourir la pièce comme un insecte non mutilé. Le vol ascendant et le vol horizontal sont parfaitement rétablis (fig. 8).
- Les expériences que je viens d’exposer et la théorie de la stabilité aérienne qui en découle montrent
- clairement pourquoi les aéroplanes de la construction actuelle sont des appareils dangereux pour les aviateurs, à cause de leur aptitude au capotage. Cela tient à ce que le centre de gravité n’est pas placé assez bas par rapport à l’axe de sustension de l’appareil et à ce que l’aviateur n’apas,comme l’insecte, la facilité de le déplacer vivement, de telle sorte qu’il soit toujours à la place qu’il doit occuper au-dessous de l’axe de sustension, selon l’allure qu’il cherche à obtenir. Il est évident que cette longue queue du gouvernail
- Fig. 8.— Volucelle volant à toutes les allures grâce a un poids additionnel fixé à l'abdomen.
- d’arrière forme un levier excellent pour permettre à un remous un peu vif de porter brusquement le centre de gravité en avant de l’axe de sustension; de là, capotage et chute.
- . Sans entrer dans le détail de la construction mécanique, qui échappe à notre compétence, nous pensons que l’on peut concevoir, en se basant sur nos expériences, une machine volante mue par deux hélices placées latéralement à l’axe, de façon à avoir fin axe de sustension situé un peu haut, alors que le moteur et l’aviateur représenteraient le centre de gravité placé plus bas. On obtiendrait sans doute assez facilement, à l’aide d’un curseur mobile, de légers déplacements du centre de gravité, lesquels détermineraient l’ascension ou la descente selon que ce centre se porterait en arrière ou en avant, les ailes de sustension restant fixes, sans gauchissement et présentant à l’air, dans la marche en avant, une inclinaison favorable que les déplacements du centre de gravité rendraient plus ou moins grandes suivant les besoins des diverses allures.
- Il y a certainement d’intéressantes études à faire dans cette direction, et nos constructeurs feraient miëux, au lieu de chercher à réaliser des vitesses fantastiques, de s’occuper d’abord de la sécurité des
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- FREINAGE DES LONGS TRAINS DE MARCHANDISES -
- aviateurs. Si la conquête de l’air ne peut se faire qu’aux dépens d’hécatombes humaines, c’est à se demander si le jeu en vaut la chandelle. On ne voit pas d’ailleurs pourquoi ce qui réussit si bien aux insectes ne réussirait pas également aux aéroplanes.
- Il est hors de doute que, chez les oiseaux comme chez les insectes, les conditions de l’équilibre sont les mêmes, mais ce sont des machines intelligentes qui,
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- d’instinct, et selon le besoin, savent modifier rapidement la position des deux éléments de stabilité, tandis que l’aéroplane est au contraire une machine dans laquelle la position de ces deux éléments ne peut se modifier ni facilement ni rapidement. C’est cependant l’indispensable condition à remplir pour éviter la chute.
- D1' JOÜSSET DE BeIXESME.
- LE FREINAGE DES LONGS TRAINS DE MARCHANDISES
- Expériences de la Compagnie d’Orléans.
- Depuis l’origine des chemins de fer, on ne dispose pour arrêter les trains de marchandises que d’un moyen bien archaïque. Il consiste à faire monter les
- pêcher ainsi les wagons détachés de partir en dérive sur les pentes et d’occasionner, de terribles catastrophes. Qui n’a conservé le souvenir de l’une des plus
- Fig. i. — Train de 80 wagons de la Compagnie d’Orléans.
- guérites dont sont munis un certain nombre de wagons par des hommes qui, à l’appel du mécanicien, doivent agir de toutes leurs forces sur le volant d’un frein à main.
- Le souci de la santé de leurs agents a conduit les compagnies à fermer ces guérites sur trois de leurs faces, ce qui a l’avantage de protéger l’homme contre les intempéries, mais favorise en même temps sa tendance à l’assoupissement et rend moins aisée pour lui la perception des coups de sifflet, surtout dans les derniers véhicules d’un train de plusieurs centaines de mètres de longueur.
- Aussi cherche-t-on depuis bien des années à concentrer entre les mains du mécanicien tous les moyens d’arrêt des trains de marchandises comme on a réussi à le faire pour les trains de voyageurs depuis l’adoption des freins continus systèmes Westinghouse, Wenger ou autres.
- Ces freins ont en outre la propriété très précieuse d’être automatiques, c’est-à-dire de fonctionner spontanément en cas de rupture d’attelage et d’em-
- récenles d’entre elles, où des wagons de marchandises sont allés s’écraser(sur un train de voyageurs qu’ils ont réduit en miettes sous le tunnel d’Al-lassac?
- Insuffisance des moyens de freinage ou mise en œuvre tardive de ces moyens par des gardes-freins qui ne se sont pas aperçus en temps utile delà rupture d’un attelage, telles sont les causes constantes de ces accidents, aussi déplorables que difficiles à éviter.
- C’est pour ces motifs que les ingénieurs de chemins de fer de l’Europe se préoccupaient depuis longtemps de doter les convois de marchandises du merveilleux instrument dont les trains de voyageurs sont pourvus.
- Les Etats de l’Europe centrale ont tenté en vain jusqu’ici de mettre debout une solution. Les essais multipliés faits en Allemagne et en Hongrie avec des freins à air comprimé plus ou moins perfectionnés, n’ont donné que des résultats insuffisants.
- On a été plus heureux en Autriche, où l’applica-
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- 282 —— FREINAGE DES LONGS TRAINS DE MARCHANDISES
- lion du frein à vide a permis de freiner les plus longs trains dans des conditions pratiques ; mais dans les pays où les trains de voyageurs sont freinés à l’air comprime' cette solution aurait l’inconvénient d’exiger deux dispositifs distincts : l’un pour les marchandises, l’autre pour les voyageurs, elle suppose d’ailleurs l’emploi d’appareils beaucoup plus lourds que ceux actuellement en usage.
- Il devait être donné «à notre pays de guider une fois de plus les autres nations dans la voie du progrès.
- La solution à la fois simple et pratique du problème •vient, en effet, d’être trouvée par M. Sabouret, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, ingénieur en chef adjoint du matériel et de la traction de la Compagnie d’Orléans.
- Cet éminent technicien, très frappé de la facilité avec laquelle les Américains freinent des trains de 100 véhicules pesant jusqu’à 5000 tonnes, s’est aperçu que le fait tenait uniquement à la grande
- appareils nécessaires sont d’un type courant quelconque, Westinghouse, Wenger, Lipkowski ou autres.
- Les valves employées par M. Sabouret sont de trois types :
- Double-valve. — La double-valve, qui pèse de 1 kg. 8 à 5 kilogrammes, s’assemble par des mains ordinaires entre les manchons d’accouplement de deux wagons consécutifs. Elle est formée de deux corps cylindriques communiquant par deux conduits distincts i et l. Le corps inférieur, qui se place en prolongement de la conduite générale, enferme une valve d’admission A, simple clapet, qui laisse pénétrer dans la rame de queue l’air comprimé venant de la machine et l’empêche d’y retourner. Le corps supérieur contient üne valve d’échappement E, à fonctionnement différentiel, dont le déplacement fait échapper à l’atmosphère l’air de la rame de queue.
- Le croquis que nous donnons ci-dessous fait com-
- Queue
- 1 kg à O kg
- zssxmMmm
- Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4.
- 2. Charge de la rame de queue. — Fig. 3. Freinage de la rame de télé seule par la décharge
- partielle de la conduite de télé. — Fig. 4. Freinage de la rame de queue par la décharge complète
- de la conduite de tête.
- rigidité du train américain, obtenue grâce au système d’attelage automatique des véhicules. Il s’appliqua dès lors à ne freiner le train européen qu’après avoir obtenu le tassement préalable de tous les véhicules sur la tête du convoi légèrement freinée. Ce principe posé, la solution fut vite trouvée.
- En freinant d’abord soit la locomotive et le tender seuls, soit le tender et les premiers véhicules du train seuls, on obtient en dix secondes à peine le tassement cherché. Au bout de ces dix secondes on peut, sans le moindre inconvénient, freiner le reste du train.
- Restait à trouver le moyen de réaliser ces opérations sans exiger du mécanicien un doigté particulier. Ce fut l’affaire d’une légère modification aux appareils en usage. La locomotive et le tender sont pourvus d’un frein modérable et d’un frein automatique, les wagons reçoivent le frein automatique seul. De plus, on interpose entre le quinzième et le seizième véhicule, une valve spéciale retardatrice et vers le quarantième véhicule une valve accélératrice. Ces deux organes pèsent moins de 5 kilogrammes et sont de la plus grande simplicité. Les autres
- prendre aisément le fonctionnement de l’appareil.
- La valve d’échappement E est commandée, côté tète, par la pression de la rame de tête agissant sur la surface circulaire S et, côté queue, par la pression de la rame de queue agissant sur la surface annulaire N. Si la pression générale est d’environ
- N
- 4 kilogrammes et le rapport des surfaces — égal à
- O
- 1
- | (la tension des ressorts de rappel rt et r% est
- négligeable), la valve d’échappement reste fermée tant que la pression dans la conduite de tête demeure supérieure à 1 kilogramme et s’ouvre dès que cette pression descend au-dessous de 1 kilogramme.
- Comme la rame de tête est très courte, le mécanicien la freine en abaissant la pression entre 2 et 3 kilogrammes ; il peut donc le faire sans ouvrir la valve d’échappement. S’il veut ensuite freiner la rame de queue, il lui suffit d’abaisser la pression de la conduite au-dessous de 1 kilogramme.
- Tel1 est le fonctionnement de la double-valve ordinaire. Mais on peut par des modifications
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- :.........-. ’ 11 LES FEUILLES
- légères soit retarder, soit accélérer son action.
- Double-valve retardatrice. — Augmentons la capacité de la chambre c dans le corps d’échappement et resserrons l’orifice i qui la fait communiquer avec le corps d’admission. Quand le mécanicien abaisse la pression au-dessous de 1 kilogramme dans la conduite de tête, la valve d’échappement n’obéit qu’après l’évacuation de la chambre c. Dans la double valve employée aux essais, le retard ainsi
- EN AUTOMNE ................ ------------283
- accélère la vidange de la conduite et, par suite, le serrage des derniers freins.
- Résumé des essais. — Le tableau ci-dessous résume les essais faits en décembre 1910 et mai 1911. Toutes les données caractéristiques de chaque arrêt étaient mesurées et enregistrées par le wagon dynamomètre de la Compagnie. Des observateurs étaient placés dans cinq ou six voitures disséminées le long du train, et dont une des der-
- TENTE caractéris- tique. PARCOURS COMPOSITION DES TRAINS D’ESSAIS VITESSE aux ARRÊTS NOMBRE
- SECTIONS des trains d’essais. Nombre de wagons. Wagons charges. Wagons freinés. Poids du train remorqué. Longueur totale du train. des arrêts rapides ou d’urgence.
- 60 0 15 à 20 600 t. 570 m. 55 à 60 km 40
- Tours à Vicrzon, 108 km . . . 5 inm 5240 km 80 0 20 à 27 800 » 785 » 50 à 55 » 40
- 80 50 10 à 27 1155 » 1170 » 785 » 50 à 55 » 251
- Monlluçon à Champillet, 54 km. 10 mm 216 km 60 20 10 à 12 850 » • 590 » 50 » 50
- Mônlluçon à Eygurande, 95 km. 20. mm 190 km 55 45 8 11 9 à 14 12 à 15 449 » 585 » 355 » 452 » 50 » 41
- 5646 km 582
- obtenu est de 10", l’appareil étant monté au 15e attelage.
- Double-valve accélératrice. — Il suffit d’élever
- le rapport des surfaces de | à ^ par exemple,
- pour provoquer l’échappement par une dépression de . 1 kilogramme seulement dans une conduite chargée à 4 kilogrammes. Une double-valve ainsi disposée, placée vers le milieu d’un train très long,
- nières était reliée par téléphone avec le wagon dynamomètre. Ces observateurs notaient les chocs et réactions et mesuraient la vitesse de propagation du tassement des attelages et du serrage des freins.
- Aucune avarie d’attelage, ou de chargement, ne s’est produite au cours des 382 arrêts, qui ont été presque tous effectués dans les conditions les plus sévères et la longueur normale d’arrêt n’a pour ainsi dire jamais été dépassée. J. N.
- LES FEUILLES EN AUTOMNE
- En automne, les feuilles de diverses plantes prennent une teinte rouge cp.fi, nous annonçant l’arrivée prochaine de l’hiver, ne manque pas de mélancolie, mais qui, d’autre part, n’est pas dénuée de pittoresque, tant la gamme des tons du rouge au vert est variée, ainsi que chacun l’a admiré chez la vigne-vierge.
- La matière colorante à la présence de laquelle est dù ce rougissement automnal est Yantliocyane, sorte de composé glucosidique qui, à ce moment, apparaît dans les cellules des feuilles et notamment dans l’épiderme. Les conditions de sa formation ont été très étudiées dans ces dernières années. Mohl et Ilaberlandt, notamment, attribuèrent à l’alternance des basses températures nocturnes et de la vive lumière diurne, un rôle prépondérant dans le phénomène du rougissement. Ces vues ont reçu une démonstration expérimentale de M. Gaston Bonnier, qui produisit le rougissement chez diverses espèces végétales, en exposant ces dernières, pendant le jour, à une vive lumière et, pendant la nuit, aux basses températures d’une étuve refroidie par de la glace. De son côté, un savant allemand, M. Overton, chercha à étudier séparément le rôle qui revient à chacun des deux facteurs, température et lumière, dans la formation de Panthocyane. Il les fit agir séparément sur une plante aquatique bien connue, l’Hydrocharis, et reconnut que tous deux agissaient dans le même sens, c’est-à-dire que,
- d’une part, la lumière intense peut déterminer le rougissement, alors même que la température reste constante, et que, d’autre part, le même rougissement est favorise par l’action des basses températures seules. Le même physiologiste, puis d’autres, MM. Molliard et Palladine notamment ont, en outre, montré que le même phénomène peut apparaître dans des conditions quelconques de luminosité et de chaleur, si l’on a soin de cultiver les plantes dans des solutions sucrées.
- Ces derniers résultats ont engagé M. R. Combes à faire l’analyse chimique des plantes qui rougissent à l’état naturel. Les recherches dont il a publié récemment les résultats montrent que, dans la nature, la production du piginent rouge, provoquée par des causes diverses, est également accompagnée, dans tous les cas, d’une accumulation, dans les organes pigmentés, de composés hydrocarbonés solubles. Quelles que soient les causes qui déterminent l’apparition de l’anthocyane, les analyses mettent toujours en évidence, dans les feuilles rouges, les quantités de sucres et de glucosides plus considérables que celles qui sont contenues dans les feuilles vertes du même individu. En résumé, dit-il, il semble qu’on puisse considérer la formation des anthocyanes comme provoquée par l’accumulation de composés sucrés; l’apport actif de sucres augmente les échanges gazeux et paraît déterminer l’accélération des processus d’oxydation; la
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- 284*====== LE NOUVEAU MONOPLAN ANTOINETTE
- production des glucosides devient plus considérable et des composés élaborés dans ces conditions sont, au moins en partie, des ânthocyanes.
- 11 est assez curieux de voir une substance utile, comme le glucose, s’accumuler dans les feuilles rougissantes et destinées à mourir sous peu, alors qu’il semblerait plus logique de le voir s’accumuler dans la lige et dans la racine qui, passant l’hiver, pourraient ensuite l’utiliser comme matière de réserve. Mais il faut croire que les végétaux ont des raisons que notre raison ignore. La preuve en est que des phénomènes analogues se présentent chez les feuilles qui tombent à l’automne. Au lieu de les « vider » de leur contenu avant de s’en séparer
- pour toujours, les végétaux aux feuilles caduques y laissent subsister toutes sortes de matières nutritives, substances azotées, sucres, glucosides, amidon, etc., qu’elles devraient plutôt conserver précieusement. C’est ainsi que M. Ilarter a constaté que les feuilles tombées du Liqui-dambar styraciflua renferment encore 10 pour 100 d’amidon, de môme que celles du Plalanus occiden-talis. Bien plus, des analyses faites par M. Combes, il résulte que, chez le marronnier d’Inde, les composés hydrocarbonés totaux sont plus abondants dans les feuilles tombées que dans les feuilles vertes. Il est évident que l’on n’aurait pas deviné cela par le simple raisonnement.
- Henri Courix.
- LE NOUVEAU MONOPLAN ANTOINETTE
- Le camp de Çhâlons vient de voir s’envoler un nouveau monoplan Antoinette, d’aspect fort curieux, conduit par l’habile et populaire Latham. L’appareil a été'construit sur les plans de l’ingénieur Levavasseur.
- Sa caractéristique essentielle est d’être absolu-
- pour enlever 5 personnes : pilote, observateur et mécanicien : ce dernier se trouve placé devant le moteur, il peut ainsi en atteindre les différents organes extérieurs et assurer, en pleine marche, la sécurité mécanique des vols.
- Le nouveau monoplan Antoinette vu de face.
- ment débarrassé de tout haubanage : pas de haubans, pas de poinçons porteurs ; le constructeur a voulu réduire au minimum les résistances passives que l’air exerce sans effet utile sur les surfaces non portantes de l’aéroplane. Cette tendance est aujourd’hui générale dans la plupart des aéroplanes nouveaux ; on a reconnu que les montants, les câbles, tout cet appareil constructif extérieur absorbe sans effet utile une bonne part de la puissance du moteur et l’on s’est efforcé de le simplifier : le Bréguet, le Nieuport surtout, présentent des dispositions remarquables à cet égard. Mais le nouvel Antoinette semble être allé beaucoup plus loin encore dans cette voie.
- On peut s’en rendre compte au premier coup d’œil en examinant les photographies ci-jointes.
- Autre caractéristique : on s’est attaché à donner à tout l’ensemble des formes pénétrantes. Ainsi les roues du châssis d’atterrissage sont recouvertes d’une enveloppe fuselée, ayant une forme de moindre résistance. Le moteur est protégé par une entrave semblable à celle des navires.
- Autre particularité encore : l’appareil est calculé, conformément aux conditions du concours militaire,
- Comment a-t-on pu supprimer aussi totalement tout haubanage?'La construction spéciale des ailes a permis d’obtenir ce résultat. Elles forment, en somme, une véritable poutre armée, parfaitement contreventée et portant le corps de l’appareil. C’est une sorte de biplan dont les deux plans seraient extrêmement rapprochés.
- Les ailes sont constituées par 4 poutrelles longitudinales dont une fixe est maîtresse et mesure à la base 700 millimètres de hauteur et à l’extrémité, 250 millimètres environ. Les 3 autres poutrelles sont mobiles autour d’un axe de manière à permettre le gauchissement, l’une est à l’avant et les deux dernières à l’arrière.
- La poutrelle maîtresse est située au tiers avant de l’aile.
- Ces poutrelles sont constituées chacune par 2 longerons et des poteaux. La section des longerons entre chaque poteau est en forme de T ; les longerons portent des mortaises pour recevoir les tenons du poteau. Les poteaux ont une section cruciforme et chaque intervalle est relié , par des câbles tendus en diagonale au nombre de 4. Les poutrelles correspondantes de chaque aile sont solidement éclissées
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- LE NOUVEAU MONOPLAN ANTOINETTE .......~ 285
- entre elles au moyen de ferrures et de boulons qui assurent une liaison parfaite des deux ailes. Une lame d’acier destinée à renforcer l’éclissage est fixée au-dessous des deux longerons inférieurs de chaque poutrelle et les relie entre elles.
- En outre, des fermes transversales sont disposées
- de profondeur. Il y a un seul empennage vertical sur la queue duquel vient se fixer le gouvernail de direction oscillant entre les deux gouvernails de profondeur.
- L’appareil repose sur deux pattes constituées par des montants et des patins auxquels s’adaptent à
- Le monoplan vu de profil.
- tous les 40 centimètres environ, elles sont constituées par des arcs en section de T et sont fixées à chaque poutrelle longitudinale. Les arcs de chaque ferme sont reliés entre eux par des poteaux.
- Le bord de. l’aile est fixé dans un fort longeron de forme et de section appropriées.
- Les formes de l’aile ont été étudiées de manière à obtenir un rendement optimum. Lé corps de l’aéroplane lui-même a une forme porteuse dans la position de vol, son capot mi-aluminium et mi-laiton et son entoilage total lui assurent à l’avant une forme pêne'-' trante et lui donnent l’aspect d’une véritable étrave. Il est constitué par unepou-trelle à section q u ad r angulaire dont le maître-couple est au tiers avant. Les poutrelles des ailes traversent ce corps et sont éclissées à l’intérieur. La poutrelle maîtresse est solidaire du corps ; les 3 autres poutrelles sont mobiles autour d’un axe pour permettre leur rotation autour de cet axe, et par suite le gauchissement;
- La queue porte un empennage horizontal en forme de queue d’hirondelle. À l’extrémité de ces deux parties de queue sont fixés les 2 gouvernails
- droite et à gauche, 4 roues montées sur ressorts et placées les unes à côté des autres. À l’avant de chaque patin se trouve une roue. Chaque patte est enfermée dans une gaine de toile, effilée vers .l’avant.
- L’aéroplane est actionné par un moteur Antoinette 60 chevaux placé dans la partie avant du corps
- entre l’étrave et la poutrelle avant. Le refroidissement se fait au moyen de radio-condenseurs Antoinette. Une transmission tubulaire à cardans réunit le moteur à l’hélico*. La commande de direction est au pied comme dans l’Antoinette primitive avec une barre mobile. Les commandes de profondeur et de gauchissement sont faites au moyen d’un cadre-parallélogramme articulé placé devant le pilote qui tient dans sa main la barre supérieure de ce parallélogramme. Pour monter ou descendre, il tire à lui ou avance cette barre et pour gauchir il déforme de droite ou de gauche le parallélogramme.
- Ajoutons que l’aéroplane a 15 m. 90 d’envergure, 56 m2 de surface portante ; il pèse à vide 850 kg, et 1300 kg en ordre de marche avec 3 personnes à bord, de l’essence pour 500 km et une boîte d’outillage.
- L'avant de l'aéroplane : remarquer l’étrave, et les enveloppes fuselées du châssis d'atterrissage.
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- LA RECTIFICATION DES
- Le mode de'rectification des liquides alcooliques pour les appareils industriels, actuellement en usage, est trop universellement connu pour que nous nous attardions à le décrire ; nous nous limiterons exclusivement à la description sommaire de l’appareil R. Yallat et nous porterons à la connaissance de nos lecteurs les résultats pratiques auxquels il a conduit, dans les essais qui ont été entrepris à l’Ecole des industries agricoles de Douai.
- Cet appareil de rectification1 est un discontinu (pouvant être transformé aisément en continu) dont l’originalité repose sur un mode nouveau de condensation des vapeurs alcooliques. — 11 se compose essentiellement (Voy. figure) d’une série de plateaux A, A' etc.; en a sont des orifices par lesquels passent les vapeurs alcooliques provenant du plateau inférieur; b sont des calottes métalliques, arrêtant les vapeurs, ou, plutôt, certaines vapeurs et les obligeant à passer dans le liquide condensé l, du plateau, où elles ' subissent une première épuration. Les vapeurs ayant échappé à ce contact s’élèvent et rencontrent le chapiteau B, sous lequel elles se condensent en partie, le restant franchit l’espace annulaire cl en continuant y. son ascension, rencontre un nouveau plateau B' où les opérations se répètent, comme il vient d’être dit, mais à une température moins élevée.
- Les vapeurs arrêtées par le chapiteau B, ruissellent sous sa face inférieure et sont recueillies par la gouttière cj pour être éliminées de la colonne à l’état liquide, au moyen delà tuyauterie t (purgeur-extracteur) commandée par le robine t r.
- Une tuyauterie semblable existe à chaque chapiteau et permet le retour collectif de toutes ces vapeurs, ou de quelques-unes de ces vapeurs seulement, dans le tuyau T. Si l’on veut recueillir, directement, le liquide condensé d’un chapiteau quelconque, il suffit d’ouvrir l’un des robinets r.~
- Comment se fait maintenant la réfrigération des chapiteaux? Cette réfrigération se fait simplement, soit par le retour des liquides condensés provenant du plateau A', au moyen de l’orifice m et de la cuvette c ; soit par la tuyauterie t' et le réfrigérant R. C’est en cela que consiste la nouveauté de l’appareil. Si on constate que le liquide recueilli dans la gouttière g n’est pas suffisamment chargé en produits plus volatils, on amène par t' un liquide refroidi qui, s’ajoutant à celui de la cuvette c, donne un liquide résultant plus froid que celui de cette cuvette et possédant, par conséquent, un pouvoir condensateur plus élevé. Cette addition du liquide froid pou-
- 1. Un autre appareil dé rectification R. Yallat, antérieur à celui que nous décrivons, portait des tubes à air, traversant les liquides des plateaux, dans toute leur longueur, dans le but de refroidir ce liquide et de pousser plus loin, et à volonté, la condensation des vapeurs alcooliques qui y barbotaient.
- LIQUIDES ALCOOLIQUES
- vaut être, ce que l’on veut donner au distillateur, le moyen de recueillir sous un chapiteau, choisi par lui, des produits très différents, selon qu’il aura poussé la condensation plus ou moins loin sur ce même chapiteau.
- Ce dispositif n’avait pas encore été employé industriellement, voyons maintenant quels résultats il a donnés.
- Nous emprunterons les renseignements qui suivent, au Rapport de M. L. Lévy1, directeur de l’Ecole des industries agricoles à Douai, qui a essayé l’appareil R. Yallat dans la distillerie de Corbehene (Pas-de-Calais).
- Avec 22 plateaux, du flegme de vin, distillé, a donné facilement de l’alcool à 9fi°, 96°,5.
- Les purgeurs-extracteurs (tubes l de la figure) sont d’une très' grande utilité, puisqu’ils permettent, étant donné un liquide alcoolique déterminé : flegmes de marc, de rhum, de vins, de repérer exactement le chapiteau sur lequel se font certaines condensations et d’éliminer, de ce fait, tel produit qu’il conviendra, ils permettent, également, de retirer les impuretés en plus ou moins grande quantité.
- Comme cette colonne donne également de l’al-cool absolument pur, on peut, en incorporant dans cet alcool les produits re-' cueillis à différentes hauteurs, obtenir des mélanges renfermant des doses d’éthers variant de 0.020 à 0.150 et contenant de 0.08 à 0.4 en alcools supérieurs.
- Au point de vue de la dépense, cet appareil fonctionnant à une pression de 1 m., use moins de vapeur qu’un appareil de 50 plateaux d’un modèle courant.
- Nous transcrivons sans les modifier, les conclusions de Mé Lévy : 1° Avec les plateaux système R. Yallat, on peut éliminer d’une eau-de-vie de vin, de marc, ou d’autres, telles impuretés que l’on jugera a propos, pour améliorer le goût ou les conditions analytiques ; 2° On peut aussi partager les flegmes en deux éléments : a) un alcool parfaitement neutre; b) un alcool surchargé des principes utiles; 5° La dépense en combustible est moindre qu’avec les autres appareils discontinus. Elle pourra être réduite encore par un montage en continu; 4° Je crois que cet appareil donnerait également d’excellents résultats pour les pétroles, en ce sens qu’on pourrait faire des appareils continus donnant parallèlement. plusieurs qualités ; mais, à ce sujet, il faudrait se livrer à des essais préalables2. G. Louciieux.
- t. Un Rapport antérieur, établi par M. L. Lévy, à la date du 27 février 1908, concernait la colonne rectificatricc t01' modèle, c’est-à-dire celle à tubes à air que nous avons citée, en note, au début de cet article. Les essais avaient été faits à l’École de Douai. (Yoy. La Revue industrielle du 25 décembre 1909.)
- 2. La Revue industrielle, 1er janvier 1910.
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- fjg b i b ,i
- Coupe longitudinale de l’appareil dislillatoire Vallat.
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- CHRONIQUE
- Les étoiles filantes. — Pour les pluies d’étoiles lilanles, cette année, les conditions' d’observation furent particulièrement favorables, avec un ciel clément, plus transparent à la campagne que dans l’atmosphère embrumée des villes ; qui donc, dans une heure de flânerie, n’a pas contemplé maintes fois ce beau spectacle !
- Mais la contemplation est insuffisante : si simple qu’il soit, le phénomène des étoiles fdantes se relie à des questions fort obscures en astronomie et il serait grandement à souhaiter que ces liaisons puissent être éclaircies. Pour cela, il faut accumuler les observations systématiques, observations que les professionnels n’ont pas le loisir d’effectuer.
- Aussi doit-on se rappeler les intéressantes études de M. L. Libert et son importante communication à l’Association française (1909) sur « Un catalogue de 1571 étoiles fdantes observées du 7 janvier 1897 au 19 septembre 1908 ». Pour augmenter la précision et éviter les inconvénients de la fatigue oculaire, l’observateur ne travaille jamais plus de deux heures consécutives : il faut, en effet, s’attacher à la précision des trajectoires plus qu’à leur nombre et, si des filantes sont simultanées, ne s’attacher qu’à l’une d’entre elles pour avoir le plus possible tous ses caractères de couleur, vitesse, grandeur, etc. Un simple chronomètre — une bonne montre — est le seul outillage indispensable.
- L’intérêt de la publication de semblables catalogues n’échappera à personne, car, jusqu’à ce jour, ils sont encore très peu nombreux : et c’est en réunissant un grand nombre d’entre eux que l’on pourra arriver à une connaissance précise des radiants et de leurs relations
- ACADÉMIE I
- Séance du 25 septembre 1911.
- Discours du président. — M. le Président, après l’énumération des pièces delà correspondance, prend la parole.
- « L’Académie, dit-il, ne peut laisser passer la nouvelle de la terrible catastrophe qui nous enlève le cuirassé Liberté sans témoigner son émotion. J’exprime publiquement toute la part qu’elle prend à ce deuil national et j’envoie son salut attristé aux familles des victimes. »
- Etablissement des routes dans des terrains calcaires. — M. E.-A. Martel adresse une Note sur les dangers que présentent les routes et les ouvrages d’art dans lés terrains calcaires. Ces terrains sont très souvent fissurés et sont le siège d’une importante circulation d’eau souterraine. Par suite, des éboulements d’un volume très considérable sont à craindre. M. Martel cite plusieurs exemples d’événements de ce genre.
- Découverte d'une comète. — M. Deslandres dépose une Note par laquelle M. Quénisset annonce qu’il vient de découvrir une comète à l’observatoire Flammarion à Juvisy. En regardant le ciel avec une jumelle, le 25 septembre à 8 h. 25 du soir, il a distingué dans la constellation de la Petite Ourse une nébulosité diffuse ronde. Il ne tarda pas à se rendre compte qu’il s’agissait d’une comète. Il observa alors le nouvel astre avec une lunette
- avec les orbites cométaires. Cette connaissance exacte des radiants, la recherche de nouveaux radiants, la périodicité de certaines apparitions, autant de questions pour l’étude desquelles nous sommes insuffisamment outillés : les amateurs peuvent apporter là une utile contribution ; au lieu de regarder en rêvant les étoiles filantes, il leur suflirait de les observer et de les noter, travail fort aisé et sans fatigue.
- Nous voudrions pouvoir espérer que notre-appel sera entendu ; que chacun aura à cœur de grossir le trésor de matériaux indispensables pour arracher encore à la nature quelques autres secrets.
- Pour rafraîchir les appartements en été. —
- Sait-on que le procédé le plus pratique pour rafraîchir un appartement en été c’est d’y allumer du feu? Le général Morin procédait ainsi, en 1875. Il plaçait dans sa cheminée 5 hecs de gaz allumés : la combustion du gaz produisait un appel d’air continu dans la pièce, et celle-ci se trouvait ainsi rafraîchie très sensiblement.
- M. Ilerrgott, de Yaldoie, qui nous signale ce tour de main déjà un peu ancien, nous écrit qu’il l’utilise avec succès depuis nombre d’années. Il l’a même modernisé, en employant au lieu de becs de gaz, d’abord des lampes électriques à incandescence, puis des tapis) électriques chauffants. Sans doute, avec l’emploi de l’électricité, il n’v a plus combustion, et l’aspiration d’air frais doit être un peu moins forte que dans le cas des becs de gaz; mais la température développée à la base de la cheminée est néanmoins très suffisante pour provoquer un vif mouvement d’air ascendant; et l’effet cherché est obtenu.
- iS SCIENCES
- - Présidence de M. A. Gautier.
- de grande ouverture et put reconnaître que le diamètre de la nébulosité était de quatre minutes d’arc, que celle nébulosité avait un noyau bien visible et qu’enfm son éclat était 7,5. La comète se déplaçait vers le Sud-Ouest. Elle a été l’objet d’observations spectroscopiques qu’interrompirent des nuages à 10 h. 50. Les clichés sont bons et ont donné des spectres révélant deux condensations correspondant à la bande bleue de swun et à la bande du cyanogène.
- Mousses de la région antarctique. — M. Mangin dépose un travail de M. Cardat sur des mousses rapportées de la région antarctique par M. Gain, l’un des membres de l’expédition Charcot. Ces mousses appartiennent à 54 espèces dont plusieurs sont nouvelles. Elles ont un grand intérêt en raison de la pauvreté de la végétation dans la région antarctique. Les glaces n’y laissent guère, en effet, que deux mois à la végétation.
- Communications diverses. — M. Douvillé dépose une Note de M. Negris signalant la découverte du carbonifère à l’Ouest du Parnasse. — M. Reute adresse une Note sur l’analyse des résines. — M. Delage expose les recherches de M. Marchai sur les modifications dans la reproduction que l’on observe chez les Chermès dans certains cas de changement d’habitat. Cu. de Yidledeuil.
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- THEATRE MINIATURE : PERSONNAGES VIVANTS PLUS PETITS QUE NATURE
- L’idée de projeter sur un écran des personnages vivants,-plus grands ou plus petits que nature, n'est pas nouvelle, car au début du siècle dernier le physicien Roberston, dont le théâtre est devenu celui de Robert-Houdin, y avait songé. Le peu d’intensité des moyens d’éclairage dont il disposait ne devait lui donner que des images bien imparfaites, car nous-même, quand nous reprîmes l’idée il y a quelques années (n° 1606, 5 mars 1904) nous avons été aussi gênés par le manque de lumière, malgré nos projecteurs électriques. Cela est inévitable quand on emploie des lentilles pour projeter l’image et quand, de plus, on fait voir celle-ci par transparence au travers d’un écran. Mais si l’on a recours à des miroirs concaves, la lumière est presque intégralement transmise ; de plus, on peut supprimer tout écran et montrer au spectateur l’image aérienne qui se produit au point de rencontre des rayons lumineux.
- C’est ce qu’ont fait les inventeurs d’un spectacle charmant qu’on peut voir à Paris depuis l’an dernier et au sujet duquel plusieurs lecteurs nous ont demandé des renseignements.
- Au fond d’une salle, où l’on fait l’obscurité, se trouve une petite scène qui a environ 1 mètre de haut sur 1 m. 50 de large; au lever du rideau on voit un joli décor avec ses différents plans et sa toile de fond ; puis tout à coup on
- voit entrer en scène un ou deux acteurs, qui parlent ou chantent, et qu’on sent absolument être des personnages vivants, mais qui n’ont que 50 à 40 centimètres de haut. Nous ne pouvons pas donner de dimensions exactes, n’ayant pu obtenir aucun renseignement des exploitants de ce théâtre miniature. Mais, après avoir assisté à deux ou trois représentations, nous avons pu cependant deviner le truc employé, que nous représentons ci-contre approximativement sans aucune garantie des proportions observées.
- Nous avons supposé, pour plus de facilité, l’installation faite sous la salle où sont les spectateurs, ce qui n’est pas le fait dans l’exploitation actuelle; tout se trouve sous la scène ; mais le principe est le même, ce n’est qu’une quéstion de foyer et de position respective des miroirs employés.
- On sait qu’un miroir concave donne d’un objet situé entre l’observateur et le foyer principal une image réelle, renversée, réduite, qu’on peut recevoir sur un écran et que l’œil peut percevoir aussi sans le secours de l’écran sous forme d’image dite aérienne. C’est là le principe du truc en question, mais comme il fallait reLourner
- Schéma d’une installation pour théâtre miniature.
- l’image, on a dù employer deux miroirs concaves.
- Sur un plancher incliné P on place l’acteur véritable en AB, son image est reçue par le premier miroir Mt qui donne en A'B' une image déjà réduite et renversée ; celle-ci est reprise par le miroir M2 qui donne une seconde image cib encore réduite et dans le même sens que le sujet.
- En calculant convenablement les foyers des miroirs, et en réglant judicieusement leur position, on peut déterminer la position de l’image définitive. Il y a une certaine latitude qui permet à l’acteur de se déplacer dans un rayon assez faible, mais qui lui permet des mouvements de danse et des jeux descène suffisants pour le libretto peu compliqué qu’il a à interpréter.
- La grosse difficulté consistait à faire passer les rayons lumineux, qui constituent l’image aérienne,
- au travers du fond. Le spectateur, placé en S, a devant lui l’encadrement de la scène TL, derrière lequel se trouve une rampe de lampes à incandescence R qui éclaire la toile de fond FF' et les décors placés de côté, sur des portants, en aussi grand nombre que le permet la distance entre L et F; nous ne les avons pas représentés sur la gravure pour lui laisser plus de clarté. La toile de fond FF' est percée d’une ouverture carrée, par laquelle passent les rayons lumineux qui forment l’image, non seulement de Facteur, mais de tout ce qui se trouve autour de lui. Or, on a eu soin de placer derrière AR une toile D sur laquelle est peinte la partie du décor qui manque sur le fond FF'; le sol sur lequel évolue l’acteur se trouve également projeté. On a soin de choisir sur le décor des parties qui peuvent se raccorder facilement, des motifs d’architecture, par exemple.
- Toute la difficulté consiste, après le repérage exact, à obtenir la même intensité lumineuse pour la partie projetée que pour la partie réelle; c’est une question de réglage des lampes R de la rampe et des projecteurs (non représentés) qui éclairent tout ce qui se trouve sur le plancher P.
- Dans le petit théâtre que nous avons vu, tous ces détails sont réglés avec un soin minutieux, on a eu certainement recours à de véritables artistes pour la confection de décors et la mise en scène : l’illusion est absolument complète. Il a fallu une grande dose de savoir, d’ingéniosité, d’habileté et de patience pour arriver à un résultat aussi parfait.
- G. ClIAUlAIïÈS.
- Le Gérant P. Masson. — Imprimerie Lauüue, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2002. ..~ ï.Jr:-:........." " ' 7 OCTOBRE 1911,
- LES DÉFORMATIONS DU SOLEIL
- et l’agrandissement des astres à l’horizon.
- dissement du Soleil et- de la pleine Lune à l’ho-
- S’il est une vérité' qui semble- péremptoirement démontrée, c’est que le Soleil est rond. On est -accoutumé de le voir sous la forme d’un disque régulier, tantôt blanc, tantôt rouge, suivant l’heure de l’observation et les conditions atmosphériques.
- Aussi est-ce avec un curieux intérêt que l’on enregistre une exception à cette règle générale, lorsque l’Astre du jour situé vers l’horizon, à son lever ou à son coucher, se pré-, sente sous un aspect qu’on ne. lui connaît, pas habituellement, ainsi que le montrent, par exemple, les belles photographiés , reproduites ici, dues à T habileté bien connue de M. F. Quénisset, astronome à l’observatoire Flammarion, de Juvisy.
- - Quel œil non exercé aux contemplations célestes reconnaîtrait dans ces formes bizarres, aux bords singulièrement découpés et dentelés, le disque . solaire!
- Ne dirait-on pas plutôt, surtout'
- -pour les deux images du bas, que ce sont là„des œufs d’oiseaux?
- ; Cependant la cause de ces étranges déformations" est des plus simples.Elles sont produites, en effet, par des réfractions inégales des rayons’ lumineux à -travers les. couches inférieures rion homogènes de l’àtmosphèrè.
- ' Les ; Apparences dues. à ces réfractions sont des plus variées' et donnent lieu aux images les plus extravagantes : soleil carré, soleil triangulaire, ovoïdal, polygonal, soleil sectionné, aux contours bizarrement déchiquetés, etc.. Mais il est ordinairement assez difficile dé fixer par la photographie ces. métamorphoses du disque solaire, d’une part à cause de sa coloration rouge peu photogénique, d’autre part à cause des vapeurs qui flottent dans l’atmosphère matinale qui voilent l’astre du jour.
- Si le phénomène des déformations du Soleil levant ou couchant s’explique aisément, il én est un autre, ' beau.coupplus banal,dont l’origine est encore actuellement très vivement discutée-: c’est celui de l’agran-
- 1. Opticae Thésaurus Alhazem, libri septem, edi H Federico Risnero. Basilae, 1572. Lib. VII, parag. 55, pages 280-282. •
- 2. Descautes, la Dioptrique, édit:. V.-Cousin, Disc, sixième,
- p. 08. • y
- 5. Cardan : De Subtilitate, 1664.,Lib,. III, P. 131.
- Gregory : Geomelriae pars universalis, 1608. P. 141.
- 3ÿ” année.
- nzon.
- Qui n’a été frappé parfois de l’énorme dimension de l’Astre des nuits à son apparition dans le ciel oriental?
- C’est là une observation courante d’autant plus intéressante qu’elle a suscité de nombreuses hypothèses parmi les astronomes et - les penseurs de toutes les époques.
- - Depuis Aristote jusque- dans les temps modernes, on a cherché la solution de ce problème dans l’existence des vapeurs aériennes agissant, tantôt pour réfracter les rayons: lumineux, tantôt poür grossir les images. Mais c’est seulement au xvie siècle qu’une explication encore en fa-veur.de nos jours.a été donnée par l’astronome arabe Alhazen1. Très versé dans les questions de l’optique, cet observateur s’est occupé spécialement del’agrandissement des astres à l’horizon, et il conclu t que cet effet résulte de la forme surbaissée de la voûte du firmament qui agrandit la projection des angles, du zénith à l’horizon.
- Toutefois sa théorie n’a pas été unanimëmerit acceptée, et, à travers les siècles, les hypothèses ontcontinué de se succéder.
- D’après Descartes2, il n’y aurait là qu’un effet d’imagination donnant l’impression que les astres sont plus éloignés lorsqu’ils se lèvent qu’à leur passage au méridien,,par. suite de l’interposition des arbres, des maisons, des villages, des bois, etc..., qui se succèdent entre notre œil et l’horizon. Instinctivement nous comparons la grandeur de la Lune ou du Soleil avec celle de ces objets dont les dimensions nous sont familières, et .nous en déduisons un agrandissement fictif des astres. Quand •"'ils arrivent au méridien, ils se trouvent isolés, aucun objet n’étant, intercalé sur le trajet de notre rayon visuel, et leur disque semble, rapetissé. -g .
- Les adeptes d’ailleurs nombreux de cette théorie3
- Maledranche : De la recherche de la vérité. 4e édition^ 1668. Part: I. Chap. îx, p. .66-. ,
- Biox : Traité élémentaire d'astronomie physique, 1810. Tome I, § 41. /
- Brandès : Yorlcsungen iïber die Astronomie. Part. I. P, 82. GeausiusDie Lichïerscheinungen der Almosphàre, 1850. T. IV, p. 369, etc.
- Fig. i. -— Déformations du Soleil à son lever.-
- ie semestre.
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- LES DÉFORMATIONS DU SOLEIL
- croient y trouver une confirmation dans le fait que la Lune, observée sur l’horizon à travers un long tuyau, et par conséquent entièrement isolée du voisinage terrestre, ne paraît pas agrandie.
- Le célèbre physicien Helmholtz s’est occupé de cette question et, dans son Manuel de l’Optique physiologique, tout en admettant avec Képler et beaucoup d’autres, que le disque lunaire paraît
- d’eau apparaît, si on la regarde obliquement, grosse comme une pièce de 2 francs. L’expérience est facile à exécuter et tout le monde peut la vérifier.
- Roger Bacon1, contemporain de Vitello, fut, du reste, précurseur de cette théorie, laquelle, depuis six siècles, a trouvé de nombreux défenseurs2.
- Malgré toutes les explications cherchées pour divulguer la cause d’un phénomène si simple et si
- Fig. 2. — Métamorphoses du Soleil au-dessus de l'horizon oriental.
- d’autant plus vaste qu’on se l’imagine plus éloigné en raison des comparaisons que l’on établit avec les objets interposés, il ajoute que l’air joue un rôle prépondérant dans cette apparence, et que l’astre est d’autant plus agrandi qu’il est moins brillant, c’est-à-dire quand il plane au-dessus de l’horizon et qu’il est voilé par toutes les vapeurs qui flottent dans l’épaisse couche d’air qui sépare l’observateur de l’horizon, lesquelles absorbent la lumière. Mais en véritable sage, il conclut que des causes différentes agissent dans la production du phénomène et qu’il est difficile de discerner la part d’influence de chacune d’elles. Euler avait été du même avis que son compatriote, et a discuté le fait sur le même ton dans ses Lettres à une princesse allemande.
- Au xme siècle, Vitello1 déclare que les vapeurs atmosphériques agissent comme une lentille convexe pour agrandir les astres vers l’horizon, et il compare ce phénomène à celui d’une pièce de monnaie vue à travers ée l’eau. En effet, une pièce de 1 franc jetée au fond d’un verre plein ou à demi rempli
- 1, Vitellonis opticae libri, decem instaurait a Federico Risnero 1572. Lib. X. 54,' p. 448.
- frappant pour tous les yeux, astronomes et physiciens ne parviennent pas à se mettre d’accord sur son origine, puisque les diverses hypothèses émises se heurtent encore les unes aux autres.
- Naguère, M. Louis Bersin3, de l’Observatoire météorologique de Montsouris, a écrit à ce sujet que
- « toutes choses égales d’ailleurs, un objet quelconque semble plus grand, dans la direction horizontale que dans la verticale. La cause peut en être attribuée à l’œil lui-même, sphéroïde à la fois assez mou et assez lourd qui, sous l’action de son propre poids, doit s’aplatir plus ou moins sur ses supports, de sorte que son diamètre vertical diminue tandis que les diamètres horizontaux augmentent. Quand nous regardons l’horizon, la distance qui sépare la rétine du cristallin est plus grande à cause de la déformation de l’œil, et les images sont agrandies. Au contraire, au zénith la distance focale est
- 1. Roger Bacon. Opus Majus.
- 2. Bulletin de la Société astronomique de France, années 4904, p. 530; 4908, p. 480; 1914, p. 394.
- 3. Bulletin de la Société astronomique de France, an. 4914, p. 520.
- Fig. 3. — Photographies du disque solaire près de Vliorizon occidental.
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- raccourcie et les images sont diminue'es. »
- De même Gassendi, au xvne siècle, expliquait cet agrandissement par une cause physiologique, la pupille se dilatant au moment où les astres sont près de l’horizon, parce qu’ils sont alors moins lumineux, et se rétrécissant lorsqu’ils brillent de tout leur éclat, dans les hauteurs du ciel.
- Ainsi nous nous trouvons en présence de deux hypothèses : ou bien l’agrandissement des astres à l’horizon est réel et produit par des causes encore mal déterminées, ou bien il est purement imaginaire.
- Dans le premier cas, on devra reconnaître l’agrandissement effectif par la photographie, car tous les observateurs sont unanimes à constater qu’à mesure que les astres s’éloignent de l’horizon, leurs dimensions apparentes diminuent très rapidement. Donc, en photographiant le Soleil et la Lune à diverses hauteurs dans le ciel, les variations de grandeurs seront enregistrées.
- Cette expérience a été faite récemment à Juvisy, par M. Quénis-set, qui a pu obtenir d’excellentes épreuves.
- Les disques reproduits ici sont cinq poses instantanées successives du Soleil couchant, espacées de deux en deux minutes environ.
- On constate que tandis que l’astre du jour s’abaisse vers l’Occident, il n’y a aucun agrandissement du disque; au contraire, on remarque un aplatissement dans le sens vertical, dû à la réfraction, et la dimension paraît même s’affaiblir en raison de la diminution d’éclat.
- Quant aux photographies de la Lune, prises à son lever, en laissant l’appareil fixé sur notre satellite dont l’image s’est enregistrée sur la plaque sous l’aspect d’une traînée lumineuse ininterrompue à mesure qu’il montait dans le ciel, on n’y distingue aucun signe d’agrandissement.
- On peut donc conclure de ces expériences qu’il n’y a pas de changement réel et que les différences proviennent de notre jugement, ce qui, d’ailleurs, est également vérifié par les mesures angulaires des taches du Soleil et des cirques lunaires qui ne manifestent aucune variation dépendant de la hauteur de l’astre au-dessus de l’horizon.
- Il est plausible d’admettre que l’angle, sous lequel nous voyons un objet, est d’autant plus grand que le rayon visuel est plus horizontal (et cette différence est d’autant plus accentuée que l’objet |
- est plus éloigné du spectateur), parce que dans l’usage quotidien de notre organe visuel, l’objet regardé est situé généralement dans le plan horizontal de l’œil, et que celui-ci se trouve en quelque sorte désorienté, lorsque la ligne visuelle prend une autre direction : d’où une évaluation erronée des distances et des grandeurs.
- D’autre part, la forme de voûte surbaissée du ciel suffit, dans la majorité des cas, à rendre compte . du phénomène, ainsi que . l’indique la figure A. .
- Cette théorie, émise d’abord par Alhazen au xie siècle, clairement exposée par Hobbes1 au xvne, puis développée par Robert Smith2 au xvme, a toujours été soutenue par M. Flammarion qui la considère comme irréfutable, quoique des causes secon-, daires puissent modifier plus ou moins ces apparences. Il est d’ailleurs fort remarquable que les dimensions de la Lune et du Soleil, au voisinage de l’horizon, varient sensiblement suivant les
- circonstances.
- Kepler disait que le Soleil à son lever et à son coucher était gigantesque; Gou-gé, Berkeley, Schmidt, le trouvaient « beaucoup plus grand » qu’au méridien, Ilouzeau le qualifiait d’immense. Humholdt déclarait que quelques constellations vues à leur lever paraissaient d’une grandeur extraordinaire et presque redoutable.
- Huyghens dit que le Soleil paraît deux fois plus grand à l’horizon qu’au zénith. Molyneux prétend que la Lune lui a semblé parfois dix fois plus vaste à son apparition que lorsqu’elle plane dans les hauteurs du firmament. Stroobant donne à l'agrandissement le double des dimensions ordinaires. De toutes les observations qu’il a faites sur ce sujet depuis 1872, M. Flammarion a conclu que la Lune paraît, en moyenne, environ trois fois plus large à l’horizon qu’au méridien, et le Soleil un peu moins, peut-être deux fois et demie, mais que . cette grandeur apparente du disque varie très sensiblement.
- En résumé, on voit que ce phénomène a fait l’objet de nombreux commentaires, et il est probable qu’il suscitera encore plus d’une controverse.
- G. Renaudot.
- 1. Hobbes. Elemeniorum philosophiæ sectio sccunda; de Ilomine, 1658. Cap. m, 7, p. 20 et Cap. vu, 8, p. 45.
- 2. Smith. Cours d'optique. Londres, 1758.
- Fig. 4. — Explication de l’agrandissement apparent des astres
- vers l'horizon, par la forme surbaissée de la voûte céleste (figure extraite de l’Atmosphère de C. Flammarion).
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- Vues au loin, depuis la côte de Granville dont elles sont distantes de 15 km environ, les îles Chausey semblent barrer l’horizon d’une ligne rougeâtre, sorte de grand banc allongé dans la direction nord-sud. Pur effet de perspective, car c’est précisément suivant une ligne ouest-est, que cet archipel s’étend largement : Le groupe s’étale sur 13 km de l’ouest à l’est, et du nord au sud, sa longueur est moitié moindre. Piépartis sur cette superficie, mais principalement dans la portion sud occidentale, se dressent à marée basse pas moins de 350 et quelques îles, îlots et « cailloux », la plupart réunis entre eux par
- r'
- de déplacement relatif dans les niveaux de la terre et des eaux — se continue-t-il de nos jours? Il serait assez difficile de se prononcer d’une façon précise, mais en tout cas le massif entièrement granitique des Chausey, exposé à l’attaque constante et très active des agents naturels, présente les caractères les plus nets d’une ruine intense.
- A ne considérer que l’ensemble, d’une façon pittoresque, c’est un chaos incohérent et sauvage, très changeant suivant le mouvement du flot. Mais ce chaos n’est qu’apparent et le groupement présente au contraire une sorte de disposition régulière, com-
- Fig. i. — Le port de Chausey à marée haute.
- d’immenses bancs de sable, permettant de parcourir à pied, toujours à marée basse, la plus grande partie de l’ensemble.
- Ces -îles, que leur faible éloignement de la côte recommande aux moins marins des touristes, méritent mieux que d’être considérées comme un simple lieu de promenade. Il y a beaucoup à admirer et à observer dans le domaine du pittoresque, et surtout dans celui des phénomènes naturels se traduisant là par des faits d’un caractère ou d’une ampleur vraiment remarquables.
- Jadis et, suivant les traditions, jusqu’au début du vme siècle, ce qui constitue l’archipel des Chausey était rattaché à la côte normande ; la séparation se serait produite par suite des mêmes circonstances qui ont entraîné l’isolement du Mont-Saint-Michel. Ce mouvement de submersion — ou tout au moins
- mandée par les systèmes de diaclaSes qui sectionnent la masse. L’examen le plus superficiel montre avec évidence le développement de la fissuration de ces roches. Au milieu de ces innombrables cassures deux directions principales peuvent être relevées : nord-ouest sud-est, et nord-sud.
- Les contours généraux des îles, ainsi que leurs dispositions ou alignements sont dessinés par ces deux systèmes de lignes ou par leur recoupement. Mais la première direction N.-W-S.-E. est prédominante et son système découpe les îles principales et les grands chenaux : un peu plus au milieu de l’archipel, une passe relativement profonde existe, et un bâtiment de 4 mètres de tirant d’eau peut toujours le franchir au niveau des plus basses mers.
- Les phénomènes d’érosion qui ont sculpté si étrangement parfois les blocs granitiques, pour la
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- plupart dressés comme de fantastiques silhouettes surgissant du chaos, ont entraîné nécessairement des accumulations détritiques extrêmement étendues ; ces dépôts, triés et façonnés par les courants violents et contraires, prenant naissance au milieu du dédale, ont une extension dont il est facile de se rendre compte sur la carte ci-jointe. Mis à découvert par les marées très fortes en ces parages, ces bancs permettent l’examen des faits très caractéristiques. Grâce à la riche faune marine, les débris coquilliers sont plus qu’abondants, et leurs éléments entrent pour une grande part dans la constitution des sables. Mais leur grande légèreté est cause d’un remaniement plus aisé par le mouvement des eaux, si bien qu’en fin de compte, il s’est formé de véritables
- CHAUSEY 203
- Aux îles Chausey, on passe sans transition du paysage marin au paysage terrestre.
- Les fourrures d’algues, qui tapissent les roches patinées et rongées, font place à quelques mètres d’intervalle aux herbes et aux broussailles dont les parties toujours émergées sont couvertes abondamment. C’est que malgré la situation exposée au vents du large et aux embruns, le climat des îles est d’une grande douceur, au milieu des eaux tièdes de la Manche. Si, sur les îles les plus restreintes, on ne remarque qu’une luxuriante flore d’herbes, de fougères, d’ajoncs et de ronces, la grande île, s’étendant sur 2 kilomètres de long et 1 de large, possède une végétation arborescente superbe et quelques productives cultures. Dans le
- Fig. 2. — L'archipel de Chausey.
- montagnes de coquilles. Au point A de la carte, par exemple, existe une longue chaîne, de forte élévation (fig. 5, n° 4).
- Sur diverses plages, celles exposées à l’W particulièrement, se rencontrent des cordons de galets complètement étrangers au sol actuel des îles ; tandis qu’à l’état de roche vive, le seul granité peut être observé, ces galets sont surtout des schistes, des poudingues, des porphyres et d’assez nombreux fragments de silex ; toujours dans les parages W, j’ai noté un gros bloc (poudingue rougeâtre ou porphyre?) profondément encastré dans une diaclase. Ces faits, sur lesquels il y aurait à s’arrêter longuement, doivent se rattacher aux relations du massif granitique avec l’ancienne côte. Il serait difficile, en effet, de supposer ces galets apportés aux îles par les seuls courants à cause de la dépression du fond qui, tout au voisinage et en face surtout des points considérés tombe brusquement à 20 mètres environ.
- jardin des propriétaires de File, on voit de superbes figuiers, et un olivier en pleine terre, soigneusement situé il est vrai dans un angle abrité, mais vieux déjà d’une cinquantaine d’années et se présentant sous l’aspect d’un arbuste de quelque 3 mètres de haut. Ce groupement végétal est situé au milieu de l’île, vers son rivage oriental, et abrité des grands vents d’Ouest par un assez accentué mamelon. Enfin en plus des ressources agricoles, on élève là quelques animaux domestiques, et c’est un spectacle curieux, de voir les bestiaux se diriger à marée basse au milieu des roches, des algues et du sable des canaux pour atteindre les îles voisines afin de paître leur herbe épaisse.
- La population des Chausey est maintenant fort restreinte, ne comportant guère qu’une cinquantaine d’habitants : gardiens de phares, pêcheurs, fermiers, etc., fixés tous sur la grande île. Mais il y a une trentaine d’années encore elle était dix fois
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- Fig. 3. — i. Ruines de Vile aux Oiseaux. — 2. Le puils de la Grande Ile. — 3. Les « Moines ». 4. Une montagne de coquilles. — 5. Établissement d'une balise sur un écueil. — 6. Les 'grandes diaclases. — 7. La source de l’île de la Meule.
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- Fig. 4. — 1. Habitations des pécheurs.— 2. Le vieux château, fort et les anciennes carrières de granité. — 3. La source principale sous les arbres de la Grande Ile. — 4. Bestiaux allant au bâturage à marée basse. — 5. Récolte des foins dans la Grande Ile, — 6. Le Sound, vue générale,
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- LES ILES CH AU SET
- plus considérable, et vivait de l’extraction du granité, dont l’exploitation fournissait principalement les trottoirs de Paris. Alors cette population se répartissait sur les diverses îles. La mise en valeur du granité de Vire, diminuant notablement les frais de transport, a fait renoncer aux carrières des Chausey et du même coup la population ouvrière a disparu ; il n’en restequele souvenir et leurs maisonnettes achèvent de s’écrouler sur les îles désertes, dont elles accentuent davantage le caractère mélancolique.
- Pour les besoins de la vie, les ressources en eau consistaient en citernes, comme celle très bien conservée
- Fig. 5. — Table de granité du Petit-Epail.
- que l’on voit accolée aux ruines de File aux Oiseaux. La grande île et l’île de,, la Meule sont pourvues de « sources » ; du moins leur donne-t-on couramment cette désignation, en supposant qu’elles proviennent, par cheminement souterrain ou mieux sous-marin, des côtes voisines. La fissuration extrême des roches, et l’importance des précipitations (700 millimètres environ), sont des arguments per-mettantd’estimer qu’il s’agit simplement de réservoirs naturels locaux. Aucune de ces sources ne s’écoule au dehors. La principale, située dans la grande île, sous es bouquets d’arbres, à un très bas
- niveau, se présente sous l’aspect d’une petite fontaine, fermée d’une porte, afin d’en limiter l’utilisation à certaines heures; au fond, la nappe semble stagnante et sa température est très voisine de celle de l’air.
- Même réflexion en ce qui concerne la « source » de la Meule. Par leur allure ces sources ressemblent tout à fait au puits qui se trouve sur la grande île, vers la limite d’une grève, si bien que les grandes
- Fig. 6. — Fissuration de granité.
- marées s’en approchent jusqu’à une vingtaine de mètres.
- La température de l’eau, en certains points, prise l’été passé et dernièrement encore, est voisine de 15 degrés, variant légèrement dans le courant de la journée. Analysées par M. Adam, pharmacien à
- Granville, les eaux de la grande île source et puits, ont donné respectivement 102 et 106 milligrammes de chlore par litre, et 24 pour leur degré hydro-timétrique total. 11 est à remarquer que ces deux points jalonnent une direction qui se confond avec les grandes dia-clasesN.W.-S.E.
- Des cavités étendues peuvent exister dans ce massif si complètement fissuré, et à ce sujet je dois noter que sur le Petit-Epail, vaste plateau arasé (fig. 5) recouvert par les flots à marée haute, j’ai perçu des bruits souterrains tout à fait semblables à ces borborygmes qui s’entendent au
- voisinage de certaines grottes-fontaines intermittentes. C’était au retrait de la mer, il s’agissait sans doute d’eau marine; mais le fait a son importance pour donner du poids à la probabilité de l’extension des phénomènes souterrains. Le point en question et la source de la Meule se trouvent eux aussi approximativement sur une même direction
- se confondant avec la direction principale des diaclases.
- On le voit, l’excursion des Chausey est digne d’intérêt. Le tableau qui vient d’en être tracé n’est qu’un aperçu général des faits qu’à chaque pas on rencontre, dans l’inépuisable domaine des phénomènes naturels1. Lucien Rujdaux.
- 1. Photos de l’auteur.
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- L’AGE DES PERDRIX
- Le D' Louis Bureau, directeur du Muséum d’histoire naturelle de Nantes, ornithologiste distingué en même temps que chasseur passionné, a fait sur la perdrix grise de curieuses observations, qui permettent de déterminer imme'di atement lage de l’oiseau.
- Le chasseur est ainsi renseigné utilement sur le perdreau qu’il vient de tuer, l’éleveur de perdrix a désormais un moyen de contrôle des résultats de son élevage.
- La connaissance de l’âge d’un animal d’après des signes cerlains a d’ailleurs un intérêt biologique évident.
- M. le Dr Bureau avait jadis découvertles secrets de la mue des Macareux -— La Nature en a parlé en son temps — ce sont encore les phénomènes de la mue qui ont servi de base à ses recherches poursuivies patiemment depuis onze années sur la per dix.
- La mue chez le volatile n’est pas sans quelque analogie avec les dentitions de l’homme et de certains mammifères. Toutefois chez l’homme le remplacement des dents ne se renouvelle point après la seconde dentition; tandis que chez la perdrix mâle ou femelle la plupart des plumes repous sent chaque année après la saison des nids. Et ce qui est particulièrement remarquable, c’est que la mue du perdreau gris est absolument régulière et ne souffre pas d’exception.
- Les plumes de l’aile sont de deux sortes : les rémiges ou plumes de vol et les petites plumes ou couvertures, qui protègent l’aile. Les rémiges pri-
- maires, celles de la pointe des ailes, méritent tout particulièrement d’attirer l’attention, au point de
- vue de la mue.
- Comme on le voit dans le schéma de la structure de l’aile, elles forment deux groupes : les rémiges (1 et 2) qui tombent seulement au bout d’une année à la seconde mue* et les rémiges (5 à 10) qui tombent toutes dès la première mue. Cette première mue commence, pour le perdreau, avant la fin du premier mois et se continue jusqu’à l’àge dé quatre mois, généralement jusqu’à mi- ou fin
- octobre, ou même novembre pour les couvées arriérées. La 10e rémige tombe la première, quand le perdreau a 24 jours environ. La plume de remplacement pousse aussitôt. Dès qu’elle a atteint 15 millimètres, c’est-à-dire au bout de trois jours, la 9e rémige tombe à son tour et ainsi de suite. À des intervalles de temps de plus en plus longs, les 5e, 4e, 3e rémiges tombent une à une et. sont successivement remplacées par des rémiges qui se développent toutes ensemble, mais chacune avec une rapidité de croissance qui lui est propre.
- On comprend ainsi comment l’âge du perdreau se révèle immédiatement par l’examen de l’aile où il est facile de noter le rang de la rémige récemment tombée. Mais il faut avoir préalablement dressé un tableau chronométrique. Là est la grosse difficulté que M. Bureau a vaincue. Voici comment. Il a commencé par des élevages de
- Métacarpe les 2 os du Carpe
- —'NfTpouce /: _
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- 3?doigt interne,1
- 2edoigtmédian ( 2 pha langes
- Fig. i. — Structiire de l’aile d'un perdreau. (Les flèches indiquent le sens dans lequel se font la chute et le renouvellement des rémiges à la première mue.)
- Fig. 2.— Perdreau de 35 jours, d’éclosion datée, qui a servi à la mise au point du tableau chronométrique.
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- L’AGE DES PERDRIX
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- perdreaux choisis qui lui ont fourni les premières notions précises sur le développement du perdreau pendant les premières semaines. Il s’est mis en quête de perdreaux nés et vivant en liberté, tués rà des intervalles divers dans une même compagnie, ce qui lui a permis de suivre les progrès de la mue. Ainsi il a réussi à dresser un tableau chronométrique de l’âge des perdrix.
- Le point de départ, ou zéro de la graduation, autrement ditle jour d’éclosion à l’état sauvage, lui faisait encore défaut. Un appel adressé à des propriétaires qui possédaient des compagnies de perdrix sur leurs terrains de chasse fut entendu. De cette façon, M. Bureau
- La huitième rémige primaire, que l’on distingue à peine, avait 12 millimètres et la [9e, 42 millimètres. Il fallait conclure que la 9e rémige avait
- atteint 50 millimètres au moment de la chute de la 8e. Or le perdreau avait 55 jours. La 8e rémige était donc tombée au 55e jour. Par suite, le tableau chronométrique était mis au point. L’expérience répétée sur d’autres perdreaux également datés de compagnies et d’âges différents, a rendu les chiffres du tableau certains et définitifs. Mais toute règle a des exceptions et il se trouve que quelques perdreaux, assez rares d’ailleurs, sont légèrement en avance ou en retard sur la
- Fig. 3. — Aile du perdreau âgé de 35 jours. La 8e rémige primaire de 2e plumage — 12 millimètres.
- 27 jours. 33 j. 39 j. , 47 j. 55 j. 67 j. 86 j. i5 ou 16 mois.
- Fig. 4.— Rémiges Primaires du premier plumage, complètement développés au moment de leur chute'.
- put enfin suivre une compagnie de perdrix dont le jour d’éclosion était connu avec certitude.
- On voit ici le premier perdreau exactement daté et son ailé.
- moyenne atteinte par les individus de leur âge. Des observations très précises de M. Bureau sur ce
- I. Celle fig. est empruntée comme celles qui précèdent à l’ouvrage deM. L. Bureau. L'âtje des perdrix (Vié, édit., à Nantes).
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- point, il résulte que l’erreur est très limitée : de trois jours ail maximum.
- Avec quelques ossements isolés d’un animal, il est possible, comme on sait, de déterminer son ossature complète ; de même, une seule plume de perdrix peut suffire pour fournir un enseignement précis.
- Avec le tableau de M. L. Bureau, vous donnez avec assurance l’àge du perdreau jusqu’à 116 jours. Et ensuite? Les deux plumes extrêmes de l’aile ne tombent pas à la première mue, comme l’a fail remarquer, dès 1788, Magné de Marolles, auteur anonyme de La chasse au fusil. Elles persistent jusqu’à septembre ou octobre de l’année suivante, en conservant tous les caractères qui leur sont propres. Cela permet de reconnaître pendant quinze ou seize mois, si une perdrix est jeune ou vieille. L’extrémité de la première rémige est pointue chez le perdreau jusqu’à quinze ou seize mois, et arrondie chez la perdrix plus âgée, c’est-à-dire après la deuxième mue. Il n’y a plus après cette époque de signe distinctif permettant de fixer l’âge d’une perdrix.
- M. Bureau retrace toute la biologie de la perdrix grise ; il a étudié la mue dans tout le plumage, les formes de la queue suivant l’àge, l’accouplement, l’époque de la ponte, le nombre des œufs, l’incubation, l’éclosion, le poids moyen de la perdrix grise. Il se propose d’achever une étude similaire de la perdrix rouge. La mue de celle-ci est de plus longue durée et n’offre pas un aussi parfait synchronisme que chez la perdrix grise. Pour la mise au point du nouveau tableau chronométrique, il ne lui faut, plus qu’une occasion qui fasse connaître exactement lé jour d’c'closion d’une ou de plusieurs compagnies de perdreaux rouges à l’état sauvage.
- Dira-t-on que la détermination de l’âge des perdrix est un sujet spécial, un peu étroit? Ce qui est ici particulièrement remarquable, c’est la rigueur de la méthode employée, c’est la démonstration faite scientifiquement de l’importance et de la régularité de la mue, c’est l’indication d’horizons nouveaux à tous les chercheurs qui pourront découvrir des phénomènes analogues, aussi curieux, plus curieux peut-être chez d’autres animaux.
- Norbert Lallié.
- AUGUSTE MICHEL-LÉVY
- Auguste Michel-Lévy, inspecteur général des mines, membre de l’Institut,, directeur du service de la carte géologique, professeur au Collège de France, etc., qui vient de mourir à 67 ans, a tenu une grande place dans la science géologique. Il était depuis longtemps le chef de l’école pétrographique française et les étrangers ont eu plus d’une fois l’occasion de témoigner publiquement en quelle haute estime ils tenaient des travaux, peu accessibles sans doute au grand public, mais remarquables par leur précision et par leur importance scientifique. Ayant eu autrefois l’avantage précieux de ses leçons et de son amitié, c’est pour moi un devoir d’ancienne reconnaissance et de justice de rendre ce dernier hommage à sa mémoire.
- Minéralogiste et géologue, il a dirigé ses recherches dans plusieurs voies différentes : synthèse des minéraux et des roches, cristallographie des feldspaths, pétrographie générale, géologie du Morvan et du Plateau Central, tremblements cle terre, etc.... C’est peut-être à ses expériences de synthèse, réalisées en collaboration avec Fouqué, que je donnerais la première place. On sait quelle est l’utilité de ces synthèses qui, en reproduisant artificiellement des minéraux ou des roches naturelles, nous éclairent du même coup sur les procédés mystérieux, auxquels la nature a pu recourir pour les réaliser dans scs vastes laboratoires internes. Les synthèses de minéraux avaient déjà, avant Michel-Lévy, été l’objet en France de glorieux travaux; mais il y avait quelque audace à attaquer directement dans un creuset la reproduction d’une roche ignée, d’un basalte, d’un trachyte, d’une ophite, etc. Plus d’un, à l’époque où ces expériences furent entreprises (1878-1881), affirmait l’impossibilité d’y aboutir, et c’est avec un véritable cri d’étonnement que le grand minéralogiste allemand, Zirkel, en salua le succès comme prodigieux et stupéfiant: staunenswerth und fur immer clenkwiirdig! Les expériences, qui per-
- mirent la reproduction des roches volcaniques, montrèrent en même temps les conditions toutes différentes dans lesquelles a dû se former le granité, pour lequel elles échouèrent.
- Je n’insisterai pas ici sur les travaux très connus de Michel-Lévy relativement à la constitution des feldspaths, et à la biréfringence des minéraux, sur sa découverte avec Munier Chalmas d’une nouvelle forme de silice cristallisée, etc. Il serait difficile, sans développements ardus, de les faire apprécier par beaucoup de nos lecteurs. Maison peut du moins indiquer en deux mots le résultat de ses recherches pétrographiques.
- Il faut avoir connu les vétérans d’une génération antérieure à la sienne, et leurs protestations indignées contre un nouveau procédé d’études, pour apprécier combien Michel-Lévy se montra courageusement et sainement révolutionnaire lorsque, le premier en France avec Fouqué, il appliqua, dès-1874, à l’étude interne des roches les procédés d’examen microscopique en lumière polarisée. Ce fut alors un nouveau monde qui s’ouvrit aux regards, dans la structure intime de ces roches que l’on s’était contenté auparavant de grouper presque au hasard par un grossier empirisme. « On ne regarde pas les montagnes au microscope », lui objectait un de ses adversaires les plus ardents. C’est pourtant l’examen microscopique qui a entièrement renouvelé cette science des magmas ignés et permis de raisonner judicieusement sur les opérations de métallurgie interne, par lesquelles se sont constituées toutes ces roches ignées qui forment l’ossature solide du globe. Toute sa vie if resta fidèle à ce groupe d’études et lorsque, bien plus tard, les Américains et les Norvégiens eurent commencé à combiner l’analyse chimique avec l’examen pétrographique, il se lança hardiment dans cette voie nouvelle, où il a obtenu quelques résultats décisifs. On peut dire qu’il n’est pas en France de pétrographe qui ne doive la plus grande partie de ce qu’il sait à son
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- 300 LA CATASTROPHE DE LA « LIBERTÉ »
- enseignement. Ses deux grands ouvrages sur la Minéralogie micrographique (en collaboration avec Fouqué) et sur les Minéraux des roches (avec Lacroix) ont été nos livres de chevet à tous.
- Son rôle géologique a été également considérable. Il a commencé par dresser la carte géologique du Morvan (1875-1878), celle du Maçonnais et du Beaujolais (1879-1882), puis celle de la partie volcanique-du Plateau Central. Il établit à cette occasion l’ordre de succession dans le temps des divers types de roches: ignées. Devenu directeur du Service de la Carte géologique, il a donné une impulsion vigoureuse à cette œuvre considérable et il allait avoir la joie de la voir entièrement terminée, quand la mort, qu’il sentait venir avec mélancolie, a coupé court à son espérance. Ce qui reste à faire est du moins fort peu.de chose et se restreint aux Pyrénées et à la Corse. .
- Ses recherches, étendues dans des voies diverses, ont
- encore porté sur les tremblements de terre dont il a étudié, avec Fouqué, la vitesse de propagation et, dans un champ d’actions tout différent, sur le rôle de la géologie en hygiène, pour la captation des eaux potables. Fils d’un médecin qui a laissé tin ' traité d’hygiène classique, il attachait une grande importance à ces recherches, qui l’avaient fait nommer vice-président du Conseil supérieur d’hygiène publique de France.
- Dans la mesure très brève où nous pouvons le faire ici, c’est assez montrer ce qu’a été ce grand savant dont l’influence scientifique a été considérable et aurait pu devenir plus grande encore. L’homme était foncièrement bon ; mais cette bonté n’excluait pas la fermeté et, comme directeur du Service de la Carte ‘ géologique, comme membre de nombreuses commissions, il a montré avec quelle autorité, quand il le fallait, il savait se faire écouter et obéir. : - 1
- L. De Launay.
- LA CATASTROPHE DE LA « LIBERTÉ »
- Je ne reviendrai pas ici sur les détails de. l’affreux drame qui s’est déroulé le 25 septembre,.au jour naissant, dans la. rade de Toulon. Nos lecteurs les ont trouvés en abondance dans tous les quotidiens.
- J’en rétablirai seulement les principaux épisodes et en fixerai, dans la mesure du possible, l’ordre chronologique, cet ordre ayant, au point de vue de la recherche des causes du désastre, une importance primordiale. Il est en effet de toute nécessité, de toute urgence même, que la marine et le pays soient fixés de la façon la plus formelle sur ces causes parce qu’elles touchent au plus haut point à l’existence même de notre puissance navale. Or donc, le 25 septembre, à l’aube, tout est calme sur la rade de Toulon où dorment paisiblement les. cuirassés de la 2e escadre (type Patine, vice-amiral Bellue, auquel appartient la Liberté), et ceux de la 5e (type Gaulois, vice-amiral Aubert). La Jre escadre (type Danton, vice-amiral Boué de Lapeyrère) est au large en exercices.
- Nos navires, rentrés à Toulon le 17 septembre, après des manœuvres d’un extrême intérêt, se reposent, se ravitaillent, exécutent les réparations nécessaires, visitent leurs machines. Une petite partie des équipages, des commandants et des officiers, ont été envoyés en permission de durées va-
- riables, comme il est de règle après les manœuvres.
- Les, bâtiments ont eu à supporter une dure et longue période de chaleurs. Les mois de juillet et août ont été torrides, et le soleil a terriblement frappé
- su ries coques d’acier ; de plus, les feux de presque toutes les chaudières ont été allumés pendant les 15 jours qu’ont duré les manœuvres, et de ce fait une température d’étuve a régné dans les cales des navires, chauffées soit par le rayonnement des chau-dières et des machines, soit par le réseau des innombrables tuyaux qui font circuler dans toute la coque la vapeur nécessaire au fonctionnement des nombreuses machines.
- On sait, dans la marine mieux que partout ailleurs, combien les poudres B sont sensibles à l’élévatiori de la température et l’amiral Bellue, dès le retour de son escadre à Toulon, a prescrit qu’il en soit passé sur chaque navire une visite minutieuse. Il ressort de cette enquête que les stocks de poudres de combat sont en bon état et ne présentent aucune trace de décomposition. L’amiral informe le ministre de l’heureux résultat de la visite. On est tranquille ; autant qu’on peut l’être quand on dort sur 125000 kg de poudre B, même en parfait état. (Ce chiffre représente le poids de la poudre embarquée à bord des navires du type Liberté.)
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- A bord de la Liberté, comme sur tous les autres navires,le branle-bas est fait à 5 h-. 15. A 5 h. 35 m. l’équipage étant debout depuis un quart d’heure, on voit monter dans les entreponts de l’avant, une
- réduit qui fait partie de cette soute et qui porte le nom de chambre de distribution.
- Flammes et fumée ont le caractère indiscutable de l’inflammation de la poudre B, et dans tout le
- Fig. 2. — Les débris du cuirassé.
- fumée jaune et âcre ; en même temps des flammes jaunes se montrent dans la casemate du canon de 194 mm. de tribord avant et fusent par le haut
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- navire, où l’affreuse nouvelle s’est instantanément répandue, personne ne s’y trompe, le feu est clans les soutes ! ' .
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- Fig. 3. — La rade'de Toulon après Vexplosion de la Liberté. Les premiers travaux de sauvetage.
- du mât de misaine. Ce mât est creux, il descend jusqu’au fond de la cale et sert de passage aux munitions des canons de 47 mm. placés dans la hune. A cet effet il communique par son pied avec la soute aux munitions de 47 mm. par l’intermédiaire d’un
- Presque au même instant, trois petites explosions se produisent dans les fonds du navire, assez fortes cependant pour avoir été entendues des bâtiments voisins et l’amiral Aubert, du Saint-Louis, les signale dans la première de ses dépêches.
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- Il n’y a point de doute sur ces faits. Aucun incendie ne s’est produit dans une partie quelconque du bâtiment avant le moment où on a aperçu la
- soutes, mais cet ordre n’a pu être exe'cute' que pour celles de l’arrière. Dans celles de l’avant, l’incendie s’est propagé avec une telle rapidité que les flammes
- Fig, 4. — Le cuirassé Liberté avant le désastre.
- fumée et les flammes provenant de l’inflammation I ont maintenant envahi les faux ponts, sortent par des poudres B. | les hublots et les sabords et avec elles cette fumée
- Fig. 5. — Le cuirassé République endommagé par une plaque de blindage projetée lors de l’explosion de la Liberté.
- L’alerte est donnée, l’équipage envoyé aux postes d’incendie, les secours demandés. Le premier soin des officiers a été de donner l’ordre de noyer les
- asphyxiante, qui interdit absolument l’approche des volants qui manœuvrent les vannes d’introduction de l’eau de mer.
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- Une réflexion s’impose ici. Les installations, qui permettent actuellement d’introduire l’eau dans une soute et de noyer les poudres qui s’y trouvent, sont
- de l’opinion que se font de leur devoir nos marins, officiers ou matelots; c’est alors que le mécanicien principal Lestin, à qui l’officier de service donne
- Fig. 6. — Après l’explosion : les débris, en nappe épaisse, encombrent la rade.
- faites en vue d’un incendie éclatant plus ou moins loin de la soute et laissant le temps d’arriver aux volants de manœuvre, d’ouvrir les vannes, et donnant encore le temps nécessaire à l’eau pour remplir son office, soit environ un quart d’heure.
- Mais, que ce soit dans la soute, comme c’est, sans doute possible, le cas de la Liberté, que l’incendie se déclare, alors le temps manque, la chaleur et la fumée ne permettent plus l’accès des appareils de manœuvre, placés verticalement au-dessus dé la soute, et d’ail-leürs, le permettraient-ils encore, que les tiges et les tôles faussées, les tuyaux écrasés par la chaleur et les premières déflagrations empêcheraient tout résultat de se produire.
- On a donc essayé, sur la Liberté, d’aller ouvrir les vannes des soutes. On n’y a pas réussi; et ici se place ce dramatique et magnifique épisode qu’il convient de retenir parce qu’il est beau comme tout ce qu’on peut citer et qu’il donne une idée exacte
- l’ordre d’aller veiller au noyage des soutes de l’avant, répond : « J’en viens, et je n’y ai pas réussi, mais j'y retourne ». Et simplement, sans croire évidemment qu’il accomplissait là un acte d’admirable héroïsme, Lestin se plonge dans la fumée et les flammes, il y disparaît et n’en revient pas.
- 20 minutes se sont écoulées depuis les premières explosions. L’incendie a cheminé. Les premières gargousses enflammées ont échauffé les .voisines, déterminé leur inflammation, les cloisons de tôle ont rougi, malgré les isolants dont elles sont garnies.. Les soutes de l’avant, puis celles du centré ont été atteintes et lorscjue la pression et la température se sont élevées au degré convenable, tout s’embrase et tout saute d’un seul coup dans un éclat formidable.
- Le navire se coupe à peu près au milieu. Tout l’avant, sur une longueur de 65 mètres environ, disparaît, anéanti, pulvérisé; et il y avait là cependant des pièces comme la tourelle avant, renfer-
- Fig. 7- — Croquis expliquant la disposition actuelle de l’épave. Toute la'partie grisée B de l’avant a disparu ; les deux ponts A se sont repliés sur l’arrière. La tourelle C est retournée.
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- mant 2 canons de 50 centimètres et pesant en toiit plus de 600000 kilogrammes. Il y avait aussi le blockhaus, 4 tourelles et 2 casemates, des pièces de 19 centimètres, bien d’autres poids encore.
- Pour la partie arrière, le phénomène a été tout autre. L’effort d’expansion du gaz s’est produit à peu près verticalement. Il a arraché des lianes du navire les 2 ponts qui surmontent le pont cuirassé et les a rejetés en arrière avec ce qu’ils portaient, couvrant de leur double masse la passerelle arrière et le commencement de la plage, arrière. Les photographies montrent très nettement ce mouvement. Les deux ponts renversés sont restés à peu près parallèles et on voit très bien une des tourelles de 1-9'cm qui, soulevée avec eux, gît maintenant son pivot en l’air. La cheminée et le mât de l’arrière ont été,- bien entendu, fauchés par cette trombe d’acier.
- L’eau a d’ailleurs immédiatement pénétré dans tout l’arrière par celte sorte de gouffre béant qu’ont laissé au-dessous d’eux les ponts soulevés, et le peu qui restait du navire a coulé, ne laissant plus voir au-dessus de Peau qu’une montagne d’aciers tordus et: enchevêtrés, dont la vue frappait d’épouvante les cœurs les mieux trempés.
- Quelques minutes avaient suffi pour transformer en ce hideux débria un des plus beaux navires de notre flotte.
- Je ne m’étendrai pas sur les ravages extraordinaires que l’explosion causa sur les embarcations accourues de toutes parts au secours de l’équipage de la Liberté et surtout sur les navires voisins. On les connaît. Il faut noter cependant ce fait presque fabuleux d’une plaque de blindage pesant 27 tonnes qui est allée s’incruster dans les flancs de la République à 500 mètres de distance et qu’on a eu toutes les peines du monde à enlever. Et je rappellerai enfin-,-pour pouvoir leur adresser le tribut d’hom-magé que;méritent les enfants de France tombés au poste d’honneur, que 206 officiers et marins de-la Liberté, des autres navires et des services du port . de Toulon ont trouvé la mort dans la catastrophe. ' -
- Et maintenant cherchons une conclusion. Il est établi tout d’abord que l’incendie qui a fait périr la Liberté s’est déclaré dans une soute à poudre, probablement celle qui placée, au pied du mât ’de misaine, contenait les munitions des canons de 47 millimètres.
- Que cet incendie ait été provoqué par une cause accidentelle, personne ne le croira de ceux qui savent de quels soins les soutes à poudré sont entourées à bord de nos navires et combien leur accès est défendu.
- Il reste donc l’hypothèse de l’inflammation spontanée de quelques gargousses de poudre B, jeunes
- ou moins jeunes, et en vérité il ne reste que cette hypothèse-là.
- Depuis la terrible leçon de Yléna, toutes sortes de précautions ont été prises, il faut le reconnaître, pour assurer la conservation des poudres B et une surveillance plus active encore que par le passé s’exerce à chaque instant sur elle.
- Mais il faut bien admettre que ces précautions ne sont pas encore suffisantes. Et comme on. ne voit pas ce qu’on pourrait faire de mieux; dans cet ordre d’idées, une solution s’impose et c’est elle que, depuis Yléna, réclament les marins. Le sacrifice est dur mais il est nécessaire : Il faut changer nos poudres. Une autre leçon est à tirer de l’effroyable catastrophe. Le noyage des soutes doit être étudié dans un ordre d’idées plus large que celui qui était envisagé jusqu’à présent.. Nos soutes doivent pouvoir être remplies d’eau très rapidement, en un nombre très court de minutes, et cela, par des moyens qui ne risquent pas d’être annihilés par un incendie déjà déclaré. C’est là d’ailleurs chose relativement aisée. Sauvaire Joühdan.
- Capilaine (le frégate de réserve.
- P. S. — On trouvera ci-dessous une note très intéressante sur lés poudrés dé' la marine. Elle provient d’une personnalité des plus compétentes en la matière et corrobore de façon complète les avis de nos officiers de marine.
- M. S. avait donné dans Y Illustration (n° du 23 mars 1907) une étude sur les poudres marines où se trouvaient des considérations et étaient exprimées des craintes trop malheureusement justifiées par le terrible événement qui vient de se produire. .
- (( L’accident de la Liberté est-il dû à la poudre B ou plutôt à l’inflammation spontanée de la poudre B, comme l’a été l’accident de Yléna en 1907 (voy. Y Illustration du 25 mars 1907). A l’heure .actuelle, il est impossible de l’affirmer; mais ce qui est-certain, c’est que l’accident pourrait être dû à la poudre B. La marine continue, en effet, à employer .les anciennes poudres sans fumée, sans stabilisateur.. C’est là une.situation très dangereuse'et que déplorait,.encore devant mbi, il y a quelques’semaines à peine, un des ingénieurs de l’artillerie navale les plus qualifiés pour parler de cette question. La Marine n’a. rien changé à scs poudres. Il ne faut, pas oublier que là poudre sans fumée n’est pas ün composé défini, stable. C’est un mélange plus ou.mpins hétérogène de cotons ni très divers. C’est une matière organique en quelque sorte vivante qui évolue constamment et dont rien ne décèle les transformations, quand on n’a pas incorporé au mélange un avertisseur (ou stabilisateur). Be la poudre qui paraît en parfait état peut s’enflammer cinq minutes après. Le magasin d’Orangca à Madagascar a pris feu le lendemain du jour où la visite des poudres avait démontré que les poudres étaient en parfait état; M. Clémentel a rappelé le fait à la tribune de la Chambre.
- « On se base, pour évaluer la durée probable d’une poudre, sur l’essai suivant : on chauffe la poudre à étudier à 110 degrés pendant «.heures. Si elle ne donne des signes de décomposition qu’au bout de « heures, on admet qu’elle se conservera, n mois à 40.degrés. C’est-de la folie furieuse. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette manière de faire. > « C’est ainsi qu’on nous dit que les poudres de la Liberté devaient encore durer 50 mois. '
- « En Allemagne, des poudrés qui ont été embarquées 24 mois sont retirées des approvisionnements1! » S.
- Le compte rendu de la séance du 2 octobre de l’Académie des Sciences paraîtra dans le prochain numéro. Le Gérant : P. Masson^ —-Imprimerie-Lahuré, rue de Tledrus, 9, à Paris:
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- LA NATURE. — N° 2003.
- 14 OCTOBRE 1911.
- UNE MACHINE A CUEILLIR LE COTON
- La cueillette des produits est généralement un des problèmes les plus compliqués qui se présentent dans les exploitations agricoles. Dans bien des cas on est arrivé, grâce aux progrès du machinisme, à rendre inutile l’emploi de la main-d’œuvre, mais dans beaucoup d’autres cette suppression semblait être une véritable utopie.
- Dans la culture du coton, en particulier, la récolte des précieuses petites boules de neige paraissait bien destinée à être toujours faite à la main. Cette pra-
- tiquait des modèles de machines-outils, M. Àngus Campbell, eut l’occasion de se rendre dans le Texas pour y voir son frère. Ayant ainsi pu observer tous les multiples inconvénients qui découlaient de l’emploi des nègres pour la récolte du coton, son esprit inventif entrevit immédiatement la possibilité d’une machine spéciale pour cette cueillette.
- Plusieurs années plus tard, en 1889 seulement, il put retourner au Texas, emmenant avec lui l’appareil qu’il avait imaginé.
- Fig. i. — La machine automobile Campbell faisant la récolte du coton dans une plantation.
- tique n’est évidemment avantageuse dans aucun cas, mais elle est tout spécialement désastreuse aux États-Unis, qui produisent plus de la moitié du coton récolté dans le monde entier, et qui doivent recourir aux nègres pour cette délicate opération.
- Et toujours la main-d’œuvre fait défaut, quelque exorbitants que soient les salaires payés, ce qui entrave tout accroissement de production.
- Bien des machines ont été vainement essayées. On raconte même qu’un planteur de la Louisiane importa en 1820-toute une cargaison de singes du Brésil! Il comptait les dresser à cueillir le colon, mais on devine le piètre résultat qui fut obtenu.
- Il y a 25 ans, un Écossais fixé à Chicago où il fa-
- 39e année.
- Pendant vingt ans, il dut continuer ses recherches, car il ne pouvait construire ou perfectionner qu’une machine par an, étant dépourvu de tout moyen d’action sur place, 11e pouvant exécuter ni réparation, ni amélioration. Après chaque essai il devait remporter sa machine à Chicago, à quelques milliers de kilomètres.
- Naturellement il était en butte aux railleries non seulement des nègres, mais même des fermiers incrédules. A tous ces déboires vinrent s’ajouter des embarras financiers, qui se renouvelèrent à maintes reprises.
- Pendant longtemps ses appareils furent traînés par des mules. Comme le mécanisme recevait le
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- 306 ===== UNE MACHINE A CUEILLIR LE COTON
- mouvement directement des roues, quand celles-ci patinaient, il restait en panne pour le plus grand dommage des plants de coton. Quand le nègre conducteur frappait l’attelage, celui-ci partait à une vitesse exagérée et de'sastreuse pour le bon fonctionnement de la machine. Il fallut vraiment la ténacité légendaire d’un Écossais pour que ces multiples difficultés n’arrêtassent pas l’inventeur.
- C’est qu’en effet le problème auquel il s’élait attaqué était des plus ardus. Il s’agissait de cueillir le coton mûr et épanoui, sans endommager la plante, sans enlever le feuillage, sans ramasser les fleurs ou les boules de coton n’ayant pas encore mûri. Il faut bien savoir qu’il n’en va pas avec le coton comme avec le blé, par exemple, dont tous les épis arrivent ensemble à maturité et que l’on peut faucher d’un seul coup. Au contraire, le coton éclôt peu à peu et se récolte en deux ou trois fois.
- Pour agripper le coton mûr et le coton mûr seulement, 31. À. Campbell expérimenta toutes sortes de doigts en bois, ayant depuis 37 jusqu’à 6 mm. dè diamètre; sur quelques-uns, il mit des fils métalliques, sur d’autres des soies de porc. Finalement il en vint à employer des doigts ou aiguilles en acier très légèrement barbelés, mais tels qu’il est possible de les faire tourner sur une table d’acajou poli sans la rayer. Néanmoins ces barbes sont, suffisamment accentuées pour retenir toute fibre de coton qu’elles ont touchée.
- Pendant longtemps la force motrice nécessaire soit à la propulsion, soit à la manœuvre de la machine fut l’objet des recherches de l’inventeur qui s’était tout d’abord servi d’une ou deux mules, mais dont le dernier système en réclamait six. Or, dans ces conditions, tout un champ de coton aurait été saccagé sans qu’un brin de coton y fût cueilli.
- Heureusement le moteur à explosion fit son apparition sur ces entrefaites. C’est en adaptant son mécanisme à un châssis de 30 chevaux que M. Campbell réussit à mettre sa « cueilleuse de coton » au point. Il s’en est cependant fallu de bien peu que l’automobile ne lui jouât un bien vilain tour. Vers la fin de 1908, la Société qu’il avait formée n’avait plus que 1000 fr. en caisse. À grand’peine un des principaux marchands de coton de New-York avait été persuadé de venir dans le Texas pour assister à une expérience décisive : tout l’avenir de l’affaire était en jeu, car il s’agissait d’obtenir par son entremise les nouveaux capitaux indispensables.
- Dans une circonstance aussi grave le moteur ne s’avisa-t-il pas de refuser tout service? 31. Campbell vécut là une des demi-heures les plus pénibles de son existence, mais par bonheur il réussit enfin à faire partir le moteur récalcitrant, et le grand négociant arrivé plein de scepticisme fut émerveillé de ce qu’il vit et complètement gagné à la cause de cet extraordinaire engin ; celui-ci qui s’avance à travers les rangées de cotonniers à l’allure d’un homme au pas, presse légèrement les plantes A-ers leur milieu à l’aide de deux guides et les abandonne, sans leur
- avoir causé aucune dégradation, sans avoir enlevé ni fleurs, ni feuilles, ni coton insuffisamment mûr, mais après avoir cueilli tout celui qu’il convient de ramasser.
- Sans entrer dans le détail de cette machine, d’ailleurs fort simple et très robuste, il suffit de dire que 816 doigts d’acier barbelés, portés par des cylindres verticaux de faible diamètre, tournent sur des chaînes sans fin autour de deux tambours placés de chaque côté du châssis ; de telle sorte que ces doigts viennent successivement presser toutes les parties des plantes, qu’ils ne peuvent détériorer, car ils sont animés d’un mouvement d’avant en arrière de meme vitesse que le mouvement d’arrière en avant de l’automobile. Mais ces doigts d’acier sont assez nombreux et assez serrés pour qu’aucune touffe de colon mûr ne puisse éviter le contact de l’un d’eux. Le coton mûr seul est cueilli, car seules ses fibres peuvent êlre saisies par les barbes de l’acier.
- Tout ce coton est mécaniquement transporté dans deux sacs qui sont à l’arrière et de chaque côté de l’automobile : un homme suffit pour diriger cette dernière et la surveiller. On lui adjoint généralement un gamin, qui . a pour mission d’éviter toute perte de coton quand celui-ci a presque entièrement rempli les sacs. ' ‘
- Dans une belle plantation, en pleine floraison, une de ces machines peut ramasser de 3600 à 4500 kg de coton par jour, dans une autre un peu moins riche de 1800 à 2250 kg, ce dernier chiffre pouvant être pris comme moyenne."
- Un nègre ramasse en moyenne de 90 à 115 kg de coton par jour, certains arrivent à 180 ou 230 kg.
- Une machine peut parcourir quotidiennement de 3 à 4 hectares; en 10 jours, elle peut donc faire deux récoltes sur 16 hectares.
- Si nous prenons une plantation de 40 hectares produisant une demi-balle de coton par 0,40 hectares, comme la cueilleuse mécanique faisant un peu plus de 3 hectares par jour, on a comme dépenses quotidiennes :
- Conducteur, 7 fr. 50; essence et huile, 12 fr. 50; gamin, 5 fr. ; réparations, 5 fr. Au total, 30 fr.
- Une cueillette coûte donc environ 375 fr. ; deux récoltes dans la saison : 750 fr. Or, cueillir à la main ces 50 balles de coton coûterait de 2500 à 4000 fr. et il faudrait occuper 12 personnes pendant plus de 25 jours. On réalise donc un bénéfice de 1750 à 3250 fr., moins l’intérêt et l’amortissement. Sans compter que les fermiers n’ont plus le souci d’amener les nègres à la plantation le lundi matin et de les reconduire le vendredi soir à la ville voisine, ni le désagrément de les loger et de pourvoir à leur nourriture.
- Encore devaient-ils jusqu’ici s’estimer satisfaits quand ils trouvaient tous les nègres nécessaires et quand ceux-ci n’exigeaient pas des salaires trop exorbitants.
- Ainsi, en 1910, les nègres demandaient 5 fr. 50
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- pour ramasser 45 kg de coton, comptés avec les graines : ail cours de 0 fr. 70 la livre de coton, ce salaire représentait le quart de la valeur de la marchandise. Quand les prix sont très bas, il arrive qu’un fermier paye 5 fr. pour faire cueillir ce dont on lui donne 6 fr. 50 à l’usine d’égrenage.
- L’apparition de cette machine va donc constituer une véritable révolution dans la production, et par suite dans l’industrie du coton, tout particulièrement aux Etats-Unis, où, comme nous venons de le
- fera d’autant plus facilement, que l’on peut débarrasser cette machine de son mécanisme spécial et la transformer en un tracteur, auquel on peut adapter tout instrument aratoire quel qu’il soit.
- Si M. Angus Campbell a vu le succès couronner sa persévérance et ses efforts, il faut cependant le plaindre de n’avoir pu en tirer personnellement tout le profit qu’il méritait à si juste titre, car il est décédé au mois d’août dernier avant que son invention se soit répandue : mais son nom mérite d’être
- Fig. 2. — La machine Campbell. — Le battant ouvert montre les cylindres munis de doigts d’acier.
- voir, la main-d’œuvre agricole est très chère. De nouvelles étendues de terrains vont être livrées à cette culture, que l’on n’osait entreprendre : cela se
- inscrit parmi ceux des bienfaiteurs de l’humanité, comme ceux des Watt, des Jacquard et tant d’autres. Louis Serve.
- LES MARINES ITALIENNE ET TURQUE
- Voici l’Italie et la Turquie aux prises! En vérité l’événement ne peut être une surprise pour personne. D’une part, la main-mise de l’Italie sur la Tripolitaine était une éventualité à laquelle l’opinion publique européenne était préparée de longue date. D’autre part, il est bien évident que la Turquie ne pouvait laisser s’accomplir l’occupation sans s’y opposer, et sans faire, tout au moins, le geste si bien défini par la philosophie chinoise, et
- qui consiste à sauver la face... à défaut du reste.
- Une fois de plus, après la guerre russo-japonaise, se vérifié, dans la guerre actuelle, et de façon particulièrement frappante, l’importance de la maîtrise de la mer.
- La Turquie, dont l’infériorité maritime est évidente, s’est du premier jour, vu enlever sans combat, d’ailleurs, cette maîtrise, dont la possession a permis à l’Italie de manœuvrer à sa guise et de
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- prendre dans ses opérations contre la côte de la Tripolitaine, toute la latitude qu’elle a jugée utile.
- Yoici quelle était, - au début des hostilités, la situation des deux belligérants, au point de vue de ,1a puissance navale.
- La guerre a trouvé la marine turque dans une période de demi-régénération.
- Depuis de longues années elle était déchue de cette splendeur et de cette vigueur qui autrefois avaient fait du pavillon'ottoman le maître du bassin oriental de la Méditerranée, et c’était pour les marins un spectacle lamentable, que celui de la flotte turque mouillée à demeure devant Constantinople, délabrée, sans munitions, menant la vie végétative, et hors d’état d’entreprendre quelque opération militaire que ce fût.
- Cet état de choses paraissait devoir changer. Le gouvernement nouveau comprenant combien une marine puissante était nécessaire à une Turquie régénérée, avait fait, pour lui donner cette arme indispensable, des efforts qui semblaient sur le point de produire des résultats appréciables, si... le temps n’avait manqué.
- Au commencement de septembre 1911 la flotte turque comprenait :
- 5 petits cuirassés de 5e classe jaugeant de 2300 à 2700 tonnes, marchant 11 noeuds, et portant 4 pièces de 52 mm. dans un réduit blindé. Ils se nomment Aün-i-Illah, Muin-i-Zaffer, Feth-i-Boidend.
- Ils ont été refondus en ment en bon état; mais leur vitesse, trop faible permet à peine de les classer parmi les navires ayant une valeur militaire.
- L’Assar-i-Tewfik, de 4700 tonnes, 10 nœuds, armé de 2 canons de 210 mm, 6 de 150 mm., refondu en 1906 et ne pouvant rendre de services que comme fort flottant.
- Le vieux cuirassé Messoudieh de 9100 tonnes construit en 1874, mais refondu en 1904, marchant 15 nœuds et portant 2 pièces de 234 mm et . 12 de 152 mm.
- Enfin, et c’est là le plus clair de la puissance navale ottomane, deux cuirassés achetés l’année dernière à l’Allemagne et rangés dans la flotte turque sous les noms de Kaïr-ed-din-Barbarossa et Torghul-Beïss, ex -Iiurfurst Friedrich-Wilhelm et Brandenbourg. Ces deux bâtiments jaugent 10 000 tonnes, atteignent la vitesse de 16 nœuds et sont armés : le premier de 2 canons de 240 mm et 12 de 150 mm, le second de 6 pièces
- de 280 mm et 6 de 105 mm. Leur équipage compte 640 hommes.
- L’Amirauté turque dispose encore : de 2 croiseurs protégés modernes, de 3800 tonnes, filant 22 nœuds, mais très faiblement armés de 2 canons de 152 mm et 8 de 127 mm; de 3 avisos torpilleurs de 900 tonnes sans valeur en raison de leur faible vitesse (12 nœuds); de 3 autres avisos torpilleurs excellents (900 tonnes et 23 nœuds, datant de 1906); de 10 destroyers déplaçant de 300 à 600 tonnes et capables de rendre de très bons services, avec leur vitesse de 25 à 28 nœuds; enfin de 15 torpilleurs de 100 à 165 tonnes, filant de 20 à 26 nœuds et portant chacun 3 tubes lance-torpilles. Au total 7 cuirassés dont 5 de valeur douteuse, 2 croiseurs protégés, 28 bâtiments torpilleurs.
- C’est là tout, et on avouera que c’est vraiment peu pour une nation qui a de grands intérêts maritimes. Il faut noter spécialement que l’Amirauté ottomane n’a jamais songé à adjoindre à cette flotte vraiment trop faible quelques sous-marins qui, dans les conjonctures actuelles, eussent pu jouer un rôle très important.
- Au point de vue du personnel, la Marine Turque emploie 1362 officiers et 5120 marins de tous grades.
- Depuis quelques années, l’instruction et l’entrainement de ce personnel, et, en fait, le commandement de l’escadre étaient confiés à un contre-amiral et à un certain nombre d’officiers anglais officiellement mis à la disposition du gouvernement turc.
- Ces officiers ont, d’ailleurs, cessé leurs fonctions dès l’ouverture des hostilités.*
- Italie. — A côté de sa rivale momentanée, la flotte italienne fait brillante figure. Les ingénieurs italiens se placent d’ailleurs au premier rang dans l’art de la construction navale et se sont toujours distingués par l’esprit d’initiative. Pour des considérations spéciales basées sur la configuration des côtes où pourront se produire les hostilités, les types adoptés par l’Amirauté italienne ne répondent pas exactement au classement en vigueur chez les autres puissances. C’est ainsi que les cuirassés italiens sont en général très armés pour leur tonnage, mais portent des cuirasses assez faibles avec une provision de charbon relativement peu considérable. Ce seraient donc plutôt des croiseurs cuirassés.
- Sous l’étiquette : cuirassés, nous trouvons 8 bâtiments semblables, deux par deux, et dont les plus
- 3 pièces de 120 m/rr. 3piécesde305n/m
- '*pièces de I20m/n
- U Ll
- ? pièces de 305 m/m 3 pièces de l20m/m
- Cuirasse de toutes les tourelles épaisseur 203 m/m
- 3 pièces de 120 m/rr
- 3 pièces de305 m/m
- TTT
- 1 pièces de 120 m/m
- 2 pièces de30Sm/m 3pièces de 120 m/m
- Blockhauss 'épaisseur 250 m/m
- Cuirasse de flottaison épeisseur30Sm/m à 250m/n
- Ceinture mince épaisseur203 f/m
- tJtforjsu.Gji
- Fig. i. — Disposition de la cuirasse et de l’artillerie du cuirassé italien Conte- di Cavour, de 23ooo tonnes, lancé récemment. Navires semblables en chantier : Giulio Cæsare, Leonardo da Vinci.
- 1907 et sont relative-
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- LES MARINES ITALIENNE ET TURQUE
- 300
- anciens, YAmmiraglio di Saint-Bon et YEmanuele Filiberto, datent de 1898. Ils jaugent 10 000 tonnes et ont une vitesse de 18 nœuds à toute puissance.
- Leur artillerie principale se compose de 4 pièces de 254 mm, 8 de 152 mm et 8 de 120 mm.
- Le Benedetto-Brin et le Regina Margherita1 ont e'te' lancés en 1901. Tonnage, 15400 tonneaux, vitesse 20 nœuds 5. Artillerie : 4 pièces de 505 mm en 2 tourelles, 4 pièces de 205 mm en casemates, 12 pièces de 152 mm dans une redoute centrale cuirassée. Les 4 cuirassés suivants sont pareils comme tonnage, vitesse, armement. Ils diffèrent seulement par leur aspect. Ce sont les Vittorio Emanuele II, Regina-Elena, Borna, Napoli, de 12 600 tonnes, 20 nœuds 5 de vitesse, armés de deux canons de 505 en deux tourelles, 12 pièces de 205 mm par paires en 6 tourelles ; ils datent tous de 1906.
- Parmi les cuirassés d’escadre, on trouve encore le Dante Alighieri, de 19 500 tonneaux, 25 nœuds,
- Fig. 3.
- Le cuirassé italien Regina-Elena.
- portant 10 pièces de 505 mm et 18 de 120 mm. Avec ce bâtiment, dont l’armement n’est d’ailleurs pas encore terminé, la marine italienne est entrée dans l’ère des Dreadnought, c’est-à-dire des navires cuirassés armés d’un seul calibre (les 120 mm sont considérés comme constituant l’armement contre les torpilleurs). Il faut signaler encore que le Dante Alighieri est le premier navire à flots qui portera des tourelles contenant 5 pièces. On trouve, en effet, sur son pont les deux tourelles extérieures renfermant chacune 5 pièces de 505 mm.
- Après la marine italienne, la marine russe se lance aussi dans cette voie.
- La liste officielle porte en tête des croiseurs cuirassés les navires : Conte di Cavour, Ginlio Cesare, Leonardo da Vinci, dont le premier seul a été lancé, et qui, avec leur tonnage de 22000 tx, leur vitesse de
- 1. Ges renseignements sont, en grande partie, tiré des Flottes de combat, du commandantdeBalincourt.Berger-LcvrauIl, édit.
- Fig. 2.
- Un contre-torpilleur turc.
- 22 nœuds 5 et leur armement composé de 15 pièces de 505 mm, n’auront guère de compétiteurs, au moment où ils entreront en service. Les 15 pièces de 505 mm sont disposées pour pouvoir tirer toutes du même bord.
- Les vieux navires Re-Umberto, Sardegna, Sicilia, datant de 1889, mais refondus en 1892, ne peuvent plus être comptés comme ayant une valeur militaire sérieuse. Ils sont cependant les seuls bâtiments italiens armés de 545 mm, au nombre de 4 chacun.
- On trouve encore sur la liste des croiseurs cuirassés :
- Les Carlo Alberto, Vettor-Pisani (1895) de 6500 tonnes, 17 nœuds, affectés au service des Écoles d’artillerie et de torpilles.
- Les Garibaldi, Varese, Ferrucio (1899) de 7500 tonnes, 20 nœuds, armés de 2 canons de 205 mm, 14 canons de 152 mm.
- - Enfin, les San Giorgio, Marco, Pisa, AmcilfL (1908) de 10 000 tonnes, 25 nœuds, portant 4 pièces de 254 mm, 8 de 190 mm.
- La marine italienne compte : 10 croiseurs pro-
- Fig. 4.
- La flotte turque à l'ancre devant Constantinople.
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- 310 —.............—..... CHRONIQUE ~
- tegés de" petit tonnage et sans vitesse sérieuse. Les plus récents datent d’ailleurs de 1896; 8 croiseurs torpilleurs de 800 à 1300 tonneaux et 20 à 22 nœuds de vitesse ; 23 destroyers de 350 tonnes environ et 28 à 50 nœuds; 28 torpilleurs de haute mer de 200 à 300 tonnes; 62 torpilleurs de défense mobile; 6 submersibles. Soit au total 8 cuirassés, 11 croiseurs cuirassés, 10 croiseurs protégés et 127 petits navires torpilleurs.
- Ces bâtiments sont monte's par 32 000 matelots commandés par 2154 officiers. Le commandant en chef de la marine italienne est le duc de Gênes, oncle du roi. Le duc des Àbbruzes (son cousin) commande en chef les flottilles de torpilleurs et a son pavillon sur le croiseur cuirassé Veltor Pisani.
- Nos lecteurs nous pardonneront cette nomenclature un peu sèche, qu’il était difficile cependant d’éviter pour donner un aperçu exact des forces en présence.
- Il n’y a donc pas de comparaison possible entre les forces navales de la Turquie et de l’Italie et il ne semble pas vraisemblable qu’une rencontre
- navale sériêiise puisse se produire. Et cependant, la marine turque possède quelques bons torpilleurs, bien mis au point et bien entraînés, paraît-il, par les instructeurs anglais; le théâtre des opérations navales n’est pas immense et il présente avec ses îles nombreuses et ses côtes découpées un champ d’action très favorable à l’emploi des torpilleurs ; dans ces conditions, quelques officiers déterminés pourraient peut-être faire de grandes choses avec de petits moyens.
- Quoi qu’il en soit, les événements actuels mettent en relief, et de la façon la plus saisissante, cette vérité déjà démontrée par des événements de même nature, à savoir que toute nation qui possède des intérêts ou des territoires au delà des mers, et qui veut les défendre ou les garder, commet une sorte de suicide si elle ne s’assure pas tout d’abord la maîtrise des Océans, soit par ses propres moyens, si son état politique lui permet de le faire, soit par le jeu des alliances. Et nous ferons bien de méditer cette leçon de choses. Sauvaire Jourdan.
- Capitaine de frégate de réserve.
- CHRONIQUE
- Importante découverte à Alésia. — M. le commandant Esperandieu vient de signaler, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (29 septembre), la découverte qu’il vient de faire, avec le Dr Epery, ancien maire d’Alise, de restes étendus du rempart même de la ville d’Alésia que défendirent les Gaulois de Vercingétorix. Cette découverte est le pendant de celle des fossés de César, rencontrés, vers 1865, dans, la plaine des Laumes. La muraille d’Alésia a été construite suivant un mode qui nous était connu par la description qu’en donne César dans le De Bello Gallico (vu, 25). Elle se compose : 1° d’une levée de terre dont la façade est un parement de gros blocs dë pierre à peine dégrossis ; 2° de poutres de bois à section quadrangulaire placées d’équerre sur la direction de l’ouvrage et reliées entre elles, à l’intérieur de l’œuvre, par d’autres poutres qui forment traverses, et qui sont liées aux premières par des clous de fer à quatre pans, sans tête, d’uné longueur de’25 à 50 centimètres. Un premier lit de ce système de poutres était placé tout à fait au pied .de,l’œuvre, c’est-à-dire sur le le sol même, un second venait ensuite, en échiquier par rapport au premier, à trois pieds plus haut, et d’autres au-dessus, de trois pieds en trois pieds, jusqu’à la hauteur voulue : « Ce genre d’ouvrage, dit César, avec ses pierres et ses poutres régulièrement alternées, produit un effet qui n’est pas désagréable à la vue ; il convient, en outre, parfaitement pour la défense : la pierre y préserve le bois de l’incendie et les poutres, souvent longues de quarante pieds, reliées entre elles dans l’épaisseur du mur, ne peuvent être ni brisées ni détachées par le bélier. »
- Naturellement, à Alésia, la plupart des poutres sont ou pourries ou détruites, mais on en reconnaît l’emplacement au vide qu’elles ont laissé entre les pierres et aux clous de fer qui sont restés en place. Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que le mode de construction gaulois des remparts, décrit par César, se trouve confirmé par les fouilles; on.se rappelle, en effet, les découvertes
- de M. Castagne, agent voyer du Lot, à Murcens et au Puy d’Issolud, en 1868 et 1875 : la contexture de ces deux enceintes gauloises avait confirmé les renseignements fournis par César au sujet de l’enceinte (VÀva-ricAim (Bourges). D’autre part, le Dr Guebhard a décrit de nombreuses murailles fortifiées gauloises, d’ailleurs un peu différentes, dont il a fait le relevé dans le Sud-Est de la France. Ajoutons que MM. Esperandieu et Epery ont trouvé au pied du rempart un projectile de baliste, en pierre, sphérique, pesant près de 2 kilogrammes. Ils ont également mis au jour la voie gauloise qui traversait le rempart et donnait accès dans F oppidum : la largeur de cette voie approche de 15 mètres et le passage des chars y a creusé, à un écartement de 1 m; 58, des ornières dont la profondeur moyenne est d’environ 6 centimètres; elle se trouve à l’Est, des fortifications. Comme l’a fait fort justement observer M. Héron deVillefosse en donnant lecture à l’Académie de la lettre'de M. Esperandieu, la découver te du rempart gaulois ; d’Alésia n’est pas seulement un événement archéologique. Nos veux revoient une des reliques les plus émouvantes de notre histoire nationale. C’est à l’abri de cette muraille que nos ancêtres se sont sentis, peu à peu enveloppés par l’étreinte méthodique et progressive de l’armée romaine : c’est derrière ce mur qu’ils s’étaient réunis pour défendre, dans un suprême effort, l’indépendance du pays. (Nous avons donné, un article complet sur Alésia dans notre n° 1765, du 9 mars 1907.) .
- Les échanges gazeux chez les enfants. — 11
- est intéressant de pouvoir calculer la ration alimentaire chez les enfants et l’on peut y arriver en mesurant leurs échanges gazeux, c’est-à-dire les quantités d’acide carbonique émis et d’oxygène absorbé et en dosant l’azote excrété. En ce qui concerne les premières déterminations, on a constaté qu’un enfant dégage, en moyenne, en une heure, par mètre carré de surface, 12 grammes d’acide carbonique et absorbe 1 1 grammes d’oxygène.
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- L’ÉLECTRICITÉ TRANSMISE A DISTANCE SANS LIEN MATÉRIEL
- Nos lecteurs se rappellent sans doute les belles expériences de M. Gabet sur la direction à distance des torpilles. Ils connaissent également les dispositifs télémécaniques de M. Branly, où les ondes hertziennes servaient, d’une façon analogue, à transmettre à distance les commandes les plus diverses (pour démarrer ou arrêter les moteurs, déterminer la détonation d’un mélange explosif, etc.). Enfin un inventeur nurembergeois, M. YVirth, s’est fait connaître ces temps-ci par son système de télédirection électrique des navires et par le « vaisseau-fantôme » qu’il vient de faire évoluer sur le Wannsee, près de Berlin. Plus ambitieux que ses confrères européens, M. M. Tesla, l’électricien américain bien connu, rêve depuis des années d’un réseau de force
- motrice recouvrant tout le territoire des Etats-Unis et qui, sans aucun lien matériel avec les stations génératrices, leur emprunterait l’énergie électrique par transmission radiotélégraphique. C’est dire que non seulement le minimum d’énergie nécessaire pour déclencher un mécanisme, mais la force motrice elle-même serait transmise par l’in-. lermédiaire des ondes électro-magnétiques. Ignorant encore le principe de ce projet grandiose, nous nous bornerons à reproduire la photographie que M. Tesla a bien voulu nous prêter, de l’immense tour génératrice érigée à Long Island près de New-York et celle de la décharge d’un de ses « transformateurs-multiplicateurs », décharge vraiment imposante et qui donne une idée des quantités d’énergie mises en ieu.
- Dr A. G.
- 'TT-a,
- En haut : Tour génératrice à Long Island. — En bas : Décharge d’un transformateur-multiplicateur.
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- LE PORT DE BORDEAUX
- Bordeaux est un centre e'conomique dont l’importance s’est considérablement accrue dans ces dernières années. Ce n’est plus seulement le point de passage traditionnel des produits agricoles de la riche région du Sud-Ouest, l’entrepôt des vins, fruits et bois; la ville est maintenant une grande Vyille industrielle à expansion rapide ; les régions /environnantes, autrefois presque exclusiveinent agricoles, së sont également industrialisées : Bordeaux est devenu le point de transit des matières premières importées et des objets fabriqués exportés. D’où, pour ; le.port, un trafic en progression constante,.. et
- tion, pour, y faire face, de perfectionner d’urgence les aménagements et l’outillage.
- Les lecteurs de La Nature savent dans quel sens et avec quelle promptitude s’est effectuée de nos jours l’évolution delà marine marchande ; en quelques années les bâtiments sont devenus de véritables maisons flottantes ; le plus grand de tous,
- VOlympic, jauge aujourd’hui 50 000 tonnes et a plus de 10 mètres de tirant d’eau. Les ports doivent suivre ce mouvement, sous peine de déchéance; or, Bordeaux, aujourd’hui, ne peut recevoir, quand’ les circonstances de marée sont défavorables, que les navires de 7 mètres de tirant d’eau.
- Ainsi, la prospérité économique de la ville d’une part, les progrès généraux de la navigation d’autre part, exigeaient la transformation du port de Bordeaux. Des travaux considérables étaient nécessaires, ils sont aujourd’hui en cours d’exécution. Nous allons en ^exposer les grandes lignes ; il nous faut auparavant jeter un coup d’œil sur l’état actuel du port et préciser la nature de son trafic.
- I. État actuel du port. — Le port de Bordeaux est situé à cheval sur les deux rives de la Garonne à 98 kilomètres de la Pointe de Grave, et à près de
- d 30 kilomètres des profondeurs situées au delà de la barre extérieure. Le développement du port est ainsi lié directement à l’amélioration des accès. Les navires y montent et en descendent en utilisant l’amplitude delà marée. Les hautes mers à Bordeaux atteignent en vive eau ordinaire la cote (-h 5,51) au-dessus de l’éliage local, en morte eau ordinaire la cote (-(- 4,04), enfin dans les marées les plus faibles la cote minima de (-}- 5,48).
- Accès en rivière. — La Gironde ne présente pas
- en aval de Pauillac, sur la route de navigation, de fonds naturels supérieurs à la cote (— 4,10) et permet en tout temps, même avec les marées les plus défavorables s’élevant à la cote (H- 5,94), la montée des navires de 8 mètres ;en amont, la nécessité d’une amélioration s’est fait sentir dès 1850, mais c’est au cours des 20 dernières années surtout, grâce au progrès des dragages, combinés avec les méthodes rationnelles d’aménagement du lit, que des résultats importants ont pu être obtenus, permettant une augmentation de 1 m. 50 de tirant d’eau sur l’état antérieur; à l’heure actuelle, les seuils sont maintenus à une cote maximum de (—5,50), de sorte que l’amplitude de la marée et la nature des fonds, constitués sur une épaisseur notable par des vases très fluides, à travers lesquelles les quilles des navires passent sans difficulté, permettent en tout temps la montée à Bordeaux des navires de 7 mètres.
- Les installations actuelles du port lui-même comprennent essentiellement quatré parties bien distinctes, créées à des dates successives et répondant à des besoins bien nettement différents.
- Quais de rive gauche. — Jusqu’au milieu du siècle dernier, les seuls ouvrages du port de Bordeaux consistaient essentiellement en cales inclinées, établies sur divers points de la rive gauche de la
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- LE PORT DE BORDEAUX
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- Garonne. Les premiers quais verticaux ont été construits en 1844 en face de la douane; jusqu’en 1894 on les a progressivement continués vers l’aval, où on fut arrêté par l’entrée du bassin à flot suivie d’un banc de convexité; 919 mètres sont antérieurs à 1869; les 1423 mètres restants, postérieurs à 1888, sont solidement établis sur voûtes. Des cales ont été ménagées par intervalles sur la ligne des quais à l’usage du batelage; l’une d’elles, la cale du Médoc, de 97 mètres de longueur, vient d’être transformée en 1911 en quai vertical. Les quais de rive gauche sont essentiellement affectés aux lignes régulières et au trafic de vins et marchandises diverses.
- Bassin à flot. — Le bassin à flot,
- que les nouveaux quais verticaux de rive gauche, on a construit sur la rive droite de la Garonne,
- Fig. 2. — Bordeaux.
- Vu du pont Saint-Michel.
- (Phot. Vergnol.)
- au lieu dit Queyries, un apponte-ment en charpente de 512 mètres de longueur. En 1902, on racheta un appontement privé en bois de 65 mètres, contigu à cet appontement public et on procéda à deux allongements d’une longueur totale de 170 mètres; cependant l’installation devint rapidement insuffisante et ôn fut amené.à lui donner, par la construction de quais légers sur voûtes, Min déwhipprment total actuel de
- Fig. 3. — Port de Bordeaux.
- Vu de Lormont. [Phot. Vergnol.)
- construit de 1869 à 1882, présente un développement, de 1770 mètres de quais; il est desservi par deux écluses, l’une de 152 mètres de longueur utile et de 22 mètres de largeur, l’autre de 136 mètres de longueur totale et de 14 mètres de largeur. Le bassin à flot renferme, en outre, les deux formes de radoub, la plus grande offrant les mêmes dimen-' sions que la grande écluse. Un deuxième bassin en construction, à la suite du bassin actuel, va donner 1000 mètres environ de murs de quais supplémentaires au début de 1912. Le bassin à flot fait surtout des
- Fig. 4. — Bec d’Ambezjzt confluent de la Dordogne. (Phot. Vergnol.)'
- bois ainsi que les charbons pour le réseau du Midi, les arachides et denrées de l’Afrique occidentale. Ouvrages de rive droite. — À la même époque
- 665 mètres. De plus, 200 mètres de quais nouveaux sont sur le point d’être terminés, et on vient de décider la construction de deux derniers
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- postes, chacun de 100 mètres environ, un en amont, un en aval, qui seront eux-mêmes livrés au trafic à la fin de 4912; on arrivera ainsi d’une part, au banc de rive convexe de Queyries et, d’autre' part, aux Chantiers et Ateliers de la Gironde. Les quais de rive droite font surtout des phosphates des minerais ainsi que les charbons pour le réseau d’Orléans : c’est un trafic par masses.
- Annexes et Avant-port. — Aux trois parties mentionnées ci-dessus, il convient enfin d’ajouter, pour avoir une idée complète de l’installation, diverses annexes du port, soit, en allant d’amont en aval : le port de batelage, qui se développe sur 2000 mètres en amont du pont de pierre ; le mouillage sur rade comprenant 24 postes d’amarrage sur corps-morts pour les échanges des bateaux de mer avec la navigation intérieure, utilisés principalement par les moruquiers: les installations privées pour le débarquement des pétroles groupés aux environs du confluent de la Dordogne ; à Blaye, à Roque-de-Thau et à Caverne avec un poste d’amarrage public sur corps-morts à Roque-de-Thau ; nous ferons une mention à part pour les appon-tements de Pauillac (kilom. 51) qui offrent aux navires de mer une longueur utilisable de 572 mètres avec des fonds de 9 à 10 mètres sous étiage du côté du large, de 6 à 9 mètres du côté de terre : largement outillés, ils jouent par rapport à Bordeaux le rôle d’avant-port destiné, en dehors du trafic local, aux navires à grand tirant d’eau ou à marche rapide qui tiennent à éviter la montée du fleuve.
- II. Le trafic. — Il convient d’examiner maintfc nant la progression du trafic. Le graphiqu” joint fait ressortir en particulier qu’à une période de stagnation a succédé depuis 1905 une poussée considérable. Alors qu’en 14 ans, de 1890 à 1904, il ne s’était manifesté que des oscillations sans
- augmentation nettement marquée, on voit qu’en 7 années, de 1904 à 1910, l’accroissement a dépassé 50 pour 100. Cette augmentation porte essentiellement sur les charbons — qui en fournissent environ la moitié — sur les produits chimiques et minerais et marchandises diverses, tandis que les bois restent sensiblement stationnaires et que les vins sont plutôt en recul. Ainsi, les chiffres traduisent fort nettement la transformation industrielle du Sud-Ouest de la France. A Bordeaux même, la naissance d’un quartier industriel très actif a modifié entièrement la rive droite, couverte par les cultures maraîchères, il y a moins de 20 ans. Sous l’influence de cette expansion, le tonnage par 'mètre courant de mur de quai augmentait partout, mais dans des proportions bien différentes suivant les points, comme il ressort du reste du graphique joint : l’accroissement formidable en Queyries arrivait ; à donner en 1908 un chiffre de 2272 tonnjes par mètre, tandis que l’on n’a jamais dépassé 749 tonnes, chiffre déjà excessif du reste, au bassin à flot ou sur les quais de rive gauche.
- Il faut en trouver une première raison, la plus importante, dans la spécialisation par nature de trafic déjà signalée ; mais une autre réside dans le défaut de liaisons suffisantes par voies ferrées entre les diverses parties du port. Les quais de rive droite sont desservis par la gare de La Bastide (Orléans) et les quais de rive gauche par la gare de Brienne (Midi) : les communications entre les deux réseaux sont largement assurées par le pont métallique établi en 1858 pour la ligne de Paris-Bayonne. Mais les quais de rive gauche et le bassin à flot situé à l’extrémité, ne peuvent être desservis que la nuit, les voies d’accès étant situées sur des chaussées publiques encombrées le jour par un roulage et une circulation urbaine intenses : dans ces condi-
- Le port de Bordeaux.
- BLANQUEFORT M
- LO R MONT
- LEB0USCAT2 \GareduÿMedc \ SfLouis
- CAUdERAN'
- iSTIDE
- MERISNAC
- TALEI
- BÈGLES
- PESSAC
- 5. — Cette carte indique les travaux en cours d’exécution et en projet.
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- LE PORT DE BORDEAUX
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- tions, la production par mètre de quai resterait forcément limitée faute de matériel roulant et le serait encore davantage à mesure que la longueur des quais à flot croîtra. Ajoutons qu’un embranchement du bassin à flot sur la gare Saint-Louis met seul en communication avec le Midi et le réseau national la ligne du Médoc qui dessert Pauillac.
- D’autre part, les dimensions croissantes des navires modernes et les formes pleines de leur maître-couple rendent inutilisables pour eux toutes les installations antérieures à 1880, en particulier les anciens quais et les écluses du bassin à flot : celles-ci dont le radier situé à la cote (—5,00) a, en outre, une forme en anse de panier, ne pouvant pas recevoir en morte eau les navires dépassant 6 mètres de tirant d’eau, alors que, comme nous l’avons vu, les accès en rivière livrent maintenant passage en tout temps aux navires de 7 mètres. Cet
- grandes puissance comprenant l’outillage de deux chantiers va être construit à cet effet : la distance à la mer ne permettant pas la vidange au large, les produits extraits seront relevés sur berge au moyen d’appareils de refoulement flottants. Chaque chantier comportera ainsi une drague à godets capable de fournir de 500 à 550 m3 à l’heure dans l’argile compacte, 2 à 5 remorqueurs de 800 chevaux environ, capables de transporter à la vitesse de 6 nœuds deux des chalands prévus a 500 tonnes, un appareil refouleur de grande puissance capable d’atteindre une distance de 5000 mètres. On voit qu’en travaillant de jour et de nuit on pourrait donc disposer d’une production de 25 000 m3 par journée de 24 heures, qui permettrait, en cas d’extrême urgence, l’exécution du travail prévu en quatre années seulement. Les engins seront pourvus de tous les perfectionnements modernes : en parti-
- Fig. 6. — Panorama du port de Bordeaux. (Phot. Vergnol.)
- inconvénient ne pouvait que s’accroître avec le temps ; car il était certain qu’en présence de l’amélioration notable due aux premiers travaux, on serait amené à tenter un nouvel effort. C’est donc en même temps un programme complet d’amélioration et d’extension qu’il convenait d’adopter : nous allons en examiner les. parties dans l’ordre déjà suivi.
- III. Programme des travaux. — Accès. —Après un examen très serré de la question, on a été amené à penser qu’un approfondissement de 1 mètre à 1 m. 50, d’un ordre de grandeur analogue à celui déjà obtenu, pourrait encore être réalisé dans des conditions acceptables. On espère donc faire parvenir à' Bordeaux dans quelques années et d’une seule traite, depuis la mer, le navire de 8 mètres à toutes les marées, et même le navire de 8 m. 50 à l’exception de 2 à 5 jours par mois ; les travaux permettront, en outre, de recevoir à Pauillac le navire de 40 mètres. Ils comprendront, outre la construction en Garonne et en Gironde d’ouvrages fixes d’aménagement du lit, l’extraction de 20 à 25 millions de mètres cubes. Un matériel de dragages à
- culier tous les appareils seront commandés, au moyen de transmissions à distance, par des leviers ou volants situés sous la main du chef de bord ; celui-ci réglera donc directement par lui-même le fonctionnement de l’énorme machine-outil dont il a la direction, et qui ne comportera qu’un personnel des plus réduits. Toutes les dispositions sont prévues pour éviter les arrêts en cours de travail par cause d’avaries et pour faciliter l’approvisionnement du combustible. La dépense pour l’achat de ce matériel sera de 6500 000 francs et la dépense totale de 20000 000 francs pour l’amélioration des accès.
- Quais de rive gauche. — Les travaux prévus comportent le rempiétement de toute la partie des anciens quais d’amont, sur 955 mètres de longueur, et la construction en place des cales de batellerie de 500 mètres de quais neufs. Le rempiétement sera obtenu au moyen d’un viaduc sur piles et voûtes tout à fait détaché de la rive et foncé à l’air comprimé, pour éviter d’altérer l’état d’équilibre très peu stable des anciens quais ; un tablier en béton armé le réunira à la rive actuelle, et permettra d’augmenter de plus de 10 mètres, la largeur des terre-pleins qui, à
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- 316 r—....—...........LE PORT DE
- l’heure actuelle, est insuffisante. La de'pense prevue s’élève en chiffres ronds à 5 500 000 francs.
- Établissement à flot. — Dans ces conditions, les quais de rive gauche auront reçu tout le développement dont ils sont susceptibles ; nous avons vu que les quais de rive droite occupent de leur côté, dès maintenant, presque toute la longueur disponible en amont de Lormont : une longueur de près de 1 00 mètres resterait bien libre vers l’aval entre les chantiers Labat et Limouzin et les chantiers et ateliers de la Gironde; mais la présence immédiate, en arrière et en élévation, de la grande ligne de l’Orléans, ne permettrait pas de leur donner facilement les dégagements nécessaires. C’est donc exclusivement sur l’établissement à flot, que pouvaient se porter des vues d’avenir largement conçues, afin de développer de nouvelles longueurs de quais, dont on puisse disposer à proximité immédiate de Bordeaux. Ces vues avaient déjà fait l’objet, le 5 avril 1884, d’une remarquable étude due à l’initiative .de M. Fargue, et dont il n’y avait qu’à reproduire, avec des modifications de détail, les lignes essentielles.
- La première nécessité, pour l’accroissement de l’établissement à flot, était la création d’une écluse de grandes dimensions, en rapport avec les améliorations projetées pour le fleuve; pour recevoir le navire de 8 m. 50, on a dù prévoir pour cet ouvrage une longueur utile de 225 mètres, une largeur de 50 mètres avec le radier à (—5,25). Ces dimensions memes interdisaient de le placer dans le voisinage des écluses existantes, où il n’aurait du reste donné accès aux bassins futurs que dans des conditions extrêmement défectueuses. On était donc amené à l’établir en aval, sur Ja première fosse de concavité de rive gauche et à le relier par un canal maritime aux bassins existants. Cet emplacement, indiqué déjà par M. Fargue, se prête d’ailleurs d’une façon particulièrement heureuse à tous les développements futurs du port; il est aisé, en effet, d’établir sur le canal autant de darses qu’il peut devenir jamais nécessaire; c’est donc celui qui a été définitivement choisi ; une seule darse sera construite tout d’abord avec 1000 mètres de murs de quai, mais on achètera de suite l’emplacement nécessaire pour les quatre suivantes, ainsi que pour une écluse et une forme futures de 500 mètres, de façon à réserver largement les besoins de l’avenir. Il est en outre prévu divers travaux de détail, en particulier l’allongement de la forme n° 1 qui sera porté de 152 mètres à 175 mètres.
- Les prévisions de dépenses sont, en chiffres arrondis, les suivantes :
- Écluse d’entrée et avant-port........... 15 000 000 fr.
- Construction du canal d’accès aux bassins. 12 000 000 —
- Construction du bassin n° 5............. 8 000 000 —
- Travaux divers.......................... 1 000 000 —
- Achats de terrains et somme à valoir. . 18 500 000 —
- Total ' . . . . 54500 000 fr.
- soit, avec les 5 500 000 francs prévus pour les quais
- BORDEAUX _________________ ............: ' :
- de rive gauche, un total de 60000000 francs de dépenses , autorisées à titre immédiat par la loi du 15 juillet 1910.
- Le développement de l’établissement à flot entraînait d’autre part la nécessité de desservir directement toutes les installations de rive gauche sans emprunter de plates-formes assujetties à la circulation des voitures ; elles seront rattachées au réseau national par le chemin de fer de ceinture, projet ancien, compris dans les conventions de 1881 et destiné à relier la gare Saint-Jean (Midi) à la gare Saint-Louis (Médoc). La loi déclarative d’utilité publique de la ligne de ceinture en date du 5 avril 1910 prévoit une dépense totale de 5 millions environ, pour une longueur de plus de 15 kilomètres.
- Quais de rive droite. — On a- vu que la rapide expansion industrielle de la rive droite avait entraîné la création des appontements de Queyries. Tous les terrains en arrière jusqu’aux coteaux de Lormont et Cenon ayant été progressivement occupés, le développement tend maintenant à gagner Bassens, où l’établissement d’appontements va être mis à l’étude; ceux-ci auraient, pour se développer sur ce point, une longueur de près de 5 kilomètres ; ainsi desservie et facile à relier à la ligne du chemin de fer d’Orléans qui la traverse, la vaste plaine qui s’étend en triangle sur ce point jusqu’au coteau d’une part, et à la Dordogne d’autre part, pourra devenir un centre d’activité aussi étendu qu’il sera nécessaire. Déplus, en attendant la mise en service de l’écluse de Grattc-quina et du chemin de fer de ceinture, les appontements de Bassens faciliteraient singulièrement l’exploitation du port, en remédiant à l’insuffisance grave des appontements de Queyries.
- Avant-ports. — Nous avons déjà vu que l’amélioration du fleuve devait donner à Pauillac l’accès du bateau de 10 mètres ; ajoutons que la création du chemin de fer de ceinture va le mettre en communication avec le grand réseau national. Il suffira pour que les appontements très bien outillés cU facilement extensibles jouent d’une manière plus complète encore qu’aujourd’hui le rôle d’avant-port de Bordeaux, on élabore une combinaison plus économique des taxes qui y sont perçues.
- Mais on ne compte pas s’arrêter là. On doit prévoir que l’ouverture du canal de Panama amènera à Bordeaux des navires de plus en plus grands : la situation de ce port le désigne tout spécialement pour servir de débouché vers l’Amérique occidentale et peut-être l’Extrême-Orient, par Lyon, à toute une partie de l’Europe Centrale. Faute des fonds et aussi du temps nécessaire, les navires de plus de 10 mètres ne sauraient remonter jusqu’à Pauillac. La rade d’entrée près du goulet de Pointe de Grave paraît au contraire tout à fait favorable pour les recevoir : des études ont donc été faites en vue d’y constituer les installations nécessaires. Un môle parallèle aux courants et perpendiculaire aux lames les plus fortes — les deux directions se trouvant précisément à peu près à angle droit — présentant
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- L’EAU DE SELTZ EST-ELLE DANGEREUSE- ===== 317
- un brise-lames au large, un quai d’accoslagc vers la terre dans les fonds naturels de (— 12,00) à (—15,00) serait re'uni par un viaduc métallique à la pointe de la Chambrette. Le coût, pour une longueur utilisable de 500 mètres de mur de quai ainsi abrité, serait de 25 millions environ.
- Outillage. — La totalité de l’outillage utilisé sur les quais du port de Bordeaux est la propriété de la Chambre de Commerce. C’est un des plus importants qui soient gérés en France par un établissement public.
- Il comprend déjà à l’heure actuelle :
- 29 grues à vapeur de 1500 kg de puissance; 18 grues à vapeur de 5000 kg ; 15 grues hydrauliques de 1500 kg ; 19 grues hydrauliques de 5000 kg;
- 6 grues électriques de 5000 kg ; 1 grue hydraulique de 10 tonnes ; 1 biguc oscillante de 80 tonne^ÿo cabestans hydrauliques de 1500 kg de puissance.
- La surface couverte par des hangars est de 17 800 mètres carrés. — L’éclairage spécial aux quais comprend 40 arcs de 15 ampères et 86 arcs de 8 ampères.
- Cet outillage, déjà important et dont la location a fourni, en 1910, une recette annuelle de 748 000 fr., va recevoir prochainement une extension considérable. Les projets, approuvés par l’administration, pour la partie du port déjà en exploitation ou en construction, comportent une dépense de 5525000 fr. ; ils comprennent l’acquisition de 14 grues électriques de 5 tonnes pour l’outillage du bassin à flot n° 2, et l’amélioration des engins actuellement en service sur les
- autres quais, la construction d’ateliers et de nouveaux hangars. Une somme de 2 000 000 fr. est prévue pour la création, aux appontemenls de Qucy-ries, d’un ensemble d’appareils de déchargement spéciaux, combinés avec des silos et des transporteurs aériens permettant de conduire rapidement par voie aérienne, à raison de 200 tonnes à l’heure et par navire, depuis la cale du bâtiment jusqu’aux chantiers des quais ou jusqu’à la gare de départ, les matières pon déreuses amenées aux app.ontements de Quevries. Cette installation, qui sera une des plus importantes de ce genre, permettra d’accroître encore l’intensité du trafic s’effectuant aux appon-
- tements de Queyries, en utilisant à son maximum la. longueur de quai disponible pour l’amarrage des navires. — La valeur de cet appareillage représente environ 10000 fr. par mètre de mur de quai desservi — coûtant lui-même moins de 5000 fr. — auquel il permettrait, à raison de 2 tonnes à l’heure, un trafic annuel de 6000 tonnes.
- Ajoutons enfin, pour compléter l’aperçu général des travaux en cours ou en projet à Bordeaux, qu’un pont transbordeur de 400 mètres de portée, le plus grand jusqu’à ce jour, est en construction pour relier les deux rives en face de la cale du Médoc, et qu’il est question d’établir devant les Quinconces un pont à travées mobiles. Cette vue d’ensemble rapide rend compte du développement et de la prospérité actuels, qui donnent l’élan à un faisceau d’entreprises de toute nature, solidaires par leur commune origine.
- À. TnOLLER.
- Tonnes
- Tormcgc. total..
- des anciens quais.
- des quels Chartrcms et£accdaxi,.
- de. l'appemtemenf. de Queyries.
- Tonnes
- des naxrires sur corps-maris
- et. sur leurs cancres.
- 3500000
- 1200000
- 800 000
- 3000000
- (322 986)
- 600000
- 500000 cl
- (413 810)
- 300000
- 200 000
- 2 500000
- 100 OOO
- 2300000
- Années
- PIS- 7- — Le trafic du port de Bordeaux. Sa progression depuis i8go.
- L’EAU DE SELTZ EST-ELLE DANGEREUSE PAR LES TETES DE SIPHON
- Eau de Seltz plombifère et stannifère.
- Moyens d’y remédier. -
- L’acide carbonique tenu en dissolution dans l’eau gazeuse dite eau de Seltz est susceptible d’exercer une action chimique sur les métaux qui constituent habituellement l’alliage des tètes de siphon.
- — Menaces et dangers d’intoxication.
- Revêtement isolateur.
- Chatin, directeur de l’École supérieure de pharmacie de Paris, avait déjà constaté, en 1855, la présence du plomb dans l’eau de Seltz. Comme conséquence, les tubes en étain plombifère plongeant dans le liquide,
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- 318 ===== L'EAU DE SELTZ EST-ELLE DANGEREUSE
- furent obligatoirement remplacés par des tubes en verre, précaution encore insuffisante. En effet, H. Moissan signalait en 1830, dans une communication à l’Académie de Médecine, la présence de petites quantités de plomb dans des eaux de Seltz, indication dont on n’a pas tenu compte.
- 7 Les expériences que je viens de présenter sur la même question à l’Académie des Sciences (séance du 51 juillet 1911) m’ont amené à des constatations nouvelles. Il faut tout d’abord en retenir ceci : à la suite d’un contact prolongé avec les armatures métalliques de certains siphons, l’eau de Seltz peut devenir dangereuse et provoquer, à la longue, des indispositions ou intoxications dont on ne soupçonne pas toujours l’origine et qui déroutent parfois le médecin.
- Pour la netteté et la commodité de ces recherches, aux garnitures métalliques des siphons, j’ai substitué diverses lames métalliques composées des mêmes métaux et les ai laissées en contact, pendant six mois, avec de l’eau de Seltz. Il a été mis ainsi en expérience des lames de plomb pur, d’étain pur, des lames provenant du laminage de deux têtes de siphon de composition chimique déterminée, enfin une lame d’étain destiné à l’étamage qui ne contenait par conséquent que 50 centigrammes de plomb pour 100 grammes, quantité légalement tolérée.
- Les réactions ainsi prolongées ont pu atteindre leur maximum, ce qui n’avait pas été fait. D’après l’analyse, toutes ces eaux gazeuses tenaient en dissolution des combinaisons de plomb et d’étain. Dans chaque cas, les quantités dosées se sont trouvées sensiblement les mêmes, soit par litre, 70 milligr. de plomb et 27 milligr. d’étain pour les lames d’étain plombifère et seiüement 40 milligr. de plomb et 9 milligr. d’étain pour les lames de plomb pur et d’étain pur.
- II. Moissan ayant estimé qu’une eau de Seltz qui contient 2 milligr. de plomb par litre doit être considérée comme toxique, nos résultats, qui sont 55 fois plus forts, montrent à quels graves accidents l’usage de l’eau de Seltz ancienne pourrait nous exposer dans certains cas !
- De ces expériences il y a lieu de tirer en outre les conclusions suivantes :
- 1° Elles démontrent qu’une lame de plomb pur ou d’étain pur abandonne, en dissolution dans l’eau de Seltz, une quantité de métal plus faible qu’une lame constituée par un alliage de plomb et d’étain.
- Cette anomalie n’est qu’apparente, la présence d’un seul métal rendant nulle toute action électrolytique. Celle-ci, au contraire, se manifestera activement avec un alliage de deux métaux qui formeront alors un couple voltaïque.
- 2° Quelle que soit la composition centésimale de l’alliage plomb-étain, il se dissout, par contact prolongé dans un même volume d’eau gazeuse, des quantités de plomb et d’étain qui sont sensiblement les mêmes et deviennent constantes au bout de six mois.
- Ne pas déduire de ces résultats, et c’est capital, que la quantité de plomb contenue dans les poteries d’étain ne conserve qu’une importance relative. Ce qu’il faut comprendre et faire comprendre c’est, qu’un étain fin au titre légal de 0 gr. 50 de plomb pour 100, comme l’une des lames mise en expérience, est aussi dangereux, à là longue, qu’un étain allié à de fortes proportions de plomb. Les tolérances concédées par les règlements de
- police sanitaire sont donc encore trop élevées. — Il faudrait se servir d’étain chimiquement pur, ce qui n’est pas réalisable.
- Pour assurer la conservation hygiénique des siphons d’eau de Seltz, il est nécessaire d’éviter de les coucher comme on le fait bien souvent. En les tenant debout, on empêchera tout contact permanent du liquide avec l’intérieur de l’armature métallique. L’attaque et la dissolution du plomb ne pourront ainsi se produire qu’acciden-tellement. En outre, il sera bon d’amorcer le siphon avant usage. Par cette sorte de balayage, on expulsera, avec la petite quantité d’eau ayant forcément séjourné dans le tube métallique d’écoulement, l’enduit vénéneux suscep tible de s’y être déposé. 11 ne faudra pas surtout oublier ce fait important, que les eaux de Seltz peuvent contenir des traces de plomb, et, que ce métal ne s’élimine pas de notre organisme. On est donc en droit de supposer que les accidents toxiques consécutifs à l’ingestion quotidienne des boissons dites apéritives, ne survenant qu’au bout de plusieurs mois et parfois même après plusieurs années, sont dus à l’absorption continue de ces doses infinitésimales de plomb accumulées à la longue dans nos organes.
- Le plomb en dissolution dans les boissons gazeuses est d’autant plus perfide que rien n’avertit de sa présence,
- • sa saveur étant presque nulle.
- Quel remède opposer à ces menaces permanentes d’intoxication? — Les eaux gazeuses, étant des boissons hygiéniques de premier ordre, devront être préparées dans des conditions irréprochables de pureté, de salubrité et d’agrément. Par conséquent, toutes précautions devront être prises pour qu’elles ne tiennent en dissolution aucun métal étranger :
- Il importerait donc que les fabricants soient contraints par les règlements de police sanitaire, soit de remplacer le métal des tètes de siphon, dont nous venons de faire connaître les méfaits, par toute autre substance ou composition inattaquable à l’eau de Seltz, soit de garnir intégralement la partie métallique intérieure de l’appareil siphoïde d’un revêtement isolateur, en verre ou en porcelaine fine, ou d’un vernis silicifié inattaquable également et ne se fendillant pas à l’usage.
- Aux industriels de résoudre à bref délai cet important problème d’hygiène.
- En résumé, quelle que soit la teneur en plomb métallique de ces armatures, réduite même au titre légal des étamages, il se dissout à la longue dans l’eau gazeuse, une quantité à peu près constante de plomb et d’étain.
- Ces deux métaux s’y trouvent à des doses pouvant exercer sur l’organisme une influence morbide spécifique.
- En attendant la réalisation de nos desiderata, il était sage de diffuser ces indications déduites d’expériences nouvelles.
- Au moment de publier cet article, il nous est agréable d’ajouter, que nous venons de lire dans le Courrier de la Plata, du 50 août 1911, où notre communication se trouve résumée, la nouvelle suivante : «. Pour éviter toute cause de contamination de l’eau de Seltz, par le plomb, l’usage des siphons à tête plombifère sera absolument interdit à Buenos-Ayres, par ordonnance municipale, à partir du '1er janvier 1912. » Nous devons souhaiter, au nom de l’hygiène, qu’à l’exemple de Buenos-Ayres, les mêmes mesures d’interdiction soient prises en France, avec la plus grande activité.
- Dr À. Bahillé.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Présidences de MM. A. Gautier et Lippmann.
- Séances des 2 et 9 octobre 1911.
- Le Gegenschein. — M. Deslandres dépose une Note de MM. F. Baldet et F. Quénisset, de l’Observatoire de Juvisy, sur la vaste et faible lueur que l’on aperçoit dans le ciel pendant toute la nuit, toujours à l’opposé du Soleil. Celte lueur a reçu le nom de Gegenschein ; elle apparaît en ce moment avec une intensité remarquable. Le 25 septembre elle avait une forme ovale; ses axes embrassaient des arcs de 15° à 20° environ; à l’Est, on distinguait un prolongement qui se dirigeait un peu au-dessus des Pléiades. On doit s’attendre à la voir augmenter d’éclat en octobre et en novembre, puis se réunir en s’allongeant aux lumières zodiacales du soir et du matin, de façon à entourer complètement la terre. Il n’existe aucune explication satisfaisante de toutes ces lueurs zodiacales ; on suppose généralement que ce sont des poussières cosmiques très ténues, éclairées par le Soleil, et dans lesquelles la Terre serait plongée.
- Communications diverses. — Notes de M. Boutan, déposée par M. Delage relative au mode de fixation du crustacé Gnathia Haiidaii ; de MM. Reboul et Bollemont, par M. Le Chatelier sur le transport de particules métalliques par la chaleur ; de M. Négris, signalant l’importance de l’éocène dans la Grèce orientale et la découverte du trias en un certain point de ce pays; de MM. E. Picard et Appell sur des questions de mathématiques transcendantes; de MM. Paul Marchai et J. Feytaud, déposée par M. Bouvier, sur un parasite des œufs de la Cochijlis et de VEudemis.
- Une forme des trypanosomes. — M. Laveran expose que dans les trypanosomiases, il arrive que les trypanosomes disparaissent de la circulation périphérique et cependant l’animal n’est point guéri. Un savant anglais, M. Fantham, a recherché les trypanosomes dans divers organes; il ne les a point trouvés, mais il a rencontré, dans la moelle et dans la l’ate, des corpuscules provenant des trypanosomes, et auxquels il a donné le nom de latent bodies. M. Laveran a entrepris de vérifier les faits découverts par M. Fantham. Il a effectivement reconnu dans les produits de la rate et dans la moelle osseuse des corpuscules ayant la structure des trypanosomes, mais de forme sphérique. Le flagelle est enroulé autour du noyau ; il a constaté aussi l’existence de noyaux libres, et a pu suivre les passages de la première forme à la seconde, de telle sorte que la seconde n’est qu’une transformation de la première. M. Laveran établit cependant que les latent bodies ne constituent pas un stade d’évolution des trypanosomes; il a constaté, en outre, que les corpuscules de la première forme peuvent se revivifier.
- Les fougères de l’Afrique. — S. A. le prince Roland Bonaparte présente une Note sur les fougères récoltées
- par M. Alluaud dans l’Afrique orientale. Il donne la liste des déterminations faites par lui, sur des spécimens pro: venant des hautes terres du Kenia et du Kilimandjaro.
- Un diapason invariable. — M. Villard dépose unç Note de M. Robin, dans laquelle l’auteur expose qu’il a réussi à fabriquer, avec de l’acier Guillaume, des diapasons, qui en raison de l’insensibilité de ce métal aux variations thermiques, sont invariables.
- Le goudronnage des routes et la végétation. — M. Mangin présente un nouveau travail de M. Gatin, préparateur à la Sorbonne, sur les dommages causés à la végétation par le goudronnage des routes. Le goudronnage ne supprime pas entièrement la poussière; M. Gatin a recueilli des poussières de routes goudronnées et a entrepris de résoudre la question de savoir si les dommages constatés sur les routes du Bois de Boulogne sont dus simplement à l’effet du dépôt d’une couche de ces poussières. Il a expérimenté dans les pépinières de Longchamp sur différents arbres. Le noyer, l’orme, le sycomore, le groseiller sanguin, la symphorine ont eu leurs feuilles plus ou moins brûlées. Le seringat et le rosier ont beaucoup souffert. Les rameaux traités étaient rabougris comme ceux cueillis le long des allées goudronnées du bois. C’est donc la démonstration expérimentale que la poussière d’une route- goudronnée peut endommager gravement des.végétaux ligneux. L’auteur démontre également que l’ombre atténue les effets nuisibles de la poussière.
- Identification des cadavres carbonisés. — M. Branly dépose une Note de M. Foveau. de Courmelles, relative à l’application des rayons X à l’identification des cadavres carbonisés. Il rappelle, à l’occasion de la catastrophe du Liberté, une communication qu’il a faite sur ce sujet en 1897, lors de l’incendie du bazar de la Charité. On peut (identifier bien des cadavres carbonisés si, par la „ radiographie des os, on relève des fractures, des ostéites -, et autres affections faisant varier la composition minérale de certains points du squelette, et si, d’autre part, on sait par l’entourage des individus qui ont péri, que tel d’entre eux avait été atteint d’une lésion déterminée. Actuellement, par la radiographie instantanée, on pourrait procéder rapidement aux examens des os dont on pourrait espérer déduire un renseignement.
- Combinaison du fer cl du carbone. — M. Le Chatelier résume un travail de M. Charpy sur la cémentation du fer. L’auteur établit que dans le vide, à la température de 950 degrés, la réaction du fer et du carbone est extrêmement faible. Les gaz sont donc un élément indispensable pour la combinaison. Ch. de Villedeuil.
- LOUIS TROOST
- La Science française vient encore de subir une grande perte.- Louis Troost s’est éteint, entouré de l’affection des siens, après une vie bien remplie et quelques années d’une retraite, que l’incessant labeur de toute son existence lui avait fait hautement mériter.
- Entré à l’École normale en J. 848 à l’âge de 25 ans, il y eut pour condisciples About, Sareey,
- Taine. C’est rue d’Ulm qu’il suivit les leçons de Sainte-Claire Deville qui devait exercer sur son esprit et sur ses travaux une influence si prépondérante. Il fut reçu en 1851 à l’Agrégation des Sciences physiques; il quitta Paris seulement pendant 4 ans pour enseigner la physique au lycée d’Angoulême, puis revint au lycée Bonaparte et passa en 1857 sa thèse de,doctorat ès sciences.
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- 320 .. ........... LOUIS TROOST
- Ses premières recherches portèrent sur le lithium. Après avoir découvert un moyen pratique pour obtenir le chlorure do lithium à l’état de pureté, il réussit à isoler en grande quantité ce métal, jusque-là plutôt entrevu que préparé. Il en étudia avec soin les différents composés et détermina le poids atomique de cet élément, qui à l’époque était considéré comme très rare.
- En 1868, Louis Troost fut nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Paris, à la suite des beaux travaux qu’il publia en collaboration avec Sainte-Claire Deville sur les densités de vapeurs. Les difficultés qu’il fallait vaincre pour mener à bien ces recherches et qui avaient arrêté tous ses devanciers dans cette voie résultaient de la nature des vases à employer, de la constance de température à laquelle il fallait les porter, et enfin de l’estimation de cette température elle-même. Le maître et l’élève surent s’affranchir facilement de ces obstacles , et, une fois la technique de la méthode solidement fondée, publièrent une série de résultats fondamentaux sur les vapeurs aux températures élevées. Ils parvinrent à établir que la densité de vapeur du soufre était considérée à tort comme anormale, tandis que celles du phosphore et de l’arsenic possèdent une anomalie que leurs expériences j us-tifièrent. Les recherches de Troost sur la vapeur de l’hydrate de chloral soulevèrent un débat resté célèbre.
- Dès l’âge de 30 ans, Troost s’était attaqué à la question des volumes moléculaires, question sur laquelle reposait à cette époque la chimie générale. Il publia à ce sujet des expériences définitives, qui mirent le jeune chimiste en situation d’atteindre les places réservées aux vrais savants.
- Dès qu’il eut à sa disposition le laboratoire de la Sorbonne, son activité scientifique se poursuivit plus ardente que jamais. Avec son ami Ilautefeuille il entreprit les études de physico-chimie les plus à l’ordre du jour, et les traita avec une conscience parfaite et un esprit observateur des plus fins.
- Les sujets qu’il aborda sont : les états allotropiques du cyanogène, du phosphore; l’état de
- l’hydrogène dissous dans les métaux; l’étude complète des chlorures de silicium.
- Troost prépara et étudia le zirconium cristallisé, donna la vraie formule de son oxyde et montra les analogies de ce métalloïde avec le silicium, le titane et l’étain. On lui doit des recherches intéressantes sur les combinaisons ammoniacales des sels ammoniacaux. Enfin c’est ce savant qui le premier a fixé le rôle important du silicium et du manganèse dans la métallurgie du fer.
- En 1874, Louis Troost fut nommé à la Sorbonne, professeur de la chaire de Chimie générale. Son enseignement dura 26 ans jusqu’en 1900. Il y apporta non pas seulement les qualités d’un professeur d’une clarté et d’une érudition incomparables, mais encore les mérites d’un savant de haute envergure.
- Le succès croissant de son cours tant au point de -vue -théorique qu’au point de vue expérimental, pour lequel il était merveilleusement secom-dé par son préparateur M. Rigaut, le décida à mettre son Traité élémentaire de chimie au courant des dernières découvertes. Ce livre est trop connu pour qu’il soit nécessaire d’en faire l’éloge. Le nombre de ses éditions, dans lesquelles son œuvre est pieusement mise à jour par son gendre M. Pé-chard chargé de cours à la Faculté des sciences de Paris, est suffisamment éloquent.
- En 1884, l’Institut ouvre ses portes à Louis Troost qui succède ainsi à Wurtz. En 1900, il quitte la Sorbonne, cédant sa chaire à Moissan. La Science française doit au savant qui vient de disparaître une grande reconnaissance; d’abord à cause de la diversité et de l’intérêt des recherches qu’il a entreprises, ensuite pour la formation de plusieurs générations de chimistes auxquels il a su inculquer le merveilleux enseignement qu’il avait lui-même reçu de son maître Sainte-Claire Deville. Avec plusieurs autres élèves de ce grand chef d’Ecole, il s’est constamment efforcé de faire de la chimie une science, non un art.
- Pierre Jolibois.
- Docteur ès Sciences physiques.
- Louis Troost.
- Le Gérant : P. Massox. — Imprimerie Laucue. rue rie Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2004.
- 21 OCTOBRE 1911.
- L’AVIATION ET LA MARINE MILITAIRE
- En 1909 Blériot traverse la Manche en aéroplane, et cet événement sensationnel arrivant moins de deux ans après les premières envolées véritables paraît à tous une héroïque folie. On admire le constructeur savant, on s’enthousiasme pour le pilote intrépide, mais on sourit de ceux qui cherchent à tirer une conséquence de cette merveilleuse performance, de ceux qui, stupéfaits des progrès réalisés, sentent qu’une ère nouvelle vient de s’ouvrir, voient plus loin encore que cet exploit unique et envisagent l’application de l’aéroplane au-dessus de la mer
- sous-marins, sur les mines qu’elle aura pu mouiller dans les passes, car si on s’élève un peu, 400 mètres au maximum, la mer devient transparente sur une profondeur de 10 mètres environ, ainsi que l’aviateur Aubrun a pu le remarquer à Cherbourg, et l’on pourra voir tout engin dangereux.
- Ces appareils devront être à plusieurs places et sans doute munis d’un poste léger de télégraphie sans fil.
- Mais ce n’est pas d’eux que nous voulons nous occuper ici, nous pensons surtout à « F aéroplane de bord ».
- Fig. i. — Départ d'un aéroplane à bord d’un navire. [Ely s’envolant du Pennsylvania.)
- comme porteur de dépêches ou comme éclaireur d’une Hotte. Et voilà qu’en 1911 tous les aviateurs du Circuit européen passent, sans incident, de France en Angleterre et d'Angleterre en France, que Priey, Yédrines volent de Londres à Paris, qu’un aviateur américain s’amuse à rattraper les plus rapides paquebots pour leur porter le dernier adieu du Nouveau Monde. Et déjà la question se pose : l’aéroplane aura-t-il un rôle dans la guerre navale?
- Il est bien évident d’abord qu’on utilisera des « aéroplanes côtiers » qui rendront aux défenseurs d’un port de guerre les mêmes services que les aéroplanes de places fortes, qui rapporteront des renseignements sur la marche et la force d’une Hotte ennemie, sur les mouvements de ses torpilleurs ou
- année. — 2'’ semestre.
- Nul pays plus que la France n’est intéressé à la solution de ce problème ; car, si nous possédons une flotte cuirassée sérieuse, nous n’avons aucun éclaireur. Peut-on, en effet, appeler ainsi nos petits croiseurs moins rapides que nos cuirassés, ou nos contre-torpilleurs de 300,450 et même 750 tonneaux qui ont bien donné au moins 28 et quelquefois jusqu’à 33 nœuds aux essais, mais dont la vitesse tombe au-dessous de 20 nœuds dès que la mer se creuse.
- L’aéroplane seul pourra renseigner le commandement plusieurs heures avant la rencontre, sur la nature, la position, la route et la formation de l’ennemi. A 400 mètres de haut, il voit en effet (théoriquement) à 70 kilomètres (57 milles). Il ne pourra évidemment pas apprécier ce qu’il voit,
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- 322 : ' : ...rrrr^: L’AVIATION ET LA MARINE MILITAIRE
- mais il peut s’approcher facilement sans danger, sans même être vu, puis, profitant de son énorme supériorité de vitesse, venir apporter ses renseignements, largement à temps pour que le commandement puisse manœuvrer en conséquence.
- ^ L’utilité de l’aéroplane ne fait aucun doute. Cher-
- chons quelles sont les différentes manières de résoudre le problème.
- Le convoyeur. — Il faudra évidemment un bateau spécialement affecté aux aéroplanes, une « mère gigogne » qui les abritera, les réparera, les convoyera et les recueillera. Ce bateau n’a nul besoin de posséder des qualités militaires.
- Non seulement il n’aura pas à combattre, mais il ne devra pas combattre. Il portera juste le nombre de canons nécessaires à sa défense contre une attaque possible de torpilleurs ou de contre-torpilleurs, attaque qui ne sera guère dangereuse, le jour. Il devra être vite pour pouvoir se tenir à portée de ses « poussins », vaste pour pouvoir naviguer par tous les temps à bonne vitesse, contenir un atelier de réparations important, un appareil de télégraphie sans fil à grande portée pour signaler les renseignements instantanément au commandement et en recevoir les ordres. Un paquebot moderne mobilisé remplirait admirablement ces conditions après un ou deux jours d’installation.
- Le départ de l’aéroplane. — Deux systèmes, deux principes se trouvent en présence :
- 1° Départ du pont du convoyeur ;
- 2° Mise à l’eàu, et départ de l’eau.
- C’est à notre avis le premier système qui sera adopté. 11 demande une installation spéciale, c’est
- évident ; mais cette installation est assez simple : un plan incliné, à l’arrière, ou mieux à l’avant du bateau. L’appareil démonté en trois morceaux a) fuselage et moteur; b) les ailes, sera monté en peu de temps sur ce plan. Il faut que ce plan soit aussi long que possible. Nous avons vu que pour une foule de raisons le bateau devait être grand. La chose n’est donc pas impossible. Dans un prochain article nous dirons ce qu’il faut entendre par . « régime lent » et nous en montrerons l’instabilité. Nos lecteurs verront le danger qu’il peut y avoir à quitter le sol avant que la vitesse1 n’ait atteint une valeur suffisante, car alors l’aviateur ne peut, après le premier bond, ni se maintenir horizontalement ni a fortiori monter; il doit consentir à redescendre ; s’il a la place, il pourra en tombant rattraper la vitesse du régime rapide avant de toucher le sol (ou l’eau) sinon, il devra atterrir (ou se poser sur l’eau). Mais à bord l’aviateur ne pourra pas choisir le point d’où il s’élance; il est obligé de s’enlever quand il arrive au bout du plan de lancement, il faudra donc que ce plan soit long et légèrement incliné. Enfin on aura peut-être intérêt (si le plan de lancement est à l’avant) à faire marcher le convoyeur pendant un certain temps
- « vent debout » à une vitesse convenable pour que dès le départ la vitesse de l’appareil, par rapport au vent, soit grande.
- Nous croyons que 1’ « hydroaéroplane » s’élevant de l’eau n’est pas appelé, pour quelque temps du
- 1. Nous parlons toujours évidemment de la vitesse relative de l’appareil par rapport au vent.
- Fig. 3. — Un essai de l’hydroaèroplane Fabre sur la Méditerranée.
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- MACHINE A IMPRIMER LES BILLETS DE CHEMIN DE FER = 323
- moins, à rendre des services. En effet, les essais qui ont été faits jusqu’à présent (hydroaéroplanes Fabre, Canard Voisin, etc...) n’ont rien de. concluant. Ces appareils ont réussi quelques envolées, c’est vrai, mais ils ont donné bien des déboires et pourtant ils étaient placés dans des conditions qui ne se trouveront jamais à la mer. Le moindre clapotis mouillant le moteur pourra rendre ces départs impossibles. Les ailes mouillées ne pourront plus porter l’appareil, l’hélice rencontrant une vague se cassera net.
- Le retour. — Deux systèmes encore s’offrent à nous :
- 1° Atterrissage sur le pont du convoyeur;
- 2° Arrivée sur l’eau et embarquement par un mât de charge quelconque.
- Ici nous croyons au contraire à la supériorité de la seconde méthode.
- Un aéroplane roule au moins autant à l’atterrissage qu’au départ, généralement près de deux fois autant, malgré les divers procédés pour l’arrêter (entraînement de sacs lestés, etc...); il faudra donc toujours un plan incliné très long, d’autant plus que si le pilote peut attendre le dernier moment pour s’élever il devra n’atterrir qu’assez loin de l’extrémité du plan de lancement (5 mètres au moins). Le problème se complique d’ailleurs. Il est toujours dangereux d’atterrir vent de travers sur un emplacement forcément étroit. Vent arrière on ne sait jamais pendant combien de temps on roulera. Il faudra donc atterrir vent debout. Mais un grand bateau ne peut se maintenir vent debout qu’à condition de marcher, sa position d’équilibre stoppé étant vent de travers; si, d’une part, ce fait d’être en marche facilite la manœuvre du pilote, puisque la vitesse de rapprochement sera la différence des deux vitesses, il la compliquera parce que le pilote ne saura pas
- exactement où il se posera et surtout parce qu’il y aura à l’arrière du bateau en marche des remous terribles qui pourront mettre le pilote en danger.
- La seconde solution a donc nos préférences; il sera facile de faire flotter indéfiniment un aéroplane et de le rendre suffisamment étanche. On le ramassera alors comme on ramasse un but ou une embarcation avec un mât de charge quelconque. Ce procédé rendra d’ailleurs plus rapide la transmission des renseignements.
- Enfin l’objection de l’appareil mouillé ne se présente plus. Il est évident (étant donné que rien sur mer ne peut « défiler » l’ennemi et que dès qu’il est aperçu il ne peut dissimuler aucun de ses mouvements) que le commandement n’aura à demander, à ses éclaireurs aériens, qu’un très petit nombre de renseignements dans une même journée précédafit immédiatement le contact, mettons quatre ou cinq. Comme un convoyeur contiendra facilement une dizaine d’appareils, chacun d’eux ne sortira qu’une fois dans une journée. Il importe peu qu’il soit mouillé au retour. On aura toujours le temps de faire sécher ses ailes et nettoyer son moteur pour le lendemain.
- Telle est, à notre avis1, la façon dont se pose actuellement le problème très intéressant, de l’application de l’aviation à la guerre sur mer. L’avenir nous dira comment il se résout. Nul doute que cette science nouvelle qui a fait de si extraordinaires progrès depuis l’époque héroïque des premières envolées (janvier 1908), ne nous en donne une solution prochaine. Elle n’aura peut-être aucun rapport avec ce que nous venons d’écrire. Nous en appelons à l’indulgence de nos lecteurs pour ne pas nous en garder rancune. Sahï Fourme.
- Enseigne de vaisseau.
- UNE MACHINE A IMPRIMER LES BILLETS DE CHEMIN DE FER
- On a essayé à différentes reprises de simplifier le service des guichets, surtout dans les gares principales, en confiant à une machine automatique le soin d’imprimer les billets au fur et à mesure des ventes.
- La machine décrite ci-après imprime jusqu’à 2000 billets différents avec une vitesse égalant celle du timbrage, suivant l’ancienne méthode. En dehors d’une simplification notable de la besogne des employés et de la comptabilité du bureau, elle assure, par les bandes de contrôle qu’elle imprime, une sécurité parfaite et protège les employés du chemin de fer contre toute chance d’erreurs et de faux soupçons.
- Comme le fait voir la figure 1, la machine repose sur une table en fonte contenant dans plusieurs compartiments longitudinaux parallèles S, les plaques typographiques verticales Dp, disposées l’une à côté de l’autre. Cette même table porte,
- dans sa partie postérieure, un prisme tournant P sur lequel sont imprimées les inscriptions correspondant aux diffrentes plaques typographiques, rangées par ordre alphabétique. -!
- Le dispositif typographique proprement dit repose sur un traîneau Sl (fig. 2), se déplaçant dans un plan horizontal à droite et à gauche à travers tout le long de la table. Le guide de ce traîneau peut pivoter au moyen de la barre St, on l’amène ainsi au-dessus des compartiments qui contiennent les plaques typographiques, et l’on peut placer le dispositif d’impression dans la position voulue par rapport à chacune de ces dernières. Une aiguille Z, attachée au traîneau (fig. 3), indique exactement le repérage par rapport à la plaque voulue et à la
- 1. M. l’enseigne de vaisseau Conneau, le brillant triomphateur de Paris-Rome, du Circuit européen, et du Circuit d’Angleterre, préconise au contraire l'atterrissage sur le pont du convoyeur.
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- 324= MACHINE A IMPRIMER LES BILLETS DE CHEMIN DE FER
- partie correspondante du prisme. En dehors de l’appareil d’impression proprement dit, le traîneau est muni de deux boîtes BB/, recevant deux bandes
- Comme le fait voir la figure 3, le traîneau comporte une fente S 2 dans laquelle sont insérés les bouts de carton destinés à recevoir l’impres-
- de contrôle imprimées en même temps. L’une de ces boîtes est accessible à l’employé chargé de la vente des billets, tandis que l’autre ne peut être ouverte que par le surveillant.
- sion. L’impression est effectuée par le mouvement d’avance et de recul du levier B. La machine fonctionne donc de la façon suivante :
- Après avoir saisi, de sa main gauche, la barre de
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- : L’ÉTÉ DE 1911 DANS
- bascule, et de sa main droite la manette H, l’employé en faisant basculer la barre et en même temps déplaçant le traîneau à gauche ou à droite, règle la position du traîneau par rapport à la plaque typographique voulue. L’emplacement précis est marqué sur le prisme par l’aiguille mentionnée ci-dessus. L’employé insère ensuite de sa main gauche le bout de carton dans la fente S2, tout en imprimant au levier D, de sa main droite, un mouvement alternatif de recul et d’avance, après quoi le billet imprimé saute de la fente (fig. 4).
- Le levier D est disposé de façon qu’il ne puisse être tiré en arrière qu’après l’insertion complète du bout de carton dans la fente de la machine. Après cette insertion (qui dégage un cliquet) les deux bandes de contrôle, solidaires du dispositif d’impression, sont imprimées en même temps que le billet, ce qui assure une sécurité absolue dans le contrôle du service.
- En commençant son travail, l’employé imprime d’abord un billet de contrôle sur lequel il inscrit son nom, la date et l’heure. Ce billet de contrôle, à l’égal du reste des billets, est numéroté d’un nombre courant; il prouve à l’évidence que les billets, à partir d’un numéro donné, ont été imprimés par l’employé en question, lequel aura à restituer soit le prix des billets imprimés, soit ces billets eux-mêmes. L’employé remplaçant le premier devra à son tour imprimer un autre billet de con-
- L’ÉTÉ DE 1911 DANS
- La température moyenne des trois mois de juin, juillet et août 1911 (19°,68), inférieure à celle des trois mois de juillet, août, septembre (19°,85) suffirait pour classer l’été de 1911 parmi les étés exceptionnels, en appliquant aux : saisons les définitions proposées par M. Angot1 pour caractériser un mois ou une année.
- La moyenne estivale des 50 années 1851-1900 est 17°,51; l’erreur probable d’un été e = ±0°,59, celle de la moyenne ± 0°,08.
- Pour le trimestre juillet, août, septembre, on trouve : normale, 16°,92 ; erreur probable e = ±0°,G2, erreur probable de la moyenne ± 0°,09.
- Les étés anormaux de la période 1851-1911 sont indiqués dans le tableau suivant :
- Normale : 17°,51.
- Étés. très chauds. Étés très froids.
- Années. Ecarts. Années. Écarts.
- 1857 ;+1°,26. 1907 —1°,22
- 1868 -i- 1°,52 1890 —1°,35
- 1900 -+-1°,45 1888 —1°,56
- 1899 ,-t-l°,75 1882 —1°,42
- Étés exceptionnellement chauds. : 1909 —1°,50
- 1859 h- 2°, 16 Etés exceptionnellement froids.
- 1911 2°, 17 1860 — 2°,11
- Les étés météorologiques 1859 et 1911, présentent
- ainsi la même température, 19°,7; à l’été exception-
- nellement chaud de 1859 succède l’été non moins excep-
- 1. Annales du Bureau Central météorologique pour 1897, t. I, p. B, 98.
- A RÉGION DE PARI S =========== 325
- trôle. Les bandes de contrôle 1 et 2 contiennent, en dehors du numéro d’ordre : 1° le prix du billet; 2° la classe et l’espèce de train; 5° le numéro de la plaque typographique (différente pour chaque gare) ; et 4° toutes remarques relatives à la comptabilité, aux impôts sur les billets (en vigueur sur les chemins de fer allemands), etc.
- La somme des montants intermédiaires entre deux billets de contrôle représente les ventes du guichet ; tous les travaux de comptabilité et de contrôle se trouvent par conséquent rendus surperflus. Le surveillant retirera, à tout moment voulu, la bande de sa boîte, et de cette façon contrôlera le service avec une précision absolue et sans déranger la vente des billets.
- L’ajustage du traîneau au point youlu et l’ensemble des manipulations que comporte cette machine, n’exigent qu’un apprentissage très court et un effort si faible qu’une femme peut, sans fatigue excessive, faire le service même du type de machine le plus grand, étudié pour 2000 espèces de billets. L’ensemble des manipulations, nous l’avons dit, ne demande pas plus de temps que le timbrage des dates suivant le vieux système.
- Cette machine, construite par les usines Felten et Guilleaume Lahmeyerwerke, a été adoptée par l’administration des chemins de fer Prussiens dans plusieurs gares centrales, par exemple celle de Cologne. Dr A. Gbadenwitz.
- A RÉGION DE PARIS
- tionnel de 1860, le plus froid de la série de 61 ans 1851-1911.
- La température moyenne du trimestre juillet, août;' septembre 1911 (19°,85) est la plus élevée qui ait été» observée pendant trois mois consécutifs quelconques de cette même période.
- Le caractère exceptionnel de l’été 1911, est encore mis nettement en évidence par la fréquence des températures élevées. M. Angot a publié1 les nombres mensuels de jours où le thermomètre a atteint ou dépassé 50° sous l’abri du Parc Saint-Maur de 1874 à 1900. Nous nous bornerons à reproduire ici les nombres annuels du tableau de M. Angot complété jusqu’à la présente année.
- Maxima diurnes égaux ou supérieurs à 50°.
- NOMBRES ANNÉES NOMBRES ANNÉES
- ANNUELS — ANNUELS —
- 0 1878, 1891, 1910. 10 1881, 1887.
- 1 1882. 11 1898.
- ,2' 1879,1888,1907. 12 1892.
- 5 1885,1889,1890, 1908,1909. 13 1893,1895,1906.
- . 4 . 1875,1880,1897. 14 1874.
- 5 1894,1896,1902, 1903,1905. 15 1884,1899.
- 1 1885, 1886. 16 1904.
- 8 1877. 17 1876, 1900.
- 9 1901.
- En 1911, les maxima égaux ou supérieurs à 30° sont
- au nombre de 10 en juillet, 15 en août, 9 en septembre
- 1. Annales du Bureau Central mëtéorolocjique pour 1904, t. T, p. 362.
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- 326 = L’INSTITUT DU RADIUM A LONDRES ET LA RADJUMTHÉRAPJE
- soit au total 52, c’est-à-dire sensiblement le double du nombre de ceux qui ont été observés dans les étés chauds de 1899, 1900 et' 1904.
- En même temps qu’il est exceptionnellement chaud, le trimestre juillet, août, septembre est exceptionnellement sec. La hauteur de pluie tombée dans les trois mois est de f)7œm. Elle est inférieure à l’une quelconque de celles que l’on a recueillies : 1° au Parc Saint-Maur depuis 1874; 2° à Paris depuis 1800, année à partir de laquelle Renou1 a cru pouvoir publier les nombres de l’Observatoire astronomique.
- On rencontre bien dans le tableau de Renou, une
- année, 1814, pour laquelle le total de la pluie du trimestre juillet, août, septembre est seulement de 60mm,9, mais le pluviomètre de l’Observatoire était installé à cette époque sur la terrasse et M. Àngot a montré1 que, pour rendre comparables les nombres ainsi obtenus à l’Observatoire à ceux de Saint-Maur, il fallait multiplier les premiers par un coefficient dont la valeur moyenne est 1,15 pour le trimestre considéré. Pour l’année 1814 on obtiendrait ainsi 7Ûmra. La hauteur de pluie tombée dans le dernier trimestre est donc la plus faible que l’on ait recueillie dans la saison correspondante depuis plus d’un siècle. Ch. Dufour.
- L’INSTITUT DU RADIUM A LONDRES ET LA RADIUMTHERAPIE
- Le « Radium Institute » de Londres, — Londres possède depuis quelques semaines son palais du radium. On vient d’inaugurer, en effet, le « Radium Institute », qui peut être considéré, en attendant l’achèvement de l’Institut radiologique de Paris, comme l’établissement du monde le mieux pourvu au point de vue des applications du radium.
- Le « Radium Institute » fut créé à l’instigation d.u roi Edouard "VII, grâce aux subventions généreuses du vicomte Iveagh et de sir E Gassel.
- Il est spécialement consacré à l’étude des usages médicaux et thérapeutiques- du radium et à leur mise en pratique. Il a été installé dans un vaste bâtiment construit spécialement et muni d’un outillage perfectionné. Il a surtout été richement approvisionné en radium ; il possède en effet, actuellement, 1 gramme au moins de cette précieuse substance; ce qui représente un capital de 575 000 francs. Ce radium a été acheté en Autriche ; ce pays, on le sait, détient aujourd’hui les plus riches minerais de radium.
- L’Institut comprend des salles de traitement pour les malades et des laboratoires de recherche. Les salles de traitement permettront de soigner à la fois 30 malades. Quant aux laboratoires, ils sont vastes et munis des instruments les plus perfectionnés et les plus délicats. Signalons une belle balance chimique qui pèse le millième de milligramme, et un
- 1. E. Renou. jÉtudes sur,le climat de Paris, 2e partie (Annales du Bureau Central météorologique pour 1885), t. I, p. B, 259..
- remarquable microtome qui effectue 10 000 coupes dans un centimètre de substance. Cet instrument pourrait couper en 8 morceaux un globule sanguin.
- L’emploi médical du radium est encore dans l’enfance et prête à bien des controverses; néanmoins, d’importants résultats sont déjà acquis, de fort belles études ont été faites. Nous croyons utile de les résumer ici.
- Les propriétés du radium. — La radioactivité du radium, c’est-à-dire la propriété que présente ce corps de produire d’une façon spontanée un rayonnement continu et constant, se traduit, on le sait, par l’émission de trois sortes de rayons désignés respectivement sous les noms de rayons a, (3, y-
- Les rayons a sont des projections de particules électrisées positivement, particules relativement lourdes et lancées avec des vitesses de l’ordre de 10 000 kilomètres à la seconde.
- Les rayons p sont également des projections de corpuscules, mais infiniment plus ténus, chargés négativement : ce sont des électrons, c’est-à-dire des particules élémentaires d’électricité négative, lancées avec des vitesses qui atteignent et même dépassent 270000 kilomètres à l’heure, c’est-à-dire les 9/10 de la vitesse de la lumière.
- Enfin les rayons y sont de simples vibrations de l’éther, identiques', semble-t-il, aux rayons X.
- Ces divers rayonnements paraissent avoir leur source dans les métamorphoses continuelles qui,
- 1. Annales du Bureau Central météorologique pour 1890, t. I, p. B, 157.
- Fig. i. — La façade de VInstitut du Radium.
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- L’INSTITUT DU RADIUM A LONDRES ET LA RAD1UMTHÉRAPJE == 327
- comme on le sait, caractérisent le radium. L’atome de radium se désagrège en donnant naissance aux particules a qui ultérieurement se transformeront en gaz hélium, et à une sorte de gaz, l’émanation, qui elle aussi se modifie en donnant naissance aux rayons (3 et y. Elle se dépose à la surface des corps qui se trouvent à son contact ou dans l’épaisseur des substances qui lui sont perméables et confère aux corps qui sont placés à son contact une radioactivité induite, c’est-à-dire la propriété d’émettre momentanément les rayonnements a, [3, y.
- Si un appareil radifère permet un rayonnement, c’est parce qu’il est le siège de la radioactivité induite, engendrée par l’émanation dont il est imprégné. Si ce rayonnement est continu, c’est parce que la production de l’émanation se poursuit indéfiniment en raison de la présence du radium supporté par l’appareil.
- Comment s’emploie le radium en'thérapeutique. — L’emploi thérapeutique des radiations provenant du radium est basé sur les actions physiologiques de ces radiations, actions modificatrices sur les tissus, actions destructives sur les germes vivants, et repose sur ce fait que certains éléments anormaux des tissus humains, certains microbes sont plus sensibles à l’action nocive du radium que les cellules normales du corps humain. Ce sont ces propriétés qui ont permis d’utiliser le radium comme agent thérapeutique. Le mode d’emploi du radium est dans ses grandes lignes très simple.
- Il existe deux sortes d’appareils utilisés en radium-thérapie.
- Les uns sont des supports de toile ou de métal à la surface desquels du sulfate de radium broyé et pulvérisé est maintenu adhérent au moyen d’un vernis spécial.
- Les autres sont des récipients tubulés, de verre, d’aluminium, d’argent, d’or ou de platine, hermétiquement clos contenant du sel de radium à l’état de poudre sèche.
- À égalité de charge de radium, le rayonnement des premiers appareils est plus intense que celui des seconds parce que pour les seconds les rayons les moins pénétrants, c’est-à-dire les plus absorbables, sont arrêtés en grand nombre par la paroi du tube.
- Les appareils à sel collé sur toile ou sur métal, sont en général conformés de manière à s’appliquer à la surface de la peau ou des muqueuses des cavités naturelles les plus facilement accessibles. Ils conviennent d’autant mieux au traitement des affections de ces régions, que le rayonnement dont ils sont le
- foyer est très riche en rayons mous ou peu pénétrants (a et (3).
- Il y a deux manières principales d’utiliser le rayonnement de ces appareils à sel collé, que Domi-nici appelle la méthode du rayonnement ultra-pénétrant.
- La première méthode conserve tous les rayons appartenant en propre à chaque appareil, de sorte que les rayons mous ou peu pénétrants (y. et (3) l’emportent de beaucoup sur les rayons très pénétrants (y).
- La seconde méthode élimine par filtrage tous les rayons peu pénétrants, pour ne conserver que les rayons dénommés par Dominici, les ultra-pénétrants, lesquels sont essentiellement des y accompagnés d’une très faible quantité de [3.
- Pour réaliser la méthode du rayonnement ultra-pénétrant, Dominici superpose, aux appareils, des lames de métaux denses, tels que le plomb ou l’argent, de 5/10 de milli-Ü mètre à plusieurs millimètres d’épaisseur.
- Les lames métalliques arrêtent tous les rayons sauf ceux qu’il appelle les « ultra-pénétrants ». Ceux-ci traversent les tissus normaux en ne se laissant absorber qu’en très faibles proportions, en n’y déterminant aucune lésion grave et en restant capables de manifester une action curative à l’égard de divers tissus morbides.
- Pour obtenir le rayon-! nement ultra-pénétrant, en se servant de petits tubes creux renfermant le radium, on peut adopter deux dispositifs :
- L’un consiste à entourer les tubes de verre ou d’aluminium d’une gaine d’or ou d’argent qui ne laisse passer que les rayons ultra-pénétrants.
- Un procédé plus simple consiste à verser directement le sel de radium dans un tube d’or ou d’argent que l’on ferme ensuite à la lampe.
- Un appareil ainsi constitué n’émet, par définition, que des rayons ultra-pénétrants, puisque sa paroi, qui sert à la fois de récipient et de filtre, ne laisse passer que ces derniers rayons.
- Tandis que les appareils à sel collé sont employés de préférence en surface, avons-nous dit, les appareils à sel libre, généralement cylindriques, sont placés dans les cavités naturelles ou dans les anfractuosités des tumeurs, dans leur trajet fistuleux ou bien introduits, par intervention chirurgicale, au centre même du néoplasme.
- À côté de cet emploi du radium qui est pour ainsi dire classique, il faut dire un mot d’une méthode i plus nouvelle, la méthode de la radio-activation.
- Fig2. — Un disque de radium. Il contient pour plus de 20000 Jrancs de radium.
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- Basée sur la propriété que présente l’émanation de conférer la radioactivité induite aux substances placées à son contact, cette méthode consiste à intro-
- duire dans les tissus, soit l’émanation en nature, soit le sel de radium qui la produit.
- Les résultats les plus intéressants ont été obtenus par l’action soit de sels solubles, soit de sels insolubles, du sulfate de radium en particulier.
- Le Dr Dominici a été amené à faire pénétrer du sulfate de radium en suspension dans un liquide lui servant de véhicule, en supposant que les particules du sel se maintiendraient, malgré leur extrême petitesse, « dans les organes où on les introduirait, en s’y fixant à la façon des poudres inertes ».
- En procédant de cette manière, il a trouvé, avec M. le Dr Faure-Beaulieu, « que le sulfate de radium pouvait séjourner dans des territoires organiques tels que le tissu conjonc-tivo-vasculaire, le tissu musculaire strié, le poumon, le foie, la rate, jusqu’à un an et demi ».
- Là permanence du Sel de radium dans les tissus où on l’injecte a pour effet d’y déterminer une radioactivité induite permanente correspondant à la production incessante de l’émanation dont chaque particule de sel de radium est le foyer d’origine»
- Bien plus, le D1’ Dominici, le prôfes- Fi&- 4 -seur Petit, d’Alfort, et M. Jaboin ont constaté qu’en injectant 1 milligramme de sulfate de radium insoluble dans le système veineux d’un cheval, on pouvait retrouver, plus de six mois après l’expérience, le sulfate de radium en circulation dans l’appareil vasculaire de l'animal.
- Malgré l’intérêt que présentent ces faits au point de vue scientifique, la méthode de radioactivation est loin d’avoir encore fourni des résultats comparables à ceux de l’irradiation. Il en est de même de l’introduction dans les tissus du radium par Y ionisation.
- C’est pourquoi, dans le court exposé que nous donnons ici des effets du radium au point de vue thérapeutique, nous nous bornerons aux effets produits par l’application externe des sels radifères.
- Les effets du radium. — Le radium et le cancer. — Si l’on se place au point de vue symptomatique, les principaux résultats de la médication radiumthérapique consistent :
- 1° En l’atténuation ou la suppression de certains états douloureux, de certains états hémorragiques, de certains états inflammatoires et gangreneux;
- 2° En la régression de diverses tumeurs bénignes ou malignes ;
- 3° En la réparation et la cicatrisation des organes lésés par les pertes de substance déterminées par les états morbides ou l’intervention chirurgicale.
- Cette action thérapeutique ne s’exerce pas exclusivement en surface, mais aussi en profondeur, et de façon à dépasser, dans beaucoup de cas, la portée d’une médication simplement symptomatique.
- Alors même que les effets du radium se réduisent a une action purement symptomatique, ils sont les bienvenus quand cette action s’exerce à l’égard de
- Le microtome de Vlnstitut du Radium de Londres.
- la douleur, voire de cette sensation si désagréable qu’est le prurit.
- Or, nombreux sont les cas où le rayonnement calme, soit certaines démangeaisons intolérables telles que celles des névrodermites, soit les sensa-
- Fig. 3. — La balance de l’Institut du Radium de Londres, sensible au r/2 milligramme.
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- L’INSTITUT DU RADIUM A LONDRES ET LA RADIUMTHERAPIE=——: 329
- tions plus pénibles encore de la sciatique et d’antres névralgies.
- Mais il ne faudrait pas s’imaginer qu’il suffit d’apposer un appareil sur une région douloureuse pour que celle-ci soit analgésie'e. Pour des raisons inconnues, certaines névralgies cèdent comme par enchantement à la radium-thérapie, tandis que d’autres lui sont rebelles.
- Il en est de même en ce qui concerne les douleurs en rapport non plus avec les lésions des nerfs périphériques mais avec les altérations des centres nerveux d’où proviennent ces nerfs.
- Ainsi, les douleurs fulgurantes de l’ataxie locomotrice paraissent-elles réfractaires au traitement, tandis que les crises gastriques de cette maladie peuvent être calmées par le rayonnement.
- Les résultats obtenus dans le rhumatisme par la radiumthérapie sont variables et peu constants ; par contre, certains états morbides d’origine humorale, comme Y eczéma, se montrent souvent justiciables de la radiumthérapie.
- Les Drs Wickham et Degrais ont prouvé que de vastes placards d’eczéma chronique, rebelles à toute autre médication, cédaient, avec une facilité remarquable, aux applications de très courte durée d’appareils radifères puissants.
- Il en est de même pour bien d’autres affections de la peau, qu’elles soient d’origine traumatique infectieuse, ou qu’elles rentrent dans le groupe des tumeurs.
- Une intervention chirurgicale est-elle suivie d’une cicatrisation lente? Le rayonnement utilisé à doses faibles hâte la réparation des tissus. La cicatrice est-
- Le laboratoire pathologique de l'Institut du Radium.
- elle vicieuse, en ce sens qu’elle aboutit à la production de ces saillies disgracieuses que l’on dénomme chéloïdes*! Le rayonnement détermine la régression, puis l’atrophie complète de cette sorte de tumeurs d’origine irritative.
- Différents états inflammatoires prolongés qui aboutissent à ces épaississements des téguments qu’on appelle éléphantiasis, cèdent à ses applications de rayonnement filtré.
- Là où la radiumthérapie fait preuve d’une véritable supériorité, c’est à l’égard des diverses tumeurs bénignes ou malignes, qu’elles siègent à la peau, aux muqueuses ou dans l’épaisseur des tissus.
- Parmi les tumeurs bénignes, celles qui ont peu de tendance à récidiver après l’intervention chirurgicale, ou à se disséminer dans tout l’organisme, arrivent en première ligne les angiomes, c’est-à-dire les tumeurs formées par une multiplication exubérante de vaisseaux sanguins qui, développés à la peau, constituent ce que l’on dénomme vulgairement les « taches de vin ».
- C’est à Wickham et Degrais qu’on doit l’étude à la fois la plus com^ plète, la plus démonstrative et la plus méthodique des effets véritablement prodigieux du rayonnement du radium sur ces productions morbides ; le rayonnement est capable de réduire non seulement les angiomes d’origine cutanée, mais encore celles de ces tumeurs vasculaires qui se forment d’emblée dans la profondeur des tissus.
- Fig. 6. — Le laboratoire des recherches physiques à l'Institut du Radium de Londres.
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- Dominici s’est attaqué à ces tumeurs profondes, non plus en appliquant à leur surface des appareils à radium, mais en. in traduisant ceux-ci dans l’épaisseur des masses néoplasiques.
- ^Fait extrêmement intéressant, les tumeurs malignes ou cancers, considérées si longtemps comme incurables, sont parfois très améliorées par le radium.
- En première ligne, viennent naturellement les cancers de la peau, non seulement parce qu’ils sont plus accessibles au traitement, mais aussi parce qu’ils ont moins de tendance à repousser sur place ou à se généraliser.
- Là où la supériorité du radium s’affirme réellement, c’est à l’égard du traitement des tumeurs développées aux dépens des revêtements des muqueuses, des cavités naturelles ou dans l’épaisseur des tissus. Rien n’est plus facile, que d’introduire du radium dans les cavités naturelles, et l’on a soin de placer le produit dans ces tubes d’or, d’argent ou de platine dont Dominici a introduit l’usage.
- En effet, ces appareils n’émettent qu’un rayonnement extrêmement atténué, très pénétrant, très peu altérant pour les tissus normaux ; ils sont cependant capables de déterminer la régression de nombreuses tumeurs malignes.
- Ces tubes peuvent être introduits avec avantage dans l’épaisseur des tumeurs.
- Quand le cancer est encore limité, qu’on peut l’enlever par une intervention chirurgicale, le bistouri est encore, par la rapidité et par la perfection des résultats, bien supérieur au radium et c’est à lui qu’on doit recourir sans hésiter. Pour les autres cancers, pour ceux en face desquels les chirurgiens se déclarent impuissants, la question est tranchée : le radium doit être appliqué ; il peut avoir une double action : ou bien amener une régression telle de la tumeur, qu’on puisse prononcer le mot de guérison, ou bien produire telles modifications internes ou telles modifications de voisinage que le néoplasme primitivement inopérable devient justiciable de la chirurgie. Même dans les cancers à la dernière période, le radium peut rendre les plus grands services en faisant disparaître les douleurs si épouvantables, les écoulements et les odeurs fétides qui rendent si pénible la vie du cancéreux.
- On le voit, le champ d’action du radium en thérapeutique paraît déjà singulièrement vaste. Bien qu’on doive se défier des enthousiasmes, que soulève toujours en médecine l’emploi d’une méthode nouvelle, on peut espérer que celle-ci prendra plus de développement encore et c’est ce qui justifie la création d’œuvres importantes comme l’Institut du Radium de Londres.
- D1’ P. Desfosses.
- LES POUDRES ET LA CATASTROPHE DU CUIRASSÉ « LIBERTÉ »
- Depuis la catastrophe de la Liberté, il n’est personne qui ne soit animé du désir anxieux de découvrir, suivant l’expression du Ministre de la Marine, la raison véritable de cette « horrible chose ».
- Comme la poudre a été l’instrument final du désastre, la question des risques qu’elle fait courir aux équipages et la recherche des moyens de les conjurer ont été immédiatement ramenées au premier plan des préoccupations.
- Les ordres donnés par l’amiral commandant la 2e escadre le démontrent clairement.
- Il appartient à la Commission d’enquête de discerner les probabilités. Nous ne parlons pas de certitudes, car, hélas, dans une pareille catastrophe, la rafale destructive ne se borne pas à prendre les vies humaines et à déchiqueter le matériel; elle emporte souvent tous les indices qui pourraient éclairer sur la cause du désastre et permettre d’en prévenir le retour. '
- Alors chacun1 disserte sur le sujeR suivant ses idées préconçues, et, dans l’ardent désir de se faire une conviction, puis de la faire partager, perd quelquefois de vue certaines données, pourtant précises et bien établies.
- C’est dans le but d’aider chacun à se former une opinion, qu’il nous a semblé intéressant de rappeler, sans entrer dans d’abondants détails techniques, la nature des poudres en service, leurs propriétés et les précautions qu’exige leur emploi.
- Les différentes poudres. Leurs propriétés. — On donne le nom de poudres aux substances dont on se sert pour lancer les projectiles et le nom de grains aux éléments de ces substances. Ces dénominations sont anciennes ; elles correspondaient naguère à des aspects qui se sont complètement modifiés depuis une trentaine d’années.
- Poudres, grains, ne sont plus que des mots usuels, sans aucun sens littéral, mais par lesquels on continue de désigner les substances nouvelles destinées au même objet.
- On distingue les poudres mécaniques, qui sont constituées par des mélanges, des poudres chimiques, qui sont des composés bien définis.
- Le type des poudres mécaniques est la poudre noire, que chacun connaît ; c’est un mélange de salpêtre, de soufre et de charbon dans des proportions variables. Le dosage français de ce mélange est : 75 salpêtre, 12,5 soufre et 12,5 charbon; les dosages étrangers sont plus voisins de 75 salpêtre, 10 soufre et 15 charbon. Une poudre spéciale, fabriquée d’abord en Allemagne vers 1880 sous le nom de poudre-chocolat, a, comme dosage, 78 salpêtre, 5 soufre et 19 charbon; on y emploie du charbon roux, qui donne des qualités balistiques supérieures.
- Toutes ces poudres étaient fabriquées en grains, dont les dimensions étaient proportionnées au calibre de l’arme dans laquelle elles devaient être
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- utilisées ; l’artillerie navale employait des poudres à gros grains. Les figures 1 et 2 montrent : l’une, un grain de poudre de 50 millimètres d’épaisseur dont les côtés étaient de 40 millimètres environ ; l’autre, un grain de poudre prismatique d’une hauteur d’environ 25 millimètres ; le côté de l’hexagone a 20 millimètres et le trou central 10 millimètres de diamètre.
- Dans les poudres chimiques actuelles, on utilise les explosifs azotés, c’est-à-dire les corps que l’on obtient en faisant agir l’acide azotique sur les substances organiques. Parmi ces corps sont la nitroglycérine et le coton-poudre ou nitrocellulose.
- La nitroglycérine est le plus énergique des explosifs. Elle s’enflamme difficilement et brûle lentement sans fumée et sans explosion, avec une forte flamme jaune; mais on obtient la détonation en chauffant ou en frappant avec un corps dur.
- Le coton-poudre s’enflamme facilement sous l’action d’un choc ou d’un frottement. Quand on le réduit en pâte, qu’on l’imprègne d’une eau contenant du carbonate de soude en dissolution et qu’on moule la pâte sous forme de galettes, il prend facilement feu et brûle à l’air libre sans faire explosion ; il devient peu sensible à l’action du choc. On peut, en le comprimant, diminuer encore sa sensibilité. Le coton-poudre, traité par des procédés spéciaux, se transforme en un produit colloïdal dont la combustion est régulière.
- Les poudres colloïdales se divisent en deux groupes :
- 1° Les poudres à la nitrocellulose, qui sont à base de nitrocellulose pure ;
- 2° Les poudres à la nitroglycérine, qui sont à base de nitrocellulose dissoute dans la nitroglycérine.
- On obtient les premières en dissolvant le coton-poudre, soit dans l’éther acétique, comme en Allemagne, soit dans un mélange alcool-éther, comme en France et en Amérique.
- On obtient les poudres à la nitroglycérine, soit à froid par l’intermédiaire de l’acétone, soit à chaud en employant une certaine quantité de collodion contenant plus de 12 pour 100 d’azote.
- Les cor dites anglaises-, les balistites italiennes, les filites sont des poudres à la nitroglycérine; la poudre française B, dont on parle tant, est une poudre à la nitrocellulose.
- Les poudres colloïdales s’enflamment plus difficilement que les poudres noires. Une étoupille1 ne suffit pas, en général, à assurer l’inflammation ; aussi place-t-on au culot des gargousses une charge d’amorçage en poudre noire, que l’étoupille enflamme directement.
- On emploie souvent ces poudres sous forme tubulaire et l’on dispose les tubes dans la gargousse avec toute la régularité que permettent leurs formes.
- Les poudres à base de nitroglycérine présentent, dans certains cas, sur celles à la nitrocellulose des
- i. L’étoupille est un petit tube contenant un fulminate avec lequel on met le feu à une pièce d’artillerie.
- avantages au point de vue balistique; elles ont, par contre, des inconvénients très sérieux au point de vue de l’usure des bouches à feu. Ces inconvénients proviennent de l’élévation de la température des produits de la combustion, qui dépasse 5000 degrés.
- Aussi les Etats qui emploient ces poudres ont-ils été conduits à abaisser la proportion de nitroglycérine.
- Les poudres françaises B sont à base de nitrocellulose pure ; on les fabrique par dissolution, dans l’alcool-éther ; d’un mélange de coton-poudre et de collodion (fig. 5).
- Elles ont la forme de lamelles; celles de l’artillerie navale sont désignées par les lettres B M.
- Les cordites anglaises sont à base de nitroglycérine ; elles se présentent sous forme de. brins cylindriques (fig. 6) de diamètre variable selon la rapidité de combustion que l’on désire obtenir ; elles se composent, par 100 parties, de 50 nitroglycérine, 65 coton-poudre, 5 vaseline.
- Les poudres allemandes sont à la nitroglycérine ; le dosage de cette substance est compris entre 10 et 20 pour 100. On donne à ces poudres la forme tubulaire (fig. 5).
- Les poudres américaines sont, comme les poudres françaises, à base de nitrocellulose; elles ont la forme de cylindres percés de trous (fig. 4).
- Les poudres italienne, autrichienne, japonaise, sont à base de nitroglycérine ; la poudre russe est analogue à notre poudre française, elle est fabriquée en tubes.
- On emploie la poudre dans des sachets en laine, en bourre de soie ou en tissu de coton-poudre, c’est-à-dire sous forme de gargousses, ou dans des douilles métalliques sous forme de cartouches. Qu’il s’agisse de gargousses ou de cartouches, la poudre est arrimée en fagots ; la figure 7 montre un fagot de poudre en tubes ; la figure 8 un fagot de poudre en bandes.
- Il faut aux gargousses un amorçage en poudre noire; on le voit dans la figure 9.
- Conservation des poudres. — L’ancienne poudre noire se conservait pour ainsi dire indéfiniment, pourvu qu’elle fût à l’abri de l’humidité. C’est ce qu’ont prouvé des essais faits sur des échanfilions ayant plus d’un siècle d’existence.
- Les poudres colloïdales, au contraire, ne sont pas stables. Une partie du dissolvant s’évapore; cette évaporation augmente du reste la valeur balistique de l’explosif, mais au détriment des qualités de conservation. Les pertes de dissolvant finissent par avoir comme conséquence la décomposition partielle du produit organique qui constitue la poudre. Des produits nitreux se dégagent qui augmentent le danger du phénomène, car leur présence accélère davantage la décomposition et celle-ci peut alors devenir très rapide. Et ceci suffit pour faire comprendre le danger d’une poudre vieillie.
- La rapidité du phénomène de décomposition croît avec la température; Aussi, les épreuves pratiques,
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- par lesquelles on cherche à reconnaître la valeur d’une poudre, se font-elles en soumettant celle-ci à une température élevée. L’essai Yieille en usage en France est le suivant :
- On.chauffe à Tl0 degrés un tube de verre fermé contenant 10 gr. de poudre et une feuille de papier de tournesol bleu. Le temps que met le papier à passer du bleu au rouge, indique le degré de
- préparé en France des poudres à l’alcool amylique ; elles sont dites AM. On a cherché aussi à neutraliser les produits de la décomposition par l’introduction de substances stabilisantes qui absorbent les valeurs nitreuses, telles que la diphénylamine, l’aniline, l’urée.
- Ajoutons que les variations de température, l’humidité, les chocs mécaniques, les vibrations mêmes
- Fig, l à 9. —: Les .divers genres de poudres. — 1, Poudre noire en prisme; 2, Poudre noire en prisme hexagonal ; 3, Poudre tubulaire allemande à la nitroglycérine; 4, Poudre américaine à la nilrocellulose; 5, Lamelle de poudre B française; 6, Fragment de cordite; 7, Fagot de poudre en tubes; 8, Fagots de poudre en lamelles; 9, gafgousse. Les fagots de poudre y sont groupés à l'intérieur de sachets. Remarquer
- l'amorçage en poudre noire.
- stabilité de la poudre à la température de T10°. Après:une première opération, on laisse reposer la poùdre'pendant plusieurs heures et l’on recommence jusqu’à ce que la durée du passage au rouge, qui va continuellement en diminuant, ne dépasse plus une heure. Les expériences de laboratoire poursuivies pendant des années ont conduit à admettre que, si la totalité des durées d’étuvage est de n heures, la poudre peut se conserver n mois à la température de 40°.
- Afin d’éviter les inconvénients qui résultent de l’élimination progressive du dissolvant, on a essayé d’utiliser des corps peu volatils. C’est ainsi qu’on a
- sont autant de causes qui semblent agir défavorablement sur la stabilité des poudres.
- On comprendra dès lors combien complexe et délicat est le problème de leur conservation. Les règles suivantes qui, évidemment, ne constituent qu’un minimum, sont actuellement en vigueur pour les soutes à munitions.
- La condition primordiale est d’éviter de trop fortes élévations de température; d’où nécessité d’employer des procédés de réfrigération avec machines spéciales et de veiller à ce que la température des soutes ne dépasse pas une certaine limite, 58° environ.
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- Une autre condition essentielle est d’enfermer les Pour s’assurer de la bonne conservation des pou-poudres dans des caisses aussi étanches que possible. dres embarquées, on doit faire périodiquement des
- Fig. io. — Les soutes d’un cuirassé moderne. (.D'après une figure de Hllustrated London News.) —
- A, Entrée de Vair frais pour la ventilation des soutes; B, Echappement de l’air usé des soutes; C, Pont cuirassé; D, Vanne de noyage des soutes; E, Tuyau d’échappement de l’air refoulé par le noyage des soutes; F, Chambre de refroidissement; G, Machines frigorifiques-, H, Ventilateur refoulant l’air extérieur dans la chambre de refroidissement; I, Parois isolantes; K, Soute à obus-, L, Soute à gargousses;
- M, Tuyaux de noyage des soutes; P, Aspiration de l’air chaud des soutes; O, Refoulement de l’air
- refroidi dans les soûles; R, Vannes de contrôle.
- Enfin la poudre noire ne doit pas être enimaga- prélèvements sur les caisses d’une soute, essayer les
- sinée avec les poudres colloïdales. , échantillons et, d’après les résultats, décider s’il y a
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- lieu ou non de maintenir la poudre en service. Cette visite est annuelle et porte sur un pourcentage fixé des approvisionnements.
- L’examen de certaines propriétés physiques permet aussi de se rendre compte de l’état de la poudre. Quand une poudre à la nitrocellulose se décompose, elle devient cassante ; les brins donnent, au toucher, la sensation d’un corps huileux ; elle présente des taches blanchâtres en des points qui sont des centres de réaction acide. Quand une poudre à la nitroglycérine se décompose, elle se tache ; les tubes perdent leur élasticité et l’odeur devient aigre et piquante.
- Dangers des différentes poudres. — La poudre noire est, à tout considérer, plus dangereuse que la poudre B, parce que le moindre choc, le plus léger frottement l’enflamme et qu’elle explose alors infailliblement. Aussi devait-on prendre dans les anciens magasins pour la poudre noire de plus grandes précautions que dans les nouveaux pour la poudre sans fumée. Ce qui a fait la gravité d’accidents antérieurs, comme celui de 1’ « Iéna », c’est la présence d’une certaine quantité de poudre noire à laquelle la poudre B a mis le feu en se décomposant.
- La poudre B, seule, ne peut guère faire explosion ; elle déflagre, elle fuse, elle allume un incendie, mais elle peut, rester inoffensive et l’on a vu des milliers de kilogs de poudre B brûler dans une poudrerie, sans incident, tandis que, si pareil fait s’était produit avec la poudre noire, la poudrerie aurait été détruite.
- !Une gargousse de poudre B peut exploser sans communiquer à ses voisines des vibrations assez intenses pour les faire exploser elles-mêmes. On a vu, dans un magasin à gargousses, l’explosion d’une caisse n’avoir d’autre effet sur ses voisines que de les déplacer. N’a-t-on pas, du reste, après la catastrophe de F « Iéna », ramassé de grandes quantités de cartouches de calibre moyen dont la poudre était restée intacte, malgré la déformation des douilles, malgré la chaleur du foyer d’incendie et malgré la pression à laquelle les munitions avaient été soumises ? Pour faire exploser la poudre B, il faut une excitation énergique et des vibrations bien déter-, minées.
- ;Ce qui est indéniable, c’est que la poudre B s’altère avec le temps ; elle subit une évolution, mjais son instabilité n’est pas soudaine et rapide. Cette poudre avertit lorsqu’elle devient dangereuse et l’on peut suivre les phases de sa décomposition. C’est un composé organique ; un corps pour ainsi dire animé. Dès que ce corps commence à être suspect de n’être plus en bonne santé, il faut le traiter comme un malade, le mettre en observation, l’isoler de ce qu’il peut contaminer, même l’anéantir.
- Enfin, il faut le dire aussi, pour avoir un aperçu exact et impartial de la question, la poudre B a donné parfois des décompositions spontanées engendrant une explosion; sans doute, dans les cas observés, il ne s’agissait pas d’explosion analogue à celle de la poudre noire dont on connaît les effets instantanés et brisants, mais seulement d’une combustion ra-
- pide avec un dégagement violent de gaz chauds. Toujours est-il que des accidents de ce genre se sont produits et qu’il faut admettre, dit le colonel Jacob, « bien que l’expérience n’ait jamais pu être faite en laboratoire d’une manière concluante, que la décomposition d’abord lente de l’explosif a élevé peu à peu la température sous l’influence des acides mis en liberté et que cette température est devenue à un moment suffisante pour amener l’explosion finale ».
- Causes possibles. — Il ne nous appartient pas de rechercher ici les causes du désastre. Contentons-nous d’indiquer les diverses hypothèses émises : elles se ramènent en somme à trois : le crime, l’imprudence, la défectuosité des poudres.
- Nous ne pouvons pas ici discuter la première. Voici l’un des arguments que l’on peut donner à l’appui de la seconde :
- Sur le dessin ci-joint (fig. 10), qui représente schématiquement la disposition intérieure d’une partie d’un cuirassé, on peut remarquer que les soutes à munitions sont séparées des étages supérieurs, et notamment de celui où se trouvent les robinets pour le noyage, par des ponts cuirassés dont l’épaisseur métallique est supérieure à 50 millimètres.
- Pour que, sur lavLiberté, le compartiment des robinets eût été inabordable, et rempli de gaz délétères au moment où l’on a voulu ouvrir les valves, on est fondé à penser ou bien que les soutes se trouvaient en communication avec cet étage par des ouvertures, qui auraient dû être fermées, ou bien que la déflagration avait duré déjà un temps fort appréciable quand on s’en est aperçu. Se serait-il produit une négligence, une imprudence, une erreur, une violation de consigne? La question peut se poser, car à propos du désastre de Y Iéna, n’a-t-il pas été raconté qu’on avait trouvé dans une soute le cadavre d’un matelot et, dans une autre soute, une bougie à demi consumée?
- Enfin, il y a Jcs défectuosités inhérentes à la poudre B ; nous venons de voir précédemment tout ce qui pouvait être dit à ce sujet et les risques très graves qui résultent de l’emploi de ce produit.
- Mais, il faut dire aussi que l'armée de terre, qui emploie également les poudres B, n’a jamais eu à déplorer de catastrophes comme celles qui ont désolé notre marine. Elle le doit peut-être à l’observation rigoureuse d’un règlement très complet, très minutieux et excessivement sévère. La surveillance des poudres à terre est extrêmement sévère.
- En est-il de même à bord des navires?
- L’habitude de côtoyer le danger ne conduit-elle pas lentement à une insouciance qu’un concours regrettable de circonstances peut rendre funeste? Est-il d’ailleurs possible d’appliquer le même règlement qu’à terre? La température des soutes est nécessairement assez élevée, il est impossible en général de l’abaisser au-dessous d’une certaine limite; mais, si cette température accélère l’évolution qui conduit à . la dissociation des éléments constitutifs, on peut se
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- CHRONIQUE
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- rendre compte de combien cette élévation de température réduit la durée de l’évolution avant d’atteindre le moment dangereux. Il faut une température de 175° pour déterminer la déflagration.
- On a pu lire dans plusieurs journaux qu’il fallait attribuer la cause du désastre du 25 septembre à l’accouplement intime de poudres avariées et de projectiles chargés et amorcés, et que ces poudres qui, à terre, eussent flambé sans grand dommage, ont, à bord, en brûlant, chauffé le fulminate qui servait d’amorce et fait détoner celui-ci, qui a provoqué l’éclatement des projectiles, cause finale de la catastrophe. Mais comment se trouvait-il à bord des poudres avariées sans qu’on s’en fût aperçu?
- Quelles mesures faut-il prendre? — Faut-il modifier la composition des poudres et y introduire un stabilisateur révélateur, capable d’augmenter leur durée, mais susceptible surtout de déceler leur altération intime? Assurément, si cela est possible, sans compromettre les propriétés essentielles des explosifs. C’est bien ce que l’on cherche depuis plusieurs années et l’on a déjà, dans ce but, fait application de la diphénylamine à la poudre B de l’artillerie de terre, qui est devenue la poudre B». L’un des avantages de la présence de la diphénylamine serait en effet d’accentuer l’avertissement que donne la poudre en décomposition par des changements de coloration.
- Pourquoi, s’est-on demandé, ne ferait-on pas de même pour les poudres de l’artillerie navale ? On a certes entrepris des essais, mais ces dernières poudres sont différentes des autres et les expériences ne peuvent être probantes qu’après un certain temps.
- Faut-il mettre délibérément de côté les poudres un peu anciennes? mais qu’entend-on par des « poudres anciennes »? Au bout de combien de temps une poudre le devient-elle? De 2 ans? De 10 ans? Sur quoi se basera-t-on pour adopter une limite? Cette limite, un ordre ministériel vient de la fixer d’autorité à 4 ans et il est maintenant interdit de laisser sur les batiments des poudres dont l’année de fabrication soit antérieure à 1908.
- Cette mesure ne peut évidemment avoir aucune conséquence fâcheuse, mais elle ne résout qu’in-complètement la question, puisqu’elle ne tient compte que d’un seul élément : l’ancienneté de fabrication. De leur côté, les Allemands, qui emploient une poudre à la nitroglycérine, qu’ils considèrent comme plus stable que la poudre à la nitrocellulose, n’embarquent, paraît-il, sur leurs bâtiments qui vont à
- l’étranger que des poudres tout à fait récentes (1 à 2 ans de fabrication).
- Le seul point sur lequel on soit actuellement d’accord, c’est que la poudre, quelle qu’elle soit, ne doit pas être exposée aux variations fréquentes de température, d’humidité et qu’il faut la maintenir dans un emballage hermétique. Encore fait-on observer qu’en l’enfermant dans des caisses étanches, si l’on évite par ce moyen l’aération, on rend plus difficiles Y inspection systématique et les essais.
- Inspection systématique, exécution d’èssais, nécessité d’exercer une surveillance active, continue et rigoureuse, organisation d’un contrôle qui évite l’émiettement et l’atténuation des responsabilités, telles sont, en effet, les conclusions auxquelles on aboutit toujours.
- On a aussi parlé de la suppression du monopole et on a mis en avant des raisons sérieuses, par exemple :
- 1° Qu’il est absurde de ne pouvoir en France se procurer des poudres étrangères du type que l’on désire ;
- 2° D’autre part, que s’il existait en France des fabriques de poudre, comme il faudrait, au moment d’une campagne, recourir à une fabrication intensive, l’existence de ces établissements fournirait un très bon moyen d’y arriver ;
- 5° Qu’il sera alors d’autant plus nécessaire de fabriquer vite que l’on aura du diminuer les approvisionnements à cause du manque de stabilité des produits.
- On peut ajouter que nos constructeurs de matériel de guerre pourraient ainsi avoir toutes les poudres qui leur sont nécessaires, ce qui les mettrait en mesure de lutter plus facilement contre leurs concurrents étrangers.
- Admettons que la suppression du monopole procure tous ces avantages, et d’autres encore. Nous ne voyons pas bien comment elle va remédier d’emblée aux défauts auxquels serait imputable la catastrophe de la Liberté. Si la concurrence n’existe pas èn France, il n’en est pas de même partout et, dans tous les pays, pourtant, on emploie des poudres analogues à la nôtre. Dans l’état actuel de la science des. explosifs, il faut s’accommoder de ceux qui existent. C’est un mal avec lequel il faut vivre— en France comme ailleurs — jusqu’à ce que l’on ait trouvé autre chose. Mais, quelle que soit cette autre chose, ce sera encore une force aveugle dont il faudra organiser la surveillance et confier la garde à des yeux toujours ouverts. C. B.
- «ÇA»
- CHRONIQUE
- Attaque des flacons de verre renfermant de l’acide chlorhydrique. — Deux de nos lecteurs, MM. II. Touchais, de Mayotte, et G. Rodillon, de Sens, nous communiquent de singulières observations qu’ils eurent l’occasion de faire à propos de l’action de
- l’acide chlorhydrique du commerce sur le verre des bouteilles contenant ce liquide. Dans du verre ordinaire, contenant et contenu paraissent rester inaltérés, mais si les flacons sont de ces verres noirs colorés par de l’oxyde de fer — comme par exemple les bouteilles employées
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- ACADEMIE DES SCIENCES
- pour l’eau de Vichy — on observe parfois à la longue une attaque très prononcée de la paroi. Le verre peut être aminci à l’extrême, voire troué tout à fait; il devient dans certains cas malléable comme s’il était en matière gommeuse. Dans l’acide qui a produit cet effet en trois ou quatre mois seulement, on recueille un dépôt feutré très abondant de longues aiguilles cristallines incolores pouvant atteindre 5 à 7 cm et, d’après les analyses de M. G. Rodillon, constituées par de la silice hydratée.
- Cette curieuse constatation, d’apparence paradoxale, peut-être aisément expliquée. Evidemment l’acide chlorhydrique pur ne pourrait ainsi attaquer le verre normal. Mais les acides ordinaires du commerce sont toujours très impurs, ils peuvent contenir des traces d’acide fluorhy-drique provenant des fluorures de certains sels gemmes employés à leur fabrication ; ils contiennent toujours une proportion d’acide sulfurique relativement forte : 1 à 2 pour 100, acide qui peut déplacer l’acide fluorhydrique des fluorures qu’on trouve parfois dans les verres de qua-
- lité inférieure. Et l’acide fluorhydrique, dont on connaît les énergiques affinités, est capable d’attaquer les silicates et de libérer leur silice. Reste à expliquer pourquoi les verres blancs résistent à la corrosion bien mieux que les verres noirs. Peut-être les uns contiennent-ils des fluorures, non les autres. Peut-être les silicates ferreux du verre noir jouent-ils un rôle important, ce que semble prouver la coloration jaune des parois attaquées.
- On sait que les sels du fer peuvent, en passant de l’un à l’autre état, provoquer des transports d’oxygène ; on sait d’autre part qu’en raison de sa tétratomicité, le silicium possède une plasticité de combinaison dont les effets sont encore bien incomplètement connus.
- Quoi qu’il en soit, les observations de MM. Touchais et Rodillon comportent, outre l’intérêt de curiosité, un enseignement pratiquement utilisable : il convient d’éviter de renfermer dans des bouteilles à eau de Vichy l’acide chlorhydrique ordinaire.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séance du 16 octobre 191 1. -— Présidence de M. A. Gautier.
- La descente des parachutes. — M. Bouchard, ayant considéré que les parachutes ne peuvent être d’une efficacité réelle pour l’homme que si le régime de vitesse auquel ils parviennent au bout d’un certain temps est invariable, et si la vitesse dont ils sont alors animés n’est point considérable, a entrepris des expériences nombreuses, pour déterminer le temps de chute au bout duquel la vitesse est constante, pour mettre en évidence la constance de cette vitesse et trouver sa valeur. Le principal élément des formules étant le rapport p/s du poids total à la surface portante il a, pour un même parachute, fait varier ce rapport depuis 0,4 jusqu’à 0,15, par échelons de 0,05, en ajoutant des poids au parachute. Il a obtenu ainsi, pour la vitesse constante de chute, des nombres qui varient de 7,09 à 2,90. M. Bouchard a ensuite observé que, si ses expériences avaient été bien conduites, les vitesses obtenues devaient satisfaire à une certaine loi dans laquelle la vitesse entre à la puissance 2. Mais la comparaison n’a pas été aussi probante qu’il l’espérait ; il a essayé d’employer non plus les valeurs de Y2, mais les valeurs de V3,a. Cette fois l’accord a été très satisfaisant.
- Un être humain bicéphale. — M. Edmond Perrier présente une Note de MM. Laçasse et Maquen sur un monstre humain venu au monde à Paris, mais qui est mort en naissant. Cet être pesait 2900 grammes ; il présentait cette particularité que la tète se dédoublait dans sa partie supérieure. Ainsi il avait deux cerveaux, deux yeux, deux nez, deux bouches, mais un seul cervelet.
- Carte géologiqtie de l'Afrique occidentale. — S. À. le prince Roland Bonaparte présente, une Note de M. Henry Hubert intitulée : Essai d’une carte géologique de l’Afrique occidentale. Cette carte est au 1/5 000 000". L’auteur y a synthétisé les résultats acquis au cours de ses nombreux itinéraires géologiques au Dahomey et dans la houcle du Niger, en les fondant avec ceux provenant d’autres voyageurs, pour les régions qu’il n’a pas parcourues. La partie figurée s’étend de Dakar aux confins de l’Afrique équatoriale, c’est-à-dire sur 55“ de
- longitude, et du Cameroun au Rio de Oro, soit sur 21° de latitude.
- Fixation de Vhélium et du néon. — M. d’Arsonval résume une Note de M. Georges Claude, sur la fixation de l’hélium et du néon par les électrodes dans les tubes à incandescence servant à l’éclairage par le néon. Ces gaz sont réputés inertes. M. Claude a pu imaginer un moyen grâce auquel l’absorption des gaz est rendue très lente, ce qui porte à plus d’un millier d’heures la durée d’action des tubes à néon. De plus, il a pu mettre en évidence ce fait que, quoique le spcctroscope ne révèle pas la présence de l’hélium dans le tube, il n’y a pas transformation du néon en hélium.
- Les gaz rares des sources. — M. Deslandrcs expose que MM. Moureu et Lepape, grâce à une méthode de dosage spectrophotométrique du xénon, qu’ils viennent d’inventer, ont établi que ce gaz, dans les mélanges gazeux naturels, existe en volume dont le rapport. aux volumes du krypton et de l’argon est sensiblement constant. Ces nouveaux résultats s’expliquent parfaitement avec l’hypothèse qu’ils ont formulée récemment, laquelle remontant jusqu’à la nébuleuse primitive, repose sur l’inertie chimique des gaz rares.
- Un squelette mouslérien. — Une importante communication de M. Henri Martin est relative à un squelette mous-térien découvert dans la grotte de la Quina (département de la Charente, commune des Gardes). Ce squelette gisait la tête en avant, à 4 m. 50 du pied de la falaise que limitait le cours d’une rivière. Il était enterré à 0 m. 80 seulement dans un sable argileux et selon toute probabilité n’a pas été inhumé. Il paraît provenir d’un homme qui aurait été jeté du haut de la falaise, ou qui se serait noyé soit en amont, soit sur place. Le terrain n’a pas été remanié ; il appartient à la base du quaternaire. L’homme offre tous les caractères de la race de Neandcrlhal. Les dents sont fortes, mais usées; la moitié des couronnes a disparu. On ne se trouve pas toutefois, en présence du squelette d’un vieillard, mais bien d’un adulte.
- Cn. de Yiixedeuil.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiidur, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- la NATURE. — N° 2005.
- 28 OCTOBRE 1911.
- LA COMPOSITION DE LA HAUTE ATMOSPHÈRE
- Notre atmosphère nous est connue avec assez de précision jusqu’à une hauteur d’environ 50 km (voy. Rudaux, Les hautes régions de l'atmosphère, La Nature, n° 1885, 26 juin 1909, p. 51). Les campagnes méthodiques de hallons-sondes, effectuées dans ces dernières années, nous ont renseignés ; nous savons que jusqu’à 5 km environ l’air est perpétuellement troublé par suite du voisinage du sol; la zone des nuages s’étend jusqu’à 10 km
- des 50 km qui marquent la limite extrême de nos sondages?
- Nous n’avons comme moyen d’investigation dans la haute atmosphère, que l’étude des phénomènes lumineux qui y ont leur siège : météores, aurores boréales, colorations du ciel, etc. On sait avec certitude, par l’observation des météores, que l’atmosphère terrestre s’élève à 150 km au moins, et probablement fort au delà. Le surplus de nos con-
- La figure de gauche représente
- la coupe verticale de l’atmosphère d’après Wegener.
- Les quatre zones de l’atmosphère sont de haut en bas :
- G. Zone du gèocor onium.
- H. Zone de Vhydrogène.
- A. Zone de l'azote.
- N. Zone des nuages.
- Les phénomènes atmosphériques sont :
- 1. Aurores boréales en arc.
- 2. Queues d'étoiles filantes.
- 3. Aurores boréales en draperie.
- 4. Poussières en suspension formant
- des nuages lumineux.
- 5. Bolide.
- 6. Ballon-sonde détenant le record de
- l’altitude. t
- La courbe de droite représente en abscisses la pression atmosphérique correspondant à chaque altitude.
- environ; l’air se raréfie d’une façon continue à mesure que l’altitude s’élève; la température s’abaisse également d’une façon continue jusqu’à l’altitude de 10 à 12 km. Ici, nous arrivons à la zone isotherme; l’abaissement de température cesse et celle-ci, dans la limite des sondages, semble rester à peu près constante.
- La composition de l’atmosphère ne reste pas invariable avec la hauteur; non seulement l’air se raréfie, mais la proportion de ses éléments se modifie; au niveau du sol, l’azote entre dans le mélange pour 78,1 pour 100, l’oxygène pour 20,9 pour 100, l’argon pour 0,957 ; on trouve aussi une quantité infinitésimale de gaz divers : hélium, hydrogène, etc. À 20 km d’altitude, la proportion d’azote s’élève à 85 pour 100, et l’on ne trouve plus que 15 pour 100 d’oxygène.
- Comment se continuent ces modifications au delà
- naissances est encore extrêmement hypothétique. Il est intéressant cependant de connaître l’orientation actuelle des idées sur cette importante question. Voici comment, selon À. Wegener1, il faut se représenter, en hauteur, la constitution de notre atmosphère.
- Nous avons dit que, jusqu’à la hauteur de 20 km, la teneur de l’air en azote augmente avec l’altitude ; elle croîtrait jusqu’à 40 km environ pour atteindre le taux maximum de 88 pour 100, contre 10 pour 100 d’oxygène et 1 pour 100 d’hydrogène. L’azote diminue alors, cédant la place à l’hydrogène; à 60 km, la teneur de celui-ci serait déjà de 12 pour 100 contre 77 pour 100 d’azote, 6 pour 100 d’oxygène, 1 pour 100 d’hélium. Nous approchons de la zone de
- 1. Fortschritle <1er Naliirwissenschaft Forschung der Abderhalden. Tome III, 1911. — Fhysicalische Zeitschrift XII, 1911. Nr 5 et 6.
- 3ÿe année. — 2e semestre.
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- 338=== LA COMPOSITION DE LA HAUTE ATMOSPHERE —
- l’hydrogène, qui règne enlre les altitudes de 80 et 220 km. À100 km, l’azote a, pour ainsi dire, disparu ; il ne compte plus que pour 1 pour 100, contre 4q)our 100 d’hélium, et 55 pour 100 d’hydrogène; en même temps un nouveau gaz apparaîtrait, dont la teneur va croître progressivement, jusqu’aux limites mêmes de notre atmosphère; ce gaz ne serait autre que le coronium, dont l’analyse spectrale a décelé la présence dans l’atmosphère solaire; Wegener donne à celui de notre atmosphère le nom de géocoronium. À 80 km, le géocoronium se trouverait déjà dans la proportion de 19 pour 100, à 100 km, dans celle de 29 pour 100. A 200 km, hydrogène et géocoronium se partageraient, à teneurs égales, l’empire de l’air; plus haut, c’est au tour du géocoronium de l’emporter ; nous entrons donc dans une nouvelle zone atmosphérique, celle du géocoronium, qui dépasserait l’altitude de 500 km.
- Bien entendu, la raréfaction de l’air à ces hautes altitudes est extrême ; la pression en hauteur mercurielle est de 0 mm 106 à 60 km; de 0 mm 0192 à 80 km ; de 0 mm 009 à 140 km ; de 0 mm 00529 à 300km ; de 0 mm 00162 à 500 km.
- Les théories scientifiques ne sont jamais œuvre de pure imagination, il leur faut une base de faits précis.^
- Voici ceux qui viennent à l’appui de la théorie de Wegener.
- On sait que les coups de canon, les bruits de fortes explosions s’entendent parfois jusqu’à de très grandes distances. On possède sur certains de ces cas des rapports très précis et très sûrs; ils conduisent à cette conclusion que le phénomène n’est explicable qu’en admettant une réflexion du son dans la haute atmosphère, à la limite de deux zones de densités, et, par suite, décompositions très différentes; il s’agit, en quelque sorte, d’un mirage sonore.
- De Quervain a pu étudier ainsi l’explosion de dynamite du chemin de fer de la Jungfrau, le 15 novembre 1908. Le bruit fut perçu tout d’abord dans une région d’étendue normale, autour du lieu de la détonation A, jusqu’à 30 km environ, mais dans la région du Nord seulement. Vient ensuite dans la direction AG une zone de silence jusqu’à 140 km environ; puis, fait curieux, commence une zone de très vaste superficie où l’explosion fut entendue ; cette zone enserre une partie du Tyrol, le lac de Constance, et pénètre fort avant en Bavière. Les calculs de von dem Borne ont montré que le phénomène s’expliquait par une réflexion totale des ondes sonores à la limite de deux couches gazeuses de composition différente ;
- la vitesse du son dans l’air ordinaire est de 550 m. à la seconde, de 1280 m. dans l’hydrogène. L’hypothèse de la zone d’hydrogène a donné, au calcul, des résultats concordant avec les observations de De Quervain.
- L’étude des spectres des traînées lumineuses laissées par les météores et les étoiles filantes a conduit également à des conclusions concordant avec l’hypothèse de la zone d’hydrogène. Les étoiles filantes et les météores sont, on le sait, des fragments solides provenant des espaces sidéraux et qui pénètrent dans notre atmosphère par l’effet de l’attraction terrestre. Leur vitesse initiale est voisine de 50 km à la seconde; le frottement contre les gaz de l’atmosphère produit un violent échauf-fement; le solide, porté à l’incandescence, émet une vive lumière, laisse derrière lui une traînée lumineuse de gaz et vapeurs incandescents, et porte également à l’incandescence les gaz atmosphériques avec qui il est en contact immédiat ; la luminosité de ces météores commence parfois à de très grandes hauteurs, à 50 km et même au-dessus. Au bout d’un temps plus ou moins long, le météore fait explosion et disparaît. Dans le cas des étoiles filantes, tout le phénomène semble se dérouler entre 150 et 80 km.
- Pickering a pu spec-trographier des queues d’étoiles filantes; il a reconnu, dans le spectre des parties gazeuses, les lignes de l’hydrogène et il les attribue aux gaz atmosphériques échauffés par le météore.
- L’étude des nuages lumineux, et surtout des aurores boréales, vient apporter à la théorie de nouvelles confirmations. On tend aujourd’hui à attribuer les aurores- boréales aux rayons cathodiques solaires; l’atmosphère se comporterait comme un gigantesque tube de Crookes, et les gaz très dilués qu’elle contient deviendraient incandescents sous le choc des projectiles cathodiques. L’analyse spectrale des aurores en draperie (elles se tiennent entre 60 et 150 km) dénote la présence de l’hydrogène et de l’azote, ce dernier dans une proportion qui diminue avec l’altitude, tandis qu’au contraire la teneur en hydrogène augmente.
- Dans ce spectre de la lumière de Paurore polaire, à côté des raies caractéristiques appartenant à des éléments chimiques connus, tels que l’azote et l’hydrogène, on distingue également des raies qui jusqu’ici n’ont pu être attribuées à aucun corps connu ; le nombre et l’intensité de ces raies augmentent à mesure que la lumière étudiée a son siège dans de plus hautes régions de l’atmosphère. Parmi
- L J{YVROCEN£
- Réflexion d’un son émis en A à la limite de la région de l'hydrogène. Le son est entendu à nouveau dans la région CC', à 140 km de A.
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- ces raies se trouve la raie correspondant à la longueur d’onde 577 jm.. Très voisine de la raie caractéristique du krypton, Huggins, Ramsay et Schuster songèrent tout d’abord à l’identifier avec cette dernière. Mais le krypton est un des gaz les plus lourds de notre globe; or, la raie 577 p-p. apparaît constamment et seule dans le spectre des aurores polaires en arcs continus ; il semble établi que celles-ci se tiennent à des altitudes comprises entre 380 et 500 km, hauteurs où le kryton ne saurait se maintenir.
- On était donc porté à attribuer la raie 577 [jljjl a un corps nouveau. C’est ce qu’ont fait Scheiner., puis Wegener. Ils admettent que les hautes régions atmosphériques sont remplies par un gaz plus léger que l’hydrogène, par le géocoronium ; Wegener admet l’identité de cette substance avec le coronium de la couronne solaire.
- Des observations multipliées nous renseigneront sans doute, quelque jour, sur l’exactitude de ces mais hardies. .
- À. Tholleu.
- théories ingénieuses
- LE TRAFIC DES GRANDS LACS AMERICAINS
- Tout le monde connaît ou tout au moins a entendu parler des grands lacs américains, qui for-
- monde, d’autres recèlent de riches gisements de fer; d’autres enfin sont purement industrielles et adon-
- Fig. i. — Carte des Grands Lacs.
- ment une partie de la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. Mais ce que la majorité du public ignore, c’est l’importance commerciale de cette gigantesque mer intérieure. Elle est sillonnée en tous sens de vaisseaux de commerce, portant des voyageurs, du blé, du minerai. Elle baigne des villes comme Chicago, Duluth, Cleveland, Détroit, Buffalo, etc. On se fera une idée de son trafic par le seul chiffre suivant : 90 millions de tonnes par an, c’est-à-dire plus de quatre fois celui du canal de Suez.
- Parmi les régions qui entourent les grands lacs, il en est d’agricoles, elles produisent des céréales et sont considérées comme l’un des creniers du
- nées à la transformation des matières premières.
- Les échanges intenses qui s’opèrent entre ces diverses régions ont posé des problèmes techniques des plus curieux auxquels les Américains ont donné les solutions hardies et grandioses qu’ils affectionnent. Les élévateurs de blé de Chicago et Duluth, sont célèbres dans le monde entier.
- C’est sur les bords des grands lacs que tous les ports importateurs ou, exportateurs de minerai ont été chercher des modèles d’outillages économiques et puissants pour le déchargement ou le chargement rapide des minerais en grandes masses. Les Américains ont su réaliser des vitesses que l’on peut, sans
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- exagérer, qualifier de fantastiques. On en jugera par les chiffres donnés plus loin.
- Nous croyons donc intéressant de donner quelques détails sur le trafic des grands lacs, en général, et plus particulièrement sur la manutention du minerai de fer.
- Blais, auparavant, il nous semble utile de les décrire brièvement, tant au point de vue de leur situation géographique que de leur navigabilité.
- Les Grands Lacs.— La série de mers intérieures communiquant les unes avec les autres (fig. 1) et qui constituent ce qu’on est convenu d’appeler The Gréai Lakes et dont les eaux, en empruntant le fleuve Saint-Laurent, viennent se jeter dans l’océan Atlantique, se compose, en commençant par l’ouest, des lacs : Supérieur, Michigan, Huron, Érié et Ontario. La surface totale de ces lacs est de 250000 km2 et leur bassin atteint un développement de 704 000 km2.
- Le lac Supérieur, le plus à F O u e s t, est à une hauteur de 184m. au-dessus du niveau moyen de la mer, tandis que le lac Ontario, le plus à l’Est, n’est plus qu’à une hauteur de 75 m. au-dessus de ce même niveau, soit une différence de 109m. rachetée, pour la plus grande partie, par les chutes du Niagara entre le lac Érié et le lac Ontario. Le lac Supérieur communique avec le lac Huron par le fleuve Sainte-Blarie et la différence de niveau entre ces deux lacs qui est de 6 m. 60 est rachetée en grande partie par les rapides de Sainte-Blarie dont la chute est de 5 m. 50 sur une longueur d’environ 1200 m. Dans le but d’éviter à la navigation le passage très difficile de ces rapides, deux canaux ont été construits, auxquels on a donné le nom de canaux du Sault Sainte-Marie, l’un situé sur le territoire des États-Unis, l’autre sur le territoire Canadien et sur chacun desquels une écluse permet de racheter la chute de 5 m. 50.
- Sur le premier, le gouvernement des États-Unis fit construire en 1855 deux écluses ayant chacune une chute de 2 m. 75, soit, pour les deux, la chute totale de 5 m. 50, qui est celle des rapides. Ces écluses avaient chacune une longueur de 106 m. 75, une largeur de 21 m. 75 et un tirant d’eau de 3 m. 51. De 1870 à 1881, une écluse d’une longueur de 157 m., de 18 m. 30 de largeur et dont le tirant d’eau sur le seuil était de 5 m. 18, remplaça ces premières; Enfin, de 1887 à 1896, à cette écluse
- fut accolée une nouvelle écluse ayant une longueur de 244 m., une largeur de 50 m. 50 et un tirant d’eau de 6 m. 71.
- L’écluse unique sur le canal Canadien, construite de 1888 à 1895, a une longueur de 274 m. 50 et une largeur de 18 m. 50.
- Ces écluses peuvent être vidées ou remplies en 7 on 8 minutes et la durée de l’ouverture ou de la fermeture des portes est de 2 minutes. Une éclusée complète demande environ 30 minutes.
- Depuis 1881, lç passage de ces écluses est gratuit pour tous les navires, à quelque nationalité qu’ils appartiennent.
- En présence de l’accroissement constant du trafic, les écluses américaines devenant insuffisantes, un troisième canal de 80 à 90 m. de largeur et d’un tirant d’eau de 7 m. 50 est en construction. Sur ce nouveau canal, on va établir une troisième écluse
- de 405 m. de longueur, 24 m. de largeur et 7 m. 50 de tirant d’eau sur les seuils. On estime à 31 millions les dépenses de ce nouvel ouvrage.
- Les chenaux du fleuve Sainte-Blarie vont être approfondis dans le but d’obtenir cette même p r o f o n-denr de 7 m. 50.
- Quant aux lacs Blichigan et IIu-ron qui se trouvent au même niveau, ils communiquent entre eux par le détroit de B'Iackinac.
- La liaison entre les lacs Huron et Érié, distants de 144 km, se fait par la rivière Saint-Clair, le lac Saint-Clair et la rivière Detroit. Par suite de la différence de niveau qui existe entre ces deux lacs et qui est de 2 m. 44, le courant dans les rivières Saint-Clair et Detroit atteint une vitesse moyenne de 2,5 km à l’heure mais qui, à certains moments, arrive à dépasser 4 km. Des dragages très importants ont permis d’obtenir dans ces fleuves un tirant d’eau de 6 m. 10 à l’éLat normal des eaux des lacs, mais qui deviendra insuffisant lorsque la nouvelle écluse du Sault Sainte-Blarie sera terminée.
- Les chutes du Niagara ont été évitées par le canal Welland, construit entièrement sur le territoire canadien. Ce canal qui relie le lac Érié avec le lac Ontario, d’une longueur de 41,7 km, rachète une chute de 99 m. 43 au moyen de 25 écluses dé 82 m. 55 de longueur, 15 m. 72 de largeur et de 4 m. 27 de tirant d’eau.
- Entre le lac Ontario et Blontréal, les rapides du
- Fig. 2. — Appareils de chargement du minerai du port de Two-Harbours.
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- fleuve Saint-Laurent sont rachetés au moyen d’une série consécutive de 6 canaux avec 21 écluses dont les dimensions sont identiques aux précédentes.
- Comme on le voit, les dimensions du canal Wel-land et de ses écluses, ne permettent pas le passage des navires qui font le trafic des Grands Lacs et c’est le port de Buffalo, situé à l’extrémité Est du lac Érié, qui est l’extrême limite pouvant être atteinte par ces navires.
- Aussi est-ce pour éviter ce transbordement et amener directement à Montréal les navires des Grands Lacs chargés de blé à Fort William et destinés à l’exportation que le gouvernement canadien se propose d’établir une voie navigable entre Georgian Bay et Montréal (fig. 1 ). Cette voie navigable de 705 km de longueur qui doit franchir le point du partage des
- La dépense est estimée à 470 millions de francs.
- Grâce à la construction de celte voie navigable, la distance entre Fort-William et Montréal serait de 610 km plus courte que celle actuelle par le lac Erié et le canal Welland. La distance entre Fort-William et Liverpool serait de 6650 km, tandis que actuellement par les lacs, le canal Érié et New-York elle est de 7950 km, soit une réduction de 1500 km.
- La distance par les lacs entre Buffalo et Duluth, point le plus occidental du lac Supérieur et voisin de la région minière, est de 1568 km et celle entre Buffalo et Chicago, extrémité sud du lac Michigan, est de 1416 km.
- La navigation sur les Grands Lacs commence vers la mi-avril et se termine au commencement de décembre. Pendant les quatre mois d’hiver, les rivières
- eaux entre le fleuve Saint-Laurent et le lac Iluron, se compose de deux sections. La première, sur le versant du Saint-Laurent, de 554 km de longueur, emprunte le fleuve Ottawa qu’on doit canaliser au moyen de 18 écluses, et s’étend de Montréal au point de partage des eaux. La différence de niveau ainsi rachetée entre le fleuve Saint-Laurent et le point de partage est de 205 mètres. La seconde section, sur le versant du lac Huron, de 171 km de longueur et qui s’étend du point de partage à Georgian-Bay, emprunte le lac Nipissing et la French River. La différence de niveau entre le point de partage et le lac Huron, qui est de 50 mètres, est rachetée au moyen de quatre écluses. Toutes ces écluses qui doivent recevoir les navires des Grands Lacs devront avoir une longueur de 197 m., une largeur de 19 m. 70 et un tirant d’eau de 6 m. 70 sur les seuils.Les biefs devront avoir une largeur de 60 m. au plafond et une profondeur d’eau minimum de 6 m. 50.
- et les ports sont bloqués par les glaces et aucune navigation n’est possible.
- Trafic des Grands Lacs. — Ainsi que nous l’avons dit, le principal trafic des Grands Lacs se compose de matières pondéreuses et de grand tonnage. Ces matières sont : les céréales et les farines, le minerai de fer et les charbons, les premières venant de l’Ouest et se dirigeant vers l’Est, tandis que la dernière, au contraire (les charbons), transite de l’Est vers l’Ouest.
- Le transport du minerai de fer provenant des régions voisines de l’extrémité occidentale du lac Supérieur est de beaucoup le plus important. Le minerai ainsi transporté constitue, en effet, les trois quarts de celui employé dans les haut fourneaux des Etats-Unis et il n’est pas douteux que, sans les facilités et les économies de transport que donnent la navigation sur les Grands Lacs, l’exploitation de ces riches gisements n’aurait pu se développer, au grand détriment des usines métallurgiques.
- C’est en 1844 que les premiers gisements ont été
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- découverts. On essaya tout d’abord de fabriquer le fer sur place et, en 1848-1850, quelques usines furent établies dans ce but. Mais, par suite des frais considérables de transport des charbons, les résultats, au point de vue financier, furent désastreux. En 1850, 10 tonnes de minerai furent envoyées en Pensylvanie, mais ce n’est qu’en 1855 que la fabrication du fer sur les bords du lac Supérieur fut abandonnée et que commença le transport du minerai brut vers les hauts fourneaux de Pensylvanie. Tout d’abord, par suite des nombreux transbordements que devait subir le minerai, les prix de transport furent très élevés et presque
- à Cleveland, soit à Port Erié pour, de là, être transportés par chemin de fer vers les hauts fourneaux de Pensylvanie.
- Les blés produits sur le territoire des Etats-Unis sont embarqués aux ports de Duluth, Superior, Chicago et Milwaukee, pour être débarqués dans les ports d’Erié et de Buffalo d’où ils sont réexpédiés vers New-York par le canal Erié, soit pour la consommation locale, soit pour l’exportation. Ceux provenant du Canada sont embarqués à Port-Arthur et Fort William et déchargés : une partie à Georgian Bay, d’où ils sont réexpédiés par chemin de fer vers Montréal, l’autre partie allant directement vers cette
- Fig. 4. — Appareils de déchargement du système « Hulett » installés à Cleveland-OItio.
- prohibitifs. Mais, peu à peu, les améliorations apportées à la navigabilité de la rivière Sainte-Marie et dont nous avons parlé, la construction de chemins de fer amenant le minerai de la mine au port d’embarquement, l’installation d’engins puissants pour rembarquement et le déchargement du minerai et dont nous parlerons tout à l’heure et, enfin, la construction de navires dun type spécial mais bien approprié au transport de ces matières pondé-reuses et sur lesquels nous reviendrons, ont permis de réduire graduellement le prix de transport du minerai qui n’est plus aujourd’hui que de 5 fr. 50 la tonne pour un parcours de 1600 km. Aussi, en 1910, le nombre de tonnes transportées a-t-il atteint le chiffre de 42 millions.
- Ces minerais sont déchargés sur le lac Érié, soit
- dernière ville par le canal Welland. En 1910, le trafic du blé a atteint le chiffre de 5 515 512 tonnes.
- Les charbons sont dirigés de l’Est vers l’Ouest et servent de chargement de retour pour les navires. En 19 J0, il a été transporté 22 millions de tonnes de ce charbon au prix de 1 fr. 55 la tonne.
- En résumé, d’après les relevés officiels faits aux écluses du Sault Sainte-Marie, le trafic total à cet endroit, et qui représente à peu de chose près les deux tiers du trafic des Grands Lacs, le dernier tiers provenant des ports du lac Michigan, a été, pour l’année 1910, de 62 millions de tonnes. Ce total se décompose comme suit : 42 millions de tonnes de minerai, soit 67,7 pour 100 du total; 15 millions de tonnes de charbon, soit 20,97 pour 100 du total; 3,5 millions de tonnes de blé, soit
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- 5,64 pour 100 du total, ce qui représente, comme matières pondéreuses 94,35 pour 100 du trafic total passant aux écluses. Le nombre de navires qui ont passé aux écluses en 1910 a été de 20 899. Gomme on le voit, le trafic sur les Grands Lacs est considérable et dépasse de beaucoup, comme nous le disions au début, ce qu’on peut rencontrer en n’importe quel autre point du globe et il ne fait que croître chaque année : de 1902 à 1910, il a augmenté de 66 pour 100.
- Engins de chargement et de déchargement des navires, — La figure 2 représente une installation récente faite dans le port de Two Harbours pour le chargement du minerai dans les navires. Celte
- place. Nous nous contenterons de dire quelques; mots des installations les plus récentes.
- La figure 3 représente un type d’appareil de déchargement dont l’emploi a été presque général jusque vers 1900 et dont on trouve encore de nombreux exemples. Il se compose de ponts roulants à poutres armées, occupant toute la largeur du quai et supportés par des palées métalliques établies des deux côtés du terre-plein. Ces palées, munies de roues à leur base, peuvent se mouvoir sur des rails et être amenées en face des panneaux du navire à décharger. Le minerai est chargé dans des bennes qui courent le long de la partie inférieure de la poutre armée , et sont vidées soit sur le terre-plein,
- Fig. 5. — Appareils de déchargement (type oscillant) du système « Hulet-t ».
- installation, qui, du reste, est du même type que celles employées depuis longtemps sur la Tyne poulie chargement du charbon, se compose d’une esta-cade sur laquelle sont disposées les voies qui reçoivent les wagons à décharger. Ceux-ci se vident par le fond dans des caisses munies à leur base d’une série de glissières mobiles amenant le minerai aux panneaux de chargement du navire. Ces glissières, qu’on voit sur la figure (les unes abaissées, les autres relevées), ont le même écartement que celui des panneaux du navire et leur nombre, qui n’est limité que par la longueur de l’estacade, permet le chargement de un ou plusieurs navires à la fois. Le navire représenté sur la figure, d’une longueur de 175 m. et qui contient un chargement de minerai de 10000 tonnes, a été chargé en 59 minutes.
- Les éngins destinés au débarquement du minerai ont subi de nombreuses transformations qu’il nous est malheureusement impossible d'indiquer faute de
- soit dans les wagons. Toutes les .manœuvres des bennes s’opèrent au moyen de câbles s’enroulant sur des treuils actionnés par des machines à vapeur et manœuvres des différentes cabines qu’on voit sur la figure.
- Les bennes de ces appareils de déchargement n’ont qu’une contenance de une tonne, contenance qui ne peut être dépassée avec le chargement à la main de ces bennes. La capacité de ces appareils se trouve donc limitée de ce fait et le seul moyen à employer pour l’accroître consistait à remplacer ces bennes par d’autres de plus grande contenance, mais pouvant se charger automatiquement dans le navire. C’est ce qui a été fait depuis 1900. Deux types d’appareils de déchargement auxquels on a donné le nom de Hulett ont été étudiés dans ce but.
- Dans le premier, représenté figure 4, la benne à mâchoires et chargement automatique est suspendue au câble de manœuvre qui l’amène au-dessus des .wagons où elle doit être vidée. Avec cet
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- appareil et une série de 6 bennes, ayant chacune un& .contenance de 5 tonnes, on peut décharger un navire contenant 10 000 tonnes de minerai en 6 heures, soit une capacité de 280 tonnes par heure pour chaque henne.
- Dans le second type, représenté figure 5, la benne [egalement à mâchoires et chargement automatique est fixée à l’extrémité inférieure d’une tige verticale qui peut prendre un mouvement de rotation autour de son axe, afin de pouvoir amener cette benne dans l’intérieur du navire dans la position la plus convenable pour son chargement, comme le montre la figure 7. A sa partie supérieure, cette tige verticale est articulée avec une poutre oscillante qui donne à cette tige verticale et, par conséquent, à la benne, le mouvement de va-et-vient nécessaire pour charger celle-ci au fond du navire et pour l’élever ensuite au-dessus du terre-plein. Un chariot roulant sur un bâti amène cette benne au-dessus du wagon dans lequel elle est vidée. Le bâti sur lequel roule le chariot peut se mouvoir longitudinalement au terre-plein de manière à amener la benne en face du panneau du navire. Avec cet appareil et une série de 4 bennes ayant chacune une capacité de 15 tonnes, on décharge en 4 heures 1/2 un navire contenant 11 000 tonnes de minerai, soit 618 tonnes à l’heure par benne, chiffre qui n’a encore été atteint dans aucun autre port.
- Navires servant au transport du minerai. —
- Jusque vers 1869 le transport du minerai sur les Grands Lacs s’est toujours fait au moyen de petits navires à voiles.
- Au début, ceux-ci devaient être déchargés à l’amont des rapides du fleuve Sainte-Marie , puis, le minerai transporté à l’aval de ces chutes était ré-
- embarqué sur de nouveaux voiliers qui le transportaient aux ports du lac Érié. En 1855, après la mise en exploitation de la première écluse du Sault Sainte-Marie qui permettait d’éviter les dangers de ces rapides, ces voiliers qu’on réunissait au nombre de 5 à 6 furent remorqués sans transbordement par des navires à vapeur entre les ports d’embarquement du lac Supérieur et ceux de débarquement du lac Érié.
- C’est vers 1869 seulement que fut construit le premier navire à vapeur destiné au transport du minerai. Ce navire de 64 m. de longueur, de 10 m. de largeur, d’un tirant d’eau de 5 m. 50 limité par celui des écluses, pouvait contenir un chargement de minerai de 1200 tonnes. Ces dimensions furent successivement augmentées et en 1881, après la construction de la nouvelle écluse, le tonnage de ces navires avait atteint 3000 tonnes et le bois qui constituait leur coque était remplacé par le fer.
- Le trafic ne cessant de croître, il devenait de toute urgence d’accroître le tonnage des navires de transport et, par suite, leur tirant d’eau. C’est alors qu’on construisit la nouvelle écluse de 244 m. de longueur et de 6 m. 71 de tirant d’eau. Un nouvel essor se produisit et, dès 1895, on vit des navires de 122 m. de longueur, de 14 m. 60 de largeur, d’un tirant d’eau de 5 m. 50 et d’une capacité de
- chargement de 5200 tonnes.
- En 1900, la longueur de ces navires atteignait 152 m. 50 et, en 1904, celle-ci arrivait à 170m. 80, avec une largeur de 17 m. A l’heure actuelle le type courant, représenté figure 6, a une longueur totale de 183 m., une largeur de 17 m. 70 et une capacité de chargement de 10 400 tonnes , avec un
- Fig. 6. — Navire servant au transport du minerai sur les Grands Lacs.
- Fig. 7• — Intérieur du navire montrant la benne à mâchoire se chargeant automatiquement de minerai.
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- LE CYCLE D’ÉVOLUTION DE LA MATIÈRE — z._. 345
- tirant d’eau de 5 m. 80. Son de'-placement avec ce même tirant d’eau est de 15 350 tonnes. La machine motrice à triple expansion, place'e, ainsi que les chaudières, à l'arrière, d’une puissance de 2000 chevaux, indiqués à la vitesse de 85 tours à la minute, donne au navire une vitesse de 18 km 5 à l’heure. À l’avant on trouve le logement de l’équipage qui se compose de 25 hommes. ,
- La figure 7 représente la chambre médiane occupant la presque totalité de la longueur du navire et destinée à recevoir le chargement de minerai. Cette chambre, de 134 m. de longueur et de 10 m. 90 de largeur à la base, contient, comme nous l’avons dit, 10400 tonnes de minerai. Les panneaux séparés par les fermes qui relient les. deux bords du navire et dans lesquels on descend la benne à mâchoire qu’on voit sur la figure au moment où elle se charge automatiquement, sont au nombre de 36. Un tel navire peut recevoir son chargement de 10 400 tonnés de minerai en 40 minutes et peut être déchargé en 4 heures 1/2, grâce aux engins de chargement et de déchargement puissants et économiques que nous venons de décrire. Comme nous l’avons dit plus haut, de nouvelles écluses sont en construction, donnant un tirant d’eau de 7m.50, et il n’est pas douteux que, lorsque celles-ci seront achevées, on
- en profitera pour construire des navires d’un plus grand tonnage afin de faire face au développement du trafic qui ne fait que s’accentuer chaque jour. Quant au type du navire, il est douteux qu’il soit modifié, car si au point de vue esthétique il laisse à désirer, au point de vue du transport des matières pondé-reuses pour lesquelles il est construit, il remplit toutes les conditions d’économie et de facilité de chargement et de déchargement.
- Si le trafic des marchandises est très important sur les Grands Lacs, celui des voyageurs pendant la belle saison, qui dure de juin à fin septembre, ne l’est pas moins. Le nombre de voyageurs transportés annuellement atteint le chiffre de 16 millions et, pendant la saison d’été, les navires destinés à ce service sont littéralement bondés. La figure 8 montre un de ces navires faisant le service entre Duluth et Buffalo et appartenant à la Northern Steamship C°. Muni de deux hélices, sa longueur est de 117 m. 73 et sa largeur de 13 m. 50. Un autre service de bateaux de voyageurs très important est celui sur le lac Érié entre Cleveland et Detroit et entre Cleve-land et Buffalo. Les navires, très luxueux, qui font ce service, sont à roues et de l’ancien type américain bien connu qui ne présente rien de particulier.
- R. BoNxm.
- Fig. 8. — Navire servant au transport des voyageurs sur les Grands Lacs.
- LE CYCLE D ÉVOLUTION DE LA MATIÈRE
- L’Univers doit-il avoir une fin? L’évolution de la Matière et de l’Energie est-elle éternelle?
- A ces questions d’actualité scientifique, et. sur lesquelles M. le professeur Jean Becquerel a fait au Muséum, le 50 avril dernier, une magistrale conférence, nous ne pouvons répondre que par un exposé de faits révélés par les plus récentes découvertes de la physique, faits qui, s’ils ne nous permettent pas de pénétrer totalement les mystères de l’absolu, nous autorisent tout au moins à établir les bases d’un système d’évolution générale en cycle fermé, de la matière universelle, et de régénération de l’énergie dans les astres au cours de cette évolution.
- La large place faite dans La -Nature à l’étude clés corps radioactifs nous dispense de revenir sur l’exposé de.leurs propriétés. Nous rappellerons seulement que ce sont des éléments simples en cours d’évolution rapide. Ils se détruisent en formant, aux dépens de leur sub-
- stance, des éléments nouveaux dits « produits de désintégration a. .'•
- En consultant une1 table des constantes radioactives, où sont énumérés les temps que mettent à disparaître les différents éléments radioactifs, on se rend aisément compte que ces éléments sont de formation relativement récente. Il est donc évident que si leur existence datait cle l’origine même de la Matière, ils auraient disparu de l’Univérs depuis des temps dont il est difficile de se faire une appréciation. . ! : .
- Dans ces conditions, il paraît indispensable que toute matière ' radioactive se forme d’une manière continue dans la Nature. ?
- Et aux dépens de quoi peut se former la matière radioactive, si ce n’est aux dépens de la matière ordinaire?
- A ces déductions, qu’une logique indiscutable nous
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- impose, nous ajouterons deux observations d’un intérêt fondamental pour le sujet qui nous occupe :
- 1° Les corps radioactifs nettement définis chimiquement, c’est-à-dire le radium, le thorium et l’uranium, ont pour poids atomiques respectifs : 226,5, 232 et 238,5. Ces poids atomiques sont, de loin, les plus élevés dans l’échelle de tous les corps simples.
- 2° Au cours de leurs désintégrations successives, les cléments radioaclifs produisent de l’hélium. Or, l’hélium est un corps simple, qui se classe tout au commencement de l’échelle des poids atomiques.
- Ces premières observations semblent déjà indiquer, dans ses grandes lignes, l’existence d’un cycle' d’évolution dans lequel, par un phénomène extrêmement lent, la matière ordinaire tendrait continuellement à évoluer vers un état plus complexe, se manifestant par une gradation progressive de poids atomique, pour aboutir enfin à un état tel, que la complexité de l’architecture de l’atome devienne une cause de son instabilité. Ce serait alors l’état radioactif, cause ou moyen, du retour des constituants de l’atome radioactif à un état plus simple et plus stable.
- Dans une évolution de ce genre, il faudrait donc considérer deux phases distinctes : l’une ascendante, pendant laquelle la matière acquiert une complexité de plus en plus grande et emmagasine de l’énergie; puis la phase radioactive, phase descendante ; cette dernière étant une dégradation avec libération de l’énorme quantité d’énergie accumulée pendant la phase ascendante.
- Malheureusement pour la science, la phase radioactive est la seule qui mette à notre portée, dans nos laboratoires, des sujets d’expérimentation positive. Étudier les lentes périodes de régénération de la matière sur la Terre, il n’y faut pas songer. La période biologique d’un astre comme le nôtre n’est qu’un court incident de son évolution totale, et pour l’homme, fugitif passant sur sa planète, l’Univers parait stable et immuable.
- Mais ce que la courte existence de l’humanité ne lui permet pas de voir sur un astre, dont l’évolution personnelle demande peut-être des millions de siècles pour manifester un changement un peu sensible dans sa constitution, elle peut l’étudier à loisir dans le nombre incommensurable de mondes qui, dans l’espace, offrent leur lumière aux lunettes de nos observatoires, et se trouvent, pour la plupart, à des phases différentes de leur évolution respective. C’est donc dans les astres que nous pourrons, par la spectroscopie, suivre les différents degrés caractéristiques de la phase d’évolution ascendante, phase pendant laquelle la matière se régénère avant d’atteindre cette atomicité majeure après laquelle elle semble mourir pour reprendre une vie nouvelle, tel le phénix renaissant de ses cendres.
- Revenons, non au déluge, mais à l’hélium. Que devient-il sur la Terre, une fois libéré par les éléments radioactifs du sol?
- La quantité d’hélium présente dans l’atmosphère terrestre est extrêmement inférieure à ce qu’elle devrait être, étant donnée sa production continue, assez exactement calculée d’après la teneur en éléments radioactifs, de la croûte terrestre.
- La raison de cette anomalie apparente est aujourd’hui connue. La loi de répartition des gaz dans l’atmosphère veut que la proportion des gaz légers augmente avec l’altitude; or, à une certaine hauteur, le calcul de la répartition en fonction des densités montre que l’hélium et l’hydrogène, extrêmement raréfiés, restent seuls.
- Dans l’état où ces gaz se trouvent aux extrêmes limites de notre atmosphère, et d’après la théorie cinétique des gaz, celles de leurs molécules, qui sont convenablement orientées et dont la vitesse d’agitation thermique atteint une certaine valeur au-dessus de la moyenne, peuvent échapper à la gravitation.
- Ces gaz peuvent donc quitter l’atmosphère terrestre pour se répandre dans les espaces interplanétaires1.
- La Nature semble avoir donné à l’hélium, par ses propriétés spéciales, une place absolument à part des autres éléments. A l’encontre des autres gaz, il est perpétuellement libre, car n’élant doué d’aucune affinité chimique, il ne peut être fixé dans aucune combinaison. De plus, l’illustre professeur de l’Université de Leyde, M. Kamer-lingh-Onnes, a montré que sa température de condensation est très près du zéro absolu (—273° C.).
- Ces deux propriétés assurent à l’hélium la possibilité de rester, sur une planète refroidie, près de sa fin, le dernier constituant atmosphérique. Alors que les autres gaz, l’hydrogène même, seraient solidifiés, il serait donc toujours le dernier à pouvoir quitter une planète.
- Est-il dans la Nature quelque chose de plus troublant que le fait de ces propriétés étranges dont est douée la matière arrivée aux stades extrêmes de ses phases évolutives? D’une part, la permanence à l’état libre de l’hélium, corps léger et de faible poids atomique; d’autre part, la radioactivité, libératrice de l’énergie intra-alo-mique et de la matière régénérable : l’hélium.
- Mais l’hélium, formé aux dépens d’un astre froid, pourrait-il être susceptible de recommencer le cycle d’évolution sur ce même astre?
- Il semble que non. La période radioactive caractérise une dégénérescence des vieux éléments dans les mondes également trop vieux, et qui atteignent la phase descendante. Pour que la matière se régénère, il lui faut sans doute les moyens d’accumuler à nouveau les colossales quantités d’énergie intra-atomique qu’elle a libérées pendant l’état radioactif. Et cette énergie ne pourra lui être fournie que lorsque, perdue dans l’espace, l’hélium des nébuleuses trouvera des centres de gravitation, formera des étoiles chaudes2 dans lesquelles se trouvent réalisées des températures et des pressions intérieures hors de proportion avec tout ce que nos connaissances en dynamique nous permet d’imaginer. Ces étoiles chaudes, appelées « étoiles à hélium » par les astronomes, marquent donc le premier stade, le point de départ de l’évolution ascendante de la matière cosmique.
- L’admirable ouvrage de sir Norman Lockyer (l’Évolution inorganique) nous montre comment, à l’aide du spectroscope, on peut observer celte regradation de la matière dans les étoiles à mesure que leur température décroît. Au début du refroidissement apparaissent, les premiers, les spectres des éléments les plus simples (ou de plus faibles poids atomiques), puis ensuite, progressivement, viennent les éléments de plus en plus complexes, et enfin, dans les étoiles dites froides (t), comme notre Soleil par exemple, on trouve la presque totalité des corps simples connus sur la Terre.
- Mais cette sorte d’évaporation des mondes morts, libérant l’essence d’une matière primordiale sous forme d’hélium, pour lui permettre de reprendre vie sous l’in-
- 1. Àrrhènius, dans Y Evolution des Mondes, indique que toute planète est destinée à perdre son atmosphère, et donne une explication très rationnelle de ce phénomène.
- 2. Par la spectrophotométrie, M. Ch. Nordman a pu évaluer la température de certaines de ces étoiles à plus de 25 000 degrés.
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- fluence des forces de gravitation, suffit-elle à caractériser un cycle d’évolution perpétuelle sans commencement ni fin?
- Il serait oiseux de porter la question sur le terrain des abstractions philosophiques, mais la discussion semble pouvoir être traitée sur un terrain plus approprié : la thermodynamique.
- On nous objectera immédiatement le principe de Carnot. Mais le principe de Carnot est-il applicable à l’Univers?
- Si nous considérons l’enceinte théorique de Clausius, dans laquelle il est convenu qu’il est impossible de trouver de l’énergie disponible quand tous les corps qui y sont réunis sont à la môme température, et que rien ne peut y pénétrer de l’extérieur, il est évident que toute l’énergie y est, non détruite, mais dégradée, indisponible, c’est un équilibre complet; et un tel milieu abandonné à lui-même est irrémédiablement mort.
- Mais pouvons-nous considérer l’Univers comme une enceinte théorique de Clausius? Il paraît évident que non; d’ailleurs une exception-au principe de Carnot-Clau-sius a été signalée par Arrhénius, qui a mis en évidence le fait d’une diminution de l’entropie dans des nébuleuses en voie de condensation.
- Une autre exception peut être même imaginée sous une forme très rationnelle. Le principe de Carnot peu très bien s’énoncer de la façon suivante : « Il est impossible à la chaleur de passer d’un corps froid sur un corps chaud. » Cependant si nous supposons qu’une, molécule d’hélium s’échappe de l’atmosphère terrestre par son énergie cinétique propre, chose démontrée possible par le calcul, et avec une vitesse telle qu’elle reste néanmoins dans la zone de gravitation solaire,. elle sera captée par le Soleil. Au moment de sa captation, l’énergie balistique accrue par la gravitation
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- La superbe campagne que vient d’accomplir le nouveau dirigeable Adjùdant-Réau place ce ballon au premier rang de la flotte aérienne mondiale. Merveilleusement mis au point dès sa première sortie, il a effectué ensuite diverses ascensions, entre autres celle d’altitude (1500 m.), puis son remarquable voyage de 21h 20,n50s qui eut lieu les 18 et 19 septembre avec, pour mission, de faire une reconnaissance stratégique de toutes nos places militaires de l’Est. Il a ainsi couvert un parcours curvimétrique de 989 km 500 et un parcours polygonal de 917 km 400 et est devenu détenteur des records de durée, de distance et de vitesse.
- L’Adjudant-Réau, construit par la société Astra, cube 8950 m. et constitue, en ordre de marche, une masse de 10 tonnes dont 5 tonnes 1/2 sont disponibles et représentent le poids des passagers, des approvisionnements d’essence, d’huile, d’eau et de lest, celui de l’armement, de l’outillage, des appareils de télégraphie sans fil, etc. Il appartient au type souple ; son étoffe est faite d’étoffe caoutchoutée double; il mesure 86 m. 78 de longueur et 14 m. de diamètre au maître-couple. Les pointes avant et arrière sont des cônes sphériques.
- À la partie inférieure de la pointe arrière sont fixées deux soupapes à gaz fonctionnant : soit auto-
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- sera telle qu’elle fournira de la chaleur au Soleil, au lieu d’en absorber. Ainsi, de la chaleur aura pu être fournie à un astre chaud par un astre froid; le principe est en défaut. On peut encore objecter que nous sortons des conditions expérimentales : d’accord, mais l’exemple est basé sur des théories confirmées par l’expérience; ensuite la gravitation, qui joue le rôle principal en ce cas supposé, n’est pas à la portée de l’expérimentateur.
- Il faut ajouter d’ailleurs que le principe de Carnot n’est nullement un principe mathématique, et on ne doit le considérer que comme un principe de plus grande probabilité.
- Il nous semble donc qu’il n’est pas incompatible avec les données de la physique moderne de considérer l’énergie de l’Univers comme régénérable parallèlement à la matière, et que l’hypothèse de la possibilité d’un cycle d’évolution sans commencement ni fin, puisse se soutenir presque au même titre que le principe de la conservation de l’énergie et de la matière. Les phénomènes connexes de la radioactivité ne nous ont-ils pas démontré la fausseté du principe de l’intangibilité des éléments simples, qui paraissait autrement absolu que le principe de Carnot il y a seulement une dizaine d’années? Ne nous ont-ils pas, encore, révélé la grandeur insoupçonnée de l’énergie intra-atomique de la matière?
- C’est pourquoi, sans attendre de la Nature une nouvelle révélation de quelques-uns de ces secrets, nous osons prétendre que déjà une telle hypothèse est suffisamment défendable avec les seuls arguments de la Science actuelle, arguments que l’espace restreint d’un simple article ne nous permet malheureusement pas de présenter avec des développements suffisants pour entraîner une conviction plus complète du bienveillant lecteur. U. M atout.
- Assistant au Muséum.
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- matiquement, pour une pression intérieure donnée, soit à la volonté du pilote, au moyen d’une commande spéciale. Entre les deux soupapes se trouve la manche de gonflement ligaturée et masquée pendant la marche. Cette manche peut être atteinte au moyen d’une échelle spéciale, ce qui facilite les renflouements en pleine campagne. Sur le dos du ballon, à la partie centrale, se trouvent deux fuseaux de déchirure permettant le dégonflement rapide en cas de besoin.
- Afin de compenser les pertes de gaz qui peuvent se produire pendant les ascensions, et maintenir à l’intérieur du ballon une pression suffisante, on envoie de l’air dans deux ballonnets situés à l’intérieur de l’enveloppe à l’aide d’un ventilateur placé dans la nacelle et relié aux ballonnets par une manche spéciale. Ces ballonnets, dont le volume total est de 3120 m3 sont limités par des parois en étoffe caoutchoutée cousues sur l’enveloppe et s’appliquant, au repos, sur la partie inférieure du ballon. Chacun d’eux est divisé en deux parties par une cloison de percale, pour éviter les déplacements des masses d’air; enfin ils sont pourvus de deux soupapes analogues aux précédentes. L’enveloppe porte les empennages horizontaux et verticaux du ballon; ces empennages sont constitués par des
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- plans rigides fixés vers l’arrière et haubannés par des câbles d’.acier. reliés à l’enveloppe par des ralingues et des pattes d’oie. La surface des plans horizontaux est de 53 m2.
- \ Sur l’enveloppe sont collées et cousues les ralingues en étoffe caoutchoutée sur lesquelles se fixent, au moyen de bâtonnets, les pattes d’oie de la suspension et du réseau triangulaire des balanciers. Les suspentes ou câbles d’acier sont amarrées à la nacelle par l’intermédiaire de caps de mouton les rendant gre'ables,
- La nacelle est une poutre armée de 45 m. de longueur. Elle est constituée, dans sa partie centrale, par des travées de 2 m. de hauteur, 1 m. 50 de longueur et 1 m. 50 de largeur. Les autres travées ont seulement 1 m. 50 de hauteur. Les longerons, montants-et entretoises, sont des tubes d’acier étiré de diamètre et d’épaisseur déterminés par les efforts auxquels ils sont soumis. Les nœuds de la poutre sont constitués par des pièces en acier spécial soudées à l’extrémité des tubes et assemblées à l’aide d’un boulon unique. Ce dispositif permet un
- DE TRIPOLI ...........;..T—...... .................
- rément, soit simultanément, sur un démultiplicateur différentiel placé entre eux et jouant le rôle d’équilibreur de vitesse ; le différentiel transmet le mouvement à un arbre inférieur qui entraîne à volonté : l’hélice avant, les deux hélices latérales ou les trois hélices à la fois. On dispose, dans ce but, de deux embrayages : l’un, commandant l’arbre avant, qui se rend au démultiplicateur de l’hélice avant; l’autre, celui de l’arbre arrière, actionnant par pignons et chaînes les hélices latérales montées sur pylône. L’hélice avant a 6 m. de diamètre et les deux autres 3 m. 70. Pour une vitesse de moteur de 1200 tours par minute, les trois hélices absorbent la puissance motrice totale et propulsent le dirigeable à une vitesse supérieure à 55 km à l’heure.
- La nacelle porte les stabilisateurs horizontaux, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière. Ils ont chacun 18 m2 2 de surface et sont formés de trois plans superposés, rigides, à cadres ou tubes d’aluminium entoilés. À l’arrière de la nacelle est monté le gouvernail de direction.
- Ce beau dirigeable synthétise les idées modernes
- Syl-îci{iEi/
- A, ballonnets à air; B, empennage cellulaire; C, soupape à gaz; D, soupapes à air; E, équilibreur, F, hélices; G, gouvernail de route; K, moteurs ; L, réservoirs d’essence; P, fuseaux de déchirure.
- démontage et un remontage très faciles et très rapides de la nacelle. Les tendeurs et leurs attaches sont également en acier spécial de haute résistance.
- L’Adjudant-Réau est muni de deux moteurs Brasier de 120 CV chacun (155 mm d’alésage et 200 mm de course) symétriquement disposés suivant l’àxe de la nacelle et placés sur des ressorts. Ces deux moteurs peuvent être embrayés, soit sépa-
- sur la question du plus léger que l’air. Pendant sa fameuse campagne, les pilotes n’ont jamais ignoré, aussi bien la nuit que le jour, l’endroit où ils se trouvaient. Le dirigeable paraît donc être, jusqu’ici, le seul engin qui soit capable de permettre des reconnaissances précises et à de grandes distances.
- Lucien Fournier.
- SOUVENIRS DE TRIPOLI
- Les événements actuels m’ont remis en mémoire des souvenirs de quelques jours passés à Tripoli à la fin de l’année 1905.
- Avec ses maisons blanchies à la chaux, Tripoli apparaît toute blanche; mais assez peu étendue et bâtie sur un sol plat, elle n’a pas l’aspect pittoresque d’Alger ni même de Tanger.
- Il n’y a pas de véritable port à Tripoli, et le paquebot s’arrête assez loin en mer; de petites barques viennent chercher les voyageurs.
- La partie essentiellement originale de Tripoli est
- constituée par les souks. Ce sont des ensembles de boutiques, bordant des ruelles tortueuses, non pavées ou mal pavées, abritées contre le soleil par des toiles tendues d’un côté à l’autre au-dessus des boutiques.
- Chaque ruelle a un peu sa spécialité : il y a le souk des parfums, le souk des tissus, etc. Les boutiques sont largement ouvertes sur la ruelle, soutenues par des colonnes parfois assez élégantes. Beaucoup de marchands savent quelques mots de diverses langues et cherchent à attirer
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- les clients : « vous voir, pas cher, pas forcé d’acheter. » Il va sans dire que si on leur propose la moitié ou même le tiers du prix qu’ils ont fixé, ils se hâtent d’abandonner l’objet. Dans leur ensemble ces souks sont beaucoup moins ornés, moins riches que ceux de Tunis; quelques-uns cependant, ceux par exemple où l’on vend des tapis, ne manquent pas d’une certaine apparence de richesse.
- La ville, sauf sur la plus grande partie du côté voisin de la mer, est entourée de fortifications, sans la moindre valeur défensive en face de l’artillerie moderne. Tout le long des fortifications, du côté intérieur, un chemin de ronde bordé de maisons du côté opposé au mur.
- C’est dans ce chemin qu’il faut se promener si l’on veut voir les femmes indigènes qui sortent très peu ; il y en a fréquemment sur leur porte ; mais les voir de près n’est pas facile ; dès qu’elles s’aperçoivent qu’elles sont l’objet des regards curieux d’un roumi, elles déguerpissent au plus vite. En général,
- Baraque du marché du mardi sur la plage de Tripoli.
- elles ont une figure plutôt ronde, assez régulière, non dépourvue même parfois d’une certaine finesse quand elles sont jeunes.
- Une porte originale, que la civilisation fera promptement disparaître si ce n’est pas encore fait, car on en parlait déjà il y a six ans, conduit à la plage. On arrive d’abord à une sorte de quai, rue assez large bordée par un mur, la principale ruelle du Tripoli moderne; elle conduit au palais du gouverneur et tout le long il y a de nombreuses maisons modernes ayant vue sur la mer.
- La plage est extrêmement plate, et il faudrait effectuer de coûteux travaux pour faire un véritable port.
- Cette plage est le siège tous les mardis d’un marché des plus pittoresques; c’est là que, d’assez loin, on apporte les marchandises de l’intérieur, fruits, nattes, grains, peaux, etc. On y voit réunis les types les plus divers : maltais, turcs, arabes, nègres.
- Beaucoup de marchandises sont apportées dans des paniers tressés ayant une anse de chaque côté
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- ou une anse reliant les deux côtés ; une corde permet de les porter à dos d’homme ou de femme. Des pa-
- Petit marché près d’une porte de Tripoli. A Varrière-plan, le mur des fortifications.
- niers plus grands servent souvent à charger les chameaux. De semblables paniers sont employés dans le sud de l’Algérie où ils portent le nom de couffins.
- Les marchandises sont, au marché, étalées à terre ou sur de grandes toiles; divers marchands ont de petites tentes en jonc ou en toile. Très souvent l’objet brut est vendu près de l’objet travaillé : la paille, par exemple, près des nattes. Il y a de petites forges en plein air et une spécialité des forgerons est de supprimer les cornes des béliers. Les babouches sont un article répandu ; elles sont toujours rouges pour les femmes et, pour les hommes, jaunes.
- L’unité qui sert pour vendre les œufs paraîtra bizarre : on les vend par quatre, cette habitude vient vraisemblablement de ce que l’on peut tenir dans la main quatre œufs à la fois ; et cela doit être une mesure employée depuis des .temps j bien reculés. Pour la toile, on prend pour unité
- Fin de l’oasis de Tripoli.
- la longueur de l’extrémité des doigts au coude. Les hommes ou femmes qui vendent ces diverses
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- SOUVENIRS DE TRIPOLI
- marchandises font leur cuisine en plein air, .et cette cuisine est très sommaire : on écrase et on fait cuire ensemble des fèves, des morceaux de citrouille, des piments et l’on arrose le tout d’un peu d’huile. Parfois c’est encore plus sommaire, on se contente de faire griller des fèves ger-mées dans des .
- vases vides de ! V
- pétrole.
- Une partie spéciale de la plage est réservée au marché des animaux : ce sont surtout des moutons et aussi des chameaux.
- Un chameau vaut environ 80 fr.
- ou 400 piastres.
- La piastre n’existe pas comme
- monnaie effective; c’est une simple monnaie de compte valant à peu près 4 sous. La plus petite pièce, d’argent turque vaut 4 sous et demi, et il y a une autre pièce de 9 sous. À Tripoli ont cours la monnaie turque et la monnaie tunisienne. À l’époque de mon voyage, la monnaie italienne ne passait pas régulièrement, mais cependant on l’acceptait parfois dans le commerce.
- Près du marché, il y a une grande cour où l’on procède à la tuerie des moutons.
- La plage s’étend plus loin que la place réservée au marché, et l’on vient fréquemment laver le linge dans la mer : on frotte le linge dans l’eau avec un gros caillou rond, puis on le tord et l’étend à terre.
- Quand on dépasse la plage et qu’on s’éloigne
- un peu de la mer, on rencontre une petite accumulation de huttes en paille, sortes de gourbis dans chacun desquels vit une famille de nègres. C’est ce que l’on appelle le « village nègre » de Tripoli.
- Les dunes de Tripoli.
- Tripoli. Rue de l’Horloge.
- Plus loin encore, on arrive dans l’oasis de Tripoli. C’est une superbe palmeraie, bien arrosée.
- Qui n’a vu que des palmiers isolés ou disposés en files le long d’une avenue, se fait difficilement une
- idée du type de beauté végétale que constitue une forêt de dattiers.
- L’oasis est, dans son ensemble, situé à l’est de Tripoli. Elle s’amincit progressivement en un mince rideau de palmiers de plus en plus rares et espacés. Ce rideau traversé, on est dans le désert.
- On sait que le désert saharien forme une large
- écharpe dirigée sensiblement du sud-ouest au nord-est, de sorte qu’il est d’autant plus rapproché de la côte méditerranéenne qu’on le considère plus à l’est.
- Les palmiers dépassés, plus de chemins véritables, mais des pistes tracées dans le sable, côtoyant des dunes.
- Le désert étant très près de la côte, il n’y a pas grandes ressources dans l’ensemble de la Tripolitaine. Quelques caravanes peuvent bien prendre Tripoli comme point d’arrivée et en emporter certaines marchandises d’importation étrangère, mais cela ne saurait constituer un commerce étendu. Il est vrai qu’une région plus fertile est la partie située à l’est du golfe de la
- grande Syrte, le pays dit Barka (vilayet de Benghasi) ; on y cultive des céréales, surtout de l’orge. Mais l’étendue
- de cette région est assez limitée, et nous ne pensons pas que cette colonie, bientôt italienne, puisse acquérir, de longtemps, une grande importance économique. Léon Dufour.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du %3 octobre 1911. — Présidence de M. A. Gautier.
- Vammoniaque dam l'atmosphère. — MM. Muntz et Laine exposent qu’ils ont entrepris de doser l’ammoniaque dans des échantillons d’eau météorique rapportés des régions antarctiques par la mission Charcot. Us ont trouvé que les échantillons de ces eaux de pluies ou de neiges ont sensiblement la même teneur en ammoniaque que celles provenant des stations météorologiques de France ou d’Angleterre.
- Méthode photographique de détermination des longitudes. — M. Lippmann explique le principe d’une nouvelle méthode de détermination des longitudes terrestres par la photographie stellaire. Il observe que la différence de longitude de deux lieux donnés n’est autre chose que la différence d’ascension droite,des points où la verticale des deux lieux perce Ja voûte céleste au même moment. La difficulté est de rattacher ces points aux étoiles environnantes, de manière à calculer ensuite, au moyen des ascensions droites de ces étoiles, l’ascension droite du point zénithal. Pour arriver à ce résultat, on dispose, en chaque station, une lunette agencée comme pour prendre un cliché de la carte du ciel. La lunette'étant dirigée verticalement, on fait tomber un faisceau lumineux extrêmement mince et rigoureusement vertical qui vient marquer sa trace sur la plaque photographique, au milieu des images des étoiles. C’est ce point qui donne le zénith et dont on déduit l’ascension droite par des mesures le rattachant à des étoiles d’ascension droite connue. Mais, comme il faut que les positions du zénith soient dans les deux stations repérées au même moment, les deux instruments sont reliés électriquement, de manière que les impressions des plaques photographiques soient synchrones. M. Lippmann démontre ensuite que, par un dispositif approprié, on peut arriver à régler la verticalité du fdet lumineux.
- Le mouvement des algues d’eau. — D’après M. Desroche, le mouvement des algues d’eau douce microscopiques est plus intense en lumière rouge, beaucoup moins en lumière jaune-orangée ouverte, nul en lumière violette. Or ces quatre groupes de radiations sont précisément celles pour lesquelles le pigment vert des algues est opaque. L’énergie lumineuse absorbée par ce pigment se retrouve donc en particulier dans une modification du mouvement. Il y a ainsi un lien direct entre la sensibilité des algues aux lumières colorées et leur mouvement.
- Diverses espèces de surdi-nudités. — M. Delage présente un travail de M. le Dr Marage sur les sourds-muets au point de vue de l’acuité auditive. Dans les écoles on les classe en demi-sourds, en sourds complets, suivant que, par l’intermédiaire de l’air, ils peuvent entendre ou non certaines vibrations. Cette classification, fondée sur l’apparence, est défectueuse pour deux raisons : 1° un sourd-muet peut entendre très bien les bruits et très mal ou même pas du tout la musique ou ia parole; 2° le degré de surdité n’a pas une importance aussi grande qu’on le croit ; on voit souvent des sujets, regardés comme absolument sourds, arriver à mieux entendre que d’autres qui avaient des restes très nets d’audition. M. Marage cite à ce sujet un malade qui a présenté cette particularité. Il termine en expliquant pourquoi, quand le traitement par la sirène à voyelles est - terminé, il faut continuer les exercices à voix nue. .Quand un sourd-muet sait lire, sur les livres, il connaît la langue en tant que signes, il ne la connaît pas en tant que sons. C’est donc pour lui l’étude par l’oreille, d’une langue nouvelle et on sait-le temps’ qu’il faut à nos élèves de lycée pour apprendre à parier l’anglais ou l’allemand.
- La fabrication industrielle de Vazote. — M. d’Ar-sonval expose un procédé imaginé par M. Georges Claude pour la fabrication industrielle de l’azote pur. Le problème de la fabrication des engrais artificiels est aujourd’hui résolu. L’un des procédés les plus intéressants consiste à faire passer l’azote pur sur du carbure de calcium chauffé au rouge. On obtient la cyanamide qui se décompose par la vapeur d’eau sous pression en donnant de l’ammoniaque, base des engrais. L’azote nécessaire à la fabrication de la cyanamide doit être très pur, car la moindre trace d’oxygène entraîné démolit rapidement les électrodes des fours à cyanamide. Le célèbre savant allemand Linde a fourni un procédé de préparation, mais il est assez compliqué. M. G. Claude a pu réaliser, grâce à ses procédés de liquéfaction, des appareils qui fournissent en quantité de l’azote pur à 99,8 pour 100. Ces appareils sont employés à Terni en Italie et à Alby en Suède. Ce sont les plus puissants du monde, car ils donnent 500 mètres cubes à l’heure, soit une quantité d’azote permettant de faire plus de 20 000 tonnes par an de sulfate d’ammoniaque.
- Ch. de Villedeuil.
- (.4 suivre.)
- L’ÉLEVAGE DES CHIENS ESQUIMAUX
- La vogue grandissante des expéditions polaires a donné naissance à une nouvelle industrie : l’élevage des chiens à traîneau pour l’organisation de ces expéditions. Gardons-nous bien de prédire à cette industrie un avenir illimité! Ce que nous pouvons' dire avec certitude, c’est que la seule « ferme à chiens polaires » dont on ait signalé jusqii’ici l’existence, celle qu’a fondée Mme Scott cà Grove Park, dans la banlieue londonienne, fonctionne depuis trois ans, et que plusieurs de ses élèves font partie des attelages que l’expédition anglaise,
- commandée par le capitaine Scott, et l’expédition australasienne, dirigée par le ür Douglas Mawson, ont emportés dans les régions antarcliques.
- Il se peut que les explorateurs prennent l’habitude de s’adresser à la ferme de Grove Park, au lieu de faire venir à grands frais des attelages qui leur réservent de cruels mécomptes. Le cas du B*’ Mawson est des plus instructifs, à ce point de vue. Dans le courant de l’été, dernier, le jeune savant australien envoyait au Groenland deux émissaires chargés d’acheter une meute de 50 chiens.
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- Ces agents apprenaient à leur arrivée qu’un règlement de date récente interdisait la vente et l’exportation de chiens esquimaux sans une autorisation spéciale du Gouvernement Danois. Enfin, la meute arrivait à Copenhague, mais déjà diminuée par des décès survenus durant la traversée; et d’autres s e produisaient pendant le voyage de Copenhague à Londres.
- Un autre inconvénient que présente l’emploi de ces chiens importés directement des régions arctiques est qu’ils n’ohéissent volontiers qu’aux maîtres qui les ont possédés depuis leur naissance ou leur enfance; ils ne rendent de réels services que s’ils ont pour conducteur un Esquimau, qui sait les traiter avec la brutalité que mérite leur humeur féroce de chiens-loups. Une anecdote, qui s’est déroulée le 22 juillet dernier, nous servira à illustrer cette vérité.
- L’amiral Robert Peary n’a pas voulu se séparer des 12 chiens qui conduisirent son traîneau jusqu’au Pôle Nord ; il les fait garder sur sa propriété de South-Harp-swell, petite localité de la côte du Maine, dont la plage est fréquentée par quelques familles.
- Une fillette d’une douzaine d’années, Miss Margaret Neal, fille d’un professeur de l’Université deTufts, s’était éloignée de ses parents, en villégiature dans le village, pour ramasser des coquillages sur la plage, et, se déchaussant, elle prit plaisir à patauger dans l’eau.
- À 30 mètres d’elle, un des chiens de l’amiral Peary pêchait avec plus d’ardeur que de succès. Ces chiens esquimaux sont habitués à poursuivre le
- poisson dans les eaux peu profondes. King, apercevant les pieds de la fillette, déformés par la réfraction, les prit-il de loin pour des poissons? Toujours
- est-il qu’il bondit sur elle, en cherchant à lui mordre les pieds sous l’eau. Les cris de la pauvre enfant et les abois du chien attiraient aussitôt le reste de la meute, qui s’acharnait sur les petits pieds et traînait la fillette sur la plage. Quand le gardien des chiens eut enfin réussi à les disperser, les parents accourus purent emporter leur fille, dont les pieds et les jambes étaient déchirés d’horribles blessures.
- Habitués au contact des personnes de race blanche, les chiens élevés par Mme Scott ont perdu beaucoup de leur férocité. Il faut espérer, d’autre part, qu’ils conserveront leurs qualités d’endurance, ce qu’on compte obtenir en les exerçant constamment, et dès leurs premiers mois, à conduire des traîneaux dont la charge est progressivement augmentée.
- La viande n’entre dans leur alimentation que sous forme de pem-mican, qui n’est que de la viande de bœuf séchée et pulvérisée ; mais on les nourrit surtout de poisson sec importé de Norvège, en ajoutant comme appoint des crackers , ou biscuits de mer.
- Nous pouvons ajouter que les premières paires importées des régions arctiques se sont reproduites admirablement, malgré le changement de milieu et de régime. Il reste avoir si les nouvelles générations ne seront pas frappées de dégénérescence.
- V. Forain.
- Fig. i. — Chiens esquimaux élevés dans une ferme de la banlieue de Londres.
- Fig. 2. — Chiens esquimaux dressés à Grove Par h.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuue, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2006.
- 4 NOVEMBRE 1911.
- LA CATASTROPHE DU BARRAGE D’AUSTIN (ÉTATS=UNIS)
- Le 50 septembre dernier, le barrage d’Austin, (Etat de Pensylvanie), se rompait et causait la mort de 150 personnes habitant les villages d’Austin et de Costello situés en aval.
- Ce barrage, construit par une Société qui exploite une fabrique de papier située' à Austin, avait pour but d’emmagasiner les eaux d’une petite rivière, le Freeman s Run, et de former une chute d’eau servant de force motrice pour cette fabrique.
- Au début, un premier barrage fut construit à
- dépense de l’ouvrage était estimée à 550 000 francs.
- Commencé en mai, le barrage était terminé le 1er décembre 1909 et aussitôt on remarqua des fissures en deux points différents du massif de béton. Vers la fin de janvier 1910, à la suite de pluies persistantes, le réservoir se trouva rempli et les eaux se déversèrent au-dessus du barrage. A l’aval, à une distance de 5 mètres du .pied de l’ouvrage, des quantités considérables d’eau s’échappaient du sol et provenaient du réservoir après s’être infiltrées au-dessous du bar-; rage. Le lendemain, celui-ci avait glissé sur sa base de 0 m. 45. La conduite devant servir à l’écoulement des eaux de décharge du réservoir se trouvait; à ce moment, fermée et il était de toute impossibilité d’en enlever l’obturateur placé à l’aval du barrage et qu’on ne pouvait atteindre à cause des eaux se déversant par-
- Fig. i. — Vue de la face aval du barrage après sa rupture.
- environ 1 km. 5 en amont de l’usine. D’une hauteur de 6 m. 10, il permettait d’emmagasiner un volume d’eau de 112 500 mètres cubes. Malheureusement construit très sommairement on remarquait, il y a environ deux ans, son manque de résistance et une rupture était à redouter.
- On décida alors la construction d’un nouveau barrage à environ 250 m. en aval du premier en un point où la largeur de la vallée est réduite à 107 m. Ce nouveau barrage en béton a une hauteur de 12 m. 50 et emmagasine un volume de 900 000 mètres cubes d’eau. La figure 5 donne la coupe de cet ouvrage. Les fondations du massif de béton devaient être descendues jusqu’au rocher solide et, dans ce but, toutes les matières meubles recouvrant ce rocher devaient être extraites. Afin d’augmenter la résistance de ce massif de béton sous la pression des eaux, sa face amont devait être munie de tiges de fer horizontales et verticales noyées dans le béton dont les dernières devaient pénétrer dans le rocher à une profondeur de 2 mètres. De plus, cette même face amont du barrage était protégée par un massif de terre argileuse pilonnée. La 3<>* année. — a» semestre.
- Fig. 2. — Village d’Austin à la suite des inondations provenant de la rupture du barrage.
- dessus le barrage. Comme, cependant, il était indispensable de diminuer la pression d’amont afin d’éviter la rupture de l’ouvrage et l’inondation des villages d’Austin et de Costello, on fit sauter à la dynamite une tranche de celui-ci. Au bout de 16 heures, le réservoir se trouvait vidé. On remarqua alors que le massif de terre servant à consolider la base amont du massif de béton, avait été enlevé et transporté en partie à l’aval du barrage.
- Depuis cet accident, sauf quelques réparations sans importance, rien de sérieux n’a été fait dans le but de consolider le barrage, de remédier aux graves défectuosités observées en janvier 1910 et de donner à l’ouvrage la sécurité nécessaire. ,
- Dans ces conditions, l’accident du 50 septembre dernier était à prévoir et même inévitable et les
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- LES RADIATIONS INFRA-ROUGES
- causes en sont faciles à déterminer. La première est que le béton avait été confectionné trop hâtivement pendant la saison froide et que le massif avait reçu la pression maximum des eaux six semaines seulement après sa construction, temps insuffisant pour la prise complète du béton. La seconde cause, peut-être la plus importante, estcelle provenant de l’in-liltration des eaux du réservoir au-dessous du barrage aune profondeur atteignant 1 m. 90 au-dessous de la base de celui-ci, infiltrations qui, sous l’action des sous-pressions agissant au-dessous du massif de béton, venaient détruire les conditions de stabilité de l’ouvrage. Ce fait semble bien indiquer que les fondations du barrage n’avaient pas atteint le rocher non fissuré.
- Sur le continent Européen, lorsqu’il s’agit de construire un barrage, la première préoccupation
- t5,S55-------
- Fig. 3. — Coupe du barrage.
- des ingénieurs est d’obtenir, d’abord, une étanchéité aussi complète que possible de l’ouvrage et, ensuite, et, surtout, de s’opposer à toute infiltration des eaux au-dessous du barrage. On a bien soin de descendre les fondations assez profondément pour les faire reposer sur un sol parfaitement solide et de détourner toutes les sources rencontrées même au prix d’une augmentation de dépense. Les américains, souvent par raison d’économie et par manque de contrôle administratif, ne semblent pas attacher une aussi grande importance à ces conditions. A côté d’ouvrages très bien construits, nombre d’autres aux États-Unis se trouvent malheureusement dans des conditions analogues à celles du barrage d’Austin et si des consolidations n’y sont pas apportées, de graves accidents seront à. redouter. R. Bonn in.
- LES RADIATIONS INFRA-ROUGES
- Fig. i. Radiomèlre de Crookes.-
- Le lecteur a pu se rendre compte, par le nombre et la diversité des articles parus dans La Nature sur la question, de l’engouement du monde scientifique tout entier pour l’étude du rayonnement ultra-violet. Physiciens, chimistes, biologistes, multiplient les expériences, accumulent les faits, pour mettre en évidence les propriétés chaque jour plus curieuses e t plus mystérieuses de ce rayonnement. L’étude des radiations infra-rouges, au contraire, reste du domaine plus particulier de la physique, et même, du domaine presque exclusif de quelques chercheurs spécialisés. Cet abandon relatif des rayons infra-rouges au profit des ultra-violets, est dù, vraisemblablement, à la facilité de production de ceux-ci (arc au mercure dans le quartz) et à la facilité de leur repérage par les écrans fluorescents et la plaque photographique. Mais, scientifiquement, rien ne permet de prévoir un intérêt plus grand des uns au détriment des autres.
- Nous nous proposons ici de présenter succinctement au lecteur, les radiations infra-rouges, en indiquant successivement les moyens de les déceler, de les mèsurer, et de les isoler.
- Et d’abord qu’est-ce que l’infra-rouge?
- On sait que, lorsque l’on décompose un faisceau de lumière blanche par le prisme, le spectre qu’on obtient peut se diviser arbitrairement en trois zones, mal définies, puisqu’on passe insensiblement de l’une quelconque de deux zones consécutives à la suivante. La portion centrale constitue le spectre visible et comprend les sept couleurs fondamentales de Newton, du rouge au violet. Au delà du violet et en deçà du rouge, l’œil ne peut plus rien discerner, et cependant le spectre se prolonge en dehors de ces limites, puisque en deçà du rouge le
- thermomètre exposé dénote une élévation...,de température et que, au delà du violet, la plaque photographique est impressionnée. Les rayons invisibles moins réfran-gibles que le rouge constituent le spectre infra-rouge : les rayons plus réfrangibles que le violet constituent le spectre ultra-violet. ., .............. ................
- On conçoit facilement que la limite entre le rayonnement visible et le rayonnement invisible soit imprécise, insaisissable, en considérant que l’un et l’autre ne, sont que les transformations, d’un principe unique «J’Enérgi'é rayonnante » l. Ces différentes formes, d’énergie, qui se propagent dans l’éther sous» forme de vibrations,, ne se distinguent les unes des autres que par leurs différentes longueurs d’onde, X, autrement dit par leur nombre de vibrations pendant'l’unité de temps. Or,.l’œil ne perçoit que les vibrations dont la longueur d’onde est comprise entre 0 p 4 et 0p 76 (1 p. vaut 1 millième de millimètre) environ; nous pouvons donc préciser- notre définition précédente en disant que l’on désigne sous le nom de rayons ultra-violets l’ensemble des rayons dont Ja Ion-, gueur d’onde est inférieure à 0 p 4, et sous le nom d’infrarouges l’ensemble de ceux dont le X est supérieur à 0 p 8.
- Méthodes employées pour déceler la présence de radiations infra-rouges. Couple thermo-électrique.
- — On désignait autrefois les rayons de grande longueur d’onde sous le nom de rayons calorifiques, cette dénomination était consacrée par le fait que, si l’on fait tomber un faisceau de tels, rayons sur le réservoir d’un thermomètre noirci au noir
- 1. \oy. n° 1866, du 27 février 1909, p. 201 (article de M. -De Launay sur les radiations).
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- de fumée, la colonne sensible de l'appareil monte dans le tube, indiquant ainsi l’élévation de la température. Nous disons aujourd’hui que la surface d’un corps noirci absorbe l’énergie rayonnante, et la transforme en énergie calorifique ; c’est cette énergie transformée que l’on peut déceler et qui est susceptible de mesure.
- Cette méthode thermométrique, que nous venons de rappeler, est peu sensible; encore faut-il faire usage de thermomètres spéciaux pour pouvoir mettre le phénomène en évidence.
- Tout le monde a vu, à la devanture des magasins d’instruments de physique, ces ballonnets en verre montés sur pied (lig. 1) à l’intérieur desquels peut se mouvoir un petit moulin à palettes qui tantôt tourne vite, tantôt reste jaresque immobile, sans qu’aucune intervention mécanique extérieure visible n’agisse sur l’appareil. Ces instruments sont désignés sous le nom de « Radiomè-tres » et sont dus à Crookes. Leur fonctionnement se comprend aisément à simple lecture de leur description. Les quatre bras du moulinet portent, chacun, une palette de mica ou d’aluminium, très légère, dont l’une des faces seulement est noircie. Le centre du système est soutenu par une pointe autour de laquelle il peut tourner librement; le tout est placé dans un ballon de verre où règne un vide avancé. Sous le flux d’énergie rayonnante, le moulinet se met en mouvement : plus le flux est considérable, plus le mouvement de rotation est rapide : ajoutons que les faces non noircies des palettes vont en avant, comme si le rayonnement exerçait sur les faces noircies de plus grandes pressions que sur les autres.
- Nous ne citerons que les thermomètres et les radio-mètres comme appareils d’investigation; il est bien évident que les appareils de mesure peuvent être employés “également à cette fin : ils sont toutefois d’un maniement plus délicat et moins immédiat.
- Méthodes de mesure du rayonnement infra-rouge. — Ce sont les appareils thermoélectriques qui, jusqu’ici, ont donné les meilleurs résultats dans l’étude quantitative des radiations de grande longueur d’onde. On sait que l’on appelle « couple thermo-électrique » (lig. 2) le système constitué par un barreau de métal A, relié, par ses deux extrémités, à deux barreaux d’un métal, B, différent du métal À; les surfaces de liaison SS' sont appelées les « soudures » (le plus souvent les barreaux sont soudés ensemble). On relie les extrémités ev e2 par un circuit contenant un galvanomètre, G. Si, la soudure S' restant froide, on vient à chauffer la soudure S, un courant électrique prend naissance dans le système et l’aiguille du galvanomètre G en enregistre l’intensité. C’est précisément cette soudure S qui sert d’organe explorateur au point de vue de l’énergie rayonnante : réduit à l’état linéaire, cet organe permet d’isoler dans l’espace une région étroite, parfaitement définie,^correspondant à une
- longueur d’onde déterminée. La sensibilité de l’appareil dépend, d’une part de la sensibilité du galvanomètre, qui peut être rendue considérable et, d’autre part, du pouvoir thermo-électrique du couple. Pour accroître ce pouvoir, Rubens a eu l’idée de disposer en série 20 couples de fils Fer-Constantan. Les soudures impaires (fig. 0) sont placées sur une même verticale; les soudures paires, réparties de part et d’autre de cette verticale, sont protégées du rayonnement par un écran approprié. Ce dispositif est connu sous le nom de « Thermo-saüle )) de Rubens.
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- On conçoit alors facilement comment les mesures peuvent se faire avec cet appareil; on prend comme étalon, l’énergie émise par une radiation judicieusement choisie dans le spectre d'un corps quelconque, et l'on rapporte toutes les lectures faites à cette unité arbitraire.
- Le « Bolomètrc » de Langley repose sur un principe différent, mais c’est encore le galvanomètre qui est l’instrument de mesure : la graduation de l’appareil se fait donc comme dans le cas précédent. On sait que la résistance électrique d’un fil métallique croît, lorsque la température de ce fil s’élève : la mesure de la variation d’énergie rayonnante revient donc à la mesure d’une vanation de résistance. C’est la méthode bien connue du Pont de AVhcatstone qui a été adoptée, à cet effet,*" par Langley (fig. 4). La valeur de la résistance bolométrique
- b est obtenue à chaque instant par la formule b = -. r, où
- V
- r est une résistance fixe convenablement choisie; — est le
- y
- rapport dans lequel le curseur C partage le fil AB, au moment où 1 aiguille du galvanomètre G est revenue au zéro.
- Fig. 6. — Dispositif de Lenard pour isoler les rayons infra-rouges.
- Isolement des radiations de grandes longueurs d onde. — Pour étudier avec commodité un certain layonnement, il est indispensable de l’isoler, c’est-à-dire de l’obtenir dans toute sa pureté, abstraction faite des autres rayons, émis en même temps que lui par la source. Les procédés employés à cet effet sont très divers.
- La première méthode qui vienne à l’esprit, consiste à disperser l’énergie rayonnante par un prisme, et à choisir, dans le spectre obtenu, la radiation a étudier, à l’aide d un écran mobile percé d’une fente. Mais pour.avoir une dispersion suffisante, il faut employer un prisme assez
- Fig. 3.
- Thermo-saüle de Rubens et détails du treillis.
- Fig. 4. — Bolomètre de Langley. P, batterie de piles; ACBDA pont de Wheatstone avec un galvanomètre G.
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- LA TURBINE A VAPEUR TESLA
- épais et, dans ces conditions, la réfraction absorbe une grande partie de l’énergie incidente. Aussi préfère-t-on généralement les méthodes d’absorption ou de réflexions successives.
- Nous n’insisterons pas sur les premières : chacun sait, en effet, que certaines substances ne se laissent traverser que par un groupe déterminé de rayons : ainsi le rubis ne laisse passer qu’une petite partie du spectre rouge, tandis que le chroma te de potasse absorbe toutes les radiations, sauf celles qui sont voisines de la raie D du sodium.
- Les propriétés de réflexion sont au contraire moins connues; de même que certains corps ont une opacité variable avec la longueur d'onde des rayons incidents, de même certains autres corps ont un pouvoir réflecteur différent pour les différentes radiations. Imaginons, par exemple, qu’on fasse tomber un rayon lumineux sur la surface polie (1), d’une de ces dernières substances (fig. 5) ; puis, qu’on recueille le rayon réfléchi sur le miroir (2) et ainsi de suite jusqu’au miroir (5) : à chaque réflexion nouvelle, le faisceau s’appauvrit en toutes les radiations qui le composent, sauf en la radiation sélectionnée qui, à la cinquième réflexion, subsiste seule. Ce faisceau sélectionné est formé de ce que l’on appelle les « rayons restants ».
- C’est ainsi que Rubens et Nichols ont trouvé, en 1897, qu’un faisceau de rayons infra-rouges ne contient plus, après quatre réflexions sur du spath-fluor, que des rayons dont la longueur d’onde est voisine de 1 — 59 n, 6. Rubens et Aschldnass ont encore montré, qu’après cinq réflexions sur la sylvine, il ne subsiste plus dans le faisceau que des radiations de X = 51 n 1. Ce procédé est évidemment beaucoup plus difficile à employer couramment que les précédents : il exige une grande habileté de main et une longue habitude : mais il est appelé à rendre de grands services dans l’étude du rayonnement.
- Nous indiquerons, en terminant, une méthode d’isolement .dont le principe a été indiqué et appliqué par Lénard en 1900 et repris par Rubens cette année même ; elle a l’intérêt d’être générale et d’avoir fait ses preuves dans l’ultra-violet (Lenard) comme dans l’infra-rouge (Rubens).
- On sait que, si l’on place, devant une lentille ordinaire, un point de lumière polychromatique, on obtient au point conjugué, non pas une image simple, mais une série d’images correspondant à chacune des radiations simples émises par la source ; c’est le phénomène de l’aberration chromatique des lentilles.
- Considérons donc un point lumineux P (fig. 6) et supposons que son image en lumière jaune se fasse au point P! : on cüspose au point Pj un écran E, percé d’une ouverture o, dont les dimensions sont aussi voisines que posssible de celles de l’image P1.I1 est facile de voir que les rayons moins réfrangibles, dont le foyer est en P5, seront presque en totalité arrêtés par l’écran E : parmi eux, ne passeront que ceux qui sont contenus dans un cône de sommet Pg, de base o, qui vient couper la lentille L suivant un cercle de diamètre d : pour les éviter, il suffit de placer devant la lentille, et concentriquement, une cache circulaire C, en carton fort, de diamètre d. Cette cache remplit le même office pour les rayons plus réfrangibles que les jaunes, dont le foyer est en Pa. Ce dispositif permet donc en la circonstance d’isoler les radiations correspondant à X = 0 n 589 (D du sodium).
- Mais, comme nous le disions plus haut, le procédé est tout à fait général. Rubens l’a appliqué à des radiations d’une longueur d’onde de 300 n, soit 0 mm 3 émis par la lampe à mercure dans le quartz. Il disposait toutefois, l’un à la suite de l’autre, deux appareils analogues à celui de la figure 6, pour arrêter le rayonnement diffus provenant de la lentille L, et obtenir ainsi une plus grande pureté des radiations, reçues dans le microra-diomètre.
- Ce rapide exposé permet, semble-t-il, de se rendre compte que la question de l’infra-rouge n’est plus tout à fait à ses débuts. Le catalogue des propriétés de ces rayons est très rudimentaire encore, évidemment; néanmoins, les méthodes de production, d’isolement et de mesure, paraissent, sinon fixées, du moins sérieusement orientées. Peu à peu, les faits se précisant, l’attention des physiciens pourra se retourner vers l’infra-rouge, qui fait la transition naturelle entre les radiations lumineuses et les ondes de Hertz. André Conté.
- LA TURBINE A VAPEUR TESLA
- Nikola Tesla, célèbre dans le monde entier comme électricien, étudie actuellement un nouveau type de turbine à vapeur. Les détails précis sur le rendement et les qualités mécaniques de cette machine manquent ; mais elle a, pour le moins, le mérite de l’originalité. La turbine à vapeur est, de par son principe même, un appareil d’une grande simplicité,
- M. Tesla a réussi à la simplifier davantage encore, et sa solution a, en outre, le mérite de fournir une turbine rigoureusement réversible, pouvant tourner à volonté
- et avec le même rendement dans un sens ou dans l’autre.
- Yoici, d’après Scientijîc American, les caractères essentiels de la nouvelle machine. Dans les divers types de turbines aujourd’hui en usage : de Laval, Parsons, Gurtiss, Rateau, et autres, la vapeur d’eau abandonne son énergie aux ailettes motrices, par choc, par pression, ou par réaction. De toute façon, cette transformation s’accompagne d’un changement brusque dans la vitesse ou la direction de la vapeur; il en résulte et des vibra-
- Fig. i. Coupes transversale et latérale de la turbine Tesla. - des chocs,
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- LA TURBINE A VAPEUR TESLA
- 357
- tions dans la machine, en même temps que des remous dans la vapeur, tous phénomènes inutilement destructeurs d’énergie mécanique.
- M. Tesla, pour les éviter, cherche à rendre aussi gra-
- duels
- que pos-
- Fig. 2. — La turbine Tesla. Le carter démonté laisse voir les\disques.
- sible les changements de vitesse et de direction du fluide : il fait appel à ses propriétés d’adhésivité et de viscosité : il utilise l’attraction qu’exerce la vapeur en mouvement sur les parois de disques très, minces et très rapprochés les uns des autres. La vapeur, circulant entre ces disques, les entraîne avec elle
- et les fait participer à son mouvement. La turbine Tesla se compose donc d’un rotor fait de 25 disques épais, chacun, de 0 mm 8 environ, en acier dur, bien trempé. Le rotor tout entier a 450 mm de diamètre et 80 mm d’épaisseur. Il est monté dans un carter pourvu à sa périphérie de deux ajutages B et B' par où peut se faire l’admission de la vapeur : l’un pour la marche avant, l’autre pour la marche arrière.
- La sortie du fluide se fait en C, au centre du carter.
- Le fluide pénètre par B, ajutage qui peut être divergent, droit, ou convergent. Lorsque la machine est au repos, la vapeur, circulant entre les disques, se dirige tout d’abord vers la sortie, par le plus court chemin; elle prend le trajet marqué en trait noir sur le croquis ci-contre (fig. 1). Mais les disques commencent à tourner ; la vapeur décrit des spirales dont le pas va en s’allon-
- geant à mesure que la vitesse du rotor augmente. Bref, au bout de quelques instants, les particules
- gazeuses décrivent un certain nombre de tours complets avant d’atteindre l’orifice de sortie; et dans ce mouvement entre deux disques d’acier, elles perdent leur vitesse progressivement , sans heurt, sans à-coup, abandonnant ainsi au rotor leur énergie cinétique, dans les conditions théoriquement les plus favorables au bon rendement de l’appareil.
- On doit reconnaître à la turbine Tesla le mérite d’une redans toutes les produit par
- Fig. 3. — Vue d'ensemble de la turbine de 200 chev.
- marquable simplicité d’organes : turbines actuelles, le mouvement se
- suite de l’action de la vapeur sur des ailettes dont la forme est calculée mathématiquement ; la construction 'de ces ailettes, leur implantation sur le rotor offrent de très sérieuses difficultés mécaniques. En outre, le mouvement du rotor ne peut se faire que dans un sens. Ici, rien dé tel : des disques tous t semblables entre; eux-,.'aucune' difficulté de .laifâbrication ni de montage.’ Si le rendement de machine aux essais se révèle satisfaisant, nul doute qu’elle ne provoque une nouvelle révolution. dans l’industrie des moteurs à vapeur.
- M. Tesla expérimente en ce moment une machine d’essai installée à la Edison Waterside Station de New-York. Sa puissance est de 200 chevaux; cependant c’est un minuscule appareil, il mesure 0 m. 60 de haut,
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- sur 0 m. 90X0 m. 60 de large et ne pèse qu’une centaine de kilogrammes.
- Il faut dire, il est vrai, que la turbine Tesla est une turbine à grande vitesse : 9000 tours à la minute. C’est aux grandes vitesses que l’on utilise le mieux la matière. Malheureusement, il est difficile de trouver: un usage pratique à de semblables vélocités; quels sont les arbres de transmission, ou même les axes de dynamos ou d’alternateurs qui les supporteraient? La turbine Tesla se heurtera donc, en pratique, au même obstacle qui a paralysé le développement de la turbine de Laval; celle-ci est également un petit bijou de mécanique; fournissant une grande force motrice, sous un volume extrêmement réduit ; mais elle n’a trouvé que des applications relativement restreintes et n’a jamais pu atteindre les puissances de turbines comme les
- Parsons, employées dans les grandes centrales électriques ou sur les plus modernes paquebots.
- L’avenir de ce genre de machines est intimement lié à la solution du problème de réducteur de vitesse, problème très étudié en ce moment, comme le savent nos lecteurs, mais non définitivement résolu.
- Quoi qu’il en soit, la turbine Tesla mérite de retenir l’attention pour la nouveauté et la belle simplicité des moyens mécaniques qu’elle met en œuvre.
- Signalons aussi que les études actuelles de M. Tesla sur les machines motrices se rattachent à un progrtimme de vaste envergure dont La Nature a déjà eu l’occasion de dire quelques mots (Yoy. n° 2003). Il ne s’agirait de rien moins que de transmettre à grandes distances et sans fil la force motrice, produite en grand et à bon marché dans de gigantesques usines. A. Troller.
- LA CHINE ANCIENNE ET LA CHINE MODERNE
- • Devant les très graves événements qui se déroulent dans l’empire du Milieu, certains augures, toujours disposés à s’octroyer des certificats de perspicacité, n’ont pas manqué de dire que « c’était prévu ». Mais les plus ardents sinophiles eux-mêmes avouent que la soudaineté des faits les a surpris. Ils croyaient bien au réveil de la Chine, mais à un réveil lent, progressif; et ils eussent traité de fou, il y a quinze jours, quiconque aurait prédit que des milliers de Célestes, appartenant presque tous à l’élite de la nation, allaient se lever en armes pour proclamer la république chinoise.
- Deux des photographies reproduites sur ces pages nous fournissent, par leur contraste même, la clé de< ce mouvement remarquable; et ce contraste apparaîtra plus remarquable encore, lorsque nous aurons précisé que les deux photographies furent prises à la même époque, vers la fin de 1909.
- L’une nous présente l’impératrice Tzu-Hsi, avec son escorte de favorites impériales et d’eunuques; l’autre, les hauts fourneaux de Han-Yang. Là, une cour vétuste où la souveraine de 400 millions de sujets, fière des ongles longs d’une aune qui encombrent le bout de ses doigts, dicte des poésies à ses
- scribes, de la même voix qui ordonna tout à l’heure de décapiter de jeunes étudiants aux idées trop avancées; ici, un « Creusot » né d’hier, dirigé par des cerveaux chinois, peuplé d’ouvriers chinois, et qui inonde déjà de ses produits les marchés d’Extrême-Orient, et envoie ses représentants chercher des commandes jusque dans les domaines du trust de l’acier, à San-Francisco et à Pittsburg!
- Là, une Chine qui refuse de reconnaître que le monde se transforme autour d’elle, avec la rapidité qui sied à l’âge de l’électricité. Ici, une Chine rajeunie, qui a voulu se conquérir une nouvelle vie par le travail et par la science.
- Ceux de nos lecteurs qui seraient tentés de ne voir dans la révolution chinoise qu’une de ces convulsions éphémères et sans lendemain qui abondent dans l’histoire du vieil empire, feront sagement de méditer sur certains faits qui leur prouveront que cette révolution, est loin d’être spontanée, comme on pourrait le croire par l’examen superficiel des événements récents.
- Durant des siècles, défense expresse fut faite aux Chinois de sortir du pays sans une autorisation spéciale. Ce ne fut qu’en 1870 que l’empereur de Chine
- Fig. i. — Plan des 3 villes de Ou-Tcliang, Han-Yang et Han-Kéou.
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- permit à une quarantaine de jeunes gens d’aller s’instruire en Europe et aux Etats-Unis. Mais un émissaire de la cour découvrait bientôt que ces jeunes gens « apprenaient trop de choses », et ils recevaient l’ordre de rentrer dans leur pays.
- En 1906, le gouvernement Chinois reprenait l’expérience et expédiait en Europe et en Amérique une centaine d’étudiants; et, à la même époque, les familles riches ou aisées prenaient l’habitude d’envoyer leurs fds étudier à Tokio la jeune civilisation japonaise. Dès 1908, on comptait au Japon 14 000 étudiants chinois!
- Il est bien évident que la majorité de ces jeunes gens, une fois retournés dans leur pays, ne pouvaient que prendre en horreur la tyrannie mandchoue, et que, plus ou moins ouvertement, ils devenaient des adeptes du mouvement réformiste.
- La lutte contre l’opium fut précisément organisée par ces jeunes gens, qui sentaient bien qu’il fallait avant tout affranchir; leurs compatriotes de cette détestable -habitude. Et ce furent encore ces anciens étudiants qui organisèrent en quelques années une puissante presse quotidienne qui' allait doter enfin l’immense empire d’une opinion publique.
- Jusqu’en ces derniers temps, lorsqu’on parlait en Europe du réveil de la Chine, on ne trouvait à citer
- que sa réorganisation militaire, ignorant qu’on était — à part de rares initiés — de sa réorganisation industrielle. Et, sans aller plus loin, indiquons que la révolution actuelle est issue directement de cette même révolution pacifique qui, inaugurée en janvier 1905, entreprit de remplacer les vieilles milices (Pavillons Verts) et les vétérans des Huit-Bannières (Pavillons Noirs) par une armée nationale.
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- La dynastie régnante, appuyée sur ses fidèles Mandchous, s’était efforcée depuis deux siècles, et avec succès, de détruire l’esprit militaire dans la masse des Chinois qui, accaparés peu à peu par le commerce et l’agriculture, avaient abandonné le métier des armes aux Mandchous. Les humiliations
- • L'Impératrice douairière défunte avec sa cour.
- de la guerre sino-japonaise (1895), augmentées bientôt des menaces de démembrement qui suivirent la guerre des Alliés, triomphèrent enfin de l’apathie de la nation. Grâce en bonne part à la presse quotidienne, qui se développait dès cette époque dans des proportions prodigieuses, les vieilles théories pacifistes disparaissaient devant la conscience d’un danger national, et les meilleures familles de race chinoise exhortaient leurs fils à s’enrôler, elles qui, naguère encore, les élevaient dans le mépris des armes.
- Les victoires japonaises en Corée et en Mandchourie donnèrent une nouvelle et violente impulsion à cette transformation de la mentalité chinoise, et des centaines de jeunes gens, appartenant à des familles riches ou aisées, allèrent apprendre au Japon fart de la guerre. Et, bientôt, plusieurs provinces purent s’enorgueillir de corps d’armée équipés et entraînés à laj moderne, et composes exclusivement de Chinois, et non plus de Mandchous.
- La vieille impératrice douairière prévit-elle dès ce moment la menace que constituait pour la dynastie mandchoue l’existence de ces jeunes armées chinoises ? On doit le croire, puisqu’elle demanda que ces nouvelles troupes fussent recrutées par voie d’engagements volontaires pour les Chinois, par voie de conscription (ou de service obligatoire) pour les Mandchous.
- Fig. 2.
- Fig. 3. — L'arsenal de Han-Kèou vu des hauteurs de Han-Yang.
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- Mais les théories des réformistes allaient trouver un terrain fertile à ensemencer, dans ces jeunes armées dont les officiers avaient enfin coudoyé la civilisation et le progrès, durant leur séjour au Japon.: Encouragées par deux précédents heureux (les deux révolutions militaires de Turquie et de Portugal), elles acceptaient la noble mission de libérer leur patrie. Logique conséquence d’un plan illogique enfanté par des cerveaux de Tartares : créer une armée moderne dans un empire qui resterait antique.
- Nous discernons déjà une des raisons qui font que la révolution devait éclater dans la région de Hankovv, l’une des villes les plus peuplées de l’empire (900 000 âmes environ), et qui se trouve située au centre de la vice-royauté de Hukwang, colossale agglomération de 60 millions d’habitants de pure race chinoise. Les troupes recrutées dans les deux provinces de la circonscription (HoupehetHounan) étaient exclusivement composées d’éléments chinois, y compris leurs officiers, dont la plupart avaient fait un stage dans l’armée japonaise ; elles ne pouvaient donc que se lancer avec enthousiasme dans une révolution qui
- Fig. 4.
- Vieille tour chinoise.
- visionner. La leçon ne devait pas être perdue.
- Nous parlions, au début de cet article, des hauts fourneaux de Han-Yang, que nous avons justement comparés au Creusot, puisque cette jeune reine de l’industrie chinoise ne se contente pas de fabriquer des rails et des charpentes métalliques, mais encore des canons, des fusils, des cartouches.
- La possession de l’Arsenal de Hang-Yang, ville de 250 000 habitants qui n’est séparée de Hankow que par la rivière Han, devenait donc pour les révolutionnaires une question de triomphe ou de défaite ; et tout nous porte à croire que M. Sun-Yat-Sen, homme de très haute intelligence, chrétien, fils de chrétien, lettré aussi familier avec la langue anglaise qu’avec la nôtre, avait inscrit cette prise de possession' en tête de son' programme. .
- Cet arsenal, qui peut incarner à nos yeux une Chine industrielle dont nous soupçonnions à peine l’existence, est admirablement situé. Le voisinage immédiat de villes très populeuses lui constitue une réserve inépuisable de main-d’œuvre, la main-d’œuvre industrielle idéale : salaires extraordinairement bas, inexistence de syn-
- Fig. 5.— Vue sur la terrasse d'un campement militaire. Fig. 6.—Fortifications le long du Yang-tsé-Kiang.
- se donnait pour mission le renversement de la dynastie mandchoue et le relèvement matériel et moral du pays.
- Mais voici une autre raison qui imposait le choix de cette partie de la Chine comme point de départ de la révolution. Le chef du mouvement, M. Sun-Yat-Sen, avait déjà tenté par trois fois, en l’espace de 5 ans, de soulever ses compatriotes. Pénétrant dans le Sud de la Chine par la frontière du Tonkin, il avait trouvé chaque fois en abondance des hommes, de l’argent et des armes.
- Mais, dès les premiers combats, les munitions se trouvaient épuisées, et il n’avait pas pu se réappro-
- dicats ouvriers, surabondance de bras inoccupés, d’où condamnation à l’insuccès de toute tentative de grève.
- Han-Yang est, en outre, desservi par un magnifique réseau de fleuves et de canaux : le Yang-tsé-Kiang, l’un des plus grands fleuves du monde, avec ses 5000 kilomètres de cours dont le tiers est accessible aux navires de gros tonnage ; la rivière Han, qui pénètre dans le Nord du Houpeh ; et surtout le Hsiang, qui permet l’apport à bas prix de la houille et du coke de Ping-Hsiang, centre de production situé loin dans le Kiangsi. Nous allons voir comment des cerveaux chinois ont su tirer'parti de ces notables avantages.
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- Fondée exclusivement' avec des capitaux chinois, souscrits en grande partie par le commerce de Shangaï, la fonderie de Han-Yang s’assura tout d’abord la collaboration d’ingénieurs métallurgistes étrangers (Français, Belges, Américains), en même temps qu’elle envoyait ses jeunes ingénieurs indigènes s’instruire en Europe et en Amérique. Elle fut bientôt en situation de ne conserver que ces derniers, sous la direction de M. Lee.
- Avec une prévoyance qu’il faut louer, la compagnie avait acheté tous les gisements de houille et de minerais de fer découverts dans la région, et
- toutes les parties de la fonderie. Et les produits (fonte ou acier) sont embarqués directement dans des vapeurs qui se rangent à quai, pour les transporter sans plus de manipulation au Japon ou ailleurs.
- Nous n’avons pas pu nous procurer des chiffres très récents sur la production de la fonderie de Hang-Yang. Nous savons cependant que, pendant l’année 1908, elle livra mensuellement une moyenne de 8000 tonnes de rails. Pendant cette même année, le Japon lui acheta mensuellement 5000 tonnes d’acier et de fonte de fer, destinées à la fabrication des canons et des plaques de blindage. En 1909,
- Fig. 7. — Vue du port chinois sur la rivière « Le Han ».
- acquis en outre lé droit d’acheter annuellement de 70000 à 100 000 tonnes de minerais de fer aux mines de Ta-Yeh, à un tarif fixé pour une période de quinze années renouvelable ; ces mines avaient été données comme gage à un syndicat japonais pour un emprunt important.
- Actuellement, la' fonderie^ dispose de 12 fours Bessemer et de 4 fours Siemens. Ses 20 laminoirs produisant 300 rails par jour, et d’un acier de première qualité, lui assureraient des débouchés dans le monde entier, si la production n’était pas accaparée par la consommation nationale.
- Les machines à vapeur de l’usine se totalisent par une force motrice de plus de 20 000 chevaux-vapeur, tandis que la force employée pour la production de l’électricité (éclairage, grues électriques, etc.) forme un autre total de 6000 chevaux-vapeur.
- L’administration intérieure du « Creusot chinois » fait honneur à la direction. Le minerai, extrait à une distance de 90 kilomètres environ, est amené dans des barges d’acier d’une contenance de 700 à 800 tonnes, qui viennent se ranger le long du quai de l’usine, et vident leur contenu dans des wagons d’acier qui transportent le minerai aux fourneaux, grâce à un réseau de voies ferrées qui desservent
- Fig. 8. Win-Chang.
- Fig. 9. — Miséreux chinois.
- elle mit en service régulier une immense annexe pour y construire des wagons de voyageurs et de marchandises, et des charpentes d’acier pour ponts et autres constructions métalliques. ... .
- Enfin, comme nous l’avons indiquera fonderie de Hang-Yang commençait en 1908 à; exporter de la fonte et du fer , en Californie, et bientôt, à titre d’expérience, le United States Steel Corporation (Trust de l’Acier) envoyait à Han-Yang, pour y embarquer 3000 tonnes de fer en barres, le vapeur Seneca, qui rapportait son chargement en Pennsylvanie par le cap Horn. Malgré la longueur du trajet, l’opération se traduisait par un gain important, en raison de l’excellente qualité du métal et de son bas prix d’achat,
- Nous avons cru devoir nous appesantir sur cette description des hauts fourneaux de Han-Yang, parce qu’il nous a semblé qu’ils symbolisaient la Chine nouvelle — cette Chine inconnue qui vient d’entrer en fusion dans le mystérieux creuset de la Révolution. Quel monde, quel abîme, entre ces laborieux maîtres de forges, qui ont pu édifier en douze ans un magnifique royaume industriel, et ces princes et mandarins mandchous pour qui le seul mot de progrès est un épouvantail ! V. Forbin.
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- LA MOTOCULTURE
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- On a souvent dit et e'crit que l’Agriculture est arrivée’actuellement à son apogée, que sa production ne peut plus être normalement dépassée parce que la terre n’a pas une capacité de production indéfinie et que l’exode des travailleurs de la terre vers l’usine ne pourra pas être enrayé, la vie de
- Fig. i. — L’homme a cherché à imiter l’animal pour remuer la terre.
- pour y chercher leur nourriture (fig. 1). Lorsque l’homme a voulu ameublir la terre pour lui confier une semence, il a façonné un outil sur le modèle que lui offraient les griffes des animaux fouisseurs. C’eshcet outil rudimentaire que l’on retrouve encore de nos jours chez les peuplades incultes
- Fig. 2. — Premières bêches, premières pioches.
- l’ouvrier agricole n’étant pas susceptible d’amélioration budgétaire.
- Les esprits chagrins qui résolvent de cette façon le côté social de la question agraire se basent sur ce fait que la culture intensive paraît, en effet, avoir donné son maximum, en tant que rendement.
- de l’Afrique centrale. Il y eut un léger progrès lorsque l’homme imagina la pioche et la bêche (fig. 2) ; le rendement du travail s’améliorait.
- Une nouvelle étape fut accomplie qui marquait le génie de la race humaine lorsqu’à ces outils à mouvement alternatif fut substitué l’araire,
- mmM
- Fig. 3.
- La charrue.
- Fig. 4.
- Roue bêcheuse à cheval.
- Mais ils oublient qu’une exploitation rurale doit être, à notre époque, considérée comme une entreprise industrielle et que la question des matières premières ne doit pas être envisagée seule. Il faut îfien tenir compte aussi, et au même titre, de la recherche de la réduction des frais de mise en
- Fig. 5. — Machine Darby.
- œuvre de ces matières premières; c’est le côté de la fabrication sur lequel l’industriel avisé a toujours les yeux tournés pour profiter de toute amélioration qui vient réduire le taux de transformation de l’énergie utilisée. En agriculture c’est là le côté dont on s’est le moins préoccupé et qui n’a donné lieu qu’à un progrès minime.
- Comment cultive-t-on la terre, de nos jours, sinon de la même façon que nos plus lointains aïeux? Avant l’homme, les animaux ont creusé et gratté la terre, soit pour y faire leur terrier, soit
- puis la charrue, qui ne sont, en somme, que des pioches modifiées légèrement dans la forme pour pouvoir être facilement tramées (fig. 3). Le travail nécessaire à l’ameublissement du sol est produit non plus par l’homme, mais par un animal, et il faut noter cette coïncidence, qui est peut-être plus
- Fig. 6. — Machine Darby vue de profil.
- qu’une coïncidence, mais une caractéristique de l’esprit humain, que du jour où l’homme se sentit délivré de cette contrainte de l’effort considérable à fournir avec les instruments antérieurs, son ingéniosité cessa de s’exercer et il n’apporta plus à son outillage de perfectionnement décisif ; de telle sorte que la charrue est actuellement, dans ses organes essentiels, tellequ’au temps de nos ancêtres. Pendant 19 siècles au moins, l’humanité a tourné dans cette même ornière agronomique et c’est seulement l’aube du xxe siècle qui marque une orientation nouvelle.
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- LA MOTOCULTURE
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- Lorsque, au siècle dernier, les machines à vapeur eurent commencé à entrer dans la pratique journalière, on songea à elles pour le plus grand bien de l’agriculture en cherchant à leur faire exécuter le travail des animaux. Loin de songer à remplacer ou simplement à améliorer l’outil, les constructeurs ne voyaient qu’un seul but : profiter de la plus grande quantité d’énergie disponible au timon de la
- Fig. /. — Machine Proctor et Cooper.
- rentes attaquant toutes le problème de front et ayant abandonné tout à fait le principe de la charrue. En 1850, Guihal et Thénard, deux Français, exposent à Londres une roue bêcheuse dont les griffes déchiraient la terre (fig. 4), mais la résistance éprouvée était beaucoup trop grande pour la puissance de la machine.
- En 1865, Darby abandonne le mouvement rotatif
- Fig. 8. — Premières laboureuses à fraises.
- charrue pour augmenter le travail de celle-ci en donnant aux versoirs, par exemple, une plus grande dimension et au soc plus de profondeur ; on réalisait ainsi des labours plus profonds. Il y avait progrès, mais en outre du prix d’achat et d’amortissement d’un matériel important, un tel mode de
- et actionne d’un mouvement alternatif de puissantes fourches munies de dents ; sa machine (fig. 5) est une gigantesque bêche dans laquelle le bras de l’homme est remplacé par une bielle articulée de machine à vapeur.
- La même idée fut reprise en 1875 par Proctor et
- Fig. g et io. — Types divers de laboureuses à fraises.
- Fig. ii. — Berseuse à moteur.
- culture rendait encore plus impérieuse la nécessité d’un travail ultérieur du sol pour briser les mottes beaucoup trop massives pour s’effriter sous la seule action des agents atmosphériques, comme cela se produisait avec l’emploi des petites charrues. C’est ce qui explique pourquoi le labourage par treuils à vapeur ou électriques n’a pas conquis le monde comme d’aucuns l’espéraient.
- Cela tient beaucoup à la nécessité depuis longtemps proclamée, mais depuis peu reconnue, de posséder un outil qui puisse à la fois couper, renverser, diviser, et enfin surtout ameublir la terre. Il faut que ces opérations soient immédiatement consécutives pour assurer ses meilleures qualités au labour et conserver à la terre son degré d’hydratation naturel. L’araire et la petite charrue donnaient ce résultat lorsqu’ils étaient suivis de hersage; la bêche et la pioche le réalisaient à elles seules, mais avec quelle dépense d’énergie! On conçoit que du jour où ces nécessités furent reconnues les esprits chercheurs s’exercèrent à construire un outil mécanique remplissant ces conditions. *
- De 1850 à 1900, on compte trois tentatives diffé-
- Gooper qui construisirent une machine encore plus massive : elle pesait huit tonnes et ses quatre fourches donnaient 180 coups à la minute (fig. 7). Cette machine obtint le premier prix à l’exposition d’York et depuis lors elle travaille régulièrement en Egypte dans les terres légères.
- A cette époque (1900) apparurent les premiers types d’un genre de machines tout à fait nouveau, et dont l’idée est tellement heureuse qu’elle a fait éclore de nombreux modèles d’où, vraisemblablement, sortira le type idéal de la laboureuse. Nous voulons parler des laboureuses à fraises. Le principe, représenté dans son expression la plus simple par la figure 8, réside dans un gros tambour de 2 à 5 mètres de longueur sur lequel s’enroule en spirale une lame-bêche ; c’est une grosse tarière couchée sur le sol qu’elle mord par l’effet de son propre poids et de son double mouvement de rotation sur elle-même et en avant, ces deux mouvements étant communiqués par une locomobile tracteur. Tous les types de ce genre qui ont vu le jour (fig. 9-12) diffèrent par la forme des couteaux, par leur disposition sur le tambour, etc.
- Fig. i2. — Accouplement d'un moteur et d’une machine agricole.
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- 364 .—— LA MOTOCULTURE
- Au point de vue théorique ils sont parfaitement construits pour bien mordre le sol et l’ameublir, mais la réalité est moins rassurante; la dépense d’énergie est très variable et la rencontre des bandes de terre dure, de cailloux ou de racines, sont des obstacles qui fatiguant, arrêtant même le moteur, constituent des aléas trop fréquents et inévitables. Il faudrait en réalité que l’outil, la lame de la fraise, possédât la souplesse de la griffe de l’animal fouisseur, celle du poignet du laboureur qui sent un caillou sous le soc de sa charrue et sait l’éviter par une pesée à droite ou à gauche.
- En somme, à l’époque actuelle nous nous trouvons en présence de quatre systèmes différents pour donner à la terre le travail de culture primordial — celui qui prépare l’ensemencement — labour par attelage, par treuils électriques, par tracteurs, par fraises-charrues. Pour se faire une opinion exacte sur la valeur respective de ces divers outils, il faudrait que les essais effectués sur chacun d’eux fussent rigoureusement comparai ifs, ce qui est loin d’exister. Non pas que les expériences exécutées par les jurys appelés à les examiner n’aient pas eu lieu avec toute l’impartialité et tout le soin désirables ; mais il faut noter que les instruments ont été mis à l’épreuve dans les pays où ils ont vu le jour en suivant les méthodes propres à chacun de ces pays ; en outre les terrains ont été essentiellement différents et on ne s’est pas encore arrêté à une définition uniforme des caractères physiques du sol. En d’autres termes on n’a pas défini les constantes mécaniques du sol ; c’est pourtant une nécessité de premier ordre puisque, pour un même sol, la quantité d’énergie à fournir varie de 1 à 8 suivant la ^période d’assolement (sur un terrain en très h on état de culture constitué par du limon reposant sur l’argile tertiaire il faut 7 millions dekilogrammètres pour préparer un hectare pour un blé d’hiver après une récolte de betteraves alors que le travail inverse exige 55 millions de kilogrammètres).
- Il est donc extrêmement difficile de ramener aux mêmes unités les résultats numériques des expériences faites sur les divers systèmes de labourage. Pourtant ce travail a été tenté et avec assez de sagacité pour que l’on puisse accorder une confiance approximative aux déductions qui en sont sorties. Nous empruntons celles-ci à un Mémoire présenté par M. l’ingénieur de Meyenbourg au récent Congrès de la motoculture tenu à Amiens.
- Dans un sol de résistance moyenne (50 kilogrammes par décimètre carré) et pour des sillons profonds de 20 centimètres le labour par charrue avec attelages revient à 40 francs l’hectare; par treuil électrique agissant sur la charrue au moyen de câbles, le prix s’abaisse à 19 francs; par tracteurs automobiles entraînant la charrue derrière eux,
- le prix se relève à 55 francs ; il s’abaisse à 11 francs avec les tracteurs à fraises. Dans ces prix sont compris à la fois le salaire des ouvriers, l’amortissement du matériel et le prix du combustible ou de la force utilisés. Aussi est-il intéressant de les comparer et de constater que le prix du même travail de préparation de la terre peut varier du simple au quadruple suivant qu’on emploie les nouvelles machines à fraises ou les anciens attelages animés. Bien mieux, si l’on arrive à donner à l’automobile fraiseuse le rendement de la bêche en réalisant la souplesse qui lui manque encore, on abaissera le prix du travail à environ 4 francs l’hectare, résultat admirable qui permettrait à l’agriculture de respirer un peu plus librement.
- Car il est un fait certain, c’est que dans les conditions économiques actuelles notre agriculture ne peut se maintenir que par la diminution du prix de revient des travaux. Le facteur principal de ce prix de revient est la culture proprement dite du sol — nous venons de l’étudier —, mais à côté il existe la question du transport du personnel et du matériel à pied d’œuvre ; ce transport sera utilement réalisé par les tracteurs eux-mêmes.
- Nous ne voulons pas dire que la motoculture doive expulser de l’exploitation tout moteur animé. Loin de là, dans une ferme si importante qu’elle soit, il y a toujours du travail approprié aux divers moteurs; l’homme et sa bêche, le cheval ou le bœuf à son araire ou à sa herse, trouveront toujours un coin de jardin ou de terre à travailler pour exercer leur activité. Pour une foule de travaux il faudra toujours entretenir à la ferme un certain nombre d’attelages de chevaux ou de bœufs ; entre temps ces attelages peuvent toujours cultiver une certaine surface; c’est seulement au delà d’un minimum que la culture mécanique s’applique avantageusement parce que l’étendue cultivée sera assez grande pour abaisser les frais généraux par unité de surface.
- A ce compte il semblerait que hors les grandes exploitations rurales il n’y ait point de place pour la motoculture et que, d’autre part, la petite propriété soit destinée à périr devant la concurrence qui lui sera faite. Il est certain que le petit cultivateur se trouvera toujours en état d’infériorité manifeste lorsqu’il se présentera sur le marché en même temps que son voisin important, s’il vient vendre sa betterave à sucre, par exemple, et qu’il l’ait cultivée avec ses attelages à bœufs, alors que le voisin aura brûlé de l’essence ou du gaz pauvre, il sera obligé de vendre sa tonne de betteraves 55 francs plus cher que son concurrent, sous peine d’être en perte. A cette situation il n’existe pas de remède, sinon l’entente avec un ou plusieurs voisins qui permettra l’emploi des machines.
- René Doncières.
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- UNE POMPE A PISTONS SANS SOUPAPES
- La Pompe Rotative «Rotoplunge».
- Les avantages respectifs de la pompe à piston et de la pompe centrifuge ont amené' bien des inventeurs à chercher à combiner les caracte'risticpies de lune et de l’autre.
- A la pompe à piston on demande les avantages qui résultent d’une pression indépendante du débit et de la vitesse. À la pompe centrifuge on demande au contraire le bénéfice de l’absence de tout organe de distribution mécanique et d’un débit continu, sans à-coup.
- La nouvelle pompe Rotoplunge est conçue de façon à combiner assez heureusement ces deux éléments et au moment ou en matière de moteur le « sans soupape » est à la mode, il est intéressant de montrer comment M. Vincent (de Cardiff), inventeur de cette pompe, a, dans une voie parallèle, résolu un problème analogue.
- La pompe Rotoplunge consiste essentiellement en un tambour rotatif qui contient et entraîne, dans son mouvement, cylindres et pistons. Les cylindres sont alésés radialement dans le tambour qui est lui-même monté sur un axe recevant le mouvement
- Fig-. 2. — La pompe Rotoplunge. Vue en coupe.
- moteur. Les pistons sont mobiles de haut en bas dans les cylindres, mais naturellement entraînés avec eux dans leur mouvement de rotation autour de l’axe.
- Le tambour est monté avec son axe, ses cylindres et ses pistons à l’intérieur d’un carter. Il y tourne en formant joint sur les parois latérales dudit carter; sur la circonférence, au contraire, il tourne librement sauf en 2 points A et B situés aux extrémités opposées d’un même diamètre. >
- En chacun de ces deux points le carter présente
- une saillie symétrique épousant exactement la forme du tambour et formant joint. Dès lors le système est divisé sans communication possible en deux parties G et D entièrement indépendantes (fig. 2).
- Il suffit donc que le mouvement des pistons soit
- Fig. i. — Une pompe Rotoplunge en essai.
- tel que les fins de course, haute et basse, coïncident toujours avec les points A et B. Ce résultat est obtenu d'une façon extrêmement simple : le carter porte, sur chacune de ses parois, un chemin de roulement R excentré dans le plan A-B par rapport à l’axe du tambour d’une quantité égale à la moitié de la course prévue, et comme chaque piston est monté sur deux galets s’engageant dans ce chemin de roulement, il en résulte que, quel que soit d’ailleurs le sens de rotation du tambour, la pompe aspire d’un côté pour refouler de l’autre.
- Dans le cas, par exemple, où le tambour tourne dans le sens de la flèche, il est évident que chaque cylindre se remplit de A en B et se vide de B en À.
- En pratique, la pompe comporte deux séries de cylindres montés parallèlement dans le même carter, soit 12 cylindres par pompe et, dans ces conditions, le débit est remarquablement régulier, les pièces A-B formant joints sont disposées de façon à permettre, en cas de besoin, le rattrapage du jeu qui pourrait provenir de l’usure.
- D’après les essais, la nouvelle pompe est d’autant
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- plus intéressante qu’elle serait, paraît-il, capable d’aspirer et de refouler dans d’excellentes conditions de vide ou de pression. D’autre part l’absence de soupapes permet à cette pompe de débiter des eaux très boueuses. Enfin l’absence de vibration, due au débit régulier, est un sérieux avantage pour beaucoup d’emplois parmi lesquels figureraient, paraît-il, l’application à l’automobile sous forme de tramsmission hydraulique remplaçant à la fois l’embrayage et le changement de vitesse. Nous devons d’ailleurs signaler à ce sujet, à nos lecteurs que l’appareil que nous venons de décrire n’est pas sans ressemblance avec l’appareil Janney que nous décrivions récemment. C’est la même absence de distribution au moyen d’une couronne de cylindres
- et de pistons tournant ensemble, seulement, alors que dans l’appareil Janney la couronne porte des cylindres parallèles à l'axe, dans l’appareil Vincent, ces cylindres lui sont perpendiculaires. Quant au débit variable il est assez simple d’imaginer que l’appareil que nous venons de décrire permette de l’obtenir; il suffirait, par exemple, que l’excentricité du chemin de roulement fut capable d’être modifiée à volonté.
- Quel que soit d’ailleurs l’avenir de la nouvelle pompe comme changement de vitesse, il est bien certain que c’est, dès à présent, une pompe capable de rendre de réels services dans bien des cas et dont la conception originale vaut de retenir l’attention.
- J.-C. Séailles.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du a3 octobre 1911 (suite).
- Les poids atomiques et la théorie des ions. — M. Bouty fait connaître les résultats de recherches effectuées par MM. Fouard et de Tonnay-Charente relatives aux poids atomiques. Lorsque l’on sépare, au moyen d’une membrane, une solution d’une substance organique et une solution sucrée, on peut, par l’observation des phénomènes, déterminer le poids moléculaire de la substance organique. Avec des sels en dissolution, d’après la théorie d’Àrrhénius, une molécule de sel dissoute équivaut à deux molécules parce qu’elle est divisée en deux ions qui se comportent chacun comme une molécule. Or avec la plupart des sels on n’obtient pas ce résultat. Avec le sulfate de potasse la condition est satisfaite ; mais, avec le chlorure de sodium par exemple, une molécule saline, au lieu d’équivaloir à deux molécules de sucre, n’équivaut qu’à une molécule. L’expérience est plus compliquée avec le chlorure de baryum quand la dilution augmente, le poids moléculaire devrait diminuer; il commence par augmenter jusqu’à un maximum. L’auteur remarque que l’on s’appuie habituellement sur les expériences faites par Pfeffer avec du sucre ; mais Pfeffer a fait aussi des expériences sur l’azotate de potasse qui sont dans le sens de celles de MM. Fouard et de Tonnay-Charente. Quoi qu’il en soit il est certain que leurs recherches vont appeler l’attention sur la théorie des ions.
- Le ver de Cayor. — M. Bouvier présente une Note de M. Roubaud sur le ver de Cayor. On désigne, sous ce nom, la larve d’une mouche appelée Cordylobia anthropo-phagus. Cette larve attaque l’homme, surtout les indigènes de l’Afrique équatoriale qui sont moins protégés que les Européens par des vêtements. M. Roubaud, dans
- — Présidence de M. A. Gautier.
- un laboratoire installé à Bamako, a suivi toute l’évolution de la larve. La mouche pond ses œufs dans le sol. Les larves primaires qui sortent des œufs sont douées d’une grande force de résistance. Elles peuvent attendre pendant un temps assez long, sans prendre de nourriture, qu’un hôte susceptible de les recevoir passe à leur portée. Ces hôtes sont non seulement l’homme, mais les mammifères et les oiseaux. La larve se creuse un abri dans l’épiderme du tissu cutané et là prend une nouvelle forme. Elle détermine un furoncle qui grossit et dont elle finit par sortir pour se jeter dans la terre où elle devient pupe et sort à l’état d’insecte parfait.
- Météorite tombée en Égypte. — M. Stanislas Meunier communique une Note sur la composition d’une météorite tombée le 28 juin, près d’Alexandrie en Egypte. Cette météorite appartient à un type nouveau; elle est entièrement formée de pyroxène du type hypersthène.
- Une cause d’altération de l’indication de l’éleclro-mètre à cadran. — M. Bouty présente une Note de M. Villey, relative à une cause d’erreur de l’électromètre à cadran qui peut être appréciable ; dans les mesures de précision, on admet que la surface d’un corps conducteur est équipoteritielle ; cela est vrai, mais à la condition que ce corps ne présente pas d’altérations. Or, les aiguilles de l’électromètre sont généralement en mica argenté et, par suite, leur surface est assez facilement altérée. Dans ce cas elle n’est pas équipotentielle et de là, naît un couple parasite dont l’action est quelquefois plus importante que celle du couple parasite déjà connu.
- Ch. de Villedeuil.
- LA FORCE MOTRICE PAR LES RAYONS SOLAIRES
- L’idée d’utiliser directement la chaleur solaire à la production de la force motrice n’est sans doute pas de celles dont on dit qu’elles sont vieilles comme le monde. Cependant, elle a déjà tenté de nombreux inventeurs, au premier rang desquels il faut citer MM. Mouchot et Abel Pifre, dont l’inso-lateur, lancé industriellement en 1880, obtint des résultats intéressants.
- On sait que cet ingénieux appareil se compose essentiellement d’un réflecteur tronconique qui concentre les rayons de l’astre sur une petite chaudière cylindrique disposée sur son axe. Installé dans des régions très ensoleillées (Algérie, Égypte), cet inso-lateur a fourni normalement une puissance d’un cheval-vapeur avec un réflecteur d’une surface de 20 mètres carrés.
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- LA FORCE MOTRICE PAR LES RAYONS SOLAIRES = 367
- Il y a un peu plus de deux ans, nous eûmes' l’occasion de décrire ici môme un insolateur d’un système tout nouveau, inventé par M. Frank Shuman, et qui était le fruit de dix années d’études et d’expé-
- d’eau par minute à une hauteur de 10 mètres.
- L’agencement de M- Shuman, qu’il appelle pittoresquement un sun-poiver-plant (usine d’énergie solaire), se compose essentiellement de trois parties :
- Fig. i. — Aspect général de Vinstallation expérimentale de M. Shuman.
- riences. Avec cet appareil, l’ingénieur américain put obtenir normalement une force de trois chevaux et demi qui lui servait à actionner une pompe.
- 1° Y absorber, où se concentre la chaleur solaire et où s’élabore la vapeur; 2° le moteur, qu’actionne la vapeur ainsi produite; 5° le condenseur de vapeur,
- Un tel résultat ne pouvait qu’encourager M. Shuman à mettre son invention au point, et, à première vue, il semble qu’il y ait réussi, puisque sa nouvelle machine a pu actionner durant cinq semaines une pompe qui élevait 15500 litres
- qui permet d’utiliser indéfiniment la même eau.
- La première partie, qui est, si l’on peut dire, l’âme même de l’invention, mérite une description détaillée. Cet absorbeur se compose de séries d’éléments identiques entre eux, constitués chacun par
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- 368== LA FORCE MOTRICE PAR LES RAYONS SOLAIRES
- une boîte métallique, plate et de forme rectangulaire, et dont l’intérieur est divisé en alvéoles qui la font ressembler à une gaufre gigantesque. L’eau d’alimentation circule sur ces alvéoles.
- Ce premier récipient métallique est enfermé dans une boîte en bois, plate elle aussi, et fermée par un couvercle composé de deux vitres séparées par un intervalle de 0 m. 025 rempli d’air. Pour lutter avec plus d’avantage contre la perte de chaleur par radiation, le fond de ces boîtes a été muni de deux feuilles de carton imperméable à l’eau, séparées par une couche de liège pulvérisé épaisse de 0 m. 05.
- Ces boîtes sont montées sur des supports qui
- une conduite principale, large de 0 m. 20 dans l’installation actuelle, et qui amène la vapeur à la machine proprement dite.
- Nous n’avons pas à décrire ce moteur à vapeur, qui marche à basses pressions, et est d’un type déjà employé dans l’industrie. Comme nous l’indiquions plus haut, il est en connexion avec un condenseur, d’où l’eau est renvoyée par une pompe dans le réseau des absorbeurs. L’eau d’alimentation circule donc dans un circuit continu fermé, ce qui lui évite de grands écarts de température.
- Nous avons dit que M. Shuman a utilisé la force motrice produite par son insolateur à actionner une
- Fig. 3. — Collecteur de vapeur en communication avec les absorbeurs de chaleur solaire.
- les élèvent à 0 m. 75 au-dessus du sol, et qui permettent, en outre, de les incliner de telle façon qu’elles reçoivent perpendiculairement les rayons du soleil. Un mécanisme très simple permet de modifier aisément leur inclinaison, et sans grande perte de temps.
- Dans le but d’utiliser plus efficacement la chaleur solaire, l’inventeur a monté des miroirs plans, de fabrication économique, sur les faces latérales de ces boîtes, comme on peut le voir sur nos photographies. Ces rayons réfléchis contribuent à l’évaporation de l’eau contenue dans les alvéoles des récipients métalliques. Ceux-ci sont pourvus chacun de deux tuyaux servant respectivement à l’alimentation d’eau et à l’évacuation de la vapeur. Les tuyaux à vapeur des divers éléments sont en connexion avec
- pompe d’un débit important. Son installation actuelle sera bientôt transportée en Égypte, où l’on espère que son rendement sera supérieur à celui qu’elle donne en Pennsylvanie. L’Égypte est une des régions du monde les plus ensoleillées, et la température moyenne y est très supérieure (de 8 à 10 degrés) à celle qui règne dans cette partie de l’Amérique.
- L’inventeur croit que son système rendra de grands services à des pays comme l’Égypte, où les combustibles de toute nature sont rares et coûteux, et où sa machine, qui n’emprunte son énergie qu’au soleil, pourra fonctionner régulièrement d’un bout de l’année à l’autre. Elle trouvera sa principale application dans l’irrigation, en s’accouplant à des pompes élévatoires. J. d’Izier.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahïïre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2007.
- Il NOVEMBRE 19ll./p
- & fl
- POSTES RADIOTELEGRAPHIQUES DE L’ARMÉE ANGLAISE
- On connaît trop l’importance des postes radioté-légraphiques dans les usages militaires pour qu’il y ait lieu de reprendre à nouveau l’exposé de leur utilité.
- L’une des applications les plus intéressantes de la radiotélégraphie dans l’armée est le service des communications pour les opérations de reconnaissance de la cavalerie ; c’est aussi l’une des plus délicates ; car, si l’on veut que les instruments y aient une réelle efficacité, il faut que, tout en possédant une portée suffisante, les appareils soient à la fois assez fractionnés pour que le transport n’en présente pas de difficulté, et d’un montage assez aisé pour que l’installation soit mise en ordre de fonctionnement en quelque sorte instantanément.
- L’armée anglaise expérimente depuis quelques mois de nouveaux appareils spécialement étudiés à ce double point de vue par la compagnie de radiotélégraphie Marconi, des instruments de ce genre sont aussi essayés en Espagne et en Turquie et le gouvernement des Indes vient de décider d’en acquérir deux équipements.
- Dans leur forme actuelle, les postes dont il s’agit se composent essentiellement de deux mats démontables servant à supporter une antenne horizontale Marconi, d’un groupe générateur produisant le courant électrique nécessaire pour le fonctionnement des appareils, des instruments de transmission et de réception radiotélégraphiques ordinaires et d’une prise de terre convenable.
- armée. — ae semestre.
- Ces différents constituants se répartissent, pour le transport, en quatre charges, disposées aussi judicieusement que possible sur quatre selles spécialement appropriées à cette destination (fig. 2) ; l’empaquetage et la liaison sont faits avec un soin minutieux, de manière qué les appareils puissent être enlevés et assemblés, puis remis en place dans le délai le plus court, le montage et le démontage d’une station ne pouvant exiger plus d’une dizaine de minutes ; les quatre selles solidement attachées se détachent rapidement avec l’outillage qu’elles supporlent et sans qu’il doive être touché en quoi que ce soit aux instruments.
- Aucune des charges ne pèse plus de 85 kg 1 /2 et les chevaux qui les portent ne sont donc pas plus chargés que les chevaux montés. Le poids total est de 500 kg, la portée de transmission garantie est de 40 à 50 km, suivant la nature du terrain,' les communications aboutissent d’ailleurs régulièrement à des distances beaucoup plus grandes — allant jusqu’à 200 km —; détachés des selles, les appareils peuvent être placés sur une voiture légère, qu’un cheval suffit à tirer. .. > .
- Les mats qui, dressés, ont 9 m. de hauteur, sont formés chacun de six sections entièrement semblables les unes aux autres et par conséquent interchangeables. Us sont fixés avec la prise de terre,' sur une selle spéciale contre laquelle ils s’attachent au moyen de courroies munies de leviers de tension à fermeture automatique ; grâce à ce mode de fermeture et à la forme des selles, la mise en place et
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- Fig. i. — Cheval portant la première partie de l’équipement.
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- POSTES RADIOTÉLÉGRAPH1QUES DE L’ARMÉE ANGLAISE
- l’enlevage des mâts sont extrêmement rapides, bien que les pièces soient fixées avec le maximum de sûreté. Le poids brut de cette partie de l’équipement, selle comprise, est d’environ 85 kg 1/2 la selle pèse 51 kg 1/2.
- Le groupe générateur fournissant l’énergie électrique se compose d’un petit moteur à pétrole refroidi par circulation d’air et d’une petite génératrice.
- Ces deux appareils sont montés sur une même selle (fîg. 4) qui leur sert de bâti, l’une à gauche, l’autre à droite et, pour les mettre en service, les opérateurs n’ont qu’à enlever la selle du dos du cheval, la placer par terre et d’établir, entre le moteur et la dynamo, un accouplement formé d’un arbre auto-réglable. Le poids de la selle est d’environ 24 kg 3/4 ; avec les outils et accessoires répartis des deux côtés de la selle, la charge est en tout de 85 kg 1/2 environ.
- Le moteur est à deux cylindres horizontaux opposés, il est équilibré de façon que, même à la vitesse maxima, il ne produise pas de vibrations et puisse fonctionner sans que la selle doive être attachée.
- La circulation d’air qui le refroidit est produite par un petit ventilateur monté sur le volant: le réglage est assuré par une soupape à commande électrique qui maintient la vitesse invariable, indépendamment de la charge. Le graissage se fait automatiquement ; il est muni d’un réglage instantané.
- La génératrice électrique est constituée par un alternateur auto-excitateur, c’est-à-dire ne demandant pas de source de courant électrique extérieure pour la production du champ inducteur. Elle est munie d’un câble souple, armé, d’une quinzaine de mètres, ce qui permet de la placer à une certaine distance du poste radiotélégraphique.
- L’arbre de couplage est un arbre télescopique, terminé à chaque bout par un joint universel; il est mis en place ou enlevé en quelques secondes {fi g. 4).
- Le poste proprement dit est divisé en deux parties : l’antenne, avec les dispositifs électriques qui en font directement partie, et les instruments radiotélégra-phiques.
- L’antenne est enfermée avec ses accessoires et certaines' parties du support dans deux fortes caisses en fibre (fîg. 5); chaque caisse, pleine, pèse 32 kg approxi-mati vement ; comme le poids de la selle même
- Fig. 3. — Vue d’une station en fonctionnement.
- est de 18 kg la charge totale pour cette partie est de 82 kg. L’Une des caisses, celle de droite, contient le fil d’antenne bobiné sur deux rouets et le circuit oscillateur primaire complet placé dans une boite. L’autre caisse, celle de gauche, contient les piquets et les étais des mâts, les accessoires de réserve des mâts et un marteau. Les deux caisses sont attachées sur la selle au moyen de crochets et sont solidement tenues en place à l’aide de courroies.
- Les appareils radiotélégraphiques sont également enfermés dans deux boîtes, pesant approximativement 53 kg chacune, ce qui donne un poids total de 66 kg. La boîte de droite contient le transformateur; la boîte de gauche contient l’ensemble des appareils de réception et de manipulation, avec le secondaire du transformateur d’oscillateur, ainsi que toutes les parties de réserve. Ces deux boîtes sont fixées sur la selle de la même façon que celles contenant l’antenne et ses accessoires.
- La prise de terre s’effectue au moyen d’un filet métallique; on le déroule, au moment voulu, sur le sol et on le relie aux appareils récepteurs, à l’aide d’un cordon souple terminé par une fiche s’introduisant dans un socket.
- Pour le travail, les trois boîtes contenant les appareils radiotélégraphiques sont placées l’une au-dessus de l’autre ; la boîte supérieure s’ouvre, une paroi se rabat pour former table et les autres constituent une petite cabine protégeant l’opérateur.
- Au point de vue technique, l’une des particularités essentielles des nouveaux appareils est la perfection de l’accord réalisé pour le récepteur.
- D’après les spécifications anciennes des autorités militaires, les postes destinés à l’armée devaient être réglés de telle façon qu’une modification de 5 pour 100 de la longueur d’onde dans le réglage du récepteur devait pouvoir rendre les signaux illisibles, un changement correspondant pour le transmetteur rétablissant la lisibilité.
- Le but de cette prescription était d’empêcher l’ennemi d’interrompre les relations entre postes ; mais, pour y satisfaire, on établit des transmetteurs
- à accord très précis, dont la qualité la plus claire était de ne pas troubler les relations étrangères, sans empêcher les interférences de la part des postes ennemis : les récepteurs n’étaient plus atteints par les ondes du transmetteur lorsque celles-ci étaient modifiées de plus de 5 pour 100; mais ils étaient
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- LA GÉOLOGIE COMPARÉE DES CORPS CÉLESTES —------371
- largement influencés par les stations commerciales.
- Utilisant des transmetteurs à accouplement relativement fort, émettant des ondes à amortissement accentué, et pourvues de récepteurs bien accordés, ces stations commerciales pouvaient maintenir leurs communications dans de bonnes conditions, tandis qu’elles nuisaient aux stations militaires; celles-ci se seraient donc trouvées désavantagées vis-à-vis d’un ennemi qui se fût contenté de postes ordinaires.
- En outre, il a été reconnu qu’avec les postes à transmetteurs à accord parfait, la moindre erreur de réglage occasionnait une forte diminution dans l’intensité des signaux reçus et pouvait même rendre la communication impossible; enfin, le fonctionnement n’était réellement bon qu’à la condition que le service fût assuré par des opérateurs experts et
- que l’on utilisât comme terre, une capacité, de façon à maintenir la longueur d’onde de l’antenne exactement constante; en campagne, le temps fait défaut pour procéder aux opérations de réglage ; au surplus, comme il faut se contenter d’un nombre relativement limité de longueurs d’ondes, chaque poste éprouvait des difficultés à attirer l’attention de celui avec lequel il voulait communiquer lorsque plusieurs postes se trouvaient dans la même zone.
- Pour remédier à ces inconvénients, les postes actuels sont munis d’un transmetteur à accord non parfait, mais le récepteur peut être réglé avec une précision extrême pour toute longueur d’onde désirée; les circuits de transmission sont munis d’une clef à trois directions et ils sont à même de donner, suivant la position du commutateur, trois longueurs d’ondes différentes. H. Marchand.
- LA GÉOLOGIE COMPARÉE DES CORPS CÉLESTES
- Le mot de géologie appliqué au Soleil ou à la Lune est trop évidemment impropre pour que j’essaye de le justifier. Il fait néanmoins, je crois, comprendre l’objet de cet article, qui est de comparer sommairement à la structure de la Terre celle des astres, sur lesquels nous possédons quelques observations un peu précises.
- Notre Terre n’est, en effet, qu’un cas particulier dans un ensemble immense, où les mêmes lois, qui ont agi sur elle et déterminé sa constitution, ont dû évidemment exercer une action analogue, sinon identique, sur d’autres astres. Un système solaire, tel que le nôtre, devrait, à lui seul, si nous en avions une connaissance plus complète, éclaircir bien des difficultés que présente pour nous l’interprétation des phénomènes cosmiques auxquels la Terre a été et reste soumise, et cette étude serait encore singulièrement facilitée si, sortant de notre système solaire, nous pouvions explorer les autres soleils. Il semble logique d’admettre que, dans le nombre infini des astres, tous les cas que peut présenter l’évolution de la matière sidérale doivent être simultanément représentés à tous les stades de leur évolution. Nous aurions ainsi directement sous nos yeux le passé de la Terre et son avenir, à la condition de savoir les reconnaître et nous ne serions plus réduits aux hypothèses invérifiables
- qu’est trop souvent forcée d’admettre notre géologie. En particulier, la métallogénie aurait, après la tectonique, à profiter d’une semblable étude astronomique. Cette science est, en effet, naturellement amenée à spéculer sur des états internes de notre planète, actuellement inaccessibles pour nous et sur des états passés remontant au temps où la Terre était encore en fusion, afin de chercher la façon dont ont pu s’opérer les primitives opérations de métallurgie interne qui ont amené, par étapes successives, le groupement actuel des métaux. Or, ces états passés et ces distributions internes, nous pouvons, dans une certaine mesure, en avoir une idée grâce aux procédés de la physique moderne appliqués au Soleil, à Mars, à la Lune, aux étoiles. Ce qui, dans le temps, s’est succédé en un même point, nous arrivons ainsi, dans un même temps, à le retrouver en divers points de l’espace.
- Sans doute, dans tous ces corps célestes, c’est partout la zone extérieure seule qui nous apparaît. Mais c’est déjà beaucoup de pouvoir comparer entre elles ces écorces superficielles d’astres qui se refroidissent ou s’échauffent, en les observant à divers degrés de leur évolution, comme l’analyse spectrale et l’examen spectrohéliographique commencent à nous en donner le moyen.
- Le premier fait, très général, qui frappe d’abord
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- dans l’examen des corps célestes, c’est leur sphéricité. On remarque ensuite un aplatissement ordinaire des pôles, avec une concentration de matière à l’équatelir, dont les anneaux de Saturne sont la forme la plus manifeste. Il est difficile de ne pas en conclure l’idée d’une fluidité première, qui a été, en effet, admise par tous à peu près sans conteste et que l’on peut ensuite retenir comme un fait presque démontré, quand on revient à l’étude de la Terre. Nous allons retrouver, dans le détail, l’influence de la rotation autour d’un axe, qui tend généralement à déterminer une disposition zone'e en zones parallèles à T équateur, aussi bien sur le Soleil et Mars que sur les plus anciennes cartes paléogéographiques représentant le passé de la Terre.
- Un autre fait intéressant, c’est la tendance qui se manifeste, pour tous les éléments de poids atomique léger, à s’écarter vers les zones périphériques. Nous assistons, partout où l’état de volatilité le permet, à
- une enveloppe lumineuse de vapeurs incandescentes, soumises à des mouvements tourbillonnaires, avec développement de charges magnétiques. La première zone incandescente, celle de la photosphère, paraît formée surtout de fer, puis de magnésium, de nickel, de calcium, d’aluminium, de sodium, d’hydrogène, d’hélium, de traces de manganèse, cobalt, titane, chrome et étain, enfin de quelques corps non identifiés. Les protubérances, ou floculi, de la chromosphère, représentés par notre figure 1 comprennent des nuages tourbillonnants d’hydrogène1, de l’hélium, peut-être de l’argon, des nuages incandescents de vapeurs de calcium flottant à plusieurs milliers de kilomètres de hauteur et quelques-uns des métaux précédents, sodium, magnésium, etc. Dans ces conditions d’ignition, on est conduit à penser que toute cohésion doit être détruite et que la gravitation doit jouer un rôle inférieur à celui de la force répulsive-qui accompagne la radiation lumineuse.
- Fig. i. — Protubérances solaires vues le 12 avril igo5. (Photo Rudaux.)
- une classification approximative des éléments dans l’ordre de leurs poids atomiques, suivant une loi que j’ai énoncée autrefois1. La conséquence en est que les astres doivent s’appauvrir peu à peu en éléments légers, toujours en fuite vers l’espace. C’est pourquoi de petits astres à peu près morts, comme la Lune, ont perdu depuis longtemps presque entièrement leur enveloppe de principes volatils et de vapeur d’eau; c’est pourquoi une fuite semblable doit se produire sur la Terre, qui s’appauvrit progressivement en hydrogène, envolé dans les espaces interplanétaires2 et, par suite, en vapeur d’eau, dont cet hydrogène, soustrait à ses combinaisons possibles avec l’oxygène, était le résidu.
- Envisageons maintenant le Soleil, qui est le représentant le plus accessible pour nous de l’état igné. Un des résultats les plus importants de son étude est qu’il y a là, suivant toute apparence, une masse pâteuse interne formant un noyau obscur dont la température, d’après les dernières mesures, ne dépasserait peut-être pas 5500° ou 4000° et, tout autour,
- t. La Science géologique, ch. xv. ..
- 2. Voir à ce sujet, dans lo numéro du 28 octobre, l'article de M. Trollcr sur la composition de la haute atmosphère terrestre et son enrichissement probable en hydrogène.
- D’autre part, le rayonnement extérieur, qui refroidit la surface et qui y provoque peut-être des condensations et des combinaisons chimiques, détermine des circulations verticales, par suite desquelles,, en des zones limitées, se produisent des apports du centre à la périphérie, des éruptions de vapeurs métalliques centrales, qui doivent nécessairement rendre l’enveloppe extérieure hétérogène. La localisation des taches solaires suivant des bandes très limitées des deux côtés de l’équateur en est la conséquence. Le soleil accuse déjà cette disposition zonée par bandes équatoriales qui est, dans l’histoire ancienne de la Terre, le trait le plus saillant, le plus persistant, malgré toutes les déformations dissymétriques produites dans la suite par les transformations internes, les plissements et les effondrements.
- Supposons maintenant que le Soleil vienne à se solidifier extérieurement, comme cela a eu lieu pour la Terre et comme il est probable que cela se produira un jour pour lui, puisque la conservation de son énergie calorifique constitue un paradoxe méca-
- t. On a pu, récemment, par le phénomène de Zecman, déceler, dans ces tourbillons, des intensités maguèliques de 4500 gauss.
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- nique dont on est re'duit à chercher l’explication dans l’intervention du radium. Nous aurons alors une croûte ferro-magnésienne et calcaire dans laquelle on reconnaît mal les trois éléments essentiels de l’écorce terrestre, le silicium, l’aluminium et l’oxygène1, peut-être volatilisés dans la photosphère sans y être discernables, mais où on retrouve le magnésium et le nickel comme dans nos roches
- lins, le calcium, le magnésium, et les métalloïdes.
- On voit aussitôt l’intérêt que peut offrir cette comparaison avec la Terre. Elle fait cependant ressortir avec celle-ci deux différences apparentes, utiles à mettre en relief : tout d’abord, la présence sur le Soleil d’un certain nombre de corps non identifiés sur la Terre, dont la proportion diminue, il est vrai, chaque jour; ensuite la différence de composition
- Fig. 2. — Aspects divers de la Lune. — i. Le cirque lunaire Clavius. — 2. Le mur Droit. — 3. Modelé des « mers ». La mer des Crises vue sous un éclairage très oblique au coucher du Soleil, accusant les ombres portées par le bord accidenté du cirque vers la gauche. — 4. La vallée des Alpes. — 5. Cirque ébréché enseveli Fracastor, sur les bords de la « Mer de Nectar ». La partie sud de ce cratère est noyée sous une grande coulée à apparence horizontale (très irrégulière en réalité) qui occupe toute la mer du Nectar. (D’après des photographies Rudaux.)
- profondes. Cette écorce sera grossièrement distribuée par zones parallèles à l’équateur et présentera, en certains points d’élection, des concentrations métalliques assimilables à des sortes de bouffées. Au-dessus il existera, avec tendance probable à la condensation, une atmosphère d’hydrogène, d’hélium et des combinaisons diverses entre les métaux alca-
- 1. Le rôle de l’oxygcnc dans le Soleil reste douteux, les raies d’origine tellurique venant s’interposer.
- que l’enveloppe solaire semblerait devoir présenter avec l’enveloppe terrestre. Malgré tout le désir instinctif que nous pouvons avoir d’imaginer l’unité première de l’univers cosmique, on est en droit de supposer qu’avant la séparation des parties qui ont formé les divers éléments du système solaire, s’il existait déjà l’équivalent de nos éléments chimiques actuels, ces éléments ont pu se diviser inégalement entre les divers astres, un peu comme nous imaginons une localisation originelle de métaux en certains points
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- de la Terre. L’étonnant n’est pas qu’il y ait, entre la constitution chimique de la Terre et celle du Soleil, quelques différences, peut-être seulement apparentes : c’est beaucoup plutôt qu’il apparaisse aussitôt entre eux tant de ressemblances et que notre petite Terre nous fournisse, comme dans un musée, des échantillons de la plupart des éléments chimiques existant dans l’univers.
- Si on étend ses investigations à d’autres soleils plus lointains, on retrouve quelque chose d’analogue. Ainsi, dans une étoile temporaire de la constellation du Cygne, on a pu expliquer l’éclat momentané par l’inflammation subite d’un tourbillon d’hydrogène, analogue à ceux qui se produisent à la surface du Soleil et, à côté de cet hydrogène, on a reconnu l’hélium, le magnésium, le sodium, etc.
- De même pour les comètes. Quand on a, par exemple, en 1910, étudié la comète de Ilalley, on y a constaté que la tête était surtout formée de cyanogène et d’hydrocarbures, tandis que la queue présente, avec quelques hydrocarbures, une proportion dominante d’oxyde de carbone. Les raies du sodium ont été également bien caractérisées.
- Passons maintenant aux planètes. Ici l’analyse chimique ne sera plus guère applicable, mais nous aurons à comparer la structure produite par le refroidissement avec celle de la Terre.
- Cette étude a été surtout faite pour la Lime. Dans l'examen de notre satellite, ce qui frappe aussitôt, c’est la grande quantité de cirques à arêtes plus ou moins vives' (fig. 1 et 5) et, d’une façon plus générale, c’est la forme circulaire de la plupart des contours, où cependant des accidents rectilignes sont à noter, comme le « mur droit» (Straight WaM) (fig. 2) qui constitue une dénivellation brusque, une sorte de faille de 100 km de long sur 300 m. de haut, ou encore celui qu’on appelle la Grande Vallée (fig. 4) dans le massif dit des Alpes : vallée de 70 km de long sur 10 de large et 3 de profondeur, comme enfin le remarquable réseau d’accidents orthogonaux autour de Herschel et Arzachel. Il est impossible, en voyant cette surface criblée de pustules, de ne pas songer à la solidification d’une croûte de scorie traversée par des sortes d’immenses bulles gazeuses qui viennent. éclater au dehors 1 et, si cette idée n’a pas été plus généralement admise du premier coup, c’est qu’on est parti de l’idée préconçue qu’il n’avait jamais existé ni air ni eau à la surface de la Lune. On arrive, au contraire, à s’imaginer une croûte mince se solidifiant par la juxtaposition de compartiments polygonaux2, puis se plissant par l’effet de la contraction interne de manière à former des montagnes de 2000 m., des intumescences volcaniques suivies d’affaissements, des projections de cendres et des
- 1. Une théorie bien bizarre de T. J. J. See (Researches on the Evolution of the stellar Systems) voudrait voir, dans les cratères lunaires, les empreintes d’un bombardement produit à la surface de la Lune par des chutes d’astéroïdes. Ce seraient les équivalents des empreintes laisséés par des gouttes de pluie dans une vase molle.
- épanchements, l’augmentation progressive d’épaisseur de la croûte amenant, comme sur la Terre, la localisation de plus en plus grande des dislocations, enfin l’atténuation de la pesanteur permettant la disparition complète des principes légers dans l’espace. Des cassures rectilignes, reliant entre elles des cratères, sont l’indice du phénomène profond, source des épanchements volcaniques superficiels, qui nous échappe sur la Terre. Ailleurs, comme sur la figure 5, une moitié de cratère semble s’être affaissée pour subir l’envahissement d’une coulée de lave. L’absence de condensation aqueuse abondante au-dessus de cette croûte et celle de toute sédimentation résultante, ont laissé la structure ignée partout visible et supprimé le modelé extérieur qui semble, au contraire, la caractéristique de la Terre et qui y masque trop la structure profonde.
- Il est probable, par comparaison, que la proportion des silico-aluminates doit prédominer, la silice partant d’un minimum dans le Soleil pour arriver ici à un maximum en passant par la Terre. L’action de la Lune sur le magnétisme laisse supposer de plus que ces silicates, comme ceux des parties profondes de la Terre, doivent être fortement ferrugineux. On est même, par de curieuses expériences sur le spectre infra-rouge, arrivé à constater que la réflexion de la lumière se fait, sur la Lune, dans les mêmes conditions que sur nos laves terrestres.
- Cette conservation d’un appareil volcanique extérieur et l’absence d’érosion laissent supposer que les phénomènes métallogéniques visibles à la surface de la Lune doivent être d’un ordre superficiel. Comme ces apparences volcaniques nécessitent un dégagement de principes volatils, si momentané qu’ait pu être celui-ci, on admettrait volontiers qu’il a pu s’y produire un apport métallique vers la superficie analogue à celui que nous trouvons habituellement dans nos grands champs volcaniques tertiaires et, si nous voulons hasarder une hypothèse digne des romans de Wells, la zone métallogénique, à laquelle la Lune doit nous faire penser, est celle du Mexique, avec prédominance des métaux précieux.
- Mars, sur lequel on discute tant, a des chances pour être beaucoup plus analogue à la Terre et à la Lune qu’on ne l’estime d’ordinaire. Il est bien probable que l’illusion de ses fins canaux mobiles est créée par des traînées de taches que l’œil fatigué et suggestionné de l’observateur groupe plus ou moins arbitrairement et que sa structure réelle se borne à quelques grandes dépressions volcaniques ou à des zones marines, comme pourraient en donner notre Méditerranée ou notre Atlantique : taches dont la principale (dite Sinus Sabeus, M. Sire-mum, Mare Gimmérium, etc.), forme, en effet, une traînée équatoriale assimilable à notre Méditer-
- 2. On a, pour reproduire l’aspect de la Lune, répété une vieille expérience de Chancourtois, qui laissait se dégonfler un ballon recouvert de cire et déterminait ainsi un premier réseau de rides dessinées grossièrement, des polygones à quatre, cinq ou six côtés.
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- ranée. Vers le Sud, il est frappant, sur les derniers planisphères1 2 * *, de voir les compartiments antarctiques présenter la même torsion tous dans le même sens (Arabia, Chryse) que ceux de la Terre, tandis qu’au Nord apparaissent, comme sur la Terre également, un certain nombre de taches continentales placées à la suite les unes des autres et séparées par des sillons méridiens. Il semble donc que la structure de Mars ait, comme celle de la Terre, subi, postérieurement à sa consolidation première, le jeu des plissements, des éclatements et des sédimentations. On constate d’ailleurs autour de Mars une atmosphère avec de la vapeur d’eau8.
- Les autres planètes nous sont trop peu connues physiquement pour pouvoir raisonner sur elles. En ce qui concerne Vénus et Mercure, Poynting est
- arrivé à calculer que la température moyenne extérieure de la Terre étant de 16° et celle de Mars de 9°, celle de Vénus devait être de 66°, celle de Mercure de 193°. On a retrouvé, sur Vénus, les taches polaires brillantes, attribuables à des banquises, qui sont une des caractéristiques de Mars et une atmosphère très chargée de vapeur d’eau. Sur Mercure, la lumière solaire se reflète dans des conditions qui rappellent la Lune.
- De Saturne, nous n’avons à reténir qu’un fait, c’est l’existence des anneaux formés, suivant toute vraisemblance, de particules matérielles solides discontinues, séparées par des intervalles très grands relativement à leurs dimensions : autrement dit, d’innombrables satellites décrivant chacun leur orbite. L. De Launay.
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- La. fondation d’un observatoire populaire peut être considérée comme une victoire de l’astronomie et mérite toujours, ne serait-ce qu’à ce titre, d’être signalée. Il est, en effet, intéressant de constater que, tandis que la science d’Uranie trouve un accueil peu favorable dans les programmes de renseignement officiel, alors qu’elle est impitoyablement chassée de ses anciens asiles, par exemple de l’Ecole polytechnique et du Con-servatoire des Arts et Métiers, des initiatives privées, au contraire, lui offrent une large protection, et, à côté des installations grandioses de l’Amérique, dues aux libéralités des Mécènes milliardaires du Nouveau Monde, nous voyons se dresser un peu partout de modestes observatoires qui doivent leur existence à l'activité désintéressée d’esprits dévoués au progrès.
- L’exemple donné par la Société astronomique de France dont on célèbre cette année le vingt-cinquième anniversaire, et qui a ouvert dans Paris, à l’hôtel des Sociétés Savantes, un observatoire popu-
- 1. Voir La Nature, 19 mars 1910, p. 245 et 17 juin 19H.
- 2. Déjà l’atmosphère de Mars contient beaucoup moins
- d’oxvgène et d’eau que celle de la Terre (La Nature, 1er juil-
- let 1911).
- laire à la portée de tous, a inspiré d’autres créations analogues, tant chez nous qu’à l’étranger. Les Sociétés d’astronomie de Toulouse, de Lyon, de Bordeaux, de Rouen, d’Amiens, marchent sur ses traces. Les Sociétés Flammarion de Marseille, de Montpellier, de Bâle, de Roumanie, d’Espagne, de Colombie, du Mexique, sont fondées dans le même esprit. Elles rendent le firmament accessible aux étudiants, aux amateurs d’astronomie, à tous ceux qu’attire le mystère de la voûte étoilée. A Bruxelles, à Berlin, à Saint-Pétersbourg, à Zurich, etc., existent également des observatoires populaires qui rendent d’importants services.
- Le dernier né est celui de Munich, inauguré le 15 décembre 1910, sur le faîte du Musée allemand, dans la Zweibrückenstrasse (rue des Deux-Ponts).
- Ici, comme à Zurich, les organisateurs du nouvel établissement ont songé à lui attribuer un double emploi, c’est-à-dire à l’utiliser de jour comme un belvédère duquel on pourrait dominer les environs, les campagnes de la belle cité bavaroise, et la nuit comme un observatoire astronomique. Dans ce but, leurs plans comprenaient une grande tour s’élevant bien au-dessus du bâtiment primitif, et du sommet
- Fig. i. — Aspect de l’Observatoire avec la coupole.
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- de laquelle la vue se serait étendue sur de vastes espaces, terrestres, et célestes. Mais ils avaient compté sans l’aréopage artistique de Munich, qui se montra intraitable et condamna la tour. Munich est, en effet, un centre d’art célèbre qui tient à sa renommée, et sa Commission d’architecture, pour l’embellissement de la ville, s’est formellement opposée à ce que la construction projetée dépassât en hauteur le niveau maximum accordé aux toitures des maisons. De ce verdict, l’œuvre pâtira. On a cherché des compensations dans l’installation de l’observatoire.
- L’édifice, sans proportions monumentales, est
- Cette plate-forme est aménagée avec deux lunettes de Merz et une de Fraunhofer, employées la nuit pour les observations célestes, et le jour pour contempler les magnifiques paysages des Alpes qui se déroulent au loin; une lunette stéréoscopique de Cari Zeiss et une lunette binoculaire de Gœrz ; un gnomon, consistant en un obélisque de pierre haut de 2 m. et se terminant par une boule dont la projection d’ombre, tombant exactement sur la ligne méridienne, coïncide avec le moment où le soleil atteint le point le plus élevé de son cours apparent et marque le temps de midi. Un indicateur d’ombre lui est adjoint, sous forme d’une banderole graduée,
- Fig. 2. — Le musée astronomique de VObservatoire populaire de Munich.
- donc coiffé simplement d’une coupole métallique, mesurant 4 m. 60 de diamètre, qui repose sur une tourelle de pierre et abrite le principal instrument actuel, un réfracteur de la maison Steinheil, monté équatorialement, dont, l’objectif mesure 122 mm. de diamètre et 2 m. 20 de longueur .focale. Cet instrument qui supporte des grossissements de 320 fois dans les conditions ordinaires et de plus de 600, dans les circonstances atmosphériques exceptionnellement favorables, rapprochant par exemple la lune' à 1200 km dans le premier cas, à 600 dans, le second, n’est que provisoire ; il sera remplacé prochainement par un autre beaucoup plus puissant.
- Une terrasse occupant une surface de 55 m. carrés, et située à l’ouest de la coupole avec laquelle elle communique, découvre un panorama splendide.
- longue de 7 m., étendue exactement dans le plan du méridien. Comme chacun sait, la longueur de l’ombre à midi varie suivant les saisons, avec la hauteur du soleil dans le ciel ; elle atteint son maximum le 22 décembre, au solstice d’hiver, et son minimum le 21 juin, au solstice d’été. Les différentes longueurs d’ombre étant inscrites sur la banderole pour diverses époques de l’année, on obtient à la fois l’heure de midi et la date.
- La terrasse porte en outre une horloge équatoriale solaire dont le .cadran rond est fixé parallèlement à l’équateur de notre planète et qui comprend, comme accessoires, trois petits globes terrestres destinés à des expériences démonstratives, permettant de voir comment en été le soleil est au-dessus de l’équateur, et en hiver, au-dessous.
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- Fig. 3. — Vue de la terrasse et des instruments qu’elle porte : a, gnomon ; b, horloge équatoriale ; c, cadrans solaires; d, chronomètre solaire; e, lunette stéréoscopique; f, lunette binoculaire.
- Deux cadrans solaires, l’un vertical, l’autre horizontal, et un chronomètre solaire, d’après le modèle de Gibbs, donnant le temps moyen de l’Europe centrale, complètent cette installation en plein air. En cas de mauvais temps, les instruments mobiles sont rentrés sous un abri entièrement vitré, de l’intérieur duquel on peut, à l’occasion, faire aussi des observations.
- Une autre petite construction, couverte également d’un toit vitré, renferme une lunette méridienne de Ertel, un ancien instrument méridien provenant de l’Observatoire de Würzbourg et une pendule astronomique, de Rie lier, avec chronogra-phe de Wetzer. Cette chambre méridienne contient encore un ; planisphère céleste en verre qui montre les étoiles visibles chaque jour de l’année pour le ciel de Munich, ainsi que différents tableaux démonstratifs pour des expériences d’astronomie pratique.
- Pour terminer cette description sommaire, ajoutons que cet obser-. vatoire populaire possède un petit musée fort intéressant qui raconte par l’image, aux yeux des visiteurs, l’histoire de l’astronomie depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. U y a là, notamment, des représentations mobiles de l’illusoire système du monde de Ptoléme'e et du véritable système proclamé par Copernic. Un planisphère suspendu au plafond montre le mouvement de la Terre autour du
- soleil, la marche de la lune autour de nous et la production des éclipses. On y trouve aussi toute la
- série des , instruments d’observation, depuis les premiers ca-drans solaires, les antiques sphères armillaires, les astrolabes jusqu’aux premières lunettes du xvne siècle, ainsi que des photographies, des modèles réduits des instruments les plus modernes, qui permettent de suivre les progrès de l’optique. Enfin les principaux résultats des recherches astro-
- Fig. 4. — Équatorial construit par la maison Steinheil.
- nomiques y sont exposés par une. abondante documentation photographique. On voit que ce nouvel établissement réalise, dans sa simplicité, un excellent observatoire populaire, voué aux amis de la science,. aux débutants ; il est d’ailleurs ouvert gratuitement au public les jours de temps clair, de 9 h. du matin à 6 h. 50 de l’après-midi, et quatre fois par semaine jusqu’à 9 h. 30 du soir, de même lorsque des phénomènes célestes d’un intérêt spécial sollicitent l’attention des observateurs.
- On ne peut que saluer avec sympathie de pareilles tentatives d’enseignement astronomique, dont l’histoire des sciences nous a plus d’une fois montré l’utilité. D’ailleurs maints exemples nous prouvent que si la puissance d’une lunette est un facteur important dans le résultat des investigations astronomiques, plus d’une découverte a été réalisée au moyen de faibles instruments, par des amateurs ou des professionnels. Pour ne citer que les plus ré-
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- centes, rappelons que c’est en scrutant le ciel avec une simple lorgnette que M. Espin a découvert, le 50 dé-cembre 1910, la curieuse étoile temporaire de la constellation du Lézard. C’est également en fouillant les profondeurs sidérales avec une jumelle que, le 23 septembre 1911, M. F. Quénisset, astronome à l’Observatoire Flammarion, de Juvisy, a découvert une comète qu’il a ensuite étudiée à l’équatorial. La valeur de l’observateur, son zèle et son enthousiasme sont de précieux auxiliaires en astronomie.
- Ici se présente à notre mémoire, le souvenir de quelques modestes amateurs qui, sans passer par la filière, sont devenus plus tard des astronomes, célèbres. Le plus remarquable de tous est le petit musicien hanovrien, naturalisé Anglais, que ’ l’harmonie musicale conduisit à l’harmonie céleste, et qui devint par la suite un des plus grands astronomes de tous les siècles, l’illustre William Hers-chel. Jusqu’à l’àge de trente ans, il ne connut guère l’astronomie que de nom.
- Dans les rares loisirs que lui laissaient ses leçons, qui constituaient son gagne pain, la lecture d’ouvrages astronomiques, et particulièrement ceux de James Ferguson, fut pour lui une véritable révélation et dès lors il s’attacha profondément à l’étude du ciel. Mais c’est seulement à 56 ans qu’il fit ses premières observations, quand il eut réussi à construire de ses propres mains un télescope que ses humbles ressources ne lui avaient pas permis d’acheter.
- James Ferguson lui-même, l’initiateur de Herschel, prit le goût du ciel dans ses contemplations solitaires, en gardant les brebis d’un cultivateur chez lequel il avait été placé comme pâtre. Un jour, à la stupéfaction de son entourage, il réussit à construire un globe céleste. On comprit alors l’intérêt qu’il y avait à développer ses dons si remarquables et à compléter son instruction, jusque-là très négligée. D’une famille pauvre, il avait appris à lire seulement en écoutant les leçons que son père donnait à son frère aîné. En 1745, à l’âge de 55 ans, il quitta l’Ecosse, son pays natal, pour se rendre à Londres où il enseigna l’astronomie, les sciences naturelles, et il eut parmi ses auditeurs le prince de Galles, le futur roi d’Angleterre, George III, qui lui accorda une pension annuelle de 50 livres ster-
- ling. Plus tard, en 1763, il fut élu membre de la Société royale. Ses ouvrages sur l’astronomie et la mécanique eurent à son époque tout le succès qu’ils méritaient. On leur doit encore aujourd’hui un juste hommage, avant tout à cause de l’heureuse influence qu’ils ont exercée sur l’esprit de William Herschel, en fixant sa vocation.
- On peut rappeler aussi le cas du peintre Gold-schmidt qui,à 45 ans,en 1847,fat pris d’un beau et fécond enthousiasme pour l’astronomie. Ses débuts furent assez curieux, comme il les raconte lui-même : « Je venais, dit-il, de rapporter le spleen d’un assez long séjour en Angleterre. J’employais mille moyens pour dissiper mon humeur mélancolique; un jour le hasard me conduisit au cours de M. Le Verrier à la Sorbonne ; le célèbre professeur
- expliquait une éclipse de lune, qui devait avoir lieu le même soir (31 mars 1847). Je compris l’explication, et dans mon enthousiasme je m’écriai déjà intérieurement : Anch' io son.... Dès ce moment je me mis à étudier avec amour une science dont je ne possédais encore que de vagues notions. Vers la fin de 1849, j’eus à ma disposition une petite lunette : ce fut le jour le plus heureux de ma vie ».
- En 1852, il découvrait une première petite planète. Observateur infatigable, les meilleures heures étaient pour lui celles qu’il passait, posté avec sa chère lunette, à la fenêtre de son atelier d’artiste, juché au sixième étage d’une vieille maison de la rue de l’Ancienne-Comédie, au-dessus du café Pro-cope, à explorer inlassablement le ciel. Il eut le bonheur de découvrir en tout 14 de ces astéroïdes qui gravitent entre les orbites de Mars et de Jupiter.
- Parmi les amateurs dont les travaux brillent dans l’astronomie, on peut citer encore le baron Schwabe, de Dessau, aux observations duquel on doit la connaissance de la périodicité des taches solaires; M. Denning, à Bristol, qui s’est spécialisé dans l’étude des météores; M. Anderson, d’Edimbourg, qui a découvert plusieurs étoiles nouvelles, notamment la fameuse Nova de Persée, en 1901. D’autres noms pourraient être ajoutés à ceux-là. Mais ces quelques exemples suffisent à montrer l’utile collaboration des amateurs et à encourager l’astronomie populaire. G. Renaudot.
- Fig. 5. — Chambre méridienne : a et b, lunettes méridiennes ; c, pendule astronomique.
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- LE CONGO ET L’ACCORD FRANCO-ALLEMAND
- L’accord franco-allemand, signé le 4 novembre, a trait à deux ordres de questions : d’un côté, il nous reconnaît au Maroc certains droits politiques prééminents ; de l’autre, il remanie l’état des possessions congolaises, diminue les nôtres, augmente les possessions allemandes.
- N’ayant pas à envisager l’accord du point de vue politique, nous ne parlerons pas du Maroc; nous nous bornerons à indiquer la nouvelle délimitation des territoires congolais, en donnant brièvement leurs caractéristiques.
- Jusqu’à l’accord qui vient d’intervenir, la frontière Congo-Cameroun était définie, par la convention de Berlin, du 9 avril 1908, élaborée par MM. Cambon et de Schœn, sur les dispositions convenues entre les délégués français (Duchêne, Moll, Hermite) et les délégués allemands (de Lindequist, Glaim, de Dankmann). Comme le montre la carte ci-jointe, cette frontière comprenait :
- 1° Une ligne O.-E., allant d’El-Muny (Guinée espagnole) au confluent de la Ngoko et dé la Sangha. C’était une ligne droite, dans le sens des parallèles, avec un décrochement S.-N. en bordure du territoire espagnol.
- 2° Une ligne ondulée, dans l’ensemble S.-N., allant du confluent Ngoko-Sangha au Tchad, Elle suivait d’abord le cours de la Sangha, puis s’en détachait vers l’O., en nous laissant presque tout entier le bassin supérieur de cette rivière, qu’elle contournait, en même temps que le bassin supérieur et presque tout le bassin moyen du Logone, qui se trouvaient ainsi également sur notre territoire ; après quoi, par une ligne O.-E., elle traversait le Logone, dont la partie inférieure nous était ainsi ôtée, et joignait le Chari vers Fort Brelonnet; elle descendait ensuite le Chari jusqu’au Tchad.
- Cette convention de Berlin avait été préparée et ébauchée par une première convention en 1885 et par le protocole de 1894.
- Les caractéristiques de la nouvelle frontière sont les suivantes :
- 1° Du Sud de la Guinée espagnole (cap Esteras) au confluent Ngoko-Sangha, la ligne brisée de 1908 est remplacée par une ligne droite : le Cameroun allemand enferme donc complètement la Guinée espagnole, sauf vers la mer.
- 2° Tout le bassin de la Sangha appartient à l’Allemagne : du confluent Ngoko-Sangha, la frontière descend vers le sud, laissant la rivière fort à l’est, et remonte en la laissant à l’ouest, après avoir atteint le Congo, et en suivant à peu près la ligne de séparation des eaux de l’Oubanghi et de la Sangha ; le territoire allemand touche l’Oubanghi en un point ;
- 5° De là elle va rejoindre le Logone qu’elle suit jusqu’au Chari; elle suit ensuite le Chari jusqu’au Tchad, ces deux cours d’eau formant la ligne frontière.
- Les acquisitions allemandes sont donc considérables. Elles comprennent :
- Le triangle de la Guinée espagnole à la Sangha ;
- Le bassin entier de la Sangha ;
- Tout le territoire à l’ouest du Logone ;
- Le territoire entre le Logone et le bassin de la Sangha.
- Tchad •
- «2t. Ff B reton net
- NIGERIA
- Ft Archambault
- CAME
- RO U N//
- F1 Posset
- ESPL5
- Libreville
- GABON
- 0 Bong
- CONGO
- BELGE
- Brazzaville
- Lépoldville
- 8oo ioooKi
- Nouvelle limite du Camerour
- Par contre, l’ancien « bec de canard » entre Chari et Logone devient territoire français (14 000 km2).
- La surface de nos possessions est donc très notablement diminuée.
- Par contre, la France a le droit de relier, par un chemin de fer à travers le territoire allemand, le Gabon et le Moyen-Gongo, ainsi que le Moyen-Congo et l’Oubanghi-Chari, et que la Bénoué et le Logone.
- L’obtention du « bec de canard » entre Logone et Chari n’est importante qu’au point de vue des communications : le terrain en est inutilisable. Par contre, presque tous les territoires obtenus par
- • 230000 km2.
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- l’Allemagne sont déjà en voie de prospérité écono-mique ou tout prêts à y entrer :
- 1° Le triangle de la Guinée Espagnole à la Sangha est une des régions les plus riches de l’Afrique. Elle abonde en caoutchouc, en palmier à huile, et en bois divers. Le seul point sombré y est l’opposition vigoureuse que les indigènes (les M’fangs) y font jusqu’ici à la pénétration étrangère ;
- 2° Le cours inférieur de la Sangha est moins riche naturellement et ne semble pas pouvoir le devenir ; mais sa valeur est évidemment énorme comme accès immédiat au Congo.
- 3° Le reste du nouveau territoire, déjà entré en exploitation, est riche en caoutchouc, apte aux plus diverses cultures et en particulier à celle du coton, propice à l’élevage. Les tribus sont définitivement
- soumises, et travaillent activement au développement économique. Les plaines du Nord ont été décrites en termes enthousiastes par le commandant Lenfant : il n’y a aucun doute sur la possibilité d’y cultiver le manioc et le mil.
- Si le remaniement territorial congolais avait été le seul sujet de l’accord franco-allemand, il est certain que nous aurions fait une fort mauvaise affaire. Pour l’apprécier justement il faut ne pas perdre de vue que notre diminution territoriale congolaise a été le prix de la reconnaissance de nos droits au Maroc. Il faut donc attendre et voir comment nous pourrons réaliser ceux-ci, qui ne sont encore que tout virtuels. La seule chose quant à présent certaine, c’est que, quoi qu’il en soit du Maroc, nous l’avons payé d’avance.
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- Depuis bien des années on cherche à obtenir la transmission à distance soit des dessins, soit des photographies. Mais les procédés employés jusqu’à ce jour n’ont pas donné, en pratique, des résultats satisfaisants. Le problème est, en effet, très complexe et peut se résumer ainsi : transmettre, au moyen d’un fil télégraphique, d’un poste expéditeur à un poste récepteur, les indications fournies par un style qui parcourt, dans un ordre déterminé, tous les points de l’image à transmettre; puis, au poste récepteur, faire parcourir, par un autre style, dans le même ordre et en même temps que celui du poste expéditeur, tous les points d’une surface sur laquelle l’image doit être reproduite.
- L’abbé Caselli chercha le premier, il y a environ 50 ans, la solution du problème en se basant sur les propriétés isolantes de certaines encres, mais il n’obtenait que les teintes extrêmes, le blanc et le noir. Plus tard, Korn utilisa la propriété du sélénium dont la résistance électrique varie suivant l’intensité de la lumière qui le frappe. Ces dernières années, Berjonneau eut l’idée d’employer pour la transmission, non l’image ordinaire, mais une similigravure à l’encre isolante faite d’après cette image. Enfin, Belin a remplacé la propriété physique du sélénium par le relief géométrique variable d’un cliché à la gélatine bichromatée.
- Ainsi qu’on l’a constaté, aucun de ces procédés, très intéressants au point de vue scientifique, n’a répondu au but pratique qu’on avait en vue.
- Tout récemment, M. Mortier, ingénieur civil des Mines, a repris la question en cherchant une solution vraiment industrielle. Son procédé, contrairement à ce qui a lieu avec ceux des inventeurs cités plus haut, n’exige ni appareil coûteux et délicat, ni installation particulière, ni fil spécial. Il peut fonctionner partout en empruntant, dans les conditions normales, l’organisation télégraphique existante des plus petites localités et sans la moindre infraction aux pratiques administratives.
- Qu’a-t-il fallu pour obtenir ce résultat? D’abord reprendre sur de nouvelles bases l’une des conceptions originales de Charles Gros, émise depuis 1869 : la traduction des images par une série de chiffres. Puis donner au texte chiffré symbolique une forme réglementaire qui rendît sa transmission obligatoire par tous les bureaux télégraphiques avec ou sans fil. Enfin, faire une reconstitution typographique de l’image. C’est de ce problème facile en théorie, mais hérissé de difficultés dans la pratique, que M. Mortier a trouvé une solution industrielle et pratique.
- La mise en œuvre du nouveau procédé comporte plusieurs séries d’opérations que nous allons décrire successivement.
- La première chose à faire serait d’avoir une image sectionnée en mailles carrées dont chacune aurait la tonalité de la partie de l’image qu’elle sectionne et dont on apprécierait la valeur par un chiffre conventionnel servant à la transmission de cette image. Mais ce procédé, qui a l’inconvénient d’être lent et incertain, a pu être heureusement remplacé par M. Mortier par un autre qu’on peut appeler automatique et qui est le suivant.
- On tire d’abord de l’image à transmettre une épreuve agrandie et susceptible d’être facilement analysée, épreuve obtenue par des moyens imaginés par l’auteur. Cette épreuve analytique offre deux caractères précieux. D’abord l’image s’y trouve naturellement sectionnée par un quadrillage à mailles carrées très fines. En outre, ces mailles y apparaissent non comme des surfaces élémentaires plus ou moins grises ou plus ou moins transparentes dont la tonalité échappe à toute évaluation numérique, ni comme des points de simili-gravure dont la valeur lumineuse ne ressortirait en chiffres qu’après une laborieuse mensuration, mais bien avec l’aspect de silhouettes noires sur fond blanc ou blanches sur fond noir, aux formes assez diversifiées pour embrasser une gamme étendue de nuances, assez
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- saisissantes pour être identifiées au simple coup I tif original et le papier sensible, avant le tirage d’œil. Leurs types géométriques ont été réunis au I de l’épreuve analytique, opère à lui seul ce tour de i 2 3 4 5
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- Fig. 1. — Analyse des épreuves photographiques. 10 types géométriques de coloration, représentés ci-dessus et notés de 1 à 10, peuvent être obtenus par Vanalyse au transparent cellulaire zone.
- nombre de 10 dans un tableau (fig. 1). On y remarque successivement : le cercle noir symbolisant la nuance 1 ; le losange noir symbolisant la nuance 2 ; la croix noire symbolisant la nuance 5; l’octogone noir symbolisant la nuance 4 ; le carré noir symbolisant la nuance 5 ; le carré blanc symbolisant la nuance 6 ; l’octogone blanc symbolisant la nuance 7 ; la croix blanche symbolisant la nuance 8 ; le losange blanc symbolisant la nuance 9 et le cercle blanc la nuance 10.
- Ces figures expressives naissent spontanément au cours des manipulations, d’ailleurs peu compliquées, d’où sort l’épreuve analytique. Par quels artifices a-t-on pu discipliner en quelque sorte la force actinique de la lumière au point de lui faire consigner elle-même ses propres modalités en caractères plus discernables que des chiffres? Le transparent cellulaire zone, simple pellicule qu’on a eu soin d’intercaler, au châssis-presse, entre le cliché néga-
- force. Au premier aspect ce transparent montre un simple quadrillage rappelant les glaces tramées de la simili-gravure; mais au microscope l’apparence du réseau ligne disparaît pour faire place à un accolement de cellules carrées à structure complexe. Dans chacune d’elles, en effet, la transparence varie, à partir du centre, non par gradations insensibles, mais par escaliers brusques. Les figures 5 et 4, qui reproduisent, à une échelle très amplifiée, l’aspect d’une cellule, n’accuse pas moins de onze teintes plates différentes occupant onze zones distinctes. Les lignes ouvertes ou fermées, qui limitent ces zones et qui portent les numéros ou chiffres expressifs de 1 à 40, reproduisent précisément les profils types des silhouettes symboliques du tableau précédent (fig. 1).
- Après la préparation de l’épreuve, l’analyse de celle-ci n’équivaut plus qu’à la simple lecture d’une page et à l’inscription dactylographique des
- Fig. 2. — Cliché typographique reconstitué télégraphiquement par le procédé Mortier.
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- chiffres expressifs énoncés dans leur ordre. Si l’on remarque que. T ensemble des cellules représentant un portrait compte environ 90 lignes de 60 points, on reconnaîtra que la double opération n’a rien d’effrayant, puisque l’œil le moins exercé apprécie au moins 3 cellules par seconde et que le plus modeste dactylographe peut aller beaucoup plus vite. Mais une simple remarque et un appareil peu compliqué vont encore simplifier le travail.
- La remarque porte sur ce fait que, dans l’étendue de l’image, la même nuance se répète généralement sur plusieurs cellules consécutives et' qu’au lieu dœmployer une
- suite de chiffres expressifs identiques il est plus simple et plus court de dicter et d’inscrire un seul couple de deux chiffres dont le premier exprime le nombre de cellules contiguës, de même intensité et le second leur qualité lumineuse. C’est ainsi que 73, 42, 95 signifient 7 points d’intensité 3, 4 de 2 et 9 de 5, série qui exprimée cellule par cellule aurait exigé 20 chiffres. L’avantage est encore plus marqué lorsqu’il s’agit de grands champs uniformes, des fonds, par exemple.
- Quant à l’appareil, il a pour organe principal (fig. 5) une fenêtre rectangulaire allongée permettant d’isoler d’une ligne, en les circonscrivant, une file de 20 cellules consécutives. Cette fenêtre peut recevoir deux mouvements; l’un, parallèle aux lignes, lui communique des déplacements brusques successifs mesurant chacun une longueur égale à 20 cellules, de sorte qu’après trois ou quatre stations de la fenêtre on aura passé en revue, en les encadrant par fournée de 20, les 60 ou 80 points formant une ligne. L’autre mouvement, perpendiculaire au premier, correspond chaque fois à un intervalle linéaire, de telle sorte que chacune des lignes puisse être examinée à son tour. La figure 5 montrera disposition générale de l’appareil analyseur dont le fonctionnement.se comprend de lui-même.
- Nous voici donc en possession d’une longue série
- mn
- Fig. 3. — Les éléments d’une cellule du transparent cellulaire zoné. Elle est composée de io feuilles superposées et diversement découpées.
- JP ^9
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- Fig. 4. — Élément, très agrandi, d’une portion de cellule du transparent zoné.
- de couples numériques qu’il s’agit de livrer, pour la transmission, au bureau télégraphique le plus voisin. Si dans le texte dactylographique, les couples avaient été séparés les uns des autres par des intervalles, le tarif réglementaire serait appliqué à chacun d’eux, considéré comme un mot, ce qui serait
- désavantageux, puisque l’unité taxée peut con-ienir 5 chiffres. Mais rien n’est plus facile que de réunir les couples eux-mêmes deux à deux pour constituer des mots de 4 chiffres. Les fins de ligne peuvent également figurer dans le texte à la faveur de chiffres supplémentaires introduits dans certains mots qui se
- composeront alors exceptionnellement de 5 chiffres.
- L’appareil dactylographique annexé à l’analyseur est des plus simplifiés, puisque le clavier de frappe ne comporte que 10 types et que l’impression peut se faire sur bande continue.
- L’image analysée et traduite par une série de chiffres que le télégraphe a transmise n’a plus qu’une étape a franchir pour figurer dans le corps du journal auquel elle est destinée. Cette dernière phase du procédé est la synthèse typographique.
- •Pour effectuer cette reconstitution, il suffit de juxtaposer dans l’ordre suivi par l’analyse, et à la demande du texte chiffré, des types prismatiques dont la face carrée visible donne à l’œil la même sensation de nuance que l’élément correspondant de l’image originale. Cet effet pourrait être demandé à une coloration plate plus ou moins intense, mais on arrive au même résultat par des croisillons noirs d’épaisseurs diverses se détachant sur la face blanche du type. L’assemblage fournit l’impression d’une similigravure à lignes diagonales et fournit à la photographie des épreuves directement transportables sur zinc (fig. 2).
- Comme l’analyse, la synthèse se fait non par éléments isolés, mais par groupes.
- Ce mode de synthèse par éléments de dimensions relativement grandes, ou mégatypes, nécessite avant
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- l’utilisation industrielle, une réduction photographique et un report sur zinc. Mais l’industrie des caractères typographiques permet aujourd’hui de fondre des types assez petits pour fournir, par composition directe, des formes définitives. Ces caractères spéciaux qu’on peut appeler micro types viennent de fonderie avec la série d’œils croisillonnés convenables, sous formes d’éléments unitaires, doubles, triples, quadruples.... décu-
- ples.
- Les principes généraux de la méthode ainsi exposés, il ne restait plus qu’à en faire ressortir, par un exemple, les résultats et les avantages. L’original choisi pour cette démonstration était la photographie bien connue de M. Fallières faite par Nadar. L’application du transparent cellulaire zoné a sectionné en 5900 points le négatif agrandi issu du positif.
- L’analyse empruntant une gamme de 6 nuances a donné 880 couples chiffrés et, par groupement, y compris les indications de repérage, 440 mots.
- La transmission du texte, au tarif réduit de la lettre télégramme, représente 4 fr. 40.-Voici à titre d’échantillon une ligne du texte chiffré :
- 2300 2021 40840 5255 05825 05955.
- Le cliché qui a servi au tirage de la figure 2 est un simple report sur zinc d’une reconstitution mégatypique réduite photographiquement. Une reconsti-
- tution microtypique donnerait par impression directe le même aspect avec plus de finesse.
- Le résultat est, comme on le voit, aussi satisfaisant que peu coûteux ; il peut aussi s’obtenir en un temps assez court. Les tirages et manipulations aboutissant à l’épreuve analytique, se font au magnésium, sans lavage, ni séchage, à toute heure, dans tout local et avec un matériel rudimentaire. Leur
- durée n’excède par une demi-heure. L’analyse, la transmission et la synthèse exigent chacune à peu près le même temps, de sorte que le cliché microtypique se trouve prêt à entrer dans la forme des journaux, au lieu d’arrivée, 2 ou 5 heures après que le cliché photographique a été pris au lieu de départ. R. Bonnin.
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- Séances des 3o octobre et 6 novembre
- Ouvrages signalés par M. le secrétaire perpétuel Darboux. — M. Darboux présente un ouvrage tic M. Henri Poincaré intitulé Leçons sur les hypothèses Cosmogoniques. Cet ouvrage, qui donne l’exposé et la discussion des principales hypothèses, n’est autre chose que la reproduction par M. Yergne du cours professé à la Sorbonne par M. Poincaré. M. Darboux signale ensuite le Recueil des Mémoires, écrits par M. Ernest Lebon sur les mathématiques, la recherche des facteurs premiers des nombres, l’histoire des sciences et notamment de l’astronomie.
- La culture des plantes à l’abri de la lumière. — M. Bonnier dépose une Note de M. Jean Friedel sur la culture des plantes en une obscurité rigoureusement complète. L’auteur a placé les plantes sur lesquelles il opérait, à l’intérieur d’un cube recouvert de plusieurs cubes s’emboîtant les' uns dans les autres, de telle sorte qu’aucun rayon lumineux ne pouvait, par réflexion, parvenir sur elles. 11 a obtenu des résultats différents de ceux que donnent les cultures faites dans une chambre
- 1911. — Présidence de M. A. Gautier.
- noire ou sous les écrans noircis ordinairement employés dans les laboratoires. Ces expériences confirment ce fait bien connu que le moindre rayon lumineux exerce une action notable sur la nutrition des végétaux. En outre elles montrent que certaines plantes qui passaient pour élaborer de la chlorophylle dans l’obscurité n’en développent pas en réalité. Tel est le cas de l’oignon.
- La pomme de terre cultivée. — M. Bonnier dépose ensuite une Note de M. Pierre Berthault sur les variations de la pomme de terre cultivée. 11 montre que les diverses formes qu’on obtient en fragmentant les tubercules ne peuvent être considérées que comme les variétés d’une seule espèce, le solanum tuberosum. D’autre part les semis peuvent donner de nouvelles formes encore, mais qui sont des mélanges de caractères de races connues et qui n’offrent jamais de caractères nouveaux. Cela donne à penser que ces sortes ainsi obtenues sont des hybrides de races déjà existantes et non des formes produites par mutation.
- Géologie du Maroc. — M. Pierre Termicr présente un
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- travail de M. Louis Gentil sur le pays des Zaers. L’auteur a parcouru cette région; il la considère comme le prolongement du pays des Chaouaïa, avec leurs terrains paléozoïque (précambrien silurien, dévonien carbonifère et permien) et les terrains tertiaires de la zone côtière recouverts par les riches terres de Tirs et Ahmri. Une grande chaîne carbonifère, les Altaïdes, nivelée par érosion, avait chez les Zacrs'une branche rejoignant, à travers la plaine de Bled Sbaa et le plateau d’El Hajab, les contreforts du moyen atlas. Enfin une ellipse granitique affleure au cœur du pays offrant, par ses gradins, par ses vallons marécageux, et ses pâturages des analogies é troites avec la région granitique du Morvan.
- Les gaz rares de l’air. — M. Lechatelier résume un Mémoire de MM. Moureu et Lepape sur les rapports existant entre les gaz rares de l’air et l’hélium contenu dans le grisou des mines. La présence de fortes proportions d’hélium dans les gaz venant de la profondeur du sol ne peut guère se comprendre sans admettre dans le sein de la terre l’existence de sources continues de ce gaz. Or jusqu’ici on ne connaît d’autre source de ce gaz que l’émanation du radium. La présence de l’hélium doit donc conduire à chercher des matériaux radifères dont la présence est passée inaperçue jusqu’à ce jour. MM. Moureu et Lepape ont étudié le grisou provenant des mines de Liévin, Anzin, Lens, Mons et Frankkenholtz. Us ont pris des précautions toutes particulières pour obtenir ce gaz non mélangé d’air; ils l’ont recueilli uniquement sur des soufflards sortant du massif de houille avec une certaine pression. Aucun de ces gaz ne renfermait de traces appréciables d’oxygène et la proportion d’azote y était moindre que dans les analyses antérieures. Cette proportion d’azote n’a pas dépassé 2,5 pour 100. De plus la proportion de l’hélium par rapport à l’azote à été trouvée de 1000 à 20 000 fois plus grande que dans l’air. Il est donc impossible d’attribuer l’hélium du grisou à l’air emprisonné autrefois au milieu des végétaux dont la décomposition a donné naissance à la houille. Le grisou de Mons ne contient pas moins de 15 volumes d’hélium pour 100 volumes d’azote, tandis que pour l’eau minérale de Maizière précédemment étudiée par M. Moureu, qui constituait le plus riche gisement connu d’hélium, la proportion n’était que de 6 pour 100. D’après le volume de grisou dégagé journellement dans les mines les plus grisouteuses, on peut estimer que la proportion journalière d’hélium déversées dans l’atmosphère s’élève à 10 mètres cubes par jour! Cela est fort loin des quelques millimètres d’hélium obtenus jusqu’ici par la désagrégation atomique du radium.
- Formation des pigments anthocy uniques. — M. G. Bonnier présente une Note de M. Raoul Combes relative à la formation des matières bleues, rouges, violettes, qui colorent un grand nombre de fleurs, certains feuillages et beaucoup de feuilles à l’automne. A la suite de recherches physiologiques et chimiques, M. Combes a été amené, en 1909, à exprimer une opinion nouvelle sur la formation de ces substances. Depuis, M. Viktor Grafe a obtenu des résultats qui s’accordent avec l’explication donnée par M. Combes, dont il admet la théorie. M. R. Combes a pu cette année isoler, dans les feuilles de vigne vierge, la substance rouge qui apparaît en automne. Cette substance a été obtenue cristallisée en belles aiguilles groupées en rosette. En outre, il a réussi à isoler une matière incolore qu’élaborent les feuilles pendant la saison chaude.
- Restes organiques dans des roches anciennes. — Le
- prince Roland Bonaparte annonce la découverte de nombreux restes organiques dans le Huronien des environs du lac Supérieur. Ce terrain, le plus ancien de toutes les formations sédimentaires, a été défini dans la région des grands lacs américains, où il n’a fourni jusqu’ici que des empreintes problématiques. L. Cayeux, l’auteur de la découverte, a reconnu dans des roches qu’il a recueillies sur place, toute une série de corps à la fois ferrugineux et siheeux, lesquels se rapportent, selon toute probabilité, au groupe des enclines. Certains de ces débris ont conservé une structure cellulaire très apparente, ainsi qu’en témoigne une photographie apportée par M. Cayeux. Il est à remarquer que, loin d’être composée d’organismes très primitifs, la faune exhumée de ce huronien est représentée par des vestiges d’echinodermes qui occupent déjà un rang très élevé dans l’échelle des invertébrés.
- La chlorose du maïs. — M. Munlz résume une Note de M. Mazé dans laquelle l’auteur expose qu’il est parvenu à provoquer artificiellement la chlorose du maïs, c’est-à-dire l’altération qui consiste dans le jaunissement des feuilles. Il suffit, pour cela, de supprimer tout apport à la plante de fer et de soufre. Quand les feuilles sont jaunies, en les touchant avec une baguette préalablement trempée dans une solution d’un sel de fer ou d’un sulfure, on provoque au point touché un verdissement.
- Le vol des oiseaux au point de vue mécanique. — M. Edmond Perrier présente une Note de MM. Houssay et Magnan sur les éléments mécaniques du vol des oiseaux. Ils ont étudié, sur plus de 200 oiseaux, la relation des muscles pectoraux et de la surface alaire et déterminé pour chacun d’eux le rapport du poids des muscles abais-seurs au poids de l’oiseau, puis le rapport de la surface de l’aile à la surface totale de l’oiseau. Portant ensuite sur un axe d’abscisses le 1er rapport et sur un axe d’ordonnées le 2° rapport, ils ont déterminé pour chaque oiseau un point. L’étude de la courbe que l’on peut tracer conduit à cette règle : à gros moteur, petite surface d’aile ; à petit moteur, grande surface d’aile. Les auteurs montrent que Rabaissement de l’aile exige un travail considérable et le relèvement un travail presque nul. La qualité de la surface portante intervient dans les résultats et dépend de la rigidité et de l’élasticité des plumes, lesquelles varient avec le régime alimentaire. Les auteurs mettent en évidence une sériation certaine descendant des carnivores aux granivores.
- Important dégagement d’émanation de radium. — M. Bouty présente une Note de MM. Jacques Danne et Victor Crémieu, sur une source radioactive très abondante existant à Colombière-sur-Orne. Cette source émet par jour 45 mètres cubes de gaz. Ce gaz contient 95 pour 100 d’acide carbonique, les 5 pour 100 formant le surplus sont chargés d’émanation. A la vérité, la teneur de ce résidu en émanation est faible, mais comme il s’agit d’un volume de gaz considérable, on voit que cette source déverse chaque jour dans l’atmosphère une quantité relativement énorme d’émanation. On peut dire que cette source constitue une mine d’émanation.
- Pouvoir des solutions ionisées. — M. Bouty analyse ensuite une communication de M. Guyot sur la différence de potentiel apparente entre un métal et un électrolyte, si l’on interpose un sel préalablement ionisé à l’aide du polonium. Pour un même électrolyte la différence de potentiel varie proportionnellement au logarithme du nombre qui caractérise la concentration.
- Ch. de; Yilledeuil.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuuc, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2008.
- 18 NOVEMBRE 1911.
- L’AVENTURE DES OISEAUX DE PARADIS
- Pendant très longtemps, les Oiseaux de Paradis n’ont été connus en Europe que par leurs plumes ou par leur dépouille momifiée provenant commerciale-
- récit de son compagnon Pigafetta au xvie siècle, pour s’apercevoir, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’alors, que cet oiseau possède des pattes,
- ment des îles de l’océan Pacifique. Ils étaient l’objet de croyances et de légendes, aussi charmantes souvent que dépourvues de vérité.
- Il fallut, d’après M. P.-A. Pichot1, venir jusqu’à l’époque du voyage de Magellan aux Moluques et au
- 3ÿ8 année. — ae semestre.
- des entrailles et un crâne, comme tous les oiseaux. L’ignorance sur les mœurs des oiseaux de Paradis
- 1. P.-A. Pichot. La capture des oiseaux de Paradis et leur acclimatation (Bulletin de la Soc. nal. d'acclimatation. 1er octobre 1911).
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- L’AVENTURE DES OISEAUX DE PARADIS
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- a duré plus longtemps encore ; c’est seulement de nos jours, à la fin du xixe siècle et au début du xxe, qu’on a commencé à avoir sur elles des renseignements précis. Les premiers historiens des oiseaux de Paradis pensaient, dit le même auteur, que ces oiseaux ne descendaient sur terre qu’accidentellement, n’y pouvaient pas marcher, et vivaient normalement dans l’air où ils flottaient à la façon dont un poisson nage dans l’eau, qu’ils se nourrissaient de rosée et nichaient sur des flocons de nuage1.
- Ce que dit M. P.-A. Pichot dans la fort intéressante étude qui nous sert de guide, atteste que les temps sont bien changés, et non seulement on connaît aujourd’hui l’anatomie et les mœurs des oiseaux de Paradis, mais on a pu en faire vivre sous nos climats ; il n’est pas téméraire d’espérer que nous en verrons un jour dans nos volières, ou peut-être même en liberté dans nos paysages.
- Depuis des temps immémoriaux, la vente des plumes d’oiseaux de Paradis a été et est encore un commerce très important pour les indigènes Papou, qui les répandaient à travers le monde par l’intermédiaire des trafiquants chinois. Pendant longtemps, ils ne les prenaient pas vivants, mais les tuaient au moyen de flèches spéciales, à tête de bois arrondie ou façonnée en taillant court. Cette méthode, fort sûre dans les mains d’hommes qui sont d’excellents tireurs, avait cependant l’inconvénient d’être brutale et de détériorer la marchandise en cassant ou en froissant des plumes; aussi depuis quelque temps les indigènes ont-ils appris à prendre les oiseaux vivants, soit par la glu, soit en leur tendant des collets. Cette chasse ou cette capture se^fait en tout temps, mais elle est surtout pratiquée d’une façon intense au mois de mars, c’est-à-dire pendant la période des amours, alors que les mâles, seuls porteurs de belles plumes, se réunissent en grand nombre sur certains arbres pour se livrer à la danse des noces.
- Cette danse est très curieuse et on nous saura gré de reproduire ici la description qu’en donne M. Pichot, d’après celle que M. Pycraft a faite dans son livre sur les Oiseaux, à la suite d’observations effectuées au Jardin zoologique de Londres. L’oiseau commence par faire vibrer ses ailes tout en poussant de hauts cris; puis il les ouvre et les incline, et au-dessus de leur-masse abaissée, tandis que sa queue est repliée au-dessous de son support, avec un frémissement semblable à celui du Paon qui fait la roue, il relève largement sur son dos les grandes plumes emmanchées sous ses ailes, de telle sorte que se rejoignant sur la ligne médiane de son corps, elles forment au-dessus de lui un grand panache doré.
- l.La description de Belon du Mans (1554) vaut la peine d'èlre citée : a... Ce corps de plumes, duquel nous par-
- lons, n’a point de pieds ; mais la nature, voulant suppléer à ce défaut, a fait comme deux plumes de chaque côté de la queue, qui sont longues d’un pied et raccrochées par le bout et fort dures, desquelles il se pend aux arbres. La nature a ainsi fait ce phénix pour éviter les inimitiés des bêtes qui vivent dans lœpays où il habile. On met en doute comment
- Dans cette posture, l’oiseau reste d’abord quelque temps immobile, puis, la tête basse et poussant des cris, se met soudainement à danser comme tin fou, tantôt en avant, tantôt en arrière. Une sorte d’extase — qui n’est peut-être autre chose que du vertige —• succède à cette figure et se prolonge pendant quelques secondes ; après quoi, l’oiseau parait pris d’une frénésie convulsive, frotte son bec contre son perchoir comme pour l’aiguiser, se courbe en arc sur sa branche, semble vouloir regarder en arrière sous ses pattes, et revient enfin à sa position première, d’où il repart bientôt pour recommencer toute la même série de mouvements.
- Les arbres sur lesquels les oiseaux de Paradis viennent ainsi se livrer à la danse —- et une fois qu’ils en ont adopté un, c’est généralement pour une nombreuse suite d’années — sont l’objet de la part des Papous d’une surveillance et d’une bienveillance ininterrompues. Ils les soignent à leur manière. Persuadés que des rites religieux ou magiques peuvent seuls assurer le retour périodique des oiseaux et que, faute de les accomplir, les oiseaux apparaîtraient ailleurs, ils ne manquent pas d’accrocher au tronc de l’arbre, avec un petit bouquet de plumes, les pattes du premier oiseau tué pendant la période de la danse, et ils déposent au pied de l’arbre, comme offrandes aux Esprits, des gongs de bronze, des porcelaines dé Chine, des noix de coco pleines de tabac ou de bétel, des monnaies, etc. Chaque tribu veille d’ailleurs avec un soin jaloux sur les arbres à danse de son district, toujours prête à revendiquer ses droits, les armes à la main, contre le braconnage des voisins; plus d’une guerre entre tribus voisines n’a souvent pas d’autre cause qu’une querelle à ce sujet. Enfin, ce qui souligne clairement toute l’importance des oiseaux de Paradis dans la vie des Papous, dans une île tout au moins (île d’Àrou), un voyageur rapporte que la danse de guerre des indigènes porte le même nom que la danse nuptiale des oiseaux : Sakaheli.
- Quelle que soit la prodigieuse fécondité de la nature trôpicale, une exploitation aussi vive d’une espèce animale, exploitation tendant à s’accroître avec une demande sans cesse plus grande, et facilitée parle perfectionnement des moyens de transport, est évidemment un danger pour cette espèce, dans un avenir plus ou moins lointain. Et déjà en effet, quoique la consommation ne paraisse pas se réduire volontairement, l’importation des dépouilles d’oiseaux de Paradis est tombée de 3000 à 200 ou 300 peaux au cours de ces dernières années, ralentissement de production qui permet de craindre que les oiseaux ne puissent plus résister longtemps à une guerre sans trêve.
- la femelle peut couver ses œufs : plusieurs pensent qu’elle les met sur le dos du mâle et qu’elle les couvre dessus lui. »
- Rappelons que les Paradisiers ont été très bien étudiés dans deux très bons ouvrages : la Monographie des Paradisiers, d’Elliot, où sont figurées une trentaine d’espèces, et le splendide ouvrage de Gould sur les Oiseaux de la ISou-velle-Guinée.
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- C’est en face de cette situation, qu’un riche Anglais, Sir William Ingram, s’est posé le problème de l’acclimatation de l’oiseau de Paradis. Il espère tout au moins le sauver.
- Sir W. Ingram, dont nous raconterons plus loin la tentative, a d’ailleurs été précédé dans cette voie par un certain nombre de riches amateurs, qui s’étaient proposé d’avoir vivants, chez eux, quelques oiseaux de Paradis. C’est là une fantaisie qui semble devoir être uniquement coûteuse, mais facile à réaliser. Il a fallu s’y prendre à plusieurs reprises, et organiser de véritables expéditions spéciales, avant d’y réussir. C’est ainsi que quelques voyageurs naturalistes — MM. Ilorsebrugh, Goodfellow, Frost — sont devenus, à la solde de leurs employeurs, de vrais spécialistes de la « chasse à l’oiseau de Paradis vivant », une chasse presque aussi décevante d’abord que la poursuite de l’Oiseau bleu, dans la belle pièce de M. Maeterlinck! Il fallait en effet, non seulement aller dans des îles lointaines, braver un climat meurtrier, mais encore venir à bout de l’hostilité des indigènes, et enfin, celle-ci surmontée en principe, obtenir d’eux que, sous prétexte de vous guider dans la jungle inextricable, ils ne s’obstinent pas, pendant des semaines, à vous promener partout, sauf là où il y a les oiseaux cherchés. Il faut lire dans le travail de M. Pichot le récit des aventures de M. Goodfellow pour se faire une idée de ces difficultés; c’est seulement en 1904 que ce voyageur put rapporter pour la première fois en Angleterre huit oiseaux de Paradis G
- Depuis, les acquisitions vivantes ont continué et sont devenues plus importantes. En 1908, M. Ilor-sebrugh ramena 25 individus de la Nouvelle-Guinée au Zoological Garden de Londres; en 1909, M. Goodfellow .en remit 22 à un particulier, M. E.-J. Brook, et en même temps* le JaMin zoolo-gique de Londres installait 15 nouveaux individus dans ses volières. Actuellement M. Pichot estime que, tant dans les collections publiques que privées, on a vu apparaître, au cours de ces dernières années, plus de vingt espèces d’oiseaux de Paradis, et, cette année même, une paire a été mise aux enchères à la vente annuelle du Jardin zoologiquc d’Anvers.
- Sir William Ingram se trouvait parmi les collectionneurs particuliers qui avaient envoyé à la recherche des oiseaux de Paradis ; il se vit un beau
- 1. Le progrès ne se fait jamais d’un seul coup : il y a eu des oiseaux de Paradis en Europe avant ceux dont parle M. Pichot. Il y en a aussi actuellement ailleurs qu’en Angleterre. M. Ménégaux, du Muséum, me signale fort aimablement qu’il a vu, à Pâques de cette année, au Jardin zoologique de Rome, un couple de paradisiers rouges (Paradisea lluggiano) qui vivaient en plein air, hiver comme été, depuis plus de quatre ans. Jamais ils n’avaient été en volière chauffée. Il est vrai que leur plumage était un peu fané. De même, à Schonbrünn, dans la ménagerie de l’empereur d’Autriche, il y a, depuis plusieurs années, deux couples du Paradisier émeraude (Paradisea apocla). M. Ménégaux a pu les voir au mois d’août 1911, bien vifs, bien portants, et en très beau plumage. — D’aulre part, notre très regretté colla-
- jour propriétaire de 56 individus. Dans sa joie, il lui vint cependant un scrupule : si, au massacre par les Papous, les collectionneurs européens se mettaient à ajouter la capture des oiseaux vivants, la carrière des oiseaux de Paradis menaçait de devenir fort brève. Il se sentit sans doute un peu coupable. Pour réparer ses torts, il prit le paquebot à destination de l’Amérique, acheta une île minuscule des Antilles, la petite Tobago, et y fît transporter sa colonie de Paradisiers ; il décréta qu’on les y mettrait en liberté et qu’ils en seraient les seuls maîtres, et seigneurs.Dans le même temps, un chasseur « d’oiseaux de Paradis vivants », M. Frost, s’en revenait de Papouasie en Angleterre. Il faisait la rencontre, à bord, d’un intelligent matelot suisse, lui faisait faire connaissance des oiseaux qu’il ramenait avec lui. Il vit le matelot qui sentait naître en soi la vocation d’élever des Paradisiers, reconnut le providentiel de cette vocation, et débarqua enfin à Londres. Là M. P. Frost apprenait la « fondation » de Sir Ingram ; il lui présenta son matelot, et celui-ci, embauché sur-le-champ par M. Ingram, fut réembarqué à destination de la petite Tobago, dont il devait être le seul habitant humain, avec la charge de « Protecteur des oiseaux de Paradis ». Tous les mois il envoie à Sir Ingram un rapport sur ses sujets, et tous les mois le rapport est satisfaisant : tout porte à croire que les oiseaux s’acclimatent parfaitement, qu’ils vont rapidement croître en nombre, sans diminuer en beauté, et que, sur l’autre face de la terre, de par la volonté d’un grand seigneur anglais, ils ont trouvé une nouvelle patrie !
- Dans son beau livre The Kingdom of Man, Sir Ray Lankester définit l’homme comme « le fils insurgé de la Nature ». L’histoire des oiseaux de Paradis n’est-elle pas un joli exemple de cette « insurrection »? Ne montre-elle pas combien les effets peuvent en être heureux, — pour la Nature elle-même? Mourant au Pacifique, voilà que les oiseaux de Paradis, par les soins de l’homme, s’en vont renaître aux Antilles et en Angleterre, et que peut-être un jour nous les verrons pulluler chez nous, comme les Américains voient pulluler le moineau venu d’Europe! Et, — qui sait?— peut-être aussi, ils repartiront ensuite de ces secondes patries vers leur patrie première, retransportés par l’homme, du Nouveau et de l’Ancien Monde, dans la Papouasie.
- Marcel Blot.
- borateur E. Oustalel, nous avait donné en 1878 quatre articles fort complets sur les Oiseaux de la Nouvelle-Guinée. Les deux premiers sont consacrés exclusivement aux oiseaux de Paradis (nos 275 et 275, 24 août et 7 septembre 1878, p. 199 et 226). L’auteur y signale que, vers la fin de 1877, quatre mâles vivants du Paradisier Petit-émeraude (Paradisea minor) avaient élé rapportés en France 'par M. Léon Laglaize. Ils furent exposés d’abord au Jardin d’Acclimatation, puis au Jardin des Plantes. Deux d’entre eux passèrent ensuite au Zoological Garden de Londres. C'est grâce à des croquis, pris d'après nature, au Jardin des Plantes, sur les oiseaux de M. Laglaize, que M. Millot a pu en partie composer la remarquable planche qui illustre le présent article. .............
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- L’Exposition internationale d’hygiène de Dresde se distingue, par son objet et son arrangement, de toutes les expositions organisées jusqu’à ce jour. Plus qu’une simple exposition c’est, en effet, un impressionnant traité d’hygiène, une immense leçon de choses, dont les tableaux parlent singulièrement plus aux yeux du visiteur que les banales vitrines des expositions classiques. On assiste là à une manifestation de la connaissance sous une forme nouvelle, embrassant tous les éléments historiques et ethnographiques qui se rapportent à la santé humaine, encyclopédie à la fois de biologie et de civilisation.
- Ainsi les organisateurs de l’Exposition ont compris l’hygiène dans son sens le plus large. Elle est pour eux non seulement le régime propre à sauvegarder la santé du corps, mais l’ensemble des procédés assurant le fonctionnement organique de l’individu et' de la société, et comme la civilisation eller-même n’a d’autre, objet que de parfaire l’état. moral et matériel de l’homme, l’hygiène ainsi conçue embrasse tous les résultats de la culture humaine, dont cette exposition se trouve être la plus admirable synthèse.
- En présentant au public tout ce qui a trait à l’hygiène, les organisateurs de l’Exposition de Dresde, ont su tout ordonner de façon si claire, que le visiteur en embrasse d’un coup d’œil le côté scientifique tandis que les parties industrielles sont logées dans des halls spéciaux.
- Et d’abord l’histoire : une section historique permet au visiteur de passer en revue 20 000 ans d’humanité grâce à des échantillons inédits, de fouilles, de découvertes fidèlement reproduites, vivante synthèse de l’histoire universelle.
- La colonisation, l’habitation, l’alimentation, les moyens de locomotion, la protection des malades, etc., sont situés chacun à part, de façon à permettre au visiteur de s’orienter parfaitement ; et s’il veut étudier plus à fond les sujets présentant pour lui un intérêt spécial, l’exposition comporte aussi une section scientifique essentiellement destinée aux gens du métier—médecins, hygiénistes, et fonctionnaires d’administrations — auxquels elle
- vient offrir une mine inépuisable de documentation.
- L’entrée de l’Exposition s’ouvre sur une place donnant accès à un vaste bâtiment à coupole, le Palais de l'Homme, où l’hygiène appliquée à l’individu aussi bien qu’aux collectivités est représentée pour le grand public avec une admirable clarté ; l’Exposition trouve son centre dans ce palais, temple immense où les profanes se familiarisent spontanément et sans fatigue avec tout ce qui concerne l’hygiène, et s’assimilent d’emblée des matières que les traités scientifiques n’expliqueraient qu’impar-faitement.
- Voici la structure du corps humain avec ses organes si délicats et si multiples. D’innombrables préparations microscopiques, des modèles démontables, d’artistiques appareils imitant la vie jusque dans ses intimes détails, nous donnent un saisissant tableau des fonctions de notre corps. La coordination des objets est parfaitement systématique. Débutant par l’origine de l’homme, la genèse de l’organisme à partir de la cellule élémentaire, nous assistons à leur subdivision formant les organes ; nous suivons le développement ultérieur du corps humain, l’activité des nerfs et du cerveau, le fonctionnement des sens, l’organisation et l’évolution du squelette. Nous apprenons à connaître la tâche si importante incombant à la peau et, à l’aide d’un pittoresque tableau, la circulation et la composition du sang qui alimente nos tissus.
- Un exemple entre mille fera ressortir l’ingénieuse méthode par laquelle on parvient à l’aide d’appareils mécaniques et plastiques à faire comprendre aux plus ignorants le fonctionnement des organes. Dans l’intérieur d’un squelette de grandeur naturelle on a introduit des faisceaux de tubes de verre figurant avec leurs sinuosités les artères (verres rouges) et les veines (verres bleus) ainsi que les vaisseaux capillaires qui les réunissent. Le cœur avec ses oreillettes et ses ventricules est formé par des vessies en caoutchouc auxquelles une force électromotrice imprime des mouvements pulsatoires qui projettent à chaque pression (80 à la minute) un liquide coloré dans le système pulmonaire, puis dans le corps entier. On voit ainsi fonctionner,
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- reproduit automatiquement, tout l’appareil circulatoire de l’individu vivant.
- Le domaine touffu de Y alimentation est également traité en grand détail. Familiarisé déjà avec les éléments nécessaires à la vie, le visiteur s’initie là, par des reproductions plastiques, aux quantités de ces éléments que renferme chaque substance alimentaire et à leur valeur nutritive. Ici ce sont les plantes vénéneuses ; ailleurs se dévoilent les secrets des frelateurs d’aliments. Les stimulants, alcool, thé, café, tabac, opium avec leurs composants nuisibles sont représentés dans leurs effets sur l’organisme humain et leur influence sur la vigueur et la durée de la vie, à l’aide de figures comparatives.
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- caution en cas d’accidents et par des photographies d’établissements modèles.
- Le grand hall des Maladies endémiques est orné de bustes des médecins les plus célèbres de toutes les époques. Avec une clarté presque effrayante et une parfaite fidélité nous y saisissons, sur des préparations anatomiques, les symptômes et l’allure des maladies, surtout de la tuberculose, la plus importante d’entre les maladies endémiques. A côté de leurs ravages, nous passons en revue les différents procédés permettant de combattre ces fléaux avec des chances de plus en plus grandes de succès. Nous y constatons que la plupart de ces maladies sont en décroissance, sauf le cancer; que la morta-
- Fig. 2. — L'entrée principale avec, au fond, le Palais de l'Homme.
- Un groupe spécial embrasse Y Habitation ; une profusion de documents nous y renseignent sur l’utilité et les inconvénients des différents modes de construction et d’habitation, l’aménagement intérieur des appartements et l’importance sanitaire d’un chauffage, d’une ventilation, d’un éclairage et d’un nettoyage bien conçus.
- V hygiène professionnelle avec son puissant intérêt social est plus particulièrement orientée vers les professions dont l’exercice compromet plus ou moins la santé. Tous les résultats de ces recherches s’y trouvent représentés, de façon à renseigner le visiteur sur les différentes maladies provoquées par la chaleur, le froid, l’humidité, la lumière intense ou par l’inhalation de poussières, de poisons ou de gaz nuisibles. Des moulages saisissants reproduisent les maladies d’ouvriers les plus fréquentes. Ces documents sont complétés par les mesures de pré-
- lité par la tuberculose notamment a diminué en Allemagne dans la proportion de 100 à 40 pendant les 50 dernières années. Les maladies psychiques et des nerfs, le rachitisme et certains empoisonnements complètent cette section.
- Mentionnons encore le groupe si important relatif à la Protection des nourrissons : on y trouve un tableau complet des soins à donner aux enfants, soins qui doivent commencer avant leur naissance, des démonstrations sur l’alimentation des nourrissons, accompagnées d’analyses du lait et des produits alimentaires, les tableaux relatifs au poids et à la taille des nourrissons, au traitement des maladies d’enfants, à la culture de la peau, à la durée du sommeil en bas âge, etc. Le dernier compartiment de cette section est consacré à Y Age viril et à la Vieillesse. Là nous contemplons les modifications physiologiques provoquées par l’âge, l’altération des
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- os, des veines, du cerveau, de l’œil et de la peau et nous apprenons les causes d’une sénilité prématurée ou tardive.
- Dans la section relative à la Culture du corps, le visiteur apprend à apprécier la grande importance du sport et des exercices pour la santé et la beauté humaines. Les tableaux et les images en relief nous donnent une idée du culte que les peuples anciens vouaient au sport et aux exercices physiques, et de la différence qui existe entre les effets d’exercices, bien ou mal compris, sur notre corps. La valeur hygiénique des bains d’eau et d’air est illustrée de nombreux tableaux. La respiration, à côté du massage, est également traitée en détail ; un spiromètre permet à chaque visiteur d’examiner ses poumons et de voir s’ils suffisent aux exigences normales. Un cinématographe donne des représentations spéciales se rapportant à la culture physique.
- Ne contiendrait-elle que cette section populaire, le Palais de l'Homme, que l’Exposition mériterait déjà non seulement une visite passagère, mais une étude suivie. Cette section la plus intéressante et la plus caractéristique sera, nous dit-on, conservée comme Musée permanent.
- i;Le Sport, important auxiliaire de l’Hygiène, dispose, en dehors de Palais de l’Homme, d’un emplacement spécial destiné à toute sorte d’exercices et de'matchs sportifs. Par sa situation et la parfaite ordonnance des bâtiments, cet emplacement constitue peut-être la piste sportive la plus belle de l’Europe. Il renferme, entre autres, un laboratoire sportif, un gymnase modèle et des bains de mer avec vagues artificielles. *
- L’avenue d’Hercule du Grand Jardin Royal, qui traverse le terrain de l’Exposition à la façon d’un boulevard, a été convertie en rue des Nations. C’est là que, du feuillage des arbres, émergent les palais des nations étrangères, qui ont tenu à prendre une p$.rt active à cette revue mondiale de l’Hygiène.
- Le Pavillon de la Grande-Bretagne ne comporte pas moins de 15 groupes, dont la médecine tropicale et l’hygiène aux Indes, avec de riches documents sur toute sorte d’épidémies. Les plans et vues des cités-jardins sont d’un haut intérêt.
- Le Pavillon à'Autriche (la Hongrie a son pavillon à elle au commencement de l’avenue) renferme, entre autres, un laboratoire modèle pour abattoirs et des moulages d’hôpital maritime et de crèche. La ville de Carlsbad et d’autres villes d’eau renommées exhibent des documents statistiques et pittoresques.
- Le Pavillon de la Russie, rappelle, par sa construction, les vieux châteaux des seigneurs russes. Au rez-de-chaussée se trouvent différentes sections spéciales, sections militaire, de vaccination, de végétarisme, d’alcoolisme, etc., tandis qu’au premier, sont logées les collections de médecine populaire et les sections des villes de Saint-Pétersbourg, de Varsovie et de Moscou.
- Le Palais du Japon, construit sur les devis du
- professeur Ito, donne un excellent tableau de'l’admirable hygiène sociale de ce pays. Nous remarquons le groupe consacré aux méthodes de construction du pays. Nous y voyons le modèle d’une maison japonaise avec ses parois polies, son jardin et ses aménagements intérieurs, d’un goût incontestable. Viennent ensuite des tableaux statistiques d’aliments et des collections de costumes nationaux, ainsi que des objets relatifs à la culture physique.
- L’Exposition Suisse, en dehors des problèmes que soulèvent la distribution du lait et les installations hydrauliques, comporte une maquette représentant la ventilation du Simplon et une liste très complète des mesures de précaution contre les maladies infectieuses.
- Le Palais du Brésil, imposant édifice en style rococo, intéresse surtout par les documents relatifs à la fièvre jaune et à d’autres épidémies dangereuses. Les insectes, véhicules d’infection, s’y trouvent exhibés, à côté des moyens employés pour leur destruction, actuellement radicale à Rio de Janeiro.
- Le Pavillon de la France, situé à l’extrémité de la rue des Nations, est une reproduction du petit Trianon. Après avoir franchi le portique, nous y remarquons la statue de Pasteur. Le salon du milieu est consacré à l’Institut de France. Viennent ensuite les collections de l’hygiène publique et de l’hygiène des ports maritimes. La section représentée à la figure 5 est consacrée aux richesses hydro-minérales du pays ; il renferme des photographies et des tableaux statistiques des principales villes d’eau françaises; la protection des nourrissons et surtout les habitations ouvrières. Les maisons Rothschild sont également représentées par de nombreuses collections. L’Exposition de la Ville de Paris est logée dans un charmant petit pavillon adjacent.
- Un peu en dehors de la rue des Nations, se trouvent la maison de la ville d'Amsterdam et le Pavillon à'Italie, installé au dernier moment et qui, malgré les deux expositions simultanées du pays (à Turin et à Rome), renferme d’abondants documents statistiques et autres.
- Le Hall de la Locomotion renferme de nombreux tableaux et modèles de machines, les procédés les plus modernes pour prévenir les accidents, les soins à donner aux blessés, le transport des malades, les installations de désinfection et les mesures préventives contre la contagion en cas d’épidémies.
- La Navigation a été également traitée sous tous ses divers aspects. C’est ainsi que nous assistons à la conversion de l’eau de mer en eau potable par vaporisation, refroidissement, aération et addition d’acide carbonique. Nous voyons comment se fait la conservation des produits destinés à l’alimentation et nous admirons les gigantesques machines frigorifiques qui, dans les chambres de réfrigération, permettent de conserver toute sorte de provisions. L’épuration de l’air des navires est illustrée par les dispositifs de ventilation les plus divers, à côté desquels nous remarquons des installations de toi-
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- lette et de bains modèles pour les passagers et l’e'quipage, des établissements de désinfection et d’isolement pour les malades infectieux et des stations de contrôle où des médecins spécialistes soumettent à un examen bactériologique les passagers et l’équipage d’un vaisseau suspect.
- L’Hygiène encore toute récente de Y Aéronautique et de Y Aviation a trouvé, à l’Exposition de Dresde, une place assez importante. Le visiteur s’y renseigne sur les périls du sport aérien et sur les moyens de les prévenir; il se familiarise avec les derniers progrès des investigations météorologiques qui ont déjà tant contribué à réduire ces dangers.
- tableaux et des modèles plastiques. Les derniers procédés permettant un rapide ravitaillement en temps de guerre sont présentés en plein fonctionnement, ainsi que les appareils transportables destinés à préparer l’eau potable. À côté sont des plans, modèles et devis d’hôpitaux et de sanatoria militaires. — La section d’Hygiène maritime est ordonnée d’après des principes identiques. Une pharmacie de vaisseau, une section d’hôpital de vaisseau et une installation de pansement y trouvent leur place toute marquée.
- Le compartiment des Hôpitaux et du Sauvetage comporte des statistiques détaillées sur le nombre
- Fig. 3. — Pavillon Suisse. — Une ferme modèle.
- Des tableaux graphiques résument les mesures à prendre, aux températures élevées, contre les influences atmosphériques sur certains organes du corps humain.
- Le Hall des Hôpitaux, de Y Armée, de la Marine et des Colonies renferme des documents dont l’importance saute aux yeux. On connaît, en effet, le rôle si important des mesures destinées à combattre et à guérir les maladies des soldats de terre et de mer. Ici les documents font voir comment les administrations d’armées et de marines s’attachent à utiliser les derniers résultats des découvertes de l’hygiène. À côté des différents systèmes de casernes modernes, le problème si important de l’alimentation du soldat s’y trouve synthétisé par des
- et la distribution des médecins, dentistes et pharmaciens. A côté des règlements légaux, sont exposés les vêtements et l’équipement des médecins et des gardes-malades. Des photographies, plans, dessins colorés et modèles font comprendre l’installation, la construction et l’aménagement des hôpitaux, des salles d’opération, des baraques d’isolement, de la désinfection, des bains et des cuisines d’hôpital. Le traitement des convalescents et des malades chroniques y trouve également une place très large.
- L’Hygiène Coloniale, qui,soulève des problèmes spéciaux dépendant du climat et du sol, est aménagée dans un compartiment spécial.
- Après avoir visité la Ferme-modèle, petite maison
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- de cultivateur avec de spacieux bâtiments de ferme entourant une grande cour, nous remarquons l’exacte reproduction d’un Crématoire avec le colomba-rium attenant, où sont tracés la technique et les avantages de l’incinération.
- Plus loin est située une collection de maisons ouvrières entourées de jardins. Un petit bâtiment logeant l’exposition du Comité central allemand pour la Lutte contre la Tuberculose renseigne le visiteur, à l’aide de tableaux statistiques, de dessins et de photographies, sur ce dangereux fléau et ses méthodes de traitement et de prophylaxie.
- Le Hall du Travail et des Métiers, de la Technique et des Machines se subdivise en deux sections, partie scientifique et partie industrielle. La première comporte une grande batterie de fioles, flacons et tubes, contenant les poisons professionnels, parmi lesquels le plomb et le zinc. La lutte contre la poussière et les gaz et vapeurs toxiques ou nuisibles s’y trouve développée avec plus de détails que dans le Hall Populaire (Palais de l’Homme). Les aspirateurs de poussière, de gaz, de vapeurs, etc., occupent naturellement dans cette lutte une place prépondérante.
- Les mesures d’hygiène sociale sont représentées par des moulages, des tableaux et des statistiques. A l’usage des établissements industriels figurent des modèles de salles de bains, cantines, cuisines, cafés et établissements analogues à côté des habitations d’ouvriers (appartements de famille et de célibataires), cuisines populaires et documents relatifs au placement des ouvriers, à la protection des sans-travail et à l’éducation physique et économique des enfants, ^des crèches et, des jardins d’enfants.
- La partie industrielle de cette section comporte toutes sortes de machines agricoles et industrielles où les inventions et découvertes de la science ont élé appliquées. Un hall spécial est réservé aux grands générateurs produisant, de la force motrice, convertie par d’autres machines en énergie électrique. Des installations spéciales servent à éliminer la fumée et la suie. ' ' . \ - -, V
- Le Hall de Colonisation et d’Habitation, développe, dans plusieurs groupes systématiques, les
- moyens grâce auxquels l’existence de l’homme moderne, malgré qu’elle s’éloigne de l’état de nature, peut être réglée de façon à conserver et même à augmenter sa vigueur.
- Une section entière est consacrée à la Ville moderne renfermant des plans et moulages d’améliorations de vieux quartiers, de faubourgs, de cités-jardins, de rues, squares, promenades et parcs modèles.
- Puis nous entrons dans la Salle de YÉclai-rage naturel et artificiel,' où nous trouvons les mesures de protection contre la lumière aveuglante, et les réflecteurs remédiant aux défauts de lumière naturelle. La disposition des fenêtres et l’incidence la plus favorable de. la lumière y sont également étudiées. L’autre groupe comporte les différentes sources de lumière artificielle (graisse,. huile, gaz, électricité, etc.) avec la liste des propriétés spéciales de chacune. La partie scientifique se subdivise ensuite en quatre grands carrés, réservés respectivement à l’alimentation en eau, au chauffage et à la ventilation, à la maison et à l’habitation et au nettoyage des villes. Les sections industrielles correspondantes renferment des machines et installations réalisant les principes exposés dans la partie scientifique.
- Nous visitons ensuite la grande section ethnologique, destinée, non seulement à faire apprécier au point de vue hygiénique la vie des peuplades primitives de nos jours, mais à donner une idée des conceptions les plus rudimentaires que l’Homme s’est formées de la Maladie et de la Mort.
- Après avoir passé en revue la culture arabe, nous entrons dans la Civilisation hindoue, où une couche de culture supérieure se superpose à un stade tout primitif. Nous remarquons d’abord les masques des Gingalais (de Ceylan), dont les couleurs bariolées représentent les différentes maladies. Un sorcier Coiffé du masque en question tâche de guérir la maladie produite— d’après la croyance populaire — par quelque démon malfaisant. Tout près du ^sorcier se trouvent de grands modèles des tours où les Parsis indiens exposent aux oiseaux de proie les corps de leurs proches.
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- Une section est consacre'e à la civilisation primitive de l’Amérique Centrale et Méridionale.
- On sait que les Aztèques, amateurs passionnés du jeu de paume, construisaient pour cet excellent exercice des pistes souvent grandioses. L’Exposition reproduit celle qui se trouve devant le champ de ruines de Chichen Itza.
- Une série de douze cabinets est consacrée à l’évolution du vêtement, à l’usage des stimulants et des boissons, au chauffage, à l’éclairage et à la production du feu, à la vie sexuelle, à la lutte contre les maladies, au traitement des morts, à certains usages hygiéniques, aux moyens de locomotion, à l’évolution des races, à l’hygiène du travail et aux jeux et aux sports des peuples primitifs. Des figures de cire en grandeur naturelle, reproduisant des scènes typiques de la vie de ces peuples, animent cette section.
- Enfin, après avoir parcouru le groupe balnéolo-gique, nous entrons dans le Hall de la Chimie, de
- l'Industrie et des Instruments scientifiques, dont une grande partie est réservée aux industries servant à la culture physique.
- Les organisateurs de l’Exposition d’Hygiène veulent faire, je le répète, un Musée permanent du Palais de l’Homme, de' la section ethnologique-his-torique et d’autres sections particulièrement intéressantes. Ce merveilleux ensemble de documents humains a attiré pendant cinq mois une innombrable quantité de visiteurs, si bien que l’Exposition se soldera par plusieurs millions de bénéfices. Il témoigne du prodigieux essor de la science, non seulement de la science pure, mais de la science pratique, dans l’Allemagne contemporaine.
- Aucun peuple jusqu’ici n’a appliqué, avec une aussi systématique méthode, la connaissance scientifique à son développement politique, industriel, mondial. Par là il nous donne un exemple que nous sommes obligés d’admirer, mais que surtout la France devrait suivre. J)r Alfred Gradeiuvitz.
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- Même s’il n’y avait que cette pittoresque circonstance que les habitants des deux pays sont, dans le sens étymologique du mot antipode, opposés les uns aux autres par les pieds, la Nouvelle-Zélande et la France auraient déjà une bonne raison de se considérer mutuellement, si l’on peut dire, avec une curiosité sympathique. Le rôle important joué par d’illustres navigateurs français, dans la découverte etl’ex-ploration de l’archipel, établit
- entre les deux nations un lien d’amitié plus sérieux. Nous ne saurions oublier, d’autre part, que la
- plupart des questions qui agitent notre monde politique ont été résolues depuis longtemps par la jeune démocratie australe, fière de servir de laboratoire expérimental aux vieilles nations. Elle fut la première à instituer (1898) des caisses de retraite pour la vieillesse, la première encore à établir (1894) des tribunaux d’arbitrage pour régler les
- Fig. i. — Maoris se chauffant près d’une source d’eau chaude.
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- différends entré patrons et ouvriers. Depuis 1895, les femmes de la Nouvelle-Zélande, qu’elles soient ou non de race blanche, jouissent des mêmes droits électoraux que les hommes. Et nous pouvons signaler, parmi d’autres innovations, que ce a Ministère du tourisme », dont plusieurs journaux français ont réclamé la création, est d’invention néo-zélandaise.
- Le monde civilisé, et, plus particulièrement, les puissances coloniales, ont reçu de ce petit pays de hautes leçons de' moralité et de philanthropie, qui pourraient et devraient servir de code aux peuples conquérants, dans leurs relations avec les peuples conquis. Et c’est là le plus beau fleuron de sa cou-
- qui cherchaient à l’assassiner pour dévorer ces deux organes, en leur conviction qu’ils s’appropriaient ainsi son courage et son intelligence.
- De beaucoup supérieure à toutes les autres races de la grande famille polynésienne, aussi bien pour la valeur militaire que pour la force physique (leur moyenne de stature est à peu près égale à celle des montagnards écossais), les Maoris se défendirent avec acharnement contre les envahisseurs. Quand leurs dernières bandes firent leur soumission (1870), la guerre, l’alcoolisme et les autres maladies importées par les blancs avaient effroyablement éclairci les rangs des indigènes, comme le prouva le premier
- ronne qu’il ait réussi, par de sagaces et généreux efforts, à assurer la perpétuité de la population autochtone de l’archipel, de cette splendide race des Maoris, dont on s’était trop hâté de prédire, à bref délai, l’extinction totale.
- Les mauvais prophètes avaient toutes les apparences en leur faveur. A l’arrivée des premiers colons européens, vers 1825, la population indigène comptait environ 100 000 âmes, que décimaient périodiquement de terribles guerres intestines. Une forme quasi-religieuse de cannibalisme excitait sans cesse les tribus les unes contre les autres. Par exemple, quand un chef s’était illustré à la guerre, son cœur et son cerveau devenaient, trop littéralement, hélas! des objets d’envie pour ses rivaux,
- recensement opéré dans la colonie, en 1874. Ils ne comptaient plus que 45470 âmes.
- Au recensement suivant, soit quatre années plus tard, ce nombre se trouva diminué de près de 2000 unités, sans qu’on pût invoquer cette fois l’intervention destructrice de la guerre. La diminution s’accusa d’année en année, jusqu’en 1896, quand le dénombrement ne trouva plus que 59 854 Maoris. Mais, cinq années plus tard, les nobles efforts du gouvernement, secondé par des ligues philanthropiques, portaient enfin leurs fruits ; on constatait une augmentation notable, causée surtout par la diminution des décès chez les nouveau-nés. Depuis cette date (1901), le relèvement a persisté, les Maoris sont actuellement au nombre de 50000,
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- et c’est dire qu’ils ont atteint de nouveau l’impor- | culièrement à ne pas heurter de front les habitudes tance numérique qu’ils avaient vers 1870. | séculaires des Maoris, à les laisser vivre leur vie
- Fig. 3. — La danse des hommes, à Rotorua.
- Ce résultat est d’autant plus remarquable que, partout ailleurs, les races polynésiennes sont envoie d’extinction rapide, sauf en Nouvelle-Calédonie, où l’élément indigène reste stationnaire, avec une légère tendance à l’augmentation : le gain n’a été que de 65 âmes en cinq ans pour un total de 37 833 âmes. On souhaiterait pouvoir en dire autant des îles Sandwich, où les Hawaïens, sur un effectif de 29 787 âmes, ont diminué en quatre ans de 1232 têtes.
- La différence entre les résultats obtenus est suffisamment expliquée par la différence entre les régimes appliqués. Tandis que les Américains expropriaient brutalement les Hawaïens, ne leur laissant d’autre alternative que le travail salariéoulafamine, les Néo-Zélandais-, d’origine écossaise pour la plupart, s’efforcèrent, après les dures nécessités de la conquête et de la pacification, de combler l’abîme entre vainqueurs et vaincus. Ils s’ingénièrent parti-
- dans de vastes territoires dont l’accès était formellement interdit à tous autres pakehas (Européens) que les agents et représentants du gouvernement.
- Leur autonomie avait été formellement reconnue, et ils conservèrent le droit de vivre en clans et d’élire leurs chefs. En même temps, ils s'e voyaient investis des mêmes privilèges électoraux que les colons de race blanche, avec le droit d’envoyer quatre députés de leur race au parlement de la colonie.
- Bientôt, l’abîme était comblé. Les écoles étaient multipliées dans les villages indigènes, et l’adoption des éléments de l’hygiène par les jeunes Maoris diminuait rapidement la mortalité. Elle ne pouvait qu’être très élevée dans une population où l’on ne comprenait l’usage de la viande qu’à un état de complète putréfaction !
- Quand les jeunes Maoris abordèrent enfin les hautes écoles, la preuve éclatante fut faite de la fa-
- Fig. 4.
- Geyser de Nouvelle-Zélande.
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- culte d’assimilation de la race. À leur sortie des universités, plusieurs de ces fils de cannibales affrontèrent avec succès les concours aux emplois civils ! L’un d’eux, M. Maui Pomaré, docteur de la Faculté de Médecine de Wellington, dirige même l’important service qu’est le Native Health Department (service de la santé publique chez les indigènes).
- Il est probable que les Maoris auront perdu tout ou partie de leur individualité quand le régime actuel aura exercé son influence sur deux ou trois générations. Mais, pour le moment, leurs villages ne copient pas trop servilement les settlements à l’européenne, et les maisons aux cloisons de roseaux et de feuillage conservent ces façades aux sculptures fantastiques, que les Maoris se lèguent de père en fils, et qu’ils ne céderaient pas pour une fortune, en leur crainte de mécontenter le waïrona et le haü de quelque ancêtre, c’est-à-dire son âme « matérielle » et son âme « impalpable ».
- Les villages indigènes du district de Rotorua sont ceux que le voyageur visite le plus volontiers, depuis que la construction d’une voie ferrée et l’organisation de deux lignes de diligences ont facilité de différents côtés l’accès de cette région, probablement unique au monde.
- Les attractions n’y manquent pas aux touristes, non plus qu’aux chercheurs de santé. Dans un magnifique cadre de collines labourées et éventrées par d’incessantes éruptions, des rivières sautent de rapide en rapide, entre des murailles de verdure, pour se fondre dans des lacs aux ondes bleues, ou s’égarer dans des cirques qui retentissent jour et nuit du fracas d’impressionnantes manifestations volcaniques. .
- C’est là que joue périodiquement le Waimangu (l’Eau-Noire), qui est probablement le plus puissant geyser du monde, avec sa colonne d’eau boueuse dont la hauteur atteint parfois 300 mètres, et dont l’énorme masse retombe avec un bruit terrifiant, en semant tout autour du cratère des quartiers de roches. Dans le voisinage de cette merveille des antipodes, des quantités de geysers de moindre importance déchirent l’air de leurs sifflements, tandis que, en une variété déconcertante, des cavités
- aussi régulières que des margelles de puits vomissent côte à côte les unes une eau cristalline et fraîche, les autres de l’eau bouillante, claire ici, boueuse un peu plus loin, d’autres encore une boue noire, épaisse et fétide, d’autres enfin des jets de vapeur qu’on croirait lancés par une chaudière.
- Le Gouvernement Néo-Zélandais s’est préoccupé de bonne heure de tirer parti de cette région en y installant des sanatoriums qui attirent déjà des colonies avoisinantes (Australie, Nouvelle-Calédonie, etc.) de nombreux malades. L’étonnante variété de la composition chimique des différentes sources, divisées en cinq classes (salines, alcalines, alcalines-siliceuses, sulfureuses et acides), forme un ensemble des plus remarquables, et leurs vertus curatives (rhumatismes, affections du foie, des
- reins, de l’estomac, des bronches, etc.) leur valent une réputation qui grandit d’année en année, au point que des malades d’Europe bravent l’énorme distance (35 jours de voyage) pour aller chercher la santé dans le Whakareware-wa, la « vallée des eaux mugissantes », la perle de Aotea-roa, le nom indigène de l’archipel.
- Tout près d’hôtels confortables, dont les tarifs sont réglementés par le Ministère du Tourisme, ils peuvent entrer eh contact quotidien avec des populations qui vivent, contraste pittoresque, comme si le monde en était encore à l’âge de la pierre polie. Sous leurs yeux, des femmes cuiront leurs aliments dans des fours naturels, maintenus à une température de 100 à 410 degrés par les sources d’eau bouillante.
- Mais, avant de goûter aux patates douces que les dignes matrones auront cuites en leur présence, ils feront bien de consulter un guide. Ils apprendraient peut-être trop tard que la marmite naturelle qui vient de servir à cuire le savoureux tubercule est un homutumutu, littéralement une « marmite à cervelle »!
- Terme lugubre, mais bien approprié, puisque c’était dans ces trous que les guerriers maoris cuisaient à l’étouffée la tête d’un ennemi tombé sous leurs coups, pour en dévorer la cervelle et les yeux. Y. Forbin.
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- LE NOUVEAU PONT DE QUÉBEC SUR LE SAINT-LAURENT
- On n’a pas oublié la catastrophe arrivée le 50 août 1907 au viaduc de Québec sur le fleuve Saint-Laurent pendant son montage. Dans le numéro du 9 novembre 1907 de La Nature, nous en avons indiqué les différentes phases, ainsi que les causes qui ont, du reste, été com-firmées par l’enquête très minutieuse faite à la suite de cette catastrophe. Il nous suffira de rappeler que l’effondrement est dû au flambage de la semelle inférieure comprimée de la poutre d’ancrage ouest du pont dont la
- en outre des propositions devant être faites en se basant sur ce projet de la Commission, les constructeurs restaient libres de présenter des projets différents, soit comme disposition d’ensemble, soit comme détails. Quatre Sociétés différentes envoyèrent des projets, les uns conformes à celui de la Commission et les autres différents de celui-ci. De plus, comme le demandait la Commission, chaque concurrent indiquait pour chacun des projets, le mode employé pour le montage de l’ouvrage.
- — ----178,6.----->K----178,6------*j<___ij8,6 - -
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- ----------------------------------q85,2--------------------
- Fig. i. — Projet étudié par la Commission et ayant servi de base au Concours,
- résistance a été reconnue insuffisante pour l’effort qu’elle devait supporter.
- À la suite de l’enquête, le gouvernement canadien nomma une Commission d’ingénieurs, en la chargeant de l’étude de la reconstruction de cet important ouvrage. Après de longues études, on s’arrêta à un projet de pont en encorbellement d’une disposition analogue à celle du pont effondré et dont l’ouverture de la travée centrale
- Les quatre Sociétés concurrentes étaient : la « Maschi-nenfabrik Augsburg Nürnberg AG », de Gustavburg, en Allemagne; la « BritishEmpire Bridge C° », de Montréal; la « Pensylvania Steel C° », de Steelton, aux États-Unis, et enfin, la « St-Lawrence Bridge C° », de Montréal.
- Tous les projets présentés par ces diverses Compagnies , étaient des ponts en encorbellement, sauf la a Pensylvania Steel C° » qui présenta un projet de
- Côté
- Nord
- ----176,8-------->j<--*66,37-
- Fig. 2. — Projet adopté par la Commission et présenté par la « St-Lawrence Bridge C° » chargée de son exécution.
- devait être de 555 m. 80, c’est-à-dire plus petite de 12 m. 80 que celle du pont primitif (fig. 1). Cette travée centrale est constituée de deux poutres en encorbellement, ayant chacune une longueur de 178 m. 60, réunies par une poutre centrale ayant également 178 m. 60 de portée. Les travées d’ancrage ont une ouverture de 155 m. 10. Quant aux semelles supérieures et inférieures des poutres, au lieu d’être courbes comme dans le pont primitif, elles conservent une direction rectiligne. Ce pont devait supporter deux voies de chemin de fer, deux voies de tramway, une voie charretière et latéralement à chacune des poutres une passerelle pour piétons. Son montage devait se faire en porte «à faux.
- Ce projet, auquel avait été joint un cahier des charges, devait servir de base à un concours entre les différents constructeurs, tant Américains qu’Européens. Toutefois,
- pont suspendu à câble rigide, étudié par M. Lidenthal.
- Pour des raisons que nous n’avons pas à discuter, aucun de ces projets ne fut adopté et la Commission, à la majorité de ses membres, accepta un projet présenté par la « St-Lawrence Bridge G" » et différant du projet officiel, non pas par les dispositions d’ensemble, mais par des modifications de détail et, surtout, par les surcharges que l’ouvrage était appelé à supporter. On confiait également la construction du pont à cette même Société.
- Voici les caractéristiques principales de ce pont (fig. 2). L’ouverture delà travée centrale est plus grande que celle projetée par la Commission et portée à 548 m. 60, c’est-à-dire à la même cote que celle du pont écroulé. Cette travée centrale est formée de deux poutres en encorbellement de 176 m. 80 de longueur chacune et d’une poutre centrale les réunissant de 195 mètres de portée.
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- 398 ...... ... ACADÉMIE DES SCIENCES
- L’ouverture des travées d’ancrage est de 15(3 m. 97, de telle sorte que la longueur totale du pont, entre les culées d’ancrage, est de 862 m. 54. Les poutres principales ont une hauteur de 94 m. 48 à l’aplomb des piles en rivière et de 21 m. 34 aux extrémités. La hauteur de la poutre centrale de jonction est de 35 m. 55 au milieu de la portée et de 21 m. 54 aux appuis sur les poutres en encorbellement. La largeur du pont d’axe en axe des poutres de rive est de 26 m. 82. Quant à la triangulation de l’àme des poutres principales, elle est formée par des montants verticaux avec diagonales disposées en forme de K.
- Toutes les pièces composant les poutres d’ancrage et celles immédiatement au-dessus des piles en rivière sont en acier au carbone. Il en est de même du plancher supportant les voies. Quant aux poutres en encorbellement et à celles de la travée centrale, le métal employé est l’acier au nickel.
- Les semelles supérieures des poutres principales, au lieu d’être formées de barres à œil comme dans le pont primitif, sont formées de pièces rivées, malgré l’avantage que présente la première disposition au point de vue du montage.
- Mais ce qui différencie surtout ce projet, ce sont, comme nous l’avons dit, les conditions de surcharge, toutes différentes de celles primitivement admises. Le pont nouveau ne doit plus supporter que deux voies de chemin de fer et des passerelles pour piétons, le gouvernement canadien abandonnant complètement l’idée des voies de tramways et charretières. Les surcharges deve-
- ACADÉMIE D
- Séance du i3 novembre 1911. -
- La nutrition des végétaux. — M. G. Bonnier dépose une Note de M. Marin Molliard contenant le résultat de nouvelles expériences sur la nutrition des végétaux et en particulier des radis, au moyen de diverses substances azotées. Certaines substances, comme la caféine, sont mortelles, tandis que d’autres, comme l’allantoïne, déterminent un développement plus grand. L’urate de sodium ajouté à l’aliment normal des radis favorise la tubérisation, le rendement total et la précocité des tubercules. Au point de vue théorique, ces expériences montrent que des substances organiques, même parfois d’origine animale, peuvent être absorbées par les racines des plantes.
- Action de la lumière colorée sur la végétation. — M. G. Bonnier dépose ensuite un résumé de recherches faites par M. Desroche, relativement à l’action des lumières colorées sur le mouvement des algues d’eau douce. L’action paralysante de la lumière bleue est due à deux causes : le phototropisme, d’une part, qui produit ce résultat que les algues attirées par la lumière s’arrêtent lorsqu’elles rencontrent la paroi du vase, d’autre part, une véritable action anesthésique des radiations bleues.
- Floraisons anormales. — M. Violle signale un cas de floraison anormale de rosiers gloire de Dijon, qu’il a observé cet été. Par suite de la sécheresse de l’été, des rosiers très vigoureux présentaient cette année une floraison moins belle que de coutume. Le 12 septembre, ils se couvrirent de roses simples qui, au bout d’une quinzaine, furent remplacées par les fleurs normales. D’autre part, M. G. Bonnier annonce que M. Tournois étudie des floraisons anormales du houblon japonais et du chanvre provenant de semis hâtifs. Ces plantes ont
- nant alors plus faibles, le'poids de la superstructure diminue également et les conditions deviennent toutes différentes de celles admises au moment du concours. Il aurait donc été juste, semble-t-il, de soumettre de nouveau aux concurrents ces nouvelles stipulations en leur demandant de nouvelles propositions. Mais cela n’a pas été fait, probablement dans le but d’éviter de nouveaux délais pouvant améner des retards dans la reconstruction d’un pont appelé à desservir un trafic extrêmement important.
- Une dernière question se pose. Pourquoi, au lieu d’un pont en encorbellement, n’a-t-on pas adopté un pont suspendu. Il y avait, cependant, des exemples d’ouvrages d’une aussi grande portée : les ponts de Brooklyn, de Williainsburgh et de Manhattan. On eût pu aussi faire une application heureuse du pont suspendu rigide du système Gisclard, dont nous avons indiqué le principe dans un précédent article (15 nov. 1909) au sujet d’un pont de ce type construit récemment sur la ligne de Villefranche à Bourg-Madame. Ceci est d’autant plus regrettable que c’est pour les très grandes ouvertures, comme celles du pont de Québec, que les ponts suspendus rigides trouvent une appbeation avantageuse, tant au point de vue esthétique qu’au point de vue économique.
- Le prix à forfait du nouveau pont de Québec est de 44 687 500 francs et celui-ci doit être livré à la circulation le 51 décembre 1915. Toutes les pièces d’acier du pont seront fournies pari’ « United States Steel C° », qui vient d’installer à Montréal une usine. R. Bonkix.
- S SCIENCES
- Présidence de M. A. Gautier.
- donné une floraison précoce sur des individus très jeunes, caractérisée par la présence de fleurs stériles ou monstrueuses et suivie d’une deuxième floraison tout à fait régulière.
- Météorologie du Tonkin. — M. Violle présente ensuite un cahier d’observations météorologiques faites par M. Le Cadet, dans la région du delta du Tonkin. Indépendamment de l’intérêt que présente ce recueil méthodique et exact, au point de vue purement météorologique, il y a lieu de relever une expérience ayant un grand intérêt au point de vue physiologique. L’auteur a noté que le thermomètre à enveloppe mouillée montait à 56 degrés. Or, 56 degrés, c’est à peu près la température du corps humain. Enfin, M. Le Cadet annonce que, dans les cyclones si violents des mers de Chine, qui emmagasinent une énorme quantité d’énergie, il n’y a pas de phénomènes électriques dans toute la colonne, mais il y en a dans toute la périphérie.
- La faune aquatique du Sahara. -— M. Edmond Per-rier résume un travail de M. Pellegrin sur la faune aquatique des oasis sahariennes. Cette faune, plus riche qu’on ne le supposerait, comprend comme reptiles un crocodile de petite taille se rapprochant de ceux du Nil et plusieurs espèces de tortues ; comme batraciens des crapauds, des grenouilles, un urodèle ressemblant au triton, enfin deux espèces de poissons.
- Le laboratoire maritime du « Puurquoi-Pas ». — M. J. Charcot lit une Note faisant connaître que le Pourquoi-Pas est désarmé, transformé en laboratoire maritime et ancré devant Saint-Servan. Il décrit sommairement l’aménagement de ce navire en vue de sa destination nouvelle spéciale et signale les services qu’il pour-
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- —----: LE TRANSPORT D’UNE
- rait rendre à peu de frais, si on l’employait à des campagnes courtes dans l’Atlantique, par exemple autour de l’Islande.
- La faune des broméliacées. — M.. Bouvier résume un travail de M. Le Picado sur la faune des broméliacées
- LE TRANSPORT D’UNE
- La photographie ci-dessous représente un attelage peu banal, mobilisé, voici quelques jours, au Bourget, pour transporter l’arbre d’une turbine de 20 000 chevaux, construite par la Société Electro-Mécanique. Cette pièce ne pèse pas moins de 50 tonnes. Il a fallu 55 chevaux vigoureux pour traîner le chariot qui la porte. Le démarrage n’a pas été une opération aisée, et il fallut, pour la réussir, s’y prendre à plusieurs fois. Les dimensions
- TURBINE GIGANTESQUE :......_______: 399
- épîphytes. Ces plantes, à la naissance de leurs feuilles, emmagasinent de l’eau. Cette eau constitue de petites mares aériennes soutenues par les branches des arbres sur lesquels croissent les broméliacées ; on y trouve une faune très constante. Ch. de Villedeuu.
- TURBINE GIGANTESQUE
- ne pourrait prendre place sur aucun wagon de chemin de fer. Fort heureusement, elle n’avait pas à accomplir un trajet très considérable, car eHe doit prendre place dans une grande usine d’électricité à Saint-Denis. Plus ardu encore était le problème qui s’est posé récemment pour la Société Alsacienne de Belfort, chargée d’envoyer à Asnières une turbine à vapeur à peu près de mêmes dimensions que celle ci-dessous. Il fallait la faire
- énormes qu’atteignent les machines modernes, créent ainsi des problèmes de transport parfois très difficiles à résoudre.
- venir par voie de terre et l’on dut étudier, à cet effet, un itinéraire spécial, avec de nombreux détours : le chariot portant l’arbre étant trop lourdement chargé pour pouvoir passer sur certains ponts.
- Une pièce comme celle que représente notre figure
- CHRONIQUE
- Mixtures liquides pour le brillantage des métaux.— L’eau de cuivre, à base d’acide oxalique et de tripoli, est concurrencée depuis quelque temps par diverses mixtures lancées à coups de bruyante réclame et d’affiches voyantes. Ces produits valent-ils mieux que l’ancien produit? Leur effet nettoyant est-il produit par une autre action? Les analyses des trois plus connues de ces substances, que nous fîmes au laboratoire de La Nature, nous permettent de renseigner nos lecteurs sur ces questions qui intéressent aussi bien la ménagère que le chauffeur ou le mécanicien. Remarquons d’abord que, malgré les différences d’étiquettes, toutes ces mixtures sont de composition presque identique. L’aspect même est peu différent : il s’agit d’un liquide épais, contenu dans de petits bidons métalliques portant indication du mode d’emploi. On doit frotter simplement le métal d’un chiffon enduit du liquide préalablement homogénéisé par forte agitation. La mixture contient les trois quarts de son poids d’eau, et près de 20 pour 100 d’une poudre siliceuse abrasive : tripoli, kieselguhr, rondonile ou
- autre terre formée de fines carapaces d’infusoires fossiles.
- Cette poudre est tenue facilement en suspension dans le liquide grâce à la présence (5 à 10 pour 100) d’un savon ammoniacal qui rend l’eau plus dense et visqueuse et exerce en outre, sur les surfaces à nettoyer, l’action dégraissante de tous les savons. Comme c’est le cas pour la plupart des produits de ce genre, des traces de matières colorantes et parfumées servent à donner à chaque mixture un aspect, une odeur caractéristiques et agréables, sans jouer aucun rôle vraiment utile.
- Évidemment, ces produits ne peuvent corroder le métal, comme les liquides contenant des acides; on ne peut même pas employer concurremment l’un et l’autre, car en ajoutant un acide aux mixtures saponées, on les décompose. Mais le métal est attaqué par la poudre abrasive. Pratiquement, les nouvelles mixtures sont préférables quand il s’agit de nettoyer des surfaces métalliques grasses ne présentant pas de reliefs à anfractuosités très prononcées ; elles agissent comme les diverses pâtes à polir.
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- L’EBOULEMENT DE DORCHES
- Le 21 janvier 1910, il s’est produit aux confins du Jura, à 5 kilomètres Nord-Ouest-de Seyssel, non loin de la rive droite du Rhône, un éboulement très singulier, qui faillit de'truire un des plus jolis sites
- terre une grande route fut coupe'e et déplacée; et divers supports métalliques de transmission de force électrique tombèrent dans la crevasse, large et profonde de plusieurs décamètres.
- . Fig. i. Eboulement de Dorches.
- du département de ^ l’Ain, celui de la cascade de Dorches.
- À 9 h. 30 du matin, toute une masse de terrains argileux néocomiens se mit en mouvement (entre les villages d’Orbagnoux et de Dorches) dans la direction de la cascade curieusement encorbel-lée que représente notre ligure 2. À 11 heures, le glissement s’arrêtait, heureusement, avant d’avoir comblé la cuve d’érosion excavée aux pieds de la tour ruinée. Sans faire de victimes le phénomène causa de notables dégâts, car il aboutit à la formation d’une immense crevasse qui bouleversa toute la topographie locale; comme par un violent tremblement de
- Fig. 2 — Cascade de Dorches.
- Cliché^ Lucien Michaux (Bellegarde).
- A la fin d’octobre 1910, la crevasse, quoique en partie recomblée d’elle-même, présentait encore le sinistre aspect des figures 1 et 5. On a évalué à mètres cubes la masse des terres déplacées. Comme il y avait des prés marécageux au-dessus du glissement, il est certain qu’une source a dû provoquer le délaiement d’assises argileuses, puis le déplacement des terrains qu’elles supportaient. Sans entrer dans d’autres détails, le fait était bon à signaler, comme témoin de la puissance destructive des infiltrations souterraines et des modifications qu’elles peuvent apporter à la surface du sol, même à l’époque actuelle. E.-A. Martel.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lauuku, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2009.
- 25 NOVEMBRE 1911.
- ARROSAGE ET BALAYAGE AUTOMOBILE DES VOIES PUBLIQUES
- La propreté et le bon entretien des voies publiques constituent un des problèmes les plus pas-
- avec la vitesse et l’intensité de la circulation urbaine. L’hygiène générale d’une ville dépend à la fois du
- Fig. j. — Balayeuse automobile de Dion-Bouton en service à Versailles.
- sionnants pour toute municipalité soucieuse de l’hygiène générale. C’est pourquoi, depuis de nombreuses années déjà, la plupart des conseillers muni-
- nettoyage proprement dit et de l’enlèvement des ordures ménagères.
- Nous nous proposons de rappeler brièvement
- Fig. 2. — Arroseuse aulomobile de Dion-Bouton en service à Versailles.
- eipaux se sont spécialisés dans les questions de voirie.
- Mais, il faut le reconnaître, le nettoyage des voies publiques dans la plupart des villes, n’est pas encore organisé jusqu’ici, de manière à répondre aux exigences de la vie moderne, il n’est pas en rapport
- 3j' année. — ie stmestre.
- comment le nettoyage se fait encore dans la plupart des villes, pour en montrer l’imperfection et les inconvénients; nous indiquerons ensuite comment, grâce aux moyens puissants que procure l’automobilisme, on peut organiser un système à grand rende-
- 26. — 401
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- 402 ====== ARROSAGE ET BALAYAGE AUTOMOBILE =
- ment, doiitl’adoption s’impose chaque jour davantage.
- Le nettoyage comprend dans tous les cas l’arrosage et le balayage.
- L’arrosage se fait soit à la lance, soit au moyeu de ' tonneaux d’arrosage. Avec la lance, les arroseurs inondent la chaussée très inégalement, Beau tombant d’assez haut dégradé le sol, transforme la poussière en boue, les trous deviennent des flaques et la rue une mare. Pratiqué pendant le jour, le système d’arrosage présente, en outre, le très grave inconvénient de gêner beaucoup la circulation; l’arroseur doit en effet déployer et traîner derrière lui une série de tuyaux articulés qui barrent la moitié de la chaussée, et diriger entre les voitures un jet d’eau puissant, mais peu maniable, qui éclabousse bien souvent les piétons.
- Pour ces raisons, dans les artères très fréquentées, il faut renoncer à la lance et adopter le tonneau d’arrosage.
- Mais ce tonneau, attelé d’un cheval, a forcément une capacité assez faible, 1000 litres au plus, il est très rapidement vide, et obligé de retourner à son poste de ravitaillement par un trajet généralement long, qui lui fait perdre un temps tel, que le plus souvent la partie arrosée se trouve sèche au moment où il repart. De plus, en progressant à l’allure très lente du pas du cheval, il constitue un réel obstacle pour tous les autres véhicules plus rapides, et devient une cause d’encombrement.
- Quant au balayage, s’il se fait à la main au balai, il est d’une lenteur désespérante et d’une efficacité douteuse; s’il se fait avec les balayeuses mécaniques, attelées d’un cheval généralement médiocre, il présente'rles mêmes causes d’encombrement que le tonneau d’arrosage hippomobile, et à cause de la lenteur de son allume au 'milieu des autres véhicules, il lui est fort difficile de ne pas dévier de la ligne à suivre, et par suite d’opérer avec régularité.
- D’ailleurs, pour opérer efficacement et conformément aux règles de l’hygiène, il serait absolument indispensable de faire précéder le balayage d’un léger arrosage. Avec le matériel hippomobile, ces conditions sont assez difficiles à réaliser, elles exigent l’emploi simultané d’un trop grand nombre de chevaux, entraînent une augmentation importante de main-d’œuvre et apportent une gêne de plus à la circulation.
- Il faut, par suite, retenir des multiples inconvénients des procédés actuels :
- La lenteur des appareils par rapport à l’activiLé de la circulation intensive moderne ; le peu d’efficacité des moyens mis en œuvre; la mauvaise utilisation de la main-d’œuvre et du matériel lui-même.
- En présence de l’activité fiévreuse de la circulation urbaine et du développement sans cesse croissant de l’automobilisme, on se rend compte que, pour ne pas être un obstacle, les^ appareils de nettoyage doivent eux-mêmes être automobiles, à grande puissance de travail, et animés d’une vitesse analogue à celle des voitures au milieu desquelles ils doivent
- circuler. De cette manière seulement, sans gêner la circulation des autres véhicules, et sans être gênés par eux, ces engins pourront enfin accomplir leur mission avec régularité et à propos.
- Les arroseuses automobiles, capables non seulement de transporter trois fois plus de liquide que les tonneaux d’arrosage, mais aussi de progresser trois ou quatre fois plus vite, peuvent ainsi accomplir, dans le même temps, quatre fois plus de travail, tout en réduisant le nombre des retours à vide au poste de ravitaillement. On peut en outre faire actionner par le moteur une pompe de refoulement, et obtenir ainsi une projection de l’eau, capable de laver la voie plus efficacement, et de couvrir d’un seul coup une étendue plus vaste.
- Les balayeuses automobiles présentent les mêmes qualités de rapidité et de régularité de travail que les arroseuses ; elles offrent en outre l’avantage, sur les balayeuses hippomobiles, de pouvoir comporter, grâce à leur capacité de transport plus élevée, un tonnelet d’arrosage, qui permet de réaliser le balayage humide dont nous avons parlé.
- Jusqu’ici quelques municipalités se sont lancées dans cette voie, et il est bon de rappeler que Paris avait déjà, en 1904, mis en circulation une arroseuse à vapeur de Dion-Bouton, dont on peut encore admirer le fonctionnement en été au Bois de Boulogne. Depuis, un concours a été organisé par la municipalité, pour adopter à bref délai des appareils de nettoyage automobiles, destinés à remplacer à peu près tout le matériel hippomobile actuel.
- Versailles, Saint-Ouen, Le Havre, Deauville, Monte-Carlo possèdent déjà dès arroseuses et des balayeuses automobiles actionnées par un moteur à explosions, construites précisément par les établissements de Dion et Bouton, véritables promoteurs des appareils de ce genre.
- Par la description qui va suivre, des engins en service à Versailles, on pourra se faire une idée très nette de la puissance de ces véhicules et de l’économie qui résulte de leur emploi.
- L’arroseuse est mue par un moteur quatre cylindres 18/24 chev., elle comporte une tonne de la contenance de 5200 litres, et une pompe centrifuge, qui permet à l’aide d’un dispositif de commande spécial de ses robinets et appareils distributeurs réglables, de faire un arrosage latéral sous pression, depuis la largeur d’une rue étroite, jusqu’à une largeur maximum de 19 mètres.
- Dans une ville comme Versailles, possédant à la fois des rues encombrées par les tramways et de très larges avenues, ce mode d’arrosage latéral est particulièrement intéressant, et peut être utilisé sans aucune gêne pour la circulation.
- Un seul engin peut effectuer le même travail journalier que 8 tonneaux d’arrosage hippomobile d’une contenance de 1000 litres. Avec des moyens d’alimentation suffisants, ilpeut arroser à l’heure une surface minimum de 20000 mètres carrés. Le remplissage varie, suivant la pression de l’eau et le débit
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- des souches de puisage, de 90 à 180 secondes, avec un tuyau de 0 m. 10 de diamètre, et de 8 à 10 minutes avec un tuyau de 0 m. 04.
- Le parcours moyen journalier, pour 10 heures de fonctionnement, tant en travail qu’en déplacement, est de 50 kilomètres, et le prix de revient à l’heure est de o fr. 50, soit environ 0 fr. 00015 par mètre carré arrosé.
- Pour réaliser un arrosage suffisant, il faut compter 0 lit. 60 d’eau sur macadam et Olit. 50 sur pavage, ce qui correspond à une consommation d’eau de 55 à 40 tonnes par jour.
- Le salaire du mécanicien est évalué à 0 fr. 90 de l’heure et celui de son aide 0 fr. 40.
- La municipalité déclare réaliser, avec cet engin, une économie de 60 pour 100 sur les prix de revient de l’arrosage hippomobile, et, pour cette raison, a mis en commande une nouvelle arroseuse d’une contenance de 3500 litres, munie d’une pompe plus puissante encore, et actionnée par un moteur de 25 chev.
- La balayeuse automobile comporte un moteur de 14 chev., elle est munie d’un balai-rouleau de 2 m. 10 de longueur, d’un réservoir d’eau de 1150 litres, et d’un appareil de pulvérisation sous pression, permettant d’humecter les poussières avant le balayage.
- Cet appareil peut balayer à l’heure 11 000 mètres superficiels, ce qui équivaut au travail de 4 balayeuses ordinaires hippomobiles.
- En tenant compte de l’amortissement de la machine, de l’usure des balais, de la consommation de combustible, du graissage, de l’usure des bandages en caoutchouc et du salaire du mécanicien, la dépense horaire est, en chiffres ronds, de 6 fr. 60, qui fait ressortir le prix du balayage à 0 fr.0006 le mètre carré.
- On réalise ainsi une économie de 50 pour 100 sur les prix de revient du balayage hippomobile.
- On peut d’ailleurs, en examinant les travaux du Congrès delà route à Bruxelles en 1910, rapprocher des chiffres précédents les conclusions de deux rapports très documentés :
- 1° M. Bret, ingénieur en chef des ponts et chaus-
- sées au service municipal de la ville de Paris, indique :
- Une balayeuse automobile fait le travail de trois balayeuses hippomobiles. La première revient à 28 francs contre 5x15 fr. = 59 francs pour les secondes. Économie 14 pour 100.
- Une arroseuse automobile fait le travail de trois arroseuses hippomobiles, avec une dépense ' de 54 francs au lieu de 39. Économie 11 pour 100. '
- 2° M. Yerger, sous-ingénieur des ponts et chaussées, attaché au service municipal des travaux de Paris, indique :
- Une balayeuse automobile nettoie 12 à 15000 mètres carrés à l’heure, soit quatre fois plus qu’une balayeuse hippomobile, avec une dépense de 4 francs au lieu de4 fr. 71 à l’hectare. Économie 12 pour 100.
- Une arroseuse automobile arrose de 18 à 28000 mètres carrés à l’heure, soit trois fois plus qu’une arroseuse hippomobile, avec une dépense de 2 fr. 19 au lieu de 2 fr. 44 par hectare. Économie 11 pour 100.
- Ces ingénieurs font prévoir ainsi une économie moyenne de 12 à 14 pour 100, alors qu’à Versailles la municipalité déclare avoir obtenu expérimentalement 50 à 60 pour 100, mais cette différence tient à ce que Versailles possède un développement considérable d’avenues excessivement larges, sur lesquelles les engins de nettoyage automobiles peuvent opérer à la vitesse maximum, et avec toute la puissance de travail dont ils sont susceptibles. Dans une ville aussi encombrée que Paris, il faut prévoir forcément une difficulté plus grande d’emploi, et des pertes de temps qui diminuent fatalement le rendement économique.
- Il n’en reste pas moins démontré que les appareils de nettoyage automobiles s’imposent dans toutes les villes importantes, ils y apporteront leur puissance de travail, et feront réaliser aux budgets municipaux une économie des plus sensibles.
- Des engins analogues à ceux que nous avons décrits seront mis incessamment en service à Paris, pour y remplacer, le plus tôt possible, tous les antiques appareils de nettoyage hippomobiles.
- Capitaine Rexaud.
- CHARLES DALLERY (1754-1835)
- La Société industrielle d’Amiens vient d’avoir l’excellente pensée, en fêtant son cinquantenaire, de rendre un solennel hommage à un grand inventeur longtemps méconnu et trop oublié aujourd’hui, Charles Dallery.
- Né à Amiens, le 4 septembre 1754 et mort à Jouy près de Versailles en 1835, Charles Dallery fut un de ces inventeurs malheureux, jouets de la fortune, qui creusent péniblement un fécond sillon partout où ils passent, mais qui n’ont point le légitime bonheur de voir jaunir la moisson.
- Fils d’un constructeur d’orgues de la ville d’Amiens, le jeune Charles ne tarde pas à manifester ses remarquables aptitudes de mécanicien. Une harpe tombe sous sa main, il y adapte un mécanisme propre à produire les demi-tons. L’instrument modifié est accepté par un constructeur de Paris qui l’exécute avec succès, mais qui prend un brevet d’invention en son propre nom et exploite à la fois l’invention et l’inventeur. Bientôt découragé, Dallery revient chez son père ; il introduit dans la facture de l’orgue divers perfectionnements impoi-
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- CHARLES DALLERY
- tants, notamment le système de soufflerie qui y est encore employé' aujourd’hui. Ces travaux habituels ne suffisent' pas à occuper son esprit inventif. Au lendemain de l’invention des Montgolfières, il donne
- Kl
- .-J-
- L’ancêtre des voitures automobiles.
- La voiture à chaudière tubulaire de Dallery
- à Amiens le spectacle d’une ascension aérostatique.
- Alors il étudie la machine à vapeur et il en construit une, de petites dimensions, dans le but de faire marcher une voiture pour la locomotion sur routes. C’était peu après 1780. La voiture est amenée à Paris et déposée chez Brésin, célèbre constructeur de cette époque, où beaucoup de personnes peuvent la voir1. Dallery attache toutefois peu d’importance à cet essai et ne songe point à prendre un brevet pour la chaudière tout à fait originale qu’il y a placée. Il ne tarde pas à utiliser le moteur dans ses ateliers pour battre l’étain des tuyaux d’orgue au moyen d’un marti-net qu’il soulève rapidement.
- L’établissement de facteur d’orgues, qu’il dirige prend de l’importance. Un orgue manque à la magnifique cathédrale d’Amiens. Ce travail, dont le devis s’élève à 400 000 livres, est confié à Dallery, mais la révolution éclate; les orgues sont muettes alors, leur temps est passé et le facteur n’a qu’à changer de carrière.
- Il songe d’abord à la construction d’instruments de musique; il fait des clavecins, dits à bombarde, auxquels il donne un volume de son
- 1. Nous sommes redevables de ce renseignement ainsi que des documents originaux concernant Charles Dallery à la bienveillante communication de Mme Angebaud, arrière-petite-nièce de. Charles Dallery et qui aujourd’hui représente sa seule descendance directe.
- extraordinaire; toutefois, ces clavecins, objets de luxe, se vendent mal, et, malgré leur prix élevé, ne lui laissent aucun profit. Il songe à devenir meunier. Aux portes de la ville d’Amiens, il établit un moulin à vent, d’après un système nouveau, avec des ailes qui tournent horizontalement; aussi on compare le moulin à des chevaux de bois et on le surnomme le moulin de la Folie.
- Sur ces entrefaites, un fabricant de limes lui demande, pour ses deux usines d’Amboise et de Nevers, deux machines motrices. Les machines à vapeur construites par Dallery servent à forger l’acier et à faire fonctionner divers appareils accessoires. Quelques années plus tard, Dallery vient se fixer à Paris. Il propose son moteur à vapeur à l’hospice de Bicêtre pour un service d’eau; on lui préfère un système manœuvré à bras d’hommes. 11 se croit plus heureux de ce que la Ville de Paris lui promet des fonds pour l’établissement de moulins à farine. Arrive 1795 et ses tristesses; les fonds ne sont point versés. Et en attendant des temps meilleurs, Dallery devient horloger. Il fut le premier en France à faire des montres qui se fixent sur des bagues, et dont le cadran n’est pas plus grand qu’une pièce de cinquante centimes. Il réussit même à en faire à répétition de ce modèle d’un système simplifié. Dallery crée les instruments pour la confection de ces merveilles d’horlogerie.
- Le projet de bateau à hélice et chaudière tubulaire de Dallery [d’après les dessins du brevet).
- des montres en or avec des boîtiers ovales et les tours nécessaires pour obtenir cette forme. Il imagine des moyens nouveaux en orfèvrerie pour les façons de l’or. Pendant près de vingt-cinq ans, la bijouterie d’or à Paris a eu pour base le taraud, le moleté, le graine', le découpé de Charles Dallery. Un des buts à atteindre, c’était la confection de tarauds
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- CHARLES DALLERY
- — tige ou fil d’or sur lequel s’enroule une profonde rainure hélicoïdale — sans faire de déchet. Dallery obtient ce résultat en refoulant le métal sans le couper, avec une filière d’un système tout à fait nouveau, et original. Nous avons eu entre les mains un de ces petits appareils conservé dans la famille de Dallery et qui est extrêmement curieux; nous avons vu aussi des chaînes de montre en or de sa fabrication composées d’une triple rangée d’anneaux si bien entrelacés les uns dans les autres qu’on ne put récemment trouver aucun bijoutier pour le raccord de deux bouts de chaîne disjoints.
- Ce travail de l’or occupa Dallery jusqu’en 1825 d’une manière profitable et il aurait pu sans doute, s’il eût été plus commerçant, y trouver une source de fortune, mais il avait trop d’imagination pour ne pas ambitionner une célébrité dont il se sentait digne.
- Il conçoit le projet de révolutionner la navigation — le mot n’est pas trop fort—en appliquant l’hélice aux bateaux.
- En 1783, un Français, le marquis de Jouf-froy, avait, le premier, fait naviguer sur là Saône un bateau à vapeur à roues, Dallery est de même incontestablement le premier qui ait eu l’idée de faire mouvoir les hélices d’un bateau à l’aide de la machine à vapeur.
- Charles Dallery obtint son brevet d’invention pour « un mobile perfectionné appliqué aux voies de transport par terre et par mer ». On y trouve décrit, en termes fort simples, « un vaisseau insubmergible et une voiture mus par une pompe à feu dont l’effet est d’augmenter les forces à volonté ».
- L’agent propulseur du bateau consistait en une hélice à deux spires de révolution désignée dans le brevet en ces termes : « un arbre tournant garni de feuilles de cuivre un peu bombées qui forment Y escargot] leur diamètre est de six pieds et leur plan incliné de 3 pieds par tour ». Cet escargot, immergé au-dessous de la ligne de flottaison, était placé à l’arrière du bateau, tandis qu’un autre escargot semblable était disposé à l’avant, mais mobile de façon à servir de gouvernail.
- Les figures ci-jointes sont des reproductions de celles du brevet ; on y voit la machine à vapeur à deux cylindres dont les pistons agissent sur des chaînes qui communiquent un mouvement de rota-
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- tion aux poulies à gorge faisant corps avec les escargots. La disposition mécanique est 'a coup sûr assez défectueuse, mais on peut admettre facilement que l’ingéniosité de Dallery aurait surmonté les difficultés pratiques. La partie de la machine particulièrement intéressante ici, c’est la chaudière dont Dallery a parfaitement compris l’importance. « On augmente, dit-il dans son brevet, la force à volonté par la division de la chaudière ; on sait qu’en multipliant les surfaces, on fournit à l’action du feu plus de points de contact; l’application de ce principe à la disposition des fourneaux a dû obtenir une quantité supérieure aux résultats de tous les procédés connus; aussi, au lieu cl'un nombre déterminé d'impulsions, s'en procure-t-on un nombre presque indéfini. Le nombre des fourneaux est de six, chacun desquels a douze corps cylindriques en cuivre qui contiennent l’eau à réduire en sapeur... ils décrivent une ligne circulaire qui permet de mettre le feu au centre, d’où il peut embrasser toutes les surfaces. » Chaque tube avait deux pieds et demi de haut et quatre pouces de diamètre et était relié par sa partie supérieure à un réservoir commun, d’où partait un conduit de vapeur se rendant aux extrémités supérieures et inférieures des cylindres moteurs.
- Dallery est donc, sans conteste, l’inventeur de la chaudière tubulaire telle qu’elle a été appliquée depuis par Arnier (1873), Belle-ville, etc.... Les tubes pleins d’eau chauffés extérieurement, aulieu de l’être intérieurement suivant la disposition Séguin (1828), permettent, on le sait, d’obtenir plus aisément les très hautes pressions de vapeur pratiquées aujourd’hui. Comme complément à son invention, Dallery fait figurer un ventilateur à hélice qui lui procurait tous les avantages du tirage forcé en vue d’activer l’intensité de la combustion dans le foyer. « Il imagine, dit M. Chopin-Dallery1, tous les éléments qui d’un seul coup le font toucher aux dernières limites du progrès ; car aujourd’hui ce sont ses appareils qui parcourent les deux mondes et sillonnent toutes les mers. Il faut bien le reconnaître, sans la chaudière tubulaire, il n’existerait ni une locomotive, ni un bateau à vapeur. »
- 1. Origine de l'hélice propulso-directeur et de la chaudière tubulaire. Paris. Firmin-Didot, 1855.
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- LA CONFÉRENCE DE GÉNÉTIQUE
- En 1775, Cugnot avait construit à Paris la première voiture à vapeur, mais elle ne pouvait marcher de suite plus de quinze minutes ; elle s’arrêtait dès que la provision de vapeur accumulée était épuisée. On conçoit donc que Dallery ait eu le projet de se servir de sa chaudière tubulaire pour la propulsion sur route de sa voiture qui avait « la forme d’une chaloupe », et qui doit être à bon droit considérée comme une vénérable ancêtre de toutes les automobiles à vapeur actuellement réalisées. Les voitures du type Serpollet n’en diffèrent pas essentiellement.
- En décrivant son bateau, Dallery signale aussi un mât à tubes* rentrant ^n lui-même ou s’allongeant à volonté pour faciliter l’emploi des voiles quand le vent est favorable.
- Dallery fondait de grands espoirs sur le succès de son bateau à vapeur. Une circonstance favorable semblait se présenter à lui par suite de la formation du camp* de Boulogne ; il se flattait de voir son système accepté par le gouvernement au moment où le premier Consul projetait une descente en Angleterre. Aussi il engage résolument' dans son entreprise les 30 000 francs laborieusement amassés dans ses travaux de bijouterie. Son bateau est mis à flot à Bercy; malheureusement son pécule est épuisé avant l’installation complète des appareils. Dallery ne peut obtenir l’appui du gouvernement.
- Napoléon Ier ne comprit jamais quelle pouvait être l’importance, au point de vue social, de la machine à vapeur. Dallery, dépité, le marteau en main, donne à la fois l’ordre et l’exemple pour mettre son bateau en pièces. Tel fut le sort de cette invention, objet de ses longues méditations, telle fut la fin de son rêve. Il dut reprendre son humble métier d’ap-prêteur d’or jusqu’au jour où, vieilli, il se retira près de Versailles. Il y mourut âgé de 81 ans le 1er juin 1855.
- On a donné le nom de l’inventeur amiénois à l’une des rues de sa ville natale, et à un passage du quartier de la Roquette à Paris ; une inscription commémorative signale, dans la Chaussée Saint-Pierre, la maison où il naquit. Son buste en marbre blanc offert" par"TÉtat (1868) figure au Musée d’Amiens. La Société industrielle de cette ville a inauguré le 12 novembre dernier, un buste en marbre de Dallery, œuvre de M. Albert Roze. Est-ce donc assez! Comment ne pas s’associer au vœu de M. Chopin-Dallery : « Puisque nous parlons de justice, nous ferons remarquer que le nom de l’inventeur de l’hélice propulso-directeur et de la chaudière tubulaire n’a pas encore été donné à un seul bâtiment français, lorsque ces deux appareils font manœuvrer, non seulement nos navires, mais ceux de toutes les marines. Réparer cet oubli ne serait qu’un acte de justice. » Norbert Lallté.
- ttg'Ss&'S'î&j
- LA CONFERENCE DE GENETIQUE
- La « quatrième conférence internationale de génétique » qui vient de se tenir à Paris du 18 au 23 septembre, a montré combien promet d’être féconde la voie de recherches nouvelles où se sont engagés un certain nombre de biologistes ces dernières années.
- Quoique le sujet ait déjà été traité ici à diverses reprises1, nous profiterons de cette occasion pour rappeler ce qu’on doit entendre sous le nom de génétique. La chose n’est pas très facile. Si l’on s’en tenait aux déclarations de certains adeptes de cette étude nouvelle, il faudrait en conclure que la génétique n’est pas autre chose que ce qu’on a appelé jusqu’ici la biologie, armée, il est vrai, de méthodes nouvelles, mais rigoureusement aussi large que la biologie. Pour M. L. de Vilmorin, par exemple2, la génétique englobe : «.... toutes les questions qui se rapportent à’ la « physiologie de la descendance » et se rattachent à l’hérédité, à l’atavisme, à la variation fluctuante, à la sélection, à la mutation naturelle ou provoquée, à la transmission des caractères acquis, à la cytologie, etc. » Il ne reste évidemment plus rien, après une telle définition, qui soit en dehors
- '1. P. Pu;y. Mendel et Vhérédité mendelienne (n° 1786, 17 avril 1907, p. 186); J.-P. Lafitte. La génétique et l’hérédité (n° 1864, 15 lévrier 1909, p. 162);
- 2. La Génétique et, la quatrième conférence internationale de génétique, brochure. Paris, 1910, p. 12.
- de la génétique, et cela ne semble pas justifié.
- La définition du savant anglais, M. Bateson, est plus précise, et meilleure, croyons-nous. Pour lui, la génétique cherche « à élucider les phénomènes de l’hérédité et de la variation : en d’autres termes, c’est la physiologie de la descendance ». La seconde partie de cette définition corrige fort heureusement ce que sa première a encore de trop vaste et de trop vague.
- Il importe, en effet, de bien voir que la génétique, si elle étudie les phénomènes de l’hérédité, de la variation, en un mot de la descendance, et si, par là, elle peut revendiquer tous les cas envisagés par M. de Vilmorin, son étude a toujours pour caractère particulier de se placer au seul point de vue de la physiologie. Ainsi elle peut s’exercer sur tout le domaine de la biologie, mais elle ne s’y exerce que d’une façon déterminée, qui n’est exclusive d’aucune autre. Elle ne se confond donc pas avec la biologie, et elle est en définitive beaucoup moins une science, qu’une méthode, une technique au service de la biologie.
- Historiquement, cette technique dérive des travaux de Mendel, ce moine augustin allemand dont on a déjà parlé ici, et qui l’inaugura en 1865, dans, un mémoire sur les Hybrides des plantes, paru à Brünn, et dont l’importance resta très longtemps ignorée. Comme c’est le cas pour beaucoup de grandes dé-
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- = LA CONFÉRENCE DE GENETIQUE ........______— 407
- couvertes, l’originalité de Mendel se ramène à l’invention d’un langage qui lui permit de noter convenablement les faits observés. Il a imaginé de considérer les divers caractères qu’on peut remarquer chez une plante comme autant d’individus, et de suivre les destinées des individus d’un certain type, dont l’existence avait été reconnue chez deux plantes souches, dans la série de leur descendance. Pratiquement, sa méthode d’essais n’était autre que celle des horticulteurs, ou des éleveurs, cherchant à réaliser des types nouveaux, mais il avait sur eux cette supériorité que le langage inventé par lui permettait une notation exacte. Cette notation ne se bornait pas d’ailleurs à la description des types obtenus, mais elle permettait, sur la seule lecture de ces descriptions, rangées dans l’ordre d’apparition des formes, -de suivre les combinaisons, les dissociations, les disparitions (apparentes •ou réelles) de chacun des caractères individus qu’on avait distingués : elle était en un mot physiologique.
- On n’a pas à entrer ici dans l’exposé des travaux de Mendel. Il suffit de dire qu’une notion très importante en est sortie — celle que la destinée d’un individu-caractère, dans la série de la descendance, ne dépend pas uniquement de l’histoire antérieure de cet individu, mais qu’elle est liée, par des rapports précis et déterminables, à la destinée des autres individus-caractères qu’on observe dans la plante considérée. En particulier, il y a des caractères qui vont toujours ensemble, et des caractères qui s’excluent. Il y a notamment des « couples » de caractères, tels que lorsqu’un des deux individus de ce couple apparaît, l’autre n’apparaît pas, et réciproquement : on pourrait représenter l’attitude de tels individus entre eux parles signes -j- ou —. On conçoit tout ce qu’un tel langage permet d’apporter de rigueur et de finesse dans la lecture physiologique des faits de descendance. C’est une méthode de description exacte permettant l’analyse des méthodes empiriques de création des éleveurs et des horticulteurs. Et l’espoir très grand que ces derniers mettent dans la génétique, en tant que technique dérivée de Mendel, pour l’amélioration scientifique de leurs procédés, ne semble ni illégitime ni exagéré.
- Bien entendu, il ne faut pas croire que la génétique doive forcément n’être autre chose que le mendelisme. Celui-ci a permis le premier d’entrer dans l’étude physiologique de la descendance, mais il est concevable que d’autres méthodes puissent rendre un jour le même service, par des moyens différents. Puisqu’elles porteront sur la physiologie, elles rentreront dans la génétique. Mais jusqu’ici le
- langage mendelien est le seul que cette technique ait à sa disposition.
- D’autre part, la méthode génétique n’est pas la seule qui étudié scientifiquement le problème de l’hérédité.
- La/ méthode hiométrique rend actuellement des services différents, mais non moins importants. Elle n’est pas physiologique comme la génétique, mais statistique. Elle n’étudie pas les phénomènes dans leur mécanisme, du point de vue interne, mais dans leur forme, du point de vue externe. Elle note, par exemple, quelles sont les modifications de la taille des hommes d’une région pendant un certain laps de temps, ce qui permet par exemple de mesurer dans quelle mesure peuvent se faire des variations par rapport à une normale, ou quels sont les rapports d’une normale à une moyenne, etc. Biométrie et génétique ne s’excluent pas : ce sont non pas des sciences à proprement parler, mais des techniques complémentaires1. Ce que nous venons de dire de la génétique montre en elle une méthode purement et finement analytique. L’usage n’en est au surplus qu’à son début. On ne saurait donc parler encore de résultats d’intérêt général où elle ait conduit. Et, par suite, on ne saurait non plus entrer ici dans l’exposé des travaux concrets qui ont été soumis à la conférence.
- Ils consistent principalement en recherches sur des lignées de descendance— lignées de haricots, de céréales, de vignes, de fleurs diverses, de chevaux, de canards, de poules, de rats — dont le but est d’élaborer un recueil d’observations précises, et dont le détail, impossible d’ailleurs à donner, serait sans intérêt ici. Le travail théorique qui se fait parallèlement est, d’autre part, trop peu avancé lui-même, malgré le très vif intérêt qu’il présente, pour qu’il ne soit pas prématuré d’essayer d’en donner un résumé synthétique, aussi bien pour ses parties que pour son ensemble. Il aura suffi que cette quatrième conférence nous ait fourni l’occasion d’attirer l’attention vers un ordre de recherches tout nouveau, mais dont il est permis d’escompter de grands résultats, à cause de la précision de sa technique et de la rigueur des questions qu’on s’y pose.
- Nous avons encore profité de l’occasion pour donner le portrait de Mendel, d’après la très belle médaille de M. F. Bénard, frappée pour les membres de la conférence. II. G.
- 1. On lira avec profit sur la génétique et la biométrie. Doncaster. Heredily in ihe liyht of récent research, Cambridge Universitv press. 1910 [Cambridge Mnnvnh of Science and UUerntnrc).
- Le moine augustin Johann
- Gregor Mendel.
- (Médaille de M. F.Bénard.)
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- LE CHEMIN DE FER DE BAGDAD
- L’exécution du fameux « chemin de fer allemand de Bagdad a1 (ci-devant ligne des chemins de fer d’Anatolie) est actuellement aux prises avec des difficultés techniques considérables et très coûteuses pour la traversée des montagnes qui séparent l’Asie Mineure de : la Syrie.
- On y prévoit quatre années de travaux pour 90 kilomètres de tunnels, ponts et viaducs dans le Taurus et 40dansl’Anti-Taurus.
- A propos des événements actuels, on s’est inquiété du sort des nombreux
- ouvriers italiens employés sur les chantiers, et de l’avenir réservé à l’entreprise elle-même. Ce sont là questions qui sortent de notre cadre, mais qui nous fournissent l’occasion de rappeler ce qu’est
- Fig. i. — Défilé du Kara-Sou.
- Fig. 3. — Viaduc du Sorgun-Su.
- i ,
- déjà cette ligne, ouverte en 1873 jusqu’à Ismid.
- Elle est déjà en exploitation à travers l’Asie Mineure (ou Anatolie) tout entière, de Scutari (ou plutôt de Haïdar-Pacha, avec un port datant de 1899-1903, en face de Stamboul) jusqu’à Konia, depuis 1896 ; et jusqu’à Boulgourlou, à 200 kilomètres à l’est de Konia, depuis 1904, au pied du
- 1. V. R. de Caix et H. Viollet, dans le Bulletin de l’Asie française, de mars 1911
- Taurus. Elle a comme principales villes Ismid, au fond de son golfe; —Eski-Chehir, la cité de l’écume de mer (avec l’embranchement sans issue d’Angora, datant de 1892) ; — Kutahia (sur un petit embranchement) qui voit décliner sa belle industrie de faïences ; — Afium-Kara-Hïssar, la ville des pavots à opium, — et Konia, l’ancienne capitale des Seld-joucides, aux confins d’un quasi désert.
- Voici donc quinze années que la traversée de l’Ana-
- tolie est aussi
- Fig. 2. — Défilé du Kara-Sou. facile qu’intéressante.
- La Compagnie allemande a mis tout de suite son matériel sur le grand pied des chemins de fer germaniques : de la gare monumentale d’Haïdar Pacha jusqu’à Konia, circulent de vastes et luxueux
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- Fig. 4. — Grand Tumulus.
- wagons à couloir, non moins confortables que les meilleures des voies européennes. Une des surprises de ce parcours est d’entendre, d’un bout à l’autre du réseau, tous les employés et fonctionnaires, du plus humble garde-train au plus haut administrateur de la Compagnie, employer un français très correct, même entre eux et pour tout; ce qui concerne le service. Cela a été, paraît-il, une exigence formelle du gouvernement ottoman pour ce
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- LE CHEMIN DE FER DE BAGDAD
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- Fig. 5. — Falaises à grottes.
- chemin de fer turc, construit avec des capitaux e'trangers (en majeure partie français même), et concédé (en 1902), à des Allemands!
- Sans énumérer,- faute de place, toutes les beautés et curiosités du trajet, il faut citer au moins les principales.
- Après Ismid, le défilé du Kara-Sou (à Lefké) dans le calcaire, a 2 à 300 mètres de profondeur (et non pas 100, comme le disent les Guides) ; c’est un magnifique barranco espagnol, troué de cavernes, égayé de végétation puissante, plus beau et surtout bien mieux visible (car on n’y a creusé qu’un seul tunnel et il y a. onze ponts) que le fameux défilé de l’Aude à Pierre-Lys (fig. 1 et-2). — À Kôplii le viaduc du Sorgun-Su, long de 180 mètres est, quant à présent, le plus grand ou-
- Fig. 6. — Falaises à grottes.
- vrage d’art de toute la ligne (fig. 3) ; celui de Boch-Keui a un arc de:72 mètres de portée.
- On peut dire que la voie est bordée de tumuli, dont certains immenses, pour la plupart non fouillés encore par les procédés de l’archéologie moderne, et où les pillards d’autrefois n’ont certainement pas dû enlever toutes les richesses d’art enfouies avec des gloires ignorées ! (fig. 4 et 7).
- Bordée aussi, en de nombreux points, par des falaises, tantôt de calcaires, tantôt de tufs volcaniques, dont les roches tendres furent taillées et habitées par des troglodytes non moins énigmatiques que les constructeurs de tumulus (fig. 5 et 6). Les bergers s’en servent encore; on dit que celle de Sari-Keui aurait 1400 mètres de
- Fig. 8. — AJium-Kara-Hissar.
- Fig. g. — Steppe et Sullan-Dagh.
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- 410 ' y:-.'.. LE CHEMIN DE FER DE BAGDAD =
- long (?) avec des lits taillés dans le tuf.
- Et les sites d’antiques villes célèbres (telles que Gordium), ri’ont aussi livré que fort peu de leurs
- Fig. io. — Troupeaux de buffles.
- secrets. L’Anatolie est un paradis prônais aux fouil-leurs, et une mine sans prix pour les musées.
- À Eski-Chehir, l’antique Dorylée (qui compte 25 000 habitants et non pas 14U000), toutes les femmes, sans exception, sont vêtues de rouge éclatant. C’est aux environs du xme siècle qu’Ertro-grul et son fils Osman reçurent, des sultans Seldjou-cides de Konia, le fief où naquit la puissance des Osmanlis ou Ottomans.
- Les vieux murs et châteaux seldjoucides d’Afium-Kara-Hissar (20 000 habitants) (le château noir de l’opium) escaladent plusieurs grandioses pinacles de granit, avec une fierté saisissante, au-dessus de la mer de pavots aux fleurs mauves, qui lui ont valu son nom (fig. 8). Le flottant pantalon bleu est quasi uniforme chez les hommes.
- Tout strié de neiges, le Sultan-Dagh, haut de plus de 2500 mètres (et non 1600) (fig. 9) domine les steppes fleuries bordées de tumuli sans nombre, et où pâturent errantes les hordes de buffles domestiqués (fig. 10).
- Les villages de demi-nomades, les Yourouks à la
- Fig. ii. — Village de Yourouks.
- peau de bronze, sont composés de sortes de tentes en roseaux ou en terre ; des clayonnages y abritent les troupeaux contre les vents dominants (fig. 1 1).
- Longtemps avant Konia, on distingue çà et là isolées en pleins champs des constructions polygonales, à toits coniques; ce sont les tombes d’imans ou autres personnages morts en odeur de sainteté; autour de chacune s’agglomère un cimetière composé de stèles en pierres brutes, parfois grandes comme nos menhirs d’Occident, et dépourvues de tout ornement et de toute inscription.
- On longe le lac d’Ilgoun, un des plus petits des immenses étangs salés qui parsèment le haut plateau d’Asie Mineure ; la plupart n’ont point d’écoulement et l’intense évaporation leur conserve une forte teneur en chlorures. Des centaines de cygognes s’ébattent sur les rives marécageuses constellées de fleurs d’eau, souvent à quelques pas du train qui déjà ne les effarouche plus.
- Aux stations, la bigarrure des costumes est effarante; loques et peaux de bêle souvent, plutôt que vêtements, mais d’une couleur locale chatoyante, surtout parmi les troupes de recrues qui, en juin, se démènent affolées à chaque station (fig. 12 et 13).
- Enfin aux entrepôts d’Angora, Afium et Konia, se
- Fig. i2. — Turcs d'Anatolie.
- pressent les caravanes de chameaux qu’on peut dénombrer par centaines et qui apportent de l’intérieur les grains, les cotons, les tapis! (fig. 14).
- C’est l’Orient dans toute sa beauté naturelle et ethnique, non encore altérée par les raffinements et les industries d’Occident.
- Malgré son altitude moyenne de 1000 m. (la voie atteint même 1300 m. un peu avant Konia) la majeure partie du haut plateau d’Anatolie serait d’une fertilité surprenante, s’il recevait plus d’eau du ciel. Mais la précipitation atmosphérique annuelle est beaucoup trop faible pour humidifier comme il faudrait ce sol, par lui-même éminemment arable. C’est seulement dans des années exceptionnelles que les récoltes sont abondantes, et qu’au printemps un admirable océan de fleurs diapré les immenses plainesÿ(cl’entre Angora, Kutaya, Konia. Aussi avec 246 mm. de pluie seulement l’année 1909-1910 fut considérée comme bienfaisante. Mais le déboisement a sévi terriblement depuis peu d’années, et le bois
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- (qui manque presque totalement) a quintuplé de prix. L’élevage des bestiaux est d’autant plus prospère que toute industrie fait défaut dans la contrée. Il faudrait, bien entendu, améliorer les procédés de culture, demeurés aussi sommaires que ceux de l’archaïque Egypte. Ainsi, le labourage avec la charrue à soc de bois n’est qu’un grattage de 8 à 10 cm de terre (voy. fig. 15). Quant aux bœufs, buffles, chèvres, moutons, ils errent mêlés à l’aventure sur d’immenses espaces, à peine gardés par des bergers restés fort sauvages. D’ailleurs la Compagnie du chemin de fer d’Anatolie a eu soin de se faire concéder l’irrigation de 100000 hectares dans la plaine de Konia.
- Mais la malaria sévit encore de juin à novembre, malgré l’altitude, à cause des eaux stagnantes dans les grandes dépressions sans issue; on a cité une ville de 25 000 habitants où le paludisme aurait fait 5000 morts en un an.
- Les soins et précautions efficaces qui en rendent
- Fig. i3. — Recrues d'Asie Mineure.
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- indemne le personnel de la Compagnie prouvent que là, comme partout, le fléau peut être vaincu.
- Adana, capitale de l’ancienne Cilicie, compte de 75000 à 80000 habitants. Son territoire est des plus fertiles et pourrait donner, si on l’irriguait bien, jusqu’à trois récoltes par an. En 1908, la récolte du coton seul y a rapporté 36 millions de francs ; on l’estimait pour 1909 à 45 millions, mais les odieux massacres (50 000 victimes, dit-on) et incendies du 9 avril au 2 mai 19091 (fomentés, selon les uns, par le gouvernement central, selon les autres par les Arméniens) ont réduit le produit à 15 millions2. La canne à sucre y prospère fort bien.
- 1. Yoy. Frédéric Massox. Rapport sur les prix de vertu de T Académie française, Journal Officiel du 11 déc. 1910.
- 2. Abeé Chevalier. La Géographie du 15 juin 1910, p. 457.
- 5. La courte ligne d’Adana à Mcrsina (1886), avait été
- achetée à une Compagnie française; mais Mersina a une moins bonne rade cpi’Alexandrette et serait plus coûteux à aménager selon les besoins modernes.
- 4. Cet embranchement traversera le champ de bataille d’issus, dont l’emplacenlent précis est mal connu et où Alexandre le Grand remporta sa fameuse victoire, sur les
- Le 21 mars 1911 une nouvelle convention est intervenue entre la Turquie et l’Allemagne : la Société allemande renonce à la concession entre Bagdad et le golfe Persique (comprise avec le surplus de la ligne dans l’accord du 5 mars 1905), ce qui répond aux vues de l’Angleterre; mais elle
- Fig. 14. — Caravane d’Angora.
- obtient la construction d’un embranchement de 70 km d’Osmanié (près d’Adana5, au pied de l’Anti-Taurus) à Alexandrette, ainsi que la création d’un nouveau port devant cette dernière ville4 (actuellement les grands navires doivent s’arrêter à 1 km du port) ; enfin le tracé touchera Alep (au lieu de Biredjik) pour concurrencer la ligne française d’Alep-IIoms-Tripoli. Cet accord prévoit la livraison de la ligne jusqu’à Bagdad dans un délai de six ans.
- Fig. i5. — Charrue à soc de bois A
- Les travaux sont commencés au delà de l’Anth Taurus dans la plaine d’Adana — ainsi qu’aux abords d’Alep — et même du côté de Bagdad. C’est
- Perses. Le plan et un grand panorama d’Alexandrette ont été publiés en 1901, chez Mercy à Prague par l’archiduc Louis-Sal-vatord’Autriche.
- 5. Clichés E.-A. Martel (1910). (Jumelle Mackenstein.)
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- par mesure stratégique, pour éviter un bombardement, que le tracé, au delà d’Adana a été, après de longues discussions, reporté loin de la côte, et
- réparer les anciennes digues de l’Euphrate et en construire de nouvelles, bref dépenser de 110 à 525 millions de francs (selon les diverses évaluations)1.
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- Fig. 16. — Chemins de fer de Londres aux Indes.
- qu’Alexandrette n’aura qu’un embranchement. L’objectif de l’Allemagne, on le sait, était de combattre, par la voie de Bagdad, le développement des influences et des commerces anglais et français en Orient. Mais elle aura à s’entendre avec l’Angleterre pour le débouché sur le golfe Persi-que, oh cette puissance protège Koveit, le meilleur port du golfe ; c’estpourquoi l’Angleterre tient au tronçon de Bagdad à Bimlah ; elle veut se ménager aussi les bienfaits du grand projette sir William Willcocks, qui compte régénérer la Mésopotamie (sur plus de 1600 000 hectares) par l’irrigation ; il faut pour cela
- De plus, au début de 1911, la Turquie paraissait disposée à s’adresser aux capitalistes et aux ingénieurs français pour divers autres projets : du Danube à l’Adriatique en Europe, et de Samsoun à Sivas et même Yan et Erzé-roum en Asie Mineure. Puis l’abaissement constant du fret maritime, ainsi que celui des taxes de passage du canal de Suez menacent de rendre le prix de transport des marchandises vers Bagdad plus avantageux par mer, que . par la future voie ferrée.
- Enfin il faut aussi compter avec la Russie, qui pré-i. Vny. P. Clerget. La Géographie, mai 1910.
- .ndrinople
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- Fig. il. — Chemins de fer d'Anatolie.
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- CHRONIQUE _: r=" - 413
- pare l’exécution (pour servir ses intérêts en Asie Mineure et en Perse) d’un grand projet de Londres à Bombay, par voie ferrée en 6 à 7 jours ; pour cela il suffirait de raccorder Bakou, par la Transcaucasie, Recht, la Perse et le Baluchistan à Nuhski, terminus du réseau indien1. On a dit que la Russie avait promis à l’Allemagne la concession d’une ligne de jonc-
- tion de la Caspienne à Téhéran et à Bagdad ! L’état troublé de la Perse semble rendre ces réalisations lointaines. Et ce Calais-Bombay, comme on l’a appelé déjà, serait préjudiciable à la France.
- Mais, avec les événements actuels, que va-t-il advenir des grandes aspirations économiques de l’Allemagne en Turquie d’Asie? E.-A. Martel.
- BAS=RELIEFS SCULPTÉS DE L’ÂGE DU RENNE
- Le Dr Lalanne et l’abbé IL Breuil décrivent dans Y Anthropologie (t. XXIT, 1911, n09 4-5, p. 385-402), une trouvaille due à l’initiative du Dr Lalanne, et dont la nouveauté ne le céderait en rien, selon les auteurs, comme sensationnel à celle des peintures préhistoriques aujourd’hui si fameuses. Il ne s’agit de rien moins que de bas-reliefs, à très grande échelle, sculptés à même la roche, et que MM. Lalanne et l’abbé Breuil considèrent comme l’œuvre de l’homme magdalénien.
- La découverte a été faite dans la terre classique de l’àge du Renne, dans la Dordogne, entre les Eyzies et Sarlat, exactement à Laussel, au lieu dit Bois du Cap Blanc. Le gisement se trouve au pied d’une roche calcaire d’une quinzaine de mètres de longueur, qui forme sur la pente de la colline du Bois du Cap Blanc un petit à pic de 3 à 5 mètres de haut. Cette falaise est en grande partie masquée par un remblai de sables et d’argiles accumulés à son pied et provenant du ruissellement. En enlevant ce remblai et en faisant des fouilles on trouva d’abord, à la partie basse, deux niveaux archéologiques superposés et d’un contenu presque identique, présentant comme faune une surabondance de renne, une quantité assez faible de débris de cheval, de loup, de renard, de lion, de cerf commun, de saïga, et un grand bœuf, et comme outillage des pièces nettement magdaléniennes. En même temps on mit à découvert un abri enfoncé de 2 ou 3 mètres et donnant accès à une petite salle hypogée, ronde, de 4 à 5 mètres de diamètre. Cette salle, ainsi que le devant de l’abri, était pavée de pierres appareillées.
- C’est dans l’abri, et par conséquent dans une situation qui était primitivement en plein air, que se trouve la
- paroi sculptée de bas-reliefs, qui forme comme une vaste frise allongée. D’après les auteurs — et l’illustration de leur mémoire — les sujets figurés sont les suivants, que nous citons comme eux de gauche à droite :
- Une tête non identifiée (renne ou bœuf?) ; un cheval de 1 m. 90 de longueur; un cheval de 1 m. 40. (La croupe manque, ayant été « sacrifiée » faute de place) ; un cheval de 2 m. 15; deux animaux douteux (bœufs?); une petite tète de cheval; deux chevaux, de chacun 2 m. 30; un cheval, vu en raccourci; deux bisons (?).
- Ces figures sont sculptées largement et présentent de belles proportions, en même temps qu’un caractère tout réaliste. Elles ne consistent pas en simples adaptations de formes naturelles de la roche ou en contours plus ou moins profondément gravés. Elles sont véritablement sculptées, taillées en pleine roche, leur silhouette déterminée par des entailles larges de 10 à 50 centimètres et profondes parfois de 25, et le modelé des muscles marqué par un travail sur le volume même de la silhouette ainsi dégagée ; de la gravure intervient seulement en dernier lieu, pour dessiner les yeux par exemple.
- Ces sculptures étaient peut-être peintes, ou détachées sur un fond peint. MM. Lalanne et Breuil signalent en effet, à propos du cheval de 2 m. 15 de longueur, qui est d’une exécution particulièrement poussée, qu’ils ont observé sur son encolure et sur sa tète des bandes d’ocre violacé qui ont, disent-ils, subsisté un certain temps après l’exhumation.
- Il est regrettable qu’un plan et une coupe géologique n’accompagnent pas cette étude. Et on aurait aimé à trouver dans la rédaction une preuve plus formelle de l’àge attribué à cette manifestation artistique.
- CHRONIQUE
- La conservation du poisson par ie froid artificiel. — On sait que le froid artificiel est appelé à jouer un rôle très important dans la conservation des denrées alimentaires, et que la science qui en étudie les applications s’est développée considérablement durant ces dernières années. L’industrie frigorifique est encore, en France, une industrie à l’état d’évolution, alors qu’elle est pratiquée sur une vaste échelle dans d’autres pays, notamment aux États-Unis. Vulgarisée et convenablement adaptée aux besoins du commerce d’alimentation, elle rendrait les plus grands services, et il est certain qu’elle permettrait de réaliser de sérieuses améliorations dans les conditions de transport à longue distance et de con-
- 1. Voy. La Nature, n° 1902, 31 déc. 1910, Informations.
- servation des denrées périssables, problème qui ne paraît pas encore résolu actuellement.
- En effet, si, par la réfrigération, l’emploi de wagons et de bateaux munis de chambres frigorifiques, on peut transporter à de longues distances la viande, les fruits, il reste à déterminer les conditions pratiques de l’application du froid artificiel à la conservation suffisamment prolongée du poisson vivant, par exemple, lequel ne peut être transporté qu’à des distances relativement courtes, à l’aide de dispositifs consistant simplement en des récipients remplis d’eau suffisamment aérée pour éviter la mortalité du poisson.
- On a songé à faire intervenir la congélation comme procédé de conservation des poissons et d’autres animaux vivants. Récemment, M. Raoul Pictet, spécialiste
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- dans la production artificielle du froid, a fait, à l’Université de Genève, une série d’expériences fort intéressantes, dans 'ce sens.
- Il prit un poisson d’eau douce qu’il plaça dans un réservoir contenant de l’eau, puis il congela cette eau à une température de 20° C. au-dessous de zéro, température qui fut maintenue pendant deux à trois mois; ensuite, il fit fondre cette glace, et le poisson, qui paraissait mort, reprenant toute sa vitalité, se mit à nager comme auparavant.
- Cette expérience a une grande portée, non seulement au point de vue scientifique, mais aussi en raison des déductions pratiques que l’on en pourrait tirer. En présence du résultat obtenu, M. Raoul Pictet a pu conclure qu’il est possible de suspendre les réactions chimiques d’un organisme vivant, sans produire aucune lésion aux organes, et de leur faire reprendre ensuite leur travail habituel. Toutefois, on doit observer que le froid auquel on soumet ces êtres vivants ne peut dépasser certaines limites variant suivant la nature de l’animal soumis à l’expérience. r
- C’est ainsi que, pour les poissons d’eau douce, on ne peut dépasser 20° C. au-dessous de zéro, tandis que les grenouilles peuvent supporter, sans inconvénient, une
- température de 28° C. au-dessous de zéro, certaines variétés de lézards, 50° C. au-dessous de zéro, et les limaçons, qui paraissent détenir le record, seraient capables de supporter des froids de 120° C. au-dessous de zéro; soumis à cette température, ils pourraient encore être ranimés.
- Les observations qui résultent des expériences de M. Raoul Pictet, sur la congélation des poissons et d’autres animaux vivants, peuvent contribuer à orienter dans une voie nouvelle et féconde en conséquences pratiques, l’emploi du froid artificiel, et en ce qui concerne particulièrement le transport et la conservation du poisson vivant, le commerce aurait, dans la congélation, un moyen puissant, une pi’écieuse ressource lui permettant de satisfaire au critérium : pouvoir vendre, en tout temps, du poisson frais, condition ultime à réaliser et, évidemment, exigée par le consommateur.
- La vente du poison frais serait ainsi réalisable, quelle que soit la provenance de celui-ci, car l’emploi de la congélation permettrait d’étendre la zone et d’augmenter l’importance des approvisionnements.
- Il faut espérer que cette constatation, faite scientifiquement, sera le point de départ de nouveaux progrès dans l’utilisation du froid artificiel. Henri Eux.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 20 novembre 1911. — Présidence de M. A. Gautier.
- L’âge des perdreaux. — M. Delage présente une Note de M. Louis Bureau donnant les règles à suivre pour déterminer l’àge des perdreaux à un jour près. L’auteur ayant soumis à l’observation un grand nombre de perdreaux depuis leur sortie de l’œuf jusqu’à l’àge de quatre mois à partir duquel on les désigne sous le nom de perdrix, a constaté que les plumes de l’aile dites rémiges tombent régulièrement à un intervalle constant de 10 jours. Il résulte de là qu’en notant la dernière plume tombée, on peut calculer l’àge de l’oiseau à 10 jours près. Mais cet intervalle peut être resserré en mesurant la longueur de la plume de remplacement, car ces plumes croissent avec régularité. L’erreur à craindre ne dépasse pas 1 jour (voy. n° 2002, 7 oct. 1911, p. 297).
- Comète visible à l’œil nu. — Un adjudant des méha-ristes sahariens, signale que le '1er octobre dernier se trouvant à 4 h. 30 m. du matin à un puits situé au Nord-Est de Tombouctou, il a aperçu à peu de hauteur au-dessus de l’horizon, une étoile d’un aspect insolite qui, examinée à l’aide d’une jumelle, est apparue sous forme de comète dont la tète occupait le bas.
- Les gaz rares du grisou. — M. Le Chatelier résume un nouveau travail de MM. Moureu et Lepape sur les gaz rares des grisous. Ils ont trouvé dans les rapports des gaz rares entre eux et avec l’azote, la même loi de constance qu’ils ont récemment mise en évidence dans les gaz des sources thermales et l’air atmosphérique. Cette identité est une confirmation de l’hypothèse astrophysique qu’ils ont proposée.
- Oxygénateur de précision. — M. Cailletet décrit un appareil du Dr Raoul Bayeux appelé oxygénateur de précision qui répond à un besoin de là physiologie et de la thérapeutique. Aucun appareil actuel ne possède une pré-
- cision suffisante pour permettre l’emploi précis de l’oxygène gazeux. M. Bayeux a fait construire par M. J. Richard, un appareil qui permet de distribuer aussi bien 60 litres par heure que 1 centimètre cube par minute. Il a pu ainsi injecter l’oxygène gazeux dans le tissu cellulaire, dans des cas physiologiques sur lesquels il se réserve d’appeler l’attention.
- Les effets des poussières goudronneuses. — M. Mangin expose les résultats des observations faites par MM. Gatin et Fluteau sur les modifications anatomiques que subissent certains arbres du Bois de Boulogne sous l’influence des poussières goudronneuses. Hans certains cas, la plante réagit contre l’action nocive des poussières en développant du liège ; mais l’action du goudron se traduit principalement par un ralentissement de la végétation. De plus, dans certains cas, il y a entrave à la mise en réserve de l’amidon, ce qui, pour M. Gatin, explique pourquoi le goudronnage des routes n’a pas toujours sur les arbres un effet immédiat mais bien souvent un effet à longue échéance. Cette action va, en effet, en s’accentuant petit à petit et les rend de plus en plus inaptes à la résistance. Ce ne sera qu’après plusieurs années que le dommage deviendra visible, comme cela est arrivé au Bois de Boulogne. De plus, si l’on remplace le revêtement goudronné par un revêtement inoffensif, les dégâts persisteront pendant quelques années après le changement.
- Modification morphologique des méduses. — M. Ilen-neguy présente une Note de M"10 À. Drzewina et de M. G. Bohn sur les éleuthéries, petites méduses qui rampent sur les algues marines au moyen de six bras bifurqués. Une privation d’oxygène amène chez ces animaux une rapide modification de la forme. À la place des jeunes bourgeons destinés à donner des méduses,
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- L’AÉROPLANE SANS MOTEUR D’ORVILLE WRIGHT —j. . : 415
- des bras supplémentaires poussent et on obtient ainsi artificiellement des méduses à 8, 9 et même 12 bras.
- Origine et traitement de Vartériosclérose. — M. d’Ar-sonval résume une étude de M. A. Moutier sur le mécanisme des troubles généraux ou locaux de la circulation artérielle engendrant l’artério-sclérose'générale ou locale. L’auteur démontre que, sauf en des cas exceptionnels, les instruments employés en clinique pour la mesure de la pression du sang à l’intérieur du système artériel, ne donnent aucunement la mesure de cette pression artérielle mais qu’ils déterminent l’écart entre l’état d’élasticité artérielle, au point où elle est mesurée, et l’état d’élasticité au même point dans l’état de santé. Il établit : 1° que l’artério-sclérose a pour origine un déséquilibrement des conditions normales d’élasticité vivante des artères, lequel consiste très probablement dans une rupture de l’équilibre normal entre les nerfs vaso-constricteurs et les nerfs vaso-dilatateurs et que cette maladie serait plus exactement dénommée artério-anéla-stosc ; 2° que ce phénomène de déséquilibrement peut
- être soit général, soit local; 5° que la darsonvalisation convenablement appliquée rétablit l’équilibre de l’élasticité vivante des artères et guérit soit l’artério-sclérose générale, soit les nombreuses maladies qui ne sont que des artério-scléroses locales.
- Les glandes surrénales et le sexe.—M.Labbé analyse un travail de M. Robinson intitulé Nouveaux arguments en faveur de l'action des glandes surrénales sur la détermination des sexes. Lorsque la pulsation du fœtus humain dépasse 150 par minute, c’est toujours une fille; or M. Robinson a pu ralentir les battements du cœur de l’enfant en administrant de l’adrénaline à la mère. Cette substance peut donc avoir une certaine influence sur le sexe de l’enfant. A l’aide des nouveaux réactifs chimiques indiqués pour l’adrénaline, l’auteur a recherché cette matière qui pourrait se trouver naturellement dans le sang de femmes en état de grossesse. 11 conclut qu’une réaction positive se produit dans le cas d’un garçon, une réaction négative dans le cas d’une fille. Cn. de Yilledeuil.
- L’AÉROPLANE SANS MOTEUR D’ORVILLE WRIGHT
- Depuis quelque temps, Orville Wright- expérimente, sur les dunes désertes de Kitty-Ilavvk, théâtre de ses premiers exploits, un aéroplane sans moteur autour duquel il a été fait grand bruit. On apprêté au célèbre inventeur l’intention de reconstituer le vol, encore mystérieux, des grands oiseaux voiliers. Il ne semble pas que 0.. Wright, qui n’a pas renié les habitudes taciturnes chères aux deux frères, ait jamais affiché semblable prétention. Son but ! avoué est beaucoup plus modeste; il s’agit d’expériences sur un stabilisateur automatique dont les brevets ont été pris voici près de 2 ans (brevet français 401905). Orville Wright, pour la mise au point complète de ses appareils, est revenu à la méthode expérimentale, qui a si bien réussi déjà aux deux frères lors de l’établissement du premier aéroplane à moteur : je veux dire la méthode du planement. Il n’y a là aucune innovation particulièrement sensationnelle ; mais seulement un utile exemple d’investigation scientifique, conduite avec méthode et qui ne peut manquer d’aboutir à d’intéressants résultats. Ce qui doit étonner, ce n’est pas l’emploi du planement par un savant comme Wright, mais l’étonnement qui, en France, en a accueilli la nouvelle.
- Le planeur actuel de 0. Wright est, en somme, un biplan du modèle Baby Wright, mais sans moteur ; il n’en diffère que par les dimensions plus réduites des plans, et par l’emploi d’un gouvernail plus grand. D’après les renseignements que publie Scientific American, il ne semble pas que le dispositif de stabilisation automatique, dont nous dirons quelques mots plus loin, soit déjà adapté au planeur de Wright. Pour l’instant, le but d’Orville semble. être d’étudier, au moyen du planeur et avec beaucoup plus d’exactitude qu’on ne l’a fait jusqu’ici, ce
- qu’on, pourrait appeler la structure du vent. Selon Wright, pour établir un bon stabilisateur automatique, il est indispensable d’être parfaitement fixé au préalable sur tous les mouvements internes que peut recéler l’atmosphère.
- Ay'èc le présent appareil, 0. Wright a déjà réussi des vols planés de plus longue durée que tous ceux qui ont, jamais été exécutés jusqu’ici. Citons celui du' 24 jOctpbrp dernier, ' particulièrement remarquable : avec un art consommé, Orville s’est enlevé dans un vent violent estimé à 80 kilomètres à l’heure, il a réussi non seulement à se maintenir 10 minutes en l’air, mais même à avancer contre le vent. Ce vol fut exécuté sur le côté de la colline faisant face au vent, de sorte que celui-ci devait avoir une direction nettement ascendante. La distance parcourue par le planeur a été de 400 mètres environ, et la hauteur atteinte est estimée à 60 mètres au-dessus du sol. Il ne nous appartient pas de tirer des conséquences de ce résultat, il nous semble que l’on devrait laisser ce soin à l’expérimentateur et tout au moins attendre qu’il ait fait connaître, en détail, les conditions de ses expériences.
- En tout cas, il ne semble pas que l’on puisse voir, dans le vol plané du 24 octobre, un exemple de vol à voile, imité du vol des grands oiseaux voiliers. On attribue à ceux-ci la propriété de se maintenir dans l’air, dans certaines conditions, sans faire aucun mouvement, sans déployer aucun effort, et même d’avancer contre le vent. Doter nos plus lourds que l’air d’un pouvoir analogue, serait évidemment un immense progrès : le moteur trouverait dans le vent lui-même un précieux auxiliaire et l’aéroplane deviendrait le plus économique, et peut-être le moins dangereux de nos moyens de transports.
- Ceci exige quelques explications : si le vent n’était
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- qu’un courant fluide de vitesse uniforme, la sustentation continue, dans ce milieu, d’un plus lourd que l’air ne déployant aucun effort serait une absurdité mécanique: autant dire qu’une pierre peut remonter d’elle-même le cours de la Seine ; le vol à voile serait à reléguer parmi les chimères du mouvement perpétuel ou de la quadrature du cercle.
- En réalité, le vent est une agitation toujours très complexe de l’atmosphère : il procède par bouffées
- parachute coulerait jusque terre en suivant le fil du vent. Mais un coup de vent le réveille. La poche obéit, le bouchon résiste, l’air souffle sous la poche qui reçoit ainsi une nouvelle poussée de bas en haut. Plus l’air est agité, plus le parachute monte vite. »
- Yoilà donc un petit appareil qui réalise parfaitement et de lui-même le vol à voile. Le lourd planeur de Wright y réussira-t-il de même lorsqu’il sera
- Deux vols planés d'Orville Wrighl à Killy-llawk.
- successives très rapides, par pulsations, ou, si l’on veut, par successions rapides, en un même endroit, de calme relatif et d’agitation violente. Le grondement modulé de l’ouragan, le drapeau qui claque au vent en sont des preuves suffisantes. En outre, la direction du vent ne reste pas fixe; elle oscille rapidement à droite et à gauche de la direction moyenne : il suffit, pour s’en rendre compte, d’ôb-server une girouette un jour de grand vent. Ces variations de tous genres, seules, peuvent expliquer que des corps plus lourds que l’air puissent rester en suspension dans le vent.
- M. Lacoin, dans un récent numéro de Om-nia, prouve nettement, par un exemple familier, qu’il n’est point chimérique de chercher à tirer parti, mécaniquement, du travail dépensé dans les alternances du vent : tout le monde connaît le jouet d’enfant nommé parachute; il.est fait d’un papier de soie relié à un bouchon par des ficelles.
- « Supposons-les déployées, le bouchon pendant sous la poche. Un coup de vent survient, il pousse devant lui le papier léger, mais le bouchon qui offre moins de prise reste en arrière. L’air s’engouffre sous le parachute et le pousse en biais vers le haut. Le bouchon suit. S’il ne survenait une autre rafale d’un autre côté, l’ascension serait vite terminée. Le
- muni de son stabilisateur automatique? Voici en quoi consiste ce dispositif ; il vise à assurer la stabilité longitudinale et la stabilité latérale; la première partie de ce rôle est attribuée à une planchette mobile qui monte plus ou moins à mesure que l’appareil rencontre des vents plus ou moins forts. Par un renvoi convenable, elle ajuste automatiquement l’incidence du gou-; vernail de profondeur. Nos lecteurs reconnaîtront, à cette brève description, un dispositif proche parent du stabilisateur Doutre, décrit dans notre numéro 1994, 12 août 1911.
- La stabilité latérale est obtenue au moyen d’un pendule; lorsque l’appareil penche d’un côté ou de l’autre, le pendule qui tend à revenir immédiatement dans la verticale, commande la manœuvre rectificatrice du gauchissement et du gouvernail de direction.
- Répétons que les Wright n’ont encore rien publié ni laissé publier relativement au fonctionnement de ce dispositif, que les vols planés actuels d’Orville font partie d’une série d’expériences méthodiques en cours d’exécution. Nous n’avons donc pour l’instant aucune conclusion à tirer des travaux des deux frères : c’est là une tâche qui n’appartient qu’aux chercheurs eux-mêmes ..et il serait inconvenant de vouloir les devancer. - . - À. Troller.
- Le Gérant : P. Massoîç Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE
- TRENTE-NEUVIÈME ANNÉE — 1911
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- A
- Acide carbonique et plantes, 80.
- Acide chlorhydrique : attaque des llacons de verre, 335.
- Acide cyanhydrique : toxicité des corps analogues, 47.
- Acier : dosage du carbone, 255.
- Adaptation des végétaux à la sécheresse : les xérophytes, 262.
- Aéro-cible : prix Michelin, 258.
- Aéroplage de M. Blériot, 239.
- Aéroplane sans moteur d’Orville Wright, 415.
- Afrique occidentale : carte botanique, forestière et pastorale, 47.
- Afrique occidentale : carte géologique, 336.
- Age du renne (Bas-reliefs sculptés de 1’), 413.
- Aiguille (Gomment on fait une), 182.
- Aiguille du Midi : chemin de fer suspendu, 63.
- Air et la locomolion (La résistance de F), 156.
- Alcool : rectification des liquides alcooliques, 286.
- Aldebrandin (Le régime du corps d’), 28.
- Alésia : découverte des remparts, 310.
- Algues d’eau : mouvement, 351.
- Alpes françaises (Circuit des), 135.
- Ammoniaque dans l’atmosphère, 551.
- Analyse chimique : nouvelle méthode, 77.
- Anguille (Biologie de 1’), 58.
- Arrosage et balayage automobile des voies publiques, 401.
- Arbutine dans le poirier, 207.
- Artério-sclérose, patliogénie, 143. Artério-sclérose : origine et traitement, 415.
- Artillerie de montagne (Nouvelle), 252. Aspergillus niger et aspergillus fumi-gatus, 47.
- Atmosphère : ammoniaque, 351. Atmosphère (Composition de la haute), 337.
- Aurore polaire, 225.
- Auslin (États-Unis) (La catastrophe du barrage d’), 353.
- Automobile en Allemagne (Industrie), 127.
- Automobile : truquage des taximètres,
- 148.
- Automobiles à Berlin, 148.
- Automobiles des poids lourds, épreuve militaire d’endurance (1911), 219. Automobiles (Traversée de la Manche par 70), 224.
- Autriche Hongrie : population, 207. Autruche : élevage en France, 51. Aveugles (Bibliothèque pour les), 235. Aveugles (Machine à écrire pour les), 143 Aviateurs : tension artérielle, 14. Aviation en juin 1911, 22.
- Aviation et les insectes (L’), 276. Aviation et marine militaire, 321. Aviation militaire (Les services de F). 269.
- Azote : fabrication industrielle, 551.
- B
- Bacille *: influence du mouvement sur son développement, 51.
- Bactéries : durée de leur vie, 255.
- Bagdad (Chemin de fer de), 108.
- Baie d’Hudson : chemin de fer, 257.
- Barrage d’Austin (États-Unis) (Catastrophe du), 353. '
- Bibliothèque pour les aveugles, 255.
- Billets de chemin de fer : machine à les imprimer, 323.
- Bordeaux (Port de), 312.
- Bougies filtrantes et ultra-filtration, 238.
- Boussole gyroscopique, 198.
- Brillantage des métaux : mixtures liquides, 399.
- Broméliacées (Faune des), 399.
- Bushongo (Royauté chez les), 102.
- c
- Cadavres carbonisés : identification, 319.
- Cartes des recherches scientifiques, 47.
- Canal de Panama, 67.
- Canaux de Mars, 38.
- Canons de marine : pointage automatique, 267.
- Caoutchouc artificiel, 95.
- Carat métrique (Le), 250.
- Carbone : dosage dans l’acier, 255.
- Carte aéronautique internationale, 46.
- Carte botanique, forestière et pastoi’ale de l’Afrique occidentale, 47.
- Carte géologique de l’Afrique occidentale, 336.
- Carte des mollusques comestibles des côtes de France, 95.
- Carte mondiale au millionième, 221.
- Cartographie coloniale, 221.
- Cay-vong, 207.
- Cerveau : propriété de la substance cérébrale, 31.
- Supplément au 11° 2009 de La Nature du 25 novembre 1911.
- 27
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-
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-
- 418 ............... :.....-
- Champignons microscopiques (Organes des), 47.
- Chausey (Les îles), ‘292. '
- Chemin de fer de Bagdad, 408.
- Chemin de fer de la haie d’Hudson, 257.
- Chemins de fer : machine à imprimer les billets, 523.
- Chemin de fier suspendu de l’aiguille du Midi, 63.
- Chêne (Mine de), 211.
- Chiens esquimaux : élevage, 351.
- Chine ancienne et Chine moderne, 558.
- Chippeways : musique, 20. _
- Chlorose du maïs, 384.
- Choléra (La lutte contre le), 171.
- Chronométrage sportif, 61.
- Cigale américaine, 95.
- Ciment armé : statue monumentale à Espaly (Haute-Loire), 3.
- Cinématographe à main <t l’aéroscopê »,
- 211.
- Cinématographe et rayons X, 99.
- Circuit des Alpes françaises, 133.
- Cobra : venins, 171.
- Cochylis, destruction, 94.
- Comète, 289.
- Comète de Kiess, 206.
- Comète Kiess et photographie cométaire, 260.
- Comète visible à l’œil nu en 1911, 145. 414.
- Congo et l’accord franco-allemand (Le), 379.
- Congo-Oubangui-Sangha : mission hydrographique, 49.
- Corse : assainissement, 46.
- Corps humain : surface, 127.
- Cosmogonie : théorie de Laplace, 138.
- Coton (Machine à cueillir le), 305.
- Couleurs : adaptation chromatique complémentaire, 143.
- Cours et hygiène des maisons, 194.
- Crânes anciens révélant une déformation, 159.
- Cuir armé, 48.
- Cuirassés : les derniers types, 52.
- Cuirassés? (Que faire des vieux), 275.
- Cuirassements Simpson, 2.
- Culture des plantes à l’abri de la lumière, 385.
- D
- Hallery (Ch.), 403.
- Décharges électriques : effets physiologiques, 110.
- Désinfection : station des récollets, 200. Diapason invariable, 319.
- Dinosaurien (Une momie de), 65. Dirigeable Adjudant-Réau, 347. Dolmens (A propos- de l’origine des), 275.
- Dorches (L’éboulement de), 400.
- Dresde : exposition internationale d’hygiène, 388.
- E
- Eau chargée d’acide carbonique : action sur les alliages d’étain et de plomb, 159.
- INDEX ALPHABÉTIQUE r
- Eau salée et végétaux, 94.
- Eau de Seltz : est-elle dangereuse par les têtes de siphon? 317.
- Eaux d’égout : utilisation agricole, 80.
- Eaux minérales : utilisation à distance, 14.
- Ébulliomètre Contassot, 188.
- Eclairage électrique à faible dépense d’électricité, 94.
- Egypte : la nappe d’eau souterraine, 111.
- Electricité transmise à distance sans lien matériel (L’), 511.
- Électrification des lignes du P.-L.-M. (Essai cl’), 17.
- Électromèlre à cadran : cause d’altération de son indication, 366.
- Électromètre enregistreur, 159.
- Empire britannique : peuples et races,
- 86.
- Empreintes digitales : identification, 80.
- Endoscopie (L’), 153.
- Endoscopie : correspondance, 190.
- Énergie électrique : alimentation des lignes pyrénéennes de la Compagnie du Midi, 55.
- Enfants (Echanges gazeux chez les), 510.
- Engrais catalyseurs, 50.
- Entonnoir filtrant, 63.
- Épingle (Comment on fait une), 214.
- Escargots : leur pseudo-œil, 205.
- Espace : voir : Oreille interne.
- Été de 1911 dans la région de Paris, 325.
- Eté : pour rafraîchir les appartements,
- _ 287.
- Étincelle électrique : spectre, 31.
- Étoiles filantes, 287.
- Étoiles filantes d’aspect remarquable, 206.
- Exposition internationale d’hygiène de Dresde, 588.
- F
- Fatigue : réaction de l’organisme, 94. Feu (L’art de faire du), 5.
- Feuilles en automne, 283.
- Fièvre typhoïde du cheval, 206. Filtration : force électro-motrice, 31. Floraisons anormales, 598.
- Force motrice par les rayons solaires, 367.
- Fougères de l’Afrique, 319.
- Freinage des longs trains de marchandises, 281.
- Froid (Développement actuel des appli- , cations du), 34.
- Fruit fossile, 187.
- G
- Gares colossales de Nexv-York, 35.
- Gaz rares de l’air, 384.
- Gaz rares des sources, 336. Gegenschein, 319.
- Génétique (La conférence de), 407. Géologie comparée des corps célestes, 371.
- Géologie du Maroc, 583.
- Geomys ou rats à poches, 209.
- Glaciers : importance réelle des phénomènes glaciaires, 79. If .
- Glandes surrénales et sexes, 415. Glossines du Soudan, 270.
- Glucinium : spectre, 159.
- Glucosamine, 127.
- Glycosurie et saccharosurie, 63. Goudronnage des routes : effet sur la végétation, 110.
- Goudronnage des routes et végétations, 319.
- Grisou (Gaz rares du). 414.
- Guêpe solitaire africaine : instinct maternel, 206.
- H
- Hambourg : tunnel gigantesque sous l’Elbe, 253.
- Hauts fourneaux : dessiccation de l’air par le chlorure de calcium, 91.
- Hélium et néon : fixation, 336.
- lléloderme, lézard venimeux, 80.
- Holothuries ou concombres de mer, 97.
- Houille blanche dans les Alpes françaises, 196.
- Houillères américaines : organisation de sauvetage, 159.
- Hygiène : Exposition de Dresde, 388.
- I
- Iles Chausey (Les), 292.
- Industrialisme au Japon, 145.
- Insectes champignonnistes, 193.
- Insectes et l’aviation (Les), 276.
- Ions (Poids atomiques et théorie des), 566.
- J
- Japon (L’industrialisme au), 145.
- Jardin paléontologique d’IIagenbeck, 44. Joconde (A propos de la) : la protection électrique des œuvres d’art, 222.
- L
- Laboratoire maritime du Pourquoi-Pas, 398.
- Lac Tchad, 80.
- Lac Tchad et bassin du Nil : Rapport, 94. Lacs américains (Le trafic de grands), 559.
- Ladenburg : nécrologie, 207.
- Lampes à vapeur de mercure, 145. Laplace : sa théorie cosmogonique, 158. Larves parasites de l’homme, 229.
- Latex : rôle en physiologie végétale, 47. Levage : engins modernes dans les chantiers de bâtiments, 113.
- I ézard venimeux : l’héloderme, 80. Liberté (Catastrophe de la), 500.
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-
-
-
- Liberté (Les poudres et la catastrophe du). 330.
- Linge américain, 142.
- Lippmann : vie et œuvre, 127.
- Liquides cristallisés : indice de rétraction, 270.
- Locomotion et résistance de l’air, 156.
- Locomotives du P.-L.-M. : types récents, 229.
- Lumière colorée : action sur la végétation, 398.
- Lumière : influence sur le blanc de plomb noirci par l'hydrogène sulfuré, 142.
- Lumière ultra-violette : production d’eau oxygénée, 31.
- Lune : tahles nouvelles de son mouvement, 159.
- M
- Machine à cueillir le coton. 505. Machine à écrire pour les aveugles, 145. Machine à itnprimer les billets de chemin de fer, 5 5.
- Machine électrostatique lrèspuissante,80. Madagascar : géologie. 205.
- Madagascar : végétaux fossiles, 142. Maison faite au moule, 45.
- Malaria (Pisciculture contre), 110. Maoris (Les derniers), 593.
- Marines italienne et tuique, 507.
- Mars : canaux, 58.
- Maté : germination des graines, 127. Matit re : son cycle d’évolution, 545. Méduses : modifications morphologiques, 4l4.
- Météorite tombée en Égypte, 566. Météorologie en vacances, 129. Michel-Lévy (A.), 299.
- Milligramme (Comment on pèse le dix-milliouième de), 114.
- Mine de chêne, 211.
- Mines d’or en Zambezia, 115.
- Miroir antique, 127.
- Mission hy drographique Congo-Oubangui-Sangha, 69.
- Mixtures liquides pour le brillantage des métaux, 199.
- Mollusques comestibles des côtes de France; carte, 95.
- Monoplan Antoinette, 284.
- Moteur Diesel et navigation en haute mer, 115.
- Motoculture (La), 562.
- Motoculture : semaine de Melun, 2-9juillet 1911, 190.
- Mousses de la région antarctique, 287. Munich : observatoire populaire, 375. Musée technique de Vienne (Autriche). 270.
- Musique chez lesTlnppeways, 20. Myriapode des habitations, 143.
- N
- Nantes : travaux du port, 248.
- Navire (Appareil pour peser le chargement d’un), 1.
- ~ INDEX ALPHABÉTIQUE
- Newhaven, paquebot express, 111. New-York : gares colossales, 33. New-York : l’Hudson terminal building, 213.
- Nivellement de la surface terrestre (Lignes du), 47.
- Nutrition des végétaux, 398.
- O
- Observatoire populaire de Munich, 575. Œufs : conservation, 170.
- Oiseaux citadins : protection, 128. Oiseaux de Paradis (L’aventure des),385. Oiseaux migrateurs (Les), 241.
- Or : mines en Zambezia, 115.
- Or nouveau (Ce que devient P), 90. Oreille interne, espace et temps, 75. Orgue : dispositif de soulllerie, 271. Oxyde de carbone : empoisonnement, 65. Oxygénateur de précision, 414.
- P
- Pæstum : fouilles, 109.
- Pain visqueux, 270.
- 'P,marna (Les difficultés du canal de), 67. Panama : main-d’œuvre, 207.
- Paquebot express Newhaven, 111. Parachutes: descente, 556.
- Parasites du Calanus, 207.
- Parcs nationaux et réserves forestières, 125.
- Parcs nationaux et tourisme, 167.
- Pêcher de Montreuil : variation nouvelle, 229.
- Perdrix (L’âge des), 297, 414. Photographie cométaire et comète Riess, 260.
- Photographie en aéroplane, 158. Photographie intégrale, 81.
- Pigments anthoeyaniques, 384.
- Pluie (Assurance contre la), 110.
- Pluies au Soudan, 80.
- Poids atomiques et théorie des ions, 566. Pois-sabre, 74.
- Poissons : conservation par le froid, 413. Polmmyéliteinfantile : contamination,47. Pomme de terre cultivée, 583.
- Pomme de terre : variété nouvelle, 206f Pompe à pistons sans soupape, la « Ro-toplunge », 365.
- Pont de Québec sur le Saint-Laurent, 397.
- Porcs de Sardaigne et de Corse, 207. Porhydromètre : appareil pour peser le chargement d’un navire, 1.
- Port de bordeaux, 312.
- Port de Nantes : travaux 248.
- Port de Southampton : nouveaux travaux, 203.
- Poudres et la catastrophe du cuirassé Liberté (Les), 330.
- Poussières goudronneuses (Effets des),
- 414.
- Prix.de l’Aéro-eible Michelin, 258. Protection électrique des œuvres d’art, à propos de la Joconde, 222.
- Pyrites de Sain Bel, 14.
- = 419
- Q
- Québec : nouveau port sur le Saint-Laurent, 397.
- R
- Races : causes des variations, 255.
- Radiations infra-rouges, 554.
- Radiotélégraphie : postes de l’armée anglaise, 369.
- Radium : important dégagement d'émanation, 384.
- Radium à Berlin (Prêts de), 126. ^
- Radium : institut de Londres et radium-thérapie, 526.
- Rage en 1910, 270.
- Rats à poche ou Geomys, 209.
- Rayons ultra-violets et saccharose, 46.
- Rayons ultra-violets : production, 63.
- Régime du corps de Maître Aldebrandin, 28.
- Ressorts tubulaires, 109.
- Roches ai donnes : restes organiques, 384.
- Rotoplunge, pompe à pistons sans soupape, 365.
- Royauté chez les Bushongo, 102.
- Routes dans les terrains calcaires : établissement, 287.
- v
- S
- Saccharose et rayons ultra-violets, 46.
- Sahara : faune aquatique, 398.
- Sain Bel (Pyrites de), 14.
- Salines d’Aigues-Mortes : installations mécaniques, 72.
- Sang (Recherches des traces de), 110.
- Sauvetage dans les houillères américaines (Organisation du), 159.
- Savone : géologie, 46.
- Séisme de 1909 : dénivellation en Provence, 51.
- Sidérurgie électrique, 126.
- Signaux sonores pour sous-marins, 80.
- Siphon gigantesque, 207.
- Soleil et l’agrandissement des astres à l’horizon (Les déformations du), 289.
- Soleil : haute atmosphère, 205.
- Solutions ionisées : pouvoir, 384.
- Sondage : appareil Berget, 94.
- Sondage : machine à sonder A. Berget, 208.
- Soudan : pluies, 80.
- Sous-marins : signaux sonores, 80.
- Southampton : nouveaux travaux duport, 203.
- Souvenirs d’un dessinateur naturaliste : Mélanie, Mignonne et Pacha, 161.
- Squelette moustérien de la Quina, 336.
- Stabilisateur anti-roulis système Frahtn, 180.
- Stabilisateur automatique Doutre, 164.
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-
-
-
- 420 ......-
- Statue monumentale à Espaly (Haute-Loire), 3.
- Sucres : décomposition par les ferments, 80.
- Surdi-mutité : diverses espèces, 351.
- 4
- T
- Taximètres (Le truquage des), 148.
- Tchad (Lac), 80.
- Tchad et bassin du Nil : rapport, 94.
- Télégraphie : systèmeMercadier-Magunna,
- 68.
- Temps, voir : oreille interne.
- Tension artérielle des aviateurs, 14.
- Tension-mètre Largierpour aéroplanes, 9.
- Théâtre miniature : personnages vivants plus petits que nature, 288.
- Thorium : transformation en carbone, 142.
- Tigres : Mélanie, Mignonne et Pacha (Souvenirs d’un dessinateur naturaliste), 161.
- Tigridies (Les), 255.
- Tonkin : météorologie, 398.
- Touareg ou Imageren (Les), 177.
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- Trachodon, dinosaurien momifié, 65.
- Trainomètre, 9$.
- Transmission télégraphique des images. 380.
- Transmission universelle Janney, 82.
- Transport d’une turbine gigantesque, 399.
- Tripoli (Souvenirs de), 348.
- Troost (L.), 319.
- Trypanosomes : forme particulière, 319.
- Tsétsés (Colle d’Euphorbe contre les), 203.
- Tuberculose : immunisation par la voie intestinale, 171.
- Tunnel gigantesque sous l’Elbe à Hambourg, 253.
- Turbine gigantesque : transport, 399.
- Turbines marines avec réducteur de vitesse par transmission électrique, 225.
- Turbine à vapeur Tesla, 356.
- V
- Vapeur d’eau et les ions (Condensation de la), 127.
- Végétaux : adaptation à la sécheresse : les xérophytes, 262.
- Venin de Cobra : action sur les matières de l’œuf, 95.
- Venins de Cobra, 171.
- Vent : utilisation électrique, 11.
- Vénus, rotation, 95.
- Ver de Cayor, 566.
- Viscosité et phénomènes diastasiques, 46. Vitesse (Le problème du changement de), 82.
- Vol des oiseaux au point de vue mécanique, 584.
- X
- Xérophytes : adaptation des végétaux à la sécheresse, 262.
- 1
- Zambezia : mines d’or, 115.
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-
-
-
- LISTE DES AUTEURS
- PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- Acloque (A.). — Les Tigridies, 255.
- Annett (H.). — La dessiccation de l’air des hauts fourneaux par le chlorure de calcium, 91.
- B. (CL). — Les poudres et la catastrophe du cuirassé Liberté, 330.
- Baiullk (Dr G.). — L’eau de Seltz est-elle dangereuse par les têtes de siphon? 317.
- Bellet (D.). — Les cours et l’hygiène des maisons, 194.
- Berget (A). — Machine à sonder, 108.
- Blin (H.). — La conservation du poisson par le froid artificiel, 413.
- Bi.ot (M.). — La biologie de l’anguille, 58. — Une momie de dinosaurien, 65. — La cigale américaine, 95. — L’aventure des Oiseaux de Paradis, 385.
- Bonaffé (E.). — Le paquebot express Newhaven, 111.
- Bonnin (R.). — Les difficultés du Canal de Panama, les glissements de terre dans la tranchée de la Culehra, 67. — Le moteur Diesel et la navigation en haute mer, 118. — Le stabilisateur anti-roulis Frahm, 180. — Les nouveaux travaux du port de Southampton, 203. — Les travaux du port de Nantes, 248. — Le chemin de fer de la baie d’Hudson, 257. — Le trafic des grands lacs américains, 339.
- — La catastrophe du barrage d’Austin, 353. — Transmission télégraphique des images, 380. — Le nouveau pont de Québec sur le Saint-Laurent, 397.
- Bordeaux (H.). — Quelques mines d’or en Zambézia, 115.
- Bouquerel (L.). — Statue monumentale à Espaly (Haute-Loire), 3.
- Bousquet (M.). — Engins de levage modernes dans les chan tiers du bâtiment, 113.
- Boyer (J.). — Essais d’électrification des lignes de la Cio P.-L.-M., 17. — Le truquage des taximètres, 148. — La semaine de motoculture de Melun, 2-9 juillet 1911, 190.
- — La nouvelle station de désinfection des Récollets, 200.
- Burnier (Dr R.). — L’endoscopie, 153. — La lutte contre le
- choléra, 171.
- Cartaz (Dr A.). — Le régime du corps de maître Aldebrandin, 28.
- Chai.marès (G.). — Théâtre miniature, personnages vivants plus petits que nature, 288.
- Chapeui.e (M. de la). — Une maison faite au moule, 43.
- Chaplet (A.). — Un nouvel ébulliomètre, 188. — Les bougies filtrantes et l’ultra-filtration, 238.
- Charon (P.). — L’élevage de l’autruche en France, 51.
- Chassériaüd (R.). — La résistance de l’air et la locomotion, 156.
- Conté.(A.). — Comment l’on pèse le dix-millionième de milligramme, 114. — Les radiations infra-rouges, 354.
- Coupin (11.).— Les holothuries ou concombres de mer, 97. — Nouveaux insectes champignonistes, 193. — Les feuilles en automne, 283.
- Debré (R.). — L’utilisation électrique du vent, 11.
- De Launay (L.). — Les pyrites de Sain Bel, 14. — Ce que devient l’or nouveau, 90. — Auguste Michel-Lévy, 299. — La géologie comparée des corps célestes, 571.
- Desfosses (DrP.). — L’Institut du radium à Londres et la radiumthérapie, 326. *
- Doncières (R.l. — La motoculture, 362.
- Dübosq (R.). — Ingénieux dispositif pour soufflerie d’orgue, 171.
- Dufour (Cii.). — L’été de 1911 dans la région de Paris, 395.
- Dufour (L.). — Souvenirs de Tripoli, 348.
- Forbin (Y.). — L’art de faire du feu, 5. — Les gares colossales de New-York, 33. — Peuples et races de l’empire britannique, 86. — Le trainomètre, 98. — La protection des oiseaux citadins, 128. — L’industrialisme au Japon, 145. — L’aéroplage de M. Blériot, 239. — Les oiseaux migrateurs, 241. — L’clevage des chiens esquimaux, 551. — La Chine ancienne et la Chine nouvelle, 358. — Les derniers Maoris, 393.
- Fournie (S.). — L’aviation et la marine militaire, 521.
- Fournier ^L.). — L’aviation en juin 1911, 22. — Le système télégraphique Mercadieç-Magunna, 68. — Les services de l’aviation militaire, 269. — Le dirigeable Adjudant-Réan, 347.
- G. (IL).— La conférence de génétique, 406.
- Gadeceau (E.). — L’adaptation des végétaux à la sécheresse, les Xérophytes, 262.
- Gradenwitz (Dr A.). — Chemin de 1er suspendu de l’Aiguille du Midi, 63. — Traversée de la Manche par 70 automobiles, 224. — Un tunnel gigantesque sous l’Elbe à Hambourg, 253. — L’électricité transmise à distance sans lien matériel, 311. — Une machine à imprimer les billets de chemin de fer, 323. — Exposition internationale d’hygiène de Dresde, 588.
- Guillaume (Cii. Ed.). — Le Carat métrique, 250.
- [zier (J. d’). — L’organisation du sauvetage dans les houillères américaines, 159. — La force motrice par les rayons solaires, 366.
- Jacquin (Ch.). — Le développement actuel des applications du froid, 34.
- Jolibois (P). — LouisTroost, 319
- Jousset de Bellesme (I)r). — L’aviation et les insectes, 276.
- Lafitte (J.-P.). — La musique chez les Chippeways, 20. — Le jardin paléontologique d’Hagenbeck, 44 — L’oreille interne, l’espace et le temps, 75. — La royauté chez les Bushongo, 102.
- Laibe (L*). — Les Touareg ou Imageren, 177.
- Lallié (N.). — L’âge des perdrix, 297. — Charles Dallery (1754-1835), 403.
- Lanorvii.le (G.). — Comment on fait une aiguille, 182- — Comment on fait une épingle, 214.
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- LISTE DES
- Leroy (Lvf. — Le chronométrage sportif, 61.
- LoiSEïwjfj.). — La météorologie en vacances, 129. — L’aurore pôfaiire,. ,2!5t5,.
- Loucheüx (G.). — La rectification des liquides alcooliques, 286.
- M. (M.).'— Types récents'des locomotives des chemins de fer du P.-L.-M., 229.
- .Marchand (II.). — Postes radiotélégraphiques de l’armée anglaise, 369. 4
- Mareschal (G.). — Cinématographe à mains « l’Aéroscope ». 21t.
- Martel (E.-G.). — Le circuit des Alpes françaises, 155. — Parcs nationaux et tourisme, 167. — A propos de l’origine des dolmens, 275. — L’éboulement*de Dorches, 400. Le chemin de fer de Bagdad, 408.
- Mascart (J.). — Les canaux de Mars, 38. — La théorie cosmogonique de Laplace, 158. *— La comète Kiess et la photographie cométaire, 260.
- Matout ( L. ). — Le cycle d’évolution de la matière, 345.
- Millet (F.). — L’alimentation en énergie électrique des lignes pyrénéennes de la Compagnie du Midi, 55.
- Millot (A.). — Souvenirs d’un dessinateur naturaliste : Mélanie, Mignonne et Pacha, lül.
- N. (J.). — Le freinage des longs trains de marchandises : expériences de la compagnie d’Orléans, 281.
- üswAtD (M.). — Nouvelle méthode d’analyse chimique, 77.
- Raiujt (J.). — L’Hudson terminal building, à New-York, 213.
- Renaud (Capit.) -S'Lés véhicules automobiles des poids lourds : épreuve militaire .d’èndurance 1911, 219. — La nouvelle artillerie de . montàgtfêvï-|iJ2. — Les prix de l’Aéro-cible Michelin, 258. :— Arrosage et balayage automobile des voies publiques, 401.
- Renaudot (G.). — Les déformations du soleil et l’agrandissement des astres à l’horizon, 289. — L’Observatoire populaire de Munich, 375.
- Rousset (H.). — Les engrais catalyseurs, 50.
- AUTEURS ...
- Rudaux (L.). — Les îles Chausey, 292.
- Sauvaire Jourdan. — Un appareil pour peser, le chargement des navires, 1. — Les derniers types de cuirassés, comparaison de leur valeur, 52. — Le pointage automatique des canons de marine, 267. — Que faire des vieux cuirassés? 273. — La catastrophe de la Liberté, 300. — Les marines italienne et turque, 507.
- Savi&non (A.). — Une bibliothèque pour les aveugles, 255.
- Séailles (J.-C.). — Le problème du changement de vitesse, la transmission universelle Janney, 82. — A propos de la Joconde, la protection électrique des œuvres d’art, 222. — Une pompe à pi-tons sans soupapes, la pompe rotative « Roloplunge », 365.
- Serve (L.). — Une machine à cueillir le coton, 305.
- Tardy (G.). — Les installations mécaniques des salines d’Aigues-Mortes, 72.
- Touchet (E.). — La photographie en aéroplane, 158.
- Tricoche (G.-N.). — Parcs nationaux et réserves forestières, 125.
- Troller (A.). — Le tension-mètre Largier : appareil pour mesurer la tension des câbles d’aéroplane, 9. — La houille blanche dans les Alpes françaises, 196. — La sécurité en aéroplane: le stabilisateur automatique Doutre, 164. — Le port de Bordeaux, 312. — La composition de la haute atmosphère, 537. — La turbine à vapeur Tesla, 356.
- Trouessart (E.). — Les Geomys ou rats à poches, 209.
- Yilledeuil (Ch. de). — La boussole gyroscopiquo, 198. — Séances hebdomadaires de l’Académie des Sciences, 14, 31, 46, 65, 79. 94. 110, 127, 142. 159. 171, 205, 221, 229^ 255, 270, 287, 319, 336, 351, 566, 383, 398, 415.
- Villers (R ). — Le cinématographe et les rayons X, 99. — Ressorts tubulaires, 109. — Machine à écrire pour les aveugles, 145. — Un siphon gigantesque, 207.
- Yjtoux (D* G.). La photographie intégrale, 81.
- YVeiss (E.-H.). — Le cuir armé, 48.
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- ,a '
- TABLE DES MATIÈRES
- N. B. Les articles de la Chronique, imprimés dans ce volume en petits caractères, sont indiqués dans cette table en lettres italiques.
- I. - ACADÉMIE DES SCIENCES.
- Séanceshebdomadaires de l’Académie des Sciences (Ch. de Yilledeuil), 14, 31, 46, 65. 79, 94, 110, 127, 142, 159, 171, 205, 221, 229, 255, 270, 287, 319, 336,
- 366, 383,398........................................ 414
- La caisse des recherches scientifiques............... 47
- II. - ASTRONOMIE.
- Les canaux de Mars (J. Mascart)..................... ?8
- La théorie cosmogonique de Laplace (J. Mascart). . . 158
- La comète Kie^set la photographie complaire U. Mascart). 260 Les déformations du Soleil et l’agrandissement des astres
- à l’horizon ^G Renaudot)............................289
- La géologie comparée des corps célestes (L. De Launay). 371 L’Observatoire populaire de Munich (G. Renaudot). . . 375
- La rotation de Vénus................................... 93
- Comète visible à l'œil nu en 1911...................143
- Tables nouvelles des mouvements de la Lune. ... 159
- Les matériaux de la comète Kiess....................206
- Etoiles filantes d aspect remarquable..................206
- La haute atmosphère solaire............................207
- Découverte d’une comète................................287
- Les étoiles filantes................................. 287
- Le Gegenschein . . ;................................. 519
- Comète visible à l'œil nu..............................414
- III. — SCIENCES PHYSIQUES. 1. Physique.
- Le chronométrage sportif (L. Leroy).................... 61
- Le cinématographe et les rayons X (R. Yillers) .... 99
- Comment l’on pèse le dix-millionième de milligramme
- (A. Conté).............................................114
- Prêts de radium à Berlin (L. Boiteux).....................126
- La résistance de l’air et l’aviation (R. Chassériaud). .. . 156
- Un nouvel ébulliomètre (A.-C.)...........................188
- La boussole gyroscopique (Ch. de Yilledeuil)...........198
- Cinématographe à main l’Aéroscope (G. M.)..............211
- Le carat métrique (Ch.-Ed. Guillaume)....................250
- Théâtre miniature : personnages vivants plus petits que
- nature (A. Ciialmarès)................................288
- La force motrice par les rayons solaires (J. D’Izier) . . 316
- L’Institut du radium à Londres et la radiumthérapie
- (D' P Desfosses)......................................326
- Le cycle d’évolution de la matière ,(L. Matout). . . . 345
- Les radiations infra-rouges (A. Conté)...................354
- Ch. Dallery (N. Lallié) . .'........................... 405
- Nouveau procédé d’enregistrement de la voix. ... 31
- La production des rayons ultra-violets.................... 63
- La vie et l’œuvre de M. Lippmann ........ 127
- La lumière de la lampe à vapeur de mercure .... 143
- Indice de réfraction des liquides cristallisés. . . . 170
- Un diapason invariable............................319
- Important dégagement d'émanation de radium. . . 584
- 2. Électricité.
- L’utilisation électrique du vent (R. Debré)............... 11
- Le système télégraphique Mercadier-Magunna (L. Fournier) .................................................... 68
- L’élecfricilé transmise à distance sans lien matériel
- (IRA. G.)..............................................511
- Postes radiotélégraphiques de l’armée anglaise (H. Marchand) ...................................................569
- Transmission télégraphique des images (R. Bonnin) . . . 580
- Le spectre de l'étincelle électrique...................... 31
- Force électromotrice de filtration........................ 51
- Machine électrostatique très puissante.................... 80
- L’éclairage électrique à faible dépense d'électricité. 94
- La condensation de la vapeur d’eau et les ions. . . 127
- Électromitre enregistreur.............................. . 159
- Une cause d’altération de Vindication de l'électromètre à cadran............................................366
- Les poids atomiques et la théorie des ions.............566
- 3. Chimie
- Les engrais catalyseurs (H. Roüsset).............. 50
- Nouvelle méthode d’analyse chimique (M. Ostwald) . . 77
- Les bougies filtrantes et l’ultra-filtration (A. Chaplet) . 258
- La rectification des liquides alcooliques (G. Loücheux) . 286
- Louis Troost(P. Jolibois)............................319
- Propriété de la substance cérébrale.................. 51
- Production d'eau oxygénée par la lumière ultra-violette ............................................... 51
- La viscosité et les phénomènes diastasiques . . . 46
- Les rayons ultra-violets et la saccharose............ 46
- Entonnoir filtrant................................... 65
- Glycosurie et saccharosurie.......................... 65
- La décomposition des sucres par les ferments ... 80
- La glucosamine.......................................127
- Influence de la lumière sur le blanc de plomb noirci
- par l'hydrogène sulfuré...........................142
- La transformation du thorium en carbone..............142
- Action de l’eau chargée d'acide carbonique, sur les
- alliages de plomb et d'étain......................159
- Le spectre du glucinium..............................159
- Dosage du carbone dans l’acier ......................255
- Combinaison du fer et du carbone.....................519
- Attaque des flacons de verre renfermant de l’acide
- chlorhydrique.....................................335
- Les gaz rares des sources............................356
- Fixation de l’hélium et du néon .......... 356
- L’ammoniaque dans Vatmosphère........................354
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-
-
- 424 . . = TABLE
- Pouvoir des solutions ionisées. . ................
- Les gaz rares de l'air . .........................
- Mixtures liquides pour le brillantage des métaux .
- 4. Photographie.
- La photographie intégrale (Dr G; Yitoux)..........
- La photographie en aéroplane (E. Touchet).........
- *
- IV. — SCIENCES NATURELLES.
- 1. Géologie. — Physique du globe.
- Les pyrites de Sain Bel (L. de L.)................
- La géologie comparée des corps célestes (L. de Launay).
- Auguste-Michel Lévy (L. de Launay)................
- Géologie des environs de Savone...................
- L'importance réelle des phénomènes glaciaires . . . Rapport du bassin du Tchad et du bassin du Nil. .
- Explorations géologiques de Madagascar............
- Carte géologique de l’Afrique occidentale.........
- Météorite tombée en Égypte........................ .
- Restes organiques dans les roches anciennes ....
- Géologie du Maroc ................................
- Les dénivellations causées en Provence par le séisme de 1(,)09 .........................................
- 2. Météorologie.
- La météorologie en vacances (J. Loisei.)..........
- L’aurore polaire (J. Loisel)......................
- L’été de 1911 dans la région de Paris (Ch. Dufour) . . La composition de la haute atmosphère (A. Troller). .
- Les pluies au Soudan..............................
- L’assurance contre la pluie.......................
- Météorologie du Tonkin............................
- 3. Biologie. — Physiologie.
- L’oreille interne, l’espace et le temps (J.-P. Lafitte) .
- La conférence de génétique (H. G.)................
- La réaction de l’organisme contre la fatigue. . . .
- L'adaptation chromatique complémentaire...........
- Les échanges gazeux chez les enfants..............
- Le laboratoire maritime du « Pourquoi-Pas »... Les glandes surrénales et le sexe.................
- 4. Zoologie. — Paléontologie.
- L’élevage de l’autruche en France (P. Charon) .... Le jardin paléontologique d’Hagenbeck (J.-P. L.). . . . La biologie de l’anguille (M. Blot) .........
- Une momie de dinosaurien (M. Blot)................
- La cigale américaine (M. Blot). ..........
- Les holothuries ou concombres de mer (H. Coupin). . . La protection des oiseaux citadins (Y. Forbin) . . . . . Souvenir d’un dessinateur naturaliste : Mélanie, Mignonne
- et Pacha (A. Millot) ...........................
- Nouveaux insectes champignonnistes (II. Coupin). . . .
- Les Géomys ou rats à poches (E. Trouessart).......
- Les oiseaux migrateurs (Y. Forbin).............. . .
- L’aviation et les insectes (Dr Joüsset de Bellesjie). . .
- L’âge des perdrix (N. Lallié).....................
- L’élevage des chiens esquimaux (V. Forbin)........
- L’aventure des Oiseaux de Paradis (M. Blot).......
- L’héloderme est venimeux . . ................
- Action du venin de cobra sur les matières de l’œuf. Cartes des mollusques comestibles des côtes de France.
- Unmyriapode des habitations...............
- Les venins de Cobra ..............................
- MATIÈRES
- Un pseudo-œil des escargots........................205
- La fièvre typhoïde du cheval.......................206
- L’instinct maternel des guêpes solitaires africaines. 206
- Les parasites du Calanus........................207
- Les pins de Sardaigne et de Corse...............207
- Le ver de Cayor....................................566
- Le vol des oiseaux aupoint de vue mécanique. . . , 384
- La faune aquatique du Sahara.......................398
- L’âge des perdreaux................................414
- Modification morphologique des méduses.............414
- 5. Botanique. — Agriculture.
- La semaine de motoculture de Melun (2-9 juillet 1911)
- (J. Boyer).........................................190
- Les Tigridies (A. Acloque)............................255
- L’adaptation des végétaux à la sécheresse, les Xéro-
- phytes (E. Gadeceau)...............................262
- Les feuilles en automne (Jl. Coupin)..................283
- La motoculture (R. Doncières).........................562
- Effet du mouvement sur le développement d'un bacille ................................................ 31
- Organes des champignons microscopiques................ 47
- Carte botanique, forestière et pastorale de T Afrique
- occidentale...................................... 47
- Le rôle du latex en physiologie végétale...............47
- L’aspergillus niger et l’asp erg illus fumigatus. ... 47
- Le pois-sabre ........................................ 74
- L'identification des empreintes végétales............. 80
- L’acide carbonique et les plantes..................... 80
- Utilisation agricole des eaux d’égouts................ 80
- Destruction de la Cochylis............................ 94
- L’eau salée et les végétaux.......................... 94
- Effets du goudronnage des routes sur la végétation, 110
- Identification d’un fruit fossile.................... 127
- La germination des graines de maté. ............... 127
- Végétaux fossiles de Madagascar.......................142
- Une nouvelle variété de pomme de terre................206
- L’arbutine dans le poirier............................207
- Le cay-vong...........................................207
- Une mine de chêne.................................... 211
- Une variation nouvelle du pêcher de Montreuil. . . 229
- Durée de la vie des bactéries........................ 255
- Mousses de la région antarctique .....................287
- Le goudronnage des routes et la végétation .... 519
- Les fougères de l’Afrique.............................319
- Le mouvement des algues d’eau.........................351
- La culture des plantes à l’abri de la lumière. . . . 583
- La pomme de terre cultivée............................383
- Formation des pigments anthocyaniques.................384
- La chlorose du maïs.................................. 384
- La nutrition des végétaux.............................598
- Action de la lumière colorée sur la végétation . . . 398
- Floraisons anormales..............................398
- La faune des broméliacées.............................399
- Les effets des poussières goudronneuses...............414
- V. — GÉOGRAPHIE.
- 1. Géographie physique. — Océanographie. Hydrologie.
- La mission hydrographique Congo-Oubangui-Sangha . 49
- Machine à sonder (A. Berget)......................109
- Les îles Chàusey (L. Rudaux)......................292
- L’éboulement de Dorches (E.-A. Martel) . 400
- Les lignes de nivellement de la surface terrestre. . 47
- Le lac Tchad ..................................... 80
- La nappe d'eau souterraine égyptienne.............!H
- Méthode photographique de détermination des longitudes . .....................................
- DES
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- ------—- ---------------------------- TABLE
- 2, Géographie économique et politique. Voyages. — Exploration.
- Peuples et races de l’Empire britannique (Y. Forbin) . Parcs nationaux et réserves forestières (G.-N. Tricoche).
- Le circuit des Alpes françaises (E.-A. Martel)....
- L’industrialisme au Japon (Y. Forbin).............
- Parcs nationaux et tourisme (E.-A. Martel)........
- Le chemin de fer de la baie d’Hudson (R. Bonnin). . . Les marines italienne et turque (Sauvaire Jourdan) . . Le trafic des grands lacs américains (R. Bonnin) . . .
- Souvenirs de Tripoli (L. Dufour) .................
- La Chine ancienne et la Chine moderne (Y. Forbin). .
- Le Congo et l’accord franco-allemand..............
- Le chemin de fer de Bagdad (E.-A. Martel).........
- L'assainissement de la Corse...................... .
- Population d’Autriche-Hongrie..................... .
- Perfectionnement apporté à la cartographie coloniale .........................................
- La carte mondiale au millionième..................
- VI. - ANTHROPOLOGIE. — ETHNOGRAPHIE. ARCHÉOLOGIE.
- L’art de faire du feu (Y. Forbin).................
- La musique chez les Chippeways (J.-P. Lafitte) . . . Peuples et races de l’Empire britannique (Y. Forbin) . La royauté chez les Bushongo (J.-P. Lafitte) ...
- Les Touareg ou Imageren (lieutenant Laide)........
- A propos de l’origine des dolmens (E.-A. Martel)T . .
- Les derniers Maoris (Y. Forbin)...................
- Bas-reliefs sculptés de l’âge du renne............
- Miroir antique....................................
- La surface du corps humain........................
- Crânes anciens révélant une déformation...........
- Fouilles à Pæstum.................................
- Les causes des variations des races...............
- Importante découverte à Alésia....................
- Un squelette moustérien...........................
- Un être humain bicéphale..........................
- Vil. - MÉDECINE. — HYGIÈNE.
- Le Régime du corps de maître Aldebrandin (Dr A. Cartaz).
- L’endoscopie (Dr R. Burnier).......................
- Conservation des œufs..............................
- La lutte contre le choléra (Dr R. Burnier).........
- Endoscopie (Correspondance)........................
- Les cours et l’hygiène des maisons (D. Bellet) .... La nouvelle station de désinfection des Rècollets
- (J. Boyer)......................................
- Les bougies filtrantes et l’ultra-fil (ration (A. Chaplet) . L’eau de Seltz est-elle dangereuse par les têtes de siphon? Eau de Seltz plombifère et stannifère. — Menaces et dangers d’intoxication. Moyens d’y remédier.
- — Revêtement isolateur (Dr A. Barillé)..........
- Exposition internationale d’hygiène de Dresde (Dr A.
- Grabenwitz).....................................
- Utilisation à distance des eaux minérale§..........
- La contamination par la poliomyélite infantile . . La toxicité des corps analogues à l’acide cyanhydrique.............................................
- L’empoisonnement par l’oxyde de carbone............
- La pisciculture contre la malaria..................
- Un produit alimentaire de la région du Niger . . .
- La recherche des traces de sang....................
- Effets physiologiques des décharges électriques, .
- Pathogénie de Vartériosclérose. . .................
- Immunisation antituberculeuse par la voie intestinale.............................................
- MATIÈRES _..... ' — 425
- La colle d’euphorbe contre les tsétsés...........207
- Larves parasites de l’homme.......................229
- La rage en 1910...................................270
- Les glossines du Soudan...........................270
- Le pain visqueux..................................270
- Pour rafraîchir les appartements en été......... 287
- Une forme des trypanosomes...................... 519
- Identification des cadavres carbonisés............319
- Diverses espèces de surdi-mutités.................351
- Oxygénalcur de précision..........................414
- Origine et traitement de la tuberculose...........415
- VIII. — SCIENCES APPLIQUÉES.
- 1. Mécanique. — Industrie. Arts industriels.
- Le développement actuel des applications du froid (Ch.
- Jacquin).............................................. 34
- Le cuir armé (E.-ll. Weiss)............................. 48
- Les installations mécaniques des salines d’Aigues-Mortes
- (G. Tardy)............................................ 72
- Le problème du changement de vitesse, la transmission
- universelle Janney (J.-C. Séailles)................... 82
- La dessiccation de l’air des hauts fourneaux par le chlorure de calcium (H. Annett)............................... 91
- Machine à écrire pour les aveugles (R. Yillers). . . . 145
- L’industrialisme au Japon (Y. Forbin).....................145
- Comment on fait une aiguille (G. Lanorville) .... 182
- La houille blanche dans les Alpes françaises (A. Troller). 196
- Comment on fait une épingle (G. Lanorville)...............214
- Ingénieux dispositif pour soufflerie d’orgue (R. Dubosq). 271 La turbine à vapeur Tesla (A. Troller) ........ 356
- Le caoutchouc artificiel.................................. 95
- Le linge américain........................................142
- Le musée technique de Vienne (Autriche)...................270
- La. fabrication industrielle de l’azote...................351
- v
- 2. Outillage.
- Un appareil pour le chargement des navires (Sauvaire
- Jourdan).............................................. 1
- . Le trainomètre (Y. Forbin)............................. 98
- Machine à sonder (A. Ber&et).............................108
- Ressorts tubulaires (R. Y.)..............................109
- Engins de levage modernes dans les chantiers des bâtiments (M. Bousquet)......................................115
- Le moteur Diesel et la navigation en haute mer (R. Bon-
- . nin).................................................. 118
- Le stabilisateur anti-roulis système Frahm (R. Bonnin). 180
- Un nouvel ébulliomètre (A. C.)...........................188
- Les bougies filtrantes et l’ultra-filtration (A. Chaplet) . 238
- Une machine à cueillir le coton (L. Serve)...............305
- Une machine à imprimer les billets de chemins de fer
- (Dr A. Gradenwitz)....................................325
- Une pompe à pistons sans soupapes : la pompe rotative
- « Rotoplunge » (J.-C. Séailles).......................565
- Arrosage et balayage automobile des voies publiques
- (cap. Renaud). . .....................................401
- Signaux sonores pour les sous-marins..................... 80
- Appareil de sondage...................................... 94
- Le musée technique de Vienne (Autriche)..................270
- Oxygénateur de précision.................................414
- 3. Travaux publics. — Art de l’ingénieur.
- Statue monumentale à Espaly (Haute-Loire) (L. Bou-
- querel)............................................... 3
- Les gares colossales de New-York (V. Forbin).............. 33
- Une maison faite au moule (M. de la Chapelle). ... 45
- DES
- 86
- 125
- 153
- 145
- 167
- 257
- 307
- 359
- 348
- 358
- 379
- 408
- 46
- 207
- 221
- 221
- 5
- 20
- 86
- 102
- 177
- 275
- 393
- 412
- 127
- 127
- 159
- 209
- 255
- 310
- 356
- 336
- 28
- 153
- 170
- 171
- 190
- 194
- 200
- 238
- 317
- 388
- 14
- 47
- 47
- 63
- 110
- 110
- 110
- 110
- 143
- 171
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-
-
-
- 426
- ” TABLE DES MATIÈRES
- Les difficultés du canal de Panama, les glissements de terre dans la tranchée de la Cubhra (R. Bonnin) . . 67
- Les nouveaux travaux du port.de Southampton (R. Bonnin)....................................................203
- Un siphon gigantesque (R. Yii.lers)......................207
- L’Iludson terminal building à New-York (J. Rabut) . . 213
- Les travaux du port de Nantes (R. Bonnin)................248
- Un tunnel gigantesque sous l’Elbe à Ihmbourg (Dr A.
- Gradenvvitz)..........................................253
- Le port de Bordeaux (A. Troller) ........................312
- La catastrophe du barrage d’Austin (États-Unis) (R. Bonnin) . . . .........................................
- Le nouveau pont de Québec sur le Saint-Laurent
- (R. Bonnin)...........................................397
- La main-d tpuvre à Panama................................207
- Établissement des routes dans des terrains calcaires. 287 Le transport d’une turbine gigantesque...................399
- 4. Mines et métallurgie.
- 6. Aéronautique.
- tique
- Le tension-mètre Larpier, appareil pour mesurer la tension des câbles d’aéroplanes (A. Teollèr L’aviation en juin 1911 (L. Foui nier). . . .
- La résislance'de 1 air et l’aviation (R. Cdassértaud La sécurité en aéroplane, le stabilisateur aulom
- Doutre (A. Troller).........................
- L’aéroplage de M. Bb’u’iot (V. P’orisin) . . . .
- Les prix de l’aéro-cible Miehelin(Capitaine Renaud Les services de l’aviation militaire (L. Foirmer) L’aviation et les insectes (Dr Jousset de Bellesme)
- Le nouveau monoplan Anto nette.................
- L’aviation et la marine militaire (S. Fournie). .
- Le dirigeable Adjudanl-Réau IL. Fournier) . .
- L’aéroplane sans moleur d’Orville Wright.......
- La tension artérielle des aviateurs............
- Carte aéronautique internationale. .....
- Limite du pouvoir ascensionnel des aéroplanes La descente des parachutes.....................
- 22 .'150
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- 239
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- 415
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- 143
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- Ce que devient l’or nouveau (L. De Launay)............ 90
- Quelques mines d’or en Zambezia (H. Bordeaux) . . . 115
- L’organisation du sauvetage dans les houillères américaines (.1. d’Izieri.....................................159
- La sidérurgie électrique.................................126
- TjkS gaz rares du grisou.................................414
- 5. Transports : Chemins de fer. Au lomohilisme.
- Essais d’électrification des lignes de la Compagnie P.-L.-M.
- (J. Boyerj. '...................'.................. 17
- L’alimentation en énergie électrique des lignes pyrénéennes de la Compagnie du Midi Millei). ... 55
- Chemin de 1er suspendus de l’aiguille du Midi (D1 A.
- Gradenwitz) .......................................... 65
- Le trainomèlre (V. Forbin)............................... 9«
- Le truquage des taximètres (J. Boyer). . ..............148
- Les véhiculés automobiles des poids lourds; épreuve militaire d’endurance (1911) (Capitaine Renaudj. . . 219
- Traversée de la Manche par 70 automobiles (Dr A. Gra-
- denyvitz)........................................... 224
- Types récents de locomotives des chemins de 1er de
- P.-L.-M.*(M. M.)......................................229
- Le chemin de fer de la baie dlludsori (R. Bonnin). . . 357
- Le freinage des longs trains de marchandises, expériences
- de la Compagnie d’Urléans (J. N.)................... • 281
- Arrosage et balayage automobile des voies publiques
- (cap. Renaud).........................................401
- L'industrie automobile en Allemagne......................127
- Les automobiles à Berlin.................................148
- 7. Marine. — Art militaire.
- Un appareil pour peser le chargement d’un navire (Sau-
- VA1RE JnUR.'AN) ....................................... 1
- Les cuirassements Simpson. . 2
- Les derniers types de cuirassés, comparaison de leur
- valeur (Sauvaire Jourd>n)............................. 52
- Le paquebot express Newhaven (E. Bonnafeé)...............111
- Le moteur Diesel et la navigation (R. Bonnin)............118
- te stabilisateur anliroulis sy?t<me P’iahm (R. Bonnin) . 180
- La nouvelle artilleiie de montagne Capitaine Renaid). 252 Le pointage automatique des canons de marine t Sauvaire
- Jourdan)..............................................267
- Que faire des vieux cuirassés? (Sauvaire Jourdan). . . 273
- La catastrophe de la Liberté (Salaire Joirdan). . . . 500
- Les marines italienne et turque (Sauvaire Jourdan) . . 5o7
- Les poudres et la catastiophe du cuirassé Liberté (C. B.). 350
- Signaux sonores pour les sous-marins..................... 80
- Les tut bines mar nes avec réducteur de vitesse par transmission électrique..................................225
- IX. — NÉCROLOGIE. — DIVERS-
- Auguste Michel-Lévy (Cii. De Launay)........................299
- Louis Troost (D. Jolibois)................................. 519
- A propos de la Joconde. La protection électiique des
- œuvres d’art (J.-C. Séailles)............................222
- Une bibliothèque pour les aveugles (A. Savignon) . . . 235
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- PARIS, IMPRIMERIE GÉNÉRALE LAIIURE 9, Rue de Fleuras, 9
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature • est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 1984 — 3 JUIN 1911
- INFORMATIONS
- SUPPLEMENT
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- Nécrologie : G. Fabre. — Le géologue Georges Fabre, ancien conservateur des forêts à Nîmes, vient de mourir à l’âge de 66 ans ; on lui devait de remarquables études géologiques sur la région des Causses et des Cévennes; des reboisements importants et salutaires, et la fondation (avec le général Perrier) et construction de l’observatoire de l’Aigoual, qui fut la grande œuvre de sa vie utile et laborieuse.
- Paris-Madrid en aéroplane. — La course d’aviation Paris-Madrid, si tragiquement commencée le 21 mai, s’est terminée par le magnifique succès de Védrines sur monoplan Morane. Les deux premières étapes Paris-Àngoulême, et Angoulême Saint-Sébastien ont été couvertes par trois aviateurs : la première le 21 mai par Garros (monoplan Blériot) et le 22 mai par Gibert (Blé-riot) et Védrines. Le dernier fit le parcours en 3h43m i6s. La dernière étape de Saint-Sébastien à Madrid fut de beaucoup la plus dure ; il fallait traverser une région inconnue jusqu’ici au point de vue aéronautique, et extrêmement accidentée; il fallait franchir notamment les contreforts des monts Ibériques et la sierra Guadar-rama, haute de plus de 2000 m. Védrines, dans un effort admirable, réussit à vaincre ces obstacles : le 2S mai, une panne de moteur, suivie d’une avarie, le force à s’arrêter à Burgos ; le 26 mai, il franchit le reste de l’étape à la vitesse maximum de 100 km à l’heure. Garros et Gibert avaient abandonné au cours de la troisième étape. Signalons que Gibert et Védrines ont été, durant cette troisième partie du voyage, attaqués par des aigles.
- Hydrogène aéronautique. — Ajoutons quelques renseignements à l’article que La Nature a récemment consacré à cette question. Le procédé Howard Lane pour la production de l’hydrogène aéronautique est exploité en France par la « Société française de l’hydrogène pour l’aérostation et l’industrie ». Une usine a été construite à Saint-Gloud en 1908; elle peut produire a5oo mètres cubes d’hydrogène à 98 pour 100 par 24 heures. Son gazomètre a une capacité de 1000 mètres cubes et un compresseur lui permet de remplir des tubes qui sont utilisés soit par le ministère de la Guerre pour le gonflement des ballons sphériques et pour l’emplissage des tubes des voitures du génie destinées à assurer le service des parcs aérostatiques, soit par les amateurs dans le parc de l’Aéro-Club de Saint-Cloud.
- Destruction d’un dirigeable allemand. — Le dirigeable Deutschland du type rigide Zeppelin, a été détruit le 16 mai à Düsseldorf au moment où il sortait de son hangar pour exécuter .^une excursion. C’est le troisième dirigeable Zeppelin %insi anéanti. Il cubait 19000 m5, mesurait 142 m. de long, i3 m. de diamètre au maître-couple. Sa puissance motrice était de 36o chevaux.
- Plus grands que le Diplodocus. — Un naturaliste anglais nous donne dans le dernier numéro de Field
- quelques mesures relatives aux plus grands animaux terrestres actuellement connus. De même que l’Afrique est, de nos jours, la patrie des géants de la création, c’est elle aussi qui a possédé, à l’époque secondaire, les Reptiles les plus gigantesques. On en peut juger par les débris fossiles rapportés par l’expédition allemande envoyée, de Berlin, dans le Deutsch East Africa pour recueillir des ossements de Dinosauriens. La comparaison faite avec le Diplodocus de l’Amérique du Nord relègue celui-ci au second ou même au troisième rang. Sur le squelette monté du Diplodocus, dont les moulages se voient actuellement dans les musées de Paris, de Londres et de Berlin, l’humérus a une longueur de 94 cm : or celui du Pelorosaurus duWealdien d’Angleterre avait 1,33 m. Le fémur du Diplodocus a i,5g m, mais celui de YAtlantosaurus, type de la même famille et du même qjays (l’Amérique septentrionale), atteignait 1,89 m. Ces dimensions sont largement surpassées par celles des Dinosauriens africains : l’humérus de l’un de ces derniers mesure 2,10 m. ; il est donc plus du double de celui du Diplodocus, et le triple du même os chez les plus grands Eléphants d’Afrique. Si, chez les Dinosauriens africains, la même proportion existait pour le membre postérieur que chez le Diplodocus, il est permis de supposer que le fémur atteignait près de 3 m. Toutefois, on ne peut affirmer que la queue fût aussi allongée que celle du Diplodocus. Il est vraisemblable que ces dimensions énormes n’ont pu être dépassées que par des animaux marins, tels que les Baleines franches de l’époque actuelle. E. T.
- La norgine. — La norgine est une substance nouvelle employée pour l’apprêtage des étoffes. C’est le sel double de soude et d’ammoniaque de l’acide lamina-rique extrait de la laminaria digitata et du saccharinus digitatus. Cet acide est, par sa composition, très voisin des hydrates de carbone.
- Essais d’automotrices électriques par la Compagnie du Midi. — I-a Nature a déjà dit quelques mots des essais des divers types d’automotrices électriques à courant alternatif monophasé que la Compagnie du Midi doit entreprendre sur sa ligne de 24 km de longueur entre Ille-sur-Tet et Villefranche, en vue de l’électrification de certaines sections de son réseau. Ces essais doivent avoir lieu très prochainement. Le courant sera fourni par l’usine électrique de La Cassagne et sera envoyé, sous forme de courant monophasé, dans le fil aérien de prise de courant sous la tension de 12 000 volts et 16 2/3 périodes. Les locomotives qui seront appelées à concourir sont au nombre de 6 et sont fournies : i° par la Compagnie française Thomson-Houston avec la collaboration des usines de construction de locomtives des VVinterthur; 20 par l’Allgemeine Electricitaets Gesell-schaft; 3° par la Compagnie Westinghouse ; 4° par les ateliers de construction électrique du Nord et de l’Est. ; 5° par la Société Brown Boveri et Cie avec la collabora -
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- INFORMATIONS
- tion des usines de Winthcrlhur; G0 par -les usines du Creusot.
- La traction électrique sur le London Brighton Railway. — La Compagnie du London Brighton RaiUvay qui possède un réseau de banlieue très important, a électrifié dernièrement la partie de ce réseau qui relie la gare de .Victoria avec celle de London Bridge en passant par Peckhman Rye et Easl Brixton. Cette ligne a été mise en service en décembre 190g. En présence des excellents résultats obtenus, la Compagnie décida d’électrifier une autre section importante de son réseau de banlieue entre la gare de Victoria et le Palais de Cristal avec prolongement jusqu'à Selhurst. La première section jusqu’au Palais de Cristal vient d’être mise en service. Comme pour la première partie électrifiée, le mode de traction employé est le courant monophasé à la tension de 6700 volts dans le fil aérien de prise de courant. Chaque automotrice est actionnée par quatre- moteurs monophasés développant chacun une puissance de 175 chevaux pendant une heure et 100 chevaux en travail continu, soit une puissance totale de 4oo chevaux par automotrice. Chaque automotrice remorque deux voilures, mais, pendant les heures de grand trafic, on accouple deux trains qui, alors; se composent de deux automotrices et de quatre remorques. A cause des nombreux tunnels et de la faible largeur de ceux-ci, on a dû abandonner les voitures à corridor et conserver l'ancien type à compartiment qui exige une moins grande largeur de caisse. La distance entre la gare de Victoria et le Palais de Cristal qui est de 14 km est parcourue en 20 minutes avec arrêt à toutes les stations intermédiaires, ce qui représente une vitesse commerciale dé 42 km à l’heure tandis que, avec la traction à vapeur, le temps nécessaire pour le même trajet est de 3o minutes, soit une économie de temps de 33 pour ïoo, résultat très important pour un service de banlieue.
- La ventilation du Métropolitain de Londres. — Le
- Central London, dont la longueur est d’environ i5 km et qui relie la Banque avec Shepherd s Bush, faubourg de Londres, est formé de deux tubes métalliques parallèles dont l’un sert pour la circulation des trains montants et l’autre pour celle des trains descendants. La ventilation de ces tubes s’obtient actuellement au moyen de ventilateurs installés aux stations de la Banque et de Shepherd’s Bush, le premier produisant un volume d’air de 90 mètres cubes par seconde. Malgré cela, la pureté de l’air dans les tubes est loin d'être parfaite. Si, le matin, au moment où le service commence, la quantité d’acide carbonique contenu dans l'air des tubes est d’environ 4 pour 100 comme dans l’air de la rue, dans l’après-midi le pourcentage atteint 10 pour 100. Pour améliorer ces conditions, la Compagnie du Central London vient de décider d’installer à chacune des stations un ventilateur produisant 175 mètres cubes d’air à la minute et cet air, avant de pénétrer dans les tubes, sera purifié et stérilisé en le faisant passer d’abord dans des filtres formés de fibres de noix de coco, pour être ensuite traité' par l'ozone. La dépense pour cette nouvelle installation est estimée à a5oooo francs.
- Imprégnation du bois par le sel. — Ce procédé qui est employé en Russie pour la conservation des bois, s’applique à ceux destinés à être-mis en terre : poteaux télégraphiques, traverses de chemins de fer, etc., pour lesquels on emploie généralement les injections de créosote ou de sels de cuivre ou de zinc. L’imprégnation saline se fait en laissant macérer les bois dans des bassins où l’eau de mer s’évapore pendant trois ou quatre mois. Chaque traverse absorbe 70 à 100 pour 100 de son poids de matières salines. La composition des matières ainsi absorbées est la suivante :
- Chlorure de sodium. .... 136,41
- Sulfate. de magnésie. . . . . 16,64
- Chlorure de calcium..... 3,14
- Sulfate de chaux........ o,65
- Silice.................. o,o3
- Alumine et oxyde de fer . . . o,o5
- Matières organiques, .... 0,82
- Ce nouveau procédé de coneervation pratique du bois est intéressant à connaître dans toutes les régions où les eaux salées pourront se'trouver à bon compte ou en grande quantité ; le sel marin pourra y faire une concurrence sérieuse aux conservateurs jusqu’ici mis en -œuvre.
- Maladie du sommeil. — A la séance du 9 mai de-l’Académie de médecine, M. le Dr L. Martin a fait connaître que l’hôpital Pasteur a déjà traité trente Européens atteints de la maladie du sommeil; douze sont morts, bien que ce pourcentage paraisse élevé, il faut le tenir pour très satisfaisant, étant donné la gravité de la maladie. Les décès prenant le plus souvent la forme d’accidents cérébraux (crises épileptiformes-apoplexie). Les traitements connus, retardent la fréquence des crises ; mais on n’a pas encore vu la guérison survenir après l’apparition des troubles cérébraux. Cependant le D' L. Martin ayant essayé de recourir à la fois aux injections répétées et massives d’atoxyl et à la provocation d’un abcès de fixation chez un malade suivi depuis-quatre années, il a pu d’abord arrêter les crises épileptiformes ; puis, contre toute attente, l’état désespéré du malade s’est considérablement amélioré, et le sujet a même repris une existence normale.
- Altération de la teinture d’iode. — On .sait que la teinture d’iode doit être employée quand elle est fraîchement préparée et que, par le vieillissement, elle est susceptible de provoquer des brûlures plus ou moins sérieuses.. C’est, qu’en effet, la teinture d’iode subit avec le temps des altérations qui proviennent de ce que l’iode agit sur l’alcool avec formation d’acide iodhy-drique et d’aldéhyde ; cette aldéhyde s’oxyde à la faveur de l’iode et de l’eau pour former une nouvelle quantité d’acide iodhydrique et de l’acide acétique ; enfin, ce dernier à son tour s’éthérifie au contact de l’alcool pour donner de l’acétate d’éthyle. Très actives pendant les deux premiers mois qui suivent la préparation de la teinture d’iode, ces réactions s’affaiblissent ensuite progressivement.
- Réorganisation des services forestiers. — Un
- arrêté du ministre de l’Agriculture, en date du 26 mai 1911, a institué une Commission spéciale pour réorganiser l’administration des eaux et forêts, présenter des propositions de réformes et d’améliorations, modifier le Code forestier et les ordonnances, décrets et règlements qui se rattachent à son exécution. La Commission est composée de seize membres. Elle est présidée par le directeur général. Le ministre désire réaliser des économies en simplifiant les formalités, les vérifications excessives, lesquelles s’additionnant les unes aux autres, paralysent le zèle et le travail des agents sans servir à l’intérêt du pays, en un mot, faire aboutir les essais de réformes et d’améliorations déjà tentés en 1881, 1888 et 1896. Il faut souhaiter que cette importante décision aboutisse aussi à enrayer le déboisement en France, à arrêter les ventes de nos bois particuliers à des étrangers, et à multiplier le reboisement des pentes montagneuses. •
- Colis postaux de 2 à 5 kg avec les États-Unis d’Amérique. — Un décret du 20 mai décide qu’à partir du ier juillet 1911, R sera créé des colis postaux (2 à 5 kg) entre la France continentale et les Etats-Unis d’Amérique. La taxe à payer par l’expéditeur est fixée à 4rr,io. Les dispositions du décret dû 9 novembre 1908 relatif aux colis postaux ne dépassant pas le poids de 2 kg, sont applicables aux colis postaux de 2 à 5 kg.
- Le verdissage des tourteaux de Colza. — M. Bus-sard appelle dans les Matières grasses, l’attention sur une nouvelle fraude que l’on fait subir aux tourteaux de Colza. Il existe, en effet, plusieurs variétés commerciales de ces produits : les tourteaux indigènes, de nuance verdâtre, fabriqués exclusivement avec les graines de Brassica oleraceu, les tourteaux de graines importées de l’Inde [Brassica juncea, Sinapis, etc.), de couleur brune, bien moins chers et qu’on réserve d’ordinaire pour 1 emploi comme engrais, les tourteaux de pays au contraire étant donnés aux animaux. Or, en ajoutant aux tourteaux hindous 0,76 à 2 pour 100 de carbonate sodique, on leui communique une teinte verte, ce qui permet de les vendre plus chéri On conçoit : que lés toùrteaux verts étant justement employés comme aliments, cette addition, outre qu’elle constitué une fraude sur la qualité, peut nuire aux animaux nourris de tourteaux. Aussi les agriculteurs devront-ils prendre soin de faire examine1 les tourteaux de Colza qu’ils achètent : l’analyse chimique, ou simplement l’essai microscopique permettant dé déceler sûrement l’origine réelle du produit.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- ta
- ÏFig. I. — Défaut d’équilibre d’un deux cylindres. — AB, course du piston; O, cercle décrit par le bouton de manivelle ; C, milieu de AB ; CD, bielle du ier piston ; EF, bielle du 2° piston; BE, est plus petit que AC.
- en même
- r> Automobilisme
- Moteurs à plusieurs cylindres. — Le moteur à un rseul (.cylindre, qui ne donne qu’un temps moteur sur quatre, exige l’emploi d’un volant assez lourd pour fonctionner régulièrement.
- La valeur du poids du volant, qui est sans inconvénient dans un moteur fixe dont le régime est à peu près uniforme, n’est pas sans importance au contraire, dans un moteur d’automobile où le régime change très fréquemment.
- Si le volant est trop léger, il n’assure pas bien la régulation du mouvement; s’il est trop lourd, il est long à se lancer et à changer d’allure, et il en résulte pour la voiture des démarrages lents et des reprises difficiles. Le moteur à un cylindre est en outre impossible à équilibrer rigoureusement, car un poids (comme celui du piston) animé d’un mouvement alternatif, ne peut être équilibré que par un poids égal, se déplaçant en sens inverse temps et de la même quantité. En particulier, un contrepoids fixé au volant, qui n’agit que par la force centrifuge développée dans sa rotation, ne peut être qu’un palliatif plus ou moins efficace. Aussi, les voitures munies d’un moteur à un seul cylindre sont-elles soumises à beaucoup de trépidations.
- D’autre part, pour des moteurs dont le régime est
- aussi rapide que celui qu’ils ont sur les voitures, on peut difficilement dépasser un diamètre de 140 mm pour l’alésage, si on veut laisser au piston une solidité suffisante et ne pas occasionner des Fig. 2. — Vilebrequin d’un deux- forces d’inertie trop cylindres montrant l’un des cou- considérables, dont l’in-ples d’inertie longitudinale. Ce fluence serait néfaste couple est alternatif. pour les articulations
- de la bielle, de l’arbre vilebrequin, et pour l’arbre lui-même.
- Il existe cependant des moteurs d’atitomobiles d’un alésage supérieur, mais ce sont, ou des moteurs de course dans lesquels le piston a été allégé souvent au détriment de la solidité, ou des moteurs de tracteurs puissants à régime lent. Dans la pratique, il est sage de ne pas dépasser 140 mm d’alésage pour le cylindre, et cela limite forcément la puissance dont on peut disposer avec un seul cylindre.
- On a donc été conduit à construire des moteurs à plusieurs cylindres, pour obtenir un meilleur équilibrage, plus de souplesse grâce à une meilleure répartition des efforts moteurs sur un volant plus léger, et la possibilité de construire des moteurs plus puissants. Un premier pas a consisté à faire des moteurs à deux cylindres, encore assez empl'oyés’sur les voitures à bon marché concurremment avec les moteurs monocylindriques. Ces moteurs un peu mieux équilibrés que les monocyliùdres, n’ont que deux temps moteurs sur quatre, exigent un volant assez lourd, ont des reprises un peu lentes à cause de la discontinuité des périodes motrices, et trépident encore beaucoup.
- Il est facile de se rendre compte, que les deux pistons, quoiqu’ayànt des mouvements en sens inverse, ne s’équilibrent pas dans le moteur à deux cylindres côte à côte, parce qu’ils n’ont pas des déplacements réciproques égaux et de sens contraire. Si on considère
- en effet la ligne AB, qui représente la course totale du piston dans le cylindre, et le cercle O que décrit le bouton de manivelle, la bielle CD menée du milieu e de AB indique la position D du bouton de manivelle lorsque le piston est au milieu de sa course. La bielle étant d’une longueur finie relativement faible, le point D est au-dessus du diamètre horizontal du cercle, d’où il, résulte qu’au même moment le boulon de manivelle F du deuxième piston, symétrique de D sur le cercle, est au-dessous du même diamètre et que par suite, le piston correspondant n’est pas encore arrivé au milieu de sa course. Les déplacements des deux pistons ne sont donc pas symétriques et ne peuvent s’équilibrer. Les forces d’inertie engendrent, en outre, un couple alternatif dans le plan vertical passant par l’axe de rotation, qui tend à faire tourner tout le moteur dans ce .plan, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, en produisant des trépidations désagréables.
- Pour toutes ces raisons, le moteur à deux cylindres reste un pis aller assez peu recommandable. ,
- Nous ne parlons que pour mémoire du trois-cylin-dres, qui a eu une certaine vogue il y a quelques'
- Fig. 3. — Vilebrequin d’un quatre-cylindres, symétrique par rapport à AB ; les couples d’inertie constamment de sens contraire se détruisent.
- années, mais a été à peu près complètement abandonné. Son prix d’établissement était aussi élevé que celui d’un quatre cylindres, son couple moteur restait discontinu et il présentait encore des trépidations longitudinales pour les mêmes raisons que le deux-cylindres.
- Le moteur le plus employé en automobile ést le quatre-cylindres verticaux. Il donne un couple moteur très soutenu, les explosions se succèdent à intervalles réguliers de 1800, l’équilibrage est assez satisfaisant et. meilleur que dans les deux cylindres, si on prend la précaution de le constituer par l’accoleinent de deux moteurs à deux cylindres disposés symétriquement par rapport à un plan perpendiculaire à l’axe du vilebrequin, et passant à égale distance du a" et du 3° cylindre. De cette façon toute trépidation longitudinale est supprimée, le couple dû aux deux premiers cylindres étant annulé, grâce à la rigidité du vilebrequin, par un couple de sens inverse dû aux deux autres cylindres.
- Les cylindres étant numérotés 1, 2, 3, 4 de l’avant à l’arrière de la voiture, les explosions ont lieu dans 1 ordre 1, 3, 4> 2 ou 1, 2, 4, 3 suivant les constructeurs.
- Il est intéressant de signaler ce qui se passe à l’échappement. Prenons par exemple le cas des explo-
- sions dans l’ordre 1, 3, 4, 2; si on examine là situation à la fin du 20 tour, au moment où la soupape d’échappement du 3e cylindre s’oüvre avec avance à l’échappement, on voit que, si tous les cylindres sont branchés sur le même tuyau d’échappement, il se produira dans le ier cylindre, qui est à la fin de son échappement et a sa soupape encore ouverte, soit une gêne pour l’expulsion, soit meme une rentrée des gaz brûlés. Les gaz restant dans le ior cylindre sont en effet à une pression faible, alors que ceux qui commencent â s’échapper du
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- SCIENCE APPLIQUEE
- 3e cylindre sont à très forte pression encore. Pour éviter la perte de force qui peut en résulter., il est bon de prévoir soit un tuyau spécial par cylindre, soit simplement de réunir i et 4, 3 et 2, ensemble sur deux tuyaux d’échappement distincts qui se rendront ensuite àù silencieux. Cette manière de voir a été appliquée sur les voitures de course où on a prévu quatre tuyaux d’échappement séparés et sur les voitures Panhard où on avait disposé deux tuyaux seulement.
- Depuis quelques années, les constructeurs ont établi des moteurs à six cylindres, qui présentent une douceur de fonctionnement remarquable. Les temps moteurs se succédant à 1200 les uns des autres, l’effort d’un des pistons se produit avant que le piston précédent ait cessé d’agir, et il en résulte un couple très soutenu. Le moteur étant constitué par l’accolement de deux moteurs à 3 cylindres placés symétriquement par rapport au plan vertical perpendiculaire à l’axe de rotation et passant à égale distance des 3e et 4e cylindres, on réalise un équilibrage presque parfait.
- Son plus grand inconvénient est, avec un supplément d’encombrement et de complication un prix assez élevé et un réglage délicat si on veut en tirer le résultat qu’on est en droit d’en attendre. Malheureusement, à cause de la vitesse énorme de déplacement des gaz dans la tuyauterie d’aspiration, et des remous intenses qui se produisent dans l’alimentation des cylindres successifs, il est à peu près impossible de réussir à une homogénéité complète et comparable des diverses cylindrées motrices. Certains cylindres sont défavorisés et restent toujours anémiques; ce qui revient à dire que le moteur à six cylindres a toujours un rendement économique inférieur à celui d’un quatre-cylindres de même puissance. Aussi, imitant en cela les constructeurs lorsqu’ils avaient à établir des voitures de course à grand rendement, devons-nous toujours préférer le moteur à quatre cylindres pour réduire notre consommation.
- Tous les moteurs précédents, qui sont obtenus par l’accolement de plusieurs cylindres, sont ceux qu’on rencontre le plus généralement dans les voitures automobiles. Ils offrent une assez grande simplicité d’organes et une accessibilité satisfaisante. Mais ils sont relativement lourds et difficiles à équilibrer.
- Aussi, croyons-nous nécessaire de dire quelques mots des moteurs légers actuellement à l'ordre du jour pour l’aviation, mais qui peuvent devenir intéressants pour les voitures où leur adoption entraînerait, une diminution du poids mort transporté.
- Comment doit-on concevoir un moteur léger?
- Certains, à lexemple de ce qui a été fait parfois sur quelques voitures de course de poids limité, ont cherché à alléger les moteurs par des truquages plus ou moins risqués. Les bielles, les axes, les pistons, etc., sont ajourés ou creux, les dimensions sont aussi réduites que possible, les pièces sont calculées en prenant comme taux de. résistance non pas les charges pratiques, mais celles qui frisent la limite de rupture. Partout où cela est possible, l’acier est remplacé par l’aluminium, etc....
- Il est clair que par de tels procédés, on obtient un moteur de très faible poids, mais c’est un moteur allégé dont le fonctionnement reste précaire, et sur lequel on ne peut compter sérieusement.
- La voie qu’il est sage de suivre et qui peut être féconde en résultats, doit dériver du raisonnement et d’une meilleure observation des phénomènes.
- Par exemple, dans un moteur à explosions, à quatre temps, le maneton du vilebrequin ne reçoit l’effort moteur du piston que pendant une course sur quatre, et pendant cette période l’effort maximum, dû à la pression explosive, ne dure que pendant 1 /15 à 1/10 de la course. Il en résulte que ce maneton, qui doit être calculé pour résister à cet effort maximum, ne travaille à pleine charge que pendant i/5o du temps. La matière du maneton est donc mal utilisée, et 'de plus, comme nous l’avons vu, il faut emmagasiner l’excès dë puissance produit pendant ce temps très court, dans un lourd volant qui régularisera l’effort moteur.
- Ces considérations montrent : i° qu’il est possible, sans augmenter les dimensions du maneton, de faire agir sur lui et successivement, les bielles de plusieurs pistons ; 20 qu’il y a intérêt à multiplier les cylindres pour répartir plus uniformément l’effort moteur et arriver à supprimer le volant.
- Pour que plusieurs cylindres puissent correspondrè à
- un seul maneton, il est nécessaire de les disposer en étoile autour de l’arbre moteur, et leur nombre devra être choisi de manière à obtenir une succession d’explosions uniformément espacées. Cette dernière condition exige un nombre impair de cylindres, pour le cycle à 4 temps (avec 7 cylindres en deux tours les explosions se produisent de deux en deux dans l’ordre 1, 3, 5, 7, 2, 4, 6).
- Il est clair qu’à nombre égal de cylindres, sans modifier les dimensions de sécurité nécessaires, on aura un moteur léger parce qu’on aura supprimé le volant, une grande partie du vilebrequin, des organes de distribution, et réduit le carter au minimum.
- C’est par application de ces principes qu’a été réalisé le moteur Gnome dont les succès en aviation ont été si nombreux. Capitaine D. Renaud.
- *>> Cyclisme
- Bicyclette à suspension élastique. — La bicyclette ordinaire, munie de bons pneumatiques, amortit fort bien, en général, les secousses et cahots ordinaires. Cependant, lorsqu’elle vient à passer sur certaines chaussées pavées, ou sur certaines routes mal empierrées, les pneumatiques ne suffisent plus à absorber les chocs, et ceux-ci sont alors transmis directement au cycliste et de façon fort désagréable. Pour éviter E cet inconvénient, on a songé, depuis fort longtemps, à recourir à des suspensions élastiques. En voici un modèle récent qui paraît ne pas trop compliquer la machine et semble offrir des garanties de solidité.
- Il comporte deux suspensions : l’une à l’avant, l’autre à l’arrière.
- La fourche avant, au lieu d’être fixée en E sur l’axe de la roue, est articulée en K au milieu d’un levier oscillant ayant une extrémité en E, l’autre en D ; en ce point s’attache une tige rattachée à la fourche par le support A et le guide oscillant B; cette tige transmet les chocs au ressort F qui les absorbe.
- A l’arrière, la membrure est articulée en I et en J ; les chocs sont absorbés par le ressort F.
- Cette bicyclette porte le nom « Semeuse » et est en vente io5, rue Lafayette, Paris.
- *>> Objets utiles
- Piège insectivore à l’acétylène. —. Les insectes nocturnes sont le fléau de la belle. saison. Lorsqu’on ne peut les détruire radicalement en s’attaquant à leurs œufs ou à leurs larves, le mieux est de les attirer dans quelque piège où ils viennent à coup sûr s’engouffrer, sans plus songer à importuner les personnes ou à piller fleurs et fruits.
- Le piège Radius, utilise l’attraction que tous les insectes de nuit éprouvent pour la lumière. La flamme brillante de l’acétylène était tout indiquée à cet effet.
- L’appareil comporte donc un bec à acétylène autour duquel est disposé un large bassin, rempli d’eau additionnée de pétrole. :
- Au crépuscule on allumera le bec, les insectes viendront en foule se brûler les ailes à la flamme et finir d’agoniser dans le pétrole.
- t Le bec et le générateur d’acétylène sont agencés de façon à donner une flamme bien régulière, condition essentielle pour attirer les insectes sans les effrayer.
- Le piège peut servir non seulement dans les jardins, mais dans les vignes et les vergers où il rendra, sans grands frais, de sérieux services. — Le « Radius « est en vente chez M. F. Alexandre, 53, rue Blanche; Paris.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
- OS£:
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maür en avril 1911, par M. Ch. Dufour.
- La moyenne mensuelle de la pression, 758mm,i est supérieure à la normale de im™,g.
- F Bien que les moyennes diurnes de la température aient été généralement supérieures axix normales correspondantes, parfois de plusieurs degrés, notamment le 22, le 23 et surtout le 18, la moyenne mensuelle est inférieure à la normale du mois de i°,26. La température s’est en effet maintenue très basse du 4 au 11 et les écarts des moyennes diurnes aux normales de cette période ont été suffisants pour abaisser la moyenne mensuelle au-dessous de la normale d’avril. Ces écarts atteignent ou dépassent 6Ü le 4 et le 7, 8° le 5 et 90 le 6. Dans les 37 années (1874-1910) des observations du Parc. Saint-Maur on n’avait pas encore rencontré jusqu ici en avril une seule journée dont la température moyenne fût inférieure à -|- i°; on n'en trouve que deux dont la moyenne soit comprise entre -J- et -f-20, les températures moyennes inférieures à 3° sont déjà rares. Les moyennes des 24 heures les 5 et 6 avril 1911 sont respectivement — o°,23 le 5 et — o°,84 le 6. Les températures minima relevées du 5 au 7, quoique basses, (minimum absolu, —3°,o le 6), et peu fréquentes, ont cependant été atteintes et même dépassées quelquefois mais les maxima du 5 et du 6 sont absolument, exceptionnels. Le maximum le plus faible observé au Parc Saint-Maur, de 1874 a 1910, a été de 4°,8 le 11 avril 1879 J c est d’ailleurs le seul de la série qui soit inférieur à 5". Le thermomètre ne s’est élevé qu’à 3°,2 dans la journée du 5, le maximum du 6 est seulement de 2°,2.
- La nébulosité moyenne du mois a été inférieure à la normale; le rapport d insolation qui est en moyenne de 0,39 s’est élevé à o,5i, le Soleil a brillé pendant 211 heures.
- La pluie a été faible. La hauteur mensuelle i9mm,o ne représente que les o,45 de la normale d’avril. On compte 12 jours de pluie appréciable et 3 jours de pluie, non mesurable. Il y.a eu 3 jours de neige, les 4, 5 et 6. Ces chutes de neige n’ont fourni au pluviomètre que des quantités.d'eau très faibles bien que les grains se soient succédé presque sans interruption le 6 pendant la. matinée et une partie .de l’après-midi. On a entendu le tonnerre le 29.
- Le niveau de la Marne a oscillé entre 3m,55 le ier et 2™,37 les 27 et 3o. La hauteur moyenne 2m,8o a été légèrement inférieure à la normale.
- Pression barométrique (ait. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 758mm,i2; minimum absolu : 745mm,i le 29 à 2h25m; maximum absolu : 772““,7 le 21 à 10 heures
- Température. — Sous l’abri : Moyennes : des minima, 20,65; des maxima, i50,O2; des 24 heures, 8°,68. Minimum absolu : -—3°,o le 6; maximum absolu 24°,4 le 18. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, i2°,37; la plus élevée, i9°,5 le 22 ; la plus faible, 5°,2 le 6. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, —2°,07 ; des maxima, 34°, 11. Minimum absolu : — 8°,3 le 7 ; maximum absolu : 44°>7 Ie 23. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur ora,3o), à 9 heures : 8°,66; à 21 heures : 90,o7 ; (profondeur om,65), à 9 heures : 8°,29 ; à 21 heures, 8°,3i ; (profondeur 1 mètre], à
- 9 heures : 7°,89; à 21 heures : 7°,g4. De la Marne. — Moyennes : le matin, io°,25; le soir, io°,yo. Minimum, 6°,62 le 9; maximum, i4°,33 le 26.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 5mm,44. Minimum : 2m,a,i le 5 à 17 heures; maximum : iomm,3 le 27 à 16 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 67,0. Minimum : 19 le 22 à i5 heures; maximum : 100 à
- 10 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne dit mois (6 h. à 21 h.) : 4,62. Trois jours clairs les 14, i5, 16; maximum, 9,4 le 6.
- Insolation. — Durée possible : 410 heures; durée effective : 2ioK9 en 29 jours; rapport : o,5i.
- Pluie. — Total du mois : i9mm,o en 42h6.
- Nombre de jours : de pluie, i5 dont .3 de pluie inappréciable; de neige, 3; de grêle, 2; de grésil, 1; de gelée, 9 dont 6 consécutifs; d’orage, 1; de brume, 11 ;
- de halos solaires, 9; lunaires, 1; de rosée, 4; de gelée blanche, 18.
- Fréquence des vents ; calmes, 26. .
- N 98 S. E. . . . 23 W . . . • 41
- N. N. E. . 107 S. S. E. . . 8 W N. W • *7
- N. E. 82 S 5o N. W. . 25
- E. N. E. . 27 S. s. W . . 97 N. N. W • 29
- E. I S. w. . . . 69
- E. S. E. . I W . s. w. . !9
- Vitesse du vent en mètres pat seconde. — Moyenne
- des 24 heur es : 4°\ 3o. Moyennes diurnes < la plus
- grande, 8”,o le 5 ; la plus faible, im,4 le 22. Vitesse maximum : i3°,2 le 5 à i3hi5ra par vent N. N. E.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,8o. Minimum : 2m,37 les 27 et 3o ; maximum : 3m,55 le ier.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : -f- imm,88; température : — i°,26; tension de la vapeur : — omm,66; humidité relative : —2,4; nébulosité : — 1,32; pluie : —22mm,g ; jours de pluie appréciable : — 1 ; insolation : -}- 53h 8.
- Electricité atmosphérique. -— Moyenne générale (22 jours) : 70 volts; moyenne diurne la plus élevée : 100 volts le 24; la plus faible : 25 volts le 18. Moyenne des 16 jours à potentiel constamment positif : 72 volts; moyenne diurne la plus élevée : 100 volts le 24; la plus faible : 45 volts le 17. Moyenne des i5 journées sans précipitation ni manifestation orageuse : 72 volts. Amplitude diurne correspondante : 0,62; amplitude nocturne : 0,82.
- Taches solaires. — On a suivi 4 taches ou groupes de taches en 21 jours d’observations. Le Soleil a paru dépourvu de taches du i5 au 21.
- Perturbations magnétiques. — Faibles les 3, 10-11, 17-20, 23-25, 28; modérées les 21-22, 3o; fortes les 8-9, 16.
- Radiation solaire. — Vingt-quatre observations ont été faites à 12. dates différentes. Les valeurs les plus élevées ont été : i0,1,2i4 le 23 à 9''5om; iCïI,227 le 20 à nh49m; i0al,24o le i3 à nh46“.
- Mouvements sismiques. — Les principaux ont été enregistrés aux dates et heures suivantes : le 4, début à i5h48m33s; ph. pie. de i5»52“ à i6h3ffi, fin i6h,6; le 7,-début à 6h56”7s, ph. pie. de 7h2im à 7h5om, fin vers 8h,4; distance probable : 8600 km; le 10, début à i8h53m58‘, pli. pie. i9hi8m-28m fin vers 2ob,2, distance probable : 825o km; le 18, ph. pie. i8h38m à 19 heures, fin vers 20 heures. Des mouvements plus faibles se rencontrent le ier, à 2h2im26s, le 3, de 1 ih i6m à 1 ih 22“ ; le 15, entre 6h22met 7 heures et de i2b23“ à i3 heures;
- le 16, de 6hi6m à 6h3om; le 17, de 5h3im à 6 heures;
- le 18, de nh5om à i2h iom; le 21, de 3h 33“ à 4 heures ;
- le 28, de iob6m à 11 heures ; le 29, à 5h46m débute un
- premier microsisme auquel paraît s’en superposer un second qui semble commencer à 6h7m3os; le 3o, deux faibles mouvements sè produisent de 5h i3m à 5h,6 environ et de 20h 47“ à 2ih,i. Les sismogrammes portent encore des traces de microsismes les 25, 26 et 27 avril.
- Floraisons. — Le icr, ribes sanguineum; le 2, merisier, ribes aureum; le 3, prunellier commun; le 4, érable plane; le 6, glechoma ;'le 8, groseillier à grappes, groseillier épineux; le 9, corchorus ; le 12, cydonia japonica; le 13, mahonia à feuilles de houx; le 14, cerisier (anglaise) ; le 15, prunier (Reine-Claude); le 17, cerisier (Montmorency), pervenche bleue ; le 18, saule commun; le 19, alliaire, linaire cymbalaire, laurier-cerise, corbeille d’or; le 20, cassis, renoncule bulbeûsë';Vje 21, iberis sempervirens ; le 22, ortie blanche, souci d’eau, lunaire; le 23, laurier noble, fraisier des bois; le 24, cerisier de Sainte-Lucie, dielytra spectabilis, müscari à grappes; le 27, lilas commun, réveille-matin, chélidoine, marronnier commun; le 28, bouton d’or, lilas blanc ; le 3o, tulipe non cultivée, cognassier.
- Premier chant : du picvert le 16, de la huppe le 18, lu rossignol le 22. Arrivée des hirondelles le i5. On a vu des hannetons le 23.
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- VARIÉTÉS
- Le cerveau de l’homme de laChapelle-aux-Saints.
- •— MM. M. Boule et R. Anthony poursuivent dans Y Anthropologie la série de leurs mémoires sur l'homme de la Chapelle-aux-Saints. Leur dernière publication porte spécialement sur l’encéphale de celui-ci1.
- Si l'on met à part les ossements de Bury-Saint-Edmnnds (Angleterre) et le crâne d’Heidelberg, qui appartient probablement au quaternaire le plus ancien, l'homme de la Chapelle-aux-Saints est avec l’homme de Spy, delà Ferrassie, etc., auxquels il ressemble d’ailleurs étroitement, le type d’homme fossile connu de la plus ancienne date, c’est-à-dire du moustérien. C'est en tous cas celui dont l’étude systématique a été faite avec le plus de soin et qui a été le plus féconde : aussi est-il parfaitement légitime, comme on le fait actuellement de designer l’homme moustérien par le nom unique d’homme de la Chapelle-aux-Saints, au lieu de l’appellation ancienne d’homme de Neandertal, basée sur des pièces non authentiques, ou du moins d’une authenticité jusqu’ici non démontrée.
- Le squelette de l’homme de la Chapelle-aux-Saints (Corrèze) a été trouvé en 1908 dans une grotte, par les abbés A. et J. Bouyssonie et L. Bardon. En plus de quelques vertèbres, et de quelques os des membres, il se composait d’une tête brisée, comprenant le crâne et le mandibule supérieur. Le crâne lui-même était endommagé, mais de telle sorte d’ailleurs que les morceaux étant à peu près au complet, on a pu les réunir, sous la direction de M. Boule, et reconstituer ainsi la partie haute de la tête dans son état primitif à peu près intact, ce qui a donné lieu à une première étude, celle des caractères morphologiques. Ensuite une série de recherches a porté sur la mesure de la capacité crânienne, que l’on a obtenue en remplissant la boîte crâniennes de grains de plomb. Enfin on a pris un moulage de cette même boîte crânienne et l’on a eu ainsi un modèle, assez grossier sans doute, mais fidèle, de ce qu’était le cerveau de la Chapelle-aux-Saints.
- A la suite de Schafîhausen, d’Huxley, de Sehwalbe, la plupart des anthropologistes s’accordaient à attribuer au type de Neandertal, en se basant surtout sur l’étude du crâne de Neandertal, une capacité crânienne relativement très faible, i23o cm3 environ (les races humaines actuelles ont en moyenne 1875, et les Parisiens i55o)a. En réalité ce chiffre 11’était rien moins que certain et il était très contesté par plusieurs naturalistes : Yirchow attribuait au crâne de Neandertal une capacité considérable, que Ranke fixait à i532 cm3, et M. Manouvrier à i5oo environ. Les mesures faites par M. Boule avec MM. Yerneau et Rivet se sont trouvées donner raison à ces derniers et tort aux partisans du faible volume : elles ont abouti en effet au chiffre de 1626 cm3, et, étant donnée la ressemblance très grande de l’homme de la Chapelle-aux-Saints avec le type général de Neandertal, il est bien certain que ce chiffre élevé n’est pas un accident tout individuel, mais au contraire une caractéristique générale du type fossile moustérien de Nean-dertal ou de la Chapelle-aux-Saints.
- Un tel résultat était en apparence très contraire aux théories généralement en cours sur la descendance dé l’homme : il était fort paradoxal de trouver à un ancêtre de l’homme actuel un cerveau plus développé que le nôtre! En fait, ce n’est là qu’une difficulté toute apparente. On sait fort bien aujourd’hui qu’on n’est pas en droit’ de tirer quelque conclusion, Soit entre espèces animales, soit entre individus ou types divers d’une seule espèce, de la comparaison directe de leurs capacités crâniennes absolues. La comparaison ne peut et ne doit se fonder que sur des chiffres relatifs, c’est-à-dire après avoir appliqué aux chiffres absolus une correction, telle que les volumes cérébraux demeurant indiqués par des chiffres différents, toutes choses soient égales par ailleurs, condition première évidente de toute comparaison. M. Lapicque, au cours de ces dernières années, a pu montrer qu’une telle correction est possible dans la série des Mammifères, et que la comparaison des volumes cérébraux, une fois faite cette correction, donne un ordre des espèces comparable, sinon identique, à leur classement phylogénique, c’est-à-dire à leur classement par parenté de descendance. — Il fallait donc
- 1. L'Anthropologie, i9ii, p. 129-196.
- 2. Boule. Tl?Anthropologie, 1909, p; a63.
- pour tirer quelque conclusion de la mesure de la capacité crânienne, une fois connue, de l’homme de la Chapelle-aux-Saints, la soumettre d’abord à une correction du même genre. C’est ce qu'a fait M. Boule en tenant compte de la grosseur totale de la tête et de la robustesse du corps.
- Au lieu de comparer directement -les volumes cérébraux absolus de l’homme de la Chapelle-aux-Saints et de l’homme moyen actuel, il a d'abord ramené, par hypothèse, le crâne du type moustérien aux dimensions du crâne actuel, en supposant que dans les deux types les diamètres crâniens horizontaux seraient à peu près égaux : dans une telle supposition la boîte crânienne de la Chapelle-aux-Saints étant beaucoup plus déprimée que la nôtre, on obtient un volume cérébral (relatif) beaucoup plus faible chez ce type que chez nous, et voisin des chiffres de Sehwalbe et Huxley. Inversement, si l’on supposait un crâne actuel ayant les mêmes diamètres crâniens horizontaux que le type moustérien, mais ayant la forme, c’est-à-dire la hauteur actuelle, on obtiendrait un volume très supérieur à la moyenne de nos jours, un volume cérébral comparable peut-être à celui de Bismarck, qui atteignait 1965 cm3. Ces recherches per-r mettaient donc, et pour la première fois avec rigueur scientifique, de se faire une idée précise de la situation de l’homme moustérien dans l’évolution humaine au point de vue du volume cérébral. C’est ce que M. Boule a synthétisé dans le tableau suivant des volumes cérébraux, exprimés, bien entendu, sauf pour l’homme actuel et les anthropoïdes, en chiffres relatifs :
- Singes anthropoïdes (maximum) . . 621 cm3
- Pithécanthrope (environ)............. 855 —
- Neandertal (environ)..................ia3o —
- Races humaines actuelles..............1875 —
- Parisiens actuels.....................i55o —
- Ces résultats sont pleinement corroborés par l’étude de la surface crânienne, et MM. Boule et Anthony écrivent : « L’encéphale de l’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints présente un ensemble de caractères d’infériorité plus nombreux et plus marqués que l’encéphale de n’importe quel homme actuel. S’il est humain à la fois par son volume absolu et par son volume relatif, il paraît se rapprocher de celui des Anthropoïdes par la plupart des détails de sa morphologie ».
- Un des caractères humains du cerveau de l’homme de la Chapelle-aux-Saints est le développement de l’hémisphère droit : cette inégalité est particulière à l’homme et elle est en rapport, semble-t-il, avec lé fait que l’homme n’est pas ambidextre, mais droitier; elle n’existe notamment pas chez les singes anthropoïdes. D’autre part, certains caractères de la scissure de Sylvius sont également humains : ainsi, tandis que chez les Anthropoïdes elle ne comprend qu’iine seule branche dirigée en avant [branche présylvienne), il y en a deux chez l’homme de la Chapelle-aux-Saints comme chez l’homme actuel. Quelques détails anatomiques rattachent de même le cerveau moustérien ah cerveau humain actuel.
- Par contre, la forme générale, longue, large, et surbaissée, la simplicité générale et l’aspect grossier des circonvolutions cérébrales, la réduction des lobes frontaux, le caractère primitif de la troisième circonvolution frontale (où Broca localisait la faculté du langage articulé), la direction de la moelle allongée, sont, autant de caractères d’infériorité qui, sans donner le droit de séparer de l’homme le cerveau de la Chapelle-aux-Saints, le rapprochent fortement des cerveaux simiens ou intermédiaires entre l’homme et lès anthropoïdes. La même indication est donnée d’ailleurs dans une série de détails morphologiques qu’énumèrent et étudient soigneusement les auteurs (position et direction des scissures sylviennes et rolandiques ; scissure pariéto-occipitale ; sulcus lunatus très développé; écartement des lobes cérébraux; exposition du vermis, etc.).
- Ils résument d’ailleurs eux-mêmes et synthétisent d’une façon saisissante le résultat global de cette longue étude dans une phrase qui est à citer comme conclusion : « Au total, l’encéphale de l’homme fossile de là Chapelle-aux-Saints est déjà un encéphale humain par l’abondance de sa matière cérébrale. Mais cette matière manque encore de l’organisation supérieure qui caractérise les hommes actuels. » J.-P Lafitte.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. —- Dans la boîte aux lettres, la Rédaction" publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aiix demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées .d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. F. Cuyot, à Besançon. — La pompe Moulin est en vente chez M. Berlemont, n, rue Cujas, Paris.
- M. P. G., à Angoulême. — Nous avons publié en mars 1906 et septembre 1907 des recettes pour le net-
- toyage des cuivres; nous en donnerons - prochainement, après essais, pour la préparaliou des pâtes à nettoyer les métaux. Il n'existe aucun bon ouvrage sur là fabrication des cirages, les recettes y étant toutes copiées sur de vieilles formules désuètes et souvent fausses; le moins inauvais est celui de Gouillon (Encres et cirages, Garnier frères, éditeurs) où vous trouverez d’utiles indications générales.
- M. L. M. B., à Bruxelles, — Il s'agit bien, en effet, de béton armé et non de ciment armé.
- M. R. Mazurier, à Bordeaux. -^-Nous publierons prochainement, après essais, de telles recettes.
- BIBLIOGRAPHIE
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- I:
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le nouvel Echidné du Jardin Zoologique d’Amsterdam : E. Troues-sart. — La nouvelle station radiotélégraphique militaire de la tour Eiffel : Jacques Boyer. — Les fouilles sous-marines de Mahdia : Albert Maire. — Cycles solaires et météorologiques : J. Loisel. — Horloges électriques : R. Villers.
- Supplément, — Accidents mortels d’aviation. — L’or au Transvaal en 1910. — La télégraphie sans 111 dans les colonies françaises.
- Les accidents d’aéroplanes. — Stérilisation de l’eau par l’acide citrique. — L’imperméabilisation du béton. — Destruction des sauterelles par les mixtures toxiques. — Nouvelle bouillie cuprique anticryptogamique. — Les pseudo-empoisonnements par la salade de pommes de terre.
- Manuel de Vingénieur, Nouvelle édition française du Manuel de la « Société Hütte », traduit par L. Des-marest. 1 vol., i322 p, ; 2e vol., g35 p. Ch. Béranger, édit., Paris, 1911.
- Le manuel allemand de la Société Hütte embrasse toutes les branches de l’art de l’ingénieur ; il est rédigé et tenu au courant par une commission de techniciens spécialistes des plus réputés. Il s’attache à faire connaître les données essentielles dans chaque domaine de la construction et à ne faire connaître que des chiffres dûment contrôlés. C’est donc un manuel de très grande valeur et dont la traduction fera bonne figure à côté des manuels que nous possédons déjà. Signalons le grand développement donné, avec raison croyons-nous, au résumé des principales théories de la mécanique, les 4 premières sections, soit 45g pages, sont consacrées au rappel des formules et théories
- arithmétiques, algébriques et géométriques esseh-tielles, aux généralités sur la cinématique, la statique et la dynamique, aux lois du frottement, a la dynamique des liquides, à la thermodynamique et à la résistance des matériaux. Les autres divisions sont : généralités sur les moteurs industriels, les parties de machines, les machines motrices ; les machines de travail : machines-outils, grues, ascenseurs, pompes, etc.; la science des mesures, la construction des bâtiments, la ventilation et le chauffage; les distributions d’eau, les égouts, les routes, les construc-tructions métalliques, les ponts, les constructions navales, les chemins de fer, la sidérurgie, l’électricité, le gaz.
- Villes mortes d’Asie Mineure : Pergame, Ephèse, Prié ire., Milet, Le Didymeion, Hierap.olis, par F. Sartiaux.-Paris, Hachette, 1911. 1 vol. in-18. Prix : 4 francs.
- Le livre de M. Sartiaux est un récit de voyage, — de la plus rare et dn.la plus heureuse espèce : l’auteur a réellement vécu dans l’Asie Mineure antique. Sans étalage d’une érudition cependant très grande et très sûre, sans débordement d’une sensibilité cependant très fine, par le seul effet d’une intuition permanente, à deux et trois mille ans de distance, il a connu les hommes, les institutions, les moeurs, et il arrive mieux qu’à les évoquer, à les faire connaître au lecteur comme il les a connus lui-même. C’est une tentative résolument faite et parfaitement réussie d’échapper à notre temps, à notre civilisation, pour aller se plonger dans une vie ancienne, disparue, différente. Le style unit sans cesse une gravité profonde et un charme pénétrant. ............ ...... -----.............
- J§8D
- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- la§L
- Du i5 au 24 mai. — Le i5. Zone de pression un peu basse sur l’O. et le N. : Iles-Britanniques, 752 ; golfe de Gascogne, 753; pression maxima du continent : Bodoe, 761. Pluies sur l’O. ;en France : cap Sicié, 14 ; Gap, 8; Besançon, 6; Dunkerque, 5; Le Havre, Rochefort, 2. Temp, du matin ; cap Sicié, 14° J Gap, 8; Besançon, 6; Dunkerque, 5 ; Le Havre, Rochefort, 2 ; moyenne à Paris ; i5°,2 (normale : i3°,2). — Le 16. Hausse de pression sur l’O. : golfe de Gascogne, 760. Pluies sur l’O-; en France ; cap Sicié, 12; Paris, 2. Temp. du matin : Arkhangel, —3°; Paris, 13 ; Alger, 19; Puy de Dôme, 4; moyenne à Paris : i5°,3 (normale : 13°,4)- — Le 17. Hausse sûr le S.-O. et le N.-O. : Ecosse, 763; Lisbonne, 767 ; pressions un peu basses sur l’O. elle Centre : Vienne,. yÔÔ. Pluies sur tout le continent ; en France. : cap Sicié, .34; Nice, 3o; mont Yentoux, 28; Pai’is, 20; Toulouse, 18 ; Le Mans, 17, Belfort, 3. Temp.
- du matin : Arkhangel, —40; Paris, 14; Alger, 19; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : 160 (normale ; i3°,5).
- — Le 18. Continuation de la hausse sur le N.-O. et le S.-O. : Ecosse, Bretagne, 765; Espagne, 770; minimum sur l’Autriche : Vienne, 753 ; golfe de Gênes, 754. Pluies sur presque tout le continent; en France : Toulouse, 27; Marseille, 20; Limoges, 16; Paris, Bordeaux, 3; Nantes, 2. Temp. du matin ; Arkhangel, —-4°; Paris, i3; Alger, 1 g ; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : 12°,4 (normale : i3°,7). — Le 19. Même situation barométrique. Pluies sur. l’O. Temp. du matin : Arkhangel,
- — 3°; Paris, 12; Alger 19; Puy de Dôme, o; moyenne
- à Paris : io°,2 (normale : 13°,7). — Le 20. Même situation : Ecosse, 772; Lemberg, 747. Pluies sur le Centre et le S. Temp. du matin ; Arkhangel, —20; Paris, 9; Alger, 19; Puy de Dôme, o; moyenne à Paris : io°,4 (normale : i3°,8). — Le 21. Même situation almo-
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- CHRONIQUE
- MÉTÉOROLOGIQUE
- sphérique et pluviométi'ique. Temp. du matin : Arkhan-gel, —4°; Paris, 9; Alger, 19; Puy de Dôme, 2; moyenne à Paris : io° (normale : i3°,9). — Le 22. Baisse sur le N.-O. Pluies sur le Centre et le S. Temp. du matin : Yardoe, —20 ; Paris, 10; Alger, 18; Puy de Dôme, 4; moyenne à Paris : i2°,i (normale : i4°,i). — Le 23. Dépression sur la Norvège : Christiansund, 702; Horta, 770. Pluies sur le Centre et le S. ; en France : Toulouse, Bordeaux, 7; Marseille, 3; Biarritz, 2. Temp.
- du matin : Arkhangel, 4°; Paris, 10; Alger, 18; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : 13°,7 (normale : 14°?a)-
- — Le 24. Pression élevée sur l’O. et les Açores : Nantes, 768; Horta, 769. Pluies sur le N.-O. et le Centre. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, 10; Alger, 18; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : i2°,2 (normale : i4°,3).
- — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 2i,^à g h. 32 m. du matin.
- ! BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o), Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE. 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 15 mai 1911. 15°,1 S. s. w. 0. Beau. » Beau jusq. 8 h., très nuageux ensuite ; rosée ; halo ; brume.
- Mardi 16 14°,0 N. N. E. 2. Couvert. 7,8 Couv. ; orage de 9b30 à 15" av. chute foudre; ton. au S. à 16h pluie.
- Mercredi 17. . . . . 14°,1 N. N. E. 2. Couvert. 1,9 ~ Prèscjv' couv. ; pluie à div. repr. ; ton. au S. W. à 14 h. 30 ; brume.
- Jeudi 18 12°,9 N. 3. Gouttes fines. 2,5 Très nuageux; pluie de 1 h. 25 à 2 h. ; forte brume.
- Vendredi 19 ... . 9°,2 N. 5. Bruine. 0,0 Couvert; bruine.
- Samedi 20 9°,3 N. 5. Couvert. » Couvert.
- Dimanche 21 ... . 11°,1 N. 4. Couvert. » Rosée ; brume ; nuageux.
- Lundi 22 9°,5 N. N. E. 3. Couvert. )) Rosée ; couvert le matin ; nuageux le soir.
- Mardi 23 10°,4 N. 1. Beau. » Rosée ; brume ; peu nuageux.
- Mercredi 24. . . . . 10°,0 W. 2. Couvert. )) Rosée ; nuageux ; brume ; halo à 18 heures.
- Jeudi 25 16°,2 E. N. E. 0. Nuageux. )> Rosée ; nuageux.
- Vendredi 26 ... . 17°,8 E. S. E. 2. Beau. » Rosée ; brume ; peu nuageux.
- Samedi 27 16°,2 N. E. 2. Peu nuageux. » Rosée ; quelques nuages ; brume.
- Dimanche 28. . . . 16°,4 N. N. E. 2. Beau. D Rosée ; brume ; peu nuageux.
- MAI 1911. — SEMAINES DU LUNDI 15 AU DIMANCHE 28 MAI 1911.
- La courbe supérieure indique ia nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au .niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à. l'École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne a La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (ITT)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N® 1985 — 10 JUIN 1911
- SUPPLEMENT
- INFORMATIONS
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- Paris-Rome en aéroplane. — La première partie de la^ course Paris-Rome-Turin, organisée par le Petit Journal, s’est achevée par l’arrivée à Rome de 4 concurrents. Elle a donné lieu à une émotionnante lutte sportive, où se sont manifestées, au plus haut degré, l’énergie1 des pilotes, leur endurance, et la sciénce avec laquelle ils savent aujourd’hui tirer parti de leurs appareils. Les étapes quotidiennes i5o à 200 km du circuit de l’Est, paraissent aujourd’hui, bien pâles, auprès des randonnées de 5oo à 700 km que réussirent, par tous les temps, des pilotes comme Beaumont, Yédrines, Garros.
- Le départ de la course a eu lieu à Bue, le 28 mai. Il réunissait 12 partants, tenus à faire escale, entre Paris et Rome, à Dijon, Lyon, Avignon, Nice, Gênes et Pise. Le 28 mai, Beaumont (pseudonyme du lieutenant de vaisseau Gonneàu), sur monoplan Blériot, arrive premier à Avignon (685 km de Paris) en i2h44/» suivi de près par Garros sur monoplan Blériot, en i3h 3g'. Le même jour Frey (monoplan Morane), Molla (monoplan Sommer) arrivent à Dijon, Vidart (monoplan Deperdussin) et Kimmerling(monoplan Sommer) arrivent à Troyes.
- Le 29 mai, malgré une violente tempête, .Beaumont parcourt l’étape Avignon-Nice; Garros, après avoir brisé son appareil près d’Avignon, reprend le départ sur un ancien Blériot du Circuit de l’Est et arrive second à Nice. Kimmerling, parti de Troyes, dépasse Avignon, pour atterrir à Brignoles, non loin de Toulon. Frey va de Dijon à Avignon ; Molla de Dijon à Lyon ; Vidart de Troyes à Lyon.
- Le 3o mai, Beaumont, forcé de changer de moteur, est retenu à Nice, Kimmerling ne peut quitter Brignoles ; mais Garros accomplit l’étape Nice-Gênes-Pise ; Frey, celle d’Avignon-Nice-Gênes. Vidart arrive à Avignon. Molla à Vienne.
- Le 3i mai, Beaumont va de Nice à Rome, soit 600 km en nh42'. Frey va de Gênes à Pise. Vidart arrive à Nice, tandis que Garros, brise son appareil à Pise. Beaumont sort donc vainqueur de cette longue et Aude épreuve,’ après un parcours de i465 km effectué en moins de 4 jours.
- Le xer juin, Garros sur un nouvel appareil arrive second à Rome. Vidart, parti de Nice, brise son appareil à Pollonica, non loin de Pise, tandis que Frey reste à Pise pour réparer.
- Le 3 juin. Frey arrive à Rome. Vidart est arrêté à 100 km de Rome.
- Enfin le 5 juin, Vidart à son tour atterrit à Rome. Ainsi 4 aviateurs sur 12 ont réussi le long et rude voyage. : ... -
- Dans cette course mouvementée, qui met si bien en évidence les possibilités nouvelles de l’aviation, un seul accident de personnes fut à déplorer, celui des lieutenants Lucca et Hennequin qui suivaient l’épreuve à titre militaire sur biplan M. Farman. Dans une chute non loin de Marseille, l’un des aviateurs se brisa la jambe, l’autre fut sérieusement contusionné.
- Difficultés rencontrées par les expéditions'astro-nomiques. — On ne se représente pas toujours les difficultés que rencontrent les astronomes qui vont, au loin, observer les éclipses de Soleil. M. W.-J.-S. Lockyer a relaté, dans notre confrère anglais Nature, quelques-unes des difficultés qu’a eu à surmonter M. Mac Clean lors de l’observation de l’éclipse totale de Soleil de mai 1910 en Océanie. Tout d’abord la mise en place des instruments fut très pénible, par une pluie presque incessante, un ciel couvert empêchant tout réglage, et un vent violent. Sous une telle humidité, les miroirs argentés se ternissaient très rapidement et se tachaient malgré tous les soins que l’on en prenait. Un autre phénomène imprévu fut constaté. La terre, détrempée et plastique, ^tremblait à chaque pas et l’on dut prendre des dispositions de manière que personne ne bougeât pendant l’éclipse, à l’exception d’un observateur qui, étant chargé de deux instruments, était obligé de faire quelques pas; Toutes ces précautions furent d’ailleurs inutiles. Il tomba une pluie torrentielle pendant l’éclipse et aucun résultat ne put être obtenu. Aussitôt après le coucher du Soleil les nuages se dispersèrent et une magnifique nuit étoilée suivit.
- Les comètes qui s’en vont. — L’année 1910 a été
- une année cométaire. On se rappelle, en effet, la brillante apparition delà comète de 1910 a ou de Johannesburg, au moment des inondations de Paris et la visibilité de la comète de Halley, faible en France, mais merveilleuse dans l’hémisphère austral où les conditions météorologiques et astronomiques étaient beaucoup-plus favorables. Que sont devenues ces comètés depuis le moment où elles sont passées au rang d’astres télescopiques, invisibles à l’œil nu ? La comète 1910 a a été suivie pendant près de huit mois. Elle fut observée encore le 9 juillet"1910, par M. Rambaud, à l’observatoire d’Alger, à l’aide de l’équatorial coudé de 0,32 m. M. Gonnessiat, directeur de cet observatoire, fait remarquer à ce propos (Comptes rendus de l’Académie des sciences, 27 mars 1911 ) que malgré les faibles dimensions de l’équatorial coudé, on est en droit d’attendre de nombreux services de l’observatoire d’Alger en ce qui concerne l’observation des comètes approchant de leur limite de visibilité. M. Gonnessiat attribue notamment cet avantage sur certains observatoires beaucoup mieux; outillés, tels que les observatoires américains, à l’éducation de l’œil des astronomes d’Alger. A ce pôint.de vue, M. Sy, et notamment M. Rambaud ont réalisé des progrès constants. M. Rambaud a pu ainsi observer le 9 juillet 1910; la grande comète de Johannesburg, abandonnée, en mai à Nice (équatorial de 0,76 m.), et en juin à l’observatoire Yerkès (équatorial de x,o5 m.). La comète de Halley est encore visible. Elle a été réobservée en Amérique par M. Bax-nard, à l’observatoire Yerkès, le ier avril. Le mauvais temps qui a régné longtemps avant celte dâfe a empêché les observations, La comète était réduite à
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- INFORMATIONS
- la 14e grandeur, très petite. La comète de Paye, retrouvée par M. Cerulli le 9 novembre 1910, a été revue par M. Barnard le 19 mars 1911, avec un éclat de 14e à 14e 1/2 grandeur. Enfin, la comète Metcalf (1910 b) découverte le 9 août 1910 par M. Metcalf, àTaunton (Etats-Unis) est bien faible aussi. Elle a été revue le 18 avril 1911 par le Dr K. Schiller, â Bothkamp, avec un éclat de i3e grandeur. Noyau stellaire de i3°,5 grandeur. Il est extrêmement précieux de pouvoir suivre aussi loin que possible les comètes qui s’en vont. Chaque observation précise fournit un point de l'orbite : plus la portion observée de celle-ci sera grande, phis parfaite sera la détermination de l’orbite entière. Si l’on songe que la comète de Halley est actuellement à environ 600 millions de kilomètres de la Terre, et à peu près 200 millions de kilomètres plus loin que lorsqu’elle fut trouvée photographiquement le xx septembre 1909 par M. Max Wolf, on ne peut s’empêcher d’admirer la puissance optique des grands instruments modernes, permettant de suivre aussi loin une minuscule comète dans les profondeurs du ciel.
- Nouveau squelette préhistorique. — M. le Dr Capi-tan et M. Peyrony ont récemment communiqué à l’Académie des Inscriptions le résultat de leurs découvertes préhistoriques à la Ferrassie (Dordogne). Ils ont pu exhumer au mois de septembre dernier un nouveau squelette humain fossile gisant dans la même couche moustérienne que celui qu’ils avaient découvert un an auparavant. Ce squelette — placé dans une direction inverse du précédent — tète contre tête, à 5o cm de distance l’une de l’autre était couché sur le côté droit, les jambes et les bras fortement repliés et les coudes sur les genoux. Déposé par ses contemporains en plein foyer moustérien, entouré des grossiers silex taillés, caractéristiques de cette époque, il était recouvert par une succession régulière de 2,20 m. de dépôts archéologiques, abandonnés par lès trois populations différentes préhistoriques qui së sont succédé en ce point durant la longue période aurignacienne. Ce dernier squelette est probablement celui d’une femme! Le caractère de ses ossements est exactement le même que celui du squelette précédent et du squelette de la Chapelle-aux-Saints. Tous trois sont étudiés actuellement par le professeur Boule au laboratoire de paléontologie du Muséum) auquel MM. Capitan èt Peyrony ont offert leurs deux squelettes. L’étude de ces squelettes montre qu’il s’agit d’une i*ace à caractères extrêmement primitifs, inférieure aux races actuelles les plus grossières.
- L’homme quaternaire ancien dans le centre de l’Afrique. — M. Capitan a fait à ce sujet une communication à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (12 mai). On sait que l’existence de l’homme quaternaire ancien n’a jusqu’ici été révélée que par les instruments de pierre qu’il a fabriqués. Ceux-ci : grandes pièces plates ovales ou allongées, tranchantes sur les bords, se présentent avec ces caractères identiques dans le monde entier. Mais jusqu’ici leur existence, bien établie pour le Nord de l’Afrique (Algérie, Tunisie) pour l’Est (Egypte et pays des Somalis), pour le Sud (cap de Bonne-Espérance), n’était pas indubitablement démontrée pour le centre de l’Afrique. Or, à 400 km au Nord de Tombouctou, entre de hautes dunes et sur de vastes plateaux désertiques, mais exclusivement dans les 5o km qui séparent Foun et Alba d’Aguiïi, il existe à la surface du sol des dépôts abondants de ces pièces quaternaires d’une taille indiscutable et dont l’identité est complète avec celle des autres parties de l’Afrique et avec les types européens. L’existence de l’homme primitif à l’époque quaternaire ancienne dans le centre de l’Afrique est donc ainsi établie de façon indiscutable. Les belles pièces recueillies par M. Bonnet de Maizières et qu’a présentées à l’Académie le Dr Capitan, au nom de M. Delaunay et au sien, rendent la ) démonstration complète (certaines sont rangées par l’action des vents chargés de sable qui les ont balayés pendant quelque vingt mille ans... au moins).
- Fouilles en Mésopotamie^ — M. Henri Viollet a récemment rendu compte à l’Académie des Inscriptions de la mission dont il a été chargé par le ministère de l’instruction publique en Mésopotamie, pendant l’année 1910. Il a dressé le plan restitué presque en entier d’un magnifique château, construit axi début du
- ixe siècle par un fils du fameux Haroum-al-Raschid, sur les bord du Tigre, au Nord de Bagdad, qu’il avait étudié déjà dans son premier voyage. De très nombreux fragments de décoration en marbre, en stuc, en mo-saïque de verre, en briques emaulees, permettent de se faire une idée des décorations qui ornaient ces palais féeriques dont on trouve la description dans les récits merveilleux que tout le monde connaît. C’est le point capital de ces découvertes. On ignorait presque complètement jusqu’ici l’architecture ornementale abbasside. Ce style qui s’élabore en Mésopotamie sous les premiers khalifes de Bagdad et qui se répandra ensuite-sur les côtes de la Méditerranée jusqu'en Espagne, constituera ce qu’on est convenu d’appeler plus tard l’art musulman. M. Viollet étudie les influences diverses qui ont contribué à la création de cet art. L’influence-sassanide est incontestable; après avoir émigré en Egypte, en Syrie et à Byzance, l'art persan revient à son pays d’origine. L’exécution était confiée à des artisans coptes qui impriment le caractère de leur race à chacune de leurs compositions.
- Un service d’études du caoutchouc à Paris. — Le
- Bureau international de l’Association scientifique internationale d’agronomie coloniale et tropicale avait décidé de créer dans son sein une Commission internationale permanente pour arrêter le programme des travaux de l’Association en ce qui concerne le caoutchouc et faciliter leur exécution par tous les moyens en son pouvoir. Le Bureau international acceptait l’offre qui lui était faite par le Président de la délégation française, au nom du Conseil d'administration de l’Office colonial, de mettre à profit pour ses recherches les services de documentation et de recherches dont disposent l’Office et le Jardin colonial. Organisé par l’Office, avec- le concours du Jardin colonial et de l’Association scientifique internationale d’agronomie tropicale, le nouveau service aura deux'sections : l’une s’occupera des études et détermi-tions scientifiques et industrielles; l’autre s’occupera des recherches documentaires, des enquêtes économiques et des études agronomiques. Cette section aura la centralisation de tous les documents concernant le caoutchouc et donnera les renseignements au public. Une orientation essentiellement pratique et économique doit être donnée au Service. Les études faites ont notamment pour but de réunir sur les plantes à caoutchouc tous les documents intéressant leur exploitation et d’assurèr l’exécution des recherches de laboratoire et d’industrialisation susceptibles de contribuer à la détermination delà valeur respective des divers caoutchoucs.
- Le moteur marin Diesel au Canada. — On construit actuellement, pour naviguer sur les lacs et canaux du Canada un navire de 2700 tonnes qui sera actionné au moyen de moteurs Diesel. Ceux-ci sont au nombre de deux, de 36o chevaux chacun; ils sont du type a deux temps. Le navire est construit par MM. Swan, Hunter et W. Richardson, les constructeurs des célèbres Lusi-tania et Mauretania. Les moteurs ont été fournis parla Compagnie des moteurs Diesel de Stockholm.
- Gaz des gisements allemands de potasse de Stass-furt. — Les gaz combustibles qui se dégagent depuis quatre ans d’un gisement de carnallite de Stassfurt contiennent environ 83,6 pour 100 d’hydrogène,4,4 pour 100 de méthane et 12 pour 100 d’un résidu dans lequel on peut reconnaître l’hélium et le néon en absorbant les autres gaz par le charbon de coco à la température de l’air liquide. La proportion des gaz rares atteint 0,17 pour 100. La présence de l’hydrogène était difficile à expliquer par des réactions purement chimiques; mais la présence simultanée de l’hélium permet de croire que cet hydi'Ogène provient de la décomposition de l’eau par des substances radioactives qui seraient complètement détruites,. ...
- Un tilleul du XVe siècle. — La municipalité de Banassac (Lozère) vient de vendre aux enchères un énorme tilleul qui ornait la place publique et qui était sans doute l’un des plus vieux àrbrés de France. U datait, en effet, du xvie siècle, puisqu’il avait été plante sous François Ier, un jour de réjouissance populaire, due, d’après la tradition, à la victoire de Marignan? Ce géant du règne végétal a été adjugé pour la modique somme de 16 francs !
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- SCIENCE APPLIQUEE
- JŸt'£'ÇClTt\p£îl&
- Voici d’aileurs, à ce sujet, un extrait du procès-verbal fait les io et n décembre 1909 au laboratoire du Con-
- Pour améliorer la combustion du charbon dans les chaudières. — Le charbon qu’on place sur la grille d’une chaudière ne brûle que parce qu’il reçoit par-dessous la grille une certaine quantité d’oxygène amené par l’effet du tirage.
- Or, il se produit l’effet suivant. L’air arrivant sous la couche de charbon cède son oxygène dès qu’il entre en contact avec le combustible incandescent, c’est-à-dire à la partie inférieure de la couche de charbon; il n’en arrive qu’une quantité infime et tout à fait insuffisante à la partie supérieure de la couche et presque plus du tout aux flammes qui la surmontent.
- Il en résulte une combustion incomplète et par suite un mauvais rendement de la chaudière.
- M. Monteil, ingénieur, a pensé ({n on obvierait à ce grave inconvénient si on faisait arriver par le seuil tirage naturel, au-dessus du charbon, une quantité supplémentaire d’air, calculée d’après les capacités de la chaudière. Le charbon se trouvera ainsi dans toutes ses parties en contact intime avec l’oxygène, et brûlera alors dans les meilleures conditions possibles.
- M. Monteil a très simplement résolu le problème en disposant sur la porte du foyer de la chaudière un appareil auquel il a donné le nom d’aéro-mélangeur. Cet appareil consiste en une plaque percée de trous, dans lesquels sont disposées des tuyères dont la forme est montrée dans la figure 1.
- L’air secondaire qui pénètre par ces tuyères est injecté naturellement en filets multiples qui aboutissent au-dessus du combustible et il se mélange intimement aux gaz de la combustion. Il faut noter que, grâce à la combustion complète cle ces gaz, on obtient une diminution
- Fig. 1. — Tuyère cle l’aéro-mélangeur.
- Fig. a. — Aéro-mélangeur fixé sur une porte de foyer.
- notable de la fumée et de l’encrassement des tubes de la chaudière.
- Les expériences nombreuses et les applications définitives qui ont été faites de l’aéro-mélangeur, démontrent que son emploi permet de réaliser, pour une même puissance, une économie de combustible de 10 pour xoo environ, ce qui n’est pas à dédaigner1.
- 1. Pour ^renseignements complémentaires, s’adresser à M. Maurice Mercier, ingénieur, a8, rue de Saint-Quentin, Paris.
- Fig. 3. — Autre installation de l’aéro-mélangeur.
- servatoire national des Arts et Métiers. L’essai a duré 10 heures. En voici les résultats principaux :
- Poids du combustible brûlé par heure et par mètre carré de
- grille..............
- Température des fumées à la sortie de la chaudière. . . .
- Poids d’eau vaporisée...........
- Poids d’eau vaporisée par heure. Poids d’eau vaporisée par l Brut, kilogr. de combustible, f Net .
- RÉSULTATS COMPARATIFS
- Sans Avec
- ro-mélangeur aéro-mélangeur
- Monteil. Monteil.
- MO kg 126 kg
- 32 y0 2900
- 6o68kf,5o 6678kz,2
- 6o6k<r,85 667kbr,8a
- ^,86 gks,6
- 8hq.07 10^,77
- Les inconvénientsxet les dangers de la vapeur d’échappement sur les locomotives modernes. Un moyen de les éviter. — Lorsqu’un corps se meut dans l’air perpendiculairement à sa trajectoire, il se produit à l’avant de ce corps, une pression proportionnelle à la surface de ce corps, au carré de sa vitesse et fonction également d’un coefficient qui est la pression produite sur 1 m2 par un courant d’air se mouvant à la vitesse de 1 m. par seconde, coefficient qu’on admet être de 80 grammes.
- A l’arrière de ce corps mobile, il se produit une dépression considérable, et qui est d’autant plus grande que la pression à l’avant de ce même corps est plus élevée et, par conséquent, que la vitesse du corps est plus grande et ce sont les masses d’air environnantes qui viennent combler ce vide en entraînant avec elles toutes les matières suspendues dans cet air.
- C’est ce qui se produit avec les locomotives. La cheminée subit à son avant une pression dépendant Fig. 1. — Ecran incliné de la vitesse de marche, tandis placé au sommet de la que, à son arrière, il se produit cheminée, un vide d’autant plus grand que
- cette vitesse de marche est elle-même plus grande, vide qui, comme nous venons de le dire, sera comblé par la masse d’air environnante en entraînant avec elle la vapeur d’échappement sortant de la cheminée en formant alors un nuage qui peut gêner le personnel de la machine et l’empêcher de voir les signaux.
- Cet inconvénient n’était que relatif avec des locomotives dont la chaudière n’avait que de faibles dimensions et où la cheminée atteignait encore une certaine hauteur
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- au-dessus de celle-ci. Mais atijourd’hui, avec les chaudières puissantes des nouvelles locomotives à voyageurs et à marchandises qui occupent presque toute la surface du gabarit et ne permettent qu’une longueur insignifiante delà cheminée, cet inconvénient peut devenir grave et nuire à la sécurité des trains en empêchant la visibilité des signaux.
- Le remède semble tout indiqué. Puisque, ce nuage de vapeur est dû à l'entrainement de celle-ci par l’air environnant aspiré par le vide qui se produit à l’arrière de la cheminée, il suffît, semble-t-il, d'empêcher l’accès de ce vide à la masse d’air et, par suite, à la vapeur, en établissant, comme le montre la figure i, à la partie supérieure de la cheminée et à son arrière un écran interceptant le passage entre cette vapeur et le vide produit à l’arrière de la cheminée. Un dispositif à peu près semblable avait déjà été employé autrefois sur certaines locomotives autrichiennes.
- En donnant une inclinaison de 3ô à 4o° à cet écran et en fixant son arête supérieure à quelques centimètres au-dessus de la cheminée, l'e courant d’air et de vapeur serait dirigé vers le haut et n’aurait plus de tendance à être aspiré vers le bas et à produire le nuage de vapeur dont quelques mécaniciens se sont plaints.
- Protecteur discret. — A l’activité infatigable des cambrioleurs, les inventeurs, infatigables eux aussi, s’efforcent d’opposer chaque jour de nouveaux obstacles, souvent fort ingénieux. Tel est le cas du protecteur discret, petit dispositif des plus simples qui rend inviolable toute serrure. Il faut simplement, pour qu’il puisse fonctionner, que la clé soit posée à l’intérieur de la chambre et que son anneau soit disposé horizontalement.
- Le protecteur empêche la clé et le pêne de fonctionner : c’est une pièce dé fer qui emprisonne d’un côté la poignée de la serrure, de l’autre la clé dont l’anneau pénètre dans une rainure du protecteur. Un simple écrou à serrer et le dispositif est en place : impossible d’ouvrir la porte sans la fracturer.
- Le protecteur étant surtout à l’usage des chambres d’hôtel, on comprendra qu’un rat d’hôtel hésite à s’introduire auprès d’un voyageur par une effraction nécessairement bruyante qui ne peut que donner l’éveil.
- Le protecteur discret est léger, i5o grammes, peu encombrant, facile à poser; c’est un appareil de poche peu gênant et qui mettra les timorés à l’abri de bien des terreurs. — En vente chez Dutartre, avenue de la Gare, 5, Chalon-sur-Saône.
- Objets utiles -s*«&>
- Moule à cigarettes. —- Nous n’oserions affirmer que cet appai'eil soit très nouveau dans son principe. En tous cas, après essai, il nous a paru pratique.
- 11 se compose de deux boîtes l’une A, coulissant à l’intérieur de la seconde B ; celle-ci se termine par un arrondi C qui a la forme de la cigarette à fabriquer. On ouvre le volet D, on tire la boîte A et l’on charge de
- tabac; on baisse le volet et l’on pousse à fond la boîte A, le tabac s’accumule en C. La pince L maintient le
- x. Le moule ouvert, montrant ses parties essentielles.
- i. Le moule fermé.
- tube en papier qui formera le corps de la cigarette; au moyen d’un petit bâton F, on repousse la charge de
- Fig. 3. — Le moule rempli de tabac; manœuvre du moulage de la cigarette.
- tabac dans le tube et la cigarette est terminée. — Le moule « Furor » est en vente chez M. Georges Nicolas, 16, rue Bardinet, Paris.
- L’humecteur Réal. — Rien n’est plus franchement désagréable, et peut-être malsain que d’humecter avec les lèvres les bords gommés des enveloppes. On a proposé déjà pour y remédier divers types d’humec-teurs. En voici un nouveau : l’humecteur Réal, très simple et très pratique. Il comporte 4 éléments.
- Le réservoir.
- Le banc placé dans le réservoir pour maintenir le feutre.
- Le feutre qui repose sur le banc et dont les extré-
- mités descendent au fond du réservoir de façon à assurer la saturation par capillarité.
- Le tamis en métal flexible formant couvercle du réservoir et reposant sur la surface supérieure du feutre.
- L’appareil est indéréglable, car l’assemblage des quatre éléments ne comporte aucun ajustage.
- Pour que l’appareil puisse fonctionner, il suffit que le réservoir soit rempli d’eau ; le feutre s’imbibe automatiquement et il suffit de passer la surface gommée suc le tamis en appuyant légèrement. Cette pression fait suinter la quantité d’eau indispensable. — L'hu-mecteur Réal est en vente à la Compagnie Réal, 5g, rue Richelieu, Paris. Prix : 4 francs.
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- VARIETES
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- La lutte contre les parasites de la vigne. — La
- viticulture subit les atteintes de nombreux parasites : cryptogames et insectes qui, chaque année, commettent des rayages plus ou moins étendus. En 1910, le vignoble français a été sérieusement éprouvé; la récolte a été en partie détruite par le mildiou (Peronospora viticola), à la floraison, et par deux insectes redoutables, la cochylis et Feudémis, à la floraison et à la véraison. Les ravages causés par ces parasites sont dus surtout aux conditions météorologiques défavorables à la vigne, qui ont prolongé et retardé certains phénomènes végétatifs et qui; indirectement, ont favorisé l’évolution et la multiplication des parasites en même temps qu’ils diminuaient la résistance du végétal. Les viticulteurs ressentent, de plus en plus, la nécessité impérieuse d’être armés contre ces parasites, en ayant recours à des traitements appropriés.
- La maladie cryptogamique qui, actuellement, exerce les plus sérieux ravages, est le mildiou ou mildew, dû au champignon microscopique, le Peronospora viticola qui se développe sur la feuille, les jeunes rameaux, la fleur et la grappe. On conseille, avec raison, les traitements préventifs consistant à répandre du sulfate de cuivre sur les organes, afin d’empêcher la germination des spores des champignons à leur surface, car le champignon une fois germé pénètre à l'intérieur des tissus et échappe alors à l’action des traitements. A cause de la variabilité de l’épanouissement des fleurs de la vigne, la nécessité de traitements successifs durant la floraison s’impose, car c’est lors de la floraison qu’on défend surtout la récolte, mais si on ne peut les multiplier à ce point, il est évident que, dans les années diïficiles ou critiques, un traitement en pleine floraison est indispensable.
- Par les sulfatages ordinaires, on protège le feuillage, et par le sulfatage à la floraison on assure la conservation des grappes, pourvu que les solutions employées soient neutres et bien dosées, les fleurs étant plus délicates que les feuilles, car si les brûlures de celles-ci n’ont pas de conséquences graves, les brûlures de celles-là sont irrémédiables. Par les années pluvieuses, c’est-à-dire les années à mildiou et à faible résistance de la vigne, il faut préférer les bouillies fortes aux bouillies faibles et traiter même par la pluie.
- Les sulfatages de la vigne, pour être appliqués d’une façon méthodique et rationnelle, doivent être échelonnés ainsi qu’il suit : en mai, au commencement de juin, un peu avant la floraison, puis à la fin de la floraison et enfin trois à quatre semaines plus tard ; chaque sulfatage doit être appliqué sur l’intégralité des organes aériens : feuilles, grappes et sarments. Quand l’été est humide, il est indiqué de pratiquer un sulfatage lors de la pleine floraison et un dernier, par mesure de protection, quand des feuilles se développent à l’extrémité des sarments, postérieurement au sulfatage qui a suivi celui qui a été fait à la fin de la floraison.
- Voici les formules à employer : Bouillie bordelaise forte : au moins 3 kg de sulfate de cuivre, i,5oo kg de chaux grasse, 100 litres d’eau. Bouillie faible : moins de a kg de sulfate de cuivre, 1 kg de chaux, xoo litres d’eau. On peut famé usage des bouillies aux cristaux de soude (a,5oo kg) ou de potasse (1 kg de carbonate de potasse raffinée), des bouillies silicatées (2 kg de silicate de soude ou 1 kg de silicate de potasse). Dans ces bouillies, la proportion de sulfate de cuivre est toujours la même, soit 2 kg, ainsi que la quantité d’eau, soit 100 litres. Les bouillies sucrées (à la mélasse, ou bouillie Michel Perret), les bouillies formolées, savonneuses, le verdet (acétate de cuivre) réussissent comme la bouillie bordelaise, à la condition qu’on les prépare selon les règles et qu’on les emploie convenablement au bon moment en n’économisant ni le temps ni la ma-, here et en ayant toujours soin de titrer les doses avec Précision.
- Pour vérifier la saturation et apprécier la neutralité des bouillies, on emploie du papier de tournesol ou du Papier à la phtaléine. Le papier de tournesol est rouge °u bleu; avec des solutions acides, le bleu devient
- rouge; avec les solutions alcalines, le rouge devient bleu et les solutions neutres ne modifient la couleur ni de l’un ni de l’autre. Le papier à la phtaléine, qui est incolore, devient violet avec les solutions alcalines, tandis que les solutions neutres et acides ne le colorent pas. Dans toutes ces préparations, il faut dissoudre le sulfate de cuivre dans 80 à 90 litres puis, selon le type de bouillie adopté, la substance complémentaire est versée dans les 10 ou 20 litres d’eau qui restent; on verse très lentement cette solution dans la solution de sulfate de cuivre et en agitant fortement. La bouillie doit être préparée au moment de l'emploi et répandue à l’aide d’un pulvérisateur à vigne, uniformément sur tous les organes.
- L’oïdium, autre maladie cryptogamique due au développement de FErysiphe tuckeri, se traite par le soufre, dont les vapeurs désorganisent le cryptogame et détruisent ses conidies. La maladie se reconnaît aisément au duvet aranéeux, couleur grisâtre, sur les feuilles, les pampres et les raisins. Les soufrages doivent être exécutés aux époques ci-après : quand les rameaux ont 10 cm de longueur, puis au moment de la floraison, ensuite, quelques jours avant la véraison, enfin des soufrages peuvent être intercalés entre les précédents, lorsque les circonstances atmosphériques activent la marche de la maladie. Pour le premier traitement, il faut 23 kg de soufre; pour le second, 3o kg; pour le troisième, 4° kg. Dans les vignobles où l’oïdium se présente avec intensité, chaque année, le permanganate de potasse employé en pulvérisation, avant le débourre-ment, à la dose de 3oo grammes par 100 litres d’eau, offre un moyen sûr et peu coûteux de faire disparaître la virulence des foyers d’oïdium. Sur les feuilles, le permanganate de potasse répandu en pulvérisation, à la dose de 100 à 200 gr., peut enrayer les invasions intenses.
- Sur de nombreux points du vignoble français, les viticulteurs ont à lutter contre les larves de la cochylis et de Feudémis, deux insectes qui causent des ravages considérables. On estin^e que pour la France entière, le déficit de la récolte dépasse 3o millions d’hectolitres et représente largement ^5o millions de francs, chiffres qui donnent une idée des pertes dues aux ravages de ces insectes. Pour détruire la cochylis et Feudémis, deux moyens sont à préconiser : le jus de tabac et les sels arsenicaux ou les jus de tabac dont on renforce Faction par le savon ordinaire ou potassique. La solution insecticide doit contenir au moins xoo gr. de nicotine par hectolitre cFeau et 1 kg de savon que l’on fait dissoudre préalablement dans l’eau; on ajoute ensuite 1 litre d'extrait nicotiné à 100 gr. ou à défaut d’extrait, 2 litres et demi de jus dosant 40 gr. de nicotine ou 5 litres de jus à 20 gr., ou 10 litres de jus à 10 gr. Cette préparation nicotinée, savonneuse s’emploie seule, on la répand avec le pulvérisateur ordinaire, plus spécialement sur les jeunes grappes où se fixent les larves.
- Les sels d’arsenic constituent des insecticides puis- ' sants, mais dangereux à manipuler; les arséniates de soude, de plomb, de cuivre, de fer, le vert de Schwein-furth (acéto-arsénite de cuivre), le pourpre de Londres (arsénite de chaux, sels de fer et d’aluminium) s’emploient rarement seuls, car ils brûlent souvent les feuilles, mais on peut les employer en addition aux bouillies cupriques utilisées contre le mildiou. On fait ainsi des traitements combinés, pour se débarrasser à la fois du mildiou et des insectes nuisibles à la vigne. Yoici une formule très efficace : sulfate de cuivre 2 kg; faire dissoudre dans 5o litres d’eau, verser dans cette solution, 1 litre d’une solution contenant i5'o gr. d’«r-sénite de soude; verser lentement, en agitant vigoureusement, ajouter un lait de chaux composé de 1 kg de chaux vive tamisée et 40 litres d’eau et agiter le tout vigoureusement. Ne pas confondre Yarsénite avec l’ar-séniate ; ce dernier, à la dose de xoo gr. par hectolitre d’eau, bx*ûle les feuilles. Les bouillies arsenicales doivent être employées seulement au départ de la végé- ‘ talion, jamais sur les fruits déjà gros, surtout dans les années sèches. Dans les traitements combinés d’été, sur
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- VARIÉTÉS
- les fruits formés, les sels d’arsenic seront remplacés par la nicotine ajoutée aux bouillies cupriques ou aux verdets, aux doses indiquées précédemment. Quels que soient les insecticides employés — y compris même le pétrole qui, associé au'savon mou de potasse, est très énergique — il faut toujours opérer le plus tôt possible ; à leur naissance, les chenilles et les vers sont très délicats, très fragiles, plus tard, ils sont extrêmement résistants.
- Les sulfatages doivent être faits lentement, abondamment, en visant bien les jeunes grappes ; les soufrages, par un temps chaud, autant que possible, en employant le soufre pur trituré ou le soufre sublimé (fleur de soufre), ou le soufre additionné d’un tiers de chaux grasse fraîchement éteinte, ou, enfin, le soufre précipité qui contient une certaine proportion de nicotine. Lorsqu’une deuxième génération de cochylis apparaît en août, il est indiqué de renouveler les traite-
- ments à la nicotine ou à l’émulsion de pétrole et de savon mou.
- Au point de vue économique, on s’est demandé s’il est possible de circonscrire à un traitement unique la lutte contre les parasites de la vigne.
- Tous les essais faits jusqu’à présent ne permettent pas de répondre affirmativement. Les sels de cuivre, la nicotine et les sels d’arsenic peuvent se combiner contre le mildiou, la cochylis et l’eudémis, mais le soufre ne paraît bien agir qu’autant qu’il est seul. La prudence exige donc que l'on fasse deux traitements séparés, en attendant que l’on trouve la composition idéale permettant d'en supprimer un. Ces deux traitements peuvent se faire simultanément le même jour, ou mieux à quelques jours d’intervalle ; et il y a lieu d’insister sur l’opportunité des traitements préventifs, en vertu de ce principe : « Il vaut mieux prévenir que guérir. »
- Henri Blin.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Un signe de la scarlatine. — La scarlatine est une maladie contagieuse très fréquente dans les grands centres. On en compte chaque année à Paris plusieurs milliers de cas (en 1908, 9135 cas déclarés à la Préfecture) et la maladie est grave par elle-même et surtout par les suites; mal soignée, et même quelquefois alors qu’elle est le mieux soignée, elle s’accompagne de lésions du rein et l’on voit se produire des albuminuries dont on a peine à guérir les malades. Il importe donc de bien établir le diagnostic de cette maladie dont ^apparition sournoise par une angine ne s’accompagne pas toujours d’une éruption formidable et révélatrice, mais souvent, au contraire, de rougeurs très fugaces qui ont disparu avant l’arrivée du médecin.
- Je ne pense pas que les lecteurs de la Nature veuillent se substituer à leur docteur pour le diagnostic et le traitement de cette maladie, mais une maman attentive, des parents soigneux, une nourrice ou gouvernante avisée ont l’attention éveillée sur l’enfant ou l’adolescent au moindre malaise. Ils pourront contrôler un signe du début de l'invasion de la scarlatine, ils pourront le signaler au médecin, s’il a déjà disparu. Ce
- signe, sur lequel l’attention a été appelée par le Dr Pas-lia, de Bucarest, consiste en une forme spéciale de l'éruption au niveau du pli du coude. Sur ce point, on constate une, quelquefois deux bandes linéaires d’une teinte rouge foncé, qui tourne au lie de vin et donne l’apparence d’une tache d’ecchymose, comme à la suite d’un traumatisme suivi d’épanchement sanguin. Ce signe est d’ordinaire très précoce, il apparaît au début de la période d’éruption, dure jusqu’à la fin de cette période, persistant quelque temps après celle-ci, sous la forme d’une pigmentation linéaire assez intense à ce niveau.
- Il ne faudrait pas, au moins d’une façon générale, trancher la question du diagnostic sur la constatation de ce seul signe, mais sa constance dans un très grand nombre de cas lui donne une importance considérable. M. Pastia l’a rencontré sur 9.4 cas pour 100 du service des scarlatineux de Bucarest et, à l’hôpital des Enfants malades, dans le service du professeur Hutinel, on l’a trouvé dans les mêmes proportions, 20 sur 3o. La valeur de ce signe est donc indiscutable et je crois utile de le signaler. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Pour peindre les surfaces de ciment. — Il suffit, selon L’Edilité technique, de badigeonner au préalable ces surfaces avec une solution par parties égales en poids de sulfate de zinc et d’eau, après séchage du ciment. Au bout de trois jours, on peint avec les produits ordinaires.
- Le sulfate de zinc a pour effet de transformer la chaux hydratée résultant de la prise du ciment en sulfate de chaux et oxyde de zinc, qui sont, comme on le sait, employés tous deux pour les peintures ou les siccatifs. C’est cette chaux non détruite dans les ciments bruts qui saponifie i’huile de la peinture et en amène la destruction.
- L’imperméabilisation des draps d’uniforme de l’armée par l’acétate d’alumine. — M A. Balland, pharmacien principal de première classe en retraite, rapporté dans la Revue du service de Vintendance militaire les différentes tentatives faites pour imperméabiliser les vêtements de l’armée.
- Après bien des essais, le ministère de la guerre s’est arrêté au procédé suivant qui est également employé pour les toiles de tente.
- Matériel. — Le matériel nécessaire est des plus sommaires; il comprend : i° Un récipient en bois de conte-
- nance suffisante pour pouvoir recevoir une dizaine de manteaux et de capotes à la fois. On peut utiliser les baquets dont on se sert généralement pour faire la lessive; 20 un seau en toile pour remplir et vider le baquet.
- Composition du bain d’imperméabilisation. — On utilise l’acétate d’alumine que l’on trouve communément dans le commerce de la droguerie et qui est employé comme mordant dans la teinture de coton et dans l’impression des tissus. Ce produit se présente sous la forme d’un liquide marquant généralement 6 à 70 à l’aéromètre Baumé. On l’emploie mélangé avec de l’eau ordinaire dans la proportion de 1 litre d’acétate liquide pour 40' litres d’eau.
- Opération. — Le baquet étant rempli de la solution d’acétate d’alumine à une hauteur suffisante pour pouvoir1 recouvrir entièrement les effets, on y plonge ceux-ci après avoir eu soin de découdre les boutons en métal. Les effets doivent rester immergés pendant vingt-quatre heures environ ; ils sont changés de place à plusieurs reprises, de manière que chacun d’eux soit parfaitement imprégné. Avant de faire sécher les effets, on les suspend pendant quelque temps au-dessus du baquet à l’aide de cordes pour les égoutter, puis on les fait sécher à l’ombre, soit à l’air libre, soit sous un hangar aéré.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Machine à écrire silencieuse (Voy. n° 1963, 7 janvier 1911). S’adresser à The Noiseless Typewriter C° (General Sales Department), 3ao, Broadway, New-York. —Accumulateurs Edison. On nous avise que ces accumulateurs sont actuellement en vente en France à la Société Klaxon C°, 3i, rue Daru, Paris.
- Renseignements.. — E. F. G., Fargues. — La question est trop complexe pour qu’il puisse y être répondu. — Voyez l’ouvrage : Chaux et Ciments, de Malette, chez Dunod et Pinat, 49> quai des Grands-Augustins, Paris.
- M. J. R., rue Beaubourg, à Paris. — i° Comme ouvrages traitant de la préparation et de l’apprêt des peaux et des fourrures, consulter lés suivants : Pelletier-Fourreur, par Maigne, afr,5o-;- Ghamoiseur, maroquinier, mégissier, teinturier en peaux, etc., par Julia de Fon-tenelle, Maigne et Villon, 3fr,5o; Teinturier, apprêteur, par Rifîaut, Vergnaud, de Fontenelle, etc., 7 fr. ; Guide pratique de teinture moderne, par V. Thomas, 20 fr. Librairie encyclopédique, Mulo, éditeur, 12, rue Haute-feuille, Paris; Industrie des cuirs et des peaux, 2fr,5o, librairie Masson et Cie, 120, boulevard Saint-Germain, Paris f le Manuel de l’industrie du cuir, par Schmidt, Wagner et Coulon, 25 fr., Dunod et Pinat, éditeurs, 47, quai des Grands-Augustins, Paris, a des chapitres sur la pelleterie et le traitement des peaux; — 20 II n’existe pas, à notre connaissance, d’ouvrage traitant spécialement de la teinture des fourrures, mais l’ouvrage La grande industrie tinctoriale, par Francis G.-J. Belt-zer, 3o fr., chez Dunod et Pinat, a des chapitres sur la teinture des poils, pelleteries et peaux. Pour l’apprêt des peaux, voir le n° du 8 avril 1911 de La Nature, page 151 ; Cuirs et peaux, par Villain, 2 fr. Librairie Bernard Tignol, 53 bis, quai des Grands-Augustins, Paris. — Consulter les articles suivants : L’industrie des fourrures, n°s des 5 septembre 1909 et 9 janvier 1910, de la Revue Les inventions illustrées, 23, rue Brunei, Paris (le n° otr,25); voir aussi Société Révillon frères, 74, rue de la Fédération Paris; — 3° Il n’existe pas d’ouvrages traitant spécialement des chasses, de l’élevage et du commerce des animaux à fourrure, mais on peut consulter Lapins à fourrure, élevage, par Blan-chon, et Lapins angora, par le même, voir à la librairie
- des fils d’Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris; au journal L’acclimatation, même adresse, et les articles publiés dans L’agriculture nouvelle, 18, rue d’Enghien, Paris, nos ci-après : années 1899, page 786; 1900, p. 253, 85g; 1903, p. i32, 297, gg5 ; igo5, p. 5a; 1906, p. 3g3 ; 1908, p. 134, 153, 190, 234, 260, 279 et 1911, p. io5, 179 et 307.
- M. Fritsch, R. Leneveux, Paris. — Pour tout ce qui concerne les graphites foisonnants, voir « le Carbone », par Escard (Dunod, édit ), pp. 474 et suivantes. Si vous ne pouvez employer de liquides (nous n’en connaissons aucun capable de vous satisfaire), pourquoi ne pas opérer dans du sable? Il y a dans tous les laboratoires.des « bains de sable » qui rendent de précieux service’s.'
- M. le ZF H. de Oliveira, S. Paulo do Muriahé, Brésil. — Nous ne pouvons décrire les procédés de fabrication de la magnésie ; voir pour tous détails le volume de Carré : Les produits pharmaceutiques industriels minéraux. (O. Doin, édit.).
- T. R., Saint-Etienne. — Le psychromètre nous paraît être l’appareil à mesurer l’humidité, le plus facile à utiliser dans votre cas. Vous en trouverez chez Ducretel, 75, rue Claude-Bernard, Paris.
- Dr Bonta, Nice. — La Revue générale des Sciences. Librairie Armand Colin, rue de Mézières, vient de publier un numéro spécial très documenté sur les rayons ultra-violets. Vous y trouverez tous les renseignements que vous désirez. 1 ’
- M. Doyen, Paris. — Le sujet a été traité dans La Nature. Voyez numéro du 24 décembre 1910. Projections à la lumière froide. — Nous y reviendrons en temps utile.
- M. Seyert, Le Mans. — On emploie le crayon « Berzé-lius » que vendent tous les fournisseurs d’articles de laboratoire et dont nous donnerons le mode d’emploi dans les recettes d’un prochain numéro.
- M. Chaux, Paris. — L’acide phénique n’est en effet qu’un médiocre antiseptique vis-à-vis des moisissures. Des essais de Miquel il résulte que l’acide salicyliqiie l’est trois fois plus, l’acide chromique seize fois et le sublimé quarante fois. Ç.este à savoir si ces substances ne réagiraient pas défavorablement au cours des traitements photographiques ? Il est en tous cas facile d’essayer.
- M. Giovanni Fiore, Naples. — Vous trouverez de nombreuses recettes d’enduits hydrofuges dans le tome I (p. 23) des Recettes de Tissandier (Masson, éditeur). Si la couche ne doit pas être dure, un bon badigeon de paraffine chaude stir surface bien sèche sera peu coûteux et très efficace.
- M. Montrouge. — Il ne faut pas boire d’eau de puits dans les environs de Paris; ils sont tous contaminés. Nous ne connaissons pas de filtres éliminant le calcaire.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Un appareil pour peser le chargement d’un navire : Sauvaire Jourdan. -— Les cuirassements Simpson. — Statue monumentale à Espaly (Haute-Loire) : L. Bouquereu. — L’art de faire du feu : Y. Forbin. — Le tensiomètre -Iiargier : A. Trolder. —• L’utilisation électrique du vent : R, Debré. —' Académie des siciences : Ch. de Viixedeuid. — Les pyrites de Sain Bel : L. D. L.
- Supplément. — Aviation. — Plus grand que le Diplodocus. — Réorganisation des services forestiers. —- Colis postaux de 2 à 5 kg avec les Etats-Unis d’Amérique. — Hydrogène aéronautique. — Destruction d’un dirigeable allemand. — La nor-gine. — Le cerveau de l’homme de la Chapelle-aux-Saints.,
- La chaleur sans combustible dans ses principales applications, par Ch. Tellier.
- Ch. Tellier, l’illustre précurseur à qui nous devons les transports frigorifiques, prépare, malgré son grand
- âge, un nouvel ouvrage, au titre un peu paradoxal peut-être, où il défendra les idées certainement originales et fort curieuses dont le point de départ est le suivant : substituer dans des machines motrices, à la dépense en combustible, un effort mécanique produit par la machine elle-même. L’ouvrage est mis dès maintenant en souscription chez M. Tellier, qS, rue d’Auteuil, Paris. Prix : 4 francs ; étranger, 4rr,5o.
- Journal of Genetics, édité par W. Bateson et R. C. Pun-nett. Cambdrige. University Press. 1910. In-8° vol. 1, n° 1. Prix : 10 sh. Abonnement annuel, 3o sh.
- Cette nouvelle publication donnera dés travaux originaux sur l’hérédité, la variation, etc., et de temps à autre des articles d'ensemble sur l’état des recherches. Le premier numéro donne cinq mémoires de F. Keeble, C. Pellew, R. N. Salaman, Saunders, L. Doncaster, F. H. A. Marshall.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Le Mouvement, mesures de l’étendue et mesures du temps, par J. Andrade. i vol. in-8°. Paris. Alcan, 1911. (Bibliothèque scientiüque internationale). Prix : 6 francs.
- Ce livre arrive à. l'heure où^Pêducation technique commence à pénétrer dans nos Universités françaises. Ecrit par un savant qui a fondé l’enseignement hor-
- loger à lTTniversité de Besançon, cet ouvrage ajoute des résultals intéressants à ceux déjà contenus dans son livre « Chronométrie » publié antérieurement. Pour la métrologie jl résume les travaux de notre collaborateur M. Ch.-Ed. Guillaume et pour la géodésie les exposés du colonel Bourgeois. Enfin sur les absolus de la mécanique, l’auteur apporte au philosophe des aperçus tout nouveaux.
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o), Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEV,RES DU MATIN VE.N T PLUIE EN MILLIMÈTRES
- THERMOMÈTRE DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DE CIEL OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 29 mai 1911. 17°,2 E. N. E. 3. Beau. Beau le malin; nuageux le soir; rosée; brume le matin. Nuageux de 11 h à 18 h ; beau avant et après ; rosée ; brume. Couv. de 12 à 20 h ; ng. av. et ap. ;-orage dans ap. midi et la soirée. Beau le m. 11g. le soir; un coup de tonnerre à 18 h 23 ; rosée.
- Mardi 30 ..... . lh0.9 N. 3. Beau. «
- Mercredi 31 . . . . 15" 9 W. V. W. 2. .Nuageux. 0,0
- Jeudi 1" juin . . ; •. 17°,1 E. 1. Qq. nuages.
- Vendredi 2 16°,4 E. N. E. 0. Qq. nuages. 4,4 Nuageux ; tonnerre entre 16 h 45 et. 19 h avec pluie.
- Samedi 3 16°,8 S. E. 1. , Qq. nuages. 17.8 ' Ng ; orage de 11 h à 12 h av. grosse pluie ; orage de 17 h 35 à 21 h. Rosée ; peu iiuagenx.
- Dimanche 4. . . . . 19°,0 S. 0. Beau. »
- MAI-JUIN 1911. — SEMAINE DU LUNDI 29 MAI AU DIMANCHE 4 JUIN 1911.
- Lundi ! Mardi I Mercredi j Jeudi j Vendredi | Samedi ' Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, là direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la met'); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 25 mai au 2 juin. — Le s5. Pressions élevées sur les Açores et sur l’O. Pluies sur le Centre et l’O. Temp. du matin : Arkhangel, —a0; Paris, 14; Alger, 19; Puy de Dôme, —2; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : 140,4). — Le 26. Même situation atmosphérique. Temp. du matin : Vardoe, —3°; Paris, i4; Alger, 19; Puy de Dôme, 8; moyenne à Paris : i9°,3 (normale : i4°,5).— Le 27. Pression élevée sur le N. : Arkhangel, 775; faible dépression sur l’Espagne (Madrid, 758) et la Gascogne, ainsique vers l’Islande : Seydisfjord, 755. Pluies sur l’E. et PO. ; en France : Clermont-Ferrand, 87 ; Le Havre, 19; Boulogne, 17; île d’Aix, i5; Biarritz, 5; Nantes, 4. Temp. du matin : Islande, 8°; Paris, 16; Alger, 21; Puy de Dôme, 11; moyenne à Paris : i9°,2 (normale : 140,6). — Le 28. Anticyclone sur le N. de l’Europe : Irlande, 771; Stockholm, 772; Moscou, 773. Pluies sur lé Centre ; en France : Bordeaux, 10 ; Lorient, 4; Biarritz, Rochefort, 2; Nantes, 1. Temp, du matin :
- Féroé, 9°; Paris, 16; Alger,. 21 ; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : _ 190,2 (normale : i4°,8). r~- Le 29. Baisse lente sur le S.-O. : Gascogne, Toulon, 708'; fortes pressions'sur - le - N- ‘:r Ghristiansund, 775 ; Riga, 774. Pluies sur le S.-O. ; en France : pointe de la Coubre, 39; Clermont-Ferrand, i5; Limoges, 8; Port-Vendres,. 4; Marseille, 1. Temp. du matin : Bodoe, 70; Paris, 17; Alger, 21; Puy de Dôme, 9 ; moyenne à Paris : 190,2 (normale : i4°,9). — Le 3o. Minima sur le Centre de la
- France et le golfe de Gênes : Clermont-Ferrand, 769 ; Gênes, 756; fortes pressions sur l’Espagne et la Scandinavie : la Corogne, 769. Pluies sur le S.; en France : Perpignan, 33; Toulouse, 12; Clermont-Ferrand, Toulon, 8; Charleville, 2. Temp. du matin : Vardoe, 3°; Paris, 16; Alger. 19; Puy de Dôme, 10; moyenne à Paris : 18°,3 (normale : x5°). — Le 3i. Zone de basse pression sur le S. et le Centre : Italie, 756; Valentia, 760; Bodoe, 775. Pluies sur l’O. et le S.; en France : Clermont-Ferrand, Lorient, 49; Gap, Marseille, 5 ; Toulouse, Nancy, 1. Temp. du malin : Vardoe, 2°; Paris, 16 ; Alger, 21; Pùy de Dôme, 8 ; moyenne à Paris : x8°,5 (normale : i5°,i). — Le xer juin. — Pression voisine de 760 sur le S. ; fortes px-essions sur le N. et l’E. : Stockholm, .774. Pluies .sur le Centre et. le S. ; en France : Belfort, 34; Gap, 19; Perpignan, 8;.Besançon, Limoges, 5. Temp. du matin : Arkhangel, 3°; Paris, 17; Alger, 21; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : i9°,i (normale : ig°,2).:-— Le 2. Pression générale élevée : Scandinavie, N- de l’Allemagne, 770 et au-dessus. Pluies sur le S.; en France : Nantes, 13 ; Belfort, 12; Clermont-Feri'and, 9; Lyon, 8; Biarritz, 1. Temp. du matin : Vardoe, 8°; Paris, 16; Alger, 20; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris'-. i7°,9 (normale : ï5°,3). — Phases de la Lune : Premier Quartier le 3, à 10 h, i3 m. dix soir.
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- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : t2o, "Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est Interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l'indication d'origine.
- N° 1986 — 17 JUIN 1911
- INFORMATIONS
- SUPPLÉMENT
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- Matière obscure dans l’espace. — L’idée de l’existence d’une matière obscure répandue dans l’espace est assez ancienne ; elle semble trouver une confirmation de plus én plus grande dans les photographies obtenues aux très grands instruments, notamment au réflecteur de i,5o m. de l’observatoire du Mont-Wilson. Il semble, d’ailleurs, qu’il n’y ait auéune raison pour que toute la matière contenue dans l’espace soit lumineuse, il est même probable que la matière brillante est une exception. Comme exemples de corps obscurs, nous connaissons avec certitude les'planètes et leurs satellites et lès météorites dont l’ensemble constitue un écran absorbant d’une certaine importance, en raison de leur nombre immense. Mais il semble, en outre, exister sur le ciel des régions où serait accumulée une matière sombre, des sortes de nébuleuses obscures qui nous cacheraient tout ce qui existe derrière. C’est ainsi que M. Innés, dans la circulaire n° 5 de l’observatoire du Transvaal, suggère que le vide apparent d’étoiles visible près de l’étoile variable S de la Couronne australe peut être dû à une telle matière obscure. D’une part, aucune étoile n’est visible dans le champ de 25' du réfracteur de 0,225 m. et, d’autre part, on observe une différence de teinte en passant de cette région obscure aux régions stellaires environnantes. En 1899-1901, l’étoile de 10° grandeur Cor. D.M. — 36°,i32o8 était notée par M. Innés comme « non vue ».0r, en janvier 1909-1910, M. Wors-ley la vit avec un éclat compris entre la iic et la 12e grandeur. Il est possible qu’elle soit variable, mais comme elle est juste au bord de la région sombre en question, M. Innés pense que le milieu obscur a pu s’étendre vers 1899 au point de couvrir l’étoile, et, depuis, ce milieu se déplacerait en là découvrant. Des photographies à très longues poses de cette région méritent d’être prises fréquemment; leur comparaison stéréoscopique révélera peut-être un déplacement du bord de la région obscure, ce qui serait d’un très haut intérêt en nous fixant d’une manière presque certaine sur l’existence de tels écrans célestes.
- ntudes des courants de l’Atlantique nord déduites de la dérive des épaves flottantes. — Les épaves des navires abandonnés en mer fournissent de très précieuses indications sur l’allure des courants ; elles présentent sur les bouteilles un double avantage : i° elles subissent moins l’influence du vent et renseignent mieux sur les courants parce qu’elles plongent dans des eaux plus profondes; 20 comme les navires qui passent en repèrent soigneusement la position, il est plus facile d’établir leur itinéraire,* et par suite, la marche des eaux qui les entraînent, qu’ayec les bouteilles, dont on ne connaît que le point de départ et le point d’arrivée. D’après un récent travail des Pilot Charts américaines, interprétées par M. Hautreux, on peut tirer de la dérive de 157 carcasses de navires observée au cours de 23 années (1886-1909) les conclusions suivantes : les courants appelés courant des Canaries, courants nord équatorial
- et Gulf stream constituent par rapport à la mer des Sargasses un véritable circuit fermé. Le Gulf stream proprement dit, une fois qu’il a quitté la côte américaine au cap Hatteras, ne se dirige pas, comme les cartes l’indiquaient, vers le nord-est et vers l’Europe, mais vers l’est et les Açores. Parvenu près de ces îles il subit l’influence des vents du Nord et s’infléchit au sud-est et au sud. Les courants tièdes qui effleurent les côtes d’Irlande et de Norvège ne sont que des prolongements adventices du Gulf stream devant leur origine aux vents d’Ouest et du Sud-Ouest et non pas à la masse des eaux qui proviennent des abords de la Floride. Le parcours des épaves révèle en outre un fait que nulle carte . ne signale : l’existence d’un contre-courant du Gulf stream situé sur sa rive droite entre les Bermudes et les Bahamas, se dirigeant vers le sud-ouest avec une vitesse variant de 4 à fe milles en vingt-quatre heures. La marche de ces courants est plus compliquée qu’elle ne paraît : elle ne s’opère pas de manière continue, les coups de vents et les bourrasques sont cause de déviations considérables, d’arrêts, de reculs qui causent des zigzags très compliqués. Aussi la vitesse de mouvement des eaux est-elle beaucoup plus grande que ne le feraient croire les bouteilles flottantes ; dans le centre de l’Atlantique nord elle a été pour les épaves de navires quatre à cinq fois supérieure à celle qu’on déduisait des petits flotteurs. Cette vitesse est variable suivant les saisons. Autour de la mer des Sargasses elle est minima en hiver et maxima en été. Pour le Gulf stream elle oscille aux abords du cap Hatteras entre 10 et 70 milles dans le centre nord de l’Atlantique la moyenne est de 18 milles avec des minima de ïo et des maxima de 3o milles. Le courant nord équatorial se meut à raison de 10 milles en hiver et de 20 milles en été. Ainsi la plus grande vitesse se produit au moment du déplacement des alizés vers le nord (Mouvement Géographique, 7 Mai).
- L’hydrogène aéronautique. — Dans notre n° 1981, i3 mai 1911, nous avons signalé le procédé de préparation de l’hydrogène qui consiste à produire du gaz à l’eau (mélange d’hydrogène et d’oxyde de carbone) et à séparer les constituants de ce mélange au moyen de l’air liquide. L’oxyde de carbone bout en effet à — igÔ0 C. tandis que le point de liquéfaction! de l’hydrogène est beaucoup plus bas —253° C. Le Journal fur Gasbeleuch-tung donne4 quelques détails complémentaires sur ce procédé qui, après les travaux de MM. Franck, Càro et Linde, est aujourd’hui exploité par la Berlin-Anhaltische Maschinenbau A. G. Le procédé brut donné de l’hydrogène à 97,5 pour 100 de pureté; une purification ultérieure amène le gaz à 99,5 pour 100 de pureté. On commence par débarrasser le gaz à l’eau de son acide carbonique, celui-ci facilement congelable produirait des troubles dans les conduits réfrigérés ; on l’absorbe par la potasse. On sépare ensuite l’oxyde de carbone au mpyen de l’air liquide produit dans une machine Linde. Le prix de vente- du mètre cube d’hydrogène pur à
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- INFORMATIONS
- 99,5 pour ioo ainsi produit est compris entre : otr,i3 et orr,i6. L’hydrogène à 97 pour 100 seulement peut être vendu' ofr,12.
- Le chien simulateur. — Voici une curieuse observation sur le chien, qui nous est transmise par un ami, de bonne foi et bon observateur. Notre ami se promenait dimanche 4 juin de grand matin, à Vincennes, rue de Montreuil. Deux Voitures de promeneurs passèrent à côté de lui, marchant assez vite. Elles étaient accompagnées, à pied, d’un beau chien grillon à poil jaune. Tout à coup le chien, qui se trouvait un peu sur le côté d’une des deux voitures, et que notre ami regardait, s’étendit brusquement sur le sol, et se mit à battre l’air de ses pattes, tout en gémissant et hurlant comme un blessé. La suite se devine. Les gens de la voiture arrêtèrent-,' descendirent, s’empressèrent auprès de l’animal, le plaignirent d’avoir été maladroitement blessé ou écrasé par leur voiture, et aü lieu de lui laisser continuer la route à pied, le prirent avec eux. Or notre ami affirme que sans aucun doute l’animal n’avait été ni touché ni même frôlé par la voiture, sur le côté de laquelle il était mais à bonne distance. Il s’agit donc d’une ruse, d’une simulation, d’un mensonge parfaitement caractérisés.
- Le Titanic. —- C’est le frère, presque jumeau, de V Olympic, ce gigantesque transatlantique de la White Star Line (N° 1958, 3 déc. 1910). Le Titanic, construit par MM. Harland et Wolff, à Belfast, vient d’être lancé. Il est en tout semblable à son aîné : longueur totale, environ 247 m. ; tonnage, 60000 tonnes environ. Le navire aura une vitesse modérée de 21 nœuds, mais sa capacité de transport sera beaucoup plus grande que pour les transatlantiques à grande vitesse; il pourra transporter : 73o passagers de première classe, 56o de seconde, 1200 de troisième, 63 hommes d’équipage, 322 chauffeurs et mécaniciens; 471 cuisiniers, domestiques, etc., et il sera installé d’une façon extrêmement confortable qui fera oublier aisément la lenteur relative du trajet.
- Le nouveau port de Buenos-Aires. — Le commerce avec la République Argentine a, comme on sait, pris, dans ces dernières années, une importance qui ne fait que s’accroître chaque jour et c’est par le port de Buenos-Ayres et de Rosario que se fait la plus grande partie du trafic international. Il y a une vingtaine d’années, des bassins à flot ont été établis à Buenos-Ayres, en bordure du fleuve, sur des terrains conquis sur celui-ci et un chenal d’accès a été creusé afin de permettre l’entrée de ces bassins aux navires à grand tirant d’eau, depuis les grands fonds de l’estuaire qui se trouvent à plusieurs kilomètres de Buenos-Ayres.
- Depuis quelques années, ces bassins à flot devenaient insuffisants et le Gouvernement argentin fit étudier divers projets d’agrandissement du port. A la suite de ces études, il vient de décider de construire à l’ouest de l’ancien port, comme le montre la figure, un nouveau port qui se composera, lorsqu’il sera terminé, de sept darses établies sur des terrains conquis sur la mer. Ces darses seront précédées d’un avant-port limité du côté de la mer par une digue et débouchant sur le chenal d’accès déjà existant. Pour le moment, on ne construira que les quatre premières darses indiquées sur la figure par des hachures. Les quatre darses donnent un déve-
- loppement de 5ooo mètres de quais sur lesquels seront construits des magasins occupant une surface totale de 45 hectares. Les dépenses sont estimées à 137 millions de francs et les travaux doivent être terminés en six ans. Adjugés à MM. Waltier and C°, de Londres, ces travaux sont dirigés par M. Liverey
- Voiturette automobile de course. — La voiturette-Grégoire représentée ci-dessous et qui doit prendre part à la coupe des voilurettes de Bologne est un type assez caractéristique de la nouvelle architecture de voi-
- tures de course ultra-rapides. On s’est efforcé de lui donner la forme d’un projectile parfait : surface lisse, sans angle, ne présentant aucun organe saillant, arrondie-à l’avant, effilée à l’arrière, de façon à offrir le maître-couple à peu près au premier tiers de la longueur de la voiture. Remarquer les roues à rayons d’acier.
- Les accidents de chemin de fer aux États-Unis^
- — Les Etats-Unis, qui aiment les records de tous genres, détiennent sans conteste celui des accidents de chemins-de fer. La statistique indique pour 1910 2948 voyageurs et i32 employés tués sur les voies ferrées des-États-Unis, 19380 voyageurs et 21002 employés sérieusement blessés.
- Le moteur Diesel. — Comme complément à l’article publié dans le n° 1936, ignov. 1910 dé La Nature sur le-moteur Diesel, nous croyons intéressant de faire connaître les résultats obtenus à l’usine électrique de la Goule à S' Imier avec des moteurs Diesel servant de-groupe de réserve en cas de manque d’eau pour les turbines hydrauliques. Le moteur Diesel a donné toute satisfaction et la rapidité avec laquelle ce groupe est prêt à fonctionner, ainsi que sa marche économique en ont fait un auxiliaire très précieux. Pendant l’année 191c ce groupe a fonctionné pendant 356 heures et fourni 52 808 kilowatts-heures. La quantité totale de pétrole employé a été de 17 170 kg et, si l’on en déduit i23okgpourle service d’entretien, la quantité réelle de pétrole employé a été de 15940 kg, ce qui représente une dépense de o,3o2 kg par-kilowatt-heure et de 0,224 kg par cheval-heure. Au prix de ofr,o8 le kilogramme de pétrole cela fai t revenir le prix du kilowatt-heure, pour le combustible seul, à ofr,025.
- La poliomyélite en 1910. — A la séance du 23 mai de l’Académie de médecine, M. le Dr Netter a étudié l’épidémie de poliomyélite apparue en France en 1909; pendant l’été de 1910 sa diffusion a été plus grande, De part et d’autre de la limite de l’Aube et de l’Yonne, on relève 18 cas de juillet à novembre 1910 dans une aire de (21 km sur 20). Dans les Basses-Pyrénées (Orthez) et les Landes, un foyer plus étendu et plus important a fourni une centaine de malades. Un troisième foyer (plus de 5o cas) occupait les provinces le Maine et i’Anjou. La contagion de la poliomyélite est certaine ; elle se transmet surtout par les sécrétions des fosses nasales et, comme la méningite cérébro-spinale,, elle est propagée par les porteurs de germes. Mais elle est infiniment moins contagieuse que les fièvres éruptives.
- Il n’en importe pas moins d’interdire l’accès aux écoles des malades, de leurs frèrés et sœurs ou camarades et désinfecter les fosses nasales. L’eau oxygénée, le menthol, le permanganate, l’aldéhyde formique ont une action efficace. La déclaration des cas de poliomyélite est nécessaire, cette.maladie devrait être soumise à la déclaration obligatoire.
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- Pl an du nouveau port de Buenos-Aires.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- *> Cyclisme - jt
- Pneumatique increvable. La caoutchoutine. —
- L une des causes de panne les plus fréquentes pour les •cyclistes, c’est la crevaison des chambres à air par les clous qui se trouvent sur la route. Au moindre petit trou qui donne passage à l’air, le pneu est à plat et il faut le démonter pour réparer. L’idéal serait évidemment de supprimer le pneu et de le remplacer par autre chose; mais outre que la question est fort difficile à résoudre, on peut se demandez' si les fabricants de pneumatiques ne font pas tout leur possible pour en retarder la solution ?
- Puisqu’il faut vivre avec la chambi’e à air, on a •cherché le moyen de la rendre invulnérable : bandes de protection, arrache clous, etc., c’est parfois efficace mais pas toujours. On a aussi imaginé de remplir la chambre d’un liquide visqueux qui reboucherait automatiquement les trous à mesure qu’ils se produiraient ; jusqu’à présent ces compositions n’ont pas eu de succès parce qu’elles avaient l’inconvénient de décoller les pièces, d’attaquer le caoutchouc et de rendi'e la chambre à air inutilisable au bout de peu de temps. La nouvelle composition qu’on nomme caoutchoutine américaine n’a pas ces inconvénients parce qu’elle ne contient pas de benzine. Nous l’avons trouvée l’an dernier au Concours des petits inventeurs, dit concours Lépine, en août 1910. Mais connaissant les inconvénients de ces sortes de produits nous n’avons pas voulu le signaler avant de l’avoir expérimenté. Voilà actuellement près d’un an que nous l’avons introduit dans une vieille chambre à air rapiécée montée sur la roue arrière •de notre motocyclette légère. Nous avons eu soin dès que le pneu a été remonté et bien gonflé d’y enfoncer une forte épingle et de la retirer; puis nous avons roulé et fait depuis plusieurs centaines de kilomètres ; malgré son. trou la chambre à air 11e s’est pas dégonflée.
- Nous pensons donc rendre service aux cyclistes en leur signalant ce produit, qui leur évitera probablement la fâcheuse panne. Il faut seulement avpir soin de s’as-sui'er que la chambre à air est plutôt trop grande que trop petite, car dans ce dernier cas elle se dilate quand •on la gonfle et aucune composition visqueuse ne peut obtuz'er le moindre trou d’aiguille. Si au contraire le caoutchouc reste dans des conditions normales malgré la pression, l’obturation se fait sûrement et immédiatement. — En vente à la Sté la Caoutchoutine Américaine, à Chatellerault.
- Transport
- Le transport des animaux aquatiques. — Les
- aquariums des grands instituts scientifiques ont un inté-
- L’introduction de l’oxygène dans les bocaux destinés au transport des poissons.
- rèt évident à échanger leurs échantillons. Les transports . souvent à grandes distances qu’entraînaient ces échanges ne pouvaient jusqu’ici se faire sans l’aide de dispositifs d’aération appropriés, surveillés par un assistant spécial.
- M. Emile Gundelach a imaginé un nouveau procédé qui permet le transport des animaux aquatiques vivants dans des vases fermés remplis en partie d’oxygène. L’efficacité de ce procédé vien* de subir une intéressante
- Une expédition de poissons on vases remplis d’oxygène,
- épreuve lors d’un récent transport tr-ansatlanlique entre l’aquarium de New-YoYk et l’habitation de M. Gundelach, à Gehlberg, en Allemagne.
- Les échantillons choisis pour ce transport (poissons, échinodermes, écrevisses, crabes, etc.), ayant été introduits dans des vases de verre de 3 litres chacun remplis d’eau, ces vases, ceux-ci renversés dans une cuve pneumatique ont été l'emplis, à un tiers environ d’oxygène, puis solidement bouchés et enfin expédiés.
- Malgré la durée très considérable de ce transport (9 jours), les animaux aquatiques expédiés par ce procédé si original sont parvenus sains et saufs à leur destinataire. Il est vrai qu’un poisson tropical exposé par mégarde à une température trop basse n’a survécu qu’un jour aux fatigues du voyage et qu’une perche bleue, approvisionnée insuffisament d’oxygène a succombé également le lendemain de son arrivée. Mais toutes les autres espèces avaient parfaitement supporté ce voyage, fait sans la moindre nourriture, et après cette longue captivité, ont paru se trouver fort à leur aise dans les aquariums qu’on leur avait réservés.
- *> Mécanique
- Les échafaudages ambulants. — Lors des récents travaux d’élargissement de l’entrée du port de Peter-head, de l’installation du nouveau môle (en béton) à Whitby et de l’approfondissement du port de guerre à Douvres, les entrepreneurs, M. W. Hill et Cis, à Westminster, Londres, se heurtaient à de graizdes difficultés dans les choix des échafaudages. Vu l’extrême violence des vagues, ces échafaudages, destinés à porter tous les outils et machines, devaient en effet présenter une résistance mécanique très respectable; d’autre part; les échafaudages stationnaires auraient dérangé outre mesure la navigation si animée dans ces parages. Comme l’emploi de plongeurs munis de perforatrices sous-marines était à son tour peu pratique, les entrepreneurs adoptèrent un nouveau type d’échafaudage.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Ces échafaudages présentent cette particularité de pouvoir se déplacer d’une allure qui, mécaniquement parlant, repose sur le même principe que celle des organismes vivants. Ils se composent, en effet, chacun de deux cadres cloisonnés portant chacun quatre pieds allongés. Chaque système de quatre pieds est susceptible de supporter, à lui seul, le poids tout entier de l’échafaudage, les autres pieds, soulevés du sol, se déplacent dans une direction ou l’autre. Ces pieds sont montés, aux angles des cadres, dans des guides verticaux ; les deux cadres sont disposés l’un à l’intérieur de l’autre.
- L’échafaudage comporte enfin un troisième cadre rec-
- Un échafaudage ambulant à Douvres.
- tangulaire, qui se déplace à l’intérieur du grand cadre et à l’intérieur duquel se meut le petit cadre. Ce cadre intermédiaire est muni, aux deux extrémités, de rouleaux roulant sur les poutres du cadre extérieur ; il est assez fort pour supporter le poids de l’un quelconque des deux cadres intérieur et extérieur. Ses côtés forment des poutres traversant le cadre extérieur et qui constituent les voies de roulement des rouleaux du cadre intérieur. C’est ainsi qu’on réalise le mouvement en deux directions, le cadre intermédiaire se déplaçant sur le cadre extérieur suivant une direction donnée et le cadre intérieur, sur le cadre intermédiaire, suivant
- La construction du môle de Douvres au moyen des nouveaux échafaudages.
- une direction perpendiculaire à celle-ci. Le déplacement de l’échafaudage dépend donc de la différence de grandeur des cadres intérieur et extérieur.
- ^ Pour faire comprendre le fonctionnement de ce dispositif, supposons que les deux systèmes de quatre pieds soient au commencement au contact *du sol, après quoi les quatre pieds intérieurs ayant été soulevés, le cadre intérieur qui les supporte est déplacé longitudinalement ou transversalement. Aussitôt que le cadre intérieur a atteint la nouvelle position voulue ou la limite de déplacement correspondant à une direction donnée, ses pieds ayant été rabaissés, ceux du cadre extérieur sont relevés à leur place. Ayant ainsi perdu contact avec le sol, le cadre extérieur est à son tour libre de se mouvoir longitudinalement et, le cas échéant, transversalement par rapport au cadre intérieur, lequel, pour le moment, supporte le poids tout entier.
- *>> "Photographie
- Conservation des plaques autochromes. — On sait que plus une émulsion est sensible, moins elle se conserve et surtout si elle est panchromatique, c’est-à-dire capable de s’impressionner sous les différentes radiations du spectre. C’est le cas de l'émulsion qui recouvre les plaques autochromes et jusqu’à présent on ne pouvait obtenir de bons résultats avec des plaques dont la fabrication remontait à plus de trois mois. En outre on devait, pour protéger la plaque sensible qui, comme on sait, se place du côté du fond du châssis, mettre un carton noir contre cette couche; or, au bout de peu de temps, ce carton attaquait l’émulsion en occasionnant un voile. Il y avait donc intérêt à ne charger ses châssis qu’au moment de les utiliser. Tout cela est changé maintenant grâce à un nouvel enduit noir découvert par MM. Lumière pour le carton protecteur; non seulement cet enduit ne nuit plus à la couche sensible, mats il la conserve ! A tel point que les fabricants ont adopté un nouveau mode d’emballage dans lequel chaque plaque porte, contre l’émulsion, son carton protecteur. Il en résulte, d’après MM. Lumière, qu’on peut compter sur cinq ou six mois de conservation, ce qui est plus que suffisant ; mais ce qui est surtout à retenir c’est qu’on peut charger ses châssis à l’avance, ce qui, pour le voyage, offre de grands avantages.
- En outre, les plaques deviennent très faciles à manier, puisque l'émulsion se trouve maintenant protégée des deux côtés; on peut les prendre dans le paquet entre les doigts, et de plus elles risquent beaucoup moins de se voiler pendant le chargement et le déchargement des châssis, puisque la couche sensible ne peut être atteinte directement par la lumière.
- Chauffage
- Le Caloribus. — L’éternelle question du chauffage des appariements n’est pas sans stimuler les inventeurs qui apportent fréquemment des solutions nouvelles. Le Caloribus (chauffage au pétrole) est l’une des plus nouvelles-et des plus intéressantes. Il concurrence d’une manière très intéressante les poêles et cheminées à combustion lente ou vive, surtout en province où le prix du liquide est peu élevé. Dans un socle cylindrique A, en tôle, est placée une lampe à pétrole ordinaire surmontée d’un tube conduisant les gaz à la partie supérieure du poêle qui forme radiateur. L’air chaud monte dans le tube central C qui constitue à la fois la cheminée et le premier élément du radiateur ; il passe ensuite par le tube E dans le second élément D et par le tube E' dans le troisième élément d’où ils s’échappent dans la cheminée. La chaleur de combustion est presque entièrement absorbée par les radiateurs de sorte que le tuyau de sortie est presque froid.
- Cet appareil très simple et très hygiénique ne laisse pénétrer dans la pièce aucun gaz émanant de la combustion et il présente, sur les appareils à combustion vive, l’avantage de ne produire aucune poussière. Quant à ceux à combustion lente, on sait qu’il y a toujours à craindre les dégagements d’oxyde de carbone. La lampe contient i litre et demi de pétrole (il est préférable de brûler un pétrole raffiné) qui suffisent pour chauffer modérément une pièce. Par .les grands froids la consommation serait certainement augmentée ; néanmoins on peu t toujours obtenir une température très régulière de i5 à 16° dans une pièce de dimensions moyennes. L’appareil étant portatif peut être transporté d’une pièce à une autre et sa construction élégante lui ouvre les portes des salons eux-mèmes. — Son prix est de 140 fr. Il est construit par M. Martinot, 18, r d’Orléans à Neuilly-sur-Seine.
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- VARIÉTÉS
- Le nouveau dirigeable anglais. — La destruction du dirigeable type Lebaudy, vendu récemment au Gouvernement anglais, est d’autant plus sensible à nos voisins qu’ils comptaient le voir figurer au programme des grandes fêtes.navales qui marqueront le mois prochain le couronnement du roi Georges Y. Il est certain maintenant que le dirigeable construit par MM. Yickers le remplacera, puisque le gigantesque aéronat vient d’être lancé avec succès à Barrow. Notons que le plus profond secret avait été gardé autour de ce dirigeable,
- Le dirigeable sortant de son hangar.
- désigné officiellement sous le nom de H. M. naval airskip n° i. Nous ne possédons à son sujet que des chiffres publiés récemment par M. Frederick T. Jane, dans son opuscule Ail the World’s Airships. Ses dimensions sont les suivantes : longueur 169 m., diamètre maximum, i5,85 m., volume, 706 33o pieds cubiques. Il peut enlever 21 tonnes et marcher à la vitesse de 37 km à l’heure. Il est mû par 2 moteurs Wolseley à 8 cylindres, en tout 3oo chevaux.- Il est armé de 3 hélices : une grande, placée sur le moteur arrière, en arrière de la nacelle, et deux autres plus petites placées de chaque côté de la nacelle-avant. Il est muni de deux catégories d’appareils de direction : i° des élévateurs,
- r -.... -»
- Le hangar de Barrow.
- consistant en deux ailes triplanes placées ae cnaque côté sous l’avant, et en deux autres ailes à biplan placées de chaque côté à l’arrière des nageoires horizontales ; 2° deux gouvernails verticaux, consistant en deux ailes triplanes, placées l’une au-dessus, l’autre en dessous de la poupe. La charpente rigide est constituée par un filet fabriqué de duralumin, alliage d’aluminium récemment inventé. L’enveloppe extérieure est faite d’une étoffe de soie imprégnée d’un enduit appelé ioco, qui est un secret de fabx-ication, et qui retiendi’a l’hydrogène échappé des 17 ballonnets contenus dans le dirigeable. La moitié supérieure de l’enveloppe est peinte
- gris d’argent, l’autre moitié, jaune clair. Cet arrangement diminuera, croit-on, l'expansion ou la contraction de l’hydrogène dans les ballonnets. Des baguettes de duralumin pendent du filet métallique et supportent
- La bouée d’attache.
- la nacelle proprement dite, réservée aux officiers et à l’équipage, et les 2 gondolas, où sont installés les 2 moteurs. La nacelle occupe le milieu, tandis que les gondoles sont placées vers les deux extrémités du navire aérien. On ajoute que ce premier ballon, qui reviendra, après complet achèvement, à 1 100000 fr. .servira d’école d’entraînement pour les équipages des dirigeables qui seront
- Espace réservé à l’ancrage du ballon.
- mis aussitôt en construction, après son lancement.Nou avons reçu en dernière heure plusieurs photographies qui montrent l’aéronat sorti enfin de son garage. Par excès de précaution, les constructeurs avaient réquisitionné 3oo marins pour le sortir du garage et l’amener à flot dans le Dock Cavendish. Signalons une intéressante innovation, qu’illustre une de nos photographies. La bouée d’attache supporte un mât d’acier muni d’une voile en filet qui a pour mission de diminuer la pression du vent. La bouée tourne dans le sens du vent, de sorte que le ballon, espère-t-on, se présentera toujours face au vent, pendant l’ancrage.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- La courroie d’éclopé. — Un soldat doit, comme un chasseur, avoir, suivant le proverbe, bon pied, bon œil : bon œil pour apprécier les distances au tir, bien viser un but, se tenir en garde contre les surprises et les embûches; bon pied, pour résister aux fatigues des marches forcées non seulement sur les roules, mais dans les terres labourées, détrempées par la pluie. Si l’infanterie doit rester la reine des batailles, c’est à la condition que toutes ses unités réalisent plus ou moins complètement ce desideratum. Le bon pied est de première nécessité. Mais souvent il est modifié par le port d’une chaussure mauvaise, serrant trop, qui écorche la peau, détermine une érosion, une plaie qui fait du meilleur marcheur un éclopé. La chaussure du soldat réclame la perfection comme solidité et comme confort, s’adaptant bien au pied, ne serrant pas les tissus, laissant de l’aisance sans frottement. J’ai indiqué jadis (Voy. La Nature, I, p. 37, 1894) le modèle qui paraît réunir les meilleures conditions.
- En dépit d’un choix judicieux, il arrive à des recrues, à des réservistes d’avoir des accidents légers dès la première étape; la chaussure est dure, mal brisée, mal adaptée au pied et, au bout de quelques cents mètres, le pauvre diable ne peut suivre ses camarades; c’est un éclopé qui réclame la voiture. Le capitaine Gallois a eu l’idée de remédier à ces accidents par un moyen très simple que le D' Coindreau, médecin-major du 99e de ligne, vient d’expérimenter avec un plein succès. Il consiste tout simplement dans l’addition d’une courroie qui enlace le pied et lui donne un soutien, un aide qui remédie aux vices de, la chaussure. C’est une courroie en cuir souple, mais résistant, de 3 mm d’épaisseur, sur i5 mm de largeur, longue de 70 à 80 cm,
- On la passe, comme un sous-pied, en avant du talon, à peu près par son milieu, puis on entrecroise les deux chefs sur le dos du pied, l’un revenant en passant en arrière du brodequin, au-dessus du contrefort, rejoindre l’autre sur le côté externe du pied en avant de la cheville où on le boucle. La courroie décrit ainsi un huit de chiffre complet, elle doit être serrée assez fortement
- mais sans excès ; elle ne doit pas appuyer sur les boulons ou les crochets du brodequin, car la pression deviendrait intolérable et la courroie serait plus nuisible qu’utile.
- Le Dr Coindreau a mis en pratique ce petit système chez une quinzaine de soldats qui souffraient d’ampoules ou de petites excoriations. En quatre à cinq jours de marche avec la courroie, ces plaies étaient cicatrisées. Chez un réserviste qui avait de l’œdème du pied par suite d’une entorse ancienne, le port de la courroie le soulagea tellement qu’au bout de quatre jours la chaussure s’était bien adaptée à la forme du pied et il pouvait supprimer sa bande de cuir. Tous ces éclopés, dit M. Coindreau, ont pu continuer à marcher, grâce au port des courroies, tout en faisant une moyenne de plus de 20 km par jour, presque sans être incommodés parleurs blessures ; ils eussent été immobilisés sans la protection de cette bande.
- A quoi peut-on attribuer ce résultat assez inattendu, d’un pied devenu plus alerte, même avec une excoriation, par l’adjonction d’une simple bande serrée. En immobilisant plus ou moins complètement le pied dans la chaussure, la courroie diminue et peut même supprimer les mouvements de frottement, de glissement, origine de ces plaies. Plus la chaussure est lâche, trop large ou mal ajustée, plus facilement se produisent ces petits inconvénients. On peut supposer aussi que cette pression un peu continue modifie en bien la conformation de la chaussure, la moule, si on peut dire, sur la forme du pied et la fixe dans une position convenable et qui devient durable, puisque beaucoup de ces éclopés ont pu, après la suppression de la courroie, reprendre les marches avec le même brodequin. La courroie fait l’office de la bande crépon sur un pied atteint d’entorse, avec gonflement; une fois bien bandé, bien serré, le pied n’est plus douloureux. Quelle que soit l’interprétation de ces faits, ils sont réels ; et nos petits troupiers auront dans la courroie Gallois un excellent moyen de remédier aux accidents de la marche ou même de les éviter. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- Comment il faut peindre les radiateurs. — Des
- expériences intéressantes ont été faites au Laboratoire de l’Université de Michigan, afin de déterminer l’influence de diverses espèces de peintures, vernis, sur le rendement des surfaces chauffantes des radiateurs. D’après le résumé de la Revue industrielle, il en résulte que la quantité de chaleur transmise, et par conséquent le rendement est indépendant du nombre de couches de peinture et ne dépend que de la nature de l’enduit de la dernière couche appliquée, les couches intermédiaires ne paraissant avoir qu’une influence insignifiante sur l’émission de la chaleur.
- La nature même du liquide dans lequel la couleur métallique est dissoute a une certaine influence sur la quantité de chaleur transmise.
- En général les matières les plus défavorables au rendement du radiateur sont celles à base de bronze de cuivre et d’aluminium; les meilleures sont les différentes sortes d’émail à froid.
- Un autre facteur jouant un rôle important dans la transmission des calories c’est l’état hygrométrique de l’air; plus ce dernier est humide, plus le rendement est faible, ce coefficient de transmission variant de o à 10 pour 100 entre le maximum et le minimum.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abonclancè de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. —• M. L. Ricaut,, à Villemo.mble. — Voyez le petit Guide pratique du jardinage, par Mottet. Prix : 3fr,5o. Librairie ae la Maison Rustique, 26, rue Jacob, Paris. Vous trouverez dans la Biblio-
- thèque du Jardinier, même librairie tous les ouvrages spéciaux qui pourront vous être nécessaires.
- M. L. D., ingénieur, rue de Belleville, Paris. — 10 Pour distillation des grains, betteraves, pommes de terre, etc., en vue de l’extraction de l’alcool, consulter les ouvrages suivants : L’Industrie de la distillation, par P. Guichard, 5 fr. ; Industries agricoles de fermentation, par E. Boullanger, 5 fr. ; librairie Le Vasseur et Cio, 33, rue de Fleuras, Paris; Distillation de la betterave,, de la pomme de terre, des racines féculentes, etc., par Larbalétrier, 3 fr. ; Distillation des
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- BOITE AUX LETTRES
- grains et des mélasses, par F. Malepeyre et Alb. Lar-balétrier, 5 fr. ; librairie encyclopédique, Mulo, éditeur, 12, rue Hautefeuille, Paris; Traité complet de l’art delà distillation, par Dubrunfault, 25 fr. ; librairie Coulet, 5, Grand’Rue, Montpellier; Traité théorique et pratique de la-fabrication de l’alcool, par J. Dejoughe, 3 volumes, 4o fr. ; librairie Dunod et Pinat, 47> quai des Grands-Augustins, Paris; La Distillation, par Ernest Sorel, 2fr,5o; La rectification de l’alcool, par le même, 2fr,5o; La fabrication de l’alcool, par J.-Paul Roux : Distillation des grains, i vol., 5 fr. ; Distillation de la betterave, i vol., 3 fr. ; Distillation des mélasses, i vol., 3 fr. ; Traité de la distillation des produits agricoles et industriels,'par Fritsch et Guillemin, 8 fr. ; Ze.s- appareils de distillation et de rectification, par Barbet, 5 fr. ; librairie Masson et Cie, 120, boulevard Saint-Germain, Paris; Distillation, par Charles Stammer, 10 fr. ; Manuel pratique de la fabrication des alcools, par Robinet et Canu, 3 fr. ; librairie Bernard Tignol, 53 bis, quai des Grands-Augustins, Paris; — 20 Pour la préparation des vins de fruits, voici des ouvrages traitant la question : Vins de fruits et boissons économiques, par F. Malpeyre, 3 fr. ; Livre du vigneron, fabricant de cidre, poiré et autres vins de fruits, par Mauny de Mornay, itr,q5; librairie Mulo, précitée; La fabrication
- des liqueurs, par J. de Brévans, 4 fr. ; librairie Le Vasseur, précitée; Traité de la fabrication des boissons économiques et liqueurs de table, par Léon Ivrebs, 4 fr. ; Guide pratique du distillateur et fabricant de liqueurs hygiéniques, fruits à Veau-de-vie liqueurs de ménage, etc., par Edouard Robinet, 5rr,76', Traité de la fabrication des liqueurs, fruits à Veau-de-vie et au sucre, sirops, conserves, vins de liqueurs, etc., par Duplais, 17fr,5o ; librairie Coulet, Montpellier; Boissons économiques (vins de fruits frais, cerises, prunes, frambroises, groseilles, etc.), par E. Rigaux, ifr,5ô; librairie Bernard Tignol, précitée ; — 3° Pour le matériel de distillation; ou peut s’adresser aux maisons suivantes : Barbier et Le Clézio, 46. boulevard Richard-Lenoir, Paris ; Bachelier, y3, rue Victor-Hugo, Alfortville (Seine) ; Bourland, xo, rue de la Folie-Regnau'lt, Paris; Bréhier et Cie, 5o, rue de l’Ourcq, Paris; Derov, 77, rue du Théâtre, Paris; Déon, 202, rue de la Convention, Paris; Egrot, a3, rue Mathis, Paris; Faitot, à Maisons-Alfort (Seine); Kretzschmar, à Soissons ; Rolland, 127, Chaussée Saint-Pierre, Amiens; Senet, 16, rue Claude-Vellefaux, Paris ; Wauquier et C‘e, 69, rue de Waremme, à Lille.
- M. J. Brinskes, à Nilverduns (Hollande). — Voyez La Nature, n° 1594. du 12 décembre 1902, p. 28 et n° 1616 du 14 mai 1904, p. 381.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Essais d’électrification des lignes de la Cie P.-L.-M. : Jacques Boyer. — La musique chez les Chippcways, par J.-P. Lafitte.
- — L’aviation en juin 19x1, par Lucien Fournier. — Le régime du corps, de maître Aldebrandin : Dr A. Cartaz. — Académie des sciences : Cu. de Villedeuiu. — L’élovago de l’autruchc en France : P. Ciiaron.
- Supplément, — Les comètes qui s’eu vont. — Difficultés rencontrées par les expéditions astronomiques. — Le moteur marin Diesel au Canada. — Gaz des gisements allemands de potasse de Stassfurt. — La lutte contre les parasites de la vigne. — Un signe de la scarlatine. — Pour peindre les surfaces de ciment.
- — L’imperméabilisation des draps d’uniforme de l’armée par l’acétate d’alumine.
- Description géométrique détaillée des Aipes françaises, par Paul Helbronner. T. Ier, in-40, 5o8 p., 5 pl. et 18 panoramas. Paris, Gauthier-Yillars (19x0, paru en 1911). Prix : 100 francs.
- Le début de cette supei'be publication correspond aux cinquième et sixième campagnes géodésiques de l’auteur (1907 et 1908) ; une introduction générale expose comment M. Helbronner a conçu et exécuté un travail tout personnel sur une matièi'e que n’avaient abordée jusqu’ici que les géodésiens officiels à savoir la mesure de précision des Alpes. L’ensemble, monumental, comprendra 8 à 10 volumes. Le premier décrit l’organisation préparatoire, les opérations sur le terrain et les calculs mathématiques de compensation graphique et analytique. La précision des observations de M. Helbronner est telle que, sur Un enchaînement de plus de i5o km, la position absolue des points géodésiques est exacte à quelques centimètres près. Les côtés d’aboutissement communs aux triangulations suisse et italienne ont concordé avec la chaîne méridienne de Savoie avec un écart de moins d’un cent millième de la distance. (De la Dole au Mont Tendre pour 25 km entre les signaux, il y a i3 centimètres entre les chiffres de l’auteur et du service topographique fédéral suisse.) Le volume a reproduit 18 magnifiques panoramas longs de 2,40 m. chacun, développant en 10 épreuves le tour complet d’horizon des principaux sommets occupés. La géographie physique, la glaciologie et la géologie trouveront les plus précieux renseignements dans cette magnifique série dont certains horizons ont jusqu’à 200 km de rayon. D’ailleurs ces panoramas ont été publiés à part par les soins de la section Lyonnaise du Club Alpin au prix de 33fr,5o l’album, pour les alpinistes et géographes qui ne tiendi-ont pas
- à. la partie mathématique de cette oeuvre considérable. Il importe de donner la liste de ces admirables vues circulaires, qui représentent au complet nos Alpes françaises de Savoie et du Dauphiné, surpassant l’œuvre jadis entreprise par M. Civiale, et .sont d’une exécution en similigrave absolument remarquable : i°Goléon, 34^3 m. ; 20 Thabor, 3181 ; 3° Bre-quin, 3194; 4° Aiguille de Péclet, 3566; 5° Dent Parrachée, 3711 ; 6° Dent de Burgin 2744; 7° Grande Casse, 3861 ; 8° Cheval Noir, 2834; 9° Belle Côte, 3421; io° Mont Jovet,\2563; ii° Sommet de l’Aiguille Rouge, 3237 ; 120 Contrefort Nord de l’Aiguille Rouge, 2986; i3° Roignais, 3ooi ; i4° Mont Joly, 2527;
- i5° Brévent, 2525; 160 Pointe Percée, 2752; 170 Buet, 3o4x ; 180 Dent d’Oche, 2225 m.
- La France inconnue, par J. Dorange. Société d’éditions artistiques de tourisme et sport, 162, rue de Vaugi-rard. Paris. Il y aura 18 vol. in-40 publiés à 108 fr. comptant, 120 à terme, et 180 fr. chacun avec 117 gravures dans le texte, 2 héliogravures hors texte, 2pl.hors texte, en trois couleurs et 1 carte au 1 3oo 000e en trois couleurs»
- C’est un complément des sites et monuments du Touring-Club, œuvre Originale et inédite, dont l’objet consiste à révéler aux touristes les merveilles délaissées, ou peu connues, dont abonde la France et dont jusqu’ici l’accès n’était qu’insuffisamment ' indiqué. Deux volumes (Sud-Est) sont parus. Le premier, de l’Italie au Verdon nous fait voir : de Menton et de Nice au col de Tende, le Var, le Colomb et la Vaïre, la Yésubie, Vallée de la Tinée, L’Estéron, Le Loup, Dans l’Estére'l, La Siagne, Les gorges du Verdon, L’Argens. —Le second volume (la Provence romaine) est consacré aux Maures (de Fréjus à Hyères), à la Sainte-Baume, au delta du Rhône, aux Baux, à la Basse-Durance. L’exécution est luxueuse. Les belles gravures montrent en effet d’admirables recoins trop peu connus et le texte est heureusement mêlé de renseignements pratiques et de récits instructifs et distrayants. 1
- Les lois expérimentales de l’aviation, par Alex. Sée.
- 1 vol. 348 p. illustré, librairie aéronautique, 4°> rue de Seine. Paris. 1911. Prix : 7,r,5o.
- Cet ouvrage commence par une synthèse critique excellente des travaux expérimentaux relatifs à l’aviation; il applique ensuite les lois qui s’en dégagent à l’étude dynamique de l’aéroplane ; l’auteur propose, pour la résistance de l’air sur les surfaces courbes, de nouvelles formules, perfectionnement de celles de
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- Soreau, et qui paraissent donner des résultats bien d’accord avec la pratique quotidienne. Il établit également une nouvelle théorie, très personnelle, de l’hélice propulsive ; enfin il expose l’état actuel de ses connaissances sur le vol des oiseaux, et il y défend la théorie originale et très vraisemblable, du vent louvoyant. Livre rempli d’idées toujours clairement exprimées, se dressant parfois en bataille contre tel auteur réputé, mais toujours à l’aide d’arguments solides et intéressants.
- Encyclopédie Roret. Mouleur en plâtre, i vol. Mulo, éditeur. Paris. 1911. Prix : 3fr,5o.
- L’éloge de l’encyclopédie Roret n’est plus il faire et chacim sait la somme de renseignements précieux
- - qtie renferment ces petits volumes, sur toutes les. . applications pratiques de la science ou de. l’àrt. Il suffira donc de signaler celle nouvelle édition d’un . ouvrage très commode pour quiconque se trouve appelé à exécuter un moulage.
- L’Annual 1911, « Annuaire-Dictionnaire universel des industries Automobile, Nautique et Aéronautique », 6e année, 1 vol. i5oo p., 12 fr. Paris, 90, avenue de Villiers.
- L’Annual renferme deux ouvrages bien distincts : un Annuaire très complet, fournissant les noms et les adresses de l’industrie et du commerce automobiles et aéronautiques du monde entier, et un Dictionnaire technique et pratique de la locomotion mécanique.
- J^D
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5oœ,3o), Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 5 juin 1911. . 19°, 1 N. N. E. 2. Beau. » Rosée ; peu nuageux.
- Mardi 6 19°,3 N. E. 2. Beau. B Rosée ; quelques nuages ; couronne lunaire à 21 h.
- Mercredi 7 18° 5 N. N. E. 3. Nuageux. 0 Rosée ; nuageux de 6 h. à 8 h. ; beau ensuite.
- Jeudi 8 17°,0 .... N. E. 3. Beau. B Rosée ; beau ; brume.
- Vendredi 9 i8°,i ; N. E. 1. Beau. » Rosée; beau jusqu’à 11 h.; peu nuageaux ensuite.
- Samedi 10 12°,0 N. E. 4. Beau. » Rosée ; peu nuageux de 10 h. à 17 h.'-; beau avant et après.
- Dimanche 11 ... . 10°,7 N. 2. Beau. » Rosée ; nuageux de 10 h. à 13 h. ; beau avant et après.
- JUIN 1911. — SEMAINE DU LUNDI 5 AU DIMANCHE 11 JUIN 1911.
- Lundi
- Samedi I Dimanche I
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe,en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 3 au 10 juin. — Le 3. Pression atmosphérique en baisse sur l’0.~ : Scilly, 759; fortes pressions sur le N. : Bodoe, 772. Pluies sur l’O. ; en France : Limoges, i5; Bordeaux, 5; Lyon, 4; Nancy, 3; Dunkerque, 2. Temp. du matin ; Yardoe, 4°; Paris, 17; Alger, 20; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : i5°,5). r—: Le 4- Hautes pressions générales : Yalentia, 771. Temp. du matin : Yardoe, 5; Paris, 19; Alger, 20; Puy de Dôme, 10; moyenne à Paris : 20°,2 (normale : i5°,51. — Le 5. Pression générale très élevée : Valentia, 773-, Riga, 772. Temp. du matin : Bodoe, 16°; Paris, 19; Alger, 21; Puy de Dôme, 12; moyenne à Paris : 21°,5 (normale : i5°,6). — Le 6. Irlande, Ecosse, 777; Feroé, Berlihr Brèst, 770; Bodoe, y55. Pluies sur la Scandinavie et le Centre du continent. Temp. du matin : Sey-disfjord,' 6°; Paris, 19; Alger, 22; Puy de Dôme, 12; moyenne ,à Paris : 2i°,9 (normale : 15°,7). — Le 7, Irlande, ffji Pays-Bas, 774; Arkhangel, 752. Pluies sur la Scandinavie et la Finlande. Temp. du matin :
- Yardoe, 20; Paris, 19; Alger, 23; Puy de Dôme, 12; moyenne à Paris : 2o0,6 (normalei5°,8). .—- Le,8. Baisse sur le N.-O. : Iles-Britanniques, 770; Moscpu, 745 ; Riga, 755. Pluies sur le N. et l’E. Temp. du matin : Paris, 17; Nice, 23 ; Puy de Dôme, 10; moyenne à Paris : 200,8 (normale : 15°,9). —- Le 9. Baisse sur l’Europe : Moscou, .743 ; Copenhague, 755 ; Clermont-Ferrand, 758; Açorés, Islande, 768. Pluies sur .la Scandinavie, l’Allemagne et quelques, statibns.de la Suisse; en France : Clermont-Ferrand, 33; Biarritz, 12. Temp. du matin : Yardoe, 20; Paris, 18; Alger, 21 ; Puy .de Dôme, 16 ; moyenne à Paris : 200,4 (normale : x6°).* Le 10. Dépression jsur le Centre et le S. Russie, 74° > Adriatique, 755'; Açores, 765: Pluies sur le,Centre, et l’O.; en France : Biarritz, 21 ; Bordeaux, i5 ; Glermpnt-Ferrand, 14 ; Marseille, Besançon, 4- Temp. du matin : Haparanda, i°; Paris, 12; Alger, 23; Pùÿ de Dôme, 9! moyenne à Paris : i9°,5 (normale : i6°,x).— Phases de la Lune : Pleine Lune le 11, à 10 h. du soir.
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION •
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien
- Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « L,â NâtUTG » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, 'Boulevard Saint-Germain, Taris CVTef
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 1987 — 24 JUIN 1911
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- L’Enigme glaciaire. — A la séance du 20 février 1911, de la Soc. Géol. de France, M. Paul Yillain a développé une nouvelle théorie des phénomènes glaciaires d'après un ensemble d’observations géologiques et paléontolo-giques remontant jusqu’à la période Jurassique. Il rappelle qu’Alexandre de Humboldt n’admettait pas que certains transports erratiques eussent résulté de l’action des glaciers ou des glaces flottantes de la mer; il y voyait « un effet de la chute impétueuse des eaux reter nues d’abord dans des réservoirs naturels et déchaînées ensuite par le soulèvement des montagnes ». Sans nier la participation des glaciers à des dispersions de blocs erratiques, notamment dans les montagnes de moyennes latitudes, M. Yillain pense que c’est bien, en effet, une série de mouvements de la mer (dus à des phénomènes orogéniques) qui a dispersé sur de vastes . étendues le drift glaciaire. M. Yillain estime que l’on commet une erreur en demandant aux glaciers une étendue et une complexité d’efforts qu’ils n’ont pas pu accomplir. Il ajoute «'que d’intenses émissions calorifiques ont dû accompagner les mouvements orogéniques et ont pu avoir pour effet un réchauffement notable et prolongé des eaux dans les régions successivement atteintes ; et ce serait ainsi que pourraient s’expliquer certains phénomènes qu’on rapporte à cette époque, comme les grandes formations argileuses et l’extraordinaire abondance pluviaire qui a donné alors aux fleuves de l’Europe occidentale vingt et trente fois leur débit moderne; la même origine pourrait être envisagée pour d’autres formations plus ou moins analogues, comme celle du loess, par exemple. »
- Le Circuit Européen d’aviation. — Le départ de la grande course d’aviation organisée par le Journal a eu lieu le 18 juin à Yincennes, et a réuni un nombre considérable d’aéroplanes ; malgré un vent violent, 41 aviateurs ont pris le : départ, 91 sont arrivés à Reims, 8 ont atterri le même jour à Liège, terme de la première étape; dix autres aviateurs arrivaient le lendemain. C’est un résultat magnifique, témoignage éclatant de la belle vitalité de l’industrie aérienne ; 'malheureusement d’af- . freuxaccidents'sont venus endeuiller cette belle journée, le lieutenant Princéteau, à Issy-les-Moulineaux, périt brûlé vif sous son Blériot. La ceinture qui le retenait sur son siège empêcha le malheureux officier de s’échapper de son bûcher. Un accident analogue coûte la vie à Landron, pilotant un appareil De Pischof, et tombé à Château-Thierry. Au départ, à Yincennes, Lemartin Sur Blériot, après un virage brusque, est précipité sur le sol et écrasé par son appareil ; enfin le lieutenant Gobert sur Morane fait une chute grave près de Yillers-Cotterets. Rappelons que le Circuit Européen comporte les étapes suivantes : Paris-Liège (320 km) ; Liége-Spa-Liége; Liége-Utrecht; Utrecht-Bruxelles ; Bruxelles-Roubaix ; Roubaix-Calais ; Calais-Lonçlres ; Londres-Calais; Calais-Paris. Les vainqueurs de la 1" étape
- sont : Vidart sur Deperdussin (3h9'54”); Védrines sur Morane (3h 38' i5"); Weymann sur Nieuport (3h 55' 16") ; Beaumont sur Blériot (4h2’) i Barra sur biplan M. Far-man (4h 3' 34^) ; Duval sur biplan Caudron (4h 34r 16"); Garros sur Blériot (5h3' i") ; Benaux avec un passager sur biplan M. Farman (i3h55,5o").
- Un vaste projet d’irrigation au Mexique. — The
- Bulletin of the Pan-American Union signale qne, sur l’initiative du Ministre du Fomento du Mexique (Ministère de l’Agriculture, Industrie et Commerce), on a dressé un plan concernant l’organisation d’un Service fédéral d’irrigation dans toute l’étendue de la Répu* blique. Le Gouvernement est en train de faire de fortes* dépenses pour la construction de grands réservoirs destinés à recueillir les eaux qui se perdent actuellement. Beaucoup de fermiers^possédant de grandes étendues de terres ne sont pas en effet à même de les exploiter. Le pays sera divisé en dix zones et l’on s'occupera tout particulièrement des districts où le plus grand succès et les meilleurs résultats pourront être escomptés. On croit que, de cette manière, 10 millions d’hectares de terres pourront être mis en culture et prendre place parmi les plus-productifs de la République. Le rapport dit que l’irrigation projetée augmenterait la valeur de la production agricole annuelle du pays de 3oo millions de dollars (1 5oo millions de francs), . :
- La pompe Humphrey. — Nous avons déjà eu à plusieurs reprises l’occasion d’entretenir nos lecteurs de la pompe Humphrey, à combustion interne qui utilise directement pour l’élévation des liquides la force expansive de l’explosion d’un combustible gazeux. Cette machine a été portée rapidement à un haut degré de perfection qui en a fait aujourd’hui un instrument pratique et lui vaut dès maintenant de nombreuses applications. Nous avons reçu à ce sujet d’intéressants renseignements. Le service des eaux de la Yille de Londres vient de faire appel à la pompe Humphrey pour une installation de vaste envergure, il s’agit d’un débit qui n’est pas inférieur à 810000 mètres cubes d’eau par jour; et le constructeur a garanti une consommation de charbon gazéifié inférieure à 4g8 gr. par cheval-heure. Un projet analogue est à l’étude pour un service d’eau dans les Indes; il comporte 8 pompes Humphrey de grande taille. On étudie également une • application de la pompe Humphrey à la production de l’électricité : l’eau élevée par les’pompes dans des réservoirs, retomberait de là sur des turbines hydrauliques accouplées à des alternateurs. MM. Siemens, Schückert de Berlin construisent actuellement sur ce .principe . une installation de 1000 chevaux. La pompe Humphrey va. donc conduire à un type nouveau et. curieux d’usine électrique : l’usine hydro-électrique à chute d’eau artificielle. On construit aussi sur le même principe que.la pompe Humphrey des compresseurs d’air et des machines soufflantes pour hauts fourneaux. Nous avons signalé déjà l’applicatiou
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- INFORMATIONS
- de la pompe Humplirey à la propulsion des navires. La question fait 1 objet d'études très suivies.
- Un nouveau traitement des vins. — Les chimistes ont déjà tant inventé de procédés pour améliorer(?) la qualité des vins, qu’on doit accueillir avec prudence toute nouvelle méthode capable de donner aux mains des fraudeurs de trop bons l’ésultats. On fera cependant exception en faveur du traitement décrit par M. Ph. Malvezin au dernier congrès des chimistes techniciens du sucre et de l’alcool : il est mis cette fois en œuvre, pour améliorer la qualité du vin, un simple barbotage d’azote, ce qui, évidemment, ne peut être qu’absolument inoffensif. Sons l'action du courant d’azote, on observe une disparition graduelle de l’oxygène en dissolution, le premier gaz se substituant au Second, phénomène dont les conséquences multiples ont pour résultat d'améliorer notablement la qualité du vin. C’est ainsi qu’il suffît d'un barbotage de io à i5 minutes dans un vin de l’année pour obtenir, après repos de quelques jours, un liquide à teinte sensiblement plus pâle et plus brillante surmontant un épais dépôt noir : il y a précipitation de tanin et de matière colorante, et le liquide possède l’aspect, voire un peu le bouquet, d’un vin vieux de deux ans. Lu outre, comme des essais comparatifs permirent de le constater, le vin privé de son oxygène se conserve beaucoup mieux : ni les levures, ni les myco-dermes producteurs du vinaigre n’y peuvent se développer, parce qu’ils n’y trouvent pas de gaz nécessaire à leur respiration. Et les oxydases qui produisent les « casses » diverses ne peuvent exercer leur action, eu raison du manque de tanin et d'oxygène.
- Statistique des forêts — M. R. Zon, chef des services forestiers des Etats-Unis, a établi récemment une très intéressante statistique des espaces boisés. Il y aurait sur la terre environ 16 millions de kilomètres carrés recouverts de forêts. En Europe, on en trouve 3oooooo de km3; 78 pour 100 de cette supeificie sont répartis entre la Norvège, la Suède, la Finlande et; la Russie. M. Zon estime comme suit la superficie des forêts non européennes; on constatera dans sa nomenclature un certain nombre de lacunes. On se rendra compte, en tous cas, que notre globe n’est pas encore près de perdre sa chevelure de bois. Il ne faudrait pas, cependant, que l'exploitation forestière suivît partout l’exemple des Elats-Unijs/ où les coupes annuelles atteignent actuellement le triple du total des pousses :
- ' Superficie en km3.
- Asie :
- Asie russe................. i .392.120
- Inde............................ 696.000
- Ceylan. ................ ; 27.050
- Japon .................... . 280.872
- Philippines........... . . . 196.000
- Malaisie............................ 400
- Chypre..................... 1.800
- Océanie :
- Australie...................... 507.000
- Java....................... 20.000
- Iles Hawaï....................... 4-9°°
- Afrique :
- Colonie du Cap, Natal, Swaziland, Transvaal........... 2.5 60
- Ile Maurice......................... 35o
- Madagascar . . . . . . . . 100.000
- Etats barbaresques. .... 38.000
- Afrique centi'ale............... 896.000
- Amérique du Sud (régions ti’opi-
- cales. , . . . . . ......... 2.112.000
- Antilles ........................... 170.672
- Amérique du Nord :
- Canada ....................... 3.197.44°
- Mexique......................... 100.000
- Alaska......................... 4^8.000
- Etats-Unis.................... 2.180.000
- La peste dans l’Inde. — La peste sévit dans l’Inde, sans arrêt depuis près de 14 ans, ainsi qu’en témoigne la statistique suivante, que nous empruntons àu Times.
- En 1896, la peste apparut à Bombay; depuis cette époque elle a causé chaque année un nombre variable, mais toujours considérable de décès ;
- Années. Décès. Années. Déeè S.
- 1896. 2.21 C) 1904. . . T i43. 993
- i897- 55.284 igoa. . . I 069. i.fo
- 1898. 1i6.28a 1906. . 356. 721
- 1899- 139.009 1907. . . ï . 315. 892
- 1900. 92.807 1908. . 156. 480
- 1901. 282.027 1909. . 174. 87.4
- 1902. 376.36) 1910. . 49 '>• 999
- 190.3. 883.076
- Total : 6.860.2m.
- L’écriture chez les anciens Celtes. - - D ’apr
- M. F. L oth (A cadémie ch s Inscriptions, 28 avril), l'or
- gine de l’écrit urc dite a glunnique, en usag( r cln vz 1
- anciens Irland ais, serait dans les signe s gravés sur 1
- morceaux de bois que les Celles comme les Germains, lançaient en l’air pour consulter le sort. A l'époque historique, ces signes giavés, chez les Germains,, étaient des runes, chez les Irlandais, c’étaient peut-être des aghams. Ainsi, Y alphabet aghamique aurait bien été constitué d’après l’alphabet latin, mais les caractères proprement dits de cet alphabet remonteraient à une beaucoup plus haute antiquité. Il a existé, en effet, chez les Celles insulaires, comme il résulte de mots très clairs remontant à l'imité celtique, une écriture sur bois consistant en traits des deux côtés, d’une ligne centrale ou.eii travers. Primitivement ces caractères avaient une valeur magique comme dans l'ancienne Grèce. Il semble qu’on en-trouve trace à une époque très reculée. Sur nue ardoise trouvée dans un monument mégalithique de l’ile de Groix on remarque des caractères qui rappellent singulièrement les caractères aghamiques. Dernièrement, d’ailleurs, M. G. Chauvet a signalé sur des baguettes de l’époque magdalénienne des signes analogues.
- L’homme magdalénien. — D’après le Temps, M. Du-balen, conservateur du musée de Mont-de-Marsan, a fait récemment procéder à des fouilles dans une grotte qu’il a découverte sur le territoire de la commune de Rivière et qui semble avoir été habitée par des hommes de l’époque paléolithique. Ces fouilles ont mis à jour une belle station magdalénienne à plusieurs foyers. En outre des objets que contiennent d’ordinaire ces stations, lames, perçoirs en os, burins en silex taillé, etc., on a retiré de la stalagmite divers fragments d’os sur lesquels se trouvent gravés les traits de l’homme des cavernes. Le dessin apparaît d’une remarquable netteté et l’ovale des visages se trouve reproduit avec un luxe de détails qui donne à l’ensemble un caractère de fidèle reproduction.
- Nouveau Jardin zoologique. — M. Hagenbeck, le fameux zoologiste hambourgeois, rendait visite, il y a quelque temps, à M. Paul Kupenvieser, propriétaire des îles Brioni, qui se trouvent,, dans l’Adriatique, à peu de distance de Pola. Il fut si émerveillé du délicieux climat et de la végétation' luxuriante, qu’il conçut aussitôt le projet de réaliser sur cet heureux coin de terre une sorte de paradis terrestre, en y réunissant presque tous les animaux de’ la création. Dans une région de prairies, baignée par un étang, M. Hagenbeck se propose d’apporter deux cents oiseaux dés plus belles espèces africaines et quelques antilopes. Plus loin, une ferme d’autruches lui permettra d’élever et d’exploiter un milier environ de ces précieux volatiles. M. Hagenbeck a écrit à ses correspondants de l’Afrique afin qu’ils lui envoient toutes lés sortes d’Antilopes qui vivent dans les diverses colonies allemandes. Il réclame aussi des zébus, des zèbres, toute la famille des singes, des chamois, des sangliers, etc. Il n’exclut- que les tigres, les lions et autres fauves. Il compte essayer des croisements inédits et la production de nouvelles espèces.
- La population du globe en 1810 était évaluée à 682 000000 d’habitants. En 1870, à 1 3o8 000 000. Ep »go4, à 1621000000. En 1908, à 1700000000. Pour cette dernière date, d’autres évaluations descendent à 1649, 1636 ou même i56o millions. On estime qu’il y aurait 988 ou 990 femmes pour 1000 hommes (d’après Gulischambarow, Petermqnn’s Mitteilungen de janvier 1911).
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- a»»* -Apiculture
- Pour nourrir les abeilles. — Très récemment la "Chambre des députés a discuté, disons gravement, la -question suivante : l’abeille peut-elle être qualifiée, dé bétail ? La grenouille a pu vouloir devenir aussi grosse «que le bœuf, mais l’abeille est bien trop sage-pour être victime d’une aussi folle présomption. C’est sa nourriture qui fut le motif de cette curieuse discussion.
- Il suffit en effet d’avoir quelques notions de cet art si intéressant, l’apiculture, pour savoir que soit au printemps, soit à l’automne, il faut nourrir les abeilles quand elles n’ont pas des provisions en quantités suffisantes : •ce qui est d’ailleurs chose facile à constater par le sondage de la ruche ou par sa pesée.
- Pour sonder la ruche, on y introduit un fil de fer à l’aide duquel on voit si elle est suffisamment garnie de miel ou si elle n’en contient plus que vers le haut : dans ce dernier cas, il faut alimenter les abeilles. On peut aussi peser la ruche dont le poids à vide a été noté au préalable : de la différence qui existe entre les deux poids, on soustrait encore x kg 5oo pour le poids de la cire, i kg 5oo pour le poids des abeilles et du couvain, s'il s’agit d’une ruche moyenne de 3o litres environ. Si lè chiffre ainsi obtenu et qui représente le poids du miel est inférieur à 5 kg, il faut nourrir la ruche.
- Or, quels sont les aliments que l’on donne aux abeilles ? La farine de pois, de blé et surtout de seigle, peut remplacer le pollen des fleurs, puis le miel liquéfié mais principalement et avant tdut le sucre, qu’il soit en morceaux, en pâte ou de préférence en sirop. Comme il faut donner à une ruche, selon la densité de sa population, de 6 à 8oo gr. de sirop par semaine, on conçoit aisément que l’achat du sucre ainsi nécessaire, représente pour l’apiculteur une grosse dépense.
- Cette année surtout, les frais occasionnés de ce chef seront considérables, car on se souvient de la mauvaise récolte de l’an dernier, mauvaise récolte qui a eu son contre-coup sur les quantités de miel produites par les abeilles. Aussi les apiculteurs se sont-ils retournés vers l’Etat et lui ont-ils demandé une subvention sous forme d’exonération des droits sur les sucres destinés à l’alimentation de leurs précieuses mouches : l’Etat français qui est assez habitué, beaucoup trop peut-être, à voir se tourner vei'S lui les citoyens dans le marasme, n’a pas opposé.un refus péremptoire. Il s’est borné à déclarex' cette suppression des droits fort possible : la seule condition était que le cas fût régi par la loi du 5 juillet 1904.
- Or, voici le texte précis de cette loi du 5 juillet 1904 : « Sont exempts de tous droits les sucres cristallisés polarisant moins de 95° saccharimétriques,les sirops de turbinage qui, après avoir été dénaturés dans l’établissement où ils ont été fabriqués, seront utilisés h Valimentation du bétail- «
- A l’alimentation du bétail..., fort bien mais, comme nous le disions précédemment, l’abeille peut-elle être qualifiée de bétail ? La stupéfaction des apiculteurs fut grande. Heureusement leur angoissante incertitude prit fin quand fut déposé il y a quelque temps sur le bureau de là Chambre la modification suivante à la loi du 5 juillet 1904 : « ... à l’alimentation du bétail et des abeilles. »
- Il va donc être possible de donner à meilleur compte aux gourmandes abeilles leur noui-riture préférée. Encore faudra-t-il qu’elle leur soit délivrée avec prudence et économie.
- La prudence et l’économie sont en effet de îdgueur, car il s’agit d’une part d’empêcher le pillage de la ruche nourrie, redoutable éventualité contre laquelle il importe de se prémunir, et d’autre part d’éviter le gaspillage inutile du sucre.
- On appelle pillage d’une ruche son envahissement par les abeilles des autres colonies qui l’attaquent pour prendre leur part du festin. Or le pillage d’une niche peut dégénérer en une bataille générale de toutes les populations d’un rucher ; c’est donc la terreur de l’apiculteur, mais surtout de l’apiculteur novice, ignorant
- des précautions à prendre et qui sont très simples.
- Il faut aussi nourrir économiquement les abeilles, leur donner la quantité de sucre nécessaire, pas davantage, éviter qu’elles ne tombent dans le jus sucré et s'v noient, qu’elles se mettent du sucre sur elles, ce qui les oblige à procéder à de longues et minutieuses toilettes pendant lesquelles elles se fatiguent vainement et perdent un temps précieux.
- Le plus souvent on dispose à la tombée de la nuit dans la ruche à nourrir, une assiette contenant du sirop de sucre sur lequel on a mis à flotter dès rondelles de. liège, des brins de paille, où les abeilles viendront sè poser sans crainte de se tacher.
- Il existe aussi des appareils spéciaux pour faciliter le noùrrissement des abeilles. Ils sont plus ou moins ingénieux, plus ou moins pratiques. Axxcun cependant ne paraît supérieur au a Nourrisseur alvéolaire complet » inventé par M. A. Perret-Maisonneuve, procureur de la République à Doullens, et qui est en même temps un apiculteur amateur des plus distingués.
- Cet appareil empêche les abeilles de se bousculer, de se battre, de tomber dans le sirop, car chacune dispose d’une alvéole dans . laquelle elle peut s’introduire et manger facilement sans être troublée par ses voisines.
- Il se compose d’une boîte métallique a dont le fond est percé en b d’une ouverture destinée au passage des abeilles. Deux plaques, verticales t, munies chacune d’une collerette horizontale h, destinée à supporter une plaque de verre, séparent chaque côté de la boîte en deux parties. La partie inférieure des cloisons i est
- dentelée, pour permettre à un liquide versé dans l’un des compartiments extrêmes, de gagner le voisin.
- L’ouverture b se trouve située entre deux rampes c, qui sont destinées aux allées et venues des abeilles entre 1 ouverture b et les alvéoles 0, dont l’ensemble offre la même disposition qu’un gâteau de miel. Les deux groupes d’alvéoles 0 forment deux paniers m que l’on peut enlever par des poignées n.
- La plaque de verre posée sur les deux x*ebords h empêche les abeilles d’aller dans les compartiments extrêmes de la boîte où elles pourraient se noyer dans le sirop. Deux échancrures i sont destinées à .faciliter l’enlèvement de la plaque de verre quand on veut sortir les paniers m et nettoyer l’appareil.
- Le sirop de sucre passant par les échancrures du bas des cloisons f vient baigner là partie inféi'ieure des alvéoles 0, de telle façon que les abeilles, pénétrant dans la boîte par l’ouverture b, gravissent les rampes c, se promènent sur les paniers n et choisissent une alvéole au fond de laquelle, sans se mouiller, sans se battre avec leurs voisines, tranquillement en un mot, elles prennent la nourriture qui leur est nécessaire, ; comme elles le feraient dans un rayon de miel.
- Quoique l’appai’eil soit de dimensions fort l’estx’eintes, 5oo mouches au moins, peuvent prendre simultanément leur nourriture. Si l’on veut s’en servir pour donner une farine quelconque aux abeilles, on n’a qu’à la verser à la main dans les alvéoles. Divisé en un certain nombre de compartiments à l’aide de cloisons verticales convenables, il peut être employé pour donner en même temps aux abeilles divers aliments. Grâce à la plaque de vernie, on peut surveiller les abeilles, examiner leur état, voir si par hasard elles sont la proie des parasites... on peut
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- se rendre compte de leur préférence pour telle ou telle sorte .de nourriture. Si l’ori y verse de l’eau salée ou de l’eau ordinaire, on obtient l’abreuvoir le plus pratique.
- Ce qui rend cet appareil tout particulièrement intéressant, c’est la manière dont il'placë'lés abeilles dans les mêmes conditions qu’elles rencontrent dans leur vie courante, ce qui n’est pas le cas de la plupart des nour-risseur'S; et.!.ils sont nombreux, tels que le pot de confiture renversé :'ou; bien la vulgaire assiette, le nourris-seur'LayèrisyTë noürrisseur - anglais, les nourrisseurs Derdsne* :Raynôr, etc..7 tous bien trop connus des apiculteurs .pour qu’il soit intéressant de les décrire.
- - L’apiculturé, déjà très florissante puisqu’elle fournit des récoltés de 14 à 16 millions environ, pourrait prendre un développement bien plus considérable, et rabaissement du prix'du sucre ne peut que l’encourager, pour le plus grand profit de l’agriculture en général. Car trop souvent on perd de vue le rôle important joué par les abeilles dans la fécondation des plantes. Des vergers, infertiles . ont été transformés- -.par;'• l'installation • .d’un.
- 'ruc'her. Pour le forçage industriel en serre des fraises, pêchés';, etc. ;on .pratiquait autrefois. la fécondation artificielle du pinceau : actuellement Topéràtioir.-èst parfaitement exécutée en une quinzaine de jours si l’on installe une ou plusieurs ruches dans la serre.
- .. C’est pour les abeilles une., raison de plus de mériter notre sympathie .et. la faveur des pouvoirs publics. — Le « nourrisseur alvéolaire » se trouve chez M. Tissot, 7, rue du Louvre, à Paris.
- JlêronauUqüë
- Le stabilisateur automatique du capitaine Etevé.
- — Ce stabilisateur a pour but de limiter les variations d’angle d’attaque dés' surfaces des aéroplanes et de réduire le tangàgé des ballons dirigeables. Il utilise,
- profondeur : de l’appareil. Ce fait montre bien l’action stabilisatrice du dispositif appliqué sur l’aéroplane qui a la réputation d’être le plus instable. Ajoutons également que. le dirigeable La Liberté qui fit de brillantes reconnaissances au coürs des manœuvres de Picardie ainsi que le voyage aller et retour de Meudon à Grandvillier, était muni du stabilisateur Etevé. Un appareil du même genre a été -adapté au ballon dirigeable Capitaine Marchai qui vient j d’exécuterMe nombreuses sorties à Moisson.
- Mécanique
- Poinçonneuse portative. — Le poinçonnage constitue en mécanique, la façon la plus expéditive de percer un trou : la machine à poinçonner est un simple emporte-
- Poinçonneuse portative.
- pièce qui d'un seul coup perce le trou aux dimensions voulues. Certaines machines modernes-ultra-puissantes permettent dé poinçonner des plaques d’üne. très respectable épaisseur. Ce n’est pas, bien entendu, le but de Tappareil portatif que reproduit la figure - ci-dessus. Mais celui-ci, grâce à sa construction ingénieuse et à la robustesse de sa fabrication, possède une . puissance
- A
- Les divers organes de. la poinçonneuse.
- à
- t—
- comme force motrice, les variations de pression suppôt’-1; tées par une surface . sensiblement orientée parallèlement à là trajectoire 8è l’appareil. Cettè>surface actiônne directement, sans interposition de ser.vo-moleur cdm- ; pliqué,les^ surfaces -stabilisatricès-de là machine. îî;’t-
- Le schéma ci-dessus, montre le dispositif appliqué à l’arriére d’un aéroplane Wright et sur lé ballon dirigeable La IAberté. S est une surface formant gouvernail de profondeur mobile autour de Taxe m; P est une surface orientable mobile autour de l’axe b et qui s’oriente sensiblement dans le vent. Les deux- surfaces sont réunies par une bielle cd. En régime normal, le plan P immobilise la surface S. Lorsque la direction du vent relatif change, la Surface P se soulève; par exemple, en entraînant la surface S en sens contraire.
- Si les surfaces; S -et P étaient fixes, elles agiraient comme un empennage ordinaire ; mais par suite dé la liaison, l’angle d’attaque de la surface S augmente et l’action de l’empennage est amplifiée. Qn conçoit donc; qu’en choisissant convenablement les relations entre les divers éléments du stabilisateur, on puisse avoir une action énergique.
- Un tel dispositif peut être utilisé comme gouvernail dé profondeur; dans ce but, il suffit de changer la valeur de l’angle d’attaque dé la surface S eorrespon- ' dant à la position d’équilibre des deux surfaces du stabilisateur. On voit qu’en' déplaçant verticalement Taxe de rotation b, de là surface S on arrive aisément à ce but.
- Dé nombreux vols, et même des voyages, ont été exécutés à Satory, à Issy-lés-Moulineàux, au camp de Châlôns, avec des aéroplanes Wrright munis de ce stabilisateur automatique ; le pilote a pu abandonner, pendant plusieurs minutes, la commande du gouvernail de
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- F
- considérable pour un instrument portatif, et à ce titre peut vendre de très grands services'partout où - Ton travaillé le fer et la'tôle. v ;> y ? .4 v-. v.
- : L’outil comprend 3-' partiêSVessentielles; : deux jieviers A et B, et un bras mobile D ; le levier B porte la ma-
- trice C dans laqxiëiiev‘s engagera le poinçon E ; celui-ci se fixe à l’extrémité du bras mobile 1). ; le
- Utilisation, de la poinçonneuse,
- levier A, articulé sur C, est pourvu d’un engrenage qui, entrant en prise avec l’engrenage F porté par lé bras D, force celui-ci à s’abaisser et exerce sur lui une pression énergique qui fait pénétrer le poinçon à Tinté---jrieur de la. tôle'qûe Ton veut percer. Lorsque l’on Jveut changer de - poinçon,.'-on relève complètement le bras môbilè D; comme lé montre notre figure, et Ton y adapte instantanément le poinçon que* Ton ' désire._ L’outil complet ne pèse pas- plus de .5,7 kg. Sa puissance est .due à la forme et à la disposition des leviers, et à la résistance de l’aciér forgé dont ils sont faits. — En vente chez MM. Dutrut, Bérnier, Desrues, i5, rue de Marseille, Paris. Prix : 45 francs.
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- VARIÉTÉS
- Le nombre des femmes et des hommes. — M. R.
- J. Ewart, a consacré récemment à la Balancé des sexes une page fort-intéressante dans la revue anglaise Nature.
- Pour qü’il y ait équilibré, c’est-à-dire nombre à peu près égal d’hommes et de femmes, il faut une natalité masculine prépondérante. Il faut environ âo5o naissances masculines pour 1000 naissances féminines. L’excédent masculin est indispensable, car lè garçon est plus fragile, plus délicat que la fille, et présente une mortalité supérieure. Le léger excédent de 'natalité'maScülihè pet- " met au sexe dit fort de ne pas voir son nombre baisser au-dessous de celui du sexe féminin. ’/.'• ' ./
- : De façon générale, les choses se présentent dé la 1 manière suivante. À la naissance,;, excédent masculin (io5o contre 1000) ; à l’âge de cinq ans, égalité, l’excès de mâles ayant péri-; Me cinq à quinze nias, mortalité féminine légèrement supérieure à la masculine ; mais à partir de quinze ans la feininè présente une'mortalité moindre.
- Cette proportion dé 1000 garçons à 1000. fillesest une proportion globale pour l’ensemble de toutes les maternités. Mais si l’on Considère les proportions à- des âges de maternité différents, on constate, dit M. Ewart, des chiffres très différents; Ceux qui suivent se rapportent à une ville anglaise, Middlesbrough. Ils donnent l’âge de la mère à la naissance, le nombre des garçons et celui des filles et le rapport de Tun à l’autre :
- Maternité jusqu’à Ag ans, 29 garçons; 44 filles ; 659 garçons pour 1000 filles.
- . Maternité de 2,0.à 24 ans inclus, 197 garçons ; 220 filles : 895 gabçons poui- 1060 filles. - w* . : ' '
- Maternité-de 2S. à 29 ans inclus, 211 garçons ; 191 filles :
- 1 1 o5 garçons pour 1000 filles;
- Maternité de 3o à 34 ans inclus, 180 garçons ; 162 filles : iiii garçons pour 1006 filles. ' " -
- Maternité au-dessus de 34 ans, iôogarçonsq 133 filles,-: ii65 garçons pour 1000 filles.
- Ce tableau indiqué que “lé rapport ïoSo à 1000 n’est *
- atteint que si la mère a plus de vingt-cinq ans. Autrement dit, la mère jeune donne plus de filles; la mère plus mûre, plus de garçons.
- C’est par-ce fait que M. R. J. Eward explique les oscillations et le rétablissement de l’équilibre.
- Supposons une communauté où les femmes sont en minorité. Elles sont plus, demandées et se marient plus jeunes. D’où production d’un excédent féminin, c’est-à-dire de la condition contraire, à la seconde génération, dé celle' qui - existait à la- première. Après avoir eu .un excédent masculin, la même société présente donc, vingt- . cinq ans après, un excédent féminin. D’où mariages.plus tardifs, et par conséquent excédent de mâles à la troisième génératiom - .
- C’est ce qui paraît se produire actuellement en Angleterre. Et c’est ce qui expliquerait l’intensité des revendications féminines en Angleterre même. i -
- La génération qui a actuellement de 20 à 3o ans présenterait- une -prépondérance féminine : d’où lesmeven-dications., conséquence naturelle du fait ; que tant de femmes, ne pouvant remplir leur fonction.normale, qui est d’être épouses et mères et de préparer l’avenir, cherchent des moyens de vivre et de s’occuper. Mais... une. génération se prépare où il y a prépondérance mas? culine marquée, ce qui veut dire que, dans 20 ou 3o ans, lé.féminisme aura moins de raisons d’être. ,aC ;
- En tous cas, l’influence .de l’àge sur.la m.aternifé. est à . i'e tenir; La mère jeune’ .produit .plus de filles.’Le père jeune aussi. Pour que la balance soit à peu près égale, pour que les-chances garçon égalent les chances fille, il “fàut- à la-femme un njari.de 3o ans. Ce 11'est pas tout à fait la tendance générale en France. Là mode est plutôt aux inâriâgê's biL dés'deux époux'sont, jeunes et-.pres que également jeunes. Elle donnera une population féminine prépondérante; iBour s’assurer une population équilibrée,.. à la génération suivante, il faudrait que l’âge moyen au mariagë êfùt' dVmurbn "27 ou’‘28 ans. De'la sor.té, on aurait une-descendance uvecd’exeédent requis de garçons.
- HYGIENE ET SANTE
- Éruption par les primevères....— Un certain nombre de plantes ont une action irritante pour le tégument ; l’ortie, le suc d’euphorbe, et d’autres provoquent des démangeaisons fort vives et une véritable éruption, parfois généralisée. J’ai relaté jadis des exemples de ces dermatites à propos d’un intéressant travail du Dr Bretin. Les plantes venimeuses, cdïnme lqs appelait gentiment un-hbïticulteur de mes âmisgne sont, pas très ! nombreuses ; mais des plantes /très.ordinaires,. très communes, et qu’on ne croirait pas douées fie propriétés îmbéfiantes, provoquent parfois de véritables éruptions, sinon graves, au moins fort désagréables. Telle est la primevère, cette jolie plante .printanière qui orne si bien les appartements. Le Dl Dubreùilh'dé Montpellier avait signalé la dermatite provoquée par la primevère, mais voici que notre ami le Dr Thibierge en a, en quelques mois, rencontré une douzaine d’exemples des plus significatifs.
- On connaît trois espèces de primevères, la primula sinensis connue en France depuis plus d’un-siècle, la primula obconica qui viendrait du Japon et n’âùrait été introduite chez nous qu’il y a une trentaine d’années, et la primula cortusoides originaire de la Sibérie.. On importé il y a peu de temps de la Chine une autre-variété remarquable par son coloris rouge couleur inconnue jusqu’à présent dans le genre, la Primulà Cockburnis. C’est la variété Sibérienne qui était en causé chez les malades du Dr Dubreuilh; c’est cependant lâ primevère du Japon, l’obconica qui semble provoquer lé plus facilement les éruptions. Notez qu’il faut, pour une ces jolies plantes amènent de l’irritation cutanée, que prédisposition particulière, car nombre de gens, sans compter les professionnels, horliculteaars et jardiniers,
- manient les primevères sans en être incommodés. C'est une maladie'des géiïs du' monde, dit le Dr Thibierge; on ne l’observe pas, en effet, dans la clientèle hospitalière.: Cela tient peut-être simplement à ce que les diverses variétés de primevère sont des plantes d’agrément chères.
- La-bourse des midinettes et des ouvrières ne permet pas. de s’offrir les primula; la population qui fréquenté les hôpitaux -échapperait de ce fait à cette petite'maladie. : .
- La dermatite primulaire occupe en général les parties découvertes, visage, dos des mains et les doigts, accessoirement le cou, les avant-bras. Elle se montre souS l’aspect de limités, placards rouges, plus ou moins saillants, mais accompagnés/dans tous les cas d’un prurit intense. Parfois la rougeur fait place à des vésicules é'Omme dans une poussée d’eczéma. Au visage, l’irritation est souvent doublée d’un gonflement œdémateux qui peut en imposer pour un érysipèle. Mais il n’y a - jamais de phénomènes généraux, ni fièvre, ni malaise, ni élévation de températùrëâ C’est un simpleérythème désagréable par les démangeaisons fort vives, qui se calment du reste en peu de jours, à la condition de né plus t.bùcher aux plantes,'..Dans toutes les observations recueillies par le médecin de l’hôpital Saint-Louis, il s’agissait de'personnes nettoyant les plantes, les émondant; deux jours après survenait l’éruption qui s’apaisait des qu’oœ cessait de faire le jardinier en chambre. Il siaffit d’être averti pour que, s’il survient une inflammation du tégument, en se livrant à ces petites opérations, on puisse en reconnaître la cause. Ayez des primevères, mais si vous êtes sensible, n’y touchez pas.
- Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Crèmes pour chaussures. — On tend actuellement à remplacerles cirages ordinaires par des crèmes s’appliquant sans mouillage, donnant très rapidement un brillant remarquable et ménageant le cuir — tout au moins pour certains produits — mieux que les mixtures classiques à base d’acide sulfurique et de mélasse.
- Il est facile de préparer une bonne crème pour chaussures, qui, si elle ne donne pas l’extraordinaire éclat de certains produits du commerce, a l’avantage de ménager le cuir des chaussures, en faisant fondre au bain-marie 5o gr. de cire d’abeilles, de cire de Carnauba ou d’un mélange de ces corps et 20 gr. d’oléine de saponification. On incorpore ensuite au liquide, en agitant, 20 gr. de noir d’os, on retire du feu, on ajoute 3o gr. de benzine ou de perchlorure d’éthylene et on remue jusqu’à refroidissement : la pâte obtenue est prête pour l’emploi; on peut l’obtenir plus ou moins fluide en modifiant la dose du solvant ajouté en dernier lieu.
- Comme c’est le cas pour tous les produits semblables du commerce, la crème doit être conservée en récipients toujours bien fermés : sans cela, le solvant s’évapore et la masse se dessèche. Sous ce rappoi’t, les pâtes à base de perchlorure se conservent mieux que celles contenant de la benzine ou de l’essence.
- (Laboratoire de La Nature.)
- Nettoyage et conservation des fourrures. — Ces
- conseils sont bons à connaître au début de l’été. Battez tout d’abord la fourrure avec une baguette flexible; étalez-la sur une grande table et brossez-da minutieusement ; puis, après l’avoir essuyée avec un linge, regardez avec attention si des œufs de mites n’auraient pas échappé au brossage. Complétez le nettoyage en enlevant les taches de graisse, et employez pour cela un peu de benzine. Lavez ensuite à l’eau pure et faites sécher au grand air.
- Pour les fourrures blanches, faitesusage, pour le lavage, de farine, de fleur ou de crème de riz en guise de savon.
- Rincez-les et faites-les sécher également au grand air.
- Les fourrures ayant ainsi retrouvé leur première fraîcheur, enveloppez-les d’un linge en tissu serré que vous cousez tout autour. Saupoudrez le linge de poivre ou de poudre insecticide ; et placez le tout dans un coffre ou un carton préalablement garni d’insecticide et sur les joints duquel vous collerez du papier pour que ce carton soit hermétiquement clos afin d’empêcher les insectes d’y entrer.
- On peut préparer soi-même une poudre insecticide pour l’usage ci-dessus en mélangeant 1 partie de camphre pulvérisé et io parties de poudre de pirèthre. Si le genre de fourrure permet d’employer un liquide au lieu de la poudre insecticide, arroser le coffre ou la fourrure elle-même de la préparation suivante :
- Alcool rectifié...................8 parties
- Camphre......................... 1 partie
- Poivre d’Espagne pulvérisé .... 7 parties
- ou à défaut de poivre fort ou encore coloquinte pulvérisée. ... 5 —
- Laisser macérer pendant une dizaine de jours; filtrer le liquide et exprimer le résidu.
- Les fourrures ainsi traitées peuvent être considérées comme suffisamment protégées contre les insectes pour qu’elles puissent attendre l’hiver prochain.
- Vernis pour métaux. —- On obtient un bon vernis pour métaux en faisant digérer,' dans 100 cm3 d’alcool dénaturé, 10 gr. de sandaraque et 5 gr. de résine. On agite de temps à autre jusqu’à parfaite dissolution et on ajoute finalement 5 gouttes de glycérine. Le vernis est très adhérent, mais pour qu’il conserve le poli des objets, il convient de l’appliquer longtemps à l’avance : même api’ès évaporation complète de l’alcool,.il y a une petite tendance à poisser, et si on le frotte alors avec les doigts, par exemple, il se dépolit un peu.
- (Laboratoire de La Nature.)
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut vtre répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. L. J. Péreino, à Barranca-bernga. — Contre les rats vous pouvez utiliser le sérum Danys ; adressez-vous à l’Institut Pasteur, rue Dutot, Paris. — Pour éviter les méfaits des moustiques, il faut détruire leurs .œufs et leurs larves en pétrolant les mares et les flaques d’eau de votre voisinage. En outre, fermez le soir vos fenêtres par un grillage.
- M. E. G. B, àJNaples. — Pour la machine frigorifique du D' Repin,, adressez-vous à l’inventeur, à l’Institut Pasteur, Paris.
- M. S. Serbesco, Roumanie. — Il est facile d’enlever les taches brunes d’oxyde de manganèse produites par les solutions de permanganate sur le linge ou d’autres objets en lavant avec une solution de bisulfite de soude (10 de liquide du commerce pour 100 d’eau) additionnée au moment de l’emploi de 5 pour 100 d’acide chlorhydrique ou siilfurique. ;!S y
- ilf. M. Peyroti k Gembloux. —.Votre pièce est parfaitement authentique : les pièces de monnaie françaises ont porté jusqu’en 1809, l’inscription République française, Napoléon empereur ; à partir de cette époque les mots Empire français ont été., substitués à République française.
- M. Garnier, à Bordeaux. — La pompe chaîne-hélice est construite . .par M. Bessonçt-Favre, à Chàtellerault (Vienne).
- M. le vicomte d’Aulan, à Paris. — Il suffit, pour pouvoir émulsionner facilement 200 à 5oo cm3 de pétrole, d’ajouter à 10 litres d’eau 20 grammes de poudre de sapindus ou autre produit riche en saponine (bois de Panama, etc.). Pour avoir des émulsions extrêmement stables, il est préférable d’ajouter au pétrole suffisamment d’huile lourde de houille pour obtenir une densité de 1.
- M. Rafic Fattal, à Tripoli, Syrie. — Manuel du Parfumeur de Durvelle (Desforges, éditeur, quai des Grands-Augustins, Paris), et Chimie des Parfums, de Piesse (Baillière, éditeur, rue Hautefeuille, Paris).
- M. Iluguenotte, à Branne. Doubs. — Pour rendre les plâtres aptes à.recevoir l’encre et les couleurs à l’eau, badigeonner au préalable les surfaces avec une solution gommée d’alun (5 pour 100 de sel et 5 pour 100 de gomme arabique), puis laisser sécher.
- M. Pointe, à Nully. — Votre idée est bonne, mais serait d’application bien coûteuse. La fièvre jaune se combat aujourd’hui par des procédés plus rapides et plus efficaces. Les Américains, par une hygiène judicieuse, en ont complètement débarrassé La Havane et ; Panama.
- M.:,A. Cardot, à Alger. — La transforma lion que vous désirez est impossible, La construction'des deux espèces de moteurs est absolument différente,
- M-. D’Ours, à Genève. èv. Abraser,les cors très légèrement, la partie dure et cornée seulement, Mettre sur le cor un emplâtre a basé d’acide salicylique. Faire fabriquer des chaussures qui 11e serrent ni ne donnent de frottement.
- Cercle Nicolas-Leblanc, à Issoudun. — Nous n’avons trouvé aucun renseignement sur là quéstion.
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- BOITE AUX LETTRES
- M. A. Albesa, Magalion. — Vous trouverez les renseignements demandés dans la Chimie minérale, de Moissan, Masson, éditeur, iao, boulevard Saint-Germain ; vous y trouverez en outre la bibliographie relative aux questions qui vous intéressent.
- Conslantine, Cercle militaire. —Appareils de pyrogravure : Belle ville, 2 5., rue de la Chaussée-d’Antin, Paris; Bourgeois, 18, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris; Lefranc, 18, rue de Yalois. Yous trouverez en même temps chez ces fabricants des manuels de pyrogravure.
- Pile sèche.. — L’enveloppe extérieure en zinc forme électrode. Elle est presque entièrement remplie d’un sac de tissu plein d’un dépolarisant à base de bioxyde de
- manganèse. Le tout est imbibé d’une solution aqueuse de sel ammoniac, sous absorbant spécial.
- M. Margival, à Paris. — Merci de votre intéressante proposition. Nous publierons prochainement une analyse des produits dont vous parlez. Malheureusement, il n’est guère possible de généraliser et de donner la composition et les propriétés de chaque nouveau cirage par exemple: si nous en disons du bien, cela ressemblerait trop à de la publicité, si nous en disons du mal, les fabricants nous pourraient actionner en dommages et intérêts.
- M. K. II. Sturizo, à Tulua. -— Yous troxiverez le produit chez M. Poullenc, 122, boulevard Saint-Germain, Paris.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les gares colossales de ftew-ô ork : Y. Fohbin. — Le développement actuel des applications du froid : Ch. Jacqihn. — Les (.anaux de Mars : Jean Mascart. — Le Jardin palcontologique d’Hageiibeck : J.-P. L. —Académie des sciences : Ch. de Ville-beuil. — Une maison laite an moule : M. de la Chapelle. — Le cuir armé : E.-H. W.
- Supplément. — Matière obscure dans l'espace. — Etudes des courants do l’Atlantique nord déduits de la dérive des épaves flottantes. — L’hydrogène aéronautique. — Chien simulateur. — Moteur Diesel. — Le Titanic. — Le nouveau port de Buenos-Aires. — Le nouveau dirigeable anglais.
- Microbes et toxines, par le T)1' Etienne Burnf.t. Paris. Flammarion. 1 vol. in-18 Prix : 3r,',5o. (Bibliothèque de philosophie scientifique).
- Principaux sujets : Les microbes dans la nature, en dehors de l’homme, et dans le corps humain; leur forme ; leur physiologie, leurs fonctions cosmiques ; leur rôle dans les maladies ; les toxines et les venins; l’inflammation, la phagocytose, l’immunité, les vaccins, les sérums, et les remèdes chimiques; l’anaphylaxie, les traitements arsenicaux, la flore intestinale et la médecine des ferments.
- Cycles et motocycles, par H. Bougier, capitaine du génie. 1 vol. illustré, 146 lig. Dunod et Pinat, édit. Paris, 1911. Prix : 7rr,25.
- Ce petit livre, écrit très simplement, contient l’essentiel de la théorie des bicyclettes et motocyclettes, ainsi que de très précieux renseignements pratiques sur le fonctionnement des principaux organes de ces machines. Beaucoup de science dissimulée sous une forme agréable et facile.
- A liistory of the théories of Aether ancl Fleciricity, par E. T. Whittaker, 1 vol. de y5 pages, prix 12 sh. 6. Editeur: Longmans Green et C°, Londres, 1910.
- L’évolution des théories de l’éther et de l’électricité est liée intimement à tous les grands progrès de la physique et des mathématiques modernes; c’était une entreprise délicate que d’en.écrire l’histoire; M. Whittaker y a parfaitement réussi ; il a rédigé un livre d’une grande clarté, admirablement ordonné, dont 5oo pages résument un puissant travail d’érudit et de philosophe. Les premiers germes des théories mo-dernes se trouvent épars, dans les travaux de Descartes, d’IIuyghens,. de Newton ; la puissante influence de Newton sur tous les savants du xviii0 siècle, provoque de toutes parts, des tentatives pour réduire toute la physique à la mécanique.rationnelle. Les travaux de Du Fay, Franklin, et surtout de Coulomb,
- . avaient établi, vers le xviii0 siècle, les lois expérimentales de l’électricité statique : l’analyste français Poisson les condense dans une théorie mathématique inspirée des idées de.Newton et de Laplace; quelques années plus tard, dans une synthèse restée célèbre, Ampère résume de même au moyen de quelques formules simples, les recherches de Yolta et d’Œrstedt
- sur 1 électricité dynamique el le magnétisme. A la même époque, Fresnel et Joung élablissaientla théorie ondulatoire de la lumière, et définissaient les propriétés de l’éther, milieu capable de transmettre ce mouvement ondulatoire. Dès lors, les théories de l’optique et de l’électricité devaient aller en se rapprochant graduellement, pour aujourd'hui se confondre complètement dans les théories électro-magnétiques de la matière. M. Whittaker expose d’une façon très attachante cette évolution qui permet de saisir très nettement les conceptions modernes ; il rend exacte justice à cette belle œuvre : les noms qui dominent sont ceux du génial Faraday, de Maxwell, de W. Thomson dans le milieu du xix° siècle, puis ceux de Hertz, Zeemann, Lorenlz, Curie, J.-J. Thomson, à la fin du xjx6 et au commencement du xx° siècle.
- Des moyens propres à développer le tourisme en France, par Léon Auscher. Bibliothèque Ornnia, 20, rue Duret, Paris. In-40, 58 p. Notice sur le rôle que doit jouer le nouvel Office national du Tourisme.
- Direction de l'hydraulique et des améliorations agricoles. Service des grandes forces hydrauliques (Région des Alpes). Compte rendu et résultats des études et travaux au3i décembre 1910, tome IV. Impr. Nation. Paris'/1911. 1 vol. in-8° et 2 allas.
- MM. de la Brosse, Ch. Lallemand et Pommereau font connaître dans cette publication officielle du ministère de l’Agriculture les observations hydrométriques, jaugeages, profils en long de I’Arve, du Fier, de l’Isère, de la Drôme, de la Durance et de leurs affluents. C’est la suite de l’utile enquête relative aux ressoures de la France en houille blanche. Les planches des profils en long et les cartes au 5oooo° sont des documents géographiques de premier ordre. On y a annexé une carte et une liste des usines liydro-électriques des Alpes en 1910.
- Atlas pittoresque de la P1 rance, par O. Reclus. Fasc. 18 et 19. Paris. Attinger frères; 3f',3o le fasc. t32 francs l’ouvrage complet.
- • L’Indre, l’Indre-et-Loire, l’Isère, le Jura, les Landes continuent cette attrayante - description détaillée de la France, illustrée d’innombrables et charmantes simili-gravures (12000 en tout).
- Conférences sur la soudure autogène, brochure in-8. Paris, 1911. Union de la soudure, io/(, boulevard de Clichy. Prix : 3 francs.
- Fait par des praticiens pour des praticiens, ce nouvel oitvrage est bien certainement . ce qui existe de mieux sur la question. Il comprend une série de monographies, chacune traitée par un technicien spécialisé, et concernant les généralités et 1 installation, la théorie des soudures, les traitements du fer et de l’acier, des fontes, de F aluminium; des'alliages de cuivre. Un dernier chapitre est consacré au découpage des tôles par le chalumeau. De nombreux schémas d’appareils et de coupes de pièces soudées rendent très facile l’intelligence du texte.
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- BIBLIOGRAPHIE
- ' Le pragmatisme, par William James, traduit par E. Le Bruk avec une introduction par H. Bf.rgso>’,‘Paris.
- Flammarion, 1911.. i vol, in-18. (Bibliothèque de philosophie scientifique).
- Ce livre, original entre tous, est mieux qu’un simple traité didactique sur le pragmatisme : c’est le pragmatisme lui-même ne faisant qu’un avec la personne de Fauteur. Le pragmatisme, en effet, est tout à la fois une méthode — une doctrine, et plus spécialement une théorie de la vérité — enfin une orientation générale de la vie. Or, cette méthode, , on voit ici William James, non pas l’exposer seulement, mais la faire fonctionner pour poser des problèmes et pour en discuter la solution; celte théorie de la vérité, on le voit la construire d’après le spectacle offert par des
- croyances qui, « travaillant» sous les yeux dû lecteur, conquièrent de haute lutte, en plein contact avec les faits, avec l'expérience, leur droit à s’imposer comme vraies; cette orientation enfin, celte confiante et valeureuse attitude que sa doctrine comporte, on le voit l’adopter de toute son, âme, parce qu’on le voit vivre de tout son cœur sa doctrine, au milieu d’un univers qu’il jugé « farouche »,.plein de risques et de menaces, mais plein de « promesses » aussi.
- Ilandbuch der vergleichenden Physiologie, par Wixters-tf.in. léna, G. Fischer, 1911 . livraison izj-Broch. in-8", 5 mk. , .
- Ce fascicule contient la suite de la monographie de S. Baglioni sur la physiologie comparée du système nerveux.
- "Igq
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- cssT
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o), Bureau central météorologique de France.
- ' OBSERVATIONS 7 HEURES CU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 12 juin 1911 . 14°,1 E. 1. Beau. » Peu nuageux de 12 h. à 18 11, beau avant et apres ; rosée.
- Mardi 15 14°,4 E. S. E. 2. Nuageux. » Nuageux; rosée; halo.
- Mercredi 14 KBO N. 2. Eclaircies. » Nuageux; rosée.
- Jeudi 15 11°,0 Calme. Beau. » Beau jusqu’à 8 h. ; nuageux ensuite ; rosée ; brume.
- Vendredi 16 ... . 15°,1 S. S. E. 1. Couvert. » Très nuageux ; faible rosée ; gouttes do 21 h. 20 à 21 h. 55.
- Samedi 17 16°,0 S. E. 2. Couvert. 2,0 Couv. jusq. 18 h. ;'nuag. : pl.; ton. au S. S. E. de 15 h. 28 à 15 h. 45.
- Dimanche 18 ... . 16M S. S. W. Couvert. 0,1 - Pluie à 5 h. 25 ; couvert le matin ; nuageux le soir.
- JUIN 1911. — SEMAINE DU LUNDI 12 AU DIMANCHE 18 JUIN 1911.
- Là courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques {baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche, courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 11 àu i5 juin. — Le 11. Zone de basse pression sur TE.' et le S. : N. de la Russie, 745; golfe de Gênes, ’ 754; pression assez uniforme et un peu supérieure à 760 sur les Iles-Britanniques et le N.-O., dépassant 765 sur le S. de l’Espagne. Pluies sur presque toute l’Eu- ; rope, surtout abondante en Italie; en France : Lyon, '28; Clermont-Ferrand, Biarritz, 10; Toulouse, 9; Cette, 3; Limoges, ’i. Temp. du matin : Uleaborg, i°; Paris, 11 ; Alger, 23; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : i3°; .(normale : i6°,-a).n—Le 12. Baisse sur l’O. de l'Europe, faible dépression sur la Bretagne et sur le golfe de Gênes et la Finlande : Helsingfors, 767; fortes pressions près du Portugal et dans les parages de l’Islande. Pluies sur presque tout le continent; en France : Biarritz, 6; Toulouse, Lorient, 3; Bordeaux, Limoges, 2; Rochefort, 1. Temip. du malin : Vardoe, 3°; Paris, i4; Alger, 26; Puy' de Dôme, 8; moyenne à Paris : i5°,2 (normale : i6°,3). — Le i3. Vaste zone de basse pression sur toute l’Europe : Perpignan, 754; fortes pres-
- sions dans les parages de l’Islande. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Toulouse, 35; pointe de la Coubre, 27; Lorient, 26; Gap, 20; Nantes, 19; Clermont-Ferrand, 10. Temp. du matin : Yardoe, 3°; Paris, 14 ; Alger, 24; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : i5°,7 (normale : i6°,4). — /.<? 14. Léger relèvement de pression sur l’O. et le N.-O. : Irlande, 765; Ecosse, 767 ; dépressions sur le S. et le Centre : Vienne, 751 ; Nice, 753. Pluies sur FO. et le Centre; en France : mont Mounier, 80; Nice, 60; Lyon, 36; Toulouse, 22; Limoges, 20; Brest, 5; Paris, 1. Temp. du matin : Arkhangel, 3°; Paris, 10; Alger, 22; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : i2°,2 (normale : i6°,5). — Ze i5. Hausse continue sur l’0. : aire supérieure à 765 des Iles-Britanniques à l’Algérie; dépression sur l’E. : Memel, 746. Pluies presque générales ; en France : Chassiron, 3; Clermont-Ferrand, cap Gris-Nez, 2 ; Charleville, Besançon,.1. Temp. du matin : Bodoe, 5°; Paris, 12; Alger, 26; Puy de Dôme, 6; moyenne à Paris : i2°,4 (normale : i6°,6).
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- ' L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « L.U Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, "Paris (Yïe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 1988 — 1er JUILLET 1911 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- Un nouveau canon à combattre les dirigeables. —
- La Rheinische Metallwaaren und Maschinenfabrik, à Dusseldorf, vient d’étudier une nouvelle combinaison d’automobile et de canon. Notre illustration représente un canon spécial de 65 mm. monté sur une automobile d’une vitesse de 5o à êo km. En raison de la grande mobilité des dirigeables et des aéroplanes, le maniement du canon a été rendu aussi simple que possible. Un dispositif spécial permet en effet de faire le réglage de la distance déterminée (ou estimée), à l’aide d’un volant, indépendamment de l’angle de pointage et de celui du terrain, après quoi on pointe vers le but une lunette à oculaire immobile. Les déviations de torsion se compensent automatiquement et une échelle spéciale indique la position de la fusée automatiquement pour toute distance et tout angle du terrain.
- Un autre dispositif élimine les corrections relatives à
- l’obliquité des roues. Le centre de gravité de l’ensemble est très bas, ce qui donne une grande stabilité sur les routes à forte inclinaison latérale et au passage rapide des courbes à faible rayon. L’automobile transportant le canon comporte quatre roues motrices, et gravit des rampes allant jusqu’à 20 pour 100; de larges bandages striés empêchent la voiture de s’enfoncer ou de glisser au passage d’un terrain mou. La charge utile comporte, en dehors du canon, 140 cartouches disposées dans les boîtes à munition, 200 litres d’essence et six hommes de service. Le canon tire des projectiles à ballon spéciaux d’un poids de 4>1 kg et d’une vitesse de 670 m. à la bouche, ce qui correspond à une énergie d’environ 93,8 mètres-tonnes. Cette vitesse réduit beaucoup la durée de vol du projectile, tout en allongeant la trajectoire, ce qui évidemment réduit dé beaucoup les déviations par rapport à un but mobile, et augmente l’efficacité du tir. Le poids du canon est de 85o kg, celui de l’automobile avec le canon, la munition de 140 coups et l’équipement complet, de 625o kg et le poids du projectile de 4!* kg. La portée maximum du canon est de 11 km et l’ascension du projectile avec un angle de pointage de 75°, est de 7910 m.
- Mort de Paul Planat. — Notre confrère, Paul Planat, qui créa, en 18B5, la revue technique La Construction moderne, vient de mourir. Ingénieur et mathématicien distingué, Paul Planat laisse toute une série d’ouvrages remarquables, une véritable encyclopédie de l’architecture et de la construction très appréciée des ingénieurs et des architectes.
- Le Railophone. — On vient de procéder en Angleterre, à Statford-sur-Avon, à de très curieuses expériences de communications téléphoniques entre un train en marche et les postes d’aiguilleurs et les gares.'Le système employé, qui a été imaginé par M. PI. von Kramer, est basé sur les phénomènes d’induction et ne comporte aucun contact avec le sol. Il consiste tout simplement en une ligne isolée courant parallèlement aux rails entre ceux-ci, ^t en une bobine d’une douzaine de tours portée par une des voitures du train en marche. Le circuit est double, l’un sur le train comporte un téléphone monté en circuit sur la bobine que nous avons indiquée ci-dessus, l’autre sur le sol comporte, outre la ligne isolée, un retour par les rails et intercalé entre eux, un poste téléphonique. Dans ces conditions, les pulsations électriques émises par l’appareil du train déterminent par influence de la Bobine sur le fil un courant induit ayant les mêmes caractéristiques et qui transmet le message. Réciproquement, les oscillations de courant dans le fil se répètent sans contact par influence dans la bobine et transmettent au train les communications. On peut ainsi converser en cours de route d’une façon continue sans dispositif de contact compliqué et au moyen de relais appropriés on peut transmettre des* signaux par déclancfiement d’appareils avertisseurs. On assure que l’appareil est assez au point pour donner dès à présent des résultats satisfaisants. En tous cas, il y a là un procédé intéressant de communication sans contact entre appareil mobile et postes fixes.
- Une maison de 230 mètres de haut. — New-York va s’enrichir d’un nouveau sky-scraper, qui l’emportera, en altitude, sur le fameux Singer building et sur la Metropolitan Tower. Le Woolworth building s’élèvera à plus de a33 m. au-dessus du sol; il comptera 55 étages desservis pair 26, ascenseurs. L’armature de cet édifice exigera plus de 20 000 tonnes d’acier.
- Extinction des incendies d’essence par les écumes. — On vient de faire aux environs de Hambourg, de très curieuses expériences pour éteindre les incendies d’essences et d’hydrocarbures contre lesquels l’eau est si parfaitement impuissante. Si l’on prend un litre de solution de soude caustique et un litre d’alun le mélange agité donne environ i5 litres d’une .masse écumeuse très légère (densité 0,14) qui flotte fort longtemps sur le pétrole ou l’essence sans se désagréger et en l’isolant de l’air. On répand le produit au moyen d’un jet formant aspirateur. Les essais ont consisté à
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- INFORMATIONS
- remplir d’essence sur une hauteur de o,5o m. environ un réservoir de 4 m3 environ, le feu allumé a été éteint en un peu plus d’une minute avec une dépense de 80 litres d’écume. L’intérêt de ce procédé c’est que, jusqu’à présent on ne connait aucun moyen d’éteindre le pétrole enflammé et que lorsque le feu prenait à un réservoir il n’y avait jusqu’à présent rien à faire que de laisser brûler.
- La pluie en France en 1910. — L’année 1910 a été remarquablement pluvieuse. Notre collaborateur, L. Ru-daux, le fait nettement ressortir {La Géographie, mars 1911), dans le tableau suivant où il compare les chiffres de 1910 avec les valeurs moyennes :
- Hauteur cle pluie Hauteur moyenne
- Localité en 1910 mm annuelle mm
- Perpignan . . ... . . 559,4 5oi
- ( Pari s ( Pair. Sain t- M au r t. - 750,3 565
- Marseille. . 812,3 567
- Toukrase. . 775,2 666
- Dunkerque 669,9 7x6
- Nantes 1045,7 manque
- Sainte-Honorine -du-JKay (Calvados) ....... 1062,0 manque
- Lyon 923,2 8x4
- Brest 966,6 824
- Bordeaux. 1061,0 848
- Besançon. . ....... 1484,1 1108
- Pic du Midi. . . . .... 2118,0 . >>490
- Mont Ventoux. . ... . 1455,1 . 1544-
- Puy de Dôme. .' .... 2549,2 1586
- Pollution des eaux de la mer par les égouts. —
- Dans une étude lue en 1910 au Congrès du Royal Sanitary Institute, à Brighton [Sanitaiy Record, mi septembre 1910, p. 279) [Revue, d’hygiène et de police sanitaire, t. XXXIII, n° 3, 20 mars, 1911, p. 276), M. Edgar Newton a expliqué : i° Qu’il est dangereux de déverser, comme le font tant de localités maritimes, les eaux d’égout dans la mer sans les avoir épurées ; de nombreux cas de fièvre typhoïde ont pour origine les huîtres ainsi contaminées; les autres pêcheries en pâtissent par la diminution du poisson ; enfin, les stations balnéaires voient se déposer des matières nuisibles sur les rivages.. 20 Que les marées et les courants ramènent.souvent sur le rivage les eaux déversées à la mer, au lieu de les entraîner au large ; 3° Que tout déversement d’eau d’égout brute dans la mer doit être abandonné. D’après M. Newton l’autopurification dès eaux de la mer, qui se produit dans une certaine mesure, résulte non pas seu-îement de leur composition, mais surtout de l’aération due au mouvement des vagues. D’autre part, M. Üpson a montré, en 1908, que les eaux de mer retardaient plutôt la décomposition des eaux d’égout, tandis que dans les rivières F autoépuration est beaucoup, plus rapide. Enfin M. Cooper a observé que la consommation du poisson contaminé peut être dangereuse. Le déversement direct des eaux d’égout à la mer doit donc . être condamné. Il est établi.maintenant que l’eau de mer,, n’est ni antiseptique, ni même aseptique.:
- La sériciculture en France. — Le Moniteur des soies, de Lyon, reprend d’information que nous donnions le 11 mars, et où M. Dadre expliquait la crise de l’industrie séricicole par’le défaut de main-d’œuvre. Le Moniteur des soies voit une autre cause à la décadence de la production de la soie dans notre pays f c’est, selon lui, l’abandon de la culture du mûrier dont la feuille .est nécessaire à la nourriture des vers à soie. Il demande donc que. l’Etat encourage d’une part la culture .du mûrier, d’autre part que dans les écoles une plus large part soit faite à l’enseignement des principes scientifiques de l’élevage du ver à soie.
- L’agriculture "au Japon.—:"Le bureau agricole du département de l’Agriculture et du Commerce de Tokyo vient de publier un volume de i32 pages intitulé Aperçu de Vagriculture au Japon. Il en résulte que, sur une population'totale de 51 millions d’hàbitants, 31 millions/ soit 60 pour 100, sont occupés aux travaux agricoles, ou tirent de l’agriculture tous leurs moyens de subsistance. Les propriétés sont généralement petites. Le propriétaire de 3o hectares de sol est regardé coxùme un gros propriétaire, la moyenne des propriétés ne dépassant pas xo hectares. Les loyers payés par les fermiers repré-
- sentent du 44 au 37 pour 100 du produit brut de la ferme. Aussi sans la possibilité de récolter 3 et même 4 fois par an, les fermiers ne pourraient pas vivre. Les* fermes ont en effet une superficie qui varie de 0,8 à i,5 hectares, et cela doit suffire souvent pour l’entretien de toute une famille composée de 6 membres. Le riz est naturellement le produit principal; les autres viennent d’après leur importance, dans l’ordre suivant : orge et froment, soie brute, légumes et fruits, fèves, patates, pommes de terre et produits animaux. Un chapitre intéressant sur l’administration de l’agriculture montre que le gouvernement japonais est plein de zèle lorsqu’il s’agit d’instruire et d’assister les fermiers. Il encourage utilement la coopération et facilite, au moyen de subventions, les travaux agricoles et la vente des produits. Des mesures radicales sont prises en vue dé prévenir les maladies des animaux et de détruire les fléaux des cultures, toute une armée d’inspecteurs étant chargée de veiller à ce que les mesures législatives soient observées. L’agriculture au Japon est en développement continuel et il y a tout lieu d’espérer que d’ici quelques années l’importation des céréales dans le pays ne sera plüs nécessaire.
- L’abeille est-elle nuisible aux vignobles ? On croit généralement que les abeilles sont nuisibles aux vignobles. S’il faut en croire un travail récent (Bulletin du bureau des renseignements agricoles, avril 1911) le contraire serait vrai. Un agriculteur allemand a constaté, en effet, après de longues années d’observation, que les abeilles ne percent jamais les grains de raisin; elles se contentent de sucer le jus des grains déjà abîmés parles guêpes, ou par d’autres insectes et animaux. Bien plus; lorsque les abeilles trouvent rm grain percé, elles en sucent tout le jus, enlevant ainsi de la grappe les. grains abîmés qui finissent par gâter la vendange. Des vignes cultivées dans le voisinage de ruches durent à ce voisinage d’être défendues contre l’invasion des guêpes par les abeilles qui, de leur côté, n’abimèrent pas les raisins.
- La population de l’Espagne. — Malgré le développement de l’émigration espagnole pour, l’Amérique (iSoooo à 200000 personnes par an) le recensement espagnol du 3i décembre 1910 accuse une population de
- 19 5o3o68 habitants, au lieu de 17667256 en 1887 et 18 820467 en 1900. Etant données les omissions probables, on peut dire que la population de l’Espagne dépasse
- 20 millions d’habitants. Les principales villes sont : Madrid, 571539 âmes; Barcelone, 56oooo; Yalence, 2i3 55o; Séville, 155 366 ; Malaga, i33o45; Murcie,. 124983; Saragosse, 105799; Bilbao, 92514, etc. Les; provinces en diminution sont celles de Malaga, Tarragone; et Logrono. Il y a une tendance générale à l’augmentation de la population des villes aux dépens des campagnes.
- Nouveaux pics des Monts Karakoram. — En 1909 le Duc des Abruzzes, dans le bassin supérieur du Baltoro, autour du K2 ou pic Godwin Austen (ci-devant1 Dapsang) (8609 m.) et le Dr T. G. Longstaff, dans la-région inconnue, située entre le col de Karakoram et la vallée de Saltoro, ont découvert deux nouveaux grands sommets. Sur le côté Est du Godwin Austen, le Duc des Abruzzes a reconnu un pic de 8140 m., le Broad Peak, et M. Longstaff a découvert à l’Est du KQleTeram-Tengsi de 8283 m., Cela porte à dix le nombre des cimes himalayennes supérieures à 8100 m., avec : le mont Everest (8840 m.), le K2 (8609 m.), les deux pics du Kanchen-junga (8577 m. et 8543 m.), le Makalu (8337 ni.),, le Dawalagiri (8176 m.), le Jassa (8i3o m.) et le Nanga-Parbat (8n5 m.) (sauf erreur ou omission, car
- beaucoup d’incertitude règne encore sur certaines identifications).
- Profondeur de l’eau du Pacifique* — En 1910, les recherches de la mission allemande du Planet dans le Pacifique sud-occidental en 1908 et en 1909, ont été complétées comme suit; :, la fosse de la Nouvelle-Poméranie [Neu-Pommern-Grabén), représente le fond d’un entonnoir de 9140 m. Cèlleide la fosse de Tonga-Ker-madec atteint 9427 m. (Oldrich’s), celle des Mariannes 9636 m. (de l’île de Guam ou du Nero). Cela porte à trois le nombre des fosses de plus de 9000 m. Conformément à ce que l’on sait déjà de l’isostase, la croûte solide du globe au fond de ces grands Grabeti semble moins épaisse, et la chaleur interne de la planète plus sensible,
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- Le piston'et ses segments. — Dans les moteurs à explosions, on a supprimé la lige du piston et tout le dispositif de . guidage qu’elle nécessite. Le piston est dès lors relié directement à la bielle, et doit être construit de manière à transmettre à celle-ci l’effort moteur, tout en servant de guide au pied de bielle. Il doit en outre être disposé dans le cylindre, de manière à assurer une étanchéité absolue.
- Nous allons, examiner comment on peut répondre à ces diverses obligations.
- i° Pour, transmettre à la bielle l’effort moteur, il suffît que le fond du piston ait line épaisseur assez importante, pour résister à la pression maximum produite par l’explosion, et une forme convenable pour s’échauffer le moins possible.
- La théorie ferait voir, qu’il faut que l’épaisseur aille -en augmentant du centre vers la périphérie, mais pour des raisons d’allégement, on se borne souvent à ménager à l’intérieur, des nervures de profil convenable, placées -en croix, qui servent à consolider le fond.
- L’allègement des pistons doit être recherché, afin de •diminuer autant que possible l’influence des forces
- d'inertie, considérables aux grandes vitesses de régime admises.
- Fig. I. — Piston en coupe et élévation.
- .A, gorges des segments ; B, logement de l’axe de piston ; C, fond plat; D, paroi cylindrique; E, gorge de grainage.
- Fig. 2. — Segment en fonte douce. A, fente en sifflet.
- Le fond du piston doit être de préférence plat, pour diminuer la surface exposée au coup de feu, et par suite la quantité de chaleur absorbée par lé piston.
- 20 Pour servir de guide au pied de bielle, il faut donner au piston une longueur suffisante, pour éviter les coincements qui pourraient résulter de l’obliquité de la bielle. Si on se basait sur cette seule considération, pour déterminer la longueur à adopter, on arriverait à des dimensions très faibles, i/3 et même 1/4 du diamètre. On peut en voir des exemples dans des moteurs de voitures de course où pour permettre une très grande vitesse de piston on avait poussé, l’allègement jusqu’à réduire le piston à son fond et à deux fragments de paroi. î. i
- Mais, la nécessité d’assurer l’étanchéité'd’une part, et de faciliter un bon graissage d’autre part, conduit à •adopter une longueur de piston telle que l’on n’a pas* à se préoccuper de la question de guidage.
- 3° Pour assurer l’étanchéité, le problème est plus complexe, et mérite une plus longue attention.
- Il faut en effet, empêcher toute fuite de gaz entre le. piston et le cylindre, puisqu’il en résulterait une mauvaise utilisation de là puissance motrice des gaz introduits. Il faut en outre assurer l’obturation, en ayant une perte par frottèment aussi 'faible que possible. Ces deux considérations, ' d’apparence contradictoire, suffisent à faire comprendre la difficulté du problème! y
- Si la température était uniformément égale, dans le métal du cylindre et celui du piston, et si ces deux organes avaient le même coefficient de dilatation, il suffirait d’ajuster avec le plus grand soin, le piston dans le cylindre, pour avoir une obturation presque absolue.
- Mais si on considère que, lors de l’explosion, la masse gazeuse est portée à 18000 environ, que le cylindre est entouré d’une chemise d’eau de refroidissement, et que le fond du piston n’est pas refroidi, on comprendra qu’il est de la plus élémentaire nécessité de laisser au piston la possibilité de se dilater à l’intérieur du cylindre. :
- En pratique, on peut admettre que la paroi intérieure du cylindre est à une température légèrement supérieure à ioo° (eau bouillante), tandis que le piston, est au moins à la température de l’échappement, c’est-à-dire à 4 ou 6oo°. Il faut donc laisser au piston le jeu nécessaire, pour une dilatation correspondant à une élévation de 5oo° environ vers le fond, ce jeu pouvant être moindre à l’autre extrémité.
- (Pour une dilatation de la fonte de 0,01 de mm par degré, il faut laisser un jeu de 5 millièmes de l’alésage au fond du piston et de 2 ou 3 à l’autre extrémité.) ^
- Dans ces conditions, pour assurer l’étanchéité, on a ménagé sur la paroi cylindrique du piston, une série de gorges de section rectangulaire, dans lesquelles on dispose des anneaux élastiques en fonte douce, appelés segments.
- Ces segments ont leur surface extérieure tournée, de manière à s’appuyer exactement sur la paroi interne du cylindre; ils sont fendus pour pouvoir s’ouvrir et s’appliquer exactement contre le cylindre, en suivant la dilatation.
- Leur mise en place exige une série de précautions qui s’appliquent aussi bien dans l’établissement d’un moteur neuf, que dans le remplacement des segments dans un moteur usagé. Ce remplacement s’impose, soit par suite d’usure naturelle, soit par suite de rupture accidentelle d’un segment. Il faut :
- a) Régler la largeur de la fente des segments au minimum, soit environ à une valeur de 1 a 5 dixièmes de millimètre.
- b) Le piston étant soumis pendant trois temps sur quatre (compression, explosion, échappement) à une pression dans ;le même sens, le côté de la gorge des segments opposée au fond du piston, et la face d’appui correspondante du segment qui s’y loge, doivent être rigoureusement dressés et exempts de bavures et de crasses.
- c) Dans son mouvement de va-et-vient, en raison de l’obliquité de la bielle, le piston appuyant toujours alternativement sur les deux génératrices du cylindre situées
- j dans le plan du mouvement de la bielle, c’est sur ces génératrices qu’il faut disposer les fentes des segments en les alternant, on obtient ainsi le maximum d’étanchéité possible.
- d) Les segments doivent être rodés, en place sur le piston dans le cylindre, à la potée d’émeri extra-fine et à l’huile pendant plusieurs heures. Puis après un lavage sérieux à l’essence, le rodage est terminé à l’huile pure, jusqu’au glaçage complet.
- Dans le cas où le piston ne serait garni que de trois segments, on pourra les disposer respectivement de manière que la fente de chacun d’eux se trouve aux sommets d’un triangle équilatéral. Si les segments; ne sont pas arrêtés par un ergot, qui les empêche de tourner dans leur logement sur le piston, il sera indispensable de les repérer pour toujours les orienter de la même manière, lorsqu’on démonte et remonte un cylindre. Cette précaution procurera toujours une meilleure obturation, chaque segment ayant exactement la forme qui correspond à son passage dans le cylindre, ségments et cylindre s’étant en effet mutuellement, rodés l’un sur l’autre, par le travail même du moteur. En résumé, si un chauffeur veut remplacer lui-même lés segments de ses pistons, il devra opérer, de la manière suivante :
- Il cherchera à Introduire le segment neuf seul dans le cylindre, et réglera avec une lime fine la largeur de la feniè de manière qu’il ne reste entre ses ljôrds qu’une largeur de 1 à 5 dixièmes de millimètre. (Les éonstruc-teurs vendent en général des segments de. rechange, un peu.plus longs qu’il n’est nécessaire,1 afin de permettre
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- l’ajustage.) S’il s’agit d’un cylindre usagé, il faut tenir compte de l’usure qui a pu s’y produire dans la région parcourue par le piston, ce qui revient à régler le segment de manière à ce qu’il puisse juste entrer sans aucun jeu par l’ouverture du cylindre.
- Chaque segment ayant été réglé comme il vient d’être indiqué, on les dispose avec précaution sur le piston en alternant les fentes comme il a été dit, et en les repérant de manière à ne pas les déranger dans la suite.
- ; On introduit ensuite le piston dans le cylindre garni d’un peu de potée., line d’émeri et d’huile, et on lui imprime un mouvement de va-et-vient, soit à la main, soit au moyen du vilebrequin du moteur lui-même, après l’avoir provisoirement remonté. On peut se contenter à la rigueur d’un rodage d’une demi-heure environ. Puis, après lavage très sérieux à l’essence, pour faire disparaître toute trace d’émeri, on remonte le moteur et on lé rode à l’huile, en le tournant à la main pendant un certain temps. Le rodage se terminera ensuite de lui-même, pendant les premières heures de fonctionnement normal du- moteur, lorsqu’on le remettra en service.
- Il est bon de faire remarquer que précisément par suite de l’insuflisance du rodage initial, on constate en général pendant un-ou deux jours que le moteur est plus mou que d’ordinaire, mais peu à peu l’étanchéité s’améliore et devient parfaite, si on a opéré avec les soins voulus. Il faut pendant ce temps graisser avec abondance, pour éviter toute chance de grippement. Le remplacement des segments est une opération délicate, qui exige beaucoup de soin.
- Lorsqu’on constate en tournant le moteur à la main, qu’il manque de compression, dans un ou plusieurs de ses cylindres, et si les soupapes sont en bon état, on peut craindre un manque d’obturation par les segments.* On peut avoir, soit des segments gommés par la crasse ou l’huile brûlée,.et paralysés dans leur gorge, soit des segments cassés ou désorientés.
- Dans le premier cas, une simple injection de pétrole dans le cylindre remet les choses en état; en cas contraire un démontage s’impose, pour établir la cause du mal et y apporter le remède. Capitaine Renaud.
- *t> Aviation <-*
- Ceinture de sûreté pour aviateurs. — Le rapport du lieutenant-colonel Bouttieaux sur les accidents d’aviation dont la Nature a récemment publié le résumé, donnait aux pilotes d’aéroplane le conseil de s’attacher solidement à leur appareil. Les machines à voler sont, en effet, exposées dans les airs, du fait des remous, à des chocs violents qui peuvent arracher le pilote de son siège et le projeter sur son moteur, ou même hors de;
- l’appareil. Il ne' faut pas oublier aussi que lors! d’une chute, il1 importe que l’aviateur reste sur1 l’aéroplane ; celui-ci représente pour lui, la seule planche de salut ; il éprouve en effet de la part de l’air une forte résistance qui ralentit plus ou moins la chute ; enfin, lors du contact avec le sol, le: bris des divers pièces fait l’effet du plus puissant des amortisseurs et réduit bien souvent à peu de chose, le choc éprouvé par.l’aviateur.
- Donc,, il est fort important que l’aviateur s’attache solidement à son aéroplane ; encore faut-il que la ceinturé qui remplira ce rôle soit judicieusement établie, de façon à épargner au pilote des secousses dangereuses. Voici un modèle établi par M. Robert Esnault-Pelterie et qui a fait maintes fois ses preuves. Elle est munie de 2 fortes bandes élastiques G, F qui amortissent les chocs transmis par l’armature. Elle comporte 2 bandes A, B très larges qui prennent appui sur le corps de l’aviateur.
- Quant à la fermeture G D, elle est à verrou, ét se manœuvre, condition essentielle, avec la plus grande rapidité. — S’adresser à M. R. Esnault-Pelterie, 149, rue de Silly, à Billancourt.
- Divers
- Comment on coupe une plaque, un tube, un récipient de verre. — De tous les moyens proposés, celui qui peut le mieux convenir dans tous les cas,
- à près dé 2 ou 3 cm : quand on arrive vers le bas sans bris prématuré, le flacon, par suite de l’élasticité du verre, peut être allongé et raccourci tel un accordéon!
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- RESUME METEOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saînt-Maur en mai
- La pression moyenne y56mm,3 est inférieure de omm,6 à la normale; la température moyenne i4°,7, supérieure de i°,7 à la moyenne de 5o ans (1851-1900).
- Le minimum absolu, sous l’abri, a été de 2°,5 le 5, le maximum absolu de 25°,9 le 27. Sur le sol le thermomètre est descendu à — 3°,i le 7 et l’on compte 6 gelées blanches dont la dernière est du 8 mai.
- Le Soleil a brillé pendant 25i heures; le rapport d’insolation qui, en mai, est en moyenne de 0,48 atteint o,53.
- La hauteur mensuelle de pluie diffère peu de la moyenne de 5o ans (rapport 0,87) mais il n’y a eu que 9 jours de pluie appréciable. On en compte normalement i3 en mai. Les journées des 4, 12 et 16 mai ont fourni des hauteurs variant entre 6 et 8mm, celle du 10 a donné i5mm,4 en 2h 8. Il y a eu 5 jours d’orages. Le 16, , la foudre est tombée à 60 m, environ au S. W. de
- I Observatoire sans causer toutefois de dégâts importants.
- Le niveau moyen de la Marne a été inférieur à la normale ; il a oscillé entre 2m,56 le 18 et 2m,i6 le 3o.
- Pression barométrique (ait. 5om,3). -— Moyenne des 24 heures : q&6mm,3i ; minimum absolu : 748mm,i le 14 à 4h iom; maximum absolu : q&4mm,o le 6 à 9h 4om.
- Température. — Sous l’abri : Moyennes : des minima, 8°,85; des maxima, 200,72; des 24 heures, 140,73. Minimum absolu : 2°,5 le 5 ; maximum absolu : 25°,9 le 27. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, 11 °,86 ; la plus élevée, i5°,g le 25; la plus faible, 4°,o le 19. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 4°>95; des maxima, 4o°,32. Minimum absolu : -—3°,i le 7 ; maximum absolu : 49°>2 Ie 2^. Dans le sol gazonné. —• Moyennes du mois : (profondeur om,3o), à 9 hemres : i3°,qi; à 21 heures : i4°,2i ; (profondeur om,65), à 9 heures : i2°,63 ; à 21 heures, i2°,66; (profondeur 1 mètre), à 9 heures 11°,60; à 21 heures : 110,67. De la Marne. — Moyennes : le matin, i6°,o5; lé soir, i6°,3g. Minimum : i3°,o le i6r; maximum, 200,12 le 3o.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 8““,90. Minimum : 4mta,i le 7 à 17 heures; maximum : i4mm,3 le 3i à 20 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 73,0. Minimum : 3i le 7 à 16 heures; maximum : 100 à
- II dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 5,i3. minimum : 0,2 le 27 ; 1 jour entièrement couvert le 19.
- Insolation. — Durée possible : 472 heures; durée effective : 25iho en 3o jours ; rapport : o,53.
- Pluie. — Total du mois : 45“m,7 en 19'* 5.
- Nombre de jours : de pluie, i3; de pluie inappréciable, 4; dorage, 5; d’éclairs, 1; de brume, 19; de halos solaires, 6; lunaire, 1 ; de rosée, 16; de gelée blanche, 6.
- Fréquence des vents : calmes, 19.
- N .. . . 126 S. E. .. . • 37 W . . . . i3
- N. N. E. . I 12 S. S. E. . . 14 W N. W . i5
- N. E. . 118 S . . . . . 35 N. W. . . >9
- E. N. E. 31 S. S. W . 62 N. N. W . 39
- E. . . . 29 s. w. . . . 36
- E. S. E. . 24 w. s. w. • 9
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3m,32. Moyennes diurnes : la plus grande, 6m,4 le 18; la plus faible, im,5 le i5.
- 1911, par M. Ch. Dufour.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,3g‘ Minimum : 2m,i6 le 3o; maximum : 2m,56 le 18.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : — omm}57 ; température "-J- 10,71 ; tension de la vapeur : + imm,i3 ; humidité relative : -|-2,5 ; nébulosité :—0,52; pluie : —6mm,9 jours de pluie appréciable : —A; insolation :+ 24h 2.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (22 jours) : 63 volts; moyenne diurne la plus élevée : 114 volts le 23; la plus faible : 44 volts le 26. Moyenne des 16 jours à potentiel constamment positif : 62 volts; moyenne diurne la plus.élevée : 114 volts le 23; la plus faible : ,44 volts le 26. Moyenne des 14 journées sans précipitation ni manifestation orageuse : 62 volts. Ampli-.tude diurne correspondante : 0,49; amplitude nocturne :
- 0,89.
- Taches solaires. — On a suivi 5 taches ou groupés de taches en 20 jours d’observations. Le Soleil a paru dépourvu de taches les 14 et 15 et du 23 au 25. ....
- Perturbations magnétiques. — Faibles les 5, 6, 8, 19, 23, 25, 3o-3i ; modérées les 7, 11, 16 ; assezforte i4-i5.
- Radiation solaire. — Douze observations ont été faites à g dates différentes. Les valeurs les plus: élevées sout : 1^,182 le 25 à 91* 55“ ; ic*',2o3 le 7 à nhi2m; ical,22q le 7 à ioh58m. • *
- Mouvements sismiques. — Le seul mouvement de quelque importance se rencontre dans la nuit du 4 au 5. Début : le 4 'à 23h48m34*, ph. pie. de 23h5om à 2 4h 4om> .fin le 5 vers 2 h. 1/2; distance probable 8300 kilomètres. , .
- De faibles mouvements ont été enregistrés le 4 entre 14 heures et i5 heures, le 3o et le 3i. Celui du 3o débute à igh44m23\ présente un maximum vers i9h46m et paraît cesser à igh49m> celui du 3i commence à 2h8m 59’ et prend fin à 2h i2m. Ces deux derniers mouvements ont été ressentis à AixMa-Chapelle.
- Des microsismes beaucoup plus faibles sont indiqués les 9, 10, n, 13, 14, 20, 29 et 3i mai,
- Floraisons. — Le ier, narcisse des poètes, daphne pontica, germandrée ; le 3, pommier (reinette du Canada), le 4, érable champêtre, érable sycomore, lilas de Perse; le 5, chamerisier, géranium à. feuilles rondes, belle d’onze heures; le 6, muguet, épine blanche; le 8, glycine, épine rose ;. le 9, pivoine en arbre ; le 10, herbe à Robert, iris.germanique ; le 11, saxifrage mignonnette, sorbier des oiseleurs, fusain à longues feuilles; le 12, arbre de Judée, weigelia, vipérine ; le i3, lupuline, barbeau vivace, sorbier hybride; le 14, cytise (faux ébé-nier); le 15, alisier des bois, pivoine herbacée; le 16, thym, rhubarbe, fumeterre, arum vert, lychnis des champs ; le 18, ancolie ; le 1 g, leucanthemum des prairies; le 20, verveine vivace, pimprenelle, julienne ; le 22, rose du Bengale; le 23, épine-vinette; le 24, seringa, hémérocalle jaune, chèvrefeuille, acacia blanc; le 25, sureau commun, sureau à feuilles panachées; le 26, sceau de Salomon, pivoine odorante; le 27, rose des quatre saisons; le 28, nerprun, cotoneaster commun, réséda des chemins; le 29, buisson ardent; le 3o, sca-bieuse colombaire, polémoine; le 31, tradescantia virginie**) cornouiller, spirée à feuilles de sorbier, genêt d’Espagne.
- Arrivée des martinets le 5. Premier chant : de la tourterelle le 3, du loriot le 4, du coucou le 12.
- VARIÉTÉS
- Le vin de rhubarbe. — Parmi les diverses préparations auxquelles la rhubarbe fraîche sert de base, l’une des plus appréciées et des plus répandues aujourd’hui en Angleterre comme en Allemagne est le vin de rhubarbe. Il ne s’agit point, comme bien l’on pense, du vin purgatif officinal inscrit à l’ancien Codex et qui était préparé avec 60 grammes de racines par litre de vin de Grenache, mais d’un liquide alcoolique obtenu par la
- fermentation du suc des pétioles de la plante fraîche ou de leur macéré dans Peau, après addition d’une certaine quantité de sucre. - - : -
- Il existe un assez grand nombre de formules anglaises et allemandes, mais voici celle à laquelle un auteur allemand très réputé, J. Boettner, après des essais comparatifs, a cru devoir donner la préférence.
- La meilleure époque pour fabriquer ce vin correspond
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- VARIETES
- aux mois de juin et de juillet, parce que c’est le moment où les pétioles de rhubarbe sont les plus abondants et au plus bas prix. Plus tard, en août et septembre, il serait difficile de s’en procurer; ils posséderaient line ' certaine âpreté et leur enlèvement nuirait aux plantes. La variété préférée est "Victoria.
- ' . Préparation. — On prend 40 kilogrammes de pétioles bien épluchés et lavés, on les coupe en très petits cubes, on les met dans un récipient avec 5o litres d’eau et on lés agite trois fois par jour jusqu’à ce qu’ils soient complètement ramollis, ce qui demande environ huit jours. On jette le tout sur un tamis, on recueille le liquide dans un tonneau de grandeur voulue et l’on ajoute 3o litres de sirop fait avec 3o kilos de sucre. On enlève :du tamis le résidu formé par les pétioles, on le laisse macérer durant deux jours avec un peu d’eau en ayant soin de lé remuer, puis on l’exprime. On verse ce second liquide dans un tonnelet, avec le poids de sucre correspondant, et, quand il a fermenté, on s’en sert pour remplir le vide laissé par le macéré du grand récipient lorsque sa fermentation tumultueuse.esttèrminée. Cette fermentation se déclare assez vite et dure entre ' io et i5 "jours ; on peut l’activer avec une poignée de -raisins‘secs. On abandonne le tout à la cave jusqu’au moment de pratiquer le premier soutirage, à la fin~de décembre ou au commencement de janvier, et l’on répète cette Opération tous les deux mois. La raison de cés • fréquents soutirages tient à ce que le vin s’éclaircit très difficilement : il. met parfois 4 uns à devenir très limpide, - . . , J
- Cette formule donne un très bon vin plus lâche en alcôôl que les1 vins du Rhin et de la Moselle, mais plus pauvre en acidité, et pour qui voudrait augmenter cette, dernière, il a donné la variante suivante : il emploie 48 litres d’eau au lieu de 5o litres et 28 litres de sirop en place de 3o litres.
- Il prévient aussi de ne point s’étonner si, au bout de tx’ois ans le vin est encore trouble et douceâtre, car il faut quatre ans pour que la décomposition du sucre
- soit complète. Cette marche lente indique, d’après l’auteur, que le vin est susceptible d’une longue conservation et qu’il s’améliore notablement dans le tonneau d’année en année, mais il a obtenu en flacon une bonification encore plus grande qui permet dé comparer le vin de rhubarbe aux meilleurs vins de raisins.
- Il va de soi qu’on peut obtenir du vin pour la consommation en beaucoup moins de temps, cela dépend de la quantité de sucre mise en œuvre, de la levure et de la température. Le Dr U. Givaeger relate que dans les environs de Magdebourg, où le morgen de terrain (25 ares) rap-poi'te 33 920 kilogi’ammes de matière première avec lesquels on prépare 35 hectolitres de vin environ, la proportion du sucre est de 20 à 25 pour 100. La fermentation terminée, on soutire, filtre et clarifie comme pour lés vins de baies.
- Plusieurs formules recommandent d’aromatiser le vin en ajoutant au liquide, avant fermentation, l’épiderme d’un ou deux citi’ons finement râpé ou trituré avec un peû de sucre. On peut, enfin, obtenir un vin de rhubarbe mousseux comme il suit : on soutire et filtre le liquide après la feimoentation tumultueuse, on le reçoit dans des flacons qu’on tient debout et lâchement fermés durant quelques semaines, puis on assujettit fortement le bouchon et l’on couche les bouteilles dans un endroit frais.
- Le vin de rhubarbe contient, selon la propoi’tion de sucre employé, 4 à i5 pour cent d’alcool, en moyenne 10 pour 100 et se rapproche aiusi plus ou moins d’un vin. Les Anglais et les Allemands l’apprécient beaucoup comme une boisson désaltérante et rafraîchissante mais dépourvue de propriétés médicinales laxatives. Aussi, •les' ménagères industrieuses1 qui, chez nous, depuis quelques années, font entrer la rhubarbe dans la. confection de mets sucrés, sous foi'ine de confitures et de gelées, seraient bien inspirées en y adjoignant ce vin peu coûteux qui, comme ces dernières préparations culinaires, rencontrerait peut-êti-e bientôt un assez grand nombre de consommateurs. A. Truelle;
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Patine vert-antique du cuivre rouge. — Pour nuancer la surface des objets de cuivre en teinte verte rappelant, non l’aspect des statues de bronze, mais celui des pièces retrouvées dans les fouilles, il suffit de ; plonger le métal dans l'ammoniaque. On n’obtient immé-^ diatement aucun effet apparent, mais le lendemain, les pièces sont colorées en beau vert sombre assez solide. Eviter de pi’olonger l’immersion danS l’alcali pendant plusieurs jours, à moins qu’on 11e désire provoquer une attaque superficielle pour imiter davantage l’aspect de l’antique; on sait, en effet, que l’ammoniaque dissout le cuivre. 1
- (Laboratoire de La Nature).
- Coloration du laiton en brun violacé.— Les pièces bien décapées sont plongées dans un bain chaud (presque à l’ébullition) d’une mixture cupro-ammoniacale coin- '
- posée de :
- ' Ammoniaque...................... . ^5 c. c.
- Cendres bleues ou carbonate cuprique. 10 gr.
- Eau. ... . . . ... . . ... ... . . y5 c. c.
- En une demi-minute, on obtient une patine régulière et solide. En laissant plus longtemps, la teinte vire au. gris bleuté de l’acier, mais change, somme toute, assez peu. On peut opérer à froid, mais l’opération est alors bien plus longue. En aucun cas, on n’obtient de patinage sur cuivre rouge. ‘ . ;
- (Laboratoire de La Nature).
- Enduit noir mat pour intérieur d’appareils photographiques. — On peut préparer- un vernis qui, sans avoir les qualités des px'oduils du commerce, convient très bien à l’usage destiné, est fort économique, se fabrique très rapidement et facilement. Dans un litre d’alcool à 80-90° (on peut prendre l’alcool dénaturé pour chauffage), on fait dissoudre au bain-
- marie, 100 gr. de colophane pulvérisée au préalable et on incoi’poi'e üné quantité de noir de fumée suffisante à donner l’opacité désiréè. On emploie environ ainsi 20 à 5o gr. de pigment ; mieux vaut en mettre moins et donner ensuite deux couches successives de vèrnis : l’enduit est'plus également réparti. Enrobé dans la couche de colophane, le noir adhère très bien au bois, sur métal l’adhérence est moins parfaite, mais les intérieurs d’objectifs n’étant pas exposés au fi’Ottement conserveront néanmoins longtemps leur enduit noir mat.
- ' (L^aboratoire de,La Nature.)
- Pour combattre lacochyÜS des vignes. — M. L. Moreau préconise l’emploi d une bouillie à Tarséniate de plomb préparée de la manière suivante : On fait dis-soudi'e dans un peu d’eau, d’une part 3oo gr. d’arse-niaté de soude (ortho-arseniate disodique anhydre, contenant 57 pour 100 d’anhydride, à l’exclusion de tout autre sel, capable de provoquer des brûlures sur les feuilles de vigne), et d’autre part 900 gr. d’acétate de plomb (acétate neuti'e ou sel de Saturne). On verse le liquide plombique dans la solution arsenicale et on s’assure de la présence d’un léger excès de plomb en plongeant dans le mélange bien remué un papier imprégné d’iodure de potassium : on doit obtenir une teinte jaune d’iodure de potassium. Finalement, on amène au volume de un îiectolilre soit avec de l’eau, soit "avec de la bouillie bordelaise, si l’épandage est fait dans le but de lutter aussi conü’e le mildiou. Il est -inutile d’ajouter du savon, la mixture étant naturellement adhérente, On doit pratiquer deux traitements de printemps, faits à quinze jours d’intervalle, à raison de 10 hectoliti'es de liqueur par héetai'e de vigne. Les pulvérisations seront faites de façon à ce que le vent rtc îubatte pas les gouttelettes dans le visage de l’ouvrier, ce qui pouri'ait provoquer des accidents toxiques.
- (Bulletin de la Société des Agriculteurs de France.)
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les I faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Erratum. —Dans la bibliographie du n° 1986, 17 juin ; le prix de l’ouvrage de M. Helbronnér est de 75 francs au lieu de 100.
- Adresses relatives aux appareils décrits.— Cuisine sans feu Acliillini. — Voy. n° 1982, 20 mai 1911. S’adresser au capitaine Achillini, 26, via San Paolo, Milano (Italie).
- Renseignements. — V. JD., à Calais. — Voyez : Combustion dans les chaudières, par J. Izart; Production économique de la vapeur, même auteur ; ces ouvrages sont édités par Dunod et Pinat, 49- quai des Grands-Augustins, Paris.
- M. Wyss, à Thann. — La formule de l’insecticide Trufîeau n’est pas connue; mais vous obtiendrez des résultats analogues à ceux donnés par cette mixture en employant des jus de nicotine des usines de tabac (Voy. le tome II des Recettes de Tissandier, Masson, édit.).
- M. Giovanni Jiore, à Naples. — i° Il y a quantité de procédés de destruction des mouches, vous en trouverez un choix dans les Recettes de Tissandier (tome I) et de Laffargue, Masson, édit. — 20 Toutes les pâtes épila- ' toires peuvent abimer la peau : il faut les employer avec précaution. Voy. pour les formules de préparation Secrets de l’économie domestique, par Héraud (Baillère, édit.).. -
- M. Cusiodio Guinaraes, Estacas de Paty (Brésil). : Voyez l’ouvrage de Cross et Bewan La Cellulose, in-8 (10 fr.) aux bureaux de la Revue des Matières colorantes, 64, Chaussée-d’Antin, Paris.
- M. R. P., h Reims. — Nous ne voyons aucun moyen de remédier à cela, sinon peut-être l’introduction d’un absorbant tel que craie, Kieselguhr qui fixerait le liquide : par sa porosité.
- M. E. G. R., à Naples. — Il vous serait peu pratique d’acheter le collodion à Paris en raison des ennuis de transport de la matière très inflammable et des droits fiscaux sur l’alcool. D’ailleurs les différences de prix (déduction faite des impôts) seraient minimes.
- Leclercq, 247, Faubourg Saint-Martin. — Nous avons donné, dans le numéro de La Nature du 28 janvier dernier, les indications relatives au choix d’une huile de graissage, et rappelé comment on peut apprécier sa neutralité, sa viscosité et son point d’inflammabilité. Cependant, les huiles ne peuvent pas se classer en très fluides dites américaines, et très épaisses dites Russes,
- car il existe, tant dans les huiles américaines; que dans les huiles russes, toute la gamme des viscosités. Il faut donc guider son choix uniquement en prenant pour base la qualité, la sécurité d’emploi, et l’économie d’utilisation. L’huile visqueuse coule moins, se gaspille moins facilement, s’échappe plus difficilement des paliers très chargés, que l'huile fluide, mais elle présente un peu . plus de résistance au frottement et une tendance à réchauffement. En pratique, on adopte en général de l’huile d’autant plus visqueuse, que . la -machine est plus puissante, les paliers plus chargés, etc. Pour.un moteur à gaz donnant i5 chevaux à 240 tours, cîest-à-dire une puissance moyenne, il suffit d’adopter _une huile demi-visqueuse ayant un point d’inflammabilité, au-dessus de 200. Par exemple, une huile donnant à Fixomètré Barbey les chiffres suivants, convient très bien : 45 à la température ordinaire 100 à 5o°, 5oo à ioo°. Ces chiffres correspondent à une viscosité moyenne, à peu près triple de celle de l’huile d’olives, et double de celle de l’huile de colza. C’est ce qu’on prend pour les moteurs à gaz de puissance moyenne, pour les moteurs Diesel, et pour la généralité des transmissions.
- M. J.-J. P., à Saint-Nicolas de la Grave. — i° Formules et préparation des solutions au pétrole contre la cochylis et l’eudémis : ire formule : écorce de Panama concassée, 20 gr. ; pétrole, 100 gr. ; eau, 600 gr. Faire bouillir le bois de Panama, on a 5oo gr. de liquide qu’on éclaircit en filtrant sur une toile fine ; verser la liqueur - dans une terrine, la battre avec un fouet à " mayonnaise, en y faisant tomber, goutte à goutte, 100 gr. de pétrole ; continuer de battre le tout pendant 5 à 10 minutes, ensuite, l’émulsion parfaitement stable sera étendue de 10 litres d’eau. — 2e formule : savon noir, 5oo gr. ; eau, un demi-litre. Délayer à chaud, en remuant, dans un vase de terre, laisser refroidir et ajouter : ammoniaque du commerce, -1 .litre'; rèmüep ^encore et ajouter peu à peu 1 litre de pétrole ; ajouter ensuite assez d’eau ordinaire, pour faire 80 litres. Ces solutions au pétrole doivent être employées aussitôt ^ que les chenilles ou vers apparaissent. — 20 Solution au , permanganate de potasse contre l’oïdium : employer avant le déboursaient, 3oo gr. de permanganate qué "l’on fait dissoudre dans 100 litres d’eau ; répandre en "pulvérisation. Plus tard employer sur les feuilles, une solution de i5o à 200 gr. pour 100 litres d’eau. — 3* L’insuccès dans l’emploi des bouillies arsenicales et nicolinées doit provenir d’une préparation défectueuse ou d’une mauvaise application. Il est recommandable de compléter l’action des bouillies en intercalant entre ces traitements à l’aide de cés' bouillies, des poudrages au soufre, qui agiront aussi contre l’oïdium : soufré nico-tinë, soufre mélangé de chaux vive pulvérulente, talc cuprique et soufré, soufre et pyrèthre, soufre lysolé, etc.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- La mission hydrographique Congo-Oubangui-Sangha. — Les engrais eatalÿseurs : H. Rousset. Les derniers types de cuirassés : comparaison de leur valeur : Saùvaire Jourdan. — L’alimentation en énergie électrique des lignes pyrénéennes dé la Compagnie du, Midi : E. Millet. —- La biologie de l’anguille : Marcel Blot, — Le chronométrage sportif : L. Lerot. — Académie des sciences; séance du 19 juin 1911 : Ch. de Ville-deuil. — Chemin de fer suspendu de l’Aiguille du midi : Dr A. Gradenwitz.: , ’ :
- Supplément. — L’Enigme glaciaire. — Un vaste projet d’irrigation au Mexique. — La pompe Humphray. — Statistique des forêts, — La peste dans l’Inde..— -L’homme magdalénien.
- Météorologie agricole et prévision du temps, par Paul Klein, agrégé des sciences physiques. 1 vol. de 528 p.
- avec 147 fig. Encyclopédie agricole, Baillère et fils, Paris, 1911. Prix : 5 francs.
- L’apiculture est sous la dépendance étroite des conditions atmosphériques. Suivant qu’elles sont favorables ou défavorables, les récoltes sont bonnes ou mauvaises, les opérations culturales faciles ou difficiles. L’apiculteur, pltls que n’importe qui, a donc intérêt à connaître les divers phénomènes météorologiques, les causes qui les produisent, les moyens de les prévoir, et l’influence qu’ils exercent sür la végétation. C’est ce qu’ils trouveront dans le très clair et très précis traité de M. Klein, ouvrage divisé en huit parties, dont les cinq premières onLpour objet l’étude des phénomènes généraux de l’atmosphère ; la 6e traite des méthodes et essaisTes plus rationnels en vue de la prévision du temps. Enfin les deux dernières parties sont consacrées aux effets agricoles des phénomènes météorologiques.
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- Annuaire de route de TA. C. F., publié par l’Automobile-Club de France, 8, place de la Concorde, Paris. Année 1911.
- Cet Annuaire contient, sur les diverses localités de France, une foule de renseignements pratiques utiles aux touristes automobilistes.
- Handbuch der vergleichend'en Physiologie, par Winlers-teiu. Iéna. G. Fischer. 1911. Livraison 11. 1 vol. in-8°. Prix : 5 Mk.
- Dans ce fascicule : Mangold : Physiologie comparée de la production d’énergie ; Pizibram : Physiologie comparée de la forme.
- '1so
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- QtL
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o), Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 BEE RES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 19 juin 1911 . 15°,6 ' S. E. 2. Très nuageux. 9,1 Rosée ; couv. de 8 h. à 13 h. ; nuag. av. et ap. ; pl. de 10h 15 à 131,20.
- Mardi 20 14°,0 S. W. 3. Couvert. 2,3 Pluie vers 0 h. 15 par intervalles l’après-midi; très nuageux.
- Mercredi 21 13°,3 S. S. W. 2. Couvert. 0,0 Rosée ; très nuageux ; pluvieux à 8 h. ; pavé mouillé.
- Jeudi 22 15°,8 S. S. W. 2. Beau. » Rosée ; nuageux; tracer du halo à 9 h, — 10 h.
- Vendredi 23 . . . . 16°,8 S. E. 2. Couvert. 20,3 Rosée ; couv. pet. pl. de 7‘5 à9M0 ; pluie de 18b à 21b 10 et à 22>,45.
- Samedi 24 13°,4 . S. W. 5. Couvert. 5,2 Pluie continue; averse vers 2 h. 30; très nuag. le m. nuag. le s.
- Dimanche 25 ... . 14°,0 S. S. W. 3. Peu nuageux. 1.0 Rosée ; nuageux entre 17 h. 10 et 18 h. 35.
- JUIN 1911.— SEMAINE DU LUNDI 19 AU DIMANCHE 25 JUIN 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 16 au 26 juin. — Le 16. Même situation : Brest,
- 761 ; Saint-Pétersbourg, 760; dépression légère sur le golfe de Gênes et l’Adriatique. Pluies sur le centre. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, i3 ; Alger, 22; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : (normale :
- i6°,6). — Le 17. Hausse légère sur l’O. : Bordeaux, Yarmouth, 763; dépression sur l’E. : Rieur, 759. Pluies sur le Centre et le S.; en France : Bordeaux, 4; Paris, 3; Brest, 2; Boulogne, Charleville, 1. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Paris, i5; Alger, 24; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : i5°,7 (normale : i6°,7). — Le 18. Hausse légère sur l’O. : Clermont, 764; dépression sur l’E. : Arkhangel, Odessa, 758. Pluies sur le Centre. Temp. du matin : Vardoej 6°; Paris, 14 ; Alger, 25; Puy de Dôme, 4; moyenne à Paris : i4°>7 (normale : i6°,8). — Le 19. Biarritz, 765; golfe de Gênes, 762. Pluies sur l’O.; en France : Paris, 17; Boulogne, 14 ; Nancy, 7; Bordeaux, 6. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, i4'. Alger, 22; Puy de Dôme, 4> moyenne à Paris : x5°,4 (normale : 16°,9). —Le 20. Hausse de pression sur tout l’O. : Biarritz, 767; dépression sur le N. et. le Centre; golfe de Gênes, j5g. Pluies sur le Centre et l’O. ; en France : Lyon, 12; Nancy,, 11 ; Dunkerque, Paris, 9; Nantes, Bordeaux, 3; Biarritz, Nice, 2. Temp. du matin : Seydisfjord, 6°; Paris, 14 ; Alger, 26; Puy de Dôme, 3; moyenne à Paris : i4q-,6 (normale : 170). — Le 21. Continuation de la hausse sur l’O ; pression supérieure à 766 sur la France et la péninsule Ibérique avec maximum de 771 (La Corogne); dépression sur le N. de la Russie et entre l’Islande et l’Ecosse : Feroé, ySo.
- Pluies sur le Centre et l’O.; en France : Besançon, 8; Dunkerque, 3; Paris, Nantes, 2. Temp. du matin : Bodoe, 8°; Paris, i3; Alger, 22; Puy de Dôme, 4; moyenne à Paris : i5°,2 (normale : 17°)- — Le 22. Nouvelle dépression sur les Iles-Britanniques, avec centre (743) entre l’Ecosse et l’Irlande (tempêtes), aire de forte pression du S.-O. au Centre : La Corogne, Vienne, 769. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, 16; Alger, 21; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : i6°,8 (normale : i7°,i). — Le 23. Dépression sur le N.-O. : Ecosse, 747; dépression sur le golfe de Gascogne; fortes pressions retirées sur l’E. : Bucarest, 766. Pluies sur la Scandinavie et l’O. ; en France : Brest, 10 ; Cherbourg, 4; Boulogne, 2; Nantes, Bordeaux, 1. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 17; Alger, 22; Puy de Dôme, n ; moyenne à Paris : i6°,5 (normale : i7°,2). — Le 24. Dépression sur l’Angleterre et les Pays-Bas : Yarmouth, 747 ; N. de la France, ; fortes pressions en Islande : Seydisfjord, 770. Pluies sur l’O.; en France : Paris, 26; Dunkerque, 20; Cherbourg, 19; Nantes, 15 ; Biarritz, 14; Brest, 10; Toulon, 9. Temp. du matin : Seydisfjord, 40;. Paris, i3; Alger, 22 ; Puy de Dôme, 5 ; moyenne à Paris : i5°,5 (normale : 170,2)'. — Le 25: Centre de dépression vers Shields (745). Pluies sur l’O. ; en France : Lyon, 23; Biarritz, 7; Brest, Rochefort, Calais, 5; Charleville, 2. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, 14; Alger, 22; Puy de Dôme, 3; moyenne à Paris : i4°,2 (normale : i7°,3). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 19, à 9 h. du soir:
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Paris (YJe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 1989— 8 JUILLET 1911
- SUPPLEMENT
- A
- 1fiD
- cssc
- Nécrologie : Angelo Mosso. — Le professeur Mosso est mort au début de Tannée 1911 ; ses travaux de physiologie avaient continué ceux de Paul Bèrt, l’influence de la raréfaction de l’air sur l’organisme, l’ayant enthousiasmé pour les études de haute altitude. Il avait fait édifier par le Club Alpin Italien au mont Rose la cabane Regina Margherita, à 456o m. d’altitude. Il y exécuta des recherches importantes relatées dans son livre Fisiologica dell’uomo sulle Alpi. Sa dernière et principale œuvre fut la fondation en 1907 d’un institut physiologique international au col d’Ollen, à une altitude de 3ooo m. environ, décrit ici même (voy. n° 1786, 17 août 1907). Cette institution produit chaque année des résultats intéressants. Les travaux principaux sont publiés sous le titre : Laboratoire scientifique] international du mont Rose (2 volumes parus).
- Comète périodique Wolf. —. Cette comète périodique, dont la révolution sidérale est de 6 ans, 8^3, vient d’être retrouvée photographiquement à l’Observatoire d’Heidelberg, par M. Max Wolf, le 19 juin dernier. Sa position était alors, pour i2h4“,9> temps moyen de Konigstühl :
- Ascension droite — i8b 46” 16’;
- Déclinaison = -f- i3°28'.
- L’éclat de cette comète est très faible : i5° grandeur. La position de l’astre s’accorde très exactement avec Téphéméride calculée par M. Kamensky, de l’Observatoire de Libau (Russie).
- Rotation des taches solaires. — M. P. Kempf a publié dans les Astronomische Nachrichten, n° 4429> les résultats de plusieurs observations faites à Potsdam dans le but de reconnaître et de mesurer la rotation des taches solaires. Cette recherche est particulièrement difficile. Si la tache, quoique tournant avec une certaine vitesse, montre un noyau circulaire bien défini, l’observation de la rotation est impossible. Il faut également se méfier d’une forme qui se modifie, afin de ne pas se méprendre sur les parties composantes. A Potsdam, la méthode employée consistait à observer l’angle de position, à des intervalles de temps déterminés, de la direction d’une ligne joignant deux points distincts du noyau. Les résultats obtenus confirment ceux auxquels était arrivé le professeur G. Haie, directeur de l’Observatoire solaire du Mont Wilson, à savoir qu’il peut y avoir des rotations dans les deux sens dans le même hémisphère solaire.
- Empoisonnement par les vapeurs nitreuses. —
- M. Gigl a assez récemment attiré l’attention sur les graves dangers que courent les chimistes en respirant des vapeurs nitreuses. L’inhalation n’en est pas douloureuse, comme celle du chlore ou de l’acide sulfureux par exemple, et ne laisse pas soupçonner ses conséquences parfois mortelles. A l’appui de ses dires, l’auteur expose qu’un flacon de deux litres d’acide azotique
- ayant été cassé dans un atelier, on répandit de la sciure de bois sur le liquide pour l’absorber, provoquant ainsi la formation d’abondantes vapeurs nitreuses provenant de la réaction de l’acide sur la matière organique de la sciure. Un ouvrier, chargé de transporter cette sciure humectée d’acide azotique et dégageant ces vapeurs nitreuses, éprouva, le soir même, des symptômes d’empoisonnement et mourut quelques heures après. L’autopsie montra la présence de sérieuses lésions pulmonaires. Les travailleurs des laboratoires et de l’industrie feront donc bien d’apporter la plus grande attention à éviter ces dégagements dont les conséquences peuvent être parfois funestes.
- Sources de gaz naturel en Transylvanie. — On a
- fait, depuis quelque temps, en Transylvanie une découverte fort intéressante, celle de sources de gaz naturel, de gaz méthane, donnant 8600 calories et, par suite, susceptibles de remplacer avantageusement le gaz d’éclairage. La découverte a eu lieu près de Ivissarmas, à une cinquantaine de kilomètres de Kolozsvar. C’est en 1909 qu’un forage de3oo m., destiné d’abord à rechercher des sels de potasse, trouva le premier jaillissement de gaz abondant. Les dégagements avaient commencé dès i5o m. de profondeur. Ils s’accrurent en poursuivant et Ton estime qu’il en sort aujourd’hui par jour 860000 m3. Non loin de là, à Szazrezen, on a trouvé également à 232 m. du gaz inflammable. D’après les conditions de la découverte, ce gaz paraît être en rapport avec les gisements salifères très développés dans toute la Transylvanie : gisements où il arrive souvent de rencontrer des jets de gaz sortant d’une paroi de sel, que Ton peut enflammer et laisser brûler longtemps comme éclairage. Ce serait l’accentuation de ce phénomène dans une poche gazeuse très développée. Ces gisements, on le remarquera, sont à 3oo km des puits de pétrole galiciens et dans une région toute différente. Mais il n’est pas impossible qu’ils annoncent la présence d’un niveau pétrolifère profond, destiné à être rencontré un jour. Industriellement, les imaginations se sont excitées sur cette découverte. On a parlé d’éclairer Buda-Pest, à 400 km, d’alimenter l’industrie transylvanienne, de créer une usine de nitrates à Marosvasarhely en l’alimentant au gaz, etc. Il ne faut pas oublier que ces sources de gaz naturels constituent une richesse toujours très précaire bien.que précieuse, même là où on les a rencontrées aux Etats-Unis dans les conditions les plus favorables et que leur épuisement se fait toujours sentir au bout de quelques mois ou, au plus, de quelques années.
- Résistance des bactéries au froid. — M. G.-F.
- Ruediger (Revue d’Hygiène et de Police sanitaire, 20 mars 1911, p. 275) a tenté de déterminer la résistance des bactéries dans les cours d’eau affectés de températures très différentes selon les saisons. Des
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- INFORMATIONS
- analyses bactériologiques d'eau de rivière prélevée à 129 km du point de pollution par les égouts, ont établi qu’il subsiste au moins quatre à cinq fois autant de Bactérium coli en hiver qu’en été. De même le bacille typhique a survécu beaucoup plus longtemps sous la glace que dans la rivière à découvert en été. Cela expliquerait les ‘ épidémies de fièvre typhoïde hivernales dans le Nord des Etats-Unis (avant l’installation de filtres à sable) où l’eau d’alimentation est puisée dans des rivières contaminées par les eaux d’égout. Les analyses bactériologiques des eaux, susceptibles d’être polluées, doivent donc être faites en hiver comme en été.
- Achèvement du chemin de fer de Digne à Nice.
- — Le ministre des travaux publics vient d’autoriser la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France à ouvrir à l’exploitation la section de Méailles comprise entre Saint-André et Annot, à la date du 3 juillet 1911. Cette section à voie unique, a une longueur de 27 km 764,35 m. Elle comprend les deux gares extrêmes, la halte de la Mure, les stations d’Allons-Argens et de Thoram-Haute, l’arrêt de Peyresq, les stations de Méailles et de Fugeret. Ainsi se trouve achevée l’importante ligne de Nice à Digne, qui ouvre aux touristes le merveilleux arrière-pays de la Provence; elle permettra de faire le voyage de Grenoble à Nice en 12 heures au lieu de 18 en évitant le détour de Marseille. ,
- Le Code aérien. — Le premier Congrès de droit public aérien, organisé par le Comité juridique international de l’aviation, a terminé ses travaux par l’adoption de dix-sept articles formant le début du nouveau Code aérien. En voici les principaux :
- Principes généraux de la circulation aérienne.
- Art. ior. —La circulation aérienne est libre sauf les droits pour les Etats sous-jacents de prendre certaines mesures à déterminer en vue de leur propre sécurité et de celle des personnes et des biens do leurs habitants.
- De la nationalité et de Vimmatriculation des aéronefs.
- Art. 2. — Tout aéronef doit avoir une nationalité et une seule.
- Art. 3. — La nationalité de l’aéronef est celle de son propriétaire.
- Si l’aéronef appartient à une Société, la nationalité sera déterminée par celle du Siège social de la Société.
- En cas de nationalité différente des copropriétaires de l’aéronef, la nationalité sera celle des copropriétaires qui possèdent les deux tiers de la valeur de l’aéronef.
- Art. 4. — Tout aéronef devra porter une marque distinctive de sa nationalité.
- Art. 5. — Tout aéronef devra emporter avec lui un document signalétique contenant toutes les indications propres à l’individualiser.
- Art. 6. — Tout propriétaire devra, avant que de le mettre en circulation hors des aérodromes privés, avoir obtenu de l’autorité publique l’inscription de cet aéronef sur un registre d’immatriculation tenu par l’autorité compétente.
- Chaque Etat réglera l’immatriculation des aéronefs dans les limites de son territoire.
- De Vatterrissage.
- Art. 9. — Les aéronefs peuvent atterrir sur les propriétés non closes.
- Art. 10. — Il leur est interdit, sauf le cas de force majeure, d’atterrir ;
- a) Sur les ouvrages fortifiés et aux alentours de ces ouvrages, dans le rayon déterminé par l’autorité militaire;
- b) Dans l’intérieur des agglomérations, exception faite pour les emplacements désignés par l’autorité publique.
- Art. 11. — Tout atterrissage oblige à la réparation du préjudice causé.
- Toutefois, s’il y a faute de la victime, l’auteur du dommage peut, à proportion de cette faute, être déchargé en tout ou en partie, de la réparation qui lui incombe.
- Du jet.
- Art. 12. — Le jet consiste en toute projection volontaire d’objets, corps ou matières de toute nature.
- Art. i3. — Le jet de toutes choses de nature à nuire soit aux personnes, soit aux biens, est interdit.
- Art. 14. — En tous cas, le préjudice causé donne lieu à réparati on.
- La coupe Gordon-Bennett d’aviation. — Elle s’est disputée le ior juillet en Angleterre, elle a été gagnée par Weymann (Américain), sur un monoplan de fabrication française : Nieuport, moteur Gnome de 100 chev.
- Il a couvert i5o km en i11 11’36" i/5. A. Leblanc surmonoplan Blériot, moteur Gnome 100 chev., s’est classé-second en ihi3'4o"4/5; le troisième est Nieuport surmonoplan Nieuport, moteur Gnome 70 chev. en i" 14' 37" 2/5.
- Les canaux français. — Une récente discussion au Sénat (séance du 16 juin 1911 ) a remis à l’ordre du jour-la question des canaux de France. Un des points les plus discutés concerne la Loire. Dès 1879, le programme-de M. de Freycinet projetait un canal latéral à ce fleuve depuis Briare jusqu’à Nantes, de façon à combler la lacune qui existe encore de l’une à l’autre de ces deux villes, entre le canal latéral de Roanne à Briare et celui de Nantes à la mer. Ce travail n’est pas commencé parce que la navigabilité de la Loire elle-même conserve encore des partisans. Il ne semble pas que ceux-ci soient dans le vrai, le fleuve étant véritablement trop torrentiel lors des crues et d’un débit beaucoup trop-réduit pendant les sécheresses. On réclame aussi l’agrandissement des canaux du Berry pour mieux écouler les produits de la région industrielle de Montluçon. Une société de propagande pour l’achèvement du réseau français des canaux et voies navigables a d’ailleurs été fondée, en 1903, par M. Auguste Mahaut, à Marseille-les-Aubigny. Elle est présidée par M. Audifîred, sénateur de la Loire. Il est certain que l’extension et l’amélioration du réseau des canaux en France est une œuvre qui s’impose, les exemples fournis par l’Angleterre, l’Allemagne et les Etats-Unis ont montré tout ce qu’on peut attendre de cet économique mode de transport. Le 3e Congrès national de la Navigation intérieure, à Lyon, du 26 au 28 juin vient précisément de s’occuper de cette importante question absolument urgente à résoudre.
- La source thermale de Nancy. — Les forages entrepris dans ces dernières années pour reconnaître la présence de la houille en Lorraine sur le prolongement du bassin de Sarrebruck, n’ont pas encore amené la création d’une industrie houillère (les concessions demandées restant toujours en suspens), mais ils viennent au moins de provoquer une industrie hydrothermale. L’un d’eux ayant, en effet, rencontré une nappe artésienne, on a cherché la même nappe dans Nancy même, et en mars 1909, on l’a trouvée à 800 m. de profondeur. On a là aujourd’hui une source thermale à 360, donnant 112 000 litres à l’heure avec une minéralisation surtout saline (0,87 gr. de chlorure de sodium, 0,06 de chlorure de magnésium, 0,017 de bromure de potassium, 0,08 de sulfate de soude, etc.), plus, bien entendu, de la radioactivité et l’on va commencer à la mettre en valeur. Géologiquement, elle provient des grès vosgiens situés sur le terrain primitif et sous le Muschelkalk.
- Les victimes de l’alpinisme. — D’après les statistiques du club alpin, allemand et autrichien, 890 personnes de 1901 à 1910 ont péri victimes de l’alpinisme sportif ; sans compter les soldats et les habitants emportés par des avalanches. La décomposition annuelle est la suivante :
- 1901 58 morts. 1906 98 morts
- 1902 70 — 1907 85 —
- i9°3 72 — 1908 108 —
- 1904 76 — !9°9 14.4 —
- i9°5 56 - 1910 128 —
- Allemands 42, Autrichiens 24, Suisse 19, Italiens 6, Anglais 5, Français 3, etc., pour 1910.
- La plus haute montagne de l’Amérique du Nord,
- ne serait plus le mont Mac-Kinley. Un ingénieur canadien, M. Righs, au cours de travaux de délimitation à la frontière de l’Alaska, a découvert, située sous le 67e degré de latitude, une cime nouvelle de 22 43o pieds (6840 m.) soit 600 m. de plus que le mont Mac-Kinley.
- L’influence des eaux salines sur le développement du corps. — On a constaté que plus l’eau de boisson était « dure », c'est-à-dire renfermait de sels de chaux, surtout à l’état de sulfate, dans une région, plus le développement physique des enfants se montre parfait. Cette même « dureté » est aussi un facteur important du bon état des dents et de la santé des adultes* Cette constatation confirme l’importance du rôle des sels calcaires dans l’organisme, importance que l’on a méconnue trop souvent.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- CST
- «m. Photographie
- Photographie des couleurs. — On nous demande «où en est la question de la photographie des couleurs? Elle est toujours au même point depuis que MM. Lumière. ont inventé la plaque autochrome. Les divers procédés de photographie directe, tels que le procédé interférentiel de Lippmann, restent des expériences de laboratoire extrêmement intéressantes, donnant de bons résultats, mais pas à la portée des amateurs. Le pro-•cédé trichrome, qui donne des épreuves remarquablement belles, est trop compliqué puisqu’il nécessite d’abord trois clichés faits en même temps, puis trois positifs qu’il faut superposer exactement. C’est le seul procédé -qui permet le tirage sur papier à un nombre illimité d’exemplaires, mais, bien que connu dans tous ses détails depuis longtemps, il n’est pratiqué que par un petit nombre d’amateurs, par suite des complications résultant de la multiplicité des clichés et des tirages superposés; en outre, il est fort difficile d’obtenir une série d’épreuves positives identiques, la moindre modification •dans la couleur monochrome de l’un des positifs modifiant le résultat final.
- Ce procédé trichrome, ou par superposition, est cependant celui qui donnera la solution du cinématographe •en couleurs, car on comprend qu’il serait impossible sur une bande souple, d’une longueur de 5o ou ioo m. et plus, d’obtenir des trames, ou des éléments microscopiques juxtaposés, qui ne s’abîment pas dans l’appareil où on les fait défilera une vitesse d’environ 20 m. à la minute. Il est au contraire relativement facile d’obtenir, sur un écran, la superposition de deux images •colorées uniformément, une rouge et une verte par exemple. On peut en effet réduire la trichromie en bichromie, si on choisit convenablement les deux couleurs, qui ne soient pas des couleurs simples mais des couleurs composées : du rouge violacé, par exemple, et du vert un peu jaunâtre. En ce moment, il y a en Angleterre un cinématographe qui est basé sur ce principe et qui donne, paraît-il, des images en couleurs très satisfaisantes; nous aurons à y revenir prochainement probablement, mais nous en avons déjà décrit un, à peu près semblable, l’an dernier (voy. n° 1920 du 12 mars 1910, p. 225).
- Pour le moment, l’amateur n’a à sa disposition qu’un seul procédé, c’est celui des éléments microscopiques juxtaposés, soit sous forme de grains, soit sous forme de trames. Ce dernier procédé offre, pour le rendu des couleurs, un peu moins de souplesse que celui des grains, il y a parfois une dominante un peu gênante. Cependant on arrive, notamment dans le procédé Jougla, à l’éviter à peu près complètement grâce à la nouvelle trame très fine employée actuellement. Le procédé autochrome de MM. Lumière, à grains de fécule juxtaposés donne toujours, comme dès le début, des résultats parfaits ; il y a eu récemment, nous- l’avons signalé ici, un progrès important réalisé au sujet de la conservation qui est de plus de six mois (voy. n° du 17 juin dernier). La pratique des procédés de ce genre, trame ou grains, est des plus simples et l’on peut affirmer que la photographie en couleurs est plus facile que la photographie en noir. L’amateur s’en effraie bien à tort ; qu’il essaie une fois et il sera surpris des résultats qu’il obtiendra, dès le début.
- Qu’on n’oublie pas que deux bains seulement sont nécessaires : un de méthoquinone, un de permanganate acide ; qu’on peut, qu’on doit même, surveiller le développement à la lanterne du laboratoire ; que les lavages sont , réduits au minimum; deux ou trois minutes. Le temps de pose doit être aussi juste que possible, mais dans la photographie en noir aussi et, pour commencer, on a un guide sûr : « c’est d’opérer au soleil, à la saison où nous sommes, avec un objectif ouvert à F/ro environ et de poser deux secondes. On aura sûrement une excellente image. Il suffira pour le développement de se conformer strictement aux indications données dans chaque boîte de plaques. Certes il y a deux objections
- à faire : on n’a qu’une épreuve unique qu’il faut regarder par transparence ; le prix des plaques est à peu près triple de celui des plaques en noir. Mais si on compte bien cependant, ce prix n’est peut-être pas aussi élevé qu’il le paraît, car on est dispensé de faire des tirages sur papier pour les distribuer aux amis et connaissances. Quant à la solution du problème du tirage en couleurs, il ne faut pas s’attendre à la voir paraître avant longtemps encore, sauf pour le procédé trichrome comme nous l’avons dit au début. Tout procédé autre que celui-là présente des difficultés considérables qui sont dues principalement à ce que la lumière réfléchie, la seule dont on puisse disposer dans ce cas, est toujours insuffisante. Mais une belle diapositive sur verre n’est-elle pas souvent préférée pour la photographie en noir à la plus belle épreuve sur papier?
- On a l’avantage, quand on fait une photographie en couleurs, d’être tout de suite en possession du résultat définitif. Le développement demande au plus 3 ou 4 minutes; l’inversion 2 minutes, le second développement 5 minutes et les lavages à peu près autant. La couche de gélatine étant très mince, le séchage se fait en moins d’un quart d’heure. On a donc son tableau, complètement terminé, en moins d’une demi-heure.
- Toutes les théories que nous pourrions indiquer ne vaudront pas une heure de pratique, en se conformant aux instructions données par le fabricant et nous ne pouvons que conseiller à tous ceux qui possèdent un appareil photographique quelconque de faire au moins un essai; nous sommes persuadés qu’ils continueront.
- c^ns. Mécanique
- Garniture métallique système Pierre Maurice. —
- On sait que les tiges de pistons ou de tiroirs dans les machines à vapeur, coulissent dans des boîtes, qui tout en permettant le mouvement de va-et-vient, doivent assurer une fermeture absolument étanche et éviter toute fuite de vapeur. C’est là un problème fort délicat à résoudre. On a essayé les joints les plus divers, et jusqu’ici les joints à l’amiante ont rencontré lé plus défaveur. Ils présentent pourtant de nombreux inconvénients, ils sont assez coûteux et ils usent les tiges. Un ouvrier des chemins de fer de l’Etat,
- M. Pierre Maurice, vient de réaliser une autre solution, extrêmement simple, qui a le mérite de donner des joints plus économiques, d’assurer un serrage progressif, et de s’appliquer très aisément à toutes les boîtes à étoupes existantes.
- La garniture à travers laquelle coulissera la tige E se compose de deux pièces exiguës A B s’emboîtant l’une dans l’autre et établies alliage antifriction
- Coupe d’une boîte avec garniture Pierrè Maurice.
- en un
- de composition appropriée. La pièce A est percée longitudinalement d’un trou cylindrique permettant le passage de la tige C ; extérieurement elle a une forme tron-conique. La pièce B au contraire a intérieurement une forme jtronconique de façon à permettre l’emboîtement de la pièce A; extérieurement elle a une forme cylindrique épousant très exactement la boîte à étoupes. On voit que cette garniture se dispose d’elle-même à l’intérieur de la boîte à étoupes. Le presse-étoupe, serré à la façon ordinaire, oblige les deux cônes à se pénétrer mutuellement et à assurer un contact intime de la garniture sur la tige Ç et sur les parois de la boîte; au fur et à mesure de l’usure, il suffit de resserrer progressivement le presse-étoupes. Ces garnitures ont été appliquées avec succès sur les locomotives des chemins de fer de l’Etat. — S’adresser à l’inventeur M. Pierre Maurice, 67, rue du Pérat, à Saintes,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Jonctions faites avec l'agrafe Flexo.
- Agrafes pour courroies» — Nous avons décrit récemment l’agrafe Alligator, destinée à réunir les deux
- extrémités d’une courroie de transmission, par un joint souple et sans épaisseur. Voici un autre type d’agrafe, l’agrafe Flexo, qui se prête très bien également à cet usage. Elle est formée, comme le
- montrent nos dessins, par une série de crochets en fil de fer recuit, de longueurs différentes, tous embrochés sur une même charnière.
- La pose de l’agrafe est très simple : on retourne avec l’ongle un crochet sur deux; on forme ainsi une sorte de double pince à crocs multiples ; dans l’une des mâchoires on
- introduit l’un des bouts de la courroie, l’autre bout dans l’autre mâchoire. Il suffit maintenant d’aplatir le tout avec un marteau, de façon que l’agrafe entre bien dans le cuir. Les tiges de fer doivent s’encastrer assez profondément dans la courroie pour ne faire aucune saillie ; on évite ainsi qu’elles ne viennent, à chaque tour, frotter contre le métal de la poulie, ce qui, à la longue, produirait une fâcheuse usure. Les agrafes se font en diverses dimensions, et en toutes sortes de longueurs, ce qui permet de les répartir à volonté sur toute la largeur de la courroie et de réaliser une jonction très satisfaisante.
- Les agrafes « Flexo »
- Comment l’on place les agrafes avant d’effectuer la jonction.
- L’agrafe Flexo prête à être mise en place.
- L’agrafe Flexo repliée.
- sont en vente chez C. Vergne, 47. rue des Ecluses-Saint-Martin, Paris.
- Sauvetage
- La brassière Perrin. — Un bon engin portatif de sauvetage doit répondre à des exigences fort diverses : destiné à soutenir sur l’eau la personne qui le porte, il doit avant tout remplir ce rôle à coup sûr; être bien un instrument de sauvetage et non un engin de noyade; il
- La brassière Perrin.
- A gauche : portée par un matelot et gonflée d’acide carbonique ;
- à droite : repliée dans sa sacoche.
- faut, avant tout, qu’il ne soit pas une ceinture. Les ceintures de sauvetage ont à leur actif de tels méfaits qu’une loi de 1907 en a interdit jusqu’au nom, en effet ce n’est jamais à la ceinture que doit être placé un dispositif de sauvetage, il aurait pour effet immédiat de faire immerger le milieu du corps, et par suite de plonger la tête sous l’eau. Ne parlons donc plus de ceinture de sauvetage, mais de brassière de sauvetage. Encore faut-il
- que celle-ci puisse entrer en action, aussitôt que les circonstances l’exigent; le plus sûr est de la porter toujours sur soi ; mais à cela, aucun passager, à moins d’être solidement cuirassé contre le ridicule, ne consentira jamais, que si l’objet en temps ordinaire n’est ni encombrant, ni visible. Tel est le cas de la brassière Perrin. • -
- Elle est constituée par une poche étanche, en tissu caoutchouté.
- Cette poche est d’une coupe spéciale, donnant à l’avant un très grand volume, de façon à ce que la stabilité dans l’eau soit parfaite (le corps nettement incliné en arrière). Elle est soutenue sur le corps par des bretelles qui la maintiennent sous les bras, puis est fixée sur le devant au moyen de 2 brides élastiques portant un mousqueton.
- La partie qui se trouve sous les aisselles est considérablement rétrécie pour ne pas gêner les mouvements des bras.
- Le gonflement de la brassière s’opère instantanément par la perforation d’une capsule contenant de l’acide carbonique liquide. Cette capsule est renfermée dans un porte-capsule fixé, par sa partie supérieure, à l’intérieur d’une des extrémités de la brassière. Ce porte-capsule est obturé à sa partie inférieure par un bouchon porte-pointe que l’on peut démonter facilement pour recharger l’appareil. A l’extérieur et à proximité de la main se trouve, suivant les cas, un volant ou un levier, au moyen duquel on agit sur la capsule pour en opérer la perforation qui détermine instantanément le gonflement de la brassière. Le volume de celle-ci est alors de 12 litres.
- Enfin, sur la face externe de l’appareil est fixé un bouchon permettant de le dégonfler et de le recharger. — S’adresser à M. Perrin, 15, avenue de l’Opéra, Paris.
- Divers
- Porte-chapeau « le Magic ». — Le support qui est destiné aux chapeaux de dames tient toujours beaucoup de place quand il n’est pas utilisé, et c’est un embarras de savoir où le loger. Si on veut en emporter un en voyage il est pour ainsi dire impossible de le mettre dans une malle. M. Lehmann a eu une idée très ingé-
- Fig. 1. — Le « Magic » replié pour l’emballage.
- Fig. 2. — Le « Magic » déplié pour recevoir le chapeau.
- nieuse en le faisant de telle sorte qu’il puisse se plier facilement. Il est composé de trois planchettes en bois, montées à charnières l’une sur l’autre, et découpées de telle sorte qu’un verrou AB (fig. 1) en métal, qui coulisse librement sur une tige centrale, vient se placer automatiquement par son propre poids dans des encoches dès qu'on a écarté les trois planchettes l’une de l’autre. On a alors un pied très solide comme base (fig. 2) et qui peut supporter un chapeau de très grand volume sans risquer de se renverser. Pour replier l’appareil quand il n’est pas en usage, il suffit de soulever légèrement le verrou ou d’incliner l’appareil, . les trois planchettes retombent automatiquement l’une sur l'autre. — Le porte-chapeau se trouve chez M. Marcel Nanteuil, 121, rue Saint-Honoré, Paris.
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- Igo
- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- cssL
- JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE I9II
- Les heures sont données en temps moyen civil de Paris compté de o à 24 heures à partir de minuit1.
- I. — SOLEIL
- L’équinoxe d’automne se produira le 24 septembre, à 4h 27”. On sait qu’à cette époque les jours et les nuits ont sensiblement la même durée. Le Soleil passe alors de l’hémisphère céleste boréal dans l’hémisphère austral.
- Cet astre traverse, actuellement, une phase de calme presque complet. Depuis plusieurs mois, il ne présente que des taches très petites, et les jours sont nombreux où aucune tache n’apparaît à sa surface. Le milieu de cette période de minimum sera intéressant à fixer car il marquera en quelque sorte le début de la prochaine phase d’activité, et cette périodicité est du plus haut intérêt à déterminer avec soin.
- II. — PLANÈTES
- Mercure traverse les constellations des Gémeaux, du Cancer et du Lion. Il atteindra ses élongations extrêmes du Soleil le i3 août, à 270 23' à l’Est du Soleil, et le 25 septembre, à i7°5o' à l’Ouest. Dans le premier cas, il sera visible le soir, dans le second le matin. L’élongation du mois d’août est la plus grande de l’année, Mercure se trouvant alors à l'aphélie. Mais la planète sera assez mal placée, sa déclinaison boréale n’étant que de 3°, et il est probable qu’elle sera moins bien observable qu’elle ne l’a été en avril dernier où elle a brillé pendant plusieurs jours à tous les regards comme une étoile de ire grandeur, quoique ne s’éloignant alors que de i9°32/ du Soleil. Nous conseillons malgré tout de rechercher cette petite planète : c’est une observation rare et pittoresque à faire dans le crépuscule ou dans l’aurore. Diamètre de Mercure : le 6 juillet, 5",o; le 5 août, 6",6; le 6 septembre, 10",6.
- Le 29 juillet, Mercure sera en conjonction avec a Lion (Régulus), à 14 heures, à o°9' Nord.
- Vénus, dans la constellation du Lion, se rapproche de plus en plus du Soleil avec lequel elle sera en conjonction le i5 septembre, à 12 heures. Elle passera, à partir de cette date, de l’autre côté de l’astre éclatant et deviendra étoile du matin. La planète atteindra sa plus grande élongation du soir le 7 juillet, à 45° 29' à l’Est du Soleil, et son plus grand éclat le i5 août.
- Diamètre de Vénus : le 6 juillet : 22",7 ; le 5 août : 35",5; le 16 septembre : 59",2.
- Mars devient la planète la mieux située pour l’observation. Elle passe, en juillet, des Poissons dans le Bélier, puis, en septembre, dans le Taureau. La quadrature occidentale aura lieu le 9 août.
- Mars, à Paris, se lèvera à o1'2“ le 6 juillet, à 22h46m le 5 août, à 22h24“ le 6 septembre. Son diamètre, de 8",2 le 6 juillet, atteindra 9",6 le 5 août, n",8 le 6 septembre.
- On trouvera dans l’Annuaire Astronomique de M. Flammarion pour 1911 tous les éléments pour l’étude physique de la planète, d’après les éphé-mérides calculées par M. Crommelin, les époques du passage du méridien zéro, en résumé toutes les données permettant de calculer le point du disque martien tourné vers l’observateur à un moment donné. Mars .étant maintenant dans la partie boréale de son orbite, il nous montrera son pôle austral et l’étude de la fusion des neiges de ce pôle est indiquée. Il faut des instruments puissants pour étudier Mars utilement. A ceux de nos lecteurs possédant de tels instruments (diamètre : 0“,i6 minimum) nous recommandons l’étude des détails de la surface. Il faut des instruments de
- 1. Depuis le 11 mars 1911, l’heure légale en France étant celle do Greenwich, il conviendra, pour avoir l’heure marquée à nos horloges au moment d’un phénomène astronomique quelconque, de retrancher 9m2i* des heures données dans ce Bulletin, astronomique, .
- très grandes dimensions pour aborder, non pas l’observation (que l’on peut faire même avec des lunettes de om,io8 et mieux om,i6o), mais l’étude des fameux « canaux ». Il n’est pas douteux que les grands instruments seuls donneront l’explication de cette énigme qui soulève, encore aujourd’hui, de si nombreuses discussions, mais qui semble vouloir s’établir dans le sens de la disparition du « réseau géométrique » des « canaux » et son remplacement par des détails « naturels », distribués sans ordre comme les taches de la Lune ou de la Terre, et que jusqu’ici la finesse, résultant de l’éloignement, faisait intégrer par l’œil en lignes fines et droites, purement subjectives.
- Jupiter, dans la Balance, disparaît au début de la nuit, se couchant à oh 23ra le 6 juillet, à 22K28m le 5 août, à 201' 3im le 6 septembre. On pourra encore l’obsèrver dans le courant de juillet.
- Saturne, entre la Baleine et le Bélier, sera en quadrature occidentale le i3 août. On pourra donc l’observer dans la seconde moitié de la nuit. Il se'lève à Paris, le 5 août, à 23h 4m, le 6 septembre, à 2ih im.
- Les anneaux s’ouvrent de plus en plus, comme on peut s’en rendre compte dans le petit tableau suivant, qui donne tous les éléments de ces anneaux pendant le présent trimestre :
- HAUTEUR HAUTEUR
- DE LA TERRE DU SOLEIL
- GRAND AXE PETIT AXE AU-DESSUS DU AU-DESSUS DU DATES EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE l’aNNEAU
- 6 juillet. . . 08",7 14",5
- 7 août . . . 40",8 15",4
- 8 septembre. 43",2 16",5
- — 21° 43' —20° 7'
- — 22° 10' — 20° 28'
- — 22° 11' —20° 49'
- Diamètre équatorial du globe : le 6 juin, 16",4; le 6 juillet, 17",o; le 5 août, 17",8.
- Une lunette de o“,o5 permet de deviner l’anneau et une lunette de om,io8 de l’observer dans de très bonnes conditions.
- Uranus, entre le Sagittaire et le Capricorne, bien bas par conséquent sur l’horizon de Paris, sera en opposition le 21 juillet. On peut le suivre avec une simple jumelle. Il apparaît comme une faible étoile bleuâtre de 6e grandeur. Une lunette plus forte montre un petit disque d’environ 4" de diamètre. On trouvera Uranus aux positions suivantes :
- ASCENSION DROITE DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- 20 h. 1 m. —21° 8' 4",0
- 19 h. 56 m. — 21° 22’ 4" 0
- 19 h. 51 111. — 210 33' 3",9
- Neptune est pratiquement inobservable en juillet et août. On pourra le rechercher en septembre, dans les Gémeaux, aux expositions suivantes :
- DATES ASCENSION DROITE . DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- 6 septembre. . 7 h. 59 m. 20° 55' 2" 2
- 26 , — . . 7 h. 41 m. -e20°50' 2"’2
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS Conjonctions :
- Le 5 juillet, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 9 h., à 0°58' i\ord.
- Le 19 juillet, Mars en conjonction avec la Lune, à 20 h., à 2°0' Sud.
- Le 27 juillet, Mercure en conjonction avec la Lune, à 8 h., à 4° 6' Sud.
- Le 28 juillet, Vénus en conjone'i avec la Lune, à 21 h., à 5° 47' Sud.
- Le 29 juillet, Mercure en conjcuction avec oc Lion (Régulus), à 14 h., à 0° 9'Nord. ’
- Le 1" août, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 19 h., à 1° 13' Nord.
- Le plus grand rapprochement pour Paris, aura lieu à 171' 5om. Jupiter sera alors à du bord lunaire,
- d’après le calcul effectué par notre collègue M. G. Blum.„ Le 17 août, Mars en conjonction avec Saturne, à 4 h., à 0° 21' Nord. * Au moment du plus grand ' rapprochement, à oh, la distance des deux astres, calculée également par M. Blum, sera seulement de o°2o',5. .
- Le 29 août, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 10 h., à 1° 41' Nord.
- Le 26 septembre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 4 h., à 2° 11' Nord.
- DATES
- 6 juillet . . .
- 5 août. . . .
- 6 septembre . .
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Cette liste ne comprend que les occultations d’étoiles jusqu’à la 6e grandeur.
- BATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- 22 juillet 1911. w Sagittaire. 4,8 2 h. 56 m. 5 h. 26 m.
- 10 août — . 55 Capricorne. 5,3 2 h. 45 m. 5 h. 15 m.
- 1" sept. —. 45 Ophiuchus. 5,4 20 h. 16 m. AppulseàO',6
- du bord.
- Étoiles filantes. — Le io juillet, commencement de la pluie des Perséides. Radiant initial vers o Cassiopée. Le maximum de la pluie se produit du 9 au n août, le
- radiant étant alors voisin de •/) Persée. La chute se termine vers le 21 août, le radiant s’étant déplacé dans la Girafe.
- Du 25 au 3o juillet, chute des Aquarides. Radiant : ô Verseau.
- Étoiles variables. — Minima dé l’étoile variable Algol (p Persée).
- 16 juillet (1 h. 16 m.). — 7 août (25 li. 44 m.) ; 28 (1 h. 24 m.) ; 50 (22 b. 13 m.). — 19 septembre (23 h. 53 rn.j; 22 (20 h. 41 m.).
- Em. Totjchet.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Les tuyaux de cuivre pour la canalisation d’eau
- potable. — L’eau qui nous est fournie à Paris par les sources de la Vanne, de la Dhuis et de l’Avre, sans compter, hélas ! l’eau de Seine qu'on nous fait boire par les temps de disette, arrive des réservoirs de Mont-souris, Ménilmontant, Montrelout dans des tuyaux de fonte. Mais à la sortie de la rue, pour pénétrer dans les habitations, la canalisation est partout ou à peu près en tuyaux de plomb. Le plomb n’est pas un métal qui a une bonne réputation, et nombreux sont les accidents de saturnisme, variés aussi comme causes. Les hygiénistes ne voient pas d’un très bon œil ces tuyaux de plomb, niais qu’y faire ? le plomb est bon marché, il est très malléable et se prête sans travail à toutes les inflexions nécessaires pour pénétrer jusque dans les plus petits recoins de nos appartements. Les dangers résultant de l’emploi de cette canalisation sont plus hypothétiques que réels ; l’eau potable contient, au moins à Paris, toujours assez de sulfates pour que l’attaque des conduites de plomb par les gaz que renferme l’eau soit réduite à des proportions infinitésimales et que son ingestion soit inoffensive. Il n’en serait pas ainsi si la même eau séjournait longtemps et sous pression dans les tuyaux; il pourrait à la longue se produire une corrosion du métal, la formation de carbonate ou de sulfate.
- Frappé de ces inconvénients, un industriel, qui doit être doublé d’un hygiéniste, a eu l’idée de substituer aux tuyaux de plomb employés depuis des siècles une canalisation en cuivre. L’administration préfectorale, imbue probablement comme le public de l’idée de la toxicité du cuivre, en référa au Conseil d’hygiène et de salubrité et le professeur A. Gautier de l’Institut, vient d’élucider la question dans un rapport des plus intéressants.
- Les sels de cuivre sont toxiques à doses élevées ; mais, à petites doses, ils ne le sont pas, en ce sens que, , jouissant de propriétés émétiques, ils provoquent le vomissement, et, le voulût-on, qu’à petites dosés on ne pourrait facilement s’empoisonner. Tout le monde se souvient des expériences démonstratives faites par mon ami Galippe à l’occasion du procès Moreau. Il y a du reste une autre raison pour que les empoisonnements par le cuivre, volontaires ou par inattention, ne se produisent pas : c’est le goût métallique désagréable et nauséeux qu’une petite proportion de sel communique aux aliments.
- A doses minimes, comme celles que l’on pourrait ingérer avec l’eau de boisson, même à doses répétées, quotidiennes, voire même bi, tri et plusieurs fois quotidiennes, le cuivre présenterait-il des inconvénients? M. Gautier ne le croit pas ; les recherches de Burq, il y a soixante ans, sur la santé des ouvriers maniant le cuivre, fondeurs, tourneurs, ont montré que la vie constante au milieu des poussières de cuivre n’avait jamais amené d’accidents sérieux. M. Gautier n’a jamais vu de colique de cuivre chez les ouvriers en verdet à Narbonne, qui toute la journée rodent les plaques de cuivre recouvertes de vert de gris et mangent le plus souvent sans s’être sérieusement lavé les mains. Du reste, nos aliments contiennent presque toujours une faible proportion de cuivre provenant de l’attaque des vases culinaires par le vinaigre, les sels et les acides végétaux. M. Gautier a calculé que nous ingérons ainsi journellement, et sans le moindre inconvénient près de 1 milligr. de cuivre. Les conserves de légumes, reverdies au moyen de sels de cuivre, contiennent (c’est la tolérance légale) de 18 à 20 milligr. de cuivre par kilogramme de légumes. Il est vrai qu’on ne mange pas des conserves tous les jours et qu’on n’en mange pas 1 kg. La pénétration dans nos voies digestives de si faibles quantités de cuivre n’a rien qui doive nous épouvanter, et les cuisinières peuvent, sans souci d’empoisonnement, continuer à se servir de vases, de casseroles en cuivre non étamés.
- L’eau séjournant dans les tuyaux de cuivre peut-elle à la longue, attaquer les tuyaux comme elle le fait pour ceux de plomb? M. Gautier répond par la négative. Le cuivre est presque aussi inattaquable par l’eau que l’argent. Le seul inconvénient possible, et encore faudrait-il le démontrer, car il est jusqu’à cette heure purement hypothétique, serait que l’eau pourrait peut-être prendre un léger goût métallique ; mais cet inconvénient existe-rait-il réellement que le danger serait nul. Souhaitons donc au point de vue de l’hygiène que la canalisation de cuivre vienne remplacer, dans nos demeures la vieille canalisation de plomb. Le cuivre est à bas prix, i3oo francs la tonne, les stocks de ce métal sont formidables sans compter les mines nouvelles des régions africaines ; l’occasion est bonne. Que les entrepreneurs fassent, au moins pour les immeubles nouveaux, ce cadeau à leurs clients. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- La destruction des mulots et campagnols. — Pour détruire les campagnols, la Station agronomique de Blois recommande l’emploi du pain de baryte (farine de blé additionnée de carbonate de baryte et colorée par du colcothar), que les rongeurs mangent volontiers. On en dépose dans chaque trou fréquenté un à trois morceaux et l’on couvre la galerie avec une pierre. On doit traiter avec un soin spécial les trotis de talus, des haies et des bordures de chemins où les rongeurs logent de préfé-
- rence. La meilleure époque de traitement est celle pendant laquelle les campagnols trouvent difficilement leur nourriture, c’est-à-dire du ier novembre au 20 mars, quand la terre n’est pas couverte de neige. Un kilogramme de pain suffit pour le traitement d’un hectare. Il faut éviter de mettre le pain de baryte à la portée des animaux utiles, car c’est un poison violent, dangereux même pour l’homme.
- [Le cultivateur français, 1911.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Tension-mètre Largier (voy. n° 1984, 2 juin 1911). Cet appareil est en vente chez M. Pinet, 66, cours de Vincennes, Paris. — Changement de vitesse Jannej. — Cet appareil est construit en France par la Société La transmission universelle française, 42> avenue des Champs-Elysées, Paris.
- Renseignements. —M.deToledo. — La marine de guerre brésilienne. — Les cuirassés Minas Géraes et Sao Paulo sont en service. Voici leurs caractéristiques. Longueur : 161 m., largeur 25,3 m., tirant
- d’eau 7,6 m. Déplacement : 19813 tonnes. Ils portent deux machines à piston d’une force totale de 27 3oo chevaux qui leur donnent une vitesse de 21,6 nœuds. Ils ont un approvisionnement de charbon suffisant pour parcourir 12900 milles environ soit 24000 km.
- Leurs flancs sont défendus à la flottaison par une cuirasse de 229 mm au centre, i52 mm devant et 101 mm à l’arrière ; au-dessus de cette cuirasse et au centre du navire seulement il y en a une autre moins épaisse. Ce dernier blindage monte jusqu’à 5.5o m. au-dessus de l’eau. Il y a en outre deux ponts cuirassés.
- L’armement est composé de 12 canons de 3o5 mm accouplés en 6 tourelles. Les deux tourelles de l’avant et de l’arrière sont superposées. Il y a en plus 22 canons de 127 mm et 12 de 47 mm. Le Rio de Janeiro devait jauger 32 000 tonnes et être le plus grand cuirassé du monde. Le Président du Brésil vient de faire connaître que pour des raisons diverses, on avait renoncé à ce tonnage énorme, mais que le Rio serait néanmoins un très puissant cuirassé.
- Le reste de la marine brésilienne se compose des cuirassés : Riachuelo ( 1883) de 5700 tonnes, Deodoro et Floriano (1898-1899) de 3160 t., des canonnières Maranâo et Pernambuco de 470 t., du croiseur protégé Barroso (1896) de 345o tonnes, des croiseurs Taman-dare (1890) de 45oo t., Benjamin Constant de 2700 t. (1892 refondu en 1910), de 5 cannonières.
- On compte encore : 3 scouts, Bahia, Rio Grande do Sul, Ceara (ce dernier en construction) de 35oo t., 18000 chevaux (turbines) et 37 nœuds de vitesse, 10 destroyers (1909) de 700 t. avec 27,3 nœuds de vitesse; 7 torpilleurs de iro classe très modernes, vitesse 26 nœuds ; 6 torpilleurs de 2e classe ; 5 sous-marins en construction.
- S. J.
- Comte G..., à Perck. — Voyez l'ouvrage Les pompes, par Masse. 1 vol. Dunod et Pinat, édit., 49> quai des Grands-Auguslins, Paris. Nous ne connaissons pas de tables répondant à votre désir.
- M. Georges, à Créteil. — Une des bonnes formules les plus simples pour la préparation de cire à cacheter est ia suivante : Gomme laque, 100 grammes ; térébenthine, 5o gr. ; vermillon, 5o grammes. Mélanger intimement le rouge aux matières grasses fondues.
- M. N. Aprahamian, à Kutahia. — Pour la teinture des peaux, voy. le Manuel du Pelletier-fourreur (Roret, édit.). Pratiquement,l’obtention de belles nuances noires d’après types est extrêmement difficile : vous pouvez en juger par ce fait que certains fourreurs de Leipzig envoient à Paris des peaux à teindre !
- M. L. F'. O., à Allentown (U. S. A.). — i° Adressez-vous à M. Leroy, 6, boulevard de la Madeleine, Paris. — 20 Pour enlever le cuivre déposé sur le fer en couche mince vous pourriez utiliser une solution d’iode dans l’eau additionnée d’iodure de potassium (réactif utilisé en métallographie) et enlever ensuite par brossage l’io-dure de cuivre insoluble qui s’est formé. Mais ceci est coûteux et lent, il serait sans doute plus pratique, surtout s’il s’agit d’un mince cuivrage par simple immersion, de faire agir l’acide azotique en lavant immédiatement après disparition du cuivre pour empêcher l’attaque du fer.
- M. A. B., à Saint-Maur. — C’est par des lavages partiels au chloroforme et à l’acétate d’amyle qu’on enlève le mieux les taches de résine sur l’étoffe. Il convient de s’assurer auparavant (essayer sur une lisière) que le liquide n’agit pas sur la matière colorante si l’étoffe est teinte.
- M. Givord, à Vonnas. — Le mastic de vitrier est un mélange intime de blanc d’Espagne et d’une huile siccative (huile de lin cuite le plus souvent), on ajoute dublanc pour le durcir, de l’huile pour doucir ; avoir soin alors de pétrir longuement jusqu’à parfaite homogénéisation.
- M. G. B. Holderer, Mexico. — Nous avons communiqué, votre lettre à Y Office Central de l’acétylène, 104, boulevard de Clichy, Paris.
- M. P. Francezon. —Nous ne connaissons pas le produit dont vous nous parlez, dont il nous faudrait un échantillon. Yous pouvez d’ailleurs trouver plusieurs recettes pour la destruction des mouches dans le tome I des Recettes et Procédés de Tissandier (Masson, édit.).
- M. Alf. Andrieux, rue Scheffer, à Paris. — Il vous suffira, pour obtenir un enduit phosphorescent insoluble dans l’eau, d’associer à de l’huile de lin, du siccatif ou de l’essence (comme pour préparer une peinture à l’huile) ; une des matières phosphorescentes dont nous avons indiqué le procédé de préparation dans nos Recettes de mars et de juillet 1906.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Une momie de. dinosaurien Marcel Blot. — Les difficultés du canal de Panama : Les glissements de terre dans la tranchée de la Culebra : R. Bonnot. — Le système télégraphique Mercadier-Magunna : Lucien Fournier. — Les installations mécaniques des salines d’Aigues-Mortes : Georges Tardv. — L’oreille interne, l’espace et le temps : Jean-Paul Lafitte.
- — Nouvelle méthode d’analyse chimique : M. Oswald. —
- — Académie des sciences; séance du 26 juin 1911 : Ch. de Yilledeuil.
- Supplément. — Un nouveau canon à combattre les dirigeables. —: Extinction des incendies d’essence par les écumes. — La population de l’Espagne. — La pluie en France en 1910. — L’agriculture au Japon. — Le vin de rhubarbe. — Patine vert-antique du cuivre rouge.— Coloration du laiton en brun violacé.
- La gymnastique respiratoire chez les enfants, par le Dr Paul Desfosses, avec la collaboration de Mm” Bur-man Oberg, gymnaste diplômée de l’Institut royal
- de Stockholm. ï brochure gr. in-8° de 32 pages (Monographie n° 64 de Y Œuvre médico-chirurgicale) avec 56 figures dans le texte (Masson et C‘°, éditeurs). Prix : i,r,2.5.
- On désigne sous le nom de gymnastique respiratoire, de rééducation respiratoire, une série d’exercices méthodiques ayant pour but d’établir ou de rétablir le jeu physiologique de la respiration chez les sujets qui, pour une raison quelconque, ne possèdent pas ou ont perdu l’habitude de respirer normalement. Dans cette monographie, les auteurs étudient la gymnastique respiratoire chez les enfants, telle qu’on peut la faire exécuter dans les familles, sous la direction du médecin traitant. Ils décrivent surtout les exercices simples, d’une exécution facile, et qui ne nécessitent pas d’installation spéciale. La brochure très pratique est aussi utile au père de famille qu’au médecin.
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- BIBLIOGRAPHIE
- La face de la Terre, par Ed. Stress. Traduction de Mar-gerie, t. III, 2°partie (Armand Colin, Paris). Pr. : i2fr.
- M. de Margerie continue, avec le même talent et le même soin minutieux, la traduction de cet ouvrage magistral qui approche maintenant de son couronnement. Ce nouveau fascicule comprend une série de chapitres détachés sur ce que M. Suess appelle les Altaïdes en Europe, en Amérique et en Afrique, puis sur la chaîné des Alpes. Ce sont de précieuses monographies, dont la terminaison de l’ouvrage nous
- donnera sans doute une synthèse impatiemment attendue et l’auteur continue à s’y tenir au courant de tous les derniers travaux.
- Autriche-Hongrie, y compris Cettigné, Belgrade et Bucarest, par K. Bœdeker. 69 cartes, 71 plans, 1 panorama. i5eédition, Paris, Paul Ollendorff, 1911. Prix: i2fr,5o.
- Première édition française sous cette forme avec les mises au point récentes et la profusion de plans qui caractérisent l’excellente collection de ces guides.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o).
- Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 26 juin 1911 . 11°,8 S. S. W. 2. Couvert. 8,2 Couv. ; rosée; pluie presque continue de 11 h. 33 à 20 h. 10.
- Mardi 27 11»,1 S. W. 2. Couvert. 0,9 Couv. jusq. 16 h. ; tr. nuag. ; pl. de O1 * 3' 13 à 2\ et de 8h45 à 9U45.
- Mercredi 28 13°.9 S. s. w. 1. Beau. » Peu nuag. le m. ; tr. nuag. le s. ; rosée ; brume le m.
- Jeudi 29 16°,2 s. s. w. 1. Beau. » Très peu nuag. ; rosée ; forte brume le m.
- Vendredi 30 . . . . 15°,3 S. W. 2. Couvert. 6,3 Couv. ; rosée ; brume ; pluie entre 9h45 et 18 h. et à part, de £0h55.
- Samedi 1" juillet . . 14»,8 S. S. W. 2. Couvert. 1,7 Couvert ; pluie jusqu’à 3 h. et de 11 h. 33 à 12 h. 20.
- Dimanche 2 15°,2 W. s. w. 1, Eclaircies. » Rosée ; halo ; nuageux.
- JUIN-JUILLET 1911. — SEMAINE DU LUNDI 26 JUIN AU DIMANCHE 2 JUILLET 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule %èche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 26 juin au 2 juillet. — Le 26. Hausse sur le S.-O., pression supérieure à 765 sur le S. de la France; La Corogne, 771 ; dépression stationnaire sur la mer du Nord : Skudesness, 752 ; Shields, 755. Pluies sur l’O. ; en France : Dunkerque, 9; Biarritz, 6; cap de la Hague, 5; Lorient, 2; Paris, 1. Temp. du matin : Yardoe, 5°; Paris, 12; Alger, 27 ; Puy de Dôme, 4; moyenne à Paris : n°,7 (normale : 170,4)- — Le 27. Continuation de la hausse sur le S.-O. : Gascogne, 770; E. de la France, 768; dépression sur le N. : Bodoe, 751. Pluies sur l’O. et le N. ; en France : Paris, it ; Charleville, 9 ; Port-Yendres, 5; Biarritz, Nancy, 4> Brest, 2. Temp. du matin : Stornoway, 90; Paris, 11; Alger, 21; Ulea-borg, 23; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : ^12°,9 (normale : 17°,5). —- Le 28. Aire de pression supérieure à 765 sur l’O., le Centre et le S. : Clertront-Ferier 4, 774; dépression sur le N. et dans lés parages de l’Islande. Pluies sur le Centre. Temp. du matin : Bodoe, 9O ; Paris, 14 ; Algçr,. 20; Moscou, 23; Puy de Dôme, 6 ; moyenne à Paris : t5°,3 (normale : i7°,5 . — Ze 29. Pression voisine de 770 sur l’O. et le Centre; baisse sur les Iles-Britanniques et la péninsule Ibérique; dépression près des îles Feroé : 750. Pluies sur le N. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, 16; Biskra, 28;
- Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : i8°,4 (normale :
- 17°,6). — Le 3o. Dépréssion sur le N.-O., centre sur la Norvège : Christiansund, 746; îles Feroé, 748; baisse générale sur le continent, sauf sur le S.-O. et le Centre. Pluies sur le N.-O.; en France : Brest, 4; Le Havre, Dunkerque, 2. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, 15 ; Clermont-Ferrand, 22; Puy de Dôme, 12; moyenne à Paris : i4°,9 (normale : i7°,6). — Le juillet. Pression basse sur presque toute l’Europe, minimum en Norvège : Bodoe, 743; Shields, 752; N. de la France, 756; pression voisine de 775 dans les parages des Açores. Pluies sur le N.-O. ; en France : Le Havre, 8; Paris, 7; Brest, Cherbourg, 6; Dunkerque, Besançon,
- 3. Temp. du matin : Yardoe, 90; Paris, i5; Alger, 25;
- Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : i5°,4 (normale : 170,7). — Le 2. Pression basse sur le N. : Bodoe, 747; pression uniforme, voisine de 760, sur l’O. et le Centre ; Dunkerque, 757 ; Vienne, 769 ; fortes pressions dans les parages des Açores. Pluies sur l’O. et le N. ; en France : Pôrt-Yendres, 7; Le Mans, Besançon, 2; Brest, Paris, Nancy, 1. Temp. du matin : Stornoway, 8°; Paris, i5; Alger, 24; Puy de Dôme, 10; moyenne à Paris : i5°,3 (normale : i7°,7). — Phases de la Lune : Nouvelle Lune le 26, à Th- 28 du soir.
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (Yîej
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N* 1990 — 15 JUILLET 1911
- SUPPLEMENT
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- L’atmosphère de Mars. — Le professeur Campbell et le Dr Albrecht ont décrit dans le Bulletin n° 180 de l’Observatoire Lick le résultat d’une étude des spectro-grammes de Mars, obtenus en d’excellentes conditions en janvier et février 1910. Cette recherche a montré que, le 2 février, la quantité totale de vapeur d’eau renfermée dans l’atmosphère de Mars était inférieure au 1 /5 de celle contenue dans la couche d’air située au-dessus de l’Observatoire, à la température de o° et par une humidité relative de 33 pour 100. La distance zénithale de Mars, au milieu de l’exposition, était de 55°. La quantité d’oxygène trouvée dans l’atmosphère de Mars était aussi très petite, comparée à celle de l’atmosphère terrestre.
- Distinction des différents verres. — M. Mylius a effectué, il y a quelque temps, divers essais microchimiques pour la distinction des différents verres. Pour cela, le verre est mis en contact avec une solution éthé-rée d’iodéosine, puis lavé. Les verres renfermant des bases : soude, potasse, chaux, se colorent en rouge par opposition aux verres de quartz qui restent incolores. On fait agir ensuite sur le verre une goutte d’acide fluorhydrique en solution à 10 pour 100. Les verres riches en oxyde ferreux ou lourds : chaux, oxyde de plomb, se troublent, tandis que les verres ne renfermant que peu de ces oxydes restent transparents. L’acide borique et la silice ne donnent pas de coloration avec l’iodéosine ; l’alumine des verres n’a qu’une action extrêmement faible; les verres à silicates basiques de plomb, tels que le cristal, réagissent rapidement.
- Propriétés catalytiques de l’amiante. — On sait que l’amiante est un silicate de magnésie de constitution fibreuse qui sert à préparer divers articles : corde, carton, filtres, etc. On a constaté que les filtres d’amiante exerçaient une faible action réductrice sur les solutions acides de permanganate de potasse ; cette action devient insensible à partir de la huitième filtration. L’effet reste identique, même si l’amiante a été calciné ou lavé aux acides et à l’eau. Il y a là une action catalytique curieuse qu’il était inléressant de signaler et qui pourra peut-être être mise à profit dans certains cas.
- Dix-sept heures en dirigeable. — Le dirigeable militaire Clément-Bayard avec 8 personnes à bord a accompli le 8 juillet un voyage de 641 km à 1800 m. de hauteur dans la région Compiègne-Soissons. L’ascension a duré 17 heures.
- Le Circuit Européen. — Le « Circuit d’aviation Européen » organisé par Le Journal après de nombreuses péripéties dues à l’inclémence du temps s’est terminé le 7 juillet, par le retour en France de 9 aéroplanes, ayant effectué complètement le parcours total de 1730 km. Les 3 premiers sont : Beaumont, monoplan Blériot-Gnôme (58h38'); Garros, monoplan Blériot-Gnôme (62** 17') ; Vidart, monoplan Deperdussin-Gnôme (731* 32'). Viennent ensuite Védrines, sur Morane-Gnome;
- Gibert, sur Rep ; Kimmerling, sur Sommer-Gnôme ; Rénaux, sur biplan M. Farman-Renault (Rénaux a fait tout le parcours avec un passager en IIOh44,)• Barra, sur biplan M. Farman-Panhard ; Tabuteau, sur biplan Bristol-Gnôme.
- Le record de hauteur en aéroplane. — Il vient d’être conquis le 8 juillet par Loridan, qui sur biplan H. Farman, atteignait l’altitude de 3280 m. (précédent record, Legagneux : 3200 m.).
- En Hommage à Ferber. — Le monument que la Ligue Nationale Aérienne a demandé à la municipalité de Boulogne-sur-Mer d’élever à la mémoire du capitaine Ferber, mort au Beuvrequen, le 22 septembre 1909, a été inauguré dimanche, 9 juillet.
- Coffres-forts à l’épreuve du chalumeau oxyacé-tylénique. — Les cambrioleurs modernes disposent d’un matériel d’effraction très perfectionné : perceuses à grande vitesse, chalumeau oxyacétylénique ; les plus robustes coffre-forts en acier ordinaire ne résistent pas longtemps à de semblables engins. Contre le foret on a eu recours à des aciers spéciaux ; contre la flamme du chalumeau, au ciment. La maison Fr. Rrupp d’Essen vient, d’après Prometheus, de mettre sur le marché un acier capable de résister à la fois au foret et au chalumeau. C’est un acier coulé, acier dur sur lequel après trempe se brisent les meilleurs forets. D’autre part, pour le découper au chalumeau, il faut un temps et une quantité de gaz suffisants pour décourager le plus patient et le mieux outillé des cambrioleurs : pour faire une ouverture de 80 mm de diamètre dans une plaque de 40 mm d’épaisseur, il faudrait passer, selon l’habileté de l’opérateur, de 6 à 14 heures, et consommer de 10000 à 16600 litres d’oxygène, de 9000 à i3 400 litres d’acétylène. Or les bouteilles d’acier généralement employées pour le transport des gaz comprimés contiennent 5ooo litres de gaz et pèsent 70 kg.
- Ouverture du chemin de fer de Montlouis et Bourg-Madame. — Le ministre des travaux publics a autorisé la compagnie des chemins de fer du Midi à ouvrir à l’exploitation la section de la ligne de Yille-franche à Bourg-Madame comprise entre Montlouis-la-Cabanasse et Bourg-Madame, et a fixé au 28 juin 1911 la date de cette ouverture. Cette section, à une seule voie, et longue de 27 km 979 m. achève la ligne électrique de Cerdagne qui attend, pour s’y greffer, l’achèvement du ier transpyrénéen, d’Ax-les-Thermes à Ripoll.
- Le nouveau chemin de fer de Bâle à Strasbourg.
- — L’Allemagne projette une ligne ferrée latérale au Rhin de Strasbourg à Bâle, par Markolsheim, Neuf-Brisach, Banzenheim et Saint-Louis, entre le canal d’Alsace et le fleuve. La ligne vicinale de Strasbourg à Markolsheim sera remplacée par une ligne à voie normale et prolongée jusqu’à Bâle. La voie actuelle de Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Bâle est parcourue
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- INFORMATIONS
- quotidiennement par 180 trains et son trafic ne peut plus être augmenté. La ligne nouvelle servirait pour le transit direct des marchandises et traverserait une cinquantaine de localités éloignées de la grande ligne. Elle coûterait à peine le tiers du prix d’une ligne ordinaire, car elle serait entièrement en palier et sans ouvrage d’art. Elle présente, en outre, un intérêt stratégique considérable.
- Le plus haut barrage du monde. — C’est celui que vient de terminer le United States Réclamation Service dans le canon de la rivière Shoshone, au milieu des Montagnes Rocheuses. Il est destiné à créer un réservoir de 563 millions de mètres cubes, assurant l’irrigation de la Bighorn Valley, région désertique du Wyoming. La rivière Shoshone, ou Snake River prend sa source dans le Parc National de Jellowstone au Nord-Ouest du Wyoming et se jette dans la Columbia River à la frontière des Etats de Washington et d’Orégon. La hauteur du barrage est de 328,4 pieds, soit 100,10 m. depuis le point le plus bas des fondations jusqu’au couronnement. La hauteur du mur au-dessous de ses fondations est de 74,68 m. Le profil du mur est trapézoïdal. Le parement amont est incliné à i5 pour 100 sur la verticale, le parement aval à a5 pour 100. La largeur à la base est de 32,92 m. Le barrage est établi en courbe suivant un arc de cercle de 58,44 m- de rayon pour l’extra-dos à la base. Les fondations descendent à 25,42 m. au-dessous du lit de la rivière. La dépense totale s’est élevée à
- 1 400 000 dollars.
- La plus grande écluse du monde. — Ce sera, dépassant même les gigantesques écluses de Panama, celle que l’on va construire sur le canal de la Rivière Sainte-Mary aux Etats-Unis. Cette voie navigable réunit le lac Supérieur, aux autres lacs. Actuellement, avec ses deux canaux l’un américain, l’autre canadien et ses trois écluses, elle fait face à un trafic intérieur d’une intensité qui n’est atteinte en nul autre point au monde. En 1910, la statistique révèle un tonnage de 62 363 218 tonnes,
- 2 fois 1/2 le trafic de Suez. Devant l’augmentation constante du mouvement, il a fallu améliorer les voies anciennes et en créer de nouvelles. On a commencé par élargir et par approfondir le canal américain. De 1907 à 1910 on a consacré plus de i5 millions à cette tâche aujourd’hui achevée. Mais ce n’est pas encore suffisant. Un nouveau et troisième canal est en construction : il aura de 80 à 90 m. de large, 7,5o m. de profondeur. Il comportera une écluse, l’écluse Davis, , de 4o5 m. de long, 24 m. de large et de 7,35 m, de profondeur minima. Cette écluse pourra recevoir simultanément deux navires de 195 m. de. long chacun, de 20 m. de large; chargés-de 25 000 tonnes de minerai.
- La protection des phoques. — La chasse maritime des phoques, dans la mer de Behring vient d’être interdite pour une durée de i5 ans par une conférence international tenue à Washington par des délégués de l’Angleterre, de la Russie, des Etats-Unis, du Japon. Les phoques de la mer de Behring sont poursuivis avec acharnement pour leurs magnifiques fourrures ; les ravages causés chaque année par les embarcations à vapeur spécialement affrétées pour cette chasse étaient si considérables que, sans les mesures préventives qui viennent d’être décidées à Washington, la disparition des phoques n’était plus qu’une question de quelques mois. On estime que le troupeau de phoques de la région aujourd’hui interdite, qui comprenait en 1880, plus de 2 millions d’animaux, est aujourd’hui réduit à 185 000. Pour empêcher le braconnage, la Conférence a décidé que les quatre nations contractantes prohiberaient la vente de toute fourrure d’origine inconnue.
- La météorologie agricole. — La Chambre des députés, dans sa séance du 22 décembre 1910 « invitait le ministre de l’agriculture à développer les études météorologiques déjà encouragées par la direction de l’hydraulique agricole, et à étudier, en vue du budget de 1912, les moyens nécessaires pour organiser un service de météorologie agricole. » En vertu de cette résolution et sur la proposition du directeur de l’hydraulique et des améliorations agricoles, un arrêté du 10 avril 1911 a institué au ministère de l’agriculture une commission de 64 membres, présidée par M. Violle, de l’Institut, et chargée d’examiner l'ensemble des ques-
- tions se rapportant à l'organisation d’un service général' de météorologie agricole. Cette commission vient détenir ses premières séances.
- La navigation rhénane en 1909. — La Commission centrale de la navigation rhénane vient de faire paraître-son rapport pour 1909. Le trafic total des ports rhénans allemands s’est élevé à 46 781 4^5 tonnes en 1909, alors qu’il avait été de 44 443 982 t. en 1908. L’augmentation d’une année à la suivante a donc atteint
- 1 337 5o3 t. pour 100 environ; l’augmentation correspondante était montée à 7,2 pour 100 en 1908." Ce sont les ports de Strasbourg, de Karlsruhe, de Ludwigshafen, de Düsseldorf, et notamment les ports de Duisbourg-Ruhrort et le port de Schwelgern, qui ont- accusé le plus fort accroissement, soit respectivement 161 000, 188 180, 264834, 167913, 1 3546i5 et 516282 t. Le trafic avec les Pays-Bas a progressé, en 1909, de
- 2 5ig683 t. ou de 15,7 pour 100, comparativement à] celui de l’an 1908. Cette augmentation est due notamment à l’accroissement du mouvement du port de Rotterdam, qui a surtout enregistré des transports plus importants de charbon et effectué des expéditions de minerais plus conséquentes que l’année précédente. Le trafic entre les ports rhénans et la Belgique a augmente dans une assez forte proportion au cours de 1909; il accuse un tonnage total de 6 2o5 324 t., soit 1 191 715 t. ou 19,2 pour 100 de plus que celui qui avait été enregistré en 1908. Le trafic total du Rhin s’est élevé à 70529943 t. en 1909; il avait atteint 65 48io43 t. en 1908. Le trafic maritime, qui n’est pas compris dans ces données, a également progressé au cours de 1909; il est monté à 342481 t. et n’avait été que de 270849 t. l’année précédente. Au total, le trafic du Rhin a donc accusé, en 1909, une augmentation de 5 120 532 t., soit 7,8 pour 100. Les transports par flottage interviennent dans ce trafic pour 592568 tonnes.
- Le renflouage du « Maine ». — Nous avons signalé dans nos Informations du 10 décembre 1910 la décision du Congrès des Etats-Unis de renflouer le cuirassé le Maine coulé en rade de la Havane en 1898. Le batardeau dont nous avons donné la description a été construit. Les opérations du pompage de l’eau ont commencé dans la deuxième semaine de juin ; on abaissa d’abord le niveau de i,5o m. et l’on put constater que le batardeau ne donnait aucun signe de fléchissement. Les opérations furent alors suspendues en attendant l’arrivée du général Bixby, chef du génie militaire, et le pompage reprit ensuite. La hauteur de l’eau à pomper était de n,3o m. Les travaux viennent d’aboutir. Devant un représentant de l’Espagne invité à suivre les travaux, le général Bixby a pu examiner le navire et a constaté que les ponts étaient défoncés au-dessus de trois soutes à poudre, et que de nombreuses autres circonstances prouvaient que l’explosion s’est produite dans l’intérieur du navire et ne provenait pas de. l’extérieur. La catastrophe du Maine doit donc être attribuée à une explosion de poudre à bord et ajoute un nom de navire de plus à la liste déjà trop longue des sinistres de cette espèce, tels, par exemple, ceux du cuirassé japonais Mikasa, en igo5, du croiseur brésilien Aquidaban en janvier 1906, de notre Iéna en mars 1907, et du croiseur japonais Mats us hima en avril 1908.
- Protection des yeux contre l’éclairage. — Un
- arrêté du x3 juin 1911 a institué auprès du ministre de l’Intérieur, sous la présidence de M. Gariel, un comité technique de l’éclairage naturel èt artificiel, chargé notamment : 1° d’étudier, en se plaçant au point de vue de l’hygiène oculaire et de l’hygiène générale, les divers modes d’éclairage artificiel actuellement en usage; 20 de déterminer la composition et la qualité hygiénique des différentes lumières artificielles et, pour les lumières par combustion, les gaz nuisibles et la chaleur développée : 3° de fixer la quantité minima de lumière artificielle compatible avec le fonctionnement normal' de l’organe de la vision; 4° de rechercher les moyens les plus pratiques de mesurer l’intensité lumineuse ; 5° d’établir lés règles d’application les meilleures, pour chaque catégorie des principaux milieux de travail, des modes d’éclairage artificiel actuellement usités; 6° de présenter au ministre un rapport sur les rapports de la myopie et de la cécité et sur les moyens les plus propres à prévenir les causes de la myopie. j
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- Électricité
- Targette électrique. — Le courant électrique se jprête aisément à toutes les combinaisons de manoeuvre à distance. En voici une qui sera agréable à nos sybarites. Elle leur permettra, sans faire un pas, de verrouiller la porte d’entrée de leurs appartements.
- La targette est la targette du commerce sur laquelle >on apposé le système de commande électrique dont
- voici la description succincte :
- Pour obtenir la commande à distance, on attire avec 2 électro - aimants, convenablement disposés et agissant en sens contraire, deux barreaux de fer doux, solidaires du pêne de fermeture de la targette. A fin de course, le barreau rompt automatiquement le courant au moyen d’un « trolley », mis en série avec l’électro-aimant.
- Ce trolley permet d’employer le courant de iio volts, tout en commandant ces appareils avec de simples boutons (ou poires) de sonneries à une ou deux directions, suivant le modèle de targette; il permet surtout d’éviter tout court-circuit, dans la bobine ou dans la ligne, provenant d’une pression trop longue.
- On intercale dans la ligne une résistance appropriée d’un volume réduit, pouvant être placée ën un endroit quelconque et pouvant servir aux targettes électriques de toute une installation. — S’adresser à M. R. de Joly, 22, rue Auguste, Nîmes (Gard).
- Combinaisons diverses de targettes à commandes électriques.
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- *l> 'Eclairage
- Le block-gaz, système Picot. — Il n’est peut-être pas de semaine où -les journaux quotidiens, à leur rubrique des faits divers, n’aient à enregistrer quelques àççidents causés par des fuites de gaz. Tantôt, c’est un robinet laissé ouvert par mégarde après la fermeture du compteur et qui, lorsque celui-ci est rends en marche, laisse échapper le gaz à plein bec; tantôt, et plus fréquemment, c’est un tuyau de caoutchouc servant à relier à une prise de gaz un appareil de consommation, fourneau de cuisine, radiateur ou autre, qui mal fixé se détache, ou .trop vieux crève et permet encore au gaz de s’écouler librement pour peu que le robinet de canalisation — ce qui arrivé à tout instant, notamment dans les cuisines,. —• n’ait, pas été correctement fermé..
- Dans un cas comme dans l’autre, la venue dans le local où l’accident s’est produit d’un visiteur porteur d’une lumière détermine une explosion suivie le plus souvent d’un incendie ; que la fuite survienne dans un appartement habité, et c'est la mort, par asphyxie pour les infortunés qui s’y trouvent enfermés, si le hasard veut qu’elle ait lieu durant les heures consacrées au sommeil.
- Or, même avec les personnes les plus attentives, de semblables mésaventures peuvent survenir. Au cours
- Fig. 1.
- - Installation d’un bloc-gaz dans uneVuisine.
- même de la consommation, un tuyau de caoutchouc peut se détacher de la tétine qui le supporte, le gaz peut cesser un moment d’affluer au robinet d’échappement.
- En pareille occur- ___
- rence, naturellement, l’appareil brûleur s’éteint; mais, comme tous les robinets sont demeurés ouverts, le gaz reprenant son écoulement ne tarde pas à se déverser en abondance dans l’atmosphère.
- Pour remédier à ces divers dangers, il faudrait, chaque fois que le gaz s’échappe intempestivement au ; > -
- dehors, que le robinet demeuré ouvert et qui lui livré passage soit obligé de se fermer automatiquement.
- Ce problème particulièrement malaisé vient d’être résolu de ia plus élégante manière par un inventeur avisé, M. G.-F.
- Picot.
- Le dispositif de sécurité pour appareils d éclairage et de chauffage réalisé par M. Picot, comme nous l'aidons voir, répond, en effet, de façon complète à toutes les nécessités.
- Le block-gaz -—• tel est le nom suggestif donné par l’inventeur à son système protecteur — est un petit appareil mesurant 6 cm 1/2 de longueur sur 3 cm de diamètre destiné à être placé sur toute prise de gaz, en avant du robinet de canalisation.
- Ses dispositions essentielles sont des plus simples.
- En arrière de l'orifice de sortie du gaz se trouve une petite soupape équilibrée par un contrepoids réglé de telle sorte que la soupape demeure ouverte quand la pression exercée sur les deux faces est sensiblement la même et se ferme si la pression vient à diminuer en aval. Comme le | gaz d’éclairage dans la canalisation est toujours sous une pression supérieure à la pression atmosphérique, cette sotipape normalement se trouve fermée et s’oppose à tout échappement de gaz, même si l’on a ouvert les robinets. Dans ces conditions, pour utiliser un appareil de consommation et permettre le passage du gaz qui doit l’alimenter, il faut donc débloquer la soupape dont nous venons de parler. C’est là chose facile, grâce à un petit poussoir à ressort qui permet de l’écarter légèrement de . sa position de fermeture." Dans cette nouvelle situation, la soupape demeure naturelle-^ ment en équilibre puisque sur ses deux faces s’exercé sensiblement une même pression, celle du gaz renfermé dans la canalisation et dont le libre écoulement’ se trouve ainsi assuré. c
- Supposons à présent que le tuyaux de caoutchouc
- '•s*
- V'
- Fig... 2
- pous-
- Coupe du bloc-gaz. -soir; 2, soupape s’opposant à l’écoulement intempestif du gaz; 3, soupape s’ouvrant quand l’écoulement du gaz s’arrête.
- .%• 3-Dispositif de sûreté
- pour radiateur.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- reliant l’appareil brûleur au block-gaz vienne à se détacher. De ce seul fait, il se produit brusquement à Torifice du système protecteur une décompression, mais alors le gaz situé en amont de la soupape venant à exercer sur celle-ci une pression qui n’est plus exactement compensée, la ferme et ainsi empêche immédiatement tout écoulement gazeux au dehors, et cela bien que le robinet de la canalisation soit demeuré ouvert.
- Pour ingénieuse qu’elle soit, cette combinaison ne donne cependant pas toutes les garanties désirables. Comme nous l’allons voir, en effet, elle peut à l’occasion se trouver impuissante, à empêcher l'écoulement intempestif du gaz. Supposons, par exemple, que pour une cause accidentelle quelconque, le débit du gaz dans la canalisation vienne à cesser momentanément. Dans cette éventualité, la soupape du block-gaz reste ouverte tant que la décompression nécessaire à sa fermeture n’a pas eu le temps de se produire. Mais, si la reprise de l’écoulement gazeux se fait rapidement, celte décompression n’a point lieu pour l’excellente raison que le conduit reliant l’appareil de consommation à la canalisation n’a point eu le temps de se purger du gaz qu’il renfermait. L’arrêt survenu dans le débit du gaz n’a donc eu qu’un seul résultat, provoquer l’extinction de l’appareil brûleur. Aussi, à la reprise de l’écoulement gazeux, comme la soupape n’a point été fermée, le gaz combustible s’échappe librement au dehors.
- Pour parer à ce danger très réel, M. Picot, fort ingénieusement, a imaginé de compléter son premier dispositif par une seconde soupape en tous points comparable à la première, mais disposée de telle sorte qu’elle
- Fig. /(. — Bloc-gaz pour compteur.
- I, soupape mobile; 2, contrepoids; 3, arrivée du gaz;
- 4, sortie du gaz; 5,"poussoir. '
- demeure fermée quand le gaz brûle correctement et s’ouvre instantanément pour mettre l’extérieur du block-gaz en communication avec l’air extérieur au moment précis où pour une cause quelconque cesse l’arrivée du gaz. Mais, dans ces conditions, la diminution de pression nécessaire pour obtenir la fermeture de la première soupape est réalisée et l’écoulement fâcheux du gaz est encore évité.
- Pour remettre l’appareil en marche, il suffit d’appuyer sur le pressoir. La première soupape est écartée, le gaz s’échappe, maintient par sa pression la seconde soupape fermée et arrive au brûleur où il est utilisé.
- Prenons, à présent, le cas d’un radiateur allümé dont le tuyau de caoutchouc, servant à l’arrivée du gaz, comme il arrive fréquemment, traîne à terre. Imaginons ce qui est encore fréquent — que quelqu’un vienne, par inadvertance, à marcher sur ce tuyau. Le radiateur, temporairement privé de gaz par suite de l’écrasement du conduit de caoutchouc, s’éteint. Mais, cette extinction, comme dans le cas où le tuyau de caoutchouc vient à se détacher, n’amène pas une décompression à l’intérieur du block-gaz. Aussi, quand le pied est retiré, rien n’est changé dans*l’appareil et l’écoulement du gaz reprend son cours.
- Un petit dispositif particulier qui se branche sur l’olive même du radiateur permet d’échapper à ce nouveau danger; Pour arriver au bunsen où il doit être consommé, le gaz doit soulever un clapet assez léger pour n’occasionner aucune perte de charge. Ce clapet est fixé sur une tige très mince qui se meut dans un canal légèrement conique à sa base.
- Quand le gaz est arrêté par l’écrasement produit par le pied sur le caoutchouc, le clapet retombe sur la partie conique et se coince, et, comme il ne présente plus alors à l’action de la pression du gaz que la surface de sa tige, surface mesurant environ un demi-millimètre carré, il ne peut être soulevé et l’écoulement du gaz se
- trouve arrêté. Pour remettre en marche l’appareil, il faut agir sur un poussoir à ressort qui soulève la tige.
- Un autre accident grave que le système imaginé par M. Picot permet de prévenir est le suivant.
- Au cours d’un petit incendie, par lui-même facile à éteindre, un tuyau de conduite est crevé et le gaz s’enflamme. En pareil cas, le feu prend immédiatement des proportions considérables, à moins que l’on ne puisse arriver au compteur pour le fermer.
- Un block-gaz placé sur le compteur même suffit pour accomplir automatiquement celte besogne.
- On le voit, de par cette description sommaire, le block-gaz est bien vraiment un appareil tutélaire dont la vulgarisation ne saurait manquer de rendre les plus signalés services.
- Comme nous l’avons brièvement indiqué, en effet, l’inventeur du nouvel appareil de sûreté s’est avant tout préoccupé de prévoir tous les cas possibles où le gaz peut intempestivement s’échapper au dehors. Cela fait, il a réalisé des dispositifs variés reposant tous sur le même principe, capables de répondre à toutes les nécessités, et susceptibles de s’adapter à toutes les parties d’une installation de gaz, compteurs, prises de gaz pour fourneaux ou radiateurs, ou simples becs d’éclairage droits ou renversés. Dr Georges Yitoux.
- ta> Photographie <4*
- Laboratoire de voyage « Disculid ». — Est-il rien de plus désagréable pour un photographe que de s’apercevoir, au retour d'un voyage, que tous les clichés qu’il a pris sont défectueux par suite d’un défaut de l’appareil, des châssis ou de l’obturateur? Cela n’arriverait pas si on développait en cours de route, non pas tous ses clichés, mais au moins quelques-uns, pour s’assurer que tout fonctionne bien et qu'on a le temps de pose exact ; pour savoir si au besoin il faut recommencer. un cliché auquel Fig. i. — Le « Disculid » avec ses produits, on tient particulièrement. Si on ne le fait pas, c’est le plus souvent parce qu’on hésite à s’embarrasser des cuvettes, des flacons, des produits nécessaires à celle opération. Le « Disculid » résout le problème en réunissant le tout sous un très petit volume ainsi qu’on le voit dans la figure 1. Dans des tubes de verre sont renfermés des comprimés qui permettent de faire les bains de développement, de fixage et même de renforcement ou d’affaiblissement du cliché. Si l’on veut tirer une épreuve, on a une plaquette en celluloïd munie de pinces qui remplace un châssis-presse et on trouve dans un tube de quoi
- Fig. 2, — Tout ce que contient le « Disculid
- faire un virage-flxage. Les cuvettes sont constituées par la boîte elle-même et par son couvercle qui sont en aluminium et qui résistent à l’action des bains employés. On trouve également dans une pochette une lanterne en toile rouge inactinique et la boîte contient deux bou-. gies spéciales qui donnent une lumière très suffisante pour les diverses opérations qu’on peut avoir à effectuer. Deux tubes gradués servent à faire les dosages et au besoin à conserver les bains qui peuvent servir à nouveau. On a en somme, sous un très petit volume, tout ce qu’il faut pour développer le cliché et en tirer des épreuves. — L’appareil se trouve chez M. Bretschnei-der, 206, faubourg Saint-Martin, Paris.
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- VARIÉTÉS
- Nouveaux produits à blanchir le linge. — On prend chaque année force brevets pour de nouvelles poudres blanchissantes, mais pratiquement très peu de ces produits se répandent ensuite. Pour arriver à les faire adopter par le public il faut, en effet, d’abord que la matière possède une valeur pratique et présente une réelle nouveauté; ensuite, car les conditions précédentes. ne suffiraient pas à assurer le succès, qu’une réclame bien organisée persuade le consommateur de l’excellence du produit.
- Après plusieurs essais qui avortèrent plus ou moins, ces conditions furent réalisées par quelques fabricants et l’on emploie maintenant couramment une assez appréciable quantité de nouvelles poudres blanchissantes. Aussi importait-il de renseigner les intéressés de façon plus impartiale que par les affirmations de prospectus. C’est pourquoi, la littérature technologique étant très pauvre de tels renseignements en raison de la nouveauté des produits, nous en avons analysé au Laboratoire de La Nature et fait quelques essais d’emploi pratique.
- Les deux produits ainsi expérimentés, choisis parmi les plus répandus sont, au dire des fabricants, l’un et l’autre à base d’oxygène « actif ». Si le carbonate de soudé des ménagères et même leur savon contiennent en effet de l’oxygène, c’est sous forme extrêmement stable : fortement combiné à d’autres éléments, l’oxygène ne s’en peut séparer pour jouer son rôle blanchissant. Au contraire, dans l’eau oxygénée, dans les peroxydes alcalins, dans les persels divers, l'oxygène est sous forme de combinaison spontanément décomposable. On sait que l’eau oxygénée est très employée dans les usines de blanchiment : elle ne l’est guère en blanchissage par suite de son prix élevé, de sa conservation difficile, et de son incommodité d’application. Les persels n’ont pas ces défauts. Aussi depuis qu’on les sait préparer économiquement,, eut-on l’idée de les employer à la préparation de produits analogues des « lessives », mais incomparablement plus efficaces, puisqu’à l’action de blanchissage s’ajoute celle de blanchiment. Les poudres qui blanchissent par l’oxygène peuvent donner un aussi beau blanc que les produits à base de chlore (eau de Javel), mais sans altérer aucunement les fibres, ce qui n’est pas le cas quand on emploie les hypochlorites.
- Les poudres blanchissantes oxygénées ne contiennent d’ailleurs que relativement peu de composé à oxygène instable : une grande proportion rendrait le produit trop coûteux et incomplètement efficace. C’est pourquoi on associe au persel ou au peroxyde quelques-uns des composants des <c lessives » ordinaires du commerce.
- Dans le plus répandu de ces produits — qu’un curieux diablotin blanc nous montre sur chaque clôture tapissée d’affiches — il n’y a ainsi pour ioo gr. que quelque io gr. de combinaison peroxydée ; ce qui néanmoins correspond à une production très appréciable de aooo cm3 qui se dégageront peu à peu au cours du blanchissage. Par contre, la poudre renferme 33 pour ioo de carbonate sodique (soude Solvay analogue au « sodex » des épiciers) et 48 pour 100 d’un savon de bonne qualité ne renfermant pas de résine. Les 10 à i5 pour 100 restant sont constitués par de l’humidité et un peu de silicate sodique dont on connaît l’action im-
- prégnante et détachante (il y en a dans la plupart des « lessives » concentrées du commerce).
- A priori, un tel produit doit très bien blanchir le linge sans l’abîmer; nous ajouterons que le prix de détail n’est pas exagéré aux cours actuels des divers constituants. De fait, il nous a donné pratiquement de bons résultats, et en particulier, une blancheur éblouissante qu’on, n’obtient pas au lessivage ordinaire. Mais il faut l’employer d’une certaine manière que spécifient d’ailleurs très bien les prospectus : le linge doit être remué dans l’eau chauffée où l’on a fait dissoudre le produit. Or ceci est très commode à réaliser dans les pays du Nord où l’on blanchit le linge par la méthode du bouillage, et d’où nous vient d’ailleurs la nouvelle poudre oxygénée. Mais avec une lessiveuse, c’est moins commode. Aussi conseillons-nous en pratique, soit de réserver l’usage du produit aux cols, manchettes et linge fin à obtenir extra-blanc, qu’on traitera à part sans s’inquiéter des questions production et prix de revient; soit, si l’on veut généraliser l’emploi, d’opérer dans une machine à laver comme celles employées en Allemagne, aux Etats-Unis, et dont il existe d’ailleurs de petits modèles ménagers très pratiques L -
- Un autre produit, dont le nom de fantaisie, heureusement choisi, indique qu’il doit jouer le rôle et d’une combinaison oxygénée, et de l’eau de Javel, nous a paru moins recommandable quoique pouvant en pratique donner de bons résultats. Il est surtout constitué par du carbonate de soude anhydre (70 pour 100) auquel est associé d’une , part un hypoehlorite. alcalin (genre eau de Javel), à raison d’environ 2 pour 100; d’autre part une combinaison peroxygénée capable de libérer facilement environ 10 pour 100 d’oxygène (calculé en poids). Celte forte dose rend le produit très actif, d’autant plus qu’à l’action de l’oxygène s’ajoute celle du chlore,’ également très efficace. Par contre le pouvoir détersif semble un peu inférieur à celui de la poudre examinée auparavant (il y aurait lieu de l'améliorer en ajoutant à l’usage un peu de savon); et surtout, la présence de chlore, même à faible dose, est critiquable, en raison de l’influence néfaste qu’exerce cet agent sur la solidité des fibres.
- Il existe, surtout en Allemagne, de nombreuses marques commerciales de ces nouvelles poudres à blanchir; ces produits sont en principe, analogues à ceux que nous avons analysés. Ils ne diffèrent les uns des autres que par les doses plus au moins fortes des divers constituants et le choix du générateur d’oxygène, qui, selon les cours commerciaux, ou les brevets d’invention, sont en général des peroxydes ou des perbo-rates alcalins. L’oxygène que produisent ces substances au cours du chauffage de leur solution en présence du linge se fixe sur les impuretés colorées des fibres qu’elles transforment en composés solubles ainsi facilement éliminés. Il s’agit d’ailleurs là de réactions très complexes, encore mal connues, sur le détail desquelles on devra consulter les ouvrages spéciaux2.
- 1. Que nous décrivions l’an dernier dans La Nature au cours de notre étude sur « Le bouillage du linge ».
- 2. Cf. en particulier le volume Blanchiment (chap. Ier) de Y Encyclopédie Scientifique de M. Léauté (Masson, édit.).
- HYGIÈNE ET SANTE
- CM?
- L’alimentation en été. — Il y a longtemps qu’on l’a dit : nous ne savons pas manger. Un bon régime alimentaire est cependant la. première condition d’une bonne santé physique et morale. En particulier nous nous nourrissons souvent fort mal pendant l’été, surtout nous mangeons trop à ce moment de l’année. On me saura donc gré de reproduire ici d’excellents conseils d’hygiène alimentaire récemment donnés par M. le Dr Marcel Labbé.
- En été, dit M. Labbé, il faut d’abord manger moins
- qu’en hiver; nous, dépensons moins de force lorsqu’il fait chaud, il faut donc moins s’alimenter.
- Moins de viandes, moins de substances albuminoïdes, qui se frelatent facilement par les grandes chaleurs. On peut mander de tout, bien entendu, mais il est nécessaire de veiller à ce que tous les aliments pris soient d’une fraîcheur absolue.
- En principe donc, point de charcuterie, point de pâtés ; du poisson, s’il est très frais, de la viande froide.
- Comme les légumes et les fruits abondent en été et
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- HYGIENE ET SANTE
- qu’ils sont frais, on peut en faire une grande consommation. Les fruits et les légumes tiennent d’ailleurs de la place et nourrissent moins que la viande. C’est ce qu’il faut en été.
- Les fruits ou les légumes crus doivent être bien lavés ou pelés avant d’être mangés.
- Pour la boisson , boire entre les repas. L’eau pouvant plus facilement être polluée en été, lorsque les sources tarissent légèrement, qu’en hiver, on doit faire bouillir son eau.
- Les boissons glacées ne sont pas à recommander. Elles ne désaltèrent pas et elles peuvent provoquer des diarrhées ou des entérites.
- Point d’alcool ou fort peu : c’est aux boissons alcooliques qu’on doit en effet le plus grand nombre des congestions cérébrales qui surviennent en été.
- Les boissons les plus hygiéniques, pendant les chaleurs, sont les infusions : infusion d’écorce d’orange, infusion de citron, de thé, de camomille, de maté, de menthe, et autres infusions rafraîchissantes.
- Un conseil d’été, qui vaut autant, sinon plus que les précédents, est celui de se laver abondamment. Se laver une, deux ou trois fois par jour, prendre des douches, ou tout au moins des tubs, est absolument nécessaire.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Nettoyage des chapeaux dits « Panama ». — Les
- chapeaux portés et salis à l’usage peuvent être aisément blanchis à neuf en opérant comme suit :
- i° Pégraisser d’abord en plongeant dans de l’eau de savon tiède (ioo gr. savon de Marseille pour 5 litres d’eau de pluie); puis en frottant avec une petite brosse très douce dès que la paille est bien imprégnée. Rincer alors, à l’eau de pluie, à l’exclusion de toute eau calcaire qui précipiterait dans la paille le savon, ce qui la ferait jaunir ensuite à la longue ;
- a0 Placer ensuite le chapeau dans un bain de permanganate de potasse (pour 5 litres d’eau, 25 gr. de sel et 25 cm3 d’acide sulfurique). Laisser plusieurs heures en remuant de temps en temps, jusqu’à ce que la paille soit à peu près uniformément teinte en brun; surtout pour les chapeaux presque neufs, cette imprégnation est longue :
- 3° Plonger dans un bain contenant, pour 5 litres d’eau, ioo cm3 de bisulfite sodique du commerce et 5o cm3 d’acide chlorhydrique (opérer en plein air, à cause du dégagement de gaz sulfureux). La paille reste dans le bain jusqu’à complète décoloration de tous les endroits traités par l’oxyde de manganèse. On rince finalement à plusieurs eaux, jusqu’à ce que le chapeau ait perdu complètement toute odeur sulfureuse.
- Les deux premiers bains peuvent être réutilisés, le troisième doit se préparer au moment de l’emploi; comme d’un jour à l’autre, il perd ses propriétés, on le « remonte » en y ajoutant des demi-doses de réactif.
- Toutes les pailles peuvent se nettoyer par la même méthode, mais il y a lieu, pour les canotiers, d’opérer le séchage avec grand soin afin d’éviter les déformations.
- (Laboratoire de La Nature).
- Badigeons bleus sur vitres pour éviter le chauffage par les rayons solaires. — On fait en été, surtout dans les ateliers à fenêtres ou toits vitrés, grand emploi de ces badigeons, dont il existe dans le commerce plusieurs marques réputées. Il est facile d’en préparer à peu de frais d’excellents en broyant au mortier (ou a défaut délayant au pinceau) 200 gr. de blanc d’Espagne dans une quantité minima de silicate de soude (solution du commerce). On ajoute au blanc, avant délayage, 20 à 5ogr. de bleu d’outremer selon l’intensité désirée. Finalement, on étend le volume à un demi-litre avec la solution de silicate, et l’on ajoute un peu d’eau si le badigeon paraît trop épais. Il est bon de passer alors avant emploi dans un tamis très fin. On applique au pinceau comme une peinture ordinaire et on laisse sécher. L’enduit est très solide, mais il suffit d’un lavage à l’eau chaude pour l’enlever.
- Les proportions indiquées n’ont rien d’absolu, le badigeon pouvant être modifié de mille façons : en place de craie, on peut employer du blanc de zinc, de l’ocre, ou tout autre pigment, on peut supprimer le bleu pour avoir un enduit blanc. Une imitation de verre dépoli sera donnée avec une mixture très peu chargée de blanc.
- (Laboratoire de La Nature).
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches sonvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. —
- Ressorts tubulaires, s’adresser à M. F.. Ernoult, 35, rue Eugène-Carrière, Paris. . -
- Renseignements. — M. S. Girard, à Saint-Remy. — On emploie les perborates pour préparer des solutions antiseptiques pour la bouche, les plaies T une à deux cuillerées à café de perborate de soude dans un verre d’eau bouillie ou distillée.
- ' M. Sàvàrt, à Paris, -r- Ces taches peuvent être enlevées par le procédé récemment indiqué dans nos Recettes de février (page 86 du Supplément).
- M. Seb. Serbeseo, à Bucarest. — Laver le linge taché de permanganate dans une solution de bistilfite acidulée: (Pour x litre d’eau, 5o cm3 de bisulfite commercial et 25 cm3 d’acide chloi’hydrique).
- M. A. Campio'ni, à Madrid. — Nous n’avons pas encore de renseignements suffisamment détaillés sur cette installation et son' rendement.
- M.J. Aranjo Lima, Sao Paulo (Brésil). — La transformation que vous vous proposez de faire est très délicate, et n’aura pour résultat que de vous donner un mauvais moteur.
- M. Weber, à Sèvres-Villë-d’Avray. — On obtient d’excellents résultats en passant au pinceau sur les étiquettes à protéger une couche de paraffine fondue. Mais pour que l’enduit résiste à l’alcool, il faudrait badigeonner avec un vernis gras à l’huile de lin.
- M. Prevet, à Gap. — Il est impossible d’enlever les oblitérations; quant aux encres de vieux manuscrits, cachets aux enCres à l’alcool, à l’aniline, essayer dans tous les cas, d’abord d’appliquer au pinceau une couche d'eau de Javel étendue de dix fois son volume d’eau, puis après avoir épongé avec un papier, buvard, une couche d’acide chlorhydrique pareillement dilué. Àu besoin, on renouvelle les traitements. '
- M. Van Volxe'm, à Bruxelles. — Si vous vous reportez à notre recette, vous verrez qu’il ne s’agit que d’imperméabilisation relative. Pour obtenir une étanchéité absolue, il faudrait, croyons-nous, intercaler entre deux couches de béton, une feuille de métal, dé carton fortement goudronné. Si vous voulez nous envoyer un échantillon du produit dont voua nous parlez,, nous l’analyse-I rons volontiers. Y "
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- BOITE AUX LETTRES
- Abonné 6946, de Bordeaux, — i° Il n’existe aucun ouvrage de ce genre. — 20 Le dictionnaire de « mercéo-logie » de Yillavecchia vous conviendrait, mais il est en italien. A défaut, il suffit de parcourir les articles du Dictionnaire de Würtz, ou les chapitres du Traité de Wagner-Fischer (Masson, éditeur), vous y trouverez mention de tous les produits employés pour chaque spécialité. — 3° Le sulfate de magnésie est également employé en verrerie et pour la préparation du blanc « fixe ».
- M. Cuvelier, rue des Lombards, à Paris. — Nous ne voyons guère que la viscose, comme pouvant répondre à vos desiderata, mais nous ne savons si elle convient pour la typographie. Vous adresser pour tous renseignements à la Société française de la viscose, Arques-la-Bataille (Seine-Inférieure).
- M. M. Watel„k Paris. — Yous avez mille fois raison. Du reste cette épuration est rigoureusement obligatoire et si elle n’est pas effectuée complètement, c’est par suite de l’insuffisance matérielle des moyens dont on dispose actuellement.
- M. L. P., rue de Yaugirard, Paris. — x° Nous ne connaissons pas la machine dont vous parlez, et nous ne pouvons que vous conseiller de vous adresser à un constructeur de matériel de corderie, en puisant les renseignements nécessaires aux adresses suivantes à Paris : Noizeux, 82, rue Quincampoix ; Bardou-Clerc et Cie,
- corderie centrale, 12, boulevard Sébastopol; Jacob Bé-lin,. 12, rue Turbigo; Lamberti et Cie, Le Bourget (Seine); Lefebvre, 2, quai du Havre, Rouen; Corderies de la Seine, Le Havre; Choisel et Duclair, 72, rue des Chevaliers-Saint-Jean, à Corbeil (Sëine-et-Oise) ; — 2° Pour l’industrie de préparation de l’amidon, nous ne connaissons que le procédé le plus connu, dont vous trouverez la description dans l’ouvrage Fabrication de la fécule et de l’amidon, par J. Fritsch, 7fr,5o, librairie agricole de la Maison rustique, 26., rue Jacob, Paris. Quant à l’industrie de préparation du tapioca, il n’existe pas d’ouvrage donnant des renseignements sur le mode opératoire, mais nous publierons, de notre collaborateur spécial, un article sur la question.
- H. P., à Paris. — Yous pouvez voir cette idée de stéréoscope en couleurs par' le procédé trichrome ou bichrome réalisée par M. Geisler, 28, avenue des Champs-Elysées.
- P. G., & Saint-Lô. — Consultez le Traité pratique de photogravure, par L. Yidal. Gauthier-Villars, éditeur, Paris. Prix : 6fr,5o; et le Manuel du lithographe (Encyclopédie Foret). 2 vol. Prix : 9 francs. Mulo, éditeur, Paris.
- M. Bracquemond, à Paris. — Les travaux de D. Ber-thelot ont fait l’ohjet de notes dans les comptes rendus de l’Académie des Sciences. Yoyez aussi le Journal de Physique, chez Delagrave, 15, rue Soufllot.
- '1&D
- BIBLIOGRAPHIE
- est
- Sommaire de notre précédent numéro.
- La photographie intégrale : D1 Georges Vitoux. — Le problème du changement de vitesse : La transmission universelle Janney : J.-C. Sé ailles., — Peuples et races de l’Empire britannique : .Victor Îorbin. — Ce que devient l’or nouveau : L. De Launay,
- — La dessiccation de l’air des hauts fourneaux par le chlorure de calcium : H. Annett. — Académie des sciences ; séance du 3 juillet 1911 : Cir. de Villedeuil. — La cigale américaine : Marcel Blot.
- Supplément. —• Nécrologie : Àngelo Mosso, — Comète périodique Wolf. — Rotation des taches solaires. — Empoisonnement par les vapeurs nitreuses. — Source de gaz, naturel en Transsylvanic,
- — Résistance des bactéries au froid, etc.
- Hommes et choses du P.-L.-M. 1 vol., 168 pages, imprimé par Devambez, Paris, 1911.
- En 1824, l’ingénieur Beaunier commençait les travaux d’une voie ferrée de Saint-Etienne à Andrezieux : elle devait servir à faire haler par chevaux des convois de charbon. Tel fut le modeste début des chemins de fer en France, et l’embryon du puissant organisme industriel qu’est aujourd’hui la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M., avec ses 9600 km de voie ferrée, ses 72 000 agents, et son chiffre de recettes brutes de 1/2 milliards. C’est l’histoire de cette étonnante transformation, étroitement solidaire " de l’histoire économique" et politique de la France entière, qui nous est contée dans la brochure ci-dessus, luxueusement imprimée, et illustrée de belles gravures anciennes !et. modernes, qui sont toutes de fort -, curieux ou ;pittoresques. documents, ; bel hommage rendu par les hommes, d’aujourd’hui aux hommes d’hier, à. ces ingénieurs, et organisateurs géniaux qué furent les Seguin, les Paulin Talabot, les Desplaces, les Audibert.
- La France au travail, par Victor Cambon. Pierre Roger et Cie, éditeurs (20 planches en hors texte, in-12, une carte et gravures, 256 pages. Prix : 4 francs. " ' L’auteur, à qui l’on doit; déjà une intéressante étude sur l’Allemagne au travail, commence dans celui-ci la revue industrielle et économique de l’activité du travail en France. Six autres volumes environ compléteront celui-ci qui nous fait connaître, avec une documentation technique très soignée et de hautes considérations philosophiques, les usines et l’état d’esprit ouvrier de Lyon, de Saint-Elienne, du Dau-
- phiné, du Creusot et de la Bourgogne. L’histoire de la soierie à Lyon, la psychologie des Lyonnais, la navigation du Rhône, la houille blanche à Grenoble et sur le Rhône, le carbure de calcium et l’aluminium, les vins de Bourgogne, etc., sont les titres de quelques-uns des plus intéressants paragraphes de ce volume si instructif..
- Essais et réglage des moteurs, moteurs à mélange tonnant utilisés pour la locomotion, par G. Lumet (cours de, l’Ecole supérieure d’aéronautique), 1 vol. Dunod et Pinat, éditeurs. Paris, 1910. Prix : '3tr,25.
- Etude très complète des appareils destinés à la mesure de la puissance des moteurs : frein de Prony, frein Bourdon, frein Aldon, moulinets Renard, freins Rateau, Froude, dynamo-frein, torsiomètres divers, appareils Farcot, Richard; étude des tachymètres par lesquels on mesure la vitesse angulaire des moteurs, notions sur les appareils à relever les diagrammes et sur l’analyse des gaz d’échappement ; étude des divers réglages nécessaires dans un moteur : compression, soupapes, carburateur, allumage ; indications sur le refroidissement et le graissage.
- Le livre des travaux artistique d’amateurs, par H. Cla-remont et F. Moser. i vol. in-8 avec 180 figures. P. Roger, éditeur. Prix : 6 francs.
- C’est une véritable encyclopédie des divers travaux artistiques d’amateurs ; ce volume contient la matière de toute une collection des monographies habituelles consacrées aux diverses spécialités. Dessin, peintures à l’huile, à l’aquarelle, à la bruine, sur porcelaine, etc..., travail des cuirs modelés et ciselés, de la corne, des métaux repoussés, modelage, mosaïque, filigrane, autant de chapitres au cours desquels sont décrites les techniques de chaque art. Toujours préoccupés d’être pratiques, les auteurs ne s’occupent que de travaux pouvant aisément être exécutés par les non professionnels, et illustrent leurs conseils de gravures très simples faciles à reproduire.
- La fièvre typhoïde à Paris et en banlieue, par Paul Yinçey. Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Paris. Bulletin de juillet, igio.
- Importante étude géohydrologique. Par suite des nouvelles notions acquises sur la bactériologie, sur l’origine et la contamination des eaux souterraines, et grâce aux mesures prises depuis 1900, les décès par la fièvre typhoïde ont diminué depuis 1886 de moitié
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- BIBLIOGRAPHIE
- pour Paris et le département de la Seine, des deux tiers pour la France.
- Quelques heures dans le ciel, par l’abbé Ch. Moreux. i vol. in-8 de 126 p. avec nombreux dessins et photographies. Fayard, édit. Paris. Prix : x franc.
- Sous ce titre, l’auteur expose brièvement les grandes lignes de la science astronomique, passe en revue, d’après les plus récentes observations, les principaux mondes célestes.
- La photographie des couleurs par les plaques autochromes , par Yictor Crémier. Gauthier-Yillars, édit. 1911. Prix : 2Ir,75.
- Utile et clair traité pratique qui a pour double but d’encourager et entraîner les amateurs timides et hésitants, et de détruire les préjugés de certains
- autres. Il explique successivement le problème de la photographie des couleurs, la pratique de l’autochromie et la valeur de l’aulochromie.
- Documents d’histoire (XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles). Directeur: E. Guiche. Recueil trimestriel, in-8, i52p. Deuxième année, n° 1, mars 1911. Le n° : 2 fr. 5o. Abonnement : France, 10 fr. ; Etranger, 12 fr. En vente : i5, rue Lacépède, Paris.
- Il faut espérer que la seconde année des Documents d’histoire aura autant de succès que la première. Ne consistant qu’en documents, cette très belle publication est une source de premier ordre, indispensable à tous ceux, érudits et curieux, qui s’intéressent à l’histoire des trois derniers siècles et exigent avant tout des renseignements de première main.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour
- (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DD MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 3.juillet 1911. 13°,0 S. 0. Beau. » Rosée ; peu nuageux.
- Mardi 4 13°, 2 N. E. 1. Beau. » Rosée ; quelques nuages.
- Mercredi 5 14°.9 N. E. 2. Beau. » Rosée ; Beau.
- Jeudi 6 18°,3 E. N. E. l. Beau. » Rosée ; Beau.
- Vendredi 7 20°,2 E. N. E. 1. Beau. » Rosée ; Beau.
- Samedi 8 21°, 0 N. E. 0. Beau. » Rosée ; brume ; quelques nuages.
- Dimanche 9 19°,8 N. E. 2. Beau. » Rosée ; brume ; quelques nuages.
- JUILLET 1911. — SEMAINE DU LUNDI 3 AU DIMANCHE 9 JUILLET 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer) ; courbe plus mince, thermomètre à l'abri, à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée. ,
- Du 3 au q juillet. — Le 3. Aire de forte pression des Açores à l’Ô. : Horta, Irlande, Bretagne, 772;
- dépression sur le N. : Vardoe, 748. Pluies sur presque tout le continent. Temp. du matin : Shields, 8°; Paris, x3; Alger, 27; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : i4°,i (normale : i7°,8). — Le 4. Hausse de pression sur toute l’Europe : 770 et au-dessus sur le Centre : Cherbourg, 776; dépression près de l’Islande. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Vardoe, 70; Paris, i3; Alger, 32; Puy de Dôme, 5; moyenne à Paris : i5°,4 (normale : i7°,8). — Le 5. Pression élevée sur toute l’Europe, entre 770 et ; dépression vers l’Islande : Rèijkiavik, 748. Pluie sur le N. Temp. du matin : Vardoe, 8 ; Paris, 5 ; Biskra, 32 ; Puy de Dôme, 8; moyenne à Paris : i8°,i (normale : 17°,9). —Le 6. Baisse lente sur toute l’Europe : 770 sur l’O. et le Centre, 765 sur la péninsule Ibérique et la Méditerranée; Rèijkiavik, q5o. Pluies sur le N. et le Centre.
- Temp. du matin : Bodoe, io°; Paris, 18; Alicante, 26; Puy de Dôme, 14 * moyenne à Paris : 210 (normale : 17°> 9) * —-Le 7. Aire de pression supérieure à 765 sur tout l’O., le Centre et le S. : Irlande, 770. Pluies sur le N.-O. et l’E. Temp. du matin : Christiansund, io°; Paris, 20; Palerme, 26; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : 23°,2 (normale ; 180). — Le 8. Hausse de pression uniforme : Irlande, 771; Dunkerque, 770; Vienne, 766; Kief, 756. Pluies sur l’E. et le N. Temp. du matin : Bodoe, 90; Paris, 21; Monaco, 25; Puy de Dôme, 18; moyenne à Paris : 24°,8 (normale : 180). — Le 9. Pression élevée sur l’O. : Ecosse, 775; dépression sur la Russie : Moscou, 753. Pluies sur le N. Temp. du matin : Christiansund, 90; Paris, 20; Lorient, 26; Puy de Dôme, 19; moyenne à Paris : 2i°,i (normale : 18°, 1 ), — Phases de la Lune : Premier Quartier le 3, à 9 h. 29 m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications
- aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « L,& iVafl/re » doit être adressé aux bureaux du journal : /20, Boulevard Saint-Germain, Taris (Vîe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- Na 1991 — 22 JUILLET 1911 SUPPLÉMENT
- Jteo
- INFORMATIONS
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- Prix décernés par l’Académie des Sciences. —
- Concours de 1911. — Première liste. — Prix Francœur : Géométrie : M. Emile Lemoine, pour l’ensemble de ses travaux. — Prix Montyon : Mécanique : M. Jouguet, auteur de nombreux travaux relatifs à la thermodynamique et à la mécanique chimique. Une récompense est accordée à M. Duchêne, capitaine du génie, pour son ouvrage intitulé : L’aéroplane étudié et calculé par les mathématiques élémentaires. — Prix Poncelet : M. Râteau, pour l’ensemble de ses travaux. — Prix Plumey : 4000 fr. : Navigation : Un prix de 1000 fr. est décerné à M. R. Lelong, ingénieur en chef de la Marine, pour la contribution qu’il a apportée au perfectionnement des appareils moteurs de la marine. — Prix Lalande : Astronomie : M. Léwis Boss, pour son Catalogue général de 6188 étoiles, préparé à l’Observatoire Dudley à Âlbany; — Prix Valz : M. G. Rambaud, pour ses travaux relatifs à la détermination des étoiles de culmination lunaire et à l’observation des. comètes ; — Prix G. de Pontécoulant : M. L. Schulof, pour ses travaux relatifs principalement à la théorie des comètes et pour la part effective qu’il a prise à l’achèvement des Tables de la Lune, fondées sur la Théorie de Delaunay; — Prix Damoiseau : Prix de 1908 prorogé à 1909 et prorogé de nouveau à 1911 partagé entre MM. Millo-sewitch, Witt, Lagarde. — Prix Tchihatchef : 3ooo fr. : Géographie : Le prix est partagé entre M. de Scho-kalsky, major-général, chef du Service hypsométrique au Ministère dès Voies et Communications et président de la Section de géographie physique de la Société impériale russe de géographie, pour la Nouvelle détermination de la superficie des bassins fluviaux ou maritimes et des circonscriptions administratives de l’Asie russe, entreprise en 1896 avec le lieutenant-général de Tillot, correspondant de l’Académie, poursuivie et menée à bonne fin, en igo5, après la mort du général de Tillot, survenue en 1899; — MM. Deprat et Mansuy, pour les résultats obtenus par la Mission de reconnaissance géologique dans le Yunnan oriental dont ils avaient été chargés par le gouverneur général de l’Indo-Chine avec l’agrément du gouvernement chinois ; — Prix Gay : M. Paul Lemoine, pour l’ensemble de ses travaux de géologie coloniale, consacrés spécialement à l’Atlas marocain de la région de Marrakech et surtout à Madagascar. — Prix Fontannes : Minéralogie et géologie : M. Cossmann, pour l’ensemble de ses travaux paléontologiques ; — Prix Victor Raulin : M. Emmanuel de Margerie, pour l’ensemble de ses travaux, et en particulier pour sa traduction en notre langue du grand ouvrage d’Edouard Suess, YAntlitz der Erde; — Prix Desmazières : Botanique : M. C. Sauvageau, pour ses travaux relatifs aux algues marines ; — Prix Montagne : Un encouragement de 5oo fr. est accordé à M. Jean Beauverie, pour ses travaux relatifs à la structure des champignons. Un encouragement de 5oo fr. est accordé à M. Antoine Laubie, pour ses Recherches paléophyto-
- logiques dans le Massif central; — Prix de Coincy : M. Achille Finet, pour ses vingt-six Mémoires ou Notes sur la description d'orchidées nouvelles ou sur la découverte d’anomalies intéressantes de la fleur chez plusieurs genres de cette famille. —Petit prix d’Ormoy (Sciences mathématiques) : Prix généraux : M. Jules Tannery, de son vivant membre de l’Académie et sous-directeur de l’Ecole Normale supérieure, pour l’ensemble de ses travaux; — Prix Petit d’Ormoy (Sciences naturelles) : M. Depéret, pour l’ensemble de ses travaux de géologie.
- Phénomènes d’optique produits par le pollen. —
- M. Em. Daguin, professeur au Lycée de Bayonne, a communiqué à la Société astronomique de France une curieuse observation faite le 7 mai dernier, vers 7 heures du soir, comme il traversait en chemin de fer une forêt de pins entre Dax et Bayonne. De belles couronnes rosées entouraient le disque solaire qui, lui-même, était très rouge. Ces couronnes étaient semblables à celles que l’on observe lorsqu’on regarde une flamme à travers une lame de verre recouverte de poudre de lycopode! Cette expérience classique des phénomènes de diffraction est facile à réaliser. Il faut attribuer aux grains de pollen interposés entre le Soleil et l’œil, et devenant lumineux par diffraction, la cause de ces couronnes d’autant plus qu’à cette époque de l’année, la pollinisation des pins des Landes est en pleine activité. C’est à ces grains de pollen que l’on doit les fameuses pluies de « soufre » fréquemment signalées, même à de grandes distances, le vent emportant au loin la légère poussière végétale. M. Daguin signale qu’à la suite d’une chute de pluie ayant « balayé » l’atmosphère, le phénomène ne s’est pas reproduit.
- Les dents humaines de Jersey. — M A. Keith signale dans la revue anglaise Nature (a5 mai) la découverte de neuf dents humaines, faite à Jersey dans une grotte de la baie de Sainte-Brelade, et au milieu de fossiles qui semblent permettre de les dater de l’époque paléolithique. Elles présentent toutes la particularité d’offrir de très fortes racines pour une couronne relativement petite, de telle sorte qu’elles diffèrent absolument des dents des singes anthropoïdes, dont nôtre dentition actuelle, du moins par certains côtés, est au contraire plus prochaine. Pour M. Keith, cette apparente anomalie s’expliquerait par les divers changements survenus au cours de l’histoire dans ce qu’il appelle la « méthode de mastication. » Ajoutons que M. Marrett, de l’Université d’Oxford, prépare un travail complet sur ces trouvailles de Jersey.
- Un squelette de mammouth près de Saint-Omer.
- — M. Pontier a récemment annoncé à la Société géologique de France la découverte d’un squelette à peu près complet de mammouth qu’il a faite à Arques, près de Saint-Omer (Pas-de-Calais) dans les alluvions quaternaires de la Garenne. Il espère que la bonne conser-
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- INFORMATIONS
- vation des ossements principaux et particulièrement de la tête permettra d’en opérer la reconstitution. Le squelette en question gisait à la partie supérieure d’alluvions moustériennes. La taille de l’animal est d’environ 2,80 m. L’animal était adulte. Ses molaires sont à lames étroites, à émail lin ; c’est un vrai type sibérien.
- L’origine du mot « Pérou ». — Cette question est depuis longtemps fort discutée et on a cherché l’origine du mot Pérou tantôt dans le pays même des Incas, tantôt hors de ses frontières. M. Le Dr Rivet a proposé récemment une nouvelle explication à Y Institut français d’anthropologie (L’Anthropologie, 1911, p. 289). Il
- remarque d’abord qu’au témoignage formel de l’historien péruvien Garcilasso de Yega, qui était d’origine indigène et connaissait les idiomes du pays, le nom n’est pas péruvien. D’autre part, le mot Pérou était connu et employé à Panama, avant l’arrivée des Espagnols chez les Incas. Il y désignait à la fois un cacique et un territoire déterminé, et tirait son origine d’un mot indigène piru ou pilu qui voulait dire eau, trou d’eau. C’est là que les Espagnols le prirent pour l’appliquer ensuite à un territoire tout différent.
- Le « duralumin », nouvel alliage d’aluminium. — Dans une communication à la Verein zur Befôr t, derung des Gewerbefleisses, à Berlin, reproduite dans YElektrolechnische Zeitschrift du 27 avril, M. L.-M. Cohn donne des renseignements sur cet alliage, fabriqué par la Dürener Metallwerke, de Düren. Le duralumin contient o,5 pour joo de magnésium, 3,5 à 5,5 pour 100 de cuivre, et o,5 à 0,8 pour 100 de manganèse, le reste étant de l’aluminium. Sa densité varie de 2,75 à 2,84 suivant la composition. Son point de fusion est 65o° C. Sa conductivité électrique est plus faible que celle de l’aluminium pur. Sa dureté, en feuilles de 7 mm d’épaisseur, estdeq8 à ia5 (essai Brinell), c’est-à-dire3 fois plus grande que celle de l’aluminium pur et 2 fois plus grande que celle du bronze; par laminage cette dureté peut être portée à 170. La limite d’élasticité pour l’alliage 681 A est de 3o kg par mm2 ; la tension de rupture de 5o kg par mm2 ; l’allongement, pour une feuille de 2 mm, est d’environ 4 pour 100. A partir de i5o° C.,la tension de rupture diminue rapidement de sorte que le duralumin ne doit pas être employé au-dessus de cette température. Les avantages du duralumin sont sa faible densité et sa résistance aux agents chimiques. Une doit pas être mis en contact avec le cuivre ou le bronze ; il doit être riveté avec des rivets de fer ou mieux de duralumin. Ajoutons aux renseignements précédents, extraits de la Revue Electrique, que le duralumin a été employé par M. Yickers dans la construction du nouveau dirigeable fourni au gouvernement anglais.
- Un nouveau réseau de chemins de fer souterrains à New-York. — On étudie à New-York un immense projet d’extension du réseau actuel de chemins de fer souterrains. Le plan établi par les services principaux et qui vient d’être soumis au « City Government » comporte uh chiffre total de dépenses qui dépasse 1285 millions.
- La population de l’Angleterre. — L’Angleterre a effectué en avril dernier son recensement décennal. La population totale actuelle de l’Angleterre et du Pays de Galles est de 36075269 habitants, en augmentation de 3 547 426 habitants sur le précédent recensement qui remonte à 1901. Par contre, du rapport préliminaire sur le recensement de l’Irlande, il résulte que la grande Ile continue à se dépeupler : elle a perdu 76824 habitants et compte une population de 4 38x g51 habitants. La natalité diminue en Angleterre : aussi le taux d’accroissement de la population qui était de 12,17 pour 100 entre 1891 et 1901, est-il tombé à 10,91 pour 100. Les grandes villes voient, là comme dans toutes les autres contrées, leur population augmenter assez rapidement : Londres, ou plutôt ce que les Anglais appellent « Greater London » compte 7 2Ô2 g63 habitants. Viennent ensuite : Glasgow (783401), Liverpool <746 566), Manchester (714427)» Birmingham (525960), Sheffield (454653), Leeds (445 568), Bristol (357059), Edimbourg (320239).
- Le Bureau des routes en Angleterre. — Une loi *
- du 3 décembre 1909 a prescrit diverses mesures , pour favoriser le développement économique du Royaume-Uni et notamment l’amélioration des routes. Cette loi crée 5 commissaires au développement désignés par S. M. le Roi; elle institue un Bureau des routes (Road-
- Board) pour améliorer la circulation routière et construire de nouvelles voies de communication. Une disposition spéciale stipule que « lorsque le Ministère des-Finances a approuvé un projet du Bureau des routes-tendant à la construction d’une route neuve, le Bureau peut acquérir le terrain nécessaire à cet effet et en outre acquérir le terrain placé de chaque côté de la route projetée jusqu’à une distance de 220 yards de-l’axe de la route (201,08 m.) ». Le Bureau des routes peut ainsi bénéficier de la plus-value apportée aux terrains contigus aux routes neuves et en tirer des ressources pour la construction et l’entretien de ces routes. En attendant la réalisation de ce profit, le Road-Board sera alimenté par des fonds spéciaux. L’objectif' de cette nouvelle loi est surtout de favoriser l’industrie automobile en Angleterre. En 1909, il y avait dans ce pays trois fois autant de véhicules à moteur qu’en France et quatre fois autant qu’en Allemagne. Or l’Angleterre ne possédait pas de service central des routes, et pour éviter les réclamations, dommages, accidents provoqués le long des routes déjà existantes par les automobiles, il est admis que toute « route nouvelle construite par le Road-Board sera en principe affectée à la circulation automobile et que la limite de vitesse ne sera pas appliquée sur une telle route. Cependant le Road-° Board peut admettre, s’il le juge convenable, les autres modes de transport à se servir de la route et peut, pour cet usage, imposer des charges à la circulation autre que celle des automobiles ». — (Documents communiqués par l’Office national du Tourisme.)
- La maturation artificielle des fruits. — On sait que, depuis quelques années, les horticulteurs provoquent le « forçage » des fleurs et des fruits en faisant agir sur les plantes des vapeurs d’éther ou de chloroforme : c’est de la sorte qu’on obtient facilement des lilas en hiver par exemple. Jusqu’à présent les essais-faits dans celte voie l’étaient un peu empiriquement, on constatait seulement l’effet sans chercher à le produire le plus rationnellement possible. C’est cela au contraire qu’a cherché un agronome américain M. Vin-son en faisant agir méthodiquement sur des dattes plus de cent produits divers dans le but d’en activer la maturation.
- Il constata qu’en général, la maturation est d’autant plus rapide que le fruit est soumis à l’action dé composés plus volatils, employés à l’état de vapeurs ou de liquide (on opère alors par immersion). La chaleur stimule aussi puissamment la maturation. Dans tous les cas, l’action semble être‘due à une solubilisation des enzymes intra-cellulaires, qui, on le sait, jouent le principal rôle dans la formation des synthèses naturelles. Pratiquement. et seulement pour le traitement des dattes, on obtient les meilleurs résultats avec les solutions d’acides acétique, propionique, lactique et salicylique. Les fruits mûris hâtivement sous l’action de ces agents se conservent généralement mieux que ceux obtenus de la façon habituelle.
- L’eau potable et la santé publique en Indo-Chine.
- — M. Kermorgant a récemment rappelé que les maladies dominantes en Indo-Chine sont : la dysenterie, le paludisme, la lèpre, le parasitisme intestinal, le choléra, la peste, la variole et la fièvre récurrente. En décembre 1909, un service de quinine d’Etat a été créé, afin de combattre efficacement le paludisme. On recommandait en même temps le comblement des mares inutiles, pour diminuer le nombre des moustiques auteurs de la maladie. Les affections d’origine hydrique dominent la pathologie de tous les pays indo-chinois ; aussi est-il nécessaire de doter au plus tôt les principaux centres d’une eau potable. Les eaux de la ville de Saïgon sont prises à une nappe souterraine polluée par des immondices de toutes sortes, déposées à la surface du sol, par des eaux de surfaces souillées et par de nombreuses fosses permanentes. Il en résulte qu’au début de là saison des pluies, on y constate la présence d’amibes, qui coïncident avec l’apparition de la dysenterie. La nécessité de livrer une eau stérile s’impose en Indo-Chine, où les affections intestinales entrent, pour la plus grande part, dans les causes de morbidité et de mortalité. En 1909, sur 156 décès européens enregistrés à Saïgon, 75 ont été occasionnés par des maladies de l’intestin ou par leurs complications ; 22 sont dus à la dysenterie, 25 à l’hépatite suppurée, 9 à la diarrhée, i5 à des entérites.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- cf§^ Automobilisme <*«$,
- Organes de distribution et soupapes. — Dans les ^moteurs à explosions, les organes de distribution comprennent des engrenages réducteurs de vitesse, des -arbres à cames commandant les soupapes par des poussoirs de soupapes, des commandes d’allumage, et s’il y -a lieu des pompes à eau et à huile.
- Suivant que les soupapes d’admission et d’échappe-mentsont ou non d’un même côté du cylindre, ou de part et d’autre, il y a un ou deux arbres à cames avec les engrenages correspondants.
- Les soupapes et l’allumage ne fonctionnant qu’une seule fois tous les deux tours de vilebrequin, il est nécessaire de ne faire tourner les arbres à cames et le -distributeur d’allumage qu’à la vitesse moitié au moyen •d’engrenages démultiplicateurs.
- L’arbre vilebrequin porte à cet effet un engrenage, et -chaque arbre à cames un engrenage de diamètre double •en prise avec le premier. L’engrenage démultiplicateur de l’allumage est contenu en général dans la magnéto même.
- L’arbre à cames porte le nombre de cames nécessaire ; ces cames sont cémentées pour résister à l’usure, leur profil est déterminé pour ouvrir les soupapes pendant le temps et au moment voulu, tout en permettant une fermeture très rapide et sans choc.
- Il y a avantage, pour la bonne conservation du réglage, à prendre les cames dans la masse avec leur arbre. Les cames rapportées ont le défaut de prendre du jeu sur l’arbre, de se décaler et d’amener des troubles dans la •distribution.
- Quant au poussoir de soupape, il repose sur l’arbre .à cames par un galet de roulement et il est bon qu’il porte à son extrémité, un filetage coiffé d’un écrou borgne, qui permet de régler le jeu que l’on doit laisser au-dessous de la queue de soupape.
- La soupape est maintenne sur son siège par un ressort de rappel, dont une extrémité s’appuie contre le cylindre, et l’autre à la queue même delà soupape, avec une certaine tension au repos.
- Il y a quelques années, presque tous les constructeurs employaient pour commander l’admission une soupape automatique. Le temps d’aspiration étant le seul pendant lequel la pression dans le cylindre est inférieure à la pression atmosphérique, la soupape pouvait s’ouvrir automatiquement et rester énergiquement maintenue sur son siège pendant les trois autres temps : compression, explosion, échappement.
- Il a été reconnu que si la soupape automatique était plus simple, elle avait aussi un fonctionnement moins certain et moins précis que la soupape commandée; c’est pourquoi tous les constructeurs l’ont aujourd’hui aban-
- Fig, I. — Schéma des engrenages de distribution d’un moteur à plusieurs cjlindres : A, engrenage du vilebrequin; B, engrenage de l’arbre à cames d’échappement ; C, engrenage de l’arbre à cames de l’admission ; D, engrenage commandant la magnéto d’allumage; E, engrenage commandant la pompe à eau; A, D, E, sont de même diamètre ; B et C, de diamètre double des précédents.
- donnée pour adopter la commande mécanique. Un des avantages de cette manière de voir, que l’on peut signaler, est l’interchangeabilité possible des soupapes d’admission et d’échappement qui peuvent être rigoureusement semblables, avec la faculté de faire des soupapes très solides. La soupape automatique était forcément plus légère et plus fragile.
- Les soupapes commandées sont de préférence à siège conique, avec angle au sommet de 900, elles donnent une meilleure obturation que les soupapes à siège plat. Du fait qu’elles sont commandées, on peut leur donner un
- ti'ès grand diamètre et une levée aussi considérable qu’il est nécessaire, pour faciliter le passage des gaz, il reste toujours possible de les rappeler vivement sur leur siège au moyen d’un ressort énergique..
- Les soupapes se font en acier, ou mieux en acier au nickel qui est moins oxydable et par suite d’une durée plus longue.
- Les pannes ou les ennuis provenant des soupapes sont les suivants :
- i° Soupape d’aspiration. — Son réglage a pu varier par suite d’usure de la came de commande, d’usure de la tige de soupape, par allongement relatif de la tige de soupape à la suite de rodages répétés du siège, etc. Le ressort de rappel peut être trop faible, ou recuit, ou cassé.
- L’influence de toutes ces défectuosités est évidente sur la valeur de la cylindrée, et en y apportant le remède, le chauffeur devra bien vérifier que la soupape d’aspiration ne s’ouvre pas avant le commencement de la période d’aspiration, ce qui aurait lieu avec une tige trop longue. Ce défaut produirait un refoulement des gaz brûlés dans la conduite d’aspiration, avec ou sans explosion au carburateur, mais avec
- diminution certaine de la valeur „ , ,
- , 1 1 ..J, • , Fig. 2. — Commande de
- explosive de la cylindrée suivante. 6 au
- V , . .à i.i, • soupape : A, arbre a
- Le reglage du retard à 1 aspira- came£. B c’ame. c,
- tion et à la fermeture, variable poussoir à galet; D, suivant les constructeurs, n’est pas écrou borgne; E, soude la compétence du chauffeur en pape conique; F, res-général; il figure toutefois dans sort-bien des cas sur le volant même,
- sous forme de repères auxquels il faudra se rapporter.
- 20 Soupape d’échappement. — Elle doit se fermer soit quand le piston est en haut de sa course, soit très légèrement après, mais jamais avant. Une erreur sur ce point de réglage laissera subsister dans le cylindre des gaz brûlés qui diminueront beaucoup la valeur de la cylindrée explosive suivante.
- L’usure de la came, ou de la tige de soupape, un jeu trop considérable entre le poussoir et la queue de soupape ont précisément comme inconvénient de diminuer la durée de l’ouverture de la soupape, et en particulier occasionnent une fermeture prématurée.
- L’encrassement du guide de la soupape peut être assez important pour gêner le glissement rapide de la tige, et par suite empêcher le moteur de fonctionner régulièrement à grande vitesse.
- Enfin le ressort de rappel peut être affaibli, recuit ou brisé.
- Quant aux remèdes à apporter suivant les divers cas, ils consisteront à régler le lève-soupape au moyen de l’écrou borgne, à remplacer le ressort, à vérifier le réglage au moyen des indications portées sur le'volant, à nettoyer la tige des soupapes et le guide de soupape avec un peu de pétrole, etc....
- Il doit exister au repos entre la tige de soupape et le poussoir un jeu de o,5 à 1 millimètre.
- Il est nécessaire de posséder dans les coffres de la voiture un ou deux ressorts de soupape, et au moins une soupape de rechange.
- Beaucoup de chauffeurs ont la mauvaise habitude de roder les soupapes de leurs moteurs à tout propos. Cette opération ne s’impose qu’assez rarement pour les soupapes d’admission, et à peine plus souvent pour les soupapes d’échappement. Elle doit se faire de la manière suivante : enduire le siège de la soupape d’un peu de potée d’émeri très fine délayée dans du pétrole et imprimer à la soupape des mouvements de rotation alternatifs avec un tournevis, en ayant soin de soulever assez fréquemment la tige pour varier les contacts. Il est mauvais de roder la soupape en se servant d’un vilebrequin pour la faire tourner, car on s’expose, de cette manière, à ovaliser le siège en n’opérant pas assez normalement.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- On achève le rodage avec de la potée délayée dans de Thuile, et enfin avec de l’huile seule. On juge l’opération terminée, lorsque les piqûres relevées sur la soupape ont disparu.
- Si on est amené à démonter complètement le moteur, il sera bon de bien repérer la position respective des divers engrenages de la distribution, afin d’être sûr de les remettre en place sans tâtonner au remontage.
- Cependant, si on a omis cette précaution, et si le volant ne porte pas d’inscriptions relatives au réglage, le remontage sera facile en opérant de la manière suivante :
- Quelque soit le nombre des cylindres, on ne s’occupera que de l’un d’eux. Le vilebrequin étant en place avec son engrenage, on cherche, au moyen d’une tige introduite dans le cylindre, la position correspondant au point mort supérieur. Ceci fait, on met en prise les engrenages des arbres à cames d'aspiration et d’échappement, de manière que la soupape d’échappement se ferme immédiatement après le point mort, et que la soupape d’aspiration soit sur le point de s’ouvrir après cet instant.
- Si les poussoirs de soupape étaient mal réglés, il aurait fallu commencer par régler le jeu entre la queue de soupape et l’écrou borgne, en lui laissant o,5 à i mm. Quant au réglage de l’engrenage commandant l’allumage, nous en reparlerons au moment où nous traiterons de l’allumage.
- Au cas où le moteur aurait ses soupapes d’un seul côté, c’est-à-dire un seul arbre à cames, l’opération serait plus simple il suffirait de mettre en prise les engrenages de manière que la soupape d’échappement se ferme immédiatement après le point mort supérieur.
- Capitaine Renaud.
- Automobilisme agricole
- Houes automobiles. — Pendant le concours agricole qui vient d’avoir lieu à Chaulnes (Somme), au commencement du mois de juin, des expériences de . sarclage
- automobile ont été organisées par le syndicat des fabricants de sucre de France, l’Automobile-Club de Picardie et la Société des agriculteurs de la Somme. M. Bajac, constructeur à Liancourt, a fait fonctionner une houe ordinaire à six rayons rendue automobile par l’adjonction d’un moteur et d’une direction. Le moteur est à deux cylindres de 98 d’alésage sur i3o de course; il fait 8 chevaux et peut fonctionner indifféremment à l’essence, au benzol ou à l’alcool. Il actionne les roues motrices par l’intermédiaire d’un embrayage àfriction, d’un réducteur de vitesse et d’un train d’engrenages droits.
- La machine est conduite par deux hommes : le mécanicien et un aide qui suit à l’arrière pour surveiller le travail des casettes. L’aide tient en main un levier pour le réglage latéral permettant de guider en bonne position tout le système sarcleur malgré les écarts, toujours possibles de la direction. Un autre levier est encore à sa portée pour le réglage de pénétration et le rélevage instantané de l’ensemble des couteaux sarcleurs.
- La direction est disposée spécialement pour le virage court autour de l’une des roues comme pivot ainsi que
- l’exige le mode de travail à la façon du semoir, mais comme il s’agit du virage sur place, le constructeur a dû imaginer un dispositif inédit. Arrivée à l’extrémité du champ, la machine est arrêtée; l’aide place en avant de l’une des grandes roues motrices une tôle sur laquelle cette roue vient se poser pendant le virage ; le conducteur, de son siège, cale cette roue qui constitue alors un pivot pendant que la grande roue extérieure continue à tourner grâce au différentiel et le virage s’effectue très rapidement sous la commande du conducteur qui agit sur les roues directrices. En somme chacune des quatre roues exécute un mouvement différent pendant le virage.
- La machine est réglable à volonté pour des écartements de o,38 m. à 0,45 m. correspondant à des largeurs totales de travail de 2,28 m. à 2,70 m. Elle avance à la vitesse de 0,70 m., par seconde et permet un travail effectif de 5 hectares et demi en une journée de io heures. Naturellement l’état du sol et l’habileté du personnel modifient ce rendement. Pendant ces 10 heures le moteur consomme environ 3o litres de liquide. La houe pèse, en ordre de marche, environ 1400 kg.
- Objets utiles
- Brûloir à café automatique.— Combien de ménagères se résignent à dépenser quelques sous de plus pour ne pas avoir à supporter l’incommodité de brûler leur café.
- Non seulement leurs appartements [sont enfumés, mais c’est toute une installation que de placer sur leurs réchauds ou sur leurs cuisinières les incommodes brûloirs ordinaires. Et quelle opération délicate! Que le bras se lasse un instant d’actionner la manivelle, voilà le café trop brûlé et tout son arôme compromis.
- Trouver un système qui fasse lui-même automatiquement ce travail, sans exiger de surveillance et qui prévienne lorsque le café est à point, telles sont les considérations qui ont inspiré à M. Trémoulhac l’idée du brûloir, le « Bijou des Familles ».
- Ce petit appareil consiste, comme le montre ia figure ci-contre en un cylindre en tôle ondulée, système L. Chavin-Rousseau, actionné par un mouvement d’horlogerie, réglable à volonté ; sous ce cylindre brûle une petite lampe à alcool inexplosible qu’une disposition spéciale permet de fixer à toute hauteur. Le café roule dans ce cylindre, et les impuretés en sont éjectées automatiquement. On peut vaquer à ses affaires, le café n’a nul besoin d’être surveillé. Un filet de fumée blanche indique l’opération terminée; on sort alors un beau café, bien gonflé, odorant et aux grains uniformément grillés,
- Cet appareil, remarquable par sa commodité, se fait en trois dimensions : i° pour petits ménages ; 29 pour famille ; 3° pour établissements publics, café, hôtels, etc. Prix d’un appareil pouvant torréfier 25o gr. : 34 francs. S’adresser à M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, Paris.
- Étiquettes inaltérables pour horticulteurs. — Il
- existe bien des étiquettes plus ou moins indélébiles, plus ou moins luxueuses et partant plus ou moins coûteuses. Il n’en est probablement pas de plus simples et de plus pratiques que les étiquettes de bronze récemment créées par M. Tissot.
- C’est tout simplement de petites feuilles de bronze très minces, très malléables, munies d’œillets métalliques dans lesquels sont passés de petits fils de fer destinés à les attacher aux arbustes.
- Rien n’est plus facile que d’inscrire un nom, un chiffre ineffaçables sur ces petites feuilles ; il suffit de les placer sur un catalogue, un journal plié, etc..., et d’y écrire avec un clou, un crayon un peu dur, une pointe quelconque, en appuyant légèrement.
- Tout le secret de cette étiquette réside dans l’extrême malléabilité du métal et son inaltérabilité à peu près complète. — Ces étiquettes se trouvent chez M. Tissot, 7, rue du Louvre, Paris.
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- VARIÉTÉS
- Qtft
- La télégraphie sans fil et la météorologie. —
- L’année 1910 a été marquée par les premières applications en France de la télégraphie sans fil à la météorologie. Depuis un an, le poste de la tour Eiffel envoie des signaux horaires à minuit, de façon que les stations terrestres et les navigateurs possèdent l’heure avec une exactitude indispensable pour les observations météorologiques. Dans un rapport que M. Darboux vient de lire à la dernière assemblée générale du bureau central météorologique, ce savant éminent a exposé les services rendus par la radiotélégraphie.
- Les premières ondes qui font vibrer notre globe sous l’effet d’un tremblement de terre se propagent avec une vitesse qui peut atteindre une douzaine de kilomètres par seconde. Pour que les courbes recueillies sur les sismographes soient scientifiquement utilisables, il faut donc que l’heure des différentes phases soit connue avec une approximation d’une ou deux secondes. Une exactitude encore plus grande peut-être serait désirable pour certaines observations magnétiques. Des études récentes semblent, en effet, indiquer que les perturbations magnétiques ne se produisent pas simultanément sur toute la terre comme on le croyait jusqu’ici. Elles se propageraient dans un sens déterminé avec une vitesse d’ondes de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. La détermination très précise de l’instant où elles débutent en chaque point paraît donc de nature à jeter quelque lumière sur l’origine encore mystérieuse de ces phénomènes.
- L’heure de minuit, choisie d’abord pour l’envoi des signaux horaires, présente cet avantage que pendant la nuit, la portée des signaux est beaucoup plus grande que pendant le jour. Sur les navires, où l’on est forcé de veiller sans cesse, elle n’a pas d’inconvénients ; mais il n’en est plus de même sur terre.
- La plupart des stations magnétiques ou sismologiques ne disposent que d’un personnel très restreint, auquel il est difficile d’imposer un service de nuit; aussi le bureau central météorologique a-t-il demandé et obtenu que des signaux horaires fussent envoyés le matin concurremment avec ceux de la nuit. Ces signaux sont expédiés à 11 heures du matin depuis le mois de novembre dernier.
- Malgré des conditions atmosphériques moins favorables, la port.ée de ces signaux est assez grande pour qu’ils puissent être reçus dans toute la France, même avec des appareils très simples, comme l’ont prouvé des essais faits au Pic du Midi et au Puy de Dôme. En dehors de ces deux observatoires, la réception est actuellement organisée au bureau central météorologique, au parc Saint-Maur, au Yal-Joyeux et sera successivement étendue aux autres stations.
- Dans certains pays, on a commencé à utiliser la télégraphie sans fil pour la transmission des observations météorologiques au service central ; par exemple, Gibraltar expédie ainsi tous les matins ses observations à Londres. Grâce à la complaisance de la station de radiotélégraphie militaire, cette dépêche, copiée au passage à la tour Eiffel, est transmise immédiatement au bureau central météorologique; voilà comment la dépêche de Gibraltar figure maintenant dans le bulletin quotidien publié par ce bureau, et c’est même une de celles qui arrivent les premières.
- On a voulu faire plus encore et l’on s’est demandé
- si, au moyen des observations météorologiques faites sur les navires et transmises en Europe par la télégraphie sans fil, on ne pourrait pas connaître à chaque instant l’état de l’atmosphère sur l’Atlantique. La prévision du temps dans l’Europe occidentale deviendrait alors beaucoup plus facile et pourrait être faite plus longtemps à l’avance. La chose paraît très simple en principe, mais il n’en est plus de même quand on veut la réaliser. Le gros obstacle est le peu de portée des appareils radio télégraphiques employés à bord des navires; il est rare, en effet, que cette portée dépasse 3oo km dans des conditions atmosphériques favorables. Cette distance est trop courte pour que les dépêches météorologiques qui en arrivent directement soient réellement utiles, sauf dans des conditions tout à fait exceptionnelles. .
- Pour qu’une dépêche expédiée de plus loin parvienne en Europe, il faut qu’il y ait dans le rayon de portée du navire expéditeur, et du bon côté, un autre navire qui recueille la dépêche et la réexpédie, et ainsi de suite de proche en proche. La durée de la transmission s’accroît ainsi beaucoup et les chances que la dépêche parvienne à destination sont en même temps singulièrement faibles.
- Cependant l’expérience a été tentée par les services météorologiques de l’Angleterre et de l’Allemagne à deux reprises différentes, et chaque fois pendant deux mois consécutifs. Le résultat a été le suivant : en deux mois, on a reçu 114* télégrammes de navires ayant fait des observations entre io° et 3o° de longitude Ouest; 5 pour 100 des dépêches sont arrivées en moins de 2 heures; 17 pour 100 ont mis pour parvenir entre 2 et 24 heures ; 23 pour 100 ont mis entre 24 et 48 heures ; 55 pour 100 enfin plus de deux jours. En réalité, le quart des dépêches seulement seraient reçues assez vite pour être réellement utiles. La Compagnie Marconi avait consenti, pour ces essais, un tarif extrêmement réduit qui n’aurait pas été maintenu en service courant. Dans les conditions ordinaires, en admettant que l’Angleterre, l’Allemagne et la France se soient entendues pour organiser le service à frais communs; la part contributive de la France eût été de i2 5oo francs environ par an.
- La commission internationale chargée d’étudier la question a été aussi amenée à reconnaître qu’on ne pouvait pas citer un seul cas qui prouvât l’utilité immédiate de ces dépêches pour la prévision du temps. Cependant elles pourraient certainement rendre des services dans des cas spéciaux et il y a lieu d’espérer qüe la rapidité des transmissions s’améliorera peu à peu. La commission a donc exprimé le vœu que ces tentatives fussent reprises ultérieurement. Il paraît probable que l’expérience sera renouvelée cette année même.
- En tout cas, la question des applications de la télégraphie sans fil à la météorologie est nettement posée. Déjà le bureau central météorologique est entré dans la voie de ces applications et compte les développer de plus en plus. On peut espérer que dans un avenir prochain, ce merveilleux moyen de communication permettra tout à la fois d’améliorer les conditions dans lesquelles se fait aujourd’hui la prévision du temps et d’annoncer en même temps, au loin, aux navigateurs, les conditions atmosphériques qu’ils devront rencontrer sur leur route.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- La protection du mûrier. — Pour combattre le Diaspis pentagona, l’insecte parasite du mûrier qui cause de si grands ravages dans toutes les régions où il fut importé du Japon, on a préconisé un grand nombre de produits toxiques. Cette sorte de cochenille en effet forme, sur les branches du végétal où elle se nourrit,
- des sortes de carapaces ou « boucliers », parfois réunis de façon à couvrir l’arbre d’une véritable croûte continue; les insectes ainsi protégés peuvent, à l’aide de leur suçoir, absorber la sève du mûrier sans que le vent ou la pluie ne les dérange et sans contact direct avec les gouttelettes des projections antiseptiques.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Avant toute application insecticide, on devra donc frotter fortement l'écorce des plantes attaquées à l’aide d’une brosse en fils d’acier; après quoi, on badigeonnera avec une des mixtures suivantes qui, de toutes, furent reconnues les plus efficaces au cours de longs et nombreux essais faits en Italie par le professeur Franceschini (de préférence, en faire l’application par un temps humide, nuageux, sans vent) :
- I. Huile lourde de houille (d=i,o52). . 900 gr.
- Soude Solvay............................45o —
- Eau..................................... 10 litres.
- Faire dissoudre d’abord la soude, puis ajouter peu à peu le pétrole en agitant.
- II. Pétrole brut noir (d — 0,970)..........900 gr.
- Huile de poisson........................200 —
- Soude de Solvay.........................100 —•
- Eau . .................................. xo litres.
- Emulsionner d’abord l’huile de poisson en versant peu à peu dans la solution remuée de soude, ajouter
- ensuite le pétrole en agitant toujours.
- III. Huile lourde de goudron de houille. . 700 gr.
- Huile brute de térébenthine............... 70 —
- Sel marin.................................700 —
- Farine de froment......................... 10 —
- Eau....................................... 10 litres.
- On ajoute peu à peu en agitant le mélange d’huiles aux autres constituants.
- Toutes ces émulsions étant peu stables, on doit les employer avec des pulvérisateurs à agitateurs énergiques, ou avec des pinceaux qui serviront à remuer fortement chaque fois qu’on les plongera dans le liquide.
- Maladie des gros bourgeons du cassissier. —
- Quoique très répandue en Angleterre, la maladie est peu connue en France; elle est due au pullulement d’acares parasites qu’on ne petit bien voir qu’au microscope (Eriophjes ribis Nalepa). Sous l’influence de ces « phylophes » les bourgeons grossissent de façon anormale et prennent la forme de rosettes, après quoi ils se dessèchent et meurent entraînant la perte d’une partie de la récolte.
- Comme l’a indiqué M. Collinge, on peut combattre le parasite par des applications de mixtures sulfocalciques employées à l’état de bouillies ou sous forme de poudres sèches. Le premier traitement sera fait au moment où les bourgeons commencent à grossir (derniers jours de mars), le suivant vers le i5 avril et le dernier dans les premiers jours de mai.
- Le mélange de i5 parties de chaux vive et 20 parties de soufre en fleur, donne les meilleurs résultats. On doit l’effectuer sur un sol carrelé ou cimenté, le bois résistant mal au dégagement de chaleur provoqué par la réaction. Pour faciliter l’opération, la chaux, qui doit être bien grasse et de fabrication récente, est brisée en petits morceaux de 100 à i5o gr. et ceux-ci, placés sur un tamis, sont immergés dans l’eau pendant à peine
- quelques secondes. On attend ensuite que la chaux se soit complètement effritée, on tamise et on mélange au soufre. Quand la réaction est terminée, on laisse refroidir et on tamise à nouveau.
- Pâte pour la barbe. —- M. E. White a donné, dans la Saint-Thomas Hospital Gazette, une recette curieuse pour la préparation d une pâte destinée à remplacer le savon pour la barbe.
- Elle lubrifie suffisamment la surface de l’épiderme pour que le rasoir ne 1 entame pas et présente, en outre, le poil selon une inclinaison normale par rapport au fil de la lame.
- Cette préparation paraffinée s’obtient de la façon suivante :
- On fait un léger mucilage de gomme adragante (2 parties dans un minimum d’eau), puis on ajoute un peu de stéarine, 5 parties, par exemple, avec suffisamment de carbonate de soude pour émulsionner, enfin on ajoute la paraffine (25 parties). Le tout convenablement malaxé doit former, après refroidissement, une pâte onctueuse. On peut ajouter encore, pendant le refroidissement, 10 parties d alcool parfumé qui amollissent encore la préparation et qui favorisent par la suite l’évaporation du mélange étendu sur la peau.
- Quand on veut se raser, on étend un peu de cette pâte sur la figure et le rasoir coupe à la perfection les poils de la barbe. Ta Parfumerie Moderne.
- Vernis pour métaux. — La formule ci-après, recommandée par divers auteurs donne un enduit mat non parfaitement transparent et n’adhérant pas fort solidement. Comme néanmoins le produit est de préparation très rapide, facile et économique, il pourra être avantageusement utilisé pour quelques applications spéciales. Il suffit de faire dissoudre en agitant le flacon fermé, 10 gr. de sandaraque et 5 gr. de résine dans 100 c. c. d alcool dénaturé. La résine du commerce contenant toujours des impuretés insolubles, il est bon de filtrer finalement. (Laboratoire de La Nature).
- Un procédé pour avoir des pièces rigoureusement semblables. — Quand on se sert de machines à rectifier le diamètre du disque d’émeri varie assez rapidement et, il en résulte que si l’on rectifie une pièce cylindrique un peu longue, elle a tendance à devenir très légèrement conique et, si l’on rectifie plusieurs pièces de suite, le diamètre augmente un peu chaque fois. On remédie habituellement à ce défaut par des mesures répétées suivies des corrections effectuées chaque fois par 1 ouvrier. On vient de proposer pour éviter ces interventions continuelles un procédé ingénieux : un levier-presse légèrement sur la pièce à rectifier par l’intermédiaire d’une pointe de diamant minuscule. Si le diamètre augmente, le levier en se soulevant établit un contact électrique qui met en marche le dispositif de réglage de la position de l’outil, dès que le diamètre correct est rétabli le contact cesse, en sorte que l’usure est constamment rattrapée sans qu’il soit besoin de mesures délicates et répétées.
- BOITE AUX LETTRES
- QÉC
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communications. — Photographie en couleurs. — Un de nos abonnés nous écrit : « Comme suite à votre article sur les plaques autochromes Lumière de votre n° 1989, permettez-moi de vous signaler un remède simple au décollement de la gélatine, fréquent par les grandes chaleurs. Je n’ai plus jamais eu cet accident depuis que je veille à avoir une température identique des bains et de l’eau de lavage. En été, je place mes bains dans des cuvettes mises dans une plus grande, dans laquelle coule l’eau de lavage. »
- Renseignements. — Georges, k Créteil. — Le gâteau de résine de l’électrophore est fait en coulant dans un moule de la résine mêlée de poix.
- M. Ach. Carimantrand, à Nevers. — En vous reportant à ce que nous avons dit, vous verrez qu’il convient d’ajouter au béton, lors du gâchage, 5 pour 100 de kaolin. Mais si la masse est ainsi rendue moins perméable, elle se laisse encore pénétrer par l’eau. Pour avoir une imperméabilisation parfaite, il faudrait noyer dans le béton une feuille de métal, ou une couche continue de bitume.
- M. R. de Grasse, à Thilliers-en-Vexin. — Les charbons Berzélius coûtent quelques sous-pièce. Vous en trouverez chez tous les fournisseurs de matériel pour laboratoire : Poulenc, boulevard Saint-Germain; Rieul, rue des Ecoles; Billault-Chenal, rue de la Sorbonne, etc.
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- BOITE AUX LETTRES
- Mme de T., à Chàtillon-sous-Bagneux. — On se débarrasse des petites limaces grisâtres ou tenthrèdes limaces (.Eriocampa limacina), qui ravagent les cultures florales et les plantations de fraisiers, en employant les moyens suivants : Dans 75 litres d’eau, verser 1 litre de nicotine, bien mélanger et répandre en arrosage à l’aide d’une seringue de jardinier; ou répandre, sur les feuilles et les fleurs, de la fleur de soufre (soufre finement pulvérisé), ou de la chaux vive réduite en poussière et bien tamisée, en se servant d’un soufflet à soufrer; les cendres de four à chaux, employées semblablement, sont aussi très efficaces. En cas de très forte invasion, disposer, le soir, sur la terre, des planchettes sur lesquelles on aura étendu une couche de graisse et de beurre rance. Les petites limaces seront attirées en grand nombre, pendant la nuit; on peut les capturer le matin et les détruire. Pendant le jour, placer des pots renversés ou de petites planchettes qui serviront de. refuges aux limaces. Quand il s’agit de plantes en pots, on prend une vieille ficelle que l’on trempe dans une solution concentrée de sulfate de cuivre, pendant vingt-quatre heures (5 kg de sulfate dans 5o litres d’eau) ; on entoure chaque pot avec cette ficelle, qui éloigne les limaces.
- M. Le Goffi jeune, à Rennes. — Il n’existe pas de produits ayant ces propriétés.
- M. M. P., à Yitry-sur-Seine. -— Nous pensons que vos fraisiers remontants qui remontent mal et ne fructifient pas, sont atteints de la maladie cryptogamique due au Sphœrella fragaria produisant sur les feuilles l’effet que vous constatez. Yoici le remède : enlever les feuilles atteintes et les brûler ; répandre sur les pieds de fraisiers, à l’aide d’une seringue de jardinier, une solution ainsi préparée : faire dissoudre et mélanger 2 à 3 kg de sulfure de potassium ou foie de soufre dans 100 litres d’eau froide, bien pulvériser le sulfure avant de le jeter dans l’eau, laisser fondre pendant 12 heures et passer la solution au tamis avant de l’employer. Pour l’avenir, avoir soin de ne planter que des variétés vigoureuses et moins sujettes aux maladies, telles que Pie X, Merveille de France, Gemma, Mme Bottera, Souvenir normand, Arlette de Normandie. Planter aux endroits les plus aérés, mais jamais le long d’un mur exposé au midi, car les fleurs seraient brûlées par les coups de soleil. Les variétés de fraisiers remontants doivent être plantées tous les ans, à l’automne ou au printemps; cette dernière époque est préférable, car on a ainsi une bonne production après celle des fraisiers à gros fruits, et se continuant durant toute la saison.
- M. Jean Rocsy, à Milan. — Consultez le volume Blanchiment de l’Encyclopédie Léauté (Prix : 3 francs, Masson, éditeur) pages 16 et 17.
- JÙD
- IgD
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les holothuries ou concombres de mer : Henri Courra. — Le trainomètre : Y. Forbin. — Le cinématographe et les rayons X : R. Villers. — La royauté chez les Bushongo : Jean-Paul Lafitte. — Machine à sonder : Alphonse Berget. —' Ressorts tubulaires : R,. V. — Académie des sciences ; séance du 10 juillet 1911. — Le paquebot express « Newhaven » : Edouard Bonnaffe.
- Supplément. — L’atmosphère de Mars. — Dix-sept heures en dirigeable. — Le Circuit Européen. — Le record de hauteur en aéroplane. — En hommage à Ferber. — Propriétés catalytiques de l’amiante. •— Distinction des différents verres. — Coffres-forts à l’épreuve du chalumeau oxyacétylénique. — Nouveaux produits à blanchir le linge.
- Le Ciel et l’Atmosphère, par Louis Houllevigue. i vol. in-18. Armand Colin. Paris. 1911. Prix : 3fr,5o.
- Le champ de la Physique s’est singulièrement élargi dans ces dernières années : par la Météorologie, il s’étend sur les couches inférieures de l’atmosphère, où se forment la pluie, la neige, les cyclones, où volent les oiseaux et les aviateurs ; il comprend aussi ; les régions plus raréfiées de l’air, qu’illuminent les aurores polaires et les étoiles filantes. Enfin, l’analyse ; spectrale lui a ouvert les champs illimités du Ciel.
- ! On trouvera dans Le Ciel et VAtmosphère un exposé, aussi clarifié que possible, des faits, des lois, des hypothèses relatifs à tant de problèmes si captivants.
- Précis de télégraphie sans fil. Complément de l’ouvrage les oscillations électromagnétiques et la télégraphie sans fil, par le professeur J. Zenneck, traduit de l’allemand par P. Blanchin, Guérard et Picot. In-8° de 385 pages, 333 fig. Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1911. Prix : 12 francs.
- Nous avons déjà signalé l’important et remarquable ouvrage de M. Zenneck sur les oscillations électromagnétiques et la T. S. F. Ce précis le résume et le complète sur les chapitres relatifs aux oscillations rapides. Il développe le côté pratique delà télégraphie sans fil en donnant de nombreux détails sur les derniers progrès de technique. Il étudie, en vue, des applications, les questions, primordiales pour le praticien, de l’amortissement, des couplages, de la résonance et de la propagation des ondes le long de la surface terrestre.
- L’huilerie moderne. Extraction de l’huile d’olives, par J. Chapelle et J. Rujby. i vol. avec 83 fig. et 5 plans
- d’huileries, Béranger, éditeur. Paris. 1911. Prix : 4fr,5o.
- Les auteurs, qui tous deux remplissent d’importantes fonctions au service de l’oléiculture du ministère de l’Agriculture, ont voulu donner à nos producteurs d’huile d’olives un guide qui leur permît de profiter des derniers progrès de la science et de la technique, qui les initiât aussi à employer les méthodes modernes et à ne fabriquer que des produits de choix, assurés d’un débouché rémunérateur. L’ouvrage commence par une brève étude de l’olive avec indication des meilleurs moyens de la cueillir et de la conserver. Vient ensuite une étude technique approfondie de l’huilerie, les procédés et appareils d’extraction nouveaux, s’y trouvent examinés. Le chapitre de « l’huile d’olives » est surtout à la conservation et à la filtration du produit. Le livre se termine par l’étude des sous-produits et de leurs emplois, et par une annexe contenant 5 plans d’huileries rationnellement aménagées. .
- Une Normandie inconnue, par Auguste Pawlowski. In-16 de 112 pages. H. Dunod et E. Pinat. Paris. Prix : 2fr,5o.
- Une quinzaine de concessions de fer sont, aujourd’hui, exploitées en Normandie, et leur richesse totale semble dépasser un milliard de tonnes de minerai. M. Pawlowski a fait une étude détaillée de chacune d’elles, a examiné la question de la création de hauts fourneaux à Caen pour l’utilisation du minerai sur place, discuté le problème des voies ferrées et voies d’eau que cette expansion industrielle soulève actuellement, et, envisagé l’avenir du pays, tant au point de vue économique que social.
- Autobiographie de Henri M. Stanley, publiée par sa femme, Dorothy Stanley, traduite par G. Feuilloy,
- 1 vol. prix : 3 fr. 5o Plon, Nourrit et Ci0, édit., Paris, 1911.
- Les vingt premières années de la vie du grand explorateur furent singulièrement agitées ; élevé par charité au workhouse, véritable bagne d’enfants, il s’évade à treize ans, après avoir corrigé d’importance un maître cruel; la misère le jette comme mousse sur un voilier américain, autre bagne dont il s’évade à nouveau. Jeté sans ressources à la Nouvelle-Orléans, il est enfin, après bien des traverses, adopté par un homme généreux, qui l’arrache à sa condition misérable. Mais survient la guerre de Sécession, le jeune Stanley établi dans l’Arkansas est enrôlé parmi les
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sudistes; fait prisonnier à la bataille de Shiloh, il connaît toutes les horreurs d’une captivité dans un camp malsain décimé par le typhus. Du récit très simple de ces multiples épreuves, vaillamment supportées, se dégage une belle et émouvante leçon d’énergie.
- Les Grands Artistes. Les Délia Robbia, par Jean de Foville. Paris. H. Laurens. i vol. in-8°, 24 pl. hors texte. Prix : broché, 2fr,5o; relié, 3<r,5o.
- M. de Foville ne se borne pas à étudier les admirables terres cuites des deux grands artistes florentins du xve siècle. Il examine aussi leur œuvre de sculpteurs, moins connue et cependant de premier ordre, et suit l’histoire de leur atelier jusqu’en plein xvi3 siècle. En même temps il donne une idée fort attachante de la mentalité et de la sensibilité religieuses dont tout
- leur art est empreint. Ce n’est pas seulement de très belle histoire de l’art — c’est de l’histoire des idées.
- Initiation de l’horloger à Vélectricité et à ses applications, par Albert Berner, rédacteur à Inventions-Revue, La Chaux-de-Fond, 70, rue Léopold Robert. 1 vol. 14 X 21 cm, relié toile, d’environ 3oo pages et 80 fig. dessinées par l’auteur. Prix : 5 francs. .
- Bonne exposition, en un langage agréable, des principes essentiels de l’électricité : propriétés des courants, des aimants et électro-aimants, induction, suivie de l’examen détaillé des dispositifs électriques qui peuvent le plus fréquemment trouver emploi dans la technique horlogerie. Ce livre, rédigé par un praticien de l’horlogerie, rendra de grands services au public pour qui il a été écrit.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- atL
- Observations de M. Ch, Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- VEINT
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 10 juillet 1911. Mardi 11 13°,5 16°, 4 N. N. E. 3. N. E. 4. Quelq. nuages. Beau. » » Rosée ; peu nuageux. Rosée; beau.
- Mercredi 12 15°,5 N. 4. Beau. » Rosée ; brume ; quelques nuages.
- Jeudi 13 17°, 1 N. 3. Couvert. » Rosée ; couvert de 6 h. à 8 h. : quelq. nuag. de 17 h. à 21 h.
- Vendredi 14 ... . 19°,4 N. N. E. 2. Beau. » Rosée; peu nuag. de 13 à 16 h. ; brume.
- Samedi 15 14°,0 N. N. E. 2. Nuageux. » Rosée; couv. à6 h. ; beau ensuite ; peu nuag. de 17 à 20 h.
- Dimanche 16 .... 15°,4 N. N. E. 2. Très nuageux. » Rosée ; couvert à 6 h. ; beau ensuite.
- JUILLET 1911. — SEMAINE DU LUNDI 10 AU DIMANCHE 16 JUILLET 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 10 au 16 juillet. — Le 10. Pression très élevée sur le N.-O. : Shields, 779; N', de la France, 776; Prague, 771; dépression sur la Russie : Moscou, 782 (tempête du N. dans le S. de la Baltique); Pluies sur l’E. Temp. du matin : Arkhangel, io°; Paris, 14; Perpignan, 27; Puy de Dôme, 13 ; moyenne à Paris : i8°,i (normale). — Le 11. Même situation barométrique : Ecosse, 778; Manche, 77'5; Moscou, 752. Pluies sur l’extrême N. et sur l’Italie; en France : Nice, 4- Temp. du matin : Arkhangel, 70; Paris, 16; Biskra, 26; Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : 2o°,2 (normale : i8°,i). — Le 12. Pression toujours élevée sur le N.-O. et le Centre : Iles-Britanniques, 777 ; Moscou, 755. Quelques pluies sur le N. de la Scandinavie et sur la Russie. Temp. du matin : Vardoe, 70; Paris, .16; Alger, 20; Puy de Dôme, 11 ; moyenne à Paris : 20°,4 (normale :
- i8°,2). — Le i3. Belle situation atmosphérique sur presque toute l’Europe, avec aire anticyclonique sur le N.-O. et le Centre : Ecosse, 777; Bretagne, 772; Arkhangel, 752. Pluies sur la Russie et le Sud de l’Italie. Temp. du matin : Arkhangel, 6°; Paris, 17; Alger, 24; Aigoual, 14 ; moyenne à Paris : 200,2 (normale : x8°,2). — ie 14. (Pas de renseignements); moyenne à Paris : 22°,6 (normale : i8°,2). — Le i5. Baisse sur presque toute l’Europe : Uleaborg, 746; Malin-Head, 774. Pluies sur le N. et le S., quelques ondées en France. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Paris, 14 ; Alger, 25; Puy de Dôme, 15 ; moyenne à Paris : 220 (normale : i8°,2). — Le 16. Même situation générale; moyenne à Paris : i80,g (normale : i8°,3). — Phases de la Lune : Pleine Lune le xx, à 1 h. 2 m. du soir.
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- LA NATUR
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (Yîef
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine. -
- N* 1992— 29 JUILLET 1911 SUPPLÉMENT
- jteo
- INFORMATIONS
- G&L,,
- Phares hertziens. — Le Ministre des Travaux publics a décidé l’établissement de 3 phares hertziens, destinés à la protection de la navigation maritime en temps de brume. L’un de ces postes sera établi au phare de Créach à Ouessant, l’autre à l’île de Sein, le troisième sur le bateau-feu le Havre à 7 milles du Cap de la Hève. Ces 3 postes émettent chacun un signal caractéristique. L’emploi du radio-compas Bellini-Tosi permettra aux navires de reconnaître la direction de ces postes et par suite, malgré la brume, de faire son point exactement.
- Deuxième comète de 1911. —Une nouvelle comète, la deuxième de l’année (19116), a été découverte le 6 juillet, à l’Observatoire Lick, par M. C. C. Kiess, astronome. Cette nouvelle comète est très belle et rappelle par son aspect photographique la fameuse comète Morehouse de 1908. Au moment de sa découverte, elle était visible dans une simple jumelle, et depuis, son éclat est allé en augmentant et elle sera visible à l’œil nu, dès la fin de la présente lunaison. Au moment de sa découverte par M. Kiess, la position de cette comète était, pour i5h23m,8, temps moyen du Mont Hamilton :
- Ascension droite—4h 51“ 51“,8;
- Déclinaison = + 35° i5’,2".
- De nombreuses observations en ont été faites aussitôt dans divers observatoires du monde entier. Elles ont permis à M. H. Kobold la détermination d’une orbite qui montra, au début, et alors que le nombre des obsei’vations était encore très faible, une grande analogie avec les éléments de la comète 1790 I, découverte par Caroline Herschel et qui fut seulement observée quatre fois du 9 janvier au 21 janvier 1790. Depuis, utilisant un nombre plus grand d’observations, M. Kobold a calculé une orbite rectifiée {Astronomische Nachrichten, n° 4513) au moyen des observations du 8 juillet faites à Rome, Arcetri (Florence) et Konigstuhl (Heidelberg), du 11 juillet à Konigstuhl (Heidelberg), Copenhague et Bothkainp et du 15 juillet, à Bothkamp, par M. Schiller. Ces éléments sont les suivants :
- T = Passage au périhélie ...... 1911 :uin 30,2877 temps
- moyen de Berlin.
- w = longitude du périliélie. ..... 110° 41',53 1
- " O — longitude du nœud ascendant . 157° 51',96 1 1911,0
- i = inclinaison.......... . . • 148° 29',04 )
- log q — logarithme de la distance périhélie. 9,85830
- L’erreur entre l’éphéméride calculée et une observation faite le 16 juillet par M. Stromgren à Copenhague est de -f- o5,5 en ascension droite et:o',o en déclinaison. La comète se rapprochera de la Terre jusqu’au milieu d’août, à la distance 0,2 et elle deviendra, autant qu’on peut le prévoir, vers cette époque, un bel objet céleste, notamment pour l’éphéméride austral. Nos lecteurs peuvent rechercher cette comète, dès à présent, au moyen dé l’hémisphéride suivante, calculée par M. ICo-
- bald sur l’orbite ci-dessus. Vers le 20 août, la comète disparaîtra de notre hémisphère ainsi que le montre sa déclinaison.
- Éphéméride pour 12 heures (temps moyen de Berlin).
- DATES 1911 ASCENSION DROITE VRAIE DÉCLINAISON VRAIE ÉCLAT
- 28 juillet. 4 h. 9 m. 53 s. -i- 28° 57',7 56',8
- 30 — . 4 h. 4 m. 11 s. -+- 27° 40',2
- 1" août . 5 h. 57 m. 51 s. 4- 26° 3',5 5e’,4
- 3 — . 3 h. 49 m. 45 s. -f-240 5',6
- S — . 3 h. 40 m. 8 s. +21° 29',4 5e’, 0
- 7 — . 3 h. 28 m. 15 s. 4-18° 6',0
- 9 — . 5 h. 12 m. 59 s. 4-13° 29',3 4c,5
- 11 — . 2 h. 52 m. 46 s. 4- 7° 2',7
- 13 — . 2 h. 25 m. 14 s. — 2° l',6 3c,9
- 15 — . 1 h. 46 m. 57 s. — 14° 15',8
- 17 — . 0 h. 54 m. 3..s. — 28° 26',1 3c, 6
- 19 — . 23 h. 45 m. 56 s. — 40° 51',6
- 21 — . 22 h. 30 m. 46 s. — 48° 29’,6 4 e’, 2
- Ces positions montrent que la comète passe près des Pléiades, dans la constellation du Taureau, traverse les constellations de la Baleine, de l’Atelier du Sculpteur et de la Grue dans l’hémisphère austral.
- Troisième comète de 1911. — La troisième comète de l’année (1911 c), vient d’être trouvée, le 20 juillet à l’observatoire de Geneva (Etats-Unis), par M. Brooks, auquel on doit un grand nombre de découvertes semblables. La position de cette nouvelle comète, le 20 juillet, à 9h 52m (temps moyen de Geneva), était :
- Ascension droite = 22h i3m 4os ;
- Déclinaison = -J- 200 S1]'.
- Mouvement dirigé vers le Nord-Ouest. La comète est située à peu près à égale distance des étoiles 3i et 32 de Pégase. Son éclat est faible.
- La télégraphie sans fil au Maroc. — La Lumière Électrique donne d’intéressants détails sur les postes militaires de télégraphie sans fil actuellement en activité au Maroc. Un poste fixe à émission musicale de 5 kilowatts, est installé à Taourirt et communiquera par ondes de 1200 m. avec Oran, Tanger, Casablanca, Marseille. Les supports d’antenne sont constitués par deux échelles-observatoires de l’artillerie dont la hauteur (23 m.) est portée à 3o m. par l’adjonction d’un, petit mât à l’extrémité supérieure. Deux postes mobiles ont été également envoyés au Maroc par la voie de Taourirt. Ces deux postes sont montés sur voitures légères à deux roues. Pour chaque poste il y a 2 ou 3 voitures portant respectivement : le moteur et les accessoires ; le matériel de transmission et de réception, le mât et les accessoires. Ce mât est de 18 m. de hauteur, en tubes d’acier. Le personnel du poste comprend cinq hommes sous les ordres d’un sergent. La puissance disponible, 1200 watts, permet de communiquer par ondes de 400 m. dans un rayon de 100 à i5o km. A Casablanca, ont été envoyés un poste fixe, aujourd’hui installé à Fez, et 4 postes mobiles organisés comme les précédents. Ajoutons que Casablanca et Tanger possè-
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- INFORMATIONS
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- dent deux postes de T. S. F. créés depuis plusieurs années déjà.
- Le record de durée en aéroplane. — Loridan, sur biplan de course Henry Farman, moteur Gnome a, le 21 juillet, à Mourmelon, tenu l’air iih45“el couvert 75o kilomètres.
- Le 5e Congrès international d’aéronautique se
- tiendra à Turin du 25 au 31 octobre 19x1. Ses travaux, qui seront fort importants, sont répartis en 4 sections: Aérostation, Aviation, Législation, Applications scientifiques et diverses. Pour les adhésions, s’adresser à M. G. Besançon, 35, rue François~Ier, Paris.
- Nouvelles pompes fluviales. — Tous les grands ports de commerce cherchent sans cesse à perfectionner leur outillage de défense contre l’incendie. Le port de
- Londres, où l’on a eu à déplorer depuis un an plusieurs incendies de navires, que les pompiers fluviaux furent impuissants à conjurer, ne possédait encore que quelques navires-pompes, d’une vitesse de 4 à 5 nœuds, et dont la capacité de jet ne dépassait pas une distance de 3o m. Le Conseil du,Comité de Londres a remédié à cette lacune en commandant aux chantiers John I. Tor-nycroft un nouveau fire-boat dont les essais ont donné pleine satisfaction. Le Gamma est long d’environ 21 m. pour un tirant d’eau d’un mètre. Il est mû par un moteur à paraffine qui fournit une vitesse régulière de 10,6 nœuds et actionne en outre deux pompes centrifuges à haute pression (système Gwynnes) capables de projeter 3ooo litres d’eau par minute à plus de 100 m. de distance. Comme on le voit par nos photographies, le jet de ces pompes est à une telle pression qu’il peut être projeté dans le sens horizontal à une grande distance, alors que les jets des pompes précédemment employées perdaient aussitôt leur force de projection. Le Gamma, construit à Southampton, a été conduit par mer sur la Tamise, Il sera attaché au poste d’incendie de Battersea, et pourra, en raison de son faible tirant d’eau, rendre de grands services même pendant les basses marées.
- Le petit feu dans les forêts. — Jusqu’à ces dernières années, on pratiquait en France, notamment dans les forêts de l’Estérel le « petit feu » ; c’est-à-dire l’incendie volontaire et bien surveillé (à une époque sans danger pour la sève des arbres), de toutes les brindilles, mauvaises herbes elbois mort couvrant le sol des forêts (litière du sol). C’était, paraît-il, un usage imaginé par les Indiens de l’Amérique du Nord. Pendant très longtemps, on s’en est servi dans les forêts de ces pays, mais on a reconnu que ce procédé, s’il était sans danger pour les grands arbres, détruisait au contraire une quantité de jeunes pousses. Dans l’Estérel on y a renoncé ; un récent article publié dans le Sierra Club Bulletin de San Francisco (janvier 1911) explique que le système est bon en théorie, mais qu’il faut savoir l’appliquer. En réalité, il faudrait pouvoir épargner dans le petit feu
- aussi bien les toutes jeunes pousses que les arbres adultes ce qui est à peu près irréalisable. Le vrai moyen, d’éviter les désastres dans les incendies de forêts, c'est d'étouffer ceux-ci dès leur début.
- Les fouilles de Pourvières. — La Faculté des Lettres de Lyon poursuit en ce moment l’exploration archéologique de Fourvières. Récemment on y a découvert, parmi les vestiges d’un édifice considérable, une belle-mosaïque à motifs ornementaux et à sujets figurés, mesurant plus de 14 m2. Au centre, un tableau carré à fond noir de 75 cm de côté représente Bacchus adolescent assis sur une panthère. Aux angles sont quatre carrés plus petits, à fond blanc, encadrés dans le motif de la bordure, qui est formée de torsades noires, blanches et rouges, Il semble que chacun de ces anglès portait une tête plus grande que nature : deux seulement sont conservées, une tête de femme, voilée, et une tête de jeune homme couronné, à la longue chevelure (Académie des Inscriptions, 3o juin).
- Le commerce des cheveux en Chine. — On peut juger de l'importance prise par ces transactions un peu spéciales, du fait de l’exportation des cheveux humains, de Hong-Kong aux Etats-Unis qui atteignit 42 000 dollars en 1907, 92000 en 1908 et 327 000 en 1909 ! L’exportation totale dépasse actuellement 600000 kg. Les cheveux chinois ne proviennent jamais, comme on l’a dit parfois, des cadavres; profanation inconnue .en Chine où .le respect des ancêtres est un véritable culte. La source presque unique où s’alimente le commerce est la démê-lure mise .de côté et vendue par les femmes du peuple et les domesliqnes. Ces cheveux sont peignés et importés sous forme de petits chignons surtout vers Paris, Londres et l’Amérique. Ils subissent avant l’emploi, soit dans une grande usine de Hong-Kong, soit dans les centres de consommation, une préparation destinée à les amincir, les adqucir et les blanchir. Les traitements produisant cet effet consistent en lessivages avec des bains de soude, de savon et en des immersions ' dans l’ammoniaque, les solutions d’hydrosulfites.
- Nouveau dirigeable militaire austro-hongrois. —-
- Le nouveau dirigeable construit pour l’armée austro-hongroise par l’Œsterreichische Maschinenbau-A.-G. Ivoerting à Vienne, est du système non rigide. Sa capacité est de 36oo m3, sa longueur de 68 m. et son diamètre maximun de 10,3 m. La nacelle de 24 m. de longueur se compose de trois sections, ce qui simplifie les transports et permet un montage et un démontage faciles à l’air libre. Ce dirigeable est entraîné par deux moteurs Koerting de 75 chev. dü type aéronautique à 8 cylindres, agissant sur l’arbre moteur commun des
- deux hélices. Cette disposition, grâce à la possibilité d’actionner les deux hélices avec- l’un quelconque des moteurs ou les deux simultanément, assuxœ une remarquable sécurité de fonctionnement. Les hélices d’environ 3 m. de diamètre, attachées à des bras latéraux de côté et d’autre de la nacelle comportent quati’e ailes en bois. La direction [verticale est effectuée par un ingénieux déplacement d’eau de lest ou par un gouvei’nail spécial. A la partie postérieure du ballon, sont disposées deux surfaces stabilisatrices horizontales et une surface verticale dont la prolongation constitue le gouvernail de côté. Un poste radio-télégraphique-complet a été prévu en vue des applications militaires du dirigeable. Lors des récents vols du ballon, pendant lesquels on a remarqué sa stabilité et ses grandes facultés de manœuvres, l’on a atteint une vitesse de 40 km par heure avec un moteur et 49 km par heure avec les deux moteurs. L’enveloppe du ballon est en .tissu de coton à doublure diagonale.
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- *> !Photographie
- Tableaux et appareils pour la mesure du temps -de pose. — La difficulté de savoir combien de temps il faut poser s’étant présentée dès le début de la photographie, il était bien naturel de chercher à établir des moyens pour ainsi dire automatiques de résoudre ce problème. On peut bien penser que les inventeurs n’ont pas manqué et que tous les moyens qui permettent d’apprécier l’intensité lumineuse ont été proposés. Nous ne parlerons que pour mémoire du radiomètre de Crook et du sélénium qui, jusqu’à présent, n’ont donné aucun résultat pratique. Mais on a mis dans le commerce de nombreux tableaux et appareils qui sont donnés comme permettant d’évaluer dans tous les cas le temps de pose exact. Yoyons d’abord les tableaux. Pour les établir, les inventeurs ont fait un très grand nombre de clichés et ils ont noté avec précision les conditions dans lesquelles ils ont obtenu de bons résultats; ils ont ensuite pour ainsi dire catalogué leurs observations et •c’est ce qui constitue leur tableau. Il leur a fallu tenir compte de plusieurs éléments très variables pour essayer d’évaluer l’intensité des rayons actiniques qui impressionnent la plaque : la nature du sujet, l’état du ciel, la sensibilité de l’émulsion et la rapidité de l’objectif, l’époque de l’année et l’heure de la journée. Ces •deux derniers éléments sont seuls exactement connus, on peut admettre que la rapidité de l’objectif l’est aussi assez approximativement et la sensibilité de la plaque également, si on a toujours la même marque.
- Quant à la nature du sujet et à l’état du ciel, c’est beaucoup plus difficile à définir de façon suffisamment exacte et c’est précisément de ces deux éléments que dépend surtout la valeur actinique des rayons qui vont agir sur la plaque. Il pourra paraître étrange qu’on ne puisse pas déterminer exactement la nature du sujet ; il faut croire cependant que cela n’est pas très simple car l’un des tableaux parus tout récemment, et que nous avons sous les yeux, comprend une centaine de sujets variés, avec chacun leur cote différente. On pourra penser qu’il n’y a qu’à classer son sujet dans l’un de ceux-là, mais c’est fort embarrassant; sous-bois épais, assez épais, moyens?? verdures importantes, légères? bords de rivières avec verdures foncées, les mêmes garnis d’arbres?? Et pour l’état du ciel, c’est aussi embarrassant : ciel avec nuages blancs, nuages noirs, ciel couvert?? N’y a-t-il pas des ciels avec nuages et des ciels couverts qui varient à l’infini comme intensité lumineuse et comme actinisme?
- D’autres inventeurs ont pensé qu’il était préférable de s’en rapporter à l’impression que reçoit notre œil et ils ont imaginé les photomètres. L’un des premiei*s consiste en un certain nombre de disques plus ou moins transparents qu’on interpose entre l’œil et l’image reçue sur le verre dépoli; on substitue ces disques l’un à l’autre jusqu’à ce qu’on arrive à celui qui éteint à peu près complètement l’image, on lit alors le numéro qu’il porte et, sur un tableau correspondant, on trouve le temps de pose. Dans un autre appareil plus récent, basé sur le même principe, on regarde non plus le verre dépoli, mais directement le sujet à photographier. Cet examen se fait au moyen d’une lunette devant laquelle passent deux prismes en verre bleuté superposés de façon qu’en les faisant glisser l’un sur l’autre on augmente ou on diminue l’épaisseur du verre interposé entre l’œil et l’image. La teinte bleutée a pour objet de donner une image monochrome qui impressionne l’œil uniformément. On examine cette image en faisant coulisser les prismes l’un sur l’autre jusqu’à ce qu’elle s’éteigne et on lit sur la coulisse les indications relatives au temps de pose.
- Dans ces photomètres on estime que le degré actinique de la lumière est en rapport avec l’éclat produit sur notre rétine. Si, en fait, cela peut être accepté comme suffisamment approximatif, cela n’est pas exact en principe, puisque les rayons ultra-violets que l’œil ne voit pas impressionnent fortement la plaque sensible.
- Aussi n’a-t-on pas manqué d’inventer plusieurs appareils, appelés actinomètres, qui tiennent compte de cette action spéciale de la lumière. Ils comportent un système quelconque, cadran ou boite, renfermant un papier sensible, genre citrate, comme celui qui sert à imprimer
- les images positives, dont on expose un fragment à la lumière et dont on suit le changement de teinte, jusqu’à égalité avec une teinte type collée sur l’appareil. On note le nombre de secondes nécessaires pour arriver à ce résultat et un tableau indique alors en regard de ce nombre quel est le temps de pose cherché. Il semble que cette catégorie d’appareils est la seule qui soit réellement rationnelle, puisqu’elle tient compte d’un des éléments les plus essentiels en photographie : le degré actinique de la lumière. Mais il ne faut pas oublier cependant que ce n’est pas directement que cette lumière agit sur notre plaque, mais seulement après s’être réfléchie sur le sujet à photographier et que celui-ci est très variable comme couleur et comme surface réfléchissante. Il faut donc avoir encore recours à un tableau où sont catalogués les divers sujets qui peuvent se présenter et, comme nous l’avons dit plus haut, quelle que soit la variété que comporte un tel tableau, on est fort embarrassé pour choisir celui qui convient. Cela paraît toujours très simple à celui qui a fait le tableau en question, mais pour les autres c’est beaucoup plus compliqué. Et encore... lui-même est souvent hésitant! Nous avons eu, tout récemment, l’occasion d’opérer en même temps que l’auteur d’un de ces fameux tableaux (où tous les cas sont prévus!), il s’agissait de faire en couleur un étang sous bois. Il estima le temps de pose, après de minutieux calculs, à i seconde i/3; on ne peut pas être plus précis! Mais cependant nous avons jugé à propos, après examen de l’image sur notre verre dépoli, de poser 6 secondes... et notre cliché manquait encore un peu de pose! Il est vrai que notre inventeur s’était longtemps demandé s’il fallait classer notre sujet dans les sous-bois clairs ou moyens, ou bien dans les bords de rivière avec verdure épaisse ?
- Dans tous les appareils ou tableaux employés il est toujours facile de se mettre dans les mêmes conditions d’ouverture utile de l’objectif. Nous avons exposé dans une causerie précédente comment on y arrive.
- Il ne faut pas que les calculs nécessités par l’emploi de l’appareil soient trop compliqués; ni les hésitations à classer son sujet dans telle ou telle catégorie trop longues, car, surtout par un ciel nuageux, la lumière change assez rapidement et on risque fort qu’elle ne soit plus la même, quand on a fini ses calculs, qu’au moment où l’on a fait ses observations.
- De tout cela nous ne voulons cependant pas conclure qu’il faut rejeter, à priori, tous ces moyens qui nous sont proposés de bonne foi par des inventeurs convaincus, qui ont réponse à toutes les objections.
- Ils se sont certes donné beaucoup de mal pour établir leur système qu’ils considèrent, bien entendu, comme le seul donnant des résultats certains ; ils l’ont basé sur un très grand nombre d’expériences faites avec le plus grand soin. Le débutant, en utilisant l’un ou l’autre, pourra souvent éviter des erreurs grossières, et ce sera toujours un guide que l’expérience lui apprendra à suivre avec plus de fruit à mesure qu’il s’en servira.
- Mais le meilleur moyen d’évaluer le temps de pose exact, c’est encore la pratique; c’est en faisant beaucoup de clichés, dans des conditions variées, que l’œil se formera et qu’on arrivera, inconsciemment pour ainsi dire, à se faire pour soi-même un tableau des résultats obtenus. Lorsque des conditions identiques se présenteront, on ne sera pas embarrassé pour classer son sujet dans la catégorie qu’on aura soi-même choisie, et il n’en faut pas une très grande variété pour arriver à s’y reconnaître.
- Automobilisme <«*
- Surpression due à la chaleur dans les pneus. —
- Un lecteur nous a demandé s’il existait une valve automatique pour laisser échapper l’air des pneus surchauffés, afin d’éviter l’éclatement. Ces valves n’existent pas, et il ne faut pas s’en alarmer, car nous allons voir que, sauf dans le cas d’un pneu malade, l’augmentation de pression interne due à la chaleur, n’offre pas en général d’inconvénient bien sérieux. Avant tout, il faut se rappeler qu’il est absolument essentiel de se conforr mer, pour le gonflage, aux pressions indiquées par les fabricants de pneus, c’est le plus sûr moyen de garantir l’existence des toiles de la carcasse. Pour un pneu de
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- SCIENCE APPLIQUEE
- I2ô mm par exemple, la pression interne de gonflage doit être de 4 r/2 kg à 5 1/2 kg suivant le poids supporté par la roue. Le pneu est donc organisé pour résister victorieusemeut à ces pressions, même modifiées par réchauffement dû au travail normal de la voiture, soit 40 à-5o°. Dans le cas où la température extérieure est très élevée, en plein soleil, en été par exemple, on peut avoir une surélévation de 3o à 35°, c’est-à-dire avoir une température finale interne de 8o° environ. L’augmentation de pression dangereuse, doit donc être calculée pour 460 environ. Elle se déduira facilement de py
- l’équation des gaz ^ ^ — K dans laquelle a = 273° et
- K pour l’air =29,272.
- Si nous supposons le pneu à la pression de 5 kg à 4o°, la pression cherchée à 8o° sera donnée par :
- 5 kg x
- x x - 5,5oo kg.
- , , — o , c’est-à-dire x + 40 273 + 80
- trouvons une augmentation
- de pression de
- 273
- Nous
- 1/2 kilogramme.
- En pratique, nous n’aurons guère à craindre une surpression de plus de 1 kg que le pneu est capable de supporter.
- Néanmoins, pour éviter trop de dureté dans la suspension, et une fatigue inutile des toiles, il suffira en été, par temps chaud, de gonfler ses pneus à une pression inférieure de 1/2 kg aux chiffres indiqués aux tableaux de gonflage.
- En résumé, connaître le poids par essieu de sa voiture, avoir un contrôleur de pression, et vérifier fréquemment le gonflage pour se conformer aux règles ci-dessus. Grâce à ces précautions, le pneu s’usera régulièrement sans éclater.
- *>> Hygiène
- Filtre métallique à interstices réguliers. — Dans un précédent article (n° i883, du 26 juin 1909), nous avons décrit le filtre métallique de M. Gobbi qui venait alors d’être l’objet d’un rapport à l’Académie des Sciences.
- .Cet appareil avait alors surtout servi à des expériences de laboratoire et il avait prouvé son efficacité en retenant non seulement les microbes, mais les grains beaucoup plus petits des matières colloïdales.
- Il était à penser que son principe excellent pourrait être adapté aux usages industriels ; c’est à quoi s’est attaché son constructeur qui par quelques modifications en a fait un appareil industriel d’un emploi sûr et rapide.
- Rappelons le principe du filtre métallique : il se compose essentiellement d’un ruban métallique (en nickel généralement) sur l’une des faces duquel on a fait venir au laminoir des saillies transversales. Ce ruban est enroulé en spirale en forme de cylindre autour d’un mandrin cannelé, de sorte que la face du ruban qui porte des saillies se trouve en contact avec la surface lisse de la spire suivante. On obtient ainsi un cylindre dont les interstices filtrants, formés de canalicules droits opposant une très faible résistance au passage des liquides, peuvent être déterminés à volonté suivant la nature des impuretés à retenir et sont rigoureusement semblables l’un à l’autre.
- Le liquide à filtrer passe à travers ce cylindre en abandonnant ses impuretés sur la surface.
- Le nettoyage se fait en faisant passer en sens inverse soit une petite quantité du liquide filtré, soit un autre liquide approprié, soit un gaz ou de la vapeur d’eau.
- Dans ce premier type on avait la possibilité de desserrer la spire au moyen d’une vis pour faciliter le nettoyage.
- Cette forme de cylindre, bonne pour les appareils de laboratoire et les appareils domestiques ne convient pas aux usages industriels; elle serait encombrante pour les débits demàndés généralement et trop coûteuse de construction.
- Il fallait donc obtenir une surface filtrante qui. puisse être employée dans les filtres-presses dont se sert presque partout l’industrie et qui soit en même temps de construction facile et sûre.
- A la suite d’essais répétés sur toutes sortes de liquides et de matières différentes, il fut reconnu que le nettoyage du filtre métallique pouvait toujours se
- faire d’une façon efficace par simple retour d’un liquide ou d’un gaz sans desserrer aucunement les spires, même dans les cas les plus défavorables tels que matières agglutinées ou séchées ; la matière retenue, en effet, ne pénètre jamais dans les interstices, elle peut seulement adhérer à la côte du ruban.
- De cette constatation résulte l’appareil actuel qui est composé du même ruban de nickel portant des saillies sur une de ses faces, mais ce ruban n’est plus enroulé sur champ, il est enroulé sur le plat autour d’un petit noyau central; on obtient ainsi un disque filtrant immuable qui s’il est parfait au moment de la fabrication restera toujours parfait.
- Pour résister à la pression, ce disque est enfermé soit entre deux croisillons, soit entre deux tôles ondulées et perforées.
- On comprend immédiatement les avantages de cette nouvelle disposition.
- Très grande facilité de construction, très grand débit sous un petit volume. En effet, le ruban au lieu d’être enroulé sur champ et par conséquent de subir des torsions qui ne permettaient pas d’en réduire l’épaisseur au delà d’une certaine limite est enroulé sur le plat sans aucune difficulté et son épaisseur a pu être réduite à 5/ioomm et à sa largeur i5/iomm donnant ainsi pour un disque de i5om,nde diamètre une longueur de ruban de 1600 mètres.
- Grande facilité de vérification delà bonne fabrication du disque : il suffit de présenter ce disque à une lumière intense pour constater immédiatement si un défaut s’est produit à l’enroulement. Ces disques fixés dans des cadres peuvent être réunis en grand nombre, par suite de leur faible épaisseur, dans. des filtres-presses et donner les débits les plus grands demandés par l’industrie. Ces débits varient naturellement suivant les liquides et la grosseur des matières à retenir; la hauteur des saillies du ruban pouvant varier de un micron à plusieurs microns. Pour donner une idée du progrès apporté par ce nouvel appareil, examinons les opérations qu’exige une filtration dans les brasseries par exemple.
- Dans cette industrie la filtration est une opération des plus importantes ; il ne s’agit pas ici d’impuretés inertes, mais de levures (matières vivantes) ; il suffit de quelques levures traversant le filtre pour que la bière subisse une nouvelle fermentation, et devienne trouble et inapte à la consommation.
- Les filtres actuellement employés sont composés d’un certain nombre de châssis recouverts d’un côté par une toile métallique qui sert à retenir une couche de coton variant entre 20 et 3o mm.
- Ces châssis sont superposés les uns aux autres, serrés dans une presse et reliés entre eux par deux collecteurs l’un conduisant le liquide à filtrer, l’autre servant à l’évacuer.
- Après une opération de quelques heures, il faut tout démonter, sortir le coton, le laver, le stériliser et remonter le tout.
- Tandis qu’avec le filtre métallique, après une filtration, il suffît par la manœuvre de deux robinets d’envoyer un jet de vapeur pour nettoyer, et stériliser complètement l'appareil sans aucun démontage ; l’appareil est prêt de nouveau à fonctionner et cela indéfiniment.
- Le procédé de fabrication du ruban permet d’obtenir des saillies exactement de la dimension désirée pour la filtration de tel ou tel produit ; l’imperméabilité du ruban fait qu’il n’y a aucune perte de liquide par absorption, comme avec les matières poreuses, ce qui est important dans certaines industries (parfumerie, pharmacie, etc.).
- Les filtrations peuvent se faire aussi bien à chaud (huiles, graisses) qu’à froid.
- Le métal généralement employé pour la fabrication du ruban est le nickel qui convient pour beaucoup d’in-, dustries. Mais dans certains cas spéciaux tout autre métal (cuivre, or, argent, platine, etc.) peut être employé.
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- RESUME METEOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en juin 1911, par M. Ch. Dufour.
- Les moyennes mensuelles de la pression et de la température sont en léger excès sur les moyennes générales de 5o ans.
- Une période sèche s’étend du ier au 16 avec vents d entre E. et N.; la température est élevée du isr et surtout du 4 au 9. Des orages éclatent le 2 et le 3 ; l’un de ceux du 3 juin est accompagné d’une forte averse. Du 10 à la fin du mois, la température est généralement inférieure à la normale.
- Du 18 au 3o, par vents de S. W. très constants, les pluies sont fréquentes. La hauteur totale d’eau recueillie dans le mois est de 77““,6 ; le rapport à la normale atteint 1,3a. C’est le premier mois de l’année 1911 où ce rapport dépasse l’unité.
- Le ciel a été peu nuageux pendant la ire quinzaine; la nébulosité moyenne du mois est inférieure à la normale. La durée totale d’insolation est en excès de 48 heures et le rapport d’insolation qui est normalement de 0,48 en juin, atteint 6,58.
- La Marne n’a présenté que de faibles oscillations, son niveau moyen, 2m,2i, a été inférieur de om,34 au niveau normal de juin.
- Pression barométrique (ait. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 75S”m,34; minimum absolu : 746’nm,3 le 24 à 4h5om; maximum absolu : 768““,2 le 28 à 9 heures et 10 heures.
- Température. — Sous l’abri : Moyennes : des minima, io°,85; des maxima, 22°,3i ; des 24 heures, 16°,5y. Minimum absolu : 5°,2 le i5; maximum absolu : 28°,5 le 6. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, n°,45; la plus élevée, i5°,9 le 29; la plus faible, 4°,6 le 3o. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 7°,35; des maxima, 43°,72; minimum absolu : o°,3 le 14 ; maximum absolu : 5i°,2 le 16. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur om,3o), à 9 heures : i6°,79; à 21 heures : 170,12; (profondeur om,65), à 9 heures : i6°,o4; à 2i heures, x6°,02; (profondeur 1 mètre), à 9 heures : i5°,o5; à 21 heures : 15°,08.-De la Marne. — Moyennes : le matin, 190,93; le soir, 200,32. Minimum : 160,92 le 28; maximum, 23°, 16 le 9.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9“m,8i• Minimum : 3mm,6 le 14 à 12 heures; maximum : i4mm,6 le 2 à 19 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 71,4. MinimUm : 26 le 14 à 12 heures; maximum : 99 à 8 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 4,79. minimum : 0,0 le 8; 2 jours entièrement couverts le 26 et le 3o;
- Insolation. — Durée possible : 481 heures; durée effective : 27711 6 en 28 jours; rapport : o,58.
- Pluie. — Total du mois : 77mm,6 en 38h 8 dont 17””,8 le 3 et 2omœ,3 le 23.
- . . Nombre de jours : de pluie, i3 dont 1 de pluie inappréciable ; d’orages, 4; de brume, 8; de halos solaires, 2 ; de rosée, 24.
- Fréquence des vents : calmes, 12.
- N . » • . 42 S. E. . . . 41 W 8
- N. N. E. . 71 S. S. E. . . 19 W N. W . i3
- N. E 104 S 67 N. W . . . 7
- E. N. E. . 27 S. S. W . . 9° N. N. W . i 1
- E. . 22 * S. w. . . . 120
- E. S. E. . 38 w. s. w. . 28
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24. heures : 3m,38. Moyennes diurnes : la plus grande, 6ra,i le 24; la plus faible, im,6 le 2 et le 4-
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,2i. Minimum : 1ra,g3 le i5; maximum : 2m,38 le 3.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression, -J-omm,26; température, -j- o°,o5 ; tension de la-vapeur, — omm,24; humidité relative, —1,5 ; nébulosité,—0,91; pluie : -f- xgmm,o ; jours de pluie appréciable, — 1 ; insolation, -j- 48h 2.
- Électricité . atmosphérique. — .Moyenne . générale (21 jours) : 56 volts; moyenne diurne la plus élevée, 96 volts le 28; la plus faible, 34 volts le 16. Moyenne des x5 journées où le potentiel est resté constamment positif, 55 volts. Moyenne des i3 jours sans précipitation ni manifestation orageuse, 52 volts. Amplitude diurne correspondante, o,5o; amplitude nocturne, o,58.
- Taches solaires. — Le dernier groupe observé en mai a dispai'u le 5 juin ; aucun groupe nouveau n’a été observé du 6 au 3o juin.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles, Ier, 16, 23, 29; faibles, 4-5, 10-11, 14—15, 21-22; modérée, 9-10.
- Radiation solaire. — Quinze observations ont été faites à 11 dates différentes. Les valeurs les ,plus élevées ont été : ico1,248 le 4 à iih3om; i0!ll,25q le 19 à i4h49m; ical,267 le 24 à i3h26m. . ,
- Mouvements sismiques. — On a enregistré pendant le mois de juin 1911 deux tremblements de terre importants, le premier à la date du 7 juin : début à 1 ih i5m 23*, ph. pie. de 1 ih44m à i2hi5m, fin vers i5 h. 1/2 (tremblement de tei’re du Mexique); le second, le i5 juin : début à 14h 38m 3gB, ph. pie. de i4h 49“ à i5h 3om, fin vers 19 heures; distance probable 9200 km (tremblement de terre dans la mer de Chine).
- Des microsismes plus faibles se rencontrent encore le ier entre 22h53m9s et 22h 56“ (tremblement de teri'e senti en Belgique dans la région de Charleroi) ; le 3 : début à 20h4om55s, ph. pie. de 2ih3gm à 22h iom, fin vers 22h4om; le 8 : début à oh 5ra 35s, ph. pie. entre oh 20“ et oh 25m, fin vers illiom (tremblement de terre dans la région de Bakou); le 17, début à 5h34m, ph. pie. de 6 heures à 6h iom, fin vers 7 heures.
- Les sismographes indiquent encore de faibles mouvements le 6, entre 8h 52“ et ghiom environ; le 7, de i9h48m à20h20m; le 9, de 7’* T 6m à 7h25m; le 21, de ioh57m à- nh25m; le 25, entre g1'39“ et iohiom et le 28 entre 20hi6m et 22 heures.
- Floraisons. — Le ier, sureau à feuilles de chanvre, mélilot, digitale; le 2, symphorine, églantier; le 3, geum urbanum, deutzia scabra; le 4> douce-amère, œillet des poètes; le 6, sauge officinale, jacée, érigeron; le 7, potentille rampante; le 8, chèvrefeuille des bois; le 9, chrysanthemum parthenium, valériane; le 10, héraclée, violette marine; le 12, mauve, eschscholtzia; le i3, muflier, hemerocalle fauve; le 14, clematis erecta, galega officinalis, pavot, morelle; le 18, ceanothus, jasmin; le 19, tilleul commun, troène, pois vivace; le 21, croix de Jéiuxsalem, lychnis rouge; le 23, lavande, vigne de plein vent; le 25, sumac de Virginie; le 26, nigelle ; le 27, lis blanc; le 29, millepertuis.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- La fièvre de trois jours. — La fièvre de Malte ou méditerranéenne, que l’Académie vient de baptiser du nom un peu barbare de mélitococcie semblait, il y a quelques années, confinée à l’île de Malte. Mais peu à peu des cas, similaires de tous points à ceux observés dans la garnison anglaise, étaient signalés sur d’autres
- parties du bassin de la Méditerranée puis en Finance, en Italie, un peu partout. Dans une étude récente, j’ai montré que la maladie avait diffusé dans la région des Cévennes et s’observait maintenant dans nombre de l'égions de notre pays.
- En sera-t-il de même de la fièvre signalée par
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- HYGIENE ET SANTE
- MM. Mioreet et Laplanche ? C’est fort possible, car l’insecte qui en est le vecteur et le propagateur n’est pas spécial à l’ile de Crète, où ces médecins ont recueilli leurs observations. Pendant leur séjour dans cette île comme médecins militaires, ils ont eu à soigner, et leurs collègues étrangers ont fait de même, de nombreux cas d’une lièvre à allures des plus bizarres. En pleine santé, sans frissons, le malade est pris de lièvre qui monte brusquement à 3g et 4°° et redescend de même en un cycle de trois jours. Les symptômes n’ont rien de très caractéristique, mal de tête violent, douleurs de reins, menace de congestion; car le visage est rouge, les yeux sont injectés comme chez l’homme en état d’ébriété. Il n’y a aucune lésion apparente des organes principaux, poumon, cœur, pas d’éruption, mais parfois une diarrhée tellement profuse qu’on a pu croire dans certains cas à une attaque de choléra. Un point à signaler c’est la discordance du pouls et de la température ; alors que le thermomètre monte à 4<A le pouls est relativement calme, quelquefois même ralenti.
- Malgré les symptômes un peu effrayants du début, la maladie est bénigne (MM. Mioreet et Laplanche n’ont observé aucun cas mortel) elle ne laisse aucune trace et n’entraîne que cinq ou six jours d’indisponibilité. L’incubation est presque aussi courte que la maladie, car on a vu la maladie éclater chez des soldats débarqués depuis cinq jours et certains contingents des troupes internationales ont eu la moitié de leur effectif atteinte de la maladie. C’est seulement dans la période chaude de l’été qu’on l’observe; venue en juin, elle disparaît en septembre. Ces diverses modalités permettent de la distinguer des autres pyrexies comme la typhoïde, le paludisme.
- A quoi est due la maladie? Tout simplement, à un de ces affreux insectes qui sont la cause de tant de maladies graves et dangereuses, à une variété de moustique. Un médecin autrichien le Dr Doer a observé cette fièvre de trois jours en Bosnie et en Herzégovine et il a pu
- déterminer la cause, confirmée par les recherches d'un médecin anglais, Birt, qui a eu à soigner de très nombreux cas de cette maladie. Elle est due à un virus invisible inoculé par le Phlebotomus Papatisii, petit diptère de la famille des Psycholidoe, genre de Culi-cides, qui ont l’apparence du moustique. Les paysans donnent à cet insecte le nom de Vouva, c’est-à-dire muet, silencieux. Le papatisii n’a pas, en effet, le vol bruyant et avertisseur du moustique, aucun bruit ne signale son arrivée et comme il est très petit, il échappe facilement aux investigations. La vouva signale du reste l’arrivée des gros moustiques et comme ceux-ci, elle disparaît dès la fin de la période estivale.
- Je disais que l’insecte inocule un virus invisible; c’est qu’en effet ce virus filtre à travers la bougie de porcelaine et l’inoculation du sang ainsi filtré a donné la maladie à des hommes qui se sont prêtés de bonne volonté " à cette expérience. Une particularité intéressante à signaler, c’est que le sang des malades n’est plus virulent à partir de la fin du deuxième jour (analogie curieuse avec le virus invisible de la fièvre jaune). La bactériologie n’a pu découvrir l’agent de ce virus ; la culture du sang sur les milieux les plus divers reste stérile et on ne trouve dans le sang des malades à n’importe quelle période aucun micro-organisme.
- Cette fièvre éphémère de trois jours n’est pas localisée à un point du bassin de la Méditerranée. Doer l’a vue en Bosnie, on l’a rencontrée en Egypte, à Malte. Il serait étonnant que ce petit insecte n’habitât pas les côtes de l’Algérie et de nos pays Européens. Nous apprendrons quelque jour, comme on l’a vu pour la fièvre de Malte, qu’elle est apparue dans le Midi de la France ou de l’Espagne, mais nous saurons au moins à quoi nous en tenir. Il est vraisemblable que la destruction des larves sera le vrai moyen, comme pour les moustiques, de parer à la diffusion de cette fièvre qui n’offre pas jusqu’ici de dangers réels et ne nécessite que du repos et un traitement anodin. Dr A. C.
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- VARIETES
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- Variations thermiques des eaux de l’Atlantique Nord. —- M. L. Perruchot résume sur ce sujet [La Géographie, avril 191 i)un important travail de M. J. Petersen qui résulte lui-même de l’examen de nombreux journaux de bord. Dans la longue bande marine qui va de New-York à l’Europe, M. Petersen distingue trois zones : l’Ouest, occupé par le courant froid du Labrador; l’Est, recouvert par les courants tièdes issus du Gulf Stream ; le centre, transition entre les eaux septentrionales et méridionales. C’est la zone centrale qui présente le maximum de variations. Toutes ces variations paraissent avant tout, déterminées par les vents, qui sont eux-mêmes la résultante de l’état barométrique de l’air au-dessus de l’océan. Cette influence des vents ne s’exerce toutefois, ce qui est compréhensible, que s’ils sont persistants et de direction constante : les ouragans, les cyclones n’ont pas d’action. Deux grands centres d’action de l’atmosphère déterminent cette direction des vents ce sùnt la dépression barométrique de l’Islande et le maximum des Açores, dont voici brièvement le mécanisme : i° Quand la dépression d’Islande est déplacée vers l’O. et se trouve à l’extrémité S. du Groenland, l’anticyclone des Açores se porte vers l’E., et les lignes isobares prennent, en face de l’Europe occidentale, une direction N.-E.-S.-O., ou même N.-S. : alors au-dessus des eaux dites du Gulf Stream les vents dominants sont ceux du S.-O. et du S. provoquant simultanément un afflux d’eaux tièdes vers le Nord, et d’eaux froides vers la côte américaine. — 20 Quand la dépression d’Islande se porte vers l’E., le maximum des Açores opère un mouvement en sens inverse, c’est-à-dire vers l’O. ; les isobares prennent la direction O.-E., et les vents dominants en face de l’Europe sont ceux de l’O. et du N.-O., qui amènent des eaux septentrionales froides, tandis que sur les côtes américaines les
- vents du N. cessent au contraire et permettent aux eaux du Gulf Stream de s’avancer davantage.— La première de ces deux situations typiques s’est trouvée réalisée en i8g3, 1896, 1898 qui ont été des années chaudes pour l’Europe, — la seconde en 1889, 1897, 1901, igo3, qui ont été des années froides pour l’Europe. Il va sans dire d’ailleurs que la situation thermique résultant des variations de position du minimum barométrique islandais, ne manque pas à son tour de réagir sur la situation barométrique elle-même.
- En définitive, l’Atlantique Nord se trouve par là le siège d’une succession de phénomènes formant un cycle complet que M. Perruchot résume en ces termes : « Une position occidentale du minimum islandais a pour conséquence, dans la partie orientale du domaine considéré, la prédominance de vents du quadrant Sud-Ouest. La persistance de ces vents amène, au bout de deux mois environ, un afflux important d’eaux venues du Sud. La température de l’air s’élève au contact de ces eaux; la pression s’abaisse ; la dépression d’Islande gagne vers l’Est. La direction des vents change par suite, devient O. et même N.-O. au voisinage du cap Farvel. Le courant froid du Groenland est renforcé, tandis que les courants venus du Sud sont contrariés dans leur marche. Que la situation se prolonge et, au bout d’une “nouvelle période d’environ deux mois, les eaux du N.-E. de l’Atlantique se sont refroidies. Leur refroidissement est suivi d’un relèvement de la pression barométrique au large de la Scandinavie ; le minimum islandais se retire de nouveau vers l’O. et le processus recommence. » On conçoit toute l’importance de ces constatations; c’est, en effet, de ces phénomènes que dépendent les variations du plankton marin, l’abondance ou la rareté du poisson, le temps de l’Europe occidentale, la date des récoltes, etc.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un, intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresse relative aux appareils décrits. — Machine à écrire pour aveugles, M. A. Cayzergues, 12, rue Valentin Haüy.
- Renseignements. — M. A. L., à Vincennes. — Comme documentation sur la Kola, au point de vue chimique, médical et pharmaceutique, consulter l’ouvrage Laboratoire pharmaceutique de Dausse aîné. — Essais sur les préparations galéniques, pages 279 à 284, chez Dausse et C‘e, pharmaciens, 4> rue Aubriot, Paris. Nous ne connaissons pas, sur cette question, d’autres publications. Mais vous pourriez obtenir, croyons-nous, une documentation très complète concernant les ouvrages, mémoires ou thèses qui ont pu être publiés en vous adressant directement à M. Astier, pharmacien, 4, rue de l’Yvette, Passy-Paris, qui, le premier, a importé et propagé en France la noix de Kola, ainsi qu’à M. le D1' Brissemoret, chef de laboratoire à la Faculté de médecine de Paris, et enfin à la direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne, où doit se trouver une documentation bibliographique sur la Kola, sa composition et ses diverses utilisations.
- M. L. R. à T., (Isère). — i° Vous pourriez essayer la cire à modeler mais nous croyons le plâtre préférable; — 20 Le carton-pâte, appliqué sous forme détrempée sur le moule où on le laisse sécher, serait tout indiqué. Nous publierons prochainement quelques renseignements sur les détails d)application ; — 3° Nous ne connaissons pas de tels ouvrages et ne croyons pas qu’il en existe en français.
- M. Couperot, à Rouen. — Vous trouverez de bonnes recettes pour la préparation des colles de caséine dans le tome II des Recettes de Tissandier (Masson, édit.).
- M. le Bibliothécaire de la Méjanes, à Aix. — Il suffit de badigeonner votre statuette de silicate de soude en solution concentrée du commerce. On ne met à l’air qu’après séchage.
- M. Martial Girard, à Saint-Mandé. —Vous trouverez
- dans les Recettes de Tissandier (tome IV) et de Laffargue (Masson, édit.) plusieurs recettes pour préparer des soudures à aluminium. Des soudures toutes faites sont vendues aux maisons Joly fils, 23, rue des Acacias et Stœckel, 122, avenue Parmentier (Paris).
- M. Ricard fils, à Marseille. — i° Comme tous" les produits usuels du commerce, le carbure n’est pas chimiquement pur; 2° Nous ne voyons a priori aucune impossibilité à l’emploi d’eau de mer.
- Jean de Smet, à Gand. — Au point de vue de la valeur du poids que peuvent supporter les divers types de pneus d’automobile, c’est la grosseur seule du bandage qui est à considérer (90, 100, io5, 120, i35). Pour choisir le type convenable, il faut peser soigneusement les deux essieux, de la voiture en ordre de marche, avec huile, essence, outillage, rechanges et voyageurs au complet. Ne pas hésiter à prendre un type de pneu de la catégorie au-dessus de celle qui concorde avec les données de la voiture. Le maximum de poids à ne pas dépasser sur les divers bandages est par roue : 4^o kg pour le pneu de 90 mm; 5oo kg pour le 100 et le io5; 600 kg pour le 120; j5o kg pour le 135. Il faut en outre maintenir avec le plus grand soin la pression de gonflage au taux indiqué par les divers fabricants de pneus
- 4 à 5 kg pour une charge inférieure à 35o kg et 5 à
- 5 1/2 pour une charge supérieure à ce chiffre. En opérant ainsi on aura sûrement des résultats économiques.;
- R. L., Vendée. — A peu près tous les fabricants de camions automobiles, livrent aujourd’hui indifféremment, au gré de leurs clients, des véhicules montés sur bandages caoutchoutés ou sur bandages fer. Le camion à bandages caoutchouc est vendu naturellement plus cher. Les uns comme les autres sont capables de fournir un travail sérieux et régulier, mais avec des avantages et des inconvénients divers. Le caoutchouc paraît cher au début, mais il permet d’assurer le service par tous les temps et sur tous les terrains, il protège efficacement les organes contre les effets désastreux des trépidations. Le bandage fer, moins cher comme achat, a une adhérence précaire sur pavé légèrement gras, il ne peut assurer aucun service dès qu’il y a la moindre trace de neige ou de verglas, il laisse en outre souffrir le véhicule de toutes les trépidations qui occasionnent de très fréquentes réparations, et il oblige à réduire la vitesse.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Engins de levage modernes dans les chantiers de bâtiments : M. Bousquet. —- Comment l’on pèse le dix-millionième de milligramme : André Conté. — Quelques mines d’or en Zambezia : Aubert Bordeaux. — Le moteur Diesel et la navigation en haute-mer ; B.. Bonnin. — Parcs nationaux et réserves forestières : Georges Nestler Tricoche. — Académie des sciences; séance du 17 juillet 1911 : Ch. de Villedeuil. — La protection des oiseaux citadins : Y. Forbin.
- Supplément. — Prix décernés par l’Académie des Sciences. — Les dents humaines de Jersey. — Un squelette de mammouth près de Saint-Omer. — L’origine du mot « Pérou ». — Phénomènes d’optique produits par le pollen. — La télégraphie sans fil et la météorologie.
- Lectures scientifiques sur la Physique, par Henri Coupin. Armand Colin. Paris. Prix : 3 francs.
- Les « lectures » qu’a recueillies notre collaborateur M. H. Coupin consistent surtout en pages empruntées à des savants notoires ou à des écrivains de talent ; elles se recommandent, soit par leur valeur historique, soit par la clarté de leur exposition, soit enfin par leur intérêt pittoresque ou l’originalité des vues. L’auteur a su faire une heureuse sélection parmi les anciens comme parmi les modernes.
- Chemins de fer et voies navigables, par C. Colson, conseiller d’Etat, et L. Marlio, ingénieur des Ponts et Chaussées. In-4° de 108 pages. H. Dunod etE. Pinat, Paris. Prix : 4fr,5o.
- En mettant à son ordre du jour l’étude de « l’influence des voies navigables sur le trafic des chemins de fer comme affluents et comme concurrents », le Congrès de Berne n’a certainement pas eu en vue de rouvrir la question si souvent débattue de la concurrence entre les voies ferrées et navigables. L’intérêt de ce travail était de montrer, par une étude directe des faits, quels sont en pratique les résultats de la concurrence ou de la collaboration des deux modes de transport, et quels sont les éléments qui influent sur la répartition du trafic entre eux. MM. Colson et Marlio présentent, avec tout le talent qu’on pouvait attendre des deux auteurs, un exposé complet de la question.
- The White Star Liners « Olympic » and « Titanic.,».
- 1 brochure illustrée. The Shipbuilderpress. Newcastle-. on-Lyne, Angleterre. Prix : 3fr,4°- ’ ;
- Notre confrère le Shipbuilder consacre un numéro spécial, abondamment illustré à la description détaillée des nouveaux géants de la White Star Line. Cette brochure à la fois pittoresque et technique se lit avec le plus vif intérêt.
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- Le Port de Paris, par M. Bellecroix. i broch., 45 p. Edition de la Ligue Maritime française, 8, rue de la Boëtie, Paris, 1911.
- Le Port de Paris fait face actuellement au trafic annuel énorme de plus de 12 millions de tonnes. Mais son outillage et son organisation présentent bien des insuffisances qui pèsent lourdement sur le commerce. M. Bellecroix le montre dans une étude, documentée aux sources mêmes.
- Die Adelsberger Grotte, par G. Amd. Perko. In-4°, 77 p. et gravures. Adelsberg, 1910. Prix : 10 francs.
- Cette monographie sommaire de la plus longue caverne d’Europe en résume l’historique et la description avec d’admirables simili-gravures. Elle est publiée à propos de la fondation à Adelsberg d’un musée international de spéléologie (étude des cavernes). Le ministère de l’Agriculture autrichien a souscrit
- pour 3oooo fr. à cette création, dont la construction va être commencée sous la direction d’un comité scientifique. On réunira en effet dans ce musée tout ce qui concernera les études géophysiques, zoologiques, botaniques, paléontologiques et anthropologiques dans les cavernes, les gouffres et les eaux souterraines. Les souscriptions peuvent être adressées à la Gemeindesparkasse (caisse d’épargne communale d’Adelsberg) Carniol, Autriche.
- Zes grands artistes : Meissonier, par Léonce Bénédite. Paris. H. Laurens, 1 vol. 8°, 24 pl. hors texte. Br. 2 fr. 5o. Rel. 3 fr. 5o. . . .
- Meissonier a connu la plus grande gloire. Il est aujourd’hui plus que décrié dans certains milieux. La tâche de le présenter avec impartialité était fort délicate, M. Bénédite s’en est tiré avec son talent et sa probité ordinaires.
- JÈD 1gO
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DD CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 17 juillet 1911. 16°, 7 S. 0 Beau. » Rosée ; nuageux de 10 à 16 h. ; beau avant et après, brume.
- Mardi 18 17°,3 S. S. W. 2 Quelq. nuages » Rosée ; quelques nuages.
- Mercredi 19 16°,4 S. W. 2 Beau. » Rosée; quelques nuages.
- Jeudi 20 17°,5 E. S. E. 0 Très nuageux. » Rosée ; nuageux de 6 h. à 9 h. et 18 h. à 21 ; beau le reste du temps.
- Vendredi 21 ... . 20°, 4 Calme Beau. » Rosée ; beau.
- Samedi 22 21»,4 Id. Beau. 0 Rosée; beau.
- Dimanche 23 ... . 22°,2 N. 2 Beau. » Rosée ; beau jusqu’à 14 h. fnuageux ; éclairs le soir.
- JUILLET 1911. — SEMAINE DU LUNDI 17 AU DIMANCHE 23 JUILLET 1911.
- Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
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- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 17 au 23 juillet. — Le 17. Continuation de la baisse sur toute l’Europe ; dépression des Iles-Britanniques à la Méditerranée et à l’extrême Nord : Arkhan-gel, 738. Pluie sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Vardoe, 6°; Paris, 17; Alger, 23; Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : i8°,8 (normale : i8°,3). — Le 18. Pression basse sur presque toute 1’Europe : Uleaborg, 743; Stornoway, 748; Marseille, 75g; dépression au N. des Açores. Faibles pluies sur presque tout le continent; en France : orages sur les Alpes et les Pyrénées. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, 17; Alger, 26; Puy de Dôme, 15 ; moyenne à Paris : 200,8 (normale : i8°,3). — Le 19. Relèvement de pression sur l’O. : Bretagne, Gascogne, 765; dépression sur le N. : Uleaborg, 749- Pluies sur le N.; en France : orages dans le S. Temp. du matin : Yardoe, 90; Paris, 16; Alger, 24; Puy de Dôme, 14 ; moyenne à Paris : ig0,2 (normale : i8°,3). -— Le 20. Aire de pression supérieure à 765 sur l’O. et le Centre : Paris, 770; dépression sur l’Atlantique, entre les Açores et l’Irlande, et sur le N. Quelques pluies sur le N.; en France : orages dans les
- Cévennes et les Pyrénées. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 18; Alger, 26; Puy de Dôme, i4; moyenne à Paris : 20°,9 (normale : i8°,3). — Le 21. Fortes pressions sur toute l’Europe : E. de la France, Allemagne, 771; dépression à l’O. et au N. des Iles-Britanniques : Ecosse, 756; Irlande, 'jS’j. Quelques plaies sur le N. et le S. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 20; Nice, 28; Puy de Dôme, i5; moyenne à Paris : 24°, 1 (normale : i8°,3). — Le 22. Aire de pression voisine de 770 sur l’O. et le Centre : Allemagne, 772 ; Brest, Copenhague, 769; Nice, 768; dépression entre l’Ecosse et l’Islande : Stornoway, 754. Faibles chutes de pluie sur le N. et le S.-E. Temp. du matin : Vardoe, 70; Paris, 21; Nice, 27; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 26°,3 (normale : i8°,3). —- Le 23. Fortes pressions générales sur l’Europe : Allemagne, 772. Quelques pluies sur le N. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 22; Nice, 28; Puy de Dôme, 20. Températures très élevées; Lyon, Cha-teaudun, 38; Le Mans, Toulouse, Besançon, 37; Paris, 36;.moyenne à Paris : 26°,8 (normale : i8°,4). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 19, à 5 h. 40 du matin.
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- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui’COneerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (VJef
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N# 1993 — 5 AOUT 1911 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- QSfc.
- Nécrologie : M. Mercadier. — M. Mercadier qui vient de mourir le 27 juillet dernier était né à Montauban, le 4 janvier i836. Il fut un ingénieur des télégraphes des plus distingués, à la fois savant théoricien et remarquable inventeur. On lui doit notamment l’invention du relais monophonique, qui sert de point de départ au système de télégraphie multiple à qui La Nature a récemment consacré un article. La mise au point fort délicate de ce procédé télégraphique appelé, semble-t-il, à un très grand avenir, a occupé de longues années de la vie de l’inventeur et employé une partie des loisirs que lui laissaient ses importantes fonctions de directeur des Etudes à l’Ecole polytechnique, fonctions qu’il occupa de 1881 à 1903. M. Mercadier joua en 1870 un rôle important lors du siège de Paris. Le gouvernement de la Défense Nationale le chargea de la direction des services télégraphiques. Il prit une part des plus actives à l’organisation des départs de ballons et de pigeons-voyageurs qui rendirent alors de grands services.
- Dallery, inventeur de l’hélice. — La ville d’Amiens va élever une statue à un glorieux inventeur qui fut longtemps un méconnu : Charles Dallery. Né à Amiens en 1754, Dallery débuta comme facteur d’orgues; ruiné par la Révolution il perfectionna les clavecins et les harpes, fabriqua des montres à répétition d’un modèle nouveau, puis il construisit une machine à vapeur, qu’il munit d’une chaudière tubulaire. Cette invention, antérieure à i8o3, fait de lui le précurseur de Seguin. En i8o3, il se proposa de réaliser un bateau A vapeur, et comme engin de propulsion, il fit breveter l’hélice. Pour activer le tirage du foyer de la machine, il utilisait un ventilateur à hélice. Les premières expériences faites à Bercy n’eurent aucun succès ; la transmission du mouvement du piston aux hélices s’effectuait dans des conditions défavorables. L’inventeur désespéré fit détruire le bal eau. Ajoutons que Dallery , avant son bateau à vapeur, eut l’idée de construire une automobile à vapeur. A cette occasion, il imagina le différentiel.
- Occultation d’une étoile par Jupiter et par l’un de ses satellites. — M. Th. Banachiewicz, dans le n° 4^08 des Astronomische Nachrichten, appelle l’attention sur une occultation d’un intérêt exceptionnel qui se produira le 13 août prochain. L’étoile 6 de la Balance (BD — i2°,4o42) delà grandeur 6,5g sera occultée par Jupiter entre 1 ih 1/2 et i3*, et i3 heures plus tard, elle sera cachée par Gany-mède, le IIIé satellite de Jupiter. Pour Paris, les conditions sont malheureusement défavorables : Jupiter, le i3 août, se lèvera à nh46”, recouvrant l’étoile depuis plus d’un quart d’heure. On pourra essayer de voir l’émersion en plein jour, vers i3\ au moyen d’un puissant instrument, La conjonction de l’étoile et de Jupiter aura lieu peu après midi de Greenwich — ou de Paris. L’éclipse dè l’étoile par Ganymède est également invisible en France, Jupiter étant couché au moment de ce
- phénomène si rare. Mais nos lecteurs pourront toutefois jouir du beau spectacle, le 13 août au soir, et avec une simple longue-vue, du passage du système.des satellites devant la lointaine étoile. Ce rapprochement est à suivre jusqu’au coucher de Jupiter. Les conditions d’observation seront bonnes en Australie. En Asie, la planète sera assez basse sur l’horizon. Le tableau suivant donne la longueur de l’éclipse pour divers lieux de la Terre les mieux favorisés (les heures sont comptées de 0 à 24 à partir de minuit de Greenwich, soit donc en temps légal français :
- Heure (le Heure de
- Localité l'immersion l’émersion
- (15 août) (13 août)
- Adélaïde. .... IR 28”,5 15*2”,5
- Hongkong .... fl » 21” •15h 4”,5
- Melbourne.... Ilh 29m 13h2
- Perth il»27” 13*2
- Sydney et Windsor. 11*29“ 13*2“,5
- Tokio et Zo-Se . . Il*> 21” 15* a”,5
- Jupiter étant actuellement en quadrature orientale (le 3o juillet), l’immersion se produira au bord assombri par la phase, l’émersion au bord éclairé. Il a fallu apporter une précision extrême pour le calcul de l’occultation par le satellite. Ce calcul a été effectué par deux méthodes indépendantes. Il a donné pour moment de la conjonction vraie géocentrique en longitude de Ganymède et de l’étoile, le 14 août, à ohi8”,57 et pour la conjonction apparente le 14 août, à ih4m,6, la différence de la latitude géocentrique, du satellite et de l’étoile atteignant o",34- Le demi-diamètre du IIIe satellite étant de d’après Barnard, il y a donc occultation.
- Nous avons dit qu’en Europe Jupiter serait couché au moment de cette rare occultation. Le tableau suivant est d’un haut intérêt en ce qu’il montre l’influence du point de vue dans un phénomène qui à sa base à la distance de Jupiter. Il donne une idée des variations produites par le changement de position de l’observateur à la surface du globe :
- Heure de la Différence des
- Localité conjonction latitudes du satel-
- (14 août) lite et de l’étoile.
- Washington. . . •R 5”, 7 —1#,74
- Ouito lh 7”,2 — 0",99
- Santiago (Chili) . R 7”,8 -,0",11
- Cap Horn. . . . R 7”,5 + 0",47
- La durée maximum pendant laquelle l’étoile sera cachée sera de 3“48set le diamètre de l’ombre du satellite projetée par l’étoile atteindra 5700 kilomètres.
- Il faut espérer que cette occultation sera suivie avec les plus grands instruments de la zone de visibilité, car il n’est pas impossible d’en déduire une valeur maximum des dimensions apparentes de l’étoile.
- Comète Brooks (.1911 e). — Dans la circulaire n° 131 de l’Observatoire central de Kiel, M. Martin Ebell vient
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- INFORMATIONS
- de donner un calcul provisoire de l’orbite de celte nouvelle comète, établi au moyen de trois observations des 21, 22 et 23 juillet. La comète, d’après ce calcul, atteindrait son périhélie le 12 novembre prochain. Nos lecteurs pourront rechercher la comète Brooks à l’aide des positions suivantes, calculées par M. Ebell, pour 12 heures (temps moyen de Berlin) :
- DATES 1911 ASCENSION DROITE DÉCLINAISON ÉCLAT
- 4 août. . . 21 h. 56 m. 21 s. + 29° 42',0 9fc",4
- 6— ... 21 h. 52 m. 48 s. + 31“ 0',8
- S — ... 21 h. 48 m. 50 s. + 32° 21',2 9t’r,2
- 10 — . . . 21 li. 41 m. 28 s. + 35° 43’,5
- 12 — . . . -21 h. 59 m. 40 s. + 35° 6',7 9«r,l
- 14 — . . . 21 h. 34 m. 25 s. + 56° 51 ',5
- 16 — . . . 21 li. 48 m. 41 s. + 37° 56',6 Rs',9
- 18 — . . . 21 h. 22 m. 25 s. + 59° 22’,4
- 20 — . . . 21 li. 15 m. 56 s. + 40° 48',2 8S',7
- 22 — . . . 21 li. 8 m. 13 s. + 42° 15', 5
- 24 — . . . 21 li. 0 ni. 12 s. + 43° 37',8 Ss',o
- La comète se déplace lentement au-dessus du groupe 2, x Pégase et ;x Cygne.
- La course d’aviation des 1000 miles. — Le journal anglais le Daily Mail a organisé, du 23 au 26 juillet, un grand circuit d’aviation pour lequel s’étaient inscrits de nombreux pilotes de diverses nationalités. Le trajet comportait 4 étapes : Brooklands-Hendon — Hendon-Edim-bourg — Edimbourg-Bristol — Bristol-Brooklands, au total 1618 km. Deux aviateurs seulement ont terminé la course : le lieutenant de vaisseau Conneau sur monoplan Blériot, qui gagne le prix de 25oooo francs du Daily Mail et a effectué le parcours total en 22''28“ i8s; J. Yédrines sur monoplan Morane qui a fait le parcours en 25h34m 2S. La course a démontré en même temps que l’endurance et l’habileté des pilotes, la résistance des appareils actuels : les deux aéroplanes vainqueurs sont revenus intacts au point de départ.
- Troubles sismiques en France. — Des secousses sismiques ont été ressenties en France, le 24 juillet, à Pau, Oloron, Bazas, Tarbes, Mont-de-Marsan. L’observatoire de Floirac, qui a enregistré la secousse, lui a assigné un mouvement vertical, tandis qu’à Pau et Oloron, la direction était sensiblement du Nord au Sud. Le phénomène s’est produit partout dans la nuit, vers 2 heures. Il s’est manifesté par une forte secousse qui a duré environ 5 secondes, et qui a été. suivie d’une autr'e à faible intervalle. On sait d’ailleurs que des troubles analogues se produisent assez souvent dans la région pyrénéenne. Après les périodes de sécheresse et de forte chaleur, comme celle que nous venons de traverser, il arrive souvent que des tassements se produisent en raison de ce fait que les réservoirs souterrains se vident et que leurs parois n’étant plus soutenues par la pression de l’eau prennent une position d’équilibre différente de celle qu’ils avaient d’abord. Ajoutons que la secousse sismique du 24 n’a causé que des dégâts matériels insignifiants.
- L’aviation saharienne. — La Ligue Nationale Aérienne vient d’être informée que, suivant le vœu émis par son Comité militaire et par le général Bail-loud, commandant le 19e corps d’armée, un premier centre d’études d’aviation sera installé, à -l’automne prochain, à Biskra, à 225 km de là côte, point terminus de la voie ferrée de la province de Constantine. Cinq appareils y seront envoyés, dont quatre métalliques, en prévision des déformations que pourrait subir le bois par suite de la chaleur. Un personnel composé de trois aviateurs, sous la direction du lieutenant de Lafargue et de trente hommes (mécaniciens, menuisiers, etc...) les accompagnera.
- Le dirigeable Siemens-Schuckert. — Le dirigeable construit par les usines Siemens-Schuckert est le plus grand ballon existant du système non rigide. Il cube environ i3 5oo m3. de gaz; son diamètre est de 13,5 m. et sa longueur de 118 m. Pour assurer une répartition aussi uniforme que possible des charges, on a remplacé la nacelle unique par trois nacelles dont l’antérieure et la postérieure, identiques portent les moteurs. Chacune d’elles renferme deux moteurs .Daimler à quatre cylindres/de 125 chevaux, celui d’avant est disposé transversalement à Taxe du dirigeable et actionne deux hélices latérales qui absorbent chacune environ 60 chevaux. Le second moteur de chaque nacelle, disposé de
- l’avant à l’arrière, actionne une seule hélice à quatre aubes disposée à l’extrémité postérieure de la nacelle. La nacelle centrale, destinée à loger l’aéronaute et les passagers, porte en même temps deux moteurs Gaggenau à essence, de 25 chevaux chacun, pour actionner les-ventilateurs des ballonnets. Dans cette nacelle on a concentré tous les organes servant à actionner les soupapes ou à commander les nacelles motrices; la commande des gouvernails horizontal et vertical se fait aussi de ce poste central. Les nacelles sont suspendues à deux bandes de toile s’étendant à 70 m. de long du ballon et dont les bords de réunion inférieurs viennent s’attacher tangentiellement au corps du ballon, de façon à former une espèce de couloir assurant une communication entre les nacelles. Ce couloir contient aussi les réservoirs à essence et l’eau de lest. L'équipage néces-
- saire pour la commande du ballon se compose de dix hommes. Les hélices, au nombre de trois par nacelle (c’est-à-dire de 6 au total), ont chacune un diamètre de 3 m. Pour loger une aéronef aussi gigantesque, l’on a édifié à Biesdorf sur un terrain mis à la disposition de la Société par M. von Siemens, un hangar tournant de i35 m. de longueur sur 25 m. de largeur et 25 m. de hauteur intérieure. Ce hangar repose sur deux couronnes de rails concentriques par l’intermédiaire de 8 chariots, dont les quatre extérieurs sont actionnés chacun par un moteur électrique de 12 chevaux. Chacun de ces chariots extérieurs comporte quatre roues de 1 m. de diamètre, tandis que ceux qui circulent sur la couronne intérieure ne comportent chacun que
- deux roues. Ce hangar, dont la rotation complète de 36o° demande juste 1 heure entière, tourne dans un pivot en béton armé, destiné à compenser les forces latérales exercées par la pression du vent sur le côté transversal. Le bâtiment est entouré, au niveau du sol par un talus facilitant l’introduction du ballon et dont une partie renferme une cave pouvant loger les 3ooo tubes à hydrogène qui servent à remplir le dirigeable. Le tuyau central de ce stock de tubes débouche dans le pivot central du hangar, ce pivot est creux bien entendu.
- L’alcool et l’aviation. — M. Letombe, dans la Technique Moderne, après étude des conditions de fonctionnement du moteur d’aviation, aboutit à cette conclusion que, à bien des égards, le combustible le mieux approprié à l'aviation serait l’alcool. L’alcool, en effet, se prête mieiix que l’essence aux fortes compressions, et de ce fait, son emploi semble devoir permettre d’augmenter les rendements des moteurs actuels. Selon M. Letombe, l’alcool permettrait d’obtenir le poids de moteur le plus réduit par cheval.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- ftvi. Automobilisme ^
- Les Carburateurs automatiques. — Le carburateur <est l’appareil où se fabrique automatiquement, au fur et mesure dès besoins, le mélange gazeux carburé, nécessaire à l’alimentation du moteur. Il joue le rôle d’une petite usine à gaz, mais sans réserve de gaz, c’est-à-dire que le mélange ne se fait qu’à la demande du moteur.
- En pratique, le problème de la carburation est loin •d’être aussi simple, qu’il le paraît au premier abord. Le carburateur doit en effet, non seulement procurer le mélange convenable, mais encore permettre l’alimentation du moteur, avec le minimum, de résistance à l’aspiration.
- Toute résistance à l’aspiration, qui pourrait provenir soit du choix d’orifices trop petits, soit de circuits en chicane trop compliqués dans le carburateur, se traduit par des cylindrées incomplètes et par suite par une perte de puissance. Cette perte de puissance peut être d’ailleurs assez considérable, puisqu’elle est le résultat, à la fois, d’une augmentation de la résistance à l’aspiration, et d’une diminution de la force motrice due à l’explosion.
- Le choix de la forme intérieure du carburateur, et la place où on l’installe par rapport au moteur, ont donc une assez grande importance.
- Le nombre des modèles de carburateurs est considérable, mais il est assez facile de les classer tous, et de les rattacher à un nombre de familles distinctes extrêmement restreint, trois au plus, comme nous allons le voir.
- Depuis déjàlongtemps, on n’emploie plus guère sur les voitures automobiles que les carburateurs à pulvérisation ou à giclage, qui comprennent tous un vase à niveau constant, en relation avec le réservoir • d’essence par un tuyau d’amenée, et dans lequel le niveau est maintenu constant au moyen d’un flotteur chargé de commander l’ouverture et la fermeture automatique du tuyau d’arrivée d’essence.
- Le vase à niveau constant communique avec un gicleur ou un pulvérisateur, dans lequel l’essence monte ainsi à Une hauteur déterminée.
- Ce gicleur est entouré par le tuyau même d’aspiration du moteur, de sorte que lorsque le piston se déplace dans7 le cylindre au premier temps, en produisant une dépression, l’essence, qui est soumise à la pression atmosphérique dans le vase à niveau constant, et à une pression moindre du côté du gicleur, se trouve véritablement projetée dans le tuyau d’aspiration où elle se mélange à l’air pour le carburer!
- Pour que la carburation soit bonne, il faut, avec l’essence par exemple, obtenir un mélange homogène de vapeur d’essence et d’air, ayant'la composition Suivante, i volume de vapeur d’essence contre i5 volumes d’air, ou i gramme d’essence pour 20 grammes d’air. -
- La difficulté du problème consiste, précisément, à obtenir un mélange ayant une constitution homogène et une composition constante, à toutes les allures dù moteur.
- L’homogénéité du mélange est assez difficile à obtenir, l’essence projetée en gouttelettes n’a pas toujours le temps de se vaporiser complètement, souvent même, dans des remous trop considérables elle se recondense sur les parois en amenant des troubles variés à la carburation, son évaporation rapide produit un grand refroidissement avec tendance à condensation en certaines régions, etc.... C’est pour combattre ces difficultés,
- que l’on est amené à installer un dispositif de réchauffage autour du carburateur (circulation d’eau, tuyau de prise d’air chaud près de l’échappement) ; et que l’on dispose dans la tuyauterie des chicanes, des brise-jets, des champignons striés, etc...., destinés à brasser le mélange et à le rendre plus régulier. <
- Quant à la constance de la carburation, c’est une difficulté encore, plus grande à résoudre.
- Nous venons de voir, que lorsque le moteur aspire, il se produit du côté du gicleur une dépression, et que grâce à la différence de pression qui en résulte du côté du niveau constant et du côté du gicleur, l’essence est lancée hors du gicleur. En supposant les orifices d’air et du gicleur convenablement choisis, pour produire la bonne carburation à une dépression donnée correspondant à une certaine allure du moteur, 1000 tours par exemple, si la dépression vient à changer, la carburation sera immédiatement troublée.
- Or précisément en raison de l’élasticité de l’air, des frottements et des résistances qui se produisent à son passage dans la tuyauterie, la dépression est d’autant plus grande que le moteur tourne plus vite.
- Nous assistons donc au fait suivant : si le moteur accélère l’allure, l’aspiration se faisant plus rapidement, l’air suit plus difficilement et la dépression augmente ; mais, si la dépression augmente, l’essènce, dont l’écoulement dépend de la différence des pressions dans le vase à niveau constant et le gicleur, verra son débit augmenter.
- Le carburateur aussi simple que nous l’avons défini, est donc tel, que pendant les variations d’allure du moteur, toutes les fois que l’air a tendance à diminuer, l’essence va en augmentant, et réciproquement. Il faut; donc adjoindre un dispositif permettant de corriger automatiquement ces défectuosités à tout instant. •
- C’est la recherche de ce perfectionnement indispen-
- >#H . .
- Fig._ 3.
- VC6 Cl coûcucc 9 L-f y uoioacau ingiaui x auuiiaaïuu } utlULca u clix
- . additionnel ; F, piston mobile ; G, membrane en caoutchouc ;
- Carburateur Krebs. A arrivée d’air; B,
- H, Ressort,
- sable, qui a conduit à l’adoption de carburateurs automatiques. - ,
- Nous nous trouvons ainsi en présence de trois solutions principales :
- i° Freiner où diminuer automatiquement le débit d’essence ; !
- i° Ajouter de l’air additionnel ;
- 3" Agir à'la fois sur l’air et sur l’essence.
- La première solution permet d’obtenir une carburation assez constante, si lé dispositif est convenablement choisi, mais elle a l’inconvénient de fournir au moteur un mélange gazeux de densité d’au tant plus faible, que le mo-
- Fig, 1. — Carburateur Longue-mare à freinage de l’essence. A, flotteur ; B, arrivée d’essence ; C, leviers bascules ; D, bouchon de vidange ; E, gicleur ; F, arrivée d’air ; G, tuyau d’amenée d’essence ; H, aspiration ; I, manette.
- Fig. 2.— Carburateur Zenith. A, niveau constant; B, gicleur double ; C, volet d’admission; D? Puit vertical d’alimentation du gicleur annulaire (un tube fin amène l’essenee au bord du volet C dans la marche au ralenti ; E, aspiration.
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- teurvaplus vite. Cet inconvénient entraîne une légère perte de travail à l’aspiration, et une cylindrée moins complète pour l’explosion, c’est-à-dire moins active, mais il ne faut pas dans la pratique s’en exagérer l’importance.
- La seconde solution qui consiste à ajouter de l'air additionnel, fait disparaître l’inconvénient que nous avons signalé, puisqu’en comblant la dépression elle permet de diminuer la résistance à l’aspiration, et de donner des cylindrées plus complètes. Cependant, elle risque de ne pas résoudre convenablement le problème. Le débit d’essence est en effet proportionnel à la dépression ; si par de l’air additionnel nous ràmenons la dépression, à une valeur constante, le débit d’essence tendra à devenir constant lui aussi, et à rester ce qu’il était pour la dépression de réglage type, avant qu’il soit nécessaire d’ajouter de l’air additionnel. Cela revient à dire que maintenant il y a de l’air- en excès avec tendance par suite à une carburation pauvre.
- C’est l’examen de ces deux solutions, qui conduit à agir à la fois sur l’air et sur l’essence. Il faut en effet enmême temps qu’on ajoute de l’air additionnel, permettre un débit d’essence plus grand.
- On a appelé carburateur automatique, tous les appareils qui rentrent dans une quelconque des trois familles ci-dessus.
- A titre d’exemple, nous citerons pour servir de base à notre classification, dans chacune des catégories ci-
- dessus, les appareils suivants :
- i° Carburateurs automatiques à freinage d’essence ou à diminution de débit d’essence*
- Le carburateur Longue-mare, dans lequel le freinage de l’essence est obtenu par la forme même du gicleur. Au lieu d’un gicleur à trou unique, c’est un gicleur composé de rainures capillaires, qui opposent une résistance d’autant plus grande au passage de l’essence, que ce passage doit se faire plus vite.
- Le carburateur Zenith, à double gicleur annulaire, dont le gicleur central a son débit variable corrigé par un gicleur annulaire dont le débit varie en sens inverse.
- 2° Carburateurs automatiques par air additionnel. — Les carburateurs à gicleur unique et à soupape d’air additionnel.
- Le carburateur Krebs, en service sur les voitures Panhard, dans lequel l’air additionnel est commandé par un boisseau fort ingénieusement mis à l’abri des trépidations de la route, tout en restant doué d’une très grande sensibilité.
- Les carburateurs de cette famille sont les plus répandus, ils donnent une carburation très satisfaisante, et si on a soin de les régler de manière à avoir une carburation parfaite pour une vitesse très légèrement inférieure à la vitesse de régime, ils donnent à la vitesse de régime et au-dessus, une carburation très légèrement pauvre en essence, et par conséquent économique, sans que la puissance du moteur en soit atténuée.
- 3° Carburateurs automatiques où on agit à la fois sur l’air et sur l’essence. •
- Les carburateurs à plusieurs gicleurs de calibres différents, installés pour agir successivement afin de varier le débit d’essence, et comportant en outre un dispositif d’air additionnel.
- Le carburateur Chenard et Walker, dans lequel le boisseau d’air additionnel commande une aiguille conique mobile dans l’orifice même du gicleur dont elle fait varier la dimension dans le sens convenable.
- La difficulté du problème à résoudre, vient précisément de l’obligation où on se trouve de mélanger deux fluides différents, un liquide et un gaz, pour obtenir finalement un gaz non saturé de vapeur.
- En opérant en deux fois, il est possible d’obtenir une solution plus satisfaisante. On commence par préparer un mélange d’air et de vapeur d’essence complètement
- Fig. 4. — Carburateur Che-nard-Walker. A, arrivée d’air;
- B, arrivée d’essence ; E, ai-_ guille conique ; D, ressort ;
- C, “Aspiration.
- saturé, et dont la composition est forcément’cons tante à une température déterminée. Puis on aspire ce mélange et on lui ajoute la quantité d’air voulue pour avoir la carburation optima.
- Certains constructeurs ont cherché dans cette voie une solution nouvelle du problème, et ont créé ainsi de nouveaux carburateurs un peu différents des précédents (voitures de Dion par exemple). Le gicleur est entouré d’un tuyau d’aspiration assez étroit et long, dans lequel se produit un mélange saturé, ce tuyau arrive près des cylindres, dans une véritable nourrice munie d’une soupape d’air additionnel réglable, où se parfait le dosage.
- Ce qu’il faut retenir, c’est que le choix d’un carburateur est très important, et ce que nous venons d’exposer permet d’apprécier les données du problème.
- Capitaine Renaud.
- <$*4, Objets utiles
- Appareil Culina. — Cet appareil, démontable en plusieurs pièces ayant chacune leur destination spéciale, est destiné à prendre place dans une marmite quelconque ou mieux dans une marmite appropriée « Culina ». Il est destiné à la cuisson simultanée de diverses pièces : viandes, légumes différents, et se prête également à celle de pièces isolées. On économise avec cet appareil à la fois du temps et du combustible; de plus il simplifie les soins nécessaires à la préparation des repas.
- Au fond de la marmite on place la pièce d qui peut recevoir un morceau de viande quelconque, un poulet, etc., le fond de la marmite ayant reçu au préalable l’eau et les assaisonnements habituels nécessaires à la cuisson. Dans la corbeille c on dispose les légumes également assaisonnés. Si l’on veut faire, cuire séparément £ces légumes, on les distribue dans les godets b qui se placent ensuite dans la corbeille, laquelle vient reposer sur : la première pièce d, ainsi que le montre notre seconde figure. Le tout étant en place, on recouvre la marmite .d’un papier mouillé a et sur celui-ci le couvercle. On doit ensuite ficeler ce dernier sur les deux anses de la marmite. Lorsque la cuisson. est terminée, on retire les paniers et godets à l’aide d’un crochet spécial e. Cette opération peut sè faire sur la table même et les aliments sont servis très chauds.
- Le fabricant de cet appareil a également imaginé la passoire-légumière qui permet de cuire les légumes à la vapeur ou à plehie eau, la passoire B (fig. 3) étant pourvue d’une grille sur laquelle on dispose les légumes pour le premier mode de cuisson. Grâce à ce dispositif très simple, les légumes ne peuvent s’attacher dans le fond de la marmite.
- Le constructeur est M. Gautreau, 6o, rue de Paris, à Bagnolet (Seine).
- ,Fig., 3-
- Passoire-légumière,
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- JÈ0
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- VARIETES
- asc
- Les ratafias de cerises et de merises de Grenoble.
- — Parmi les ratafias de fruits, ceux à base de cerises et de merises sont des plus appréciés, notamment les liqueurs désignées sous le nom de Ratafia de Grenoble. Il en existe plusieurs sortes pour chaque catégorie, mais les plus estimés sont attribués au liquoriste Teyssère, qui habitait cette ville où il les composa il y a plus d’un siècle. Entre les diverses formules qui nous sont parvenues, voici celles que je citerai en m’appuyant de l’autorité de P. Duplais et de Couverchel. Je les ai ramenées à cinq litres de liqueur.
- i° Ratafias de Grenoble, dit de Teyssère :
- Cerises ... i kg Merises. . . o,5oo kg
- Framboises . i kg Alcool à 85°. i litre 80
- Cassis ... o kg 75o Sucre blanc. 2 kg 5oo
- Broyer le tout sans écraser les noyaux et mettre macérer dans l’alcool pendant un mois, passer ensuite avec expression et ajouter le sucre, fondu à chaud, dans une quantité d’eau suffisante pour obtenir cinq litres de liqueur.
- Duplais dit qu’on prépare encore cette liqueur de la manière suivante :
- 20 Prendre une quantité suffisante de merises bien mûres, puis les écraser après en avoir ôté les queues, les mettre ensuite sur le feu dans une bassine en cuivre rouge avec un peu d’eau; chauffer rapidement en ayant soin de remuer avec une spatule en bois jusqu’à ce que le liquide soit un peu épais ; verser le tout dans un tamis sur une terrine en grès et presser le marc lorsqu’il sera froid. Composer ensuite le ratafia comme il suit :
- Suc de merises bouilli. ..... 1 litre
- Infusion de cerises................1 —
- Infusion de cassis.................o 1. 5o
- Esprit de framboises ...... o 1. 5o
- Alcool à 85°. .....................o 1. 40
- Sucre blanc. ......................2 kg 5oo
- Faire fondre le sucre, à chaud, dans le jus de merises et, après refroidissement, opérer le mélange des autres substances et ajouter un peu d’eau, s’il est nécessaire, pour parfaire les cinq litres.
- Je ferai remarquer que ces ratafias comportent non
- seulement des cerises mais encore des merises, du cassis et des framboises qui fournissent, les deux premières, leur coloration intense, et les dernières leur parfum.
- Quant aux deux infusions, ou mieux « alcoolatures » on les obtient avec 1 kg de fruits pour un litre d’alcool à 85° après une macération de i5 jours. Mais, tandis que pour les cerises, ce temps écoulé, on exprime, on filtre l’alcoolature et on rejette le marc, pour les cassis, on soumet ce dernier à trois opérations identiques. On met le produit de côté ou on le mélange selon la qualité de la liqueur qu’on veut obtenir. Ici, c’est la première macération qn’il faut employer. - ‘
- L’esprit de framboises se prépare par la distillation de ces fruits ayant macéré 24 heures dans de l’alcool à 85° : 1 partie de framboises pour 2 parties d’alcool.
- II. Ratafias de merises. — D’après Couverchel, poulies préparer, on prend 4 livres de merises noires dont on a ôté les queues, on les écrase avec leurs noyaux, on introduit le tout dans un bocal et on laisse en contact deux jours. Pendant ce temps, on fait macérer le zeste d’un citron dans 3 litres d’eau-de-vie à 220, puis on mêle le tout et on laisse infuser pendant un mois. On ajoute ensuite 3 livres de sucre dissous dans le moins d’eau possible, on passe en exprimant fortement, puis on filtre et on conserve.
- Ratafia de Grenoble, aux merises, dit de Teyssère. — On opère comme il est dit dans la formule n° 2 précitée, puis, quand le jus assez épais a été recueilli dans un vase ou dans un barillet, on le laisse refroidir et on lui ajoute 5o pour 100 d’eau-de-vie à 6o°. On fait macérer pendant six semaines au moins en remuant de temps en temps. On laisse reposer et on soutire dans un autre récipient où reste la liqueur jusqu’à ce qu’elle se soit éclaircie d’elle-mème.
- On recommandait spécialement, autrefois, pour ces excellentes liqueurs de ménage, la Montmorency courte queue, la Montmorency de Sauvigny ; aujourd’hui, la préférence va plutôt aux diverses sortes de griottes et, particulièrement à la Griotte du Nord, connue encore sous le nom de Griotte à ratafia, dont la maturité s’échelonne d’août au début de septembre. A. Truelle.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Mouche de l’olivier. — Le Dacus Olea peut causer des dégâts très importants qu’il est facile d’éviter par l’emploi des mixtures se différenciant de celles généralement employées à des usages analogues, en ce qu’il s’agit moins d’un poison que d’un appât empoisonné. La méthode Cillis, qui donne les meilleurs résultats consiste en effet à répandre sur les oliviers de nombreuses gouttelettes d’une substance sucrée vénéneuse ayant la propriété de rester fluide ou semi-fluide pendant deux à trois semaines. Les mixtures Cillis originelles ou modifiées ont la composition ci-dessous :
- 1
- Mélasse. . ...............65 gr.
- Miel .*...................3i —
- Glycérine................. 2 —
- Arséniate de soude. . . 2 —
- Eau. . ................... 1 litre
- 11
- 40 gr. 4o —
- » —
- 2 —
- 1 litre
- Les pulvérisations doivent être commencées soit au moment où les olives ont la grosseur d’un petit pois, soit seulement vers la mi-août, époque à laquelle les mouches arrivent. Elles sont continuées à deux ou trois semaines d’intervalle, jusque vers la mi-septembre. On répète de suite le traitement après chaque période de fortes pluies. On emploie en moyenne un demi-litre de liquide pour chaque traitement appliqué à un olivier moyen; un homme peut soigner de 25 à 5o pieds à l’heure.
- Des essais faits par le professeur Chapelle dans le Midi de la France, il résulte que sous l’influence du traitement, le nombre des olives saines récoltées peut passer de 2 et 20 pour 100 à des chiffres variant de 66 à 92 pour 100. Au cours d’autres essais, les rendements furent d’une part de 4-12 pour 100, 23-3o pour 100 ; et d'autre part, respectivement 28-52 pour 100 et 45-70 pour 100.
- Pour abaisser le prix de revient du produit sans changer l’efficacité, il est recommandé de substituer au miel un poids égal de compote très sucrée faite avec les fruits de rebut. De la sorte le prix des 100 kg de « dachicide » Cillis est ramené de 7rr,5o à 2fr,5o.
- Pour distinguer la margarine du beurre. — On
- emploie dans les laboratoires de chimie diverses méthodes pour la plupart extrêmement longues, délicates et compliquées : encore parfois, quand la fraude est savante et discrète, le chimiste-expert ne peut-il pas affirmer la présence d’un peu de margarine dans les mélanges de beurre. C’est dire que toutes les recettes de bonne femme publiées à ce sujet n’ont aucune valeur. L’amateur ne peut donc songer à apprécier lui-même l’origine d’un beurre suspect. Toutefois, il existe une méthode d’essai toujours employée par le chimiste, qui est assez simple pour être effectuée sans matériel coûteux et sans connaissances spéciales : les inspecteurs officiels du commerce des beurres l’emploient tous, et elle leur
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- permet de n’expédier qu’à bon escient aux laboratoires de l’Elat, les échantillons qu'ils prélèvent dans les halles et marchés.
- Pour déterminer la « température critique de dissolution dans l’alcool » qui permettra de différencier la margarine du beurre, il ne faut en effet que : i° Un très petit thermomètre, de la forme de ceux employés par les médecins, mais gradué de 40 à 80° C.; 20 quelques petits tubes à essais; 3° un flacon bouché à l’émeri, contenant de l’alcool absolu ; 4° et enfin deux compte-gouttes. Le tout coûte 5 à 10 francs chez n’importe quel fournisseur pour laboratoires.
- Le beurre ou la margarine seront fondus à très faible température, puis filtrés. A l’aide de l’un des compte-gouttes, qui servira toujours pour la matière grasse, on en prélève quelques centimètres cubes et on introduit dans un tube d’essai 20 gouttes du liquide. A l’aide de l’autre compte-goutte, bien sec, on prend de l’alcool absolu (refermer le flacon sitôt la prise faite pour éviter l’absorption d’humidité) et on en laisse tomber 5o gouttes
- Thermomètre •" "gradué de 40 à 6o°. C.
- So gouttes ''d'alcool
- 20 gouttes de beurre
- Fig. 1.
- dans le tube à essai. O11 ferme alors le tube avec un petit bouchon au milieu duquel passe le thermomètre, dont la boule doit plonger aü milieu du mélange graisse-alcool (fig. 1).
- Ceci fait, on porte le tube au-dessus du verre d’une lampe baissée en agitant continuellement par petites secousses : la graisse est émulsionnée dans l’alcool : le liquide étant opaque. Mais il vient un moment où, par suite du chauffage, la graisse se dissout dans l’alcool : instantanément, le mélange devient très limpide. C’est à ce moment qu’on notera la température lue sur la tige du thermomètre. Pour être certain du chiffre, on retire d’au-dessus de la lampe, ce qui provoque le refroidissement et le trouble du liquide, puis on fait dissoudre à nouveau en chauffant très lentement : on doit trouver ainsi trois ou quatre fois le même degré.
- On ne peut fixer de normes pour le beurre pur et la margarine, les chiffres dépendant du diamètre des compte-gouttes et du degré de l’alcool, qui [en pratique n’est jamais absolu (il marque de 99,5 à 99,8 et non pas ioo°). Chacun doit opérer quelques déterminations sur de la margarine et divers beurres du pays, dont on sera sur de l’origine. Personnellement, nous avons ainsi trouvé par exemple 75° en opérant sur la margarine et de 48° à 54° en essayant une douzaine de beurres picards et champenois. Dans ces conditions, il est très facile de distinguer non seulement l’un et l’autre produit, mais les beurres fraudés par mélange : si la température critique trouvée est de 63° par exemple, il s’agit probablement d’un mélange à poids égaux de beurre et de margarine.
- Nous disons « probablement », parce qu’en effet, si bien appliquée que soit la méthode, elle ne permet pas d’affirmer sûrement la fraude, surtout pour des beurres additionnés de 10, i5, 20 seulement de margarine pour 100. Le chimiste dans ces cas, ne se prononce jamais d’après les résultats d’un essai, mais opère toujours plusieurs déterminations et juge d’après l'ensemble. On devra donc, si le chiffre de la température critique paraît trop élevé, faire complètement analyser le produit (ce qui est du reste peu coûteux, pourvu que l’on s’adresse à un des laboratoires agréés de l’Etat pour la répression des fraudes). Telle qu’elle est, la méthode pourra cependant rendre service : nous le répétons, c’est le seul procédé de réalisation simple qui permette d’obtenir des résultats ayant quelque valeur,
- (Laboratoire de La Nature).
- Procédé de détatouage. — Le procédé recommandé par le médecin-major Tranchant, procédé qu’il a employé avec succès un grand nombre de fois, sera utile à ceux qui, entraînés un jour, ont laissé graver sur leur peau ces stigmates. Dans les prisons, le malheureux qu’une faute légère a condamné à subir une peine est, souvent obligé par ses compagnons de cellule à se faire tatouer et, plus tard, à la sortie de la prison, il ne demande pas mieux que d’effacer cette marque indélébile. Il fut un temps où le tatouage sévit dans le grand monde, on.se faisait marquer un chiffre, un anneau, un rien; plus tard on est très heureux de faire disparaître cette tache bleue plus ou moins artistique.
- M. Tranchant frotte d’abord énergiquement la peau jusqu'à enlever une mince couche épidermique, puis il applique une pâte faite de chaux vive hydratée au moment même de s’en servir à laquelle on ajoute par demi-litre deux cuillerées à soupe de phosphore pulvérisé, en bien mêlant les deux corps. La partie tatouée est enduite de cette pâte; on recouvre d’une lame de gaze sèche et d’une bande. Le tout est enlevé après 48 heures. On laisse la croûte formée sécher à l’air libre et se détacher d’elle-même, ce qui arrive au bout d’une quinzaine. Si le tatouage n’a pas complètement disparu, on fait une seconde application de pâte et la peau reprend son état normal, sans laisser de cicatrice apparente. Qu’il s’agisse de tatouages à l’encre de Chine ou au noir de fumée, aucun ne résiste à deux ou trois cautérisations.
- Dr A. C.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de îa correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours;
- Communications. •— Horloges électriques. — A propos de l’article paru dans notre n° du 27 mai, MM. Brillié frères, 26, boulevard de Villiers, Levallois-Perret, nous prient d’indiquer que la désignation de Société Magnéta-Brillié que nous avons employée est inexacte. La Société Magnéta qui s’occupe uniquement de la vente et de la location des horloges électriques est indépendante
- de la maison Brillié. La pendule Féry que nous avons décrite a été mise au point par M. Brillié.
- Signalons une eri’eur qui s’est glissée dans la légende d’une de nos figures : le pendule de x m. de long qui y est représenté, est un balancier compensé ordinaire en acier-zinc et non en « Invar » comme l’indique la légende. L’acier Invar a l’avantage de permettre une suspension plus simple avec tige unique. L’acier Invar a une très faible dilatation et on pourrait presque se dispenser de toute compensation. Néanmoins pour avoir toute la précision désii’able, la boule est suspendue à la tige d’invar par un point situé un peu en dessous de son centre de gravité. La dilatation de la boule compense ainsi la très faible dilatation de l’Invar.
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- BOITE AUX LETTRES
- Renseignements. — M. H. Z., à Alexandrie. —- i° Les divers types connus d’évaporateurs pour la dessiccation des fruits peuvent réussir cette dessiccation aussi bien que celle qui se fait au soleil. Pour la préparation ménagère et industrielle des fruits secs, le type d’éva-porateur employé est généralement peu compliqué, étant composé d’un foyer et d’une série de claies recevant les fruits à sécher ; on règle la température à volonté. Le choix du modèle d’évaporateur est corrélatif de l’importance à donner à la pratique du séchage. Yoici des adresses de constructeurs d’évaporateurs auprès desquels vous trouverez tous renseignements nécessaires : Vérmorel, à Villefranche-sur-Saône(Rhône) ; Mayfarth et Cie, 48, rue d’Allemagne, Paris; Senet, 16, rue Claude-Vellefaux, Paris; Farcot fils, 163, avenue de Paris à La Plaine-Saint-Denis (Seine). — 20 Pour emballages destinés à recevoir des fruits secs, adressez-vous au secrétariat de la Société pour l’amélioration des emballages agricoles, 21, avenue des Champs-Elysées, à Paris ; à M. Eug. Leroux, directeur de l’Ecole de vannerie de Fayl-Billot (Haute-Marne), et aux fabricants suivants : Cabrio, à Cannes (Alpes-Maritimes) ; Lavesque, 2, rue Blanchard, à Alger; Chafîard, à Avignon; Georges, 34, rue des Bourdonnais, à Paris; Giavelli, 17, boulevard de Plombières, à Marseille ; Courrin et Dubost, à Grasse (Alpes-Maritimes) ; Bonnet, à Gaillac (Tarn); Maupin, à Courbevoie (Seine).
- M. J. C., à Versailles. — Votre saule pleureur, — à en juger par les insectes et les feuilles que nous avons examinés — paraît être envahi par des hyménoptères du genre Tenthredo. Les tenthrèdes ou mouches à scie, qui s’attaquent aux arbres fruitiers, peuvent de même envahir d’autres essences; dans les jardins ; toutefois,
- l’invasion sur le saule pleureur n’est pas un fait commun. La face inférieure des feuilles paraît être envahie par les œufs de ces insecLes. Pour éviter ces ravages, il eût fallu surveiller l’arbre et détruire les larves, au fur et à mesure de leur éclosion. Présentement l’arbre étant à peu près dépourvu de feuilles, il n’y a pas grand’chose à faire, si ce n’est recueillir les quelques feuilles ;qui restent, et dont l’envers est couvert de galles ou d’œufs vert clair, et les brûler. En outre, répandre en pulvérisation sur toutes les parties de l’arbre, une solution ainsi composée : Ecorce de bois de Panama concassée, 20 gr., pétrole 100 gr., eau 600 gr. Faire bouillir le bois de Panama pour avoir 5oo gr. de liquide ; filtrer ce liquide sur une toile fine ; battre cette liqueur dans une terrine en y faisant tomber goutte à goutte 100 gr. de pétrole. Battre encore pendant 5 à 10 minutes, et ajouter environ 10 litres d’eau.
- M. Letouzey, à Paris.. — Nous ayons transmis votre lettre à la Société Française d’Appareillage etLustreriè, 3o, rue des Vinaigriers, Paris.
- M. R., à Paris. — Calcul des électro-aimants. Voyez les articles parus sur ce sujet, il y a quelques années dans le journal La Lumière Electrique, 142, rue de Rennes, Paris.
- M. J. G., ingénieur à Paris. — Le vase sera bien nettoyé intérieurement, _et on. y appliquera, après séchage, sur chaque fêlure, plusieurs couches de « dissolution » pour réparation de pneus. N’y remettre de l’eau qu’après séchage.
- M. V. M. — Voyez pour de telles recettes un formu-I laire spécial, tel que Chimie des parfums de Presse 1 (Baîïlère, édit.).
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire dé notre précédent numéro.
- La météorologie en vacances : J. Loisët,. — Le circuit des Alpes françaises : E.-A. Martel.— La -théorie cosmogonique de Laplace : J. Ma s c art. — La photographie en aéroplane : Em. Touchet.— Chronique. — Académie des sciences; séance du 24 juillet 1911 : Ch. de Villedeuil. — Machine à écrire pour les aveugles : R. Villers.
- Supplément. — Nouvelles comètes 1911. — Phares hertziens. — Le record de durée en aéroplane. — Le 5B Congrès International d’aéronautique. — La télégraphie sans fil au Maroc. — Nouveau dirigeable militaire austro-hongrois. — Les fouilles de Fourvières.— La fièvre de trois jours. — Variations thermiques des eaux de l’Atlantique Nord.
- Album général des Cryptogames, par Henri Coijpin. Paris. Librairie Générale de l’Enseignement, 1, rue Dante. Ier fascicule, 16 pages de texte, 16 planches. Prix : 2fr,5o.
- Cet ouvrage considérable, réclamé depuis si longtemps par tous ceux qui, à un titre quelconque, s’intéressent à la Cryptogamie, vient de commencer à paraître. C’est une iconographie vraiment gigantesque qui, à elle seule, tiendra lieu d’une très vaste bibliothèque. Tous les genres et la plupart des espèces d’Algues, de Champignons, de Lichens s’y trouvent figurés par des dessins d’une netteté absolue et de l’exactitude la plus scrupuleuse, le tout disposé méthodiquement d’après les classifications les plus récentes. A chaque planche est annexé un texte concis, mais précis, indiquant notamment le grossissement des dessins, l’habitat des espèces figurées et la bibliographie à laquelle, le cas échéant, on pourrait se reporter si l’on voulait approfondir un point particulier. . .
- La Métallurgie à VExposition universelle et internationale de Bruxelles de 191:0, par Pierre Breuii.. Grand in-40 de 124 pages, avec 247 figures. H. Dunod et Ê. Pinat, édit. Paris. Prix : i5 francs.
- Le travail que M. Breuii vient de publier n’est pas ün simple exposé des appareils métallurgiques qui
- figuraient à l’Exposition de Bruxelles, mais un tableau fidèle . de l’état actuel de l’industrie métallurgique dans les divers pays.
- Le Matériel des chemins de fer à VExposition universelle et internationale de Bruxelles de 1910, par J.-B. Flamme. In-40 de 112 pages. II. Dunod et E. Pinat. Paris. Prix : 12 francs.
- M. Flamme a voulu présenter une étude générale contenant l’analyse de tputes les nouvelles applications réalisées dans l’industrie des transports par voies ferrées. L’auteur y décrit les principaux types de locomotives récemment mis en service sur les différents réseaux, avec tous les perfectionnements suggérés par des recherches théoriques ou sanctionnés par l’expérience ; il fait connaître notamment ces puissantes machines construites pour les chemins de fer de l’Etat Belge, dont le poids et les dimensions atteignent des proportions non usitées encore, mais nécessitées par l’intensité du trafic et les difficultés d’exploitation.
- La Mécanique à VExposition universelle et internationale de Bruxelles de 1910, par G. Van Engelen. In-40 de 70 pages. FI. Dunod et E, Pinat. Paris, Prix : 8 francs. , .
- Les progrès réalisés ces dix dernières années dans la construction des machines sont énormes. Les moteurs à gaz pauvre et les turbines à Vapeur ont subi une évolution rapide et sont devenus des concurrents redoutables pour la machine à vapeur à piston. D’autre part, l’utilisation des turbines a provoqué la
- . création d’une série d’appareils, pompes, machinés soufflantes, etc., à grande vitesse et faible encombrement., L’auteur a eu l’occasion d’étudier lés appareils les plus perfectionnés et les plus récents qui étaient.-représentés à l’Exposition de Bruxelles, à -
- ‘Invasions marines des plages de là Camârgué et du Ga-léjon, par David Martin (Bulletin de la Société d’études des Hautes-Alpes, 4° trim., n° 36).
- Cette note expose comment le littoral- de la Camargue, d’Aigues-Mortes ou golfe de Fos est de plus en plus menacé par les invasions de la mer. De Port-
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- BIBLIOGRAPHIE
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- de-Bouc jusqu'à Cette même, la Méditerranée gagne, d’une façon inquiétante depuis i8g5. A Fos même, la ville romaine de Slomalimne disparue sous Auguste, montre encore ses fondations sous 7 m. d’eau. De 1895 à 1907, les dunes disparurent ou se rétrécirent au point de menacer le canal d’Arles à Port-de-Bouc. Il y a 3oo ans, 1 île de Sainte-Marie-de-la-Mer se trouvait paraît-il à 2 km de la mer; le 22 novembre 1898, l’espace était réduit à 80 ou 100 m. En janvier 1910, cette petite ville était de plus en plus menacée. Au Gros-du-Roi, la dune séparative n’est plus qu’à i5 m. de la mer. Des pieds de vigne sont submergés et une villa datant de 1900 est toute crevassée. Tout cela
- confirme qu’Aigues-Morles n’a jamais été un port de mer.
- Le Sommeil et les Rêves, par N. Yaschioe, Paris. E. Flammarion. 1911. 1 vol. in-18. Prix : 3fr,5o (Bibliothèque de philosophie scientifique).
- Cet ouvrage, résumé d’une douzaine d’années de recherches, contient d’abord les théories et la psychophysiologie du sommeil avec ses différences selon les sexes, l’àge et la culture individuelle. La seconde partie donne un aperçu des méthodes expérimentales appliquées aux rêves. La troisième traite de la psychologie du rêve.
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- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VEiST DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 24 juillet 1911. 20°,0 E. IV. E. 0 Très nuageux. 16,2 T. la ni it, tort or. de <5 h. 10 à 17 h. 25 de l’W S. W au N. E. avec pi.
- Mardi 25 18°,1 S. 2 Couvert. 1,0 Rosée ; tr. nuag. ; pl. de 10 h. à 13 h. ; écl. à W SW à 11 h. ; pl. ton.
- Mercredi 26 19°,2 S. E. 2 Nuageux. 6,4 Orage et pluie cette nuit; nuageux.
- Jeudi 27 22°.2 S. E. 0 Beau.- » Rosée: peu nuageux à 6 h. ; beau ensuite.
- Vendredi 28 ... . 23%7 S. 0 Beau. J) Rosée ; peu nuageux ; T. loin à 17 h. 05, éclairs ensuite à l’W. N. W.
- Samedi 29 25°,0 S. E. 1 Peu nuageux. 9 Rosée ; peu nuageux ; arc circumzcnithal.
- Dimanche 50 . . . . 19°, 9 . S. 1 Nuageux. 0,6 Rosée ; nuag. ; halo ; orage et pluie dans la soirée.
- JUILLET 1911: — SEMAINE EU LUNDI 24 AU DIMANCHE 30 JUILLET 1911.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi
- Vendredi
- Samedi
- Dimanche I
- La courbe supérieure indique la nébidosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené A 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 24 au 29 juillet. — Le 24. Pression assez uniformément répartie sur toute l’Europe, entre 767 (Angleterre et Hongrie) et 763 sur l’O. et le Centre de la France; faible dépression entre l’Islande et l’Ecosse : Seydisfjord, 756. Pluies sur le N. ; en France : orages dans le Lyonnais et la région parisienne. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 20; Nice, 27; Puy de Dôme, 18 ; moyenne à Paris : 22°,x (normale : x8°,4). — le 25. Baisse de pression sur le N.-O. et l’O. : Féroé, 754; dépression sur le golfe de Gascogne, fortes pressions sur l’extrême Nord : Yardoe, 770; le même sur les Açores : Horta, 771. Pluies sur l’O,; en France (nombreux orages) : Paris, 16; Rochefort, Nancy, 12; Clermont Ferrand, 4 ; Le Havre, 3 ; Nantes, Calais, 2. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, 18; Toulouse, 25; Alger, 3o; moyenne à Paris : 20°,9 (normale : i8°,4). — Le 26. Continuation de la baisse sur l’O. : pression inférieure à 760 sur les Iles-Britanniques et la mer du Nord : Yalencia, 756; fortes pressions sur l’extrême N. : Yardoe, 772. Pluies sur l’O. et le Centre; en France (orages) : cap de la Hague, 3o; Cherbourg, 26; Le Mans, 23; Paris, 7; Rochefort, 6. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, 19; Alger, 27; Aigoual, 11 ; moyenne
- à Paris : 22°,i (normale : i8°,4). — Le 27. Yaste zone de pression un peu basse entre les Açores, les Iles-Prilanniques et l’Islande : Irlande Ecosse, 752; hausse de pression sur l’Europe centrale : N. de la Russie, 770. Pluies sur l’O.; en France (orages dans le S.-O., le Centre et l’E.) : Clermont-Ferrand, 11; Bordeaux, 8; Calais, 5; Biarritz, Nancy, 3. Temp. du matin : Arkhan-gel, 8°; Paris, 22; Monaco, 25; Puy de Dôme, i5; moyenne à Paris : 24°.5 (normale : i8°,3). —• Le 28. Aire anticyclonique sur le N.-E. et le Centre : Finlande, 773; Berlin, 767 ; dépression sur les Iles-Britanniques et l’Islande : Reijkiavik, 755 ; dépression sur le golfe de Gascogne. Quelques pluies sur l’O. et lé N. Temp. du matin : Yardoe,• i3°; Paris, 24 ; Alger, 32; Pic du Midi, 7; moyenne à Paris : 26° (normale : i8°,3)'. — Le 29. Pression élevée sur presque toute l’Europe, un peu inférieure à 760 sur les régions de l’O.; maximum sur la Baltique : 776. Pluies sur l’O.; en France : Dunkerque, 19; Nancy, 11 ; cap de la Hève, 6; Le Mans, 1. Temp. du matin : Yardoe, 70 ; Paris, 23; Alger, 3a; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 24°,6 (normale : i8°,3).— Phases de la Lune : Nouvelle Lune le a5, à 8 h. 21 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne <c Lti NâtUTG » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris m
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 1994 — 12 AOUT 1911 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
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- Quatrième comète de 1911. — La comète d’Encke vient d’être retrouvée à l’Observatoire d’Alger, par M. Gonnessiat, directeur, le 3i juillet. Sa position, à i5!l54m,5, temps moyen d’Alger, était :
- Ascension droite = 7h 27“,54“
- Déclinaison = -j- 26° 54' 6"
- Eclat de la 10e grandeur.
- Mirage au Bois de Boulogne. — Il est d’opinion courante que l’observation des mirages est réservée aux pays chauds, notamment aux déserts où le fort échauf-fement du sol produit fréquemment des inversions de la température de l’air. A Paris même, le mirage que l’on observe sur le pont des Arts est bien connu. Après . chaque journée chaude, lorsque le bitume recouvrant le pont a été échauffé par les rayons solaires, on voit, du trottoir de la rive droite le plus voisin du pont et en se plaçant de manière que le rayon visuel rase la surface, celle-ci recouverte d’une couche d’eau factice dans laquelle les pieds des passants se réfléchissent. Il existe encore d’autres observations de mirage à Paris, notamment le long des murs des fortifications fortement échauffés par le Soleil. Mais l’observation suivante que vient de communiquer M. V. Fournier à la Société astro-. nomique de France paraît très rare. Il suivait, le 19 juillet dernier, en compagnie d’un ami M. Bierre, l’allée des Acacias au Bois de Boulogne, se dirigeant vers la cascade. Quelque temps avant d’arriver au tir aux Pigeons, MM. Fournier et Bierre aperçurent à environ 5 ou 600 m. en avant d’eux une nappe d’eau, recouvrant le milieu et le côté droit de la chaussée. Cette eau semblait extrêmement limpide et calme et les coteaux de Saint-Cloud,
- formant l’horizon, s’y reflétaient ainsi que le ciel. La silhouette d’un cycliste qui était assez loin au delà s’y reflétait également. Les deux observateurs constatèrent bien ces phénomènes et supposèrent que la rupture d’une conduite d’eau ayant inondé la chaussée avait ainsi produit cette nappe liquide. Mais, comme ils s’en approchaient, la limpidité de la nappe diminuait et bientôt, étant arrivés à l’endroit où les images avaient été observées, ils constatèrent que le sol était absolument sec. Ce mirage, observé dans une route dont la largeur n’est pas extrêmement considérable, bordée d’arbres élevés de chaque côté, est remarquable. La partie de la route où le mirage a été constaté est goudronnée depuis assez longtemps. Le ciel était couvert et le Soleil ne donnait qu’au loin sur les coteaux de Saint-Cloud.
- Nuages noctiluques. — Ôn désigne ainsi des nuages lumineux que l’on observe la nuit, près de l’horizon nord et qui sont très probablement des nuages de très haute altitude, éclairés par les rayons solaires passant au-dessus du pôle. On les observe de préférence au voisinage du solstice d’été, époque à laquelle la grande déclinaison du Soleil fait passer ces rayons à une altitude relativement faible au-dessus de nos têtes pendant la nuit. Une belle apparition de nuages noctiluques a été
- notée le 4 juillet dernier, à l’observatoire de Konigstuhl-Heidelberg, par M. Max Wolf, qui en rend compte dans le n° 45i3 des Astronomisclie Nachrichten. Ces nuages furent d’abord aperçus (à i3h25m, temps de l’Europe centrale), par M. J. Helffrich, brillant à l’horizon nord d’une intense lumière blanc-verdâtre. Le milieu de ce groupe de nuages était situé à 8° environ du point nord, en allant vers i’Est et à une hauteur de 6° environ. Un observateur signale avoir aperçu ces nuages dès i2h 45”. Tout le ciel était rouge à l’horizon septentrional. La succession des couleurs dans les nuages, en allant de haut en bas, était la suivante : bleu, vert émeraude très brillant/jaune d’ocre, brun rouge, et rouge sang à l’horizon. Dans ces nuages, on voyait, par endroits, de magnifiques ondulations. On aurait pu supposer, d’après l’aspect du phénomène, que l’on se trouvait en présence d’une apparition d’aurore polaire, mais la luminosité et les couleurs de l’horizon, derrière et au-dessous des nuages, ne s’accordent pas très bien avec cette hypothèse. Il est à noter que les phénomènes crépusculaires étaient renforcés depuis plusieurs jours.
- Prix décernés par l’Académie des sciences. — Concours de 1911. — Deuxième et troisième listes. — Prix Hébert : Physique : M. G.-A. Hemsalech, pour ses études de l’étincelle électrique; —. Prix Hughes : M. Féry, pour l’ensemble de ses travaux; — Prix Gaston Planté : M. Paul Janet, pour ses travaux sur l’électricité et le magnétisme. — Prix Joseph Labbé : Minéralogie et géologie : M. René Nicklès, pour sa campagne de sondages entreprise en Meurthe-et-Moselle en vue de la recherche du prolongement du bassin houiller de Sar-rebrück, en territoire français, et des résultats auxquels elle a abouti. — Prix Pieron-Perrin : Prix général : Feu M. Henri Pellat, pour l’ensemble de ses travaux.
- — Prix Vaillant : M. Liénard, ingénieur en chef des mines, professeur à l’Ecole nationale des Mines à Paris, pour son mémoire sur le mouvement d’un ellipsoïde dans un liquide fini eu égard à la viscosité du liquide ;
- — Prix Delesse : M. Albert Michel-Lévy, pour ses études géologiques sur le Plateau Central, les Vosges et l’Estérel.
- La diffusion du pétrole à travers la terre à foulon. — Afin d’expliquer les différences que présentent les divers pétroles de l’Illinois d’Amérique, on a étudié la diffusion capillaire du pétrole brut à travers la terre à foulon pour voir si ces différences proviendraient de la filtration des produits pétrolifères à travers le sol de ces régions. Lorsqu’on diffuse, dans un tube rempli de terre à foulon, une solution d’huile de paraffine dans la benzine, cette dernière tend à se rassembler au bas du tube et l’huile de paraffine en haut. Quand on diffuse le pétrole brut dans les mêmes conditions, il est d’abord fractionné de telle sorte que les parties les moins denses se rassemblent en haut et les parties les plus denses en bas du tube ; puis les
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- différences de densités de ces deux portions deviennent de plus en plus petites, ce qui semblerait indiquer la formation de mélanges qui traversent la terre à foulon sans être séparés. Dans le fractionnement du pétrole par diffusion capillaire, les proportions d’hydrocarbures non saturés et de composés sulfurés croissent graduellement depuis la surface jusqu’au fond du tube. La terre à foulon possède en outre une tendance à \ retenir les hydrocarbures non saturés et les composés sulfures que renferme le pétrole brut. On peut se rendre compte ainsi du fractionnement que subissent les huiles ? minérales suivant les régions.
- La signalisation aérienne. — Le ministre des Travaux Publics vient d’accorder à la Ligue Nationale Aérienne une subvention de ioooo francs pour être employée à des expériences de repérage aérien. Le système expérimenté sera celui du Président de la Ligue, M. Quinton, reposant sur les coordonnées géographiques de tout lieu habité. Les récents essais de lisibilité effectués à la Tour Eiffel et au Champ de Mars par une Commission de la Ligue Nationale Aérienne, ayant permis d’arrêter définitivement la forme et la grandeur des chiffres à employer, les essais de signalisation autorisés par le ministre des Travaux Publics pourront être entrepris incessamment.
- Action antiseptique des sels de cuivre. — Le
- .pouvoir microbicide des sels de cuivre est depuis longtemps bien connu; mais M. A. Springer a apporté à cette étude une contribution intéressante. Il a constaté que leurs propriétés antiseptiques se montrent particulièrement actives pour empêcher la putréfaction. Des œufs ont pu être conservés un an dans une solution cuivrique; de plus, l’auteur a démontré que, dans des conditions convenables, un œuf fécondé pouvait développer son germe dans un milieu cuivrique. Il y a là des indications utiles pour un emploi antiseptique et thérapeutique présentant de belles promesses d’avenir.
- Décoloration des cires et des graisses. — L’état de présentation des matières grasses influe énormément sur leur valeur commerciale ; aussi les producteurs cherchent-ils toujours à obtenir des substances aussi blanches que possible. A ce sujet, M. Schilling vient de signaler un nouveau procédé de décoloration des cires et des graisses qu’il nous paraît intéressant de signaler. Ces produits, après avoir été fondus ou dissous dans un dissolvant convenable, sont filtrés à travers une couche d’alumine chauffée, alumine spéciale qui a été obtenue en traitant par l’eau de l’amalgame d’aluminium. On peut encore mélanger cette matière à la substance grasse à décolorer et l’en séparer après agitation par décantation ou filtration. Les propriétés décolorantes et absorbantes de l’alumine ont déjà été expérimentées avec succès pour la séparation du tannin de ses solutions et pour la décoloration et la clarification de liquides, tels que l’eau, la glycérine, etc. Dans le cas des matières grasses, l’action décolorante de ce produit n’est pas moins marquée, et d’ailleurs, il ne communique aucune odeur, ni aucun goût désagréable, ce qui est à considérer quand il s’agit des graisses ordinaires.
- Qrue flottante à changement de vitesse hydraulique.— On nous signale une intéressante application du changement de vitesse Janney dont nous avons donné la description dans notre n° 1989, 8 juillet 1911. L’appareil est actuellement employé sur une grue flottante de $5 tonnes de l’Arsenal allémand de Wilhelmshaven. La source d’énergie est constituée par deux ’ moteurs à essence qui agissent sur le treuil de la grue par l’intermédiaire de transmissions Janney. Les résultats ont été très satisfaisants, la commande est d’une très grande souplesse, et si aisée qu’un homme seul, même inexpérimenté, peut sans difficulté conduire la machine.
- Le voilier pétrolier Quevilly. — Depuis la publication de notre article sur les moteurs Diesel appliqués à la navigation en haute mer (n° du 22 juillet 1911) nous avons appris que le Quevilly venait d’accomplir son troisième voyage de Rouen à New-York dans des conditions particulièrement intéressantes au point de vue de Tutilisation des moteurs Diesel dont il est pourvu comme auxiliaire de sa voilure. En raison des circonstances de rôute et de temps les motetirs ont dû fonc-
- tionner pendant 65o heures durant celle traversée et se sont parfaitement comportés.
- La nouvelle distribution d’eau de New-York. — La
- ville de New-York poursuit actuellement la création d’énormes réserves d’eau potable; il s’agit de faire face non seulement aux besoins présents, mais à tous les besoins futurs d’ici fio ans au moins: New-York compte aujourd’hui 4/66 000 habitants et s’accroît de 3 pour ioo-chaque année. Les travaux actuels assureraient de l’eau à profusion à une ville de plus de 10 millions d’habitants. 11 est vrai qu’ils coûteront plus de 800 millions de francs et qu’ils occupent en ce moment, d’une façon continue, près de 3ooo ouvriers et plus de 1700 employés. Leur but est d’amener à New-York les eaux des montagnes Catskill distantes de 100 km environ à vol d’oiseau; 4 bassins, ceux de l’Esopus Creek, du Ron-dout Creek, du Catskill Creek et du Schoharie Creek sont réservés dès maintenant à l’alimentation de la ville. Le plan en exécution comporte l’établissement, de réservoirs dans chacun de ces bassins et la construction des aqueducs qui les relieront à la ville. On travaille à la construction du plus grand des réservoirs celui d’Asho-kan, qui pourra emmagasiner 590000000 m3. L’aqueduc aura un débit quotidien de 2270000 m3; sa longueur sera de 176 km. Cette partie du programme est très avancée; les travaux commencés en 1907 seront achevés en 1912.
- Rome port de mer. —Les autorités romaines négocient actuellement avec des constructeurs français en vue de la création d’un nouveau port de mer à proximité de Rome. L’emplacement choisi est Palidoro, à 20 km environ au: Nord-Ouest de la capitale italienne* Un chemin de fer réunirait Palidoro à Rome et à Civita-Vecchia. i
- Une ancienne arme péruvienne. — Le Dr Capitan a présenté à l’Académie des Inscriptions (3o juin) plusieurs pièces péruviennes fort rares, recueillies au Pérou par le capitaine Berthon. Ce sont des esto-licas, autrement dit des projecteurs de javelots, qui permettaient de les lancer avec beaucoup plus de force qu’à la main seule : ils consistent en pièces de bois terminées à une de leurs extrémités par une sorte de crochet, en bois lui-même ou en cuivre. Le rôle de ces instruments, spéciaux au Nouveau-Monde et à l’Australie, à été longtemps méconnu. L’étude des vieux chroniqueurs espagnols et des manuscrits aztèques a permis d’abord d’identifier ceux qu’on a trouvés au Mexique. Pour le Pérou, il n’existe aucune de ces sources d’information, et c’est l’iconographie céramique seule qui a permis de déterminer le rôle et l’emploi de ces instruments. M. Capitan a montré en effet à l’Académie deux vases peints, jusqu’ici inédits, provenant des sépultures antiques de Majea et Trujillo (Pérou), également recueillis par le capitaine Berthon, et sur lesquels on voit figurés des guerriers lançant avec l’estolica des traits courts et acérés.
- Contre la grêle. —La Nature a décrit (Voy. n° 1890) le mode de protection contre la grêle imaginé par M. de Beauchamp. Il consiste à décharger de leur électricité, au moyen de grands mâts métalliques, les nuages grélifères. Le premier poste de ce genre a été établi sur le clocher de Saint-Julien-l’Ars (Vienne). Paris va posséder à son tour des paragrêles électriques. Un premier poste sera installé prochainement à la Tour Eiffel, -s’il donne satisfaction, on en établira deux autres, au Panthéon et à Montmartre. Paris et sa. banlieue se trouveraient ainsi protégés contre la grêle.
- L’heure légale du Portugal. — L’exemple donné par la France en adoptant le système des fuseaux horaires et l’heure de Greenwich vient d’être suivi par le Portugal. En effet, le Gouvernement portugais, sur la proposition de l’Observatoire astronomique de Lisbonne, vient de décréter l’adoption de l’heure de l’Europe occidentale. En outre, ce décret rend facultatif l’usage des cadrans divisés en 24 heures. Depuis igo5, l’observatoire avait fait diverses tentatives dans ce sens, mais elles avaient toutes échoué jusqu’ici. L’exemple donné récemment par la France, dit M. de Mello e Simas, de l’Observatoire de Lisbonne, dans une communication à la Société astronomique de France, a aplani toutes les difficultés.
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- La boussole aérienne système Daloz. — On expérimente actuellement à Chalais-Meudon une nouvelle boussole destinée à l’aviation et qui semble avoir donné d’excellents résultats.
- On sait que le compas ordinaire employé par les marins, ne peut servir en aviation pour conserver la direction déterminée. Même compensé, c’est-à-dire débarrassé autant qu’il est possible de le faire, des actions magnétiques provenant du voisinage du moteur, des fers et aciers entrant dans la construction de l’aéroplane, et principalement de la magnéto, il ne permet pas de tenir compte de la dérive du vent qui entraîne l'appareil vers la droite ou vers la gauche de sa direction sans que l’aiguille aimantée quitte le degré qui lui a été donné au moment du départ.
- Ainsi un aéroplane se rendant de A en B et étant soumis à* l’action d’un vent venant de gauche dans la direction)) indiquée, suivra une route A C alors que a l’aiguille se maintenant cons-
- tamment dans la direction N. S. fera avec la direction
- Fig. i. — Schéma expliquant la dérive produite par l’action ^ du vent sur un aéroplane en marche.
- Fig. a. — Schéma montrant la manœuvre à effectuer à bord d’un aéroplane pour corriger la dérive.
- vrai ou fausse un angle a ayant toujours la même valeur (fig, i).
- La nouvelle boussole remédie à cet inconvénient en permettant au pilote de corriger la dérive. Elle est construite comme les boussoles ordinaires, mais comporte, en plus, une partie centrale constituée par une glace sur laquelle ont été tracées des lignes parallèles. La construction dë l'instrument est telle, que le pilote peut voir à tout instant, non seulement la boussole, mais aussi, à travers la glace, le terrain qui fuit sous elle. Pendant les déplacements dans la direction choisie, les repères du terrain suivront donc une direction parallèle aux lignes de la glace. Mais en cas de dérive, ces repères prendront une direction oblique, ils couperont les lignes, de sorte que le pilote pourra aussitôt modifier sa route de façon à ramener ses repères dans une direction parallèle aux lignes de la glace. Notre seconde figure explique bien la manœuvre à effectuer pour corriger la dérive produite par le vent.
- L’appareil est installé sous les yeux du pilote et convenablement suspendu ; sa manœuvre est très simple ; il suffit en effet de bien orienter l’axe de l’appareil dans la direction à suivre, en traçant au besoin, sur le sol, une ligne suffisamment apparente pour effectuer cette opération. Cela ne l’empêche pas, évidemment, de déterminer l’angle de route. C’est-à-dire l’angle que fait la direction qu’il doit suivre avec le méridien géographique du lieu. Ensuite il amènera les lignes de la glace dans la direction de Taxe de telle sorte que les lignes fassent, avec le méridien géographique du lieu, l’angle de route
- calculé. Pour cela on agira sur la manette A (fig. 3) qui sera ramenée en avant. Dans ce mouvement l’ensemble de l’équipage mobile constitué par les barreaux
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- Fg. 3. — La boussole aérienne Daloz. Plan et élévation.
- et la rose est immobilisé. Mais, en agissant sur le bouton B, on peut déplacer la rose par rapport au reste de l’équipage mobile et, par suite orienter les lignes parallèles de la rose dans la direction voulue, tout en laissant les barreaux orientés dans le méridien magnétique. On cesse alors d’agir sur le bouton B et on ramène en arrière la manette A. L’équipage mobile complet reprend alors sa position primitive.
- Naturellement cet appareil ne peut rendre de services qu’autant que le pilote aperçoit le sol ; en cas de brouillard, il continuera à naviguer avec le compas seul, en attendant qu’il puisse de nouveau apercevoir ses repères qu’il aura déterminés à l’avance. — La boussole Daloz est construite par M. L. Doignon, ingénieur-constructeur, ii, rue Hoche, à Malakoff (Seine).
- **> Mécanique
- Une machine à fixer les timbres-poste. — On a
- essayé, à plusieurs reprises, de faire effectuer par des machines le fixage des timbres sur les enveloppes. Un tel appareil rendrait de grands services aux maisons industrielles et commerciale s qui doivent chaque jour assurer le départ d’un volumineux courrier. La machine inventée parM.J.
- W. Meyer et que viennent d’adopter plusieurs bureaux de postes londoniens doit son rendement à ce que les timbres y sont introduits, non pas sous la forme de bandes étroites, mais sous celle des feuilles usuelles en Angleterre (ou de demi-feuilles).
- Yue d’ensemble de la machine à coller les timbres-poste.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Pouvant loger six (ou douze) timbres dans le sens de la largeur, cette machine peut contenir 3oooo-5oooo timbres-poste; un compteur spécial inscrit le nombre de timbres dépensés.
- L’appareil, qui se combine facilement avec un distributeur automatique fonctionnant au moment de l’introduction d’une pièce de monnaie, a à peu près les dimensions d’une machine à écrire ordinaire. Il comporte une manette à laquelle on imprime un mouvement de va-et-vient vertical ; la main libre insère l’une après l’autre dans une fente pratiquée en bas, les enveloppes à munir de timbres. Immédiatement après avoir reçu son timbre, chaque enveloppe est déchargée automatiquement dans une corbeille ou autre réservoir disposé près de la machine. Grâce à la grande simplicité de manipulation, on réalise facilement une grande vitesse de fonctionnement (environ 4000 enveloppes à l’heure).
- Du rouleau-magasin, les feuilles de timbres arrivent, avec des intervalles correspondantà la largeur d’un timbre, sur un traîneau susceptible d’un mouvement latéral et qui, tout en étant mobile dans les deux sens, rappelle par son fonctionnement le traîneau d’une machine à écrire. Immédiatement après la consommation d’une rangée transversale de six (ou douze) timbres, une roue à déclic fait avancer la feuille de la longueur d’un timbre, en même temps que deux roues à goupilles s’adaptant parfaitement dans les perforations longitudinales, guident les mouvements de la feuille.
- Le découpeur actionné directement par la manette porte les couteaux nécessaires pour détacher les timbres et un poinçon plat animé d’un mouvement de va-et-
- vient à l’intérieur des couteaux et qui à la fin de chaque course, vient frapper le timbre en le pressant fortement contre l’enveloppe. Ce dispositif communique aussi avec le mouilleur touchant normalement un coussin qui est relié, à travers un tube capillaire, à un petit vase à eau. '
- Au commencement de chaque course descendante, ce coussin, passant sur l’angle de l’enveloppe, prépare celle-ci à la réception des timbres.
- Abstraction faite de son emploi dans lès grandes maisons de commerce, cette machine (sous la forme de distributeur automatique) rendra de notables services, non seulement dans les bureaux de poste, mais dans les hôtels, clubs, gares, etc. — Elle est vendue par M. Charles A. Hun ton, à 2 Bishopsgate Street, Londres E. C.
- *> Photographie
- Boîte à développer « Poco ». — Il fut un temps où on aurait considéré comme un crime de développer ses clichés en bloc, sans les regarder. Le véritable amateur
- développait chaque cliché pendant un quart d’heure, ou même plus, en suivant avec un profond intérêt la venue de l’image et en modifiant son bain suivant les circonstances. S’il en est encore de même pour quelques fanatiques.il y a une forte majorité pour les développements automatiques que permettent aujourd’hui les révélateurs relativement lents. On peut traiter toute une série de clichés en une demi-heure environ. C’est
- pour cette catégorie d’ama-
- teurs photographes qu'on a
- B, cuve ; A, couvercle ; C, panier.
- imaginé les boîtes à développer. Le Foco est un modèle particulièrement commode. Il se compose (fig. 1) d’une cuve en métal inoxydable B qui se ferme au moyen d’un couvercle A et dans laquelle on place un panier C portant des rainures qui reçoivent les clichés à développer. Quand on dispose d’un cabinet noir on l’utilise pour introduire les plaques .dans la boîte ; sinon on se sert pour cela d’un sac en étoffe très commode pour le voyage. Cela fait on ferme le couvercle qui est hermétique (fig. 2), mais il porte deux ouvertures : la plus grande destinée à introduire le développement, la seconde à vider la boîte. Quand le révélateur a été versé dans la boîte on agite celle-ci et on la pose sur une table, puis au bout de 5 minutes on la retourne en mettant le couvercle en dessous et ainsi de suite toutes les 5 minutes. Au bout d’une demi-heure le développement est complet; on vide alors le révélateur et on le remplace par de l’eau pour laver les clichés. On peut employer pour le dernier lavage de l’eau acidulée qui arrête le développement et permet ensuite de retirer les plaques à la lumière diffuse, sans crainte de voile, pour les placer dans le bain de fixage. On pourrait introduire celui-ci dans la boîte à développer, mais il est préférable de s’en abstenir pour éviter ensuite des lavages minutieux avant de l’utiliser pour une nouvelle opération. -—L’objet se trouve chez M. Gravillon, 74» rue Amelot, Paris.
- **> Objets utiles
- Lime à dessin. — Cette lime fort pratique rendra de grands services à tous ceux qui font grand usage du crayon, ingénieurs, architectes, dessinateurs, étudiants, etc.
- C’est une lime à dessin en acier extra à deux faces taillées et inusables. Un des côtés à taille très fine sert à affûter les crayons à mine dure, l’autre côté à taille fine sert à affûter les crayons à mine tendre, fusains, pastels, contés, etc.,
- Une disposition pratique de la pointe sert à enfoncer et à arracher les punaises.
- Enfin un trou ménagé dans le manche permet de la suspendre. — L’objet se trouve chez M. Claudinôn Guérin, fabricant de limes à Trablaine (Loire). Prix franco : ofr,6o.
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- VARIÉTÉS
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- La culture du coton dans le monde. — h’Institut international d’agriculture, publie, dans son Bulletin de renseignements de mai, un fort intéressant résumé d’une étude de M. Dunstan parue sous ce titre dans la Revue économique internationale de Bruxelles (avril 1911). D’après cet auteur l’industrie cotonnière mondiale marche vers une crise prochaine, ou, tout au moins, si celle-ci peut être conjurée, vers une profonde transformation.
- En effet le coton brut supérieur nécessaire aux manufactures d’Europe provient presque en totalité des Etats-Unis et de l’Egypte, et ces deux centres producteurs sont menacés.
- Aux Etats-Unis, qui sont le principal centre producteur (car les variétés égyptiennes servent surtout aux produits de luxe) les cultures sont en proie aux ravages d’un charançon spécial, dit du cotonnier; l’insecte a déjà infesté une grande partie de la surface cultivée et l’invasion totale semble n’être plus qu’une question de temps. Il est vrai que les recherches poursuivies par le département de l’Agriculture des Etats-Unis ont permis de constater que les ravages du charançon sont sensiblement moindres : i° dans les régions sèches où le parasite trouve des conditions climatériques défavorables ; 20 pour les variétés du cotonnier à maturation hâtive, chez lesquelles la coque de la graine est développée trop tôt pour que le charançon, encore jeune, puisse l’attaquer. Mais ces deux constatations conduisent à ne voirie salut du coton américain du Nord que dans une transformation des plantations, qui ne peut se faire instantanément, et, de toute façon, on ne peut donc escompter pour un avenir immédiat l’accroissement des exportations des Etats-Unis. -
- En Egypte d’autre part, il y a une diminution sensible du rendement superficiel de la récolte et en même temps une dépréciation manifeste de la qualité. Le gouvernement égyptien s’est inquiété de la situation et il a organisé un bureau technique chargé d’étudier les causes des difficultés actuelles et d’y chercher des remèdes. On pense notamment à obtenir assez d’eau au Soudan pour y établir le coton sur une grande échelle. Mais le projet n’est pas encore réalisé, ni même réalisable, et il se heurte jusqu’ici à de nombreuses difficultés. Quoique celles-ci d’ailleurs semblent en définitive devoir être surmontées, il ne faut pas plus compter en Egypte qu’aux Etats-Unis sur une solution immédiate de la question.
- Pour M. Dunstan, il va résulter de cette double situation des conditions avantageuses pour les autres centres producteurs, suivant qu’ils seront armés pour y satisfaire. Ces centres producteurs sont : l’Inde, l’Algérie, la Tunisie, l’Afrique occidentale, l’Amérique du Sud.
- L’utilisation de la figue pour la production de l’alcool. — Des essais fort intéressants ont été faits en Algérie et en Tunisie, dans le but de tirer parti des fruits du figuier commun (Figus carica), et du figuier de Barbarie (Cactus opuntia) pour la production de l’alcool, lequel se prêterait à toutes sortes d’applications même pour les liqueurs de table et pour l’affinage de l’eau-de-vie, en employant au besoin les procédés de rectification aujourd’hui connus. .
- Ce nouveau débouché offert à la figue serait à considérer, surtout dans les pays où ce fruit est en abondance, et bien plus encore pour les pays où le figuier de Barbarie croît à l’état spontané et où les fruits sont perdus faute de savoir les utiliser.
- L’industrie de l’alcool de cactus pourrait, semble-t-il, s’exercer sur une vaste échelle, dans ces pays, et tout en n’exigeant pas de gros capitaux, procurër de notables bénéfices.
- La richesse en sucre de la figue permet d’en tirer, par expression, un vin qu’on fait fermenter et dont on extrait ensuite, par la distillation, de l’eau-de-vie ou de l’alcool. Lorsqu’on opère sur les figues sèches, on écrase ces fruits avec une certaine quantité d’eau, pour en faire une bouillie que l’on soumet à la fermentation ; celle-ci ayant cessé, on soutire le liquide, on soumet le marc à la presse, on réunit les deux liquides et on verse dans la chaudière de l’appareil distillatoire. Cette méthode est surtout avantageuse lorsque les figues sont à bas prix dans le pays de production. En Algérie, on recouvre les figues avec de l’eau pour les réduire en pulpe et, après fermentation, on distille le tout, liquide et fruits, à l’aide d’un barbotage de vapeur. Par cette méthode, le rendement a été de 48 à 5a litres d’eau-de-vie à 5o degrés centésimaux par hectolitre de fruit. Avec les figues sèches, désignées dans le commerce sous le nom de figues grasses, on a obtenu pour 36 kg de fruits, 8 litres d’alcool, soit en poids, plus du cinquième des fruits employés, où 1 litre pour 4.800 kg de fruits. Si l’on admet que les figues sèches représentent a5 pour 100 du poids des figues fraîches, on constate qu’il ne faut pas plus de 18 kg de fruits verts pour fournir 1 litre d’alcool à 33,33 degrés Cartier (à-f- i5°), lequel alcool a une valeur de 2 francs le litre sur les lieux de production.
- La figue de Barbarie, que l’on peut se procurer à très bas prix, en Algérie et en Tunisie, a une puissance saccharifère bien supérieure à celle du fruit du figuier commun. Pour obtenir du sucre cristallisé à très bon compte, il suffit de diviser le fruit et de l’étaler au soleil, puis de recueillir les efflorescences au moyen de brosses douces. L’industrie a perfectionné ce procédé primitif mais qui, en l’espèce, est suffisant puisque l’on doit procéder ensuite à une seconde préparation. De 100 gr. de figues de Barbarie, on a retiré 14 gr. de sucre. Par la fermentation, on a obtenu, dans des premiers essais de laboratoire, des résultats très remarquables. De 100 kg de fruits, on a obtenu 45 à 60 pour roo d’alcool pur, d’excellente qualité et très aromatique.
- Dans nos colonies méditerranéennes, le figuier de Barbarie, qui croît en abondance, peut fournir 100 à 200 kg de fruits annuellement ; une plantation d’un hectare comporte 90 figuiers de Barbarie ; elle peut donc fournir 1000 à 1800 kg de fruits, lesquels produiraient 45o à 720 litres d’alcool pur.
- Il y aurait donc là l’élément d’une nouvelle industrie qui aurait à sa disposition, constamment, la matière première nécessaire, et un moyen de soumettre les figuiers de Barbarie à une exploitation régulière et rémunératrice, par la création de distilleries utilisant le produit d’un végétal qui occupe de vastes étendues.
- Henri Blin.
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- HYG1ÈNÇ ET SANTÉ
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- La vaccination antityphique par la voie intestinale. — La vaccination préventive contre la fièvre typhoïde à été acceptée par l’Académie de médecine avec cette sage restriction de la laisser facultative. J’ai exposé récemment les détails de ce débat intéressant dont les conclusions s’imposaient à la suite des expériences si nombreuses répétées dans plusieurs armées d’Europe. Mais la vaccination n’est pas sans quelques inconvénients ; la piqûre est douloureuse et désagréable, uue réaction assez vive suit la pénétration du vaccin.
- Le professeur Courmont de la Faculté de Lyon~qui poursuit depuis de longues années l’étude des substances vaccinantes a pensé qu’on pourrait substituer à la mé-. thode hypodermique ou intradermique la pénétration du ' vaccin par les voies digestives. Les essais par la voie buccale n’ont pas donné de résultats satisfaisants, le vaccin doit être pris à trop haute dose et provoque parfois des troubles digestifs assez marqués. L’immunisation, par ce procédé paraît inconstante et moins solide. Il est vraisemblable que les ferments digestifs, ‘
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- HYGIENE ET SANTE
- les sécrétions stomacale, pancréatique, intestinale, biliaire modifient ou neutralisent la toxine vaccinante. L’introduction par la voie intestinale, en lavements, ne présente pas ces inconvénients. Restait à savoir si elle était réellement active. Le gros intestin se prête très bien à l’absorption des substances vaccinantes, sans les détériorer mais il faut que le lavement soit porté assez haut dans le côlon descendant et que le liquide soit gardé un certain temps, tout comme les lavements alimentaires, pour être absorbé complètement.
- Les expériences faites sur des lapins ont été des plus démonstratives ; je fais grâce au lecteur des détails de ees recherches. Ce qu’il importe de savoir, c’est que ees animaux vaccinés par la voie intestinale sont immunisés contre le virus typhique. On peut leur injecter après ce traitement les toxines virulentes ; ils résistent alors que des animaux témoins succombent en peu de temps. Une autre preuve de leur immunisation c’est que Heur sérum est antitoxique.
- Fort de ces résultats favorables M. Courmont et son élève M. Rochaix ont essayé la vaccination chez l’homme par la même méthode. Un certain nombre de sujets, de santé normale, se sont prêtés bénévolement à l’expérience. Ils ont reçu, tout comme les lapins, des lavements du même vaccin antityphique constitué par la culture en bouillon du bacille d’Eberth tuée, après huit jours, à +53°. Chaque sujet a reçu à cinq jours d’intervalle trois lavements de ioo cm5 de cette culture et a gardé, autant que possible, le liquide pendant 24 heures : la tolérance était établie par quelques
- gouttes de laudanum ajoutées au lavement. Cette injection intestinale a été très bien supportée par tous, aucun n’a présenté de réaction fébrile, aucun n’a eu de colique, de diarrhée, de trouble digestif quelconque. Quel a été le résultat de cette expérience ? M. Courmont n’a pas pu, comme sur les lapins s’assurer de l’immunisation, par une injection secondaire de toxine virulente; il trouvera peut-être bien quelque jour un médecin dévoué à la science qui voudra risquer l’expérience. Mais on peut s’assurer de l’immunisation en étudiant les modifications subies par le sérum. Or il se trouve qu’elles sont absolument identiques à celles des personnes qui ont été vaccinées par la voie sous-cutanée, même pouvoir agglutinant, même pouvoir bactériolityque et bactéricide du sérum.
- La méthode de vaccination par lé lavement offre donc les mêmes garanties que celle par la piqûre, elle aurait peut-être un avantage sur la méthode sous-cutanée c’est que la fièvre typhoïde se contracte par la voie intestinale. On sait que la vaccination en général est d’autant, plus efficace qu’elle est opérée par la voie qui servira ensuite de voie d’épreuve. L’intestin ayant été la voie d’accès du vaccin, sera peut-être rendu plus réfractaire à la pénétration du bacille d’Eberth que si la vaccination avait eu lieu par injection hypodermique. En tous cas ce procédé de vaccination étant complètement inoffensif, moins désagréable et moins pénible que l’inoculation sous-cutanée, mérite d’être essayé par les sujets qui voudront se garantir contre une maladie des plus graves et des plus perfides. Dr A. Cartaz.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Décapage du platine. — Les résidus de platine tels que fils de lampes à incandescence, crochets de dentiers, pointes de chalumeau ou de paratonnerres, etc., ont une grande valeur et doivent être recueillis : on peut les vendre un assez haut prix ou les échanger contre du métal ouvré neuf. Pour éviter la réfraction assez élevée que font subir les fondeurs au métal non parfaitement nettoyé, il convient alors de décaper les déchets de platine. L’emploi des seuls acides forts, même concentrés et agissant à chaud, permet difficilement d’obtenir l’enlèvement des crasses noires adhérentes : il faut pour avoir une surface bien brillante employer un bain de carbonate de soude fondu.
- Les déchets seront en conséquence placés dans un creuset de terre ; on saupoudre au-dessus du sel Sol-vay mélangé du dixième de son poids de borax jusqu’à ce que toutes les pièces soient entourées et recouvertes de fondant. On chauffe au rouge et on maintient cette température pendant une demi-heure, après s’être assuré que tout le métal est bien immergé, et avoir remis au besoin un'peu de mélange salin. Le creuset est ensuite vidé pendant qu’il est encore rouge ; on laisse un peu refroidir la masse qu’on en a retirée, puis on la plonge dans une capsule de. porcelaine contenant des poids égaux d’acide sulfurique et d’eau.
- On chauffe en agitant avec une baguette de verre, et renouvelant le liquide dès qu’il ne se dégage plus de bulles gazeuses. On continue de la sorte jusqu’à ce qu’il ne reste plus trace de la matière saline blanche enrobant les fragments de platine. On lave une dernière fois à l’acide chlorhydrique bouillant, puis à l’eau, et enfin on fait sécher : le métal est parfaitement décapé sans qu’il s’en soit dissous la, moindre tracé.
- (Laboratoire de La Nature).
- L’encrassement des grilles de chaudières. —Sur
- les grilles de chaudières, les mâchefers en fusion viennent souvent obstruer irrémédiablement l’intervalle des barreaux; dès lors plus d’appel d’air, la grille est encrassée et le fonctionnement de la chaudière, devient fort défectueux. M. Marks s’est livré à une étude méthodique du phénomène, il a recherché notamment s’il n’existerait pas des corps qui, mélangés au combustible, élèverait suffisamment le .point de fusion des scories pour empêcher le collage aux barreaux, ou l’abaisserait
- assez pour leur permettre de couler comme de l’eau à travers les grilles. Le quartz ou le kaolin pur satisfont très bien à la première condition ; mais ce sont des produits évidemment trop coûteux. Aucune autre substance n’a donné satisfaction. Aussi, pour M. Marks, le seul remède pratique est-il de ralentir la combustion, afin d’empêcher la fusion des scories.
- Bleuissement des fleurs d’hortensia. — Après essais comparatifs des nombreux procédés préconisés pour obtenir des fleurs bleues avec des hortensias, M. Ledieu, directeur du Jardin botanique de Dresde s’est arrêté à l’emploi de l’alun ammoniacal, mis en œuvre de cette façon. Après avoir rempoté les plantes vers le mois d’août, on commence, de six à dix semaines avant la période de floraison, les arrosages à l’alun. On arrose tous les deux ou trois jours avec une solution aqueuse contenant io gr. d’alun ammoniacal par litre.
- (Deutsche Gardner Zeitung).
- Pour couper les vases en verre de forme cylindrique. — Un de nos lecteurs nous communique la recette ci-dessous, expérimentée par lui.
- Mettre de l’eau froide à la hauteur que l’on veut couper, entourer à l’extérieur, à cette même hauteur, une corde ou plutôt une mèche en coton imbibée d’essence, de pétrole ou d’alcool à brûler. Si le cordon est bien régulier et bien imbibé partout, en mettant le feu rapidement de plusieurs côtés, la coupe se fera régulièrement. Il restera à roder les bords de verre. Dans ce cas mouiller la lime à l’essence de térébenthine.
- Faut-il dépolir les lampes à incandescence? —
- C’est un usage assez fréquent que de dépolir les globes des ampoules électriques à incandescence. On obtient ainsi une répartition de lumière plus uniforme, plus agréable, moins fatigante pour l’œil qui à la longue peut être douloureusement affecté par la lumière intense du filament incandescent. Mais le dépolissage est très onéreux, car ii réduit fortement la vie des lampes ; une lampe dépolie laisse passer moins de radiations, elle en absorbe davantage, la température du filament est donc plus élevée ; la lampe s’itse 20 fois plus vite. Il vaudra donc mieux, au lieu d’employer des lampes dépolies, utiliser des abat-jour convenablement disposés qui préserveront l’œil contre la lumière provenant directement du filament.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond egalement, dans la mesure du possible, aux demandes : de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Stabilisateur automatique Doutre, 58, rue Taitbout, Paris.
- Communications. — Destruction des insectes nuisibles. — La Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes fournit gratuitement tous les renseignements concernant les moyens à employer pour détruire les insectes nuisibles. Écrire à M. F. Guitel, professeur à la Faculté des Sciences de Rennes en lui envoyant le nom ou un échantillon de l’insecte à détruire.
- Renseignements. — M. le Dr Cordebart, à Auber-villiers. — On pourrait blanchir le papier, non avec la lessive, mais avec sa base oxygénée active. Mais cela coûterait plus qu’avec les produits chlorés. Pour tous
- détails, le mieux serait de vous adresser à la Société d’Electrochimie, 2, rue Blanche, Paris.
- M. Bridel, à Blois. — Repoussage de l’étain. — Voy. Y Art appliqué à l’industrie, par Broquelet, tome IL 1 vol. Garnier, éditeur, 6, rue des Saints-Pères, Paris, — Voy. aussi le Potier d’étain, Manuel Roret, cher Mulo, rue Haulefeuille, Paris. — Nous publierons prochainement une recette pour le patinage du Maillechort, M. E. Disory, à Jemappe. — Nous allons.publier prochainement un article Sur les glacières. Il est certain que le moteur électrique se prête bien à la fabrication de la glace. La machine frigorigène Audiffren construite par J. Singrün, à Epinal, répond très bien à votre desideratum à ce point de vue. Les flacons genre thermos se prêteraient certainement très bien à la conservation de la glace. Leur seul défaut est d’être coûteux.
- M. R. Romey, à Paris, — Voyez l’ouvrage VEau A la campagne, par M. Champly, Desforges, éditeur,- quai des Grands-Auguslins. *
- M. Louis Jansen, à Anvers. — Nous ne connaissons pas l’adresse de M. Em. de Lorenzi. Mais vous pourriez vous renseigner auprès du directeur de la Rivisia. Marittima, au ministère de la marine, à Rome.
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- BIBLIOGRAPHIE
- QtfL
- C*t
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’industrialisme au Japon : V. Forbin. — Le truquage des taximètres : J. Boyer. — L’Endoscopie : Dr R. Burnier. — La résistance de l’air et la locomotion : R. Chassériaud.— Académie des sciences; séance du 3i juillet 1911 : Ch. de Vileedeuii..
- — L’organisation du sauvetage dans les Houillères américaines : J. d’Izter,
- SupplGuiGiit. Nécrologie 1 1VI. Mercadier, — Dallery, inventeur de l’hélice. — Occultation d’une étoile par Jupiter et par l’un de ses satellites. — Comète Brooks. — La course d’aviation des 1000 miles.— Les ratafias de cerises et de merises de Grenoble..— Mouche de l’olivier. — Pour distinguer la margarine du beurre.
- — Procédé de détatouage.
- Traité de chimie générale, par W. Nernst. Ouvrage traduit de la 6° édition allemande par A. Corvisy. ira partie. Propriétés générales des corps. Atome et molécule. 1 vol. 5io pages. Hermann, éditeur, Paris. 1911. Prix : 12 francs.
- Nernst est l’un des savants modernes qui ont le plus contribué aux progrès de la mécanique chimique, et ses ouvrages remarquables par leur clarté et leur composition ont servi puissamment à vulgariser cette science si jeune encore et à lui recruter des adeptes. On trouvera dans ce livre l’exposé complet des théories generales qui sont la base de la chimie physique ; leur connaissance est indispensable aujourd’hui à quiconque veut suivre les progrès de la chimie • la traduction française de l’ouvrage de Nernst permettra au lecteur de se les assimiler facilement.
- Les lampes électriques, par H. Pécheux. i vol. illustré 190 pages. Publié chez Masson et chez Gauthier-Yillars! Paris. 1911. (Encyclopédie Léauté.)
- M. Pécheux examine toutes les sources électriques de lumière : lampes à incandescence de tous genres, lampes Nernst, lampes à arc, lampes à vapeur dé mercure, lampes Moore et Claude, il donne sur chacune d’elles des renseignements théoriques et pratiques d’un intérêt, d’autant plus vif que la plupart sont le fruit de l’expérience personnelle de l’auteur..
- Hygiène de l’habitation. Sol et emplacement. Matériaux de construction, par M. Bousquet, Petit in-8®(19-12), ï63 pages avec 9 lig., publié chez Masson et Cio et
- Gauthier-Villars. Paris. 1911. Prix : 2,r,5o. (Encyclopédie Léauté.)
- L’auteur a entrepris de traiter dans cet ouvrage, à l’intention des constructeurs, architectes, ingénieurs ou entrepreneurs, les points les plus importants de cette partie de l’hygiène de l’habitation, qui concerne l’emplacement de l’habitation, le sol et les matériaux de construction. Tout constructeur doit être à même de pouvoir procéder à cette double étude hygiénique du sol et de la construction elle-même. Sous une forme concise, les intéressés trouveront dans cet aide-mémoire quantité de renseignements d’une portée essentiellement pratique.
- Méthodes de mesures employées en radioactivité, par A. Laborde. In-8° (19-12), 170 pages, 47 fig., publié chez Masson et C‘° et chez Gauthier-Villars. Paria. 1911. Prix : 2fr,5o. (Encyclopédie Léauté.)
- Exposé des méthodes utilisées dans les laboratoires scientifiques et industriels pour les mesures radioactives en général. L’auteur a fait précéder les chapitres qui traitent spécialement des appareils et de la technique, d’une exposition rapide des faits scientifiquement acquis dont la connaissance est indispensable au chercheur.
- Salaii'es et coût de l’existence à diverses époques jusqu’en 1910. 1 vol. 527 pages, publication du Ministère du travail (Statistique générale de la France), Paris. Imprimerie Nationale. 1911. >
- La vie est-elle plus chère aujourd’hui qu’autrefois F La question est des plus intéressantes à bien des égards, mais n’est pas facile à résoudre. Le coût de l’existence est, en effet, un élément très délicat à définir et qui dépend de bien des données, toutes variables avec lé temps. Le service de la statistiqiie générale dé la France a rassemblé dans le présent volume des renseignements certains puisés aux meilleures sources et qui permettront aux économistes d’étudier le problème chiffrés en mains : la première partie de l’ouvrage nous donne Le mouvemeht dès salaires depuis 1806 jusque iguane étude sur l’oscillation des prix des marchandises depuis le début du siècle, sur les budgets des diverses catégories sociales et leur évolution ; la seconde partie donne sous forme de tableaux les prix courants en gros et en détail des denrées et de divers objets d’usage domestique à
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- BIBLIOGRAPHIE
- Paris, à la fin du xixe siècle et jusqu’en igio, le prix de différents loyers à Paris de i85a à 1908, enfin les prix courants de diverses denrées dans les lycées de France de 1880 à 1908.
- L’Afrique Noire, par le Capitaine O. Metnier. Paris, Flammarion^ 1911. 1 vol. in-18. Prix : 3fr,5o. (Bibliothèque de philosophie scientifique.)
- L’auteur envisage d’abord les diverses races de l’Afrique et trace les grandes régions naturelles de ce continent : Afrique du Nord, Sahara, Soudan, Zone Equatoriale, Zone montagneuse de l’Est, Zone Tropi-
- cale du Sud et Afrique Australe. Il expose ensuite l’histoire de la civilisation des peuples noirs au temps de la vieille Egypte, des Phéniciens, des Carthaginois. Des chapitres très intéressants sont consacrés aux grands royaumes noirs musulmans du xvi* siècle et à la civilisation arabe de l’Afrique noire aux xvue et xvme siècles. Au point de vue actuel des méthodes rationnelles et tout à la fois pratiques de colonisation, l’auteur montre que la colonisation est avant tout un art d’application où sont nécessaires les bons ouvriers aussi bien dans les conceptions d’ensemble que dans l’exécution des détails.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES
- Lundi 51 juillet 1911. 19»,9 N. N. E. 2 Peu nuageux 4,7
- Mardi 1er août. . . . 20»,6 N. E. 1 Peu nuageux 1,4
- Mercredi 2 19°,1 N. 3 Beau. 2,7
- Jeudi 3 20». 0 S. S. E. 0 Peu nuageux. P
- Vendredi -i 17»,9 N. W. 2 Couvert. 1,0
- Samedi 5 19»,2 S. S. E. 2 Peu nuageux. 9
- Dimanche R ... . 20»,0 W. S. AV. 2 Très nuageux. 9
- GSC
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- OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Pluie de 0 h. 15 à 0 h. 50 ; peu nuageux.
- Rosée; peu nuageux; pluie le soir.
- Pluie le malin ; peu nuageux.
- Rosée ; nuageux ; halo solaire.
- Pluie de 7 h. 20 à 8 h. 10; couveitfjusqu’à 9 h. ; nuageux ensuite. Rosée; peu nuageux.
- Rosée ; riuag. jusq. 16 h. ; beau ensuite.
- JUILLET-AOUT 1911. — SEMAINE DU LUNDI 31 JUILLET AU DIMANCHE 6 AOUT 1911.
- Du 3o juillet au 6 août. — Le 3o. Dépression vers l’Islande ; fortes pressions sur le N. Pluies sur l’O. ; en France : orages. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 20; Alger, a8 ; Puy de Dôme, 14; moyenne à Paris : a4° (normale : i8°,3).. — Le 3i. Dépression entre les Iles-Britanniques et l’Islande, ainsi que sur l’Italie ; Yalen-tia, y54; Rome, 759; fortes pressions sur le N. : Bodoe, 772; Copenhague, 768. Pluies sur l’O.; en France, (orages) : Dunkerque, 11; pointe Saint-Mathieu, Paris, 5; Lorient, Clermont-Ferrand, 2. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 12; Alger, 29; Puy de Dôme, 14; moyenne à Paris : 22°,8 (normale : i8°,3. — Le iei août. Même situation barométrique : Valentia, 703; Finlande, 772. Pluies rares. Temp. du matin, : Vardoe, 90; Paris, 21; Alger, 29; Puy de Dôme, 17; moyenne à Paris : 22°,7 (normale ; 28°,3). — Le 2. Fortes pressions sur le N.-E., l’O. et le S. : Saint-Pétersbourg, 772; Biarritz, 768; dépression entre l’Ecosse et l’Islande : Pieijkiavik, 754. Pluies sur le Centre et l’O.; en France : Gris-Nez, 10; Le Havre, 4; Paris, Cherbourg, 3; Besançon, 2. Temp. du matin : Seydisfjord, 90; Paris, 19; Alger, 28; Puy de Dôme, 14; moyenne à
- Paris ; 2i°,2 (normale : i8°,2). — Le 3. Aire de forte pression du S.-O. au N.-E., dépressions au N. de l’Irlande et sur le S.-E. : Reijkiavik, qSo; Bucarest, 708. Pluies dans quelques stations de l’Autriche, d’Italie et des Iles-Britanniques : Temp. du matin : Yardoe, 8°; Paris, 20; Alger; 2Ô ; Puy de Dôme, 14; moyenne à Paris : 2i°,6 (normale : i8°,2). — Le 4- Fortes pressions sur le S.-O., jusqu’aux Açores : Biarritz, 768; dépression entre l’Irlande, l’Ecosse et la Norvège : Reijkiavik, j5o. Pluies sur le N.-O. Temp. du matin ; Arkhangel, 90; Paris, 18; Alger, 28; Puy de Dôme., 13 ; moyenne à Paris : i9°,6 (normale : i8°,2). -— Le 5. Dépression sur le golfe de Gascogne. Pluies sur le Centre et le N.-O. ; en France : Nancy, 3; Paris, Belfort, 1. Temp. du matin ; Yardoe, 8°; Paris, 19; Alger, 29; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : i9°,4 (normale : i8°,2). — Le 6. Même situation générale de pression assez basse. Pluies sur le N.-O. et le Centre. Temp-du matin : Yardoe, 90 ; Paris, 19; Alger, 29; Puy de Dôme, 15; moyenne à Paris : 2O0,8 (normale : 18°). — Phases de la Lune : Premier Quartier le ier, à n h. 38 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne a La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (Wf
- La reproduction des illustrations de * La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs,
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obügat on -e l’in ncation d’origine
- N8 1995 — 19 AOUT 1911
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
- Mouvement récent de la tache rouge de Jupiter.
- — M. T.-E.-R. Phillips a appelé l’attention dans les Astronomische Nachricliten, n° 449^, sur le mouvement anormal qu’a présenté la tache rouge de Jupiter depuis le mois de juin de l’année dernière (1910). La longitude de la baie dans laquelle repose la tache rouge était de o° environ il. y a un an. Or,' les observations de M. Phillips lui ont indiqué, en février et avril 1911, que la‘longitude de la tache est maintenant de 33o° environ. C’est donc une diminution de longitude de 3o° environ en dix mois. M. H. Kritzinger, de l’Observatoire de Berlin, est revenu sur ce même sujet dans le n° 4502 des Astronomische Nachricliten. Cette diminution de longitude est si extraordinaire et si importante qu’il recommande l’observation très fréquente de la planète géante, en vue de connaîire le mieux possible le genre de variation du mouvement de la tache rouge. Il ressort des observations de cette tache énigmatique qui de 1878 à 1909, d’apres le professeur Lohse, la tache rouge n’a possédé une accélération semblable qu’au début de l’année 1880. M. Kritzinger, dans le but de faciliter les observations, a calculé, pour les derniers mois de l’apparition actuelle de Jupiter, les époques du jpassage au méridien central de Jupiter de la tache rouge, disposées d’une manière nouvelle. Ces variations en longi-tude'd’un objet dont les dimensions sont plus de trois fois supérieures au diamètre de la Terre indiquent dans Jupiter une activité très spéciale, donnant à l’étude de cette planète un attrait particulier et pouvant réserver en même temps bien des surprises.
- Distance des étoiles rouges. — Le Dr H. Norris Russell, dans les Proceeding of the American philoso-phical Society (n° ig5), classe les parallaxes d’étoiles mesurées à Cambridge suivant le type spectral. Il trouve ainsi qiie le pourcentage d’étoiles orangées et rouges augmente avec la distance au Soleil. Il semble exister deux classes d’étoiles rouges; dans l’une, il y aurait une augmentation de la chaleur ; dans l’autre, des étoiles en refroidissement Les brillantes étoiles rouges Arctu-rus et Antarès appartiendraient à la première classe, elles se trouvent en effet, à unie très grande distance, et sont au moins cent fois plus brillantes que notre propre Soleil.
- Déplacement du Soleil dans l’espace. — Le professeur Boss au cours d’une recherche publiée dans le n* 614 dé l’Astronomical Journal indique pour la vitesse du Soleil dans l’espace le chiffré de 24 km par seconde. Il estime que la valeur de 19,9 km trouvée précédemment d’après des observatiotis spectroscopiques est trop faible, et sujette à une erreur systématique.
- L’utilisation des chutes d’eau d’Islande. — Il existe en Islande de très importantes chutes d’eau et l’on songerait, paraît-il, à utiliser notamment deux des plus puissanies d’entre elles : les chutes de Deltifoss (60000 chevaux) et de Yigàberg (5oouo chevaux) pour des
- emplois électro-chimiques et électro-métallurgiques analogues à ceux auxquelles on fait servir les chutes les plus fortes en Suède et en Norvège.
- La plus puissante usine hydro-électrique d’Europe. — La France compte actuellement de très belles usines hydro-electriques ; mais aucune ne dépasse la puissance de 40000 chevaux. C’est dans les pays Scandinaves qu’il faut chercher les records de la houille blanche : la plus puissante usine que possède la Suède est actuellement celle établie par le gouvernement sur les chutes de Trolhattan; elle ne compte, il est vrai, que 40000 chevaux. Mais elle sera dépassée très prochainement, par l’usine de Porjus, destinée à alimenter le chemin de fer électrique de Laponie; l’usine de Porjus construite sur le Lule Elf développera plus de 80000 chevaux. Elle sera terminée en 1914. A cette époque elle sera peut-être déjà supplantée par l’usine de 25o000 chevaux que l’on doit con*trui'-e sur les chutes de Rjukan en Norvège, pour y fabriquer avec l’azote de l’air des engrais azotés artificiels. Les chutes de Rjukan ont une hauteur totale de 56o m., ce sont les plus hautes d’Europe.
- Téléphone et phonographe. — On a souvent reproché au téléphone de ne laisser aucun vestige des conversations qu’il transmet ; une conversation téléphonique ne peut jamais faire foi en cas de litige. Aussi depuis longtemps cherche-t-on des dispositifs qui permettent de garder une trace des paroles reçues au téléphone et l’on a souvent songé au phonographe pour en assurer la fixation, h’Electricien signale, d’après YElettricista, qu’un professeur italien, M. Pierluigi Perotti, vient d’effectuer dans ce sens des essais heureux. . Le poste téléphonique récepteur se compose de deux téléphones dits haüt-parleurs ; l’un, pourvu d’un porte-voix se comporte comme un téléphone ordinaire; le second est connecté avec la membrane d’enregistrement d’un phonographe Pathé. La tension du courant nécessaire au téléphone est un peu plus élevée que dans les installations usuelles : on obtient ainsi l’intensité de son voulue pour obtenir un bon enregistrement. Le rouleau phonographique impressionné restituera ensuite à volonté, comme un phonographe ordinaire, les conversations; qu’on lui aura fait écouter.
- La drague sèche la plus grande du monde.— Cette drague vient d’être construite par la Lübecker Maschi-nenbau-Gesellsehaft, elle . est. à portique et comporte deux ouvertures de décharge dont les valves sont actionnées par des cylindres oscillants a air comprimé, alimentés par une pompe à air à commande électrique. Elle est employée à volonté comme drague de surface ou de fond, avec une profondeur de dragage maximum de 22 mètres. 1
- La hauteur de l’ouverture du portique au-dessus des rails est de 3200 millimètres, la largeur de 36oo millimètres. La vitesse de la chaîne de godets, qui comporte des godets de 5oo litres chacun, est calculée de façon à
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- INFORMATIONS
- videras godets par minute, ce qui donne un rendement théorique de 960 mètres cubes par heure. Le rendement effectif moyeu avec des godets remplis à 70 pour 100 près, est d’environ 700 mètres cubes et le rendement effectif maximum jusqu’ici réalisé, de 896 mètres cubes par heure.
- Deux trains de wagons chargés à tour de rôle reçoivent le contenu des godets ; ces trains sont disposés dans 1 ouverture du portique et immédiatement derrière celni-ci. Une valve actionnée à la main détermine la direction des matières à décharger.
- Les différentes opérations de la drague sont effectuées par trois moteurs à courant continu. Le moteur principal (de 5oo volts, 44° tours et environ 280 chevaux) commande le mouvement ascendant et descendant des godets. Un manchon hydraulique à fonctionnement automatique amortit les chocs imprimés aux godets.
- Le moteur servant à déplacer la drague, sur sa voie de roulement, fournit environ 41 chevaux, avec une tension de 5oo volts et à 840 tours par minute. Un troisième électro-moteur d’environ 11 chevaux, qui est parfaitement fermé pour empêcher la boue d’y entrer, sert à régler la tension de la chaîne de godets.
- Les différentes opérations sont réglées du tableau central de distribution.
- Nouvelles peintures paléolithiques. — Le professeur D. Pascual Serrano aurait découvert près d’Àlpera (province de Murcie) entre Allacote et Albacete, 56 peintures paléolithiques importantes; M. l’abbé Breuil a été chargé de les examiner. (Imparcial de Madrid.)
- La guérison des vieux ponts par injection de... ciment. — Il existait à Hambourg deux vieux ponts de chemin de fer en maçonnerie menaçant ruine — deux ancêtres bien las d’avoir servi et dont les rides multiples se marquaient en innombrables fentes et en craquelures sans nombre. — Or on vient de procéder à leur rajeunissement non point par émaillage, mais par le moyen d’une bonne injection de mortier de ciment fluide. Voici comment l’on a procédé : on a percé un peu partout de petits trous pour faciliter l’accès du ciment à l’intérieur de la maçonnerie, puis on a amené des pompes et, à 5 kg de pression, on a envoyé un peu partout le liquide ; régénérateur. Les vieux ponts, depuis, se portent bien.
- Avancement du chemin de fer du Cap au Caire.
- — Une nouvelle section vient d’atteindre Sennar, entre Khartoum et l’Alzomaie. Après Sennar, la ligne va quitter la rive du Nil bleu, traverser le Nil blanc, à Kosti vers la fin de l’année pour continuer à l’Ouest jusqu’à El Obeid'en Koidofan.
- Le chemin de fer de la Furka-Oberalp. — Pour achever le réseau des chemins de fer suisses et surtout pour faciliter le parcours des grandes A'pes centrales, on projette de réunir Brigue à Coire, les sources du Rhône à celle du Rhin, le Haut-Valais aux Grisons, par un chemin de fer qui passera sous les cols de la Furka et de l’Qberalp, au Anne Nord du massif du Saint-Gothard. Depuis 1908 la Société de construction des Batignolles a entrepris la ligne Brigue-Dissentir, que l’on compte ouvrir en 1914- Le tunnel de la Furka, étant
- à la cote 2120 m. n’aura que i85o m. de long; vers les-sources de la Reuss, à Andermatt la ligne passera pardessus le tunnel du Saint-Gothard, et le col de l’Oberalp (2047 m.) sera franchi à ciel ouvert.
- La télégraphie sans fil au Spitzberg. — L’installation des deux stations radiotélégraphiques à grande puissance qu’on construit respectivement à Hammerfest, en Norvège, et au Spitzberg est suffisamment avancée pour permettre de prévoir à l’automne de cette année, l’inauguration du service télégraphique avec le Spitzberg. Ce service d’un intérêt si grand à différents points de vue, placera dans le domaine de la radiotélégraphie une partie considérable des régions arctiques. Les appareils et les accessoires sont conçus d’après le système « Telefunken ». Chacun des deux mâts érigés à chaque station atteindra une hauteur d’environ 60 m. Chaque station comporte encore une salle des machines de 60 à 70 m-, la maison des employés et plusieurs autres installations. Comme les autres stations radio-télégraphiques en Norvège, ces stations seront administrées par l’Etat. Eu égard au temps relativement court dont on dispose au Spitzberg par suite de la nuit polaire pour les travaux de construction, l’administration des télégraphes norvégiens et les usines chargées des fournitures sont en pleine activité. La station radiotélégraphique du Spitzberg est disposée près de Green Harbour, à l’entrée du Fjord de Glace et au voisinage d’une station de chasse à la baleine.
- Altération du cratère du Vésuve. — Au mois de mars dernier, un grand éboulement a encore démoli le sommet du cratère du Vésuve (1223 m.) à 60 m. au-dessuc. de la station supérieure du funiculaire. Celle-ci a été en partie détruite. Cet éboulement qui paraît avoir enlevé une cinquantaine de mètres de hauteur ne serait pas dû à un phénomène éruptif mais simplement à l’érosion atmosphérique des matériaux meubles du cratère qui est d’ailleurs tout lézardé.)
- Les forêts en Europe. — Nous avons récemment indiqué (24 juin, Informations), d’après M. Zon, chef du service forestier des Etats-Unis, la répartition actuelle des forêts d’un monde entier. Voici quelques renseignements complémentaires, extraits du même travail et portant spécialement sur l’Europe. Les forêts d’Europe ont une superficie de 3o3 45o 000 hectares, soit 3i pour 100 de la surface du sol, répartis comme suit :
- Pourcentage.
- Finlande..............................................
- Bosnie-Herzégovine....................................
- Suède. ...............................................
- Luxembourg. . . .......................
- Bulgarie, Serbie, Russie (sauf Finlande). . .......
- Autriche, Allemagne, Hongrie, Norvège, Suisse, Turquie.
- France. Espagne, Belgique, Roumanie, Grèce............
- Hollande, Danemark . ................................
- Angleterre, Portugal..................................
- 54
- 50
- 49
- 41
- 30-59
- 20-29
- 10-19
- 5-9
- 4-5
- On voit que la surface forestière serait en Europe proportionnellement plus grande que la moyenne : le pourcentage de 3i pour 100 est en effet supérieur au pourcentage général qui n’est que de 24, pour une surface totale en forêts de i5i8 millions d’habitants (Europe comprise).
- Congrès du Club alpin français. —- La session du Congrès se tiendra cette année à-Chamonix du 17 août au 2 septembre. Pour les adhésions et renseignements : secrétariat général du Club alpin, 3o, rue du Bac, Paris (7').
- Fondation d’un cours de physiologie de la parole.
- — Depuis huit ans, M. Marage, docteur en médecine et docteur ès sciences, fait à la Sorbonne un cours libre de Physique biologique sur la phonation et l’audition. Ce cours est suivi chaque année par plus de 3oo auditeurs : professeurs et eleves de chant et de diction, médecins, professeurs, de l’Enseignement secondaire,^ étudiants en médecine, etc. La Société internationale de musique a.pensé qu il serait utile de donner a cet enseignement. la consécration officielle : elle a donc offert à l’Université de Paris de fournir la somme nécessaire pour la fondation de cet enseignement. Dans sa séance du 29 mai, le Conseil de l’Université a accepté cette offre généreuse et a chargé M. Marage de faire ce nouveau cours de « Physiologie de la parole ».
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Construction
- Comment on construit une glacière. — Une glacière est une sorte de cave destinée à conserver pendant l’été la glace (naturelle ou artificielle) recueillie et emmagasinée l’hiver. Une semblable construction offre en plus l’avantage que l’on peut y conserver certaines provisions alimentaires comme la viande qui pourraient se corrompre très vite par une température élevée.
- Fig. I. — Glacière rustique à revêtement de paille.
- Une bonne glacière doit constamment être saine et exempte d’humidité, posséder une température suffisamment basse pour que la glace n’y fonde pas; elle doit également -être à l’abri des infiltrations des eaux pluviales et être soustraite à l’action de l’air extérieur, même quand on est obligé d’y entrer pour en retirer de la glace.
- Pour satisfaire à ces conditions, il faut faire choix •d’un terrain bien sec, perméable, en pente vers le Nord,
- Fig. 2. — Glacière rustique à revêtement en maçonnerie,
- aussi peu que possible exposé au soleil, c’est-à-dire abrité d’arbrés au feuillage sombre.
- Une glacière doit contenir au moins 4000 kg de glace pour que celle-ci puisse s’y conserver, ce qui à raison de 5oo kg par mètre cube indique une capacité d’au moins 8 mètres cubes ; on donne ordinairement à une glacière une capacité de 40 à 5o mètres cubes. , Glacières rustiques. — La pratique donne les indications suivantes relatives à la construction d’une glacière fort peu coûteuse — de 3oo à 5oo francs selon la région et' les prix de la main d’œuvre — et suffisamment spacieuse pour la consommation d’une maison assez importante. Un enfoncement A (fig. 1) est d’abord creusé en forme d’entonnoir ou cône tronqué renversé se terminant par
- un puisard B. L’entonnoir ayant à sa partie supérieure environ 5 m. de diamètre et 1 m. à l’orifice du puisard, est séparé de celui-ci par une grille faite de rondins en chêne écorcé de 0,10 m. de grosseur. Le fond et les parois de l’entonnoir sont, comme le montre la figure 1, garnis d’une couche de paille d’une épaisseur de 0,20m. En temps propice, on remplit la cuvette de glace concassée en l’arrosant d’eau, au fur‘et à mesure de son emmagasinage, de façon à l’agglomérer en une masse compacte qui retardera la fonte. On forme ainsi un tas conique que l’on recouvrira d’une couche de 0,10 m. de balle d’ avoine ou de blé, puis de paille environ 0,20 m. Si la glacière a été établie à l’abri d’une cave ou d’une masure, il ne reste qu’à clore les ouvertures de cet abri et à les calfeutrer pour les isoler de l’air extérieur, sinon la primitive cabane de charbonnier peut, avec ou sans écluse C, fournir l’abri indispensable. Des chevrons de bois en grume formeront poivrière avec petite porte garnie de paillassons et, encore mieux avec un couloir ou écluse à double porte. De cette manière, à chaque visite pendant la saison chaude, la pénétration de l’air extérieur à l’intérieur de la glacière sera très minime. La glacière en question peut convenir pour un terrain très solide et perméable, c'est-à-dire capable d’absorber l’eau produite par la fusion de la glace.
- La figure 2 nous montre une autre glacière rustique, mais dont les parois A sont revêtues d’un petit mur en
- Glacière américaine.
- moellons durs, de 0,20 m. à o,3o m. d’épaisseur, bien enduit de mortier. Le puisard B est également maçonné et la grille est en fer. On dispose le long des parois en maçonnerie une cloison de charpente formée de barres de 0,15/o,i 5 descendant jusqu’au bas de la cuvette et sur lesquelles on place, en travers, des lattes qu’on recouvre d’une couche de paille avant d’y entasser la glace.
- La partie supérieure C formant une chambre située au-dessus du sol est entourée d'un mur de o,5o m. d’épaisseur, laissant à l’iatérieur une banquette horizontale de 0,70 m. de largeur, très commode pour le service. On recouvre cette chambre de paille attachée sur une charpente conique qu’on fait descendre jusque sur le remblai dont on entoure la chambre. Le remblai est exécuté avec les terres mêmes de la cuvette! On entre dans la glacière par l’écluse D pratiquée toujours du côté du Nord et à laquelle on peut donner 2,70 m. de longueur sur 1,20 m. de largeur intérieure environ et qu’on recouvre également de paille ; elle comporte deux épaisses portes à panneaux pleins, une à chaque extrémité. De cette façon, l’écluse est assez fraîche pour qu’on y conserve la viande, le beurre, etc. On peut au besoin augmenter sa capacité. ,
- Il ne faut mettre une glacière en service que lorsque la maçonnerie est bien sèche, sans quoi la glace que l’on y déposerait fondrait rapidement; dans une bonne glacière la glace ne fond plus dès la seconde année.
- Dans les sols argileux et marneux, on est parfois obligé, pour bien isoler la glacière, de pilonner entre le sol et la maçonnerie une couche d’argile de o,5o m. d’épaisseur, ou même encore à la construire à doubles parois séparées par un intervalle de 0,70 m. environ que
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- l’on remplit d’argile parfaitement corroyée. Dans un sol exposé aux inondations, on ne peut songer à établir la glacière au-dessous du niveau du sol parce que malgré toutes les précautions que l’on pourrait prendre, l’eau risquerait de l’envahir, ce qui fait que le puisard lui aussi doit être à un niveau supérieur. Dans ce cas, on a recours à la disposition connue sous le nom de glacière américaine (fig. 3); sur une aire en argile, en briques ou en cailloux suffisamment épaisse et légèrement déprimée en son milieu, on établit une sorte de cage cubique en charpente, lattée avec o,o3 m. de vide par latte; à 0,40 m. des parois de la cage, on construit une double paroi, soit de charpente, soit de maçonnerie légère, avec un vide de o,3o m. que l’on a le soin de
- Glacière dans un sous-sol d’immeuble. — La construction suivante est due à MM. Feine, architectes à Münster (Alsace). Il s’agissait d’établir au sous-sol d’une grande maison d’habitation, une glacière dont la capacité pût suffire à la consommation, c’est-à-dire une centaine de mètres cubes. La place disponible était sous une cour d’arrivée des voitures des fournisseurs. Il fallait donc isoler, non seulement de la chaleur, mais encore d’une trop forte trépidation, la chambre glacière large de 5 m., longue de 7 m. et haute de 3 m.
- Yoici comment cette construction a été établie. Sur un radier en béton de ciment établi à la base (bon soi) fig. 7, on a élevé un quadrilatère de murs en maçonnerie de moellons portant un plancher en fer I (o,3o_m.
- Fig. — Plan d’une glacière en casemate.
- Fig. 5. — Coupe longitudinale de la glacière en casemate.
- Fig. 6. — Coupe transversale de la glacière en casemate,
- remplir de paille sèche. Sur le tout, on établit un plancher muni en son milieu d’une trappe mobile par où l’on peut accéder à la cage; de cette façon, la paille est protégée contre l’humidité provenant de la glace et conserve des qualités isolantes, en même temps qu’une bonne ventilation est assurée. Un mur d’enceinte en maçonnerie est ensuite élevé, en laissant toutefois entre lui et la double muraille isolante, un espace de o,3o m. à 0,40 m. Un remblai assez épais est appliqué tout autour du mur extérieur et la glacière est recouverte par une toiture en chaume descendant jusque sur le remblai. Cette glacière comporte également une écluse avec double porte, de plus un conduit avec siphon établi à la partie inférieure de la cuvette sert à la fois à l'écoulement de l’eau de. fusion 'dé la glac’e et à empêcher que l’air extérieur rentre par le moyen' de la conduite.
- Glacière en casemate. — Quand on ne craint pas d’augmenter la dépense, il ‘ est préférable de voûter complètement la glacière. Les figures 4, 5 et 6 représentent une. de ces glacières dites en casemate construite par un de nos confrères, M. Lacaze (Architecture usuelle, Thèzard, éditeur) pour le compte de l’Asile de Saint-Bonnet (Loire). Ici l’emploi des matériaux résistants, d’une chape de ciment à l’extérieur et d’un enduit de ciment à l’intérieur, d’une grille métallique et d’un siphon d’évacuation, toutes ces conditions modifient les formes et les dimensions du réservoir à glace, relativement aux types rustiques plus haut décrits. Toutefois les mêmes principes existent : terrain sec; en pente vers le Nord, écluse à double porte, puisard à écoulement avec boîte à siphon permettant l'évacuation, à l’égout ou au ruisseau, de l’eau de fonte. L’écluse sert de chambre frigorifique. La dépense pour l’établissement de la glacière ci-cont.re s’est montée à i5oo francs d’après le devis de l’ai chitecte.
- en hauteur), formant couverture. Sur ce même radier, un cloisonnement de brique hourdé en ciment constitue par le fait de ses doubles cloisons, d’un terrasson à 4 pentes et d’un plafond de liège une chambre isolée du gros-œuvre par l’entre-deux des cloisons.et des plafonds remplis de scories. Enfin la glace, entassée, condensée par arrosage, à l’eau chaude, de chaque couche est encore isolée de toute maçonnerie, même du briquetage précédent, par le caillebotis en lattes de chêne et par des cloisons de bois clouées à des poteaux de chêne lesquels
- appliqués verticalement aux cloisons intérieures de brique forment la carcasse rigide de cette caisse à fond grillé. L’eau de fonte s’écoule au siphon disposé au centre du terrasson et branché sur une conduite souterraine. Comme on le remarque il existe un tuyau d’évacuation de l’air chaud et un autre pour l’introduction d’air froid (muni d’une soupape manœuvrée à la main', ce dernier se fermant en été et s’ouvrant en hiver. Un passage pratiqué dans le mur et les cloisons du côté du couloir de service se ferme par double porte en caisson garni de sciure de bois. Un orifice de charge pratiqué dans les plafonds ou voûtes en scories et èn liège, et fermé de deux tampons de chêne bourrés de paille et recouverts de sable, s’ouvre dans le macadam de la cour pour l’introduction de la glace à conserver. L’entre-deux des portes ainsi garnies est une sorte d’écluse destinée, comme il a été dit pour Tes précédentes glacières, à empêcher l’introduction directe de l’airchaud à l’intérieur de glapière, toutenservantde cham-- bre frigorifique pour avoir des provisions alimentaires.
- En ce qui concerne la protection de la glacière contre toule infiltration des eaux pluviales au travers du macadam et des planchers, on avait le choix entre une couche d’asphalte à plusieurs pentes douces et une couche de goudron minéral très sablé coûtant moitié moins cher; c’est l’asphalte qui été utilisé. M. Bousquet.
- Fig.
- Glacière installée dans un sous-sol d’immeuble.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Traitement abortif de la cataracte. — L’opacité du cristallin, connue sous le nom de cataracte, est une marque de la sénilité; à l’âge avancé, le cristallin se modifie, devient opaque par zones, d’abord à la périphérie, puis petit à. petit dans toute son étendue et la lentille, qui nous sert pour l’accommodation, ainsi transformée rend le sujet aveugle. Les tares organiques, le diabète, les inflammations chroniques activent la venue de cette infirmité qui peut du reste frapper le jeune âge puisqu’il y a des cataractes congénitales.
- La cécité produite par cette maladie est heureusement curable et l’opération de la cataracte rend au malade la vue, sinon dans son intégrité première, mais dans des conditions des plus satisfaisantes pour les besoins et la commodité de la vie. Délicate autrefois, parce qu’il fallait, chez certains sujets, avoir recours au chloroforme ou à l’éther, à l’anesthésie générale, elle se pratique plus aisément de nos jours avec l’anesthésie locale à la cocaïne. Les ophtalmologistes ont cherché de tous temps à prévenir la formation de la cataracte et sa marche progressive. Je me souviens que dans ma toute jeunesse médicale je fus envoyé pendant plusieurs semaines par un de mes maîtres chez un de ses clients pour lui instiller des gouttes d’huile phosphorée, autant que je me rappelle; je ne crois pas que le pauvre homme ait tiré grand bénéfice de la médication. Le Dr Badal est un des praticiens modernes qui s’est le plus occupé de cette question ; il préconisait dans ce but les bains d’yeux avec une solution d’iodure de potassium. La méthode fut très diversement appréciée, les uns la jugeant des plus favorables, les autres la règardant comme sans valeur. Elle ne méritait ni cet excès d’honneur ni cette indignité et la preuve c’est que le fils d’un ophtalmologiste bien connu, le Dr Louis Dor, a repris cette étude en essayant divers produits et qu’il a obtenu des résultats fort encourageants. Si le traitement est sans danger, on aura toujours le temps de recourir à l’opération; s’il donne des résultats, c’est encore préférable au coup de bistouri manié le plus sûrement.
- M. Dor a essayé les iodures de potassium, de sodium, le chlorure de calcium, la résorcine, le borate de soude, le henzoate de lithine. Des malades confiants ont bien
- voulu tenter ces essais et donnaient à un œil un bain avec une substance, à l’autre, un bain d’une autre nature. Les résultats obtenus sont variables suivant les sujets ; mais, d’une façon générale, on peut les apprécier ainsi. Les bains de borate de soude ne donnent rien; ceux de henzoate de lithine et de salicylate de soude, peu de chose; ceux avec la résorcine, et mieux encore que les bains, la pommade à la résorcine, résultats très favorables. Les résultats les plus nets ont été obtenus avec un mélange d’iodure de sodium et de chlorure de calcium, 5 gr. de chaque pour 400 gr. d’eau distillée. Avec cette solution, dit M. Dor, on peut enrayer au moins 8 cataractes sur 10, en guérir une et ne compter qu’un insuccès. C’est joli, comme on le voit, mais il s’agit bien entendu, de cataracte commençante tout à fait au début, quand l’acuité visuelle est encore de 1/2 et quand il n’y a aucune cause organique capable d’influencer la lésion, je veux parler du diabète, des intoxications intestinales ou des cataractes qui s’accompagnent de lésions rétiniennes, rétinite pigmentaire, décollement rétinien, etc. M. Dor a traité une cinquantaine de malades ; il compte sur ce nombre 5 guérisons complètes; aucune gêne pour la lecture, acuité visuelle normale aux deux yeux. Les autres reprennent de temps en temps le traitement et presque tous reconnaissent qu’ils lisent et travaillent plus facilement.
- Une recommandation sur laquelle l’oculiste insiste beaucoup, c’est de se servir d’œillères dont les bords soient garnis de bourrelets de caoutchouc pour éviter que i,le liquide ne coule au dehors et n’irrite les parties voisines. Le liquide à employer est versé tiède dans l’œillère, le malade y plonge l’œil pendant une demi-heure sans avoir besoin de cligner la paupière, car le liquide n’est pas destiné à pénétrer dans les conduits lacrymaux mais à pénétrer dans le cristallin par osmose à travers la cornée et la conjonctive. Il va sans dire que les solutions doivent être d’une pureté absolue, sans cela elles irritent l’œil. Le malade ne doit donc ressentir aucune douleur, aucune piqûre, et s’il est persévérant, il obtiendra en quelques semaines un résultat. Le traitement, on en conviendra, mérite, par sa simplicité et les succès obtenus jusqu’ici, d’être essayé. , Dr A. G.
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- Pour conserver les fleurs fraîches. — On tient d’autant plus aux fleurs qu’elles sont plus rares et qu’elles coûtent plus cher, comme en hiver, par exemple, sans compter que, bien souvent, s’attachent à elles de chers souvenirs. Yoici quelques procédés qui ont été proposés pour les garder fraîches le plus longtemps possible.
- Les tiges fleuries évaporent de l’eau. Pour le maintien de la turgescence des tissus, cette perte doit être compensée par l’arrivée de nouvelles quantités de liquide. On favorise la pénétration de celui-ci dans les tissus, en coupant en biseau l’extrémité inférieure des tiges, ce qui augmente la surface d’absorption. Ou bien encore, on écrase au marteau quelques centimètres. Mais des altérations d’origine microbienne altèrent la matière organique. Des produits de décomposition finissent par couvrir la surface de la plaie. La chose se produit d’autant mieux, que la section est moins nette et la température plus favorable. Il faut donc rafraîchir celle-ci tous les deux jours en enlevant la partie malade de l’extrémité de la tige, ce qui dégage l’ouverture des vaisseaux capillaires. 1
- Si l’on emploie de Veau distillée au lieu d'eau ordinaire, on prolonge un peu la durée de la conservation.
- L'eau chaude donne, aussi, de bons résultats. Il s’agit, surtout, ici, de hampes florales à tissus charnus, comme c’est le cas pour les jacinthes, les narcisses. Quand,
- dans l’eau ordinaire,"elles commencent à se faner, on fait baigner le tiers inférieur des tiges dans l’eau très chaude. A mesure que l’eau se refroidit, les fleurs reprennent leur rigidité. Avant de reporter les fleurs dans l’eau fraîche, on doit couper la partie qui a baigné dans l’eau chaude.
- On ajoute, aussi, à l’eau des produits divers qui jouent le rôle de désinfectants, d’antiseptiques ou autres. Ainsi, quelques morceaux de charbon de bois préviennent la putréfaction du liquide, qu’il faut, cependant, renouveler tous les cinq à six jours.
- On peut employer, aus’si, le savon de la façon suivante. Le bouquet est, d’abord, aspergé légèrement avec de l’eau fraîche. On le place, alors, dans un vase contenant du savon. Chaque matin on l’en retire et on le met en biais, la tige entrant, d’abord, dans de l’eau pure, où on le tient durant deux minutes. Après l’avoir enlevé, on l’asperge à nouveau légèrement avec de l’eau fraîche, et on le remet à demeure dans de l’eau de savon. Cette dernière doit être changée tous les trois jours. On affirme que l'on peut, ainsi, conserveries bouquets au moins un mois.
- Voici une autre recette, dans laquelle entre, encore, l’eau savonneuse. Par demi-litre d’eau on fait dissoudre i5 gr. de savon blanc, puis i,5 gr. de sel de cuisine. On ajoute, enfin, au liquide un peu de borax en poudre. Il est bon de préparer une certaine quantité à la fois de cette solution, car l’eau des vases doit être renou-
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- VARIÉTÉS
- velée tous les jours. L’eau sucrée a été, aussi, mise à contribution. La dose la plus convenable est de i5o gr. par litre, s'il s’agit d'œillets, de ioogr. pour les roses, et de 170 gr. pour les chrysanthèmes.
- Quelques grammes de carbonate de soude (cristaux des ménagères) ou, encore, de chlorure d’ammonium (sel ammoniac), produisent, aussi, de bons effets. Cependant, avec ce dernier produit les roses un peu délicates se décolorent.
- En général, pour conserver le plus longtemps possible les fleurs dans l’eau, il faut les cueillir de bonne heure le matin et encore en boutons, près de s’épanouir ; les tiges tremperont dans l’eau sur les deux tiers de leur hauteur. Autant que possible la pièce sera peu chauffée et peu aérée, conditions qui retardent l'évaporation. On entrave, aussi, la marche de ce dernier phénomène en recouvrant les pétales d’un léger vernis.
- A cet effet, on fait dissoudre dans 5oo gr. d’éther, 20 parties de copal clair, préalablement mélangé avec son poids de sable ou de verre pilé. On trempe les fleurs dans ce liquide à quatre ou cinq reprises différentes, en ayant soin de laisser entre chacune d’elles, un intervalle de 10 minutes pour donner à l’éther le temps de s’évaporer. Les fleurs ainsi traitées conserveraient longtemps leur fraîcheur et leur beauté.
- Voici, enfin, une recette un peu compliquée, peut-être, mais généralement recommandée, surtout pour les roses.
- Il s’agit, tout simplement, de disposer délicatement les fleurs cueillies en boutons près d’éclore, entre deux lits de sel très fin et parfaitement sec (au besoin on le desséchera sur le feu). On étend, donc, une couche de ce sel de cuisine au fond d’une boîte en fer-blanc, puis on arrange les fleurs, qui ne doivent pas se toucher. On recouvre ensuite de sel et ferme hermétiquement la boîte. Quand on veut utiliser les fleurs, même plusieurs mois après, on les place dans l’eau, comme pour un bouquet ordinaiie, après avoir coupé l’extrémité de la tige. Les boutons desséchés reprennent, ainsi, peu à peu leur fraîcheur native et s’épanouissent.
- En procédant de la même façon avec des violettes mises sur plusieurs couches avec du sel, dans un flacon bouché à l’émeri, que l’on tient dans un endroit à température tempérée, on peut, quinze jours après, jouir du parfum emmagasiné dans le flacon. On ouvre simplement celui-ci dans la chambre à parfumer. Le contenu conserve ses propriétés pendant plusieurs mois. Antonin Rolet
- Ingénieur agronome.
- Le lait végétal. — Le lait que nous buvons — à moins qu’il ne s’agisse de quelque horrible mélange d’eau de fontaine et d’ingrédients divers et bizarres — est d’origine végétale : la vache qui le donne n’est autre qu’un appareil transformant en lait le fourrage, le tourteau, la betterave, etc., dont elle est nourrie. Or c’est un intermédiaire coûteux, en raison des pertes très fortes de matières (gaz carbonique expiré, sueur, etc.). En outre, le moyen est incommode ; il faut élever, soigner, loger, nourrir la bête qui donne plus ou moins de lait, selon la saison, qui peut devenir malade, qui est incapable de fournir deux fois plus de lait que d’ordinaire tel jour où le consommateur en demandera plus. S’il était possible de transformer directement les plantes en lait, on conçoit que ce serait, à ces divers points de vue, un très notable progrès.
- Il existe justement un lait végétal que les Chinois
- savent préparer depuis longtemps, qu’ils consomment directement, ou transforment en fromage. C’est avec les grains du soja, ou pois oléagineux de Chine qu’est fabriqué le lait en question; les graines qui se présentent sous forme de petits haricots, à amandes translucides jaunâtres, sont plongées pendant quelques heures dans l’eau tiède. Il y a ainsi ramollissement, début de germination avec production de diastases. En broyant ensuite dans l’eau sous des meules, on obtient une émulsion blanche, très stable, homogène, qui peut être « caillée » par les acides, ou la présure absolument comme le lait. La composition est extrêmement analogue à celle des produits secrétés par les divers mammifères ; on peut en juger par les chiffres analytiques ci-dessous :
- 'Teneur par litre en : Eau. Graisse. Matière azotée. Sucre. Sels.
- — — — — — —
- Emulsion de soja. . . 800 59 99 27 6
- Lait humain 848 40 11 70 2
- Lait d’ànesse 900 14 20 60 4,5
- Lait de vache 870 40 35 45 7
- Lait du brebis . . . . 810 75 60 45 10
- Lait de chienne. . . . 800 95 70 25 9,5
- Rien que de très rationnel, comme on voit, à ce que certains techniciens aient eu l’idée de substituer le lait de soja au lait de vache pour l’alimentation humaine. Quoique le soja ne soit guère cultivé en Europe, il serait facile, étant donné que la plante prospère sous le climat de la Mandchourie, analogue au nôtre, de choisir et d’acclimater une des variétés existant en Orient (on en connaît là plus de 400). C’est ce que conseille de faire M, Li Yu ’ïing (Journal d’agriculture pratique). Toutefois, comme le fait justement remarquer à ce propos M. Demolon, il faut se garder d’un trop rapide engouement. Si, en effet, la composition apparente semble devoir prouver que l’émulsion de soja diffère moins de la sécrétion des vaches que le lait des divers mammifères entre eux, l’analyse plus approfondie révèle des différences intimes considérables. Ainsi la caséine du lait possède bien la plupart des propriétés de la légu-mine du soja, mais sa composition élémentaire est nettement différente. On peut remarquer de semblables différences entre la graisse, les sucres, et même les diastast-s de l’un et l’autre produit. Dans de telles conditions, on n’est pas en droit de nommer « lait » l’émulsion de soja, et il serait imprudent de préconiser l’emploi alimentaire du produit avant d’être mieux fixé sur sa valeur et ses propriétés.
- On peut espérer toutefois que les progrès industriels aidant et la méthode de préparation de l’émulsion de soja étant convenablement perfectionnée, on obtiendra des produits très bon marché de saveur agréable et de valeur nutritive élevée. L’importance des résultats à obtenir est telle que nos botanistes et sélecteurs de graines devront sans retard étudier les questions d’acclimatation du soja en France. Il est à remarquer, en effet, qu’à l’inverse de tant de nouveautés ii dus-trielles qui ont pour effet de nuire à la culture indigène, soit en utilisant un produit importé beurre de coco), soit en opérant par synthèse (parfums artificiels); la substitution du lait de soja à celui de vache n’aurait d’autre effet que de changer les méthodes agricoles, sans nuire aux agriculteurs. Au contraire, la production de nourriture à l’hectare étant ainsi très augmentée, il en résulterait fort probablement un notable bénéfice.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signales, par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Rectification. — M. E. Allary, de Brest, dont j’ai cité à plusieurs reprises le nom dans mon article du 5 août « La résistance de l’air et la locomotion », me
- prie de vouloir bien spécifier que les travaux que j’ai mentionnés sont ceux de M. E. AllarY fils. — R. Ch.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Le
- filtre Gobbi (voy. n° 1992), se trouve chez MM. Gobbiet Taine, 42> rue Duchesnay (Asnières). — Ébulliomètre Contassot (8, rue Jean-Vaury, Paris). <— Boussole Da-loz (voy. n° 1994» 12 août 1911. Sciences appliquées). M. J. Richard, le constructeur bien connu, 25, rue Mé-lingue, à Paris, nous informe qu’il construit, lui aussi, ce nouveau type de boussole pour aéroplanes.
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- BOITE AUX LETTRES
- Renseignements. — M. 'Pisoski, à Bukarest. — Il faut employer, pour la barbe, des savons composés spécialement à cet effet. Selon votre désir nous étudierons et publierons prochainement des formules pour préparer ces produits. Tous les épilants chimiques, qui dissolvent la substance des poils, agissent plus ou moins sur l’épiderme.
- M. Froget-Vangin, à Tarare. — i° Tous obtiendrez une couleur d’un joli rouge violacé en employant la phtaléine du phénol à très faible dose, légèrement alcalinisée. — 20 Choisir les teintes en tenant compte de ce fait qu’à la lumière jaune, tout ce qui est blanc, orangé vert ou jaune paraîtra plus ou moins jaune, les autres couleurs paraissant noires. Il en est de même pour le vert.
- W. F., Constantinople. — La pompe Humphrey est construite par la Pump and Power C°, 38, Victoria Street-Westminster, Londres.
- i* M. A. B., à Crépy-en-Valois. — La recette en question a été publiée dans le Supplément du n°'i6i3,
- 23 avril 1904! sous le titre « Crayon pour écrire sur le verre ».
- M. A. C. Cercle du commerce, à Clermont-Ferrand.
- — 16 Avant d’appliquer n'importe quel procédé de patinage, il faut toujours soigneusement décaper le métal. 20 Laisser dans le bain jusqu’à obtention de la nuance désirée. — 3° On peut éclaircir le relief en frottant avec un chiffon imprégné de colcothar ou de poudre d’émeri.
- — 4° Un bon vernissage ne peut qu’améliorer la solidité du patinage.
- M. Courties, à Paris. — Il est possible de visiter la plupart des grands services municipaux, au moins ceux qui sont exploités directement par la ville : notamment les égouts : des visites régulières sont organisées ; il suffit de demander des cartes à la Préfecture de la Seine.
- M. Jacquemart, à Sainte-Eleuthère (Canada). —Nous ne connaissons pas de traité théorique et pratique traitant le sujet que vous nous indiquez. Pour la partie théorique, voyez Y Optique, de Wallon, chez Gaüthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins, Paris.
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- BIBLIOGRAPHIE
- _ Sommaire de notre^précédent numéro.
- Souvenirs d’un dessinateur naturaliste : A. Mii.lot.— La sécurité en aéroplane : A. Troi.ler. — Parcs nationaux et tourisme r E.-A. Martel. — Conservation des œufs. — Académie des sciences; séance du 7 aoàt 1911 ; Ch. de Villedeuil.— La lutte contre le choléra : Dr R. durnikr.
- Supplément. — Quatrième comète de 1911. — Mirage au bois de Boulogne. — Nuages noct.iluques. — La diffusion du pétrole à travers la terre à foulon. — Action antiseptique des sels de cuivre. — Décoloration des cires et des graisses. — Grue flottante à changement de vitesse hydraulique. — La culture du coton dans le monde.— L’utilisation de la figue pour la production de l’alcool. — La vaccination antitj phique par la voie intestinale.
- Commission des inondations de 1910. Rapports et documents divers, publiés par le miuistère de l’Intérieur, Paris, in-40, 707 pages et planche. Imprimerie nationale 1910.
- Cet important document relate d’abord dans le rapport général de M. A. Picard (président de la Commission), les propositions faites pour éviter le retour des désastres de janvier 1910. Un plan de Paris au 10000® indiquant les surfaces et les caves inondées. Les documents spéciaux traitent des sujets suivants : monographie de la crue ; annonce des crues ; ponts et quais de Paris ; égouts publics ; évacuation des vidanges ; chemins de fer de la rive gauche ; métropolitain et Nord-Sud; tramways, chemins de fer, télégraphe, téléphone, électricité, gaz, etc., à Paris; question forestière; projets de travaux pour réduire les eaux ét conclusions générales de la sous-commission.
- Les mines à l’exposition universelle et internationale de Bruxelles de 1910, por Ad. Breyre. In-40 de 36 pages. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 4tr,5o.
- Profitant de cette leçon de choses qu’est une Exposition, M. Breyre a étudié les nouveautés à signaler daus les divers chapitres de l’art minier : sondages et recherches, creusement de puits, transports souterrains, galeries, exhaure, aérage, éclairage, extraction, installations de surface, prévention des accidents.
- Poussée des terres, par Résal, 2® partie. Béranger. Paris, 1911. — Prix : i5 francs.
- Cet ouvrage, où l’on retrouve toute la compétence bien connue de l’auteur, rendra les plus grands services à tous ceux qui ont quelque travail de fouille ou de fondation à exécuter : ingénieurs, entrepreneurs, architectes, etc.
- Préparation. fabrication et conservation des denrées alimentaires, par G. Pellerin. In-8® de 524 pages. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 16 francs.
- L’auteur a voulu tracer dans leurs grandes lignes les industries de la fabrication et de la conservation des denrées alimentaires.
- Revue de glaciologie, n° 3 (avril igo3, 1" janvier 1907), par M. Charles Rabot. Mémoires de la Société fri— bourgeoise des sciences naturelles. Fribourg (Suisse). Imprimerie Fragnière frères, 1909. Prix : 6 francs.
- Cette revue continue la série commencée, en 1901 et 1902, dans Y Annuaire du Club alpin français-, c’est un très important travail de 343 pages avec 3o figures rempli de documents de Ier ordre et de constatations, nouvelles. Nous y apprenons par exemple que : « les 1 glaciers des Pyrénées sont pour ainsi dire inconnus. La représentation qu’en donne la carte est absolument fantaisiste. Le ier chapitre est relatif à la neige dans toutes ses conditions physiques ; —le 2e et le 4e résument la glaciologie physique et dynamique et le mécanisme des variations glaciaires ; — les chapitres 3 et 5 décrivent les observations et explorations récentes faites sur les glaciers du monde entier. La conclusion générale est que les glaciers actuels ont atteint un maximum entre la fin du xvn® siècle et le milieu du xix*. Depuis i85o environ, une diminution générale de la glaciation doit tenir à une modification de climat (prédominance d’étés chauds de 1856 à 1906). Il conviendrait d’étudier avec beaucoup plus de détails les phénomènes météorologiques susceptibles d’influer sur l’enseigement des montagnes.
- Commission météorologique de Vaucluse: Compte rendu pour 1909.
- A l’observatoire du mont Yentoux (1907,87 m.-), la hauteur de pluies a été 1098 mm en 1907 ; 987 mm en L908; 1224 mm en 1909 (moyenne des 3 années no3 mm). La température moyenne est de —)—.iû3, la maxima-f-220 1, le minima —2i°8. A l’observatoire d’Avignon (ait. 21,69 m.) la chute, des pluies a été de : en 190g, 699 mm. Température moyenne -f- i3°7, maxima -f- 38° en 1908, minima —6° 5 en 1907. En 1909, la température de l’eau de la fontaine de Vaucluse a varié de i3°2 en janvier 1909, à 120 en avril. Son plus faible débit : 8 ms est survenu en décembre 1908 et janvier 1909 et son plus fort débit, le. ior avril 1909 : 61 m3.
- Mœurs des insectes, par J.-H. Fabre. 1 vol. in-18 jésus. Ch. Delagrave. Paris. Prix : 3fr,5o.
- Ce nouveau volume vulgarise de la plu? heureuse façon l’œuvre du savant entomologiste. Consacré presqu’en entier au captivant problème de la conservation de l’espèce, il groupe avec une lumineuse simplicité les actes de l’Insecte autour de sa préoccupation dominante'.
- Autobiographie de Henry M. Stanley, publiée par sa femme; traduite par G. Feuilloy. 2® vol. (1862-1904), 4i4 pages. Plon-Nourrit, éditeur. Paris, iqn. Prix • 3rr,5o.
- Le Ier volume de cette autobiographie nous avait
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- BIBLIOGRAPHIE
- révélé les origines de Stanley, le 2* volume nous fait assister aux débuts de l’explorateur dans la carrière de correspondant de journaux. C’est en cette qualité qu’il fut envoyé à la recherche de Livingstone ; Stanley explore ensuite le Congo, retrouve Emin Pacha, se marie, et prend enfin, après tant d'années de durs et féconds voyages, une retraite bien gagnée dont il occupe les loisirs par une excursion sur. le domaine politique, dont il ne semble pas avoir gardé un excellent souvenir.
- Les crêtes du Fer a Cheval (à Sixt, Haute-Savoie), par Robert Perret, avec gravures ët une carte au 5ooooe en couleurs.
- Les Aiguilles de VArgentière (à l’Est des Sept-Eaux, Isère), par E. Gaillard et R. du Verger, avec gravures et carte au wuoo" en couleurs par R. du Verger.
- Ces deux études topographiques déiaillées ont paru dans la revue du Club alpin français, la Montagne du 20 avril et du 20 juillet 1911. Elles méritent d’être signalées pour leur intérêt jet leur exactitude.. On ne saurait trop engager le Club alpin à ouvrir de plus en plus largement sa publication aux travaux de ce genre, qui marchent utilement dans la voie de la topographie montagneuse de précision, si brillamment ouverte par Schrader, Duhamel, Ferroud, J et H. Val-lot, Helbronner, etc.
- Führer dure h die neuen Punkwa und Katharinen Ilôhle, par le Dr K. Absolon, in-12, 17 grav. et un plan; Brunn, 1911.
- Description des importantes cavernes découvertes par l’auteur de iyo5 à 1910 aux abords de l’immense gouffre ( r 36 m. de profondeur) de la Mazocha, en Moravie.
- La Espeologia de Cataluna, par M. Faura y Sans (48 grav. et plans), 1911, Madrid (Museo de ciencias naturales), in-8°, 168 p. et pl.
- Exposé général et détaillé des explorations souterraines entreprises de 1897 à 1910 sous la direction du regretté M. Pint y Sagné (décédé le 10 avril 1910) dans les grands abîmes (allant jusqu’à 190 m.), les cavernes et les sources de la Catalogne et du Montserrat (caverne de Lelitre à Collbato, longue de 700 m.). L’ouvrage est fort bien fait, avec références bibliographiques et traite de tout ce qui touche à la spéléologie historique, géologie, hydrologie, minéralogie, paléontologie, préhistoire, faune, procédés d’exploration.
- Draysonia, par Sir Algemon F. P. de Horsey. Londres. Lungmans Green and C°. 1911. 1 vol. in-8°. Prix : 3 sh. 6.
- Très remarquable vulgarisation des travaux de Drayson sur les mouvements du globe te.restre, notamment la seconde rotation de la terre ou balancement des pôles.
- Détermination de l’altitude du mont Huascaran [Pérou). Paris, H. Barrère, 1911, in~4°, 484 p. et 11 pl.
- Ce travail de haute précision exécuté pour M“° Bul-lock- VV orkmann et par M. E. de Larminat, délégué de la Société générale d’études et de travaux topographiques, a fixé à 6763 m. la hauteur de la montagne, qu on avait prétendu être de 7200 m.
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- Le royaume de Monténégro, par M. C. Verloop. i vol. in-8°; 101 pages. Berger-Levrault, avec une carte ( 1911 ). Prix : 3 francs.
- Etude générale sur l’état actuel du nouveau royaums de Monténégro qui compte, en 1910, 25oooo habitants. L’auteur conclut que, pour prospérer, le pays devrait s’aggrandir, car l’émigration le dépeuple. , .
- Chantilly. Crayons français du xvi® siècle. Catalogue avec introduction par E. Moreau-Nélaton, Emile Lévy, éditeur, 1910, in-4® avec 41 pl. et 49 fig. en héliogravure. , j .. i
- , . Le sous-titre de ce catalogue ,est beaucoup trop
- modeste pour ce beau livre de 273 p. qui répond à un vœu du duc d’Aumale, fondateur du musée Condé. Ou sait que cette collection est un trésor des portraits authentiques de l’histoire de France de Louis XII à Charles IX; seize portent des autographes de Catherine de Médecis qui « a possédé et récolé elle-même ces précieuses images de portraitures. » Il y en a 362 dont 3xi achetés à Lord Cailisle en 1890. M. Moreau-Nélaton démontre très curieusement et avec une érudition convaincante que « la collection des crayons du musée Condé, c’est la collection de Catherine de Médicis » qui avait ainsi « entre les mains les archives iconographiques de la Cour, remon ant aux premières années du xvi° siècle ». Il a établi aussi que trop d attributions jadis faites à Jean ou François Clouet devraient être modifiées au profit de Le Man-nier ou autres artistes de la Cour de Valois. — La notice de chaque portrait rappelle l’histoire du personnage.
- Rois et Dieux d’Egypte, par A. Moret, conservateur adjoint au Musée Guimet. 1 vol. in-18 jésus, avec 20 grav., 16 pl. et une carte. Armand Colin. Paris. Prix : 4 francs.
- Sous ce titre M. Moret publie une nouvelle série d’études, où il met à la portée du grand public des questions du plus haut intérêt, sur l’histoire, l’art, la religion de l’Egypte. Dans les ruines d’El-Amarna l’auteur a pu discerner, à travers la révolution accomplie par Aménophis IV, la première séparation entre l’Eglise et l’Elat que connaisse l’histoire. L’influence de la religion égyptienne apparaît dans le mythe de la Passion d’Osiris, du dieu qui s’immole pour sauver les hommes et les racheter du trépas, et dans les Mystères d’Isis, dont les cérémonies ont laissé des traces dans Je culte chrétien. Une revue sommaire des légendes égyptiennes nous fait remonter au trésor poétique où ont puisé non seulement les Egyptiens, mais après eux les rhapsodes homériques et les conteurs arabes.
- Toute la chimie minérale par l’électricité, par Jules Sévérin, 2e édit. Paris. Dunod.
- Nous nous contentons d’annoncer la seconde édition complète de cet intéressant ouvrage dont la première apparition est récente.
- De tout un peu. Statistique. Economie politique et divers, par Charles Heyraud. In-8 de 276 pages, avec nombreux tableaux. H. Dunod et E. Pinat. Paris, VP. Prix : broché, 4fr,5o; cartonné, 4fr,75. '
- Ouvrage original composé d’une partie de philosophie sociale, religieuse et économique, et d’une autre essentiellement statistique, se rattachant aux sujets les plus variés.
- Die Au-zucht Tropischer Orchideen a us Samen, par H. Burgeff. Iéna. G. Fischer, 1911. 1 br. in-8°. Prix • 3 Mk 5o. • . ; .. .' . '
- Etude sur les symbioses de bactéries et de racines (mycorhizes) si remarquables chez les Orchidées,-particulièrement intéressante par de très belles photographies microscopiques.
- 1. Ueber das Nannoplankton und die Zentrifugierun° k'einster Wasser proben zur Gewinnung desselben in lebenden Zustande, par H. Lohmann. i broch. ia-8\
- — 2. Die Biologie der litoralen Cladoceren, par le Dr V. H. Langham, i vol, in-40, 3g pl. Prix : 20 Mk.
- — 3. Die Tiefsee-Fauna der Seen mittel Europas, par le Dr F. Zschokke. 1 vol. in-40. Leipzig, 1911. Werner Klinkhardt. Prix : i5 Mk.
- Ces trois belles publications sont la suite des séries déjà signalées ici, publiées par la Revue d’hydrobio-
- , logie de Leipzig. Les deux dernières, particulièrement importantes, portent l’une sur la biologie des Clado-cères, ces petits crustacés d’eaux stagnantes.et d’eaux littoralès, considérés ici au point de vue littoral, l’autre sur la faune profonde des lacs de l’Europe moyenne.
- En raison des fêtes de l’Assomption, nous avons été contraints d’ajourner notre Bulletin météorologique. La livraison de la.semaine prochaine comprendra deux bulletins complets et rien ne manquera ainsi dans la collection météorologique hebdomadaire. ’
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- LA
- Revue des Sciences et de
- NATURE
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- leurs Applications aux Arts SJjb jp&âustrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : *20, Boulevard Saint-Germain, Parts (VI*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature • est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 1996 — 26 AOUT 1911
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Nécrologie : le professeur Dieulafoy. — Le professeur Dieulafoy, qui vient de mourir dans sa soixante-douzième année, était une des plus grandes figures du monde médical français, celle en qui s’incarnait peut-être le mieux, non seulement chez nous mais à l’étranger, le prestige de notre enseignement clinique. Elève favori de Trousseau, il a occupé de longues années la chaire de clinique de l’Hôtel-Dieu, où il recueillait ainsi l’illustre héritage de son maître. Les leçons qu’il a faites alors sont et resteront célèbres, comme de brillants exemples de ce que peut faire une éloquence claire, sobre, et forte, ayant à son service une rare érudition et l’expérience personnelle la plus avertie. Ses six volumes de Clinique médicale de VHôtel-Dieu, aussi bien que son Manuel de pathologie interne, traduit dans la plupart des langues, seize fois réédité, sans cesse renouvelé par un labeur infatigable, demeureront comme le témoignage d’une belle activité, exerçant dans le sens le plus utile.
- Les subventions du fonds Bonaparte. — Comme suite à nos précédentes informations sur les prix décernés par l’Académie des Sciences, voici quelle est, pour cette année, la répartition des subventions du fonds Bonaparte, portée de nouveau à 3a 000 fr., grâce à une somme de 5ooo fr., que le prince Roland Bonaparte a, comme l’année dernière, généreusement ajoutée à l’annuité normale. Les bénéficiaires de prix sont au nombre de onze :
- i° 4000 fr. à M. Hartmann, lieutenant-colonel d’artillerie en retraite, pour lui permettre de poursuivre l’achèvement de ses recherches expérimentales sur l’élasticité des corps solides, en cours d’exécution au laboratoire de physique du Collège de France ; a0 3ooo fr. à M. Alluaud, voyageur naturaliste qui, depuis vingt-sept ans, a accompli de nombreux voyages scientifiques, tous profitables à la science et qui ont enrichi le Muséum de précieuses collections; 3° 3ooo fr. à M. Barbiéri, docteur en médecine, pour mener à bonne fin les recherches chimiques qu’il poursuit depuis onze ans sur la matière nerveuse et particulièrement sur la substance blanche du cerveau et des nerfs; 4° 3ooo fr. à M. André Broca, professeur à la Faculté de médecine, pour faire construire un appareil opérant la mesure deè angles géodé-siques par la méthode de la répétition de Borda modifiée; 5° 3ooo fr. à M. Krempf, zoologiste, qui a déjà exploré pendant cinq années lés rivages dg Flndo-Chine pour acquérir un matériel complet de scaphandriers, destiné à poursuivre ses recherches sur la biologie de ces rivages; 6° 3qoo fr. à M. Goleaud, agrégé des sciences naturelles, attaché au laboratoire d’entomologie du Muséum, qui poursuit un travail d’ensemble sur les crevettes de la famille des Palémonidés, notamment sur le Bouquet; 70 3ooo fr. à M. Topsent, professeur de zoologie à la Faculté des Sciences de Dijon,
- pour lui permettre d’entreprendre, dans des conditions favorables, l’étude zoologique des eaux douces de Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or): 8° 2000 fr. à MM. Buisson et Fabry, professeurs à la Faculté des Sciences de Marseille, pour leurs recherches sur la répartition de l’énergie dans le spectre solaire ; 90 2000 fr. à M. Gau-bert, assistant de minéralogie au Muséum, pour la poursuite de ses travaux sur les cristaux liquides et la cristallogenèse ; io° 2000 fr. à M. Houard, docteur ès sciences, préparateur de botanique à la Faculté des sciences de Paris, pour lui permettre d’aller poursuivre en Amérique ses recherches sur les zoocécidies ; 11" 2000 fr. à M. Moureu, professeur à l’école supérieure de pharmacie de Paris, pour lui permettre de poursuivre ses études sur les gaz rares et leur diffusion dans la nature. On sait que M. Moureu a déjà établi la présence générale des cinq gaz : hélium, néon, argon, crypton et xénon dans un grand nombre de gaz spontanés de sources thermales et les dosages effectués l’ont conduit à diverses conclusions importantes pour la géologie et la physique du globe. Il y aurait intérêt à poursuivre ces recherches sur d’autres mélanges gazeux naturels (grisou, gaz volcaniques, gaz de pétrole, etc.). Il faudrait aussi s’attacher à l’étude déjà commencée des rapports existant entre les proportions des divers corps simples dans ces mélanges gazeux. Il y aurait lieu enfin d’entreprendre des déterminations spéciales du crypton et du xénon dans l’atmosphère, où ces deux gaz n’ont encore été dosés que par distillation fractionnée. C’est à la solution de ces nouveaux et importants problèmes que la subvention sera consacrée.
- La Télégraphie sans fil à l’intérieur du sol. —On
- pensait jusqu’ici que les communications radio-télégraphiques étaient impossibles entre deux points situés à l’intérieur du sol, par exemple entre deux galeries de mines. Une note du Dr Gotthelf Leimbach, dans les Annales des postes, télégraphes et téléphones, montre, au contraire, que la chose est praticable dans les terrains très secs et peu conducteurs. Ainsi, dans des mines de sel de Silésie, l’auteur a pu communiquer d’une galerie horizontale avec une galerie également horizontale d’une autre mine, la distance étant de deux kilomètres environ.
- Protection des oiseaux Utiles.— La Société nationale d’Agriculture de France s’est occupée dans une récente séance de la question de la protection des oiseaux utiles. M. Rivet, se plaçant au point de vue forestier, a fait observer que les oiseaux, si communs d’ordinaire dans les bois feuillus, sont, au contraire, très rares dans les massifs résineux. En conséquence, l’introduction des feuilles et tout particulièrement des « fruitiers », en mélange avec les résineux, paraît absolument indiquée pour augmenter le nombre des oiseaux. Un élément de destruction important des oiseaux utiles, c’est la multipli-
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- INFORMATIONS
- cation des oiseaux de proie : ils deviennent de plus en plus nombreux. Mais où peuvent-ils donc trouver des repaires pour se multiplier? Tout simplement, dit M. Rivet, dans les grandes villes. Effrayés par les coups de feu à la campagne, où ils sont souvent traqués et tués, ces rapaces trouvent à la ville, à Paris notamment, une parfaite quiétude ; tous les genres, toutes les espèces . sont représentés. Comme la population citadine est ien loin de la nature par ses mœurs et ses habitudes, les oiseaux de proie, notamment du genre buse et éper-vier, quoique très nombreux, vivent ignorés. Ils arrivent à la ville avec 1 hiver, y retrouvent leurs nids et leurs discrets asiles, et y font leurs couvées. Au printemps, la progéniture est adulte ; elle va trouver à la campagne une proie abondante et facile à capturer de petits oiseaux. Partis vers le i5 juin, les pillards rentrent à la ville à la chute des feuilles, dès que le froid s’annonce comme sérieux. On a donc, dans la ville, en bas, les rats, et en haut, les oiseaux de proie. Il serait très utile, d après M. Rivet, de faire une chasse de destruction méthodique, dans Paris et dans les grandes villes en général, aux oiseaux de proie, à l’aide dé pièges spéciaux à appât. En hiver et au printemps ces chasses seraient fructueuses et il suffirait d’y encourager les chasseurs spécialistes par de légères primes, étant bien entendu qu’ils ne captureraient que des oiseaux de proie.
- La glycérine dans l’alimentation. — La glycérine industrielle est un important sous-produit de la fabrication des bougies ou de celle des savons. Pour l’obtenir, on saponifie un corps gras par la chaux ; il se forme un « savon calcaire » insoluble, et la glycérine reste en dissolution dans l’eau : il suffit dès lors de faire évaporer. On peut encore l’obtenir en distillant les corps gras dans un courant de vapeur d’eau surchauffée; le corps gras est décomposé et la glycérine se trouve en dissolution dans l’eau condensée au-dessus de laquelle surnagent les acides gras. Traitée par l’acide azotique, elle fournit la nitro-glycérine, principe de la terrible dynamite. On l’emploie aussi en médecine pour divers usages. Finalement, comme elle est douce, onctueuse et sucrée, des industriels novateurs ont eu l’idée de s’en servir pour la confection des sirops et des gelées, pour la préparation des pâtes destinées à faire des boules de gomme qu’elle préserve du durcissement, ainsi que pour la fabrication des limonades gazeuses.Cette entrée dans l’alimentation est-elle à encourager ? Le ministre de l’agriculture a consulté à ce sujet le conseil supérieur d’hygiène publique de France, lequel, sur un rapport du professeur Pouchet, a conclu pour la négative. Sans pouvoir d’une façon absolue être considérée comme un aliment, dit le rapport, la glycérine peut cependant jouer un rôle accessoire assez important dans l’alimentation, à condition de n’y figurer que dans de faibles proportions et occasionnellement. Son élimination constante par les reins et le foie pourrait, comme l’ont montré les expériences de Dujardin-Beaumetz et d’Audigé, ne pas être sans inconvénients. En définitive, c’est bien plus un médicament qu’un aliment. L’emploi de la glycérine dans la fabrication des boissons, gelées et bonbons, n’est donc pas autorisé. (Le Temps, 20 août.)
- Le marché européen des légumes et des fruits frais. — D’après Y Agriculture commerciale, l’Allemagne et l’Angleterre viennent au premier rang pour l’importation des légumes et des fruits frais, avec respectivement 209 000 et 94000 tonnes. Viennent ensuite : Suisse, 47 000 ; Autriche-Hongrie, 37 000 ; Belgique, . 28 000 ; France, 25 000. Pour l’exportation, l’ordre est le suivant : Hollande, i5oooo tonnes; France et Algérie, 72000; Autriche-Hongrie (transit), 71 000 ; Italie, 47000; Espagne, 12000; Danemark, 12000. De même, pour les fruits frais, c’est encore l’Allemagne et l’Angleterre qui tiennent les premières places à l’importation européenne. Toutefois l’importation allemande suit une marche ascendante, et l’anglaise une marche descendante, déterminée par la très grande vogue de la banane en Angleterre.
- Les établissements danois au Groenland. — D’après la Géographie (16 avril 1911) la population indigène des établissements danois de la côte occidentale du Groenland, s’élevait au 3i décembre 1909 à 12 414 unités. Ce chiffre est de 95 supérieur à celui de 1908, et ce n’est
- pas là un accroissement accidentel, la natalité (4,4 pour 100 habitants) étant, chez les Eskimos, régulièrement supérieure à la mortalité (3,4). Il est intéressant de noter au surplus que le nombre des femmes est sensiblement plus élevé que celui des hommes : 6614 contre 58oo.
- La question des signaux de chemins de fer. — Les
- récentes catastrophes de chemins de fer, provoquées pour la plupart par ce fait que le mécanicien n’avait pas remarqué le « signal fermé », nous valent de nouveaux dispositifs destinés, dans la pensée de leurs inventeurs, à rendre impossibles de pareilles absences de vigilance. Le dernier en date de ces dispositifs est présenté par-M. l’ingénieur L. Pilliard, qui l’a essayé avec succès sur la voie ferrée reliant Aix à Marseille; et nous devons constater tout d’abord qu’il se recommande par sa simplicité. A l'avant et sur le côté de la locomotive, et à une hauteur de 20 cm du sol environ, se trouvent fixées deux bouteilles en verre très épais ou en fonte de fer. Ces bouteilles sont reliées en permanence par un tuyau à la conduite du frein automatique. Un petit heurtoir est placé de façon à se trouver sur le chemini décrit par la bouteille lorsque le disque est fermé. Si celui-ci est ouvert, la bouteille passe librement au-dessus du heurtoir. Mais, s’il est fermé, le heurtoir se dresse devant elle, et la fait voler en éclats. Il en résulte-que l’air de la conduite de frein s’échappe aussitôt et
- que les freins se serrent automatiquement sur tous le» véhicules du train. Le même résultat se produit d’ailleurs si la bouteille rencontre des obstacles intempestifs (roches, éboulement, etc.). Très simple en apparence, ce système soulèvera, selon nous, de sérieuses objections. D’abord, il sera très difficile d’obtenir une parfaite étanchéité à la connëxion de la bouteille et du tube, d’où des serrages intempestifs des freins. L’inventeur est allé au-devant de cette objection en proposant de munir la locomotive d’un cylindre de frein à air comprimé identique à ceux qu’on emploie sur les voitures, et relié à la conduite du train. Selon ses propres expressions, « ce cylindre a pour objet la commande de la fermeture du régulateur de vapeur dont le levier oscille dans une coulisse montée sur la tige de piston. Lorsque le frein est desserré, le levier du régulateur* de vapeur est librement manœuvré par le mécanicien. Si le frein doit se serrer alors que le régulateur est à sa position maxima, le piston de frein qui commande le régulateur le ramène à zéro. Ainsi, on arrivera à interrompre automatiquement la vapeur et à serrer les freins chaque fois qu’une bouteille placée à l’avant du train sera brisée par le butoir d’un disque fermé qui n’aura pas été aperçu par le mécanicien.... » Il faudra voir à la pratique si le bris des bouteilles, occasionné soit par le Butoir du disque, soit par des obstûcles intempestifs, ne provoquera pas dans la marche des trains des retards qui gêneraient. la circulation sur une voie très fréquentée. Enfin, nous devons noter que le système, malgré ses qualités de simplicité, reste incomplet, puisqu’il ne permet pas d’enregistrer, ainsi que le demandent les circulaires ministérielles, le passage des signaux. Et nous pouvons ajouter que les Compagnies seront toujours réfractaires à un système d’arrêt automatique et absolu des trains, qui ne peut que se traduire par une rapide détérioration du matériel roulant.
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- *> Jouets
- Aéronette. — L’ancien oiseau diabolique que nous avons jadis présenté ici même, a pris une forme nouvelle beaucoup plus légère et plus gracieuse. Les ailes sont faites d’une légère étoffe de soie non vernie, afin •d’éviter la grande vitesse qu’animait l’oiseau diabolique ; .l’air, frottant sur les surfaces rugueuses, retarde, en
- A B
- ÏL’Aeronette. — À, lancement. B, l’Aéronette revient sur la main.
- -effet, la vitesse. L’arrière affecte la forme d’une queue -d’hirondelle réglable à la volonté. Enfin la tête porte un bec-crochet dans lequel on engage le caoutchouc de lancement, et le départ se donne sans aucun mouvement violent, en tirant sur l’oiseau pour tendre le caoutchouc. L’incidence de la queue étant donnée, on lance l’oiseau qui s’élève, puis revient au point de départ, sur la main même, et très lentement. La boucle décrite dépend de la courbure de la queue que l’on peut modifier à volonté, étant faite en papier parcheminé. Dans le cas où l’oiseau reviendrait à droite ou à gauche du point de départ, de la main par conséquent, il suffirait, pour le régler, d’agir légèrement sur la baguette des ailes de manière à obtenir une égale tension de l’étoffe de chaque aile. C’est une petite manœuvre à laquelle l’enfant s’habituera très rapidement. Ce jouet est très gracieux.
- L’inventeur-constructeur est M. Leuilleux-Migault, i5, rue Chapon, Paris.
- Nouveaux jeux artistiques. — M. Néhoux, graveur sur métaux, a eu l’idée intéressante de construire pour
- Ensemble du jeu « Concours d’animaux gras » contenu dans sa boite.
- les enfants une série de jeux artistiques fort intéressants. L’inventeur a constitué plusieurs séries de timbres en caoutchouc représentant des personnages, des animaux, fies fleurs. A côté de ces clichés se trouve un tampon encreur et un certain nombre de cartons destinés à recevoir l’impression.-L’enfant choisit donc l’un des sujets contenus dans la boîte qu’il possède et l’imprime sur l’un des cartons. Puis il s’amuse à la colorier avec les crayons que contient la boîte en se reportant au modèle
- dessiné et peint sur le fond du couvercle du jeu. Cet amusement donne satisfaction aux exigences de l’enseignement, puisque dans les collèges on demande aux enfants de colorier les dessins qu’on leur fait composer.
- Chaque boîte contient une série différente. L’une, l’artiste humoriste est composée de clichés représentant des corps et des têtes ; l’enfant s’amuse en interchangeant les divers clichés. Plus intéressants sont, à notre avis, l’Epopée dont les clichés permettent l’impression de toute une armée de fantassins, de cavaliers, d’artilleurs; chacun des sujets, après avoir été mis en couleurs,
- Modèle de soldat.
- Modèle de fleur.
- peut être découpé, puis collé sur des supports de bois, également contenus dans la boîte, de sorte que chaque unité se tient debout comme les antiques soldats de plomb. Le concours d’animaux gras est basé sur le même principe que le précédent. Pour les fillettes l’inventeur a établi des boîtes de fleurs : Exposition d’horticulture, Envoi de fleurs, que l’enfant traite de la même manière que les soldats ou les animaux et range ensuite sur une étagère dont toutes les pièces sont également contenues dans la boîte. Les clichés étant soigneusement faits et de dimensions suffisantes, les empreintes qu’ils donnent sont très nettes et leur mise en couleurs rendue très facile à l’aide des crayons spéciaux permettant le mélange des teintes. — Le prix de ces différents jeux varie de 5fr,45 à iyfr,5o, selon le nombre des clichés qu’ils contiennent. Ils sont en vente aux établissements Néhoux, 23, rue Michel-Lecomte, Paris.
- *•> Objets utiles
- Cuiseur-réchauffeur. — C’est un nouvel appareil destiné aux fourneaux à gaz pour réaliser une utilisation rationnelle de la flamme. On sait qu’en plaçant directement les casseroles sur la flamme, celle-ci s’étale sous le fond, passe sur les côtés et une partie de la chaleur est perdue.
- Le cuiseur-réchauffeur est con- Le Cmsear-réchauffeur,
- stitué par une
- lame métallique enrouléé sur elle-même pour épouser la forme cylindrique des casseroles, et extensible afin de se prêter aux ustensiles de toutes dimensions. Elle porte une galerie ajourée permettant l’entrée de l'air sous 1 objet soumis au feu. Des crochets-supports s’attachent à la partie supérieure du cercle et reçoivent les casseroles qu’elles maintiennent à une certaine hauteur au-dessus de la flamme. La chaleur est donc presque totalement employée, puisque, en somme, l’appareil constitue une sorte de cheminée canalisant la chaleur vers
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- le haut occupé par l’ustensile. Une poignée permet de se servir du cuiseur-réchauffeur sans se brûler les mains ; pour augmenter ou diminuer le diamètre de l’ap-pareil, on dévisse la poignée d’un tour, on fait manœuvrer les deux coulants qui terminent la lame, dans un
- sens ou dans l’autre et on resserre la poignée qui fixe le tout. Pour la cuisson on place l’appareil l’ajourage en bas et on pose la casserole sur les crochets; la flamme ne touchant pas le fond de la casserole ne peut brûler les aliments qui cuisent plus vite que normalement. Lorsque l’on .veut faire réchauffer un plat on retourne l’appareil, l’ajourage en haut, afin d’éviter de chauffer les bords du plat; le réchauffage se fait alors à peu près comme au bain-marie.
- Cet appareil qui se fait en forme ronde et en forme ovale, est construit par M. Ch. Ancel, 80-82, rue du Chemin-Vert à Paris.
- À gauche : casserole sur le feu nu. A droite : casserole sur le Cuiseur-réchauffeur.
- un escalier, par exemple. Dans la plupart des appareils similaires, l’essence monte trop lentement, la flamme baisse très vite et la mèche brûle.
- La molette mobile M, faite d’acier très dur, est supportée par deux joues ; on l’actionne à l’aide d’un anneau A qui peut également servir à attacher le briquet à une chaîne de poche. Au-dessous se trouve la pierre productrice de l’étincelle en fer-urane (oxyde d’urane et manganèse); elle donne une étincelle chaude et légère qui enflamme instantanément la mèche et cela du premier coup. La pierre est portée par un petit tube T et serrée contre la roue d’acier par un léger ressort à boudin contenu dans ce tube; on comprime le ressort plus ou moins en agissant sur le bouton fileté B qui se visse sur le tube T.
- Enfin un éteignoir E surmonte la roue et la mèche. Il oscille autour du même arc que celui de roue et vient encapuchonner le porte-mèche d’une manière assez ferme pour éviter tout dégagement de vapeurs d’essence.
- Pour se servir du briquet il suffit de soulever l’étei-gnoir en appuyant sur le bouton C et d’agir même légèrement sur la roue d’acier.
- Ce petit appareil est vendu 2 fr. 5o, droits non compris. L’inventeur est M. Fleury-Lourd, 43-45, faubourg du Temple, Paris.
- Nouveau fusil de table pratique. — Il est bien rare de trouver sur une table de salle à manger, un fusil pour l’affûtage des couteaux ; il n’est pas rare d’y trouver de très jolis couteaux dont le seul défaut est de ne pas couper. Voici un nouvel appareil pour les affûter qui réunit les qualités : élégance, solidité, pratique, bon marché. C’est un nouveau modèle de fusil de table, de forme ovale avec des arêtes vives sur les côtés. 11 est supérieur au fusil de forme ronde actuellement en usage, car il permet un affûtage plus rapide, plus complet, plus parfait.
- La partie ovale est rayée comme le fusil ordinaire avec la différence que ce dernier ne comporte qu’un seul genre de rayures, tandis que celui-ci en possède deux; un côté est à rayures très fines pour l’affûtage des couteaux durs, l’autre côté à rayures fines pour l’affûtage des couteaux d’une moins grande dureté.
- Mais sa supériorité réside surtout dans les arêtes coupantes dont il est muni. Ces angles très vifs, passés sur les extrémités d’une lame, lui donnent en quelques coups la coupe et enlèvent les brèches les plus profondes.
- Les couteaux émoussés, ébréchés, hors d’usage sont remis à neuf sans nécessiter l’aiguisage. L’acier de la lame, de très bonne fabrication française, sa trempe sont d’une très grande dureté.
- L’outil se fait en deux modèles, l’un à monture plus élégante, pour la table ; l’autre avec monture en noyer muni d’un tournevis à la pointe pour l’office. Modèle riche, avec manche corne 2tr,85; de cuisine ifr,35. Franco par la poste recommandé, Claudinon-Guérin, fabricant de limes et outils, à Trablaine (Loire).
- Briquet Lebel.— Ce nouveau briquet présente, sur la grosse majorité des briquets mis actuellement en vente,
- l’immense avantage d’être d’une simplicité remarquable et d’un prix de revient peu élevé. L’inventeur a eu l’idée, en effet, d’utiliser les cartouches Lebel ayant servi au tir pour constituer le réservoir d’essence. Il a percé un trou dans le culot pour permettre l’introduction de trente centimètres de mèche enroulée avec du coton et la charge d’essence. On ferme hermétiquement cette ouverture à l’aide d’une vis V. La mèche a été spécialement étudiée pour permettre, non seulement un allumage de faible durée, mais aussi pour entretenir l’arrivée du liquide à la partie supérieure de l'appareil tant que l’on a besoin de la flamme, comme pour gravir
- *> Divers
- « Valets » de fortune pour laboratoire. — Les
- valets sont ces supports si commodes en forme de tore, qu’on fait en paille ou en jonc tressés et qu’on emploie
- dans les laboratoires pour poser de façon stable sur une table, cornues, ballons et récipients à fond rond. Comme on n’a pas toujours un tel objet sous la main, et qu’il est cependant parfois très utile d’en pouvoir disposer (pour transformer un globe de pendule ou une cloche à fromage, en aquarium ou en cristallisoir, par exemple !) voici comment pourra être improvisé une sorte de valet rustique fort commode.
- On tend diagonalement le premier torchon ou chiffon venu (plus il est usé et mou, et mieux il convient), et on l’enroule sur lui-même comme on le ferait avec.un foulard (fig. 1). On plie le tout ensuite comme pour faire un nœud, qui toutefois ne sera pas serré : le vide doit
- Fig. 3.
- Fig. 2.
- être de la dimension du valet désiré (fig. 2). Il suffit alors d’enrouler chaque extrémité libre autour de l’anneau central, et finalement de lier si besoin les bouts entre eux, ou autour du tore avec un brin de ficelle (fig. 3). Le valet est terminé et sera facilement transformé en chiffon dès qu’on n’en aura plus besoin.
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- L’importation en France des denrées alimentaires frigorifiées. — Le Journal officiel vient de publier le rapport dont M. You, délégué du ministère des colonies, a récemment donné lecture à Vienne, au Congrès international du froid. Malgré la longueur du document, nos lecteurs nous sauront gré d’en reproduire et d’en résumer les parties .essentielles. L’opinion est, en effet, justement préoccupée du renchérissement de la vie, c’est-à-dire de l’augmentation du prix des denrées alimentaires, la viande notamment, et l’attention se porte de plus en plus sur l’utilisation des procédés frigorifiques pour la conservation et le transport à longue distance des viandes, du gibier, du poisson.
- Ce sont ces questions que met au point le rapport de M. You, tant en ce qui concerne l’utilisation du froid pour le transport vers les pays tropicaux des denrées alimentaires métropolitaines (primeurs, légumes verts, produits de la laiterie, etc.) que pour le transport vers l’Europe, et en particulier vers la France, des produits coloniaux périssables (poissons, bananes, viandes, gibiers, volailles, etc.).
- Poissons. — Des essais d’introduction en France des poissons du banc d’Arguin et de la baie du Lévrier ont déjà été tentés. A Bordeaux et à Paris sont arrivés des soles, mulets, merluches, langoustes, etc. de cette région. Mais ces produits n’ont jusqu’ici pu gagner les côtes françaises que séchés, salés ou empaquetés dans des morceaux de glace. « Or, observe M. You, on ne peut nier que l’importation de poissons séchés et salés ne remplace que très imparfaitement l’introduction de poissons frais. D’autre part, la mise pure et simple du poisson entre des amas de glace présente de gros inconvénients : la glace est dans la cargaison du bateau une sorte de poids mort, et de plus, au contact de la glace en fusion, les écailles des poissons perdent leur coloris, la chair devient molle et sans saveur. »
- Si les bateaux de pêche comportaient une installation frigorifique spéciale, ce procédé empirique serait avantageusement remplacé par la conservation à sec dans le froid. Ainsi parviennent en Angleterre les saumons congelés du Canada, à Moscou et à Saint-Pétersbourg les poissons des grands fleuves de la Sibérie.
- On objectera peut-être que le prix d’une telle installation paraîtra souvent trop élevé à nos armateurs. Un « compresseur » représente à tout le moins une dépense de i5oooo francs. A cela M. You répond que l’emploi des navires frigorifiques spéciaux paraît aujourd’hui, il est vrai, moins spécialement s’imposer au transport des poissons des côtes mauritaniennes qu’à celui des fruits et viandes de nos colonies. Au reste, il suffirait qu’un seul grand vapeur, chargé de réunir les prises des voiliers pêcheurs, fût muni d’une cale frigorifique.
- Fruits. — Le transport des fruits en chambre froide s’opère aujourd’hui par grandes masses aux Etats-Unis, ainsi qu’au départ des Antilles anglaises, des Bermudes, des divers Etats du centre américain et des Canaries. Pour l’envoi des fraises, raisins, cerises, bananes et légunjes de la Californie et de la Floride vers les cités populeuses des Etats du nord-est de l’Union, les Américains sont arrivés à un étonnant degré de perfection : ils exposent les fruits avant leur chargement — d’où le nom de préréfrigération -—à une température très basse, puis les placent dans les wagons frigorifiques où la tem-péi'ature est maintenue durant les huit, dix ou douze jours du trajet aux environs de —.6°. A leur arrivée les denrées conservent leurs qualités naturelles de couleur, saveur, etc. De même la plupart des bananes qu’on mange à Londres sont importées par vaisseaux frigo-i’ifiques de la Jamaïque, des Bermudes ou de la Barbade, et sont excellentes. De là vient que le même fruit, vendu en général io à i5 centimes chez nous, où il arrive par les paquebots ordinaires de l’Algérie ou de la côte occidentale d’Afrique, coûte à Londres trois ou quatre fois moins cher et trouve des consommateurs trois ou quatre fois plus nombreux. La banane demeure en France une sorte de fruit de luxe parce qu’elle est importée en quantité insuffisante et dans des conditions imparfaites; en Grande-Bretagne c’est un fruit extrêmement commun, parce qu’il y est introduit en abondance
- et dans d’excellentes conditions. Par voie de conséquence la Jamaïque, la Barbade, Dominique, Costa-Rica ont d’immenses et prospères plantations de bananes, à l’exploitation desquelles une véritable flotte de bateaux spéciaux est réservée, tandis que la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion attendent encore tout le parti qu’elles peuvent tirer de l’exubérance de leur végétation. De même encore citrons et ananas sont exportés en masse en cales froides des Antilles britanniques, du centre américain et des Canaries. Une seule petite île, et parmi les plus petites des Antilles, Monserrat, expédie annuellement à Londres pour i million de francs de citrons. ,
- Viandes. — Plus encore que le transport des fruits, celui des viandes frigorifiées (refroidies à une température voisine de o°),ou congelées (refroidissement d’environ 6° au-dessous de o°) originaires de nos possessions coloniales paraît promis à un avenir brillant.
- La viande devient en France de plus en plus rare. L’élevage, forme presque primitive de l’agriculture, ne peut guère se pratiquer que sur des terrains de faible prix; or, l'augmentation continue de la valeur vénale de nos terres pèse chaque jour plus lourdement sur le prix des animaux. D'autre part, l’emploi de plus en plus général des engrais chimiques, les progrès de la science agricole, une meilleure économie rurale tendent à transformer nos cultures en une agriculture intensive, où l’élève du bétail, et particulièrement des. espèces bovines, a peu de place. Il en résulte que l’élevage métropolitain ne peut guère produire que des animaux de prix élevé, de luxe, si l’on peut dire, dont la valeur s’augmente encore du fait des demandes de l’étranger
- II est possible de demander à nos colonies d’élevage les quantités de viande dont nous manquons en France. Non seulement la volaille et certaines sortes de gibiers abondent dans toutes nos possessions, mais encore l'Algérie, le Soudan, et surtout le Fouta-Djalon et la riche région de l’Adamaoua, les hauts plateaux de Madagascar sont des terres excellemment propices à l’élevage du bétail. Là, sur des étendues aussi vastes et aussi peu occupées par la cultuiœ que les immenses terres à pâturage de l’Amérique du Nord, de l’Argentine et de l’Australie, prospèrent déjà et surtout sont susceptibles de prospérer d’innombrables troupeaux. Ces réserves pourraient alimenter en viande nos marchés métropolitains.
- Abattus, congelés sur place et expédiés par vaisseaux munis de cales frigorifiques, les bœufs du Soudan et surtout de Madagascar parviendraient en France à bas prix. On calcule que les viandes congelées exigent pour leur transport à quantités égales quatre fois moins de place et moitié moins de frais que les viandes sur pied. On peut ajouter qu’abattues et congelées dans les colonies, les viandes ne perdent rien de leur saveur et presque rien de leur poids en cours de route, tandis que les animaux transportés vivants supportent souvent mal la traversée, deviennent maigres et efflanqués. On a établi des devis d’après lesquels la viande de bœuf de Madagascar pourrait être vendue à des prix plus bas de 5o à 60 centimes par kilogramme que la viande métropolitaine.
- Au reste, pour donner à l’exploitation son maximum de rendement, il ne suffirait pas de créer des services spéciaux de transport par bateaux frigorifiques.
- Il faudrait en premier lieu développer l’élevage du bétail. On calcule qu’aujourd’hui Madagascar possède environ 5 millions de bêtes à cornes ; or, secondé par une sélection des animaux producteurs surveillés par quelques professionnels européens (vétérinaires, nourris-seurs, etc ), l’élevage pourrait en quelques années donner à la grande île un troupeau de io millions de têtes. Si l’on admet, d’accord avec les Américains et les Australiens, que le rendement d’un troupeau est environ d’un dixième du chiffre de ses unités, on voit que Madagascar pourrait aisément exporter dans quelques années i million de bœufs par an.
- En second lieu, il conviendrait de créer sur place, et vraisemblablement à Tamatave ou à Majunga, un entrepôt frigorifique annexé à l’abattoir. Là seraient
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- conservées les viandes au fur et à mesure de leur abatage et en attendant leur expédition vers les marchés de consommation; c’est ce qui existe dans les principaux ports australiens ainsi qu’à la Plata, à Bahia-Bianca, etc. (dans la République Argentine) et dans les fameux stockyards de Chicago. Là également seraient emmagasinés la volaille et les gibiers.
- Enfin il faudrait aménager en France même plusieurs entrepôts du même genre, destinés à recevoir et à conserver jusqu’au jour de leur vente les viandes impor-
- tées. On commence seulement chez nous à doter nos grandes villes d’installations de ce genre, alors qu’en Allemagne, en Autriche, aux Etats-Unis, les cités d’importance secondaire possèdent déjà toutes des entrepôts frigorifiques. Il y aurait également lieu de prévoir l’emploi de wagons frigorifiques pour le transport des viandes en France même, du port d’arrivée aux centres de consommation, afin de maintenir de façon constante les importations à la température voulue, de bout en bout de leur trajet.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Pour teinter le laiton en légères* marbrures rouges sur fond jaune chaud. — On plonge les pièces décapées comme d’ordinaire dans un bain bouillant obtenu par le mélange des deux solutions ci-dessous :
- ( Eau....................... a5o c. c.
- A < Crème de tartre................. 5 gr.
- ( Sulfate de cuivre.............. 5 —
- g U Eau.............................iî5 c. c.
- ( Hyposulfite de soude . . . . i5 gr.
- Dès que les pièces sont plongées dans la mixture bouillante, bien agitée, on retire du feu et on laisse reposer : les flocons de précipité qui se déposent sur
- le métal provoquent la formation de marbrures. Le patinage ne réussit généralement bien qu'autant que les surfaces à marbrer sont à peu près plates et disposées horizontalement dans la cuvette où se fait l’immersion. Les marbrures sont très solides.
- (.Laboratoire de la Nature. D’après Ebermeyer.)
- Béton imperméable. — Pour obtenir un béton imperméable, M. Schirk, au lieu d’employer de l’eau ordinaire pour le gâchage du mortier, emploie de l’eau de savon ; il ajoute de 3 à 4 kg de savon par mètre cube d’eau. D’après Béton und Eisen l’imperméabilisation ainsi obtenue semble due à la formation d’un savon de chaux insoluble qui obstrue les pores du béton.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres; la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. Bosé, de Lyon, nous écrit : Moineau élevé par un canari. Le 26 juin dernier, mon voisin et ami, M. R. Rullier, passant près d’une maison en démolition, recueillit deux petits moineaux tombés de quelque nid et les apporta chez lui. Ces petits oiseaux ne sachant pas encore se nourrir furent mis dans une cage où était un canari.; celui-ci considéra quelques instants ses nouveaux compagnons et tout de suite se mit à leur donner à manger. Le lendemain un des moineaux ayant péri fut enlevé et le survivant continua à
- être nourri par le canari. Depuis que le canari est devenu père nourricier, il ne chante plus et toute son activité est employée à donner à manger au petit moineau. Aujourd’hui, 4 juillet, le petit moineau a commencé à manger seul.
- M. L. Delpit, à Beaumont. — L’odeur de l’ail et de l’oignon écarte les mouches. Mais le meilleur moyen de se débarrasser de ces parasites est de protéger par des treillis ou du papier tous les comestibles, de bien fermer les fenêtres et maintenir l'obscurité dans les appartements, de faire une guerre acharnée aux larves, en versant du pétrole ou de l’huile de schiste dans les fosses d’aisance ou dans les endroits où l’animal est susceptible d’éclore.
- M. Jasseron, à Lorient. —=• Nous ne connaissons pas d’ouvrage sur le sujet que celui de la Collection Hachette que vous nous signalez vous-même.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les Touareg ou imageren : L‘ Laide. — Le stabilisateur antiroulis système Frahm : R. Bonnin. — Comment on fait une aiguille : Georges Lanorville. — Un nouvel ébulliomètre : A. C. — Correspondance. — La semaine de motoculture de Melun : Jacques Boyer,
- Supplément. — Mouvement récent de la tache rouge de Jupiter.
- Distance des étoiles rouges. — Déplacement du Soleil dans l’espace. — L’utilisation des chutes d’eau d’Islande. — La plus puissante usine hydro-électrique d’Europe. — Téléphone et phonographe. — La drague sèche la plus grande du monde. — Nouvelles peintures paléolithiques. — La guérison des vieux ponts par injection de... ciment. — Traitement abortif de la cataracte. — Pour conserver les fleurs fraîches. — Le lait
- Les opinions et les croyances, genèse, évolution, par Gustave Le Bon. Paris. Flammarion. 1911. 1 vol. in-18. Prix : 3tr,5o. [Bibliothèque de philosophie scientifique.)
- Notre éminent collaborateur n’est pas moins connaisseur en sciences sociales qu’en sciences physiques. On
- trouvera dans son nouveau livre ce même esprit réaliste si admirable, si ennemi des utopies et des théories hasardées qui est même sa marque particulière. Ce livre, en effet, aborde pour la première fois l’étude scientifique des opinions et des croyances. Quels sont les facteurs de leur naissance et de leur évolution ? Nombreux sont les problèmes abordés dans cet ouvrage. Comment, par exemple, des croyances, qu’aucun argument rationnel ne pourrait défendre, furent-elles admises sans difficultés par les esprits les plus éclairés de tous les temps? Si la raison ne crée pas la croyance, elle peut au moins la discuter et en découvrir les côtés absurdes. Pourquoi, dès lors, malgré les démonstrations les plus claires, tant de croyances chimériques réussissent-elles cependant à s’imposer? L’auteur le montre en prouvant le rôle prépondérant exercé sur l’inconscient par certains facteurs : le prestige, l’affirmation, la répétition, la suggestion et la contagion mentale. Indépendants de la raison, ils agissent facilement contre elle-même sur des hommes très civilisés. L’auteur prouve ainsi qu’en
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- BIBLIOGRAPHIE
- matière de foi religieuse, politique ou sociale, la crédulité — aussi bien celle du savant que de l’ignorant — ne connaît aucune limite. Cette constatation rend extrêmement tolérant pour toutes les superstitions constatées dans l’histoire.
- Le froid industriel et ses applications, publié par l’Institut du Mois Scientifique et Industriel, 8, rue Nouvelle, Paris. 19x1. 2e édit., 1 vol. 122 pages. Prix : 2,r,75.
- Cette brochure commence par l’étude des machines frigorifiques, pour passer ensuite à l’examen des appareils et installations réfrigérants ; un important chapitre est consacré à la conservation des denrées alimentaires. L’ouvrage se termine par une esquisse du magnifique champ d’applications ouvert à l’industrie du froid.
- Petites Monographies des grands Édifices de la France. La cathédrale de Reims, par L. Demaison. Paris, H. Laurens, 1 vol. in-16, 44 gr. et 1 plan. Br. 2 fr. Rel. 2 fr. 5o.
- Dans cette monographie, une place très large a été accordée à l’histoire. M. Demaison fait connaître la suite des architectes qui se sont succédé depuis l’origine de la construction jusqu’au xv° siècle. La description de l’édifice, qui vient ensuite, est aussi complète que le permettait le cadre de l’ouvrage. Pour les questions souvent fort difficiles qui se posent à propos de l’iconographie, l’auteur se borne à présenter les interprétations certaines, en restant pour toutes les explications douteuses sur une prudente réserve. Les reproductions photographiques sont excellentes et en grande partie représentent des aspects non encore figurés. Toute la séi’ie des Petites monographies est d’ailleurs excellente.
- Le musée de sculpture comparée du Trocadéro, par Camille Enlart. In-8°, 115 gravures, Paris, H. Laurens, éditeur. Prix : 3fr,5o.
- Créé par Viollet-le-Duc, le Musée de sculpture - comparée est aujourd’hui le plus beau des musées de moulages d’art. Merveilleux instrument d’éducation, ce musée nous montre, après la décadence de l’art antique, la renaissance de ses traditions fondues avec celles des Barbares et surtout de l’Orient pour former le style roman, puis l’art si foncièrement français de l’époque gothique et quelle évolution nouvelle se poursuit depuis la Renaissance. Le commentaire de M. Enlart n’a pas la sécheresse d’un simple catalogue. C’est à la fois une histoire et une explication du musée; il résume toute l’histoire de notre sculpture.
- Manuel pratique d’analyse organique. Méthodes d’analyse pour la détermination des principales fonctions
- des composés du carbonate, par Fr.-E. Weston, traduit de l’anglais par P.-R. Jourdain. In-8°, 112 pages. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 3 francs.
- M. Weston a écrit cet ouvrage dans l’intention de systématiser aussi loin que possible, par classes, les réactions des composés du carbone et de per-mettre ainsi, par une suite d’essais raisonnés, non seulement de ranger un composé dans sa classe respective, mais de donner au débutant une conception plus nette du sujet, qu’il n’est possible avec la méthode habituelle.
- Archives de zoologie expérimentale et générale ; t. VII, n° 1. — Biospeologica, XIX. — Révision des Batkys-ciinæ, Morphologie, Distribution géographique, systématique. Paris, librairie Albert Schulz, 3, place de la Sorbonne. 2 mai 1911, in-8°, 641 p. et xxiv pl. Prix : 65 francs.
- Ce monumental travail est le fruit d’un acharné labeur souterrain dans 397 cavernes d’une grande partie de l’Europe. Il intéresse surtout les zoologistes et concerne les sylphides cavernicoles. C’est la suite de la gigantesque enquête de biospéologie entreprise par MM. Jeannel et Racowitza depuis 1904.
- La Regione dei Berici. R. Magistrato aile acque ; iufficio idrografico. Morfologia, idrografia e geologia e carta délia permeabilità delle rocce. Pubbl. n. 28 e 29. — Sulla stratigrafia e sulla tettonica dei terreni mioce-nici dei Friitli. Pubbl. n° 3i. — Bollettino. Parte II. Servizio pluviometrico e idrometrico. Totali decadici délia pioggia caduta e Altezze idrometriche meridiane. Venise, 1910 et 1911.
- Suite des importantes publications hydrologiques de l’office hydrographique de Venise. La monographie des monts Berici, au Sud de Vicence (86 pages et 7 planches) est une importante étude hydrogéologique qui a distingué les terrains en : imperméables, peu perméables, semi-perméables et perméables. Les profils en long de certains torrents n’ont aucune courbure irrégulière. Il existe dans cette région des cavernes dans les calcaires fissurés oligocènes. L’hydrographie souterraine y est d’ailleurs assez développée. Les grottes s’y nomment covoli.
- La défense forestière et pastorale, par Paul Descombes. Encyclopédie industrielle Lechalas. In-8° de xv-410 pages, avec 23 figures et 6 cartes. Gauthier-Villars, Prix ; 12 francs.
- Le très ancien problème de la défense forestière et pastorale présente aujourd’hui dans toute l’Europe et surtout en France une acuité qui souligne assez l’intérêt d’un tel ouvrage, dû à un auteur aussi compétent.
- JgD
- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- Du 7 au 17 août. — Le 7. Pression élevée sur l’O. et le Centre : Paris, 769 ; Berlin, 767 ; dépression assez profonde dans les parages de l’Islande : Reijkiavik, ‘747;. Pluies dans quelques stations du N. et du Centre ; en France (orage dans Je Centre et le S .) : Biarritz, 6,5; Toulouse, 7; Puy de Dôme, 5; Perpignan, 1. Temp. du matin: Reijkiavik, 11 ; Paris, 18; Alger, 25; Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : 24°,2 (normale : i8°,i).—-Le 8. Pression générale élevée : Brest, 765. Pluies sur le Centre et le N. Temp. du matin : Vardoe, 12; Paris, 20; Alger, 24; Puy de Dôme, 14; moyenne à Paris : 20°,3 (normale : 180,1); — Le 9. Pression tendant à l’uniformité sur toute l’Europe : Biarritz, 704; Vienne, 766. Pluies sur quelques stations du N. Temp. du mâtin : Arkhangel, 14 ; Paris, 22; Alger, 26; Puy de Dôme, 17 ; moyenne à Paris : 26°,3 (normale : 180). — Le 10. Pression assez uniformé sur toute l’Europe, de 760 sur le S.-Ei à '770 dans le N. : Brest, 767; Nice, 761. Pluies sur quelques stations du Centre et du N.-O. Temp. du matin :_Reijkiavik, 10; Paris, a3 ; Alger, 27; Puy de Dôme,,,19. Temp. de la journée du 9 : Châteaudun, 38; Saint-Maur, Lyon, le Mans, 37 ; Nantes, Charleville, 36; Bordeaux, 35 ; Clermont-Ferrand, 33; moyenne à Paris :
- 24°i9 (normale : 180). — le 11. Pression uniforme et élevée : Brest, 769. Pluies sur quelques stations du Centre et du N.-O. Temp. du matin: Reijkiavik, 10; Paris, 22; Alger, 27; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 25°,5 (normale : 17°,9). — Le 12. Aire de forte pression sur tout le N. de l’Europe : îles Féroë, Bodoe, 773; baisse sur le S. : golfe de Gascogne, 759. Pluies sur quelques stations de l’Europe centrale et des Iles-Britanniques ; en France : Biarritz, 24. Temp. du matin : Reijkiavik, 9; Paris, 22; Alger, 27; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 25°,4 (normale : 170,9).— Le i3. Pression élevée et uniforme : N. et Centre, 766 et au-dessus, 763 sur nos régions. Pluies dans quelques stations des Iles-Britanniques, de l’Autriche et de l'Italie; en France (orages dans le Centre et le S.) : Perpignan, 2; Nice, 1. Temp. du matin : Arkhangel, 9 : Paris, 20; Alger, 28; Puy de Dôme, i5; moyenne à Paris : 24°,5 (normale : i7°,8). — Le 14. Baisse de pression sur presque toute l’Europe, pression variant de 760 à 764 sur le continent, 770 sur l’Islande et l’Ecosse. Pluies sur quelques stations du N. et du S. ; en France : Nice, 18 ; Ouessant, i3 ; Pic du Midi, 2 ; Brest, 2 ; Bordeaux, 1. Temp. du matin : Vardoe, 8; Paris, 21 ; Alger, 23; Puy de Dôme, i5; moyenne à
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- CHRONIQUE
- METEOROLOGIQUE
- Paris : 2i°,5 (normale : i7°,8).—Le i5. Baisse sur l’E. ; Islande, 768. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Reijkiavik, 8; Paris, 21; Alger, 25; Puy de Dôme, 15 ; moyenne à Paris; 2i°,5 (normale : 170,7. — Le 16. Dépression persistante sur l’E. : Saint-Pétersbourg, 742 ; pression supérieure à 765 sur les Iles-Britanniques et les parages de l’Islande. Pluies sur le N. et le Centre; en France (orages) : Clermont-Ferrand, Marseille, 4- Temp. du matin : Yardoe, 4> Paris, 16;
- Alger, 26; Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : ao°,2 (normale : i7°,7). — Le 17. Pression élevée sur FO. : France, Angleterre, 765 et au-dessus; dépression sur la Russie. Pluies sur l’E. Temp. du matin : Yardoe, 16; Paris, i5; Alger, 27; Puy de Dôme, 9; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : 17°,6).
- PHASES DE LA LUNE :
- Pleine Lune le 10, à 3 h. 4 m. du matin.
- Dernier Quartier le 17, à 12 h. 20 m. du soir.
- jio
- IgD
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- O*,,
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o)
- Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES HJ MATIN THERMOMÈTRE VENT D1PECT.ON ETFOBCE Iifc 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MiLLIMÈTRfS OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 7 août 1911. 17°,6 E. N. E. 0. Quelq. nuages M Très peu nuageux ; rosée.
- Mardi 8 19°,5 :N. E. 2. Beau. 1) Beau ; rosée.
- Mercredi 9 21°,2 E. N. E. 0. Beau. » Beau ; rosée.
- Jeudi 10 25°,0 N. E. l. Quelq. nuages. » Quelques nuages ; faible rosce.
- Vendredi 11 ... . 20°,2 V. E. 2. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume le malin.
- Samedi 12 22°,2 E. 1. Beau. » Quelques nuages ; rosée.
- Dimanche 13. . . . 20°, 2 E. V. E. 1. Nuageux. » Iîosoe ; peu nuageux.
- Lundi li 20°,5 N. E. 0. Peu nuageux. » Bosée; peu nuageux.
- Mardi 13 18°,5 N. N. E. 3. Beau. lit Rosée ; peu nuageux ; halo à 15h.
- Mercredi 16 là0,5 V. N. E. 2. Très nuageux. » Rosce; nuageux.
- Jeudi 17 15°,0 N. E. 1. Beau. 9 Rosée ; beau.
- Vendredi 18 ... . 15°,6 S. E. 0. Beau. » Rosée ; quelques nuages.
- Samedi 19 17°,9 ('aime. Beau. » Rosée; forte brume; beau jusqu’à 13h; nuages ensuite.
- Dimanche 20. . . . 19°,7 N. E. 1. Très nuageux. 0,0 Nuag. ; halo; gouttes à éclairs dans la soirée.
- AOUT 1911. — SEMAINE DU LUNDI 7 AU DIMANCHE 20 AOUT 1911.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi
- | Vendredi
- Samedi
- Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené « 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée,
- WÎÔ41»
- TEMPÉRATURE I fl TEMPÉRATURE
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- "Tout ce qui concerne « La Na f/ire » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (VJ*}
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 1997 — 2 SEPTEMBRE 19I I
- INFORMATIONS
- SUPPLÉMENT
- Le bois incombustible. — On vient de découvrir, en Amérique, un nouveau procédé pour rendre incombustible le bois employé dans les constructions, soit à la charpente, soit à l’établissement des portes, des parquets ou des cloisons, et il est même probable que ce procédé pourra s’appliquer aux meubles. Il consiste à imprégner le bois, au moyen de l’électricité, avec du sulfo-borate d’ammoniaque. Ces bois, soumis à l’épreuve du feu, l’ont subie d’une façon inespérée. C’est ainsi que, dans une expérience officielle, des portes ajustées en hêtre, sapin et peuplier, de 18 mm seulement d’épaisseur, ont résisté pendant une heure, sans être attaquées par le feu, et il a fallu les défoncer après les essais, pour pouvoir éteindre le brasier. Les portes en tôle et en bois armé de tôle, ont travaillé et se sont déformées pendant les mêmes essais, alors que celles en bois préparé n’ont subi aucune déformation et sont restées froides intérieurement. L’emploi général du bois rendu électriquement incombustible, à la construction des charpentes des intérieurs d’appartements et des meubles, aurait donc pour résultat la suppression à peu près complète des incendies. Si réellement le procédé est aussi pratique que le disent les Américains, il est hors de, doute que nombre d’objets qui se font en fer se feraient en bois, qui trouverait ainsi de multiples applications nouvelles.
- Le dirigeable « Capitaine-Marchal ». — Ce dirigeable offert par souscription au Gouvernement français est actuellement terminé. Il cube 7300 m3, sa nacelle a 9 m. de long et 1,60 m. de large; il est mû par deux
- moteurs Panhard de 60 chev. chacun. Sa nacelle peut contenir 20 passagers, outre une provision d’essence suffisante pour 24 heures. Innovation intéressante : les
- deux moteurs peuvent marcher seuls ou accouplés. Chaque moteur actionne les deux hélices, ce qui permet
- au ballon en cas de panne d’un moteur de regagner le port avec un seul moteur.
- Action de l’eau distillée sur les organismes marins. — D’une façon générale, les animaux marins, placés brusquement dans l’eau distillée, ne tardent pas à mourir-; d’ailleurs, même pour les organismes d’eau douce, l’eau distillée se montre souvent plus ou moins toxique. Mais il y a, à cet égard, des différences assez notables, suivant les espèces. Ainsi, d’après Loeb, un petit poisson osseux, le Fundulus, qui se développe et vit exclusivement dans l’eau de mer, peut être, maintenu dans l’eau distillée sans inconvénient apparent; les œufs placés dans l’eau distillée évoluent également d’une façon normale. Loeb s’est même servi de cette expérience pour répondre à une objection qui lui a été faite au sujet de ses recherches sur l’action antagoniste des sels. Les petits Fundulus, placés dans une solution pure de chlorure de sodium isotonique à l’eau de mer, succombent rapidement; mais lorsqu’on ajoute à la solution un peu de potassium et de calcium, ils y vivent très bien, parce que, dit Loeb, ces derniers sels neutralisent,désempoïsonnent en quelque sorte, le chlorure de sodium. Mais on pourrait aussi croire, et c’est précisément l’objection qui a été faite, que le Fundulus a besoin pour vivre de sels de potassium et de calcium. L’expérience avec l’eau distillée est donc décisive : si les poissons peuvent y vivre, c’est qu’ils n’ont pas besoin de sels. Cependant, les recherches de Sumner et celles de-Stockard quant à l’action de l’eau distillée (et de l’eàu douce) sur les Fundulus n’ont pas abouti au même résultat : d’après ces auteurs, elle) est très toxique, elle tue les
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- INFORMATIONS
- larves au bout de trois jours, et inhibe l'éclosion des œufs. Comme le problème est important au point de vue théorique, Loeb l’a repris récemment. Il se sert d’eau distillée deux fois dans des verres d’Iéna; tous les jours, ou même deux fois par jour, on change l’eau des animaux'd’expérience, en les transportant chaque fois dans des cristallisoirs avec de l’eau distillée fraîche. Le résultat est toujours le même: les œufs éclosent normalement, les alevins paraissent se porter très bien: au bout de x6 jours ils sont aussi vivants que les alevins témoins. Loeb a même constaté que des Fundulus adultes peuvent être transportés brusquement dans l’eau distillée (après qu’on les a soigneusement lavés pour les débarrasser de toute trace d’eau de mer) et peuvent y être maintenus pendant 5 semaines et plus, sans qu’ils paraissent s’en ressentir; d’ailleurs, tous les adultes ne sont pas résistants au même degré. D’après Loeb, si Stockard et Sumner n’ont pas obtenu les mêmes résultats, c’est qu’ils se sont servis d’eau distillée ordinaire qui est peut-être suffisante pour un chimiste, mais qui, dans Jes expériences de biologie, peut se montrer toxique. Dans l’emploi de l’eau douce, il faut aussi savoir se mettre à l’abri des erreurs : par exemple, une eau douce non stérilisée peut renfermer des micoorganismes qui s’attaquent aux œufs et aux alevins : il est évident que dans ce cas la mort peut survenir du fait des parasites, et il serait erroné de la mettre sur le compte de l’eau douce. [Revue Scientifique 19 août).
- L'aéro-cible. — MM. André et Edouard Michelin, persévérant dans la voie qu’ils se sont tracée d’encourager l’aviation française, ont adressé le 22 août 1911 à M. Cailletet, président de l’Aéro-Club de France, une longue lettre par laquelle ils l’informaient, qu’une somme de i5oooo francs était mise à sa disposition, pour constituer quatre prix dits : « Prix de l’aéro-cible Michelin » et définis comme il suit : i° Un prix de 5o 000 francs, à l’aviateur qui d’ici le i5 août 1912 inclus, aura, en une seule envolée, placé dans un cercle de xo m. de rayon le plus grand nombre de projectiles. L’aviateur devra s’élever, en emportant cinq projectiles, à une altitude supérieure à 200 m., et laisser tomber ces projectiles un à un sur le but, en passant au-dessus à plusieurs reprises. Dans le cas où plusieurs aviateurs auraient placé le même nombre de projectiles dans la cible, le classement se ferait en appréciant la valeur du groupement par rapport au centre du cercle ; — 20 Un prix de 25 000 francs, à l’aviateur qui dans les mêmes conditions, mais volant à une altitude supérieure à xooo m., aura placé ses projectiles dans un rectangle de 100 m. de long sur 10 de large. Les deux autres prix seront attribués le i5 août 1913 dans des conditions analogues comme principe, mais suivant un programme qui sera fixé ultérieurement. Ces prix sont réservés, bien entendu, aux seuls aviateurs français. Dans l’esprit des donateurs, ces prix sont destinés à démontrer par des faits la puissance de destruction que pourrait avoir un aéroplane, et à faire ressortir l’avantage qu’il pourrait y avoir à se servir de ces appareils, non seulement comme organes de reconnaissance, mais encore comme engins de destruction contre les ouvrages d’art, les parcs d’approvisionnements, les centres fortifiés, etc.... Il y a là le point de départ de tout un programme d’expériences, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
- La poste aérienne en Angleterre. — Le premier service postal aérien commencera en Angleterre le 9 septembre. Les lettres seront portées par aéroplanes de Hendon à Windsor, où le i'oi, afin de manifester-son intérêt pour la science nouvelle, a autorisé l’atterrissage dans le parc. Le service continuera quotidiennement pendant une période illimitée. Il sera soumis à des conditions spéciales, imposées par le ministre des postes. Le service est organisé par M. Lewis Poola et le capitaine Windham, qui ont engagé M. Graham White. Ne pourront être envoyées par la poste aérienne que des cartes postales illustrées et des enveloppes spéciales, qui seront mises en vente à Londres le 8 septembre dans des établissements spéciaux. Les cartes et enveloppes porteront un cachet spécial représentant le château de Windsor imprimé en brun, vert ou rouge. Les cartes porteront un timbre de 65 centimes et les enveloppes un timbre de ifr,35. Si l’on désire que les cartes et lettres, après avoir été délivrées à Windsor,, soient expédiées à l’étranger, le timbre de 25 centimes habituel doit être ajouté. Dans les établissements dont nous avons donné la liste, des boîtes aux lettres spéciales seront placées. Il en sera fait la relève une fois-par jour. Le courrier ainsi recueilli sera transporté au General Post Office, où les timbres seront oblitérés d’un cachet daté portant la mention : « First United Kingdom aerial Post ». Le paquet sera transporté à Hendon, d’où l’aéroplane le transportera à Windsor; là la distribution en sera faite par le bureau de poste de l’endroit, qui fera suivre la correspondance sur tous les points de l’Angleterre ou du globe. Les bénéfices de cette-poste aérienne sont destinés à des œuvres charitables.
- Expériences avec le radium à l’Université de Berlin. — Les prêts de radium organisés par l’Académie des Sciences de Berlin, comme le rapportait le n° 1991 de La Nature, p. 126, ont trouvé déjà une application à l’Institut pathologique de l’Université de la même ville. Dans la section d’expérimentation biologique de cet Institut, le professeur Adolphe Bickel (né-en 1875 à Wiesbaden, pourvu d’une chaire à Berlin, depuis 1906) a cherché, en collaboration avec M. Lôke, quelle influence exercent les rayons p et y du méso-thorium sur les tissus cellulaires, tels que l’œil et la peau. Chez l’homme, 6 milligrammes de bromure de mésothorium produisent sur la peau, au bout de 10 minutes de rayonnement, une rougeur qui disparaît plus ou moins rapidement, selon les sujets. Exposé plusieurs heures consécutives à ce rayonnement, l’œil du lapin éprouve de graves avaries; sur la peau, les poils tombent et l’épiderme s’ecchymose ; bref, les phénomènes sont les mêmes que ceux que l’on a constatés avec le bromure de radium. D’autres essais ont été tentés par MM. Bickel et Minami, toujours avec le bromure de mésothorium, sur les ferments autolytiques qui se rencontrent dans les affections cancéreuses. Il fut reconnu que le rayonnement l'estait, en l’espèce, sans influence. D’où les deux savants concluent que les effets constatés jusqu’ici sur les cancers ou plaies analogues-sont attribuables, à l’exclusion des rayons p et y, aux rayons a, ou à l’émanation proprement dite, tous deux faiblement représentés dans le bromure de mésothorium. D’autres expériences sont en cours à l’Institut pathologique de Berlin.
- 2075 kilomètres en aéroplane. — L’aviateur américain Attwood, qui partit le i5 août de Saint-Louis pour gagner New-York par la voie des airs, a terminé son voyage le 25.
- Voici le tableau de marche qu’a suivi cet aviateur :
- i5 août, de Saint-Louis à Chicago (45o km.).
- x6 août, de Chicago à Toledo (335 km.).
- 17 août, de Toledo à Cleveland (100 km.).
- 18 août, de Cleveland à Erié 23o km.).
- 19 août, d’Erié à Buffalo (i3o km.).
- 20 août, de Buffalo à Lyons (i5o km.).
- 21 août, de Lyons à Syracuse (110 km.).
- 22 août, repos.
- 23 août, de Syracuse à Albany (270 km.).
- 24 août, d’Albany à Hook-Mountain (260 km.).
- 25 août, de Hook-Mountain à New-York (40 km.).
- Soit environ 2075 km èn onze jours’; c’est-à-dire plus de 188 km par jour en moyenne.
- La Commission centrale des automobiles. — Elle
- vient d’être constituée au ministère des travaux publics,, comme chargée de donner son avis sur les affaires concernant la construction et la direction des véhicules automobiles. MM. de Préaudeau et Hétier rempliront respectivement les fonctions de président et de vice-président de la Commission pour l’année 1911. Les ministères des Affaires étrangères et des Finances seront représentés dans la Commission.
- La Commission centrale des machines à vapeur.
- — Par arrêté du Ministre des travaux publics,une commission centrale des machines à vapeur vient d’être instituée. Elle a pour objet de donner son avis sur les affaires concernant la construction, l’installation, la mise en service etla surveillance administrative des appareils à vapeur au sujet desquelles elle est consultée par le Ministre. M. Zeiller remplira les fonctions de président, et M. Ricour celles de vice-président pour 1911.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- "Electricité <$>«$>
- Nouvelle machine à traire électrique (Voy. n° 1955, p. 369). — M. Alnarp, de la station suédoise de recherches en agriculture, a imaginé, il y a quelque temps, un type de machine à traire qui est déjà employé en Suède et dont un certain nombre d’exemplaires sont •également en service dans d’autres pays.
- Cette machine est une machine à pression, imitant les mouvements de la main sur la mamelle; elle est inté-
- Axe vertical Disque excentrique s Moteur électrique,
- £5L
- Barre
- des compresseurs
- Réglage
- longitudinal
- Réglage
- longitudinal
- ^ro/zjT.u.Cjk.
- est suspendu le récipient collecteur et garni spécialement de dents régulièrement espacées; une seconde ceinture, passée sur 1 avant-train de la vache et accrochée à ce manche, achève de tenir le tout.
- L ensemble, est léger et n’empêche pas les mouvements de l’animal, qui est libre de se déplacer dans une certaine mesure ; les figures montrent, en même temps que 1 appareil, de quelle façon celui-ci est adapté. — La machine Alnarp est mise sur le marché depuis environ une année.
- <^ns. Mécanique
- Echafaudage extensible. — C’est une très ingénieuse invention qui rendra des services dans une foule de cas : citons, au hasard, l’entretien des lampes sur les voies publiques, la peinture, les réparations hâtives de bâtiments, etc., etc. L’appareil est monté sur un chariot : il peut donc se déplacer très aisément.
- En principe il comporte un plateau monté sur le chariot et portant 4 coulisses B. Dans celles-ci se guident par des roulettes des supports C. Aux supports sont fixées, par des articulations, les extrémités infé-
- ressante à raison de sa simplicité et de sa facilité d’emploi.
- Comme le montrent les illustrations ci-jointes, elle est formée de deux groupes de plaques fixes et de deux groupes de plaques mobiles ou compresseurs, les unes -et les autres recouvertes de bourrelets de caoutchouc et fixées de façon à pouvoir être aisément enlevées pour le nettoyage.
- L’un des groupes de plaques fixes est monté rigidement sur la barre centrale, l’autre peut être déplacé • sur cette barre, de manière à permettre le réglage du système et son appropriation à la grandeur de l’organe sur lequel il doit opérer.
- Les membres compresseurs sont fixés aux barres supérieure et inférieure, les uns à demeure, les autres réglables, comme les membres fixes; lorsque les pièces ^ont déplacées, leur déplacement se fait en concordance pour les deux groupes de membres, de sorte que l'espacement de ceux-ci entre eux ne change pas.
- Machine à traire Alnarp.
- Les deux barres des compresseurs se terminent par des galets dans un disque creusé d’une rainure excentrique, lequel, animé d’un mouvement de rotation sous l’action d’un petit moteur électrique, leur communique un mouvement de va-et-vient régulier, qui rapproche et écarte alternativement les compresseurs des barres fixes.
- Le moteur de commande, qui absorbe à peine autant d’énergie qu’une lampe à incandescence et qui est fixé sur la machine même, agit sur l’excentrique par l’intermédiaire d’une transmission à vis sans fin et d’un arbre vertical.
- Le lait expulsé de la mamelle sous l’action des pulsations données sur la machine, dégouline dans une sorte d’entonnoir à tuyau oblique qui le déverse dans un récipient ad hoc.
- L’appareil est maintenu contre la mamelle par une ceinture de cuir passant au-dessus de l’arrière-train de la bête ; il est aussi muni d’un manche recourbé, auquel
- Ttttitti 11111 rrrrrr
- rieures d’un système de parallélogrammes articulés D, dont le nombre varie selon la hauteur maxima à donner à l’échafaudage.
- Pour dresser l’échafaudage, on ouvre ces parallélogrammes articulés. Voici de quelle façon : aux supports C sont attachées des chaînes H qui s’enroulent sur le tambour du treuil I. Un rochet avec cliquet d’arrêt L empêche, quand l’échafaudage est dressé; qu’il ne vienne à s’affaisser par rotation en arrière du treuil. On tourne donc sur la manivelle M du treuil, les supports G se rapprochent en glissant dans leurs coulisses, et les parallélogrammes se déploient. Les extrémités de chaque parallélogramme sont réunies par des tiges en acier percées d’une fente longitudinale dans laquelle on place les plate-formes de travail E.
- Pour replier l’échafaudage, il suffit de dégager le cliquet d’arrêt L et de tourner lentement en arrière la manivelle.
- L’échafaudage, dressé, est consolidé par des chaînes verticales O et horizontales P bien tendues. Enfin des tiges extensibles T, arc-boutées sur le sol, achèvent d assurer la stabilité du système. — Cet échafaudage extensible a été imaginé et est construit par M. Druhot, 38, rue de la Station, Neuilly-Plaisance (Seine-et Oise).
- Objets utiles
- La Numeria. Nouvelle" règle à calcul. — Cette règlejfne repose pas, à proprement parler, sur un principe bien nouveau. Car c’est tout simplement une table de Pythagore commodément et ingénieusement agencée. Elle n’en est pas moins apte à rendre de réels services,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- pour accélérer les multiplications ou les divisions longues et fastidieuses. Car elle exécute, avec aisance et exactitude, ces deux opérations : multiplication et division. La règle que nous avons sous les yeux permet d’opérer sur les nombres de io chiffres; c’est évidemment beaucoup plus que ce qu’exige en général la pratique.
- La règle, dont nous reproduisons le dessin, comprend une partie fixe et une partie mobile : la partie fixe est une planchette de bois à 5 divisions ; chacune de ces divisions porte, marqués de droite à gauche, les chiffres
- qui termine, en haut, la tige du piston. [Celui-ci emmagasine donc, dans la base du cylindre, une masse d’air qui agira ensuite sur le piston pour l’obliger à remonter en entraînant le panier à œufs solidaire de sa tige. Les œufs seront donc automatiquement sortis de l’eau. L’abaissement de la tige du piston a produit, en même temps, l’enclanchement d’un bec solidaire du récipient supérieur. On remplit d’eau ce dernier ; l’ouverture qu’il porte à la base est calculée pour lui permettre de se vider en une minute. C’est-à-dire qu’après une minute de
- I9';i’lii5|»nn ij wBwwwîî&Si wBmtwiîîitin îïiiii)iti3j>niii!
- i, 2, 3, 4» 5, 6, 7, 8, 9. Cette planchette repose sur un socle en bois, en laissant un intervalle suffisant pour y glisser les tablettes en carton qui constituent la partie mobile de l’appareil. Ces tablettes sont de simples tables de Pythagore, toutes semblables entre elles : elles portent le résultat de la multiplication des chiffres de 1 à 100 par tous les chiffres de 1 à 9.
- Les chiffres de 1 à 100 sont disposés dans le sens de la hauteur de la tablette.
- On conçoit comment l’on opérera une multiplication : par exemple, soit à multiplier 62'24' 5i' par 247. Nous disposons 3 tablettes mobiles sur la règle ; en faisant affleurer avec le bord de celle-ci les rangées correspondant respectivement aux nombres 62,24 et 5i. On multiplie d’abord le multiplicateur par 200; les 3 tablettes de Pithagore indiquent immédiatement le premier produit partiel ; on l’inscrit et on cherche le partiel par 40, et ainsi de suite. La multiplication est remplacée par une série d’additions.
- S’il s’agit d’une division, l’appareil donne successivement chaque chiffre du quotient toujours juste, et le
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- produit instantané du diviseur par le chiffre du quotient : il ne reste donc plus à l’opérateur que de poser les diverses opérations partielles et d’effectuer quelques soustractions. — L’appareil a été imaginé par M. Em. Bec, 75, rue Saint-Biaise, Paris. Il est en vente aux magasins du Louvre et dans les grands magasins. Prix : 3fr,g:5.
- Le Tircuit. — C’est un nouvel appareil permettant de cuire les œufs toujours au même point suivant le goût du consommateur. Il est constitué essentiellement par un corps de pompe vertical pourvu d’un piston solidaire d’une tige porteuse du panier à œufs, en laiton; le tout repose sur trois pieds. A la partie supérieure se trouve un petit récipient métallique monté sur une bascule. t Lorsque l’eau.contenue dans la casserole est en'ébul-lition, on y place l'appareil en appuyant sur la poignée
- contact avec l’eau bouillante, les œufs sont retirés, l’eau du petit réservoir ayant cessé sa fonction de contrepoids vis-à-vis de la masse d’air sous pression dans le tube.’
- On peut régler le temps de cuisson à l’aide d’une tige de laiton que l’on enfonce plus ou moins avant dans le trou de vidange du petit récipient. Cette tige porte deux1 dents ; engagée jusqu’à la première dent, elle prolonge la cuisson pendant deux minutes ; jusqu’à la seconde, les œufs restent pendant trois minutes dans l’eau bouillante. La cuisson des œufs étant délicate, il devient possible,-grâce à cet appareil, de l’obtenir toujours régulière et cela sans aucune surveillance. — Le Tircuit est construit par MM. Hallet frères, 5a, rue Blanche, à Paris.
- Jouets ^«#3
- Zéphyr-Circuit. — L’aviation continue à fournir ses jouets. Le Zéphir-Circuit est un petit monoplan, genre Blériot, en papier parcheminé. Les ailes sont gauchis-sables à la main ainsi que le gouvernail de profondeur. Il est lesté normalement par un petit moteur en plomb placé à l’avant, et par deux roues également en plomb qui rappellent simplement la construction réelle sans participer en rien au lancement, pas plus que le moteur ne participe à la propulsion. Une hélice complète l’appa-
- Le « Zéphyr-Circuit » eu vol.
- reil ; elle est folle sur son axe afin de pouvoir tourner sous l’action du vent; déplus, pour compléter l’illusion, elle fait un bruit léger et saccadé qui rappelle quelque peu celui des moteurs des aéroplanes.
- Un œillet est fixé à l’une des ailes ; on y attache un fil que l’on tient à la main et on imprime un mouvement de rotation horizontal à l’ensemble. Ce fil a été attaché à l’aile, hors du centre de gravité de l’appareil, par conséquent, afin que le jouet se maintienne constamment dans la même position. Lorsque les plans (ailes et gouvernail) sont horizontaux, l’aéroplane tourne dans la position horizontale ; si on agit sur ces plans, sur le gouvernail seulement, même en élevant ou abaissant son extrémité, l’aéroplane fait un angle avec le fil, c’est-à-dire qu’il se déplace près du sol ou s’élève au-dessus de la tête de l’enfant. Celui-ci peut donc étudier lui-même l’influence qu’exerce l’air sur les plans en courbant plus ou moins l’arrière du gouvernail. — Le constructeur-inventeur est M. Leuillieux-Migault, 15, rue Chapon, Paris.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Màur en juillet 1911, par M. Ch.T Dufour.
- Ce mois a été très chaud, très clair et très sec.
- Les moyennes diurnes de la température ont été égales ou supérieures aux normales correspondantes du 5 au 3i. Elles ont été supérieures à 20° à 21 dates différentes et ont atteint ou dépassé 25°, les 22, 23, 28 et 29 b Le 23, date à laquelle on a observé le maximum absolu du mois, 35°,7, la moyenne diurne a été supérieure à la normale de 8°,3. La moyenne mensuelle, 21 °,r est en excès de 2°, 7. Depuis i85i, il n’y a que 4 mois de juillet dont la température moyenne ait été égale ou supérieure à celle de juillet ign. Ce sont : juillet 1904 (21°, 1 ), juillet i852 (210,5), juillet 1000(21°, 6) et enfin juillet i859 (220,0).
- La pression moyenne est supérieure de 3mm à la normale.
- La hauteur mensuelle de pluie a atteint 3omm,6, mais des pluies d’orage ont fourni 6““,4 le 26 et i6mm,2 le 24 et l’on ne compte que 6 jours de pluie au lieu de 12, nombre moyen.
- La nébulosité moyenne 2,07, est de beaucoup la plus faible que l’on rencontre dans la série du Parc Saint-Maur, aussi la durée totale d’insolation est-elle de 386 heures, en excès de 138 heures sur la normale et le rapport d’insolation qui est normalement de o,5i, atteint 0,80.
- Pression barométrique (ait. 5o“,3). — Moyenne des 24 heures : 761““,o5; minimum absolu : 752““,7 le ier à 5 heures; maximum absolu : 769™“,8 le 4 à 8h25m.
- Température. — Sous l’abri. —Moyennës : desminima, i3°,66; des maxima, 28°,10; des 24 heures, 2i°,o5. Minimum absolu : 6°,2 le 3; maximum absolu : 35°,7 le 23. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, i4°,44; la plus élevée, 20°,5 le 22; la plus faible, 3°,6 le ier. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, io°,o5 ; des maxima, 5o°,2o; minimum absolu : 'p°,3 tle 3; maximum absolu : 6o°, 1 le 22. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur o“,3o), à 9 heures : 18°,76 ; à
- 21 heures : ig°,23; (profondeur om,65), à 9 heures :
- i7°,69; à 21 heures, (profondeur 1 mètre), à
- 9 heures : 16°,53 ; à 21 heures : i6°,6o. De la Marne. — Moyennes : le matin, 22°,o3 ; le soir, 23°,12. Minimum : 170,51 le 3; maximum, 26°,92 le 28.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : nœm,39. Minimum : 5““,9 le 3 à 18 heures; maximum : 17““ 4 le 31 à 9 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 64,8. Minimum : 20 le 21 à 16 heures; maximum : 100 à 3 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 2,07. Minimum : 0,0 du 5 au 7, les 11, 21, 22; maximum, 9,8 le i6'.
- Insolation. — Durée possible : 4$5 heures ; durée effective : 386h,4 en 3o jours; rapport : 0,80.
- Pluie. — Total du mois : 3o““,6 en gh,g.
- Nombre de jours : de pluie, 6; d’orages, 5; d’éclairs, 1 ; de brume, 10; de halos solaires, 4; de rosée, 27.
- 1. Depuis 18741 origine des observations faites au Parc Saint-Maur même, on ne trouve en juillet, jusqu’à 1911 inclus, que
- 22 jours où la moyenne diurne de la température ait été égale ou supérieure à 25°, dont 8 en juillet 1900. La moyenne diurne la plus élevée de toute la série "a été de 28°,3 le 16 juillet 1900.
- Fréquence des vents : calmes, 33.
- N . . . . 58 S. E. . . . 48 W o
- N. N. E. . 129 S. S. E. . . 36 W. N. W. 21
- N. E. . . 144 S.......... 37 N. W. . . . ' 22
- E. N. E.. 36 S. S. W . . 23 N. N. W . 29
- E.........3i S. W. . . . 37
- E. S. E. . 35 W. S. W. . 25
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3“,i5. Moyennes diurnes : la plus grande, 5m,7 les 12, 13, 14 ; la plus faible, im,o le 20.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : iŒ,g6.’ Minimum : im,42 le 19; maximum : 2“,22 le Ier.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression, -f-2mm,97; température, -f-2°,72 ; tension de la vapeur, — omm,37 ; humidité relative, —7,6; nébulosité, —3,32; pluie : —25mm,7 ; jours de pluie, —6; insolation, + i38h,6.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne - générale (26 jours) : 58 volts; moyenne diurne la plus élevée, g3 volts le 2; la plus faible, 38 volts le 29. Moyenne des 25 journées où le potentiel est resté constamment positif, 58 volts. Moyenne des 2 1 jours sans précipitation ni manifestation orageuse, 59 volts. Amplitude diurne correspondante, 0,46; amplitude nocturne, 0,70.
- Taches solaires. ,— Le soleil a paru dépourvu de taches jusqu’au 12 juillet. Une petite tache a été suivie du i3 au i5; elle avait disparu le 16 et aucune tache nouvelle n’a été observée jusqu’à la fin du mois.
- Perturbations magnétiques. — Faibles, les 2,8, 17-19, 29; modérée, ier; assez forte, 28.
- Radiation solaire. — Cinquante-trois observations ont été faites à 23 dates différentes. Les valeurs les plus élevées ont été le 11 : i0al,232 à ioh3o“; ioal,245 à ioh33m; ioal,25i à ioh48m.
- Mouvements sismiques. — Le 4 : début à i3h42m5», ph. pie. de i3h53m à i4hio“, fin vers i5 h. 1/2; distance probable 5400 km (tremblement de terre dans le S.-E. du Turkestan). Le 12, début à 4h 2 im 43s, ph. pie. de 4h 57“ à 5h 20m, fin après 7 heures (distance probable, 9700 km).
- Des mouvements d’intensité moindre ont été enregistrés le icr : ph. pie. de 22h4om à 22h 53m, fin vers 23h6m; le 5 : début à 2h2i“i3s, ph. pie. 2h 3gm à2h45“, fin vers 3h,8; le 8 : début à ih5“, ph. pie. de ih8m à ih i3“,fin vers ih 1/2 (tremblement de terre en Hongrie) ; le 11: ph. pie. de 2 ih 45“ à 22h 5m, fin vers 23 heures; le 23: début à i6h53m, ph. pie. de 17** 20“ à i7h3i, fin vers 19'’,4; le 24 : début à 2ho“5is, ph. pie. 2h2“ à 21’5”, fin vers 2h 8“ (tremblement de terre dans le S.W. de la France). Enfin des microsismes très faibles se rencontrent encore aux dates des 13, 19 et 29 juillet.
- Floraisons. — Le ier, bourrache ; le 4, clématite commune, delphinium vivace ; le 6, spirée de fortune ; le 7, œnothèreodorante, yucca filamentosa; le 10, passe-rose, bouillon blanc; le 12, helianthus multiflorus ; le 13, harpalium; le 15, gaura, saponaire; le 17, tilleul argenté; le 18, fenouil, souci; le 20, verge d’or; le 21,) althea, bocconia microcarpa; le 22, eupatoire à feuillès de chanvre; le 24, mauve d’Alger; le 25, mélisse,' chrysanthème d’été; le 26, chrysanthème lacustre, phlox • vivace, echinops. — Exfoliation des platanes le 25.
- lëo
- VARIETES
- Passage des médicaments dans le lait. — Nos lecteurs savent qu’il est admis d’une façon générale que la plupart des médicaments absorbés ,par les nourrices ou par les animaux passent dans le lait et sont susceptibles d’agir sur l’organisme des nourrissons ou des petits allaités. On a effectué, il y a quelque temps, quelques expériences systématiques à ce sujet en faisant absorber à des vaches ou à des chèvres divers produits médicamenteux : calomel, acétate de plomb, émétique, oxyde de zinc, sous-nitrate de bismuth, carbonate de lithium,
- alcool, chlorhydrate de morphine, sulfate de quinine, aspirine, urotropine, phénolphtaléine, fluorescéine. Chez, les vaches, on a constaté le passage, dans le lait, du lithium, de la quinine, de l’urotropine, tandis que les’ composés de magnésium, de plomb, d’antimoine (émé-. tique), de. bismuth, de zinc, de morphine, d’aspirine, n’ont pu y être retrouvés. Pour les chèvres, on a constaté que le plomb et l’alcool passaient dans le lait, tandis que la phénolphtaléine et la fluorescéine ne s’y rencontraient pas. Cette étude, qui gagnerait à être
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- VARIÉTÉS
- méthodiquement étendue, tendrait à montrer que toutes les substances médicamenteuses ne passent pas indifféremment dans le lait et qu'il semble s’v faire un certain choix.
- Une, langue déliée. — Il n’est pas un de nos lecteurs qui n’ait vu, dans les cirques ou les fêtes foraines, de ces clowns, hommes ou femmes, qui se disloquent à un degré invraisemblable et s’intitulent, non sans quelque raison, hommes serpents. Par des manœuvres d’assouplissement, de flexion, de contorsion qui doivent commencer dès le bas âge, ils donnent aux ligaments de la colonne vertébrale, aux disques intervertébraux, une telle élasticité, une telle souplesse, que le rachis tout entier devient comme un tube de caoutchouc mobile au point de renverser la tête en arrière et de la faire venir entre les jambes.
- Le sujet présenté par le Dr Molinié à la Société mé-
- dicale des Bouches-du-Rhône appartient à cette race de disloqués, mais chez lui la souplesse de l’organe se confine à la langue. Sa mobilité, son agilité en font une langue de serpent et si vous connaissez quelques personnes qui arrivent à se lécher le bout du nez en retournant la langue, vous n’en verrez pas beaucoup comme ce Marseillais qui la replie en arrière comme la queue d’un scorpion. Il peut l’insinuer derrière le voile du palais et caresser de la pointe les orifices pharyngés des fosses nasales, ce que les spécialistes appellent les choanes.
- A son gré, ce virtuose d’un nouveau genre fait pénétrer la pointe de sa langue dans l’un ou l’autre orifice. A l’état de repos la langue ne présente aucune anomalie, ne déborde pas l’arcade dentaire, la pointe est, quand il tire la langue, plus longue et plus effilée. En voilà un qui pourrait, c’est le cas de le dire, avaler sa langue. Dr A. C.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- L’altitude pour la cure de l’eczéma. — Il y a
- quelques jours, le Dr Marfan communiquait à l’Académie de Médecine les résultats intéressants qu’il avait obtenus dans le traitement de l’eczéma des nourrissons par les changements d’air à une altitude un peu élevée. Dans certains cas l’irritation cutanée revêt chez les jeunes enfants une intensité considérable. La peau rouge, luisante, se couvre de croûtes suintantes; loin d’être limité aux parties du corps qui sont irritées naturellement par le contact de la peau avec les déjections, l’eczéma tenace, rebelle, gagne la face, le cuir chevelu et s’accompagne de démangeaisons intolérables. L’affection cutanée s’accompagne de troubles digestifs; l’enfant est inquiet, agité ; de temps à autre il a des poussées de fièvre. Contre cette forme aiguë tout traitement reste souvent impuissant.
- C’est dans ces cas que le Dr Marfan conseille une médication purement climatique. Il prescrit le transport à une altitude de ia à i5oo m., jamais plus. L’enfant supporte très bien ce séjour à grandes hauteurs et dans le cas particulier de complication d’eczéma aigu, les effets du grand air amènent une modification rapide de l’inflammation de la peau. Il va sans dire que tout en séjournant dans la montagne, on ne devra pas abandonner le traitement local et général de la maladie; il
- faudra surveiller le régime alimentaire, corriger les troubles dyspeptiques, panser les plaies engendrées par l’eczéma. Mais en dehors de ces soins d’hygiène rien à faire que tenir l’enfant au grand air toutes les fois que la sortie sera compatible avec la température et l’état de l’atmosphère. En cinq ou six semaines de séjour à ces altitudes, M. Marfan a vu se transformer et guérir complètement des eczémas rebelles à toute médication. Il a conseillé ce traitement chez quinze nourrissons atteints d’eczémas graves qui arrêtaient la croissance et empêchaient le sommeil. Sur ces quinze cas, la cure d’altitude n’a échoué qu’une fois.
- Le Dr Planta de Saint-Moritz a eu les mêmes bons résultats dans des eczémas avec crises d’asthme chez de jeunes enfants. On sait quels étroits rapports (et ce sont des maîtres en dermatologie français Bazin, Besnier qui ont signalé cette connexion) existent entre les accès d’asthme et les inflammations du tégument. Seize enfants atteints de bronchite asthmatique avec diathèse exsudative de la peau ont été guéris par un séjour dans la haute montagne. L’air pur respiré à cette altitude modifie la résistance du système nerveux, améliore les conditions d’état général et favorise la guérison de ces manifestations pénibles et dangereuses chez les tout jeunes enfants. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Contre les guêpes. — Les guêpes, dont les méfaits sont multiples et variés, ont été de tout temps nos ennemies; il n’est donc pas étonnant qu’à toute époque les horticulteurs, qui en éprouvent plus particulièrement du dommage, aient cherché les moyens de détruire ces insectes irascibles et si opiniâtrement prédateurs.
- Les méthodes de destruction ne manquent pas. En voici quelques-unes, que je trouve dans un ouvrage d’horticulture déjà ancien, et qui sont sans doute assez peu connues; je pense qu’à vieillir elles n’ont zûen perdu de leur valeur, et elles offrent l’avantage de pouvoir être appliquées avec des matériaux que tout le monde a sous la main.
- Une très simple, très rapide et très économique consiste à placer au-dessus du guêpier, le matin avant la sortie des insectes, une grande cloche à melon en verre blanc. Les rayons du soleil ne tardent pas à échauffer l’atmosphère intérieure de la cloche à un degré tel que l'asphyxie fait périr les guêpes. Par surcroît de précaution, on peut ajouter sous la cloche une cuvette aux deux tiers remplie d’eau de savon, afin d’infliger le supplice de la noyade aux individus qu’épargnerait la suffocation. On peut par ce moyen détruire en peu de jours tous les habitants d’un populeux guêpier.
- Si le nid est établi dans un mur, on pourra employer le procédé dont je trouve la description sous la plume d’un praticien avisé. Cet habile amateur d’horticulture,
- ayant observé que des guêpes avaient élu domicile dans un mur en torchis, fit bouillir tous les vieux cuirs qu’il put réunir; il réalisa ainsi une espèce de colle, laquelle, mélangée de suie, fut étendue par plusieurs couches successives sur le mur. Les guêpes demeurèrent prisonnières, et périrent par la famine.
- Autre procédé, qui n’est en quelque sorte qu’un dérivé du précédent, à la seule différence des matériaux employés. Très efficace et assurément des moins dispendieux, il consiste à gâcher du plâtre et à le couler encore tout à fait liquide dans le nid ; ce plâtre pénètre jusque dans les moindres fissures, se moule dans tous les détails de la cavité intérieure du guêpier, et se prend en masse, englobant toute la population : insectes parfaits, larves, œufs, tout périt en même temps.
- Il faut, bien entendu, opérer la nuit, quand tous les butineurs sont rentrés au logis. Cette précaution est d’ailleurs très utile quelle que soit la stratégie offensive que l’on tente de mettre en œuvre contre les guêpes, auxquelles la lumière et la chaleur du jour rendent une si ardente énergie. A. Acloque.
- Liqueurs denses pour la séparation des éléments de poudres minéralogiques. — Les bains les plus denses sont constitués par des mélanges fondus de nitrate de thallium et de nitrate d’argent (Retgers) avec lesquels on peut obtenir les densités de 5 à 6 ; d’iodure
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- et de nitrate d’argent (au bain-marie à 700 C.) dont la densité maximum est de 5. Mais à de tels bains, d’emploi incommode, et de densité trop élevée pour les besoins de la pratique, il est recommandable de préférer des solutions salines. Yoici les procédés de préparation des plus employées de ces solutions :
- Liqueur de Thoulet. — Faire dissoudre dans 100 gr. d’eau, 539 gr. d’iodure mercurique et 435 gr. d’iodure de potassium. La densité est de 3,196 (pratiquement 3,2), elle peut être abaissée à volonté par addition d’eau. Le liquide n’exerce aucune influence chimique sur les minéraux.
- Liqueur de Rohrbach. — Faire chauffer à i5o-2OO0 un récipient de verre contenant 100 gr. d’eau, 5oo gr. d’iodure de baryum et 65o gr. d’iodure mercurique. Agiter jusqu’à dissolution, laisser évaporer jusqu’à début de cristallisation, laisser refroidir, filtrer. La densité du liquide est de 3,58, la solution ne supporte pas l’addition d’eau.
- Liqueur de Klein. — Solution concentrée aqueuse de borotungstate de calcium, dont la densité atteint 3,28. Comme elle a l’inconvénient de décomposer les carbonates, on doit détruire au préalable ceux qui existent dans les roches par l’action de l’acide acétique étendu.
- Liqueur de Braun. — Constituée par de l’iodure de méthyle, dont le poids spécifique, égal à 3,34, peut être abaissé par mélange à du benzène. Le produit a l’inconvénient de se volatiliser très facilement en donnant des vapeurs vésicantes. En outre, sa densité varie beaucoup selon la température.
- Somme toute la liqueur de Thoulet est à préférer dans la plupart des cas. Rappelons qu’il convient de n’y plonger les minéraux qu’après broyage suffisant pour que chaque particule ne soit formée que d’un seul composé homogène, et élimination par lavages à l’eau des fines poussières se séparant trop lentement dans la liqueur dense.
- Coloration du laiton en gris jaunâtre à reflets violacés. — Plonger le métal, dont la surface aura été parfaitement nettoyée, dans une dissolution de 100 gr. de chlorure d’antimoine (beurre d’antimoine des droguistes) dans un litre d’alcool dénaturé (alcool à brûler). Si l’on opère à froid, la coloration ne se forme que très lentement, mais en faisant chauffer le liquide, elle apparaît rapidement. La patine n’étant pas très Solide au frottement, il est bon de la protéger par une couche de vernis. (Laboratoire de La Nature.)
- JfeD.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Surveillance électrique des œuvres d’art : Le « Self-pro-tector » se trouve 4, rue Meyerbeer, à Paris. — Le filtre Gobbi : Cette adresse qui nous a été demandée par plusieurs lecteurs a été donnée dans le nu du 19 août : MM. Gobbi et Taine, 42, rue Duchesnay (Asnières).
- Renseignements. — M. de M., Le Theil. — Sur les puits artésiens voyez : Les Puits artésiens de la Basse Seine et de Paris, par G. Dollfus, n°s 1690 et 1692 des 14 et 28 octobre 1905. Pour les forages : la Maison Hégu, à Angers.
- M. Poincelet, Paris. — Yous trouverez un bon chapitre sur la fonte à la cire perdue dans le Manuel Roret du Fondeur en fer et en cuivre, igo5, t. II, librairie Mulo, 12, rue Hautefeuille. Quant à des ouvrages spéciaux, plus détaillés, vous pourriez voir à la Bibliothèque du Musée des Arts décoratifs, au Louvre, Pavillon de Marsan, où on vous les indiquera.
- M. J. de la Gardelle. — i° Comme il ne s’agit pas de recherches présentant un caractère de nouveauté, nous ne pouvons faire ces analyses. Yous pouvez vous adresser pour cela à la Station agronomique de votre région ou au Laboratoire de la Société des Agriculteurs de France, Paris, rue d’Athènes. Sur votre demande, le bulletin d’analyse portera le calcul de la valeur alimentaire réelle du produit : 20 vous adresser, par exemple, à la maison de détail « Sao-Paulo » rue Montmartre (café et maté du Brésil) ; 3° nous ne connaissons pas.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Nouveaux insectes champignonnistes : Henri CoupiN.— Les cours et l’hygiène des maisons : Daniel Bellet. — La houille blanche dans les Alpes françaises : A. Troller, — La boussole gyroscopique : Ch. de Villedeüil. — La nouvelle station de désinfection des Récollets : Jacques Boyer. — Les nouveaux travaux du port de Southampton : R. Bonnin. — Académie des sciences : séances des 14 et 21 août 1911. — Un siphon gigantesque : R. VlLLERS.
- Supplément. — Nécrologie : le professeur Dieulafoy. — Les subventions du fonds Bonaparte. — La télégraphie à l’intérieur du sol. — Protection des oiseaux utiles. — La glycérine dans l’alimentation. — Le marché européen des légumes et des fruit s frais,. — L’importation en France des denrées alimentaires frigorifiées, etc.
- La synthèse en Histoire. Essai critique et théorique, par Henri Berr. Paris. Alcan. 1911. 1 vol. in-8°.
- Prix : 5 francs. (Bibliothèque de Philosophie Contemporaine.)
- Ce livre, composé par le directeur de la Revue de Synthèse Historique, est destiné, en utilisant les travaux et les débats antérieurs, à préciser la notion de l’histoire comme science.il met par là tous les esprits curieux au courant des problèmes qui se posent dans cette partie de la logique des sciences : ils y verront comment la synthèse proprement scientifique se distingue de la synthèse érudite ; quelles sont ses « arti-
- culations » naturelles ; comment la’synthèse embrasse et dépasse la sociologie; quelles semblent devoir être les formes futures du travail historique. L’auteur a fait à la bibliographie une large place; il a multiplié les citations dans les notes.
- Les villes d’Art [célèbres : Clermont-Ferrand, Royat et le Puy-de-Dôme, par G. Desdevises du Dézert et Louis Bréhier. Paris, H. Laurens. 1 vol in-40, 117 gr. Br. 4 fr. Rel. 5 fr.
- Clermont-Ferrand n’avait pas jusqu’ici passé pour une ville d’art. Cependant une grande basilique romane, dont les sculptures sont une des oeuvres les plus originales de l’Auvergne médiévale, une cathédrale, gothique, sœur de celles d’Amiens, de Limoges ét de Narbonne, des églises de style méridional, des hôtels particuliers, beaucoup de boiseries de toute époque sont, semble-t-il, des titres suffisants. Les auteurs n’ont d’ailleurs pas séparé de Clermont les localités qui lui sont unies par toute leur histoire : le Temple de Mercure découvert au Puy-de-Dôme, sanctuaire national des Gaulois ; Royat, avec son église-forteresse ; la petite basilique carolingienne de Chamalières, et surtout Montferrand, devenu depuis le xvii8 siècle un simple village, mais qui garde encore un des ensembles les plus importants de maisons' du moyen âge ou de la Renaissance qu’on puisse voir dans notre pays.
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- BIBLIOGRAPHIE
- La Pensée humaine, ses Formes et ses Problèmes, par Harald Hôffding, trad. du danois. Paris. Alcan. 1911. 1 vol. in-80. Prix : 7fr,5o. (Bibliothèque de Philosophie Contemporaine.)
- Comme l’explique l’auteur dans sa préface, ce livre résume les recherches et l’enseignement de toute sa carrière philosophique. C’est un livre de philosophie générale basée sur la psychologie, la science et l’histoire, où l’on étudie successivement : la Psychologie de la Pensée, l’Histoire de la Pensée, les Formes de la Pensée (catégories), et les Problèmes de la Pensée, 1
- c’est-à-dire le problème de la connaissance, celui de la conception du monde, le problème moral et le problème religieux.
- Vergleichende Mond und Erdkunde, par Gxjnther. Chez Friedr. Vieweg, Braunchweig. 1 vol. Prix : 6fr,a5.
- Intéressant exposé d’un problème que les méthodes d’observation modernes permettent maintenant d’aborder : ce qu’on pourrait appeler la géologie de la lune, l’analyse de sa structure et sa comparaison avec la structure terrestre.
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- 70D
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DD MATIN THERMOMETRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 21 août 1911. 18°,7 S. 1. Très nuageux. 1,4 Pluie le matin ; nuageux; éclairs le soir à 17 h.
- Mardi 22. 16°,3 Calme. Très nuageux 0,5 Rosée ; très nuageux ; pluie à 12 h.
- Mercredi 23 16°, 3 N. 2. Couvert. » Rosée ; nuageux.
- Jeudi 24 . ... . . . 17°,3 N. E. 0. Peu nuageux. » Rosée ; pluie ; brouillard ; nuageux.
- Vendredi 23 ... . 15°,6 S. 2. Tluie. 2,2 Pluie de 5 h. 25 à 7 h. et à 12 n. 30.
- Samedi 26 15°,0 S. S. W. 2. Nuageux. » Rosée ; nuageux; gouttes à 11 h 50.
- Dimanche 21. . . . 17°,1 S. s. w. 1. Beau. ” Rosée ; beau.
- AOUT 1911. — SEMAINE DU LUNDI 21 -AJ DIMANCHE 27 AOUT 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule - ’che. courbe en pointillé, thermomètre A l'abri à boule mouillée.
- Du 18 au 26 août 1911. — Le 18. La dépression | du N. s’étend vers l’O. et le Centre : Saint-Pétersbourg, 743; Shields, 760; fortes pressions en Islande : 766. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Hapa-randa, 6; Paris, 16; Alger, 28, Puy de Dôme, 17: moyenne à Paris : 20°,4 (normale : iy°,5). — Le 19. Pression barométrique basse sur presque toute l’Europe : Finlande, 745. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Seydisfjord, 5; Paris, 18; Alger, 29; Puy de Dôme, 18; moyenne à Paris : 2i°,9 (moyenne :
- —Le 20. Pression basse sur presque toute l’Europe, sauf sur le S.-E. : Saint-Pétersbourg, 750;
- Nantes, 755; Toulouse, 756. Pluies sur le N. et l’E. Temp. du matin : Paris, 20; Alger, 32; Puy de Dôme, 20 ; moyenne à Paris : 24°,9 (normale : i7°,4)- — Le 21. Baisse sur l’O. : S. de l’Angleterre, 750. Orages sur toute la France, particulièrement violents dans le N. : Dunkerque, 32; Cherbourg, 13 ; Limoges, 10; Nantes, 9; Lyon, 8. Temp. du matin : Yardoe, 7; Paris, 19; Alger, 32 ; Pic du Midi, 6 ; maxima de température : Bordeaux, Lyon, Belfort, 34; Paris, Le Mans, 33; Cherbourg, 3i ; moyenne à Paris : 2i°,2 (normale : 170,3). — Le 22. Pression basse sur toute l’Europe : Hambourg, 75i ; Nantes, 753; Baléares, 754; Horta, 768. Pluies sur le N. et l’O.; nombreux orages en France : Biarritz, 17; Lyon, Belfort, 12; Nantes, 7; Dunkerque, 1. Temp. du
- matin : Seydisfjord, 5; Paris, 16; Alger, 28; Puy de Dôme, i5; moyenne à Paris, 19 (normale : i7°,2). — Le 23. Zone de basse pression sur toute l’Europe; forte pression sur les Açores (768). Pluies sur l’O. et le Centre; orages en France : Gap, 24; Clermont-Ferrand, 22; Le Mans, 16 ; . Cherbourg, 9 ; Nancy, Monaco, 6. Temp. du matin : Paris, 16; Alger, 26 ; Pic du Midi, x ; moyenne à Paris : 20 : (normale : i7°,2). — Le 24. Basses pressions sur toute l’Europe, surtout vers l’Angleterre, orages et pluies sur le Centre et l’O. Tetap. du matin : Bodoe, 8; Paris, 17; Alger, 26; Puy de Dôme, 12 ; moy. à Paris : 2O0,6 (normale: i7°,i).—-Le 25. Centre de dépression sur l’Ecosse : Stornoway, 787 ; hausse de pression sur le Centre et l’E. : Varsovie, 764. Pluies sur le Centre et l’O. ; en France : Cherbourg, 6 ; Besançon, 4; Lorient, 3; Paris, 2; Nantes, 1. Temp. du matin : Bodoe., 9; Paris, 16; Alger, 16; Puy de Dôme, 12; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : 17). -—Le 26. Hausse sur le S.-O., j65 sur la péninsule Ibérique et la France; dépression sur le N.-O. : Féroé, 751. Pluies sur le N. et l’O. ; en France : Lorient, 7 ; Bordeaux, 3 ; Le Mans, Le Havre, 1. Temp. du matin : Yardoe, 10; Paris, i5; Nice, 22 ; Puy de Dôme, 8; moyenne à Paris : 170 (normale). — Phases de la Lune : Nouvelle L une le 24, à 4 h. 23 m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à 1’ÉgoJ.e des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- "Tout ce qui concerne « La Na.tU.rG » doit être adressé aux bureaux du journal : /20, 'Boulevard Saint-Germain, Paris (VI*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’in lication d’origine.
- 3N° 1998 — 9 SEPTEMBRE 1911
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- INFORMATIONS
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- SUPPLÉMENT
- L’électricité sur les chemins de fer allemands. —
- Les chemins de fer allemands suivent le grand mouvement d’électrification qui se manifeste dans le monde entier. La locomotive électrique vient de parcourir pour la première fois l’une des grandes lignes de chemin de fer allemandes, le tronçon Dessau-Bitterfeld de la ligne Magdebourg-Leipsig-Halle, qui sera prochainement électrifié. La traction se fait par courant monophasé. Après les résultats fort encourageants des premiers es-
- sais fondamentaux, faits par l’administration des chemins de fer, de concert avec la grande Société A. E. G., sur la ligne suburbaine Niederschoeneweide-Spindlers-feld, les lignes desservant la banlieue de Hambourg furent aménagées pour le service électrique et les résultats très favorables obtenus à ce propos engagèrent l’administration de chemins de fer prussiens à décider l’électrification des grandes lignes. On a commencé par la transformation de la ligne Dessan-Bitterfeld qui, vraisemblablement, sera suivie par d’autres.
- Pour amortir les bruits.—M. Nussbaum, professeur à l’Ecole Polytechnique de Hanovre, vient de faire d’intéressantes expériences sur l’amortissement des bruits (Die Bauwelt, n° 74* *910). Il a constaté qu’une matière donnée conduit les sons et les bruits d’autant plus facilement qu’elle est plus rigide, tenace ou résistante. Les propriétés d’une pièce librement suspendue se déterminent facilement en la frappant avec une tige métallique ; la conduction acoustique est d’autant plus forte que la note est plus élevée. La conductibilité acoustique est accrue en soumettant la matière à des tensions mécaniques, ce qui concorde parfaitement avec la loi précédente, la note étant d’autant plus élevée que la tension est plus forte. Les expériences faites sur des parois de différentes espèces ont conduit aux résultats suivants : la conductibilité acoustique la plus forte s’observe dans une paroi spécialement faite de carreaux de Hollande et de mortier de ciment, tandis qu’une
- paroi d’argile solide présente les meilleures qualités isolatrices. Une paroi de briques ordinaires est à peu près intermédiaire entre ces deux extrêmes. Les briques qui sont cuites le moins fortement sont préférables au point de vue de l’amortissement des bruits. L’expérience suivante fait voir d’une manière frappante la grande importance des tensions intérieures. Un plancher recouvert d’une couche lisse de sable, puis garni de plaques de liège détachées, absorbe presque complètement les bruits même les plus forts. Or, aussitôt qu’on relie les plaques de liège par une garniture solide, on observe de nouveau d’intenses effets acoustiques. Les bruits traversent une matière donnée d’autant plus facilement que la densité de celle-ci est moindre; la conduction acoustique se comporte, on le voit, à l’inverse de la conduction thermique.
- Action héliotropique du radium sur les plantes.
- — On sait que l’héliotropisme est cette propriété qu’ont les plantes de se diriger vers la lumière. Le savant physiologiste, Molisch, vient de faire une série d’expériences qui montrent que l’héliotropisme se manifeste également pour la lumière émanée, du radium. Les
- Germes de vesce se ceurbant vers l’ampoule de radium.
- germes d'avoine et de vesce se recourbent en effet, d’une façon frappante, vers les produits, radio-actifs. Chez certains germes, tels que ceux de la vesce, il se produit en même temps un fort retard de la croissance longitudinale. La sphère d’action héliotropique des produits de radium est bien plus faible chez .les germes cultivés sous un couvercle de métal ou de verre, que chez ceux laissés à découvert dans la chambre noire.
- L’électricité dans les chemins de fer. — La Commission qui a été créée en Suisse pour étudier la question de l’électrification des chemins de fer fédéraux, vient de décider de déposer un* rapport concluant à l’adoption de la transmission monophasée par fils aériens à i5ooo volts. Le courant alternatif serait*préférable en Suisse parce que le prix de premier établissement sera moindre qu’avec le courant continu et d’autre part il importe assez peu qüe la consommation de courant soit un peu plus élevée étant donné l’abondance des ressources hydrauliques. La transformation des lignes fédérales coûterait, paraît-il, environ 70 millions et on économiserait sur la traction xo pour 100 par rapport au
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- INFORMATIONS
- système actuel des locomotives à vapeur. Déjà le budget fédéral a d'ailleurs prévu des crédits pour l’achat durant l’année courante (191 !)'• d’iin certain nombre de chutes destinées à être utilisées à fournir l’électricité aux chemins de fer. Tandis que la Suisse se prépare ainsi, à généraliser la traction électrique, en Angleterre l’année écoulée n’a marqué aucun progrès de l’électrification; à la fin de 1910, la situation était la même qu’à la fin de 1909, 35o km environ partiellement électrifiés et 310 km entièrement électriques, y compris d’ailleurs le Métropolitain de Londres. Par contre, l’Espagne entre à son tour dans la voie de l’électrification et les chemins de fer du Sud de l’Espagne viennent de commander en France l’électrification de 23 km de ligne entre Gergal et Santa Fé. C’est la première tentative de traction électrique sur les voies ferrées espagnoles.
- Le bétail italien. — Voici d’après le Journal d’Agriculture pratique, les résultats généraux du recensement effectué en 1908 sur le bétail italien :
- Espèce chevaline.. Nombre 955 878 Nombre de lèles par km2 par lüû habitants 5,53 2,82
- Espèce asine . . . 849 725 2,96 2,51
- Mulets Bardots 371 896 ) 46 441 S 1,56 1,15
- Espèce bovine . . 6198 861 21,62 18,28 '
- Bullles 49 366 » ))
- Espèce porcine . . 2 507 798 8,75 7,40
- — ovine. . . U 162 926 58,94 32,92
- — caprine . . 2 714878 9,47 8.01
- Un tel recensement n’avait pas été opéré depuis 1876 pour l’espèce chevaline, et depuis 1881 pour les autres espèces. Les accroissements qui ressortent de la comparaison entre les deux opérations sont les suivants : pour l’espèce chevaline, 289334 têtes; pour l’espèce asine, 175477; pour les mulets et les bardots, 94469; pour l’espèce bovine, 1 426 699 ; pour les buffles, 8296; pour l’espèce porcine, 1 343 882; pour l’espèce ovine, 2 566 8i8; pour l’espèce caprine, 698571. Contrairement à ce qui est constaté dans la plupart des pays d’Europe, la population ovine a continué à augmenter pendant les trente dernières années
- L’agriculture au Monténégro. — Un rapport vient d’être publié à ce sujet à Vienne. La culture monténégrine la plus importante est celle du tabac, qui a pris un magnifique développement depuis que le monopole en a été confié à l’administration italienne. La surface cultivée est de 5ao hectares, donnant une production moyenne de kg de tabac par hectare, et une recette annuelle de 3.5oo.ooo fr. Les produits sont exportés à Dresde, en France et en Belgique.
- L’industrie chimique russe dans ces dix dernières années. — La Russie qui, il y a une dizaine d’années, devait encore importer la majeure partie des produits de la grande industrie chimique, a commencé, dans çes derniers temps, à suffire à sa consommation. D’après notre confrère, le Zeitschrift für angewandte Chemie; la situation économique de ce pays en 1908 pouvait se résumer dans le tableau suivant :
- Carbonate de soude . . Bicarbonate de soude. . Soude caustique . . . . Chlorure de chaux. . . Acide sulfurique 66° B . Acide sulfurique fumant. Superphosphates. . , ^ Sulfate de fer . . . . . Sulfate de cuivre. . . . Alun . . ... • . . • Sulfate d’alumine. . . „ Sulfate de magnésie . . Acide chlorhydrique . . Acide nitrique 40° B . . Chlorhydrate d’ammo -
- niaque................
- Carbonate de potasse. . Huile d’aniline. . . , .
- Quantité fabriquée.
- Il7.000 t. 36.800
- 40. OOO
- 18.400
- 160.000
- 44-ooo
- 64.000
- 64.000
- 1.212.800
- 17.600
- »
- 6. i44-000
- 48.000
- 32.000
- 129.500
- 64.000
- 1.000
- Quantité importée.
- » t.
- »
- 20.000 I 12.000 16.000 »
- 32.000
- »
- 56.ooo
- 16
- 4o5.ooo 137.5oo »
- »
- 320
- 96
- »
- La majeure partie des matières colorantes est importée d’Allemagne. Les principaux produits exportés sont les huiles minérales, l’essence de térébenthine et leurs sous-produits, le goudron, le bitume et quelques pro-
- duits pharmaceutiques, principalement la santonine brute. On voit par ces renseignements le chemin considérable qu’à parcouru l’industrie chimique dans cette contrée dont le développement économique tend à croître actuellement de plus en plus.
- L’immigration au Canada. — D’après une récente communication de M. Meuriot à la Société de statistique de Paris, le mouvement migratoire a commencé vers 1825, d’abord très lentement. En 1871 on relève 486000 émigrés dont 87000 Allemands, 8000 Français, 3iooo-Russes et 188000 des Etats-Unis. La population totale est montée de 3 485 000 en 1871 à 5370000 en 1901. Les-immigrés obtiennent en échange d’une faible redevance une concession de 64 hectares, qui leur appartient au bout de trois ans sous condition de six mois de résidence effective — habitation suffisante — et défrichement de i5 hectares. En outre, ils peuvent acheter, moyennant 1 fr. 25 l’are, une seconde concession de 64 hectares. De 1901 à 1910, on compte 1 458 000 émigrés dont 288 000* en 1910 et on évalue à 400000 le nombre des concessions demandées pour 1910-1911. Le nombre des colons est plus grand vers l’Ouest, où la production agricole s’accroît, particulièrement au Manitoba, et le Canada tend à devenir un exportateur de céréales. Les Etats-Unis qui manquent de bois pour le papier à journaux cherchent à s’en approvisionner sur les forêts du Canada.
- Un sous-marin Autrichien. — La construction des sous-marins, après avoir été longtemps au rang des secrets d’Etat, entre de plus en plus dans la phase de l’industrie privée. La Société Whitehead de Fiume, célèbre par ses torpilles et qui a déjà livré deux sous-marins à l’Autriche vient de lancer pour la même puissance un troisième bâtiment construit sur les plans de l’Electric Boat Cy de New-York dont les sous-marins type Holland sont bien connus depuis les essais de Y Octopus et leur adoption par la marine des Etats-Unis, Le nouveau sous-marin peut naviguer soit en surface avec des moteurs à combustion de 5oo chevaux capables de lui donner une vitesse de ri nœuds, soit en plongée au moyen d’accumulateurs et de dynamos capables de lui donner une vitesse égale (n nœuds) en développant 520 chevaux. Le navire malgré ces vitesses élevées pour un sous-marin n’a que 274 tonneaux de déplacement en plongée avec une longueur de 32 m. et un diamètre de 4,23 m., il a deux hélices. Le rayon d’action est de 900 milles en surface à la vitesse de 8 nœuds et demi et de 60 milles en plongée à la vitesse de 6 nœuds. Le temps nécessaire pour passer de pleine marche en surface à la pleine marche en plongée est de 5 minutes. Le commandant a sous la main dans son poste central tous les instruments de contrôle et deux périscopes. Le bâtiment a deux tubes lance-torpille et porte quatre torpilles.
- Nouveau dispositif pour le peignage des laines. —
- En arrachant sur une petite longueur un ruban dç laine peignée, et en séparant chaque fibre ensuite alignée par grandeur, on voit que la masse est composée de brins courts et longs. La nouvelle peigneuse imaginée par M. Faix, de Fourmies, permet au contraire de trier les brins de laine pour obtenir un ruban composé des seules fibres longues et une autre à fibres plus petites. On obtient de la sorte des laines extra-supérieures. Cet effet est obtenu au moyen d’un dispositif très simple des cylindres arracheurs de tambours à peigner : les fibres plus longues, engagées plus fortement que les autres dans le peigne, sont séparées de la masse par un simple mouvement de recul.
- Population de l’Australie. — D’après une note de M. Armand, gérant du consulat général de France à Sydney, transmise à la Société de Géographie, le bureau officiel de recensement australien estime que la population australienne était au 3i décembre 1910 de 4482896 habitants, répartis comme suit :
- Nouvelle-Galles du Sud .... 1660420
- Victoria............ 1824381
- Queensland....................... 693234
- Australie méridionale . . . . . 432 4*3
- Australie occidentale......... 285 253
- Tasmanie...................... 187 195
- L’ensemble atteste une augmentation de plus de xooooo âmes sur 1909.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Va !
- »»> Automobilisme
- Remise en état d’un moteur usagé. — Au bout d’un i;emps de service plus ou moins long, qui dépend non seulement de la qualité même des matériaux composant Je moteur, mais encore de la manière dont ce dernier a été soigné et conduit, une visite minutieuse, un réglage, un démontage, et une remise en état à peu près complète, s’imposent.
- - Sur une. voiture automobile, c’est en général après i5ooo km environ, qu’il est prudent de procéder à une visite détaillée, et il est rare qu’après 3oooo km, il ne faille pas opérer une remise en état complète.
- Le plus souvent, c’est le moteur lui-même qui se charge de faire savoir que le moment est venu de le réparer. Le conducteur attentif s’aperçoit, que depuis quelque temps, certaines parties de la voiture vibrent d’une manière anormale, il entend des bruits insolites, et perçoit des trépidations inusitées, enfin surtout, il remarque, dès qu’il veut donner un peu d’avance à l'allumage et en particulier lorsque la voiture monte une côte, que le moteur fait entendre un bruit spécial, caractéristique, bien connu des chauffeurs pratiquants. On ditalors quele moteur cogne. Cebruitmétallique provient des chocs de la bielle contre les axes, à cause des divers jeux dus à l’usure.
- Il importe, dès que l’on s’aperçoit qu’un moteur cogne de se préoccuper d’y porter remède.
- Les jeux s’aggravent, en effet, très rapidement, et en quelques jours l’usure s’accentue très vite, les bielles peuvent alors se fendre, s’échapper du vilebrequin, et défoncer le carter en produisant ainsi des avaries extrêmement importantes, très coûteuses ensuite à réparer.
- La première précaution à prendre est de démonter les cylindres, pour chercher à se rendre compte s’il ne s’agirait pas seulement d’un simple desserrage de tête de bielle. Dans ce démontage, si l’on a affaire à des cylindres ancien modèle, à culasse rapportée, il faut éviter de séparer la culasse dont le joint étanche serait très difficile à refaire, il faut enlever le cylindre tout entier, par le simple déboulonnage de ses attaches au carter.
- Si l’on s’aperçoit, alors, qu’il y a réellement du jeu au pied de bielle ou à la tête de bielle, il devient nécessaire de procéder à un démontage complet du moteur.
- L’ordre des opérations est variable suivant les modèles de moteurs, mais, dans tous les cas, il est indispensable de prendre un certain nombre de précautions.
- Il faut repérer avec soin la manière dont le moteur est fixé et calé, sur le châssis même de la voiture, afin d’être sûr de bien le replacer au remontage, dans les mêmes conditions. Cette précaution est importante,pour eonserver l’alignement correct des arbres du moteur, de l’embrayage et de la boîte des vitesses. Il est même prudent, pendant les opérations de déplacement du moteur, de laisser le châssis reposer sur ses ressorts comme en temps normal, afin d’éviter les gauchissements qui pourraient se produire, si on le supportait par des tréteaux insuffisamment d’aplomb.
- Il faut ensuite repérer la position des engrenages de la distribution, au moyen d’un coup de pointeau sur la tranche des dents en prise. Cette précaution évitera tout tâtonnement lors du remontage et abrégera d’autant la durée de l’opération.
- Il est prudent de repérer l’ordre et l’orientation des cylindres par rapport au carter, ainsi que la position des segments sur chaque piston.
- Pendant le démontage, il sera bon de disposer proprement dans une boîte, ou sur une planche, toutes les diverses pièces, engrenages, arbres, boulons munis de leurs écrous, etc., afin d’en éviter la perte ou la dégradation.
- Le démontage une fois terminé, il reste à passer l’inspection de tous les organes, pour y faire exécuter les réparations ou réajustages nécessaires.
- i° Vilebrequin. — 11 faut s’assurer que les diverses portées ne sont pas ovalisées, car sur une portée ova-lisée, il est impossible d’ajuster un coussinet. Cette vé-
- rification se fait très facilement avec un pied à.coulisse, il s’agit en général d’une très faible ovalisation, inférieure à cinq dixième de millimètres.
- Les vilebrequins sont en général en acier spécial, ou en acier au nickel, et rarement trempés ou cémentés, il est par suite possible de les rectifier sur le lour, à défaut d’une machine à rectifier, on peut d’ailleurs obtenir de bonnes portées, en montant le vilebrequin sur le tour, entre pointes, et en laissant tourner les diverses portées, dans un rodoir constitué par une sorte de pince en bois garnie de deux mâchoires cylindriques en plomb, sur lesquelles on met un peu de potée d’émeri très fine délayée dans l’huile. Ce rodoir est tenu serré légèrement à la main, pendant la rotation du tour ; on peut de cette manière rectifier, sans montage spécial, même les portées des têtes dé bielle.
- Si par hasard on constatait que le vilebrequin est faussé, il faudrait l’envoyer à l’usine d’origine, qui déciderait s’il est ou non réparable. Un vilebrequin faussé est malheureusement souvent perdu.
- jU Paliers. — Toutes les portées du vilebrequin étant bien cylindriques, il faut y ajuster rigoureusement les divers paliers. Ces derniers sont de deux sortes, ils sont entièrement en bronze phosphoreux, ou bien ils sont en bronze garni d’antifriction ou régule.
- Pour les paliers en bronze, si le jeu est faible,: on peut se contenter de les repolir au grattoir ;. sLle jeu est important, il ne faut pas hésiter à les remplacer.
- Pour les paliers régulés, on fait fondre au feu le régule usagé, et on je remplace par du. neuf. A cet effet, on dispose le palier autour d’un mandrin en bois de fiamètre convenable, en ménageant un vide annulaire dans lequel on coule le régule fondu. On alèse ensuite sur le tour le palier à sa dimension presque définitive, et on procède ensuite à l’ajustage rigoureux sur la portée même de l’arbre.
- Dans tous les cas, qu’il s’agisse de paliers en bronze ou de paliers régulés, l’ajustage final sur l’arbre se fait toujours à la main, au grattoir et au rouge d’Angleterre. C’est un travail de patience, qui peut être fait par tout opérateur adroit. L’arbre garni d’un peu de rouge d’Angleterre délayé dans l’huile ou dans l’eau, est placé dans les paliers à ajuster, on lui fait exécuter quelques tours, destinés à montrer quels sont les. points qui portent, on enlève alors délicatement au grattoir toutes les taches rouges marquées sur les paliers, c’est-à-dire les bosses ou saillies, en recommençant l’opération jusqu’à ce qu’on constate à la teinte uniforme laissée par l’arbre que celui-ci porte partout.
- On opère ainsi, aussi bien pour les portées de l’arbre lui-même, que pour les portées des bielles. On creuse ensuite les pattes d’araignée destinées au passage de l’huile, et on perce le trou d’arrivée d’huile s’il y a lieu.
- 3° Pistons, segments, cylindres. — Nous avons déjà parlé antérieurement de l’ajustâge des segments sur les pistons, et de leur rodage dans les cylindres, nous nous bornerons donc à l’examen des cylindres eux-mêmes.
- La plupart du temps, on y constate une légère ovalisation, que l’on ne peut faire disparaître par un réalésage que s'il s’agit de très peu de matière à enlever. Dans le cas contraire, un réalésage, en modifiant le diamètre d’une manière importante, obligerait à faire confectionner des pistons spéciaux, en entraînant une dépense plus coûteuse que celle du simple remplacement des cylindres. j
- On constate souvent dans la région parcourue par les segments du piston, une usure formant deux arêtes circulaires, dont il est bon de faire disparaître les saillies sur le tour, en les adoucissant, sinon on s’expose, lorsque le moteur sera remonté avec paliers ajustés, segments neufs, etc... à entendre des chocs encore plus torts qu’avant la réparation. C’est faute d’avoir pris cette précaution que l’on entend dire que tel moteur réparé cogne plus après réparation qu’avant.
- 4° Arbres à cames et soupapes.— Il suffit de s’assurer que' les arbres à cames ne sont pas faussés, et dans le cas où les cames sont rapportées, que ces dernières n’ont pas bougé et ont leurs clavetages intacts.
- Quant aux soupapes, nous avons déjà expliqué avec
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- SCIENCE APPLIQUEE
- quelles précautions il fallait les roder, il faudra s’assurer en outre, que les galets des poussoirs n’ont pas pris de jeu sur leurs axes.
- Enfin, après avoir vérifié que tout est bien remis en état, on procède au remontage du moteur.
- Le demi-carter supérieur étant fixé sur deux tréteaux, l’emplacement des cylindres en dessous, on remet en place le vilebrequin muni de ses bielles, dans ses paliers. Les têtes de bielles doivent être serrées de manière à tourner à frottement légèrement dur sans huile, on s’assure que les bielles sont bien perpendiculaires au vilebrequin et qu’elles n’ont par suite pas de tendance à faire forcer aucun des pistons dans les cylindres. Lorsque le vilebrequin est en place, le carter fermé, on retourne le tout et on procède au montage des cylindres. Il ne faut pas hésiter à recommencer l’opération au moindre indice de mauvais fonctionnement.
- On termine par la remise en place de la distribution, en se servant des repères que l’on a eu la précaution de tracer.
- Enfin, on refixe le volant, et si on dispose d’une transmission on peut, après avoir inondé le moteur d’huile, relier le volant à la transmission par une courroie, et laisser le moteur se roder ainsi pendant plusieurs heures.
- Le moteur est ensuite recalé sur le châssis en vérifiant avec soin que les arbres sont bien dans l’alignement.
- Toutes les opérations qui précèdent exigent beaucoup de soin, elles peuvent être néanmoins exécutées parfaitement par un ajusteur adroit dirigé au besoin par le propriétaire même de la voiture. Cette manière de faire sera en général moins dispendieuse que de conduire sa voiture dans un atelier quelconque pour la faire remettre en état sans autre indication. Capitaine Renaud.
- r> Divers <*
- Patines noires et grises de l’étain. — On obtient de bons résultats en plongeant les pièces dans une dissolution de io gr. de beurre d’antimoine dans ioo c. c. d’acide chlorhydrique ou mieux d’alcool à brûler (l’effet est le même, la mixture ne produit pas de vapeurs désagréables et ne brûle pas les mains). Le métal se recouvre très rapidement d’une couche noire d’antimoine. Mais le dépôt adhère mal et disparaît au moindre frottement. Aussi doit-on, après soigneux lavages à l’eau puis séchage, soit frotter les pièces avec un chiffon, ce qui enlève le précipité noir et donne un aspect « vieil étain » au métal très légèrement bruni, soit vernir pour conserver la belle teinte noir velouté. Opérer alors par immersion ou par pulvérisation, car si doux soient-ils, les poils d’un pinceau pourraient détacher le pigment; une fois vernie, la patine est très solide. (Laboratoire de la Nature.)
- Fixe-tampon du DT Dhôtel. — Voici un petit appareil fort peu compliqué qui peut rendre bien des services non seulement aux médecins, mais encore à toutes les< personnes qui ont l’occasion de se faire un badigeonnage de la gorge ou de la bouche, à toute maman qui veut passer un peu de jus de citron sur les amygdales de Bébé,enroué, en un mot à tout le monde.
- Les médecins emploient des porte-tampons généralement mal commodes ; le bon public, à défaut de moyen plus pratique ou plus élégant s’ingénie à trouver quelque moyen de fortune : ordinairement une petite baguette de bois sur laquelle on enroule un, tampon de coton qui est instamment prié de ne pas s’en aller au moment psychologique.
- Le Dr Dhôtel a inventé un petit appareil pratique, peu volumineux, d’un maniement très aisé, facilement stéri-lisable et qui permet de se débarrasser du tampon de coton usagé sans aucune manipulation plus ou moins propre et agréable. Il se compose d’une petite baguette d’aluminium dont une extrémité est légèrement élargie et aplatie et l’autre façonnée carré pour que l’on puisse y enrouler sans peine le tampon. Sur cette tige peut coulisser un curseur mobile qui porte un ressort terminé par un crochet, ressort que l’on peut comprimer ou détendre en manœuvrant une petite bague mobile le long du curseur.
- Rien n’est plus facile que d’opérer avec ce porte-
- tampon. On prend mVpetit carré d’ouate plus ou moins gros, selon le but à remplir, on l’enroule sur la partie carrée de la tige d’aluminium qu’il doit dépasser de i ou 2 cm (fig. i). On fait venir le curseur tout près du
- Fig. i- Fig. 2.
- tampon sans qu’il dépasse de plus de quelques millir mètres le trait marqué sur la tige d’aluminium (fig. 2), On maintient le curseur dans cette position et l’on pousse la bague à fond (fig. 3), ce qui serre le ressort dont le crochet maintient le tampon contre la tige (fig. 4).
- Après avoir opéré le badigeonnage on ramène la bague vers le bas du curseur pour desserrer le ressort (fig. 5) et, poussant vivement le curseur hors de la tige on chasse le tampon sans avoir à le toucher avec les doigts (fig. 6). On essuie alors la tige d’aluminium, le ressort et lecur-
- (^
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- Fig. 6.
- seur pour empêcher qu’ils ne soient détériorés par le liquide employé pour le badigeonnage. L’appareil *est facilement stérilisable : comme il est entièrement métal-lique on peut le flamber ou le faire bouillir. — Le Fixe-tampon du Dr Dhôtel se trouve dans les pharmacies et au dépôt général : Pharmacie centrale de France, 21, rue des Nonnains-d’Hyères, Paris.
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- VARIETES
- Un nouvel alcool industriel. — On utilise, depuis peu, en Suède, divers procédés permettant de fabriquer de l’alcool éthylique en tirant parti des eaux résiduelles des fabriques de pâte à papier, travaillant avec le procédé dit au bisulfite, fabriques très nombreuses dans ce pays. La Chimie pratique a appelé l’attention sur ces procédés qui caractérisent un progrès dans la fabrication de l’alcool d’industrie. La méthode la mieux connue, actuellement, est celle de M. Hugo Wallin, appliquée à Kop-mansholmen, près de Forss; une autre méthode, qui a beaucoup d’analogie avec celle de M. Hugo Wallin, et qui est due àM. Gosta Ekstrom, est appliquée à Larkud-den, près de Shutskar.
- Le procédé au bisulfite, employé de façon presque générale pour la fabrication de la pâte à papier à base de bois, consiste à traiter en autoclave, le bois, débité en menus copeaux, par une solution de sulfite acide de calcium ou de magnésium — parfois, un mélange des deux — dans laquelle on a fait passer à refus du gaz sulfureux. C’est cette solution, complexe et mal définie, qui constitue la liqueur dite de bisulfite. Le traitement du tissu ligneux en autoclave, par ce liquide, a pour effet d’en séparer, mécaniquement ou chimiquement, la cellulose qui, en presque totalité, reste inattaquée, et forme à peu près 5o pour ioo du poids de bois traité, les autres constituants du tissu ligneux, la liguine notamment (3opour ioo en moyenne) passent en solution ou en suspension dans des eaux résiduelles extrêmement encombrantes et dont l’industriel ne peut se débarrasser que très difficilement. Une tonne de bois fournit en moyenne io mètres cubes d’eaux résiduelles contenant 9 à io pour ioo de matières solides.
- Avec le procédé imaginé par M. Hugo Wallin, l’eau résiduelle, qui est fort acide, est neutralisée par de la chaux, puis on y fait barboter de l’air destiné à carbo-nater la chaux ajoutée en excès et à favoriser ainsi, par la précipitation du carbonate de calcium, le dépôt des sulfites de calcium et de magnésium, en même temps que celui des matières organiques qui se trouvent en
- suspension dans le liquide. L’aération fournit ensuite au liquide l’oxygène nécessaire au développement de la levure qui y est ensemencée ultérieurement. On laisse reposer le liquide pendant plusieurs heures, après quoi, on en sépare par décantation, une liqueur assez limpide à laquelle on ajoute une levure sélectionnée, et, quelquefois, un peu d’extrait de malt.
- Cette liqueur est soumise, ensuite, à la fermentation alcoolique à 2Ô degrés, qui doit durer trois jours au moins ; quand cette fermentation est achevée, le liquide renferme i à i,5 pour xoo de son volume d’alcool absolu. On le distille dans des colonnes Kubiérschky, analogues à celles qu’on emploie dans les fonderies pour refroidir les gaz de hauts fourneaux et en capter les poussières. On obtient, ainsi ioo à n5 livres d’alcool absolu par tonne de cellulose fabriquée, ce qui correspond à 2000 kilogrammes environ de bois traité. Un litre d’alcool ainsi fabriqué reviendrait à ia ou i3 centimes.
- A Skutskar, l’usine est outillée pour, fabriquer 12000 hectolitres d’alcool par an, en même temps que 20000 tonnes de pâte à papier. L’alcool brut obtenu par ce procédé a une odeur caractéristique très désagréable; en outre, il est très impur et contient, principalement, jusqu’à io pour ioo d’alcool méthylique, de l’aldéhyde acétique, de l’acétone, du furfurol, des terpènes. Mais tel quel, il constitue un excellent alcool d’industrie, tout dénaturé, puisque l’alcool méthylique et l’acétone qu’il renferme entrent pour une part importante dans les dénaturants de l’alcool; on ne peut songer à l’utiliser; comme matière première pour en tirer de l’alcool de bouche.
- Cette nouvelle industrie, greffée sur l’industrie de la pâte à papier, présente un réel intérêt, non seulement en ce qu’elle permet de tirer parti très avantageusement des eaux résiduelles de la fabrication de la pâte à papier, mais encore, et surtout, par la nouvelle source qu’elle offre à la consommation de l’alcool d’industrie.
- Henri Blin.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Les accidents électriques — Avec la diffusion chaque jour croissante de l’électricité, les accidents électriques se sont multipliés au point d’éveiller, clans tous les pays l’inquiétude des pouvoirs publics. En France, les rapports des inspecteurs du travail signalent pour igo3, 778 accidents. Le Ministre des Travaux Publics a jugé utile de faire étudier à fond la question. Une Commission a été nommée : M. le Dr Weiss en a fait connaître les conclusions à une récente réunion de la Société Internationale des Electriciens.
- L’accident électrique, dit-il, est encore paradoxal et déconcertant ; un individu en contact avec un courant de faible tension peut être tué et l’on ne trouve rien à l’autopsie ; on trouve des cas, au contraire, où des tensions élevées produisent un délabrement considérable : (amputation des membres ou des deux jambes), mais l’individu demeure vivant.
- Pour jeter quelque lumière sur la question, il était nécessaire d’expérimenter directement : M. Weiss a choisi le chien comme sujet d’étude : il explorait l’animal de deux façons :
- Une capsule placée sur l’artère fémorale transmettait les battements du cœur à un enregistreur à flotteur, par l’intermédiaire d’un tube en caoutchouc ; pour la respiration, on faisait une trachéotomie et introduisait un tube communiquant avec un tambour de Marey; enfin un signal à électro-aimant de Marcel Despretz indiquait la durée de passage du courant ; les trois grandeurs étaient enregistrées sur un même cylindre.
- Les expériences ont été faites avec du courant alternatif et du courant continu. Il semble en résulter que, contrairement à ce que l’on pourrait croire à priori, ce ne sont pas les distributions à basse tension qui sont les moins dangereuses. En tout cas la gravité des accidents dépend du trajet du fluide à l’intérieur du corps.
- i° Courant alternatif (fréquence 42)- — Le courant allait d’une patte antérieure à une patte postérieure, le cœur étant sur le trajet du courant.
- Avec 100 volts (116 milliampères), on obtint la mort par arrêt du cœur au bout de 14 secondes. Avec 1140 volts (i,5 ampère), la mort se produisit également par arrêt du cœur ; mais avec 4600 volts 7 ampères le cœur ne s’arrêta pas même après avoir fait passer le courant plusieurs fois; seul le feu qui avait pris aux points d’application des électrodes entraîna l’amputation de l’animal, mais ce dernier restait encore vivant; on le mit alors sous 110 volts et il mourut aussitôt.
- Avec 45oo volts, mais en mettant en série une résistance de 90000 ohms de façon à réduire le courant à 45 milliampères, la respiration s’arrêta à chaque établissement de courant, mais elle reprit ensuite; en diminuant la résistance jusqu’à obtenir 90 milliampères,, le chien mourut.
- Donc un chien meurt s’il est traversé par un courant de 70 à 80 milliampères, quand le cœur est dans le trajet; mais si le courant devient trop intense il n’y a plus arrêt du cœur.
- Avec 45 milliampères, le chien est tétanisé, tous les muscles sont contractés ; il meurt asphyxié par arrêt de la respiration au bout de cinq à six minutes ; mais si on le détache auparavant, il continue à vivre, tandis que dans le cas d’arrêt du cœur on ne peut le ramener à la vie.
- En appliquant 1080 volts (400 milliampères) entre le dessus de la tête et le menton, la respiration s’arrête, mais le cœur bat ; l’animal ne meurt pas ; si l’une des électrodes passe du menton à la patte, l’animal est tué immédiatement.
- Quels sont les enseignements qui se dégagent de ces faits ? Pour l'homme, la résistance du corps, dans le cas
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- HYGIENE ET SANTE
- de très bons contacts (mains dans les cristallisoirs) est de 12 ooo à 15 ooo ohms. Avec une distribution à i io volts l'intensité du courant qui traverserait le corps serait de 70 à 90 milliampères, ce courant est dangereux. Fort heureusement, il est extrêmement rare de réaliser un bon contact, et la résistance du corps humain est bien plus considérable que ce que nous venons d’indiquer. Aussi a-t-on pu admettre que les distributions au-dessous de 110 volts ne sont pas dangereuses.
- : 20 Courant continu. — Il se comporte comme l'alternatif, mais il faiit un courant environ quatre fois plus grand pour obtenir le même résultat. De plus, quand le courant continu passe dans le muscle, il produit dans tout le trajet des altérations que ne produit pas le courant alternatif ; l'une des pattes d’une grenouille soumise à « excitations dè même sens présente (la grenouille remise dans l’aquarium) une atrophie musculaire progressive que rien ne peut réparer, alors que l’autre patte, soumise à 2 n excitations alternatives va très bien.
- Comme conclusions, la Commission recommande au public non professionnel de ne jamais toucher aux appareils, ni aux fils électriques hors des appartements. Pour les professionnels, elle répartit les- distributions électriques en deux catégories :
- i° Tension inférieure à i5o volts en alternatif ou à 600 volts en continu ; il est facile de se préserver de tout accident en s’enveloppant les mains avec un linge ou en montant sur un tabouret et en se servant d’une seule main.
- 20 Pour les tensions au-dessus de 6000 volts, on recommande de s’isoler du côté du courant ou du côté de la terre et de préférence des deux côtés, en employant une seule main. Au-dessus de 10000 volts la précaution la meilleure est de couper le courant.
- La commission a demandé en outre que l’on fasse l’éducation du public et en particulier celle des enfants dans les écoles, et qu’une commission permanente étudié chaque accident qui lui sera signalé.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Contre la vermoulure des meubles — La vermoulure des meubles provient de la piqûre d’insectes, dont les larves se creusent des galeries dans le bois. Tous les bois sont exposés à cette piqûre, mais il en est de particulièrement atteints, notamment le noyer. Alors que des meubles en chêne, datant de plusieurs siècles, sont restés absolument sains, il se trouve que des meubles modernes sont, à bref délai envahis par ces, insectes. Leur travail de destruction est parfois si intense, que l’intérieur se trouve réduit en une poudré qui s’échappe
- par de multiples petites ouvertures, symptômes extérieurs du mal.
- Pour remédier à cet inconvénient faites dissoudre 5 à 6 grammes de sublimé pour un demi-litre d’alcool. Lavez le meuble dans ses parties malades et, à l’aide d’un pulvérisateur, introduisez la solution dans les trous apparents. Bouchez le perforage occasionné par les vers avec de la cire, ou du savon noir.
- Il faut une certaine dose.de patience, mais le résultat est merveilleux.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les I faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- •' Renseignements. — 31. Normand in, à Maule (Chili), s—Vous trouverez les renseignements que vous cherchez dans l’ouvrage Manuel théorique et pratique du constructeur en béton armé, par Tedesco et Forestier. Paris, Béranger, rue des Saints-Pères. Prix : 20 francs.
- • M. L. Berthier, à La Ferté Saint-Aubin. — Vous obtiendrez ce renseignement en vous adressant à M, Ch. Dufour, directeur du bureau central météorologique de France, au Parc Saint-Maur.
- M. de M., Le Theil (Deux-Sèvres). — Divers procédés peuvent être employés pour détruire les mauvaises herbes dans les avenues et allées de jardins. Voici les plus pratiques et facilement applicables même sur de grandes surfaces, l’état liquide ne présentant pas d’inconvénient : i° L’acide sulfurique, solution à 1 gr. par litre; faire le mélange avec les précautions nécessaires, en se servant de vases en terre, en bois, en verre ou en cuivre; 20 Le soufre, la chaux et l’eau de lessive. Faire bouillir, dans une chaudière en fer, 60 litres d’ëau de lessivé avec 2 kg de soufre en poudre et 6 kg de chaux. Arroser avec ce mélange additionné de deux fois son Volume d’eau; 3° Le sel. Eau salée à raison de 1 kg de sel pour 4à5 m3. L’acide sulfurique coûte 12 à i3 francs les 100 kg; 4° Le crud d’ammoniaque ou crüd ammo-üiac, sous-produit de la fabrication du gaz d’éclairage, matière granuleuse, en poudre grossière, dont la couleur va du gris vert au bleu foncé- L’employer de préférence lors du repos de la végétation, en novembre-décembre. si les surfaces à traiter sont à proximité de plantes cultivées. Ce produit coûte 9 à 10 francs les 100 kg. On peut s’adresser au Syndicat professionnel
- du gaz, io5, rue Saint-Lazare, Paris, et dans les maisons qui vendent les produits et sels ammoniacaux ; 5° Le nécral brûle les herbes des allées; 6° On a obtenu, ces dernières années, de bons résultats par l’emploi d’un produit spécial, qui a pleinement réussi et est très employé : l’Idéal Weed Destroyer. Pour tous renseignements, s’adresser à M. Boivin, pharmacien chimiste, à Bourges (Cher). Pour les ronces et végé-tauxligneux, l’arrachage à la pioche s’impose.
- M. Naulot, à Paris. — La formule a = 10 x -f 0,011 x-qui donne une altitude approchée a (x désignant la différence (760-h) et h la pression atmosphérique), est absolument empirique. De même que les formules beaucoup plus compliquées, telle que celle de Laplace, elle ne convient qu’au cas où l’atmosphère est supposée en équilibre dans toute la colonne d’air entre les deux stations dont on veut mesurer la différence de niveau. Ce n’est que par un temps calme que la mesure d’une hauteur par le baromètre comporte de la précision. Il n’en n’èàt plus de même lorsque l’atmosphère est agitée. Ainsi, M. Montigny a trouvé pour l’altitude de la galerie supérieure de la cathédrale d’Anvers, des nombres différant de 8 à 10 m. du nombre vrai (140 m.) quand le vent soufflait fortement de l’Est (on trouvait alors des nombres trop faibles) ou de l’Ouest (on avait des nombres trop forts). Par les vents Nord ou Sud la différencë était presque nulle. (Montigny. Bulletin de VAcadémie de Bruxelles (2), NI, 3i5 et XXIII, 12$, 1861-1867). En ce qui concerne le baromètre altimétrique Goulier on obtient la proportionnalité de la division altimétrique par l’emploi d’une came appropriée qui transforme les déformations de la boîte anéroïde proportionnelles aux variations de la pression barométrique en déviations de l’aiguille proportionnelles aux altitudes et cela conformément à la formule de Laplace. C’est donc dire que les nombres lus sur un tel baromètre n’ont de valeur qu’autant qu’on se trouve dans les conditions voulues pour admettre l’exactitude de la loi de Laplace et que les hypothèses faites pour son application sont remplies. • .
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les Geomys ou rats à pochés : E. Trouessart. — Cinématographe à main 1’ « Aéroscope » : G. M. — L’ « Hudson Terminal Building » à New-York : Jacques Rabut. — Comment on fait une épingle : Georges Lanorville. — Les véhicules automobiles des poids lourds : Epreuve militaire d’endurance (191.1) : Capitaine Renaud. — Académie des sciences; séance du 28 août 1911 : Ch. de Yilledeuil. — Traversée de la Manche par 70 automobiles : Dr A. Guadenwitz.
- Supplément. — Le bois incombustible. — Action de l’eau distillée sur les organismes marins. — Aéronautique. — Expériences avec le radium à l’Université de Berlin, etc.
- The Natural History of Coal par E. A. N. Arben Cambridge, University, Press, 1911, 1 vol. in-160, 1 sh. (Cambridge Manual of Science and littérature).
- Il y a encore plusieurs théories en présence pour expliquer la formation du charbon, ou plutôt des charbons. L’auteur est partisan de la théorie dite botanique, qui attribue à ce qu’on appelle la « substance mère » du charbon, c’est-à-dire à la matière amorphe, une origine végétale. Il faut à ce sujet une intéressante étude des charbons au point de vue paléobotanique, qu’il accompagne d’une description des dépôts végétaux actuels lacustres ou d’estuaires. Bibliographie correcte et bien choisie.
- The coming of évolution par J. W. Judd, Cambridge,
- ‘ University “Press, 1 vol. in-16. 1 sh. (Cambridge Manuel of Science and littérature.
- L’auteur de cet excellent petit historique de la doctrine évolutioniste est géologue : Son livre s’en ressent. Il n’y est guère question que de Lyell et de Darwin, ce qui est injuste pour bien d’autres savants ou penseurs, Lamarck, Geoffroy St-Hilaire, etc. Ce défaut est d’ailleurs racheté justement par l’exposé très clair et suffisamment complet du rôle, trop peu connu de Lyell, géologue de la plus haute valeur, à qui revient certainement pour une bonne part la préparation du triomphe du transformisme avec Darwin,
- Plant animais, a Study in symhiosis, par F. keeble. Cambridge, University Press, 1911, 1 vol. 160, x sh. (Cambridge manuals of Science and littérature).
- Description très claire des Convoluta, ces vers littoraux siaguliers dont les habitudes sont si instructives pour la compréhension des « tropismes » et de la « mémoire ». L’auteur les dépeint avec exactitude et les interprète avec intelligence.
- Législation rurale, par E. Jouzier. Introduction par 'le Dr P. Regnard. Paris. J.-B. Baillière et fils. 1911. 2° édit. 1 vol. in-16. 532 p. Prix : 5 francs; cartonné, 6 francs. (Encyclopédie agricole./
- Ce volume comprend quatre parties : i° Aperçu de l’organisation des pouvoirs publics, des tribunaux principalement; exposé de principes généraux du . droit ; 2a Droits réels : propriété, usufruit, servitudes, droits en matière de successions, donation, etc., particularités relatives à la chasse, ou découlant du voisinage quant au bornage, aux clôtures, aux plantations, aux constructions et ouvrages divers, aux animaux, à l’écoulement des eaux, etc.; 3° Obligations ou droits de créance : contrats usités dans les campagnes : vente, échange, promesse de vente, baux à ferme, à métayage, à cheptel, etc., louage des domestiques et ouvriers, contrats de transport, d’assurance, de société, de prêt, etc. ; responsabilité au profit du cultivateur ou à son préjudice : dommages causés par les accidents du travail, par les domestiques ou préposés, les animaux plus ou moins domestiques, le gibier, etc. ; 4° Matières administratives : droits et obligations dans les rapports avec l’administration, l’impôt, expropriation pour cause d’utilité publique, associations syndicales, voirie, régime des eaux, pêche, police rurale.
- Guide général illustré du Muséum d’histoire naturelle de Paris, par le Commandant Annet. Paris. J. Lamarre. 1 vol. in-8°. Prix : ifr,5o.
- Ce livre dû à l’ancien surveillant général du Muséum, est un réel vade-mecum concis et substantiel à l’usage de toutes les personnes qui s’intéressent à la géologie, à la faune et à la flore du monde entier. C’est d’ailleurs le premier Guide que l’on ait publié sur notre Muséum : il comble, ainsi une lacune regrettable, car il existait déjà des guides des établissements similaires de Londres, de New-York, etc.
- Graphique d’Histoire de l’Art, par Joseph Gauthier. Paris. Plon, Nourrit et Cie. 1 vol. in-8°. Prix : 3fr,5o.
- L’auteur condense en un exposé clair et méthodique, où le texte et le dessin s’éclairent l’un l’autre, la somme indispensable de connaissances générales sur l’histoire de l’Architecture, de la Sculpture, de la Peinture et des Arts industriels de l’Egypte à la fin du xix11 siècle.
- Petites Monographies des Grands Edifices de la France : La Cathédrale du Mans, par Gabriel Fleury. Paris, H. Laurens, 1 vol. in-80..Broché 2 francs, relié 2 fr. 5o.
- La Cathédrale du Mans offre dans son ensemble une succession rare des spécimens de l’architecture à des époques variées, depuis le xi° siècle jusqu’au xve. On y trouve, à côté des sculptures de ces diverses époques, des vitraux aux légendes les plus curieuses, rendues avec un art et un coloris des plus délicats. M. G. Fleury donne, à la suite d’une notice historique sommaire, une analyse des divers détails qui permettent aux visiteurs de comprendre facilement les multiples transformations du monument, d’apprécier la valeur artistique des décorations et d’établir un rapprochement et une comparaison avec les autres monuments des mêmes époques.
- La Géologie et ses phénomènes, par G. Eisenmenger. Paris. Pierre Roger. 1 vol. in-8°. Prix : 4 francs.
- Théories sur l’origine de la Terre, phénomènes de la formation des roches : cristallisation, éruption, sédimentation, action de l’atmosphère, des eaux courantes et souterraines ; les glaciers ; les transformations produites par les eaux et organismes marins; volcans et mouvements de l’Ecorce Terrestre ; formation des montagnes ; âge de la terre ; vie sur le globe ; stades de l’évolution terrestre.
- Alcoholic fermentation, par A. Hardin. Londres. Long-mans, Green and C°, 3q, Paternoster row. 1011. 1 vol. in-8°. Prix : 4 sh.
- L’ouvrage, précédé d’une introduction historique, est fait essentiellement au point de vue biochimique, les réalisations industrielles sont volontairement lais1 sées de côté. A ce point de vue purement scientifique, c’est d’ailleurs un guide de la plus grande valeur.
- Le secret de l’Univers devant la science officielle : la Mécanique universelle dévoilée d’après Clémence Royer et mise à la portée de tous, par E. Hureau. Paris. J. Rousset. 1911. 1 vol. in-16. Prix : 3tr,5o.
- L’Analyse physiologique de la perception, par M. Abra-mowskS. Paris. Bloud et Cie. 1911. x vol. in-16. Prix i ifr,5o. (Collection de Psychologie expérimentale et de Métapsychie.)
- Etude psycho-physiologique. D’après l’auteur la perception, dans sa totalité psychologique réelle, correspond non seulement à l’objet qui impressionne tel ou tel appareil sensoriel, mais à l’ensemble des excitations, du milieu qui agissent sur l’individu au moment donné. L’activité nerveuse, le fonctionnement des neurones ne serait autre chose que leur nutrition élémentaire, le processus chimique d’assimilation et de désassimilation, conditionné toujours par un excitant.
- L’Art de devenir fort et bien portant, par Auguste Clause. Paris, Nancy. Berger-Levrault et Cio. 1911. x vol. in-8°, 25 photor Prix : 5 francs.
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- BIBLIOGRAPHIE
- La base de toute réforme : la régénération physique et mentale de l’homme par la réforme alimentaire. Paris. Maloine. i br. in-8°. Prix : 2 francs.
- British and foreign building stones, a descriptive catalogue of the spécimens in thé Sedwick muséum, Cambridge, par .Watson, Camhridge, University Press, 1911, i vol. in- 16Y3 sh. : .
- Ce catalogue de la collection minéralogique de Cambridge comprend deux parties : i° une série de cartes et monographies géographiques indiquant les ressources minéralogiques de chaque pays et spécialement celles‘qui sont représentées dans la collection. Cet ensemble forme en réalité un petit traité sommaire, mais intelligent et bien fait, des richesses minéralogiques du globe : 2° Le catalogue proprement dit. A la suite vient un copieux index commun aux deux parties. L’ouvrage est très utile.
- L’héliciculture, élevage et industrie de Vescargot, par R. de Notter. Paris. A. Merican, i vol. in-i8°, 2 fr. 5o.
- M. de Notter est le promoteur de l’industrie de l’escargot : Son livre est le résultat de toute une vie d’études et de travail personnel.
- Photography for bird-lovers, a practical guide, par Bentley Bactham. Londres, Withosby and C°, High Holbern, W. C. 1911, 1 vol. in-8°. 5 sh.
- La photographie des oiseaux, surtout dans leur habitat est un véritable sport aussi attrayant pour le naturaliste que pour le photographe. L’auteur, qui y est passé maître, donne à ce sujet tous les conseils techniques désirables pour le choix et l’appareil, les moyens d’approche, etc. ; une très belle série de planches mo'ntre les résultats qu’on peut obtenir en suivant ces préceptes.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- . OBSERVATIONS 7 HEURES DD MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE! DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 28 août 1911. 17°,7 Calme. Beau. » Beau; nuageux après 18 h. ; rosée.
- Mardi 29 18°, i W. S. W. 1. Couvert. 0,0 Couv. jusq. 13 h. nuag. ens. ; rosée ; gouttes à 8 h., 12 h. et 13 h.
- Mercredi 30 16°,7 Calme. Nuageux. 0,0 Couv. de 13 à 18 h. ; nuag. av. et ap. ; rosée ; goût, à 15b 55 et 17h.
- Jeudi 31 11°.8 N. N. E. 1. Beau. » Peu nuag. de 17 à 19 h. ; beau av. et ap ; f. rosée ; f. brume le m.
- Vendredi 1er sept. . 12°,3 E. N. E. 0. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume le m.
- Samedi 2 13°,5 Calme. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume le m.
- Dimanche 3. . . . . 16°,9 W. N. W. 0. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume le m.
- AOUT-SEPTEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 28 AOUT AU DIMANCHE 3 SEPTEMBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosiiê de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule-sèche ; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Du 27 août au 2 septembre. — Le 27. Pression élevée sur le S. Pluies sur le N. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, 18; Alger, 26; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : i9°,8 (normale : i6°,8). — Le 28. Pression élevée sur le S. et le Centre, dépression sur les Iles-Britanniques et les Pays du Nord : Tienne, 768; Feroe, 75o; Irlande, 754. Pluies sur le N. et l’Autriche-Hongrie. Temp. du matin : Seydisfjord, 5°; Paris, 18; Alger, 26; Puy de Dôme, 18; moyenne à Paris : i9°,6 (normale : i6°,7). — Le 29. Pression élevée sur le S.; dépression sur le N.-O. : Tienne, 770; Feroe, 700. Pluies sur le N. et les Iles-Britanniques. Temp. du matin : Seydisfjord, 40; Paris, 18; Alger, 25; Puy de Dôme, 17; moyenne à Paris : 190 (normale : i6°,6). — Le 3o. Pression élevée sur le S. ; dépression sur le N. et vers l’Islande : Rèijkiavik, 751. Pluies sur le N. et les Iles-Britanniques. Temp. du matin : Seydisfjord, 20; Paris, 17; Alger, 25; Puy de Dôme, i5; moyenne à
- Paris : i7°,3 (normale : i6°,5). — Le 3i. Dépression sur l’Islande, fortes pressions sur le S. et l’O. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Rèijkiavik, 4°: Paris, 17; Alger, 26; Puy de Dôme, 15 ; moyenne à Paris : i6°,5 (normale : i6°,4)- — Le iBr septembre. Dépression sur la Norvège et les Iles-Britanniques ; fortes pressions sur l’O. et le Centre : Christiansund, 75o; Ecosse, 755; Tienne, 772. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Rèijkiavik, 3°; Paris, 12; Alger, 28; Puy de Dôme, 14î moyenne à Paris : i8°,6 (normale : 16°,3). — Le 2. Pression élevée sur l’O. et le Centre, dépression sur le N.-O. : Tienne, 771; Rèijkiavik, 746. Pluies sur le N. et sur les Iles-Britanniques : Temp. du matin : Seydisfjord, 70; Paris, 12; Alger,. 26; Puy de Dôme, 18; moyenne à Paris : 190 (normale : i6°,2). — Phases de la Lune : Premier Quartier le 31, à 4 h- 3o m. du soir.
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- Revue des Sciences et de
- leurs Applications
- DIRECTION
- aux Arts et à l’Industrie
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « Lâ N3.tU.rQ » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Parie (Vl*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 1999 — 16 SEPTEMBRE 1911
- JfcD
- IgD
- INFORMATIONS
- 05^'
- SUPPLÉMENT
- Comète Brooks (1911 c). — Cette comète, dont nous avons annoncé la découverte dans notre numéro igg3, du 5 août, devient de plus en plus intéressante, en raison de sa rapide augmentation d’éclat. Elle est visible à l’œil nu et étant peu éloignée du pôle, peut être observée presque toute la nuit. Elle a été suivie toute les nuits de beau temps à l’Observatoire Flammarion de Juvisy, par M. Quénisset, qui en a obtenu, avec un zèle dont il y a lieu de le féliciter, un très grand nombre de photographies. Sur celles du 21 août, on distingue parfaitement une queue de 3° de longueur. A cette dernière date, on la voyait très bien à l’oeil nu, dans le voisinage de l’étoile £ du Cygne, très près de la Voie lactée et de la célèbre nébuleuse <c America ». La comète doit atteindre son périhélie le 27 octobre prochain, dans deux mois. D’ici là, elle va augmenter sans cesse d’éclat, et pourra devenir un bel objet dans notre ciel boréal. Voici quelques positions où nos lecteurs pourront rechercher la comète Kiess, d’après l’éphéméride calculée par M. Martin Ebell (Astrono-mische Nachrichten, n° 4522). La comète surpasse de bèaucoup en luminosité l’éclat théorique. •
- DATES ' ASCENSION DROITE
- 12\ T. .V. DE BERLIN VRAIE
- 17 septembre 1911 . . 16 h. 22 m. 36 s.
- 19 — . . la h. 58 m. 27 s.
- Il — . . 15 h. 35 m. 50 s.
- 23 — . . 15 h. 14 m. 34 s.
- 23 — . . 14 li. 55 m. 37 s.
- DÉCLINAISON
- VRAIE
- + 55° 50’,5 + 54ff 42’,1 -t- 55° 16’,8 -t- 51° 37,1 + 49° 44’,7
- La comète se dirige de la tête du Dragon vers l’extrémité de la queue de la Grande Ourse. Elle occupe une région admirablement située, actuellement, pour l’observation. Parmi les innombrables observations qui en ont été faites, signalons celles de M. Stratton, à l’observatoire de Cambridge (Angleterre). La comète montrait un noyau brillant, avec un spectre continu. Une bande de carbone était faiblement indiquée, à la longueur d’onde X 5i6, et à une distance de 2' du noyau. Cette comète fait l’objet d’une étude spectroscopique très complète à l’Observatoire de Juvisy, de la part de MM. le comte A. de la Baume Pluvinel et F. Baldet. Nous donnerons prochainement une carte permettant de la trouver et tous nos lecteurs pourront l’observer à l’œil nu et mieux avec une jumelle. "
- Influence des planètes sur la formation des taches solaires. — De nombreux auteurs ont affirmé l’existence d’une influence des planètes sur la formation des taches solaires ou sur leur distribution. Il s’agissait souvent d’une affirmation sans démonstration. Aussi doit-on considérer avec grand intérêt le travail que vient de présenter à la Société Royale de Londres le professeur A. Schuster, auquel l’autorité de son auteur garantit une importance toute spéciale, et qui est résumé dans le Journal de la British Astronomical Association. Nous ne donnons ici qu’un compte-rendu succinct de ce mémoire. Tout d’abord, dans cette recherche, la position relative en longitude héliocentrique d’une planète et le point du
- disque solaire où une tache est tout d’abord observée (à son apparition sur le disque) est choisie comme origine. Les taches tout d’abord observées à moins de 60 degrés du limbe oriental ont été exclues, en raison de la possibilité ou de la probabilité que ces taches auraient pu prendre naissance dans l’hémisphère invisible du Soleil et devenir visibles parla rotation solaire. Le nombre total de taches ayant servi de base à ce travail atteint le nombre considérable de 4^5o. Si nous imaginons un observateur placé sur le Soleil, il peut observer à chaque rotation solaire — que nous pouvons supposer divisée en 24 intervalles ou heures — une planète se levant à l’horizon, atteignant une altitude maximum (qui sera le « midi planétaire »), puis descendant à l’horizon opposé et se couchant. Les principaux résultats, se rapportant aux planètes Mercure, Yénus et Jupiter, sont les suivants : i° On constate qu’il y a un plus grand nombre de taches qui se forment lorsque la planète est au-dessus de l’horizon que pendant la nuit planétaire. L’excès se monte à 4,5 pour 100 dans le cas de Mercure, 6,4pour 100 dans celui de Yénus et 1,5 pour 100 pour Jupiter. La probabilité que cet excès est accidentel dans le cas de Mercure et Yénus est comme 1 est à 7 et 1 à 17 respectivement. Pour Jupiter, la différence n’est pas supérieure à celle qu’indique la probabilité. Il ne convient pas d’attacher une grande importance à chacun de ces résultats pris séparément, mais si l’on applique la théorie des probabilités aux résultats combinés entre eux, une coïncidence accidentelle des excès des nombres ci-dessus d’un hémisphère sur l’autre n’arriverait plus qu’une seule fois en n5o cas. 20 Des résultats plus nets s’obtiennent si l’on considère la formation de taches suivant les différentes parties du jour planétaire. Si la distribution était purement accidentelle, il devrait se former deux fois plus de taches dans les 8 heures qui suivent le lever de la planète que dans les 4 heures qui précèdent son coucher. On a trouvé, au contraire, que pendant le dernier intervalle le nombre des taches est proportionnel à 0,344, 0,349 et 0,347 respectivement du nombre total, au lieu de o,333, les planètes étant toujours considérées dans l’ordre de leur distance du Soleil. L’excès moyen atteint ici environ 5 pour 100. 3° L’effet des planètes, quand on effectue une comparaison détaillée, révèle de remarquables similitudes. A une position donnée du Soleil, on trouve qu’il existe un fort minimum de formation de taches peu avant le lever de la planète; cet état est suivi, dans les trois cas, par un maximum très net une heure après le lever. A cet état succède une faible activité, conduisant à un minimum, lequel se produit plus tôt avec Mercure et Yénus qu’avec Jupiter; mais cette distinction peut être accidentelle. Le fait le plus remarquable dans les trois cas est la formation rapide d’un minimum secondaire une heure après le midi planétaire et d’un maximum prononcé deux heures après. Cet état est suivi par un calme permanent jusque une heure avant le coucher de la planète! Ensuite, et durant
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- la plus grande partie de la nuit planétaire, l’action est irrégulière et peut disparaître ; une plus grande quantité de documents serait ici avantageuse. La probabilité que toutes les trois planètes montreront leur activité maximum à la même heure est de x contre i3o millions. La probabilité d’un minimum correspondant dans le matin planétaire n’est pas beaucoup moindre,'de sorte que si nous prenons la coïncidence de ces deux facteurs en considération, nous pouvons rejeter la possibilité d’une coïncidence purement accidentelle. On voit toute la difficulté de ces recherches. Il fallait toute la science du professeur Schuster pour dégager le résultat provisoire que nous venons d’exposer, et que l'on ne peut mettre uniquement sur le compte du hasard.
- La grandeur des bolides. — Le professeur William H. Pickering a donné, dans Y Astrophysical Journal vol. XXXI, une contribution à l’étude de la dimension propre des météores, en réponse à une critique du professeur Tabry. Il calcule, avec toutes les précautions utiles, qu’un météore de i/3 de grandeur pourrait avoir un diamètre de 5 à 6 centimètres, et sa masse serait, en conséquence, de l’ordre des centaines de grammes, au lieu des milligrammes, comme on l’avance ordinairement. Un bolide de la grandeur — 2,0 aurait un diamètre de 7 centimètres et le professeur Pickering pense qu’il est absurde de supposer qu’un corps aussi insignifiant puisse posséder une atmosphère lumineuse, ainsi qu’on l’a avancé à diverses reprises, mesurant 1 km. 5 de diamètre et i5 à 5o kilomètres de longueur.
- Une nouvelle station de télégraphie sans fil à Rome. — Le Gouvernement Italien vient de charger la Société Marconi d’établir à Rome une puissante station de télégraphie sans fil. La force électrique disponible sera de 60 kilowatts et les ondes seront transmises par un réseau de fil couvrant 14000 mètres carrés et constitué au moyen de six tours dont deux de ’jS mètres de haut et quatre de 45 mètres. Les constructions comprendront notamment une chambre des machines qui recevra deux moteurs Diesel de 5o chevaux chacun, chacun d'eux conduisant par courroie une dynamo à courant continu de 3o kilowatts. Ce courant continu sera transformé ensuite en courant alternatif.
- La télégraphie sans fil en aéroplane. — On se souvient des récentes expériences de télégraphie sans fil en aéroplane, conduites avec succès par le capitaine de génie Brenot. La Lumière électrique donne d’intéres-sants détails sur le dispositif employé. L’aéroplane était un biplan H. Farman, moteur Gnome, 5o chev. L’énergie électrique était fournie par le moteur même de l’aéroplane, qui embrayait une magnéto spéciale, employée pour charger l’antenne par excitation directe. L’opérateur, placé derrière le pilote, dispose d’un levier d’embrayage qui lui permet d’actionner la magnéto : celle-ci ne pèse pas plus de 12 kilogrammes. L’opérateur a, en outre, à sa droite un petit récepteur à détecteur électrolytique, un manipulateur, et enfin l’oscillateur : celui-ci est constitué par une petite pointe en regard d’un plateau. La ventilation est assurée par le courant d’air dû à la marche de l’aéroplane. En agissant sur l’antenne et sur l’oscillateur, l’observateur peut à volonté faire varier la longueur d’onde et l’énergie rayonnée. L’antenne est un câble nu de 1 millimètre de diamètre, en bronze téléphonique : des tubes isolants articulés le conduisent jusque sous l’aéroplane ; elle sort à côté de l’hélice en un point où la traction qu’elle peut produire quand elle est déroulée, n’exerce qu’une faible action sur l’équilibre de l’aéroplane. Enfin l’antenne est [munie d’une cisaille automatique à poignée isolante, qui peut être manœuvrée par l’opérateur au cas où le temps manque pour réenrouler l’antenne (atterrissage forcé, approche imprévue de nuages orageux). L’antenne déroulée atteignait 120 mètres de longueur. Le poids de l’équipement électrique, tous accessoires compris, est de 2i kilogrammes.
- 14 heures en aéroplane. — Le 6 septembre, Helen sur monoplan Nieuport, concourant pour la coupe Michelin, a parcouru, sur le circuit Lhumery (près d’Etampes) — Gidy et retour, i2Ô2 km 800 et a tenu l’air 14h 7m 5os.
- Un nouvel institut aéronautique en Allemagne. —
- D’après un correspondant du Temps (8 septembre), il est question de créer à Cologne un institut aéronautique analogue à celui qui existe à Aix-la-Chapelle et destiné
- avant tout à étudier les formes et les dimensions à. donner aux aéroplanes, ainsi que toutes les questions se rattachant à la construction des hélices.
- Intoxication professionnelle par l’aluminium. —
- L’attention du Conseil supérieur d’hygiène vient d’être appelée par le Dr Hollande, de Chambéry, sur la nécessité de réglementer peut-être les usines d’aluminium installées en grand nombre à Saint-Jean de Maurienne. Il résulte, en effet, des recherches poursuivies par le Dr Hollande que les émanations gazeuses de ces usines sont nuisibles à la végétation; d’autre part,les ouvriers qui en constituent le personnel sont atteints d’un diabète spécial vraisemblablement dû aux vapeurs d’acide fluo-rhydrique dégagées en cours de fabrication.
- Ce que Paris a mangé en 1910. — Le service de la statistique municipale vient de publier les chiffres qui représentent l’approvisionnement de Paris en denrées pendant l’année 1910. Voici les quantités de comestibles qui acquittèrent des droits d’octroi du xcr janvier au 3i décembre derniers. Le tableau suivant permet de les comparer aux quantités correspondantes de l’année iqoq :
- 1910 1909
- Viande de boucherie. . .
- Viande de porc.........
- Charcuterie............
- Volailles et gibier . . . Pâtés et viandes préparées
- Beurres................
- Œufs...................
- Fromages secs..........
- KILOGRAMMES KILOGRAMMES;
- 160.054-292 i58.415.290
- 36.758.962 3.855.748 3o.8i1.266 2.847.641 26.467.006 38.707.706 9.o53.8o3
- 34.819.14.3 3,774.875 3o.g56.585 2.522.464 25.186.818 37.311.066
- 8-909-999
- On voit qu’il y eut, au cours de l’année écoulée, accroissement de consommation pour toutes les catégories de denrées, sauf la volaille et le gibier. D’autre part, la consommation de la viande de cheval, maxima en 1907, avec 14.893.000 kg, était de x4.i83.6io kg en 1909 et de 13.703.675 kg seulement en 1910, Le nombre des animaux (chevaux, ânes, mulets), immolés à l’abattoir hippophagique a été de 49-4o3 en 1910, en diminution de 49-4o3 unités sur l’année précédente. Les arrivages de lait par chemin de fer, qui étaient de 321.083.087 litres en 1909, s’est accru de i3 millions de litres en 1910, et est passé à 334-i35.522 litres. Enfin, la consommation parisienne des diverses boissons fermentées est représentée par les chiffres suivants.
- 1910 1909
- HECTOLITRES
- Vin en cercles ou en bou-
- teilles) ................... 6.673.105
- Cidres, poirés, hydromels . 97.611
- Bières (introduites ou fabriquées) ......................... 741.125
- HECTOLITRES
- 6.541.805
- 97.227
- 629.619
- La diminution des hannetons. — M. Xavier Rnspail publie dans le Bulletin de la Société zoologique de France (t. XXXVI, 1911) de fort précises observations faites par lui depuis une quinzaine d’années et d’où il ressort que dans les années à hannetons, c’est-à-dire tous les trois ans, le nombre des hannetons va en diminuant régulièrement, de même que la longueur de la période pendant laquelle on les observe. Cette dernière diminution est notamment fort bien mise en relief
- dans le tableau suivant : PREMIÈRE DERNIÈRE ANNÉES APPARITION APPARITION DURÉE
- 1892. . . 7 avril 21 juin 75 jours
- 1895. . . 18 — 4 juillet 77 __
- 1898. . . 20 — 28 juin 69 —
- 1901. . . 25 4 — 4o —
- 1903. . . 22 7 — 48 -
- I9O7. . . 23 8 — 47 —
- I9IO. . . 28 — 8 — 42 —
- La traversée de la Manche à la nage. —
- nageur Burgess a réussi les 5 et 6 septembre à traverser la Manche. Parti de Deal, près de Douvres, le 5 à ioh5o du matin, il prenait terre le lendemain à 9h 5o du matin après 23 heures de nage, près de la pointe du Cap Gris-Nez. Ce remarquable exploit athlétique n’a qu’un précédent qui remonte à 36 ans. Les 24 et 25 avril 1876 le capitaine Webb parti de Douvres venait aborder à Calais après 2ii45m de nage. Depuis, toutes les tentatives pour renouveler ce tour de force avaient échoué. Burgess a 39 ans.;
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *»> 'Électricité
- Eclairage d’un lit de milieu. — Comment s’éclairer pour lire au lit? La question est toute résolue si l’on a dans l’appartement l’éclairage électrique ; mais, pour ceux qui ne disposent que du gaz ou des lampes ordinaires, la chose se complique. Le gaz installé dans la
- Exemple d’installation.
- •chambre à coucher est souvent à redouter; il risque en tout^cas de donner lieu à des fuites ou bien encore d’enflammer les tentures. La lampe à pétrole est plus dangereuse encore, elle dégage des gaz malsains, et placée nécessairement de côté sur la table de nuit, elle ne donne qu’un éclairage incommode et insuffisant.
- 1 L’éclairage électrique étant en pareil cas l’éclairage idéal, voici un dispositif simple, facile à improviser, et
- Disposition de la lampe.
- tjui trouvera son application dans toutes les chambres dépourvues d’électricité.
- L’appareil éclairant est constitué par un plafonnier électrique d’automobile dans lequel on place une lampe spéciale, dite de plafonnier, de 4 volts. Ce plafonnier, choisi de la teinte du bois du lit, a été agrémenté d’un culot en biseau de façon à incliner la lampe vers le haut du lit et à éclairer ainsi seulement le livre. Pour ne pas le visser dans le lit, ce qui serait quelquefois
- Accumulateurs
- PlaFonnier
- Schéma de montage.
- placée tout près de la lampe sous la table de nuit (même dedans si l’on veut), le fil conducteur sera de forte section, 9/10 de millimètre comme le fil de sonnerie.
- On peut employer une batterie composée de 2 éléments de piles au bichromate de potassium de 2 volts chacun, et dont la description se trouve dans tous les livres de physique. Il faut avoir soin de les monter en série, le positif de l’un relié au négatif de l’autre comme l’indique la figure. Il est bon également de n’immerger le charbon qu’au moment de l’usage ; il faut donc avoir une tige qui commande la plaque de charbon ou une boîte qui contient les 2 piles et qui comporte une petite manivelle pour remonter les lames.
- Tous ces ennuis sont évités si l’on prend, comme nous
- PI a Fonnier acheté
- Partie
- ajoutée
- ' Partie sjoutèe
- Les éléments du porte-lampe.
- avons fait, des accumulateurs. Le meilleur est celui en bon celluloïd dit accumulateur d'allumage. Deux éléments de 3o ampère-heures suffisent. Pour éviter toute vapeur, on le place dans une boîte en bois épais ; les connexions sont réalisées de façon à amener les deux pôles à deux bornes extérieures et c’est là qu’on branche les fils d’alimentation de la lampe.
- En résumé, comme le montrent les figures, le plafonnier est au fronton du lit, la poire descend près du ou des oreillers ; le fil conducteur soutient le plafonnier, passe au fronton et, derrière le lit, va à la batterie qu’il est bon de placer tout près du lit.
- Les accumulateurs devront être rechargés environ toutes les six semaines. On peut s’adresser à un élec-, tricien ou les recharger soi-même avec des piles, mais cela nécessite des connaissances spéciales sur les accumulateurs ; nous les indiquerons sommairement dans une autre étude. Si la teinte du fil conducteur, la nuance du bois de la poire et du plafonnier sont bien
- Boîte d’accumulateurs.
- Piles au bichromate montées en série.
- appareillées au bois du lit, l’ensemble est plutôt gracieux, bien qu’original. Rien n’empêche alors de le laisser fixe et de maintenir légèrement la monture du plafonnier par de très petites pointes.
- ennuyeux, on le laisse suspendu au fronton par le cordon à deux conducteurs en fil souple qui amène le courant.
- Ce cordon est branché comme l’indique le schéma et passe par une poire à enclenchement que l’on trouve dans le commerce. Cette poire donne l’allumage et l’extinction par une simple pression sur un bouton.
- Voyons maintenant la source d’électricité. Tout d’abord, comme elle n’est que de 4 volts, elle doit être
- *> Divers
- Pour maintenir les tableaux droits. — Le « Trip », tel est le nom donné par le fabricant à ce petit objet, a pour but d’empêcher les tableaux, une fois posés, d’aller de travers. C’est une punaise double en acier, munie de 3 pointes : deux sur une face, la troisième sur l’autre face. Le tableau étant suspendu, on enfonce dans la
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- SCIENCE APPLIQUEE
- partie qui touche le mur (cadre ou châssis de la toile), les deux pointes jumelles ; la pointe unique étant disposée vers le bas. On choisit la position et l’inclinaison convenables, et l’on pousse le cadre; la pointe unique
- s’enfonce danslemur. Le tableau est désormais fixé dans la position qu’on lui a choisie. Il n’a plus à craindre de déplacements provenant des trépidations ou du nettoyage. Le « Tnp » en outre soulage les cordons qui supportent le tableau et, ainsi on prévient la rupture. Ajoutons que l’objet une fois posé est invisible, et
- par suite ne nuit en rien à l’harmonie d’une pièce.___Le
- « Trip » est en vente à la Société « The Invisible Castor C° », 88, rue de la Folie-Méricourt, Paris (11e). Prix ; ifr,25 la boîte de 20.
- Télescope acoustique. — Cet appareil, récemment breveté par un inventeur londonien, a reçu de lui, à titre provisoire, le nom de télacoust, qui exprime assez bien son but, car il grossit les moindres sons et les transforme en bruits sonores, de même que le télescope rapproche de l'œil de l’observateur les objets visibles. Il consiste essentiellement en un réflecteur acoustique de forme parabolique qui recueille les bruits les plus distants. Les ondes sonores qui parviennent jusqu’à ce réflecteur sont renvoyées et concentrées sur un point d où elles sont, dirigées sur les oreilles de l’observateur à l’aide de tubes acoustiques. Une vis permet de diriger le récepteur, fait en forme de coupe peu pro-
- fonde, vers le point désiré ; l’observateur perçoit alors des sons environ douze fois plus volumineux que ceux qu’il entendrait « à l’oreille nue ». Avec un tâtonnement rapide, il peut arriver à déterminer exactement la direction d’un son et à en localiser l’origine, puisque ce son atteint son maximum d’intensité quand le récepteur lui fait face. Cette ingénieuse machine est appelée à rendre de grands services aux pilotes des navires, par temps de brouillard, puisqu’elle leur permettra de localiser la direction des appels des sirènes. Elle ne coûte que 200 francs, prix qui permet d’espérer qu’elle pourra être utilisée par les personnes frappées de surdité pour entendre, par exemple, une conférence ou un concert.
- Un instrument pour hacher les légumes : la Hachinette. — Quand il s'agit de hacher une certaine quantité d’épinards, d’oseille, de viande, etc.... on emploie tout naturellement la planche à hacher et le vieux hachoir à deux poignées qui a le sérieux mérite d’exercer la patience des cuisinières ou du moins de celles qui n’en possèdent pas suffisamment.
- Mais la planche à hacher est lourde à manier et le hachoir fatigant, aussi les remplace-t-on bien souvent par des appareils rotatifs modernes qui sont à vrai dire un peu coûteux et d’un entretien délicat.
- Cependant ni l’un ni l’autre système ne . sont , bien
- commodes pour hacher menu une petite quantité de fines herbes, d’oignons, d’échalottes, etc.... Aussi très souvent les cuisinières pressées les coupent-elles sur le pouce, au risque d’entamer plus ou moins l’épiderme de celui-ci : sans aucun doute elles préféreront la « hachinette » petit appareil, qui, pratique et bien conçu, trouvera sa place dans toute cuisine bien installée.
- La hachinette se compose d’une petite sébile en bois dur
- et d'un petit couperet en acier dont la laine est courbe et le manche fixé obliquement à celle-ci. Là courbure de la lame est telle qu’elle peut épouser exactement la forme de la sébille.Il n’est pas besoin de grandes explications pour indiquer le fonctionnement de cet appareil. Pour hacher bien régulièrement ce qui se trouve dans la sébille, tout en manœuvrant le hachoir avec la main droite, on fait légèrement tourner la sébille avec la main gauche.
- Grâce à sa forme si commode, la sébille sert de récipient aux produits hachés jusqu’au moment de leur emploi.
- La « Hachinette » se trouve chez M. René Terrand, 56, boulevard Voltaire, Paris. Prix : 2 fr. 45, franco.
- Cadenas Sécuritas pour bicyclettes. — Ce nouveau cadenas est d’une sécurité à peu près absolue, car il ne peut être ouvert par aucune autre clef que celle qui lui est destinée. Les clefs se présentent sous l’aspect d’un couteau de poche pourvu d’un anneau qui permet de le fixer à la chaîne de porte-monnaie. La clef proprement dite est une lame de nickel généralement pourvu de trois rainures longitudinales. Toutes ces rainures sont différentes, tant comme épaisseur que comme espacement entre elles; un écart de i/ioe de millimètre suffit pour empêcher l’une de ces clefs d’être engagée dans un cadenas autre que le sien. Il existe 144 modèles de clef : c’est dire qu’il est très difficile de trouver une clef ouvrant un cadenas ayant une clef semblable.
- Le cadenas est constitué par une boîte en zinc de même longueur que la clef : il est pourvu à l’intérieur de quatre paillettes en nickel formant arrêt et butant sur une partie en bronze qui termine l’une des extrémités de la chaîne ; l’autre extrémité appartient à la boîte en zinc. Au moment de s’en servir, il suffit d’en-
- La chaîne « Sécuritas » ; au-desus : la clef.
- gager la lame à rainures dans la boîte : la liaison entre les deux parties est absolue. Lorsque l’on veut la retirer, on engage la clef dans l’espace compris entre les deux parties, et on peut retirer la lame de la boîte. Ce cadenas complet ne pèse que 60 grammes. — Il est en vente chez MM. A. Douchamps et R. Fournier, 25, rue des Vinaigriers, à Paris.
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- Une nouvelle utilisation industrielle du maïs. —
- Les populations européennes et américaines consomment d’énormes quantités de maïs. Cette précieuse céréale, indépendamment du grain et des rafles vertes qu’elle fournit pour l’alimentation de l’homme et des animaux, se prête à diverses utilisations industrielles très intéressantes et relativement peu connues. La moelle de la tige est employée dans la marine des Etats-Unis à la place de celle du cocotier, pour certains usages inattendus, tels que le bourrage de la carcasse des navires et la fabrication des explosifs.
- Les rafles qui restent après l’égrenage constituent un combustible (charbon blanc) très précieux dans les plaines fertiles dépourvues de forêts, on le vend environ 3o centimes l’hectolitre. C’est de là que dérive une nouvelle utilisation industrielle mettant en œuvre les épis de maïs quand ils ont été débarrassés de leurs grains ; l’idée en est due à un chimiste américain, M. Rùssel Couth ; voyant de grosses quantités d’épis de maïs livrées à la destruction par l’incinération, parce qu’on jugeait ces stocks d’épis de maïs encombrants et inutilisables, fut frappé de la quantité énorme d’oxyde de carbone qui s’en dégageait.
- Ces épis étant jetés au rebut comme sous-produit gênant, et brûlés sans profit, on perdait ainsi, chaque année, une somme incalculable d’oxyde de carbone.
- M. Russel Couth provoqua la constitution d’une société, en vue d’entreprendre des expériences. Ce chimiste américain, s’inspirant des méthodes employées pour l’obtention du gaz d’éclairage, chargea des cornues avec de la paille et des épis de maïs, et chauffa avec du coke de maïs qui, paraît-il, peu parfaitement remplacer, pour cet usage, le coke des usines à gaz. Le coke de maïs se forme dans les cornues, dans la proportion de 3o pour ioo environ du maïs mis en œuvre.
- Le gaz obtenu par la distillation en vase clos ainsi conduite est purifié par lavage et emmagasiné dans des cloches-réservoirs. Ce gaz possède un pouvoir calorifique de 58^0 calories par mètre cube, soit autant sinon davantage que le gaz d’éclairage ordinaire.
- Quant à son prix de revient, M. Russel Couth a constaté qu’il est assez bas pour que, en tenant compte
- du large bénéfice nécessaire, les producteurs puissent le vendre à raison de 8,7 centimes le mètre cube, sur tous les points des Etats-Unis où l’on récolte du maïs en abondance, c’est-à-dire là où existe de la matière première à profusion.
- Dès maintenant, on prévoit que le gaz obtenu du maïs va faire une sérieuse concurrence à l’essence de pétrole dont les fermes du Nouveau Monde ont besoin pour alimenter les moteurs de leurs machines agricoles. L’industrie américaine va ainsi trouver un nouveau combustible à sa disposition, et un combustible économique, en raison de son bas prix de revient, de l’abondance de la matière première, et du pouvoir calorifique élevé. Cette nouvelle utilisation industrielle du maïs est d’autant plus intéressante, et peut prendre une importance d’autant plus grande, que la zone de culture du maïs est très étendue et que la production de cette céréale a pris une énormè importance dans l’agriculture de l’Union où elle vient immédiatement après le froment, surtout dans les plaines qui s’étendent du lac Erié aux terrasses occidentales des monts Alleghanys, vers le Sud-Est; aux steppes du Texas, vers le Sud-Ouest; aux plateaux du Kansas et de Nebraska, vers l’Ouest.
- Lés régions tempérées et les terres froides du Mexique, la région . agricole du Chili, les plaines du Nord-Ouest de l’Argentine, l’Uruguay et le plateau brésilien, de même que l’Australie, le Natal, l’Egypte, la Turquie d’Asie, la Russie méridionale, principalement la Bessarabie, puis la Yénétie, la Lombardie,, la Toscane, la vallée de l'Ebre, le Sud-Est de l’Espagne, les plaines de l’Andalousie et du Portugal, l’Afrique tropicale : le Congo, la région des lacs, l’Abyssinie et le Soudan maritime, l’Indo-Chine et quelques points de l’insulinde ; enfin l’Algérie, la Tunisie et le Midi delà France, tous ces pays se livrent à la culture du maïs.
- En France, cette céréale n’occupe pas moins de 55oooo hectares, dont la production est évaluée à 90 millions de francs. Il conviendrait donc d’étudier sérieusement la nouvelle utilisation de cette précieuse céréale qui pourrait être, pour les producteurs français, une source d’importants bénéfices.
- Hexri Blin.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Purification de l’eau des puits. — Le voisinage des puits et des habitations entraîne fréquemment l’infection des eaux; les puisards peuvent déverser par infiltration dans la nappe souterraine des eaux chargées de résidus nocifs, de microbes pathogènes. Les fumiers, dans les campagnes, sont le réservoir ordinaire des déjections humaines et quand une maladie contagieuse sévit dans la ferme, le fumier, par le purin qui en découle, va porter à l’eau du puits, quand ce n’est pas l’eau de la source, le germe morbifique. On se rappelle la genèse, par cette voie, des épidémies de fièvre typhoïde, à Auxerre, à Besançon, Chemillé et autres lieux.
- Le service sanitaire de la Gironde a procédé d’une façon systématique à la désinfection de tous les puits contaminés. Il a recours, pour cela, à une poudre dont la formule a été donnée par le Dr Blarez, secrétaire du Conseil départemental d’hygiène. Cette poudre, d’un emploi facile, pourra être conseillée à tous ceux dont les puits contiennent une eau impure ou infectée par hasard. En voici la composition :
- Permanganate de potasse. . 25 grammes.
- Sulfate d’alumine . . . . . 25o —
- Kaolin lavé................ 725 —
- Un kilogramme de cette poudre assure la désinfection de 5 mètres cubes d’eau. On la délaie dans un seau plein d’eau qu’on descend dans le puits en l’agitant par des remontées successives, pour bien assurer la répartition de la pâte liquide dans le puits. Si le puits n’a qu’une faible profondeur, on complétera le brassage à l’aide d’une perche.
- L’opération faite, le puits doit être fermé et con-
- damné pour au moins quatre jours. Après ce délai, l’eau est purifiée et a repris en même temps sa. clarification. Les microbes pathogènes sont détruits; l’eau est bonne à boire. Tout au plus présente-t-elle parfois une légère coloration jaune, due à l’oxydation des matières organiques par le permanganate de potasse, mais elle n’est plus nocive, quel que soit le germe pathogène qu’elle contenait avant la désinfection. Dr A. C.
- Le chlorétone contre le mal de mer. — Le mal de mer est un mal incurable, me disait une de ses victimes qui avait essayé toutes les médications scientifiques ou empiriques conseillées contre lui. Ceux qui ne l’ont jamais eu, ajoutait-il, ne savent pas, ne peuvent comprendre les affres pénibles de cet état maladif. Je n’y contredis pas, mais l’incurabilité est moins absolue que ne le disait mon malheureux ami, car nombre de passagers trouvent à soulager leurs nausées en prenant l’un un remède, l’autre un autre. Comme il en est, je dois l’avouer, bien peu qui réussissent à coup sûr, il n’est pas inutile d’ajouter à la longue liste de ceux que j’ai fait connaître dans ces Bulletins un nouveau médicament.
- Nouveau est bien le mot, car le chlorétone conseillé par le Dr Welsh n’est pas connu depuis bien longtemps. J’en ai fait connaître (voy. La Nature, 1908, I, supplément, p. 86) les propriétés analgésiques et hypnotiques et les applications qu’en avait faites le Dr Fiocre pour le soulagement des ulcérations de la gorge et du larynx.
- Le chlorétone, dont lè nom scientifique est trichlor-pseudobutylalcool est un corps cristallisé blanc, donnant une odeur mixte de camphre et de chloroforme. La saveur rappelle à la fois celle du menthol et du camphre. Comme ces derniers corps, il es.t très peu soluble dans
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- l’eau 8 pour 1000 d’eau froide, i pour ioo d’eau chaude, mais il est très soluble dans l’alcool ou l’éther, ce qui permet de le donner facilement en potion à la dose de 25 à 5o centigr. C’est un hypnotique de tous points comparable au chloral.
- C’est ce produit qu’a essayé avec succès le Dr Welsh sur lui-même et sur des passagers, pendant des voyages lointains et prolongés en mer. Pendant le trajet de Sydney à Londres, il eut une mer assez grosse, un temps mauvais et bien qu’il n’eût pas de vomissements, il était, disait-il, dans un état fort misérable. Il achète à Adélaïde des capsules de chlorétone de 5 gr. chacune (25 centigr.). Il prend un cachet trois fois par jour, les premiers jours du départ et bien que la mer fût très houleuse dans les eaux australiennes, il put manger, rester dans le salon à écrire et supporter en somme gaillardement la traversée. Ce n’était pas l’état de bien-être absolu, mais ce n’était plus cet état nauséeux avec abattement, prostration qu’il avait eu d’autre fois. Dans l’océan Indien, dans le golfe Persique, la mer était encore mau-
- vaise ; il lui suffit de prendre un cachet, dès qu’il sentait venir un malaise pour dissiper toute nausée.
- Plusieurs passagers auxquels il conseilla le remède s’en trouvèrent également fort bien ; un jeune étudiant Cingalais qui embarqua à Colombo fut horriblement malade pendant trois jours. Le médecin du bord essayait en vain tous les médicaments qu’il avait à sa disposition. Le Dr Welsh avait encore du chlorétone en quantité suffisante, on en donne io gr. au pauvre malade qui cesse de vomir et voit son état s’améliorer graduellement.
- Il est évident que le chlorétone agit, dans le mal de mer, comme les autres anesthésiques employés sous les formes les plus diverses. Mais il ne faudrait pas croire qu’on tient là une panacée universelle ; le chlorétone a réussi à notre confrère et à ses compagnons d’infortune. Réussira-t-il toujours ? il est permis d’en douter, mais on peut l’essayer sans crainte et en ayant confiance on aura des chances de soulager ce misérable mal.
- Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Nettoyage des bougies filtrantes en pâte poreuse.
- — On sait qu’il est indispensable de nettoyer de temps à autre les bougies des filtres Chamberland, sans quoi le débit s’affaiblit, et la filtration n’est plus aseptique. On recommande généralement pour cela l’immersion dans l’eau bouillante ou la calcination dans un four. M. Grenet a constaté que ces procédés ne permettaient pas d’obtenir un parfait nettoyage, lequel doit être caractérisé par : i° appropriation de la surface filtrante; 2° récupération du débit originel; 3° stérilité de la bougie.
- L’analyse du mécanisme de colmatage permit à ce savant de préciser les conditions d’un nettoyage ratio-nel. Voici, d’après ses indications [Bulletin de la Société d’encouragement) comment il convient d’opérer :
- i° Tremper les bougies dans un baquet de bois contenant de l’eau tiède additionnée de i à 2 pour ioo de chlorure de chaux pulvérisé, pour désinfecter et amollir les dépôts. — 2® Passer les bougies sous un jet d’eau en les frottant avec une brosse de crin, ce qui détache les impuretés superficielles. — 3° Plonger pendant une demi-heure dans un bain d’eau froide à io-i5 pour ioo de chlorure de chaux (stérilisation parfaite), rincer ensuite à l’eau. — 4° Tremper dans un bain froid d’eau acidulée par io-i5 pour ioo d’acide chlorhydrique, pour dissoudre les divers sédiments calcaires capables d’obturer les pores. Il suffit finalement de rincer à l’eau, de remonter la bougie dans son armature et de laisser filtrer pendant quelques minutes pour entraîner les dernières traces de réactifs.J
- Destruction de la mouche commune. — Les mouches communes pondent, d’une façon générale, sur les déjections des mammifères, surtout du cheval, et leurs larves (asticots) accomplissent tout leur développement dans ces matières. En faisant subir à ces dernières un traitement approprié, il est possible d’empêcher le développement des larves et par suite l’apparition des adultes. Cela ne peut s’obtenir sans une dépense de temps et d’argent, mais, si l’on songe que les mouches ne sont pas seulement des insectes gênants et malpropres, qu’elles sont de plus très dangereuses parce qu’elles sont capables de transmettre des maladies graves (fièvre typhoïde), on n’hésitera pas à faire le nécessaire pour les détruire.
- Enlever chaque jour, ou, au moins, une fois par semaine, le fumier des étables ou des écuries, le rassembler soit dans une fosse spéciale, soit dans un compartiment soigneusement cloisonné situé sur l’un des côtés de l’écurie ou à l’une de ses extrémités. Ce réduit devra pouvoir communiquer avec l’extérieur pour permettre l’enlèvement facile du fumier. L’apport quotidien ou hebdomadaire sera saupoudré à la surface avec du chlorure de chaux du commerce. A cet effet il sera commode d’avoir en réserve, à proximité, un baxûl de cette substance.
- Eviter dans la construction du réduit bien clos que nous indiquons, l’emploi de toiles métalliques qui seraient mises hors de service, en quelques jours, par les vapeurs de chlore.
- Il va sans dire que, dans la construction des cabinets d’aisance, on devra pareillement s’arranger pour que les mouches ne puissent arriver aux déjections. Il y a un intérêt très grand, au point de vue de l’hygiène, à faire refaire toute construction laissant à désirer à ce point de vue. Quand les réparations nécessaires ne pourront être faites, il sera bon d’introduire dans la fosse un litre de pétrole par mètre carré. Cette dose pourra être renouvelée par exemple tous les six mois. De plus la cuvette sera fréquemment nettoyée à l’acide chlorhydrique (esprit de sel).
- En agissant ainsi que nous venons de le dire, il sera possible d’obtenir la disparition à peu près complète des mouches dans une ferme isolée par exemple.
- Dans une agglomération, l’efficacité du traitement ne peut être que relative, au moins tant que les mesures utiles ne seront pas généralisées. Il faudra donc chercher à détruire, par d’autres moyens, les mouches adultes venues des écuries voisines et pénétrant dans les habitations.
- Parmi les moyens à utiliser alors, nous citerons l’emploi des papiers tue-mouches, des divers pièges à mouches du commerce (bouteilles, etc.), enfin de la poudre de pyrèthre (poudre à punaises) projetée chaque soir sur les parois des pièces où les mouches se reposent, toutes les ouvertures étant fermées. (Communiqué par M. Guitel, professeur à la Faculté des Sciences de Rennes, directeur de la Station Entomologique.)
- Destruction de la cochylis. — La cochylis de la vigne est un insecte dont les larves menacent cette année de causer de grandes dévastations dans les vignobles de Bourgogne. M. de Yarenne le combat efficacement en employant un mélange de benzine ou d’essence minérale avec de l’huile d’œillette (4 parties de benzine ou d’essence pour i partie d’huile). Il suffit de mettre x ou 2 gouttes de ce mélange sur les points attaqués de grains de raisin. Ce traitement a pour but d’éviter une seconde invasion plus considérable. La dépense, y compris la main-d’œuvre, ne revient qu’à une dizaine de francs par hectare.
- Pour donner au cuivre rouge une couleur gris d’acier. — Il suffit de plonger les pièces du métal bien décapé dans un bain bouillant d’acide chlorhydrique ordinaire (20 à 220 B.) contenant 10 pour 100 de beurre d’antimoine. La coloration est presque instantanée, aussi faut-il opérer avec soin et rapidité pour obtenir des tons uniformes sur toutes les parties de chaque pièce. En prolongeant le contact pendant quelques minutes, la nuance passe du gris brillant à reflets jaunâtres, au gris-blanc terne à reflets légèrement bleuâtres.
- (Laboratoire de La Nature).
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Erratum. — N° 1996. La nouvelle station de désinfection des Récollets. Les légendes des figures doivent être rectifiées comme suit : Fig. 1 Etuve à formol et chambre à sulfuration. — Fig- 2. Vue d’ensemble de la station : côté désinfection. — Fig. 3. Vue d’ensemble : côté des objets infectés. — Fig. 4- La laveuse désin-fecteuse et l’essoreuse centrifuge. — Au Bulletin de juillet 1911 (Vitesse du vent en mètres par seconde) Moyenne des 24 heures : au lieu de 4“\07, lire 3m,i5.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Le
- livret Le Carat métrique est vendu par la Chambre
- syndicale de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie, 2 bis, rue de la Jussienne, à Paris, au profit des Ecoles professionnelles de la Chambre syndicale, de l’Orphelinat et de la Maison de retraite. Le prix en est de 5 francs. — Le convertisseur est vendu par MM. E. Bourck et Cie, 24°) Bourse du Commerce, à Paris.
- Renseignements. — M. L. Nolin, à Avallon. —Votre raisonnement serait très juste, si la chaleur transmise par les radiateurs, se propageait vers l’extérieur par conductibilité. Mais la conductibilité ne joue ici qu’un rôle assez faible, sans être négligeable cependant; une grande part de la chaleur se transmet à l’extérieur par rayonnement et c’est cette chaleur rayonnée que concernent les expériences de l’Université de Michigan, relatées dans notre n° 1986.
- M. O. Baussart, à Seraing. — Nous ne connaissons pas de dispositifs sur ce principe.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L'aurore polaire : J. Loisel. — Types récents de locomotives des chemins de fer du P.-L.-M : M. M. — La nouvelle artillerie de montagne : Capitaine Renaud. — Une bibliothèque pour les aveugles : André Savignon. — Les bougies filtrantes et l’ultrafiltration : A. Chaplet. — Académie des sciences; séance du 4 septembre 1911 : Ch. de Villedeuil. — L’aéroplage de M. Blériot : V. Forbin.
- Supplément. — L’électricité sur les chemins de fer allemands. — Pour amortir les bruits. — Action héliotropique du radium sur les plantes. — Electricité dans les chemins de fer. — Le bétail italien. — L’agriculture au Monténégro. — L’immigration au Canada. — Un nouvel alcool industriel. — Les accidents électriques.
- L’électrification des lignes de chemins de fer, pa r J. Signorel. 1 vol. in-8°, a63 p. Berger-Levrault, édit. Paris, 1911. Prix : 5 francs.
- L’électrification des voies ferrées, succédant à 1 électrification intense des tramways effectuée dans les dix dernières années, constitue l’un des plus importants phénomènes techniques et économiques d’aujourd’hui et de demain. M. J. Signorel expose d’abord les divers moyens connus pour assurer la traction électrique sur les voies ferrées, et étudie comparativement la machine à vapeur et le moteur électrique ; il examine ensuite ce qui a été effectivement réalisé dans les divers pays, et dresse le tableau des projets grandioses d’électrification qui ont été dressés en ces derniers temps.
- Mes premières impressions d’aviateur, par le lieutenant Bague, i broch. 60 p. Berger-Levrault, édit. Paris. 1911. Prix : 1 franc.
- La fin tragique de l’auteur, mort en aéroplane en pleine Méditerranée, donne un intérêt tout particulier à ces quelques pages, où il conte, d’une plume alerte, ses impressions d’aviateur débutant. Elles sont fort instructives et démontrent clairement qu’aujourd’hui toute personne douée de sang-froid, peut se risquer à pratiquer l’aéroplane, à condition bien entendu d’observer rigoureusement certaines règles de prudence minutieuse, dont malheureusement dans la hâte des concours à date fixe les pilotes sont parfois forcés de se départir. Mais pour le simple amateur maître de ses heures, l’aviation n’apparaît pas plus dangereuse que bien d’autres sports très cultivés : l’alpinisme par exemple ou l’équitation.
- La navigation sous-marine, par Charles Radiguer, ingénieur du Génie maritime. 1 vol. gr. in-18 jésus, cartonné toile, de 36o pages, avec 102 figures dans le
- texte. O. Doin, édit. Paris. 1911. Prix : 5 francs. (.Encyclopédie Scientifique.)
- L’ouvrage débute par un historique de la navigation sous-marine, qui permet de saisir nettement les difficultés du problème du sous-marin. Les chapitres suivants traitent, d’une façon abstraite, des diverses questions soulevées par la navigation sous-marine : formes et solidité, propulsion, plongée, sécurité, conditions d’existence de l’équipage, armement, etc.... La fin du volume est consacrée à l'étude des relations qui lient ses divers éléments caractéristiques, à l’exposé du but et de l’avenir du sous-marin militaire, à l’étude du sous-marin commercial encore à ses débuts mais qui, fort des résultats obtenus grâce au sous-marin militaire, doit arracher à la mer bien des découvertes et bien des richesses.
- La Menuiserie, par A. Poutiers, professeur à l’Ecole des arts industriels d’Angers, 29 édition revue et augmentée, 19x1. 1 vol. in-x6 de 401 pages, avec i5o figures. Librairie J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris. Pi'ix ; cartonné, 4 francs.
- Après son historique rapide M. Poutiers étudie le choix des bois et leur appropriation aux différents travaux : les préparations préalables et enfin les opérations chimiques auxquelles on les soumet dans-certains cas. Le troisième chapitre traite de la Menuiserie plane en général. Le quatrième chapitre est un abrégé de l’Art du trait proprement dit. Vient ensuite l’étude des escaliers et pour terminer un chapitre sur les machines-outils destinées au travail du bois.
- Le Maroc, notice économique, petit guide de l’immigrant, par Ch. René Leclercq. Paris. Geuthner. 1911. 1 vol. in-8°.
- Voyages, aperçu géographique, organisation du pays, régime économique et social, commerce, exploitation économique, conseil et renseignements divers.
- La fabrication du papier, par P. Puget. i vol. 38a pages, 74 fig- J.-B. Baillière, Paris 1911. Prix : |5 francs.
- M. Puget résume très clairement les phases essentielles de la fabrication des diverses espèces de papier actuellement employées dans l’industrie. Les derniers progrès de cette importante industrie sont mentionnés. Signalons d’utiles indications du prix de revient.
- La genèse des espèces animales, par L. Cuénot. In-8 (Bibliothèque scientifique internationale) 123 gravures (Félix Alcan éditeur), 1911. Prix : cart., 12 francs.
- Dans une recherche de renseignements sur l’origine de la vie, la formation des espèces, la distribution
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- BIBLIOGRAPHIE
- géographique des animaux, l’hérédité, etc. M. Cuénot a cherché, sans parti pris d’école à grouper les données positives, expériences ou observations authentiques, de façon à donner un tableau exact des faits intéressant la zoologie générale. Depuis quelques années, il s’est répandu dans le public l’idée qu’il y a une crise du Transformisme, et qu’il ne reste rien ou presque rien des explications darwiniennes ; assurément un demi-siècle a apporté quelques modifications aux théories de Darwin; c’est surtout en précisant l’origine et l’étendue des variations et leur mode de transmission, que les Weismann, les De Yriès et leurs émules ont continué l’œuvre du Maître. Sans doute,
- les problèmes de la genèse des espèces nouvelles et de l’origine des adaptations nécessaires sont résolus ; mais il reste à expliquer les orthogénèses, ces variations qui dessinent une évolution sériale paraissant marcher vers un but tracé d’avance.
- Filetage, par G. Baratte, x vol. ioo pages. (Encyclopédie Roret B). Mulo, éditeur, Paris, 1911. Prix : 1 franc.
- M. Baratte indique une méthode élémentaire, basée sur la plus simple arithmétique, permettant à tout ouvrier tourneur d’exécuter avec son tour tel filetage qu’il désire.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de Ad. Ch. Dufour (Parc Saint-Adaur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 4 sept. 1911. 17°, 2 N. E. 2. Feu nuageux. » Peu nuageux; rosée.
- Mardi 5 16°,4 Calme. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume.
- Mercredi 6 16°,4 N. N. E. 2. Beau. y> Beau ; rosée.
- Jeudi 1 . 15°, 9 N. E. 1. Beau. » Beau ; rosée ; halo.
- Vendredi 8 16°,6 N. E. 0. Beau. » Beau ; rosée ; forte brume dans la soirée.
- Samedi 9 16»,4 W. S. W. 0. Beau. » Peu ng. de 15 à 18h ; beau av. et ap. ; ton. au N. N. E. de lok30 à 171.
- Dimanche 10. . . . 13°, 7 N. E. 3. Beau. » Beau ; faible rosée.
- SEPTEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 4 AU DIMANCHE 10 SEPTEMBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à. boule shekel courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée. .
- Du 3 au 10 septembre. — Le 3. Aire anticyclonique sur la moitié O. de l’Europe; dépression sur la Finlande : Pays-Bas, 771; Ecosse, 769; Irlande, 767. Pluies sur le N. Temp. du matinrVardoe, 8°; Paris, 17; Alger, 26; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 23°,4 (normale : i6°,2). — Le 4- Même situation barométrique. Pluies sur le N. Temp. du matin : Haparanda, 90; Paris, 17; Biarritz, 26; Puy de Dôme, 21 ; moyenne à Paris : 22°,2 (normale : 160). — Le 5. Pression en baisse, encore un peu supérieure à 765 sur l’O. et le Centre; assez profonde dépression sur l’Islande et sur la Russie : Reijkiavik, 743; Moscou, 740. Pluies sur le N.-E., les Pays-Bas et l’Algérie. Temp. du matin : Arkhangel, 10; Paris, 17; Toulon, 22; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 23°,6 (normale : i5°,9). — Le 6. Aire anticyclonique sur toute la moitié de l’Europe : Irlande, 770; N. de la France, 769; Nice, j65. Quelques pluies sur le N. Temp. du matin : Arkhangel, i°; Paris, 16; Perpignan, 24; Puy de Dôme, 21; moyenne à Paris : .21°,4 (normale : i5°,8). — Le 7. Pression assez uniforme, voisine de 765 sur l’O., le Centre et le S. ; maximum sur le N.-E. de la France (Charleville, 768) et faible minimum sur la Gascogne. Pluies sur la Scan-
- dinavie, l’E. de l’Allemagne, la Hongrie. Temp. du malin : comme le 6. Maxima de température : Bordeaux, Toulouse, 87; Nantes, Perpignan, 35; Lyon, 34; Paris, 31 ; moyenne à Paris : 220 (normale : i5°,7). — Le 8. Baisse de pression sur toute l’Europe ; zone de pression un peu basse sur le N. : Autriche, N. de l’Italie, 765; îles Scilly, 761; Biarritz, 762. Pluies dans le N. et le Centre. Temp. du matin : Uleaboi’g, 6°; Paris, 17; Toulouse, 23; Puy de Dôme, 20; moyenne à Paris : 220,4 (normale ; i5°,5). — Le 9. Baisse sur presque tout le continent : Stockholm, 738. Pluies sur la Scandinavie. Temp. du malin : Bodoe, 70 ; Paris, 16; Alger, 29; Puy de Dôme, 18; moyenne à Paris : 23°,4 (normale : 15°,4) — Le 10. Hausse sur la Scandinavie, la mer du Nord, les Pays-Bas : Christiansund, Shields, Groningue, 767; dépression sur la Russie : Saint-Pétersbourg, 738 ; Reijkiavick, 748. Pluies sur le N. et le Centre. Temp. du matin : Arkhangel, 6°; Paris, 14; Alger, 23; Puy de Dôme, 19; maxima : Bordeaux, 37; Paris, Nantes, 36; Nancy, 35; Le Mans, Charleville, Besançon, Toulouse, '34; Clermont-Ferrand, 33; moyenne à Paris : 18°,9 (normale : i5°,3). — Phases de la Lune : Pleine Lune le 8, à 4 h. 6 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « Lâ Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : )2o, Boulevard Saint-Germain, Taris (VI*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 2000— 23 SEPTEMBRE 1911 SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Nécrologie : Nieuport. — L’aviateur Nieuport qui vient de mourir à Verdun, le 17 septembre, était non seulement un prestigieux pilote d’aéroplane, mais encore un constructeur du plus haut mérite ; sa mort est pour l’aviation française une perte particulièrement douloureuse. Ed. Deniéport, dit Nieuport, était né à Blidah en i8j5. Tout jeune, il s’intéressa au cyclisme et à l’automobilisme, à la fois en sportsman et en ingénieur. Il étudia notamment de façon très approfondie le problème de l’allumage pour le moteur d’automobile et créa les bougies et magnétos Nieuport. Il débuta dans l’aviation par un coup de maître : son monoplan, créé voici deux ans, enlevait du premier coup deux passagers avec un moteur de 25 chevaux seulement. La valeur de cet appareil, remarquable par son dessin élégant, et par l’heureuse simplicité de sa construction, s’est affirmée depuis dans les grandes épreuves de vitesse. C’est un Nieuport piloté par Weymann qui a remporté la coupe Gordon-Bennett. Nieuport pilotait lui-même ses appareils avec une étourdissante maestria. Il avait tenu à participer aux manœuvres du 6e corps comme aviateur réserviste : au cours d’un atterrissage, le i5 septembre dernier, l’appareil, par suite d’une faiblesse du moteur, vint s’écraser sur le sol. Nieuport, grièvement blessé, expirait deux jours après.
- Bolide. — Notre éminent collaborateur, M. Stanislas Meunier, professeur au Muséum, nous signale que le dimanche soir, 3 septembre 1911, à Musin, près Belley (Ain), il a assisté au passage d’un remarquable bolide. La Lune, qui avait dépassé son premier quartier, brillait d’un très vif éclat, et les étoiles, dans le ciel légèrement brumeux, étaient très pâles. Le météore se présenta sous la forme d’un globule dont la grosseur apparente était trois à quatre fois égale à celle de Jupiter situé au voisinage. Il parcourut, parallèlement aux étoiles alignées de la constellation d’Hercule et en apparence à deux diamètres lunaires au-dessous d’elles, une trajectoire horizontale orientée de l’Est à l’Ouest. Sa forme était celle d’une goutte dont l’avant était sphéroïdal et l’arrière (partie orientale) étiré *en pointe se continuant par une traînée brillante mais très peu persistante. La couleur du bolide était le bleu-paon très clair et il paraissait transparent. Le trajet eut une durée de 3 secondes environ à 8'158ra. A peu près 3 minutes plus tard, c’est-à-dire à 9h im, on crut entendre un bruit extrêmement lointain plus ou moins comparable à celui d’une explosion très étouffée.
- L’absorption de l’acétylène par le palladium. — Un
- certain nombre de métaux, suivant leur état physique, sont susceptibles d’absorber divers gaz. Rappelons à ce sujet l’expérience classique de l’absorption de l’hydrogène par une lame de palladium. Or, il y a quelque temps, MM. Paal et Ilohenegger ont constaté que, sous une autre forme physique, ce même métal était caj>able d’absorber de l’acétylène. C’est ainsi que le palladium
- colloïdal peut fixer de grandes quantités de ce gaz et que sa capacité d’absorption pour l’acétylène est considérablement supérieure à celle observée pour l’hydrogène. Cette absorption se produit très rapidement au début ; avec l’hydrogène, elle est terminée après quarante heures; avec l’acétylène, la réaction se poursuit encore après plusieurs jours. A la fin de l’opération, si l’absorption s’est produite à la température ordinaire, le palladium peut absorber une nouvelle quantité de gaz sous l’action d’une chaleur de 40 à 700 et sous une faible pression. On observe que l’acétylène n’est pas seulement absorbé par le palladium colloïdal, mais qu’il se transforme en partie en produits de polymérisation et de condensation. Si on abandonne, en effet, à l’air du palladium colloïdal chargé d’acétylène, une partie de ce gaz se dégage, à l’état pur, rapidement sous l’action de la chaleur. Le palladium colloïdal, placé alors de nou-y veau dans une atmosphère d’acétylène, n’absorbe plus qu’une très faible quantité de gaz. Ce ralentissement est probablement du aux produits de polymérisation et de condensation stables qui enveloppent les particules de palladium et gênent ainsi le contact et l’absorption du gaz. On a aussi constaté que le palladium très divisé, réduit à l’état de « noir de palladium » peut, comme le palladium colloïdal, absorber des quantités d’acétylène très grandes et sensiblement égales. L’acétylène condensé se transforme encore partiellement en produits de polymérisation et de condensation, mais en plus faible proportion qu’avec le palladium colloïdal.
- Sur la préparation du vanadium métallique. — Nos
- lecteurs savent qu’on emploie actuellement un grand nombre d’aciers spéciaux associés avec divers métaux qui leur communiquent des pi^opriétés particulières ; aussi ces métaux sont-ils l’objet de recherches physiques ou chimiques. L’un des derniers répandus est le vanadium. On a cherché à l’obtenir pur en réduisant de l’acide vanadique par voie aluminothermique à l’aide d’un mélange de calcium et d’aluminium; mais on a obtenu un produit renfermant seulement 90 pour 100 de vanadium. Si l’on réduit par l’aluminium seul, dans des creusets de magnésie, la réaction ne va pas jusqu’à la production du métal. On obtient de meilleurs résultats en opérant, soit dans des vases en fluorine, soit dans des creusets de magnésie, mais avec addition de fluorure de calcium; le produit obtenu renferme 5 pour 100 d’oxygène.
- Nouveaux procédés pour l’obtention du gaz pour ballons. — Le premier procédé, appliqué par la Kontinental-Gas-Gesellschaft à Dessau, consiste à chauffer simplement le gaz d’éclairage ordinaire à 12000. Ce dernier est ainsi purifié par destruction ou décomposition d’une grande partie de ses composants ; il titre 80 à 84 pour 100 d’hydrogène et revient à 10 ou i3 pfennigs le mètre cube. Il ne contient pas de carbures ben-zéniques ; son odeur est très faible et il se montre moins
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- sensible aux variations de température. — Le second procédé consiste à traiter les huiles minérales brutes, les résidus de distillation du pétrole, etc. Un premier chauffage donne un gaz à 46 pour 100 d’hydrogène, un second chauffage l’amène à 85 pour 100. Enfin une modification secrète permettrait même d’atteindre avec ce gaz une teneur à 96 pour 100 d’hydrogène. L’appareil employé dans ce procédé est transportable par wagons.
- Un nouveau dirigeable militaire. — On procède actuellement à Issy-les-Moulineaux aux derniers préparatifs en vue d’une prochaine sortie du nouveau dirigeable militaire Adjudant-Réau. L’aéronat, dont le cubage est de 9,600 mètres, a 92 mètres de longueur; la nacelle mesure 43 mètres ; deux moteurs de 40 chevaux actionnent trois hélices; 25 ou 3o personnes pourront prendre place à bord. Après avoir examiné les propositions faites par les constructeurs, relativement aux essais de réception que doit effectuer le dirigeable, le ministère de la guerre s’est arrêté aux deux épreuves suivantes : L’aéronat devra battre le record de la hauteur et atteindre, par conséquent, 2000 mètres environ. Il devra accomplir le voyage Paris-Bruxelles-Londres-Paris.
- Locomotives à turbine. — Nous avons signalé il y a quelques mois les essais de locomotive à turbine faits à Glasgow. Voici aujourd’hui qu’à Milan viennent d’avoir lieu les essais d’une petite locomotive à turbine dont la conception ne manque pas d’ingéniosité. Au démarrage le couple moteur élevé qui est nécessaire est obtenu en faisant agir la vapeur sur quatre couronnes d’aubes, c’est-à-dire en réalité sur quatre turbines montées en séries d’où couple moteur quadruple, puis, au fur et à mesure que la vitesse augmente, on réduit à trois, puis à deux, puis à une seule, le nombre de couronnes en action. Pour obtenir la marche arrière, on emploie le dispositif très simple qui consiste à avoir deux rangées successives d’aubes sur chaque roue dont la courbure est inverse; l’une des séries d’aubes, située à la périphérie et recevant la vapeur de droite à gauche, sert à la marche avant, la seconde série située en dessous de la première, reçoit la vapeur de gauche à droite et sert au renversement de marche. Les démarrages seraient faciles avec ce système, même dans les courbes ou sur les plans inclinés.
- Un bateau sans équipage. — La ligue navale allemande vient de soumettre à d’intéressants essais, le dispositif télémécanique d’un inventeur nurembergeois,
- Le bateau sans équipage de M. Wirtb.
- M. Chr. Wirth. Un bateau sans équipage a en effet pendant quelques jours évolué sur les eaux du lac de Wannsee. Un poste de transmission muni d’un màt d’antenne émettait des trains d’ondes hertziennes vers le bateau qui, avec une parfaite précision et à 1-2 secondes d’intervalles, exécutait toutes les manœuvres désirées, tournait à gauche ou à droite, avançait ou reculait, ou encore s’arrêtait. Des lampes multicolores indiquaient aux spectateurs au fur et à mesure, cette suite d’opérations. La marine allemande étudie l’adoption de ce dispositif, destiné en première ligne — comme du reste celui de M. Gabet en France — à la direction des torpilles. D’autre part, on discute son adoption pour la commande des dirigeables. Les cerfs-volants,
- munis d’appareils photographiques et commandés par des ondes hertziennes constitueraient un dispositif fort approprié de reconnaissance militaire. Abstraction faite de ces applications militaires, le dispositif de télémécanique permettra de diriger les bateaux de sauvetage, du rivage, c’est-à-dire, sans compromettre des vies humaines. Grâce à une syntonisation automatique, on élimine tout risque de perturbation due à l’action des ondes étrangères.
- Cuisine roulante chauffée au pétrole. — Cette cuisine a fait son apparition à de récentes manœuvres du Corps de santé, sur le plateau de Gravelle, et y a été
- La cuisine mobile Morineau.
- fort remarquée. Elle est construite, en vue de faire rapidement et en grand, la soupe au bœuf, base de la nourriture de nos troupes ; le bouillon qu’elle produit a toutes les qualités de celui que l’on peut faire dans la cuisine paisible de la caserne. La cuisine roulante, construite par M. Morineau, peut faire cuire, même en marche, 5oo rations complètes. Le temps nécessaire à la cuisson est de ih 3o. Le combustible employé est le pétrole lampant ordinaire, non rectifié. Il en faut 6,5 à 7 litres pour 5oo rations. La cuisson se fait à l’étuve, en quelque sorte en deux temps : dans le premier, on prépare par chauffage de la viande une sorte de bouillon extrêmement concentré ; ce bouillon vient ensuite se diluer aux proportions voulues, dans un récipient contenant de l’eau sous pression chauffée aux environs de 1200. Le bouillon et la viande se trouvent donc complètement pasteurisés. La cuisine peut également faire cuire les légumes ou les pâtes; elle peut se transformer enfin en une énorme poêle capable de cuire des grillades. C’est donc un instrument très souple. Enfin, le féu est complètement masqué, et on peut l’allumer malgré les vents les plus violents; il ne dégage aucune fumée susceptible d’incommoder la colonne ou de signaler sa présence à l’ennemi.
- Le moteur Diesel dans la marine de guerre anglaise. — L’emploi du moteur à combustion interne pour la marine de guerre retient chaque jour davantage l’attention. L’Amirauté anglaise va se livrer à des expériences de vaste envergure et du plus haut intérêt. Elle a commandé un moteur Diesel, à 2 temps, de 6000 chevaux,- système Carels. Ce moteur sera installé sur un croiseur à 2 hélices ; où il remplacera l’une des machines à vapeur; on pourra donc se livrer à des essais comparatifs, tout en évitant le risque de panne qui pourrait résulter dé l’emploi exclusif d’un moteur, encore peu familier aux mécaniciens de la marine. Le Times Engineering Supplément à qui nous empruntons ces détails, annonce en outre que l’Amirauté a commandé à MM. Thornycroft deux moteurs Diesel de xooo chevaux chacun destinés à un contre-torpilleur, fort curieux comme conception. Ce bâtiment aura 2 hélices, et sur chaque ai’bre seront attelés une turbine à vapeur et un moteur Diesel. Le Diesel sera en avant de la turbine, il pourra, à volonté, être attelé sur l’arbre porte-hélice ou en être séparé. Aux grandes vitesses, la turbine actionnera seule l’arbre : on sait que la turbine à vapeur n’est économique qu’aux environs de sa vitesse maxima; à vitesse réduite c’est un engin ruineux; aussi pour les vitesses réduites, est-ce le Diesel qui sera chargé de la propulsion, il entraînera en même temps le rotor de la turbine, celle-ci fonctionnant à vide.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- c^ns. Physique appliquée
- Héliostat Dosne.— Les héliostats sont des appareils •qui ont pour but de maintenir un faisceau de rayons solaires dans une direction qui doit toujours rester fixe, malgré le déplacement apparent du soleil, c’est-à-dire malgré le mouvement de rotation de la terre.
- Nombreux, fort compliqués et généralement très coûteux sont les appareils qui jusqu’ici ont été imaginés pour la résolution pratique de ce problème, aussi nous paraît-il intéressant de signaler à nos lecteurs un appareil de ce genre, mais de très simple construction imaginé par M. P. Dosne qui depuis plusieurs années s’est spécialisé dans les études actinométriques.
- Cet appareil diffère peu d’ailleurs de celui qui a été décrit à la même place dans le n° ig35 de La Nature sous le nom de « Héliographe Dosne » auquel nous renvoyons le lecteur; à vrai dire c’est le même appareil auquel on a supprimé l’enveloppe à fente hélicoïdale et le tambour recouvert de papier sensible ne conservant à celui-ci que le cylindre fendu qui en tournant une fois en 24 heures doit
- L'héliostat Dosne.
- être orienté et incliné suivant la latitude du lieu et la saison. A l’intérieur de ce cylindre dont la fente est bouchée par un coulisseau portant une petite fenêtre circulaire se trouve, en face de celle-ci, un petit miroir incliné de 45 degrés sur l’axe de rotation. Il en résulte que la fente suivant le soleil dans sa course et le faisceau de rayons solaires, pénétrant toujours normalement à l’axe de rotation du cylindre (quand l’appareil a l’orientation et l’inclinaison voulues) ce faisceau se réfléchit précisément et toujours sur l’axe de rotation fixe de ce système. Il ne reste donc plus qu’à recevoir ce ‘faisceau sur un 2e miroir fixé à la paroi externe de la chambre obscure où l’on désire le faire pénétrer et à incliner ce miroir en conséquence et une fois pour toutes. Le schéma ci-dessus indique suffisamment la disposition décrite ; quoique cet héliostat dérive d’après cette description d’un autre appareil dont les dispositions spéciales à l’usage héliographique seront quelquefois inutiles, on voit clairement sur le dessin qu’il suffit pour réaliser à peu de frais un héliostat de se procurer un cylindre animé d’un mouvement d’horlogerie qui lui fasse faire un tour en 24 heures; à l’intérieur du cylindre on fixera par exemple un viseur photographique placé en position voulue sur un bouchon de diamètre égal à celui du cylindre et y glissant à la manière d’un piston. Des tâtonnements rapides réussiront à amener ce petit dispositif devant une ouverture pratiquée dans le corps du cylindre, aussi bien qu’à exposer l’appareil en plein midi avec l’inclinaison voulue.
- Nous ne "nous appesantirons pas sur les usages intéressants que l’on peut faire du dispositif héliostatique pour la projection, pour les études spectroscopiques pour la micrographie, pour les agrandissements, etc.
- Objets utiles 'S'5/f
- L’Ipta. — Disons de suite que ce nom désigne un objet destiné à remplacer les passoires des théières. Toutes les maîtresses de maison ont été les victimes de ces petits paniers tissés ou troués ; ce sont des objets
- très utiles, c’est incontestable, mais fort incommodes, qu’ils soient solidaires de la théière ou indépendants. Toujours la nappe reçoit une partie du liquide.
- Théière
- munie de l’ancienne passoire.
- L’ « Ipta » engagé dans le bec de la théière.
- L’Ipta paraît beaucoup plus pratique. Il est constitué essentiellement par une couronne de fils métalliques très fins enroulés autour d’une tige également métallique que l’on enfonce dans le col de la théière avec la couronne. Celle-ci se comporte comme une sorte de filtre et laisse passer le liquide en retenant les feuilles ou fragments de feuilles ayant servi à préparer l’infusion. La tige est encore pourvue d’un balai, également métallique, recourbé. Lorsque l’appareil est en place le balai sort de l’ouverture et n’empêche nullement le liquide de s’écouler ; mais il « aspire » les dernières gouttes, celles qui tombent toujours sur la nappe lorsqu’on relève le bec de la théière, et ces gouttes remontent par la capil- L’ « Ipta ».
- larité dans le balai. Ces objets
- se font en métal blanc, en argent et en vermeil ; leurs prix respectifs sont de 2 francs, 3 fr. 5o et 6 francs. Che£ le fabricant, M. Cott, 3, rue Robert-Estienne, à Paris.
- Le Friquet. — C’est un nouveau fer à repasser ingénieusement conçu. La poigné est indépendante du fer lui-même : on l’enlève dès que le fer a été mis sous le feu et on la remet en place pour saisir le fer et s’en servir. Cette poignée porte un talon T qui s’engage dans *
- un encoche L du fer : à l’avant est disposée une lame pourvue d’un ressort. L’extrémité de cette lame vient s’engager d’elle-même dans une encoche en * appuyant simplement sur la poignée.
- La liaison des deux organes
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- 1. La poignée et le fer séparés.
- 2: Le talon de la poignée est engagé dans son encoche. 3. Le fer et la poignée sont solidaires.
- est parfaite. Pour détacher la poignée il suffit d’appuyer avec le pouce sur le bouton B qui dégage la pièce A de son encoche. On peut ainsi disposer d’un certain nombre de fers avec une poignée unique qui permet de se servir de l’un ou de l’autre.
- Le Friquet se trouve 14> place du Havre, à Paris.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Epingle à onduler. — La coquetterie féminine a ses inventeurs qui, inlassables, imaginent, pour la satisfaire, les instruments les plus pratiques. Il existe un nombre considérable d’épingles à onduler, et cependant on en combine encore de nouvelles. L’épingle serpentine vient de paraître à la Foire de Paris où elle obtient son succès. C’est une légère tige d’acier pourvue de dents entre chacune desquelles on engage la mèche de cheveux. Il faut avoir soin d’enlacer la mèche sans la tordre en commençant par la gauche. L’extré-Mode d’emploi de l’épingle mité se fixe à l’aide d’une élas-« Serpentine ». tique. Les épingles peuvent être
- engagées le soir, dans ce cas, l’ondulation est obtenue le matin, ou bien, le matin même pour obtenir l’ondulation instantanée avec le fer à friser. Le fabricant est M. Naud, 7, rue de Vaugi-rard, à Paris.
- c£§,«ns* Œnologie
- Le choix d’un filtre à vin. — La filtration peut être définie « une opération par laquelle, étant donné un mélange de parties solides et de parties liquides, on les isole mécaniquement les unes des autres en les faisant passer à travers une substance convenablement choisie qui opère leur séparation et qui porte le nom de filtre ».
- La filtration n’est donc pas autre chose qu’un tamisage porté aussi loin que possible.
- Filtrer du vin, c’est, en même temps que lui donner la limpidité, la clarté et le brillant qui sont pour lui des qualités maîtresses au point de vue commercial, le débarrasser des impuretés nombreuses qu’il contient, et qui sont de nature à compromettre souvent sa bonne conservation.
- C’est donc un traitement qu’il est indispensable de lui faire subir quand on souhaite obtenir, pour le consommer ou le mettre en vente, un produit absolument parfait.
- Tout d'abord, il faut pouvoir filtrer à l’abri de l’air, non que, dans la pratique courante, ce mode d’opérer soit toujours indispensable, mais parce qu’il évite l’évaporation d’abord et parce qu'aussi, dans certains cas, il est nécessaire; il est, dès lors, toujours sage de prévoir les difficultés ultérieures toujours possibles.
- Un vin atteint de casse, par exemple, doit, après avoir subi le traitement classique au bisulfite de potasse, être entièrement soustrait à l’action de l’oxygène atmosphérique, qui permet seul la vie du ferment anaérobie de la maladie.
- Ayant donc à outiller sa cave et à faire emplette d’un filtre, le viticulteur doit acheter avant tout un modèle opérant la filtration en vase clos, c’est-à-dire rejeter à priori tous les systèmes anciens de filtres à manche ou de filtres à chausse.
- Ceci dit, et ce premier point une fois acquis, deux cas sont à considérer :
- i° Si on veut seulement clarifier son vin et lui donner une grande limpidité, un filtre à toile est suffisant. A tx^avers les mailles du tissu, souvent encollé au préalable, les premières impuretés s’arrêtent, et augmentant par leur présence la densité de sa texture, l’aident à constituer pour les particules solides en suspension une barrière infranchissable.
- Il faut choisir un appareil répondant à trois conditions principales : facilité de nettoyage, facilité de fonctionnement et de surveillance, facilité de réparation éventuelle. Il est évidemment superflu d’ajouter qu’avant toute chose, la toile filtrante doit être assez épaisse pour opérer une bonne filtration et cependant ne pas l’être trop, afin d’éviter les colmatages trop rapides et permettre un débit suffisant.
- a) L’appareil doit pouvoir être facilement nettoyé-En effet, outre la détersion purement mécanique qui enlève la couche de magma déposée dont la présence serait vile un obstacle à la filtration, il faut éliminer de la couche filtrante les impuretés d’ordres bactériologique
- qui, en y demeurant incluses, auraient tôt fait de l’infecter.
- b) Un filtre à toile doit être construit de façon à ce que son tissu filtrant puisse être stérilisé par ébullition à la fin de chaque opération.
- c) L’appareil doit avoir un fonctionnement pour ainsi dire automatique; il est indispensable qu’on puisse le surveiller et le réparer aisément. Dans les bons filtres à toile composés d’éléments successifs juxtaposés, ces conditions sont assurées par le procédé même de construction ; de plus, les réparations qui pourraient être rendues nécessaires (par exemple à la suite de la rupture d’un élément filtrant) sont simplifiées à l’extrême, les parties actives pouvant toutes être isolées les unes des autres sans exiger l’arrêt général, et étant rigoureusement interchangeables.
- 20 Si on veut opérer une filtration stérilisante, le filtre à tissu ne suffit pas. Dans certains cas, en effet, et notamment quand il s’agit de vins fins, la clarification doit être complétée, et il est nécessaire, après avoir enlevé la masse des impuretés, d’éliminer à leur tour celles qui, plus ténues, ont franchi les pores du filtre, de séparer surtout les impuretés vivantes en effectuant une véritable stérilisation.
- Il faut, naturellement, s’entendre sur ce mot de « stérilisation » qui ne doit pas être compris dans un sens trop absolu, un liquide ne pouvant être considéré comme vraiment stérile qu’après avoir subi la pasteurisation. Mais il est possible, dans la pratique, après une filtration conduite par des moyens appropriés, d’arriver à une stérilisation presque totale.
- Dans ce but, le vin ayant passé par un filtre à toile considéré comme un simple dégrossisseur, peut être envoyé sous pression à travers des couches filtrantes composées de pâte de cellulose, de papier, ou mieux, encore, de porcelaine poreuse.
- Grâce à leur texture serrée, les deux premières substances, pâte de cellulose ou papier sans colle, constituent des couches filtrantes excellentes dont l’emploi peut donner toute satisfaction, d’autant que leur bas prix permet leur remplacement fréquent, ce qui évite d’avoir à les nettoyer jamais.
- Mais il faut, les conditions signalées à propos des filtres à toile ayant été remplies, s’assurer que la couche filtrante est bien homogène et veiller à ce qu’elle soit d’une neutralité chimique absolue. Ce sont là, pour elle, deux qualités indispensables, le vin étant un liquide délicat, facilement altérable et dont la manipulation exige des précautions minutieuses.
- Quant à la porcelaine, elle est, pour beaucoup de techniciens, la matière filtrante idéale et l’épuration qu’elle opère est aussi complète qu’on peut le désirer. Elle doit, toutefois, être constituée d’une pâte à grains assez serrés pour arrêter au passage à peu près tous les corpuscules vivants, et, d’autre part, sa cuisson doit avoir été faite avec assez de soin pour qu’il soit possible de la stériliser par la chaleur sans lui faire courir aucun risque de rupture.
- En résumé, et quel que soit le filtre à vin que vous achèterez,
- A. — Choisissez-le de façon à ce que tout d’abord sa couche filtrante : i° Soit chimiquement neutre; 20 Ne communique au vin aucune espèce de mauvais goût; 3° Puisse être facilement changée ou nettoyée.
- B. — Veillez à ce qu’il réponde aux conditions générales suivantes : i° Grande facilité de nettoyage complet ; 20 Possibilité d’asepsie parfaite ; 3° Grande facilité d’assurer le contrôle constant de l’opération et la réparation immédiate des avaries qui pourraient survenir.
- C. — Souvenez-vous ensuite que le filtre à vin doit opérer en vase clos, à l’abri de l’air.
- D. — Rappelez-vous enfin ces trois principes : i° Le filtre à toile bien construit et choisi avec discernement, est, dans un chai, un outil dont la présence s’impose, quelque soit le genre de travail que l’on veut effectuer; 20 II est suffisant dans la plupart des cas susceptibles de se présenter dans la pratique courante; 3° Pour obtenir une filtration parfaite, il faut compléter son action par celle d’appareils plus énergiques, à pâte de cellulose, à papier ou à porcelaine.
- . E. — Enfin exigez que le filtre choisi, quelle que soit la nature de sa couche filtrante,' soit composé d’éléments interchangeables, dont chacun puisse être isolé par une manœuvre très simple et dont le fonctionnement soit constamment contrôlable. Francis Marre.
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- VARIETES
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- Le nombre des médecins en Europe. — Le Dr Helme a publié récemment une statistique sur le nombre des médecins dans les divers pays d’Europe et dans les grands centres. Les documents qui lui ont servi à établir cette nomenclature sont empruntés à une source originale.
- Il s’est dit que la liste la plus complète des industriels de tous genres, des commerçants aussi bien que des gens exerçant ce qu’on appelle une profession libérale, ne pouvait assurément mieux se trouver que chez les fabricants d’adresses chargés de l’expédition des prospectus de tous genres. Et de fait ces listes mises à jour d’une façon régulière, sont bien l’expression la plus vivante de la réalité. Toutes les professions sont classées, cataloguées et de chaque centre, de chaque petite ville, de chaque hameau, la révision se poursuit quotidiennement, des décès, des vacances, etc.... Une statistique établie sur ces données se rapproche, ce me semble, le plus exactement possible de la réalité. Or voici ce qu’elle a donné comme résultats. Bien entendu les grandes villes sont chargées de médecins, la proportion s’élève dans certains centres populeux jusqu’à près de a5 pour 1000, de telle sorte que chaque médecin a une moyenne de 40 habitants à soigner. Joli résultat et joli métier.
- On s’est plaint de la pléthore médicale, il y a du vrai, mais de quelle profession n’en pourrait-on dire autant. C’est l’exode forcé et continu vers les grandes villes qui amène ce résultat, cet encombrement et je ne vois guère par le temps qui court, de remède à y apporter.
- Revenons à notre statistique dont je résume les points essentiels en chiffres ronds.
- En Allemagne pour 5a millions d’habitants, on compte
- 22 5oo médecins, soit une proportion de 4,3 pour 10000.
- Habitants. Médecins. Pour 1000.
- Angle!erre . . . . . . 57 000 000 28 900 7,8
- Autriche .... . . . 45 000 000 10 400 2.5
- Belgique .... . . . 6 500 000 3 800 5,9
- Bulgarie .... . . . 3 300 000 156 0,47
- Danemark . . . . . . 2 300 000 860 5,7
- Espagne .... . . . 18 000 000 13 700 7.5
- France . . . 58 000 000 19 800 5.1
- Grèce . . . 2 400 000 300 1.3
- Hollande .... . . . 5100 000 1 970 5,8
- Italie . . . 5 200 000 18 240 5,6
- Norvège .... . . . 2 240 000 1 080 4,8
- Portugal .... . . . 5 000 000 1 960 3,8
- Roumanie. . . . . . . 6 250 000 1 000 1.81
- Russie . . . 105 000 000 21 400 '2
- Suède . . . 5 200 000 1 330 2.6
- Suisse 1 720 5,1
- Si l’on prend les capitales, la proportion devient encore plus considérable; sur les 160000 médecins qui résident en Europe, plus des trois quarts sont réunis dans les grandes villes. "Voici quelques chiffres : pour 10 000 habitants, on trouve à Bruxelles une proportion de 24,1 ; à Madrid, de 20,9; à Christiana, de 18,1 ; à Rome, de 14,8; à Vienne, de 14 ; à Berlin, de i3,2; à Londres, de 12,8; à Athènes, de 12,3; à Saint-Pétersbourg, de 12; à Paris, de 11,1; à Copenhague, de 9 ; à Lisbonne, de 11 ; à Stockholm de 7,7; à Amsterdam, de 7,1.
- En France, où l’on se plaint non sans raison du nombre croissant des médecins, la proportion est moins élevée que chez nos voisins d’Allemagne et d’Angleterre. Aussi les plaintes des malheureux qui ont pris leur diplôme et exercent dans ces pays sont-elles encore plus vives que chez nous. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- A eide
- Coloration noir mat des objets de laiton. — Au
- fond d’un pot de verre, de grès, ou de quelque vieux tonneau à pétrole, on disposera un lit de sulfure de fer en morceaux concassés du commerce. On ajoute un peu d’eau et on recouvre d’une planche portant des trous ou des crochets et traversée par un tube de verre terminé en entonnoir (ligure). L’appareil prêt, on suspend à des licelles accrochées au couvercle, les objets à noircir, soigneusement nettoyés par les procédés habituels ; on
- replace le couvercle et on verse dans l’entonnoir un peu d’acide chlorhydrique ordinaire. L’acide décompose le sulfure en provoquant un dégagement de gaz sulfhydrique, très aisément reconnaissable à sa mauvaise odeur; et le gaz attaque peu à peu la surface des objets cuivre adhérent et
- Vase
- objets en letton
- Su/Atre de fhn
- en formant un dépôt de sulfure de
- Une fois l’appareil en marche, il suffit d’ajouter une fois par jour un peu d’acide pour entretenir à l’intérieur du récipient une atmosphère sulfurée. On laisse les objets suspendus jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment patinés, et on peut en accrocher d’autres. Chaque semaine, on enlèvera le liquide inférieur en ouvrant un robinet spécial, et quand il ne restera plus de morceaux de sulfure, on en mettra d’autres. Avoir soin d’opérer en plein air,
- à cause des émanations très nauséabondes qui se pro-duisent. Les récipients ayant servi quelque temps à cet usage sont infectés et inutilisables. Par contre, après lavage et séchage, les objets noircis n’ont aucune mauvaise odeur. (Laboratoire de La Nature).
- Lessives pour le coulage du linge. — On remplace de plus en plus généralement, même dans les campagnes les plus reculées,. les cendres de bois autrefois employées exclusivement dans le blanchissage du linge, par des mélanges lixiviels existant en grand nombre dans le commerce. Il est intéressant de connaître la composition de ces produits, tant pour l’explication du rôle joué par les lessives que, le cas échéant, pour leur préparation à la maison ou à la blanchisserie.
- Le carbonate de soude, non pas hydraté et cristallisé comme la « carbonade » des épiciers, qui contient les deux tiers de son poids d’eau inutile, mais anhydre, forme la base de toutes les lessives du commerce. Pour augmenter leur pouvoir saponifiant, on y ajoute un peu de soude caustique (pas trop n’en faut, le produit pouvant alors nuire au linge) ; pour améliorer la capacité d’imprégnation, on ajoute très souvent aussi un peu de silicate sodique (« verre soluble » employé pour la conservation des œufs). Enfin, un certain nombre de lessives spéciales, beaucoup moins employées et généralement plus chères, contiennent différents adjuvants tels que des savons divers (surtout du savon de colophane), de l’essence de térébenthine, de la benzine, etc....
- Il est très facile de préparer des produits semblables aux lessives dû commerce en mélangeant simplement leurs constituants selon les doses semblables à celles fixées par l’analyse chimique. Le sel silicaté 6o-65° des usines de Saint-Gobain contient 54 pour 100 de carbonate, 20 pour 100 de silicate et 8 pour 100 de soude
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- caustiqiie ; le sel caustifié Solvay 80 pour ioo de carbonate sodique et i5 pour ioo de soude caustique. La lessive « Phénix » est composée de 4° pour ioo de carbonate, 8 pour ioo de soude caustique et 25 pour ioo de silicate de soude; la lessive « Salsonate » de 5o pour ioo carbonate, 12 pour 100 soude caustique et 20 silicate. Le reste des mélanges (différence entre 100 et la somme des doses pour 100 de chaque constituant) représente l’humidité. Les proportions indiquées correspondent, en effet, à des produits secs, or le silicate sodique, par exemple, contient le plus souvent une forte dose d’humidité dont on devra tenir compte lors de la pesée.
- Il importe, à propos de la composition des mélanges lixiviels, de rectifier un préjugé trop généralement
- répandu, qui consiste à attribuer à ces produits l’altération rapide du linge par le blanchissage moderne. Sans nous étendre sur ce point et expliquer à quoi est due, en réalité, cette détérioration1, il nous suffira de faire remarquer le mal fondé de telles idées. Les cendres végétales employées autrefois n’agissaient sur la crasse du linge que parce qu’elles contenaient des carbonates alcalins. Or, toutes les lessives préparées du commerce sont à base de ces mêmes produits simplement plus purs et plus concentrées : la différence, on le voit, est toute en faveur du mélange synthétique.
- I. On trouvera cette explication au cours do l’étude sur « Les procédés modernes de blanchissage industriel » publié en 1910 dans la Revue scientifique par notre collaborateur À. Chaplet.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Correspondance. — Notre récente information : L’abeille est-elle nuisible aux vignobles ? nous vaut l’intéressante lettre suivante de M. Imhaus :
- « J’ai lu La Nature du ier juillet, Informations, l’Abeille est-elle nuisible aux vignobles ?
- « D’après Virgile, les abeilles augmentent le rendement des arbres fruitiers ; c’est compréhensible ; presque toutes les mouches ont un rôle dans la fécondation des fleurs.
- « Une mouche féconde la figue de Smyrne, d’après des expériences faites en Californie ; le bourdon la fleur de trèfle d’après Darwin ; à l’île de la Réunion on fait artificiellement la fécondation de la vanille parce que les insectes des pays d’origine n’y ont pas été importés. A Versailles, vers 1890, on a placé des ruches dans des serres à raisin, le rendement fut augmenté.
- « En résumé, je crois que si les oiseaux, certains insectes prélèvent une dîme, elle leur est due en raison des services qu’ils nous rendent. Ils sont utiles dans l’équilibre de l’univers.
- « La guêpe elle-même détruit le surplus des mouches lesquelles dévorent des quantités de microbes; la preuve en est que les mouches affectionnent les endroits très sales, souillés par les déjections de l’homme qui contiennent en germe les pires maladies. »
- Renseignements. — Ml Ch., à Pantin. —Vous devez obtenir des résultats satisfaisants, dans la destruction des rats et des souris, par l’emploi de l’un ou l’autre des procédés suivants, faciles à essayer, même simultanément : i® disposer de place en place, aux endroits les plus fréquentés par ces rongeurs, des soucoupes contenant un mélange de chaux Vive’et de sucre en poudre; à proximité, on place de petites assiettes contenant de l’eau. Les rongeurs, après avoir absorbé ce mélange, iront étancher leur soif et l’eau faisant fusionner la chaux dans leur estomac, les fera périr ; — 2° on peut aussi disposer çà et là, de petits morceaux d’éponges frits dans la graisse, en ayant soin de placer également de l’eau à la disposition des rongeurs. L’eau, introduite dans le tube digestif, fera gonfler les morceaux d’éponge et entraînera l’asphyxie ; — 3° il est facile d’employer des appâts (viande ou fromage) saupoudrés de noix vomique, comme poison; — 4° on peut se procurer, à l’Institut Pasteur, rue Dutot, à Paris, du bacille de Lœf-fler, qui agit de même comme poison. Une forte dose d’arsenic ajoutée à un appât, donnerait le même résultat. Le bulbe de seille maritime est préconisé pour la destruction des rats et des souris. Quand ces rongeurs sont eu grand nombre, il faut rechercher leurs nids et les y asphyxier, en introduisant dans ces nids, des tampons d’étoupe, imbibés de sulfure de carbone, ou en y faisant brûler du soufre, en ayant toujours soin de bien boucher
- les trous. Le sulfure de carbone étant un gaz détonant, il faut éviter d’approcher un objet quelconque en igni-tion. Il est probable que l’insuccès de l’emploi de la pâte phosphorée est dû â la proportion insuffisante de cette substancs nocive. Pour les pièges à rats, voir la maison Aurouze, 8, rue des Halles, Paris. Essayer les procédés « Attila » et « Monopole », de Mering, chimiste, 84, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris.
- M. Masclet, à Onaing. — i° De quelles taches voulez-vous parler? On n’en a pas quand on opère bien, avec de bons produits. Il n’y a pas de méthode spéciale pour ne pas en avoir; — 20 pour le séchage rapide des clichés, on emploie l’alcool ordinaire (dénaturé) à 900. Pour les pellicules c’est moins recommandable; elles se roulent et deviennent fragiles ; — 3° si vous voulez ralentir le développement doublez la quantité d’eau dans votre révélateur et ajoutez 4 ou 3 centimètres cubes de bicro-mure de potassium à 10 pour 100. Employer un révélateur sans alcali tel que la Métroquinone Lumière, par exemple : eau 1000 grammes, métroquinone 2 grammes, sulfite anhydre i5 grammes, bromure de potassium à 10 pour 100, 3 centimètres cubes.
- M. Ed. Ivoy. Le Caire. — On a employé pour agglomérer du liège, du brai, du lait de chaux, de la gélatine, etc. Il s’agit d’une industrie spéciale qui ne peut guère être faite par un amateur.
- M. Namias, à Bar-le-Duc. — Nous ferons des essais et publierons dans nos recettes une formule de vernis à l’acétate d’amyle.
- M. V. B., à Constantinople. — Il nous est impossible de vous renseigner sur ce point. La décaféination des cafés est la spécialité de quelques rares usines où l’on garde jalousement secrets tous les détails de fabrication.
- M. André Dietz, à Cuxhaven. — Le bichlorure de mercure à très faible dose répond à vos exigences, il est inodore et très fortement antiseptique; c’est un poison, mais pour conserver la colle ceci n’est pas un inconvénient.
- Dr. Manoel Ramos, Brésil. — Un dernier bain d’eau oxygénée faible empêcherait probablement ce jaunissement. Peut-être d’ailleurs est-il simplement provoqué par une imparfaite application du procédé usuel. Par exemple, ne rinceriez-vous pas les coupes savonnées avec une eau calcaire ? Nous avons souvent vu dans ce cas un jaunissement lent se produire, dû au savon calcaire insoluble déposé dans la fibre. Voyez, avant de modifier votre méthode, si tous les soins sont bien pris (cf. pour la description des procédés types le volume Blanchiment de l’Encyclopédie Léàuté, p. 110, Masson, édit.).
- MM. A. Poulet, et Cia, à Paris. — Le mieux serait de faire, dans les conditions de l’application pratique, des essais méthodiques ajoutant aux couleurs des épaississants divers : empois d’amidon, solution de dex-trine, voire de silicate sodique.
- M. Meinvieille, à Paris. — Nous ferons des recherches à ce sujet et publierons éventuellement la recette désirée.
- M. Naronne et Cu, à Genève. — Pour obtenir de belles impressions or, très solides, il faut frapper avec des caractères chauffés sur le tissu recouvert d’un
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- apprêt albuminé et d’une mince feuille d’or. Il existe des machines spéciales que vous trouverez chez les constructeurs d’appareils pour la reliure.
- M™-a C. de IL, à Broglie (Eure). — Le problème que vous posez ne peut être solutionné dans le sens que vous indiquez. Pour détruire des moustiques dans les mares et étangs, il faut éviter l’emploi de substances capables de nuire aux poissons; c’est le cas pour la substance dont vous parlez, laquelle formant nappe à la surface de l’eau, empêcherait l’aération de celle-ci. Le mieux, pour obtenir un résultat appréciable, serait de détruire les larves de moustiques, en éliminant les plantes aquatiques sur lesquelles s’opère la ponte, et en facilitant la multiplication des poissons qui détruisent de grandes quantités de ces larves. Vous pourriez aussi, le soir venu, installer sur les bords des mares et étangs, des pièges lumineux qui permettraient de détruire un grand nombre de moustiques. Le procédé que vous indiquez ne peut s’appliquer qu’aux pièces d’eau non empoissonnées.
- Mme P. le M., à Pépinvast. — Pour plusieurs raisons, vos craintes nous paraissent exagérées, à l’endroit de la connsommation d’eau par le bétail, au retour de la saison pluvieuse. Il faudrait admettre, tout au moins, la persistance d’une température élevée à l’automne, température obligeant les animaux à boire beaucoup. Or, en cette saison, l’abaissement normal de la température
- doit prévenir la forte consommation d’eau, et alors les animaux n’absorberont que la quantité nécessaire à leurs besoins. Actuellement, puisqu’ils ne peuvent boire à satiété, faute d’un abreuvement suffisant par distribution d’eau au pâturage, il conviendrait de donner de la nourriture verte, au besoin des feuilles d’arbres, si les fourrages verts manquent, et de procéder à des ensemencements de plantes fourragères qui, dans quelques semaines, fourniront une nourriture aqueuse réduisant la consommation d’eau. En septembre, on peut semer, par hectare : seigle de la Saint-Jean, i5o kilogrammes; colza, 2 kilogrammes. Jusqu’au ier octobre, on peut semer sur les terres devenues libres : vesces de printemps, maïs hâtif, colza, moutarde blanche, spergule, navette d’hiver. A l’état de nature, les animaux ne consomment que la quantité d’eau que réclame leur organisme. Mais pour éloigner toute crainte d'accident, vous avez encore la ressource d’adopter un régime mixte (mélange de fourrage vert et de fourrage sec), en maintenant le bétail pendant une partie de la journée à l’étable, où il serait abreuvé, alors, en suffisance ; de la sorte, on éviterait l’absorption excessive d’eau au pâturage, lors du retour de la saison pluvieuse. Dans tous les cas,, il est bien évident qu’une surveillance serait nécessaire, et qu’il suffirait d’établir dans les abreuvoirs des dispositifs réglant la quantité d’eau disponible, pour éviter les accidents que vous craignez.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les oiseaux migrateurs : V. Forbin. — Les travaux du port de Nantes : R. Bonnin. — Le carat métrique : Ch.-Ed. Guillaume. — Un tunnel gigantesque sous l’Elbe à Hambourg : Dr A. Gra-denwitz. — Académie des sciences; séance du n septembre 1911 : Ch. de Villedeuil. — Les tigridies : A. Acloque.
- Supplément. — Comète Brooks (1911 c). — Influence des planètes sur la formation des taches solaires. — La grandeur des bolides.
- La diminution des hannetons. — Un nouvel institut aéronautique en Allemagne. — Ce que Paris a mangé en 1910. — Intoxication professionnelle par l’aluminium. —Nouvelle station de télégraphie sans fil. — Une nouvelle utilisation industrielle du maïs. — Purification de l’eau des puits.
- La machine à écrire, par J. Rousset. In-16 (19-12), 180 p., 58 fig. [Encyclopédie Léauté) publié chez Masson et Cie et chez Gauthier-Villars, Paris, iqio. Prix : 2fr,5o.
- On trouvera dans cet ouvrage, illustrées de nombreux schémas très simples, les descriptions des principes et des détails concernant les différentes parties d’une machine à écrire : clavier, impression, frappe, chariot, etc., des appareils reproducteurs et de tout ce qui se rattache aux si curieuses technologies de l’écriture mécanique. L’auteur, en mettant en évidence et en classant les caractéristiques essentielles des principaux mécanismes, a su faire un petit livre très personnel et éviter l’écueil d’une succession monotone de sèches monographies. Notons aussi un très attachant historique.
- Machines dynamo-électriques. Courant continu par Syl-vanus Thompson, traduit et adapté de la 70 édition anglaise,par E. Boistet 4e édition française 1 vol. illustré, io56 p. Prix 35 francs Béranger. Paris 1911.
- L’ouvrage de S. Thompson est trop connu pour que nous ayons besoin de nous y arrêter longuement tous les électriciens y ont appris leur métier. M. Boistel a.rendu grand service aux jeunes générations d’ingénieurs, en mettant au point une nouvelle édition de ce livre utile, édition tenue au courant des plus récents progrès.
- Châssis, Essieux, Carrosserie, par J. Rutisiiauser. (Bibliothèque du chauffeur). 1 vol. 240 fig., 292 pages. Dunod, et Pinat. Editeur. Paris, 1911, Prix 6 fr. 5o.
- L auteur étudie très clairement les questions suivantes : le châssis d’automobile, les ressorts, l’essieu
- avant, les mouvements de direction, les organes de commande de la direction, l’essieu arrière, les freins. II indique les solutions en faveur et les dispositifs les plus récents.
- Transmission, embrayage, changement de vitesse et cardanpar J. Rutishauser. (Bibliothèque du chauffeur). 1 vol. 278 fîg. Dunod et Pinat. Paris, 191 x. Prix 6fr.5o.
- Ce livre fait suite au précédent et étudie les divers genres d’embrayage, les divers systèmes de changement de vitesse, les commandes par chaîne et par cardan.
- Cours de mécanique rationnelle et expérimentale, spécialement écrit pour les physiciens et les ingénieurs, par H. Bouasse. i vol. illustré 692 pages. Delagrave, éditeur, Paris. Prix : 20 francs.
- Le livre de M. Bouasse comprend deux parties très distinctes : une préface et l’ouvrage proprement dit ; la préface est l’œuvre d’un brillant polémiste qui signale très judicieusement les défauts de l’enseignement donné en France aux ingénieurs. L’ouvrage lui-même ne se distingue pas essentiellement, des bons cours de mécanique rationnelle, professés depuis bien longtemps dans nos écoles d’ingénieurs. En tout cas il est très logiquement composé, solidement ordonné, clairement rédigé ; l’auteur a multiplié les exemples propres à retenir l’attention des élèves et à éveiller leurs réflexions personnelles, à leur donner le sens des réalités.
- L’ajusteur-mécanicien, apprenti, ouviûer, contremaître (Encyclopédie Roi-et), par P. Blancarnoux. 2 vol. Mulo, éditeur, Paris, 1911. Prix : 6 francs.
- Le premier volume est consacré à des éléments d’arithmétique, de géométrie, de mécanique. Le second volume donne des notions sur les métaux usuels, les outils et les travaux les plus fréquents. Il sé termine par des considérations sur l’organisation du travail, l’hygiène et la sécurité dans les ateliers.
- La mécanique pratique, guide de praticien, procédés de travail, explication méthodique de tout ce qui se voit et se fait en mécanique, par E. Dejonc, 5e édition, revue et corrigée, par C. Codron. x vol. in-18 de vni-656 p., 755 fig. Prix : 4 francs.
- Ce guide élémentaire x-endra de grands services aux personnes désireuses de s’initier à la mécanique ; ses explications sont toujours claires et simples, les renseignements sont gi'oupés, très commodément, par ordre alphabétique.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Radium normalmasse und deren Verwendung bei radio-activen Messungen, par E. Rutherford, traduit en allemand, x broch., 45 p. Academische Verlagsge-sellschaft. Leipzig, 1911.
- L’importance des recherches engagées de tous côtés sur la radioactivité, le développement commercial des substances radioactives imposent le choix d’une unité internationale de radioactivité. M. Rutherford en expose très clairement les raisons, unanimement
- admises par le monde savant. Le Congrès de radiologie, tenu à Bruxelles en septembre 1910, a décidé de donner satisfaction à ce vœu ; il a confié à Mme Curie le soin d’élaborer un étalon fondamental de mesures radioactives qui sera constitué par 20 milligrammes environ de radium élémentaire. Une unité d’émanation de radium sera également établie ; ce sera la quantité d’émanation en équilibre avec 1 gr. de radium. Par un juste hommage aux fondateurs de la science radioactive, elle recevra le nom de « Curie ».
- JSD
- Iso
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi fl sept. 1911. 12°,7 Calme. Beau. » Beau ; rosée.
- Mardi 12 14°, 3 Calme. Beau. » Beau jusqu. 15 h., nuageux ensuite; faible rosée.
- Mercredi 13 ... . 18°.1 S. S. W. 2. Quelq. nuages. 0,0 Qq. nuag. le m. ; tr. ng. le s. ; rosée ; goût, à 14\ ; pavé mouil. à 17\
- Jeudi 14 16° 0 N. 2. Très nuageux 0,0 Tr. nuag; rosée; halo; pavé mouillé entre 12 h. 30 et 14h.
- Vendredi 15 ... . 11°,3 N. E. 3. Peu nuageux. » Peu nuageux; rosée.
- Samedi 16 10°,7 N. E. 2. Très nuageux. » Nuageux ; rosée ; halo.
- Dimanche 17. . . . 9°,5 N. N. E. 1. Beau. » Nuag. de 10 h. à 18 h. ; beau avant et après ; rosce.
- SEPTEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 11 AU DIMANCHE 17 SEPTEMBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 11 au 17 septembre. — Le 11. Dépression sur l’Islande et les Iles-Britanniques. Les fortes pressions se déplacent vers le Centre (Breslau : 769 mm). Pluies sur le N. et le S. de l’Europe, et dans l’O. des Iles-Britanniques. En France, beau temps. Temp. du matin : Paris, i3°; Clermont-Ferrand, i5; Nantes, 17; Toulouse, 22; Alger, 27; Puy de Dôme, 19 ; Pic du Midi, 8; moyenne à Paris : i9°,2 (normale : i5°,2). —Le 12. Faible dépression sur l’O. de la France (Brest et Biarritz : 760 mm). Les basses pressions persistent sur le N.-O. de l’Europe. Pluies sur le N.-O. et l’E. du continent. En France : beau temps. Temp. du matin : Ulea-borg, 4°; Nancy et Paris, 14 ; Nantes, 21; Toulouse, 2Ô; Alger, 28; Puy de Dôme, 17; Pic du Midi, 6; moyenne à Paris : 2i°,7 (normale : i5°,x). — Le i3. Hautes pressions sur l’O. de l’Irlande (766 mm), ainsi que sur le Centre et le S.-E. de l’Europe. Dépressions sur la mer du Nord et la Scandinavie. Pluies sur le N. et l’O. du continent. En France : Cherbourg, 8 mm; Brest, Nantes, Bordeaux, 1 mm. Temp. du matin : Charleville, x4°; Paris, 18; Toulouse, 24; Alger, 31 ; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : 210,1 (normale : 140,9). — Le 14. La pression se relève sur le N.-O. de l’Europe. Px-essions supérieures à 765 sur l’Islande, l’Angleterre, les Açores. Dépressions sur la Scandinavie (748 mm) et sur le golfe de Gascogne. Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe. Orages en France : Bordeaux,
- 33 mm; Clermont-Ferrand, 25; Biarritz, 14 ; Le Mans, 8. Temp. du matin : Moscou, 5°; Brest, 14 ; Paris, 16; Toulouse, 21 ; Alger, 29; Puy de Dôme, i3; moyenne à Paris : 170 (normale : i4°,8). — Le i5. Pressions très élevées sur le N.-O. de l'Europe : Islande, 775 mm; Manche, 765. Dépressions sur la Suède et la Finlande (748 mm); sur lè golfe de Gascogne et la Méditerranée : Toulon, 757. Pluies sur le N. et le Centre du continent. En France : Toulouse, 38 mm; Nancy, 23; Lyon, 3. Temp. du matin : Uleaborg, 5°;.Paris, 11 ; Toulouse, 17; Alger, 26; moyenne à Paris : i4°,9 (normale : i4°,8). — Le 16. Les hautes pressions s’étendent sur la Scandinavie et le Centre du continent; maximum : Yalentia, 774 mm. Pluies sur le N., le Centre et l’O. En France : Clermont-Ferrand, 16 mm; Besançon, 7; Dunkerque, 5; Bordeaux, 2. Temp. du matin : Arkhangel, 5°; Paris, 11 ; Clermont-Ferrand, 12; Nantes, 13 ; Alger, 26; Puy de Dôme, 7; Pic du Midi, 3; moyenne à Paris : i3°,9 (normale : i4°,5). — Le 17. Maximum barométrique sur l’Irlande (772 mm). Dépressions sur l’Italie (Nice, 757 mm) et sur l’extrême Nord (Bodoe, ySi). Pluies générales en Europe; en France : Marseille, 35 mm; Perpignan et Toulouse, 12; Besançon, 7; Dunkerque, 6. Temp. du matin : Uleaborg, 3°; Nancy, 8; Paris, 9; Perpignan, 17; Alger, 3o; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : i3°,6 (normale : x4°,5).— Phases de la Lune : Premier Quartier le i5, à 6 h. 0 m. du soir.
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- LA
- NATUR
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et
- à l’Industrie
- L. DE LAUNAY %
- Professeur à J’École des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La iVafurC » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Tari* (VJ*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2001 — 30 SEPTEMBRE 1911
- SUPPLEMENT
- INFORMATIONS
- La catastrophe de la « Liberté ». — Une épouvantable catastrophe vient à nouveau de mettre en deuil notre marine militaire et le pays tout entier. Le cuirassé Liberté, un dé nos plus beaux Bâtiments, a fait explosion en rade de Toulon le 25 septembre au matin. A l’heure où nous mettons sous presse, on ne connaît pas encore le nombre exact des victimes ; mais on espère que le nombre des morts est inférieur à ?.5o. Le désastre dépasse en horreur et en étendue celui de Yléna. La Liberté appartenait à notre escadre de 2e ligne : c’était un cuirassé de 14900 tonnes ; il avait été lancé en 1905 ; ses caractéristiques étaient les suivantes : longueur 134 mètres, tirant d’eau 8 m. 40; largeur 24 mètres; il possédait 3 machines à vapeur de 18000 chevaux, et pouvait donner 19 neuds 4- Son armement comportait 4 canons de 3o5 répartis dans deux tourelles axiales, xo canons de 194 (dont 6 dans 3 tourelles sur le pont, i3 canons de 65 millimètres, 10 de 47 millimètres et 4 tubes lance-torpilles. - Le bâtiment avait coûté 40 millions. On n’a pu encore préciser les causes de l’explosion. Peut-être faut-il encore inci'iminer la décomposition spontanée de la poudre B. !
- Nécrologie : A. Michel Lévy. — Le 25 septembre est décédé, à l’âge, de 67 , ans, M. A Michel Lévy, membre de l’Institut, professeur au Collège de France. Nous donnerons une notice sur les travaux de cet homme de bien et de haute science ; entre autres services publics, il a rendu celui d’organiser, en 1900, comme directeur de la carte géologique de France, le contrôle hygiénique des projets de captages d’eau dans toutes les municipalités.
- La comète Brooks. — L’éclat de cette comète va sans cesse en augmentant, et nous sommes encore loin
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- Fig. I. —Marche de la Comète Brooks (1911 c) en septembre et octobre 1911.
- du péi’ihélie, qui se produira le 27 octobre prochain. Nos lecteurs pourront très facilement trouver celle comète, soit à l’œil nu, soit avec une [petite jumelle au
- moyen de la carte ci-jointe (fig. 1). La comète parcourt une région du ciel très facile à identilier, entre la Grande Ourse (dont on voit en haut, près du cadre, les
- Fig. 2. — La Comète Brook«, photographiée par M. L. Rudaux le 17 sept. 1911, à Don ville (Manche) de 8 h. /,5 m. à 10 h. 4o[m. du soir.
- deux étoiles Ç et rlt les deux dernières de la queue), et les constellations d’Hercule et du Bouvier. Une bonne jumelle ou une lunette très lumineuse avec faible grossissement sont les instruments les plus convenables pour observer cette nébulosité céleste. Nous recommandons de fixer ces instruments sur un pied stable, les observations y gagneront en valeur et commodité. La carte ci-dessus a été dressée d’après l’éphéméride que vient de publier, en supplément au n° 4Ù22 des Astronomie che Nachrichten, le professeur IL Kobold. Il est à remarquer que le calcul indique pour l’éclat de la
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- INFORMATIONS
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- comète des valeurs bien inférieures à la réalité. C'est ainsi que nous voyons, dans l’éphéméride de M. Kobold, que le i3 septembre, l’éclat sera de 5,i grandeur, le ior octobre de 4»5 et le x5 octobre de 4,2. Or, actuellement (24 sept.) ce dernier éclat de 4,2 est bien dépassé, la comète atteignant presque la seconde grandeur. Il convient de remarquer qu’ici les calculs astronomiques ne sont pas en défaut, ces calculs ne tiennent compte que de la distance de la comète au Soleil et à la Terre, et naturellement pas des phénomènes, connus et surtout inconnus, dont la comète est le théâtre, phénomènes qui prennent une ampleur d’autant plus considérable que la comète se rapproche du Soleil. Sans atteindre l’éclat des grandes comètes de l’année dernière (1910 a et Halley), cette comète Brooks peut être classée dès à présent comme une belle comète. Sa positiomtrès boréale favorise singulièrement les observations, notamment les photographies à longues poses, et nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler ici.
- Disons dès à présent que cette comète révèle, sur les épreuves photographiques, une longue queue, à peine perceptible visuellement. On s’en rendra compte par la belle épreuve que nous transmet notre collaborateur M. L. Rudaux, et qu’il a obtenu le 17 septembre à son observatoire de Donviile*(Manche) (fîg. 2).
- Le retour de la^comète^BorrelIy [(1905 II).^ —
- Cette comète vient d’être retrouvée, le 19 septembre, à l’Observatoire Khédivial de Idelwan (Egypte) par M. Knox Shaw, sous l’aspect d’une nébulosité de la i38 grandeur de sa position, à i5 h. 5 (t. moyen de Helwan) était : ascension droite = 56° 35/ ; déclinaison = — 33° 54/-M. G. Fayet, de l’Observatoire de Paris, vient de calculer l’orbite définitive de cette comète, en tenant compte de toutes les observations effectuées lors de l’apparition de igo5. Ce laborieux travail, qui fera l’objet d’un important mémoire à paraître dans le tomé XXX des Annales de VObservatoire de Paris, est résumé par Fauteur dans le n° 45a3 des Astronomische Nachrichten. La comète doit arriver au périhélie le 18 décembre prochain. Comme il règne une certaine incertitude sur l’époque du périhélie, M. Fayet a calculé deux autres éphémérides en supposant que le passage aura lieu 4 jours plus tôt et 4 jours plus tard que le 18 décembre. Il en résulte des positions assez différentes de la comète, positions qui peuvent ainsi différer de 4° à 5° en ascension droite et en déclinaison. La position très australe de la comète (— 33° de déclinaison en septembre et octobre) rendait sa recherche assez pénible, et presque, impossible des Observatoires européens. En décembre, elle sera favorablement située et les conditions de visibilité seront beaucoup plus favorables qu’en 1905. C’est ainsi qu’au milieu d’octobre, l’éclat théorique sera déjà le même que lors du maximum, en 1905. Il augmentera jusqu’à fin décembre. Le ier janvier igo5, cette comète était de 9° grandeur.
- Le dirigeable Adjudant-Réau. — Ce dirigeable militaire vient d’effectuer un voyage remarquable. Parti d’Issy-les-Moulineaux le 18 septembre à 5]l xxm du soir, il a effectué en 2ih2im le parcours : Issy, Epernay, Châlons, Verdun, Toul, Epinal, Remiremont, Vesoul, Langres, Chaumont, Troyes, Issy. Le ballon était monté par 9 personnes*
- Dock flottant pour relèvement des sous-marins.
- — Les'chantiers de la Loire, à Saint-Nazaire viennent de lancer un dock flottant pour relevage des sous-marins. C’est le premier appareil de ce genre construit en France. Le dock est en forme de fer à cheval. Il mesure 99 mètres de long; 23 m. 75 de large, 1 m. 4° de tirant d’eau à vide; 2 m. 4^> lorsqu’il soulève un poids de 1000 tonnes. Les appareils de levage sont électriques et peuvent soulever 1000 tonnes à 5o mètres de profondeur.
- La téléphonie automatique. — Ce genre de téléphonie, dit la Revue électrique, est surtout développé aux Etats-Unis. On compte i3x localités desservies par ce système : 3o seulement d’entre elles comptent moins de 100 postes. Les cités les plus importantes à cet égard sont : Los Angeles avec 24000 postes; San-Francisco avec 16600; Columbus avec 14000; Grand-Rapids avec ix 000. A cette liste s’ajoutera bientôt le réseau de Chicago, actuellement en construction pour 20.000 abon-
- nés. Le nombre des postes téléphoniques desservis-automatiquement dépassera alors 200000. En Europe, la téléphonie automatique est employée dans les villes suivantes : Hildesheim, Altenburg et Münich en Allemagne, Graz et Cracovie en Autinche. Amsterdam possédera bientôt un bureau semi-automatique. A Vienne, l’administration autrichienne se propose de substituer le système semi-automatique au système manuel.
- La future station de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel. — La Nature a décrit récemment la nouvelle station de T. S. F. de la Tour Eiffel. Ce poste qui fonctionne de la façon la plus satisfaisante, communique, malgré la faible énergie mise en jeu, jusqu’à plus de 5ooo kilomètres. Il fera bientôt place cependant à un poste beaucoup plus puissant encore. La nouvelle installation sera autonome et fabriquera elle-même le courant électrique qui lui est nécessaire ; elle possédera un moteur Diesel de 225 chevaux pour lequel on va très prochainement construire une nouvelle salle souterraine de 8 X i5 mètres. Le moteur tournera à 3oo tours à la minute; il pourra entraîner soit un alternateur de 2Ôo volts, 42 périodes, qui remplacera le courant électrique du secteur dans l’installation actuelle, soit un alternateur Béthenod, 5oo volts, 1000 périodes, pour le poste à émission musicale.
- Application du moteur à combustion Diesel aux locomotives. — Dans un Mémoire lu par M. Diesel à la dernière réunion de l’Union des ingénieurs Allemands sur le développement des moteurs Diesel, ce-dernier a dit quelques mots des études qu’il poursuit depuis quatre ans, avec la collaboration de la maison Sulzer de Winterthur et de l’ingénieur Klose deBerlixx, en vue de l’application du moteur Diesel aux locomotives. Cette locomotive à grande vitesse et destinée aux chemins de fer de l’Etat Prussien doit fournir une puissance minima de 1000 chevaux. Elle repose sur deux bogies à deux essieux entre lesquels sont intei'calés deux essieux moteurs accouplés actionnés au moyen d’un essieu auxiliaire placé entre eux qui, lui, à son tour, est mû par un moteur Diesel à deux temps et à quati’e cylindres. Cette locomotive, d’une longueur de 16 m. 60 entre tampons et qui doit peser en service 85 tonnes, est en ce moment dans les ateliers Sulzex* pour y recevoir son moteur Diesel. On pense pouvoir soumettre celle-ci à des essais en service avant la fin. de l’année courante. (Zeitschrift des Vereines Deutscker Ingenieure. — N° du 12 août 1911.)
- Un parc national belge sur les hauts plateaux d’Ardenne. — La classe des sciences de l’Académie Royale de Belgique vient d’émettre un vœu tendant à la création « de réserves nationales au plateau de la Bai'aque-Michel, de manière à y conserver sur une étendue suffisante l’aspect si caractéristique et si pittoresque des hautes Fagnes et d’y préserver la flore et la, faune glaciaires, menacées d’une destruction prochaine par les travaux d’assèchement et de boisement. »
- Le couronnement du roi d’Angleterre et le cinématographe. — Les fêtes du couronnement du roi d’Angleterre ont donné lieu à une véritable mobilisation de cinématographes. D’extraordinaires tours de force ont été réalisés. Les Parisiens se souviendront sans doute que le soir même de la cérémonie, on pouvait en voir les différentes phases se dérouler sur les scènes des boulevards. Prometheus donne à ce sujet de curieux détails : 14 maisons étaient entrées en lice ; 200 opérateurs environ avaient été répartis sur les points importants : bien entendu l’on s’était disputé au préalable à px'ix d’or les bonnes places; certaines atteignirent, dit-on, plus de 6000 francs. On calcule que les opérateurs x’éunis ont employé plus de 3ooo kilomètres de films. Des dispositions extraordinaires avaient été prises pour le transport ultra-rapide des films et leur mise en œuvre dans toutes les villes importantes. Tous les modes de locomotion furent employés : chemin de fer, automobile. Une maison française étudia même la possibilité d’affréter un aéroplane. Elle y renonça devant les dangers du voyage. Des maisons anglaises affrétèrent des trains spéciaux où, pendant le voyage l’on développait les films et l’on en tirait des épreuves. Celles-ci dès l’arrivée du train aux stations, pouvaient être livrées, toutes prêtes pour la projection.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- **> Photographie
- Instantanés en couleurs. — Nous avons indiqué l’an dernier (voy n° ig56 du 10 novembre 1910) le moyen de sensibiliser les plaques autocbromes de façon à pouvoir les employer pour faire des instantanés. Nous avons expliqué la raison qui empêche les fabricants de mettre de telles plaques dans le commerce : elles ne se conservent qu’une quinzaine de jours. Il ne restait donc à l’amateur d’auti'e ressource que de les préparer lui-même ; quelques-uns s’y sont appliqués et ont réussi de fort beaux clichés. Mais nous devons reconnaître qu’il s’agit d’amateurs très habiles et remarquablement bien doués pour les manipulations chimiques, disposant en outre d’un laboratoire très bien installé. Il est évident que la plupart des amateurs doivent renoncer à de telles préparations. Aussi sommes-nous heureux d’informer ceux qui sont désireux de faire de l'instantané en couleurs (et ils sont nombreux; certains même ne feront de la couleur qu’à cette condition) que M. Gervais Courtellemont, l’habile opérateur-explorateur dont on a pu admirer l’hiver dernier les splendides clichés d’Orient sur autochromes, vient d’installer un laboratoire spécial où il se charge de resensibiliser ou plutôt d’hypersensi-biliser les autochromes. Ce laboratoire est installé de façon à pouvoir traiter à la fois quelques douzaines de plaques ; une étuve spéciale permet d’obtenir le séchage rapide. Nous avons pu voir récemment des instantanés faits au x/io° de seconde qui étaient aussi parfaits que possible tant au point de vue de la netteté qu’au point de vue de la vérité des couleurs. Comme les plaques peuvent se conserver une quinzaine de jours, on a une latitude déjà assez grande pour pouvoir les emporter en voyage d’èxcursion. — (S’adresser à M. Gervais Courtellemont, 167, rue Montmartre, Paris).
- r> Hygiène
- Destruction des excreta et matières usées dangereuses. — Appareil du Dr Bréchot. — Les journaux quotidiens ont dû ouvrir une rubrique spéciale pour le choléra. C’est dire qu’il ne s’agit plus là d’un péril vague et improbable mais d’un danger très sérieux car le redoutable fléau se signale de droite et de gauche, de la façon la plus imprévue. Il est donc utile de présenter ici un petit appareil qui peut rendre les plus grands services non seulement dans le cas d’une épidémie cholérique, mais encore dans ceux beaucoup plus fréquents de fièvre typhoïde, dysenterie, tuberculose, diphtérie, pneumonie, broncho-pneumonie.
- On sait en effet toute l’importance d’une prophylaxie complète pour éviter la transformation en épidémie dangereuse d’un cas isolé de l’une de ces maladies si contagieuses.
- Il faut donc désinfecter et de façon absolue tout ce qui s’est trouvé en rapport avec le malade et à plus forte raison tous ses excreta : expectorations, etc....
- Il n’est pas question naturellement d’avoir recours à l’épuration biologique naturelle par le sol, on sait toutes les précautions dont on doit s’entourer quand on veut capter une source d’eau potable, ni d’épuration biologique artificielle par le septic tanc, qui est insuffisante.
- La désinfection par les agents chimiques, ceux-ci étant convenablement choisis, donne d’excellents résultats en ce qui concerne les liquides. Il en va tout autrement pour les matières solides : le seul procédé efficace est alors la chaleur.
- L’appareil du Dr Bréchot utilise précisément la chaleur et de la façon la plus radicale puisqu’il brûle et calcine complètement les matières à stériliser. Il offre en outre des avantages intéressants : l’opération peut être conduite de la façon la plus propre, la plus rapide, sans dégagement de mauvaise odeur et pour un prix peu élevé.
- L’appareil se composé d’un seau en tôle d’acier A avec une double enveloppe en tôle glacée, l’espace vide étant bourré d’amiante. Un peu au-dessus du fond est une grille B qui porte un cylindre métallique D percé
- de trous. Une tubulure G qui peut être fermée hermétiquement débouche dans le seau en-dessous delà pile B. Le fond du seau jusqu’à la tubulure C peut contenir environ cinq litres.
- Le bord supérieur du seau A porte une gouttière à sable E dans laquelle peuvent être enfoncés soit le couvercle C, soit un siège en bois verni F muni en-dessous de 3 rainures s’enfonçant dans le sable, soit un cercle étamé qui peut couvrir la gouttière de sable au moment où l’on vide des ordures dans le seau, soit enfin le brûleur à gaz H.
- Le brûleur à gaz ou couvercle H tout en tôle d’acier se compose de deux parties coniques assemblées. L’une K est verticale et son bord plonge dans la gouttière de sable E, l’autre L est horizontale et se termine par une portion courbe M dont les bords viennent dans une gouttière de sable N portée par le raccord O d’une plaque de cheminée. Le couvercle H porte deux chicanes en tôle d'acier Z et Z'. La chicane inférieure Z est percée d’un orifice en face d’une tubulure R. qui peut être hermétiquement obturée.
- Il y a enfin un chalumeau à deux becs : il se compose du réservoir à essence de pétrole Q. Celui-ci porte une ouverture pour le remplissage T, un manomètre Y 2 robinets U, Y pouvant envoyer l’essence sous pression aux deux becs et une pompe à air S.
- Le fonctionnement de l’appareil est des plus simples.
- On place sur la grille deux ou trois épaisseurs de papier que l’on garnit avec quelques poignées de sciure de bois ou de tourbe finement pulvérisée. Le malade, avec le siège F, peut se servir directement du seau comme de garde-robe. On jette ensuitè dans celui-ci quelques poignées de tourbe, puis les ordures, objets de pansements, etc. La tourbe, a pour but d’absorber le plus de liquide possible car il ne doit pas y en avoir plus de 5 litres.
- On met ensuite le seau, recouvert du brûleur de gaz, en place devant la cheminée. Les robinets U, Y et ceux des becs du chalumeau étant fermés, après avoir mis 4 ou 5 litres d’essence dans le réservoir Q on pompe de l’air avec la pompe S jusqu’à avoir une pression de 2 à 3 kg.. Avec les coupelles spéciales dans lesquelles on a versé un peu d’alcool à brûler on chauffe les deux becs de telle sorte que si l’on ouvre leurs deux robinets puis les robinets U et Y, ils donnent deux flammes bleues non éclairantes longues de 20 centimètres environ.
- On place dessous le tampon G un récipient contenant un peu de tourbe, en cas d’excès de liquide, on l’ouvre et on y introduit le bec P. On place de même l’autre bec dans l’orifice R. Le bec P évapore en 40 minutes tout le liquide, puis rougit la grille B et opère l’incinération en 20 minutes environ. L’autre bec en R crée un appel des gaz dans le brûleur H et leur fait subir en même temps une combustion et une décomposition complètes.
- Le résidu de l’opération, pratiquée en une heure environ, au prix d’un litre et demi d’essence, est une poignée de cendres. De cette manière il y a stérilisation absolue, sans odeur et sans que rien ne soit sorti de la chambre du malade. — L’appareil portatif d’incinération du Dr Bréchot est vendu par la G’” d’incinération Industrielle, 27, rue Cardinet, Paris.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *»> Objets utiles
- Le « Leslie ». Appareil à affûter les lames de rasoirs. — Les rasoirs mécaniques sont devenus à la mode et leur usage se répand de plus en plus parce que ce sont des appareils de sûreté. Mais il est difficile d’affûter les lames qui ne sont pas maintenues comme celles des anciens rasoirs, par le manche tenu à la main. Aussi un nouveau matériel était nécessaire.
- Dans l’appareil que nous allons décrire, l’organe affûteur est mis en rotation d’abord dans un sens puis dans l’autre et le bord de la lame est appliqué sur cet organe
- L’affûtage des lames de rasoir avec le «Leslie»,
- au moyen d’un porte-lame oscillant, automatiquement renversé à chaque changement de sens de rotation. L’organe affûteur agit pendant sa rotation sur une faible longueur de la lame, de sorte que son action est régulière et progressive sur toute la longueur à affûter; le repassage s’effectue donc à peu près comme celui à la main sur le cuir ou la pierre à l’huile.
- Le cuir qui constitue l’organe affûteur est monté sur une hélice cylindrique tournant avec son arbre pourvu de galets. Une cheville pénètre au jmoment voulu dans
- Le « Leslie », La lame à affûter est relevée.
- une sorte de secteur pour limiter la rotation de l’arbre. L’hélice et le porte-lame sont mobiles à l’intérieur d’un bâti pourvu d’une poignée que l’on tient à la main et de deux petites roues caoutchoutées permettant l'appui sur une table ; ce sont ces deux roues qui impriment le mouvement de rotation à l’hélice lorsque l’on pousse ou que l’on amène à soi l’appareil. Au moment où s’effectue le changement de direction la lame oscille et présente son autre- face à l’hélice, de sorte que chacune de ces faces est alternativement repassée. On engage très facilement la lame dans son support et elle y est fortement maintenue. Il suffit donc pour affûter une lame de rasoir d’engager cette lame dans son support et de promener pendant quelques instants l’appareil sur une table en appuyant légèrement. Au bout de quelques aller et retour la lame est repassée. — Le « Leslie » est en vente à la Leslie Safety Razor o% 65, rue Réaumur, à Paris.
- Pinces à numéroter et marquer les bandes de plomb. — Le pépiniériste, .l’horticulteur, le rosiérisle soigneux tiennent à ce que tous les arbustes, toutes les plantes, tous les rosiers de leurs collections soient méthodiquement numérotés et dénommés. Ce classement importe surtout pour les arbustes, les rosiers dont les variétés très voisines les unes des autres ne se distinguent guère qu’au moment de la floraison ou du moins pendant un espace de temps fort court.
- Au lieu de se servir d’étiquettes, même d’étiquettes parfaitement inaltérables, mais dont le fil de fer qui les attache peut à la longue se rouiller, se briser, bien des spécialistes préfèrent entourer la tige de l’arbuste avec une petite bande de plomb de 6 à 8 millimètres de largeur sur iji ou i millimètre d’épaisseur, cette petite bande portant un nom ou bien un numéro d’ordre qui ont été gravés avec des poinçons d’acier portant chacun une lettre ou un chiffre. Puis la bande est enroulée comme une bague autour de la tige. De cette manière l’arbuste peut croître, se développer, il n’est pas gêné par cette étiquette qui s’écarte peu à peu.
- Le seul ennui de ce procédé est qu’il nécessite deux jeux de poinçons, lettres et chiffres, encombrants, peu maniables, faciles à perdre. Les Américains, gens pratiques, ont imaginé, pour les remplacer, les deux pinces ci-contre. La pince simple porte les dix chiffres de o à 9 en relief sur la face intérieure de l’une de ses branches, la face intérieure de l’autre branche faisant contre-type. Le dessus de la première branche porte l’indication des chiffres correspondant à l’intérieur. Un ressort main-
- Pinces à numéroter et marquer les bandes de plomb.
- tient les deux branches écartées. Le maniement de cette pince est des plus simple, il suffît de faire passer la petite lame de plomb successivement sur chacun des chiffres que l’on désire imprimer et, chaque fois, d’opérer une légère pression. Inutile de donner un coup de marteau comme on est obligé de le faire si l’on emploie des poinçons séparés.
- L’autre pince, qui est double sert à imprimer les lettres de l’alphabet. Etant donné leur nombre une pince unique eût été d’une longueur démesurée. La pince double tourne élégamment la difficulté.
- L’avantage de ces appareils c’est que, n’étant ni lourds, ni encombrants, un jardinier peut les porter facilement dans sa poche et préparer sur place ses bandes numérotées ou marquées tandis que pour se servir des poinçons il faut, en outre, un marteau et une table ou un objet quelconque pour supporter le plomb et recevoir le coup de marteau. — Les pinces à marquer les bandes de plomb se trouvent chez M. Tissot, 7, rue du Louvre, Paris.
- *> Mécanique
- Un indicateur de vitesse pour navires. — Voici un dispositif très simple cependant assez exact, pour donner des indications utiles sur la vitesse d’un bâtiment par rapport à l’eau. Un tube de Pitot est placé dans l’eau sous la cale du navire, avec une protection suffisante contre les chocs et les encrassages, la pression due à la vitesse du vaisseau se lit par le niveau de l’eau dans le tube à l’intérieur et donne, au moyen d’une échelle convenablement graduée, la vitesse du déplacement.
- L’intérêt de ce système par rapport au loch est de donner des indications continues et instantanées pouvant même s’inscrire en diagrammes fort intéressants.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1911.
- Les heures sont données en temps moyen civil de Paris compté de o à 24 heures à partir de minuit1
- I. — SOLEIL
- Le solstice d’hiver aura lieu, cette année, le 22 décembre, à 23h 2m. Jusqu’à cette date, le Soleil descendra de plus en plus vers le Sud et les jours diminueront de durée. A partir du solstice d’hiver, les jours commenceront à croître. Mais cette augmentation de durée ne devient bien sensible que dans le courant de janvier. On continuera l’observation quotidienne du Soleil. En ce moment, nous traversons le minimum solaire, et les jours sans taches sont très nombreux. Le milieu de cette période de faible activité est très important à déterminer, et toutes les observations sont précieuses à ce point de vue, même faites avec de petits instruments.
- II. — PLANÈTES
- . Mercure traverse les constellations de la Vierge, de la Balance et du Scorpion. Très bas sur notre horizon parisien, il sera en de très mauvaises conditions d’obser-
- Pléiades
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- Marche de la planète Mars sur le ciel en 1911.
- vation. On pourra le rechercher, le soir, cinq ou six jours avant et après son élongation maximum, qui se produira le 7 décembre, à 200 53' à l’Est du Soleil. Diamètre de Mercure : le 6 octobre, 5",4; le 5 novembre, 4",7; le 5 décembre, 6",3; le 25 décembre, 9",9.
- Vénus, au-dessous de la constellation du Lion en octobre, puis dans la Vierge et la Balance, est visible le matin, bien avant le lever du Soleil. Elle se lève, en effet, à 3h 46“, le 6 octobre ; à 2h 47m» le 5 novembre ; à 3h i8m, le 5 décembre. Son brillant éclat la fera trouver immédiatement. Diamètre de Vénus: le 6 octobre, 49", o; le 5 novembre, 3i",o; le 5 décembre, 22",0.
- Vénus atteindra son plus grand éclat, le 20 octobre, et sera à sa plus grande élongation du matin, le 26 novembre, à 460 43' à l’Ouest du Soleil. On pourra observer, le 27 novembre, dès le lever de la planète, une curieuse conjonction de Vénus avec l’étoile 0 Vierge, de la grandeur 4,6. Cette conjonction se produira le 27 novembre, à x heure, à o°8' de distance, Vénus étant au Nord de l’étoile. Pour nos régions, lorsque Vénus sera levée, la distance des deux astres sera un peu plus grande.
- Mars est la planète la mieux située pour l’observation pendant ce trimestre. Elle sera en opposition le 25 novembre, visible toute la nuit. Le 17 novembre, elle parviendra à son minimum de distance de la Terre, à 76 millions de kilomètres, présentant alors un diamètre de 18",3. Mars sera dans la constellation du Taureau, au-dessus d’Aldébaran, puis se rapprochera des Pléiades en décembre. Cette région du ciel est très familière à tous ceux qui s’intéressent un peu aux questions astronomiques, et il sera très facile de trouver la planète. On y parviendra aisément au moyen de la petite carte
- I. Depuis le XI mars 19x1, l’heure légale en France étant celle de Greenwich, il conviendra, pour avoir l’heure marquée à nos horloges au moment d’un phénomène astronomique quelconque, de retrancher gm2i* des heures données dans ce Bulletin astronomique.
- ci-jointe (figure 1), que nous reproduisons d’après l’Annuaire astronomique de M. Flammarion.
- Nous renverrons, pour le surplus, notamment pour l’observation physique de la planète, à ce que nous avons dit au précédent Bulletin astronomique (n° 1989).
- Par suite de sa grande déclinaison boréale, Mars sera, cette année, à une très grande hauteur au-dessus de l’horizon et, le jour de l’opposition, cette hauteur atteindra 63° à Paris. (En 1907, elle n’était que de 13°). Cette condition, pour nos latitudes, est éminemment favorable à l’obtention de très bonnes images télescopiques, et il est possible qu’elle permette l’observation de détails aussi fins qu’en igo5 ou 1907, malgré l’éloignement plus grand de Mars à l’opposition actuelle.
- Diamètre de Mars : le 6 octobre, 14",7; le 5 novembre, 17",8; le 17 novembre, i8//,3 ; le 5 décembre, 17",2.
- Jupiter est pratiquement inobservable pendant ce trimestre. Il sera en conjonction avec le Soleil, le 18 novembre.
- Saturne, entre le Bélier et la Baleine, sera en opposition le 10 novembre. Comme Mars, il est donc dans la période la plus favorable aux observations.
- Diamètre équatorial du globe de Saturne : le 6 octobre, 19",7; le 5 novembre, 20",2; le 5 décembre, 19",9.
- L’anneau va s’ouvrir de plus de plus. Pour le moment, il se referme un peu, comme on peut le constater au petit tableau ci-dessous, qui en donne tous les éléments pour le présent trimestre, par suite des variations de perspective résultant des positions respectives de Saturne et de la Terre.
- GRAND AXE PETIT AXE DATES EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
- 2 octobre . . 44",8 16",7
- 5 novembre . 46",0 16",7
- 6 décembre . 45",4 16",1
- HAUTEUR HAUTEUR
- DE LA TERRE DU SOLEIL
- AU-DESSUS DU AU-DESSUS DU
- PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE L’ANNEAU
- — 21° 56’ —21° 4’
- — 21° 20’ —21° 24’
- — 20° 43’ —21° 44'
- Il ne faut pas une lunette bien considérable pour voir l’anneau de Saturne, et une longue-vue de 4 à 5 centimètres de diamètre, pourvue d’un assez fort grossissement, peut déjà servir à le reconnaître, à condition toutefois que cette longue-vue soit fixée sur un pied très stable.
- Petites planètes. — On pourra rechercher quelques-unes des plus brillantes des petites planètes situées entre les orbites de Mars et de Jupiter1 en s’aidant des éphémérides suivantes :
- PALLAS VESTA CÉRÈS
- DATES
- igiO Al (D Éclat M (G Éclat Al (G Éclat
- Oct. 7 4” 18“ — 18° 0 7,8 >) » B
- — 15 4.18 — 20.36 7,7 » » )> » » »
- — 23 4.17 — 23. 8 7,7 0 » » » » B
- — 31 4.14 — 25.30 7,6 B , 0 )> » 0 »
- Nov. 8 4. 9 — 27.34 7,5 B » » 8“ 20” -t- 25° 53 7,7
- — 16 4. 3 - 29.14 7,5 0 » » 8.25 -h 24.14 7,6
- — 24 3.56 — 30.25 7,5 B » » 8.29 +• 24.43 7,5
- Déc. 2 3.49 — 31. 5 7,5 10“17” H- 14°20 7,5 8.31 -1- 25.20 7,4
- — 10 3.42 — 31.13 7,5 10-23 -t- 14.14 7,4 8.3T -t- 26. 5 7,3
- — 18 3.37 — 30.51 7,5 10.28 -+- 14.18 7,5 8.29 -h 26.58 7,2
- — 26 3.3i — 30. 3 7,6 10.31 -1- 14.32 7,2 8.26 H- 27.56 7,1
- Opposit. 13 novembre 1911. 16 février 1912. 18 janvier 1912.
- Neptune, dans les Gémeaux, sera en quadrature occidentale le 18 octobre et pourra être recherché aux positions ci-après :
- DATES ASCENSION DROITE
- 6 octobre. ... 7 h. 42 m.
- 5 novembre . . 7 h. 42 m.
- 5 décembre . . 7 h. 41 m.
- DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- -+- 20° 49' 2",2
- -t- 20° 47' 2”,5
- h-20° 51' 2",3
- Cette planète apparaît comme une étoile de 8e grandeur, et il faut une monture équatoinale ou une très bonne carte céleste pour la trouver.
- Lorsqu’on l’a reconnue, et que l’on dispose de quelques loisirs, c’est une occupation très agréable de la suivre chaque soir et de reporter sa position sur un dessin de la région. Son lent déplacement permet chaque jour d’identifier les étoiles de la région qu’elle pai’cou-
- 1. Le nombre de ces petits astres, d’après le dernier classement qui vient d’en être publié (août 1911) est de 714. Mais l’on en découvre tous les jours, et la liste augmente toujours.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- rait la veille; nous sommes ici aux confins du système solaire, à 4000 millions de kilomètres de la Terre.
- Uranus, en quadrature orientale le 19 octobre, dans le Sagittaire, pourra encore être observé au début de ce trimestre. Dans une lunette de force moyenne, il apparaît comme une étoile bleuâtre de 6e grandeur, avec un très léger disque de 4" de diamètre environ. Les lunettes géantes n’ont presque rien montré à sa surface, qui reste ainsi à peu près complètement inconnue. On trouvera Uranus en s’aidant d’une bonne carte céleste, sur laquelle on fixera sa place, aux coordonnées suivantes :
- DATES
- ASCENSION DROITE
- DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- 6 octobre . . 5 novembre . S décembre .
- 19 h. 50 m. 19 h. 52 111. 19 h. 56 m.
- — 21° 37' 3",8
- — 21° 32' 3",8
- — 21°19' 5",7
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS
- Éclipse annulaire de Soleil. — Une éclipse annulaire de Soleil se produira le 22 octobre 1911 de ih 29“ à 7hi6m. Elle est entièrement invisible à Paris. La plus grande durée de la phase annulaire sera de 3m 44s et se produira entre les points suivants de la Terre : 126° 45' de longitude Est et i°9' de latitude Sud, et i32°o' Est et 4°36' Sud. Le premier de ces points correspond à la côte méridionale de l’île Helmahera (Moluques), le second à la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée.
- La ligne de l’éclipse annulaire traverse en grande partie le continent asiatique et l’éclipse partielle pourra être observée de presque toute l’Asie et de l’Océanie.
- Eclipse de Lune fiar la pénombre. — Une éclipse de Lune par la pénombre, en partie visible à Paris, se produira le 6 novembre prochain. Il est peu probable, cependant, qu’à Paris même on puisse observer l’obscurcissement de la pénombre. En effet, la Lune sera très basse sur l’horizon oriental, et le Soleil se couchera ih 1 im seulement avant la sortie de la pénombre. En Russie et en Asie, le phénomène sera bien visible.
- La partie sud de la Lune sera assombrie.
- Voici les éléments de cette petite éclipse pour Paris :
- Entrée de la Lune dans la pénombre ............13 h. 49 m.
- Milieu de l’éclipse............................15 h. 46 m.
- Lever de la Lune à Paris........................16 h. 25 m.
- Coucher du Soleil à Paris......................16 h. 32 m.
- Sortie de la Lune de la pénombre...............17 h. 43 m.
- Conjonctions :
- Le 24 octobre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 0 h., à 2°40' Nord. Le 7 novembre, Mercure en conjonction avec Jupiter, à 19 li., à 1°50' Sud.
- Le 8 novembre, Mars en conjonction avec la Lune, à 9 h., à 2° 53' Sud. Le 16 novembre, Vénus en conjonction avec la Lune, à 19 h., à 1° 13' Sud.
- Le 22 novembre, Mercure en conjonction avec la Lune, à 9 h., à 1° 28' Nord. _
- Le 27 novembre, Vénus en conjonction avec 0 Vierge, à 1 h., à 0°8'Nord. Le 5 décembre, Mars en conjonction avec la Lune, à 4 h., à 0° 50' Sud. Le 26 décembre, Mercure en conjonction avec p. Sagittaire, à 5 h., à 0° 5' Nord.
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Cette liste ne comprend que les occultations d’étoiles jusqu’à la 6e grandeur.
- DATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- 6 octobre . . Verseau.
- 6 — ‘T Verseau-
- 29 novembre . y1 Verseau.
- 29 — - y2 Verseau.
- 24 décembre . 33 Capricorne.
- 4,5 2 h. 20 m. 3 h. 2 m.
- 4,6 3 h. 2 m. 3 h. 48 m.
- 4,5 20 b. 51 ni. 21 b. 24 m.
- 4,6 21 h. 27 ni. 22 h. 24 m.
- 5,3 17 h. 33 m. 18 h. 36 ni.
- Étoiles filantes. — Du 16 au 22 octobre, chute des
- Orionides. Radiant : v Orion.
- Du i3 au 18 novembre, chute des Léonides. Radiant : Ç Lion.
- Du 17 au 23 novembre, chute des Andromédides. Radiant y Andromède.
- Du 9 au 12 décembre, chute des Géminides. Radiant: a Gémeaux.
- La chute des Géminides commence souvent bien avant le 9 décembre, et nous en avons vu un grand nombre vers le milieu de novembre, en observant les Léonides. C’est un point important à vérifier.
- Étoiles variables. — Minima de l’étoile variable Algol ((3 Persée).
- 10 octobre (1 h. 33 m.) ; 12 (22 h. 22 m.) ; 15 (19 h. 10 m.) — 2 novembre (0 h. 33 m.) ; 4 (20 h. 52 m.) ; 7 (17 h. 41 m.) ; 22 (1 h. 45 m) ; 24 (22 h. 54 m.) ; 27 (19 h. 23 m.) — 15 décembre (0 h. 17 m.); 17 (21 h. 6 m.) ; 20 (17 h. 55 m.).
- Em. Touchet.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- >«
- Le sens des obstacles. — La fenêtre de la chambre d’interne que j’habitais, pendant mon séjour à l’hôpital des Enfants-Malades donnait, par delà la largeur de la rue de Sèvres, sur les jardins de l’établissement des Jeunes Aveugles. Que de fois je suis resté en contemplation devant cette troupe de jeunes infirmes, qui s’agitaient dans cette cour plantée de grands arbres, allaient et venaient, sans jamais se heurter, comme si tous avaient eu leurs yeux ouverts. Mon maître Giraldès, un vieux chirurgien, qui n’avait qu’un œil de bon et n’y voyait pas merveilleusement de ce seul œil, m’avait fait à cette époque une théorie d’affinement des sens qui me parut des plus exactes, et que je retrouve aujourd’hui dans un article du professeur Kunz de Mulhouse sur le tact à distance. Giraldès affirmait que, chez la plupart des aveugles, les sens, comme l’audition, le toucher, deviennent infiniment supérieurs à ceux du commun des mortels ; ils sentent les obstacles par les moindres modifications de l’air ambiant. Kunz est de cet avis et montre, par une étude très attentive d’un grand nombre de cas de cécité, qu’il n’existe pas, comme on l’a cru, de sixième sens des aveugles qui leur permet de s’orienter facilement et de se garer au milieu des obstacles. Ce prétendu sixième sens n’est que le résultat de la coordination parfaite et le perfectionnement de tous les autres sens restés intacts et du tact à distance.
- Ce tact à distance est une sensibilité spéciale, qui avertit l’aveugle de la proximité et presque de la grandeur des obstacles. Elle varie beaucoup suivant les sujets et n’est pas un sens qui vient se surajouter par suite de l’infirmité acquise ou congénitale. La meilleure preuve, c’est que beaucoup d’aveugles ne la possèdent pas et qu’au contraire un certain nombre de personnes, ayant une vue excellente, des yeux en parfait état, sont
- pourvues de cette faculté. M. Kunz en connaît pour sa part une quinzaine de cas. Cette faculté semble donc indépendante de la cécité : on la voit sur des non aveugles, on ne la rencontre presque jamais dans les cas de cécité traumatique.
- On l’observe sur les animaux, même alors que la cécité est traumatique; l’expérience de Spallanzani est, à ce point de vue, des plus démonstratives. Une chauve-souris aveuglée est lâchée dans un couloir fermé d’un rideau; la pauvre bête voltige dans l’air, sans heurter les murs ni toucher le rideau et tout d’un coup, brusquement elle file au dehors par une déchirure qui ne dépassait pas la largeur de son corps et qu’on avait ménagée dans le rideau.
- De quelle nature est cette sensibilité tactile : elle n’est pas de nature sonore, car des aveugles sourds peuvent en être doués. Le bruit peut aider, comme dans les conditions ordinaires pour un voyant, à rendre plus fine cette sensibilité spéciale, mais elle est absolument de nature tactile. C’est l’impression des résistances de l’air, de son déplacement, des courants des plus minimes que nous ne sentons pas et que la peau du visage de l’aveugle vient percevoir. La meilleure preuve, c’est qu’un badigeonnage du tégument, avec solution de cocaïne à 5 pour 100, réduit d’un tiers ou de moitié la portée de ce sens. Le front est la région de la face où les sujets localisent leurs impressions.
- On se demande s’il ne serait pas possible d’arriver, par une sorte d’éducation spéciale, à affiner chez la plupart des aveugles cette sensibilité du tégument, et à leur assurer ce tact à distance dans une mesure plus large qu’ils ne peuvent l’avoir spontanément. Le problème est de nature à passionner tous ceux qui portent intérêt à ces malheureux. Dr A. C.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Correspondance. — L’utilité des oiseaux de proie. — Nous recevons de M. le commandant Imhaus les observations suivantes : « Je lis dans La Nature du 26, août l’opinion de M. Rivet sur les oiseaux de proie. Ceux-ci ne font pas que du mal. Ils détruisent surtout des rats et des souris. Tous les chasseurs qui en tuent vous le diront. Il suffit d’ouvrir leur estomac pour s’en rendre compte. Aux colonies, à Madagascar, les corbeaux et les aigles mangent aussi quantité de sauterelles; ils harcèlent les vols de sauterelles. Vous savez qu’il y a à Paris autant de rats (3 millions de rats à Paris, 1 couple de rats fournit 880 rats en un an) à peu près que d’habitants et que les rats font perdre annuellement 200 millions à la France, 25o à l’Allemagne, 3oo à 375 à l’Angleterre, 5oo millions aux Etats-Unis. Ils pullulent parce que nous tuons les vipères, les loups, les renards, fouines, belettes, hiboux. Les oiseaux de proie rétablissent l’équilibre. De plus, en détruisant les rats, ils nous protègent de la peste. »
- Renseignements. — Mme S. R. — [Les crèmes glyeérolées diverses de parfumerie sont des glycérines solidifiées. Vous pouvez en préparer en triturant 10 grammes d’amidon dans 100 grammes d’eau et ajoutant à 100 grammes glycérine chauffée ; agiter jusqu’à prise en gelée, parfumer si besoin. Le lévulose solide est obtenu par évaporation dans le vide des sirops, ce qu’on ne peut guère effectuer dans un laboratoire d’amatêur.
- M. F. Jais, près Alger. — Vous voulez sans doute parler de l’écume de mer? c’est un produit extrait du sol (silicate de magnésie). Le principal gisement est à Eski-Cheir, en Asie Mineure. Mais on prépare un succédané artificiel en pétrissant avec de la caséine un mélange de 6 parties de magnésie calcinée et 1 partie d’oxyde de zinc.
- M. Gillet, à Montbrison. — Les Recettes de Tissan-dier (Masson, éditeur) contiennent plusieurs formules pour le bronzage des canons de fusil. — Laver avec une solution aqueuse fraîche de protochlorure d’étain, puis avec de l’acide chlorhydrique dilué, puis enfin à grande eau.
- M. Couzefeyte, à Grenade-sur-Adour. — Nous avons transmis votre lettre à MM. Ducretet et Roger, 75, rue Claude-Bernard, Paris.
- M. Consinery, à Smyrne. — Linge américain. Nous ne connaissons pas les usines, mais voici des adresses de représentants parisiens : Ch. Landeis, 28, rue d’Hauteville. Linge « monopole », i65, rue Saint-Honoré.
- M. A. Morel, Patagonie. — Pour la machine à glace Leblanc, adressez-vous à la Société Westinghouse-Leblanc, 45, rue de l’Arcade, Paris.
- M. Gut, à Genève. — La clef passe-partout était fabriquée à l’époque où a paru l’article par M. Ch. Denys, quincaillier, 48, rue des Acacias, Paris. La roulette sphérique universelle n’a pas été mise dans le commerce.
- M. François de V... — i° Nous ne pouvons vous donner d’autres renseignements sur le moteur Behrens. — a0 Pour la détente adiabatique de l’ammoniaque, voyez l’ouvrage : Technique du froid, par Lehnert, publié chez Delagrave, 15, rue Soufflot, Paris. — 3° Le graphite, mélangé à l’huile, donne d’excellents résultats comme agent de graissage. Nous vous signalons en particulier le produit Oildag, imaginé par' Acheson, émulsion d’huile et de graphite électrique en poudre ultra-fine; en vente chez M. Maury, à Paris, 21, rue du Château d’Eau.
- M. R. H., à R.oanne. — Employez une solution d’oxa-late de potasse acidulée avec un peu d’acide oxalique. Il est inutile de prendre une solution concentrée. Rincer à l’eau distillée. Laver ensuite quelques minutes à l’eau ordinaire.
- M. Csasznek, à Marseille. — Essayez de badigeonner le verre avec de la glycérine ou de l’eau glycérinée : les parties enduites ne prendront pas la buée et ressortiront en transparent sur fond translucide.
- M. le colonel Frater, Cercle militaire de Paris. — Nous ne croyons pas que de tels appareils existent. Les infusions produites seraient sans doute privées d’une partie de leur arôme, certaines essences très volatiles étant vaporisées à ioo° : c’est un fait bien connu que si on laisse bouillir du thé, du café, le goût est altéré.
- M. H, Touchais, à Mayotte. — Le fait que vous nous signalez est très curieux. Pour en donner l’explication, un échantillon du dépôt résultant de l’attaque du verre eût été indispensable. A priori, nous pensons que la cause est peut-être une présence de fluorures, décomposés par l’acide contenu dans les bouteilles. S’il est encore temps, nous serions heureux de recevoir un spécimen du dépôt, les résultats de l’analyse nous permettront alors de signaler le fait en l’interprétant convenablement.
- M. Crois, à Bucarest. — La brochure de M. Claude Gaillard est extraite des Annales de la Société Lin-néenne de Lyon. Tomé LYIII, 1911, p. 163-172. Rey et Cie, éditeurs, 4i rue Gentil, Lyon.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le chemin de fer de la baie d’Hudson : R. Bonnin. — Les prix de l’Àéro-cible Michelin : Ca.pita.ine Renaud. — La comète Kiess et la photographie cométaire : .Jean Mascart. — L’adaptation des. végétaux à la sécheresse : les Xérophytes : Emile Gadeceau. — Le pointage automatique des canons de marine : Sauvaire Jourdan. — Académie des sciences ; séance du 18 septembre 1911 : Ch. de Villedeuil. — Ingénieux dispositif pour soufflerie d’orgue : René Dubosq.
- Supplément. — Bolide. — L’absorption de l’acétylène par le palladium. — Sur la préparation du vanadium métallique. — Nouveaux procédés pour l’obtention du gaz pour ballons. — Un nouveau dirigeable militaire. — Un bateau sans équipage. — Locomotives à turbine, etc.
- Cours de Mécanique appliquée aux machines, par J. Boulvin, professeur à l’Université de Gand. 70 volume : Machines servant à déplacer les fluides. In-8° 352 p., 3o5 fig, 3° édition. L. Geisler, édit. Paris, 1911. Prix : 10 francs.
- Ce volume est consacré aux pompes de tous
- genres et aux ventilateurs. D’importantes améliorations sont à signaler dans cette nouvelle édition. La théorie des pompes à piston a été complétée par une étude plus rationnelle du mouvement des soupapes et. des chocs auxquels elles donnent lieu, étude qui se traduit par des formules pratiques permettant de calculer ces importants organes, alors que le praticien en était souvent à hésiter entre des formules empiriques. La théorie des pompes et les ventilateurs à réaction a été très approfondie. Signalons l’étude de machines trop souvent négligées dans nombre de traités classiques : le bélier, les éjecteurs, les émulseurs. On trouve dans le livre de M. Boulvin une théorie de l’élévateur d’eau à air comprimé, théorie mise au point par des résultats d’expérience.
- Gazogènes et moteurs à gaz pauvre à la portée de tous, par René Champlt. i vol. illustré, 200 p. Librairie H. Desforges. Paris, 1911.
- Etude chimique des gaz pauvres, description des gazogènes les plus perfectionnés, considérations sur les moteurs à gaz pauvre, avec prix de revient de la
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- BIBLIOGRAPHIE
- force motrice, applications diverses du gaz pauvre, tels sont les points essentiels traités dans ce livre qui met très nettement en relief les grands avantages pratiques de cette source particulière d’énergie.
- Huiles minérales, pétroles, benzols, brais, paraffines, vaselines, ozokerite, par Henri Delehaye (Collection des Manuels pratiques d’analyses chimiques de MM. Bordas et Roux, i vol., 2i5p. Béranger, éditeur. Paris, 1911.
- Ce petit volume, très clairement composé, intéres-
- sera vivement par la netteté des descriptions techniques, par l’abondance des détails pratiques. Il a en outre l’avantage, comme tous ceux de cette collection, de donner les lois et règlements en vigueur relatifs à l’industrie, à la vente et à la mise en œuvre des produits étudiés.
- La production du caoutchouc, par A. Fayol. i broch. i5 p. H. Desforges, éditeur, Paris, 1911.
- Intéressants renseignements sur le caoutchouc des forêts et le développement du caoutchouc de culture.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M, Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES HO MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE 1)E 0 À 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 18 sept. 1911. 8°,9 . N. 1. Beau. „ Beau ; forte rosée ; forte brume.
- Mardi 19 7°,4 S. S. W. 1. Beau. » Beau jusqu. 9 h., très nuag. ens. ; forte rosée ; forte brunie ; halo.
- Mercredi 20 ... . 15°,4 - S. S. W. 2. ' Couvert. 12,1 Presq. couv; orage de 13bz5 à 14b ; pluie de 15h3o à 14b 50.
- Jeudi 21. 12°,0 w. s. w. 3. Peu nuageux. 0,0 Nuageux ; gouttes à 16b4o.
- Vendredi 22 ... . 9’,2 , w. 1. , Couvert. 0,1 Nuag. ; un peu de pluie à 15b ; rosée ; brouillard dans la soirée;
- Samedi 23 4°,0 Calme. Couvert. » Beau ; brouillard de 100 m. jusq. 7h ; puis brume.
- Dimanche 24. . . . 11°,4 S. S. W. 2. Couvert. » Pluie à diverses reprises de 3b55 à lôb15; brouillard à 21b.
- SEPTEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 18 AU DIMANCHE 24 SEPTEMBRE 1911.
- Lundi I Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi I Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Du 18 au 2.4 septembre. — Le 18. Hautes pressions sur l’E., le Sud et le Centre de l’Europe : Irlande, 773 mm; Lisbonne, 769; Cracovie, 766; dépression sur l’Adriatique : Lésina, 754 mm. Pluies sur le N.-O., le Centre et le Sud de l’Europe. Temp. du matin : Arkhan-gel, 4°; Charleville, 8; Paris, 9; Lyon, 11; Marseille, 14 ; Alger, 27 ; Puy de Dôme, 5 ; Pic du Midi, 4; moyenne à Paris : i9°,9 (normale : i4°,2). — Le 19. La pression s’abaisse sur toute l’Eürope. Pluies sur le N.-O., le Centre et le S. du continent. En France : beau temps. Temp. du matin : Charleville, 5°; Paris, 7; Lyon, 10; Marseille, 14; Alger, 25; Puy de Dôme, 14; Pic du Midi, 4 ; moyenne à Paris : i4°,4 (normale : 14°>1 )• — Le 20. Basses pressions surTe N.-O. de l’Europe (îles Féroé, 741 mm). Pluies sur le N.-O. de l’Europe. En France : Nantes, 19 mm; Belle-Isle, 12; Brest, 2; Dunkerque, 1. Temp. du matin : Lyon, 13°; Paris, i5; Bordeaux, 16; Marseille, 17 ; Puy de Dôme, 10; Pic du Midi, 4; moyenne à Paris : 170 (normale : 140). — Le 21. Basses pressions sur tout l’O. de l’Europe. Centres de dépressions sur la mer du Nord (744 mm) et le golfe de Gênes (Nice, 755). Fortes pressions sur la Russie et aux Açores. Pluies sur l’O. de l’Europe, pluies générales en France : Biarritz, 24 mm; Nice, 19; Boulogne, i5; Paris, 12. Temp. du matin : Paris, 120; Bordeaux,
- 14 ; Alger, 28; Puy de Dôme, 5; Pic du Midi, —1; moyenne à Paris : i3°,7 (normale : i3°,8). — Le 22. Situation troublée sur toute l’Europe : dépression sur le golfe de Gênes, l’Italie et l’Autriche, sur l’Irlande, sur la Scandinavie ; pressions barométriques : Christian-sund, 747 mm; Nice, ’jSi; Yalentia, 754. Pluies générales. En France : Biarritz, 26 mm; Le Havre, 20; Gap, 16; Le Mans, 2. Temp. du matin : Limoges, 8°; Paris, 9; Bordeaux, 10; Marseille, 12; moyenne à Paris : io°,i (normale : i3°,7). — Le 23. Basses pressions sur l’O., le Centre et le S. de l’Europe. Pluies sur tout l’O. En France : Biarritz, 36 mm; Dunkerque, 22; Brest, i3; Nancy, 4. Temp. du matin : Charleville et Paris, 4; Bordeaux, 11 ; Marseille, 12; Alger, 20 ; Puy de Dôme, 2; moyenne à Paris : 90,7 (normale : i3°,5).—Le 24. Profonde dépression sur l’Islande (Sey-disfjord, 727 mm). La pression se relève dans l’O. et le S. de l’Europe (Moscou : 774 mm). Pluies dans le Centre et l’O. de l’Europe. En France : Biarritz, 28 mm; Belfort, 12; Bordeaux, 5; Paris, 2. Temp. du matin : Charleville, 6°; Paris, 11; Nantes et Toulouse, 16; Puy de Dôme; 6; moyenne à Paris : i2°,i (normale : i3°,4). — Phases de la Lune : Nouvelle Lune le 22, à 2 h. 46 du soir.
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à PIndustrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « Lâ Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Paris (VJ*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est Interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l'indication d’origine.
- 1S° 2002 — 7 OCTOBRE 1P11
- SUPPLÉMENT
- J^D
- 1*0
- INFORMATIONS
- odr..
- Nouvelle comète Quénisset (1911 f), — M. F. Qué-nisset, astronome à l’Observatoire Flammarion de Juvisy, a découvert, le 23 septembre, à 8h 25“ du soir, à l’aide d’une jumelle, une assez brillante comète près de l’étoile £5 de la Petite-Ourse. L’éclat de cette comète est de la 7e 1/2 grandeur. A la lunette de o m. 24, elle apparaissait comme une nébulosité diffuse, ronde, de 4' environ de diamètre, avec noyau bien défini. Les positions de la nouvelle comète, réduites à l’équinoxe i855,o, pour ioh25m (temps moyen' de Juvisy), étaient les suivantes :
- Ascension droite = 14h"24” 4°s !
- Déclinaison =z-\-j5° 19'.
- Mouvement diurne en ascension droite = + ^7';
- Mouvement diurne en déclinaison — 20 11'.
- D’après les photographies du spectre obtenues par MM. Baldet et Quénisset, cette nouvelle comète montre les bandes des hydrocarbures et du cyanogène.
- D’après d’orbite provisoire que vient de calculer M. Martin Ebell (Astronomische Nachrichten, n° 4527), cette comète doit passer au périhélie, le i3 novembre prochain. Voici quelques positions où l’on pourra rechercher, au moyen d’une jumelle, la comète Quénisset :
- DATES : 1911 ASCENSION DROITE DÉCLINAISON ÉCLAT
- 4 octobre. . 15 h. 20 m. 44 s. -+- 52° 30',5 6\7
- 8 — ... 15 li. 27 111. 59 s. h- 45° 4',8 6",7
- 12 — . . . 15 h. 33 m. 8 s. + 38° 19',5 6*,7
- 16 — . . . 15 h. 36 m. 58 s. -+- 52° 14',4 6*,7
- 20 — . . . 15 h. 39 m. 50 s. -f- 26° 47',5 6e,8
- Nouvelle comète Beliawsky (1911 g).. — La septième comète de l’année vient d’être découverte, le 28 septembre, à l’Observatoire de Siméis (Crimée)* par M. Beliawsky. La position, le 28 septembre, à 17118m, temps moyen de Siméis, était :
- 1 ' . Ascension droite = ioh 43“ ;
- Déclinaison
- Éclat de 3e grandeurs Mouvement dirigé vers l’Est. Noyau et queue. La comète est bien visible à l’œil nu, d’après l’éclat indiqué. Un télégramme, parvenu le 3o septembre à l’Observatoire de Kiel, indique que cette comète a été découverte également à l’Observatoire de Copenhague, par M. E. Strômgren.
- Nouvelle .invention des frères Wright. — Le
- Journal publie l’information suivante : « Les frères Wright, suivant la méthode de travail qu’ils adoptèrent pour leurs précédentes expériences dont on connaît le triomphal. succès, viennent de passer de longs mois d’étude et de repos, loin des concours et des exhibitions. Ils ont procédé aux essais d’un nouvel aéroplane, qui, si le succès répond à leur attente, réalisera une véritable révolution dans la science aérienne. Leur
- nouvel appareil n’est rien moins qu’un aéroplane sans hélice. Les Wright se sont efforcés d’utiliser la force motrice pour le mouvement même des ailes, à l’imitation du vol des oiseaux, en supprimant totalement l’hélice. Us estiment avoir trouvé la solution de ce problème. »
- Un remorquage colossal aux États-Unis. — Une
- compagnie américaine, la Mohongahela River Caol C° expose à Turin le modèle d’un vapeur destiné à naviguer, sur le Mississipi en entraînant un train de remorquage réellement colossal ! Ce train de remorquage se compose, en effet, de 58 chalands attachés côte à côte par rangées de 12, parallèlement les uns aux autres, 4 de ces rangées sont fixées les unes derrière les autres et suivies d’un dernier rang composé lui-même de 10'chalands encadrant au milieu le vapeur chargé d’assurer la remorque. L’ensemble forme un seul bloc assujetti au moyen de cordes et présente un peu l’aspect d’un formidable train de bois, à l’arrière duquel figurerait le remorqueur qui est du type à roue unique à l’arrière. La remorque ainsi composée a environ 98 mètres de large et plus de 3oo mètres de long. La superficie de l’ensemble est donc de près de 3oooo mètres carrés. Enfin la capacité de transport utile de l’ensemble est de 53 200 tonnes de charbon ! C’est-à-dire l’équivalent d?un nombre de wagons d’au moins 3 à 4000 !
- Une sonde-alarme pour la navigation. — Un dispositif avertissant automatiquement le capitaine ou le pilote d’un navire quand la profondeur d’eau descend au-dessous d’un certain niveau, peut présenter dans bien des cas un réel intérêt. Il est possible de construire un appareil très simple et très sûr, donnant sans surveillance l’alarme au moment voulu, en procédant de la façon suivante un tube .de caoutchouc armé ayant quelques millimètres de diamètre intérieur et une longueur convenable traîne derrière le navire. Ce tube est lesté en sorte qu’il tende à traîner sur le fond, et il est d’autre part mis en communication avec un réservoir d’air sous pression. Dans ces conditions, l’air contenu dans le tuyau est à une pression égale à la colonne d’eau qui surmonte l’extrémité inférieure du tubè. Si le tube remonte sous l’influence d’un bas-fond, l’air s’écoule et la pression diminue dans le réservoir. 11 suffit dès lors qu’une sonnerie soit, par un procédé quelconque, déclanchée lorsque la pression baisse au-dessous de la limite de sécurité adoptée. ..
- Nouveau fusil de guerre italien. —- La France militaire annonce que le gouvernement italien a acquis pour un million le brevet- d’un fusil automatique Genevesi Revelli. La fabrique .d’armes de Terni y a apporté de nombreuses modifications et l’arme est devenue le fusil automatique' Terni. Cet établissement est chargé de fabriquer 6000 de ces fusils potir armer les 36 compagnies cyclistes des régiments de bersagliers.
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- INFORMATIONS
- Irrigation dans le Haut Swat (Inde). — Un des
- plus grands projets d'irrigation qui ait jamais été conçu est en voie d’exécution dans la vallée du Haut Swat, à la frontière Nord-Ouest dé l’Inde. Ce projet est dû à Sir John Benton et accroîtra d’à peu près 400 000 acres la surface arrosée annuellement par les canaux de la rivière Swat. Sir J. Benton pensa qu’il n’y avait que deux manières d’augmenter la surface déjà arrosée. La première était, de détourner la rivière Swat au moyen d’une digue en maçonnerie construite 3 milles en amont d’Abazai, la deuxième de faire dériver l’eau par un canal à Qhadara, à 26 milles en amont de Abazai, et, si possible de la conduire à travers les collines à un niveau, élevé sur le côté Sud de la chaîne de montagnes de Malakand. Le lever des plans démontra que le passage de Malakand n’était pas trop large pour être percé par un tunnel; sir J. Benton adopta donc le deuxième projet, et le Gouvernement de l’Inde l’approuva. Le projet présente ceci de curieux que 17 milles du canal, trajet sur lequel se trouvent les travaux principaux à Cuakdara, le tunnel, et l’alignement du tunnel à Dargai, traversent le territoire de Toibal, au delà des limites de l’Inde Britannique; l’on permettrait aux indigènes des tribus d’arroser leurs terres aux mêmes conditions que celles accordées aux sujets dé la Grande Bretagne.
- Abreuvoir-automobile. — Tandis qu’une société inonde Paris de plaques dont les inscriptions exhortent les habitants à montrer de la bonté envers les animaux, aux Etats-Unis,les amis du cheval ont trouvé un moyen plus pratique de lui- prouver leur sollicitude. Ils ont
- innové l’abreuvoir-automobile, qui transporte dans une spacieuse citerne une quantité, d’eau que les conducteurs mettent gratuitement à la disposition des cochers et charretiers pour abreuver leurs attelages. Des seaux plus larges que profonds facilitent la distribution et des inscriptions lisibles à bonne distance invitent les cochers « à s’arrêter pour abreuver leurs bêtes gratis ». Quatre de ces citernes ont été mises en service à Philadelphie, et cinq à New-York. Nul doute qu’elles n’aient rendu grand service aux chevaux de ces deux grandes villes, pendant la période d’excessive chaleur qu’elles viennent de traverser.
- Le port d’Anvers en 1910. — La prospérité de ce port s’est encore accentuëè en 1910 : il a reçu 6770 navires,, jaugeant 12.654.1.53 tonneaux. Ce trafic est supérieur de ,4r pour iod à celui de 1901/Aussi poursuit-on activement les ; travaux d’extension du port. Selon les projets adoptés par le Parlement Belge, la longueur des quais, qui est actuellement tde"20 kilomètres, sera portée à 54- Anvers est aujourd’hui le premier port exportateur du monde. ,
- Les chemins dé fer de l’Afrique occidentale française. — L’Afrique occidentale française possède actuellement un réseau ferré de 2315 kilomètres dont 2x00 en exploitation. Ce réseau, aujourd’hui en pleine prospérité, comprend les lignes suivantes : Dakar-Saint-Louis ; Thiès-Kaolak, amorce de la ligne Thiès-Kayes rejoignant le fleuve Sénégal, Ambidedi-Kayes-Ivoulikoro, assurant la jonction du Sénégal et du Niger, Conakry-Kouroussa-Kankan ; Abidjan-Bouaké dans
- la Côte d’ivoire; Cotonou-Savé et Porto-Novo-Saketé au Dahomey. La situation très prospère de notre colonie, le développement du commerce de tout genre, et notamment des exploitations d’arachides, de caoutchouc, d’essences forestières, rendent nécessaire l’extension de ce réseau ferré. M. Ponty, gouverneur général, a établi un projet d’emprunt de i5o millions, destiné à la construction des lignes- nouvelles suivantes : tout d’abord l’achèvement de la ligne Thies-Kayes, longue de 674 kilomètres, dont 384 kilomètres sont déjà terminés ou en construction; puis le tronçon Bamako-Bougouni, long de 160 kilomètres, prolongation du Kayes-Niger; Savé-Djougou, 3oo kilomètres, prolongation vers le Niger du chemin de fer du Dahomey; Bouaké-Kong, 210 kilomètres, prolongation du chemin de fer de la Côte d’ivoire dans une région riche en caoutchouc et en kola ; en outre les deux amorces Dimbroko-Dalva (23o kilomètres) et Ivankan-Beyla (220 kilomètres), d’une ligne rejoignant le chemin de fer de la Côte d’ivoire à celui de Konakry. Ajoutons, enfin, une voie de 5o kilomètres au Dahomey pour relier au tramway de Saketé la riche forêt de Mono. En outre 5 millions doivent .être consacrés à l’amélioration de Dakar, 3 millions à la construction d’un port sur la Côte d’ivoire.
- Fouilles paléontologiques au profit du Musée de Berlin. — Le Musée paléontologique de Berlin a fait entreprendre des fouilles géologiques dans le tertiaire inférieur près de Reims (Marne), sous la direction de M. L. Staàdt. Après un travail de plusieurs mois, le Musée vient de x'ecevoir une fructueuse récolte de fossiles de mammifères en grande partie parfaitement conservés. Une expédition analogue a été organisée aux frais du même Institut, sous la direction du Custos Janensch et de Y Assistant Hennig, dans l’Afrique allemande orientale, à Tendagourou, à l’effet d’y recueillir des fossiles de Dinosauriens. 358 caisses d’un poids total de 70 000 kg ont été déjà expédiées à Berlin au milieu d’assez grandes difficultés,, car elles ne^peuvent gagner la côte que par l’intermédiaire de porteurs, et il s’agit de pièces qui peuvent avoir jusqu’à 2 m. i5 de longueur, tel l’humérus de certains sauriens. Les deux chefs de l’expédition annoncent dans leur dernière lettre qu’ils ont découvert deux crânes très importants et ouvert de nouvelles tranchées. Aussi la fin des recherches primitivement fixéê à 19x1 sera reculée et l’on enverra même sur place un troisième fonctionnaire du Musée. Il est vrai que pour couvrir les frais qui seront par là occasionnés, il faudra se procurer 100 000 marcs. Mais personne ne doute qu’ils se trouveront, l’empereur ayant toujours porté un grand intérêt à T expédition et ordonné d’en publier des rapports suivis. Dés ossements parvenus à Berlin, une:.partie-a été déjà montée, non sans peine. La fossilisation de ces restes organiques s’est opérée, souvent en présence fie sels de fer, ce .qui a rendu les fossiles è la fois très., lourds et très durs. Pour opérer le montage, il a fallu procéder au moyen d’un foret mû par l’électricité. : ; ; . « !
- Le drainage des Everglades (Floride). — On a
- dit au n° 1726 de La Nature (à3 juin 1906), combien paraissait impraticable le dessèchement des Everglades de la Floride. Or, depuis 1907, ce travail a été entrepris avec assez de succès pour avoir desséché .-déjà .près de 6000 hectares dans cette' région. Au lieu de., terrains submergés et couverts de plant.es aquatiques, on y: v.Qit maintenant près de 5qoo hectares cultivés en fruits, légumes et cannes à sucre. Le terrain ainsi libéré s’est montré couvert de terre végétale épaisse^ de 1,20 m. à 3 m. Quand on aura abaissé /de” x,5o m. à T, 80 m. la surface du lac Okeeçhobëe (peut-être même dè ;3 m. à ,3,6o m ), on multipliera les canaux de drainage au point de dessécher la région tout eniière, et c’eSt ainsUque toute une région inutilisable'..va;.se_couvrir peu àpeu de fermes et de cultures extrêméinent prospères.;
- Population du Mexique.— Octobre .1910 ;'i 5 o63 207 habitants. Mexico 47° 65g, Güadalàja'râ ï 18 799, Puebla 101 214.
- Recensement de la population suisse. — La Suisse compte 3 736 000 habitants d’après le recensement du xor décembre 1910. L’augmentation est de 420 000 habitants depuis 1900. Zurich a 189000 habitants, Bâle x35 000, Genève 125 000, Berne 85 000.
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- LE CONCOURS LEP] NE
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- L’association des Petits fabricants et Inventeurs français a ouvert le i5 septembre dernier dans l’ancienne caserne du Château-d’Eau, place de la République, son ii6 concours connu sous le nom de concours Lépine, du nom de son fondateur. C’est un succès toujours grandissant et cette année on compte encore une centaine d’exposants de plus que les années précédentes. Nous avons rencontré comme toujours beaucoup d’ingéniosité dans les objets exposés, et nous allons signaler, un peu dans tous les genres, ceux qui ont particulièrement attiré notre attention.
- Photographie
- Le Kmd, appareil photographique à magasin, pour 1 fr. 95 peut donner de bonnes épreuves pourvu qu’on ne lui demande pas de faire le grand instantané.
- L’appareil est une boîte cylindrique en carton, munie de son couvercle qui porte l’objectif M (fig. i). En faisant tourner ce couvercle on déplacera par conséquent l’objectif d’un angle déterminé et on pourra l’amener successivement dans des positions repérées d’avance sur le bord inférieur de la boîte et numé-
- rotées i, 2, 3, 4, 5. tions l’objectif se trouvera exactement en face des trous A B..., etc., .ménagés dans la boîte; ceux-ci occupent les som-
- Fig. i.
- Dans .ces différentes posi-
- Fig. 2.
- mets d un pentagone régulier formé par les plaques sensibles P (4 ij2 sur 5) disposées verticalement dans des glissières à l’intérieur de la boîte (fig. 2). Il s en suit que dans chacune de ses différentes positions, 1 axe de l’objectif est normal à l’une des plaques. Afin que les rayons lumineux n’impressionnent que celle là seulement au moment où on enlève le bouchon, on- a fixé à l’intéiùeur du couvercle un cylindre en carton qui tourne avec lui et qui se trouve inscrit dans le pentagone; il porte deux ouvertures : 1 une en face de l’objectif, suffisante pour laisser passer le faisceau lumineux qui produit l’image ; l’autre, à 1 opposé, a la dimension de la plaque. Le tout est très bien- construit et il est surprenant qu’on puisse arriver à le vendre 1 fr. g5 avec les plaques sensibles ët les produits necessaires au développement, au fixage et au tirage du positif!! — Le Kind, 9, rue des Plantes, Paris.
- ^ Mécanique
- Scellé métallique « Idéal ». — Tout le monde connaît le plomb qui sert à rendre inviolable une fermeture faite avec une ficelle. Il faut pour le mettre en place employer une pince spéciale qui l’écrase en emprisonnant la ficelle; en outre le plomb est un métal qui coûte cher. Le nouveau scellé, construit par M. Delarue le remplace avantageusement. Il est- formé de deux petites capsules en tôle eùiboutie qui entrent l’une dans l’autre à frottement. La capsule inférieure (fig. 2) porte deux trous par lesquels on passe la ficelle ; lorsque le nœud est fait on l’amène au fond de cette première
- capsule ; on applique par dessus la seconde capsule dont les bords sont dentelés et légèrement incurvés vers l’intérieur. Elle entre à frottement par la simple pression des doigts et s’enfonce complètement (fig. 1) jusqu’à ce que sa partie supérieure vienne affleurer au bord de la première ; sa dentelure se replie en rencontrant le fond de la première capsule et il est ensuite absolument impossible de l’enlever. C’est un scellé d’une pose très facile, aussi sûr que le plomb
- Fig- i- Fig. 2.
- habituel et. coûtant moins cher. .— M. G. Delarue, 121, rue Oberkampf, Paris.
- Verrou pour bicyclette 1’ « Imprenable ». — On a
- imaginé de nombreux systèmes pour caler l’une des roues de la bicyclette quand on l’abandonne momentanément le long d'un trottoir. Celui-ci est très petit, reste fixe sur le tube du cadre et se voit à peine. C’est une serrure dont le pêne manœuvré au moyen d’une clé vient s’engager soit entre les rayons, soit de façon à en emprisonner Un seul (fig. i).: Dans un cas comme dans l’autre la sécurité et la même, car le fait de passer outre et de forcer la bicyclette à rouler ferait casser tous les rayons !
- Le mode de fixage est très simple puisqu’il se fait au moyen d’une seule vis. C’est là que réside l’ingéniosité du système, car il est clair que la sécurité ne serait qu’illusoire si on pouvait enlever cette vis. Mais elle traverse (fig. 2) le pêne P qui, quand il est rentré, lui permet de passer par un trou rond R de façon qu’on puisse la faire tourner pour la serrer sur le collier de fixage. Ce trou rond est prolongé par une rainure qui coulisse sur la vis V quand on manœuvre le pêne et comme à cet endroit la tige de la vis est taillée en carré, juste de la dimension de la rainure, il devient impos- Fig. 2.
- sible de la faire tourner.
- La construction est très robuste, très simple et l’appareil est à bon marché. — Cliez M. Bleton, 18, rue Béranger, Paris.
- Suspension à gaz. — L’emploi de l’électricité a beaucoup simplifié l’installation de certains appareils d’éclairage; notamment dans les bureaux et les ateliers ; en utilisant le fil qui amène le courant, on est arrivé à un appareil tout à fait élémentaire qui se compose de deux poulies et un contrepoids. Les partisans du gaz luttent toujours contre la nouvelle venue et s’ingénient à approprier les appareils de façon à ce qu'ils rendent les
- Fig. 1.
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- LE CONCOURS LEP1NE
- mêmes services; c’est ainsi qu’on a depuis quelques années créé le bec renversé à manchon incandescent. Pour l’employer dans le système de suspension simple dont nous parlions tout à l’heure il suffirait évidemment, avec un caoutchouc un peu fort, d’utiliser les mêmes éléments, poulies et contrepoids (fig. i) en faisant suivre au tube de caoutchouc amenant le gaz, le même chemin qu’au fil conducteur du courant électrique. Mais on n’aurait aucune sécurité, le tube soumis à des tractions parfois un peu brutales se casserait rapidement. M. F. Plet a paré à cet inconvénient en passant à l’intérieur du tube un fil métallique (fig. 2) très souple, qui est soudé aux deux extrémités du système de suspension, de sorte que la traction se faisant sur ce fil, il n’y a aucun danger pour le caoutchouc et on a une suspension, qui imite à s’y méprendre, celle de la lampe électrique. — (La suspension à gaz est en vente chez M. F. Plet, 7, cité Milton, Paris.)
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- "Electricité
- Accumulateur minuscule « le Paradoxe ». — C’est le plus petit modèle d’accumulateur que nous connaissions ; il ala forme d’un demi-disque etpèse 100 grammes ; son épaisseur est de o m. 017, sa hauteur o m. o5o et sa longueur o m. 060. Malgré ses petites dimensions il a une capacité de 6 ampères-heures, ce qui est considérable pour un aussi petit volume (fig. 1). Les applications dans lesquelles il peut entrer sont nombreuses : on l’utilise actuellement pour alimenter une lampe de poche (fig. 2 et 3) qui peut rester allumée pendant 6 heures sans discontinuer ; ou donner des éclairages intermittents pendant très
- Fig. x.
- longtemps. C’est un accessoire très utile pour le motocycliste qui pourra avoir dans sa sacoche un-accumulateur de secours lui permettant de gagner sle bourg le plus proche pour faire recharger celui qui est habituellement en service. En cas d’urgence il servira à éclairer la monture pour éviter des contraventions, ou à éclairer le cycliste pour
- Fig. 2.
- Fig. 3.
- une réparation. Il peut être utilisé pour les bijoux électriques et servir à actionner une foule de jouets mécaniques dans lesquels on peut le dissimuler facilement. —• (L’accumulateur est en vente chez M. Janin, 17, rue Pauquet, Paris.)
- «gTss, Objets utiles
- Bouton l’instantané. — Recoudre un bouton à son pantalon n’est pas chose facile quand on n’a pas l’habitude de manier l’aiguille et surtout de l’enfiler! Aussi a-t-on imaginé de nombreux systèmes de boutons qui
- se posent sans fil. Celui-ci ne comporte aucun mécanisme et n’exige aucun outil spécial pour être posé, pas même un poinçon pour préparer le trou par où passera la tige. En effet, le bouton proprement dit comporte un pas de vis fileté à l’intérieur de la queue qui le termine et sa contrepartie est une petite tige pointue filetée, montée sur une platine ronde, telle une punaise à dessin.
- Le montage et le démontage sont donc extrêmement simples et ne demandent aucune explication. — Ce bouton se trouve chez M. Gouffin, 49, Grand’Rue, Pré Saint-Gervais (Seine).
- Le Protector pour verre à boire. — C’est un cou-vercle métallique (fig. 1) muni d’une pince à charnière qui s’accroche sur le bord du verre (fig. 2). Depuis très longtemps les buveurs de bière.ont reconnu la nécessité de couvrir leur chope, pourquoi ceux qui boivent d’autres liquides, sirops, absinthe, etc., ne couvriraient-ils pas aussi leur verre. Ils éviteraient ainsi les mouches, les poussières, cendres de cigares, et autres ingrédients dont la présence est plutôt désagréable dans un verre. C’est surtout à la terrasse des cafés que ce petit accessoire très simple trouverait son utilité. Il se fait en trois diamètres o m. 070, 0,075 et o m. 080. — The Protector, 13, rue de Maubeuge, Paris.
- Jouets ^C$5
- Petit moteur rotatif « Pieux ». -— Pour actionner les jouets mécaniques et notamment les aéroplanes, on emploie beaucoup, et même exclusivement pour ces derniei’s, le caoutchouc tordu. C’est en effet le moteur le plus léger qu’on ait trouvé jusqu’à présent; mais il ne donne pas l’impression du véritable aéroplane que voudraient avoir nos jeunes aviateurs. C’est pourquoi M. Fieux a créé toute une série de petits moteurs rotatifs à 2, 3, 4 et 5 cylindres imitant le moteur Gnome si employé sur les aéroplanes. Ce moteur ne comprend qu’un nombre de pièces très restreint, il peut se démonter et se remonter très facilement en quelques minutes sans autre outillage qu’un tournevis. Toutes les pièces sont interchangeables. Un carter en aluminium des cylindres en bronze tournés dans la masse pour obtenir une grande résistance à la pression, une boîte de distribution qui contient l’arbre distributeur et enfin les pistons, bielles et manivelles. Le type de , 2 cylindres pèse 48 gr., tourne à 1 200 tours et produit environ une puissance de i/i5 de cheval-vapeur; celui de 5 cylindres pèse 80 gr., puissance 1/10 de cheval.
- Dans un type de constxuxclion plus
- dres au poids de 43 gr. et à la vitesse de 4o°° tours, quand il tourne à vide sans hélice. La force motrice employée est l’acide carbonique comprimé, qu’on trouve aujourd’hui très facilement dans le commerce* sous forme de petits réservoirs -destinés à la fabrication domestique de l’eau de seltz. Les plus courants sont le' n° 1, contenant 4 litres, du poids de 40 gr.; le n° 2, capacité 10 litres, poids 60 gr.; etlen°3, capacité 20 litres,poids 90 gr. Ges petits réservoirs une fois vides, peuvent être rechargés pour une dépense minime. Ils sont munis d’une vis qui. s’adapte au moteur. En possession d’un moteur puissant et léger, nos jeunes constructeurs d’aéroplanes vont pouvoir se livrer à des essais intéi'essants sur les modèles de leur invention. — Moteurs Fieux, 57, rue Cambronne, Paris.
- (A suivre.)
- récente, on arrive pour le 5 cylin
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- RESUME METEOROLOGIQUE
- Observations faites à l'Observatoire du Parc-Saint-Maur en août 191 1, par M. Ch. Dufour.
- ^ Le mois d’août 1911 doit être classé parmi les mois d août exceptionnellement chauds. C’est celui qui, depuis 1851, présente la température moyenne la plus élevée : 2i°,4, supérieure de 3°,7 à la normale.
- La moyenne des maxima diurnes a dépassé 290 et le thermomètre s’est élevé au-dessus de 3o° à i3 dates différentes, ce qu’on n’avait encore jamais observé jusqu ici au Parc Saint-Maur. Un seul mois, le mois d’août 1876, a présenté une période exceptionnellement chaude durant laquelle les maxima ont été supérieurs à 3o° pendant 10 jours consécutifs.
- Le maximum absolu d’août observé réellement de 1874 à 1910 était de 35°,7 en i8g3 et 1899; Ie maximum absolu.d août 1911 atteint 36°,5 le 9, et l’on observe des températures de 35°,9 le 10 et 35°,2 le 11L ( La température de la Marne présente le même caractère que celle de l’air et les moyennes, 24°,o le matin, 24°>8 dans l’après-midi sont les plus élevées de notre série.
- Ce mois est également le mois d’août le plus clair et le plus sec que l’on rencontre depuis l’origine des observations du Parc Saint-Maur. L’humidité relative est en déficit de 9 pour 100 et la hauteur mensuelle de pluie 9mm,a ne représente que les 0,17 de la normale.
- Pression barométrique (ait. 5ora,3). — Moyenne des 24 heures : 767““,94 ; minimum absolu : 7'46“m,7 le 21 à 3h i5m; maximum absolu : 765“m,5 le 3i à 8h 20”.
- Température. — Sous l’abri. —Moyennes : desminima, i4°,3o; des maxima, 290,07; des 24 heures, 210,41. Minimum absolu : 9°,o le 3i ; maximum absolu : 36°,5 le 9. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, 14°,77 ; la plus élevée, 20°,3 le 18; la plus faible, 9°,i le 29. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, io°,o5 ; des maxima, 53°,54. Minimum absolu : 3°,3 le 3i ; maximum absolu : 62°, i le i3. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur om,3o)j à 9 heures : 2-0°,38;. à 21 heures : 20^,73; (profondeur ora,65), à 9 heures : 19°>79 î à- 21 heures, 190,73; (profondeur x mètre), à 9 heures : 180,77; à 21 heures : 180,78. De la Marne. — Moyennes : le matin, 23°,g5 ; le soir, 240,80. Minimum : 220,00 le 3o .et le. 3.x ; maximum, 260,90 le ier.
- Tension de. la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 1 imm,53. Minimum : 6mm,4 le 3i à 14 heures; maximum : i6mm,o le 22 à i3 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 65,o. Minimum : 20 le 12 à 16 heures; maximum : 100 à 14 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 3,i3. Minimum : 0,0 les 8, 9, 11, 27 ; maximum, 7,8 le 22.
- Insolation. — Durée possible : 442 heures; durée effective: 3o4h,3 en 3i jours; rapport : 0,69.
- Pluie. — Total du mois : 9mm,2 en 6h,7-. Nombre de jours : de pluie, 7 dont 1 de pluie inappréciable ; d’orages, 1 ; d’éclairs, 2 ; de brume, 3 ; de brouillard, 1 ; de halos solaires, 6; de rosée, 26.
- 1. M. Angot (Etudes sur le climat de la France, 4® partie. _
- Annales du B. C. M. pour 1904) a calculé les extrêmes absolus de la période 1851-1873. Le maximum absolu de la période des 61 ans (i85i-i9i 1) aurait été au Parc Saint-Maur de 37°,4 en août 18.57; on aurait observé 37°,3 en août x863; tous les autres maxima d’août sont inférieurs à celui d’août 1911.
- Fréquence des vents : calmes, 48.
- N . . . 60 S. E. . . . 1.7 W . . . . 24
- N. N. E. 109 S. S. E. j . 9 W. N. W. i5
- N. E. . 120 S. . .... 3i N. W. . . 1 i
- E. N. E. 56 S. S. W . . 48 N. N. W . 23
- E. . . . 49 s. W. . . . 59
- E. S. E. . 27 w. s. w. . 38
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2m,48. Moyennes diurnes. : la plus élevée, 5ra,3 le 15 ; la plus faible, im,3 le 22. Vitesse maximum : gm,o le i5 à i4h3om par vent N.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : i“,83. Minimum : x”,68 le 14; maximum : im,96 le 10 et le 22.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression, -f- omm,og ; température, -f- 3°,72 ; tension de la vapeur, _j_ Qnm^j . liuimidité relative, —9,2; nébulosité, —2,12 ; pluie : —45““,4; jours de pluie appréciable, —6; insolation, -|- 76h,o.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (24 jours) : 5g volts; moyenne diurne la plus élevée, 79 volts le 3 et le 26 ; la plus faible, 35 volts le 9. Moyenne des a3 journées où le potentiel est resté constamment positif : 58 volts. Moyenne des 22 jours sans précipitation ni manifestation orageuse : 57 volts. Amplitude diurne correspondante, 0,92; amplitude nocturne, 1,08.
- Taches solaires. — On a suivi 2 taches ou groupes de taches en 24 jours d’observation. Le Soleil a paru dépourvu de taches les ier, 3-5, x4» 16-20, 22-24, 26, 27, 28,3i.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles, i3, 18, 31 ; faibles les 4-6, 19-20, 25-28; modéi’ée le 24; assez forte le 23.
- Radiation solaire. — La radiation solaire a été mesurée 16 fois à 10 dates différentes. La valeur la plus élevée i'”*1,224 a été obtenue le 17 à n11 5im. ;
- Mouvements sismiques. — Un mouvement important a été enregistré le 16 : début, 22b5&mi’, ph. pie. de 23i7m à 2 4h6m, fin le 17 à 3 heures, distance probable g5oo km. Un second, de moindre intensité, s’est produit le 23 : début, i6hnm44% ph. pie. de i6h26” à i6h5im, fin, i7h5om, distance approximative, 6000 km. Des mouvements beaucoup plus faibles se manifestent le 4 : début, ih 34m; ph. pie. de 2hi3m à 2h22m, fin vers 2h35m; le 8, ph. pie. de i5hi5m à i5h28”, fin vers i5h5om.; le 12, début à 22i7m3oa, maximum 22hnm4s, fin vers 22h25m; le 18 : début, 3h 1 gm, 1, ph. pie., de 3h5im à 4h ira, fin vers 4H 3om ; le 21 : début, i6h48m225, ph. pie. de x71115m à i7i42in, fin vers i8h4om, distance probable 8800 km. Enfin les appareils indiquent des microsismes plus faibles encore les 2, 6, 10, 11, 14, 17, 22, 27, 29 et 3o. . ,
- Floraisons. —Le 2, polygonum cuspidatum, anemone japonica; le 4, helianthus cucuinerifolius ; le 6, bardane; le 7, persicaii’e du Levant, statice limonium; le 10, sedum telephium ; le 12, cataleptique de Virginie ; le 19, tanaisie; le 20, tabac commun; le 25, astère bleu hâtif; le 27, dentelaix'e, hémérocalle du Japon. !
- Les derniers martinets ont été vus le 19.
- / ' *
- VARIETES
- ouïr
- La Distomatose et son traitement.— Pendant l’hiver 1910-1911, cette maladie fit les plus grands ravages chez le mouton et même les bovidés du centre de la France : dans certaines localités, tous les moutons dispanirent, dans d’autres, la mortalité atteignit 5o, 80 pour 100. Aussi est-il intéressant d’examiner le principe de la nouvelle méthode de traitement que viennent d’imaginer MM. Raillet, Moussu et Henry, méthode dont les résultats sont de la plus haute importance pratique.
- On sait que les œufs des douves du foie sont rejetés
- dans les excréments des animaux malades. Si le milieu où ils sont reçus n’est pas chaud et très humide, ils meurent: sinon l’incubation se fait et l’œuf donne naissance à son embryon cilié microscopique. C’est pourquoi dans certaines années, le fléau ne sévit pas. Il est d’autant plus irrégulier que si Tembi’yon sorti de l’œuf ne trouve ni eau — il nage très bien et ne peut vivre que dans l’eau —, puis ni hôte, il meur.t. Son développement parasite ne peut se faire que chez une petite limnée (Limnea truncatula) ou d’autres mollusques du même genre. Après un stade de quelques semaines, les
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- HYGIENE ET SANTE
- embryons se sont métamorphosés en larves qoi s’échappent, nagent et vont finalement se fixer à la base des plantes où les herbivores la trouveront, à condition que le fourrage soit consommé sur place (l’animal meurt si la plante est coupée, puis fanée et séchée).
- De l’estomac, l’animalcule remonte le courant biliaire et gagne le foie où il acquiert i, 2, puis 3 millimètres de long : c’est la douve dont on connaît les tërribles ravages, et qui se nourrit du sang de l’animal qui l’héberge.
- On peut détruire le parasite au stade de sa vie champêtre par des arrosages de diverses solutions salines; par exemple : un chaulage à 1000 kg par hectare semble donner d’excellents résultats. Il agit en effet, non seulement sur l’embryon, mais sur les limnées susceptibles de l’abriter.
- Toutefois, il ne s’agit là que d’un procédé évidemment inefficace quand la maladie est déclarée. C’est pourquoi outre le traitement préventif MM. Raillet, Moussu et Henry cherchèrent un traitement curatif. Après, avoir expérimenté un grand nombre de produits susceptibles d’agir sur le parasite, ils s’arrêtèrent à l’emploi d’ex^ trait éthéré de fougère mâle, employé à raison de 5 gr. par jour et administré en dilution dans l’huile de ricin. L’effet est certain : après ingestion de quatre ou cinq doses, toutes les douves sont mortes, et leurs cadavres expulsés avec les excréments.
- Si l’on songe que les prix élevés actuels des viandes de boucherie sont dus, dans une forte mesure, aux ravages épidémiques exercés au cours de l’an dernier, par la distomatose ; on ne manquera pas d’accueillir la découverte avec tout l’intérêt qu’elle mérite. H. R.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- og§c
- La conservation des raisins à rafle fraîche. —
- Pour une longue conservation des raisins le procédé qui garde aux grappes toute leur fraîcheur est le plus recommandable. Il faut, en somme, compenser les pertes en eau, que subit le fruit, du fait de l’évaporation, tout en le garantissant contre la pourriture. Il est préférable de ne conserver que les raisins tardifs.
- La méthode la plus couramment suivie est celle qu’a popularisée Rose Charmeux. On coupe la grappe avec une portion de sarment (trois ou quatre yeux au-dessous et un ou deux au-dessus), et l’on plonge celui-ci dans l’eau. On conserve, de la sorte, chaque année à Thomery et à Conflans de grandes quantités de chasselas doré qui alimentent les marchés de Paris de décembre à avril. On vendange vers le i5 octobre en profitant, pour cette opération, d’un temps légèrement couvert. On choisit les plus belles grappes saines, les moins insolées, quoique mûres, par conséquent de teinte glauque diaphane, plutôt que dorée ou maculée de taches brunes. Les premières grappes rentrées dans le fruitier étant les plus saines, sont celles qui se conservent le plus longtemps. Les raisins les plus précoces sont sur les sarments les plus bas, les plus tardifs au sommet.
- Le sarment est plongé par son bout le plus long dans un petit récipient qui contient de l’eau aux deux tiers. S’il est incisé (opération effectuée pour faire grossir la grappe) l’incision annulaire doit toujours baigner dans le liquide. Le remplissage des flacons précédera la cueillette d’une quinzaine de jours. L’eau sera filtrée, au préalable; en outre, on y ajoutera un petit morceau de charbon de bois ou un peu de poudre du même produit (on accuse, cependant, les raisins conservés avec cet ingrédient, de perdre une partie de leur sucre et de leur saveur), avec une pincée de sel marin (5 grammes par litre). On a proposé de remplacer ces 'produits par quelques gouttes d’éau-de-vie.
- - On peut mettre dans chaque flacon deux ou trois sarments, suivant le volume des fruits, ou bien, encore, un sarment peut porter deux grappes. Dans tous les cas, celles-ci ne doivent pas se toucher.
- . Les récipients employés sont de forme et de volume variables. De simples petites bouteilles,» que l’on suspend avec une ficelle, peuvent suffire. Mais ce dispositif économique est peu commode. On préfère des flacons à large goulot, contenant un décilitre d’eau, mesurant i5 centimètres de profondeur et 5 de diamètre, pourvues d’un bourrelet, qui permet de les placer facilement dans les ouvertures d’étagères, râteliers, châssis verticaux, etc. L’agencement est tel que les grappes ne peuvent toucher les récipients ni se toucher entre elles. Les auges en zinc sont quelquefois utilisées.
- Le Dr Coûtant conseille, tout simplement, un petit flacon ordinaire (20 à cm:) que l’on remplit d’eau. On perce le bouchon avec une lime, dite queue de rat ; on le fend, ensuite, en deux, et l’on engage le sarment entre les deux moitiés, que Ton serre alors dans le goulot. Celui-ci est renversé dans les encoches d’une étagère.
- Nous rappellerons encore, les ampoules Richard, dans
- lesquelles on engage les extrémités du sarment et que l’on maintient à l’aide d’un bouchon en caoutchouc. Il n’y a donc plus, ici, évaporation par l’extrémité libre du sarment, ou par la surface du liquide.
- Le fruitier doit être tenu fermé. De temps en temps on le visite pour surveiller la marche de la conservation, enlever les grains altérés, aérer, etc.
- On comprend qu’avec les flacons ouverts ordinaires, l’air doive se charger facilement d’humidité préjudiciable à la bonne conservation. On aère donc quand l’hygromètre dépasse 70 à 75 pour 100 et lorsque le temps est favorable. Il est prudent de placer, en divers coins de la pièce, de la chaux vive en pierre (20 kilogrammes par 100 bouteilles), que l’on renouvellera quand elle sera tombée en poudre. Le chlorure de calcium est préférable, car il n’absorbe pas le gaz carbonique. On a recommandé, pour retarder l’évaporation de l’eau, de fermer à la cire l’extrémité libre du sarment. La chose est à retenir, surtout pour les cépages à bois spongieux comme le frankental, le black-alicante, le gros colman, etc.
- Il faut compenser les pertes dans les flacons avec de l’eau ayant la même température que celle qui est encore dans les récipients (mettre le récipient dans le fruitier).
- Rappelons que l’on (doit chercher à réunir dans un fruitier les conditions de milieu suivantes : obscurité, air confiné chargé de gaz carbonique, température basse et constante, degré d’humidité suffisant pour que les fruits ne se rident pas, garantie’ contre les gelées possibles, propreté du matériel et de l’air.
- Le grand ennemi du raisin conservé, c’est la pourriture (pourriture grise ou noble, pourriture bleue, pourriture noire). On désigne, à Thomery, sous le nom de eurdrii, ou œil de perdrix, un genre de pourriture qui se produit presque instantanément, comme la pourriture grise en plein air, et qui en quelques heures peut anéantir la provision entière du fruitier
- Les grains, par temps humide, ou au dégel, se couvrent de points microscopiques, d’abord jaunâtres, puis jaunes pâles et entourés ensuite d’un cercle de même teinte, figurant assez 1’ « œil de perdrix ». Les grains finissent par éclater. Parfois ils prennent une couleur rougeâtre et tombent dès qu’on les touche.
- Dès que l’on a reconnu la maladie, on enlève les parties attaquées et utilise le mieux possible le reste, car on ne connaît pas de remède. M. Passerini a conseillé le procédé général suivant pour combattre la pourriture de raisins. On emploie 1/2 gramme à 1 gramme de for-maline par mètre cube d’air (soit une dépense dè o fr. 45 par fumigation pour un local de 100 mètres cubes). La formaldéhyde est chauffée modérément sur un bain de sable (casserole placée sur un fourneau à pétrole et pleine de sable, sur lequel repose le récipient contenant le liquide). Pour un vaste fruitier, il vaut mieux répartir sur plusieurs fourneaux. Pour une petite pièce il est inutile, même, de chauffer. On fumige tous les deux jours si besoin est. Antonin Rolet.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. C. M., à Cordoue. — Ilol-landage des plumes d’oie, de dinde et autres plumes à écrire. Nous ne connaissons que le procédé suivant, qui est-celui que l’on emploie généralement et. notamment en Auvergne où on se livre à la préparation des plumes d’oie dites plumes à écrire : on dégraisse d’abord les plumes dans une lessive formée d’un mélange d’eau bouillante et de cendres, afin d’éliminer les matières animales putrescibles et d’éviter que les tuyaux soient envahis par des liquides séreux, nuisant à la conservation et favorisant le développement des parasites (acares, vers, etc.). Les pellicules qui revêtent les tuyaux doivent être de même enlevées ; ensuite, on passe les plumes une ou deux fois au four pour les sécher, puis on les bat et secoue avec des baguettes, afin de détacher' les pellicules qui adhèrent aux tuyaux. Quand ces derniers ont été ramollis par le passage dans la lessive d’eau bouillante et de cendres, on les aplatit et on les gratte jusqu’à ce qu’ils aient acquis la transparence nécessaire ; on leur redonne ensuite la forme ronde et on les fait sécher. Il est bien entendu que la plume ne peut subir cette préparation que lorsqu’elle est-bien mûre, c’est-à-
- dire lorsqu’il n’y a plus de sang dans les tuyaux, ce dont on s’assure en pressant un peu le tuyau avec l’ongle, et pour éviter la présence de liquides séreux, les plumes à traiter doivent provenir d’animaux plumés encore chauds. '.
- M. A. L., à Castagnecte (Basses-Pyrénées). — La nouvelle utilisation industrielle du maïs, décrite dans le n° du 16 septembre, et qui consiste dans le traitement du coke de maïs pour en obtenir du gaz, n’est pas encore pratiquée ni même connue en France. Il ne nous est donc pas possible, pour le moment, de fournir de plus amples renseignements sur cette innovation, particulièrement sur le matériel que comporterait une installation industrielle; il y a, néanmoins, une certaine analogie avec la production du gaz de houille. L’initiative émanant d’un chimiste américain, M.' Russel Couth, c’est en Amérique qu’il conviendrait de se documenter. Dans ce but, vous pourriez vous adresser au Consulat général américain à Paris, avenue de l’Opéra, ou au Département de l’agriculture à New-York ou à Washington, à l’effet d’entrer en rapport avec M, Russel Couth, lui-même, qui vous fournirait les renseignements relatifs à son procédé..
- G. B., Calédonie. — Scaphandre. Voyez la 47° livraison du Dictionnaire des Arts et Manufactures de Labouley, chez Dunod et Pinat, 49, quai des Grands-Augustins, Paris. Prix : 2 francs. Constructeurs de scaphandres : Casassa, 24, rue Jacquart, Pantin; Petit, 9, avenue Parmentier, Paris.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Que faire des vieux cuirassés? Sauvaire Jourdan. — A"propos de l’origine des dolmens : E.-A. Martel. —; L’aviation et les insectes : Dr Jousset de Bellesme. — Le freinage des longs trains de marchandises : J. N. — Les feuilles en automne : Henri Coupin.- Le nouvel aéroplane Antoinette. — La recti -
- fication des liquides alcooliques ! G. Loucreux. Yrd Théâtre miniature : Personnages vivants plus petits que nature Y G. Chalmarès.- r v
- Supplément. —Le retour de la comète Borrelly (1905 II), — La comète Brooks. — Le dirigeable Adjudant-Réau. — Dock flottant pour sous-marin'. — La téléphonie automatique. — La future station de télégraphie sans fil de la 'Pour Éiffel, etc.
- Essai de cosmogonie tourbillonnaire, par Emile Belot,' directeur des manufacturés de l’Etat. In-8 (25-i6)de xu-280 pages avec 5i figures. Gauthier-Villars, édir-teur. Paris* 1911. Prix : 10 francs.
- L’idée capitale de cet Essai est dé substituer au monisme de Laplace un dualisme originel qui assimile ainsi un organisme sidéral à un être organisé. Admettant à l’origine le choc d’un tourbillon gazeux sur une nébuleuse amorphe, choc déjà constaté dans les Novæ, l’auteur arrive à démontrer la loi dés distances planétaires, analogue à la loi empirique de Bode, la loi des inclinaisons des axes qui était insoupçonnée, et à élucider les causes des excentricités des orbites, de la répartition des masses et des rotations des astres.
- Travaux maritimes, par A. Guiffart, Ingénieur des Ponts et Chaussées; 1 vol. 358 p., 75 fig. Doin, éditeur. Paris, 1911. (Encyclopédie scientifique.) Prix : 5 francs.
- Cet ouvrage résume, avec beaucoup de méthode et de’ compétenCë, les conditions d’établissement des ports modernes, le rôle qu’ils remplissent, et la technique des principaux travaux auxquels ils donnent lieu : digues et jetées, appontements et murs de quai, écluses de navigation, formes de radoub, cales diverses, docks flottants, portes d’écluse, dragages, etc.
- Alcools, alcool) alcool dénaturé, dénaturants, par M. L. Calvet (collection des Manuels pratiqués d’analyse chimique). ï vol. 37b p. Béranger, édit. Paris, ign. Prix : 6 francs.;
- ; Définition des alcools ; résumé des. législations française et étrangère concernant les alcools d’industrie; exposé des diverses altérations ou falsificationspossibles ; ses méthodes d’analyse françaises et •• v étrangères ; étude de l’alcoométrie. L’ouvragé se termine par des renseignements d’ordre statistique sur la production, le prix et la consommation dés alcools.j| ’ '
- Matières .tannantes, cuirs, par L. Jacomet (collection des Manuels pratiques d’analyse chimique). 1 vol. 35o p. Béranger, édit. Paris, 1911. Prix : 5 francs.
- Méthodes d’analyses des matières tannantes ; des peaux et des cuirs, des matières collogènes ; des noirs animal, de fumée, d’Allemagne, de charbon, des cirages. Un chapitre réunit les tableaux, règlements et circulaires officiels ayant trait au sujet traité. ;
- Campagne arctique de 1907, par le Duc d’Orléans, 6 fascic. et 1 atlas in-4#, Bruxelles, Ch. Bulens, édit.,
- 1911/ : ’
- La campagne de la Belgica en 1907 dans la mër dp Kara} a été décrite dans le beau volume la Revanche de la banquise (Paris, Plon, 1909). Voici maintenant le bilan scientifique de cette, campagne. Le Tpufnal de bord et physique, du gto.be, (météorologie* magnétisme terrestre et électricité atmosphérique) a 100 p., 10 pl. de photos et 2 cartes. U étude lithologique des fonds dans les parages de la Nouvelle-Zemble est due à M. Thoulet. M, J. A. Grieg a décrit les échinodermes; M. F. Riçhter, la faune des mousses et les tardi-grades; le fascicule des Mollusques et brachiopodes est dp MM". Dautzenberger et Fischer; celui du Microplankton, par le D.1' Alph. Meunier, n’a pas moins de 355 p. avec un atlas de 36 p. L’ensemble est une luxueuse contribution de grande valeur à l’histoire naturelle de l’Océan Arctique.
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- La France victorieuse dans la guerre de demain. Etude stratégique, par le colonel Arthur Boucher, i vol. in-8 avec 9 tableaux et 3 cartes, Berger-Levi’ault, éditeurs, 5-7, rue des Beaux-Arts, Paris. Prix : x fr. 25.
- M. le colonel Boucher, étudie l’angoissant problème d’une guerre avec l’Allemagne. Sa conclusion est réconfortante. Il démontre stratégiquement, que dans semblable lutte, la France d’aujourd’hui a les plus grandes chances de succès.
- Les plus grandes entreprises du monde, par Daniel Bellet et Will Darvillé. E. Flammai’ion, éditeur, in-40 avec 5oo photogravures. Piûx : 9 francs.
- Cette revue générale des grands travaux publics de toutes sortes, exécutés dans le monde entier depuis la construction des pyramides d’Egypte jusqu’à la navigation aérienne, comprendra 12 livraisons et formera un memento clair et commode des principales entreprises dues à la patience de l’intelligence hum aine.
- IgD
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 t HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 25 sept. 1911. 8°.5 Calme. Beau. » Rosé;; 11. brouillard; peu nuageux.
- Mardi 26 15° 3 S. 1. Couvert. 0,4 Dosée ; très nuageux ; un peu de pluie à 21 h. 50.
- Mercredi 27 ... . 14',8 N. 2. Couvert. » Nuageux.
- Jeudi 28 12°.0 S. W 2. Nuageux. 0,9 Rosée ; très nuageux; pluie par intervalles ; halo.
- Vendredi 29 ... . 12’ 2 V. N. YV. 2. Couvert. 2,1 Pluie le matin ; nuageux ; halo.
- Samedi, 30 8°,8 - S. W 5. Pluie. 5.4 Rosée ; pluie d ; 6 h. 30 à 11 h. 15 et averses l’après-midi.
- Dimanche 1" oct . 8°.9 JS. iS. W. 5. Peu nuageux. » Rosée; averses entre 17 h. 20 et 18 h. 55; nuageux.
- SEPTEMBRE-OCTOBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI £5 SEPTEMBRE AU DIMANCHE I" OCTOBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent . courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Du 25 septembre au ier octobre. — Le 25. Fortes pressions sur le S.-O. et le Centre de l’Europe (Brest, 766; Prague, 765). Dépressions sur l’Islande (745). La pression reste très élevée sur la Russie : Moscou, 773. Pluies sur le N., l’O. et le Centre de l’Europe. En France : Puy de Dôme, 47 mm; Paris, 6; Nancy et Nantes, 3; Brest, 1. Temp. du matin : Paris et Nantes, 90; Clermont-Ferrand, 14; Toulouse, 16; Alger,24; Puy de Dôme, 9; mont Ventoux, 7; moyenne à Paris : i2°,9 (normale : x3°,2). — Le 26. Fortes pressions sur le S.-O. et la Russie. Dépression sur l’Islande, l’Ecosse et la Scandinavie. Pluies sur le N.-O. de l’Europe. En France : Lyon, 7 mm; Cherbourg, 4; Brest, 1. Temp. du matin : Belfort, 70; Paris, 13 ; Nantes, 18; Alger, 24; Puy de Dôme, 6; moyenne à Paris : x6°,7 (normale : i3°,i). — Le 27. Dépression sur l’Islande et l’O. de la • Scandinavie. Hautes pressions sur le reste de l’Europe : côtes dé France : 771 mm, Kharkof, 773. Pluies sur le N.-O. de l’Europe. En France : Charleville, 6 mm; Nantes, 2; Brest, 1. Temp. du matin : Clermont-Ferrand, 140; Paris, i5; Bordeaux, 17; Alger; 24; Puy de Dôme, 9; mont Mounier, 3; moyenne à Paris : 160 (normale : i3°, 1). — Le 28. Pressions élevées sur l’O., le Centre et l’E. du continent. Dépression sur l’Islande et la Scandinavie. Pluies sur les pays du N. et les Iles-Britanniques. En France : beau temps. Temp. du matin : Charleville, 120; Clermont-Ferrand, i5; Toulouse, 17;
- Monaco, 21; Alger, 23; Puy de Dôme, 8; mont Mounier, 4; moyenne à Paris : i3°,g (normale : i2°,8). — Le 29. Fortes pressions sur l’O. de l’Europe (771 mm sur la Manche). Dépressions en Scandinavie (Bodoe, 748), s’étendant jusqu’à la Pologne, et sur le golfe de Gênes. Pluies sur le N. du continent et sur l’Allemagne. En France : Besançon, 8 mm; Le Mans, 6; Paris, 3; Dunkerque, 1. Temp. du matin : Charleville, xo°; Paris, 12; Toulouse, 14; Alger, 23; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : i2°,2 (normale : i2°,6). — Le 3o. Dépression sur la Scandinavie, la Russie et l’Angleterre : Bodoe, 754 mm; Yarmouth, 754; Nisby, j55 ; fortes pressions sur l’Islande (774 mm) et l’Espagne (770). Pluies sur le N., le Centi'e et l’O. de l’Europe. En France : Cherbourg, 7 mm; Boulogne, 5; Besançon, 4. Temp. du matin : Moscou, —i°; Paris, 9; Nantes, 11; Toulouse,
- . 13 ; Alger, 23; mont Ventoux, 4; Puy de Dôme, 1; moyenne à Paris : 9°,9 (normale : i2°,5). — Le ior octobre. Dépression sur le N., lés Pays-Bas et l’Allemagne (Cassel, 746) et sur le golfe de Gênes, l’Italie et l’Adriatique. Hautes pressions sur les Iles-Britanniques (Va-lentia, 776). Pluies générales. En France : Dunkerque, i5 mm; Besançon, 11; Nantes, 4; Paris, 3. Vents violents sur le N. de la France. Temp. du matin : Lyon, 5°; Paris, 9; Monaco, 19: Puy de Dôme, —;2; Pic du Midi, —7; moyenne à Paris : 9°,5 (normale : i2°,3). —-| Phases de la Lune: P. Q. le 3o, à 11 h. 17 m. du malin-
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (Yî*f
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l'indication d'origine.
- N° 2003— 14 OCTOBRE 1911 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
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- Les comètes d’Encke (1911 d) et de Borrelly
- (1911 e). — La comète d’Encke a pu être étudiée pendant plusieurs nuits à l’observatoire de Santiago (Chili) par M. Ristenpart. La dernière observation est du a4 septembre, et l’astre est maintenant inobservable. D’après M. H.-E. Wood, de Johannesburg, l’éclat de cette petite comète périodique, le 3 septembre, était de 9e,4. — La comète Borrelly (igo5 II) a également été examinée à Santiago, par M. Prager. Son éclat est de 12° grandeur.
- Hommage au Dr Finlay. — Tous les journaux scientifiques voudront s’associer à l’œuvre du Medical Record, de Washington, qui s’apprête à rendre un suprême hommage au vieux médecin cubain, le Dr Carlos Finlay, qu’il faut considérer comme un des plus grands bienfaiteurs de l’humanité. Ce fut le Dr Finlay qui, dès 1881, s’efforça de démontrer que la fièvre jaune, qui dévastait alors sa patrie et les contrées environnantes, se propageait grâce à l’intermédiaire d’un moustique. On se moqua de lui, et ce fut en vain qu’il poussa le dévouement jusqu’à s’inoculer les terribles germes en s’offrant aux piqûres des insectes contaminés. Ses théories et expériences ne furent reprises que quinze ans plus tard par une mission américaine, composée des DrB Reed, Carroll et Lazear, qui démontrèrent, au prix de leur vie, que la transmission du germe de la fièvre jaune s’effectuait bien par l’intermédiaire d’un moustique. Et l’on sait que cette découverte marqua la diminution du fléau, suivie bientôt de son extinction presque complète, grâce à la destruction systématique des moustiques. Les trois savants américains moururent à la tâche, mais leur initiateur, le Dr Carlos Finlay, vit encore et, dans le calme de l’oubli, il poursuit ses recherches scientifiques, tout en continuant à exercer la médecine à La Havane. C’est à l’occasion du trentième anniversaire de la publication de ses premiers travaux sur la fièvre jaune que le monde savant se propose de rendre un éclatant hommage au modeste héros.
- La protection des oiseaux. — On sait que la Législature de l’Etat de New-York adopta l’an dernier une loi interdisant la vente et le port des plumes d’aigrettes, cela dans le but de décourager les chasseurs et d’empêcher la destruction de ces oiseaux. La loi entrait en vigueur le premier jour de ce mois, et elle n’a pas tardé à faire parler d’elle. Une commerçante en plumes avait publié dans un journal new-yorkais une annonce offrant en vente des plumesvd’aigrettes. Un des inspecteurs chargés tout spécialement de faire appliquer la loi nouvelle établit le flagrant délit de vente, et la coupable fut aussitôt arrêtée. Elle ne fut remise en liberté que contre versement d’une caution de 25oo fr. Les pénalités prévues sont sévères. Toute personne convaincue d’avoir offert en vente des aigrettes, est punie d’une amende de 3oo fr., et d’une autre amende de 125 fr. par plume. Les amis des oiseaux ne trouveront pas ces
- peines trop sévères. Il était grand temps de prendre la’ défense d’une intéressante espèce menacée à bref délai d’extinction totale.
- Les solutions colloïdales des métaux. — La Nature a déjà entretenu plusieurs fois ses lecteurs des solutions colloïdales, dans lesquelles les substances se trouvent dans le solvant à un état particulier de division tel, que les particules ne peuvent s’y apercevoir par les procédés ordinaires et qui possèdent des propriétés particulières. Un certain nombre de métaux colloïdaux ont été étudiés dans l’eau distillée au point de vue de la façon dont ils se comportent en présence d’air ou dans le vide. Quand on fait bouillir de l’eau distillée dans une capsule à’aluminium pleine de rognures de ce métal en présence d’air, on obtient une solution colloïdale qui se maintient quelques jours, puis qui s’appauvrit peu à peu par formation de lamelles cristallisées foliacées et d’aiguilles qui tombent au fond, pendant qu’à la surface se forment des lamelles friables. Le zinc donne à froid une solution colloïdale qui, au bout de 24 heures environ, dépose des cristaux foliacés, concaves, mélangés de cristaux circulaires. Avec le fer, on obtient dans le vide une solution colloïdale qui donne lentement des dépôts noirs et verdâtres, passant au rougeâtre. La solution, limpide dans le vide, se trouble aussitôt à l’air en prenant une teinte verte, puis rouge. Enfin, avec le plomb, la solution colloïdale préparée dans le vide, devient aussitôt blanchâtre à l’air.
- La rouille du fer. — Nous avons déjà dit que la rouille du fer constitue un phénomène extrêmement complexe, sur la nature duquel on n’est pas entièrement fixé, malgré les nombreuses recherches qui ont été exécutées sur ce sujet. Aussi, ne faut-il pas s’étonner de voir encore les chimistes porter leurs efforts sur cette étude spéciale. La plupart des auteurs qui se sont occupés de ce sujet ont opéré sur le fer commercial qui, même à l’état le plus pur, renferme, au point de vue chimique, des impuretés notables. Deux savants anglais, MM. Lambert et Thomson, ont montré qu’en prenant du fer pur, préparé par calcination du nitrate de fer pur, puis par réduction de l’oxyde ainsi obtenu dans une nacelle d’iridium pur dans un courant d’hydrogène pur, on n’obtient pas d’oxydation visible après une longue exposition dans l’eau pure et dans l’oxygène pur. Les expériences ont été faites dans des vases de silice fondue ; l’eau employée était distillée dans le vide sur une solution de baryte et l’oxygène utilisé était préparé par électrolyse d’une solution de baryte chimiquement pure. On évitait ainsi l’intervention d’une matière étrangère quelconque susceptible d’influencer le phénomène. Quand il renferme la moindre trace d’impureté, le fer, placé dans les mêmes conditions, subit une oxydation, même en l’absence rigoureuse de substances acides.
- Un appareil avertisseur contre le grisou. — Ce
- nouvel appareil, imaginé par deux chimistes Australiens
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- INFORMATIONS
- AJ.
- de Sydney, déclanche une sonnerie dès que la proportion de grisou dépasse celle pour laquelle l'avertisseur est réglé. L’appareil consiste en un tube en U dans lequel pénètrent deux fils de platine en circuit avec une pile et une sonnerie; l’un des orifices est fermé par un diaphragme en plâtre de Paris poreux. L’autre orifice, librement ouvert, est surmonté d’un réservoir de mercure avec un robinet permettant d’admettre à volonté le mercure dans le tube. Dans ces conditions, le mercure remplissant à l’état d’équilibre le fond du tube, l’un des fils de platine est immergé, tandis que l’autre est en dehors du liquide. Si l’appareil est en présence d’un mélange gazeux, contenant 2 pour xoo ou plus de grisou, l'osmose déprime, suivant la loi de Graham, la colonne mercurielle dont l’équilibre rompu ferme le circuit avertisseur.
- La réduction électrique du fer. — La réduction du fer au four électrique présente une particularité intéressante au point de vue des gaz produits. On sait que l’économie de charbon réalisée au haut fourneau électrique est considérable puisqu’il suffit d’une tonne de charbon au lieu de trois par tonne de fer. Ceci est dû à ce qu’il devient inutile de chauffer une masse considérable d’azote et même d’oxygène comme au haut fourneau puisqu’ici il n’y a point insufflation. Une conséquence curieuse de ce fait c’est qu’au lieu d’émettre du gaz pauvre comme le haut fourneaux, le four électrique émet du gaz riche composé essentiellement d’oxyde de carbone et d’acide carbonique sans azote, d’où la possibilité d’une utilisation excellente de cette source de chaleur, soit pour produire de l’énergie dans des moteurs, soit pour tout autre emploi.
- L’utilisation du gaz de haut fourneau aux États-Unis. — La Nature a signalé en son temps la décision du trust de l’acier de développer méthodiquement l’utilisation du gaz de leurs hauts fourneaux au moyen de moteurs à gaz pauvre. Cette politique vient de recevoir un nouveau développement par l’installation à Qarg (Indiana) d’une station composée de six moteurs à gaz pauvre qui sont les plus puissants du inonde. Chacun de ces moteurs avec deux cylindres jumeaux, tandem, double effet, conduit un alternateur de 3200 kilowatts donnant en 6600 volts du courant triphasé, qui est ensuite distribué aux usines voisines.
- Tourbe en poudre. — On vient, en Suède, d’essayer avec succès de brûler la tourbe après réduction en poudre fine. Cette poudre est insufflée dans le foyer au moyen d’un courant d’air fourni par un ventilateur et préalablement chauffé par la chaleur restante des gaz brûlés. Dans ces conditions, de 12 à 1400 kilogrammes de tourbe donneraient les mêmes résultats qu’une tonne de charbon et le réglage de la combustion par graduation de la f quantité d’air et de poudre serait extrêmement facile. L’économie réalisée serait (avec du charbon à 20 francs la tonne et de la tourbe en poudre valant de i3 à r5 francs) de i5 à 20 pour 100, ce qui n’est point à dédaigner.
- Poulies en aluminium. — Une fabrique d’outils de Cincinatti (Ohio) vient d’adopter pour ses grosses raboteuses et un certain nombre d’autres machines, des poulies en aluminium. En effet, il y a dans certaines -machines intérêt à diminuer l’inertie des poulies qui forment, lorsqu’elles sont en fonte, de lourds volants rendant plus lentes les manœuvres de changement de marche d’autre part le poids moindre entraîne une économie de puissance en diminuant les frottements ; enfin les courroies auraient, paraît-il, plus de durée sur l'aluminium que sur la fonte.
- Les procédés de déblayage hydraulique au canal de Panama. — Une application intéressante des procédés hydrauliques fréquemment employés dans les mines d’or vient d’être réalisée sur une très grande échelle à Miraflores, pour les travaux du canal de Panama. Il y avait à enlever, en cet endroit, environ x 400000 mètres cubes de roche surmontée d’une masse alluvio-nale de près de huit millions de mètres cubes. Or, l’enlèvement de cette masse de terre eût nécessité, par les procédés ordinaires, non seulement un outillage coûteux et long à se procurer, mais encore une durée d’opération considérable. Il fut donc décidé de pi’Océder au déblayage hydraulique et au transport, également
- hydraulique, des déblais qui devaient être envoyés dans une partie du canal à remblayer. L’installation hydraulique comporte quatre pompes de 1000 chevaux qui envoient l’eau sous une pression d’environ 10 kilogrammes par centimètre carré dans une canalisation principale d’un peu plus de un kilomètre de long. De cette canalisation se détachent des conduites latérales alimentant les jets excavateurs. Après avoir désagrégé les terres, l’eau, mêlée de matières en suspension dans la proportion de 1 pour 100 environ, est repxûse par des pompes centrifuges électriques de 65o chevaux chacune qui refoulent le tout. Ces pompes, montées d’abord sur des pontons en ciment armé, furent ensuite placées à terre en certains points où l’eau, chargée d’alluvion, s’accumulait d’elle-même en raison de la pente. Le procédé hydraulique paraît avoir entraîné de notables économies, surtout après qu’on eut modifié le mode d’opération, en substituant à la désagrégation en surface le procédé qui consiste à miner par en dessous les terres qui s’éboulent ensuite d’elles-mêmes.
- Les fouilles sous-marines de Madhia. — Nous avons récemment résumé les résultats donnés par les fouilles sous-marines de Madhia (Tunisie), qui ont mis au jour la plus grande partie d’une cargaison naufragée de statues etde statuettes antiques (n°i983, du 27 mai 1911). Ces fouilles ont été l’objet cette année d’une cinquième campagne, dontM. Merlin, directeur du service des antiquités de la Tunisie, vient de x*endre compte à l’Académie des Inscriptions. Parmi une multitude nouvelle de débris et d’objets d’un intérêt secondaire, il faut signaler, maintenant, une tête de satyre à la longue barbe et aux cheveux embroussaillés et surtout, outre une plaquette en bois dur qui peut être le chevalet d’un instni-ment de musique, un bas-relief en marbre représentant un banquet sacré offert à Asclépios et à Hygie. M. Merlin présente, en plus, le plan du tillac sur lequel se trouvent rangées, en plusieurs rangs, les colonnes de marbre qui chargeaient le navire. Les ancres ayant été jetées à la mer et un péroné humain s’étant rencontré dans les fouilles, M. Merlin a pu reconstituer la scène probable du naufrage.
- Statistique des journaux. — La statistique des journaux, dressée par les soins de l’Institut international de bibliographie, accuse, pour l’année 1908, les chiffr-es suivants que publie la Bibliographie de la France :
- France . . . .., . . 8940 Russie.......1661
- Allemagne. .... 8o5o Espagne .... i35o
- Grande-Bretagne . 4329 Suisse.......i332
- Italie. . .. , . . 3o68 Pays-Bas. . . . 1402
- Belgique.........2023
- L’augmentation subie ces dernières années est considérable, Yoici l’échelle qu’on pourrait établir pour la France :
- Année 1640. . . . 1 Année 1872. ... 2024
- — 1780. . . . 24 — 1892. . . . 56oo
- — 1790. . . . 35o — 1898. . . . 6417
- — 1826. . . . 49° —- 1904. . . . 8270
- — 1866. . . . 1640 — 1908. . . . 8940
- Curieuse expérience sociale. — La Gazette médicale de Paris signale qu’au Danemark, où l’assistance sociale a atteint un très haut degré de développement, la « Société de secours aux imbéciles pathologiques » est en train de tenter une fort curieuse expérience Elle a acheté l’île de Livœ, située dans le fjord de Lim, et va y construire un asile pour les hommes faibles d’esprit, animés de penchants nuisibles ou possédés par le goût invincible du vagabondage ; dans cet asile sei’ont également reçus les malades mentaux que l’on enferme aujourd’hui, pour des raisons de sécurité publique et qu’il vaudrait mieux, dans la plupart des cas, faire bénéficier d’une grande liberté de mouvements. Les malades envoyés à l’île de Livœ y jouiropt d’une existence qu:on pourrait appeler très naturelle, et, en tous cas, de la plus grande liberté : ceux d’entre eux qui ont des impulsions de vagabondage pourront s’y adonner sans contrainte, car ils auront à leur disposition un territoire de 35o hectares; ils seront mis en mesure de travailler s’ils le désirent soit à des besognes agricoles, soit à des besognes forestières, soit à la mise en valeur d’une tourbière, soit à la fabrication des briques et des tuiles.
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- LE CONCOURS LÉPINE
- SUITE
- Jouets <n
- La charrette à Gros-Jean. — Parmi les jouets mécaniques nouveaux, celui de M. J. Roullot est d’une conception très originale et d’une construction assez simple pour en permettre la vente à bas prix. La charrette a d’abord l’aspect d’un camion ordinaire traîné par
- un cheval; mais au bout de quelques tours de roue, celui-ci est tout à coup enlevé de terre et va se poser sur le camion qui devient automobile et continue sa route; pas bien longtemps, car on le voit bientôt s’ouvrir en trois portions pour constituer les ailes et la queue d’un aéroplane. Tout cela s’obtient par des moyens très simples. Le moteur est un volant Y (fig. 3)
- Fig. 2.
- qu’on met en marche au moyen d’un système de va-et-vient fixé au chariot. L’axe de ce volant repose sur les roues (fig. i ) qui deviennent ainsi motrices et entraînent le véhicule; mais une ficelle a une de ses extrémités fixée à l'axe des roues, elle s’enroule lentement autour de lui ; cet axe étant d’un petit diamètre, au bout d’un certain temps la ficelle se trouve tendue et son autre extrémité
- étant attachée à un ressort, elle déclanche celui-ci, ce qui provoque l’enlèvement du cheval (fig. 2). Ainsi libérée, la ficelle continue à s’enrouler et vient à bout de course dégager une clavette qui tenait fermées les ailes et la queue de ce. qui constitue l’aéroplane (fig. 3) dernière transformation de cette charrette digne de figurer dans une féerie. — Chez M. J. Roullot, 3i, avenue Frédy, à Villemonble (Seine).
- L’hydro-aéroplane Al-Ma. — Un constructeur bien connu d’aéroplanes jouets, M. Marquer, s’est aperçu que très souvent les jeunes gens font évoluer leur appareil dans des promenades publiques où se trouvent des pièces d’eau et qu’il arrive parfois que sa chute se faisant au milieu du bassin, ou assez loin des bords, il
- faut employer des moyens assez compliqués pour l’en retirer; cela n’est pas toujours sans danger pour le jeune aviateur qui, dans ses évolutions, prend parfois un bain forcé au grand désespoir des parents. Pour éviter cela, M. Marquer a eu l’idée d’adjoindre à un
- L’hydro-aéroplane Al-Ma.
- modèle spécial de ses appareils deux flotteurs légers F constitués par des tubes en celluloïd et une voile Yr. Celle-ci, afin de ne pas gêner le vol, est, en temps ordinaire, complètement rabattue le long du corps de l’appareil et se trouve maintenue dans cette position par une ficelle; le mât qui la porte est muni d’un ressort et dès qu’elle est libérée de sa ficelle, la voile se dresse, le vent se charge alors de ramener au port l’oiseau égaré. Mais il faut pour cela que la ficelle se détache automatiquement. L’inventeur n’a pas été embarrassé pour obtenir ce résultat : il fixe le bout à un morceau de sucre S qui la maintient en position tant qu’il est à sec, mais une fois dans 1 eau.... C’est comme on voit, très simple, mais il fallait y penser. — Chez M. Marquer, 35, rue Saint-Sébastien, Paris.
- Remontoir d’aéroplane. — Le moteur le plus léger . qu on ait encore trouvé pour l’aéroplane jouet, est le caoutchouc tordu. Mais quelle besogne fastidieuse et longue que de tourner l’hélice à l’envers i5o ou 200 fois pour tendre la corde de caoutchouc! M. Gravillon a imaginé, ainsi que nous l'avons déjà signalé l’an dernier, un système mécanique très simple qui permet de faire cette opération en quelques tours de manivelle. Son premier appareil lui ayant donné des résultats en-
- Fig. 1. Fig. 2.
- courageants, il l’a perfectionné et le construit aujourd’hui industriellement.
- La manivelle agit sur un engrenage multiplicateur très doux qui entraîne un câble souple S portant la pince A destinée à embrasser l’hélice. Cette pince a été perfectionnée de façon à s’adapter rapidement et facilement sans fausser l’arbre et sans abîmer les branches de l’hélice. C’est le complément indispensable de tout aéroplane jouet. — (Chez M. Gravillon, 74, rue Amelot, Paris.)
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- LE CONCOURS LÉP1NE
- iü
- m> Objets utiles
- dable et peut être facilement entretenu dans un état de propreté parfaite. Sa place est indiquée dans tous les
- Fig. i.
- Fig. 2.
- Per à souder « Le Rapide ». — En général le fer à souder (ainsi nommé probablement parce qu il est en cuivre) est monté perpendiculairement au manche qui sert à le manier (fig. i). Mais pour bien des travaux il est plus pratique de lui donner une autre position; aussi a-t-on pensé qu’il serait bon de le rendre mobile sur sa tige de façon à pouvoir l’incliner plus ou moins et au besoin le mettre en prolongement de celle-ci (fig. 2), ce qui facilite particulièrement le travail pour faire une soudure par exemple au fond d’un arrosoir de jardin. A cet effet, on a donné au fer, ou plutôt au cuivre, une coupe spéciale qui lui permet de prendre les positions les plus variées au bout de son manche; un simple écrou E qu’on desserre pour donner la position voulue et qu’on serre ensuite, constitue tout le mécanisme de cet outil très utile. — Il se trouve chez M. Léon Guilbert, 68, avenue de la République, Paris.
- Bretelle et patte de pantalon élastiques. — Il est
- très utile d’avoir des bretelles très extensibles au point de vue hygiénique, car, sans cela, quand on est debout, le poids du pantalon pèse sur les épaules et entrave la circulation du sang. Quand on se baisse ou s’assied cet effet s’accentue encore et si on doit rester longtemps assis, on éprouve le besoin d’allonger les bretelles en agissant sur les boucles. Avec les ressorts on n’a plus ces inconvénients, aussi a-t-on déjà employé pour cela différents moyens tels que les tissus élastiques et aussi les pattes de boutonnières en caoutchouc, mais celui-ci s’use assez rapidement et coûte assez cher à remplacer.
- M. Villanet utilise des ressorts à boudin en acier (fig. 1) qui sont très élastiques, très solides et d’une durée indéfinie. Un fil de coton, placé à l’intérieur du ressort, et attaché aux deux parties fixes, empêche qu’on ne dépasse la limite de l’élasticité.
- Dans le même ordre d’idée l’inventeur a imaginé de remplacer, pour ceux qui ne portent pas de bretelles, la boucle de pantalon par une patte à ressort (fig. 2) qui se fixe au moyen de deux boutons placés sur la ceinture (fig. 3). De cette façon, celle-ci se trouve
- Fig. 2.
- Fig. 3.
- serrée, sans comprimer le ventre, comme cela a lieu quand on serre une boucle suffisamment pour assujettir le pantalon. — Ces objets se trouvent chez M. Villanet, 97, rue Oberkampf, Paris.
- Égouttoir portatif « Le Pratique ». — C’est un objet d’utilité pratique dans le ménage ; on a parfois un égouttoir installé à demeure au-dessus de l’évier, mais on ne l’utilise en somme que peu de temps chaque jour et il pourrait être remplacé par des planches pour poser les objets usuels. L’égouttoir portatif en fil de fer fabriqué par M. Renon se place sur une table au moment de l’usage et s’accroche ensuite contre un mur quelconque ; il est très léger et solide, muni par dessous d’un plateau qui reçoit l’eau d’égouttage; il est inoxy-
- ménages où l’on a souci de l’hygiène. — Chez M. A. Renon, 3, rue Copreau, Paris XVe.
- Héli-sonne avertisseur pour bicyclette. — Depuis quelque temps on voit beaucoup de cyclistes qui ont pris l’habitude de fixer une petite hélice en plume ou en celluloïd sur leur guidon.
- Pourquoi? On l’ignore.... C’est une mode. Quoiqu’il en soit, un inventeur c’est avisé qu’il y avait là une force perdue et il a pris soin de l’utiliser pour faire un appareil avertisseur. L’hélice H entraîne avec elle deux petites masses M qui se déplacent à l’extrémité d’une tige; un timbre S est maintenu par un ressort à une certaine distance du tube de direction T ; mais un cordon C fixé au guidon permet quand on tire dessus de déplacer ce timbre et il vient alors rencontrer les petites masses M qui le font vibrer comme une sonnerie électrique. — (Héli-sonne est en vente chez Hélisonne, 8, rue Bouilloux-Lafont, Paris XVe.)
- *> Divers <n
- L’aquarium sans eau. — C’est là le type du jouet à bon marché, à bas prix, vendu par les camelots dans la rue et pour lequel, au début, le concours Lépine avait été principalement créé. Il a été imaginé par M. Fournier. Un cercle en fer blanc est percé d’un trou aux deux extrémités d’un même diamètre (fig. 1); au-dessus de l’un des trous, un bout de fer blanc en forme d’U est soudé et forme une chape. Un fil de fer passant par les trous formera l’axe autour duquel en imprimant un mouve-
- Fig. 2.
- ment avec le doigt on fera tourner rapidement le cercle. L’œil aura alors l’impression qu’il voit une sphère. Si à l’axe on a fixé au moyen d’un fil de fer fin un papier rouge découpé en forme de poisson (fig. 2), on a tout à fait l’impression qu’on voit un petit aquarium avec un poisson rouge; celui-ci a l'air de nager si on imprime de petits mouvements à l’axe en le tournant dans les doigts. — Lavieuville, 3i, rue des Envierges, Paris.
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- La cloche frigorifique mortuaire. — Tous ceux qui ont perdu un être cher ont constaté combien devient pénible, en même temps que peu hygiénique, la veillée du mort, à partir du moment où il commence à entrer en décomposition, ce qui est souvent assez rapide, surtout en été. La solution qui a été proposée et qui consisterait à envoyer, quelques heures après le décès, le corps du défunt dans des chambres mortuaires municipales, établies dans des conditions hygiéniques convenables (réfrigérées par exemple en été), tout en permettant la veillée, est très rationnelle, mais elle se heurte aux sentiments des parents qui tiennent à conserver leur cher défunt dans le cadre familial où il a vécu et où il s’est éteint. Notre collaborateur M. Charles Jac-quin, a trouvé le moyen de concilier cette piété très légitime avec les exigences les plus sévères : Son procédé, qu’il a présenté au 2e Congrès du Froid, à Vienne en octobre dernier, vient d’être expérimenté avec succès dans un hôpital. Il consiste à recouvrir le corps, sur le lit mortuaire même, après la délivrance du permis d’inhumer par le médecin de l’état civil, d’une cloche frigorifique mortuaire. Cet appareil consiste en une boîte parallélipipédique renversée en bois doublé de liège contenant vers les pieds un coffret en tôle perforée dans lequel on introduit, par un couvercle supérieur environ 5o kg de glace. En regard du buste, le dessus de la boîte porte un châssis vitré pouvant s’ouvrir et être essuyé intérieurement s’il s’y forme une légère buée malgré le chlorure de calcium contenu dans des paniers
- perforés et destiné à absorber la vapeur d’eau renfermée dans la cloche et condensée par le froid. Suivant que la température de la chambre est plus ou moins élevée, la glace fond plus ou moins vite et l’on doit en remettre plus ou moins souvent ; l’eau provenant de la fusion de ' la glace tombe sur une tôle pleine et est évacuée par une tubulure. Grâce à un plateau isolant en bois doublé de liège glissé sous le drap du lit, on évite les déperditions, dans la masse de la literie, du froid rayonné par le coffret à glace. Ce froid, concentré dans la cloche, maintient le corps à une température de quelques degrés seulement qui arrête sa décomposition et les odeurs désagréables en résultant. On peut ainsi conserver les morts chez eux et les garder toujours visibles pendant plusieurs jours, dans d’excellentes conditions hygiéniques; mais l’avantage est surtout moral et réside dans la possibilité de débarrasser des désagréments qu’ils éprouvent actuellement pendant la veillée mortuaire les parents du défunt, qui pourront alors se con-' sacrer tout entiers à leur douleur. La cloche frigorffique est encore susceptible d’applications auxquelles n’avait pas songé l’inventeur, qui n’avait eu en vue que son emploi dans les familles. L’appareil pourra rendre des services l’été dans les chambres mortuaires des maisons de santé et même de certains hôpitaux qui ne possèdent pas d’installations frigorifiques. Quelques cloches donneront, le même résultat qu’une chambre à réfrigération frigorifique d’établissement forcément très coûteux.
- G. Durand.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Quand doit-on vacciner les nouveau-nés?— La
- vaccination, ce moyen si simple et si efficace de se préserver de la variole, est devenue maintenant d’une application courante et toutes les mamans réclament d’elles-mêmes l’inoculation bienfaisante pour leurs bébés. À quel moment faut-il vacciner ces tout petits? Jadis on attendait trois, quatre semaines pour procéder à cette petite opération et nombre de praticiens suivent encore cet usage. Au commencement de cette année, les chefs de service des materuités parisiennes reçurent, de l’Assistance publique, communication d’une décision préfectorale, enjoignant de vacciner les nouveau-nés, non plus au moment de leur sortie de l’hôpital, mais dans les trois premiers jours. Les chefs de service qu’on aurait peut-être pu consulter au préalable sur l’opportunité de cette mesure, l’appliquèrent, mais les résultats ont été en somme bien peu favorables, si nous nous en rapportons aux statistiques communiquées par le professeur Jeannin dans la Presse médicale. M. Tissier, chef de service de la Maternité de la Charité, vaccine 204 enfants, dans les trois premiers jours, en ayant soin d’éliminer les enfants débiles ou malades ; il obtient 40 succès, soit 20 pour 100 de vaccination positive. M. Boissard, de la Maternité de Lariboisière, vaccine, à l’hôpital ou chez les sages-femmes, 884 enfants ; il y a 53 pour 100 d’insuccès. M. Bonnaire, à la Maternité de Port-Royal, note 218 insuccès sur 532 vaccinations ; enfin M. Cathala obtient quelques résultats meilleurs à la Maternité de Saint-Antoine, en vaccinant 673 enfants avec 133 insuccès seulement.
- D’une façon générale, en prenant le résultat total de ces statistiques, établies par des accoucheurs de grand mérite, on peut dire que la vaccination pratiquée dans les trois premiers jours de la naissance, échoue dans à peu près la moitié des cas. Ajoutons qu’elle expose à des accidents graves, comme en ont signalé MM. Bar et Bonnaire; ces dangers sont exceptionnels, mais ils sont assez sérieux pour écarter l’inoculation aussi précoce. Notez qu’il n’y a pas à incriminer le mode de vaccination, toutes ont été pratiquées ou par piqûre ou par scarification et, avec les deux méthodes, les résultats ont été sensiblement les mêmes.
- Quelle est donc la cause de ces échecs? D’après M. Jeannin le nouveau-né est, pendant une période de quelques jours, réfractaire à la vaccine. Cette constatation, qui avait été faite il y a bien longtemps par les
- médecins et sages-femmes, reçoit une confirmation en quelque sorte officielle. En voici une preuve qui a la valeur d’une expérience de laboratoire. M. Tissier revaccine, à l’asile Ledru-Rollin, des enfants âgés de dix jours à un mois qui avaient été vaccinés dans les maternités, alors qu’ils n’étaient âgés que de quelques jours; il obtient 87 pour 100 de succès sur 151 enfants.
- L’immunité qu’on observe sur le nouveau-né est donc tout à fait passagère et disparaît au bout d’une à trois semaines. Elle est due probablemènt à l’immunité transmise par la mère à son enfant; elle est due aussi aux propriétés spéciales du sérum du nouveau-né, propriétés différentes de celles qu’on aura plus tard et qui modifient la sensibilité à l’imprégnation vaccinale.
- La décision préfectorale doit donc être annulée, car il est prouvé que la vaccination aussi précoce expose à des dangers et qu’elle est inefficace.dans la moitié des cas. Il n’y a qu’à revenir à la pratique ancienne et à s’en remettre à l’expérience des médecins et des chefs de service des maternités.
- Le pain est-il aseptique. — Le pétrissage mécanique tend à se substituer de plus en plus dans les grandes villes au pétrissage à la main. Comme je l’ai montré, d’après les expériences entreprises par le syndicat de la boulangerie parisienne, le pétrissage mécanique donne le même rendement de pain, à poids égal de farine, que le pétrissage à la main ; il est plus rapide, plus économique et plus propre. C’est surtout cette dernière qualité qu’envisagent les hygiénistes, un peu microbiphobes. Dans la fabrication du pain par les ouvriers boulangers, il est impossible, dit-on, qu’il ne se glisse pas dans la pâte des impuretés et des microbes pathogènes, souvent apportés par le pétrisseur lui-même. Au premier Congrès d’hygiène alimentaire, il y avait eu une petite bataille engagée à ce sujet et M. Roussel était venu apporter des témoignages expérimentaux à l’appui de la conservation des microbes ou des spores dans la pâte du pain. D’après lui, et ses recherches concordent avec celles de mon distingué compatriote, le pharmacien militaire Balland, la température de la pâte du pain atteint, après une cuisson de trois quarts d’heure, 101 à io3° pour la mie et 125 à 140 pour la croûte. Cette température est plus que suffisante pour détruire tous les microbes pathogènes, mais leurs spores qui ne sont détruites qu’à une
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- température de no à n5°, doivent subsister dans la mie, qui n’est jamais cuite à un aussi haut degré, et M. Roussel en concluait que le pain, quand il était contaminé, n’estpas rendu indemne par le passage au four.
- Le Dr Auché, de Bordeaux, vient de reprendre la question et ses conclusions sont diamétralement opposées à celles-ci; mais au lieu d’employer comme procédé de contrôle la méthode des inoculations, il a utilisé la méthode des cultures. Or, dans une série d’expériences portant sur les agents microbiens pathogènes les plus variés, bacille typhique, bacille paratyphique, bacille dysentérique, colibacille, streptocoque, staphylocoque, bacille tuberculeux, les résultats ont été constants, c’est-à-dire négatifs. Les bouillons de cultures, colorés artificiellement, étaient introduits à l’aide d’une pipette stérilisée, au centre de pains non cuits, l’un petit pain d’un sou, l’autre pain ordinaire de deux livres. Les deux pains étaient examinés après la cuisson normale; il était facile, grâce à la coloration du bouillon, de prendre les parties de la mie imbibées de ces cultures. Toutes, après ensemencement, sont restées absolument stériles. Il est certain que si des cultures introduites au centre des pains contaminent la pâte, cette contamination est neutralisée de façon complète par la température nécessaire à la cuisson, les quelques agents pathogènes apportés par l’eau, la farine, ou tombés dans la pâte pendant la cuisson seront encore plus facilement et plus complètement détruits. Yoici
- plusieurs milliers d’années que grands et petits, de toutes conditions et sous tous les climats, se nourrissent avec des pains fabriqués à la main et je serais bien surpris si l’on pouvait citer un cas d’infection prove- nant de cet aliment, quand il est frais et sans contamination extérieure. Les raffinés évitent ce danger, un peu’chimérique, d’une infection pendant le transport à domicile ou pendant le séjour dans les maisons de vente, en faisant envelopper leur pain d’une enveloppe imperméable. C’est un peu chercher la petite bête, mais pour ceux que hante cette crainte d’une invasion de microbes sur la croûte dorée de leur pain, voici un moyen conseillé par M. Jorissenne, de Liège, pour le désinfecter. Le conseil qu’il donne s’applique à un cas spécial, au cas d’une épidémie de choléra, où la main mal nettoyée peut être un véhicule du terrible microbe, mais le conseil peut être suivi en tous temps par les peureux. Il faut graisser toute la surface du pain avec un fragment de beurre, puis porter le pain dans le four d’une cuisinière ou d’un poêle à gaz. La chaleur fait fondre et frire le beurre qui se répand dans toutes les anfractuosités de la croûte. En cinq minutes, la désinfection est assurée, le pain est imprégné à i millimètre de profondeur sur toute sa surface d’une couche de graisse. Le beurre, en fondant, à cette haute température a détruit tous les germes possibles et vous pouvez manger votre pain, bien rassuré sur ses qualités aseptiques. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Pour couvrir le fer d’une couche de plomb, il faut d’abord galvaniser la pièce à protéger et la décaper ensuite dans un bain légèrement acidulé avec de l’acide sulfurique. La pièce est alors amalgamée au moyen de mercure que l’on frotte soigneusement sur toute la surface en ayant soin de ne laisser aucun excès de mercure. La pièce bien séchce (mais non chauffée) est alors trempée dans un bain de plomb, non seulement fondu, mais encore surchauffé, de façon à ce que la pièce froide n’ait pas tendance à le solidifier. Après vingt secondes, la pièce retirée est couverte d’une pellicule de plomb parfaitement homogène qui la protège complètement contre les acides. Le seul inconvénient de cette méthode très simple, c’est qu’elle nécessite une galva-
- nisation préalable, mais il est en général facile de galvaniser d’abord les pièces qu’on désire ensuite plomber.
- Le nettoyage de l’aluminium. — D’après Engineer,, on emploie avec succès en Allemagne, pour nettoyer l’aluminium et en enlever les corps gras, l’oxyde et les autres substances étrangères une solution chaude de io pour ioo de bicarbonate de soude saturée de sel ordinaire (Na Cl). Les pièces à nettoyer sont trempées dans cette solution pendant i5 à 20 secondes retirées et brossées, puis trempées à nouveau pendant une demi-minute pour être ensuite soigneusement rincées à l’eau et enfin séchées dans la sciure de bois. La couleur obtenue par ce traitement est celle de l’argent mat.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. P. L. Calle de Caretas, Madrid. — Voici différents moyens auxquels on peut recourir pour éloigner ou détruire les fourmis qui envahissent les habitations : i° déposer dans les armoires, buffets, placards envahis, des morceaux de citron moisi, qui répandent une odeur forte d'éther sulfurique. Ne pas couper de suite le citron, car il sécherait simplement, mais laisser les morceaux parterre dans une cave, jusqu’à ce que les champignons des moisissures aient recouvert le zeste d’une couche verte. Les morceaux sont alors en état d’agir efficacement, et au bout de deux jours, les fourmis ont complètement abandonné leurs incursions ; — 20 faire fondre et bien fusionner, dans une casserole en fer, 25o grammes de soufre en fleur et 125 grammes de potasse, laisser refroidir, puis réduire en poudre, faire infuser une petite quantité dans de l’eau et asperger, avec cette infusion, les endroits fréquentés par les fourmis ; — 3° une traînée de sel dénaturé et broyé, jeté autour des nids ou répandu en solu-
- tion, par aspersions, les éloigne; — 4° verser dans les endroits infestés, de la glu faite avec de l’huile de lin cuite et enflammée; on peut employer aussi les feuilles de noyer; une dissolution de savon noir additionnée d’huile de lin ordinaire et de 10 gouttes de benzine par litre, donne une destruction immédiate; — 5° Disposer des flacons évasés contenant du vin ou de la bière ou bien répandre sur une petite planchette un peu de sirop; quand la planchete est recouverte de fourmis, l’emporter de suite et l’arroser d’eau bouillante ; recommencer aussi longtemps que les fourmis apparaîtront en masse. L’insecticide Vicat ou le pyrèthre du Caucase en poudre sont de même efficaces, ainsi que le papier enduit de miel. On n’a donc, parmi ces moyens que l’embarras du choix.
- M. F. Fouilliand, à Posadas (Argentine). — Merci de vos très justes remarques. Sur l’observation de M. C.'Thays, nous avons d’ailleurs, comme vous l’avez pu voir, rectifié ce que nous avons dit tout d’abord.sur la germination du maté.
- M. Ch. Jourdan, à Aix. — i° Il y a décoloration partielle de l’encre liquide. — 20 Mouiller les lâches avec de l’extrait de Javel, dilué de son volume d’eau, rincer au vinaigre après décoloration. — 3° Par digestion avec l’acide chlorhydrique, le noir animal perdra plus de la moitié de son poids, le charbon de bois ou le noir de fumée seront peu altérés.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les deformations du Soleil et l’agrandissement des astres à l’horizon : G, Renaudot. — Les îles Chausey : Lucien Rudaux. — L’âge des perdrix : Norbert Lallié. — Auguste Michel-Lévy : L. De Launay. — La catastrophe de la « Liberté » : Sauvaire Jourdan.
- Supplément. — Nouvelle comète Quénisset (1911 e).—Un remorquage colossal aux Etats-Unis. — Une sonde-alarme pour la navigation. — Irrigation dans le Haut Swatt (Inde). — Le port d’Anvers en 1910. — Les chemins de fer de l’Afrique occidentale française. — Abreuvoir-automobile. — Fouilles paléontologiques au profit du Musée de Berlin, etc.
- Les courants alternatifs de haute fréquence : théorie, production, applications, par A. Charbonneau. i vol. in-8 jésus, 621 p., 44° fig- Geisler, édit. Paris, 1911. Prix : i8tr,5o.
- L’ouvrage débute par les théories générales sur les vibrations de la matière, les oscillations électriques, d’après Herz et Thomson, les phénomènes de résonance, et les notions indispensables du magnétisme et d’électro-magnétisme. L’auteur étudie ensuite de façon approfondie la bobine d’induction, les interrupteurs à grande vitesse, les transformateurs ; puis il passe aux moyens pratiques pour produire des ondes électriques ; il passe en revue les éclateurs, les condensateurs, les résonateurs, et les divers procédés de montage usités dans les applications des courants de haute fréquence. Ces applications elles-mêmes font l’objet du dernier chapitre de cet important ouvrage.
- Traité d’analyses chimiques métallurgiques, par J. Ho-gnon. 1 vol. in-8°, 155 p., i3 fîg. Gauthier-Yillars. Paris, 1911. Prix 5 francs.
- Cet ouvrage traite de l’analyse des combustibles, des minerais, des fers, fontes et aciers, des alliages métallurgiques, des matériaux réfractaires; l’auteur n’a pas eu l’intention d’écrire un traité général, mais seulement de condenser en un petit volume, les analyses pratiquement nécessaires aux chimistes de laboratoires d’aciéries.
- Calcul numérique (Opérations arithmétiques et algébriques. Intégration), par R. de Montessus et R. Adhémard, docteurs ès sciences-mathématiques. 1 vol. grand in-18 jésus, cartonné toile, 25o pages. P. Doin, éditeur. Paris, 1911. {Encyclopédie scientifique). Prix : 5 francs.
- Cet ouvrage est divisé en deux parties. La première partie traite des opérations arithmétiques abrégées et surtout du calcul pratique des racines des équations taut algébriques que transcendantes. Tous les procédés de calcul des racines sont exposés et des applications numériques nombreuses illustrent les méthodes. Les principes du calcul des différences terminent cette partie. Dans la seconde partie, l’on trouvera une théorie des intégrales et des équations différentielles et aux dérivées partielles, avec applications numériques, ainsi que des applications de la méthode des approximations successives aux fonctions implicites et aux équations.
- Moteurs (à explosion, à eau, à air, à vent), par Max de Nansouty, ingénieur des Arts et Manufactures, un fort volume de 748 pages orné de 673 gravures. Boi-vin et C‘% éditeurs, 5, rue Palatine, Paris, 1910. Prix, Broché : i5 francs.
- M. Max de Nansouty étudie dans ce beau volume, les. moteurs à explosion, gaz, pétrole, moteur, alcool, à combustion interne, moteurs d’automobiles, de dirigeables, d’aéroplanes, puis les moteurs hydrauliques. Il donne enfin l’état de progrès des moteurs à air chaud, des moteurs à vent, des moulins à vent auxquels de grands perfectionnements mécaniques ont fait reprendre une place qui n’est pas négligeable
- dans les usages agricoles et pour l’élévation de l’eau.
- Soude, potasse, sels, par P. Méker (collection des Manuels pratiques d’analyse chimique). 1 vol. 245 p. Béranger, édit. Paris, 1911. Prix : 5 francs.
- Etude des dosages relatifs à la soude et aux sels de sodium employés dans l’industrie, à la potasse et à ses sels les plus importants ; dosages, concernant le sel marin, formules officielles de dénaturation du sel marin destiné à des usages industriels, réunion des circulaires et décrets visant les substances étudiées dans l’ouvrage.
- Das Schicksal der Planeten, par Arrhenius. i broch. 56 p. Akademische Verlagsgesellschaft m. b. h'. Leipzig, 1911. Prix : 1 M. 5o.
- Pour Arrhénius, les planètes perdent peu à peu leur vapeur d’eau et leur acide carbonique; elles sont donc menacées de refroidissement lent et de disparition de l’atmosphère. Dans le cortège des planètes solaires, certaines sont déjà arrivées à cet état final; d’autres, qui n’ont pas encore de noyau solide, sont encore dans l’enfance. Notre globe, depuis des centaines de millions d’années, jouit de conditions favorables à la vie.’ Mais sa décadence est certaine.
- Kometen und Elektronen, parRmui, traduit de l’italien en allemand,par Max Iklé. i brochure,64p- Prix 2 M. 40. Akademisch Verlagsgesellschaftm. b. h. Leipzig, 1911.
- M. Righi expose comment la thèse célèbre d’Arrhé-nius sur la constitution des queues de comètes, se trouve modifiée par les derniers travaux scientifiques : les queues de comètes apparaissent comme constituées d’abord par les particules de poussières cosmiques, dues à l’agglomération de molécules gazeuses autour d’électrons projetés par le soleil, mais aussi par des gaz provenant du noyau cométaire ; ceux-ci sont, il est vrai, en très faible quantité et tendent à s’échapper de la queue de la comète. Les comètes présentent aussi des phénomènes électriques, que le distingué savant de Bologne explique au moyen des plus récentes découvertes sur les décharges dans les tubes à gaz raréfiés.
- Les souterrains de Vamphithéâtre de Nîmes, par M. Félix Mazauric (1910) (Chastanier, édit., à Nîmes).
- Description des canaux souterrains du célèbre amphithéâtre. C’étaient de simples conduites d’écoulement des eaux pluviales et nullement, comme on l’a trop longtemps supposé, des adducteurs d’eau pour desnaumachies.
- Carte des charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais au 100000e. Sièges d’extraction, Nature des charbons, Statistiques, par A. Rieflet. J. Miseron, éditeur, 49, rue Coquerel, Amiens, 1911.
- Indique, fin 1910, les limites des concessions, les sièges d’extraction, les fosses de service et en fonçage, ainsi que la teneur en matières volatiles des faisceaux exploités. Les charbons y ont été classes_en gras et maigres ; les sièges d’extraction de gras ont été notés en rouge, et les sièges d’extraction de maigres en bleu ; puis, par un système de notations spéciales, on indique les diverses variétés de gras et de maigres. Dans les annexes, une notice sommaire donne les renseignements essentiels sur la découverte du bassin, son exploitation, le système des ventes, la production, le salaire, l’organisation des ouvriers mineurs, le développement des valeurs de charbonnages, etc.
- Sur des cristallisations de calcite dans les eaux souterraines, par le Dr H. Schardt (1910) {Bulletin de la Soc. Neuchatelloise des sciences nat., t. 37).
- Dans la galerie de la source du Pont-de-Pierre, à Sonzier-sur-Montreux, l’auteur a observé, à la surface d’eau stagnante, de véritables radeaux pelli-culaires de calcite. Ils se forment très rapidement et
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- BIBLIOGRAPHIE
- coulent au fond dès qu’ils dépassent un millimètre d’épaisseur. (Le même phénomène a été observé dans des grottes de Belgique et de l’Ardèche.)
- Nitrocellulose industiy, par Ed. Chauncey Norden. 2 vol. illustrés, 324 fig. Constable, éditeur, Londres, 1911; Prix : 42 sch.
- L’industrie des celluloses nitrées a pris, au xix® siècle, une très grande importance. M. Norden en donne un vivant tableau, très exactement docu-
- menté ; en voici les grandes lignes : industries du camphre et de ses succédanés, succédanés de la térébenthine, laques et vernis à la pyroxiline, cuir artificiel, soie artificielle, celluloïd, collodion, films photographiques, poudres sans fumée, viscose, etc. Chacun de ces chapitres comporte l’étude chimique du produit et l’examen détaillé des procédés de fabrication, ainsi que des principaux brevets, pris sur la matière. Les deux volumes de M. Norden constituent une véritable encyclopédie de la nitrocellulose.
- J*D
- IgO
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- or
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o), Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES BU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE UE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSEBVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 2 oct. 1911. 6°.l N. W. 2. Beau. i> Nuageux ; halo lunaire.
- Mardi 3 S" 9 S. 1. Couvert. 0,0 Couvert; gouttes avant 9 h. et à 19 h.
- Mercredi 4 6' .2 N. N. E. 2. Couvert. 7,6 Couvert ; pluie de 7 h. 20 à 21 h. et à partir de 23 h.30.
- Jeudi 5 7Ü 5 S. S. W. 2. Pluie. 1,8 Presq. couv. ; pl. jusq. 2h55 et de 4‘'53 à 7h15. iaib. brouill. à 21h.
- Vendredi 6. . . . . 6°,0 E. 0. Beau. » Beaujusq. 17 h. Couv. ensuite; rosée.
- Samedi 7 11° 9 S. 3. Couvert. 3.9 Couv. jusq. 15K., beau ens. ; pl. de lh. à 2h30, de i\ à 4h45.
- Dimanche 8 . . . . 3°,9 S. S. w. 0. Nuageux. lîosée ; brouil. à 200™. ; beau à 6\ ; couv. de 8 à 21\ goutt. à 19h.
- OCTOBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 2 AU DIMANCHE 8 OCTOBRE 1911.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi
- Vendredi
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- La courbe courbe boule cè
- irbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0» au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabn à '’che; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 2 au S octobre. — Le 2. Basses pressions sur le Centre et le W. du continent (749 mm sur l’Adriatique, 743 au Danemark). Pressions élevées sur la Russie, l’Irlande et le W. de la France. Pluies générales. En France : Dunkerque, 17 mm; Belfort, 4; Nantes, 2; Paris, 1. Temp. du matin : Belfort, 5°; Paris, 6; Marseille, 8 ; Alger, 20 ; Puy de Dôme, — 2 ; Pic du Midi, — 10; moyenne à Paris : 8°,6 (normale : i2°,2). — Le 3. Basses pressions sur presque toute l’Europe. Centres de dépression sur Copenhague (749) et Nantes (754). Pluies sur tout le continent, sauf la Russie. En France : Dunkerque, 22 mm; Rochefort, 5; Brest, 3. Temp. du matin : Marseille, 5°; Paris, 6; Bordeaux, 8; Biarritz, 11; Puy de Dôme, —2; Pic du Midi, —6; moyenne à Paris : 8° (normale : 12°). — Le 4- La pression se relève sur le W. et le Centre de l’Europe (Autriche, 765 mm; Ecosse, 770). La dépression de la France s’étend vers l’Est et le S. Dépression dans le N. (Yardoe, 7i>5). Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. En France : Biarritz, 36 mm; Nice, 33; Limoges. 26; Nantes, 16; Nancy, 4- Temp. du matin : Charleville, 5°; Paris, 6; Toulouse, 9; Alger, 24; Pic du Midi, —6; moyenne à Paris : 7°,i (normale : ii°,9). — Le 5. Pression voisine de 760 sur le S.-W. et le Centre de l’Europe. Fortes pressions au N.-W. et sur la Scandinavie (767), dépression au N. de la Russie (Arkhangel, 752). Pluies sur le
- du Bureau Central Météorologique.
- N. et le W. de l’Europe. En France : Monaco, 57 mm; Brest, 26; Gap, 19; Paris, 9; Biarritz, 7. Temp. du matin : Clermont-Ferrand, 4°; Paris, 7; Marseille, 12; Puy de Dôme, — 1 ; Pic du Midi, — 8 ; moyenne à Paris : 8°,4 (normale : n°,7). — Le 6. La pression monte sur toute l’Europe. Pluies sur le W. et le Centre du continent. En France : Nice, 4o mm; Cherbourg, 8 mm; Brest et Biarrbz, 6. Temp. du matin : Charleville, i°; Nantes, 4: Paris, 6; Bordeaux, 8; Alger, 23; Puy de Dôme, 4 ! Pic du Midi, — 6 ; moyenne à Paris : iï°,i égale à la normale. — Le 7. La pression baisse sur le W. et le N. du continent. Dépressions sur le N. de la France (Paris, 755) sur le N. de l’Europe IYardoe, 740). Fortes pressions reculent vers E. et S.-E. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Châteaudun, 36 mm; Gap, 34; Le Mans, 17; Marseille, 16; Paris, 2. Temp. du matin : Moscou, o°; Bordeaux, 9; Paris, 12; Alger, 21; Puy de Dôme, 4; Pic du Midi, 4- — Le 8. La pression baisse sur le S.-W. et le N.-E. du continent (N. de l’Espagne, 756 ; Yardoe, 743). Pluies sur le N. et le W. du continent. En France : Le Havre, 17 mm; Dunkerque et Perpignan, 5; Bordeaux, 4; Paris, 2. Temp. du matin : Paris, 4°: Clermont, 8; Alger, 29; Puy de Dôme, 5 ; Pic du Midi, 1 ; moyenne à Paris : 8°,8 (normale : n°,2). — Phases de la Lune : Pleine Lune le 8, à 4 h. 20 m. du matin.
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
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- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « L,â N&tlire » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (Vl*f
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2004— 21 OCTOBRE 1911 SUPPLÉMENT
- JfcD
- Iso
- INFORMATIONS
- Nécrologie : Edward Whymper. — Le grand alpiniste anglais Edward Whymper est mort subitement à Chamonix le 16 septembre, à l’âge de 72 ans. Il fut, il y a cinquante ans, un des organisateurs et pionniers de l’alpinisme; dès 1861, il escaladait le Pelvoux et en 1864 faisait la première ascension de la Barre des Ecrins (4100 m.), la plus haute sommité des Alpes françaises (hors du Mont Blanc); puis, en i865, celle du fameux Cervin; sur cette cime terrible, il échappait, avec deux guides, à la catastrophe qui tuait ses trois compagnons, lord Douglas, Hadow Hudson et le guide Michel Croz. Il gravit le premier plusieurs grandes cimes voisines du Mont Blanc. Son ouvrage, Mes escalades dans les Alpes, est devenu classique. Il y ajouta d’autres livres, et notamment le récit d’un grand voyage d’ascensions aux Andes de l’Amérique du Sud.
- L’essai des poudres B. — A titre d’indication, nous signalons un procédé expérimenté par l’un de nos abonnés, M. Emilio Hunolt, qui s’est occupé spécialement d’explosifs pendant plusieurs années. Le procédé consiste à placer dans l’intérieur des caisses de poudre un tube en toile métallique de nickel, fermé à une extrémité et traversant la paroi de la caisse. Dans l’intérieur du tube, on maintient un papier indicateur imprégné d’une solution faible de chlorhydrate de paraphénylène diamine, substance très sensible aux émanations nitreuses et qui révèle instantanément la présence de la moindre trace de ces dernières par une coloration qui va du jaune clair au brun foncé. C’est tout. Il va sans dire que l’application de ce procédé est très délicate et ne peut être faite que par des praticiens, mais une fois établie elle ne demande qu’un travail de surveillance .qui consiste à examiner de temps en temps le papier indicateur de chaque caisse.
- Parallaxes stellaires. — Le Dr Schlesinger a donné, dans le vol. XXXIY de l’Astrophysical Journal, les résultats d’une étude des parallaxes stellaires réalisée au réfracteur de 1 m. o5 de l’Observatoire Yerkes. Les résultats pour quatre étoiles à hélium confirment ceux obtenus antérieurement par les mouvements propres, à savoir que les étoiles de cette classe sont situées à une énorme distance de la Terre, de telle manière, en se basant sur des moyennes, qu’une étoile à hélium de 4° grandeur est probablement aussi éloignée que les étoiles de 9e grandeur de la même région du ciel. Sur ces quatre étoiles à hélium, trois ont des parallaxes négatives, et une seule seulement une faible parallaxe positive. Aucune autre étoile mesurée n’a fourni de parallaxe négative.
- Absorption des gaz par le charbon. — On a étudié dans ces derniers temps la valeur de l’absorption de divers gaz par le charbon provenant de la calcination de la noix de coco. On a trouvé que, sous la pression de
- 10 cm de mercure et à o°, 1 gr. de ce charbon absorbe o cc. 23 d’hydrogène, 2 cc. 35 d’azote, 3o cc. 4 d’acidc carbonique et 71 cc. d’ammoniaque. On a également déterminé le pouvoir absorbant pour l’air de quelques variétés de charbons végétaux. Les charbons étudiés, découpés en morceaux de 2 mm. 5 de côté,, étaient d’abord chauffés dans le vide, puis mis en contact pendant i5 minutes avec l’air en refroidissant le vase dans l’air liquide. On chauffait ensuite à 55o° pour chasser tout le gaz ahsorbé et on en déterminait le volume. Les charbons de noyaux de cerises et de noix de coco ont montré le plus fort pouvoir absorbant ; le coefficient d’absorption croît après que le charbon a été purifié par le chlore. Enfin le pouvoir absorbant s’est montré proportionnel à la densité des charbons considérés.
- Sur les météorites de ferro-nickel. — On sait que certaines météorites renferment une grande proportion de ferro-nickel; elles présentent une structure grossière qui ne peut être reproduite artificiellement dans la préparation de ces alliages et on a émis diverses hypothèses au sujet de cette structure. Certains savants pensent que ces météorites sont dans un état instable, tandis que d’autres, qui leur prêtent un état stable, admettent qu’il a fallu pour les former le concours, irréalisable artificiellement, d’une basse température et d’une durée très longue. De nouvelles expériences seront nécessaires pour fixer ce point qui présente un certain intérêt au sujet de la formation des météorites.
- L’eau et la rouille. — On sait que la rouille, dont la composition est assez variable, présente des modes de formation encore très discutés. Aussi est-il intéressant de signaler toutes les expériences qui se rapportent à ce sujet. C’est ainsi que Andstrœm a effectué des recherches sur les eaux des conduites de la ville d’Hel-singfors, en Finlande. Ces eaux, débarrassées par ébullition de tous les gaz qu’elles renferment, se comportent à la façon de l’eau distillée exempte de gaz dissous, c’est-à-dire qu’elles n’exercent qu’une attaque extrêmement faible sur le fer. Par contre, les eaux naturelles, qui contiennent 14 milligr. d’oxygène libre et 7 milligr. d’acide carbonique libre par litre, attaquent très rapidement ce métal ; une partie du fer passe en solution, tandis qu’une autre partie donne de la rouille. La partie qui passe en dissolution s’y trouve à l’état de carbonate de fer; dans le précipité, le fer doit être à l’état d’oxyde Fe504. L’attaque du fer par l’eau paraît indépendante de la quantité d’acide carbonique et proportionnelle à la teneur en oxygène. En présence d’un grand excès de gaz carbonique, mais en l’absence d’une très petite quantité d’oxygène, l’attaque du métal ne se produit que très lentement. L’auteur se rallie, quant au mécanisme de l’attaque, à l’hypothèse déjà émise de la formation transitoire d’eau oxygénée.
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- INFORMATIONS
- Action des gaz sur le cuivre. — Deux spécialistes allemands, MM. Sieverts et Krumbhaar, ont déterminé la solubilité de divers gaz dans le cuivre à l'état solide ou liquide. L’azote, l’oxyde de carbone, l’acide carbonique sont insolubles dans le cuivre fondu ; la solubilité de l’hydrogène et de l’acide sulfureux a été déterminée jusqu’à i’6oo°. L’hydrogène est un peu soluble dans le cuivre solide, davantage dans le cuivre fondu, et d’autant plus que la température est plus élevée; il s’en dissout 4 ce. à iioo0 et 9 cc. à i52o0 dans 60 gr. de cuivre fondu, sous la pression atmosphérique. L’acide sulfureux est insoluble dans le cuivre solide, très soluble dans le cuivre fondu qui en absorbe 14 fois son volume à 1X20° et 28 fois à i52O0, en formant une trace de sulfure de cuivre. Par refroidissement, une partie seulement de l’acide sulfureux se dégage et le métal roche en restant bulleux, c’est-à-dire que le gaz en sort brutalement en formant une sorte de petit cratère, comme dans le cas de l’oxygène et de l’argent fondu. La solubilité de l’hydrogène et de l’acide sulfureux varie comme la racine carrée de la pression. Ces diverses notions peuvent présenter un certain intérêt au point de vue de la métallurgie du cuivre.
- Une machine à river « a explosion ». —'On vient, dit l’Engineer, d’inventer une machine à river qui, au lieu d’utiliser l’air comprimé, fonctionne au moyen d’un mélange explosif. Ce mélange (air et essence, par exemple)' est envoyé à l’outil par un petit compresseur électrique qui fait corps avec la machine et qui refoule le mélange derrière le piston dès que l’ouvrier établit le courant. Le mélange comprimé, agissant sur le piston, l’amène au contact du rivet; lorsque le mélange atteint la pression voulue, un déclic produit l’allumage et l’explosion soudaine écrase le rivet. Un ressort assure le retour du piston en arrière et l’échappement. Le réglage de la force de l’explosion se fait très facilement en agissant sur la pression initiale avant l’explosion.
- Le câble sous-marin Kuntz. — On a proposé, pour améliorer la vitesse de transmission sur les câbles sous-marins, le système Pupin. Il consiste, comme l’on sait, à intercaler de place en place sur le câble des bobines de self. Ce procédé a été appliqué au câble téléphonique sous-marin, récemment immergé dans le Pas-de-Calais. La pupinisation a le défaut de créer sur les longs câbles des points faibles ; en outre, on est encore incertain de l’effet que produirait sur la transmission par longs câbles l’insertion de ces bobines de place en place. Le système Kuntz, basé sur le même principe fondamental, consiste à répartir la self, uniformément, tout le long du câble. Le câble se compose essentiellement d’un conducteur simple ou multiple, enroulé en hélice autour d’un noyau central de fer extra-doux. Le conducteur hélicoïdal est isolé du noyau ; l’ensemble est plongé dans de la gutta-percha, elle-même protégée par une enveloppe en jute armé. D’après des renseignements que publie le Times Engineering Supplément, il est vrai sous toutes réserves, la vitesse de transmission sur un tel câble serait 5 fois plus grande que sur un câble ordinaire. Le coût du câble ne serait augmenté que de 3o pour 100. Les frais de pose et d’entretien seraient les mêmes dans les deux cas.
- La Société berlinoise de l’ozone. — Deux grandes compagnies d’électricité allemandes, la maison Siemens et Halske et la Société générale d’Electricité (Allgemeine Elektricitàtsgesellschaft), viennent de fonder à Berlin, au capital de 2 millions de marcs, une Société de l’ozone, qui a pour but la stérilisation de l’eau potable des grandes agglomérations. La Société générale d’Electricité possède l’ozonateur Otto de la Compagnie française de l’ozone, lequel a déjà fait ses preuves à Chartres, Villefranche, Nice et autres villes de la Côte d’Azur, et qu’on installe actuellement à Paris, dans deux réservoirs appelés à fournir chacun 2000 mètres cubes d’eau à l’heure. Il est établi sous le contrôle de l’Institut Pasteur. La maison Siemens et Halske, de son côté, est en possession de plusieurs brevets obtenus avec participation de l’Institut Koch et du Bureau impérial d’hygiène, à Berlin. Elle a établi des ozonateurs à Paderborn, Her-mannstadt (Transylvanie) et récemment à Chemnitz (Saxe) et à Florence (Italie). Ces deux Sociétés avaient déjà travaillé en commun à Saint-Pétersboux'g, où se trouve, pour le moment, le plus grand ozonateur du
- monde, avec un débit de 2000 mètres cubes à l’heure. Désormais, elles vont travailler plus étroitement de concert à débarrasser les eaux potables des bacilles pathogènes du choléra, de la fièvre typhoïde et de la dysenterie. L’ozone destiné à tuer ces bacilles est extrait de l’oxygène de l’air, à l’aide de machines électriques à haute tension qui échauffent le gaz à 2000 degrés pour le laisser ensuite brusquement refroidir.
- Une conduite forcée en fer pur. — Nous avons signalé à nos lecteurs les recherches tendant à prouver que le fer pur avait une remarquable résistance à la corrosion. Une application intéressante de cette constatation vient d’être faite aux Etats-Unis pour une conduite forcée de 65o millimètres de diamètre. Cette conduite, devant passer dans des terrains fortement alcalins, on n’y pouvait employer ni l’acier, ni même le béton armé et les ingénieurs ont décidé d’avoir recours au fer pur qui, au terme du contrat, ne devra pas contenir plus de 0,01 pour 100 de charbon, 0,02 poux' 100 de manganèse, o,oo5 pour 100 de phosphoi’e, 0,02 pour 100 de soufre, o,o3 pour 100 d’oxygène et des traces de silice.
- Un brûle-neige à pétrole. — Aux Etats-Unis la question est depuis longtemps résolue de débaimasser les voies de la neige ou de la glace qui les encombre. Mais il arrive encore que la glace et la neige s’accumulent dans les engrenages des machines motrices, notamment dans les tramways, et qu’il soit impossible, après la nuit, d’en obtenir au matin le démarrage pour la mise en service. Une compagnie de Chicago vient de résoudre le problème en équipant ses fosses de brûleurs à pétrole qui projettent une flamme de 2. mètres de long. Les voitures, amenées au-dessus des fosses et ainsi « cuites à point » par en dessous, démarrent ensuite sans difficulté grâce à une aimable chaleur qui très rapidement les pénètre!
- Les fouilles de Délos en 1911. — Ces fouilles ont été les plus riches de toutes, surtout au point de vue épigraphique. M. Holleaux signale particulièi’ement la découverte de plats bleus jusqu’ici inconnus, décorés de figures d’une exti’ême finesse; d’une admirable série de bustes en terre cuite (peut-être la déesse Héra) ; des vannes et canalisations des eaux de l’ipnos ; enfin un sénatus-consulte traduit en grec, probablement.de 166 ou 165 avant notre ère, est un document précieux pour l’histoire de l’occupation athénienne. M. Yallois a découvert un temple de Dyonysios ou Apollon, et la voie bordée de monuments qui y conduisait.
- Nécropole du Kef Messeline (Tunisie). — M. le
- Dr Carton a découvert une nécropole libyque, absolument intacte, au Kef Messeline, dans les forêts du Djebel Rorra, en Tunisie, sur la frontière de l’Algérie. Dans cette nécropole préromaine, les tombes, tournées vers l’Ouest, sont en blocs de grès, les uns grossiers, les autres taillés, de forme plate, pointue ou pyramidale. Les stèles taillées portent des inscriptions libyques. Quelques-unes reproduisent le croissant lunaire et une seule un buste radié et sans doute solaire. Les fouilles ont été vaines et on n’a pu re-ti’ouver aucun vestige de sépulture.
- Les fouilles de Mactar (Tunisie). — M. Louis Châtelain, en Tunisie à Mactar, en 1909, a identifié certains édifices et recueilli des inscriptions lybiques, néopuniques et romaines. Ses fouilles de 1910 ont dégagé trois édifices remarquables : une petite basilique chrétienne avec six colonnes ; un grand édifice à trois salles qui serait le macellum, ou marché romain et dont les dispositions sont différentes de celles des marchés de Pompéi et de Timgad. Le troisième édifice, construit en 170, sous Marc Aurèle, fut un château d’eau.
- Statistique du bétail en Australie. — En 1891, on comptait en Australie 1 574795 équidés, 11029499 bovidés et xo6 421 168 ovidés. En 1902, l’année où la sécheresse causa les plus grands dommages, les chiffres étaient descendus à 1 524601 équidés, 7 062 742 bovidés et 53 668 347 ovidés en 1909, les chiffres de 1891 ont été de beaucoup dépassés, savoir : 2022917 équidés,
- u 040891 bovidés et 91676281 ovidés; en 1910, les moutons se sont accrus d’environ i5 millions d’unités.
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- Compas de dérive pour aéroplanes. — Dans sa imbrique « Science appliquée »,Z« Nature n° 1994 a donné la description de la boussole aérienne système Daloz, •destinée à l'aviation, et permettant au pilote de corriger la dérive produite par l’action du vent.
- Il nous a paru intéressant de soumettre à nos lecteurs un appareil analogue, de construction et d’emploi plus simples, capable de donner des résultats très satisfaisants. Cet appareil dû au lieutenant Bassières du 46e régiment d’infanterie, a été présenté à l’autorité militaire, sous la dénomination de compas de dérive.
- Il se compose essentiellement d’une aiguille aimantée portant un limbe, gradué comme le cadran d’une boussole ordinaire. L’aiguille et son limbe sont mobiles sur un axe porté par une boîte. Le fond de la boîte est constitué par une glace fixe, permettant d’apercevoir le terrain en dessous, et sur laquelle sont gravés des traits rayonnants autour du pivot de l’aiguille. Le périmètre •de la glace porte une graduation de o à 200, de part et
- d’autre d’une origine placée à l’extrémité avant du diamètre de la glace parallèle à l’axe longitudinal de l’aéroplane.
- Les traits précédents forment ainsi un certain nombre de diamètres du cercle, faisant entre eux un angle de 20 grades. L’appareil s’emploie de la manière suivante : L’aviateur voulant marcher dans une direction déterminée, d’azi-muth 25 grades par exemple, devra orienter son aéroplane et le maintenir pendant la marche de telle sorte, que la division 25 du limbe de l’aiguille
- Compas de dérive pour aviation. A, aiguille aimantée. B, limbe solidaire de l’aiguille. C, glace en verre portant des traits diamétraux. DE, diamètre parallèle à l’axe de l’aéroplane. F G, diamètre sur lequel se projettent les repères du terrain. FOD, angle de dérive, FON, angle de route.
- se projette snr le diamètre de la glace de fond suivant lequel il voit défiler les repères du terrain.
- Il n’y a ici aucune précaution à prendre avant le départ, ni aucun réglage particulier à faire subir à l’appareil pour aller dans telle ou telle direction.
- En cours de route, si l’aviateur veut changer son angle de route, adopter par exemple 40 grades, il modifiera sa direction jusqu’à ce que la division 40 du limbe vienne se projeter sur le diamètre de la glace suivant lequel il voit défiler les nouveaux repères du terrain.
- Au contraire, si en route la dérive varie, l’aviateur le corrigera automatiquement en maintenant la division initiale du limbe, correspondant à son angle de route, sur le nouveau diamètre de la glace suivant lequel il voit défiler les repères. En réalité, les graduations tracées sur le pourtour de la glace ne servent que pour le cas où l’aviateur voudrait connaître la valeur angulaire de la dérive. Cette connaissance peut être utile pour avoir une notion de la vitesse du vent, par exemple pour un aviateur montant un appareil habituel, dont il connaîtrait d’autre part la vitesse propre dans l’air. Comme on peut le remarquer, cet appareil est réellement simple, et son emploi n’offre aucune difficulté particulière.
- Combustion et Tumivoritê
- Économisateurs de charbon. — Fumivores système Schaller pour fourneaux de cuisine, chaudières, etc. — Brûler moins de charbon, chauffer davantage supprimer la suie et la fumée, cela semble une
- véritable gageure : tels sont néanmoins les résultats obtenus par les économiseurs de charbon système Schaller, résultats vérifiés par des expériences officielles effectuées au laboratoire de l’Ecole Polytechnique de Munich et par une pratique déjà suffisamment longue pour être vraiment probante.
- Dans l’industrie, dans la marine, dans les chemins de fer, on a réussi à tirer un assez bon parti du combustible brûlé : il est possible cependant de réaliser encore bien des progrès. Peu à peu on a amélioré les chau-
- Fig. 1. — Coupe horizontale d’une cuisinière munie d’économiseurs.
- dières, les foyers, les conditions du tirage, l’alimentation en combustible, etc.., mais surtout l’éducation pratique des chauffeurs qui joue un si grand rôle. Toutefois, si l’on utilise mieux les calories contenues dans le charbon, on n’a jamais pu obtenir d’une façon efficace, économique, pratique en un mot, la suppression de la fumée, c’est-à-dire la fumivorité, cet idéal de toutes les villes qui rêvent d’un air pur, d’un ciel propre, de maisons et de palais qu’il ne faudrait pas laver, nettoyer constamment pour les empêcher de devenir déplorable-ment noirs.
- Pour l’hygiène publique, la combustion défectueuse et productrice de fumée, présente de graves et multiples inconvénients : interception d’une partie des rayons du soleil qui nous éclairent et sont, en outre, de puissants agents de désinfection, de destruction des microbes et germes mauvais, empoisonnement de l’atmosphère par l’afflux d’énormes quantités de gaz délétères, etc.
- Souffleries d’air, injecteurs de vapeurs, appareils coûteux et compliqués, que n’a-t-on pas essayé jusqu’ici pour supprimer la fumée ? Des concours ont même été organisés par les pouvoirs publics pour stimuler le zèle des inventeurs et susciter la création d’un engin, d’un procédé résolvant définitivement le problème. Des ingénieurs américains ont même imaginé dans ce but, une fort onéreuse transformation des chaudières : ils ont écarté le foyer de 2 m. 5o à 3 mètres de la paroi la plus proche de la chaudière pour assurer aux gaz une combustion plus complète, entraînant celles des particules solides qui composent en partie la fumée. Ce procédé
- dispendieux n’a jamais été employé en France, à notre connaissance.
- Ainsi donc, pour l’industrie, nous sommes en présence de progrès très considérables réalisés au point de vue d’une combustion plus économique et de résultats des plus médiocres en ce qui concerne la fumivorité.
- En ce qui concerne le chauffage domestique et, d’une façon plus particulière, le chauffage des fourneaux de cuisine, on a vite fait d’envisager les perfectionnements obtenus soit pour la fumivorité, soit pour une combustion meilleure et plus économique : rien n’a été fait dans cette voie. A peu de chose près, les fourneaux actuels sont les mêmes que ceux construits il y a de
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- nombreuses années.^Le gaspillage du combustible, car il n’y a vraiment pas d'autre mot à employer, atteint des proportions fantastiques par rapport aux résultats obtenus. Par surcroît telle cuisinière négligente brûlera facilement deux fois plus de charbon que telle autre.
- MM. John Graham et l’Hon. R. Russel qui ont publié de très intéressants travaux sur la fumée, prétendent qu’à Londres seulement, il faut chiffrer par millions de francs la perte qui résulte de la mauvaise utilisation
- A B
- Fig. 3. — L’économiseur Sclialler.
- du combustible et parle triple de cette somme les dégâts annuels causés aux linge, vêtements, tapis, tentures, etc.
- Pour la France, des estimations très précises évaluent à i5o millions la valeur du combustible inutilement gaspillé dans le chauffage domestique sans tenir compte de l’industrie.
- Il est donc intéressant de rencontrer un appareil extrêmement simple pouvant s’adapter, sous des formes différentes, bien entendu, aux fourneaux de cuisine les plus vulgaires comme aux chaudières marines les plus perfectionnées, et capable de réaliser non seulement une combustion économique et complète, mais encore une fumivorité absolue, l’une étant d’ailleurs la conséquence logique et fatale de l’autre.
- Aussitôt que dans un foyer le combustible est porté à une température suffisamment élevée les hydrocarbures volatils commencent à distiller entraînant avec eux de la suie et autres produits solides, il y a également production d’oxyde de carbone dans la plupart des cas par suite de l’arrivée d’air insuffisante : or ces gaz ont un pouvoir calorifique considérable.
- Il y a donc un grand avantage à les brûler : il suffit pour cela de les mélanger avec de l’air chauffé à leur température d’inflammation. L’appareil Schaller fournit une élégante solution de ce problème.
- Il se compose essentiellement d’une boîte AB en fonte légèrement aplatie et dont la longueur correspond à la largeur du fourneau : dans cette boîte est vissée une tubulure BG dont l’extrémité C porte un écrou nickelé. Les faces supérieures et inférieures de la boîte sont percées, du même côté, d’un certain nombre de petits trous qui permettent de s’échapper à l’air entré par l’orifice C. Des cloisons en chicane se trouvant à l’intérieur de la boîte et faisant corps avec elle augmentent sa surface en contact avec l’air qui doit circuler intérieurement.L’appareil est placé dans le fourneau, dont on a enlevé les plaques, directement à la sortie du foyer, c’est-à-dire à l’endroit où les gaz qui s’en échappent sont à la température maximum. Les petits trous doivent être sur le côté opposé au foyer. On passe le tube BC dans un trou percé en C dans la face antérieure du fourneau sur laquelle il est solidement fixé à l’aide de l’écrou nickelé. Le fonctionnement de l’appareil est aussi ________________________________________ ‘ simple que sa
- construction. Aussitôt que le foyer est allumé, la boîte s’échauffe et détermine un appel d’air par l’orifice C. L’air circule dans la boîte et au contact prolongé des parois et des
- cloisons, il s’échauffe, sort à très haute température par les petits trous et vient enflammer les gaz combustibles qui s’échappent du foyer entraînant avec eux la suie et les autres matières solides, c’est-à-dire la fumée. La fumée est donc supprimée, puisqu’elle est brûlée avec l’oxyde de carbone et les hydrocarbures distillés par le combustible.
- De cette manière, la combustion est absolument complète; la preuve en est donnée par l’analyse des gaz qui s’échappent de la cheminée et ne contiennent plus que de l’oxygène, de l’azote et de l’acide carbonique.
- Fig, 4. — L’appel d’air dans un économisei
- Plus de mauvaises odeurs, plus de gaz délétères, plus de fumée ni de matières charbonneuses qui rendent si désagréables les appartements situés aux étages supérieurs des immeubles. Avec l’appareil Schaller il y a même disparition radicale de toute odeur insolite au voisinage du foyer.
- Par suite de la haute température et de la circulation énergique de l’air chaud, la suie n’entre pas dans l’appareil. Les quantités infinitésimales qui peuvent y pénétrer au début de l’allumage du foyer en sont facilement chassées par quelques coups de soufflet donnés tous_les matins dans l’orifice C.
- Cet appareil permet d’utiliser intégralement tout le calorique contenu dans le combustible employé dont il n’accélère d’ailleurs pas la combustion. Mais par le fait même de cette utilisation complète, il suffit, de brûler beaucoup moins de charbon pour obtenir la même quantité de chaleur. Selon le cas, l’économie réalisée, va de à 4o pour ioo et cela tandis que l’on obtient une fumivorité parfaite.
- Au point de vue de l’économie de combustible et du meilleur rendement calorifique, il est intéressant de citer quelques chiffres obtenus au laboratoire de l’Ecole Polytechnique de Munich par des essais effectués sur un fourneau de cuisine de grand modèle chauffé avec du gros charbon de la haute Bavière :
- SANS L’API' IREIL AVEC LAPI’ABEIL
- DURÉE DE L’ESSAI DE 7 II. A 2 II. DE 7 II. A 2 II.
- Consommation de cliurhon.............' 103 kg 88 kg
- Tirage en millimètres-d'eau.......... 5 mm 3,25 mm
- Tempéraiure des gaz autour du four. . 271°,7 317°,8
- Pendant la marche avec l’appareil on constata une diminution remarquable de la fumée.
- Des établissements importants comme les cuisines populaires de la fondation du baron H. de Rotschild, des hôtels, comme l’hôtel Crillon, pour ne citer que ces deux exemples, emploient l’appareil Schaller qui est susceptible de causer une véritable révolution dans le chauffage domestique et industriel non seulement, par l’économie considérable qu’il procure, mais encore par la fumivorité complète qu’il occasionne, fumivorité qui a pu être obtenue plus ou moins bien et de façon plus ou moins onéreuse dans l’industrie, mais dont on n’avait pas encore envisagé la possibilité dans le chauffage domestique. — L’appareil se trouve à la Compagnie française des brevets Schaller, no, rue Réaumur, Paris.
- sg'ïvs, Divers
- Un porte-mines ingénieux. — Ce qui caractérise ce porte-mines, outre qu’il est fort pratique, c’est que chacun peut en construire un semblable le plus simplement du monde : il suffît de disposer d’un manche de porte-plume, et d’un de ces protège-pointe en métal nickelé comme on en vend partout à l’usage de crayons de poche.
- Dans le manche du porte-plume, on forera un trou bien cylindrique, destiné à loger les mines ; celles-ci sont faites de fragments bien taillés et disposés comme le montre noire figure.
- L’extrémité de cette espèce de magasin est taillée en pointe, l’orifice fermé par un petit bouchon. Le tout est coiffé avec le protège-pointe dont nous avons parlé plus haut. Celui-ci a dû également subir une légère préparation, car il va devenir, en réalité, porte-mine ; il aura pour office de retenir solidement le petit fragment de graphite, dans la position voulue pour permettre d’écrire commodément. Il a suffi pour cela de couper l’extrémité du protège-pointe ; on aménage ainsi un léger orifice qui livre passage à la pointe de la mine.
- Ce dispositif, outre sa simplicité, présente un grand avantage sur nombre de porte-mines ou de crayons, c’est que l’on dispose toujours d’une pointe bien effilée, et qu’il n’y a jamais lieu de tailler la mine. Lorsqu’elle est émoussée, on la jette et on la remplace par l’une de celles cjui attendent en réserve dans le manche le moment d’être utilisées. Ce porte-mines a été imaginé par M. Berquet, 88, boulevard Saint-Michel, Paiûs.
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- RÉSUME METEOROLOGIQUE
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- ^Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en septembre 1911, par M. Ch. Dufour.
- La température a été très élevée pendant la première quinzaine du mois. Du Ier au 12 septembre, on compte 9 maxima diurnes supérieurs à 3o°, dont 8 consécutifs, du 2 au g. Depuis l’origine des observations du Parc Saint-Maur, un seul mois de septembre a présenté une plus grande fréquence de températures élevées : le mois de septembre 1895, mois exceptionnel, pendant lequel on a observé 11 maxima supérieurs à 3o°, le dernier à la date du 27. Le maximum absolu de septembre 1911, relevé le 9, atteint 35°,8, dépassant de o°,3 celui de septembre 1895 et devient le maximum absolu de septembre de la série du Parc Saint-Maur.
- A partir du i5, la température a baissé beaucoup; le refroidissement a été surtout marqué les 22 et 23, mais la moyenne mensuelle i7°,09 reste cependant supérieure de 20,35 à la normale et septembre 1911 est encore un mois très chaud.
- C’est, de plus, encore un mois sec; l’humidité relative moyenne de l’air, qui est normalement de 80 pour 100, est tombée à 68,6, en déficit de près de 12 pour 100. Il n’a pratiquement pas j>lu du ier au 20, les petites averses des i3 et 14 n’ont en effet rien donné au pluviomètre et la hauteur totale d’eau recueillie dans le mois, '27mm,o dont 12mm, 1 le 20 et 8mm,i le 24 ne représente que les o,54 de la normale. De plus, il n’y a eu que 7 jours de pluie appréciable alors qu’on en compte en moyenne 12 en septembre.
- Pression barométrique (ait. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : j5ÿœm,54; minimum absolu : 745mm,4 le 21 à 4h 3om ; maximum absolu : 7767iam,5 le 18 à g*1 iom,
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des minima, io°,06; des maxima, 24°,95; des 24 heures, i7°,og. Minimum absolu : 3°,2 le 23; maximum absolu : 35°,8 le 9. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, 14°>89 ; la plus élevée, 25°, 1 le 2; la plus faible, 8°,2 ,1e 3o. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 6°,09 ; des maxima, 45°,88; minimum absolu: o°,i le 23; maximum absolu : 58°,9 le 2. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur om,3o), à 9 heures : 170,66; à 21 heures : i7°,gi ; (profondeur om,65), à 9 heures : I7°,g2; à 21 heures, 170,88 ; (profondeur 1 mètre), à 9 heures : i7°,75; à 21 heures : i7°,7i. De la Marne. — Moyennes : le matin, x 9°,46 ; le soir, 20°, 11. Minimum : i6°,34 le 3o; maximum, 23°,6o le 7.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9mm,34- Minimum : 4mni,8 Ie 10 à 16 heures; maximum : i4mm,2 le 26 à 20 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 68,6. Minimum : 16 le 9 à i3 heures et 14 heures, le 12 à i5 heures; maximum : 100 à 8 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 3,38. Minimum : 0,0 les ier, 2, 3, 5, 6, 10, 11 ; maximum, 9,2 le 20.
- Insolation. — Durée possible : 376 heures ; durée effective: 2i8h,6 en 29 jours; rapport : o,58.
- Pluie. — Total du mois : 27mm,o en 20h,7.
- Nombre de jours : de pluie, 9 dont 2 de pluie inappréciable ; d’orages, 2; de brume, 8; de brouillard, 4; de halos solaires, 6; de rosée, 25.
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2™,75. Moyennes diurnes : la plus
- grande, 6m,o le i5; la plus faible, om,2 le [23. Vitesse maximum : i3m,5 le 3o à i6h 15“ par vent N. N. W. 1:..
- Fr équence des vents : calmes, 80.
- N , , 54 S.E. . . . 10 w . . . . 29
- N. N. E. . io5 S. S. E. . . 21 W. N. W. 18
- N. E. . , 74 S 44 N. W. . . !9
- E. N. E. . 36 S. S. W . . 68 N. N. W . 36
- E. 9 s. w. . . . 64
- E. S. E. . l7 w. s. w. . 36
- i”,42;
- Hauteur de la Marne. — Moyenne çju mois minimum : im,02 le 14 ; maximum : 2m,86 le 3.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : -j- 1ram, 14 ; température, -f- 2°,35 ; tension de la vapeur : — omm,65 ; humidité relative : — 11,8; nébulosité : — 1,84; pluie : —22““’,7 : jours de pluie appréciable : —-'5; insolation : -(- 57h,3.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (24 jours) : 67 volts; moyenne diurne la plus élevée, 110 volts le 29; la plus faible, 5o volts le ier. Moyenne des 17 jours pendant lesquels le potentiel est resté constamment positif : 64 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 89 volts le 23, la plus faible : 5o volts le ier. Pendant ces 17 journées on n’a observé ni précipitation ni manifestation orageuse. Amplitude diurne correspondante, 0,69; amplitude nocturne, 0,89.
- Taches solaires. — Un seul groupe de taches a été suivi en 18 jours d’observation. Le Soleil a paru dépourvu de taches les 10, 15-1 g, 21, 23, 25, 27.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles les xo, i5, 27; faibles les 11, 12, 16, 17, 22, 23; modérées, 19-21.
- Radiation solaire. — 21 observations ont été faites à 11 dates différentes : les valeurs les plus élevées ont i2h2m et le 12 a i2h4m, ical,2o5 le 2
- ete à 12
- : i0al,2o3 le 11 à 11 2 4m.
- Mouvements sismiques. — Le 6, début à ih5m5i‘; ph. pie. de ih27m à ih4om, fin 2'',3 (distance probable 8i5o km); le 6, début à i3b55mios, fin 14 heures (tremblement de tei're senti aux environs de Namur, à Aix-la Chapelle, etc.); le 8, début à 22’* 55m 57” ; ph. pie. de 23h25“ à 23h 4om, fin 24h,2. (distance probable 8600 km); le 10, début à ihi6“,3; ph. pie. ih22m à ih28m, fin vers ih,8; le i3, ph. pie. de 3h 4om à 4 heures, fin 4h,4; le i3, début vers 22h32m, ph. pie. de 22h35m à 22h37m, fin 2211 /\%m (tremblement de terre senti en Italie, à Florence et Sienne); le i5, début à i3h23m,4; ph. pie. i3h57m à i4hi5m, fin à 16 heures; le 17, probablement deux tremblements de terre superposés dont le ier débute à 31* 3gm 47e ; ph. pie. de 4lli5“ à 4h4o. La fin de ce tremblement de terre se confond avec le début du suivant dont la ph. pie. se présente entre 5h iim et 5h25m, fin 7 heures; le 22, début à 5hi2m,4; ph. pie. de 5h35m à 5h 46“ ; fin 6h,7.
- Des mouvements plus faibles ont été enregisti’és : le 10, de 2h 1 im à 21* 25m; le 12, de i3h 58m à 14h 6m; le i3, de 5h 41 m ^ 6 heures; le 18, ph. pie. de i4h26m à i4h 45m; le 20, de 5ll22,,1à 6hi5m; le 20, de i3h28m à i3h35m; le 21, de 8h 20” à 8h4om; le 26, de i4h5om à 15h 20“ et le 27 de 14t* 55m à i5 heures.
- Floraisons. — Le 3, helianthus rigidus ; le i5, aster (œil-du-Christ) ; le 22, helianthus orgyalis ; le 23, vero-nica speciosa; le 3o, aster blanc.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- cm:
- Pour protéger les tiges gravées de thermomètres.
- — On sait que les thermomètres de précision dont on se sert au laboratoire portent une graduation gravée en traits creux sur le verre par l’action de l’acide fluor-hydrique. A l’état neuf, la visibilité est parfaite, grâce à une coloration noire ou rouge de toutes les lignes gravées. Mais quand on plonge fréquemment la tige dans les divers liquides corrosifs ou dissolvants des laboratoires, l’enduit coloré se détache, et chiffres ou
- traits, encore un peu visibles à sec, deviennent, quand la tige est mouillée, très difficilement lisibles. Il est d’usage de remédier à cela en faisant une sorte de mortier avec une graisse et du noir de fumée, du vermillon, mortier dont on fi’Otte la tige ensuite essuyée avec un linge ; la matière coloi’ée adhérente reste dans les creux. Mais on n’obtient ainsi qu’une coloration bien peu solide qui dispai'aît vite à l’usage.
- Nous avons employé avec succès une protection très
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- efficace des thermomètres gravés sur tiges au moyen d’un dispositif fort simple. On choisit un tube de verre dans lequel la tige thermométrique entre juste et on le coupe de longueur égale à celle de la graduation à protéger. Tube et thermomètre [sont alors placés dans une éprouvette contenant de la paraffine chauffée jusqu’au point de fusion : quand les surfaces du verre sont bien mouillées, et qu’il ne reste aucune bulle d’air interposée, on prend le tube avec une pince et on y enfonce le thermomètre en opérant assez vite pour que la paraffine ne se solidifie pas. La tige gravée, ainsi recouverte d’une chemise protectrice, conserve indéfiniment ses traits très visibles, à condition toutefois qu’on ne plonge le thermomètre ni dans un liquide trop chaud qui ferait fondre la paraffine, ni dans un solvant capable de la dissoudre»
- & Pour couder un tube d’acier on peut opérer à froid ou à Chaud. — A froid : faire au préalable bien recuire le tube, couler du plomb et remplir le tuyau, le couder dans un étau en le serrant entre 2 plaquettes de bois.
- A chaud : remplir d’abord le tube de sable fin, ou mieux de grès en poudre fine, pilé. Bien tasser et boucher les extrémités du tube. Chauffer au feu de forge et couder une fois rouge.
- Pour régler les températures de trempe et de revient des aciers. — On sait quelle importance industrielle ont les opérations de trempe et de recuit, desquelles dépend toute la valeur des aciers. Il est assez difficile de régler ces traitements, la température des fours différant souvent un peu de celle des pièces qu’on y chauffe. C’est pourquoi on imagine de placer sur ces dernières certains sels usuels fondant à des températures connues ; sitôt la coulée du sel sur la surface métallique, on peut retirer les pièces.
- Des essais de M. Grenet, il résulte que des échelles pyrométriques peuvent être constituées en prenant :
- POUR I.ES TEMPÉRATURES DE TREMPE ( + DE 7OO0 C.)
- Sulfate de potassium . . . . . . 10700
- Chlorure de baryum . . . . . . . 955
- Sulfate de sodium ... 865
- Carbonate de sodium . . . . . . 810
- Chlorure de sodium. . . . . . . . 800
- Chlorure de potassium . . ... 775
- Bromure de potassium . . . . . 730
- POUR LES TEMPÉRATURES DE RECUIT
- (-- DE 7OO0 C.)
- Iodure de potassium................ 682° C.
- Chlorure de potassium (58 gr.) et
- chlorure sodique (42 gr.) . . . . 655
- Sel marin (3 gr.) et bromure de
- potassium (7 gr).............. 625
- Azotate de baryum................ 600
- Azotate de calcium............... 55o
- On peut avoir toutes les températures intermédiaires en employant des mélanges salins convenablement dosés. Par exemple, entre 8io° et 865°, on pourra
- obtenir :
- 850° C. avec 5 gr. sulfate de potassium cl b gr. sulfate de sodium. 850° C. — 3 gr. — — 7 gr. — —
- 2250 C. — 2 gr. - — 8 gr. - —
- Ces mélanges doivent être fondus au préalable, puis
- pulvérisés. Il est bon, pour éviter le décrépitement, de n’employer que des sels déjà légèrement calcinés dans un creuset fermé. {Revue de Métallurgie).
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. L. L., à Noisy. — Vous trouverez les couleurs appropriées pour teindre vos écrans, chez M. Calmels, i5o, boulevard Montparnasse, Paris. Spécifiez bien le genre de photographie que vous voulez faire, en particulier, s’il s’agit de photo en couleurs.
- M. de Cussac, à Sens. — A propos des anticongélateurs. — On a en effet préconisé depuis longtemps le chlorure de calcium, et même le chlorure de magnésium, comme anticongélateurs à employer dans la circulation d’eau des moteurs d’automobile. Par eux-mêmes, ils n’ont aucune action nuisible, ni sur le métal des canalisations, cylindres ou radiateurs, ni sur le caoutchouc des tuyaux de raccord ; mais, à la suite d’ébullition prolongée, comme il s’en produit dans certaines chemises d’eau, il peut à la longue s’effectuer une légère dissociation, et une mise en liberté de traces d’acide chlorhydrique, dont l’action serait d’autant plus nuisible, que, par suite de la circulation même, les surfaces attaquées sont constamment lavées. Il ne faut pourtant pas s’exagérer ce danger, car la dissociation se fait difficilement au-dessous de ioo°, et la température de l’eau de refroidissement sous la pression atmosphérique, ne peut guère dépasser ce chiffre. On peut d’ailleurs, vu le bas prix du chlorure de calcium, s’astreindre à renouveler souvent toute la provision d’eau saline employée, pour se débarrasser ainsi de l’acide qui aurait pu se former. Il serait préférable, si on tient à employer des sels, d’adopter le sulfate de soude ou le carbonate de soude, à la dose de 10 pour 100, qui sont plus résistants à la chaleur. On n’a d’ailleurs aujourd’hui, que l’embarras du choix pour les anticongélateurs. L’alcool à brûler, à la dose de 3o ,à
- 40 pour 100, permet de résister aux plus basses températures, il s’évapore assez lentement dans les radiateurs fermés actuels, et avec une dizaine de litres environ, on peut résister tout un hiver. Certains ont employé les mélasses de sucrerie à la dose de 5o pour 100, mais son usage prolongé ne va pas toujours sans inconvénient ; toutefois, on pourrait utilement l’adopter par intermittence, afin de faciliter le détartrage des chemises d’eau. En pratique, on emploie le plus souvent la glycérine neutre, à la dose de i5o à 3oo grammes par litre, mais il faut s’assurer, au moyen d’un papier de tournesol, de sa parfaite neutralité ; si elle était acide, il faudrait y ajouter une quantité convenable de carbonate de soude. Un excellent produit, garanti neutre, est le motoglycérol, préparé par la Société des huiles de Nanterre ; on le mélange à l’eau dans une proportion d’autant plus grande que l’on veut résister à un froid plus intense, 10 pour 100 par 3° de froid en général. Il faut se méfier de tous les produits anticongélateurs vendus de tous côtés, la plupart, de composition peu logique, ont une action néfaste sur les canalisations et radiateurs.
- M. D. G. M., à Maisons-Laffitte. — i° Qu’entendez-vous par moyen « pratique » ? Nous ne connaissons guère, outre les essais physiques, qu’une analyse chimique, et c’est fort compliqué; — 20 voyez le petit .volume de Hemardinquier (Larousse, jéditeur) ; —
- 3° sans doute, voir à la maison Poulenc, rue Vieille-du-Temple; — 4° il y a dans Paris (quartier du Temple), divers fournisseurs de petits façonniers estampeurs, découpeurs, doreurs, qui font le demi-gros à des prix normaux; voir le Bottin.
- M. J. S., 29. — Le procédé auquel vous avez pensé nous paraît, a priori, le meilleur. Bien avoir soin, avant d’appliquer la colle, de sécher, de dégraisser et de dérouiller parfaitement le métal.
- M. G. G., à Longson. — Le mieux serait d’apprêter les objets avec du savon de cuivre, antiseptique puissant et durable. Il suffit pour cela d’imprégner d’abord
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- BOITE AUX LETTRES
- d’une solution tiède de savon de Marseille, puis d’une solution froide de sulfate cuprique.
- M. M. M. — On peut opérer par vernissage (avec les divers produits pour bois de Sœhnei par exemple) ; ou par teinture, ce qui donne un nuançage plus intime et solide. On opère alors avec des couleurs synthétiques (de Bayer, à Croix (Nord), de Casella, à Lyon), mais c’est peu pratique pour un amateur.
- M. Ant. Elosegni, à Tolosa. — Il vous suffira d’ajouter à l’eau des matières saponinées (faire macérer dans le liquide du bois de Panama, de la saponaire), pour qu’il soit facile ensuite d’y incorporer l’oléine en émulsions stables.
- M. D. Chioffoni, Uruguay. — Machine Anderwood : 36, boulevard des Italiens, Paris. Lettres découpées sur cuivre, Fortin, libraire, rue des Petits-Champs, Paris.
- Un lecteur assidu, à Belfort. — Ventilateur Renard, 41> rue de Bellefond, Paris.
- R. /., Vendée. — Sur la culture et l’élevage des escargots, consulter les publications et ouvrages suivants : L’Escargot et son élevage en parc, par Raphaël de Noter, 2 fr. a5 ; — L’Escargot et la Grenouille, par Arsène Thévenot, i fr. ; — L’élevage de l’Escargot, par T. Messin, librairie agricole de la maison rustique, 26, rue Jacob, Paris; — N° 42 de l’année 1902 du Journal d’agriculture pratique, o fr. 5o, même librairie ; —- N° du 24 juillet, revue Je m’instruis, o fr. i5, 6, rue Duguay-Trouin, Paris; — Bulletin des Halles, 3i août 1908, o fr. 25, 29, rue Jean-Jacques Rousseau, Paris ; — Réveil agricole, i5, quai du Canal, Marseille, N°s du 3i juillet et du 25 décembre 1910, le N° 0 fr. 12; — L’Agriculture nouvelle, 18, rue d’Enghien, Paris : années 1897, page 817; *898, page 626; 1899, page 565; 1901, page 991 ; igo3, page 95x ; 1907, pages 170, 192 et 212; 1908, page i33; le N° o fr. 12 (chaque indication de
- page correspond à un N°) ; — Jardins et Basses-cours, librairie Hachette et C‘e, 79, boulevard Saint-Germain, Paris, N° i5, du volume I ; Nos 3i et 3a, du volume II, le N° o fr. 17; — La Vie à la campagne, même librairie; N° 3o du volume II, le N° 1 fr.
- M. Régnier, à Nice. — Devis d'installation de l’appareil électrique pour lire au lit : Poire Ulrnann n° 66g5, 3 fr. ; voltmètre (n’est pas indispensable), 10 fr. ; câble, 10 m., 3 fr. ; plafonnier, 7 fr. ; bois supplémentaire, 3 fr. ; lampe métallique, 2 fr. 5o ; accumulateurs, 3o fr. ; boîte bois, i5 fr. Total, 73 fr. 5o. (Rechargement des accumulateurs au garage, 1 fr. 5o.)
- M. P. Proniewski, à Paris. — Les huiles qui conviennent au graissage des moteurs Diesel sont les huiles minérales dont le point d’inflammation est le plus élevé, au moins 275°. Tous les fournisseurs d’huiles de graissage livrent des huiles de ce genre, dites huiles spéciales pour le graissage des moteurs Diesel.
- Destruction des rats. — Le collaborateur qui a répondu, sur cette question, à un de nos abonnés, nous adresse les renseignements complémentaires suivants : Le Dr Jacques Cazal procède à la destruction des rats avec un produit dit séro-raticide agissant par le virus exalté d’une toxine énergique, qui entraîne le tétanos, la paralysie et la mort des rongeurs. On emploie ce produit sans manipulation ni préparation; il conserve indéfiniment ses propriétés et est employé avec succès par les grandes administrations, les grandes industries et la marine. On fait usage également du ratifuge, qui éloigne les rats. Contre les cafards, le Dr Cazal indique la cafardéine, employée en poudre ou en pâte, dans les endroits infestés par ces insectes. On trouve ces produits à la Société Cazal et Cie, 26, boulevard Saint-Denis, Paris, qui traite à forfait pour la dératisation et la désinfection des immeubles.
- BIBLIOGRAPHIE
- St..
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Une machine à cueillir le coton : Louis Serve. — Les marines italienne et turque : Sauvaire Jourdan. — Chronique. — L’électricité transmise à distance sans lien matériel : Dr A. G, — Le port de Bordeaux : A. Troller. — L’eau de Seltz est-elle dangereuse par les têtes de siphon : Dr A. Barillé. — Académie des sciences : Ch. de Ville deuil. — Louis Troost : Pierre Jolibois,
- Supplément. — Les comètes d’Encke (1911 d) et de Borrelly (1911 e). — Hommage au Dr Einlay. — La protection des oiseaux. — Les solutions colloïdales des métaux. — La rouille du fer. — Un appareil avertisseur contre le grisou. — La réduction électrique du fer, etc.
- Recherche pratique et exploitation des mines d’or, par Georges Proust. In-16 (19-12) de iv-112 pages, avec 14 figures, 19x1. Prix : 2fr,75.
- Ce petit volume, après avoir donné les notions géologiques nécessaires à la recherche du minerai, passe en revue la prospection, l’outillage, l’exploitation et le traitement de l’or. Il est suivi d’un Index géologique.
- L’assaut du Pôle-Sud, par l’abbé Tu. Moreux, directeur de l’Observatoire de Bourges. Jouve et Cic, éditeurs, i5, rue Racine. Paris. Un vol. in-18 avec des illustrations. Prix 1 fr. 5o.
- M. Moreux résume en un vivant récit les héroïques explorations qui depuis près de deux siècles, s’efforcent de percer le mystère du Pôle*Antarctique.
- Manuel de l’ouvrier mécanicien, 90 partie. Montage de machines, par P. Blancarnoux. i vol. illustré, 154 p. Bernard Tignol, éditeur, Paris, 1911. Traité du montage des machines à vapeur, et des divers oi’ganes accessoires qu’elles comportent.
- Les dépressions sidérales. Nouvelle hypothèse sur l’essence des coi'ps et la mécanique céleste, par Maxime
- Vincent, x vol. 124 p. Libi’airie du Moniteur juridique, 4» rue du Fouarre, Paris, 1910.
- Die neue Weltder flussigen Kristalle. Und deren Bedeu-tung fur physik, chemie, technik und biologie, par O. Lehmann. 1 vol. 388 p., 246 fig. Akademische Verlogsgesellschaft, Leipzig, 1911. Prix : 12 M.
- Nos lecteurs connaissent les beaux travaux de O. Lehmann sur les cristaux liquides. Le savant professeur les a groupés dans l’ouvrage ci-dessus, où il expose très nettement ce qu’est un cristal liquide, quelles sont les propriétés de cette catégorie de corps, et les conséquences qui en découlent aux points de vue physique, chimique, biologique, et même méta-physiqué.
- Le négatif en photographie, par A. Seyewetz (Encyclopédie scientifique). 1 vol., 3oo p., 42 fig- O- Doin, édit. Paris, 1911. Prix : 5 francs,
- Exposé clair et méthodique, à la fois scientifique et pratique, des ti'avaux les plus importants et les plus récents touchant à l’obtention du négatif. Six parties principales dans l’ouvrage : x° les surfaces sensibles ; 20 leur préparation ; 3° leur exposition à la lumière ; 4° le développement de l’image latente ; 5° l’emploi des principaux révélateurs ;
- 6° amélioration des clichés développés.
- Systèmes cinématique s, par L. Crelxer (collection scientifique). 1 vol. in-8°, 100 p. Gauthier-Villars, édit. Paris, 1911. Prix : 2 francs.
- Etude géométrique des systèmes articulés à guides rectilignes.
- Essai sur une méthode de comptabilité des cheinins de fer, par G. Pereire. rre partie. 1 vol., i32 p. Gauthiei'-Villai’s, éditeur. Pai’is, 19x1.
- Ce titre trop modeste désigne un ouvrage ti'ès documenté, riche en considérations économiques originales, en idées personnelles. L’auteur y indique : un moyen ti'ès simple, pour les compagnies de che-
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- BIBLIOGRAPHIE
- mins de fer, d’établir les prix de revient des divers éléments de leur énorme trafic et les invite à dresser sur ces bases une tarification rationnelle, avantageuse pour elles, leurs employés et leurs clients. Les spécialistes liront avec un intérêt croissant ce travail fort bien ordonné; ils y verront M. Pereire critiquer aimablement les méthodes en cours, donner une nouvelle définition du coefficient d’exploûation, poursuivant somme toute la réalisation des tarifs tels que chaque transport effectué soit par lui-même rémuné-
- rateur au vrai sens du mot, en tenant compte de l’intérêt et de l’amortissement des capitaux engagés. Les hommes de chemins de fer et les économistes en général, tireront grand profit de la lecture de ce livre.
- La psychologie de l’attention, par N. Vaschide et Raymond Meunier, i vol. in-16 de la collection de Psychologie expérimentale et cle Métapsychie. Librairie Bloud et Cio, 7, place Saint-Sulpice, Paris, 1910. Prix : 3 francs.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- 05§k'
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France»
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 9 oct. 1911. . 11°,0 N. E 3. Couvert. -4,0 Couv. jusq. 15 h. ; nuag. ensuite; pluie le matin par intervalles.
- Mardi 10 5°,8 N. E. 4. Beau. » Gelée blanche ; peu nuageux.
- Mercredi 11 ... . 4’,1 N. E. 2. Beau. » Gelée blanche ; Beau.
- Jeudi 12 5’, 7 S. S. E. 0. Beau. » Gel blanche ; brouillard le m. ; quelq. nuas. ; halo de 15 h. à 16 h.
- Vendredi 13 ... . 10°,0 E. 1. Très nuageux. 11,4 lîosée; Couvert ; pluie de 10 h. à 19 h. 45. l'h brouillard le soir.
- Samedi 14 13°,0 S. W. 1. Couvert. » Couvert jusq. 16 h.; beau ensuite.
- Dimanche 15. . . . 10\2 N. E. 3. Couvert. » Couvert le in. ; beau le soir; rosée.
- OCTOBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 9 AU DIMANCHE 15 OCTOBRE 1911.
- Mercredi
- Dimanche
- G’, MIDI 6 . MIN 6 MID.i,.6’MlN 6 (MIDI G. Mlisi. 6 . MIDITC’ H G^MlPP G ?MIN-15 ~ MIDI 6l MIN G/MIDI ' 6;#!
- 10
- 770
- 760
- 750
- 740
- 750
- 35°
- 30°
- 25®
- -20°
- io°
- La courbe courbe épa boule sèche
- irbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à iche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boide mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 9 au i5 octobre. — Le g. Fortes pressions sur les Pays-Bas, l’Ecosse (775 mm) et l’Irlande. Dépressions sur le N. de l’Espagne (757) et sur le N. de la Russie. Pluies sur le N. et le W. du continent. En France : Belfort, 26 mm; Nantes, 20; Cette, 19. Temp. du matin : Paris, ii°; Cherbourg, 15 ; Alger, 23; Puy de Dôme, 12; Yentoux, 8; moyenne à Paris : ii° (normale :
- — Le 10. Fortes pressions sur le W. et le Centre de l’Europe (777 en Angleterre). Dépressions sur le N. de la Russie et sur l’Islande. Pluies sur le N. et l’O. du contient. En France : Clermont-Ferrand, 35 mm ; Besançon et Nice, 11 ; Paris, 4. Temp. du matin : Paris, 6°; Nantes, 12; Monaco, 18; Alger, 24; Puy de Dôme, 9; Pic du Midi, —1; moyenne à Paris : 8°,9 (normale : io°,c)). — Le 11. Pressions très élevées sur le N.-W. et le Centre de l’Europe. Dépression sur le N. de la Russie (746 mm). Pluies sur le N. et l’E. du continent. En France : beau temps. Temp. du matin : Belfort, 3°; Paris, 4; Nantes, 6; Alger, 21; Puy de Dôme, 11; Pic du Midi, 2; moyenne à Paris : g°,i (normale : io°,8). — Le 12. La pression s’abaisse sur les Iles-Britanniques et les Pays-Bas (Yalentia, 764 mm). Pluies sur le N. et l’E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Uleaborg, —6°; Paris, 4; Nantes, 10; Monaco, 18; Puy de Dôme, 14 ; Pic du Midi, 2; moyenne à
- Paris : n°,7 (normale : io°,6). — Le i3. La pression s’abaisse encore sur le YV. de l’Europe. Dépression sur les Iles-Britanniques ; pressions supérieures à 765 mm sur le Centre et le S.-E. de l’Europe. Pluies et neiges en Suède et sur le N. de la Russie. En France : Dunkerque, 4 mm; Clermont-Ferrand, 2; Le Havre, 1. Temp. du matin : Moscou, —- 5° ; Belfort, 6; Paris, 10; Monaco, 17; Alger, 23; Puy de Dôme, 8; Pic du Midi, — 1; moyenne à Paris : i2°,6 (normale : io°,3). — Le 14. Pression uniforme et voisine de 760 sur le W. de l’Europe. La pression monte sur la Scandinavie (Christiania, 768) et les Açores. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Perpignan, 12 mm; Paris, 11; Lyon, 7; Brest. 2. Temp. du matin : Uleaborg, —8°; Nantes, 12; Paris, i3; Alger, 22; Puy de Dôme, 9; Pic du Midi, — 1 ; moyenne à Paris : 13°,4 (normale : io°,3). — Le i5. La pression monte sur presque toute l’Europe. Dépression sur la Gascogne et le W. de l’Espagne (La Corogne, 707) une autre près de l’Islande. Pluies sur le YV". et le N. de l’Europe. En France : Brest, Toulouse, 3 mm. Orages en Bretagne. Temp. du matin : Uleaborg, —70; Charleville, 8; Paris, 10; Marseille, 16; Alger, 22; Puy de Dôme, 7; Pic du Midi, o ; moyenne à Paris : n°,8 (normale : io°,i). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 14, à 11 h. 55 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « Là Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris fVle)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l'indication d’origine.
- N° 2005— 28 OCTOBRE 1911
- 5PO
- ><
- INFORMATIONS
- SUPPLÉMENT
- Parmi les récentes nominations de chevaliers de la Légion d’honneur qui viennent d’être faites, nous relevons le nom de M. Paul Bouchez, un des associés de la maison Masson et Cia, éditeurs de ce journal. Nous sommes heureux de lui adresser nos plus chaleureuses félicitations.
- La planète Mars. — Un changement important vient d’être signalé simultanément par deux astronomes à l’observatoire central de Kiel. M. Jarry Desloges, à son observatoire temporaire du Massegros, a observé que la Libye, qui, sur Mars, était grisâtre précédemment, était très brillante le 12 octobre. La même observation a été faite le xi octobre, à Barcelone, par M. José Comassola, directeur de l’Observatoire Fabra, qui a signalé la présence d’un nuage éclatant sur la Libye. La planète Mars d’ailleurs est le siège, en ce moment, de nombreuses modifications qui rendent son étude du plus haut intérêt.^
- Comète Quénisset (1911 f). — M. Quénisset, à l’Observatoire Flammarion de Juvisy, étudie sans arrêt sa comète. Les nombreuses photographies qu’il en a obtenues montrent une queue s’étendant sur une longueur de plus de 6°. Dans une lunette, la queue est bien visible, mais sur une étendue moindre. Enfin, on voit toujours très bien cette comète à la jumelle. On la trouvera aux positions ci-après, calculées par M. Ebell, pour i2 heures, temps moyen de Berlin.
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON ÉCLAT
- l*r novembre 1911 13 h. 13 m. 0 s. + 13° 47',6 6e',9
- 5 - . . 15 h. 45 m. 50 s. + 10° 6',0 6e',9
- 9 — . . 15 h. 46 m. 24 s. -+- 6° 59',1 7«',0
- 13 — • - 15 h. 56 m. 47 s. + 5° 24', 1 7‘.',,1
- La comète atteint son périhélie le 12 novembre.
- Annonce des crues. — En vertu d’une décision ministérielle du 21 février 1903, les altitudes indiquées dans tous les projets de travaux publics doivent être rapportées à une seule et même surface de comparaison, la surface du niveau moyen de la Méditerranée à Marseille, origine commune des cotes portées parles repères métalliques du nivellement général de la France scellés sur des bâtiments et ouvrages d’art dans toute l’étendue du territoire. Par exception, certains services de navigation et d’annonce de crues, tel que celui de la Seine par exemple, avaient jusqu'alors conservé comme origine des chutes de leurs échelles l’ancien zéro de Bourdaloue qui, à Paris notamment, diffère de o m. 62 du zéro normal officiel. Cette situation créait, pour le public, une source permanente de confusion entre les cotes données par les échelles de cours d’eau et celles portées par les repères scellés sur leurs rives. Des réclamations à ce sujet s’étaient produites, en particulier lors de la dernière grande inondation de la Seine. Pour mettre fin à ce fâcheux état de choses, le ministre des Travaux Publics vient de décider que, dans un délai maximum de cinq ans, les échelles en question seront, ou bien
- rectifiées et surmontées d’une plaque portant la mention : Altitudes rapportées au zéro normal, ou bien accompagnées d’une plaque indiquant, d’une manière très apparente, l’altitude de leur zéro par rapport au zéro normal. En outre, les avis et bulletins d’annonce de crues donneront, à côté des cotes de l’eau rapportées au zéro des échelles d’étiage, l’altitude normale de ce zéro. Enfin, dans les localités pourvues de repères, on indiquera, vis-à-vis des cotes d’étiage prévues, les altitudes normales correspondantes du niveau de l’eau.
- W. Nernst, titulaire du prix Nobel. — Le Temps annonce que le titulaire du prix Nobel pour la physique serait le professeur Nernst, de Berlin. Elève du chimiste Ostwald, Nernst est âgé de 49 ans. Il compte, à bon droit, parmi les physiciens les plus considérables de" notre époque. Ses principales études ont porté sur cette branche de la science qui porte aujourd’hui le nom de chimie physique, et qui serait mieux nommée la mécanique chimique, ou la chimie mathématique. Nernst commença par étudier les lois de la diffusion; il se consacra ensuite à l’étude des équilibres chimiques à haute température, vaste question qui n’est pas encore, tant s’en faut, complètement élucidée. Nernst a donné une théorie remarquable de la pile électrique. Actuellement il se livre à des études de la plus haute importance sur les chaleurs spécifiques des corps aux très basses températures. Ajoutons enfin que Nernst est l’inventeur de la lampe électrique à incandescence qui porte son nom; de cette lampe dérivent toutes les lampes à filaments métalliques.
- Domestication préhistorique. —A Aïn-Sefra, sur la frontière algéro-marocaine, aux environs de Tiout, les brèches de grès rouge des hauts plateaux de l’Atlas ont conservé de pittoresques représentations de la faune néolithique. Des artistes primitifs de cette époque reculée avaient ciselé sur les parois de ces rochers avec un étonnant sentiment de la réalité, des Eléphants d’Afrique, des Lions, des Léopards, des Hyènes, des Gazelles à long cou du type Mohr qu’on ne voit plus que dans l’Ouest du Sahara. Une de ces figures les plus impressionnantes est celle d’un Buffle préhistorique, le Bos antiquus dont les cornes dépassaient en envergure celles des Buffles indiens les mieux armés sous ce rapport. Or, ces sculptures concordent parfaitement, même dans les plus petits détails, avec les restes fossiles que l’on a mis à découvert dans la région, aussi est-on surpris de constater qu’à cette époque ce Buffle était domestiqué, puisqu’il y en a qui sont représentés chargés de bâts, mais l’espèce avait déjà disparu du temps des Carthaginois et des Romains, qui n’en font pas mention. La nature de la végétation devait être alors bien différente de celle d’aujourd’hui, car l’EléJphant n’aurait pas pu trouver sa subsistance dans les maigres broussailles qui couvrent les hauts plateaux de l’Atlas. Plus loin, au Sud du Maroc, des dessins de même
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- INFORMATIONS
- nature, que l’on rencontre jusqu’à Tombouctou, prouvent qu’outre l’Eléphant d’Afrique, un Rhinocéros et une Girafe faisaient partie de la faune locale. Le voyageur qui communique ces observations au Field ajoute que les Chameaux de la frontière algéro-marocaine ont une tendance à avoir un pelage foncé; on en voit beaucoup de noirs. Les Chèvres haut perchées sur de longues jambes et avec des cornes courtes et épaisses, ressemblent bien peu aux petites Chèvres basses sur pattes, au corselet rebondi, des villages nègres, et les Chiens berbères sont d’un très beau type qui rappelle ce que devait être le Chien domestique des îles Canaries qui n’existe plus. Ils tiennent du Collie et du Chien chinois chow ; leur poil blanc nuancé d’une teinte citrine fait briller avec éclat leurs yeux noirs; la queue touffue est souvent portée sur le dos et leurs oreilles, droites dans les régions tunisiennes, ont une tendance à se casser comme chez le Collie dans les pays marocains. Point méchants pour les animaux, ils sont volontiers agressifs pour les hommes. Autour de Figuig, on rencontre de grandes bandes de Cochons efflanqués et sur de hautes jambes comme l’étaient autrefois les races porcines de l’Irlande que l’on appelle des Cochons-Lévriers [Bull, de la Soc. Nat. d’acclimatation, i5 septembre).
- Enseignement de l’astronomie. — Les découvertes • récentes de comètes, dont plusieurs très brillantes, visibles soit à l’œil nu, soit à la jumelle, ont suscité une vive curiosité chez les personnes que ne laissent pas indifférentes les choses du ciel, et on nous a demandé, de divers côtés, le moyen d’observer ces astres et les curiosités sidérales au moyen d’instruments astronomiques puissants. A Paris, nos lecteurs trouveront le meilleur accueil à l’Observatoire de la Société astronomique de France, 28, rue Serpente, où, chaque année, des levons et démonstrations pratiques sont faites gratuitement aux personnes désireuses de s’instruire dans la science du ciel. Le programme est envoyé sur simple demande adressée au Directeur, à l’adresse ci-dessus. En province, il existe des Sociétés astronomiques ou scientifiques, notamment à Rouen, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse.
- Les maladies de l’aluminium. — Les ustensiles d’aluminium subissent parfois des altérations rapides qui peuvent occasionner leur complète destruction. MM. E. Heyn et Bauer viennent de se livrer à une série d’utiles investigations sur ce sujet; ils ont étudié surtout l’action des agents atmosphériques : variations de température, humidité, oxygène, eau, solutions salines, eaux carboniques, etc. Ils ont constaté que la nature dépend de l’état du métal : l’étirage à froid prédispose l’aluminium aux effets destructifs des eaux et des solutions ; le métal est alors exposé aux attaques localisées, en forme de bosses et boursouflures ; celles-ci ruinent très rapidement l’objet. Au contraire, lorsque le métal a été travaillé à 45o°, il n’est exposé qu’aux attaques superficielles et celles-ci ont peu d’influence sur sa durée.
- La houille blanche au fond d’un puits d’une mine de charbon. — Il semble paradoxal de parler de l’emploi d’une chute d’eau au fond d’un puits de mine de houille! C’est cependant ce qui vient d’être réalisé par le Bowhill Coal Company. Voici comment : il existe dans le puits principal de cette mine des arrivées d’eau à des niveaux divers qui, s'écoulant dans le tubage, sont recueillies au fond pour être renvoyées à la surface. L’installation des pompes étant au fond, il en résultait que la puissance représentée par cet écoulement d’eau était perdue. Il eût fallu, pour éviter cette perte, multiplier les installations de pompage aux différents niveaux d’arrivée. Pour éviter cette complication et n’établir qu’un poste de machines, les ingénieurs ont établi à xoo mètres du fond un collecteur d’où l’eau a été envoyée au fond de la mine sur une roue Pelton qui conduit un ventilateur important, l’eau ayant épuisé sa force est renvoyée à la surface comme autrefois par les pompes. Il résulte de l’installation un gain net appréciable sans complications mécaniques réelles.
- La plus haute chute d’eau d’Europe. — Nous avions indiqué, dans un récent numéro (1.9 août 1911), la chute de Rjukan en Norvège, comme la plus haute d’Europe. Un de nos lecteurs nous signale que ce titre appartient à une chute d’eau française, celle d’Orlu, qui compte g3o m. entre le niveau du lac de Naguilhe et les turbines
- installées dans la vallée. La chute d’Orlu a été aménagée par la Société Pyrénéenne d’Energie Electrique ;. une puissante usine électrique de 3o 000 chevaux est en fonctionnement depuis un an et dessert une vaste région.
- L’exportation de l electricité, l’octroi et la douane?
- — On sait qu’il est question d’utiliser, pour l’éclairage de la ville de Copenhague, la chute norvégienne de Trollhatian. Or, voici qu’en dehors des difficultés techniques que peut présenter la traversée du Sund, la question se pose de savoir comment se réglera la question douanière et si le courant produit à l’étranger devra payer pour pénétrer en Danemark un droit compensateur des impôts et des droits de douane nationaux. 11 y a là un problème assez curieux et qui s’est déjà présenté à Copenhague même sous une autre forme. Lorsque la station électrique établie clans le port franc a commencé à fournir du courant à la ville, à l’intérieur de l’enceinte de l’octroi, il fut perçu un droit compensateur équivalent au droit d’octroi sur le charbon à raison de tant de charbon par kilowatt. Douaniers et gabelous auront donc bientôt fort à faire et le temps viendra sans doute où l’on arrêtera aux portes des nations et des cités toutes les formes d’énergie taxées désormais à l'équivalence ! A moins que devant tant de complications on nous exempte enfin ! Mais n’y comptez, pas trop.
- Extension progressive du bassin houiller de la Ruhr. — A la suite de forages entrepris dans la direction du Nord, le bassin houiller rhénan-westphalien s’agrandit de plus en plus. La limite septentrionale a franchi la Lippe, près de Ahlen (canton de Beckum) et* près de Selm (canton de Lüdinghausen). Entre Werne et Herbern, tous deux sur la rive droite de la rivière, la Société internationale de forage a découvert, à une profondeur de 750 à 800 mètres, une excellente houille grasse, que la Compagnie Rôchling frères, de Vôlklingen, se prépare à exploiter. Les puits seront forés à proximité de la future ligne ferrée Dortmund-Münster, pour laquelle on fait actuellement des études. Près de Bork, la Société Hermann est en train de creuser une seconde mine, à 6 kilomètres Ouest de celle qu elle a naguère établie. Ces diverses installations ne sont plus éloignées de Munster que d’environ a5 kilomètres. Mais aux portes mêmes de la capitale westphalienne, on a découvert du charbon à la profondeur de 1100 à 1200 mètres. Le temps n’est sans doute pas éloigné où l’industrie s’implantera dans le Münsterland.
- L’arc au mercure à lumière blanche. — La lampe électrique à arc de mercure, a été imaginée en 1902 et depuis cette époque, on s’évertue à en corriger la lumière unicolore et désagréable, d’aucuns disent : dangereuse. MM. Cooper-Hewitt et de Ptecklinghausen viennent de mettre au point un procédé ingénieux sur lequel la Lumière électrique donne quelques détails. En arrière du tube de la lampe, ils disposent un réflecteur enduit d’une matière fluorescente, la rhodamine. La rhodamine possède une magnifique fluorescence orangée qu’excitent les rayons violets et ultra-violets. L’action de ceux-ci commence à la longueur d’onde de 0,404 p ; les rayons o,366 p., les plus ultra-violets que laisse passer le verre des lampes Cooper-Hewitt, excitent une superbe fluorescence rouge. On voit que la rhodamine transforme en rouge une partie des radiations jaune, verte et ultraviolette de la lampe; dans ces conditions, le réflecteur fluorescent mêle à la lumière verte, directement émise par la lampe, une proportion de lumière rouge réfléchie suffisante pour corriger la teinte originelle. La rhodamine, malheureusement, n’est pas stable et se décompose après 24 heures d’exposition à la lumière du mercure. MM. Cooper-Hewitt et de Recklinghausen auraient découvert le moyen de la stabiliser. La manipulation est, paraît-il, fort complexe. Aucun détail, du reste, n’est donné à ce sujet.
- Une route vers l’Inde. — Notre confrère le Railway News annonce que des négociations seraient en cours pour l’établissement d’une ligne de chemin de fer qui d’Egypte irait aux Indes par le Nord de l’Arabie et la Perse centrale. Cette ligne serait soumise en majeure partie au contrôle de l’Angleterre ou de pays où son influence est considérable et elle aurait en outre cet avantage considérable de raccourcir la route des Indes de six jours entiers!
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- Automobilisme
- L’avance à l’allumage. — L’examen des divers (modèles d’automobiles actuellement en circulation, fait ressortir, que si certains constructeurs ont conservé une commande variable d’avance à l’allumage, d’autres l’ont supprimée en adoptant l’avance fixe. Aussi, beaucoup de lecteurs nous ont-ils demandé, s’il y avait un avantage réel à conserver la complication d’une commande de plus, alors que les véhicules qui en sont dépourvus, paraissent fonctionner tout aussi régulièrement.
- Ce n’est qu’en analysant de très près le problème de l’allumage, que l’on peut faire ressortir nettement les avantages de l’une ou l’autre des solutions en présence.
- Dans les moteurs à explosions, en raison même de la très grande vitesse de rotation admise, les phénomènes se passent avec une telle rapidité, que le problème de l’allumage a été un des plus difficiles à bien résoudre. Il faut, en effet, produire l’inflammation du mélange carburé, sans aucun raté, au moment précis où elle doit produire le maximum d’effet utile. Nous allons voir que ce résultat ne peut être obtenu qu’avec un dispositif sûr, de fonctionnement irréprochable, dont on puisse régler les effets avec la plus grande précision.
- Si on observe les phénomènes explosifs, on constate •que la détonation n’est jamais instantanée; en particulier, avec les mélanges gazeux introduits dans les moteurs, la quantité de combustible est relativement faible, et l’explosion n’est à proprement parler qu’une déflagration, qui se propage par sphères concentriques Autour du point d’inflammation, avec une vitesse de 5 à io mètres par seconde, suivant la valeur de la compression adoptée. Cette vitesse est relativement très faible, si on la compare à celle de l’explosion de la mélinite, où l’onde se propage à raison de 7000 mètres par seconde,
- La durée du phénomène se prolonge encore davantage, lorsque la combustion a lieu derrière un piston qui fuit devant elle, à cause de la tendance au refroidissement que produit la détente, et aussi de la diminution progressive de la compression.
- ' Dans ces conditions, si on compare la vitesse de l’explosion qui est de l’ordre du mètre, à la dimension même des cylindres qui est de l’ordre du décimètre, on voit qu'il s’écoule un laps de temps nullement négligeable, entre l’instant précis où jaillit l’étincelle d’allumage, et celui où l’inflammation s’est communiquée à toute la masse.
- Pour apprécier plus facilement l'importance de ce laps de temps suivant la vitesse de rotation du moteur, nous l’exprimerons en degrés de rotation du volant pour chaque vitesse angulaire du vilebrequin.
- Supposons que la bougie d’allumage soit fixée dans le cylindre, de telle manière, que le point de la masse gazeuse le plus éloigné de l’étincelle soit à 10 centimètres de celle-ci, pour une vitesse de combustion de 5 mètres par seconde, il faudra une cinquantième de seconde pour que toute la masse soit enflammée.
- Dans ces conditions, si le volant tourne à la vitesse de N tours à la minute, le nombre de degrés mesurant son déplacement angulaire, pendant i/5o de seconde, est donné par la formule :
- j _ N X 36o°
- * 60 X 5o ’
- On obtient ainsi pour les diverses vitesses, les chiffres suivants :
- Pour 5oo tours à la minute 60 degrés
- — xooo — — 120 —
- — 1200 ------- ----- 144 --------
- — 15oo — — 180 —
- qui correspondent à un laps de temps de 12° par centaine de tours.
- Si on avait affaire à un mélange gazeux plus comprimé, pour lequel la vitesse de combustion serait 10 mètres par seconde, tous ces chiffres seraient dimi-
- nués de moitié, et le laps de temps ne serait plus que de 6° par centaine de tours.
- Ce qui revient à dire, que si le bon fonctionnement du moteur exige que la masse gazeuse soit entièrement enfeu, au moment où le piston va quitter le point mort haut, il faut que l’étincelle éclate avant qu’il atteigne-ce point, à une distmce angulaire d’autant plus grande que la vitesse de rotation est plus considérable.
- Il est essentiel toutefois de remarquer, que cette distance variera forcément avec la compression adoptée, c’est-à-dire avec la densité même de la cylindrée introduite. Cela revient à dire qu’à une allure déterminée (800 tours par exemple), cette distance angulaire sera plus grande, si on marche à gaz étranglés que si l’on marche à pleins gaz.
- D’où une première conclusion : Pour une même allure obtenue, à gaz étranglés en palier, ou a pleins gaz en côte, il faudra plus d’avance à l'allumage dans le premier cas que dans le second.
- Cette considération fait déjà ressortir non seulement la nécessité de l’avance variable, mais encore la délicatesse de la solution du problème.
- Mais ce n’est pas tout. Il reste pour compléter ces notions, à faire une distinction entre ce qu’on pourrait appeler l’allumage apparent, et ce qui est l’allumage réel.
- h’allumage apparent, correspond au moment où fonctionne l’appareil spécial qui doit faire jaillir l’étincelle, c’est la notification mécanique de l’ordre d’allumage.
- L'allumage réel correspond au moment précis où cette étincelle se produit, c’est le commencement électrique dé l’allumage.
- Entre ces deux faits, il existe un temps perdu d’autant plus important, que j’ajustage des divers organes mécaniques du système d’allumage est moins précis, que l’hystérésis de son circuit magnétique, la self-induction de son circuit électrique, la capacité électrique de son condensateur sont elles-mêmes plus grands.
- Ce temps perdu, comme le précédent, oblige à faire fonctionner l’allumage apparent un certain temps avant le passage du piston au point mort haut. Mais cette fois, la distance angulaire qui correspond à ce temps perdu, ne dépend absolument que de la vitesse de rotation du moteur, et nullement de la composition ou de la compression de la masse gazeuse.
- C’est l’écart angulaire total, obtenu en tenant compte de la durée de la combustion du mélange gazeux et du temps perdu dans le fonctionnement de l'allumage, qui constitue ce qu’on appelle l’angle d’avance à l’allumage.
- Tout ce qui précède peut se résumer dans les deux conclusions suivantes :
- i° Dans des conditions d’admission données, l'avance à l’allumage est proportionnelle à la vitesse de rotation du moteur ;
- 20 Si les conditions d’admission changent (gaz étranglés, pleins gaz) pour une même vitesse de régime, l’avance à l’allumage varie en raison inverse de la densité de la cylindrée. C’est-à-dire qu’à chaque vitesse de rotation du moteur, il y aura autant de valeurs de l’avance à l’allumage qu’il peut y avoir de variations dans le régime d’admission.
- Cette dernière remarque fait voir toute la délicatesse du problème, car s’il faut rechercher à tout instant la meilleure avance à l’allumage à adopter, il est évident qu’une telle manoeuvre exige, dans de telles conditions, une très grande expérience et un doigté extrêmement habile.
- Les constructeurs ont été par suite amenés à rechercher diverses solutions, pour atténuer le mieux possible ces difficultés. Nous nous bornerons à les énumérer brièvement.
- Les uns, ont admis l’avance variable, commandée à la main par le conducteur, en laissant ainsi ce dernier aux prises avec les difficultés du problème, que les plus habiles arrivent tout de même à résoudre ainsi assez convenablement
- Les autres, ont conclu que dans une opération aussi délicate, la plus grande majorité des conducteurs serait
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- toujours dans l’erreur, et pour éviter l’inconvénient de les exposer à marcher presque dans tous les cas avec une avance mauvaise, ils ont réglé l’avance pour l'allure la plus habituelle du moteur, et ont adopté ainsi l’avance fixe, en supprimant toute commande et toute possibilité au conducteur de faire varier l’avance.
- Enfin, certains constructeurs ont cherché à doter les moteurs d’un système d’allumage à avance automatique, dont le fonctionnement dépend de la vitesse même de rotation, à l’exclusion de l’intervention du conducteur. Cette solution préférable à la précédente se trouve elle-même viciée par ce fait, que l’avance à admettre dépend non seulement de la vitesse de rotation, mais aussi de la densité de la cylindrée. C’est une solution approchée, moins précise que celle que peut donner la commande à la main par un conducteur expérimenté. Nous reviendrons ultérieurement sur les mécauismes mêmes qui correspondent à ces diverses solutions.
- Capitaine Renaud.
- Chauffage <<&
- Grillades et fourneaux monstres chauffés au gaz.
- — Jusqu’à présentée gaz ne s’employait guère dans les cuisines des hôtels, collèges, hôpitaux et autres grands établissements où on doit nourrir quotidiennement un grand nombre de personnes. C’est donc une intéressante innovation que celle des grillades et fourneaux a friture au gaz installés récemment par M. Ch. Pelletier dans les nouveaux bâtiments de la Samaritaine.
- La grillade salamandre représentée ci-contre (fig. i) mesure 5 mètres de largeur suro m. 90 de profondeur et 2 mètres de hauteur. Elle se divise en deux compartiments symétriques munis de 6 grils basculants en acier, capables de cuire 65o à 700 bifteacks ou côtelettes en 6 à 7 minutes. Chaque compartiment porte un plafond en terre réfractaire et se chauffe au moyen d’une rampe de bx’ûleurs. Des becs veilleuses brûlant en permanence permettent d’opérer l’allumage au moment voulu.
- Les grils supportant les viandes à cuire, sont doubles. Formés de deux parties que constituent des barreaux encadrés sur les côtés et que réunissent des charnières, ils s’ouvrent et se referment l’un sur l’autre comme les feuillets d’un livre. Pour garnir un gril de viande, le cuisinier le place sur une labié, l’ouvre puis y dispose
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- Fig. I. — La grillade salamandre chauffée au gaz.
- les morceaux et le referme, en sorte que les viandes se trouvent maintenues par les deux faces. Après quoi, aidé d’un de ses compagnons, il l’enfourne très aisément, les supports du gril pouvant être amenés en avant, à l’aide de glissières. Quelques minutes plus tard, la viande est cuite d’un côté, le cuisinier exécute alors une manœuvre identique, retourne le gril et le repousse à l’intérieur du fcur, de façon à cuire l’autre face.
- La consommation du gaz est minime : environ 6 à 7 m. cubes par gril pour 110 à 120 côtelettes ou bif-teacks.
- Passons tüx fourneaux à friture chauffés au_gnz. Celui
- des cuisines de la Samaritaine (fig. 2) possède trois récipients. Chacune de ces vastes « poêles à frire » peut contenir 3oo kg de graisse qu’une batterie de 102 brûleurs Bunsen porte à l’ébullition en une demi-heure et qui suffisent pour assurer la cuisson de 100 kg de pommes de terre, en deux immersions, d’une durée to-
- Fig. 2. — Les poêles à frire de la Samaritaine.
- taie de i5 minutes environ. La consommation de gaz pour une de ces opérations ne dépasse pas 18 ni. cubes car le cuisinier peut régler le débit une fois la température de 1600 (ébullition de la graisse) atteinte,— la batterie étant sectionnée au tiers et aux deux tiers.
- Le fourneau, qui a une longueur totale de 5 m. 5o et une piofondeur de 1 m. 3o, se trouve placé sous une hotte destinée à l’évacuation des buées et vapeurs. Quant aux produits de la combustion, ils circulent autour des bassines et une cheminée les con luit au dehors.
- *t> Jouets
- Les trous de Paris. — Ce jeu paraît destiné aux piétons qui osent s’aventurer dans les rues de Paris. On s’exerce à domicile avant de se mettre en route et les difficultés deviennent surmontables. Très original, en somme, ce jouet constitué par une boîte de carton dont la partie supérieure est percée de deux entrées du métropolitain, trois énormes trous creusés dans la chaussée, encombrée de tas de pavés et de deux refuges qui, pour la circonstance, remplissent les fonctions d’obstacles supplémentaires. Le piéton est un tout petit bonhomme monté sur bille afin de rendre sa démarche
- très « roulante ». Il s’agit, après l’avoir campé dans l’angle supérieur du jeu, de lui faire suivre un chemin quelconque pour l’amener dans l’une des échancrures numérotées disposées le long du bord d’arrivée opposé à celui de départ. Pour cela, on saisit la boîte des deux mains, on la penche très doucement pour constituer un plan incliné, et le personnage descend... le trottoir de la vie. Il faut beaucoup d’adresse au joueur pour éviter la chute dans les cratères béants que l’inventeur a distribués fur la route du marcheur. On y arrive avec im peu d’habitude et les cinq piétons, l’un après l’autre, arrivent parfois sains et saufs au but. On additionne les points obtenus et un autre amateur recommence le même exercice. Naturellement tout personnage qui passe par le métro ou par toute autre ouverture est perdu pour le joueur. — Les trous de Paris sont en vente chez M. Mathieu, 19, rue de Valois, Paris. ~
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- VARIÉTÉS
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- La nouvelle législation forestière italienne1. —
- Le sujet a été trailé spécialement dans les deux derniers numéros du Bulletin des Institutions économiques et sociales (-juillet et août), publié par l'Institut international d’agriculture.
- Nous puisons à cette source les notices suivantes :
- Jusqu’au mois de juin 1910, au cours duquel fut promulguée la loi concernant le domaine forestier de l’Etat, le droit positif en matière forestière, était représenté en Italie par la loi du 20 juin 1877, et par d’autres de moindre importance. La loi de 1877, dans le but d’assurer la résistance du sol, le bon régime des eaux, et, en second lieu, l’hygiène locale, prohibait tout déboisement et tout déchaumage, c’est-à-dire mettait sous la garde de la « défense forestière » les bois et les terrains dépourvus de végétaux d’espèce ligneuse, recouvrant les sommets et les flancs des montagnes, jusqu’à l’extrême limite de la zone où croît le châtaignier; étaient également protégés par « la défense forestière » les forêts et terrains qui, par suite de leur nature et de leur situation, peuvent, en cas de déboisement ou de défrichement, occasionner un préjudice national.
- En outre, dans chaque province, la loi instituait un comité forestier, sous la présidence du préfet, auquel étaient déférés les règlements de la sylviculture, de l’émondage des végétaux d’espèce ligneuse et autres tâches délicates. .
- Cependant, en dépit de telles dispositions, on euUà déplorer en Italie un déboisement excessif et déréglé amenant des éboulements, des torrents dévastateurs et des inondations, qui provoquèrent souvent dans les régions montagneuses des crises économiques particulièrement graves.
- Il était donc urgent d’opposer à cet état de choses des mesures spéciales. Quelques-unes de celles-ci forment l’objet de la loi du 2 juin 1910, « sur le domaine forestier national et pour la protection et l’encouragement de la sylviculture »; d’autres sont insérées dans deux projets de loi (3o novembre 1910), le premier relatif à des modifications à la loi forestière de 1877 et aux mesures à adopter touchant le pâturage et l’agriculture en montagne, le second concernant l’instruction forestière.
- Le point de départ de la loi du 2 juin 1910 est la création d’un domaine forestier d’Etat, institué sous forme d’administration autonome, chargée « de veiller au développement de la sylviculture et du commerce des produits forestiers et nationaux, par l’agrandissement et l’inaliénabilité de la propriété forestière domaniale, et par l’exemple du bon régime industriel de cette dernière ».
- Le domaine est constitué : a) des forêts domaniales déjà déclarées inaliénables ; b) des forêts domaniales actuellement administrées par le Ministère des finances; c) des terrains relevant du patrimoine national et considérés économiquement comme susceptibles de la seule culture forestière ; d) des terrains boisés acquis par l’administration du domaine forestier ou qui entreront de quelque manière en sa possession ; e) des terrains nus acquis ou expropriés par la même administration ; f) des terres reboisées ou à reboiser, en vertu de lois spéciales, par les soins du Ministère des travaux publics et que le Ministère de l’agriculture croit devoir incorporer dans le domaine.
- I. D’après le Bulletin des Institutions économiques et sociales, IP année, N. 7 et 8, 3i juillet et 3i août 1911, publié par l’Institut International d’agriculture).
- Les forêts et terrains qui deviennent ainsi partie intégrante dudit domaine sont inaliénables et doivent être cultivés et utilisés d’après un plan économique en règle, approuvé par le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et du commerce. Un intérêt particulier s’attache à l’art. 17 de la loi autorisant l’administration forestière à s’adresser, en vue d’avances et de prêts, aux institutions qui exercent le crédit foncier ou agraire et aux caisses d’épargne.
- En ce qui concerne la protection de la sylviculture, la loi dispose que les bois appartenant aux communes, aux provinces, aux institutions publiques, aux personnes morales, aux associations et sociétés anonymes, doivent être exploités selon les prescriptions de l’autorité forestière.
- Pour la reconstitution des bois extrêmement ravagés, le Ministère est autorisé à concéder gratuitement la direction technique des travaux et à accorder des primes de L. 5o à L. 100 par hectare.
- Les terrains déjà boisés, herbus ou dépourvus de végétation, qui sont soumis par leurs propriétaires ou par un consortium de propiiétaires à un reboisement rationnel, sont exonérés de l’impôt pendant i5 ans, s’il s’agit de taillis, et pendant 40 ans s’il s’agit de hautes futaies.
- L’autorité forestière, centrale et locale, prête en outre son assistance gratuite aux sylviculteurs pour la protection de la petite piopriété en montagne et pour encourager l’établissement d’associations et l’organisation de concours entre propriétaires de bois. 33 millions sont affectés à l’application de la loi pendant les 5 premières années ; à l’expiration de ce délai, on inscrira au budget de l’agriculture une plus forte somme, s’il est nécessaire.
- Comme complément de cette loi fondamentale, on présenta à la Chambre le 3o novembre 1910 les deux projets susmentionnés. Le premier pourvoit à la conservation plus rationnelle des forêts et des pâturages et au développement des industries de montagne. Il modifie la « défense forestière », selon les données de la science et de la pratique ; il réorganise les comités forestiers provinciaux en y introduisant des éléments techniques et juridiques. Il résulte du même projet l’abolition de la clause se déférant à la zone du châtaignier, prise jusqu’ici comme limite des terrains soumis à la « défense forestière ».
- Enfin une partie assez importante et nouvelle du projet a trait aux pâturages en montagne. Elle établit des subsides pour la création, 1’amélioration et une jouissance régulière des pâturages et des prairies en montagne et pour les travaux d’installation des conduites d’eau. Elle prescrit le repos des pâturages endommagés, ce qui suspend la jouissance de la part du propriétaire, lequel pourtant reçoit une indemnité proportionnée à la perle subie, tandis que l’Etat procède à la reconstitution des pâturages les plus épuisés.
- Le second projet comporte Vinstruction forestière : il propose la création d’un « Institut supérieur national des Forêts » chargé spécialement de l’instruction technique supérieure des officiers forestiers, nécessaire autant pour le service de l’administration du domaine forestier national que pour l’application de lois forestières générales et spéciales. Le même projet contient aussi la fondation d’un établissement d’expérimentation forestière », assumant la fâche de coopérer, au moyen de recherches scientifiques et techniques, aux progrès de la sylviculture. Enfin ledit projet organise l’instruction forestière secondaire, l’enseignement ambulant et le service des gardes forestiers.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Une gaze antiseptique parfumée. — Tout le monde aujourd’hui, depuis le médecin, qui en a constaté les bienfaits, jusqu’au profane qui, blessé, en recueille les bénéfices, reconnaît la valeur de l’antisepsie. Au loin les vieux pansements du temps passé qui entretenaient des suppurations profuses avec leur puanteur et tous les
- dangers d’infection. Partout maintenant on vous désinfectera la plaie, on vous mettra un pansement stérilisé ; partout on pratique la petite chirurgie sur le modèle de la grande et les remèdes de bonnes femmes ne trouvent asile que dans le fond des campagnes.
- Les agents antiseptiques sont nombreux; ceux qui
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- HYGIENE ET SANTE
- ont le plus de valeur ont souvent une odeur fort désagréable, tels l’iodoforme, l’acide phénique. Les autres, comme la teinture d’iode, ont une action irritative, violente; d’autres, comme le sublimé, sont redoutables par leur toxicité. Les chirurgiens tendent, depuis qu’on leur fournit des matériaux de pansement tout à fait aseptiques, complètement et absolument stérilisés, à se servir d’antiseptiques moins puissants et moins dangereux. Parmi eux, le Dr Championnière, que l’on peut à juste titre regarder comme le père de l’antisepsie en France, cherche depuis longtemps dans l’emploi des baumes et des essences des préparations antiseptiques, sinon inoffensives, du moins sans danger sérieux. Guidé par les beaux travaux de Chamberland, sur le pouvoir antiseptique dss essences,, il s’est servi de ces principes parfumés comme topique et s’en est bien trouvé. En composant des pommades à base d’essences diverses et les appliquant à des brûlures, il a réalisé la réparation la plus rapide avec la moindre douleur; couvrant la surface des téguments détruits ou profondément atteints par le feu ou les liquides en ébullition, il détermine une protection contre l’infection sans irriter les tissus légèrement atteints ou indemnes.
- Fort des ces essais répétés chez nombre de malades, le savant chirurgien a pensé qu’on pourrait se servir de ces essences pour tous les pansements chirurgicaux. Aidé de ses conseils, un de ses anciens élèves, M. Even, pharmacien, est arrivé à imprégner de la gaze d’essences des plus agréables comme odeur, essences de géranium, de romarin, de lavande et de bergamote. Ce sont de véritables produits de parfumeurs. On ne les a
- cependant pas choisies en raison de leur parfum exquis mais parce que de tous ces produits aromatiques, ce sont ceux qui ont la valeur antiseptique la plus grande, tout en étant les moins irritants.
- La gaze préparée ainsi est absolument stérile; mise sur la peau, même en grandes masses, elle n’a pas d’action locale ou médicamenteuse plus prononcée que de la gaze simple stérilisée ; mais elle offre cet avantage précieux de s’imprégner de sérosité, de sang ou de matières fermentescibles sans que, pendant plusieurs jours, il se produise de phénomènes de fermentation ou d’infection. Le produit a donc une valeur antiseptique réelle et, comme l’odeur en est des plus agréables, il réalise un desideratum de l’art chirurgical tuto et j ucunde.
- Le Dr Championnière a employé ce pansement dans les circonstances les plus diverses, plaies suturées, simples, plaies complexes, opérations avec cavités à vider et à drainer; dans tous les cas, la plaie avait été fort bien protégée. Du fait de cette action antiseptiqne, les pansements peuvent être renouvelés moins fréquemment qu'avec la gaze simple et comme cette gaze parfumée ne coûte pas beaucoup plus cher, il y aura désormais tout avantage à l’employer. Cet avantage se trouvera surtout pour les petites plaies, les traumatismes peu importants. Les pharmacies dites de poche, les cantines de secours pour voyageurs, devront être munies de la gaze à essences qu’un de mes amis, pour rappeler les produits qui entrent dans sa composition, vient de baptiser gaze berlagéro (bergamotte, lavande, géranium, romarin). Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Coaltarisation des murs et planchers. — On fait grand emploi dans les casernes et bâtiments militaires, d’enduits à base de coaltar qui ont l’avantage d’être très économique, de pouvoir se laver facilement et d’exercer une désinfection très efficace des parois sur lesquelles elles sont appliquées. D’après M. le médecin-major Aubert (Annales d’hygiène publique), pour le badigeonnage le coaltar pur est trop épais, il reste à la surface du bois et ne se dessèche pas assez vite.
- Aussi convient-il de le mélanger avec un solvant-siccatif : essence de térébenthine ou mieux huile lourde de houille, dont le prix est moins élevé. Selon la consistance et la siccité voulue, on mélange i partie de solvant avec 2 ou 3 de coaltar. La mixture s’emploie à chaud et s’applique à la brosse ; elle est surtout recommandable pour en enduire les latrines et murs extérieurs, l'odeur de l’enduit n’ayant alors aucun inconvénient.
- Le prix de revient du mélange de 1 partie en poids d’huile lourde et de 3 parties de coaltar atteint o fr. 10 environ le kilogramme.
- Une peinture caméléon (changeant de couleur avec la température). — Voici la recette d’après The Engineer. Mêlai ger 7 parties d’une solution saturée d’iodure de potassium avec 134 parties de solution également saturée de chlorure de mercure, ajouter 1 partie de sulfate de cuivre pulvérisé et préparer avec cette mixture de l’huile de lin et de la térébenthine une peinture bien homogène. Dans ces conditions, la peinture change de couleur et on peut changer dans une certaine mesure la température d’inversion en modifiant les proportions ci-dessus. En dehors de la curiosité de l’expérience, on peut employer utilement cette recette comme avertisseur d’échauffement en l’employant à peindre lçs objets devant rester froids.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communications. — Agrandissements photographiques. — M. Manin nous signale un procédé simple et pratique : « Ayant un appareil de photographie Folding avec objectif Voigtlâader d’ancien modèle sans double tirage au soufflet, et la lentille ne pouvant se dédoubler pour obtenir des images plus grandes, j’ai simplement fait adapter à l’arrière de l’objectif un verre de binocle bi-convexe mobile qui agrandit les images de 3/io. »
- Renseignements. — M. Perreault, rue Ney, à Lyon. — N importe quel bon vernis à l’alcool du commerce (« pour métal ») conviendra très bien.
- L. Adam, à Bar-sur-Aube. — Cours de dessin industriel : vous trouverez des ouvrages sur ce sujet à la librairie Dunod et Pinat, 49> quai des Grands-Augustins, Paris. Leçons par correspondance; Ecole spéciale des Travaux publics, rue du Sommerard, Paris.
- M. le professeur P. Fabre, à Valence. — Recouvrir les taches d’une solution concentrée de permanganate de potasse; éponger après quelques instants et enduire de bisulfite de soude (liquide du commerce) dilué de 4 fois son volume d’eau. Laver finalement à grande eau. Opérer avec soin pour ne pas risquer de décolorer le bois tout autour des taches à enlever.
- M. Goffm, à Paris. — Il n’y a pas de proportions
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- BOITE AUX LETTRES
- exactes à indiquer, ces dernières variant selon les goûts de chacun. On prépare la solution au bain-marie et on ajoute de l’essence jusqu’à ce que la masse paraisse assez fluide. Normalement, de bons résultats sont donnés en faisant dissoudre 5oo grammes de cire dans i litre d’essence de térébenthine.
- C. M., à Cordoue. — La marine française emploie le loch mécanique à moulinet, inventé par le capitaine
- Fleuriais. Il se compose de 4 bras munis à leur extrémité d’une petite coupelle et montés sur un moyeu tournant autour d’un axe porté par un étrier. L’étrier est fixé à une corde qui traîne à l'arrière du navire. Un contact électrique permet d’enregistrer à bord le nombre de révolutions accomplies par l’axe du moulinet qui tourne sous l’action de la vitesse. Par un calcul très simple, on déduit la vitesse du navire. S. J.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’aviation et la marine militaire : Samy Fournie. — Une machine à imprimer les billets de chemin de 1er : Dr A. Gradenwitz. — L’été de 1911 dans la région de Paris : Ch. Dufour. — L’Institut du radium à Londres et la radiumthérapie : Dr P. Desfosses. — Les poudres et la catastrophe du cuirassé « Liberté » : C. B. — Académie des sciences; séance du x6 octobre 1911 : Ch. de Villedeuil.
- Supplément. — Nécrologie : Edward Whymper. — L’essai des poudres B. — Parallaxes stellaires. — Absorption des gaz par le charbon. — Sur les météorites de ferro-mckel. — L’eau et la rouille. — Action des gaz sur le cuivre. —Statistique du b étail en Australie. — Pour protéger les tiges gravées de thermomètres.
- Trempe, recuit, cémentation et conditions d’emploi des aciers, par L. Grenet, i vol. illustré, 49$ P-, Béranger, éditeur, Paris, 1911.
- Dans cet ouvrage, qui ne peut manquer de soulever d’intéressantes discussions, l’auteur expose, avec une remarquable netteté, ses conceptions personnelles sur la nature des aciers. On sait combien la question est complexe ; les théories de M. Grenet auraient le grand avantage d'y apporter une simplification considérable. Selon l’auteur, les alliages carbone-fer obéissent aux lois générales des alliages métalliques, et il n’y aurait pas, au moins en ce qui concerne les propriétés mécaniques, à faire état de transformations allotropiques de l’élément fer. M. Grenet expose, avec la plus grande clarté, les arguments favorables et ceux contraires à sa théorie. Dans la 2e partie de son livre, il étudie les procédés de traitement des aciers; tous les métallurgistes trouveront là les plus utiles indications. L’ensemble de l’ouvrage est rédigé et présenté de façon excellente.
- Pauvres pierres! Les mégalithes bretons devant la science, par l’abbé À. Millon, in-8°, 296 p. et 5 pho-totypies. Saint-Brieuc, Prud’homme et Pons, E. Le-chevalier, édit., 1911. Prix :
- L’auteur très utilement et complètement résume ce que l’on a dit des mégalithes bretons et y ajoute ses vues personnelles. Pour les dolmens et allées couvertes, il cite les opinions : 5o opinent (comme l’auteur) pour des tombeaux, 19 pour des autels. L’abbé Millon partage l’avis de ceux qui pensent que tous les dolmens furent jadis sous des tumuli ! Pour les menhirs, il y a 75 auteurs cités; 35 en somme les considèrent comme monuments funéraires et l’abbé Millon aussi, tout en reconnaissant que pour « la destination des menhirs, la question reste ouverte. » Quant aux alignements, sur 72 auteurs, 19 en font des stèles funéraires et 21 des monuments religieux. « Un profond mystère plane toujours sur Carnac. > Les cromlechs ne sont l’objet que de 5a opinions, dont 9 pour stèles funéraires et 28 pour temples et enceintes sacrées. L’auteur pencherait plutôt pour les stèles. Curieusement documenté, ce livre intéressant montre en somme combien l’on est mal fixé sur l’usage des constructions mégalithiques.
- Lignes électriques souterraines. Etudes, pose, essais et recherches de défauts, par Pu. Girardet et W. Dubi. 1 vol. 206 p. (Bibliothèque de l’Elève-Ingénieur). Chez J. Rey, à Grenoble et Gauthier-Villars, à Paris, 19IO*
- LAgnes électiques aériennes, élude et construction, par
- Ph. Girardet. i vol. 181 p., 1910. Chez J. Rey, à Grenoble et Gauthier-Yillars, à Paris.
- Ces deux livres constituent une étude technique très claire et très pratique de la pose des lignes aériennes et souterraines. L’auteur a tenu surtout à montrer le moyen d’arriver à une construction méthodique et économique.
- Terrassier et entrepreneur de terrassements, par Ch. Etienne, Ad. Masson, D. Casalongo. Nouvelle édition revue et refondue par N. Chryssochoides, ingénieur des Arts et Manufactures (Encyclopédie Roret. 2 vol. et 1 atlas avec 12 planches. Mulo, éditeur, Paris, igio. Prix : 7 francs.
- L'Encyclopédie Roret continue la remise à jour de ses si utiles volumes. Le volume du terrassier a été mis au courant des progrès récents qui ont révolutionné les grands travaux publics.
- Nouveau manuel complet du peintre de lettres. Attributs, armoiries, chiffre, sous-verre, par E. Yeder. 1 vol. in-8° jésus contenant 40 planches de modèles. Mulo, éditeur, rue Hautefeuille, Paris, 1910. Prix : 10 francs.
- Cet ouvrage, contenant les éléments techniques et pratiques qui sont nécessaires au métier de peintre de lettres et attributs, est destiné à l’apprenti. Il enseigne les principaux genres de lettres dans Leur véritable style. Il renferme, en outre, un très grand nombre de renseignements sur tout ce qui intéresse la profession de peintre.
- Le bréviaire du chauffeur, par le Dr Bommier. 5° édition. 1 vol. in-8° (i8Xn) de xiv-529 pages, avec 2o5 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, 47 et 49- quai des Grands-Augustïns, Paris, 1911. Prix : relié cuir souple 8 francs.
- Nous nous bornerons à signaler cette nouvelle édition d’un excellent ouvrage que la plupart de nos lecteurs connaissent déjà; c’est une encyclopédie de l’automobile, rédigée de façon à répondre instantanément aux questions quotidiennes qui se posent aux automobilistes.
- Fortschritte der naturwissenschaftlichen Forschung, réunis par le, Dr Ei Abderhalden, 3° volume, avec i53 fig. Urban und Schwarzenberg-Maximilianstrasse, IY, Vienne, 191,1. Prix : 18 Marks.
- Ce volume contient une remarquable étude de Wegener sur l’état actuel de la physique atmosphérique ; un bon résumé de Eichhorn sur les progrès de la télégraphie sans fil, bien documenté surtout sur les progrès allemands, l’exposé de nos connaissances sur l’hérédité, par Johannsenn, un travail de Rickli sur la géographie végétale; toutes ces questions sont de grande actualité scientifique ; elles sont traitées avec ampleur, méthode et clarté.
- Across the roof of the World, par P. T. Etherton, in-8°, etc., Londres, Constable, 1911. Prix : 20 francs.
- Ce voyage d'un lieutenant de l’armée des Indes a été effectué en 1909-1910 de l’Inde en Sibérie à travers le Kàshmir, le Karakoram, le Turkestan chinois, le Thien-Shan, Kuldja et la Dzoungarie, sur un parcours de plus de 6000 km, qui a suivi à travers l’Asie centrale un itinéraire en grande partie neuf. Chasseur et sportsman, l’auteur n’a pas manqué de rassembler de curieuses notes sur les nomades rencontrés. Et son livre intéressant est une bonne contribution à la connaissance du Toit du Monde.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Coast and geodetic Survey. Supplementaiy investigation in 1909 of the figure of the Earth and Isostasy, par John F. Hayford. Washington, 1910.
- Etude générale tectonique sur l’isostase (différences de densité de l’œuvre terrestre).
- Manuel pratique d’exploitation des mines, par Arnold Lupton, adapté de l'anglais par Daniel Bellet, professeur à l’Ecole des Sciences politiques, avec 56a fig. dans le texte. 1 vol. in-16 de 5ia pages. Bernard Tignol, éditeur, 53 bis, quai des Grands-Augustins, Paris, 1911. Prix : 10 francs.
- Ce livre destiné aux praticiens, constitue un instrument de travail très complet, d’intelligence facile, qui, sous une forme réduite, fournit à ceux qui désirent les acquérir des connaissances d’ensemble pour l’Exploitation des mines. Le traducteur a fait de l’édition anglaise un manuel clair et moderne.
- L’artillerie dans la bataille, par le colonel J. Paloque, ancien professeur à l’Ecole supérieure de guerre. 1 vol. grand in-18 jésus, cartonné toile, 460 p., 14 fig. et 1 carte. Doin, Paris, ign. Bibliothèque de mécanique appliquée et génie. (Encyclopédie scientifique). Prix : 5 francs.
- L’auteur définit dans un langage clair et précis, les propriétés de l’artillerie au combat. 11 montre que dans les récentes rencontres entre armées organisées à la moderne, celle-là a toujours eu la victoire, dont l’artillerie a pu et a su arriver à dominer la première celle de l’adversaire. Cette simple constatation révèle toute l’importance du problème de l’artillerie. Le colonel Paloque était d’autant pins qualifié pour l’exposer aux lecteurs de l’Encyclopédie que, par sa
- mission même, à la tête de l’une des chaires fondamentales de l’Ecole supérieure de Guerre, toute son activité, toutes ses méditations, toutes ses recherches ont été exclusivement appliquées, au cours de ces dernières années, à l’étude des grandes questions tactiques agitées en matière d’artillerie, tant en France qu’à l’étranger.
- L'égoïsme, seule base de toute société, étude des déformations résultant de la vie en commun, par Félix le Dan tec. i vol. in-18. Paris. Flammarion, 1911. Prix :
- 3 fr. 5o. (Bibliothèque de philosophie scientifique).
- M. Le Dantec a déjà, dans plusieurs de ses ouvrages antérieurs, fait quelques incursions dans le domaine des sciences de la vie sociale, et il était visible qu’il finissait par y pénétrer résolument. C’est ce qu’il fait dans ce nouveau volume, où il s’efforce de montrer que la biologie explique l’origine de toutes les notions métaphysiques qui ont aujourd’hui, dans la mentalité de l’homme, le caractère d’entités absolues. L’égoïsme serait ainsi la base première de toute société et les notions les plus éloignées en apparence du point de départ s’y ramèneraient cependant comme des déformations provenant de la vie en société.
- Bulletin of the British ornithologists’ Club, vol. XXVIII, publié par W. R. Ogilvie-Grant, i vol. in-8°. London. Witherby and C° 3a6 High Holborn, 1911. Prix : 6 sh.
- Ce bulletin contient un rapport sur les immigrations des oiseaux résidents d’été pendant le printemps 1910, et des notes sur les mouvements migratoires des oiseaux d’après les renseignements des phares et des vaisseaux pendant l’automne de 1909.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL TLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 16 oct. 1911 8',4 N. E 2. Quelq. nuages. » Peu nuageux ; rosée ; brume.
- Mardi 17 9',1 E. N. E. 2. Beau. » Iieau ; rosée.
- Mercredi 18 ... . 7°,4 E. N. E 0. Peu nuageux. » Beau ; rosée ; l'orlc brume le matin.
- Jeudi 19 14°,8 E. S. E. 3. Très nuageux. 0,4 Très nuas. ; averse avant 5 h. et à 23 h. 50.
- Vendredi 20 ... . W 9 S. S. W. 3. Ouelq. nuages. )) Peu nuageux.
- Samedi 21 IF 1 S. S. E. 2. Peu nuageux. 10,5 Couv. apr. 8 h. ; rosée ; halo ; pluie de 15 b. 50 à 23 b. 45.
- Dimanche 22. . . . 130,5 S. S. W. 5 Couvert. fi. 2,3 Pluie de P à P 25 et de lh 50 à 2‘; averses à IP 30; très nuag.
- OCTOBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 16 AU DIMANCHE 22 OCTOBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques Ibaromètre ramené à-0, au niveau de la mer)i courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche, courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, 'Boulevard Saint-Germain, Paris (W)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2006 — 4 NOVEMBRE 19II
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
- La catastrophe de la « Liberté ». — L’enquête. —
- Le" rapport de la Commission d’enquête nommée pour rechercher les causes de la catastrophe du cuirassé Liberté, a été publié le 24 octobre dernier. En voici les conclusions : La Commission est unanime à déclarer : i° qu’elle ne trouve aucune trace d’un acte de malveillance ; 20 que l’hypothèse d’un incendie dans les locaux avoisinant les soutes de 19 tribord avant ou dans les soutes mêmes, doit être absolument écartée ; 3° que la catastrophe est due à l’inflammation d’une gargousse de poudres de combat de l’une ou de l’autre des deux soutes de tribord avant et presque indubitablement de la soute supérieure renfermant le seul lot de poudre BM i3 AM 82.06 P. B (2' lot de 1906. Pont-de-Buis).
- Comète Brooks (1911 c.). — Nous revenons sur cette comète parce que c’est incontestablement l’une des plus belles que l’on ait vues depuis longtemps. Elle égale actuellement et surpasse peut-être la comète 1910 a, dont l’apparition coïncida avec les inondations fameuses de janvier 1910. Les belles photographies prises à l’Observatoire Flammarion de Juvisy par MM. Baldet et Quénisset, ont révélé, dès la fin de septembre, une queue de plus de 3o degrés de longueur. Depuis, cet appendice caudal n’a fait qu’augmenter, et l’éclat du noyau se développer. La comète n’est plus visible le soir, mais elle l’est parfaitement le matin. Le 18 octobre, d’après une observation de M. Quénisset, elle était merveilleuse dans les premières lueurs de l’aube. La tête présentait un éclat voisin de la première grandeur, presque semblable à l’éclat de Regulus. La queue était très large, d’une forte intensité lumineuse sur plus de x5 degrés de longueur. Dans la tête, M. Quénisset a observé, le 18 octobre, une très belle aigrette, éclatante, qui, partant du noyau, se dirigeait vers le Soleil pour se recourber ensuite en arrière dans la direction de la queue. Le noyau, la tête et l’aigrette ci-dessus étaient visibles dans une lunette, même après le lever du Soleil. D’ailleurs, à la campagne, elle a été vue, avant l’aurore, par un grand nombre de personnes, de paysans et d’ouvriers, qui ignoraient son existence. C’est là une preuve évidente de son bel éclat, qui appelle les regards les moins prévenus. Voici les positions de la comète, du 4 au 20 novembre, pour 12 heures (temps moyen de Berlin) :
- Elle se déplace assez rapidement entre la belle étoile l’Epi de la Vierge et la petite constellation du Corbeau.
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON
- 4 novembre 1911 . . 12 h. 57 m. 46 s. — 4° 57',2
- 8 - • • 12 h. 45 m. 56 s. — 9° 48',9
- 12 — • • 12 h. 51 m. 59 s. —14° 10',4
- 16 — • • 15 h. 0 m. 17 s. — 18° 3',6
- 20 — . . 15 h. 9 m. 23 s. — 21° 51',7
- Le i'r novembre, la comète se lèvera à 4h °m du matin, à Paris; le xo novembre à 4h 2°m et le 20 novembre, à
- 4h 55m. Ainsi, le 20 novembre, fait remarquer M. Qué-nisset, elle se lèvera 2h i3m avant le Soleil. On pourra donc l’observer pendant plus d’une demi-heure de nuit complète le matin, au Sud-Est, avant l’aurore. Les dernières photographies prises à Juvisy montrent une quantité de queues vraiment remarquables. — Nous recommandons expressément Vobs°^ation de cette comète à tous nos lecteurs.
- Comète Beljawsky (1911 g). — Cette belle comète a fait l’objet de nombreuses observations de MM. J. Guillaume, à l’Observatoire de Lyon, E. Bianchi, au Collège Romain, J. Palisa, à l’Observatoire de Vienne, Van Biesbroeck, à Uccle, etc. Elle a atteint la seconde grandeur. Actuellement,, elle s’éloigne du Soleil et de la Terre. Voici quelques positions où on pourra la rechercher :
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON ÉCLAT
- 3 novembre 1911 . . 15 h. 58 m. 55 s. — 16° 36',8 5^,2
- 7 — . . 16 h. 11 m. 36 s. —19°32',0 5^,6
- 11 — . . 16 h. 22 m. 58 s. — 22° 3’,2 5* ,9
- 15 — . . 16 h. 33 m. 24 s. — 24° 15' ,3 6e',2
- 19 — . . 16 h. 43 m. 7 s. — 26° 11',9 6«',5
- L’artillerie de montagne du Creusot. — Sans revenir sur les conditions d’établissement d’un canon de montagne, déjà exposées dans le n° 1998, il nous a paru nécessaire de revenir sur les caractéristiques complètes des pièces de montagnes établies par le Creusot, pour permettre d’en apprécier la très réelle valeur. Le matériel du Creusot comprend entre autres types : un canon léger de 70 mm, adopté par le Portugal et l’Espagne, un canon puissant de 7 5 mm fourni à la Grèce et adopté récemment par la Russie. Si on compare les puissances (force vive du projectile) de ces deux canons, à celle du canon de 65 adopté par l’artillerie française, on trouve les chiffres suivants :
- Type. Tonnes mètres à la bouche. Poids de l’obus. Vitesse initiale.
- 65 mm. 24,4 4 kg 450 325 m.
- 70 mm léger du Creusot 24,7 5 kg 300 300 m.
- 75 mm puissant du Creusot 40,6 6 kg 500 350 m.
- Quant aux obus à balles, ils contiennent respectivement : le 65, i38 balles de 12 grammes, le 70, 200 et le 75, 25o. La mobilité est caractérisée par le nombre de mulets qu’il faut, pour assurer le transport du matériel, des munitions et des rechanges divers. En ce qui concerne le matériel, en exceptant les boucliers, le 65 et le 70 exigent 4 mulets par pièce, le 75 en exige 5, soit 25 pour 100 en plus. Les mulets de munitions transportent chacun 18 coups de 65, 16 de 70 et 14 de 75, ce qui revient à dire que si on voulait doter la batterie de 75 du même nombre de munitions que la batterie de 65 cela exigerait une majoration du nombre des mulets de munitions de 22 pour 100. Mais en réalité il est plus sage de comparer les chiffres qui correspon-
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- INFORMATIONS
- dent à l’organisation de la batterie complète avec tous les impedimenta. La batterie de 65 réglementaire comprend, d’après le règlement provisoire, 86 mulets répartis comme il suit : 16 de matériel, /,o de munitions, 3o de rechanges accessoires, outillage, vivres, etc. Elle transporte 720 coups. Avec la même répartition, la batterie de 70 millimètres transporterait 640 coups, et celle de où 4 mulets de munitions seraient passés au matériel, 484 coups seulement. Mais pour cette dernière batterie, grâce à une majoration de 4 mulets (4.65 pour 100 seulement de l’effectif), on aurait encore 40 mulets de munitions ou 56o coups.
- Dans la pratique, on devra ajouter quatre mulets pour les boucliers, ce qui portera à 90 le nombre des animaux de la batterie de 65 et à 94 celui de la batterie de 75. Cette dernière pourrait sans inconvénient être dotée de 100 mulets, soit une majoration de 10 pour 100 seulement de la batterie réglementaire actuelle, ce qui lui assurerait 644 coups. Si les approvisionnements étaient uniquement en obus à balles, la batterie de 65 lancerait 99 36o balles, celle de 70, 128000 et celle de yS majorée, 161000, soit 5o pour 100 en plus. La supériorité serait encore plus marquée avec les obus explosifs, que l’on a une tendance à substituer de plus en plus aux obus à balles dans les approvisionnements. Il nous a paru intéressant de citer ces chiffres, pour montrer qu’en réalité on peut constituer avec le canon puissant de 75 mm du Creusot, des batteries de montagne très mobiles, approvisionnées très largement, et capables d’effets destructeurs plus puissants que ceux du canon de 65 mm. L’adoption récente de ce type de batteries par la Russie, est une nouvelle preuve de la haute estime en laquelle l’étranger tient les systèmes d’artillerie si magistralement présentés par le Creusot.
- Le lancement du « George V ». — Au risque d’abuser du superlatif, il faut bien se résigner à dire du cuirassé britannique lancé la semaine dernière, qu’il est le plus puissant de la marine anglaise, titre qui appartenait à YOrion. Celui-ci jauge 22 5oo tonnes, alors que le George V en jauge 24000. La longueur du nouveau dreadnought est de 56o pieds (soit environ 171 m.), en augmentation de près de 5 mètres sur le précédent navire. La rapidité de sa construction constitue un record, car il a été lancé 8 mois et 3 semaines après sa mise au chantier, soit un gain de i5 jours sur la durée moyenne de la construction des précédents dreadnoughts anglais. Son armement sera identique à celui de YOrion, soit 10 pièces de n3,5 pouces et 24 pièces à tir rapide de 4 pouces, plus 3 lance-torpilles 21 pouces. Sa vitesse normale sera de 21 nœuds, avec des machines à turbines de la force de 3i 000 chevaux-vapeur. Rappelons que le record du tonnage en marine de guerre appartient actuellement à la République Argentine avec le Moreno et le Rivadavia, lancés tout récemment aux Etats-Unis, et qui déplaceront 27 940 tonnes, alors que le Wjoming et Y Arkansas, de la marine américaine, n’en déplacent que 26000.
- Sous-marin sans équipage. — La presse allemande a signalé récemment des essais, poursuivis à Kiel, d’un canot automobile qu’on pouvait diriger et manœuvrer du rivage, à l’aide de la télégraphie sans fil. Un journal londonien, le Daily Express, expose que l’Amirauté britannique poursuit depuis plusieurs mois, et dans le plus grand secret, des essais analogues. Ces essais ont lieu dans le port militaire de Portsmouth, sous la direction d'officiers et d'ingénieurs attachés à la Yernon Torpédo School. Il s’agit d’un procédé qui permet à un opérateur placé sur un navire de guerre, de diriger, de faire reculer, avancer ou plonger un sous-marin qui n’a personne à son bord. Il paraît que ces essais ont été couronnés de succès, et que l’appareil de commande, installé sur le Furious, croiseur attaché au service de l’Ecole des torpilles et qui sert presquej exclusivement de champ d’expérience pour la télégraphie sans fil, réussit à diriger un sous-marin (type Holland), que celui-ci navigue à la surface ou qu’il soit submergé. Par précaution, l’Amirauté n’a permis à personne de rester à bord du sous-marin, bien que de nombreux officiers se fussent offerts comme volontaires.
- L’usine hydro-électrique de Kéokuk, sur le Mis-sissipi. — Nous avons signalé dans notre n° 1942
- ( 13 août 19x0) les travaux gigantesques entrepris sur le Mississipi, près de Kéokuk (Jowa), pour y établir une puissance centrale hydro-électrique dont le courant doit alimenter Saint-Louis. Nous pouvons donner aujourd’hui de nouveaux détails sur cette installation qui comptera parmi les plus puissantes du monde. L’usine éleclrique comptera 3o groupes éleclrogènes, chacun de 10000 chevaux, actionnés par des turbines verticales ayant chacune 2 roues. On estime que l’usine, après achèvement, pourra distribuer 200000 chevaux à ses abonnés; toutefois, au début de l’exploitation, vraisemblablement en juillet 1913, elle ne produira que 120000 chevaux.
- Oiseaux albinos. — Le Field publie d’intéressantes photographies de divers oiseaux atteints d’albinisme qui lui ont été signalés par ses correspondants. C’est d’abord un pigeon ramier dont quelques plumes des ailes, de la queue et de la poitrine, ont seules conservé la coloration normale; puis un épervier entièrement blanc, ce qui est assez rare, quoiqu’il en existe une dizaine de spécimens, plus ou moins blancs, dans les collections particulières, enfin une bécasse dont la moitié des rémiges de l’aile est blanche. Les cas d’albinisme chez la bécasse sont d’ailleurs assez fréquents ; M. Harting a consacré un chapitre de ses Délassements d’un naturaliste aux anomalies de ce genre chez cet oiseau (Bulletin de la Société d’acclimatation, i5 septembre).
- Les recherches horticoles en Angleterre. — Sur
- la proposition du Ministère anglais de l’Agriculture, le Ministère des Finances vient d’accorder un crédit pour allouer des encouragements aux recherches horticoles et agricoles. Le total de sommes allouées pourra s’élever à 1 25oooo francs par an. Le programme élaboré par le Ministère de l’Agriculture comporte les grandes divisions suivantes : physiologie végétale; pathologie “végétale et mycologie; production des plantes; culture fruitière, y compris les traitements pratiques contre les maladies; nutrition des plantes et étude des sols; zoologie agricole, etc. En outre, un crédit, ne dépassant pas 75ooo francs, constituera une réserve pour encourager certaines recherches spéciales sur des sujets nonpr-évus au programme. L’organisation élaborée par le ministère tend, non seulement à encourager les recherches, mais aussi à les grouper sous une impulsion centrale qui doit servir à les coordonner et à éviter l’éparpillement des efforts et les doubles emplois. Elle prévoit aussi la création de bourses d’études (Revue horticole, 1et octobre).
- Pouilles de Bulla-Regia (Tunisie). — M.le Dr Carton vient de rendre compte des fouilles qu’il a dirigées à. Bulla-Regia. Aux Thermes publics, il a achevé le dégagement de plusieurs pièces, notamment d’une grande salle remarquable par ses murs, qui s’élèvent à 17 m. de hauteur, par la beauté de son appareil et par sa grande mosaïque ornementale et ses niches ornées d’attributs sculptés. Il a achevé d’autre part le déblaiement d’un appartement souterrain ayant fait partie d’une riche demeure, dont la découverte fut signalée à l’Académie en décembre 1910. Un bel escalier en pierre donne accès à un large vestibule voûté sur lequel s’ouvrent différentes pièces, en particulier un tablinum dont l’entrée monumentale est ornée de pilastres corinthiens. Le sol y était revêtu d’une superbe mosaïque représentant le triomphe d’Amphitrite et un beau portrait de femme. Un autre salle, au rez-de-chaussée, contenait une mosaïque représentant la délivrance d’Andromède par Persée; elle a été mise au jour par le service des antiquités au cours des travaux de consolidation [Acad. Inscrip. et Belles-Lettres, 6 octobre).
- Les antiquités égyptiennes. — M. Maspero vient d’exposer les résultats des travaux exécutés, cette année, en Egypte, par le sei*vice des antiquités qu’il dirige^ Nous relèverons, entre autres, dans cet exposé : l’achèvement du dégagement de la façade du pronaos du temple d’Esneh, le dégagement presque complet du temple d’Abydos, le déblaiement du temple de Bouma dans la nécropole de Thèbes, le déblaiement du temple de Hibeh particulièrement intéressant pour l’histoire de l’architecture en ce qui concerne la transition du style ramesséide au style ptolémaïque [Acad, des Inscrip. et Belles-Lettres, 6 octobre).
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- CtgTNS. Photographie
- Pied photographique de poche. — On cherche toujours à rendre le matériel photographique aussi peu encombrant que possible. Les pieds métalliques à tubes coulissant sont aujourd’hui très répandus ; ils sont peu
- Pied déployé.
- Fig. 2.
- Pochette contenant le pied.
- volumineux une fois repliés, mais ils peuvent difficilement se mettre dans une poche, si l’on veut qu’ils soient assez hauts une fois complètement déployés (fig. i). M. Gravillon a pensé qu’il serait plus commode de loger les tubes en les plaçant les uns à côté des autres, même si pour cela on devait en augmenter le nombre. On obtient par ce moyen un ensemble plat, qui, réunit dans une pochette (fig. 2), peut se mettre dans la poche de côté d’un pardessus ou d’un veston. Le système consiste en somme à avoir un premier pied de hauteur relativement faible, à chacune des branches duquel on rajoute d’autres tubes à coulisse (fig. 3). A cet effet on a terminé chaque branche du pied proprement dit par une vis qui correspond à la tête de chacun des tubes de rallonge. Ceux-ci étant eux-mêmes à coulisse et de la même hauteur
- Fig. 3.
- Pied et rallonges.
- que le premier pied, ils doublent donc sa hauteur. On peut parfois employer le petit pied seul, quand on opère dans un intérieur par exemple. — L’appareil est en vente chezJM. Gravillon, 74» rue Amelot, Paris.
- Chauffage
- Chauffage central par le gaz. — La chaudière Cla-mond réalise, d’une façon pratique, le chauffage central par le gaz. Cylindrique et pourvue d’un brûleur à flammes bleues, elle possède une double enveloppe et les produits de la combustion s’évacuent à 1200, de manière à obteniç le maximum de rendement. La circulation intensive s’effectue dans les canalisations, grâce à la différence de densité entre l’eau chauffée et l’eau refroidie. Mais si la température de l’eau de retour augmente ou si la section des conduites diminue par suite de la fermeture de plusieurs radiateurs, l’émulsion d’eau et de vapeur, qui s’opère automatiquement dans la chaudière, active la circulation.
- La figure 1 permet de se rendre compte aisément du fonctionnement de l’appareil. L’eau froide descend, tandis que l’eau chaude remonte le long de la surface chauffée par les flammes du gaz, car l’espace annulaire et le tube central K renferment chacun^un tube S et S'
- ouvert à ses deux extrémités et qui permet à l’eau de circuler. Dans la chambre B située au haut de la chaudière pénètre le tube de retour R qui amène l’eau refroidie et qui remonte verticalement jusqu’au vase d’expansion D.
- Au cours de son passage dans la chambre, des ouvertures M et N mettent ce tube en communication avec l’eau qui s’écoule ensuite par la conduite RR et va échauffer les différents radiateurs.
- D’autre part, le vase d’expansion porte un clapet léger E s’ouvrant de dedans en dehors afin de laisser échapper l’air dilaté quand il se soulève et s’opposant à sa rentrée lorsqu’il se ferme.
- En outre, un régulateur, disposé près de la chaudière sur la canalisation de retour, ferme, à une température déterminée expérimentalement, le passage du gaz, de manière
- le gaz.
- à mettre le brûleur en veilleuse. Dans les installations déjà faites du système Clamond, on relie la rampe d’allumage à la canalisation avant le robinet commandant l’arrivée du gaz à la chaudière. Pour mettre en marche, après avoir ouvert le petit robinet de la conduite, on allume la rampe puis on tourne le robinet d’alimentation du brûleur qui prend feu. au contact de la flamme de la rampe.
- Au commencement, l’eau froide arrive par le tuyau R, sort par les orifices M et retombe dans le bouilleur. L’eau chaude de celui-ci s’élève dans la chambre B et s’échappe par les orifices N dans le tube C pour se rendre au vase d’expansion D. Cette eau chaude se mélange d’abord avec l’eau froide sortie par M et avec celle amenée par le tube R, le liquide réchauffé s’élève ensuite par le tube G dans le vase d’expansion.
- Dès que l’eau de ce dernier s’échauffe et quand la température de l’eau de retour augmente, la chaudière entre en ébullition. Les bulles de vapeur qui s’élèvent dans la chambre B se condensent partiellement au. contact de l’eau sortant des orifices M. De temps en temps, quelques bulles atteignent le sommet de la chambre et, s’échappant par les orifices N dans le tube G, achèvent de se condenser dans le réservoir D. D’ailleurs, sitôt qu’il y a une émul-
- Fig. 2. — Chaudière Clamond.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- sion, l’afflux de l’eau refroidie s’accroît, la vapeur se condense dans la chambre B et une seconde émulsion ne se produit qu’au bout d’un certain temps.
- Ces phénomènes s’observent quand l’eau de retour atteint 40 degrés environ et s’intensifie à mesure que la température s’élève. Toutefois après une forte émulsion, un vide relatif se fait dans la chambre D, par suite de l’expulsion de l’air par la soupape E et de la condensation de la vapeur. Puis un afflux intense de l’eau de retour et une condensation dans la chambre B suivent cette forte émulsion. Alors une aspiration s’opère dans cette enceinte et se transmet dans les conduites C et R. Mais le clapet E obturant le réservoir D s’oppose à l’introduction de l’air et maintient un vide relatif lequel arrête le retour de l’eau chaude du récipient d’expansion dans la chambre B.
- Aussi grâce à l’intensité de la circulation, le système Clamond permet l’usage des canalisations d’un diamètre beaucoup plus faible que celles employées d’ordinaire dans les autres installations à circulation d’eau chaude par différence de densité. D’autre part, on place un petit tube vertical avant chaque radiateur. Cette dérivation, disposée parallèlement aux éléments de ce dernier, laisse circuler une petite quantité d'eau même si l’on ferme tous les radiateurs. La dépense de gaz se trouve alors réduite au minimum et de plus, la circulation s’établit immédiatement dès qu’on rouvre un ou plusieurs radiateurs.
- Notons pour terminer qu’il vaut mieux, comme le montre le type de chaudière Clamond représenté ci-contre (fig. 2), évacuer les produits de la combustion dans une tuyauterie spéciale en tôle galvanisée que d’utiliser les cheminées existantes dans le bâtiment. Enfin en munissant cette tuyauterie d’une chicane aspirante à sa partie supérieure on évitera les refoulements tandis qu’en mettant un cône d’évacuation près de la chaudière, on obtiendra un tirage normal.
- Jacques Boyer.
- Objets utiles
- Nouvel outil pour ouvrir les boîtes de conserve.
- — Il en existe déjà un nombre incalculable, tous plus ou moins pratiques; celui-ci nous a paru tout à fait intéressant. La poignée se termine par une pointe recourbée que l’on enfonce au centre du couvercle de la boîte à ouvrir, comme le montre notre deuxième figure. Puis on abaisse
- 1. Le nouvel outil pour ouvrir les boîtes de conserves.
- 2. Ouverture d’une boîte. — 3. Comment on aiguise un couteau. 4. Comment on aiguise des ciseaux.
- du centre dans lequel a été engagée la pointe. La coupure est nette et rapide. La manœuvre est, on le voit, extrêmement simple et ne nécessite qu’un effort très minime.
- L’inventeur a ajouté, à l’extrémité de l’outil, une baguette d’acier permettant d’aiguiser les couteaux et les ciseaux. Pour aiguiser les couteaux, on tient l’instrument comme le montre notre troisième figure ; la lame de couteau, engagée entre la baguette d’acier et l’une des branches de l’outil, est aiguisée en quelques instants. Pour les ciseaux, on opère de la même manière, mais tout à fait à l’extrémité du manche (fig. 4)-
- Voilà un outil très simple qui remplit parfaitement deux fonctions bien distinctes. Il a sa place dans tous les ménages.
- Clé pour écrous. — C’est la plus simple que nous connaissions puisqu’elle ne comporte aucun système de vis ou de glissière pour augmenter ou diminuer la mâchoire. Celle-ci, toujours ouverte, est toujours prête à
- Clé pour écrous.
- recevoir un écrou d’une dimension quelconque. Les dents dont est munie l’une des branches saisissent l’un des angles de l’écrou et le maintiennent solidement. On voit par la forme de ces dents que pour utiliser la clé pour le serrage ou le desserrage, il faut la tourner dans un sens ou dans l’autre; la branche dentée doit être à droite quand on veut serrer l’écrou, et à gauche quand il s’agit de le desserrer. — Chez M. Mathieu, 19, rue de \alois, Pai’is.
- La brosse pneumatique. — Elle sert en même temps de peigne et de brosse. Les crins assez longs sont piqués sur une ventouse en caoutchouc qui donne une très grande souplesse. C’est en même temps le peigne
- Brosse pneumatique.
- et la brosse, et c’est surtout précieux pour les coiffures féminines qui redoutent la dureté des peignes quels qu’ils soient. Cette brosse est d’un entretien facile les crins en étant assez écartés l’un de l’autre, on peut les surveiller facilement et empêcher tout encrassement. — Même adresse que ci-dessus.
- Balai tue-mouche. — Pour tuer la mouche domestique ou la guêpe plus grosse, le moyen souvent employé est, quand elle est posée sur un mur ou une table, de taper dessus, pour l’écraser, avec un journal,
- Balai tue-mouche.
- l’outil, la pointe constituant un axe autour duquel tourne le couteau qui sectionnera le métal. Ce couteau est un petit triangle d’acier monté sur une sorte de curseur mobile dans la glissière ménagée dans le manche ; il se déplace donc très facilement selon le rayon du couvercle. Ce rayon étant déterminé, on enfonce le couteau dans le métal et on tourne l’instrument autour
- un torchon, etc. Mais il arrive que le déplacement de l’air prévient l’insecte avant qu’il ne soit touché et il s’échappe. Dans le petit balai représenté ci-contre, cet inconvénient est évité, pàrce que l’air n’est pas comprimé, il s’échappe au travers du balai et on arrive sur la mouche avant qu’elle ait eu le temps de s’échapper. — Même adresse que la Clé pour écrou.
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- VARIETES
- La production de la betterave industrielle et du sucre indigène dans les principaux pays d’Europe.
- — On conçoit que selon l’importance des contrées, les conditions économiques diverses permettant ou non l’exportation, les chiffres de production varient considérablement d’un pays à l’autre. Mais il peut paraître singulier que la quantité de sucre extrait pour ioo kg de racines, ou provenant d’un hectare de terre, diffère eo-tablement selon les régions. Or, on peut remarquer sur les statistiques, des écarts considérables de ces moyennes.
- Encore que cette infériorité ait été maintes fois étudiée par les spécialistes, ceux-ci furent mal d’accord sur ses causes réelles, et les moyens d’y remédier. Pour élucider le problème, une réunion de fabricants de sucre et d’agriculteurs, accompagnés d’un technicien agronome et sucrier, M. Saillard, le directeur du laboratoire du syndicat des sucres, lit au cours de l’an dernier plusieurs voyages d’études à l’étranger dont les intéressants résultats méritent d’être rapportés.
- On pourrait a priori conclure que nos mauvais rendements de sucre à l’hectare ne provenaient ni de l’importance des usines, ni des procédés de fabrication (les pertes étant les mêmes en France et à l’étranger), mais de la pauvreté relative des racines sucrées (Voy. la ligure). Ceci n’est pas dû à la qualité des variétés de betteraves, car on emploie souvent en France et en Allemagne des graines de même origine. C’est donc la culture qui influe défavorablement sur le rendement. A ce point de vue, la Russie seule est inférieure à la France, encore est-ce à moins d’inconvénients : les terres et la main-d’œuvre n’y ayant pas à beaucoup près, les valeurs de celles qui chez nous, grèvent le prix de revient du sucre.
- Des rapports de récentes missions que vient de publier M. Saillard, il résulte que le fait est attribuable à deux catégories de causes : i° celles auxquelles on peut remédier; 2° celles qui dépendent des circonstances naturelles. Or, les premières sont de beaucoup les plus nombreuses.
- Si, en effet, les cultivateurs allemands profitent d’un climat très chaud en été et très froid en hiver, ce qui leur procure certains avantages, s’ils ont dans plusieurs régions (Saxe, Brunswick, Anhalt, Bohême), des terres noires très riches, et si la main-d’œuvre y est à meilleur compte que chez nous; leur supériorité est due aussi à d’autres raisons. La betterave, en Allemagne et en Autriche, est cultivée de façon moins intense : au lieu, comme dans les environs de Laon par exemple, de la ramener tous les deux ans dans une même terre, l’assolement est quatriennal et le sol conserve mieux de la soi'te sa fertilité.
- Les Allemands ne sèment en betteraves que leurs meilleures terres, les autres étant réservées à des cultures moins épuisantes ; non seulement ils emploient beaucoup d’engrais chimiques, mais ils épandent, en outre, une forte quantité de fumier : 3o à 45ooo kg à l’hectare. Cette question du fumier est d’ailleurs assez
- complexe à résoudre, car pour le produire, les cultivateurs doivent faire de l’élevage et posséder des pâturages, ce que l’on ne fait généralement pas en France dans les contrées de culture intensive. Lors du « démariage » des betteraves, c’est-à-dire de l’élimination des petits plans en excès, on laisse de iooooo à 120000 pieds à l’hect. Les racines restent ainsi plus petites que si on en avait moins, mais le poids à l’hectare est supérieur.
- Voilà de précieuses indications dont pourront profiter nos agriculteurs betteraviers du Nord. M. Saillard rapporte d’Allemagne d’autres enseignements qu’il y a lieu de méditer. Dans chaque région, les méthodes culturales sont les mêmes ou à très peu près dans toutes les exploitations; la puissante organisation de la recherche
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- (stations expérimentales) et de l’instruction agronomique (professeurs régionaux) ayant mis en lumière les façons les plus profitables de cultiver, que tous les agriculteurs adoptèrent aussitôt. Cette confiance en la science et cette discipline bien caractéristique de l’esprit germain, manquent malheureusement à beaucoup de nos praticiens.
- Or, si l’on pense que non seulement en sucrerie, mais en distillerie et en féculerie le produit industriel extrait à l’hectare est notablement plus élevé outre-Rhin qu’en France, on conclura qu’il est indispensable de rénover rapidement nos procédés et nos méthodes. Il ne suffit pas de progresser ; il faut évoluer aussi vite que nos voisins, si l’on ne veut pas qu’ils nous supplantent. Si nous voulons que selon la vieille formule bien connue « Labourage et pasturage » restent « les mamelles de la France, plus riches que mines du Pérou »; il nous faut plus étroitement allier à la pratique agricole la recherche constante du rationnel et les applications des travaux de la science agronomique. H. Rousset.
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- HYGIÈNE ET SANTE
- r La transplantation des os. — Nous avons déjà signalé les essais très satisfaisants faits dans le domaine de la transplantation osseuse (Voy. La Nature, n° 1966). Au dernier Congrès de la Société allemande de chirurgie, Lexer, Küttner ont rapporté de nouveaux résultats très encourageants
- Un homme de 3i ans présentait une tumeur maligne (chondro-sarcome) de l’extrémité supérieure du fémur. On pratiqua l’ablation du segment osseux malade et, aussitôt la résection achevée, on implanta le fragment de fémur correspondant, prélevé chez un vieillard mort d’embolie 11 heures auparavant. Les fragments osseux furent réunis par une fiche d’ivoire. On plaça le membre
- dans un appareil plâtré durant 6 semaines. Au 7° mois, le malade marchait un peu et au 10e mois, l’articulation de la hanche était mobile. Malheureusement le malade mourut, i3 mois après l’opération, d’une généralisation de sa tumeur cancéreuse. A l’autopsie, on constata que la partie transplantée était parfaitement vivante; le périoste était conservé ; les muscles s’étaient fortement insérés sur l’os. Le cartilage de la tête fémorale implantée était lisse et brillant, et au niveau de la soudure des deux fragments du fémur, le cal osseux était solide.
- Un autre malade de 39 ans subit une résection de l’extrémité supérieure du fémur pour une tumeur
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- analogue. Küttner implante une pièce correspondante prélevee sur un sujet mort d’une maladie de cœur 3 heures auparavant. L’os avait été conservé dans l’intervalle, à la température de 0 degré dans une solution stérile. On réunit ce fragment osseux à la diaphyse du fémur' au moyen d’une portion de péroné prélevé sur le même cadavre. Le malade est actuellement guéri depuis 9 mois. Malgré deux récidives opérées et une fracture spontanée du fragment du péroné, la radiographie montre que l’os transplanté est en pleine vie.
- Dans un autre cas de tumeur maligne de l’extrémité supérieure du tibia, Küttner implanta, après résection, dans les 3/4 inférieurs restants du tibia, l’extrémité inférieure du tibia d’une femme morte depuis 27 heures. Ce fragment osseux avait été également conservé à la température de 0 degré dans une solution stérile. On fixa les deux os à 1 aide d’une fiche de tibia. La réunion fut parfaite, à part l’existence d’une petite fistule. Le malade travaille et la mobilité du genou est de 45 degrés.
- Ces résultats sont encourageants. Comme il est relativement facile de se procurer un matériel osseux sur des cadavres, il est permis d’espérer que la transplan-
- tation osseuse entrera bientôt dans la pratique chirurgicale courante. Dr R. Burnier.
- Contre les furoncles. — Voici un moyen bien simple,. s’il est vraiment aussi efficace que l’indique son auteur, pour arrêter l’accroissement d’un furoncle. Il s’agit de l’encercler tout bonnement dans une zone de collodion. Le Dr Fuchs qui préconise ce petit procédé et l’a employé avec succès, opère de la façon suivante. Tout autour du furoncle, en ne laissant qu’une saillie d’à peine un centimètre, au point culminant, vous enduirez la peau d’une couche de collodion élastique ordinaire, formant un cercle complet. Le badigeonnage sera renouvelé 4 à 5 fois par jour, en repassant sur le cercle formé par la première couche, mais en respectant toujours le centre de la lésion qui reste isolée dans son anneau collodionné et devient, par la constriction opérée par cet enduit, de plus en plus saillante.
- Sous l’influence de ces simples badigeonnages l’inflammation périphérique diminue en 1 ou 2 jours ; puis la partie centrale jaunit, se crève et laisse passage au bourbillon. La guérison est obtenue sans plus, en très peu de temps. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Badigeonnage des murs à la chaux. — De très complets travaux et essais auxquels s’est livré le Dr Lapasset, il résulte que l’emploi des laits de chaux convient très bien pour assurer la désinfection des murailles. Toutefois, il convient, tant pour obtenir le maximum d’effet hygiénique, qu’au point de vue technique, d’observer certaines recommandations trop souvent négligées en pratique.
- Il est inutile d’enlever les couches anciennes de badigeon qui protègent le mur ; l’opération étant longue et provoquant le dégagement dépoussiérés malsaines. Enfin elle conduit à employer ensuite, des laits de chaux trop épais pour masquer les inégalités du mur et pour obtenir une teinte blanche.
- Pour le nettoyage des murs chaulés, on doit préférer au frottement par l’éponge humide, à l’humectation de solution de sublimé ou au nettoyage mécanique, un simple nouveau badigeon au lait de chaux.
- L'addition de craie aux badigeons est à éviter; l’action désinfectante est diminuée, et les murs sont encrassés d’une couche trop épaisse. Au lieu d’employer par exem-
- ple le mélange souvent usité :
- Eau........................... 10 litres
- Chaux éteinte du commerce. ... 4 kg
- Gélatine.................... 5oo gr.
- On emploiera la formule :
- Eau ordinaire froide........... 5 litres
- Chaux fraîchement éteinte .... 2 kg
- La chaux fraîchement éteinte ne contient, en effet, que peu de craie, tandis que les chaux du commerce sont le plus souvent notablement carbonatées. On délaye, on agite, puis on laisse reposer pendant un quart d’heure. Toutes les impuretés lourdes telles que le sable, les pierres calcaires se déposent. On décante alors, puis on mélange avec une solution de colle pour badigeon préparée avec a5o à 3oo gr. de gélatine et 25 litres d’eau.
- En employant ainsi le liquide décanté, on peut appliquer, ce que font les Arabes, par exemple, jusqu’à 20 ou 3o couches de badigeon sans masquer les moulures ou ornements sculptés dans la pierre ; l’épaisseur totale est négligeable.
- Réparation des capsules et creusets de platine. —
- Au lieu d’employer un fil d’or ou de soudure spéciale (or-platine), on peut facilement obturer les fentes qui se produisent dans les parois d’objets usagés de platine avec du perchlorure d’or; le sel se décompose d’abord en protochlorure puis, à plus haute température, en or métallique. M. Pratt (The Chemical News, LI, n° i3a5) recommande de placer sur l’endroit à souder quelques milligrammes du produit, puis de chauffer jusqu’à fusion et pénétration dans les trous ou fentes; en continuant, l’or réduit se solidifie de chaque côté delà paroi. On chauffe alors au chalumeau à une chaleur jaune-
- rouge (vue à la lumière du jour) en retirant le platine de la flamme juste au moment où on voit l’or fondre : en continuant : l’or s’allierait avec une plus grande quantité de platine et l’ouverture resterait béante.
- Les capsules ainsi traitées ne doivent plus ensuite être portées à hautes températures sous peine de provoquer la fusion de la soudure (moins on prend d’or, et mieux l’objet résiste à la chaleur). Quand les trous sont assez grands, il est fort difficile de réussir la réparation ; il convient dans ce cas de mélanger au sel d’or fondu un peu de platine spongieux. Finalement, on martèle la surface traitée pendant qu’elle est chaude, de façon à assurer le contact intime des surfaces réunies. Avec un peu d’habitude, on arrive par. ce procédé à souder entre elles deux pièces de platine voire à confectionner divers appareils de laboratoire.
- - Pour apprécier la valeur des rubans dits « indélébiles » de machines à écrire. — Les rubans donnant des impressions véritablement indélébiles sont à base de carbone; or on fait des rubans noirs à bon marché avec des couleurs d’aniline qui sont loin de posséder la solidité annoncée. Pour se rendre compte de la valeur des rubans dits « indélébiles », il suffit de mélanger un peu de la matière obtenue en râclant la surface du ruban, imbibé d’alcool très chaud, puis de verser le liquide sur du buvard ou du papier filtre. Si la tache est noire sur toute son étendue : il y a présence de noir d’aniline qui s’est dissous dans l’alcool. Si au contraire, il y a formation d’une tache ne s’étalant pas, auréolée d’une zone mouillée non colorée, le ruban est bien à base de carbone et on peut être assuré de l’indélé-bilité des impressions obtenues. (Rev. dactylographique.)
- Pour faire des copies au carbone à la machine à écrire. — Avec les machines modernes à grande puissance de frappe, il est possible de faire en une seule fois jusque douze à quinze copies en interposant entre chacune une feuille de papier carbone. Il faut alors introduire dans la machine un paquet de plus de vingt feuilles, et si minces que soient celles-ci (on ne peut obtenir dans ces conditions une frappe nette qu’en ayant des papiers excessivement légers), il est très difficile de les introduire ensemble entre le pupitre et le rouleau sans les déranger, les plier et les froisser.
- Il est facile de remédier à cela en employant le petit tour de main imaginé par M. L. Pointeau qui le décrit ainsi dans la Revue dactylographique : « Quand les feuilles sont superposées, je prends une bande de papier pelure d’environ 8 centimètres de largeur, je la plie dans le sens de la longueur et je la mets à cheval sur le haut des feuilles; de cette façon, leur introduction dans le chariot ne présente pas plus de difficultés qu'en présenteraient une seule feuille de papier fort. Quand la bande apparaît sur le rouleau, il est facile de l’enlever. »
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- BOÎTE AUX LETTRES
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- AVIS. —- Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les I faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes v de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un. délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — La
- pompe Rotoplunge est exploitée par Rotoplunge Pump Company Limited, J. Albert Chambers, High-Street, Cardiff.
- Renseignements. — M. A. L., à Mazé. — Les lampes présentées par M. Branly à l’Académie des Sciences, sont les lampes Dussaud. Elles sont en vente chez M. Coupier, 6a, rue Danrémont, Paris, ou chez l’inventeur, M. Dussaud, 19, rue Guillaume-Tell, Paris. Vous trouverez dans le Manuel de ferblanterie-lampiste (.Encyclopédie Roret, Mulo, éditeur, rue Hautefeuille, Paris), de bons chapitres sur la soudure.
- M. Ricard fils. — Sur les parachutes. Voy. Y Histoire du parachute, par Tissandier. La Nature, n° ioi3, 29 octobre 1892. Dans les airs, par La Landelle, vous trouverez l’ouvrage chez Vivien, rue Saulnier, Paris. D’innombrables essais de parachutes ont été faits; il faudrait pour en avoir un aperçu vous reporter aux collections des journaux spéciaux : YAéronaute, Y Aéro-phile en France, la Zeitschrift Luftschiffsfahrt en Allemagne. Pour le calcul, voyez la dernière note de M. Bouchard à l’Académie des Sciences.
- M. de R. G., Ruillé-sur-Loir. — S’agit-il du Campagnol amphibie ou du rat brun, le surmulot, improprement appelé rat d’eau? Le premier est réputé inoffensif et, étant végétarien, ne s’attaque qu’aux racines des arbres, écorces, etc. Le second, qui peut très bien vivre sur les bords des pièces d’eau et rester un certain temps dans l’eau, cause souvent de grands ravages. Il conviendrait de placer sur les bords des pièces d’eau et ruisseaux infestés, mais non pas dans les nids qui se trouvent sous l’eau, des appâts : pâtée de fromage, beurre, farine, graisse, auxquels sera mélangée la composition suivante : poudre de scille, 75 grammes, sucre en poudre, 25 grammes ; aromatiser avec de l’essence de fenouil, répandue sur ce sucre. On peut employer aussi l’émétique mêlée à de la farine dans la proportion d’un cinquième. Il est possible
- d’inoculer aux rats une maladie contagieuse, sans danger pour l’homme et les animaux, en se servant d’appâts préparés avec un virus spécial, virus Danysz; s’adresser au Laboratoire Pasteur, 35, rue Dutot, Paris, pour toutes indications à ce sujet et pour le prix du virus qu’expédie ce laboratoire. Enfin, nous signalons l’emploi des pièges à rats (voir Aurouze, 8, rue des Halles, Paris); les procédés « Attila » et « Monopole », de Mering, chimiste, 84, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris; le « séro raticide » et le « ratifuge » du Dr Cazal (Société Cazal et Ci'\ 26, boulevard Saint-Denis, Pai’is).
- M. Vincent-Templier, à Paris. — L’argent colloïdal peut être préparé par l’électricité par une des méthodes suivantes : Par l’électrolyse à haute tension (220 volts) d’une solution d’azotate d’argent à 4 molécules par litre (Billitzer, Berichte der deutsche Chemischen Gesells-chaft, tome 35, page 1929, 1902). En faisant éclater des étincelles électriques, au sein de l’eau distillée, entre deux fils d’argent (Bredig, Zeitschrift fur angewandte Ckemie, 1898; page g5t).
- M. Thévenard, rue de Valois, à Paris. — Les marbrures obtenues sur laiton (Recette de notre Supplément du 26 août) donnent des teintes à reflets chatoyants, mais les nuances sont beaucoup moins vives que celles de la nacre. La publication dont vous parlez sera reprise, probablement après révision et refonte complète.
- Mme Dehillerin, rue Coquillière, à Paris. — Badigeonner le ,marbre avec une fine bouillie de blanc d’Espagne délayé dans l’essence de pétrole ou la benzine, laisser sécher, épousseter : toute la crasse partira. Eviter toute lumière dans la pièce pendant le traitement : il pourrait y avoir explosion.
- M. le Dr Ménager, à Paris. —Chauffer dans la flamme d’une lampe à alcool après avoir bien nettoyé et graissé d’une mince couche d’huile d’olive. Renouveler plusieurs fois le traitement.
- M. L. D. (Haute-Saône). — Demander directement à la maison Antoine de Paris (encres en tous genres) ses produits résistant au blanchiment. Quant aux traces empêchant la teinture (ce qu’on appelle en impression des « réserves ») il y en a des quantités : mais il .est indispensable pour vous fixer de connaître exactement les traitements subis à la teinture, chaque réserve devant être combinée en vue de chaque matière tinctoriale.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- La composition de la haute atmosphère : a. Trou.br. — Les Grands Lacs américains : R. Bonnin. — Le cycle d’évolution de la matière : L. Matout. — Le dirigeable « Adjudant-Réau » : Lucien Fournier. — Souvenirs de Tripoli : Léon Dufour. — Académie des sciences; séance du 23 octobre 1911 : Ch. de ViLUEDEUin. - - L’élevage des chiens esquimaux : V. Forbin.
- Supplément. — Enseignement de l’astronomie. — Les maladies de l’aluminium. — La houille blanche au fond d’un puits d’une mine de eharbon. — La plus haute chute d’eau d’Europe. — L’exportation de l’électricité : l’octroi et la douane. — Extension progressive du bassin houiller de là Ruhr. — La nouv elle législation forestière italienne.
- La 'fécondation chimique (Parthénogenèse artificielle), par J. Loeb, trad. par A. Drzewina. Paris, Mercure de France, 1911, 1 vol. in-8°, 5 francs.
- Ce fort important ouvrage du biologiste américain n’est pas un exposé systématique et documentaire des recherches relatives à la parthénogenèse artificielle, mais l’exposé des conclusions d’ordre biologique que M. Loeb tire de ces recherches même, auxquelles il a si largement participé, après en avoir été l’initiateur. Pour lui — et on peut dire en somme qu’il ne considère la parthénogenèse artificielle que comme le moyen de démontrer cette proposition — la série de divisions que subit l’œuf mûr, à la suite de la pénétration du gamète mâle, et qui sont la mise en train du pro-
- cessus évolutif destiné à donner la larve puis l’adulte, a pour cause unique des modifications d’ordre chimique dans la constitution de l’œuf, modifications chimiques que la pénétration du gamète mâle a pour fonction de déterminer. Avant cette pénétration, l’œuf est dans la situation et a le fonctionnement d’un organisme anaérobie. Le gamète mâle fait pénétrer avec lui deux types de substances, dont l’une détermine une forte oxydation de l’œuf, capable, si elle n’était pas interrompue, d’amener la destruction complète de celui-ci (cytolyse) et dont l’autre a pour effet précisément de limiter i’oxydation et d’empêcher la cytolyse complète. Toute l’histoire postérieure de l’œuf, changé ainsi d’anaérobie en aérobie, résulterait du jeu des réactions de ces deux substances sur les substances de l’œuf. L’auteur termine son exposé en montrant que cette théorie toute chimique du développement des organismes vivants, si elle est exacte, modifie profondément les termes dans lesquels se .pose le problème, toujours irrésolu, de la préparation de la substance vivante. Si intéressantes qu’elles puissent être, toutes les imitations physiques des aspects de la vie (imitations morphologiques des cellules ou des bactéries au moyen de précipités organiques) ne constituent pas en effet, si les idées de M. Loeb sont admises, des organismes artificiels, et le premier pas vers la préparation artificielle de la substance vivante doit être nécessairement la synthèse artificielle des nucléines qui ont la faculté de servir de ferments pour leur propre synthèse.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 23 oct. 1911. il0,0 S. W. 4. Beau. » Fl. rosée ; nuageux le m. ; couv. le soir.
- Mardi 24 8°.S S. W. 2. Nuageux. u Rosée ; très nuag. ; halo à 10 h 50.
- Mercredi 23 ... . 9°,7 S. S. W. 3. Couvert. 2,6 Pluie de 3“ 45 à 5h50 ; pluie et grêle de 14k30 à 15‘ ; nuageux.
- Jeudi 26 7°,8 S. W. 4. Peu nuageux. 5,0 Rosée; très nuageux; pluie de 15h20 à 18h 45.
- Vendredi 27 ... . 11°,0 S. S. W. 3. Pluie. 2,7 Pluie à diverses reprises le matin; nuageux.
- Samedi 28 .... 6°,7 S. S. W. 2. Couvert. » Rosée ; très nuageux, gouttes à 6h55
- Dimanche 29. . . . 1°,3 N. N. E. 0. Beau. 1) Gelée blanche ; Beau le m. ; nuageux le soir.
- OCTOBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 23 AU DIMANCHE 29 OCTOBRE 1911.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction.du vent. Les courbes du milieu indiquent ; courbe épaisse, les pressions barométriques (baromèlrs ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boni» sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 16 au 24 octobre. — Le 16. Baisse sur le S.-O., fortes pressions du N.-O. au S.-E. : golfe de Gascogne, 755; Cracovie, 777. Pluies sur le S.-O. ; en France : Perpignan, 25 ; Nantes, 6. Temp. du matin : Moscou, —. 8°; Varsovie, —4i Paris, xo; Monaco, 19; Tunis, 22; Puy de Dôme, 7; Pic du Midi, —3; moyenne à Paris : i2°,5 (normale : 9°,9). —Le 17. Pression un peu basse sur le S.-O., minimum sur le golfe de Gascogne : 759; fortes pressions du S.-E. au N.-O. ; Christiania, Cracovie, 778. Pluies sur le S.-O.; en France : Cette, 42; Perpignan, 3o; Marseille, 11; Nantes, 6; Lorient, 5; Limoges, 2. Temp. du matin : Moscou, —8°; Varsovie, — 4; Nancy, 8; Paris, 9; Bordeaux, i3; Monaco, 18; Tunis, 22; Puy de Dôme, 7; Ventoux, 4; Pic du Midi, —3; moyenne à Paris : x3°,6 (normale : 90,8). — Le 18. Zone de pression un peu basse de l’0. de l’Irlande au N. de l’Espagne : La Corogne, 758; fortes pressions sur le N., le Centre et le S. : Hermanstadt, 778. Pluies sur le S.-O. ; en France : Cette, 176; Perpignan, 52; Biarritz, 11; Limoges, 10; Nantes, 9; Nice, 7. Temp. du matin : Cracovie, —3°; Charleville, 4; Paris, 7; Lyon, 12; Bordeaux, 13 ; Marseille, 16; Sfax, 24 ; Puy de Dôme, 7 ; Pic du Midi, — 1 ; moyenne à Paris : x3°,4 (normale : 9°,6). — Le 19. Baisse sur toute l’Europe, avec pression voisine de 770 sur le N., le Centre et le S.-E. ; Odessa, 774; dépression sur l’Irlande et le golfe de Gascogne : Valentia, 756 ; la Corogne, 758. Pluies sur le N. et tO.; en France : Perpignan, 36; Nice, 18; Nantes, Le Havre, Cherbourg, 4- Temp. du matin : Varsovie, o°; Charleville, Belfort, 5; Paris, Brest, Bordeaux, x5; Biarritz, 18; Alger, 21; Puy de Dôme, 6; Ventoux, 4l Pic du Midi, —3; moyenne à Paris ; i4°,5 (normale : 90,5). — Le 20. Baisse générale, accentuée sur l’0. : Valentia, 753; Odessa, 770. Pluies sur l’0. et le N.; en France : Nice, 12; Nantes, 4- Temp.
- du matin : Uleaborg, —6°; Nancy, 8; Paris, i3; Marseille, 16; Alger, 21 ; Puy de Dôme, 7; Ventoux, 4"; Pic du Midi, o; moyenne à Paris : 14°>4 (normale : 9°,3).
- — Le 21. Profonde dépression sur les Iles-Britanniques et l’0. de la France : Valentia, 738; Brest, 749; Biarritz, 768; pression voisine de 765 sur le S.-E. Pluies sur FO. et le N.; en France : Ouessant, 4; Clermont-Ferrand, 2; Lorient, Calais, 1. Temp. du matin : Hapa-randa, —3°; Nancy, 8; Paris, 11 ; Bordeaux, 14 ; Nantes, i5; Marseille, 16 ; Alger, 21 ; Puy de Dôme, 7; Ventoux, Pic du Midi, 4; moyenne à Paris : 140 (normale : 9°,2).
- — Le 22. Dépression sur les Iles-Britanniques ; Valentia, 740; Biarritz, 760. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Monaco, 20; Boulogne, 17; Lorient, 5. Temp. du matin : Vardoe, —6°; Nancy, 8; Paris, 11 ; Toulouse, 14 ; Alger, 21 ; Puy de Dôme, 5; Pic du Midi, 2; moyenne à Paris : i3°,7 (normale : 90).— Le 23. Centre de dépression sur la Scandinavie : Christiania, 733 ; Biarritz, 763. Pluies sur le N. et FO. ; en France : Monaco, 3o ; Cherbourg, 24; Boulogne, 12; Nancy, Roche-fort, 4; Brest, 1. Temp. du matin : Vardoe, —6°; Paris, x x ; Nantes, Clermont-Ferrand, 12; Toulouse, 14; Alger, 21 ; Aigoual, 8 ; Puy de Dôme, 4; Mounier, o; moyenne à Paris : i2°,6 (normale : 8°,8). — Le 24. Dépression sur la Scandinavie, remontant vers le N.-E. : Kuopio, 735; dépression sur les Iles-Bx’itanniques : Irlande, 744; Scilly, 748; fortes pressions uniquement sur les Açores : Horta, 772. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Biar-ritz, Gris-Nez, 35; Nice, 25; Bordeaux, Lyon, 8; Brest, 1. Temp. du matin : Haparanda, —90; Paris, 9; Toulouse, 12; Alger, 25; Puy de Dôme, 2; Ventoux, x; Pic du Midi, —4; moyenne à Paris : i2°,6 (normale : 8°,7).
- — Phases de la Lune ; Nouvelle Lune le 22, à 4 b. 18 m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, "Boulevard Saint-Germain, Taris (VJ*J
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N# 2007 — Il NOVEMBRE 1911 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
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- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l'abonnement se termine avec le numéro du 25 novembre (n° 2009), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée dès les premiers jours de décembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant le Ier décembre, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (3 volumes, 1873 à 1882 — i883 à 1892 — 1892 à 1902), au prix de 18 francs au lieu de 26 francs.
- Les orages et la surcharge correspondante pour les Centrales électriques. — Notre confrère YElec-irical Engineer, signale à ce point de vue la conséquence d’un violent orage sur la marche des stations électriques de la Compagnie Edison à New-York. L’orage fut annoncé à 2 heures de l’après-midi, par la personne chargée de surveiller le temps pour la Compagnie, qui prit aussitôt ses mesures pour faire face à la situation qui peut se résumer ainsi : à 2 heures la consommation était d’environ 60000 kilowatts (consommation d’été), mais elle montait presque aussitôt à 70000, puis à 2 h. 45 elle atteignait en raison de l’obscurité io5 000 kilowatts. Grâce à la précaution prise de surveiller le temps cette surcharge de près de 5o pour 100 en trois quarts d’heure peut être assurée sans à-coups.
- Appareils auto-extincteurs d’incendie aux États-Unis. — L’Association nationale pour la protection contre le feu aux Etats-Unis, vient de publier une statistique intéressante, d’où il résulte que les appareils basés sur l’emploi d’une canalisation muaie de points fusibles qu’ouvre la chaleur et qui déversent alors un jet d’eau sur le feu seraient d’une réelle efficacité. En effet, sur 11257 commencements d’incendie qui se sont produits dans des immeubles ainsi protégés, io6g5 c’est-à-dire 95,01 pour 100 ont été éteints automatiquement.
- Pour diminuer le frottement dans les courbes dans les chemins de fer. — On sait que, lorsqu’un train prend une courbe, les roues, dont la forme est prévue pour une voie droite, frottent énergiquement sur les rails en s’inscrivant imparfaitement entre eux. Ceteffori produit dans certains cas une usure intense des roues motrices des locomotives. Le boudin se détériore et nécessite des réparations constantes du bandage. Or il résulte d’une communication d’un ingénieur Américain, M. O. Stucki, faite à la Société des ingénieurs de Pensylvanie occidentale qu’il est possible de tripler et même de quadrupler la vie des bandages en huilant le boudin dans des conditions spéciales, qui permettent d’éviter que la jante de la roue ne soit atteinte par
- l’huile qui la ferait patiner sur le rail. Ce résultat s’obtient en projetant sur la paroi latérale du boudin un mélange d’huile lourde d’asphalte et de vapeur. Ce mélange très adhérent ne se répand pas et n’a pas tendance à encrasser la bande de roulement soit par coulage, soit par capillarité. L’économie réalisée sur les dépenses de tournage, de démontage et de remontage des roues abîmées ainsi que sur l’augmentation du temps de service utile de chaque machine, grâce aux réparations moins fréquentes serait considérable.
- A propos de raéroplage. — Notre article sur l’aéro-plage Blériot nous a valu d’un de nos lecteurs de Bruxelles une intéressante communication. Le sport de la voiture à voile, nous dit-il, est très pratiqué et depuis
- plusieurs années déjà sur les plages belges : Ostende, La Panne, Middelkeske voient évoluer nombre de ces gracieux véhicules, ainsi qu’en fait foi la photographie ci-dessus.
- L’aviation et la guerre. — Les journaux de Washington annoncent que le gouvernement américain va entreprendre une série d’expériences, dont l'issue sera attendue avec un vif intérêt dans le monde de l’aviation. Il s’agit principalement de savoir si un aéroplane, volant avec rapidité à une altitude d’au moins 600 m., pourra aisément, et sans risques pour l’aviateur, laisser tomber une bombe pesant de 90 à 100 kg. Dans ce but, le ministre de la guerre a fait venir à College Park (Maryland), où est installée l’Ecole d’aviation militaire, un officier d’une compétence reconnue, le lieutenant Idzereick, inventeur d’une « bombe aérienne » qu’il a, dit-on, mise au point après une longue série d’essais poursuivis sous sa direction dans les environs de San-Diego (Californie). Les aéroplanes actuellement en usage à l’tcole d’Avialion ont un excédent de puissance ascensionnelle de 140 à i5o kg. Ils pourraient donc facilement enlever une bombe pesant 100 kg. Mais là n’est pas la difficulté ; les professeurs de College Park se demandent si la stabilité de l’aéroplane résistera à la brusque diminution de charge, au moment où l’aviateur laissera tomber la bombe. Quelques-uns émettent la crainte que la machine, trop brusquement allégée, ne bondisse en avant avec une rapidité qui, sur le moment, enlèverait
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- INFORMATIONS
- à l'aviateur la maîtrise de son appareil. On jugera par ces quelques détails de l’intérêt que présenteront les expériences de College Park.
- Contre la fumée. — On annonce que, sous le titre de Smoke Abateinent Exhibition, se tiendra en mai 1912, sur les terrains du Royal Agricultural Hall, à Islington (faubourg de Londres), une exposition internationale de moyens et procédés de fumivorité. Le projet a été lancé par une puissante ligue, la Coal Smoke Abateinent Society, qui s’est fondée, voici quelque dix ans, dans le but d’obtenir l’épuration de l’atmosphère à Londres par la suppression des fumées de provenance industrielle. L’exposition, organisée sous le patronage de hautes personnalités scientifiques ou politiques (sir Oliver Lodge, lord Rayleigh, etc.), durera quinze jours.
- Les charbons de l’Alaska. — L’Alaska a surtout attiré l’attention jusqu’ici par ses gisements d’or; mais une récente étude de A. H. Brooks semble montrer que les combustibles de ce pays peuvent également présenter de l’intérêt, bien que le développement des mines de charbon ait été jusqu’ici retardé par les conditions géographiques, les difficultés de transport, la concurrence du pétrole californien et surtout les mesures législatives. Les importants gisements du Bering River et de Matanuska semblent pouvoir devenir commercialement exploitables après la construction d’une voie ferrée de 35 km amenant les produits à la côte. La température moyenne de l’été y est de io°,5 et celle de l’hiver ne descend que jusqu’à — i°. On estime que les frais d’exploitation, chargement compris, seraient de io fr. 5o et que le charbon pourrait être rendu aux ports de l’Orégon et de la Californie moyennant 24 francs. Il s’agit d’anthracite de composition semblable à celui de Pennsylvanie, mais donnant beaucoup de menu. La teneur en carbone est de 78,23 avec 6,15 de matières volatiles et 7,88 d’humidité pour 7,74 de cendres. La teneur en soufre atteint i,3o pour 100.
- La première production de cuivre centre-africaine.
- — Nous avons signalé l’originalité économique de cette industrie du cuivre créée en plein centre de l’Afrique, à l’extrémité Sud du Congo belge. On vient de recevoir en Europe les premiers renseignements précis sur les opérations de fusion du cuivre qui ont commencé le 16 septembre dans le Katanga (Yoy. n° 1975, 1er avril 1911) : opérations qui avaient donné lieu aux bruits les plus fantaisistes. Malgré les difficultés inévitables quand on installe une industrie compliquée dans un pays aussi nouveau, la fonderie de Lubumbashi, commence d’après les directeurs, à marcher régulièrement. Pendant les trois premiers jours d’octobre, on a passé 336 tonnes de minerai à 12,5 pour 100 de cuivre pour obtenir 36,6 tonnes de cuivre pur, soit 87. pour 100 du cuivré contenu. Actuellement, il a été produit au total 764 tonnes de cuivre, dont une partie est déjà arrivée à Anvers . On compte en Europe arriver prochainement à une production de 700 à 1000 tonnes par mois avec un prix de revient de 1000 fr. la tonne et ultérieurement, quand l’usine marchera en plein, atteindre. 25oo tonnes à 800 francs.
- L’industrie du film cinématographique. —-Legoût du grand public de tous pays pour les exhibitions à bon marché des établissements cinématographiques a provoqué le développement d’une importante industrie : celle du film, ou pellicule spéciale mince et longue sur laquelle sont enregistrées les vues photographiques. MM. Clément et Rivierre, deux spécialistes de cette technique n’estiment pas à moins dé 90 000 000 dé mètres là consommation mondiale annuelle des films, ce qui représente une valeur d’achat égale à 45 millions de francs environ. Les deux plus gros producteurs mondiaux de cet article sont la Compagnie Eastman Kodak (Rochester-New-York) et l’Actien Gesellschaft fur Anilin Fabrikation (Greppin-Berlin). L’une prépare surtout les pellicules à base de celluloïd, l’autre lés fils ininflammables à base " d’acétates de cellulose; ces derniers tendant à être employés de plus en plus. Les acétates de cellulose sont préparés en malaxant 1 partie de coton avec 4 parties d’acide acétique, 4 d’anhydride acétique et un peu d’acide sulfurique servant à amorcer la réaction. On obtient ainsi une pâte qui est additionnée d’eau : l’acétate de cellulose se précipite et les acides résiduels peuvent être récupérés.
- L’obtention de Giroflées] à fleurs doubles. — Miss E.-R. Saunders, de Newnham College, de Cambridge, a fait au Congrès international de Génétique une communication au sujet de l’obtention de Giroflées à fleurs doubles. Nous en citerons seulement un passage. Les expériences de Miss Saunders lui ont confirmé, dans une certaine mesure, dit-elle, l’opinion souvent émise que les vieilles graines donnent une proportion plus élevée de doubles que les graines récemment récoltées ; cela tient à la plus grande vitalité des graines destinées à donner des doubles. D’autre part, l’idée émise par Chaté, que les graines situées à la partie inférieure de la capsule donnent une plus forte propor-^ tion de doubles que celles situées à la partie supérieure, n’a pas été confirmée par les expériences de Miss Saunders (Revue horticole, ier octobre).
- Un poulet monstrueux. — Le curieux poussin que représente la figure ci-contre, et qui a quatre ailes et quatre pattes, est éclos ces temps derniers chez M. Herzog, à la Croix-de-Berny (Seine), qui nous a communiqué la nouvelle par l’intermédiaire obligeant du dessinateur, M. Borremans. D’après l’examen des pattes, il semble que ce monstre ait résulté de la coalescence de deux jeunes embryons qui auraient donné chacun un individu de sexe différent : deux des pattes présentent en effet les caractères de celles du coq, tandis que les deux autres sont des pattes de poule. Le cas d’ailleurs est banal et nous ne l’aurions pas signalé si les observations faites par M. Herzog, au moment de la naissance,
- n’étaient assez intéressantes au point de vue de i’his-, toire de l’instinct maternel : elles montrent en effet que la mère du jeune poussin n’a pas voulu « reconnaître » sa progéniture monstrueuse. Le poussin fut en effet trouvé un matin non pas dans le panier même où avait eu lieu l’éclosion, mais en dehors de celui-ci, probablement rejeté par la mère. M. Herzog le recueillit, le tint toute une journée enveloppé dans de l’ouate et au chaud, puis, le soir, le replaça dans le nid maternel. Quand on vint pour le voir le lendemain, on trouva qu’il avait été éventré par la mère. On saisit ainsi sur le vif une absence totale de sens maternel qui a d’ailleurs pour résultat immédiat d’empêcher la survie d’individus monstrueux. Il semble probable que le cas est fréquent dans le monde animal.
- Assurance du bétail en Suède. — L’assurance contre la mortalité du bétail est exercée en Suède par 46 sociétés, qui étendent leurs opérations dans tout le pays, par 107 sociétés provinciales et par 542 sociétés cantonales ou paroissiales. Les primes payées annuellement par les agriculteurs suédois pour l’assurance de leur bétail montent à environ 5 millions de francs, tandis que la valeur du bétail assuré peut être fixée à 3oo millions de francs à peu près. Contrairement à ce qui a lieu en divers pays, comme en France et en Italie par exemple, où prédominent les sociétés mutuelles locales, en Suède les sociétés d’assurances nationales, étendant leurs opérations sur tout le pays, sont celles qui assurent la plus grande partie du bétail : 72 pour 100 des animaux d’espèce bovine sont assurés auprès d’elles. Deux causes ont contribué spécialement au développement des grandes sociétés : les fréquentes oscillations du risque1 de mortalité du bétail, qui sont d’autant plus dangereuses pour une société d’assurance que sa sphère d’opérations est plus restreinte, et ensuite l’augmentation de la valeur du capital représenté par le bétail, pour lequel le risque devient toujours plus grand et peut être difficilement supporté par les sociétés locales (Bulletin des Institutions économiques et sociales, 3i août).
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *> Gymnastique
- Le Roburdat Beaumais. — C’est un nouvel haltère fait de tubes s’ajoutant bout à bout afin d’en augmenter la longueur et pourvu de masses mobiles. Les tubes ysont faits en acier et rendus interchangeables : ils se vissent les uns à la suite des autres sans ordre déter-
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- Fig. i, — Le « Roburdat Beaumais » : r, barre préparée pour lés exercices d’assouplissement; 2, massues; 3, haltères; 4> tra-pèze; 5, cannes d’entraînement.
- miné et constituent une barre rigide de 2 mètres de longueur. Sur ces tubes, aux extrémités ou en un point quelconque, se placent des flasques en fonte de 5oo gr. ou de i kg; elles sont pourvues d’un trou central et glissent aisément sur la barre. On les fixe à l’aide d’une vis serrée avec une clef. Entre deux flasques peuvent
- Fig. a. — Différents exercices de gymnastique exécutés avec l’appareil.
- ainsi être serrées autant de rondelles de fonte que l’on désire et dont lès poids sont de i kg 5oo gr. et a5o gr. On peut donc augmenter le poids de l’haltère comme on le désire et le proportionner à l’entraînement auquel on se soumet.
- Les deux figures que nous reproduisons montrent quels genres d’exercices peuvent être accomplis avec la barre développée ou raccourcie. En dehors des exercices d’assouplissement, on remarque qu’une ou ^plusieurs personnes peuvent travailler en même temps et se livrer à tous les exercices les plus salutaires de la
- gymnastique en chambre. Il convient également de signaler ses multiples transformations : trapèze (les cordes étant emprisonnées entre les deux flasques de chaque extrémité), massue, canne d’entraînement, etc. Ajoutons enfin que l’appareil est très coquettement présenté, : toutes les pièces sont nickelées et contenues dans une boîte en bois de o m. 16 sur o m. 5o.
- On trouve le Roburdat chez M. Beaumais, 78, rue de Fontenay, à Vincennes.
- *t> Mécanique
- Patin « Zéphîr » à deux roulettes. — Tous les patins à roulettes employés dans les skatings sont formés de petits chariots montés sur 4, 6 et même 8 roues, ce qui leur enlève toute analogie avec le véritable patin à glace. Il semble que pour se rapprocher de celui-ci il suffit de mettre des roulettes au nombre
- Fig. 1. — Le patin à deux roulettes;
- de deux qu même plus suivant l’axe du patin. Mais si celles-ci sont fixes il sera impossible de se diriger, on suivra forcément une ligne droite. C’est ce qui s’oppose à ce genre de patin dont l’emploi est interdit dans les skatings.
- Mais on peut vaincre cette difficulté de direction en construisant un patin basé sur les mêmes principes que la bicyclette, qui comme chacun sait, est bien moins dangereuse que le tricycle ou le quadricycle au point de vue de la stabilité. M. de Saint-Paul en s’inspirant de ces principes à construit un patin dontlaroue d’avant est mobile. Elle est montée sur une fourche munie d’un axe incliné qui pivote en P à l’avant du patin (fig. x et aj ; un ressort R tend à ramener constamment la roulette dans l’axe du patin; mais sa présence ne paraît pas indispensable, car la roulette revient d’elle-même quand, par suite de la posilion donnée au pied, on veut aller en ligne droile. Pour les virages, dès qu'on incline la semelle, la roulette déxûve proportionnellement à la pente du patin, pente que le patineur règle à' son gré et instinctivement. L’axe de la roue arrière reste fixe, celle-ci contribue à l’adhérence au sol sans nuire à la
- Fig. 2. — Le patin à deux roulettes, vu de dessous.
- direction. On évolue avec, ce patin comme si on était sur la glace, avec les mêmes procédés d’équilibre instinctif; de sorte que ceux qui savent patiner sur glace savent aussitôt patiner sur plancher et l'éciproquement, ce qui n’a pas lieu quand on utilise les patins à chariot; ceux-ci nécessitant, un apprentissagé tout spécial qui ne, peut pas servir à celui, qui est ensuite appelé à se servir de patins à glace La fabrication'du «képhir » est très soignée ; les cuvettes sont en acier cémenté et montées à billes, les jantes sont amovibles et permettent' de changer les bandages si on veut faire des exercices d’acrobatie ou de vitesse. Toutes les pièces sont interchangeables.— M. de Saint-Paul, 57, rue du Rocher, Paris,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Raccord instantané Dorgans. — Il y a de nombreux systèmes qui permettent de raccorder deux sections de tuyaux flexibles. Celui que représente la gravure ci-contre a l’avantage de se faire très rapidement à la main sans le secours d’aucun outil. Il n’y a aucun pas de vis, ni serrage à clef. Deux rondelles C et C' viennent s’écraser l’une contre l’autre par un simple montage à bayon-nette très solide. Le joint ainsi formé est absolument étanche et peut supporter des pressions allant jusqu’à 43 kilogrammes ainsi qu’en fait foi le laboratoire d’essais des Arts et Métiers. Ce raccord laisse aux tuyaux la faculté de se mouvoir en tous sens sans tor-
- Le raccord instantané Dorgans.
- sion et sans entraîner la rupture du joint; il se monte et se démonte en un instant sans effort et la facilité de son fonctionnement le rend tout à fait pratique pour les tuyaux flexibles d’eau, d’air comprimé et de vapeur. — L’appareil est en vente à la Compagnie générale de travaux mécaniques, 9, boulevard Magenta, Paris.
- **> Œnologie <-,*
- Le choix d’une pompe à vin. — Une pompe destinée à la manipulation et à l’élévation du vin doit posséder, outre les qualités générales communes à toutes les pompes, un certain nombre de qualités spéciales qui dérivent nécessairement de la nature délicate du liquide qui l’alimente.
- 1° La pompe ne doit pas secouer le vin, le battre comme on dit couramment, sous peine de nuire à la bonne conservation de celui-ci. Il faut donc qu’elle imprime au liquide une circulation continue et un mouvement uniforme. C’est pourquoi la plupart des constructeurs de pompes à piston placent sur la conduite de refoulement une cloche à air dont l’action régulatrice est évidente a priori.
- La régularisation est satisfaisante : a) quand la cloche est montée de façon à ce que l’air qu’elle contient ne soit pas entraîné mécaniquement; b) quand elle ne peut pas se remplir de liquide (ce qui annihilerait son action); et c) quand, d’autre part, sa capacité est pratiquement suffisante.
- La régularisation peut être considérée comme parfaite quand une cloche à air est également placée sur le tuyau d’aspiration: celle-ci diminue, il est vrai, la hauteur à laquelle l’aspiration est possible ; mais c’est là un inconvénient minime, puisque les pompes à vin n’ont jamais, dans la pratique, à produire de dénivellations bien considérables.
- Dans le même ordre d’idées, il ne faut pas non plus que la veine liquide ait une vitesse excessive ; pour cela, l’expérience a montré que les circonstances les plus favorables sont réalisées dans les appareils où le piston a une longueur de course très voisine de son diamètre.
- 20 La pompe ne doit communiquer aucun goût étranger au vin. Cette condition est évidente : il y est satisfait, d’abord en proscrivant pour la lubréfaction des divers organes toutes autres substances que des graisses parfaitement neutres et en n’employant jamais le cuir pour la garniture des clapets ou des pistons. Toutes les pompes à vin ont des clapets en bronze ou en aluminium, parfois garnis de caoutchouc, jamais en fonte (écartée logiquement à cause de sa tendance à s’oxyder.)
- 3° La pompe doit s’engorger difficilement par l’effet des matières en suspension. En effet, une pompe d’usage courant doit pouvoir servir aussi bien au remontage des moûts et au soutirage des vins de cuve qu’au transvasement des vins faits. Aussi n’admet-on guère au cellier les pompes rotatives à pignons, très utiles dans les chais
- des négociants, mais d’un ‘emploi impossible avec les liquides chargés en matières solides, pépins, pellicules, etc. Pour la même raison, les clapets doivent être à siège incliné, parce que, si les clapets sont à siège horizontal, les débris de rafle, les pellicules et les pépins s’appliquent et se collent sur le siège, empêchant le fonctionnement obturateur du clapet, tandis qu’ils sont, au contraire, entraînés mécaniquement, si le siège est incliné.
- 4° La pompe doit être robuste, solidement construite, facile à visiter et à réparer. Il ne faut pas oublier, en effet, qu’elle est maniée presque toujours par des ouvriers agricoles souvent brusques et qui n’ont rien de commun avec des mécaniciens professionnels. Il ne faut pas oublier non plus que, la plupart du temps, les caves ne sont pas pourvues d’ateliers de réparations, et qu’en cas de dérangement de quelque partie du système, la remise en état doit être faite très vite, sur place et avec les moyens de fortune que’ pourra fournir la forge du maréchal-ferrant voisin.
- 5° Le rendement doit être élevé. Les conditions générales qui viennent d’être exposées (pistons et clapets métalliques, cloches à air sur l’aspiration et sur le refoulement, facilité de visite, robutesse et simplicité des organes) sont certainement incompatibles avec l’obtention d’un rendement élevé. Malgré cela, les acheteurs sont en droit d’exiger des constructeurs un rendement allant de 40 à 60 pour 100 environ.
- Il est déféré à cette exigence dans les pompes de bon modèle, grâce à l’exacte observation de quelques règles précises qui sont, d’ailleurs, admises pour l’établissement de toutes les pompes à liquides.
- a) D’abord, il faut éviter toutes les imperfections de réglage et de construction. En bonne logique, en effet, on peut dire qu’en diminuant le travail passif, on accroît le rendement utile. Il est donc nécessaire de vérifier si tous les organes actifs ont été soumis à un examen minutieux à la sortie de l’atelier d’ajustage et, pour cela, indispensable d’exiger plusieurs « marches d’essai. »
- b) Il faut ensuite éviter le plus possible les pertes de charge produites par la tuyauterie. Toute installation qui crée un coude, une chicane ou un étranglement de la veine liquide refoulée est évidemment nuisible au rendement.
- c) Enfin, il ne faut jamais que la pompe marche à une vitesse exagérée. En effet, quand un piston se déplace trop vite, les clapets ne s’ouvrent plus en temps utile, lien résulte que du travail est dépensé en pure perte et que le rendement pratique s’éloigne du rendement théorique. Il est donc essentiel qu’en livrant une pompe, le constructeur prenne soin de remettre à l’achtteur une note indiquant la vitesse normale de marche, c’est-à-dire la vitesse qu’il est bon de ne pas faire dépasser au volant actionnant le piston.
- 6° Si, maintenant, on veut estimer « la valeur industrielle » d’une pompe à vin—al faut bien remarquer que ce terme n’a rien de commun avec la valeur marchande, laquelle est liée à des facteurs dont ce n’est pas le lieu de s’occuper ici : prix des métaux, cherté de la main-d’œuvre, notoriété et réputation de la marque de fabrique, etc., — il faut la définir comme étant le résultat du plus ou moins grand nombre d’avantages qu’offre la pompe à son acheteur au point de vue du service spécial auquel il la destine. Cette valeur est maxima, quand toutes les conditions théoriques qui viennent d’ètre indiquées sont exactement remplies : minima, au contraire, quand il ne leur est pas satisfait.
- En résumé, la pompe à vin que vous allez acheter doit, tout d’abord, être une bonne pompe. Par surcroît, elle doit satisfaire aux conditions qui suivent ;
- i° Ne pas battre le vin.
- 20 Ne communiquer au vin aucun goût étranger.
- 3° Etre difficilement engorgeable.
- 4° Etre facile à visiter et à réparer.
- 5° Avoir un rendement élevé.
- 6° Être accompagnée d’une note du constructeur indiquant en termes clairs à la meilleure vitesse de marche qu’il convient de lui donner dans la pratique, c’est-à-dire précisant le nombre de tours que le volant doit accomplir, par minute pour assurer à l’appareil le meilleur fonctionnement et le meilleur rendement possibles.
- 7° Enfin, la tuyauterie qui la complète doit être simple, et comporter le moins possible de coudes, de chicanes ou d’étranglements. Francis Marre.
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- VARIETES
- Les graines sauteuses. — De plusieurs côtes, on nous demande des renseignements sur les graines sauteuses que Ton vend en ce moment chez les marchands de jouets à Paris et dans presque toute l’Europe, jusqu’à Moscou, comme nous en informe un de nos aimables abonnés, M. P. Basilewsky.
- Ces graines, au point de vue botanique, ne sont pas des graines, mais des fruits à une seule graine. Celle-ci ayant disparu, c’est la coque seule qui subsiste ; elle a à peu près la grosseur d’un pois, mais présente une face convexe et deux faces planes se réunissant le long d’une arête et faisant entre elles un angle dièdre de 1200. L’exactitude de celui-ci se comprend, sans qu’il soit besoin de le mesurer, lorsqu’on sait que la coque en question est, à l’état naturel, réunie à deux de ses compagnes, le long d’un axe médian pour former une masse à trois loges. Les plantes qui leur donnent naissance — car il y en a plusieurs, très voisines d’ailleurs — sont des Euphorbiacées du genre sebastiania et d'autres genres presque identiques (croton, colliguaya) qui croissent au Mexique et dans l’Amérique du Sud. On connaît, d’ailleurs, d’autres graines sauteuses très différentes ; l’une d’elles, entre autres, est produite par un tamarinier.
- Les coques sauteuses, mises sur une table, sont parfois immobiles, mais plus souvent animées de soubresauts qui, sans cause apparente, les font sauter à i ou i centimètres de hauteur et retomber en un point quelconque; on peut, à cet égard, se livrer à des paris qui ne font de mal à personne. Les mouvements, d’ailleurs, dimiuuent par le froid et s’exaspèrent par la chaleur. Leur auteur est une larve enfermée dans la coque et que, par l’aspect, on ne saurait mieux comparer qu’à un asticot. Cette larve tapisse l’intérieur d’un enduit soyeux et s’y promène, assez difficilement, d’ailleurs, car elle en emplit presque toute la cavité. De temps à autre, cependant, elle grimpe à la partie supérieure, et s’attachant par les dernières pattes, se laisse pendre dans la cavité à la manière d’un battant de cloche. C’est dans cette position qu’elle prend d’abord la forme d’un croissant, puis se détend brusquement, de manière à venir frapper une des faces de la coque ; ce choc fait tantôt simplement glisser celle-ci sur la surface où elle
- repose, tantôt sauter, le tout pour la plus grande joie des spectateurs. Quelle est la raison d’être de ces mouvements? On l’ignore, mais peut-être servent-ils indirectement à la respiration en agitant l’air à l’intérieur et en facilitant ainsi la sortie du gaz carbonique et l’entrée de l’oxygène qui, tous deux, filtrent au travers de la paroi. Peut-être aussi la larve ne poursuit-elle d’autre but que de s’égayer. 11 faut bien reconnaître que les distractions dans la coque n’abondent pas et, comme le disait — à peu près — le lièvre de La Fontaine — que faire en son gîte à moins que l’on ne saute ?
- Cette vie sautillante, on le comprend, ne peut durer éternellement. Il faut bien un jour songer au repos. C’est l’avis de la larve qui, cependant, ne s’immobilise pas de suite. Elle a la prévoyance, au préalable, d’entamer la coque en un point, de manière à y découper presque une rondelle de 2 à 3 millimètres, rondelle qu’on ne distingue pour ainsi dire pas au dehors et qu’elle consolide lâchement avec quelques fils de soie. Ce travail achevé, la larve s’arrête et se transforme en une nymphe. Un ou deux mois après, de celle-ci sort un papillon, de 20 millimètres d’envergure et de teinte grisâtre et roussâtre, qui appartient à l’espèce carpocapsa JJeshaisiana, un petit cousin d’Amérique des carpocapsa qui causent des dégâts dans nos pommes, nos poires, nos châtaignes et nos prunes. Le papillon est, naturellement, d’abord enfermé dans la coque et sa trompe étant incapable de percer le moindre corps dur, y resterait éternellement si l’opercule dont je viens de parler n’existait pas. Le papillon n’a qu’à le pousser du front pour le faire tomber et, par l’orifice, gagner le dehors.
- Après avoir voltigé quelque temps,le papillon dépose un œuf sur le fruit d’un Sebastiania, puis va pondre ailleurs. De l’œuf sort une larve minuscule, qui perce le fiuit et pénètre à l’intérieur. Celui-ci, cependant, continue à grossir et le fin pertuis d’entrée ne tarde pas à s’obturer. La larve dévore l’intérieur, la graine notamment, et y mène l’existence que nous avons décrite plus haut, sans se douter qu’un jour elle aura l’honneur d’amuser les bonnes d’enfants et les militaires.
- Henri Coupin.
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- HYGIÈNE ET SANTE
- OS&C
- L’hormonal et la constipation. — La paresse de l’intestin est un des fléaux de la moitié du genre humain ; pour vous en convaincre vous n’avez qu’à voir à la quatrième page des journaux la liste interminable des produits pharmaceutiques recommandés et prônés contre la constipation. Notre animalité a des fonctions régulières à accomplir et le défaut de régularité est, à coup sûr, un gros facteur dans l’étiologie de ces maladies sans nombre de l’appareil digestif, gastrites, entérites de tous genres et rebelles aux traitements les plus variées. Le procédé nouveau indiqué par Zuelzer et Dohrn pour remédier à la constipation chronique ne me semble pas devoir être vulgarisé de sitôt, car il comporte une technique d’application délicate et non sans danger. Mais il dérive de connaissances toutes spéciales en physiologie thérapeutique et vise des cas encore plus sérieux que la constipation la plus invétérée. C’est à ce titre qu’il me paraît intéressant de le faire connaître aux lecteurs de t a Nature.
- On désigne sous le nom d’hormons des composés chimiques élaborés par les cellules de l’organisme; ces produits transportés par le torrent circulatoire exercent sur d’autres. organes un effet d’activation des plus remarquables. Les composés varient, comme action, suivant l’organe dont ils dérivent. MM. Zuelzer et Dohrn ont retiré de la muqueuse gastro-duodénale et de la rate un corps chimique de ce genre auquel ils ont
- donné, en raison de ses propriétés spéciales, le nom d’hormonal ou hormon péristaltique. Ce corps, injecté dans la circulation, détermine à peu près instantanément des contractions intestinales ; les parois se meuvent et se relâchent comme dans les conditions physiologiques de l’expulsion des résidus alimentaires. Ces contractions, comme on l’a déterminé par des expériences précises, débutent par le duodénum et se propagent de proche en proche jusqu’à l’extrémité terminale de l’intestin. Aussi l’idée d’appliqutr l’hormonal au traitement delà constipation chronique est-elle venue tout naturellement à l’esprit des expérimentateurs. Et de fait les résultats ont été des plus convaincants. Ce qu’il y a de particulier, c’est que l’action de ce produit n’est pas passagère et qu’il n’est pas nécessaire d’y recourir à maintes reprises, comme l’on prend des laxatifs, des purgatifs quelconques. Après une seule injection, le régime régulier reprend ses droits et se prolonge des mois et des anné^f. L’intestin fonctionne comme il aurait dû toujours le faire : sous l’influence du choc thérapeutique, l’équilibre est rétabli et la paresse est vaincue.
- Il y a, malheureusement, un assez gros inconvénient à l’emploi de ce procédé et pour mon compte, je conseillerais fort, avant d’y avoir recours, d’épuiser la liste des moyens médicamenteux et surtout physiques (massage, mouvements gymnastiques des muscles de l’abdo-
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- men). Pour obtenir une action précise de l’hormonal, il faut 1 introduire par injection intra-veineuse, ce qui n’est pas, bien qu’elle soit devenue un mode très répandu d introduction médicamenteuse, sans risques et sans dangers. On peut utiliser les injections intramusculaires, mais elles ont un effet moins rapide et surtout moins sûr. Chez des malheureux qui souffrent de cettè infirmité depuis des années et qui éprouvent quotidiennement ces angoisses que Montaigne a su nous dépeindre de si gentille façon, c’est un moyen à essayer, car sauf quelques cas où il s’est montré absolument inefficace, sujets spécialement réfractaires, il a donné entre les mains de ses promoteurs, de réels succès.
- Cette action péristaltique aura ses applications en chirurgie ; après les opérations de laparotomie, d’ouverture du ventre pour des lésions du foie, du rein, il survient parfois, sans qu’on puisse l’expliquer, une véritable paralysie de l’intestin; complication grave, s’il en fût, car le malade peut succomber rapidement, alors que l’opération avait été parfaitement régulière et qu’aucune infection, aucune inflammation n’était apparue à la suite.
- Ces paralysies post-opératoires pourront être combattues avec succès par l’hormonal, on en a déjà des exemples, mais ce sont là des faits à signaler simplement, car ils dépassent le cadre de nos entretiens hygiéniques. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Béton de coke. — Si perfectionnés que soient les procédés de l’appareillage des cokeries modernes installées près des houillères pour la production du combustible métallurgique, on obtient encore là une assez forte proportion de coke en poussière difficilement utilisable. Au lieu d’en fair e des agglomérés combustibles, on peut l’incorporer à du sable et à du ciment pour préparer d’excellent béton. Des essais faits aux Etats-Unis avec divers dosages, ont montré que les proportions donnant les meilleurs résultats étaient de i partie de ciment, i parties de sable et 4 parties de coke (en poids). La résistance à la compression de la masse solidifiée atteint 133 kilogrammes par centimètre carré, chiffre très peu inférieur à celui du béton de pierrailles. Toutefois le nouveau produit ne doit pas être employé pour travaux destinés à rester immergés, non plus qu’à la confection des ouvrages en ciment armé : dans le premier cas, la masse se désagrège, dans le second, le fer pourrait être corrodé. (Annales des Travaux publics de Belgique.)
- Contre les huiles falsifiées. Un nouveau procédé pour déceler la présence d’huiles minérales et d’huile de résine dans les autres huiles. — Lorsqu’on examine à la lumière, réfractée uue huile minérale on y observe une fluorescence verte caractéristique. Lorsqu’on examine de la même façon une huile de résine la fluorescence est de même caractéristique, mais elle est de couleur bleue.
- Un chimiste américain M. Alexander E. Outerbridge vient de découvrir le moyen d’utiliser ce phénomène à l’examen rapide d’une huile ne devant contenir aucun de ces deux éléments. Voici d’après la communication faite par lui à la Société américaine pour l’essai des matériaux, l’explication du phénomène, un mode opératoire
- simple et enfin le moyen de transformer celte analyse qualitative en procédé rapide d’analyse quantitative sommaire.
- La fluorescence est la propriété que possèdent certains corps de devenir lumineux sous l’influence des rayons ultra-violets, rayons qui existent notamment dans la lumière solaire et dans celle de l’arc électrique.
- Sous l’influence de ces rayons, une simple pellicule d’huile minérale ou résineuse écrasée entre deux lames de verre donne une fluorescence intense. Malheureusement les appareils destinés à l’étude scientilique de la fluorescence sont délicats, coûteux et difficiles à manier et la méthode n’aurait pu devenir pratique si l’auteur n’avait découvert que des échantillons d’huiles fraudées examinés à la lumière qu’émet un arc électrique brûlant en vase partiellement clos (air raréfié) présentent des phénomènes de fluorescence si marqués que cette fluorescence est toujours très nette dans la proportion de i pour ioo d’huile minérale ou résineuse et même jusqu’à i pour iooo dans certaines conditions..
- Il devient donc extrêmement facile d’employer très couramment la méthode de M. Outerbridge. Pour en obtenir des résultats quantitatifs, il faut procéder de la façon suivante : après avoir préparé des échantillons iyp>-s de i à io pour ioo, on examine le produit à étudier. Si sa fluorescence dépasse celle du type à io pour ioo (au delà duquel la fluorescence est trop marquée pour que son intensité puisse être facilement graduée), on ramène par addition d’huile pure l’échantillon examiné à un type connu. En tenant compte du titre de ce dernier et de la quantité d’huile pure ajoutée à l’échantillon étudié, il est. facile d’arriver à une indication approximative de la proportion d’huile minérale ou résineuse ayant servi d’adultérant.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai rtc dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. F.' Gilon, à Nogent-sur-Marne. — Il suffit de 'faire baigner pendant quelques instants les bouchons bien secs dans de la paraffine fondue.
- M. Rousseau, à Bernay. — Pour conserver la souplesse des vêtements caoutchoutés, il est recommandé de placer dans l’endroit où ils se trouvent, un vase ouvert contenant de l’ammoniaque : les vapeurs empêchent le caoutchouc de devenir cassant. On a proposé aussi, ce qui revient au même, de placer les effets dans une écurie,
- M. Macqueri, à Paris. — Vous trouverez: de fort bons
- ouvrages pour la détermination de nos insectes, dans la collection Histoire naturelle cle la France, chez les fils H’E. Deyrolle, 43, rue du Bac : il y a volume spécial aux Diptères.
- M. Dupré, à Saint-Quentin. — Les piles sèches en général sont des éléments Leclanché dont le chlorhydrate d’ammoniaque a été immobilisé par des matières gélatineuses comme le gélose ou l’agar-agar.
- M. II. Riquez,- à Montmacq. — La traduction est exacte. Il convient sans doute de commencer les arrosages à l’eau alunée avant le rempotage pour que l'assimilation puisse se faire plus complètement.
- M. Weber, au Mont-Saint-Michel. L’encre était très probablement à base d’une couleur synthétique dérivée de goudron. 11 nous est impossible de spécifier plus exactement la nature du pigment d’après vos dires : il est parfois très difficile de la déterminer en analysant le liquide lui-même!
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- La catastrophe du barrage d’Austin (Etats-Unis) : R. Bonnin. —• Les radiations infra-rouges : André Conté. — La turbine à vapeur Tesla : A. Troller. — La Chine ancienne et la Chine moderne : V. Forbin. — La motoculture : René Donctères.
- — Une pompe à piston sans soupapes : La pompe rotative « Rotoplunge. » . : J.-C. Séailles. — Académie des sciences; séance du a3 octobre (suite') : Ctr. de Villedeuil. — La force motrice par les rayons solaires : J. d’IziER.
- Supplément. — La catastrophe de l'a « Liberté » : l’enquête. — Comete Brooks (1911 c). — Comète Beljawsky (1911 g).
- — L’artillerie de montagne du Creusot. — Le lancement du « George Y ». — L’usine hydro-électrique de Kéokuk sur le Mississijii. — La transplantation des os.
- La géologie du Bassin de Paris, par Paul Lemoine. 1 vol. in-8° avec i36 figures et 9 cartes géologiques. Paris, 1911. Hermann, éditeur.
- Cet ouvrage, fortement documenté et richement illustré, rendra les plus grands services à tous ceux qui s’intéressent à la géologie du Bassin de Paris. Il comble une lacune depuis longtemps regrettée en rassemblant, sur une question qui a donné lieu à tant de travaux, une multitude de faits jusqu’alors éparpillés. L’auteur a montré là toute la science géologique dont témoignaient ses travaux antérieurs, avec un talent d’exposition qui rendra son ouvrage facilement accessible à la grande masse des lecteurs. Nous appellerons spécialement l’attention sur les nombreuses cartes représentant l’extension et la disposition de tel ou tel étage géologique tel qu’il existe en profondeur. Ce sont là des renseignements précieux pour tous ceux qui ont à faire des fouilles, sondages, etc.
- La mission Cottes au Sud-Cameroun (1905-1908), par le capitaine A. Cottes. Préface de À. Tardieu. Paris. Leroux, 1911. 1 vol. in-8°. Prix : 7 fr. 5o.
- Le capitaine Cottes a dirigé la Commission française chargée de collaborer, pour la partie Sud, à la délimitation de la frontière du Cameroun, qui a abouti à la Convention de Berlin de mars-avril 1908. La première partie de son livre est consacrée à la mission : historique, exécution de la mission Sud-Cameroun, étude du pays (tracé dé la frontière, Guinée espagnole, Gabon central et Sud-Cameroun, indigènes). Ensuite une seconde partie traite des travaux d’histoire naturelle exécutés par la mission : anthropologie, ethnographie, linguistique, par le Dr Poutrin, d’après les documents et notes du Dr Gravot ; minéralogie, par Stanislas Meunier ; botanique, par H. Hua; mammifères et oiseaux, par M. Koll-mann ; poissons, par S. Pellegrin; reptiles, par R. Despoix. (Voir, dans le numéro : Le Congo et l’accord franco-allemand.)
- Traité pratique des constructions en béton armé, par Léon Cosyn. i vol. illustré, 280 p. Béranger, éditeur. Paris, 1911.
- Ce livre constitue un très clair manuel de béton armé ; il établit la théorie classique du calcul des organes construits avec cette matière ; il expose comment s’en effectue l’utilisation pratique ; l’auteur traite de nombreuses applications et des exemples numériques. Il a su écrire un ouvrage réellement pratique, justifiant parfaitement son titre et en outre d’une grande valeur pédagogique.
- Smithsonian physical Tables. 1 vol., 3n p., 5e édition, par F. E. Fowle, publié par la Smithsonian Institution. Washington, 1910.
- Ces tables contiennent les constantes les plus importantes de la physique, rien n’est plus utile qu’un tel recueil, où se trouvent réunies toutes les données numériques qu’il peut être nécessaire d’employer dans les applications. Les tables Smithso-niennes représentent avec plus de développement ce qu’est, en France, une partie de F Annuaire du Bureau des Longitudes. II faut noter que dans le présent volume, à chaque tableau de nombres, ou à chaque chiffre correspond une référence indiquant la source où l’on a puisé.
- Domination et colonisation, par Jules Harmand. i vol. in-18, Ernest Flammarion, édit. Prix : 3 fr. 5o.
- Dans notre politique coloniale la sentimentalité tient la place de l’observation. M. J. Harmand lui oppose l’examen des faits, l’expérience et la méthode comparative. Médecin, naturaliste et diplomate, il applique à l’étude des rapports des nations coloni--satrices avec les races les méthodes scientifiques. Il n’a pas hésité à heurter de front des préjugés trop répandus en France, tout en se maintenant dans les' tendances d’un esprit familiarisé de longue date avec les problèmes les plus élevés de la sociologie.
- Grundlagen der praktischen Metronomie, par le professeur-docteur Karl Scheel. i vol. 170 p. avec 3g fig. Wieweg u. Sohn, éditeurs. Brunswig, 1911. (Collection Wissenschaft). Prix : broché, 5 M. 20.
- Le métronomie est la science des mesures ultra-précises; son but essentiel est d’établir matériellement les unités qui servent ensuite de base à toutes les mesures scientifiques ou pratiques. M. Scheel n’a pas eu la prétention de donner en un bref volume la technique détaillée de toute la métronomie. Laissant à l’astronomie la définition de l’unité de temps, il envisage seulement les unités de masse et de longueur. Il expose très élégamment les méthodes et les appareils divers employés pour les mesures : cathétomètres, comparateurs, oculaires micrométriques, méthodes d’interférence pour les longueurs, balances diverses pour les masses. Il étudie les différentes causes extérieures qui peuvent influer sur les mesures et exiger des corrections. En résumé, très bon livre à ajouter à bien d’autres excellents qu’a déjà publiés la collection W’issenschaft.
- Za Pensée contemporaine. Les grands problèmes, par Paul Gaultier, i vol. in-16, 3i2 pages. Paris. Hachette et Cie. Prix : broché, 3 fr. 5o.
- Dans ce nouveau livre, M. Paul Gaultier étudie les principaux problèmes qui se présentent à la pensée moderne touchant la valeur de la science, la réalité du monde extérieur, la vie intérieure, Y originalité du sentiment, la morale, Y art, la société et la réalité suprasensible. En une langue claire, concise et singulièrement vivante, il examine les réponses les plus caractéristiques qui leur ont été apportées de nos jours-. Il les discute et propose, à son tour, des solutions dans le sens d’un spiritualisme intégral. M. Paul Gaultier a eu le mérite de mettre ces questions à la portée de tous.
- Hygiène coloniale, par le Dr Kermorgant. Paris. Masson et Cu, i9ii.*In-8. (Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire). Prix : broché, 2 fr. 5o ; cartonné, 3 fr.
- Le Précis d’Hygiène coloniale du Dr Kermorgant comble une véritable lacune. En effet, les nombreux traités parus jusqu’ici étaient destinés aux médecins, alors que les colons, les fonctionnaires et les voyageurs réclamaient depuis longtemps un ouvrage où seraient exposées, très brièvement, les règles à suivre pour sauvegarder leur santé sous les tropiques. C’est ce que s’est appliqué à faire l’ancien inspecteur général du Service de santé des colonies. Après quelques mots sur la climatologie des pays chauds, l’auteur énumère les conditions physiques et morales à exiger de l’émigrant, l’âge qui convient le mieux, les vêtements dont il faut se munir, les dispositions à prendre avant le départ, en cours de traversée et l’époque la plus propice pour l’arrivée à destination. Des chapitres sont consacrés aux professions que l’ôn peut embrasser, à l’habitation, à l’alimentation, aux boissons, aux maladies qui guettent l’Européen et aux moyens de s’y soustraire dans une certaine mesure, aux affections plus particulières aux indigènes. Les animàüx nuisibles ou dangereux par leurs agressions ou'par les maladies qu’ils peuvent propager, sont signalés. L’ouvrage' se termine par un appendice dans lequel sont exposés les premiers soins à donner, en attendant l’arrivée d’un médecin................................
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- €0^
- Observations de M. CK. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VE MT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES "OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 30. oct. 1911. 7°,0 S. S. W. 4. Couvert. 0,6 Couvert: gelée blanche; pluie à partir de 23 h. 40.
- Mardi 31 8°.4 N. 1. Couvert. 12,2 Couv. le m. puis nuag., beau apr. 17 h., la pluie cesse à 6 h. 20.
- Mercredi 1" nov. . . 2" 9 S. S. W. 2. Nuageux. » Nuageux ; gelée blanche ; gouttes à 9 h. ; brouill. dans la soirée.
- Jeudi 2 1°,0 W. N. Vf. 0. Couvert. )) Couv. ; gel. bl. ; brouill. le m., de 10bm à 9h. ; revient dans la soirée.
- Vendredi 3 5\0 S. S. W. 2. Eclaircies. » Couv. le m., beau le s. ; rosée le m. ; gel. bl. le s. ; f‘° brume à 9h.
- Samedi 4 6°,4 S. S. W. 3. Couvert. » Couvert, rosée.
- Dimanche 5. . . . . 13°,0 S. W. S. Couvert. 4,0 Couvert jusqu’à 19 h. ; pluie de 14 h. 40 à 17 h. 1S.
- OCTOBRE-NOVEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 30 OCTOBRE AU DIMANCHE 5 NOVEMBRE 1911.
- Lundi I Mardi I Mercredi i Jeudi | Vendredi | Samedi 1 Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent Les courbes du milieu indiquent courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer), courbe plus mince, thermomètre à Vabn boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
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- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 25 octobre au 2 novembre 1911. — Le 26.
- Centre de dépression sur la mer du Nord : Skudes-ness, 738; pression générale basse, supérieure à 760 sur la péninsule Ibérique; Açores, 782. Pluies sur le N. et l’O. ; en France : cap Béarn, 35; Calais, 24; Nantes, 17; Brest, Le Havre, i5 ; Paris, 1. Temp. du matin : Uleaborg, —8°; Belfort, 4; Nantes, 8; Toulouse, 9; Paris, 10; Monaco, 16; Alger, 21; Puy de Dôme, Ventoux, 2; Mounier, —5; moyenne à Paris : xo°,9 (normale : 8°,5), — Le 26. Dépression sur les Iles-Britanniques : Irlande, 736; Hernosand, 748; pression élevée vers les Açores : Horta, 768. Pluies sur le N., le Centre et l’O.; en France : Besançon, 22 ;'Boulogne, 18; Cherbourg, Nice, 14î Bordeaux, 9; Paris, 1. Temp. du matin : Arkhangel, —6°; Belfort, Toulouse, 6; Paris, 8; Nantes, Clermont-Ferrand, 9; Monaco, i4; Puy de Dôme, o ; Yentoux, — 3 ; Pic du Midi, — 7 ; moyenne à Paris : io°,3 (normale : 8°,4)- — Le 27. Trois centres cycloniques : Bodoe, 726; Danemark, 736; S. de l’Irlande, 733. Tempêtes sur les côtes de l’Océan. Pluies sur le N., le Centre et l’O.;'en France : Rochefort, 25; Perpignan, 20; Boulogne, i5; Nancy, i3; Brest, 8; Paris, 7. Orages à Brest et au Mans. Temp. du matin : Reijkiavik, —5°; Charleville, 10; Paris, Nantes, 11; Clermont-Ferrand, i3; Biarritz, 16; Alger, 19; Puy de Dôme, o; Yentoux, —1; Pic du Midi, —3; moyenne à Paris : i2°,2 (normale : 8°,2). — Le 28. Profonde dépression du N. au S.-O. : Yardoe, 730; Baltique, Bretagne, 745; hausse sur les Iles-Britanniques; pression voisine de 770 vers les Açores. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Nice, Cherbourg, 36; Calais, 25; Rochefort, 18; Brest, 2; Paris, 1. Temp. du matin : Reijkiavik, —5°; Toulouse, 5; Paris, 7; Clermont-Ferrand, 8; Monaco, i5; Alger, 20; Puy de Dôme, 7; Yentoux; 4; Pic du Midi, o; moyenne à Paris : 8°,6 (normale : 8°,2). — Le 29. Relèvement de pression sur presque toute l’Europe : Bretagne, 770 ; Norvège, 765; dépression sur la Russie : Riga, 753, de même sur l’Islande : Reijkiavik, 741. Pluies sur l’O. et le Centre;
- en France : Cherbourg, 9; Clermont-Ferrand, 6; Toulouse, 5 ; Le Havre, 4 ! Dunkerque, 2. Temp. du matin : Uleaborg, —6°; Paris, 1; Nantes, 6; Lyon, 8; Marseille, 10; Alger, 16; Puy de Dôme, o; Yentoux, —2; Pic du Midi, —8; moyenne à Paris : 5°,7 (normale : 70,9). — Le 3o. Dépression sur tout le N.-O. : Feroé, 73i; pression supérieure à 770 sur le S.-O. et le Centre : Clermont-Ferrand, 775. Pluies sur l’O., abondantes en Algérie; en France : Boulogne, 11; Cherbourg, 10; Le Havre, 6; Dunkerque, 5. Temp. du matin : Uleaborg, — 90; Clermont-Ferrand,—4; Besançon, — 1 ; Bordeaux, 5; Marseille, 6; Paris, 7; Monaco, i5; Puy de Dôme, Ventoux, o; Pic du Midi, —7; moyenne à Paris : 9°,5 (normale : 70,7). — Le 3i. Centre de dépression sur les Feroé : 733; pressions supérieures à 765 sur le S.-O., le Centre et l’E. : Kief, 775. Pluies sur le N.-O. et sur l’Algérie; en France : Alger, i32; Nantes, 17 ; Lorient, 16; Cherbourg, 14 ; Paris, i3 ; Boulogne, n. Temp. du matin : Cracovie, —3°; Besançon, Clermont-Ferrand, —1; Paris, Bordeaux, 8; Marseille, 20; Palerme, 10; Puy de Dôme, 4; Yentoux, 3; Pic du Midi, o; moyenne à Paris : 8°,i (normale : 70,6). — Ze icr novembre. Aire de forte pression du S.-O. à l’E., ainsi que dans les parages des Açores : Kharkof, 776; Brest, 770; dépression sur la Scandinavie et l’Algérie : Bodoe, 738; Alger, 759. Pluies sur l’O. et le N. ; en France : Nancy, Marseille, Rochefort, 1; Le Havre, 3; Clermont-Ferrand, 2; Biarritz, 1. Temp. du matin : Kharkof, —5°; Nantes, 2; Paris, 3; Lyon, 7; Perpignan, i3; Monaco, 17; Ventoux, 5; Puy de Dôme, o; Pic du Midi, —5; moyenne à Paris : 6°,2 (normale : 7°,41- — Le 2. Dépression sur le N.-O. : Seydisfjord, 733; pression supérieure à 765 sur le Centre, l’E. et le S -O. Pluies sur le N. Temp. du matin : Haparanda, —5°; Limoges, Belfort, o; Paris, 1; Bordeaux, 3; Marseille, 14; Alger, 16; Ventoux, 4; Puy de Dôme, 1 ; Pic du Midi, r—4; moyenne à Paris : 3°,4 (normale : 70,3). — Phases de la Lune : Premier Quartier le 3o octobre.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : J 20, Boulevard Saint-Germain, Parti (VJ*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2008— 18 NOVEMBRE 1911
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- INFORMATIONS
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- SUPPLÉMENT
- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l'abonnement se termine avec le numéro du iS novembre (n9 2009), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée dès les premiers jours de décembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n'auront pas, avant le x°r décembre, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (3 volumes, 1873 à 1882 — i883 à 1892 — 1892 à 1902), au prix de 18 francs au lieu de 26 francs.
- La formation des nuages en été. — Dans un article récent1, Humphreys étudie les gradiants verticaux de la température, et l’examen des courbes types le conduit à d’importantes conclusions relatives aux échanges de température entre les couches d’air successives. Pendant le jour, la surface de la couche d’air est chauffée principalement par contact avec la terre chaude; les couches voisines, au-dessus de celle-là, sont chauffées par convection; par suite, dans l’après-midi, le gradiant de température doit suivre de près, d’abord l’air sec, puis l’air saturé adiabatiquement. Pendant les nuits, l’air le plus bas est refroidi par contact avec la terre relativement froide; les couches voisines, au dessus, se refroidissent à la fois grâce au contact indirect avec la terre, et aussi par radiation; ainsi se produit souvent une inversion de gradiant près de la surface. C’est pour cela que, plus la surface est rapprochée, plus le gradiant moyen s’éloigne des courbes adiabatiques. Il en résulte encore que, durant les matinées, les convections locales sont très superficielles; pendant les après-midi d’été, au contraire, ces convections sont très suffisantes pour produire des cumulus ; et voilà quelle serait l’origine de ces gros nuages d’été, dits « de chaleur » et généralement sans danger.
- A la recherche d’une expédition polaire. — On se
- souviendra qu’une expédition danoise, commandée par le capitaine Mikkelsen, partit l’an dernier vers l’extrême Nord du Groenland dans le but de secourir une autre expédition danoise, commandée par le capitaine Mylius Erichsen, et dont le navire avait fait naufrage sur la côte orientale du Groenland. Aux dernières nouvelles, on apprenait à Copenhague que M. Mikkelsen avait retrouvé et enseveli le corps deBrolund, un des compagnons d’Erichsen, et qu’il se dirigeait vers le cap York (baie de Baffin). Une troisième expédition, commandée par M. Knud Rasmussen, l’explorateur bien connu, partit au secours
- ' 1. W.-J. Humphrejrs. Vertical température gradients and convection limite, Weather Ôbservatory, Bulletin, t. IV, part. I, 1911.
- de M. Mikkelsen; mais les lettres apportées le 8 octobre à Copenhague par le schooner-automobile Abtor, venant du Nord-Est du Groenland, annoncent que ses efforts ont été infructueux, et qu’une série de tempêtes de neige a contraint cette troisième expédition à rebrousser chemin sans pouvoir atteindre le Chenal de Peary; les Esquimaux n’ont pu lui donner aucune information concernant le sort de Mikkelsen et de ses compagnons. On aime à croire que les explorateurs ont réussi, l’an dernier, à se frayer une route par ce même chenal et à gagner la terre de Grant, où abondent les bœufs musqués, lièvres blancs, oiseaux, et où ils auront pu passer un été d’autant plus confortable que les refuges établis à Fort-Conger par Greely et par Peary sont encore très habitables. En ce cas, les tempêtes de neige qui ont arrêté les progrès de l’expédition Rasmussen auraient obligé Mikkelsen à passer un autre été dans la Terre de. Grant. Si cette hypothèse est vraie, on ne pourra pas recevoir de nouvelles des disparus avant le printemps de 1912. Le Danemark a décidé d’organiser d’ici là une nouvelle expédition de secours.
- Nouveaux marchés du cuivre en Allemagne.—Dans le cours des vingt dernières années, l’industrie du cuivre s’est tellement développée en Allemagne, que ce pays se trouve aujourd’hui à la tête des consommateurs européens de ce métal. En 1910, il employait 200000 tonnes de cuivre, soit 22,7 pour 100 de la consommation mondiale (en 1908 : 701700 tonnes). La France tout entière était dépassée par la seule ville de Berlin, qui absorbait pour sa part 85 000 tonnes du métal. Ce chiffre n’étonnera personne de ceux qui savent que la seule fabrique de câbles de la Société générale d’Electricité (Allge-meine Elektrizitàts Gesellschaft) travaille chaque jour 65 à 70 tonnes de cuivre. Dans ces conditions, on comprend combien il était désagréable aux Allemands d’être subordonnés au bon plaisir du marché de Londres, qui jusqu’ici faisait loi pour les métaux. Ils viennent de s’y soustraire, d’abord en créant un marché du cuivre à Hambourg, il y a 18 mois; puis récemment en établissant une bourse du cuivre à Berlin. On proposait tout d’abord de limiter le négoce au cuivre électrolytique. La majorité des industriels, auxquels on doit la nouvelle initiative, repoussa cette limitation qui aurait par trop restreint le terrain d’affaires et finalement fait manquer le but poursuivi. Bien plus, les conditions établies à la Bourse de Berlin sont beaucoup plus accessibles que celles qui sont en vigueur à Londres. Ici, on ne saurait acheter moins de a5 tonnes de métal, à 3 mois de crédit. A Berlin le minimum est abaissé à 10 tonnes et le crédit allongé à 12 mois. Naturellement ces conditions ont été accueillies par l’industrie cuprique avec satisfaction. Ouverte le 9 juin, la Bourse du cuivre de Berlin peut déjà enregistrer des ordres nombreux, non seulement de l’Allemagne, mais encore de l’étranger. On le voit, si la guerre militaire n’est pas encore déclarée entre l’Allemagne et l'Angleterre,
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- INFORMATIONS
- la guerre industrielle continue de plus belle. Des détails comme celui que nous publions aujourd’hui permettent de mieux profiter de la lecture des journaux politiques.
- La houille au Canada. — On mande d’Ottawa que les géologues officiels de la Province de Colombie Britannique ont reconnu et étudié un vaste gisement d’anthracite, qui s’étend près des sources du Skeena, à environ 190 kilomètres au Nord de Hazeltoa. Trois veines, dont la direction a été déterminée, s’étendent sur une longueur de plusieurs centaines de kilomètres. La découverte est d’autant plus importante pour l’avenir industriel de cette partie du Canada que l’on n’y connaissait jusqu’ici qu’une veine d'anthracite, située à Crow's-Nest. dans l’extrême Sud-Est de la Province, et actuellement en pleine exploitation. Comme ces nouveaux gisements ne sont situés qu’à 160 kilomètres du rivage de l’océan Pacifique, c’est-à-dire à proximité au nouveau port créé il y a quelques années à Prince-Ruppert, ils peuvent acquérir de l’importance commerciale.
- Les chemins de fer du monde. — Voici, d’après les Archiv fiir Eisenbahrwesen, quelques renseignements statistiques sur le développement kilométrique et le coût d’établissement des chemins de fer du monde. A la lin de 1909 le développement total des chemins de fer du monde était de 1006148 km se jépartissant comme suit : Europe, 3-29691 km; Amérique, 5i38-a4 km; Asie, 99 436 km; Afrique, 33 4^ 1 km; Australie, 3o3i6 km. Le coût d’établissement peut être estimé, en chiffres ronds, comme suit: Allemagne, 21 milliards; France, 18 milliards; Belgique, 2,5 milliards; Grande-Brfetagne, 32 milliards; Russie, 17 milliards; Italie, 6 milliards; Suisse, 1,6 milliard; Espagne, 1,2 milliard. — Le total pour l’Europe entière est de 116 milliards. En dehors de l'Europe, on peut estimer comme suit les coûts d’établissement pour différents pays : Etats-Unis, 92 milliards; Canada, 7 milliards; République-Argentine, 3,8 milliards; Iudes anglaises, 7 milliards; Japon, 1,1 milliard; Australie et Nouvelle-Zélande, 4.5 milliards. Le coût total pour tous les autres pays, en dehors de l’Europe, est de 119 milliards, de telle sorte que le capital total dépensé à la lin de 1909, pour l’établissement des chemins de fer du monde, peut être estimé à 119 +- 11 6 = 2(95 milliards, Ce qui représente une moyenne de 235 000 fr. par km avec un maximum de 867000 fr. pour la Grande-Bretagne et un minimum de 88676 fr. pour l’Australie Occidentale. Le prix kilométrique moyen est de 446 535 fr. pour la France, de 35o 8o6 fr. pour l’Allemagne et 240890 fr. pour les Etats-Unis.
- Les navires à moteur Diesel. — Les statistiques du Lloyd’s Register établissent qu'il existe aujourd’hui en construction ou en projet : 12 bâtiments de haute mer à moteur Diesel. Le plus grand d’entre eux jauge 8000 tonnes; 5 dépassent le tonnage de 45oo.
- Locomotives remorqueuses pour le canal de Panama. — La Commission du Canal de Panama va demander des offres pour une locomotive remorqueuse d’expérience, destinée à hâler les navires à travers les écluses du Canal de Panama. Si les essais sont satisfaisants, 4° de ces machines seront achetées par voie d’aljudication. Il faudra quatre locomotives par navire : deux sur chaque rive. Ces machines seront électriques.
- Le câble sous-marin de Libreville à Loango.
- — On vient de terminer pour le compie du gouvernement français la pose d’un câble sous-marin reliant d’une part Libreville à Cap-Lopez et d’autre part Cap-Lopez à Loango Pointe-Noire. Cette opération a été effectuée avec succès par les sidns de la Sociélé industrielle d^s Téléphones, constructeur du câble. Celui-ci est formé d’une cordelette de fils de cuivre pesant 59 kilogrammes par mille marin; l’enveloppe isolante est composée de 3 couches de gutta-percha alternant avec autant de couches de composition chatterton, son poids est de 5g kilogrammes. Les âmes destinées aux câbles d'intermédiaire, côtier et atterrissage sont protégées contre les tarets par un ruban de cuivre. L’armature des différents types de câbles employés sont les suivant s : câble de grands fonds 16 fils d’acier de 2 mm 5 de diamètre; intermédiaire 12 {ils de 4 mm de diamètre; côtier 10 fils de 7 mm, atterrissage une première armature de 16 fils de a mm 5 par-dessus une seconde com-
- posée de i5 fils de 7 mm 5. Le câble reliant Libreville à Cap-Lopez mesure 92 milles marins, celui de Cap-Lopez à Loango (Pointe-Noire) 4^ 1 milles.
- Moyens d’observation dans les sondages. — Les sondages sont un moyen d’investigation de plus en plus employé et à des profondeurs de plus en pins grandes. Mais on est toujours à la recherche de moyens permettant de mieux apprécier la nature des terrains rencontrés au fur et à mesure dans des investigaiions souterraines. Le procédé courant qui est d’un emploi délicat et qui nécessite une manœuvre assez compliquée consiste dans le prélèvement de carottes. Dans les roches meubles, ces carottes sont difficiles à réaliser. On y parvient aujourd’hui avec le double fttbe carotlier qui isole la carotte du mouvement de rotation et la maintient par des clapets articulés. Mais on a aussi cherché à réaliser des stratigraphes inscrivant automatiquement la vitesse d’avancement du forage qui, en supposant le travail lui-même constant, donne, par une induction directe la dureté relative des roches et, dans une certaine mesure, leur nature. Les systèmes divers peuvent mesurer cet avancement, soit par rapport à la vitesse de rotation des tiges, soit par rapport au temps. Us ne donnent naturellement que des résultats approximatifs par suite de l’hypothèse qu’on est obligé défaire sur la constance du travail. Ils renseignent néanmoins sur un point particulièrement important : à savoir sur les moments où se produit, par le passage d’un terrain à un autre, un changement brusque dans les conditions de fonçage.
- Un serpent à protéger. — Le Dr Vital Brazil, directeur de l’Institut sérothérapique de Sâo Paulo, au Brésil, publie un intéressant opuscule sur la défense contre VOphidisme, c’est-à-dire la mortalité par piqûres de Serpents. D’après l’auteur on compte annuellement 4804 morts attribuables à cette cause, et 19200 accidents; mais, depuis que l’Institut fonctionne et qu’il a largement distribué du sérum et des seringues pour injections hypodermiques parmi la population, le nombre des cas mortels a beaucoup diminué. Les Serpenis venimeux du Brésil appartiennent à douze espèces du genre Lachesis et à une espèce du genre Croialus. Le Dr Brazil conseille de lutter contre ces dangereux Reptiles en en protégeant un qui en fait sa proie. C’estle Bachidelis Bvazili Serpent inoffensif qui mesure jusqu’à 7 pieds de longueur et qui, s’il n’est pas muni de crochets venimeux, possède une force de constriction qui lui permet de venir facilement à bout de Serpents plus gros que lui. Les expériences faites au laboratoire ont montré que, dans le cours d’une année, ce Serpent bienfaisant peut consommer au moins une douzaine de forts Jarac-caras ( lachesis lanceolatus.) (Bulletin de laüociété nat. d’acclimatation, i5 septembre.)
- L’Alpe homicide. — Comme chaque année, M. le professeur Straub vient de publier le nombre des accidents mortels dont ont été victimes des ascensionnistes dans le massif alpin, durant le printemps et. l’été de 1911 : ce nombre est de 1x8 personnes, ce qui porte à 1004 morts le nombre des personnes mortes au cours d’ascensions durant ces 10 dernières années. En 1910, le-nombre des accidents mortels avait été de 128. Le lugubre record appartient jusqu’ici à l’année 1909, avec 144 alpinistes tués. Les nationalités qui entrent dans ces bilans, sont, par ordre d’importance numérique, les Allemands, les Autrichiens, les Suisses, les Français.. Les Anglais n’ont eu à déplorer que deux morts en 1911, et 4 en 1910. M. Straub fait remarquer à ce pro-: pos que les Anglais ont la sagesse de n’entreprendre jamais d’ascensions périlleuses sans le concours de guides, tandis que les alpinistes allemanls croient pouvoir s’en passer.
- Le gaz et l’électricité en France. — D’une statistique établie par M. Payet dans la Bevue technique et industrielle, il résulte que sur nos 36 236 communes, ii53 soit 3,5 pour 100 sont éclairées au gaz; 2229 soit 7 pour 100 sont éclairées à l’électricité; les premières sont tributaires de 816 usines, les secondes de i35g stations électriques. Les 816 usines à gaz éclairent une population totale de i5 5ooooo habitants. Le prix minimum du mètre cube est de o fr. 15 ; le prix maximuni est de o fr. 40. Les prix moyens sont de o fr. 20 dans les grosses agglomérations, o fr. 25 dans les movennes; o fr. 3o pour la grande majorité des autres localités.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Chauffage
- Appareil de chauffage hygiénique et économique « Poulain ». — En matière de chauffage, tout le monde sait que les antiques cheminées où l’on brûle des amas •de bûches sont déplorables au point de vue économique.
- A cet égard, les poêles, surtout ceux à combustion lente, réalisent un progrès considérable. Mais, ce progrès est obtenu aux dépens de l'esthétique et surtout de l’hygiène.
- Les appareils de chauffage à combustion lente sont sous ce dernier rapport le plus souvent déplorables et l’on ne compte plus aujourd’hui les accidents mortels qu’ils ont déterminés, non plus que les dommages qu’ils causent continuellement à la santé, mais sur lesquels l’attention n’est pas attirée parce qu’il n’y a pas accident brutal.
- Assurément, avec les installations modernes de chauffage central, on évite ces divers inconvénients. Mais, de semblables installations ne peuvent être pratiquement aménagées partout et il est nécessaire de continuer à recourir aux cheminées.
- Dans ces conditions, il était intéressant de rechercher la réalisation d’un système qui, tout en possédant les qualités économiques des poêles à combustion lente, eut en même temps les avantages hygiéniques des anciennes cheminées. Au contraire de ce que l’on pourrait penser ces qualités ne sont pas absolument inconciliables. C’est ainsi qu’on les trouve réunies dans un nouvel appareil de chauffage, imaginé récemment par M. Poulain.
- Cet appareil, qui peut à volonté fonctionner comme une simple grille à charbon ou comme cheminée à combustion lente, est du reste fort simple.
- Il comporte essentiellement un foyer en fonte à double enveloppe et pourvu d’un tuyau d’échappement pour les gaz de la combustion,
- A ce conduit est adapté un dispositif spécial, dit disque de dérivation des gaz, qui, lorsqu’il est fermé, oblige les produits de la combustion à descendre le long de l'enveloppe intérieure du foyer avant de gagner le conduit d’échappement. Ce renversement du tirage a pour conséquence de maintenir durant un temps relativement prolongé les gaz de la combustion sous l’action Mu foyer en ignition et partant d’accroître de façon notable leur température. Naturellement, cette position de fermeture du disque de dérivation des gaz peut être utilisée seulement quand l’appareil fonctionne comme cheminée à combustion lente. Mais, ce n’est pas tout, le tirage inversé réalisé comme je viens de le dire se complète par un second dispositif spécial qui constitue la partie véritablement originale de l’appareil de M. Poulain. En arrivant à la hauteur de la grille où se consume le combustible employé — anthracite, coke, charbon gras ou maigre, etc, — les gaz combustibles que renferment les produits de la combustion sont brûlés à leur tour, grâce à l’existence de crénaux, situés en bas de chaque côté du foyer par lesquels ils sont aspirés. Ces gaz encore chargés de principes caloriques sont régénérés par l’oxygène de l’air provenant d’une ouverture réglable disposée sur le tiroir du cendrier et traversent à nouveau le combustible en ignition, ce qui produit en quelque sorte un mouvement continu de combustion.
- Cette combustion complémentaire a pour effet de porter à une très haute température tous les produits gazeux. Mais, ce n’est point inutilement, que ce dernier résultat est obtenu. Tout autour de la seconde enveloppe du nouvel appareil de chauffage se trouve en effet aménagé une sorte de caisse métallique en tôle présentant à sa partie inférieure, située au ras du sol, une ouverture constituant une prise d’air et à sa partie supérieure une seconde ouverture qui fait office de bouche de chaleur.
- Etant en contact immédiat avec l’enceinte où circulent les gaz provenant de la combustion, gaz portés, comme je viens de le dire, à une très haute température par suite de la combustion secondaire de tous lés gaz combustibles qui s’y trouvent mêlés, cette caisse extérieure est elle-même fortement chauffée et par suite l’air qu’elle renferme et qui est emprùtité soit à ^atmosphère
- de la chambre ou encore, si on le désire, puisé directement au dehors.
- Ainsi construit, l’appareil de M. Poulain, qui s’encastre complètement dans la cheminée de l’appartement, ne communique avec cette dernière que par le seul tuyau d’échappement des gaz et ne laisse s’échapper que le minimum possible de calorique. De plus, les gaz qui vont ainsi se déverser au dehors, par suite de la combustion complémentaire effectuée dans la double enveloppe au niveau des créneaux, ne renferment plus de principes toxiques actifs.
- L’oxyde de carbone, d’après les analyses effectuées au laboratoire d’essais du Conservatoire national des Arts et Métiers, n’y existe, en effet, qu’en proportions pour ainsi dire négligeables, moins de trois-dix millièmes.
- Quant à l’atmosphère de la chambre où est installé l’appareil fonctionnant comme cheminée à combustion lente, les analyses les plus minutieuses n’ont pu y déceler la moindre trace d’oxyde de carbone après dix-huit heures de fonctionnement.
- Le nouvel appareil de M. Poulain, comme l’on voit, présente donc divers avantages. Non seulement il donne toutes les garanties désirables au point de vue de
- Coupe d’une cheminée Poulain : a, foyer; è, prise d’air supplémentaire ; e, orifice d'évacuation ; d, disque de dérivation des gaz; c-J\ conduits de circulation des gaz; g-, disque fermant la prise d’air supplémentaire ; h} barreaux de grille ; i, grille.
- l’hygiène, puisqu’il supprime de façon à peu près absolue toute production d'oxyde de carbone, mais encore mieux qu’aucun autre il paraît utiliser la chaleur dégagée par la combustion opérée dans le foyer.
- Ce sont là des particularités d’un très haut intérêt et qui ne sauraient manquer de fixer l’attention.
- Le principe de M. Poulain s’applique non seulement aux cheminées mobiles mais encore aux poêles fixes ou mobiles. — Pour cet appareil s’adresser à M. Poulain, 39, avenue de Wagram. Dr G. Vitoux.
- •#»& "Physiologie
- Le Sphygmodynamomètre. — Cet appareil, imaginé par M. Reuille-Chagnot, est destiné à mesurer en même temps les battements du pouls et la tension artérielle. Pour la mesure de l’enregistrement du pouls, il y a depuis longtemps des appareils, et notamment celui de Marey qui est bien connu. Nous rappelons que celui de M. Reuille, construit depuis plusieurs années, se compose simplement d’un petit ressort à boudin à l’intérieur duquel est soudée une tige, portant à son extrémité (fig. a) un petit disque, le tout étant monté à l’intérieur d’un tube assez large.
- En plaçant l’extrémité de ce tube sur le pouls, de façon que l’extrémité du ressort repose sur l’artère, on voit le disque faire des oscillations, régulières ou avec soubresauts, lentes ou rapides, qui, pour le médecin,
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- SCIENCE APPLIQUEE
- ont leur signification. Mais l’observation du pouls n’est vraiment complète que si on connaît en même temps la tension artérielle, indication qui joue un grand rôle dans le diagnostic et le traitement de l’artériosclérose, gg Les deux lectures simultanées donnent une grande valeur à l’observation et ouvrent un large champ aux déductions qu’on peut en tirer. Aussi M. Reuille a-t-il voulu compléter son appareil par un indicateur de pression.
- Pour arriver à ce résultat, il a disposé autour du tube de son sphygmographe un large ressort à boudin, dont l’extrémité inférieure repose sur une embase fixée à ce tube; l’extrémité supérieure du ressort est fixée à un tube coulissant sur le premier. C’est par ce second tube
- qu’on saisit l’instrument entre les doigts pour l’appliquer sur l’artère (fig. i).
- Dès qu’on a trouvé le pouls, on voit le disque du sphygmographe en indiquer le mouvement ; on continue à appuyer en comprimant le ressort, et par suite l’artère, jusqu’à extinction du pouls, ce qui est indiqué lorsque le disque reste immobile. Une aiguille qui parcourt un cadran, et qui est reliée par une bielle au tube mobile, indique, en kilos, la pression exercée sur l’artère.
- M. Reuille a ajouté à cet appareil un dispositif qui permet d’enregistrer, sur une même carte, les deux indications. Il a ainsi recueilli depuis quelques mois une série d’observations des plus intéressantes.
- Le dynamomètre qui est sur l’appareil peut être utilisé pour d’autres usages. Il suffit de dévisser l’embase, et le sphygmographe sort de son tube. On remplace le
- de la boîte extérieure) et en soulevant cette boîte jusqu’à ce qu’on rencontre une butée, puis en la rabaissant complètement, on voit apparaître comme par enchantement une cigarette, délicatement posée sur le support central qui était précédemment vide. En recommençant l’opération, on voit apparaître une nouvelle cigarette et ainsi de suite jusqu’à ce que la boîte, qui peut en contenir un paquet, n’en renferme plus. Les personnes non initiées sont fort intriguées de voir les cigarettes sortir et se demandent comment elles ont pu entrer.
- Le mécanisme de l’appareil est pourtant extrêmement simple. On fait entrer les cigarettes une à une par la fenêtre centrale de la boîte intérieure après avoir soulevé et incliné légèrement
- dans la boîte intérieure formant magasin, d’un côté ou de l’autre du support central. Si, une fois les cigarettes introduites, on soulève à fond de course là boîte intérieure, les deux parties arrondies qui forment le fond de celle-ci venant exactement au niveau supérieur du support solidaire de la boîte extérieure et qui n’a pas bougé, une cigarette glisse d’un côté ou de l’autre sur ce support (celui-ci ayant juste la longueur et la largeur d’une cigarette, il n’en peut sortir qu’une à la fois du magasin). Si ensuite on rabaisse la boîte intérieure, la cigarette posée sur le support légèrement incurvé ne bouge pas, mais quand la boîte est complètement enfoncée, elle se trouve émerger au dehors de l’appareil. On remarquera que dans tout ceci il n’a pas été question de la boîte extérieure; elle ne sert qu’à guider le mouvement de la boîte intérieure et à fixer le support central. Cet appareil a été imaginé par M. Jac-quin, 107, rue Lemercier.
- Fig. 2, Fig, 3.
- large ressort à boudin par un autre plus fort, qu’on maintient en place par une autre embase. L’appareil peut alors servir à mesurer la force de compression exercée par les doigts (fig. 3). — Chez M. Reuille-Chagnot, 31 „ rue Chariot, Paris.
- «$*4. Divers
- Jouets •?«$>
- Le marchand de marrons. — Voici l’hiver. Le marchand de marrons installe sa boutique ambulante sous une porte cocbère ou à un coin de rue et offre sa marchandise, chaude, aux passants. Celui que montre notre photographie est assez nature. D’une main il remue le contenu de la poêle, de l’autre il tient le couvercle et les mouvements de sa tête vers les oranges et les mar-
- Boîte magique à cigarettes. — Ce petit appareil permet d’offrir des cigarettes chez soi, dans sa salle à manger, son fumoir, son bureau, avec un geste élégant.
- Il a extérieurement l’aspect de 2 petites caisses en bois emboîtées l’une dans l’autre et formant un ensemble absolument fermé, mais présentant en son milieu une sorte de fenêtre remplie par une pièce pleine légèrement incurvée. En saisissant entre deux doigts la boîte intérieure (par les échancrures ménagées des deux côtés
- rons tenus au chaud sous une toile, indiquent assez nettement qu’il offre sa marchandises aux passants.
- Comment tout cela marche-t-il? Le mouvement circulaire du bras droit, celui qui remue les marrons, se fait par l’intermédiaire d’une tige A, actionnée par le mécanisme à ressort placé en B, et traversant la poêle pour diriger la main à l’aide d’une goupille C. La tête est actionnée par une tige D prise en excentrique et dissimulée dans le corps de l’auvergnat.— L’inventeur est M. Raoul Maurin, 24, rue de Belfort, Paris, XI*.
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- VARIETES
- QgL
- Industries nouvelles. — Le Service d’inspection des établissements classés du département de la Seine vient de publier le rapport de son chef, M. Paul Adam, pour l’année 1910. Ce travail abonde en renseignements de tous genres, qui témoignent des services rendus par les distingués fonctioonaiies de l’Inspection, à la fois à l’hygiène générale et aux industriels surveillés eux-mêmes.
- L’Inspection des établissements classés voit éclore chaque année un certain nombre d’industries mal définies, nées, le plus souvent, du désir de tirer un ultime d’une partie de résidus encore susceptibles de quelque emploi, industries en général malpropres, malodorantes ou dangereuses et qui provoquent les réclamations du voisinage.
- Le rapport de M. Paul Adam en mentionne plusieurs, dont certaines fort curieuses. Voici d’abord une industrie, non pas nouvelle, mais qui va prendre par son extension une importance qu’elle n’avait pas jusqu’ici : c’est l’industrie qui exploite les chiffons d’ateliers, imbibés d’huile. Jusqu’ici ils étaient ordinairement dégraissés par simple passage à la presse chauffée. Mais ce procédé use le linge. Les compagnies de chemins de fer imposent, dans les nouveaux marchés, le dégraissage par l’emploi de dissolvant : le chiffon est en quelque sorte régénéré et restitué presque intact. La Compagnie P.-L.-M. estime devoir réaliser de ce fait une économie de 200 000 francs par an.
- Les vieux bandages pneumatiques constituent un déchet assez recherché et qui prête à une industrie de récupération florissante. On sépare la toile et on traite à chaud par le limonène en présence de chaux comme agent de désulfuration. Dans certains établissements, pour détacher la toile, on fait passer le bandage sur un cylindre chauffé ; le procédé est ingénieux : mais il est facile d’imaginer les odeurs infectes auxquelles il donne lieu.
- On nous apprend que certains industriels recherchent, pour quel usage ? les os de cuisine. Entendez par ce terme les os encore garnis de quelques chairs et rejetés ainsi à la poubelle.
- Puisque nous sommes sur le domaine des industries répugnantes, signalons que en 1910, comme au cours des années précédentes, chaque fois que le vent a soufflé du Nord-Est, une bonne moitié de Paris a été litté-
- ralement empoisonnée par les odeurs que dégagent les établissements de superphosphates et de phospho-guanos, installés à Aubervilliers et Ury.
- L’attention du service de M. P. Adam a été attirée également sur la formation de vastes dépôts de peaux de lapin venues principalement de Bourgogne et du Lyonnais : c’est que la mode est à la fourrure ; le lapin se portera beaucoup en 1911... sous le nom plus noble d’animaux lointains.
- Voici encore une autre industrie née des caprices de la mode : elle s’exerce à Courbevoie. C’est une fabrique de... cheveux supplémentaires. Elle met en oeuvre 600 kilogrammes de cheveux, la plupart d’origine chinoise. On les carde, on les dégraisse à l’alcali, on les amincit par macération dans l’acide chlorhydrique ; on les blanchit à l’eau oxygénée, puis à l’hypochlorite et finalement on les teint au moyen de couleurs végétales.
- La cherté actuelle des vivres attire l’attention sur les graisses végétales. Il existe à Epinay une fabrique de beurre de coco purifié, nommé végétaline, sur laquelle M. Adam donne d’intéressants détails : les noix de coco arrivent décortiquées, grossièrement concassées et séchées. On en sépare les morceaux de fer dans un trieur magnétique et on les broyé dans un concasseur. La pulpe est chauffée à la vapeur, puis refroidie et pressée. L’huile est additionnée d’une quantité de soude très diluée, juste suffisante pour saturer les acides gras libres, mais incapable de dédoubler les éthers glycériques. On chauffe à la vapeur, puis on décante l’huile qui surnage. La solution sodique aqueuse est traitée à chaud par l’acide sulfurique. Les acides gras devenus libres sont vendus aux savonniers. L’huile traitée dans un courant de vapeur pour entraîner les produits volatils malodorants, passe aux filtres-presses. On la laisse alors se concréter pour la vente. Le produit obtenu fond à 2Ô degrés.
- Nous terminerons cette énumération en mentionnant un âtelier du quartier des Archives qui s’emploie à colorier des almanachs : on pulvérise sur des plaques de cartons recouvertes de caches métalliques ajourées, des solutions de couleurs d’aniline dans l’alcool méthy-lique. Ce procédé a l’inconvénient de produire dans l’atelier de véritables brouillards colorés qui se répandent chez les voisins.
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- HYGIÈNE ET SANTE
- L’ulcérine. — Je connais peu de lésions aussi rebelles à la thérapeutique, aussi bien médicale que chirurgicale, que les ulcères de jambes qui surviennent chez les porteurs de varices. Sans doute, les malades atteints de cette petite infirmité n’ont pas accordé au mal une attention suffisante ; beaucoup l’ont laissé s’aggraver faute de soins de propreté, faute de pansements appropriés. Dans le nombre des porteurs d’ulcères se rangent des quantités de chemineaux, miséreux et accablés de fatigue. Je vois encore dans les salles du grand Hôtel-Dieu de Lyon, salles énormes débouchant sur le grand dôme, ,de ces vieux chevaux de retour qui, sortis par une porte, rentraient bientôt par l’autre, présentant à nos regards de larges ulcérations plus Ou moins odoriférantes. A cette époque, un bon et renommé chirurgien, un de mes premiers maîtres, le père Valette, comme nous l’appelions familièrement, traitait à peu près tous ces cas d’ulcères par des applications d’un mélange d’onguent populéum et de baume du Pérou. Puis, quand l’ulcère était détergé, moins sale, diminué d’étendue, que la plaie était devenue rose et propre, comme on disait, à granuler, on fermait le tout avec des bandelettes de sparadrap. Ce n’était pas le temps de l’antisepsie ni de l’asepsie, mais le père Valette guérissait nombre de malades sans bruit et sans couteaux.
- On semble aujourd’hui revenir à cette pratique de pansement par les baumes. Notez que ces baumes contiennent des essences, lesquelles sont des agents très antiseptiques et la pommade prescrite dans certains traumatismes par mon ami Championnière est efficace par le fait de l’introduction de substances de ce genre. Dans les hôpitaux spéciaux (Broca, Saint-Louis) on se
- sert depuis quelque temps, pour le pansement des ulcères variqueux d’un baume nommé ulcérine et qui a donné des résultats fort satisfaisants. En voici quelques preuves : un malade entre à l’hôpital avec un ulcère mesurant 8 centimètres de long sur 6 de large ; on panse la plaie une fois par jour avec l’ulcérine ; en un mois la cicatrisation était complète. Un autre ulcère, de 14 centimètres de long sur 4 de large et 1 de profondeur est guéri en deux mois par le même traitement, sans que le sujet, menuisier, s’arrête de travailler.
- L’ulcérine, d’après les données que je puise dans la Presse médicale, est une pommade jaunâtre de consistance semi-fluide qui doit son action bienfaisante à la présence d’acide benzoïque, de salicine, de populine, de pectine, d’acide gallique; le baume du Pérou ajoute ses propriétés astringentes et cicatrisantes à celles de ces divers produits et les extraits de solanées donnent à la pommade une vertu lénitive, comme on dirait dans l’ancienne thérapeutique.
- Voici pour les lecteurs désireux de connaître ce remède, sa composition :
- Extrait vert de populus nigra. .... 1
- — jaune de populus balsamifera. > aa 3 gramme s,
- — aqueux de populus tremula. . )
- Extrait aqueux de belladone........]
- — — de jusquiame......../
- — — de solanum niger. . . > 0 gr. 5o
- — — de pavots...........\
- Baume du Pérou......................J
- Axonge lavée et purifiée............... 4ogrammes,
- Dr A. G.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Destruction des rats d’eau. — Plusieurs abonnés ont demandé dés conseils pour opérer celte destruction, mais sans pouvoir préciser s’il s’agit bien du rat d’eau (.Arvicola amphibius) ou du surmulot ( Mus decumanus) qui, nageant très bien, est souvent confondu, par beaucoup de personnes, avec le précédent. Aux renseignements qui ont été donnés pour la destruction des surmulots qui s’attaquent aux jeunes poissons, notre collaborateur croit utile d’ajouter les suivants qui s’appliquent à la destruction du rat d’eau proprement dit : l’usage de matières toxiques, outre la difficulté de l’emploi, ne donne pas de résultats très satisfaisants, il n’y a que les pièges ordinaires, à palette, mais sans aucune amorce ou appât ; on doit tendre ces pièges devant l’entrée des galeries et dans les endroits les plus fréquentés par ces rongeurs; masquer les pièges avec un peu de menue paille et ne plus toucher à l’engin dès qu’il est
- tendu; cet engin sera retenu à la rive à l’aide d’une chaînette en fer. Un piège très efficace est celui qui consiste en un tonneau, défoncé d’un côté, placé debout et rempli d’eau.
- On y met surnager de vieux bouchons formant une couche d’environ 5 centimètres d’épaisseur. D’autres tonneaux semblables, mais non défoncés, sont de même placés debout autour du premier, et recouverts de bouchons; on sème sur le tout un appât quelconque. Les rats s’aventurent sur les bouchons et passant d’un tonneau sur un autre, ils arrivent fatalement à celui qui est rempli d’eau. La couche de bouchons cède sous le poids du rat, qui tombe dans l’eau et, ne pouvant, en nageant, venir à la surface pour respirer, à cause des bouchons qui s’y opposent, il se noie bientôt et disparaît ainsi sans éveiller la méfiance des autres. Ce piège reste ainsi constamment tendu et fonctionne très bien.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Piédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Erratum. — Le Chlorétone. — Dans l’article « le chlorétone contre le mal de mer » (La Nature, 16 sept., p. 126, Supplément) la quantité de médicament donnée est marquée 5 gr. (25 centigr.), ce qui veut dire grains et non pas grammes.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Le
- chauffage central par le gaz, système Clamond, décrit dans notre n° 1, est exploité par la Société Chaleur et Lumière, 22, rue Drouot.
- Renseignements. — M. Conrad, Casino de Cernay (Alsace).— Les vêtements « caoutchouc », devenus cassants à l’usage, peuvent être assouplis en les plaçant dans une pièce bien close où vous aurez mis quelques assiettes contenant de l’ammoniaque dont les vapeurs amollissent la gomme..
- M. /. S., rue de La Source, à Paris. — i° Voici la nomenclature demandée des journaux sérieux consacrés spécialement à l’agriculture : Journal d’Agriculture pratique, 26, rue Jacob, Paris; L’Agriculture Nouvelle, 18, rue d’Enghien, Paris; Le Progrès agricole et viticole, 1, rue Albisson, Montpellier; La Défense agricole, 3o, rue Alphonse-Paillat, Amiens ; Le Fermier, 8, faubourg-Montmartre, Paris ; Le Bulletin des Halles, 35, rue Jean-Jacques-Rousseau, Paris ; La Gazette du Village, 26, rue Jacob, Paris ; Fermes et Châteaux, go, avenue des Champs-Elysées, Paris, Le Réveil agricole, i5,quai du Canal, Marseille ; Annales delà Science agronomique française et étrangère-, 5, rue des Beaux-Arts, Paris; Bulletin de l’Office de Renseignements agricoles, même adresse; Bulletin de la Société des Agriculteurs de France 8, rue d’Athènes, Paris; Bulletin des séances de la Société nationale d’Agriculture de France, 18, rue de Bellechasse, Paris; La Science agronomique, 11, rue de Mézières, Paris. — Bon nombre de ces journaux ont publié des articles, études, comptes rendus, etc., sur la motoculture et publient, à mesure qu’elles se produisent, les diverses manifestations relatives à cette branche spéciale de l’agriculture ; demander, aux adresses ci-dessus, les numéros ou fascicules contenant ces études. — Comme journal s’occupant spécialement de motoculture, nous ne connaissons que Le Génie rural, organe de l’Association française de moto-culture, 5i, rue de Lancry, Paris; 2° Il n’existe pas d'ouvrage traitant des fermes-usines, mais des ouvrages sur les industries
- agricoles et sur le matériel et les machines agricoles. On trouverait des indications précises en s’adressant à la librairie agricole, 26, rue Jacob, Paris, et à la Direction de la Station d’essais de machines, 47, rue Jenner, Paris.
- M. J.-B, 225, à Laon. — Nous publierons très prochainement un article sur ce sujet.
- M, A. R.-D., place des Ternes, à Paris. — Teinture des filets de pêche. — i° La teinte bleue que les pêcheurs bretons donnent à leurs filets, peut être obtenue par l’immersion des filets dans un bain de sulfate de cuivre (vitriol bleu). On ne peut affirmer que l’emploi d’une teinture ou matière colorante (bleu d’outremer ou autre), peut assurer une conservation d'aussi, longue durée que la teinte brune donnée par d’autres procédés; — 2° quant au mode d’emploi, il faut observer que, quel que soit le procédé, celui-ci doit toujours être précédé d’un alunage, car le chanvre tient peu la matière colorante sans l’emploi d’un mordant. Il faut donc, après avoir nettoyé à la lessive les filets, les plonger pendant plusieurs heures dans un bain composé de 20 kg d’alun et 3 kg de carbonate de soude cristallisé, par 100 litres d’eau; rincer ensuite dans l’eau froide et plonger dans un autre bain destiné à fournir le colorant. On emploie souvent une décoction de sciure de chêne, renforcée à la fin de l’opération, par un peu d’acétate de fer. On fait bouillir dans cinq fois son poids d’eau, la sciure enfermée dans un sac, et on plonge les filets dans ce liquide. Le brou de noix vieux soumis à l’ébullition pendant une demi-heure à une heure, le cachou et la tannée, dans lesquels les filets sont immergés à plusieurs" reprises, assurent une meilleure conservation que la matière colorante bleue, tout en satisfaisant à la .condition à remplir : rendre les filets moins visibles. Dans tous les cas, il n’y a que l’immersion dans un bain de sulfate de cuivre qui puisse assurer la plus longue conservation en même temps que la teinte dont il s’agit, et l’alunage est alors inutile.
- M. P. Escard, à Compiègne (Oise). — Par suite de l’aplatissement de la terre aux pôles, la longueur d’un arc de i° du méridien va en croissant de l’équateur aux pôles. Par contre, en raison du resserrement des méridiens, un arc de i° de parallèle diminue avec l’augmentation de latitude et au pôle il est nul. Pour la latitude de Compiègne (49°)> l’arc de T° de méridien vaut eft-viron m 212 mètres et l’arc de i° de parallèle environ 73 175 mètres. Il est facile d’en déduire, par division, la valeur de la minute et de la seconde d'arc. Vous pourrez plus exactement fixer la position du nouveau jardin d’horticulture au moyen d’une bonne carte, par exemple la carte de l’état-major.
- Hospices civils de Lyon. — Pour l’achat de la cloche frigorifique mortuaire, s’adresser à l’inventeur, M. Jac-
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- BOITE AUX LETTRES
- quin, 107, rue Lemercier, à Paris. — Pour la location, s’adresser aux agences des pompes funèbres.
- M. A. de Boucheroille, au château de Saint-Clair (Isère). — Nous croyons comprendre que la dernière édition de l’Astronomie populaire de Flammarion répondrait entièrement à votre désir (Ernest Flammarion, éditeur, 26, rue Racine). — Voyez également le Cours d'Astronomie, de Tisserand et Andoyer (librairie A. Colin) ; le Traité d’Astronomie pratique de Gelion Towne (G. Thomas, éditeur, it, rue du Sommerard, Paris) et, au point de vue pratique. Comment étudier les astres? par L. Rudaux (Masson, éditeur). — Ces divers ouvrages se complètent, le premier étant le seul tenu au courant des dernières découvertes célestes et permettant bien de commencer l’étude du ciel. — Nous n’avons jamais entendu dire que l’auteur dont vous nous citez le nom ait écrit un traité d’astronomie élémentaire.
- M. A. Tesnière, à Paris. — La soudure des rails de tramways a pour but d’obtenir la continuité des rails et de diminuer ainsi le nombre des joints qui, malgré tous les systèmes d’éclisses étudiés jusqu’ici, sont la cause de chocs donnant un roulement dur, causant l’usure de
- la voie et du matériel. Les rails de tramways étant enterrés, ceux-ci sont peu influencés par les variations de température. Cependant des joints de dilatation sont réservés de place en place. L’emploi de la soudure des rails n’est pas général pour les tramways de Paris. Lorsque les rails de roulement servant pour le retour du courant, l’électrolyse est à craindre par suite du manque d’isolement de ces rails et parce que l’éclissage électrique des joints n’est pas parfait. Avec le cauiveau, le retour du courant se fait par un conducteur souterrain parfaitement isolé et placé à côté du conducteur de prise de courant. Toute perte de courant de retour et, par suite, toute crainte d’électrolyse ont donc disparu.
- M. J. de S., à Gand. — Pour la turbiue à combustion interne, il faut réaliser un compresseur d’excellent rendement. Nous doutons que la pompe en question réponde à cette condition dans le cas d’un gaz. En tout cas, l’expérience seule peut décider. La table des matières des suppléments n’existe que depuis igo5. Enlèvement des taches de rouille : préparer une poudi’e avec une partie d’acide oxalique, deux parties de crème de tartre, appliquer un peu de cette poudre sur l’étoffe légèrement mouillée auparavant.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de'notre précédent numéro.
- Postes radiotélégraphiques de l’armée anglaise : H. Marchand. — La géologie comparée des corps celestes : L. De Launay. — L’observatoire populaire de Munich : G. Renauoot. — Le Congo et l’accord franco-allemand. — Transmission télégra-phiq ue des images : R. Bonnin, — Académie des sciences ; séances des 3o octobre et 6 novembre 1911 : Ch. de Vildedeuil.
- Supplément. — Les orages et la surcharge correspondante pour les Centrales électriques. — Appareils auto-extincteurs d’incendie aux Etats-Unis. — Pour diminuer le frottement dans les courbes dans les chemins de ter. — L’aviation et la guerre. — Contre la tumée, etc. — Les graines sauteuses. — L’hormonal et la constipation.
- Répertoire de Vaéronautique, publication mensuelle éditée par le Bureau central des Sciences, i3, rue Littré, Paris. Abonnements : i5 francs par an.
- Cette revue donne un résumé critique et méthodique de tout ce qui se publie touchant l’aéronautique. Elle constitue donc un outil de documentation, précieux pour les chercheurs, les ingénieurs, et les érudits, Signalons, outre l’excellente rédaction du texte, l’impression sur une seule page qui permet de découper les articles et de les coller sur fiches.
- Traité théorique et pratique de chauffage et ventilation, par le Dr H. Rietschel, traduit de la 4° édition allemande par Léon Lasson. 1” partie, 1 vol., 5j6 p., 3a fig., 2° partie, tables. Béranger, éditeur, Paris, ign.
- Le traité de Rietschel fait autorité dans le monde technique. C’était donc une heureuse idée que d’en publier une traduction française, qui complétera les ouvrages classiques de Péclet et Ser. L’ouvrage de Rietschel est rédigé exclusivement pour la pratique ; il facilitera aux ingénieurs les devis d’installation, aux entrepreneurs l’exécution judicieuse des travaux, aux architectes et aux propriétaires, le contrôle qu’ils sont en droit d’exercer. Les nombreux exemples qui accompagnent le texte, et les tables continues qui constituent la 20 partie simplifieront encore leur besogne. Ce traité, édité avec le plus grand soin, ne , peut manquer de rendre d’éminents services.
- Mécanique générale. Cours professé à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, par A. Flamant. (Encyclopédie des TravauxPubics Lechalas.) 20 édition. Paris. Béranger. Prix : ao francs.
- Cet ouvrage expose à l’usage des ingénieurs, les
- principes élémentaires de la mécanique générale. Suivant la méthode d’exposition inaugurée par Saint-Venant, l’auteur part d’une seule loi fournie par l’expérience pour en déduire toute la mécanique. La nouvelle édition comporte un certain nombre de modifications et d’additions.
- Volonté et force psychique, par M, Gattefossé. i vol. in-8°, 5o p. Lyon. Legendre, 1911. Prix : 2 francs.
- L’auteur tente d’expliquer de façon simple et rationnelle, les divers phénomènes supra-normaux : sugges-. tion, spiritisme, télépathie, etc. Ces idées ne seront évidemment pas partagées de tous les lecteurs, mais nul ne pourra nier qu’elles soient ingénieuses et intéressantes.
- L’Année sucrière (ire année, 1909-1910), par R. Teyssier. In-8 de viii-3i2 pages, avec 36 figures. H. Dunod et E. Pinat. Paris. Prix : 12 fr. 5o.
- M. Teyssier a cru rendre service à tous les praticiens de l’industrie du sucre et à tous ceux qui s’intéressent à elle en publiant l’Année sucrière destinée à suivre graduellement l’évolution qui se fait, à décrire les progrès qui se réalisent dans les méthodes de travail, enliu à donner la description des appareils nouveaux, des constructeurs français et étrangers.
- Les villes d’art célèbres : Dresde, Freiberg et Meissen, par Georges Sehvières. Paris. Laurens, 1911. 1 vol. in-4°, 119 grav. Prix : broché, 4 francs; relié 5 francs.
- Dresde est surtout intéressante eu ce qui concerne le xvme siècle. C’est une des villes où subsiste le mieux ce qui était le cadre et le décor de l’Allemagne du Sud d’alors, en pleine époque des principautés aimables, pacifiques et gaies. Freiberg et Meissen ont des monuments un peu plus anciens et permettent ainsi à l’auteur de compléter son tableau de l’histoire des villes de Saxe. Il a ajouté à son livre, à propos de Meissen, un excellent chapitre sur la porcelaine.
- Les religions, histoire, dogmes, critique, par L. Cha-chon, P. Geuthner, éditeur, Paris, in-12, 662 p. Prix : 7 fr. 5o.
- Ce curieux tableau descriptif et historique des principales religions anciennes et modernes se termine par de fort intéressantes critiques et l’une de ses conclusions est la suivante : « Les religions, si elles veulent subsister, devront évoluer, se modifier, se mettre d’accord avec la science, la nature, le sens commun et les connaissances acquises; une telle religion serait un des facteurs de la paix du monde. »
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE ü A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 6 nov. 1911. 5,9 S. W. 3. Beau. Gelée blanche ; peu nuageux.
- Mardi 7 2U,6 s. s. w 1. Beau. » Gelée blanche; peu nuageux.
- Mercredi 8 4,1 S. 2. Peu nuageux. » Gelée blanche ; nuageux ; halo.
- Jeudi 9 1°,0 S. W. 1. Peu nuageux. » Gelée blanche ; peu nuageux ; halo.
- Vendredi 10 ... . 4M S. S. W. 3. Couvert. 0,2 Gelée blanche ; nuageux ; un peu de pluie à 19 h. 10.
- Samedi 11 5 .2 S. S. W. 2. Couvert. 5,2 Gclce blanche ; quelq. éclaircies; pluie depuis 15 h. 40.
- Dimanche 12. . . . 8J,4 S. S. W. 4 Couvert. 3.2 Pluie cesse à 3 h. 45 ; pluie do 10 h. 25 à 15 h. 50.
- NOVEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 6 AU DIMANCHE 12 NOVEMBRE 1911.
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- am courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent ; | courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 3 au n novembre. — Le 3. Dépression sur tout le N.-O. : Islande, 73o; Ecosse, 747; Irlande, 744» pression élevée sur le S.-O. et FE. : Clermont-Ferrand, 769; Kharkof, 773. Pluies sur le N.-O. ; en France : Calais, 11; Cherbourg, Brest, 2. Temp. du matin : Clermont-Ferrand, — 20; Varsovie, Moscou, — 1 ; Paris, Bordeaux, 3; Biarritz, 10; Brest, 12; Monaco, i5; Yen-toux, 5; mont Mounier, —4; moyenne à Paris : 3°,6 (normale : 7°,i). — Le 4- Centre de dépression sur les Feroé, 711; Stornoway, 734 ; Christiania, 746 ; pressions supérieures à 765 sur le S.-E. Tempête aux Feroe et sur la mer du Nord. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Calais, 5; Cherbourg, 4; Brest, 3; Lorient, i. Temp. du matin : Haparanda, —20; Clermont-Ferrand, o; Bordeaux, 5; Paris, 6; Brest, 13 ; Monaco, 15 ; Puy de Dôme, 3; Ventoux, 4; Pic du Midi, o; moyenne à Paris : io°, 1 (normale : 70). — Le 5. Profonde dépression sur le N. et FO. : Ecosse, 715 ; Christiania, 737; Yalentia, 747. Pluies sur le N. et l’0. ; en France : Cherbourg, 45; Nantes, 8; Charleville, 6; Boulogne, Brest, 3. Temp. du matin : Moscou, 20; Paris, 12; Nantes, 14; Monaco, 15; Alger, 18; Puy de Dôme, 6; Pic du Midi, 1 ; mont Yentoux, —4< moyenne à Paris : 12°, 1 (normale : 6°,8). — Le 6. Centre cyclonique sur la Scandinavie : Hernosand, 718; relèvement de pression sur le N. et FO.; en France : Charleville, 12; Bordeaux, 9; Le Havre, 8; Brest, 6; Paris, 4- Temp. du matin : Arkhangel, 20; Paris, 6; Nantes, 7; Clermont-Ferrand, 10; Bordeaux, 11; Alger, 18; Puy de Dôme,
- 1 ; Pic du Midi, — 2 ; mont Mounier, —- 3 ; moyenne à Paris : 70,9 (normale : 6°,7). — Le 7. Zone de basses pressions sur tout le N. : Scandinavie, 726; aire de fortes pressions sur le S.-O. et le Centre : Biarritz, 771. Pluies sur le N, et FO.; en France : Biarritz, 7; Cherbourg, 6; Belfort, 2; Clermont-Ferrand, Brest, Nantes, 1. Temp. du matin : Clermont-Ferrand, o°; Paris, 3; Toulouse, 4i Nantes, 5; Monaco, i5; Alger,
- du Bureau Central Météorologique.
- 18; Puy de Dôme, —1; mont Ventoux, —3; Pic du Midi, — 10; moyenne à Paris : 70 (normale : 6°,6). — Le 8. Centre de dépression sur l’Ecosse : Stornoway, 734; fortes pressions sur le Centre et le S.-E. : Odessa, 770. Pluies sur le N.-O.; en France : Dunkerque, 25; Cherbourg, 16; Brest, 12; Nantes, 1. Temp. du matin : Seydisfjord, —3°; Clermont-Ferrand, 2; Paris, 4; Monaco, i5; Alger, 18; Puy de Dôme, o; Pic du Midi,
- — 4 ; mont Mounier, — 5 ; moyenne à Paris : 8° (normale : 6°,4). — Le 9. Pression basse sur le N. et l’O., principal minimum sur les Iles-Britanniques, et un autre sur le golfe du Lion; fortes pressions sur l’E. : maximum à Kharkof, 775. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Nice, 32 ; Boulogne, Cherbourg, Biarritz, 22 ; Brest, 6; Belfort, 5. Temp. du matin : Kharkof, —4°! Paris, 1; Belfort, 6; Toulouse, 8; Nice, 14 ; Alger, 20; Puy de Dôme, o; mont Mounier, Pic du Midi, —6; moyenne à Paris : 5°,9 (normale : 6°,3). — Le 10. Hausse de pression sur toute l’Europe, inférieure à 755 sur les Iles-Britanniques et la mer du Nord, supérieure à 770 sur la Russie ; dépression au N. des Açores. Pluies sur le N. et l’O.; en France : Monaco, 65 ; Biarritz, 3i ; Boulogne, 24; Lyon, 20; Cherbourg, 16; Roehefort, to. Temp. du matin : Arkhangel, —90; Le Mans, Clermont-Ferrand, 3; Paris, 4; Toulouse. 6; Alger, 16 ; Yentoux, o; Puy de Dôme, — 1 ; Pic du Midi,
- — 10; moyenne à Paris : 5°,7 (normale : 6°,i). —Le 11.
- Dépression des Açores aux Iles-Britanniques : Irlande, 748 ; Bretagne, 753 ; hausse sur le S. : Lyon, 765 ; Kharkof, 775. Pluies sur le N. et FO. ; en France : Boulogne, 17; Nice, 16; Brest, 5; Roehefort, 4; Le Havre, 2; Nancy, 1. Temp. du matin : Haparanda, —5°; Clermont-Ferrand, i; Toulouse, 2 ; Paris, 3; Nantes, 6; Monaco 12; Puy de Dôme, —2; Pic du Midi, —7; mont Mounier, —5; moyenne à Paris : 6°,i (normale : 6°). — Phases de la Lune : Pleine Lune le 6, à 3 h. 57 m. du soir. ' >
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- L. DE LAUNAY
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- :îÿ
- Tout ce qui concerne « La N3.tlirB » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (Yl*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Ancien Président de la Commission central de la Société de Géographie.
- N* 2009 — 25 NOVEMBRE 19II
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l'abonnement se termine avec le numéro du 25 novembre (n® 2009), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée dès les premiers jours de décembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant le iar décembre, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (3 volumes, 1873 à 1882 — i883 à 1892 — i8q2 à 1902), au prix de 18 francs au lieu de 26 francs.
- Les prix Nobel. — Le professeur Svante Arrhenius communique à notre confrère Nature la liste officielle des prix Nobel pour 1911. Médecine : Dr Allvar Gull-strand, né en 1862, professeur d’ophtalmogie à l’Université d’Upsala, Suède, pour ses travaux d’optique physiologique. Physique : Dr Willy YYien, né en 1864, professeur à Wüzbourg (Bavière), pour ses découvertes relatives aux lois de la radiation. Chimie : M“® Marie Curie née en 1867, professeur de physique à la Sorbonne, pour sa découverte du radium et du polonium et ses recherches sur les propriétés chimiques de ces corps. M“e Curie, et son mari, Pierre Curie avaient reçu en igo3, la moitié du prix de physique pour leurs éludes sur les rayons Becquerel. Littérature : Maurice Maeterlinck, né en 1862.
- L’électrification des voies ferrées en Russie. —
- Le gouveint ment Russe éiudie un pr< jet qui permettrait l’électrification d une partie de ses lignes, notamment dans le disttict de Saiut-Pétersbourg. Ce projet comporte l’utilisation des chutes de la rivière Volkhoff (comté de Novgorod) qui seraient capables de fournir 28 000 kilowatts.
- La berline aérienne de M. Deutsch de la Meurthe.
- — On commence à Etampes les essais d’un curieux véhicule aérien construit par Blériot, pour M. Deutsch
- de la Meurthe. C’est un monoplan muni d’une carrosserie fermée, d)un confortable au moins égal à celui des plus riches automobiles. Voici les caractéristiques de cet appareil. Envergure : i3 m., longueur 14 m., surface
- portante 40 ni2, poids à vide 700 kg. Le moteur est un Gnome de 100 chevaux. Les parois intérieures de la carrosserie se gonflent pneumatiquement pour rem-
- placer les coussins et amortir les chocs aux atterris-stges. Il était intéressant de signaler ce remarquable effort tenté en vue de réaliser le véritable aéroplane de tourisme.
- Combinaisons cyanées de la fumée de tabac. —
- La composition de la fumée de tabac a déjà fait l’objet d’un certain nombre de recherches qui ont été signalées dans 1 a Nature. Un auteur allemand, M. Toth, vient d’y apporter une contribution intéressante. On avait déjà indiqué que la fumée de tabac ne contenait pas en réa-liié d’acide cyanhydrique, mais plutôt du cyanogène; mais d’autres savants annonçaient que ce dernier corps donne de l’acide cyanhydrique en présence d’ammoniaque. Or, comme l’ammoniaque existe dans la fumée de tabac, la présence de l’acide cyanhydrique y semblait probable. Cependant, en recommençant cette dernière expérience, M. Toth n’a pas trouvé trace d’acide cyanhydrique formé dans l’action de l’ammoniaque sur le cyanogène, ce qui confirmerait les premiers travaux. Opérant sur plusieurs marques de cigares, l’auteur a constaté que leur fumée renfermait toujours du cyanogène ; il n’a pu t ouver d autre part aucune relation entre la leneur en nicotine de ces tabacs et la proportion de cyanogène renfermé dans leur fumée.
- Différentes réactions photochimiques. — Dans un article! assez récent publié dans les colonnes de notre co frère, la Chemiker Zeitung, M. Guebhard a rappelé 1 influence de la lumière sur un certain nombre de transformations chimiques. C’est ainsi que, dans ces conditions, les solutions d’iodure de potassium se colo-nnt en jaune par suite de formation d’iode libre; l’acidité de l’huile d olive augmente de 5 pour Too en une heure d’exposition à la lumière; le benzène, le xylène, 1 éther, sous l’action simultanée de la lumière et de l’air, donnent des peroxydes. L’acétone, après trois mi-
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- INFORMATIONS
- mites seulement d’insolation, réduit le permanganate de potassium; entin le perchlorure de fer est hy tholysé. Il y a là un enseignement utile au point de vue de 1a conservation de plusieurs de ces substances.
- Recherches sur la cyanarnide calcique. — La Nature a déjà entreieuu à plusieurs reprises ses lecteurs de la cyanarnide calcique; rappelons qu’on désigne sous ce nom commercial un produit azoté obtenu eu faisant passer l’air sur du carbure de calcium porté à une haute température et que cetle matière est employée comme engrais et a donné presque toujours de bons résultats. Cependant on a constate qu’elle détruit complètement le pouvoir germinatif et que la plupart des moisissures et des bactéries sont très sensibles à son action, à l’exception du Pénicillium glaucum. Il en résulte que la cyanarnide ne peut être utilisée comme engrais qu’à la condition de subir dans le sol une transformation complète; c’est d’ailleurs ce qui a lieu. La transformation de la cyanarnide dans la terre arable s’effectue en deux phases; elle se transforme d’abord en urée sous l’action des diverses substances colloïdales contenues dans la terre, alumine, oxyde de fer, silicates d’alumire plus ou moins complexes. L’urée se change ensuite par hydratation au carbonate d ammoniaque, peut-être par l’action des micro-organismes, peut-être ' par simple hydrolyse chimique. Les sels ammoniacaux alors formés peuvent être assimilés sans aucun dommage par les végétaux soit directement, soit après leur transformation eu nitrates, sous l’influence des ferments nitreux et nitrique.
- La plus grande batterie d’accumulateur du inonde. — Celte batterie, il est à peine besoin de le dire, est Américaine. Ou doit l'installer à Baltimore et elle comportera i5z éléments chacun de 133 plaques. Chaque élément a les dimensions suivantes : hauteur i m. 3o, largeur o m. 5o, longueur i m. 70. Cette batterie pèsera environ 5oo 000 kilogrammes en ordre de marche.
- Le téléphone entre l’Angleterre et le Continent (Londres-Genève et Londres-Bâle). — La pose du nouveau câble téléphonique qui relie l’Angleterre à la France et dont le caractère particulier est, comme on sait, l’emploi de bobines d’iuduction destinées à supprimer les troubles apportés dans la transmission par la capacité électrostatique de la ligue a permis de développer les communications eutre les villes de l’intérieur de l’Angleterre et Paris. Les essais qu’on a poursuivis depuis ont permis d’établir pour la première fois une communication téléphonique, réellement utilisable entre Londres et la Suisse et l’on a pu parler de Londres à Genève vià Paris et Lyon et de Londres à Bâle viâ Paris et BelFort.
- Le développement des voies ferrées dans le Grand-Duché de Luxembourg. — Le Times annonce qu’ou va construire dans le Grand Duché de Luxembourg, 100 kilomètres de chemin de fer à voie étroite valant environ 10 millions de francs et dont le prix serait payé pir la concession de 58o hectares de terrains miniers. Lorsque les nouvelles lignes seront achevée s le Grand Duché possédera 241 kilomètres de chemin de fer en voie étroite et 368 kilomètres de chemin de fer à voie normale.
- De la Sibérie à Londres. — On sait qu’il se fait de la Sibérie vers l’Angleterre une exportation considérable de denrées alimentaires (beurre, œufs. etc.). Notre confrère le RaiUyar Gazette annonce que le gouvernement Russe projette d’améliorer les conditions et la raoidité de ce transit en reliant directement le réseau d’Etat au Port de Reval qui recevrait ainsi les trains sibériens sans rupture de charge. De là l’acheminement se ferait par les chemins de fer Suédois vers le Danemark et l’Angleterre, le transport à travers la Baltique étant consi lérablement réduit et assuré par des transbordeurs spéciaux analogues à ceux qui font déjà le service entre l’Allemagne et la Suède.
- La population juive du monde serait de 11.817.783 âmes dont 9.9 \'i 266 en Europe, 1.894 4®9 en Amérique, 522.635 en Asie. 341 867 en Afrique et 17.106 en Océanie 5.MO.048 en Russie, 1.224.899 en Autriche, 851.378 eu Hongrie, 607.862 en Allemagne, 282.277 en Turquie d’Europe, 266.612 en Roumanie, 238.275 en Angleterre, 105.988 en Hollande, 100.000 en France,
- dont 70.000 à Paris, 5a.n5 en Italie, 33.663 en Bulgarie, 15.000 en Belgique, 12.264 en Suisse. New-York est la ville où se trouvent le plus d’israéliles : 1.062.000. Ensuite : Varsovie, 204.712; Budapest, 186.047 Vienne, 146.926; Londres, i44-3oo; Odessa, 138 g35 ; Brooklyn, 100.000; Berlin, g S. 8 g 3 ; Lodz, 98.671; Chicago, 80.000 ; Salonique, 75.000; Philadelphie, j5 00 • ; Paris, 70.000; Constantinople, 65.000; Yilna, 63.841 ; Amsterdam, 59.065; Jérusalem, 53.000; Kischinef, 50.237; Miusk, 45.ooo; Lemberg, 44-^58 ; Bucarest, 40.533.
- Exposition d’automobiles à Berlin. — Elle s’est ouverte le mercredi ii octobre, sous la présidence du prince Henri de Prusse, frère du Kaiser. Environ 3oo maisons d’Allemagne, de Suisse et de France y étaient représentées, parmi ehes 20 fabi iques allemandes de carrosserie et 70 d’autos. Nous citerons parmi ces dernières, les plus importantes de loutes : Opel fondée en 1862 à Rüsselsheim ( Hesse), qui occupe 35oo ouvriers et produit annuellement 2000 voitures, Adler fondée en 1880 à Francfort-sur-le-Main, au capital de 5 millions avec 35oo ouvriers, Benz fondée eu i883 à Mannheim, laquelle occupe 2450 ouvriers et fabrique eu outre des moteurs à gaz (capital i3 millions), Daimler fondée en 1890 à Stuttgart. Uutertürkheim au capital de 7 millions avec 3aoo ouvriers qui fabriquent les célèbres voitures Mercédès, la nouvelle Société des automobiles (Aeue automobil Gesrllschaft), une tille de l’A. E. G., fondée à Oberschftueherde près de Berlin eu igo3 et qui occupe environ 1000 ouvriers, enfin Brennobor et Corona de Brandebourg, llorch de Zwickau (Saxe), Fiat (.Vlathis) de Strasbourg, Scheibler d’Aix-la-Ghaptlle, Dürkopp de Bielefeld, Cito de Cologne-Ivleltenberg. Ce n’est plus la voiture de luxe qui domine dans les differentes sections de cette exposition, mais l’auto moyen et même petit, approprié aux besoins ordinaires de la vie, telle la voiture pour médecins. Quelques autofiacres se faisaient aussi remarquer, dénotant chez les fabricants allemands une recherche spéciale du confort et de l’élégance. Les ameliorations à noter cetle année, concernent surtout le moteur qui devient de plus eu plus simple, avec huilage automatique. Il en résulte que la voiture gagne en légèreté, que la consommation des pneumatiques diminué et que le chiffre proportionnel des pannes et des accidents baisse. Dans la carrosserie, le type dit torpilleur tend à dominer. Il donne à l’avant de la voiture une physionomie effilée comme celle d’une torpille. De là sou nom. L’impression d’ensemble est que l’industrie des automobiles a fait des progrès considérables depuis la dernière exposition spéciale de Berlin en 1907. Du reste la statistique à elle seule permettrait une conclusion analogue. Jusqu’en 1^07 l’importation l’empoi tait en Allemagne sur l’exportation. Depuis 1908 c’est le coniraire. Ln 1909, les Allemands ont imporié pour iooooon d’automobiles, dont 48,8 pour 100 de France. Ils en ont exporté pour 19000890 dqnt 10,6 pour 100 en France. 1
- Les étrangers en Chine. — Une statistique émanant du ministère du commerce d’Allemagne nous apporte des chiffres intéressants sur les progrès du commerce en Chine. Au 3i décembre 1910, le nombre total des maisons de commerce étrangères installées dans les ports dits de Traité était de 3i3g,alors qu’il n’était que de 1837 en 1906, c’est-à-dire avant l’ouverture des porta du Yrfiig Tsé-Kiang. Ces 323q maisons se répartissent comme suit, par nationalité : 1601 maisons japonaises, 601 anglai-es, 298 russes, 238 allemandes, 110 françaises, 100 américaines, 84 espagnoles, 57 portugaises, 29 autrichiennes et i3 belges. De 1906 à 1910.1e nombre des maisons anglaises est monté de 49'^ à 6oi ; celui des maisons allemandes, de 199 à 238. Mais celui des maisons américaines est descendu de m à 100. Le nombre des résidents étrangers dans les ports à traité s’est élevé en 1910 à 141 868 personnes, parmi lesquelles 65428 Japouais, 4g3g5 Russes, 10140 sujets britanniques, 4106 Allemands, 3176 Américains, 1925 Français. Ces chiffres ne représentent pas la totalité des résidents étrangers, car ils ne comprennent ni les missionnaires protestants (au nombre de 17000 environ, y corrtpris leurs femmes et enfants), ni les missionnaires catholiques français, ni les nombreux Européens qui sont au service des douanes maritimes impériales. Les chiffres relatifs aux maisons de commerce doivent être considérés sous ce jour que bon nombre de maisons japonaises ou russes ne sont que de petites boutiques de détaillants.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *>> Mécanique <-&
- Réservoir de chasse d’eau. — Les réservoirs de -chasse d’eau habituellement employés sont munis d’un robinet à flotteur qui se ferme automatiquement quand ils sont pleins. Ils restent en cet état jusqu’à ce qu’on les utilise en les vidant brusquement par l’ouverture d’une
- -soupape. S’il gèle, ils sont donc exposés à ne pas fonctionner ; s’il fuit le robinet d’arrivée fonctionne tout le temps pour maintenir le niveau. Le réservoir représenté ci-contre, dénommé Renversant à bouton, est -construit par M. F. Plet, dans le but d’éviter ces inconvénients.
- En temps normal il est vide (üg. i). Quand on veut
- l’utiliser, on tourne le bouton H qui le fait basculer (üg. 2). En basculant, l’auget soulève le levier A du robinet automatique (üg. 3); la tige B se trouve repoussée et déplace le clapet C de dessus le siège de fermeture D.
- L’eau peut alors s’écouler en plein par suite de la disposition d’arrivée d’eau sur le clapet; cette disposition évite tout coup de bélier. Dès que le réservoir est plein il bascule brusquement et l’eau est projetée d’un seul bloc dans l’auget d’où elle s’écoule rapidement là où doit se faire la chasse.
- W Cette disposition permet de réduire de beaucoup le volume d’eau pour obtenir le même effet, elle permet également de réduire la hauteur de chute. — L’appareil est en vente chez M. F. Plet, 7, cité Milton, Paris.
- Machine à cigarettes. — Cette machine est destinée aux amateurs; elle est d’un fonctionnement simple et
- sûr ; elle opère très proprement et même très élégamment. Elle comporte en principe un moule où l’on presse au doigt le tabac nécessaire. L’évasement qui surmonte cette partie de la machine empêche l’excès de tabac de tomber à terre. On a eu soin de tirer à fond
- de course le piston. On abaisse alors le levier qui vient serrer le tabac dans le moule, lui donne la forme cylindrique et les dimensions adaptées au tube de papier qui le recevra dans un instant. Le tube de papier est placé sur un petit tube creux qui prolonge le moule, et maintenu par un ressort léger. On pousse alors à fond la tige qui refoule très exactement le tabac dans le tube. Le mouvement inverse, en ramenant en arrière dégage la cigarette. Une poignée permet de maintenir la machine au cours de cette petite opération. L’appareil est du reste muni d’un socle lourd qui rend la manoeuvre aisée. — La machine est en vente chez Tissier, 56, rue Saint-Sabin, Paris. Prix : 20 francs.
- *»> Objets utiles
- Pot à colle. — Au nombre de pots à colle qu’on imagine tous les ans, on peut se convaincre que le pot idéal n’est pas encore trouvé. Est-ce celui-ci P II a certainement bien des qualités. La colle n’est pas liquide et par conséquent on ne la renverse pas par maladresse sur son bureau. Le seul liquide est de l’eau pure contenue dans un tube placé au milieu de la colle, qui est à l’état de pâte assez ferme. Le pinceau reste à demeure dans ce tube, il est toujours propre, souple et prêt à servir. Pour l’usage, il suffit de le frotter sur la
- pâte ; il se charge de colle que l’on étend sur le papier? Cette colle, qui est aseptique et ne moisit jamais, ne devient pas cassante, elle reste soùple; elle est surtout recommandée pour les photographies. — En vente chez M. Mathieu, 19, rue de Valois, Paris.
- r>
- Jouets
- La poussette. — Petit jouet d’un réalisme"! bien étudié. L’un des enfants pousse la poussette pendant que 1 autre, jugeant sans doute que son compagnon veut aller trop vite, s’efforce de le retenir.
- Voici comment est construit ce jouet.
- Les pieds de l’enfant
- placé à l’arrière de la poussette sont reliés par deux bielles à deux excentriques entraînés par le mouvement à ressort contenu en C. Un autre excentrique E actionne dans les mêmes conditions, par la bielle D, les pieds du coureur d’avant. Pendant la marche les quatre jambes sont tirées ou poussées deux à deux, à des vitesses différentes ; celui d’arrière va plus vite que celui d’avant qui, en retard, paraî t retenir la poussette ; celle-ci se lève de l’avant à des moments réguliers. — L’inventeur est M. Maurin, 24, rue de Belfort, Paris, Xï°.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Le pelleteur, le piocheur, le passeur de sable. —
- Les terrassiers ne se doutent pas que leur pénible tâche a inspiré un ingénieux petit inventeur qui a su réaliser des mécanismes reproduisant leurs gestes familiers. Ces trois jouets appartenant au même principe mécanique, nous les grouperons pour les décrire. Les dessins d’ensemble parlent suffisamment aux yeux pour nous permettre de ne pas insister sur les attitudes. Voyons les mécanismes.
- Le corps du pelleteur est articulé en A et il oscille d’avant en arrière par la rotation de la came excentrée K entraînée par le ressort contenu dans la boîte du mécanisme. Les jambes sont fixes ; elles portent une tige métallique
- Fig. i.
- i. Le pelleteur.
- ?.. Le piocheur.
- verticale qui se termine en G par un point fixe par conséquent. On voit de suite que la rotation de la came oblige le corps à se porter vers l’avant lorsque sa partie la plus excentrée passe sous le point fixe G. Il revient en arrière, brusquement, sous l’action du ressort de rappel R. Les bras, articulés en D, sont indépendants du corps : ils tiennent la pelle qui tombe en avant lorsque le corps penche : mais lorsqu’intervient le ressort de rappel, le mouvement brusque qui se produit à la suite de la chute de l’échancrure de la came devant le point fixe G, ces .bras se trouvent violemment rejetés en avant et la pelle, qui termine un levier, accentue le mouvement et lance au loin les objets qu’elle a saisis ou que l’on y a déposés. La tête du sujet subit le mouvement précédent et contribue encore à réaliser l’ensemble du geste.
- Le piocheur est construit de la même manière, mais le ressort de rappel agit, non pour rejeter le corps en arrière comme précédemment, mais pour le chasser vers l’avant afin de donner le coup de pioche.
- Dans le passeur de sable le moteur est contenu dans
- Le passeur de sable
- Fig. 3 et 4- — Détails du pelleteur et du passeur de sable.
- le socle du jouet. On remarque toujours la présence d’une came excentrée C faisant basculer le corps lente-tement en avant par l’intermédiaire d’un levier et un ressort R tire vivement le corps en arrière pour projeter le sable sur le tamis. — Ces jouets ont été inventés par M. Passeman fils, i33, faubourg du Temple, à Paris.
- Le combino. — Ce jeu est une réédition d’un ancien jeu de salon constitué par une balance; sur l’un des plateaux, une jeune fille plaçait un cœur de métal pesant un poids déterminé; puis les jeunes gens essayaient, à l’aide d’un autre cœur, de rétablir l’équilibre. Chacun d'eux avait un cœur de poids différent et celui d’entre eux qui x’emplissait les conditions avait l'honneur de la première valse, c’était charmant.
- Le combino est plus moderne, plus « mécano », ne s’embarrassant pas des bagatelles d’ordre sentimental, dont les jeunes gens n’ont plus aucun souci. Regrettons-le en passant et présentons la transformation.
- Une balance, genre Roberval, comporte deux plateaux circulaires en bois se faisant équilibre. Chacun d’eux est pourvu d’alvéoles pratiqués à des distances rigoureusement égales par rapport à l’axe longitudinal de l’appareil sur une circonférence concentrique au plateau. On voit sur notre dessin que 1-2 = 2-3, etc., etles alvéoles sont disposés de la même manière sur chacun des plateaux et correspondent deux à deux à une égale distance de l’axe autour duquel oscille le fléau. Celui-ci est maintenu horizontalement à l’aide de deux béquilles que l’on enlèvera pour connaître le gagnant.
- Deux joueurs sont en présence avec chacun autant de boules métalliques qu’il y a d’alvéoles sur le plateau. Il s’agit de charger celui-ci à son maximum en plaçant les boules dans les alvéoles, chaque boule ayant un poids différent. Il est bien évident que celui qui placera les boules les plus lôurdes dans les alvéoles les plus éloignés du point d’oscillation gagnera la partie. Il s’agit donc de chercher la plus lourde et de la poser en B, puis la seconde en D, la troisième en E, etc. Lorsque toutes les boules sont en place on fait pivoter les
- Le plateau du Combino.
- béquilles et le plateau le mieux chargé tombe en désignant le gagnant.
- Afin d’apporter plus d’intérêt à la partie, l’inventeur a disposé deux taquets solidaires des bras de levier, qui viennent actionner une roue dentée. Celle-ci met eâ rotation un plateau porteur de trois dés qui convertissent en un nombre le résultat mécanique. Au bout d’un certain nombre de parties, on additionne les-nombres de chaque joueur et le plus élevé est le gagnant. — Le combino est construit par M. A. Lipp, à Venizy (Yonne). Bureau de vente : Mmû Rayé, 220-221, galerie du Palais-Royal, Paris.
- Jeu de tennis. — Deux joueurs, avec chacun une raquette en main, sont en présence. La balle qu’ils s’envoient mutuellement est solidaire d’un fil de fer fixé au centre de la boîte et mobile. La raquette de chaque joueur est actionnée par une tige que l’enfant tire à la main. La balle se trouve ainsi projetée sur l’adversaire qui doit être assez habile pour la saisir sur sa raquette et la renvoyer aussitôt. Comme la balle dévie assez facilement de sa direction, il faut une certaine habitude pour la recevoir au moment précis où elle devient saisis-sable. Ce jouet est donc assez amusant. — Il est en vente chez M. Oberlaender, 44> rue Labat, à Paris.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- cssc
- Le nettoyage des étoffes tachées de matières grasses. — Pour débarrasser les vêtements des souillures accidentelles produites par des matières grasses de toutes sortes, on emploie presque uniquement divers liquides ayant les propriétés de dissoudre graisses, résines et autres produits analogues. Comme ces liquides sont assez nombreux et qu’il est difficile de fixer a priori un ' choix rationnel ; comme d’autre part la nature des taches est assez variée, et que certains produits résistent beaucoup mieux que d’autres à l’action
- colorées furent malaxées à chaud avec du noir de fumée.
- Chaque bande fut alors enroulée sur elle-même avec interposition d’une toile métallique pour éviter toute souillure par contact et le tout, maintenu par une poignée de fil de fer, immergée dans un solvant pendant cinq minutes, en agitant. Les bandes furent alors déroulées, et chaque tache brossée légèrement dans le bain; après rinçage dans le liquide, on fit sécher à la température ordinaire. Les solvants employés furent l’essence de pétrole, la benzine à détacher, le sulfure
- Taches
- de
- cambouis.
- Peinture
- l’huile.
- Vernis à l’alcool.
- Peinture
- laquée
- (Ripolin).
- Goudron
- de
- houille.
- Poix de cordonnier
- Résine.
- Bande témoin n’ayant pas été lavée
- Bande
- après lavage à l’essence de pétrole.
- Action
- de la benzine.
- Acétate
- d’amyle.
- Perchlorure
- Méthylène.
- On doit lire ceci comme une table de Pythagore : pour connaître l’effet produit par chaque liquide détachant sur chaque sorte de taches, il suffit de regarder l’endroit où se coupent : i° la colonne horizontale du liquide; 20 la colonne verticale des taches. Quand il y a des taches dans la même colonne, on peut voir sur le triangle, l’effet produit quand la tache est nouvelle; sur le cercle, l’action sur une vieille tache.
- de certains solvants, il était intéressant de déterminer le pouvoir détergent de chaque agent de détachage sur chaque genre de matières grasses pouvant usuellement constituer la substance des taches de vêtements.
- Dans ce but, nous avons régulièrement taché de la même façon plusieurs bandes de cotonnade, en employant du cambouis, de la peinture ordinaire, de la peinture laquée, un vernis, du goudron, de la poix de cordonnier, de la résine, une solution de caoutchouc (pour réparation de pneumatiques), de la cire d’abeilles et de la paraffine. Les substances à base d’huiles siccatives,,ou susceptibles d’altération à l’air, furent employées à faire deux taches, l’une, triangulaire au moment du détachage, l’autre, circulaire quelques jours auparavant. Pour rendre plus nettement visible l’action détachante, les matières incolores ou peu
- de carbone, produits bon marché, mais ayant l’inconvénient d’être très facilement inflammables; l’essence de térébenthine dont l’odeur persiste quelque temps dans le tissu; la benzine, l’acétate d’amyle moins usuellement employés ; deux composés chlorés ininflammables : le chloroforme et le perchlorure d'éthylène, de ces derniers produits celui-là est cher et ses vapeurs dangereuses à respirer, celui-ci est bon marché et inofîensif.
- Nous représentons ci-dessous les résultats obtenus. Il sera facile d’apprécier et de rechercher au besoin l’action exercée par chaque solvant sur chaque genre de matières grasses d’après l’intensité de la tache placée^ à l’intersection des colonne» correspondantes ; absolument de la même façon que pour une table de Pythagore.
- On remarquera au premier abord que la plupart des taches ne sont que bien imparfaitement nettoyées ; cet
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- aspect ne montre que mieux l’inégale efficacité des divers solvants.. En pratique, il sera facile d’obtenir un complet détachage en mélangeant par exemple deux ou trois des dissolvants plus actifs ; en faisant suivre le nettoyage « à sec » d’un bain savonneux tiède. C’est un sujet sur lequel nous reviendrons en exposant la nature des traitements propres à assurer la disparition totale de chaque variété de tache. Mais même à ce seul point de vue, comme à celui de nos connaissances sur le pouvoir détersif des divers solvants de matières grasses, il était intéressant de faire ces quelques petites expériences qui nous ont permis de figurer de façon à la fois très claire, commode, nouvelle et présentant un caractère de document très exact, l’action de chaque espèce de liquide sur chaque variété de taches.
- (Laboratoire de La Nature)'.
- Pour rendre le soufre en fleur aisément mouil-lable, ce qui permet de l’incorporer aux bouillies cupriques et de remplacer ainsi deux pulvérisations par une seule, on peut employer le fiel de bœuf. Ce produit contient des matières dont les propriétés émul-sives sont depuis très longtemps mises à profit en détachage : choline et taurine. Il suffit de traiter 5o kg de soufre en fleur par cent litres d’eau dans lesquels on a fait macérer six fiels de bœuf pour obtenir après séchage une poudre désormais instantanément mouillable, On peut même substituer aux fiels, dont le coût est relativement élevé, un substitut économique : la choline préparée synthéiiquement. Une solution aqueuse de choline à i pour ioo produit, sur la fleur de soufre, le même effet qu’une macération de fiel à 4 pour ioo.
- Revue générale de chimie.
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- VARIETES
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- La sépulture néolithique de Belleville, à Vendrest (Seine-et-Marne). — Cette sépulture a été découverte en 1908 sur le flanc de la colline de Belleville à Vendrest (Seine-et-Marne) dans le niveau des sables de Beauchamp, immédiatement sous celui des grès de Beauehamp. Signalée par M. Ph. Reynier à la Société préhistorique française, elle fut acquise par cette Société qui en a confié l’étude à M. le Dr M. Baudouin, assisté de M. H. Martin et de divers préhistoriens, entre autres le Dr Guebhard. Les fouilles faites en 1908, 1909 et 1910, grâce à des subventions généreuses de l’A. F. A. S., ont eu l’heureux résultat de fournir un très bel ensemble archéologique et anthropologique, que nous résumons à grands traits, d’après le rapport publié par M. Baudoin à la Société susdite.
- i° Le monument de Belleville se compose de deux parties : un couloir et une chambre. Ces deux parties sont formées de murs bâtis en assez grosses pierres de grès ou de calcaire, empilées les unes sur les autres. Elles ont pour couverture des blocs de grès de Beau-champs dans leur position naturelle, et pour plancher un dallage en pierre calcaire. C’est en somme un grand caveau, une grotte artificielle, creusée dans le sable sous des rochers en place. La chambre est particulièrement grande : 6 m. 20 sur 1 m. 80 et une hauteur de 1 m. 1 o ;
- 20 L’âge du monument est sans aucun doute néolithique. Cela résulte de l’examen :
- Du mobilier : hache et corne de cerf, haches polies, tranchets de silex, flèche, lames et éclats de silex, objets de parures divers.
- Des ossements animaux, blaireau, chat sauvage, cerf élaphe, bœuf à grandes cornes. Les os de bœuf et les bois de cerf portent notamment des traces de travail au silex;
- 3° L’usage de la chambre comme caveau sépulcral n’est pas non plus douteux.' On peut y distinguer deux zones nettes, superposées, qui indiquent deux époques successives d’utilisation différente :
- Dans la partie basse, la chambre est un dépôt d’incinération. De l’étude des os et des objets trouvés dans cette partie, M. Baudouin croit pouvoir conclure que les corps étaient au préalable incinérés hors du bâtiment, d’une façon très incomplète d’ailleurs, après quoi on les portait sur des plaquettes de pierre à l’intérieur du sépulcre. Comme il y a une trentaine de ces plaquettes, il y aurait eu une trentaine d’incinérations. Ce dépôt de cendres et d’ossements mal brûlés, est fermé en haut par une couverture de pierre.
- Dans la partie haute, au-dessus de la couverture de pierre, vient l’ossuaire proprement dit, qui ne tient pas non plus toute la hauteur restante, mais est recouvert, lui aussi, d’un toit de pierres, laissant un espace vide où ont été trouvés les ossements animaux signalés ci-dessus.
- Les trouvailles d’ossements humains faites dans l’ossuaire sont particulièrement importantes comme nombre. On y a en effet recueilli, outre des ossements divers — tous plus ou moins disloqués, cê qui indiquerait encore, d’après M. Baudouin, un traitement des cadavres, antérieur à la sépulture définitive — un minimum de i3o crânes bien conservés, parmi lesquels il est possible de distinguer : 09 hommes, 47 femmes et 24 enfants au-dessous de i3 ans, tous (à l’exception de 2 brachycéphales) dolichocéphales ou de types voisins.
- Ces ossements porlent, non seulement des traces de travail exécutés après la mort (encoches, raclages, etc.) mais de lésions pathologiques diverses, et d’opéi'ations ou de pratiques faites sur le vivant (déformations crâniennes, trépanation).
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Le poisson pêché à la dynamite. — Les cartouches de dynamite qu’on se procure si facilement aujourd’hui, en raison de leur emploi fréquent dans l’industrie minière, sont utilisées par les braconniers des rivières pour des pêches fructueuses. L’ébranlement causé par l’explosion de la cartouche tue le poisson dans un assez large rayon, et étourdit les autres à une très grande distance. Mais le poisson, ainsi tué ou commotionné, offre des inconvénients pour la vente.
- En effet, d’après le D' Nicolas, qui a eu l’occasion de soigner de nombreux Canaques blessés dans des parties de pêche à la dynamite, le poisson est dangereux à consommer. Quand même il n’est pas tué sur le coup par brisure de la colonne vertébrale, il subit, du fait du choc violent, un ébranlement dans tous les tissus, qui déchire
- les enveloppes des faisceaux musculaires, rompt les cellules de la chair; dès lors celle-ci subit avec une extrême rapidité les altérations de la putréfaction. A moins d’être mangé de suite, auquel cas il n’y a aucun inconvénient, le poisson pêché à la dynamite est dangereux. Braconniers des eaux, méditez cette constatation, car en cas d’accident au pêcheur, elle s’applique intégralement à l’espèce humaine. Les blessés par un pétard, une cartouche de dynamite qui éclate trop tôt (le fait a été relevé bien des fois par le Dr Nicolas), éprouvent dans les tissus, à assez grande distance des parties lésées, des ébranlements, des déchirures profondes, identiques à celles que l’on observe sur le poisson et qui ont la plus grande tendance à se sphacéler, à se gangrener.
- Dr A. C.
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- BOÎTE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnes. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Erratum. — La boîte magique à cigarettes, décrite dans le précédent numéro, au chapitre Divers et indiquée par erreur comme ayant été imaginée par M. Jacquin, est de l’invention de M. Morel, de la maison Gifïard, a83, rue des Pyrénées, où l’appareil est en vente.
- Renseignements. — M. C. Favier, à Lyon. — Quand les épreuves photographiques au citrate sont trop affaiblies par. le virage c’est que l’image est rongée, les éléments pour la réformer manquent et il n’y a rien à faire.
- M. Courtonne, ingénieur à Baden. — Voyez le Traité des parfums, de Piesse (Baillère, éditeur, rue Haute-feuille, Paris).
- M. Théry, à Boulogne-sur-Seine. — Le jaunissement ne se produit pas quand on a bien éliminé l’hyposullile et surtout quand on a eu soin de redévelopper le cliché après le renforcement. Si le cliché est jaune par suite de la non observation des règles ci-dessus, il est préférable de le tirer tel qu il est. Cela demande plus de temps, mais l’image viendra quand même.
- M. S. A. Sédillot. — Il semble qu’il existe actuellement de petits appareils stérilisateurs à rayon ultraviolet, à la fois pratiques, économiques et. effic tces. Néanmoins il est encore assez difficile, dans l’état actuel
- de la question, d’émettre des affirmations absolument catégoriques. Il existe des appareils ozoueurs de petit débit qui sont très efficaces : ils paraissent consommer plus de courant que les premiers.
- M. J. Thevrier, à Paris. — Stérilisation des fleurs : vous trouverez la recette dans notre n° 1820, 11 avril 1908, p. i5o du Supplément.
- M. Rouselet, à Neuilly. — Pour recevoir chaque jour co timunication du Bulletin international du Bureau central météorologique, il suffit de s’abonner à cette publication. Les abonnements sont reçus à l’impiimerie J. Mourlot, 75, rue Sainl-Maur, Paris. Le prix est de 36 francs par an; — 20 Le Bureau central météorologique est 176. rue de l’Université, Paris.
- M. C. F., à Lyon. — Cosmographie : lisez l’ouvrage de Tissot édité chez Masson et Cie. Prix : 3 francs.
- M. Souris, à Athis-Mons. — On peut durcir le cuivre en y alliant du zinc (laiton) ou mieux du phosphore (bronzes phosphoreux). En général, les objets de cuivre et de laiton durcissent quand on les lamine ou qu’on les écrouit. Dans certains cas, on peut les durcir en chauffant, puis laissant refroidir lentement (« Treupe » des tam-tams chinois).
- M. P. R. R. Ch. Laffitte, à Neuilly-sur-Seine. — Vous trouverez chez tous les marchands de couleur du vernis Sahnée, noir mat, pour métaux. Les recettes que nous avons données pour patiner le laiton (pages 46 et 62 du Supplément de cette année (ier semestr ) s’appliquent au bronze. Celles à base de bichlorure de platine s'emploient à froid et colorent aussi les soudures.
- BIBLIOGRAPHIE
- Qgt,
- ossf-
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’aventure des Oiseaux do Paradis : Marcel Blot. — Exposition internatioualc d’hyiùène de Dresde : Dr Aumstn Guaobnwx p.ï,
- — Les derniers Maoris : V. Eoubin. — Le nouveau pont de Québec sur le Saint-Laurent : R. B. — Academie des sciences; séance du i3 novi-mbre 1911 : Ch. de Villeheuil. — L’èbou-lement de Dorches : E.-A. Martel.
- Supplément, — La formation des nuages en été. —A la recherche d’une expédition polaire. — Nouveaux marchés du cuivre eu Allemagne. — Les câbles sous-marins de Libreville à Loango.
- — La houille au Canada. — Les chemins de fer du monde. — Les navires a moteur Diesel, etc. — Destruction des rats d’eau.
- Langley’s Memoir on Mechanical Flight, édité par la Smilhsonian Institution Washington, 1911. 1 vol.
- 320 p., 101 planches.
- Parmi les précurseurs de l’aviation contemporaine, l’illustre physicien américain Langley est certainement celui qui a approché le plus près du but. Ses recherches, poursuivies avec une ténacité et une méthode admirables pendant plus de i5 ans, de 1887 à 1903, démontrèrent avec évidence la possibilité de soutenir en l’air un plus lourd que l’air mû par moteur et hélices. Elles aboutirent en 1903, au lancement sur le Potomac de cet étonnant monoplan automatique sans pilote, si étrangement ressemblant aux futurs aéroplanes montés qui feront réellement la conquête de l’air. La Smithsonian Institution a eu la pi?use pensée de publier le mémoire que Langley avait préparé sur ses travaux touchant la construction d’aéroplanes. Une première partie, celle qui va de 1887 à 1896, la période des tâtonnements, a été écrite presque tout entière par Langley lui-même, et colligée par son lîdète assistant, M. Manby. La 20 partie (1896-1903) est l’œuvre de M. Manby, témoin et collaborateur des travaux du maître. La lecture de ce gros volume magnifiquement illustré n’offre pas seu-
- lement un intérêt rétrospectif; ce n’est pas uniquement un hommage rendu à la mémoire d’un savant glorieux à tant d’autres titres, c’est en même temps, même pour les ingénieurs aéronautiques d’aujourd hui, une source de précieux enseignements. Car Langley y a consigné, avec la plus grande sincérité, tous ses efforts, aussi bien infructueux qu’heureux, et d’une expérience non réussie il tire toujours des conclusions intéressantes. On verra que Langley a fait preuve non seulement des talents d’un expérimentateur méthodique de premier ordre, mais encore de l’habileté d’un grand ingénieur. Certains dispositifs de construction pourront, même aujourd’hui, être médités utilement. Langley commença ses travaux par la construction d’une série de petits modèles ; il dépensa de grands efforts pour la réalisation d’un petit moteur léger; rappelons ses belles éludes sur la résistance de l’air, qui ne sont que mentionnées dans le présent volume. Les petits modèles permirent à Lang ey d’étudier à fond la forme des ailes et l'équilibre d’un monoplan, et les résultats obtenus sont encore en partie valables aujourd’hui. En igo3. Langley et Manby réussissaient à construire un monoplan pesant 730 livres, mû par un moteur à essence de 5o chevaux, pesant 120 livres, et capable d’enlever un homme. Nous sommes bien près des Blériot. Mais à ce moment l’assistance officielle fut retirée et Langley mourut sans voir le couronnement de son œuvre, y
- Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, professées à la Sorbonne par II. Poincaré, rédigées par H. Vergne, ' vol. in-8°, chez A. Hermann. Prix : 12 francs.
- Ce précieux ouvrage est consacré à la discussion des diverses théories cosmogoniques énoncées successivement par Kant. Laplace, Fave, du Ligondès, Sée, Q. H. Darwin, sir Norman Lockyer, Schuster, Arrhénius, Sée, E. Belot. Les problèmes les plus intéressants et les plus discutés concernant la chaleur solaire, la chaleur terrestre, les nébuleuses, la voie lactée, y sont traiiés par l’auteur avec sa science bien
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- connue. C’est un livre sur lequel"nous aurons l’occasion de revenir pour en présenter à nos lecteurs les idées fondamentales. Nous nous contentons aujourd’hui de le leur signaler.
- Petites causeries d’un ingénieur, par Max de Nansouty, ingénieurs des Arts et Manufactures, i vol. in-8° écu,
- | 80 gravures. Librairie Armand Colin, 5, rue de
- Mézièies, Paris, igu. Prix : broché : i fr. 5o.
- Ce recueil de causeries agréables et sans prétention, a pour objet d’ouvrir des aperçus nouveaux sur le progrès et l’application pratique de la chimie, de la
- physique, de l’électricité, de l’agriculture, de la navigation, de la mécanique, etc.
- Le cordier (Manuel Boret), par G. Latjkent, i vol. illustré, P- Mulo, éditeur, 12, iue Hautefeuille, Paris, 1911. Prix : 3 fr. 5o.
- Ce volume traite, dans l’esprit pratique habituel aux manuels de cette excellente collection, de la culture des plantes textiles, de l’extraction de la filasse, de la corderie à la main, de la corderie mécanique, des divers noeuds, des câbles en coton, des cordes de boyaux et des câbles métalliques. t^...
- Bureau central météorologique de France.
- ’lgo
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o).
- ath
- observations 7 HEURtS DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 13 uov. 1911. 6' ,4 S. W. 2. Très nuageux. „ Gelée blanche ; peu nuageux.
- Mardi 1i — T 3 S. S. W 0. Quelq. nuages. » Gelée blanche ; brume, peu nuageux ; léger brouillard le soir.
- Mercredi 15 ... . 0 0 S. S. E. 1. Nuageux. 0,6 Gelée blanche; très nuageux; pluie de 16 h. 35 à 17 h. 05; brume.
- Jeudi 16. . . . 9 .4 S. W. 4. Très nuageux. 0,2 Presque couvert ; petite pluie le matin et le soir.
- Vendredi 17 ... . 10 9 S. 8. W. 4. Couvert. 3,9 Couvert ; pluie de 14 h. à 19 h. 50.
- Samedi 1* 8 5 S. S. W. 4. Couvert. 8,3 Couv. jusq. 17 h. ; peu nuag. ensuite; pluie de 10 h. à 15 h. 25.
- Dimanche 14. . . . 4' 7 W. S. W. 4. Couvert. 1,1 Couv. le m. ; nuag. le s. ; goutt. à 7h ; pluie de 9h35 à 10b2o.
- NOVEMBRE 1911. — SEMAINE DU LUNDI 13 AU DIMANCHE 19 NOVEMBRE 1911.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi
- Vendredi | Samedi I Dimanche
- Lu courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche;.courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du -ii au 17 novembre. — Le 12. Situation troublée sur 10. par une dépiession ayant son centre sur l’Irlande : Valentin, 789; dépression sur la Baltique : Riga, 751 ; fortes pressions sur le S.-E. Pluies sur l’O. èt le Centre;'en Fiance : Nantes, 44 : Le Havre, 31 ; Calais, 29; Charleville, 20; Paiis, 9. Temp. du matin : Haparsiirla, —io°; Bdfort, 1; Toulouse, 7; Paris, 8; Lyrtn. Maiseille, 10; Lésina, 17; moyenne à Paris : 7°,3 (normale ; 5°,91 - — l.e i3. Dépressions sur l’O. : Irlande, 749 finies sur l’O. et le Centre. Temp. du matin : Kuopio, — 70; Paris, 3; Alger, 20: Puy de Dôme, —3; moyenne à Paris : 7" (normale : 5°.7) — Le t4- Pression en hausse sur l’O. et l’E. : Biarritz, Moscou, 773; Lyon, 776: Carlsruhe, 777; zone de basse pression des Aeorés à l’Islande et à la Norvège : Irlande, 753; Feroé, 755. Pluies sur l’O., notamment en Italie; en France : Nice, 11; Biarritz, 6; île d’Aix. 4: Charleville, 3; Le Ba\re. 1. Ttmp, du matin : Kuopio, —70; Limoges,
- — 2; Paris, —1; Toulouse, 2; Marseille, 6; Monaco, ï5; Ventoux, —2; Puy de Dôme, —3; Pic du Midi,
- — 7; moyenne à Paris : 3U.8 (normale : 5°,6). — Le i5. Dépiession sur les Iles-Britanniques : Irlande, 745; Bretagne, 758; Bodoe, 742; fortes pressions sur le
- du Bureau Central Météorologique.
- Centre et le S. : Cracovie, 772; Madrid, 771. Pluies sur le N.-O. Temp. du matin : Arkhangel, —5°; Clermont; Ferrand, —3; Paris, o; Toulouse, 1; Marseille, 7; Biarritz, Alger, 17 ; Puy de Dôme, — 8; Yentoux, — 5 : Pic du Midi, —-1; moyenne à Paris : 3°,9 (normale : 5°,5). — Le i6. Dépression importante sur la moitié N. de l’Europe : Christiansund, 732 ; Malin-Head, 741 ; fortes pressions sur le S.-E. et le S.-O. : Madrid, 76g. Pluies sur l’O. et le N.; en France : Lorient, Biarritz, 6; Bordeaux, cap Gris-Nez, 3; Nantes, 2: Biarritz, 1. Temp. du matin : Arkhangel, —6U; Lyon, Toulouse, 7; Paris, 9; Brest, Perpignan, 13 ; Alger, i5; Puy de Dôme, 1 ; Yentoux, —2; Pic du Midi, — 4; moyenne à Paris : ii°,2 (normale : 5°,3). — Le 17. Centre cyclonique sur les Iles-Britanniques : Yalenlia, 73b ; Scilly, 743; Bretagne, 746; Bodoe, 734. Pluies sur l’O. et le N ; en France : Cherbourg, 27 ; Gris-Nez, 23; Ouessant., 9; Charleville, 4 ; Limoges, 2. Temp. du matin : Arkhangel, — 70; Toulouse, 5; Belfort, 6; Paris, 11; Biarritz, 15 ; Puy de Dôme, 8; Yentoux, 1; moyenne à Paris : io°,6 (normale : 5°,2). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le i3, à 7 h. 28 du soir. t
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- LA NATURE
- TRENTE-NEUVIÈME ANNÉE — i9u
- DEUXIÈME SEMESTRE
- TABLE DU SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS — SCIENCE APPLIQUÉE — HYGIÈNE ET SANTÉ — RECETTES
- ET PROCÉDÉS UTILES — VARIÉTÉS
- I. — INFORMATIONS.
- Abeille : est-elle nuisible aux vignobles?................. 34
- Abreuvoir-automobile..........................................146
- Académie : subventions du fonds Bonaparte.................. 07
- — Voir Prix.
- Accumulateurs : la plus grande batterie du monde...........202
- Acétylène : absorption par le palladium....................129
- Aéronautique : le code aérien................................. 42
- — 5e congrès international............................... 66
- — nouvel institut en Allemagne (Cologne). ...... 122
- — signalisation aérienne.................................. 82
- — Voir Aërostation, aviation.
- Aèrostation : dirigeable Adjudant Ré au. . . . 130, 158
- — dirigeable Capitaine Marchai. . . „ . «................105
- — nouveau dirigeable militaire austro-hongrois........... 66
- — dirigeables Siemens-Schuclcert......................... 74
- — destruction d’un dirigeable allemand (Deutschland). . 1
- — nouveau procédé pour l’obtention de gaz pour ballons. 129
- — hydrogène aéronautique. ........................ 1. 17
- Agriculture au Japon. ........................................ 34
- Alaska : charbons........................................... 186
- Alcool pour les moteurs d’aviation (L’).................... 74
- Alimentation : consommation de Paris en 1910..................122
- Alpinisme : victimes ..................................il. 194
- Aluminium : intoxication professionnelle......................112
- Aluminium : nouvel alliage, le duralumin............... 58
- — ses maladies....................................... 170
- — poulies.............................................154
- Amiante : propriétés catalytiques.......................... 49
- Angleterre : le Bureau des routes...................... 58-
- — population......................................... 58
- Anthropologie : Voir Préhistoire.
- Anvers : le port en 1910............................... 140
- Arc au mercure à lumière blanche.......................... 170
- Archéologie : Voir Anthropologie, Préhistoire; Butla-Begia,
- Dëlos, Écriture, Egypte, Fourrières, Mésopotamie, Pérou, Tunisie.
- Artillerie de montagne du Creusot...................... 177
- Artillerie : Voir Canon.
- Assistance sociale au Danemark.................... ... 154
- Astronomie. Bolides : grandeur des bolides ...... 122
- — bolide . . ........................................ 129
- Astronomie. Comètes : comète Beljawsky (1911 g). 145, 153, 177
- — comète Brooks (1911 c\.......... . 73. 121, 137, 177
- — comète. d’Encke, 1911.............................. 155
- — comète Quénisset (1911 /'}................. 1 'F, 169
- — comète périodique Wolf. ........................ 41
- — retour de la comète Bomdly (1905 II) ........ 138
- — deuxième comète de 1911...................... . 05
- Supplément au n” 2009 de La Nature du 25 novembre 1911. 209 ^
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Astronomie. Comètes : troisième comète de 1911. ... 65
- — quatrième comète de 1911 (Com. d’Encke)............. 81
- — comètes qui s’eu vont................................ 9
- Astronomie. Étoiles : distance des étoiles rouges .... 89
- — occultation d’une étoile par Jupiter et par l’un de ses
- satellites........................................ 75
- — parallaxes stellaires...............................161
- Astronomie. Planètes : mouvement récent de la tache rouge de Jupiter...................................... 89
- — atmosphère de Mars.............................. 49
- — la planète Mars................................ 169
- Astronomie. Soleil : déplacement du soleil dans l’espace . 89
- — influence des planètes sur la formation des taches so-
- laires...........................................4 21
- — rotation des taches solaires...................... 41
- Astronomie. Divers : enseignement................................170
- — difficultés rencontrées par les expéditions astrono-
- miques ................................................. 9
- Atlantique nord : courants déduits de la dérive des épaves
- flottantes.................................................... 17
- Autobus parisiens : éclairage....................................130
- Automobiles (La Commission centrale des)......................106
- — exposition à Berlin......................................202
- Automobile : voiturette de course............................... 18
- Automotrices électriques : essais par la Cie du Midi.............. 1
- Australie : le bétail............................................162
- Australie : population. .........................................444
- Aviation : au Sahara........................................
- — berline aérienne de M. Dcutsch de la Meurthe . . . .
- — coupe Gordon Bennett ...............................
- — course des 1000 milles..............................
- — 2075 kilomètres en aéroplane......................
- — dix-sept heures en dirigeable.......................
- — et l’alcool (L’)....................................
- — hommage à Ferber....................................
- — la poste aérienne en Angleterre.....................
- t— l’aéro-cible..........................................
- — l’aéroplage.......................................
- — l’aviation et la guerre.............................
- — le circuit européen............................ 25.
- — Mort de Nieuport....................................
- — nouvelle invention des frères Wright................
- — Quatorze heures en aéroplane........................
- — Paris-Madrid en aéroplane...........................
- — Paris-Rome en aéroplane.............................
- — record de durée en aéroplane......................
- -— record de la hauteur en aéroplane.....................
- — télégraphie sans fil en aéroplane.................
- Bactéries : résistance au froid........................
- Barrage le plus haut du monde (rivière Shoshone, États-Unis).
- Bateau sans équipage......................................
- Bétail (Statistiques). Voir Australie, Italie.
- — assurance en Suède................
- Biologie : action de l’eau distillée sur les organismes marins.
- Bois : imprégnation par le sel.........................
- Bois incombustible.....................................
- Bruits : amortissement.................................
- Buenos-Aires : nouveau port........................
- Bulla-Regia : Voir Tunisie.
- Câble sous-marin Iluntz................................
- — sous-marin de Libreville, à Loango . ...............
- Canada à immigration...................................
- Canaux français...............,
- Canon à combattre les dirigeables......................
- Caoutchouc : service d’études à Paris. . .................
- Charbons de l’Alaska . . * ^ ,
- Çhemins de fer : accidents aux États-Unis . ................
- .t- allemands : électrification...........................
- — de l’Afrique occidentale française.
- — de Bâle â Strasbourg..............................
- , — de Digne à Nice...................
- — de l’Égypte aux Indes.........
- — de la Fuska-Oberalf ...........................
- 74
- 201
- 42
- 74
- 106
- 49
- 74
- 49
- 106
- 106
- 185
- 185 49
- 129
- 145 122
- 1
- 9
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- 49 182
- 41
- 50 150
- 186 105
- 2
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- 115
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- 194
- 114 42. 55 10
- 186
- 18
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- 146 49
- 42 170
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- Chemins de fer : de Monllouis à Bourg-Madame .... 49
- — de la Sibérie à Londres.............................202
- — du Gap au Caire..................................... 90
- — diminution du frottement dans les courbes...........185
- — du monde............................................. . 194
- — la question des signaux............................. 98
- — (L’électricité dans les)...............................115
- — souterrains : nouveau réseau à New-York............. 58
- — Voir Electrification.
- Cheveux : commerce en Chine................................. 66
- Chien simulateur............................................... 18
- Chimie : industrie russe clans les dix dernières années . . . 114
- Chimie : Voir Acétylène, Amiante, Cuivre, Gaz, Norgine,
- Teinture d'iode, Vanadium.
- Chine : les étrangers..........................................202
- Chute cl’eau la plus haute d’Europe (Orlu, France)..........170
- Cinématographe au couronnement du roi d’Angleterre. ... 158
- Cinématographie : industrie des films.........................186
- Cires et graisses : décoloration............................ 82
- Coffres-forts à l’épreuve du chalumeau oxyacétylénique ... 49
- Colis postaux avec les États-Unis........................... 2
- Conduite forcée en fer pur................................... 162
- Congrès du Club Alpin français................................. 90
- Crues : annonce................................................169
- Cuisine roulante chauffée au pétrole...........................130
- Cuivre (action antiseptique des sels de).................... 82
- Cuivre : action du gaz.........................................452
- — première production centre africaine...................186
- — nouveaux marchés en Allemagne.......................195
- Cyanamide calcique.............................................201
- Dallery, inventeur de l’hélice................................. 75
- Delos : fouilles de 1911...................................... 162
- Dieulafoy : nécrologie......................................... 97
- Diplodocus : animaux actuels plus grands que celui-ci.... 1
- Dock flottant pour relèvement des sous-marins..................158
- Domestication préhistorique....................................199
- Drague sèche la plus grande du monde........................ 89
- Eau et rouille.................................................494
- Eau distillée : action sur les organismes marins............105
- Eaux salines : influence sur le développement du corps. . . 42
- Éclairage : Voir Arc au mercure.
- Écluse la plus grande du monde (rivière Sainte-Marie, États-
- Unis) ...................................................... 50
- Écriture chez les anciens Celtes............................... 26
- Égouts : pollution des eaux de la mer ...................... 34
- Égypte : antiquités..............................................
- Électricité et gaz en France.....................................
- Électricité : son exportation, l’octroi et la douane........170
- Electrification de chemins de fer : essais d’automotrices sur
- le Midi...................................................... 4
- — traction électrique sur le London Brighlon railway. . 2
- — en Russie et dans le Grand Duché du Luxembourg. . 202
- Empoisonnement par les vapeurs nitreuses....................... 41
- Espagne : population........................................... 54
- Everglades (Floride,) : drainage...............................449
- Expédition polaire (A la recherche d’une)......................495
- Fabre (G.) : nécrologie......................................... 4
- Fer : réduction électrique.......................................
- Fer : rouille................................................ 155
- Fièvre jaune : hommage au Dr Finlay....................... 155
- Finlay (hommage à).......................................... 155
- Forêts : en Europe............................................. 99
- — (Le petit feu dans les) ............................... 99
- — réorganisation des services forestiers.................. 2
- — statistique............................................ 26
- Fourvières : fouilles archéologiques........................... 66
- Fruits : maturation artificielle............................... 58
- Fumée (Contre la) . . .........................................439
- Fumée de tabac : combinaisons cyanées..........................201
- Fusil de guerre italien .......................................445
- Gaz : absorption par le charbon.........................; 161
- Gaz et électricité en France................................. 494
- Giroflées à fleurs doubles.....................................186
- Glaciers : l’énigme glaciaire. . . . . . . . ..........' . . 25
- Glycérine dans Ualimentation................................. 98
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Grêle (Contre la)..........................................
- Grisou : appareil avertisseur..............................
- Groenland : établissements danois..........................
- Grue flottante à changement de vitesse hydraulique.........
- Hannetons : leur diminution................................
- Hélice :.Dallery, son inventeur............................
- Heure légale du Portugal...................................
- Haut fourneau : utilisation du gaz aux Etats-Unis..........
- Horticulture : recherches horticoles en Angleterre.........
- Houille au Canada..........................................
- Houille : le bassin de la Ruhr.............................
- Houille blanche au fond d’un puits de mine de charbon. . .
- Hydrogène aéronautique................................ 1,
- Incendies d’essence : extinction par les écumes............
- Incendies : appareils auto-extincteurs aux Etats-Unis . . . .
- Inde : irrigation dans le Ilaul-Swat.......................
- Indo-Clune : eau potable et santé publique.................
- Islande : utilisation des chutes d’eau.....................
- Italie : bétail............................................
- Japon : Voir Agriculture.
- Jardin zoologiquc nouveau (Adriatique).....................
- Jersey : découverte de dents humaines......................
- Juifs : population du monde................................
- Journaux : statistique................................
- Laine : nouveau dispositif de peignage.....................
- Légumes et fruits frais : marché européen..................
- Locomotives à turbine......................................
- Locomotives remorqueuses pour le canal de Panama...........
- Machine à river à explosion....................
- Machines à vapeur (La Commission centrale des).............
- « Maine » : renflouage................................
- Maison de 230 mètres de haut..........................
- Maladie du sommeil.........................................
- Mammouth : squelette près de Saint-Omer....................
- Marine : la catastrophe de la Liberté......................
- — la catastrophe de la Liberté, l’enquête.............
- — le lancement du George V...........................
- loir Bateau, Bock, Maine, Remorquage, Sonde,
- Sous-marin, Transatlantique.
- Matière obscure dans l’espace............
- Mésopotamie : fouilles archéologiques................ .
- Métaux : solutions colloïdales.............................
- Métaux : Voir Aluminium, Cuivre.
- Météorites de ferro-nickel. . ........................
- Météorologie agricole.................................
- Métropolitain de Londres : ventilation.........
- Mexique : population..................................
- — vaste projet d’irrigation..................
- Michel Lévy nécrologie.....................................
- Mirage au Bois de Boulogne.....................
- Monts Karakoram : nouveaux pics....................
- Montagne la plus haute de l’Amérique du Nord...............
- Monténégro : agriculture..............................
- Mosso (A.) : nécrologie ....
- Moteur Diesel..................................
- Moteur Diesel : application aux locomotives...........
- — dans la marine de guerre anglaise .........
- Moteur marin Diesel au Canada . . ....................
- Nancy : source thermale............................... _
- Natation : traversée de la Manche . .................. .
- Navire à moteur Diesel . . ..........................
- Nécrologie : G. Fabre..........................
- — P. Planai., ..................................
- — A. Mosso ..................................
- — M. Mercadier ...............
- — le professeur Dieulafoy............................
- — Nieuport......................................
- — A. Michel Lévy...................
- — E. Whymper...............
- Neige : brùle-neige à pétrole...............1..............
- Nernst : prix Nobel. . .......................
- New-York : nouvelle distribution d’eau. . '................
- Nieuport : nécrologie.................................
- Norginc...............................................
- 82
- 153 98 82
- 122
- 73
- 82
- 154 178 194 170 170
- 17
- 33
- 185
- 146
- 58
- 89
- 114
- 26
- 57
- 202
- 154
- 114
- 98
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- 162
- 106
- 50
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- 2
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- 137
- 177
- 178
- 17 10
- 155
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- 50
- 2
- 146
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- 137 81 34 42
- 114
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- 18
- 138 130
- 10
- 42 122 194
- 1
- 33
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- 137
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- 169
- 82
- 129
- 1
- Nuages : formation en été.................................... 195
- Nuages noctiluques............................................ 81
- Océanographie : Voir Atlantique, Pacifique.
- Oiseaux albinos...............................................178
- Oiseaux : protection........................................ 153
- Oiseaux utiles : protection . ............................. 97
- Orages et surcharge correspondante pour les centrales électriques .................................................. 185
- Ozone : société berlinoise............................... 162
- Pacifique : profondeur..................................... 34
- Paléontologie : fouilles au profit du Musée de Berlin . . . . 146 Panama : déblayage automatique du canal...................... 154
- — locomotives remorqueuses pour le canal. ...........194
- Parc national belge en Ardcnne................................158
- Pérou : arme ancienne (estolieas)............................ -82
- — origine de ce mot..................................... 58
- Pétrole : diffusion à travers la terre à foulon.............81
- — voilier pétrolier Quenlly............................. 82
- Phares hertziens.............................................. 65
- Phoques : protection.......................................... 50
- Photochimie : diverses réactions....................... . , . 201
- Physiologie de la parole : fondation d’un cours............ 90
- Planat (P.) : nécrologie...................................... 35
- Pluie en France en 1910....................................... 34
- Poliomyélite en 1910.......................................... ÿg
- Pollen (Phénomène d’optique produit par le). ....... 57
- Pompes fluviales de Londres................................... 66
- Pompe llumphrey............................................... 25
- Ponts : guérison des vieux ponts par injection de ciment. . 90
- Poulet monstrueux ............................................186
- Population du globe.......................................... 26
- Population : Voir Recensement.
- Ports : Voir Anvers, Buenos-Ayres, Rome.
- Portugal : heure légale....................................... 82
- Potasse : gaz des gisements de Slassfurt................... j()
- Poudres B : leur essai................................. 161
- Poulies en aluminium.......................................154
- Préhistoire : dents humaines de Jersey........................ 57
- — domestication..................... . .............. 169
- — homme quaternaire dans le centre de l’Afrique ... '10
- — squelette préhistorique de la Ferrassie ....... 10
- — l’homme magdalénien. ................................. 26
- — nouvelles peintures paléolithiques ........ 90
- Prix décernés par l’Académie des Sciences............. 57, 81
- — Nobel : W. Nernst.....................................109
- — Nobel............................................201
- Radium : action héliotropique sur les plantes ....... 115
- — expériences à l’Université de Berlin............106
- Recensement de population : Voir Angleterre, Australie,
- Espagne, Juifs, Mexique, Population du globe,. Suisse.
- Remorquage colossal aux États-Unis.........................145
- Rhin : navigation en 1909.................................. 50
- Rouille du fer. ................................. 455
- Rouille et eau.............................................4 61
- Routes en Angleterre (Le bureau des)....................... 38
- Rouen port de mer............................................. go
- Routes : Voir Angleterre.
- Sériciculture en France...................................... 54
- Serpent à protéger.......................................... 494
- Sondages : nouveaux moyens d’observation.................... 194
- Sonde-alarme pour la navigation...............................145
- Sources de gaz naturel en Transylvanie..................... 41
- Sous-marin autrichien........................................-144
- — sans équipage..................................... 178
- SuLse : population................................. 146
- Teinlure d’iode : altération............................. . 2
- Télégraphie sans fil à l’intérieur du sol.................. 97
- — au Maroc......................................... . 05
- — au Spitzberg..................................... 90
- — en aéroplane......................................... 122
- — future station -de là Tour Eiffel................... 158
- — nouvelle station à Rome........................... 122
- — statistique........................................130
- Téléphone entre l’Angleterre et le continent...............• 202
- Téléphone et phonographe..................................... 89
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- TABLE DU SUPPLEMENT
- Téléphonie automatique. .......................................158
- — le railophonc ......................................... 53
- Tilleul du xv° siècle.......................................... 10
- Touche en poudre...............................................154
- Tourteaux de colza : verdissage................................. 2
- Transatlantique Le Titanic.................................... 18
- Tremblements de terre : troubles sismiques en France ... 74
- Tunisie : fouilles de Bulla-Regia..............................178
- — fouilles de Mactar.....................................162
- — fouilles sous-marines de Madina........................154
- Tunisie : nécropole du Kef Mcsselinc...............................162
- Usine hydro-électrique de Keokuk, sur le Mississipi. .... 178
- — la plus puissante d’Europe.................................... 89
- Vanadium métallique, préparation...................................129
- Verres (Distinction des différents)................................ 49
- Vésuve : altération du cratère...............................• . 90
- Vins : nouveau traitement.......................................... 26
- Voilier pétrolier Quevilly......................................... 82
- W’hymper : nécrologie............................................. 161
- Yeux : protection contre l’éclairage............................... 50
- II. - SCIENCE APPLIQUÉE.
- Abeille (Pour nourrir les)...................................... 27
- Aéronautique : la boussole aérienne système Daloz . . 83
- — ceinture de santé pour aviateurs ....................... 56
- — compas de dérive pour aéroplanes.................165
- — stabilisateur automatique du capitaine Etevé............ 28
- Animaux aquatiques : transport.................................. 19
- Automobilisme : l’avance à l’allumage (capitaine Renaud). 171
- — les carburateurs automatiques (capitaine Renaud) ... 75
- — houes automobiles....................................... 60
- — moteurs à plusieurs cylindres (capitaine Renaud) ... 5
- — organes de distribution et soupapes (capitaine Renaud). 59
- — le piston et ses segments (capitaine Renaud)..... 35
- — remise en état d’un moteur usagé (capitaine Renaud) . 115
- — Surpression due à la chaleur dans les pneus............. 67
- Balai tue-mouche................................................180
- Boîte magique à cigarettes......................................196
- Bouton l’instantané.............................................148
- Bretelles et patte de pantalon élastiques.......................156
- Briquet-Lebel...................................................100
- Brosse pneumatique............................................ 180
- Café : brûloir automatique.............................. 60
- Calcul : règle Numeria..................................107
- Charbon : combustion améliorée dans les chaudières .... 11
- Charbon : économisaleurs........................................165
- Chauffage : appareil de chauffage hygiénique et économique
- « Poulain »................................................ 195
- — le caloribus .......................................... 20
- — chauffage central par le gaz.....................179
- — économisateurs de charbon; fumivorcs Schaller pour
- fourneaux de cuisine, chaudières, etc.................163
- — grillades et fourneaux monstres chauffés au gaz . , . 172
- Cigarettes (Boîte magique à)....................................196
- — (Machine à)......................................205
- Cigarette (Moule à)............................................ 12
- Clé pour écrous ............................................... 180
- Colle (Pot à)............................................... 203
- Combustion du charbon améliorée dans les chaudières . . . 11
- Conserves : outil pour ouvrir les boîtes........................180
- Cuisine : appareil Culina..................................... 76
- — cuiseur réchauffeur.............................. 99
- — fusil de table1 pratique.............................. 100
- — pour hacher les légumes : la hachinetle..........124
- — le tircuit (cuisson des œufs)......................... 107
- Cyclisme : avertisseur heli-sonne pour bicyclette...............156
- — bicyclette à suspension élastique.................... . 4
- — cadenas Securitas pour bicyclettes................... . 124
- — pneumatique increvable, la caoutchoutine......... 19
- — verrou pour bicyclette l’imprenable..............147
- Échafaudages ambulants.......................................... 19
- Échafaudage extensible....................................... 107
- Éclairage : le block-gaz, système Picot ........................ 51
- Éclairage : Éclairage d’un lit de milieu................ 125
- — suspension à gaz........................................147
- Égouttoir portatif « le Pratique »...........................156
- Électricité : accumulateur minuscule le « Paradoxe ». . . 148
- Épingle à onduler............................................152
- Étain : patines noires et grises.............................116
- Étiquettes inaltérables pour horticulteurs...................... 60
- Fer à repasser le Friquet....................................151
- Fer à souder le Rapide.......................................156
- Filtre à vin : choix............................................152
- Filtre métallique à interstices réguliers....................... 68
- Glacière : construction (M. Bousquet).......................... 91
- Gymnastique : le Roburdat-Beaumais..............................187
- Héliostat Dosne............................................... 151
- Houes automobiles............................................... 60
- Humecteur Real.................................................. 12
- Hygiène : destruction des excreta et matières usées dangereuses. Appareil du Dr Brechot................................. 159
- — Fixe-tampon du Dr Dhôtel................................116
- Insectes : piège insectivore à acétylène......................... 4
- Jouets : aéronette.............................................. 99
- — aquarium sans eau.................................. . 156
- — le combino..............................................204
- — jeux artistiques Nehoux................................. 99
- — la charrette à Gros-Jean................................155
- — l’hydro-aéroplane Al-Ma.................................155
- — le marchand de marrons..................................196
- — le pelleteur, le piocheur, le passeur de sable.......204
- — petit moteur rotatif Fieux..............................148
- — la poussette............................................205
- — remontoir d’aéroplane...................................155
- — le tennis...............................................204
- — les trous de Paris......................................172
- — zéphyr-circuit..........................................108
- Laït : machine à traire électrique Alnarp.......................107
- Mécanique : garniture métallique système P. Maurice . . 45
- — Inconvénients et dangers de la vapeur d’échappement
- sur les locomotives modernes, moyen de les éviter . 11
- — pour améliorer la combustion du charbon des chau-
- dières.............................................. 11
- — raccords instantanés Dorzans......................... 188
- Mouches : balai tue-mouche....................................180
- Moule à cigarettes........................................... 12
- Patin zéphyr à deux roulettes.................................187
- Photographie : boîte à développer « Foco »................. 84
- — conservation des plaques autochromes................... 20
- — instantanés en couleurs................................139
- — laboratoire de voyage Bisculid........................ 52
- — le kind, appareil photographique à magasin pour 1 fr. 95. 147
- — photographie des couleurs............................. 43
- ^!'212]SH-
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- Pii
- TABLE DU SUPPLÉMENT
- m:
- Photographie : pied photographique de poche..................179
- — tableaux et appareils pour la mesure du temps de pose. 67
- Piège insectivore à acétylène................................. 4
- Pinces à numéroter et marquer les bandes de plomb .... 140
- Poinçonneuse portative.................................... 28
- Porte-chapeau « le major »................................... 44
- Porte-mines ingénieurs.......................................164
- Prolector pour verre à boire.................................148
- Rasoir : appareil « Leslie » à affûter les lames.........140
- Règle à calcul Numeria. .....................................107
- Réservoir de chasse d’eau....................................205
- Sauvetage : brassière Perrin................................. 44
- Scellé métallique idéal......................................147
- Sauvetage ; Serrure : protecteur discret...................... 12
- Sphygmodynamomètre............................................195
- Tableaux : pour les tenir droits............................125
- Targette électrique......................................... 51
- Télescope acoustique..........................................124
- Théière l’Ipta.............................................151
- Timbres-postes (Machine à coller les)......................... 85
- Valets de fortune pour laboratoire............................100
- Vapeur d’échappement sur les locomotives modernes : inconvénients et dangers, moyen de les éviter . ................... 11
- Verre : pour couper une plaque, un tube, un récipient ... 56
- Vin : choix d’une pompe.......................,............188
- Vitesse : indicateur pour navires.............................140
- III. - RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES.
- Acier : couder un tube à chaud ou à froid.................... 166
- — température de trempe et de revient. ........ 166
- Aluminium : nettoyage........................................158
- Badigeonnage des murs à la chaux.............................182
- Béton de coke................................................• 190
- lit*ton imperméable..............................................102
- Bougies filtrantes en pâte poreuse : nettoyage...............126
- Campagnols : destruction......................................... 46
- Cassissier : maladie des gros bourgeons...................... 62
- Chapeaux dits « Panama » : nettoyage......................... 54
- Chaudières : encrassement des grilles............................ 88
- Chaussures (Crèmes pour) ........................................ 50
- Ciment (Pour peindre les surfaces de)............................ 14
- Coaltarisation des murs et planchers.............................174
- Cochylis : destruction...........................................126
- Cochylis des vignes (Contre la).................................. 38
- Copies au carbone à la machine, à écrire.....................182
- Cuivre rouge : coloration en gris d'acier....................126
- — patiné vert-antique. .................................... 58
- Draps d’uniforme : imperméabilisation par l’acétalo d’alumine............................................................. 14
- Fer : pour le couvrir d’une couche de plomb..................158
- Fourrure : nettoyage et conservation . -..................... 30
- Cuêpes (Contre les)..............................................110
- Hortensia : bleuissement des fleurs................... . . . . 86
- Huiles falsifiées : moyen de contrôle............................190
- Laiton : coloration en brun violacé.............................. 58
- — coloration en gris jaunâtre à rellcts violacés.......111
- — coloration noir mal......................................155
- IV. —
- Un signe de scarlatine (Dr A. C.).............................. 14
- La courroie d’éclopé (Dr A. C.)................................... 22
- Eruption par les primevères (Dr A. C.)......................... 29
- Les tuyaux de cuivre pour la canalisation d’eau potable
- (Dr A. C.)................................................... 46
- L’alimentation en été............................................. 53
- La fièvre de trois jours (Dr A. C.)............................ 69
- La vaccination antityphique par la voie intestinale (Dr A. C.). 85
- Traitement abortif de la cataracte (Dr A. C.).................. 95
- L’altitude pour la cure de l’eczéma (Dr A. C.).................109
- Les accidents électriques.........................................117
- Laiton : teinté en légères marbrures rouges sur fond jaune
- chaud.............................................102
- Lampes à incandescence : faut-il lés dépolir ?.............. 86
- Lessives pour le coulage du linge..............................155
- Liqueurs dures pour la séparation des éléments des poudres
- minéralogiques..............................................110
- Machines à écrire : pour apprécier la valeur des rubans dits
- indélébiles.................................................182
- Margarine : pour la distinguer du beurre....................... 77
- Métaux : vernis....................................... 50, 62
- Meubles : contre la vermoulure.................................118
- Mouches : destruction...................1...................126
- Mouche de l’olivier........................................... 77
- Mulots cl campagnols : destruction............................. 46
- Mûrier : protection............................................ 61
- Pâte pour la barbe..............................................62
- Peinture caméléon............................................ 174
- Pièces rigoureusement semblables (Procédé pour avoir des) . 62
- Platine : découpage............................................ 86
- — réparation des capsules et creusets.......................182
- Radiateurs : comment les peindre............................... 22
- Raisins à rade fraîche : conservation....................... . 150
- Rats d’eau : destruction.......................................198
- Taches de matières grasses sur les étoiles : nettoyage. . . . 205
- Tatouage : pour l’enlever...................................... 78
- Thermomètres : protection des tiges gravées....................165
- Vernis pour métaux.................................... 50, 62
- Verre : pour couper les vases en forme cylindrique.......... 86
- Vitres : badigeons bleus....................................... 54
- ET SANTÉ.
- Purification de l’eau des puits (Dr A. G.)....................125
- Le chlorétone contre le mal de mer (Dr A. C.).................125
- Le sens des obstacles (Dr A. C.)..............................142
- Quand doit-on vacciner les nouveau-nés? ......................157
- Le pain est-il aseptique ? (Dr A. C.).........................157
- Une gaze antiseptique parfumée (Dr A. C.).....................175
- La transplantation des os ((Dr H. Burxier)....................181
- Contre les furoncles (Dr A.’C.)...............................182
- I/hormonal et la constipation (Dr A. C.)............... 189
- L’ulcérine (Dr A. G.).........................................197
- Le poisson péché à la dynamite (l)r A. C.)....................206
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- TABLE DU SUPPLEMENT
- »
- V. - VARIÉTÉS-
- Le cerveau de l'homme de la Ghapelle-aux-Saints (J.-P. La-
- fitte.) ........................................................ 6
- La lutte contre les parasites de la vigne (H. Blin)........... 15
- Le nouveau dirigeable anglais.................................... 21
- Le nombre des femmes et des hommes............................ 29
- Le vin de rhubarbe (A. Truelle)................................ 57
- Nouveaux produits à blanchir le linge............................. 55
- La télégraphie sans fil et la météorologie.................... 61
- Variations thermiques des eaux de l’Atlantique Nord............ 70
- Les ratafias de cerises et de merises de Grenoble (A. Truelle). 77
- La culture du coton dans le monde............................. 85
- [/utilisation de la figue pour la production de l’alcool (H. Blin). 85
- Pour conserver les Ileurs fraîches (A. Bolet)................. 95
- Le lait végétal. . . . ....................................... 94
- L'importation en France des denrées alimentaires frigorifiées. 101
- Passage des médicaments dans le lait (Dr A. G.)...............109
- Un nouvel alcool industriel (II. Blin)........................117
- Une nouvelle utilisation industrielle du maïs (H. Blin). . . . 129
- Le nombre des médecins en Europe (Dr A. C.)...................135
- La diaslomose et son traitement (II. R.).........................149
- La cloche frigorifique mortuaire (G. Durand).....................157
- La nouvelle législation forestière italienne.....................175
- La production de la betterave industrielle et du sucre indigène dans les principaux pays de l’Europe (H. Rousset) . . 181
- Les graines sauteuses (11. Couimn)...............................189
- Industries nouvelles.............................................197
- La sépulture néolithique de Bellcville. à Vendrest (Seine-et-Marne)...........................................................206
- VI. — DIVERS
- Bulletin astronomique i(E. Touciiet'............45, 141 || Résumé météorologique '(ni. Dufour) . 5, 57, 69* 109, 149, 16i»
- FIN DE LA TABLE Dü SUPPLÉMENT
- -«Qu ï$*
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- PARIS, IMPRIMERIE GÉNÉRALE LAIIURE 9, Rue de Fleuras, 9
- p.2x0 - vue 647/647
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